AT À AT) M - L e NÉ? "A K” CC CNY SES A = MT * KE FA d My. - - N À Ar ” « "ù 7. 1% D | TÈ QE" + à DD SRE CRU SET È La R, KO 2 es ALERT o æ Pan ne A C'É :QŸ ÿ > Lee «] et Ÿ Ed © ns; = a) Publication Etat Indépendant du Congo 1905 NOTICES SUR DES PLANTES UTILES OÙ INTÉRESSANTES DE LA FLORE "DU CONGO: PAR ÉMILE DE WILDEMAN, CONSERVATEUR AU JARDIN BOTANIQUE DE: L'ÉTAT, : À BRUXELLES. III Bruxelles En vente chez Spineux et Cie 62, Montagne de la Cour. LE À À! XX VIII ARACHIS HYPOGAEA ou ARACHIDE L'histoire de l’arachide (1) n’est guère connue; on n’a que des données incerlaines sur Son origine, mais comme les espèces du genre Arachis appartiennent à la flore du Brésil, on a cru pouvoir citer ce pays comme patrie de l’Arachis hypogaea. Le fait que l'on ne connaissait pas l’arachide dans l'ancien monde avant la découverte de l'Amérique, milite assez en faveur de l'origine brésilienne de cette plante très répan- due actuellement dans les régions tropicales. Elle pour- rait bien être une très ancienne forme de culture de l'Arachis prostrala Benth., plante commune au Bré- sil et dont les fruits peuvent, comme ceux de l’Arachis (4) L’arachide porte de nombreux noms; en Angleterre-et dans les colonies anglaises c'est « Groundnut », en Allemagne « Erdnuss >», dans les Indes Néerlandaises « Katjang tanah » nom qui n’est pas à confondre avec celui d'une autre légumineuse le Vigna catjang dont les graines sont également employées et dont le fourrage est très eslimé. L’Arachis hypogaea, « noix de terre, ou pois de lerre », porte à Zanzibar des noms bien différents tels que : Ndjugu, Ndjugo- Nyassa, Ndjuga-Kos, Karanga-Kos; au Sénégal, suivant les langues : Guerte, Aren, Badiangot, Mankara. 26 NEW OA — 398 — lypogacu, donner des graines oléagineuses. Plusieurs auteurs et parmi eux le D'G. Schweinfurth, prétendent que l’Afrique est au contraire le berceau de cette plante dont l'importance est considérable comme aliment et qui y fait d'ailleurs l’objet d'une culture assez étendue. D'après Théophraste, l'Égypte aurait été le pays d’ori- gine, mais la plante en question ne parait pas avoir été cultivée dans l'antiquité dans la vallée inférieure du Nil, où elle l’est encore relativement peu de nos jours. Brown, dans la Botanique du célèbre et malheureux voyage de Tuckey au Congo, opinait pour une origine chinoise. D’après lui, l’arachide aurait été amenée du Céleste-Empire vers les Indes, à Ceylan et dans l’archi- pel Malais, d'où elle aurait passé en Afrique et de là en Amérique. Mais à l’assertion de l’origine chinoise ou japonaise, on peut opposer que dans aucun des anciens écrits de la riche littérature de ces deux pays, il n’est fait mention de cette plante d’ailleurs encore fort peu cultivée de nos jours en Chine et au Japon. Sloan, dans un écrit de la fin du xvi° siècle, parle de l'arachide comme d'une plante introduite aux Indes occi- dentales par les transports d'esclaves venant des côtes de Guinée; les négriers avaient pris l'habitude d'en charger leurs vaisseaux pour nourrir les nègres pendant la traversée. Il ajoute que cette plante avait été intro- duite en Guinée amenée du Pérou. Oviedo, dans « Coro- nica de las Indias », décrivit en 1547 l'Arachis sous le nom de « mani » et l’indiquait comme très commun dans les jardins des indigènes aux Indes occidentales. De ce nom indigène, encore parfois usité à Cuba, — 399 — seraient dérivés les autres noms vernaculaires « man- dubi + où « mandobi +, appliqués parfois à Ja méme plante dans certaines iles des Indes occidentales. Jean de Léry, dans le récit de son voyage au Brésil en 1578, parle de l’arachide et la dénomme «+ manobi +; bien d'autres noms indigènes sont encore signalés par les anciens explorateurs de l'Amérique qui pour la plupart insistent sur son origine brésilienne. Rumphius fait cependant exception et dénommant la plante Chamaebalannus japonicus, lui donne comme pays d’origine le Japon et pense qu'elle à été transportée de là dans la plupart des iles de l'archipel Indien. Enfin on a encore prétendu que l’arachide était d'ori- gine mexicaine; elle est en effet très répandue au Mexique où elle porte le nom de « cacahuete +, corrup- tion de « tlaltacahuatl », qui signifie cacao de terre. Mais le mexicain ne tire guère partie de la graine pour l'obtention d'huile, elle sert uniquement comme fruit (1). C'est en 1648, qu'apparait pour la première fois le nom d'Arachis; c'est à Parkinson qu'il est dû et la plante fut décrite par lui sous le nom d’Arachis hypo- gas americanus, mais une description un peu com- plète parut plus tard seulement, en 1658, dans les travaux de Piso, dans lesquels on trouve des détails descriptifs sur le port, les fruits et les propriétés de cette plante, (1) Annuellement le Mexique produit environ 100,000 hectoli- tres d'arachides, en 1897 la production a atteint un maximum de 140,357 hectolitres, production qu'il serait facile d'atteindre annuel- lement et même de dépasser, — 400 — L'arachide appartient à la famille des Léguminosa- cées ; c'est une plante herbacée annuelle pouvant attein- dre 60 cm. de hauteur, à racines plus où moins pivo- tantes et munies de nodosités. Les tiges sont glabres, sauf dans leur partie supérieure ; les feuilles alternes sont paripennées, à deux paires de folioles courtement pétiolulées, obovales où ovales, obtuses ou courtement apiculées au sommet, mesurant de 2,5 à 4 em. de long et 1,5 à 2 em. de large, glabres sur la face supérieure, plus ou moins velues sur la face inférieure, naissant à une certaine distance de la base du pétiole; celui-ci muni de deux stipules de 9 à 11 mm. de long. Les fleurs se développent ordinairement par paires à l’ais- selle des feuilles inférieures à pédoncule pubescent; elles sont jaunes et constituées par un calice caduc, étroit et allongé, dont le tube atteignant 13 mm. de long porte à son sommeil 5 dents, les 4 supérieures plus ou moins soudées; les pétales au nombre de 5, et les étamines au nombre de 10 sont insérés au sommet du tube calycinal, l’'étendard mesure parfois 13 mm. de diamètre et la carène 11 mm. de long. Les 10 étamines sont soudées en un tube plus ou moins charnu et épaissi, à étamine vexillaire souvent avortée. L'ovaire sessile au fond du calice est terminé par un très long style dont le stigmate arrive au niveau des anthères. Après la fécon- dation le périanthe et l’androcée tombent, mais le pédon- cule floral s’allonse considérablement, mesure parfois 16 em. et se recourbe vers le sol pour y pénétrer. Le fruit murit sous terre et si par suite de circonstances quelconques l'ovaire ne peut s'introduire dans la terre, le fruit n'arrive pas à maturité. Ce fruit est une gousse cylindrique, indéhiscente, de 1 à 5 cm. de long, à coque un peu spongieuse portant des côtes longitudinales sail- lantes, il présente des étranglements entre les graines dont le nombre varie de 1 à 4 par gousse. Les graines d’arachide sont irrégulièrement ovoïdes, à surface de contact souvent plane ou concave, à épisperme mince et de couleur chair à l’état frais, passant au rouge brique — A0! — après dessiccation; elles ne possèdent pas d'albumen mais les deux cotylédons sont farineux et très riches en huile. Les racines possèdent un goût sucré assez pro- noncé rappelant un peu celui de la réglisse. La particularité de cette plante d'avoir des fleurs s'enterrant après fécondation de l'ovaire et des fruits murissant leurs graines dans le sol à donné lieu à bien des erreurs et c’est en 1805 seulement que Poiteau décri- vit correctement la fleur, description confirmée en 1816 par R. Brown dans l’appendice du voyage de Tuckey au Congo. Malgré ces descriptions exactes il y eut postérieu- rement encore des discussions sur les caractères floraux de cette plante, discussions auxquelles prit même part le célèbre botaniste anglais Bentham; pour lui cer- taines fleurs étaient toujours stériles, d’autres, moins nombreuses, toujours fertiles. Au point de vue botanique on peut considérer deux formes d’Arachis hypogaea, l'une dressée et plus où moins fortement velue, l'Asachis asialica Lour, lau- tre couchée, plus glabre, l’'Arachis africana Lour. (= Arachis hypogaea var. glabra DC.). D’autres auteurs différencient 3 variétés qui sont caractérisées comme suit : A. hypogaea var. vulgaris Haxz; fruit légèrement contracté entre les graines, parfois cylindrique, de couleur pale, à nervures peu proéminentes. Graines courtement ovalaires, rouges, rouges-jaunäires, ou d'un bleu rougeûtre ; A. hypogaex var. reticulala Blanco (Bull. Acad. sciences de Belg. 1850, n. 6). Fruits du jaune-grisätre 2. DE au jaune d'or, à nervation très apparente. Graines car'nées ; A. hypogaea var. glabra DC. à feuilles glabres. Mais entre ces formes il existe toute une série de variations intermédiaires au point de vue du port, de la villosité et les plantes dressées elles-mêmes arrivées à l'état adulte s'étalent souvent plus où moins sur le sol, ce qui facilite l'introduction des fruits dans la terre, et la coloration des graines et de leurs enve- loppes est loin d'être stable. La eulture à produit chez cette plante une grande série de variations plus ou moins adaptées à divers mi- lieux et méritant d'être conseillées pour certaines régions; les unes conviennent particulièrement aux ter- rains bas et humides, les autres aux terrains secs et éle- vés, d’autres enfin sont hâtives et à ce titre adaptées à la culture dans les régions à période chaude et sèche assez courte, Certaines de ces dernières, obtenues par- ticulièrement en Amérique, au lieu de demander cinq à six mois de culiure, sont müres au bout de trois mois. Une des variétés de culture autour de laquelle il à été fait le plus de bruit est celle dite du « Maurice » qui a été introduite dans beaucoup d’autres régions, par exem- ple au Madras, où elle s’est si fortement développée qu'elle a fait presque disparaitre totalement la variété indigène, comme l'a remarqué, en 1900, M.C.-A. Barber, dans un rapport qu'il a publié sur les récoltes d’arachi- des dans les environs de Panruti (South Ascot, Ma- dras), On signale également des variétés pourpres, rou- D D 1 — 403 — ves, blanches d'autres, de diverses régions africaines, Madagascar, Barbades, Pondicherry, ete. La comestibilité des graines d’arachide est connue depuis fort longtemps et déjà en 1658 Piso écrivait que l'usage de ce fruit en forte quantité occasionnait des maux de tête; cette action a pu être vérifiée depuis à diverses reprises. C’est pour cette raison peut-être que les indigènes de certaines régions de l'Afrique refusent d'employer l’arachide, les graines et l'huile extraite des graines occasionnant des maladies. Piso indiquait évalement l'emploi de la noix de terre ou pistache de terre, comme on désigne-parfois l’arachide, en cata- plasme contre les blessures et les morsures de serpent et il signalait le gout agréable de son huile pouvant ètre usagée en lieu et place de l'huile d'amandes douces. Actuellement l'huile d’arachides remplace très fréquem- ment l'huile d'olives. L'arachide est connue en France, où elle a été tou- jours très employée, depuis le commencement du xviu® siècle, mais à cette époque on ne songeait pas à extraire l’huile de la graine, c'était presque uniquement comme graine alimentaire qu’elle entrait dans la con- sommation. En France comme en Espagne, et actuelle- ment encore dans certaines colonies et dans les États- Unis de l'Amérique du Nord, les graines d’arachides servent à fabriquer du pain, des gâteaux, des émul- sons, des purées et même un chocolat, dans lequel elles entrent dans la proportion de 50 à 70 p. c. En Sénégambie, d'où provient la-plus grande partie des graines importées en France, l'Arachis se eultivait — 404 — surtout au point de vue alimentaire; Îes noirs torré- fiaient les graines et les mangeaient après les avoir réduites en farine. Actuellement encore le noir mange beaucoup d’arachides soit bouillies soit rôties. Déjà en 1837 on considérait la consommation des arachides au Sénégal comme des plus importantes et on cite les quantités consommées à Saint-Louis, 213 bar- riques, et à Gorée, 19 barriques. La culture de cette plante commenca à prendre de l'extension en 1840 seulement, dans l'Afrique occiden- tale française, grâce à la perspicatité d’un Français, M. Rousseau, représentant au Sénégal d’une maison de commerce de Rouen. L'industrie française utilisa en 1841 pour la première fois cette graine à la suite des circonstances suivantes. En 1840 l'esclavage existait encore à la côte d'Afrique et le noir faisait l’objet d’un commerce important entre l'Afrique et l'Amérique. M. Rousseau eut un jour l’idée de refuser les captifs offerts par un chef de Dakar et de lui proposer en échange d’arachides des produits euro- péens. Le chef trouva cette combinaison pratique et au lieu de vendre les captifs, il les utilisa pour l'installation de cultures. Grâce à différents intermédiaires, 70,000 ki- les d’arachides purent, en 1841, être expédiés vers la France ; l’année précédente l'exportation avait été de 1,200 kilos seulement. Ce premier chargement impor- tant arrivé en Europe fut traité en entier dans une hui- lerie de Sotteville près de Rouen et les résultats de cette première expérience furent si favorables que les demandes pour de nouveaux chargements affluèrent aux — 405 — factoreries de la Sénégambie. La culture prit petit à petit de l’expansion et la factorerie de Rufisque, fondée par M. Rousseau, avec le concours de M. J. de Saint- Jean, put dès 1850 faire à elle seule des chargements complets vers la France. La culture de l’arachide est possible entre 40 degrés de latitude nord et 35 degrés de latitude sud; en dehors de cette zone, la plante peut croître mais elle ne parvient pas toujours à muürir ses graines, arrêtées dans leur développement par les froids précoces. Cependant on parle de la culture de l’arachide en Espagne, où les graines “obtenues ont assez de va- leur, et dans ces dernières années on a cité des essais couronnés de succès dans la province de Turin. Cette culture parait même être assez répandue dans cette dernière région depuis que les noyers ont disparu et que l'obtention d’huile de noix a par suite considé- rablement diminué. On cite dans les communes de San- Benigno, 20 hectares; de Bosconero, 5 hectares; de Montanaro, 15 hectares; de Caluso, 10 hectares; de Chivano, 8 hectares, ete., presque partout les paysans réservent un emplacement pour la culture de cette plante. Pour une végétation régulière, le minimum de tem- pérature ne doit pas descendre en dessous de 18 degrés. L'arachide se développe particulièrement bien dans des sols légers pouvant être facilement irrigués. Si le sol est compact, argileux, la plante se développera vigoureu- sement, mais le rendement en graines sera faible car les ramuscules florifères ne parviendront pas à percer la — 406 — terre compacte. Les brousses sablonneuses pouvant ètre convenablement arrosées constituent le meilleur terrain pour la culture de cette plante; elle y donne des fruits de meilleure qualité que si elle est cultivée dans un terrain d'alluvion. La chaux est un des éléments chimiques absolument nécessaires pour la croissance et la fructification de l’arachide ; sans elle, la plante ne peut amener ses fruits à maturité, mais la prove- nance de cet élément lui est indifférente. Il peut se trouver à l'état naturel dans le sol ou y être ajouté par la fumure. On recommande l'apport de 2,500 kilos de chaux par hectare dans un terrain argilo-sablonneux ; dans un terrain marneux, la dose de chaux devra au moins être triple. L’ameublissement du scl peut aussi ètre obtenu par 4,000 à 5,000 kilos de fumier de ferme par hectare. Cependant une trop forte teneur en calcaire constitue une condition défavorable pour le développement des tubercules radicaux des légumineuses, et par conséquent des arachides cultivées dans un tel sol n’assimileront guère d'azote et cela au grand détriment de la récolte. En outre, on ne peut assez insister sur le fait que les nodosités des racines de toutes les légumineuses se déve- loppent mieux dans un sol humide. Il faut donc, condi- tion très essentielle, que le sous-sol soit humide ou que le terrain puisse être irrigué si l’on désire obtenir une bonne récolte d’arachides. Il peut être intéressant de donner, à titre d'exem- ple, la constitution chimique des terres du Cayor, où croissent les meilleures arachides amences sur les mar- — 407 — chés de Dakar et de Saint-Louis. Le pourcentage des éléments principaux de ce sol est en moyenne de : Sable siliceux et.silice .‘: . . . 84 p.c. aie ETe Ag 48e BALISE SERRES 5 ” jarbonate:de chaux: . . 46%, à Done lee no i.. 434104 0.5 » EC TE TT Se RO NET PR RUN A Mae 100 p. €. Pour l'obtention d'une bonne récolte il faudra avant le semis retourner le sol sur une profondeur de 10 à 20 cm. afin de rendre la couche superficielle suftisam- ment meuble pour que le carpophore puisse y pénétrer sans difticulté. On évitera de faire des labours plus pro- fonds, car la pénétration des fruits plus bas dans le sol rend la récolte diflicile. On choisira pour le semis des graines bien mures, certains planteurs conseillent d'employer à cet usage les fruits de glanage, c’est-à-dire, ceux qui sont restés dans le sol après l’arrachage des plantes. | Le semis se fait avec avantage quand la terre est encore humide; à ce moment on séparera les graines des cosses en battant les gousses au moyen d'un mail- let assez léger, en ayant soin de ne pas endommager lépisperme. On sèmera done de préférence les ara- chides après les premières pluies; on pratique dans le sol des trous de 3 à 10 cm. de profondeur placés en ligne et distants de 30 à 40 cm , les lignes elles-mêmes distantes de 3 pieds environ. On ne doit, sous aucun prétexte, approfondir les trous, car déjà à 14 em. la graine germe diflicilement et plus bas dans le sol —— AUOT — elle ne peut plus se développer. Dans chaque trou on jette une ou deux arachides, on reverse de la terre que l’on tasse simplement avec le pied. Pour hâter la germination, les graines sont immergées dans l’eau pendant deux à trois jours avant leur mise en terre. Ce mode opératoire est lent et demande une main-d'œuvre considérable, aussi dans certaines régions, particulière- ment en Amérique, où la culture de larachide est faite moins peut être pour l'industrie que pour l’alimenta- tion, on l’a remplacé par le semis à la machine; celle-ci dépose les graines à des distances égales et permet l’en- semencement de 7 acres par jour. Eu France cette question des semoirs d'arachides a egalement fait l'objet de recherches et les essais insti- tuës à la Station d'essais de machines à Paris, ont fait préconiser une modification du semoir « Pilter-Pla- net n° 2 », une machine à bras à un seul rang dont le distributeur peut contenir de 4,500 à 4,900 graines; cet appareil très léger pourrait, sans être rechargé, ense- mencer en lignes distantes de 60 em., 6 ares de terrain La graine germe au bout de cinq à six jours; au bout d’une quinzaine de jours la jeune plante s'élève à 10 ou 15 em au-dessus du sol. En ce moment on bute les plantes et on renouvelle cette opération lorsque le fruit commence à se former. Pendant la durée de la végétation on fait subir un ou deux sarclages si cela parait nécessaire et si les plantes poussant trop serrées on en enlèvera quelques- unes. Une particularité remarquable à été signalée aux — 109 — Indes par M. Watt; on y a remarqué que l'Arachis hypogaea attire fortement les fourmis; celles-ci, par leur travail, rendent la terre très meuble autour des plantes, facilitant, dans une grande mesure, Ja péne- tration du carpophore dans le sol. Comme toutes les légumineuses, l’arachide assimile l'azote de l’air par les nodosités que l'on trouve sur ses racines, et il est possible de la cultiver dans de bonnes conditions sans lui fournir d'engrais azoté. Jusque dans ces dernières années, on pratiquait en Sénégambie une fumure très rudimentaire. Les noirs se contentaient de bruler sur.place les résidus de la eulture et de retourner les cendres dans le sol; après avoir enfoui les graines dans le sol à une dizaine de centi- mètres de profondeur, ils abandonnaient le terrain. Dans les Indes on paraissait donner plus de soins à cette culture, et déjà il y a plusieurs années on se ser- vait d'instruments pour remuer la terre. Les progrès de l’agronomic ont fait voir que dans cette culture, comme dans toute autre, l’apport d’un engrais est très utile. Nous pouvons citer l'exemple suivant de l'action de la culture et de l'amendement sur le rendement des ara- chides; il a été repris par M. Lecomte dans le Bulletin de l’Union syndicale des agriculteurs d'Égypte : 1° Culture indigène ; fumure médiocre : 4 à 7 ardebs au feddan ; 20 Culture améliorée; procédés indigènes; fumure médiocre : 10 à 22 ardebs au feddan. — MO — 3° Culture rationnelle; fumure moyenne : 15 à 18 ar- debs au feddan ; {° Culture intensive; défonçcage à 50 €cm.; bonne fumure : 20 à 28 ardebs au feddan (1). Pour obtenir un bon rendement, on conseille de donner au champ, comme nous l'avons rappelé plus haut, 600 kilos de chaux et 200 kilos de superphos- phate et d'intercaler entre deux cultures successives d'arachides une autre culture, telle que celle de la batate ou patate douce, pour laquelle on apportera au sol une dose considérable de fumier et après cette culture on donnera au terrain à semer en arachides un engrais vert. Dans ces conditions, si le terrain s’y prête, on peut être assuré d’une récolte d'au moins 2,500 kilos par hectare. De nombreux essais faits en Égypte ont démontré que pour cette région les engrais les plus efficaces sont les engrais d'origine organique. Dans son intéressante étude sur l’arachide et ses usa- ocs M. R.-B. Handy, du Département de l'Agriculture, des États-Unis de l'Amérique du Nord (Washington) donne les formules d'engrais nécessaires par acre; elles sont basées sur les éléments nécessités par une produc- tion totale, foin et fruits, de 3,380 livres par acre. Ces éléments principaux se trouvent répartis comme . SUULE (1) L'ardeb vaut 197,74 litres, le feddan 42 ares. — AN — Livres par acre. Acide Azote, phosphorique. Potasse. Chaux. Arachides (fruits com- plets 1,380 livres par AC AEN SNRRL ME te: 44,22. 0 08 TES 00 Foin (2,000 livres par 6 OPEL Q LES ADSO REP NU STE E0 Total, 3,380 livres par 'aere 41,20 A8 TRAMS01882;50,) 46,64 Les formules conseillées par M. Handy sont les sui- vantes, leurs doses sont calculées pour un acre : I. — Farine de graines de coton . . 300 livres. Cendres des enveloppes des grai- Areatde CODEN 2e ne en Las a laD ne == "Priosphate ‘acide. 214. 56. 80 livres. Farine de graines de coton . . 400 >» AUTO RER EC ET RT arctael AU MN Parivard manure ss ©. 0 ne 2 tonnes. Haine de colons L 1200 150 livres. FÉERIES Me NS NS SE DEN DUREE 100 POS DATES MC 20 ee une TUE M2 Phosphate acides. + 2,5 0 100 ÉHPRHESSEGNE) RME Lt 5 LO0, # Nitro te DOtASSB En 65 =.» Des expériences faites en 1897 à la ferme expérimen- tale de Southern Pines (Caroline du Nord) ont donné les résultats suivants, montrant l'action très nette de l'engrais sur le rendement; les chiffres donnés le sont pour un hectare : — 119 — I. — Engrais complet : Here RIRE 148 Kilos de superphosphates 280 » nitraie de soude 239 + sulfate de potasse etde 1.264 à 145 magnésie. ; a hé 2240 nu CAR RE RME Less 6 Engrais vert Auf II. — Le même, sauf chaux . 980 902 III, — Le méme, sans potasse 946 1,041 IV. — ‘Terrain témoin sans en- pris: > 0 FN EME 960 ol Il est également à conseiller de faire un assolement. In Amérique on conseille tout particulièrement : Première année. — Eté : Arachides. Hiver : Céréale. Deuxième année. — Eté : Trèfle incarnat. | Hiver : Céréale. Troisième année, — Été : Arachides, etc. Ou encore : : Première année, — Été : Arachides. : Hiver : Soja ou Cowpea. Deuxième année. — Été : patates douces. Hiver : Soja ou cowpea. Troisième année. — Arachides, etc. Pour l'Égypte, où l'assolement à donné égelement d'excellents résultats, on préconise la succession sui- vante : Première année. — Été : Arachides. Hiver : Féveroles ou blé. Deuxième année. — Été : maïs. Hiver : Bersim. Troisième année, — Été : Arachides. Hiver : Féveroles ou blé. — 113 — Malgré l'apport d'engrais la culture de larachide est épuisante pour le sol et au bout de sept à huit ans il serait nécessaire, d'après certains planteurs, de laisser la terre en jachère pendant au moins deux ans. Mais il est nécessaire d’insister ici que malgré l'asso- lement on ne peut négliger, si on veut obtenir un bon rendement, d'employer des engrais. On conseille également de cultiver si lon ne peut créer un assolement les arachides alternativement pour les graines et comme engrais vert, de facon à rendre au sol l’acide phosphorique et la potasse que la récolte en a enlevés et à l’enrichir en azote. La culture de l’arachide est encore à tenter comme culture accessoire, entre d’autres plantes, telles le cacao, les caoutchoutiers, les cocotiers. Cette plante a le grand avantage d'empêcher la croissance de mauvaise herbes et de conserver ainsi la propreté du sol. D'après les recherches faites à Peradeniya, on ne pourrait trouver de meilleure plante à cultiver sous les cocotiers, soit comme récolte, soit comme engrais vert, mais dans ce dernier cas les auteurs anglais qui ont étudié la ques- tion aux Indes recommandent le semis de variétés très folifères. La diminution de la valeur des exportations d'ara- chides des Indes Anglaises est due, sans aucun doute, en grande partie à l'épuisement du sol; on à oublié que pendant la première période d'exploitation de cette plante les rendements étaient considérables grâce aux terres vierges mises en culture et à ce fait que l’arachide se développait dans de petites propriétés irriguées et — A4 — fumées avec soin; actuellement, la culture étant faite sur une plus grande échelle, l'est avec beaucoup moins de soins et surtout dans des terrains épuisés. Peut-être aussi faut-il attribuer cette diminution à une perte de valeur de la race cultivée, aussi, sur les conseils de la Chambre de commerce, le Gouvernement de Madras a essayé d'introduire des graines d’'Arachis hypagæa d'Afrique dans le but de voir si la diminution de la production n’était pas due à une dégénérescence de la race. Les résultats ont été différents : aussi le gouvernement a-t-il jugé utile de faire faire des essais comparatifs avec de nouvelles et anciennes graines sur des territoires équivalents. Néanmoins certains résultats méritent d'être signalés; dans certains dis- tricts, la valeur des variétés introduites réside : 1° Dans le coût moins grand de la récolte, les vraines étant moins profondément enfoncées dans la terre (7,5 cm environ) que dans les variétés locales (15 à 22,5 cm.); 29 La récolte est double; 3° Les graines renferment plus d'huile. Les graines ont les inconvénients suivants : 1° La récolte exige plus d’eau; 2° L'huile ne peut être consommée par l’homme, elle ne peut servir que pour l'éclairage ; 30 Le tourteau ne peut être employé pour la nourri- ture du bétail. Tout cela, il est vrai, devrait être revé- rifié, d’ailleurs actuellement la production d’arachides aux Indes parait revenir aux anciens chiffres, les plan- teurs ayant réussi à enrayer les maladies qui étaient — M5 — probablement en partie cause d’une diminution de l’ex- portation. Il résulte d'expériences faites à la station expérimen- tale des Southerns Pine N. C., États-Unis de l'Amérique du Nord, qu'un acre de terrain consacré à la culture de ceite légumineuse et non fertilisé donne 410 livres de craines, tandis qu’il en donne 1,540 quand il à été addi- tionné d’un engrais complet renfermant : potasse, acide phosphorique et nitrates. L'arachide est parfois atteinte par des maladies d'origine cryptogamique ou ses feuilles sont mangées par des insectes, des chenilles. Dans certains cas ces maladies, encore peu connues, ont occasionné de erands dégâts dans les plantations. On n’a pas encore eu l'occasion d'étudier les moyens de les combattre efticacement. Les Annamites préconisent contre l'at- {aque des insectes l'immersion des graines, avant le semis, dans du pétrole. La récolte peut se faire de trois à dix mois après le semis, suivant la variété semée. L'époque de la récolte varie d’après celle du semis et suivant la région. Il est donc aisé, si les conditions de culture le permettent et si la variété cultivée est suflisammsnt précoce, de faire deux récoltes par an. On reconnait l’arrivée à maturité de la plante à ce que les parties aériennes, tiges et feuilles, deviennent jaunes et se dessèchent. La récolte se fait par simple arrachage de la plante. Arrachées par un temps sec, les plantes sont souvent simplement couchées sur le sol où on les laisse se dessécher pendant vingt-quatre EL M6 = heures; où bien, elles sont disposées sur de la paille autour d’un pieu de 4 à 5 pieds de haut, les racines dis- posées vers le centre et laissant au milieu un espace libre permettant la cireulation de l'air. La meule ainsi formée est abritée contre l'humidité et la voracité des oiseaux par une couverture de paille ou d'herbe. On à | également préconisé l'emploi de séchoirs formés de bàätons d'environ 2",50 de long, pointus à une de leurs extrémités et fichés en terre à environ 45 cm. de pro- fondeur; sur ces batons on en fixe d’autres de 90 cm. de long et distants d'environ 60 cm. Sur ces traverses on suspend autant de plantes qu'elles peuvent en sup- porter. On recouvre chaque support par une toiture de paille, si le temps est douteux et la pluie à craindre. Au bout d'une quinzaine de jours les plantes sont sufli- samment sèches, on peut ouvrir les tas et séparer les gousses. Il reste toujours dans le sol une certaine quantité de fruits, surtout si l’arrachage des plantes à été fait à maturité complète, aussi pour éviter cet inconvénient certains planteurs préfèrent-ils arracher l’arachide un peu avant la maturité. Il y a donc lieu de faire recher- cher dans le sol les fruits qui y seraient restés. L'arrachage se fait toujours à la main, on a essayé des machines, mais aucune jusqu'à ce jour n’a donné de très bons résultats. M. Lecomte (1), cite entre autres une machine construite en Égypte par M. Marius Tour- (4) Lecoure. La Culture de l'arachide en Égypte. Saint-Louis, Sénégal, 1904, p. 42. air RU nel, sur les indications d'un planteur M. Huri, mais bien qu'elle soit en progrès les résultats que l’on obtient avec elle sont encore peu satifaisants. Il faut maintenant séparer les fruits des fanes ; cette phase de la récolte de l'arachide est très longue; le tra- vail manuel n'a pas encore été remplacé couramment par la machine et un travailleur expérimenté ne peut guère séparer plus de 30 à 40 kilos de fruits par jour. En Égypte dans certaines exploitations la séparation se fait à l'aide d’une sorte de couteau en bois ou d’une planchette, l’ouvrier tenant la plante à moitié sèche de la main gauche, racle la base avec l'instrument et fait tomber les fruits. | Après séparation, les gousses sont encore mises à sécher à l'air libre pendant quelques jours; sans cette précaution, elles moisissent facilement et mises en tas ou en sacs, elles s'échauffent et fermentent même. Les arachides prennent dans une certaine mesure la couleur du sol dans lequel elles sont cultivées, de sorte qu'une terre grisätre-jaunätre donne des ara- chides plus pales et celles-ci sont toujours préférées sur les marchés. Dans un terrain humide riche en humus les arachides sont toujours plus foncées. La culture en terrain jau- naltre ou grisatre, argilo-sablonneux possède encore le grand avantage de produire des gousses auxquelles n'adhère presque pas de terre, tandis que dans les ter- rains foncés, bruns ou rouges, les cosses sont souvent tachetées, et ces macules ne peuvent être enlevées par un lavage prolongé à l'eau, — 418 — Dans un sol argilo-sablonneux meuble, l'arachide peut rapporter 90 pour 1 et même 200 pour 1 et davan- tage si les plantes sont entretenues avec soin et parti- culièrement bien buttées. Dans les terrains compacts au contraire le rendement u’est guère que de 25 à 40 pour 1. Les années chaudes donnent des arachides supérieures en qualité; si les pluies sont rares les fruits restent petits, mais si elles sont trop abondantes les cosses ne parviennent pas à maturité et les graines renferment souvent 3 à 8 p. €. d'huile de moins que celles poussées en saison normale. Dans l'Afrique occidentale française, au Sénégal, on estime la production d’un hectare planté en arachides à 60 à 100 hectolitres, c’est-à-dire 2,300 à 3, 400 kilos ; dans le Cayor, l’hectare produirait de 3,000 à 4,000 kilos, dans la Gambie de 1,500 à 2,000 kilos, mais dans certaines terres riches du Oualo, des longans bien cultivés donnent parfois 11,000 kilos de fruits par hectare. En Algérie, l’hectare rapporterait 2,400 à 4,000 kilos de graines, et aux États-Unis (Virginie, Tennessee, Géorgie et Caroline) le minimum de production est estimé à 2,000 kilos; le maximum de 10,000 kilos a été atteint. Dans la présidence de Bombay le rendement moyen est de 3,000 kilos environ par hectare. L'époque du semis influe considérablement sur le rendement et des expériences entreprises encore récem- ment à Barbados ont établi que dans cette région le semis en septembre et la récolte en février valent mieux que le semis tardif en [décembre et la récolte en août; DAS à per le rendement pour ces deux séries d'expériences était en moyenne de 851 livres par acre dans le dernier cas et de 1,185 livres dans le premier cas. Le poids des arachides varie énormément ; 1 mètre cube d’arachides en cosses pèse de 274 à 365 kilos; les arachides de Casamance péseraient en moyenne 274 ki- los, celles du Cayor 353 kilos, celles de Java 325 kilos, celles d'Égypte atteindraient le poids de 365 kilos par mètre cube. Poids moyen de 1 mètre cube d’arachides en cosses : CAE ET RE RLIOS: OH EROATOD RP SAN, BaoletDianders: ea & 12 738 » Sevière (Nianing} -. . . . 326.» I MR ER R n e Mn EATE ds EST ei Ms I Re ENQRrS CAMDIS 207 07, SCSI CAO Ms CAS AMAnCe LAN MEE NI RAT AO RiIMIETES Ad SU NE NES NE TER DOA TS FRE NO DORE ME NI ENRE A OSS PS 215 A Por EP RArM MTE TS ROO Sex DS DIMM EN A Tue Trent QE LT» RUES Pre na AS, CS DEN «ec OS ANT RON NP ONE FA Après décortication la moyenne du poids est plus constante et oscille autour de 600 Kilos le mètre cube. Dans la culture de l’arachide, le fruit n’est pas la seule partie utilisable; l’hectare fournit encore en moyenne 2,100 kilos de fourrages verts et 1,500 kilos d'un fourrage sec très estimé par le bétail et sur lequel nous aurons à revenir plus loin. On cultive au Sénégal les deux formes d’arachides : — 420 = dressée et couchée; la forme la plus répandue est celle dont les fruits naissent à tous les niveaux de la plante et dont les tiges en s'étendant, facilitent l'intro- duction des fruits en terre. La seconde variété plus dres- sée est plus facile à arracher, elle est aussi plus hâtive et pourrait probablement, si elle était cultivée avec soin, donner deux récoltes par an. Ses gousses ont en géné- ral un péricarpe plus lisse que celui des arachides le plus communément cultivées. Dans ces dernières années, on a beaucoup attiré l’at- tention sur les arachides de Java dont la teneur en huile serait supérieure à celles de Cayor-Rufisque; mais il semble que dans l'Inde française, en Cochinchine, les variétés soient aussi riches si pas plus riches que celles de Java. Voici d’ailleurs la proportion d'huile, de cosses et d'amandes contenue dans les arachides de Cochinchine et de Java cultivées en Cochinchine : ARACHIDES DE COCHINCHINE. Amandes DONS 0.00 04e Coques et débris . + . . . 23.81» 24.45 » Huile d’arachides décortiquées (extraction au sulfure de car- Done) a 0e ADS Soit d'arachides brutes . 35.08 » 35.24 + Huile d’arachides décortiquées (par pression à froid) . . 39.98 + 40.25 Soit d'arachides brutes . 30.40 » 30.46 » = 04 — ARACHIDES DE JAVA, RS TE 0. v, : 72, 604478 40D:0: Coanes et débris. 7 … . .. 24.60 » 27,401 » Huile d’arachides décortiquées {extraction au sulfure de car- DRE NT RATE | ce 5.84 » 45.94 » Soit d’arachides ne 2327 34.63 » Huile d’arachides A | (par pression à froid). . . 39.76 » 40.02 Soit d’arachides brutes. 28.86 + 30.17 + Les analyses de M. le D' Greshoff, directeur du Musée colonial de Haarlem, ont donné pour des arachides cultivées à Java de 45.5 à 48.5 p. c. d'huile. D’après des analystes, ja graine privée de ses enve- loppes où amande contient : RAR AS Re ben ele ie be este 100210 Dit. [A TNT ORR ES ARArERRE ASE ER AN QD Pen) ris CP Substances azotées. MR Frés MALreUN Matières organiques non azotées DE TDÙ AP DOSDROrIQUEr. AC LT US 1 NO0:640: Potasse, chlore, magnésie, etc. . . 1.39 » La proportion d'eau varie notablement suivant les provenances et M. Fleury à pu relever, pendant une période de vingt-trois ans, à l’huilerie de Bacalan, près de Bordeaux, la proportion suivante d’eau contenue dans près de six cents chargements provenant de SOC ATEN NES ac AL Ga IR pie CONS 0 re ES ON ONTES EX BARS EE ES ARS 0. 12010 Indes (Coromandel) . . 6.9 BOMDAY- EL FER MIE SANT JONr 08"6F Lè PI 68 F AAA LL'& SS'L * ‘ ‘euuoion Fa} 09° Fc F9'&r 4 6r°98 CG} @wvexq-mlor) — ge" S PC FC 66° 88 F 99'2€ 6°} (owe-unueN) sosteuode OL°Y gr'ec &O'FF Fè'r £L°68 6ç'8 Ai Re "onbsyny [7 À 98" ac IST GG'F nr de A eLEe M *._ *08u07) Op € Ly'0C CF'OF gg'8 £L'eg AE ces À, ALICE LS SEE L9'£ 088 Le" 08 19° L6' 88 cg'à PS * seuuondAsf GF'G LE TP Gr 08 0G'£ Sr'è£ ëL'8 ‘© : (181099 ue soparj[no) ouSedsy 88'r Sr'£y 98° F8 re à 6F°0€ SF'è PORTAL SN vers. DTSIDPE [4 8 à 09°8F 0G'6T 2G 8 LOL LG‘ 8G'Y. | SGE'6r ge’ LE LE‘ G9' 82 0F'à " S88F ‘oossouual, 06° Le’ CG 6£'6F 99° LEGS 98 °F | * + : ewequIy LEE ce SP AE PET RE SERRE A RS RE A OR RP ie 2 CI *“oss2418 ‘291028 UOU aIPNPIN DDUTISANS 9SO[N[199 9TT9)OIT S91pu9) "SAPIUOLAY . “exjÂque epuriSqns EP] ANS 21N92189 988J1021N04 : JUBAINS NV9](R) 97 SULP SOY9UWNSQI 9479 JUoANO ‘(SU01EIS-JUOUHIAXH) SU Q-SJ8JF S0P 2ANTNONS VI op juouoJiedog up ÂPUCH ‘HA IN 104 SONa SOSIOAIP SOUISHIO,P SOPIHORIR,p SOSATEUR S0'] La composition chimique de la fève provenant des Indes a donné à d’autres chimistes le pourcentage sui- vant : 121 QE SAC Von RSA SE Matières grasses. Albuminoiïdes. Amidon, sucre, etc. DelulOSe mire 2 à Cendres DOEDAUC D Pope 4,0 DS 27 4.3 » 460%: L'analyse des graines provenant de l'Afrique occi- dentale est pour certains auteurs, par contre, Ia sui- vante : £ Eau 5 T-DIDIC: Matières grasses 50.0 : AlbHminoides. . ° :,.. 24.5 » Amidon, sucre, etc. l'E ETCAR Cellulose. 4.5 » Cendres SE 100.0:p:c. M. Balland a publié sur l’arachide, dans la Revue du Service de l’Intendance militaire (mars 1901), les résul- tats d'analyses suivants à comparer avec ceux que nous venons de donner : Bahr-el-Ghazal. Graines. Cosses, 1211 RE ARS 6.501: 11 Matières azotées 26.33 2.30 » QTasses 44.45 0.7 » _ amylacées et extractives. l682°2/24;80 Cellulose . 3.40 59.90 Cendres 2.50 1.30 100.00 100.00 Haut-Oubanghi. Graines. Cosses. 7.00 9.10 28.38 49 42.20 2.60 15 97 19.92 PS NUS TS LES 2.29 5.40 100.00 100.00 EE Les graines du centre de l'Afrique centrale contien- draient donc moins de matières grasses que celles de l'Afrique occidentale. A Madagascar les graines d’arachides contiennent, d'après les analyses de M. Balland : BA, . 24e Due, LUN SU NERO Re T Matières azotées. . . 25.62 +» 30.10 » n., » GTASSES 2° N° ln, A0.7D AR iNONREs » amylacées . . 8.40 » 19.48 Cellulose! 5) MEME, SNS ANNEES Céndreg., 4:21: 201 0 200 4200 L'huile d'arachides exprimée à froid est d’un jaune paille plus ou moins foncé suivant la fraicheur des graines employées. Elle est plus fluide que l'huile d’oli- ves. Elle est inodore ou d'odeur faible et plutôt agréa- ble, son gout rappelle celui de l'huile d'olives ; exposée aux rayons solaires elle blanchit rapidement. L'huile extraite à chaud est beaucoup plus foncée et l'odeur forte qu'elle dégage empêche son emploi dans l'alimen- tation. Les huiles des arachides de La Plata, du Congo, du Mozambique, sont généralement plus blanches que celles du Cayor-Rufisque, Sine, Salum et Galam; celles obtenues de graines récoltées depuis la Gambie jusqu'à Sierra-Leone et dans les Indes, sont les plus foncées Le principe colorant, que l'huile dissout en sortant des cellules de l’amande où elle est incolore, est plus abon- dant dans les graines vieillies que dans les graines frai- ches et existe surtout dans l'épisperme; on enlève toujours, pour cette raison, cet épisperme quand la graine est assez sèche pour la séparer facilement. — 495 — L'huile d'arachides, de bonne qualité, a une densité de 0,918 à la température de 15 degrés, avec une aug- mentation de température, la densité diminue, elle n'est plus que de 0.908 à 30 degrés C. Cette huile n'est pas du tout siccative. Abandonnée pendant très longtemps à l'air elle s'oxyde et se résinifie très lentement à froid, mais la chaleur favorise l’oxyda- tion; tandis que des huiles conservées à 15 degrés au-dessus de O0 sont devenues acides douze mois seu- lement après leur préparation, des huiles ayant subi pendant deux mois une température de 26 degrés étaient acides et rances au bout de. quatre mois et rougis- saient fortement le papier de tournesol. En géncral l'huile d’arachides rancit plus vite que l'huile d'olives et elle augmente de densité en vieillissant. A 8 degrés au-dessus de 0 l'huile d'arachides commence à dépo- ser des flocons d'acides gras solides et à - 6 degrés elle se fige totalement, se changeant en-dessous de 0, vers — 3 degrés, en une masse solide. L'huile d'arachides est peu soluble #dans l'alcool, mais assez facilement soluble dans l’éther, le chloro- forme et la térébenthine. L'huile d’arachides renferme plusieurs acides gras : acides arachique, hypogéique, lignocérique, palmitique et oléique; ces trois derniers surtout sont des consti- tuants de beaucoup d’autres huiles. La constitution chi- mique de l'huile d'arachide est encore très discutée et certains chimistes ont prétendu que l'acide hypogéique n'existe pas. L'acide hypogéique à été signalé par Gôssmann et PEN TER Scheven en 1851; l'acide arachique n’est'pas spécial à l'huile d’arachides, il existe dans d’autres graisses, dans le beurre et dans l'huile d'olives par exemple, et même dans le beurre de cacao, il répondrait à la formule Cic Ho Os. Les constantes de l'huile d’arachides sont pour l'huile fraiche : Point de fusion des acides gras . 