tr w Wm d Ì % ® Bers ad A dS Ee Ken et, A P.bLI BSG NATUURKUNDIGE VERHANDELINGEN VAN DE HOLLADSCHE MAATSCHAPPIJ WETENSCHAPPEN Te HAARLEM. TWEE EN TWINTIGSTE DEEL. TE HAARLEM, BIJ DE Weep. A. LOOSJES, Pz, MDCCCXXXV, Î TABLE DE MATIÈRES. ESSAL SUK LES CAVERNES à OSSEMENS ET SUR LES CAUSES QUI LES Y ONT ACCUMULES. | Pag. Avant-propos. . . end k b 3, _ LIVRE 1. Des cavernes considérées en elles mêmes et à leur for- mation.… Craritre L. De la nature des roches dans lesquelles sont ouvertes * les cavernes. je : \ à E 5. Crapirre II. Des cauges qui paraissent avoir produit les cavernes. 13. “'Sgecrion Ll. Première époque, ou de la formation des 5 cavernes. . : N 18. — II. De Finfluence de l'état a roches , sur la formation des cavernes. . é 22 —— III. De Pinfluence de Teau sur les modifica- tions que l'intérieur des cavernes à éprouvé depuis leur formation. . 26. —_— IV. Des effets produits par Pabaissement pro- | gressif du niveau des eaux. . "0e Crarpirre WII, | Des causes qui ont produit les fentes et les Gnsren verticales, ainsi que les petites cavités. pe ' 32. Ll= LIVRE IL, Les changemens opérés. dans les cavernes postérieure - ment à leur formation, à leur remplissage et de leurs ossemens, Cuarirre 1. Des divers changemens survenus dans l'intérieur des cavernes et des fentes, postérieurement à leur for- mation et leur remplissage. : , . Cuapirre IL, n \ De l'époque de la dispersion des limons à ossemens et des dépôts diluviens. ° . p CrarirrE HIL, Des ossemens des cavernes et des fentes, et des causes qui les y ont entrainés. : . Section LE. De l'état des ossemens des cavernes et des brèches osseuses. bi . __—— If, De la nature chimique des ossemens et des limons qui les accompagnent. . — IL. Du transport des ossemens et de leurs rapporis avec la position des cavernes, où on les rencontre. k fi pe —- IV, Les conditions nècessaires à la présence _ des ossemens dans les cavernes et Ìss fentes verticales. 2 LIVRE HIL. De la distribution géographique des cavernes et des fis-_ sures à ossemens, Crarpirre 1. Des cavernes à ossemens’, b 5 k L Secrion I. Cavernes de ’Oeéanie ou de lAustralie, —. IK, Cavernes du Nouveau Monde, ou de l’A- merique. . —_ III, Cavernes de lancien continent. i | Pag. 40, 53. _ PREMIÈRE SOUS-SECTION. SECONDE oa TROIBIËEME QUATRIÈME _—__— Enden en SIxIEME _—__ t Cavernes à ossemens de PAL … lemagne. . . Cavernes - à ossmens de la Belgique, . ee, Cavernes à ossemens de l’An- gleterre. . ; kn Cavernes à ossemens de la Sicile. Hi é é Cavernes à ossemens de PItalie, id Ld . Cavernes à ossemens de la France. k 4 - Cuapirre IT. Des fissures à ossemens , ou des breches osseuses. Section I, Des brèches osseuses de l’ Allemagne. —_ II, Des brèches osseuses de Dalmatie. —= III. Des brèches osseuses d’Italie, —_ [V. Brèches osseuses du Piémont. — V. Des brèches osseuses des îles de la Mé- diterranée. Kd Ld Ed . — VI. Des brèches osseuses de la France, —— VIT. Des brèches osseuses de l'Espagne. Crareirre III. Des brèches ferrugineuses. Section 1. Des brèches ferrugineuses de la Carniole, — II. Des brèches ferrugineuses du Wurtem- berg. —— HL Des brèches ferrugineuses de la Suisse. — ÏV. Des brèches ferrugineuses de la France, Paxmikae SOUS-SECTION, SECONDE mmm Des brèches ferrugineuses de Cherval , près behe (Doubs). ken Des brèches Ar de Brunniquel (Tarn). Vv Pag. 108, 14, 19. 129. 131. 132. 158. 160. 160. 161. 163. 165. 165. 1 69, 171. 172, 172. 173. 174. 174, 174. Li- var ES LIVRE IV. Des caractères généraux de la population des cavernes et des preuves, qui font supposer, quelle a péri pos- térieurement à l'apparition de homme. . Ö CHAPITRE 1. Tableau général des divers animaux dont les débris ont été observé dans les cavernes des divers conti- nens. é . . . \ CuarirreE ÏÌ. Tableau général des divers animaux dont les débris ont été observés dans les brèches osseuúses et ferru- gineuses. _. ° ° ene Ke : Résumeé, » E . . . \ “ e Pag. 176. 21. 218. Ll- ESS AI SUR LES CAVERNES À OSSEMENS ie ET SUR LES CAUSES QUI LES Y ONT ACCUMULÉS: PAR / MARCEL DE SERRES, Professeur de Minéralogie et de Géologie ála Faculté des Sciences de Montpellier. Au quel la Société Hollandaise a adjugé, la medaille d'or et __une gratification de 150 florins, dans sa seance- annuelle, le 23 Mai 1835. 9 did Els ie wal, e E en ze AP AN PL PROD Ò EP P our se faire une idée juste des cavernes en général et en particulier des cavités remplies par des limons à ossemens, il faut étudier premièrement la nature des roches, dans lesquelles les wnes et les autres sont ouver- tes ; en second liew les causes, qui les ont produites, et enfin celles qui ont opéré leur remplissage. | Avant d'entrer dans ces details il est essentiel de sie pas perdre de vue cette vérité aujourd'hui généra- lement reconnue, que le phénomène des cavernes à ossemens , regardé pendant si longtemps comme par= ticulier et local, s'est reproduit frégwemment et tou- fours avec des faits analogues et des circonstances du ‚même genre. | Les cavernes à ossemens de U Amérique comme celles de la nouvelle Hollande offrent en effet les mémes par- ticularités, que celles que Von a appercues dans lesca= vités souterfaines de ancien continent, où il existe tant d'ossemens d'animaux. Or , mesteil pas de principe, que lorsque les mêmes faits se sont souvent renouvelés, eb qu'ils ont étl con- A 2 stam- | Ks stamment accompagnés des mêmes circonstances, on doit les regarder comme des phénomènes geologiques, soumis ainsi que tous les autres, à des lois générales, plutót que comme des phénomènes independans de toute con- dition! C'est du reste une considération fondamentale qui paratt résulter aussù bien de Vensemble des faits connus jusqu’à présent, que des premières observations, et sur laguelle aussi nous appellerons particulièrement Pattention. Il y a plus d'autres faits' analogues, tels par exemple, que ceux qw’offrent Vexamen des flons fragmentáîres , ou le remplissage des fentes ver- ticales, amènent à la même conséquence » ce qui dé- montre la justesse et Vexactitude de la première, LI- LIVRE PREMIER. CHAPITRE L De la nature des roches dans lesquelles sont ouvertes les cavernes. Ss on considère la naturê des roches, dans le sein desquelles les cavernes ou les grandes cavités longitudi= nales sont ouvertes, on est porté à penser quelle n’est pas indifférente à l’étendue et à la grandeur de ces cavi- tés. Ce qu’il y a du moins de, certain , c'est qu'elle nest pas sans-influence sur la présence ou labsence des osse= mens. En effet, jusqu'à présent les débris des mammifères terrestres n'ont été rencontrés que dans les cavernes des terrains calcaires: j'amais on en a observé dans des cavités souterraines ouvertes dans d'autres roches. Sous ce point de vue il existe donc quelque rapport entre la nature des roches , qui composent les cavernes , et les limons à ossemens qui s'y montrent disséminés. Ce rapport est d’'autant plus remarquable, que les cavernes qui ne renferment point d’ossemens „ se rencontrent,non seulement dans les roches calcaires , quelque soit leur âge, mais encore dans des roches de nature très variée, A 3 tel- Kek telles que les micaschistes, les phyllades, les grès ou psammites , et les gypses , etc. Ces caractères distinctifs tracés, voyons s’il n'existe pas entre ces deux sortes de cavernes quelques points de ressemblance. Or, si nous conséderons les unes et les autres par rapport à leur âge, nous verrons que les plus anciennes “ ‘se “moóntrent’ dans *les-terrains de transition et très rarement, nous pourrions dire , presque jamais, dans les formations primitives. Les plus récentes dépendent des derniers bancs pierreux marins , déposés à la sur- face du globe ou du calcaire moëllon. NO n'y en a probablement pas dans des zoelen plus modernes 5 les lits de celles-ci sont trop peu considéra bles ou trop peu puissans pour renferimet dans leur sein des cavités d’une certaine étendue. | Malgré ces points de contact, il existe entr’elles cette grande différence, que Îes cavernes Àà ossemens ne sont ‘ouvertes que dans des roches calcaires ‚depuis les for- “mations intermédiaires jusqu’aux dépots quaternaires. Ces mêmes cavernes ne sont donc point bornées, ainsi qu’on Pa cru si longtemps, aux calcaires jurassiques3 en effet observation des 'cavités souterraïnes du midi de la Fran- ce et de plusieurs autres contrées prouve assez , qu’il en existe ailleurs que dans des calcaires de cet âge. La natüre du sol et l'état d’agrégation des roches ont donc de linfluence sur la présence des cavités, wrd les on a donné le nom de cavernes. Ainsi on en voit très peu dans les roches fragmen- taires ou friables, telles qüe les grès et certains schis- tes. Il en est de même des terrains très durs et com- pactes dans les parties qui les composent 3 ceux-ci qui com- (WD be comprennent les Trapps, les Cornéennes’ et les quar- zites , n'en renferment presque jamais,’ | Les cavités que” l'on observe dans la masse de ces roches, ‚sont des fissures-sans étendue, qui ne méritent proprement pas le nom- de cavernes. Ces fissures ne sont en quelque sorte que des filons vuides , au milieu des’ montagnes “de “Granit ; “de Gneiss „et de Schiste , ou elles se rencontrent parfois. | Aussi par suite de Pextrême solidité des roches pri-”_ mordiales et d'un autre côté par le peu: de cohérence de celles de transport , on ne. voit jamais dans leur masse de véritables cavernes. é La stratification des roches paraît encore n’être. pas sans quelque influence sur l'existence des grandes cavi- tés , puisque contrairement à celle qu’exercent à cet égard les roches calcaires-, “on -n’en observe point dans les ter= rains „composés* de” calcaire saccharoïde, ‘roche rarement: _disposée en couche régulière. bide Les cavernes proprement dites ne se montrent donc avec une certaine fréquence qu’au milieu. des terrains calcaires stratifiés, soit de transition , soit secondaires 5 soit tertiaires, | Il en existe bien dans d'autres roches ou ae d’autres terrains; mais ces cavités y sont des ae rares „ et ge néralement peu spacieuses. | On se demandera peut-être , pourquoi ‘les -cavernes ouvertes dans les calcaires. sont les- seules où Pon. voit des ossemens dans les limons qui les accompagnent , et pourquoi les autres en sont dépourvues. | Un pareil effet aussi général que constant ne peut pas avoir eu lieu sans cause; c'est donc: cette cause qu’il A 4 | im- (8 5 importe de démêler, et de reconnaître. Pour bien faire saisir ce que nous aurons a dire à cet égard, il aurait peut-être été nécessaire d’attendre les. dé- tails , que nous donnerons plus tard sur le moge de rem= plissage des cavités souterraines, Mais comme d’un autre côté, il est utile de faire sentir le rapport, qui existe entre les limons à osse- mens , & la nature et la position des roches , dans le sein desquels ces limons ont été entrainés ‚ nous allons indi- quer d'une manière succincte le caractère de ces relations, que la suite de ces observations fera sans doute mieux comprendre encore, Les ossemens des mammifèêres terrestres , ensevelis dans les cavernes ‚, ne s’y montrent jamais, qu’accompagnés d’un terrain d’agrégation de remplissage. Ce terrain est généralement formé par un limon argilo= marneux et sableux , plus ou moins pénetré de matière organique principalement animale. Dans ce limon sont constamment disséminés des ge- [ lets, du gravier, du sable, et parfois des fragmens an- guleux de roches diverses. Les débris des roches soit arrondis en galets , soit anguleux, sont mêlés sans ordre et de la manière la plus confuse, avec les ossemens, ou les autres restes organiques qui leur sont Associés, et cela dans la mas= se générale du limon. | Une particularité remarquable, c'est que les limons qui ne renferment ni cailloux arrondis, ni roches frag- mentaires n’offrent non plus aucune trace d'ossemens. Cette condition paraft dumoins d'après l'ensemble des observations faites jape présent tellement absolue, qu’el- CR qu'elle . permet de prévoir suivant qu'elle existe ou qu'elle n’existe point, s’il ya ou non possibilité de dé- couvrir des ossemens dans une cavité souterraine, qui n’a pas encore été explorée. Un autre fait non moins étonnant est relatif à lana- logie, que lon reconnaft entre les limons à ossemens des cavités souterraines et ceux qui composent les dé pôts diluviens des localités rapprochées de ‚ces mêmes cavités. Cette analogie a lieu non seulement pour la nature du limon; mais de plus elle est tout aussi sen= sible pour celle des galets et des roches fragmentaires que ce limon renferme, ainsi que pour leur âge re- spectif. La similitude, qui existe entre les terrains diagrdaation de remplissage des cavernes à ossemens , et les dépots diluviens des lieux environnans , semble en ‘indiquer une dans la manière , dont les uns et les autres ont été dis- persés 5 c'est ce que nous examinerons plus tard. Enfin ce qui n’est ni moins curieux , ni moins cer- tain, c'est que des limons pareils à ceux que l'on ob- serve dans les cavernes à ossemens, ne se montrent guère que dans les terrains calcaires. Il en est de même de ceux qui se sont éfondrés dans les fentes verticales et: y ont composés des brêches os- seuses. Le plus généralement ces limons ont une cou- leur rougeâtre plus ou moins prononcée, et lon sait que par leur décomposition les roches calcaires produisent à peu près seules des limons ou des terres de cette nuance. | D'après ces faits les roches clastiques des fentes lon- gitudinales et verticales auroient donc eu la même ori- A5, gi- C HO ) ‚gine. On est d’autant plus fondé àÀ le supposer, que leur natùre et celle des formations , auxquelles elles se rapportent semblent être: les mêmes. Les unes et les autres sont remplies en général par un sable plutôt cal- caire. quê siliceux et quelquefois limoneux , lequel a én- veloppé des cailloux arrondis , ou des roches fragmen= taires presque constamment calcaires comme le ‘ciment qui les réunit. Ces roches clastiques offrent aussi: le plus générale- ment une teinte rougeâtre , sur tout celles des brêches; lorsque cette teinte n?est pas très décidée , on appergoit dans ces roches une tendance à prendre cette nuance. Il est encore essentiel de, rappeler , que les terrains calcaires offrent seuls des limons pareils à ceux, qui en- veloppent les ossemens des cavernes et des brêches os= seuses. Dèslors il n'est pas étonnant, que les cavernes calcaires soient aussi les seules, où l'on ait jusqu'à pré- sent rencontré des débris d’animaux, puisque de sembla- bles limons sont une: condition varen ams) de leur présence, | Si lon consulte les observations faites à cet ard: et cela non seulement dans une contrée , mais sur la totalité de la surface du globe, on voit que partout, les cavernes à ossemens „ et les brêches osseuses présentent les mê- mes phénomènes, et les mêmes terrains clastiques dagré- gation. ” Lesquels offrent aussi à peu près constamment les-mêmes caractères, | | L’influence’de la nature des terrains n’est-pas unique- ment sensible sur la présence ou absence des osse= mens3 elle “est- également: très prononcée sur Sita des cavités souterraines. | | En KR D „En effet les cavernes des terrains calcaires sont non seulement les plus nombreuses ; mais aussi les plus spa- cieùses. — Ces ‘cavernes y prennent toute sorte de die rections „ même la verticale; elles ont alors l'apparence des puits’dont la-profondeur-est quelquefois inconnue. Telles sont :par exemple certaines cavités des monta- gnes calcaires du Languedoc, de la Provence, des Py. renées j particulièrement celles-des environs de Bagnères. On:-cite- bien àvla- vérité” des cavernes assez vastes dans” les collines “gypseuses > de «la Siberie ; mais comme les formations de cegenre sont: constamment:accompa- gnées de roches calcaires, ‚ celles ci sont loin” de pouvoir être mentionnées comme faisant exception à la loi géné- rale, que nous ‘avons. établie. , Les -collines composées de diverses assises de grès , se “móntrent souvent dérangées et culbutées les unes sur les” autres, de manière” à \présenter. des cavités , mais généralement elles’ sont si- peù étendues 5 qu’on ne peut guère les considérer comme de véritables cavernes3 telles sont celles qué l'on voit dans la forêt-de Fontainebleau, Ces cavernes des roches de grès, produites ou par les bouleversemens que ces roches ont éprouvés , ou par une- sorte d’érosion” de leur masse ; sont ordinairement des grottes peu profondes, qui” diffèrent de celles des autres terrains par la-grande largeur de leurs ouvertures. Quant aux cavernes ouvertes dans les micaschistes. et les schistes argileux de transition ;- elles-y sont «en fort petit nombre; l'on ne cite: même que celle de Sillaka dans \'île de Thernica , comme ayant une certaine “éten- due. Cette caverne paraît, comme la plupart de ces ca- vités, avoir été produite par des dislocations -du-sol ou des C 12 ) des actions volcaniques, qui ont préparé les voies par où les gaz acides en s’échappant ont-exercé leurs effets chimiques, Plus tard les eaux de la surface du-sol en pénétrant dans ces fentes ou conduits les ont singuliere- ment élargis, en enlevant les parties corrodées des ro- ches 5 comme leur action s'est longtemps continuée ces cavités ont fini par acquérir une étendue considérable. __ Ce mode d'action paraft pourtant s'être peu renou- vellé, du moins les grandes cavités sont assez rares dans les formations gypseuses, comme dans les terrains schis« teux de transition. Ainsi ,-par exemple, les Phyllades quarzeux intermédiaires des Pyrénées Orientales , particu- lièrement ceux des environs de Colioure, et de Port-Ven- dres , sont tous ou à peu près tous caverneux , comme les falaises des contrées calcaires ; mais ces cavités n'ont nulle part une grande étendue, Ce que nous disons de cette disposition des Phyllades des Pyrénées Orientales nous pourrions le dire également d'une foule de roches ‚du même genre de diverses localités 3 mais ces faits sont trop connus des géologues , pour qu’il soit néces- saire d’y insister davantage. Enfin les cavernes des pays Volcaniques ordinairement évasées, peu profondes , peu sinueuses , ne sont que des vastes boursoufflures ou des cavités formées par les courans des laves par des circonstances locales. Aussi offrent-elles” un aspect tous différent de celui des cavi- tés souterraines des autres terrains. On n’y voit jamais des stalactites, ni des cours d'eau, ” ni Pempreinte du passage d'un torrent. Ces grottes vole caniques renferment souvent du gaz acide carbonique; telle est par exemple la fameuse grotte du Chien près de: | Na- \ C 18 ) Naples. On les voit du reste ouvertes tantôt dans la lave, et tantôt dans les roches trachytiques , ainsi qe Pa fait remarquer Mr. DE HUMBOLDT. Ainsi, nous croyons avoir prouvé , que la nature des roches est loin d’êrre indifférente À la présence des osse- mens dans les cavernes ou dans les fentes ‚ du moins jusqu'à présent aucune cavité n’en a offert la moindre trace, à moins qu elle ne fût ouverte dans des roches calcaires. - | CHAPEENE Des causes quê paraîssent avoir produit les cayernes. Avant d’examiner les causes, auxquelles on peut: at= tribuer la formation des cavernes, il ‘est essentiel de dé- finir ce que l'on doit entendre par cette expression. Les cavernes- sont des cavités souterraines plus ou moins spacieuses , mais généralement d'une assez grande étendue; ce qui les distingue des trous, des fentes et fissures , dont les dimensions , du moins dans le sens de leur largeur, ou dans toute autre direction que la verticale , sont au contraire peu considérables, Ces cavi- tés offrent dans leur prolongement des évasemens et des rétrécissemens nombreux , presque jamais parallèles. Les inégalités, que l'on remarque a la surface de leurs parois , semblent dues-À Yaction d’un liquide érosif, “Les cavernes présentent de grandes variétés relative= ment à leur position et à Pépoque de formation des ro- e | ches Me, ches-dans le sein -desquelles on les observe. . Cette po= sition- paraît influer sur-la- présence. des- ossemens dans ces cavités , ainsi que-sur les espèces auxquelles ces os- semens se rapportent, » «La plupart des cavernes et. surtout celles dont l'éten- due est considérable , se. montrent dans. le. sein des mon- tagnes élevées: ou au milieu des grandes chaînes.” [l-en est pourtant , qui existent dans des collines fort basses et presque même dans les plaines , ou du moins fort peu au dessus du niveau des mers actuelles. Les unes et les autres offrent également des ossemens d’animaux divers , mais avec cette différence , que dans les premiè- res lon découvre des espèces qui vivraient encore dans les montagnes , si elles etaient rappelées à la vie, tan- dis que dans les secondes Pon voit uniquement des es- pèces, qui se plairaient plutôt dans les plaines , qu’au sein des montagness. C’est- aussi d'après. ces faits , sur lesquels nous-reviendrons plus tard , qu'il semble exister un rapport entre la position des. cavernes et les êtres organisés 4 dont elles récèlent les. dépouilles. Les cavernes ‘des régions ‘monagneuses sont parfois creusées vers le sommet des montagnes, ou sur des pla- teaux plus’ ou moins élevés, „Leur direction principale est alors assez. ordinairement verticale s et-parsuite. de cette “disposition 3 on es appelle: souvent puits. _Telles sont par exemple. certaines cavernes des montagnes se- condaires’ du. Languedoc et de l'Auvergne, „Mais le “plus souvent les cavernes partent dela base ou-du milieude la montagne où-elles sont creuséess.-elles. pénètrent aussi dans son intérieur, et presque va ni elles--s’y en- foncent en s’approfondissant. stoken i Ce (4) Ce sont surtout les cavernes des collines , qui offrent „cette dernière position ; car Pon n’en connaît point dont les ouvertures soient au sommet de ces collines, ou sur les plateaux qui les couronnent. Quant aux entrées de ces cavernes , on ne voit pas que relativement à leur position, à leur escarpement et à leur grandeur, il y ait aucune sorte de rapport avec Yétendue de ces mêmes cavités. Tues seules relations, que nous - ayons cru reconnoître entre les cavernes-et leurs ouvertures , c'est que ces dernières paraissent assez gé- néralement circulaires , lorsque les cavités , qu'elles pré- cèdent, ont été produites par un véritable affaissement, Ces ouvertures sont également d'un difficite accès, lors- qu’elles se trouvent sur les flancs des montagnes, sur- tout lorsque ces montagnes. se. rapportent aux. forma- tions calcaires, soit de transition soit secondaires, par- suite de la verticalité des pentes des terrains de cette na= ture. „Enfin il existe un rapport plus sensible entre la gran= deur des ouvertures et le nombre et les dimensions des ossemens „ que l'on voit dans les fentes , auxquelles elles conduisent ;_ c'est „probablement à raison de la petitesse de celles des fentes verticales , que Pony voit si peu de débris de grands animaux. En effet les brêches osseuses „ qui abondent en Ossc= mens. d'animaux dela «taille. de nos lièvres et de nos „lapins , ne recèlent que rarement des espèces de la gran- deur des cerfs et. des chevaux s @t plus rarement encore, des races d'une dimension plus considérable, Les cavernes. désignées - plus particulièrement sous le nom-de grottes , lorsqu’elles ne renferment pas des osse- mens , KJ mens , laissent rarement voir à nu la roche presque tou- jours calcaire, dans laquelle elles sont creusées. Cette circonstance n’a même lieu que dans celles dites sèches, parceque elles ne sont traversées par aucun cours d'eau et qu’il ne s°y produit pas non plus d’infiltration. Com- me labsence de Peau est fort rare dans de pareils sou- terrains, il arrive également peu souvent, que les ro- ches, qui les forment , soient tout à fait à nu. Des concrétions calcaires , cristallines , nómmées stalac- tites et stalagmites qui pendent de la voute de ces cavie tés, ou en tapissent assez souvent les parois , les re- couvrent d'une crÔute plus ou moins épaisse. Ordinai- rement ce même glacis stalagmitique revêt également le terrain meuble qui repose sur le sol inférieur. Ce terrain se compose assez généralement de matières terreuses peu solides, quelquefois entierement meubles mêlées de débris de roches et d’ossemens. L’épaisseur de ce terrain est souvent fort considérable; et comme il est aussi parfois distinctement stratifié , sa formation ne semble pas avoir été instantanée. D'après cés faits , il y a eu au moins quatre époques différentes dans la production des cavernes à ossemens et des phénomènes qui les accompagnent. | | La première de ces époques et de beaucoup la plus ancienne , se rapporterait au moment de leur formation. La seconde est celle pendant laquelle s’est déposé le glacis stalagmitique ancien , ou le calcaire concrétionné qui revet les parois des cavernes et des fentes verticales , et qui adhère aux roches dont elles sont formées. 7 La troisième époque , beaucoup plus récente , se rattache à celle de leur remplissage ou À l'introduction des ter- rains OREL, rains meubles avec ou sans ossemens, qui les ont come blés en tout ou en partie. La quatrième assez rapprochée de la troisième est, ce semble, caractérisée par le dépôt du calcaire concrétionné récent, qui a recouvert le terrain clastique de remplissage répandu sur le sol calcaire, s’est ensuite infiltré dans les limons Àà ossemens antérieurement \dispersés sur ce même sol, et par suite de sa position il est évidemment d'une date différente et plus récente, que le calcaire con- crétionné qui revêt les parois des cavernes et des fentes verticales. | Ces quatre époques „ bien distinctes dans les fentes longitudinales , ne le sont pas moins dans les fentes ver- ticales, ou se sont déposées les brêches osseuses. Dans les unes comme dans les autres du calcaire concrétion- né, des stalactites, et des stalagmites recouvrent ou enveloppent les roches clastiques d’agrégation. Quelquee fois le glacis stalagmitique pénètre dans leurs cavités , et lie les fragmens des roches , ainsi que les ossemens qui les composent. Aussi verrons nous que, soit d'après ces faits , soit d'après d'autres que nous étudierons plus- tard, il est difficile de ne point supposer-aux terrains clastiques d’agrégation, rassemblés dans les fentes longi- tudinales et verticales de nos rochers , une origine com- mune, et de ne point voir des phénomènes analogues dans les cavernes à ossemens et les brêches osseuses. B SEC« ENA) SECTION PREMIÈRE. Première Epoque, ou de la formation des cayernes. On. paraît avoir assez généralement attribué la forma- uon des cavernes et leur origine à plusieurs causes prin= cipales. Ces causes sont au moins au nombre. de quatre. La grande tende et la fréquence des cavités souter- raines des terrains calcaires ont fait supposer, que leur origine avait. essentiellement dépendu de la nature des roches qui les composaient, Ces roches étant suscep- tibles d'être désagrégées par le frottement et Paction continue d’eaux et des corps qu'elles entrainent avec elles , on a attribué à cette action leur creusement en cavités d’autant plus considérables , qu'elle était plus puissante. _ Le-calcaire étant soluble ‚dans des eaux chargées d’acide carbonique,. on. a également admiís l'existence d’eaux chargées de ce gaz, pour expliquer la formation des ca- vernes „des. terrains. calcaires. Bins On.a encore supposé, pour datiannee ce genre de phé- nomènes, qu’íl avait eu lieu par des soufflemens de gaz ou par la. dissolution de sels ou autres matières ‘salines solubles, renfermées par masses irrégulières au milieu des roches. calcaires. ou dans des roches d’une toute autre nature. Enfin selon d’autres, les cavernes doivent être attri= buées , aux soulèvemens ou aux affaissemens des couches, ainsi qu’au retrait que ces mêmes couches ont éprouvé , lorsqu’elles se sont durcies et solidifiges, | La C 49 ) La première de ces causes, l’action, érosive des EAUX ne semble pas. avoir, pu-produire. les effets qw’on leur attribue; ‚car il est de- fait, que, loin. d’aggrandir les grottes et les cavités „ ces eaux y. forment presque, par- tout des dépôts ‚ plus, ‚ou moins, considérables et, qui s?accroissent de jour en jour. Du reste la désagrégation des. roches calcaires, occasionnée par Paction érosive des eauxs lors „même, que cette action, serait aidée, par celle des, caiïlloux et. des sables,, qu’elles „pourraient entrafner „ n'est. pas assez sensiblement appréciable ‚ „pour lui attrie _buer de pareils. phénomènes, »,, ri BE eN „On-ne peut ‚pas non plus „l'attribuer à Paction dissol- vante de courans particuliers , chargés d?acide carbonique ; car-pour éviter une. difficulté se serait se jetter. dans une autre.„… non „moins embarrassante. … En, effet il faudrait avant, d'admettre l'existence, de pareils, courans , expli quer- comment. ils auraient.été produits, ainsi que Pacide carbonique, qu’ils seraient supposés tenir en_dissolution. ‘On voit “bien encore. dans la. nature des dégagemens de gaz, et‚ lon concoit„: qu?enveloppés dans des inter- valles. de.-couches , ces ‚gaz. aient produit des ouvertu= res, en. brisantles. enveloppes, qui, les tenaient renfere més ; ‚mais ces soufflemens de vapeurs élastiques auraient- ils pu former des cavernes d’une certaine étendue; c’est ce qu?il est difficile de supposer. „Il en est de même de la- dissolution des aariëces: SO= lubles „disséminées au,milieu.des masses calcaires,. ou dans des roches d’unetoute autre „nature. Ce cas „ où des matières: terreuses ont été enlevées par des eaux couran- tes; du reste fortvrare , est toutau, plus admissible pour peen qatièses argileuses-et-„sablonneuses, remplissant des B a Ca. C 2 ) cavités, Mais nous ne saurions trop le répéter , les ma- tièêres argileuses ne sont jamais assez abondantes, au milieu des terrains calcaires secondaires , pour que leur entrafnement puisse produire des cavités ou des vuides aussi considérables, que ceux qui existent dans ces ter- rains. Les affaissemens des couches ont bien pu occasionner des interruptions des stratifications; elles ont pu égale- ment causer de fréquens dérangemens dans leur juxta- position ; mais ce que de pareils affaissemens n’°ont pu opérer , ce sont des cavités à parois arrondies. Cepen- dant nous cherchons à expliquer lorigine et la formation de pareilles cavités. | _Le retrait des matières calcaires, pendant leur disséca- tion , ne pourrait nón plus donner lieu qu’à des fentes , et non à des cavités considérables sinueuses et a parois arrondies, comme le sont nos cavernes; dès lors ce retrait ne peut permettre d'en expliquer la formation. En effet pour concevoir lorigine et la formation de ces cavités, il faut ce semble admettre, que plusieurs causes, ont concouru à les produire. Une seule aurait été en effet impuissante pour opérer ce phénomène , mais plusieurs réunies et agissant simultanément ont fort bien pu Peffectuer. | | Parmi les causes auxquelles on a attribué la formation des montagnes, ainsi que celles des chaines dont elles dépendent, il en est plusieurs, qui paraissent avoir agi pour la production des cavités souterraines. Ces causes sont 1° l'in Égalité de dureté , de mollesse ou, en d’au- tres termes , de malléabilité des diverses formations cal= caires à l'époque des bouleversemens, qu?elles ont éprou-= vés C 21 ) vés et enfin leur durcissement - progressif. depuis cette époque 5 2%, Les soulèvemens qui ont dérangé ces formations, ‘avec. d’autant plus de puissance et d'énergie, qu?elles étaient à l'état pateux, soulèvemens qui ont donné une nouvelle forme à la superficie du sol. Enfin deux causes non moins puissantes ont encore exercé leur action dans le creusement des cavités sou- terraines, et d’autant plus qu'elles ont agi d'une manière moins prompte et moins subite que les soulèvemens operant sur des roches molles et malléables.- En effet il paraitrait que les eaux des temps géologi- ques- ont‘ eu une température et même une, densité plus considérable que celle qu’elles possèdent aujourd’hui. Cette température est un conséquence presque nécessaire de celle, dont. le globe jouissait aux premières époques - de “sa formation: et quant à leur densité , elle paraitrait résulter «des. materlaux immenses que les eaux de Fan- cien monde ont du tenir en dissolution ou en. suspen- sion, d’après labondance des sedimens qu'elles ont. dé- posés. Or comment ne pas admettre , que des eaux , dont la chaleur et la- densité. étaient considérables, n’avoient pas une plus grande puissance d’érosion et de dissolu- tion, que les eaux actuelles , dont la chaleur et la pe- santeùr sont si faibles. Il en serait donc de ce fait comme de la plupart des phénomènes -géologiques ; il _ aurait été sans cesse en diminuant , par suite de l'abais - sement progressif de la chaleur et de la diminution de la densité de Veau. | D’un. autre côté labaissement progressif du niveau des eaux , d’abord sur toute WPétendue des continens , og | ij puis ( 22) dans les: vallées seulement, a du exercer um effet très prononcé sur le creusement des cavités souterraines, „Cêtte action a du être d’autamt plus sensible; qu’il-y a eu des alternatives fréquentes et immenses dans ef niveau de ces mêmes caux. SECTION ÎÌ. De Pinflwence de D'état des roches, sur la formation des cayernes. Kij - tper C 3% ds | ‚it 1 Voyotis maintenant’ quelle” & pu’ être linfluence-des causes que nous’*verions Génumerer, sur le pasen: dont nòus noüs occupons. | Cú “La “malléabilité “plus où” moins lerorortsi, état pt. teux ou de’ mollésse des’ diverses formations sédimentai- ries „, à V&poque À'la quelle” ces’formations vont été! sou- levées et bouleversées , paraît démontrée par les diverses circònstanices’, so qüi ont -eu lieu à cette même’ époque. "En effet ‘comment les’ couches de’ ces formâtions „auraiente elles pu se fléchir ; ‘Se cofitourher ‘dans tant de” sens!-dif. férenis ; ‘sans ‘Eprouver de tomibreux brisemens et d'im- “menses fráctüres® ‘Si elles ‘ne’ Vont par fait, c'est que ces couches’ étaient‘dans'un état de mollesse , qui leura permis ‘de fléchir safis se rompre. | Aussi lorsqu’on observe les surfaces , qüi ont du pige ser les unés sur les autres, pour que les contóurnémens puissent avoir lieu , on les, voit cassées ou polies ‘pâr ce frottement; à peu près commêé deux‘briques mollés et non cuites, que l'on fait couler lune sur l'autre, après les C 23 ) les avoir juxtaposées. Les schistes” offrent souvent des traces de ces raies produites par le frottement de leurs roches „ lorsqu’elles ont été en par effet des souvemens. | > Du reste il arrive-bien: quelquefois , que les contour- nemens n’ont eu lieu- qu’en brisant et fracturant lesvro- ches qui y etaient soumises; mais ces fractures et ces brisemens annoncent seulement „ que-les roches:, ou elles existent „ avoient déjà acquis une dureté assez: grande , pour. ne «pouvoir pas se fléchir „sans se rompre. … Ces contournemens sans fracture , d’autant plus fréquens que les roches , où ils ont eu lieu , ont une date plus ancienne, se présentent même dans les-roches calcaires , et parti- culièrement dans “les “calcaires- magnésiens et à gryphées. Certains-grès ou Psammites n’ont ‘pu également se flê- chir et se contourner, sans se’ rompre, et cela très probablement’ par suite de la solidité qu’ils avaient ac- quise , lorsque leurs roches ont été edad et nn gées-de leur position primitive, | Les contournemens et les plissemens deet couches sans fractures ses font remarquer généralement:dans toutes?les formations du calcaire du Jura. De pareils effets sont bien plus fréquentset bien plus réguliers dans les roches qui didaten aux étages pie bed de vces-forma- tions. | Abe Do L'observation nous apprend encore, que de'pareils contournemens sans fractutes- ont «eu lieu moins souvent, et toujours sur une moindre échelle dans les-rochescal- caires--d’une formation «postérieure «aux terrains Jurassi- ques. Lia moindre étendue de ces couches , ainsi plissées et contournées sans être rompues , tient peut-être à ce B 4 que C A ) que leurs masses sont aussi beaucoup moins considéra=’ bles. Mais comment se fait-il, que ces circonstances se présentent moins fréquemment dans les terrains ter- tiaires que dans les secondaires? Il paraît que ette différence tient à ce que les couches, ou les dépots stra- tifiés, dont la formation est postérieure à celle des ter- rains Jurassiques, ont été moins soulevées et moins bou= leversées que ces derniers. Ceci nous explique, pourquoi les grandes cavités sont si nombreuses et si fréquentes dans ies calcaires du Jura , qui a raison, de cette circonstance ont éte nommés cal- caires caverneux „ et pourquoi elles sont si rares ailleurs. Nous ferons remarquer, que tous ce nom de calcaire du Jura nous comprenons tous les calcaires qui avec le lias ont été déposés sur la surface de la terre, jusqu’À la craie blanche. C'est en effet dans ces terrains, que Pon observe le plus grand nombre de cavernes et en même temps les plus spacieuses. __ Des faits nous annoncent que les formations inférieu- res au lias avaient perdu en grande partie leur malléabie lité, et avaient déjà acquis une certaine solidité, lors- qu'elles ont été déplacées et soulevées. Aussi n°y voit on guère de grandes cavités que dans un petit nombre de localités , où par suite de circonstances particulières:, elles avaient conservé, en partie, leur mollesse et leur malléabilité. Les calcaires Jurassiques étaient au contraire, encore mous , lorsque leur stratification a été bouleversée , et qu’ils ont été déblayés en grande partie. Depuis lors, leur résistance- et leur dureté se sont considérablement accrues , comme celles de toutes les roches stratifiées ; et C 23 ) et les voutes des cavités qui y ont été creusées, ont acquis maintenant toute leur solidité, Sans doute les couches, plus récentes que la craie blanche, -n’avaient pas. perdu. leur mollesse ou du moins leur, malléabilité „ lorsqu'elles ont été. dépla- cées et soulevéess- par là même elles ont pu se ployer et se contourner sans se rompre. Mais les sou- lèvemens. ont rarement produit sur elles. de pareils effets par suite probablement de la faible. résistance que ces couches. ont opposée à Paction de la force quitendoit à les déplacer et. à les soulever. Aussi se sont ils géné- ralement bornés à les exhausser en masse „leurs assises conservant entr’elles leur position et leur situation re= spective, Dès lors- les couches tertiaires , ayant été beaucoup moins dérangées et culbutées que les couches d'une formation plus ancienne , on congoit pourquoi les cavernes y sont si rares, et pourquoi enfin le petit nom- bre. de celles , que l'on y observe, offrent une si petite étendue, £ Les soulevemens et les affaissemens , en changeant la forme du sol , ont donc eu une action marquée sur lo- rigine des cavités souterraines 5; si d'autres causes sont venues les modifier, les agrandir , ou donner à leurs: parois une forme arrondie, on. ne peut guère révoquer en doute, ce semble, les effets de leur action sur la pro- duction de ces cavités. | B 5 SEC- CH) SECTION 1Ìl. De Pinflwence de Peau sur les modifications que Vintérieur des cavernes à éprouvbes depuis leur formation. Qu’elles-sont ‘donc les autres causes, qui ont contribué à donner aux cavernes l’étendue et leur disposition ac= tuelles c'est ce qu’il convient d'examiner? Parmi les causes autres que celles dont nous venons de parler, on peut mentionner celle de leau dont Y'action devoîit être d'autant plus puissante , que nous avons déjà supposé, que ce liquide avoit pendant les temps géologiques une température et une densité plus considérables , que nos eaux actuelles. | | „Sans doute cette supposition n'est qu’une hypothèse 5 mais cctte hypothèse , appuyée d’ailleurs sur: quelques faits qui paraissent comme démontrés , regoit par celà même un nouveau degré «de probabilité. | En effet-il ‘est établi, que le globe jouit d'une tempé- ratute, “qui lui est propre 5 et que cette température, fort considérable ‘dans les temps géologiques à sa surfaces s’est abaïssée par degrés, ensortè qu’à une faible distance au dessous du sol elle est encore énorme, Or si la sur= face de la terre a eu une température plus élevée que celle des temps. présens, comment supposer, que les effets ne s'en avoient pas fait ressentir sur l'eau répan- due sur cette même surface. Cela ne serait ni admissi- ble ni rationnel. U a donc fallu, et Pon pourrait dire prèsque nécessai- re- COM) rement ‚que eau participât à la chaleur de la surface de laterre’; dès lors cette’plus grande chaleur a du aug- mentet® à la “fois sa force -d’érosion et sa: faculté dissol. vante. “ D'un autre ‘côté, “ces deux propriétés ont du &tre d'autant ‘plùs”actives «ét ‘d’autant plus énergiques 5 que ces’ edux cliaudes setrouvaient‘en contact avec’ des corps “mous, où du moins dans un étât pâteux ou de falléábilité “tout” particulier; étât qui les rendait plus gusceptibles®” d'être corrodés où dissous. Si le liquide „qui a- tenu@n dissolution ou’ du moins “en suspension les matériaux sédimentaires, avait une- tem- pératùre plus élevée que nos eaux actuelles’, il devait avoir également une densité plus considérable,- ‘Cette densité devait en effet être plus grande, puisque les tere rains stratifiés superposés aux masses primitives produites par refroidissement , ont”été ‘déposés dans le sein d’un liquide. | | On peut encore supposer à ce liquide la faculté al- ternante et en quelque “sorte contradictoire, de dissoudre et de déposer des sédimens. Cette double faculté sem- blerait être indiquée par les précipitations successives que ce liquide à faites -premièrement des terrains intermé- diaires, et en second lieu ,-des terfains d'un âge posté- rieur, soit qu’il en contint dans lorigine les élémens en suspension -ou-en «dissolution „ soit qu’il lui vinssent d’é. manations souterrainese … Parsuite de ‚ces. précipitations successives „ la densité de ce Jiquide a du diminuer” de plus en plus, en même temps-que sa tempéräture , et parconséquent ‚sa puissance „d’action-, soit: dissolvante „ soit érosive , “était beaucoup moins prônoncée sur les masses qu’il heurtait-ou qu’il froissait dans son mouve- ment. Cet-, C ® ) Cette hypothèse est du reste puissamment confirmée par observation. des. différentes couches de sédiment, En. effet si quelques uns de ces ‘matériaux ont été évi- demment en suspension dans un liquide , il enest d’au- tres qui ont été au contraire dans un état de dissolution à peu près complète. Ceux ci appartiennent pour la plupart aux terrains. des âges les plus anciens; et lors- que. la proportion de ces divers, matériaux varie dans différentes couches, on. voit. quelle est assez constam- ment. relative à Ja position de ces couches dans l'étage auquel elles appartiennent. On congoit aussi fort bien à Paîde de cette hypothèse, pourquoi les grandes cavités sont sì rares dansles tere rains tertiaires , le liquide. dans- le sein duquel ces ter- rains ont été déposés, en jouissant plus d'une aussi grande force érosive, sa température et sa densité ayant considérablement diminué. SECTION IV. Des effets produits par labaissement progressif du „niveau des eaux. Voyons maintenant qu?’elles ont été les conséquences de labaissement progressif du niveau des eaux. Sans dòute, les eaux n'ont jamais acquis le niveau auquel l'on observe aujourd'hui les formations sédimen- taires 3 il est assez prouvé, que les soulèvemens seuls ont pu leur donner leur élévation actuelle, Mais les soulèvemens qui du niveau des anciennes eaux ont porté | quel- (020) quelquefois les couches de sédiment à plus de zooo mè- tres de hauteur, n’en annoncent-pas moins, que las mers existaient jadis dans des lieux, où l'on n'en voit nulle trace maintenant. Or ces faits annoncent évi- demment la retraite des eaux de la portion de cette partie de nos continens tout à fait aujourd'hui émergée , tandisqu’à 1’époque du dépôt des formations, que l'on y reconnait , cette même portion devait @tre sous les eaux de lancienne mer. Mais si les eaux des mers ont abandonné une partie ‘de nos continens, elles ont du opérer leur retraite vers les lieux les plus bas, le niveau de ceux qu'elles occu= paient primitivement, s’étant singulièrement exhaussé. Par, conséquent leur retraite a été accompagnée d’un changement plus ou moins considérable dans leur niveau , et -quoiqu’il soit fort difficile de \évaluer avec quelque exactitude , il est du moins certain qu'il a eu lieu. „Cette retraite a du être successive et non instantanée , „comme les soulèvemens qui lont peu a peu opérée , au point de les faire rentrer dans les limites, qu?elles occu- pent aujourd’hui , limites qui n’ont pas été constamment les mêmes. à toutes les époques. Cette retraite est assez annoncée par les divers dépôts de sédiments marins, qui _s’éloignent d’autant plus du lit des mers actuelles , que ces dépôts appartiennent aux âges plus anciens. L’on peut encore voir une preuve de la lenteur avec laquelle la retraite et Pabaissement des eaux a eu lieu, dans Vobservation des sillons longitudinaux, que l'on re- marque à toutes les hauteurs, sur les flancs escarpés des vallées. De même on peut reconnâitre les alternatives de nie veau \ | ( 30 ) veau , que les “eaux anciennes éprouvaient „ dans les tra- tes de destruction. des couches :sédimentaires „ destruction. qui a produit sles roches ‘cimentées et agrégées, „et gaÂin les’dépôts diluviens, is an It semble que les faits ; que mous’ venons & exposer, permettent de concevoir la formation des cavernes-ct‚en général de toutes les cavités qui: traversent en ‘Apparence dans tous: les sens, les épaisseurs:considérables des. ro- ches calcaires et particulièrement de celles, qui font par= tie des formations Jurassiques, BRE Les soulèvemens ont donc eu des effets den sur ces phénomènes. Il est probable que la: direction Ja plus générale des grandes fentes et des cavités coincide aussì avec celle des terrains où elles ont été creuseés. —_ C'est un poiut d’observation tout à fait nouveau „ sur lequel jappelerai plus tard lattention des géologues. -Qu’il me suffise de dire pour le moment, qu’il existe eri effét ‚une relation evidente entre-ladirection des cavités souterraie nes, et celle des terrains disloqués, owselles se rencon- trent. | din) Des observations précédentes’ il résulte, que par suite de la différence de niveau , que les eaux anciennes ont successivement éprouvées, elles ont du être soumises à des mouvemens violens, qui “favorisaient encore „leur action érosive alors très énergique. C'est en partie à cette cause qtie Pon doit attribuer lélargissement des ca- vités souterraines et un grand nombre des anar qui ont modifié leur. intérieur. | | Les cavités ainsi produïtes n’offraient encore „ ni leurs parois Àà contours arrondis, ni leurs flancs et leur sol chargés d'un glacis stälagmitique. Ces effets ont eu lieu „ Cek lieu, à ce qu’il paraît , postérieurement à leur formation „ et ont -dépendu. des eaux „ qui y ont pénétré plus tard, Ces eaux y-sont-arrivées par-les fentes „les. fissures , les failles et les intervalles. de tout genre, qui,exisraient entre les masses ‚ou,les couches soulevées et déplacées, Wlles se sont «ainsi frayé peu à peu un passage en aggrandis- sant les conduits „qui leur ont servi, d’issue dans ces souterrains. et cela. en ‚raison ‚de leur. volume „de leur pression et de la quantité. des matériaux „ qu'elles entraie naient dans leur. course rapide, | Les eaux qui joignaient à une grande Sapa une force- d'érosion considérable „ sont celles qui ont le plus môdifié intérieur des cavernes z par. le déblaiement des roches. encore à l'état pâteux „-elles- ont produit cespa- rois à contours arrondis, que lon observe généralement dans les cavités souterraines 3. ces effets. sont trop, con- stans pour ne pas dépendre d'une cause unique et agis- sant d'une manière aussi universelle que constante. En- fin lorsque ces eaux ont trouvé une issue , elles se sont écoulées au dehors et ont-produit d'autres phénomènes , sur lesquels nous reviendrons plus tard. L’action des eaux chargées au contraire d'une grande quantité d’acide carbonique à été totalement différente. La première a tendu à agrandi les cavités, tandis que celle ci a constamment travaillé à les obstruer et en di= minuer l'étendue intérieure., Cette action n’érant point encore parvenue à obstruer. nous ne disons pas une seule de ces, cavernes en entier , mais même une seule des fen- tes ou fissures qui s'y trouvent , il faut, ainsi qu’on Pa remarqué avant nous, qu elle n’ait pas commencé depuis bien longtemps. gen j Ce C 32 ) Ce fait de la rapidité avec laquelle les stalactites et les stalagmites se forment dans les cavernes,est un des points les plus importans de l'étude des phénomènes, qui se passent dans l'intérieur de ces cavités, et qui frappe le plus les observateurs qui les visitent. Mais ce qui est tout aussi remarquable, c'est que malgré cette rapidité d'action, on ne voit prèsque jamais les plus petits cou- loirs des cavernes , encombrés par ces calcaires concré-= tionnés, qui s’y forment pourtant d'une manière prompte et constante. La même cbservation peut également être faite relativement aux ébouùlemens qui s'opèrent avec une très grande rapidité dans les cavités- souterraines , et qui malgré leur nombre et leur fréquence sont loin de les avoir obstruées. [ls se sont à peuprès bornés à accumu- ler des roches de stalagmites sur leur sol , qui est ainsi souvent tout couvert de ruines. | CHAPITUKE UL Des causes qu ont produit les fentes et les fissue res verticales, aînsi que les petites cavités. Lescauses, qui ont operé les grandes cavités , ont éga- lement produit les fentes verticales ou les fissures, qui constituent ce que Fon a désigné sous le nom de filons fragmentaires. Ces dernières ne différent en effet des cavernes proprement dites, que par leur peu de largeur, et leur direction ordinairement constante dans un seul sens. La plupart d'entr’elles sont remplies par les mê- mes C 33 ) mes terrains clastiques d’agrégation que l'on observe dans les cavernes , terrains qui s'y montrent le plus souvent accompagnés de débris d’animaux différens. OQuelque- fois ces formations clastiques se composent,de globules de fer hydroxidé, réunis et impâtés par un ciment fer= rugineux „ lequel enveloppe aussi dans certaines circon- stances des restes organiques. Ces fentes et ces fissures ainsi diversement remplies ont regu les premières le nom de brêches osseuses , et les secondes celui de brêches ferrugineuses , dénominations qui indiquent assez leur’ principale composition. De même que les cavernes abondent dans les terrains calcaires , et pärticulièrement dans ceux qui appartiennent aux formations jurassiques ; de même dans ces terrains se montrent la plupart des fentes,, dans lesquelles lon observe des brèches osseuses et ferrugineuses. Il existe en effet des transitions tellement insensibles entre les cavernes à ossemens et les brèches osseuses et ferrugie neuses, qu’il est difficile de ne- point considérer ces divers phénomènes comme tout à fait analogues , et pro- duits par les mêmes causes. L'identité entre les fentes longirudinales et verticales a lieu nonsseulement pour les faits postérieurs à leur ‚ formation , comme ceux relatifs à la production des sta- tactites et stalagmites, et À leur remplissage ; mais en- core pour cette formation elle-même, Les unes et les autres sont dues à des dislocations du sol, qui lont plus ou moins. déchiré ou fendu, selon la violence plus ou moins grande de ces dislocations ou peut-être aussi, suivant l'état particulier de malléabilité du sol qui les éprouvait. \ EE be Dans C 4 ) Dans les unes comm@ dans les autres, Pon observe également deux principaux- dépôts stalagmitiques d’àge différent. Le plus ancien revêt la roche dans laquelle la fente existe, et le plus récent recouvre le terrain clastique à ossemens, disséminé sur le sol des cavernes ou qui remplit Pintérieur des fentes verticales. _ Ces derniers dépôts stalagmitiques se continuent dans les ca- vernes et les fentes de la même-manière „ que s’y intro- duisent constamment des dépôts d’alluvion avec des osse= mens d’animaux de notre époque. Il en est donc des phénomènes qui se sont passés dans l'intérieur des plus “grandes cavités , comme dans celui des plus petites -fentes , ces phénomènes se con- tinuent sans cesse, comme la plupart de ceux qui ont eu lieu sur-la “surface du globe, mais seulement avec une moindre intensité et une moindre énergie. De plus; les ‘patois des fentes verticales «et celles des cavernes , sont en quelque sorte bosselées , crcuséesde dépressions peu profondes , arrondies dans leut fond sur leurs angles @t sur' leurs arrêtes: Ces dépressions sem- blent avoir été opérées , non“ par le frottement d’un corps solide, mais par la force dissolvante et Pérosion d’un liquide, Aussi les parois opposées n'offrent jamais de saillies corréspondantes , comme le seraient celles d’une fente résultant d'une fracture fraîche ; elles montrent au contraire‘ des rétrécissemens et des évasemens plus ou moins prononcés. | | Enfin dans les fentes verticales comme dans les lon- gitudinales , Pon voit distinctement , et peut-être même d'une manière plus nette dans les premières que dans les secondes, les deux époques de dépôt des calcaires con- C 35 ) conerétionnés. … Le plus ancien recouvre la roche’ dans laquelle les fentes sont ouvertes; ‘généralement d’urie assez grande dureté; il se-distingue- facilement par la position de “celui qui est superposé au terrêin de rem- plissage ou quî s’est infiltfé dans ses interftices. “Quel- quefois même le: plus ancien de ces dépôts ‘stalagmiti= ques est assez puissant pour être exploité avec” avan- tage; et par suite de sa compacité et de la beäuté dé ses nuances, il est souvént distribué dans le Commerce comme de Valbâtre oriental; tel est par exemple celùi qui enveloppe les brêches‘osseuses de Sète. (Hérault!) Le terrain ‘clastique d’agrégation est encore le même dans les’ différentes fentes ; qu'elle qu’en soit l’éterdue et la nature. C?est partout:une roche plus ou moins solide, ou un limon ärgilo-calcaire plutôt que siliceux dont la couleur dominante est généralement rougeâtre. Cette roche ou ce limon plus ou moins pulvérulent en= veloppe généralement des fragmens roulés, et quelquúe- fois aussi des fragmens non roulés de calcaire compacte ou -terfeux,. ou même, ce qui est beaucoup plus rare; d'autres roches. Ce terrain clastique réunit des débris organiques , d’és- pèces, de genres et de classes très-différentes. L’on y voit en effet des €oquilles terrestres et marines avec des reptiles--terrestres ; des poissons-de mer, et principale- ment des débris de mammifêres ‘terrestres ‘et des eaux douces , dont la plûpart des espèces sont analogues , et même souvent ‘tout-à-fait semblables aux races. actuelle- ment vivantes.- Ces cavités , “soit les fissures des brèches , soit’les cavernes à ossemeris, sont le plus souvent en commu-= id nie (C 36 ) nication avec la surface du sol, il ne paraît pas qu’il y en ait dont les ouvertures aient été fermées par des terrains stratifiés, ce qui annonce que le remplissage de ces fentes a eu lieu postérieurement au dépôt des couches solides les plus récentes, c’est à dire à celui des calcai- res quaternaires. Il paraft encore, qu'il n'existe point d’ouvertures des fentes verticales ou longitudinales qui aient été fermées du moins intérieurement par des laves anciennes ou par des roches qui ont coulé par suite d'une véritable liquéfaction ignée. Il arrive bien quelquefois, que les ouvertures par les= _quelles le terrain de remplissage est arrivé , sont tout-à= fait obstruges, et à tel point que l'on n'en découvre pas de traces; mais alors , Pon remarque que ces ouvertures ont été fermées , soit par-suite d'écoulement postérieur au remplissage des, fentes ou des cavités, soit par l'accumu- lation des terrains d’allusion soient anciens, soient ré- cens. | En un mot les circonstances communes aux carvernes , et aux fissures à ossemens , d’ávoir les unes et les autres leurs parois arrondies par une sorte d’érosion , de présenter deux dépôts stalagmitiques , ainsi qu’un agrégat pierreux ossi= fère, annonce Îidentité d'origine et de formation. des brèches osseuses et des cavernes à ossemens,. D’après ces dispositions qui se reproduisent générale- ment , on voit que plusieurs opérations distinctes y ont eu lieu à diverses époques. Le nombre de ces opéra- tions est de quatre au moins, ainsi que nous avons déjà fait observer. Lors de la première Époque se sont formées les cavernes et les fentes et leurs ouvertures, lesquelles se sont ensuite plus ou moins agrandies, Dans CMD Dans la seconde „ le calcaire concrétionné en a recou= vert la voute, les parois , et quelquefois même le sol. Dans la troisième le dépôt ossifère y a été entraîné avec les terrains, qui laccompagnent, terrains qui „ dans la quatrième époque, ont été . sce e eve ee 560 2°, De carbonate de CHUUN 0 Ser add eed e Feb ge D'áldüminetetd'oxide deïfer;, „Ates vree ols 4°. PAREN SE sehen wen ede dende Ute we adt oe 2e EO ed 100. Les sables grossiers, inférieurs au limon griek sie périeur , contiennent encore une plus grande proportion de silice que les sables fins. Ee parties de ces derniers ont orbstnté; Silice colorée par l'oxide de fer.............66. he CaârBonate de ERUAMSL . ar. se. rede ED. 303 3°, Alúmine? et ‘óside: de. fBE 5-7)... Join eeen fee 49, POREE REE NDA AAE ALU DID edes verde EDS I. Total. oves Koelen F 3 de LA (C 56 ) La diversité de composition de ces sables tient peut- être à leur positions les plus siliceux. sont les moins — éloignés du point d’arrivée du courant, tandis que les plus chargés de carbonate de chaux en sont les plus distânts „, et des plus rapprochés de lextrémité sud de la câverne 5 ainsi la différence „ que nous avons signalée, peut tenit à la diversité de la solubilité de la silice et du carbonate calcaire, Nous avons etfin soumis à lanalyse ces pelottes blan= châtres arfondies, que M. Buckland a nommé albums gracum ou fwces fossiles , et qui sont les excrémens des carnassiers, qui ont l’habitude de ronger les os. Nous avons fait nos expériences, soit en prenant des plus grosses de ces pelottes , qui ont jusqu'à o,®o65 de dia- mètre, soit celles qui composées de doubles ou de triples cylindres, arrondis sur leurs têtes et plus ou; moins apla- tis à leur base, ont une forme toute particulière „ soit enfin celles, dont la pointe aigue paraît avoir été pro- duite par le sphincter de lanus. Ces diverses sortes de pelottes ont toutes présenté les mêmes caractères, L'album graecum pilé et mis dans un tube de verre, chauffé à la lampe d'émailleur , prend une teinte noirâtre , et laisse dégager des vapeurs ammoniacales. Le liquide volatilisé bleuit fortement le papier de Tournesol rougi. En procédant à lanalyse, on reconnaît que ces a/bum gracum sont essentiellement composés de phosphate et de carbonate de chaux. Le premier de ces sels y est singulièrement en excès sur le second; ce qui s’accorde parfaitement avec lorigine présumée de cette substance. Ces deux sels y sont combinés avec une matière organi- que azotée, cause des phénomènes que nous avons in- di- (ste ) diqués. Du reste. cette, matière organique. est en moins grande quantité dans ces album. grecum. que dansles ossemens. Mille parties de cette substance Soagennents 19, De phosphate de chaux.. vene ns ve dee sine ee 625 2°. ‚De carbonate de chaùx vans. ousewess vade 15Oe RRA SE EED ev ols oa vader 5 tdk oifp LO 9, De limon siliceux coloré par loxide de fer... 55. 