1h | à. _ NOTICE 4 SUR FA . 0 on DE ANNE BRUXELLES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE, | RUE DE Aer, “y — Les | 1894 AE À ë, 4 ta à \k «\ | A AL NOTICE SUR LAURENT-GUILLAUME DE KONINCK MEMBRE DE L'ACADÉMIE né à Louvain le 3 mai 1809, mort à Liége le 15 juillet 1887. En constatant l’infinie variété des êtres sur le globe, l'esprit humain, avide de connaître tout ce qui l'entoure, ne pouvait manquer de comprendre la nécessité de les classifier et de les cataloguer, et, lorsque l'attention se fut portée sur les fossiles renfermés dans les couches géologiques, la même opération s’imposa pour eux au même titre. Ce n’est que de Linné, il y a un sièele et demi, sous limpulsion provoquée par son esprit de méthode, son système de nomenclature et ses classifications, qu’on peut faire dater l’ère où la civilisation entreprit scienti- fiquement l'énorme tâche. Linné, durant sa longue existence d’activité, a commencé le double travail : classifications qui, pendant notre siècle, devaient être constamment perfectionnées, sans qu’on puisse encore 1 (2) entrevoir leur achèvement ; catalogue général des produc- tions naturelles, qui a pris et continue à prendre la plus large extension. Ce grand inventaire de la nature, justement qualifié en Histoire naturelle d’'OEuvre linnéenne, a été poursuivi avec une énergie et une persévérance prodigieuses. Si elle est bien avancée pour un certain nombre de groupes minéraux, végétaux et animaux, si elle est même par- fois considérée comme ayant presque atteint les limites de son développement pour d'importantes parties du monde animal et végétal, nous observons néanmoins que les classifications de celles-ei et leurs catalogues sont constamment revisés et modifiés et le seront encore, que leurs listes sont non moins constamment enrichies d'espèces nouvelles, en même temps que chaque jour affluent d’autres données de toutes sortes sur leur histoire naturelle. Mais tout autre est la situation particulièrement pour les groupes inférieurs d'animaux et de végétaux et, d’une manière plus générale encore, pour les fossiles. On peut dire qu'ils n’ont encore été l’objet que de recherches locales, et leur inventaire est tellement partiel que, à peu près sans exception, toute nouvelle recherche dans les régions même déjà explorées amène une importante récolte de formes inédites. Et comme l'exploration du globe est loin d’avoir été entreprise d’une manière égale sur tous les points, on est en droit d'affirmer que nous ne sommes à leur égard qu'au début de l’OEuvre lin- néenne. La biographie que l’Académie m'a confiée au commen- cement de eette année, aura précisément pour objet D on 6. (3) l'examen de la contribution fournie par un de nos savants dans cette grande élaboration. De Koninck a été avant tout un linnéiste; il a classé, décrit et catalogué un nombre considérable d'espèces fossiles, fait connaître leur distribution dans l’espace et dans le temps, concen- trant son activité sur les époques anciennes de l’histoire du globe. Il était peu porté aux vues générales, à la recherche des lois et des phénomènes d'ensemble. Les voies déjà orientées, l’énumération méthodique de ce que la nature à produit dans une part déterminée de ses manifestations répondaient mieux à la tendance de son esprit; 1l y a laissé une grande trace. Né à Louvain le 3 mai 1809, Laurent-Guillaume de Koninck prit successivement ses grades dans les facultés des sciences et de médeeine. Dès lors, ses aptitudes le portèrent vers des recherches d'initiative bien plus que vers les côtés techniques et d'application de la science. Ses études universitaires lui ayant fait aborder de nombreuses branches des connaissances positives, le jeune docteur, aspirant au professorat et après de fortes études complémentaires en Allemagne et à Paris, se dirigea d’abord vers les recherches chimiques. Nous le voyons notamment entreprendre tantôt seul, tantôt en collaboration avec une autre de nos illustrations, M. Stas, une série d'analyses sur les principes de certains végé- taux. Il devait bientôt abandonner spontanément cette voie. Mais ce début n’en eut pas moins une sérieuse influence sur sa carrière. Après un court séjour à l’Université de Gand, il fut nommé professeur de chimie à l’Université (4) de Liége et le resta pendant trente-huit ans, jusqu’à son éméritat, qu’il obtint en 1876. Dans l’entretemps et dès 1835, 1l s'était voué à la paléon- tologie, dans laquelle il devait atteindre un haut rang et il fut ainsi malheureusement amené à diviser ses forces, en les appliquant à la fois à un enseignement qui devait cesser de rentrer dans la sphère de ses études intimes, et à un labeur paléontologique ininterrompu auquel il allait consacrer tout le temps dont il disposait. En embrassant l’œuvre énorme que nous allons ana- lyser, on ne se douterait pas de cette double orientation dans sa carrière. Sa production paléontologique a été l’une des plus étendues de l’époque; il acquit dans cette ‘branche une expérience supérieure; il y appliqua une énergie incessante. On dirait vraiment qu’elle fut sa seule préoccupation, si on ne savait d'autre part qu'il apporta le plus grand dévouement à ses cours et tous ses soins à se tenir professionnellement à la hauteur d’une science qui évoluait avec une extrême rapidité. Au commencement de son enseignement universitaire, il menait de front ses recherches en chimie et en paléon- tologie. Mais ce fut bientôt à celles-ci qu'il appliqua tous ses loisirs. Publiant, en 1834, une étude sur un Nautile de l'argile de Boom, il décrivit, trois ans plus tard, les coquilles qu'il avait rencontrées dans ce terrain, afin d’en fixer l’âge. Ce ne fut encore qu’un intermède. Il allait se fixer sur le sujet qui devait lui créer un nom dans la science. Depuis son arrivée à Liége, le calcaire de Visé, déjà connu des paléontologistes par sa richesse en fossiles, était à sa portée. Il y réunit laborieusement d’impor- (5) tantes collections et il les compléta au moyen des fos- siles des carrières de Tournai, dont le calcaire argileux avait également de la notoriété par l'abondance et la bonne conservation des espèces, Les matériaux qu’il y découvrit lui montrèrent bientôt l'importance du sujet qu’il abordait. L'excellent état des spéeimens permettait d'apprécier la variété inattendue des formes spécifiques et révélait, dans les restes de cette époque antérieure à la houille, une richesse de vie de nature à changer les idées qu’on possédait à leur égard. Ce terrain fossilifère avait déjà reçu sa place définitive dans les classifications géologiques. Il se rattachait au groupe que Murchison venait d'appeler, dans Siluria, Calcaire carbonifère. De Koninck publia d’abord dans nos recueils, en 1841, un mémoire sur les Crustacés belges de ce terrain, en y joignant une espèce devonienne. Il abordait immédiate- ment après la publication d’une de ses œuvres capitales, la Description des animaux fossiles qui se trouvent dans le Calcaire carbonifère de la Belgique. Cet ouvrage parut en librairie par livraisons de 18492 à 1844 et com- prend deux volumes in-4, l’un de sept cents pages de texte et l’autre de soixante-neuf planches. Les paléontologistes anglais surtout l’avaient déjà lon- guement précédé dans l’étude de cette faune paléozoïque. Martin en 1809, Sowerby en 1893, Phillips en 1834 en avaient décrit de nombreuses formes de la Grande- Bretagne, et beaucoup de groupes génériques étaient fixés. Dans son étude sur les fossiles carbonifères belges, de (6) Koninek décrit etfigure quatre cent trente-quatre espèces, réparties dans quatre-vingt-cinq genres. Il montre immédiatement combien ses travaux étaient nécessaires; ils faisaient presque la révélation d’un monde nouveau. Sur ces quatre cent trente-quatre espèces, deux cent huit, soit près de la moitié, sont nouvelles. Ses qualités scientifiques s’y présentent tout entières dans la préci- sion des descriptions. Il fait minutieusement la critique de chaque espèce déjà décrite, expose en détail les caractères soit génériques, soit spécifiques, établit les ressemblances et les dissemblances que les formes peu- vent présenter avec d’autres. Jointes à d’excellentes et nombreuses figures, ces deseriptions définissaient elaire- ment les types, en écartant cette suite de doutes, dus à des diagnoses insuffisantes, qui ont si souvent compliqué l'OEuvre linnéenne au point d'en paralyser l'essor. La partie géographique est également fort soignée. Les loca- lités où les espèces antérieurement déerites ont été signalées, sont citées avec l'indication des terrains four- nie par les auteurs; dès cette époque, il mentionne l’An- gleterre, la France, l'Allemagne, la Russie et les États- Unis. De Koninck poursuivait done plusieurs buts dans cet important ouvrage. Si l’idée, longtemps admise, que les animaux de nos mers anciennes présentaient une simplicité d’organisa- tion plus grande que dans les mers plus récentes, avait déjà fait son temps, il établissait que, dès l’époque carbonifère, la complication faunique, la diversification des genres et des espèces pouvaient rivaliser avec toute autre époque. La question pourrait nous étonner ER (Éxr/) aujourd'hui que nous savons que les terrains siluriens et devoniens ne le cèdent en rien sous ce rapport au Calcaire carbonifère qui leur a suecédé. Mais alors ces connaissances n’existaient pas, et maints paléon- tologistes aceueillaient même d’abord avee quelque réserve la multiplicité des formes admises par l’auteur. Le grand principe de la