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NOTICE

SUR

DIVERS LÉPIDOPTÈRES DU MUSÉE DE GENÈVE

PAR

v M. A. GUENEE
Membre honoraire de la Société de Physique

(avec une planche)

I. Notes sur le genre PAPILIO.

I. Papilio Chlorodamas, Guën. (fig. 1).

JEnms. Alœaïbo laie fimbriatœ : anticœ fascia maculari, posticœ maculis fere termi-
nalibus angulatis, lut ci s ; posticœ subtus viridi-Meœ, fascia terminait >ii<jro, maeidislu-
teis, nec rufis, ornata.

Ce beau Papilio est curieux à plus d'un titre; il appartient au groupe XXIIrae de
Boisduval (section VIIIme de M. Felder), et peut se placer auprès de VArchidamas du
Chili; mais il forme une subdivision particulière. C'est le plus velu des Papilio et il
l'est beaucoup plus que VArchidamas. — Ensuite la frange de ses quatre ailes a une
texture particulière, elle est cotonneuse comme celle des nocturnes du genre Cato-
cala, très-longue et très-blanche dans les échancrures. — Enfin une autre particula-
rité le distingue encore : c'est une matière pulvérulente, de couleur de terre cuite,
qui est renfermée dans un repli abdominal et qu'on ne peut comparer ni aux poils
qui garnissent la gouttière abdominale de tant de Lépidoptères, ni au duvet coton-
neux qui remplit en si grande abondance celle de beaucoup de Papilio (Promus Aga-
vus, etc.), encore moins à la matière luisante et comme vernissée qui enduit celle
des espèces du groupe XXIIme auquel il appartient. Notons d'ailleurs qu'il s'agit ici
d'une femelle et que ce sexe, dans toutes les espèces sans exception, est dépourvu

1

2 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

des ornements ou accessoires auxquels je fais ici allusion. Le mâle que je regrette
fort de ne pas connaître nous réserve sans doute quelque autre singularité.

Le P. Chlorodamas est à peu près de la taille de ses analogues (88 mill) ; il est
en dessus d'un vert bronzé, un peu jaunâtre. Les ailes supérieures ont le bord droit
et entier, les inférieures l'ont assez fortement denté, mais à dents toutes égales. La
frange de ces dernières est blanche comme je l'ai dit plus haut. Quant à celle des
premières ailes, elle est presque entièrement brune avec les trois dernières intersec-
tions ûnement et brièvement blanches. Elles ont une série subterminale de taches
d'un jaune soufré partant de l'angle interne et allant rejoindre quelque groupes d'a-
tomes qui descendent de la côte. Les ailes inférieures ont une série subterminale de
taches d'un jaune verdâtre, en forme de coudes et surmontées de quelques atomes
jaunes.

Le dessous des premières ailes ressemble au dessus, sauf que les taches sont plus
nettes, plus larges et tirant davantage sur le blanc. — Celui des secondes ailes est
d'un vert jaunâtre pulvérulent (couleur merd'oie), sans taches jusqu'aux deux tiers,
puis d'un vert noirâtre formant bordure, sur laquelle se détachent de larges taches
internervurales jaunes, semi-lunaires, surmontées de groupes d'écaillés d'un blanc-
bleu, et dont les postérieures sont salies de lilures brunâtres. Les échancrures blan-
ches sont si larges qu'elles forment presque une bordure continue.

Le thorax est vert; l'abdomen jaunâtre, ainsi que la poitrine. La tête est marquée
de quatre petits points d'un blanc vif et non mêlé de roux comme dans les autres
espèces du groupe.

Ce curieux Papilio vient du Pérou et faisait partie de la collection Jurine.

Je profite de cette description pour donner quelques détails sur deux autres
Papilio appartenant au même groupe et dont l'un se voit aussi dans le musée de
Genève.

2. Papilio Xenodamas, Hb. Variété ?

La bande des premières ailes est réduite à quelques groupes d'atomes jaunes for-
mant cinq taches vagues qui ne dépassent pas la moitié postérieure de l'aile. Celle
des inférieures est beaucoup plus étroite que dans le type. Le dessous de ces
dernières ailes, au lieu d'être d'un noir-vert comme chez celui-ci, est d'un brun-rouge
fuligineux sur tout le disque, les lunules rouges sont très-étroites. Point d'atomes
jaunâtres ni à la côte, ni au-dessus des lunules rouges de l'angle anal.

DU MUSÉE DE GENÈVE. 3

Je suis porté à croire ce Papilio distinct, mais, comme je n'en ai vu qu'un seul
individu venant de la collection Jurine, accouplé à un autre exemplaire typique et
sans désigation d'habitat, je me borne à le mentionner ici.

3. Papilio Hypodamas, Guen.

C'est de Polydamas qu'il est le plus voisin et il paraît n'en être qu'une forme
locale; mais j'en ai vu un grand nombre d'individus tous parfaitement semblables.

Il est un peu plus petit. Les ailes inférieures sont plus oblongues, à dents beau-
coup plus prononcées; celle qui est au bout de la 2me nervule inférieure plus sail-
lante et donnant à l'aile une forme tout à fait différente. La bande maculaire com-
mune aux quatre ailes est composée de taches beaucoup plus petites, plus isolées,
moins oblongues. Par suite de la forme des ailes, les échancrures jaunes sont très-
inégales. Les taches rouges du dessous des inférieures sont moins chevronnées, plutôt
miniacées que carminées, et l'anale est toujours surmontée d'un trait jaune.

Haïti. Coll. Gn.

4. Papilio Damocrates, Guen. (fig. 2.)

JEneo-niger ; fimbriis albis continuis : nlœ postieœ déniâtes, couda spaitdiformi, lunidis
subtermhmlibus rubris nigro-infuscatis. Subtus pallidior, maculis ntbris subterminalibus
integris, vividiorïbus.

C'est un des plus petits du XIXme groupe et il ne dépasse guère la taille du
Promus. Les quatre ailes sont, en-dessus, d'un noir bronzé, assez terne, avec la
frange entièrement blanche, bien continue et par conséquent ne formant pas d'échan-
crures. Les supérieures sont triangulaires et à bord droit, les inférieures à dents pro-
fondes, avec une queue un peu spatulée, moyenne et un repli abdominal bien mar-
qué et rempli de duvet cotonneux comme Promus. Ces dernières ailes sont mar-
quées, au-dessus de chaque dent, d'une tache linéaire rouge, sablée de noir et ten-
dant à se diviser par le milieu, sauf celle de l'angle anal. Autour de ces taches le
fond devient d'un noir mat et se fond dans la couleur bronzée. Le dessous est plus
pâle avec les taches rouges plus vives, entières, la dernière formant une sorte de V
couché.

La base des palpes et des cuisses, les côtés de la poitrine, le rebord des anneaux
de l'abdomen et le tour de l'anus sont d'un beau rouge carmin.

Un beau çf de Buénos-Ayres.

4 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

Du groupe représenté par le PAPILIO CORETHUUS, Bdv. et Voisins.

Ce curieux Papilio composait à lui tout seul le groupe XXlme du spe-
cies de M. Boisduval qui, avec sa sagacité ordinaire, et bien que n'ayant
vu que le mâle, observe que son faciès ne se rapporte à aucune espèce
connue et devine sa véritable patrie.

Depuis la publication du Species, M. Westwood apprit vaguement que
la femelle présentait deux pièces cornées à l'abdomen et le fit savoir
par une note au bas de la page 21 du grand et bel ouvrage qu'il a publié
avec M. Doubleday, the Gênera of Diurnal Lepidoplera.

Enfin MM. Felder, dans un travail sur les Papilionides ', réunirent
avec raison au Corethrus le Pap. Duponchelii et crurent devoir en faire
un genre séparé sous le nom A'Euryades, sans pourtant avoir vu les fe-
melles qui les auraient, à coup sûr, affermis dans leur dessein.

C'est donc avec une grande satisfaction qu'en réunissant les Papilio
exotiques du Musée de Genève, je trouvai, dans un petit envoi expédié
de Bahia-blanca (république Argentine) par M. G. Claraz, un certain
nombre de Pap. Corethrus et Duponchelii avec leurs femelles. C'était une
vraie découverte, l'une étant complètement inconnue et l'autre étant à
peine indiquée par la courte note de M. Westwood.

Il faut que j'observe à ce sujet que M. Lucas crut dernièrement avoir
fait la découverte des deux sexes de son P. Duponchelii (Ann. delà Société
enlomolog. de France, 1868, Bulletin, p. v), mais cet entomologiste est
tombé dans une double erreur. D'abord l'individu qu'il décrivit en
1839 (1. c, p. 95, pi. 8) et qui fut figuré de nouveau dans les plancbes
du dictionnaire de d'Orbigny, n'était point, comme il le croit, une fe-
melle, mais bien un mâle ordinaire. Ensuite, celui dont il nous parle

1 Species Lepidopterorum hucusque descriptœ in seriem systematicam digestte a C. et R. Felder, 1864,

in -8°, ouvrage qui n'a point été continué, et dont le 1er fascicule seul, contenant la famille des Papilio-
nides, a paru. — Une faute d'impression du chiffre de renvoi de la page 376 (291 au lieu de 292) peut
occasionner des erreurs en ce qui concerne notre groupe.

DU MISÉE DE GENÈVE. 5

dans les Annales de 1868 n'est point, comme il le dit, le sexe opposé,
mais simplement un autre mâle, plus petit et plus foncé. Cette double
erreur va résulter clairement de la description que je vais donner de la
vraie femelle que M. Lucas, s'il l'avait connue, n'aurait pu confondre
avec l'autre sexe.

Ces femelles sont tellement singulières qu'au premier abord je fus
porté à faire un genre séparé, car je n'avais pas alors à ma disposition
ma bibliothèque renfermant les deux ouvrages précités. Toutefois, en étu-
diant de près et en reconnaissant chez les mâles tous les caractères du
genre Papilio, je renonçai à ce projet et je trouve encore aujourd'hui que
le genre Euryades n'est pas indispensable et la logique de MM. Felder
qui veulent, ou qu'on retranche nos deux espèces du genre Papilio, ou
qu'on y ajoute le genre Eurycus, me semble un peu rigoureuse. Mais,
quelque parti que l'on prenne cà cet égard, le genre (ou le groupe) que
composent ces deux beaux insectes n'en est pas moins des plus inté-
ressants. Il relie le gros du genre Papilio aux Thaïs parles couleurs et
aux Eurycus, Dorilis et Parnassius par la demi-transparence des ailes
et les appendices abdominaux. Quant aux premiers étals qui sont
malheureusement encore inconnus, je suis convaincu que c'est des
Thaïs qu'ils se rapprochent. Il parait habiter exclusivement la Piépu-
blique Argentine où il est peut-être encore représenté par d'autres espè-
ces analogues. Celles-ci ne semblent pas y être rares, à en juger par le
nombre d'exemplaires que contenait l'envoi.

Je donnerai tout à l'heure la description complète des deux espèces,
mais avant tout, je dois faire connaître en détail les singuliers appen-
dices que présentent les femelles.

Ce sont des dépendances du lms anneau abdominal. Ils consistent en
deux larges lames cornées, soudées à cet anneau dont elles forment
pour ainsi dire la prolongation. L'anneau lui-même participe de leur
nature, c'est-à-dire qu'il est corné et dénudé presque en totalité et ne
porte qu'un léger écusson dorsal pourvu d'écaillés comme les autres
segments. Toute la partie latérale en est absolument privée et son bord

6 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

inférieur, légèrement relevé en bourrelet, recouvre l'appendice en
question. Les deux lames foliacées qui le composent et qui sont
presque aussi longues que l'abdomen lui-même doivent être flexibles du
vivant de l'insecte et ce n'est probablement qu'en se desséchant qu'elles
se durcissent et se recroquevillent en s'écarlant l'une de l'autre. Libres à
leur partie postérieure, elles sont soudées par leur base où elles forment
une sorte de cuvette.

Les deux espèces sont munies de celte pièce singulière, mais il y a
entre elles celte différence que chez le Corethrus le fond de la cuvette est
uni et déprimé, tandis qu'il présente chez le Duponchelii une élévation un
peu rugueuse. De plus, chez ce dernier, la partie dorsale du 7me anneau
esl lisse et simplement garnie d'un léger rebord, l'anneau suivant étant
uniforme, tandis que chez le Corethrus toutes ces parties sont munies
d'une forte élévation rugueuse qui, en se contournant, va rejoindre la
naissance de la lame cà sa partie postérieure.

Examinons maintenant quels sont les points de différence et de res-
semblance entre ces appendices et la poche cornée qui garnit l'abdomen
des Parnassiens et des Eurycus. Cbez les premiers la pièce appendicu-
laire est soudée aussi cà un anneau dépourvu d'écaillés, mais cet anneau
est le 8me ' — l'appendice est en forme de sac ellipsoïde ouvert en ar-
rière et sur lequel se rabat une sorte de couvercle — chez les Eurycus
la pièce est aussi une dépendance du 8me anneau qui est également dé-
nudé, mais elle est tellement ramenée en avant qu'elle parait provenir
des 6me et 7me. Elle consiste en une membrane foliacée, étalée, séparée
en trois lobes dont l'intermédiaire bifide et dont l'intérieur est muni
au milieu d'une carène très-saillante. — Ici ce sont deux longues lanières
qui n'ont point de forme précise, la dessication ayant amené irrégulière-
ment leur contorsion. Mais leur direction est la même que celle des

1 Je n'ai plus en ce moment, où je mets cette notice au net, les objets du musée sous les yeux, ce qui
ne me permet pas de vérifier cette différence si importante; il faudrait voir si elle ne serait pas purement
apparente comme chez les Eurycus, et si toutes ces pièces ne partiraient pas du même anneau, ce qui me
paraît plus logique.

DU MUSÉE DE GENÈVE. 7

Eurycus, c'est-à-dire en avant; tandis que celle des Parnassius est en
arrière. J'observe que je ne puis considérer ici que la forme extérieure
et superficielle de ces organes, ne pouvant disséquer les femelles appar-
tenant au Musée et n'ayant plus pour étudier les Eurycus et les Par-
nassius de ma collection que j'aurais volontiers sacrifiés, ni mon micros-
cope, ni mes autres instruments d'optique que l'invasion allemande m'a
enlevés.

Maintenant quel est l'usage du singulier organe que je viens de dé-
crire et qui n'a certainement pas été créé sans but? La première suppo-
sition qui vient à l'esprit, c'est qu'il est une dépendance soit de l'appa-
reil générateur, soit de l'ovaire; dans le premier cas on peut penser que
ces deux longues lanières font l'office de pinces pour retenir l'abdomen
du mâle pendant la copulation, mais cette supposition, justifiée par
quelques exemples cbez d'autres insectes, a l'inconvénient de ne pouvoir
s'appliquer aux Eurycus et aux Parnassius.

