NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE D'E PAR IS. FPSSSSSSSLSSLISSCSSSLSLSLSLLLSLSSLI LISE TOME PREMIER. CISSSSSLSSSSSILSLISLLSISLISISISE BERNARD, Libraire , quai des Augustins, n°. 25. M. DCCC. VII. IMPRIMERIE DE H. I: PERRONNEAU. SLI PL LLOSA Ds embarras étrangers à la Société philomathique firent interrompre , en mars 1805, la publication du Bulletin des sciences, que cette société avoit fait paroître pendant plusieurs, années , et qui avoit mérité la bienveillance et l'approbation de tous ceux qui s'intéressent à l’avancement debfsciences et dés arts. Les vues d’après lesquelles ce Journal avoit été entrepris, la manière impartiale avec laquelle il étoit rédigé, sa forme, la modicité même de son prix, le rendoient singulièrement utile et agréable à cette classe importante de lecteurs, qui desire sur-tout être informée des bornes actuelles de nos connoissances , et qui cherche à les reculer. Tout porte à croire qu'ils apprendront avec plaisir que l’on en reprend la publication, sans rien altérer dans le plan, mi dans la manière de l’exécuter. Qu'il nous soit permis de leur rappeler en peu de mots ce qui distingue ce Journal de tous les autres. La plupart des journaux littéraires, soit de la France, soit de l'étranger, se proposent, il est vrai, de faire connoître les nouvelles découvertes, mais ils donnent principalement l'analyse des nouveaux livres, dans lesquels il ne peut se trouver que rarement des faits ou des procédés nouveaux, ou bien ils se remplissent de mémoires originaux, dans lesquels l'exposition longue et détaillée des faits est accompagnée de toutes les idées qui y ont conduit, de toutes les expériences qui les ont confirmées , de toutes les objections qu'on pouvoit y opposer, et des raisonnemens qui les détruisent. Cette organisation, commune à presque tous les journaux, très-bonne et très-utile en elle-même, en rend néanmoins la lecture longue et pénible, et l'acquisition fort coûteuse. L'homme peu fortuné , et celui qui a peu de loisir, sont par conséquent privés de ce moyen d'être au courant des découvertes , qu'aucun autre ne peut remplacer, lorsqu'on est sur-tout éloigné des Capitales, et de la communication des savans. Beaucoup de personnes studieuses , beaucoup de têtes bien organisées qui se trouvent dans de pareilles circonstances , seroient cependant bien capables de contribuer aux progrès des connoissances , si l'ignorance de ce que l'on a fait, et la crainte de ne travailler que sur des objets déja connus , ne les décourageoient. Ce Bulletin, différent en cela des autres journaux, est exclusivement destiné à publier les découvertes nouvelles, et les nouveaux faits intéressans, observés par les savans de tous les pays , et souvent même avant l'impression des mémoires et des ouvrages par lesquels leurs auteurs doivent les communiquer au public. Aussi peu dispendieux que peu volumineux, il est à la portée de toutes jv les fortunes, et sa lecture ne prend pas sur le tems destiné à d'autres occupations. Les faits nouveaux peuvent ainsi, en parvenant à un plus grand nombre d'esprits, faire germer dans quelques-uns une suite heureuse d'idées qui ne seroient point nées dans les autres, et conduire par la à quelque découverte encore plus intéressante et plus diffcile. Bien des personnes croiront peut-être qu'en reprenant Ja publication de ce Journal, après une interruption si considérable, il seroit du devoir de ses Éditeurs de donner au public au moins un appercu de la marche et des progrès des sciences pendant cet intervalle, mais l'époque à laquelle on le recommence ; rend cet exposé peu nécessaire et même inutile. Sa Majesté l'Empereur a voulu que les Classes de Institut de France lui présentassent un tableau de l'état et de l'avancement des connoissances humaines dans ces dernières années. Ce qui a rapport aux sciences et aux arts a été confié aux deux secrétaires de la première Classe de l'Institut, et la république des lettres peut se flatter de jouir dans peu du fruit de leurs travaux. Cette époque mémorable devant suivre de bien près la reprise du Bulletin des sciences , par la Société philomathique, cette Société croit pouvoir se dispenser d'une pareille récapitulation , qui seroit nécessairement éloignée de la perfection de l'ouvrage de ces deux sayans. C.D. S- LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE, ANDIATS OCTOBRE 1607, D'APRES L'ORDRE DE RECEPTION. LCSISSSSSLSLLLLLLISLLS MEMBRES MM.- Ducueswr. MEMBRES Havy. RÉSIDANS. Lamarcek. ÉMÉRITES: NOMS. MM. SILVISTRE . BRONGNIART . . VAUQUELIN. Lacroix . . Coqueserr. Girrer:\, | Barxrert.t.. BERTHOLLET . Fourcroy . HALLEL Lsreresvre. . Moncz. PRO er. ToNnNELLIER. . Bosc. Grorrroy . Ouvrier (Geore.). Dons. LaAnREy. . Descosrics, . . Date de réceptior. 10 déc. 1788. Id. 9 nov. 1789. 50 juillet 1592. 144 mars 1799, 28 mars 1705. 25 avril 17953. 14 sepl. 1793. TE Id. 25 sept. 1703. 13 therm. an 2. 23 nivose an 3. Id. 3 germinal an 3 5 fructidor an 4. 5 vendém. an 5. 15 frim. an 5. NOMS. MM. LASTEYRIE . . TREMERY. . LACEPEDE. | .. MORrAU Se STE Cuarrar. Oraivier . Borer . DicaNDOLEE . Bior. DELruze. BRocHANT . . . Cuvier (Fréd.). LapLace . i Minser. . TasnarD. . Lancrer. Poisson. . RicusranD. , Gay-Lussac . PERON MANU Date de réception. 13 floréal an 5. 3 frucud. an 5. 25 prairial au 6. Id. 5 therm. an 6. 3 messid. an 7. 23 pluv. an 8. 15 vend. an 9. 15 pluv. an 0. 5 messid. an 0. 13 messid. an 9. 26 frim. an 11. Id. 20 vent. an 11. 25 pluv. an rr. 14 frim. an 12. Id. 5 germ. an 15; 14. Id. 1 NOMS. Date de réception. NOMS. Date de réception. MM. MM. SavIGNY: EN. 5 germ. an 15. DecarockEe. . . | 24 janv. 1807. ConreADESERRA. | 11 janv. 1806. BErrnozeer fils. Id. DuruxTHEN.. . : Id. AMPERE. . . . . | 7 février 1807. BonpzanD. . : + | Jd Darcer. . . . . | Ja. Hicuetre. - : : À 24NaDVIEN 1807 EE EL LL. : -n. . . COMMISSION DE RÉDACTION DU BULLETIN. | MM. Anatomie et Zoologie . . .. Dumkur ( C. D. ). SCorRrA DE SERRA (CG. DS. ). WDrdioors (DAC; Minéralogie + + + + + + .. BroxcniarT ( A. B. ). animale et végétale. Tuenarp (T. ). DE LR Ue # LOS RER ME ee VCD; } Physique. RU. era ETS AG (GEI ). Mathématiques . + + + + -. Poisson ( P. ) : Agriculture. + + + + + + LasreyriE ( L. ). Médecine. + + + = + + + +. Duruyrren (D. ). Botaniqueet Physique végétale. À. Drsmaresr. Secrétaires rédacteurs. . { ; S. L£man, Nota. Nous donnerons à la fin de cette première année la liste des Correspondans de la Société philomathique. NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE: PARIS. Octobre 1807. RE ED ; nuch& fascis osseis quatuor cala- phractd. | C'est M. Schneider qui a le premier distingué et nommé cette (12) espèce qu'on recoit fréquemment de la Guyane. Il est probable que c’est le Jacare de Marcgrave et de d’Azzara, et qu'il se trouve au Brésil. 3. Crocodilus palpebrosus. — Caïman à paupitres osseuses. Palpebris osseis, nuch& fascis quatuor osseis cataphractä. = Seba, tom. [, pl. CV, fig. 5. M. Schneider a fait figurer le crâne de cette espèce ( Hist. amph. fase. H, pl. PetIl.); mais les os des paupières en étoient détachés,; M. Cuvier en ignore la patrie. . Crocodilus trigonatus. — Caïman hérissé. — Seba, tom. I - . Le, L] , pl. CV, Jig. 3. Palpebris osseis ; scutis nuchæ irregularibus , carinis elevatis , tri Sons. 3 M. Cuvier est porté à croire que cette espèce indiquée par M. Schneider n'est qu'une variété de la précédente , mais l’une paroït originaire d'Afrique et l'autre de Caïenne. ** Crocopirr. Les CROCODILES proprement dits. Dente infero utrinque quarto, per scissuram mazxillæ superioris transeunte ; plantis palmatis ; rostro oblongo. L.] 5. Crocodilus vulgaris. — Crocodile vulgaire, ou d'Egypte. — Seba, tom. 1, pl. CIV , fig. 12. — Médiocre. Rostro œquali, scutis nuchæ 6, squammis dorsi quadratis sexfa- riam pOsilis. Cette espèce se trouve en Afrique, elle a été rapportée des environs de l’ancienne Thèbes par M. le professeur Geoffroy. On l'a envoyée aussi du Sénégal, et il paroïît qu'elle habite les principaux fleuves de V’Afrique, comme le Zaïre , le Jooliba. C’est le Crocodile vert du Niger rapporté par Adanson. 6. Crocodilus biporcatus.” — Crocodile à deux arêtes. — Seba, tom. 1, pl. CHI, fig. 7. Rostro porcis duabus subparallelis ; scutis nuchæ septem ; squam- mis dorsi ovalibus, 8 fariam positis. M. Schneider a indiqué ce Crocodile sous le nom de porosus ; mais on trouve des pores dans les jeunes individus de l'espèce précédente. (13) Celle-ci s’est trouvée à Java, à Timor , aux îles Séchelles, et à ce qu'il paroît dans toutes les rivieres qui aboutissent à la mer des Indes. 7. Crocodilus rhombifer. — Crocodile à lozange. Rostro convexiore, porcis duabus convergentibus , scutis nuchæ Seplem ; squammis dorsi quadratis, sexfariam postlis ; membrorum SGUCnInS SPArSES , Carénalis. M. Cuvier ignore la patrie de cette espèce. I en a observé deux individus dont les caractères sont évidens. ‘ 8. Crocodilus galeatus. — Crocodile à casque. Mem. de l’académ. des Sciences de Paris , tom. HT, part. I, pag. 255, pl. LXIV. Crisl&. elevatä, bidentat& in vertice ; scutis nuchæ sex. C'est l'individu décrit à Siam par les missionaires français, comme on le voit par la citation , aimsi que la reconnu M. Schneider qui la nommé séensis. 1] paroit habiter dans l'Inde au-delà du Gange. 9. Crocodilus biscutatus. — Crocodile à deux plaques. Scutis nuchæ duabus ; squammis dorsi intermedis quadratis ; ex- terioribus irregularibus , subsparsis. M. Cuvier regarde cette espèce comme le vrai Crocodile noir , vu et rapporté du Sénégal par Adanson, ensuite oublié et confondu par lui avec d’autres espèces. 10. Crocodilus acutus. — Crocodile à museau effilé, ou de Saint- Domingue. Squamniis dorsi intermedis quadratis, exterioribus irregularibus , subsparsis ; scutis nuchæ sex ; rostro productiore ad basim convexo. Il se trouve aux Antilles , il a été très-bien observé à Saint-Domingue par M. Descouruls, qui doit publier un grand travail sur cet animal. **% _LoNGIROSTRES. Les GAVIALS. Rostro cylindrico , elongato, plantis palmatis. 11. Crocodilus gangeticus. — Grand Gavial. = Faujas, Hist, mont. Saint-Pierre, pl. XLVE. V’ertice et orbitis transversis ; nuchd scutulis duobus, Cette espèce se trouve dans le Gange et se nourrit de poissons. IxsTiTuT. Août 18c Te (14) 12. Crocodilus tenuirostris. — Le petit Gavial — Faujas, loco citato, pl. XLVHI. Vertice et orbitis angustioribus ; nuch&@ scutulis quatuor. M. Cuvier ignore la patrie de cette espèce. d CD: Mémoire sur l'odorat des poissons ; par M. C. DUMÉRIL, ” professeur à l'Ecole de médecine. L'aurrun de ce Mémoire en réfléchissant sur la situation , la forme et l'organisation que présentent les narines des poissons , a été porté à croire que ces organes ne sont pas destinés à recevoir une impression analogue à celle que produisent les émanations odorantes , mais sem- blable à celle des saveurs. Il s'est proposé de prouver cette opinion par les observations suivantes qu'il a ralliées à trois points qu'il discute dans le cours de son travail. 1°. Il établit d’abord , que l’organe du goût n'existe pas et ne pou- voit pas même exister dans la bouche des poissons, par une suite du mécanisme de leur respiration (1). 11 annonce que les anatomistes ne sont pas d'accord sur la branche de nerfs qui dote la sensation des saveurs ; les üns lattribuant au rameau lingual de la cinquième paire ; les autres au grand hypoglosse ou neuvième paire. Il décrit la bouche des poissons dont intérieur est constamment revêtu d’une peau co- riace, sans glandes salivaires, souvent hérissée de dents ; 1l prouve que lorsque la langue existe , elle est toujours adhérente , osseuse , non mobile, qu’elle ne reçoit point de nerf hypoglosse. Enfin que l’eau exerce dans la bouche des poissons un frottement semblable à celui qu'éprouve la membrane pituitaire des cétacés , qui n’ont pas de nerfs olfactifs, ni d’odorat, parce qu'ils se trouvent dans les mémes cir- constances que les poissons. 20. M. Duméril, pour prouver que les narines des poissons doivent percevoir une sensation analsgue à celle des saveurs, établit les rai- sonnemens qui suivent : le principe sentant ou nerveux est identique ; la surface tangible fait naître par ses modifications, la différence des sensations , comme on le voit pour l’ouie, l'œil, etc. : les odeurs et les saveurs sont les qualités des corps qui ont entre elles le plus d’ana- logie ; leur action est la mème; elle paroït être à la fois et physiqne ét chimique. Or, toutes les conditions nécessaires à la perception des @) M. Duméril a lu à l'Institut uw Mémoire à ce sujet. Nous en reudrons compte dans l’un des prochains numéros, (15) saveurs se retrouvent dans l’organisation des narimes : elles sont placées au fond d’une cavilé qui s'ouvre et se ferme à volonté ; outre le nerf olfacüf, elles recoivent une ires-grosse branche de la cinquième paire, et leur surface intérieure est très-étendue , humide et molle ; elles communiquent avec la bouche dans toutes les espèces de poissons qui ne respirent pas par cet orifice, comme les Raies, les Squales , etc: 3°, Enfin l’auteur conclut qu'il ne peut y avoir de véritable odeur pour un animal plongé habituellement dans Veau ; car toute odeur doit étre aériforme ou au moins portée par un véhicule gazeux, et tout liquide doit produire sensation de saveur. Ce liquide ne peut point se charger d’odeur intrinséquement , puisque cette qualité tient à la na- ture des gaz, qui, s'ils sont libres, viennent bientôt à la surface se com- biner avec l’atmosphère , et qui , s'ils sont suspendus , dissous ou combinés , agissent alors comme liquides et doivent par conséquent être considérés comme doués des qualités sapides, D: MINÉRALOGIE. Sur une nouvelle espèce de pierrè nommée Maüyne ; par M. NEERGAARD. CETTE pierre se présente ordinairement en grains anguleux ; sans forme déterminée, d’une belle couleur bleu d'azur, et d’un éclat vitreux. Elle est très-fragile, mais elle a assez de dureté pour rayer le verre et même le feldspath ; sa cassure est vitreuse et inégale, et sa pesanteur spécifique est à l’eau comme 5,1 ou 3,3 est à un. La Haüyne est électrique par communication , elle est infusible au chalumeau , et n’y change même pas de couleur; elle forme gelée avec les acides. M. Vauquelin l’a analysée et y a trouvé, = silice 30 ; — alumine 15; — sulfate de chaux 20,5 ; — potasse 11 ; — fer oxidé 1; — perte 17. Cette grande perte est probablement due à l'eau. On a d’abord trouvé la Haüyne près du lac Nemi dans les montagnes du Latium, et M. l'abbé Gismondi l'a décrite en 1807, sous le nom de Latialite. On l'a ensuite confondue avec le lazulite de Klaproth, et M. Breislack l’a même décrite sous ce nom. La Haüyne est disséminée dans les lavés de Frascau ; elle accom- pague le Mica, le Pyroxène augite vert et même l’Amphigène, Il seroit possible que ces cristaux octadres bleuätres qu'on trouve dans les laves du Lach près d’Andernach, et que ceux que M. Snedenstierna a envoyés de Suède, appartinssent à cette espèce. (J. D. M. , N. 125 , pag. 56b.) AND. IxsriTur. IxsTITUT. 