Nature et Faune REVUE INTERNATIONALE POUR LA CONSERVATION DE LA NATURE EN AFRIQUE Gestion de la Faune, Am^nagement d' aires prot6gdes, Conservation des ressources naturelles. INTERNATIONAL JOURNAL ON NATURE CONSERVATION IN AFRICA Wildlife and Protected Areas Management and Natural Resources Conservation. Volume 6 , n* 2 , Avril - Juin 1990. April - June 1990. Organisation des Nations Unies pour rAlimentation et TAgriculture Food and Agriculture Organization of the United Nations /^"^^v ^v Programme des Nations Unies pour y ^^^ >/ TEnvironnement Vi ^ Ipl y United Nations Environment ^^^y Programme FAO Regional Office for Africa Bureau Regional de la F.A.O. pour I'Afrique - Accra (Ghana) Nature et Faune Avril - Juin 1990. April - June 1990. La revue Nature et Faune est une publication interaationale trimestrielle destinde k permettre un 6change d'informa- tions et de connaissanccs scientifiques concemant la gestion de la faune, Tamdnagement des aires prot6^6es et la conser- vation des ressources naturelles sur le contment africain. "Nature et Faune" is a quarterly international publication de- dicated to the exchange of information and scientific data on wildlife and protected areas management and conserva- tion of natural resources on the African continent. Editeurs - Editors : A. lokem - J J. Leroy Ass. Editeur - Ass. Editor : J. Aikins Conseillers - Advisers : J.D. Keita - G.S. Child Nature et Faune depend de vos contributions b6n6voles et volontaires sous la forme d'articles ou d*annonces dans le domaine de la conservation de la nature et de la faune sau- vage dans la R6gion. Pour la publication d'articles ou tout renseignement compldmentaire, 6crire k I'adresse suivante : Nature et Faune is dependent upon your free and voluntary contributions in the form of articles and announcements in the field of wildlife and nature conservation in the Region. For pubUcation of articles or any further information, pfease contact : Revue NATURE ET FAUNE FJLO. Regional Office for Africa P.O. Box 1628 Accra (Ghana) Sommaire - Contents Editorial 3 Les Aires de Conservation en Afrique Francophone: Aujourd'hui et Demain. Espaces ^ prot6ger ou espaces ll partager 4 FUidres et perspectives pour la formation des conservateurs et gestionnaires des pares nationaux et aires prot6g6es 11 L'impact de Thippopotame sur ses paturages au Pare National des ^^runga, Zaire 18 Note sur r^levage de Tescargot gdant africain (/fduitma ac/ui(ma) 32 TRANSLATIONS - TRADUCTIONS 45 LacortonudMarticiMd*c«a*f«MM*xp(fcTwlMopink>rwd«l«ur>aulMjn«ln*raM««pasn«CM^ I n'axpriiTM done pat una priM d* powtion officMI*, ni d* rOrgantsation dM Nations UniM pour PAtimantation •( rAgrtcuKura, ni du Programma daa Nations Unias pour rEnviron- namart En paiticuKar Im appa4lations amployAas dans catta pub4ication at la prteantation das donr>Aas qui y figurant n'impliquant da la part da cas Organisations au- cuna prisa da poaMon quart au statut JMridiqua das pays, tarrKoiras, villas ou zortas ou da laufs autorltte, ni quant aux ttaot* da laurs frontiiras ou Hmitas. Tha opinions axprassad by contributing authors ara not nacassartly thoaa of FAO, UNEP or tha adttorial board. Thus, thay do not axprass tha official poaltion of tha Food and Agricultura Organization of tha Unilad Nations, nor that of tha Unllad Nations Enwironmant Pregramma. Tha daaignations amployad and tha prasanlation of mita- rial in this pubiication do not Impty tt>a poaWon of thaaa organisations ooncaming tha lagal status of any country, tarrttory, dty or araa or of Its authorltias, or ooncarT>ing tha dalimitation of its frontiars or boundariaa. Printed by the Advent Press EDITORIAL De I'escargot h I'hippopotame, de I'ex- ploitation intensive aux vastes 6tendues prot6- g6es, de I'avenir des aires de conservation en Afrique Francophone k la formation des conservateurs et gestionnaires de pares natio- naux,... cette revue se veut §tre le support d'un ^change International d' informations sur tout ce qui concerne la vie sauvage en Afrique. Depuis le pr6c6dent num6ro, "Nature et Faune" est d6sormais accessible 6galement aux pays anglophones grace ^ sa nouvelle version bilingue. Gageons que cette interna- tionalisation accrue de la revue lui apportera un deuxi^me souffle aussi vigoureux que celui qui I'a conduite jusqu'^ ce jour. Une fois de plus, un appel pressant est Ianc6 k tous ceux qui travaillent sur I'am^nage- ment de la faune et des Pares Nationaux ou s'int6ressent ^ la conservation de la nature et de ses ressources afin qu'ils fassent profiter leurs collegues de leurs propres experiences, en transmettant aux 6diteurs, articles, photos et informations. Dans le present num6ro, tous les arti- cles originaux nous ont 6t6 transmis en fran- gais; la version anglaise de tous ces docu- ments est done pr6sent6e dans la partie tra- duction. Ceci ne reflete nullement un choix ou une preference linguistique, mais plutot un d§fi aux auteurs anglophones. Un 6quilibre lin- guistique finira-t-il par prevatoir? Avis aux au- teurs!... From the snail to the hippopotamus, from Intensive exploitation to vast stretches of protected areas, from the future of conserva- tion areas In French-speaking Africa to the training of managers of national parks,... this magazine is intended to be the medium for an international exchange of Information on everything concerning wildlife In Africa. Beginning with the last Issue, "Nature et Faune" Is henceforth accessible to the En- glish-speaking countries because of Its new bilingual edition. We vouch that this growing internationalisation of the magazine will give it a new vigor just like the one that has seen It through to this day. Once again, we are urgently appealing to all those who work on wildlife management and national parks, or who are interested in the conservation of nature and Its resources to let their colleagues profit from their expe- riences by sending articles, photos and re- ports to the editors. In the current issue, all articles sent to us were originally In french; the english ver- sion of these articles are therefore presented in the translation section. This does not In any way reflect a linguistic choice or prefe- rence, but is rather a challenge to the English- speaking authors. Will there be a linguistic t)alance in the end ? Let's leave it to the au- thors !... LES AIRES DE CONSERVATION EN AFRIQUE FRANCOPHONE : Aujourd'hui et Demain Espaces a proteger ou espaces a partager? par G. Sournia * Qu'y a-t-il de commun entre le Pare national du Yellowstone aux Etats Unis, celui de la Vanoise en France d'une part el leurs "homologues" s6n6galais, maliens, ivolriens... d'autre part ? Rien k priori qui puisse per- mettre d'^tablir un quelconque parall^le : les uns, v^ritables prisons dories de la faune, cherchent k canal iser un fiot sans cesse croissant de visiteurs et d'amateurs de na- ture, les autres ont leur destin qui balance entre ceux qui s'efforcent, sans r6sultats de- puis des d^cennies, de justifier leur occupa- tion de I'espace et ceux qui mettent en coupe r^gl^e, et avec les complicit^s actives de responsables locaux, les ressources qui sont cens6es §tre plac6es sous leur protec- tion. Seule la definition, une et universelle, des pares nationaux pourrait §tre pergue comme une sorte de point de convergence entre ces diff6rents espaces 6parpiII6s k tra- vers la pian^te. C'est justement de cette trds bureau- cratique uniclt6 qu'ei pu naitre I'une des causes du profond malentendu entre I'homme africain et sa nature prot6g6e. Vou- loir appliquer un meme remade k des maux diff6rents n'a jamais 6t6 une panacde; en {'occurence, I'effort d'adaptation et I'lmagina- tlon n'ont pas encore pris le pouvoir, mais la revolution est peut-§tre en route. INTRODUCTION : Les Gouvernements et la protection de la nature : vitrine et langue de bois. Avec ses 91 3,000 ha, le Niokolo-Koba est le plus grand Pare national du S6n6gal et I'un des plus vastes en Afrique de I' Quest. Depuis sa creation en 1954 (sa superficle 6tait alors de 260,000 ha), les autorit6s lo- cales, et plus pr6cis6ment celles ayant en charge la responsabilit6 des aires prot6g^es, saisies d'une boulimie parcomaniaque, 6ten- dirent ^ quatre reprises la surface pour la porter d6finitivement aux dimensions ac- tuelles. Ces extensions successives ne se sont pas faites sans traumatisme pour les po- pulations, certains villages ayant 6t6 d^pla- c6s loin de leur site originel. C'est au d6but des ann6es 80 que le Niokolo-Koba a 6t6 pla- c6 sur la liste des sites du Patrimoine mon- dial de rUnesco et class6 Reserve de la Bio- sphere k la demande des autorit6s natio- nal es. Ce pare presente plusieurs particulari- tes interessantes; outre le fait qu'il constitue I'un des rares ensembles de savanes souda- no-guin6ennes relativement intact, il abrite une population d'elands de Derby estimde k plusieurs centaines de tetes; elle constitue avec les noyaux existants d'elands fr6quen- tant encore le nord de la Guin6e-Bissau et le Sud-Ouest du Mali, la population la plus occi- dentale du continent,; il faut parcourir les sa- vanes du Nord-Cameroun pour retrouver un Jroupeau d'une telle importance. Le Pare ac- cueille aussi une population de chimpanz^s et un trds modeste troupeau d'6l6phants (d'une cinquantaine d'individus) qui, avec ce- lui de la Guinee-Bissau, est aussi le plus occi- dental du continent. Malgr6 ses ind6niables atouts 6cologi- ques et la presence d'un personnel de sur- veillance unique, par I'importance numerique (180 gardes) en Afrique francophone, le Nio- kolo-Koba n'a jamais pu faire la preuve d'une quelconque rentabilit6 6conomique et I'es- pace ainsi occup6 est aujourd'hui consid6r6 comme espace sterile, d'autant que la confi- guration du Pare, suite k ses diff^rentes ex- tensions, enclave litt^ralement le Senegal- Oriental et sa capitale regionale, K6dougou. Au cours de ces dernlers mois, le Gou- vernement du Senegal, n6gligeant les conseils des organisations spdcialisees dans la protection de la nature et de certains par- tenaires financiers et dconomiques (Banque Mondlale, CEE...), a tranche dans le vif: le Pare sera traverse par une route bitumee k caraetere international devant permettre au Senegal-Oriental d'etre mieux relie au reste du pays. Le desenclavement est une neces- site, sa decision a une haute portee politico- eiectorale; le choix de traversee du pare (au detriment d'un trace de contournement), est une aberration eeologique et surtout econo- mique, outre le fait qu'il constitue un non-res- pect des engagements souscrits au plan In- ternational. - Au meme moment, le Mont Nimba, 17 130 ha, (au carrefour des frontieres entre la Guinee-Conakry, le Liberia et la Cote d'l- voire), classe reserve Internationale depuis 1944 et Reserve de la Biosphere depuis 1981, va etre en partie livree k I'exploitation minidre sur son flanc guineen. L'Unesco doit proceder k une etude d'impact, mais cela ne devrait pas y changer grand chose, la deci- sion politico-economique etant apparem- ment prise et ce de fagon irrevocable. Ce projet d 'exploitation porte sur 3300Mt de mi- neral dont la teneur en fer est de 65 %; I'ex- ploitation couvrira 200 ha et se fera au niveau des 300 derniers metres du sommet de la chafne Nimba, mais I'emprise totale de I'ex- ploitation coneernera au moins un millier d'hectares. - Autre exemple : le Pare national de la Boucle de Baouie au Mali (350 000 ha), lul aussi faisant partie du reseau des Reserves de la Biosphere a perdu 90 % de son poten- tiel faunique, soumis qu'il est k toutes sortes de braconnage en vue de se procurer de la viande; le couvert vegetal est lui-meme de- grade par le passage et le sejour saisonniers de pasteurs maures qui Tutilisent comme ter- rain de parcours de fagon tr^s r^guiidre. Trois exempies, trois types de cas en Afrique de I'Ouest et qui tous trois posent le probldme de ia perception que les pplitiques, les d^cideurs, les am^nageurs... ont des aires prot6g6es et de I'envlronnement. Face k I'incessante qu§te de terrains, ces espaces peuvent-ils continuer k §tre pergus comme de simples espaces de protection qui n'ont que peu de choses k preserver. Les pares nationaux tels qu'ils sont congus actuellement ont-ils encore -un sens dans une Afrique qui ne parvient pas ci r^gler aucun de ses probidmes majeurs ? Les pares nationaux ne sont-ils pas surdimen- sionn6s ? La definition, le systdme juridique qui dictent leur gestion sont-ils adapt^s aux r^alit^s de cette fin du XX^me sidcle? La protection de I'envlronnement n'est-elle, pour les dirigeants, qu'un cheval de bataille en- fourch6 au nom d'une mode qui agite les pays du Nord et que Ton enfourche d'autant plus volontiers que I'on en esp^re des r^tom- b6es financidres? Le d6veloppement "mo- derne" hier, I'environnement aujourd'hui... est-on certain de ne pas se foun/oyer une nouvelle fois? Tels sont les enjeux et les Interroga- tions auquelles ii faudra rdpondre. LES PARCS NATIONAUX EN AFRI- QUE OCCIDENTALE: un bilan plutot n^gatif ou I'illijstration du malentendu entre rhomme. sa nature et "leur^' administration. Au cours de ces dernidres d^cennies, {'expression la plus affirm^e des Etats afri- cains dans le cadre de leur engagement en faveur d'une politique environnrementale fut principalement de deux ordres: - la creation de structures administra- tives charg^es de traiter de ces questions (Minist^res k part entidre. Commission natio- nale. Office...), - la cr^tion d 'aires prot^g^es (Sene- gal, Niger, Burkina, Guin6e-conakry...) Vu sous cet angle, le bilan est relative- ment positif dans la mesure, en particulier, ou les aires prot6g6es (pares, r6sery/es, sanc- tuaires...) sont les t^moins et les garants de la preservation des principaux ^cosystdmes tropica ux. Les Pares nationaux ont 6t6 et restent une n6cessit6; leur creation, leur maintlen... sont largement justifies par les ^ucateurs, les conservationnistes...via des arguments qui sont eonvaincants pour tous ceux qui, par engagement personnel ou par profes- sion, oeuvrent en faveur de la protection de la nature. Par contre, ces mdmes arguments n'apparaissent pas aussi pertinents pour les populations rurales qui vivent ci leur contact. Celles-ci, bien souvent d6munies, ne voient dans les Pares nationaux que des structures totalement ^trangdres k leurs besoins essen- tiels et qui, bien plus, leur apparaissent sou- vent comme des symtxjies d'expropriations n'int^ressant essentiellement que des Stran- gers et ne bdndficiant, si bSn^fice il y a, qu'aux gouvernements. C'est le cas au Sd- nSgal, dans le Sud-Est du Burkina Faso, dans le Nord-Est de la Cote d'lvoire. Cette incomprehension et cette hostili- ty se sont aceeierSes au cours de ces der- niers dScennies. Suite aux effets conjuguSs de la natali- ty eroissante et des facteurs cllmatiques, bien souvent critiques, ces populations exer- cent une pression colonisatrice de plus en plus importante sur les quelques rares deo- systdmes encore peu exploit6s. Les zones de culture et de p^turage sont en extension. Les populations migrent. Les pares natio- naux commencent k etre encercISs par des populations rurales vivant au jour le jour d'une ^conomie de subsistance et le malen- tendu qui s'est instaur^ depuis une vingtaine d'ann6es entre rhomme africain et sa nature est en train tf^voluer vers le divorce d6finltlf. Et si I'on s'en tient aux concepts actuels qui president encore aux destinies des Pares nationaux, le risque est grand de les voir se transformer en "garde-manger entour^ par la faim" (R. Allen 1982). D'aprds des enqu^tes personnelles menses dans les villages limi- trophes de nombreux pares nationaux en Afrique, il apparait que, tout en comprenant bien souvent la n6cessit6 de la conservation, les villageois n'en sont pas moins obnubil6s par la grande quantity de ressources biologi- ques ^ int^ret alimentaire et commercial qui s'y trouve... II est done k craindre que ces es- paces se retrouvent assez rapidement en po- sition d'espaces assidg^s, comme ceia est d^j^ le cas pour les Pares nationaux de Vi- runga (au Zaire), de I'Akag^ra (au Rwanda), du W (au Niger)... En effet, il n'est pas rare que des 66- plaeements de populations ou des expropria- tions soient une consequence de la creation ou de I'extension des Pares nationaux. L' ex- pulsion hors des limites de la future zone protegee se faisant, la plupart du temps, sans compensation pour les populations I6s6es. Ce module radical est encore le fait des parti- sans d'une "parcomanie" (Ch. Saglio) retro- grade. Actuellement, r§chee des Pares natio- naux, tant sur le plan §eonomique qu'6duea- tif, est une donn6e constante et g§n6rale. Les strategies touristiques et les pro- grammes d'6ducation ignorent superbement la dimension 'sites sauvages et ressources naturelles". Aucun pare national d'Afrique francophone ne regoit plus de 5 ^ 6000 visi- teurs/an {k I'exception du Rwanda et plus pr6cis6ment du Pare national des Volcans qui est I'objet d'un veritable engouement de la part des touristes et des agenees de voyage); les ^quipements hdteliers, souvent de haut standing, eonnaissent des taux de remplissage de I'ordre de 10 ^ 20 % par an: Togo, Cote d'l voire, S6n6gal...A titre compa- ratif, notons que le K^nya accueille tous les ans 600 k 700 000 visiteurs essentiellement attirds par la vision de la faune et de ses habi- tats. II est symptomatique de constater que le ranch de gibier de Nazinga, au Burkina Pa- so, fonetionnel depuis peu d'anndes sur le plan touristique, atteint d^j^ des chiffres an- nuels identiques ei ceux enregistr^s par les "vieux" pares de la region. Les structures d'accueil qu'il offre sont plus que sommaires mais ce sont les am^nagements judieieux en faveur de la faune et la nouvelle conception d'approche et de relation avec celle-ci qui font le succ^s de ce projet. (cf. partie consa- er^e k Nazinga). Le braeonnage sous toutes ses formes est en croissance continue. II coneerne tant les animaux porteurs de dents, que ceux dont certaines autres parties sont commer- cialisables (peaux ...) ou encore ceux qui n'ont qu'une simple valeur en tant que res- source alimentaire. Si ce braeonnage est important dans les Pares nationaux, il Test encore bien plus hors de leurs limites. La chasse alimentaire est une activity traditionnelle toujours vive. Les animaux sauvages restent un apport important de pro- twines pour bon nombre de populations ru- rales. Les espdees concern6es par une telle chasse dWpassent largement en diversity les espdees elassiquement reehereh6es par les chasseurs europWens. Ainsi des enquetes men6es au Zaire (1) r6v6lent que 87 % des proteines animates consommWes provenaient de la chasse, de la peche ou du ramassage des inseetes; k Kinshasa, la population consomme quotidiennement 14 g de vlande de gibier par personne; en zone ruraie au nord de la C6te d'lvoire, cette consommation est de 27 g; au S6n6g"al (region de Fatick), les enfant et adolescents consomment 13g/personne/jour de prot6ines sauvages, toutes esp^ces contend ues, alors que la consommation moyenne nationale de viande domestique est de 24,7g (dont de viande bo- vine). Ce braconnage, rejetant actuellement toutes reserves traditionnelles, ressemble de plus en plus k une exploitation de type mi- nier, qui ne s'arretera qu'une fois le filon 6pui- s6. De nombreuses explications