27.7 degrés C Pot de'SOHGECANON Tr, 07 LEMRANE Indice d'Hehner 00 HO EE VIT ANOETe6 de’saponification: 0444.10: #,1913 AO LE RS RS L'huile d'arachides est très lubrifiante et particu- lièrement conseillée pour le graissage des rouages fra- viles ; elle peut aussi être employée pour l'éclairage et à ce point de vue elle dépasse considérablement l'huile d'olives, car son pouvoir éclairant est plus con- sidérable et elle brûle moins vite. Les essais de combustibilité faits comparativement avec des huiles d'olive, de colza, de sésame, d'arachide, ont donné pour une même quantité d'huile et des mè- ches de même longueur : ue d'ONVE 7 er SR NL TON SRE TCOLA LASER ER TARN = (lesésame ss Mt tree ==, d'arachide: 4 em ere IP en Au bout de ce temps l'éclairage est encore fort beau et la mèche peu charbonnée. L'huile de première pression est actuellement très employée dans l'alimentation et remplace même parfois — À927T — totulement l'huile d'olives ; en général l'huile de Cayor- Rufisque est mélangée dans la proportion de 50 à 75 p. €. à l'huile d'olives italiennes, qui par son gout poivré ne pourrait plaire au palais de la plupart des consommateurs. Certains de ces derniers la préfèrent méme à l'huile d'olives pure, soit pour la préparation des légumes, soit pour la salade. C'est, semble-t-il, un Français, Joubert, qui en 1840 aurait le premier attiré l'attention sur la substitution de l'huile d'olives par l'huile d’arachides qui n’était guère connue eu Europe il y a une cinquantaine d'années et dont la consommation dépasse maintenant plus de 100,000 tonnes par an. L'huile d’arachides entre aussi et en notables propor- tions dans la préparation du beurre d’oléomargarine, dans lequel 20 à 20 p. €. d'huile donnent le goût carac- téristique de noisette des oléomargarines de bonne qualité. Les arachides qui portent les noms : « Extra Cayor Rufisques » et « Rufisques surfines +, sont les préférées pour la fabrication des margarines. L’arachide est principalement employée dans l'indus- trie pour l'extraction de l'huile contenue dans sa graine. Pour conserver ses qualités, l’arachide doit arriver en Europe dans la cosse et pendant le trajet entre le point de récolte et celui du débarquement, elle doit ètre conservée à l'abri de l'humidité. Pour éviter la détérioration du produit pendant la traversée, les grands exportateurs d’arachides et en particulier des maisons francaises, ont fait construire des navires spéciaux tota- Lean > lement en fer dans lesquels l’arachide est bien à l'abri, Dans ecrlaines régions on à pris l'habitude d'écosser sur place afin de diminuer le prix du transport. Cela se fait particulièrement aux Indes, dans lé Mozambique et au Congo français, mais l'huile obtenue de ces graines est généralement loin de valoir celle des graines écos- sées à la fabrique, elle ne peut plus guère être employée pour l'alimentation; dans de tels transports, la graine rancit fréquemment pendant la traversée et l’eau par laquelle elle peut être avariée, amène une fermentation, augmentant en proportions notables les acides gras con- tenus normalement dans l'huile. Cependant, à la suite de demandes faites par le gou- vernement de l'Afrique orientale ou dans les environs de Lindi, on a commencé une culture intensive de l'ara- chide; le Comité colonial allemand a fait construire par M. Martin, à Bitterfeld, une machine qui après avoir fait passer le fruit au travers d’un entonnoir au fond duquel se trouve le décortiqueur, vanne les graines séparées et les fait sortir. Cette machine à été figurée dans les « Verhandlungen des Kolonial-Wirtschaftlichen Komitees » en 1903 {n. 2, p. 22). Nous ne connaissons pas les résultats des essais qui ont pu être tentés en Afrique orientale allemande. Cent kilos d’arachides débarrassées de la terre et des corps étrangers, qui peuvent y être mélangés, renfer- ment suivant les provenances les proportions suivantes de cosses, d'épisperme, de germes et d'amandes : — A99 — Arachides Arachides Arachides Arachides de” Cayor. du Sénégal. de la Plata. de l'Inde. | (P..c:) -(P. c.) (Pere (Rive) Cosses ou pe- » ricarpes . 22 2) 26 21.50 Episperme . 3.22 3.82 1.95 2.50 Germer . …. 2.90 2.98 2.15 3.9) Amande . . 71.88 66.88 69,90 12:95 100 100 100 100 Les arachides de Cayor-Rufisque et de l’Inde possé- dent des gousses à péricarpe mince, celles de Galam (Côte occidentale d'Afrique) et des États-Unis possèdent des gousses à parois très épaisses dont le poids peut atteindre 29 p. c. du poids totäl des fruits. Le tableau suivant, emprunté à une étude intéressante de M. Fleury, donne le rapport du poids moyen du péri- carpe d'arachides saines de différentes provenances par rapport au poids total de la gousse (1). | Arachidés de Dakar “+... 25 à 28 p. c. - CANOL ee MUeL il En tS PI ME nr CRE — HOUSE MM e 27 28 » 26 — INIQNe QP ,L2e, 20 » 20 — RME CE se MU ee 24 » 26 » — SAT TL AT TE % 25 » 28 — GAMBIE RAUNL CU 23 » 25 — CANGTCNAROATRRRENA 24 »:27 — PAS MNANCeME Le: Le 22 » 29 — J 517 UE 11 TANT TRI PIERRE ESS 22 » 24 — PÉTAene A Rte A CNE ER — LC La A SOS ARR AES 24:25 » — 2 7 AY RENDRA A — COUCOU 24 ” (4) Tu. FLeury. L'Arachide, Bordeaux, 1900. — 430 — Arachides de BOMbayn is ir 0 28 » 20h06 — Coromandel … : .,. 22 » 25 _ HP RERS Lis e e 2122 » E Virginie (États-Unis) . 25» 29 » Dans ces diverses régions productrices l'indigène fabrique souvent de l'huile d’arachides pour son usage, par des procédés assez primitifs. On laisse sécher les arachides au soleil pendant quelques jours, puis on enlève les cosses par martelage ou foulage aux pieds, comme en Indo-Chine, et l’on soumet ensuite le tout à un vannage. Les graines séparées sont séchées à nou- veau et enfin cuites dans une marmite en fer battu jusqu'à consistance päteuse. La masse encore liquide est transvasée dans des moules en paille et les tablettes obtenues sont soumises à une presse indigène qui exige six à sept hommes pour son fonctionnement et qui extrait une minime partie de l'huile seulement. Les dif- férentes phases de l'extraction de l'huile d’arachide en Europe sont les suivantes. La gousse est d’abord net- toyée avec soin afin d'éliminer les matières étrangères qui peuvent être restées adhérentes à l'écorce. La gousse est ensuite décortiquée et par blutage on enlève les débris de l’enveloppe du fruit. La graine séparée est ensuite écrasée entre des laminoirs spéciaux et c’est cette première pâte obtenue qu'on soumet à la première pression à froid..Celle-ci va donner l'huile de « pre- mière pression »;, produit surfin qui sert comme huile de table. à Le tourteau résultant de cette première expression est trituré sous des meules, après avoir été aspergé — À — d'eau pour lui donner une consistance pateuse, puis soumis à une nouvelle pression à froid. Celle-ci donne une huile appelée commercialement « huile de grais- sage ». Le nouveau tourteau est retrituré et cette fois avec de l’eau chaude et passé dans des presses chauffées. On obtient ainsi une huile beaucoup moins pure, em- ployée pour la fabrication du savon. La teneur en huile varie notablement dans l’arachide suivant l’origine des graines mises en fabrication et les conditions dans lesquelles s’est effectuée la récolte; aussi les résultats des analyses sont-ils très dissembla- bles, comme le feront voir les chiffres que nous citerons ci-dessous. C’est ainsi que des arachides examinées en Amérique ont donné à M. Sadler les pourcentages sui- vants d'huile totale, chiffre qui n’est pas à confondre avec celui de l'huile que l’on peut extraire industrielle- ment : Arachides du Sénégal . . , SIDE: A AU CORÈO T7 5 49 » — del'Afrique orient. 49 ‘ » — de Bombay . . AA + nine Madras; és rec. 43 » Hi ŒAIHSFIQUE : 1. 42 » Enfin on a cité les arachides d’Espagne comme don- nant 60 p. ce. d'huile, celles d'Italie 50 p. c., celles de l'Inde 43 p. c., celles du Sénégal 31 p. c , de Pondi- chéry 30 p. c. Chiffres différant en partie de ceux cités plus haut, et qui prouvent bien la grande varia- bilité de la teneur en huile de ces graines. Les arachides de Cayor-Rufisque et du Congo, en — 439 — cosses, peuvent fournir par une bonne préparation industrielle jusque 32 p. €. d'huile répartie comme suit : 21 p. c. à la première expression. 6.» » deuxième » 5 » + troisième 32 pP.c. On peut, en comparant le rendement industriel moyen de l’arachide à celui des autres graines oléagineuses, obtenir le tableau suivant : Arachides en cosses. . . . -28 à 32 p.c. » décortiquées . . 38 » 46 Cole NN AN, ANTESR RENE SÉSAMOL PER TSSUANALA PTE AE LUE AUS UE Graines de coton brut . . . 14 » 18 FÉES SU a NES 35 Après expression, il reste dans le tourteau 5 à 6 p. c. de matières grasses que les machines ne peu- vent extraire. Les'arachides décortiquées ont donné : 30,55 p. ©. d'huile à la première expression, 8,33 à la deuxième, 6,94 à l1 troisième, total 45,82 p. c. Les arachides du. Conge français privées de leur péri- carpe donnent 45,59 p. 6. d'huile, dont 30,32 de pre- mière expression, 7,72 de deuxième et 7,55 de troi- sième. La teneur en huile exprimable des arachides de la Sénégambie, autres que celles de Rufisque, varie de 29 à 31,90 p. c. du poids total des cosses. Les arachides décortiquées de l’Inde fournissent 38 à 40 p. c. d'huile, celles de la Plata 27,50 à 28 p. c. — 433 — Dans presque tous les pays les méthodes de fabrica- tion de l'huile sont les mêmes; il faut done que le fabri- ‘ant obtienne l'huile dans les meilleures conditions économiques et au meilleur marché. Mais les divers pays se trouvént sous ce rapport dans des conditions bien différentes, car les tarifs douaniers établis pour les huiles employées en savonnerie (coton, sésame, ara- chide) différent d'un État à l’autre, comme le montre le tableau ci-dessous : AUBISTETrE La en Vo QU exemptes. EN OS exemples. Pise Ni OU 100 par 100. Kilos: PAYS RASE MIT 1 15 » » AutricheHongrie. ‘.. .x* 2 00 ” » (huiles dénalurées sous contrôle de la douane). Allemagne . : .:. .» 500 par 100 kilos (huiles de coton déna- à turées). ÉLUS TL 7 EL exemptes. Han mr A 0,» 6200: par100: Kilos (poids brut, soitfr. 7,50 sur le poids nel). Ce tarif est comme on le concoit très nuisible au développement de la savonnerie française; aussi se voit-elle dépasser par l'Angleterre qui en peu d'années a vu son exploitation savonnière passer de 29 millions de kilos (1894) à 37 millions (1897), tandis que l’exploi- tation de la France oscille autour de 12 millions de kilos. L'huile de troisième expression, obtenue à chaud, peut également fournir de bons savons mousseux qui = 1$h = trouvent leur usage particulier dans le blanchiment de la soie et de la laine; cette huile est d'un usage courant dans la savonnerie, sa coloration forte peut être en- levée par un lavage à la soude caustique après lequel elle est totalement décolorée. Le savon obtenu avec les huiles d’arachides est absolument comparable au savon blanc obtenu avec les autres huiles si l’on a la précau- tion de mélanger l'huile d’arachides avec un peu d'huile d'olives, car le savon fait avec de l'huile d’arachides seule ne durcit jamais. La Hollande emploie actuellement une assez forte quantité d'huile d'arachides qui entre dans la fabrica- tion de ses fromages si renommés. L'huile d'arachides de première expression est de pre- mière qualité, elle ne subit en général aucune épuration, mais elle est filtrée pour enlever les matières mucilagi- neuses et azotées entrainées mécaniquement pendant la pression et dont la présence amènerait sûrement une altération de l'huile. Quant aux huiles de deuxième et de troisième pressions. on les laisse déposer pendant plusieurs jours avant de les décanter ou de les filtrer. Quand la presque totalité de l'huile contenue dans l’'amande est exprimée, il reste un tourteau. Ce tour- teau ou « boengkil + des Indes néerlandaises trouve son emploi dans la nourriture du bétail et dans la fumure des terres, et a plus de valeur que le tourteau de coton que l’on’essaie de lui substituer parfois. Il a surtout de l’importance pour la fumure dans la culture des cannes à sucre, Dans certaines régions où le tourteau ne trouve pas — 435 — son emploi comme engrais ni comme aliment, il sert parfois de combustible. Le goût àcre et désagréable que possèdent les tour- teaux obtenus après expression totale du fruit entier de l’arachide, serait dù à l’épisperme de la graine qu'il y a tout avantage à éloigner comme nous l’avons dit plus haut. Le tourteau d’arachides est considéré comme supérieur à celui de la plupart des autres graines oléa- gineuses, tant au point de vue de l'alimentation du bétail qu’à celui de la fertilisation des terres. Plus la graine aura été exprimée et moins il restera d'huile dans le tourteau, plus celui-ci aura de la valeur comme engrais, car l'huile s'infiltrant dans le sol em- pêche le fonctionnement régulier des racines. Il existe dans le commerce plusieurs espèces de tour - teaux différant par leur aspect et leurs qualités, ces différences doivent leur origine à la matière première qui, comme nous l’avons vu, varie d’après son pays de culture et d’après les conditions dans lesquelles elle est amenée sur le marché et travaillée dans les usines. On distingue en France quatre sortes principales : 1° Tourteaux d’arachides décortiquées de Rufisque ; 20 Tourteaux d’arachides décortiquées de Bombay ; 3° Tourteaux d’arachides décortiquées de Coroman- del ; 4 Tourteaux d'arachides bruts ou d’arachides pail- leux. Ces derniers proviennent de l'expression du fruit entier. On trouvera sur la différenciation des tourteaux — 436 — et sur leurs caractères des détails très complets, sur lesquels nous ne pouvons insister ici, dans le traité de MM. É. Collin et É. Perrot, sur les résidus indus- iricls (1). La composition chimique des tourteaux brut et décor- tiqué varie d’après les chimistes dans les limites sui- vantes : Tourteau Tourteau brut (p. €.) décortiqué (p. e.). PART M DE RE ER RC OR AT 11.50 à 12.85 Matière grasse . . : 5.90 » 8.90 6.20 > 7.30 Matières azotées . . |. 30.63 » 31 47.00 : 48.44 Matières non azotées . 20.70 » 29.71 24.10 + 25.29 Cellulosé" 02 0057 2. A8.10 » 2210018070 CenAres PEN EL SEE 66% 600 4.90 » 5.42 Les tourteanx d’arachides brutes renferment en moyenne 5 85 p. © d'azote et 0.59 p. c. d'acide phos- phorique, ceux d’arachides décortiquées 7.9 p. ce. d'azote et 1.33 p. c. d'acide phosphorique. Aussi ces tourteaux sont-ils considérés comme un engrais de prémier ordre. Ce sont généralement des tourteaux de Coromandel et les tourteaux bruts que l’on emploie comme fumure, par suite de leur couleur foncée, qui leur communique un aspect peu agréable, Les analyses ont démontré que 100 kilos de tourteau d'arachide équivalent au point de vue de l'azote à 1.342 kilos de fumier de ferme ordinaire et à 295 kilos au point de vue de l'acide phosphorique. | Avant déterminé la valeur des tourteaux de diverses (4) É. Corn et É. Perror, Les Résidus industriels utilisés par l'agriculture, comme aliments et comme engrais, p. 227 el suivantes. — A3 — plantes oléagineuses, d’après la quantité d'azote qu'ils renferment, on les a classés dans l’ordre suivant : Arachide, ravison, pavot, ricin, sésame, colza, coton, coprah, noix palmiste. Tous les agriculteurs sont d'accord sur ce point, mais il en est un sur lequel on a récemment attiré l'attention, c’est celui de savoir sous quelle forme le tourteau devait être apporté au sol pour donner le maximum d'effet. Dans certaines régions et én particulier en Cochin- chine, où des inconvénients ont été signalés dans l’em- ploi de cet engrais, on fait usage de ces tourteaux d'arachides sous forme de pâte Hquide en arrosage dans les champs de culture maraichère. Cette pâte s'emploie après avoir subi une fermentation dans des tonneaux ou des réservoirs en pierre, d'où s'échappe une odeur fécaloide, repoussante et insupportable, même à grande distance. M. Bréaudat, pharmacien des troupes coloniales, & recherché, au Laboratoire de chimie biologique de l'Institut Pasteur de Saigon, quelles étaient les causes de cette odeur et comment on pouvait empêcher sa production (1). Les résultats de ses recherches ont démontré que dans la désorganisation du tourteau mélangé à de l’eau pour former une pâte et exposé à l’air, se succèdent trois fermentations : une fermentation aérobie très courte, consommant tout l'oxygène qui se trouve dans la solu- (4) Bulletin économique du gouvernement de l’Indo-Chine, n. 26, 1904. — 438 — tion et formant un milieu dans lequel les ferments anaé- robies vont pouvoir se développer à l'aise. Vient ensuite une fermentation butyrique qui détruit l'amidon et la cellulose, contenus en plus où moins grande quantité dans la masse. Vient enfin une fermentation putride s'attaquant aux matériaux azotés, tels que les caséines et les albumi- noides. Pendant ces fermentations se produisent : de l’acide butyrique, de l’acide acétique, de l’acide carbonique, de l’'ammoniaque, de l'hydrogène, de l’indol et du scatol ; ces deux derniers produits sont ceux qui occasionnent l'odeur fécaloide particulière qui se dégage des tour- teaux en cuves de réserves d'engrais. L'auteur de ces recherches estime avec grande raison que ces fermentations, auxquelles sont soumis les tour- eaux, présentent l'immense inconvénient de créer des centres de culture très intenses de bactéries anaérobies et de bacilles de la putréfaction, et que ces cultures répandues journellement sur le sol par l’arrosage, y donnent naissance à des myriades de spores des plus résistantes qui peuvent être transportées au loin avec les poussières par les vents. Cette diffusion constante de vermes constitue sûrement un danger pour la santé publique, d'autant plus considérable que les maladies intestinales sont fréquentes dans les grandes villes et surtout sous les tropiques. En outre, la fermentation de ces tourteaux présente, fort probablement, un réel dan- ser pour les personnes qui sont amenées à consommer crus des légumes arrosés avec cette mixture. — 459 — On peut dès lors se demander s'il faut proscrire l’em- ploi de cet engrais des cultures maraïichères, M. Bréau- dat ne le pense pas et en cela tout le monde sera de son avis, Car, comme il le prouve très bien, les inconvé- nients signalés plus haut ne proviennent pas de l’en- grais, mais bien de son application tout à fait défec- tueuse. Supprimez, dit-il, les fermentations, vous ferez disparaitre le danger et, par là même, obligerez le Chi- nois à réaliser l'économie des éléments fertilisants : carbone, hydrogène, oxygène et azote, que son igno- rance envoie maladroitement dans l’atmosphère. Le tourteau d’arachides sera donc employé à l’état sec, réduit en poudre grossière et mélangé au terrain au moment de la préparation du sol, c’est-à-dire avant le semis ; de cette manière l’engrais serait soumis dans le sol aux bactéries qui décomposent et nutri- fient les malières organiques, rien de sa valeur fer- tilisante ne serait perdue, aucune odeur ne viendrait empester l'air et la contamination des légumes et la diffusion des germes dans l’atmosphère serait arrêtée. Ces conseils ont été écoutés et par un arrêté du 7 janvier 1904, publié au Bulletin administratif de la Cochinchine, page 79, le maire de Saigon interdit formel- lement aux maraichers d'arroser les légumes avec des matières fécales ou autres liquides contenant desengrais quelconques dilués et fermentés, l’eau naturelle devant être seule employée à cet effet. L’ar'été ajoute que les tourteaux ne pourront ètre employés par les maraichers qu'à l’état sec, après avoir été réduits en poudre ou hachés, et mélangés au sol. — 440 — Cette réglementation devrait être appliquée dans beaucoup de cas; le cultivateur et le consommateur y trouveraient tous deux des avantages sérieux. Pour l'alimentation du bétail on conseille le mélange de tourteaux et de sel en poudre, ce qui modifie le goût. fade et permet l’ingestion plus facile. La dose de sel à employer dans des conditions nor- males est de 40 grammes par ration journalière. Le tourteau d'arachides occupe un des premiers rangs, si pas le premier, dans la catégorie des tourteaux ali- mentaires ; il ne communique aucun goût à la viande ni au lait, aussi son usage dans l'alimentation du bétail angmente-t-il considérablement. Si son emploi occa- sionne parfois certains ennuis tel la constipation, on parera à cet inconvénient en choisissant les aliments à associer dont l'effet pourra contrebalancer l’action de l'usage trop prononcé du tourteau. On estime que 23 kilos de tourteau d’arachides brutes et 15 Kilos de tourteau d'arachides décortiquées valent 100 kilos de foin. Pour donner à cet aliment la quantité d'azote du foin il faut y ajouter pour le tourteau brut 89 kilos et pour le tourteau décortiqué 98 kilos de paille. Convenablement employé dans l'élevage des vaches laitières, le tourteau d’arachides augmente la sécrétion lactée et la richesse en beurre. Mais il faut réserver pour l'alimentation les tourteaux de graines décorti- quées et employer pour la fumure les tourteaux bruts ou certains tourteaux très colorés tels que ceux du Coromandel qui ont, comme nous l'avons vu, une appa- HUE rence moins favorable que ceux de. Rufisque et de Bombay. LA ts Sous le nom de « son d'arachide «, certaines fabriques livrent des tourteaux pulvérisés, qu'elles recommandent vivement comme un aliment sain et avantageux pour le bétail et pouvant renférmier 22 p. ce. d'albumine et t 8 p. c. de matières grasses. Le tourteau d'arachide ax encore trouvé d’autres em- “plois ; il est d'usage courant dans la pêche à la sardine et constitue d’ailleurs une excellente nourriture pour les poissons des étangs et viviers. On peut aussi retirer des tourteaux d’arachides, par des moyens appropriés, environ 15 p. €. d'alcool à 90 degrés et de bon gout. L'arachide à été très employée dans le sud de F'Eu- rope et dans les colonies pour la préparation de choco- lats et de friandises, mais cet usage à beaucoup diminué et ce n’est plus guère qu'en Amérique que l'arachide dont on à extrait environ 20 p. €. d'huile remplace encore le cacao. La farine d’arachide ainsi obtenue contient, suivant la qualité, les constituants suivants : Farine de lre qualité, Farine de 2e qualité. (P:C:) (P. c.) LE NAMARRNINNR PAT EEE 7.80.à 14.30. L1.40 à 15.40 Matières azotées . . 46.12: 49.24 46.12 » 47.76 0 grasses. 1. 10.05 18:85 6.40 » 18.25 — amylacées. 15.88 » 19.81 17.03 » 22.74 Éelulose du 4 : 1.90 » 2.90 3.10 » 3,80 DEnUrES NACRE NS Le 3.70 » 5.48 9.90 » 5.48 D'autres analyses ont donné en moyenne pour un nombre total de 2785 analyses : LT AU; ÉPMRRNNE RS ES di Cendros émis sa: D.48 Protéine Lt r, 3 OB:40 2 în Celllosé Tee D:09 0 7 Substances extractives non azotées . . . 27.26 » Matière grasse . . . 8.84 » AZOTE SN EU TR ARRET 8.40 » On peut également préparer une émulsion rafraichis- sante et adoucissante à l’aide des graines de l’Arachs. A titre de renseignement nous résumerons ici, pour ceux qui s'intéressent à l'élevage, les résultats obtenus aux Indes par M. le D' W.-R. Robertson (1). Le tourteau obtenu par cet auteur après une légère extraction d'huile a été mélangé avec de l'eau froide et laissé au repos pen- dant vingt-quatre heures, il se trouvait alors transformé en une pâte blanche, de gout agréable et mangée avec plaisir par les chevaux. Le bétail employé dans la ferme se tient fort bien avec une ration de 4 livres de tourteau par jour, additionné de fourrage. Une dose de 4 à 6 livres de tourteau réduit en pâte et mélangée à 2 ou 3 livres de son de blé, constitue un aliment parfait pour les vaches laitières. Pour le mouton ce tourteau serait le meilleur aliment; il est préférable de le donner sec et brisé en petits morceaux. Pour le pore on réduira de préférence le tourteau en une sorte de gruau mélangé à de la paille. Le même mélange peut également être employé dans la basse-cour, bien que moins favorable dans l'élevage des pondeuses. (4) In Journal Royrl Agricultural Society of England, ser. IN, vol. IV, p. 648-657, nn == U Les graines d'arachides jouissent aux Etats-Unis de la réputation de guérir la tuberculose; grace à leur teneur forte en matière grasse elles contribueraient à la suralimentation des tuberculeux et serait un excel- lent agent thérapeutique contre l'insomnie. On prétend qu'une cinquantaine d'amandes mangées lentement et bien mastiquées amènent sûrement le sommeil. On a même préconisé les graines rôties comme suc- cédané du café. Quant on a séparé les graines des cosses, celles-ci ne sont pas totalement sans usage et peuvent encore servir d'engrais. Le péricarpe possède en effet encore une assez forte proportion d'azote, d'acide phospho- rique et de potasse : NAOLO LS, Pre NN OBS TSD.-C: Acide phosphorique. . . 0.287 » BOSS RE Rien te UM OO OPEN Ce péricarpe pulvérisé et mélangé avec les débris de l'épisperme de la graine peut être employé pour la fer- tilisation des prairies et même trouver son emploi dans l'alimentation du bétail. Dans les années de sécheresse les cosses d’arachides remplacent avantageusement le foin, car elles renferment : DÉTECTE PES 83.40.2800 Matières minérales + : . . . F'U40i55 20102 = 4 AA D BEST EN a 1e EN 6.31 » —— PT OT ASSOSS ep e Ve AÉe 0.50 » 1.64 il SUCTÉCS NE ee) - AT 18.50 » — — non saccharifiables . . 63.21 » 63.87 et en acide phosphorique on trouve de 0.10 à 0,13 p. c. — jé — LF'F 59"& &+'6F 6à 19 rc 0S'T 18€ F6 66 90°CF ar 6°} 0L'E 06°Z} r9'99 SF &è } LG 88 9} L6 69 ÉE LE Ly'à Gr'08 FS°T9 F6” 60°} F6 7 FL} LO'6L &r 03°0 &r'a 0G°0F 0£°6L 66° Cr 80" à &G' FF SL'°TL 12 “291078 Ou 2AWOCIX | souusqns 2S0[0109 | ‘aut9)orx *‘SAIPU9Q 66 & F6‘&r * ‘+ ‘ouus$0on OL'E 2: RES NON 7/02 NP (T PORTO ES 86'€ DOTE SES A ou = Sr'£ 0G'OF *_ (epuewarpe es£[eue) son[nour sass0r) g9'£ 19°L RO PE O0 0 | 60°& FS'S RP 0e AE a88T ‘99SS9UU9 J, | 00'€ 8908 Pr EL E Poe TM OTOSE) | 69 F 08&'6F * + (er$1099 uo saoarpno) sopouSeds oipique agtquur e[ v qaodder 1ed oSejue2inoq RCE RENE PR PR RE RS EE ‘nv SOPIDUARP S2SS0") : OULGHO,p SAC SANT JUUAIMS SOPIIJDBIU,D SOSS09 SUP SJUVHJISUOD SIDAIP SOPp JUBAINS NOIR} O[ “ SISN PUB 9MMJ[N) ?: SINU -VO4 » JIUARI) UOS SUPP OUUOP UWOU OT! 0 "4 D JHOUDAINOTINDIUL 9} SUOAB SUOU JUOP ‘APUCH ‘IN — 145 — Vu l'importance des cosses d’arachides comme engrais, on à employé depuis quelques années les produits de déchet de la préparation des graines comme litière pour lesanimaux, et on obtient ainsi naturellement un fumier très riche en azote. Quand on ne peut trouver en l’agriculture le place- ment immédiat des déchets de préparation des graines on peut s’en servir comme combustible, car leur pou- voir calorifique est considérable. Les cendres qui restent après la combustion peuvent encore être em- ployées comme engrais, elles sont encore très riches en principes fertilisants : - ÉMAlES et CU 0e à O9 LE Dre Chlorures. .. SEE TRE 1.80 » CARRE ET NS Cr dE Magnésie. . . CRIS 4.92 « Acide phosphorique LE tie A0 » Pofasse! ::.2. SR rs » Silice, alumine, 3 de M EST 0 » Outre les fruits, cosses et graines, l’Arachis donne dans ses tiges et feuilles un excellent fourrage qui peut être employé même pour l'alimentation du cheval et du mulet; on en a fait un très grand usage dans les armées coloniales françaises, pendant l'expédition du Tonkin, et cela avec plein succès. L'analyse des fanes d’arachides que nous donnons dans le tableau ci-dessous montre qu'elles ont une grande valeur comme nourriture, surtout quand on les compare aux foins fournis par quelques autres plantes. — 116 — ‘Sqqn]S ‘9-" M ‘JU 9D SO1PIO SOI SUOS OUISINOT EI 2P E[PJUOUHIOAXE UO1JR)S EI U SJIRJ 979 UO S90USOUIUNIQT SON SOSIOAID E 9918AUI09 OPIYORAL,[ 0P 2ANHNU NOTA EI ANS SIBSSO SOC] ‘SJUOUII[R SOIJNR,P 9948 SUOIJEI SO[ JUVIBULIOUL U9 S9JIAY 0199 JUAUETIOU, Juaanod sjuorugAUODUr $99 sanbI[o9 Sep Jormotied Uo 79 SaSIPIRUI Sp XNBUL -IUR SOL Zoo Jououre juod fr 0 uorodsuooit 9948 JF 9499 JIOP 988IIMNOF 99 op 10[du/T 67 L 86° Fe 89 8 60 à Sr 97 G6 9 D Dans eut PRE DE Las DAS 0F'6 66° F& Gr'Gy L1R4 CR) 68° 0F * ‘ : vdmooep — Ly'L Le 68 F6°8r Fr'& rs'al O£'FT LR P UT P PR RS RERET &0 9 9F'°68 88 96 90° GY Sr'6T Ga 9 DL he 0 ARTE OT OP der y0'LT FF'e8 G6' 97 | PS'T GL°FF £8"L 7 7 7 7 OPIHOUAU,P SOU “0 “d "0 ‘d ‘od 2 ‘ At! oil ‘auoqieo 9p *S91PU®,) “SO[NI19:) NUIDÉH *ASSIRIL) “aU)0IX ‘es SAQTIEIN “sound sourni199 408 gnjusuoo 10] np aarn4odwoo 4n970 A — A1 — ont donné des résultats assez favorables pour l’ara- chide, surtout si elle était employée en totalité, dans ce cas, elle serait beaucoup plus riche en matières assimi- lables que bien d’autres plantes, telles par exemple les « Velvet beans + ou Mucuna ulilis Wall. ‘fréquem- ment cultivées en Amérique. pie Un acre de la variété d’arachide cultivée à la Loui- siane a fourni : Tiges et feuilles fraiches au moment Livres. dé érécolies ee ae 9,066 Houilles tombées. 07.4 rx, 798 PAGIDER AE RARE EE 7 AT8 Graines. PA Me FE 5,254 Total ROME SUD Après dessiccation à l'air, ces poids sont réduits à : Livres. Tiges et feuilles adhérentes. . .: . 2,658 REMESMOMPECES AUTANT ME NU Cha 059 LRUIS TO METRE 10e CR SAN EEE ER DORE 190 DS OR RE RE LE 279 679 TOME "71:080 Après une dessiccation plus complète, après l’enlève- ment de toute l’eau, ces poids se sont réduits à 6,585 li- vres, représentant le poids total de matière sèche four- nie par un acre de terrain dévolu à cette culture. Ces chiffres sont : ; Livres. Tiges et feuilles adhérentes. . . . 2,435 HEULIES SÉDARÉES ; Le Ne ver" ME 200 RACINOSEPT RSR d ICS EE SE 170 eGtisub nr ali tn ER AU ISO GASÛ Total. *. : 6,585 — 448 — L'analyse de ces différentes parties de la récolte a donné : Tiges etfeuilles Feuilles adhérentes. tombées. Racines. AT DC: 1 NE DR ER OP RE 10.47 10.69 ATOLE 8 SL à 06 ee 1.16 1.18 Acide phosphorique . 23 15 23 Potassé 44/71 Ales re. 28 93 1.63 CAR» 57 2 ME ee 108 3.90 94 Quant au fruit, on à obtenu : Fruit entier. Amandes. Cosses. DC. 77.0 p. ec, 22.91 p. c. TD La 1e TEA 3.05 12:55 A D 0e NORD OMR A ie 5.10 68 Acide phosphorique . FT 98 08 POARSC 7 PR Re 65 66 60 Cane LOT, LINE 14 09 32 De ces tableaux, on peut déduire le suivant, qui donne la somme des quatre éléments principaux pour la récolte d'un acre, en livres : Azote. Acide phos- Potasse. Chaux. phorique, Livres. Livres. Livres. Licres. Tiges feuillues . . 33.75 6.11 60.60 48.64 Feuilles tombées . 6.48 0 84 0:20 VAS Te Rates 50" +7"; 2.24 0.44 3.11 1.80 FOIS NRERE NN mASOBANNER IS TA ESS 5.14 Total par acre. 192.69 35.67 92.78 74.36 Dans des conditions analogues de culture le Mucuna utilis a donné pour le foin : 154.19 36.28 216.75, 176:49 Pour la quantité d'azote, l’arachide est donc de beau- coup supérieure, mais si les fruits du Mucuna sont pris &è } O8'E O0‘ FE 6G°8ÿ 69°L 86°6 FL'88 "+ © * (euuor81098 ‘aua) — OF'} 2 0G G£ 99° FF OL: GL'6 ao 6e |‘ * : ‘ ‘(ejousedse ‘aea) — OF'} 00'& 07'6G 0S'£8 CL'8 co'9 = + + + + (ouuardéSe ‘1eA) SOUrou 09°} 0S'£ 60° Fe TN A 00°07 06° 07 _. + + + * (ouuorndése ‘ava) SIM 00 } 0G'à 6P ° 6 C6 88 ca"9 08°8 = LS EE DR TENTE -dA89 ‘aex) sojpmay ep sogamd Sos L 88°} FS'} GG 9F FT'è8 GL'FF pO’LY £8'L : + * ‘(ossauua]) 2PIHOUAR,P UM Ls re | ‘) ‘d “2'd CA DE Le hat 6 où" LE QT | *S99]0Z6 UOU soanoeaxe | “osoqnire9 |‘eu9J0o1q | ‘So1pu2 saoue]sans *S2SS0I13 CHLENT SCI ‘oU92S 22uUEJSqNS *PION np ONHOUY | SUP SO9A1JIND SOPIHOUIE,P S9T9IIEA SUIRII99 9P SAUTIEA 9P 79 So[rinoy op ‘S081} 9P ‘UIOF op SOSATEULP SJEJINSYI SOP ‘juoumoop op 94171} & ‘SMOIIIRP IOTOA SG'6LI Sr 6e G'Ir LS'T6T : SplOd S9T “SOUIOUI 79 SYMAT *SOTTIN9} ‘S081} : DUNONTY NP 9191409 aqued e] Anod Quuop FU SOSÂTEUE SOL J9 ‘O[UIIPISUOO ISSN SNJ JSAU 918707 OPIUDUIR,T 9P IN9JRA EI ‘UOIJBIYPISUOD U9 EL°Y 80'S 18°68 S8 8€ 8° 0} 80'&r 16 € |‘ ‘sioruaep xnop sep ouuao]{ : | 8 © 98° CE 0F'98 166 16'8r DR 26: | RENAN TRE TS ITR NE Sep 2J1InJUUI 8) seuuol81098 — 18°} 88‘ Fr LL'£r 9F'Sà 0 T Fè } 2 Ÿ 0 RE AE PT TL sop ej1inqeu e) sojouSedsa — &0'& | LO'9 F£'8r SR Te go'ar ÿ9'O} Op'g |.’ ‘Sdeluop xnep sep auvefo SE 10° F8" G 86° 0S 68'6} LG‘ 2 FF SL'6à& |‘ (nosteioy queue) souuor$1098 — l g0'8 0g°9 0£°9r CL'y8 69°3F 96° 6 892€ (uosreioy queae) sepouSedse — 9G'& La y 10° 06 Fr 08 00°97 COL OF'LL |‘ * * : :* (ea) sosreuodel — : SPIOBAIE P UIOH A A | ‘ad D'Ù ds Mr | vd à | > “d se El “2902Y ie sonore ‘2SOMII20) “au19)0I ‘S91PU9;) " saouesqns ‘ne ‘2102S a2ue/SqnS Le commerce des fruits de l’Arachis ou cacaouettes, celui de l’huile et des tourteaux ont pris actuellement un développement très considérable, l’usage de ces pro- duits se répandant de plus en plus en Europe. Les principaux pays producteurs d’arachides pour l'exportation sont : La côte occidentale d’Afrique, de Sierra-Leone au Sénégal, le Mozambique et les Indes anglaises. En dehors de ces régions, on retrouve l’ara- chide cultivée sur une. plus ou moins grande échelle dans toute l’Afrique tropicalé, où elle est souvent con- sommée en assez forte quantité par le noir, dans la colonie du Cap, dans le Natal, à Madagascar, à la Réunion, Bourbon, les Seychelles, les Indes francaises, les États-Unis de l'Amérique du Nord, particulièrement dans la Virginie et dans le Nord de la Caroline et dans l'Amérique du Sud. Le Sénégal est un des pays qui exportent le plus d’arachides ; tandis qu’en 1840 l’exportation ne com- portait encore que 1,210 kilos, d’une valeur à cette époque de 1,478 fr. 60, en 1841 M. Rousseau réussit, comme nous l’avons vu, à faire monter cette exporta- tion à 70,000 kilos. A partir de cette époque, la quan- tité d’arachides expédiée du Sénégal augmenta d'année en année et dix ans plus tard, en 1850, on expédia du Sénégal 2,600,272 kilos d’une valeur de 268,000 francs. En 1855, la valeur de l’exportation atteignait 1 mil- lion de francs. Pour éviter des frais de transport on proposa le décorticage sur place et pendant un certain = RD temps on essaya d'employer pour cette préparation la main-d'œuvre indigène, mais petit à petit on dut aban- donner cette innovation et actuellement on n’exporte presque plus d’arachides décortiquées des diverses régions du Sénégal. Depuis 1867, l'exportation des arachides se chiffre comme suit : Arachides. Valeur (francs). de 1867 à 1871. — s dba taf 217 GR OO NN nr 167802#14810; — 1e Ti ROUE SAAB TS TS Le PLUS IC T'AS AONEES » 1882 » 1886 241,000 tonnes . . 73,600,000 n-1887. 1816 AT : 29,000 » . . 10,155,000 ny 11886 75m 45,000 » TT 18,180 ,/000 o NIBBOUT EE SITE. 47,000 » … +. 12,590/000 PM 112 (FR ee 21,000 ” "2" 118,855 008 © HORS L: 5 )) RSC TEE AE A 59,000 » . . 15,205,000 Hdi 79,500 » ec 088, De ON m4 MD ATEN 95,000 » . , 26,420,000 54 1804: LU Le FE NE 000 0 CREME D'HABOE SET PEUT 63,000 » . . 14,655,000 HATISQE URL LT 70,000 » 0% : 215,100; 000 LM CS sons 80,000 ” . ….. 18,682,000 He l008 2 en AO OU » . . 22,094,000 " LOU se Re CLIC ” . 24,082,500 114900 EE ET AT EOUU ” - *32,637,500 Mais ce tableau n’est pas d'accord avec certains documents ofliciels des colonies françaises. D’après les statistiques publiées à l’occasion de l'exposition universelle de 1900, les arachides exportées du Sénégal de 1889 à 1900 présentent des chiffres moins considéra- bles : 2 Arachides. 31,906,651 kilos. 27,221 ,206 26,390,846 46,790,373 59,302,438 65,288,557 51,600,346 63,555,600 48,122,704 95,955,098 85,550,465 123,482,632 Valeur. 7,558,696 francs. 5,425,805 5,479,477 11,635,944 11,688,590 11,357,578 7,675,518 9,146,012 8,336,656 13,615,056 12,119,092 21,117,219 En 1899, les exportations du.Sénégal se répartissent comme suit : Arachides en coques de Cayor- Rufisque . k Arachides en coques de Galam ; — la Petite-Côte. Arachides en coques de la Casa- mance. Arachides décor tiquées ï 99,555,900 kil. 896,596 23,435,040 1,659,589 3,440 85,990,565 kil. En 1902, l'exportation d’arachides du Sénégal attei- gnait : Arachides de Rufisque et de Saint- Louis . Arachides de Le Detiles Côte. D'autres statistiques accusent pour Casamance chiffres ci-dessous : 75,501,688 “kil. e EU 2,199 te 113,824,438 kil. 1901 et 1902 les 454 — Quantités exportées. Valeur. 1901: :. :..123,482/6%21kiles2t : 21,117,219 irares 1902: .-E 04 CTEMO 220 20,524,756 Les prix ont varié de 12 à 20 francs les 100 kilos pour les arachides des deux premières catégories, el 10 à 18 francs pour celles de Casamance. Jusqu'en 1893, la plus grande partie de l'exportation arriva en France; l'Angleterre, l'Allemagne, la Bel- gique et la Hollande ne reçurent aucun chargement d'arachides du Sénégal ; 15,984,336 kilos vendus 3 mil- lions 152,450 francs. furent expédiés dans d’autres pays. A partir de 1894, l'Angleterre et la Hollande pri- rent une certaine quantité d’arachides et tandis que l'Angleterre ne prenait que 358,880 kilos, la Hollande recevait du Sénégal 3,373,250 kilos d’arachides. Pour l’Angleterre, la proportion est allée plutôt en diminuant; en 1899, elle n’atteignait même plus la moitié de l’expor- tation de 1894, tandis qu'à la même époque la Hollande en prenait 10,532,625 kilos. L'Allemagne n'entre en ligne de compte qu'en 1895; sa consommation, quoique notablement plus considérable que celle de l'Angleterre, atteignait en 1899 : 4,793,710 kilos. La Belgique n’a commencé son commerce d’arachides avec le Sénégal qu’en 1897 et a pris à ce marché : HA ASOT are 2,804.000 kilos 420,600 francs. LS 1,831,000 » 274,650 » EL MEN FAO FRE Es 111,000. Le Sénégal aurait importé en France : En 1900 . . 127.,000,000 kilos 22,637,000 francs. 1901 . . 113,549,156 » :15,344,003 — 459 — Mais comme on le remarquera, certains de ces chiffres sont supérieurs à ceux donnés d'autre part, aussi trou- vons-nous pour 1901 et ‘1902 la répartition de celte marchandise relatée comme suit dans des sources ofli- cielles : 1901 1902 Pays de destination. Kilos. Kilos, Franes. France . . 90,549,156 83,649,032 15,651.M41L Hollande . . 16,961,641 13,381,213 2.343,43 Autres pays . 15,952,835 13,194,490 2,529,385 123,483,632 110,224,735 20,527,156 Le développement considérable pris par cette culture devait naturellement pousser à éssayer l’extraction de l'huile sur place, soit pour la consommation directe, soit pour l'exportation qui aurait peut-être pu se faire dans de meilleures conditions, mais cette industrie n'a pas réussi et les huileries qui ont été installées à Saint- Louis n’ont pas prospéré et actuellement toutes sont abandonnées; l'exportation de l'huile n’a d’ailleurs jamais été très considérable; les plus forts chiffres que l’on cite sont : Hnierl -Petite-Côle. - .£ . 2,584 kilos. 1897 : Casamance. . . . 3,318 » Mais les tourteaux ont été exportés de Saint-Louis en proportion assez notable ; en 1895, on cite une exporta- tion extraordinaire, il est vrai, de 154,000 kilos, mais depuis ce commerce est bien tombé. La plupart des autres pays de l’Afrique occidentale francaise, et entre autres la Guinée francaise, n’ont pas vu la valeur de l'exportation de cette graine augmenter — 456 — dans la même proportion que le Sénégal, et la Guinée portugaise n'a pas non plus suivi pour ce produit une marche aussi rapide. ‘ Le tableau ci-dessous, qui donne les exportations de 1890 à 1898, indique des chiffres approximatifs de leur valeur (en francs), qui pourront être comparés à ceux du tableau précédent : Guinée française. Gambie. Guinée portugaise. BOULES 253,882 4,000,000 175,000 TOO ITA 200,000 3,921,800 72,000 189927 Lt 103,065 4,079,450 = SL ROTION 198,085 4,917,250 — 18924254". 196,892 3,282.650 - DOUTE 46,199 1,593,575 100,000 1896779. 21,940 3,081 ,350 100,000 189 are. 23,885 3,190,950 50,000 10907 65,699 9,171,835 45,000 En 1901, la Guinée a exporté pour 106,257 francs d’arachides. Le Dahomey ne fournit pas d’arachides pour l’expor- tation, cependant cette culture y est assez répandue, et les indigènes ont même pris l'habitude de cultiver cette plante avec soin, car dans certaines régions du centre on trouve aux environs des villages des plantations dont les sillons sont bien alignés. Comme le montrent toutes ces statistiques, il y a eu des fluctuations assez importantes dans les exportations d'arachides du Sénégal et des autres pays vers l’Europe. Ces différences sont dues en partie à des renseigne- ments peu complets, en partie aux importations d’ara- chides des Indes qui commencèrent, vers 1877-78, — A5T — à arriver en quantités notables sur les marchés euro- péens Ces chiffres montrent également la baisse cons- tante de la valeur du produit; tandis qu’en 1887 les arachides valaient encore 350 francs la tonne, elles ne valent plus actuellement qu'environ 240 francs et ten- dent à diminuer encore de valeur. Malgré cette forte baisse de plus de 30 p. c. en une quinzaine d'années, la production est devenue de plus en plus considérable et a au moins quintuplé depuis dix ans. On doit l’augmentation de ce commerce indiscutable- ment au développement des moyens de communication et de transport qui ont permis de faire la culture de ce produit dans des régions où l’on n'aurait pu, avant l'installation de chemins de fer, établir une exporta- tion rémunératrice. En France, il y a actuellement plus de cinquante fabriques d'huile d’arachides dont une quarantaine sont établies à Marseille. Sur ces cinquante fabriques une quinzaine possèdent environ six cent cinquante pressoirs utilisés uniquement pour cette graine oléagi- neuse. Après Marseille, Bordeaux occupe la première place dans le commerce et la préparation des arachides; la quantité de matières premières traitées dans ces deux villes est de beaucoup supérieure à celle utilisée à Rotterdam et à Mannheim qui suivent immédiatement Marseille et Bordeaux au point de vue de la consomma- tion des arachides. L'industrie du savon consomme à Marseille à elle seule de 3,000 à 3,500 tonnes d’arachides et autres — 458 — petites graines huileuses et environ la même quantité de coprah et d'huile de palme. Les arachides constituent environ le tiers de la totalité des graines importées à Marseille. Cette importation a été croissante dans ces dernières années. Pour donner une idée de l'importance de ce com- merce en France, nous donnerons ci-dessous le tableau des importations d’arachides en France pendant l’an- née 1902, tableau que nous emprunterons à la notice de M. H. Lecomte : Provenances. | Quantilés. Valeurs Kilos. Francs, Arachides en cosses : Espagne Gin OC METRE 800,974 Côte occidentale d'Afrique . . . 123,280 Possessions anglaises (Afrique occ.). | 24,932,561 Autres pays d'Afrique. . . . . 109,979 Lnties anglaises. « ©, 4 4202 626,748 Indés hollandaises "2, Eur 231,858 République argentine . . . . . 114,000 Aulres pays élrangers. . . . . 100,513 27,645,913 | 6,635,019 SEUL. MN EMEA CE VEEENEARTSERE Elablissements français de la Côte occidentale d'Afrique . . . . | 1,009,444 Inde française . . . sh re LM 1,759,699 | Indo-Chine . . . . . . . . | 3,618,000 77,298,437 | 18,551,625 104,944,350 | 25,186,644 — 459 — Provenances | Quantité | Valeurs. Kilos. Francs. Arachides décortiquées : Possessions anglaises (Afrique or.). 64,922 Autres pays d'Afrique. . . . . 3,830,312 fndes anglaises 0. 0,200 .21245; 938,020 CNT ER er RS TERRES EE 234,650 RARE OUT cod UE 29716482 République argentine , . . . . 419,000 Autres pays élrangers. . . . . 6,708 50,771,184 | 16,754,491 le dr AnCAISe Re RE PSE 68,680,325 | 22,664,507 Total . . . 119,451,509 | 39,418,998 En 1900 il n’y avait guère que 22 p. c. environ de la totalité des arachides importées qui arrivaient décorti- quées sur le marché, en 1901, 54 p. c. environ de l’im- portation représentait des noix décortiquées. La rai- son de cette augmentation dans le pourcentage de oraines décortiquées réside dans le fait que le pressage du fruit entier mélange à l’huile un sue qui lui commu- nique un goût amer et une odeur spéciale, qui la rendent impropre aux usages culinaires. Si les graines sont fraiches, il est difficile d'en séparer l'écorce à la machine ; si elles sont sèches, on peut facilement obtenir cette séparation par pillonnage. Le prix de la main- d'œuvre indigène permet de décortiquer les graines sur place à bon compte, et de la côte du Mozambique, de Madras on envoie presque uniquement des graines — 460 — décortiquées. C'est de Madras que Marseille recoit le produit le meilleur marché; c'est de là aussi que vient la plus forte quantité de graines. Celles-ci don- nent de 39 à 40 p. c. d'huile pure, et le tourteau qui reste, après expression, renferme encore de 7 à 9 p.c. d'huile. L'huile d’arachides de Madras revient en France à environ 58 francs les 100 kilos. L'huile fine, pour les usages culinaires, est obtenue des arachides de la côte occidentale d'Afrique, en particulier. de Rufisque; ces graines arrivent à Marseille non décortiquées, et sont travaillées sur place; l'huile extraite vaut de 75 à 80 francs les 100 kilos. L'huile extraite des arachides du Mozambique, décortiquées à la main, atteint à peu près la valeur de celle de l'huile de Rufisque, c’est à-dire en moyenne 74 francs. Ces prix s'entendent pour huiles de première expression; l'huile de seconde expression, employée surtout pour l'éclairage, atteint encore de 68 à 70 francs les 100 kilos. En Gambie anglaise, la culture de l’arachide est en grand progrès, elle est faite uniquement par les indi- gènes, l'intervention du blanc se fait sentir seulement quand la graine est récoltée. Ce produit constitue à peu près la seule marchandise d'exportation de la Gam- bie et représente les sept huitièmes de la valeur des exportations de la colonie. Les exportations d’arachides se font en général à destination de Marseille et de Bor-- deaux, 300 tonnes vont en moyenne en Angleterre. Le commerce de ce produit est entre les mains de cinq firmes importantes : Bathurst Trading Company, Com- — A6 — pagnie francaise, MM. Maurel et H. Prom, MM. Maurel frères et MM. Wealter et Ci. La première et la dernière firmes sont anglaises, les trois autres françaises. La « Bathurst Trading Company » exporte à elle seule environ le tiers de la production totale; celle-ci se chif- fre pour la Gambie anglaise, par périodes décennales, de 1840 à 1890 et par année de 1895 à 1908 : Bed LA 1,212 tonnes 15,209 livres sterl. 50 27kx7. 