5°. Matière organique, des traces, mais en moins „grande quantité que dans les OS, 69, Fluate: de, chaus ;, des trages. 5. see e'&e erenislsie 19 ER BOERE sin vws enn wie en oee deit iiD oblo ocht en Dei de TOUR ee oase ke e Quant aux ossemens „ ils ont paru composés sur mille parties , de ERE Car DORaEE UB CHAUK. „seer s eener ese ne 105 3e, An ORNE niewe enen aarts Voass 24e 4°. Silice colorée par Voxide de fer... 41. 5% Matière organique, ete dn SEDO EP 6°, Fluate de chaux, des traces... 7% BAER eadhorbe aikendene anna tende nnnse naaa e 26, Total... … 1,000, La composition des os ensevelis dans les cavernes de Lunel-Viel ainsi connue, nous avons comparée avec celle des ossemens de la caverne d'Argou (Pyrénées- Orientales) et les os des sables marins tertiaires des en- __virons de Montpellier. Voici ce que lexpérience nous a appris. F 4 | ‚ Os- C 88 ) Ossemens humatiles de la caverne d’Argou, 210 !Phosphate «de -chaux. ss... Sue. wen dee 0 56e 8°;Carbonate: de haus, , … . . oe sed we ov be CUL UD 9% Eau sG REOEROR VULE Os De tet det. Ls 4°. Gélatine et matière organique................ 2 5°, Carbonate de magnésie’, silice „ alumine, oxide de- fer. et manganêse,, ‚ss cssssvords vele ID HOR si aas KEDOS Ossemens fossiles des sables marins tertiaires. 1°, Phosphate-de chaux mêlé d'oxide de fer......78,5 8°, Carbonate: de. chaux seeds sede scans et ee 1 30, BRS Sk RR DE AOK WEG TAG E 4°. Carbonate de magnésie et fluate de chaux..… . 0,5 5%, Matière organique, des traces. .........eee« Total... . 100,0 Ces analyses prouvent donc, contrairement à ce que lon “serait tenté de supposer, que les ossemens fossiles de nos sables mar'ns, qui conservent souvent peu de tra- ces de leur tissu , offrent presqu’autant de matière or- ganique „ que les os humatiles des cavernes, La perte plus ou moins grande de leur matière ani« male, que les débris des corps organisés peuvent avoir éprouvée, ne nous apprend donc rien sur l'âge relatif des dépôts où on les observe. Cette perte à plutôt dépendu des circonstances, dans lesquelles ces débris se sont trou= vés depuis leur ensevelissement , que de l'époque où leurs dépôts ont eu lieu. Ces circonstances seules paraissent en effet avoir déterminé absence de la matière animale ; aussi voyons-nous dans les tems présens, certains débris des & SM) des corps organisés animaux et végéraux, tels que les graines et les coquilles, perdre assez promptement la matière organique qui les compose. Les coquilles se transforment même souvent en carbonate calcaire cristal- lin , lequel se substitue parfois rapidement au calcaire feuilleté et amorphe, qui dans le principe forme-la par- tie solide de ces corps. Dans les tems présens la matière inorganique se sube stitue done à la” matière organisée, car la pétrification est une de ces opérations de la nature, qui'a lieu aussi bien ‘aujourd'hui que dans les tems géologiques. Sous ce rapport comme sous tant d'autres , le fil des opéra= tions de la nature n’est nullement changé, ni interrompu , _puisqu’ elle n'a jamais cessé de produire’ ses anciennes oeuvres. SECTION TEL Du transport des ossemens et de leurs rapports” avec la position des cavernes, où on les renconire, Nous avons fait sentir , que Pon pouvait tout au plus supposer, que dans un petit nombre de cas les hyènes avaient transporté certains ossemens d’animaux dans les cavernes; mais que , comme la réunion d’espêces très différentes dans les souterrains était un phénomène aussi constant que général, cette réunion devait tenir à une cause géologique. Cette cause paraît être les anciennes inondations qui, par la violence de leur action, ont seules F 5 pu GC % ) pu réunir, dans l'intérieur des cavités souterraines „aussi bien. -qu’à la surface-du sol, la quantité de-débris orga= niques que l'on y observe, nig | Ces faits- établis; voyons maintenant; si lès animaux, auxquels se rapportent ces débris, ont-ou non vécu dans les lieux où on les rencontre, et‚s’ils ont subi ur trans- port long et prolongé. Pour- se décider. à cet. égard, il faut d’abord recon-= naître dans. quel. état se trouvent les ossemens-dans les fentes et les cavernes.. Nous avons déjà fait observer, que. peu d’entr’eux- avaient leurs contours assez arrondis „ et leurs arigles assez coniplètement émoussés , pour sup= poser, qu’ils aient. été roulés pendant long-tems. Cela est d'aatant moins admissible, que les eaux, qui transpor- taient ces ossemens, entrafnaient aussi avec elles - une grande quantité de cailloux roulés et de graviers. Or cette dernière ciregnspansn est de la dernière importance 5 car elle prouve à elle seule, que ces ossemens n’ont pu venir de fort loin, En effet si les eaux , dont le cours est imipétueux ,: peuvent transporter au loin les corps les plus délicats sans les endommager , lorsqu’elles n’'amènent pas avec elles des matières dures et solides, il n'en est pas de même lorsque, comme ici, elles entrafnent une grande quantité de galets, de graviers et de roches frag- mentaires. | D'ailleurs „ quoique la dispersion des dépôts diluviens ait dépendu d'une cause générale , les effets de cette cauù- se ont été évidemment locaux et partiels. Ainsi d’une localité à une autre, on voit ces dépôts changer totale ment de nature „et se montrer en rapport avec celle des terrains „ dont ils sont rapprochés. Or, cette identité an- non- € 3 nonce--que les:-dépôts-diluviens ‚. quoioue produits „par une cause, agissant d'une manière générale ‚ne sont pas venus;de loin, puisque leurs effets ‘ont été partiels et suca cessifs. ‚Dès lors si rneeriindein des ossemetis dans les fentes et les cavernes est étrcitement liée-àcelle de la disperse sion de ces terrains ‚si elle a eu lieu à la-même: époque , et par suite de. la même cause, il faut nécessairement admettre „ aque les oSsemens et les limons „ dont ils sont constamment gengstneri ne. proviennent pas de lieux fort éloignés. | ‚…Ils?ensuivrait donc que les animaux, auxquels se rap- poftent ces débris, -auraient vécu près -des lieux „ où on les découvre „ €t que quelques uns même-y auraient établi leurs demeuress Il est du moins certain „ que les ancien= nes inondations ‚„ quelque violente qu’ait pu être leur aca tion, n'ont point mélangé les productions des divers con= tinens.. Les cavernes de la nouvelle-Hollande ne présen= tent. nullement des „espèces semblables à-celles ‘du nou« veau ; comme de l'ancien continent, et les races que l'on y a découvertes sont semblables ou tout au moins ande logues à celles qui-y vivent encore, De même les cavie tés souterraines du nouveau monde, loin de nous offrir ces ‘chevaux „ ces ‘boeufs si-abondans dans celles de l'an« cien continent „et dont les- races n'ont jamais vécu en _Amérique, nous ont montré des espèces totalement dif- férentes de celles-actuellement -existantes „ mais, dont les analogies sont bien. plus prononcées avec les espèces qui y vivent encore qu’avec les races des autres continens.- „Lees anciennes inondations ont donc été impuissantes, pour EROP les races d'un continent dans un, autre ; mais C 92 ) mais. l’ont-elles été ‘également pour entrafner les espèces d'une contrée dans une’ contrée différente; en d’autres termes, les éléphans , les rhinocéros , les hippopotames , les hyènes ensevelis dans tant de cavernes de l'Europe, proviennent-ils d’Afrique ou d’Asie, contrées où des espèces analogues vivent encore. Cette question , une des plus graves, que la géologie puisse se proposer, se rattache à tant d'autres, que nous chercherons à la restreindre dans les faits particuliers relatifs aux cavernes et aux fissures à ossemens, afin de ne pas donner trop d’étendue à sa solution. Tous les faits, soit physiques, soit géologiques, nous annoncent , que la température a été jadis plus considée rable à la “surface de la terre , qu'elle ne l'est aujourd’hui, Nl ne faut donc pas chercher dans d'autres causes , que son abaissement, Pexplication de la destruction de tant de races éteintes, et le changement d’habitation d’un grand nombre d'entr’elles. Ainsi les rhinocéros, les éléphans , comme les lions, les panthères , les tigres et une foule- d'autres espèces ont probablement habité nos climats, comme les contrées voisines des pôles. Il y äa plus, les tigres et les panthères y vivent encore, con- trairement à ce que l'on avait présumé , observation ime portante due à M., de Humboldt. L’on peut même suivre l'éloignement de plusieurs de ces espèces, dont les débris se rencontrent dans les cavernes , et qui n’has bitent plus aujourd’hui les mêmes lieux, d’après ce que nous apprennent-les monumens historiques. Parmi ces espèces il n'en est pas de plus communes et de plus répandues que l’Aurochs ; cependant Cet animal a totale- ment disparu de nos climats, | Ce C 93 ) Ce boeuf vivait. encore en Macédoine, du tems d’Aristote „et, sous Jules-César „ il habitait en foule , avec le renne et Pelan, les forêts de la Germanie. . Depuis lors, confiné en Laponie et dans les contrées les plus froides de la Russie, il en disparaîtra peut-être bientôt, et augmentera le nombre de ces espèces , que nous sup- posons perdues-et éteintes à jamais. Ce que nous disons de PAurochs , nous pourrions le dire également d'une foule d'autres races, qui, par des causes toutes simples et toutes naturelles , se sont éloi- gnées des lieux où elles avaient primitivement fixé leur séjour , et qui, comme les races détruites „ tendent à se perdre entièrement, Du moins cherchons-nous en vain dans nos contrées méridionales des traces de ces ours , de ces sangliers , de ces cerfs qui n’aguères y habitaient en. foule, - Nous n’y en découvrons pas plus, qu’en Grèce, nous ne voyons des chacals (*) , des lions et des panthères „ qui cependant s'y trouvaient en grand nombre du tems de Xénophon. Si donc tant d'espèces ont abandonné le sol aujourd’hui tempéré de l'Europe , tandis que d'autres ont totalement succombé, c'est que les unes ont trouvé ailleurs la température nécessaire à leur existence, tandis que les autres ne la rencontrant nulle part , n'ont pu résister aux causes, qui ont modifié cette même température. Ainsi, quoique nos climats ne nourrissent plus au- jourd’hui des rhinocéros „des eléphans , des aurochs 5 pas plus que des lions , des hyènes , il paraît pourtant | que Heem (*) Il parait pourtant que cette espèce a été apercue ré- cemment en Morée, lors de nos dernières expéditions. ( MA ) que ces divers animaux ‘y ont vécu „et cela à-peu-près simultanément. Comment pourrait-il en être autrement , puisque leurs débris se montrent ensevelis dans les mê- mes souterrains , où ils ont été réunis avec une -foule d'autres espèees, par le concours de mêmes circonstances. La destruction de certains de ces animaux , en la suppo= sant complète, n?’est point un obstacle A l'admission de cette conclusion ; «car, ainsi que nous avons déjà prou- vé, un assez grand nombre d'animaux paraft s°être éteint depuis: les tems historiques, par leffet des causes les plus simples et les plus venen à la marche ore dinaire des choses. Cette conséquence est encore fortifiée par le rapport, qui existe entre les espèces ensevelies dans les cavernes „ et la position géographique de ees cavités. Ainsi, par exemple, toutes celles que Pon voit auprès des montagnes et des lieux, où existaient jadis de grandes forêts, sont essentiellement caractérisées par la présence des ‘ours. Ces animaux y dominent tellement , qu’ils en composent presqu’à eux-seuls l’ancienne population. Celles où Pon découvre une grande quantité de chevaux , de boeufs et de cerfs , sont au contraire plus rapprochées des plaines, Cest aussi dans ces dernières que l'on rencontre les hyè- nes, qui vivaient certainement jadis, dans des lieux, où elles trouvaient à assouvir leur appetit, ainsi qu'à satis- faire leur voracité. | Or, d'après les lois de distribution que ces anciens aníe maux ont suivies, lois en harmonie avec leurs meeurset leurs habitudes, comment ne pas admettre, qu’ils ont du vivre près des lieux , où Pon rencontre leurs débris. On le doit d’gutant plus, qu’il-est. extrêmement. probas ble, à CMD | ble „que ces animaux choisiraient encore de préférence les lieux rapprochés de ceux , où leurs restes sont dissé. míinés , s'ils revenaient à la vie, Les faîts „que nous venons de rappeler, s' oe lianene aussi bien aux espèces, dont les débris sont éfondrés dans les fen- tes verticales de nos rochers , qu’à celles que l'on voit dans les cavités souterraines. A la vérité , la population des brèches osseuses est bien plus différente des actuel- les , que celle des cavernes à ossemens. Elle présente , en effet, non-seulement des espèces perdues3 mais des genres totalement inconnus dans la mature vivante, et même des genres que l'on a cru long-tems propres à une époque beaucoup plus ancienne, que celle à laquelle a eu lieu la dispersion des dépôts diluviens. Les Palaeotheriums et les Lophiodons ne sont pas du reste des animaux tellement différents des rhinocéros et des hippopotames, que l'on ne puisse supposer, qu’ils ont vécu dans nos climats à P'épogue, où ces derniers y exis- taient. Il y est pourtant un autre genre , quî présente plus „de diffieultés , c'est le megatherium découvert dans les brèches osseuses, de Koebtriz , et qui n’a aucune analogie avec Jes espèces, qui vivent maintenant dans l?ancien contie nent, Mais comme tous les faits nous forcent d’admettre, que les autres espèces, qui lui sont associées , ont vécu près des lieux, où lon découvre leurs débris , il faut néces- sairement en conclure qu’il a du en être ainsi des mega- theriums ; quoique ces animaux n’aient aucune analogie avec les espèces qui vivent actuellement sur l'ancien con- tinent. Quant aux mastodontes dècouverts également das les vise osseuses , ils ont trop d'analogie avec nos élé- phans C % ) phans actuels, pour- ne pas supposer, qu’ils ont pu vivre dans les lieux habités par ces derniers animaux. Les espèces , dont les restes ont composé les brèches osseuses „ n'ont pas sans doute vécu dans les” fentes étroites qui les recèlent ; mais cette circonstance étant la même que celles qui se rapportent aux animaux des Ca- vernes „ne fait pas que leurs débris soient venus de fort loin... Un transport long et prolongé ne pourrait pas du reste servir à expliquer , comment l'on découvre dans ces formations ‚ non-seulement des espèces s mais même des genres , dont on ne voit nulle trace dans les cavernes , quoique ces deux phénomènes paraissent avoir été pro- duits par les mêmes causes, et pendant la même pé« riode. | | Quant aux relations que l'on remarque entre les espè- ces ensevelies dans les cavernes, et le genre de forma= tion „ dans lequcl elles sont ouvertes „ ces relations. sont uniquement dépendantes de la position de ces formations. Ainsi „par exemple, celles de transition le plus générale- ment rapprochées des montagnes „ offrent par cela même principalement une. grande quantité de débris d’ours , à moins ce qui arrive pour les cavernes de Sallèles, qu’à Pentrée d'une gorge de montagnes élevées , elles ne soient en même tems peu éloignées-des grandes plaines. Par les mêmes raisons, il en est également des cavi= tés souterraines , ouvertes. dans les terrains « secondaires’, surtout lorsque, comme à Fausan (Hérault), ceux«ci ree posent sur les formations intermédiaires , et quelles «se trouvent dans le centre des montagnes. Par des motifs tout „contraires „ les espèces des plaines , telles que les chevaux „ les boeufs, les lions et les hyènes abondent dans ROND. dans les cavernes,. ouvertes dans les terrains tertiaires et dans les bassins immergés. Ces terrains ne forment jamais des montagnes élevées. Ils composent tout au plus des collines, lesquelles s’éloignent peu du lit des mers actuelles , et parconséquent de la région des plaines , ou tout au moins des lieux les plus abaissés de la sur- face du sol, surtout lorsque ces terrains appartiennent à des bassins immergés. Du reste jusqu'à présent lon n’a point encore observé des cavernes à ossemens „ dans des bassins Émergés , et parconséquent dans des calcaires d'eau douce , sans aucun mélange de dépôts ou de pro- duits de mer. C'est donc uniquement sous le point de vue de la position des terrains „ dans lesquels. des, cavernes sont ouvertes, que l'on voit quelque relation entre la nature et lespèce des ossemens , que l'on y rencontre et celle de ces terrains. En effet quel rapport pourrait-il y avoir, entre l'époque de formation des terrains , où existent des cavités souterraines ; et celle de leur rem- plissage par des dépôts clastiques!, renfermant des osse- mens, toujours dispersés à une époque bien plus récen= te, que celle à laquelle se rapporte la prégipitiop de ces terrains. SECTION. IVi Des conditions nécessaires à la présence des ossemens dans les cayernes et les fentes verticales. Un certain nombre de cavités souterraines „ comme-de fentes verticales , offrent. des ossemens; tandisqu’il en est G beau. CE) beaucoup , dans lesquelles l'on n'en découwre pas de tra- ces. Dès lors si ce phénomène rentre dans les lois géologiques, il doit dépendre d'une ou de plusieurs causes; C?est ce qu'il convient d’examiner. | La première des conditions, nécessaires à la présence des ossemens , dans les fentes et les cavités „ tient à la grandeur et à la disposition de leurs ouvertures, … Cette disposition’ doit être telle, qu'elle ait pu favoriser lin- troduction des terrains clastiques de remplissage, dans intérieur de ces fentes. ou de ces cavités. Ainsi, par exemple, celles dont les ouvertures , pla- cées-sur les flancs verticaux et abruptes des montagnes „ n'ont pu recevoir les dépôts diluviens , ne récèlent pas non plus d’ossemens. Il y a plus encore, les débris des ‘grands mammifères\ terrestres ne se rencontrent ja- mais’, que dans les cavernes et les fentes, dont les ouvertures sont spacieuses et considérables; aussi les petites espèces se montrent-elles en plus grand nombre dans’ les brèches osseuses, consolidées pour la plupart dans des fentes étroites , que dans les cavernes propre- ment dites. Ce fait s'observe également dans les lieux, où existent à la fois ces deux phénomènes. La seconde condition , non moins essentielle que la première, tient à existence des caiïlloux -roulés , des roches fragmentaires, ou des graviers dans les limons; car lorsque les limons en sont complèêtement dépourvus, on n'y voit jamais d’ossemens. Cette circonstance , inti- mement liée à celle de la présence des ossemens , tient peut-être Àà ce que les limons, qui ne renferment ni _caïlloux roulés, ni roches fragmentaires, ni graviers, ne se rattachent pas aux dépôts diluviens. Enfin KM) Enfin, il faut encore que les ouvertures des cavernes ou des fentes verticales ne soient pas à plus de 7oo ou de 8oo mètres au-dessus du niveau des mers, à moins toutefois que les terrains , où elles se trouvent , n’aient été exhaussés postérieurement À la-dispersion des dépôts diluviens. «Cette loi , que nous avons vérifiée dans un grand nombre de localités , et que nous avons trouvée sans exception dans nos contrées méridionales, nous donne également une idée approximative du niveau, au- dessus duquel l'on-ne découvre plus de traces des dépôts diluviens. D'après ces lois géologiques „ aussi simples que posi- tives, l'on peut donc, avant de pénétrer dans une câ- verne , déterminer , s'il y a possibilité d'y découvrir des ossemens , et assurer même qu’il n°y en aura pas. En cffet, si son niveau est de beaucoup supérieur à 7oo ou 800 mètres, si ses ouvertures ne paraissent pas convenable- ment disposées, pour avoir reu et les terrains clastiques et les ossemens , lon peut afirmer que lon n’y en ob= servera pas, surtout si l'on ne découvre ni cailloux rou- lés, ni roches fragmentaires, ni graviers dans les limons „ et encore moins, si lon ne voit aucune trace de lie mons. be) La présence des ossemens se trouve done constam- ment soumise à ces trois conditions; mais pourtant, ainsi que nous venons de le faire observer, ces conditions peuvent se présenter, sans que pour cela il soit certain que les dépôts diluviens récèlent des ossemens. Leur absence est seulement un point de fait, quê Pon peut prévoir d’avance, quoique Pon ne puisse également affirmer , que lon y en découvrira. G 2 | Prese C 100 ) Pressés par des faïts aussi positifs, ceux qui n'ont pas voulu considérer le remplissage des cavernes et des fentes , comme un phénomène géologique, ont fini par recon- naître du moins, que pour certaines cavités , les osse- mens des animaux qui s'y trouvaient, y avaient été entrafnés avec les cailloux roulés, les graviers, les roches fragmentaires ja cela par les -anciennes inonda- tions. Mais ils ont également supposé que dans d'autres de ces cavités, les débris des animaux , qui s°y trouvent, y étaient tombés , ou y avaient été entraînés naturellement pendant plusieurs siècles. M. Buckland en a cité pour exemple les cavernes de Dream Cave, près de Wirthmond , en Angleterre, où lon a découvert le squelette presque entier d'un Rhinocéros. - On ne voit pas trop , comment un pareil animal aurait pu tomber par la fente étroite , qui communique avec l'intérieur de cette cavité souter- raine, tandis que lon congoit facilement, comment une violente inondation aurait pu y entrafner son sque- lette. Il doit, ce semble, en avoir été d’autant plus ainsi, que ce squelette et les autres ossemens roulés et brisés s’y montrent accompagnés de cailloux roulés , de graviers et de roches fragmentaires. L’on a enfin admis que les ossemens, que Pon eni vre dans les mêmes circonstances , particulièrement ceux qui se. rapportent aux ours, devaient être les restes de ceux, qui y avaient vécu, et y étaient morts naturelle- ment. Cette supposition «pourrait être complètement fondée , sì les cavernes, ou les ours dominent, comme celles de la Fran- C 101 ) Franconie, de Fausan (Hérault), du Vigan (Gard), d’Oiselles (Doubs) ne récélaient pas en même tems un grand nombre d'autres animaux , et particulièrement des carnassiers. A la vérité ceci nest point un obstacle à ce que ces cavités n'aient pas été habitées par ces ani- maux, mais toujours est-il que ce n'est pas à cette seule cause, qu'il faut attribuêr la présence et la réunion de tant d'espèces , de moeurs et d’habitudes si différentes. Du reste les géologues, qui partagent notre opinion, n'ont jamais prétendu, que des ours, ou quelqües autres animaux, n’aient pu vivre dans les souterrains , où l'on découvre leurs débriss mais ce qu’ils ont soutenu, c'est que ces cas accidentels, comme le seraient ceux du transport des herbivores par les hyènes, ne pouvaient explíquer la généralité, ni la constance de ce phénomène, pas plus que rendre raison de létrange rassemblement d'animaux, aussi différens par leur organisation que par leur manière de vivre. En effet, de violentes et de terribles inondations paraissent seules avoir pu opérer une. réunion , aussi extraordinaire et aussi contraire à tout ce que nous observons dans la marche ordinaire des choses. } Si la généralité des animaux , ensevelis dans les caver« nes ou les fentes, y avaient réellement vécu, ou s’ils y étaient tombés successivement et par accident , comment ne trouverions-nous pas au moins quelqutfois leurs squelettes entiers et non point brisés , fracturés et dis- séminés par portions, et presque jamais en connexion 2 Les os de ces divers animaux. pourraient-ils présenter la plus grande uniformité dans leur altération , et à tel point, qu’on ne saurait souvent distinguer ceux des lo- G 3 Câ= C 102 ) calités les plus éloignées, que par les nuances qu’ils présentent. Comment ces animaux, qui auraient vécu dans les souterrains où l'on observe leurs débris, ou qui auraient entrafné les espèces, dont ils fésaient leur proie , ne s’y trouveraient-ils pas dans un état différent , que les rhinocéros, les éléphans „ les aurochs , qu’ils n'ont jamais pu emporter que par portions; car pour ces espèces il est trop évident, qu?elles n'ont jamais pu vivre dans des souterrains , et que , puisque leurs restes s’y trouvent, ils ont du y être transportés d'une ma- nière quelconque et par portions séparées ? | Si donc ces animaux y ont été entrainés , pourquoi ne pas admettre, qu’il en, a été de même de la plupart de ceux, qui les accompagnent. Nous disons la plupart , car il se pourrait qu’un petit nombre de certaines es- pèces eut vécu, ou eut été charrié dans les cavernes par les carnassiers ; mais cette circonstance est trop minime, et d’ailleurs elle s'est trop peu renouvelée pour pouvoir expliquer le rassemblement de tant d’animaux dans des espaces aussi resserés. En effet, le nombre des débris de ces animaux est souvent si'considérable, soit en espèces , soit en individus, qu’il est impossible de sup= poser que les animaux auxquels ils se rapportent, y ont réellement vécu tous ensemble. Quant aux espèces que lon peut dans certaines cir- constances supposer avoir vécu dans les cavernes, il semble que, dans \état actuel de nos connaissances sur cet ordre de phénomènes, elles se réuniraient peut=être à celles des ours et des hyènes, et à quelques oiseaux, principalement des oiseaux nocturnes. Mais il ne faut pas perdre de vue , qu’il est une infinité de cavités qui n'of= (108) n’offrent aucun débris d’ours ni d’hyène, ni même d’aucun autre carnàssier. Or, n’est-ce pas ici le cas d’avancer , que lotsqu’un phénomène se présente partout avec les mêmes circonstances , les causes qui lont produit doivent avoir la même généralité, Gs | CE LIVRE TROISIËÈME. DE LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES CAVERNES ET DES FISSURES à OSSEMENS, CRAPITEKRKE L Det cavernes à ossemens. P our mettre de Pordre dans lindication des cavernes à ossemens, il semble naturel de les décrire d’après celui des diverses contrées où on les observe, C?est aussi lordre que nous avons suivi, et nous'ferons connaître ensuite les formations, dans lesquelles elles sont ouvertes, On pourrait, à la vérité, les signaler d’après la nature et Pespèce des animaux qu'elles renferment 3 mais cette marche nous semble peu propre à permettre d’embrasser les faits d'une manière générale, Cependant, à mesure que nous les indiquerons, nous signalerons’ également les animaux, qui en caractérisent d'une manière spéciale la population. SEC- (105 >) SECTION :L Cavernes de POctéanie ou d’ Australie, L Cavernes à ossemens de la Nouvelle Hollande. (*) Ces cavernes sont ouvertes dans un calcaire secon- daire, lequel semble se rattacher aux formations jurassi- ques. Se Les ossemens que lon y découvre , se montrent dans un limon rougeâtre, que des graviers , des cailloux roulés “et des roches fragmentaires accompagnent. | Ces ossemens sont plutôt. brisés ,fracturés que roulés5 ils se rapportent aux espèces suivantes qui, à exception d'une seule, sont analogues à celles qui vivent cncore sur le sol-de la Nouvelle-Hollande, a MAMMIFÈRES TERRESTRES. I. Marsupiaux. 1. Dasyure (Dasyurus). a. Kanguroo (Macropus) deux ou trois espèces , et en (*) Ce qui prouve encore mieux que tous les raisonnemens , et presque autant que les faits eux-mêmes, l'’identité des ca= vernes et des fissures à ossemens, c'est la confusion qui règne - dans la description de ces deux ordres de phénomènes. Ainsi, ce que les uns ont indiqué comme des cavernes à ossemens, les autres les ont considerées comme des brèches osseuses. C'est ce qui est arrivé particulièrement pour les cavernes de lAustralie ou de la Nouvelle-Hollande. G:5 C 106 ) en outre une autre, dont la grandeur surpasse d’un tiers celles des plus grandes espèces de ce genre , que lon connaisse aujourd’hui, 3. Phascolome Vombat (PhAascolomys , vel elke) ursina). Une seule espèce. 4e Halmaturus, deux espèces. 5. Kanguroo var (Hypsiprymanus , Illiger), Une seule espèce, | __6. Phalangiste Ballantia, Illiger. 7. Koasa. En IL. Pachydermes. te Eléphant. (Elephas.) VEléphant qui a été décou- vert dans les cavernes, ou dans les fissures à ossemens de Australie, paraft avoir appartenu à une espèce par- _ticulière , différente de celles que l'on observe dans Pancien continent, soit vivantes , soit fossiles, soit hue_ matiles, Outre cette espèce inconnue dans la nature actuelle, les cavernes de 1’Australie en ont également offert quatre autres, qui ne vivent plus maintenant dans la Nouvelle-Hollande. Ce sont une espèce de- Kangu- roo, deux espèces d'Malmaturus, et une espèce dypsiprymnus. Du reste elles se rapportent toutes à des genres qui existent encore sur ce continent, à lex- ception pourtant de Yéléphant. SECTION IL Cavernes du nouveau monde , ou dé PAmêrigue. 1. Cavernes à ossemens de la Virginie. Ces cavernes ouvertes dans le calcaire secondaire, ont pré- C 107 )) ej présenté. les ossemens d'un édenté nommé Megalonyx „ à raison de la grandeur de ses ongles. Quant aux ossemens de cet Édenté, découverts en Vir- ginie, dans le comté de Green-Briar , ils se rapportent au Mégalonyx Jeffersonië, la plus grande espèce de ce genre, Ces os y: étaient plus profondément ensevelis dans le limon , que Vautre espèce de Mégalonyx décou- verte dans les cavernes du Kentucky. IL. Cavernes à ossemens due Kentucky. Ces cavernes sont en assez grand nombre; on eh _ distingue deux principales , qui ont requ des noms particu- liers. La première a été-nommée Mammoóuth Cave, à raison des débris de Mastodonte, que Pon ya découvert, L’on y rencontre également une autre espèce de Méga- lonyx, que celle découverte dans les cavernes de la Vir- /ginie! Elle a été nommée Mégalonyx lagucatus. La seconde nommée White=Cave, située à peine a un mille de la précedente dans le comté d’Edmonson , offre également des débris du Mégalonyx lagucatus. Lea même espèce a été retrouvée ailleurs, et, par exemple à Big- bone Lick. Ses débris sont partout accompagnés, comme ceux du Mégalonyx Jeffersonit , dossemens hu- mains confondus dans les mêmes limons avec des restes d'ours , de cerfs et de Bisons (Bos Americanus). Les cavernes. du Kentucky sont ouvertes , comme celles de la Virginie, dans le calcaire secondaire juras- sique. ak SEC- „ 108 SECHION LIL Cavernes de Pancien continent. A. Cavernes à ossenens de U’ Allemagne. Les cavernes à ossemens de l'Allemagne et de la Hongrie offrent pour la plupart un assez grand nombre d'ours. Elles ont encore cela de commun, d'être génd- . ralement ouvertes dans le calcaire secondaire jurassique, et de se trouver au milieu ou au centre des mon- tagnes, | On remarque même une certaine continuité dans les montagnes où sont ces cavernes. Cependant celles- de la Westphalie ne tiennent pas aux autres d'une manière _ aussi évidente, ; | On a fait remarquer , que la plupart des coupes des cavernes, représentées dans les Religuiae diluviana de M. Buckland/, surtout celles de la Franconie , annoncent , par la forme irrégulière des anfractuosités de leur-fond , par la manière dont les dépôts ossifêres les remplissent quel- quefois jusqu'au faîte, et enfin par la disposition des stalactites et stalagmites, qui recouvrent ces dépôts, que les animaux, dont on y découvre les restes , n'ont pu vivre dans de semblables souterrains. L’obscurité profonde qui y règne, la dispersion des ossemens dans les points de ces cavités les plus éloignés de leurs ouvertures, aussi bien que dans ceux qui en sont les plus rapprochés , rend blen plus probable, que leurs squelettes y ont été entraînés avec les sedimens qui C 109 ) qui les enveloppent, et cela par des eaux courantes. Cette supposition est d’autant plus admissible, que de pareils effets ont encore lieu dans une infinité de localie tés , et particulièrement dans les Catavethrons de la Morée, où vont se perdre les eaux de la plupart des plaines fermées de cette province, Il en est de même de la,caverne du trou du Han „ laquelle est traversée par la Lesse. Du reste, presque partout l'on voit dans les cavités les traces de Paction érosive d'un grand courant, qui en aurait usé et sillonné les parois; mais nulle part cette action n'est aussi évidente que dans celle de Cusy. Enfin les os, les coquilles et les caîlloux roulés „ fixés souvent à leur plafond , l'annoncent également , ainsi que lensemble des faits sur lesquels nous avons plus ou moins insisté, | Les cavernes de Allemagne , où les ours dominent , offrent cependant un grand nombre d'autres carnassiers , parmi lesquels Pon remarque de grandes espèces du genre Chat (Felis), des Hyènes, des Loups, des Ree nards, des Gloutons, des Blaireaux, des Chiens , des Putois ou des espèces voisines. ‘Enfin-avec ces carnas= siers, lon découvre un grand nombre de débris d’herbi= vores , lesquels ont appartenu à des éléphans, des chevaux , des beeufs, des moutons, des cerfs et des chevreuils, Quant aux espèces d'ours des cavernes de Allemagne, ils se rapportent aux Ursus Speleus, Pitorrië , Priscus et arctoideus; celles du genre Chat, Felis, sont: les Felis spelaa, prisca et antigua. On y observe enfin deux espèces ken > au moins les Hyena spelaa et prisca. LL CC MD 1. Cavernes à ossemens dans la chatne du Harts. IT, Caverne de Bauman, dans le pays de Blanken- bourg, située dans la dernière des pentes du Hartz. On a rencontré dans certaines parties de cette caverne, des cailloux roulés, au milieu desquels l'on découvre une grande quantité d'’ossemens fracturés et brisés. Il paraît que le broiement de ces os est dû à laction de ces galets, car ceux, qui dans la même chambre se trou- vent enveloppés dans le sable et dans le limon ‚ sont presque entièrement intacts, 2. Caverne de Scharfeld , dans lélectorat d’Hanovre, Celle=ci , située comme la première dans une des dernières pentes du Hartz, a été décrite par Leibnitz dans sa Protogea. 3. Caverne de Hartzbourg , au-dessus de Goslar. 4. Caverne d'Husstrungen dans le comté de Stolberg; ces deux dernières sont situées dans la même chaîne calcaire du Hartz. | IL, Cavernes à& ossemens de Muggendorf dans la Franconie. Ces cavernes , au nombre de dix, ont toutes regu des noms particuliers, Elles sont situées dans la même presqu’île, formée par la rivière de Wiesent; ‘parmi celles-ci, on peut comprendre la caverne de Gaylenreuth , la plus fameuse et la plus considérable de toutes. Mais ce qu’il y a de remarquable , les cavernes situées au Nord de cette rivière, ne récèlent ni ossemens ni limon rouge; tandis qu’il en est tout le contraire de celles qui se trouvent au Sud de la Wiesent:; celles-ci abon- dent Euh) dent en débris organiques, particulièrement celle de Gaylenreuth. UI. Cavernes de Mokas, de Rabenftein et de Kircha= horn, ou grotte aux dents; ne sont plus comme des précédentes dans la presqu’tle de la Wiesent; mais bien au-dehors de cette même presqu’tle. Ces cavernes se trouvent toutes trois en Franconie et dans le baillage de Bayreuth. IV. Cavernes de Glucksbrunn dans le baillage d’ Al tenstein, entre le Hartz et la Franconie. Ces cavernes situées dans la pente Sud-Ouest de la chatne du ‘Fhüringer- Wald, lient en quelque sorte celles du Hartz à celles de la Franconie. Il paraît qu'elles récèlent principalement des ours. in Si lon jette un coup d’ceil sur une carte générale, où la position de ces cavernes est indiquée , on reconnaft aisément, qu’il existe une certaine continuité entre les montagnes où elles se trouvent. Les monts Crapacks se lient. d'une part aux montagnes de la Moravie et de Pautre à celles de la Bohème (Beehmerwald) , lesquelles séparent le bassin du Danube, de ceux de la Vistule , de POder et de PElbe, Quant au Fichtelberg , il sépare le bassin de PElbe de celui du Rhin. Enfin le Thü- ringer-Wald et le Hartz continuent à limiter le bassin, de PElbe, en le séparant de celui du Véser. D’après ces faits, ces diverses chafnes n'ont entr’elles “ que de légers intervalles; aussi toutes les cavernes qui s'y trouvent sont par cela même liées les unes aux | au= ( m2 ) autres, à Texception pourtant de celles de la Westphalie ‘qui ne s'y rattachent pas d'une manière aussi évidente. Ve Cavernes de Kuhloch et de Zahnloch en Fran- COnite Nous décrirons ces deux cavernes séparément de celles , que nous avons dit se trouver dans la même contrée , parcequ’elles se trouvent en dehors de la presou’tle de Wiesent, et qu'elles sont encore les seules de l’Alle- magne où lon ait découvert des debris humains et des produits de notre industrie. is Ces cavernes „ savoir celles de Kuhloch et de Zahnloch , se montrent fort rapprochées lune de l'autre. On ya décou= vert soit dans la première , soït dans la seconde „ des osse- mens humains, des objets divers , fabriqués par la main des hommes , mêlés et confondus avec des débris d’ours , d’hyè- nes, d’éléphans, de chevaux et de cerfs. Cette masse ossifère est composée d'une masse brune , mêlée d’une grande quantité de galets et de fragmens anguleux de calcaire. Ce mélange d’ossemens humains avec des débris d’ese pèces perdues, annonce avec tant d'autres faits , que nous ferons connaître successivement, que bien des espèces se sont éteintes, depuis lapparition de l'homme, et nous pourrions même dire, depuis les temps historiques. En effet nous avons prouvé, que la mosaïque de Palestine offre la représentation de plusieurs espèces , dont on ne retrouve plus de représentans sur la terre. _ Récemment M. Geoffroy St. Hilaire a démontré qu'il en était de même du sanglier d'Erimanthe dû au ciscau d'Ale Dn C ME } _d'Alcâmène „vet représenté par lui sûr le temple de Ju- piter à-Olympie. (*) Cet habile naturaliste fait observer , à égard de cette espèce , qu'elle “doit. être inscrite tout autant sur-nos catalogues , d'après ce monument, que celles dont nous admettons l'existence sur le seul témoignage d'un voya- geur , et la représentation qu’il nous en donne. VL, Cavernes à ossemens de Nochloss en Morayie,. Les cavernes de Nochloss sont situées dans les envi- __rons d’Olmutz. Elles sont encore peu connues. On y cite des débris d’éléphans, de chevaux , de cerfs et d'antilope. Ce dernier genre paraît y avoir plusieurs espèces , une entr’autres de la- taille du bouguetin (Capra bex). VI Cavernes à ossemens de la Westphalie. 1°. Caverne de Kluterhoehle dans le comté de la Mark , au bord de la Milspe et de PEmpe, ‘ruisseaux qui vont se jeter dans la Ruhr „et, avec elle , dans le Rhin. 9, Caverne de Sundwich près d’Iserlohn dans le même comté de la Mark, VIIL Crvertidt à ossemens de la Carniole. 1. Caverne d'Adelsberg d’une étendue immense et traversée par de grands cours d'eau. 5 Les (*) Voyez le grand ouvrage, publié par Vexpédition de Morée, ainsi que les recherches sur la contemporanéité-de l'homme et des races perdues. Bibliothèque Universelle et revue Encyclo- pédique. _H C 14 , Les o$semens s'y rencontrent aussi bien auprès de Pentrée, qu’à de grandes distances de Vouverture, IX. Cavernes à ossemens de la Hongrie. Tt. Caverne des dragóns. Le peuple a supposé que les ossemens d’ours , que l'on y découvre, appartiennent à des dragons. Ces cavernes sont situées dans le comté de Liptow, sur les pentes méridionales des monts Crapacks. SECONDE SOUS=SECTIONe Cavernes à ossemens de la Belgique. L. Cavernes à ossemens de la Province de Liège, Trois vallées principales se rencontrent dans la pro- vince de Liège, celle de la Meuse la plus considérable , et enfin celles de l'Ourthe et de la Vesdre, Les vallées latérales y sont en bien plus grand nom- bre; les plus étendues offrent également le plus de ca= vernes à ossemens.- Parmi celles-ci , on peut citer : 1. La vallée de Hoyoux dans le Condroz , ‘ o. La vallée de Lamblève, située sur la rive droite de Ourthe, 3. Celle de fond de forêt, située sur la rive droite de la Vesdre. 6 arro Y On a évalué à plas de cinquante le nombre des cavi- tés souterraines , où l'on observe des ossemens. Quant C 1156 5) Quant À ces ossemens, ils se rapportent d'après M,. Schmerling aux espèces suivantes : 1. A des restes humains qui paraissent „ d'après cet observäteur, de la même date que les autres débris ore ganiques qui leur sont associés. 2e A des débris de quatre espèces distinctes de chauvé- _souris, de deux espèces de musaraigne, de hérisson et de taupe; 3. A une assez grande quantité d’ossemens d’ours-, se rapportant pour la plupart aux Ursus speleus et arctofe deus de Blumenbach, et à PUrsus priscus de Goldfuss, L'on y observe également deux autres espèces qui ont paru à M. Schmerling différer de celles-ci; lune d'elles était sì grande, que ce naturaliste lui a donné le nom d'Ursus gigantets, « Probablement cette espèce est la même que celle à laquêlle nous avons donné le nom d'Ursus Pitorrii, | | 4. Au Blaireau, au grison, et à quatre espèces appare tenant au genre des martres. 5. Au loup et au chien; ce dernier paraît se rattacher à lespèce à laquelle Goldfuss à donné à tort le nom de Canis fossilis; à deux espèces de Renards et à la Genette. 6. A Hyena per 7. A De nombreuses espèces du genre Felis. Oft y cite particulièrement le Felis speleus, et quatre autres espèces , dont une se rapproche beaucoup pour la forme et pour la grandeur de notre chat sauvage. M. Schmerling lui a donné le nom de Felis priscus , dénomination sous laquelle nous avions antérieurement désigné le plus grand lion ou tigre des cavernes, tandis H 2 que dek de que nous avions désigné celle-ci sous le nom de Felis Jerus. £ 8. De nombreuses espèces de rongeurs, parmi les- quels l'on a distingué des écureuils, des souris „des rats, deux ou trois espèces de campagnols , de rats d'eau , enfin le castor, agouti, le lièvre et le lapin. g. A Quelques pachydermes, parmíi lesquels lon re= marque ZZlephas primigenius, des rhinocéros , le san- glier et une autre espèce du même genre qui ne paraît pas différer du cochon domestique, On y a enfin indi= qué une autre petite eepèce du même genre Sus, à las quelle on a donné le nom de minutus. M. Schmerling a signalé dans ces cavernes la présence de Phippopotame, décrit par Cuvier sous le nom de mint tus. S'il n'y a pas erreur à cet égard, ce serait pour la première fois, que l'on aurait apergu dans les cavi« tés souterraines un mammifère marin, même en suppo- sant que les débris qui s'y rapportent eussent été gen tachés des formations préexistantes. L’on sait en effet, d’après les observations de M. de Christol , que ce prétendu petit hippopotame de Cuvier est un mammifère marin très-rapproché du genre dugong , et qui constitue peut-être un genre nouveau. | io. Les solipèdes abondent également dans ces ca- vernes , et M. Schmerling y signale le cheval , lâne et une autre espèce plus petite que cette dernière, que Yon pourrait nommer minutus, à raison de cette circon= stance. 11. Il en est de même aib ruminanss l'on y reconnaft le Renne et le Daim, ainsi que trois espèces au moins de cerf et de chevreuil. Il y a également plusieurs Cs= é wk) espèces d’antilope , de chèvre, de mouton , de boeuf et de buffle. 12, L'on y rencontre également des couleuvres, 13. Les restes d'oiseaux sont assez abondans dans plusieurs de ces cavités souterraines. On y en a reconnu qui se rapportaient à des oiseaux de proie d'une grande taille, d'autres au Martin pécheur, à lalouette, au Corbeau, au Pigeon, au Coq, à la Perdrix, à l'Oie et au Canard, 14. L’on y a encore observé des vertèbres, des écail= les de poissons de mer, et plusieurs dents de squales. Ces débris ont été probablement détachés des formations préexistantes, comme cela est arrivé pour les pareils que lon découvre dans les cavernes de Lunel-Viel. On doit d’autant plus le supposer pour ceux des cavernes de la Belgique, que M. Schmerling fait mention d’une bacculite , et certes pour cette coquille , il est bien évi- dent qu'il a dû en être ainsi. | 15, Les dépôts diluviens des cavernes de la Belgi que, offrent , comme ceux de nos souterrains , des coquil- les terrestres et fluviatiles. M. Schmerling y en a cité plusieurs espèces , se ride principalement au genre des hélices. Nous ignorons complètement , dans quel ordre de for- mation ces cavernes sont ouvertes; mais si nous jugions, d'après lanalogie de la population qui y a été entraînée avec celle de Lunel-Viel, nous serions tentés de sup- poser qwelles doivent être dans des calcaires marins tertiaires. Quoiqu’il en soit, il est du moins à présu-= mer, quelles ne sont éloignées des grands ed qua- ternaires. : H 3 HH. CM) Il. Cavernes à ossemens de Chokier en Belgique, (*) Ces cavernes ont seules présenté ce phénomène remar- quable , d'avoir trois couches de limon ossifère „ lesquel les couches sont chacune' recouverte par un glacis stas lagmitique particulier. L’on observe également dans les fentes de cette cavité souterraine une brèche osseuse, plus ou moins pénétrée de ce même glacis stalagmi- tique. | Les ossemens disséminés dans ces cavités souterraines y sont en fort grand nombre , surtout ceux qui se rape portent aux chevaux, aux cerfs, aux boeufs et aux ours. Ces ossemens ne montrent aucune trace des coups de dents , qui dans certaines circonstances ont fait sup- poser que les hyènes les avaient rongés. Cependant les débris de ces animaux s’y rencontrent en aussi grande quantité , que dans les lieux où l'on observe de pa- reilles morsures. L'on y voit encore des débris de loup, de lièvre , de lapin, de rat d'eau, de «campagnol, de rat com- mun , d'un éléphant analogue à-celui des Indes, du moins d'après ce qui en est dit dans le bulletin de M, de Ferussac, où «nous trouvons la. description de ces cavernes. | Ainsi, ces souterrains récéleraient plus de quinze es- pèces différentes de mammifères terrestres, parmi les- quelles Von a signalé deux espèces de rhinocéros , lune ana- (*) Balletin de M. de Fexussac. Tome XXI. Pag. 373. No. 219. C 19 ) analogue au bicorne d’Afrique, et l'autre À Punicorne d’Asie. Si cette observation est exacte, ce serait le premier exemple d'un rhinocéros unicorne, découvert à Pétat humatile; car jusqu'à présent tous les rhinocéros fossiles et humatiles avaient paru pourvus de deux cornes. Kd Enfin , avec ces divers débris organiques , on a encore mentionné des restes d'oiseaux et des coquilles terrestres du genre des Helix. TROISIËME SQUS-SECTION, Cavernes à ossemens de V Angleterre. Les cavernes de l'Angleterre et de la France parais- sent être les cavités souterraines qui se montrent dans les calcaires d’âge le plus différent. Ainsi, on en observe d'une part dans le calcaire de transition (celles de Calow et de Sallèles), ainsi que dans les divers étages des terrains jurassiques, dans la Dolomie, la craie compacte inférieure, et enfin , pour celles de la France, dans le calcaire grossier , et certaine- ment dans les bancs pierreux marins qui lui sont supé- rieurs „, ou le calcaire moëllon. Cavernes ouvertes dans Île calcaire de transition supérieur, 1. Caverne de Callow près de Wirksworth dans le Derbyshyre, Elle est ouverte dans un calcaire de transition supé- Ot rieur , Ld C 120 ) rieur „dit calcaire métallifère „ À raison d'une mine de plomb sulfuré qui-y est exploitée, Cette cavité n'a encore présenté que des ossemens de rhinocéros „ de cerfset de beeufs. IL. Caverne de Goat, à Payiland, dans le Glanorgan sur les côtes de la mer. Cette caverne, ouverte dans le calcaire de transition supérieur, ne paraît pas offrir la moindre trace de sta= lagmites. On n'y a encore remarqué que des ossemens d’éléphant et de cerf, Ik UL Cavérne de Bannwell , dans le comté. de Som- merset. Cette. caverne creusée dans un. calcaire_ compacte de transition „supérieur (mountain Limestone), offre , com- me la plupart-de-ces-cavités „des limons rougeâtres „avec des fragmens du même calcaire, qui forme le massif de la montagne. | Ces limons présentent le caractère Fa bidet aux autres limons du même genre ensevelis dans les cavernes. Les ossemens qu’ils renferment se montrent mêlés avec des fragmens anguleux de Ja roche „ dans laquelle. les cavernes de Bannwel sont creusées. « Ainsi à Bannwel les osse- mens des herbivores et des carnassiers sont entremêlés de fragmens “de calcaire. carbonifère,. ou” calcâire: de montagne, le même qui forme le massif des cavernes. On y a découvert, 1°%. deux espèces d’ours, dont î | | Yune CE) Pune paraft se rapporter à Ursus spelaus; a. des loups; 3. des renards; 4. un ruminant à bois qui, paraît se rapprocher du' daim; 5. deux espèces de ru- minans à cornes , du genre boeufs, M. Williams , auquel nous en devons une description, a supposé, que tous ces ossemens ont dû y être entraî- nés par les eaux. IV. Caverne de Dream-Cave, près de Wirksworth dans le Derbyshyre. N Cette caverne, décrite par M. Buckland , se trouve, comme les précédentes, dans un calcaire compacte de transition supérieur (mountain Limestone), On y a découvert: 1. des ossemens d’éléphant; oe. un squelette presqu’entier de rhinocéros; 3. des ossemens d’aurochs; 4. des débris de cerf ou de daim, V. Cavernes de Burrington à Est de Bannwell, Toujours ouvertês dans le même calcaire, ces cavernes - sont les premières de Y'Angleterre , où Fon ait découvert des ossemens humains, et ce qui est bien remarquable , dans les plus profondes et les plus basses- de ces ca= vités, | | Les plus élevées renferment des débris d’Ours, de Putois,-d'Elan et de cerf_dont Tes espèces paraissent perdus. | _ Les mêmes débris se rencontrent également dans celles de ces cavités où Pon observe des ossemens humains. ng Ca- C 122 ) Cavernes à& ossemens ouvertes dans le calcaire jurassique. \ La plupart des cavernes de lAngleterre ouvertes dans le calcaire jurassique, sont presque toutes caractérisées par la présence des hyènes. Ces carnassiers ne paraise sent pas se rencontrer dans celles que l'on observe dans le calcaire de transition (mountain Limestone). La positon géographique des unes et des autres peut assez bien rendre raison de cette différence. Les pre- mières , plus rappochées des mers, et par conséquent des plaines , ont été mieux placées relativement aux habitu- des de ces animaux, tandisque les secondes, plus dans le centre des montagnes „.„convenaient d’avantage par leur position aux Ours, et aux autres espèces qui se plaisent au milieu des forêts des montagnes élevées. Ainsi se vérifient les rapports qui paraissent exister entre certaines espèces et la position des lieux dans les- quels on les découvre, rapports qui indiquent à la fois que les animaux, ensevelis dans les-cavernes, n'y ont pas été transportés de loin, et qu’ils avaient alors des stations différentes , comme actuellement. L. Cayernes d'Oreston , près de Plymouth. L’on voit dans les environs de cette ville, une vingtaine de cavernes à ossemens, qui pour la plupart communiquent ensemble et avec la surface du sol, par des espèces de puits, L’on ( 123 ) L'on y découvre: 1. des ours a. des hyênes; 3. des loups; 4« des rhinocéros; 5. des chevaux; 6, des cerfs, 7. et des beeufs. Il. Cavernes de Hutton, dans le comté de Som- mersct. Ces cavernes renferment À-peueprès les mêmes espêe ces que les précédentes. On y a signalé: 1. des hyè- nes , au moins deux espèces; 2. des tigres, ou du moins de grandes espèces du genre Felis; 3. des loups ; 4. des renards; 5. des €léphans ; 6. des chevaux; 7. des lièvres et des lapins; 8. des rats; 9. des oiseaux. Jusqu'à présent, Fon n'y a point observé des os de boeufs; mais l'on y a découvert une dent de lait, et d'autres débris d'un jeune éléphant, qui devait avoir tout au plus deux ans. Ce fait et une foule d’autres _que nous pourrions citer, nous annoncent que les ani- maux dont les débris ont été entraînés dans les cavités souterraines , où sont les restes de ceux qui peuvent y avoir vécu, s’y trouvent dans les âges les plus diffé. rens; cependant, quoique les individus jeunes y soient assez nombreux, il paraft néanmoins que la plupart se rapportent à des espèces adultes ; ce sont en effet cellese ci qui constituent essentiellement la population des ca- vernes, Ce fait se remarque généralement dans toutes, soit que lon y voie un mélange d’herbivores et de carnassiers, soit que lon n’y découvre que des herbi- vores. II. C 14 ) UL Cavernes de Mendipp dans le comté de Som- merset, On a indiqué une foule de cavernes à ossemens situées dans le comté de Sommerset-.et dans les montagnes de Mendipp , dont la population est toute particulière , et différente de celle de Bannwell que nous avons déjà mentionnée, Si ces cavernes sont différentes de cette dernière, ce qui nous paraft extrêmement probable, peut-être se trouvent-elles dans le calcaire de transition, et non dans le calcaire jurassique , comme on l’a annoncé, Quoiqu’il en soit, la population de ces cavernes se compose: 1, d'ours; 2. d'hyèness 3. de loups; 4. de renards; 5. de putoiss 6, d’éléphans3 7. de cochons ou sangliers; 8. de chevaux; 9. de rats; ro. de souris ; ri. de lièvres et de lapins; ze. de cerfss 13. de beeufs. Avec ces mammifères terrestres, Pon a également découvert de nombreux débris d'oiseaux, Plusieurs de ces débris ont paru analogues à ceux de la tribu des Pélicans ; mais dont toute l'organisation annongait pour- tant une grande puissance pour voler ou pour courir. Enfin , avec ces débris organiques , l'on a rencontré des fragmens d'une poterie noirâtre extrêmement grossière, et cela dans les mêmes limons. D'autres cavernes, moins considérables que celles-ci , se trouvent également dans le même comté de Sommer- set. On n’y a apergu que des ossemens de diverses espèces de cerfs, d'antilope ou de mouton avec des débris d'oiseaux. ) En- CM Enfin d’autres cavités souterraines existent dans le Derbyshyre , outre celles que nous avons décrites ; mais ces dernières n’offrant pas dans leur intérieur la moindre trace de dépôts diluviens, ne récèlent pas non plus des ossemens. Une seule, creusée dans le calcaire jurassi- que; est fameuse pourtant par le grand nombre de dé- bris. organiques quelle renfermes c'est la caverne de Kent , dont nous allons donner une idée. IV. Caverne de Kent dans le Derbyshyre. Cette cavité , explorée par M. Marc Énery, paraft ouverte dans un calcaíre qui repose sur l'argile schis= teuse, Aussi doutous-nous beaucoup que ce calcaire se rapporte à l'époque jurassique, d’autant que le sol de cette contrée se compose de schiste et de Gramvacke, et que Pon a découvert dans cette caverne des galets pu- gillaires de granite, de Grunstein, et dans les parties les plus basses , des fragmens de schiste de Grauwacke, ‚tes uns roulés et les autres anguleux , mêlés avec les ossemens au-dessous de la croute stalagmitique,. La présence dans ces souterrains de cailloux roulés de granite et de Grunstein , que l'on ne rencontre en place dans les points qui en sont les plus rapprochés que dans le canton de Dartmoor, indique assez à quelle cause elled oit être attribuée= Les ossemens découverts dans la caverne de. Kent sont nombreux , et se repportent à un assez grand nom- bre despèces. On y a signalé en effet: 1. de grands ours; 2. différentes espèces d’hyènes;s 3. des chats (Fe= (126 ) (Felis) de la taille au moins du lions 4e des chauve. Souris; 5. un assez grand nombre de rongeurs , parmi lesquels les lièvres et les lapins sont les plus nome breux; les autres sont principalement le rat d'eau (MZus amphibius) et le mulots 6, des pachydermes, parmi lesquels l'on a remarqué des éléphans , des rhinocéros et des chevaux d'une grande taille; 7. des fruminans du. genre boeuf, pafmi lesquels se trouve laurochs (Bos ferus), et de plus une assez grande quantité de débris de diverses espèces de cerfs 5 8, enfin de nombreux-res- tes d'oiseaux, ij Parmi ces ossemens on en cite d'empreints de coups de dents, et plus ou moins rongés. L'album Grecum ou les fientes des animaux qui, comme les hyènes , ont Phabitude de rouger les os, y sont abondantes. Vs Caverne de Torkay dans le Dewonshyre. Cette cavité souterraine offre tout-à=fait les mêmes circonstances et les débris des mêmes animaux que celle de Kent dont elle est du reste fort rapprochée, VI. Caverne de Kirdale dans le Torckshyre, Celle-ci ouverte dans les assises moyênnes du calcaire jurassique, est la caverne à hyène la plus fameuse de PAngleterre. | Ces cârnassiers sont du reste loin d’être les seuls que Pon y découvre, ainsi que le prouvera l’énumération que nous allons en donner. 