peuvent §tre avanc6es; parmi celles-ci certaines ont des motivations simplement humaines et sont k rattacher au concept de participation populaire. En effet, les ressources naturelles (qu'elles soient fauniques ou forestidres) ne pourront b6n6ficier de I'appui des popula- tions rurales que si elles font la preuve de leur rentabilit^ 6conomique au-del^ de leur actuelle inutility domestique. Vers une meilleure prise en compte et une meilleure comprehension du role de la faune et des aires prot6g6es. Aprds le ma- lentendu. le reflexion, le dialogue et ... En cette p6riode de troubles 6cologi- ques que connait depuis deux d6cennies le continent africain: deficit pluviom6trique per- sistant, d6boisement et disparition des li- gneux, migrations des populations en direc- tion du sud vers des zones estim^es plus hospitalidres, et aujourd'hui en partie 66\k sa- tur^es, gestion de plus en plus irrationnelle et mini^re de I'espace..., on constate un ph6no- m^ne assez surprenant: si la faune est en ef- fet partout menac6e et massivement d6trulte au coeur meme de ses sanctuaires, son habi- tat reste dans la plupart des cas intact et ap- paraft de plus en plus comme des sortes d't- lots preserves dans un contexte de destruc- tion acc6ler6e. Longtemps n^glig^s par les am^nagistes. les planificateurs et les poiiti- ciens, ces espaces occupent une place Im- portante sur le territoire de leurs Etats res- pectifs: les superficies qu'ils occupent attel- gnent et ddpassent largement le ou les mil- lions d'hectares, repr6sentant ainsi 5^10% de la surface du pays : Cote d'lvoire, Rwan- da, S6n6gal, Togo, R6publique Centrafri- caine... La faune et les arbres appartiennent actuellement k I'Etat: des exemples de ges- tion traditionnelle sont nombreux k travers toute I'Afrique, tant au niveau faunique qu'au niveau forestier; I'exemple encore r6cent des villages ^levant des autruches et des gazelles (deux espdces aujourd'hui presque dispa- rues) dans le Ferlo s6n6galais est couram- ment clt6. Aujourd'hui les Pares nationaux consti- tuent peut-dtre, face aux 6checs r^p^t^s et de plus en plus reconnus des dternels projets de reboisement et d'6levage d'animaux do- mestiqlies, la dernidre base de depart pour une reconqu§te des milieux massacres et pour une reconciliation de I'homme africain avec son espace naturel. II est urgent d'utili- ser rationnellement ces dernidres barridres naturelles et concevoir r6l6ment faune comme un 6l6ment 6conomique k part en- ti^re. Ce constat est en meme temps celui de I'dchec de generations de technocrates economico-amenageurs; outre les chiffres (cf. ci-dessus) montrant la place prepond6- rante de la faune dans I 'alimentation afri- caine, d'autres informations donnent ei refie- chir: rfaprds Dourojeanni, en Afrique tropi- cale, la contribution du betail k I'alimentation ruraie est, dans tous les cas, inferieure k 10 %, mais les gouvernements et les t>ailleurs de fonds qui ies assistent continuent k investir des sommes 100 k 1000 fois plus Impor- tantes pour promouvoir I'^levage bovin que pour la faune et la peche! Aux cot^s des organisations Internatio- nales spdciaiis^es, dont la politique de conservation au service du d6veloppement avec la participation des populations locales est devenue un leitmotiv, il est rassurant de constater que plusieurs bailleurs de fonds et organismes d'assistance parmi Ies plus Im- portants sur le continent africain (Banque mondiale, Communaut6 Europ6enne, aides bilat6rales...) pergoivent de mieux en mieux le role que pourraient §tre amen6s k jouer Ies Pares nationaux et la faune dans une politi- que de d6veloppement regional d'am6nage- ment de territoire et de lutte contre la degra- dation de Tenvironnement. Une volont6 politique sera n6cessaire pour autoriser, en certains cas, une gestion locale de ces ressources, au risque de voir k tout jamais se fixer dans Ies populations la mentality de mineur qui ne cesse de se d6ve- lopper. II est certes de plus en plus question de participation populaire, de responsabilisa- tion des populations. Comment r6duire "la distance entre le dire et le faire"? (2) Com- ment obliger Ies Gouvernements k mettre en acte ce qu'ils annoncent avec tant de publici- ty dans leurs meetings et leurs discours? Au- tant de questions subsidiaires. Quelles que soient Ies r^ponses ap- port6es, il est Evident que I'avenir des Pares nationaux se jouera en dehors de ceux-ci. II se jouera k travers la volont6 politique des Etats, celle qui permet de d^boucher sur des lois et des actes concrets permettant et ren- dant p6renne I'acc^s et la participation des locaux k la gestion des ressources naturelles en peripherie des aires prot^g^es et, dans certains cas, k rint6rieur meme de ces aires. ... demain la reconciliation Face k cette situation, quelles solu- tions prdconiser? Peut-on proposer une nouvelle approche, confier aux pares natio- naux une vocation et un rdle plus vastes? Partant du constat que nombre d'aires protegees existent comme des isolats ne participant pas directement k r6eonomie r6- gionale, il apparait de plus en plus Evident que ce n'est qu'en integrant Ies populations rurales limitrophes dans la responsabilite de conservation de zones naturelles comprises comme une ressource r^gionale qu'ii sera possible d 'assurer la survie de telles zones au-delci des legislations et des changements politiques. Les retomb^es financi^res obte- nues seront utilisdes au benefice des equipe- ments soeiaux de ces populations et des am6nagements hydro-agricoles. II est grand temps d'associer une nou- velle justification k eelles, qui, esthetique, re- creative, scientifique et culturelle, represen- tent pour beaueoup la conservation de la faune. II est grand temps de tenir compte de •'argument faune, ressource alimentaire et economique. Un grand pas sera fait si Ton admet reventualite de I'amenagement de la faune dans une telle optique. Les consen/ationnistes ont depuis longtemps ete convaineus de I'interet de s'associer la collaboration des populations rurales pour une meilleure protection de la nature. Mais cette integration des popula- tions etait souvent au service exclusif de la faune sauvage, qui elle-meme apparaissait aux yeux des populations concernees comme au service unique du Gouvernement et des touristes. Une analyse critique k allure de condamnation est faite de ce tourisme de faune dans sa forme actuelle par plusieurs auteurs. Pour conserver la nature il faut respon- sabiliser la coliectivit^: c'est I'^vidence m§me. Mais encore faut-il lui permettre de se sentir assoclde aux actions mendes. Qu'il s'agisse de la conservation de la v6g§tation par la lutte contre les feux de brousse et contre les charbonniers clandestins ou qu'il s'agisse de la conservation de la faune par la lutte contre le braconnage, dans les deux cas. la participation des populations est im- portante. Mais, malgr6 les campagnes d'in- formation k ce sujet, celle-ci ne semble pas encore acquise. "Nous prot6geons ia nature pour qui?" C'est la question 6ternellement pos6e. "Les animaux sauvages, la for§t ne nous appartiennent pas" sont des justifica- tions souvent donn6es pour expliquer la non- participation aux actions conservatoires me- nses au niveau national. II s'agira done de changer les mentall- t6s en ce qui concerne la fagon de r^liser la conservation de la nature, la chasse et la gestion de la faune sauvage. Ces nouveiles mentaiit6s devraient certainement s'Inspirer de Schumacher (1973) doht le titre du livre "Small is beautiful" prend dans le monde I'as- pect d'un slogan r6sumant une revalorisation de la rdgionalisation. 1^ decentralisation de I'autorite et des activities, de mani^re k ce que I'autosLfffisance r^gionale forme la base d'une ind6pendance nationale. Quelques pays de la region ouest-afri- caine se sont engages sur la voie qui met en pratique ces nouveaux concepts associant 6conomie-am§nagement du territoire, d'une part, et d^veloppement regional-participation populaire et gestion rationnelle des res- sources naturelles en vue de leur conserva- tion, d'autre part; le Burkina Faso. le Niger, le Tchad, la Guin6e-Bissau sont en train de d6- velopper des experiences k analyser et k sul- vre. Toutes s'appulent sur piusieurs ele- ments : - participatbn locale effective, - modification ou adaptation des sta- tuts juridiques gerant - I'espace protege. - redimensionrtement de la superficie de la zone. -diminution de la tutelle du pouvoir central. Dans le prochain numero nouspresen- terons deux cas qui pourraient prefigurer ce que seront les espaces proteges de demain si Ton veut bien admettre I'hypothese qu'ils existeront encore: la reserve de faune de Nazlnga au Burkina Faso et le projet ATr-ie- nere au Niger. Article k paraitre dans une publication collective in Les Cahiers d'Outre-Mer. CE- GET. Bordeaux. (1) D'apres P.P. Vincke et M. Single- ton, dans: "Gestion de la faune sauvage. fac- teur de developpement? Envlronnement afri- cain. EN DA. Serie Etudes et Recherches n. 71/72. 1982. (2) Le Pape Jean-Paul II dans son dis- cours de Ndjamena (Tchad). 1er fevrier 1990. D616gu6 Regional UICN pour TAfrique de I'Ouest. B.P. 3215 Dakar (S6n6gal) 10 Filieres et perspectives pour la formation des conservateurs et gestionnaires des pares nationaux et aires protegees par Jean-Claude Ruwet et Paul-Pierre Pastoret * Introduction Les competences que Ton attend au- jourd'hui d'un consen/ateur charg6 de la sur- veillance et de la gestion d'un pare national ou de toute autre aire prot6g6e sont multi- ples et diverses. Lors de la creation des premiers pares nationaux africains dans les anndes vingt et trente, pares nationaux le plus souvent d6li- mit^s ^ grands traits de crayon sur des cartes et dont on imagine qu'ils pos^rent des probldmes de jouissance de terres et suscitd- rent des conflits d'int6r§ts dont certains sont toujours pendants, on attendait avant tout de ces conservateurs qu'ils fissent respecter la loi et I'ordre: Evacuation de populations, lutte antibraconnage. Aussi, n'est-il pas 6ton- nant qu'on les choisit tantot dans les cadres de I 'ad ministration cloniale ou de Tarm^e, tantot parmi ceux qui, k i'Epoque, faisaient fi- gure de spEcialistes de terrain: des chas- seurs de grands fauves reconvertis dans la conservation. Peu k peu, les pares, er66s pour assu- rer la perennitE d'ensembles de paysages, de flore et de faune soustraits k toute forme d 'exploitation humaine, furent ouverts k la re- cherche seientifique pure. Les premieres missions de recherche furent souvent confines k des seientifiques issus des mu- seums, se vouant par priority k la collecte de specimens, faisant de la floristique, de la fau- nistiqUe, disciplines eonduisant ei I'identifica- tion d'espEces nouvelles et k leur integration dans les systdmes de classification (taxino- mie. syst^matique) ainsi qu'^ la biogdogra- phie. De jeunes chercheurs participant k ces missions devinrent de v6ritables hommes de terrain, des sp6cialistes de I'^tude des speci- mens dans leur milieu de vie: des 6colo- gistes, des ethologistes. Aussi. lorsqu'il fallut remplaeer les premiers cadres, c'est cette generation de bidogistes formes dans le $e- rail qui assura la reldve. Ce fut I'Sge d'or des pares nationaux consideres eomme des re- 11 serves intdgrales et confines ie plus souvent k des scientifiques purs: botanistes, zcx)lo- gistes, g^ologues. Una g^n^ration plus tard, Ie monde avart de nouveau chang6. Les pares, v^rita- bles tours d'ivoire, se retrouvdrent consti- tuant une mosalque d'isolats perdus au mi- lieu d'immenses espaces cx^cupds et trans- formes par I'homme. Les prioritds aussi avaient chang6: 11 ne s'agissait plus de main- tenir un pare par un aete d'autoritd, mais bien de eonvainere les politiques et les popula- tions de I'importanee de la eonsers/ation et de faire rentrer les pares dans Ie eireuit des services au pays, fut-ee en tant que motif de prestige, de pole touristique, de laboratoire permettant de eomprendre les lois de la na- ture pour mieux I'utiliser partout ailleurs au b6n6fiee de I'homme (voir Ruwet, 1974). II fallut done faire appel k des hommes tourn^s vers Ie eoneret, soueieux de tenir un langage eompr^hensible pour des interloeuteurs ne maniant que les eoneepts de profits, eapa- bles d'6valuer deonomiquement un pare, de Ie mettre en valeur, par la promotion du tou- risme par exemple. II fallut aussi prendre conscienee que la faune confin^e dans un pare 6tait d^sormais k la merei des 6pid6- mies affeetant les animaux domestiques dont les eireuits eommereiaux sont mal ddfinis et maitris^s. II fallut enfin se soueier d'int^res- ser les populations riveraines des pares k la survivanee de ceux-ei et les faire b^n^fieier en premier des retomb^es ^eonomiques de leur mise en valeur, en mettant en pratique des programmes d'§eod6veloppement: ee fut done I'aire des agronomes, des v^t^ri- naires. des ^eonomistes. Ces modes sueeessives dans les pr6- oeeupations et dans Ie reerutement des eonservateurs n'annulent aueunement les pr6c^entes: Ie eonsen/ateur, aujourd'hul. doit toujours assurer Tadminlstration et la surveillanee de son territoire; H doit en eonnaitre mieux que quieonque les lois r^tu- reiles de fontionnement; il doit g§rer. et done pr^voir revolution des paysages et des popu- lations, prendre des mesures preventives soi- gneusement ealeuiees et pesdes pour emp§- eher des surpopulations loqales. pour juguler des epid^mies; il doit enfin §tre un agent d'd- dueation et de ddveloppement. Ses respon- sabilit^s sont telles que, quelle que soit sa fornr^tion initiale. il doit avoir des notions so- ndes de gdologie, g^ographie, p^dologie, bo- tanique, zoologie,epid6mioiogie, zooteehnie, agrostdogie. soeidogie, 6eonomie, adminis- tration, gestion. Quelle que soit sa formation initiale, un eonservateur doit done aequ^rir des formations eompldmentaires et se sou- metre p^riodiquement k des recyeiages. L'urgente n^eessite de mettre sur pied en Afrique francophone un enseignement universitaire int6gre centre sur la gestion et la conservation des ressources de la faune sau- vage et des pares nationaux a ete vigoureu- sement soulign^e lors de la conference orga- nisee par la FAO k Blantyre au Malawi du 26 au 28 avril 1989. Un enseignement non uni- versitaire est dej^ organise k I'eeole de faune de Garoua au Cameroun et pourrait debou- cher sur la mise en place de cet enseigne- ment universitaire. en ediaboratlon avee dlf- ferentes institutions afrieaines et avee I'appui d'Institutions etrangeres au continent. Toutes les contributions sont indispensaWes. notamment pour former les cadres qui assu- reront ces demarrages. Tournee par vocation vers la re- cherche et la formation. TUniversite de Uege s'est preoecupee de ee proWeme de forma- tion des eonservateurs de pares et gestlon- naires de la faune sauvage et elle a eiabore des filieres permettant aux cadres actuels et futurs d'acquerlr une formation de base ainsi que des complements, adaptes k leur forma- 12 tion initiate et k leurs besoins futurs. En ou- tre, {'University de Lidge offre I'avantage de' regrouper en son sein une Facuit^ des Sciences, assurant I'erlseignennent de la zoo- logie, de ia botanique et de la gdologie et une Facuit6 de M6decine V6t6rinaire. ia co- existence de ces deux Facult^s au sein d'une m6me institution permet de r^unir deux types de formation actueilement indispensables dans la perspective d'une gestion moderne des pares nationaux et des aires prot6g6es. I.Zoologie La gestion de ia faune et des aires pro- t^g^es impiique une formation muitidiscipli- naire et une vue syntii^tique et intdgr^e des relations entre le ciimat, ies sols, la v6g6ta- tion, ia faune. Deux fili^res de formation ont ^t^ congues k cet effet et ont d^j^ couronn^ de nombreux dipl6m6s, europ6ens ou afri- cains. Ces derniers occupent actueilement dans leur pays des postes k responsabilit^ dans le domaine de la conservation de la na- ture. La premidre de ces fili^res est la Li- cence sp^ciaie en zooiogie pour Ies pays en voie de d^veloppement organis^e par la Fa- cuit6 des Sciences de i'Universit^ de Lidge. Eiie est accessible aux titulaires d'un dipldme universitaire ^quivalant ^ ia licence en sciences zooiogiques (deuxidme cycle uni- versitaire; se cl6turant par la realisation d'un m^moire), ou d'un dipldme de docteur en m6decine v6t6rinaire ou d'ing^nleur agro- nome. Elie comprend ia liste suivante des cours: 1. G6ograpliie physique des zones in- ter- et subtropicales (y compris Ies zones arides): 15 h. 2. Ciimat, sol, vdg^tation des zones in- ter- et subtropicales: 15 h. 3. Zoog^ographie des zones inter- et subtropicales: 15 h. 4. Limnologie et hydrobiologie des zones inter- et subtropicales: 22h30 + 15h 5. Poissons d'eau douce (distribution, ^ologie, ^thoiogie), pdche, pisciculture: 22h30 + 15h. 6. Vert6br6s terrestres (distribution, 6coiogie, ^thologie), chasse, ^evage. exploi- tation de la grande faune: 22h30 + 15h. 7. Relations ^pid^miologiques entre animaux sauvages et domestiques en milieu tropical: 15 h. + 15 li. 8. Entomologie appliqu6e (artliro- podes parasites des cultures et leurs d^gats): 15 h. 9. Equiiibres naturels et conservation de la nature (y compris pollutions. Erosion et statuts de protection): 15 h. 10. Biologie des animaux du t)enthos et du necton: 30 + 30 + 30h. (option) De fagon k assurer la comprehension des matidres enseigndes sous I'angle des probi^mes propres aux pays en voie de d^- veloppement, i'dtudiant est invite k suivre si- muitanement et k r^ussir pr^aiabiement k la licence un Certificat d 'etude des pays en de- veloppement organise par ia Faculte des Sciences Sociaies, d'Economie et de Ges- tion. Initiaiement cree pour ies futurs experts europeens, I'ensembie des cours de ce pro- gramme s'est reveie extremement attractif pour Ies candidats gestionnaires des pares nationaux et aires protegees, car il leur as- sure des notions eiementaires d'economie, de sociologie, de droit quiieur seront fort utile pour aborder leur rdle d'agents de develop- pement et d'interlocuteurs des autorites lo- cales et des populations . riveraines des pares; ce certificat Ies prepare k affronter Ies interactions entre le pare et son environne- ment administratif et humain. II comporte un ensemt)le de cours parmi lesquels t'etudiant 13 est invito k se composer un programme par- ticulier totalisant 135 heures: - Facteurs naturels du d^veloppement: partim:le milieu physique: 15h. lafaune: 15h. la v6g6tation: I5h. ia valorisation 6conomique: 15h. -Facteurs humains du d^veloppement partim:6conomie du d6veloppement: 15h. sociologie du d^veloppement: 15h. d6mographie en pays en d6veloppe- ment: 15h. organisation administrative en pays en d6veloppement: 15h. institutions politiques en pays en d6ve- loppement: 15h. - Pathologie tropicale: 15h. - Organisations Internationales et conventions Internationales dans )e domaine sanitaire et m6dico-social: 15h. - Socioldgie de la famille en pays en d6veloppement: 15h. - Coop6ration au d6veloppement: pro- blames et strategies: 15h. L'ensemble form6 par le certlflcat (dont r^preuve est g6n6ralement pr6sent6e k la session de juillet) et la licence spdciale (6preuve pr6sent6e k la session de septem- bre) demande une ann6e acad6mique. L'6tudiant qui n'est pas porteur d'un des diplomes pr6cit6s, porteur par exemple d'une licence en sciences zooioglque en trois ans et/ou non cl6tur6e par la realisation d'un m6moire de fin d'6tudes, ou I'^tudiant qui, 6tant v6t6rinaire ou agronome, d6sire s'introduire dans une fili^re conduisant k la realisation d'un doctorat en sciences, est in- vite et est admis h s'inscrire k la deuxieme li- cence en sciences zoologiques (soit la der- niere annee du deuxieme cycle) organisee par la Faculte des Sciences. Cette licence a fait r6cemment I'objet d'une reforme portant creation d'une orientation Bioiogie du com- portement et de I'envlronnement, congue de fagon k integrer les differents niveaux d'etude et de comprehension de I 'animal vivant dans son milieu. Elle repose sur cinq cours obliga- toires de 20 h. de theorie et de 20 h. d'exer- cices pratiques; sur trois cours k option tota- lisant au molns 90 h.; sur la realisation d'un memoire de fin d'etudes. Les cours obliga- toires sont: 1. Psychdogie animale, qui envisage comment I'anlmal pris isoiement resout les probiemes que lul pose son envlronnement abiotlque et biotique pour vivre, survivre et se reproduire; comment il se situe dans I'espace (orientation) et dans le temps (perception du temps), maitrise les apprentissages, deve- loppe des strategies alimentaires, preda- trices. antipredatrices. 