spécialisation des faunes, pour la détermination de l’âge des terrains et l’établissement de leur parallélisme, était l’objet d’une ardente convic- tion chez notre savant. On pouvait prévoir sans peine qu'il allait devenir chez nous chef d'école. Il appréciait com- bien cette méthode avait déjà fait puissamment ses preuves. Gräce à elle, les terrains de l'Amérique du Nord et de la Russie venaient en effet d’être rattachés chro- nologiquement à la série géologique de l’oceident de l’Euro'e. Enfin, nous voyons aussi une autre tendance se des- siner dans ses études. Elle ne fera que s’accentuer dans l'avenir. A ces époques anciennes, un même type spécifique peut prendre une extension géographique considérable et être reconnu non seulement dans toute l'Europe, mais dans l’Amérique du Nord. Notre auteur contribuera plus tard à introduire la notion d’espèces cosmopolites. C’est autour de ces trois points de vue qu’allaient se concentrer désormais presque tous les travaux de de Koninck. Dans l’œuvre considérable qu’il venait de réaliser, il avait été livré à ses propres forces. La réunion des col- lections et des livres, la publication en librairie de son ouvrage dénotent autant la puissance de sa force morale (8) que l'étendue des sacrifices qu’il sut s'imposer. Sa pas- sion scientifique ne fit que grandir. En 1851, il avait réuni de nouveaux matériaux et faisait paraître un supplément de soixante-cinq pages et cinq planches à sa Description des fossiles carbonifères belges. Il y décrivait cinquante-deux espèces, dont vingt-neuf étaient inédites. Mais, dans l'intervalle, sa production avait été extré- nement active. Elle prenait en 1847 une direction un peu différente. Ce n'était plus des faunes locales, quelque étendues qu’elles fussent, qu'il mettait à l'étude. S’'inspi- rant des travaux de de Buch, il abordait des monogra- phies zoologiques embrassant la description de genres importants dans la série des couches où se trouvent leurs restes. De Koninek choisit, à cet effet, deux genres de longé- vité assez restreinte, mais comptant parmi les représen- tants les plus curieux des faunes paléozoïques, les Productus et les Chonetes. Descriptions génériques, des- criptions spécifiques, synonymies, figuré des espèces v présentent, dans un volume d’une splendide exéeution typographique, les solides qualités ordinaires de notre auteur. Les données stratigraphiques relatives à chaque type y sont nettement définies, mais l’un des côtés remar- quables de sa nouvelle œuvre est la distribution géogra- phique étendue qu'il indique pour beaucoup d'espèces. Les explorations s'étaient rapidement multiphiées sur divers points du globe. L’Asie, l'Amérique méridionale, l'Australie, les régions polaires elles-mêmes avaient eom- mencé à fournir leurs contingents. De Koninek, étendant ses opinions de 1842, n’hésite pas à reconnaitre que des (9) mêmes formes spécifiques se trouvent dans les deux hémisphères, dans les continents les plus distants, sous les climats les plus opposés. Ainsi l'espèce devonienne qu'il décrivait sous le nom de Productus Murchisonianus (1), est signalée par lui non seulement en Belgique, en France, en Angleterre, en Allemagne, en Russie, mais à la fois dans l’État de New-York et en Tasmanie. Le Productus semireticulatus est mentionné, outre ces diverses régions, en Bolivie, d’après le voyage d’Alcide d’Orbigny, et dans l'Himalaya; une autre espèce carbonifère, le Productus giganteus, dans toute l’Europe et au Groenland, et ainsi de suite pour les autres formes. Ce sont des questions sur lesquelles il nous donnera encore l’occasion de revenir. Sa double monographie comprenait pour les Productus soixante-deux espèces, dont vingt-trois ont été révélées par lui, et pour les Chonetes vingt-quatre espèces, dont la connaissance de six lui est due. C'est vers cette époque aussi que, poursuivant son principe des applications de la paléontologie au parallé- lLsme des couches, il fit connaitre l'existence du terrain devonien en Chine, par la description de deux Brachio- podes découverts au nord de Canton. L'un est un Spirifer, anquel il a conservé son nom chinois, Spirifer Cheehiel, dont les affinités sont grandesavecnotre Spirifer speciosus, et qu’il annonce avoir reconnu également parmi des fos- siles de Tasmanie au milieu desquels se trouvait la Séro- phalosia productoïdes. L'autre est la Rhynchonella Yue- (1) Aujourd'hui Strophalcsia productuides. (10) nammensis, rapprochée par Davidson de la R. laticosta du devonien d'Angleterre. D'autre part, des fossiles, rapportés du Spitzberg et identifiés d’abord à des formes carbonifères, sont démon- trés par notre actif confrère comme comprenant des espèces caractéristiques du Permien. Les méthodes pour établir la chronologie géologique étaient alors vivement discutées. Deux écoles se présen- taient en lutte. L'une purement stratigraphique voulait déterminer le parallélisme des couches par les seuls rapports de position et de composition de celles-ci. Ses brillants exploits lui avaient donné un grand prestige. Les maitres de la géologie, surtout sur le continent, et leurs disciples avaient souvent fait un usage si efficace du procédé et obtenu des résultats si saillants, qu’en répu- diant l'intervention d’autres principes qu'ils considéraient comme non rigoureusement établis et du reste comme inutiles, ils semblaient s'appuyer sur une expérience réellement décisive. L'autre école s'était développée presque parallèlement à celle-là en Angleterre et en France. Constatant des modifications continues dans les formes organiques à travers l’ensemble des terrains, elle avait formulé la loi que les faunes et les flores diffèrent d'autant plus des types actuels qu’elles se trouvent dans des couches stra- tigraphiquement plus anciennes, qu’elles sont d’autant plus ressemblantes entre elles qu’elles sont plus voisines dans la série des couches, qu'au surplus leur ordre de développement est constant dans tous les endroits explorés sur le globe. D'où la conclusion que le véritable (7) moyen d'établir le parallélisme chronologique est fourni par la paléontologie. La lutte était ardente. Elle s'était déjà engagée avec éclat à la Société géologique de France. Elle ne tarda pas à se présenter chez nous, où les deux écoles comp- taient aussi d’éminents champions. André Dumont représentait l’école stratigraphique, et son œuvre prouvait assez combien il y était passé maître. Ayant pu ne pas recourir à l’aide de la paléontologie, ses convictions sur l'efficacité du caractère stratigraphique, qu'il appelait caractère géométrique, étaient très fortes. Celles de de Koninck ne l’étaient pas moins. Il voyait opérer sûrement par les fossiles des raccordements posi- tifs entre les terrains des pays les plus éloignés. C'était dans la paléontologie qu’il voulait exclusivement trouver le procédé de raccordements chronologiques. L'école stratigraphique était du reste à son déclin. Les travaux de Murchison, Sedgwick, de Verneuil, Deshaye, d’Archiac et tant d’autres avaient démontré le pouvoir et l'efficacité de la méthode opposée. Beaucoup de membres de l’école stratigraphique, et des plus illustres, étaient devenus éclectiques. On vit notamment Léopold de Buch, imitant l'exemple de Caton qui voulut apprendre le grec dans sa vieillesse, entreprendre dans la dernière partie de sa carrière d'importants travaux paléontologiques et acquérir dans la science des fossiles un premier rang. D'Omalius d’Halloy n’alla pas aussi loin. Alors qu’il avait pu par le seul emploi de la stratigraphie dresser la carte géologique de l’ancien Empire français, on le vit bientôt insérer, dans son Traité de géologie, les listes étendues de fossiles belges, dressées par nos paléontologistes pour (12) chacun des terrains et faire une place de plus en plus grande à la paléontologie. Deux individualités aussi tranchées et éminentes que l’étaient Dumont et de Koninck, produisant simultané- ment des travaux considérables et défendant chez nous des écoles adverses, devaient évidemment donner lieu à un débat publie devant l’Académie. Ils y soutinrent, en 1847, leurs principes avec vigueur et presque avec pas- sion. La discussion eut un grand retentissement. Elle ne pouvait cependant avoir de solution immédiate : c'était à l'avenir, du reste prochain, à en décider. Aujourd’hui, nous savons, par une longue expérience, que les deux méthodes sont au même degré et mutuel- lement indispensables, que l’une ne peut marcher sûre- ment sans l’autre, et on les a conjointes sous le nom, non pas transactionnel, mais en tous points justifié, de Paléontologie stratigraphique. Mais, sous plusieurs rap- ports, la paléontologie l’emporta. Le elassement des couches d’une même série repose sur elle dès qu’elle peut intervenir. En outre, lorsqu'il yeut conflits —etils ont été fréquents — entre la paléontologie et la stratigraphie, la victoire est restée à la paléontologie ; c’est dans le sens des indi- cations de celle-ci que l'expérience prouve qu’il faut tou- jours conelure en pareil cas, dès que la détermination des fossiles est reconnue exacte. Les fameux débats sur Fâge de l’anthracite des Alpes occidentales, survenus quinze ans plus tard, ont été la sanction définitive de la méthode. Nos terrains ont servi du reste eux-mêmes souvent de champs de démonstration fructueux et non moins coneluants. (15) Enfin les parallélismes chronologiques à distance n'ont pu être établis que par la paléontologie, et ils se sont étendus à toutes les parties de la terre. L'étude de la