6,009 » 12 2e ” 20 DR 9,952 » 96,112 » TON Er 15,481 2 > 121,329 » ROSUN Le ar 13,824 >= 110,595 c) SO RUE 18,263 » 129,828 7 18954; %: 9,905 » 55,827 ” ONG Fe 12007: 7% ;= 69,694 » MST x: A4 PET CRE 126,605 » POBM cut SUIS)» 200,309 ” 1:10 RÉRMEER 94,999 17 210,005 » DOUDISP RE. 39,805 » 221,841 » LIU) SR PIE 29,190 + » 172,405 ” | 01 ONE ER 381,612 » 193,485 » OR 5 à 0 45,480 » 262,710 Les envois du Mozambique arrivent ordinairement décortiqués, l’huile que l’on peut en extraire vaut à peu près celle obtenue des graines de Rufisque, c’est-à-dire en moyenne 74 francs. Ces prix s'entendent pour les huiles de première expression, l'huile de seconde expres- sion employée surtout pour l'éclairage vaut encore de 68 à 70 francs les 100 kilos. Jusque dans ces dernières années, la culture de l’ara- chide était restée abandonnée dans l’État Indépendant du Congo. Depuis 1900, le port d'Anvers s'est approvi- 30 — 462 — sionné de quantités de plus en plus notables d’ara- chides et l'État a installé de vastes champs de culture dans la région des Cataractes. En 1900, il a été exporté par l'État 10,571 kilos ayant été vendus 2,642 fr. 75, mais rien de cette expor- tation ne provenait du territoire de l’État; ces 10,571 ki- los se répartissaient : Côte maritime portugaise. . . . 9,683 kilos Rive portugaise gauche du Congo . 888 » 10,571 kilos. Ces 10,571 kilos furent absorbés en totalité par la Hollande, qui les reçut directement. Depuis 1901, l'exportation des arachides de l'État Indépendant du Congo se présenta tout autrement, comme le montre le tableau ci-contre; toute l'exporia- tion de cette année était en destination de.la Belgique. e| suduos £ ‘joo4q-faqumig ne 2109 ej ep puage,s mb uorSor r] preidiu 9 08686 GI6°T &69° C9 09 869°ç9 ‘(SouCaJ) In9[8 À èC9"F9F 9LC°6 G19'£8T 697 "888 0G L60'à GL LGS'ES E9r' 82€ GL LOS'ES ‘(souray) INT A Fès ‘ere vII'OY 8Gr ‘Or AA: SSF'0r | ‘(oSueoryn) 2407 ep uorSol uo ‘0BU0r)-SPY UOTEUTMOU9P E[ SNOS (F) ee DU -08 2912W0109 NP [PO], o8u0r) np ayones 24 -11) sosteSn1od si01ssass04 * *: : ‘(eunrueme] -09) sasregnj.1od sUOISS2SS04 * [emails e91wuwu0 * o8u09-j08H * (y) 08u09-seg OF 06€"26 8G9" V9 09 269°C9 69r'°S8r 7 ? ‘xt | OF Le LEY OF Ce L£F ASE DT TE AU IEC NAN) np ouyones eat) soste8nj1od suorssesso4 OF àFF'98 89G'O8F me > PART RE ENT 27 L'ENFANCE 08 S99°C9 926 °S8E 0& c99*G9 Q8E "RAS PSE CRT NS TS AILSIERE Op Ce Leg" A ee OT MARGE CT SPP EE ES PTE ATEN GC6' C8 ITA MAS 67° ces ‘Xn8JOL 06€‘8 = En Es MR SR S ETES ART 6r‘ceg LSS'ES Gr‘ RARE LOTS Nr ORNE — À64 — "SOUCI “SOTIM : J “SOTIM ‘HOT]PUTJSA(T ‘[R1au98 92100) ‘[eoods o91owu07) : JINS OWUO) SAAPQI JUOS 9S 9SIC[OSUO9 AULSLIO P SAPIJOPAE SOI ‘LOGI 19 £OGI UAH — 46 — En Belgique, il existe actuellement deux huileries recevant des arachides brutes et en extrayant de l'huile ; ce sont les huileries de M. De Bruyn, à Termonde, et celles de M. Tits-Vaes, à Hasselt. Les dernières statistiques, publiées par le Ministère des Finances, montrent les chiffres des importations en Belgique de l’huile d’arachides et des arachides en graines d’après leur origine. Tableau indiquant par pays de provenance les quantités d'huile d'arachide importées en Bel- gique pendant les années 1900-1903. Quantités (kilos) importées pendant l’année Pays de provenance. 1902 1903 AEREBnOE Eee. RARE ES À 4,208 = (CHANT EE JE EN ENER TEA EEE CR 12,240 — États-Unis d'Amérique , . . . 3 8,510 HrANCOR meme Pc US de. 484,309 866,118 ÉTARODOUT ER EN REAE ETMES 28,442 6,715 AÉON RO NPRI R 1,741 — Pays-Bas . . SR le 235,726 269,890 AUDTESPAYS Er EE Ne ue. — 1,135 Total nee ue 766,669(*)| 1,152,428(*) (*) Cette marchandise n'est reprise séparément dans les écritures de la statistique commerciale que depuis l’année 1902. — 466 OFL‘O6E‘L | +CO‘COFT | F0£‘o88 9 | Ses ar9'e | * * “Jopodor y out GCG'LSY ges'sèl vera ° t 2 * enbapwwy,p siuf-sie14 6IL‘286 00€ ‘188 860 ‘0G à ° : o8uon np juepuedepur JU 8€8"èL LI‘ L8 O8G‘LS82"T | F£0‘69 DRE CRE See er CPR LEE 868 "OL FL°TE8 000'S£F'T AOL COUT dÉG MF. t MSOSIMAQ HO ‘sassoq)oubraj,p 218]UepP1990 2109 LO0 ‘86 ‘+ = 8La Go 'e | 96F'OrL'E | * * © * ‘ * Isesrviutu} *Sss04) oubayY,p 2181uepI290 #09 | * * * sepryo = 00G°8 Re = MUR F de RER odiqn [AY O8) 0p XIÔN ns Pa A 003°8£ ee . . . . . . . . . (epur] -97-2[[PANON EI SIUIOU) 2181180 8LS ‘ETF | L6G'607 OLL‘T csc's bars? LT 162 SOMME — &00 ‘C2 Lè LOF RE EE ee 11 * 2H98[V | 6067 2067 F06F 006F AN UT Len “apueuaaoid 9p sta uor}euS1Sy(] eeuue | quepuod seagaodut (SOj1x) Sajnuen *LO6I-006T Soguun Soi junpuad onbib1eg ua Saaquodur S9PLY9DA4D,p SourvoAl ap saguuonb soi aouvuaaoud ap sfind 40 quonbipur nva1qQ0I pè6" FEF'S8Y| LO0'‘20r'à 989°F pCO‘TFF LG8"L9 89 èrO‘+è OFG‘6L 088'€ 000 ‘L89*6 OFL'‘O8r‘T | T6r‘LeL — 9L8 ‘66 FOL‘TF 661‘ L& OFL‘061°L | +Co‘GOr‘T &061 &06} 0L9'OSG'L 0G6 ‘F00 ‘9 è8r'à 60S°FLE F9£‘LS8 00G°9€G OL‘ ILE 08L ‘C6 Of ‘082 "9 Y06Y (ra OF6‘F 0GL ‘998 ar'Se 1S8 ‘EL 868*819"G 0067 aeuue | juepuod soaqaodur (SOI) soyrjuent) ALALAR ‘sed soagny VOISIunL ouquasay enbrqndoy TEST seg-s£eda £enSeieq * uodef nomer * 2SIPOULI} UIU)-OPU] * SOSIEPUPII99N SePUI SOSIP]SUY SoPUI SInOqUuE FT ÉHUCAR “aoueusaoid op s£eq Sopryo -BIY : 0119} 9P XION "SASIPUBHIIEUL S9P uor}eu3189 (I — 468 — En 1903, la valeur totale de l'importation des ara- chides en Belgique avait atteint 5,093,896 francs ; pen- dant le courant de cette année, 16,398,745 kilos furent mis en consommalion, ayant une valeur de 5 millions 83,611 francs. La quantité d’arachides réexportées est donc, comme le montre la comparaison de ces chiffres, très faible. D'après l'explorateur allemand Pogge, il existerait dans le sud de l’État Indépendant du Congo deux sortes d’arachides, l’une dénommée « Tumbula » par les indi- cènes, très riche en huile, qui est cuite à l’eau ou rôtie, mangée sèche ou crue, et l’autre appelée « Nimu », qui ne renfermerait pas d'huile mais beaucoup d'amidon, et serait mangée bouillie. Cette seconde variété ne serait- elle pas le Voandzou ? Les arachides de meilleure qualité proviennent du nord de la Sénégambie, de Rufisque, Cayor, Galam ; la Gambie, la Casamance fournissent une qualité moyenne, la qualité la plus inférieure serait fournie par Sierra- Leone. Les arachides du Congo semblent devoir se classer parmi les qualités moyennes. Si l’Afrique occidentale fournit la majeure partie des arachides d'exportation, le centre de l'Afrique : le Soudan, la région du Tchad, le pays des Niam-Niam, celui des Mombuttu, le Mozambique et Zanzibar pour- raient les fournir en grande quantité si les communica- tions étaient plus faciles. L'Afrique orientale allemande à vu le chiffre de l'exportation des arachides s'élever dans une notable proportion dans ces dernières années. — 469 — Kilos, Marks. En 1899 il était de 94,207 d’une valeur de 15,622 En 1900 ” 292,609 » 39,87: En 1901 » 163,484 ” 20,518 Ces derniers chiffres se décomposent commie suit : 1900. 1901. Allemagne . . . 8,303 kilos 5,656 kilos Aanibade tit: 26204: 155,631 Hndes Dune. 1 108 042%» 1,363 Pays divers, : _: — » 834 Pour la colonie du Togo, l'exportation a atteint en : 1900. . 1,033 kil. d’une valeur de 278 marks. 1901: . 20,480 ” » 1,690 1902. . 44,339 » ” 3,540 » Le commerce de 1902 s’est réparti comme suit : Angleterre. mortes ei LE. OI RIIOS PRES DA VE AN ET Eee oo lee Bien que les exportations des colonies allemandes soient plutôt en progrès, on à encore vivement attiré dans l’Empire allemand l'attention sur ce produit et sur le sésame, en insistant sur l'intérêt qu’il y a pour le colon allemand d'essayer de fournir à la métropole les produits, qui, pour alimenter l’industrie, doivent pro- venir actuellement de l'étranger. En 1900, l'Allemagne a introduit chez elle pour environ 5,500,000 marks de _ graines oléagineuses, dont 50,000 marks seulement ont été affectés à des marchandises d’origine coloniale alle- mande. — 170 — La culture de l’arachide se fait encore en Égypte, où elle à pris une certaine extension, mais ce pays ne ser guère exportateur d’arachides et n'entre pas en ligne de compte pour le grand commerce dont cette graine est l’objet. La culture de l’arachide ne pourra guère dans ce pays supplanter celles du coton et de la canne à sucre, qui rapporteront toujours beaucoup plus. D’autres raisons interviennent encore pour faire de cette plante un objet peu favorable pour être cultivé en grand en Égypte, nous n'avons pas à insister sur ce point ici; ces données ont été exposées en détail par M. H. Lecomte dans une étude spéciale (1). Les exportations de 1900 à 1902 se chiffrent comme suit, prises dans leur ensemble : Valeur en livres Poids égyptiennes (kilos). 25 NI) IOOU SIP D 77 1,464,415 16,751 TOOL Er ut AS ILODAMOS 11,442 OO TURIN AU 7 1,549,192 17,634 Les essais faits en Algérie, tout en ayant donné cer- tains succès, ne permettent pas d'espérer que cette graine huileuse pourra faire pour cette région l’objet d’un commerce d'exportation considérable. A Madagascar, l’arachide est cultivée dans toute l’île en plus où moins forte quantité, mais uniquement pour les besoins de l’indigène ; comme en Afrique continen- (4) H. Lecoure. La culture de l'arachide en Égypte. Saint-l ouis (Sénégal), 1904, p. 26 SN, = tale, les graines se mangent bouillies ou grillées. Il est assez intéressant de remarquer que les noms appliqués à cette plante par l’indigène rappellent tous le nom «lu Voandieiax où Voandzou qui existait dans l'ile avant l'introduction de l’arachide. Ces noms sont en effet : Voanjovory, Voanjoborg, Voanjokatra ou Vaujomba- zOKa. En Asie, la culture de l’arachide se fait surtout aux Indes, en Chine, au Japon et dans les Indes Néerlan- daises. La culture des arachides, qui avait été très florissante aux /ndes Anglaises, à tel point qu’elle avait pendant un certain temps fait une très forte concurrence aux exportations de l’Afrique occidentale, en amenant sur le marché français des quantités considérables de graines à très bas prix, parait être en décroissance ; la surface dévolue à cette culture semble diminuer annuel- lement. Le tableau ci-dessous fait voir nettement cette décroissance. Exportation des arachides des Indes Anglaises : 1895-1896 . 2: : ....,. 56,808,000 Lie POST ne En 7e 24 703:000 THOMSON, LEE 2.272.000 ” TROIS OS TA RE 4004458. 000: 7» 1899-1900 . nee 920000 > 1900- 1901 (neuf mois) tr Oct AUDE OU En 1901-1902 la valeur dg l'exportation a atteint pour l'Inde anglaise le total de 13,886,000 francs; en 1902-1905, pour l’Inde entière, l'exportation des ara- ET CAES chides à atteint la valeur de 12,619,000 francs, elle vient donc loin derrière les exportations des autres graines oléagineuses. La décroissance de l'exportation de cette graine oléa- gineuse est encore plus sensible si on compare à ces chif- res ceux d’une période antérieure pendant laquelle les exportations augmentaient. C'est en 1877-1878 que l'Inde expédia vers l’Europe les premières cCargaisons importantes d’arachides ; en 1879, l'exportation atteignait 11,398,275 kilos. Hn:1880: 55H02 Tec 252 2 TO DER HP LSSL TT EN PMU RE Tes RASSURÉ En 1883 Fu) 004 I ES650 En 1884 plus de . 14,7. 202" 00/000-000 De cette quantité, les possessions anglaises avaient à elles seules expédié plus de 36,000,000 de kilos, se répar- tissant environ comme suit d’après les ports d’origine : Bombay . . . . . 595,822 cwt. de50 kil. 8 Sind. de « ; : : 15 , , Madras 4 AR EAOlIT » » 712.954 406 j et cette exportation fut distribuée comme suit : Angleterre . . . . 24,211 cwt. de 50 kil:8 Belgique, 25% 1 ra eo0:460 ” ” P'PANCO NS LE RC, GE OO OMS .» » MATE ET RER ES EL » ” Egypte. . . Va T0 » » Straits Settlements LEO ” » Paysidivers ire 7408, 1,259 ” » — ÀT3 — En 1902-1903, l'exportation totale pour Bombay de diverses graines oléagineuses se présentait comme suit, et la France avait pris de cette exportation la valeur signalée dans la troisième colonne : Importation totale Part prise par de Bombay. la France. Graines de sésame. . 39,775,000 fr. 11,886,000 fr. Née : r 02401:000/ 2 29:724 000 > — decolza . . 26,081,000 : 8,277,000 >» — decoton . . 16,663,000 >» 852,000 : —".dericin., ::, .2 K1,702,000: > 2,970,000 > — depavot . . 7,939,000 + n,248,000 - — demoura. . 3,548,000 : 800.000 :: — de moutarde . 782,000 » 617.000 : — d'arachide . 658,000 : 603,000 : Les ports français de l'Inde : Pondichéry et Karikal, exportèrent la même année 453,866 bags dont : Pondi- chéry 450,170 et Karikal 3,196; cette exportation se répartissait entre : Angleterre . . …. . 43,906 bags HrAnGe seen Lot 405.064: » Réunion: :.. : 50 » Straits Settlements j 5,446 » A Madras, la culture s’est faite en 1902-1903 sur une plus grande étendue que les années antérieures; cette augmentation parait due à l'introduction de la variété de Maurice, la récolte est estimée à environ 83 p. c. de la récolte normale. Ces essais ont donné de bons résultats, la qualité des graines qui avait été cause semble-t-il, en partie du moins, dela diminution de l'exportation dans les années — 474 — précédentes, parait devoir se relever et le produit semble mériter, s’il se maintient, l'attention des con- sommateurs d’arachides. Peut-être aussi la décortica- tion des graines est-elle pour quelque chose dans la moindre valeur des graines de Madras comparées à celles d'Afrique. Les exportations tombées très bas dans les dernières années à cause de saisons néfastes, de la déperdition de valeur, paraissent remonter par suite de l’introdue- tion de cette variété. Les exportations des six dernières années se chiffrent en ewts (ecwt — 50 kil. 8). : De Bombay. De Madras. D'autres Total, provinces. 1897-1898 . . 19,966 24,579 194 44,739 1898-1899 . . 76,728 10/297:04r7a7 87,701 1899-1900 . . 23,904 131,840 175 155,919 1900-1901 .… .: 28,960 : 202,670 .:: 120 231,759 1901-1902 . . 98,208 987,048 159 1,085,414 1902-1903 (1) . 14,519 536,808 188 551,515 Les statistiques pour 1902-1903 complètes donnent. un total de 1,036,000 cwits et pour 1902-1104 (9 mois) 886,000 cwts. Sur les conseils de la Chambre de commerce le gou- vernement de Madras à également essayé l'introduction de graines d’arachide de la côte occidentale d'Afrique, dans le but de voir si la diminution de la production n’est pas due à la dégénérescence de la race. Les résul- tats ont été assez différents et devront être vérifiés, il (1) Neuf mois, = HD — n'est pas cependant sans intérêt de signaler certains d’entre eux. Comme avantages on cite : une diminution de frais dans la récolte, car les graines des arachides africaines s’enfoncent moins que celles des races locales, celles d'Afrique se développent à 7,5 cm. environ, les variétés indiennes s’enfoncent fréquemment jusqu’à 22,5 cm. la récolte avec les graines d'Afrique à été par- fois double et les graines renferment plus d'huile. Parmi les inconvénients on doit noter : la nécessité d’une plus forte proportion d’eau et, chose plus impor- tante, le fait que l'huile ne peut être consommée par l'homme, elle ne peut servir que pour l'éclairage, et que le tourteau est inemployable pour la nutrition du bétail. Les expériences faites dans la Présidence de Bombay en 1901-1902 avec les graines d’arachides de Maurice ont prouvé que ces plantes sont comme les plantes indi- gènes attaquées par le « Tika +, mais cette maladie n’est pas aussi grave. Les graines de Maurice se développent à 7-10 em. de profondeur tandis que les graines se trou- vent souvent enfouies dans le sol à 15 em. et plus de profondeur, de ce fait la direction de l’agriculture à conelu que les graines des plantes originaires de l'ile Maurice étaient plus attaquées par les rats et les oiseaux que celles des variétés locales, mais on peut aussi ajou- ter que les graines profondément enterrées sont plus difficiles à récolter, plus sujettes à pourrir. On a avec les cinq variétés suivantes obtenu les don- nées : 2 rois Variétes. Rendement Frais de culture. par acre, POnNdICDÉRT ALT 2,224 66 Arachides d’Espagne (Améri- i- : que} we: . 2,550 52 Arachides de Virginie (Amé- rique)". 2,966 65 Arachides japonaises (Small). 2,019 47 » » (Big) 3177 66 Quant au rendement en huile : Graines importées. Graines indigènes. Pondichéry EE ne 45.09 p. c. 41.77 p..c: Arachides d'Espagne . . 47.73 » 47.88 » » de Virginie . . 46.98 » 4462 » japonaises (Small) 45 83 - 48.32 » » japonaises (Big). 41.66 >» 44.04 + » indigènes . . — 42.80 >» Ces chiffres font voir qu’il y à intérêt pour la récolte à introduire d’autres graines; il est curieux de faire remarquer que tandis que les trois premières variétés de graines ont perdu de valeur comme rendement en huile, les deux dernières ont augmenté, ces expériences mériteraient d’être continuées afin de voir si ces variétés japonaises conserveront leur fort rendement en matière grasse, La dernière statistique de récolte des arachides fournie par le département de l’agriculture à Bombay sous la date du 13 janvier 1903 prouve que la surface totale dévolue à cette culture, 46,650 acres, est moins de la moitié de ce qu’elle était en 1901. La décroissance de cette culture est due semble-t-il à la sécheresse. La récolte est d'environ 41,000 tonnes, dont 31,400 dans — À11T — dont 31,400 dans les districts anglais et 9,600 dans Îles districts indigènes. En Cochinchine l’arachide parait actuellement beau- coup moins cultivée qu'elle ne l'était autrefois ; elle y est, parait-il, attaquée par une maladie qui diminue for- tement le rendement. Une autre cause de la déchéance de cette culture est la vulgarisation du pétrole qui à détrôné l'huile d’arachide, particulièrement employée dans le temps comme huile lampante, les Annamites et les Chinois continuent cependant à employer cette huile pour la préparation de leurs aliments. En 1599 l'exportation comportait 2,538 kilos de 792 francs de valeur. Cette exportation s’est faite vers la Chine, le Japon, le Siam, 111 kilos ; en entrepôt à Hong-Kong, 2,340. L’Annam, en 1899, a expédié sur Hong-Kong 220,969 kilos d'arachides, en 1898 l'exportation avait été de 89,201 kilos seulement. En 1898 la tonne d’ara- chides valait 104 francs, en 1899 le prix a atteint 170 francs. La grande extension de la culture de l’arachide aux États-Unis date surtout de l’époque de la guerre de Sécession; de 1865 à 1870 les progrès furent extra- ordinaires. Dans ces dernières années la culture de cette plante est devenue moins rémunératrice et cette dimi- nution parait être due à la culture mal comprise et en particulier à l’absence de fumure. Malgré la grande extension donnée à la culture de l'arachide dans les États-Unis de l'Amérique du Nord, les graines de cette provenance n'arrivent que très — 418 — rarement sur les marchés européens; la totalité de la production assez considérable est consommée sur place, une partie employée comme fourrage et une forte pro- portion vendue dans les rues des grandes villes à l’état de friandises. Une certaine quantité est usagée dans la chocolaterie et la confiserie. On estime la consomma- tion d’arachides pour la seule ville de New-York à plus de 550,000 boisseaux, c'est-à-dire plus de 19,000,000 de litres. Avant 1860 la production totale des États-Unis n’atteignait pas 150,000 boisseaux et il fut un temps où l’on importait des arachides en Amérique, ce qui est de- venu totalement inutile, la production du pays étant suffisante pour la consommation. Les meilleures qualités d’arachides de l'Amérique du Nord proviennent de la Virginie, qui produit d'année en année des quantités de plus en plus considérables de graines. Le Tennessée et la Caroline suivent de près la Virginie puis viennent la Louisane, l’Alabama, le Mis- sissipi et la Floride. On estime que la production totale d’arachides atteint dans les États-Unis de l'Amérique du Nord environ 27,000,000 de kilos et malgré cette pro- duction il ne parait pas exister dans tout le pays une seule fabrique d'huile d’arachides, ce qui se comprend, les États-Unis produisant en surabondance de l'huile de coton. En Louisiane on à obtenu de très beaux résultats avec la culture d’une variété dite « arachide d'Espagne », cette variété possède des fruits très fortement adhérents aux pétioles, ce qui permet un arrachage sans grande perte, elle est très utile comme fourrage, tiges, feuilles, — 4719 — et fruits réunis comme l'ont démontré de nombreuses expériences, et l'on peut obtenir deux récoltes succes- sives sur le même terrain. Dans l’Amérique du Sud les provinces de Santa-Fé et de Corrientes expédient par La Plata des arachides dont on a même essayé l'importation sur les grands marchés de France, mais elles n’ont pas trouvé preneur, elles ne peuvent être employées régulièrement dans les huileries, car elles renferment trop d'albuminoïdes et contiennent environ 4 p. ©. d'huile en moins que les bonnes graines de Sénégambie. Il semble que la valeur relativement faible des arachides de l'Amérique du Sud est due au sol dans lequel cette plante est cultivée, des soins de culture et un choix judicieux du terrain permettront sans doute d'obtenir dans la République argentine et dans l’'Uruguay des « pistaches de terre + d'aussi bonne qualité que celles de l’Afrique occidentale. La culture de cette plante prend, semble-t-il, un cer- tain développement au Queensland ; en Nouvelle-Calé- donie elle a également fait de grands progrès et l'huile extraite est consommée sur place. En Nouvelle-Calédonie un Français, M. Augé, intro- duisit l’arachide en 1882, mais cette culture ne fit pen- dant les premières années que peu de progrès et les récoltes étaient consommées soit par l’homme, soit par les animaux. Petit à petit cette culture se généralisa et elle prit surtout de l’extension lorsqu'on installa à Néméara une huilerie, dont toute la production est consommée sur place; en 1895 on fabriqua 1,250 litres d'huile, en 1898 on en avait déjà fabriqué 2,500 litres, — 480 — et en 1899 même une exportation de 120 kilos d'huile fut dirigée vers la France, ces 120 kilos furent taxés à 95 francs. Ajoutons que l'Espagne et le sud de l'Italie sont les seuls pays de l’Europe qui produisent des arachides ; la province de Valence fournit le meilleur contingent euro- péen de cette graine oléagineuse. La graine d'Espagne a avec celle de la Plata de grandes analogies au point de vue de l'aspect du péricarpe et de la graine. Cependant l'huile exprimée des graines de Valence est moins acide que celle de la graine de la Plata, mais grace à la forte proportion d’eau qu'elle renferme elle est beaucoup plus difficile à travailler dans les huileries. Les conditions atmosphériques assez irrégulières dans le sud de l'Europe empêchent d’ailleurs souvent l’arrivée à maturité de la récolte, dont le rendement peu constant empêche cette graine d'entrer en ligne de compte dans la grande industrie. Même quand les conditions générales sont très favorables, la récolte n’atteint pas en Espagne et en Italie un chiffre considérable. Bien que l’arachide soit un produit de peu de valeur sa culture doit être conseillée dans la plupart des régions tropicales et surtout en Afrique; c'est sans contredit une des plantes qui rapportera de multiples bénéfices. Elle possède le grand avantage de fixer l’in- digène au sol et de l’habituer au travail de la terre; elle nécessite la création de factoreries importantes, ayant besoin d’un outillage complet, elle forme ainsi un mouvement important d’affaires entre l’Europe et les pays producteurs. Le transport lui-même qui doit — 481 — ètre toujours assez rapide crée un courant sur mer qui apporte, tant pour la colonie que pour les ports de débarquement, une source de richesse et de prospérité. Tout d’ailleurs est utile dans cette plante et l’on ne peut assez conseiller la propagation de sa culture, que cer- tains voudraient voir introduire dans le midi de la France où les terres légères, faciles à irriguer, semblent convenir à cette plante, XXIX VOANDZEIA SUBTERRANEA ou VOANDZOU A côté de l’arachide vient se placer une autre légu- mineuse qui, commel’Arachis hypogaea, a la propriété d’enterrer ses fruits pour mürir ses.graines, c’est le Voandzeia subterranea. | Le Voandzeia ou Voandzou, appelé parfois « pois de terre, pois d’Angola, pois Bambara, pistache Bam- bara », est répandu dans toute l'Afrique tropicale et se rencontre en culture dans le sud de l'Afrique, à Mada-. gascar et même dans l'Amérique du sud. La patrie de cette plante ne peut plus être indiquée avec certitude, elle est inconnue à l’état spontané; il semble cependant d’après tout ce qui est connu que le Voand- zeia subterranea doit être originaire du nord de l'Afrique tropicale, du Soudan et c’est surtout en Afrique que cette plante est cultivée pour ses graines nutritives et huileuses. Le Voandzeia subterranea Thou. est une plante herbacée annuelle, à racine pivo- tante assez développée, mais à tiges rampantes cou- chées sur le sol, ramifiées et plus ou moins velues. Les feuilles s'élèvent perpendiculairement aux tiges, elles sont trifoliolées, à pétiole commun pouvant atteindre de 10 à 20 cm. de longueur, les folioles mesurent de — 483 — 8 à 8 cm. de long et de 1 à 4 cm. de large; elles sont courtement pétiolulées, glabres sur la face supérieure et éparsement velues sur les nervures de la face infé- rieure. Les fleurs sont jaunes et naissent sur les tiges, tout contre le sol, parfois à trois au même point, vers l'extrémité d’un support commun velu et terminé au delà de l'insertion des fleurs par un renflement. Les fleurs sont portées sur un pédicelle de 0,5 à 1,5 cm. de long. Pendant l’anthèse, les fleurs se trouvent au-dessus du sol, mais une fois la fécondation opérée, les ovaires s’enterrent. Les fruits sont des gousses ovoides-gl0- buleuses, à paroi externe réticulée, assez mince et ren- fermant 1 ou 2 graines d’un rouge brunâtre plus ou moins foncé, parfois tachetées et plus rarement blanches ou noires. On ne connaît pas la manière dont la plante enterre ses jeunes fruits. On ne connait pas non plus les conditions de culture du Voandzou; il est cependant probable que le semis se fera de préférence au commencement de la saison des pluies. La plante arrive à maturité au bout de quatre à cinq mois de culture. Les conditions qui favorisent la culture des arachides seront sans aucun doute très utiles au développement du Voandzou; un sol meuble sera naturellement nécessaire pour la pénétration des fruits dans le sol. Si la culture de cette plante n’est pas faite sur une grande échelle, elle a cependant été introduite dans les Indes, à Java, au Brésil et même dans le sud de l'Europe. Les fruits sont plus sensibles à l’humidité que les ara- chides et dans des terrains humides, à écoulement lent, LENS LT US les graines de Voandzou pourrissent assez facilement dans le sol. L'usage de la graine du Voandzeia est préférable à celui de l’arachide, elle ne donne pas, comme cette der- nière, des maux de tête. Les indigènes du Congo connais- sent fort bien la valeur nutritive de cette plante, mais, malgré ses qualités, le Voandzou est une des légumineuses comestibles les moins cultivées dans l’État Indépendant du Congo, où ses graines atteignent, sur les marchés du Bas-Congo, une valeur d'environ 75 centimes le kilo. Les noirs n’extraient pas l'huile contenue dans les graines et qui s’y rencontre d’ailleurs en faible propor- tion, ils font simplement griller on bouillir la graine; parfois ils la réduisent en poudre, fabriquant avec cette farine diverses pâtes alimentaires. On a signalé deux variétés assez tranchées de cette plante; l'une à graines d’un brun-rouge, l’autre à graines blanches ou tachetées. On prétend que les graines fon- cées cuisent plus aisément que les autres et qu'elles sont par suite plus faciles à transformer en pâte. Les graines se mangent parfois rôties dans du beurre fondu ou dans de l'huile et sont alors assaisonnées par du sel. Préparées de diverses manières les graines de Voandieia rappel- lent par leur goût les pois des régions tempérées, mais elles semblent de digestion assez diflicile. A Madagascar, le Voandzeia qui est dénommé par l'indigène « Voanjo +, parait avoir été cultivé déjà avant l'introduction de l’arachide. Dans des rapports du xvu® siècle, cette plante est OR déjà signalée; en 1620, le général de Beaulieu signala Has cette plante sous ce nom indigène en spécifiant que les graines étaient mangées crues. Les fruits du Voandzeia renferment environ 32 p. c. de cosses et 68 p.c de graines et dans celles-ci les enve- loppes comptent pour 8 p. c., l’'amande proprement dite pour 92 p. c. D'après une étude publiée en 1901 par M. Balland, 100 grammes de graines, amandes et enveloppes, renfer- meraient à peu près exactement les quantités et les pro- portions relatives d’albuminoïdes, de graisse, d'hydrates de carbone que devrait, d'après les physiologistes, ren- fermer l'aliment type. La composition de ces graines est la suivante : M ONE A El hr 9,80 Matières azotées . . . . 18.60 GRASSE ER NES Por à DE au 6.00 ÉUTIE 01 RE A Po ere TE Cellnioserenrrumeres Cie 4.00 a 0 ace Me Eq PPT 3.30 100.00 En 1899, M. le D' Thoms, du Laboratoire de chimie pharmaceutique à l’Université de Berlin, avait publié l’analyse suivante : RE Uri dereee yet me OL 20) Matières grasses . . . . 4.53 DERARES tre Ua UE 5.13 Acide phosphorique . . . 0.80 Matières azotées . . . . 19.20 PTIT EME ne Nil 100.00 XXX A PROPOS DU MELIA AZEDARACH L Dans notre paragraphe VII (p. 42 et suiv.), nous avons attiré l’attention sur cette plante. Dans le n° 10, octobre 1904, le « Tropenpflanzer « publie un certain nombre de renseignements complémentaires basés sur les résultats d'analyses faites à Berlin par M. le D'G. Fendler à l’aide de matériaux envoyés de la Station biologique et agricole d’Amani par M. le prof. D' A. Zim- mermann. Les résultats obtenus à Berlin ne concordent pas totalement avec ceux consignés par plusieurs auteurs, et le « Tropenpflanzer > fait remarquer, avec raison, que dans la littérature il y a peut-être parfois confusion entre le Melia Azedarach et le Melia Azadirachta. Les fruits sur lesquels ont porté les observations de M.G.Fendlerétaient ovoides et mesuraient de 10à 15 mm. de long sur 8 à 12 mm. de large; ils variaient pour la couleur du brun jaunâtre au rouge brunâtre, et pe- saient 47.5 gr. pour 100 pièces. Ils contenaient 5 à 6 graines entourées d’une paroi dure et mesurant de 6 à 8 mm. de long sur 2.5 à 3 mm. de diamètre. Les fruits se composaient de : PUIDE. 150 4 TR ES ER PRES Graines et leurs enveloppes. 63.16 > Graines isolées... 44:21 40 TI7S — À8T — La pulpe était constituée par : RONDE REEMRER 5 TU IGSF Re Extrait éthéré (matières DAS el Le. 2000 Les enveloppes des graines contenaient : BOL re | M PS ERIC DE Pxtrail éthôré lt os et 0. Ge Les graines étaient composées de : AD Des EU ER ARR RS CE GED ER Gi Extraïitéthéré 2:80. 41.10 89:86 1» La teneur en matière grasse de la pulpe est donc trop faible pour que l’on puisse songer à utiliser cette partie du fruit. Par contre, les graines renferment une assez grande quantité de matières grasses, mais en rappor- tant la teneur en cette matière au fruit entier, elle n’est que de 4.62 p. c. Il faudrait donc, pour rendre l’exploi- tation de cette huile rentable, enlever la matière pul- peuse, ce qui exigerait une main-d'œuvre considérable. L'huile extraite par l’éther a donné à M. G. Fendler, les constantes et les caractères suivants : Poids spécifique à 1590. .%. 1... 2. 0.9253 Point de fusion ENT A PAR ve 2 ECC UE SONUIMEALIONL SE EE, 120 C (à —180 l'huile nest pas envore transformée totalement en une masse solide). LE 0 la NS PRE EE PRE ER 2.42 Indice desaäponificationss. 222% 7 2, 191:5 Indice Reichert Meissl . . . . L 0.77 CDN CSC a RP TO NE EC ENS 5710 Indice de réfraction (à 40°C): : *. ._ 66.1 Point de fusion des acides gras . . . 229 C Point de solidification des acides gras . 190 C — 488 — Cette huile ue peut entrer dans l'alimentation. Nous avons vu antérieurement les usages auxquels elle pour- rait servir; M. Fendler insiste sur son emploi dans la fabrication des vernis tout en répétant qu'il ne croit pas son exploitation capable d'entrer dans le domaine de la pratique. Ce que nous avons cité antérieurement de certains caractères de l'huile, par exemple le nom d’huile de Margosa, devrait se rapporter ani Melia Azadirachta, car il semble bien quele chimiste Lewkowitsch, qui s'est fait une spécialité dans l'étude des huiles d’origine végé- tale, ait été amené à faire une confusion entre les fruits du Melia Azedarach et ceux du Melia Azadirachta. Quelques recherches sur l’utilisation des fruits de cette plante très répandue au Congo, viendraient done à propos pour trancher ce différend, XXXI SUR QUELQUES PLANTES FOURRAGÈRES Dans le paragraphe X de ces Notices, nous avons attiré l’attention du lecteur sur une graminée très importante comme plante fourragère. Nous revien- drons ici sur la question, d’une façon plus spéciale. A diverses reprises, on nous a demandé des renseigne- ments sur les plantes qui, au Congo, peuvent être employées comme fourrage pour le bétail. La culture spéciale des plantes fourragères est une de celles qui est la moins connue au point de vue colonial et tropical. Les renseignements que l'on trouve à ce sujet dans les livres, se répètent partout et portent d'ailleurs toujours sur un nombre très restreint d'espèces végé- tales. Nous avons dans les quelques pages suivantes, cher:- ché à réunir les éléments sur la question, très peu connue encore pour le Congo. Nous avons essayé d'abord de grouper des renseignements qui ne se rencontrent pas dans les ouvrages généraux, mais se trouvent éparpillés dans des revues périodiques souvent très peu accessi- bles. Il existe un très grand nombre de plantes capables de servir à la nourriture du bétail et cela dans diverses — 490 — familles végétales, surtout dans deux d’entre elles : les Graminacées et les Papilionacées. Cependant on ne doit point croire, dans les régions tropicales surtout, que ces deux familles soient seules à posséder parmi les espèces qui les constituent de bonnes plantes fourragères. Il faut que le planteur observe avec soin les animaux, les suive, afin de se rendre compte des plantes auxquelles le bétail ne touche pas, et de celles dont il se nourrit de préférence. L'expé- rience seule peut guider le planteur dans son choix; les données accumulées par la science viendront ensuite corroborer ce choix et donneront au planteur des indi- cations pour tirer plus amplement parti de telle ou telle plante. L'observation attentive est en tous pays, comme le dit très justement M. Raoul, pour la connaissance des meilleures plantes de pâture, la véritable source de la certitude ; l'expérience seule peut prononcer avec auto- rité. Nous n'avons pas à faire ici un exposé général de la question fourragère, nous désirons rester dans un thème général, notre but étant de fournir les éléments d'une étude à peine entreprise dans les régions colo- niales et peu ou point encore examinée au Congo. Nous insisterons donc naturellement, dans ces notes, plus spécialement sur certaines plantes de la Flore congolaise, sans pouvoir cependant dans les conditions actuelles de nos connaissances, donner de ces plantes une distribution géographique dans l'État du Congo. Dans toute contrée agricole il est de la plus grande — 491 — nécessité d'obtenir une provision régulière de fourrage, appropriée à l'élevage des chevaux et du bétail ; dans les régions tropicales qui devraient pour la plupart, pour ne pas dire toutes, être des colonies agricoles, le dévelop- pement de la culture fourragère dont dépend l'élevage devrait être très soigné. Souvent on a prétendu que la formation de troupeaux était sans importance ; on a vu parfois des coloniaux prétendre que l’agriculteur colo- nial pouvait se passer de bétail. C’est là une grande erreur. L'élevage doit être une des-préoccupations de tout planteur, de lui dépend parfois le succès de ses entreprises. Le Gouvernement général de l’Afrique Occi- dentale Française, dans un rapport dont une partie à été publiée par M. H. Faucher dans une étude intitulée : « Les Intérêts économiques de la France coloniale. Rapports, annotés et mis en ordre, présentés à la III° section du Congrès colonial de 1901 >, nous trou- vops cette phrase qui donne à notre avis une bonne idée de l’importance de l’élevage aux colonies. « L'élevage, dit le rapporteur, mérite donc notre attention et rien ne doit être négligé pour augmenter la production et amé- liorer la race indigène. Il ne faut pas perdre de vue qu'un troupeau est le complément indispensable à toute exploitation agricole, car dans ce cas les bœufs peuvent être utilisés aux transports, aux labours et fournissent l'engrais indispensable aux cultures >» (1). Ce dernier point est certainement à prendre en grande considéra- (1) Les Titéréts économiques de la France coloniale, par H Fau- cxer et J. pu Taizuis. Paris, 1904, A, Challamel, — 499 - tion et nous ajouterons que le troupeau donne encore en tous temps une source d'aliments sains très utiles pour le colon affaibli par le climat. Comme l’a très bien dit M. Bonäme, la production du fumier est un des grands avantages du bétail pour une propriété, et cette fabrication aura à l’avenir d'autant plus d'importance qu'on en fabriquera forcément moins que par le passé. Dans le fumier c’est, certes, la matière minérale qui agit, mais plus fortement peut-être encore. la matière organique capable de donner l’humus abso- lument indispensable pour le maintien de la fertilité du sol. Les éléments minéraux venant à manquer à un ter- rain pourront toujours lui être rendus par un engrais chimique, tandis que sans fumier ou sans engrais vert il n’est pas possible d’humifier le sol et de lui donner ainsi la fertilité. Nous n'avons pas à envisager ici la question de l’en- crais vert qui est connexe, nous préférerions toujours, quand faire se peut, voir établir l’élevage qui donnera toujours des bénéfices plus importants, à moins que des circonstances locales empêchent la réalisation d’un troupeau. Mais le développement de l'élevage dépend de l'ob- tention de bons fourrages, ceux-ci à leur tour sont sous la dépendance des conditions météorologiques et dans une très forte proportion des caractères et de la quan- tité des plantes fourragères obtenables à l’état sauvage dans la colonie considérée. C’est donc vers l'étude des plantes fourragères indi- gènes que devront porter les efforts des colons. — 493 — Dans les régions tropicales où il n'existe pas de sai- son franchement sèche, ou si elle n’est pas très longue, il est facile d'obtenir en tout temps du fourrage frais, il ne sera donc pas nécessaire de faire provision de foin. Si, par contre, le climat présente deux saisons très net- tement tranchées, humide et sèche, il deviendra fort probablement nécessaire de réserver une partie de la récolte pour la raison sèche, comme dans les régions tempérées pour l'hiver. La question de savoir si, dans les régions tropicales, il y à avantage à faire du foin ou de l’ensilage est très discutée. Dans les régions où les herbes à conserver atteignent leur stade le mieux approprié pour la nour- riture du bétail au début de la saison sèche, il est recommandable de faire du foin, ce qui est des plus sim- ples et exige peu de dépenses. Par contre, si les herbages atteignent leur maximum de valeur pendant la saison humide, il est impossible de faire du foin et il faudra recourir à l’ensilage. Il y à aussi grand avantage pour l’agriculteur à rechercher pour les climats à saisons très marquées des plantes fourragères qui, comme le « sour grass » ou Andropogon pertusus, se développent et fournissent de superbes récoltes pendant la saison sèche, alors que le fourrage est rare. Cette plante qui a été signalée en Afrique occidentale mérite de fixer notre attention, nous reviendrons d’ailleurs sur elle plus loin dans l’examen que nous comptons faire d’un certain nombre de gra- minées et d’autres plantes dont la valeur fourragère est assez grande. — 494 — La grave question des fourrages en Afrique tropicale occidentale se résoudra par celle des deux points sui- vants : obtention de fourrage, 1° pendant la saison humide; 2° pendant la saison sèche, ce dernier prove- nant de l’ensilage, de foin ou de plantes donnant une récolte pendant cette période. Les plantes qui doivent servir à la préparation du fourrage peuvent être indigènes ou introduites. Nous ne pouvons assez insister sur la culture des” plantes indigènes, car mieux que les plantes introduites elles sont appropriées aux conditions locales de sol et de climat et l’on est par suite généralement beaucoup plus sûr de leur réussite. On connait actuellement en Afrique Occidentale, un certain nombre de graminées de valeur bien connue, entre autres le « Guinea grass » ou « Herbe de Guinée », répandue dans presque toutes les régions tropicales, où elle est très estimée. | Cette région peut donc être considérée jusqu’à un certain point comme indépendante des autres régions du globe pour sa production fourragère. M. Van Leembruggen, un planteur hollandais fixé dans les Indes néerlandaises, donne au sujet de la plan- tation de graminées fourragères d'origine étrangère, l'avis suivant, qui, s’il est peut-être un peu exclusif, renferme cependant beaucoup de bonnes idées. On a, dit-il, essayé d'améliorer la situation du pâtu- rage en introduisant des herbes étrangères, mais 1° le produit de ces päaturages artificiels est exclusivement destiné à nourrir le bétail dans les étables ; 2° peu de — 495 — personnes sont capables de joindre à leur situation d'éleveur celle d’herbager ; 30 si ces plantations peu- vent aider quelques personnes, le plus grand nombre recourra aux indigènes chargés de la coupe et ceux-ci couperont tout très assurés que l’acheteur ne peut dis- tinguer les diverses sortes de graminées fourragères ; 4° il est totalement inutile de faire des plantations d’her- bages à grands frais et à grandes peines, alors qu'il existe d’autres moyens pour améliorer la qualité des herbages indigènes. Nous n'avons pas à discuter ici certains des points de l’appréciation de M. Van Leembruggen, qui comme nous l’avons dit, sont un peu exclusifs, peut-être s’appli- quent-ils mieux aux Indes néerlandaises qu'aux régions tropicales en général. + A notre avis, le fait qu'un pays donné possède de nombreuses variétés de plantes fourragères indigènes ne doit pas empêcher les stations expérimentales et même les planteurs isolés de poursuivre des recherches sur l'introduction de plantes d’origine étrangère. En effet, des conditions particulières peuvent amener une dimi- nution dans la récolte du fourrage indigène, et n'avoir aucune action sur des plantes introduites ; en outre des expériences faites dans certaines régions ont démontré, en dehors de l'Afrique, qu’il est parfois plus économique de cultiver les meilleures graminées d’au- tres régions tropicales, que de se baser uniquement sur les ressources indigènes. Il y a donc lieu de faire, par- tout où cela est possible, des expériences sur la valeur nutritive des fourrages et d'établir en même temps que — 496 — cette valeur le nom spécifique de l’espèce sur laquelle a porté l'expérience. La composition chimique d’une plante fourragère varie énormément, non seulement suivant les zones dans les- quelles elle est cultivée, mais encore suivant la consti- tution du terrain, suivant les conditions climatériques de la saison et même suivant l’époque à laquelle se fait la récolte. Cette dernière variation n’a pas été vérifiée pratique- ment pour les fourrages coloniaux, mais elle a été faite en Europe avec de l'herbe de prairie et il est fort pro- bable que la même variation s’observera dans les régions tropicales. L'exemple suivant, que nous empruntons à l’impor- tant traité d'agriculture de Heinrich Semler, est des plus démonstratif : ES 8 +24 En à Date de la A D ES 2 5 rs coupe. £ À, 29 SE © 2 A $ Be. dédie hier É < ë Fe ë 8 1AIMAT 7205 3.19 40.86 22.97 15 33 9juin 11.16 2.74 43.27 34.88 1.95 16 juin er 8.46 2.71 43.54 38.15 1.34 Ce tableau montre l'accroissement, avec la maturité de l'herbe, de la teneur en hydrates de carbone, mais aussi en matières cellulosiques ; par contre les matières albuminoïdes et les matières grasses de même que les substances minérales diminuent. — AIT — Il sera donc de première nécessité de noter avec soin dans un essai de culture, toutes les particularités qui se seront présentées, tenant compte soigneusement des