Dans le second cas on peut supposer que ces deux valves s'appliquent,
du vivant de l'animal, l'une contre l'autre et forment ainsi une sorte de
réservoir, soit pour favoriser l'incubation des œufs, soit pour les con-
duire dans le milieu destiné à l'éclosion et à la vie future des jeunes
chenilles. Mais on ne peut se dissimuler non plus les objections que
soulèvent ces deux suppositions. En effet, s'il s'agit d'une étuve destinée
à la maturation des œufs, pourquoi ces espèces en ont-elles plus besoin
que les autres Diurnes, et à quoi servent alors les poches des Parnassius
et des Eurycus qui ne sont pas fermées? — Si l'organe fait le simple of-
fice d'un oviducle, il est construit d'une manière toute exceptionnelle,
car tous ceux que nous connaissons dans l'ordre des Lépidoptères sont
invariablement composés de tubes rétractiles que l'insecte darde au fond
des corolles ou sous les couches ligneuses où l'œuf a besoin d'être con-
duit pour mettre la jeune chenille à portée de sa première nourriture.
Toutefois c'est là la supposition la moins forcée et elle se justifie un peu
par la découverte que j'ai récemment publiée, dans les Annales de la
Société Entomologique, de YOEcocecis Guyonella dont la femelle est
pourvue d'un oviducte en forme de lame ou d'écussonnoir.

8 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

Quoi qu'il en soit, et laissant le champ libre à l'imagination de tous
ceux qui s'obstineront comme moi à ne pas considérer cet organe sin-
gulier comme un vain ornement, j'aborde sans plus tarder la description
de nos deux Papilio.

5. Papilio Corethrus, Bdv. (fig. 3).

cf. Taille de Machaon. Ailes supérieures triangulaires, à apex prolongé, noires, à
bord terminal demi-transparent, avec une bande oblique, d'un jaune d'ocre, compo-
sée de taches inégales : la 4me rentrant en dedans jusqu'à la disco-cellulaire. Échan-
crures jaunes. Dessous semblable, mais plus pâle. Ailes inférieures arrondies, sans
queues, à dents égales, d'un jaune d'ocre, avec les nervures, la base et deux bandes
régulièrement arquées, noires: la première au milieu de l'aile, ayant deux taches
rouges aux extrémités, la seconde terminale, marquée de cinq taches rouges lunulées.
Echancrures jaunes, l'anale très-prononcée. Dessous semblable au dessus, sauf la
base qui est jaune avec une bande noire. — Corps noir : la poitrine tachée de rouge,
l'abdomen ayant, en dessous, deux rangs de points ocracés et l'anus bordé de rouge.
Antennes semblables à celles de Machaon, mais entièrement noires.

Q. Plus petite, à ailes supérieures moins aiguës à l'apex, presque transparentes,
avec le bord vaguement et finement noir et seulement une légère trace de taches
ocracées, mais plus visibles en dessous où elles s'avancent jusqu'aux echancrures
jaunes. — Ailes inférieures d'un brun de noix pâle, avec une bandelette noire subba-
silaire, fortement coudée sur la sous-médiane. Même tache que chez le çf, mais d'un
rose blanchi; la bande du milieu n'ayant qu'une seule tache (l'anale), et des groupes
d'atomes rosés dans tous les espaces internervuraux. En-dessous la bande est d'un
noir décidé. L'abdomen a les points jaunes très-élargis, mais point de bordure rouge
à l'anus.

Province de Corrientes. Buénos-Ayres en juin.

6. Papilio Duponchelu, Lucas (fig. 4).

cf. Taille de Machaon. Ailes supérieures triangulaires, inférieures à dents peu
profondes, avec une petite queue presque comme celle ù'Hospïton ; les quatre d'un
noir de velours, à echancrures jaunes très-tranchées. Supérieures ayant une bande
médiane d'un jaune plus ou moins ocracé, composée de neuf taches inégales, irrégu-
lières : celle qui est vis-à-vis la cellule rentrant beaucoup en dedans. Dessous sem-

DU MUSÉE DE GENÈVE. 9

blable, mais plus clair et à échancrures plus larges. — Inférieures ayant une bande
composée de sept taches dont la plus grande dans la cellule, et une série médiane de
sept gros points arrondis d'un rouge carmin, l'anal double. Dessous ayant la base
jaune et une seconde série de points rouges séparée de la première par de grandes
taches composées d'atomes jaunes, — corps noir avec des taches pectorales carmi-
nées et l'abdomen marqué de deux séries de points écartâtes accolés à des points
jaunes; l'anus bordé de rouge ainsi que le dessous des deux anneaux précédents.

9- Ailes de la même forme, d'un brun de bois clair, bordées de noir : les supé-
rieures avec deux taches apicales ocracées, les autres taches atteignant la bordure
et placées entre les nervures qui sont transparentes ; les inférieures ayant les taches
d'un rose pâle : celle de la seconde série visibles en-dessus. Tout le dessous est d'un
jaune clair à dessins bien tranchés, les points écarlates bien écrits, ceux du milieu
placés sur une bande noire assez large; la base avec une simple ligne noire coudée
sur la sous-médiane. Abdomen avec deux séries de taches triangulaires jaunes, mais
sans points rouges.

Buénos-Ayres en juin.

Celte femelle diffère de celle de Corethrus par les ailes supérieures plus triangu-
laires, les inférieures munies d'une queue, les bandes du dessous des secondes ailes
plus larges, celle du milieu marquée de taches rouges, etc.

7. Papilio Neptunus ? ? Guér.

Si ce Papilio est le même que celui qui a été décrit et figuré par M. Guérin
dans le voyage de Delessert, p. 69, fig. 19, il y a au moins, à son sujet, quel-
ques erreurs à redresser. Mais M. Guérin donne à son insecte un abdomen noir avec
les côtés rouges, et sa figure le représente en effet noir avec une ligne latérale
carminée. Quelques autres différences résultent en outre de sa description et me font
douter qu'il soit exactement le même que celui que je donne ici '.

De leur côté, MM. Felder, dans leur catalogue (p. 326) mentionnent ce Neptunus
et, s'il faut en juger par leurs notes 283, 284 (lisez 284, 285), ils pourraient bien
avoir eu en vue notre Papilio. Toutefois ils partent de cette supposition que le
Papillon décrit par M. Guérin devait avoir un faux abdomen, ce qui ne paraît nulle-
ment prouvé, car il est très-possible qu'il existe deux espèces voisines à abdomen
différent, et d'ailleurs on ne voit point à quel autre Papilio M. Guérin aurait em-
prunté un abdomen à bande latérale carminée.

* Il faut observer que le texte du Neptunus, p. 69, s'applique à la figure du Saturnus, pi. 19, tandis
que celui du Saturnus, p. 70, concerne la figure du Neptunus, pi. 15.

2

10 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

Dans tous les cas MM. Felder auraient dû nous décrire, soit dans leur catalogue,
soit dans leur voyage de la Novarra, ce papillon si intéressant et qui ne figure dans
aucun des nombreux travaux qui ont été publiés dans ces derniers temps sur les
Lépidoptères de l'Inde. C'est cette lacune que je viens remplir.

Le Musée de Genève possède les deux sexes de cette curieuse espèce, qui com-
pose, à elle seule, un groupe qu'on peut placer, comme l'ont fait MM. Felder, à côté
du P. Coon, mais, dans tous les cas, dans le voisinage des P. Diphilus et analogues
faisant partie du 17me groupe de M. Boisduval, celui-ci ayant eu tort d'en éloigner
autant le Coon, qui s'y rattache comme simple section.

Appelons provisoirement notre Papilio : Thetys pour le cas, assez vraisemblable,
où il ne serait pas le même que celui de M. Guérin.

8. Papilio Thetys, Guen. (fig. 5).

Neptunus, Feld. Catal. p. 326 et 374?— Guérin, voyez Delessert, p. 69??
Saturnus, Guér. Ibid. pi. 19?

Niger: alœ anticœ integrœ, plagis duabus aTbo-lnjcdinis, nigro raâiatis; posticce den-
tatce, cauda spatuliformi macidaque scmguinea nervis nigris divisa ;abdomine antice nigro,
postice ochraceo.

C'est la femelle que je fais figurer. Elle est plus petite que la figure de Guérin,
mais elle a à peu près la même coupe, c'est-à-dire les premières ailes étroites, trian-
gulaires, à sommet très-obtus, d'un noir fuligineux avec deux larges plaques d'un
blanc sale et un peu transparent : la première au milieu du disque, traversée dans la
cellule par 4 rayons noirs, entière en-dessus, mais déchiquetée en-dessous sur son
côté externe; la seconde près de l'apex, profondément divisée par des rayons noirs.
Ces taches sont d'un blanc plus pur en dessous.

Les secondes ailes ont six dents obtuses profondes, dont la 4me se prolonge en une
queue régulièrement spatulée, assez longue, et concolore. Ces ailes sont d'un noir
bleu avec une tache écarlate placée au niveau de l'échancrure anale et divisée par
les nervures en quatre taches dont l'extérieure petite et isolée. Le dessous est sembla-
ble au dessus, mais fortement saupoudré de noir.

Le corps est noir. La poitrine est tachée de rouge et l'abdomen a toute la moitié
postérieure d'un beau jaune d'ocre qui tranche fortement avec l'autre moitié. C'est le
seul Papilio qui présente ce caractère.

Le mâle ne diffère de la femelle que par un repli abdominal aux ailes inférieu-
res, comme on le voit dans la plupart des Papilio et en outre par la forme de la queue

DU MUSÉE DE GENÈVE. 11

qui, autant que j'en puis juger sur un individu mutilé, est notablement différente, ce
qui en reste étant beaucoup plus mince à son insertion.

Ces deux individus faisaient partie de la collection Melly et ne portaient pas d'in-
dication de localité, mais il est évident qu'ils sont de l'Inde.

9. Papilio Photinus, Dbd.

Éloigné de ma collection et de ma bibliothèque, j'avais fait figurer cette belle espèce,
sans avoir pu la vérifier suffisamment. Aujourd'hui je trouve dans ma collection un
individu étiqueté Photinus, qui m'a été donné par M. Henri Doubleday et qui a sans
doute été déterminé par son frère Edward Doubleday, créateur de l'espèce. Dans
tous les cas, comme le Musée de Genève en possède un grand nombre d'exemplaires
peut-être la description que j'en vais donner se trouvera-t-elle plus complète, et elle
comprendra d'ailleurs les deux sexes.

Niger: aire omnes fmibria intersecta; anticce immaculatœ, postière dentatce, caudis tri-
bus linearibus, luntdis macidisque subterminalibus chermesinis.

Très- voisin du Thymbraus, avec lequel on pourrait le confondre; mais, en l'exa-
minant de près, on reconnaît, non-seulement qu'il en est parfaitement distinct, mais
même qu'il appartient à une section différente.

Les ailes sont d'un noir velouté, avec un reflet bleu foncé très-vif, surtout aux
inférieures, et les échancrures blanches et très-fines. Les supérieures sont entières et
sans taches ; les inférieures sont profondément dentées, avec les trois dernières dents
prolongées en queues linéaires, dont la première plus longue. Une série de lunules
subterminales d'un rouge carmin surmontées de taches également rouges et disposées
en demi-cercle ; les trois dernières lunules très-arquées. Le bord abdominal est lar-
gement replié et contient un épais duvet blanc. Le dessous est d'un bronzé obscur
avec les dessins du dessus; mais les lunules sont plus nettes et légèrement surmon-
tées de noir. Le corps est noir, avec le collier, la base des palpes, les côtés de la poi-
trine et le rebord ventral des anneaux d'un rouge carmin.

La Q est plus grande, sans repli abdominal, à dents des ailes inférieures plus
obtuses et à taches un peu plus larges.

Mexique.

10. Papilio Hermolaus, Guen.
Voici encore un Papilio sur lequel je n'ai pas une certitude complète, n'ayant pas

12 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

vu le P. Pausanias Hewits, qui paraît avoir plusieurs des mêmes caractères (c'est le
seul avec lequel il puisse être confondu). Le genre Papilio, ayant séduit tous les
observateurs par la beauté et la taille de ses espèces, a été l'objet de tant de travaux
divers qu'il est fort difficile de réunir absolument toutes les publications qui le con-
cernent et je n'ai pu soumettre celui-ci à une complète vérification.

Mon Papilio offre ceci d'intéressant qu'il forme le passage entre l'immense
groupe dont JEneas est le type (19me Bdval.) et un autre groupe beaucoup plus res-
treint (22me Bdval.) auquel appartiennent les deux espèces nouvelles que jai décrites
ci-dessus, Chlorodamas et Hypodamas.

Entre ces deux groupes vient s'intercaler un troisième qui présente un intérêt par-
ticulier. C'est le 2m0 de M. Bâtes (faune de la vallée des Amazones), qui contenait
seulement cinq espèces. MM. Felder en ont ajouté une 6,ne, Therodamas, qui parait
extrêmement voisine du Phaon. C'est ce groupe que je viens augmenter d'une sep-
tième espèce.

A1(S nigrce basi late œneo nitentes; anticœ intégrée, macula discoidali sidphurea, tri-
partita, posticœ brèves, acide et œque dentatœ, maculis subtenninalibus sulphureis, subtùs
fuscm, maculis iisdem, aliisque V-formïbus-rubris.

Taille de Phaon. Les premières ailes ont à peu près la même coupe, mais les se-
condes ont une forme particulière. Elles sont presque triangulaires; leur bord abdo-
minal est très-court, tandis que le bord terminal, coupé presque carrément, est muni
de dents égales et régulières. C'est cette coupe d'ailes qui me paraît répondre à peu
près à celle que MM. Felder assignent au Pausanias ; mais un caractère dont ils ne
parlent pas s'observe ici et se retrouve même chez Phaon : c'est une nervure supplé-
mentaire qui, près de la base des premières ailes, rattache la médiane à la sous-mé-
diane. Cette nervure très-courte, sans doute, n'en est pas moins épaisse, et égale,
par la force, la médiane elle-même. M. Lefebvre l'avait déjà observée et la nomme
Baséo-médiane. Elle n'existe pas dans le groupe de Polydamas, mais elle se produit
chez d'autres Papilio.

Toutes les ailes de YHermolaus sont noires avec la base glacée de vert-bouteille
luisant qui s'étend, en se délayant, sur presque toute la surface des inférieures. Les
supérieures ont l'apex occupé par un large espace plus clair et demi-transparent.
Une large tache discoïdale d'un jaune soufré, divisée en trois par les nervures, com-
pose tout leur dessin. Leur dessous est semblable, mais sur un fond brun fuligineux.

Les secondes ailes ont, pour tout dessin, une série de petites taches jaunes subter-
minales, très-rapprochées du bord, en forme de triangles ou de chevrons. Leurs

DU MUSÉE DE GENÈVE. 13

échancrures sont très-étroites, mais bien visibles, jaunes. Le dessous est d'un
brun fuligineux avec les taches du dessus, mais surmontées d'autres taches d'un car-
min pâle, en forme de V renversé, et dont la pointe envoie une traînée claire, mor-
dorée, qui se prolonge jusqu'à la cellule. Tout ceci s'efface à mesure qu'on remonte
vers la côte. Au bord abdominal, le V rouge qui est double, envoie jusqu'à la base de
l'aile une ligne, rouge aussi, qui suit la nervure médiane. Deux litures, également
rouges, partent de la base, l'une dans la cellule, l'autre suivant l'origine de la côte.

Le corps est noir : Le thorax avec 4 points jaunes, la tète avec deux points blancs
à la base des antennes et l'abdomen avec deux lignes dorso-latérales, jaunes, très-
marquées. En dessous la poitrine est ponctuée de jaune et l'abdomen marqué de
deux séries de petits points blancs.

Une Ç, de Porto-Cabello.