faune du Caleaire carbonifère n’absorbait pas alors toute l’activité scientifique de de Koninck. Il pensait à aborder la faune de notre terrain devonien, à la suite des belles recherches des paléontologistes alle- mands et français sur les provinces rhénanes et le Hartz. Mais nos couches devoniennes sont d'exploration paléon- tologique ingrate, parce que leurs fossiles, malgré leur abondance, sont fort exceptionnellement en aggloméra- tions variées. Elles exigent de nombreux, déplacements et des recherches prolongées, presque une exploration minutieuse, pour fournir des matériaux comparables à ceux qui sont concentrés dans quelques gites du Caleaire carbonifère. De Koninck, livré à ses seules ressources, ne pouvait mener à bien cette laborieuse et coûteuse recherche. Il la tenta cependant, et nous le voyons, à partir de 1553, insérer, dans les éditions successives du Traité de d'Omalius d’Halloy, des listes de fossiles distri- . bués en quatre groupes fauniques, correspondant à autant de groupes stratigraphiques importants de notre Devonien. Il en revint done au Calcaire earbonifère. Les nouveaux progrès qu'il allait lui faire réaliser sont bien de nature à atténuer nos regrets qu'il n'ait pas été en mesure d’en- richir la science de la description de notre grande faune devonienne. C’est à la même époque qu’il commença ses voyages à travers l’Europe pour étudier les gites fossilifères et les collections. L’Angleterre, où le Calcaire carbonifère est 9 = ( 14) très développé, fut l’objet de ses nombreuses visites, même jusque dans sa vieillesse. L'élaboration de son ouvrage de 1842 lui avait fait remarquer des groupes insuffisamment étudiés, faute surtout de matériaux. Il se promettait d'y revenir. Les Crinoïdes et les Coralliaires étaient de ce nombre. En 1854, il publiait, en collaboration avec H. Le Hon, un long mémoire sur nos Crinoïdes carbonifères. Les auteurs remaniaient et précisaient cette classe difficile. De quinze espèces décrites en 1849, le nombre en était porté à cinquante-trois. Il ne fit paraitre sa revision des Coralliaires carboni- fères belges qu'en 1872. Il en décrivait soixante-dix-neuf formes. Ses études antérieures ne lui en avaient fourni que seize, et les matériaux qu'il avait communiqués à Milne-Edwards et Haime pour leur grand travail, n'en avaient fait connaitre que trente-quatre. Sur ces soixante- dix-neuf formes, quarante-trois sont nouvelles. Dans l'intervalle, de Koninek interrompait ces recher- ches pour mettre son autorité à la disposition de savants étrangers qui le priaient de faire la description des fossiles recueillis par eux dans diverses régions. En 1863, il se chargeait de décrire une collection de fossiles indous considérés comme. homogènes et de même âge carbonifère. Ils avaient été découverts dans le Pun- jaub et appartenaient au musée de Calcutta. Davidson en traitait les Brachiopodes; de Koninck s’appliqua aux autres groupes dontil fit connaître quarante-deux espèces. Quelques-unes de celles-ci se rapportent au genre Ceratites, ce qui ne les lui fit classer dans le Calcare carbonifère que sous toute réserve. Ce ne fut pas sans. (415) raison. Le service géologique de l’Inde a bientôt démontré que les couches à Cératites de ces contrées sont triasi- ques. Un Nautile est évidemment tertiaire et reconnu par l'auteur comme tel. Mais les autres espèces sont réelle- ment carbonifères. Les Céphalopodes, Gastéropodes et Lamellibranches sont décrits comme espèces partieu- lières, alors que parmi les Brachiopodes, sur vingt-quatre espèces, Davidson en identifiait dix aux formes euro- péennes, et de Koninek faisait la même assimilation à quatre espèces sur six de Coralliaires. Le grand ouvrage du Dr Waagen sur le Calcaire à Productus des mêmes régions (1879-1883), ne reproduit que partiellement ces identifications. Parmi les nom- breuses espèces qu'il en décrit, quelques-unes restent assimilées à des espèces européennes; d’autres y sont étroitement apparentées. Ces dernières sont réellement des formes correspondantes ou mieux représentatives, et quand nous voyons les géologues des Indes appeler leur Calcaire carbonifère Calcaire à Productus, nom qu'une partie du nôtre a reçu et qu’il mériterait aussi de prendre tout entier, on doit reconnaître combien étaient sérieuses les premières constatations qui fixèrent la foi de l’école paléontologique. Le Musée impérial de Vienne demandait, de son côté, à de Koninck, en 1873, de décrire les fossiles de même âge de la Carinthie. Il en ressortit, avec descriptions et figures à l'appui, une liste de cinquante-sept espèces, dont vingt-trois nouvelles viennent accroître le catalogue général. Ce fut en 1877 le tour de, l'Australie à faire appel à ses connaissances. De nombreux fossiles paléozoïques (16 ) avaient été recueillis dans la Nouvelle-Galles du Sud, et le Révérend Clarke, qui les avait découverts, demanda à de Koninek de les décrire. On comprend avec quel empressement l'actif savant saisit cette oceasion. La flore et la faune australienne présentent à notre époque, par leur spécialisation, l’un des eôtés intéres- sants des règnes organiques. Si la faune des eôtes se rattache d'autre part à celle de l'océan Pacifique, elle n'en reste pas moins profondément distincte de celle des mers européennes. En fut-il toujours ainsi ? Des espèces siluriennes, devoniennes et carbonifères avaient déjà été mentionnées, au cours des trente der- nières années, comme identiques où du moins comme fort voisines dans le continent australien et dans les con- tinents de l’autre hémisphère. On y avait gagné la notion de véritables espèces cosmopolites à l’époque paléozoïque. Je rappelle notamment notre Strophalosia productoïdes, divers Productus earbonifères et autres signalés par notre confrère, dès 1847, dans ces régions australes. Me Coy, dontnous retrouverons plus loin le nom à propos du Caleaire carbonifère d'Irlande reproduisant notre faune de Waulsort, venait de déclarer en 1866 qu'il con- eluait, sans hésiter, à l'identité spécifique générale de la faune marine des deux hémisphères à l’époque .silu- rienne. De Koninck recevait plusieurs milliers de fossiles siluriens, devoniens et carbonifères. Son enquête allait done pouvoir s'étendre à l’ensemble de la période pri- maire et lui permettre de faire un important examen comparatif du caractère de ces faunes. Il déerit dans le silurien cinquante-neuf espèces, parmi lesquelles, à son avis, treize seulement sont nouvelles, (17) tout en appartenant à des genres représentés en Europe et en Amérique par des espèces très voisines. Les quarante-six espèces connues sont toutes du silurien supérieur et se répartissent en groupes suecessifs Com- parables à ceux des continents septentrionaux. De Koninek confirmait donc l'opinion émise par Me Cov, et montrait qu'à l'égard de la faune silurienne, jusqu'en Australie, existait la concordance déjà si intéressante observée entre l’Europe et l'Amérique, puis étendue plus tard par M. Von Richthofen à la Chine, à savoir le grand nombre de genres et même d'espèces communs à ces continents et l'étroit parallélisme dans leur ordre d’ap- parition. Il reconnait quatre-vingt-une espèces dans le devo- nien de la Nouvelle-Galles du Sud. Trente d’entre elles seulement sont nouvelles, tout en ayant aussi, à l’ex- ception de quatre, leurs analogues en Europe et en Amé- rique; les cinquante et une autres sont identifiées aux formes des continents septentrionaux. I] les répartit en deux groupes stratigraphiques correspondant à des par- ües de notre devonien moyen et de notre devonien supérieur. Ce n’est pas sans un profond intérêt qu'on voit notre auteur y retrouver plusieurs des types les plus caracté- ristiques de notre Devonien : les Cyathophyllum vermicu- lure et helianthoïdes, les Alveolites subæqualis, basaltica, reticulata, Orthis striatula, Strophalosia productoïdes, Leptæna interstrialis, Atrypa reticularis, Spirifer Ver- neuili et autres. La proportion d'espèces cosmopolites, : admise par lui, n’est du reste pas plus forte que celle indiquée quelques années plus tard dans le sud-ouest de (18) la Chine par M. Kayser, qui, d'aprés les fossiles rapportés par M. von Richthofen, sur vingt-huit espèces de niveaux stratigraphiques analogues, en admet onze communes à l’ensemble du devonien du globe, sept autres se retrou- vant spécialement dans les couches rhéno-belges, une en Amérique, une en Australie. Aucun genre n'était nouveau dans le Silurien de la Nouvelle-Galles du Sud. Dans son Devonien, de Koninek en reconnait deux sur trente-cinq. Il y signale aussi deux anomalies de détail : elles ne sont certes pas suffisantes, ajoute-t-il, pour empêcher de considérer les faunes devo- niennes d'Australie et d'Europe comme contemporaines et produites dans des circonstances, sinon tout à fait identiques, au moins très analogues. On pouvait croire, d'après les travaux antérieurs de M: Coy et de Dana, qu'il n’en serait pas de même pour le Caleaire earbonifère. De Koninck arrive à des conelusions opposées et les formule presque dans les mémes termes que pour la faune devonienne : « la plupart des formes carbonifères de la Nouvelle-Galles du Sud ont en Europe et en Amérique, sinon des représentants identiques, au moins d’autres très voisins et analogues ». Ce jugement est basé sur cent soixante-seize espèces, dont il identifie soixante-quatorze aux espèces européennes, et quil répartit en soixante-douze genres, dont cinq restent spé- claux à l'Australie. Je place très haut cette œuvre de de