2. Socioethologie, y comprls les com- munications InterindiYlduelles, expose com- ment I'anlmal s'integre dans un groupe so- cial, unite fonctionnelle de ses activites, de son succes au sein de laquelle il se reproduit; ii envisage les structures et organisations so- ciales sous Tangle des contraintes liees k I'espece (sociobiologie) et sous Tangle des pressions du milieu (socioecologie). 3. Genetique et dynamique des popu- lations passe k un niveau d'integration plus vaste, Tunite populationnelle, et expose les relations entre mode et taux de reproduc- tion,les flux geniques, I'evoiution de la struc- ture et de la diversite genetique des groupe- ments au sein desqueis se fondent les indivi- dus desormais anonymes. 4. Les cycles geo-chimio-biologiques analyse les cycles de la biosphere, les flux d'energie, de matiere, de nutriments, leurs transferts et transformations, la productivite des ecosystemes ainsi que leurs perturba- tions liees aux pollutions. 14 5. Enfin, Gestion des 6cosyst6mes et de Tenvironnement aborde le probl6me d'6- valuation et de mod6lisation, de provision et de gestion et restauration de I'environne- ment. Les cours k option peuvent §tre choi- sis parmi n'importe quel enseignement figu- rant au programme d'un deuxi^me cycle unl- versitaire.Ce peut etre de la botanique.de la g6ographie, un cours de biologie k orienta- tion cellulaire.moleculaire, organismique ou d'orientation plus appliqu6e (nutrition, repro- duction). On y relive en particulier un cours de "dynamique des populations de poissons et de pisciculture" et un autre cours sur la "d6mographie et la dynamique des popula- tions d'oiseaux et de mammifdres". Les 6tudiants n'ayant pas regu une for- mation complete en zoologie sont invites k r6ajuster leur programme de base par le biais des cours ci option, en choisissant ceux des cours cl6s du cursus de zoologie qui ne fai- saient pas partie de leur formation propre, par exemple : syst6matique animale, biog6o- graphie, 6cologie, 6thologie et psychologie animale. Par contre, les zoologistes d6sireux de se sp6cialiser dans les probl6mes de ges- tion sont invites k completer leur formation par des cours k option k orientation plus ap- pliqu6e leur permettant d'acqu6rir le bagage indispensable poue entamer un dialogue avec les praticiens de disciplines comme la m6decine v6t6rinaire ou I'agronomie. En ou- tre, ces complements constituent une ouver- ture vers des disciplines fondamentales comme la virologie, I'lmmunologie et r6pid6- miologie; ces disciplines 6tant traditionnelle- ment enseign6es dans le cadre d'6tudes k orientation m6dicale, comme la m6decine v6- t^rinaire. 2. Medecine V^t^rinaire Les probldmes de la surveillance v^t^- rinaire des populations d'animaux sauvages sont d'une grande complexity et doivent §tre envisages sous deux angles diff6rents: tout d'abord, celui du rapport entre les infections de la faune sauvage et celles des esp^ces domestiques et vice versa; ensuite, celui des infections et des infestations propres aux es- pdces sauvages, Jusqu'll y a peu, la mede- cine v6t6rinaire avait tendance k limiter ses considerations aux seuls dangers que la faune sauvage pouvait faire courir aux es- p6ces domestiques. Une Evolution s'est ce- pendant manifest§e ces derni^res ann6es (Pastoret et al., 1985, 1988. 1989; Plowright. 1988) en faveur d'une approche pigs glot>ale du probl^me qui tienne compte k la fois de la n6cessaire protection sanitaire des animaux domestiques mais §galement de celle, non moins justifi6e, des espdces sauvages. Cette apprehension plus globale s'inscrit dans la perspective d'une gestion integr6e des pares nationaux et des aires protegees pour abor- der les problemes soulev^s par des contacts ou la cohabitation entre ces deux types d'es- pdces animales. En outre, le d^veloppement actuel des eievages d'espdces sauvages a fait ^merger des infections inconnues jus- qu'alors. Le cas de I'infection herp^tique du cerf eiaphe {cervus e^aphus) est particuliere- ment exemplatif k cet 6gard (Nettleton et al., 1988). Enfin, la recherche vetdrinaire, tradl- tionnellement orientee vers les espdces do- mestiques s'ouvre actuellement k I'etude des espdces sauvages chez iesquelles, par exemple, la biologie des infections est en- core k I'abri des modifications Impos^es par rintervention humaine. Les aspects vetdrinaires de la gestion ne s'arretent cependant pas aux infections et aux infestations. En effet, d'autres domaines 15 m^ritent tout autant Tattention: celui de I'an- esth^siologie et de la contention, celui de la toxicologie, celui de la reproduction et des techniques associ^es (pr^l^vement des ga- metes, transfert d'embryons), celui de la nu- trition. La Faculty de M^decine V^t^rinaire de rUniversit6 de Lidge offre de nombreuses possibilit6s k cet 6gard. En effet, outre la for- mation de base qui conduit k I'obtention du diplome de Docteur en m6decine v6t6rinaire, la Faculty organise plusieurs licences com- pl6mentaires de troisi^me cycle permettant ainsi de r^pondre k des besoins plus sp^cifi- ques. Trois licences compl6mentaires sont actuellement organis6es. La plus ancienne est la licence en hy- giene et technologie des denr6es alimen- taires d'origine animale. L'objectif de cette li- cence est d'assurer une formation compl6- mentaire dans les domaines de Thygidne et de la sant^ publique, de la production et de la distribution agroalimentaire, de la protec- tion de I'environnement, de la toxicologie de I'alimentation et dans les controles de labora- toire. Parmi les cours dispenses, accessibles moyennant, pour certains 6tudiants, une pre- paration par un cours disponible dans I'en- seignement de second cycle, certains peu- vent etre d'un grand int6r§t pour la forn^tion de futurs consen/ateurs. La deuxi6me licence compl6mentaire concerne la zootechnie. Le but de cette for- mation est d'approfondir les connaissances en productions animales. Parmi les cours dispenses figurent des complements de nu- trition et d'allmentation, de bioclimatologie, I'dconomie des syst^mes de production, les actualit^s en technologie dela reproduction. Cette licence en zootechnie est une particu- Jarite de I'enseignement assure par la Faculty de Medecine. veterinaire de I'Universite de Li^ge. Efi effet, dans beaucoup d'autres ins- titutions, ces disciplines sont principalement enseign^es dans les Facuites d 'agronomic. La troisidme licence compiementaire QSt la licence en medecine vetdrinaire experi- mentale. Elle vise k I'approfondissement des connaissances dans les disciplines biomedi- cales fondamentales comme I'immunologie, la virologfe, repidemiologie,'... Certains parmi les enseignements donnas sont d'un int^rdt particuller pour de futurs gestionnaires de pares nationaux et d'aires protegees, comme ceux consacres k repiddmlologie, k la toxi- cologie et k I'endocrinologie et reproduction des animaux. En outre, la deuxieme epreuve comporte des cours optlonnels comme ceux d'anesthesiologie, de modeiisation en epide- miologie egalement susceptibles d'interesser ces futurs gestionnaires. Cette double ouverture vers la zoolo- gie et la medecine veterinaire au sein de I'U- nlversite de Lidge est un atout considerable. En effet, k terme, le gestionnaire de la faune doit non seulement pouvoir observer, recen- ser, evaluer la productivite, suivre les depla- cements des animaux, mais aussi capturer, anesthesier et contenir les animaux, contrdler retat sanitaire, preiever et conserver des echantillons sanguins, jeter les bases d'un bi- lan de sante, de L'etat physiologique et sero- logique des individus et des populations dans le cadre d'etudes epidemiologiques. Enfin, il doit, notamment pour des espdces menacees, pouvoir intervenir pour corriger des dysfonctionnement s'ils apparaissent, par exemple k I'aide de vaccinations. Dans ce contexte, une formation veterinaire mini- male est indispensable, quelle que soit la for- mation de base. La faune sauvage n'est pas isoiee; elle est soumise aux aieas des activites hu- maines, en ce compris la gestion des popula- tions d'anlmaux domestiques. Les echanges epidemiologiques entre les deux categories 16 d'animaux font que le gestionnaire doit §tre au courant et au fait des politiques appli- qu^es dans le monde qui entoure I'aire prot6- g^e dont il a la cliarge. En cas de pr6ldve- ments r^lis^s sur la faune des aires prot6- gdes, le gestionnaire doit ^gaiement connaf- tre les aspects sanitaires de la commerciali- sation des produits animaux. Conclusions Des fiiidres reposant sur la zoologie et la m6decine v6t6rlnaire, permettant'la forma- tion adapt6e des futurs gestionnaires des pares nationaux et autres aires prot^g^es. existent. Elles devront §tre organis6es sur place en Afrique. L'exp6rience acquise en ces domaines nous permet de contribuer k la formation de sp^ialistes dont les pares ont un urgent besoin et de ceux qui mettront en place ces filidres africaines. Nous pouvons t^moigner aussi que les liens n^s des p^- riodes de formation permettent la mise en place rapide d'un r6seau de relations assu- rant par la suite la circulation et la diffusion de information scientifique indispensable aux recyclages n^cessaires. La science n'ayant pas de frontidre et le progr^s scienti- fique ne tolerant pas de pause, la mise en place d'un r^seau de relations Internationales et d'une cooperation Interuniversitaire de- vient ele aussi un objectif prioritaire. La coexistence au sein de I' University de Li^ge d'une Faculty de M6decine V6t6ri- naire et d'un Instltut de Zoologie offre la pos- sibility d'une collaboration interuniversitaire pluridisciplinaire et un enseignement r^pon- dant aux ndcessit^ actuelles. *Universit6 de Lidge Faculty de M^ecine vet^rinaire 45, rue des v6t6rinaires B-1070 Bruxelles (Belgique). Nettletoii P.F., Thiry E., Reid H., Pastoret P.P., 1988 Herpesvirus infections in Cervidae. Rev. sci. tech. Off. int. Epiz.,7 (4): 977- 988. Pastoret P.P., Brochier B,, Thomas L, Thiry E., Van Bresem M.F., lokem A., 1989 Nou- velles techniques v6t6rinaires pour la protection de la faune sauvage. Cah. Ethol. appl.,9 (l):85-92. Pastoret P.P. et Saliki J.T., 1985 Actuality de la peste bovine en Afrique. Cah. Ethol. appl.,5 (1): 19-30. Pastoret P.P., Thiry E., Brochier B., Schwers A., Thomas I., Dubuisson J., 1988 Mala- dies de la faune sauvage transmissibles aux animaux domestiques. Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 7 (4): 661-704. Plowright W., 1988 Research in wildlife di- seases: is a reappraisal necessary? Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 7 (4): 783-795. Ruwet, J.-Cl., 1974 Zoologie et Assistance te- chnique. Ed. FULREAC, Universit6 de Lidge, 381 pages. Ruwet, J.-Cl., 1985 Etude et gestion de la faune sauvage: id6es anciennes, tendances nouvelles, perspectives. Cah. Ethol. appl., 5 (1): 1-10. Ruwet, J.-CL, 1990 Probl^mes d'int6gration de r6co-6thologie dans la formation des gestionnaires des rdserves naturelles, S6- minaire-atelier sous-r6gional de forma- tion et de recyclage des conservateurs des pares nationaux et aires protegees (Burundi, Congo, Ouganda, Rwanda, Zaire): Rwindi, PN des Virunga, 07-10 aout 1989. Publication IZCN-UNfESCO (sous presse). Saliki, J.T. et P.P. Pastoret, 1985 Role de la faune sauvage dans r6pizootiologie de certaines infections virales du cheptel domestiqife en Afrique. Cah. Ethol. appL, 5(1): 71-102. 17 L'IMPACT DE L'RIPPOPOTAME SUR SES PATURAGES AU PARC NATIONAL DES VIRUNGA, ZAIRE. par W.Delvingt*, Mankoto Ma Mbaelele**, Lulengo K'Kul Vihamba*** INTRODUCTION Une premiere ^tude de I'^cologie de rhippopotame au Pare National des Virunga s'est ddroul6e de 1971 k 1974 et a fait I'objet de deux theses de doctorat (Delvlngt 1978, Mankoto 1978). Des Etudes plus g6n6rales, en vue d'dlaborer les bases d'un plan direc- teur. ont eu lieu de 1977 k 1982 dans le cadre de la cooperation belgo-zaTroise (publication prdvue pour 1990). Enfin, Macki^ a r^lis6 une brdve 6tude (septembre-d6cembre 1989) sur rhippopotame au P.N.Virunga, financ6e par le Ponds Europden de D^veloppement (rapport non public). Signalons dgalement les contributions de Verschuren (1986 et 1987) et Leyhausen (1976). II nous a paru iptdressant de faire le point sur I'impact de rhippopotame sur ses pSturages en publiant certains de nos r^sul- tats revus k \a lumidre des Etudes des autres auteurs. L'impact de rhippopotame sur le sol (infiltration, Erosion, ...) ne sera pas abor- dd. LE PARC NATIONAL DES VIRUNGA Une description detaill6e du pare Na- tional des Virunga pourra etre trouv6e dans le "Guide du Pare National des Virunga" (Del- vlngt, Mankoto et Lejoly, 1990) En bref, ee Pare est situ6 k la frontidre du Zaire, de I'Ouganda et du Rwanda. II est log6 dans la branche ocekJentale (dite Alber- tine) de la Grande Faille d'Afrique (appei^e aussi Rift Est Afrieain). D'une 6tendue totale de 8.000 km^, il comprend des 6eosyst6mes tr6s varies, de- puis les 6cosystdmes aquatiques du Lac Edouard (916 m d'altitude) jusqu'aux groupe- ments afro-alpins (le Ruwenzori culminant k 5119 m). Les populations d'hippopotames sont concentrdes dans les savanes en bordure du lac Edouard et de ses principaux affluents (Rutshuru. Rwindl, Ishasha et Semliki). Dans ce secteur, la pluviosit^ varie de moins de 800 k plus de 1000 mm par an. Les pr^cipi- 18 'Ml ZAIRE Le Pare national des VIRUNGA tations sont rdparties en 4 saisons dont les saisons sdches de juin-juillet et de d^cem- bre-janvier. LES RECENSEMENTS DES HIPPOPOTAMES ci-dessus k ceux de Verschuren, obtenus en 1959 par recensements pedestres. Les r^sultats sont repris dans le ta- bleau 1. On constate que la Rutshuru et le lac Edouard (en particulier la rive Sud) ont constamment abrit6 environ les 2/3 de la po- pulation d'hippopotames du Pare. Dans ces deux secteurs les densites par km de riviere (Rutshuru) ou de rive (Lac Edouard) sont trds fortes : Density moyenne 1974 1989 Rutshuru 94 87 Lac Edouard 53 40 Oensit6 maximum 1974 19W Rutshuru 260 170 Lac Edouard 230 163 Enfin, Mertens (1983) a calculi les bio- masses moyennes suivantes pour les 1.250 km^ de savanes au Sud du lac Edouard : 27.897 kg/km' 1952 ISSLL ■ 20.454 kg/m^ La m6thodologie en vue du choix d'un syst6me de d6nombrement des hippopo- tames a fait I'objet d'6tudes approfondies (Delvingt, 1985). La m6thode de d6nombre- ment a6rien utilis6e par Delvingt en 1974 a 6t6 reprise par Mertens (1983) en 1981 et Mackie (1990) en 1989. Par ailleurs, en utlll- sant des facteurs de correction appropri^s (Delvingt, 1978), nous avons pu comparer les r^sultats obtenus par les trois auteurs cit6s En 1959, I'hippopotame constltuait 59,5% de la biomasse des Ongules de sa- vane, en 1981 il repr6sentait 76,5% de la bio- masse. En fait, I'hippopotame, le buffle et r616- phant constituaient, en 1958 comme en 1981, plus de 95% de la biomasse mais k cause de la diminution des effectifs 6'6\6- phants et de buffles, la part de I'hippopotame a sensiblement augment^. 19 Secteurs (1> 1959 1974 1981 1989 Lac Edouard rives Sud (2) 6.284 7.528 6.724 7.019 Lac Edouard rives Nord (3) 1.520 2.110 1.045 Riviere Rutshuru (4) 7.340 10.262 7.337 9.121 Riviere Rwindi (5) 1.300 1.278 920 2.324 Riviere Ashasha (6) 100 335 462 467 Mares et lacs (7) 1.175 3.813 2.282 2.949 Rividre Semiickl (8) 8.811 3.852 2.325 945 TOTAL 26.530 29.178 21.095 22.875 TABLEAU 1 : Recensements des hippopotames dans le P.N. des Virunga TABLE 1 : Hippopotamus census in the Virunga N.P. (I) Areas. (2) Lake Edward-southern banks. (3) Lake Edward-northern banks. (4)Rutshuru River (5) Rwindi River. (6) Ashasha River. (7) Ponds and lakes. (8) Semlicki River LES SECTEURS D'ETUDE Tenant compte de la r6partltlon g6gra- phique des hippopotames, deux secteurs d'^tude ont 6t6 choisis : - Tun, appel6 ci-aprds secteur LulimbI ou secteur L, est situ6 k Textr^mit^ est de la rive au Sud du lac Edouard et plus pr6cls6- ment dans les limites suivantes : au Nord : la rive Sud du lac Edouard k I'Est : la piste Kihangiro - LulimbI au Sud : la piste LulimbI - Ishasha k rOuest : la piste Ishasha - Nyakakoma. II couvre environ 2.500 Ha. - I'autre,- appel^ cl-aprds secteur Ruts- huru ou secteur R, est situ6 k I'Ouest de la Rutshuru et est limits comme suit : k I'Est : la Rutshuru k I'Ouest : par la depression paralidle k la Rutshuru au Nord : par une llgne Imaginaire Est- Ouest, passant 1 km au Sud du lac (Nyamushengero) au Sud : par une ligne imaginaire Est-Ouest situ^e 6,2 km au Sud de la limite Nord. Ce secteur couvre environ 2.600 Ha. On peut r^sumer comme suit les ca- ract^ristiques essentielles de ces deux sec- teurs : SECTEUR LUUMBI a. Morphop6doloQie Selon Vanoverstraeten (1989) on peut distinguer en partant du lac Edouard vers I'fs- hasha les unites morphop^ologiques sui- vantes : 20 - les lagunes r^entes (LE3/Na), k sol salin al- calin (solonetz); - les cordons et dunes littorales (CL9) r6- centes ou anciennes k sol Isohumlque, filtrant et profond; - plateau sur formations iacustres, sodiques et calcaires (PL2/Na) sur sols salins, argileux en profondeur; - plateaux sur s^iments sablo-timoneux (PP8) k horizons humif^res 6pais. b. Flore Du lac Edouard vers I'lshasha on peut distinguer les groupements suivants : - Groupements li^s k I'eau : Phragmitetum afro-lacustre (frange k Cyperus maculatus Boeck) Cypereto-Plucheetum (groupements k Cyperus laevigatas L. en bordure des de- pressions). •> Groupements li^s k I'ensablement : group, k Panicum repens (N) sur bancs de sable constamment remani^s group, k Sporobolus spicatus (Vahl) Kunth sur sols salins, bonne resistance k I'ensablement et au pi^tinement. - Groupements sur sols saline fix^s : group, k Sporobolus sanguineus (N), sur sols plus lourds (alternance de s^che- resse et d'asphyxie). Les groupements k Sporobolus consi- milis Fresen et Craterostigma nanum (E. Mey.) Benth peuvent §tre consid^r^s commes des facids du groupement k Sporo- bolus sanguineus (N). L'ensemble des groupements cit^s ci- dessus se situe dans I'unite morphop^dologi- que LE3Na. All niveau des autres unites morpho- p^dologiques, divers groupements apparais- sent mais en gdn^ral c'est le groupement k Sporobolus pyramidalis qui domine. Des bosquets x^rophiles k Capparis tomentosa sont presents. c. Faune Outre I'hippopotame. sont presents !'