1. Plu- C 127 ) 1. Plusieurs espèces de grands ours; a différentes espèces d’hyènes 3. également plusieurs grands Felis de la taille du lion ou tigre 3 4. des loupss 5. des renards 3 6. des belettes 3 7. des lièvres et des lapins; 8, des rats d'eau 5 9. des souris ; io. des éléphans $ 11. des rhino= céros 5 re. des hippopotames ; 13. des chevauxs 14. des boeufs de la taille du boeuf domestique 3 15. des cerfs au moins trois espèces $ 16. des oiseaux, analogues aux corbeaux „ aux pigeons, à l'alouette, à une petite espèce de canard, et à un passereau de la taille d'une grive, Les ours sont peu nowbreux à Kirdale ; il en &st le contraire des hyènes, dont les débris se montrent tôut aussi rongés que ceux des autres animaux. Aussi Me Buckland a-t=il fait observer dans ses religuie dilivuana 4 que d'après ces faits les hyènes devaient s’attaquer mutuellement et s?entredévorer. D’après le même obser vâteur , un grand nombre des os que l'on découvre à Kirdale , sont frottés et polis d’un côté , tandis qu’ils ne le sont pas de l'autre. D’après cette circonstance , M. Buckland a supposé que les hyènes marchaient-on se cou chaient sur les ossemens qui jonchaient le fond de la ca« verne, Du reste ce qui est arrivé aux os de cette cavité est À-peu-près général à tous les ossemens comme aux galets qui les accompagnent 3 et même dans les cavernies où il n'existe pas de débris de carnassiers. VII. Cavernes de Scaham-Dem. Nous ne connaissons ces cavernes que par l'indication que nous en avons trouvé dans le Gentleman magazine de Septembre 1823. Ces ( 128 ) Cescâvernes offrent, d'après la -description-qui en est donnée , de nombreux débris de mammifères terrestres , principalement des cerfs, Ce qu'elles ont de particulier est dè montrer des ossemens humains „ Confondus dans les mêmes limons où se rencontrent les restes des *mam- mifères terrestres, @t cela avec des coquilles marines , soit bivalves , soit univalves. Les cavernes de “Dunnyre Parck , comté de Kilkenny „ présentent bien , comme les précedentes , des ossemens hus mains, mais ceux=ci sont d’une.tout autre date que les premiers. | D'abord „ on ne les voit point ensevelis dans des dés pôts diluviens , ni mêlés avec aucun débris de mammie fères terrestres , quoique M., Hart , auquel l'on en doit _Pindication , ait fait remarquer , que des lapins vivaient en _ assez grand nombre dans ces souterrains, Enfin ces derniers sont d'une origine tellement récen= te, que M. Hart a suivi la trace des eaux courantes oi les y ont entrafnés d’un cimetière voisin, | Il en est de même des ossemens humains que nous avons indiqués dans les cavernes de Durfort (Gard) ; ceux-ci, comme les restes de notre espèce qui se trouvent dans les limons supérieurs des cavernes de Mialet, y ont été visiblement apportés par des hommes. Ces débris n’ont donc rien de commun avec ceux que l'on voit dis- séminés et mélangés à des espèces perdues et confondues dans les mêmes limons. Aussi , lorsqu’on visite des ca= vités souterraines „ est-il essentiel d'avoir égard à toutes les circonstances du gissement des ossemens humains ; car autrement lon risquerait de commettre des erreurs graves „ relativement à l'époque où ces débris y auraient été C 129 5 été transportés et entraînés, C?est sans doute parce que plusieurs observateurs n'ont pas tenu compte de ces cire constances , qu’il s’est élevé tant de discussions à cet égard. | A la vérité ces discussions sont devenues à-peueprès superflues , depuis qu’il a été prouvé qu’un certain nom- bre d'espèces, dont les cavernes récélaient les débris „ présentaient des races distinctes et diverses; qu'en se- cond lieu certaines espèces s’étaient éteintes depuis les temps historiques , ce que nous annoncent à la fois les monumens et les écrits des anciens, et enfin, ce qui est encore plus remarquable, les observations de plu- sieurs auteurs modernes qui méritent toute notre con- fiance, QUATRIÈME SOUS-SECTION. Cavernes à ossemens de la Sicile, Cayernes des environs de Syracuse. Les cavernes à ossemens de la Sicile sont toutes ouvertes dans le calcaire tertiaire. marin supérieur , ou calcaire moëllon. Les unes sont caractérisées par les ours, et les autres par les hippopotames. Parmi les premières on peut signaler celles des envie rons de Syracuse, dans lesquelles on a observé les es- pèces suivantes : | 1. Ursus cultridens ou Etruscus; 2. des carnassiers du genre chien, Canis; 3. Hippopotamus major; 4. une Ï | es- C 130 ) espèce de. boeuf assez ‚rapprochée, du boeuf. à front boms, bé ‚de. Pltalie, supérieure,et du, val d’Arno; 5 différen-. tes. espèces. de chèvre et‚ d’antilope, Cavernes.des. environs, de Palermee. L, Caverne à ossemens de San Ciro, Cette caverne, ouverte dans le calcaire moellon , où abondent un grand nombre de coquilles, analogues à cel- les qui vivent aujourd’hui dans la Méditerranée, renferme beaucoup d’ossemens. Ces ossemens s’y montrent plus ou moins’ roulés et cimentés par du carbonate calcaire. La majeure partie appartient à lPhippopotame, et d’au- tres à Peléphas primigenius. L'on y découvre également des dents et d'autres dé- bris de grands carnassiers des genres Felis et Canis, et en outre des restes: des Ursus Etruscus et cultridens ; les chèvres , les boeufs , les antilopes et les daims sont les principaux herbivores. Une brèche osseuse s’étend au dehors de cette ca- verne; elle diffère de la masse ossifère de l'intérieur, par une plus grande quantité de roches fragmentaires et de galets, et une plus grande altération dans les débris organiques qu'elle renferme, Le sol de la caverne de San Ciro est couvert de co- quilles marines, dont les espèces paraissent analogues à celles qui vivent aujourd’hui dans la Méditerranée. Il paraît même que ses parois ont été polies et creu- sées par laction de l'eau, et perforées par les lithoe domes. - Aussi, d'après ces faits, certains observateurs ont pensé (131) pensé , que’ cette partie-des côtes de la Sicile a dû être élevée à son niveau actuel, lorsque déjà la mer nourris= sait les animaux qui y existent aujourd’hui, „Suivant d’autres, au contraire, d'après ses ossemens et sa position'sur un ancien rivage, cette caverne aurait été Iplutôt un débouché souterrain des eaux des vallées intérieures “de la Sicile, analogue à ceux que M. M. Boblaye “et “Virlet ‘ont. reconnu en si grand nombre sur les rivages de’ la mer en Morée, lesquels ont succédé au ‘soulèvement des dépôts subappennins. - IW. Cavernes à ossemens de Belliemts. | ij Ces cavernes fort rapprochées de-celles de San Ciro ont présenté à-peu-près les mêmes espèces que celles-ci. On y a seulement signalé de plus des débris de boeuf , analogue au boeuf à front bombé de P'Italie supérieure et du val d’Arno.: CINQUIÈME SOUS-SECTION. Cavernes à ossemens de U’ Italie. L. Cavernes. à ossemens de Cassana dans le golfe de la Spezzia, | | Ces cavernes ouvertes dans le calcaîre jurassique , ont été décrites par M. le professeur Savy. Elles présen- tent toujours les mêmes circonstances que celles que nous avons déjà enumérées. Ainsi, par exemple, elles offrent une grande quantité de cailloux roulés disséminés De Ï 2 | __ dans ( 132 ) dans le limon , et un épais glacis stalagmitique qui ree couvre non-seulement le limon „ mais les ossemens eux- mêmes, | | Ces ossemens se rapportent à Pursus speleus, ainsi qu'à de grandes espèces du genre chat (felis) et à des cerfs. Les fentes étroites que lon apergoit dans certains points de ces cavernes, sont remplies d’un ciment solide et d'ossemens lesquels y composent, comme dans une infinité d'autres cavités souterraines, de véritables brêe ches osscuses. Aussi les uns ont rapporté les dépôts à ossemens des environs de Gènes aux cavernes à osse- mens, tandis que d'autres , n’ayant reconnu que les fentes étroites , les ont assimilé aux brèches osseuses, SIXIEME SOUS=SECTION,. Cavernes à ossemens de la France. Les cavernes à ossemens de la France sont les plus variées sous le rapport des roches dans lesquelles elles sont ouvertes. Le plus grand nombre s’y trouve dans le calcaire jurassique. Une seule y est connue dans un calcaire inférieur à celui-ci; c'est la caverne de Sallèles. Quant à celles que l'on observe dans le calcaire marin tertiaire, leur nombre s’augmente de plus en plus, à mesure que l'on observe mieux. Il paraft que les ca« vernes à ossemens ouvertes dans les terrains tertiaires sont „. jusqu’à présent, à peu près bornées aux contrées baignées par la Méditerranée, où les bancs pierreux marins supérieurs ont pris la plus grande extension. Du € 1335) Du moins on n’en a observé jusqu'à présent que sur les côtes du midi de la France , ainsi que sur celles de la Sicile et de llItalie. A la vérité on en a cité deux dans le bassin de Bordeaux, mais l'on sait que ce bas- sin , à une distance à-peu-près égale de locéan et de la Méditerranée , tient le milieu aussi bien par sa position , que par les espèces fossiles qu’il renferme, entre les bas- sins océaniques et Méditerranéens. Cette particularité, d'’offrir également comme les a niers de ces bassins, des cavernes à ossemens, n'est pas le trait d'analogie le moins frappant qui existe entre la grande vallée de la Gironde, et celles qui se rattachent d'une manière plus immédiate à la Méditerranée. Les cavernes de la France ouvertes dans un calcaire plus ancien que ceux qui font partie du systè:ne juras= sique, ‘offrent à peine des traces d’hyène. Du moins jusqu’À présent nous n’y avons observé que deux seules dents de ce carnassier, et quelques pelottes d’.A/bum gracum, dans celles de Nabrigas et de Sallèles. Cette dernière caverne est à-peu-près la seule avec celle du Vigan qui soit creusée dans un calcaire de transition, Caverne à ossemens ouverte dans le calcaire | de transition supérieur. L Caverne de Salleles (Aude). Cette caverne est creusée dans une sorte de marbre d’un blanc grisâtre, lequel repose sur des phyllades mi- cacés satinés, et sur des schistes argileux de transition. Les fentes qui y existent sont remplies par des brèches [3 OS- Cx 1841 osseuses , “dans. lesquelles>abondent des: cailloux: roulés ‘et des roches fragmentaires. -Il-en estde même des limons que lon voit:disséminés sur le sol de:ces-cavités. Qunique-:les -ossemens -n’y- soient pas trèssnombreux; ils se rapportênt polste s ‚à une assez ee ka d'espèces; éen anihiern: Sl” vtt ‚Nous y avons-reconnuús.… … s 1. Les Ursus spelaus, Pitorriê arevoidens et ahmed 2. L'Hyena spelaa. A: | Les débris „de: ces carnassiers „ «et surtout. ceux: des hyènes y- sont: peu abondans 3: en effet nous .n’y avons observé, qu'une seule-dent de cette espèce ; et une sake pelotte d’ Album gracum, : | 3e Canis ; Lupus Vulpes, 4 Elephass Probablement le primigenius car : jus- qu'à présent -lê/-meridionalis de Ms Nesti n'a pas été découvert dans» les cavernes.» Du reste le pew de ‚débris que noùs en avons berpcontrés- ne haa pas-de résoudre cette question, 5e Equus caballus ; au“moins. deux-races. 6. Ceryus: Reboulii et Dumasii Nobis. 7. Capreolus Tournalië , Leufroyi Nobis. 8. Antilope Christolii. … Bos taurus et ferus. g. Un assez grand nombre de restes d’oiscaux. 10, Quelques coquilles terrestres ,. principalement des Helix ; Ile Dee débris de lindustrie humaine ‚ mêlés et con- fondus avec les restes organiques que nous venons’ d’in- diquer. - [LL C 135 j II, Cavernes à ossemens des environs du Vigan. Celles-ci récèlent principalement des débris d’ours $ lesquels se rapportent 1. aux Ursus speleus ou Pitorrii et très certainement d'autres à Parctoideus; 2. quelques restes de chevaux , avec d'autres qui Manet plusieurs espèces de cerfs et de beeufs. / Fin A al ret Cavernes ouvertes dans le caleaîre jurassique. 1. Cavernè de Brunniquel (Zarri). Celle-ci paraît être dans le lias. Nous n’y avons ‘en« core rencontré que des ossemens de ruminans , savoir des cerfs et des beeufs, avec quelques débris d'oiseaux, Les mêmes animaux se rencontrent également dans les brêches ferrugineuses de cette localité, ce qui prouve Pidentité de ces deux ordres de phénomènes, | „IL Caverne dArgo CPyréntes-Orientales). ‘Cetté caverne ouverte dans les ‘couchés les plus Wd rieures du lias, ne nous a présenté aucune trace de car= nassiers. Nous y avous seulement reconnu: 1. le Ri nocéros Tichorinuss; 2. le sus Scropha; 5. P Equus Caballus; 4. les Bos ferus et Taurus; 5. Ovis Tra- gelaphus ; 6. les Capreolus Tournalit et [Reboulii, (, Ld Cette caverne à ossemens est remarquable à la fois par sa position-et par cette circonstance de présenter une grande quantité d’ossemens et de limons, tout-à fait au dehors, s’étendant considérablement sur le sol exté- Ï 4 rieur C 136 ) rieur, C'est même au-dehors de la caverne que nous avons trouvé le plus grand nombre d’ossemens qui.y ont été amenés de la partie supérieure de la montagne où elle est creusée, UI, Caverne de Villefranche (Aveyron). Cette caverne ouverte dans le lias ne nous a présenté. aucune trace de carnassiers. Les seules espèces de mammifères terrestres que nous y ayons découvert , sont des ruminans. Nous y signalerons: 1. le Procerus Cribs Nobis; a. le Cervulus Caronatus Nobis; 3. le Bos ferus. Ces débris sont accompagnés d’un assez grand nom- bre de coquilles terrestres , parmi lesquelles on remar= que principalement les Aelix nemoralis, nitida , cristal- lina et striata. IV. Cavernes à ossemens de Bognes (Aveyron). Ces cavernes ouvertes dans le lias entre Bognes et Mos- tejuols n'ont encore offert que des ossemens humains et différentes espèces de cerfs. V. Cavernes.des environs de Meyrueis (Lozère), Ces cavernes assez rapprochées les unes des autres , sont au nombre de quatre. On les désigne sous les noms de Nabrigas, de Baume rousse , de Baume claire et de Baume obscure, Les deux premières, surtout celle de Nabrigas, sont les C 132 )) les plus considérables „ et celles où l'on découvre en mé- me temps le plus grand nombre d'ossemens. Elles sont situées à des hauteurs inégales sur les flancs de la même montagne , laquelle est surmontée par un plateau de la plus vaste étendue, Voici les noms des espèces que nous y avons découe vertes: 1. Ursus spelaus, Pitorrii et arctoideus ; prine cipalement les deux premières espèces5 2. felis pardus; 3. hyena intermedia; 4. rhinoceros ; 5. sanglier ; 6. che- val; 7. beeuf; 8. grand antilope; 9. antilope moyen ; ro. petit antilope; rr. deux espèces-de cerfs; 12. des oiseaux. | Les mêmes limons de la caverne de Nabrigas ont éga= lement offert dèb ossemens humains de la même date que les autres ossemens, avec divers produits de lindustrie humaine, La caverne de Nabrigas est la seule qui ait présenté lentière série des espèces que nous venons de signaler. Toutes sont du reste ouvertes dans le lias, ou le calcaire dolomitique jurassique. (*) La caverne de Nabrigas nous a présenté des os de très= jeunes individus du genre ours, aussi peu altérés que ceux- de Mialet dont nous parlerons plus tard. M. Joly a également trouvé dans cette caverne une tête de Pursus arctoideus, qui offrait sur le pariétal gauche une grave blessure laquelle avait percé la totalité de l’épaisseur de cet os; elle paraissait avoir été produite soit par un coup de dent d’un autre ours, soit par un coup de lance, soit enfin par leffet d'une toute autre arme piquante, Cette blessure avait du être suivie d'une cicatrice , et avoir (*) Voyez l'Echo du monde savant; N°. 29. 1834. é | 5 * C 138 ) avoir été guérie comme celles qu’avaïent reu les hyènes dont nous avons eu l'occasion de parler, VL „Cavernes de. Fouvent (haute Saône). „Sous le nom’ commun dé Fouvent on comiprend trois cavités «différentes „ qui, fort rapprochées les’ unes des autres „ « offrent. les” mêmes: espèces et les mêmées limons diluviens. Ces limons- les remplissaient même en tòtalité, lorsquelles- ont. été découvertes. Long-temps, et avant que „nous eussions* reconnu celles de Lunel-Vieil, les cavernes à ossemens de Fouvent étaient les seules qui fussent connues en France, Mais une fois que nous avons’-soutenu «que ce phénomène était général , un grand nombre de pareilles cavités souterräines a été ob- servé dans notre patrie. Maintenant la France ne wi hirta à aucun-autre pays, sous ce point de vue. Ona remarqué qu’à Fouvent, les herbivores y étaient singulièrement en excès , relativement aux carnassiers ; du moins par tapport au nombre-de leurs’ individus. -Du reste , il en est de même , à-peu-près partout. On a considéré la caverne de Fouvent comme trop pe- tite.pour avoir servi-d°habitation aux animaux carnâssiers. Sa- partie supérieure ‘est seulement à environ deux mètres au-dessous”de ‘la surface: du” plateatr où ellevest “située. Cette caverne se-trouve. entièrement ‘remplie d’ossemens, mêlés « avec--une marne jaunâtre et avec des fragmens an- guleux ;« soit: de- la roche environnante , soit de cêlles du voisinage. - Le tout était mêlé confusément „et ressem- blait. aux dépôts diluviens qui recouvrent les planes et les vallées des lieux environnans. Il n’a manqué à ce j ES dépôt (C 139 ) dépôt d’ossemens ‚comme à celuù-que l'on voit dans la caverne de Bannwell, et danstant- d'autres cavités sou= terraines „„qu’um ciment:calcaire solide pour. être semblable à celui que l’on découvre à Nice „à Sète et dans: d'autres points des bords de la Méditerranée, ‚Ces câvernes ; souvertes «dans: -le second-étage: du gids caire jurassique „ récèlent des. restes d’éléphant comme les. autres cavités- dans lesquelles- l'on -découvre sdes hyèe nes, Voici les noms-des animaux’ qui-y: ont été obsers vés „dont M-Thiria , auquel, nous -devons’ la:description de ces cavernes et de celles .d’Echenoz:;a fait connaître la plus ‚grande partieu 1e! Ursusi-Pitorrii, Jpeleus et arctoideus.z 2. yfelis-spelea 3-3. hyena spelaa.jet peute être „une. autre: espèce 5.4. Clephas-primigenius;5.rhis noceross 6. eguus caballus; 6.-beuf 5 7. cerfs.y ram espèces. | VIL. Caverne d'Echenoz (haute Saónt). Cette cavité, ouverte dans l’étage inférieur du terrain jurassique, renferme toutes les espèces que l'on voit dans celle de Fouvént;s on y découvre cependant de plus des restes de sanglier, et d’une grande espêce de felis, encore indéterminée „ indépendamment du felis spelea , que l'on voit aussi à Fouvent. 6 | | | Ces ossemens y ont été rencontrés au milieu d’une ar- gile ou limon rougeâtre , laquelle renfermait une grande quantité de cailloux arrondis à surface lisse , et dont la grosseur est souvent céphalaire. Ces fragmens sont tous composés d’un ard lamellaire Ki: ‚ semblable à celui C MO ) celui dont sont formées les parois de la grotte et beau- coup de roches des environs. Indépendamment de ces cailloux qui ont été évidem- ment roulés par les eaux, et qui ne peuvent avoir pénétré dans la grotte que par quelques ouvertures qui se trou- vaient À'la voûte, et que l'on ne voit plus maintenant , on rencontre dans l'argile ossifère des morceaux de sta- lactites et de stalagmites, dont les aspérités sont usées , ce qui montre qu’ils ont été déplacés. Le limon à ossemens est recouvert partout par une croute de stalagmite épaisse, On ne trouve pas de cail- loux arrondis au-dessus de la croute stalagmitique. D’a- près cela, il est évident que les cailloux arrondis , que renferme le limon à ossemens, ont été transportés par les eaux et déposés dans la grotte , avant la formation de la croute calcaire. VIII. Caverne à ossemens de Goudenoms (Doubs). Celle-ci, ouverte dans l'étage moyen jurassique, renfer= me une assez grande quantité d'ours, Leurs espèces se rapportent aux Ursus speleus, Pitorrii et arctoideus. L’on y observe également une espèce du genre Canis plus petite que le loup , mais bien différente du renard, Des débris analogues à ceux de nos sangliers , de nos chèvres et de nos beeufs , accompagnent les premiers os= semens. Les espèces de ce dernier genre se font remar- quer par leur petite taille. | IX. ( Ml ) IX. Cavernes & ossemens doiselles près de Besangon (Doubs). Ces cavernes , ouvertes dans le calcaire jurassique „ étaient connues depuis long-temps; mais elles n'ont acquis une certaine célébrité que depuis que M. Buckland a reconnu qu’elles renfermaient une grande quantité de débris d’ours. Ces ossemens se rapportent aux Ursus spelaus , arc= toideus et peut-être au Pitorrië. Avec ces ours, T'on découvre une foule d'autres espèces, mais comme elles n'ont pas été encore bien déterminées , nous n’en dirons pas d'avantage. Nl X. Cavernes à ossemens d’Arcis (Aube). Ces cavernes ont été indiquées par M. de Bonnard ; d'après ce géologue le sol de ces cavernes est recouvert par des limons graveleux surmontés d'un épais glacis stalagmitiques il a découvert dans ces limons des débris d’hippopotame , sur la détermination desquels il y a d’au- tant moins de doutes, qu'il en a déposé les dents dans les collections du museum d'histoire naturelle de Paris, XI. Cavernes à ossemens de Miremont (Dordogne). Ces cavernes seraient ouvertes suivant les uns dans Pétage le plus supérieur des terrains jurassiques, et sui- vant les autres dans la craie compacte inférieure. Ces deux ordres de formation sont tellement rapprochés dans la série, que ce point de fait est d'une très-faible im- portance, Il n'en est pas de même de celui des poteries que C M2 que. M‚\ Delanoue dit,y-âvoir. découvert dans-dès maärnes argileuses supérieures au limon à ossemens.…-Ce dernier, rouge et tenace, offre non-seulement des cailloux roulés et- des. graviers: , „mais--de plus de nombreux-débris’ de silex-pyromaque, - Lies ‘ossemens y-sont accompagnés de coquilles « terrestres 3 lä plupart d’entr'eux “sont brisés-et fracturés.:- L’on n'y. voit presque point-de stalactites , et par-conséquent pas.de trace ‚du -glacis-stalagmitique ; sou- vent si-abondant,dâns les--cavités souterraines. » ‚On-n’a-encore: cité dans les. cavernes de Miremont qüe Pours à front bombés Ursus. speleus ;» mais il est pros bable qu’il a y bien d'autres espèces de mammifères ter- restres. XII. Cavernes à ossemens de Plombières. Ces cavités souterraines paraissent ouvertes dans 1e calcaire jurassique. On n°y a encore cité que trois gen- res: I. des ours d'une grande taille; 2, de très-grandes espèces de felis; 3. des cerfs gigantesques. Il serait curieux de s’assurer si les grands cerfs de ces cavernes se rapportent ou non au cerf à bois gigantes- ques, dont les restes sont si fréquens dans les dépôts diluviens de lAngleterre et surtout de Y'Irlande, Un beaucoup plus grand nombre d'ossemens que ceux „que nous venons d'indiquer se montrent ensevelis dans ces cavernes „sous de grandes masses de stalagmites qu’il faut rompre pour les en arracher. Aussi paraìt-il que les richesses géologiques de ces souterrains ne sont pas moins considérables que.celles des cavernes d'Oiselles , près de Besangon, | Ca- C 143 ) _Cavernes à ossemens dans la dolomte jurassique. 1. Cavernes à& ossemens de Mialet et de Jobertas (Gard). Ces cavernes peu distantes lune de l'autre , sont ouver- tes toutes deux dans la dolomíie jurassique. Elles ren- ferment également les mêmes animaux, parmi lesquels les ours sont les plus abondans. Nous y avons néan- moins observé un assez grand nombre d’espèces , ainsi que le prouvera la liste suivante: 1. Ursus speleus, Pi- torrii, arctoideus; 2. Felis pardus, spelunce , prisca fera, et une analogue au serval; 3. Hyena spelaa ; 4. Canis vulpes; 5e Lepus timidus , cuniculus ; 6. Sus scropha;s 7. Equus caballus; 8. Antilope, deux espèces encore indéterminées , l'une de la taille du bouquetin, et autre de celle du chamois; 9. chèvre (capra); ro. Cer= vus Reboulii; 11. Capreolus Tournalii, et une autre es- pèce indéterminge; za. Bos ferus, taurus et intermes dius ; 13. divers débris d'oiseaux, se rapportant à quatre espèces , lune de la taille d'une oie très-grande , autre de celle de l'aigle noir; quant aux deux dernières , leur grandeur et leurs autres caractères les rapprocheraient de Veffraye et de nos perdrix ; 14. enfin avec ces débris or- ganiques , nous n’avons observé qu’une seule, coquille „ laquelle a paru se rapporter à Zwnio margaritifera, Des ossemens humains de deux époques bien distinc- | tes; les uns, ce sont aussi les seuls que l'on découvre ‘dans les limons inférieurs, de la même date que les dé- bris des ours qui leur sont associés ; les autres récens „ et aussi ensevelis non dans les limons , qui offrent des cail= CIM ) cailloux roulés ou des roches fragmentaires , mais dans les terres meubles qui les recouvrent. L’on y a également découvert divers produits de l’in- dustrie humaine; tels que des os et des dents despèces perdues percés et travaillés de différentes manières „ des bracelets et des poteries grossières. L’on nous a montré une petite figurine romaine, que lon a prétendu y avoir découvert avec les autres objets d'industrie humaine, et cela dans les mêmes terres où sont les ossemens humains récens. Quant aux fragmens de poteries disséminés de la maniêre la plus confuse avec les débris d’ours, tout annonce que ces fragmens y ont été entraînés à la même époque que ces animaux. Les uns et les autres se« raient donc de Ja même date, et il en serait également des ossemens et des dents travaillés par la main des hommes. Mn Certains ossemens des ours, appartenant aux espèces perdues que nous avons déjà indiquées, sont extrême- ment peu altérés; ils sont même tellement semblables , sous le rapport de leur conservation, aux os frais, qu’on les dirait, pour ainsi dire, d’hier. Cette particula- rité se remarque principalement aux os qui ont dépendu de très-jeunes individus; elle est au contraire assez rare chez les os des individus adultes. C 15 IV. Cavernes & ossemens , ouvertes dans la craie compacte inftrieure, L. Cavernes de Fausan, ou Aldenne, près Minerve (Hérault). Ces cavernes sont ouvertes dans la craie compacte infé. craie ou calcaire secondaire gris à Nummulithes. Cette rieure , compacte repose immédiatement sur un câlcaire noi= _râtre semi-cristallin de transition. ‘Les ours s°y montrent les plus nombreux; mais leurs débris n’existent pourtant que dans deux seules cavernes, quoiqu’il y en ait plus de cent dans la même vallée. A la vérité ces dernières ont leurs ouvertures pratiquées de manière qwelles n'ont pu recevoir ni les dépôts dilu- viens , ni les ossemens5 dès lors, l'on ne doit pas être _surpris de ne pas y en découvrir la moindre trace, _L’une de ces cavernes paraft avoir plusieurs lieues d’étendue; aussi les ossemens s’y mentrent-ils à une fort grande distance de Pouverture qui nous est connue,' Les débris d’ours des cavernes de Fausan se rappor4 tent aux mêmes trois espèces, que nous avons si souvent * indiquées, savoir: zr. aux Ursus Speleus , Pitorrië ct arctoideus; 2. à une espèce du genre Canis, très rap- prochée du chien ordinaire; 3. à une espèce du genre Hyena; 4. au Felis Pardus; 5. au Lièvre et au lapin 3 6. à PElephas primigenius; 7. au Cheval 5 8. à plusieurs espèces de cerfs , dont les débris sont trop brisés pour ‚être reconnaissables, Des potéries et des verres Émaillés y ont été rencon- K tés CMB ) trés dans ìes mêmes limons, où existent les restes des ours. Tout porte à croire qu’ils sont de la même date que ces débriss et d’autant plus que nous avons découvert un fragment d'un verre émaillé dans l'intérieur du crâne d'un Ursus Pitorrii- Il pâraft en être de „même des ossemens d'espèces perdues travaillés par la „main des hommes, et qui ont été trouvés dans les mêe mes limons, que ceux où gissent les débris des ours. IH. Cavernes de Bize et de P’Hermite (Aude). Ces cavernes ouvertes dans les couches supérieures des calcaires öolithiques , ou dans la craie compacte infée rieure, n’offrent qu’un petit nombre d'espèces , et sur= tout d'individus de carnassiers. Nous n’y avons encore appergu qu'un seul fragment d'ours. Les débris des herbivores y sont au contraire des plus nombreux „ sur- | tout ceux qui se rapportent aux chevaux , aux cerfs et aux beeufs. Ces débris forment souvent dans Pintérieur de ces cgvernes comme une masse ossifère ; où les os sont beau= coup plus abondans, que le ciment qui les réunit. On peut done dire que ces masses sont de véritables pâtes osseuses, qui ont cela de particulier, de ne renfermer que des os brisés, fracturés de mille manières différen- tes, et disposés de la manière la plus confuse. En ef- fet, auenn d’eux n’a aucun rapport de position avec celle qu’ilgoeccupe dans le squelette; mais il y a plus encore, il est rare que plusieurs os d'une même espèce soient rapprochés dans le même fragment. Ces masses ossifères n'ont rien de commun avec les brè- C MI ) brêches osseuses, qui ont rempli les fentes étroites des cavernes de Bize et de 1’Hermite; comme partout ail- leurs, ces brèches renferment presqu’uniquement de pe= tites espèces de mammifères terrestres , et par conséquent des débris de rongeurs. __L’on n’y voit presque jamais en effet des restes d’animaux de la taille des chevaux et des boeufs 5 l'étroi- tesse de leurs ouvertures en est la cause, Enfin dans cette caverne , comme dans plusieurs autres „ les ancien- nes alluvions ont fixé à la voute une assez grande quan- tité de débris de enquilles et de mammifères terrestres. Parmi ces débris, nous en avons détaché la partie infé- rieure “d'un fémur d’aurochs „et d’un humerus. humain. Les coquilles, qui leur étaient mêlées, se rapportaient aux Helix nemoralis, nitida, et au Cyclostoma elegans. Avec ces coqullles et les ossemens humains , lon trouve également un grand nombre d'objets travalliés par la main des hommes, comme des fragmens de poteries „ et même, ce qui est plus remarquable, des ossemens d’es= _pèêces perdues, Voicìi Penumération des débris organiques que nous y avons observé: 1. Vespertilio murinus et auritus; 2. Ursus arctoideus ; 3. Canis Lupus, c. Vulpes; 4. Felis Serval; 5. Lepus timidus, Cuniculus; 6. Mus campes= ris major; 7e Sus scröphas 8. Equus caballus de plüsieurs races; 9. Cervus Destremit et Reboulii ; 10. Capreolus Leufrossi; 11. Capreolus Tournalii et une espèce indéterminées ra. Antilope Christolit; 13. Capra agagrus; 14. Bos ferus, Taurus; 15. des oiseaux de familles très différentes, par exemple, les uns apparte- fant à des carnassiers de la taille du moyen duc ou K 2 hi- Base ( 48) hibou, d'autres de celle de Vépervier commun; des gallie nacés de la grandeur du faisan commun , de la perdrix , et d'autres de celle du pigeon ordinaire ; enfin des oiseaux palmipèdes de la taille du cygne, | Des coquilles marines et terrestres accompagnent ces ossemens; parmi les premières, nous y avons reconnu la Natica mille-punctata; le Buccinum reticulatum ; le Pectunilus glycimeris; le Pecten jacobaus et le Myti- lus edulis; nous pouvons signaler. parmi les secondes: les Helix nemoralis, hortensis lucida nitida; le Bulis mus decollatus, et.le Cyclostoma elegans. V. Cavernes à& ossemens ouvertes dans les calcaires tertiaires marins. 1. Cavernes ouvertes , ou dans le calcaire marin ter- tiaire inférieur au gypse Ccalcaire grossier) ou dans le calcaire marin supérieur au gypse (calcaire moëllon). A. Cavernes des environs de Bordeaux. 1. Caverne de U Avison près St. Macaire (Gironde). 1. Hyaena probablement la spelea; 2. Ursus meles; 3. Canis lupus; 4. T alpa; 5. Mus rapproché du cam- pagnol (Mus arvalis); 6. sanglier; 7. boeuf; 8. cerf;, plusieurs espècesz gy. d'assez nombreux débris d'oi- seaux; 10, des mollusques terrestres, du genre des helix. | | arr la IL. C 149 ) IL. Cavernes de Haux , au pied du côteau de Cour- couyat ou des Clottes près de Bordeaux (Gi- ronde). L'on y a découvert des débris de chevaux , de boeufs , de plusieurs espèces de cerfs, ainsi que’ dês restes de mammifères terrestres , dont les espèces sont étrangères au pays où ces cavernes sont ouvertes } ces espèces n'ont pas encore été déterminges. | Ces cavernes étaient au moment de leur découverte remplies de dépôts diluviens, très chargés de graviers et de cailloux roulés. Tout ce que nous pouvons dire, c'est que Pune et autre de ces cavités sont ouvertes dans un calcaire “marin tertiaites mais nous ignorons à quel ordre de formation se rapporte cette roche, Il pâ= raft cependant que ce calcaire se rattache plutôt aux for- mations tertiaires inférieures qu’aux supérieures. a, Cavernes ouvertes dans le calcaire marin tertiaire supérieur , ou calcaire moëllon. A. Cavernes à ossemens de Lunel-Vieil près Monte pellier (Hérault. Nous ignorons encore les véritables’ ouvertures de ces cavernes; nous n’y sommes parvenus que par un par accident, c'est à dire que parce qu’on a enlevé une énorme masse de pierre, qui en formait une des parois “latérales. Cependant à en juger par la grande quantité de li- mons, de graviers et de sables qu’elles renfermaient , les ouvertures de ces cavernes devaient être considé= _rables. K 3 | Les C 150 ) Les limons à ossemens chargés d'une grande quantité de galets quarzeux et calcaires , s’y montraient distincte- ment stratifiés. Dans les plus inférieurs seulement , Fon voyait des débris de poissons et de coquilles de mer; mais ces corps-appartenaient évidemment au calcaire glo- baire dans lequel ces cavernes sont ouvertes , et n’annone aient pas, comme on avait supposé, que les limons graveleux „ dans lesquels ils étaient disséminés , y eussent été transportés par des eaux marines. Les ossemens y étaient, comme partout ailleurs , bri- sés et fracturés3 peu. d’entr'eux paraissaient avoir été roulés, et peu également montraient des indices d’avoir été rongés. …Cependant il en était plusieurs sur lesquels on appercevait des traces , qui ressemblaient à des coups ‚de dents. Les éclats et‚les fragmens osseux étaient en nombre extrèmement considérable, dans certaines parties de ces limons. ‚La manière, dont ils avaient été séparés des os, dont. ils avaient fait partie , annongait une action violente et assez prolongée. | On a cité un seul exemple de parties , qui étaient en- core articulées et dans leur position naturelle. Ces par- ties se rapportaient à une tête de cheval, suivie de plu- sieurs vertèbres cervicales, Tout ce que nous pouvons dire à cet égard, c’est que nous n’avons jamais rien ob servé de semblable, malgré la constante attention , que nous avons apportée dans la direction des travaux „ que la recherche des ossemens a nécessitée, | Quant ‘aux pelotes d'album grecum, elles étaient fort abondantes dans ces cavernesz elles paraissaient comme amoncelées dans les parties les plus inférieures , et con‚ tre les parois de ces cavités où se trouvait également la plus C KE )) plus „grande quantité „de „cailloux roulés-et de graviers. ‚Nous (avons découvert, „dans plusieurs de ces pelottes, des. fragmens osseux ‚bien distincts,'et même une petite phalange de rongeur encore -entière, D’après les «diffé- rentes formes „et la grosseur de ces pelottes, elles ne „semblaient ‚pas se rapporter toutes à une seule-espèce 3 da plupart pouvait fort bien provenir-des hyèness mais il en était. une; foule d'autres. „qui dérivaient probablement des-loups „des „renards ou «des chiens, animaux qui ont aussi l'habitude de ronger les os. Comme les, cavernes de Bize et tant d’autres „ que hous. pourrions’ citer „ vcelles de Lounel-Vieil avaient de trop Ppetites dimensions ‚pour permettre aux animaux , dont „nous y vavons” découvert ‘les débris , d’y habiter, d’y vivre, en supposant-quecela fut dans leurs habitu- des. En second lieu, s’ils y avaient été transportés par. des shyènes., «on ‘par d’autrescarnassiers „ il n’y au- rait certainement spas eu tant d'espèces différentes, sur= tout des plus formidables parmi ces mêmes carnassiers. „Ce qu'il y a de certain, c'est que les traces de lace tion ‚des eauxs qui avaient transporté les limons à osse= mens dans. ces cavités, y étaient des plus évidentes- D'abord de nombreuses fentés étroites, ou -des trous «peu considérables, remplíis d'un. limon srougeâtre très tenace , venu de dehors, lequel , presque sans graviers et sans cailloux roulés, les encomblait à peu près généra- lement. Toutes les parois étaient arrondies, et un gla- cis stalagmitique peu épais existait sur les parties’infé- rieures et latérales de «ces cavités. Enfin du côté par où paraissaient s’être introduits les dépôts diluviens , abondaient les corps les plus pesans , c'est à dire „ les K 4 ga- C 152 ) galets , les graviers , les ossemens , les pelottes d'album grecum, tandisqu’à lextremité opposée on n’observait plus que des sables plus ou moins fins, presque sans aucune trace de débris organiques. Enfin ces cavernes ont démontré plus qu’aucune autre, Finfluence qu’avait exercé la grandeur de leurs ouvertu= res, sur les corps qui s'y étaient introduits. Les fentes et les trous étroits n'ayant pas permis aux corps d’un certain volume de passer par leurs ouvertures , étaient aussi uniquement remplis d’une terre rougeâtre d’une finesse extrême, la même que celle qui composait les limons à ossemens de intérieur, Cette terre devait probablement sa grande finesse à ce qu'elle avait été en quelque sorte tamisée à travers les fentes étroites , par lesquelles elle s’était introduite dans l'intérieur de cette caverne, | | Les ossemens, disséminés dans les souterrains de Luunel- « Vieil, se rapportent à des carnassiers et à des herbivo= res. Les premiers, assez nombreux en espèces , létaient fort peu en individus; il en était tout le contraire des herbivores. Les individus de ces derniers s’y montraïent hors de proportion avec les carnassiers, surtout ceux des chevaux , des boeufs et des cerfs, Aucune différence appréciable ne se remarquait entre. l'état et la conservation des ossemens des carnassiers et des herbivores; il paraissait pourtant que les os de ces derniers étaient généralement un peu plus entiers et moins brisés. — Les recherches analytiques les plus délicates n'ont pré= Senté non plus aucune différence entre les os des car- nassiers et des herbivores. Le C153 ) Les différentes espèces que nous avons découvert dans les cavernes de Lunel-Vieil , sont les suivantes. Ï. Carnassiers, 1. Ursus speleus, arctideus, meles; 9. Mustela putorius , lutra ; 3. Canis familiaris, Vulpes; 4. Vie verra genetta; 5. Hyena spelaa, prisca, intermedia ; 6, Felis spela, Leo-pardus , Serval , ferùse IL. Rongeurs.. Ie Castor danubii; 2. Mus compestris major; 3e Lepus timidus , Cuniculus, UI. Pachydermes et Solipèdes. 1. Elephas primigeniuss 2. Sus scropha, priscur ; 3. Rhinoceros incisivus , minutus; 4. grs caballuús , plusieurs. IV. Ruminans,. 2. Ceryus, au moins quatre espèces; 2, Ovis tragen laphus ;- 3. Bos ferus, intermedius ét taurus; plu sieurs races distinctes. Oiseaux. r. Strings a. Loxia; 3. Ardea; 4. Anas olor. Les débris, qui se rapportaient à cette dernière espèce , éraient les seuls déterminables spécifiquement. Reptiles. 1. Testudo graeca; 9. Rana marina, K 5 P Oise CAA j) _Peissons. I. Sgualus Cornubicus, Vulpes glaucus; 9. Raja, espèce indéterminée. Coquiìles terrestres, 1e Helix variabilis, Rhodostoma , nemoralis frutie oum ; 2. Bulimus decollatus ; 3. Cyclostoma «elegans; 4. Paludina vivipara. Gi | Coquilles marines, 1. Ostrea, Une espèce indéterminée; Pecten oper- cularis et une autre espèce indéterminable; 3. rca Nol; 4e Balanus tintinnabulum , miser. Insectes, 1. Carabus; 2. Trichius; 3. Cetonia; 4. Helops ; 5. Chrysomela,. Nous n’avons pas pu reconnaitre à quelles espèces de ces différens genres se rapportaient ces insectes. | Cavernes à ossemens de Pondres et de Souyignargucs. Ces deux cavernes sont ouvertes dans le calcaire ma- rin tertiaire supérieur, ‘ou calcaire moëllon. Elles sont lune et l'autre peu considérabless les ossemens de celle de Pondres “sont non seulement dans Yintérieur de cette cavité , maisaussiau dehors. Les limons sablonneux et graveleux , dans lesquels sont disséminés ces débris or- ganiques, s°y montrent «en couches bien distinctes , en __ de- ( 155 j) dehors de ces. mêmes souterrains, et les ossemens y sont tout aussi abondans que daus leur intérieur. Des ossemens humains et des poteries s'y montrent mèêlés aux nombreux débris des nani terrestres „ parmi lesquels l'on à reconnu: Ie Ursus arctoideus et meles; 2. yana spelea, avec des pelottes d'album grecum ; 3. Lepus timidus et-cuicunius; A. Rhinoceros minutus; 5. Equus Cabal- lus; 6, Cervus de la division des Cataglochis, et,‚de la taille de PElaphes 7. Bos ferus , Taurus; 8, Oiseaux de l'ordre des Gallinacés; 9. des Mollusques terrestres , principalement du genre des Melix, Nous avons cherché à nous assurer dans les nombreue ses cavernes à ossemens, que nous avons visitées dans le midi de la France, si leurs entrées ou leurs ouvertures n’étaient. pas comblées par des fragmens anguleux des roches , provenant des lieux les plus voisins , afin de con- naître Y’époque à laquelle ces cavités auraient été fermées. Nous avons constamment observé un seul et même limon qui en remplissait l'intérieur et en bouchait les ouver» tures , du moins dans les cavernes , qui se trouvant dans leur état primitif , n’avaient point encore été fouillées, C'est surtout une observation que nous avons eu l’oc- _casion de faire dans les cavernes de Bize, de Nabrigas et de Lunel-Vieil, Toutes ces cavernes étaient en grande partie obstruées, ‘et la dernière même était totalement fermée par des cailloux roulés ou des roches anguleuses, provenant d'une certaine distance. Ainsi, par exemple, les dépôts diluviens des cavernes de Lunel-Vieil m’ont paru de la même nature, et provenir des mêmes lieux ds _que C 156 ) que ceux, que lon voit disséminés eu si grand nombre sur la plaïne de la Crau. | Toute la différence, qui existe entre ces deux dépôts diluviens , consiste en effet dans la diversité de grosseur des cailloux roulés; car leur nature , et par conséquent les formations auxquelles ils appartiennent Pun et lautre, est la méme. Ainsi, ces cailloux que l'on voit généra- lement céphalaires dans la Crau, sont à peine pugillaires à Lunel.Vieil , par suite de la plus grande distance, que ces derniers ont parcouru, La même inondation, qui a transporté les cailloux de quarz „ de grès vert, de cal- caire jurassique et d’eau douce sur la Crau, ainsi que sur les plaînes des environs d’Arles et de Nismes , s’est également étendue sur la plaine des environs de Mont- pellier , en allant se terminer à la Méditerranée, et s’ar- rêtant à l'ouest vers la rive gauche du Lez, cette rivière étant eu quelque sorte sa dernière limite dans cette direction. Aussi, lorsqu’après avoir traversé la Crau, on se dirige vers Arles , puis vers Nismes , et enfin vers Lu-- nel , on voit toujours les mêmes espèces de cailloux rou- lés dlsséminés- dans les“dépôts diluviens; mais à mesures que lon s’éloigne de la Crau, on les voit constamment diminuer de grosseur , en même tems que leer nombre diminue considérablement. Il y a plus, certaines roches ‘roulées „ déja fort. rares dans la Crau, le sont bien plus à mesure que lon s'en éloigne , soit que déja réduites à de petites dimensions dans cette plaine , leur volume ait été encore diminu锓dans leur transport subséquent pour être appergues, soit que disséminées sur de plus grands espaces ; elles soient plus difficiles à rencontrer. ' Ces hand (157 ) Ces roches à peu près uniquement des variolites ver= dâtres, ou des variolites de la Durance , sont aussi les seules’, que nous n’ayons pas su retrouver ailleurs. A part ces variolites déja si rares dans la Crau, qu’un assez grand nombre d’observateurs ont prétendu qu’il n'y en existait point, toutes les roches que Pon voit composer les cailloux roulés si abondans sur cctte plais ne , se montrent également dans les cavernes de Lunel. Vieil , et même dans les dépôts diluviens des environs de Montpellier, du moins dans ceux, qui se trouvent audelà du Lez; telle est, par exemple, la variëté de quarz nom- mée aventuriné. (*) Si donc «il est un fait constant dans les cavernes du midi de la France , c'est que, quoique les limons , dans lesquels on y découvre des débris organiques , soient analogues aux dépôts diluviens des lieux environnans , les cailloux roulés et les roches fragmentaires, que l'on y découvre, proviennent d'une trop grande distance, pour être attribués aux effets produits par les inondations actuelles. Or sí d'un autre côté tout démontre , que les ossemens humains disséminés dans ces mêmes limons, ont été transportés avec les caillours roulés, qui les accom- pagnent, il s’ensuit que ce transport doit avoir eu lieu postérieurement à existence de l'homme. Ceci n'empêche point, que les limons à ossemens , ainsi que les cailloux roulés et les roches fragmentaires , qui les accompagneht constamment , quoique appartenant. à une seule et même période „-n'aient été entrainés dans les (*) Voyez notre mémoire sur la Grau. inséré dans ceux du museum d’histoire neturelle de Paris , seconde collection. C 188 ) les cavernés successivement „ et à plusieurs époques diffé- rentes , comme aussi’ de diverses manières; car il en a été de ces limons comme des dépôts diluviens qui, ap- partenant à une même période , n’en ont pas moins été dispersés à des époques différentes, et plus ou moins éloignées les unes des autres. CHAPITRE II. Des fssures à ossemens, ou des brèches osseuses. Nous avons prouvé que le. phénomène du remplissage des cavernes à ossemens était du même ordre et dépen- dait des m@mes causes , que celui des fentes verticales. Il suffit du reste de visiter les cavités souterraines , où il existe en même temps des fentes étroites , pour en être - convaincu ; car tandis que l'on voit les ossemens des grands animaux disséminés sur le sol, les fentes étroites se montrent remplies. par les débris des: petites espè- ces ‚ empatés dans un ciment plus ou-moÎns endurci. Peu de ces fissures , qui ne dépendent point de cavités plus-considérables, ont été découvertes depuis les travaux de Cuvier ; tandis que depuis lors de nombreuses: caveres nes. à ossemens ont été observées dans- toutes les parties du monde, La différence , quit existe à cet égard tien= drait-elle à ce que la position des brêches osseuses est beaucoup moins variée, que celle des cavités qui récèlent des. débris. organiques’,- lorsque. les, deux ordres de phé- | uomè. (159 ) nomênes’ ne: sont: pas. réunis-.dans. la: même localité; c'est du’ moins:ce que les faits amènent à penser. ‘Quoiqu’ik-eu soit, nous allons. tracer l'énumératlon des différentes fissures- à ossemens „où des brèêches osseu- ses se sont consolidées, et en’suivant la même marche , que nous avons adoptée „ dans Pénumération des cavernes, Nous ne comprendrons- pas dans cette liste. les fissures à ossemens de Baillargues , de St. Antoine, et de Ven- dargues près de Montpellier , quoiqu’elles aient été con= sidérées par un jeune géologue , comme se rapportant à la dernière période géologiques En effet ces fentes ne sont remplies ni par les mêmes dépots diluviens , ni par les mêmes espèces d’animaux , que l'on voit-à Lunel» Viel et à Sète, et sont tout-à-fait de l'époque actuels he (ty Il y a d’autant moins de doutes à cet égard, que les animaux, que lon découvre dans ces feutes „se rappor= tent aux espèces, qui vivent encore sur notre sol; ce sont uniquement des loups, des renards „ des putois„ des fouines, des moutons , des: lièvres et des lapins 5 ce qui prouve encore leur nouveauté „c'est que l'on n°y observe pas le moindre débris de cerf , genre qui n’a cependant ‘disparu. de nos contrées méridionales que de= puis peu de temps. | La plupart des brêches osseuses actuellement connues se trouvent donc , comme à l’époque de Cuvier „ situées sur les côtes de la méditerranée. On en voit peu ail- leurs; c'est ce qui explique le petit;nombre de celles dé- (*) Observations générales snr les Brèches osseuses, par: Jurzs DR Grnrsror. Montpellier 1834. ( 160 ) découvertes depuis les observations ‚ que nous devons À ce grand naturaliste , par suite de cette position , qui est à peu près générale, les fissures à ossemens sont aussi ouvertes pour la plupart dans les divers étages des formations jurassiques. On ne connaft guère en effet que les brèches de la Sardaigue et de la Sicile, qui soient dans les terrains tertiaires ou supra-crétacés. SECTION L Des brèches osseuses de V Allemagne, 1. Brêches osseuses de Koestriz (Saxe). — Mr. Schlotheim, qui a décrit ces brèches, y a observé un assez grand nombre de débris de mammifères terrestres „ les- quels s'y trouvent mêlés à des ossemens humains , ainsi qu’a des potéries. Cet observateur y a signalé: zr. des Rougeurs , soit Lièvres , soit Lapins ; eo, un EÉdeuté colossal rapproché des Tatous et appartenant au genre perdu des Mggathé- rium; 3e des Pachidermes , des genres Mastodonte , Rhinocéros et Cheval (equus)5 4. des ruminans se rappor- tant À différentes espèces de cerf; 5, des dèbris d’oie SCauxe SECTION: KM. Des brèches osseuses de. Dalmatie, Les brèches de cette contrée „ éparses sur différents points, occupent toute la côte de la Dalmatie Vénitien- fe s- C 16E ) ne, elles y remplissent soit les grandes fentes verticales qui s'y trouvent, soït les fentes horizontales. Chaque amas d’ossemens est incrusté de calcaire concrétionné ou stalagmitique. L’on n’y a encore indiqué que différentes espèces de cerf3 mais il est infiniment probable que la population de ces brèches n'est pas bornée à ces animaux. el | SEC EION IIL Des brèches osseuses d'Italie. 1. Brèches osseuses du Cap Palinure dans le royau- me de Naples. L’on n’y a encore. signalé que différentes espèces de ruminants, encore indéterminées; certains débris des animaux de cette famille ont pourtant été rapportés à une espèce de cerf intermédiaire , entre l’Elaphe et ’Elan. Un grand nombre d'ossemens s’y montrent réunis dans une grotte creusée À Vextrémité d'une des fentes verticales, où les brèches osseuses se sont consolidées, Cette circonstance , que l'on observe dans une foule de - cavités souterraines „ se montre également en Dalmatie, ainsi qu’à Ronca et dans le Véronais. Elle indique la liaison ou le passage des brèches aux cavernes , passage qui est tel, que souvent il est fort difficile de distinguer ces. deux - ordres de formations,. En effet, les cavernes à ossemens ne diffèrent guère des fissures ou des fentes verticales , que pafceque plus spacieuses, elles coupent moins fréquemment le plan des couches, et offrent aussi L une C 162 ) une plus grande quantité de débris de grands mammifères terrestres. Ces débris se rapportent également beaucoup moins, dans les brèches osseuses , à. des portions con- sidérables du squelette. HM. Brèches osseuses de St, Jean Wiavione Wicence). L’on n’a encore cité‚ comme se trouvant dans ces brêches, que différentes espèces de cerfs. IL. Brèches orseuses du Vérouais et de Ronca dans le Vicentin. Les ossemens de ces brêches s’y trouvent épars dans des fentes verticales, lesquelles coupent le plan des couches, aïnsi que dans des cavités caverneuses qui coincident avec elles, _ __L’on y a rencontré une espèce du genre chien (canis), laquelle est encore indéterminée ; avec ces débris de car- nassier, l'on y a observé plusieurs espèces du genre boeuf, dont une était peut-être analogue à PAurochs (Bos ferus). IV. Brèches osseuses d'Ulivette , près de Pise. M. Pentland y a indiqué la présence d’un carnassier 5 nous ignorons, non seulement à quelle espèce se rap- porte ce carnassier, mais encore quel est le genre dont il dépend. Les débris des lièvres et des lapins y pa- raissent fort nombreux, comme du reste , dans la plû- part des fissures à ossemens; il en est de même des débris des Ruminants, particulièrement ceux des cerfs. On y a signalé une espèce de ce genre , remarquable. par CMB) par sa petite taille, ainsì- que par des molaires entourées à leur base de collets saillants, analogues à ceux que lon voit aux dents des cerfs de l'Archipel des Indes. Des coquilles terrestres, ptincipalement des Aelix et le Cyclostoma eélégans accompagnent et sont mêlées de la manière la plus confuse avec les débris des mammie fères terrestres. | | SEG LELION. IV. Brèches osseuses du Piémont. 