20 juillet 1807. Soc. DE Prarm. 15 août 1807, (16) CHIMIE. Mémoire de MM. FOURCROY ef VAUQUELIN ; sur. des os trouvés dans un tombeau de l'église Ste.-Geneviève. Cxs os paroissent étre du rie. siècle. Hs sont rouges-pourpres. En les traitant par l'alcool, on en dissout la matière colorante qui est de nature animale, et on obtient une liqueur qui a la teinte de l’orseille, et qui devient verte par les alcalis. De plus , et c'est sur-tout ce qu'ils nous présentent de plus remarquable, ces os sont recouverts d’un grand nombre de cristaux formés de beaucoup de phosphate acide de chaux, et d’un peu de phosphate de magnésie. 1% Expériences et observations sur la distillation de l'acétate de cuivre; et sur ses produits; par MM. DEROSNE frères, pharmaciens à Paris. Ex pesant à l’aréomètre les produits fractionnés d’une distillation de verdet, faite pour l'usage de leur pharmacie , MM. Derosne trouvèrent que les derniers étoient les plus légers. Ce résultat les étonna d'autant plus que la portion la plus légère leur sembloit, par son odeur vive et pénétrante, devoir être la plus concentrée. Afin d'examiner avec plus de soin la marche et les résultats de cette opération , ils la recommencerent sur 41 liv. et demie ( 20 kilog. 515) de verdet cristallisé. Les produits furent recueillis dans un grand ballon auquel étoit adapté un tube plongeant dans une bouteille qui contenoit de l’eau disullée. La distillation , conduite très-lentement et avec un feu gradué, dura trois jours ; et l’on fractionna en quatre portions le liquide produit. La première portion étoit légerement colorée en bleu. Elle n’avoit qu'une foible odeur acide : elle pesoit environ 5 liv. 10 onces ( 2 kil. 554). L'odeur de la deuxième étoit plus forte, et sa couleur plus foncée : elle pesoit 6 liv. 4 onces et demie (5 kilog. 074 ). La troisième étoit d’une couleur bleue encore plus intense, et son odeur étloit aussi plus forte, mais empyreumatique : elle pesoit 7 liv. 14 onces (3 kil. 855). La quatrième et dernière portion étoit d’une couleur légèrement citrine : elle ne contenoit point de cuivre; son odeur étoit foible et empyreu- matique : elle pesoit 8 onces et demie ( 0 kil. 260 ). La somme des poids de ces divers liquides, etoit donc de 20 liv. 5 onces (9 kil. 943 ). Ü restoit, dans la cornue 15 liv. 14 onces ( 6 kil. 792) Ca) d'oxide de cuivre. En additionnant les deux quantités, on a 34 liv. 3 onc. ‘(16 kil. 555); et l’on voit que, rendant la distillation, 7 div. 5 onces (3 kil. 580) de matière sont perdues en gaz de diverse nature qui se dégagent pendant l'opération. Il faut cependant en déduire la quantité d'acide retenue par le flacon plein d’eau , dans lequel plongeoit le tube qui sortoit du récipient, quantité d’acide que MM. Derosne ont saturée avec trois onces de potasse ete liquide et concentrée. Le déga- gement des gaz , peu considérable dans le commencement , à augmenté progressivement jusqu'à la fin. Les quatre produits fractionnés , pesés avec un aréomètre à acides, marquant zéro à l’eau disullée, donnèrent, INC MONEAONEREERE 9°. + au-dessous de zéro. Mel Her Se l-Lelle TO id. ILE SONT EE OUE Node 4 + id. ECO ORNE » 4 au-dessus( c’est-à-dire qu'il étoit plus léger que l’eau ). Ces quatre produits furent ensuite rectifiés chacun séparément, et leurs produits fractionnés en trois parties, à lexception du dernier , qui ne le fut qu'en deux. On pesa à l’aréomètre chacune des portions obtenus , et l'on satura ensuite 30 grammes de chacun de ces liquides avec un alcali. Voici le tableau des résultats obtenus. Quantité d'alcali exigée par Indication de 30 gram. de chacune de ces l'aréometre. liqueurs pour sa saturation. 1. produit. .. 1%. produit de la rectification « . 7°. au-dessous de zéro. , 98° CMS MONO UT OC 8. zANeitentelte ele MÉTOO gi À Dee s tee elobetielhe MNT OTe lb lait Gent o° CHAUOMONMANOL POLLUER ET MÉNODT ENT" ETES CET) ne. stiiiet Leslie Ve rUETO: (1 MONO O MEN CS SRE TS) De UNieMe ste delle RTON ETUIS Net, ele 2 To LCA Nora le fee elite TRat-dessus te ete TOC DE ue me leile Le de 5. au-dessous + + + + 215 fx do. tro tt 7 Ts le tmetle tee 0220 4. MO ee eee elle 2e AU-CESSIIS- Ne. sante 64 TR MOLMEN CEE 6 au-dessous « «+ « * 112 On voit que la troisième portion , que dans les pharmacies on regarde comme la plus forte en acide, et qui l’est réellement , dont l'odeur Tome I. No, zer,, 17e, Année. 3 > ( 18) est la plus pénétrante, qui est la seule , comme le remarque Courtanvaux, qui soit un peu fumante, qui soit inflammable et cristallisable, donne d’abord un produit plus léger que l’eau , et que ceux qui suivent, quoique plus lourds que l’eau , sont cependant plus légers que les deux premières portions de la disullation du verdet. On voit encore que la troisième portion, que l’aréomètre indique comime la plus légère, est celle qui exige la plus grande quantité d’alcali pour sa saturation, et que des liqueurs de pesanteur spécifique très- différentes ( 1°. produit de la seconde portion, et le 1°. produit de la -troisieme), saturent cependant une même quantité d’aleali. Ces anomalies firent soupçonner à MM. Derosne que les produits les plus légers contenoïent quelque substance moins pesante que l’eau. Pour vérifier cette conjecture, ils disullèrent à une douce chaleur le premier produit de la troisième partie, et ils obtinrent un liquide d’une odeur particulière , qui, réduit en gaz, biûloit avec une flamme bleue, et qui marquoil 10° au-dessus de zéro à l’aréometre des sels, ou 20° à l'aréomètre de Palcool. Comme ce liquide contenoit encore beaucoup d'acide , 1ls s’efforcérent de l'en débarrasser avec de la potasse caustique en morceaux, et ils placérent dans Peau froide le vase qui contenoit le mélange. Lorsque l'alcali fat dissous, il se sépara un liquide très- léger, d’une couleur citrine, d’une odenr forte et empyreumatique qui vint se réunir à la surface de l’acétate de potasse. Ce liquide , décanté et rectifié, présenta les caractères suivans. Il étoit sans couleur et parfaitement diaphane : son odeur étoit vive et pénétrante , sa saveur chaude, piquante, et encore empyreumatique. J marquoit 48° à l'aréometre à l'alcool ; il se volaulisoit avec facilité , en produisant du froid ; il brüloit avec une flamme d’abord bleue, et ensuite blanche-jaunâtre. Après la combustion , il laissoit une trace charbonneuse ; brülé avec un peu d’eau , cette dernitre devenoit acide. Il ne rougissoit point la teinture de tournesol. Il étoit miscible à l'eau, en toute proportion. Ceute dernière propriété semble le séparer des éthers, parmi lesquels ses autres propriétés doivent le faire ranger ; mais MM. Derosne croient que s'ils eussent opéré sur de plus grandes quantités, ils auroient pu obtenir un liquide moins soluble dans l’eau. Ils sont d’ailleurs portés à le regarder comme un véritable éther par son acüon sur une disso- lution de muriate d'or dont il s'empara, après que l’on eut ajouté du muriate de chaux «nu mélange. MM. Derosne concluent de ces faits qu'il existe dans les produits de la distillation du verdet, une véritable liqueur éthérée, qu'ils désignent sous la dénomination d'éther pyro-acétique où oléo-acéuique, pour la distinguer du véritable éther acétique dont elle diffère beaucoup. C'est à cette liqueur, ajoutent les auteurs , qu'on doit attribuer la légéreté (19) Lee CA et l'odeur particulière du vinaigre radical, son inflammabilité , peut-être même sa propriété de cristalliser; etenfin ces différences que l’on observe dans les propriétés physiques de l'acide acétique et de l'acide acéteux. En cherchant ensuite l'origine de cette mine ur , MM. Derosne e prouvent facilement qu'elle n'est point produite par alcobl que l’on a supposé exister dans l'acide acé tique (vin: aiore radical ), et auquel quele jues per- sonnes ont attribué sa combusübili té», puisqu il est impossible qu ’ilen reste dans les eaux où le verdet prend la forme cristalline, et d'où l'alcool se désageroit à l'état d'éther acétique dès le commencement de lébullition, C'est uniqueme! t à l’action de l'acide favoris sé par la présence de l’oxide mé tallic pue Eur les priue ipes de lac ice acétique dés: 10rÉ és par la chaleur, qu'ils attribuent Ja formation de la liqueur érHérées MM. Derosne terminent leur mémoire par le résumé suivant. « Il résulte de ce qui précède: » « Que Ja pondération avec Faréomètre n'est pas un moyen exact de « s'assurer du degré de concentration de l'acide acétique Journi par la « distillation du verdet. » « Qu'au contraire, l'acide le plus concentré , est constamment plus « léger que celui F FR premiers produits. » “Oue la légèreté de cette portion d'acide acétique est due à la présence « te liqueur éthérée particulicre qui ds est contenue. » « Que cette liqueur éthérée m'est pas produite par l'alcool, mais « qu ’elle est formée pendant la distillation , par suite de la dome « pers du sel employé. » à « Que c’est à son union avec cette substance, que l'acide doit sa « cote et que c'est elle qui fait device l’aréometre dans sa « nue en modifiant par sa légereté la pesanteur de Facide. » « Enfin que dans certaines circonstances | on peut concevoir l’éthé- « cition sans le coucours de l'alcool, comme dans d’autres on ladmet « sans l’action d'un acide, » ÉTOVE AC "D: MATHÉMATIQUES. Mémoire sur la théorie du son; par M. Porssox. Le but principal qu'on s’est proposé dans ce Mémoire , est de dé- montrer plusieurs théorèmes relaifs à la propagation et à la réflexion du son, qui sont indépendans des mouvemens particuliers des molé- cules d'air, et de la cause qui a produit le son. On suppose d’abord la densité et la température constantes dans toute l'étendue de la masse « Insrir. Naim 17 Aoùl 1/07. (20) me d'air ; alors on démontre que le son se propage d’un mouvement uni- forme , et que la vitesse est la même sur tous les rayons sonores, de sorte que l'onde sonore conserve toujours une figure sphérique dont le centre est celui de lébranlement primitif. M. Lagrange avoit déja démontré cette proposition , en conservant à l’air ses trois dimensions , comme on le fait ii; mais en supposant que l'intensité du son fût la même dans toute l'étendue de l’onde sonore, cas particulier dans lequel l'équation connue d’où dépend la théorie du son, est intégrable sous forme finie. Dans le cas général, où cette intensité varie d’une manière quelconque d’un point à un autre de londe sonore , cette équation n’est plus intégrable sous forme finie ; cependant si l'on veut déterminer le mouvement de l'onde entière, on trouve une équation de même forme que celle que M. Lagrange a considérée ; ce qui fait voir que eette onde sonore se propage toujours de la même manière , quelle que soit la loi Suivant laquelle l'intensité du son varie dans toute l'étendue d'une même onde. Après avoir considéré une masse d'air indéfinie dans tous les sens, on la suppose terminée par un plan fixe, et lon démontre alors que le son est réfléchi par cette surface plane, comme la lumière est réflé- chie par un miroir plan. Pour le prouver , on imagine que l'on ait produit derrière le plan , un ébranlement semblable au véritable ébran- lement de l'air en avant du plan ; ces deux ébranlemens sont placés symétriquement de part et d'autre du plan fixe , c’est-à-dire , que l’é- branlement ficuif est placé par rapport à l’autre, comme l'image d’un corps dans un miroir plan, est placée par rapport à ce corps. Dans cette hypothèse, il y aura deux ondulations , l’une derrière le plan fixe, et l’autre en avant, qui parviendront en même tems aux difié- 1ens points de ce plan; les molécules d'air qui lui sont adjacentes, prendront donc à-la-fois deux vitesses , et si l’on décompose ces vitesses suivant le plan et perpendiculairement au plan, les secondes compo- santes seront visiblement égales et de signe contraire ; d’où il résulte que les molécules adjacentes, ne pourront que glisser sur ccite sur- face, sans en sortir ; par conséquent la condition du plan fixe sera remplie. Après que les deux ondes sonores seront parvenues au plan réfléchissant, celle qui a son centre derrière ce plan, ou l'onde fictive continuera à se propager en avant ; de sorte que les molécules d'air situées en avant de ce plan, sont une seconde fois ébranlées, et c'est ce qui donnera lieu à ce qu’on appelle vulgairement l'écho ; d’où l'on peut maintenant conclure que celte réflexion du son sur une surface plane, se fera suivant la même loi que la réflexion de la lumière sur un miroir plan. : On considère ensuite le son produit à l’un des foyers d’un ellipsoide de révolution , et réfléchi par sa surface. Dans ces cas on prouve eu- (21) core que la réflexion du son est analogue à celle de la lumière ; car on fait voir que le son réfléchi forme une onde sonore, de figure sphérique , dont le centre est à l’autre foyer, et qui se rapproche con- tinuellement de ce second foyer , avec une vitese égale à celle du son direct ; d’où il suit d’abord que les deux rayons sonores qui aboutis- sent à un même point de la surface réfléchissante, font des angles égaux avec la normale en ce point. De plus on détermine l'intensité du son réfléchi d'après celle du son direct, et l’on trouve que le rapport de ces inteusités sur deux rayons sonores qui aboutissent à un même point de l’ellipsoïde, est le même que celui qui auroit lieu , dans le même cas, entre l'intensité de la lumière directe et celle de la lumicre réfléchie. Newton qui a, le premier, déterminé la vitesse du son, a aussi remarqué , le premier , que cette vitesse est sensiblement plus petite que celle qui résulte de l’observation. M. Laplace attribue cette difté- rence entre l'expérience et la théorie, au développement de chaleur dû à la compression de Flair qui accompagne la production du son; d'où il résulte un accroissement d’élasticité auquel on avoit jusqu'ici né- gligé d’avoir égard. Cette opinion est développée dans le Mémoire dont nous rendons compile, avec tous les détails qu’exige l'importance de la question ; les bornes de cet extrait nous forcent d'y renvoyer le lecteur. Dans le calcul de la vitesse du son, on regarde les vitesses des mo- lécules d'air comme très-petites , et l’on néglige les puissances de ces vitesses supérieures à la première, ce qui fait prendre la forme linéaire aux équations du mouvement. Mais si lon considère la propagation du son dans un canal cylindrique et infiniment étroit, et si les vitesses des molécules d'air ne sont pas supposées très-petites , mais seulement plus petites que la vitesse du son : on peut encore déterminer cette