conditions dans lesquelles à eu lieu le développement afin de pouvoir les renouveler et obtenir un résultat favo- rable dans des régions où les conditions seront à peu près les mêmes. Il n’est pas inutile, croyons-nous, de faire remarquer à ce propos que la constitution chimique d’un fourrage n’est pas l’unique critérium de sa valeur alimentaire. Cette dernière n’est pas comme on pourrait être tenté de le croire, en rapport direct avec la teneur en pour cent d'éléments nutritifs, il faut aussi considérer l’état phy- sique de la matière. Bien des plantes peuvent contenir une grande pro- portion de substances nourrissantes, mais ces substances peuvent se trouver dans des cellules, dont la paroi ne peut être entamée dans le processus chimique de la digestion. Nous en examinerons d’ailleurs certains exem- ples plus loin qui démontrent qu'il faut, dans ces cas, faire subir une préparation particulière aux aliments ou s'adresser à une plante qui, par la voie chimique, se montre moins riche, mais a été démontrée utilisable par la pratique. Les essais tentés avec des plantes étrangères devraient être faits au début sur des espaces de terrain réduits et dans le plus grand nombre de champs d'expérience possible, situés dans des conditions très diverses, afin de déterminer par comparaison les meilleures condi- tions de végétation. — 198 — Sur ce sujet si intéressant pour l'avenir des colonies, nous trouvons entre autres dans le « West-Indian Bul- letin, I. 2, 1904 », quelques conseils qui devraient tou- jours être suivis. Ayant obtenu, dit ce périodique, par sélection de variétés indigènes ou par culture expéri- mentale de fourrages introduits, un certain nombre de plantes bien adaptées aux conditions locales, de haute valeur nutritive, agréables pour le bétail et capables de fournir de la nourriture dans toutes les saisons de l’année, il faudra les cultiver dans les meilleures con- ditions. Si le bétail doit paitre sur les prairies cons- tituées, il faut les arranger de telle façon qu’il puisse être empêché de revenir sur le terrain quand on juge que l’herbe a été pâturée trop ras. On devra également planter des arbres capables de donner pendant les fortes chaleurs de la journée de l’ombrage au bétail. Un des meilleurs arbres, à cet effet, serait le Pithecolobium Saman qui, outre l'ombrage, produit une quantité con- sidérable de gousses charnues très appréciées par le bétail (1). Contrairement à ce l’on suppose parfois, les plantes fourragères ne peuvent, pas plus que d’autres récoltes, être cultivées pendant longtemps sur le même sol, sans l’appauvrir et il est nécessaire, surtout en terrain pau- vre, si l’on désire voir la récolte se continuer, d'ajouter de temps en temps des engrais. (1) Le Pithecolobium Saman appartient à la famille des légumi- neuses, C'est-à-dire à la famille des plantes améliorant le sol par la fixation de l’azote grâce aux nodosités de leurs racines. Nous revien- drons d’ailleurs sur cette espèce. — 499 — La détermination de l’engrais nécessaire à cette cul- ture ne pourra être faite qu’à la suite d'expériences qui seront à recommencer pour chaque genre de terrain mis en culture. Une analyse chimique telle qu’on la fait souvent ne donne pas toujours des indications précises, il vaut toujours mieux faire des essais et déterminer par le poids de la récolte le genre d’amendement : potasse, superphosphate, salpêtre, chaux, fumier d’étable, qui donnera le meilleur résultat. Nous n'avons naturellement pas à entrer ici dans le détail de l’organisation de ces plantations, nous dési- rons simplement insister sur certains points que l’on est souvent tenté d'oublier en culture tropicale. Il faut naturellement aussi, il est presque superflu de le faire remarquer, écarter les plantes étrangères, les buissons et les arbres qui repoussent si facilement dans les régions tropicales et auraient vite fait, si des précau- tions n'étaient prises, d’étouffer les plantes fourra- gères. La culture des plantes fourragères ne demande guère plus de soins dans une région tropicale que dans les régions tempérées, si les précautions indispensables à toute culture intensive ont été prises; cependant, il y aura toujours avantage à donner la préférence à une herbe résistante recouvrant bien le sol et empêchant la croissance d’autres espèces, même si cette herbe avait un peu moins de valeur nutritive qu’une plante exigeant plus de soins. Les recherches de ces dernières années ont démontré — 500 — que dans certaines graminées il existe des glucosides qui par dédoublement produisent de l'acide cyanhydrique. L'existence de ces constituants a été en particulier mise en lumière par les travaux de M. le Prof. Jorissen (Glyceria aquatica, en 1884) et surtout par ceux de MM. Wyndham R. Dunstan et Thomas A. Henry de l’Imperial Institute de Londres; ces derniers ont signalé d’une façon définitive de tels glucosides dans le Sorghum vulgare,le Dhurra des Arabes, Guinea Corn ou Kafiir Corn et dans le Zotus arabicus. Ces deux auteurs continuent leurs recherches et il est probable que les empoisonnements de bétail rapportés à la suite de l’ingestion de certaines plantes sont dus à la présence de ces glucosides à certaines périodes de la vie de plu- sieurs plantes fourragères (1). Déjà M. F. Heim en collaboration avec M. A. Hébert, a présenté en 1904 à la Société française d'Agriculture coloniale, une note sur la toxicité de deux Sfipa de l'Amérique du Sud, les Si. leplostachya Griseb. et St. hystricina Speg. Ces deux graminées sont con- sidérées comme si toxiques que les tribus indiennes nomades font tous leurs efforts pour écarter leurs bêtes de somme des touffes de ces herbes, car l’ingestion de quelques portions de ce fourrage amène rapidement la mort. Peut-être la nocivité signalée pour les S/ipa micicula, Alopecurus geniculatus, Sorghum hale- (1) Cf. Cyanogenesis in Flant; The great Millet in « Philoso- phical transactions », 1902, p. 199, A. 399 et in « Technical Reports of Imperial Institute », 1903, p. 121. — 50! — pense, Paspalum scrobiculalum, est-elle due au même composé cyané. Cette étude nouvelle mérite donc d'attirer tout spé- cialement l'attention du planteur et de l'éleveur. Comme nous le faisions pressentir plus haut, ces herbes ne sont peut-être pas toxiques à tous les stades de leur développement, il y a donc lieu de multiplier les expériences afin de voir si certaines données. à première vue contradictoires ne sont pas le résultat d'expériences faites à des moments différents. Il est peut-être utile de résumer ici, avant d'exposer en détail la valeur des diverses espèces, les résultats des recherches faites par M. le capitaine d'artillerie G.-J.-E. Nauta (Indes Néerlandaises) sur certaines gra- minées au point de vue de leur valeur dans la nutrition du cheval. Plusieurs de ces espèces ne sont d’ailleurs pas particulières à la flore des Indes néerlandaises, de sorte que les données de ce tableau pourront peut-être servir de lien à d’autres observations. | Eragrostis Sp. . . De Us ROTNE Panicum muticum or t ER SR R Pre > Isachne miliacea Roth. |: : : .:. » Leptochioe sinensis Nees. . , . .…. Cod baermmaTobr 15 2 1", s Cynodon dactylon Pers. » Panicum Crus-Galli 1. Eleusine indica Gaertn. mes Paspalum scrobiculatum L. . . . » Andropogon sp. 2 PRE » Polytrias praemorsa Hack. ST » Panicum uncinatum Raddi. . . . ” — 502 — Eriochloa polyslachya H. B. K. . Moyenne. Oplismenus composilus Pal. Beauv. — Burmanni Pal. Beauv. Ischaemum limorense Kunth. . Panicum infidum Steud. Paspalum sanguinale Lam. Sporobolus diander Pal. Beauv. — indicus R. Br. Ischaemum muticum L.. Li] Quelques-unes des espèces citées dans ce tableau ont, d’après les analyses de M.-H.-J. Tromp de Haas, le pourcentage suivant des principaux éléments nutritifs. Azote (p. €.) des FE c.) De Ur 0 D mis Leptochloa chinensis, : 2 4] 2,56 15,99 2,65 34,6 Ischaemum timorense . . .| 0,87-1,19 5,47-7,46 1,51-2,01 47,6 56,5 Panicum mutieum . . . .! 0,94-1,36 5,87-8,58 2,03-2,59 39,4-59,6 KA DOSTIS Sp: he 0e 3,17 19,84 2,45 30,9 Panicum Crus Galli. . . . EY 9,84 2,16 34,4 Paspalum scrobiculatum . . 1,16 6 2,59 41,2 Eriochloa polystachya . . . 1,60 10 2,16 32,3 Paspalum sanguinale . . . 1,62 10,12 2,81 35,2 “Andropogon BD. ARR. Le 0,84 5,25 2,36 32,1 Panicumanédume 0 77. 1,31 None 3,26 29,5 IsaChne MIA er. CRETE 1,23 7,70 2h21 36,7 Cendres (pi 11,22 10, 80-42 8-12,45 15,9 47.81 13,1 15,25 1,9. 12,8 12,358 17,35, — 005 — Graminacées. Presque toutes les graminées sont fourragères, m£is parmi les nombreux espèces qui composent cette vasie famille, bien peu méritent de fixer particulièrement l'attention du planteur. Nous examinerons dans ces notes quelques types, surtout ceux dont il a été question dans les publications des dernières années, ils appartiennent surtout aux genres Panicum, Paspalum, Andropogon, très répandus en Afrique; nous citerons encore certaines autres espèces exotiques, mais dont l'introduction dans des régions africaines pourrait être tentée avec quel- ques chances de succès s’il n’existe pas dans la flore indigène une plante de valeur, dont la culture soit aisée. PANICUM L. Le genre Panicum renferme un très grand nombre d'espèces; il se retrouve dans la flore de la plupart des régions tropicales et sa dispersion a été notablement augmentée par l'introduction de nombreux de ses représentants dans la culture. C’est dans ce genre que l’on rencontre plusieurs des graminées tropicales qui sont le plus estimées comme fourrage. Rien qu’en Afrique, il existe plus de 200 espèces de Panicum, dont un grand nombre possèdent une dis- tribution assez vaste. Au Congo, le nombre est plus réduit, et cela surtout — 904 — à cause du manque de connaissances relatives à ce groupe de plantes difficiles à étudier. Parmi les espèces congolaises, nous citerons : Panicum argyrotrichum Andr. _ brizanthum AÆochst. — colorum /.. — coloratum Z. — crus-galli Z. — diagonale Nees. — distichophyllum 772n. — Griffonii Franch. — indutum S£eud. — maximum J4Cq. — mayombense #ranch. — molle Sw. — muticum #orsk. — ogowense Franch. — ovalifolium Por. — plicatum Lam. — polystachyum (4. B. K.) K. Sch. — rescissum 7y72n. — sanguinale Z. — scabrum Zam. — sulcatum Awbl. Panicum maximum J/acq. (|). (HERBE DE GUINÉE.) Nous avons déjà insisté sur cette espèce pages 63-68. Parmi les graminées pérennantes, l'herbe de Guinée est indiscutablement une des plus importantes au point (4) P maximum Jacq.(— P. confine Hochst.; P. jumentorum Pers.; P.laeve Lam.; P. pamplemoussense Sleud.; P. polygonum Sw.; P. porphyrrhisos Steud.; P. Sorghum Del.). — 505 — de vue général; sa valeur nutritive est considérable, elle se cultive facilement, est très résistante et peut se développer depuis le niveau de la mer jusqu’à 4.000 ou 5.000 pieds d'altitude. Cette espèce varie fortement dans sa composition suivant les régions où elle est cultivée. L'irrigation, les amendements et la période de maturation ont une grande influence sur la récolte, aussi dans les régions où l’on obtient avec cette plante un fourrage riche, il y aura grand avantage à fournir à la prairie de l’engrais en quantité dès que l’on s’apercevra de la diminution de la richesse du terrain. La composition de cette plante a donné à M. Hammond les résultats que nous conden- sons dans le tableau suivant : Matières séchées Foin séché au soleil. à 100 degrés. PAR Re en 10 49 4"16:31 — Graisse, cire, etc. . traces 1.16 traces 16 Mlbumrinoides rt". 19.41» 455 3:47 425.44 PER on UN» el0r OU-DE 202 00 Matières azotéés . 3.96 » 665 4.08 » 7.94 Hydrates de carbone 36.46 » 42.07 39.08 » 49.39 Hélnioseo 2 r0081:68. "1960 991190.80 » 42:17 PÉIPESReS T e 7ll208. 60 in 440: #1 -9:39 Poisson 2 4e — — 0.10 » 1.95 DUR, noue — _ 0.39 » 0.99 Acide phosphorique. — — 0.30 » 0.62 D’autres analyses, telle celle publiée par Watts dans le « West Indian Bulletin III, p. 353 -, donnent : HAUT en ASE NV ete ar Lot D: CG Matieretopasse TRE OT Protéine brute . . . . 4.1 » — 506 — Hydrates de carbone . . 38.0p.c. Cellülose CR SL D » Cendrés "TR METEO) » Protéine Vraie 2 ME |» Des analyses publiées par le Département de l’Agri- culture à Washington donnent pour le foin bien séché de cette plante : Matières grasses ::.,, 1 mn TOT CAPE! e NM ALAN 62 LORIENT TOUTE SUGTE + Po TM re rs Gomme et dextrine, NTSC MT Cellulose . . . PR CRE Hydrates de carbone . . | Extraits par les alcalis. | 22.60 Albuminoldes = !,. .,.. "4978108 Ceres SES NE LEE 100.00 Ces cendres étaient constituées comme suit : POlSSi- 2. Re tunes Oxyde de FRE a ENS UNE SRE CHATEAU due VA ner LOS MACRO 2 0e Tee Le DIE Aciié SUTATIQUE A 200 2 7 1200 Acide phosphoriqueé . . . 4.37 Aoide sIHGque. 2640 00.02 6:54 DOTE. ec Lime ee ve EURE 100.00 Panicum laevifolium //ack. Cette plante, sur laquelle l'attention a été récemment attirée par « The Transvaal Agricultural Journal » n° 7, 1904, a des affinités très grandes avec l’espèce que — 907 — nous avons examinée plus haut. Elle est originaire du Transvaal et se retrouve dans la plupart des pâturages naturels. Des expériences rationnelles de culture entreprises à la Ferme expérimentale le Potchefstroom, par M. Alex. Holm ont donné les résultats suivants : un terrain bien fumé, soigné et irrigué a fourni 11,8 tonnes de 2.000 li- vres de fourrage vert par acre. Le bétail à l’étable s’en trouve très bien. Panicum molle So. (1). (PARA GRASS.) Cette espèce est originaire des Indes occidentales, et c’est de là qu’elle a été introduite en Afrique, puis bien souvent réimportée dans l’Ancien monde, où elle s’est d’ailleurs toujours bien développée. Elle est parfois dénommée « Herbe de Para », mais malgré ce nom qui semble indiquer une provenance américaine de la plante, certains auteurs prétendent qu’elle est originaire d'Afrique d’où elle aurait été importée en Amérique, d’abord au Brésil où elle fut surtout cultivée. Malheureusement une fois que cette herbe a pris pied dans une culture, il devient des plus dificile de la faire disparaître. A Trinidad, où elle a été cultivée sur une grande échelle, elle est même devenue une plaie de la culture sucrière. Ce Panicum est très estimé du bétail et est d’une grande vigueur, il se développe surtout bien dans une (1) P. molle Sw. (= P. barbinode Trin). — 508 — région où le sol est humide, se multipliant avec facilité et résistant aux feux de brousse. Si la culture est faite dans une station favorable, si la plante à assez d’eau à sa disposition, elle pourra fournir tous les deux mois une belle récolte de foin, très riche ; dans un sol sec et peu fertile, la poussée sera naturellement moins forte. L'Herbe de Para a sur l’Herbe de Guinée certains avantages, elle est moins dure, ses feuilles sont plus molles, mais elle ne se développe pas en hauteur comme l'Herbe de Guinée et résiste moins bien à la séche- resse. On prétend que l’Herbe de Para est si envahissante qu'elle finit par prédominer dans une région humide où elle aurait été amenée en pieds isolés placés à dis- tances assez grandes, surtout si l'herbe est incendiée à la saison séche. Les rhizomes rejettent alors forte- ment du pied. Les marais intermittents à sol vaseux sont, d’après Sagot, les meilleurs terrains pour le développement de cette plante qui a transformé certaines régions. Ce Panicum est donc une des meilleures graminées à intro- duire dans les régions marécageuses. Cette introduction s’est faite déjà au Congo, à Kisantu par exemple. M. J. Gillet, de la Mission de Bergeyck-Saint-Ignace, a obtenu d'excellents résultats. Comme beaucoup d’autres graminées fourragères, l'herbe de Para peut être multipliée par semis ou par bouturage ; c’est ce dernier procédé qui est le plus généralement employé. Les boutures, fragments de — 509 — tige de 2 ou 3 nœuds, sont plantés en terre ou même simplement jetés à sa surface. L'histoire de l'introduction de cette herbe dans cer- taines colonies est intéressante, car elle montre bien la vigueur de l’espèce. Sagot, dans son « Manuel de cul- tures tropicales >, l’a donnée en détail, nous ne croyons pas devoir revenir sur ce point. Nous donnerons, à titre de comparaison, l'analyse de l'herbe fraiche et de diverses parties de l’herbe. Herbe de Para verte (M. Bonûme). Mätières 42016682... 0 € + 1:60 Matières non azotées . . . 12.00 RAISON NC UE 2 OPA Cela e ne e n 1602 PÉNALES AISNE AMENER ET 1.47 LENS RO EDR ne At a 1 SE: Parties de cette herbe (M. Bonâme). Partie supérieure Partie inférieure de la tige, de la tige. Matières azotées. . L'ASE: 0.75 Matières non azotées 9.60 17.92 CARE NE RON ER OR 0.65 0.33 Céllulose sms ir 7.49 12.30 CendresaAt aitat: 1.86 1.50 JE RS ER RE Fe Pr 67.20 Panicum muticum forst. Ce Panicum, originaire de l’Amérique du Sud, a été introduit dans un grand nombre de régions tropicales où il est connu sous les noms de : « Mauritius grass, 33 — 910 — Scotch grass, Water grass, Buffalo grass ». Il est pérennant et se multiplie facilement par ses rejets traçants qui peuvent très aisément s’enraciner aux nœuds. A Ceylan et dans les Indes occidentales, on considère cette graminée comme une des plantes les plus utiles, elle aurait pour la production du lait et le développe- ment plus de valeur que le P. maximum Jacq. La multiplication se fait très bien à l’aide de fragments de rhizomes étalés sur le sol et recouverts d’un peu de Lerce: Ce Panicum est incapable de résister à la sécheresse et ne peut être planté que dans des régions où il aura une humidité suflisante. Il est donc spécialement à recommander dans les régions marécageuses, où il peut constituer un herbage permanent. Le Panicum muticum montre, comme l'espèce pré- cédente, une variation considérable dans sa composition suivant les régions où il est cultivé. Dans la région de Hanover (Indes Occidentales), cette variété montre, parait-il, une valeur nutritive peu commune, elle est supérieure pour le développement du bétail et pour la production laitière à l’Herbe de Guinée croissant dans les mêmes conditions. La culture du Buffalo grass, dont les constituants azotés se trouvent dans une proportion très favorable, sera donc à conseiller dans toutes les régions où il peut se développer convenablement. D'après les analyses établies récemment, on peut donner le pourcentage suivant des principaux consti- tuants de l'espèce en question : — d11 — Matières séchées Foin séché au soleil. à 100 degrés. PR NC 0 012.97 4: 1491 — _ Graisse, résine, etc. 0.44 » 0.80 0.52 à 0.91 Albuminoïdes . . 5.64 » 5.85 687 » 6.44 ÉNRRRS e Lns, n° LOT AIS AIS SDS Substances azotées. 7.21 » 10.98 8.25 » 12.90 Hydrates decarbone 33.25 » 40.66 39.08 » 46.51 Getuiose 2": , 33.08 » 33.93 37,83 » 39 87 POnAreS Er QUI EEE GERS VGAOM 650 SU 68 POLASSBS ES — — 0.50 » 0.70 CREER LOST. he — — 0.40 » 0.90 Acide phosphorique. —— — 0.44 » 0.47 L'analyse donnée par Watt nous fournit les chiffres ci-dessous pris sur le foin frais : RM em EN Ne LL. C2. ON. ee Matières grasses . . . 0.2 » Érpbbine Mise MR. RTS» Hydrates de carbone, . 13.8 > Gelalose nr. LT qeir 17/0907 5 Panicum spectabile Vees. Cette espèce est répandue dans bien des régions tro- picales. Dans la zone du Niger, elle se présente sou- vent sous la forme d’une herbe aquatique atteignant près de 2 mètres de haut. On estime également cette plante comme une des meilleures plantes fourragères de l’est africain. Ce Panicum est aussi cultivé au Brésil où il donne de fortes récoltes. — 012 — Panicum monostachyum 7/7. B. X. (CAPEIN COTINGUERRO du Brésil.) Cette espèce a été étudiée, dans ces dernières années, au Brésil par M. le professeur Dafert, qui en a donné la composition suivante : 100 p. de substance fraîche renferment : Plants jeunes. Plants après floraison. (p.c.) (p. c.) HaU UN NET UNIT 09.43 100 p. de substance sèche renferment : (digestibles). (digestibles). Protéine. 21%": 1285 1111:83 7.69 4.69 CTAISSERT TER TE NUE EL 100 2.54 0:56 CelRloSe: Pi, A9 — 30.46 — Substances non azotéés:. © 129 01:00 17:70 34.17 19.13 Cendres is. 2 "000133 — 20.14 — 100.00 100.00 M. Diederichsen, de Sao-Paulo, Brésil, a communi- qué au Tropenpflanzer de Berlin, quelques renseigne- ments sur lesquels nous nous permettons d'insister. D'après sa composition, ce fourrage est des mieux appropriés pour le bétail, pour les mulets et les che- vaux. C’est l’herbe de prairie par excellence; elle peut donner d'excellents rendements, et se recommande non seulement par sa grande valeur comme plante fourragère, mais encore par sa facile multiplication. Elle n'est guère difficile quant au sol et se développe bien même dans du sable pur, où sa croissance est — 013 — naturellement moins forte que dans une bonne terre. Dans des sols très secs, elle croit encore bien. Une fois fixée, elle se développe sans soins et empêche la croissance des broussailles ou mauvaises herbes, qui sont si désastreuses pour les autres cultures. Dans les conditions ordinaires, il suffit de nettoyer deux fois la plantation à la houe; plus tard, il est nécessaire de supprimer les mauvaises herbes une fois par an, le Panicum se multipliant en si grande quantité par semis qu’il élimine lui-même toutes les autres plantes. Pendant la première année de culture, il faudra empê- cher le bétail d'arriver à la prairie, afin que la plante aie le temps de se bien fixer au sol et de mürir ses graines. Si une prairie de Panicum monostachyum peut être | protégée contre les feux de brousse alors qu'elle est encore jeune, elle résiste beaucoup mieux quand elle est plus âgée ; il y a donc lieu d'éviter pendant les premières années l’action dévastatrice de ces feux qu’à tort ou à raison l’indigène allume périodiquement. PASPALUM LZ. Les espèces du genre Paspalum constituent un groupement caractéristique dont les représentants sont répandus dans les régions tropicales et subtropicales ; la culture à également augmenté notablement la distri- bution géographique de ces plantes, dont la plupart ont — d14 — de la valeur comme plantes fourragères. Le genre Pas- palum est représenté dans la flore de l’Afrique tropicale par un bien moins grand nombre d'espèces que le genre Panicum, une dizaine d'espèces de ce genre existent dans l’Afrique tropicale. Dans le domaine du Congo nous connaissons jusqu'à ce jour les trois espèces sui- vantes : Paspalum conjugatum Berg.; Paspalum longiflorum ÆReéz.; Paspalum scrobiculatum Z. Paspalum conjugatum Berg. (SOUR GRASS, GREEN GRASS). Le Paspalum conjugatum, portant à la Jamaique le nom de « Sour grass » et à Singapore celui de « Green grass », est également répandu dans les régions tropi- cales, on le rencontre dans diverses parties de l’Afrique. Il est très estimé dans beaucoup de régions comme plante fourragère, grâce à sa croissance rapide et à sa crande résistance à la sécheresse. C’est une herbe vivace s’'enracinant facilement aux nœuds et recouvrant très rapidement le sol excluant tous les autres végétaux. Paspalum dilatatum Poir. (1). Ce Paspalum est originaire du sud et du centre de l'Amérique ; étant donné sa valeur comme plante four- ragère, il est peut-être destiné à se répandre dans d’au- (1) Paspalum dilatatum Por. ( - P. ovatum Nees). — D15 — tres régions tropicales. Son port est celui de la plupart des espèces du genre et à première vue il pourrait être facilement confondu avec certaines espèces endémiques au Congo. Cette espèce pourrait avoir pour l'Afrique, une cer- taine importance, car elle se trouve déjà répandue dans le sud africain, où elle se montre de valeur grâce à sa résistance à la sécheresse. Elle a été introduite entre autres en Australie et au Cap de Bonne-Espérance, où elle a résisté à des froids intenses comme à de fortes sécheresses, toujours grâce à ses racines profondes. Ces particularités en feraient une graminée dépassant en valeur beaucoup d’autres plantes fourragères. Grâce à ce Paspalum des ter- rains rocailleux, montueux ou marécageux peuvent être transformés en pâturages excellents. Cependant ce n’est pas dans un terrain sec que cette plante donnera la meilleure récolte, mais pour se déve- lopper avec luxuriance il ne faut qu’une minime quan- tité d’eau. Elle est très estimée du bétail, aussi longtemps nalu- rellement que les tiges sont encore jeunes. Les pousses atteignent jusque 1%,50 de hauteur et sont munies de 3 à 4 feuilles mesurant environ 30 centimètres de long ct près de 1 centimètre de large. L’inflorescence termi- nale comporte 3 à 6 épis érigés-étalés. M. S. B. Wallis, un planteur du Texas, considère, d'après H. Semler, cette graminée comme une des plus importantes. Elle pourrait, en effet, dans cette région, fournir en toutes saisons un excellent fourrage, car le — 316 — froid n'arrête que momentanément son développement. Le Paspalum ovatum se multiplie par graines, bou- tures ou rejets, ces derniers naissant aux nœuds et pou- vant sans difficultés vivre comme plantes séparées. Quant à la propagation de cette plante utile les avis sont cependant très partagés. Suivant les uns la multi- plication ne pourrait guère se faire par le semis, car les graines müriraient irrégulièrement, et seraient sou- vent de qualité inférieure. En Australie, où l’ou à fait de nombreux essais avec cette plante, le meilleur mode de multiplication parait avoir été l’emploi de fragments | de tiges enracinées, placés à environ 90 cm. de dis- tance en tous sens. Le développement est très rapide et la plante recouvre rapidement le sol de sa végétation touffue. D'autres planteurs, et en particulier certains colons de la Nouvelle-Galles du Sud, prétendent au contraire qu’on trouve chez cette plante des graines à tous les états dans un même épi. Si donc on à cru qu'un pelit nombre de graines seulement arrivaient à maturité, c'est que la récolte des graines avait été faite sans soins. Il faut faire, autant que possible, cette récolte à la main, les graines se détachent facilement par secousse; de cette façon il sera facile d'obtenir sur un même pâtu- rage au moins une douzaine de récoltes de graines. Le poids de la graine parait être un des meilleurs moyens de reconnaitre sa valeur; de bonnes graines pèsent de 112 à 140 livres par 4 boisseaux (anglais), en-dessous de ce poids la graine est considérée comme de peu de valeur. On pourra aussi essayer la fertilité des graines — 917 — par résistance à la pression, ce qui indiquera la présence dans le fruit d’un embryon bien formé. Pour la germination régulière des graines, il faudra avoir à sa disposition un sol assez humide et assez chaud ; on fera bien aussi, si c’est possible, de recouvrir légèrement les graines. Si le sol est vierge ou s’il est obtenu par l’incinération de la forêt et de la brousse, les graines semées à la surface ne devront pas être recou- vertes, les premières pluies auront vite fait pénétrer les craines dans le sol où elles se développeront avec une très grande rapidité. M. Guthrie a fait une analyse du foin de cette espèce récolté à la « Wollongbar Experimental Farm >; les chiffres sont : NUE RE ES ee ET CAES 5 (1 AIbMMOMES VOA Gran SU O 22 Solubles . . 1.83 Insolubles . 8.39 Cellulose digestible . . . . . 29.96 ” INIPESUDICN CE 0027.00 CONULeS APR TETE Er re NN 087 Solubles . . 4.32 Insolubles . 2.05 Composés amides. . . . . . 14.86 Dans le n° 1, 1901 des « Agricultural series n. 33. Fodders » du « The Agricultural Ledger >» on trouvera, sous le titre de « New Fodder grass for India », le résumé de tous les renseignements publiés en Australie sur cette espèce, qui peut donner de 13 à 20 tonnes de fourrage par acre et cela même deux fois par an. — 918 — Paspalum distichum Pur. (SILT GRASS, WATER COUCH). Cette graminée rampante affectionne particulière- ment les bords des rivières, des lacs et des marais et mème le bord des eaux salées où durant toute l’année elle se développe avec luxuriance donnant en toute saison un excellent fourrage. Le Paspalum distichum supporte même les inondations; des essais de culture tentés en Californie, en marais asséchés pendant une partie de l’année, semblent avoir donné certains résul- tats. L'analyse chimique lui donne la constitution suivante : AlbDumine OR ENT RL LEE SE M UE ee Ne 7 ir AMMIAON -2 LE VER RUES Gomme’ ss it. ee 6 Een Sucre . TUE Ci ES TRI Paspalum scrobiculatum Z. Le Paspalum scrobiculatum existe dans plusienrs régions tropicales et se rencontre dans la littérature sous de très nombreux noms indigènes : Fundi ou Fun- dungi (Sierra-Leone), Kodo ou Koda millet (Indes anglaises); Ditch Millet (Nouvelle-Galles du Sud), Herbe à épée (Maurice). Suivant les régions, on le considère comme annuelle ou comme vivace, il varie de 60 em. à 1 mètre de hauteur. Ce Paspalum, comme plusieurs espèces du même genre, se développe en terrain pauvre et sec, comme en — 919 — terrain marécageux. A l’état jeune, il est très estimé du bétail, mais lors de la maturité des graines, ce fourrage occasionnerait un empoisonnement par ses propriétés narcotiques ; il faudrait donc empêcher le bétail d'entrer dans les parcs à ce moment. Dans des pâturages perma- nents, il y aurait donc avantage à ne pas introduire cette sgraminée dont l'étude chimique devrait être reprise. L'analyse suivante en a été donnée par le professeur Church : PAR PUMA LU ET Ve ee Ron LÉ LDC Abumimoides: 240 ECO AA LH LUI No TRANS Matières grasses . . . 2.1 - Dell ES ne me 0 7.1 DENTrES ee Re eee or Lo Paspalum stoloniferum Des. Cette espèce, encore mal connue au point de vue fourrager, a, dans ces derniers temps, fait l’objet d’ar- ticles tendant à la faire admettre dans les cultures et lui donnant à ce point de vue des qualités supérieures à celles du P. dilatatum. Mais une demande de graines faite par le Département de l’Agriculture du Cap à celui de la Nouvelle-Galles du Sud où la plante avait été mise en culture, a obtenu une réponse peu encourageante. Cette graine n’a pu être fournie, car la culture du P. stoloniferum à été abandonnée, la plante s'étant montrée inapte aux conditions normales de la végéta- tion dans cette partie de l’Australie; elle exige assez d'humidité et à 3 degrés de gelée la plante meurt. — 020 — Dans de bonnes conditions, humidité et chaleur, le P. sloloniferum se développe bien, mais les récoltes qu'il donne ne sont pas plus belles que celles du P. di- lalalum se trouvant dans des conditions similaires. k *# *% Pennisetum typhoideum ich. Cette graminée, actuellement très répandue par la culture, parait être originaire de l'Afrique, elle est cul- tivée depuis un temps immémorial dans les Indes, l’Ara- bie et l'Égypte, où elle semble avoir donné naissance à toute une série de variétés. Aussi, grâce à sa grande distribution, est-elle connue sous un grand nombre de noms; On la désigne fréquemment sous le nom de Millet africain ou Millet perlé. Le Pennisetum typhoideum est une plante an- nuelle, à croissance rapide, atteignant souvent plus de 2 mètres de hauteur, ses feuilles sont larges. Les rejets du pied donnent très vite de belles feuilles. Cette plante est déjà bien connue en Afrique occidentale où elle se présente sous des formes diverses, il y a donc lieu d’ai- der autant que possible à sa dispersion, car le planteur est sûr de trouver en elle une graminée fourragère de culture facile et à haut rendement, La récolte du fourrage doit se faire avant maturité complète et la plante étant annuelle, il faudra la rese- mer tous les ans, ce qui peut présenter certains incon- vénients dans la pratique coloniale; mais le millet se sème souvent de lui-même, 20e — La préparation du sol destiné à recevoir cette graine devra être faite avec le plus grand soin, si l’on désire faire une belle culture; il faut en outre un terrain bien meuble, léger, sablonneux mais cependant riche en humus, pour pouvoir obtenir de bonnes récoltes. H. Semler, dans son Traité d'Agriculture tropicale, recommande le semis en lignes distantes de 75 cm., les plantules ayant atteint 5 cm. de hauteur, sont éclaircies de manière à n’en laisser qu’un pied environ tous les 15 cm.; même si le sol est très riche il y aura avantage, pour permettre à la plante de prendre toute son ampleur, de disposer les lignes à 1 mètre les unes des autres. Dans ie début de la culture il faudra natu- rellement passer entre les lignes pour faire disparaitre les mauvaises herbes. Un des constituants de ce fourrage est le sucre, il en forme un des plus importants éléments nutritifs. Dans la partie sud des États-Unis de l'Amérique du Nord et à Ceylan cette plante est cultivée non seu- lement pour le fourrage mais encore pour les graines. L'indigène de l'Afrique cultive également cette espèce ainsi d’ailleurs que plusieurs autres petites graminées, pour les graines dont ils fout une sorte de farine. Aux Indes cette plante est l’objet de soins de la part du peuple, qui trouve en elle une des bonnes céréales, elle est fréquemment dénommée « Bulrush Millet » et peut donner un rendement de 800 kilos de graines par hectare. Les analyses de la graine varient assez bien, certaines donnent : — 09292 — HAU) |." T'ON HL80p.c. LLa#mmre Albuminoiïides . . . 10.13 » 10.4 » Matières grasses . . 4.63 » 3.3 ” ATMAUR EN SMTP MUR 71:79!» 41:6 » Cellulose: "7 orme — 1:65 » Cendres SR 1.69 » 2.0 » 100.00 p. c. 100.00 p. c. Les analyses plus récentes publiées par M.S. W. Lea- ther dans « The Agricultural Ledger », 1903, n. 7, « Indian food grains and fodder > fournissent des chif- ires variant comme le montre le tableau ci-dessous : Moyennes. AO NA UE at OS LOLDETOR Matières.grasses.: … 8.1: 4441 40826700 Albuminoides. . :… «8A82-11:127 00000 Hydrates de carbone solubles. 71.07-74.26 73.52 Cellulose, ligneux . . .… 0:60: 09007 Matières minérales solubles . L.59-::2.12e111m8 SLLGR, pois nan ah traites LOIS OLGESSSS AZOte LOAIS ur 2e ces Ter 1.34- 1.864. 61 Azote albuminoïde . . . . L:80-' FE. 79 CA Nous n’avons point sous la main une analyse du foin de cette plante. # *X *X Euchlaena luxurians Aschers. (1). (TÉOSINTE, RÉANA.) Le Téosinte, dénommé aussi Réana, est une des gra- minées tropicales dont on a beaucoup parlé dans ces (1) Euchlaena luxurians Aschers. (— Euchlaena mexicana Schrad.; Reana Giovannini Br.; Reana luxurians DLur.). — 5923 — dernières années Elle est originaire du Guatemala et a de là été introduite dans la plupart des régions tropi- cales, même dans les régions subtropicales. Cette plante produit de très fortes récoltes ; quand les conditions de culture sont bonnes, deux récoltes sont assurées par an. L'eau surtout lui est nécessaire, elle ne peut se développer avec succès dans les régions sèches. Certains planteurs prétendent que la valeur de ce fourrage est considérablement surfaite, le foin qui peut être obtenu dans les meilleures conditions renferme, d'après eux, une dose proportionnellement trop forte de matières cellulosiques indigestibles. Le plus grand des griefs que l’on puisse faire, pensons-nous, à la cul- ture de cette plante, c’est que, d’après la plupart des observateurs dignes de foi, elle doit pour végéter vigou- reusement se trouver dans un sol meuble et profond et être entourée de certains soins. Il lui faut aussi un climat chaud et humide. Le Téosinte est une plante vigoureuse, vivace ou parfois annuelle, rappelant par son port le mais, et pouvant atteindre 7 mètres de hauteur dans les régions favorables à son développement. Un pied peut fournir jusque 25 tiges et occuper une surface de 4 mètres carrés, elle a donc un pouvoir producteur de fourrage plus considérable que beaucoup d’autres graminées. On a même prétendu qu’une seule touffe de cette gra- minée développée dans des conditions favorables était capable de nourrir une couple de grands bœufs. Cette plante à surtout été conseillée comme fourrage — 524 — vert; elle renferme, comme le mais et comme la canne à sucre, une notable proportion de sucre qui contribue à lui donner de la valeur nutritive; on peut encore insister sur sa valeur comme céréale et cela surtout dans les régions tropicales. Le Téosinte est particulièrement cultivé en grand dans les régions chaudes du sud des États-Unis où il semble avoir fait ses preuves. Son introduction dans le sud de l'Afrique à également donné quelques bons résultats. Le Téosinte supporte plus ou moins la sécheresse, mais ne peut résister à la gelée; dans les régions où le thermomètre descend trop bas, il faudra donc le cul- tiver comme plante annuelle pendant l'été, mais même dans cette circonstance il sera encore possible de faire plusieurs coupes par an. Dans les régions tropicales, le rendement pourra être obtenu pendant de nombreuses années sur un même terrain. On estime la production de 1 hectare à une moyenne de 80,000 à 100,000 kilos et l’on peut, paraït-il, souvent obtenir le double. Les résultats obtenus à la « Kansas Experimental Station »eten Géorgie n’ont pas été aussi considérables ; le rendement a varié de 19 à 23 tonnnes par acre, soit au maximum un peu plus de 60,000 kilos par hectare. Au Guatemala, d’où cette herbe est, comme nous l’avons dit, originaire, on obtient les meilleurs résultats de culture dans des terrains argilo-siliceux. On multi- plie la plante de graines placées à assez grande dis- tance, au moins 2 mètres, vu l’ampleur qu'atteignent — 995 — les pieds; le terrain doit être bien préparé et autant que possible bien amendé. La multiplication peut également se faire avec des rejets. M. Bonâme à donné de cette plante l'analyse sui- vante, qui prouve qu’au point de vue de sa composition chimique, elle n’est pas de beaucoup inférieure à la plupart des autres graminées fourragères; l’empêche- ment à la propagation de cette espèce réside donc bien, pour certaines régions, aux conditions de culture. Matières azotées . . . . 1.15 Matières non azotées . . . 8.55 Grasse ON Let Pns T0 CEALTROSE ES RSS TEE A OS CETUTES AMEL A EC Te Ear 1O RUE RM A RE ETS ARR 7 Re 100.00 L'historique de l'introduction de cette plante dans la culture a été donné sommairement par M. Chalot dans le Bulletin du Jardin colonial de Nogent-sur-Marne, no 1, 1901. M. Chalot a fait en 1899 un essai de culture au Jardin d'essai de Libreville et il en a consigné les résultats, très favorables, dans le Rapport auquel nous renvoyons le lecteur, tout en faisant remarquer que cet essai a surtout été fait dans le but d'obtenir des graines et non du four- rage. 34 — 026 — Cynodon Dactylon (Z.) Pers. Cette graminée est répandue dans la plupart des régions tropicales; elle existe également dans la région tempérée et même chez nous, où on la rencontre fré- quemment dans nos pâturages (1). Elle serait d’ailleurs, d'après certains botanistes, originaire du sud de l’Eu- rope, d’autres lui donnent comme patrie le nord de l'Afrique. Elle mérite, à plus d’un titre, d’être introduite dans les régions tropicales, où elle n’existerait pas encore. Vu la grande dispersion de cette plante on la trouve signalée dans la littérature sous un très grand nombre de noms, tels que : Couch grass, Bermuda grass (États- Unis de l'Amérique du Nord), Bahama grass, Devil grass (Indes Occidentales), Durba (Bengale), Dub ou Doub (Indes Septentrionales), Cynodon, Gros chien- dent, Chiendent pied-de-poule, etc. Le Cynodon Dactylon se développe dans les situa- tions les plus diverses, soit dans des terrains secs, soit dans des terrains humides, depuis le bord de la mer jusqu’à une assez grande altitude. Sa valeur réside dans le fait qu’il est capable de se développer sans soins dans un sol pauvre, dans des terrains abandonnés où d'autres graminées ne se développeraient pas. I1 jouit d’ailleurs de la propriété d'éliminer facile- ment la plupart des autres plantes de l'endroit où elle a pris pied. Un sol pierreux, très rocailleux même, (1) Cynodon Dactylon (L.) Pers. (— Panicum Dactylon L.; Dactylus oficinalis Vill.). 597 — n’empêche pas son développement, on a vu des rhizomes ou des tiges couchées de cette graminée recouvrir au bout de peu de semaines des blocs de rochers de 12,50 de diamètre. En outre il possède la propriété, très importante pour une plante fourragère, de résister à de fortes sécheresses ; il convient donc bien aux régions sèches. Cette graminée est une des plantes fourragères les plus importantes dans les États du Sud de l'Amérique du Nord, et dans l’Hindoustan elle est très prisée comme fourrage, tant pour les chevaux que pour le gros bétail. | Ce Cynodon est une graminée pérennante, rampante, s’enracinant aux nœuds, il atteint de 50 à 60 cm. de hauteur suivant la fertilité du sol. Les tiges florifères sont terminées par 3 à 5 épis divergents et grêles d’où vient le nom de pied-de-poule. Grâce à ses rhizomes souterrains, la plante peut résister à la sécheresse, mais cette propriété de s’enra- ciner vigoureusement dans le sol rend cette espèce difii- cile à enlever des terrains où elle s’est développée. Aussi ne doit-on l’introduire que dans les pâturages où elle pourra être cultivée comme culture permanente. Le Département de l'Agriculture des États-Unis a donné de cette espèce l'analyse suivante : A NN Rene US 27 MD UUET, 14.3 p. c. PERTE TM MINIME MACES Ne 7.8 » MALIEPES PASSES, al GI € 13 >» » extractives non azotées . 45.0 » Cellulose brute. + ANT M 19.9 » Mlhuminones cree os NOM VS — 028 — Ce Département a donné du foin séché à 100 degrés l'analyse suivante : Matières grasses. Cire. Sucre Gomme et dextrine . Fibres . ru Hydrate de carbone. Albuminoïdes. Cendres. Ces dernières comportent : Potasse. ; Oxyde de Potasse Chaux . Magnésie . Acide sulfurique. Acide phosphorique. Acide silicique Chlore . La multiplication de cette 1.38 p. c. 0.36 » 6.56 » 9.29 » 51.98 » 12.64 » 11.15 » 6.16 » CET 22.29 p» 13.44 » VAPRT Ie 5.00 tra 9.37 « ASC 6.20 « Re EC 30.29 » DANS € 6.05 » espèce se fera de préfé- rence par bouturage, les graines, pour diverses raisons, mürissent mal et germent diflicilement; d’ailleurs le bouturage donne des plantes beaucoup plus vigoureuses. Les boutures, fragments de parties souterraines, sont mises irrégulièrement en terre, mais ne doivent jamais être enterrées à plus de 5 cm. de profondeur. Tout en étant peu sensible aux conditions du terrain, au point de vue de son développement général, la capa- cité de production fourragère de cette plante augmente considérablement quand on lui fournit un amendement régulier, dans lequel devront se trouver en particulier, — 529 — LA comme le montre l’analyse ci-dessus, de la chaux et de la potasse. Dans de bonnes conditions de culture on a vu la production atteindre le triple de la récolte ordi- naire, fait qui prouve une fois de plus la grande impor- tance des engrais sur la végétation, tant dans les cul- tures tropicales que dans nos cultures tempérées. M. Raoul conseille de faire la coupe du foin dès l’ap- parition des fleurs, de cette façon, dit-il, le fourrage obtenu à plus de valeur nutritive et une seconde récolte s'obtient plus rapidement. % *k * Andropogon Z. Le genre Andropogon est un des plus grands genres de la grande famille des Graminacées. Il est fort bien représenté dans la flore des brousses de l’Afrique tropi- cale. Malheureusement, malgré les études monogra- phiques publiées sur ce genre, la détermination des espèces est difticile, et la connaissance des espèces indi- gènes au Congo est relativement peu avancée. La plupart des espèces de ce genre sont de grandes plantes et beaucoup constituent certainement d’excel- lenies plantes fourragères, particulièrement à l’état jeune avant que leurs tiges n’aient acquis une certaine rigidité. Nousn'’examinerons ici que les deux espèces les mieux connues, et cela encore superficiellement. CE 880 — Andropogon pertusus Wz2//d. (SOUR GRASS, PALWA). Cet Andropogon porte aux Barbades le nom de « Sour grass » appliqué au Paspalum conjugatum de la Jamaique. Aux Indes, il est signalé sous le vocable « Palwa ». On considère cette espèce dans plusieurs régions, entre autres aux Indes et en Australie, comme une des meilleures graminées fourragères, car elle peut résister pendant longtemps à la sécheresse; aux Barbades, cette espèce est devenue de culture générale, car elle donne encore alors que la plupart des autres fourrages sont presque nuls. Fauchée peu après floraison, cette herbe est très estimée par les chevaux, les mulets et le bétail, mais si on la laisse trop longtemps sur pied, les tiges deviennent trop dures pour le bétail qui les délaisse. La multiplication de cette espèce se fait facilement par des boutures de rhizomes placées à une trentaine de pieds de distance; celles-ci recouvrent rapidement le sol. La récolte peut être usagée fraiche; elle peut égale- ment être séchée et donnée comme foin. Il est possible d'en obtenir deux et même trois récoltes par an, et cela durant plusieurs années. L'analyse du « Sour grass » récolté à Antigua, a donné à M. Watts les résultats suivants : Haas dans 10.9 pc: Cendrés:: 2, 2 LUE 5.5 » Protéine . ALTER 5.0 »* — 531 — DOFDSE Are VE 161":1/1.0 -0 007 Hydrates de carbone. . 