Koninek. Elle est certainement l’une de celles où la philosophie naturelle peut puiser des données précieuses. Cette vérification magistrale des appréciations de ses prédécesseurs sur les faunes paléozoïques d'Australie et les résultats auxquels (19) il a su atteindre, ne peuvent guère recevoir ultérieure- ment d'importantes modifications. Notre auteur a eu entre les mains des matériaux relativement considérables, fruits des labeurs de trente années d’un infatigable cher- cheur, et lorsqu'il porte son jugement, c’est avec l’expé- rience de toute une carrière d'étude et de maniement des faunes anciennes. Qu'une proportion plus ou moins grande de ces formes identifiées soit plus tard, par l’un ou l’autre de leurs caractères secondaires, érigée en espèces particulières, comme James Hall l’a fait pour l'Amérique, elles n’en demeureront pas moins des types spécifiques intimement apparentés aux nôtres et susceptibles d’être envisagés, notamment sous le nom d’espèces représentatives, comme variétés géographiques. De Koninck restera parmi ceux qui ont largement contribué à reconnaitre qu'il a existé à ces époques lointaines une étrange uniformité orga- nique, des types cosmopolites, et qu’un étroit parallé- lisme universel s'établit dans l’évolution des faunes à travers ces temps. Nous sommes arrivés à l’époque de la carrière de notre illustre confrère où il semblait que, comblé de lauriers, 1l n’avait à aspirer qu’au repos. C’eût été mécon- naître cette nature vigoureuse et toute d'énergie, toujours au travail, et ne pensant qu’à faire progresser sa chère science. Il sentait qu'il avait un couronnement à donner à son œuvre etil s’y préparait depuis longtemps. J'aurai ici à parler de mon intervention personnelle, non pas pour exposer en quoi, particulièrement par la nature de nos fonctions, elle a pu contribuer à le secon- der, mais afin de permettre de mieux apprécier l'étendue ( 20 ) et le caractère de la nouvelle tâche que de Koninek a entreprise, lorsque, se faisant admettre à l’éméritat, après trente-huit années d'enseignement et à l’âge de 66 ans, il _concentra toutes ses forces sur une nouvelle description des fossiles du Calcaire earbonifère de la Belgique. On à vu que son ouvrage de 1842 consistait autant dans un accroissement du catalogue carbonifère que dans une revision des espèces antérieurement décrites. Nous avons insisté sur le soin de sa critique, sur sa eireonspection à identifier des types voisins. Néanmoins il me faisait souvent part de ses doutes sur la légitimité de ses assimi- lations entre des formes voisines provenant de Tournai et de Visé, et de son désir d’en faire la vérification. Depuis lors aussi, la faune de Waulsort et d'autres localités des environs de Dinant avait été découverte; à sa richesse de types et à la belle conservation des fossiles, qui en fai- saient la rivale des premiers gites, se joignait une longue série de formes spéciales et nouvelles, et de Koninek y avait immédiatement reconnu la reproduction d’une faune restée jusqu'alors exelusivement l'apanage de plu- sieurs localités de l'Irlande, où elle avait été partiellement déerite par J. Sowerby et Me Coy. Ces deux circonstances appelaient la reprise du sujet sur de larges bases, et il fallait en disposer longuement l'exécution. Ayant été appelé en 1868 à la direction du Musée royal d'histoire naturelle de Bruxelles, j'avais à le développer dans ses diverses parties et à déterminer le sens dans lequel on pourrait le plus utilement le faire. Le Gouver- nement accueillit ma proposition de réunir prineipale- ment toutes nos productions naturelles, puis de les sou- (A ) mettre à une étude approfondie. Les fossiles devaient naturellement tenir une grande place dans ce programme. L'étonnante richesse paléontologique de notre pays appa- raissait de plus en plus clairement. Les découvertes les plus inattendues s’y succédaient et faisaient entrevoir de telles ressources pour l'établissement de grands types fauniques, que la voie à suivre paraissait s'imposer d’elle- même. L’'exploration scientifique du territoire, la réunion de collections vastes et variées s’organisèrent. L'État con- sentit à la création des Annales du Musée, ee qui revenait, dans les conditions où ces mesures reçurent leur appli- cation, à décréter d'utilité publique la connaissance de l'histoire naturelle du pays. Nos recueils académiques ne se prétaient pas à l'exécution des travaux en vue, ear nos règlements vrescrivent l'achèvement complet des manus- crits, planches comprises, présentés à la Compagnie, et, par le fait, les frais de dessin de ces œuvres essentielle- ment iconographiques eussent été à la charge des auteurs, ce qui n’était pas possible. Des savants belges s'étaient dès lors préparés, par une longue carrière, à l'étude de groupes paléontologiques particulièrement remarquables chez nous et d’une impor- tance presque unique. C'était un devoir pour notre pays de mettre tout d’abord à profit, pour l’avancement de la science et pour le renom de la patrie, les éminentes con- naissances et l’activité d'hommes qui l'avaient déjà illustrée en maintes occasions. L’énorme quantité d’ossements de Cétacés miocènes et pliocènes, recueillis à Anvers par mon prédécesseur, M. le vicomte Du Bus, étaient à décrire et se trouvaient appelés à créer la Cétologie fossile, sur laquelle la science ne pos- sédait encore que peu de données. M. P.-J. Van Beneden était certes désigné pour les faire connaître au monde savant. Après qu'ils eurent été mis en ordre et classés, ils furent mis à sa disposition avec les moyens d'action que réelamait une œuvre aussi étendue. Je n’ai pas à rappeler iei avec quelle persévérance il embrassa une si grande tâche. En même temps que ces ossements de Cétacés, un très grand nombre de mollusques avaient été réunis dans les mêmes terrains miocènes et phocènes. Leur collection fut encore complétée et pourvue de nombreux matériaux de comparaison étrangers. Il y avait là de beaux éléments pour fixer définitivement le type conchyliologique de ces époques dans nos régions nord-tempérées. Feu Henri Nyst était de son côté le savant désigné par ses travaux de carrière pour cette œuvre éminemment désirable, qu'il a réalisée pour le terrain pliocène. Nous venons de constater qu'une nouvelle description de nos fossiles carbonifères n'était pas moins à pour- suivre et, non moins aussi que ses deux éminents confrères, de Koninek désirait s’en charger. J'avais fait don au Musée de ma collection de fossiles de la région de Dinant. Suecessivement le Gouvernement mit la direction en mesure d’acquérir d’autres collections nombreuses et de haute importance : celle de Ryckholdt qui, après avoir habité Tournai, s'était établi à Visé pour | recueillir passionnément pendant de longues années les fossiles du Caleaire carbonifère; la collection d’admi- rables spécimens de Tournai réunis par Le Hon; celles de Cantraine, de Nyst, de Chapuis, de M. Piret et de ( 25 ) de Koninek lui-même. Le Musée reçut des dons importants de M. Wineqz de Soignies, etfitencore faire des recherches dans plusieurs gites. C'était, en y comprenant diverses collections privées et des collections de comparaison variées, une accumulation de matériaux qui permettait d'envisager la question sous tous ses côtés, de dresser de la faune de cette époque un catalogue aussi complet qu'il était possible, de fixer définitivement les caractères de chaque forme d’après un grand nombre de spéeimens bien conservés, ce qui était un avantage inestimable, de s'assurer enfin si on avait affaire à un ensemble faunique uniforme ou à un ensemble évolutif dans lequel il exis- tait des faunes successives. De Koninek, dont il nous reste à analyser le grand ouvrage qu'il avait en vue, se mit à l’œuvre en 1815. Sans désemparer, il vint classer lui-même au Musée les énormes matériaux, des centaines de mille spéei- mens, sur lesquels il allait opérer, et organisa son tra- vail avec une grande entente. Il désignait les groupes qui devaient lui être successivement envoyés à Liége, où un dessinateur se rendait également pour exécuter les planches sous ses yeux. Il allait absorber les douze dernières années de sa vie dans la nouvelle tâche qu'il s’assignait. L'un des buts à atteindre était donc de s’assurer si les fossiles de notre Caleaire carbonifère forment plusieurs ensembles fauniques successifs et assez différentiés pour constituer des groupes géologiques distincts. Par cette donnée de paléontologie stratigraphique, on pourrait enfin fixer définitivement l'allure de la faune et les bases chronologiques d’un de nos terrains qui prend ( 24) presque une valeur classique. On va voir combien cette conquête a été laborieuse. Les circonstances se prêtent étrangement à compliquer l'étude des relations stratigraphiques entre les deux réservoirs fossilifères où de Koninek puisa ses premiers matériaux. Le calcaire argileux de Tournai, dont les couches ondu- lent sur une grande longueur, est entouré de dépôts cré- tacés et tertiaires qui voilent ses relations de superposi- tion et le laissent à l’état d’ilot séparé. De son côté, le caleaire de Visé se présente en une petite masse isolée, surmontée de phtanites houillers. Cette masse non stratifiée est de composition uniformé- ment calcareuse, et rien n’y décèle extérieurement l’exis- tence de roches d’époques distinctes. Or, il se trouve que le bas de la masse est du caleaire devonien à Rhynchonella cuboïdes, lequel est séparé du calcaire carbonifère dans le reste du pays par de fort