derniere vitesse, parce que l'équation non linéaire du mouvement ad- met une intégrale particulière sous forme finie, qui suûit pour mon- trer comment l’ébranlement primitif se répand dans toute l'étendue de la ligne d'air. Au moyen de cette intégrale, on démontre en toute rigueur que la vitesse du son est indépendante de la grandeur de celle des molécules d'air, ainsi que de la cau e qui a produit le son; de sorte que le son, fort ou foible, se propage avec la même vitesse ; ce qui est conforme à l'expérience. La vitesse du son étant égale à la racine quarrée du rapport de l'élasticité de l'air à sa densité, du moins quand on néglige la cor- rection due au développement de la chaleur , il s'ensuit que toutes les {ois que ce rapport ne changera pas, la vitesse du son ne changera pas non plus. En supposant donc toutes les couches de l'atmosphère à la même température , la vitesse du son seroit la même que a den- (22) sité ne varioit pas en passant d'une couche à l'autre ; car dans ce pas- sage , l'élasticité varie dans le même rapport que la densité , quelle que soit la loi de la pesanteur. I n'en sera pas de même si la tempéra- ture de l'air varie en même tems que sa densité : alors le son ne se transmettra plus d’un mouvement uniforme, et de plus, la vitesse ne sera plus la même sur tous les rayons sonores , en sorte que Ponde sonore n'aura plus une fisure sphérique; comme dans le cas de la température constante. Le cas où la température décroit proportion- nellement à la hauteur verticale, à mesure que lon s'élève au-dessus de la surface de la terre, mérite d'être examiné en parüculier ; parce que c’est effectivement ce qui a lieu dans là nature, comme il résulte de la théorie des réfractions comparée à l'expérience ( Foy. le: ro. livre de la Mécanique céleste ). Dans ce cas , si l'on-imaginetun räyon sonore, partant d'un point élevé dans latmosphéere et aboutissant à Ja surface de la terre, la température , et par conséquent, le rapport de l’élasticité à la densité de l'air, croîtront sur ce rayon, propor- tionnellement à la longueur mulupliée par le cosinus de Fangle qu'il fait avec la verticale ; d'ou l’on peut facilement conclure que le mou- vement du son sur chaque rayon sonore, sera de même nature que celui d’un corps pesant qui glisseroit sur ce rayon, comme sur un plan incliné, et qui paruroit de l’origine du rayon avec une vitesse donnée. La vitesse du son sera donc d'autant plus grande que le rayon sonore S'écartera moins de la verticale, et cette vitesse sur un même rayon , croîra proporüonnellement aa tems écoulé depuis l'origine du mouvement. L'équation connue qui renferme la théorie du son , change de forme, quand on a égard à la pesanteur de Pair et à la variation de la tem- pérature. Pour en déduire directement la vitesse avec laquelle le son se propage , il faut employer l'intégrale de cette équation exprimée au moyen d'une intégrale définie, et l’on est conduit, de cette maniere, à l'expression de la vitesse du son qu'ont indiquée les considérations précédentes. Cette mème intégrale fournit aussi un moyen de com- parer l'intensité du son produit à différentes hauteurs dans l’atmos- phère. Lorsque la température est supposée constante, on parvient à ce résultat remarquable , que l'intensité du son ne dépend que de la distance qu'il a parcouru, et de la densité de la couche de l’atmos- phère d’où il est parti; de sorte que cette intensité est la même, dans tous les sens, que si l'atmosphère étoit homogene et d’une densité égale à celle de cette couche. Il s'ensuit donc que les personnes qui s'élèvent en ballon, doivent entendre le bruit qu'il y a à la surface de la terre, aussi bien que si elles fussent restées à cette surface même ; tandis que le bruit qu'elles produisent dans une couche élevée de l’atmosphère, est aussi foiblement entendu à la surface de la terre, quil le seroit (25) dans cette même couche, à distance égale. On s'assure aisément que la variation de la température d’une couche à une autre de l'atmosphère, ne sauroit altérer sensiblement ce résuliat, qui paroît en effet conforme à l’expérience. Le Mémoire dont nous rendons compte, est terminé par la solution d'une question analogue à la propagation du son; cest la transmission du mouvement dans une chaîne pesante suspendue verticalement par une de $es extrémités, et que l’on écarte de la position verticale dans une peute portion de la longueur. Il se produit de part et d'autre de cette portion de chaine, une ondulation sensible à la vue; et si la chaine est homogène et également épaisse dans toute son étendue, le calcul fait voir que londulation descendante se transmet jusqu'à l’ex- a trémité inférieure de la chaine , d'un mouvement uniformément retardé ; tandis que l’ondulation ascendante se transmet jusqu'au point de sus- pension, d’un mouvement uniformément accéléré : parvenue à ce point fixe , l’ondulation ascendante est réfléchie, et il se produit une seconde ondulation descendante dont le mouvement est le même que celui de la première. 1 PHYSIQUE. Expériences et observations sur le refroidissement des liquides dans des vases de porcelaine dorés et non dorés ; par M. le comte DE RUMFORD. « J’avois découvert , il y a quelques années, dit M. de Rumford, « que les vases méialliques nets et polis en dehors, ont la faculté de « conserver très-longtems la température des liquides chauds, qu'on « y enferme.» C'est cette propriété, qui est parfaitement d'accord avec l'observation qu'on a faite depuis longtems, que les vases d'argent conservent mieux la chaleur du café et du thé, que ceux de porce- laine ou de terre cuite, que M. de Rumford à cherché à donner aux vases qui ne l'ont pas par eux-mêmes. Il a pris deux vases de porcelaine, égaux en capacité , de même forme et de même épaisseur, lun blanc, et l’autre complètement doré en dehors, et y a renfermé des ‘quantités égales d’eau chaude. ‘Foutes les autres circonstances étant d’ailleurs ésales , les tems des refroidissemens se sont trouvés entre eux 22 ° 5, Réciproquement, des liquides froids s’échauffent bien plus lentement dans des vases dorés à l'extérieur, que dans des vases non dorés, Mais si on vouloit donner à des vases métalliques polis et très-nets, ou à des vases de porcelaine dorés la propriété de recevoir ou de perdre plus promptement la chaleur , il sufiroit de les noircir enles présentant à la flamme d'une chandelle où d'une lampe. Les liquides se trouvant Insrirur. 10 Août 1807, (24) immédialement en contact avec la surface intérieure des vases, la dorure de cette surface ne produiroit aucun effet; elle ne deviendroit utile que dans le cas où ïls en seroient isolés. M. Rumford fait ensuite voir l'accord de ses expériences avec sa théorie de la chaleur, qu'il a présentée dans d’autres mémoires, et qui consiste à supposer que la chaleur m'est autre chose qu’un mou- vement vibratoire des molécules des corps dans un milieu éthéré qui peut transmettre ce mouvement. Quand on a deux corps de tempé- rature différente, les vibrations du corps le plus chaud produisent les rayons calorifiques , et celles de l'autre, les rayons frigorifiques. Or, M. Rumford suppose que les métaux ayant une né range densité , et devant être par cela même plus imperméables et plus réfléchissans pour la lumiere, ils doivent aussi être de tous les corps de la nature, les plus propres à la réflexion des rayons calorifiques ou frigorifiques qui leur sont envoyés par les corps environnans ; et il conçoit par là pourquoi un liquide se refroidit ou s’&chaufle plus lentement dans un vase de porcelaine doré extérieurement, que dans le même vase non doré. La grande célérité avec laquelle la chaleur se communique entre deux corps qui se touchent, comparée à la lenteur de la communi- cation qui a lieu lorsque les corps sont à distance, avoit fait penser qe y à deux manières par lesquelles la chaleur peut être transmise ‘un corps à un autre; savoir, à distance par le calorique rayonnant, et au contact par une véritable transfusion. Mais M. Rumford , qui rappelle cette opinion, ne la partage pas. 11 pense que la chaleur ne se propage que d'une seule maniere, et il explique la grande diflérence des tems de refroidissement d'un corps lorsqu'il est isolé ou en contact intime avec un autre, par cette propriété; que l'intensité des rayons calorifiques ou frigorifiques étant en raison inverse du carré des dis- tances à la surface du corps qui les envoie, la célérité de l’action calorique entre deux molécules à température différente , qui sont infi- niment près l’une de l’autre, doit être infinie. C’est pour cette raison que c’est dans le vide parfait que la différence entre les tems des refroidissemens est la plus grande possible : elle devient très-petite , ou même nulle lorsque les vases sont plongés dans un milieu dense, tel que l’eau , qui a beaucoup de capacité pour le calorique , ou lors- qu'ils sont exposés à un courant d'air très-rapide, G. L. ANNONCE. Mémoires de Physique et de Chimie de la Société d'Arcueil, x vol. in-8., fie. Chez Bernard, libraire, éditeur du Bulletin, quai des Augustins, n°. 25, Prix, 5 fr. NOUVEAU BULLETIN D'ÉSSSCTENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. - PARIS. Novembre 1807. To Am HISTOIRE NATURELLE, ZOOLOGIE. Note sur quelques habitudes observées chez des espèces d'un genre de Ver nommé Dragonneau ( Gordius, Lin. ). Ox ne connoïît pas trés-bien encore l’organisation des Crinons et des Filaires , qui sont des vers intestinaux à-peu-près semblables aux Dra- gonneaux. Les animaux de ces trois genres ressemblent à des crins ou à des bouts de fil lisses, et leur surface est de même grosseur dans toute leur étendue ; ils ne présentent par conséquent en-dehors aucune partie qui puisse servir à les caractériser. Les Crinons et les Filaires ne diffèrent entre eux que par la position de la bouche , et les Dragonneaux ne se distinguent des derniers que par leurs dimensions plus grandes , et peut- être par leur séjour qu’on a remarqué le plus ordinairement en-dehors des animaux. Il seroit important de savoir si la structure des Filaires est la même que celle des Dragonneaux, chez lesquels on a observé toute l'organisatiou des vers Endobranches , et sur-tout le cordon nerveux ; et quoiqu'on ait vu de véritables Dragonneaux dans les narines des Mar- soins et des Dauphins , on sait que le Dragonneau aquatique se dé- veloppe le plus ordinairement dans l’eau douce, et que le Dragonneau aroilaire se creuse, comme les lombrics , de longues galeries dans la terre humide. Cependant Gesner dit en avoir trouvé un sur une feuille dans un jardin. ( De insect. aguat., lib. 4, seta seu vitulus aquaticus.) Cette observation vient de se répéter : M. Defrance a remarqué dans son jardin à Sceaux, près Paris, plusieurs Dragonneaux , qui, après Tome I. N°. 2., 1e. Année, avec une planche I. 4 SoctéTÉ PHILOW. INSTITUT. 10 Août 1507. (26). certaines pluies d'été, quittoient la terre et grimpoïent en s'entortillant sur les tiges de Cerfeuil et d’autres plantes. Et M. Boulon, médecin à Abbeville, en x observé un, dans les mêmes circonstances, sur un pied d'Estragon. MINÉRALOGIE. Sur une variélé de Quartz fétide: Cr Quartz, facile à briser, d’une couleur généralement grise ou enfumée, ayant la cassure ou lamelleuse ou grenue , et même comme feuilletée est phosphorescent par frottement dans l'obscurité ; il répand , quand on le frappe fortement avec un corps dur , une odeur très-fétide de gaz hydro- gène sulfuré. Cette odeur ne ‘peut être due à des pyrites, puisque ce Quartz n’en contient pas. On Ja déja trouvé dans plusieurs endroits : MM. Alluaud aîné et Tristan l'ont découvert aux environs de Chanieloup , département de la Haute-Vienne. Il fait partie des espèces de filons de Quartz de 10 mètres de puissance, qui niet les Bérils Aigues-marines. Tout le Quartz de ces filons n’est point féude, 1l n’ÿ en a que quelques parties. Le Feldspath , le Mica, le Béril qui accompagnent n’oflrent point la même ropriété. | MM. Bigot de Morogue et Dubuisson l'ont aussi reconnu près de Rennes et de Nantes ; il éntre dans la composition des granites de ces can- tons. Le plateau de la Salle-Verte , près de Nantes , est un bloc de ranite, dont tous lés morceaux de Oo sont fétides ; cependant ils ne le sont pas tous également , et ceux de Ja superficie des earrièrés donnent plus d'odeur par le frottement que ceux du fond. Enfin M. Lelièvre à rapporté de l'ile d'Elbe des échantillons de cette’ variété de Quartz. A. B: ANATOMIE COMPARÉE. Mémoire sur le mécanisme de la respiration dans les Porssons; par M. C. DUMÉRIL. L'aureur de ce Mémoire, après avoir rappelé que dans la plupart des animaux à vertébres les côles et les muscles qui s’y iuserent sont les principaux agens mécaniques de la respiralion, recherche cornment s'opère ceue fonction daus les espèces qui n’ont point de côtes , : ou. chez lesquelles ces. os, .par quelques eirçonsiances , ne peuvent plus. être employés aux mÉmMES MOUVEMCNS. Il eypose ensuite les ,détals de ce (27) mécanisme dans les Repuiles Batraciens et Chéloniens. Les premiers ; comme les Grenouilles, les Salamandres , eic., conservent ‘pendant toute leur vie leur manicre primitive de respirer , qui est celle des poissons , dont ils ont ordinairement à cette époque les formes, l’orga- nisation et les habitudes. Il'en est à-peu-pres de mème dans les Tortues: ces animaux ne peuvent vivre lorsqu'on les force d’avoir la bouche ou- verte, car ce sont les muscles de la gorge qui remplissent chez eux l'office du diaphragme. L'air inspiré par petites quantités successives s'introduit par ! s narines , et sort tout-à-coup en un seul jei plus ou moins prolongé par la bouche, à-peu-près comme quand on charge le fusil à vent par ie jeu du pision de la pompe de compression et qu'on en lâche la soupape, de sorte que le moment de l'expiration est jusqu'à un certain point arbitraire. M. Duméril a retrouvé la plupart des circonstances précédentes dans l'examen de l'appareil respiratoire des poissons. Ces animaux, au lieu d'offrir deux ouvertures seulement dans la partie inférieure de la bouche, comme tous les autres vertébrés sans exception , ont au contraire le gosier percé de quatre, six et même de sept paires de trous ou de fentes, outre le canal qui est l’orifice du tube intestinal. Ces trous tiennent lieu de la glotte , ils laissent passer dans la cavité de ses branchies l’eau que le poisson paroît avaler. De sorte que la respiration de l'eau par le poisson est une véritable déglutition, mais une déglutition incomplète, parce que la bouche est trouée à son fond , et qu’elle laisse échapper les liquides qui entrent nécessairement avec tous les alimens. L'auteur de ce mémoire explique par là comment les poissons peuvent avaler l'ai absolument en sens inverse