37.7 » Matières grasses . .. . 2,0 » Andropogon Sorghum Brot. Comprise dans son sens le plus large, cette espèce se présente en Afrique sous un très grand nombre de variétés. L'une d’entre elles, très répandue d'ailleurs, a surtout attiré l’attention comme plante fourragère, c'est la var. halepensis (L.) Hack. (1), dont la culture mérite d’être faite en Afrique, car cette plante donne un excellent fourrage quand elle est coupée encore jeune, ayant atteint environ 50 centimètres de hauteur. Son rendement est colossal; une coupe peut fournir 700 quin- taux de foin par hectare, et on peut, dans de bonnes con- ditions, faire trois et même quatre coupes par an. Mais il y a à la culture de cette plante certains inconvénients quand on veut la cultiver comme herbe de pares à bétail. Le premier, c’est qu’elle prend vive- ment possession du sol et que ses racines se développent loin au dehors de l’enclos réservé à la plante; ce pre- mier inconvénient peut être combattu par le creu- sement d’un fossé autour de la prairie. Par suite des nombreux stolons qui se développent dans le sol, le Sorghum halepensis est difficile à enlever d’un endroit où il s’est installé. Semler recommande, pour détruire (1) À. Sorghum var. halepensis (L.) Hack.(-— Holcus hale- pensis L.; Blumenbachia halepensis Koel ; Sorghum halepensis Pers., Andropogon halepensis Brot.). OR une prairie de cette graminée, de couper l'herbe très ras, de passer la charrue et de laisser agir le soleil sur les rhizomes. Si on lâche ensuite des porcs sur le champ, ceux-ci, très friands de ces rhizomes, en détrui- ront une bonne quantité. Malgré la grande résistance de la plante, les jeunes rejets qui partent des rhizomes souterrains sont très fragiles; ils sont très sensibles au piétinement des bêtes, et c’est là une des principales raisons qui empéchera le planteur de se servir de cette graminée pour former l'herbe d'un pâturage perma- nent. L'analyse d’un foin de cette espèce, obtenu dans une région semi-tropicale où cet Andropogon peut très bien se développer, a été publiée par le Département de l'Agriculture des États-Unis et a donné les résultats suivants : Matières grasses . . . . 2.25 OU EVE 06 PRES CO PR EE I SUCRE. SONT LAON RME SE TS Gomme et dextrine. . . . 5.14 FTPrE 2 LULU DAS NI ue REME RENERS Hydrates de carbone . . . 15.58 Aibummoides * RTS TN COR TA Ceres PNEU EN ec RO 100.00 Ces cendres contenaient : Potassium 111 270 aa Se Oxyde de potassium . . . 35.72 NAT LE NT NE EEE CRANL LE 22700 LUCE MER A reporter . . 53.08 ni — Report. . 53.08 AO SET EU eut MT OUR ACIABISUUTIQUE. :-0: NOR O0 Acide phosphorique . . . 10.44 AG SUIGIQUE Ur ENT ENRONZE DICO NE UT tr os Dan Ta TROUS 100.00 Les Andropogon Sorghum Brot. (= A. Sorghum var. vulgaris Jack.) et Sorghum saccharatum Pers. (— A. Sorghum var. saccharatum Æoern.) considérés d'abord comme espèces distinctes sont des variétés de cette très polymorphe espèce A. Sorghum, et toutes les deux sont fréquemment cultivées, surtout en Afrique boréale et en Égypte La constitution du fourrage vert ou sec fourni par ces deux plantes est donnée par les deux tableaux suivants résumant les recherches de M. S. W. Leather (Indian food grains and Fodder in Agricultural Ledger, 1903, n. 7), faites sur des herbes de provenances diverses : A. Sorghum var. vulgaris. . Vert HA ne. RL RE ESS TO ar 0:27 NAtièreSs Prasses, 2.2 Aie 1 0:40: »>- 0.51 Rarranene : OM LES 5 el 1 (1 Hydrates de carbone solubles CSST". 252006 151118) et Pet Re NO ET MTS Matières minér lee CES : 1.09 » 2.29 SOON EN TASER CES PAS; 2407 RACE ALERT NERO ST OUTIS "S C0:600 Azote albuminoïde. . . . . 0.088 + 0.500 Le pourcentage varie, comme on le voit, dans de fortes proportions ; cette différence notable est due à — 034 — diverses causes, entre autres à l’époque de la coupe de la récolte et aux conditions dans lesquelles se trouvait la culture. Les moyennes de six analyses ont donné, pour le four- rage vert et le fourrage sec de plantes d’origine diffé- rente : É Frais. Sec, RATS ar 2e 22 . 100002 A ANR Matières grasses AL EN Se 27 TN ER 1.41 Albuminoïides . . Les re EL 4.01 Hydrates de carbone solubles , *. 1481-2450 HADPOR SUR . à 10.45 30:88 Matières Dinérales Solablés, CMS EL LT 4.60 SULIGEL. RU dt VE RUNEATOTTENENRRAUTRE 6.12 Azote totale. 25" 17 NÉE NENNaO SO PRS Azote albuminoïde- 1:24, .2#,0,.11 0.222408 A. Sorghum var. saccharatum L. Vert. FAUX EN LA RO L'ÉTAT Albuminoïdes . . . LU, 1 OSSI Hydrates de carbone Solubles s + 1244 00 Fibres . . AR ET Matières minérales solubles ARRAO PE SHCÉ LL Ua TL TE Azote totale. . Tue a 2 TOO Azote albuminoïde. : . . . + . . 013 "00 Les moyennes des analyses de ce fourrage frais ou sec donnent : Frais, Sec, EAU r. Lt OR LEE. Nef OS RS Albominoites Pet SU: 1:51 PAS Hydrates de carbone solubles . 115.66 3804 Fibres "Er s LISMISSROEES Matières Mit ONE. 4 1.26 3.26 — 039 — Frais. Sec. DER LOS . Lt IE AR ON 6.74 AE RE 0 VOUS 0.56 Azote albuminoïide . ARR ROMEO 0.40 Nous n'avons pas à insister ici sur la valeur de l'A. Sorghum, et de ses nombreuses variétés, comme céréale, c’est pour cet usage que ces plantes sont très généralement cultivées dans les réglons de l'Afrique tropicale. Ce sujet a d’ailleurs attiré l'attention de nombreux savants, et les études publiées dans ces der- nières années sur les variétés de Sorghum cultivées, sur leurs maladies et les moyens de les combattre ont fait progresser nos connaissances sur ce qui touche la vie intime du noir. Résumer ces travaux aurait certes de l'intérêt, mais cela sortirait, en grande partie du moins, de l’objet de ces notes qui ont surtout pour but de donner des indi- cations à certains planteurs africains sur les herbes les plus utilisables comme fourrage et en particulier sur celles que l’on décore ordinairement du nom de mau- vaises herbes. * * * Stenotaphrum americanum Schrank (1). (PIMENTO GRASS, BUFFALO GRASS). Cette espèce a fait l’objet d'un nombre considérable de notices; elle a été préconisée par beaucoup d’agri- culteurs qui voient en elle une des meilleures plantes (1) Stenotaphrum americanum Schrank ( = Stenotaphrum glabrum Trin.). — 936 — fourragères à introduire dans les régions tropicales « Pimento grass » est le nom sous lequel elle est connue à la Jamaïque, « Buffalo grass » est son nom austra- lien. Elle est certes une des graminées qui se développent le mieux dans les régions sèches et dans les sols pau- vres, Où son rhizome traçant aide considérablement à sa multiplication. Le Stenotaphrum est une plante rampante, à rhizome, mais mince, pouvant même résis- ter à des gelées intenses. Elle est adaptée autant aux régions sèches qu'aux régions humides. Une des autres propriétés de cette graminée consiste à maintenir les sables maritimes et Les terres boulantes des bords des rivières. Le botaniste australien von Mueller disait de cette espèce : « elle consolide du sable meuble en un pâturage ferme ». Cependant cette espèce ne peut être comparée äux herbes de Guinée et de Para ni pour l'obtention d'une forte récolte fourragère, ni pour la qualité nutritive. D'ailleurs, les analystes sont peu d'accord sur la teneur de cette graminée en substances assimilables : matières azotées, hydrates de carbone. Il semble que dans les Indes Occidentales cette herbe commune et de valeur secondaire, soit, au point de vue nutritif, infé- rieure aux récoltes de la même espèce, dont M. Crad- wick parle avec tant d'enthousiasme pour le West Moreland Les analyses faites par M. Hammond ont donné les résultats suivants, ils Concordent avec ceux donnés antérieurement pour le foin frais par M. H. H. Cousins — 0931 — dans le « Bulletin of the Department of Agriculture in Jamaica », vol. 1, p. 244 : Séché Séché ; à 100 degrés. au soleil. Etat vert, Eau Ne — 15.75 80.78 Graisse, résine, etc. . 1.64 1.38 0.32 Albuminoïides fées LP 158 Amides 1:87 114 0.38 Matières azotées 8.62 7.26 1.66 Hydrates de carbone . 48.58 40.93 9.33 Cellulose. 33.13 27.91 6.37 Cendres . 8.03 6.77 1.54 Potasse . 0.76 — — Chaux SES 0.96 — — Acide phosphorique 0.58 — — Les échantillons sur lesquels se base M. Cradwick pour proclamer que ce Pimento grass constitue proba- blement la meilleure des graminées pour pâturages per- manents, ont donné à l’analyse les résultats suivants : Eau . PRES Et Matières grasses, etc. Albuminoiïdes. Amides . ; Matières azotées . Hydrates de carbone. Cellulose Cendres. Potasse. Chaux : PURE A 7 Acide phosphorique. Séché au soleil. 13.19 à 13.03 1.08 » 0.49 8.02» 8.36 0.33» 1.23 8.69 » 9.25 42,22 » 43.46 27.24 » 27.52 6.74» 7.10 *k * Séché à 100 degrés. 0.57 à 1.24 9.24» 9.61 0.39 » 1.42 10.00 » 10.66 48.64 » 49.95 81.32 » 31.70 7.176 » 8.16 1.12 » 0.48 0.69 » 0.73 1.33 — 938 — Saccharum officinarum Z. La canne à sucre peut également être considérée comme plante fourragère. Dans les pays de forte pro- duction sucrière, les extrémités des cannes et les parties munies de feuilles sont souvent données fraiches au bétail et constituent d’ailleurs un excellent fourrage. On peut également conserver ce fourrage, le procédé le plus profitable serait, d’après les expériences faites aux Indes Occidentales, de sécher les tiges jusqu’à ce qu'elles for- ment une sorte de fourrage brut, puis de les lier en bottes et de les empaqueter en meules. Par ce mode opératoire, les qualités nutritives sont assez bien con- servées. M. Waits à publié, de ce foin, dans le « West Indian Bulletin >», l'analyse ci-dessous; elle prouve que la valeur nutritive en a été en grande partie conservée : Radio daniel pie Matières grasses. . . (0.26 » Protéme brute ES none Hydrates de carbone . 16.62. » Cellulose 7 PRO 7 CéDdres 24200 ANT RENE 20 D'autres analyses de fourrage de cannes à sucre, ten- dres et jeunes, ont donné à M. Bonâme : Matières’azotées. 2 LE ne 00:87 Matières non azotées . . . 16.00 Matières grasses : ." #02 Calulôse 4520 SNA IE GCendrés Re es, CRAN EEE Hausse: rev eine PEER 100.00 — 939 — Des essais de culture de la canne à sucre comme plante fourragère sont tentés en ce moment au Trans- vaal dans les environs dé Prétoria, à Potchefstroom et à Springbok Flaiss, mais les résultats ne sont pas encore suffisamment décisifs. La variété de cannes mise en expérience est la « Uba cane >; celle-ci parait être originaire de Chine et aurait la propriété de résister à de fortes sécheresses Au Queensland, on a établi des cultures de cannes spécialement pour le fourrage. On fauche quand les tiges ont atteint de 4 à 6 pieds de hauteur, avant qu’elles ne soient devenues dures ; de cette manière, on peut faire plusieurs récoltes dans la saison. Si la quantité de sucre, présente dans ces coupes, est moins forte qu’à maturité complète, cela ne diminue pas nécessairement la valeur du fourrage, car les hydrates de carbone s’y trouvent sous une forme différente. D'ailleurs si à l’étai de maturité la canne contient une quantité plus grande de sucre, dont la valeur nutritive est indéniable, elle contient aussi à ce moment une très forte proportion de matières non assimilables (1). (1) L'alimentation du bétail au sucre et à la mélasse a fait l’objet ae nombreuses recherches; nous ne pouvons entrer dans le détail de celte importante question, mais renverrons le lecteur qui s’y intéresse aux travaux de M. Bonâme, l'éminent directeur de la Station agrono- mique de l’Ile Macrice, qui s’est occupé de l'alimentation des trou- peaux à l’aide du sucre et de la mélasse, et cela principalement au point de vue tropical. Un résumé de ses dernières recherches a paru, en 1904, dans le « Bulletin n° 10 » de la Station agronomique de l’Ile Maurice. — 540 — Cultivée comme plante fourragère, la canne à sucre peut être conservée sur le méme terrain pendant de longues années, et cela même‘dans des régions relati- vement assez élevées situées à 900 et même 1,200 mètres au-dessus du niveau de la mer, conditions dans lesquelles la culture ne pourrait être faite en vue de l'obtention du sucre. Au Congo, où la canne à sucre se cultive facilement, et où elle est même devenue une culture indigène, il y aura dans cette graminée une source de fourrage des plus utilisable. . Comme ïil n’est pas possible d'entrer dans ces « Notices » dans beaucoup de détails sur certaines graminées, nous croyons qu'il n’est pas inutile de résumer, pour ceux que cela pourra intéresser, les tableaux de composition moyenne de certaines des gra- minées fourragères examinées par M le D'S. W. Lea- ther dans le travail auquel nous avons déjà souvent renvoyé le lecteur. Nous les avons inscrites dans le tableau ci-contre, qui comprend neuf graminées; trois d’entre elles ont été examinées avec quelque détail dans les paragraphes précédents. — 941 — FG‘T GG‘T è8‘9 Fr'e caca | 9L'L16 | LT'‘6 ac‘è 00‘0F d'A NCE O CSEINIENZ *WUNAI}RS WIN], 1£‘93 | rè‘68 0F‘0 9G‘0 ÿL‘9 98‘£ age | r6‘8e | ga'a Lu 00‘0Y : WNJUIEI9ES WNYSIOS FT‘66 | LO‘8 60°8 00‘0F * * ? * ROIeII IIe70S * WNUWIXEU TN9IUEX FL‘r8 6L°Gr 9r‘9€ | G8‘OT | 86‘Y 00‘07 | * ‘ ‘eoxeSna wnepio 6008 r8‘sè 98 ‘ca 98‘98 | FF'6 Ga‘ 0007 | ‘ ‘ vueouloo euisnel c8‘0 PCT 66‘£ £0°8 (JS 0 ei ne 20 NO 208 00‘0F + + * + AIS EU9AY co‘o |9g‘o |ze‘o |op‘r |es‘oe | 69‘er | 10‘r pr |oo‘or | : wnu8aog uoSodorpuy “oTAn10S ‘aplou ‘Sarqnros ‘21001 ao *SOpIOU *SOSSU1 -Tum 1e *“O0IIS [SOTUTQUIU | :9S0/MT199 . ‘NCA 210Z 2p -Inqry | Sr 102% x SOLQICIN il AJRIPAT Je ET Na EE 2 30 RTE TS et SEE 9 RE Rene 1 RE PCR ‘sata sonauno] op auualñoutr uorisodw0) 39 — 042 — M G. Watt, dans son « Dictionary of the Economic Products of India », a publié à l’article « Fodder » une très longue liste des végétaux pouvant être employés comme fourrage aux Indes; bien que cette liste renferme de très nombreuses plantes répandues en Afrique, nous ne pouvons la reproduire ici en entier; cependant nous avons cru utile de relever au moins les noms des gra- minées citées en indiquant, quant il y a lieu, leur emploi. Pour plus de détails, le lecteur devra recourir au très utile « Dictionnaire », nous ne pouvons ici donner que des notes et des indications générales, notre but étant surtout d'insister auprès du colon en Afrique pour l’en- gager à poursuivre des études dans ce sens. La liste ci-dessous est, comme celle de Wait {Dict. vol. III, p. 420 et suivantes), dressée par ordre alpha- bétique. Aelurops littoralis var. repens. Alopecurus pratensis Z. — Espèce européenne de valeur pour le cheval. Andropogon annulatus Forsk.; À. caricosus L.; A. fo- veolatus Del.; À. Ischaemum Z. Andropogon laniger Desf. — Très estimé du bétail quand il est jeune, mais le cheval souffre de coliques quand il se nourrit de cette herbe. L’odeur très aroma- tique de ce fourrage se communique souvent au lait des vaches. Andropogon micranthus Xunth; A. muricatus Retz. Andropogon pachyarthrus Hack. — Excellent pour le bétail, mais non pour les chevaux. Andropogon pertusus Will. Andropogon Schoenanthus Z. — Bien que très employé comme fourrage, il n’est pas considéré comme favo- rable au bétail. L'huile qu'il contient est de valeur. — 943 — Andropogon serratus var. nitidus. Anthistiria anathera Nees. — Excellent pour le cheval. Anthistiria ciliata ZL. f. Apluda aristata L. — Excellent fourrage à l’état jeune. Aristida depressa Retz. — Id. Aristida hystrix L f. — Id. Arthraxon lanceolatus Hochst. Avena sativa L. Bambusa arundinacea Retz. — Estimé des éléphants; médicament pour chevaux. Bromus uniloides Æ. B. et K. Cenchrus catharticus Del. — Herbe de pâture à l’état jeune. Cenchrus montanus ÂVees ; C. pennisetiformis Hochst. Chloris barbata Sr. ; C. tenella Roxb.:;: C. tetrasta- chys Hack. Chrysopogon serrulatus Trin. — Fourrage surtout apprécié des chevaux. Coix Lacryma ZL. — Très estimé du bétail. Cynodon dactylon Pers. — Excellent surtout pour le cheval. Dendrocalamus strictus Vees. — Fourrage pour élé- phanis. Dinebra arabica Pal. Beau. Diplachne fusca Pal. Beaur. Eleusine aegyptiaca Pers. — Excellent pour le bétail, mais non pour les chevaux. Eleusine coracana Gaertn. -- Excellent pour le bétail, moins bon pour les chevaux qui ne le mangent, sem- ble-t-il, qu’en cas de disette. Eleusine flagellifica Vees. Eleusine indica Gaerln. — Estimé pour le bétail et les chevaux Eleusine indica Duthie ; E. verticillata Roxb. — 544 — Elionurus hirsutus Munro — Excellent pâturage déser- tique à l’état jeune. Eragrostis abyssinica Schrad.; E. bifaria W. et A.; E. Brownei Vees; E. ciliaris Link; E. cynosuroides R.et S.;E. elegantula Nees; E megastachya Link ; E. nutans Nees; E. pilosa Pal. Beauv.; E. plumosa Link ; E. tenella Pal. Beaur. Eriochloa annulata Kunth. Euchlaena luxurians AscA. Hemarthria compressa Asch. Heteropogon contortus À. et S. — Estimé surtout pour le bétail. Hordeum vulgare Z. Hygrorhiza aristata Nees. Imperata arundinacea Cyr. — Très estimé du bétail à l’état jeune, surtout les jeunes repousses après l’incen- die de la brousse. Isachne australis À. Br.— Excellent dit-on pour bétail et chevaux. Ischaemum angustifolium Aack.; I. ciliare ÆRelz.; I. laxum ZX. Br.; I. pilosum Hack. Ischaemum rugosum Salisb.— Excellent, à l’état jeune, pour le bétail et les chevaux. Iseilema laxum Æack.;1. Wightii Anders. Koeleria phleoides Pers. Leptochloa chinensis Vees. Lolium perenne Z. Manisuris granularis St. Ophiurus corymbosus Gürtn.; O. perforatus L. — Excellents à l’état jeune. Oplismenus Burmanni Retz. Oryza sativa L. — D45 — Panicum antidotale Retz. — Avis très partagés, suivant les uns excellent fourrage, suivant les autres occa- sionnant des empoisonnements ; à l’état jeune parait inoffensif. Panicum colonum Z.; P. Crus-Galli Z.; P. dista- chyum Z; P. erucaeforme Sybth.; P. flavidum Relz.; P. fluitans Retz.; P. frumentaceum Roxb.; P. helopus Tyèn.; P. humile Nees; P. jumento- rum Pers.; P. miliaceum Z.; P. miliare Lam. ; P. Petiverii Trèn.; P. prostratum ZLam.; P. psilo- podium Tyin.; P. repens Z. ; P. sanguinale Z. Paspalum Kora Wzlld. P. serobiculatum Z. — On recommande de ne pas laisser pâturer cette espèce lorsqu'elle est müre ; les graines occasionnent, si elles ne sont pas bien lavées, des troubles chez le bétail. P. typhoideum ich. Phragmites communis 7rin. Poa annua Z. Pollinia argentea Trin. Saccharum ciliare Anders.; S. officinarum L.; S. spon- taneum Z. Setaria glauca Pal. Beaur.;S. italica Pal Beaur ; S. verticillata Pal. Beauv. Sorghum halepense Pers.; S. saccharatum Pers. ; S. vulgare Pers. Sporobolus diander Pal. Beau. et S. indicus À. Br — Tous deux excellents comme päture pour chevaux et fourrage pour bétail. S. pallidus Vees. Tetrapogon tetrastachya Hack. ; T. vilosus Desf. Tragus racemosa Hall. Triticum sativum Lam. Zea Mays L. — 946 — Pendant un séjour fait à Java, M. le D' A. Preyer a récolté un assez grand nombre de plantes qui, dans les environs de Buitenzorg, servent à la nourriture de bétail. La liste des espèces qu’il a rapportées a été publiée dans le Tropenpflanzer (août 1902); en don- nant cette liste M. le prof. Warburg fait ressortir l’in- térêt qu’il y aurait à établir de telles collections dans les diverses colonies allemandes; le même intérêt existe naturellement pour le Congo. Comme parmi les plantes javanaises de la liste publiée dans le « Tropenpflanzer » il y à un grand nombre de plantes répandues dans toutes les régions tropicales, nous croyons intéressant d’en donner un résumé ici; il sera peut-être utile à certains planteurs et éleveurs de l’Afrique centrale. Les plantes sont rangées par ordre systématique, beaucoup de ces plantes appartiennent à des familles autres que celle des graminées. GRAMINACÉES. Imperata arundinacea Cyrill. — Les tiges jeunes sont mangées par les bufiles. Ischaemum timorense Xunth — Fourrage pour che- vaux et bœufs. Andropogon acicularis Retz. — Fourrage pour che- vaux et bœufs. Andropogon Nardus ZL. — Mangé par le bétail. Polytrias praemorsa Hack. — Fourrage pour chevaux et bœufs. Panicum sanguinale Z. — Fourrage pour bœufs. Oplismenus compositus Pal. Beauv; O. Burmanni Pal Beauv. — Fourrage pour chevaux et bœufs. Sporobolus indicus À. Br. — Fourrage pour bœufs. Eleusine indica Gürtn. — Fourrage pour bœufs. — D47 — Eragrostis minor Æost. — Fourrage pour chevaux et bœufs. Centhotheca lappacea (Z.) Desv. — Fourrage pour chevaux et bœufs. Themeda gigantea Hack. ; T. Forskalii Hack. — Four- rage pour bœufs. CYPÉRACÉES. Cyperus compressus Z. — Fourrage pour bœufs. Cyperus umbellatus Benth.; C. Iria L. — Fourrage pour chevaux et bœufs. Kyllingia monocephala Rottb. — Id. Fimbristylis miliacea Val. — Id. Fimbristylis diphylla Vahl. — Fourrage pour bœufs. COMMÉLINACÉES. Aneilema nodiflorum À. Br. — Fourrage pour che- vaux et bœufs. MORACÉES. Ficus hirta Vahl. — Fourrage pour bœufs. AMARANTACÉES. Celosia argentea ZL. — Fourrage pour chevaux et bœufs. Amarantus spinosus L.; A. viridis ZL. — Fourrage pour bœufs. Aerua scandens Mog. — Fourrage pour chevaux et bœufs. Alternanthera strigosa Moq. — Id. Alternanthera sessilis À. Br. — Fourrage pour bœufs. PORTULACACÉES. Portulaca oleacea ZL — Fourrage pour le bétail. — 048 — LÉGUMINOSACÉES. Mimosa pudica ZL. — Fourrage pour bœufs. Cassia mimosoides Z. — Fourrage pour chevaux et bœufs. Sesbania aegyptiaca Pers. — Fourrage pour le bétail. Alysicarpus vaginalis ZL. — Fourrage pour bœufs. EUPHORBIACÉES. Ph\llanthus Niruri ZL. — Fourrage pour chevaux et bœufs. TURNERACÉES. Turnera ulmifolia var. elegans (O{{o) Urb. — Four- rage pour bœufs. TILIACÉES. Triumfetta rhomboidea ZL. et semitriloba Z. — Four- rage pour bufïes. MALVACÉES. Sida rhombifolia Z. — Fourrage pour chevaux et bœufs. Urena lobata L. — Fourrage pour bœufs. ONAGRARIACÉES. Ludwigia jussieuoides Lam. — Fourrage pour chèvres. UMBELLIFÉRACÉES. Eryngium fœtidum Z. — Fourrage pour bœufs. VERBÉNACÉES. Siachytarpheta jamaicensis (Z.) Vahl. — Fourrage pour chevaux et bœufs. — 949 — SCROPHULARIACÉES. Scoparia dulcis L. — Fourrage pour chevaux et bœufs. Ilysanthes reptans (Roxb.) Urb. — Fourrage pour bœufs. LABIATACÉES. Leucas linifolia Spreng. — Fourrage pour bœufs. Hyptis suaveolens (Z.) Poit.; H. capitata Jacq.; H. brevipes Port. — Id. ACANTHACÉES. Hemigraphis confinis Anders.— Fourrage pour bœufs. Justicia procumbens L. — Fourrage pour chevaux et bœufs. RUBIACÉES. Oldenlandia corymbosa L. — Fourrage pour chevaux et bœufs. Hemidiodia ocimifolia (Wzl{d.) K. Sch. — Id. COMPOSITACÉES. Sparganophorus Vaillantii Gürin. — Fourrage pour bœufs. Vernonia cinerea (L.) Less. — Id. Elephantopus scaber ZL. — A l’état jeune fourrage pour chevaux et bœufs. Ageratum conyzoides L. — Fourrage pour chevaux et bœufs. Sphaeranthus africanus Z. — Id. Spilanthus Acmella L. — Id. Tridax procumbens Z. — Id. Nous renvoyons aussi le lecteur désireux de se docu- menter sur la question aux travaux de M. F. Turner — 990 — et en particulier aux volumes sur les graminées austra- liennes (avec illustrations) « Australian Grasses +, Sydney, 1895, et « The Forage plants of Australia ». k * * Léguminosacées. Parmi les Léguminosacées, il existe, comme on sait, un très grand nombre de plantes herbacées qui joignent à leurs propriétés enrichissantes du sol celle de consti- tuer un excellent fourrage Nous citerons ici à titre d'exemple une légumineuse sur laquelle l'attention a été attirée en Guyane anglaise; des essais mériteraient d'être faits ailleurs avec les plantes du même genre et des genres voisins qui existent en Afrique Occidentale Pithecolobium Saman Benth. (1). (UANGO, RAIN TREE). Ce genre Pithecolobium appartient à la grande famille des Papillionacées. Le P. Saman est un arbre de taille moyenne, rami- fié, fleurissant abondamment, fréquemment employé comme arbre d’ombrage dans les plantations des régions coloniales. Le bétail et les chevaux, les moutons et les chèvres mangent avec avidité les fruits de cette plante, mais ils ne peuvent en digérer que les enveloppes et la pulpe, les graines trop dures sont excrétées entières. (1) Pithecolobium Saman Benth.(— Inga Saman Willd.). — D01 — Les fruits de ce Pithecolobium renferment une assez notable proportion de glucose, mais par contre une proportion relativement faible d’albuminoiïdes. Si les graines, beaucoup plus riches en albuminoiïdes, mais non digestibles, pouvaient être pulvérisées, il en résulterait probablement une excellente nourriture pour le bétail. Une des difficultés de cette réduction en pou- dre réside dans la présence de la matière pulpeuse. Si les fruits étaient d’abord bien desséchés, la pulvérisation serait rendue plus facile et pourrait peut-être se faire avec succès. Nous donnons ci-dessous, comparativement, l'analyse des graines et des cosses à l’état naturel et séchées à 100 degrés, telle qu’elle est publiée par le « West Indian Bulletin ». Graines. Cosses. . Dessicca- Dessicca- Etat tion à Etat tion à naturel. 100 degrés. naturel. 100 degrés. ÎLE PONTS SRENSELS FRERES 5 27 1 — 20.46 — Matières grasses,etc. 5.15 5.95 0.56 0.71 Albuminoïdes. . . 18.09 20.90 8.95 11.25 PES dan us) QD. JO: GONS 9217 4le04 Matières azotées . . 27.34 81.59 10.17 12.79 UPOSESE RUN Hu 2086 1004272. 708:95 Hydrates de carbone 38.26 44.15 55.35 (69.59 HÉMIOSeUES LR RI0/-18198 7711-55: "1451 RME NE De Prato don 1.0) 422740 LOF CRC RNA _ 1.52 — 1.40 CIS TE SERRE RER — 0.22 — 0.04 Acide phosphorique . — 0.77 — 0.74 D’après M. J. Barclay, le secrétaire de la « Jamaica Agricultural Society », les arbres de cette espèce per- dent leurs feuilles en janvier, les fruits murissent de mars à mai et sont mangés avec avidité par le bétail et par les chevaux. Les chevaux rejettent en général les graines après mastication, mais le bétail mange le tout et les graines passent par le tube digestif sans être alté- rées; cette particularité permet d'obtenir facilement de jeunes plantules. Les fruits du Pithecolobium Saman peuvent être donnés en assez grandes quantités au bétail, et peuvent même servir de base à leur alimentation, à la condition que les animaux puissent avoir de l’eau en suflisance, car sans cette précaution, l’usage de cet aliment peut occasionner des maladies. Malheureusement, il est très difficile de conserver pendant un certain temps la récolte; grâce à la forte proportion de matières sucrées, les fruits entrent facile- ment en fermentation. Pour éviter cette fermentation, il faudrait essayer de réduire le fruit en farine Mais pour réussir, cette opération exige un local chaud et sec et il est probable qu’un des nombreux séchoirs artificiels qui ont été inventés pour le séchage de divers autres produits coloniaux donnerait les meilleurs résultats. Il y a là, pensons-nous, des essais à faire. Un rapport paru dans le « Report on the Agricul- tural Work in the Botanic Gardens for 1890 of British Guyana + donne au sujet des fruits de cette espèce les renseignements suivants, basés sur des analyses faites avec des matériaux de la région : — 503 — Séchés Etat frais. à 130 degrés F, DRE TE Te EN 5408 9.26 RS OEM Er 0. AIO en 21.45 Gomme, pectose, etc. . . .: 8:89 17.58 Aibminomes (t). - 4: 57:60 10.44 Hlesraisse, ele. .. « : :0:46 1.51 Amidon et cellulose diges- MO RUMEUR EEE SR 2 06 5.85 Cellulose non digestible . . 13.73 27.07 Matières minérales . . . 1.43 2.84 100.00 100.00 (a) Azote contenu dans ces albuminoïdes . . . 1.16 2.31 Par leur composition, les fruits de cet arbre, très répandu dans beaucoup de régions tropicales, soit comme arbre d'ombrage, soit comme arbre d'ornement ont, au point de vue de leur valeur alimentaire, à peu près la même importance que le caroubier (Ceralonia siliqua L.) dont la culture est devenue assez intense dans la zone méditerranéenne. On a pu, dans certaines conditions, conserver en Guyane anglaise les fruits de cet arbre et les donner en ration aux animaux de la ferme quand le fourrage était devenu rare. C’est surtout l’humidité qui est à craindre pendant la conservation. Des analyses publiées postérieurement à la précédente, donnent pour les graines et la pulpe les pourcentages suivants : — D04 — Etat frais. Graines. Pulpe. HAUT a per OPA RE À 5 A € Ÿ 63.02 Matières grasses Error 0.37 Albuminoïdes (a) . . sed, 17 3.21 Glucose . 2% Deere FSC RE 13.07 Pectose, etc, . . : N08,09 3.97 Cellulose digestible ARMELLE 8.92 Cellulose indigestible . Re 1.46 Matières minérales . . . 3.51 0.92 à 100.00 100.00 (a) Azote contenu dans les albuminoïdes . SSD 0.382 Phaseolus Z. Dans ce genre il existe plusieurs plantes indigènes ou spontanées au Congo, avec lesquelles il y aurait lieu de faire quelques essais. Phaseolus semierectus Z. Cette légumineuse, très répandue dans la Guyane anglaise, est, d’après les analyses publiées, un fourrage excellent ; sa croissance est rapide et n'exige pas de soins ; elle enrichit très fortement le sol en azote, mais les tiges ligneuses à la base empêchent, semble-t-il, l'emploi de cette plante comme engrais vert. Des essais faits à la Guyane ont démontré qu’un champ de cette espèce, qui s'était quasi semée d'elle-même, a produit deux récoltes par an, c’est-à-dire 27 tonnes de fourrage vert par acre. Les indigènes de la région choisissent de préférence ce fourrage pour l'élevage des veaux. — 009 — La constitution du fourrage vert et des graines est donnée par le tableau suivant : Plantes vertes. Graines, ee Lt cn Ile 9.92 Matières grasses . FER 0.52 2.00 Albummoides (qi >." : 2% : 1.18 16.85 AIN TUEN CN ET SRE Ee 1.25 5.08 Saccharine . ee” —— 10.96 CAUSE CRAN ATEN MT PRE 0.36 2.94 DONNEES OC HD rent à 3.01 0.70 RIM Pole MU UT — 17.43 Celtiose digestible: 1.7: TaËt 19.44 Cellulose indigestible . . . 6.27 11.32 Matières minérales . . . . 0.86 3.36 100.00 100.00 (a) Azote des albuminoïdes. . 0.189 2.70 (b) Azote des amides. . . . 0.200 0.81 Hoal 0 10e M0:589 3.51 Nous avons, dans un des chapitres précédents, insisté sur la valeur comme fourrage des fanes d’arachides, nous ne reviendrons donc plus ici sur cette question. Nous pourrions encore citer parmi les Légumineuses bien connues comme plantes fourragères le Vigna catjang End. ou pois cajan; le Tagasaste ou Cytisus proliferus L. exploité surtout aux Canaries, le So)a hispida Mœnch ou Glicyne Soja Sieb. et Zucc. Mais nous ne pourrions nous arrêter sur ces diverses plantes ni sur les espèces voisines, même sur celles appartenant uniquement à la flore africaine car cela nous amènerait à passer en revue un très grand nombre d’espèces. La littérature sur ce sujet est très vaste, nous aurons peut- être un jour l’occasion de la résumer. En attendant nous — 596 — signalons à propos du Vigna caljang une étude inté- ressante publiée par M. W.-G. Leembruggen dans le « Tijdschrift voor Nijverheid en Landbouw in Neder- landsch-Indie, LX VIII, avril 1904 ». Bidens leucantha W2//d. (1). (SPANISH NEEDLE). Le Bidens leucantha est une des Composées les plus répandues dans la région tropicale du globe. Elle est connue en Amérique sous le nom de Beggaricks ou Klits-grass. Très reconnaissable par ses fleurs jaunes et ses graines portant au sommet des aiguillons dressés, elle a été considérée comme une véritable peste pour les cultures. Dans l’État Indépendant du Congo elle a été signalée à diverses reprises et constitue, nous en sommes persuadé, une des mauvaises herbes les plus répandues. L'attention sur la valeur fourragére de cette plante à été attirée récemment par M. Cradwick. D'après lui cette plante constitue, si elle est coupée assez rapide- ment, un excellent fourrage pour les chevaux, en par- ticulier pour ceux qui souffrent de parasites intestinaux, car elle agit comme purgatif léger ; elle est d’ailleurs très recherchée par les chevaux. Comme le démontre l’analyse que nous reproduisons (4) Bidens leucantha Willd. (= Bidens pilosa L.; B. abor- tiva Schum. et Thonon. ; B. abyssinica Schultz Bip.). — 997 — ci-dessous, la proportion d'albuminoïdes capables de former de la chair est plus élevée que dans beaucoup d’autres fourrages dont nous avons parlé. Quant à son développement, elle est très peu exigeante ; car elle se rencontre partout, même dans les brousses pauvres. Herbe séchée Herbe séchée - à 1100 au soleil, Herbe verte. Pr MORT RER — 15.38 90.01 Matières grasses . . 1.54 1.30 0.15 Albuminoïdes . . . 10.91 9.19 1.09 MESA SR 0:91 0372 0.09 Matières azotées . . 11.82 9.95 1.18 Hydrates de carbone . 33.56 28.84 3.30 Geélilnlose 25:02) 221:0h1 98:54 DAT 3.83 Cendres . . ME 14.74 12.41 1.47 PDSsSeSE y. ami er 5:80 = Le RE NT RE ET GA — — Acide phosphorique . 0.54 — —. Cette plante aurait encore, au dire de M. Cradwick, une autre valeur, aussi mériterait-elle d’être multipliée d’une manière rationnelle ; elle constituerait en effet un excellent engrais pour le bananier et l’on sait que la culture de cette dernière plante est appelée à avoir un immense succès dans toutes les régions tropicales, soit pour la production de fruits, soit pour celle des fibres contenues dans les gaines de ses feuilles. Ajoutons encore à cette liste déjà longue trois espèces sur lesquelles l’attention a été attirée dans ces dernières 36 — 908 — années, ce sont : Brosimum Alicastrum Sw., Tro- phis americana L. et Crescentia cujete Vell. Brosimum Alicastrum.— Cette plante, de la famille des Urticacées, constitue un excellent fourrage, exces- _sivement riche en azote. Les échantillons, dont nous donnons ci-dessous l'analyse, provenaient de Sainte- Anne (West Indies). Séché Séché à 100 degrés. au soleil. Vert. Had hu CRE 4 “0: 15.86 61.08 Graines, “etre, etc: 00e 815 2.62 1.23 Albuminoïdes . . . . . 10.69 8.99 1.41 ATHIAONL ES MTS CRC ON. ee 2900 3.05 5 57 Matières azotées .. . … . 14.31 12.04 19.14 Hydrates de carbone. . . 49.22 41.45 19.15 Cethlose. 2.1 orme DE 9.05 CeRdrES EL ee URSS TR 6.52 3.02 POLAR NC A NC RE _ — ÉMAUS TETE ET REPOS — — Acide phosphorique. . . 0.50 — — Trophis americana L. — Cette espèce est originaire des Indes occidentales, comme la précédente, elle appar- tient à la famille des Urticacées ; ses feuilles et ses jeunes rameaux constituent un fourrage de grande valeur nutri- tive. M. Cradwick le considère comme un fortifiant et un stimulant. Un peu de Trophis ou « Ramon » et une petite ration de Stenoltaphrum constitueraient, d’après lui, un aliment idéal pour le cheval et le mulet. La cons- titution de ce Ramon varie, d’après le lieu de sa récolte, comme suit : — 999 — Séché au soleil, Séché à 100 degrés. DE AT ARE CET 60 à AA Te — Matières grasses . . 4.10 » 5.04 4.63 à 5.87 Albuminoiïdes . . . 8.49 » 12.30 9 89 >» 18.91 OMR. ‘1105 7299 99" IN2ON Matières azotées + 0642 1452-011:29:2216742 Hydrates de carbone . 38.96 » 41.61 44.08 » 48.45 MEET NE I 47 00274109 057 2548 Rondes tri CL. tir AG 860 TS 17.97 12:91 ÉTAGE AUS es DT ÉE — 0.78 » 1.63 CHAUX e 1.5 | — > Acide phosphorique à — 0.45 » 0.51 Crescentia cujete Vell. (1). — Cette plante brési- lienne, de la famille des Bignoniacées, fournit le fruit de Calabash. Ce fruit entier est de valeur assez faible au point de vue de la nutrition du bétail, car il renferme une très forte proportion d’eau. Cependant les graines, finement pulvérisées, constitueraient un aliment concentré de valeur assez considérable. La constitution du fruit est la suivante : HAUT ra Ur. RU TR RENTE ON) Matières grasses Ré UN 0 Albuminoïides (a) +: 2". :.. 0.81 AMdeSelC acer ARE Le dE — Glucose EU Eee HER te 0:08 Pectose, gomme, etc. QUE 0.93 Amidon et cellulose digestible 4.33 Cellulose indigestible . . . 1.35 Matières minérales. . . . 0.52 100.00 ANA CREER ee ARE MERE NS 20 (1) Crescentia cujete Vell. (- C. plectantha Miers). — 960 — Pour être employés comme aliment, principalement comme supplément de ration à donner aux vaches lai- tières, les fruits seront enlevés avant que leur écorce ne soit durcie. Il existe un assez grand nombre de variétés de cette espèce sur lesquelles on trouvera des renseignements éparpillés dans divers travaux, entre autres dans le Report on Agricultural Work, British Guiana, 1893-1895, p 127. XXXII - L'HUILE DE BAOBAB Dans notre paragraphe X XIII, nous avons attiré l’at- tention du lecteur sur l’huile de baobab. Récemment encore un chimiste français est revenu sur la question et le « Bulletin de la Société centrale d'Agriculture colo- niale de février 1905 + renferme à ce propos une étude de M. le pharmacien principal Balland, dont il est utile, pensons-nous, de donner un résumé qui complètera nos données antérieures. Les expériences de M. Balland, ont été faites, comme celles que nous avons rapportées pré- cédemment, sur des matériaux de Madagascar. Les graines étudiées par M. Balland provenaient de la région de Morondava, sur la côte est de Madagascar. D’après le chimiste français, le poids moyen d’une graine est de 1 gramme et son plus grand diamètre atteint 17 milli- mètres. 100 grammes de graines donnent à la décortica- tion : Afmandes tot) ARR CAT 63.3 grammes. EnyelOppeEsRe UN Ne 36.7 » 100 grammes, — 562 — Ces amandes contiennent : Eau ;r1.$r Cas oi 9.40 grammes. Matières azotées. EEE 17.08 » Matières grasses. . : . 63.20 Matières extraGUres ES 9.72 » COHOseEx RRELTIENE 1.05 ” Cendres . . Aer ue 3-09 » 100 grammes. Dans les matières extractives il n’y a pas d’amidon, et l'acide phosphorique se trouve à la dose de 1.34 p. c. La préparation, à Madagascar, de l'huile ou beurre se fait par l’ébullition dans l’eau des graines préalable- ment concassées ; les indigènes emploient donc la mé- thode usagée par les nègres de l'Afrique tropicale pour obtenir le beurre de Karité. Le beurre de baobab de Madagascar, est une masse blanchâtre à la tempéra- ture ordinaire, elle est grumeleuse, elle commence à se liquéfier en partie à 25 degrés et à 34, elle est entière- ment fluide. Sa nuance rappelle alors, parait-il, l'huile d'olive de Tunisie. Elle a une odeur plutôt agréable et une saveur douce, sans rancidité. Même au bout de 8 à 9 mois, les échantillons ne présentaient pas trace de rancidité. Ceite graisse peut être, d’après M. Balland, avanta- geusement employée dans l’alimentation; il conseille également son emploi dans la fabrication des beurres végétaux, tels que ceux retirés depuis quelques années des noix de coco. Il estime aussi qu’elle serait utilisée avec succès dans la préparation des savons de luxe et des huiles pour parfumerie. — 963 — Nous insistons encore sur le fait que les baobabs de Madagascar ne sont pas identiques à ceux de l'Afrique continentale et que, par suite, l'étude des graines de ces derniers, mériterait d’être faite. Nous aurons à voir, dans le paragraphe que nous consacrerons au Kapok, les moyens de reconnaître la présence de l'huile de baobab dans l'huile d'olive, une falsification qui, si elle n’est pas courante, pourrait se produire. XX XIII KAPOK (Planche XXIX.) Sous le nom de Kapok, on trouve généralement dans le commerce la bourre des fruits de certains Bombax plus ou moins répandus dans l'Asie tropicale et celle surtout des fruits de l’EZriodendron anfracluosum Gaertn. (1), le Faux-cotonnier, l’Ouatier, le Fromager ou Capoquier. Le nom « Kapok >» est appliqué à l’ouatier par les indigènes javanais, parfois aussi ils dénomment cet (1) Eriodendron anfractuosum Gaertn. (= Ceiba pentandra L.; Eriodendron orientale Steud.; E. Rheedii P1.; Bombax pentan- drum ZL.; B. orientale Spreng.; Gossypinus alba Ham.). Feuilles stipulées, stipules caduques; feuilles alternes composées- palmées, à 5-8 folioles, vertes sur la face supérieure, glaucescentes sur la face inférieure. Fleurs grandes, jaunes-rougeâtres; calice à 5 lobes, corolle à 5 pétales soudés à la base, étamines au nombre de 5. Fruit capsulaire, fusiforme, 5-loculaire, de 8-11 centimètres environ de long et 3 centimètres de large, s’ouvrant en 5 valves, à graines nombreuses, entourées de poils provenant de l’endocarpe du fruit et remplissant la cavité. Les Allemands dénomment l'Eriodendron anfractuosum « Baum- wollenbaum » et les Anglais « Silk cott: n tree ou Kapok tree ». — 069 — arbre « Randoe ». L'ÆZriodendron anfractuosum, comme le Baobab son voisin, est très répandu dans les régions tropicales de l’ancien et du nouveau monde, il est bien connu de tous les résidents en Afrique. C’est un grand arbre de la famille des Bombacés, dont le tronc droit élancé reste vert pendant très long- temps et est parfois muni d’épines plus ou moins déve- loppées. C’est le Mafuma ou Mafumeira des Congolais; il peut atteindre 40 et même 50 mètres de hauteur et 5 et 6 mêtres de diamètre. D'après certains botanistes-voyageurs la présence ou l'absence d’épines sur le tronc serait un caractère constant et répondrait à deux variétés; la variété inerme étant la plus rare. Grâce à ses contreforts étalés, le fromager résiste parfois mieux que ses voisins aux tornades des régions chaudes, et en Afrique tropicale il reste souvent fière- ment campé au milieu d’une forêt claire dont tous les autres arbres ont été abattus par la tempête. La base du tronc en forme de cône atteint souvent 6 à 7 mètres de diamètre et à 7 mètres au-dessus du sol on lui trouve encore un diamètre de 1,60. Les branches du Fromager s’étalent irrégulièrement et forment des étages qui ne communiquent guère un aspect majestueux à l’arbre, mais elles s'étendent par- fois très loin et perdent leurs feuilles pendant la saison sèche. La multiplication de l’Zyiodendron est des plus aisée, l’arbre pousse de graines dans tous les terrains et peut être multiplié facilement par boutures; déjà à l’âge — 066 — de deux ans, il donne des fruits. Ceux-ci atteignant par- fois 15 em. de long, sont allongés, coriaces ou plus ou moins ligneux, arrondis vers la base et munis au som- met d’un mucron obtus; ils sont déhiscents et s'ouvrent en 5 valves, laissant échapper les graines et la bourre qui s'étend par la sécheresse au contact de l’air sous forme d’un masse cotonneuse plus ou moins blanchâtre. Cette bourre acquerrant une valeur commerciale de plus en plus considérable, on peut engager vivement le cultivateur à planter dans les colonies cette espèce utile, ou du moins à récolter avec soin ses produits. Ceux-ci, la bourre en particulier, peuvent être fournis en quantité notable, car on a même prétendu qu'un arbre adulte peut porter 5,000 fruits capables de fournir chacun 4 à 5 grammes de bourre, soit au moins 20 kilos de bourre, et 10 grammes de graines, soit 50 kilos de graines, ces dernières susceptibles de fournir des produits acces- soires sur lesquels nous insisterons plus loin. On a même prétendu qu’un arbre de 20 ans pourrait fournir jusque 50 kilos de bourre. Mais un tel rendement, s’il existe, est loin d’être le rendement moyen; dans les plantations, on a remarqué que des arbres de 5 ans donnent environ 300 gousses capables de fournir 1 kil. 500 de kapok égréné. Pour rester dans des limites raisonnables, il faut estimer la production par arbre comme variant de 1 à 2 kilos maximum. Le bois des larges troncs de cet arbre sert fréquem- ment aux indigènes de l'Afrique à fabriquer leurs srandes pirogues ; on en à vu qui avaient 15 mètres de — 967 — long, 2 mètres de large et 1,50 de profondeur, faites d’un seul tronc d’ouatier. Ces pirogues sont des plus légères. Malgré sa légéreté, ce bois parait peu employé dans les constructions indigènes. Il est léger, tendre, poreux, blanc, d’un poids spécifique de 0.520 seulement. Il pourrait être fréquemment usagé, car il résiste soit brut, soit traité par l’eau de chaux, pendant très long- temps aux intempéries de l'air, mais se laisse attaquer par les vers et les termites. Des essais sérieux de culture ont été faits à Mada- gascar avec des graines importées de Java et prises sur les meilleures variétés. Parmi celles-ci, il faut citer un ouatier de Madoera, qui fournit la qualité la plus esti- mée. M. Fauchères, de la Station d'essais de l’Ivolona (Madagascar), en à planté en 1901; en 1908 les plants espacés de 2,50 et que l’on destinait à supporter des poivriers, avaient plus de 5 mètres de hauteur et de 25 à 30 centimètres de circonférence à la base; à cette époque, ils n'avaient pas encore donné de fleurs. Certains auteurs donnent comme développement de pieds de semis 2 mètres à l’âge d’un an ; 4 à 5 mètres à l’âge de deux ans. Les avis sont également très partagés sur l’époque à laquelle l’ouatier est capable de produire des fruits. D’après certains dès l’âge de trois ans cet arbre donne des fruits en nombre suflisant pour faire une récolte, d’après d’autres il faut attendre la cinquième année. On peut même voir déjà des fruits se produire dès l’âge de deux ans, mais on ne pourra compter sur une produc- tion normale que vers l’âge de quatre ans. — 568 — M. Leblanc, un planteur au Cambodge, estime que la culture de l’ouatier est très rémunératrice et qu’elle ne demande guère de soins. Cet arbre est peu difficile quant au terrain dans lequel il se développe et peul même supporter l’inondation. On lui connaît peu d’en- nemis, un seul, une larve de mouche, attaque parfois cet arbre vers l’âge de six à sept ans et si l’on ne s’en aperçoit pas à temps il dépérit. Une fois que l’ouatier du Cambodge a dépassé cet âge, que M. Leblanc qua- lifie de critique, il peut continuer à donner des récoltes jusqu'à l’âge de quatre-vingts ans sans soins parti- culiers. ASS Dès que l’Zriodendron aura atteint 2 à 2",50 il peut se passer de soins; tout ce qu’il faudra faire, ce sera empêcher le développement des mauvaises herbes et de la brousse autour du pied afin de permettre la cireula- tion facile autour de l'arbre. Les divergences dans la détermination de l’âge de productivité de l'arbre sont dues probablement aux conditions dans lesquelles se trouvent les plantations. Ces conditions doivent avoir certainement une influence sur l’époque de maturité de la plante, car ils en ont une, très manifeste, sur la couleur de la soie. A Klaten (Java) 320 fruits sont fournis en moyenne par pied et pour un picul de Kapok, soit 61 kil. 220, il faut ouvrir 80,000 fruits. Une plantation de 50,000 arbres est capable de fournir une récolte de 209 piculs de kapok. Voici d’ailleurs à titre de comparaison les données obtenues dans le décorticage de fruits d’origine java- — 969 — naise et Cambodgienne. Les chiffres de Java sont dus à M. le D' Greshoff, ceux du Cambodge à M. Capus. Cambodge, Java. Poids moyen d’un fruit . . 