épaisses séries de schistes et de psammites dont on ne trouve pas de trace ici. Le calcaire devonien et le caleaire carbonifère s’y soudent sans interposition ni stratification visible. En 1849, la paléontologie stratigraphique n’était pas assez avancée pour permettre deles distinguer, et de Koninck devait inévitablement réunir à la faune carboni- fère les fossiles devoniens de Visé, dont il décrivit onze espèces. Mais il s'agissait également de saisir les relations chro- nologiques entre les faunes de Tournai et de Visé. Aucune donnée paléontologique comparative n’existant alors pour le guider, puisqu'il était le premier à étudier ces faunes, il tendit vers la solution la plus simple et les syn- (25 ) chronisa, en interprétant leurs différences par des consi- dérations de géographie physique. Sur ces entrefaites, les résultats de la grande explora- tion de la Russie étaient connus, et, dans cette région, le calcaire à Productus giganteus et autres espèces caracté- ristiques de Visé est inférieur au calcaire à Spirifer mos- quensis. De Koninck crut que le Spirifer de Tournai était le même que ce dernier. Fidèle adepte de l’école pour laquelle :l était en plein combat, appliquant la donnée des explorateurs de la Russie, il renonça en 1847 à son opinion de synchronisme pour admettre, logiquement avec ses principes, que le caleaire de Tournai était posté- rieur à celui de Visé. Mais Dumont annonça bientôt que, d’après la strati- graphie de l’ensemble de notre Calcaire carbonifère, l'inverse avait eu lieu, que le calcaire de Tournai était, au ‘contraire, antérieur au calcaire de Visé, et M. Gosselet, quelques années après, le démontrait, preuves paléonto- logiques et stratigraphiques en mains. Vers le même temps, la faune de Waulsort fut découverte ; je démontrai de mon côté que les roches qui la recèlent prennent stratigraphiquement place entre les deux autres groupes de calcaires, au milieu desquels j’établis diverses sub- divisions que j'eus du reste à remanier ultérieurement. De Koninck ne contesta pas ces résultats, bien qu'ils fussent en opposition avec les indications des gites qu’il avait primitivement explorés. Si les gros Spirifers de Tournai, de Soignies, des Écaussines, ete., sont réelle- ment le Spirifer mosquensis, il y avait interversion dans son apparition en Belgique et en Russie. A la suite d'expériences répétées, la paléontologie a exelu cette ( 26 ) sorte de phénomènes. Il s'agissait dès lors de faire con- corder les données chronologiques contradictoires en présence. Le Musée ayant pu se procurer un nombre suffisant d'exemplaires de l'espèce russe, de Koninek fut en mesure de faire une comparaison plus complète avec l’espèce belge. Dans un travail où il fit, en 1883, l'étude des principaux Spirifers de notre terrain, il reconnut que celle-ei est non pas le Spirifer mosquensis, mais le Spirifer cinctus, déjà connu dans le nord de la Russie, en Irlande et aux États-Unis. Cette question tranchée, il restait à envisager en elle- même la faune d'ensemble recueillie dans nos riches gites, où elle présentait des ressemblances et des différences encore insuffisamment définies. Sa distinction précise en faunes successives qu’il va opérer, sera l’un des côtés saillants de l’œuvre finale de de Koninek. Il était donc établi que Waulsort est postérieur à Tournai et que Visé est postérieur à Waulsort. Les rap- ports paléontologiques de ces faunes locales, dont les col- lections étaient restées dispersées, ne pouvaientse dégager nettement que par leur comparaison directe et par con- séquent seulement après la réunion des nombreuses collections énumérées plus haut. Leur classement donna rapidement la solution. En 1878, publiant le volume qui forme la première partie de sa dernière œuvre, de Koninck démontra que ces faunes correspondent à trois époques successives dans la formation du Calcaire carbonifère, et ne pré- sentent pas le développement graduel et progressif que = J'avais été d’abord porté à y voir : pendant ces époques, coneluait-il, les conditions biologiques ont été assez diffé-. (27) rentes les unes des autres pour que l’ensemble des espèces de chacune de ces époques, prise isolément, suffise pour Ja caractériser et la distinguer. Les travaux que j'exéeutais simultanément pour le levé de la Carte géologique du royaume, au 20000e, fai- salent connaitre, en confirmation, par l'étude des ori- gines des roches de ces trois époques, presque unique- ment représentées cependant par des éléments calcareux, combien les phénomènes géologiques et les conditions de vie furent, en effet, différents pendant leur durée, et notamment le grand développement que le phénomène corallien prit pendant l’époque de Waulsort. Cette évolution, dans les opinions sur la chronologie intime de notre Caleaire carbonifère et sur les caractères respectifs de ses faunes successives, porte donc sur Jun des problèmes géologiques les plus ardus qui, je crois, se soit encore présenté. La solution, qui réclama quarante ans, n’en est plus contestable aujourd’hui. Les cinq autres volumes de l'ouvrage de de Koninck, les treize cent trois espèces qu'il décrit et figure, ont établi la vérité de sa conclusion sur des bases définitives. Dans un tableau synoptique, sur lequel nous aurons à revenir, pour les Céphalopodes et les Gastéropodes, comprenant six cent soixante-neuf espèces tant péla- giques que littorales, il établit notamment que quatre- vingt-huit espèces sont absolument spéciales à Tournai, quarante-cinq à Waulsort, deux cent trente-neuf à Visé. Mais il indique que les autres, sauf deux ou trois formes communes à deux étages, ne sont que relativement caractéristiques de chacun des trois horizons, en ce sens qu'on remarque entre elles des analogies plus ou moins (28) étroites; on pourrait les appeler espèces stratigra- phiquement représentatives. De Koninck ne voit du reste pas plus de rapproche- ments paléontologiques entre Tournai et Waulsort qu'entre Waulsort et Visé. Il insiste souvent sur ce fait; les preuves à l’appui en montrent toute la réalité. Cette conclusion sera, avec les données de son ouvrage sur l'Australie, son plus beau titre en paléontologie stratigraphique. C’est, du reste, l’un des progrès géolo- giques les plus sérieux réalisés dans notre pays; il assigne à notre terrain un point de départ initial dans la manière d'envisager la faune de ces temps anciens. Les éléments qui amenèrent de Koninek à la sépara- tion de ces trois groupes fauniques sont imposants, ainsi qu’on va en juger. En 1878 et en 1580, les deux premières parties de l'œuvre à laquelle il vouait la fin de son existence, étaient publiées. Elles comprenaient les Poissons et les Cépha- lopodes dans deux cent quatre-vingt-cinq pages de texte et cinquante planches, les unes et les autres de format petit in-folio. Le groupe des poissons, si difficile par l'état généralement fragmentaire de leurs restes, y est représenté par quarante-trois espèces de Ganoïdes et de Sélaciens, dont quinze étaient inédites. Les Céphalopodes comptent cent soixante-sept espèces, parmi lesquelles quatre-vingt-treize n'avaient pas été décrites antérieure- ment, et qu'il répartit en sept genres déjà connus. En 1881 et en 1883, deux autres parties, embrassant les Gastéropodes, déerivaient et figuraient, dans quatre cent dix pages et dans cinquante-sept planches, einq | cent deux espèces, dont trois sent soixante-trois sont soso (29) eréées par luiet qu’il distribue dans einquante-six genres, quatorze d’entre eux étant nouveaux. En 1885, c'était le tour des Lamellibranches, dans une cinquième partie comportant deux cent quatre-vingt- trois pages et quarante et une planches, et pour l’exécu- tion de laquelle il s’adjoignit le concours de M. Fraipont. Il y reconnaissait quatre cent soixante espèces, dont trois cent quarante-neuf étaient nouvelles, trente-ceinq genres, dont quatre nouveaux. La sixième partie fut éditée en 1887, sans avoir été terminée, et devait comprendre une première série de familles de Brachiopodes. De Koninck, hélas! succom- bait avant de l’avoir menée à bonne fin. Il y traitait dans cent cinquante-quatre pages et trente et une planches les Térébratulides, les Rhynchonellides, les Athyrides et une partie des Spiriférides, distribués en huit genres tous connus et en cent trente espèces, dont soixante et onze considérées comme nouvelles. On sera longtemps à regretter que le maître n'ait pu achever cette classe dont les représentants ont, par leur abondance et leur fréquence, un rôle prépondérant, de même qu'ils constituent les formes les plus intéressantes de ce terrain. Il est surtout fâcheux qu'il n’ait pas eu le temps d'aborder les Productus, l'un de ses groupes de prédilection dès 1843. De Koninck excellait, nous l’avons déjà remarqué à plusieurs reprises, dans le travail linnéen, dans le elasse- ment et la distinction des formes. Il poussait à un degré de précision extraordinaire ses diagnoses et se livrait sur chaque espèce à une observation très détaillée, que sa grande expérience lui rendait aussi facile que sûre. 5 (50 ) On à pu trouver exagéré et découlant d'idées trop abso- | lues le nombre de genres et d'espèces qu'il a créés dans son dernier répertoire. Parfois des critiques se sont éle- vées, comme s1 ces divisions avaient été faites à la légère, en vertu d'opinions surannées telle que la doctrine de l’immuabilité des espèces et de l'indépendance complète de la faune de chaque étage géologique, ou bien sous l'empire d’une tendance d'auteur à amplifier