II Description des espèces nouvelles de CATAGRAM-
MIDES qui se trouvent au Musée de G-enève et
revue monographique de cette famille.

Le Musée de Genève a la bonne fortune de posséder un certain nom-
bre d'espèces nouvelles de cette petite famille, la plus jolie peut-être de
tous les Lépidoptères, celle à laquelle certainement aucune autre n'est
comparable par la variété et l'éclat des couleurs et l'élégance du dessin.

Pourquoi ces papillons si recherchés des collectionneurs, n'ont-ils
point été le sujet d'un travail d'ensemble comme les Adoliades, les Da-
naïdes, et même plusieurs Satyrides? il serait fort difficile de l'expliquer,
d'autant plus qu'on n'a perdu aucune occasion de publier isolément des
figures et des descriptions d'espèces nouvelles.

Je prendrai donc occasion de ce travail sur celles qu'on voit au Musée
de Genève pour jeter un coup d'œil sur les principaux genres de celte
famille, réunir toutes les epèces publiées et y joindre celles de ma col-
lection qui sont inédites; mais, n'ayant pas la prétention de donner une
véritable monographie de ces insectes (travail pour lequel il faut attendre

14 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

encore un certain nombre d'années et surtout la connaissance des pre-
miers états de quelques-uns au moins d'entre eux) je me bornerai à
signaler les caractères principaux et à donner de courtes descriptions,
dans lesquelles je ferai ressortir seulement les différences en les com-
parant aux types les plus connus. Pour les espèces nouvelles je m'éten-
drai un peu plus, mais en m'abstenant toutefois de ces descriptions
minutieuses qui, reproduisant sans cesse des caractères communs à
presque toutes les espèces, finissent par fatiguer la tête du lecteur et
aboutissent souvent à jeter son esprit dans une véritable perplexité.

Quelques mots auparavant sur la famille elle-même.

Les Gatagrammides sont des insectes exclusivement propres à l'Amé-
rique intertropicale. Leurs mœurs diffèrent peu de celles des autres
Nymphalides. Elles ont le vol très-rapide et ne peuvent guère être captu-
rées que quand elles se posent sur les troncs ou sur les matières en dé-
composition répandues à terre. Leurs chenilles paraissent tout à fait in-
connues, mais on peut hardiment affirmer qu'elles se rapprochent des
Epicalia, Âgrias, etc., c'est-à-dire qu'elles sont garnies de caroncules
velues ou épineuses.

M. Boisduval a fait, le premier, un genre de ces jolis insectes sous le
nom de Catagramma; depuis, leur nombre ayant prodigieusement aug-
menté, on l'a divisé en trois ou quatre plus ou moins justifiables. La
séparation qui semble la mieux motivée est celle des Gatagrammes pro-
prement dites dont les yeux sont glabres, les pattes robustes et tachées
de blanc, la poitrine peu velue et la massue des antennes allongée.
Quant aux Gallicores qui ont les yeux pubescents, la poitrine velue, la
massue des antennes en cuilleron, il est très-difficile de les séparer par
des caractères valables des Perisama Dbday. Quelques autres petits
genres bornés à une ou deux espèces complètent la famille et sont en
général bien connus.

Les Gatagrammides sont presque toutes de découverte récente. Cly-
mena, Aslarte, Hydaspes, Hgslaspes, auxquelles Latreille avait ajouté
Oppelii, Euclydes et Pilheas et Godart Candrena, Pyracmon, Pygas,

DU MUSÉE DE GENÈVE. 15

Hijdarnis et Sorana, composaient autrefois tout le personnel de cette
petite famille qui comptera maintenant, après la publication de ce tra-
vail, près de quatre-vingts espèces. En effet, chaque contrée de l'Améri-
que équatoriale fournit ses espèces propres qui viennent se grouper au-
tour d'un type connu, mais qui en diffèrent par des caractères constants
quoique souvent très-légers. Il faut surtout citer celui de Clymena. Il
est bien délicat sans doute de décider si ces espèces, dont on ignore les
premiers états, sont parfaitement valables ou si l'on a affaire à de sim-
ples modifications locales, mais l'état des connaissances actuelles et le
système darwinien qui tend à modifier profondément l'étude de la zoo-
logie telle qu'on la concevait jusqu'ici, font perdre à cette question
beaucoup de son importance. En résumé, qu'on appelle espèces ou
races locales ces types qui restent invariablement les mêmes dans leur
pays et se transmettent des caractères fixes de génération en génération,
il n'en faut pas moins qu'elles soient connues et leur étude importe tou-
jours autant aux naturalistes.

Genre CALLICORE , Dbday.

Palpes dépassant le front, rapprochées en bec, squammeuses-lissées,
bicolores : leur 3mc article très-distinct et recourbé — yeux pubescenls
— poitrine velue — pattes courtes et mutiques — antennes annelées en
dessous, à massue brusquement élargie et souvent contournée — Ailes
entières, à franges courtes, les supérieures non falquées, ni anguleuses,
les inférieures entières ou très-légèrement sinuées. Cellule ouverte.

Division I. Gallicores propres. Ailes à bandes ou taches vertes ou
bleues, jamais rouges. Dessous des inférieures gris ou blanc, marqué de
deux anneaux discoïdaux superposés, en forme de 8 et de cinq lignes
noires.

16 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

A. Ailes noires, sans reflet bleu.

A. Supérieures à bande verte, étroite, oblique. Inférieures à ligne d'un vert le

plus souvent sans éclat.

(Nota. Toute celte section sera décrite par comparaison avec Clymena.)

* bande verte des secondes ailes parallèle au bord terminal dont elle est rapprochée.

1. Callicore Clymena, Cr.

Cram. 24, e. f. — Fab. F. S. 131. — God. Enc. p. 425. — Hb. Exol. SamI. (la 9 seule). — Dbday.
Diurn. Lepid. p. 239, n° 1.

Bande verte des supérieures étroite, rétrécie supérieurement; celle des inférieures,
étroite, à bords parallèles montant jusqu'à la 2e. Un Irait subapical, vert, fin. —
Dessous à dessins épais. Les deux 8 se touchent intérieurement. Parfois l'inférieur
est contigu à la 3rae ligne. Leurs points sont très-gros et ceux du premier tendent à
se réunir. Le liséré costal rouge ne laisse qu'un mince filet blanc entre lui et le pre-
mier 8, puis forme une tache rhomboïdale dont les deux angles inférieurs reçoivent
les 3me et 4me lignes.

Guyane et Brésil.

C'est la plus connue et la plus commune du genre.

Var. Peruviana. — La bande noire du dessous des ailes supérieures forme une
saillie ou dent sur le disque rouge au-dessus de la lre. Les inférieures sont sensible-
ment dentées, plus blanches, à dessins moins épais. Le liséré costal touche et absorbe
même la ligne supérieure du premier 8.

Pérou. Coll. Gn.

Var. Bisosto. — Bdv. mss. plus petite. Ailes un peu moins arrondies.
Amérique Centrale.

Var. Janeira. — Feld. Verz. d. freg. Novarra. Macrolép. n° 5.

Je ne l'ai pas vue. M. Felder lui même la regarde comme une forme australe de
Clymena. Bande verte étroite. Dessous des secondes ailes d'un blanc soyeux. Les deux
8 sont réunis et très-éloignés de la côte et de la 3me ligne. — Tels sont les caractè-
res qui résultent de la description de M. Felder.

Bio-Janeiro.

Aberr. Tout l'intérieur du premier grand cercle comblé de noir, de sorte que les
8 deviennent de simples taches blanches.

DU MUSÉE DE GENÈVE. 17

2. Callic. Elinda, Gn. n. sp.

Taille et port de la Clijmena. Bande verte des supérieures plus large et plus bril-
lante; celle des inférieures extrêmement fine, tout à fait linéaire et composée d'atomes.
Dessous des inférieures à dessins beaucoup moins épais : les 8 très-isolés, parallèles,
à points fins. Liséré rouge très-étroit : sa partie rhomboïdale laissant arriver la troi-
sième ligne jusqu'à la costale et commençant la quatrième en rouge jusqu'à la 3me. —
Disque rouge des ailes supérieures coupé droit dans sa première moitié, puis coudé
brusquement, au lieu d'être arrondi comme chez la Clijmena. — Première bande
blanche apicale large d'abord puis rétrécie tout à coup à partir de la 2me.

J'ignore la patrie précise de cette espèce qui m'a été donnée par M. Doubleday.

3. Callic. Aurélia, Gn. n. sp.

Taille de la Candrena. Toutes les ailes triangulaires et prolongées à l'apex et à
l'angle anal, à franges entrecoupées. Bande verte des supérieures courte : ses deux
taches supérieures fragmentées, petites : la première n'atteignant pas la nervure sous-
costale, la seconde presque punctiforme. Trait vert subapical divisé en deux inégaux.
Dessous des ailes à dessins très-noirs, très-épais et très-tranchés : les inférieures d'un
gris jaunâtre. Les deux 8 contigus à la troisième ligne : le supérieur à un seul point,
sa partie interne étant réduite à une sorte de manche. Liséré costal rouge large, foncé
et ne formant que l'origine de la quatrième ligne. Disque rouge des supérieures
foncé et très-large, la bande noire étant très-étroite. Bandelettes blanches apicales
encore plus étroites et plus nettes que chez la Clymena.

J'ignore aussi la patrie de cette petite espèce qui rappelle pour la netteté des des-
sins la Cal. Hydaspes.

4. Callic. Bourcieri, Bdv.

Bdv. in Mus.

Les quatre ailes sont prolongées aux angles. La bande verte est aussi large dans
le haut que dans le bas et coudée dans la cellule. Le dessous des inférieures est
d'un gris assez foncé et lavé de lilas. Les dessins sont tous bien isolés. Le 8 supé-
rieur a le second point effacé. Le liséré costal rouge est large et la troisième ligne le
rejoint sous la 3me, tandis que la quatrième s'avance sur lui jusqu'à la costale. — La
bande noire qui limite le rouge des supérieures est très-étroite et les bandelettes gri-

3

18 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

ses qui la suivent sont larges toutes deux. La massue des antennes est assez allongée
et ferrugineuse à la base du côté interne.
Quito, Coll. Gn.

5. Callic. Seropa, Gn. n. sp.

Clymenus, Hb. Exot. Saml. 1, 2 (non 3, i).

Voisine de la Clymena dont elle a la taille, mais les ailes sont en général coupées
plus carrément. Toutes les franges nettement entrecoupées. Bande des supérieures
plus large, plus dorée, laciniée extérieurement; celle des inférieures plus étroite, plus
courte. — Les dessins du dessous sont plus fins ; les deux 8 bien isolés, parallèles.
Le liséré costal rouge est très-étroit et éloigné du 8, mais il s'élargit en rectangle au-
dessus des troisième et quatrième lignes, dont la première envoie un trait noir fin
qui la borde jusqu'à la nervure costale. Le disque rouge des supérieures forme un
coude à sa jonction avec la bande noire et les deux bandelettes blanches apicales sont
très-larges et plus sinuées.

Para.

N'est peut-être qu'une forme locale de la Clymena, mais elle a un aspect propre.

6. Callic. Anna., Guér.

Règne animal, p. 480. — Westw. et Dbday. n° 6.

Bande verte plus dorée, de largeur égale partout. Une tache subapicale blanche.
Ligne des secondes ailes mince, d'un bleu clair. Leur frange entièrement blanche.
Dessous d'un blanc très-pur à dessins fins. Liséré rouge foncé, très-étroit, mais ter-
miné par un carré dont chaque angle reçoit les troisième et quatrième lignes. Coude
de la seconde ligne arrondi. Disque rouge des supérieures coupé presque perpen-
diculairement par la bande noire. Bandelettes apicales très-larges.

Mexique.

7. Callic. Consobrina, Guér.

Règne animal, p. 482. — Westw. et Dbday. n° 3.

Je ne l'ai pas vue, mais d'après sa description elle semble bien appartenir à ce
groupe. La bande verte est assez large. Le dessous est d'un jaune sale. Les 8 se
touchent entre eux et sont contigus à la troisième ligne. Le supérieur est très-rétréci
intérieurement, et n'a qu'un seul point noir.

Colombie.

DU MUSÉE DE GENÈVE. 19

8. Callic. DodOiN'e, Bdv.

Bdv. in Mus.

Taille de la Clymena. Bande beaucoup plus large et presque pyriforme, très-brillante;
ligne des inférieures très-mince et filiforme. Leur frange entièrement noire. Dessous
d'un gris foncé ou fuligineux, à dessins épais, le 8 supérieur en forme de raquette
avec un seul point et un petit trait à peine visible. Liséré rouge très-foncé, large et
touchant le 8, échancré en V à son extrémité pour recevoir la quatrième ligne. Disque
rouge des supérieures très-étendu, coupé en courbe régulière par la bande noire qui
est très-étroite.

Colombie.

Il est surprenant que cette espèce, connue depuis longtemps, soit restée inédite.

9. Callic. Granatexsis, Bdv.

Bdv. mss.

Taille et port de YElvina, mais sans reflet. Bande des quatre ailes de largeur égale,
d'un vert brillant : celle des inférieures bordée extérieurement d'un mince filet dun
vert mat qui lui est adhérent. Frange toute blanche. Point de trait subapical aux su-
périeures. Dessous des inférieures blanc, à dessins très-fins. Les 8 isolés mais à gros
points : le supérieur pyriforme à un seul point. Liséré costal, rouge, très-mince,
prolongé sur la première ligne, ne s'élargissant point à sa jonction avec les troisième
et quatrième qui se touchent à leur jonction avec lui. Apex des supérieures très-large-
ment blanc et divisé par un étroit filet noir dont le sommet est liséré d'un filet gris.

Nouvelle-Grenade.

** Bande verte des secondes ailes éloignée du bord terminal.

10. Callic. Nystographa, Bdv.

Bdv. in Mus.

Bande des quatre ailes semblable et d'égale largeur, d'un vert brillant : celle
des inférieures parallèle au bord, mais distante de deux fois sa largeur. Leur dessous
à dessins très-fins, les deux 8 très-isolés, le supérieur pyriforme, à deux points.
Liséré costal mince, s'arrêlant à la troisième ligne. La quatrième atteint la côte.
Bande noire des supérieures très-large, restreignant le disque rouge qui tire sur le
rose vers la base.

Quito.

20 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

H. Callic. Marchalii, Guér.

Règne animal, p. 481. — Westw. el Dbd. n° 4.
Euclides, Var. Latr. in Humb. et Bonpl. p. 131, pi. 42.

Bande des premières ailes très-large, ovale, d'un vert doré très-vif. Ligne des se-
condes du même vert, fine, tremblée, composée d'atomes, éloignée du bord. Toutes
les franges noires. Dessous des inférieures d'un blanc jauni à dessins très-fins
et très-isolés : le 8 supérieur pyriforme à un seul point. Liséré costal rouge très-
mince, n'atteignant que la troisième ligne. Bande noire des supérieures coudée au
milieu.

Colombie.

12. Callic. Euclides, Latr.

Latr. in Humb. et Bonpl. pi. 24, fig. 3. — God. Enc. p. 425. — Westw. et Dbd. n° 7.

Je ne l'ai pas vue. La bande verte est large et discoïdale ; ligne des inférieures
presque discoïdale. Un commencement d'autre ligne à l'angle anal. Dessous des infé-
rieures d'un gris rosé, à dessins extrêmement minces, 8 à points fins, le supérieur
avec un seul. Bande noire des supérieures très-large.