1. Brèche osseuse de Nice, 8 Ces brèches renferment un grand nombre de débris de mammifères, principalement des rongeurs, analogues à nos lapins, à nos campagnols, à nos rats d’eau. On y a cité également plusieurs carnassiers; les uns se rapportent à quelque grande espèce du genre chat „ felis soit lion, soit tigre, d'autres à une petite espèce du même genre, et enfin les derniers à la panthère ou à une espèce voisine. Parmi les pachydermes,.ou y a signalé des rhinocéros, des chevaux de grande taille, supérieure même à celle de nos plus grands chevaux de carrosse. Les ruminans y offrent aussi plus d'espèces ; ou y découvre en effet: zr. plusieurs espèces de cerfs , dont certaines ont leurs molaires entourées à leur base de collets saillants , comme ceiles des cerfs de lArchipel des Indes; e. des moutons ou des antilopes d’une taille moyenne ; 3. un bélier ou une espèce analogue; 4. un genre voisin du lama, du moins autant que lon peut en juger par sa formes 5. un grand beeuf. L 2 Ou C 164 ) On y a encore cité: 1. des débris de reptiles , parti- culièrement une tortue de terre, voisine de la testudo radiata de la Nouvelle-Hollande; 2. des coquilles terres- tres appartenant aux Aelix algira , vermiculata, némora- lis, lapicida , nitida et cristallina; enfin des coquilles marines des genres Pecten et Patella. Les brèches osseuses, que l'on observe dans la colline du chateau @ Nice , paraissent avoir été en partie une caverne, qui a été détruite par les travaux des carrières „ . qu'on y a exploitées de tout temps. Ainsi létude des faits de détail, comme celle des faits généraux, conduisent également À considérer ces deux ordres de phénomènés comme identiques, les cavernes et les fissures à osse- mens. | On a observé également dans. les environs de Nice plusieurs autres localités , dans lesquelles Pon voit des fissures à ossemenss certaines de ces brèches osseuses sont au moins à 5oo pieds au-dessus de la Méditerranée. Elles sont agrégées par un ciment rougeâtre et souvent cellulaire à petites cavités , enduites d’une couche de car- bonate de chaux. La plupart contiennent des fossiles ‚ marins et par exemple dans celles de Villefranche „ on a trouvé des débris d'une, Caryophyllia, Ou s’est peut- être trop pressé d'en couclure, que ces brèches osseuses avaient dû être formées sous la mer, ce que leur éléva- tion est loin d’indiquer, lors même que l'on n’aurait pas égard aux circonstances, dont nous avons parlé en nous occupant des cavernes de Bize et de Lunel-Viel. SEC- C 165 ) SECTION Ve Des brèches osseuses des iles de la Méditerranée. I, Brèches osseuses de Pile de Cérigo. L'on n’y a encore reconnu que des ruminants des genres cerf et boeuf, II. Brèchés osseuses de Maridolce de San-Ciro ie de Palerme et de Syracuse en Sicile. Les ossemens s’y montrent tantôt dans des fentes verticales „ tantôt dans de petites cavités d'une faible étendue, ainsi qu’à Syracuse et à San-Ciro, II. Bròches osseuses de Sardaigne. L’on y a découvert: zr. une musaraigne, ou du moins un carnassier insectivore , du genre sorex; 2. un lagomys ‚plus grand que le Zagomys ogotonna S mais plus petit que le Jagomys alpinus et que celui de Corse ; 3. des lapins d'an tiers plus petits que les nôtres 5; 4. plusieurs espèces. de campagnols, dont lune est assez semblable aux rats d'eau et l'autre au Schermaus; 5, un reptile analogue au Iézard vert du nord de la France, Enfin Fon assure y avoir trouvé comme à- Bize*un my- tilus mêlé aux autres débris organiques. Cette décou- verte a été faite dans les brèches osseuses de Cagliari , Jesquelles sont à r5o pieds au dessus de la mer dans des L 3 fen- C 166 ) fentes et des petites cavernes d'un terrain suprà-cré- tacé, IV. Brèches osseuses de Corse. Ces brêches n'ont encore offert que des débris de rongeurs, de ruminants et de reptiles. Les premiers y sont réprésentés: zr. par. un Jagomys assez voisin du lagomys alpinus ou lièvre sans queue de Sibérie; 2. par __des lapins de la taille de nos lapins sauvages ; 3. par un rat voisin du Mus amphibius, mais d'une plus petite taille. Les seconds vappartiennent à des cerfs de la taille du -daim3 quand aux reptiles , ils se rapportent àÀ ce qu'il paraft à une tortue de la Zestudo centrata de Scheepfer. | | SEC TENO NM VL Des brèches osseuses de la France. | | 1. Brèches osseuses d°Antibes. Les ossemens „ ensevelis dans les fissures de cette loca- lité, sont peut-être encore plus brisés et plus fracturés qw’ailleurs, Certaines d’entre eux y paraïssent comprie més et comme broyés par une grande force de pression, Les ossemens disséminés dans ces fissures paraissent ap- partenir à des espèces distinctes et diverses , suivant les localités et les fissures où on les observe, Consolidées dans les fentes du calcaire jurassique, les brêches osseuses d'antibes récèlent de nombreux galets de nn (C 167 ) de Dolomie compacte grisâtre, Le ciment qui a réuni ces galets et les ossemens, qui les accompagnent , est _ d’un rouge moins prononcé, que eelui des brèches osseu- ses de Nice, Cela ne fait pourtant pas, que toutes ces brèches des bords et des côtes de la Méditerranée n’aient un air de ressemblance et une identité de compo- sition réellement remarquables. | Nous y avons observé: 1, des chevaux d'une grande taille; 2. plusieurs espèces de cerf‚ les uns de la taille de VElaphe, les autres de celle du Daim, et les autres plus petite; 3. un mouton ou mek mais avec beau- coup de doute, IH. Brèches osseuses de Sète ou Cette (Herault). (*) Les débris des rongeurs sont de beaucoup les plus abondants dans les brèches de Sète: surtout ceux qüi se rapportent aux lièvres et aux lapins. Il y existe au moins deux races de ces derniers, les uns de la taille de nos lapins et d'autres d’un tiers plus petite. L'on y voit également des campagnols et d'autres espèces de rats. Ces brèches récèlent également des débris d'un palaothérium , peut-être du médium et des restes de ' che- (*) Nous aurions pu citer également ici d’autres fissures du mème département, dans lesquelles ou découvre quelques osse- mens; mais nous avons été d’autant moins portés à le faire que ces ossemens se rapportent tous à des animaux de notre époque, ainsi que nous l'avons déjà fait observer. Ges fissures sont celles de Baillargues et de Vendargues près Montpellier , ainsi que celles de Gignac et d’Aliguam le vent près Pézénas, L 4 N (168 ) chevaux. Lies autres mammifères terrestres se ver ad tent à plusieurs espèces de cerf et au mouton. ’ Les oiseaux des brèches de Sète ont appartenu à trois familles (*), savoir : 1. à un passereau de la taille de la Bergeronnettes 2e. à un gallinacé de fla stature des eigeons; 3. à un palmipède de la grandeur des Goen- lands (Larus), Des débris de reptiles les accompa* gnent: «t. des tortues de terre de petite taille oe. des serpens de la grandeur de la couleuvre commune, En- fin des coquilles terrestres des genres Aélix et pupa, ainei que le Zulimus décollatus sont mêlés de la manière la plus confuse aux restes de tous ces animaux, L’on a encore cité dans ce même département des brèches à ossemens à St. Pouss mais depuis que nous avons vu ces prétendues brèches , nous avons reconnu d’abord , qu'elles n’étaient point disséminées dans des fissures ou dans des fentes, mais bien disposées dans une couche stalagmitique et à la surface du sol. Dès- lors il s?en suit qu'on ne peut les considérer comme de véritables brèches osseuses, __Du reste sous un-autre rapport elles ne sauraient être assimilées aux brèches que nous décrivons: car les débris des animaux, qui y sont enveloppés; appartiennent à des animaux de notre épo- que. Cette formation, dont l'étendue n'a pas quatre mètres, n’a également aucune importance sous ce dernier “point de vues cependant si ces calcaires concrétionnés avaient roulé dans des fentes, de manière à y réunir des Os- (*) mi nous paraît plus conforme à l’étymologie d’écrire Sefe que Cette ; eependant cette dernière orthographe a prévalu, quoique la montagne de Sète soìt le Esyfov dpog de Strabon. C 169 ) „ossemens anciens , quelque petite qu’eut été Pétendue de cette formation , nous n’aurions pas omis de lindiquer. SECTION VIL Des brèches osseuses de P Espagne. I. Brèche osseuse de Concud près Cerruel en Arragon. L’on n’y a encore observé que des pachydermes et des ruminans; les premiers se rapportent à des chevaux remarquables par leur petite taille; les seconds dépendent des trois genres cerf, boeuf et mouton. Ces derniers se font égalemeut remarquer par leur petitesse. IL. Brèches osseuses de Gibraltare „D'après Mrs. Spix et Martius , ou découvrirait dans les brèches osseuses de Gibraltar différents objets de Pindustrie humaine, mélangés avec les ossemens des ani- maux. Ils y ont en effet trouvé des cloux de fer, des morceaux de verre dans l'intérieur même du ciment qui a réuni les os et les cailloux roulés, (*) Ainsi d'après ces faits, comme d'après ceux que nous avons déjà énumérés, la formation des brèches osseuses et des ca= vernes à ossemens aurait eu lieu postérieurement à Vap- parition de homme et même à linvention des arts. Les brèches de Gibraltar n’ont encore offert que des débris de rongeurs et de ruminans. Un genre très voi- | | sin (*) Voyage à Bresil. Année 1823. L 5 C MO 3 sin des Zagomys bmrees les premiers , aìnsì que deux espèces de lapins, Pune três voisins de nos lapins or- dinaires et l'autre beaucoup plus petite; deux espèces de cerfs, dont lune très grande et autre de la taille du daim signalent les seconds. | En un mot, les brèches osseuses comme les limons à ossemens des cavernes et les brèches ferruginenses , dont nous allons nous occuper , sont des formations produi- tes par les mêmes causes, et qui se rattachent à une même période, celle de la dispersion des dépôts dilu- viens. Ces diverses formations semblent avoir été opé- rées par des eaux courantes, qui, en descendant de pla- teaux plus élevés sur des plateaux inférieurs , ont en- trainé avec elles les débris des animaux disséminés sur le sol, et les ont ensuite entassés dans toutes les cavités et les fentes qui ont pu les recevoir. Ces.débris orga- niques mis à Pabri des agens extérieurs par le durcisse- ment du ciment des brèches, qui les a enveloppés de toutes parts, soit par le glacis stalagmitique répandu sur le limon de la plupart des cavernes , se sont beaucoup mieux conservés que ceux qui se trouvaient disséminés au milieu des dépôts extérieurs. Quoique les fissures à ossemens aient été remplies par les mêmes causes que les grandes cavités souterraines , elles sembient cependant plus boruées à de certaines lo- calités que celles-ci, toutes les fois du moins qw’elles ne dépendent pas des cavernes. Ou les voit en effet con-= stamment répandues à Pextrémité de certains versans , comme si elles n’étaient dues qu'à des causes locales , dépendantes de la configuration et de lélévation de ces mêmes bassins, Ainsi la plupart de ces brèches os- seu= é tj seuses ss montrent à peu près uniquement sur les bords occidentaux et septentrionaux de la Méditerranée, comme dans un vaste bassin ou une sorte de Caspienne, alimen- té par les eaux qui arrivaient des monts des collines en- vironnantes et de tous les points élevés. B thd CHAPITRE [IL Des brèches ferrugineuses. Les brèches ferrugineuses ne diffèrent des brèches os- seuses que par la nature de leur ciment, qui est beau- coup plus ferrugineux. Cette circonstance tient à la grande quantité de minerai de fer hydroxidé pisiforme , qu’elles renferment : quelquefois cette quantité est si considérable „ que ces brèches fournissent un des meil- leurs et un des plus riches minerais de fer, Elles remplissent également de leurs dépôts , soit des fissures „ soit des fentes, soit des cavernes ; mais elles communiqueut toujours avec la’ surface du sol. On ne les -voit donc jamais recouvertes par aucune roche stra= tifiée, tout au plus par des terrains d'attérissement 3 et Pon sait qu’il en est de même des limons des brèches et des cavernes à ossemens. Enfin les brèches ferrugineuses ne se sont guère pro. duites que dans des roches calcaires , principalement dans les assises des terrains jurassiques, comme les brèches osseuses proprement dites. Ces circonstances jointes Àà lidentité des débris organiques que les unes et | | les CT ) les autres renferment, annoncent assez la communauté de leur origine et de leur formation. SCEICT TON: L Des brèches ferrugineuses de la Carniole. M. Necker de Saussure a reconnu dans les mines de fer oxidé pisiforme, qui se trouvent dans de grandes fentes verticales des calcaires jurassiques de la Carniole , des débris de ursus spelaus. «Cette circonstance à por= té les observateurs , à considérer ces mines de fer pisi- forme, mines qui sont exploitées , comme étant de vérie tables brèches ferrugineuses à ossemens 5; nous adopterons leur manière ‘de voir. Il paraît aussi que dans le district de Wochein , on a découvert des ossemens de mammie fères terrestres dans des circonstances semblables. SE GTE ON TL _ Des brèêches ferrugineuses du Waurtemberg. M. Schubler a reconnu dans les mines de fer pisie forme de Salmandingen un grand nombre de débris de mammifères terrestres , de -genres et despèces perdues. Aussi depuis lors, les géologues ont-ils- rapporté ces mines de fer aux brèches ferrugineuses. Nous admettrons assez cette opinion, quoique nous ignorions cependant si.ces fers en grenaille si rencontrent dans des fentes où dans des fissures, comme les autres brèches ferrugineuses dont nous avons déjà parlé. _ Quoie FD Quoiqu’il en soit, M. Schubler y a reconnu: 1. un assez grand nombre de pachydermes , parmi lesquels il a signalé des Mastodontes , des Rhinoctros , des Lophio= dons et des chevaux. S’il en est ainsi, les brêches du Wartemberg nous fourniraient un second exemple de la présence d'un genre de mammifères inconnu dans la nature actuelle que l'on avait cru comme les paleothe- rium particulier aux terrains tertiaires. Ainsi, les Jophio- dons et les paleothérium, quoîque ayant été beaucoup plus nombreux pendant cette période qu'à l'époque qua- ternaire, ne seraient in ern pas exclusifs aux forma- „tions tertiaires. Des ruminans du genre cerf accompagnent ni les débris des pachydermes, que nous venons de signaler. SECTION IIL Des. brèches ferrugineuses de la Suisse. L’on a enfin cité de nombreuses bréches ferrugineuses en Suisse. IÌ ne paraft pas cependant , que Pon y ait reconnu des ossemens; mais comme il est probable que Pon y en découvrira comme ailleurs, lorsqu’on y fera des recherches, nous nous bornerons à en men- tionner les principales localités. Ainsi on en a indiqué dans les environs de Bâle, ainsi. qu’auprès de Délé- mont, de Lucel, et dans plusieurs lieux du canton d'Aran. S E C- crd 5 SECTION IV. Des brèches ferrugineuses de la France. Les brèches ferrugineuses paraissent assez abondantes dans une foule de contrées calcaires de la France, par- ticulièrement dans le Jura et l'Alsace , mais les fissures qui renferment des minérais de fer pisiforme , récèlent-elles en même temps des ossemens de mammifères terrestres ? C'est ce qui paraît d'autant plus probable que la plu« part des brèches ferrugineuses observées avec soin en ont présenté. Ainsi d'après Mrs, Chiniel et Walchnaer, il existe dans le nord-ouest du Jura (Haute-Saône) et dans les environs de Bäâle, deux dépôts différents de minerai de fer pisiforme, dont lun provient probablement en grande partie de la destruction partielle de l'autre , qui se trouve entre les terrains öolitiques et les terrains ter- tiaires. Le dépôt le plus récent. contient quelquefois des restes de rhinocéros et d'ours, D’après cette der- nière circonstance, sa formation paraît être de la même époque géologique que les brèches osseuses, PREMIÈRE SOUS-SECTION. Des brèches ferrugineuses de Cherval , près Besancon (Doubs) Il paraft que Ton a rencontré dans ces brêches, un assez grand nombre de débris d'ours, qui se rapportent à Pursus speleus. | SECONDE SOUS-SECTION. Des brèches ferrugineuses de Brunniquel (Tarn). Dans les mêmes lieux, où lon découvre les cavernes à ee A ossemens de Brunniquel , existent également des brè- ches ferrugineuses, qui récèlent les mêmes animaux, Dans les unes et dans les autres ou trouve des débris de ruminants du genre cerf , et de grands oiseaux. Cette identité, jointe au rapprochement des fissures de ces ca-= vités, indique assez la conformité de formation des unes et des autres. Cette opinion paraît surtout extrèmement probable , lorsqu’on visite les localités où l'on decouvre et “ces cavernes et les fissures remplis de brèches ferru= _ gineuses , qui en dépendent. Enfin outre les fentes , dont nous venons de parler, dans lesquelles se sont consolí- dées des brèches osseuses et ferrngineuses, avec des débris d'animaux terrestres, il parait qu’il y en a d’au- tres, qui ne renferment que des animaux marins. Ces animaux semblent ne pas différes de ceux , qui vivent actuellement dans la méditerranées aussi y-a-teil lieu de croire, que la brèche qui les récèle a été Formée àÀ la même époque que les brèêches osseuses. Quand à la circonstance de ne renfermer que des espèces marines „ elle peut tenir aux canses que nous avons déjà énumé- rées. Nous attendrons, du reste, pour nous expliquer À cet égard , d’avoir en l'occasion de visiter ces brêches à animaux marins. Enfin ee qui confirme leur rappro- chement avec les brèches osseuses, c'est que les caractè- res des substances minérales , qui entrent dans leur com- position „ sont analogues à celles , qui composent les cail- loux roulés ou les roches fragmentaires des dépôts dilu= viens des lieux environnants. p |. LIVRE IV. ‘_ DES CARACTÈRES GÉNÉRAUX DE LA POPULATION DES CAVERNES ET DES PREUVES , QUI FONT SUPPO-« SER ‚ QUELLE A PÉRI POSTÉRIEUREMENT RL, APPARITION DE L’HOMME. P our donner une idée exacte des caractères de la po- pulation, ou de ensemble des êtres , qui ont été entrai- nés ou ont vécu dans les cavités souterraines , nous 7 ‚ croyons nécessaire d'en tracer le tableau général , en in- diquant seulement d'une manière sommaire les localités où lon en observe les débris. (*) Nous dresserons ce tableau d'après les principes de classification adoptés maintenant; cette marche étant la pls simple et la plus com- (*) Ainsi nous indiquerons par E les espèces obseryées dans les cavernes de l'Europe, en les distinguaut par les deux pre- mières lettres qui commencent les noms des diverses contrées de ce continent, Quand à celles qui n'ont été observées en- core qu'en Amérique, nous les signalerons par les deux lettres majuscules NM et celles de la Nouvelle-Hollande par les lettres NH. Quand aux ossemens humains et aux-produits de notre industrie, nous ferons connaître nommément les cavernes où ils ont été rencontrés. C 197 commode pour asseoir une opinion sur les caractères gé- néraux de cette population et pour se faire une idée juste des espèces qui la composent. CHAPEER Ek Tableau général des divers animaux dont les débris ont été observés dans les cavernes des divers CONLÔNENS. 1. BIMANES. 1. Ossemens humains découverts en Amérique dans les cavernes du Kentucki avec des restes de ‘mégalonys, d’ours , de cerfs et de bisons. | 2. Ossemens humains, découverts en Europe „dans les cavernes de Kuloch et Zahnloch , en Franconie, mêlés comme les précédens à des débris d'espèces perdues, 3. Ossemens humains, découverts en Europe „ dans les cavernes de la province de Liège en Belgique, toujours avec les mêmes circonstances. 4» Ossemens humains , découverts en Europe, dans les cavernes de Burrington , en Angleterre , constamment ac- compagnés des mêmes faits, 5. Ossemens humains découverts en Europe dans les _cavernes de Scaham deni, en Angleterre, avec les mêmes circonstances que ceux des cavernes précédentes. M 6. CMR) 6. Ossemens humains, découverts. en Europe „ dans les cavernes de la Lozère (Sz) particulièrement dans celle de Nabrigas , avec des animaux d’espèces pérdues.… 7. Ossemens humains, découverts en Europe, dans les cavernes du Gard (France), principalement à Mialet et Àà Jobertas , toujours dans les. mêmes circonstances. 8. Ossemens humains, découverts en Europe „ dans le département de PAnde, particulièrement à Bize, avec les mêmes faits. A: g. Ossemens humains , découverts dans les cavernes de PEurope , dans le département du Gard , principalement dans celles de Pondres et de Souvignargues , toujours comme dans les précédentes. Nous allons indiquer également d'une manière som- maire les diverses cavités souterraines , dans lesquelles ‚on a rencontré divers produits de Pindustrie humaine. Ces produits ayant la même importance pour la fixation de la date des dépôts diluviens, qui ont été entraînés dans les cavernes. 1. Produits de lindustrie de Phomme découverts en Europe dans les cavernes de Kuhloch et de Zahnloch en Franconie avec des ossemens humains. j a. Produits de lindustrie humaine , découverts en Eu- rope „ dans les cavernes de Mendipp , en Angleterre. Les principaux de ces produits se rapportent pour la plupart comme ceux des autres cavités souterraines , à des po- teries noirâtres, extrêmement grossières. Ces poteries sont formées de terres qui n'ont pas été lavées, ni cui- tes au fond , mais seulement séchées au feu, et peut-être seulement au soleil. Ces poteries semblent, du moins d'aprés leur couleur , leur forme et la nature de leur pâ- C 179 pâte, appartenir aux temps antérieurs à l'introduction des arts” dansles Gaules. 3. Produits de Pindustrie humaine, découverts en Europe, dans les cavernes de la France, d'abord à Sallèles , dans le département de l'Ande, Produits de lindustrie humaine; découverts égale- ment en France, dans les cavernes de la Lozère, prin- cipalement dans celle de Nabrigas. 5. Produits de industrie humaine, découverts égale- ment en France , dans les cavernes de Miremont, dans - la Dordogne. 6. Produits de industrie humaine , découverts de même en France, dans les cavernes de Fausan (Hérault). 7. Divers produits de Pindustrie de Phomme , décou- verts en France, dans les cavernes de Bize, dans le dé- partement de Aude, 8, Produits de industrie humaine, observés en Fran- ce, dans les cavernes de Pondres et de Souvignargues (Gard) et cela dans lès mêmes circonstances que ceux dont nous avons déjà parlé. En effet ces produits , com- me les ossemens humains, sont mêlés aux débris des es- pèces perdues „ et on voit les uns et les autres ensevelis et confondus dans les mêmes limons. g. Bois et ossemens d’espèces perdues , travaillés par la main des hommes ,.découverts également dans les lie mons de plusieurs cavernes, particulièrement dans celles de Bize , de Mialet , de Nabrigas et de Fausan. Il paraft donc bien établi, soit d’après ces faits , soit d'après ceux que nous avons énumérés dans nos diffé- rents travaux „ que homme a été contemporain des es- pèces perdues , disséminées avec ses débris , dans certaines M 2 des (180 ) des cavernes À ossemens de l'Europe, Mais n’anticipons pas sur ce que nous aurons à dire sur cet objet impor- tant. tn mn 1. MAMMIFÈRES TERRESTRES. 1. CARNASSIERSe 1. Cheiroptèrese 1. Vespertilio murinus. E. Ve auritus. E. a, Insectivorese zr. Erinaceus europeeus. E. a. Sorex. E. On a cité deux espèces de ce genre dans la Belgique. | 3. Talpa europaea. IL. PLANTIGRADES. 1. Ursus spelaus. Cuvier. Ee Pitorrië nobis, giganteus ? een Ae E. priscus. Cuvier. Ee. arctoïdeus, Cuvier. Ee. cultridens, eu etrascus? E‚ Il y a de Yin- certitude sur la véritable détermination de cette espèce d'ours; qui, du reste , n'a été jamais indiquée que dans les cavernes de la Sicile, gulo. Linné, E. meles. Linné. E. Plu- 338) Plusieurs espêces d’ours ont été signalées comme se trouvant dans les cavernes à ossemens du Nouveau- Monde. Mais comme on n'en a point encore détermi» né les espèces, nous nous bornerons à les mentionner. Les premières espèces d'ours que nous venons d'indi- quer sont les plus abondantes et les plus généralement répandues, Elles le sont même tellement, dans certaines cavernes , qu'elles en caractérisent essentiellement la popu= lation. Telles sont par exemple , en Allemagne, les ca= vernes de la Franconie et une infinité de celles de la France , parmi ‘lesquelles nous citerons celle de Fau- san, du Vigan, de Miolet, de la Lozère et d’Oselles. Quand à Pursus eultridens ou etruscus, on ne la encore rencontré que dans les seules cavernes de Syra- cuse en Sicile, | a. Le grison E (Wiverra vittata. Linné.) Cette espèce de plantigrades n'a été observée , jusqu'à présent „ que dans les cavernes de la Belgique. DiIGITIGRADES. t. Mustela putorius. Linné, Le putois. E, lutra. Linné. La loutre, E. vulgaris. Linné. La belette. E, 2, On a également cité quatre espèces de martres dans les cavernes de la Belgique; mais comme on n’a point encore fait connaître leurs noms précis , nous nous bornerons à cette indication. Du reste, les espèces de ce genre sont généralement peu répan-. dues dans les cavernes à ossemens. M 3 3e MENS. C 182 ) 3e Canis familiaris, Linné. ou une espèce fort rap- prochée. E. lupus. Linné. E‚ vulpes. Linné. E, | Les deux dernières espèces sont les ne, que Pon retrouve assez fréquemment dans les cavernes à osse- ‚ Viverra greet Linné, Cette. espèce, est. assez rare parmi les débris d’animaux, que l'on découvre dans les cavités- souterraines., E. 5. Hyena spelea, Nobis. E, prisca. Nobis. E. intermedia. Nobis. Ee … … : ie hyènes avec leurs excrémens sont-assez rive tes dans certaines cavernes, pour avoir fait. supposer que Yétrange rassemblement des animaux, qui leur sont associés , était dû à leur voracité. Nous avons vu.ce qu'il en était de cette supposition. . Les principales ca«e vernes à hyènes, sont, en Angleterre , celles de Kir= dale, et en France, ceîles de Lunel-Viel, Comme le nombre des espèces d’hyènes humatiles n'a été fixé que depuis les travaux que nous avons publiés avec Mrs Dubreuil et Jeanjean, nous ignorons si les différentes espècês de ce genre sont généralement repandues. Nous le présumons pourtant, les ayant. retrouvées dans les autres cavernes de nos contrées méridionales , découvere tes depuis celles de Lunel-Viel, 6. Felis spelea. Nobis. E. antiqua. Cuvier. E, prisca. Cuvier. EÉ. leo. C :M43 7) Felis-leo. Linné. E. pardus. Linné, E, serval. Linné. E. ferus. Linné, E. HI. MARSUPLAUX, 1. Dasyure. (Dasyurus). Cuvier. NH. … 2. Kanguroos. (Macropus). Cuvier. Trois ou quatre espèces dont une d'un. tiers plus grande que le Kanguroo géant. NH, Koks: 3. Phascolome Wombat. (Phascolomys ,.… Géoffroy. vel didelphis ursina), Une seule espèce. NH. 4. Halmathurus. Cuvier. Deux espèces. NH. 5. Kanguroorat. (Hypfiprimnus Hiliger.) Une seule es- _pèce. ‚N H. 6. Phalangiste. (Balantia illiger.) NH. 7. Koala. NH. ; WO) Tous ces genres de la famille des Marsupiaux n’ont été encore indiqués que dans les cavernes de la Nou- velle-Hollande, où leurs analògucs existent encore. Les observateurs qui les ont signalés , ne nous ont point fait connaître à quelles espèces se rapportaient les Dasyures, les Kanguroos, et les Phascolomes humatiles de ce continent. Il est néanmoins certain „ que parmi ces espèces, il en est une , qui paraît n’avoir plus de réprésentants--parmi celles qui vivent maintenant en Au stralie, c'est le Kanguroo , dont la taille est de beaucoup supérieure à celle du Kanguroo géant. M 4 IV. C 184 ) IV. RONGEURS. Ii, Castor Danubii. (M. Géoffroy St, Hilaire.) Cette espèce n'a encore été observée que dans les caver- nes de Lunel-Viel et de la province de Liège. E, a. Mus amphibius. Linné. Le rat d'eau. E. campestris major. Brisson. E. arvalis. Linné. ou le campagnol. Ee sylvaticus. Le mulot. E. rattus. Linné, Le rat. E, musculus. Linné. La souris. E. 3. Sciurus vulgaris. Linné. L’écureuil, E‚ A. Lepus timidus, Le lièvre. E. cuniculus. Le lapin. E. Ces dernières espèces sont les seules , répandues à-pcu= près universellement , dans les cavités souterraines. Les autres n’y sont guère qu’accidentellement. | 5. Cavia aguti. L’agouti ordinaire observé uniquement dans les cavernes de la Belgique. E. f V. EZDENTÉS. 1. Megalonyx Jeffersonnii. NM, lagueatus. NM. La première de ces espèces avait pee la taille de nos beeufs. " a. Megatherium, NM. Les espèces de ces deux genres perdûs n'ont été ren- contrées que dans les cavernes du Nouveau-Monde , con-= tinent, où la famille des édentés a de nombreux répré- sentants. Le seul genre des megatherium a été cepen= | dant C 185 5 dant observé en Europe, dans les fissures à ossemens de Keestriz. VL. PACHTDERMES. TI. PACHYDERMES PROBOSCIDIENS. 1, L'éléphant, dont Pespèce, découverte dans les caver- nes de l’Australie , paraît toute particulière, NH. a, Elephas primigenius. Blumenbach. E. Cette espèce est assez commune dans les cavernes à ossemens. On en a cité une autre dans les cavernes de Chokier s et on lui a trouvé quelques analogies avec T'éléphant des Indes. | 3. Mastodonte. (Mastodon.) Une espèce encore indé- terminée , appartenant à ce genfe > a été observée dans les cavernes du Kentucki, dans le Nouveau- Monde, NM. | | IL. PACHYDERMES ORDINAIRES. 1, Hlippopotamus major. Cuvier. E. 2e Sus priscus, Nobis. E, scropha. Linné, Le sanglier, E. minutus. E. 3e Rhinoceros tichorhinus. Cuvier. E, incisivus. Cuvier; Schleiermachert de Mr. Kaup ; megarhinus de M. de Chris= tol. E. L'on a également signalé dans les cavernes de Cho- kier, en Belgique , des débris de deux espèces de rhino- céros qui paraîtraient différer de ceux-ci, L’une de ces M 5 es CM ) espèces. serait analogue au rhinocéros bicorne d’Afrique, et Fautre à Vunicorne d’Asie, Les pachydermes sont du reste assez répandus dans les cavernes à ossemens 5; moins cependant les hippo- potames que les autres genres. En effet, Pon n’a en= core observé les hippopotames que dans les cavernes de Kirdale „en Angleterre , de Syracuse et San-Ciro, en Si= cile, ‘et dans celles d'Arcis en France. Mais les espè- ces. de ce genre se trouvant ainsi dans plusieurs con= trées, il est probable, qu’à mesure qu’on portera plus d’attention sur leur détermination „, le nombre des lieux où Pon en découvrira les débris „ s’augmentera considé= rablement, III. PACHYDERMES SOLIPÈDES. ‘1. Eguus caballus. Linné. Le cheval. E. asinus. Linné. L’âne. E, minutus. Nobis. E. Les débris des -chevaux caractérisent , d'une manière essentielle , la population dispersée dans les cavités sou- terraines. On les voit du moins A-peu-près dans" toutes , et leurs individus sont des plus nombreux. Cette es- pêce a du être modifiée par l'homme, avant d'avoir été enträfnée dans les: souterrains , où l'on en observe les restes:-car elle y' présente des races distinctes et diver- ses, races que l'homme seul a le pouvoir de produire. VIL. C 187 ) VIL. RUMINANS. I. RUuMINANS à BOIS. Ee Catoglochis, te Ceryus Destrenni, Nobis: E.- Reboulië, Nobis. 'E, _Dumasii. Nobis. E. Quatre autres espèces encore indétermínées. 2, Dama vulgaris. (Cerviis dama.' Linné). Tee daim. E. Une autre espèce , au ‘moins appartenant à ce genre. E. 3. Procerus tarandus, Nobis. (Cervus tarandus, Lin- né). rLe rennè, EE, caribeus. Nobis. E. _2e Anoglochis. 1. Alees vulgaris. Nobis. (Cervus alces. Linné.) L'élan. E. wenden a. Capreolus Tournalit. Nobis. E, Leufroiji. Nobis. E. Une autre espèce , au moins encore indéterminée, 3. Cervulus coronatus. Nobis. E. 3. Ruminans à cornes creuses. t. Antilope Christolii. Nobis. BE, Il existe au moins trois autres espèces d’antilopes de taille diverse «dans les èavernes 5 mais comme nous ne sommes pas complètement fixés sur leur détermination „ nous n'en’ dirons pas davantage, C 188 j 2. Capra egagrus. Linné. La chèvre, E, On a ecru en reconnaître plusieurs autres espèces dans les cavernes de la Sicile. 3e Ovis tragelaphus. Linné. Le mouton ou moufflon de Corse, Peut-être existest-il d’autres espèces de ce genre dans les cavernes à ossemens. Quoiqu’il en soit, les débris des moutons sont généralement en petit nombre dans les souterrains où on les observe, E. 4. Bos ferus, vel urus de Gmelin; laurochs. E. intermedius. Nobis. E. taurus. Linné. Le boeuf domestique. E. bubalus. Linné. Le bufle. E. americanus. Gmelin, Le bison. NM. Cette dernière espèce a été uniquement rencontrée dans les cavernes du Nouveau-Monde. Les bos ferus et tau rus sont les plus communs et les plus répandus dans celles de Y'Europe. La dernière de ces deux espèces, analogue à nos races domestiques , s°y montre modifiée et présente des races distinctes et diverses comme les chevaux. Enfin on a cité, dans les cavernes de Syra- cuse, en Sicile , des débris d'une espèce de boeuf ana=, logue à lespèce à front bombé de Italie supérieure et du val d'Arno, IL. MAMMIFÉRES MARINS. 1. Dugong: nous croyons pouvoir rapporter à ce genre lespèce indiquée par M. Schmerling sous le nom d'hipppootamus minor de Cuvier; car il est bien démon- tré maintenant. que cette espèce, loin d'appartenir aux mam- C 189 ) mammifères terrestres, est un mammifère marin, assez rapproché du’genre Dugong. Mais les débris que M. Schmerling dit se trouver dans les cavernes de la Belgi- que, n’y sont, ainsì que nous l'avons déjà fait observer, que parce qu’ils ont été détachés des formations préexis- tantes. OI. OASE AUX, Les débris d'oiseaux signalés, jusqu'à présent, dans les cavernes à ossemens, se rapportent principalement à cinq familles , savoir : aux oiseaux de proie , aux passe-= reaux, aux gallinacés , aux échassiers et aux palmipè- des, Les espèces qui appartiennent aux deux premières de ces familles sont les plus nombreuses et les plus uni- versellement répandues avec celle des palmipèdes. IV. REPTILES. Les reptiles , découverts dans les cavernes „ se rappor- tent aux trois familles des ophidiens , des chéloniens , et des batraciens. La première y est signalée par une cou- leuvre , la seconde par une tortue, analogue à la testudo greca, et la troisième par un crapaud voisin du rana marina de Gmelin. V. POISSONS. Les débris des poissons qui ont été observés jus- qu’à présent dans les cavernes à ossemens, se rappor- tent à des espèces marines qui caractérisent les forma- | tions C 190 ) tions tertiaires, Aussi ne s’y trouventeils que d'ufise: fide nière. tout-àsfait accidentelle „et parcecqu’ils ont éeéraé. tachés des terrains auxquels ils.appartenaient, …: > On cité dans les-cavernes de la hdi des écail- les de. poissons de mer; et plusieurs dents de squales. Les dents de ce poisson cartilagineux se rencontrent également dans celles de Leunel-Viel, Elles y ont signalé les sgualus cornubitus „ vulpes et glaucus. Différentes portions d'une raie, d'une espèce indéterminée, princi- palement des fragmens de-palais , y ont été aussi obser- vées , avec une de-ces portions.osseuses qui se trouvent dans le cerveau. de certains poissons,- Cette pièce se rapprocherait beaucoup par-sa forme allongée du on lebrus hanteer en: de. M, Risso. «> VL MOLLUSQUES. IL. CoQUILLES TERRESTRES: a. Helix nemoralis. | fruticum. variabilis. rhodostoma. _ nitida, Lucida, a. Bulimus decollatus. 3. Cyclostoma elegans. 4. Paludina-vivipara. IL, CoQUILLES FLUVIATILES. I, Unio margaritifera. | UL. C 191 II. CoQUILLES MARINES: ie Natica millepunctata, a. Bweeinum reticulatum, 3. Ostrea. Une espèce encore indéterminée, 4. Pecten jacobaus. | | RA opercularis. { Une espèce indéterminge. À ze Peetuneulus glyeimeris. weed 6. Mytilus edulis. 7. Arca-Noe. 8. Balanus tintinuabulum. miser. Parmi les différentes coquilles que nous venons d'indi- quer „ les seules espèces terrestres et fluviatiles nous pa= raissent de la même date que les ossemens. Il n'en est pas de même des marines; en effer, à exception des Natica, des Buccinum, des Peetunculus, des Mytilus et du Pecten Jacobeus, les autres sont d’une toute autre époque , appartenant à la période tertiaire, Il est donc temarquable que toutes les coquilles huma- tiles de la même date que les ossemens „ appartiennent sans exception à des espèces actuellement vivantes, et vivantes même près des lieux où gissent leurs débris. Ces faits confirment puissamment ce que nous avons déjà dit, relativement à la nouveauté de la dispersion des dépôts diluviens. VIL. ZNSECTES. Ï. CARNASSIERS. ri. Carabus. IL. C 192 j IT. LAMELLICORNES: Le Trichius. 2. Cetonia, III. STÉNÉLYTRES. r. Helops. IV. Cycriques. I. Chrysomela. Quoique nous n’ayons pu déterminer exactement les espèces d'insectes des cavernes de Lunel-Viel, nous pou- vons dire cependant que leurs formes rappèlent plutôt celle des espèces de nos régions, que des contrées loin- taines. Il est probable, qu’à mesure qu'on observera mieux les débris organiques des cavernes, Pon y dé- couvrira des insectes, comme nous lavons fait dans celle de Lunel-Viel, que nous avons fait fouiller avec la plus grande attention. D'après les tableaux précédents, les causes qui ont entrafné dans les cavernes et les fissures à ossemens les animaux que l'on y voit accumuiés , n’ont donc nul- lement transporté et mélangé les espèces d'un continent avec celles d'un autre, En effet, les cavités souterraines de chaqu= continent ont leurs espèces particulières , ana= logues à celles qui y vivent encore, Ainsi les méga- lonyx n'ont été rencontrés, du moins jusqu’à présent, que dans les cavernes du Nouveau-Monde , comme les Dasyures, les Kanguroos, et les Phascolomes , dans celles de la Nouvelle-Hollande. Cependant , tandis que les cavernes de l'ancien continent n’offrent aucune trace des mastodontes que l'on découvre dans celles de 'Améri- que, CC 4985) que, lon en voit néanmoins des débris dans les brèches osseuses et ferrugineuses de Europe 3 aussi la population accumulée dans ces fentes est-elle encore plus singulière et plus anomale que celle des cavernes. Ainsi d'une part, lon y découvre des restes d’un édenté d'une taille colossale rapproché des tatous , et ayant appartenu à un genre perdu , celui des mégathe- rium; de l'autre, on y voit des débris de trois genres également éteints, c'est-à-dire, des mastadontes, des palaotherium et des Jophiodons. La présence de ces deux derniers genres èst d’autant-plus remarquable , dans des formations aussi récentes , que long-temps „ et lors- qu'on attachait une importance trop exclusive aux dé- bris organiques , on avait considéré ces animaux, comme signalant une époque beaucoup plus ancienne. Sans doute ces pachydermes se trouvent ailleurs que dans les terrains de la période dite paleothérienne ; mais il faut avouer que leurs débris y sont plus nombreux que dans les formations qui les ont précédés , ou qui les ont suivis. Ainsi donc les paleotherium et les /o- phiodons ‚ comme les autres pachydermes ordinaires qu; __vivent dans les lieux humides et marécageux , caractéri- sent généralement la période tertiaire „ sans pouvoir ce- pendant” être considérés , comme signalant une époque particulière de cette grande période, | Quant aux autres pachydermes , soit les proboscidiens , soit les genres sanglier, thinocéros, et hippopotames parmi les pachydermes ordinaires, comme les chevaux parmi les solipèdes , ils se montrent tout aussi bien dans la période tertiaire , que dans celle qui lui a immédiate- ment succédé. Les débris des solipèdes, ainsi que ceux } N | du CC HO du genre sanglier , ne se trouvent cependant que.dans les dépôts de lPépoque quaternaire ; à peine en voitson en effet dans les terrains qui appartiennent à la période tertiaire, Mais le caractère essentiel de la population des cavernes et des fissures à ossemens tient à la présence de certains genres de ruminans, tels que les boeufs et les cerfs , dans celles de tous les coutinens , celui de la Nouvelle- Hollande excepté. En Europe „ Cette population est encore carace térisée par labondance des débris des chevaux et dans quelques unes par les restes de différentes espèces d'ours, Les rongeurs , parmi lesquels dominent essentiellement des espèces analogues à nos lièvres et à nos lapins , la dis= tinguent. également d'une’ manière Éminente , surtout les brèches osseuses ‚ où leurs débris la composent „en quel- que sorte, à eux seuls. | Enfin avec ces différentes espèces l'on rencontre encore d'autres cârnassiers , principalement des genres felis et hyena; aïînsi que divers’ pachydermes des genres élé- phant , rhinocéros et hippopotame, Ces derniers s’y mon= trent pourtant beaucoup plus rarement que les premiers, que lon voit assez généralement répandus dans les ca- vités souterraines , surtout dans celles qui renferment des débris d'hyène. Nous ferons encore observer que les ours parmi les carnassiers , comme les beeufs @t les cerfs parmi les ru- minants , se trouvent aussi bien dans les cavernes du Nou- veau-Monde que dans celles de l'ancien continent; ces espèces sont donc celles que l'on voit le plus générale= ment répandues dans cet ordre de formations. A la vérité, les ours, les cerfs et les beeufs ensevelis dans ces C 195 ) ces différentes cavités, n’appartiennent point aux, mêmes espèces ‘car les lois-de distribution qui existent mainte- nant entre les productions dela. nature , paraissent avoir constamment existé à toutes les époques. Ainsi-les. chevaux que l'on n’a point encore‚rencon- trés en Amérique-„ ne s°y trouvent pas. non plus , à l'é- tat fossile, ni à état humatile „et il en est de même de nos beeufs domestiques. Quoique ce dernier genre ait des ‘réprésentans dansles cavernes du NouveausMonde, il ne:faut pas <'attendre à y. découvrir la souche de nos . beeufs … domestiques , au milieu des,dépôts, diluviens de cette-contrée-„- pas plus que d’y voir leurs tribus erran- tes, au milieu des vastes savannes , à moins. que. ceux=Ci ne soient „les descendans des races que nous y avons transportées.: ainsi donc à toutes les époques „ chaque contrée a eu ses animaux particuliers, d’autant plus dif férents “entre eux que’ les continens auxquels ils se rap- portent. ont des dates plus diverses et. plus opposées. Une remarque assez singulière que nous avons déjà faite, tient à Pespèce de. rapport que l'on voit exister entre la présence simultanée. des hyènes et des éléphans dans les -mêmes:souterrains.. Nous ne saurions encore. déduire de ‘ce fait remarquabie-aucune conséquence , si ce n'est qu'il est difficile de supposer, que des animaux aussi lâ- ches: que. le sont les: hyènes , aient jamais eu l’audace d'attaquer ces colosses de la nature vivante.. L’on sait , en «effet, que les lions les plus terribles „ comme les tie gres. les plus vigoureux „ n'osent jamais s’élancer sur les éléphans , ni même: combattre contre les rhinocéros et les hippopotames, dont la force est, d'autant plus gran- de, que: ces animaux vivent presque toujours en troupes N 2 ‚ plus C 19) plus ou moins nombreuses. | Les restes des mammifères terrestres sont loin d'être les ‘seuls débris des êtres vivants qui composent la popu- lation des cavernes. En effet, des oiseaux „ des repti- les , des poissons, des coquilles de terre et de mer, ain- si querdes insectes , en font également partie; et même à ce qu’il paraît , des mammifères marins. Quant à ces derniers , s’ils existent réellement dans des cavités sou- terraines, probablement leurs débris, comme ceux des poissons de mer, y ont été transportés par les courants qui les avaient détachés des formations préexistantes. ll n'en est certainement pas de même des oiseaux, des rep- tiles, des coquilles ‘terrestres et des insectes que l'on ob= serve dans les cavernes. Ces débris ne sont nulle- ment de la période tertiaire, comme ceux des poissons de mer, dont nous venons de parler. Ils appartien- nent évidemment au ‚contraire à l'époque quaternaire ; aussi ne les voit-on nullement pétrifiés , ils conservent tous leur nature et leur substance propre. Ils sont éga- lement tous , ou à-peu-prês tous, analogues aux espèê- ces qui vivent encore près des localités où lon rencon- tre leurs débris. Une exception assez remarquable nous a cependant été fournie par les cavernes de Lunel-Viel. Elles nous ont, en effet, présenté le radius d'un reptile qui semble tout-à-fait étranger à nos contrées méridiona- les. Du moins ce radius, comparé avec le plus grand soin aux pareils os des reptiles , a paru se rapprocher de celui d'un crapaud, décrit par Gmelin sous le nom de rana marina, et par Dandin sous celui de rana agua. Ce qu'il y a de singulier , cette espèce ne vit plus aujour- d’hui qui dans la Guyane. Sans doute un pareil rapport ne C 197 ) ne peut sufire seul pour faire regarder ces deur espè- ces ‚ comme parfaitement identiques, mais il annoncé du moins un crapaud Stalement différent de ceux qui fré= quentent actuellement nos contrées méridionales. Ainsi à part cette exception „ les oiseaux, les reptiles , les poissons, les coquilles terrestres et marines, de l'é- poque quaternaire , ainsi que les insectes, des cavités souterraines , se rapportent tous à des espèces de nos régions. Dès lors, on ne doit pas être surpris de n’ob- server. aucun genre perdu de mammifères terrestres dans les cavernés de Europe. Sans doute Pon y décou- vre un grand nombre d’espèces qui semblent ne plus avoir de réprésentans sur la terre; mais aucune de ces cavités n’a montré des formes inconnues dans la nature vivante. N kr { Les cavernes de PEurope se distinguent donc sous ce fapport de celles du Nouveau-Monde, ainsi que des brèches osseuses de lancien continent; en effet celles de PAmérique ont présenté un genre totalement inconnu dans la nature actuelle, celui des megalonyx ; tandis que celles de PEurope n'ont rien offert de semblable. | Quant au nombre des genres perdus, découverts dans les brèches osseuses, il est plus considérable encore; en effet on y a signalé des mégathérium , des masto- dontés, des paleotherium, et des Jlophiodons , genres dont les formes semblent ne pas s’@tre perpétuées; car Pon n'en découvre aucune trace parmi celles de la nature actuelle, En un mot, le caractère le plus général et le plus distinctif de la population des cavernes de "Europe est d'offrir beaucoup plus d'espèces analogues aux nôtres N 3 que C 498 ) que dans les ‘formations antérieurement déposées. Le'on y voit bien encore un assez grand nombre d’espèces ou de races éteintes ; mais leurs individus „ à l’exception de ceux qui «se. rapportent au.genre des ours, ‚sont loin d'être: dans une: proportion. aussi considérable que les espèces semblables. aux races actuellement vivantes. ‚L’analogie. „de, cette ancienne population-avec la popu- lation: actuelle, annonce la nouveauté des dépôts dilu- viens dans lesquels. elle est.disséminée, . Ces faits sont loin: d'être les seuls qui amènent à une pareille consé-= quence zen effet, n’avons-nous pas déjà fait observer ; que toutes les coquilles terrestres et marines qui se rap= portaient à la même époque , étaient- non-seulement „ana= logues „mais semblables aux espèces ; qui vivent encore près des localités , où l'on découvre leurs débris-humae tiles. Or , cette similitude en prouve une très-grande dans vles circonstances , sous influence desquelles. les unes-et“les autres ont vécu; et par suite, que les temps , auxquels ces espèces se rapportent , ne doivent ‚pas être séparés par des intervalles fort considérables, _ L’observation des débris des insectes „que l'on-ren- contre dans les cavités-souterraines , confirme assez cette conclusion. … Ces débris. se rapportent en effetà des genres connus, -quoique lon ne puisse être complète- ment certain. «des. espèces auxquelles áls ont appartenu 5 leurs “formes sont néanmoins tellement- rapprochées de celles des insectes de nos régions „ qu’il-est difficile de ne point supposer qu'ils sont plutôt de nos contrées que des pays lointains. … Or, une pareille analogie annonce également , que “ces insectes. ont -vécu dans lesstemps géologiques les. plus rapprochés. de. l'époque actuelle, if L’on C 199 ) L’on ne-doit pas enfin perdre de vue , qu’un assez grand nombre de cavités souterraines , offrent à la fois „des ossemens humains et des produits de notre indus- trie, Cette double circonstance , aujourd’hui bien con- statée , démontre, que la dispersion des limons à osse= mens a eu lieu „nonseulement après Vapparition de Phomme, mais même après linvention des arts, du moins après celle des arts les plus grossiers et les plus nécessaires à notre existence. Sans doute la présence des ossemens humains dans ies mêmes limons , où existent tant d’animaux perdus „à dû être révoquée en doute à l'époque où Yon croyait „ que des espèces ne pouvaient disparaître que par suite de révolutions et de catastrophes violentes, Mais de- puis que lon. a reconnu, qu'un assez grand nombre de races s’étaient éteintes depuis les temps. historiqtes , on n’a plus considéré la contemporanéité de l'homme avec des espèces , dont on ne retrouve plus les analogues dans la nature vivante , Comme aussi étrange, ni aussi singu- lière quelle avait d'abord paru. Lon s'est en quelque sorte-borné à se demander, si réellement les débris de notre espèce se trouvaient dans des circonstances. telles qu’ils pussent être considérés comme fossiles, Pour se déterminer à cet égard, cette question ren- trant en quelque sorte- dans notre sujet, il s'agit de savoir quels. sont les corps organìsés, qui peuvent être envisagés comme fossiles. Si lon considère comme tels, tous ceux que lon voit ensevelis , dans des dé- pôts anciens, avec des races perdues-ou éteintes , les débris de notre espèce, se trouvant dans de pareilles cir- N 4 con- C 200 ) constances „ ces débris doivent être regardés comme fos- siles, | Mais si lon restreint cette dénomination aux corps dont les débris existent dans des couches antérieurement déposées , à la rentrée des mers dans leurs bassins res- pectifs , c'est-à-dire, aux couches tertiaires, l'homme ou les restes de notre espèce, ainsi que les produits de notre industrie, n’ayant jamais été découverts dans des couches aussi anciennes que les tertiaires , homme fossile , du moins dans le sens de cette définition, n’au- rait jamais été rencontré. Il y a plus, il paraft qu”il n'est nullement probable qu’on la découvre jamais dans de pareilles circonstances. En effet les mammifèêres terrestres n'ont commencé à paraftre que pendant la période tertiaires et parmi ces mammifères , les débris des pachydermes „ animaux qui vivent principalement dans les lieux humides et maré- cageux, sont les plus nombreux en espèces comme en individus, Les carnassiers, les solipèdes, les ruminans et les rongeurs y sont au contraire des plus rares ; leurs espèces , comme leurs individus, ne deviennent en effet abondants que dans les terrains produits après la rentrée des mers dans leurs bassins respectifs , ou dans les ter- rains quaternaires. Or, cette succession dans apparition des animaux terrestres , peut, ce nous sembie, faire supposer avec quelque raison, que l'homme, ou lêtre dont lorganisa- tion est la plus compliquée, n’a apparu qu'un des dere niers. Dès lors lon ne doit point par conséquent en trouver les restes dans des terrains d'une date aussi an- cienne que le sont les terrains tertiaires. | Mais C 21 ) Mais si Phomme, ou les produits de notre industrie, n'ont pas été découverts dans des circonstances telles qu'on puisse les considérer comme fossiles, on doit du moins les regarder comme humatiles, En effet les ossemens humains , ainsi que les objets de notre industrie, sont contemporains des dépôts dilu- viens, c'est-d-dire „ des couches quaternaires. Or , ces terrains ont été déposés , après la rentrée des mers, dans leurs bassins respectifs , et laction des causes, qui ont détruit et anéanti les nombreux débris d’animaux terres- tres ensevelis dans les formations de la période quater- naire; ces formations ayant donc été opérées par des phénomènes d'un ordre totalement différent que les terti- aires , l'on doit nécessairement désigner sous un nom particulier les restes organiques que l'on y découvre. L’on avait d’abord proposé de donner à ces débris le nom de sub-fossiles, pour indiquer ainsi leur nouveauté, relativement aux véritables fossiles. Il nous a paru pour= tant préférable de les désigner sous le nom d’Aumatiles, dénomination dérivée «du mot latin Awumatus ä dont la signification est d-peu-prês la même que celle de fossi/is, avec cette seule différence que le premier exprime plu- tôt idée d'un corps enseveli d'une manière àccidentelle , que naturellement. Un fait extrêmement remarquable prouve encore la nou- veauté de P'époque, à laquelle a eu lieu la dispersion des dépôts diluviens. Ce fait se rapporte aux races distinctes et diverses , que lon reconnaît dans certaines espèces des cavernes „ telles que les chevaux et les beeufs. Or 5 $ l'homme a seul le pouvoir de modifier les espèces , au point d’y constituer de grandes variétés constantes, aux- ; N 5 quel- C 202 ) quelles on a donné le nom de races, il est évident que les animaux ainsi modifiés doivent être postérieurs à son existence. C'est en effet ce qui résulte de l'examen ate tentif de leurs débris, qui présentent trop de différence d'un individu, à un autre, pour qu’on n'y voie pas des effets de notre influence, Ainsì par. exemple, tandis que certains individus de ces chevaux et de ces boeufs offrent une taille et des propor- tions supérieures à celles des plus grandes races actuel- lement existantes , d’autres présentent une stature moyen- ne, et d'autres enfin, de plus petites dimensions que les races les plus chétives de ces animaux. Ces rapports entre les dimensions de ces diverses races ne sont pas les seules différences que l'on y remarque; il en est une foule d'autres relatives à la forme et à la disposition des parties. Mais ces différences ne sont jamais assez gran= des , pour faire perdre de vue le type duquel dépendent ces races, et pour constituer des espèces distinctes et diverses. Du reste , nous avons trop insisté sur ces faits , dans nos recherches sur les cavernes à ossemens de Lu- nel-Viel et de Bize , pour nous étendre d’avantage sur cet objet. | _Nous ferons. seulement remarquer que nous ne pou- vons dire si les débris des chiens , des moutons , des chè- vres et des cochons , que lon voit avec les beeufs et les chevaux „ ont été modifiés , comme ces derniers anie maux. Ces débris ou du moins ceux que nous avons pu réunir, ne sont ni assez différents , ni assez nom= breux pour „permettre „d’élucider cette question par une comparaison minutieuse. Il nous a paru seulement que les chevaux , dont on découvre les restes dans les terrains ter- C 203 ) tertiaires „ autant, du moins ‚que lon peut en juger. d’a- près le petit-nombre.de ceux que lon y découvre , n’of- frent pas des races distinctes et diverses, comme ceux des formations. quaternaires „ce qui est encore une preu- ve „de la ,nouveauté de. ces dernières. . Il est donc con- stant d'après les faits que nous venons d'exposer, que les espèces. dont Phomme à fait particulièrement la con- quète , et qu'il a soumises à la, domestication, fort rares dans les terrains tertiaires „ caractérisent au contraire l’an- cienne population des cavernes. Leurs débris extrême= ment nombreux dans la plupart-des-cavités souterraines , surtout „ceux » des: chevaux „des cerfs et des beeufs , si- gnalent donc ‚d'une manière «essentielle les formations quae ternaires, «La présence de ces animaux ainsi que celie des cochons „des: chèvres ; des moutons „ des chiens. et des-chats „ ne peut-elle, pas-nous apprendre , qu’elles. ont été, parmi ces espèces , celles,-que l’homme. a soumises les premières à la-domestication. „Cette question se rattache trop, à l'objet qui nous oc= cupe; pour la passer. tout-à-fait sous silence, Parmi les espèces , dont les-débris-se trouvent au „milieu des limons à ossemens, il en est qui présentent la plus grande conformité , et‚qui se rapprochent plus.des, races sauvages que des races domestiques analogues,. Ceci-est surtout évident pour lesindividus du,chat ordinaire, qui se rapportent tous uniquement à felis fera et‚non à notre race. domestiques Dès dors ‚cette espèce n’avait pas dû être soumise à la-domesticité , lorsquelle a été ense- velie dans les cavités souterraines. Quoique-ce point de fait ne soit pas aussi évident pour les individus du genre cochon (sus), il sparaît cependant qu'il en a été de ces indi- C 204 ) individus comme de ceux du chat, et que les uns et les autres étaient à l’état sauvage , lorsque leurs débris ont été saisis par les limons diluviens. Quant aux chèvres, aux moutons et aux chiens, dont - ou découvre les restes dans les mêmes circonstances que ceux du sanglier et du chat, leurs ossemens y sont gé- néralement si peu nombreux , qu’il est difficile de recon- naître, s’ils ont été ou non modifiés, et plus ou moins soumis à empire de notre influence; ainsì donc l’on doit rester “dans l’incertitude à égard de ces espèces , tandis qu’il paraît que les sangliers , et le felis fera des caver- nes, n'ont nullement éprouvé les effets de la puissance de homme antérieurement à Pépoque de leur ensevelis- sement. Les chevaux et les bceufs sont les seuls sur lesquels les effets de cette influence ont été assez puis- sants, pour y produire des races distinctes et diverses. Ces faits établis, voyons s’ils n'annoncent point que ces animaux ont dû être les premiers qui aient été sou mis à la domestication ; nous examinerons ensuite ce que nous apprennent à cet égard les écrits des was ainsi que les monumens historiques. D’après Buffon le chien aurait été le premier animal dont l'homme aurait fait la conquête , tandis que d'après Popinion des Grecs , opinion que M‚, Dureau de la Malle a cherché tout récemment à fortifier sle mouton aurait été le premier asservi. | En faveur de hypothèse admise par Buffon on peut observer , que le chien est fort rare à l'état sauvage et dans son état primitif , et en même temps, que les varié- tés de cette espèce sont des plus nombreuses. Cette deden est loin d'être sans importance pour la solu- tion Pd C 205 ) tion de cette: question; car une espèce est d’autant plus sujette- à varier qu'elle s’éloigne d’avantage de son type primitif , et ses variétés sont d’autant plus nombreuses qu'elle appartient à une race plus ancienne: or les races primitives du chien, soit que lon veuille n'en considérer qu'une seule, soit que lon veuille en vòir plusieurs „ n'existent plus en quelque sorte nulle part. Il s’ensuit donc que les variétés de cette race, ou de ces races pria mitives , sont si multipliées , que Pon est réduit à se de= mander où en sont les types. Dèêslors il semble que ces variations ont du commencer à se produire à une époque fort reculée , et que la domestication du chien doit être fort ancienne, D'un autre côté, il est difficile de supposer que l’hom- me , presque sauvage, ait prévu et combiné d’abord tous les avantages futurs , qu’il tirerait de l’association du chien pour réduire et dompter les autres animaux. «Il le pou= vait d’autant moins, ce semble , que le chien indépen- dant est d’un naturel féroce, hardi , et qu’il est aussi fort et presque également à craindre que le loup.- Enfin les „chiens sent rarement représentés sur les monumens de Yantiquité la plus reculée , tandis que ces monumens óf- frent en foule la réprésentation des chevaux et des beeufs. Ceci, peut-être ‚ nous servira à expliquer , pourquoi les dé. bris des chiens sont si rares dans les terrains quaternai- res, et particulièrement dans les limons. à ossemens des cavernes qui en dépendent. Quant à Popinion des Grecs et de Varron , qui est aussi celle de M. Dureau de la Malle, elle est fondée sur Pu- tilité et la douceur du mouton, l’animal le plus appro- prié aux besoins de la vie humaine, puisqu’il nous don- ne C 206 ) ne «sa chair, son lait pour nourriture „ en même temps que: la laine et les peaux- dont nous faisons nos vête= mens. (*) Le penchant naturel de-cette espèce à suivre ses sem= blables «a dû également rendre sa domesticatiow facile aux premiers hommes , d'autant plus que lutilité du mous ton a, fixé leur attention 3 enfin cettevespèce a dû être soumise à l’hommedès. les premiers “pas :qu’il a fait vers la» civilisation, la vie pastorale ; et par suitela gardevet Péducation des ‘troupeaux ayant été sa principale occu= pation. Mais si le mouton avait été soumis-d’aussi bonne heu= re à l'état domestique que les chevaux et les-beeufs , pourguoi des figures de ces ânimaux seraientselles si rares sur: les--monumens- de la plus haute antiquité? comment enfin: leurs débris- seraient=ils si peu-nombreux’dans les limons, où l'on--découvre pourtant une’ si grande’'quantité d'individus de certaines de nos espèces domestiques? Cet= te rareté , comparée à la fréquence des restes des chevaux et des beeufs „ dans les dépôts diluwiens , nous annonce, ce semble, que la domestication des animaux n’a pas dû commencer par les-chiens, ni même par les moutons. Cette conclusion „ d'accord avec’ les faits géologiques”, ne. Pest pas: moins avec les faïts* historiques. Du moins ) les (*) La laine est-à la vérité vun produit de la domestication du mouton ; mais Von trouve déjà dans les poils serrés et épais du moufllon une forme et une disposition analogues à celles de la laine de nos moutons domestiques; la nature du pelage n’a point subi dans toutes nos espèces domestiques la modification qui les a corvertis en poils laineux; cetrains ont conservé les caractères du typê primitif. C 207 ) les débris des ”chevaux et des beeufs les plus nombreux en” individus, comme les plus généralement répandus dans les dépôts diluviens , sont aussi ceux dont les ima= ges ont été reproduites en plus grand nombre sur les -monumens antiques. Ces figures ne laissent pas non plus le- moindre doute sur la domestication de ces animaux à ces époques anciennes; car les uns sont montés par des hommes ; les autres, attelésà une charrue grossière „ sont occupés” À labourer Ja terre. “Les faits historiques con- firment également ce que nous apprennent les monumens : en effet on lit dans le chapitre VIII-de la genèse , que toutes les bêtes sauvages sortirent de Parche ainsi que les animaux domestiques , et dans le chapitre IX Noë est représenté- s’appliquant à lagriculture „ ainsi qu'à labou- rer et-à cultiver la terre, Il s’ensuit donc que la’ domes- tication des animaux avait commencé avant le déluge his- toriques dès lors l'on ne doit pas être étonné de décou- vrir tant de traces des animaux que Phomme avait sou- mis à son empire, au milieu-des dépôts antérieurs ou contemporains-. de: cette grande époques: Les: premières occupations des peuples les plus anciens , loin’ de les empêcher dese livrer à la domestication du cheval , les. y ont au contraire probablement excités, Lie dée de se servir-de cet animal devenu aujourd’hui le-com- pagnon le plus inséparable de notre espèce, est une idée si. naturelle, qu'elle a du nécessairement venir’ dans l’es- prit de tous les hommes qui s'en trouvaient rapprochés:, et d’autant plus, que le cheval a ‚ comme le mouton:, un peuchant” naturel à suivre ses semblables. La gran- deur et la docilité de cette espèce a du aussi y engager les premiers. peuples, et les mêmes motifs les ont aussi pro= ( 28 ) probablement portés à s’emparer du beeuf , animal dont Putilité pour homme est encore plus grande que celle du mouton , malgré les nombreux avantages qu’il retire de ce dernier, Ainsi- la géologie se lie avec l'histoire, et ce qui peut être sujet à quelques contestations, lorsqu’on n’appuye ses couclusions que sur une seule des branches des con- _maissances humaines, prend un caractère d’évidence, l\orsqu’on les fait concourir pour arriver à un même but. Les chevaux et les boeufs , dont les débris existent dans les terrains quaternaires , mêlés et confondus dans les lie mons qui récèlent les restes de tant d’espèces éreintes , offrent dés races distinctes et diverses; ce fait seul an= nonce que ces limons, et les débris organiques qu’ils ren- ferment, ont été dispersés postérieurement à lapparition de l'homme, On peut d’autant moins se faire de doutes à cet égard , que dans un assez grand nombre de localités où l'on observe de pareils limons à ossemens, l'on voit à la fois des débris humains- et des produits de notre industrie. La présence des restes de notre espèce a été constatée non-seulement dans les cavernes et les fissures à ossemens3 mais de plus dans des couches d'eau douce de la période quaternaire. Cette observation a été faite d’abord par Mrs. les Docteurs Thionville et van der Bach , qui ont découvert un annulaire humain dans l’in- térieur d’une couche quaternaire d’eau douce, avec des vertèbres , des côtes d'un grand saurien et diverses co- quilles d'eau douce. (*) M. Boué a aussi indiqué des ossemens humains dans les dépôts diluviens , ou d’allu- vion (*) Annales des Sciences Naturelles. 