§- lephant, le buffle. le cobe de Buffon, le topi et le phacochdre. SECTEUR RUTSHURU a. MorphQp6doloQie Vanoverstraeten (1989) distingue : - les basses terrasses (VTO) k sols ha- lomoVplies avec horizon compact k faible profondeur; - les plateaux sur sediments deltaTques (PD5) k sols limono-argileux, salins, k effet colmatant des horizons superficiels. b.Elfitfi Au niveau des basses terrasses (VTO) on trouve, en partant de la Rutshuru : - group, ci Phoenix reclinata L (galerie fores- ti^re) - group, k Cyperus laevigatus L - group, k Sporobolus spicatus^ (Nahl) Kunth - group, k Sporobolus sanguineus (N), solt done pratiquement la meme suc- cession qu'au niveau du LE3/Na du lac Amin. Au niveau du plateau (PD5), on ren- contre successivement : - group, k Tragus berteronianus Schult - group, k Sporobolus pyramidalis - group. kBothriochioa sp. 21 c. Faune C'est la m§me qu'au niveau du secteur Lulimbi. METHODOLOGIE 1. Recensementa Toutes les valeurs obtenues I'ont 6t6 par recensement a6riens. Trois series de mesures seront consid6r6es : - les recensements a^riens d'hippopo- tames effectu6s en 1974; - les recensements a6riens des autres Ongul6s effectu6s en 1974 sur les deux sec- teurs ^tudi^s; - les recensements a6rlens des autres Ongul6s effectu6s en 1981 sur les savanes de la plaine Rwindi-Rutshuru. 2. Calcul des biomasspa Pour rhippopotame, r6l6phant et ie buffle, les poids moyens utilises ont 6t6 cal- culus en tenant compte des courbes d'6volu- tion ponddrale en fonction de I'Sge et de la repartition en classes d'Sge des populations animates du secteur. Les poids suivants ont 6t6 retenus : hippopotame 1103 kg elephant 1724 kg buffle 412 kg n topi 112 kg cobe de Buffon 60 kg waterbuck 160 kg ' phacoch6re 50 kg. R6Dartition du p&Um ia£ transects ont 6t6 r^alis^es dans les secteurs L (LI k L4) et R (R2 et R3), perpend iculalre- ment k la rive. La largeur couverte variait de 500 k 750 m. Les transects avaient des lon- gueurs variant entre 2000 et 7000 m. L'Importance relative du pSturage dans ces six transects a 6t6 mesur^e k I'aide des deux m^thodes suivantes : - cartographie des pistes d'hippopo- tames, k partir des photographies a^riennes, dans tous les transects. On calculalt ensuite les longueurs des pistes d'hippopotames sur des bandes de 100 (dans I'axe du transect) x 500 m (perpendicu- laires k I'axe du transect) r^parties tous les 500 m: - relevd des traces d'hippopotames sur 1 1 bancs de sable de 2 ( dans I'axe du tran- 1 sect) X 100 m (perpend iculairement k I'axe du transect) k diff^rentes distances (de 300 k \ 5900 m) du lac Edouard et de la Rutshuru, dans les transects L2, L4 et R2. Les avantages et inconv^nients des deux m^thodes seront exposes dans un au- tre article. 4. Impact du oflturage sur la flor^ L'Impact du pSturage sur la fiore a 6t6 6tu6\6 par des m^thodes simples : - relev6s phytosociologiques (systdme Braun-Blanquet) dans des quadrats r^partisl r^gulidrement dans les transects; - determination de la couverture de base (grass basal cover ou G.B.C.) sur cer- tains quadrats; - observation des formes biologiques; - etude de la vegetation propre aux pistes d'hippopotames. Des photographies aeriennes (Piper Cub J3, appareil Hasselblad E50) de six 22 REPARTITION DU PATURAGE Pour plus de clart^, on se limitera k I'expos^ des r^sultats obtenus pour les tran- sects L2 et R3 parce qu'ils sont bien repr^- sentatifs des r^sultats obtenus sur les autres transects. SECTEUR RUTSHURU : R3 La figure 1 montre clairement la repar- tition des hippopotames lors du p^turage nocturne (m6thode des bancs de sable) : R3a 31 ,5% p^turent h moins de 1200m de la Rutshuru (groupements halophiles des basses terrrasses VTO et Trago-Tribu- letum sur le plateau PD5). R3b 57,7% paturent de 1200 k 2500 m de la Rutshuru (Trago-Tribuletum passant progressivement au Sporoboletum py- ramidali). R3c 11% pSturent k plus de 2500 m de la Rutshuru (Bothriochloetunfi). La density d'hippopotames par km de rlvl^re 6tait de 192,8. Selon les relev^s des densit6s de pistes, environ 65% solt 125.3 hippopotames pdturent sur le secteur 6tudi6 (rive gauche). La biomasse vaut dds lors 125,3 X 1 103 = 138.206 kg par km de rividre. Les biomasses mesur^s des autres Ongul6s varlent fortement (de 1956 k 19.212 kg/km^). Cecl peut §tre dO : - k la trop petite superficie de I'alre d'6- tude; - au fait que la Rutshuru attire des po- pulations Importantes de buffies et d'6l6- phants qui y viennent pour s'y abreuver et peu ou pas pour s'y nourrir. Dds lors nous avons repris les valeurs trouvdes par Mertens en 1981. pour I'ensem- ble des savanes de la plaine RwirKJi-Rutshu- ru, solt 4807 kg/km^ r6partis comme suit : buffle 2.945 kg elephant 859 kg cobe de Buffon 470 kg topi 307 kg autres 226 kg. 57,7 % Figure 1 : Repartition du p§turage de 1 'hippopotame sur R3 (m^thode des bancs de sable) Distribution of grazing lands of the hippopotamus on R3 (sandbank method) 23 Blomassc pfttarant<> V^g*tatlor. Sirie haiophlJ^ Trago-Tribuietum Hlppop. 1200 m Sporoboletum pyramidal! Bothriochloetum 8000 m kg/km2 36.048 X 88 kg/km2 18.545 « 79,4 kg/km2 6.081 % ')5.9 Hoyttnne 17.276 % 78,2 Autres 4.807 12 4.807 20.6 lOZdi 40.85? ..00 23.352 IOC' d.80V 44,1 IC.88»^ 100 4.80'' 21,8 22.083 IOC Figure 2 : Repartition des biomasses p§turant sur R3 Distribution of grazing biomass on R3 Figure 3 : Repartition du paturage de ,1 'hippopotame sur L2 (methode de density des pistes) Distribution of grazing land of the hippopotamus on L2 (track density method) 24 La figure 2 resume les r^sultats obte- nus pour R3. SECTEUR LULIMBI : L2 La figure 3 est bien representative de la repartition nocturne des hippopotames sur le secteur L2 (method e par calcul des densl- t6s de pistes sur photos a6riennes) : L2a 64% paturent k pius de 1500 m du lac Edouard (groupements sur les unites LE3/Na et CL9) L2b 36% paturent k plus de 1500 m du lac Edouard (Sporoboletum pyramidali). La density d'hippopotames par km de rive 6tait de 195,3, soit 215.166 kg. Pour les memes raisons expos6es plus haut, on ado- ptera la valeur 4.807 kg/km^. La figure 4 resume les r6sultats obte- nus pour L2. IMPACT DU PATURAGE SUR LA VEGETATION G6n6ralit6s L'impact de Thippopotame sur la vege- tation results de plusieurs facteurs. Le pdturage se caractehse naturelle- men! en premier lieu par Iq broutage des par- ties aeriennes. L'hippopotame ne cisaille pas les graminees avec ses dents mais il les saisit avec ses levres cornees et en lame de cou- teau et les arrache par un mouvement lateral de la t§te. L'hippopotame est remarquable- ment adapte au broutage des plantes courtes. II Test beaucoup moins pour les plantes plus eievees qu'il ne peut que malai- sement ingerer. C'est I'inverse pour le buffle et. dans une certaine mesure les antilopes, qui cisaillent les graminees et peuvent done Vegetation S4r-ic halophilf Lac Edouard 0 1500 m •iporoboJotum pyramidali 5000 in RlomasRe pSturantw Hippop. kg/km2 91-.877 % 45 kg/km2 22.143 % H? Moyenne 43.083 * 90 Total 96.684 100 26.950 100 4.807 47.890 100 1000 m Figure 4.. : Repartition des biomasses pSturant sur L2 Distribution of grazing biomass on L2 25 ing^rer des plantes 6lev6es mais ne le font que tr^s difficilement avec des plantes tr^e courtes (moins de 5 cm); par ailleurs, dans certaines conditions, II peut d^raciner un nombre relativement 6lev6 de touffes de gra- mln6es en s'alimentant. Le pi^tinement est un facteur impor- tant, en particulier sur les sols lourds, mouil- leux. L'^tude statistique des bancs de sable a montr6 qu'en moyenne 32% des traces re- Iev6es se situent dans les pistes d'hippopo- tames. Celles-ci sont surtout utilis6es par les hippopotames fr6quentant les paturages les plus 6loignes. Au retour les pistes sont moins utilisdes qu'ei Taller. Ces pistes ont une largeur d'environ 60 cm. Dans beau- coup de cas, elles sont en fait constitutes de deux bandes parall^les nues, s^par6es par une bande de vdg^tation plus ou moins 6ie- v6e. La figure 5 montre leur distribution sur un transect en bordure du lac Edouard. Par ailleurs une v6g6tation nitrophile se d^veloppe au centre et en bordure des pistes et aux erxjroits ou les hippopotames d^posent leurs excrements en tas, soit le plus souvent en bordure de buissons ou d'un obstacle quelconque (buisson, termiti^re). Enfin, en maintenant la v6g6tatlon trds courte, I'hippopotame empeche les feux de brousse et favorise, 1^ ou les conditions p6- dologiques le permettent, I' implantation et le maintien de formations bois^es (bosquets x6rophiles k Capparis tomentosa Lam., sa- vanes bois6es ci Accacia sp. ... selon le cas). Celles-ci sont k leur tour contr6l6es par 1*616- phant. IMPACT SUR LES PRINCIPAUX GROUPEMENTS VEGETAUX 1. Groupements 1168 k I'eau L'hippopotame ne fait que traverser ces groupements, sans s'y nourrir. Dans I'ensemble. ces groupements, dont surtout la phragmlte afro-lacustre et la galerie forestidre k Phoenix reclinata Jacq., semblent avoir beaucoup r6gress6 depuis un demi-si6cle, k en juger d'aprds les photos r6alis6es k cette 6poque. II est peu vraisemblable que cela puisse s'expliquer uniquement par le pietine- ment des hippopotames. 2. Groupements Ii6s k I'ensablement Le groupement k Panicum repens L et Paspalidium geminatum (Forsk) Stapf est bien adapt6 aux t>ancs de sable lacustres, constamment renouvel6s. Normalement peu app6t6, il est n6anmoins localement tr6s brout6 par l'hippopotame. A la faveur de la recolonisation des pistes non utilis6es, Cyno- don dactylon (L) Pers et Sporotx)lus spica- tus (Vahl Kunth) y pendtrent. Le groupement k Sporobolus spicatus (Nahl) Kunth est le premier de la s6rie halo- phile. II r6siste bien k i'ensablement, au pi6ti- nement et au paturage. Fortement brout6 par l'hippopotame, il a I'aspect d'une pelouse rase, k I'anglaise. Par ailleurs, comme le montre la figure 6 (transect L4), le groupe- ment a un profil en travers en dents de scie, les creux correspondant k une ou piusieurs pistes d'hippopotames. La colonisation des pistes se fait essentiellement par Sporobolus spicatus. Ces deux groupements sont done ad- mirablement bien adapt6s k un paturage in- tensif par l'hippopotame. 3. Groupements sur sols salins fix6s Le groupement k Sporobolus sangui- natus Rendle (y compris ses faci6s k Sporo- bolus consimilis Fresen et Craterostigma na- num (E.Mey.) Benth) succ6de imm6diate- ment au groupement k Sporobolus spicatus, sur sols alternativement mouilleux et sees, mais non soumis k I'ensablement. 26 Si 1 r /•.■- /^. ^^^.: -■■ '\.. — :=>:%-.-V^^, li t Figure 5 Pistes d'hippopotames en bordure du Lac Edouard (L2) Hippopotamus tracks bordering Lake Edward (L2) -^. A ^"^^ , rv__,->_^| V ,.,r^ « A^ y V. n r^ 20 .^J^^ i'^. Al^^j—r^r^ Figure 6 Profil en travers sur Sporoboletum spicati (transect L4) Transversal profile on Sporoboletum spicati (transect L4) 27 Le groupement k Sporobolus pyrami- dalis P. Beauv. colonise k la fois les plateaux sur formations lacustres sodiques et cal- caires (Unit§ Pl-2/Na) et les plateaux sur sedi- ments sablo-limoneux (Unit6 PP8). Sporobolus pyramidalis, espdce nitro- phile et resistant bien au broutage et au pi6tl- nement grSce k ces m6rlst6mes caches au coeur de la touffe (voir Lock 1972), colonise successivement les depots d'excr6ments, les pistes (centre des pistes peu parcourues puis rensemt>le des pistes abandonndes) et enfin la totalite du site patur6. La resistance k I'en- vahissement est relativement bonne sur le groupement k Sporobolus sanguineus de I'u- nit6 morphop6dologique LE3/Na. Elle est fai- ble pour I'unite PL2/Na, ou le groupement k Sporobolus sangulnel est vraisemblablement en place, lorsque la pression de paturage est faible. Sporobolus pyramidalis a quasi com- pletement remplac6 le groupement k Theme- da triandra Forsk. et Meter opogon contortus probat)lement en place sur I'unite PP8, lors- que les biomasses des Ongul6s 6talent fai- bles. En condition de surpaturage moindre, Chlorls gayana Kunth, concurence Sporobo- lus pyramidalis et a m§me tendance k le remplacer. Lorsque le surpaturage perslste longtemps, le recouvrement diminue et des taches d6nud6es apparaissent, colonis6es par les espdces du groupement k tragus ber- teronlanus Schult et Tribulus terrestris L. Le m§me ph6nom6ne s'obsen/e lors- que des biomasses importantes de buffles et de topis convergent pour quelques jours sur des surfaces brQI6es trop restreintes, au mo- ment ou les jeunes pousses de gramin6es apparaissent. Ce ph6nom6ne est d'ailleurs bien connu (Lebrun 1947, Pratt 1967) Le groupement k Sporobolus pyrami- dalis a une productivity de 4,5 T de M.S./Ha/an, centre 1.1 T de M.S./Ha/an pour le groupement k Sporobolus sanguineus (Van Gysel et Vanoverstraten 1982). 4. Groupement k Tragus bertero- nianua Schult et Tribulus terresitri^ L Ce groupement est install^ sur I'unite morphop6dologique PD5, sur sols limoneux k engorgement rapide (horizon argileux k fai- t>le profondeur). II se pr6sente comme une alternance de plages d6nudees et de zones k Sporobolus pyramidalis. En saison seche, le sol craquele et poussi6reux des plages d6nud6es n'est que faiblement couvert de plantes dessechees. D6s les premieres pluies des milliers de plan- tules apparaissent et donnent k ces plages un aspect verdoyant. II s'agit essentiellement de theroDhytes (plantes k graines k courte p6riode de v6g6tation) prostr6s (tiges entid- rement humifuses), parfois radicants {Tribu- lus terrestris L, Alternanthera pungens H.B, et K., Portulaca quadrifida L, Choloris sp.), parfois simplement 6tal6s sur le sol {Tragus berteronianus Schult, Chrysochlora orientalis (CE. Hubb.) Swallen, Boerhaaia diffusa L. Commicarpus helenae (R. et S.) Meikle et Corbichonia decumbens (Forsk) Exell. Toutes ces plantes sont nitrophiles. II s'agit manifestement d'un groupe- ment adapt6 au paturage Intense. Pratique- ment seul I'hippopotame peut encore le brouter. Toutes ces plantes ont un enracine- ment trds profond (la pluviosit6 ne d6passe pas 800 mm/an). Sporobolus pyramidalis occupe des cuvettes k peine marquees. L'analyse phyto- sociologique permet de distinguer trois groupes d'espdces : - les espdces nitrophiles : Sporobolus pyra- midalis P. Beauv., Cynodon dactylon (L) Pers., Urochloa panicoides Beauv; 28 - les espdces x6rophiles : Cenchrus ciliaris L, Aristida adscencionis L, Euphorbia sp.,Justiciasp. ...; - les espdces relictes, t6moins d'une flore an- terieure : Bothriochloa sp., Heteropo- gon contortus (L.) et Hyparrhenia fili- pendula (Hochst.) Stapf. Les plages k Sporobolus pyramidalis sont broutdes essentiellement par le buffle et le cobe de Buffon en saison des pluies. L'hippopotame n'entame g6n6ralement ces plages que dds le moment ou I'herbe est courte et ou les plages d6nud6es ne suppor- tent plus qu'une v6g6tation dess6ch6e. Le taux de recouvrement de I'ensem- ble du groupement 6volue invers6ment k la pression du paturage : il augmente au fur et k mesure qu'on s'6loigne de la Rutshuru. Par contre la couverture de base (G.B.C.) ne va- rie pas dans chaque type de plage, quel que soit r^loignement de la Rutshuru. A des distances variables (5ci 7 km) de la Rutshuru, le groupement k Tragus bertero- nianus est remplac6 par le groupement k Bo- thriochloa sp. Par ailleurs des bosquets x^rophiles occupent environ 7% de la surface 6tudi6e. lis s'installent pr^f^rentiellement dans les microd6pressions. La productivity du groupement est de 2,4 T de M.S./Ha/an (Van Gysel et Vanovers- traeten1982). La recolonisation v6g6tale des an- ciennes pistes se fait essentiellement par : - Sporobolus pyramidalis dans les plages k Sporobolus pyramidalis et dans le Bo- thriochloetum; - les 6l6ments normaux du Trago-Tribuletum dans les plages d^nud^es. Delvingt (1978) a 6mis I'hypoth^se que le groupement en place, en conditions nor- males de paturage, est le Bothriochloetum. AUTRES ETUDES Parmi les nombreuses Etudes r^ll- s^es sur l'hippopotame, on rappellera surtout les travaux effectu^s au Queen Ellzebeth Na- tional Park suite au cropping d'hippopo- tames r6alis^ en 1959. Signalons notamment : Petrldes et Swank 1965, Laws 1968, Lock 1972, Thornton 1971 et Yoaciel 1981. Parmi les r^sultats obtenus : - les denslt6s mod6r6es d'hippopotames fa- vorisent la production d'herbes courtes; - le cropping a entratn^ une augmentation du taux de recouvrement de la v^g^tation ainsi qu'une production am^lior6e de litidre; - la productivity herbagdre et I 'infiltration de I'eau dans le sd se sont amdlior^s aprds cropping; - le nombre d'6l6phants, de buffles et de wa- terbucks a augment6 apr6s cropping. CONCLUSIONS Le Pare National des Virunga abrlte d'Importantes populations d'hippopotames. Leur density, en bordure de la Rutshuru et de la rive Sud du Lac Edouard, est parmi les plus 6iev6es connues. Deux secteurs d'dtude ont 6t6 choisis dans les zones k plus forte density d'hippo- potames (plus de 190 par km de rrvidre ou de rive). La pression de paturage a 6t^ calcul^e sur des transects. Elle varialt de 10,9 k 97 T/km^, selon les groupements. 29 L'impact du paturage varie selon les groupements. II est : - faible pour les groupements ii^s ^ I'ensable- ment; - mod6r6 k fort pour les groupements sur sol salin; - fort k trds fort pour les autres groupements. Sporobolus pyramidalis est une es- pdce qui a 6t6 trds favoris6e par le surpatu- rage. L'apparition et I'extension des buis- sons xerophiles semblent lies au surpaturage et k I'insuffisance de leur controle par des populations d'6l6phants trop r6duites. Des fiypoth^ses ont 6t6 6mises pour les groupements en place sur les unites mor- pho-p6dologiques PL2/Na, PP8 et PD5, en condition de paturage mod6r6. Ces hypo- theses devraient etre test6es par I'^tablisse- ment de quadrats d'isolement et le suivl de revolution de la v6g6tation k I'abri du patu- rage. L'impact ndgatif des fortes densit6s d'hippopotames sur les biomasses d'6l6- phants, de buffles, et de waterbucks s'expli- que probablement par Taction de I'hippopo- tame sur la v6g6tation. Rappelons que ces fortes dentlt6s d'hippopotames pr6sentent n6anmolns cer- tains avantages socio-6conomiques : - le transfert Important, mais difficilement chif- frable, d'6l6ments min6raux des patu- rages vers les 6co$yst6mes aquati- ques assure une forte productivity de I'icthyofaune, permettant une peche rentable dans le Lac Edouard; - les extraordinaires rassemblements d'hip- popotames dans la Rutshuru consti- tuent un spectacle inoubliable, fort ap- prdcie par les touristes. L'6ventualit6 d'un cropping mod6r6 a 6t6 envisagee par certains chercheurs et vl- vement repouss6 par d'autres. Toute discus- sion nous parart prematur^e. En effet, le Pare National des Virunga a actuellement le statut de reserve int§grale, excluant toute interven- tion de ce genre. Si toutefois les autorites zaV- roises devaient etre amenees ei reviser leur attitude en la matidre. il serait alors indispen- sable d'6valuer la n6cessit6 d'un cropping et d'en 6tudier ces modalit6s en fonction des objectifs de gestion definis dans le cadre d'un Plan directeur. BIBLIOGRAPHIE DELVINGT, W., 1978. Ecologie de I'hippopo- tame (Hippopotamus amphihiiis L.) au Pare National des Virunga (Zaire). These Doctoral non publice, 333 p. DELVINGT, W., 1985. Les recensements des hippopotames (Hippopotamus amphihius L.). Etude methodologique en vue du choix d'un systime de denombrement. Cah. d'Eth. Appl., 5(1) : 31-50. DELVINGT, Wl, MANKOTO MA MBAE- LELE et LEJOLY, J., 1990. Guide du Pare National des Virunga, sous presse. LAWS, R.M., 1968. Interactions between ele- phant and hippopotamus populations and their environments. E. Air. Agric. and For. J., 33 : 140-141. LEBRUN, J., 1947. La vegetation de la plaine alluviale au Sud du lac Edouard. Inst. Pares Nat. Congo beige, (1) : 800 p. 