Rivière des Amazones.

13. Callic. Pavira, Gn. n. sp.

Taille et coupe des Metiscus. Bandes d'un vert doré brillant : bleu sur les bords,
celle des supérieures larges, reliée à la base par une liture au-dessus de la nervure
médiane. Celle des inférieures presque aussi large, tout à fait discoïdale, aiguë par
en bas. Un trait au-dessous à l'angle anal. Toutes les franges blanches. Dessous des
secondes ailes blanc, à dessins très-fins : le premier S pyriforme, à un seul point.
Liséré costal rouge borné à une large liture très-courte. Disque des supérieures entiè-
rement noir avec l'apex blanc divisé par un trait noir fin n'atteignant pas le bas. Base
blanche avec une simple tache cellulaire carminée.

Pérou. Coll. Gn. — Jolie espèce, des plus caractérisées. Elle paraît voisine de
la Metiscus, du moins en-dessous.

14. Callic. Metiscus, Dbd.

Westw. et Dbd. n° 1 1 , pi. 30, fig. 5.

Je ne l'ai pas vue. Les bandes vertes sont à peu près comme chez Pavira, mais la

DU MUSÉE DE GENÈVE. 21

tache subapicale est blanche ainsi qu'une autre tache anale. Doubleday ne figure pas
le dessous.

B. UN REFLET AZURÉ VIF CHEZ LES MALES.

A. Une bande verte sous le reflet.

15. Callic. Elvina, Hew.

Hewits, 30, 31.

Je ne l'ai pas vue. Les ailes sont arrondies. La bande verte est large aux supé-
rieures, étroite et interrompue aux inférieures. Celles-ci ont la frange entrecoupée.
Leur dessous est d'un blanc satiné, un peu teinté de gris supérieurement, à
dessins fins, le premier 8 est pyriforme, à un seul point. La 5m0 ligne (terminale)
est flexueuse et comme dentée au milieu. Le liséré rouge est long, uniforme et se bi-
furque à l'extrémité pour recevoir les troisième et quatrième lignes.

Venezuela.

16. Callic. Coelinula, Gn. n. sp.

CIijmenus,lUb. Ziitr. 583, 4.

Elle parait très-voisine de ['Elvina, mais la frange entièrement blanche et la tache
des inférieures dont je parlerai plus bas, les 8 à deux points etc., joints à la différence
de patrie, m'empêchent de les réunir..

Elle a la taille et la coupe d'ailes de la Chjmena avec laquelle Hubner l'a confondue,
mais dont elle se distingue facilement par son reflet bleu. — La figure d'Hewitson
représente assez bien le dessus, à la frange près qui est entièrement blanche aux ailes
inférieures. Celles-ci ont, en outre, sous le reflet bleu, entre la lre et la2me, une tache
plus brillante, d'un bleu plus métallique que velouté qui ne s'aperçoit qu'à certains
jours et qui passe jusqu'au vert.

Le dessous peut aussi se comparer à la figure 31 d'Hewitson, mais le blanc satiné
est uniforme, les dessins plus serrés, les 8 plus grands et plus rapprochés ; le supé-
rieur a, outre le point, un trait virgulaire fort tranché. La 5me ligne est régulièrement
et faiblement sinuée, suivant les dents des ailes, enfin le liséré rouge est très-mince,
très-éloigné du 8 et terminé par une tache rhomboidale bien marquée, donnent nais-
sance aux 3me et 4me lignes et un peu échancrée en dehors. — La bande noire des su-
périeures est coudée.

Brésil. Coll. Gn. J'en ai trois individus bien pareils.

22 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

17. Callic. Brevipalpis, Gn. n. sp.

Elvina, Vai\ Hewits, 65?

Lidtvina, Feld. faun. Lep. Aura. Negro, n°98?

Il m'est difficile d'affirmer que les synonymes précités ne s'appliquent pas l'un ou
l'autre à cette nouvelle espèce, le défaut de précision des figures et descriptions s'y
opposant, mais aucun des deux auteurs n'ayant parlé du caractère principal, la briè-
veté des palpes si exceptionnelle chez cette Callicore, j'en conclus que ce n'est point
elle qu'ils ont vue. Voici, dans tous les cas, les caractères qui la distinguent.

Les ailes inférieures sont prolongées à l'angle anal et ont la frange entièrement
blanche; leur bande terminale est très-large, d'un vert pâle et terne. Celle des supé-
rieures est oblique, d'un vert très-brillant, très-nette du côté externe, fondue dans le
reflet par en bas du coté opposé. Le trait subapical est bien marqué. Le reflet azuré,
moins vif que chez la Cœlinula, ne recouvre aucune tache. — Le dessous est d'un blanc
pur à dessins noirs assez épais, très-nets, bien isolés. Le 8 supérieur figure un cercle
muni d'un manche, une raquette si l'on veut et n'a qu'un seul gros point. Le liséré
rouge est très-mince et son extrémité, nullement élargie, reçoit les troisième et qua-
trième lignes qui se réunissent avant de l'atteindre. Les palpes ne dépassent pas le
front.

Venezuela.

18. Callic. Lidwina, Feld.

Faun. Lep. ûum. Negro, n° 98.

Autant que j'en puis juger par la description de M. Felder qui, bien qu'assez lon-
gue, ne contient guère que des caractères applicables à toute la section, sa Lidwina
différerait de ses congénères par une taille plus grande, la bande verte plus large et
les 3me et 4me lignes ne touchant pas le liséré rouge.

Brésil septentrional.

19. Callic. Astala, Guér.

Règne anima!, p. 478.

Cornelia, Herr. Schœff. exot. 21, 22.

Les ailes sont un peu carrées. Le reflet azuré est très-vif, uni aux inférieures, en-
tourant aux supérieures une bandelette courte, oblique, changeant en vert. Tache
subapicale blanche. Dessous des inférieures à dessins fins : les deux 8 égaux à

DU MUSÉE DE GENÈVE. 23

deux points effacés. Liséré rouge fin et interrompu. Quatrième ligne bordée de rouge
dans toute sa longueur.

La femelle, jusqu'ici inédite, diffère extrêmement du mâle. Elle est un peu plus
grande et absolument dépourvue de reflet bleu. Sa bande est beaucoup plus longue et
touche au bord interne et à la sous-costale en se rétrécissant graduellement. Elle est
d'un vert-doré luisant. La base est fortement saupoudrée d'atomes verts. La tache
subapicale est double. Les ailes inférieures n'ont aucun dessin. — Le dessous est
absolument semblable à celui du mâle.

Il faut que cette femelle soit bien rare, car je n'en ai vu que deux contre soixante
à quatre-vingts mâles.

Mexique.

20. Callic. Gabaza, Hew.
Hewits, 28, 29.

Le reflet bleu s'étend sur toutes les ailes et recouvre, aux supérieures une tache
ovale-oblongue d'un bleu vert, aux inférieures une ligne subterminale interrompue
d'un vert terne. — Dessous de ces dernières d'un gris un peu lilas, à 8 égaux,
dont les points sont dilués. Liséré rouge étroit, interrompu entre les troisième et
quatrième lignes et commençant la dernière par une liture virgulaire recourbée.

Nouvelle-Grenade.

21. Callic Ceryx, Hew.

Hewits, 70, 71.

Bande vert doré entourée de bleu. Tache apicale blanche. Ailes inférieures à
rayon bleu central et bordées de testacé clair, leur dessous nébuleux à dessins extrê-
mement fins : le 8 supérieur très-retréci intérieurement, â un seul point. Liséré
rouge réduit à deux virgules. Dessous des supérieures noir, â base seule rose.

Cuenca.

C. Pas de reflet ni de bande verte aux premières ailes.

A. Une tache basilaire bleue. Points des 8 effacés.

22. Callic. Candrena, God.
Encycl. p. 425. — Hb. Zûtr. 893. — Dbd. n° 5.
Dessous des ailes inférieures gris sale. Deux ou trois traits nervuraux noirs, joignant

24 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

les 8 à la troisième ligne. Liséré costal très-étroit, interrompu entre les troisième et
quatrième lignes qu'il borde des deux côtés opposés. Une bande verte subterminale
assez large, mais courte et maculaire.
Brésil.

23. Callic. Carmen, Gn. n. sp.

Taille et coupe de la Candrena. Ailes à tache basilaire bleue, de la même forme,
mais d'un bleu de smalt fixe aux supérieures, avec un filet verdâtre au-dessus, chan-
geant en vert foncé aux inférieures : les premières à frange entrecoupée, avec une
ligne fine subterminale d'un vert pâle, éclairée de blanc dans sa partie supérieure ;
les secondes avec une large bande subterminale, très-nette, d'un bleu verdâtre chan-
geant en vert-doré.

Les dessins du dessous sont très-tranchés aux quatre ailes. Les inférieures d'un
blanc un peu sali, les 8 a peu près comme chez la Candrena, le premier sans points
et joint à la troisième ligne par deux traits nervuraux noirs sur lrc et 2me. Liséré
rouge fin, mais empâté entre le 8 et la troisième ligne. — Dessons des supérieures
d'un carmin vif, limité par une bande noire arrondie et dentée intérieurement; l'apex
ayant un trait vert entre les deux lignes blanches.

Brésil, musée de Genève.

B. Une bande fauve aux supérieures. Dessous des inférieures à 8 remplacés par
des anneaux géminés (genre Cyclogramma, Dbday.).

24. Callic. Pandama, Dbd.

Dbd. Diurn. p. 219, n" 5.

Ailes supérieures concaves, à bande fauve. Inférieures subcarrées, à angle anal
prolongé, sans taches. Leur dessous gris avec trois lignes noires : la première très-
sinueuse près de la base, les deux autres sinuées-dentées subterminales, la dernière
rouge et noire dans sa première moitié, entièrement rouge dans la seconde. Quatre
anneaux noirs discoïdaux réunis deux à deux et très-espaces. Dessous des supérieures
à bande et moitié de la cellule rouge.

Mexique.

DU MUSÉE DE GENÈVE. 25

Division II. Perisama, Dbd. — Dessous des ailes inférieures gris
ou jaune, sans dessins en 8, mais avec deux lignes noires plus ou moins
droites entre lesguelles est souvent une série de points.

A. Dessous des inférieures blanc avec deux lignes noires

PARALLÈLES AU BORD TERMINAL.

25. Callic. Vaninka, Hew.

Hewits. 32, 33.

Bandes vertes luisantes et d'égale largeur aux quatre ailes. Franges blanches.
Dessous des inférieures blanc avec six gros points noirs au-dessus des lignes du bord
et une ligne centrale s'arrêtant à la gouttière abdominale. Liséré rouge costal très-
long. Dessous des supérieures à base blanche, puis rouge. Large bande noire coupée
au milieu, d'une série de taches bleues.

Nouvelle-Grenade.

Jolie espèce qui fait tout à fait le passage entre la Ire et la 2rae division ; on y re-
trouve pour ainsi dire les traces d'un des cercles concentriques des Callicores propres.

26. Callic. Alicia, Hew.

Hewits. 86, 87.

Très-voisine de la Vaninka; mais la bande des ailes supérieures est moins large et
plus perpendiculaire: celle des inférieures est plus longue. Il y a trois points subapi-
caux bleus. — En dessous les premières ailes ont une tache costale blanche et seu-
lement deux points bleus.

Equateur.

27. Callic. Volara, Hew.

Hewits. 88, 89.

Très-voisine aussi de la Vaninka, mais plus petite. La bande verte des ailes supé-
rieures est plus étroite, plus courte, plus maculaire et commence par une tache cellu-
laire aiguë et placée obliquement. La bande des ailes inférieures est beaucoup plus
étroite. — En dessous, la bande noire des premières n'a aucune tache; la ligne de l'apex
est plus fine. Les secondes ont aussi les lignes très-fines; la première atteint à peine
le milieu de la cellule. Les six points noirs sont beaucoup plus petits et mieux alignés.

Venezuela.

4

26 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

Nota. Ces deux espèces onl le liséré costal rouge des ailes inférieures étroit et prolongé
jusqu'à là deuxième ligne, mais il ne se bifurque pas et n'atteint point la ligne terminale
comme chez la Vaninka.

B. Deux lignes écartées, mais point de subterminale proprement

DITE.

A. Dessous des inférieures gris.

28. Callic. Yeba, Hew.

Saund. et Hewits. 42, 43.

Bandes vertes, brillantes : celle des supérieures étroite, irrégulière ; celle des infé-
rieures large, subterminale. Leur dessous presque blanc, à cinq points et lignes fines
dessous des supérieures, à tache cellulaire bleue, suivie d'une série de trois taches
de même couleur, surmontées d'une tache blanche costale.

Nouvelle-Grenade.

29. Callic. Lanice, Hew.

Hewits. 92.

Le dessus n'est pas figuré et la description ne donne pas une idée de la forme des
bandes vertes. — Le dessous est d'un gris blanc, nuancé d'un gris plus foncé; les
supérieures noires avec la base lavée de bleu en dehors, une tache costale blanche
suivie de points bleus disposés en ligne droite; les inférieures ont la première ligne
très-sinueuse et la seconde dentée en scie. Entre elles, trois virgules noires. Point de
liséré costal rouge.

Equateur.

M. Hewitson est porté à la considérer comme une variété très-extraordinaire de
Dorbignyi; mais, sans parler du dessus, elle diffère notablement par l'absence du
liséré rouge, par les trois virgules qui remplacent les 5 points, par la 2me ligne ful-
gurée et non pas ondée, par les taches bleues des supérieures plus grandes et autre-
ment situées, etc.

30. Callic. Bonplandii, Guér.

Guérin, Règne animal, p. 485. — Westw. et Dbd. n° 2.— Hewits. 55.
Âmazona, Udv. in Mus.

Bande des supérieures étroite à bords parallèles. Celle des inférieures large, ter-

DU MUSÉE DE GENÈVE. 27

minale, d'un vert cendré. Dessous des supérieures à taches bleues dont une cellulaire
large, changeant en vert. Dessous des inférieures gris soyeux, fuligineux par places
à 2 lignes discoïdales rapprochées, tremblées. Une liture carminée à la base de la
côte.

• ■

Colombie.

Var. Hewits. 66. Point de lignes sous les secondes ailes. Supérieures avec une
liture rouge au milieu de la cellule.
Amazone supérieur.

31. Callic. Equatorialis, Gn. n. sp.

Bonplandii, Var. Hew. 72.

Taille et coupe à peu près de la Bonplandii, mais la bande verte des ailes supérieu-
res est plus large ; celle des inférieures au contraire plus étroite, non terminale, et se
terminant en pointe vers la 3me. — Dessous des supérieures portant dans la cellule une
belle tache rose bordée de bleu azuré. Les cinq taches qui la suivent plus petites,
plus tranchées et également azurées. Dessous des inférieures d'un gris fuligineux : la
seconde ligne noire formant entre 1 et 2 et entre 1 et 1 ' deux arcs dont la convexité
est tournée en dehors.

Quito. Deux ç? coll. Gn.; me paraît constituer une espèce distincte.