1829. Xbre. pag. 154. ( 209 ) Pd vion anciens, lesquels s’élèvent de deux ou trois cent pieds au-dessus de Î’Aar, dans les environs de Baden. Le même savant en a signalé également dans plusieurs autres points de l'Allemagne; enfin le comte Razoumo- rosky a de même observé des ossemens humains, et pare ticulièrement des crânes, dans un grand nombre de dé- pôts diluviens de l'Allemagne, ossemens mêlés de la. ma- nière la plus confuse avec des débris de mammifères ter- restres ,. qui ont appartenu à des espèces détruites ou à des races des régions équatoriales. Enfin on en a égale- ment signalé dans les marnes d'eau douce des bords du Rhin et du Danube. | Les têtes qne l'on découvre dans diverses localités de PAllemagne n'ont rien de commun avec celles des habi- tans actuels descette contrée. Leur conformation est re= marquable , en ce qu'elle offre un aplatissement considé- rable du front, semblable à celui qui existe chez tous les. sauvages, qui ont adopté la coutume de comprimer cette partie de la tête. Ainsi certains de ces crânes , ct par exemplê, ceux trouvés dans les environs de Baden , en Autriche, ont offert de grandes analogies avec ceux des races africaines ou nègress tandis que ceux des bords du Rhin et du Danube ont offert d’assez grandes ressem- blances avec les crânes des Karaïbes, on avec ceux des anciens habitans du Chili et du Pérou. D’après leur sin- gulière disposition, ces Crânes ont donc appartenu à un peuple ancien qui habitait l'Allemague à une époque, sur laquelle histoire ne nous apprend absolument rien, Ils sont donc antérieurs aux temps historiques , et, comme ceux des cavernes et des fissures à ossemens , ils sont tout au moins contemporains de la dispersion des dépôts 0 dilu- C 210 ) diluviens ; les. uns et les aûtres apparaten: à une même époque géologique. | Il est enfin un fait, qui dinite à la même conclusion et sur lequel nous croyons devoir revenir À-raison de son importance. Ce fait se rapporte.à la présence d’ossemens despèces perdues- » travaillées par la main des homimes, Ossemens que l'on-découvre dans les limons dés caver- nes. En général faconnés de la. manière la plús grossiè- “re, ou percés de différentes fagons , peut-être pour ser- vir d’amulettes, ils ont dû. être travaìllés , lorsqu’ils étaient dans leur état de frafcheur, câr âutrememt ces os auraient été trop cassans pour. recevoir les formes qu'on aurait voulu- leur--donner. -Dèslors les hommes qui les ont ainsi travaillés, ont du êtré contemporains des animaux, auxquels ils avaient appartenu „ et par con= séquent ils ont existé à la même époque que ces espè- ces, dont nous ne retrouvons- plus maintenant aucune trace sur la terre, ti On doit donc en conclure que les restes de notre ese pèce, que lon découvre, soit dans certaines couches pierreuses quaternaires , «soit. dans les dépôts diluviens , mêlés avec des débris d’animaux qui n'ont plus de ré- présentans sur la terre „ sont de la même époque géolo- gique que ces formations et la ede de ces anie maux,. | CES D CHAPITRE IL Tableau général des divers animaux , dont les debris ont été observés dans les brèches osseuses et ferrugineuses. | IL. Débris organiques des brèches osseuses. L. BIMANES, 1. Ossemens humains et objets de notre industrie , prin- cipalement des poteries, découverts dans les brêches osseuses de Koestriz en Saxe. cad a. Ossemens humains et objets de notre industrie dé- couverts dans les brèches osseuses de la, Dalmatie, 3e Objets divers de industrie humaine découverts dans les brèches osseuses de Gibraltar. Il. MAMMIFÈRES TERRESTRES. IL. CARNASSIERS. 1. Insectivores. ï. Sorex. Ce genre se réprésente à la fois dans les brèches osseuses et dans les cavernes à ossemens. Du O a res= (2187) reste les musaraignes sont peu abondantes dans ces deux formations. 3 II. PLANTIGRADES. zr. Urfus. On n’a point encore indiqué les espèces aux- quelles se rapportent les débris de ce genre. II. DiGITIGRADES. 1. Felis pardus. La panthère. Outre cette espèce bien déterminge, il en existe plusieurs autres dans les brè- ches osseuses. On cn a déjà distingué deux , lune sous le nom de grand felis et autre sous celui de petit felis, | | | 2. Canis. Les-espèces de ce genre sont encore indéter- minées, comme la*plupart des carnassiers. Leurs dé- bris sont trop brisés pour rendre leur détermination possible. IL. RONGEURS. 1. Lepus tinidus. Linné. Cuniculus. Linné. _ Minutus. Dun tiers plus petit que le précé- | dent. n e, Lagomys. Une espèce plus grande que le lagomys ogotoma, plus petite cependant que Palpina ect que celui de Corse, | Une autre de la.taille du lagomys alpina, 3e C'at3 5 3. Mus. Une espèce fort approche du Mus amphi bius ou du rat d'eau. Une seconde espèce plus petite que le Schermaus ou le Mus terrestris. Linné. Une troisième espèce voisine du Mus arvalis ou campagnol, II. EDENTÉS. 8. Megatherium, Une espèce de ce genre a été ob- servée dans les brèches osseuses de Keestriz; nous. ignorons si elle estla même que celle qui a été dé- couverte dans les cavernes du Nouveau-Monde:: cette dernière de la taille des rhinocéros a éé trouvée dans les dépôts diluviens du nouveau continent, dans trois lieux différents , savoir: auprès de Buenos-Aires „ de Lima, et dans le Paraguai, IV. PACHTDERMES. TI, PROBOSCIDIENS. 1. Mastodontes. Ce genre remarquable se trouve à, la fois comme le précédent dans les brèches de Koes= triz „ ainsi que dans les cavernes du nouveau contie nent. | IL, ORDINAIRES. _te Rhinocéros, 2. Paleotherium , peuteêtre le medium, O 3 | Ut. ( AM 5) IL Soriekpes. 1. Eguus. Les chevaux découverts dans les brèêches d'Antibes, sont d'une très-grande taille. Nous igno- rons sil en est de même des espèces, des aütres lóca- lités. sk V. RUMINANS, TI. SANS CORNES. “1. Camelus lama. Linné, Le Lama. IL. àÀ Bors. 1, Cervus. Plusieurs espèces, les unes de la taille du daim, d’autres intermédiaires entre celie de V'élan et de Felaphe, | IL. à CORNES CREUSESe 1. Antilopes ou moutons. Peut-être existet=il plusieurs "espèces du genre antilope, dans les brèches osseuses , comme dans les cavernes à ossemens. a. Bos ferus. Taurus. Peut-être y a-t-il d'autres espèces de « ce genre, VL REPTILES. 1. CufLoniÊns. 1. Testudo. Une petite espèce hen se rapproche de, nos tortues de terre. | Une °C 16) Une espèce assez rapprochée de. Ja: testuidor radiata de la Nouvelle-Hollande. N Une autre espèce de la taille de la testudo centrata_ de Schepfer, / | II. OPHIDIENS. rt. Un serpent de la taille de ta couleuvre commune (co- luber natriz). IL. SAURIENS. 1. Lacerta, Espèce indéterminée, analogue au lézard- vert du nord de la France, _VIL OISEAUX Un assez grand nombre de débris de cette classe qui se rapportent principalement à des passereaux, à des gallinacés, et à, des palmipèdes,. Tous ces débris rap= pèlent des espèces de petite taille, surtout ceux de la première „de. cés. familles, Loes. espèces:de da famille des passereaux , ne dépassent pas la taille des bergeronnet= tes, et celles des familles des gallinacés et-des palmie pèdes, ont des dimensions à peine égales à celle de nos- pigeons et de nos goëlands. | VIII. MOLLUSQUES. 1. COQUILLES TERRESTRES. re Helix Algira. Draparnaud. „Vermiculata, Id. Kk en ( 216 ) Helix Nemoralis. Draparnaud. Lapicida, Id. Nitida. Id. Cristallina. Id. 2. Bulimus decollatus. 3. Pupa. Une espèce indéterminée, 4e Cyclostoma elegans. II, COoQUILLES MARINES: 1. Patella, 2. Mytilus. 3e Peeten. IX. ZOOPHTTES, Ie Caryophillia. Une espèce indéterminée. en IL Debris organigues des brèches ferrugineuses. 1. MAMMIFÈRES TERRESTRES. L. CARNASSIERS. 1. Plantigrades. 1. Ursus speleus. Cuvier. IL. PACHTDERMES, 1. PROBOSCIDIENS. 1. Mastodontes. Ce genre , et les suivants , a été indie qué dans les brèches ferrugireuses du Wurtemberg. | [. 1 MR) IL. ORDINAIRES. | 1. RAinocéros. 2. Lophiodon. III. SoLiPèkpes. 2. Chevaux , equus. HI. RUMIN ANS, IL. à BOIS. 1. Cerfs, ceryus, Plusieurs espèces encore. indéter- minées, IV. OISEAUX, L'’on a découvert dans les brèches ferrugineuses d’as- sez grandes espèces de cette classe; mais l'on n'a point fait connaître encore, à quelle famille, ni-à quel genre, elles se rapportaiente Os RÉ- RÉSUMÉ. En résumant’ les faits nombreux que nous venons de rappeler il semble que Pon peut en déduire les consé= quences suivantes: 1, La population , ensevelie dans les cavernes , est beau- coup plus semblable à Pactuelle qu’à celle qui lavait pré« cédée. 2, L’'on n°y découvre pas en effer ‘des genres pêrdus, mais seulement des espèces détruites, du moins dans - Pancien continent. Le Nouveau-Monde a seul présenté un genre qui paraît éteint , celui des Mggalonyx, 3. Il n'en est pas ainsi de la population des fissures à ossemens , ‘même dans l'ancien continent; cette popula- tion diffère beaucoup plus de lactuelle que-celle des ca- vités souterraines. Ces deux ordres de formations sem- blent pourtant avoir été produits dans la même période et par les mêmes causes. 4. A la vérité, peut être n'est-on pas en droit de tirer C 219 3 tirer cette conclusion; car nous manquons tout-à-fait de caractères positifs pour distinguer l’âge relatif du dilu= vium des différentes contrées. Il est cependant probable qu'il existe plusieurs sortes de dépôts diluviens , puiss qu'on s’accorde assez généralement, soit en géologie , soit en histoire, à admettre plusieurs grands cataclysmes. Sous ce point de vue, les caractères zoologiques ne se» raient plus en opposition avec les caractères géologiques, 5. La population des fissures à ossemens offre non= seulement , ‘comme. celle des cavernes, des espèces” déa truites 3 mais de plus l'on y découvre des genres perdus, comme les megatherium „ les mastodontes , les paleothes rium et les Jophiodons. | - 6. A part cette grande différence, ces deux popula- tions ont cela de commun. d’être principalement caracté= risées par des espèces semblables.aux espèces actuelle= ment vivantes, lesquelles appartiennent- pour la plupart à des rongeurs , dessolipèdes , des ruminans et des car- nassiers. Les espèces dominantes de ces familles ap- partiennent au genre des lièvres , des chevaux , des cerfs des beeufs, des ours, des hyènes-et des chats. Elles ont encore ccla d'analogues de récéler un: assez grand nombre de coquilles terrestres, dont les espèces sont, sans exception , semblables à celles qui vivent mainte- nant. | En 7. L’une et autre de ces populations semblent avoir péri postérieurement à Papparition de Phomme, et même après Pinvention des arts, puisque des ossemens humains et des objets de notre industrie en accompagnent les dé- bris C 220 bris.. Il y a plus encore, un certain nombre d’espèces paraissent s'être éteintes depuis les temps historiques d’ä- prês ce que nous apprennent les traditions et les monu- mens. 8. Quant aux circonstances qui ont dispersé ces ra- ces aujourd’hui éteintes, ainsi que les restes de notre espèce dans les dépôts diluviens , elles sont postérieures à la rentrée des mers dans leurs bassins respectifs. Dès lors les débris organiques, que l'on découvre au milieu ‚de ces dépôts, qu’ils se rapportent ou non à des espèces perdues „ ou qu’ils soient semblables aux races actuelles „ ne doivent pas être considérés comme fossiles, mais com- me Awmatiles. os AE 9. Le remplissage des cavernes comme celui des fissu= res à ossemens, est un phénomène géologique général et soumis à des lois copstantes. En supposant donc avec nous „ que plusieurs des espèces dont on y découvre les débris , puissent y avoir vécu, ou y avoir été entrafnées par des carnassiers , il est difficile de ne point admettre | en même temps, que de. violentes inondations ont pu seules amonceler dâns les fentes des rochers létrange rassemblement des animaux que l'on y voit réunis. io. En un mot, ces deux ordres de phénomènes, les cavernes et les fissures à ossemens , dépendent des mêmes causes, et se rattachent Î’un et l'autre aux derniè- res catastrophes qui ont ravagé la surface de la terre , lesquelles ont du exercer aussi bien leur influence sur Phomme, que sur les autres animaux vivans. Il semble, enfin, que Fon peut déduire de ces faits | les C 221 ) les conséquences suivantes, qui n'en sont en quelque sorte que-les corollaires. r. Des inondations plus ou moins viotentes , parais- sent avoir opéré généralement le remplissage des cavcr= nes, et y avoir accumulé les limons , ainsi que les cail« loux roulés „ les graviers, les sables et les ossemens que ces limons renferment. a, De pareilles inondations ont pu seules. produire Pétrange rassemblement des divers et nombreux animaux, que l'on observe aussi bien dans les fissures les plus étroites de nos rochers que dans les fentes ou les cavie tés les plus étendues. 3. Sí, dans quelques clrconstances , Fon peut suppo-= ser que certains de ces animaux ont vécu dans les ca« vernes, ou y ont été entraînés par les carnassiers , ces circonstances „ inapplicables au plus grand nombre de cas , ne peuvent expliquer ces phénomènes dans leur généra= lité ; car ils ne sont nullement liés aux lois géologiques , auxquelles ces phénomènes semblent soumis. 4. Ces lois géologiques aussi simples que claires sont, que lon ne découvre des ossemens que dans les fentes, dont les ouvertures , rarement supérieures à 7oo ou 8oo mêtres au-dessus du niveau des mers, ont pere mis aux Ccailloux roulés , aux sables , et aux graviers de s’y introduire; ces ossemens se trouvent constamment associés à des terrains d'alluvion analogues aux dépôts diluviens. 5. Enfin les inondations auxquelles se rattachent ces C 222 ) ces phénomènes, paraissent se rapporter aux mêmes cau= ses et à la même période que celle , pendant laquelle s'est operée la dispersion des dépôts diluviens , période qui a été contemporaine de apparition de Phomme sur la terre, ainsi que de la destruction d'un grand nombre d'espèces vivantes. | VERHANDELING TER BEANTWOORDING DER Va Aak: « Wat weet men met zekerheid van de bewegingen, die « men aan de bladen van vele planten waarneemt, zoo « van die, welke langzaam, gedurende den loop van « eenen dag , plaats hebben , als wan die, welke spoee « dig meer of minder onregelmatig geschieden, zoo als « bij het Hedysarum gyrans, of van die, welke het ge- « volg eener middellijke of onmiddelljke aanraking « zijn, zoo als bij de zoogenaamde gevoelige planten? « In hoe verre kan men thans van deze verschijnselen, « of van sommige derzelve, eene eenigzins gegronde « verklaring geven? Zijn de waarnemingen van Du- « TROCHET, waarop hij eene verklaring van deze vere « schijnselen gegrond heeft, bij nader onderzoek bevess « tigd , of kunnen zij daardoor zoodanig gestaafd wor- « den, dat zij als beslissende proeven mogen worden « aangemerkt?” | DOOR M. DASSEN, Medicince Doctor te Hoogeveen in Drenthe, Aan welke in de Algemeene Jaarlijksche Vergadering van de Hollandsche Maatschappij der Wetenschappen te Haarlem, den 2 Mei 1834, de Gouden Medaille is toegewezen, bh A 4 Ls VOORBERIGT. { k heb gemeend, dat het beter overeen zoude komen met onze tegenwoordige kennis, omtrent de levensver- Schijnfelen , èn het plantenrijk, den [laap der bladen , derzelver bewegelijkheid te noemen, terwijl ik , gemaks= halve, de verfchijnfelen der bladen van Hedysarum gyrans' door draaijen , er2 van Mimosa pudica , enz. door ‘het woord prikkelbaarheid zal aanduiden. | Het werfchil tusfchen deze drie foorten van ver- Schijnfelen bezit niet de minfte moewelijkheid » doch zulks heeft geene plaats bij de definitie der bewegelijke bladen. Immers er ìs geen blad bijna, dat niet eenige bewegingen kan verrigten. | Groot wverfchil echter beftaat er in die bewegingen ; en heeft men te voren geenszins op dit verfchil acht geflagen , dan is zulks gefchied , omdat men de were kingen der aanzwellingen niet gekend heeft: want, behalve de bewegelijkheid , aan bijna alle bladen eigen, beftaat er eene bijzondere , door middel der aanzwellin- gen, welke zich onder aan de inplanting des bladftuts bevinden. O 2e Al- ( 210 Alleen de bewegelijkheid uit deze aanzwellingen ont- Staande, bedoel ik onder den naam van bewegelijkheid der bladen , dewijl bijna alle de bladen, welke men te voren flapende noemde, tot deze afdeeling behooren. De andere bladen, welke LINNEUS en zine navolgers ook onder de flapende rangfehikten, vertoonen flechts in eene hoogere mate die bewegingen , welke eene bijna algemeene cigenfchap der bladen zijn. Gelijk Impa- tiens noli tangere , Chinopodium-/oorten, Atriplex , enze Dikwerf herhaalde waarnemingen hebben mij voor het overige tot de overtuiging gebragt , dat de verander- de rigtingen, gedurende den nacht, bij deze laatste „genoemde planten op verre na zoo geregeld niet zijn, als bij die bladen, welke door aanzwellingen bewogen worden, In het algemeen zijn zij veel meer van uitwendige invloeden lafhankelijk dan de ware bewegelijke bladen, en volbrengen ook dikwijls niet in eenen dag hunne bewegingen, waarom zij ook niet onder de vraag, welker beantwoording ìk beproef, kunnen begrepen zijn; want er wordt in deze flechts gefproken van bladen, die langzaam , gedurende den loop van eenen dag, zich bewegen. EER- EERSTE HOOFDSTUK. ALGEMEENE BESCHOUWING EN ONMIDDELLIJKE OORZAKEN VAN DE DAGELIJKSCHE BEWEGINGEN DER BLADEN, Rees in de kindschheid der plantenkunde vindt men fporen , dat de bewegelijkheid der bladen niet geheel on- bekend was. Aldus verhaalt reeds PLINIus (1) „ dat de bladen van TRIFOLIUM tegen onweder zich floten. De eerfte echter, die de veranderde rigting der bladen gedurende den nacht ontdekt heeft , fchijnt GARCIAS AB HORTO te zijn (2). Hij zag dit verfchijnfel bij TAMA= RINDUS , en deelde hetzelve aan cLusius mede (3). Bij Europefche planten werd de bewegelijkheid der bladen het eerst door v. coRDus (4) bij Glycyrrhiza waargenomen in 1581. De ontdekking van GARCIAS AB HORTO werd weldra door ALPINUS (5) en AcosTa (6) bevestigd. Het fchijnt echter , dat deze berigten, aangaande een zoo merkwaardig levensverfchijnfel der planten, weinig’ of geen’ indruk maakten 3 ten minfte men zoekt , tot aan de tij- k ie den Cx) Prinius, Historia Naturalis. Lib, XVIII. Cap. 35e (2) DECANDOLLE, Physiologie Veégétale, Tom. II. pag. 354. (3) SENEBIER, Physiologie Végétale. Tom. IV, pag. 3it. (4) Ve-corpus, Histor. Plantar. Lib, II. Cap. 156, (5) P. ALPINUS, de Plantis Egypt. 35. (6) LINNAEI, Amvenitates. Academicae, Vol. iV. pag. 337 03 ( 212 ) den. van BONNET, te vergeefs naar eenige’ waarnemingen over hetzelve, Niet echter kwamen de bewegelijke bla- den geheel in vergetelheid , maar men fíprak er flechts ter loops van, geliijjk Rajus (7) op het einde der 17e EEUW „ MAIRA in 1729 (8) en DU FAY in 1736 (9). In 1754 kwam het beroemde werk van BONNET over het gebruik der bladen in het licht , waarin ook eene , op daadzaken fteunende, verklaring wan „derzelwer bewe- giugen voorkomt (10). Het volgende jaar veifcheen eene naauwkeurige befchrij- ving van de veranderende nachtelijke rigtingen der bla= den, bij een aanmerkelijk getal planten , door Pp. BREMER onder opzigt van LINNEUS (11), doorgaans echter houdt men alleen. den Jlaatften voor den vervaardiger van dit werk: offchoon wij zullen trachten aan te toonen, dat, hoogstwaarfchijnlijk , deszelfs eerfte gedeelte door BRE- MER is gefchreven, Behalve de wezenlijke verdienften, welke het werk van BREMER € LINNEUS bezit, zoo komen er eenige mine der goed te keuren zaken in voor, welke ik kortelijk zal opnoemen: ten z1ften geven zij den naam van flaap aan het verfchijnfel der bewegelijke bladen , offchoon zij zelve zeggen, dat deze naam ongepast is (12); ten _gden (7) Rajus, Histor. Plantar. p. 1748. (8) Histoire do P Académie des Sciences de Paris172g. p. 35. (9) Mémoire de V Académie des Sciences de Paris 1736. p. 87. (ro) C‚ BONNET, Recherches'sur Pusagedesfeuillesetc. MMDCCLIV, en daarin Second Mémoire de Ja direction et du retournement des feuilles etc. (rr) Somnus plantarum, praeside Lönnaco propositus à PETRO BREMER. Upfal 1755. in CAROLI LINNAEI Amoenitat, Academicae, (12) Somnus plantarum eic. p. 336. S 4e ( 213 ) eden wordt in dit werk de eer der ontdekking van de veranderende nachtelijke rigtingen bij de bladen , aan LIN- NEUs toegefchreven, ten minften zij zeggen : „ plantas tali frui fomno novum quid est et inauditum” (13) ; ten g3den wordt de ontdekking van den zoogenaamden flaap der bladen verhaald gebeurd te zijn, nadat Lin- NEus reeds Profesfor was te Up/al, gelijk zulks blijkt uit den zamenhang (14)} terwijl in de Flora Lapponi- ca (15), verfcheidene jaren vóór dat tijdperk gefchreven , reeds planten genoemd worden, waarvan LINNEUS zegt, dat de bladen des nachts eene andere rigting dan des daags hebben. Het is om deze drie gewigtige onnaauwkeurigheden , dat ik geloof, dat niet LINNEUS , maar BREMER de fchrij- ver van dit werk is: want , wilde gene door hêtzelve zich «de eer der ontdekking toeëigenen , dan toch had hij zich wel op de door mij aangehaalde plaats in de Flora Lapponica beroepen. | De waarnemingen , na LINNEus over het ons bezighou- dend verfchijnfel gedaan, zal ik híer niet vermelden, daar _ zij ter gefchikter plaatfe zullen aangehaald worden; en ik ga dus tot de befchouwing der bewegelijke bladert zelve over, Offchoon een vrij aanzienlijk aantal verfchillende foôr- ten van planten, zoo wel kruidachtige , als heesters of boomen , met bladen voorzien zijn ; die des nachts eene | andere rigting hebben dan des daags ; zoo is echter derzelver aantal, ín vergelijking met de overige planten , ge= (13) Somnus plantarum étc. pe 336. S 6. (14) Ibid, p. 340. {15) CAROLI LINNARL Flora Lapponica, Amflerdam 1735. p. 222. Pi 0 4 % (“214 ) gering „gelijk zulks reeds daaruit blijkt „dat bijna alleen bij. de familiën der Oxalidee. en Leguminosae dit ver- fchijnfel wordt waargenomen (16). De tijd , waarop de overgang van den dag- in de nachtrigting en omgekeerd , voorvalt, regelt zich doorgaans naar het op= en onder- gaan der zon, en is in het algemeen veel geregelder dan het opengaan en fluiten der bloemen (17). Hierbij ech- ter moet men in het oog houden, dat planten, uit vreem. de luchtftreken in de onze overgebragt, over het alge- meen voortgaan op die tijden hunne bladen te openen en te fluiten, op dewelke zij zulks in hun vaderland ge- woon waren. Aldus ziet men, des avonds in onze war- me kasfen, des avonds om zes uren, midden in den zo- mer , de bladen van eene menigte planten zich fluiten „ offchoon alsdan het licht , noch de warmte verminderd zijns terwijl zij ook-des winters ’s morgens op hunnen gewonen tijd zich wederom aki alhoewel het volko- men duister zij. | Onze ware inland{che planten, daarentegen’, volgen meer of min regelmatig de zon, zoo als zij zich hier in hare dagelijkfche beweging vertoont. Naauw hangen de ver- anderingen in de rigting der bladen te zamen met de ge- zondheid der plant, en meer in het bijzonder met die der biaden zelve; hoe krachtiger dus de plant is, des te geregelder en des te minder afhankelijk van uitwendige invloeden „ hebben de dagelijkfche bewegingen der bladen plaats. Het is dus natuurlijk , dat, tegen den herfst als de bladen oud worden „(deze toch hebben hun eigen le= ven en doorloopen de verfchillende tijdperken aan hetzela ve (16) DECANDOLLE, Physiologie Végêtale, Tom. II. pe 857-858. (17) DECANDOLLE , Mémoires présentés àl’ Institut, Vol. L pe 343e NTB) ve eigen „) (18) de bewegingen verminderen of wel gee heel ophouden; doorgaans echter is de rigting der bladen alsdan zoodanig, dat zij noch volkomen met de dagelijk- fche, noch met de nachtelijke overeenkomst. Bijzonder geldt dit ôok opzigteliijk van die planten , welke gedu- rende- den winter in kasfen bewaard worden , wanneer derzelver bladen den meesten tijd geen of flechts een naauwelijks merkbaar verfchil, tusfchen dag en nacht, aantoonen. (19) Jonge bladen hebben, vóór hunne vol. komene ontwikkeling, doorgaans de rigting, welke zij naderhand alleen des nachts weder aannemen. In den eerften tijd, na hunne ontwikkeling , vertoonen zij de vere fchijnfelen der bewegelijkheid in de hoogfte mate , zoo= wel door fchielijkheid der bewegingen, als door meerdere volkomenheid in derzelver uitvoering. Gedurende de ontwikkeling van nieuwe bladen, wore den de bewegingen der naastbijzijnde zeer ongeregeld en langzaam, hetwelk ook bij fommige planten gefchiedt ten tijde van de ontwikkeliug der bloemen en vruchten , b. v. bij Zupinus; bij anderen heeft zulks echter geen plaats , zoo ala bij Oxalis. De beweegbare bladen toonen dike wijls, hehalve de dagelijkfche , nog eene bijzondere be= weging , die van toevallige oorzaken fchijnt af te hangen. Zoo zageu wij reeds boven , naar her verhaal van PLINr- Us, dat de bladen van Zrifolium bij onweder zich fluie ten „, terwijl hetzelfde door anderen op den middag bij fterken zonnefchijn , bij Robinia, Mimofa pudica, (20) | Senz. : (18) G. vrouik , Oöserrat, de defoliatione etc. page g en volg. (19) K. SPRENGEL , Anleitung etc. Ed. I. Pars I, p. 306, (20) SiewarT, in Archiy für die Phystologie von Rem und AUTENRIETH, Band XII, p. 33-41. O5 ( 26 ) enz. is waargenomen. OEHME daarentegen zag hetzelfde verfchijnfel , bij eene betrokkene lucht, bij MZimofa fen- fitiva, en bij onweder bij Robinia pseudoedcacia , en eenige Lupinus-foorten ontftaan (e1)z terwijl ik zelf het fluiten der bladen bij Oxalis en Lotus-foorten bij fterken zonnefchijn, en bij Mimo/a dealbata, Cefalpinta pul cherrima, etc. bij onweder heb waargenomen. Zeer over- dragtelijk hebben fommigen deze verandering in de rig- ting der bladen, middagflaap genoemd. Wat de veranderingen in de rigting der bewegelijke bladen op zich zelve betreft, deze zijn zeer verfchillen= de, want zij rijzen gedurende den nacht in de hoogte „. buigen zich naar beneden of bewegen zich zijdelings. Vier hoofdrigtingen dus toonen de bewegelijke bladen des nachts aan; en meu zoude nog vele anderen „ welke uit de verbinding van twee dezer rigtingen ontftaan, kunnen aanwijzen. Moeijelijk echter zoude het zijn, om, indien men deze ook wilde onderfcheiden, zulks zonder naauw- keurige hoekmetingen in het werk te {tellen , waarom ik mij dan ook alleen maar tot die vier hoofdrigtingen zal bepalen, | | Naar mate dat de bladen zamengefteld zijn „ kunnen ook de zamenftellende deelen zich bewegen. Aldus kunnen, bij de gevederde bladen, de blaadjes en de algemeene bladfteel , bij de dubbeld gevederde bladen ook nog de bijzondere bladftelen zich afzonderlijk bewegen. Weinig voorbeelden zijn er echter bekend van bladen , met meer dan één bewegend deel. Desniettemin zal ik alle beweeg- bare bladen, naar het getal hunner beweegbare deelen , tot (21) K. Je OEHME, in Beschüft. der Berlinifcheu Gefelfchaft. Band II, Jaar 1776. fe 8688, (CMI) tot drie afdeelingen brengen , en deze ieder weder, vole gens de vier hoofdbewegingen „ in onderdeelen fplitfen. Zie hier een dusdanig ingerigt overzigt van alle „ mij bekende, veranderende bladrigtingen gedurende den nacht. EERSTE AFDEELING,. Planten, welker bladen flechts ééne beweging hebben. a. Het blad, of deszelfs bewegelijk deel, rijst des nachts in de hoogte... b. v. Faba vulgaris, Lotus, Trie folium Vicia, Lrathyrus. b. De bladen of derzelver bewegelijke deelen worden des nachts naar beneden gebogen, b. v. Lupinus, Oxa- lis fricta, Robinia, Glycyrrhiza, Glycine, Abrus. c. Het blad, of deszelfs bewegelijke deelen , bewegen zich zijdelings naar voren, b. v. Zamariudus Indie ca „ Mimofa foorten , enz. d. Het blad, vof deszelfs bewegelijke deelen , bewegen zich zijdelings naar achteren , b. v. TepArofia cari- baa. (22) | N TWEEDE AFDEELING. Planten, met bladen, welke twee bewegelijke deelen hebben. A. de algemeene bladfteel rijst eenigzins in de hoogte. 4, de blaadjes buigen naar beneden, b. v‚ Medy/a- rum gyroides , Casfia, B. de algemeene bladfteel buigt eenigzins naar beneden, a. de blaadjes buigen naar beneden, b. v. Amorpha fruticofa, | be (22) DECANDOLLE, Physiologie, Pars IL, p. 857. ( 248 b. de blaadjes bewegen zich zijdelings naar voren , b. v. Gleditfchia triacanthos. In het algemeen moet ik bij deze afdeeling aanmerken , dat de beweging des algemeenen bladfteels , uitgenomen bij Hedyfarum gyroides, zeer gering is, en dat men de- zelve alleen in den voorzomer, bij fchoon weder, eenig- zins duidelijk kan waarnemen. - DERDE AFDEELING. Planten, met bladen, welke drie bewegelijke deelen _ hebben. A. de algemeene bladfteel buigt zich naar beneden. b, de gedeeltelijke bladftelen naderen eikander. 1°, de blaadjes rijzen in de hoogte, b. v. Mîimofa pudica , Mimofa fenfitiva. Deze zijn de eenigfte , mij met zekerheid bekende , planten, welke drie bewegelijke deelen bezitten: hoogst- waarfchijnlijk echter beftaan er meerdere, | Bij deze zeer algemeene opgave van de veranderde rig- tingen der bladen , gedurende den nacht, zoude het niet moeijelijk zijn, vele bijzondere befchrijvingen te voegen, van , door deze veranderingen in de rigting der bladen, foms onkenbaar gewordene planten. Hierin echter zie ik weinig voordeel tot bereiking van mijn doel; want dit veranderde voorkomen hangt, behalve van de beweging der bladen, van derzelver vorm en plaatfing , in betrek- king tot de bloemen, vruchten, enz, af. Nuttig echter „ geloof ik, zal het zijn, de bewegingen zelve bij eene ‚plantenfoort naauwkeurig te befchrijven. Ik heb MZimo/a pudica hiertoe uitgekozen , zoo wel omdat ik hierdoor na: (219 ) naderhand niet over de natuurlijke bewegingen dezer plant zal behoeven te fpreken „ als om het zamengeftelde der bewegingen, en de vaardigheid, waarmede zij worden uit- gevoerd. Het was in het midden van Julij, dat ik eene plant der- bovengenoemde foort, van ’s namiddags te 4 uren tot den volgenden morgen, naauwkeurig in het oog hield. Dadelijk trachtte ik , zoo voorzigtig mogelijk , den hoek te bepalen, welken de algemeene bladftelen met de takken, naar beneden toe gerekend , maakten, Door elkander bedroeg dezelve toen 120°, Om half zes uur begonnen deze hoeken merkbaar tc verkleineu „ doch om 7 uren bedroegen dezelve nog rooo, Toen begon ik eenige rijzing, in de digtst aan deu ftam zich bevindende blaadjes , waar te nemen. Onderwijl be. gon de algemeene’ bladfteel eenigzins fchielijker te zakken, zoodat om 8 uren de hoek flechts goe bedroeg. Om dezen tijd begonnen eensklaps al de blaadjes van een blad in de hoogte te rijzen, beginnende van achteren af; eenigc minuten daarna volgde op dezelfde wijze een an= der blad, waar zich echrer de beweging aanvankelijk al- leen tot de blaadjes van een der vier gedeeltelijke biadfte- len uitftrekte3 bij één enkel blad zag ik de rijzing niet van achteren , maar in het midden, eenen aanvang ne- men. Van tijd tot tijd volgden de blaadjes der overige bladen , durende zulks tot 9 uren , zoodat het fluiten der blaadjes alleen een onderfcheid van twee uren ople= verde, Intusfchen naderden de gedeeltelijke bladftelen el- kander , en zakte de algemeene bladfteel hoe langer hoe lager, tot dat om ra uren derzelver hoek flechts om- : ftreeks 30° bedroeg. Weldra begint nu de algemeene blade C 0 ) bladfteel weder te rijzen ; tegen het opgaan der zon wij= ken de gedeeltelijke bladftelen van elkander, en iets vroe- ger of later dan half zes uur, openen zich de blaadjes’, welke beweging van achter af begint, De verfchillende bewegingen, welke ik opgegeven heb, hebben met meerdere kracht plaats , dan eigenlijk noodig is. Door verfchillende proeven heb ik mij hiervan over= tuigd , van welke ik hier eenige zal mededeelen 3 bij voorkeur echter dezulke, welke ik met inlandfche of wel met zoodanige planten , welke de koude tien hier op- levert , gedaan heb. 1e proef, Frisch afgefneden takjes van Faba yulga- ris, Oxalis Stricta , Lupinus albus en Robinia viscofa plaatfte ik des avonds om 6 uren op het water, zooda- nig, dat ten minfte eenige hunner bladen volkomen met de achterfte oppervlakte op hetzelve dreven. Weldra toonden de bladen hunne krachten in te fpannen , om de nachtelijke: rigting aan te nemen 3 alzoo kromdeu zich de bladen der eerstgenoemde foort, om zich van de opper= vlakte des waters te bevrijden, maar konden dezelve zieh geenszins geheel opheffen. De tweede foort maakte de= zelfde beweging als de vorige , waardoor de blaadjes op zijde vielen. De blaadjes der derde foort konden zich niet van het water losmaken ; doch drukten het punt „ waar zij aangehecht waren , zóódanig naar beneden, dat zij bijna dezelfde rigting, als buiten het water , verkre- gen. De laatfte eindelijk der bovengenoemde foorten , kon, door den tegenftand van het water, de blaadjes niet naar beneden bewegen, maar beurde, door terugwerking , den algemeenen bladfteel eenigzins in de hoogte. 2e proef. Duidelijk reeds bleek uit de bovenverhaalde uit- C 21 ) uitkomften , dat er meerdere kracht, bij het aannemen van de nachtelijke rigtingen der bladen, wordt aange- wend „ dan daartoe noodig is. Ik wenschte deze kracht echter. eenigzins nader te kennen, waarom ik tegen den avond om den middennerf van eenige blaadjes van Faba vnlgaris op M van de lengte van het blaadje van benee den af, 2 grein medicinaal gewigt vasthechtte; aan an- dere blaadjes maakte ik. op dezelfde plaats 4 grein vast. Die met 2 grein bezwaard „rezen als gewoonlijk in de hoogte; de anderen echter, welke 4 grein boven hun eigen. gewigt te torfchen hadden, rezen. langzamer en. be- reikten de volkomene hoogte der overige blaadjes „ gedu rende den-nacht , niet. Hieruit blijkt dus, dat ieder blaad= je der genocmde plant ten minfte 3 grein meer kan op- heffen, dan voor de beweging tot fluiting van het blaadje noodig is. 3e proef. Ik was Maser op gelijke wijze te bepalen, hoe groot de kracht was, welke des morgens bij het openen. der bladen ongebruikt bleef , want dat ook hier overvloed van kracht plaats had, meende ik uit de ana- logle te mogen. befluiten. Op gelijke plaats dan bevestig de ik gedurende den nacht gewigtjes aan den middennerf der. blaadjes van Robinia viscofa, en zag, na eenige toenaderende proeven, dat ieder der blaadjes dezer plant ten minfte 3f grein medicinaal gewigt, des morgens, mede naar boven kan heffen. Na aldus te hebben aangetoond , dat in de bewegelijke bladen meer dan genoegzame krachten aanwezig zijn, om de dagelijkfche, bewegingen te volbrengen „ moeten: wij overgaan tot het nafporen dier krachten zelve ; alvorens echter zal ik, zoo kort mogelijk , tot beter verftand der zaak , ( ‘22 -) zaak , de bladen ontleedkundig befchrijven. In het algemeen zijn de bladen uitbreidingen van hout- bundels, tusfchen wiens zich een meer of minder over- vloedig celweeffel ontwikkelt, wiens lagen, behalve door plaatfing , ook door de vormen der cellen verfchillen. Om de uitbreiding der houtdraden , hier nerven genoemd, zijn de vafa laticis geplaatst , terwijl dit alles door eene bijzondere laag celweeffel (opperhuid) bedekt wordt. Voor dat de houtdraden uiteenwijken , om het eigenlijke blad te vormen, zijn zij op eene langeren of korteren afftand met «elkander vereenigd , waardoor de bladfteel ontftaat ; de plaatfing echter der houtdraden in den blad- fteel verfchilt, door welk verfchil veroorzaakt wordt , dat fommige bladen bijna onbewegelijk zijn, anderen daarentegen zeer gemakkelijk en zonder beletfel kunnen bewogen worden (23). Het fpreekt van zelve , dat deze laatfte bewerktuiging bij de bewegelijke bladen plaats heeft. Voor het overige ontftaan de houtdraden, waaruit de bladen gevormd wors den , op dezelfde. wijze bij de bewegelijke , als bij de niet bewegelijke bladen. (24) Om deze houtdraden , wel ke onderling door celweeffel. werbonden zijn, ligt. een bekleedfel van hetzelfde weeffel: en om ieder der hout- draden of naast dezelve, zijn de va/u laticis geplaatst. (25) Het punt, waar het blad met den ftam of tak vereenigd wordt, is doorgaans van eene aanzwelling van het be- kleedfel des bladfteels voorzien. Bij de bewegelijke bla- den (23) MirBeL, Mémoires math. et physig. de U’ Instit, Tom. X, Pe 555e (24) Link, Kritifche Bemerkungen, etc. PD. 24e (25) ScnuLTz, in Botan, Zeit. 1828* p. ao1, ( 223 ) den mist zulks nimmer, en is meestal aanmerkelijk bij dezelve ontwikkeld. Zigtbaar gaat deze aanzwelling in de bast over , en beftaat uit celweeffel (26). … Daar nu, _ gelijk wij boven zagen, de vasa laticis in de bladfteel _ om of bij de houtdraden liggen, en deze. gewigtige deelen daarentegen in den ftam , meestal in de fchors- gevonden worden, (27) zoo volgt, dat zij in of bij de aanzwel- ling, rondom de inplanting der bladfteel, vanaf. de houtdraden taar de fehors, en dus de aanzwelling moe- ten doorloopen, Wat eindelijk de vereeniging van de houtdraden uit de bladfteel met den tak of ftam aangaat, zoo zijn de ge- voelens hierover zeer verdeeld. VaucnerR (28) heeft onlangs ftaande gehouden, dat zij niet eene voortzetting van de houtdraden der overige plant, maar met deze flechts verbonden zijn, hetwelk mij echter onwaarfchijn- lijk voorkomt, indien men namelijk van de bladen der Filices Rhododendron, etc: tot de overige planten mag befluiten ; “want bij dezen en vele anderen is het gemak kelijk waar te nemen, dât de houtdraden , van ftam en blad , voortzettingen van elkander zijn. Na aldus de deelen , waaruit een blad beftaat, opgenoemd, en de ver= houding derzelve onderling eenigzins uit elkander gezer te hebben, kunnen wij overgaan tot het onderzoek naar de krachten , welke de dagelijkfche bewegingen veroorza- ken. | In de eerfte plaats zal het noodig zijn , te onderzoe- 5 A00 ken , (26) LINH, DECANDOLLE, DUTROCHET , Enz. (27) ScnuLTz, die Natur, etc. 1. C. p. 575: C28) Bulletin des Sciences Naturelles, Tom, VIII. pe 55 « P C 24 ) ken, in welk gedeelte der bladen de bewegende kracht hoofdzakelijk aanwezig is, tot welk einde ik de volgen- de proeven deed. i°. Aan al de blaadjes van een zamengefteld blad van Lupinus albus, fneed ik de bladuitbreiding tot aan den middennerf weg. 2°, Aan een ander blad derzelfde plant {need ik alle blaadjes op % der lengte af, \ De aldus misvormde blaadjes hadden desniettemin de- zelfle bewegingen als de ongefchondene „ waaruit mij bleek , dat, noch het celweeffel , noch de middennerf eenigen invloed op de bewegingen hadden. Ik herhaalde deze proeven op Robinia pseudo-Acacia , viscofa „ Lo- tus foorten, enz. met hetzelfde gevolg. Bij Oxa/is-foor- ten daarentegen was het blad, na nog een of twee dagen, na de bovenvermelde kwetfingen , de gewone bewegingen volbragt te hebben, verlamd, hetgeen echter aan het nadeel, hetwelk de plant door dit verlies van fubftantie leed, zal moeten toegefchreven worden; ten minfte bij fterkere planten, zoo als boomachtigen , heb ik de meest misvormde overblijffels van bladen, gedurende zes we- ken, zich, even als gewoonlijk , zien bewegen „ mits dat de blad(teel ongefchonden bleef. Het zal dus de blad- teel moeten zijn, waarin de werktuigen der beweging bij de bewegelijke bladen, zich bevinden; en onwillekeu- rig denkt men hierbij aan het deel, dat DUTROCHET (29) bij Mimofa pudica, als de zetel der bewegingen bij de bladen dier plant heeft doen kennen, en hetwelk TREVI- RA- (29) DUTROCHET , Journal de Physique etc. Tom. XCV. p. 474. Recherches: anatomigues et phyfiologigues etc. par DUTROCHET. Paris 1824. p. 52 en volg. C 225 ) RANUS (30) reeds vermoedde , eene gelijke werking bij de beweegbare zoowel, als bij de prikkelbare bladen , te hebben. Mijne bovenvermelde proeven , de analogie tus- fchen het door purrocneT bij Mimo/a pudica ontdekte werktuig der beweging, en de aanzwelling rondom de inplanting der blaadjes bij de planten met bewegelijke bladen , en de zoo even aangéhaalde gisfing van TREVI- RANUS , bragten mij dus tot het onderzoeken der aan- zwelling «om de bladftelen, Groote moeijelijkheden ech- ter deden zich hierbij op, want de kleinheid dezer aan- zwellingen , alsmede derzelver plaatfing , maakten het tot eene niet gemakkelijke zaak, om in deze bevredigende onderzoekingen in het werk te ftellen. Leangen tijd heb ik te vergeefs beproefd, om bij de kruidachtige planten de aanzwellingen geheel weg te fnijden , zonder de ande- re deelen der bladfteel te kwetfen, hetgeen mij eindelijk , vooraf een fijn mesje hiertoe hebbende laten vervaardie gen, gelukte bij Faba vulgaris, “Robinia yiscofa , pseu- do-dcacia , Amorpha, Casfia marylandica setes ik had het genoegen te zien , dat alle bewegelijkheid hier= door verloren ging. | De bladen echter aldus van hunne aanzwellingen bee roofd „ bleven , gedurende eenige weken ‚leven. Duidelijk dus is het, dat de aanzwellingen de werktuigen der be- weging bij de bewegelijke bladen zijn 3 blijvende er nu nog over om te onderzoeken , hoedanig zij deze bewegingen ten uitvoer brengen. Ik fneed tot dit einde aan alle de blaadjes van een zamengefteld blad van Robinia viscofa het bovenfte gedeelte der aanzwelling , tot op de hout- ed in | bun- €30) L. C, TREVIRANUS, Zeitfchrift für Búyfioiogte, Band [, p. 176 BA C 2% ) bundels weg, en in plaats van de gewone beweging der blaadjes naar beneden tegen den avond waar te nemen , zag ik, in tegendeel. bij de dus bewerkten eenige rijzing plaats hebben , en was dus niet alleen de natuurlijke be- weging met het bovenfte deel der aanzwelling , verloren gegaan „ maar, daardoor ook gelegenheid; tot eene „ hoee wel geringe, echter merkbare, eiken: nare gegeven. D tifer rie / Ik herhaalde deze proef’ bij verfcheidene bladen „ zoo wel van de bovengenoemde foort als--bij. de blaadjes van Robinia pseudo-dcacia, en kreeg altijd hetzelfde ge- volge Hieruit blijkt. 1% , dat de bovenfte aanzwelling de blaadjes. der. genoemde, planten ‚naar beneden doet zakken, hetwelk dus door eene uitzetting moet plaats hebben. 2°. „Dat ook de onderfte aanzwelling eene uitzettende kracht heeft, dewijl anders„de. blaadjes ‚de horizontale rigting eik zij hadden „ toen ik,‚de-bovenfte,aanzwel« ling. -wegfheed , «hadden moeten behouden, … Volkomen overeenkomftig metde. gevolgtrekkingen -zijn de. uitkom= ften , welke ik verkreeg, door- het wegfnijden: van de onderfte gedeelten der aanzwellingen bijde bovengenoeme de «planten, want „daardoor zakten de blaadjes dadelijk naar beneden en bleven-.onbewegelijk- in die houding: met het bloote. oog, doch; beter-met, eene loupe, kon men zien „dat het bovenfte deel der aanzwelling bij des zelve fterk- gezwollen. was. zeta DN, ‚De tot dus verre vermelde. proeven: annae zich alle tot planten, welker ‘blaadjes. des „nachts, naar beneden zakken; en er zoude dus twijfel kunnen ont{taan,; of het rijzen der bladen tegen den nacht, wel door gelijke wet- ten geregeerd worde, als het zakken, derzeïve., Hierom hek (227 heb. ik de--bovenbefchreven proeven op faba vuligart herhaald „en. „gezien ;-dat ookdaar- het rijzen der blaad jes door „eene uitzetting der onderfte aanzwelling veroore zaakt wordt 5 ‘het zakken daarentegen des morgens , door eene ‚uitzetting der bovenfte aanzwelling. Ook de zijdes lingfche bewegingen. worden veroorzaakt door eene uit- zetting van dat gedeelte der aanzwelling , welke tegen- overgefteld is aan de zijde, naar welke de beweging plaats heeft, zoo als mij uit de bovenvermelde aan de gedeeltelijke bladftelen van Mmo/a pudica in het werk geltelde proeven, ten duidelijkfte bleek. Nog bevond ik!, dat de algemeene bladftelen zich volgens dezelfde wetten bewegen, hetwelk mij uit de herhaling der meergemelde proeven bij Medyfarum gyroïdes bleek, Bij alle vormen dus van de bewegingen „en bij al de verfchillende be- weegbare deelen der bladen, is dezelfde onmiddellijke ‚oorzaak van beweging werkzaam. | Het duistere“ -dus „ dat tot hiertoe de beweegbaarheid der bladen omhulde, is verdwenen , of liever, is op de aanzwellingen overgebragt: want dat het eene deel eener aanzwelling , gedurende een gedeelte: van den dag „ het andere deel der vaanzwelling „door zich met. meer kracht uit te zetten ; overwint „vis een verfchijnfel even merk- waardig en verwonderenswaardig , als- voorheen de bewe- ging der bladen, +De-naaste oorzaken hièrvan op te fpo- ren , zal thans onze,zaak-zijn’, dewijl deze naaste oot- zaken „ als- de verwijderde oorzaken wan «de bewegingen der bladen: aante merken zijn, “Voor dat ik hiertoe over- ga, moet ik nog opveene bedenking antwoorden „ welke men, tegen de door mij befchrevene werking der aan- zwellingen. zoude’ kunnen maken: “Zij sis deze: er zijn P 3 ve- ( 228 ) vele planten, welker bladen aanzwellingen bezitten , zon= der dat hierdoor bewegingen ontftaan. Gemakkelijk ech- ter laat zich fdeze fchijnbare tegenftrijdigheid verklaren , want ten 1e kan de de ftelling der houtdraden alle bewe- ging onmogelijk maken; ten e° kunnen de aanzwellin= gen ‚ hoewel aanwezig, echter te klein zijn ; en eindelijk ten 3e kunnen de krachten der beide aanzwellingen fteeds gelijk zijn, zoodat hierdoor noodwendig alle beweging _ voorgekomen wordt. TWEEDE HOOEDSTUK. \ BESCHOUWING DER VERRIGTINGEN VAN DE BLADEN ALS VERWIJDERDE OORZAKEN VAN DERZELVER BE- WEGINGEN. In het algemeen heeft men de oorzaak van de dage- liijkfche bewegingen der bladen doorgaans gezocht in het verfchil tusfchen dag en nacht, dewijl genoemde bewe- gingen met deze twee tijdperken ten naasten bij overeen- -men. Dikwijls heeft men uit een der verfchillen , wel- te den dag van den nacht onderfcheiden , beproefd „ de werfchillende rigtingen te verklaren. Zoo heeft de koel- heid , de vochtigheid en de duisternis van den nacht iee der in het bijzonder zijne verdedigers geha.d Weinig, of in het geheel niet heeft men er aan ge- dacht, om het verfchil van de verrigtingen der bladen , ge- ( 229 ) gedurende dag en nacht als verwijderde oorzaak van de veranderde dagelijkfche rigtingen te befchouwen. Ik neo hierover eenige proeven in het werk gefteld , en zal deze hier mededeelen, om het even of dezelve gunftig of min- der gunftig voor het vermoeden, dat mij tot derzelver in het werkftelling aanfpoorde , uitgevallen zijn. r°. Znvloed van de ontbinding van zuurflof uit de bladen op derzelver bewegelijkheid, In het algemeen weet men, dat, na heete dagen , waarop de zouneftra- len onbelemmerd op de planten hebben gewerkt, eene fterke verandering in de rigtingen der bladen , gedurende den nacht wordt waargenomen , en daar , volgens onze tegenwoordige kennis, ook onmiddellijk zonnelicht het voorname middel is ter ontwikkeling der zuurftof uit de planten : zoo fchijnt hier uit te volgen, dat, hoe leven- diger de ontwikkeling der genoemde ftof , gedurende den dag was, de bewegingen der bladen tegen den nacht ook des te levendiger moeten zijn. Om dit vermoeden te be- vestigen , deed ik de volgende proef, Takken van Ao- binia pseudoedcacia, viscofa, Trifolium pratenfe, La- thyrus pratenfis , Oxalis flricta , en Medicago lupulina plaatfte ik in verfchillende glazen onder water , dat kun- ftig met koolftofzuur bezwangerd was ; dadelijk daarna plaatfte ik, deze glazen in den zonnefchijn , waaraan zij - van ’s morgens -1o tot ’savonds blootgefteld bleven. De- zeltde planten , in gelijke glazen , doch onder gewoon water „ plaatfte ik bij de vorigen: terwijl ik nog eens de genoemde planten onder water in glazen plaatfte , die ik echter in de fchaduw zette. „Het natuurlijk gevolg hier- van was , dat de planten , onder koolzuurwater , eene groote menigte zuurftof ontwikkelden ; gelijk ook eene zoo- | P 4 da= C 230 danige „ doch bep ontwikkeling bij de in gewoon water , in.de zon {taande planten, plaats had; terwijl de planten, in de fchaduw gezet, volftrekt niets ontwik= kelden. Tegen den avond echter kon ik niet waarnemen , dat de bladen, die des daags veel zuurftof ontwikkeld hadden, vroeger of fterker hunne nachtelijke rigtingen aannamen, Het fchijnt dus , volgens deze uitkomst; dat de vorming der zuurftof geenen onmiddellijken invloed op de“ bewegelijkheid heeft ; doch daar de proeven , waarop deze gevolgtrekking berust , uit den aard der zaak onder water moeten gedaan worden, zoo is het mogelijk , dat hierdoor een onnaauwkeurig refultaat ontftaan is3 ten minfte blijf ik , niettegenftaande hetzelve , van een tegen= overgefteld gevoelen, hetwelk op de volgende proef ge- grond is. Ik plaatfte , gedurende eenige achtereen vol- gende dagen, potjes met Oxalis flricta in den zonne- fchijn , anderen in de fchaduw „ waarop volgde , dat de nachtelijke rigting der blaadjes bij de eerften veel fterker was dan bij de tweeden. 2e, Jnvloed van de vorming van het koolftofzuur op de dagelijkfche bewegingen der bladen. Algèmeener is zonder twijfel de: vorming van koolftofzuur , gedurende den nacht, dan de ontbinding van zuurftof , gedurende den dag, bij de bladen. Immers de noodige uitwendige invloed-tot de eerstgenoemde werking is des nachts altijd aanwezig , terwijl de mogelijkheid (indien namelijk de ons middellijke zonneftralen noodig zijn) der tweede - wer= king dikwijls gedurende den dag ontbreekt, Het is om deze reden , dat ik , zoo veel mogelijk , moeite heb aanÁ= gewend, om het verband tusfchen de vorming van het koolzuur en de dagelijkfche bewegingen der bladen , op te ( 23L ) te fporen.- De eenvoudige proeven hiertoe noodig „zijn het beletten van de vorming van, het. koolftófzuur en het ‚ bijzondere gemakkelijk -maken. dezer. vorming. Om de eerfte dezer proeven in het werk te ftellen , plaatíte ik tegen den avond Lotus Jacobea en Oxalis flricta onder eene klok, met zuiver Azoton gevuld. Dezelfde planten plaat{te ik in de vrije lucht naast de klok, „Geen onder- fcheid echter fcheen het Azoton te weeg te brengen voor den morgen; want de planten onder de klok ontvouw= den hunne bladen flechts eenigzins later dan. die „buiten de klok geplaatst. nek, Deze zelfde proef herhaalde ik door Lotus tetrago= nolobus en Oxalis frricta onder eene klok met hydroge- nium te plaatfen , waardoor ik het volgende zag gebeu- ren. Op den eerften nacht was-de nachtelijke. rigting volkomen ; den daarop volgenden dag echter werd de. da- gelijkfche rigting flechts zeer. onvolmaakt. bij de bladen waargenomen ; en gingen dezelve tegen den avond, reeds vroegtijdig weder in de nachtelijke rigting over. Tegen den volgenden morgen befpeurde ik geene verandering maar bleven de bladen onveranderlijk in de nachtrigting ftaan. Ik keerde toen deze proeven om „ door de genoemde planten onder eene klok , met zuurftof gevuld, te plaat- fen. Hierdoor werd de beweging zeer {nel en krachtig.3 doch de planten konden het in deze luchtfoort niet lan- ger dan een of twee dagen uithouden , zonder dat der- zelver gezondheid aanmerkelijk leed. Uit deze proeven geloof ik te kunnen afleiden , dat de vorming van het koolftofzuur , gedurende den nacht, voor de bewegelijke bladen voordeelig is, ter-verkrijging der dagelijkfche rig- tingen. P 5 3% ( 242) 3°. _ Znyloed van de opflorping en verdamping der vochten op de dagelijkfche bewegingen der bladen, Gee lijk bekend is, ftaat de opflorping der vochten in de _ planten in dadelijk verband met de verdamping. De verdamping hangt ten naauwften met licht en warmte za- men „ en verdwijut des nachts geheel (1); de opflorping echter gaat nog eenigzins voort, offchoon de verdamping opgehouden hebbe, " Zoo zag HALES „ dat de planten ge- durende den nacht eenigzins in gewigt toenamen (2) , en DECANDOLLE bepaalde zelfs door proeven , hoeveel , zon= der invloed van licht, opgezogen werd (3). Duidelijk dus is het, dat bij het vallen van den avond , tegen dat de bladen de nachtelijke rigting aannemen, de ruwe fap- pen in de planten vermeerderen ; tegen den morgen ech- ter , wanneer de bladen zich openen, moet deze vermeer- dering van gewigt weder verdwijnen. Door deze gelijktijdige verandering in den ftaat der ru- we vochten en de rigting der bladen „ ontftaat zeer na- tuurlijk het denkbeeld, dat er eenig verband tusfchen deze twee levensverrigtingen beftaat. Ik trachtte door dadelijke proeven , in dit opzigt, tot zekerheid te komen. - Hiertoe nam ik drie potjes met Oxvalis flricta. Een der- zelve plaatfte ik half in het waters het tweede gaf ik ge- matigde vochtigheid; terwijl ik het derde alle vochtig- heid onthield, tot de bladen dreigden te verdroogen. Het gevolg hiervan was, dat de plant in het eerfte potje der. zelver bladen eene rigting deed aannemen „ zeer nabijko- mene (a) DECANDOLLE, Physiologie Végétale. Vol. I. p. 122. Ca) HaLrs, Groeijende Weegkunde, enz, p. 22, enz, (3) DECANDOLLE , Mémoire présenië à UV Institut. Vol, 1. p. 338. ( 233 ) mende aan die van den nacht ; welke rigting, gedurende de geheele proefneming „ beftendig dezelfde bleef. De bladen der beide andere planten bleven zich gere- geld bewegen. Deze zelfde proef , in het werk gefteld met Lotus Jacobaens , leverde een dergelijk gevolg. Sterkere planten echter, zoo als ftruikachtigen, konde ik door vochtighetd geene nachtelijke rigtingen der bladen doen aannemen, offchoon het bij deze ook niet wel mo- gelijk was , om gedurende eenige dagen eene zoo bepaal- de vochtigheid „ als bij kleine , ín potjes geplaatfte plan- ten , te weeg te brengen. Ook de beroemde proef van BONNET (4), om bladen de nachtelijke rigting te doen „aannemen, door eene fteeds natte fpons onder dezelven te hangen, is mij noch bij Robinia , noch bij Mimofa foorten gelukt. Desniettemin geloof ik uit mijne proe- ven met Oxalis , Lotus , enz. gerust te mogen afleiden, dat overvloed van ruwe fappen het aannemen der nach. relijke rigtingen bevordert ; het tegenovergeftelde daaren=e tegen de dagrigtingen gemakkelijk maakt. Nemen wij nu de uitkomften der bovengemelde proe- ven te zamen, zoo geloof ik , dat daaruit een zeer ge- wigtig gevolg is af te leiden , namelijk : dat de levens- verrigtingen der bladen, gedurende den dag , de aanne= ming der nachtelijke rigtingen bevorderen bij die bladen , welker maakfel toeftaat, dat zij zich bewegen 3 en dat daarentegen de levensverrigtingen der bladen, gedurende den nacht, de aanneming der dagrigtingen gemakkelijk maken. | : Is deze gevolgtrekking overeenkomf{tig met hetgeen in de (4) Bonmer, Recherches sur Pusage des feuilles , p. 102. ( 234 ) de vrije. natuur gefchiedt „ zoo geeft zij ons het middel tot verklaring van verfcheidene daadzaken, Want be- halve ‚dat door het licht de. dagelijkfche bewegingen in het «algemeen worden aangebragt „ zoo wordt er ook door opgehelderd; 1° het aannemen. der nachtelijke rig- tingen van fommige bladen na groote zonnehitte en zon- nelicht , want door. deze beide omftandigheden worden de dagelijkfche werkingen der bladen zeer verfterkt ; 2°. waarom de bladen des morgens op den gewonen tijd zich openen , offchoon het nog duister zij; want de vorming van het koolftofzuur hangt alleen van den nacht af „en kan dus geenszins, door het vroeger of later licht , worden veranderd , als in zooverre , dat de duisternis lang ge= noeg moet duren , om deze vorming toe te laten. - Daar echter, zoo als van zelve {preekt „ in ieder blad maar eene bepaalde hoeveelheid koolftof woorhanden is, gefchikt om in koolzuur veranderd te worden „ zoo kan eene langere duisternis geenen invloed op deze levensver- rigtingen der bladen. hebben 3 en 3°. eindelijk geeft het bovengezegde ons eene gegronde verklaring „ waarom de bladen dikwijls reeds om zes uren zich fluiten , fchoon het nog volkomen dag zij. | Behalve dezen invloed der levensverrigtingen op de be- wegelijkheid, der bladen, zijn ler nog andere oorzaken „ die op het ons bezighoudend verfchijnfel fchijnen te wer- ken 5 waarom ik met het bovengezegde in geenen. deele- ‘bedoel , dat alleen in de werkingen der bladen de ver- wijderde oorzaak der bewegingingen gelegen zij , maar . dat zij medewerken , of liever een gedeelte dier verwij- derde oorzaken uitmaken. DE R- DE Re ORDE EU KK / INVLOED VAN LICHT ;, WARMTE EN VOCHTIGHEID OP DE DAGELIJKSCHE BEWEGINGEN DER BLADEN, Onophoudelijk zijn de planten aan verfchillende. invloe- den blootgefteld „ welker werking -alleen door waarne- ming „ maar geenszins door theorie kan verklaard wor- den. … Dikwijls dus ziet men-bij-de planten voordeelige of flechte- gevolgen door eenen uitwendigen invloed. ont- ftaan , zonder dat. men naauwkeurig en zeker, kan. opge= ven „welke de levensverrigtingen- waren , waarop „die invloeden hunne werking ‘uitoefenden. Het is dus niet ftellig bekend, ‘op welk eene ‘wijze licht, warmte en vochtigheid. in „het algemeen op. de levenswerkingen, der planten werken 3want , offchoon men ook wete , dat voor. deze of gene levenswerking eene zekere hoeveelheid der „drie bovengenoemde zaken nodig zij, zoo blijven er nogtans verfcheidene verfchijnfelen , die door deze ftoffen ontftaan , „doch. in, geenen „deele ‘kunnen verklaard wor- den, ‘over. „Het is ‚om deze reden „ dat ik de waarnee- mingen over den invloed van licht , warmte en vochtig- heid, opde, -dagelijkfche- bewegingen der bladen niet-zal trachten ‚te verklaren , maar alleenlijk de mij bekende zal opnoemen , om daaruit algemeene gevolgen te kunnen af= leiden. En | | | Licht. “Al de waarnemingen of proeven over den in- vloed (“236 ) vloed des lichts laten zich in twee klasfen verdeelen; in dezulke namelijk , die den invloed van hetzelve op de dagelijkfche bewegingen bewijzen, en in dezulke , welke fchijnen aan te toonen, ‚dat het licht geenen dadelijken invloed op het ons bezighoudend verfchijnfel uitoefent. Zie hier eenige waarnemingen tot de eerfte foort be- hoorende. Hirr zag de bladen van dbrws precatorius op den middag, door blootftelling aan duisternis , de nachtelijke rigting aannemen , en deze‘ wederom in de da- gelijkfehe zich veranderen, nadat de plant op nieuw aan het licht was blootgelteld. Dezelfde geleerde zag verder, dat planten , in eene flecht verlichte kamer geplaatst , hunne bladen eene rigting deden aannemen, die naar de nachtelijke geleek (1). Duidelijker dan deze waarnemin- gen van HILL, fchijnen mij de proeven van DECANDOLLE voor den invloed des lichts op de dagelijkfche bewegin- gen der bladen te fpreken. Deze onvermoeide Plantkun= dige toch, ftelde in de eerfte plaats Mimofa pudica , gedurende vier achtereenvolgende dagen, aan een aanhou- dend kunstlicht bloot, hetwelk hij berekende aan £ van het zonnelicht gelijk te zijn; het gevolg hiervan was, dat deze plant iederen dag twee uren vroeger hare bladen opende; daarna echter dezelve ook twee uren vroeger floot. In de tweede plaats ftelde hij eene plant derzelfde foort, gedurende den nacht aan het licht, gedurende den dag aan de duisternis bloot, waardoor na den derden dag. eene volkomene ommekeer in de dagelijkfche bewe- gingen plaats greep , fluitende zich de bladen tegen den mor Cx) Hir, the fleep of plants. London 1757. SENEBIER, l.c. T. Il. Pe 215. SPRENGEL, Bau und. Nat. etc, p. 333. mj morgen , en openende zich tegen den avond (2). Ook ik zelf heb eenige uitkomften verkregen , welke fchijnen aan te duiden, dat het licht dadelijken invloed op de bee wegingen heeft. Zoo zag ik herhaalde malen bij Hedy- farum gyroides, dat de meerdere opening der bladen