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Zongo*, M. Coulibaly*, O.H. Diam- bra *, et E. Adjiri* INTRODUCTION L'6levage des escargots est une activi- ty nouvelle qui suscite en Cote d'lvoire un in- t^ret de plus en plus grand. Plusleurs rai- sons sont k I'origlne de cet engouement. D'abord, I'enquete de commercialisation r6a- Ils6e en 1986 (WAITKUWAIT. 1987) a montr6 qu'il se vendait sur les seuls marches d'Abid- jan, 830 tonnes d'escargots frais et 69 tonnes d'escargots fumds. La saisonnalit6 de I'offre a dgalement dt6 6tablie, de m§me pour les prix qui passent de 297 FCFA/kg et 142 FCFA/Kg respectivement pour Achatina achatina et Archachatina spp. en saison des pluies (juin-juillet) k 841 FCFA/kg et 373 FCFA/Kg en saison s6che (janvier-f6vrier). La consommatlon nationale a 6t6 estim6e k 7.900 tonnes, ce qui correspond k environ 8 millions d'escargots frais d'un poids moyen de 100 grammes chacun. Ensuite, cet int6ret est soutenu par la politique de diversification des produits d'elevage entreprise par le Mi- nist^re de la Production Animale. On doit aussi souligner la valeur nutritionnelle incon- testable de I'escargot, denr6e tr6s appreciee k la fois par les ruraux et les citadins. Ainsi que le fait ressortir une enquete de JOLLANS (1959), la chair d'escargot est egalement hautement appr6ci6e par les Ashanti du Gha- na voisin. II faut enfin noter la preoccupation des responsables de I'Agriculture et des Eaux et Forets dont I'inquietude se justifie par la forte pression des ramassages, le developpement de I'agriculture, la pratique encore courante des feux de brousse, I'utilisation des pesti- cides et Insecticides qui constituent autant de menaces graves pour cet animal. II devenait done Imp6ratif d'etudier les escargots qui jouent certainement un role im- portant dans la chafne trophique et r^quilibre 6cologique de nos forets et jacheres. Ces 6tudes permettraient d'envisager une exploi- tation planifi^e de I'escargot. Ce faisant, I'he- liciculture peut ainsi etre int^gree aux activl- t6s des petits paysans qui cherchent des possibilit^s d'intensifler et de diversifier leurs 32 productions, le sol n'offrant que des res- sources Iimit6es. Cet article rassemble quelques r^sui- tats preliminaires obtenus par I'^quipe du La- boratoire Central de Nutrition Animale et des paramdtres de reproduction obtenus sur des ^levages p^ri-urbains dont elle assure I'appui technique. LES ESCARGOTS COMESTIBLES DE COTE D'lYOIRE On trouve en Cote d'lvoire trois es- pdces d'escargots comestibles : 1 . Achatina fulica (photo 1 A) merce international florissant. En particulier, la France en importe de Chine et de la Pro- vince de Taiwan (ELMSLIE, 1982). 2. Achatina achatina (photo 1 B) Connu sous le nom de "Gros-Rouge", 11 est la principale espdce consomm^e en Afrique de I'Ouest. II se distingue 6' Achatina fulica par ses bandes sombres en zig-zag sur fond marron clair, par sa coquille plus ven- true, par les premiers tours granuleux de la coquille et par ses oeufs plus nombreux (50 k 400 contre 50 k 120) et plus gros (100 k 300mg contre 30 ^ 60 mg). Le specimen le plus gros que nous ayons vu pesalt 680 grammes. Cette esp^ce a la faveur de tous ceux qui consomment de I'escargot. Commun6ment connu sous le nom d"'Escargot des jardins", il se rencontre en ef- fet dans les jardins, les potagers, les jachdres et autour des habitations. Son Introduction en Cote d'lvoire serait relativement r^cente. Presque partout, il est vivement combattu pour les d^gats qu'il occasionne. II peut at- teindre 130 grammes. Bien que peu consomm6 (on le soupgonne de manger des excrements humains), il fait I'objet d'un com- 3. Archachatina spp. (photo 1C) Nous I'appelons "Gros-Noir". Molns consomm6 qu'Achatina achatina, on le trouve sur les marches k c6t6 du Gros- Rouge. Dans la foret, il n'est pas rare de le voir grimper aux arbres. Sa croissance est plus rapide que celle des deux autres es- pdces. Son poids peut atteindre 250 33 grammes. Malheureusement, il ne pond que 3 ^ 12 oeufs dont le poids varie entre 1,5 et 2,5 grammes. De nombreuses personnes ne consomment pas cet escargot du fait de ta- bous : jumeaux, troisi^me enfant d'tjne s6rle de m§me sexe, etc... MODES D'ELEVAGE bles : Deux formes d'6levage sont possi- 1 . La production de jeunes escargots L'objectif est d'obtenir de chaque re- producteur, le maximum de jeunes. 2. 1_a production d'escargots commer- ciailsables Cette fonctlon consiste k allmenter correctement de jeunes escargots n6s en station (0,1 g ^ I'^closion). ramass6s en foret ou achetds (15-30g ou meme des adultes) pour les amener soit k un poids de 60-1 OOg, soit pour accroitre la blomasse, tout en res- pectant la quality exig6e du march6. L'ob- jectif de I'engraissement sera alors de les faire croitre dans un temps limits et en d6- pensant juste la quantity d'aliment n6ces- salre, afin de les vendre hors saison. Ces deux formes d'elevage correspon- dant k des stades physiologiques precis de la vie de I'escargot, sont diff^rentes par leurs exigences dconomlques, techniques et sani- taires. TECHNIQUES EXPERIMENTALES ET MATERIEL UTILISE Cholx de i'esp^ce ii Clever Nous avons vu dans le second para- graphe que si I'escargot Achatina achatina 6tait plus prise, c'etait aussi I'un des plus pro- lifiques. De plus, II n'emporte, au contraire des deux autres esp^ces, aucun tabou. II peut atteindre un poids consequent, ce qui est important car dans nos regions, I'escar- got est consomm6 comme de la viande et comme une finesse gastronomique. Tout tend ci prouver que I'^ievage de cet^e espece serait le meilleur. Caract6ristiques des escargotidres et des ombri^res. 1. Installation et amdnagement de I'ombriere Les Acfiatines ont pour biotope naturel les forets humides sempervirentes. A defaut de leur procurer, cet environnement id6al, nous avons dressd une ombriere en bordure d'une foret secondaire residuelle jouxtant le laboratoire. Les poteaux sont constitues de mat6riaux metalliques de recuperation et les traverses de tiges de bambou. La charpente est recouverte de branches de palmiers et les c6t6s renforces par endroits de haies vives faites de plantes volubiles {Clitoridia, Passi- flora). Ce dispositif attenue les radiations so- laires et la temperature interne s'adoucit. II reste que dans ces conditions, la tempera- ture et I'humidite relative de I'air ne sont pas controlees; elles sont juste enregistrees. C'est sous cette ombriere qu'ont ete installes les differents types de pares. 34 2. Les enceintes d'6levage 3. Arrosage des escargoti^res Quatre types ont 6t6 testes : b1 . Le type chapiteau de cirque (photo 2) Dimensions : (L x I x H) 4,25m x 2,40m X 0,40m b2. Le type tente canadienne (photo3) Dimensions : 10m x 2,40m x 1,70m b3. Le type cas S6noufo (photo 4) Dimensions : diam^tre = 3m - hauteur utile pourtour = 0,40m. Un filet de peche (maille 6mm) em- peche la fuite des escargots. Les litidres sont constitutes de terre et de feuilles mortes et les murets en toles polyester, parpaings ou simple filet. b4. La caisse (photo 5) Dimensions : 0.50m x 0,20m x 0,50m. Elle offre un fond grillage servant de li- tidre et repose sur un support situ6 k un md- tre du sd. Afin de maintenir une certaine humidity (HR 60%) ci I'interieur des pares d'^levage, un arrosage manuel est assure. Cette opera- tion a lieu deux fois par jour lors des journees chaudes; un arrosage supplementaire est realise en saison sdche. Alimentation La nourriture fournie aux escargots est de I'aliment compost "Lacena", sous forme de poudre, plac6 dans de petits recipients plastiques ou dans des troncs 6vides de bambou. De plus, des pierres ci I6cher sont mises k la disposition des escargots. Dans les essais de la deuxidme ann6e les mineraux sont directement ajout6s ci I'aliment. Des abreuvoirs toujours remplis d'eau permettent aux animaux de se d6salterer fr6- quemment. 35 36 Charge biotique des escargots Dans I'essai I, on a place 100 escar- gots au m^tre carr6 correspondant k une charge biotique de 4,4 kg/m^ dans les trois premiers types d'escargotidres. Dans I'essai II, la charge biotique 6tait de 3,2 kg/m^ Dans I'essai III, qui concerne des animaux plus gros (poids vif 200 g), la charge bioti- que oscillait entre 1 et 2 kg par m6tre carr6. Quant aux reproducteurs, la charge biotique variait entre 0,5 et 2 kg/m^. Ces valeurs de charge biotique ont 6t6 calcul^es k posteriori et non determindes ci la suite de recherches pr^alables. Les reproducteurs Les animaux avaient un poids moyen sup6rieur k 250 grammes. II n'a 6t6 observ6 que trois accouplements dans les cinq 6le- vages sulvls. C'est dire que les accouple- ments sont relativement rares chez Achatina achatina. La ponte a 6t6 6tudi6e sur une p^riode de deux ans lors de la saison des pluies, de mars ei fin octobre. Les oeufs sont d6pos6s dans la litidre des pares. Le nid est tr6s som- maire et certaines pontes sont d6pos6es di- rectement sur la litidre. A I'exception de la ferme du Lacena ou les oeufs sont r6colt6s, comptes, peses et r^partis ensuite dans des slmulacres de nids recouverts de recipients plastiques performs, les oeufs ne sont pas manipul6s. C'est seulement h I'^closion qu'on d6nombre les jeunes pour ensuite 6va- luer le nombre d'oeufs pondus. La dur6e d'incubation de chaque ponte identifi6e est notee. Six mois environ apres les premieres 6closions, les escargots juveniles sont recen- ses. Mesures effectu^es Pour chacune des enceintes d'engrais- sement, les biomasses sont determinees par pesees individuelles grace k une balance "Mettler" au mg. La taille de la coquille est mesuree k I'aide d'un pied k coulisse. Ces mesures 6taient effectuees au debut de I'es- sai, puis une fois par mois dans les essais I et III, mais tous les 14 jours pour les essais II et IV. La consommation alimentaire etait enre- gistr6e dans I'essai II, chaque jour. Les r^sultats de I'essai II ont ^te traites par analyse de la variance et les moyennes comparees selon DUNCAN (1955). Analyse nutritive Des 6chantillons d'escargots achet6s au mai'chd ont 6t6 prepares pour en determi- ner la composition chimique. Les analyses r^alis^es au Lacena ont porte sur le rende- ment en viande et la composition chimique de la viande crue. RESULTATS ET DISCUSSION 1. ENGRAISSEMENT 1.1. R6sultats globaux D'entree de jeu, on note que du fait de la trds forte mortalite, I'augmentation des poids Indivlduels n'a pas compens6 la chute de la biomasse (tableau 1). Ensuite, la mor- tality est comparativement plus dlevde chez Achatina achatina que chez les deux autres espdces (tableau 2). La premjere remarque n'est pas valable pour Achatina fulica et Ar- chachatina spp. Chez ce dernier, en depit d'un taux de mortality de 15%, la biomasse a 37 largement augments puisque la charge bioti- que atteint 4,0 Kg/m^. En ce qui concerne les animaux d'un poids sup^rieur k 200 grammes, une charge biotique de plus de 1 kg/m^ semWe encore trop 6lev6e car la mor- tality est forte (tableau 3). La vitesse de crolssance est multipli^e par deux dans I'es- sai II (tableau 4) alors que celle des escar- gots juveniles apparaissait particulidrement faible (figure 1). Les r6sultats sur la repro- duction sont encourageants (265 oeufs/ponte) (tableau 5). La viande possdde une haute valeur nutritionnelle (tableau 6). 1 .2. Crolssance pond6rale A {'exception des gros individus (poids 200g), la crolssance des Achatines est relati- vement faible quelle que soit I'espdce consl- d6r6e. Elle semble se presenter en dents de scie (tableau 1), probablement par suite des fluctuations du temps. Elle n'est que l^gdre- ment affectde lorsque la density de popula- tion double. Ainsi Achatina achatina voit-il sa production mensuelle pass6e de 4,13g ci 3,46 g pour des denstt^s de population de 100 et 200 au m^ respectivement de I'essai I ^ I'es- sai 11 pour des individus de poids compara- bles. II convient de pr6ciser que I'essai II est r^alis^ hors sol. L'^volution de la taille de la coquille est 6galement faible, 3,5 mm/mois k 1,12 mm/mois chez Achatina achatina. Ces r6sultats sont en accord avec ceux de WAIT- KUWAIT (1987) qui indiquent des gains men- suels de 5 grammes pour le poids vif et 5 mm pour la coquille. En ce qui concerne la co- quille, la frequence des mesures et la pres- sion des Idvres du pied k coulisse sur les par- ties n6o-form6es entrafnent des ruptures fr6- quentes, d'ou une nette tendance k sous- estimer revolution de ce param^tre. 1 .3. Consbmmatlon alimentaire La consommation journalidre d'allment ne parail pas rdgulidre chez Achatina achati- na. Elle varie en particulier avec : a. la taille des individus - 0,41 g/j pour un poids de 27 g - 0,64 g/j pour un poids de 46 g - 0,90 g/j pour un poids de 75 g. b. le type d'escargotiere - 0,22g/j pour le type case Senoufo - 0,42 g/j pour le type tente cana- dienne que. - 0,71 g/j pour le type chaplteau de cir- c. la position de I'escargotilre sous I'ombri^re - 0,32 g/j pour les enceintes au Sud -,0,57 g/j pour les enceintes au centre - 0,85 g/j pour les enceintes au Nord. L'indice de consommation obtenu en §levage est nettement plus 6lev6 (3,94) que celui r^lisd expdrimentalement (1,10). Cette difference est inh6rente sans doute aux pertes et gaspillages engendrds par les di- verses manipulations auxquelles il faut pro- bablement inclure une certaine competition vis-^-vis de I'aliment. 1 .4. Evolution d6mographique On a note que Thomog^neite de la po- pulation n'est pas stable (figure 3). Cette he- terogeneite est apparue plus grande chez Achatina achatina et Achatina fulica. Archa- chatina spp. a au contraire tendance k ga- gner en homogdneite. PLUMMER (1975) rapporte que chez Archachatina marginata, les individus n^s des oeufs les |dIus petits sont encore plus petlts k six mois de vie mais 38 k un an, les courbes de croissance conver- gent. 1.5. Mortality Dans I'essai I, les mortaiit^s men- suelles 6taient de 7,26%, 15,15% et 11,93% respectlvement pour les escargotidres chapl- teau, canadienne et s^noufo, pour un taux mensuel de 9,85%. De nombreuses mortali- t6s sont dues aux chutes, ^ des 6crasements lors du nettoyage, aux diverses pes6es, k Taction de pr6dateurs et certainement de pa- rasites. II n'y avait pas de difference de mor- tality entre les individus pesant en moyenne 27 g (7,20%) et ceux de 46 g (5,50%). Ce r6- sultat est en contradiction avec ceux que rapporte DAZUGAN (1982) chez I'escargot Petit-Grls {Helix aspersa). Dans I'essai II, on a enregistr6 des taux de mortality mensuelle de 11%, 5,0% et 7,5% respectlvement pour Achatina achatina, Achatina fulica et Archachatina spp. Achati- na fulica et, dans une moindre mesure, Ar- chaciiatina spp. semblent done plus rustl- ques que Achatina achatina. 2. REPRODUCTION II taut noter que tous les reproducteurs n'ont pas pondu; le taux de pondeurs 6tait de 20,5% sur r6levage du Lacena, la moyenne §tant de 36,7%. Ce taux est estim6 k 60,0% Chez He//x aspersa (DAZUGAN, 1985). Par- mi ceux qui ont pondu, nous avons enregis- tr6 une moyenne de 265 oeufs par ponte. Un specimen de plus de 500 grammes nous a offert 643 oeufs en deux pontes espac6es d'une semaine. Les escargots n'ont d6pos6 aucun oeuf de novembre k f^vrier. La dur6e moyenne d'Incubation des oeufs ^tait de 18-1-2 jours et le extremes 7 et 35 jours. Le taux d'^closion oscillait entre 44 et 80%'. II s'am6liore au fur et k mesure qu'on entre dans la saison des pluies. La prolificit6 6tait 2^3 fois sup^rieure k ce que rapporte DA- ZUGAN (1985) Chez He//x aspersa. La mortality des jeunes est trds dievde puisqu'^ six mois, 50% sont 66\k morts. Celle des reproducteurs est 6galement pr6- occupante car plus de 60% d'entre eux sont morts avant le mois d'octobre. 3. ANALYSE NUTRITIONNELLE Comme il apparait dans les r^sultats du tableau 6, Achatina achatina a un rende- ment carcasse sup6rieur k celui des Achatina fulica et poss^e des teneurs en prot^ines, matidre grasse, cendres, calcium, fer et cui- vre comparables aux autres mollusques co- mestibles tant africains qu'europ^ens. GRA- HAM (1978) a constat^ que les escargots grants africains constituaient une source im- portante de prot^ines et de fer dans les re- gimes alimentaires des habitants des forets. Elle a cependant remarqu^ que la teneur en fer des diverses espdces et vari^t^s 6' Achati- na et Archachatina varlaient d'un endrolt k I'autre du fait des diff^rentes teneurs en mi- n6raux du sol. OGBEIDE (1974) afflrme pour sa part que les escargots apportent beau- coup de fer et qu'on les prescrit pour soigner les an^mies dues k une carence martiale qui d'apr^s OYENUGA (1968) sont frdquentes dans les pays tropicaux. Ainsi, sur le plan nutritionnel, Achatina achatina peut §tre consid^r^ k juste titre comme un aliment k haute valeur alimentaire et meme di^t^tique puisqu'il contient moins de matidre grasse (0,62%) que le poulet (5,70%). 39 CONCLUSIONS A la suite de cette ^tude. il est possible de tirer un certain nonnrbre de remarques et critiques. 1. La mortality des jeunes reste parti- culidrement forte. Bien que cette valeur pa- raisse importante, il faut noter que chez Helix asperse dans la nature, 98% des jeunes es- cargots meurent dans les 3 ou 4 mois qui sui- vent leur naissance, ph6nomdne dO essen- tiellement ei Taction de nombreux pr^ateurs et parasites (DAZUGAN, 1982). 2. La mortality des adultes reste 6gale- ment 6lev6e. Le fait de les acheter sur les march6s apr^s un stress de long voyage d'une part et d'autre part, les conditions 6'6- levage non control^es (temperature, humidi- ty relative de I'air. quality de la litidre. net- toyage) peuvent §tre 6voqu6es ^ cet §gard. II convient aussi, sur le plan technique, d'a- mdliorer I'entretien de I'^ievage afin de r6- duire au mieux la mortality. 3. La croissance pond^rale demeure faible et sa variability grande. La mise au point d'une ration qui couvrirait les besoins en nutriments de I'escargot dans ses diffd- rents stades physiologiques permettrait sans doute d'am^liorer ce param6tre en attendant que les Etudes g6n6tiques soient entreprises. 4. II semble que la production varie avec la charge biotique. Cependant, il conviendrait de ne pas n^gliger le facteur density dont la valeur trop ^lev^e pourrait en- trafner un effet de masse et provoquer la perte de poids, voire la mort des jeunes es- cargots. Selon OOSTERHOFF (1977), I'aug- mentatlon de la density provoque une secre- tion importante de mucus qui, par "feed- back", inhiberait la locomotion et la consom- mation alimentaire, done indirectement la croissance. II est done n^cessaire d'envisa- ger des recherches afin de prdciser la valeur de la charge biotique optimale selon le poids des individus. 