de ceux qui respirent ce fluide , et qui ne peuvent naturelle- ment l’avaler. Il considere tous les muscles de l'inspiration comme ana- logues à ceux de la déglutition , si ce n’est que l'appareil est beaucoup plus compliqué. Il regarde , par exemple , comme les cornes de l'os hyoïde les quatre ou cinq arcs branchiaux , et comme des muscles hyoïdiens ou cératoïdiens , tous ceux qui se portent sur ces parties. C’est, selon lui, cet appareil d'os et de muscles nombreux qui a rendu la iête des poissons si volumineuse en apparence , puisquelle renferme en même tems les organes des sens , de la préhension, de la mastication ei de la respiration. Ceutc théorie est, à ce qu’il paroît , confirmée par les anomalies même que présentent certaines espèces de poissons chez lesquelles la respiration semble s’opérer un peu autrement. Ainsi, dans les Rares, les Squales , les Lamproies, la respiration de l’eau s'opère, comme dans les Reptiles Batra- ciens, n0n par la bouche, mais par les narines, qu’on a nommées impropre- ment évents. Les Exocets, qui sortent de l'eau, peuvent en conserver cependant dans la bouche une certaine quantité à l’aide d’une soupape ou d’une membrane verticale qui en ferme l’orifice lorsque ces poissons INSTIF. NAT. ( 28 ) sont dans l'air. Les Lophies, les Anguilles , les Silures , éic. , peuvent conserver une grande quantité d’eau dans la cavité de leurs branchies , qui est très - développée, et dont l'ouverture extérieure est très- petite en proportion de l'étendue de la cavité : parce que ces espèces vivent habituellement dans le sable où dans la vase dont l’eau est impure; mais où ils se tiennent en embuscade, D’autres espèces sont encore plus favorisées à cet égard, puisqu'elles peuvent sortir de l’eau , grimper sur les arbres, rester sur la terre nue, Où dans la vase des étangs à den desséchés , à l’aide d’un organe supplémentaire semblable aux sacs à air du Caméléon : tels sont le C'ephalopholis scansor de Tranquebar ; l'Osphromène goramr, décrit par M. Lacépede, d’après Commerson ; le Macroptéronote sharmuth que M. Geoffroy a fait connoitre ; le Tetraodon d'Honkeny ; de Bloch ; lÆydrargyre swampire observé à la Caroline par M. Bosc. Il résulte de ce mémoire, que l’acie mécanique de la respiration dans les poissons est semblable à ce qui se passe chez plusieurs reptiles , et que les mouvemens qui le constituent dépendent , jusqu’à un certain point, de ceux de la déglutition avec lesquels ils se lient nécessai= rement. PHYSIOLOGIE ANIMALE. Expériences touchant l'influence que les nerfs du poumon exercent sur la respiration ; per M. DUPUYTREN. M. Doruyrrex , aidé de M. Dupuy, professeur à l'Ecole Vétérinaire d'Alfort, s’est proposé , en faisant ces expériences , de déterminer si la vie a une influence marquée sur les changemens que le sang veineux éprouve dans la respiration ; ou bien , si les aflinités chimiques suilisent pos produire ces changemens , lorsque l'air et le saug sont arrivés dans es poumons. Ji étoit impossible de détruire, où même de suspendre la vie dans ces organes , Sans Causer aussitôt la mort générale; mais on pouvoit modifier tellement la vie dont les poumons jouissent, que l’hématose fut troublée , ou qu’elle cessät même, si elle ne pouvoit avoir lieu sans le concours de la vie. De là l’idée de faire servir la section des nerfs du poumon à résoudre la question proposée. Si l’on coupe sur des chevaux ou sur des chiens, d’un seul côté et à la bauteur du larynx, les nerfs de la huitième paire , qui fournissent presque tous ceux des poumons , les animaux , soumis à l'expérience, n'éprouvent que de légères incommodités ; et ils se rétablissent parfaitement et en peu de jours; mais si on leur coupe ex mème tems les deux nerfs de la (29) | huitième paire, ils ouvrent aussitôt la bouche et dilaient largement les naseaux ; ils appellent par des inspirations fréquentes une plus grande quantité d'air dans leur poitrine; de violens efforts de vomis- semens ont lieu dans les chevaux, et des vomissemens réels dans les chiens ; chez les uns ct chez les autres les membranes muqueuses du nez et de la bouche prennent une couleur violette foncée; les mou- vemens généraux deviennent foibles et incertains ; enfin, chez tous, la mort survient au bout de quelque tems d'une angoisse dificile à décrire. La vie ne sauroit donc subsister lorsque les deux nerfs de la huitième paire ont été coupés à la fois; mais comment Ja mort arrive-t-elle à la suite de leur section ? Ces nerfs se distribuent à un grand nombre d'organes chargés de fonctions importantes ; telles que la digestion, la circulation et la respiration. Toutes ces fonctions sont-elles aliérées simultanément, et concourent-elles d’une manière également active à la production de la mort? Les nausées , les vomissemens , ainsi que le trouble du pouls, indi- quoient assez que la digestion et la circulation étoient altérées ; mais il étoit facile de voir que ces lésions étoient incapables de produire des effets très-graves , et qu'il failoit chercher la cause de la mort dans un autre ordre de dérangemens. Il paroissoit naturel de la chercher dans la lésion de la respiration ; en effet, tandis que les muuvemeus de la poitrine, aggrandis et accélérés, attirent dans les poumous une quantité d’air plus grande que de coutume ; on voit les lèvres, la langue , l’intérieur du nez et de la bouche prendre une couleur violette ; et indiquer une altération profonde des phénomènes essentiels de la respiration. Les expériences suivantes mettent hors de doute cette altération et Ja cause de la mort des animaux qu’on a soumis à la section des nerfs de la huitième paire. Si lon met une artère à découvert, sur un cheval ou sur un chien , et qu'après l'avoir ouverte on coupe un des nerfs indiqués, on voit le sang artériel prendre une teinte noirâtre qu'il quitte au bout de quelque tems. Mais si l’on coupe à-la-fois les deux nerfs de ia huitième paire, le sang artériel prend successivement une couleur rouge , brune , violette, noire, et enfin charbonneuse ; le sang veineux devient encore plus noir. Tous ces changemens coïucident par+ faitement avec les phénomènes généraux déja cités, et ils indiquent exactement leur degré et leur gravité. Pour mieux constater ce résultat important, M. Dupuytren à eu recours à une autre expérience , à la compression des nerfs de la hui- ième paire. Si les phénomènes de la coloration du sang en noir te- noieut uniquement à l'interruption de l’action de ces nerfs sur les pou- mons , on devoit les faire naître par la compression des nerfs, et les faire disparoître ensuite en levant cette compression , el en resti- SOCIÉTÉ PITILOM. (30) tuant aux nerfs la faculté d'agir. Or, toutes les fois que cette expé- sience cst faite avec Ja précaution de ne pas désorganiser, par une pression trop forte , les nerfs de la huitième paire , l'hématose diminue peu-à-peu, tous les phénomènes d'une asphixie se développent et s'ac- croissent tant que dure la compression; mais sitôt qu'elle est levée, on voit le sang perdre sa couleur charbonneuse, les mouvemens de la respiration se rétablir , et tous les symptômes d’asphiuie dispaioître. Quelque concluante que doive paroître cette expérience, comme elle avoit été faite sur la partie du nerf de la huitième paire qui est situce au col ,et qu'au-dessous de ce point il fournit de très-grosses branches à d'autres organes qu'aux poumons, On pouvoit encore douter si les phénomènes observés étoient simplement le résultat de Paticinte poriée à la vie des poumons , ou bien s'ils étoient dus au wouble développé au même instant dans l'action de tous les organes auxquels il se distribue au-dessous du point où il avoit été comprimé. Pour lever tous les doutes, on a coupé successivement les nerfs laryngés supérieurs , et les inférieurs , ou les récurrens, ainsi que les cordons sto- machiques ; et on a vu que la section de chacune de ces branches bor- noit ses eflets aux parties auxquelles elle se distribue, et qu’elle ne déierminoit aucun changement dans la nature du sang. ; Après avoir prouvé que la mort n'étoit causée dans ces expériences , ni par un simple obstacle aux mouvemens des paroïs de la poitrine, ni par un trouble développé dans l'action du cœur, du larynx, ou bien de l'estomac , l'auteur conclut que la respiration a lieu sous l’in- fluence des nerfs qui se distribuent au poumon ; et , par une suite néces- saire , sous l'influence du cerveau d’où ils proviennent , et sous celle de la vie, dont l’action des nerfs et du cerveau n’est qu'une condition. D, PHYSIOLOGIE VÉGÉTALF, Sur un changement d'Etamines en pistils dans la Joubarbe des toits; par M. A. Du PETIT-THOUARS. Deruis longtems on connoît les changemens que subissent les parties de la fleur dans plusieurs circonstances, sur-tout dans celles qui dépendent de la culture. Souvent le calice prend les apparences de pétales; d’autres fois les étamines , en avortant, se changent aussi en pétales et donnent nais- sances aux fleurs doubles ou pleines qui font le charme des jardins. Des ovaires avortés ont quelquefois revètu les apparences de feuilles, mais le changement d'organes males en organes femeiles est un phénomène qui n'avoit pas été généralement connu jusques à présent, et peut-être même qui n’avoit jamais été observé, M. A. du Petit-Thouars vient de le remar- (51) quer dans la Joubarbe des toits ( Sempervivum tectorumE. ) où il se pré- sente fréquemment en France. Dans cette plante, la place qui devroit être occupée par les étamines , l'est souvent par un rang extérieur d’ovaires conformés comme les autres eë contenant de même des ovules, et une partie de l’anthère se trouve par fois adhérente au corps de ces ovaires, de la même manière qu'on voit les anthères attachées sur les pétales qui ont pris la place des éta- mines dans les fleurs doubles et pleines. Ainsi on ne sauroit douter que ces ovaires extérieurs n'aient été produits aux dépens des étamines qui manquent, Dans le cas des fleurs doubles, il n’étoit pas difiicile de comprendre comment les diverses parties de la fleur, malgré les diffé- rences qu'on y remarque, pouvoient se changer les unes dans les autres ; car, au fond, l’origine de ces parties est la même; mais dans le sujet qui nous occupe, le pollen et Pembrion sont trop essentiellement diflérens , Pour que l’on puisse raisonner de même à leur égard. Selon foute apparence il arrive dans les fleurs isolées de cette Joubarbe, le même phénomène qui arrive constamment dans les fleurs femelles des espèces dioiques par l’avortement d’un sexe dans chaque fleur , sans qu'on y remarque d'autre différence d'organisation. Cup AS PHYSIQUE: Sur l'influence de l'humidité et de la chaleur dans les. réfractions ; par M. B10T, Membre de L'Institut. M, Bior s'est assuré , par un grand nombre d'expériences directes, que la force réfringente de la vapeur d’eau est sensiblement la même que celle de Pair atmosphérique , à force élastique égale , ainsi que l’on peut le prévoir d’après les forces réfringentes de l’eau et de l'air, et la com- paruison de leurs densités. En prenant la moyenne de 150 observations qui different très - peu entre elles , il à trouvé que l'erreur ne seroit pas de -= de seconde sur la auteur des astres à 45°; par exemple , sur la hauteur du pôle à Paris. M. Biot s’est aussi assuré que le pouvoir réfrin- gent de l'air, à densité égale, n’est point changé par les variations de la température ; car la moyenne de 250 observations faites cet été dans les grandes chaleurs , depuis 24° jusqu'à 50°, ne s’est point écartée sensi- Element des résultats calculés d’après le coefficient de la réfraction qu'il avoit conclu il y a deux ans, par des expériences faites à de basses températures. Cet accord prouve que les tables actuelles de réfractions , fondées sur ces données et sur l'analyse de l’auteur de la Mécanique céleste, ont toute l'exactitude desirable , et qu’elles peuvent, sans aucune erreur, servir à tous les pays et à tous”les siècles. G, E: InsTirér Août 1807« INSTITUT. 14 Sept. 1807. (32) Hauteur des Eaux de la Seine, à Paris ; pendant l'année 1606. ( Extrait des registres de la Préfecture de police. ) Les plus hautes eaux ont été observées les 16 et 17 janvier, de 5n,80. Les plus basses eaux ont été les 20 et 21 octobre, de 0",28. Le résultat moyen des 100 derniers jours de l'an 14 et de toute l’année 1806, est 1°,573. G.-L. CHIMIE. Mémoire sur l'analyse comparée de l'Arrasorite et du Carbonate de Chaux rhomboidal ; par MM. ‘THENARD et BIOT. LA chaux carbonatée arragonite est peut-être la seule substance dans laquelle il y ait une contradiction réelle entre l'analyse chimique et les résultats de la structure cristalline. Cette circonstance remarquable devoit engager les chimistes à déterminer, par les moyens les plus rigoureux et les plus multipliés, l'identité de composition de ce minéral et de la chaux carbonatée rhomboïdale. MM. Biot et Thenard viennent d'employer des moyens nouveaux et irrécusables pour constater les résultats déja obtenus par MM. Klaproth, Fourcroy et Vauquelin, Chenevix, Bucholz, etc. - Les auteurs du mémoire ont eu pour but de prouver, 1°. que ces deux miuéraux contenoient la même quantité de principe fixe et de principe volaul ; 2°, que le principe fixe étoit de la chaux; ne pouvoit être que de la chaux, et ne contenoit que de Ja chaux ; 3°. que le prin- cipe volaul étoit de l'acide carbonique pur et de l’eau ; ne pouvoit être que cela, etc. à | Ici les moyens employés sont encore plus curieux et plus importans à connoiître que les résultats, nous devons donc les exposer avec quelques détails. 