volkomen gelijken tred hield met dit meerdere licht , en omgekeerd; ja, zoo naauwkeurig volgde de plant, welke ik waarnam , het licht, dat men dezelve zeer gefchikt tot lichtmeter gebruiken kon. Daar ik echter flechts een individu, en dat nog wel een zeer zwak en teder, waar- nemen kon, zoo durf ik niet verzekeren, dat mijne plant geene bijzondere gevoeligheid voor het licht bezeten heb be. _Geruster , dan mijne waarneming bij Medyfarum , durf ik eene andere bij Oxalis ffricta , op alle individu- En van die foort toepasfen. Ik plaatfte namelijk deze plant , gedurende den dag, onder een ftevig bekleedfel van papier , waardoor al hêt op de plant vallend licht ge- weerd werd, dewijl ik de onderfte rand van gezegd be- kleedfel in het zand drukte. Binnen een half uur waren de bladen gefloten „ zoodat hier , alleen door gebrek aan licht, de nachtelijke rigting volgde. ‘Tot de meer algemeene, doch daardoor ook: meer te betwijfelene bewijzen van den invloed des lichts, behoort het gelijktijdig invallen van den nacht en van de veran- derde bladrigtingen. Daar echter dag en nacht niet al- leen door verandering in de verlichting, maar ook door verfchil in den graad van warmte, en dikwijls in die van vochtigheid onderfcheiden zijn, zoo volgt hieruit , dat ‚het niet noodig is , dat gebrek aan licht de oorzaak van de (2) DECANDOLLE , Mémoire préfenté, etc. L. C. p. 345. C 238 ) de nachtelijke rigtingen der “bladen zij; voegt men hier. nog bij „dat de meeste planten in de warme kasfen „ uit de. warmere: deelen des aardbols afkomftig , des zomers om 6 of 7 uren, wanneer het daglicht nog onvermin- derd is, hunne bladen fluiten C3), en dat-deze zelfde ‚ planten des winters , terwijl het nog duister is , hunne bladen openen, zoo geloof ik, dat men uit het gefloten zijn der bewegelijke bladen, gedurende den’ nacht , en_ het. geopend zijn derzelve , gedurende den dag , geen ge- volg kan trekken’; dat er dadelijk verband tusfchen het licht en het geopend zijn — tusfchen de duisternis en het gefloten zijn der bladen beftaat. Gaan wij nu nog kortelijk eenige proeven en waarne- mingen na',- welke fchijnen aan te toonen, dat geen on- middellijke ‘invloed van’ het licht op de dagelijkfche bee wegingen plaats heeft, In--het algemeen fluiten de bewegelijke bladen zich niet door eene bloste berooving van het licht; sPREN= GEL „nam: dit. waar door eenen warmen kas over dag te fluiten. (4) ZIN door Desmanthus virgatuús in het duis- ter te zetten (5) en ik zelf door Mimofa, Lotus, Lathyrus- ete, onder een papieren bedekfel te plaat- fen, Ook is het {gebrek aan licht niet in ftaat, om de bladen des morgens gefloten te doen blijven , hetwelk DUHAMEL “(6) „ SIGWART (7) en anderen bij Mémo/a pudica gezien hebben; ik zelf heb dlt bij Galega offici | nq (3) SPRENGEL, le U. C. pag. 334 (4) SPRENGEL, ls Us Ce Pag. 333-334» (5) ZiN, in Humburger Magazin, SPRENGEL Ì, u. C. Page 334» (6) DUHAMEL, Phyfigue des arbres, etc. vol. a. p. 159: (7) SIGWART, Ì. C‚ Pe 35e ( 239 ) nalis , Lotus tetragonolebus , L. Jacubaeus , Robinia pseu- do-Acacia, Lathyrus en Vicia-foorten , waargenomen. Hier komt nog bij, dat planten , gedurende eenige dagen van het licht beroofd, desniettemin foms voortgaan hun- ne bladen op den gewonen tijd te openen en te fluiten , zoo lang de plant niet aanmerkelijk door gebrek aan licht lijdt. DurAmeL (8), DUTROCHET (9) en ik zelf zagen dit bij Mimo/a pudica, en ik ook nog bij eenige andere planten plaats hebben. De proeven eindelijk van DECANDOLLE met Mimo/a pudica laten zich niet als algemeen bewijs voor den in- vloed des lichts aanvoeren, want, aan dezelfde omf{tan= digheden onderworpen als deze plant, ontftond er in de rigting der bladen van Mimo/a leucocephala en Oxalis incarnata geene de minfte verandering (10); voegt men nu hier nog bij, dat vele planten des middags , gedu- rende het fterkíte zonnelicht , hunne bladen fluiten, zoo geloof ik als algemeene gevolgtrekking van al het gezeg- de-te mogen vastftellen , dat het licht, behalve bij zeer teedere planten , (waar alle invloeden groote veranderin- gen bewerken) geenen bijzonderen invloed op de dage- lijkfche bewegingen der bladen heeft; maar alleen in zoo verre, als hetzelve tot de gezondheid der plant onont- beerlijk is en invloed uitoefent op de andere levensverrig- tingen der bladen, waarvan de dagelijkfche bewegingen afhankelijk fchijnen. Ten anderen toonen ons de proe- ven met het licht, boven door mij medegedeeld, dat de invloed dier levensverrigtingen , welke, zonder het licht , niet (8) DunaMEL, 1. c, vol. p. 259. (9) DurrocneT, Recherches anat, etc. Syst. etc. pag. 81-=go, (ro) DECANDOLLE, Ì. C‚ pag, 344-345: Dn ( 240 ) niet kunnen uitgeoefend worden, kan worden gemist ò zonder dat daardoor de bladen dadelijk verlammen. * Im- mers, al fluiten zich de bladen, aan het licht onttrok- ken zijnde , ook flechts maar gedurende twee of drie da= gen, regelmatig tegen den avond, zoo bewijst dit ge= noeg , dat de ontbinding van zuurftof en de vermeerde- ring der ruwe fappen tegen den avond , hiertoe niet vol- (trekt noodzakelijk zijn, Openen zich dezelfde bladen des morgens , na eenige dagen in het duistere te hebben geftaan, zoo volgt hieruit, dat de vorming van koolftof- zuur, gedurende den nacht, en de vermindering der ru= we fappen tegen den morgen „ niet als. de eenige verwij- derde oorzaken van de herneming der dagelijkfche -rigtin= gen. kunnen.aangezien worden. Warmte. Onder de meest algemeene uitwendige in= vloeden op het plantenrijk, behoort zonder tegenfpraak de warmte. ‘Het zal dus belangrijk zijn te weten , wel= ken invloed deze op de dagelijkfche bewegingen uitoefent, Dezelfde moeijelijkheid echter als bij het licht, zullen wij ook hier ontmoeten, om te ontdekken, of de warmte dadelijk op het ons bezig houdend verfchijnfel werkt , dan wel door: hare werking op de. geheele plant. In het al- gemeen «is er eene matige warmte tot:de beweging der bladen, noodigs eene. al te-fterke. echter. doet, even als eene al te. koude lucht 5 eene nachtelijke rigting onte ftaan. (11) | | Tegen dezen algemeenen. regel ftrijdt eene Brand van BONNET 3 want hij verhaalt; dat men,-door een vlam= mend zwavelftokje of gloeijend ftukje ijzer , bij nacht in eelt (rde Cr) Rrrren, in Gehlen Journal, B. VL. p. 472 ln Cul) dè nabijheid van bladen van Robinia te houden , de dae gelijkfche rigtingen kan voortbrengen ; doch voegt er te« vens bij, dat de aldus geopende bladen binnen kort fter- ven. (12) Ik heb deze proef herhaald , doch gezien 3 dat hierdoor hetzelfde verrigt wordt in het klein , als op onze fcheepstimmerwerven in het groot, bij het buigen der planken , door middel van vuur; want door de hitte ontftaat er eene verdamping in den bladfteel , waardoor noodwendig eene kromming moet volgen , dáár waar de verdamping plaats heeft. Dewijl deze proef dus niets anders is dan eene werktuigelijke verandering in de rig= ting der bladen , zoo kan zij het ans: volftrekt niet krachteloos han. : Doorgaans is het tegen den avond „ als de bladen zich fluiten , warmer dan des morgens, wanneer zij zich, ope- nen. Zoo zag pu ray Mimofa pudica des avonds , bij 15° Réaumur de bladen zich toevouwen, en des morgens bij 13° zich openen. (13) Hieruit kan men afleiden , dat de warmte de fluiting, de koude de opening der bla- den bevordert; gelijk zulks ook nog door de volgende proeven van DECANDOLLE bewezen wordt. Deze geleerde plaatfte een potje met Mimofa pudica des avonds om 8 uren in eenen kelder , welks tempera- tuur 20° Réaumur bedroeg. Den volgenden dag open- den de bladen dezer plant zich twee uren later dan die eener andere Mimof/a pudica, welke in eene temperatuur van 14° Réaumur {tond, Reeds. om 6 uren vcuwde eerstgenoemde hare bladen weder zamen en opende de- zel (12) BONNET, Recherches, etc. p. 99100, (13) Du ray, Mémoire de VAcadémies des Sciences à Paris 1736. Pe 89—go, Q De ( 42 ) zelve des anderen daags niet volkomen : deze proef her- haald zijnde, gaf wederom eene gelijke uitkomst. Eene andere Mimof/& pudica werd door denzelfden Ge- leerde, des namiddags om e uren, aan eene warmte van 379 Réaumur bloorgefleld. Zij floot en opende zich ech- ter op denzelfden tijd als de vorige; maar den volgenden dag floot zij zich reeds des namiddags ten 1 uur5 daar na aan eene warmte van eo graden blootgefteld „ open. den zich de bladen op nieuw. (14) ek Voegt men bij deze proeven nog de opmerking van HILL , dat dezelfde planten in Zgypte een grooter ver= fchil tusfchen de dagelijkfche en nachtelijke rigtingen hun- ner bladen aantoonen , dan in EZwropa (15)3 zoo fchijnt ook hieruit te blijken, dat de warmte eenen grooten in- vloed op’ de bewegelijkheid der bladen heeft; en dat, zoo als ik boven reeds zeide , de warmte van den dag de bladen tot de nachtelijke , en de nachtelijke koelte tot de dagelijkfche rigting fchijnt voor te bereiden. Hiermede echter bedoel ik geenszins, dat deze invloed der warmte dadelijk op de bewegingen zoude werken , of dat dezelve groot genoeg zoude zijn , poa als eenige voorbereidende oorzaak de veranderde rigting voort te brengen : want , om het eerfte punt aan te nemen „ ontbreken bewijzen , en tegen het tweede punt heb ik daadwerkelijke proeven gezien , hebbende ik door vermindering of verhooging der warmte-graad alleen , geene dadelijke verandering in de rigting der bladen van onze inland{che planten kunnen brengen. Vochtigheid. Dezelfde moeijelijkheden , welke ons ver- hin= (14) DECANDOLLE , Mémoir. Présent. à U’ Instit. p. 346-347. C15) Hirn, l, C. SENEBIER, le c, Vol, IV. pe 413 C 43 ) hinderden den eigenlijken invloed van licht en warmte op de bewegelijkheid der bladen te kennen , ontmoeten wij ook bij het nafporen van den invloed der vochtigheid op dit zelfde verfchijnfel. Immers in de eerfte piaats is het niet zeker, of de vochtigheid, behalve derzelver algee meene — niet nog eenigen bijzonderen invloed op de planten heeft. In ide tweede plaats kan men niet zeker bepalen, of de vochtigheid door derzelver invloed op het leven der geheele plant , dan wel door eenen bijzonderen invloed op de bewegingen der bladen werkt. Ik zal mij niet vermeten , deze voor mij onoplosbare zwarigheden te beflisfen , maar herinner aan dezelve, opdat de vol= gende daadzaken geene aanleiding tot verkeerde denkbeel- den zouden geven. In het algemeen doet overvloed van vochtigheid de be-= wegelijke bladen meer of min eene rigting aannemen, die met de nachtelijke overeenkomt. (16) Zoo zag SENEBIER de bladen van Robinia pfeudo-acacia onder water zich fluiten (17) 5 EN BONNET zegt dit zelfde bij deze plant, door het plaatfen eener natte fpons under de bladen , be- werkt te hebben (18); dit laatfte echter was mij niet mogelijk, offchoon ik daartoe volkomen op dezelfde wij= ze te werk ging als BONNET. Daarentegen gelukten mij de bovenvermelde proeven van SENEBIER en BONNET bij Robinia wviscofa. Het is dus reeds genoegzaam bewe zen, dat de vochtigheid de nachtelijke rigtingen bevor- dert; doch dat zij alleen dezelve niet altoos doet voort- duren „ blijkt uit het volgende : SIG-= (16) SPRENGEL , Anleitung etc, Ed, I, Pars I. p. 277. (17) SENEBIER, Ì. c‚ Vol. IV, p. 319. (18) BONNET , l. C‚ p. 1O6=—=107. Q 3 C 24 ) SIGWART zag bladen van AZimof/a pudica, op het wa= ter geplaatst, zich nagenoeg op de gewone uren openen; en fluiten, (19) terwijl prscurer takken van dezelfde plant, onder water , niet voor 3 uren des nademiddags zag openen, en reeds om 4 uren zich fluiten : den daar- opvolgenden dag echter waren dezelve om 11 uren des. voormiddags reeds geopend. (eo) „Du ray daarentegen vond, dat de bladen van afgefneden takken van dezelfde “_ Mimof/a zich onder water niet openden , maar wel toen hij de geheele plant onder water zette. (er) Zonderling is het, dat bij deze proeven het licht zoo groot eenen invloed uitoefent 3; want de bovenftaande proeven herhalende , bevond ik, dat alle bewegelijkheid vernietigd werd, zoodra de glazen , waarin de planten, geplaatst waren „ in het duister ftonden. Waren dezelve daarentegen aan het licht blootgefteld, zoo kreeg ik hoofd- zakelijk gelijke uitkomften als boven vermeld zijn. Als zeker geloof ik , door de bovenvermelde proeven in het algemeen te mogen vastftellen , dat de vochtigheid de nachtelijke rigtingen der bladen bevordert, doch niet alleen uitwerkt, offchoon zij onder de uitwendige in- vloeden hiertoe het krachtigfte moge zijn. (19) SIGWART ; le Ce Pe 34e (20) PESCHIER, Journal de Physigue 1794. Vole Ile pe 247. (21) DU FAY, 1. C, P. 100, VIE Re (245 ) VIERDE. HOOFDSTUK, UITWERKSELEN VAN SCHADELIJKE INVLOEDEN OP DE DA- GELIJKSCHE BEWEGINGEN DER BLADEN , EN VER- GELIJKING VAN DE WERKING VAN VERGIFTEN , OP PLANTEN , MET BEWEGELIJKE EN ON-= BEWEGELIJKE BLADEN, Tot dus verre hebben wij den invloed befchouwd , het zij van de levenswerkingen der bladen, hetzij van de algemeene nuttige uitwendige invloeden voor de planten op de bewegelijkheid der bladen. Bij de groote moeije- lijkheid evenwel van het nafporen der levensverfchijnfelen in het plantenrijk, is de kennis der bovengenoemde in- vloeden niet genoegzaam; om ons’een volkomen denk- beeld „ van het ons bezig houdende verfchijnfel, te ver= fchafFen 3 en wij worden daardoor genoopt alle mogelijke middelen in het werk te tellen, om den kring onzer on- derzoekingen uit te breïden. Aldus kwam het mij voor misfchien eenig meerder licht over de ons bezig houden- de zaak te zullen kunnen verfpreiden , door naauwkeurig de uitwerking van de fchadelijke invloeden , en bijzonder van de vergiften op de bewegelijkheid der bladen te on= derzoeken. | Weinige proeven echter, en nog mindere waarnemin- gen, heb ik over deze zaak gevonden , waarom ik zelf Q4 eene C 46 ) eene menigte, hiertoe betrekkelijke, proeven gedaan heb ; maar die voor het meerendeel, bij derzelver gevolg , toonden, ongefchikt te zijn voor het doel , waartoe zij werden in het werk gefteld, Hetgeen ik van deze proe- ven der moeite waardig keur, en de weinige bijdragen van anderen tot dezelve , zal ik hier kortelijk doen vol- gen. Bij fommige fchrijvers vindt men verhaald, dat eenige planten met bewegelijke bladen, gedurende het onweder , hunne bladen eene nachtelijke rigting doen aannemen. Hierdoor opmerkzaam gemaakt, heb ik fteeds des zo- mers , gedurende eene donderbui, op de rigting der bla- den achtgeflagen ; en heb werkelijk bij Mimo/a dealba- ta, Cacfalpinia. pulcherrima , Oxalis flricta , Lotus ja= cobaeus enz.„.alsdan toenadering tot de nachtelijke rig- tingen befpeurd. Dikwerf echter had deze verandering in de rigting der bladen geen plaats , voor dat het onwe- der geheel , of bijna geheel, voorbij was. Nimmer mogt het mij gelukken eenige uitwerking van den donder op boomachtige gewasfen met bewegelijke bladen te zien. Het onweder dus fchijnt alleen bij zwakkere planten de bovengenoemde bewegingen voort te kunnen brengen, Moeijelijker echter , dan te bepalen , dat het onweder in- vloed op de bewegingen der bladen heeft, is het, te be- palen, wat gedurende den donder invloed op de bladen uitoefent 3 want, behalve de electrieke verfchijnfelen , waarin het wezen des onweders beftaat, gaat hetzelve doorgaans met eene verandering in de temperatuur , met eene beweging der plant door wind en met regen verge= zeld, Men gevoelt, dat ieder dezer vier invloeden, de oor- zaak ( 247 ) zaak van de veranderde rigtingen der bladen zijn kan 5 befchouwen wij derhalve dezelve afzonderlijk. Reeds dadelijk vertoont zich eenige waarfchijnlijkheid vóór de ftelling, dat de electrieke verfchijnfelen des donders in- vloed op de planten hebben , en dus de veranderde rig- tingen der bladen zouden kunnen bewerken. Ten min= ften , velen hellen tot het gevoelen over, dat de electri= citeit grooten invloed op het plantenrijk heeft; ja, er zijn er, die de planten tot eene Galvanifche zuil maken, en dus het leven fynonijm nemen met electriciteit. (1) De waarnemingen echter, waarop, alle dergelijke meenin= gen rusten, zijn zoo vaag, (2) dat men niet gemakke- lijk tot de, uit dezelve getrokkene , gevolgen kan beflui- ten. Voegt men hierbij, dat, noch electriciteit , noch Galvanismus „, volgens de beste waarnemers, invloed op de verfchijnfelen der draaijende en prikkelbare bladen heb= ben , zoo komt het mij niet aannemelijk voor, om aan te nemen, dat de electrieke verfchijnfelen des onweders „ de oorzaak van. de veranderde rigtingen der bewegelijke bladen zouden zijn, aangezien geene dadelijke , maar al- leen analogifche waarnemingen, ons zouden moeten be- wegen tot het vastftellen van den invloed des onmeders zelve. Ook is het niet waarfchijnlijk , dat , naar hetgeen ik in het voorgaande Hoofdftuk over den invloed van _ koude gezegd heb, de vermindering van den warmte= graad, bij een onweder, de oorzaak van de veranderde rigting der bewegelijke bladen zij. Echter heb ik eene proef te dezen opzigte in het werk gefteld, die ten min- | fte (1) DU PETIT-THOUARS, Effai. IX. (2) DECANDOLLE, Physiologie Végétale, Vol, III. p. 1096. AD dt ze ( 48 ) fte aantoont, dat deze zaak eenigen invloed op het ons bezig houdend verfchijnfel hebben kan. Zij is deze: Lupi- nus albus , Oxalis flricta en Lotus jacobaeces plaatfte ik in eenê trekkas , waarin zij 3 of 4 dagen geftaan hadden, toen er een vrij koude oostewind begon te waaijen 3 ik zette toen deze planten eensklaps op het neord-oosten beveiligd tegen de zon, aan dien kouden wind blootge- fteld, en in minder dan één uur waren nu de bladen ge- floten „ offchoon dezelve bij diezelfde plantfoorten , doch welke reeds eenigen tijd op die plaats geftaan hadden , openbleven, De overgang dus van een zwoele athmos- pheer in eene koude , fchijnt eenigen invloed op de blad- rigtingen ‘te hebben. Voegt men nu hierbij den invloed van den regen, welke bijna altijd een onweder vergezelt, en die ; zoo als uit het voorgaande Hoofdftuk blijkt, de aanneming der nachtelijke rigtingen grootelijks moet bevorderen ; zoo geloof ik de zaak genoegzaam verklaard te hebben, zonder tot de veronderftelling van het vermogen van den electriciteitssinvloed bij de planten de. toevlugt te moeten nemen. Nog eene zaak echter heeft er doorgaans bij onweder plaats , namelijk eene fchudding der geheele plant door wind, waarom ik, te dezer gelegenheid , den invloed van de uitwendige bewegingen op de bewegelijk- heid der bladen eenigzins zal zien op te fporen. Niets gefchikter wist ik daartoe uit te denken , dan eenige planten zoodanig te doen bewegen , dat fan en bladen fteeds fchudden. Om dit uit te werken, plaatfte ik Lwpinus albus, Oxalis flricta en Lotus tetragonolobus in eene na- bij zijnde fabrijk, op een fteeds ronddraaijend rad , waar — ( 49 ) waar dezelve, gedurende drie dagen, ‘in geftadige bewe- ging bleven; en offchoon ik de rigtingen der bladen fteeds naauwkeurig waarnam, zag ik toch volftrekt geene afwijking van de gewone veranderingen bij dezelve plaats hebben. Geenen invloed dus hebben uitwendige bewe gingen der plant, op de dagelijkfche bewegingen der bladen. | | Onder de zeer. algemeene, en daardoor dikwijls on- naauwkeurige , waarnemingen behoort datgene , wat SPRENGEL zegt „ omtrent het langer duren van de nach= telijke rigtingen der bladen tegen den herfst. Hij verze- kert zelfs, dat de bladen eenige dagen vóór dat zij af= vallen , bij Robinia en Gleditfchia zich niet meer ope= nen (3) 5. waaruit zoude moeten volgen, dat de nachte= lijke. rigtingen der. bladen eene verzwakking te kennen gaven, en dus het oude. gevoelen wel eens waar konde zijn, dat de bladen, gedurende den nacht, uitrustteden en nieuwe krachten verzamelden, Wij moeten derhalve dit punt eenigzins nader nagaan. In het algemeen moet ik aanmerken, dat het onjuist is, te zeggen, dat tegen het vallen der bladen, ookop den dag eene nachtelijke rigting bij dezelve waargenomen wordt. Waarheid. echter is het, dat men in diën tijd, bij geen Robinia, Colutea, Caragana etc. , gedurende den dag, de blaadjes zich volkomen ziet uitftrekken 5 doch evenmin ook ziet men deze blaadjes de rigtingen die zij des nachts hebben, behouden; evenwel is het verfchil tusfchen de dag- en nachtrigting alsdan minder fterk , tot dat eindelijk de blaadjes, geheel verlamd , zich | Die vol- (3) SPRENGEL; Anleitung etc. Ed, II. Pars 1. Pe 277. L _ ( 250 ) volftrekt niet meer bewegen. De verlamming wordt vere oorzaakt door het affterven der aanzwellingen; gebeurt nu dit aflterven bij nacht, zoo fchijnen de blaadjes ook bij den dag de nachtelijke rigtingen te behouden; gebeurt zulks bij den dag, dan blijven ook de blaadjes des nachts geopend. Valt nu dit affterven voor bij fterken wind , dan zal het niet lang duren of de blaadjes vallen af; is het. weder daarentegen gunftig, met weinig wind, dan blijven. dezelve fomtijds nog wel 8 of 14 dagen in hun= nen. verlamden toeftand zitten, en men ziet alsdan het eene blad meer of min geopend , het andere gefloten. In het algemeen toonen planten , die men door vergif laat fterven , dezelfde verfchijnfelen. Zoo plaatfte ik takken van Mimofa nilotica en frondofa in vochten, die „Ee Hydro-cyanas potasfae et Ferr., of A5 Mur. det. Mer- CUT. Of zE5 Sulph. Morpheur., of Zo Acid. Arfenicos,. bevatten. Deze verfchillende vergiften deden in één of twee uren de blaadjes der voornoemde planten eene rig- ting aannemen, die het midden hield tusfchen de dage- ‘liijkfche en de nachtelijke. Den volgenden dag waren de takken geftorven, zonder dat de blaadjes van rigting vere anderd waren. Dezelfde uitkomften verkreeg ik nog, door. Oxalis (ricta aan dampen van campher, aether Sulphuricus en aetherifche oliën bloot te ftellen. Eenigzins naauwkeurigèr wenschte ik de uitwerking van het vergif op de bewegelijkheid der bladen te ken- nen „ waarom ik zwakkere vergiften en fterkere planten nam ‚ tot het doen van eenige volgende proeven, De vergiften , ten dien einde gebruikt , waren 3 1°. water $ acid. acetic. dilutum; 92°. water , waarin z5e Sulph Ferri, en 3°. water, waarin 35 Mydroeclor. Sod. C 1) Sod. opgelost was. Ik plaatfte in ieder dezer vochten, __des nachts om re uren, eenen tak van Robinia pfeudo acacia, Hierdoor werd alle beweging der bladen ver- nietigd, en na eenige dagen waren de takken gedood, Plaatfte ik integendeel gelijkfoortige takken , des middags te ra uren, in dezelfde vochten , zoo vond er des avonds _ nog eene kleine aannadering tot fluiten plaats. Dezelfde proeven met Zwpinus albus en Lotus tetragonolobus herhaald hebbende, toonden volkomen gelijke uitkom- ften. Ook verkreeg ik nog nagenoeg dezelfde uitkom- ften, door planten aan vergiftige dampen bloot te ftellen; zoo heb ik het openen der blaadjes van Robinia- foorten, door damp van Campher en Aether Sulphuri- cus , belet; alsook het fluiten van dezelfde blaadjes te- gen den avond , door gaz nitrofum. Duidelijk dus bleek het mij, dat vergiften de bewegelijkheid vernietigen en de planten dooden , zonder dat daardoor de bladen eene nachtelijke rigting aannemen. Ook corpPerT fchijnt door zijne proeven met vergif- ten dezelfde uitkomften verkregen te hebben als ik 5 zoo verhaalt hij, dat takken van Mimofa pudica, in vergif- ten geplaatst, vroeger hunne bewegingen verloren als ín zuiver water (4)5 alsook dat Acid, Hydro-cyanie. , zoodra het tot de geleding der blaadjes doordringt „ alle bewegelijkheid vernietigt, zoo als hij bij Zemarindus indica, Acacia Farnefiana en Poinciana pulcherrima zegt waargenomen te hebben (5)e Door deze gevolgen der vergiftigingen en door de be- , fchou- (4) GOErPPERT, in Annal, d. Sciences Natur, Tom, XVII. p. 224. (5) GorepreRT, De Acidi Hydroecyanici in plantis. pag. 26. (252 fchouwing van den natuurlijken dood. der bladen, ge loof ik te mogen aannemen , dat de nachtelijke rigtingen der bladen niet als een gevolg van verminderde kracht bij de planten moeten befchouwd worden. Andere waar- nemingen daarentegen toonen ons duidelijk , dat , hoe ge- zonder en krachtiger eene plant is, de dagelijkfche- bee wegingen ook des te krachtiger zijn. Eene uitzondering ecbter is op dezen regel, namelijk, wanneer zich nieuwe bladen of bloemen ontwikkelen, worden de bewegingen der naastbijzijnde bladeren verminderd ‚en houden fom- tijds wel geheel op, gelijk ik zulks bij Lupinussfoors ten gezien heb. Bij andere planten daarentegen „b. v. Oxalis , ziet men , gedurende de vormiug van bloem of vrucht, naauwelijks eenig fpoor van deze vermindering. Na aldus eenigzins. te hebben bepaald, hoedanig de bladrigtingen met het algemeene leven der plant in ver= band ftaan ,- zullen wij nog kortelijk trachten te onder- zoeken , hoedanig de bladrigtingen zich met de bladwerk- zaamheden verhouden. Gelijk algemeen bekend is, beftaan de levenswerk- zaamheden der. bladen voornamelijk in ontbinding van koolftofzuur „ in vorming van datzelfde zuur; en in de verdamping. … De eerfte en laatíte dezer werkzaamheden hebben gedurende den dag, de tweede gedurende den nacht plaats. Zeer natuurlijk dus zoude het fchijnen , dat de dagwerkzaamheden der bladen de dagrigtingen „ de nachtwerkzaamheid de nachtrigtingen vereischten 3 dit echter heeft geene plaats. SENEBIER zag de zamenge-. vouwene blaadjes van Robinia pfeudo- Acacia onder wa-= ter zuurftof ontwikkelen (6); hetzelfde zag ik bij Ro- bi- (6) SENEBIER, Physiologie etc. Vol. IV. p. 318-=31g. (C 253 binia viscofa en Ovalis flricta. Ook de verdam- ping gaat voort, offchoon de blaadjes gefloten zijns zoo nam ‘ik eenen tak van Robinia pfeudo-Acacia, welks blaadjes op den middag door de fterke zon geflo= ten waren, en een’ anderen tak, welks blaadjes , door eene meer benedenwaartfche plaatfing en bedekking tegen het fterke zonnelicht, opengebleven waren. Deze beide takken afgefneden hebbende, hing ik dezelve in de zon, waardoor beiden, zonder de rigting hunner blaadjes vere anderd te hebben , weldra verdroogden, Moeijelijker was het mij te onderzoeken, welk verband er tusfchen de nachtelijke rigtingen en de vorming van het koolftofzuur aanwezig is, Het volgende middel kwam mij hiertoe het gefchiktfte voor; ik nam een’ pot, waarin Zupinus-plan- ten ftonden , beroofde deze voor een gedeelte van hun= ne bladen , waardoor weldra vele nieuwen zich begon. nen te ontwikkelen; nu hielden dus ook de bewegingen op „ en de oude: blaadjes bleven des nachts geheel open. Toen overdekte ik deze planten met een glazen klokje, waaronder een klein fchaaltje met kalkwater, waarop ik den volgenden morgen Carbonas calcis vond. Daar echter ook de aarde van den pot misfchien eenig koolftofzuur kon vormen , zoo-plaatfte ik naast den pot met Lupinus , eenen pot zonder planten „ even als de eerfte met een: glazen klokje bedekt, waaronder ook een fchaaltje met kalkwater. ’s Morgens vond ik in-dit fchaaltje geen carbonas calcis;- waarom ik- geloof gerust-te mogen be= fluiten , dat de genoemde ftof bij den pot met Lupênus, alleen door het uitde bladen ontwikkelde zuur ontftaan is. Het fchijnt dus volkomen zeker „ dat-de rigting der bladen geenen invloed op de bladwerkzaamheden heeft , of- (254 ) offchoon deze laatften eenen magtigen invloed op de blad- rigtingen hebben (zie ede Hoofdftnk). Gaan wij nu over tot eene algemeene vergelijking tus- fchen de planten met bewegelijke en onbewegelijke bla= den. (welke vergelijking misfchien beter in het eerfte Hoofdftuk geplaatst ware, doch hier nog gerang{chikt is, daar dezelve alleen door het aanwenden van fchade- lijke invloeden verkregen is.) Befchouwen wij de plan- ten met bewegelijke bladen, in vergelijking met de plan- ten , welker bladen geene andere bewegingen, dan door krommingen van zich zelven kunnen maken, zoo valt het dadelijk in hêt oog , dat de eerstgenoemde fijner ge- bouwd zijn. De houtdraden toch zijn dunner; de bladen zijn bijna altijd zamengefteld ; de blaadjes zelve zijn klein, met fcherpgeteekende randen „ doorgaans glad of wel met eigenaardige, wijd uit elkander ftaande, teedere haren be- zet; de opperhuid is uiterst fijn, de aderen zijn weinig uitpuilend, en de bladftelen eindelijk zijn overal gearti= culeerd. De bloemdeelen zelfs zijn kleiner en fijner ge- bouwd dan bij de meeste overige planten der Dicotyle= donea. Offchoon er onder de planten met onbewegelijke bladen wel enkele beftaan „ welke even fijn gebouwd zijn als die met bewegelijke bladen ; zoo is mij echter onder | deze laatften geen ééne bekend, die niet dat eigendomme- lijke uitzigt heeft , hetwelk hen dadelijk als met bewege:- lijke bladen voorzien te zijn , doet erkennen. Dit boven aangeduide onderfcheid tusfchen planten met bewegelijke en onbewegelijke bladen, door proeven te bewijzen „, is echter zeer moeijelijk. Het volgende kwam mij daartoe het gefchiktfte, zoo al niet als het eenigfte mogelijke middel voor. Ik plaatfte namelijk takken van de C 255 ) „de beide foorten van planten in vergiften , daarbij zor» gende „ dat de bladsoppervlakten zoo veel mogelijk gelijk waren , dewijl het bekend is, dat de opzuiging der voch- ten in dadelijke rede ftaat tot de bladsoppervlakten. De planten , tot deze vergelijking aangewend, waren Caragana arboresceus , C. grandiftora, Colutea media , Col. fruticofa , Robinta pseudo-acacia, -R. viscofa , Mimofa nilotica , M. fruticofa, M. frondofa en Oxa- lis flricta, welke alle bewegelijke bladen hebben. Van _de andere foort gebruikte ik Fraxinus excelfior , Myrtus communis, Lonteera coerulea, Alnus glutinofa, Quer- cus robur en Aspidium filix mas. Van iedere dezer plan- ten plaatfte ik takken in de volgende vergiften: Acetas Plumbi , Hydrochlor. deutoxr. mercur., Hydro-cyan. pot. et ferri, Acidum nätricum , Sulphus morphii en Oxydum potasfii. Naar de verfchillende kracht dezer floffen was 1—5 grein van dezelve in eene medic, ons zuiver watér opgelost. | De gevolgen dezer proeven waren deze: zo binnen 1 tot 5 dagen waren de takken alle gedood , 29 de takken van de planten met bewegelijke bladen verdroogden , en derzelver bladen toonden noch door-kleur-verandering , noch door chemifche reagentia , eenige fporen van het gif; 4° al de bladen der andere foort van planten toonden vergif in hun weeffel te hebben opgenomen; 4° de take ken van de met bewegelijke bladen voorziene planten ftierven doorgaans door &#, 4 of, £ van het vergif , dat de takken van de andere planten noodig hadden om te fterven. — | | Hieruit volgt duidelijk , dat de planten met bewegelij- ke bladen fterven , vóór dat het gif in de bladen door- | bns Rn dringt, ( 6 dringt, hetgeen echter wel met de andere foort plaats heeft. Het houtftelfel der eerstgenoemden wordt dus gee dood , door eenen invloed, die het levensbeginfel van de laatstgenoemden’ nog niet vernietigt. Voegt men nu hier- ‚bij, dat er minder vergif noodig is tot dooding van de met bewegelijke bladen voorziene planten , dan tot het dooden der overigen; zoo volgt hieruit noodzakelijk, dat de eerstgenoemden een teederer leven dan de overigen hebben. VIJFDE HOOFDSTUK. Kal VERSCHILLENDE VERKLARINGEN VAN DE DAGELIJKSCHE » BEWEGINGEN DER BLADEN, Door de vermelding van de verfchillende daadzaken , betrekkelijk de dagelijkfche bewegingen der bladen, in de vier voorgaande Hoofdftukken , zal het eindelijk mogelijk zijn, om, met een eenigzins goed gevolg de verklarin= gen „ door beroemde mannen over het ons bezig houdend verfchijnfel gegeven, te befchouwen. Beginnen wij in dezen met de oudfte van allen. Bonner, bekend als een naauwkeurig en fcherpzinnig natuuronderzoeker , ftelde vast: 1° dat de bovenfte op« pervlakte der bladen door de zon zamengetrokken wordt. en go , dat de onderfte bladoppervlakte door de wochtig- heid. ineenkrimpt. Uit deze ftellingen volgt duidelijk , waar- ( 257 waarom fommige bladen des nachts neêrhangen , maar geenszins verklaren zij de zijdelingfche of openftaande rig= tingen, ten zij men aanneme , dat bij de planten, wele ker bladen des nachts in de hoogte rijzen , de bovenfte oppervlakte even zoo gevormd is als de onderfte van die bladen , welke des nachts neêrhangen. Men begrijpt ech- ter, dat deze ftelling onwaarfchijnlijk en alleen gevormd kan worden , om eene andere ftelling te behouden, Door dusdanige opeenftapeling van onderftellingen kan men echter de zijdelingfche bewegingen der bladen , volgens de wijze van BONNET, nog niet genoegzaam verklaren, waarom deze verklaringswijze dan cok zeer onvolledig is. Daar de beroemdheid van derzelwer maker, en voorname- lijk de groote opgang, welke de verklaring zelve maakte, ons noodzaakt eenigzins langer bij dezelve (til te (taan, zoo zal ik de gronden , tot derzelver verdediging bijge- bragt, kortelijk opnoemen, “Deze zijn 1°: eene natte fpons , onder de bladen van Robinia pfeudo-Acacia gehouden , doet dezelve de nach= telijke rigting aannemen 3 2°: door een vlammend- zwavel- ftokje of gloeijend iijzer, in de nabijheid van gefloten bladen te houden, kan men dezelve openen , en 3°: kunstbladen , welker bovenfte oppervlakte uit perkament , en welker onderfte uit linnen beftaat , doen , door hitte en vochtigheid dezelfde bewegingen, als de natuurlijke bladen , ontftaan (rt). In het derde Hoofdftuk heb ik doen zien, dat het eerfte dezer punten onwaar is , en dat het tweede niets kan bewijzen. Er blijft dus alleen het derde punt over; maar zal ik dit wederleggen? Zulks | fchijnt (1) BONNET, Sur P’usage des feuilles. p. 131-132 Re ( 258 ) fchijnt niet noodig 3 want dewijl de onderfte bladsopper= vlakte. geen linnen , de bovenfte geen perkament is, zoo kan het ook in dezen niets afdoen, wat er met deze twee ftoffen gefchiedt. Ik twijfel dus niet, of ik heb genoegzaam bewezen, dat de verklaring van BONNET volftrekt valsch is, offchoon dezelve voor den tijd waarin zij het eerfte verfcheen , opmerkenswaardig is. Linneus, de groote rangfchikker der natuurvoorwêr- pen , bemoeide zich , zoo als bekend is, minder met het wetenfchappelijk verklaren , dan met het bewonderen der waargenomen verfchijnfelen. Hij verklaart dan ook niet ftellig , wat -de oorzaak van de dagelijkfche bewegingen der bladen zij. Het fchijnt echter, dat hij geneigd is, het verfchil van warmte tusfchen dag en nacht „ als voor- naamfte reden der bewegingen te befchouwen (e). Het zal wel niet noodig zijn, hierop veel aan te merken , daar uit het derde Hoofdftuk genoegzaam blijkt, welke de invloed zij der warmte en koude op het ons bezig- houdend verfchijnfels ook geeft LiNNeus geene bijzon- dere gronden voor zijne meening op. Musrer , een-met roem bekend bevorderaar der KAA ten-phyfiologie , fchijnt van hetzelfde gevoelen als LIN- NEUS (3) ‚ waarom ik ook hierover niets verder zal zege gen. | Hir. Deze natuuronderzoeker fchijnt de eerfte ge= weest te zijn, die de ons bezig houdende verfchijnfelen aan den invloed des lichts toefchreef (4). Wat hiervan te (a) Amoen. Acad, LINNAEI, Vol, IV. p. 338339 (3) MusTEL, Traité sur la Végétation. p. 103e (4) Hi, the fleep of plants. London 1757. LiNK, Elem. Phi- los, Botanie, p. 418, C 259 ) te denken zij, volgt uit hetgeen ik omtrent de werking van hetzelve ín het 3de Hoofdftuk gezegd: heb , waaruit duidelijk blijkt, dat deze invloed onmogelijk als de ver- wijderde of uitwendige oorzaak van de dagelijkfche be- wegingen kan befchouwd worden. DeEcaNDoLLE. Dewijl deze beroemde plantenkenner hetzelfde gevoelen als riu toegedaan is, zoo laat ik zijn gevoelen hier dadelijk volgen. Behalve de uitkomst der proeven over den invloed des lichts door dezen ge- leerde in het werk gefteld, bragt de onmogelijkheid om eene andere verklaring te vinden, ook hem tot het aan- nemen van het bovengemeld gevoelen (5). Zijne proe- ven echter worden door andere proeven opgewogen, en gelijk uit het ae, 3e en ze Hoofdftuk, blijkt, zijn er in overvloed uitwendige oorzaken voorhanden; weshalve ik , even als bij de vermelding van het gevoelen , door Hir voorgedragen , van meening ‘blijft „ dat het licht niet ver- mag befchouwd te worden als de eenige uitwendige oor= zaak van de ons bezig houdende verfchijnfelen, ZiNN. Deze natuurkundige was de eerfte, die na dat DE GORTER aangetoond had , dat er ook prikkelbaarheid in het plantenrijk aangetroffen wordt (6), aan deze eigenfchap der bewerktuigde natuur de oorzaak der dagelijkfche be- wegingen toefchreef (7). Ontwijfelbaar is het, dat in deze meening veel waarheid opgefloten is, indien men namelijk de prikkelbaarheid als een onderdeel van het le- ven (5) DECANDOLLE, Principes élémentaires de Botanique voor de Flore Francaise, Vol. I. p. 199, En DECANDOLLE, Physiologie Vé- gétale., Vol. IV. p. 860. (6) J. DE GORTER, Exzercit. Med, IV, p. 111, (7) ZIN, in Hamb. Magaz. XXII. p. 40. . R 3 C 0 ) ven in het algemeen befchouwt, gelijk de meeste nieu- weren (8). Wil men echter dezen naam , in de betee= kenis door HALLER (9) aan denzelven gegeven, bewaren, dan is het onmogelijk prikkelbaarheid bij planten te zoe ken. Door deze twee verfchillende beteekenisfen van het- zelfde woord is veel verwarring, vooral in planten-phy- fiologie ont{taan. SENEBIER. Deze, als vlijtig onderzoeker , beroemde geleerde , draagt als vooronderftelling of liever als moge- lijkheid, de meening voor, dat de oorzaak van de da= gelijkfche bewegingen in de ontbinding der zuurftof (1o) te zoeken zij. Waarvoor men dit te houden hebbe, volgt geredelijk uit het ge Hoofdftuk, GIRTANNER, Deze Geleerde, die bijzonder door. de zuurftof vele zaken trachtte te verklaren, was, omtrent het ons bezig houdend punt , van dezelfde meening als SENEBIER (11) | er Scurank. Het gevoelen van dezen geleerde is be- paalder dan dat der vorigen; immers hij meende , dat de fpiraalvaten „ door de vermindering der verdamping tegen den avond zich verlengden ; waaruit dan de nachtelijke rig- ting der bladen volgen moet (12). Ingevalle deze voors onderftelling eene daadzaak ware, zoude door dezelve alleen de nachtelijke rigting der hiria len bladen kun- “ pen verklaard worden, Voegt (8) A. Ae BERTHOLD, Phyfiologie des Menfchen etc. Vol. Ie pe 38 en volg. (9) HALLER, Primae Lineae Phyfiologiae. p. 252e (10) SENEBIER, 1. c‚ Vol, IV. p. 318. (11) PescHiEer, in Journ. de Phys. Vol, II. p. 349. (12) SENEBIER, te C‚ Vol, IV. ps 415: ON ( 261 Voegt men nu hier de, in het re Hoofdituk ter ne= dergeftelde „ daadzaken bij, dan zal het befluit , dat deze onvolledige verklaring op eene valfche vooronderftelling berust „ wel niet voor gewaagd gehouden worden. Kerner. Van gelijken inhoud en waarde bijna als de voorgaande , is de verklaring van genoemden geleerde 5 alleen laat hij ook de warmteinvloed op de fpiraalvaten hebben (13). DELAMETRIE. _ Eenen geheel anderen weg werd door dezen geleerde tot verklaring der dagelijk{che bewegingen ingeflagen : want hij gelooft, dat de nachtelijke rigting . door eene vermindering der galvanifche vloeiftof in de planten ontftaat, De gronden voor deze zoo vreemde. vooronderftelling zijn 19: DrLAMETRIE meent te heb- ben bewezen, dat de prikkelbaarheid der dieren van gal- vanifche verfchijnfelen afhangt, en 2e gelooft hij, dat de planten eene gelijke prikkelbaarheid hebben als de die= ren , waaruit dan deze verklaring zoude volgen (14); hier tegen echter laat zich aanvoeren , 1° dat het eerfte punt op verre na niet is hewezen, en 2® dat het tweee de punt valsch is; want de dierlijke irritabiliteit „ in des fchrijvers zin genomen, is de vis muscularis of irrita= _bilitas Hallertana, welke bij geene planten, aanwezig is; want planten hebben geene fpieren , wat TOURNE- FORT hierover ook moge gezegd hebben. Deze meening is dus een valsch gevolg, uit eene gewaagde vooronder- ftelling gevormd , waarin het mij ook onnoodig voor- kwam (13) SENEBIER, IC. p. 321. (14) DELAMETRE, Journal de Physique. Tom. LVI, an 1812, p. 356-357. | R 4 ( 262.) kwam dezelve door eene proef te wederleggen „ hetgeen anders gemakkelijk konde gefchieden, door eene plant met bewegelijke bladen, gedurende den nacht, aan een? galvanifchen ftroom bloot te ftellen , wanneer toch, ine dien deze verklaring waar was , al de bladen te gelijk de dagelijkfche rigting moesten aannemen. SPRENGEL, deze, in zoo vele opzigten beroemde, geleerde , fchijnt uit de verklaringswijzen van ZINN, SCHRANK € DECANDOLLE de zijne , ten minfte gedeelten lijk, te hebben gevormd. Immers hij gelooft , dat het licht de prikkel is , die de bladen in beweging brengt (15). en dat deze prikkel werkt op de fpiraalvaten , welke hij meent uit prikkelbare deelen zamengefteld te zijn (16). Het zal onnoodig zijn hier te herhalen, wat ik , tegen de meening van DRCANDOLLE, Over den invloed des lichts gezegd heb. Ook valt het in het oog, dat de tegenwerping, welke ik maakte tegen de verklaring van SCHRANK , dat alleen door de fpiraalvaten de daling der bladen kan verklaard worden, hier van toepasfing is. Hier- door blijft er flechts een punt over , dat ik geloof niet wederlegd te hebben 3 en dit is de meening, dat de fpie raalwaten uit prikkelbare deelen beftaan. Ik ken voor dit punt geene bewijzen , ten zij men de meening van OREN, die deze deelen voor zenuwen houdt (17) , als zoodanig wilde erkennen. Daarentegen is het algemeen bekend , dat de fpiraalvaten veel langer aan verrotting en vergif weêrstand bieden dan het celweeffel; welke waar- & | ‚ne- (15) SPRENGEL, Bau und Nat. p. 335: (16) SPRENGEL, Anleitung etc. Ed, 1, Pars IL. p. 395. (17) Kieser, Mémoire sur organisation des plantes. pe 237. C 263 ) nemingen voor de veronderftelling van SPRENGEL zeer ongunftig zijn. | | Doch hoe zulks ook zij, in alle gevallen is het ftellig, “dat de fpiraalvaten , volgens daadzaken, door mij in het eerfte Hoofdftuk vermeld, niets tot de dagelijkfche be- wegingen toebrengen, waarom ik niet aarzel ook deze verklaringswijze voor onvoldoende te verklaren, | Volgens de meening van den geleerden C.H. SCHULTZ , ontftaan de bewegingen der bladen door de vafa Jati= cis(18), op welke meenig ik in het vervolg zal terug- komen. he | | Behalve de bovengemelde verklaringen zijn mij geene bekend, of zij komen met dezelve overeen , of zijn van zoo weinig belang, dat zij de mededeeling niet verdie=, geniet #7 7 ci In het algemeen dus is het waar, dat er nog geene verklaring gegeven is, welke met de thans bekende daad= zaken overeenftemt , hetgeen voornamelijk door de nieu, we, hierboven vermelde waarnemingen en proeven , ont- ftaan is; het zoude dus hier de plaats zijn eene verkla ring in overeenftemming met al de daadzaken te leveren S indien ik het niet beter geloofde zulks, tot na de be- fchouwing der draagende en prikkelbare bladen, uit te ftellen , aangezien hierdoor nog menig duistere punt, omtrent het ons tot dusverre bezig gehouden hebbende verfchijnfel , zal opgehelderd worden. ze (18) C. He scHULTZ, die Natur der lebendigen Pflanze. etc. D. I. Voorrede, pe. XXXile Re , ( 1264 ) ZESDE HOOFDSTUK. BESCHOUWING VAN DE SPOEDIGE , MEER OF MIN ONRE= GELMATIG GESCHIEDENDE BEWEGINGEN DER DRAAIJENDE BLADEN. Een der zonderlingfte en merkwaardigfte verfchijnfelen , welke het plantenrijk ons aanbiedt, beftaat in de zich fteeds bewegende blaadjes van Hedyfarum gyrans en eenige, naauw met deze overeenkomende foorten , zco als Medyfarum wvespertilionis, welker bladen, zoo zij uit drie blaadjes zamengefteld zijn, bewegingen in de twee zijdelingfche zouden aantoonen , offchoon veel zwak- ker dan bij de eerstgenoemde plant (1). De kennis van dit zoo buitengewoon verfchijnfel is men verfchuldigd aan eene Engelfche Dame, Lady MoN- SON, welke , gelijk eene andere L. s. MERIAN „ door hare zucht tot de natuurkundige wetenfchappen , eene reis naar de warme ftreken onzer aarde ondernam. Zij vond de bovengenoemde plant omftreeks het jaar 1779 in voche tige , zandachtige ftreken nabij Dacca in Bengalen. Lang te voren echter was deze plant aan de Indianen bekend, welke. dezelve Burum chandeli noemden (2), en (1) MirgBet, Phyfiologie Végétale. Part I, p. 168. (2) BROUSSONET, Mémoires de U’ Académie des Sciences de Paris an 1784. p. Ó1ó-617, ( 265 ) en aan dezelve, om hare vreemde bewegingen , eenen bijna goddelijken eerbied bewezen (3). Alvorens de ver- fchijnfelen „ welke Medyfarum gyrans ons aanbiedt, na- der te befchouwen , zal ik deze plant kortelijk befchrije ven ; + | Hedyfarum gyrans, Le. Fil. , of Desmodium gyrans, DECANDOLLE, is in Jndië een één of tweejarig gewas ; doch in de Europifche ftookhuigen wordt zij dikwijls ouder. Uit derzelver wortel ont(taan eenige takken , foms tot 8 in getal, welker hoogte tot drie voeten beloopt. De bladen aan deze takken, of kleinere takjes, zijn om den anderen geplaatst, en uit drie blaadjes zamengelteld. Van deze drie is het eindelijkfche verreweg het grootfte en overtreft den .bladfteel doorgaans in lengte; de twee ‚ kleine zijdelingfche blaadjes zijn lancetvormig en door korte fteeltjes met den algemeenen bladfteel verbonden; deze blaadjes ontbreken dikwerf aan de onderfte bladen. Even als bij de beweegbare’ bladen vindt men „aan de ba= fis van ieder der- drie blaadjes , eene aanzwelling van cel- _ weeffel. | | Het zijn voornamelijk de kleine zijdelingfche blaadjes „ welke zich „, zoo wel gedurende den nacht als des daags, fteeds bewegen (4); doch des nachts is de beweging iets zwakker (5). _Offchoon-. aanftonds na ke ontftaan der blaadjes der- zelver beweging reeds begint (6), zoo moeten zij toch kk eene “(3) BROUSSONET, IL. C, Pp. Ó2Te (4) F. A. HUMBOLDT , di gereitzte Muskel etc. (Faser. Vol. T. p. 181. C. Hm. scnuLTz, die Natur der lebendigen Pflanze etc. Vol, I. p. 267 etc. (5) SPRENGEL, Anleit. etc. Ede IL. Vol, I. ps 3II==312e (6) BROUSSONET , l. C. p. 620, \ (1266 ) eene aanmerkelijke grootte bereikt hebben , vóór dat zulks duidelijk merkbaar wordt (7). Na het bloeijen houdt de beweging op (8), gelijk ook tegen den herfst (9) „ het- geen fchijnt aan te toonen, dat deze beweging alleen dan goed kan gefchieden , wanneer de plant in volle bloei is. De beweging beftaat in een opklimmen en neerdalen. Het hoogfte punt, hetwelk de blaadjes bereiken , is 50° boven het waterpas der bladfteel (ro). Het opklimmen gefchiedt zeer regelmatig: heeft het blaadje deszelfs hoog- fte punt bereikt, zoo {taat het eenige oogenblikken ftil (11), waarop de beweging naar beneden weder aanvangt , welke doorgaans niet eenige ligte fchokjes gefchiedt (12) In het algemeen daalt het eene blaadje, terwijl het ande- re opklimts fomwijlen echter zijn de bewegingen gelijk. Wat de fnelheid aangaat, waarmede deze bewegingen gefchieden , zoo vereischt het opklimmen en nederdalen van een blaadje in Europa dikwerf 5 à ro minuten (13), terwijl zulks in Zadië foms flechts ééne feconde vordert (14). Ook het eindelijk(te grootere blaadje beweegt zich, doch veel langzamer dan de kleineren. DecANDoLEe vere gelijkt deze beweging bij eene fupínatie en pronatie (15), hetwelk mij minder goed voorkomt, dan hetgeen sCHULTZ zegt welke derzelver “beweging een op- en nedergaan noemt (7) SPRENGEL, le U, C‚ Pe 31Le (8) BROUSSONET, Ì, u. C. (9) SPRENGEL, l, Us C “ (10) DECANDOLLE, Physiologie etc. Vol. IIe pe 869. in ad (II) SPRENGEL, Ì, U. C. (12) BROUSSONET , 1, Ce Pe Ó1ge (13) SPRENGEL, Ì, C. (14) DECANDOLLE, Ì. C‚ p. 870, . C15) DECANDOLLE, le C. C “267 ) noemt (16); des nachts echter houdt deze beweging op en hangt het blaadje naar beneden, Ook in Medyfarum gyroides geloof ik eene zoodanige beweging befpeurd te hebben , doch alleen dan , wanneer dezelve in het zonne- licht ftond en ruim van water voorzien was. Nog wil ik hier aanmerken, dat ik geene planten ken, welker bladen zich zoo fchielijk naar het licht draaijen, als die van de genoemde Medyfarum-foorten ; fchijnende de bij- zondere teederheid van derzelver leven hiermede in ver- band te taan, Zoo zag ik eene welige Hedyfarum gy- ‘rans zonder bekende oorzaken, in twee dagen gezond en dood; terwijl proeven met Hedyfarum gyroides ge- nomen , bijna allen mislukten, dewijl deze ka mij fteeds te vroeg ftierven. Befchouwt mien de tigenlijke bewegingen der blaadjes van Medyfarum gyrans naauwkeurig, zoo blijkt weldra , dat de oorzaak der bewegingen gezocht moet worden in _ het punt , waar de bijzondere bladfteeltjes zich op de al- “gemeene inplanten , gelijk mij zulks ten overvloede ge= bleken is uit foortgelijke proefnemingen , waardoor ik bij de bewegelijke bladen tot hetzelfde befluit gekomen ben, (17) Ook vindt men aan de plaats van vereeniging , tusfchen de bizondere en algemeene bladfteeltjes „ foorte gelijke aanzwellingen als bij de beweegbare bladen , en dus werd reeds dadelijk bij mij de gedachte geboren, dat bij deze planten de aanzwellingen dezelfde werkzaamheid, als bij de beweegbare bladen zouden hebben. Hoogst moeijelijk evenwel is het mij geweest deze vooronderitel- ling aan de natuur te toetfen , en nimmer heb ik het vere (16) ScnuLTz, l, c. p. 266267, (17) Zie eerste Hoofdft, p. 18. * C 268 ) verder kunnen brengen, dan tot het wegfnijden van de aanzwelling aan eene zijde, Duidelijk zigtbaar helde dan het blaadje over naar die zijde , aan welke de aanzwel- ling weggefneden was, zonder zich òoit weder uit de rigting op te heffen. Overtuigend. dus blijkt hieruit, dat de aanzwelling het ware bewegingswerktuig is , en den- zelfden invloed bij de. draaijende als bij de bewegelijke heeft (18). Rid Er Oe De naaste oorzaken dus dier zonderlinge bewegingen van de blaadjes van Medyfarum gyrans zijn volkomen bekend , dewijl wij nu weten , dat het naar boven rijzen der blaadjes door eene uitzetting der onderfte, het ne- derdalen integendeel door eene uitzetting der bovenfte aanzwelling bewerkt wordt (19). Er blijft nu flechts nog over, om de oorzaken van deze alternatieve uitzet- tingen der beide tegenovergeftelde aanzwellingen op te fporen , waartoe ik eenige proeven en waarnemingen zal vermelden, welke ons tot de bereiking van dat doel mis- fchien eenigzins kunnen helpen. Ik kan echter niet na- laten hier mijne fmart te betuigen , dat deze proeven en waarnemingen op geene belangrijke wijze door mij heb= ben kunnen uitgebreid worden , dewijl ik met geene mo= gelijkheid meer dan één Medyfarum gyrans konde ver- krijgen , welke ik tot het bovenvermelde onderzoek naar de werking der aanzwellingen volftrekt behoefde. In het algemeen is de beweging der blaadjes fneller , naar mate de gezondheid der plant volmaakter is, ja men kan „ al- leen uit de fnelheid der bewegingen, den toeftand der plant opmaken. Dit C18) Vergel. pe 20 en volg. (19) Vergel. p. 22. y ( 269 ) Dit geldt echter alleen van de onmiddellijke deelen , waartoe de blaadjes behooren ; want men kan een?’ tak affnijden en evenwel gaan de blaadjes in het begin voort /zich te bewegen; ‘zet men den tak in water dan duurt de beweging. ook langer (20). Opmerkenswaardig is het, dat dadelijk de bewegingen in de zijdelingfche blaadjes ophouden , indien het eindelingfche blad door den wind bewogen wordt; hetwelk BrRoUssoNeET verklaart , door de vermeerdering der verdamping, waardoor de fappen in het blad zelve zouden verminderen, hetgeen echter niet waarfchijnlijk is, dewijl groote drooge warmte de bewegingen befpoedigt (ar). Beter overeenkomfítig met het gevoelen van BROUSSONET is, hetgeen HUMBOLDT zegt , dat, namelijk , door eene Medyfarum gyrans ge= durende twee of drie uren in het duister te plaatfen , er dan, na de wederblootftelling aan het licht, eene vers fnelling in de bewegingen plaats heeft (22); want gedue rende de blootftelling aan de duisterheid is er eene ver- meerdering der vochtigheid in de plant ontftaan. De warmte is eene der onmisbare vereischten tot de bewegingen bij deze plant 3 aldus houden zij oogenblik kelijk op , indien men flechts koud water over derzelver takken giet; waarna de bewegingen „ door dampen van warm water, aanftonds herfteld kunnen. worden (23). Ook wordt de plant als het ware verlamd „ zoodra men dezelve, buiten de warme kas, aan gerea temperatuur blootftelt. Zeer (ao) BROUSSONET , Ì, C, p. 620, Car) BROUSSONET, 1. C. pe Ó1g==620. (22) HumsBoLDT, 1. c. Vol. I. ps 336. (23) LiNK, Element, Philof. Bot, etc. pe 453° C 220 ) Zeer veel is er getwist over den invloed der electrici- teit, het zij galvanische of gewone, op het ons bezig houdend verfchijnfel, Wanneer men echter in het oog houdt, dat vele proeven , hiertoe betrekkelijk, in het werk gefteld zijn, door natuurkundigen , welke geene kruidkenners waren , en daarbij voegt de groote teeder- heid dezer plant, dan zal men begrijpen , dat het zeer „gemakkelijk gefchieden kan , dat men valfche gevolgen opgaf. | Immers , hoe gemakkelijk kon er eene verande- ring in de beweging ontftaan , door het overbrengen der plant naar de plaats, waar de proeven moesten gefchie= den 3 hoe gemakkelijk ook kan zoo iets niet, door de noodzakelijke verplaatfingen en daardoor veroorzaakte fchuddingen , onder de proef zelve, gebeuren | Het is om deze reden, dat ik níet alles zal opgeven, wat er over den invloed der electrieke vloeiftof gezegd iss maar mij alleen bepalen bij de uitkomften van de proeven , door twee der grootfte natuurkundigen , welke tevens kruidkundigen zijn, te dezen opzigte verkre- gen. Deze zijn de Heeren vAN MARUM Een A. VON HUM- BoLDT. „De eerfte onderzocht den invloed der gewone ; zoowel pofitieve als negatieve electriciteit (24) ; de twee- de de galvanifche electriciteit (25) op de bewegingen der blaadjes van Medyfarum gyrans, en beiden komen tot het befluit, dat deze , anders zoo werkzame ftof , gee- | nen muvtoea: op dezelve heeft. EAS Na aldus de meest gewigtige der aan mij bekende proe- ven (24) VAN MARUM, in de Verhandelingen van TRYLERS Tweede Ge- nootsch. ft. ge p. 165, | (25) HumsoLprT, 1. c‚ Vol. I. p. 249. CLU) ven over de bewegingen der. blaadjes van Hedyf/arum medegedeeld te hebben, zal ik nog kortelijk de verfchil- lende verklaringen opgeven , waartoe dit verfchijnfel aar leiding gegeven heeft. Even als bij de befchouwing van de dagelijkfche bewegingen der bladen , kan ik ook hier nog geene eigene verklaring van de. draaijende bladen ge- vens dewijl de prikkelbare bladen eerst ftof zullen ver- fchaffen , om de werking der aanzwellingen nader te lee- ren. kennen. BRroussoNET is, zoo ver ik weet , de eerfte , die dit verfchijnfel phyfiologisch befchouwd heeft. Zulks had dan. ook dadelijk eene verklaring ten gevolge, welke hier op nederkomt , dat door de verdamping de bewegingen _ zouden ont{taan, als hebbende deze werking der bladen eenen geftadigen aandrang der ruwe fappen ten gevolge (26). Op deze verklaring echter , hoe eenvoudig ook , is- aan te merken , dat , dewijl de ruwe fappen door de houtdraden. opklimmen , en de beweging in de aanzwel- ling, welke tot de fchors behoort , uitgevoerd wordt , het onbegrijpelijk is, dat de meerdere of mindere hoe= “veelheid ruwe fappen eenen onmiddellijken invloed op de beweging zoude hebben; waarom het mij dan ook voor komt, dat deze verklaring niet kan worden aangenomen , dewijl ook de daadzaken, welke vóór dezelve pleiten , ook zeer goed anders kunnen uitgelegd worden. Immers de voornaamfte derzelve is , dat de bladen door het ver= meerderen. der verdamping , verminderen in. beweging , hetwelk echter ook kan gefchieden door den fchadelijken invloed van de oorzaken , welke de verdamping bevorde- : ren (26) BROUSSONET , |. Cc. p. 619620. S (272 ) ren ; Zonder dat de verdamping wake invloed kri „e be- weging heeft. eit Ako, Dl “Humsorpr fchijnt geneìgd te zijn het onderhavig vere fchijnfel ‘op eene geheel andere wijze te verklaren 5 ten minfte fchrijft hij aan Hedyfarum gyrans prikkelbare bla- den toe en befchouwt derzelver bewegingen”als willes keurig (27.) Daar echter, zoo als ik boven aantoonde , de bewégingen niet door het houtftelfel, waarin toch’ de- ze vooronderftelde prikkelbare draden aanwezig moésten zijn , maar door de aanzwelling „ welke: tof den” bast bee hoort; gefchieden3 zoo’ volgt , dat”deze woorondetftélling niets tot Eene ‘goëde verklaring kan toebrengen. SSCHRANK verklaart deze bewegingen dooreen verdroo= gen en weder vochtig worden der” fpiraälvaten (28); waartegen alleen in de gedachte behoeft herroepen te wor den’, hetgeen ik over de onmiddelbare ‘oorzaak’ van het verfchijnfel , dat ons thans bezig houdt’, ‘gezegd heb. Rrrter heeft op eene andere „meer eenvoudige wijze, geträcht, het zonderlinge en buitengewone van de bewe gingen der Hedyfarum te verminderen , want hij befchouw- de dezeïve als eene verfnelde dagelijkfche beweging (99), hetwelk vooral , nadat ik aangetoond heb, dat de naaste oorzaken van beide gelijk zijn, eene zeer bre. mate van waarfchijnlijkheid verkregen heeft. SpRENGEL deelt in deze zaak hoofdzakelijk in het ge- voelen van BROUSSONET (30) , waarom ook hiertegen hetzelfde geldt, wat ik boven, ter gelegenheid van de mee- (27) HUMBOLDT , Ì. Cc. pag. 180181, €28) SENEBIER, |. c. Vol. IV. pag. 321. (29) RITTER en GEHLEN’s Journal, B. 6. pag. 478. (30) SPRENGEL, Ban und Natur, etc, pag. 3u5e (4923 meening des laatstgenoemden heb aangemerkt. Cn. scHULTZ ‚gelooft „ dat het ons bezighoudend verfchijnfel „even. als de. dagelijkfche bewegingen „der bladen „ opgewekt. wordt door oorzaken uit de bewerk tuiging-voortvloeijende „ zoo dat dezelve op eene natuur- lijke wijze , noch; vermeerderd , noch verminderd kunnen worden: (31). voegt men. nu bij deze algemeene oorza- ken, de door den, fchrijver als naaste oorzaak aangege- vene. zamentrekkingen der, Wafa. lasicis (32), zoo is dit eene in het algemeen zeer goede verklaring , dewijl hier- bij voor het eerst de verwijderde, van de naaste oorza- ken gefcheiden worden. | | „Durrocner. Daar het een van de voorwaarden der vraag; welker beantwoording ik beproef „ is, om de proeven van den Heer purrocneT na te gaan , zoo, zal het „ geloof ik, ook met de bedoeling der vraag overe eenkomen ; de theoriën des genoemden geleerde, zoo veel mogelijk. te. toetfen ; en ik zal hier dus eenigzins bree- der dan de andere boven opgenoemde gevoelens, de mee- ning van ;DUTROCHET over het ons bezighoudend punt , behandelen. Alleen als ter loops fchijnt purrocneT zich met Me- dyfarum bezig gehouden te hebben. Zie hier alles, wat ik. daaromtrent gevonden heb, zijnde. ontleend uit een verflag , over eene verhandeling van den genoemden ge- leerde : „ Mr. DUTROCHET lic un mémoire dans lequel il assimile Pirrilabilité de la fibre musculaire des animauz à Virritabilité végétale, qui n’est, suivant „lui, que Pincurvabilité d'un tissu vésiculaire, dans lee » quel Ld {31) SCHULTZ, Ì. C‚ page II2==ilg. (32) SCHULTZ, l. c. Voorrede, pag. 32 S a ( 24 ) »„ quel le liquide est inégalement distribué, L’ auteur , „en examinant les organes irritables de la Sensitive et » du Sainfoin (Heédyfarum gyrans),atrouvé, que l'éias- » ticité des ressorts de ces organes dépendait de la tur- » gesceuce des vésicules qui les composent, et par consé- » quent de leur endosinose”” (33). Om deze verklaring wel te begrijpen , moet ik vooraf aanmerken , dat onder den naam van organes irritables de aanzwellingen be= doeld worden , dewijl de fchrijver deze deelen, bij MZémoe fa pudica , dikwijls onder dien naam aanduidt. Befchou= wen wij nu de verklaring zelve, zoo wel om de ons, nu meer in het bijzonder , bezighoudende verfchijnfelen der Hedyfarum „ als om ons een algemeen denkbeeld te verfchaffen , wat prikkelbaarheid in de pen van DUTRO- cneT beteekent. In de eerfte plaats dan volgt uit dezel- ve, dat de prikkelbaarheid der dieren en planten gelijk zoude zijn; en in de tweede plaats , dat deze prikkel baarheid af zoude hangen van de ongelijke verdeeling der vloeiftoffen in een celweeffel , en dus van de endosmofe. Is dit laatfte punt bewijsbaar, dan houdt alle duister= heid over de prikkelbaarheid op , en een der gewigtigfte levensverfchijnfelen is dus tot bloot natuurkundige wetten teruggebragt : want de endosmofe is een verfchijnfel , ook aan niet bewerktuigde ftoffen eigen (34). Het zoude echter noodig kunnen zijn, aan te toonen, wat endos- mofe was, dewijl volgens RA sPAIL (35) En HACHETTE (36) deze naam, even als exosmofe, niets beteekent, dan het- geen (33) Journal de Pharmacie 1828, pag. 322. (34) Poumter, Elemens de Phyfique, etc. Tom. 2. p. 33 (38) Bulletin des Sc. Natur. de Ferrusfac, etc. Vol. X. p. 250-251. €36) XIV. pe 364-365» „ C 275 ) geen men gewoonlijk onder opzuiging , uitdamping , in- zuiging en doorzweeting verftaat; doch daar DUTROCHET ter boven aangehaalde plaatfe zegt, dat de naaste oot= zaak der prikkelbaarheid in de ongelijke verdeeling der vloeiftoffen beftaat, zoo zal ik mij hier aan houden , en niet aan datgene , waaraan hij deze ongelijke verdeeling (de endosmofe namelijk) toefchrijft. Prikkelbaarheid dus is het, wanneer de vloeiftoffen ongelijk verdeeld worden, waaruit bewegingen kunnen ontftaan, Daar nu door purrocHeT de aanzwellingen van Ze- dyfarum prikkelbaar genoemd worden, zoo worden hier de vochten ongelijk verdeeld , waaruit de bewegingen ontftaan. … Deze eenvoudige verklaring echter verdient bewijs’, en volmondig moet ik bekennen „ hiervoor geen bewijs te weten: integendeel, de gefchiedenis der Phyfio- logie leert ons , wat van deze verklaring der prikkelbaar- heid te denken zij. Reeds op het laatst der 176 eeuw {telde BORELLI, dat de fpieren hunne werkingen uitoefenen op volmaakt de- zelfde wijze, als purrOCHET thans zulks van de prik- kelbaarheid aanneemt: immers deze geleerde geloofde, dat bij de zamentrekkingen der fpieren , de blaadjes , waaruit bij meende „ dat dezelve beftonden , ontledigd werden en bij het ophouden der zamentrekking zich weder opvul- den (37). STuART was van een gelijk gevoelen (38) , terwijl ook sSMAMMERDAM geloofde , dat door de zamen- trekkingen het bloed uit de fpieren gedreven werd (39). In het midden der voorgaande eeuw echter verdwenen reeds (37) BORELLI, de motu animalium 1680, (38) RuporPni, 1. c. Vol, 2. p. 308, (39) SWAMMERDAM, Biblia Natura, Tom. 2. p. 475, etc. S 3 ( Mo J Pad reeds deze ruwe voorftellingen door de onderzoekingen van Muis (40), en later van PROCHASKA (41); gelijk het dan nu ook algemeen bekend is,dat eene verfche uitgedrukte fpier, waarin dus de vochten ontbreken , zich toch nog op prikkels zamentrekt (49); Duidelijk fchijnt het mij , uit het gezegde te volgen, dat in geenen deele de verklaring der prikkelbaarheid „ volgens DUTROCHET } waar kan zijns maar integendeel, dat dezelve eene ver- nieuwing is van een denkbeeld uit die tijden, toen de Phyfiologie in derzelver kindschheid, tot de groffte werk- tuigelijke voorftellingen den toevlugt nam. Wil men mij echter tegenwerpen, dat de wederlegging van DUTROCHET door mij uit het dierenrijk. alleen is geput: zoo antwoord ik, dat DUTROCHET „ geen onderfcheid tusfchen de dier- lijke en plantaardige prikkelbaarheid aannemende , het ook hetzelfde is uit welk natuurrijk men bewijzen tegen zijve ftellingen ontleene. Wil men verder aanvoeren , dat de {telling van DUTROCHET „ offchoon in het dierenrijk: on= waar „ voor het plantenrijk waar kan zijn; zoo zal dit in allen gevalle eene vooronderftelling wezen „ zonder be- wijs en tegen alle analogie ftrijdende, | | Even dus als bij de-befchouwing van de verfchillende meeningen over de dagelijkfche bewegingen der bladen, hebben wij hier geene enkele verklaring aangetroffen , die als voldoende kan worden aangemerkt , hetwelk zich. ook gemakkelijk laat begrijpen , dewijl de werkingen der aan= zwellingen voorheen. onbekend waren. Zien wij hierna hoe verre wij het door de toepasfing dezer ontdekking bren= (40) Murs, Musculorum artifictofa fabrica, Lugd, Bat, 175le (41) PROCHASKA, De carne musculari, Viens, 1778, C42) Ruporpni, le c, Vol. 2. pag. 309, Etc. ( 7 ) brengen kunnen, in het. begrijpen van een der zonderling- fte verfchijnfelen. des plantenrijks. ZEVENDE, HOOFDSTUK, ALGEMEEN OVERZIGT VAN -DE PLANTEN MET PRIKKEL- - BARE:BLADEN. | Thans zijn wij genaderd tot de befchouwing der prik- _kelbare bladen. Deze-hebben fteeds de grootfte opmerk- zaamheid tot zich getrokken „ en tot derzelver verklaring hebben de “uitmuntendfte -kruidkenners. dikwijls hunne krachten ingefpannen.