son œuvre et à donner un grand développement à son catalogue, en tenant compte des plus légères différences et en mettant celles-ci sur le même rang que les caractères importants. Ce serait mesquinement méconnaitre la pensée du savant et la portée qu'elle est certainement appelée à recevoir. Pour ce qui concerne les genres, nous remarquons que, dans les seuls Céphalopodes, Gastéropodes, Lamelli- branches et les quatre familles de Brachiopodes déerites, il admet cent et six genres, résultant pour beaucoup de l'adoption des coupes déjà introduites dans les grands groupes génériques des premiers auteurs linnéistes, puis du tronçonnement fait par lui-même de quelques-uns de ceux-ci, et même d’autres qu'il avait d’abord créés per- sonnellement. C’est ainsi que, sur ces cent et six genres, trente-quatre sont nouveaux. La proportion est considé- rable. Le grand genre Pleurotomaria de Defrance, dans les Gastéropodes, disparait entre autres pour faire place à sept nouveaux genres. Cette opération a pu paraître une complication d'utilité douteuse. Est-il bien nécessaire de pratiquer ces fractionnements parmi de nombreuses formes constituées en groupes presque naturels, à carac- (51) tères faciles à saisir, pour en ériger les tronçons en groupes placés sur le même rang que celui qu’on détruit, en les faisant reposer sur des caractères moins généraux et de constatation souvent difhicile, surtout chez les fos- siles empâtés dans une roche dure? On doit remarquer que ce sort a été réservé à presque tous les genres, conçus dans un esprit linnéen plus large, pour quelque règne que ce soit, dans le vivant comme dans le fossile. Il ne fait même que s’accentuer chez les auteurs récents. Malgré les inconvénients pra- tiques qui en résultent, les naturalistes ont dû s’y sou- mettre, car il faut grouper génériquement les espèces non d’après leurs affinités générales, mais spéciales : c’est là l'esprit même des classifications. Quand une partie de ces espèces, malgré des ressemblances d’en- semble, s’écartent d’un plan resserré de conformation, on est forcément porté à les séparer des autres. En quoi peuvent intervenir alors les appréciations personnelles ? c'est dans la valeur plus ou moins grande accordée à ces caractères dissidents. On divisera le genre primitif en sous-genres, même en simples sections, ou bien on en détachera des genres autonomes. De Koninck, disposant, comme je l'ai dit, d’un nombre exceptionnel de spécimens d’une excellente conserva- tion, était à même de préciser ces caractères génériques mieux qu'on n'avait encore pu le faire, en se basant, par exemple, dans les Pleurotomaria, sur la disposition de lombilic, la forme et l’allure des tours despire, la dispo- sition de la bande du sinus, ete. Par ces caractères, il reconnaissait sept plans distincts de conformation parmi les soixante et onze espèces qui auraient pu prendre place dans l'ancien genre Pleurotomaria. (52) Ces distinctions devaient être faites. La seule modifiea- tion, susceptible d'être apportée à la systématique de l’auteur, sera l'application du point de vue indiqué ci-dessus, de regarder les caractères des nouveaux groupes génériques comme indiquant seulement des sous- genres ou des sections de genres. Si la mesure trouve des partisans, elle aura sans doute aussi des adversaires. Le sujet de la multiplicité des espèces a plus de gravité. Si elle est exagérée, elle tend à dissimuler des rapports réels entre des formes connexes et peut introduire fietive- ment des différences entre des groupes de couches; si elle est trop restreinte, elle méconnait des caractères séparatifs et peut celer des distinetions stratigraphiques qu'il importe de noter. De Koninek se préoceupait beau- coup de la question et m’en a souvent entretenu. Lorsque je constate, disait-il, une différence quel- conque, même très minime, dans une série d'individus d'une forme déterminée, j'en fais une espèce distincte, à la double condition que cette différence soit constante et propre à l’un des trois étages du Caleaire earbonifère. D’autres, peut-être, n'en auraient fait que des variétés. On ne peut cependant méconnaitre que ces différences morphologiques, corroborées par la répartition stratigra- phique, devaient être l’objet d’une distinetion soigneuse, quelles que fussent les théories préférées. Les formes, pourvues de ces conditions, devaient à tous points de vue être nommées. Elles ne sont pas des variétés acciden- telles, ear il ne s’agit pas ici de modifications se répétant chez quelques individus d’un même horizon géologique et pouvant s’interpréter comme des simples variations dues à l’action des milieux. La double circonstance de (55 ) modifications constantes en fonction du temps, requise par de Koninck, leur donne une tout autre importance. Ce qu’on eût pû reprocher, et avec raison, au savant, c'eût été de ne pas signaler et accentuer ces distinctions. Elles l'ont été, et nous devons y reconnaitre du véritable esprit scientifique, un progrès marqué, en conformité axee la marche de l'histoire naturelle à notre époque. Il v a, du reste, lieu de faire 1ei, rien que pour les ter- rains primaires, un rapprochement significatif. Deux des paléontologistes célèbres de notre temps, . Joachim Barrande et James Hall, dans leurs immenses travaux sur le Silurien de la Bohême, sur le Silurien et le Devonien des États-Unis, obéissent à la même tendance que de Koninek pour notre Caleaire earbo- nifère. Les uns et les autres ont consacré leur existence à l’étude de groupes fauniques géographiquement et stra- tigraphiquement cireonserits. En possession d’une quan- tité colossale de matériaux, ils ont pu étudier chaque forme sur un grand nombre de spécimens, et, y appli- quant l'expérience d’une longue carrière, après avoir reconnu les analogies, ils se sont appliqués à saisir minu- tieusement les différences auxquelles ils ont attribué, sans hésiter, une valeur spécifique lorsqu’elles coïneident avec un horizon géologique spécial. Aussi un même reproche a été fait à ces illustres tra- vailleurs : « ils multiplient outre mesure les espèces ». On perd de vue que leurs résultats comme leurs opinions sont le fruit de l'expérience de toute leur vie, le produit d’une étude approfondie s’il en fut, qu'ils ont pu y arriver -par la circonstance capitale et fort rare d’avoir été en possession d'éléments d'appréciation aussi étendus qu’il (54) était nécessaire, qu'ils expriment par le fait non pas des vues fantaisistes, mais des réalités inéluctables qui se sont imposées à eux. Je pense qu'il est peu de naturalistes monographes qui, se trouvant en pareille situation, agis- sent autrement. Dès qu’elles se trouvaient appropriées ainsi qu'il vient d’être dit, nos formes carbonifères, quelles que fussent leurs affinités, ont donc été spécifiées, nommées, munies de descriptions et de figures fort précises. Cependant, en 1883, de Koninck, ayant connaissance des objections qui s’élevaient contre ces spécificités mul- üples, publia dans le Bulletin du Musée royal d'histoire naturelle, en vue d’aider à déméler leurs relations d’ana- logie et de distribution, un travail digne de fixer l’atten- tion la plus sérieuse. Il y insérait en trois colonnes un tableau synoptique des espèces de Poissons, de Céphalopodes et de Gasté- ropodes, qu'il avait admises dans les trois étages de notre Caleaire carbonifère, en indiquant les formes absolument spéciales à chacun de ces étages et celles qui, au contraire, par leurs attaches morphologiques, pou- vaient être considérées comme stratigraphiquement correspondantes. Dans son esprit, ce tableau était, je crois, un simple rapprochement, une sorte de complément de celassifica- tion, en même temps qu'une nouvelle justification de l'existence de trois faunes spéciales dans notre terrain. Mais je lui attribuais une autre portée. On y trouve, mises en regard, les espèces isolées et les espèces voisines les unes des autres. Dans son examen, suivant les ten- dances d’un chacun, rien ne s'oppose en effet à ce qu’on | (55) conserve à toutes les formes déerites leur autonomie spé- cifique, ou bien que, ne maintenant cet attribut qu'aux formes sans analogues stratigraphiques, on considère, au contraire, les formes parallélisées seulement comme des variétés d'évolution. Ce travail est donc de nature à atténuer les critiques, fondées ou non. On peut en outre y trouver une sorte d'acheminement vers une œuvre qui est certainement dans le désir de tous pour l’ensemble des termes de la série géologique : le elassement synoptique des formes à affinités étroites suivant leur distribution dans le temps. C’est l’introduc- tion dans cette voie que je trouve en germe dans cette dernière œuvre du maitre. Mais si nous embrassons l’ensemble de ses travaux sur la Belgique et les contrées lointaines, nous voyons en définitive que ses appréciations sur les limites de la spé- cificité se balancent entre deux points de vue tranchés, pouvant par le fait donner lieu à des tendances contra- dictoires, à des aperçus en apparence peu cohérents. Il peut sembler presque exorbitant qu’on déclare identiques des formes d’un terrain trouvées en Europe, en Amé- rique, aux Indes et jusqu'en Australie, alors que le méme auteur n'hésite pas à séparer, dans un petit coin de l’Europe, les formes les plus voisines, dès qu’elles se trouvent dans des niveaux distincts du même terrain. Dans les résultats de la confrontation de faunes anciennes provenant de divers continents, nous obser- vons chez les premiers auteurs la