32gr. 26.8 gr. Poids moyen du kapok . . 7 » 4.9 » Nombre de graines du fruit. 184 : 175.0 » Poids des graines. . . . 9 » 10.2 > Poids moyen de la gousse . 13 » 10.3 >» Poids moyen de l’axe du fruit 3 » 1.4 > Dans l’ouest de Java la culture de cette plante n’a pas atteint encore l'importance qu’elle mérite. Dans la régence de Preanger, il existe deux exploitations qui s'occupent accessoirement de cette industrie mais ne travaillent pas les fruits sur place ayant une fabrique de préparation en Hollande. Mais, dans l’ensemble de cette ile, où l’on comptait il y a quelques années seulement quatre ou cinq plantations de kapok, se trouve main- tenant une cinquantaine d'exploitations s’occupant, soit accessoirement soit uniquement de la récolte des fruits de l’ouatier. L'ouatier existe d’ailleurs partout à Java; dans les plantations où il est l'accessoire il sert ou d’abri pour les caféiers ou de tuteur pour le poivrier. Ce sont là deux usages pour lesquels les ouatiers pour- raient être essayés en Afrique. Il nous faut signaler encore l'emploi de l’Zriodendron aux Indes, comme poteau télégraphique, il a à cet usage des avantages incontestables sur beaucoup d’autres arbres, il n’est pas rongé par les insectes xylophages et la disposition par- ticulière de ses rameaux ne gêne pas les fils. On cite — 910 — également parmi les pays où des essais de culture ont été tentés, la Nouvelle-Guinée Allemande, où cette espèce serait surtout employée pour les bords des rou- tes, mais nous n'avons pas vu trace d'exportation de kapok de cette provenance. La valeur commerciale de la bourre de kapok n’est pas encore des plus considérables, mais elle augmente tous les jours ; en 1899 la Hollande, qui est un des pays important le plus de kapok, a introduit 40,000 balles de 33 kilos de ce produit, en 1901 l'importation a atteint 48,000 balles, qui ont été vendues à des prix variant de 126 à 172 francs les 100 kilos pour du kapok égrené et 37 à D2 francs les 100 kilos pour le kapok non égrené. La valeur du trafic de 1901 a atteint 2 millions de francs pour 1,137,853 kilos. En 1903 l'exportation totale du Kkapok provenant de Java et de Madoera a atteint 4,423,755 kilos, expédiés par Samarang et Sourabaya. Afin de se rendre compte du développement du com- merce de cette soie, nous donnerons ci-dessous le tableau (en balles) des importations et des ventes de kapok à Amsterdam pendant les années 1878 à 1898, tel qu'il a été publié par les agents H. Tenzler Herold et van der Vies, dans leur statistique annuelle des produits coloniaux. Les balles qui arrivent à Amsterdam pèsent en moyenne 37 kilos. Importation, Vente. IF, 1Ée ARR ON MES 16 ET 13.200 LTD le pa RL ER OU 15.200 1880 Au EE STE DEN GEO 7.800 1881 . . . . 10.800 10.300 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 . 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 — 911 — Importation, 28.000 14.800 10.800 16.000 6.300 16.500 14.400 14.000 13.900 17.800 22.000 16.900 18.450 21.530 32.380 24.750 32.003 Vente. 16.000 18.700 12.200 17.000 11.900 13.200 15.700 13.500 16.800 16.000 21.200 18.000 20.100 21.250 30.400 20.890 32.148 De 1895 à 1900 les exportations des Indes Néerlan- daises se chiffraient comme suit : 1895 1896 1897 1898 1899 1900 Exportation totale des Indes, 2.131 tonnes 2sLie 2.410 3.154 3.278 4.013 Li] LE] Exportation de Java seule. 1.889 tonnes 2.271 1.830 2.660 2.601 3.454 : CD LL) En 1901 Java exporta 74,123 piculs de kapok picul — 61,220 kilos) dont 45,631 en destination de la Hollande, 23,192 expédiés en Australie, 3,774 à Singapour, 1,526 vers les États-Unis et les autres pays. L'Australie sur- tout consomme d’année en année une plus forte quantité de kapok, aussi les deux plus forts marchés de ce pro- duit sont-ils Amsterdam et Melbourne. — 912 — La production est naturellement plus considérable que l'exportation, elle est estimée parfois à plus du double. Depuis quelques années Ceylan entre en ligne de compte mais les quantités exportées sont encore peu considérables; en 1890, elles comportaient un total de 2.000 quintaux valant 4.000 livres sterling. La Hollande est donc le principal marché de ces pro- duits venant régulièrement des Indes Néerlandaises et des Indes Anglaises. Le kapok de cette dernière prove- nance est généralement de qualité moins estimée, il ne provient peut-être pas toujours de l’Zriodendron et pourrait bien être fourni en grande partie par le Bom- bax malabaricum, dont la bourre du fruit est beaucoup plus colorée et souvent altérée par la pression qui a fait sortir des graines, une partie de l'huile qui y est contenue. Le Cambodge est capable de fournir une production annuelle de 60.000 kilos de kapok, mais cette produc- tion reste en entier sur les lieux. Le kapok y est usagé uniquement pour le rembourrage des literies et des coussins. Le produit cambodgien mériterait cependant l'exportation, car un échantillon prélevé dans une balle de kapok présentée par un colon, M. Leblanc, à l'Expo- sition d'Hanoï, a fait voir que cette matière est plus soyeuse que celle d’origine javanaise. Comme le kapok est de plus en plus demandé par l’in- dustrie, il nous a semblé utile de fixer un instant sur lui l'attention des résidents au Congo et des sociétés exploi- tantes. Nous sommes d'avis qu’il n’est aucun produit — 513 — négligeable dans une exploitation coloniale, et comme le Congo possède en abondance le kapok, qui ne demande aucune préparation spéciale, il serait tout naturel d’es- sayer de nous affranchir de l'étranger et de fournir direc- tement à notre industrie et à notre commerce la quantité nécessaire de ce produit. Déjà un marché de kapok a été créé à Bordeaux et nous y verrons, sans doute, affluer ce produit qui peut être fourni en grande quantité par les colonies de l’Afrique française et par Madagascar. Il est donc grand temps d'essayer à notre tour d’ame- ner à Anvers un produit qui n’est qu’à prendre. Le kapok, ouate végétale, édredon végétal, prove- nant de l’'Zriodendron est en général plus estimé que celui provenant de certains Bombax et de certains autres Ceiba. Il est constitué par des poils enchevêtrés, de 15 à 30 millimètres de long, soyeux, plus ou moins rous- sàtres, il se mouille difficilement et n’augmente pas sensiblement de poids après une immersion de plu- sieurs mois dans l’eau. Il est très léger, et comme des recherches récentes l'ont démontré, il est capable de faire flotter un poids 30 à 35 fois plus lourd que lui. Cette qualité du kapok a été mise en lumière aux États- Unis, et vérifiée d’une façon définitive à Hambourg, à Glasgow, au Laboratoire allemand des brevets, à Saint- Nazaire et enfin à Bordeaux où des expériences publi- ques ont eu lieu en 1503. Ces dernières ont fait voir que 200 à 300 grammes de cette bourre sufïisent pour sou- tenir à la surface de l’eau un homme de corpulence moyenne. 37 TE Un paquet de kapok qui le jour de sa mise en expé- rience portait 32 fois son poids, portait encore, après 30 jours d'immersion, 26 fois son poids. Aussi, cette propriété a-t-elle fait employer le kapok dans la construction des appareils de sauvetage. Les marines anglaise, allemande et russe en font un grand usage pour garnir les cloisons étanches de leurs navi- res. Comparé aux autres produits employés pour la fabrication de divers engins de sauvetage, le kapok a une grande supériorité ; en eflet, le liége ordinaire ne peut supporter que 5 fois son poids, le liége calciné et le poil de renne 2 fois leur poids seulement (1). Ces produits ont d’ailleurs d’autres inconvénients sur les- quels nous n'avons pas à insister ici. Une société s’est formée, paraît-il, dans le but d’ex- ploiter les différentes applications de la flottabilité du kapok, dont le principe est breveté. Mais toutes les variétés de kapok n'auraient pas la même puissance de flottabilité, celle-ci varierait, sem- ble-t-il, dans d’assez grandes proportions, et il y a là une série d'expériences comparatives à établir. Ces différences sont peut-être en concordance avec les variétés botaniques que certains auteurs ont voulu établir dans cette espèce, mais qui ne présentent pas entre elles, au dire de divers botanistes, de vrais carac- tères différentiels stables; ce seraient plutôt des formes (4) L'étude microscopique et chimique du kapok a été poursuivie par le Dr Beille, de Bordeaux, qui a publié le résultat de sa recherche dans le « Bulletin des Sciences pharmacologiques », 1904, n° 8, p. 15-79. — 515 — adaptées aux conditions de milieu, et en définitive, ce seraient celles-ci qui agiraient sur la qualité de la bourre. ; Aux États-Unis on vient de mettre néanmoins en doute la valeur des qualités de flottabilité des engins de sauvetage préparés au kapok. Cette propriété se per- drait, disent certains services maritimes, très rapidement au contact de l’eau. Nous ne savons pas dans quelles circonstances ont été effectuées ces expériences qui sont naturellement à refaire. Grâce à ce que la bourre du capoquier n’est pas mouillée, même par une longue immersion dans l’eau, son emploi devient tout indiqué dans la confection de sortes de tissus pour les régions humides. En outre, sa difiicile imbibition la rend imputrescible. Le kapok jouit encore de la propriété de s’enflammer difiicilement ; il produit en brülant, nous dit M. Beille, des vapeurs empyreumatiques, acides, caractère qui le différencie des soies animales. Après incinération, le kapok laisse des cendres ren- fermant entre autres du manganèse comme le coton. Nous n’insistons pas ici sur les réactions qui permet- tent de reconnaitre les soies du kapok, on les trouvera soigneusement énumérées dans l'étude de MM. Beille et Lemaire, à laquelle nous renvoyons plus haut et dans celle de M. É. Perrot (1). Ces mêmes auteurs croient que le kapok pourra être (1) Des produits utiles des Bombax et en particulier du Kapok, in L’Agriculture des pays chauds, 1905, n. 22. — 516 — employé dans certains cas en médecine, en lieu et place du coton ordinaire. Ils le conseillent entre autres pour entourer les membres avant la pose d'appareils ou de bandages, pour matelasser : attelles, gouttières à frac- tures, etc., et pour recouvrir l’ouate hydrophile dans tout pansement qu’il faut protéger. D'ailleurs ce n’est pas la première fois que l’on signale cet emploi en médecine; il paraitrait qu’une très grande partie du Kkapok amené des Indes Néerlandaises en Hollande serait réexportée en Australie, où les chi- rurgiens en font un grand usage avec un réel succès. L'emploi de cette ouate est tout indiqué pour la literie des hôpitaux, comme elle l’est pour le bourrage de tous genres de coussins. Sa grande élasticité la fait classer justement dans les matières de première qualité pour la matelasserie, et il semble assez probable que si l’on peut amener une quantité suffisante de cette ma- tière sur le marché, cette bourre remplacera, avanta- geusement, ce que l’on emploie dans certaines régions pour confectionner les objets de literie. MM. Beille et Lemaire ont réussi à préparer avec cette bourre une sorte de collodion; celui-ci possède les mêmes caractères que le collodion ordinaire, mais il est légèrement coloré en jaune; cette coloration n’enlève d’ailleurs rien à ses propriétés médicinales. Nous insistons encore sur une autre particularité qui certes, si elle était prouvée, aurait une grande valeur hygiénique. Aucun insecte ne vit, prétend-on, dans une masse fibreuse composée en grande partie de kapok. Les rats n’attaquent pas les fibres, mais se l’appro- — 911 — prient quand ils le peuvent pour en garnir leurs nids. Des essais mériteraient d'être faits dans ce sens sous les tropiques. Tandis que le kapok supporte très bien la désinfec- tion à l’étuve, et peut même subir sans grande modifica- tion 30 passages à l’étuve, les plumes sont déjà hors d'usage au bout de 2 à 3 désinfections ; la seule action de la chaleur est de colorer un peu plus fortement la fibre, sans altérer ses autres propriétés. M. le D' Beille a encore démontré que, soumis à l'au- toclave à 130° dans une atmosphère de vapeur d’eau sous pression, le kapok brut perd sa propriété de flotter ; le même phénomène se produit si on immerge du kapok dans l’eau d’un récipient au-dessus duquel on fait le vide ou si on le plonge dans de l’alcoo!l et qu'on l'y comprime. Dans ces conditions, le kapok absorbe deux à trois fois plus d’eau que le même poids d’une ouate hydrophile de coton. Il y a peut-être là encore une propriété dont on pourrait tirer profit. Des essais ont été tentés pour faire, à l’aide de ces soies, des tissus jouissant des propriétés si utiles du kapok ; malheureusement les expériences faites tant en Allemagne qu'en Hollande, ne paraissent pas avoir donné, jusqu’à ce jour, de résultats encourageants. Le fil que l’on obtient n’a pas une résistance suflisante, mais il n’est pas impossible qu’en sélectionnant les races de fromager on n’obtienne un jour des fils capables d’être tissés. Des essais de fabrication de feutre sont également restés sans résultat. Il serait cependant intéressant de reprendre ces expériences, surtout à un moment où le — 918 — coton, la principale des fibres textiles peut manquer à notre marché européen. La préparation du kapok doit être faite avec un peu de soin, aussi dans les pays où la main-d'œuvre est chère il vaudra mieux laisser faire l'exploitation par l'indigène et lui acheter le produit brut. A Java, dans beaucoup d'exploitations, l'arrachage des fruits se fait à l’aide de perches munies de crochets; des femmes et des enfants enlèvent alors du fruit la tige centrale avec les graines et nettoient le kapok à l’aide de petits mou- lins en fer mis en mouvement par quatre femmes et fournissant environ 120 kilos de bourre nettoyée par jour. Dans la plantation Djamprit (Java), ou il existe envi- ron 50.000 kapoquiers, on obtient par an environ 200 piculs de bourre séparée à l’aide d’une machine construite sur place, capable de produire 2 à 21/2 piculs de bourre par jour. On pourra trouver la description détaillée avec figure, de cet appareil, dans le « Studien- reise nach Niederländisch- und Britisch Indien + de M. le D' Stuhlmann et dans le « Journal d'Agriculture tropicale + de M. J. Vilbouchevitch (1). Des femmes font ensuite sécher la bourre qui sort de ces appareils, en l’exposant au soleil, où elle gonfle; ce séchage a lieu souvent dans des bacs en ciment recou- verts de gaze pour empècher la dissémination des soies. (1) Beihefte zum Tropenpflanser, n. 1, mars 1903, p. 37 et 41 ; cf. J. Vizsoucaevircn, Journ. d'Agriculture tropicale 1904, p. 115, fig. 9. — 919 — En Indo-Chine c’est généralement à l’aide de machines, sortes de moulins en fer, analogues à ceux de Java, mus à bras et mis en mouvement par des femmes, qu'on sépare la bourre de Kkapok des graines. Des machines plus compliquées ont également fait leur apparition. Deux constructeurs anglais, M. Thos. Barraclough, 20, Bucklesbury, à Londres, et M. Ernest Lehman, 8, Chatham Buildings, Chathamstreet, à Man- chester, se sont occupés spécialement de cet objet. L'ouate, après nettoyage, est pressée en balles; ce pressage se fait généralement à la machine. Il faut éviter une pression trop forte, car la bourre perd alors une partie de son élasticité naturelle. Les balles d’ori- gine javanaise sont généralemeñt entourées de toiles d'emballage, elles sont cerclées de feuillards et cubent environ 700 décimètres cubes, pesant parfois jusque 65 kilos. Mais, si jusque dans ces dernières années, la bourre des fruits de fromager a seule eu une certaine valeur, des recherches ont fait voir que la graine n'était pas sans importance. Actuellement les graines sont expor- tées en grande quantité de certaines colonies et importées surtout en Hollande où l’on en extrait une huile d’une couleur jaune clair et d’une saveur plus ou moins agreable. Marseille recoit actuellement aussi une assez notable quantité de ces graines ; en 1903 par exemple la quantité de ces graines, importées à Marseille, fut très considé- rable et le prix de la marchandise en fut notablement diminué. — 580 — Nous n’avons pas à décrire ici la constitution mor- phologique interne de ces graines, ovoides, de 2-3 em. de diamètre, d’un brun noirâtre, lisses ou légèrement chagrinées. La structure morphologique, et en partieu- lier la forme des éléments constitutifs, a une certaine importance pour l'expert chargé de vérifier la qualité du résidu de l’expression de l’huile, mais ce n’est pas le planteur colonial qui aura à s'occuper de ce point, il trouvera d’ailleurs sur ce sujet, dans le volume que MM. Perrot et Collin ont consacré aux résidus indus- triels, tous les renseignements désirables (1). D'après diverses analyses, les graines contiennent : HU ati de. À Gueule: Substances protéiques . . 18.92 Matière grasse. . . . . 2420 » Cellülgge 7.20 RIT Ur MR Cendreat.ss. haine RUE RER Substances non azotées . . 15.90 >» 100.00 p. c. Les enveloppes de la graine, qui est de la grosseur d'un pois, forment environ 13 à 14 p. c. de son poids total. L'huile que l’on peut extraire de la graine repré- sente environ 17.8 p. c. du poids total, cette huile riche en stéarine, légèrement visqueuse, ressemble chimi- quement et physiquement à l’huile de coton, mais bien épurée sa couleur est plus pâle. On ne possède pas encore de nombreux renseigne- (1) Les résidus industriels utilisés par l'Agriculture comme aliments et comme engrais. Paris, 1904, A. Joanin. — 081 — ments sur le rendement en huile, celle-ci serait em- ployée souvent par les Chinois pour falsifier l'huile d’arachides et d’autres huiles comestibles. Les données suivantes sont fournies à ce sujet par M. Capus dans le « Bulletin économique de l'Indo- Chine, n° 14, 1903 ». A Japara, 4 millions de fruits pesant environ 107,000 kilos ont fourni 61,220 kilos de graines; et 244,880 kilos de celles-ci ont fourni 24.488 kilos d'huile soit environ 10 p. ce et 208,148 ki- los de tourteaux soit 85 p. c. C’est généralement par pression que l’on extrait l'huile, parfois aussi à l’aide de la benzine, L'huile de kapok brute est parfois légèrement ver- dâtre-jaunâtre, son goût et son odeur sont peu agréa- bles, fraichement préparée elle est souvent légèrement trouble, mais ce trouble disparait par le repos et elle ressemble alors à l'huile de coton. L'huile de kapok se saponifie difficilement, mais totalement; elle est plus siccative que l'huile de coton, tout en appartenant au même groupe. Les caractères de cette huile sont d’après M. Greshofr: Poids spécifique à 15 degrés . 920 gram. AGIdéS I0N0ANL A. 1. + 70700 Acides se solidifiant à . . . 22° Saponification (huile) . Ed 180,2 Indice d’iode (huile). A 3 129,2 noie diode a tIde UC. «. 122,5 Saponification (acide) . . . . . 190 Pour reconnaitre la présence d'huile de coton dans l'huile d'olives, on emploie soit la méthode Milliau — DR2 — (huile de coton réduisant à chaud l’azotate d'argent en solution alcoolique), soit le procédé Halphen (colora- tion rouge donnée par l'huile de coton avec une solu- tion de soufre dans le sulfure de carbone). Mais ces réactions peuvent être données par d’autres huiles, telles l’huile de kapok et l'huile de baobab. M. E. Mil- liau a proposé récemment la méthode suivante, qui per- met de déceler la présence simultanée d'huile de kapok et de coton dans l'huile d'olive. On traite l'huile à examiner par l’azotate d'argent en solution alcoolique s’il y a réduction à froid, au bout de vingt minutes il y a présence de kapok ou de baobab; si à froid il ne produit pas de réduction, on chauffe; la réduction par la chaleur indique la présence certaine d'huile de coton dans l'huile d'olives examinée. Les tourteaux qui résultent de la préparation de l'huile ont également trouvé leur emploi, et sont de grande valeur à divers points de vue. Leur composition chimique parait assez variable, les analyses publiées par Reinders et Corenwinder, donnent : Réinders. Corenwinder, AU tn ie CURE 13.28 10.25 p. c Matières grasses. . . 5 82 D.00 » Matières azotées. . . 26.34 24.02 >» Matières non azotées . 28.12 47.83 » Celllose vs enr e, 19.82 PAT base PE OTRE S ON 6.52 12.40 » D'autres analystes ont trouvé : HAN LARGE IMAC ERN RUE 13.76 p:€: Matières grasses. . . . . 7.9 » — 983 — Substances protéiques . . . 23.5. p. C- Cellulose . . PRE E 29.5 » Extraits sans azote Lee gare 19.2 » (HET MERE PORN Ene 6.4 » Des analyses de tourteaux javanais récemment pu- bliées par M. Tromp de Haas sont encore différentes : DÉSIR LONaR Set Le nn à 16:41 pc. CERTES AR ALPENENE elxe 43 » A RCD OL 1 ON TPRS CÉNALS END CE PIRE 3.69 Matières grasses. . .. . A: ” CÉLIUIOSe DrUIB 7 PAT 210 » Matières amylacées . . . . 14.4 » Les cendres étaient constituées par : Oxyde de fer et d'aluminium . 22e D: GC: Magnésie (Mg. 0) DCR MELLE TPE Chaux Fe D MAROCAINE RE HOT Phase (RO 2 lue 2. RE TI ONE Natron (Na? : RME os 2.09 » Acide silicique (Si0*) . . . 052 » Chlore: (CF): =" 0.3 » Acide phosphorique ( (Ph° 0° s).. 34.45 » Acide sulfurique (SO*) . . . LIN IGQME Comme il y a deux façons d'obtenir l'huile : par expression et par dissolution, en obtiendra deux tour- teaux différents dans le commerce ; le premier est celui dont nous donnons ci-dessous l’analyse; les tourteaux obtenus par la benzine ont donné à M. Tromp de Haas un rendement un peu différent : 10 0 RIRE TETE AR 14 6: 5p:6 DÉNATESS à ALAN UER EL Gr 6.8 » AO ES er 0 Et LH) SET: 510 » — 084 — Substances amylacées . . . 36.3 p.c. Matières grasses . 2 0.8 » Cellulosæ brutes "ee 36.9 ” Ce tourteau peut être employé dans la nourriture du bétail, il ne devra naturellement pas être donné en doses excessives, mais en doses graduellement crois- santes et pourra alors donner de bons résultats. La valeur alimentaire du tourteau dépend encore de l’état de la graine exprimée, soit qu’elle ait été employée brute, soit qu’elle ait été décortiquée ; le tourteau obtenu de cette dernière sera toujours préférable et plus riche en malières nutritives, comme l’ont démontré les ana- lyses de M. van Pesch de Wageningen : MIDUMINDOIAES A EL Ur 0 es 28.4 p. c. Matières grasses : . 0 1... *. LES Matières extractives non azotées . IT.000% Cellulose Druiesv cs s anEt STAEES PA TTS PC DentTess sr TONER RTE 6.4 » RAT Re UM en Ile 13.6 » La valeur du tourteau de kapok est également assez considérable comme engrais, même s’il a été préparé à l’aide de la benzine, celle-ci ne laissant aucune trace de son passage. Nous n'avons d’ailleurs pas à insister ici sur la valeur; des matières organiques comme engrais, elle est due, comme on sait, en grande partie à ce qu'elles maintiennent une meilleure structure de la couche superficielle du sol en y constituant une couche d'humus. Parmi les autres usages du Fromager, nous pouvons encore citer l'emploi des jeunes feuilles comme légume ; — 585 — dans certaines régions, et par exemple à San-Thomé et aux Indes, il en serait de même des graines et des jeunes fruits non mürs; mais on fait fréquemment tor- réfier les graines avant de les consommer. La masse gommeuse qui s'écoule des blessures faites au tronc de l'arbre est restée sans emploi, cependant on à indiqué que de ce liquide on préparerait au Bengale une sorte de laque, mais cette citation parait être due à une confusion. Cette gomme insoluble dans l’eau, mais s’y gonflant en formant une masse pâteuse et d'un brun- rouge assez foncé, a parfois été employée dans la méde- cine indigène, mais son usage n’a pas prévalu. Les fleurs et les feuilles sont mucilagineuses et émol- lientes; la racine est émétique et antispasmodique. La fleur prise sous forme de décoction est même considérée comme efficace contre la constipation et serait alimen- taire au dire des Sénégalais. La décoction de racines de jeunes pieds de l’ouatier peut être employée avec succès dans les cas de dysenterie et de diarrhées chroniques, et même pour les ascites auquel cas elle agirait comme diurétique. Quand on brûle la capsule et qu’on la broie on obtient un produit jouissant des propriétés de l’ama- dou. Enfin dans les Indes anglaises l'écorce de l’arbre est employée comme source de fibres; on pourrait, dit-on, les tisser. La cendre des branches entre dans la fabri- cation du savon indigène. — 986 — A côté de l’Zriodendron, ïl faut encore citer parmi les produéteurs de kapok : Bombax malabari- cum DC., Bombax cambodiense Pierre, Bombax an- ceps Pierre, originaires de l’Indo-Chine et dont les pro- duits sont peu connus. Le premier seul, appelé également Bombax ceibu, existe dans diverses régions tropicales. On a, il y a quelque temps, essayé d'introduire cette bourre en Allemagne, mais les avis de certaines grandes firmes commerciales ont été peu favorables. Voici à ce propos certains renseignements qui accompagnaient un de ces envois, ils ont été publiés par le « Tropenpflanzer » de 1901. Le Bormnbax Ceiba croit à l’état sauvage et se repro- duit très bien de boutures et de graines. Au bout de cinq ans l’arbre atteint déjà une hauteur de 7 mêtres et le tronc un diamètre d'environ 30 em. ; après dix ans il atteint environ 10 mètres de haut avec un diamètre de 40 cm.., au bout de vingt ans, 15 et 30 mètres de haut et jusqu’à 80 cm. de diamètre. Un arbre de vingt ans fournit 500 livres de laine, qui, après purification et séchage au soleil se réduisent à environ 120 livres. 120 livres de matière brute donnent après épuration et séchage : SOIES DUTOS/ PSC ER ES OR Graines trier (bre e PA SE Impuretés et humidité "150 106007 120 livres. — 581 — La firme Steidtmannet Nagel de Hambourg, à qui cette marchandise à été soumise a trouvé qu’on ne pouvait l’'employer dans son état originel par suite de la présence de matières étrangères. Et elle ajoutait : « D’après la connaissance que nous avons de cet article, nous ne croyons pas, pour le moment, à un grand débit, à moins qu’il ne soit amené en Europe tout à fait privé des impuretés, car nous croyons qu'il serait bien moins couteux et que la marchandise serait à bien meilleur compte si elle était purifiée dans son lieu de production. Dans ce cas il serait possible de doubler le débit actuel et nous nous intéresserions à la question ». | Les graines de cette plante ont été analysées par M. Mannich, à l’Institut pharmaceutico-chimique de l’Université de Berlin, sous la direction de M. le prof. Thoms, afin de connaître leur teneur en matière grasse. Cette dernière se trouve à la dose de 20,42 p. e. L'huile rappelle celle de pavot, pour l'odeur et la couleur, mais elle se solidifie déjà vers 0° C. XXXIV LE « RICIN : Faire l’étude complète du ricin, dépasserait de beau- coup le cadre de ces « Notices ». Mais comme à diverses reprises on nous à demandé si l'exploitation de cette plante, que l’on trouve dans presque tous les villages congolais, n'aurait pu être faite avec succès, nous avons réuni sur elle quelques données qui permettront, pensons-nous, au colon de se faire une idée générale de l'utilité de cette plante et des conditions dans les quelles il faut se placer pour l’exploiter. Le ricin est, d’après certains auteurs, originaire des Indes, et on lui donne comme patrie l’Asie méridionale, mais d’autres botanistes, tel À. De Candolle, croient cette plante spontanée dans l'Afrique tropicale. D’après De Candolle, le pays d'origine du ricin serait sûrement l’Abyssinie, en particulier les régions du Sennar et du Kordofan et il pourrait se faire qu’il soit également spontané dans le Mozambique et la Guinée. Le ricin appartient à la famille des Euphorbiacées ei se rencontre sous forme de nombreuses variétés d’une seule espèce dénommée : Ricinus communis L. Actuellement cette plante est répandue dans presque toutes les régions tempérées et tropicales du globe et — 589 — dans beaucoup de régions elle parait se rencontrer à l’état subspontané. Tandis qu’en Afrique, dans les Indes, et dans les autres régions tropicales où elle à été introduite, cette plante est vivace, dans les régions tempérées elle devient annuelle et fréquemment ses fruits n'arrivent pas à maturité, aussi est-ce surtout pour ses qualités ornementales et non pour sa graine qu’elle s’y trouve cultivée. Le ricin est connu depuis la plus haute antiquité, des graines ont été retrouvées dans les tombeaux égyptiens; il semble que les anciens Égyptiens aient employé, non seulement les fruits, mais encore l'huile et la feuille. C'est principalement pour l'huile extraite de ses graines que le ricin est cultivé, et cette huile était em- ployée déjà dans l'antiquité comme huile à brüler. Quant aux propriétés médicinales on les emploie depuis moins longtemps. Déjà Pline signale l'extraction de l'huile soit par ébullition de la graine, soit par mélange des graines et de sel et expression de la masse. Il lui reconnait des propriétés purgatives et lui accorde des vertus curatives contre : brûlures, maladie des articu- lations, des oreilles, la gale. La racine a été préconisée dans le temps contre les douleurs de reins, la feuille contre les abcès et les maladies des yeux. L'huile n’est plus aussi réputée en médecine, bien qu’elle soit restée un purgatif énergiqne, mais elle a trouvé son emploi dans l’industrie de la savonnerie et pour le graissage des machines. Jusqu'au commencement du xix® siècie l'huile de 38 — 990 — ricin était importée d'Amérique, surtout du Brésil et des Antilles, mais lors des guerres de Napoléon avec l’An- gleterre, l’Europe dut fabriquer elle-même l'huile qu'elle ne pouvait obtenir d'Amérique; le Midi de la France et l'Italie fournirent les graines dont on extrayait, par l’eau bouillante, l'huile qui, chauffée jusqu’à évaporation complète de l’eau, était purifiée par filtration. Depuis lors cette méthode primitive a été remplacée et l’on obtient une plus belle huile. Le ricin est une plante arborescente qui peut attein- dre 4 mètres de haut, sa tige fistuleuse varie fortement de couleur ; ses feuilles alternes sont longuement pétio- lées, à pétiole mesurant parfois 40 centimètres de long, le limbe est palmatinervé et palmatilobé, variant en diamètre de 20 à 60 centimètres, et fréquemment recouvert comme les autres parties du végétal d’un enduit cireux, glauque. Les fleurs du ricinier sont disposées en grappes mul- tiflores terminales ou axillaires, les fleurs sont mâles ou femelles, mais existent dans la même inflorescence, celles de la base sont ordinairement mâles, celles du sommet femelles, ces inflorescences peuvent mesurer 50 centimètres de long et même davantage. Les fleurs mâles sont à étamines nombreuses, les fleurs femelles possèdent un ovaire à 3 carpelles ou triloculaire, sur- monté d’un style à 3 branches. Le fruit est capsulaire, sa couleur varie du vert au rouge carmin, il est déhis- cent ou indéhiscent suivant les variétés; ce caractère est important à consigner, car les variétés à fruits indé- hiscents telles que les Ricinus communis var. minor — 991 — de l’Inde sont plus difliciles à travailler et exigent une plus longue manipulation. La grandeur des graines est très variable, on a observé des graines de 9 à 20 mm. de long, de 6 à 17 mm. de large et de 4,25 à 9,5 mm. d'épaisseur. Cette graine est donc toujours plus au moins ovale, brunâtre, rayée ou tachetée de brun foncé, ce qui permet de la reconnaitre parmi un grand nombre d’autres graines. Ces taches sont dues à une matière résineuse; d’après les observations de M. Poisson, cette résine est loca- lisée dans certaines cellules du tégument externe, et elle peut être enlevée par la potasse. La graine de ricin arrondie à une de ses extrémités possède à l’autre extrémité un renflement ou caroncule, comme d’ail- leurs beaucoup de graines d'Euphorbiacées. Le ricin, comme plusieurs autres plantes de cette famille, renferme de l'acide cyanhydrique, qui parait se développer sous certaines conditions chez beaucoup de végétaux; il existe dans les Manihot et dans les Hevea. La graine de ricin à en moyenne la constitution sui- vante : BA ou phone, NO DL:CE Matières azoiées ss. LOL HUB US -2er CAURUURE ER LS GÉR 05e Matières azotées solubles . . 3 » cellulose te Mieneimen se 20 Cendres . OUR OR" Mais dans beaucoup de graines de ricin la teneur en huile ne dépasse guère 45 p. c. — 592 — Les graines de ricin renferment en outre une sub- stance toxique qui a été dénommée «ricine» par MM. Kobert et Stillmark. Cette substance est soluble dans les acides dilués, dans les solutions salines éten- dues, mais insoluble dans l'alcool, l’éther, le chloro- forme, le benzol; elle est neutre, sans goût ni odeur. Ce poison se conserve pendant des années dans la graine sèche et est toxique pour l’homme et pour les animaux. Le ricin est une plante éminemment variable, aussi les anciens avaient-ils élevé au rang d'espèces toutes les nombreuses formes qu'ils avaient observées et qui sont uniquement des variations dues aux conditions de milieu. On a d’ailleurs pu prouver que les ricins de semis ne conservent pas toujours les caractères de leurs parents, preuve bien évidente que les caractères de forme, de couleur de la plante et des feuilles sont sous la dépendance des facteurs extérieurs. En botanique systématique, on a signalé 17 formes du À. communis caractérisées d’après Müller-Arg. par la forme et la grosseur des capsules, la grosseur et la couleur des graines (1). Les principales variétés, ayant (4) Suivant Mueller-Arg. le genre Ricinus ne renferme qu’une seule espèce lele R communis dont les variétés sont les suivantes. Ricinus communis L. — — var. Mmegalospermus Muell. Arg. — — — subvar. rutilans (Desf) Muell. Arg (= R. megalospermus Del.; R. rutilans Desf.). — — — subvar. pruinosus Muell. Arg. — — — subvar. americanus Muell. Arg — — var. rugosus Muell. Arg. (= R. rugosus Müll.). — — — subvar. Blumeanus Muell. Arg (- R. afri- canus Mill.). — 993 — une certaine importance au point de vue de la culture, sont : Ricinus conmmunis et ses deux formes #4jor et minor. — sanguineus. — Ricin sanguin, rouge ou d'Amérique. — viridis. — Ricin vert. — inermis. — Ricin inerme. — zanzibarinus. — Ricin de Zanzibar. Le Ricinus communis var. minor le plus générale- ment cultivé est une plante ramifiée dès la base, peu élevée mais très touffue, et donnant même en culture annuelle de très nombreuses inflorescences dont les — — — subvar Zollingeri Muell. Arg. — — subvar. inermis(Jacq.) Muell. Arg.(= R.ru- gosus Mill., R. inermis Jacq.). — — var. purpurascens (Bertol.) Muell. Arg. — — var. lividus (Jacq.) Muell Arg. (— R. lividus (Jacq., R. communis var. sanguineus Hort., R. perennis Hort.). — .— var. armatus Steud. (= R. armatus Andr.), — — var. leucocarpus (Bertol.) Muell. Arg. (— R. leucocar- pus Bertol.). — — var benguelensis Muell. Arg. — — var, Reichenbachianus Muell. Arg. (— R. communis Desf., R. africanus Reichb., R. tunisensis Desf.). — — var. badius (Reichb.) Muell. Arg.(- R. badius Reichb., R. europaeus Nees). — — var amblyocalyx Muell. Arg. — — var. africanus Muell. Arg. — — —— subvar. scaber (Bertol.) Muell. Arg. (= R. scaber Bertol., R. communis Sibth., R. communis var. microspermus Moris, R. tunisensis Desf. ex Moris). — 594 — fruits à maturité sont petits, serrés, et hérissés de longues pointes. Mais le nombre de fruits rachète leur petitesse et les graines renferment une forte dose d'huile, en outre la plante mürissant facilement et les fruits étant déhiscents cette plante est certainement une des mieux appropriées pour la culture en grand. Une centaine de graines pèse environ 17 grammes. La var. major est moins recherchée que la précé- dente bien que la récolte puisse se faire sur elle pendant plusieurs années successives, les plantes sont plus déve- loppées, mais moins ramifiées, moins riches en inflo- rescences, les graines sont plus lourdes, une centaine pesant en moyenne 35 grammes. Un des inconvénients de — — — subvar. subviridus Muell. Arg. (= R. afri- canus Wäilld., R. communis Rich.). — — var. Genuinus Muell. Arg. — — — subvar. erythrocladus Muell. Arg. (= R. communis Schkuhr). WW — subvar. glaucus (Hoffmg.) Muell. Arg. (= R. glaucus Hoffmg., R. Krappa Hort.). — — ee subvar. macrophyllus Muell. Arg. — — var. Rheedianus Muell. Arg. (= R. vulgaris Moris.). — — var. microcarpus Muell. Arg. (= R. communis var. minor Steud.). — -- — subvar. subpurpurascens Muell. Arg.(= R. lividus Willd.). — — — subvar. hkybridus (Bess.) Muell, Arg. (= R. hybridus Bess.). — — — subvar. intermedius Muell. Arg. — — — subvar. oligacanthus Muell. Arg. — — - subvar. epiglaucus Muell. Arg. — — — subvar. denudatus Muell. Arg. — Ne — subvar. viridus (Willd ) Muell. (= R. viri- dis Willd.) — 595 — cette plante, qui contrebalance l'avantage du poids des graines est leur maturité moins précoce et la déhis- cence moins facile du fruit. Entre ces deux variétés typiques on rencontre natu- rellement toute une série d'intermédiaires et le planteur devra chercher parmi les diverses formes qu'il pourra avoir à sa disposition celle qui convient le mieux aux conditions de culture. Le Ricinus sanguineus est caractérisé par ses tiges, feuilles et fruits fortement coloriés en rouge sang, ses graines d'assez grosse taille : 16 mm. de long, 10 mm. de large et 7 mm. d'épaisseur, de couleur clair parsemées de taches plus foncées, pèsent environ — — — subvar. gracilis Muell. Arg. — — — subvar. laevis (DG.) Muell. Arg. (= R. iner- mis Willd., R. laevis DC.). — — var. undulatus (Bess.) Steud. (= R. undulatus Bess., R. nanus Balb.). — — var. speciosus (Burm.) Muell. Arg. (— R. speciosus Burm., R. digitatus Noronh., R. spectabilis B1.). L'Index Kewensis cite encore parmi la synonymie du R. com- munis : chinensis Thunb. . Gibsoni. . japonicus Thunb. . macrocarpus Hort. medicus Forsk. . medius Gruel. . minor Mill. . nanus Balb. . peltatus Noronh. . urens Mill. Noms qui ne sont pas relevés par Mueller-Arg., dans sa monogra- phie des Euphorbiacées. CRÉÉE ESÉEE — 996 — 48 grammes par 100 graines. Il faut à cette plante, pour qu’elle puisse mürir ses graines, une plus forte somme de chaleur, sa culture pour être rémunératrice devra être entreprise dans les régions plus chaudes. Le Ricinus viridis se caractérise, comme son nom l'indique déjà, par la couleur verte de ses tiges, il est très ramifié dès la base et très fructifère, ses graines mesurent : 12 mm. de long, 7 mm. de large et 5 mm. d'épaisseur, elles sont grisätres à taches brunes, on en compte environ 100 dans une quinzaine de grammes. Un des grands inconvénients de cette forme est la diffi- cile déhiscence de ses fruits. À cette variété se rappor- tent peut-être certains des ricins de la côte occidentale d'Afrique, mais la différence entre ces formes et le type est parfois assez considérable et les dimensions des graines varient ; elles sont dans certains échantillons : Longueur. Largeur. Epaisseur, Poids p.e. Soudan. . 12 mm. 8 mm. 5.25 mm. 27 gr. Sénégalutuun LB up ue ABkor à 3,00) ANR En outre, parmi les espèces considérées comme admises. l’Index de Kew cite : R. angulatus Thunb. — Indes orientales. R. dioicus Roxb. — Amboine. R. sanguineus Hort. (= R. Obermanni Hort.). et les espèces suivantes douteuses : R. macrophyllus Bertol. R. morifolius Noronh. R. paniculatus Link et Otto. R. pulchellus Noronh. R. tomentosus Thunb. Ces notes font suffisamment voir que dans ce genre, très poly- morphe, on est loin d’être d'accord sur la valeur à attribuer aux diverses formes qui le composent — 997 — Le ARicinus inernis possède des tiges violacées et des feuilles rougeñâtres à l'état jeune, devenant vertes plus tard, la graine est de taille moyenne. Par son port, cette plante rappellele Ricinus communis var. minor, mais elle en diffère par ses fruits moins nombreux, à surface lisse. Comme la forme minor, le À. inermis est hâtif et ses fruits s'ouvrent facilement. Le Ricinus sanzibarinus est une plante vigou- reuse à tiges fortes et cireuses, mais sa valeur cultu- rale est plutôt faible ; elle se fait remarquer par la grandeur et la forme de ses graines, mesurant environ 20 mm. de long, 17 mm. de large et 9 mm. d'épaisseur, de couleur variable, allant du gris clair au noir, Une centaine de graines pèse en moyenne 92 grammes. Cette plante dont la culture n’est guère à recommander, son rendement étant faible, paraît localisée à la côte orien- tale d'Afrique. La culture du ricin est possible dans les climats les plus variés, mais si l’on envisage sa culture au point de vue d’un rendement commercial et industriel, il ne faudra la faire que dans une région chaude; sous les tropiques la graine de ricin contient un pourcentage d'huile qui peut atteindre 60, tandis qu’une même variété donne parfois, dans des régions plus froides, 80 p. c. d'huile seulement. Il faut, à ce sujet, faire cependant la remarque suivante : si dans les régions tropicales le pourcentage d'huile est plus considérable, cette huile à moins de valeur et ne peut souvent être employée que dans l’industrie; les ricins cultivés dans les régions subtropicales paraissent être les seuls dont — 598 — on puisse extraire de l'huile médicinale. Dans ce cas, la valeur du produit compenserait donc, jusqu’à un certain point, la quantité. Comme toutes les plantes à croissance rapide, le ricin a besoin d’eau, on ne pourra par suite essayer sa culture dans les pays où les pluies sont rares et où l'irrigation ne pourrait se faire. Le semis s'effectuera au commencement de la saison des pluies et si la culture se fait dans une région subtropicale, on attendra la fin de la période de refroidissement. On ne peut espérer obtenir une récolte dans un terrain pauvre; comme le montre l’analyse chimique de la graine, les cendres renferment une notable quantité de sels minéraux que la plante prend au sol : Chaux ri en Cette LES ne MAMEME Ut TE PNEU (oo Oxvdé déder. 7 | en er. 0.89 » Acide phosphorique. . . 38.65 » Acide sulfurique . . . . 