32. Callic. Picteti, Gn. n. sp.

Taille et port de la Bonplandii. Même dessin en-dessus, mais les ailes supérieures ont
deux rayons d'un bleu foncé partant de la base et suivant les deux nervures princi-
pales. Une tache ronde subapicale blanche. Dessous des supérieures noir avec la base
blanche que suit un large espace transversal rose, fondu, plus vif dans la cellule et
teinté sur les bords de bleu azuré vif. Puis vient une tache costale blanche et, au-
dessous, une série de taches irrégulières, la première verte, les autres d'un bleu de
smalt foncé. Un trait, bleu aussi, sous la côte. — Dessous des inférieures d'un gris-
blanc soyeux avec deux lignes noires, fines, dont l'une centrale très-sinueuse, l'autre
parallèle au bord, fortement dentée en scie et lisérée d'atomes rouges dans sa pre-
mière moitié. Côte bordée d'une fine ligne carminée depuis la base jusqu'à la seconde
ligne.

Pérou. Musée de Genève.

J'ai dédié celte jolie espèce très-caractérisée à M. le professeur Pictet-de la Rive
en souvenir de son accueil cordial.

28 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

33. Callic. Lebasii, Guér.

Règne animal, p. 242. — Westw. et Dbd. n° 3.— Hewits. 51, 52 ?

Plus petite que les précédentes. Bande des supérieures verte, très-brillante, sur-
montée d'une tache sous-costale; celle des inférieures aussi brillante, terminale, large
et dentée intérieurement. Des rayons verts aux quatre ailes. — Dessous des supé-
rieures avec une liture cellulaire rouge suivie de taches bleues disposées en cercle et
deux autres en dehors. — Dessous des inférieures à lignes écartées dont la seconde
lunulée, parallèle au bord terminal et 5 points noirs. — Côte lisérée de rouge jusqu'à
moitié.

Colombie.

La description de Guérin et la figure d'Hewitson ne s'accordent pas complète-
ment.

34. Callic. Euriclea, Dbd.

Westw. et Dbd. p. 242, a" 5, pi. 28, fig. 5.

Je ne l'ai pas vue, mais le dessus figuré seul par M. Doubleday ressemble beau-
coup à Lebasii. Seulement il n'y a pas de rayons verts aux ailes inférieures et les su-
périeures ont une tache subapicale bleue géminée, assez grande.

35. Callic. Xenoclea, Feld.

Feld. Lep. Colomb. n° 90.

Je ne l'ai pas vue non plus. Les bandes vertes sont brillantes. Les ailes supérieu-
res ont une tache subapicale et un rayon basilaire semblables. Le dessous des supé-
rieures a un espace basilaire rose et deux taches bleues sous-costales. — Les infé-
rieures sont cendrées, à côte lisérée de rouge avec deux lignes noires entre lesquelles
sont des points.

Colombie.

36. Callic. Juiunei, Gn. n. sp. (fig. 6).

Taille de Lebasii. Ailes supérieures à bord terminal un peu concave. Inférieures
prolongées à l'angle anal : les premières avec une tache oblongue lancéolée sur la
nervure médiane et un groupe d'atomes suivant la sous-médiane. Bande transverse
large, courte, arrondie aux extrémités et surmontée d'une tache sous-costale moins
large ; le tout d'un vert brillant, une tache apicale blanche. Inférieures avec une

DU MUSÉE DE GEXÈVE. 29

bande subterminale d'un vert cendré, lunulée antérieurement. — Dessous des pre-
mières ailes ayant le disque entièrement rosé, suivi d'une bande noire marquée d'une
tache blanche costale et de deux taches bleues métalliques. — Dessous des secon-
des d'un gris-blanc avec deux fines lignes noires : la première centrale, sinuée,
la seconde dentée en dents de scie et parallèle au bord terminal. Entre elles, 5 points
dont les deux supérieurs virgulaires. Côte lisérée de carmin depuis la base jusqu'à
la seconde ligne. Antennes à massue robuste et entièrement noire.

Pérou. Musée de Genève.

Euriclea, variété Hewits. 90, 91, en est bien voisine; seulement la seconde ligne
du dessous des inférieures n'est pas fulgurée, mais simplement ondée.

Dans tous les cas, cette Callicore ne paraît pas être une simple variété de V Euriclea
qui, aux premières ailes, a une grande tache costale bleue continuant la bande et deux
litures subapicales également bleues, tandis qu'ici il n'y a qu'un point blanc.

Le nom de Jurinei doit donc lui rester à tout événement.

37. Callic. Morona, Hew.

Hewits. 93, 94.

Ailes supérieures avec une seule bande verte presque droite, à côtés parallèles et
touchant les deux bords; trois points blancs subapicaux. Inférieures à bande terminale
complète, d'un gris-vert. — Dessous des premières à disque rouge suivi d'une large
bande noire irrégulière, ornée d'une série de points bleus précédés d'une tache cos-
tale blanche. Apex blanc non divisé. Dessous des inférieures gris, sans points et à
lignes à peine indiquées : la discoïdale lisérée de rouge et suivie de deux larges éclair-
cies blanches. Un trait costo-basilaire rouge très-court.

Apolobamba.

Sa place est difficile à préciser, puisqu'elle n'a ni points, ni lignes.

38. Callic. Dorbignyi, Guér.

Règne animal, p. 485. — Westw. et Dbd. n° 4. — Hewits. 53, 54.

Dessus comme la Bonplandi, mais avec deux rayons basilaires verts. Bande des infé-
rieures large et s'arrêtant brusquement. Dessous des inférieures à lignes assez rap-
prochées et 5 points noirs. Liséré costal étroit et s'avançant seulement jusqu'à la
première ligne.

Colombie.

30 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

39. Callic. Guerini, Feld.
Frég. Novarr. p. 410, pi. 52, fig, 10-11.

Dessus comme Bonplandi, mais des rayons verts aux quatre ailes, et la bande des
inférieures s'avançant en pointe jusqu'à la côte. — Dessous des supérieures sans
rouge ni bleu dans la cellule, mais avec une large bande médiane maculaire bleue,
blanchissant à la côte. — Dessous des inférieures gris-blanc uni, à lignes assez épais-
ses : la première centrale, ne dépassant pas la moitié de l'aile, la seconde sinuée et
presque parallèle au bord interne. 5 points noirs entre elles. Liséré rouge allant de la
base à la première ligne.

Nouvelle-Grenade. Bogota.

40. Callic. Patara, Hew.

Hewils. 26, 27.

Ailes supérieures à tache basilaire bifide et bande bleue. Inférieures à bande sub-
terminale d'un vert-gris. — Dessous des supérieures entièrement rouge avec une
mince bande noire, marquée d'une tache costale bleu clair. — Dessous des inférieu-
res d'un gris-lilas foncé, avec une ligne centrale ondulée et une autre ligne subter-
minale en zigzag, bordée de rouge. 5 points entre elles. Côte lisérée de rouge.

Nouvelle-Grenade.

B. Dessous des secondes ailes jaune ou fauve.

f Uo reOel azuré aux premières ailes. Des taches blauches sous les secondes.

41. Callic. Chaseba, Gn. Hew.

Sdrs. et Hew. 34, 35.

Ailes aiguës ; supérieures avec une tache verte sous le reflet; inférieures à 2 ou 3
rayons bleus rapprochés. Dessous des inférieures noir à tache costale blanche et
bleue, à apex mi-parti de blanc et de fauve. — Dessous des inférieures fauve avec
deux lignes noires dont la dernière lunulée et surmontée de taches cunéiformes blan-
ches suivies de deux points.

Bolivie.

42. Callic. Saussurei, Gn. n. sp.

Taille de l'Oppelii. Ailes un peu aiguës aux angles apical et anal : les supérieures
à base d'un bleu de smalt foncé, changeant, limité au bout de la cellule par une liture

DU MUSÉE DE GENÈVE. 31

de ce même bleu, mais fixe. Une bande oblique, à bords parallèles allant de la ner-
vure sous-médiane à la cellule, verte, très-brillante. Une petite liture subapicale blan-
che. — Ailes inférieures avec trois rayons bleus très-espaces, claviformes et une traî-
née d'atomes verdâtres depuis l'angle anal jusqu'au dernier rayon. — Dessous des
supérieures noir, à base et apex fauves, le dernier précédé d'une bande blanche
lisérée de noir. Une tache costale blanche suivie de traits bleus. — Dessous des infé-
rieures d'un fauve testacé uni, avec deux lignes noires très-écartées : la première si-
nuée, la seconde parallèle au bord terminal, lunulée dans sa première moitié, ondée
dans la dernière, surmontée, vis-à-vis de la cellule, d'une tache blanche cunéiforme,
touchant par la pointe une autre tache semblable qui s'appuie sur la première ligne,
5 points indistincts. Base de la côte plus claire que le fond. Des traces d'autres taches
blanches sur la seconde ligne. — Antennes à massue peu sensible, testacée en dessous.

Brésil. Musée de Genève.

Dédiée à M. Henri de Saussure, président de la Société de Physique, en souvenir
de l'intérêt qu'il m'a témoigné pendant mon séjour à Genève.

43. Callic. Nvctimene, Hew.

Hewits. 84, 85.

Elle paraît très-voisine de la Chaseba et surtout de la Sanssurei, mais elle n'a point
de reflet bleu, et les dessins du dessus sont très-différents.

Noire à échancrures blanches. Dessins bleus. Aux supérieures, une bande partant
de la base et se recourbant en s'élargissant, de la cellule au bord interne. Au-dessous,
un trait bleu ; au-dessus, une tache costale suivie d'un trait blanc, subapical. Infé-
rieures avec une bande bleue divisée en quatre taches. — Dessous comme chez la
Saussurei, mais la base des supérieures porte une liture fauve très-tranchée. — La
tache blanche subapicale ne s'avance que jusqu'à moitié de l'espace fauve. — Les in-
férieures sont unicolores, avec les points noirs bien mieux marqués et les taches cu-
néiformes réduites à de petits traits minces d'un blanc-bleu.

Equateur.

44. Callic. Lucrezl\, Hew.

Hewits. 81 .

Dessus de l'Euriclea, dessous des supérieures rouge, avec une bande noire étroite,
marquée d'une tache blanche et de deux points bleus. Apex ocracé, divisé par
un filet noir précédé d'une traînée rouge. — Dessous des inférieures ocracé, avec
deux lignes noires comme dans la Nyctimene, mais plus minces, et 5 points noirs,

32 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

dont les trois premiers surmontent des traits rouges. Un filet costal rouge de la base
à la seconde ligne.
Nouvelle-Grenade.

ff Pas de reflet ni de lâches blanches sous les inférieures.
* Pas de points noirs entre les deux lignes. Bande verte des supérieures isolée.

45. Callic. Oppelij, Latr.
Latr. in Hboldt. et Bonpl. p. 237. — God. Enc. n° 239. — Dbday. n° 7. — Hewils. 44.

Une seule bande verte droite et oblique aux supérieures ; inférieures avec une
traînée subterminale d'atomes verts. — Dessous d'un jaune de Naples pâle : les
supérieures avec une très-large bande noire marquée dune petite tache costale
blanche et verte ; les inférieures avec deux lignes rapprochées, parallèles, presque
droites. Pas de points.

Quito.

46. Callic. Vitringa, Hewits.
Hewits. 56, 57.

Plus grande. Bande verte plus large, ailes plus aiguës. Pas de trait subapical.
Dessous à disque plus largement noir, la moitié de la cellule seule restant claire. La
tache costale double suivie de deux taches bleues. Dessous des inférieures à lignes
plus espacées, la seconde parallèle au bord terminal.

Amazone supérieur.

47. Callic. Xantiiica, Hewits.

Hewils. 75, 76.

Très-voisine à'Oppelii, mais les ailes inférieures sont plus aiguës à l'angle anal; —
elles n'ont aucune bande verte; — celle des supérieures est plus longue et plus oblique,
allant presque rejoindre l'angle anal. Elles n'ont point de trait subapical. — Ces ailes
ont le bord terminal plus concave. — Le dessous est d'un jaune fauve et non pas sou-
fré. Les supérieures ont un groupe d'atomes bleus sous la tache costale.

Pérou. Musée de Genève.

48. Callic. Cloelia, Hew.

Hewits. 79, 80.

Ailes noires, avec toutes les échancrures blanches : les supérieures ayant un trait

DU MUSÉE DE GENÈVE. 33

basilaire, une large tache ovale, isolée, reposant sur le bord interne, et une autre, cos-
tale, plus petite. Inférieures avec un léger filet subterminal gris-bleu. — Dessous
comme chez VOpelii, mais d'un jaune plus gai; les deux lignes plus fines, moins droites
et plus courtes. Base jaune des supérieures formant une tache étroite, lancéolée, et
non un large espace arrondi.
Napo.

** Des points noirs entre les deux lignes des secondes ailes. Bande des supérieures reliée à la base par un

rayon vert.

49. Callic. Thyphena, Hewits.

Hewits. 45, 46.

Bande des supérieures très-large, ovale, liée à la base par un rayon vert et sur-
montée d'une tache sous-costale. Inférieures ayant une tache discoïdale bleue. —
Dessous d'un jaune orangé : les supérieures à cellule mi-partie de jaune et de vert,
suivie d'une bande verte oblique, les inférieures à deux lignes dont la seconde lunulée
et parallèle au bord terminal. Points très-fins.

Nouvelle-Grenade.

50. Callic. Humboldti, Guér.

Règne anima], p. 4S3. — Weslw. et Dbd. n° 6.
Arimene, Bdv. in Mus.

Bande verte courte et assez étroite, celle des inférieures assez large, presque ma-
culaire, un peu éloignée du bord. Frange de celles-ci entièrement noire, sauf à l'angle
interne, à angle anal prolongé. — Dessous d'un jaune d'ocre vif : les supérieures
ayant une tache rouge dans la cellule, puis une tache blanche costale suivie d'un
trait bleu. Inférieures à lignes nullement parallèles avec cinq gros points noirs mal
alignés.

Colombie.

51. Callic. Trlnga, Gn. n. sp.

Elle est très-voisine de V Humboldti dont elle pourrait n'être qu'une modification
locale. Cependant la coupe des ades inférieures est très-différente et arrondie au lieu
d'être prolongée à l'angle anal — le dessus est peu différent. Mais le dessous des
supérieures a le disque loul entier carminé, sauf la base qui reste jaune. Par suite de

5

34 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

cette disposition le noir est réduit à une simple bande, tandis que chez l'Humboldti
il occupe presque toute l'aile.

Pérou. Musée de Genève.

Elle pourrait être la même que l'Humboldtii, var. Hew. 82, 83. Toutefois, les
bandes du dessus sont un peu différentes. — En-dessous, le disque rouge est moins
large, nullement déchiqueté par la bande noire, qui est bien plus large; les lignes des
inférieures sont beaucoup plus longues et plus épaisses, etc.

Dans tous les cas, si elle n'est pas une simple variété, ce dont je suis porté à dou-
ter, elle doit recevoir un nouveau nom, et celui que je lui ai donné peut lui rester.

Division III. Palpes très-longs, robustes et légèrement sinue's. An-
tennes à massue épaisse comme les Vanessa. Ailes supérieures ayant un
angle prononcé au bout de la 1 ' .

A cette division appartiennent bien les Cybdelù, Calamis, Cardase*, Cecidas et Cam-
paspe Hewits. La plus voisine de ma Laxis est la Cecidas, 20, 27, de l'Equateur,
mais elle en est très-différente.