1. Détermination des proportions de la base et du prineipe volatil. Deux quantités déterminées d’Arragonite et de chaux carbonatée rhom- boïdale ont été mises, avec toutes les précautions convenables , dans des creusets de platine, et exposées en mème tems à côté l’une de l’autre au méme feu ; elles ont perdu le même poids , et les résidus ne faisoient plus aucune eflervescence avec les acides. Ils pesoient l’un ( celui de l’Arrago- nite } 0,565512 du poids total ; et l’autre, 0,563268 ; d’où ilrésulte que les proportions de base et de principe volatil pris dans leur totalité, sont 0755 sensiblement les mêmes dans l'Arragonite et dans la Chaux carbonatée rhomboïdale, et dans les proportions de 0,563 de base à 0,457 de prin- cipe volatil. x IL. Détermination de la nature de la base. Comme une propriété essenticlle des substances diflérentes est d’avoir des capacités diverses de saturation, pour prouver l'identité des deux bases obtenues par l’expé- rience précédente , MAT. Biot et Thénard les ont combinées l’une et l’autre et successivement avec les acides muriatique et sulfurique. Ils ont des- séché les combinaisons, et les ont chautlées également jusqu'au rouge dans des creusets de platine. à Les sulfates et les muriates de chaux obtenus de la base de PArragonite et de celle de la Chaux carbonatée rhomboïdale , se sont trouvés sensible- ment du même poids à trois ou quatre millièmes près en plus ou en moins ; les dissolutions de ces sels dans les mêmes quantités d'eau ont fait éprouver à la lumière la même réfraction. D’où on peut conclure , avec les auteurs du mémoire , que « la base de l'Arragonite est identiquement « Ja même que celle de la chaux carbonatée rhomboïdale ; sans mélange. « d’aucune autre substance pondérable eu quantité sensible. » IL. Détermination de la nature de l'acide et de sa quantité dans chaque substance. Cet acide, chassé par des acides plus:forts , lest à l'état gazeux ; il est complètement absorbé par des alcalis. Sa densité dans létat sec (c’est-à-dire , privé par le calcul de l’eau hygrométrique ), est égale à 1,550 , ( celle de l'air atmosphérique étant prise pour unité ), sa réfraction est de 510/. Toutes ces propriétés essentielles sont celles de l’acide carbonique pur , et ces propriétés sont sensiblement les mêmes dans les gaz acides retirés dans les mêmes circonstances de l’Arrago- nite et de la Chaux carbonatée rhomboïdale. IV. Détermination de la quantité d'eau dans chaque minéral. MM. Biot et Thenard n’ont pu arriver à cette détermination que par voie de sous- traction : ils ont fait dissoudre des poids égaux d’Arragonite et de Chaux carbonatée rhomboïdale dans de l'acide nitrique ; ils ont recueilli au- dessus du mercure le gaz qui se dégageoit, en observant atieutivement le baromèire et le thermomètre. Ils ont rassemblé exactement tout le gaz, en ont soustrait scrupuleusement tout l'air atmosphérique des vais- seaux, qu'il pouvoit contenir, et en ont ensuite déterminé le volume. Is font d'abord remarquer que les volumes des gaz, dégagés des deux minéraux , sont sensiblement les mêmes ; ramenant ensuite par le calcul ces gaz , qu'on savoit être de l'acide carbonique ( par les expériences de l'article HI) à l’état sec, c’est-à-dire , à être supposés privés d’eau hygrométrique , ils ont additionné au poids de la base le poids du gaz sec évalué par ce moyen La différence qui s’est trouvée entre la somme de ces deux nombres , et le poids réel de la pierre employée, ne pouvant étreattribuée qu'à l’eau hygrométrique , 1ls en ont conclu la quan- Tome I. N°, 2,1". Année. 5 (34) tité d’eau renfermée dans ces deux pierres. Cette quantité, qui est égale à 6 ou 7 millièmes, differe d'un milliëme dans les deux minéraux. Quoique cette quantité d’eau soit fort petite , on peut supposer qu'elle est encore trop forte, parce que toutes les pertes tendent à l'augmenter. On a, d'après ces procédés rigoureux , pour principes COnStituans de l’Arragonite. de la Ch. carb. rhomb. Chaux obtenue par le feu. . . 0,5655r. . . . . 0,6327 Acide carbonique déterminé par À les volumes. . . sm +: +: 0342919: + + = » 0,4304D Eau conclue . . + , . « .« + . 0,00730 . . + + ; 0,00628 a ———————— 1,00000 5,00000 En cherchant à déterminer la quantité d'eau, au moyen d'une disso- lution lente et ménagée de ces minéraux, dans un poids exactement dé- terminé d'acide nitrique , on a un résultat un peu différent des précédens, qui diminue encore la proportion de l’eau ; et d’où il résulte de nouveau que l’Arragonite et la Chaux carbonatée sont identiquement composées des mêmes principes , dans les proportions suivantes : chaux —0,5634 ; acide carbonique , 0,4528 ; eau conclue, 0,0058, — Total, 1,0000, MM. Biotet Thenard ont voulu comparer la réfraction de ces déux pierres ; et ils ont employé, pour avoir des résultats exacts , toutes les récautions nécessaires pour diminuer les causes d'erreurs qui sont assez multipliées dans des observations de ce genre. 11 seroit trop long de les rapporter ici; il faut se fier à l'exactitude reconnue de ces physiciens, et ne donner que les résultats. I..La réfraction de l'Arragonite n’est pas seulenient double et visible d'une manière très-distincte entre deux faces parallèles du cristal , comme dans la Chaux carbonatée rhomboïdale ; mais elle est triple et ne se laisse observer qu’entre deux faces parallèles coupées obliquement ou perpendi- culairement aux arêtes naturelles du prisme. Chacune de ces trois images, alors tres-larges et fort écartées, se décompose elle-même en trois autres moins écartées entre elles , en sorte qu'il y en a neuf en tout. On a choisi dans ce cas celle du milieu pour la vraie réfraction, et pour la comparer à celle que donne la réfraction ordinaire de Ja Chaux carbonatée rhom- boïdale, Il. H résulte des observations faites sur des prismes d’Arragonite et de Chaux carbonatée rhomboïdale, aussi exactement égaux qu'il a été possible de les trouver , que dans la Chaux rhomboïdale le sinus d'incidence est à celui dè réfraction , comme 550 est à 3533; et dans l'Arragomite , comme 560 à 335. (35) HE. Mais pour rendre ces comparaisons plus précises et plus con- cluantes, relativement à la nature chimique de ces minéraux, il faut avoir évard à la différence de densité qui, quoiqu'indépendante de la composition, n'en influe pas moins sur la réfraction. Les différens prismes d’Arragonite , et mème ceux de Chaux rhombhoïdale présentent déja des va- riétés dans leurs densités. MM. Biot et Thenard ont pris , d’après plusieurs observations faites sur les prismés dont ils se sont servis, 2,6964 pour densité moyenne de la Chaux carbonatée rhomboïdale, et 2,9267 pour celle de l’Arragonite. Réduisant ces deux minéraux à la même densité, on trouve que la force réfringente de l’Arragonite est à celle de la Chaux rhamboïdale , comme 0,62157 , est à 0,65746, ee qui donne entre elles une différence égale à = de leur valeur totale. Ces physiciens pensent que dans des expériences de cette nature, une si légère différence dans les réfractions , ne peut point en faire supposer dans les compositions ; d’autant plus qu’en prenant dans l’Arragonite le rayon du milieu, pour rayon de réfraction ordinaire , ils ont été obligés de faire une supposition qui, si elle n’étoit pas vraie, changeroit entière- ment les résultats. AB: Sur la Laite des Poissons; par MM. FourcROoY et VAUQUELIN. MM. Fourcroy et Vauquelin prouvent dans ce Mémoire que la laite ou laitance de carpe contient du phosphore combiné intimement avec les autres principes des matières animales ; qu’ainsi , au lieu d’être formée d'hydrogène, d’oxigene , de carbone et d’azote, comme la fibrine , l’al- bumine, etc., elle l’est de ces quatre corps et de phosphore. Pour mettre cette vérité dans le plus grand jour, ces chimistes ont fait un grand nombre d’expériences dont voici les principales. Fe. Lorsqu'on calcine de la laïtance de carpe dans une cornue de verre, on obtient dans le récipient tous les produits que donnent les mauücres animales à la distillation ; et il reste 1e la cornue un charbon très - dur qu'on ne pulvérise que difficilement et qui raye le verre. Ce charbon bien lavé et traité ensuite au rouge obscur dans un creuset de platine pendant un quart-d’heure, offre à sa surface une flamme verdôtre , semblable à celle du phosphore , intermittente et comme par secousses, et donne naissance à un acide qui présente tous les carac- ières de l'acide phosphorique. En dépassant de beaucoup le rouge obscur dans la calcination de ce charbon, le creuset de platine est forte- ment attaqué et peut même étre troué. , Ile, Si, au lieu de distiller la laitance de carpe dans une cornue de verre, on la distille dans une cornue de grès, et qu'on pousse le feu IxsTinur. 18 avril 1807. (56 y jusqu’à en faire rougir le fond à blane, on obtient toujours tous les produits que donnent les matières animales décomposées par le feu; mais, à cette haute température , le phosphore ne reste point avec le charbon comme dans l'expérience précédente : il se volatilisé et vient se condenser en grande pariie dans lalonge, sous forme de croûte d’un blanc nuancé de jaune et de rouge ; en sorte qu'en calcinant dans un creuset ayec le contact de l'air}, ce nouveau charbon , il n’oflre point de flammes phosphorescentes , ne devient point acide, et n’est dans aucun Cas suscepuble d'attaquer le platine. De ces expériences, il résulte évidemment qu'il existe du phosphore dans Ja laitance de carpe : mais ce corps pourroit y être à l’état d'acide libre ou combiné avec l’'ammoniaque; et, dans cette hypothèse , tous les phénomènes que nous présente la laitance de carpe en la disullant , n'auroient plus rien d'extraordinaire. C’est une objection que MA. Four- croy et Vauquelin n’ont pas manqué de se faire et à laquelle ils ont répondu par les faits suivaus : La laitance de carpe n’est ni acide ni alcaline; triturée à froid avec de la potasse , elle ne répand point d’odeur ammoniacale; à la vérité, chauflée légérement avec une dissolution de potasse, il s’en dégage un liquide qui présente quelques traces d’ammoniaque. mais elles pro- viennent d’un peu de muriate d'ammoniaque que la laitance contient, Enfin, MM. Fourcroy et Vauquelin, craignant qu'on ne füt tenté d'attribuer la présence du phosphore dans le charbon de laitance, aw phosphate de chaux et de magnésie qu'on y trouve en petite quantité, ont fait bouillir ce charbon pendant une heure avee de l'acide muria- tique ; et l’ayant ainsi sensiblement privé de ces deux phosphates , ils l'ont calciné avec le contact de l'air, et.en ont retiré tout autant d'acide phosphorique que sil n’eût point été traité par l'acide muriatique. Ils s’aitendoient bien à ce résultat, parce qu'ils savoient tres-bien que ces phosphates sont indécomposables à chaud et à froid par le charbon: s'ils ont fait cet essai, c'est pour prévenir les plus légères objections contre l'admission d’un fait aussi singulier que celui de l'existence du phosphore dans la laitance de carpe. MA. Fourcroy et Vauquelin ont aussi recherché, mais vainement, le phosphore dans la fibrine, lalbumine ; ils se proposent de déterminer s’il n'entre point dans là composition des autres poissons. On ne peut attendre qu'avec impatience les résultats de ces recherches, qui, comme le rémarquent les auteurs de ce Mémoire, pourront peut-être jeter du jour sur la cause de la phosphorescence d’un grand nombre d’a- nimaux. T. (37°) Mémoire de MM. FOURCROY ef VAUQUELIN , sur l'Acide géon retire du tartre, en. le décomposant par le feu. MM. Fourcroy et Vauquelin rappellent d’abord que dans leurs expé- riences sur les acides pyro-ligneux , pyro-muqueux et pyro-tartareux, imprimées dans le volume 35 des Annales de Chimie , ils ont regardé ces trois acides comme formés d’acide acétique et d’ene huile paruculière à chacun d'eux; mais ils ajoutent que MM. Gehlen et Rose , chimistes très-distingués de Berlin, ayant dernièrement élevé des doutes bien fondés sur l'identité de l'acide pyro-tartareux avec l'acide acétique ( Annales de Chimie, n°. 178, octobre 1806.) : ils ont cru devoir faire de nouvelles expériences sur cet objet. Parmi ces expériences, on remarque priu- cipalement les suivantes qui'prouvent'que cet acide est différent de tous ceux qu'on connoît jusqu'ici. Lorsqu'on sature l'acide pyro-tartareux avec du carbonate de potasse ; qu'on fait évaporer la liqueur à siccité ; qu’on dissout le résidu dans Veau , et qu’on traite plusieurs fois cette nouvelle liqueur comme la pre- micre , on en retre un sel qui a une couleur brunâtre , une saveur chaude et piquante et une forme écailleuse comme l’acétate de potasse. Distillé à une forte chaleur avec de l'acide sulfurique affoibli , ce sel noircit, donne à peine des traces de vinaigre et fournit vers la fin de la disullation un sublimé blanc et cristallin. C’est le nouvel acide. Cet acide a une saveur très-forte ; 1l se volatilise à une certaine chaleur et se condense en cristaux; il est très-soluble dans l’eau dont il se sépare à l’état cristallin , lorsqu'on la fait évaporer spontanément ; il ne précipite point le nitrate d'argent, mais précipite le nitrate de mercure en pous- sière blanche sur-le-champ, et l'acétate de plomb en cristaux aiguillés seulement quelque tems après le mélange des liqueurs. Enfin cet acide forme, avec la potasse , un sel noirätre déliquescent , soluble dans l'alcool, qui ne trouble point les sels de barite ni ceux de chaux, qui précipite sur-le-champ lacétate de plomb et qui ne forme point avec un excès d'acide, un sel acidule peu soluble, comme l'acide tartareux avec la potasse , etc. MM. Fourcroy et Vauquelin n’ont point manqué à cette occasion! d'examiner de nouveau les acides pyro-lisneux et pyro-muqueux , et se sont convaincus que, comme ils l’avoient déja annoncé, ces acides sont formés d'acide acétique et d'huile, Ils ont également examiné de nouveau l'acide formique que M. Gehlen croit être autre que l'acide acétique , et ont reconnu qu'outre de l'acide acétique, il contenoit de l'acide phosphorique et non pot de l'acide malique , comme ils l'avoient cru anciennement, TE. Ann. ou Musiurw D'HIST. NAT.) (0772. 9» Jour. DE GEHLEN , n°. b, Jounx. pe GeuLew, m°. 2: ExsTiTrur. Aoùt 1807. ( 38 ) Analyse du Kannelstein ( roy. Brongniart; Min:; tom. 1; pag- 272, la note ); par M. LAMPADIUS. Siice , 428. — Zircone, 288. — Alumine, 86. — Potasse, 60. — Chaux, 38. — Fer oxidé, 30. — Perte par la calcination, 26. — Perte, 44. Total 1000. HV CD; Analyse du Bitterspath; par M. BUCHOLZ , comparée à celle de M. KLAPROTH. À Bucaozz, ; KLAPROTI. Chan Te ns A8 4 an NN ETS OS RM SA ARE ER ei Ed EURE Oxide de fer . .