2.81 CHILD Di EP RTN NEr 0.89 » POtASSes ‘rm C NE CN AUS SAUTER SU ETES 8.75 » Sans une forte proportion d'acide phosphorique et de potasse, le sol ne pourra fournir à la plante les élé- ments capables de donner de bonnes graines. On a prétendu que le ricin enrichissait le sol dans lequel il était planté. Ce qui a pu faire croire à cette action du ricin, c’est qu'après destruction du pied les racines restent dans le sol qu’elles enrichissent en ma- tières organiques et rendent plus meuble. — 999 — Avant de commencer le semis on fait subir au terrain à cultiver un labourage profond. Les graines trempées dans l’eau tiède pendant un à deux jours, sont disposées par deux. à cinq dans des trous et recouvertes de ? à 3 em. de terre; le minimum d’espace entre les plants est de 60 cm., le maximum de 5m., et dépend natu- rellement de la variété cultivée; le nombre de pieds variera donc de 1.800 à 10.000 pieds par hectare. Les graines lèvent environ au bout de 10 jours et quand les plantules atteignent 10 à 15 cm. on arrache les plus faibles, n’en laissant qu'une. La plantation sera entretenue avec soin pendant le jeune àge, au bout de peu de temps, la plante est devenue de force suffisante pour étouffer toutes les mauvaises herbes. Si l’on veut cultiver le ricin en plante vivace, on aura grand avantage à installer entre les pieds des cultures intercalaires soit de rapport, soit destinées à enrichir le sol. Si la culture du ricin est faite pour persister plusieurs années, on aura avantage à effectuer au début de la quatrième année un pincement de l'extrémité des axes el des rameaux, de manière à les ramener à 2 m. 50 cm. de haut, afin de faciliter la récolte, celle-ci devant être faite à la main. À partir de la même époque il faudra songer à restituer au terrain, si moyen, par des engrais chimiques, les éléments minéraux enlevés au sol et qui sont de première nécessité pour la plante. Dans certaines régions des Indes, l’indigène s’est aperçu de l'importance de l'apport d’un engrais et — 600 — emploie un amendement à base de cendre de bois et de bouse de vache. Le ricin a fort peu d’ennemis, et possède au con- traire [la propriété de chasser un grand nombre d’in- sectes. Les terrains sur lesquels cette plante a été cul- tivée seraient préservés, dit-on, de beaucoup d'insectes pendant plusieurs années; pour cette raison on a essayé dans certaines régions la préservation des autres végétaux de culture en plantant au bord des cultures des pieds de ricins, ou en les intercalant entre les rangées d’autres plantes. Cette propriété est peut-être un peu exagérée, cependant les tourteaux jouissent indiscutablement de propriétés insecticides. Une chenille a cependant été signalée depuis peu comme occasionnant de grands ravages dans les eul- tures des Indes, mais elle ne paraît pas exister dans les autres régions du globe où le ricin se rencontre à l’état subspontané ou cultivé. Cette chenille appar- tient à un Lépidoptère nocturne appelé Noctua meli- cerla; elle atteindrait à l’état adulte 3 pouces de long sur un pouce de diamètre. Les œufs sont pondus par les papillons sur la face inférieure des feuilles du ricinier et éclosent rapidement, donnant naissance à de petites chenilles de 2 à 3 mm. de longueur ; celles-ci se développent rapidement et, parvenues à l’état adulte, s’attaquent aux feuilles et même aux tiges, détruisant parfois, en une seule nuit, 2 à 3 acres de plantations. Les plantes attaquées sont en général perdues irré- médiablement et même si, après avoir été attaquées — 601 — elles se sont remises, elles parviennent rarement à fournir une récolte atteignant le tiers ou le quart de la production normale. Pour essayer de se débar- rasser de ces chenilles, les indigènes enfument les plantes mais sans grand succès; le seul remède connu, jusqu'à ce jour, est une forte pluie d'orage, mais ce remède n’est pas, malheureusement, à la disposition du planteur. La plante atteint sa maturité au bout de 4 à 6 mois après le semis, parfois plus tôt pour les variétés hâtives, les capsules müres sont dures et cassantes et doivent être enlevées au fur et à mesure de la maturité et avant qu’elles n’éclatent. Les fruits sont mis en tas de 75 cm. de hauteur, pendant quelques jours, sous un hangar, puis on les étend au soleil, dans un endroit sec, en les retournant plusieurs fois par jour. On aura soin d’en- tourer l’espace dans lequel les graines sont séchées d'une cloison en planches d’au moins 1 mètre de hau- teur, afin d'empêcher les graines projetées de se perdre. Au bout de 4 à 5 jours les capsules ont laissé échapper la plupart de leurs graines, on achève leur libération par un brassage. On sépare ensuite graines et débris par vannage. La graine de ricin est un drastique violent et son ingestion peut amener la mort; à l'analyse chimique elle donne environ : Éluiler br Rate 46:19 pb: 05 AIO EE EE Le 0 » ALOUMAINEL 3 PS RNA 057 > CON ESA PAT EEE 431 » — (602 — + Résine et principes amers . 1.91 FIDrES. NS RIVE ENS RER tr, » À D 4 0 Re SN ARE à à der 7.09 » Le péricarpe en proportion de 23.82 p. c. dans la graine, contient : Résine brute et principes amers . 1.91 Gomme ht MEET ARR ÉADTE Ten ADS EN RENE TS Et la graine qui forme 69.09 p. c. renferme : HUE ENS OL AE RE Or ee PAT SE TENTE COM 0 de ane à PR MO SU CRE Amon Li AMIENS. MORANESIREUEE Albüumineseer ua het entame PAU: A 2e Ed Doc RAR TAUTE L'extraction de l’huile se fait de différentes façons dans les pays coloniaux. Au Bengale la graine est écrasée dans un mortier, puis bouillie avec 4 fois son volume d’eau, l'huile est écumée et après refroidisse- ment on opère une nouvelle séparation fournissant une huile de qualité supérieure. D’autres fois la graine est bouillie puis séchée, enfin traitée comme dans le pre- mier cas, ou encore la graine trempée pendant une nuit dans l’eau est broyée et la pulpe pressée laisse écouler l'huile qui est recueillie dans des vases spéciaux. Mais cette huile, naturellement très impure, peut être employée que comme huile à brûler. Dans d’autres régions encore.la graine est grillée avant d’être bouillie avec de l’eau. Les graines de la variété major donnent toujours — 603 — une huile de peu de valeur, employée uniquement comme huile lampante et encore elle ne peutêtreusagée, à l’état brut, que dans des lampes rudimentaires ; en la traitant par l’acide nitrique on obtient une huile de graissage très usagée pour les chemins de fer et les tram- ways de l’Inde. Quant aux graines de la variété minor elles fournissent une huile plus estimée, aussi l’extrait-on avec plus de soin, et elle est exportée vers l’Europe. A cet effet les graines sont tamisées pour séparer les impuretés, puis écrasées entre des rouleaux destinés à enlever les enveloppes ; les graines ainsi débarrassées sont placées dans des tubes où elles sont soumises à une pression légère qui chasse l’air et en forme des gateaux entassés les uns sur les autres, séparés par des plaques de fer et soumises à une pression de plus en plus forte sous une presse hydraulique. L'huile dérivée de cette pression est bouillie avec de l’eau, un demi- litre d’eau environ pour 4 à 5 litres d'huile; on fait bouillir jusqu’à évaporation complète, sans dépasser ce moment critique car si on laisse l'huile plus long- temps elle devient très foncée et acquiert un mauvais goût. L'huile fournie par les graines, à la proportion de 45 à 50 p. c. de leur poids, est filtrée et est alors prête pour l'exportation; si elle a été préparée avec soin elle est d’un beau jaune, parfois verdâtre. | Aux États-Unis, les graines sont séchées au four pendant une heure puis mises sous une presse à vis. L'huile qui s'écoule est additionnée de son volume d’eau puis chauffée afin de séparer les matières albumi- noiïdes ; après refroidissement l'eau est soutirée et l’huile 2004. — est mise en caisse pendant 8 heures, ensuite on l’expose au soleil pour la blanchir. 100 kilos de graines traitées de cette facon fournissent environ 36 litres d'huile. Actuellement, dans bien des régions tropicales on emploie pour l'extraction de l'huile de ricin des appa- reils plus ou moins perfectionnés, économisant la main- d'œuvre et donnant un plus fort rendement. En France, où l’on reçoit des graines en assez grande quantité, le matériel d'extraction est devenu très com- pliqué. Les graines reçues, généralement décortiquées, sont nettoyées dans des bluttoirs et triées en séries de gros- seurs différentes, puis elles passent dans des laminoirs où l’amande et les coques sont séparées, ces dernières enlevées par des ventilateurs. La graine est passée à la presse hydraulique, broyée, puis de nouveau remise à la presse après avoir été chauffée, et enfin exprimée une dernière fois. De cette façon, le tourteau qui persiste renferme environ 3 à 4 p. ©. d'huile seulement. En Allemagne, on a construit différents types de machines pour l'extraction de l'huile des graines oléagi- neuses; elles peuvent servir pour le ricin et être usa- gées sans trop d’inconvénients, dans les régions tropi- cales, elles sont capables d'extraire jusque 40 p. €. d'huile (1). Le rendement en huile peut atteindre, comme nous l’avons dit, 60 p. c., mais ce dernier pour- centage n’est jamais obtenu industriellement. (1) G. Christ et Cie, Berlin, Fürstenstrasse, 17. On trouvera dans les volumes de 1901 et 1902 du « Tropenpflanzer » des renseignements au sujet de ces appareils et même des figures. = 1, = L'huile ainsi obtenue n’est pas tout à fait pure, elle contient des matières colorantes, des matières albumi- noïdes et des résines lui communiquant un aspect trou- ble, et exige une épuration. Celle-ci peut être obtenue en faisant bouillir l'huile avec de l’eau jusqu’à ce que l'huile devienne claire, puis on laisse le mélange en repos de manière à permettre l’évaporation de l’eau M. le D' A. Schulte im Hofe, de Berlin. a observé, pendant un séjour aux Indes, que l’eau contenant de l’acide tannique permet une séparation plus rapide et plus complète des matières albuminoïdes que l’eau pure, mais ce mode d'épuration n’est pas appliqué dans la pratique courante. Actuellement l’épuration se fait en ajoutant petit à petit à l'huile que l’on à amenée dans un récipient doublé de plomb, 2 à 3 p. c. d'acide sulfurique con- centré; cet acide attaque les matières organiques en suspension dans l'huile et les carbonise sans modifier l'huile ; la masse est ensuite brassée avec les deux tiers de son volume d’eau, le liquide bien émulsionné est transporté dans des réservoirs et dans une chambre tenue à la température constante de 30 degrés, après quelques jours l'huile est décantée, puis filtrée au tra- vers de charbon de bois ou de couches de son et de sable. Pour éviter cette filtration certains fabricants d'huile emploient la méthode d'épuration suivante : l'huile est battue pendant une vingtaine de minutes, avec 10 p. c. de tourteaux très secs, pulvérisés, l'huile limpide est soutirée au bout de quelques jours et on la remplace 39 — 606 — par une quantité égale d'huile à laquelle on fait subir la même opération. Au bout d’un certain nombre de bras- sages le tourteau n’est plus apte à clarifier l'huile et est soumis à la presse pour être privé de l'huile qu'il ren- ferme. En Angleterre l’épuration se fait au moyen du chlorure de zinc qui, étant très avide d'eau, attaque également les matières organiques. On a préconisé éga- lement l'emploi du chlore, du chlorate de potassium et de l’acide azotique, mais ces modes d'épuration doivent être appliqués avec soin. L'huile de ricin épurée, le » castor oil + des Anglais, connue parfois aussi sous le nom de « huile de Palma Christi + est assez épaisse, transparente, inodore, plus ou moins âcre; elle est siccative et légèrement colorée en jaune. Elle rancit à l’air, devient âcre et visqueuse et finit par devenir sèche. Elle a une densité de 0,960 à 0.964, se congèle à 18° sous zéro, bout à 265° au-des- sus de zéro et est très soluble dans l'alcool et l'acide acétique. Cette propriété permet de déceler facilement les substances qui y ont été mélangées, et en particulier les autres huiles, qui toutes sont moins solubles. Plusieurs principes ont été isolés de l'huile de ricin, entre autres la ricinélaidine (donnant elle-même de l'acide ricinélaidique), l'acide ricinique, l'acide ricino- léique et la ricine qui peut être extraite directement de la graine et existe aussi dans le tourteau; c’est, comme nous l’avons vu, le principe toxique de la graine. Dans le commerce l'huile de ricin est souvent mé- lungée avec de l'huile d’œillette et les huiles de ricin — 607 — provenant des Antilles et du Brésil contiennent souvent de l'huile du médicinier, le pignon d'Inde ou Jatropha curcas; le mélange de cette dernière graine aux graines de ricin communique à l'huile un goût àcre. Le principal emploi médical de l’huile de ricin est son usage comme purgatif, parfois on la prescrit en mé- lange avec l’éther comme tœniafuge; elle sert aussi dans la préparation du collodion et grâce à son évaporisa- tion facile elle laisse sur les objets qui y ont été plongés une membrane épaisse et adhérente. L'huile de ricin trouve surtout son application dans l’industrie car elle possède un très fort pouvoir lubré- fiant et mélangée à du suif elle est d'un usage courant pour le graissage des machines. On l’emploie aussi dans la teinturerie, dans la savonnerie et principale- ment dans la fabrication des savons durs, savons de toi- lette et savons transparents. Dans les régions où le ricin est cultivé en grand l'huile peut être employée pour l'éclairage, car elle donne une lumière très vive. À Java et aux Moluques elle sert, mélangée avec de la chaux éteinte, à préparer un ciment très tenace dont on enduit les maisons et avec lequel on calfate les navires. En Chine l'huile de ricin est employée comme huile comestible. mais on la fait au préalable bouillir avec du sulfate d'aluminium et du sucre pour la priver de son principe âcre. Le commerce considère quatre qualités d'huile : — 608 — 1° L'huile blanche réservée aux usages pharmaceu- tiques. 20 L'huile de première pression, employée en pharmacie, mais surtout en teinturerie. 3° L'huile de seconde pression, plus colorée, ne peut être employée que dans l’industrie. 49 L'huile de tourteaux, enlevée à ces derniers par le sulfure de carbone, elle est de qualité très inférieure. Quant au tourteau qui reste après les deux expres- sions, contrairement à celui de l’arachide, il ne peut être employé dans l'alimentation du bétail ; au lieu d’activer la sécrétion lactée comme on l’a soutenu longtemps, il occasionne des troubles intestinaux par suite de sa caus- ticité. Mais il constitue un engrais de valeur surtout pour les pâturages, il renferme en effet une dose assez considérable d'azote, d'acide phosphorique et de potasse, comme l’ont fait voir les analyses. Acide Azote, phosphorique. Potasse. Huile, p.c. Pic p.c. p.c. Tourteau de graines brutes 3,67 1,62 1512 8,25 Tourteau de graines décorli- quées ee DOME M ET 2,26 8,75 Mais cette teneur varie également d’après l’origine du tourteau ; les analyses reproduites par MM. É. Perrot et Collin dans leur très intéressant volume « Les rési- dus industriels, auquel nous renvoyons le lecteur (1), le montrent nettement : (1) Cocun et Perror. Les résidus industriels, p. 124 et suiv. Paris. Joanin, 1904. — 609 — Johnston, Décugis. Ricin Ricin Ricin d'Amérique. brut. décortiqué. EG SE OOT SIP RATER 2.54 9.85 10.38 Matières grasses . . . 18.20 9.25 8.75 — AZOLÉES/. 2 VON DT 20.44 46,37 — non azotées |} c 3. 9.44 24 LAIT GE: RNRRAENSEERTS VAE ire Méndrosri: tige uh: 6.14 15.02 10.75 ROME ES. Ci RU 4.52 3 07 7.42 Acide phosphorique. . 2.04 1.62 3.20 Les données suivantes permettent de se rendre compte par comparaison de la valeur fertilisaute du tourteau de ricin : Acide Azote. phosphorique. Potasse. Huile. Tourteau d'arachides brutes 5,37 0,59 — 8,12 Tourteau d’arachides décor- DAUEES NE TN EURE UNE Le 0 15% 1,50 7,90 Tourteau de coton brut. . 3,90 1,24 1,65 6,18 Tourteau decoton décortiqué 6,55 3,05 1,58 16,40 Tourteau de coton coton- MONTRE IS PARA SEC ES TT 1,60 — 6,10 Tourteau de sésame noir. . 6,34 2,03 1,45 9,70 Tourteau de sésame roux . 6,14 1.60 — 45 Tourteau de sésame panaché 5,51 1,94 — 11,25 D'ailleurs l’usage du tourteau de ricin est devenu courant aux Indes et il y a donné des résultats très nets dans la culture de la canne à sucre, dans celle du blé et de la pomme de terre. Les tourteaux se présentent sous trois formes com- merciales dont la principale est obtenue après expres- sion du mélange du tourteau de première pression avec les coques des graines qui avaient été séparées. Le tour- teau qui a été traité par le sulfure de carbone peut être — 610 — employé avec grand avantage comme engrais insec- ticide. Cette propriété est due à la présence de la ricine, le principe actif de la graine, insoluble dans l'huile et qui n'y passe pas pendant l'expression. Le tourteau est réduit en poudre avant d’être employé comme engrais. La toxicité de la ricine exige des précautions car ce pro- duit ne peut être confondu avec des farines alimentaires pour le bétail. Aux Indes on à utilisé encore autrement les résidus du pressage des graines, ils constituent les matières premières de la fabrication du gaz d'éclairage usagé par les grandes compagnies de chemin de fer; celles-ci ont dans ce but installé de grandes plantations de ricin dont les graines servent à extraire l'huile pour le graissage des machines, les résidus à préparer le gaz d'éclairage. La graine est parfois aussi, grâce à ses propriétés toxiques, employée pour empoisonner les petits ron- geurs nuisibles et pour la pêche. Outre son huile, et le tourteau qui dérive de sa prépa- ration, le plant de ricin peut encore servir à divers usages accessoires. On peut en extraire des fibres dont on à préparé des cordages plus ou moins résistants et de la toile, les résidus fibreux peuvent encore être usagés dans la fabrication de la pâte à papier. La fibre est préparée par rouissage, mais il est utile, pour obtenir une séparation facile, d'ajouter à l’eau un peu d'acide sulfurique. Le rouissage est arrêté quand l'écorce se détache du bois. | Dans certaines régions on emploie le bois des tiges et l’enveloppe des fruits comme combustible; ce bois, sans — 611 — résistance à l’état frais, peut être, à l’état sec, employé pour certaines constructions, il se recommande alors par sa dureté et par sa résistance aux insectes. Comme il est très léger il est employé, par exemple en Nouvelle- Calédonie, pour les flotteurs des filets de pêche. Tandis que la graine et le tourteau ne peuvent être employés dans l’alimentation, les feuilles constituent un bon fourrage pour le bétail et leur usage agit même, d’après plusieurs auteurs, très favorablement sur la sécrétion lactée. Les indigènes de certaines régions de l’Afrique tropi- cale s’en servent pour un usage analogue, les feuilles sont appliquées par les femmes sur leur poitrine pour exciter et augmenter la sécrétion du lait. Les feuilles du ricin peuvent encore servir de nourri- ture à un ver à soie assez réputé de l’Assam ; l’Attacus Ricini; cette chenille élevée uniquement dans les Indes anglaises pourrait, peut-être, être introduite dans les autres colonies tropicales où cette Euphorbiacée se développe convenablement. Divers essais entrepris par M. Rivière au Jardin du Hamma à Alger sont restés cependant sans résultat Les feuilles jouissent encore d’autres propriétés, au dire de certains indigènes; à la Guadeloupe et à la Martinique on prétend que trempées dans du vinaigre elles guérissent les maux de tête résultant d'insola- tions, et que chauffées et appliquées sur la peau elles soulagent les névralgies et les rhumatismes. Lericin est également une plante mellifère, il pourrait done, vu l'importance de plus en plus grande qu’acquiert Te. ie miel, être utile d'installer près d'une plantation de ricin une exploitation apicole. C'est encore une plante ornementale très fréquem- ment employée dans les régions tempérées. Les principaux centres de culture du ricin sont les Indes anglaises et les régions chaudes de l'Amérique du Nord, puis viennent l'Afrique occidentale, l'Amérique centrale et australe, la Sicile et l'Italie du sud, mais l'exportation de ces pays est loin d'atteindre celle des Indes anglaises qui dépasse de beaucoup celle de tous ces autres pays. Au commencement du XIX° siècle, l’Inde exportait déjà de l’huile toute préparée, en quantité relativement minime ilest vrai, mais par suite des frais qu'occa- sionnait le transport des huiles vers l’Europe, on en vint petit à petit à exporter de ces régions des graines qui étaient traitées en Europe pour l'extraction de l'huile. Vers 1877-1878 la plus grande partie des graines amenées sur les marchés d'Europe, et provenant de l'Inde ou d'Australie, étaient travaillées en Italie ou en Angleterre, ces deux pays consommant ensemble envi- ron 95 p. c. de l'exportation totale qui comportait environ 228,800 kilos de graines fournies pour les trois quarts par le Bengale, mais outre ces graines, on avait importé en Europe plus de 6,350,000 litres d'huile. A partir de cette époque l’exportation de l’huile des Indes augmenta assez régulièrement jusqu’en 1885, et attei- gnit 14.471.600 litres pour diminuer et retomber en 1890 à 11.992.400 litres. Malgré cette diminution de la valeur de l'exportation, la valeur marchande de l'huile augmenta au lieu de diminuer. Tandis que nous voyons l'exportation de l'huile diminuer dans une proportion notable, pendant la même période l'exportation des oraines devint de plus en plus forte, en 1878-79 elle était de 3.770.000 kilos, elle atteignait en 1889-90 plus de 45.447.000 kilos. Dans cette exportation, le Bengale a fourni la plus forte proportion d'huile, Madras ayant exporté environ le quart de l'exportation du Bengale. En Cochinchine. la culture du ricin se fait sur une bien moins grande échelle qu'aux Indes anglaises, les plantes y sont plus sujettes aux attaques des chenilles. A Ceylan, le ricin existe soit cultivé par l’indigène soit subspontané, mais toujours dans une faible mesure, car l'indigène n’estime guère cette plante, il la croit nuisible surtout si elle se développe en certaine quan- tité autour des habitations. Aussi la graine et l'huile de ricin ne constituent-elles pas pour Ceylan un article. de commerce ni d'exportation, l'huile indigène se rencontre cependant dans les bazars des localités éloi- gnées, mais dans les villes on importe de Madras une huile supérieure, en tous points, à celle préparée par l'indigène. Comme nous l’avons vu, le ricin existe dans presque toute l’Afrique, et est même parfois assez répandu, fréquemment il n’est pas exploité par l’indigène qui ignore ses propriétés médicales. — 614 — Les premiers essais de culture en grand furent tentés en Afrique occidentale française vers 1863, mais ils n'eurent guère de succès. Pendant un certain temps on espéra dans le ricin un remplaçant pour l’arachide qui subit une crise commerciale vers 1888, mais ces nou- veaux essais ne donnèrent guère de satisfaction. De 1888 à 1898 on a signalé les exportations : LODEL Me PNR ON MES E 149 kilos. 1891 A LAN So ee ANR LAS MONA TL PS PRET PE 2A0 ur LOS PET A PMR TORE ES ES D5 -.» Depuis, cette exportation n’a plus augmenté, aussi les statistiques des diverses régions de l'Afrique occidentale ne renseignent-elles plus ces produits. La culture de cette plante ne pourra certes pas se faire en grand dans les régions où la culture de l'Ara- chide prend pour elle les capitaux et la main-d'œuvre. Dans le Mozambique, des essais ont été également tentés, particulièrement par la Compagnie de Boror. En Afrique austro-occidentale allemande la culture ne parait pas devoir faire de grands progrès ; comme l’ont d'ailleurs fait fort bien ressortir plusieurs coloniaux compétents, cette culture n’est pas destinée à donner dans ces régions des bénéfices sérieux. Les raisons principales sont les prix trop bas de cette graine sur les divers marchés et les frais trop considérables de transport de l’intérieur des terres vers le port d’embar- quement, et de celui-ci vers les ports d'Europe; dans les conditions actuelles il ne serait pas possible au planteur de l'Afrique d'amener sur le marché des graines de — 615 — ricin dans une condition capable de concurrencer celles des Indes ou de l'Amérique. Dans l’État Indépendant du Congo la culture du ricin n a pas élé entreprise en grand; les raisons que nous venons de rappeler ont sufli pour empêcher le dévelop- pement de cette culture qui est faite par les indigènes et pour leur propre usage. Mais les conditions peuvent changer et une culture de riciniers faite accessoire- ment pourrait peut-être donner au Congo, des bénéfices à celui qui l’entreprendrait. Au Congo l'huile extraite des graines est en général utilisée pour la toilette. Si au Congo, l'huile est uniquement d'usage externe, dans l'Afrique occidentale portugaise, dans l’Angola, les indigènes en connaissent fort bien les propriétés purgatives et l’emploient très fréquemment. La plante ne fait cependant pas l’objet d’une culture, les noirs usagent les graines qu'ils trouvent sur les pieds isolés aux environs des villages et plus ou moins spontanés. ke RUE La Belgique recoit relativement peu d'huile de ricin, les importations de ces dernières années se chiffrent : Pays exportateurs. Quantités en kilos. 1902 1903 AATIELOTÉÉ TS Re 45300 8.905 Breme . UE re ee 76 — France SU EAN 159.288 Italie . ot 1.915 — JAPON -LCLMENETE 1.813 — Fons-Das ae ue 179 _— ACTES DAYS NE. UNE -— 5 327 151.235 173.120 — 616 — Outre. l'huile, il entre naturellement encore des graines de ricin, mais celles-ci n'étant pas notées spé- cialement dans les statistiques, et entrant sans payer de droits, il n’est pas possible d’en signaler la quantité importée. Mais la preuve de cette importation est don- née par l'exportation de l'huile de ricin qui, pour le commerce général, atteignait en Belgique, en 1902, 4.149.796 kilos et en 1903, 3.698.372 kilos. # *X _* On trouvera, Jans Dugarp et EBERHARDT, Le Ricin, Botanique, culture et commerce, Paris, Challamel, 1902, une bibliographie assez détaillée de ce sujet, pour lequel on fera bien de consulter éga- lement les années postérieures de : Revue des cultures coloniales, L'Agriculture pratique des pays chauds et Journal d'Agriculture tropicale. XXXV LES SANSEVIERIA AFRICAINS (Planches XXX-XXXII). Les Sansevierias sont fréquentes en Afrique, et au Congo où en trouve plusieurs espèces qui ont de la valeur à des points de vue très différents. Depuis quelques années, l'attention de l'industriel a été attirée sur ces plantes pour leurs fibres, et c’est à ce point de vue que nous donnerons sur elles quelques renseignements. Le genre Sansevieria qui appartient à la famille des Haemodoracées est constitué actuellement par plus de 30 espèces, dont une quinzaine au moins appar- tiennent à la flore de l’Afrique tropicale. Une étude systématique du genre n’a guère été entre- prise, tous les travaux doivent être considérés comme provisoire. Il en est à peu près de même au point de vue économique car les nombreuses notices éparpillées dans diverses publications n’ont pas encore vu leurs conclusions ratifiées par la grande industrie. La fibre de divers Sansevieria est cependant appré- ciée depuis de nombreuses années. mais jusqu’à ce jour elle n’a pas été présentée en quantités suffisantes sur le marché. Cela provient d’abord, comme l’a écrit très — 618 — judicieusement dans le teraps Godefroy-Tebeuf, de ce que beaucoup de plantes de ce genre, dont le rendement est de nature à permettre une exploitation, sont de régions africaines peu accessibles où les matières de grande valeur peuvent seules être grevées de frais de transports considérables. En outre plusieurs espèces sur lesquelles des expériences ont porté sont de découverte assez récente. La fibre de certains Sansevieria est connue sous le nom anglais de « Bowstring hemp » (chanvre de corde à arcs), nom qui lui a primitivement été donné par les indigènes de Ceylan et indique suffisamment l'emploi qu'ils faisaient des fibres. On la désigne parfois aussi sous le nom de « chanvre d'Afrique », et dans certaines régions de ce continent les indigènes connaissent fort bien la valeur de cette plante; souvent on trouve autour de leurs cases quelques pieds d'espèces variées. De la côte occidentale d'Afrique on a même déjà exporté une certaine quantité de ces fibres, sans que cependant ce trafic ait acquis de l’importance. De l’Angola on reçut à Londres pour la première fois des fibres de Sansevieria, elles provenaient d'une espèce à feuilles cylindriques, ce qui intrigua forte- ment les botanistes anglais qui ne savaient à première vue à quoi rapporter ces fibres reçues sous le nom d’Ife. Ce fut en 1855 que sir W. Hooker remarqua à l’Exposi- tion de Paris, dans la section du Portugal des fibres de même origine africaine et étiquetées comme provenant du S. angolensis reconnu plus tard comme synonyme du S. cylindrica Bojer. Les cordes et les cordages — 619 — faits de cette fibre furent démontrés des plus solides et des mieux adaptés pour la confection de càbles destinés à rester sous eau. C’est encore sous le nom de « Murva ou de Moorva fibre + que le produit de certains Sansevieria a été importé des Indes sur les marchés d'Europe. Sous ce dernier nom on comprendrait surtout la fibre du San- sevieria Roxburghiana Sch., originaire des Indes anglaises et de Ceylan et qui a été longtemps confondue avec le S. zeylanica Willd. dont il différerait cepen- dant très nettement d’après certains auteurs, d’autres le considèrent simplement comme une variété. 11 y a des siècles que cette fibre est connue aux Indes anglaises où elle est employée par les indigènes et porte des noms tels que « Murva, Murya, Maxul >»; le nom sanscrit serait « Goni - il est à rapprocher de celui de « gœni » qui est appliqué actuellement dans plusieurs régions des Indes Anglaises et Néerlandaises à la fibre des Corchorus, c'est à-dire au jute. Toutes les espèces du genre Sansevieria renfer- ment en abondance, des fibres de finesse, élasticité et force reconnues, mais elles ne sont pas également uti- lisables par l’industrie. La + Murva fibre «, bien que peu connue encore dans le grand commerce, est très employée par les indigènes dans les Indes anglaises comme nous l’avons dit plus haut; la « Konge fibre », provenant du S. quineensis de la Guinée, et l’« Ife hemp >», provenant du S. cylindrica, sont estimées en Europe pour la fabrication de cordes et en particulier pour celles usagées dans les sondages marins, et en général pour la fabrication des cordages destinés à subir l’action de l’eau. En général dans toutes les régions africaines où croissent des espèces de ce genre elles sont utilisées par l’indigène et ont attiré l'attention des résidents qui souvent ont insisté pour leur utilisation dans l’industrie textile. Les Sansevieria textiles paraissent être déjà culti- vées pour leurs fibres dans les Indes, en Floride et dans les Straits Settlements, mais cette culture est toujours encore réduite, on les trouve surtout dans les jardins comme plantes ornementales; elles sont d’ailleurs con- nues dans nos serres d'Europe depuis fort longtemps et méritent la culture soit comme plante verte ou à feuil- lage panaché, soit comme plante à fleurs. Les Sansevieria ne sont pas des plantes à exploiter à l’état indigène, elles ne se trouvent pas pour cela en quantité suffisante, il faut les cultiver et c’est, peut-on dire, parce que la culture de ces plantes n’a pas été faite d’une manière rationnelle que la fibre n’a pas encore pris daus l’industrie la place à laquelle elle a droit. Les Sansevieria sont des plantes d'aspect et de port variables, leurs feuilles en particulier varient ; il en existe des espèces à feuilles relativement minces et planes, d’autres à feuilles épaisses et concaves, d’au- tres enfin à feuilles totalement cylindriques. Entre ces diverses formes se rencontrent tous les inter- médiaires. Elles sont généralement privées de tiges, mais possèdent un rhizome souterrain plus ou moins développé d’où naissent des touffes plus ou moins compactes de feuilles entre lesquelles se dressent les —.621 — bampes florales plus où moins longues et fortes, por- tant des fleurs verdàätres ou blanches, parfois en très grand nombre et atteignant individueliement jusque 12 à 13 cm. de long. Les Sunsevieria peuvent se classer en différents croupes, on peut les définir en termes généraux, comme l’avait fait Godefroy-Lebeuf, par les caractères suivants : l° Plantes acaulescentes à feuilles aplaties, peu épaisses. 20 Plantes acaulescentes, à feuilles semi-circulaires ou subcylindriques profondément creusées sur leur face supérieure. 30 Plantes franchement caulescentes à feuilles à sec- tion semi-circulaire ou presque cylindrique. 40 Feuilles franchement cylindriques ou ne présentant qu'un sillon plus ou moins apparent sur une partie de leur longueur. Mais ces caractères, à première vue très tranchés, le sont beaucoup moins quand on se trouve en présence des échantillons ; aussi cette classification ne peut elle être que provisoire. Dans la'« Flora of tropical Africa + de Sir W. Thi- selton-Dyer, le savant directeur du Jardin botanique de Kew (vol. VII), M. Baker a décrit douze espèces afri- caines : S. SENEGAMBICA Baker. — Sénégal. S. NILOTICA Baker. — Région nilienne. S. BRACTEATA Baker. — Angola et Afrique orientale allemande. 40 — 622 — S. GUINEENSIS Wälld. — Sierra-Leone, Niger, Fer- nando-Po, Région nilienne, État Indépendant du Congo, Zanguebar, Zambésie. S. LONGIFLORA S?ms. — Fernando-Po, Région nilienne, Bas-Congo, Angola, Usambara, Zanzibar, Zam- bésie. S. Kirk Baker. — Nyassa-Land, Shire. S. VOLKENSII Gurke. — Usambara, Kilimanjaro. S. EHRENBERGII Schiveinf. — Nubie, Érythrée, Soma- liland, Arabie. S. SCHIMPERI Baker. — Somaliland. S. CYLINDRICA Bojer. — Région nilienne, État Indépen- dant du Congo, Angola, Matabeleland. S. SULCATA Bojer. — Probablement de l'Afrique orien- tale. S. GRANDICUSPIS Aarv. — Origine inconnue, cultivée à Kew. Nous n'avons pas à insister ici sur les caractères qui permettent à M. Baker de différencier ces diverses espèces, ils ne sont pas toujours faciles à définir, la clef analytique est d’ailleurs basée principalement sur les caractères des groupes que nous avons rappelés plus haut. MM. S. Gérôme et O. Labroy, ont en partie, basé la clef analytique des espèces de ce genre conservées dans les collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris sur les mêmes caractères (1); ils n'arrivent cepen- dant pas à classer les espèces comme le faisait Gode- froy-Lebeuf dans son travail paru peu auparavant. (1) Sur la collection des Sansevieria des serres du Muséum. Tahleau synoptique des espèces et notes sur leur multiplication in Bull. du Muséum d'Histoire naturelle, 1903, n. 3, p. 167. — 693 — Cette divergence nous semble être une preuve de la diffi- culté de l'appréciation des caractères de groupes. A la liste déjà relativement longue donnée plus haut il faut ajouter les espèces décrites ou signalées par M. Godefroy-Lebeuf (1); ce sont : S. Sluchyt et Andradae, toutes deux de l'Abyssinie, de la côte des Somalis dans la région du Nil Gama, et du continent asiatique, dans le Yemen. Parmi les espèces signalées par MM. Gérôme et Labroy, dont plusieurs sont originaires de l'Afrique, nous citerons : . ZANZIBARICA Gérôme et Labroy. . ARBORESCENS COYnu. . LIBERICA Gérôme et Labroy. — Libéria. . FASCIATA Cornu. — Congo français. . GRANDIS Æ00k. — Somalis. . AUBRYANA Carr. — Gabon. Un 2 2 2 A A La plupart de ces espèces nouvelles n’ont pas été décrites, nous ne pouvons donc résumer leurs carac- tères n'ayant pas pu nous-même les étudier en détail ; il pourra donc être utile de reproduire ici le tableau ana- lytique de MM. Gérôme et Labroy, tout en insistant encore sur la difficulté qu'il y a souvent à apprécier les caractères pour certains échantillons. Nous pouvons également donner à l’appui du tableau les dessins de coupes de feuilles qui accompagnent, dans le petit travail de MM. Gérôme et Labroy, la description des espèces. (1) Les Sansevieria gigantesques de l'Afrique orientale et leurs fibres, par À. Godefroy-Lebeuf, Paris, 4, Impasse Girardon, 1902. — 624 — Coupes de feuilles de diverses espèces de Sansevieria cultivées au Muséum d'histoire naturelle de Paris, prises à la base et vers le milieu du limbe (1), réduites au 1/4 de la grandeur naturelle, Fig. 1. — S. guineensis Wälld. Fig. 12. — $S. Roxburghiana Sch. Fig. 2. — S. metallica Hort. Fig. 13. — S. grandicuspis Haw. Fig. 3. — S. fasciata Cornu. Fig. 14. — S. Stuckyi God.-Leb. Fig. 4. — S. liberica Gér.et Labr. Fix. 15. — $S. Andradae God.-Leb. Fig. 5. — S. Cornu Gér. et Labr. Fig. 16. — S$. cylindrica Boj. Fig. 6 —S. thyrsiflora Thunb. Fig 17. — S. sulcala Boÿj. Fig. 7. — S. Kirkii Baker. Fig. 18. — $S. Ehrenbergii Schw. Fig. 8. — $S. longiflora Sims. Fig. 19. — $S. zanzibarica Gér:. et Fig. 9. — $S. Aubryana Carr. Labr. Fig 10 — $S. zeylanica Walld. Fig. 20. — $S. arborescens Cornu. Fig. 11. — $. glauca Gér. et Labr. (1) Ce cliché nous a été gracieusement communiqué par M. Gérôme, à qui nous adressons tous nos remerciements. "NUIOL) SUTISOAOQUP SEEN QE À D 0 ED‘) ‘SIC, CT ud) AUOlseubuIeaus = HS ‘c/& 21949 o[ jueains ‘soudoqqe sogoedso seinez ‘sepi8ri soossoup so81 ns Bu Iqu PT ct. eau? 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Les indigènes dénomment cette espèce, de même que la plupart des plantes textiles « Mkonge », il n’est pas sans intérêt de faire remarquer que les vocables « Mokongi, Bokonge, Bekongi », servent également au Congo Indépendant à désigner certaines plantes à fibres, comme par exemple le Cephalonema poluandrum K. Schum. dont nous avons parlé (p. 29) dans ces « Notices ». C’est encore sous un nom très analogue « Konge », on pourrait même dire identique, qu'est connue en Ma- laisie la fibre du S. guineensis qui y est le plus répan- due. Un nom très voisin « Nhaconge », serait appli- qué au S. Stuchkyi d'après les renseignements que M. Stucky, lui-même à bien voulu nous communiquer. L'espèce nouvelle de l’Afrique orientale allemande est très voisine du S. Ehrenbergi Schweinf., dont les fleurs sont plus petites, à périgone globuleux dans sa partie inférieure, tandis que chez le S. Perrolii il s’évase en entonnoir et ne se termine pas en pédoncule ; en outre l’articulation se fait chez le S. Perrolii direc- tement sous la fleur, chez le S. Ehrenbergii au pédon-: cule. À l’état frais, les feuilles seraient légèrement — 697 — rougeñtres extéricurement, blanchâtres sur la face interne. Les fruits bacciformes sont colorés en vert. La feuille atteignant 1m.75 de long, est donc capable de fournir des fibres plus longues que la plupart des autres Sansevieria à feuilles planes. Des essais de culture mériteraient d’être tentés dans d’autres régions afri- caines, avec des rejets de cette plante qui, sans aucun doute, s’y développeraient (1). En 1902, M. Hooker a décrit le $. grandis (2); celui-ci avait été envoyé aux Jardins royaux de Kew, par M. le D' Heath qui tenait la plante d’un négociant cubain. Cette plante, d’origine probablement africaine, a été introduite à Cuba par une société constituée dans le but d'exploiter sa fibre, cette dernière serait d’un beau blanc, soyeuse et très forte. (4) Nous donnons ci-après certains autres caractères généraux du S. Perrotit, ils pourront être utiles à ceux désireux de tenter la cul- ture : Tige de 5 mm. de large, stolovifère, à stolons de 12 mm de large, radicants, à feuilles grandes, atteignant 12,75 de long. engai- nantes à la base, de 8 cm. de large, rétrécies vers le sommet où elles ne mesurent que 8 mm. de large, puis brièvement acuminées, aiguës, à bords rouges, très concaves sur la face supérieure, à sillon profond vers la base de la feuille. Panicule grande, en thyrse, très glabre, atleignant 4m,20 de long, à rameaux de 3 à 4 mm., courbés, ascendants, atteignant 42 cm. de long, munis à la base de bractées lancéolées ; fleurs fasciculées atteignant 15 em. de long et 2 mm. de large, lobes linéaires de 9 mm. de long, de 2 mm. environ de large au sommet, obtus. Baie 1-3 coques, à mésocarpe charnu, blanc, de 15 à 20 mm. de diamètre. (2) Cette espère à été décrite et figurée dansle Botanical Magazine, 1902 pl. 7877. — 628 — Ce serait à cette espèce, que nous décrirons sommai- rement plus loin, qu'il faudrait rapporter la fibre qui a été signalé dans le catalogue des produits de Cuba à l'Exposition internationale de Paris en 1900. Cette plante est dénommée dans la région « Lengua de Vaca +, nom qui lui convient assez, la feuille rappelant dans son contour extérieur, la langue de la vache. Dans leur travail sur les plantes économiques de Porto- Rico, MM. Cooke et Collins signalent une Sansevieria sous le même nom de « lengua de Vaca >, dont l’exploi- tation des fibres ne paraît pas être faite. Il nous faut également citer une espèce congolaise, le Sansevieria Laurentii, rapportée par la mission du regretté professeur Laurent. Elle est. comme nous l'avons dit déjà, voisine du Sansevieria quineensis, mais a, au point de vue horticole une panachure tout à fait remarquable, sa valeur industrielle n’a pu être déterminée, elle paraît rare au Congo, où Ém. Laurent et M. Marcel Laurent n’en ont observé qu’une seule touffe, dont ils n’ont point vu les fleurs (1). (4) Nous reproduisons ci-dessous, à l'usage de nos lecteurs afri- cains et pour leur permettre de rechercher en Afrique centrale cette espèce vraiment horticole. la description que nous en avons antérieu- rement donnée dans la « Revue des cultures coloniales, n° 147 p. 231 +, et qui a été publiée ultérieurement dans la « Retue de l’Hor- ticulture helge et étrangère +, avec une planche coloriée. Sanserieria Laurentii De Wild. —- Rhizome assez épais, de l’épais- seur du pouce. Feuilles au nombre de 6 environ par bourgeon, canaliculées à la base, aplaties dans leur plus grande longueur, attei- gnant 7 em. de large et 70 cm de haut, zébrées transversalement de os vert pâle sur un fond vert foncé, à nervure médiane souvent blar- — 629 — Parmi ces nombreuses espèces, un certain nombre ne pourront jamais être cultivées en grand pour l’obtention des fibres, leurs feuilles sont trop courtes. Les espèces ayant le plus de valeur sont: S. qui- neensis, S. longiflora, S. thyrsiflora S. Kirkii, S. Ehrenbergii, S. zeylanica, S. Roxburghiana, S. cylindrica, S. sulcata, S. Stuchyi, S. Andradeæe, S. grandis, S Perrotii. Il peut donc être utile de donner de ces espèces une courte description. S. GUINEENSIS Wälld. — Rhizome portant des touf- fes de 3 à 6 feuilles par nœud. Feuilles assez planes de 02:70. à 1,20 de long et de 6-15 em. de large, zébrées et munies d’une ligne rouge au bord, ca- naliculées à la base. Inflorescence à Der Coupe de la feuille du S. guineensis Willd.; doncule de 30 à la figure supérieure représente la coupe 45 em. de long; vers la partie médiane, la figure inférieure fleurs disposées par celle vers la base canaliculée. trois à six en un ra- cème dense pouvant atteindre 60 cm. de long, à périanthe de 3,5-5 cm. de long, d’un blanc verdätre ou brunâtre. Très répandu au Congo comme d’ailleurs dans les autres régions de l'Afrique tropicale. châtre, munies sur le bord d’un large liseré blanc jaunâtre, attei- gnant 18 mm. de large et parfois d’un second liseré interne attei- gnant 4 mm. de large; feuilles non bordées de rouge et terminées au sommet par un cuspis d'au moins { cm. de long. — 630 — S. LONGIFLORA Sims. — Rhizome portant des tonftes de 4 à 6 feuilles par nœud. Feuilles de 70 à 150 cm. de de long ct de 7-12,5 cm. de large, planes, zébrées et D mel Coupe de la feuille du S. longiflora Sims; la figure supérieure représente la coupe vers la partie médiane de la feuille, la figure inférieure celle vers la base plus ou moins canaliculée. munies d’une bordure rougeàtre, légèrement canaliculées à la base. Inflorescence et pédoncule de plus de 50 cm. de long; fleurs disposées en épi dense, parfois de plus de 30 em. de long, à périanthe d’un blanc verdätre, de 10-12 cm. de long. Existe également dans l’État du Congo. S. THYRSIFLORA T'hunb. — Touffes de 6 à 12 feuilles. planes, rigides, atteignant 45 em. de long et 5 cm. de Coupes transversales des feuilles du S. thyrsiflora ; la figure supérieure représente la coupe vers la partie médiane, la figure inférieure celle vers la base large, à bandes blanchâtres transversales, à bord rou- geatre distinct. Fleurs en épi dense, parfois plus de 30 em. de long. — 631 — S. EHRENBERGI Schvoeinf. — Rhizôme à touffes de 12 à 15 feuilles, dont les intérieures presque cylindri- ques atteignent 1,50 à 1",80 de long et environ 3,5 Cm. de largeur et d'épaisse ur, à sillon médian profond, à angles aigus, et munies d’une ligne rougeàtre sur les bords. Inflorescence, pédoncule compris, de 1%,50 à 1,80 de haut, ramifiée; fleurs de 6 à 18 mm. de long, d’un blanc rosé. A été signalé jusqu’à ce jour uniquement dans la ré- sion nilienne. S. ZEYLANICA Walld. — Feuilles de 1 mètre environ de long, rarement plus, atteignant 2-4 cm. de large, assez concaves. Inflorescence analogue à celle du S. quineensis. Cette plante est originaire de Ceylan. S. CYLINDRICA Bojer. — Feuilles par groupes de 3 et 5 par nœud de rhizome, atteignant 1,80 de haut et 2,5 cm. de diamètre, à 5-6 sillons bien marqués. Fleurs non décrites Schéma de la coupe Schéma de la coupe transversale transversale de la feuille de la feuille du S.cylindricu. du S. sulcata. S. SULCATA Bojer. — Feuilles cylindriques peu nom- breuses, atteignant 1 mètre de haut et environ 2,5 cm. de diamètre, à 5-6 sillons bien marqués. Fleurs non décrites. S. ROXBURGHIANA Schull. — Feuilles atteignant 60 em de long, linéaires-ensiformes, canaliculées à la base, tachetées de noir; inflorescence grêle, racème allongé. — 632 — Ce serait, d’après Roxburgh, la seule espèce de ce cenre indigène dans les Indes; elle est confinée dans la Péninsule occidentale et à Ceylan, soit indigène, soit cultivée. S. Kirkit Baker. — Feuilles par touffes de 3 à 4, me- surant de 1 à 3 môtres de long, aplaties dans leur partie supérieure où elles mesurent7-8 em de diamètre. Pédoncule et racème relativement courts. Périanthe de 10 à 15 mm. de long. District du Mozambique. La fibre est de qualité moindre d’après certains auteurs, elle n’en fournit, dit-on, que 2 p. c. S. STUCKYI God.