5. Le nombre d'oeufs par ponte ainsi que les taux d'6closion observes donnent k penser que ces paramdtres peuvent etre amdliores. II convierxirait alors de chercher k contr6ler certains facteurs climatiques et en premier lieu la temperature et I'humidite rela- tive. 6. Ces r6sultats peuvent certes per- mettre aux heiiciculteurs d'avoir des donnees de references pour leur eievage, mais force est de constater que le chemin.qui reste k parcourir est encore long. En attendant, qu'ils se consoient en pensant aux valeurs nutritionnelle et dietetique certaines de I'es- cargot ^c/7af/na achatina. Remerciements Cette etude a ete support6e par la co- operation allemande (GTZ) et le Ministdre de la Production Animate de Cote d'lvoire. Elle a ete realisee avec la collaboration technique de R.VALEILLE. References bibliographiques. DAGUZAN, J., 1982. Contribution a I'elevage de I'escargot Petit-Gris : Helix aspersa Muller (mollusque gastiropode pulmone stylommatophore). n. Evolution de la population juvenile de r6clo- sion a I'age de 12 semaines, en batiment et en conditions d'elevage controlees. Ann. 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FIGURE 1 Evolution du poids vif et de la Caille de la coquille des cBcargots juveniles Achatina achatlna Growth in live weight and shell size of young Achatina achatina snails / ^ 1. 1. ♦ ♦■ ♦ ♦■ .♦. *■- 10 11 12 13 AGE EM HOIS / AGE (MONTHS) 41 Param^tres semaines exp^rimentales experimental weeks Parameters 50 34 58 62 66 Effectif Animal population 9113 7760 6887 6115 5524 2 Density au m 2 Density per m 100 84 75 67 60 Biomasse (kg) Biomass 403,18 375,75 384,73 334,60 329,61 2 Charge biotique (kg/m Biotic load ^ 4,38 4,08 4.18 3,63 3,58 Mortality cumul6e (I) cumulated mortality - 14,85 24,43 32,90 39,38 Poids vif moyen (g) Mean live weight 44,24 48,42 55,86 54,72 59,67 Longueur coquille (cm) Shell lenght 6,31 6,85 6,96 7,64 7,62 Gains moyens mensuels Monthly mean gains: Poids vif Live weight (g) 4 .48 7, 97 -1. 22 5, 30 Coquille Shell (mm) 5 ,79 1. 18 7, 29 -0 ,2 TABLEAU 1 Evolution de quelques param^tres durant 1 'engraissement TABLE 1 Evolution of some parameters during the fattening period Paromitres/ Parameters , . . ....... Semai 1 50 nes exp^rimentalen / Exper 58 50 58 imental weeks 50 58 Achat ina achatina Achatina fulica Archachatina spp. Effectif/ Animal population 58 45 60 57 60 56 Density au m y Density per m 193 150 200 190 200 187 Biomaase (kg) Biomass 2.37 2,13 2,65 2,77 2.60 3.00 Charge biotique , Biotic load (kg/m ) 3,36 2.84 3,54 3.69 3.46 4.00 Mortality ciMul«e (I) Cimnjlated mortality 22.41 5.00 15.00 Poids vif moyen (g) Mean live weight 40,88 56,50 44.25 58,25 43.30 67.94 Longueur coquille (cm) "Shell lenght 6.80 9.00 7.21 9,53 18,57* 27,56* shell perimeter * p^rimitre de la coquille TABLEAU 2 : Evolution de quelquea param.fetres durant 1 'engraissement de trois esp&ces d'^Achatines (essai II) TABLE 2: Kvoiution of some parameters during the fattening of three apecies of Achatinas. (test II) 42 Prfram^tres Parameters Lot I Group 1 Lot 2 Group 2 Ef tecti f 160 150 Animal population L)en« i t6 tu m Density per sq m 8 b 2 Charge biolique (k8/m ) Biotic load 1.74 I. lb Poids vif initial (g) Initial 1 Ive weight 216.78 229. Ab Gain inoyen mensuel (g) Monthly mean gain 10, 3A It.// Mortality mensuelle (X)' Monthly mortality 18,73 13.00 TABLEAU 3 : R^aultats de 1 " engraisBement d'escarf^otu Achat in« acliatina «ur i mois (ErrbI 111) TABLE 3 : Fattening results of Achatina achatina Snails (Test III) li'aramitrea Parameters Essai I Test I Achatina achatina ESSAI II /TEST II Achatina Archachatina fulica spp Gains Boyena mensuel a : nean monthly gains : -Poids vif (g) -Live weight 4.13 8,37a 7,5a 13,2b -Coquille (on) -Shell 3.51 1,18a 1,13a 4,82b Ingestion alimentaire Food Intake (g/day) 0.3A 0.29a 0,36a 0.48b Indlce de consommat ion Consumption index 3,91 1,10a 2,27b 1,91a Mortality mensuelle (X> 10.53 12,01a 2,68b 8,04c FABLEAU 4 : Valeurs tioyennes des gains de poids et de coquille, de I'ingire alimentaire, de 1' indlce de consoimnatioi et de Bortallti TABLE 4 : Mean valuea of gains in tfhell weight, food intake, consumption index and laortality 'Diam^tre coquille Shell diameter Lea valeurs moyennes de la m£me ligne index^es de la meme lettre ne sont pas signif icativement diffirentes (P > 0,5). There are no aignificant differences m the mean values on the same line, and with the same lettering (P > 0.5). 43 PARAMETRES/ PARAMETERS LACENA YOUPtnJGON BINCERVILLE BASSAM ACBUVIl.LE ENSEMBLE Noabre de Reproducteurs depart Nuaber of breeders at take-off Nonbre d'Escargots ayant pondu Number of snails that spatnied Tauz de pondeura (1) Rate of spawners Noffibre aojen d'oeufs par ponte Average nunber of eg«s/spawnlng Nombre total d'oeufs pondus Total nmber of eggs laid Taux d'^cloaion (X) Hatching rate Taux de fteondit^ * Fecundity rate Taux de fertility ** Fertility rate Mortality h 6 aoib des juveniles Mortality of young ones at 6 nonthit (1) Morial'te oioyenae/niois des Juveniles Avetugp mortal ity /month of rtality rate of young snails (Achatina achatina) * Fecondit* Noabre d' escargots Juveniles par reproducteur depart Fecundity Number of young snails per breeder at take-off ** Fertility Noabre d'eacargots Juv^nilea par reproducteur ayant pondu Fertility Number of young snails per breeder that have spawned Escargots : esp^ces Snails: species Valeur outritionnelle / Nutritional va lue (1) ■8/kg ] Rendeaent carcasse/ Carcass yield Prot\'ith an equivalent of a bachelor's de- gree in zoology (second cycle at the unviersity ending with the presentation of a memoir), a di- ploma in agricultural enginee- ring or a doctorate in veterinary medicine. It comprises the fol- lowing list of courses : 1. Physical geography of the inter and subtropical zones (including arid zones) -15 hrs. 2. Climate, soil, vegetation of inter and subtropical zones 15 hrs. 3. Zoogeography of inter and subtropical zones -15 hrs. 4. Limnology and hydro- biology of inter and subtropical zones -22.30 hrs + 15 hrs. 5. Freshwater fishes (dis- tribution, ecology, ethology), fishery, fish farming - 22.30 hrs -I- 15 hrs. 6. Land vertebrates (distri- bution, ecology, ethology), game, livestock, development of large-sized fauna - 22.30 hrs + 15 hrs. 7. Epidemological rela- tionships between wild and do- mestic animals in tropical envi- ronment -15 + 15 hrs. 8. Applied entomology (crop-pest arthropoda and their destructive effects) - 15 hrs. 9. Natural equilibriums and environmental protection (including pollutions, erosions, and protection laws) - 15 hrs. 10. Biology of benthos and riecton animals -30 + 30 + 30 hrs (optional). To ensure an under- standing of the subjects offered from the standpoint of the spe- cific problems of developing countries, the student is requi- red to pursue simultaneously, and before the bachelor's de- gree, successfully pass a certifi- cate in the study of developing COtintries, organised by the Fa- culty of Social Sciences, Econo- mics and Management, crea- ted initially for future Euro- pean experts, the range of courses in this program have proved extremely attractive for those aspiring to become mana- gers of national parks and pro- tected areas, since they are ini- tiated into economics, sociolo- gy and law. This helps them greatly in assuming their role as agents of development and as interlocutors of the local autho- rities and the populations living around the parks and prepares them in facing the interactions between the park and its admi- nitrative and human environ- ment. It involves a range of courses from which the student is required to sompose his own set totalling 135 hours: 52 - Natural factors of deve lopment: partim: physical environ- ment - 15 hrs wildlife - 15 hrs vegetation - 15 hrs economic development - 15 hrs - Human factors of deve- lopment: partim: development eco- nomics - 15 hrs development sociology - 15 hrs administrative organisation in developing countries - 15 hrs political instutions in deve- loping countries - 15 hrs - Tropical pathology - 15 hrs - International organisa- tions and international conventions in health, me- dical and social sector - 15 hrs - Sociology of the family in developing countries - 15 hrs - Development coopera- tion: problems and strate- gics - 15 hrs. The whole course leading to the Certificate (test generally taken in the July session) and the special bachelor's degree (text taken in the September session) requires one academic year. A student who does not possess any of the above quali- fications for example, a bache- lor's degree in zoological science in three years and/or not completed by the presenta- tion of an end of course disser- tation, or a student who, as an agronomist or veterinary doc- tor, wants to pursue a doctorate course in science , is required to register for the second ba- chelor's degree in zoological sciences (that is, the final year of the second sycle) organised by the Faculty of Science. This degree course was recently re- formed, creating a new orient- tation Behavorial and Environ- mental Biology which is des- igned to integrate sthe different levels of studying and under- standing the living animal in its milieu. It involves five compul- sory courses of 20 hrs (theory) and 20 hrs (practicals); three optional courses totalling 90 hrs; and the presentation of an end of course dissertation. The compulsory courses are : 1. Animal psychology : it considers how the individual animal solves the problems po- sed by its abiotic and biotic environment in order to live, survive and reproduce; how it is situated in space (orientation) and in time (perception of time), masters learning expe- riences, and develops food, predatory and antipredatory strategies. 2. Socioethologyr including communication between indivi- duals, describes how the animal identifies itself with a social group, the functional unit of its activities and successes, where it reproduces; it considers the social structures and organisa- tions from the point of view of species-related constraints (so- ciobiology) and environmental pressures (socioecology). 3. Population genetics and dynamics considers at a more extensive level of integration, the population unit, describing the relationships between mode and rate of reproduction, gene- tic flows, the growth of the structure and genetic diversity of groups among which anony- mous individuals are created. 4. Geo-chemical and biolo- gical cycles analyses the cycles of the biosphere, the flows of energy, matter, nutrients, their transfers and changes, the pro- ductivity of ecosystems as well as their pollution-related dis- ruptions. 5. Finally, management of ecosystems and the environ- ment tackles the problem of evaluation and modelisation, forecasting, management and restoration of the environment. The optional courses may be chosen from any education program of a second cycle at the university. It may be bota- ny, geography, a biology course with a cellular, molecular, orga- nic orientation or a more te- chnical orientation (nutrition, reproduction). It may be noted in particular, a course in "fish population dynamics and fish farming" and another in "demo- graphy and dynamics of popu- lations of birds and mammals". Students with no basic trai- ning in zoology (agronomists, veterinary doctors) are requi- red to read just their basic pro- gram through optional courses, by choosing those major courses which did not form part of their own training, for example: animal systematics, biogeography, ecology, etholo- gy, and animal psychology. Zoologists who have pursued the normal program and want to specialise in the problems of management are, on the other hand, expected to complete their theoretical training with more technically oriented op- tional courses that will enable them to move over, for in- 53 stance, to the veterinary techni- ques. 2. VETERINARY MEDI- CINE The problems of veterinary surveillance of animal popula- tions are very complex and must be considered from two different angles : first, the rela- tionship between wildlife infec- tions and those of domestic species and vice versa; then, the relationship between infections and infdestations specific to wild species. Until recently, ve- terinary medicine had tended to restrict itslef solely to the possible dangers posed by wil- dlife to domestic species. Ho- wever, there have been deve- lopments in the last few years (PASTORET et al., 1985,1988,1989; PLOW- RIGHT, 1988) towards a more general approach to the pro- blem which takes into account the necessary health protection of domestic animals and the equally justified one for wild species. Such an approach, ba- sed upon a more general un- derstanding, is aimed at the in- tegrated management of natio- nal parks and protected areas in order to address the pro- blems posed by contacts or co- habitation between the two types of animal species. Mo- reover, the current develop- ment of ranches for wild spe- cies has led to the emergence of hitherto unknown infections of which the herpetic infection of the elophous stag (Cervus elophus) is a particular exam- ple (NETTLETON et al., 1988). In short, veterinary re- search, traditionally oriented towards domestic species, is now embracing the study of wild species where the biology of infections, for instance, is yet to be modified by human inter- vention. The veterinary aspects of management are however not limited to infections and infe- stations. Indeed, other areas equally need to beconsidered, viz : anaesthesiology and reten- tion, toxicology, reproduction and related techniques (collec- tion of gametes, transfer of em- bryos); nutrition. The Faculty of Veterinary Medecine of the University of Li6ge offers numerous oportu- nities in this regard. Apart from the basic training leading to a doctorate degree in veteri- nary medicine, the faculty orga- nises several complementary third-cycle bachelor's degree courses to cater for more speci- fic needs. Three of such courses are currently being or- ganised. The oldest one is the de- gree course in animal food hy- giene and technology. It pro- vides complementary training in hygiene and public health, agro-food production and dis- tribution, environmental pro- tection, food toxicology and la- boratory tests. For certain students, some of the lectures given - which are open to those who have com- pleted a preparatory course in the second cycle education - may be very useful in the trai- ning of future conservators. The second complementary bachelor's degree course is zootechnics which seeks to pro- vide extensive knowledge in animal production. Among the courses offered are comple- ments in food and nutrition, bioclimatology, economics of production systems and current trends in reproduction techno- logy. This course in zoote- chnics is a sp>ecial feature of the program offered by the Faculty of Veterinary Medicine of the University of Li^ge. In many other institutions, these sub- jects are taught mainly in the faculties of agriculture. The third one is the bache- lor's degree course in experi- mental veterinary medicine which aims at providing the ex- tensive knowledge in basic bio- medical subjects such as immu- nology, virology, epidemiology. Some of the lessons are of particular interest to future ma- nagers of national parks and protected areas, for instance, epidemiology, toxicology,endo- crinology, and reproduction of animals. In addition, the se- cond test includes optional courses such as those on anaes- thesiology and modelization in epidemiology which may also interest these future managers. This double expansion wi- thin the University of Liege zoology and veterinary medi- cine, is a considerable asset. Indeed, the wildlife manager must in the final analysis, be able not only to observe, re- cord, evaluate the productivity and monitor the movements of animals, but also capture, anaesthesize and restrain them, check their state of health, t£ike and preserve blood samples, lay as it were the foundations for a statement of health, that is the physiological and serological state of individuals and popula- tions for the conduct of epide- mological studies. In short, he 54 must be able to take action, es- pecially, on the reproduction of endangered species, and have adequate knowledge in nutri- tion. Lastly, managers mOst in certain cases, take measures to rectify disfunctionings when they appear, for example, by administering vaccinations. In this connection, a minimum ve- terinary training is absolutely essential, irrespective of the ba- sic training acquired. Wildlife is not an isolated issue; it is subject to the ha- zards of human activities, inclu- ding the management of dome- stic animal populations. The epidemiological interaction be- tween the two categories of ani- mals requires the manager to be fully conversant with the po- licies implemented in the world around the protected areas, the manager must also know the sa- nitary aspects of marketing ani- mal products. CONCLUSION There are branches of stu- dy in zoology and veterinary medicine leading to a suitable training of future managers of national parks and other pro- tected areas.Thcy must be or- ganised here in Africa. With the experience gained in these fieMs, we can help in training experts urgently needed by the parks and those who will start off these courses in Africa. It can also be testified that links forged from periods of training enable a network of relations to be built rapidly to ensure, sub- sequently, the flow and distri- bution of scientific data that is vital for the requisite refresher courses. As science has no bar- riers and scientific progress does not allow for any break, the establishment of a network of international relations and inter-university cooperation is also a priority objective. IMPACT OF THE HIPPOPOTAMUS ON ITS GRAZING LANDS AT THE VIRUNGA NATIONAL PARK IN ZAIRE. by W. Delvingt, Mankoto Ma Mbaelele, Lulengo K'Kul Vihamba INTRODUCTION The ecology of the hippo- potamus at the Virunga Natio- nal Park was initially studied between 1971 and 1974 and for- med the subject of two doctoral thesis (Delvingt 1978, Mankoto 1978). More general studies to prepare the grounds for a mas- ter plan occured between 1977 and 1982 under Belgo-Zairean cooperation (publication sche- duled for 1990). Lastly, Mackie conducted a brief study (Sep- tember-December 1989) on the hippopotamus at the Virunga National Park, under the spon- sorship of the European Deve- lopment Fund (report not yet published). It is worth noting also the contributions of Ver- schuren (1986 and 1987) and Leyhausen (1976). It has been deemed neces- sary to assess the impact of the hippopotamus on its grazing lands by publishing some of our results reviewed in light of stu- dies carried out by other au- thors. The impact of the hippo- potamus on the. soil (infiltra- tion, erosion ...) will not be dis- cussed here. 55 THE MRUNGA NATIONAL PARK A detailed description of the Virunga National Park ap- pears in the "Guide to the Vi- runga National Park" (Delvingt, Mankoto and Lejoly 1990). Briefly, this park is situated at the border of Zaire, Uganda and Rwanda. It is located in the western branch (called Al- bertine) of the Great Rift of Africa (also called East African Rift). It covers a total area of 8,000 sq km and comprises a whole variety of ecosystems, from the aquatic ecosystem of Lake Edward (916 m altitude) to