« . SACS VEN MAL UE 2,9 Atidecarbonique.: le: 481: en fe at. Q. start 472 Pertes hit JM RAC SU IMNNUE ARE 2,75 > 100 100 HV ED: MATHÉMATIQUES. Sur une nouvelle Ecluse, invertée par M.DE BÉTANCOURT (1). M. pe Bérancounr a soumis au jugement de la première classe de l'institut une Ecluse de son invention , résultat des recherches qu'il a faites pour trouver le système de navigation sur les canaux à écluses, dans lequel la dépense de l’eau seroit la moindre possible. La classe a arrêté que son Mémoire seroit imprimé dans le volume où elle publie les meilleurs des ouvrages qui lui sont préserités par des savans étrangers, On sait que les canaux à écluses sont divisés, dans le sens de leur longueur , en plusieurs parties désignées par le nom générique de biefs, liées les unes aux autres par des espèces de bassins qu’on appelle des écluses , au moyen desquels on passe d'un bief à un autre. Ces biefs + (1) Cet article est en entier de M. Pronÿ, qui a bien voulu nous le coramuniquer. P. (39) sont établis à différentes hauteurs, et peuvent être assimilés à des échelons ou gradins, servant à franchir les plateaux et les cols des chaînes de montagnes qui séparent les points entre lesquels on veut établir la navi- gation. Pour passer d'un bief supérieur dans linférieur, on remplit l’écluse intermédiaire jusqu'au niveau de l’eau du bief supérieur , et on intro- duit le bateau dans cette écluse ; ôn abaisse ensuite l'eau qu'on y avoit introduite , jusqu'à ce que le bateau se trouve au niveau du bief infé- rieur, dans lequel on peut alors le faire entrer. L'opération inverse sert à élever le bateau d’un bief inférieur au supérieur ; et dans l’un ou l’autre cas, le volume de l’eau employée à remplir l’écluse est perdu pour la navigation de toute la partie du canal qui se trouve au-dessus du bief placé au bas de ceue écluse. A ces pertes se joignent celles dues à l’évaporation et aux filtrations. On voit donc combien il est important d'économiser l’eau des éclusées, sur-tout près des points de partage ou points culminans , qui sont natu- rellement les mois abondans en eaux. C’est dans la recherche de ces eaux, qui doivent alimenter les points ou bassins de partage , et dans les travaux à faire pour les conduire et les rassembler, que se ren- contrent souvent les plus gfandes diflicultés de la construction des canaux. Si l’on considère un bateau traversant les biefs successifs d’un canal , comme un corps pesant qui s'élève ou qui s’abaisse à chaque rencontre d’écluse, on voit qu’abstraction faite de la perte de force nécessaire pour mettre en jeu un mécanisme quelconque, ce bateau devroit, par son abaissement d’une certaine hauteur, élever à cette même hauteur ün poids d’eau égal au sien , et que, réciproquement , Pélévation du bateau d'un bief inférieur dans le supérieur ne devroit occasionner que la descente d’un poids d’eau , égal à celui du bateau , du second bief dans le premier, Les choses se passent bien autrement dans les canaux à écluses ordinaires. L’élévation et l’abaissement des masses d’eau ayant les mêmés poids que les bateaux, s'y opèrent à la vérité par le simple jeu du déplacement du fluide; mais 1l résulte, de la nécessité et de la ma- ucre de remplir les sas, que les bateaux descendans y dépensent de l’eau comme les bateaux montans; et comme l'excès du poids d’eau deséclusées sur celui des bateaux est énorme , le bénéfice d’eau dû à la descente ne donne qu’une compensation très-foible. Ce seroit donc rendre un grand service à la navigation , que de réduire la montée et la descente d’un bateau , dans une écluse, à cette équipondération pure et simple de masses qui donne le rinimum de dépense de fluide ; et les avantages qu'on en retireroit seroient sur-tout sensibles dansun canal de petite navigation, dont les biefs offrant peu de surface, et pouvant être facilement rendus étauches , perdroient peu l'évaporation et les filtrations. (40) Le probléme dont je viens de parler est celui qu'a résolu M. de Bétancourt , et sa solution mérite d’être distinguée de toutes celles qu'on a données jusqu'à présent de la même question. Voici en quoi elle consiste. Il pratique à côté de l'écluse un puits prismatique qur est en communicalion avec cette écluse ; un volume d’eau déterminé se trouve contenu, tant dans le puits que dans l’écluse ; et il s’agit de faire élever et abaisser à volonté cette eau , de manière qu’elle se trouve successi- vement au niveau, ‘soit de l’eau du bief supérieur, soit de celle du bief inférieur. Cette condition est remplie par l'immersion et l'emmer- sion d'un flotteur , ou plutôt d’un plongeur , qui descend et monte dans le puits creusé à côté du sas; mais l'emploi de ce flouteur ou plongeur, pour être praticable , exigeoit uue combinaison de moyens dont la dé- couverte constitue la partie la plus importante de l'invention de M. de Bétancourt. Il a cherché , par les lois de l'hydrostatique , et fait dépendre de l'analyse mathématique la détermination de la courbe sur laquelle devoit descendre le centre de gravité d'un contre-poids pour tenir en équilibre, dans toutes les positions, un corps de figure quelconque qui s'emmerge graduellement d’un fluide , soit indéfini , soit fini. Appliquant ensuite sa théorie générale au cas où la figure du corps est prisma- tique , il est parvenu à ce résultat extrémemenñt heureux, savoir : que la courbe décrite par le centre de gravité des contre-poids doit être un cercle. (J'en donnerai à la fin de cette note une démonstration immé- diate et élémentaire.) Cette conclusion l’a conduit à la construction extrèmement simple et solide, représentée dans la planche, et dont je décrirai bientôt toutes les parties. Un seul homme peut, avec la plus grande facilité, faire la manœuvre, soit pour monter , soit pour des- ecndre les bateaux. M. de Bétancourt a présenté à l'Institut, avec son Mémoire et ses dessins, un modéle de son Ecluse, dont il a fait don à l'Ecole impé- riale. des Ponts et Chaussées ; un autre modele de cette Ecluse existe depuis plusieurs années dans le Muséum des machines de S. Me roi d’Espagne. Il a étendu l'application qu’on peut faire de son moyen aux écluses à sas accolés, aux descentes des bateaux sur des plans inclinés , et imaginé, pour ce dernier cas , des détails de construction et de mécanisme fort ingénieux, tant pour les additions que ce cas exige qu'on fasse au système de l'Ecluse et du flotteur, que pour la marche des bateaux sur les plans inclinés , et leur introduction dans les écluses. Description des diverses parties de l'Ecluse, La figure 1. ( Voyez la planche 1.) , représente Ie plan générol de l’écluse avec une partie des bicfs supérieurs et inférieurs. + (A) Tig. 2°. coupe par la ligne 4/B! du plan. On y voit le plongeur un peu élevé, et la communication du sas avec Île récipient dans lequel ce plongeur est los. — He Fig. 3e. coupe par la ligne C/D! vers la partie d’amont, où l'on a représenté la construction intérieure du plongeur , qui est dans la même position que dans la figure 2°. À Fig. 4°. coupe par la même Tigne C!'D!, mais vue en sens contraire, c'est-a-dire du côté d’aval. Le plongeur est représenté par sa partie extérieure , et on l’a supposé entièrement submiergé. Pour faciliter l'intelligence des dessins, on a mis, dans les quatre figures les mêmes lettrés aux parties correspondantes. LÉGENDE. æ A Bicf inférieur. B Bief supérieur. On suppose que dan$tle canal il doit y avoir pour le moins 1,3 d'eau, et que les bateaux s’enfoncent de 0",87 CD Sas dont les côtés sont parallèles, qui doit avoir 2",2 de largeur, et 7",6 de longueur. £E Porte d’amont, qui s’ajuste par sa partie inférieure contre la pièce de bois /", la- quelle doit occuper le moindre espace possible, pour que son volume ne nuise pas à l'équilibre du plongeur et du contre-poids. Æ Madrier qui sert de base à la porte Æ, et qui doit entrer par ses deux bouts dans les côtés du sas. G Porte d’aval, qui, au lieu de tourner sur un axe, comme cela se pratique ordinairement , roule sur deux poulies aa , et se loge dans l’ouverture Lh construite daus le mur pour la recevoir, afin de laisser entièrement libre le passage des bateaux. Æ Moulinet destiné à faire mouvoir la porte G par le moyen d'un pignon fixé à l’extrémité de la tige verticale Hc, qui engrène dans la crémaillère bb. Cette crémaillère doit descendre, comme on le voit dans la fig. 4°, au-dessous du centre de figure de la porte, afin que le mouvement soit plus facile. I Aqueduc qui établit la communication entre le sas et le récipient. La clef de la voute de cet aqueduc doit étre un peu au-dessous de Ja surface de l’eau, lorsque le plongeur est élevé à sa plus grande hauteur. Plongeur qui, par son mouvement vertical, force l’eau à passer du récipient dans x ? . 2 CACKO le sas, ou à sortir du sas HA retourner au- récipient. Æ° Récipient dans lequel entre le plongeur JJ. LT, Axes du Se formés d’une barre carrée en fer, assez solide pour résister à l'effort qu’elle doit supporter, afin de ne pas laffoiblir , ou la faire tourner sur un de ses angles, M Contre-poids du flotteur. Ce contre-poids est fait de deux fortes pièces de bois dd, entre lesquelles on logera une ou plusieurs pièces de fonte, qu’on pourra approcher ou éloigner de l'axe, pour chereher le point d'équilibre avec le plongeur. Tom. 1, N°, 2, 11e, Année. 6 @ ul (4) NN Bras auxquels se xent les chaines qni doivent smpporter le plongenr; leur lens gueur dépend de la parlie de circonférence qu’on veut faire parcourir au centre de gravité du contre-poids A7, pendaut l'ascension totale du plongeur. OO Chaînes fixées par la partie supérieure aux bras ÆVIV, et portant à leur parte inférieure de fortes vis qui entrent dans des anses de fer PP. PP Anses qui s’accrochent soHdement au plongeur, et qui reçoivent les vis adaptées aux extrémités des bouts des chaînes OO. © Partie de roue dentée, fixée dans l’axe Z du contre-poids , et qui doit comprendre un peu plus d’un quart de circonférence, afin qu'elle ne sorte pas de l’engrenage dans le mouvement du contre-puids. R Roue dentée portant sur un pignon qui engrène dans la portion de roue Q. S Pignon fixé à l’arbre pour communiquer le mouvement à la roue Æ, par le moyen de la manivelle. l 1” Manivelle au moyen de laquelle on fait monter on descendre le plongeur. UU Murs en pires de taille pour supporter le contre-poïds et le madrier ff, auquel sont fixées les poulies gg. Manière de mettre en équilibre le plongeur et le contre-poids. ; LI Ayant placé le plongeur dans son récipient, et l'ayant lié au contre- poids, au moyen des chaînes, on soutiendra celui-ci dans sa situation verticale par deux cordes ; on fermera la porte d’amont du sas, ct on remplira les bicfs à la hauteur convenable pour la navigation; il y aura alors 1,3 d’eau dans le sas de l’écluse. La première opération à faire ensuile consistera à donner au plongeur la pesanteur d'un volume d’eau égal au sien. Pour cela, ayant fermé la porte d’aval, on ouvrira la petite soupape adaptée à la pe inférieure du plongeur, et on laissera entrer l'eau dans son intérieur jusqu'à ce que la partie supérieure du plongeur reste au niveau de leau du récipient ( comme on le voit dans la fig. 4). On aura soin d'introduire dans le sas cette quantité d’eau necessaire pour lester le plongeur ; et si, malgré le fer qui entre dans sa construction , la légereté des bois l'empêchoit de plonger jusqu'à une assez grande profondeur, il sufiroit d'y introduire quelques corps pésans. Après avoir fermé la soupape, on suspendra le plongeur à l'aide des cordes attachées à la partie supérieure du contre-poids ; et lon cherchera à établir l'équilibre dans la nouvelle position du système ; on a rendu nulle la tension des cordes ; lorsqu'on y sera parvenu, on Ôtera les cordes , on adayptera le mécanisme pour la manœuvre du plongeur ; et si toutes les parties de la machine sont exécutées, même avec une médiocre prévision, le système restera toujours en équilibre ; et la force d'un homme sera plus que suflisante pour faire monter ou descendre l’eau dans le sas, avec une grande promptitude, = ea =) © © 2 = [e [sal [aa] Æ A = ea] A E y — Nouv. Bull. der de. LI pl IT N°2 LS ] jJesmmass Jo} —9 = 07/2170 Croguet STI | Il || || [|| ||! 1|1] ell11] : | Ke, ÿ 4 ee ee CS Re = À Fi F s ot msn ct ht sg Eat Re à NE 5 ce LD = trade Leu megane pan érnidlnai drd +" 4: 43 1 : LE 4 vhs 5m cum pie a (45) Opéraiion pour descendre et monter les bateaux. Supposons que le plongeur se trouve tout-à-fait levé (c'est-à dire que son fond soit au niveau de la surface de l'eau du bief inférieur ) ; la porte d’amont étant fermée, 61 l'on veut faire monter un bateau , on l'introduira dans le sas de l’écluse, on fermera la porte d'aval G, et par le moyen de la manivelle T, on fera descendre le plongeur qui forcera l'eau du récipient à passer dans'le sas et à s'élever jusqu'au niveau du bief supérieur : on ouvrira la porte d’amont Æ, et le bateau pourra entrer dans le bief supérieur. L'opération sera la mênie, mais cn sens inverse, lorsqu'on voudra faire descendre un bateau. Démonstration immédiate et élémentaire de l'équilibre du plongeur. Soit MNI,, fig. 5, une position du levier coudé à angle droit qui, en sinclinant, fait élever le floueur, NgP représentant la chaine qui üent ce flotteur suspendu. Désignons par 4 la somme constante des sections horisontales du puits et du sas de l’écluse, par 2 la section horisontale du plongeur, par 3 l'élévation de sa surface supérieure au-dessus du niveau initial de l'eau, élévation qui est égale à la corde gN, par l’angle N£g et enfin par a et b respectivement , les lignes LM et LN, M étant le centre de gravité du contre-poids. La descente de la surface supéricure de leau au-dessous de son > À AE niveau initial sera » et le poids supporté par la chaîne (4—B)x A—28B volume de l’eau ); ainsi en abaissant les perpendiculaires LA et MG sur gN et LF, il faudra, pour l'équilibre, qu'on ait l'équation A —B | TRE B: x LH= P x LG. Mais LH =bcos L 6; : — gN— 2bsino, et LG = a sin &; substituant ces valeurs, l'équation d'équilibre devient (4—B)rBb=—(4—2B) Pa. égal a rB (la lettre + représente le poids de l'unité de Equation entièrement indépendante des variables 3 et 6, et qui , lorsqu'elle est satisfaite par des relations convenables entre les constantes, après qu'on à rendu préalablement le poids du flotteur égal à celui d'un volume d'eau égal au sien, assure l'équilibre dans toutes les posilions, INSTIT. NAT. Octobre 1807. 44) | } Elémens de la Comète actuellement sur l’horisonŸ déter: minés par M, BOUVARD. La Comète a passé à son périhélie en septembre 1807 , 192i°* 8898, iems moyen à Paris, le jour astronomique étant compté de minuit. Son mouvement hélio-centrique est direct. - Distance périhélie, celle du soleil étant l'unité, . . , . . 0,64749r. Longitude dn périhélie sur Porbie, . . . « . . . .270° 56! 55/!, Longitude du nœud ascendant, . . .« . . . + . . 266° 39! 40”. Inclinaison de l'orbite sur l'échiptique, . . . . , . . 63° 14 1” Les élémens de cette Comète, déterminés par M. Burckhardt, dif- fèrent très-peu de ceux-ci, et seulement: pour le passage par le périhélie, L. NOUVEAU BULLETIN D'ESrS'ICIE NC ES: PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Décembre 1807. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Note sur quelques habitudes des Abeilles - Bourdons ; par M. AUBERT DU PETIT-THOUARS. IL y a plus de vingt-cinq ans que M. du Petit-Thouars, ayant $Socréré Pirow, observé que les fleurs de la linaire, AÆntirrhinum linaria , étaient percées à la naissance de l’éperon , comme avec un emporte-pièce, rechercha la cause de cette singularité. 