propension à remar- quer les rapprochements et à identifier les formes. C’est ce qui a eu lieu notamment d’abord pour les faunes euro- péennes et américaines et a aidé à établir la puissance ( 56) de la paléontologie stratigraphique pour les raceorde- ments à distance. Les similitudes entre beaucoup de formes sont tout au moins étroites; chacun en tombe d'accord, et la donnée d'espèces cosmopolites à laquelle de Koninck a largement collaboré est bien admise pour ces époques par beaucoup d’autorités, même les plus récentes. Mais bientôt l'opération contraire se fit jour. Dans beaucoup de cas, on n’admit plus l'identité, mais seule- ment des analogies, et on fit des espèces représentatives. Presque toutes les espèces siluriennes et devoniennes américaines, annoncées par les premiers observateurs comme ne différant pas de celles d'Europe, furent érigées par James Hall, aidé par d'énormes matériaux, en espèces distinctes, quelles que fussent leurs intimes res- semblances avec les nôtres, comme nous avons vu qu'il avait aussi érigé en espèces distinctes des formes très voisines existant dans des niveaux géologiques différents. Le grand paléonto!ogiste et ses imitateurs pour d’autres contrées n’ont pas moins raison que leurs prédéces- seurs. Dans ce cas aussi, si la donnée de l’analogie étroite est à relever, celle des différences qui s’y associent ne devait pas moins l'être. C’est donc la reproduction dans le sens régional de l'opération qui vient d’être signalée pour la distribution verticale, et elle tient aux mêmes causes, dont la principale réside, on ne saurait trop y insister, dans la possession d'éléments considérables d'étude. Lorsqu'un auteur, quelque expérimenté qu'il soit, doit se prononcer sur des formes représentées par un très petit nombre d'exemplaires, quelquefois même par un seul, il tend vers l'identification, en d’autres (57) termes, à élargir la spécificité, en tenant surtout compte des similitudes. Quand il dispose, au contraire, de nom- breux spéeimens pour chaque forme, il tend à multiplier les séparations et à restreindre la spécificité, parce que, pouvant apprécier aussi bien les dissemblances que les ressemblances, il veut préciser les distinctions auxquelles il attache justement une grande valeur. Ainsi prit place, je le répète, à côté de la notion des espèces cosmopolites, la notion, plus particulariste, mais en réalité connexe, des espèces représentatives, repro- duisant au fond la notion des variétés géographiques des naturalistes qui opèrent sur le vivant. Les premières sont sans doute appelées à être fort réduites en nombre, mais les unes et les autres ont à peu près la même significa- tion en géologie, car l’ordre d'apparition des faunes dont ces espèces font partie, est essentiellement le même sur tout le globe. C'est dans cet ordre d'idées qui faut, à mon avis, apprécier la double tendance, en apparence opposée, qu’on remarquera dans les iravaux de de Koninck, identifiant à des espèces des continents septentrionaux cent soixante- onze espèces siluriennes, devoniennes et carbonifères d'Australie, tandis qu'il sépare en espèces distinetes de nombreuses formes à peine différentes provenant de niveaux successifs de notre carbonifère. Comme on le voit, les deux points de vue ne sont pas inconcilables ; ils dépendent des circonstances et non de principes dif- férents. De Koninck fut terrassé par l’apoplexie en plein travail, et il y succombaïit le 15 juillet 1887, presque octogénaire. Il était à peu près aux deux tiers de son ouvrage. Quand ( 58 ) il le commença en 1875, bien qu'il comprit l'étendue de la tâche, il ne prévoyait pas qu’elle dût prendre de pareilles proportions. Il avait compté sur quinze cents formes à décrire. Les Poissons, les trois premières classes des Mollusques et quatre familles de Brachio- podes n'étaient pas loin d'atteindre ce chiffre. Il lui restait à achever cette quatrième elasse, à reprendre les Bryozoaires, les Crustacés, les Crinoïdes, les Coralliaires, à aborder les Foraminifères et autres groupes du bas de léchelle animale. Les parties qu'il a menées à bonne fin sont néanmoins si importantes que nous pouvons les considérer, au seul point de vue M comme l’œuvre capitale de sa vie. L'illustre savant reçut naturellement, au cours de sa carrière, beaucoup d’honneurs en Belgique et à l’étran- ger. L’Angleterre particulièrement, où ses travaux devaient être plus appréciés qu'ailleurs, vu l'extension qu'y prend le Caleaire carbonifère, lui décerna de hautes distinctions. Il a travaillé jusqu’à la dernière heure. S'étant voué à l'étude des fossiles dès 1833, il s’y est livré sans relâche pendant einquante-quatre ans. Le labeur qu'il accomplit est considérable. C’est par milliers que se comptent ses pages de descriptions et par centaines les planches qu'il y joignit. D'Archiac, voulant en 1878 faire apprécier d’une manière tangible l’effort de la paléontologie française, avait dressé un tableau indiquant le nombre des pages et des planches publiées en France sur les fossiles. J'ai fait exécuter le même relevé pour l’œuvre de de Koninck à l’occasion de la présente biographie seien- tifique, et il fournit les chiffres suivants : mille et deux ( 59 ) pages et soixante-dix-neuf planches in-8, mille cinq cent trente-six pages et cent vingt-six planches in-#, mille cent trente-deux pages et cent quatre-vingt-einq planches in-folio ! Si l’on se rappelle que cette immense production, tout en s'appliquant parfois à l’ensemble des faunes paléozoï- ques, a, presque tout entière, porté sur une même époque géologique dont il a envisagé la faune des régions les plus distantes, qu’en outre il a embrassé, à peu de choses près, toutes les parties du règne animal qui y sont repré- sentées, on pourra se rendre plus exactement compte encore de la rare activité, de la persévérance à toute épreuve du savant que nous avons perdu. La place qu'il a occupée dans la science, l'éclat qu’il a jeté sur la patrie lui donnent tout droit à notre recon- naissance. C’est avec vérité qu'on peut dire de de Koninek :Il a honoré son pays ! É. Duponr. LISTE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES DE LUCIEN-GUILLAUME DE KONINCK (:). TRAVAUX PALÉONTOLOGIQUES ET GÉOLOGIQUES. 1833. Notice sur un moule pyriteux de Nautile de Deshayes, Defr. ou de l’Adour, Basterot. (Bul. Soc. géol. de France, t. IN, p. 437.) 4838. Description des coquilles fossiles de l'argile de Basele, Boom, Schelle, etc. (Nouv. Mém. Acad. Roy. de Belq., in-40, t. X1, 37 p., 4pl. 1841. Mémoire sur les Crustacés fossiles de la Belgique. (Jbid., t. XIV, 20 p., 4 pl.) 4842-4%. Description des animaux fossiles qui se trouvent dans le terrain carbonifère de la Belgique. Liége, in-40, 4 vol, 650 p., et atlas de 69 pl. 1843. Sur le genre Bembix et sur une nouvelle espèce d'Or'this des terrains crétacés de la Belgique. (Mém. Soc. Roy. Sc. de Liége, t. I, p. 205, 4 pl.) 4848. Notice sur l'existence de Chéloniens fossiles dans l'argile de Basele. (Bul. Acad. Roy. de Betg., 1re série, t. X, Are part., p. 32.) 1848. Notice sur une coquille fossile des terrains anciens de la Belgique. (Zbid., t. X, Are part., p. 207, 4 pl.) 1843. Rapport sur le mémoire de M. 4. Nyst, sur les coquilles et polypiers fossiles des terrains tertiaires de la Belgique. (Ibid. 1re série, t. X, 1re part., p. 413) De (:) Cette liste, sauf quelques compléments et rectifications, est extraite d’une intéressante notice biographique publiée l’an dernier par M. J. FRAïIPONT, et de la Bibliographie académique de 1886. ( 41) 4546. Notice sur quelques fossiles du Spitzherg. (Bul. Acad. Roy. de B-lg., 1re série, 1. X[IL, Are part., p. 592.) 186. Notice sur deux espèces de Brachiopodes du terrain paléo- zoïque de la Chine. (Jbid., t. XIII, 2e part. p. 445, 41 p. 4 pl.) 4841. Monographie du genre Productus, (Mém. Soc. Roy. Sc. de Liége, t. IV, 208 p., 19 pl.) 4841. Recherches sur les animaux fossiles. Monographie des genres Productus et Chonetes. (Liége, in-40, 4 vol., xvir-246 p., A pl) 48#1. Notice sur la valeur du caractère paléontologique en géo- logie. (Bul. Acad. Roy. de Belg., lre, série t. XIV, 2e part., p. 62.) 1847. Réplique aux observations de M. Dumont sur la valeur du caractère paléontologique en géologie. ({bid., t. XIV, 2e part., p. 249) . 1849. Nouvelle notice sur les fossiles du Spitzberg. (Ibid ,t. XNI, 2e part. p. 632, 1 pl.) 4854. Description des animaux fossiles qui se trouvent dans le ter- rain carbonifère de la Belgique. Supplément. Liège, in-40, 1 vol., 66 p., 5 pl. 1854. Rapport sur la description des « Entomostracés fossiles des terrains tertiaires de la France et de la Belgique, par J. Bosquet. » (Bul. Acad, Roy. de Belgq., re série, t. XVIII, {re part., p. 1#5.) 1854 Discours sur les progrès de la paléontologie en Belgique. (bid., L. XVIN, 2 part., p. 648.) 4853. Notice sur le genre Davidsonia. (Mém. Soc. Roy. Sc. de Liége, t. VIE, p. 429, 1 pl. 1853. Notice sur le genre Hypodema. (Ibid., t. VII, p. 140, 1 pl.) 1853. Listes des fossiles recueillis dans les terrains devoniens et carbonifères de la Belgique, publiées dans la Géologie de la Belgique, par J.-J, d'Omalius d'Halloy, 1 p. 1853. 1855. 1856. 1858. 4859. (42) Recherches sur les Crinoïdes du terrain carbonifere de la Belgique (en collaboration avec H. Le Hon). (Wém. Acad. Roy. de Belq., in-49, t. XXVIII, 245 p,, 7 pl) 54. Communication sur des ossements fossiles découverts dans la Campine. (Bul., Acad. Roy. de Belgq., {re série, t. XXI, 2e part., p. 592.) 