the afro-alpine groups (the Ruwenzori reaching 5,119 m high). Hippopotamus populations are concentrated in the savan- nas bordering Lake Edward and its major tributaries (Ruts- huru, Rwindi, Ishasha and Semliki). Rainfall in this sector varies from less than 800 to 1000 mm a year. The rains are distributed in 4 seasons, inclu- ding the dry seasons from June to July and December to Ja- nuary. HIPPOPOTAMUS POPULATION CENSUS The method of choosing a system of counting hippotamus populations has been the object of in-depth studies (Delvingt 1985). The aerial counting me- thod used by Delvingt in 1974 was adopted by Mertens (1983) in 1981 and Mackie (1990) in 1989. By using appropriate correction factors (Delvingt 1978), we have been able to compare the results of the three authors above with those of Verschuren obtained in 1959 through field counting. The results are shown in ta- ble 1, page 20. We notice that the Rutshu- ru and Lake Edward (particu- larly the southern bank) have constantly catered for nearly two-thirds of the hippopotamus population of the Park. In these 2 sectors, the den- sities per km of (Rutshuru) or of bank (Lake Edward) are ve- ry high : Average Density 94, Rutshuru in 1974 in 1989 : 87 Uke Edward in 1974 : 53, in 1989 : 40 Maximum Density Rutshuru in 1974 : 260, 1989 : 170 Uke Edward in 1974 : 230, 1989 : 163 Lastly, Mertens (1983) has calculated the average biomass for the 1250 sq km savanna lands south of Lake Edward, as follows : in 1959, 27.897kg/sq km in 1981, 20.454 kg/sq km In 1959, the hippopotamus formed 59.5 % of the biomass of the savanna ungulates, whilst in 1981 it was 76.5 %. Indeed, the hippopotamus, the buffalo and the elephant formed in both 1958 and 1981, over 95 % of the biomass, but due to the decrease in the num- ber of elephants and buffaloes, the percentage of the hippopo- tamus increased significantly. SECTORS OF STUDY Two sectors of study were chosen taking into account the geographical distribution of hippopotamus ix)pulations : - one, designated here as Lulimbi sector or sector L, is si- tuated at the eastern end of the bank, south of Lake Edward, and more specifically within the following boundaries : north - the southern bank of Lake Edward east - the Kihangiro-Lu- limbi track south - the Lulimbi-Ishas- ha track west - the Ishasha-Nyaka- koma track It covers nearly 2,500 ha. - the other, dfcsignated here as Rutshuru sector or sector R, is situated to the west of the Rutshuru and has the following boundaries : east - the Rutshuru west - the depression pa- rallel to the Rutshuru north - an imaginary east- west line, passing 1 km south of the lake (Nyamushen- gero) south - an ima^nary east- west line 6.2 km south of the northern border This sector covers about 2,600 ha. The essential characteri- stics of these 2 sectors can be summarised as follows : Lulimbi Sector a) Morphopedology 56 According to Vanoverstae- ten (1989), the following mor- phopedological units can be distinguished from Lake Ed- ward towards the Ishasha : - recent lagoons (LE3/Na), with alkaline and saline soil (solonctz); - recent coastal strands and dunes (CL9) with isohumic, fil- tering and deep soil - plateau on lacustrine, so- dic and calcareous structures (PL2/Na) on deep saline and clayey soils - plateaus on muddy and sandy sediments (PP8) with thick humifcrrous horizons b)Hi2m The following groups can be distinguished from Lake Ed- wards toward the Ishasha: - Water-related groups Afro-lacustrinc phragmi- tetum (Cypcrus maculatus Boeck fringe) Cypcrclo-Pluchectum (Cypcrus lacvigatus L. groups bordering the depressions) - Sandbank-related groups Panicum repens (N) groups on constantly changing sandbanks Sporobolus spicatus (Vahl) Kunthgroups on saline soils, very resistant to sandbank and trampling. - Groups on Tixed saline soils Sporobolus sanguineus (N) groups, on heavier soils (al- ternation of drought and as- phyxia) The Sporobolus consimilis fresen and Craterastigma na- num (E. Mey) benth groups may be considered as aspects of the Sporobolus sanguineus (N) group. All the above-mentioned groups are in the LE3Na mor- phopedological unit. There are different groups in the other morphopcdological units, but generally, the Sporo- bolus pyramydalis group is pre- dominant. There arc Capparis tomentosa xcrophilous groves. c) Wildlife In addition to the hippopo- tamus there are the elephant, buffalo, kob, topi and wart-hog. Rutshuru Sector a) Morphopedolotfv Vanoverstraclcn (1989) distinguishes : - low terraces formed by halomorphic soils with shallow compact horizon; - plateaus on deltaic sedi- ments (PD5) formed by muddy clay and saline soils for clog- ging up the surface horizons. b)Fkim In the low terraces (VTO) can be found, starting from the Rutshuru : Pheonix rcclinata L. group (forest gullery) - Cypcrus lacvigatus L. group Sporobolus spicatus (Nahl) Kunth group - Sporobolus sanguineus (N) group that is, practically the same sequence as the LE3/Na of Lake Amin. On the plateau (PD5) is a sequence of : tragus bcrtcronianus Schult group - Sporobolus pyramudalis group - Bothriochloa sp. group. c) Wildlife : similar to that of the Lulimbi sector. METODOLCX^Y 1) Population counts All the values were obtai- ned by aerial counts. Three se- ries of methods will be conside- red : - aerial population counts carried out in 1974; - aerial population counts of the other ungulates carried out in 1974 on the other two sectors studied; - aerial population counts of the other ungulates carried out in 1981 on the Rwindi- Rutshuru savanna plains. 2) Calculation of biomass For the hippopotamus, the elephant and the buffalo, the average weights used were cal- culated taking into account the weight growth curves on the ba- sis of age and age-group distri- bution of animal populations in the sector. The following weights were used: Hippopotamus : 1103 kg Elephant : 1724 kg Buffalo : 412 kg Topi 1 112 kg Kob : 60 kg Waterbuck : 160 kg Wart-hog : 50 kg 3) Distribution of grazing land Aerial photographs (Piper Cub J3, Hasselblad E50 came- 57 ra) of 6 transects were taken in sectors L (LI to L4) and R (R2 and R3), perpendicular to the bank. The width covered va- ried from 500 to 750 m, with the lengths of the transects varying between 2000 and 7000 m. The relative size of the gra- zing land in these 6 transects was measured, using the follo- wing methods: - mapping of tracks of hip- popotamuses based upon aerial photographs in all the trans- ects. Next, track lengths of hip- popotamuses on strips of 1(X) (in the transect line)X 5(X) m (perpendicular to the transect line) distributed every 5(X) m; - surveying the tracks of hippopotamuses on 11 sand- banks of 2 (in the transect line)X 100 m (perpendicular to the transect line) at various di- stances (300-5900 m) of Lake Edward and the Rutshuru, in trasects L2, L4 and R2. The advantages and disad- vantages of the two methods will be examined in another ar- ticle. . 4) Impact of grazing on the flora The impact of grazing on the flora has been studied, using simple methods: - phytosociological counts (feraun-Blanquet system) in re- gularly-distributed quadrats in the transects; -determination of the grass basal cover or G.B.C.) on cer- tain quadrats; - observation of biological forms; - study of appropriate vege- tation for tracks of hippopota- muses DISTRIBUTION OF GRA- ZING LAND For better clarity, only re- sults, for transects L2 and R3 will be studied because they ajrt very representative of results obtained on the other transects. Rutshuru Sector : R3 Figure 1 (page 23) clearly shows the distribution of hippo- potamuses during night grazing (sandbank method): ^3 a 31.3 % graze at less than 1200 m of the Rutshuru (halophilous groups of low VTO and Trago-Tribuletum on the PD5 plateau) R3 b 57.7 % graze between 12(X) and 2500 m of the Rutshu- ru (Trago-tribuletum gradually transforming into Sporobole- tum pyramifali) R3 c 11 % graze at over 2500 m of the Rutshuru ^Bo- thriochloetum) The density of hippopota- muses per km or river was 192.8. According to the track density counts, about 65 %, that is 125.3 hippopotamuses graze on the sector studied (left bank). The grazing biomass is therefore 125.3 x 1103 = 138.206 kg per km of river. The biomass measured for the other ungulates vary greatly (1956 to 19,212 kg/sq km). This may be due to: - the excessively small area of the study zone. - the fact that the Rutshuru attracts large populations of buffaloes and elephants who come there to drink water, and few or none at all to feed. Accordingly, we have adopted the values discovered by Mertens in 1981 for all the Rwindi-Rutshuru savanna plains, that is 4807 kg/ sq km, distributed as follows : Buffalo 2,945 kg Elephant 859 kg Kob 470 kg Topi 307 kg Others 226 kg Figure 2 (page 24) is a sum- mary of the results obtained for R3. Lulimbi Sector : L2 Figure 3 (page 24) is truly representative of the night dis- tribution of the hippopota- muses on the L2 sector (me- thod of calculation by track densities on aerial photos) : L2 a 64 % gra/>c at less than 15(X) m of Lake Edward (groups on the LE3/Na and CL9 units) L2 b 36 % graze at over 15(X) m of Lake Edward (Spo- roboletum pyramidali) The density of hippopota- muses per km of bank was 195.3, that is 215,416 kg in bio- mass. The biomass measured for the other ungulates vary be- tween 4,601 and 25,166 kg. The value 4,807 kg/sq km will be adopted for the same reasons above. Figure 4 (page 25) is a sum- mary of the results obtained for L2. IMPACT OF GRAZING ON THE VEGETATION GENERAL INFORMATION The influence of the hippo- potamus on vegetation derives from several factors. 58 Grazing is naturally charac- terised, first of all, by browsing on the upper portions of grass. The hippopotamus docs not shear graminacccae with its teeth but grips them with its horned, knife-like lips and pulls them with a side movement of the head. The hippopotamus is remarkably suited for browsing on short plants, but much less so for taller plants which it only manages to ingest with difficul- ty. It is the opposite with the buffalo and to a certain degree, antelopes which shear gramina- cccae and can thus ingest tall plants. However, they only ma- nage it with much difficulty for very short plants (less than 5 cm). Moreover, it can, under certain conditions, uproot a re- latively high number of clumps of graminiceae whilst feeding. Trampling is an important factor, particularly on heavy, wet soils. The statistical study of sandbanks has shown that on the average 32 % of the foot- prints surveyed are in the tracks of hippopotamuses. These are used especially by the hippopotamuses that go to the farthest grazing lands. They are used less in the return than outward journey. These tracks are about 60 cm wide. In many cases, they consist of two parallel bare strips, separated by a strip of somewhat tall ve- getation. Figure 5 (page 27) shows their distribution on a transect bordering Lake Ed- ward. Moreover, a nitrophilous vegetation grows at the centre and border of the tracks, and at places where the hippopota- muses heap up their excreta, most often on the border of bushes or barriers (bush, zint hill). Lastly, by maintaining the vegetation very short, the hip- popotjmius prevents bushfires and encourages, under favoura- ble soil conditions, the estab- lishment and maintenance of woody structures (Capparis to- mentosa Lam. xerophilo»\s shrubs, Accacia sp. woody sa- vannas...as the case may be). These are in turn controlled by the elephant. IMPACT ON THE MAJOR PLANT CROUPS \. Water-related groups The hippopotamus only crosses these groups without feeding there. Generally, the afro-lacustine reed and the Phoenix reclinata Jacq. forest gallery seem to have declined considerably since a half centu- ry, judging from the photos ta- ken at that time. This cannot be explained solely by the tram- pling of the hippopotamuses. 2. Sandbank-related groups The Panicum repens L. and Paspalidium geminatum (Forsk) Stapf group is well sui- ted to constantly changing la- custrine sandbanks. Normally disliked, it is nevertheless much browsed locally by the hippo- potamus. Cynodon dactylon (L) Pers and Sporobolus spica- tus (Vahl Kunth) enter there, through the resettlement of unused tracks. The Sporobolus spicatus (Nahl) Kunth group is the first in the halophilous series. It is well resistant to sand dune, trampling and grazing. Highly browsed by the hippopotamus,, it looks like an English-type open lawn. As indicated in fi- gure 6 (transect L4) (page 27), the group also has a crosswise- serrated profile, with the hol- lows representing one or seve- ral tracks of hippopotamuses. The resettlement of tracks is done mainly by Sporobolus spi- catus. Thus, these 2 groups are admirably well suited for inten- sive grazing by the hippopota- mus. 3. Groups on fixed saline soils The Sporobolus sanguina- tus Rendle group (including its Sporobolus consimilis Fresen and Craterostigma nanum (E. Mey) Benth aspects) comes im- mediately after the Sporobolus spicatus group, on alternately wet and dry soils, but not sub- ject to sandbank. The Sporobolus pyramida- lis P. Beauv. group settles on plateaus on sodic and calca- neous lacustrine structures as well as plateaus on muddy and sandy sediments (Unit PP8). Sporobolus pyramidalis, a nitrophilous species that is well resistant to grazing and tram- pling due to its meristems hid- den inside the cluster (cf. Lock 1972), settles successively on heaps of excreta, the tracks (centre of unused tracks, then all the abandoned tracks) and finally the entire grazed site. Resistance to encroachment is relatively good on the Sporobo- lus sanguineus group of the LE3/Na morphopedological unit. It is low for the PL2/Na unit, where the Sporobolus san- guinei group is probably sett- led, when the grazing pressure is low. Sporobolus pyramidalis has almost completely replaced the 59 Themeda triandra Forsk. and Heteropogon contortus group probably settled on the PP8 unit, when the biomass of ungu- lates were low. If there is less overgrazing, Chloris gayana Kunth competes with sporobo- lus pyramidalis and even tends to replace it. When overgra- zing continues for a long time, recovery decreases and bare spots appear, settled by species of the Tragus berteonianus Schukt and Tribulus terrestris L. group. The same development oc- curs when considerable bio- masses of buffaloes and topis converge meet for a few days on very limited burnt surfaces, during the appearance of young shoots of graminacecae. Be- sides, this development is well known (Lebrum 1947, Pratt 1967). The Sporobolus pyramida- lis group has a productivity of 4.5 T of M.S./Ha x year, as against 1.1 T of M.S./Ha x year for the Sporobolus sanguineus group (Vsm Gysel and Vano- vcrstraeten 1982). 4. Tragus beteronianus Schult and Tribulus terrestris L. group. This group is set up on the PD5 morphopedological unit on fast-clogging muddy soils (shallow clayey horizon). It takes the form of alternate bare beaches and Sporobolus pyra- midalis areas. In the dry season, the cra- ckled and dusty soil of the bare beaches is only faintly covered with dry plants. When the early rains set in, thousands of plant- lets appear giving these beaches a- verdant look. They are mainly therophvtes (rapidly maturing seed plants) lying prostrate (completely humifuse stems), sometimes radicant (Tribulus terestris L., Alternan- thera pungens H. B. and K., Portulaca quadrafida L. Chlo- ris sp.), sometimes just sprea- ding on the soil (Tragus beter- ronianus Schult, Chrysochlora orientalis (C.E. Hubb.) swallen, Boerhaavia diffusa L., Commi- carpus helenae (R. and S.) Meikle and Corbichonia de- cumbens (Forsk) Exell). All the plants are nitrophilous. Evidently, it is a group that is suited for intensive grazing and, virtually, only the hippo- potamus can still browse on it. All these plants have very deep roots (rainfall is not above 800 mm/year). Sporobolus pyramidalis oc- cupies barely marked basins. 3 group species can be distinguis- hed through phytosociological analysis : nitrophilous species : Sporobolus pyramidalis P. Beauv., Cynodondactylon (L.) Pers., Urochloa panicoides Beauv.; - xerophilous species : Cen- chrus ciliaris L., Aristida ads- cencionis L., Euphobia sp., Ju- siticia sp....; - relict species, testimony of a previous flora : Bothrio- chloa sp. Heteropogon contor- tus (L.) and Hyparrhenia fili- pendula (Hoscht.) Stapf. Sporobolus pyramidalis beaches are grazed mainly by the buffalo and the kob during the rainy season. Generally, the hippopotamus only comes to these beaches when the grass is short and the dry beaches have only withered vegetation. The recovery rate of the whole group increases conver- sely with the grazing pressure : it increases as one moves fur- ther from the Rutshuru. On the other hand, the basal cover (G.B.C.) does not vary in each type of beach, irrespective of the distance from the Rutshuru. At variable distances from the Rutshuru (5 to 7 km), the Tragus beteronianus group is replaced by the Bothriochloa SP. group. Moreover, xerophilous groves occupy about 7 % of the surface studied. They are found, preferably, in microde- pressions. The group productivity is 2.4 T of M.S./Ha x year (Van Gysel and Vanvcrstracten 1982). Plant resettlement of old tracks is done mainly by : - sporobolus pyramidalis in Sporobolus pyramidalis beaches and Bothriochloetum; - the normal components of Trago-Tribuletum in dry beaches. Delivngt (1978) made the assumption that the settled group under normal grazing conditions, is the Bothriochloe- tum. OTHER STUDIES Among the numerous stu- dies on the hippopotamus, are notably the work carried out at the Queen Elizabeth National Park as a follow-up to the crop- ping of the hippopotamus conducted in 1959. They are : Petrides and Swank 1%5, Laws 1968, Lock 1972, Thornton 1971 and Yoaciel 1981. Some of the results obtai- ned are as follows : 60 -moderate densities of hip- popotamuses encouraged the production of short grasses; -cropping led to an in- crease in the recovery rate of vegetation as well as an impro- ved production of litter; - productivity of grassland and water infiltration to the soil improved after cropping; - the number of elephants, buffaloes and waterbucks in- creased after croping. CONCLUSIONS The Virunga National Park has large populations of hippo- potamuses. Their density, on the borders of the Rutshuru and the southern bank of Lake Edward, is one of the highest ever known. Two study sectors were chosen in areas with a higher density of hippopotamuses (over 190 per km of river or bank). The grazing pressure was calculated on transects. It va- ried between 10.9 and 97 T/sq km, according to the groups. the impact of grazing varies according to the groups. It is : -low for sandbank related groups; -moderate to high for groups on saline soil; -high to very high for the other groups. Sporobolus pyramidalis is a species that has benefitted most from overgrazing. The appearance and exten- sion of xerophilous bushes seem to be linked with overgra- zing' and their inadequate control by much reduced ele- phant populations. Assumptions have been made for the settled groups on the PL2/Na, PP8 and PD5 mor- phopedological units, under moderate grazing conditions. These