11 reconnut bientôt qu’elle étoit due à des Abeilles-Bourdons, car il les surprit sur le fait. Ces insectes com- mencent à percer la corolle avec te mandibules , et le trou qu'ils font sert ensuite pour introduire leur trompe et sucer le nectar. Il a observé depuis la même particularité produite à l'Ile-de-France, par les Abeilles communes du pays, sur les fleurs du Canna Indica , plante qui y est maintenant comme naturalisée ; et depuis son retour en Europe, il a vu de même les grosses Æbeilles-Percebois ou Violettes, fendre, avec l'étui de leur trompe , la base du tube des corolles du Mérabilis jalappa ou Belle-de nuit. C’est vers les cinq à six heures du matin qu’elles font cette opération. Enfin , tout dernièrement, les fleurs de la Gueule-de-hion Antirrhinum majus, qu’on cultive beaucoup dans les plate-bandes du jardin du Luxembourg, lui ont présenté les traces de la même industrie exercée par des Abeilles communes et des Bourdons : toutes les fleurs épanouies avoient en effet une fente dans la partie ventrue qui remplace l’éperon de la linaire. Tome I. N°, 5, 1'e. Année, - Mus. D'Hisr, NAT, (46) BOTANIQUE. Vues carpologiques ; par M. CORRÉA DE SERRA: Daxs un premier Mémoire, M. Corréa expose la nécessité de faire quelques changemens à la méthode de décrire les fruits, introduite par Gœrtner : il montre que, dans les péricarpes , on doit considérer 1°. les induviæ , ou ces organes accessoires au fruit, mais qui lui sont constamment liés dans certaines plantes , telles que les bractées des cônes , le réceptacle des figues , les pédoncules de l'acajou, etc. 2°. le péricarpe proprement dit, dans la description duquel on doit princi- palement étudier le cordon pistillaire , c’est-à-dire le faisceau de vaisseaux qui va du pédoncule au pistil, et qui émet les ramifications sur les- quelles les graines sont placées ; 3°. la placentation des graines ou la manière dont elles adhèrent à la plante mère; car le nom de pla- centa doit être substitué au terme vague de réceptacle ; 4°. la déhiscence da fruit, c’est-à-dire la manière dont il s'ouvre naturellement pour donner issue aux graines. Dans la graine elle-même , on doit aussi considérer quatre objets , sa forme générale , ses intégumens, son péri- sperme et son embryon : quant au vitellus , admis par Gœærtner , M. Corréa établit par l'exemple du Nelumbo , que ce n’est pas un organe distinct, mais un état particulier de la radicule. Après ces données générales, l’auteur recherche, dans deux Mémoires subséquens , quelles sont les différences des graines et des fruits entre les séries primordiales des végétaux ; savoir entre les monocotylédons et les dicotylédons ; car, sous ce rapport, on est obligé de négliger la classe des acotylédons , où l’existence de la graine est la seule con- noissance carpologique que nous possédions. Indépendamment de la différence la plus apparente d’où Césalpin a tiré la dénomination des classes reçue maintenant , M. Corréa observe qu'il n'existe d’embryon foliacé que dans les dicotylédons, et que dans tous les monocotylédons l'embryon est plus ou moins cylindrique : le Dios- corea fait seul exception à cette regle, par son embryon applati vers l'extrémité supérieure ; et si l’on réfléchit que ce genre est aussi le seul des monocotylédons qui ait les feuilles opposées, on conservera quelque doute sur la nature de cette plante , jusqu'à ce que sa germination ait fait connoître sa vraie structure. Ce n’est que parmi les monocotylédons , savoir , dans les Commélines, les Rotangs , les Palmiers qu'on trouve l'organe connu sous le nom de papille embryotège ; la germination montre que celte papille est le véritable embryon, et que ce qui paroît être la radicule contient aussi (47) une espèce de cordon ombilical par où la jeune plante se lie au pé- risperme. Ce n’est encore que parmi les monocotylédons et notamment dans les graminées, qu'on trouve le périsperme et l'embryon totalement sé- parés, ne communiquant que par le collet de l'embryon, et celui-ci recouvert par un corps particulier. Dans ceux des dicotyiédons, qui, comme les nyctaginées , pourroient rappeler cette structure, on observe que le, périsperme et l'embryon sont renfermés dans une même mem- brane, Tous les monocotylédons sont munis de périsperme, tandis que plasieurs dicotylédons en sont dépourvus ; et comme ces derniers ne paroissent pas moins compliqués dans leur structure, que les dicoty- lédons, munis de périsperme, on pourroit soupconner que, dans l'origine , toutes les graines ont un périsperme , lequel est absorbé "par les cotylédons, ou avant la maturité, ou à l’époque de la ger- minalion seulement, Quant aux fruits, les différences qui peuvent exister entre les deux grandes classes des plantes, sont peu tranchées : généralement il est vrai de dire que les fruits monuspermes sont à proportion moins fréquens dans les dicotylédons , que dans les monocotylédons, et que dans les fruits polyspermes , le nombre de 3 et ses multiples est presque propre aux divisions des fruits de monocotylédons , tandis que les nombre >, 5 et leurs multiples, se retrouvent presque toujours dans celles des dicotylédons. Si l’on recherche des différences plus précises, on trouve que toutes les formes de fruits connues dans les dicotylédons ont leurs -représentaus parmi les monocotylédons , à l’exception du coccus, du pomum , de la silique et du legumen, qui semblent propres aux dicoty- lédons. Le coccus, qui suppose une seconde membrane intérieure, séparée et élastique , semble peu analogue à la structure de la classe des monocotylédons , on n’en a que des exemples foibles et peu nom- breux d’élasticité. Le pomum ressemble tellement aux fruits du Lontarus et du Rotang-Zalac, que rien n'empêche d'admettre la possibilité de son existence dans les monocotylédons. La silique et le légumen dif- fèrent anatomiquement en ce que dans les siliques le cordon pistillaire se divise en deux branches qui s'écartent pour se réunir auprès du stigmate , tandis que dans les légumens les deux branches du cordon pislllaire marchent parallèles et contigues , depuis le réceptacle jusqu’à la graine: de là suit que dans les légumens , chaque branche a une valve qui en dépend en entier ; et que, dans les siliques, chaque valve tient aux deux branches ; de là, leur différente déhiscence. Les fruits des Orchidées , dont le cordon pistillaire est divisé en trois branches, et où chaque valve tient en commun aux deux branches latérales , semblent analogues aux siliques : rien de semblable aux légumens n’a SociËTÉ PHILOM. ( 48.) encore été observé dans les monocotylédons ; mais aucune raison ne peut prouver qu'on ne l'y découvrira pas un jour. D. C. PHYSIOLOGIE ANIMALE. Extrait d'un Mémoire sur la cause qui produit le refroi- dissement chez les animaux exposés à une forte chaleur ; par M. F. DELAROCHE. D. M. “ Les physiologistes avoient reconnu, il y à une quarantaine d'années, que les animaux exposés à une forte chaleur, ont la faculté de produire du froid, et qu’ils peuvent ainsi se maintenir dans une température inférieure à celle du milieu qui les environue. L’étuce de ce phénomène. a fait, depuis cette époque , le sujet des recherches d’un grand nombre de savans distingués. Plusicurs ont cherché à en déterminer la cause. Quelques-uns ont cru la trouver dans le froid produit par l’évaporation de la matière de la transpiration , tant cutanée que pulmonaire ; d’autres ont regardé cette cause comme tout-à-fait insuflisante pour produire les phénomènes observés. * L'incertitude dans laquelle on étoit resté sur cette question , a engagé M: F. Delaroche à tenter de la résoudre. Il avoit déja rendu compte, dans un premier Mémoire, des expériences nombreuses quil avoit entreprises dans ce but (1). En recherchant ce qui arrive aux corps bruts dont la surface, toujours humide , peut produire une vaporisation constante dans toute som étendue, tels que des éponges humides ou des alcarazas pleins d’eau ; il avoit reconnu que ces corps possèdent à un degré plus marqué que les animaux à sang chaud, la faculté de se maintenir , en produisant du froid, à une température inférieure à celle du milieu, ambiant, sur-tout lorsque cetie dernière température étoit elle-même très-élevée, Il avoit en outre observé que les animaux à sang froid, ou, du moins les grenouilles , lorsqu'ils étoient plongés dans l'eau. chaude, et qu'ils ne pouvoient rien perdre par l’évaporalion , à cause de leur immersion dans ce liquide, acquéroiïent une température parfaitement semblable à celle de ce milieu. Malgré l'importance du résultat de ces dernières expériences, pour la solution de la question, M, Delaroche n'’avoit pu en tenter de pareilles sur des animaux à sang chaud. Il auroit, été en eflet impossible, de (1) Recueil des Thèses de l'Ecole de, médecine, de, Paris, n°: 11, an 1806. ( 49 ) les tenir sous. l’eau pendant tout le tems nécessaire , puisque lé défaut de respiration les auroit fait périr. Pour lever cette difficulté, l’auteur du Mémoire a cru devoir placer les animaux mis en expérience, dans un air chaud et chargé de vapeurs. Ce milieu , en remphssant le même but que l’eau chaude, n'avoil pas les mêmes inconvéniens : il s’est servi, pour cet eflet, d'un appareil construit de maniere à ce qu'on püc estimer exactement la température de l'endroit où étoient renfermés les animaux, et la modérer à volonté. Le Mémoire , dont nous donnons l’extrait, renferme les résultats d’un grand nombre d'expériences faites par ce procédé. Voici les trois prin- cipaux. — Des animaux à sang chaud, exposés à la chaleur humide , pendant un tems assez long pour acquérir une température constante , ne peuvent se maintenir à un degré de chaleur moindre que celui du milieu, ambiant, comme ils l’auroient fait dans un air sec. — Ces animaux acquicrent une chaleur de trois où quatre degrés centigrades au-dessus de la température de ce même milieu , toutes Les fois que celle-ci n'excède pas, d’une quantité considérable, la chaleur habi- tuelle de l'animal. — Enfin ; si la températuré de l’air chargé de vapeurs dépasse de plus de trois degrés la chaleur habituelle de lanimal, celle-ci se trouvant alors élevée de six ou sept degrés , l'animal succombe constamment. à ce réchauffement. L'auteur croit pouvoir conclure de ces résultats, que la cessation de lévaporation à la surface du corps ou des poumons des animaux, détruit chez eux toute faculté productrice du froid ; et que par con- séquent l’évaporation est la cause essentielle de la faculté qui les fait résister à l’action, d’une. forte chaleur. CD. CHIMIE. Mémoire sur le decreusage de la Soie; par M. RoARD ; directeur des teintures des Manufactures 1mpériales. M. Rounn divise son Mémoire en deux parties. Dans la première, il examine les effets produits sur les soies en écru jaune et blanc , par la lumière , l'eau:, l'alcool, les acides, les alcalis et les savons; et par là , il arrive à déterminer la nature et les produits des substances qui entrent dans la composition de ces diverses soies. Dans la seconde partie, il analyse ce qui se passe dans l'opération où on les décreuse ; il note les changemens qu’on peut apporter dans cette. opération, et: termine son Mémoire par des réflexions générales sur les. divers: états où on les trouve. INSTITUT NAT: .(50 ) Il résulte des observations faites par M. Roard, 1°. que toutes les soies en écru jaune contiennent de la gomme , de la matière colorante , de la cire , et une huile odorante volatile , analogue à lhuile essentielle retirée d’un grand nombre de végétaux. 2°. Que toutes les soies en écru blanc fournissent aussi de la gomme, de la cire, et une huile légèrement colorée, qui paroît avoir quelque rapport avec celle de la soie en écru jaune, et avec la liqueur que contient la chrysalide. 3°. Que la lumière blanchit les soies jaunes et les soies blanches sans altérer leur brillant et leur solidité; et que ce moyen peut ètre employé avec beaucoup d'avantage , soit avant , soit après le décreusage. 4°. Que l’eau , l'alcool, les acides , et même les alcalis , ne dissolvent point en entier les matières contenues dans la soie; que le savon seul opère complètement la dissolution de ces matières, et que par con- séquent il doit continuer à jouir , dans le décreusage , de la préférence exclusive qu'on lui a Soie 5°, Que la soie, après avoir perdu , dans le bain du décreusage , toutes les matières qui masquoient sa blancheur et son brillant , devient de nouveau, terne , roide et colorée par l’action trop longtems continuée du savon. \ 6°. Que cette altération provient de la dissolution d’une partie plus ou moins considérable de son tissu ; dissolution qui s'opère dans tous les liquides, même dans l’eau bouillante, en raison de leur énergie. 7°. Que c’est à une altération de ce genre qu’on doit rapporter et l'impossibilité d’aluner les soies à chaud , et la destruction d’une partie de leur brillant dans toutes les couleurs un peu brunes, pour lesquelles on est obligé d'employer une forte chaleur. 8°. Enfin qu'on peut remédier à ces graves inconyéniens en ne faisant bouillir les soies que le tems nécessaire pour les décreuser complètement, et en les soumettant à des températures modérées dans toutes les opé- rations de teinture. Analyse de l'Indigo Guatimala , et examen des substances qui le composent ; par M. CHEVREUIL. M. Carvreuic analÿse cet indigo, en en traitant 100 parties, suc- cessiyement par l’eau , par l'alcool et par l’acide muriatique. 1°. L'eau dissout de lammoniaque , de l’indigo désoxidé , une matière verte intimément combinée avec l'ammoniaque , et une matière brune ; ces quatre matitres équivalent en somme à 12 parties. On en démontre la présence dans l'eau par la distillation ; au premier coup de feu , il se volatilise de lammoniaque ; ensuite il se précipite de l’indigo à l’état (Sr) bleu ou vert, selon que le contact de l'air est plus ou moins immé- diat ; puis , quelque tems après, la matière verte se dépose : alors on filtre la liqueur ; on l’évapore jusqu'à siccité; on traite le résidu par l'alcool, et on en sépare sous forme solide la matière brune. 2°. L'alcool dissout 50 parties, formées d’indigo à l’état bleu, de matière verte soustraite à l’action de l’eau dans l'opération précédente , et d’une autre matière qui est rouge. Pour séparer ces matières, on fait évaporer l'alcool ; et en traitant le résidu par l’eau, on dissout la matière verte. On traite ensuite ce qui reste par l'alcool , et on dissout la matière rouge avec très-peu d’indigo. La portion non dissoute par l'alcool est de l’indigo pur. . 