54. Notice sur un nouveau genre de Crinoïdes du terrain carbo- nifère de l'Angleterre. (Mém. Acad. Roy. de Belg., in-4, t. XXVIIL, 6 p., 1 pl) Notice sur une nouvelle espèce de Davidsonia. (Mém. Soc. Roy. Sc. de Liège, t. X, p. 98, 1 pl) Notice sur la distribution de quelques fossiles carbonifères. (Bul. Acad. Roy. de Belq., 4*e série, t. XXIIL, 2% part, p. 309.) . On the Genus Woodocrinus (en collaboration avec Edw. - Wood). (Brit. Assoc. Rep., 2 part. p. 76. 2 pl.) . Sur deux nouvelles espèces siluriennes appartenant au genre Chiton. (Bul. Acad. Roy. de Belg., 2 série, t. I, p. 490, 4 pl.) On a new Genus of Crinoïdea discovered in the mountain limestone of Swaledale by Edw. Wood, with a descrip- tion of the Genus. (The Geologist, p.12, 9 pl) . Sur quelques Crinoïtdes paléozoïques nouveaux de l'Angle- terre et de l'Écosse. (Bul. Acad. Roy. de Belg., 2e série, t.IV, 46 p., 1 pl.) . Le même travail traduit. (The Geologist, p. 146.) . Rapport sur une découverte d'ossements fossiles faite à St-Nicolas. (Bul. Acad. Roy. de Belg., 2 série, 1. NII, p. 409.) Traduction avec notes et additions du Mémoire sur les genres et les sous-genres de Brachiopodes munis d'appendices spiraux, par Davidson. (Mém. Soc. Roy. Sc. de Liége, t. XVI, 51 p.. 2 pl.) QC At due De y 1860. 1862. 1863. 1863. 1864. 1868. 1868. 1869. 1869. 4810. 4871. (45) Sur deux nouvelles espèces siluriennes apparteuant au genre Chiton. (Ann. d'Hist. Nat., p. 91) Listes des fossiles recueillis dans les terrains devonien et carbonifère de la Belgique, publiées dans l'Abrégé de Géologie, 1° édition, par J -J. d'Omalius d'Halloy, 9 p.) Notice sur les fossiles de l'Inde découverts par M. le Dr Fleming, d'Édimbourg. (Méin. Soc. Roy. Sc. de Liége, 1. XVIII, 26 p., 8 pl.) Le même en anglais. (Quart. Journ. Geol. Soc. of London, t. XIX, 18 p,,8 pl.) Notice sur quelques Brachiopodes carbonifères recueillis dans l'Inde par MM. le Dr Fleming et W. Purdon et décrits par Ch. Davidson. — Traduction (Mém. Soc. Roy. Sc. de Liége, t. XNILT, 17 p., 4 pl.) Notice sur le-Palædaphus insignis (en collaboration avec M. P.-J. Van Beneden) (Bul. Acad. Roy. de Belq., 2e série, t. XVIT, p. 143,9 pl) Notice sur quelques fossiles devoniens des environs de San- domirz en Pologne. (1bid., t. XXNI, p. 47.) Listes des fossiles recueillis dans le terrain devonien de la Belgique, publiées dans le Précis élémentaire de Géolo- gie, 8° édition, par J.-J. d'Omalius d'Halloy, 3 p.) Sur quelques Échinodermes remarquables des terrains paléozoïques. (Bul. Acad. Roy. de Belg., 2e série, t. XX VILLE, p. 544, 4 pl.) Rapport sur le Mémoire reçu en réponse à la to de Géologie. (Ibid., p 593) Notice sur un nouveau genre d2 Poisson fossile de la Craie - supérieure : Ancistrognathus. (Ibid, t. XXIX, p. 15; t. XXX, p.21) Nouvelles recherches sur les animaux fossiles du terrain carbonifère de la Belgique : Coralliaires. — Résumé. (lbid., t. XXXI, p. 316.) (44) 1872. Nouvelles recherches sur les animaux fossiles du terrain carbonifère de la Belgique : Coralliaires. (Mém. Acad. Roy. de Belg., in-4, t. XXXIX, 178 p., 45 pl): 1872. Rapport sur le Mémoire relatif aux roches plutoniennes de la Belgique et de l’Ardenne française. (Bul. Acad. Roy. de Belg., 2 série, t. XXXIV, p. 596.) 1573. Monographie des fossiles carbonifères de Bleiberg en Carin- thie. (Bruxelles, in-4°, 4 vol., 416 p., 4 pl 1874. Sur les fossiles carbonifères découverts dans la vallée de Sichon (Forez), par M. Julien. (Ann. Soc. géol. de Bely, Est) 1874. Communication sur la Commission des États-Unis chargée de la publication de la carte géologique du pays. (Bul. Acad. Roy. de Belq., % série, t, XXXNVII, p. 596.) 1875. Notice sur le calcaire de Malowka ct sur la signification des fossiles qu'il renferme. (Bul. Soc. Nat. de Moscou, t. XLVIII, 2e partie, 144 p.) 1876. Rapport sur un Mémoire de M. Renard, intitulé : Sur la structure et la composition minéralogique du coticule et ses rapports avec le phyllade oligistifere. (Bul. Acad. Roy. de Belg., 2 série, t. XLIH, p. 462) 4876. Rapport sur un Mémoire de M. Mourlon, intitulé: Sur l'étage devonien des psammites du Condroz, dans la vallée de la Meuse, entre Luslin et Hermeton-sur-Meuse. (Ibid, - t. XLII, p.829) â 1876. Notice sur quelques fossiles recueillis par G. Dewalque dans le système gedinnien de A. Dumont. (Ann. Soc. géol. de Belg., t. LI, 26 p,, 1 pl) 4877-78. Recherches sur les fossiles palézoïques de la Nouvelle- Galles du Sud (Australie). (Mém. Soc. Roy. de Liége., t. NI et VII, 373 p.24 pl.) Le même travail publié dans les Transact. Roy. Soc. Sidney. 4878. 1878. 4879. 4880. 4530. AS81. 4581. 4881. 4832. 1833. 41883. 4583. (45) Sur une nouvelle espèce de Crustacé du terrain houiller de la Belgique. (Bul. Acad. Roy. de Belq., 2 série, t. XLV, p. 409, 1 pl.) Faune du Calcaire carbonifère de la Belgique. Première partie : Poissons et genre Nautile, in-fo, 452 p., 31 pl. (Ann. Mus. Roy. d'Hist. nat. de Belgq., t. IL.) Belgian Carboniferous limestone. London, in-40. Rapport sur un Mémoire de M. Van den Broeck intitulé : Sur les phénomènes d'altération des dépôts superficiels par l'infiltration des eaux météoriques, étudiés dans leurs rapports avec la Géologie stratigraphique. (Bul. Acad. Roy. de Belg , 2 série, t. XLIX. p. 615.) Faune du Calcaire carbonifère de la Belgique. Deuxième par- tie : Céphalopodes (suite), in-fo, 433 p.. 19 pl. (Ann. Mus. Roy. d'Hist. nat de Belg., t. V.) Notice sur le Prestwichia rotundata, J. Prestwich, découvert dans le schiste houiller de Hornu, près Mons. (Bul. Acad. Roy. de Belq., 3° série, t. I, p.479, 1 pl.) Faune du Calcaire carbonifère de la Belgique. Troisième par- tie : Gastéropodes, in-f0, 470 p., A pl. (Ann. Mus. Roy. d'Hist. nat. de Belg., t. VL) Sur quelques Céphalopodes nouveaux du Calcaire carbonifère de l'Irlande. (Ann. Soc. géol. de Belg, t. VI, 41 p., 2 pl) Notice sur la famille des Bellerophontidæ. (Ibiu., 19 p- 1 pl; Distribution géologique des fossiles carbonifères de la Bel- gique. (Bul. Mus. Roy. d'Hist. nat, de Belgq., t. 1, 33 p.) Notice sur le Spirifer mosquensis et sur ses affinités avec quelques aütres espèces du même genre. (Bul. Mus. Roy. d'Hist. nat. de Belgq., t. U, 95 p., 8 pl) Faune du Calcaire carbonifère de la Belgique. Quatrième par- tie : Gastéropodes (suite et fin), in-fo, 240 p., 36 pl. (Ann. Mus, Roy. d'Hist. nat. de Belg., t. VIH.) 4 1586. 1887. ( 46) . Observations relatives aux espèces fossiles qui ont été recueillies par M. Julien dans le terrain carbonifère du Morvan. (Bul. Acad. Roy. de Belq., 3e série, t. IX, p. 316.) . Faune du Calcaire carbonifère de la Belgique. Cinquième partie : Lamellibranches, in-fo, 283 p., 41 pl. (en collabora- lion avec J. Fraipont). (Ann. Mus. Roy. d'Hist. nat. de Belg., t. XI.) Notice sur le parallélisme entre le Calcaire carbonifère du N.-0. de l'Angleterre et celui de la Belgique (en collabora- tion avec M. Lohest). (Bul. Acad. Roy. de Belg., 8° série, t. XI, p. 541.) Faune du Calcaire carbonifère de la Belgique. Sixième par- tie : Brachiopodes, in-fo, 4583 p., 37 pl. (4nn. Mus. Roy. d'Hist. nat. de Belg., t. XIN.) TRAVAUX CHIMIQUES ET AUTRES. 33. Tableau synoptique des principales combinaisons chimiques. (Louvain. in-f0.) S34. Mémoire sur une nouvelle méthode de préparer la salicine , Nolice sur le sulfocarbamylate de potasse. ({bid., t. IX, (en collaboration avec Hensmans). (Bul. Acad. Roy. de Belg., re série, t. I, p. 116) . Note additionnelle au précédent mémoire ({bid., t. II, p.251.) . Sur l'analyse de deux calculs d'un volume considérable, l'un biliaire et l’autre rénal. (/bid., t. ILE, p. 219.) 36. Mémoire sur les propriétés de la phloridzine. (Louvain, 4 vol in-50.) . Note sur l'emploi de la phloridzine. (Bul. Acad. Roy. de Belg., t. IV, p. 94.) . Éléments de chimie inorganique. (Liège, 4 vol. in-80.) 40. Note sur la populine. (Bul. Acad. Roy. de Belg., t. NI, Are part., p. 25.) 2e part., p. 846, 2 pl.) 1876. (47) 2. Examen comparatif des garances de Belgique et des garances étrangères (en collaboration avec J.-T.-P. Chandelon). (Hém. Soc. Roy Sc. de Liége, ti.) . Sur l'emploi des vases en zinc dans l'économie domestique et agricole (en collaboration avec E. Gauthy). (Ann. du Conseil de salubrité publique de Liége, t. I) . Notice sur la vie et les travaux de P.-S.-C.-E. Louyet. (Annuaire de l’Acad. Roy. de Belg.) . De l'influence de la chimie sur les progrès de l’industrie. (Bul Acad. Roy. de Belg., 2 série, t. XIV, p. 504.) . Rapport sur l'eau minérale d’un puits artésien d'Ostende et analyse de cette eau. (/bid., 2 série, t. XVIII, p. 143.) Rapport au nom du jury pour le prix quinquennal des sciences physiques et mathématiques 1859-1863. (1bid., 2e série, t. XVIIT, p. 516.) . Rapport sur l'Exposition universelle de Londres en 1862, (Documents et rapports, t. [.) . Résumé de la théorie chimique des types. Bruxelles, 4 vol. in-12, . Tableau des principales séries de composés organiques, à l'usage des élèves. Liège, 1 vol. in-12. . Notice sur F.-J. Cantraine. (Annuaire de l'Acad. Roy. de Belg.) 3. Rapport sur les travaux de chimie présentés à l’Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique pendant la période séculaire 1772-1872, (Cen- tième anniversaire de fondation.) Rapport sur la question suivante du concours : On demande de nouvelles expériences sur l'acide urique et ses dérivés, principalement au point de vue de leur structure chimique et de leur synthèse. (Bul. Acad. Roy. de Belg., 2e série, t. XLIL, p. 940) Extrait de l'Annuaire de l'Académie royale de | cinquante-septième année, 1891. 4 | WT | 0 =. 96