-Lebeuf. — Feuilles cylindriques, atteignant 3 mètres de long, présentant des cannelures Coupes transversales des feuilles du groupe du S. Stuckyi God.- Leb. Coupe extérieure représentant la feuille d’une forme nouvelle, d’après Godefroy-Lebæuf; coupe moyenne celle du S. Stuckyi God.- Leb. et coupe externe celle du S. Andradeæ. longitudinales et un sillon médian antérieur assez pro- fond et obtus, angles aigus, fleurs inconnues. Les feuilles — 633 — atteignent 3 mètres de long, entre autres celles de notre planche hors texte XXXII, dont nous devons le cliché à l’amabilité de M. Stuckyi, le directeur des Plantations du Boror. S. ANDRADÆ God.-Lebeuf. — Feuilles environ aussi longues que celles du S. Sfuckyt, sillon antérieur plus aigu et comparativement plus profond. Fleurs inconnues. Peut-être une variété de l'espèce précèdente, et toutes deux de l’Afrique orientale et du Yemen. S. PERROTI Warburg.— Tiges stolonifères. Feuilles atteignant 1,75 de long et 8 cm. de large. Panicule atteignant 1%,20 de haut, à fleurs de 15 mm. de long. Afrique orientale allemande : Lindi. S. GRANDIS Hooker. — Feuilles grandes, en rosette, sessiles, les plus grandes atteignant 120 de long et 15 em. de large, obovales-oblongues, zébrées, d’un vert foncé, bordées d’une mince bande brun-rouge. Hampe florale de 60 em. environ de long, panicule dense de 60 à 90 cm. de long, à fleurs disposées par glomérules de 3, branches de 5 cm. environ de long. Cultivé à Cuba. On a signalé également à M. Godefroy-Lebeuf un S. nobilis, qui, à la Martinique, aurait fait l’objet d’es- sais de culture. Nous donnons ci-après la liste de tous les Sansevieria signalés, avec leurs synonymes et une distribution abré- vée; cette liste est dressée par ordre alphabétique, plus tard peut ètre pourrons-nous indiquer un ordre systé- matique. Nous engageons tous les résidents en Afrique à nous fournir des renseignements sur les espèces de ce genre qui a, sans conteste, une grande valeur économique. — 634 — Sansevieria T'hunb. S. ANDRADAE God.-Lebeuf Sansevierias gigantesques de l'Afrique orientale. Paris (1903). — Afrique tropicale. S. ARBORESCENS Cornu ex Gérôme et Labroy in Bull. Muséum Hist. naturelle Paris (1903), pp. 175 et 169 (tirés à part 3et 5). — Afrique tropicale-orientale. S. BRACTEATA Baker in Trans. Linn Soc. sér. II, 1 (1878), p. 253. — Afrique tropicale. S. AuBryana Carr. in Rev. Hort. (1861), p. 449. — Afrique tropi- cale. S. caNALICULATA Carr. in Rev. Hort. (1861), p. 449 — Afrique tro- picale. S. cornur Gérôme et Labroy in Bull. Muséum Hist. naturelle 1903, p. 175 et 170 (tiré à part 3 et 6) — Hab. inconnu. S. cyrinpricA Boj. Hort. Maurit. (1837), p. 349. — Afrique tro- picale. Syn. — $ aANGoLensis Welw. Apont. (1858), p. 543. S. EHRENBERGIt Schweinf. ex Baker in Journ. Linn. Soc. XIV (1875), p 549. — Abyssinie. S. FASCIATA Cornu ex Gérôme eb Labroy in Bull. Muséum Hist. naturelle, Paris (1903), pp. 175 et 169 (tiré à part 3 et 5) — Congo Français. S. FLAVESCENS Maury in Morot Journ. de Bot. III (1889), p. 269, fig. 12. — Amérique australe, S. cLauca Gérôme et Labroy in Bull. Muséum Hist. naturelle. Paris (1903). p. 175 et 169 (tiré à part 3 et 5). — Cochinchine. S. cRaNDicusris Haw. Syn. PI. Succ. (1812), p 67. — Afrique tro-' picale? S. GRaNDIS Hook. in Bot. Mag. (1902), pl. 7877. — Cuba. S. quneensis Wäilld. Sp. pl. 11 (1799). p. 159. — Afrique tropicale. Syn — S. GLaucaA Haw Syn. PI Succ. (1812), p. 65. S. HYAGINTHOIDES Hort ex Steud. Nom. ed. II, 2 (1841 , p. 511. S. LAETEAVIRENS Haw. Syn. PI. Succ. (1812), p. 66. S. LANCIFOLIA Boÿj. Hort. Maurit. (1837). p 348. S. POLYPHYLLA Haw. Syn. PI. Succ. (1812), p. 65. ALETRIS HYACINTHOIDES Var. GUINEENSIS L. Sp. pl. ed. 2 (1763), p. 456 ALETRIS GUINEENSIS Jacq. Hort. Vindob. I (1770), p. 36 tob. 84. AGYNTHA GUINEENSIS Medic. Theod. p. 16. — 635 — S. Kirkit Baker in Kew. Bull , (1887), mai, fig. 3. - Mozambique. S. LANUGINOSA Wälld. Sp. pl. IT (1799) p 160. — Indes orientales. S. LIBERICA Gérôme el Labroy in Bull Muséum Hist. nat. Paris (1903) pp. 175 et 169 (tiré à part 3 et 5). — Libéria. S. LONGIFLORA Sims Bot. Mag. (1826) lab. 2634. — Afrique tropi- cale. S. METALLICA Hort. Buitenz. ex Gérôme et Labroy in Bull. du Mu- séum d'Histoire naturelle de Paris (1903) pp. 175 et 169 (tiré à part 3 et 5). S. NILOTICA Baker Journ. Linn Soc. XIV (1875) p. 548. — Afrique tropicale. S. PERROTI Warburg in Tropenpflanzer (1901) p. 190, c. fig. — Afrique tropicale orientale. S. RoxBURGHIANA Schult. Syst. ves. VII (1819) p. 357. — Indes orientales. Syn. — S. zeyLanica Roxb. F1. Corom. II (1798) p. 43 tab. 184. S. ScxiMPERI Baker in This.-Dyer F1. trop. Afr. VII (1898) p. 335. — Somaliland. S. SENEGAMBICA Baker in Journ. Linn. Soc. XIV (1815) p. 548. — Afrique tropicale. S. Srucxyi God.-Lebeuf. Sansevierias gigantesques de l'Afrique orientale, Paris (1902), p. 17. — Afrique tropicale. S. suBsPICATA Baker in Gardn. Chronicle (1889) II p. 436. — Dela- goa-Bay. S. succarA Bojer ex Baker in Journ. Linn. Soc. XIV (1875) p. 549. — Afrique tropicale orientale. S. THYRSIFLORA Thunb. Prod. pl. Cap. (1794) p. 65. — Afrique tropi- cale et australe. Syn. — S. ANGUSTIFLORA Lindb. in Act. Soc. Sc. Feun. X (1871), p. 130. S. ANGUSTIFOLIA Baker in Journ. Linn Soc. XIV (1875) p. 547. S. FULVOCINCTA Æaw. Succ. PI. Suppl (1819)p. 30. S RUFOCINCTA Hort. ex Baker in Journ. Linn. Soc. XIV (1875) p. 518. S. SPICATA Haw. Syn. PI. Succ. (1812) p. 66. SALMIA SPICATA Cav. Icon. III (1194) p. 24 tab. 246. S. Vorkensit Gurke in Engler Pflanzenwelt Ost-Afrika C (1895) p 144 — Afrique tropicale orientale. — 636 — S. ZANZIBARICA Gérôme et Labroy in Bull. Muséum Hist. naturelle Paris (1903) pp. 175 et 169 (Lirés à part 3 et 5). — Afrique tropicale orientale. S. zEyLANICA Wälid. Sp. pl. II (1799) p. 159. — Afrique tropicale ceutrale et australe, Asie tropicale. Syn. — $S.AETHIOPICA T'hunb. Prod. pl. Cap. (1794) p. 65. S. ENSIFOLIA Haw. Syn. PI. Succ. (1812) p. 66. S. PUMILA Haw. loc. cit. S. STENOPHYLLA Link Enum. pl. Hort. Berol. I (1827) p. 342. ALETRIS HYACINTHOIDES Var. ZEYLANICA L. Sp. pl. (1753) p. 456. ALETRIS ZEYLANICA Mill. Dict. ed. VIII, (1768) n. 4. ALOE ZEYLANICA Jacq. Hort. Vindob. (1770) p. 310. Spec. dub. S. nogiis nom. nud. Quid? Cult. — La Martinique. S srTRiarTA Don ex Steud. Nom. ed II, 2 (1841) p. 511. S.venosA Don loc cit. Ogs. - SANSEVIERIA PANICULATA Schins (in. T'h. Dur. et Schinz Consp. F1. Afr. V (1892) p. 141) de l'Afrique australe est le Dracaena Hookeriana K. Koch. On ne peut songer, comme nous l’avons dit déjà, à exploiter les Sansevieria dans leur habitat naturel; contrairement à l'avis de certains auteurs, il faut absolument en faire la culture. Sans culture on ne pourra fonder une industrie durable, c’est du « rapt économique », du « Raubwirtschaft » comme les auteurs allemands ont vigoureusement désigné cette exploita- tion irrationelle. Tirer parti uniquement des stations naturelles des diverses espèces de ce genre, amènerait du reste au ré- sultat auquel on est arrivé encore rècemment au Brésil — 631 — dans l'exploitation d’une autre fibre, l’« \ramina » (1). On avait tablé au Brésil sur une production considé- rable, sans autres frais que ceux de la cueillette, mais après avoir épuisé les régions avoisinant la fabrique, on s’aperçut bien vite que la récolte des plantes pro- ductrices exigeait une main-d'œuvre très coùteuse. On a dû commencer des essais de culture, l’usine étant installée, ce qu'il aurait fallu faire aux débuts. Comme nous l’écrivait M. J. Poisson, il faudrait au Dahomey, où M. Eug. Poisson à fait des essais de défibrage, que le S. fasciala puisse être produit en quantité, ce qui n’est pas le cas. La culture seule peut donc fournir la matière première ; elle réussira sans aucun doute, mais il restera à établir quels en seront les frais et par suite les bénéfices de l'exploitation. C'est également ce qu'il faut établir d'une manière définitive pour les différentes Sansevieria. Un des grands avantages des Sansevieria pour la production de la fibre est sans conteste leur multiplica- tion très facile et leur exigence relativement peu consi- dérable dans la richesse du sol. Les Sansevieria peuvent se multiplier en effet par divers procédés; on peut obtenir de jeunes plantes : 1° par semis, les inflorescences donnent en général des graines en assez grande quantité; 2° par la division des touffes ; 3° par le sectionnement des rhizomes; 4° par (4) Cette fibre serait fournie par deux plantes très rêpandues dans les régions tropicales et même au Congo, les Urena trilobata L. et Triumfetta semitriloba Jacq. (Gfr. Rev. cult. col. 1902 p. 93). 41 — 638 — bouturage soit des feuilles entières, soit de morceaux de feuilles. Le premier de ces quatre procédés est le moins appli- qué, il mérite d’ailleurs le moins d’être employé, car s'il donne facilement des plantes, celles-ci seront tou- jours de croissance plus lente que celles obtenues par un des autres procédés. Cependant dans les colonies où l’on désire multiplier le plus rapidement possible, il sera utile de mettre en culture les graines que l’on pourra obtenir; la germination se fera dans une pépi- nière où les graines seront semées dès leur maturité. Les jeunes plantules seront repiquées dès qu’elles pour- ront supporter la transplantation. Les autres modes de multiplication sont beaucoup plus à conseiller, ils entrent dans le domaine de l’hor- ticulture, et sont faciles à pratiquer par tous ceux qui ont manié des plantes. La division des touffes et le morcellement des rhizomes donnent facilement de nom- breux jeunes plants, si, comme pour tout bouturage, on a soin de laisser les plaies se cicatriser avant de mettre les boutures en terre. Mais de tous les modes de multi- plication le bouturage des feuilles donne le meilleur résultat. Le morcellement des feuilles est préférable au bouturage de la feuille entière, car dans les boutures de fragments de feuilles les bourgeons se forment plus rapidement. Bien qu'il faille conserver anx boutures des feuilles de Sansevieria, une longueur raisonnable d’une vingtaine de centimètres environ, nous avons vu dans les serres des boutures beaucoup plus petites réus- sir très facilement. Certains planteurs conseillent même — 639 — de couper les feuilles en morceaux de 7 à 8 centimètres seulement, dans de bonnes conditions de telles boutu- res pourront surement se développer, mais on ne peut conseiller au planteur qui doit faire de la culture en grand d'employer de pareils fragments, il y aurait trop de chances de perte. Une fois un bourgeon latéral bien formé on peut méme enlever le fragment de feuille qui le dépasse et s'en servir comme nouvelle bouture. On conseille de divers côtés, et Godefroy-Lebeuf a insisté sur le fait, qu'il vaut mieux placer les boutures en pépinières, au lieu de les mettre en place définitive ; la mise en place se fera au fur et à mesure que les plan- tes de la pépinière montreront des rejets vigoureux. Cette pépinière exige les soins de toutes les pépinières, elle doit être arrosée quand la chose est nécessaire, on évitera l'excès d’eau pouvant amener la pourriture en se rappelant d’ailleurs que la plupart des Sansevieria sont des plantes de régions sèches et arides. Les exemplaires les plus développés ont été observés dans de telles stations ; il semble aussi que les plantes croissant dans un terrain bien drainé fournissent un rendement supérieur, en qualité, à celles qui végètent dans les régions humides. Quant à la richesse du terrain de la plantation future, les auteurs ne sont nullement d'accord. Suivant les uns, la culture de ces plantes n’est pas diflicile, et même un sol un peu riche lui serait défavorable; suivant les autres un sol riche ne gàterait rien, bien au contraire. Il y à là, nous semble-t-il, un point qui devrait être — 640 — vérifié par l'expérience. La richesse du terrain a proba- blement une action dans le développement de ces plantes, bien que nous observions une croissance très vive dans nos serres chez des plantes se trouvant très à l’étroit et peu nourries, mais il resterait à démontrer l’action de cette nourriture en abondance sur la qualité de la fibre et c’est là pensons-nous ce qui n’a guère étè fait; les expériences sur le rendement lui-même n’ont pas encore été assez nombreuses, ni surtout faites dans des conditions comparables, pour permettre une con- clusion. Pour le S. longiflora par exemple, les expériences faites en Floride ont démontré qu’en sol riche les plan- tes atteignent leur développement complet au bout de 12 mois. Le résultat dans les conditions ordinaires est obtenu au bout de deux ans seulement et c’est là un grand minimum, on ne peut espérer obtenir une récolte si précoce, 3 ans et demi à 4 ans semble être une meil- leure moyenne. M. Godefroy-Lebeuf, qui a eu en vue surtout la cul- ture du S. Stuckyi, cette grande espèce à feuilles cylin- driques plus hautes qu’un homme, préconise la culiure en rangées distantes de 1,20 en laissant 1 mètre de distance dans les lignes. Cette distance ne pourra être conservée jusqu’à la fin, car si les plantes se trouvent dans de bonnes conditions, elles s’enchevêtreront consi- dérablement, et il deviendra nécessaire de supprimer des rejets afin de permettre le développement complet des feuilles à exploiter. On aura donc facilement une source considérable de matériaux pour continuer la plantation. — 6H — La distance à laisser entre les plantes dépendra natu- rellement du développement qu’atteignent les Sanse- vieria à l’état adulte. Si les S. Sfuchkyi, conseillés par Godefroy-Lebeuf, demandent un espace aussi grand entre eux, d’autres espèces peuvent être plantées plus serrées, à 60 cm. de distance en tous sens. Un des autres avantages des Sansevieria est de pouvoir être cultivés, comme récoltes accessoires, entre certaines autres cultures; il y aura là pour le planteur quelques essais à faire, il est sûr du bénéfice car ces plantes une fois en place ne demandent aucun soin particulier pendant leur croissance. Les soins sont ceux de toutes les cultures : enlèvement de temps en temps des mauvaises herbes pouvant gêner le déve- loppement normal des plantes, remplacement des rejets morts. Une fois les pieds suffisamment développés pour empêcher le développement, entre eux, de broussailles ou de mauvaises herbes, ils n’exigent plus de soins et peuvent être laissés à eux-mêmes. Malgré les coupes annuelles, les plantes se déve- loppent en général si fortement qu’il devient difficile de faire la récolte; malgré cette vigueur de croissance, les Sansevieria, paraissent ne pas épuiser le sol sur lequel ils sont cultivés. On a conseillé, sans grandes preuves les Sansewieria pour marcher de pair avec les cocotiers et même avec les Hevea ou caoutchoutiers de Para, dont la culture est essayée actuellement dans la plupart des régions tropicales. On récolte les feuilles destinées à être défibrées — 642 — lorsque leur croissance est terminée, la feuille acquiert à ce moment une couleur vert-foncé et son épiderme se fendille. On les détachera alors avec soin à leur point de départ, évitant de les couper au ras du sol ce qui laisserait en terre une assez longue portion de feuille, dont un chicot suflit pour amener la pourriture de la souche. La cicatrisation d’une partie de la feuille est bien plus difficile à obtenir que celle de l'endroit du rhizome sur lequel s'attache la feuille, destinée d’ail- leurs à disparaitre. On ne récoltera donc pas toutes les feuilles d’une plante, on fera choix de celles qui, les plus mûres, sont aussi les plus développées. Cette récolte pourra se faire plusieurs fois par an. Les feuilles une fois enlevées des plantes ne doivent pas être traitées immédiatement, elles pourront être mises en stock jusqu'à ce que le temps permette le travail. On évitera naturellement de presser la récolte car des champignons pourraient s’y développer et ame- ner la pourriture au grand détriment de la fibre. La fibre est obtenue des feuilles fraiches sans trop de difficultés par simple raclage destiné à enlever la pulpe ; après raclage et laminage, les fibres sont lavées, puis mises à sécher dans l’ombre. Si la dessiccation est faite au soleil, elle devra se faire rapidement, car une expo- sition un peu longue, diminue la résistance des fibres. Dans certaines régions, entre autres chez les Somalis, on prétend que le lavage à l’eau brunit la fibre La même opinion a été exprimée aux Indes pour la « Murva fibre + provenant du S. Roxburghiana ; un lavage à l’eau saumätre ou salée et un séjour prolongé dans l'eau — 643 — douce enlèveraient le brillant particulier de cette fibre que certains auteurs ont été jusqu'à comparer à celle de l'ananas. La nature chimique de l’eau aurait pro- bablement une grande action. Lorsque la dessiccation est terminée les fibres sont pressées en balles. Cette méthode est simple mais elle donne un rende- ment inégal, elle pourrait sans aucun doute être avan- tageusement remplacée par une machine à défibrer. La fibre obtenue ne peut guère être employée pour le tis- sage ordinaire car elle est trop raide; cependant cer- tains échantillons de fibres, bien préparées, ont pu être tissés et ont donné d’après M. J. Garrow (cf. Dodge, Useful fiber plants of the World) (1), une étoffe très fine. E'le peut en tous cas servir à fabriquer des tissus plus ou moins grossiers de très grande résis- tance. Grâce à ses caractères, la fibre de Sansevieria est équivalente au Sisal et peut, comme cette dernière, être usagée dans la fabrication des cordes, pour laquelle elle est de grande valeur, sa résistance à la tension et à la pourriture étant considérables. Le défaut de la plupart de ces fibres. qui bien nettoyées, varient dans la couleur, est d’être un peu courtes, mais comme nous le verrons, des plantes découvertes récemment donneront peut-être des fibres d’une longueur suffisante (1) Cxas. R. Donce. À descriptive catalogue of useful fiber plants of the World, including the structural and economic classifi- cation of fibers. Washingtou, 1897. On trouvera dans cet intéressant catalogue des données nom- breuses historiques et pratiques sur les Sansevieria, mais nous ne pouvons insister sur elles dans ces « Notes ». — 64% — pour dépasser en valeur celles du Sisal. En effet, on donne comme longueur aux fibres de Sansevieria de 0,80 à 1,40 (1). Or le S. Stuchkyi possède des feuilles de 3 mêtres de long dont il sera sans aucun doute possible d'extraire des fibres de plus de 1,40 de long. La résistance de la fibre a déjà été mise en lumière par Roxburgh, il démontra que des fibres de 4 pieds de long supportaient un poids de 120 livres, par contre le chanvre de Russie pris dans les mêmes conditions ne supportait que 105 livres. À côté de son emploi dans la corderie, la fibre brute de Sansevieria constitue encore une excellente matière première pour la fabrication du papier. Roxburgh à qui l’on doit les premières données sur la valeur de la fibre, rapportée à celle du S. seylanica, utilisée aux Indes anglaises, estimait les feuilles de San- sevieria capables de fournir le quarantième de leur poids de filasse brute, ce qui portait le rendement à l’hectare à 1,600 kilos, produit brut. Les chiffres exacts de Roxburgh sont 1613 livres par acre pour une récolte, et pour deux récoltes par an un peu moins de 2 1/2 tonnes par acre. (1) M. Axel Preyer, dans une étude sur la fibre des Sansevieria. publiée dans le Tropenpflanzer de 1900, cite les longueurs suivantes des fibres de certaines espèces : Sarsevieria Ehrenbergri. 0w,80. — cylindrica, env. 1 mètre. — longiflora. 1m,20 à 1,40. Les fibres du Musa tertilis et de l'Agare sisalana qui sont de qualité analogue, mesurent : la première 1,30 à 1m,50, la seconde { niètre à 4m 30, — 645 — M. Dias Montyo, qui a introduit cette culture à la Martinique, où il a importé 6,000 boutures du S. longi- flora, la seule espèce d’après lui qui doive être recom- mandée, soumet les feuilles vertes à un écrasement entre deux cylindres métalliques juxtaposés et tour- nant en sens inverse. Après ce broiement les feuilles sont mises à macérer dans l’eau pendant 6 jours, l’eau étant remplacée au bout du troisième jour. Au bout de ce temps, il suffit de racler les feuilles avec un couteau à lame de bois; les fibres obtenues sont séchées au soleil puis mises en balles. Le rendement obtenu par M. Montyo est très consi- dérable, il estime que tous les dix-huit mois on peut obtenir, par mètre carré, de 600 à 700 feuilles de 1 à 1,50 de long capables de fournir de 3,5 à 4,5 kilos soit 380 à 450 quintaux à l’hectare. Même en réduisant cette production de 50 p. c. et en considérant la valeur de la fibre à 50 centimes le kilo, on aurait par hectare un revenu brut de 17,000 à 22,000 francs. Ce rendement est très élevé car, nous l'avons vu, la culture de cette plante n’exige pas de soins spéciaux, et la main-d’œu- vre nécessitée n’est pas considérable si l’on exploite par les moyens primitifs que nous avons signalés ; un homme peut, dans ces conditions, préparer 16 à 20 kilos de fibres par jour. On peut encore insister sur cet avantage, c’est qu’une fois installé le champ de Sansevieria peut produire pendant cinquante ans. M. Montyo insiste encore sur le fait qu’il faut cul- tiver la plante qu’il recommande et pas une autre espèce, car le rendement en fibres des autres espèces — 646 — serait quasi insignifiant. Cette dernière conclusion est un peu trop poussée, il est démontré actuellement que d’autres espèces et en particulier les Sansevieria à feuilles cylindriques ont divers avantages. D’après M. le D' Harris, de Floride, une fois bien établi le Sansevieria longiflora donnerait une récolte nette de 5 tonnes de fibres par acre, valant 100 dol- lars la tonne. En choisissant le terrain, on aurait pu estimer la production de fibre à 13 1/2 tonnes par acre {(acre — 40 ares 467); mais comme l’a très justement fait remarquer M. Dodge les expériences qui ont fourni le résultat à M. Harris sont déjà faites sur une trop petite échelle pour qu'il soit possible de se baser com- plètement sur elles. Depuis assez longtemps, cette espèce est cultivée en Floride et sa fibre a même été parfois signalée sous le nom de « Florida Bowstring Hemp +. Des expériences faites en 1892 ont donné des fibres supérieures à celles du sisal, atteignant de 2,5 pieds à 7 pieds de long. Dans ces expériences, une tonne de feuilles fraiches a produit 40 livres de fibres. Ce rendement est inférieur à celui du Sisal. mais les Sansevieria rachèteraient par la facilité de leur culture la moindre productivité. A la Jamaïque, où des cultures de Sansevieria ont été également installées on compte, pour le S. quineen- sis, un rendement de 1 1/2 tonne de filasse par acre, et les fibres de cette provenance ont été estimées à Lon- dres à 30 livres seulement par tonne. D’autres expertises de MM. Ide et Christie ont donné des résultats moins satisfaisants, il est vrai que les — 647 — estimations datent de 1887 : les fibres pour cordages valaient 20 livres la tonne, d’autres préparées à la machine valaient 23 livres la tonne. Dans les essais tentés à la Jamaïque, 1,185 livres de feuilles fraiches de ce Sansevieria ont donné 29 livres 10 onces de fibres sèches. La Station expérimentale de Porto-Rico, à publié sur la culture des Sansevieria une petite notice. D’après ces données de M G-W. Barrett, un hectare de terrain, sur lequel pourraient prendre place de 8,000 à 15.000 plantes, serait capable de produire 1 à 2 tonnes de fibres ; celles-ci amenées sur le marché de New-York vaudraient 125 dollars la tonne soit un peu plus de 600 francs. La production serait donc aussi considé- rable que celle du Furcroya gigantea, une plante textile non indigène en Afrique tropicale, mais qui à été introduite et peut s’y développer facilement. Pour MM. Ide et Christie, la fibre du S. cylindrica. le « Ife Hemp - aurait, bien préparée, la même valeur que celle du S. Zongiflora; elles sont équivalentes comme force et résistance à l’eau salée. D'après Godefroy-Lebeuf, qui, comme nous l'avons dit plus haut, a essayé de pousser la culture du S. S{uc- kyi, les feuilles de cette espèce pesant de 1 kil. 250 à 2 kil. 500, peuvent être récoltées dès que la planta- tion aura 4 ans, à 6 ans on peut espérer pleine récolte. Il estimait qu'une plante peut fournir 8 feuilles soit donc 16 kilos, 1000 plantes produiraient 16,000 kilos en matière fraiche, donnant au moins 5 p. c. de fibres, supposant même un pourcentage plus faible 3 p. c., — 648 — cela produirait 480 kilos de fibres bien nettoyées pour 1,000 touffes, c'est-à-dire 48 centimes par touffe. Sur un hectare, il est possible de loger 8,000 touffes, on obtiendrait donc un total de 3,840 francs de rendement, et en défalquant la moitié on pourrait encore compter 1,920 francs de revenu pour l’hectare. Tout alléchant que soit ce chiffre, il est établi par calculs, l'expérience vraie n’a pas été faite; on ne sait pas ce que coûterait l'installation d’une telle plantation et d’un autre côté le prix de 1,000 francs la tonne est peut-être un peu élevé, surtout pour une matière non encore essayée par la grande industrie. La « Lengua da Vaca » ou S. grandis dont nous avons donné une description sommaire plus haut, a fourni une fibre qui, soumise aux filateurs Ide et Christie de Londres, a été évaluée à 35 livres la tonne. Jusqu'à ce jour, la production de cette fibre n’a pu être faite régu- lièrement à Cuba, faute de capitaux permettant une eul- ture et une exploitation rationnelles. La fibre du $. Ehrenbergii a également été exper- tisée par MM. Ide et Christie en 1892; ils l’estimaient à 25 livres la tonne, parce que la couleur était altérée, mais ils considéraient cette fibre comme capable d’at- teindre une valeur double si elle pouvait être obtenue bien blanche, lustrée et avec toute sa force. Dans la pratique les machines à défibrer pourraient être employées avec succès, celle de M. Hubert-J.Boeken qui opère le défibrage du Sisal, du Furcroya et des gaines de feuilles de bananiers pourrait sans aucun — 649 — x doute servir au défibrage des feuilles de divers genres fournies par les Sansevieria (1). On cite encore parmi les machines employables pour la séparation de ces fibres celles de « Death Elwood » et de « Van Buren ». A diverses reprises on a essayé d'opérer le défibrage par des méthodes chimiques. En Belgique, plusieurs essais ont été tentés avec succès, dit-on, mais les pro- cédés sont toujours restés secrets et ne semblent pas être entrés dans le domaine de la pratique. Néanmoins la fibre brute que l’on obtient sans machines spéciales peut très facilement être nettoyée en Europe; le planteur aura donc à voir s’il y a intérêt pour lui à expédier de la fibre brute, ou de la fibre com- plètement purifiée et d'acquérir dans ce but des machines spéciales. Il y à là une question de prix de main-d'œuvre et de capacité des ouvriers que l’on ne peut régler sans expérience dans chaque région. L'emploi des machines se généralisant petit à petit, dans toutes les colonies, créera peut-être une phase nouvelle pour cette exploitation. Si même en général la machine augmente un peu les frais de préparation, elle a surtout pour avantage de produire une quantité plus forte d’une fibre plus uniforme et par suite de plus de valeur sur le marché. (1) Des notices sur les ‘léfibreuses H. Boeken ont paru dans divers périodiques. M. H. Boeken est constructeur à Düren (Allemagne). — 650 — La culture des diverses espèces de ce genre sera, pen- sons-nous, profitable, mais on ne peut assurer au plan- teur des bénéfices aussi considérables que ceux annoncés par certains auteurs. Les expériences sont comme on l’a déjà dit, trop peu nombreuses et elles portent sur des espèces différentes ; elles ne permettent donc pas de tirer des conclusions stables. Parmi les grands avantages des plantes de ce genre pour la culture en grand nous rappellerons leur peu. d’exigence en soins, elles se contentent de sols peu riches et jusqu'à ce jour elles ne semblent pas devoir être abritées ni contre les animaux sauvages, ni contre les animaux domestiques ; elles paraissent peu souffrir de maladies dues soit aux insectes, soit aux cryptoga- mes. Elles peuvent encore, grâce à leur exploitation facile, servir de culture accessoire, ce qui dans les conditions économiques présentes, a beaucoup de valeur. Quant au rendement nous dirons que les estimations de Roxburgh, que nous avons citées, donnent, en se basant sur les chiffres de production publiés par M. Go- defroy-Lebeuf, un total environ aussi considérable que celui annoncé par Godefroy-Lebeuf. En effet, 8,000 plantes par hectare à 8 feuilles de 2 kilos, soit 16 kilos, produiraient en matière fraiche 128,000 kilos, le défibrage donnerait le quarantième du poids, soit 3,200 kilos au lieu de 3,840 kilos, indiqués par Godefroy- Lebeuf. — 651 — La fibre « Murva » provenant des Straits Settlements et rapportée au S. zeylanica, et peut-être produite par le S. Roxburghiana, a été analysée par M. Dunstan à l’« Imperial Institute + de Londres, ainsi que quelques fibres d’origine similaire; les analyses qui ont été très favorables pour la valeur de cette fibre, estimée à 35 li- vres la tonne, alors que le Sisal valait 37 livres la tonne, ont donné les chiffres suivants. Il est à remar- quer que la côte de 35 livres pourrait, d’après les experts, être relevée à 40 si la fibre était un peu plus longue. Eau Cendres Cellulose Longueur Im (p-c.) (p. c.) (p. €.) des cellules fibreuses. Straits (Selangor). 9.9 0.7 1029 1-3 mm. Grenade... 2 2. 9.0 1.4 TA 1-5 » ASC Mn 7. ee 0. 4 0.7 15.6: 1.5-3.5> Dans les expériences entreprises par M. Dunstan, une seule feuille avait donné 2 gr. 6 de fibres lustrées mesu- rant environ 50 em. de long, elle provenait de la « Se- langor Rubber Company +. + + *# Les Sansevieria ont, dans certaines régions et en particulier dans les Indes Anglaises et Néerlandaises. trouvé un emploi médical. Dans les Indes Orientales, les feuilles du S. lanuginosa sont employées pour combattre les maux d’yeux, les rhizomes contre les maladies des articulations ; à Ceylan, c’est le S. zeyla- nica dont la racine est usagée contre les maladies de poitrine, la toux, etc. Le suc des racines jeunes est con- — 652 — sidéré comme agissant contre le venin des serpents, en particulier contre celui de la Vipère de Russel. Parfois aussi les feuilles des Sansevieria ont été employées comme légume, entre autres celles du S. qui- neensis, répandu par la culture dans la plupart des régions tropicales. TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE PLANTES ET DE PRODUITS CITÉS OU ÉTUDIES DANS CES « NOTES » Acarophytes . ; Adansonia digitata L. Ancistrochilus Thomsoujianus var. ‘Gentil De Wita Andropogon perlusus Wälld. . — Sorghum Brot. et var. Angraecum biloboides De Wild. —— crinale De Wild. — Gentilii De Wild. — konduensis De Wild. — Laurentii De Wuld. — zigzag De Wild. — Lujaei De Wild. Arachide . Arachis hypogaea F Aramina . Balanites ægyptiaca Del. Bananeira roxa . Bananiers : — de Kwaiï. — de Kilwa. Bantamare Baobab Bexonge . Bidens Pau Willa | — pilosa Z. Bois congolais . — noirs — puant — rouges . Pages. + 1e, 106, 298, 30, 42 271 298 128 530 931 144 320 140 321 322 143 142 397 397 205 50 118 69 110 110 169 561 626 559 956 331 340 169 345 — 654 — Bokalaka. . Boko . Bokonge . Bombax , MALTE, — malabaricum DC. : Bosqueia angolensis (Welw.) Ficalho . — Welwitschii Engl. Boundou . RÉSSOUE Bowstring hemp Bulbophyllum Cast Lindl. — barbigerum Lindl. _ flavidum Lindl, var. one De: Wild. _— Kindtianum De Wild. — nauum De Wild. — Schinzianum Kräünazl. Cacao . Café Calabash . Capoquier Carapa procera DC. Ë à == — var. Gentilii De Wild. Touloucouna Guill. et Perr. Carica candamarcensis Ho0k. — dolichaula Donn. Sm. — Papaya L.. = VAL: Me OU — peltata Hook. et Arn. . — quercifolia Solms. Carpaïine . : CASSIA AbEUS LR NES — alata L. — Manni Ole. — Mannii var. Vanhouttei De Wild. — mimosoides L. — occidentalis Z, — tora L. Celosia argentea L. : Cephalonema polyandrum X. Dehers Coffea affinis De Wild. = arbicat. t.425:029 Sie — canephora Pierre. — 655 — Pages Coffea congensis Froehn. . . . ELLES TOITS EE 219 — congensis var. Frcehneri Piers NEA Eee 22 0 278 = LENOIR ER RME En 281 RDA TICAR DUT OPA Ce TRE à CNT e Le AT NenT 278 ROrGHONUSICAPSUIATIS Le). MESA AE QUE ORE L 202 _— ONTONIUS ED TRS NE AU SN RE Re ë 202 CHEN NT PR SR SE RE 208 neo na Quel Pere, 2 Le es SCT TT re 559 Cynodon Dactylon (L.) Pers. . . SR AT Ver M 526 Encephalartos . . . 2e SORE RUE À 386 — ET De Wild. ; UNE 392 — Lemarinelianus De Wild. et Th. Do : 390 Eriodendron anfractuosum Gaertn. . PRINT te 564 ÉD GALYDIUS EP SERRE TEEN LU EEE A AE 175 — IDDN MPEG IE ESS PE NE ee do 193 Buchlenaluxnnans As chers on A RE A RTE Or 522 Eulophia Bieleri De Wild. . . . : SE 311 — Jurida Lind/. var latifolia De Wild. NEA SEE 129 Faux-cotonnier . . RAR Te EN TE MIRE RASE 564 RGO SOLE TEEN IE ENNEMIS RE 179 Fromager . . SA E AR AE EE eee PL RD 564 Funtumia elastica (Pr Le “Stapf. STI EN Se D dE ; 277 OVER SR RS AE MS Can ein CA ce oc RLIN RUE à 2 251 (CHA EMERRNIERNSS De Re CASE CU Een SET NAT Le 5 Eurmy-4 0 SA DM EE PA RENE PES LES 199 Habenaria Een De Wild. | EN RME PARC 325 Élerhe der GuinÉeAMEE EE TARN ADS ENS Ont 63 UHR. NDONIETA OC Er A ER à 109 Hyptis res 7: Tr AR RP d'cr NL er RS ET LG 21 AE IC POLAR RE NN NT. Li Ge Po el 7 16 DODGE RL PL CO UE 223 DESERT RE Ds Lo Ve 287 UE RE A Pt A el er PS LT Neue AN PA ARTE. 199 RARE RER PR Le MERE NS Qt ne A AE 564 RAD ST He ne ND SU tn DER 17 AGOCHAMES AS 0e PIN SD NEEDS 32 LEGER Re A ne Le à 32 OCTO 5 dos M CUP On CRE ee 50 BASES MAIS 2e Re NN Cr MR ie 42 lissochilustseleensise De Wide PATENT NOR 131 Liste alphabétique des Sansevieria . . , . . . . . 630 — 656 — Listrostachys caudata Reichb. f. . — Dewevrei De Wild.. — falcata De Wild. — Gentilii De Wild. — Kindtiana De Wild — linearifolia De Wild. — Margaritae De Wild. . Monteirae Reichb. f. Lonchocarpus Dewevrei Mich. . Mafuma Mafumeira Makondo-Nkissi. Malouetia Heudelotii Baill. Manniella Gustavi Reichb. f. var. picta 75 Wild. Manniophyton africanum Müll. Arg. — fulvum Mall. Arg. N’Boundou . Megaclinium Contes De W a. — djumaensis De Wild. — ‘: Laurentianum (Kränzl.) De Witd. — minor De Wild. — purpureorachis De Wild. Melia Azedarach Z. : Millettia Laurentii De Wild. — versicolor Welw. . Mindi . Mkonge Mohangi . Mokongi . Mongenia. Monkey Bread . Muguengo io muchito. . Munguengo io muzito. Musa Arnoldiana De Wild Musa Cavendishii Lamb. — Ensete Gmel — Gilletii De Wild. — paradisiaca L. ; _— — var. Eibée Dub: ï — religiosa Dyb. — sapientum Z. . . 42, 486 Musa sapientum var. sanguinea Welw. — textilis Vée . — Tikap Warb. Musanga Smithii R. Br. Mystacidium congolense De Wild. _— Laurentii De Wild. Mzuzu. N'Caja. Necno. N'Gulu-Maza N'Kasa N’Kossa . Noctua melicerta Noms indigènes des bois de V État dé Ban Onane. Ouatier Pandanus Fr De Wid. Panicum lævifolium Hack. — maximum Jacq. — molle Sw. — monostachyum }. B. K. — muticum Forst. . — spectabile Nes. Papayer . Para grass Parasolier 4 Paspalum neo FA — dilatatum Poir. — distichum Burm. — scrobiculatum Z. — stoloniferum Desv. Pennisetum tiphoideum Rich. Phaseolus semierectus Z. Pisang sariboe . Pithecolohium Saman Benth. Poisons d’épreuves. : Polystachya affinis Lindl. — Gilletii De Wild. . — gracilis De Wild. — Huyghei De Wild. — latifolia De Wild. Pages. 117 83 92 11 151 152 109 287 17 34 286 31 600 3953 169 504 22 506 63, 504 507 512 509 511 228 507 11 514 514 518 518 519 520 554 113 550 285 314 313 136 315 438, 319 — 668 Polystachya Laurentii De Wild. . — mayombensis De Wäild. . — mukandaensis De Wild. . . — mystacioides De Wild — Wahisiana' De Wild. . Psidium . Psychotria Gilletii Dé Wild. Pterocarpus Cabrae De Wild. Ramon Randia Lujae De Wild. . Reana luxurians Dur. Ricin . NP TE Ricinus commuuis Z. ë - — major et minor —. sanguineus — viridis. — _ inermis — zanzibarinus. — communis var. et tite Fe in ché Saccagna . Sansevieria . HS: NES _— Andradae God.-Leb. — cylindrica Boj. . — Ehrenbergii Schweinf. — _. grandis Æook. ne — guineensis Walld. ; "0 — Kirkii Baker. — Laurentii De Wild. — longifiora Sims . — PErTOUT AN FD TD — Roxburghiana Schult. — Stuckyi God.-Leb . — sulcata Boj. . — thyrsiflora Thunb. zeylanica Wälld. Saccharum officinarum Z. Sarcocephalus Diderrichii De W ia. “a Th. Dex — GilletneDe 2W114- CORRE -— Trillesii Pierre. Sarcophrynium Arnoldianum De Wild, Satyrium Gillelii De Wild. Pages. 132 . 134, 317 139 133 318 251 281 349 258 281 522 588 588 . 593, 594 . 593, 595 . 593, 596 . 593, 597 . 593, 597. . 592 596 5 617 633 631 631 633 629 632 628 620 . 627, 633 631 632 631 630 631 538 35 38 37 263 153 — 659 — Sekegna . Sekenia Spondias on É x Stenotaphrum americanum sr SN OT Strychnos densiflora Baill. AE Mo DeéwerreliGtige Le ELU — Ieaja Bail. — Kipapa Gilg Sukari. Tabernanthe slbiflora Sanf. RC — TROT ALLIER OL CNE Tableau alphabétique des espèces végétales Fe Fe 4e — analytique des espèces du genre Sansevieria, d'a- près MM. Gérôme et Labroy. . . . . Takula SV OC EE PE ANRE Téné-Fi . : Tricalysia petiolata De Wita. Trophis americana L. Tuiles végétales. Urena lobata L. - Vanilla Laurentiana De Wild. . — Laurentiana var. Gilletii De Wild. Voandzeiasnbterranea lou ET EE ME, MOANAZOUE me Re AN ONE CEE DÉTECTE PRO PACE RES nee NL TN 535 289 . 289, 295 287 291 109 225 223 380 AN LUN PEU ANT TETE à 14 DEEE x + CRE T AL ART RE Ne LA SRE AN RATE j RDA TU VE CTURS ee E CRU NRER NET QT" L MP MAPTT NT C2 j Fe LR dem CA M OU MMM TL NES : .. ; à SL LAS ae t : ; » nf au inc ME vu WA s Tan AA (He SIDE Li av p ‘ nr De Mr 1 : + AE dl (T0: dé EuÉe Dis ds Te ÉTEND ET À , M AE QUI F Y 12 LR FAUNE ‘ : ; p À - : LERERE à re HT s l Co? h ” NE AM … L + Ce 22 4, | NO UE MR 4 ; « Ro * | 7 | ATP Te, = 4 DL + 2 r D AM ÉER $ ‘ri "ar 1NWIETeR er et hits . à FF J . 1h eue < ï SA Im x $ À 4 x I MEMOMRRE D : n 2 0 r. à és Eat 48 ; " à nv £1,0 06079 0), RTE AE $ à - Pr Z " Ün LA ! “ { LA j . , LE L TABLE DES MATIÈRES A Sekegna ou Saccagna. — Bosqueia ango- leris (Welw.) Ficalho . « k IT. — Musanga Smithii R. Br. ou Parasolier. III. — Une plante oléagineuse, de l'Afrique tro- picale Ce IV. — Un Pandanus du Bas- Pr _ mr nus Butayei De Wild . V. — Quelques textiles indigènes de l'État Taies pendant du Congo à VI. — N’Gulu Maza. — Bois d’ Peu ” A6 construction du Bas-Congo VII. — Melia Asedarach 1. où Lilas des Halle. VIII. — Lalo ou Balanites aegyptiaca Del. IX. — Un fébrifuge du Congo X. — L'Herbe de Guinée ou Po el maxi- mu Jacq. XI. — A propos de RE Le PR ERE XII. — Orchidées nouvelles pour la flore du Congo . XIII. — Baobab ou Adansonia digitata Fi XIV. — Les Cassia du Congo à XV. — Les Fucalyptus et leurs usages . XVI. — Jute ou Gunny ; XVII. — L’Iboga ou Tabernanthe 1boga Bail. XVIII. — Le Papayer (Carica He ya L.). XIX. — Les Goyaviers. . . ERA MC) — Tuiles vérétales Len TS as Pages. — 662 — XXI. — A propos d’acarophytes XXII — À propos des poisons d'épreuves de l'Afrique occidentale XXIIT — A propos du Baobab . XXIV. — Le séchage du cacao à Temvo . XXV. — Orchidées nouvelles pour la flore du Congo . 5 XXVI. — Notes sur les doi ne XXVII. — Les Encephalartos congolais XXVII. — Arachis hypogaea où Arachide XXIX. — Voandzeia sublerranea où Voand- ZOU . XXX. — A propos Mel Azedarach L. XXXI. — Sur quelques plantes fourragères . XXXII L'Huile de Baobab XXXIIT. — Kapok. XXXIV.— Le « Ricin > , XXXV. — Les Sansevieria nn Table alphabétique des noms des plantes et de produits cités ou étudiés dans ces notes. DATE D’APPARITION DES TROIS FASCICULES DU VOLUME Fascicule I, pages 1 à 221, pl. I à XII, 15 décem- bre 1903. Fascicule II ,pages 223 à 396, pl. XIII à XX VIII, 20 octobre 1904. Fascicule IT, pages 397 à 663. pl. XXIX à XXXII, 15 mai 1905. aies ; Ca LE 2 Fa SORA ARR à | + AIX A RAT NE CAMERA 0 402710 04 .. “+ LEA] ' ci LOT 51 Nes, 4 4 ji à à «A PEL EAP EICONT TUE ASE k SUP 1 À . ATPNES AC A UE y 74 cl », £ LE d . he MAT L'ENIIEQUE SEONAUTE 6 mi Net PMR MENT Notes Pl. utiles et intéressantes Congo. Pc. XXIX. Base d’un Eriodendron ou Fromager. (Photographie prise au Congo par M. Marcel Laurent.) PrAexxxe Notes PI. utiles et intéressantes Congo. “epequero onbuyy ue osud orqderéojoud un soude p (añyonas 8) sonbrapurpéo sejinez e J0 seur]d so[[na] R 52249202SUPS 9P SOJNOT Y Notes PI. utiles et intéressantes Congo. PEXEEXTE Pied de Sansevieria Stuckyi God.-Leb. en culture à Paris. ‘ Notes PI. utiles et intéressantes Congo. Pc. XXXII. Plantes de Sansevieria Stuchyi God.-Leb. photographies dans les « Plantations du Boror ». Au centre une touffe de jeunes rejets. (Photographie du Dr Stucky.) ork Botanical Garden Library | ia 4 M2 Le À “ 4, h 4. ll il IT Publications de l'Etat Indépendant du Congo. Annales du Musée du Congo. Les Poissons du bassin du Congo, par G.-A. Boulenger, 532 p. in-8, 1 carte, 21 gr. et 25 pl. hors texte. 1901. Les Caféiers, par Ém. De Wildeman, fascicule I. 4901. Observations sur les Apocynacées à latex, recueillies par M. L. Gentil dans l'Etat Independant du Congo en 1900, par Em. De Wilde- man. Le Télégraphe et le Téléphone au Congo, par A. Mahieu, broch. 64 p., nombreuses gravures. 1900. Vocabulaire à l’usage des fonctiunnaires se rendant dans les territoires du district de l’Uele et de l’enclave de Lado, par G.-F. Wtter- wulghe. 1899. Rapport sur l’état sanitaire de Léopoldville de 1885 à mars 1887, par le Dr Mense. Léopoldville, par le lieutenant Ch. Liebrechts. Le District d'Upoto et la fondation du camp de l'Aruwimi, par le lieutenant Dhanis. Organisation politique, civile et pénale de la tribu des Mousseronghes, par À. Baerts. Le District de Stéphanieville et le district minier de M'Boko-Songho, par E. Destrain. Le Climat de Banana en 1890, par le Dr E. Étienne. 1892. Observations météorologiques failes à la station d’'Équateurville du 4er mai 1891 au 31 décembre 1892, par le lieutenant Ch. Lemaire, Guide pratique, hygiénique et médical, par le Dr G. Dryepondt. Le Maÿombe, par Fuchs. 1893. Rapport sur un voyage agronomique autour du Congo, par Ém. Lau- rent. 1896. Plantæ Laurentianæ, ou Énumération des plantes récoltées au Congo par Émile Laurent en 1893 et 4895-1896, publiée par Émile De Wildeman. Notes sur quelques Apocynacées laticifères de la flore du Congo, I, par Ém. De Wildeman. Bruxelles. — Imp. V* Monnom, 32, rue de l'Industrie. 1 . À 1} ‘ Une: LA DUR l 2 # 1] LI id AT tn HAE TE ie S psc AN * It PAPE | ED) = A. ) }