assumptions should be tested by establishing isola- tion quadrats and monitoring the growth of pasture-free ve- getation. The negative impact of high densities of hippopota- muses on biomass of elephants, buffaloes and waterbucks could probably be explained by the action of the hippopotamus on vegetation. It must be recalled that this high densities of hipp)opota- muses nevertheless have their socioeconomic advantages : - the important trsmsfer - which is difficult to put into fi- gures - of minerals from gra- zing to the aquatic ecosystems, ensures a high productivity of licthyofauna, resulting in profi- table fishing activities in Lake Edward; Rutshuru constitutes an unforgettable spectacle hi- ghly appreciated by tourists. The possibility of moderate cropping was envisaged by cer- tain researchers and strongly rejected by others. Any debate is premature to us. In fact, the Virunga National Park present- ly has the status of an, integral reserve, excluding any opera- tion of this nature. If however, the Zairean authorities would be obliged to change their stance on this, it would then be indispensable to assess the need for cropping and study its modalities in accordance with the management objectives de- fined within the framework of the masterplan. crsy- w'^^ - >-^ 61 DOCUMENT ON THE BREEDING OF THE GIANT AFRICAN SNAIL ACHATINA ACHATINA D. ZONGO, M. COUUBALY, O.H. DIAMBRA, E. ADJIRI INTRODUCTION Land snail farming is a new venture which is gaining wi- desspread interest in Cote d'l- voire. Several reasons account for this. Firstly, the marketing survey conducted in 1986 (WAITKUWAIT, 1987) revea- led that Abidjan markets alone sold 830 tonnes of fresh snails and 69 tonnes of smoked ones; the survey also determined the seasonality of supply as well as prices which increased from 297 CFA francs/kg and 142 CFA francsAg respectively for Achatina achatina and Archa- chatina spp in the rainny season Gune-july) to 841 CFA francs/kg and 373 CFA francs/kg in the dry season (Ja- nuary-fcbruary). National consumption was estimated at 7,900 tonnes, representing al- most 8 million fresh snails of an average weight of 100 g each. Secondly, this marked interest is sustained by the animal pro- ducts diversification policy of the Ministry of Animal Produc- tion. We must also emphasize the indisputable nutritional va- lue of the snail, a much appre- ciated food item for both rural and urban folks. As indicated in a survey by JOLLANS (1959), the snail's flesh is also highly appreciated by the As- hantis in neighboring Ghana. Finally, we must note the legiti- mate concern of officials of the Ministry of Agriculture and Fo- restry, based upon the increa- sing wave of snail pickings, the need to develop agriculture, the common practice of bushfires and the use of pesticides and insecticides which constitute a serious threat to this animal. Against this background, there was the urgent need the- refore, to carry out a study on land snails, which certainly play an important role in the nutri- tional chain and the ecological balance of our forests and fal- low lands. This would ensure a planned development of snail farming, by integrating it into the activities of small-scale far- mers who are seeking opportu- nities to intensify and diversify their production activities in the face of the limited re- sources derived from the soil. This article assembles a few preliminary results obtained by the Animal Nutrition Central Laboratory team as well as some reproduction parameters on peri-urban breeding activi- ties for which it provides te- chnical support. EDIBLE SNAILS OF COTE D'lVOIRE Three species of edible snails are found in Cote d'l- voire 1) Achatina fulica (photo lA) (page 33) Commonly known as "Gar- den sjmial", it is found precisely in gardens, vegetable gardens, fallow lands and around houses. It is known to have been introduced quite recently in Cote d'lvoire. Almost every- where, it faces an onslaught be- cause of the damage it causes. It may weigh up to 130 g. Though not very much consu- med (it is suspected of eating human excreta), it has been the object of a flourishing interna- tional trade. France, in parti- cular, imports some from China and the Taiwan Province (ELMSLIE, 1982). 2) Achatina achatina (photo IB) (page 33) Known as "Big-Red", it is the main species consumed in West Africa. It is distinguished from Achatina fulica by its dark zig-zag stripes against a light brown background, its more rounded shell, the initial curves of its rough shell, and its more numerous eggs (50-400 against 50-120) and bigger ones (100- 200 mg against 30-60 mg). The largest specimen found wei- ghed 680 g. This species is pre- ferred by all snail consumers. 3) Archachatina spp (photo IC) (page 33) It is called "Big-black". Less consumed than Achatina achatina, it is found on markets beside the Big-red. It is often seen climbing up trees in the forest. It grows faster than the other two species and may weigh up to 250 g. Unfortuna- tely, it only lays 3 to 12 eggs weighing between 1.5 and 2.5 g. Many people do not consume this snail on account of taboos: twins, third child in a series of the same sex etc... 62 METHODS OF BREEDING There are two possible forms: 1. Production of young snails The aim is to obtain from each breeder the maximum number of young snails. 2. Production of marketa- ble snails This involves the proper feeding of young snails born at a station (0.1 g when hatched), picked up in the forest, or bought (15-3() g or even adults) in order to nurture them either to a 60-100 g weight or to in- crease the biomass in conform- ity with the requisite market quality. Fattening them there- fore seeks to make them grow within a limited time, and with just the needed amount of food for them to be sold during the off-season. These two forms of bree- ding which correspond to defi- nite physiological stages in the life of the snail differ in terms of their economic, technical and sanitary requirements. EXPERIMENTAL TECHNIQUES AND EQUIPMENT UTILISED 1. Choice of species for bree- ding We have seen in Chapter II that the Achatina achatina snail is not only more valuable, but also one of the most prolific, and that unlike the other two species, it carries no taboo. It can attain a reasonable weight, which is imjx)rtant, since in our areas the snail is eaten as a meat and not as a gastronomic delicacy. There is ever^' indica- tion therefore that the breeding of this species would be the best venture. 2. Characteristics of snaile- ries and snail shelters a) Setting up and management of the snail shelter Humid evergreen forests are the natural biotypes of Achatinas. In the absence of the ideal environment, we set up a snail shelter bordering a residual secondary forest next to the laboratory. The stakes are made of salvaged metal and the cross-bars of bamboo trunks. The frame is covered with palm branches, with the sides reinforced at certain places with quickset hedges consisting of volubile plants (clitoridia, passifiore). This tones down the sunrays and consequently, the internal lem- perature is lessened. Under these conditions, the tempera- ture and relative air moisture are not controlled, but simply recorded. It is- under this shel- ter that the different types of snaileries were set up. b) Breeding enclosures Four types were tested: bl. The big top type (pho- to 2) (page 35) size : w = 2.40m; 1 = 4.25m; h = 0.40m b2. Canadian tent type (photo 3 , page 36) size : w = 2.40m; 1 = 10m; h = 1.70m b3. Senoufo hut typ)e (pho- to 4, page 36) size : diameter = 3 m; req- uisite height (of the wall) = 0.40, A fishing net (6mm mesh) prevents the snail from esca- ping. The litters are made of earth and mulches whilst the low walls are made of polyester sheets, perpends or just a net. b4. The box (photo 5, page 36): W = 0.50m. It has a gra- ted bottom serving as a bedding and is supported by a device 1 meter above the ground. c) Watering or snaileries To maintain a certain level of humidity (relative humidity *60 %) inside the breeding en- closures, watering is done ma- nually two times daily on hot days. An additional watering is done in the dry season. 3. Feeding The snails are given the "Lacena" powdered compound food, placed in small plastic containers or in hollow bamboo trunks. The snails are also pro- vided with licking stones. In the 2nd year tests, minerals are added directly, to the food. Drinking containers always fil- led up with water to enable the animals to often quench their thirst. 63 4. Biotic load of snails In test I, a hundred snails per square metre correspon- ding to a biotic load of 4.4 kg/sq m, were placed in the first three types of snaileries. In test II, it was 3.2 kg/sq hl In text III in- volving bigger animals (live weight *200g), the biotic load fluctuated between 1 and 2 kg per sq meter, whilst for bree- ders it was between 0^ and 2 kg/sq m. These biotic load values were calculated subsequently to, and not after preliminary re- search. 5. Breeders The average weight of the animals was over 250 g. Only three matings were observed in the five breeding farms monito- red. This means that matings are quite rare with Achalina achalina. Spawning was studied over a period of two years in the rainny season from March to the end of October. The nest is very short and some eggs are laid directly on the litter. Apart from the Lacena farm where the eggs are collected, counted, weighed and then dis- tributed among simulated nests covered with perforated plastic containers, the eggs are not handled. It is only when they are hatched that the young ones are counted, after which the number of eggs are evaluated, the- period of incubation of each particular spawn is recor- ded. Approximately six months after the initial hatchings, the young snails are counted. 6. Measures taken For each of the fattening enclosures, the biomasses are weighed individually per mg with a "Mettler" scale. The shell size is measured with a sli- ding stand. These measures were taken at the beginning of the test, then once a month in tests 1 and III but every for- thnight for tests II and IV. Food consumption was recor- ded every day in test II. The result of test II were processed by variance analysis and the averages compared ac- cording to the DUNCAN mo- del (1955). 7. Nutritional analysis Samples of snails bought at the market were prepared in order to determine their chemi- cal composition. The analyses conducted at Lacena involved meat yield and the chemical composition of raw meat. DISCUSSION AND RESULTS A- FATTENING 1. Overall results It must be noted, first of all, that the increase in individual weights did not make up for the drop in the biomas (Table 1, page 42) on account of the very high mortality. Next, mortality is comparatively higher in Achatina achatina than in the other two species (Table 2, page 42). The first remark does not hold for Achatina fuli- ca and Archachatina spp. Not- withstanding a 15 % mortality rate in the latter, the biomass increased significantly, since the biotic load comes up to 4.0 kg/sq m. For animals weighing over 200g, a biotic load of more than 1 kg/sq m seems far too high since there is a considera- ble rate of mortality (Table 3, page 43). The growth rate is multiplied by two in test II (Ta- ble 4,page 43) whilst that of young snails was apparently ve- ry low (figure 1, page 41). The reproduction results arc encou- raging (265 egg/spawning) (Ta- ble 5, page 44). The meat pos- sesses a high nutritional value (Table 6, page 44). 2. Pondcral growth Apart from the big ones, (weight *200g), the growth of Achatinas is relatively low ir- respective of the species consi- dered. It seems to take a serra- ted form (Table 1) probably due to weather fluctuations. Growth is only slightly affected when the population density doubles. Thus, the monthly production of Achatina achati- na goes from 4.13 g to 3.46 g for population densities of 100 and 200 per sq m respectively, from test I to test II in respect of ani- mals of similar weights. It must be emphasised that test II is conducted above ground level. The growth in shell size is equally low, that is, 3.5 mm/month to 1.12 mm/month in the case of Achalina achati- na. These results match those of WAITKUWAIT (1987) indi- cating monthly gains of 5g for live weight and 5mm for the shell. As regards the latter, the frequent measurements and the pressure exerted by the tip of the sliding stand on the ncwly- 64 formed parts, often cause brea- kages. There is thus a clear tendency to underestimate the growth of this parameter. 3. Food Consumption The daily consumption of food seems irregular in the case of Achatina achatina. It varies particularly with : a) the individual sizes - 0.41g/d for a 27g weight - 0.64g/d for a 46g weight - 0.90g/d for a 75g weight b) the type of snailery - 0.22g/d for the Senoufo hut type - 0.42g/d for the Canadian tent type - 0.71g/d for the big top type c) the position of the snai- lery under the shelter - 0.32g/d for enclosures in the south - 0.57g/d for enclosures in the centre - 0.85g/d for ensclosures in the north The consumption index ob- tained in breeding is signifi- cantly higher (3.94) than that of experiments (1.10). This diffe- rence is due probably to losses and wastages caused by the va- rious handlings', to which must probably be added a certain degree of competition for food. 3. Population growth It was noted that popula- tion homogeneity is not stable (figure 3). Such heterogeneity seemed more considerable with Achatina achatina and Achati- na fulica. On the other hand, Archachatina spp. tends to be more homogenous. Plummer (1975) reveals that in the case of Archachatina marginata, in- dividuals spawned from the smallest eggs are still smaller at 6 months of life, but that the growth curves converge at one year. 4. lyiortality In test I, the monthly mor- talities were 7-26 %, 15.15 %, and 11.93 % respectively for big top, Canadian and Senoufo type snailerics as compared to a monthly rate of 9.85 %. Nu- merous mortalities are due to falls, crushings during cleaning, various weighings, and to the effect of predators and certain- ly parasites. There was no dif- ference in mortality between in- dividuals with a mean weight of 27g (7.20 %) and those of 46g (5.50 %). This result contra- dicts those reported by DA- GUZAN (1982) in respect of the Little-grey snail (Helix as- persa). In test II, monthly mortality rates of 11 %, 5.0 % and 7.5 % were recorded .respectively for Achatina achatina, Achatina fulica and Archadiatina spp. Achatina fulica, and to a lesser extent Archachatina spp. there- fore seem more rural-oriented than Achatina achatina. B. REPRODUCTION It must be noted that all the breeders did not spawn; the rate of spawners was 20.5 % on the Lacena farm, with an average of 36.7 %. This rate is estimated at 60 % for Helix as- persa (DAGUZAN, 1985). Among the spawners, we recor- ded an average of 265 eggs per spawning. A specimen of over 500g provided us with 643 eggs in two spawnings at a week's in- terval. The snails did not lay any eggs between November and February. The average pe- riod of incubation of eggs was 18 + 2 days and in extreme cases 7 and 35 days. The rate of hatching fiuctuated between 44 and 80 %, improving with the approach of the rainy sea- son. Prolificity was 2 to 3 times higher than what DAGUZAN (1985) reports for helix aspersa. The mortality of the young ones is very high sinte at 6 months, 50 % are already dead. That of breeders is equally dis- turbing because more than 60 % of them die by October. C. NUTRITIONAL ANA- LYSIS As indicated by the results of table 6, Achatina achatina has a superior carcass yield than that of Achatina fulica. It has protein contents, fat, ash, calcium, iron and copper simi- lar to other african and Euro- pean edible mollusks. GRA- HAM (1978) observed that giant African snails constituted an important source of protein and iron in the diets of forest inhabitants. She however poin- ted out that the iron content of the different species and varie- ties of Achatina and Archacha- tina varied from one place to another due to the different soil mineral contents. OGBEIDE (1974), on his part, asserts that snails provide a lot of iron, ad- 65 ding that they are prescribed as a cure for anaemia caused by iron deficiency. This sickness, according to OYENUGA (1968), is frequent in the tropi- cal countries. Thus Achatina achatina can justifiably be considered as a highly nutri- tious and even dietary food, since it contains less fat (0.62 %) than chicken (5.70 %). CONCLUSIONS We can draw from this stu- dy, a certain number of obser- vations and criticisms. 1- The mortality of young ones is very considerable. Not- withstanding the importance of this value, it must be noted that for the Helix aspcrsa in natural environment, 98 % of young snails die within 3 to 4 months following their birth, a develop- ment caused basically by the action of numerous predators and parasites (DAGUZAN). 2- Adult mortality is also high. We may note in this res- pect the fact that they are bought at markets going through the strains and stresses of a long journey, and also the uncontrolled conditions of breeding (temperature, relative air moisture, quality of litter, cleaning). There is the need al- so to improve technically upon farm maintenance in order to reduce mortality as much as possible. 3- Ponderjd growth is low, with considerable variations. The development of a ration to cater for the snails' nutrient needs at its different physiolo- gical stages would no doubt en- sure an improvement in this pa- rameter pending the conduct of genetic studies. 4- Production seems to va- ry with the biotic load. Howe- ver, we should not overlook the density factor, for its excessive- ly high value could bring about a mass effect, and cause weight loss and even the death of young snails. According to OOSTERHOFF (1977) the in- crease in density causes consi- derable mucus secretion which, through feed-back, impedes movement and food consump- tion, and thereby growth, indi- rectly. It is therefore necessary to undertake research to deter- mine the optimum value of bio- tic load according to individual weights. 5- the number of eggs per spawning as well as the rates of hatching give cause to believe that these parameters can be improved upon. Efforts should therefore be made to control certain climatic factors, prima- rily temperature and relative moisture. 6- though these results can certainly enable snail farmers to have reference data for their activities, it should be noted that a lot still remains to be done. In the meantime, they should be encouraged by the proven nutrition^ and dietary value of the Achatina achatina snail. ACKNOWLEDGEMENTS This study was sponsored by German Cooperation (GTZ) and the Ministry of Ani- mal Production of Cote d'l- voire. It was conducted with the technical assistance of R. VALLEILE LACENA 06BP 353 ABIDJAN 06. COTE D'lVOIRE 66 Couverture: Jeunes lions d^vorant un impala mSAc. Pare National de TAkag^ra (Rwanda) Cover Young lions eating a male impala. Akagera National Park (Rwanda) (photoJJ.LEROY) Back cover College of African Wildlife Management, Mweka (Tanzaniii) Ft* "1 I'm IS Ij3 ^^^B_^"i^| I'll I^Hra ii8 1^9 « ■fl