Je suis convaincu que cette division devra former un nouveau genre et qu'elle n'ap-
partient pas au genre Cybdelis, dans lequel Hewitson l'a placée. Calamis est peut-être
même une vraie Callicore.

52. Callicore ? ? Laxis, n. sp.

Je doute très-fort que cette petite espèce soit une véritable Callicore, mais comme
le seul individu que possède le Musée de Genève est en très-mauvais état, je n'ose la
prendre pour base d'un genre qui se trouverait imparfaitement caractérisé.

Taille de Clymena. Ailes supérieures ayant un angle très-saillant comme les Va-
nessa, noires, subdentées avec les échancrures blanchâtres. Trois rayons d'atomes verts
à la base, une bandelette courbe au delà du milieu, commençant sous la côte par une
tache blanche et se perdant dans un groupe d'atomes verts. Enfin un trait subapical
vert-doré. — Inférieures subdentées mais non anguleuses, noires, avec une bande
subterminale composée de quatre lunules suivie à l'angle anal d'un groupe d'atomes,
le tout d'un vert un peu grisâtre, luisant, mais non doré. — Dessous des quatre ailes
café au lait, glacé çà et là de lilas, à frange précédée d'une ligne carminée extrême-
ment fine et visible seulement à la loupe — supérieures ayant tout le disque car-
miné, puis une large bande noire, délayée par en bas, marquée par en haut d'une

DU MUSÉE DE GENÈVE. 35

tache blanche sous-costale. — Inférieures paraissant unies au premier coup d'œil
sauf la côte dont l'origine est blanche, mais avec de l'attention on aperçoit une
ligne subterminale fortement dentée, d'un rouge carmin très-vif, éclairée d'atomes
blancs.

Pérou. Musée de Genève.

Nota. — Pour compléter le genre Cillicorc, il faudrait y ajouter une espèce publiée par
M. Felder (Lepid. Columb. n° 91) sous le nom de Boris, et dont il a fait un genre à part
sous le nom de Culliïœnia (Acia Natur. Curios. tome 28); mais je ne l'ai point vue en nature
et ne puis conséquemment rien en dire d'utile. A en juger par sa description, cette espèce,
si elle rentre dans le genre Callicore, doit se placer dans ma division II, section A, auprès
et en avant de la Vaninkn. Elle a une bande verte reliée a la base par un rayon horizontal
et les secondes ailes ont une bande subterminale. Leur dessous est d'un gris-blanc avec deux
lignes et six points et la côte lisérée de rouge, mais les quatre ailes sont, en outre, bordées
par trois lignes noires dont une terminale.

Genre C ATAGRAMM A , Bdv.

Palpes des Callicores. — Yeux glabres, — antennes faiblement anne-
lées, à massue pyriforme, grossissant insensiblement, — poitrine plutôt
laineuse que velue et à poils courts, tachée de blanc ou de jaune, —
pattes très-robustes, courtes, annelées, à tarses ramassés, — ailes à fran-
ges courtes, — cellule ouverte.

A. Ailes inférieures à dents presque insensibles. Disque des supérieures
n'ayant en dessous quune seule bande noire. Aspect des Callicores.

A. Dessous des inférieures avec deux 8, mais sans points : frange entièrement

blanche.

1. Catagr. Kolima, Hevvits.

Hewits. 5, 6.

Base des quatre ailes glacée de bleu de smalt. Une bandelette subterminale com-
mune d'un gris-bleu, — dessons des inférieures gris à dessins noirs. Une large bande
bleu clair entre deux lignes noires. Doux 8 noirs à centre bleu clair. — Dessous des
supérieures à apex blanc traversé par une bandelette bleue entre deux lignes noires.

Quito.

36 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

Cette belle espèce a encore les plus grands rapports avec les Callicore.

Var. Hewits. 67.

Une petite bande rouge sur le disque des supérieures.

Amazone supérieur.

2. Catagr. Pasithea, Hew.

Hewits. 73, 74.

Semblable à la précédente, mais point de bande snbterminale aux supérieures, qui
ont une large bande rouge transversale. — Inférieures à bande subterminale très-
étroite et s'amincissant en remontant vers la côte.

Ecuador.

B. Dessous des inférieures blanc, à dessins purement noirs : frange blanche

coupée de noir.

3. Catagr. Hydarnis, God.

Encycl. p. 424, n° 235. — Herr. Sch. Exot. 19, 20.

Base des quatre ailes d'un bleu-vert brillant. Supérieures avec une bande rouge
étroite oblique et un point subapical blanc. — Dessous des supérieures blanc sale
avec les lignes des Callicore, mais les 8 remplacés par deux grands cercles irréguliers
contenant chacun deux anneaux, réunis dans le premier, séparés dans le second. Les
deux premières lignes rouges à la côte.

Brésil.

4. Catagr. Thamyras, Mén.

Enum. Corp. anim. Mus. Petropol. p. 117, pi. 8, fig. 6.

C'est à tort que Menetries compare cette catagramme à la Pijgas God. avec la-
quelle elle n'a point de rapports, on plutôt cet entomologiste a pris ['Hydarnis pour
la Pygas. Quoi qu'il en soit, c'est de X Hydarnis que la Thamyras se rapproche et elle
n'en diffère que par les caractères suivants :

La base et le disque des ailes supérieures sont d'un rouge carminé et remplacent
la bandelette isolée et transverse d' Hydarnis. Celte teinte carminée est recouverte en
partie par le reflet bleu, tandis que chez y Hydarnis les nuances sont nettement sépa-
rées. — Le trait subapical est jaune et beaucoup plus long, en forme de bande et
touchant la côte. Le dessous de l'aile subit une modification proportionnelle — les in-
férieures n'ont pas de traits bleus subterminaux en-dessus et, en-dessous, elles sont

DU MUSÉE DE GENÈVE. 37

jaunes et non blanches. Le premier cercle renferme trois taches annulaires et non
deux et il n'a point celte liture externe noire que YHydarnis envoie sur la 1 '.
Minnas Geraes au Brésil.

C. Frange noire échaucrée de blanc. Disque des supérieures largement rouge ou
jaune. Dessous des inférieures ayant, à la place des deux 8, deux taches noires
bien isolées, marquées de points bleus pupilles de blanc. Une bande subtermi-
nale noire coupée des mêmes points.

•J- Taihes centrales des inférieures à trois el deux pupilles.

5. Catagr. Aphidna, Hew.

Hewits. Trans. Soc. Ent. Lond. 18G9, p. 72.

Base et disque des supérieures carminés. Une bande subapicale bifide blanche.
Inférieures avec deux ou trois traits bleu pâle près de l'angle anal. — Dessous des
mêmes ailes d'un gris-lilas à base jaune. Quelques taches bleues à l'angle anal renfer-
mées entre les lignes. Deux taches centrales noires reliées extérieurement, l'une a
trois, l'autre a deux taches bleues, toutes bordées de jaune d'ocre.

Venezuela (Valencia).

6. Catagr. Pygas, God.

Encycl. p. 423, n» 232. — Westw. ci Dbd. n° 8. — Uevr. Schaeff. Exot. 17, 18 ?
Hytispps, Bdv. Species, pi. 5 B, fig. 2.

Base et disque des supérieures d'un rouge carmin vif glacé de violet et laissant une
bandelette brune au bord interne. Un trait subapical blanc. — Inférieures avec trois
traits d'un blanc-bleu vif à l'angle anal. — Dissous des mêmes ailes noir avec trois
lignes et un cercle central irrégulier d'un jaune d'ocre, celui-ci renfermant les deux
taches noires à trois et deux pupilles blanches cerclées de bleu et bien isolées : la
tache noire supérieure prolongée en une liture entre la lre et la 2me — un collier sub-
terminal de traits étroits bleu clair à milieu blanc.

Brésil.

Les figures de Pygas Herr. Schaeff. soulèvent plusieurs doutes. Celles que je cite
plus haut 17-18 représentent très-probablement la femelle du mâle que je viens de
décrire et elle n'en diffère que par une couleur plus terne, le point apical remplacé
par trois taches jaunes, le dessous des inférieures lestacé et les pupilles bleues de la
première tache centrale au nombre de quatre. Tout ceci peut être l'attribut du sexe
femelle que je n'ai pas vu en nature.

Mais le mâle, fig. 15 et 16, n'est point celui que j'ai décrit. Il a sur toutes les ailes

38 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

inférieures et autour de la tache ronge des supérieures une teinte bleue qui n'existe
point dans le mien. Le trait subapical est également jaune et triple. Enfin le dessous
des inférieures est aussi testacé et la première tache quadripupillée. Mais, de plus,
les taches centrales sont réduites à de simples cercles et même très-fins, etc., en sorte
que cette espèce se rapproche plutôt de la Thamyras que de la Pygas. Je serais
donc porté à croire à une espèce séparée.

7. Catagr. Cyllene, Dbd.

Westw. et DbJ. p. 245, n° 9, pi. 28, fig. 3.

Espèce bien voisine de la précédente dont elle ne diffère que par les caractères
suivants.

Les ailes supérieures sont moins concaves au bord terminal, les inférieures plus
arrondie^, à angle interne beaucoup plus effacé, en sorte que le bord est coupé pres-
que droit depuis la côle jusqu'à la 1. — Le dessous des premières ailes a le disque
plus étendu et d'un rouge plus pâle. La ligne bleue subterminale est plus large et
plus longue. La bande noire est marquée sous la côte d'une large traînée d'un vert
pâle métallique. — Sous les inférieures, le jaune est beaucoup plus étendu et constitue le
fond. Les taches noires centrales ont les pupilles plus étendues. La supérieure n'a
point de liture, ni d'atomes et est coupée très-nettement. Le collier de taches bleues
et blanches est beaucoup plus gros, enfin les deux premières lignes noires sont plus
longuement rougies à la côte.

Quelque minimes que soient ces différences je les crois suffisantes pour consti-
tuer une espèce ou race séparée.

Mon exemplaire vient du Para.

ff Taches centrales des inférieures à deux pupilles.

8. Catagr. Maimuna, Hew.

Hewits. 62, 63.

Supérieures à disque largement rouge et à bandelette jaune apicale. Inférieures à
moitié interne glacée de bleu avec trois points d'un bleu pâle à l'angle anal. — Des-
sous des inférieures à taches centrales liées extérieurement, chacune à deux pupilles
bleues et un cordon de traits bleus. — Dessous des supérieures ayant la ligne jaune
apicale commencée par trois points bleus.

Amazone supérieur.

DU MUSÉE DE GENÈVE. 39

9. Catagr. Lepta, Hew. 95.

Hewits. 95.

Elle parait très-voisine de la Maimuna, à laquelle elle ressemble en dessus, à cela
près que la bandelette apicale se réduit à une petite tache.

Le dessus est, dit l'auteur, exactement semblable à celui de la Texa.
Amazone.

fff Taches centrales des intérieures à une et deui pupilles.

10. Catagr. Pyracmon, God.

Encycl. p. 424. — DM. p. 215, n° 7.
Hydaspes, Hb. Ziitr. 887.

Petite. Ailes arrondies : les supérieures à tache rouge bifide à la base et s'éten-
dant jusqu'au boni interne, les inférieures blanches à la côte et glacées de bleu dans
la dernière moitié. — Dessous des supérieures à bandelette apicale blanche longue et
recourbée, suivie d'une ligne bleue interrompue. — Dessous des inférieures d'un
jaune de Naples : à taches centrales petites, irrégulières et isolées, les deux premières
lignes noires épaisses, entièrement noires à la côte et liées entre elles à l'angle anal.

Brésil.

11. Catagr. Eunomia, Hew.

Hewits. 9 à 12.

Tache discoïdale jaune fauve ou d'un rouge terne, touchant à la côte mais non au
bord interne. Ailes inférieures avec une demi-bande subterminale d'un bleu d'azur.
Dessous des inférieures d'un jaune de Naples : les deux taches centrales rondes, fine-
ment cerclées de jaune. lro et 2me lignes noires partant d'une tache costale fauve.
Quatrième ligne joignant la troisième à la côte et portant extérieurement un filet con-
tinu d'un bleu d'acier qui touche aux derniers entrecoupés noirs de la frange. —
Disque des supérieures fauve.

Pérou. Quito.

Var. A taches centrales réunies en un seul pâté noir.

1 2. Catagr. Sinamara, Hew.

Hewits. 20, 21.

Plage discoïdale d'un jaune d'ocre terne, s'avançant à la base jusqu'au bord interne.
Un trait subapical d'un jaune plus clair. — Inférieures à base saupoudrée de fauve.

40 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

Leur dessous jaune clair à taches centrales souvent liées par une pédicule interne, à
pupilles presque complètement blanches, ainsi que la série de traits placés sur une
large bande noire et parfaitement isolés.

Cayenne.

Je n'ai vu qu'un seul sexe de cette espèce dont la place me paraît encore un peu
incertaine.

D. Une large bande rouge ou jaune partant de la côte et dirigée vers l'angle in-
terne. Une large tache bleue à l'extrémité des inférieures. Taches centrales à
une et deux papilles.

f Bande rouge ; base des supérieures bleue.

1 3. Catagr. Hystasfes, Fab.

Spec. Ins. 254. — Donov. Nadir, repos, pi. GO. — Westw. et DIjcI. n° 5.
Hydaspes, Fah. Eni. Syst. 167.
Fabricii, Guérin, Règne animal, p. 479.

Base des supérieures et partie interne des inférieures glacées de bleu. Un point
jaune apical. — Dessous des inférieures jaune à lignes moins fines. Taches centrales
largement bleues et finement cerclées de noir. Bande bleue subterminale large et lisé-
rée de noir en avant, de fauve en arrière. — Dessous des supérieures ayant tout le
disque rouge.

Brésil (Fabricius). Bolivie (Dbday).

Je ne l'ai pas vue et ne la décris que sur le texte de Fabricius et la figure de
Donovan.

14. Catagr. Zelpiianta, Hew.

Hewits. 58, 59.

Supérieures comme YHi/staspes. — Dessous des inférieures d'un gris lilas avec le
centre et le bord terminal orangés. Taches centrales rondes et ovales. Collier subtermi-
nal bleu composé de traits fins, isolés, sur une bande noire étroite. Une tache costale
rouge, rhomboïdale, donnant naissance aux deux premières lignes. — Disque des pre-
mières ailes rouges.

Amazone supérieur.

■15. Catagr. Dulima, n. sp.
Extrêmement voisine de la Zelphanla, dont elle ne diffère qu'ainsi qu'il suit:

DU MUSÉE DE GENÈVE. 41

La tache subapicale est blanche et cerclée de bleu violet fixe sur un fond glacé.
Les inférieures en dessous sont d'un lilas clair décidé avec la base et le centre d'un
jaune serin très-clair, ce dernier très-mélangé lui-même de lilas. Les taches centrales
sont plus petites, plus espacées, plus finement cerclées de noir. La ligne noire subter-
minale est ondée ou plutôt lunulée et renferme des écailles d'un bleu de ciel métal-
lique.

Pérou. Musée de Genève.

Il se pourrait que celte espèce ou la précédente ne fussent autres que YHijslapes
dont la figure grossièrement enluminée peut fort bien avoir été exagérée et dont la
description est très-peu précise.

|| Bande jaune ; base des supérieures noire.

1 G. Catagr. Tolima, Hew.

Hewits. 7, 8.