- „Het is-met derzelver kennis ech- ter gegaan als met alle dergelijke; detijd alleen toch, en geene onvermoeide. vlijt-van. zoo vele beroemde mannen in een vroeger tijdperk konden onthullen, wat ons thans duidelijk is. Deze duidelijkheid zijn wij voor een groot gedeelte aan.‚den Heer purTrOCHET,verfchuldigd, welke door. het ontdekken van de werkingen - der,-aanzwellingen aân de basis der bladftelen,” in eéns ‘éer “zeer grootlicht in dezen heeft verfpreid. Veel blijft er echter ook. nu nog op te helderen „ waarom, ik de zaak, „z00 veel, mo- gelijk van alle zijden: zal befchouwens… In pn eeríte plaats zal hiertoe dienflig ‘zijn eené” ópgâve der verfchiltende planten met prikkelbare bladen „ » en eene ‘vergelijking van derzelver aantal, met dat der overige planten ;_ want men kan over het gewigt der levenswerkingen “in een. natuur- S 4 rijk ( 48 ) rijk alleen een waar denkbeeld verkrijgen, door te onder- zoeken in hoe verre dezelve algemeen zijn; gelijk dan ook LAMARCK (1) dit zelfde beginfel aangenomen heeft, om het gewigt der werktuigen in het plantenrijk te be- palen. | Zien wij dienvolgens welke de foorten zijn , die prik- kelbare bladen bezitten. I. Uit de familie der Droferacee. r. Dionea muscipula L. mant (2). II. Uit de familie der Oxalidee. 2. Avyerrhoa Bilimbi Le (3)- he Carambola L. (4). Ae Oxalis senfitiva (5) HI, Uit de familie der Leguninofae. | 5. Aspalathus perfica BURMAN (6). 6. Nauclea pudica DrscourT (7). 7. Aeschinomene senfitiva swarTz (8). 8, Indica LINN. (9). 9, pumila — (9). Io. Smithia senfitiva AITON (to). II. (1) De LAMARCK Discours preliminaire de la première éditi- on, Flore frangaise , 3de édit, par DECANDOLLE. V. 1. p. 49-50. (a) Eruis, Befchreibung der Dionaea, etc. Erlangen 1780. pag. XI=XIL, (3) DECANDOLLE, Prodronus Syst. veg. etc. Vol. 1. pag. 689. (4) B. BRUCE, in Philofoph. trans, 1785. p. 356. (5) Hourruin, Natuurl. Hist. ‚etc. D.'g. St. 8. p. 659661. (6) J- C. De SCHREBER in ELLIS, le Ce Page Ve (7) Bulletin des Sc. nat. DE FERRUSAC., Tom. VI. pag. 215. (8) DECANDOLLE , 1, c‚ Vol. II, pag. 320. _— C9) Je Ce De SCHREBER , |. c‚ pag. IV. (To) DECANDOLLE, 1. u. cs Vol. II. p. 323. . II. I2. 13. 14. 15. 16, 17. 18, 19. 20, 21e 22, 23e 24. 25. (29) Miîmofa Casta. L. (11). == Pernambucana L. (9). _—_ asperata L, (12). hdi PEPELS —___ guadrivalvis L, (9. pudica L. senfitiva L. —__ viva L. (9) WILDENOw. Desmanthus lacustris (13). watans WILDENOw (13). stolonifer Dc. (13). triquetris. Dc. (13). _ — pleniis WILDENOw (13). polyphyllus (13). Acacia acanthocarpa == (14). Bij deze foorten , van welke het genoegzaam zeker be- kend is , dat zij prikkelbare bladen bezitten , moeten nog gevoegd worden, volgens SCHREBER , twee foorten van Aeschinomene, door RHeeDe niet duidelijk genoeg be« “fehreven , om botanisch beftemd te kunnen worden „als ook eene Zcacta-foort van den Senegal, door DECAN= DOLLE in zijne Phyfiologie vermeld (15) 3 waardoor. dus het getal der gezamenlijke planten met prikkelbare bladen tot 28 zoude klimmen. Al deze planten behooren tot de plante vasculares Dc. , en wel inzonderheid tot die groo- te klasfe , welke de genoemde geleerde exogene noemt. Be. Cri) LINNEUS ; Horte Cliffortion, p. 208. (12). Link, Eleme. philof. Botan. p. 43le (13) DECANDOLLE, Ì, C‚ pe 444 (14) DECANDOLLE , l, C, pags 463. (15) DECANDOLLE , Phyfiologie, etc. Tom. 2. pag. 857. C „280 : ) Befchouwt men de verhouding -tusfchen de planten met prikkelbare bladen: en al de andere plante vasculares , en neemt men deze laatften- op 33,ooo aan (16), zoo volgt, dat deze tot gene ftaan- als 1178:1, Onderzoekt men verder, welke. het: verband. zij tusfchen de geheele vorming der plant en de prikkelbaarheid.der bladen, zoo vinden wij dit verfchijnfel-flechts bij vier familien, ter= wijl het geheele. getal derzelve -bij de plante vasculares , volgens de nieuwfte, opgaven 266 bedraagt (17), waar= uit dus volgt dat -de--familiën , waarin. de prikkelbare bladen niet voorkomen „zich. verhouden tot die , waarin zij aanwezig zijn, gelijk. 66,5:1. Vergelijken wij het ge- tal der planten. met prikkelbare bladen in die. familiën , waar dit verfchijnfel voorkomt , met dat der planten , welke dezelve - misfen „ zoo :vinden wij-de volgende ver. pra s Bij de | »„Draferacea zijn 44 planten (18) pon prikkelbare bladen, en-één-met-zoodanige bladen ; de …veerfte-ftaan dus tot de. laatfte- als pr st-Oxalideae zijn: 156- planten (18) der eerfte foort en 3 der laatfte: de verhouding-is dus als 52:1. abe en zijn. nagenoeg 3869: (18) zonder prikkel- bare bladen, en-24, met zoodanige bladen, ‘zoodat de eerfte tot. de laatfte- ftaan als oEÓLer sl „Mat» de: geographifche vrpreiing epe dn welke prik- (16) B. BROWN , Vermiischts bot. Schrift, Te 2.16: (17) J- LinpLEY, Zilk in ds Nat.” baring der Bótdnik) etc. aus dem Engl. pe 49 (18) Deze getallen zijn uitde Prodromus Syst. Nat. bógnì yé. gét. van DECANDOLLE Óntleend,- … …** Dd (281) prikkelbare “bladen bezitten , aangaat, zoo behooren zij allen, “behalve Dionea „in de heete lucht{treek te huis. De daatstgenoemde foort echter komt in‘de warmere dee= len der gematigde luchtftreek-van-Noord=Amerika voor. Zie ‘hier hoe deze planten in de verfchillende werelddee- len verfpreid zijn : k nt Azia .. Teo. Afrika «. 3. Amerika 13. terwijl dezelve in Nieuw=-Holland en in Europa ( 85 (ten minffe voor Zoo ver bekend is) geheel ontbreken. In het algemeen behooren alle deze planten tot dezulken, welke de vochtigfte ftreken beminnen ; terwijl zelfs fom-_ migen, zoo als de Désmanthus-foorten (13), tot de wa= terplanten behòoren. Nog is hier aan te merken „ dat verre’ weg de meeste tót de kruiden, weinigen tot de heesters en de boomen behooren: komende deze laat{ten alléén onder de Aziatifche planten , met prikkelbäre bla- den, voor, Uit deze algemeene—befchouwingen-laten zich de vol- gende gevolgtrekkingen afleiden: 1° de prikkelbaarheid der bladen is een zeer bepaald verfchijnfel, zoo wel in vergelijking tot het geheele plantenrijk als tot die familiën zelven , waarin planten met prikkelbare bladen aanwezig zijn ; waaruit dus blijkt, dat deze zonderlinge eigenfchap niet naauw te zamenhangt met het geheel der bewerktui ging eener plant. ‘o°. Hoe hoogér de familiën , welke het (29) De beweging door fommige plantkundigen aan de haren der bladen van Drofera-foorten waargenomen na eene rrd is ge- heel iets anders dan het bewegen van geheele bladen, (282 ) het ons bezig houdend verfchijnfel aanbieden , in de rij der planten-ontwikkelingen (taan, des te grooter is het betrekkelijk “getal der foorten , welke prikkelbare bladen bezitten, 3° Dewijl de planten der warme luchtftreken een krachtiger leven en fchielijker verloop van hetzelve be= zitten , dan de planten der koudere luchtftreken, en bijna al de planten met prikkelbare bladen , in de eerstgenoem- de luchtftreek gevonden worden, zoo moet men aan ge- noemde planten een krachtig leven toekennen. Eindelijk ten 4° , dewijl de kruidachtige planten doorgaans, al het overige gelijk ftaande , een betrekkelijk fchielijker en krachtiger levensverloop ; dan de houtachtige planten heb- ben, en de planten met prikkelbare bladen bijna allen tot de eerfte foort behooren, zoo volgt hieruit, in verband met de ee en ge gevolgtrekking, dat de planten met prik= kelbare bladen tot diegene geteld moeten worden , waarin de levensverfchijnfelen een krachtig en fchielijk verloop hebben, nnn SA VSA ACHTSTE HOOFDSTUK. OVER DE VERSCHIJNSELEN DER PRIKKELBARE BLADEN EN “DE UITWENDIGE OORZAKEN VAN DE SLUITING EN OPENING DEZER BLADEN. In bet algemeen kan men de prikkelbare bladen tot twee klasfen brengen; tot dezulke namelijk „ welke door uitwendigen -prikkel de rigting aannemen , welke zij, zon- ( 283 zonder dezelve, des nachts ook verkrijgen; en tot de … zoodanigen, welke door uitwendige prikkels eene rigting- verkrijgen , welke zij alleen in hunne eerfte jeugd hadden. Tot de eerfte der genoemde klasfen behooren alle oxa- lidea en Leguminofe met prikkelbare bladen: tot de tweede daarentegen Dionea muscipula{(1i)e Het zal thans in de eerlte plaats noodig zijn te onderzoeken „ onder welke omftandigheden de prikkelbare bladen tot vorige rigtingen terugkeeren, Vooraf echter zullen wij kortelijk de bijzondere verfchijnfelen moeten doen kennen van eeni- ge foorten , met prikkelbare bladen voorzien , hetwelk , zoo wel om het goed werftand der zaak voor het vere volg, als om het gewigt der bedoelde verfchijnfelen , op zich zelf noodig is. Dionea muscipula. Dit plantje heeft talrijke, rondom den ftengel geplaatfte. bladen , welke uit twee geledingen beftaan, waarvan het onderfte plat, langachtig , bijna hart- vormig, de verbreede bladfteel is. Op deze bladfteel is het eigenlijke blad geplaatst, dat uit twee bladlobben bee ftaat. | ' | Ieder dezer lobben ftelt een blaadje voor, dat niet vol komen tot ontwikkeling is gekomen; zoodat de bladen dezer plant wezenlijk tot de gevederde behooren. Raakt men deze lobben aan, of plaatst een infect zich op de- zelve , dan {luiten zij zich, door hunne bovenfte opper= vlakten aan elkander te leggen (2). Avorrhoa carambola, Deze boom heeft vie vielahe bladen , welker blaadjes zich door prikkels naar beneden | be- (1) BROUSSONET ; Ì. C‚ pe 214. (2) Eruis, |. ec. pag. XI—XII. ( 284 ) bewegen , zoodat de ondervlakten tegen elkander aanko» men (3). | 7 „Mimofa pudica, Deze zoo beroemde en algemeen ver« fpreide. plant. hier te, befchrijven , zal wel niet noodig zijn & «alleen wil ik. herinneren „ dat-derzelver bladen uit drie verfchillende beweegbare. ftelfels beftaan , waarvan de eerfte uit den algemeenen, de tweede uit den bijzonderen bladfteel „en de derde-uit: de--blaadjes. zelve beftaan. -Hoe-= danig de bewegingen zijn, door „deze deelen uitgevoerd „ blijkt uit het eertte. Hoofdftuk,- Volgens DECANDOLLE zouden reeds de zaadlobben der kiemende plant prikkel- baar zijn (4), hetwelk ik echter niet heb kunnen waar- nemen „blijvende deze deelen , ‚zoowel op chemifche als op werktuigelijke prikkels, onbewegelijk, Volgens LINK (5) zouden. de jonge bladen meer prikkelbaarheid dan.de ou- deren aantoonen : hetwelk echter in zoo verre gewijzigd moet „worden „ dat. de- jongere bladen , vóór dat zij de donker groene tint der ouderen verkrijgen, weinig bewe= gelijkheid bezitten. Deze mindere bewegelijkheid der nog niet donker groen gekleurde bladen is echter meer een gevolg van de groote „weekheid der deelen ‚waaruit zij beftaan, dan van de. mindere onaf hankelijkheid voor prike kels , want dikwijls heb ik dezelve zien fterven „ door dezelve bloot te ftellen aan inwerkingen , welke flechts bewegingen bij de ouderen voortbragten. Ook de geel gewordene bladen zijn niet zeer prikkelbaar; zulks is echter minder in het oog vallend bij het aanwenden van werktuigelijke , dan van chemifche prikkels , waaruit het | ge- (2) B. BRUCE, in Philofophe trans. 1785. P- 356. (4) DECANDOLLE, Organograph. Végét. Vol. a. p. 97. (5) LiNK, Zlem. Philof. Bot. p. 42Le (4285 ) gevoelen van PESCHIER (6) misfchien moer verklaard” wor- den „ dat de. geele - bladen; bijna-niets van derzelver bee weegbaarheid verliezen. Worden, er nieuwe bladen onte wikkeld , zoo vermindert de bewegelijkheid in de naast bij zijnde bladen aänmerkelijk , hetwelk -ook bij, het bloeis jen plaats heeft (7), terwijl-alle-bewegingen „ onder ‚het rijpen der zadenophouden (8) De tijdorde eindelijk „in welke. de- verfchillende beweege bare ‘deelen de beweegbaarheid verkrijgen „is zeer {tande vastig,. beginnende dezelveaf. vanden ftam., en. ftreks kende zich zoo. tot aan de blaadjes uit: zij verdwijnen ook op gelijke wijze (9). Mimofa fenfitiva heeft dezelfde beweegbare ftelfels é de vorige foort „en komt ook in bijna alle opzigten met deze overeen 3 “met uitzondering echter der fnelheid „ waarmede de bewegingen uitgevoerd worden 3 zijnde- bij deze veel minder „ dewijl de bewegingswerktuigen , ‘zoo wel in verband tot de grootte. der bladen s als op zich zelve , veel ‘kleiner zijn.” „oo Na aldus: het: noodige, tot beter verftand van het vol= gende, gezegd te hebben over. de weinige planten met prikkelbare: bladen , waarover ik-proeven of waarnemin= gen zal kunnen mededeelen, zoo zullen wij overgaan tot de befchouwing der uitwendige oorzaken , welke bij de bladen van deze Eon van planten, bewegingen veroor= zaken. | | ‘ {49 | De- (6) Pescnrer , Journal de phys. 1794. T. 2. Pp. 349. _ (7) SIGWART in REIL und AUTENREITH, archiy. für Phyfiologie. Vol, XII, pe 36 (8) PESCHIER, l. C‚ page 344e …… (9) RITTER in GEHLEN , Journal für Chemie, B. 6, ps 468-465} C 286 ) Deze uitwendige oorzaken worden doorgaans prikkels genoemd , welke benaming wij, kortheidshalve , in het vervolg zullen gebruiken. In het algemeen kan men deze prikkels tot drie foor= ten brengen, namelijk tot werktuigelike, chemifche en brandende , waarbij men nog , volgens fommigen , licht- en electriciteits-prikkels zoude moeten voegen. Ieder de- zer vijf foorten van prikkels zullen wij afzonderlijk in de zoo even opgenoemde volgorde befchouwen , en beginnen dus met de werktuigelijke prikkels. Geeft men aan een blad der Mimofa pudica een’ fchok , hetzij dat zulks met de hand , met was, of metaal , met een vochtig of droog ligchaam gefchiede , zoo neemt dit blad oogenblik- kelijk de nachtelijke rigting aan (xo). Velen befchouwen deze. gevolgen van een’ medegedeelden. fchok als ontftaan te zijn door aanraking. „Dit «echter is -onnaauwkeurig ; want „ door een {tukje lood voorzigtig op de algemeene bladfteel te leggen, dáár waar de bijzonderen ontftaan , kan men het blad buigen, zonder dat er bewegingen ontftaan: laat ik er echter het- zelfde ftukje lood op vailen , zoo fluit zich dadelijk het geheele blad. Ook kan men een blaadje drukken ‚ zon- | der dat er beweging volgt (11) waaruit duidelijk blijkt , dat de bewegingen , na aanrakingen , alleen door den me- degedeelden fchok geboren worden. Van daar, dat een ftofregen de bladen van Memof/a niet fluit ; doch-een « hardere regen zulks wel te weeg brengt (ta), van daar ook , dat de bladen van Averrhoa carambola door den wind (10) DECANDOLLE, Phyfiologie Végét. Vol. 2, p. 865. (11) DUHAMEL, Physig. des arbres „ etc. Vol. 2. pag. 161. (22) DUHAMEL, Te C. pag. 162 ( 287 ) wind dan alleen gefloten worden, wanneer zij ergens te- gen aankomen (13). Zeer opmerkenswaardig is het, dat Mimo/a pudica zich aan dezen prikkel kan gewennen: hetwelk DESFONTAINES het eerst ontdekte. Hij voerde namelijk een plantje der genoemde foort met zich in een rijtuig , door welker be- weging de bladen zich dadelijk floten : weldra. echter openden zij zich weder en bleven in dien toeftand , of- fchoon de beweging voortduurde; het rijtuig daarna ceni« gen tijd ftilgeftaan hebbende, floten zich de bladen, toen de beweging weder begon, doch openden zich weldra op nieuw {14). Ik heb deze proef herhaald, door eene. Mimofa pudica, gedurende 3 uurs , in eene fchomme- lende beweging te brengen , wanneer de bladen zich das delijk floten ; doch een half uur daarna weder openden. De proef geëindigd hebbende , bevond ik , dat de bladen onbewegelijk waren , welke toeftand ruim een uur duure de. Ik was nieuwsgierig, wanneer de prikkelbaarheid zoude wederkeeren, en bleef dus onophoudelijk bij ‘de- zelve, haar van tijd tot tijd onderzoekende, Op eens echter begonnen al de bladen te zakken , en zich toen weder oprigtende was de prikkelbaarheid herfteld, Het is dus wel niet te betwijfelen , dat MZimofa pudica zich aan zoodanige prikkels kan gewennen , welke voor haar leven niet fchadelijk zijn. Zulks echter fchijnt met Dá= onea muscipula geen plaats te hebben , dewijl derzelver bladen gefloten zijnde, door dat een infect zich op de- zelve plaatfte, niet geopend worden , zoo lang ‘hetzelve tUs= (13) BRUCE, |. Cc. pag. 357-—358. (14) DECANDOLLe, Phyfiol. Végét. Vol. 2. pag. 865 866. de (288) tusfchen de bladlobben aänwezig blijft (15). Van eenen eenigzins anderen aard zijn de werktuigelij- ke prikkels, welke door verwondingen ontftaan, Deze hebben echter geene bewegingen ten gevolge , ten zij dezelve met verlies van fappen of met fchokken vergezeld gaan. Aan het eerstgenoemde bijkomende toeval moet men de: bewegingen toefchrijven , welke DUHAMEL waar- nam (16), wanneer hij met eene naald in een wit pun- tje, aan de bafis der bladfteel prikte; aan het tweede der bovengenoemde bijkomende toevallen is het te wijten, dat men fomtijds , door het fnijden in een blad , bewe- gingen’ ziet ontftaan; want zulks met een zeer fijn fcherp fchaartje „ met de noodige. voorzigtigheid „ gedaan worden- de, heeft geene bewegingen ten gevolge. Al de waar- nemingen dus van DU FAY (17) €en DUHAMEL (18) over bewegingen , door verwondingen veroorzaakt, moeten op deze wijze verklaard worden. Chemifche prikkels , chlorine ‚ ammonia liquida, aci- dum _nitrofum fulphuricum, fulphurofum , aether Sulphurieus actherifche oliën, enz. enz. doen , hetzij als damp of-als vloeiftof , in aanraking gebragt met blae den van Mimofa pudica, dezelve eene nachtelijke rigting aannemen (19). … Campher heeft geen zoodanig gevolg , maar vernietigt de gevoeligheid, en doet de plant fter» | | ven C15) Eruis, 1. C. pag. 162. (16) DUHAMEL, |. C. pag. 162. fi (17) Du rav, Mémoires de W Acad. des fciences de Paris, an 1736, Pag. 95-98. (18) DunAMEL, 1. Cc. pag. 163. (19) Du FAT, 1. Ce ps 97. DUHAMEL, Ì, C. p. 163. PESCHIER, le C. Pe 345e SIGWART Lc. pag. 22. DECANDOLLE, Ì, U. C, page 865-866. (289 ) ven (ao). Wijngeest Car), Muskus (22), Hydrogenie um en dampen van terpentijn-olie (23) brengen geene bewegingen voort. Daar al de genoemde ftoffen, welke de nachtelijke rigtingen der prikkelbare bladen van Mé- mofa pudica veroorzaken , tevens als fterke vergiften voor het plantaardige leven zijn aan te merken, zoo zoude het mogelijk kunnen zijn, dat de verfchijnfelen, welke zij veroorzaken , meer van derzelver vergiftige, dan van derzelver prikkelende eigenfchappen afhangen; het eerfte nogtans komt mij onwaarfchijnlijk voor, dewijl , gelijk _ wij zagen, de campher den dood bewerkt , zonder dat de bladen zich toevouwen3 hetzelfde heb ik door andere vergiften zien te weeg brengen, offchoon het aan den anderen kant waar ís, dat de genoemde prikkels dikwijls met het zamenvallen der. bladen den dood aanbrengen, gelijk ik zulks, door eene te onvoorzigtige aanwending van gazacidum nitrofum zelf ondervonden heb. _ Dergelijke gevallen moeten waarfchijnlijk verklaard wore den , door eene zoo fterke aanwending der prikkelbare ftolFen , dat zij tevens hunnen vergiftigen invloed aan de, plant konden doen ondervinden, | Nog moet ik hier aanmerken „ dat de chemifche prik= kels hunnen invloed zeer verre uitftrekken 3 zoo kan men door eenig fterk zuur voorzigtig op een blaadje te plaats fen „--zoodat er geene fchokken mede vergezeld gaan „al de nabij gelegene bladen doen fluiten, Prikkels door verbrandingen veroorzaakt. Tot de mees. (20) H‚ R‚ GOEPPERT, in Ann, Science, Natur. Tom, XVII. p, 223. Car) DUHAMEL , 1. C. Pp. 164. nt (22) PESCHIER, 1, C. p. 346. (23) SIGWART, |, C. p. 22. Ta C 290 ) meest krachtige oorzaken, welke de prikkelbare bladen dwingen, om gedurende den dag de nachtelijke rigting aan te nemen , behoort het vuur, Vele proeven zijn ten dezen opzigte in het werk gefteld , waarvan ik de voor- naamften zal vermelden. Du ray (e4) zag, door het branden van een blaadje der Mimofa pudica, al de blaad- jes en gedeeltelijke bladftelen te zamen vallen; nog nam hij waar, dat, indien men een’ tak der genoemde plant affneed, en dan de fnijvlakte brandde, de naastbijzijnde bladen zich toevouwden (25). DunaMeL zag door de- zen prikkel eene Mimof/a puatca derzelver bladen, gedu- rende den’ nacht, nog meer fluiten (26). Pescnier (27) beproefde de kracht des vuurs op de bladftelen en, aan- zwellingen, en vond, dat deze prikkel op die plaatfen overal bewegingen der bladen veroorzaakte , behalve wan- neer het aangewend werd dáár, waar de vier gedeeltelijke bladftelen ontftaan. — SiewArT (28) eindelijk zag, door eene vlam in de nabijheid te houden, reeds bewegingen bij Mimofa pudica ontftaan, Ik heb de meeste der boven- gemelde proeven herhaald , en derzelver uitkomst fteeds overeenkomf{lig bevonden met ‘die van DU FAY, DUHA-* MEL , PESCHIER €en SIGWART. In het algemeen heb ik mij, in gevallen waar eene naauwkeurige prikkeling te pas kwam, fteeds van dit foort van prikkels bediend , daar alleen door dezelve gelijkmatigheid kan verkregen worden. Tot dit einde had ik durine katoendraden een- | | _ maal (24) Du FAY, Ì. c. pag. roo, | (25) _— —_ DAs 11010, (26) am PZ 102103. (27) PESCHIER , Ì. c. pag. 345-355 (23) SIGWART, Ì, C. pag. 2923, C 291 j) maal door was laten halen: de zeer kleine vlam , welke dit katoen, aangeftoken zijnde „ opleverde , was fteeds gelijk , waardoor ik een, fteeds even krachtige prikkel verkreeg , die mij bij geene mogelijkheid werktuigelijken konde verfchaffen, en welke tevens den fchadelijken en fteeds eenigzins gevaarlijken invloed der chemifche prik- kels miste. Ook verfpreïiden zich de andere foorten van prikkels niet zoo ver als deze, terwijl zij ook de door- dringende kracht van deze misfen. Zoo heb ik door het boven aangeduidde vlammetje dikwijls jonge bladen zien bewegen, welke op geene andere wijze in beweging kon- den worden gebragt. Ook Mimo/a fenfitiva is zeer gevoelig voor het vuur, en bijna altijd kan men , door eene vlam aan het uiterfte punt van een derzelver bladen te houden, bewegingen doen ontftaan , veel fterker dan door werktuigelijke prik- kels. „Averrhoa carambola fluit reeds hare blaadjes , wanneer men de bladftelen zoo zacht met een brandglas brandt, dat hierdoor geene pijn ontftaat; het branden der blaadjes zelve brengt echter geene beweging te voor- fchijn (29). Befchouwing van het licht als prikkel. Velen be= fchouwen het licht als de algemeene en krachtigfte prik- kel van het plantenleven; in dezen zin echter kan het hier niet onder de prikkels gerangfchikt worden „ dewijl wij hier alleen over dezulken mogen fpreken , welke de prikkelbare bladen in beweging brengen; doch ook als zoodanig kan het licht in fommige omftandigheden wer- „ken; ten minfte sicwARrT (30) verhaalt, dat eene M/fe | mo- C29) BRUCE, b. c. pag. 359. (30) SIGWART , Ì. c. pag. 23- ( 292 ) mofa pudicas die gedurende eenigen. tijd in de fchaduw had geftaan, en toen aan het zonlicht werd blootgefteld, derzelver bladen floot. Electriciteit en Galvanismus als prikkels der prike kelbare bladen befchouwd. Zeer bekend is de eigenfchap der fpiervezel, om door de electrieke vloeiftof zamenge= trokken te worden. Van daar dat velen, die de bewe= gingen /der prikkelbare bladen overeenkomftig- met de dier- lijke bewegingen „geloofden te moeten verklaren”, den in= vloed der electriciteit op dezelve onderzochten. Zeer uiteenloopende zijn echter de uitkomften „door deze on- derzoekingen verkregen, Aldus zegt comus (31) bewe- gingen gezien te hebben door electriciteit ;-doch- dewijl hij tevens verzekert, dat fchokken door flechte geleiders de prikkelbare bladen niet in beweging brengen „ en dit eene openbare onwaarheid is, zoo hecht ik «aan zijne proeven niet veel „waarde, „LE DRU , RITTER ) CREVE en anderen verzekeren (32) echter, dat de electriciteit wel bewegingen te voorfchijn zoude brengen.” Met deze uitkomften ftaan anderen, door zeer beroemde mannen verkregen „ in tweeftrijd. Immers onze landgenoot „de Heer ‚vAN MARUM, door geheel ZEwropa-om zijne on= derzoekingen over de electriciteit beroemd „ wendde deze zelfde “electriciteit op werfchillende wijzen bij Mimofa pudica aan, zonder andere gevolgen te verkrijgen , dan de zoodanigen, welke men uit de werktuigelijke bewee gingen, waaraan de plant tevens bloot ftond , moest vere klaren (33), terwijl RENARD (34) € INGENHOUSS (32) ins= (31) Couus, Journal de physique, Vol, III, p. 355. (22) Aun. der Physik von L. w. GELBERT, Bd, 4t. Pp. 392==393e (33)? VAN MARUM, in de Verhand. van TEYLER’s Genooif. ge St. (34) Ann. der Physik von Cc. W‚ GILBERT, Tom. 39e Pe 15e (293 ) insgelijks „ten gevolge hunner proeven , den invloed der electriciteit als prikkel op de genoemde plant ontkennen. Von uumBoLDT (35) vis tot een gelijk befluit gekomen over den invloed van het Ga/lvanismus, als VAN MARUM omtrent de Electriciteit, nadat hij gedurende drie zomers op «de. meest verfchillende- wijzen zich had. onledig gehou- den, met. het daartoe, noodige onderzoek. Aldus. de voornaamfte twannén opgenoemd he biieriden welke vóór of tegen dehinvloed der electriciteit op de prikkelbare bladen, door hunne proeven zich hebben ver- klaard, ‘zoo blijft ons over na te gaan „… welke der beide gevoelens overeenkomftig de waarheid ís, [et beste. mid= del voorzeker hiertoe was het doen van nieuwe proeven, en ik zoude niet getwijfeld hebben „dit te doen ‚was ik aan ‚de eene zijde niet overtuigd van mijne. onbevoegde heid , om ‘door zoodanige, proeven als daartoe vereischt worden , eenen twist te willen. beflisfen , waarin de. bee roemdfte natuurkundigen gemengd zijn, en aan de andere zijde komt; mij, ook het- gevoelen van vAN MARUM, HUM- BOLDT „ enz. zoo aannemelijk voor, dat:ik voor-mij wel nimmer, getwijfeld heb aan het-onvermogen van de eléc- trieke vloeiftof „omde prikkelbare bladen te doen zamen- vallen, De reden wan dit mijn-gevoelen is, dat-de elec= trieke vloeiftof in het dierlijke ligchaam alleen de fpiers= vezel doet zamentrekken 3 en daar. deze bij de prikkelbare bladen ontbreekt, zoo beftaat er volftrekt geene reden uit overeenkomst afgeleid. met het dierenrijk , om te geloo- ven „ dat ook de bladen der Mimof/a pudica zich door EO rn des (35) VONHUMBOLDT, die géreizte Muskel-und Nerven Faser, etc. Bs 1. Pp. 249250, ik 4 C 294 ) dezelfden prikkel als de fpieren van mensch en dier zou- den zamentrekken. Het bewegen dus der prikkelbare bladen , door electriciteit of galvanismus , zoude een gee heel nieuw vwerfchijnfel zijn, dat geheel op zich zelve daar ftond, Om echter zoo iets aan te nemen, daartoe zijn andere bewijzen noodig dan er thans beftaan; te meer daar men al die bewijzen gemakkelijk verklaren kan , uit de onvermijdelijke fchuddingen , welke de plant on- dergaan moet, terwijl zij aan de proef blootgefteld is. Na aldus de verfchillende prikkels zoo beknopt moge lijk opgegeven te hebben, moet ik nog eenige algemeene aanmerkingen over dezelve hierbij voegen. 1° De ver- fchillende “ftoffen , boven als prikkels vermeld, hebben allen eenen prikkelenden invloed op de dierlijke ligchamen; zulks echter heeft geen plaats met den , voor de prikkel- bare bladen zoo krachtigen, prikkel der fchokken ; deze is dus geheel eigendommelijk aan het plantenrijk , gelijk de prikkel der electriciteit zulks aan het dierenrijk is. Beide de groote afdelingen ‘der levende ligchamen hebben dus vele prikkels gemeen , maar hebben ten- minfte ieder ook één „ welke haar alleen eigen is. 2° Al de prikkels brengen bij de prikkelbare bladen eene fluiting te weeg, en volftrekt geene opening. Op de verfchillend{te wijzen toch heb ik prikkels aangewend , doch nimmer heb ik daardoor bij eene geflotene Mimofa pudica eenige ont= fluiting kunnen bewerken. SicwART (36) evenwel fchijnt het licht als een’ ope= nenden prikkel der Mimo/a pudica te befchouwen , het- welk echter onjuist is, want neem ik twee der genoemde plan=- (836) SIGWART , Ìl, C. p. 27» ( 2% ). planten , die in alle opzigten gelijk zijn, en prikkel ik deze op gelijke wijze, en bedek daarna een’ derzelve met een ftijf papieren dekfel , waardoor zij van alle licht vol- ftrekt beroofd is, zoo zullen beide plänten echter even _fchielijk weder geopend zijn. Het openen der zamenge- vouwene bladen is dus eene, uit het inwendige der plant ontfpruitende levenswerking , waartoe geene bijzondere uitwendige oorzaken noodig zijn. Hoe krachtiger eene plant is, hoe fchielijker ook deze opening gefchiedt. Van daar dat de tijd van den dag , het jaargetijde en andere omftandigheden , een verfchil in den tijd, hiertoe benooe digd , doen ontftaan (37). Alvorens tot een ander punt over te gaan „ moet ik hier nog iets over dit openen der door prikkels zamene gevouwene bladen bijvoegen. In het algemeen is de kracht , welke hierbij gebruikt wordt , grooter dan tot de opening wordt vereischt, gelijk uit het volgende blijkt. Bevestigde ik gewigtjes aan den algemeenen bladfteel dáár waar de bijzonderen ontftaan , zoo hinderde zulks noch aan de fchielijkheid , noch aan de kracht der ope= ning, zoo lang de gebruikte gewigtjes geene negen grein overtroffen ; had zulks echter plaats, dan werd de be= weging langzaam en bereikte het blad de vorige hoogte niet weder. | Ä IN (37) DUHAMEL, l, c‚ Vol, 2, p. 162. C 296 ) NEGENDE HOOFDSTUK. ONMIDDELLIJKE OF INWENDIGE OORZAKEN VAN DE BE- ‘WEGINGEN DER PRIKKELBARE BLADEN. Na «de uitwendige oorzaken te hebben doen kennen, welke. de. prikkelbare bladen eene rigting doen verkrijgen , gelijk aan die, welke zij, of des nachts, of in vroeger tijdperk. van hun leven. van zelve. hadden , zoo moeten wij thans.-overgaan tot de befchouwing van de werktuigen dezer beweging. … ; „Het eerfte punt: dat in ‘dezen bepaald moet worden is, welk deel-der plant de eigenlijke zetel der bewegingen zij. Om: hiertoe te geraken fneed “ik van fommige blaadjes der Mimofa pudica de helft of 3 weg „waardoor. de bewee gelijkheid „geenszins verdween of, verminderde, ‚Dezelfde proef herhaalde ik „met de gedeeltelijke. bladftelen „ bes roovende deze van alle blaadjes , hetwelk even min aan de „bewegelijkheid ‘hinderde, Daarop fneed ik het ge- heele blad weg, zoodat flechts o,003 Ned. elder blade feel , behalve de aanzwelling overbleef : dit ftukje echter behield nog gedurende drie dagen deszelfs prikkelbaarheid. Daarop nam ik een ander blad en fneed dit met den blad= fteel tot op de aanzwelling weg , en thans nog bleef dit geringe overblijffel gedurende eenige uren prikkelbaar. De onmiddellijke oorzaken dus der bewegingen moeten in dit overgebleven deel des blads aanwezig zijn en wel , of / \ C 297 ) of inde aanzwelling , of in het deel-der bladfteel , het- welk -de “aanzwelling bedekt. „Alvorens. dit te beflisfen , moeten wij kortelijk de aanzwellingen van Mimo/a pudica befchouwen , daar deze het bijzondere voorwerp onzer nafporingen , gedurende eenigen tijd „ moeten” uitmaken, Vooraf zij echter aangemerkt „ dat ik nu en ín het ver- volg onder “den algemeenen: naam van aanzwelling fteeds diegene verfta, welke den algemeenen bladfteel-aan deszelfs inplanting omgeeft, daar de anderen voor het onderzoek te klein zijn. Deze aanzwelling »beftaat uit twee lagen „ van welke de buitenfte eene verdikking der opperhuid 4 de binnenfte eene voortzetting der bast fchijnt te zijn, In deze laat{te laag vindt men de vasa Jaticis (1) , terwijl het overige uit celweeffel beftaat (a), waarbij,- volgens 'DECANDOLLE, nog de vaisseux en chapelet gevoegd moeten worden (3). Deze laatfte- vaten echter zijn zoodanig overeenkomende met het celweeffel, dat men alleen hierdoor kan verkla ren, waarom anderen geene melding van dezelve maken. Wat de houtbundels aangaat , welke door deze aanzwel« ling ingefloten worden, zoo ‘is aan te merken , dat zij niets bijzonders aanbieden (4), dan hunnen betrekkelijk kleinen diameter 5 als hebbende flechts 8 van de dikte der aanzwelling (5). | Kie C1) C.-m. scnuLTZ, die Nat, der lebendigen Pflanze, Vol. 2, Spe 147-148. (2) TREVIRANUS, in zoltrehts für physiol. Vol. L Pe 174: DurrocuneT, Recherches anatomiques et physiologiques, etc. Paris 1824, Pp. 42, CLC. CtCs (3) DECANDOLLE, Physiol. etc. Vol, 2. p. 864. (4) Link, Kritisch. bemerk. etc. pag. 14. | (5) TREVIRANUS, Î, C. C 298 5 Keeren wij na deze korte uitftap tot het ons bezig hou« dend punt terug , en zoeken wij thans te beflisfen , welk het werktuig der beweging zij, of de aanzwelling zelve, of de houtdraden, door de aanzwelling bedekt. Het was purROCHET , die ons in dezen voorging , door de geheele aanzwelling van den algemeenen. bladfteel weg te fnijdens hierdoor zag hij alle beweging ophouden (6), gelijk ook ik gezien heb. EN Duidelijk dus volgt hieruit, dat de aanzwellingen de werktuigen van beweging zijn. Zien wij thans hoedanig dit bewegingswerktuig werkt. Om hiertoe te geraken , {need ik , in navolging van bo- vengenoemden geleerde , het bovenfte deel der aanzwele= ling weg. Ik zag hierdoor het blad in de hoogte rijzen en daarna nimmer weder zakken, gelijk purrocueT zulks reeds befchreef (7). Snijdt men daarentegen het onderfte deel der aanzwelling weg „, zoo heeft het tegenovergeftel= de plaats; het blad daalt, zonder dat het zich immer weder verheft, „Het wegfnijden van de zijdelingfche ge- deelten der, aanzwellingen heeft een dergelijk gevolg 3 want alsdan beweegt zich het blad naar die zijde , waar de aanzwelling ontbreekt. Deze en de vorige proeven zijn, even als de twee eerstvermelden , reeds door Du- TROCHET verrigt (8), en door mij volkomen op dezelfde wijze en met hetzelfde gevolg in het werk gefteld, ‚Het zijn deze vier eenvoudige , maar wezenlijk beflis= fende proeven, welke, naar het mij voorkomt , de wezene lij (6) DUTROCHET, 1. Ce page 55e (7) DUTROCHET, Ì. c.p. 56. (3) DUTROCHET , 1, c‚ pag, 56 „63: C 299 ) lijke verdienften der ontdekkingen van purrocHer uit- maken. Allen, welke dezelve herhaalden , hebben fteeds de- zelfde uitkomften verkregen, gelijk MmAjo en BURNET (9) L. C. TREVIRANUS (to) (bij Mimofu fenfitiva) bij coer- PERT (II). Geheel nieuw echter zijn deze ontdekkingen niet. Al dus heeft LLiNK reeds voor eenige jaren-aangemerkt , dat de zetel der prikkelbaarheid in de fchors aanwezig was (12), terwijl DECANDOLLE (13) en anderen zeiden , dat de bewegingen aan de bafis der bladen plaats hadden. SenuL rz geeft zelfs voor, dezelfde proeven vóór de bekendmaking van pUTROCHET gedaan te hebben (14). In allen gevallen echter is purrocnerT de eerfte , die dezelve naauwkeurig befchreven heeft ‚ en cis voor den ontdekker moet gehouden worden. Befchouwen wij thans deze proeven in derzelver ge= volgen , en trachten wij dezelve nader te verklaren. Dui- delijk is het door dezelve, dat de prikkelbare bladen niet door zamentrekking van dat deel der aanzwelling , in welker rigting de beweging gefchiedt, bewogen worden: maar door eene werkelijke uitzetting van dat deel’ derzel- ve, hetwelk tegenovergefteld is aan dat, in welks rigting de beweging ‘uitgevoerd wordt. - Geheel anders is dus de onmiddellijke oorzaak der dierlijke bewegingen en die der prik- "(o) Bullet. des Sc, Nat, par FERRUSAC, Tom, 14. p. 77. to) L. C‚ TREVIRANUS. Ì. C. pags 175: (r1) GoepPeRT, de Ac, Hydro-cyanicic vi in pPlantis, etc. pag. 26. (ra) LINK, Nachtr. zu den Grundlehren, etc, etc, Pp. 225 (13) DECANDOLLE , Ì, . C. Pe 864. (14) C‚ H‚ SCHULTZ; Ì., u. C. P, 147. (300 ) prikkelbare bladen; want bij de eerfte ontf{taan dezelve fteeds door zamentrekkingen der deelen , bij de laatften” door uitzettingen. | De deelen der aanzwellingen, welke aan elkander te= genovergelteld zijn, hebben dus eene tegenovergeftelde werking; wanneer beide derhalve even fterk zijn, zoo zal er geene beweging kunnen plaats hebben. Zoodra de bladen dus ftilftaan , is er evenwigt tusfchen de aanzwel- lingen. Bedraagt alsdan de hoek , welke de bladfteel met den tak of (tam vormt , go°, zoo is ieder der aanzwel= lingen volftrekt even fterk ; zoo niet , dan is een van de beide. aanzwellingen fterker , welke meerdere fterkte ge- meten zal. worden door het meerdere getal graden , dat - de eene hoek, boven den anderen bedraagt, In gevolge deze redenering , zoude het niet moeijelijk fchijnen , de kracht van iedere aanzwelling te bepalen ; immers , wan- neer men eene tegenwerkende aanzwelling wegfnijdt, en dan onderzoekt hoe veel gewigts een: blad hierdoor meer dan te voren dragen kan, zoo zal dit vraagftuk opgelost zijn. | Ik heb ‚de hiertoe noodige proef in het werk gefteld en. gezien, dat het fchijnbarr noodwendig gevolg niet ontftond; „want fneed ik de bovenfte aanzwelling weg „ en „bezwaarde het blad met 9 grein , (dat een blad. met ongefchonden aanzwelling, gelijk boven gezegd is „ ge- makkelijk draagt) zoo rees hetzelve zeer langzaam en on- regelmatig in de hoogte, bleef als dan gedurende twee of drie dagen in die houding, en viel hierna flap ter ne- der. Meerder gewigt kon geen aldus behandeld blad hooger. dan go® brengen , weldra viel het {lap ter neder en miste de onderfte aanzwelling alle krachten opge- zwol- C 301 ) zwollenheid. Vergelijkt men deze uitkomften met het- geen ik op het einde des voorgaanden Hoofdftuks ge= zegd heb, over de overmaat van kracht , die bij de be- wegingen der prikkelbare bladen aanwezig is, zoo blijkt duidelijk , dat de wegneming der tegenovergeftelpe aan- zwelling de kracht der overblijvende niet wezenlijk, ver- meerdert , maar zelfs vermindert. Deze uitkomst brengt ons zeer natuurlijk tot de vraag, welke de oorzaken va de uitzettingen der aanzwelling zijns Twee wegen heeft men tot dus verre ter beantwoording derzelve ingeflagen. De eerfte, door purrocner gebezigd , komt hoofde zakelijk hierop neder: ieder der aanzwellingen , welke aan elkander tegenovergefteld zijn, hebben eene kracht om zich te krommen, en wel ieder in eene tegenovergeftelde rigting. Deze krommingen. worden door prikkels voorte gebragt, en dus is deze krombaarheid de naaste oorzaak van de ons bezig houdende verfchijnfelen. De bewijzen voor deze verklaring zijn hoofdzakelijk „ dat wanneer men dunne laagjes van de aanzwellingen in water werpt , deze zich dan dadelijk tot eenen cirkel krommen, en wel in diervoege, dat deze kromming ook dan nog in eene tegenovergeftelde rigting , bij laagjes „ van de tegen elkan- der overgeftelde aanzwelling „ plaats hebben. Dewijl deze krommingen echter in geene vergiftige vochten plaats hebe: ben, zoo merkt DUTROCHET te regt aan „ dat dit eene levendige krombaarheid is. (15). Ik heb deze proeven herhaald , en dezelfde uitkomften gekregen als de. fchrij= ver. Men moet hierbij nogthans aanmerken , 1° dat de buitenfte laag der aanzwelling deze krombaarheid mist 3 oled (15) DUTROCHET , le p. C« 60, C 302 ) 2e dat de geheele halve aanzwelling , in water geworpen’, zich niet kromt, en 3° dat ik buiten het water, door gee= ne prikkels, de vorming der cirkels van de dike der aanzwelling konde bewerken. Het is voornamelijk om deze beide laatfte punten , dat ik geloof , de krombaarheid in het water van de laagjes, waaruit de aanzwellingen beftaan, aan de bijzondere werking des ‘waters te moc= ten toefchrijven. Hierin werd ik bevestigd , doordien ik de laagjes der aanzwellingen van Mimof/a feria zich geenszins in het water zag krommen. D: tweede manier , om de vraag, welke de oorzaken van de werkingen der aanzwellingen zijn , op te losfen , beftaat daarin, om deze deelen door vochten te doen uite zetten. Zien wij, in de eerfte plaats, wat hieromtrent bekend zij , waarna ik zal trachten de zaak door proeven te beflisfen. De eerfte, die, zoo ver ik weet, eenige waarneming maakte, om den invloed der vochten , op de bewegingen van Mimofa pudica, te kennen , was von HumsoLpT 3 deze toch verhaalt, dat, door infnijdingen in deze plant te maken, fappen uitvloeijen , waardoor de bladen zich fluiten (16)3 daarna fchijnt RiTTÊR gezien te hebben, dat, bij het zamenvouwen der blaadjes, zich met groote {nelheid vochten in de geledingen ftorten (17). Ook BurR- NET en MAJO hebben aangenomen , dat de meerderheid= verkrijging van de eene aanzwelling boven de andere onte ftaat uit het toeftroomen der vochten uit die, welker krach- (16) Von HuMBoLDT 1, c, B. r pag. 256. (17) SCHWEIGER. Journe für Chem, B. 1 pe 4O0g=r446: SPRENGEL. Bau und Nat. etc. page 369. 4805) krachten verminderen in die, welker vermogen toeneemt ( 18). Ook scrurTz eindelijk fchijnt de zaak aan de vochten toe te fchrijven, ten minfte hij zegt , dat de vafa Jaticis de oorzaken der beweging zijn (19); en daar men zich niet voorftellen kan , dat vaten anders dan door gevuld en ontledigd te worden, bewegingen zouden knnnen voort- brengen , te meer, indien zij met de omliggende deelen verwasfen zijn, als deze (20) : zoo komt deze zooge naamde werkzaamheid der vaten ‘op de vochten terug. Het bewijs echter, door scuuLTz voor zijne meening bij- gebragt, is niet zeer krachtig; het is dit: fnijdt men de buitenfte laag celweeffel der aanzwellingen weg , zoO heeft zulks voor de bewegingen geene gevolgen; maar wel wanneer men de inwendige wegfnijdt (er). Het is nu in deze laatfte laag, dat zich, gelijk wij boven za- gen „ de vafa laticis bevinden. | Deze door DUTROCHET vergetene proefneming heb ik in het’ werk gefteld, en, zoo als men zulks natuurlijk ver- wachten moest, geheel overeenkomftig bevonden met hetgene de beroemde ontdekker der eyohofe van dezelve vermeldt, DurrocneT zelf fchijnt thans eindelijk ook van ge- dachte veranderd’, dewijl hij de krommingen der aanzwel- lingen van Miémofa pudica aan het ongelijke verdeelen der vochten in dezelve toefchrijft (a2) in een werk , vijf | ja- (18) Bulletin des Sc. Nat. de FERRUSAC, Tom. XIV. p. 27. (19) SCHULTZ, le u. C‚ Vol, 2e pe 148, (20) J- Je MEER, in Linnaea, etc. 1827, pe 666. Car) ScuHuLrTz, le Ue Ce Vol. 2e Pp. 148=—=14ge (aa) Journal de Pharmacie 1828. p. 322, Vv C 34 ) jaren. later in het licht verfchenen dan. dat, waaruit wij, zijn eer{te gevoelen ontleend hebben, N ‚De redenen , welke deze verandering bewerkt hebben e zijn mij onbekend. Onderzoeken wij thans ie welke te twee e verklaringen de beste zij. Ingevalle de, krombaarheid_ van het weeffel, waaruit de aanzwelling. beftaat , de oorzaak. van de bewegingen, der ’ prikkelbare bladen is, zoo moet de wegneming van de bovenfte aanzwelling het blad dadelijk ‚ als het ware met een” fchok in de hoogte doen rijzen , dewijl de tegen-. werkende oorzaak. weggenomen zijnde, niets meer ver hindert, dat de onderfte aanzwelling uit haren gedronge- nen toeftand tot eene ontfpanning overgaat. | Dit gefchiedt echter niet; 3 à 5 minuten zijn noodig om een blad, na de wegfnijding der bovenfte aanzwel- ling „ deszelfs volkomene rijzing te doen volbrengen; ook begint. deze rijzing eerst ro àÀ ao feconden na het weg- {nijden der aanzwelling merkbaar te worden , zoodat de onderfte aanzwelling Jangzagm krachten fchine te verza- melen. | Gunftig fchijnt mij deze waarneming voor het. gevoe- len , dat de aanzwellingen, werken door het vermeerderen of verminderen der fappen in dezelve, Om dit nader te onderzoeken À maakte. ik verfcheidene infnijdingen in de bovenfte aanzwelling van eenen naar beneden gezakten bladfteel ; zeer overvloedig kwam uit deze wonde een licht gioeh 8 geelâchtig vòcht te voorfchijn , naar mate echter dat dit. vocht, vermeerderde „ rees het blad, even als of de geheele aanzwelling wegg gefneden was; daarna was. deze geleding gedurende eenige, dagen niet ( 305 ) niet bewegelijk, Aan eenevandere aanzwelling maakte ik flechts ééne wond, door het” wegfnijden. der bovenfte laags de bewegelijkheid werd hierdoor niet verminderd, doch ‘telkens alsde aldus’ verwonde aanzwelling van wer- kend (actif) lijdelijk (pasfif) werd, zag men een’ druppel vocht “op de. wondvlakte, … Daar -nu vloeiftoffen weinig zamenpersbaar zijn , zoo. moest ook bij eene ongefchon- den ‘geblevene “aanzwelling , wanneer. zij lijdelijk werd, zich deze droppel vocht verplaatfen. | … Duidelijk geloof ik , dat uit deze twee proeven; elke ik dikwijls. herhaald heb , blijkt , dat de werkingen der aanzwellingen “door het in= of uitftroomen dag vochten , in of uit dezelve , ontftaan. Er blijft thans-nog over te. bepalen , waar de: vochten heengaan uit eene aanzwelling , welke lijdelijk wordt , en van waar dezelve komen ;-indien-‘deze aanzwelling weder “in werking “komt; Het eerfte en fchijnbaar -natuurlijkfte denkbeeld ‘dat-zich hier opdoet is,dat de vochten uit de lijdelijk wordende aanzwelling naar de in werking ko- mende ftroomen. Op de volgende wijze toetfte ik -dit detikbeel aan de natuur. Ik fneed aan beide zijden de zijdelingfche aan- zwelling weg, waardoor dus de gemeenfchap der twee tegenovergeftelden onderbroken werd. Hierop volgde vol- „komen. verlamming, welke echter ook door het groote verlies der fappen , hetwelk deze bewerking vergezelde , “kon” ontftaan. Om deze reden, meende ik , kon deze proef niets beflisfen , waarom ik bij eenige andere bladen met. een klein mesje, alleenlijk “eene langwerpige fnede door de beide zijdelingfche aanzwellingen maakte. Even goed als in het eerfte‘geval was hierdoor de Va ver- C 306 ) verbinding der beide tegenovergeftelde aanzwellingen on- derbroken , doch thans was de bewegelijkheid in geenen deelen vernietigd. Hieruit blijkt dus, dat, om werkzaam te blijven , de vochten niet. volftrekt noodzakelijk uit de eene aanzwelling in de andere behoeven over te gaan. Eene andere vraag is het , of zulks ook in den natuur- lijken toeftand plaats heeft? Dit te bepalen is echter niet gemakkelijk ; het volgende evenwel kan ons eenigzins in {taat ftellen hierover te oordeelen. Ik bragt eene Mimofa pudica in een’ ziekelijken toeftand, door dezelve gedu- rende eenige dagen aan volkomen duisternis bloot te ftel- len3 het gevolg hiervan was, dát de bladen onbewegelijk werden. Toen maakte ik in fommige der bovenfte aan- zwellingen infnijdingen , waaruit flechts zeer weinig licht- groen en zeer dun vocht te voorfchijn kwam; ik drukte toen die bladen zeer fterk naar beneden , waardoor even- wel geen meerdere toevloed van fappen ontftond, het-_ welk plaats gehad moest hebben, indien de vochten regt- ftreeks uit de eene aanzwelling in de andere zouden kun- nen ftroomen. | Uit deze , in verband met de voorgaande proef, geloof ik dus als volkomen zeker te mogen afleiden, dat in geen geval de vochten uit de eene aanzwelling in de andere {troomen. Het vocht echter, dat zich ontlast uit de - aanzwelling , welke lijdelijk wordt, kan zich. niet ont- lasten in den bladfteel5 want gelijk wij boven zagen, blijft de aanzwelling prikkelbaar , offchoon de geheele bladfteel is weggefneden. Er blijft dus geen ander weg voor dit vocht over, dan in den ftam of tak, waar- op het blad ingeplant is, terug te vloeijen ; waaruit dan ook tevens om dezelfde reden het vocht moet komen , dat C 307 ) dat de werkend wordende aanzwelling uitzet. Deze ge- volgtrekking , offchoon wettiglijk- uit het voorgaande af- geleid, kwam mij echter zoo vreemd voor, dat ik de- zelve door dadelijke waarneming wenschte bevestigd te zien, Tot dat einde fneed ik uit- een dikke ftam van Mimofa pudica een fchijfje, waaraan een blad zat, juist zoo dik als de plaats van inplanting van den bladfteel. Dit fchiijjfje bevestigde ik aanftonds tusfchen twee ftuk- jes kurk , en hield deze geftadig vochtig; doch. tháns was alle prikkelbaarheid van den bladfteel verdwenen. Dat zulks niet ontftaan was door het affnijden , blijkt genoegzaam daaruit, dat afgefnedene takjes der genoem- de plant, in water , dagen en weken prikkelbaar blijven 3 overtuigend dus, geloof ik té hebben bewezen, dat de vochten” uit en in den ftam , naar en van de aanzwelline gen vloeijen , en dat hieruit de bewegingen der prikkel= bare bladen ont{taan. Het weeffel der aanzwellingen kan men, ten gevolge der in dit Hoofdftuk vermelde proeven , met het te/a ‚erectilis der dieren vergelijken; want gelijk dit, worden de aanzwellingen ook door vochten uitgezet: gelijk dit vele bloedvaten bezit, hebben ook de aanzwellingen vele wafa laticis; gelijk dit weeffel zeer prikkelbaar is „ ZOO bezit ook het weeffel der aanzwellingen bijzonder veel prikkelbaarheid; gelijk eindelijk het gevolg der prikkelin= gen , bij het dierlijk tela erectilis , het opvullen van het- zelve met bloed te weeg brengt, zoo wordt almede door prikkels het weeffel. der aanzwellingen met vochten wees vuld, Vg TIEN- C_308 Nerf TIENDE HOOFDSTUK. OVER DE „OVERBRENGING DER PRIKKELSe Ieder «die gelegenheid: had omsde zonderlinge bewegin= gen der Mimofa pudica gade-te flaan „ zal, wanneer hij zulks naauwkeurig gedaan heeft, moeten toeftemmen , dat aangewende” prikkels hunne werking dikwijls verder uite ftrekken „… dan hun phyfiek aanwezen. „Bijzonder. gemak kelijk kan “men de waarheid. hiervan ,. door een blaadje zacht te branden „ aanfchouwelijk maken; want veel ver= der dan zich de-warmte uitftrekt , vouwden zich de bla= den. Uit deze waarneming volgt zeer natuurlijk de: vraag: welke zijn de deelen der plant, die de prikkels geleiden? DurTRrocHEeT „die het eerst op dit punt opmerkzaam gemaakt heeft „en ook de. eenigfte:is „, die er proeven over gedaan heeft , neemt ‚ten gevolge dezer proeven , zenuwen aans welke zouden beftaan uit die ronde kogel tjes , die-in de cellen befloten , overal gevonden worden waar deze zijn, Hij ftemt echter toe , dat deze zooge- naamde zenuwen zelve de prikkels niet kunnen gelei- den (1); maar fchijnt door de werking derzelve de over- brenging door de houtdraden te willen helpen verklaren. Hoe dit echter ook zij, zoo zal ik van die zoogenaamde zenuwen hier verder geen gewag maken , maar het on= der- (a) DUTROCHET, |. Cc. p‚ Óbmm73, (“309 ) derzoek naar dezelve tot een volgend Hoofdftuk uitftellén. Wat de proeven’ väan purrocuner , te dezen opzigte in’ hèt werk gefteld , aangaat „zoo zijn dezelve uitmiüh- ténd, “en getuigen van zijne alom beroedidefcherpzinnige ‘Heid en vaardighieïd in het uitvoeren ook van de moeife- lijkfte operatiën.” Ik ‘zal dezelve ; benevens de uitkomst van derzelver herhaling, kortelijk vermelden, en daarna eenige, niet door hem bewerkftelligde proeven , ten de. zen opzigte mededelen. DuTROCHET dan nam eene Mimofa pudica , en [bereidde fommige van derzelver tak- ken op Zoodanig eene ‘wijze, dat zij alleen, of door fchors of door het merg, mét het overige der plant te zamen hingen ; op dezelfde wijze bereidde hij ook eenige ‘bladen ; zoo dat zij allen door het weeffel der’ aanzwel- ding, metde takken ‘of den (tam, Verbonden bleven, Prikkelde ‘hij nú op dez of gene wijze de bladen in de ‘nabijheid’ van’ den ‘dus: verbroken zijnden natuurlijken za- ‘menhang ; dan “2äg hij, dat in geen der bovengemelde gevallen -de nog” overig ‘zijnde vereeniging door fchors , merg Óf aanzwelling:, in (läat was eene geleiding door prikkels ‘dáar te (tellen; waaruit hij dus ‘zeer natuurlijk befluit , ‘dat deze’ weeffels geene leiders der prikkels zijn (e}° Daarentegen vond ‘hij, ‘dat alleen hêt houtftelfel de ‘overbretiging -der prikkels volbreifgen’ kan (3). ‘Daar-nu dit ftelfel de “ruwe fappen ‘in de plant brengt en overal hênen’ voert ‚ ‘komt de fchrijver daardoor op het’ zonder- linge denkbeeld, dat het deze vechten zijn, welke eigen- lijk den prikkel overbrengen (a). AA vocht echter is ECT 399 niets (2) Durrocner, l, C. p. 69. (3) nen dn iens (4) 74-75: V 4 „C310. ) niets. dan. een koolftofzuurhoudend water , misfchien met eenige extract en zoutdeelen bezwangerd, en volftrekt nog niet bewerktuigd s terwijl de deelen, waarin het zich beweegt , leven en in het bijzonder prikkelbaarheid be- zitten (5). Hoe het dus mogelijk zij hier niet aan het levendige prikkelbare, maar aan het levenlooze , niet be- werktuigde, eene gewigtige levensverrigting te willen toe- kennen „ begrijp ik niet, Ten overvloede befloot ik deze zaak door eene proef nader te beflisfen. Ik nam te dien einde een’ langen dik- ken tak der bovengenoemde plant, beroofde denzelven ter lengte van o,1 el van de fchors, en perfte nu het houtftelfel met alle kracht tusfchen twee blokjes hout , zoodat het van alle vocht beroofd werd, Hierop liet ik den tak eenige minuten liggen , gedurende welken tijd de blaadjes zich eenigzins openden ; toen bragt ik het uiter- fte einde van den uitgedrukten tak met eene kleine vlam in aanraking „ waarop dadelijk eene nieuwe fterkere zamen=- vouwing volgde; waaruit dus blijkt, dat geenszins de vochten, maar het houtftelfel zelve, de prikkels geleiden. __Wat aangaat de verdere waarnemingen van DUTROCHET op dit punt, zoo behoort hier nog te worden bijgevoegd , dat hij. de fnelheid der overbrenging in het blad o,o15 el A en in de ftam o,co3 el vond te bedragen, gedurende ééne feconde, en dat op deze fnelheden noch de tempe- ratuur der lucht (6), noch de meerdere of mindere prik- kelbaarheid der plant invloed hadden (7). Al (5) VAN MARUM, de motu fluidorum in plantis, etc. Groning. 1775. P- 56. (6) DUTROCHET, le C: pe 78. (7) mn Öje C*3I1 Al de bovenvermeldë proeven heb ik herhaald, en of- fchoon ik door dezelve verfcheidene planten der Mimofa pudica verloren heb, zoo heb ik mij echter volkomen van de waarheid der door purrocnerT verkregen uit= komften verzekerd; alleen moet ik bekennen, dat ik met de proeven over de fnelheid der voortplanting niet ge- heel en al zoo gelukkig geweest ben, als met de overige ; aangezien ik niet ftellig durf verzekeren , hoeveel ruimte de prikkels gedurende ééne-feconde doorloopen „ daar zulks foms onmerkbaar, foms echter veel aanzienlijker was dan pUTROCHET opgeeft „ offchoon ik zorgde , dat de prikkel fteeds gelijk was. ‚De proeven , tot dus verre. befchreven , bewijzen al- Jeen „ dat. fchors , merg en het weeffel der aanzwelling niet in ftaat zijn de prikkels te geleiden. Eene andere vraag echter is het, of indien deze deelen zelve geprik- „keld worden, zij ook dan niet in ftaat zijn dezelve aan andere deelen mede te deelen 2 De volgende proeven heb ik in het werk gefteld om zulks te ontdekken. Ik nam eenen langen vrij zwaren tak der Mimof/a pudica, aan welks einde ik alles, be- ‘halve het merg, wegfneed; hetzelfde verrigtte ik ten op- zigte der fchors aan een” gelijken tak „ Zoodat aan dezen * niets dan eene ftrook fchors aan het uiteinde ter lengte van o,r el overbleef. Dit verrigt zijnde, plaatfte ik beide takken , gedurende eenigen tijd, in water , om de | bladen te doen ontvouwen „ waarna ik zeer voorzigtig met. een kleine vlam de uiteinden dier takken , uit merg bij de eene en uit fchors bij de andere beftaande , zoo- danig brandde, dat deze voor een goed deel letterlijk in kool veranderden. Nog nam ik twee juist zoo toebereide V 5 tak- C 312 *) takken en plaatfte „dezen, met de fchors en het merg in acidum fulphuricum,In geene dezer vier gevallen echter bragten de prikkels eenige werking «te weeg , zoo dat deze deelen niet alleen de prikkels niet kunnen-geleïden , maar ook zelfs geene-ontvangene prikkels kunnen -mededeelen. Het zijn dus “bij uitfluiting de houtachtige: deelen, die hiertoe in ftaat zijn; doch is’ het geheele houtftelfel hier- toe gefchikt:?. Volgens -puTROCHET' moet men deze vraag toeftemmend beantwoorden 3; dewijl , volgens dezen, ook de-wortels-de-prikkels- geleiden. “De grond nogtans hièr- voor is zeer: zwak; want hij befluit ‘hiertoe’; dewijl eene Mimofa pudica , met verdund” aciddtim Sulphuricum bego- ten „ „derzelver bladen floot (8). Men begrijpt evenwel , dat de wortels dit zuur zeer goed konden opzuigen. en in den ftam. brengen, waardoor deze-laatfte kon’ geprikkeld worden „-‘en :dús- behoefde de wortel’ volftrekt geene gé- leidende. kracht ste bezitten, Dit door eene proef nader op te helderen , geloofde ik nuttig, daarom heb ik twee planten -der …Mimof/a pudica uit hare potjes genomen en de wortels fchoon gemaakt, waaärna ik de eene in zuiwér acidum fulphuricum. ‘plaatfte ; (dat-om derzelver verwoes- tende kracht -niet- opgezogen kan worden) ende wortels der andere.…heb. ik met ene. kleine: vlam lecterlijk ver= brand. ‚Door „geen … dezer” beide prikkels “ontftond echter de - minfte beweging. in “de bladen , waaruit “dus. blijkt”, dat „deze. deelen vanhet houtftelfel volftrekt-geene er dende kracht;-hebben.. « ross RO Hao a ii Volkomen, geloof ik , door al het bovenftaande vastge- fteld te zijn ,-dat alleen -de'‘houtdraden ‘des ftams de ‘prike | tet hs oane. 5 kels (8) DuTROCHET, 1. C, Ps 766 | | (ms) kels ontvangen en brengen. ter plaatfe , waar. zij hunne werking kunnen, uitoefenen. | Gemakkelijk kan men nu uit deze waarheid. de volgen= de: zaken. verklarens..1°- Waarom de bladen zoo bijzonder prikkelbaar -zijn „ „want, in, deze zijn de fijnfte uitbreidine gender. houtdraden. flechts door een. zeer dun, vliesje bee dekt 52°. waarom „de ftekels der plant en de {chors ge- prikkeld „kunnen worden „zonder. bewegingen voort, te brengen , en -3° waarom een tak , midden deorgefneden zijnde en de wondvlakte geprikkeld wordende, hierdoor bewegingen ontftaan, ELFDE: HOOFDSTUK. ONDERZOEK « NAAR DE: UITWERKSELEN ‘VAN LICHT „> WARMTE , LUCHT } VOCHTIGHEID EN VERGIFTEN OP DE , DOOR KUNST OPWEKBARE „ BEWE= GELIJKHEID DER PRIKKELBARE ‘BLADEN. „De verfchillende. levensverfchijnfelen , welke-de' natuur ons in het. plantenrijk aanbiedt, vorderen allen, ieder voor zich „ de algemeene inwerkfelen dier uitwendige-zae ken , zonder welke de planten niet kunnen levens: want zijn. deze uitwendige zaken -niet- voorhanden ; zoo’ wordt het bijzonder verfchijnfel. verwoest , door dien de:geheele plant fterft. Het is dus bij proefnemingen over bijzon+ dere, verfchijnfelen bij de -bewerktuigde - wezens ftêeds van: het grootfte gewigt te: zorgen „ dat door deze proe= ven. geene. inbreuk. op de maes levensvoorwaarden ges maakt ( 314 ) maakt worden , dewijl men zonder dit, onfeilbaar- ver- keerde uitkomften verkrijgt. Dit belet niet, dat het ook dikwerf nuttig zijn kan, na te gaan , hoedanig een bij- zonder verfchijnfel zich verhoudt tot die algemeene in= vloeden , zonder welke het leven onmogelijk is, Velen hebben proeven, hiertoe ftrekkende, met AZimofa pudica in het werk gefteld ; dikwijls echter meer met het doel om de natuurlijke bewegingen dezer plant na te fporen , dan om de door prikkels opwekbare te leeren kennen. Deze laatfte foort van bewegingen echter vermag ons hier alleen bezig te houden, waarom ik dan ook alleen zal trachten op ‘te geven , welken invloed licht , warmte, lucht, vochtigheid en vergiften op dit verfchijnfel hebben. Licht. Reeds eene vlugtige befchouwing eener , voor een venfter geplaatfte Mimof/a pudica doet den grooten invloed des lichts op deze plant vermoeden; want alle de bladen draaijen zich naar hetzelve, dikwijls op eene zeer zonderlinge wijze. Ik heb gedeeltelijke bladftelen door deze oorzaak zich zien krommen, de geledingen derzelve onregelmatig elkander naderen , of wel zich ge- heel omkeeren. Ook bij den algemeenen bladfteel merkt men dikwijls kromming, door dezen invloed , veroorzaakt; alle welke bewegingen alleen daartoe {trekken , om de bovenfte oppervlakten der bladen naar het licht te keeren. Vergelijkende proeven hebben wij getoond , dat de ge- noemde plant veel fchielijker al deze bewegingen maakt, dan eenige andere; de Hedyfarum-foorten misfchien uit gezonderd, ; Al de proeven „ die men met het licht in het werk kan ftellen „ bepalen zich tot twee foorten: men kan; namelijk „de planten langer dan gewoonlijk aan hetzelve bloot- C 315 blootftellen , en langer dan zulks in den gewonen laop der. natuur plaats heeft, aan het licht onttrekken. De eerfte foort dezer proeven zijn zeldzaam in het werk. ge= _ fteld, en genoeg zal het hier zijn te zeggen , dat gedu- rende de meest aanhoudende blootftelling aan het licht, de Mimofa pudica fteeds hare prikkelbaarheid behield. Deze blootftelling bedroeg echter flechts vier dagen en nachten, terwijl het licht gerekend werd gelijk te ftaan met & van het zonnelicht (1). De tweede foort dezer proeven zijn meermalen gedaan , bijvoorbeeld door pu- HAMEL (2) en DU FAY (3) , welke verzekeren , dat „ na de verdwijning van de dagelijkfche bewegingen der bla- den , de door kunst opwekbare nog konden uitgevoerd worden. Pescnier (4) ‘ook heeft deze proeven in het werk gefteld. Er valt echter op al dezelve, hoe naauw= keurig ook befchreven „ aan te merken , dat zij in kele ders gebeurden en dat dus geene zuivere. uitkomst kan verkregen worden; aangezien „ behalve het gebrek aan licht , hier ook tevens eene vochtige, en voor de plant te koude , temperatuur plaats had. DurrocuneT heeft dus eene wezenlijke dienst aan de wetenfchap bewezen, door deze. proeven op zoodanig eene wijze te herhalen , dat er duidelijk de invloed: van het gemis des lichts uit bleek , zonder dat dit gemis. met andere nadeelige omftandigheden gepaard. ging. Hij bewerkftelligde zulks, door eene Mimof/a pudica te plaatfen onder eene phi eh van ftijf papier, waar- | van __(@).DrcANDoLLE, Mémoire présenté àl Inftitut ‚etc. V. 1 & 345 (2) DUHAMEL, l. C. ps 158159 (3) Dv ray, 1. c, p. 88—8g. (4) PESCHIER, Ll C. Pp. 352. ( 316 ) van ‘de voegen zoodanig gefloten werden „dat. het minfte licht er-niet konde doordringen. Het gevolg dezer proef, welke “hij bij verfchillende temperaturen herhaalde, was, dat. na vier. of vijf: dagen vaan het-licht. onttrokken te zijn, alde door. prikkels : opwekbare bewegingen verdwenen warèn „ indien. de temperatuur -14°—=200; R. “bedroegs Langer « tijd was er- noodig „ om tot hetzelfde refultaat te komen; ingevalle de temperatuur lager wase;- Zoo: waren negen -dagen van onttrekking aan: het licht. noodzakelijk , om: de prikkelbaarheid te-vernietigen „bij eene tempera= tuur van 139179 en! vijftien: dagen zoo de temperatuur II® 150 was. „In het algemeen-ging de prikkelbaarheid eerst in de: blaadjes, dan inde, gedeeltelijke bladftelen , en ‘het laatst in «den algemeéênen ‘bladfteel verloren. » Eeni= ge dagen na «dat aldus -de door kúnst:opwekbâre. bewe= gingen vernield waren , hielden ook de Knsdchjne 4 bewe- gingen op (5) | k s}kvcheb deze proeven „ even de al nk wadeten van, DU= TROCHET herhaald 3-echter- konde ik-zulks niet bij al die temperaturen bewerkftelligen „als dit door den fchrijver bewerkftelligd is.’ Zie hier hetgeen ik gevonden heb. » Op het laatst van-Julij nam ik eene zeer fterke MZimo- fa: pudica, en gewende haar aan die plaats , waar ik de proef wilde bewerkftelligen , waar de warmte 169—16° R. bedroeg. Toen plaatfte ik deze plant op eene groote fchotel ; welke ik-met droog zand vulde , waarna ik een vierkant dekfel':van ftijf papier gemaakt, welks. naden zorgvuldig beplakt waren, over de plant dekte en zoo- danig inhet. zand. drukte; „dat. er„met „geene mogelijkheid licht bij konde komen. Den-ge- dag hierna begon de be- nee ao. (5) DUTROCHET , le C‚ pe 8188, (317 ) wegelijkheid te verminderen „den ,6e dag waren de, blaad- jes „zoo goed als verlamd „den 7e-was ook de geleding van, den. algemeenen.: bladfteel „bijna -onbewegelijk „ de 8e dag ‚was: alleen, in deze laatfte , door fterke „prikkels , nog eenige bewegelijkheid te befpeuren „ den ge sns ns was. alle. bewegelijkheid verdwenen; | „Hiermede echter. waren. nog ‘geenszins fe nike BE bewegingen. vernietigd’, welke nog drie dagen , meer-of min.regelmatig., bleven voortduren, EY | „Ik, geloof, uitde boven vermelde. proeven te mogen af- leiden dat het licht geenen. onmiddellijken invloed op de prikkelbaarheid. der „bladen heeft „ maar,.dat het deszelfs gemis+doet. gevoelen; door “deszelfs. werking op de ge- heele plant. „In „deze; meening. wordt-men verfterkt. door -de proef _ van MAJO, en, ,BURNET (6) „- die: de aanzwellingen met oliezwart bedekten , „waardoor Beene de -minfte. verande- ring ontftond. : ETT hmtui Hik bied „Warmte, „Gelijk. wij, te voren zagen $ ah: de. planten . met „prikkelbare bladen in de warme luchtftreek tehuis „en „behoeven. dus eenen -aanmerkelijken warmte- graad. ‚om, te leven. Welke. echter-de-juiste, grenzen van den; warmte-graad zijn „, binnen, „welke, genoemde planten 5, en de MZimof/a pudigayin. het bijzonder „ kunnen leven en tevens, prikkelbaar blijven „is met „geene; genoegzame. ze- kerheid bekend. daar „zulks.ookbij.de werfchillende in= dividuën „door gewoonte ; meerdere of mindere kracht , Idiofyncrafie, etc. kan verfchillen. Rrr- C6)"Majo èn BURNET, Bullet, des Sc. Natúrt. ete, FERRUSSAC, T. I4e Pag. 7677. CHR ) Rirrer verzekert „dat Mimofa pudica bij kelder=tem- peratiur reeds ophoudt prikkelbaar te zijn (7), hetgeen voorzeker niet algemeen doorgaat, daar hiervan door pu- HAMEL , DECANDOLLE @tC., die met deze plant fteeds in kelders proeven deden, geen gewag gemaakt wordt. Du- TROCHET neemt 7° R, als de laagfte temperatuur aan , waarbij de prikkelbaarheid bewaard blijft (8), en dit mag men als -de waarheid nabijkomende aannemen , daar het mij uit proeven gebleken is, dat eene Mimofa pudica bij roo—=i1® R. leven en prikkelbaar blijven kan ; doch de geheele plant lijdt dan zigtbaar en de ontwikkeling van nieuwe takken houdt op. Daarentegen zag ik bij eene temperatuur van 7°—8°® R, alle prikkelbaarheid ops houden. Ook te groote warmte vernietigt de verfchijnfelen der bladen van Mimo/a pudica, hetwelk DECANDOLLE bij 37° R, waarnám (9). In beide gevallen echter , dat de prikkelbaarheid vernield wordt, het zij door warmte , het zij door koude, kan deze cigénfchap door eene be- handeling der plant, overeenkomftig met derzelver natuur, herfteld worden 5 waardoor bewezen wordt, dat de be-= wegelijkheid der bladen veel vroeger ophoudt dan het le- ven, en dat het verlies der eerfte „ geenszins het verlies van het tweede na zich behoeft te flepen. - Eene moeijelijke vraag blijft ons nu nog , ten opzigte van den invloed der warmte, ter beantwoording over ; namelijk, hoedanig werkt zij? Ik zoude in dezen ge- neigd zijn de verlamming door te groote warmte en ook | door (7) RITTER in GEHLEN Journal für Chemie etc. Vol. 6, p» 472 (8) DuTROCHET, Ll. C. Pp. 90, (9) DECANDOLLE, Ì, Ue C‚ Pe 3460 (“819 ) door koude gedeeltelijk aan den phyfifchen invloed. der- zelve op de vochten „welke het. blad in beweging moe- ten brengen, toe te Schrijven. Immers in het’eerfte geval moeten deze vochten zich aanmerkelijk uitzetten; in het tweede geval krimpen zij in , waardoor telkens de bewe- ging derzelve moeijelijk gemaakt wordt. Dit denkbeeld is in mij opgekomen, door dat ik , door plotfelijke bloot- telling eener Mimofa pudica aan 7° R. de prikkelbaar- heid vernield zag. Verre echter ben ik er af, hierdoor te willen ontkennen , dat warmte en koude ook niet door op het leven der geheele plant te werken , op de prikkelbaarheid invloed zouden hebben; doch deze in- vloed werkt langzamer en moet zich eerst na-eenigen tijd doen kennen. Lucht. De onvermoeide pu ray bragt takken der Mí- mofa. pudica onder eeù glas, waarin de Barometer tot op 3 lijnen gedaald was; als gevolg hiervan hadden die takken den volgenden dag alle prikkelbaarheid verloren (10). Eene -geheele- plant werd daarna in eene ruimte geplaatst , waar de Barometer flechts 1 lijn hooger rees , waardoor, op den vierden dag der proef , insgelijks de prikkelbaars heid vernietigd werd; toen in de zon gezet zijnde, kwam deze eigenfchap. bijna niet terug , En de plant ftierf wel dra (11). Waarfchijnlijk komt het mij voor , dat deze uitkomften zullen moeten toegefchreven worden aan de fterke uitzetting, welke de vaten, die de vochten bevat- ten , moesten ondergaan , door de vermindering der druk- king. | Vochtigheid. Eene der eerfte vereischten van het plan- ten- , (ro) Du FAY, L. C‚ Pp. 104. Car) Du FAY, Ì. C, p. 107—10g. Dee: ( 320 ) tenleven is water, en bijzonder veel van deze ftof bee hoeft de Mimofa pudica. De waarneming van DUTRO= CHET dus, dat genoemde plant de prikkelbaarheid ver= liest , wanneer zij in geene 15 dagen bevochtigd wordt , (12) verwekt geene verwondering. Hierdoor fchijnt de genoemde geleerde bewogen te zijn „ om; als voorwaarde van de bewegelijkheid der prikkelbare bladen, op te gee ven, dat er eene genoegzame menigte vochten in de plant aanwezig moeten zijn (13). Het komt mij daarentegen voor „ dat de bewegelijkheid der bladen geene meerdere vochten vereischt, dan voor de gezondheid der. plant noodig is; want het heeft mij niet mogen gelukken eene Mimofa pudica zoodaniger wijze het water te onthou= den , dat zij bleef leven, zonder de door kunst opwek= bare - bewegelijkheid te. bezitten ; daar mij fteeds de plant afltierf , ingeval ik haar zoodaniger wijze het water ont= hield , dat de bewegelijkheid vernield was , en: bleef, ‚ De proeven over de uitwerking der te groote vochtig- heid , zijn op drie verfchillende wijzen mogelijk, ten eer= fte namelijk , door den wortel te veel vochtigheid te. ge= ven 5 ten 2@ door den dampkring , waarin de plant ftaat „ met waterdamp te verzadigen , en ten 3e, door takken der plant onder of op het water te plaatfen. | Volgens de eerfte wijze , om deze proeven te verrek ftelligen , nam ik eene Mimofa pudica en Mimofa fen fitiva , welke ik met hunne potjes in een bakje plaatfte. Toen overgoot ik de aarde , waarin zij ftonden, zoodanig drie of viermaal daags, dat de bakjes met het water „ dat door de potjes zijpelde , gevuld werden. . Hierdoor dus (12) DUTROCHET , 1. C. Pp. 59. | (13) nrden oo ( 321 ) dus was de aarde, waarin de wortels zich verfpreiden , gedurig met water opgevuld; dit had echter geene merk= bare uitwerking op de prikkelbaarheid, Om volgens de tweede, boven opgegevene wijze den invloed der voch- tigheid te beproeven , maakte ik eene {pons onder een’ grooten tak der Mimo/a pudica vast, en hield genoemde fpons , gedurende 14 dagen, fteeds druipnat. Ook het gevolg dezer proef was mij zeer twijfelachtig , want foms verbeeldde’ ik mij, dat de prikkelbaarheid der bladen , onder welke de-fpons hing, verminderd was; foms be- fpeurde ik niets hiervan. Bij Mimofa senfitiva ftelde ik dezelfde proef , met een gelijk gevolg , eenigzins anders in het werk. Ik plaatfte namelijk een klein plantje der genoemde foort in deszelfs potje op eene fchotel , goot „deze vol water en bedekte dit alles met eene glazen klok ; aldus. in eene warme kas geplaatst, was de klok fteeds met damp vervuld. De derde foort eindelijk der proefnemingen, over den invloed. der te groote vochtigheid , zijn door velen , bij voorbeeld door pu FAY (14), PESCHIER (15), SIEGe WART (16) en anderen in het werk gefteld. Uit deze proeven blijkt, dat gedurende de eerfte uren , waarin eene Mimofa. pudica onder water ftaat , de prikkelbaar= heid onveranderd blijft; fchielijk daarna echter afneemt, en weldra geheel verdwijnt. Langer tijd daarentegen zou- den de op het water drijvende takken prikkelbaar blijven, Mij is echter ten ftelligfte gebleken, dat al de geledin- | gen (14) Du FAY; Lc, pag. 99—too. (15) PESCHIER, ll, C. == 343« (16) SIGWART , le Ce == 24=25e Xe ( 322 ) gen, die met het water in dadelijke aanraking zijn , de door kunst opwekbare bewegelijkheid in een zeer kort tijdsverloop verliezen, Vergiften. In de nieuwfte tijden zijn eene menigte proeven , over den invloed der vergiften op de levens- verfchijnfelen der planten, in het werk gefteld „ en zijn onder deze de prikkelbaarheid der bladen geenszins ver= geten. Ik zal nogtans van deze foort van proefnemingen geen uitvoerig verflag geven ,-noch minder de door tij in het werk geftelde hier befchrijven, daar het ter dezer plaatfe tot ons oogmerk voldoende zal zijn de algemeene gevolgen te kennen, welke ‘de uitwerking der vergiften heeft. Dezelve komen, ten aanzien van het ons bezig houdend onderwerp , hierop neder, De prikkelbaarheid — der bladen verdwijnt , vóór dat de natuurlijke bewegin= gingen ophouden: deze echter blijven achter „ eenigen tijd voor dat de plant fterft. Gebruikt men fterke vergiften, zoo ziet men dikwijls; te gelijk met de vernietiging der prikkelbaarheid , ook het leven ophouden. De geledingen zijn, na de vernietiging der bewegingen door vergiften, of ftijf of flap. Het eerfte merkt men op, indien men Mur. deutoxydi Hydrargyri (17) „ Arfenicum (18), Arfenias pot. (18), Superfulph. potasf. et aluminaes, agua calcis, of Sulphas ferri, gebruikt. Het tweede heeft plaats, indien de vergiften beftaan uit Zeid, Hydro Cyanicum (19), Opium of Extractum Hyoscyam. Het _Hydro-cyan. *potasf. et ferri fcheen mij „aangewend ‘in eene ; kl (17) C. MULDER, in de Bijdr; tot de Natuurl. Wetenfch. Deel 2. pag. 48-540 ; (13) C. MULDER, Ì. c. pag. 41-42. (19) GoerPeRT, de acidi Hydro-cyanic. vi in plantis , p. 26. C 323 ) eene oplosfing van z# deel in water, eene werking te hebben , die het midden hield tusfchen de corrofive: en narcotifche vergiften. Heedaniger wijze werken deze ver- giften op de werktuigen der beweging? Dit is eene vraag , die zich niet gemakkelijk laat beantwoorden. Voorzeker echter dringen de vergiften nimmer door tot in de aanzwellingen ; want „ daar deze flechts een neder- dalend, en dus in de bladen bereid vocht bevatten, zou= de het gift eerst in de bladen moeten komen , vóór dat het de werktuigen der bewegingen bereiken konde. Zeer zeker. echter wordt eene Mimofa pudica gedood, vóór dat de bladen door het gift bereikt worden , en gevolge- lijk kan men de werking van hetzelve alleen door des- ‘zelfs werking op het leven der geheele plant verklaren. Deze werking verfchilt weder , naar mate de vergiften verfchillen; gelijk blijkt uit het flap worden der geledin= gen , indien men, narcotifche , door de ftijf heid dierzelfde deelen , zoo men corrofive middelen aanwendt. Zien wij nu nog kortelijk de algemeene uitkomften der in dit Hoofdftuk vermelde proefnemingen onder één al- gemeen oogpunt te brengen. | Achtervolgens hebben wij de uitkomften gezien , wel- ke de te flerke aanwending der algemeene invloeden , die voor het plantenleven noodig zijn, op de prikkelbaarheid der bladen hebben; even eens hebben wij de. gevolgen van het gebrek aan diezelfde invloeden, als ook den in- vloed der vergiften op hetzelfde verfchijnfel leeren kennen. Bij al deze verfchillende inwerkingen op de prikkelbaar- heid, was dit echter eene beftendige wet , dat eerst de door kunst opwekbare bewegingen verdwenen, daarna de natuurlijke , en eindelijk het leven zelve. Hieruit volgt | | X 3 dus, ( 3244 ) dus , dat de. eerstgenoemde beweging eene levensverrig- ting ís, die alleen bij ongeftoorde gezondheid der plant kan volbragt worden, en dus geenszins met het leven als gelijkduidend moet worden befchouwd. TWAALEFDE HOOFDSTUK. VERSCHILLENDE VERKLARINGEN VAN DE VERSCHIJNSE= LEN, WELKE DE PRIKKELBARE BLADEN AANBIEDEN. Zeer vroeg trokken de verfchijnfelen der prikkelbare bladen de aandacht der natuurkundigen reeds tot zich. Zoo maakt THEOPHRASTUS gewag van eenen boom, bij Memphis groeijende, welks bladen door aanraking te zae men vielen (1). Er verliep echter een aanmerkelijk tijd- verloop „ voor dat deze zaak door nieuwe voorbeelden opgehelderd werd; zijnde crusius de eerfte onder de nieuweren, die , zoo ver ik weet , van planten met prik- kelbare bladen gewaagde. Hij deed zulks bij de vermel- ding der Oxalis fenfitiva (2); MARCKGRAAF €n PISO maakten in het midden der 17® eeuw nog eenige nieuwe foorten bekend, die het ons bezig houdend verfchijnfel bezitten; doch het duurde desniettemin tot op. het laatst der 17e eeuw , voor dat er eene eenigzins noemenswaar= dige verklaring van hetzelve verfcheen. Ik _(r) Treopnrastus, Histor. plant. Lib. 4. Cap. 3. SCHREBER in ELLIS, Befchreib., der Dionea, etc, pag. 1e (a) Crusius, Ezotic. 290. C 328 ) _ Ik zal deze en alle volgende, mij merkwaardig genoeg voorkomende verklaringen, volgens derzelver onderlinge overeenkomst „ zoo beknopt mogelijk , doen volgen , en alleen ten opzigte der verklaring van purrocneT die beknoptheid eenigzins laten varen, zoo wel om het in- nerlijke gewigt derzelve, als “om dat de herhaling der proeven van genoemde geleerde bijzonder door mij in. het werk gefteld. zijnde „ het natuurlijk is , dat ook de gevolgen » uit deze proeve afgeleid, hier eene bijzondere vermelding moeten vinden. Reerus was, op het einde der 17e eeuw , de eerfte ’ die de bewegingen der prikkelbare bladen trachtte te ver- klaren. Hij verbeeldde zich ten dien einde, dat er va- ten ‚ met kleppen voorzien , in de planten aanwezig was ren, en dat uit deze vaten , door het aanraken als ander= zins, lucht ontfnapte. Hij beeldde zelfs deze , alleen op vooronderftelling berustende deelen af (3). _ LAMARCK. Deze, anders zoo beroemde , geleerde bragt , eene eeuw later, eene bijna gelijke vooronderftelling ter verklaring der door kunst opwekbare bewegingen, als REGIUS , te voorfchijn ; met dat onderfcheid echter, dat hij van de met kleppen voorziene vaatjes zwijgt (4). — Zeer gemakkelijk laat de onwaarheid dezer vooronderftel- ling zich aantoonen, door eene Mimofa pudiea onder water zich te doen bewegen , wanneer duidelijk blijkt „ dat bij deze bewegingen geen lucht ontwikkeld wordt. PARENT zocht, door eene gelijkfoortige vooronderftel- | ling , (3) Reoius, Philof. natur. Lib. IV. pag. 390. SPRENGEL, Bau und Nat. der Gewächs. pag. 293e | Be (4) LAMARCK, in de Diction, eucyclop.-méthod. art. Acacia. X 4 C 32% ) ling , de ons bezig houdende verfchijnfelen te verklaren, Hij meende, namelijk, dat bij de prikkelbare bladen, door» aanraking, vlugge vochten zich in fommige deelen der plant ophoopten , waardoor de bewegingen zouden ontftaan (5). Dat deze vooronderftelling de waarheid nabijkomt, is uit het voorgaande af te nemen ‚ offchoon die, zoo als uit de wijze van de mededeeling dezer ver- klaring blijkt, PARENT alleen door gisfing € en geenszins door proeven tot dezelve gekomen is. „BroussoneT. Ook deze geleerde meende, door de verplaatfing der fappen , de verfchijnfelen der prikkelbare bladen, ‘ten minfte bij }Dionaeca , te moeten verklaren. Hij geloofde, dat de blaadjes dezer plant zich floten , door. den fteek van een infekt , waardoor dan de voch-= ten , die het blad moeten doen openblijven „ zouden ver loren gaan (6). Offchoon ik in het algemeen de waar- heid dezer verklaring volgaarne toeftem , zoo moet ik echter aanmerken , dat het hier bijzonder bijgebragte voor- beeld niets bewijst; want ook fluiten zich de blaadjes der genoemde plant, door aanraking , waarbij geen ver= lies van vochten plaats heeft (7). KERNER. Op eene wijze, nabijkomende aan zijne ver- klaring van de dagelijkfche bewegingen der bladen , meent deze geleerde ook de verfchijnfelen der prikkelbare bla- den te moeten verklaren. Hij gelooft , namelijk , dat de fpiraalvaten door het aanraken verlengd worden , en dat hierdoor de bewegingen ontftaan (8). Tegen deze mee- AN ning (5) PARENT, in de Hist, de Pacadémie des fciences de Paris. An 1713, pe 68—6g. . (6) BROUSSONET, le C‚ Pe 214« (7 ELuis, Ll, C. page VIII. (8) SENEBIER, Phyfiol. Végét, Vol. 4e page 32Ie MS ning geldt hetzelfde, wat ik, bij gelegenheid van de vers. klaring der dageliijjkfche bewegingen, op dezelfde voor- onderftelling berustende, heb aangevoerd. Hir. Als eenen eerften {tap , tot verklaring van na- tuurverfchijnfelen , kan men aanmerken het opfporen van derzelver overeenkomst met andere , beter gekende , meer algemeen voorkomende, en daardoor gemakkelijker te be= grijpen, verfchijnfelen. Aldus kan men het gevoelen van HIL , dat de door kunst opwekbare bewegingen veel overeenkomst hebben met de dagelijkfche bewegingen der. bladen (9) , eenigzins als eene verklaring aanmerken. _Rrrrer gaat nog verder dan ui, dewijl hij de bewe- gingen der prikkelbare bladen, ten gevolge van kunftig aangebragte prikkels, flechts als eene wijziging vande dagelijkfche bewegingen der bladen befchouwt (to). Eene meer eigenlijke verklaring der ons bezig houdende verfchijnfelen geeft het gevoelen van die geleerde, die de prikkelbaarheid, als grondoorzaak derzelve , aanzien. Bijna alle nieuweren deelen in deze meening „ zoo als VAN MARUM (11) , VON HUMBOLDT (12), SPRENGEL (13)s DECANDOLLE (14) ENZ. Eene andere verklaring is door c. He scHULTZ gele- verd. Zij fchijnt de verklaringen van vAN MARUM , VON HUM- €93 Hir, Sleep of plants. Lond, 1756. SENEBIER, l, c. Vol. 4. Pe 313e ’ | (ro) RITTER in GEHLEN Journal für die Chemie,etc. B. 6. pe 478. „-C1z) VAN MARUM, in de Verhand. van TEYLERS 2e Genootfch. 7 St. ge Page 73 (in de Noot). (12) VoN HUMBOLDT, 1. c. B. TI, pag. 180, (13) SPRENGEL, Anleit. etc, Ed, 2, p‚ te page 276. (14) DECANDOLLE, Phyfiol. végét. p. 2. —= 867, X 5 C 328 ) HUMBOLDT €1Z., met die van PARENT: enz. te vereeni- gen, want hij neemt de prikkelbaarheid ‘als grondoorzaak aan ‚ maar laat die werken door de va/a Jatícis (15). Daar nu echter vaten op geene andere wijze „ dan doot derzelver vulling of ontlediging , bewegingen kunnen ver- oorzaken , zoo fchrijft scnuLTz aan de verplaatfing der vochten „ als onmiddellijke oorzaak , de bewegingen der prikkelbare bladen. toe, Uit het voorgaande is ons dui- delijk genoeg de waarheid dezer wijze, de zaak te bee fchouwen „, gebleken. Ik weet echter niet , in hoeverre scuuLTz deze verklaring door daadzaken, dan wel door vooronderftellingen , gevormd heeft, Het laatfte , even- wel, fchijnt mij het waarfchijnlijkfte „aangezien ik nergens de daadzaken heb gevonden, welke hem tot deze zoo fchoone verklaring konden brengen, . De verklaringen der ons bezig houdende verfchijnfelen , welke boven medege- deeld zijn, berusten alle, of op werktuigelijke , of op , binnen de grenzen van het plantenleven „ vallende oorza= ken. Thans echter moeten wij nog eenige andere ver- klaringen, gegrond op vergelijkingen met het dierlijk le- ven , befchouwen. Ik zal dezelve , zoo kort mogelijk „ opgeven. beginnende met die van 3 (OEHME. Deze geleerde meende in de okfels der Mi mofa fenfitivya en bij Dionaeca mufcipula kliertjes te vinden , welke hij geheel en al overeenkomftig met dier- lijke ftoffen ‘geloofde te zijn, en waaraan hij dienvolgens de bewegingen der prikkelbare bladen toefchrijft (16). Later “werd- de genoemde geleerde nog meer‘in zijn ver= MmOe- (15) Ce He SCHULTZ, Ie Ce B, 2. P2Ze 148. (16) Ke. Je OEHME, in Befchäft. der Berlinisch. Gefelfchaft. B, 8. p. 3586. C 329 ) moeden bevestigd, aangezien hij door ontleding , bij de met prikkelbare. bladen. voorziene planten, niets afwij- kends vond , waaraan hij. de zonderlinge bewegingen , anders. dan alleen aan deze gie „ konde toefchrij= ven (17). sit De- door OEHME onder iden naam van kn: be. doelde werktuigen ,„ kunnen niets anders , dan onze aan- zwellingen zijn en in zooverre is. deze verklaring goed, Geenszins echter is derzelver vervaardiger door duidelijke proeven tot dezelve gekomen, zoo als dan ook de ftel= ling, dat zij van eene En natuur zouden zijn „ lou- tere gisfing is. „SSIGWART. - Eenigzins koeten uibie met „de vorige verklaring meent «deze geleerde, dat de-aanzwellingen in de-okfels der bladen van Mimosa pudica met de fpieren der dieren moeten vergeleken.-worden.: terwijl hij de groe» ne kogeltjes in het celweeffel (globu/ine , TURPIN , chlo= rophylle, DECANDOLLE) voor het werktuig der prikkel» ‘baarheid houdt (18). | Te voren is ons gebleken, dat de aanzwellingen door uitzetting, en dus-niet als fpieren, werken, Bij de befchouwing van de verklaring, door puTro- CHET gegeven, zullen wij zien, dat de groene kogeltjes niets tot de verfchijnfelen der prikkelbare bladen toebren= gen: om welke beide redenen de verklaring , door ste- WART gevormd, voor geheel walsch moet. gehouden wor- den. | | Hourruin. Deze geleerde gaat nog verder dan beide voor- (17) Ke Je OEHME, l, c. B. 3. Pag. 145» (18) SIGWART, 1, C‚ p. 16, ( 330 ) voorgaanden „ daar hij , niet te vreden, de ons bezig hou=. dende bewegingen aan dierlijke oorzaken toe te fchrijven, bepaaldelijk zegt, dat tot dezelve iets vereischt wordt, overeenkomftig met de zenuwen in het menfchelijk lige chaam (19\. Weldra zullen wij zien wat van deze geheele „ op. vooronderftelling gegronde , meening te denken zij. DurrocnerT. Om de verklaring , door dezen geleerde. van de bewegingen der Mimosa pudica gegeven, goed te begrijpen, zal ik dezelve , zooveel mogelijk, met. zijne eigene woorden mededeelen , en dus beginnen met het-= geen hij, onder den naam van leven , verftaat. Hij zegt hierover: „ La vie mest autre chose qu’un mouvyement. » Les tres vivants nous offrent diverses facultés- de ». Mouvement; à leur tbte est. la nervimobilitd..… le pre- » mier mouvement qui est invisible , est la source des mou= sp vemens visibles gwexécutent les parties vivantes. La »faculté d'erecuter ces mouvemens , qui deplacent les „parties, peut recevoir le nom de locomobilité (ao).”” Hij zegt verder: „ Les végétaux offrent comme les » @nimaux ces deux facultés de mouvement ; mais clles » sont chezeux moins Energiques, eb bien moins déve- » Joppees (e1).”° Zal dit waar zijn, zoo moet, in de eerfte tea be- wezen worden, dat er bij de planten zenuwen voorhan- den zijn; en dan eerst kan het de, vraag worden , in hoe- verre=deze zenuwen eene zervimobilité zouden bezitten 3 daar deze eigenfchap door alle nieuwere phyfiologen , bij de zenuwen der dieren , ontkend wordt (e2). Wij zul- len (19) HourruiN, Natuurl, Historie, Deel, 2. Ste 6, Pag. 438. (20) DUTROCHET, |, C. Pp. 5e (21) DUTROCHET , —= — 6, (22) RupoLrni, Grundrifs. der Phyfiologie. B. 2. page 25-26. (C 331 j) len dus eerst moeten nagaan „ welke deelen de fchrijver bij de planten voor. zenuwen houdt , en daarna, welke de gronden voor deze meening zijn. Bij de ontleding van Mimosa pudica vond purro= CHET „ in de cellen dezer plant , die bekende rondachtige kogeltjes (23), welke mirBEL voor openingen in de wan- den der cellen (24)3 TURPIN voor de beginfelen van nieu- we cellen (25); DECANDOLLE voor afgezonderde ftof- fen (26), en sicwaRT voor het werktuig der prikkel- baarheid (27) aanzag. Bij deze, reeds zoo zeer uiteen- loopende, gevoelens over de genoemde deelen , welke in de cellen befloten zijn, voegt DUTROCHET een geheel nieuw 5 want hij gelooft, dat zij de zenuwen der plan- _ ten zijn; behalve de bovengenoemde kogeltjes echter , zouden er zich ook nog op de buitenzijde der fpiraalva- ten dergelijken bevinden, welke de fchrijver mede voor zenuwen houdt (28). De redenen voor deze zonderlinge meening zijns 1e. Evenmin, als de dierlijke zenuwen, zijn deze deelen der planten oplosbaar in zuren, maar wel in loogzouten, gelijk zulks ook met de eerstgenoem- den plaats heeft (29); 2°. zoude er eene analogie tus= fchen de bolle:jes in de planten-cellen en de herfenen van fommige mollusken beftaan (30), en 3°. laren de prik- kelbare planten geenen twijfel omtrent het beftaan der EA) Ze- (23) DUTROCHET, 1. C, page II (24) SPRENGEL, Anleit. Ed, 1. Vol, 1. pag. 39e (25) MORREN, in de Bijdr. tot de Natuurk. Wetenfch. D. 5. p. 60. (26) DECANDOLLE, Phyfiologie Végét. Vol. 1. p. 368, etc. (27) SIGWART, l, C. Pe 16e (28) DUTROCHET, le” Cs Pe 29. (29) ep at. (30) | vaneen. Ain C 332 >) zenuwen in het plantenrijk toe, Hij befluit deze gron: den , door te zeggen: „ On sent qu'il serait impossible „de trouver un plus grand nombre de preuves tirdes „de Vanalogie entre les animaux. et les vegltaux, „ pour établir, chez ces derniers , existence des dld« „ ments du sysiëme nerveux (31).” Volgens deze beginfelen verklaart purrocuneT de be- wegingen der Mimosa pudica , daar hij uit eene prikke. ling en daaropvolgende beweging dezer plant befluit , dat daarbij de deelen, door hem zenuwen. genoemd , werkzaam zijn (32). Voegt men nu hierbij de verklaring der prikkelbaarheid, door hem gegeven (33), en welke wij in, het VI Hoofdftuk reeds leerden kennen , dan zal ‚ de wijze, hoedanig purrocneT zich de verfchijnfelen der prikkelbare bladen verklaart , volledig zijn. … Zien wij echter , wat van dezelve te denken zij. Daar zijne zoo zonderlinge prikkelbaarheid reeds door ons is overwogen, zoo blijft er dus alleen over, nader te onderzoeken, wat men te denken hebbe van de meening , dat de bolletjes in de cellen zenuwen zouden zijn. Wij hebben boven de gronden opgegeven , welke pu= TROCHET. bewogen hebben, om zenuwen bij de plan- ten aan te nemen; alsmede zagen wij, waarom hij de bolletjes in de cellen als zoodanig befchouwt, De bewij- zen echter voor deze zijne meeningen hebben op de nieuwere phyfiologen geenen invloed gehad; aldus vere werpen SCHULTZ (34) DECANDOLLE (35) en anderen , (31) DUTROCHET , le C. Pe 15. et (32) _— — 6768. (33) Journal de Pharmacie 1828. pag. 322. (34) C‚ H‚ SCHULTZ, l. C‚ Vol, 2. page 147-148. (35) DECANDOLLE, Phyfiologie Végét. Vol. rt. p. 29—34e € 83) die zoogenaamde zenuwen; en waarlijk, gaat men de voor dezelve pleitende redenen na, dan ook moet ik tot "hetzelfde befluit komen, „Immers, in de eerfte plaats , is de chemifche overeen= komst , tusfchen de zoogenaamde planten-zenuwen en de dierlijke, van dien aard, dat, was zoodanig een bewijs genoegzaam om de gelijkheid van twee zaken te bewij- zen , men dan ook weldra eenige mineralen onder de ze= nuwen zoude behooren op te nemen: ten tweede is de vergelijking tusfchen- de herfens van fommige mollusken en de bolletjes in de planten-cellen , of op de fpiraalva= ten, zoo algemeen. en zoo weinig fteekhoudend , dat dit onder de bewijzen voor de zenuwachtige natuur der be- doelde bolletjes te vinden , mij als het ongehoordfte on- der alle vreemdfoortige bewijzen , theorie enz. , welke ‘in de werken van DUTROCHET voorkomen, toefchijnt: het derde bewijs, eindelijk , vloeit voort uit een te voren ge= vormd. denkbeeld, dat , namelijk , de Mimo/a pudica zenuwen noodig. heeft; waarom dit dus niets kan bij- brengen tot beflisfing der zaak , als niet uit waarneming, maar uit een individuëel begrip voortvloeijende, „ Behalve de bewijzen tegen de meening van DUTROCHET, welke uit de nietigheid der door hem bijgebragte gron-= den voortvloeijen „ ontbreekt het ook geenszins aan an- dere daadzaken, die het tegendeel van zijne wijze, om de, in de cellen bevatte, en-op de fpiraalvaten geplaatfte deelen te befchouwen, aan te toonen. Immers zijn de kogeltjes , die in de cellen gevonden worden , zoo ver= fchillend, dat zij onmogelijk dezelfde werking kunnen hebben. Zoo komen in de cellen van vele zaadlobben | Ok flijm- Ce 5 flijmachtige, in de bladen groene (36), veel koolftof bevattende (37) kogeltjes voor ‚ terwijl in de-cellen van het hout lignine , met ontelbare kleurftoffen vermengd , aangetroffen wordt. Wederom uit andere beftanddeelen beftaande kogeltjes zijn, in het weeffel der vruchten , bast en bloem bevat; zelfs heeft TURPIN , in plaats. van deze, fteeds nog eenigzins bewerktuigde ftoffen bij Cee reus peruvianus , in de cellen Raphides aangetroffen (38). Men zal misfchien oordeelen , dat purrocuHeT niet al, wat ik boven opgenoemd heb en in de-cellen bevat is ,_ voor zenuwen houdt, maar dat hij alleen het cA/orophyl= le als zoodanig wil aangemerkt ‘hebben; en offchoon zulks uit fommige plaatfen van zijn werk ; misfchien zelfs met eenigen grond kan afgeleid worden: zoo blijkt ech- ter uit andere plaatfen, dat hij wel degelijk alles, wat in de cellen bevat is, als zenuw aanneemt (39). Het zal evenwel niet overtollig zijn , dat wij nog -kor- telijk befchouwen, in hoe verre het Chlorophylle als ze= nuw ‘kan aangemerkt worden. In de eerfte plaats fchijnt het , dat de in de cellen der bladen bevatte ftof onder- ling te zeer verfchilt, om alseen en dezelfde werking hebbend orgaan aangemerkt te worden. Aldus is het Chlorophylle der indigo blaauw , der Refeda luteola eenigzins geel, der bruine beuk bruin , en der gewone bladen groenz ten tweeden fchijnt ook tegen de identi- teit van het Clorophylle met de zenuwen , de gefchie- . de= (36) Kieser, in de Verhand. van TEYLERS 2e Genootfch. Vol, 18, (37) DECANDOLLE, l. uc. Vol. 1. pag. 372. (38) TurPin , Ann. de Sciences Natur, Vol. XX. pag. 39. (39) DUTROCHET, le C‚ Pag. 13 EN volgende. ( 335 ) denis van hetzelve te ftrijden ; want derzelver natuurlijke: kleur. ftaat in onmiddellijke verband. met de ontbinding van koolftofzuur in de bladen , zoo dat het CAorophylle bijzonder rijk is aan deze ftof (40); tegen den herfst echter florpt het zuurftof op, waardoor derzelver natuur-= lijke. kleur verloren gaat (41). Deze waarnemingen. zijn. voorzeker. ongunftig voor het gevoelen van- pUTROCHET 3 want nimmer ziet men bij dieren , dat de. zenuwen zelve verrigtingen „ die tot de voeding betrekking: hebben , uit= oefenen, Keeren wij na deze, bijzonder tegen de zenuw- achtige natuur van het. Chorophylle gerigte aanmerkin- gen tot de befchouwing van het algemeen vraagftuk terug. Zoo kort mogelijk zal ik nog drie aanmerkingen tegen. het gevoelen van puTROCHET inbrengen, namelijk: 1° zijn de ín de plantenscellen bevatte, deelen zenuwen , zoo. moest men verwachten, deze deelen overvloedig te. vinden in die planten, welke met de dieren de meeste overeenkomst hebben ;- bij Fungi of Alge namelijk, en hier ontbreken zij geheel ; 2° zoude de vooronderftelling … van DUTROCHET waar zijn, dan moest men bijzonderlijk de cellen der prikkelbare bladen opgevuld vinden met ko= geltjes; deze echter zijn niet ruimer met dezelve voorzien ‘dan andere planten (42); ten 3° eindelijk fchijnt de vorm en plaatfing dezer bolletjes zeer ongunftig voor de nieuw uitgevondene werking derzelve : want overal waar men bij dieren zenuwen vindt, zijn zij in de lengte uitge= breid, en onderling meer of min zämenhangend, en allen heb- (40) DECANDOLLE, le C‚ Vol, I, pag. 370, (41) MACAIRE-PRINCEP , in de Ann, des Scienc. Natur. Tom, XV. pag. 35Te (42) DECANDOLLE, Organographie végétale, Vol. Tt. page 5557, | bs C 336 ) hebben zij een of meerdere vereenigingspunten in- herfes nen of zenuwküopen, Scheidt. mende zenuwen van deze vereenigingspunten„ zoo houdt derzelver werking op. Doch wat hebbe men:Bu' té denken van die voorgéwende zenuwdeelen ‘die „ in bijzondere ‘cellen “opgefloten „’ of op vaatwanden verfprêid „ niet ‘de: minfte: gemeenfchäp met elkander hebben,» Ja’, ‘alswilde“men'\de zoogeriaamde zenuw-atmospheer , door fommigen op het voetfpoor ‘van VON HUMBOLDT “àangenomen-, hier te hulp roepen „ zoo kon deze nog niet‘helpen : dewijl de cellen , waarin «de voorgewende zenuwen bevat zijn „ geene’ poriën hebben, en” dus ook geen dampvoórmig iets: kunnen doorlaten. Werpt men tegen deze bedenkingen in , ‘dat purrocneT” ook zenuwdeelen aanneemt’, die-op-dens buitenwand der: vaten” verfpreid zijn , zoo'zijn deze“deelen , wel is waar wel niet in cellen befloten , maar hebben toch geen -dades- _liijk onderling verband» deze kogeltjes ook veel minder, dan de kogeltjes ín ‘de cellen algemeen ‘voorhanden zijn» de, zoo kunnen dezelve geene inbreuk op: de boven- ftaande- tegenwerpingen maken,‘ Het is’ door: deze tegen= werpingen , ‘dat 'ik mij geregtigd geloof, de zoogenaamde: zenuwen « van DUTROCHET' niet “als‘-zoodanig ‘te, moeten” erkennen , waaruit’ dus voortvloeit; datde’ verklaring; der door kunst ‘opwekbarebewegitigen , ván “denzelfden » geleerde moet verworpen worden. Thans zoude ik kun- | nen … overgaan’ tot de ‘grondvesting” eener” nieuwe „met der daadzaken overeenkomende verklaring van dè verfchijnfes” len , welke in den loop van dit werk behandeld zijn. Ik geloof echter, dat hét niet overtollig zäl'wezen', nog eenige oogenblikken fil te {taan bij de vraag , over ‘Het al dan, niet aanwezen. van zenuwen. bij. de plant: want, 3 of- (21837) ) offchoon boven, zoo ik vermêen, bewezen is, dat de in de cellen bevatte, of op de waatwanden verfpreïide _ftoffen geerte zenuwen zijn , zoo is het daarom toch zeer goed mogelijk, dat andere deelen der plant met deze werktuigen des dierlijken ligchaams overeenkomen. Zoo toch in eenig gedeelte der planten-phyfiologie twij= fel konde ontftaan aan ‘het ‘algemeen geloof, dat het groei- jend rijk geene deelen, overeenkomftig met de dierlijke ze= nuwen bezit; dan voorzeker zijn het de verfchijnfelen , welke wij befchouwd hebben. Van daar dan ook , dat fommige ‘geleerden , gelijk wij boven zagen, in hunne verklaringen van deze verfchijnfelen , dezelve te hulp ne- men. | > | | Onder de nieuweren hebben BONNET en sMIDT aan de Planten gevoel, en dus zenuwen toegefchreven , aange- zien zij meenden, dat dit overeenkomftig was met de goedheid van den Schepper (43). “Hepwie meent zelfs, dat de planten eene ziel zouden bezitten (44). Anderen , welke, ten gevolge van hunne theorie over het leven , het gevoel als een onderdeel van hetzelve befchouwen , mee- nen dus, dat ook de planten gevoel bezitten (45). OKEN is echter ,- behalve DUTROCHET , de eenigfte , die, zoo ver ik weet , bepäaldelijk de deëlen aanwees , welke men voor zenuwen te houden had: hij meende namelijk , dat de fpiraalvaten dezelve voorftelden (46). Het zal wel niet noodig zijn, dit gevoelen, hetwelk door niemand aangenomen is, te wederleggen, daar de onwaarheid van | SOORT | het- (43) DECANDOLLE, Phyfiologio Végét. Vol. te pag. 19. C44) Je HEDWIG, de fibrae vegetabilis et animalis ortu. pag. 6. C45) BERTHOLD, Phyfiol.; etc. Vols rt. pe 46. (46) KiEseR, 1. Cc. pe 227. À Ya (+338 5 hetzelve uit de gefchiedenis en het voorkomen der ge- noemde vaten genoegzaam blijkt, … Betere bewijzen voor het aanwezen van zenuwen bij planten fchijnen de werkingen der narcotifche vergiften op dezelve te leveren ; want deze vergiften worden ge- loofd bij de dieren in het bijzonder op de zenuwen te werken, en dooden ook de planten op eene wijze , welke men zeer goed van de door andere vergiften. bewerkte verfchijnfelen kan onderfcheiden (47). Dit echter is geen dadelijk bewijs , en kan verklaard worden door de fcha= delijke werking der genoemde vergiften op het leven 3 want. voorzeker vernietigen zij bij de dieren niet de ze- nuwen als zenuwen , maar het leven in dezelve , waarom dus daar , waar zenuwen ontbreken, zeer goed door de= zelfde vergiften het leven in andere weeffels kan verlo= ren gaan, Een andere fchijnbare gewigtige reden, om zenuwen bij de planten aan te nemen , leidt men of uit de over- eenkomst derzelve met de dieren 3; doch , ingevalle men in dezen door overeenkomst wilde befluiten , dan zouden om dezelfde en nog krachtiger reden , ook ingewanden bij de planten moeten aangenomen worden , en men zou de dus tot zeer onverftandige befluiten komen. Het is hierom, dat ik mij alleen bepalende bij wezenlijke waar= nemingen , om tot het al of niet aanwezen van werktui- gen te befluiten, geloof de zenuwen, bij de planten te. moeten ontkennen, en dezelve dus geenszins bij de ver- klaring der ons bezig gehouden hebbende verfchijnfelen te mogen gebruiken. | Le DER- (47) Vergelijk MARCET, Mémoires de la Soc, de Genève, T. VIT, MACAIRE-PRINCEP, Mém, 1, c. Tom. 3. GOEPPERT, Ann. des fcienc, Nat, Tom. 17, etc. etc. C 339 ) DERTIENDE HOOFDSTUK. PROEVE EENER VERKLARING DER VERSCHILLENDE BLADBEWEGINGEN EN BESLUIT. Er blijft nog over, om , zoo mogelijk eene verklaring der verfchillende bladbewegingen te ontwerpen, dewijl de vraag , welker beantwoording ik beproef , zulks fchijnt te verlangen. pnt Ik zal mij in dezen , zoo ftreng mogelijk , aan de bo- venvermelde daadzaken houden; en moet ik noodwendig tot hypothefen de toevlugt nemen, zoo hoop ik deze derwijze te zullen uitkiezen, dat zij fteeds de waarfchijn- lijkheid voor zich hebben, Bij iedere verklaring van een levensverfchijnfel is het noodzakelijk, deszelfs grondoorzaak op te fporen , en deze moet in ftaat zijn, al de verfchillende wijzigingen van ‚het hoofdverfchijnfel te verklaren , en wel zoodanig , dat men «& priori begrijpt , dat zij zulks kan, Is men niet in ftaat het verfchijnfel , welks verklaring men beproeft, tot eene ander meer algemeene terug te brengen , zoo. moet men des noods eene nieuwe bijzondere kracht aan= nemen „welke men zoodanig omfchrijft, dat zij het ver= fchijnfel kan voortbrengen. Dit is de oorzaak van alle {3 krach= C 340 ) krachten. Dat zulke verklaringen echter luttel waarde hebben, is duidelijk, Gelukkig behoef ik niet tot deze verklaringswijze toevlugt te nemen: maar geloof de ons bezighoudende verfchijnfelen tot een meer algemeen ver- fchijnfel te kunnen terugvoeren, Als gevolgtrekking uit te voren medegedeelde proeven, vermeen ik als grondoorzaak der bladbewegingen de be= weging der bereide vochten te mogen aannemen. Immers in het gde Hoofd{tuk geloof ik bewezen te hebben , dat deze vochten de bewegingswerktuigen van Mimofa pu- dica in beweging brengen: in hetzelfde, in het 6de en ifte, is verder duidelijk bewezen „dat de bewegelijke, draaijende. en: prikkelbare bladen , door- dezelfde werk- tuigen bewogen worden. Het is waar; bij de twee eerst= genoemde foorten van bladen is geenszins doör proeven bewezen , dat “eene verplaatfing van"vòchten'in de aan- zwelling de oorzaak der bewegingen is; doch’ is dit be= wezen bij die plant, welker aanzwellingen dé duidelijkfte werkingen uitoefenen, zal zulks dan'ook niet waar zijn bij die planten, welker kleinere aanzwellingen. minder duidelijke werkingen voortbrengen ? Immers ontdekt men de wijze, waarop een orgaan werkt bij een dier of eene plant „ zoo” neemt men aan, dat alle dergelijke organen op dezelfde ‘wijze werken. | Hiéfom ‘dus meen ik vast te mogen ftellen , dat alle aanzwellinigen even: zoo door de bereide vochtén bewogen worden „als ik’ zulks’ omtrent die van’ Mimofa pudica door proeven bewezen heb. De algemeene oorzaak der bewegelijke , draaiende en prikkelbare bladen is dus gelijk, en tot een algemeen en groot verfchijnfel van ‘het plant= C-341 ) plantaardig leven «teruggebragt. | Er blijft thans flechts over, om aan te toonen, hoe „dezelfde grondoorzaak zulke. verfchillende uitwerkfels kan voortbrengen, „Dadelijk ‚moet „ik bij dit onderzoek aan- flippen, dat. het draaien. en de prikkelbaarheid niets anders: is , „dan eene verhoogde bewegelijkheid van bewe- gelijke bladen. „Hedyfarum gyrans toch herhaalt door dezelfde werktuigen onophoudelijk de bewegingen „ door de bewegelijke. bladen ‘flechts 1-of a maal des daags vol- bragt , terwijl Mimof/a pudica de bewegingen , welke zij „des avonds even als alle bewegelijke bladen volbrengt , ook nog op. bijzondere prikkels herhaalt. De bijzondere fijne bouw der eerstgenoemde plant geeft genoegzame redenen „waarom dezelfde oorzaken, die „bij andere. planten flechts enkele bewegingen in 94 „uren veroorzaken, hare bladen fteeds doen bewegen, ter= wijl de-betrekkelijke. grootheid. der aanzwellingen, de me- nigte.van-{fappen en de-onloochenbare prikkelbaarheid vau het houtftelfel (zie Hoofdftuk- 10) van Mimofa pudica ‚genoegzame: oorzaken zijn, om de prikkelbaarheid harer bladen. voort te brengen. Laat ons thans voor dagrig- ting evenredigheid in de vocht-masfa van de beide aan- „zwellingen „ voor nachtrigting onevenredigheid in dezelfde vochten , op dezelfde plaats fubftitueren ; laat ons daarbij dn het geheugen terugroepen, wat ik door. proeven. be= wezen heb, dat in de aanzwellingen, in gewone omtftan- digheden, bij bewegelijke en prikkelbare bladen meer dan genoegzame krachten aanwezig zijn , om de bewegingen te volbrengen : laat ons hier nog bijvoegen het groote verfchil, onderling , der planten , welke bewegelijke bladen Y 4 be- ( “342 bezitten, en wij zullen in deze daadzaken de oorzaken vinden van de ons bezig houdende verfchijnfelen. Immers is de bewegelijkheid der bladen , met aanzwel- lingen voorzien, een gevolg van de beweging der bereide vochten „ dan is het duidelijk , dat op de uitoefening der levensfunctlën, koude, vochtigheid, warmte , licht, duis- ternis en in het algemeen alle veranderingen in de uit- wendige omftandigheden invloed kunnen en moeten heb= ben 3 hebben echter verfchillende uitwendige invloeden , in dit opzigt , niet denzelfden invloed op verfchillende plan- ten, dan verwondert ons zulks geenzints , want niet alle planten worden even krachtig door gelijke invloeden. aan- gedaan. Blijven bladen zich bewegen op geregelde tijden, ge- durende een minder of meer kort tijdsbeftek , wanneer de gewone invloeden ontbreken ‚ welke de verwijderde oor- zaken zijn der bewegingen, zoo weten wij thans „ dat deze bewegingen , die zoo menige verklaringen van het verfchijnfel omverwierpen „ geene inbreuken meer zijn: op de algemeene wetten , welke de bewegelijkheid der bladen beheerfchen: want, dewijl fteeds in den natuurlijken toe- ftand meer dan genoegzame vochten in de aanzwellingen aanwezig zijn, dan tot de bewegingen vereischt worden, kunnen „, wanneer eene plant b. v. in het duister ftaat, en daardoor geene nieuwe vochten kan voortbrengen, de aanzwellingen nog eenige dagen voortgaan , beurtelings in evenredigheid tot elkander gelijkelijk of ongelijkelijk op= gevuld te wezen, offchoon zij hierbij fteeds vochten ver- liezen. Ek ftel: tot de dagrigting van een blad is de evenredigheid der aanzwellingen als 2:e , in de nachtrig- ting Í ï ( 343 ) ting als z1s2 of als g:a „ dan zal, in den gewonen loop der dingen , des morgens de evenredigheid wederom wor- den als e:e , doch blijft de plant in het duister ftaan „ als 133155 noodzakelijk volgt dan wederom de dagrigting. Ontftaat dan weder in het verloop van 12 uren on- evenredigheid , zoo dat de aanzwellingen als 1:15 op= gevnld zijn, zoo volgen wederom de nachtrigtingen , enz. Geenszins zal het thans verwondering verwekken, waarom men gemakkelijker, voornamelijk ook bij prikkele bare bladen, de nacht- dan de dag-rigtingen door kunst kan voortbrengen. Immers gemakkelijker moet het zijn , om. eene Onbepaalde , dan bepaalde verandering in eene zaak daar te ftellen ; het eerfte kan door eenen onbepaal= den, het tweede flechts door eenen bepaalden invloed ge= fchieden , en deze laatfte zoude alleen voor de bewege- lijke bladen in den natuurlijken loop der vegetatie beftaan „ | wanneer niet de aanzwellingen met meer dan genoegzame krachten voorzien waren; deze zelfde daadzaak eindelijk levert nog eene goede verklaring der beweging van de bladen der Medyfarum gyrans , gedurende den nacht 5 want ook bij deze plant mogen wij, door de analogie daartoe geleid, aannemen, dat meerdere krachten in de aanzwellingen aanwezig zijn, dan tot de beweging noo- dig is. Na aldus , zoo kort en duidelijk als het mij mogelijk was , de verklaring der bladbewegingen voleindigd te hebben , zullen fommigen misfchien van meening zijn p\ dat ik, zonder iets over het einddoel derzelven gezegd 4 Ae ( 34 ) te hebben „ ‚niet behoor-te eindigen, Immers: is: het be- kend ; hoeveel nuttigs voor de planten: LINNEUS en an- deren in ‘den’ zoogenaamden flaap der bladen vonden. ‘Dit nut „echter komt mij „voor zoo ver wij het kennen , zeer gering «woor : het beftaat ‘ten ‘1ften uit de bedekking welke de veranderde rigtingen der bladen, in fommige zeld- zame. gevallen: , voor bloemen of jonge takjes verfchaffen. Men: ga ‚gelijk LINNEus , met eenen lantaarn, op eenen zomerfchen nacht, door zijnen tuin, en men zal zien , dat verre weg de meeste- planten met- bewegelijke bladen de= zelve zoo ‘hebben geplaatst dat in! geenen deele bloemen of ‘jonge takjes “bedekt “worden. . Heeft zulks echter in zeldzame. gevallen: plaats „dan nog zie ik er geen of flechts zeer “weinig nut in; want even teedere bloemen misfen. die ‘nachtelijke bedekking en blijven toch leven. Het ee voordeel der ons bezig: gehouden hebbende ver= fchijnfelen , hetwelk. men kent ; beftaat in de bedekking der bladen- onder elkander , gedurende den nacht, of ge- durende de nabijheid van prikkelende, en daardoor dik- wijls fchadelijke voorwerpen; want in» beide: gevallen flui- ten de bladen of blaadjes zich foms aan elkander. Dik= werf , ja “in verre weg de meeste gevallen echter , raken de ‘bewegelijke bladen elkander , in den taat hunner toe- vouwing „ niet volkomen } zoodat zij ook geene volkome- ne bedekking aan elkander kunnen verleenen , waarom ik ook dit voordeel der bladbewegingen als zeer gering aanzie. ‚Is. het. waar, „hetwelk ik, overde zoogenaamde doel« einden gezegd heb, zoo ziet men ook wederom in, dit geval de nietigheid van de pogingen der menfchen , om het eigenlijke doel van ieder natuurverfchijnfel uit te. vor- | fchen. C 34% ) fehen. : Ook leert ons ‘de gefchiedenis der natuurkundige wetenfchappen bijna op iedere bladzijde ons onvermogen kennen „om met ons bekrompen. werftand de, doeleinden in de natuur -op te, fporen 3 want: aan een. „Goddelijk vere ftand en aan Goddelijke asin he is deze. haar. beftaan ver- _ fchuldigd. De wetten, die haar regeren; de Hardna welke de verfchillende deelen der natuur voor en door elkander doen ontftaan en in ftand doen blijven, te begrijpen en te doorgronden , is niet aan den mensch gegeven. Maar wij kunnen de verfchillende verfchijnfelen der natuur af= zonderlijk leeren kennen en eenigzins door het aannemen van krachten leeren begrijpen; waarbij men echter nim- mer uit het oog moet verliezen „ dat iedere kracht , on= bekend in haar wezen, door ons brein gefchapen wordt, om eene ledige ruimte in ons weten aan te vullen. Zeer beperkt dus is onze kennis, en dikwijls met dwalingen: vermengd. Het is hierom , dat men zich zoo veel mc- gelijk met daadzaken en niet met verklaringen moet be- moeijen 3 want de eerfte zijn en blijven waar , de tweede verdwijnen als íheeuw voor de zon , daar iedere nieuwe daadzaak doorgaans aan eene nieuwe verklaring de geboor- te geeft. Het is daarom, dat ik geenszins gewigt hechte aan mijne verklaring der, bladbewegingen , en dat de minfte der door mij, voor het eerst gedane proeven mij meer waardig is, dan de beste verklaring. Want waarheid heb ik gezocht, en deze geeft alleen de dadelijke aan- _fchouwing. Mogt ik waarheid gevonden hebben , ook in de oogen der beoordeelaren dezer verhandeling , dan zal ik mij dubbel beloond achten voor den tijd en de moei- C 346 ) moeite aan dit werk befteed , en dan ook zal ik getrouw gebleven zijn aan mijne zinfpreuk : mee se die Wahrheit der Natur ist Ernst. « „ihre Ewigkeit ist gerade das bleibende und Un- 5» veränderliche . .. … und diefes kennen zu ler: » nens ist unfere Abficht” — CARL HEINRICH SCHULTZ. - IN- INHOUD. Voorberigt ele a . | 8 . e ee e Bl. 209, le Hoorpsr. Algemeene beschouwing en onmiddellijke | Ì oorzaken van de dagelijksche bewegin- _gen der bladen, . . . » ee ee DP 211. Beschouwing ‘der verrigtingen van bla- den, als verwijderde oorzaken van’ der- zelver bewegingen. . . … « « « » 228, 3e —_—— Invloed van licht, warmte en vochtig- | heid op de dagelijksche bewegingen der bladen. . . e © . . e e « … DP 235. AC Uitwerkselen van schadelijke invloeden op de dagelijksche bewegingen der bla- den, en vergelijking van de werking van vergiften, op planten met bewege- lijke en oubewegelijke bladen, . . . » 245, ‚5e —_ Verschillende verklaringen van de dage- lijksche bewegingen der bladen. . . » 256, 6e — — — Beschouwing van de spoedige , meer of min onregelmatig geschiedende bewe- gingen der draaïjende bladen. „ . . » 264, Te —_ Algemeen overzigt van de planten met prikkelbare bladen. . . . . « . » 277, 348 INHOUD. 8e Hoorpsr. Over de verschijnselen der prikkelbare bladen , en de uitwendige oorzaken van de sluiting en opening dezer bladen, ‚Je ——_—— Onmiddellijke of inwendige oorzaken van de bewegingen, der prikkelbare bladen, 10e — Over de overbrenging der prikkels, . Ille —__— Onderzoek naar de uitwerkselen van licht, warmte, lucht , vochtigheid en vergif- ten, op de door kunst opwekbare be- wegelijkheid der prikkelbare bladen. „ 12e Pnt andens Verschillende verklaringen van de ver- Bl, 282, » 206. » 308. » 313, _schijnselen. k welke de prikkelbare bla= den aanbieden. . . . RE 13e Proeven eener verklaring id de ver- _ schillende bladbewegingen en besluit. 4 „ TE | i rd Or ket en bn NCA Á te NES "ig bet d d ABE be Jongs Pt Car! Art Ag ENSING bert tirer Tad pr hd Es. hg pe, k - h' er hp att f | he P) Mk En EE Wa te le Pe) rd re. ze » 324, _» 339. BERIGT VOOR DEN BINDER. ‚De Binder behoort wel op te merken , dat , door eene onoplettendheid ter Drukkerij, het blad O in dit deel, bevattende bladz. 207222, tweemaal voorkomt , zijnde op het tweede blad O de aanvang der Verhan- deling van Dr. DASSEN. ie bir die Aj ij a) B