Bande des supérieures longue, oblique, allant de la côte presque jusqu'à l'angle in-
terne. Tache bleue des inférieures large et luisante. — Leur dessous jaune d'ocre à
larges dessins noirs. Les deux taches centrales rondes, presque con ligues, à pupilles
d'un bleu verdâtre métallique, une bandelette du même bleu bien continue et se pro-
longeant, en s'aminrissant jusqu'à la 'lre tache centrale d'une part, jusqu'à l'attache
de l'aile de l'autre. Quatre points blancs sur la frange. Les deux premières lignes com-
mençant à la côte par une liture ochracée.

Quito. Pérou.

17. Catagr. Denina, Hew.

Hewits. 60,61.

Bande des supérieures ovale et peu oblique. — Dessous semblable à la précédente,
mais la liture costale d'où partent les lre et 2me lignes est rouge et, entre les taches
centrales et le bord terminal il y a deux bandelettes jaunes au lieu d'une. La ligne
verte se prolonge beaucoup moins.

Nouvelle-Grenade.

18. Catagr. Excelsior, Hew.

Hewits. 49-50, 6b.

Grande. Reflet bleu presque général. Bande fauve recourbée. Dessous des inférieu-
res à taches centrales irrégulières, larges, pédiculées. Collier bleu presque continu,

42 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

placé au milieu d'une large bande noire et formant à l'angle anal plusieurs fragments
dont un blanc.
Amazone.

B. Ailes inférieures entières; leur dessous avec une bande centrale noire
marquée de petits points blancs.

19. Catagr. Felderi, Hew.

Hewits. 68, 69.

Base des supérieures et moitié interne des inférieures bleues. Supérieures avec une
large bande orangée parlant de la côte et arrondie avant l'angle interne. Dessous des
inférieures jaune d'ocre avec une bande centrale flexueuse noire allant de la côte à
l'angle anal, se ramifiant sur les dernières nervules et marquée de 7 à 8 petits points
blancs. Deux autres lignes noires entre elle et la base.

Amazone supérieur.

M. Hewitson donne, fig. 96, une variété de Felderi qui paraît fort différente de
cette Calagramme et se placer plutôt prés de la Zelphanta. Mais, comme il ne figure ni
ne décrit le dessous, je ne sais si elle fait bien partie de cette division. — En dessus,
la bande est rouge et non fauve. 11 n'y a point de tache bleue à la base des premières
ailes; enfin, il n'y a que quatre taches bleues subterminales aux ailes inférieures, tan-
dis que la Felderi a au moins la moitié de l'ade de ce bleu depuis la base jusqu'au
bord terminal.

20. Catagr. Cajetani, n. sp.

Très-voisine de Felderi. Un peu plus grande. Ailes supérieures à bande de même
forme, mais un peu plus large et d'un ronge vermillon. Leur base n'a pas de bleu.

— Les inférieures n'ont que trois taches bleues en cône arrondi, près de l'angle anal.

— Leur dessous a à peu près le même dessin, -c'est-à-dire deux lignes noires à la
base : l'une fortement anguleuse, l'autre droite, se perdant toutes deux par en bas
dans une large bande noire transverse allant de la côte à l'angle anal, se ramifiant
sur les deux dernières nervules et marquée de huit points blancs arrondis. Une fine
ligne bleuâtre divise par en bas une ligne noire subferminale qui s'amincit en re-
montant vers la côte. Quatre grosses éehancrures blanches sur la frange. — Sous les
supérieures, la bande rouge se reproduit nettement ainsi qu'une bandelette ochracée
apicale, large et arquée. Les antennes sont noires en dessus, entrecoupées en dessous
avec la massue largement fauve de part et d'autre.

Pérou. Musée de Genève.

DU MUSÉE DE GENÈVE. 43

C. Ailes inférieures dentées, à fond noir avec des lignes jaunes; les taches
bleues réunies sur une seule et large bande centrale.

A. Bande des supérieures orangée.

f Des lignes alternatives noires et jaunes sans bande centrale.

21. Catagr. Atacama, How.

Hewits. 1, 2.

Bande janne ovale-oblique. Base des supérieures et moitié interne des inférieures
bleues. Dessous des inférieures ayant seulement trois points biens près de l'angle
anal et un filet bleu très-tin.

Quito.

tf Une large bande centrale partant les points bleus ' .

22. Catagr. .Egina, Feld.
Feld. Wien. Monats. V, p. 107.— Frég. Novarra, pi. 53.

Grande. Bande orangée très-longue et très-oblique, touchant à la côte, laciniée
intérieurement. Inférieures à tache anale palmée d'un bleu de smalt luisant. Leur des-
sous à centre marqué de 2 puis 4 points oblongs, d'un bleu-vert métallique, à pupille
blanche. Ligne subterminale verte jusqu'à la lre.

Ecuador.

23. Catagr. Salamis, Feld.

Lepid. Negr. 101.

Je ne l'ai pas vue. M. Felder pense qu'elle n'est qu'une forme locale de X'jEgina,
mais plus grande, la bande du dessus moitié plus étroite, la tache bleue des ailes infé-
rieures plus large, les lignes jaunes du dessous plus développées.

Rio Negro.

24. Catagr. Lyca. Dbd.

Westw. et Dbday. n» 2, pi. 28, lig. 4. — Hewits. 38, 39.

Bande orangée étroite, oblique, irrégulière. Tache bleue des inférieures divisée en

1 A cette section appartient sans doute l' Heraclitus, Fab. E. S. 112, Gud. p. 826; mais parmi les es-
pèces suivantes je n'en vois aucune à laquelle sa description convienne parfaitement.

44 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

quatre. Leur dessons à centre marqué de trois puis de quatre points oblongs bleus.
La ligne subterminale entièrement verte, réduisant les lignes jaunes à trois,
Mexique.

25. Catagr. Mionina, Hew.

Hewils. 40, 41.

Bande orangée ovale-oblongue. Tache bleue des inférieures divisée en trois dont
la dernière aiguë en dessous. — Centre noir marqué de deux puis quatre points et,
en outre, trois à l'angle anal non pupilles de blanc. Première ligne jaune bien isolée.
La seconde joignant la troisième et la quatrième par la côte. Pas de ligne verte sub-
terminale.

Nouvelle-Grenade.

26. Catagr. Discoidalis, Guér.

Règne animal, p. 4-86.

Brome, Udv. Règne animal, Croch. pi. 138, fig. 2 — Hewits. 3G, 37,

Petite. Tache orangée, ovale, large. Tache bleue des inférieures oblongue partant
de la base. Leur dessous n'ayant que quatre points sur la bande centrale et trois à
l'angle anal non pupilles. Lignes jaunes épaisses, la première joignant par en bas
la seconde et la troisième ; cette dernière ne remontant pas au delà du premier
point.

Nouvelle-Grenade.

B. Bande des supérieures rouge.

27. Catagr. Hydaspes, Druz.

Dniz. III, pi. 15. — Gorl. Encycl. p. 2i4. — Guêrin, Règne animal, p. 479.
Lyropliila, llli. Zûtr. 397, 8 — Weslw. Dbd. n» 3.
Htsperia, Perty, Delect. anim. pi. 20.

On s'est beaucoup occupé de la synonymie de cette petite espèce, et cola parce que
Fabricius a jugé à propos de publier sous le même nom deux espèces distinctes, puis
de donner plus tard la même espèce son-; d sus nom-; différents. Mais il y avait à cela
un remède tout simple qui était de retenir les deux noms de Fabricius. On a préféré
inventer d'autres dénominations et je crois qu'on a pris le plus mauvais parti. Dans
tous les cas le nom d' liijdaspes Drury doit certainement rester à celle-ci, puisque c'est
le premier en date et qu'd est antérieur, même à celui de Fabricius.

DU MUSÉE DE GENÈVE. 45

Supérieures à bande rouge médiane étroite et à rayons basilaires bleus. Inférieures
à tache discoïdale bleue arrondie avec un point bleu anal. — Leur dessous à quatre
lignes jaunes dont les trois premières réunies par en bas et la troisième ne remontant
pas jusqu'à ses voisines, la quatrième terminée à l'angle anal par trois ou quatre
traits verts. Quatre points an centre, celui du milieu jaune, les trois autres accompa-
gnés de bleu.

Femelle à ailes beaucoup plus arrondies et à bande rouge plus étendue.

Brésil.

28. Catagr. Hesperis, Guérin.

Règne animal, p. 479.

Je ne l'ai point retrouvée et je crains que ce nom ne doive s'appliquer à l'une ou à
l'autre des deux suivantes. M. Hewitson regarde lui-même comme une variété à'Hes-
péris sa Parima. J'analyse ici la description de Guérin.

Ailes supérieures glacées de bleu à la base avec une bande cramoisie. — Inférieures
ayant la dernière moitié glacée de bleu. — Leur dessous à quatre bandes et bord
terminal jaunes : la lre rejoignant la 4rae, cette dernière suivie d'une ligne verte mé-
tallique. Entre les 3me et 4ra6cinq gros points blancs bordés de bleu. Apex des supé-
rieures ayant après la bandelette jaune habituelle une petite ligne verte.

Bolivie.

29. Catagr. Mellyi, n. sp.

Taille d' Hydaspes, mais ailes inférieures moins aiguës à l'angle anal. — Supérieures
ayant la base et quelques atomes subapicaux d'un bleu brillant, et une bande cramoi-
sie attachée à la cote par en haut; arrondie par en bas avant le bord interne. — In-
férieures ayant les deux tiers postérieurs d'un bleu brillant. — Leur dessous avec
4 lignes et le bord terminal d'un jaune de Naples : la première réunie par en bas à la
quatrième. Les deuxième et troisième isolées. Cinq points oblongs d'un bleu métallique
brillant, à pupilles blanches. Une ligne subterminale complète du même bleu entre
deux lisérés noirs. — Dessous des supérieures ayant an sommet une large bande-
lette jaune arquée, suivie d'une fine ligne d'un vert brillant qui descend presque jus-
qu'au bord interne. — Antennes minces, non annelées, awc l'extrémité de la massue
d'un jaune sombre. Tète ponctuée il.' blanc et thorax marqué antérieurement de bleu.

Pérou. Musée de Genève.

J'ai tenu à donner une description détaillée de cette espèce pour qu'on puisse la
comparer à la C. Hesperis si on la retrouve.

•46 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

30. Catagr. Parima, Hew.

Hewils. 3, i.

Un reflet bleu à la base des supérieures et sur toutes les inférieures qui ont les
échancrures blanches très-prononcées. Supérieures ayant en outre un groupe d'ato-
mes bleus à l'apex et une bande rouge comme la Mellyi. — Dessous des inférieures à
quatre lignes et bord terminal d'un blanc argenté disposées comme chez Melhji et une
ligne d'un vert argenté entre deux filets noirs. Sept points mal alignés d'un vert ar-
genté à pupilles blanches.

D. Ailes inférieures entières ou légèrement festonnées ; les quatre marquées

de bandes rouges.

A. Ailes inférieures à larges échancrures blanches; leur dessous marqué de lignes

festonnées bleuâtres.

31. Catagr. Oculata, Gn. n. sp. (fig. 7).

Ailes noires avec une large tache cramoisie à la base divisée par les nervures.
Supérieures sans reflet et sans antre dessin, inférieures avec un reflet d'un blanc de
smalt foncé. — Dessous des supérieures ayant, outre la tache de la base une large
bandelette subapicale d'un blanc bleuâtre, dentée in'érieurement et descendant de la
côte à la 2mo. — Un léger trait costal blanc. — Dessous des inférieures noir avec une
bandelette subterminale jaune d'ocre, une série de traits sagittés d'un cendré bleuâ-
tre, deux cercles incomplets de la même couleur, marqués d'un et deux très-petits
points centraux et entourés à distance du côté interne d'une ligne jaune, enfin une
autre ligne jaune arquée de la côte au-dessus des traits sagittés.

Cette charmante espèce m'a été donnée par M. Doubleday sans indication de lo-
calité.

32. Catagr, Sorana, God.

Encycl. n° 229. — Blanch. Voyage d'Orbigny, pi. 32. — Westw. et Dbday. n- 16.

Supérieures avec la base, une bande oblique et un trait subapical, inférieures avec
une bandelette cellulaire, cramoisies. Ces dernières à reflet bleu foncé. Leur dessous
noir avec quatre fines lignes jaunes, les deux intermédiaires jointes à la côte et au
milieu et renfermant deux cercles fins d'un blanc-lilas avec un et deux petits points

DU MUSÉE DE GENÈVE. 47

centraux. Entre les 3me et 4me lignes serpente un filet lilas fin à dents extrêmement
longues.

C'est peut-être la plus jolie espèce de ce joli genre.
Brésil.

B. Ailes inférieures festonnées dans leur dernière moitié, à échancrures blanches

très-fines.

f Tache ceulralc grande, le plus souvent coupée par le milieu, à une et deui pupilles.

33. Catagr. Patelixa, Hew.

Hewits. 13, U.

Ailes à reflet bleu vif; les supérieures à tache basilaire rouge. Dessous des infé-
rieures noir à fines lignes jaunes, la tache centrale entière à trois points bleus, une
série de traits semblables bien isolés.

Guatemala.

Elle fait exception à ce groupe par l'absence de bande rouge aux secondes ailes.

34. Catagr. Astarte, Cram.

Crara. 156, c. d. — Weslw. el Dlxlay. n° 12.

Condomanus, Fab. E. S. 165. — Uonov. Nal. repos, pi. 3. — God. Eucyel. p. 423.

Noire glacée de bleu. Supérieures à base, bande et trait apical, inférieures à bande
médiane longitudinale, cramoisis. — Dessous des dernières noir à fines lignes d'un
jaune d'ocre foncé : les deux du milieu formant un anneau pyrifornie coupé par un
trait au milieu, à points blanc-bleu. Série de traits de même couleur presque contigus.

Guyane (et Brésil dit-on).

La figure de Donovau donne beaucoup à penser. Le dessous des inférieures y est
presque à fond jaune, tant les lignes de cette couleur y sont larges, surtout la subter-
minale qui, dans cttte espèce, est précisément d'une étroitesse remarquable. (Voyez
l'espèce suivante.)

35. Catagr. Stratiotes, Feld.

Lepid. Columb. n° 93.

Ne différerait à' Astarte que par la largeur des lignes jaunes du dessous des infé-
rieures et par la largeur de la bande cramoisie des mêmes ailes.
Serait-ce le vrai Codomaunus de Donovau '.'

48 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

36. Catagr. Cvnosura, Westw. et Dbd.

P. 245, n° 14, pi. 28, fig. 2.

Grande. Supérieures comme Astarle, inférieures à bande parallèle à la côte, le tout
d'un rouge ponceau. Dessous des supérieures orangé. Dessous di'S inférieures noir à
larges lignes d'un jaune d'ocre : les trois premières liées à la côte par une grande li-
ture fauve. Le reste comme Astarle, mais les points bleus plus groset plus isolés et
la ligne jaune subterminale beaucoup plus large.

Bolivie.

Variété. — Bande rouge des supérieures plus courte.

Negro.

37. Catagr. Siîlima, Gn.

Cynosura, Hewits. 22, 23 (non Dbday.).

Je ne l'ai pas vue, mais la figure seule d'Hewitson prouve que ce n'est point la vé-
ritable Cynosara.

Elle est notablement plus petite. La bande des supérieures est beaucoup plus
étroite et plus courte et celle des inférieures s'étend dans le sens opposé, c'est-à-dire
dans la longueur de l'aile. — Le dessous des ailes supérieures est ronge et non orangé.
— Celui des inférieures a les dessins noirs encore plus étroits et, surtout, manque de
la liture costale fauve caractéristique. Sa pairie est aussi bien différente.

Minas Geraes (Brésil).

38. Catagr. Texa, Hewits.

Hewils. 24, 25.

Supérieures à base et disque rouges et trait subapical fauve. Inférieures à disque
rouge. Leur dessous ayant les deux lâches centrales bien séparées, toutes deux à
deux points bleus. Collier de points bleus remplacé par une fine ligne continue.

Colombie.

ff Taches centrales rondes, très-isolées.

39. Catagr. Pitiieas, Latr.

In Hboldt. et Bonpl. pi. 37, fig. 5-6. - God. Encycl. p. 423. — Dbday. et Westw. n° 13.

Ailes arrondies glacées de bleu : les supérieures à base et bande transversale, in-

DU MUSÉE DE GENÈVE. 49

férieures à large bande longitudinale carminées. — Leur dessous à disque large d'un
rose pâle à contour et nervures jaunes, contenant deux taches rondes très-écartées à
pupille blanche et bleue. Ligne sublerminale jaune surmontée de traits blancs extrê-
mement fins sur une bande noire.
Bolivie, Pérou, Nouvelle-Grenade.

40. Catagr. Aretas, Hewits.

Hewils. 47, 48.

Base et disque des quatre ailes largement rouges et une bandelette rouge subapi-
cale. Dessous des supérieures à bande subapicale jaune suivie de trois points bleus.
Dessous des inférieures à disque fauve avec deux taches rondes écartées à une seule
pupille bleue et un collier de traits bleus. Côte fauve ainsi que tout le tour de l'aile.

Venezuela.

41. Catagr. Peristera, Hewits.

Hewits. 15,16,17.

Base et disque de toutes les ailes cramoisis, glacés de violet. Dessous des inférieu-
res jaune d'ocre avec deux lignes noires courbes liées par en bas, deux taches cen-
trales isolées à une et deux pupilles bleues, une bandefelte noire s'amincissant par en
haut et portant une ligne bleue puis un point bleu sur la lre tache centrale et enfin
le bord terminal finement noir.

Amazone, Bolivie.

Ne l'ayant pas vue, je ne sais si elle est bien ici à sa véritable place.

M. Hevvitson figure aussi deux types, sans doute de deux provenances différentes,
et qui n'ont ni la même taille, ni la même coupe, ni le même dessin.

50 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

III Note sur un cas extraordinaire d'Hermaphrodisme
chez un Lépidoptère conservé au Musée de Genève.

(Fig. 8).

Sans êlre très-communs, les cas d'hermaphrodisme ne sont pas rares
chez les Lépidoptères; ils ont été signalés dans plusieurs familles et
principalement dans celle des Bombycides: on peut même dire que tou-
tes les grandes collections en renferment quelques sujets. Le Musée de
Genève lui-même possède un Bombyx Quercûs qui rentre dans les con-
ditions observées jusqu'ici, c'est-à-dire qui présente les organes mâles
d'un côté et les organes femelles de l'autre. Les annales de diverses
sociétés savantes citent toutes des cas analogues et c'est un des faits
téralologiques les mieux constatés.

Mais le sujet que je viens de rencontrer dans la collection du Musée
est dans des conditions toutes différentes et présente un bien autre in-
térêt.

Il ne s'agit plus ici d'une de ces monstruosités où les deux sexes ont
été pour ainsi dire soudés l'un à l'autre, ce qu'on peut expliquer par la
réunion dans la même coque de deux chenilles différentes que le hasard
a réunies en une seule chrysalide et qui, greffées pour ainsi dire par ap-
proche, ont gardé, l'une à droite, l'autre à gauche, leur individualité
propre. Ici, les deux sexes se trouvent tellement amalgamés, mélangés
si intimement, que le point de départ ne peut plus être retrouvé et que
la nature semble avoir pris à lâche de confondre, comme dans un mor-
tier, jusqu'aux dernières particules de deux êtres pour en obtenir un
composé uniforme.

Procédons par ordre dans l'examen de celle bizarre créature, et, quoi-
que les ailes ne soient pas, en pareil cas, les organes les plus essen-
tiels, commençons par là, parce qu'elles nous offriront les preuves les

DU MUSÉE DE GENÈVE. 51

plus détaillées et peut-être les plus concluantes de ce bizarre amal-
game.

Nous voyons d'abord que le côté droit de l'insecte est lui-même un
mélange intime des deux sexes. Sans doute la forme femelle y domine,
et un observateur superficiel n'y verrait qu'une simple variété de ce
sexe. Mais la taille, la coupe, les couleurs et les dessins du mâle y sont
évidemmenl associés : la taille, car elle est au-dessous de celle des plus
petites femelles — la coupe d'ailes, car elle est notablement raccourcie
el les inférieures sont moins développées — la couleur, car, même
cbez les individus les plus foncés de la variété teslacée, on ne trouve
jamais le disque des secondes ailes d'un roux-marron, comme ici.
Aux premières ailes c'est encore plus évident, la couleur carmélite,
apanage exclusif du mâle, perçant entre les nervures sur les bords de la
ligne transversale. Enfin, le mélange s'accuse également sur la frange
dont l'extrémité est teintée du même brun, ce qui ne se rencontre jamais
cbez les femelles où celte frange est toujours concolore au fond. Les des-
sins, car la tache cellulaire est tout à fait celle du mâle, large, arrondie,
d'un blanc vif, composée d'écaillés placées en relief, fortement cernée de
brun brûlé, et non point, comme cbez les femelles, formée par quel-
ques poils agglomérés et vaguement entourés de roux clair.

Le dessous des ailes accuse des différences analogues.

On peut donc dire que ce côté droit prouve complètement le mélange
intime des deux sexes dont je viens de parler et tout lépidoplériste habitué
à l'observation saisira facilement ma démonstration.

Mais le côté gauche, tout en corroborant celle preuve, nous en ap-
porte une autre bien plus digne encore de méditation, car il nous fait
assister pour ainsi dire à l'opération de la nature en nous montrant un
défaut de réussite dans l'amalgame. Ici, le creuset a comme débordé, lais-
sant en dehors de la fusion une partie des matériaux, qui a ainsi échappé
à l'alliage des deux sexes.

Si l'on examine, en effet, toute la partie supérieure de la première
aile, depuis la côte jusqu'à la première nervule de la médiane, il n'est

52 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

pas difficile de constater que toute celle portion de l'aile appartient net-
tement et exclusivement au sexe féminin ordinaire. Non-seulement cette
partie est d'un jaune d'ocre pnle complètement semblable à toutes les
femelles du type jaune habituel du Qaercâs — non-seulement la frange
est absolument concolore — non-seulement la ligne transverse est à
peine indiquée — tous caractères ordinaires du type femelle — mais
encore les dimensions de cette partie inaltérée ne sont plus les mêmes
que celles du reste de l'animal; elles reprennent l'étendue normale des
femelles; les nervures y sont plus largement espacées et le bord termi-
nal saillit si fortement qu'il déforme complètement les contours exté-
rieurs. Puis,au-dessous, l'aile reprend ses caractères hybrides et la frange
surtout change subitement de couleur.

L'aile inférieure a bien aussi, dans son milieu, une solution de con-
tinuité où elle est restée exclusivement femelle, mais ce défaut d'alliage
est moins curieux quoiqu'aussi frappant, au fond, que celui de l'aile
supérieure.

Il en est de même du dessous où cette interruption d'Hermaphro-
disme se fait jour en plusieurs endroits. Remarquons toutefois que, par-
tout où elle se produit, le changement de couleur est accompagné d'une
extension de tissu. Ainsi, à l'aile supérieure droite, la partie féminisée
étant proportionnellement plus grande, l'espace inlernervural qu'elle
occupe subit une véritable dilatation, devient canaliculée et forme, en se
prolongeant au bord terminal, une espèce de dent qui saillit sur le con-
tour de l'aile et que j'ai indiquée dans mon dessin.

J'ai dit pourquoi j'ai cru devoir appuyer si longuement sur les carac-
tères tirés des ailes : parlons maintenant des autres organes. Les anten-
nes sont certainement un des principaux et ceux qui attirent l'atten-
tion en pareil cas.

Dans les androgynes ordinaires, c'est-à-dire ceux qui portent
de chaque côté les ailes d'un sexe différent, chacune des antennes
appartient, clans son entier, au sexe accusé par les ailes. Ainsi, dans le
Quercûs hermaphrodite du Musée, l'antenne du côté droit devrait être

DU MUSÉE DE GENÈVE. 53

simplement garnie d'un double rang de dents courtes et nues (fîg. c,c'),
tandis que celle du côté gauche devrait être fortement bipectinée, c'est-
à-dire munie de lames longues, compassées et garnies elles-mêmes de
cils parfaitement visibles avec une simple loupe (fig. a, a'), comme chez
tous les mâles du Bombyx de celte section (Quercâ, Trifolii, Codes),
forme que Réaumur a si bien étudiée.

Mais ici, la fusion des deux sexes a lieu dans les deux antennes, qui ne
sont, Tune et l'autre, ni mâles, ni femelles. Ce ne sont plus de simples
dents munies d'un crin à l'extrémité, mais de véritables lames, garnies
de cils; seulement ces lames sont infiniment plus courtes que celles des
mâles ordinaires et leur filiation, pour être aperçue, exige un fort gros-
sissement (fig.6,6'). C'est le premier exemple qui se soit présenté à moi
d'un équilibre si complet entre les sexes et je ne connais aucun auteur
qui en ail mentionné un semblable.

Il ne me reste plus à parler maintenant que des organes sexuels eux-
mêmes (car les pattes qui auraient pu nous fournir quelques obser-
vations intéressantes manquent complètement dans l'exemplaire du
Musée); mais ces organes, qui paraîtraient au premier abord devoir être
la partie capitale de cette élude, ne justifient pas cette importance.

Je dirai d'abord que l'abdomen, par sa forme, son volume et sa cou-
leur, appartient complètement au sexe féminin. Il contient même des
œufs, mais dont la transparence et la dépression me paraissent démon-
trer l'infécondité. Il ne faut pas s'étonner de celte rupture d'équilibre
dans notre androgyne. Tous ou presque tous ceux dont les auteurs ont
fait mention sont dans le même cas. L'abdomen des Bombycides femel-
les a un volume si prodigieusement supérieur à celui des mâles qu'il
entraîne toujours la balance du côté féminin. L'Hermaphrodite ordinaire
du Musée est dans le même cas.

Ceci posé, on trouvera tout naturel que les organes reproducteurs
suivent la même influence : aussi remarquons-nous ici l'absence des
valves anales si prononcées chez le mâle du Quercûs et celle du pénis et
de son double crochet. Mais d'autre part, l'ouverture anale offre une

54 DIVERS LÉPIDOPTÈRES

forme très-différente de celle de la femelle normale. Elle a une échan-
crure latérale Irès-prononcée et bordée par un bourrelet sinué en col de
cygne. Enfin elle est surmontée d'une pièce cornée fortement carénée
sur la partie tranchante de laquelle est implanté un gros boulon très-so-
lide, noir, sphérique et terminé par un petit mamelon. Ce bouton est-
il une pièce avortée et représente-l-il, comme je suis porté à le croire, la
caroncule conique qui, chez le mâle ordinaire, émerge de dessous la der-
nière lame abdominale? Je ne veux point l'affirmer, d'autant plus que je
n'ai pu pousser très-loin la dénudalion du seul et précieux sujet du
Musée, dans la crainte de l'endommager. La même raison m'empêche
de parler de la nervulalion qui m'aurait peut-être offert quelque sujet
curieux de comparaison, mais devant laquelle j'ai dû reculer par les
mêmes motifs.

TABLE DES MATIÈRES

Pages

I. Notes sur le genre Papilio 1

II. Description des espèces nouvelles de Calagrammides qui se trouvent au Musée

de Genève et revue raonographi |ue de celle famille 13

III. Note sur un cas extraordinaire d'hermaphrodisme chez un Lépidoptère con-

servé aa Musée de Genève 50

DU MUSÉE DE GENÈVE.

55

TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES

Pages

Genre Bombyx 50

Quercus 50

Genre Catagramma 35

jEgina 43

Aphidna 37

Aretas 49

Astarte. 47

Atacama 43

Cajelani 42

Cylene 38

Cynosura i8

Démina 41

Discnidalis . 44

Dulinia 40

Eunomia 39

Excelsior 41

Felderi 42

Hesperis 45

Hydarnis 36

Hydaspes 44

Hystaspes 40

Kolinia ; . 35

Lepta 39

Lyca • 43

Maimuna 38

Mellyi 45

Mionina 44

Ocnlata 46

Parima 46

Pasilliea 36

Patelina . . • 47

Perislera 49

Pilheas 48

Pygas 37

Pyracmon 39

Salamis 43

Seliua 48

Pages

Sinamara 39

Sorana 46

Slruliota 47

Texa 48

Thamyras 36

Tolinà 41

Zelphanta 40

Génie Callicore 15

Alicia 25

Anna 18

Astana 22

Aurélia 17

Bonplandi 26

Bourcieri 17

Brevipalpis 22

Candrena 23

Carmen 24

Ceryx 23

Chaseba 30

Clœlia 32

Clymena 16

Cœlinula 21

Consobrina 18

Dodone 19

Dorbignyi 29

Elinda 17

Elvina 21

Equatorialis 27

Enriclea 28

Euclides 20

Gabaza 23

Gnerini 30

Humboldlii 33

Jurinei 28

Lanice 26

Laxis 34

Lebasii 28

56

DIVERS LÉPIDOPTÈRES DU MUSÉE DE GENÈVE.

Pages

Lidwina 22

Lucrezia 31

Marchai» 20

Meliscus 20

Morana 29

Nyclimene 31

Nystographa 19

Oppelii 32

Pandaima 24

Patara 30

Pavira 20

Picteli 27

Saussurei 30

Seropa 18

Tringa 33

Trypliena 33

Pages

Vaninka 25

Vilringa 32

Volara 25

Xanlhica 38

Yeba 26

Genre Papilio 1

Chlorodamas 1

Corel hrus 4, 8

Damocrates 3

Duponchelii 8

Hermolans 8

Hypodamas 3

Neplunus 9

Pholinus 11

Thelis 10

Xenodamas 3

EXPLICATION DE LA PLANCHE.

i. Papilio chlorodamù, Guen.

2. Papilio damocrates, Guen. g.

3. Papilio corethrus, Boisd.

4. Papilio Duponchelii, Luc.

5. Papilio Thetys, Guen. (Neplunus? Guér.)

6. Callicore Jurinei, Guen.

7. Catagramma oculata, Guen.

8. Bombyx quercus, hermaphrodite.

a. Antenne maie. — b. Antenne hermaphrodite. — c. Antenne femelle. — d. Anus
chez la femelle. — e. Idem chez l'hermaphrodite.

-^afcs.TN^C^s""

Lépidoptères du Musée de Genève

-

qQL Guenee, Achille, 1809-
545.2 1880.

G92 Notice sur divers
Ent. Lépidoptères du Musée
de Genève.

qQL

545.2

G92

Ent.

!>M

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