3°. L’acide muriatique dissout G parties de matière rouge, 2 parties d’oxide de fer et d’alumine, et une quantité de chaux représentant 2 parties de carbonate de chaux. Ainsi l’eau , l'alcool et l'acide muriatique enlèvent 52 parties à 100 parties d’indigo. Les 48 autres sont formées de 45 d'indigo pur, et de 3: parties de silice. Voici maintenant les principales propriétés que M. Chevreuil a recon- nues aux substances qui composent l'indigo. Matière verte. La matière verte est très-soluble dans l'alcool , et dans lalcali volaul , et foiblement soluble dans l’eau. La premiere de ces dis- solutions est verte, sur-tout quand elle est un peu étendue d’eau ; la seconde qui est rouge, verdit, se trouble et dépose de la matière verte en y ajoutant de l'acide. Tout alcali même carbonaté, autre que l’am- moniaque, peut rendre rouge la matière verte ; il en faut même si peu pour produire ce changement de couleur, que selon l’auteur , les traces de carbonate de chaux contenues dans le papier , le rendent tres- sensible. Quoi qu'il en soit, il est certain qu'en évaporant dans une capsule de porcelaine une dissolution alcoolique de matière verte, le résidu qui dans la capsule est vert, prend une teinte rouge en l'ap- pliquant sur du papier. Matière rouge. Elle est soluble dans l'alcool, etle colore en rouge. Elle est précipitée de cette dissolution par l’eau et par l'acide sulfu- rique ; elle est insoluble dans l’ammoniaque. Matière brune. Elle est amère, légèrement astringente ; elle brûle sur les charbons rouges, en répandant une odeur d'acide acétique em- pyreumatique ; elle est peu soluble dans l’eau et insoluble dans l'alcool. Indigo pur. est très-sensiblement violet, et non pas d’un bleu terne comme l’indigo du commerce. Mis en contact avec l'acide sulfurique, il forme d'abord une couleur jaune qui passe au vert, et qui devient ensuite d’un beau bleu. Projeté sur un charbon ou sur un fer rouge , il se volatilise en répandant une fumée d’un pourpre très-intense , qui cris- tallise en aiguilles pourpres elles-mêmes et brillantes, Traité à chaud (52) par d'alcool , il se dissout en petite quantité et s’en précipite par le refroi- dissement ; au bout de quelques jours, la liqueur qui étoit bleue d'abord, est à peine colorée. L'éther paroît aussi dissoudre un peu d'indigo. L'acide muriatique fumant et la potasse caustique ne Fatta- quent point. Enfin, il est désoxigéné par de l’eau chargée d'hydrogène sulfuré , et devient successivement vert et jaune ; puis, par le eontact de l'air ou de l'acide muriatique oxigéné , il reprend la couleur bleue. Pour que l’expérience ait un prompt succès , il faut se servir d'indigo dissous dans l'acide sulfuriqut, Æ Recherches pour délerminer la proportion des élémens de l Acide phosphorique ; par M. Rose, (Journal für die chemie und physik, 2 band, 2 heft.) Drpuis Lavoisier, qui avoit trouvé que l’acide phosphorique étoit composé de 100 de phosphore et de 150 d’oxigène. personne ne s’étoit plus occupé de la détermination de ce rapport. M. Rose, sentant de quelle importance il étoit de le connoîïtre exactement , soit pour les analyses , soit pour la théorie générale de la chimie, s’est proposé de le vérifier et de lui donner autant de précision qu’à celui des élémens de l'acide sulfurique, que les dernières recherches de MM. Kirwan, Klaproth , Richter et Bucholz, qui s'accordent très-bien entre elles, fixent à 0,42 de soufre, et 0,58 d’oxigene. M. Rose a d’abord brûlé le phosphore dans un ballon plein de gaz oxigène, et qui, par la manikre solide dont il étoit fermé, ne pouvoit avoir aucune commu- nication avec l'air extérieur. La première expérience, qui a très bien réussi, lui a donné , pour les élémens de l'acide phosphorique , la proportion de 100 de phosphore à 111,109 d’oxigène; mais ayant essayé plusieurs fois de la répéter, le ballon s’est brisé constamment, et il a été obligé d’avoir recours à un autre moyen. La combustion du phosphore , par l'acide nitrique, ne lui a pas donné un résultat satisfaisant ; car ayant exposé dans un creuset de platine, à une chaleur rouge , l'acide phosphorique qu'il avoit obtenu, afin de le dépouiller de son eau, il l’a vu exhaler continuellement des vapeurs grises très- visibles qui se condensoient en partie sur le couvercle du creuset, et qui étoient de l'acide phosphorique. M. Richter avoit aussi déja constaté le même fait. Il ne restoit plus, à M. Rose, pour dépouiller de son eau l'acide phosphorique obtenu par le moyen de l'acide nitrique, qu’à le combiner avec une base qui, en lui donnant beaucoup de fixité, Jui permit de supporter un grand degré de feu sans se vola- tiliser, La chaux et le plomb lui avoient d’abord paru très-propres à (53) remplir son but; mais après plusieurs essais infructueux il a rejeté la chaux, et s’est arrêté au plomb. Avant d'aller plus loin, il étoit nécessaire de déterminer les proporüons du phosphate de plomb. 100 parties de plomb ont donc été dissoutes dans l'acide nitrique et précipitées par le phosphate de potasse. Le phosphate de plomb qui en est résulté a pesé 139 après avoir été lavé et rougi; et le liquide surnageant , essayé par l'hydrogène sulfuré, n’a indiqué aucune trace métallique. Maintenant, comme M. Rose admet que 100 de plomb prennent 8 d’'oxigène pour se dissoudre dans les acides, il conclut que 100 de phosphate de plomb contiennent 22,5 d'acide phospho- rique sec; résultat qui s'accorde très-bien avec celui 22,4 qu'a trouvé M. Klaproth ( Beitrage , Bd. $ 152). Après cela , 50 parties de phosphore, converties en acide phosphorique par J’acide nitrique , ont été saturées qe la potasse et précipitées par le nitrate de plomb. Le précipité avé et rougi, à pesé 481, qui contiennent, d’après le rapport pré- cédent, 107,375 d'acide phosphorique sec. It puisque celte quantité d'acide provient de la combustion de 5o de phosphore , il en résulte que 100 parties de ce corps combustible en prendroient 114,75 d’oxigène ; ou autrement, que l'acide phosphorique sec seroit composé de 46,5 de phosphore , et de 53,5 d’oxigène. Ce résultat, qui s'accorde, à-peu-pres, avec celui de la premiere expérience , d'après laquelle 100 de phos- phore prennent 111,109 d’oxigène, est celui auquel M. Rose donne la préférence. G. L. Recherches sur les Oxides de fer et sur leurs combinaisons avec quelques acides ; par M. BUCHOLZ. ( Journ. für die chemie und physik, etc., 3 band. S. 696.) M. Bucuotz, après avoir constaté par plusieurs essais la pureté du fer qu'il a employé , procède à la recherche de la quantité d’oxigene contenue dans l'oxide rouge. 100 parties de fer traitées par l'acide nitrique, éva- porées et calcinées au rouge, ont pris dans trois expériences consécutives un accroissement de 42 parties ; c'est-à-dire, que 100 d’oxide rouge seroient composées de 70,42 de fer, et de 29,58 d’oxigène, La détermination des proportions de l’oxide noir n’a pas été, à beau- coup près, aussi facile. M. Bucholz a essayé successivement l’oxidation par l’eau à froid, le procédé d’Ingenhousz, qui consiste à traiter le fer par l'acide nitrique très-affoibli , la réduction partielle de l’oxide rouge de fer par divers combustibles , la précipitation du muriate de fer vert par lammoniaque et la potasse ; mais aucun de ces procédés ne l’a satisfait, Il a remarqué que pendant la précipitation du muriate de fer par l’am- moniaque , il se manifestoit une odeur très-décidée de phosphore qui a Lomme N°45, ve, Année: () INsTIT. NAT. (54) été plus sensible encore et plus durable quand il y a eu un excès d’alcali dans la dissolution , quoique cependant il n'ait pu y découvrir aucune trace d'acide phosphorique. En décomposant le muriate vert de fer par un alcali, on obtient , comme on sait | un précipité blanc-bleuätre. M. Pucholz, en le faisant dessécher par la chaleur dans un excès de potasse caustique , l'a fait passer successivement par les nuances de vert- bleu , bleu chur, bleu noir sale, et enfin de moir-gris. Il a aussi obtenu un oxide noir sans le secours de la chaleur, en versaut un peu de muriate de fer dans beauconp de potasse; de sorte qu'il conclut de ces diverses expériences , que le fer est à l’état d’oxide noir dans le muriate vert ; et que les nuances que prend le précipité dépendent de la quantité d'acide qui reste combiné avec lui, et non d’un état différent d’oxidation. Mais il faut observer que M Bucholz, n'ayant pas suffisamment exclu dans ses expériences l’oxide de fer du contact de l'air extéricur , ou de celui qui étoit dissous dans la liqueur alcaline , le précipité peut devoir les diverses nuances qu'il a prises à l’oxigene qu'il a absorbé progressivement. Aucun des moyens précédens n’ayant réussi à M. Bucholz, comme nous venous de le dire , il s’est déterminé à préparer l'oxide noir en ex- posant le fer à la vapeur d’eau à une haute température. Pour en faire l'analyse , il en a oxidé complètement un poids déterminé par le moyen de Facide nitrique, et d’après le rapport du fer à l’oxigène dans l’oxide rouge qu'il avoit trouvé , 1] a pu calculer la quantité de fer contenue dans l'oxide noir employé. C'est ainsi qu'il a trouvé, dans trois expériences a s’accordoient parfaitement entre elles , que 100 de fer prennent 29, og ’oxigèene pour se convertir en oxide noi; Où que 100 parties de cet oxide sont composées de 77, 46 de fer, et de 22, 54 d'oxigène. Dans une autre expérience il a calculé directement la quantité d’oxigène que prend le fer oxidé par l’eau, et au lieu de 22, 54 d'oxigène, äl a trouvé 23, 51. C’est en prenant une moyenne entre ces deux nombres , qu’il fixe en nombres ronds la proportion de l’oxigène au fer dans l’oxide noir à 77 de fer , et 23 d’oxigène. M. Bucholz termine son mémoire par l'examen de l’action de l'acide nitrique et de l’acide sulfurique sur les oxides de fer; mais comme ses résultats confirment à-peu-près ceux de MM. Davy , Proust et Thenard ; nous nous dispenserons de les rapporter. G. L. Analyse d'un Fer cassant à chaud ; et du Fer trouvé dans les chevaux de Corinthe; par M. VAUQUELIN. Ox se rappelle que M. Vauquelin a annoncé que le chrôme existe conjointement avec le phosphore dans les mines de Bourgogne et dans les fontes qui en proviéunent. En continuant ses recherches sur le même (155) À sujet, il a trouvé ces deux principes dans un fer qui lui avoit été donné comme cassant à chaud, etil en a évalué la proportion d’une manière approximative à == pour le phosphore, et pour le chrôme. M. Vau- quelin observe que ce fer qui avoit été trouvé mauvais par un forgeron, ayant été essayé devant lui par un autre ouvrier, fut trouvé très-bon , et facile à forger à tous les degrés de feu, ce qui lui donne occasion de remarquer que la manière de travailler ce métal influe beaucoup dans le jugement que les artistes portent sur ses qualités. Cependant il est des fers qui sont mauvais pour tout le monde ; et M. Vauquelin pense que, s'ils doivent leurs mauvaises qualités aux principes dont il vient d'êtrequestion , ces principes doivent s’y trouver en proportion plus considérable que dans l'échantillon qu'il a examiné. Elles peuvent d’ailleurs provenir du soufre, des laitiers, ou de quelques autres principes. M. Vauquelin a séparé le chrôme en dissolvant le fer dans l'acide sulfurique étendu de six parties d’eau , eten le laissant dans acide jusqu’à ce que ce dernier fut saturé. Il s’est formé deux précipités , l’un qui étoit brun , s’est déposé le premier ; l’autre blanc, s’est moniré ensuite. L’acide sulfurique a facilement séparé ce dernier, et le précipité , brun , traité avec de la potasse dans un creuset d'argent, a donné une dissolution de chrô- anate de potasse. Fer des chevaux de Corinthe. Ce fer se forge assez bien à une chaleur modérée, mais-il s'écrase sous le marteau à une chaleur blanche ; il durcit par la trempe , et prend dans sa cassure le grain fin de l’acier dont il est loin cependant d'acquérir la dureté. Ce fer , traité par l'acide sulfurique , laissa un résidu Jlamelleux , ayant l'aspect métallique. Ce résidu , séparé et chauflé à l'air, se volatilisa en répandant des fumées blanches et une odeur d'ail. Traité par l'acide nitrique , il fut dissous , et la liqueur mélangée avec de l’eau d'hydrogène sulfuré , donna un dépôt jaune qui étoit un véritable orpiment. C'etoit donc de l’arsenic qui a été évalué par M. Vauquelin à —-= du poids du fer. M. Vauquelin sépara ensuite de la liqueur , du phosphate de fer , dont le poids indiquoit un 100* de phosphore dans le fer. Ainsi ce fer , qui à une chaleur rouge se forge assez bien, contient cependant une proportion notable de phosphore et d’arsenic; et ces deux substances lui communiquent la propriété remarquable de prendre de la dureté par la trempe , et d'offrir une cassure semblable à celle de l'acier , à tel point que deux artistes habiles ont été trompés par cette épreuve. M. Vauquelin continue ce travail dans l'iniention de rechercher les moyens de remédier aux différens défauts du fer. H. V.C. D. IxsriTuT Na. Décemsre 1807. (56) MATHÉMATIQUES: Mémoire sur les Développoides des courbes planes, et des courbes à double courbure ; par Michel-Ange LANCRET. (1) Ce Mémoire a pour objet de nouvelles considérations sur les courbes en général. Jusqu'à présent les principales propriétés générales des courbes planes et à double courbure ont été fournies par la considé- ration des lignes et des plans qui touchent les courbes, ou qui les coupent perpendiculairement. Dans ce Mémoire on considère des lignes et des plans qui rencontrent obliquement les courbes, et l’on en déduit des propriétés beaucoup plus générales que toutes celles connues jusqu'à ce jour et dans lesquelles celles-ci rentrent comme des cas particuliers. Avant de parler des courbes à double courbure, nous exposons d'abord ce qui est relatif aux courbes planes. Si par tous les points d'une courbe plane quelconque proposée et dans le plan de cette courbe, on mène des lignes droites qui la coupent toutes sous le même angle, ces lignes seront les tangentes d’une autre courbe que l’on pourra nommer développoide pour in- diquer son analogie avec la développée. Et la courbe proposée ren- contrant toutes les tangentes de la développoïde sous un angle constant, on pourra la nommer trajectoire des tangentes ou simplement tra- jectoire. Aaët \ , Pour une même trajectoire il y a un nombre infini de développoïdes différentes. Ces courbes sont toujours composées de deux branches distinctes, à l'exception de la développoïde du cercle qui est elle-même un autre cercle. La développoïde et la développée d’une même courbe ont entre elles diverses relations parmi lesquelles on peut distinguer celle ci : que la développée d'une développoïde est en même tems ane développoide de la developpée. L’équation des développoïdes a cela de remarquable que non-seulement elle convient à toutes les courbes, mais encore à la développée proprement dite, et à la déve- loppante elle - même. En sorte que la développante , la développée et toutes les développoides doivent être regardées comme faisant partie d’un système unique de courbes. Si l’on considère deux lignes droites extrêmement voisines rencontrant ro q (1) Les articles non signés sont des auteurs-mêmes, lorsqu'ils sont membres de la Société philomathique. (57) une courbe sous le même angle, il est visible que ces deux lignes se couperont au-dedans de la courbe et que leur point d’intersection va- riera de position suivant l'angle que les droites formeront avec cette courbe. Le lieu de tous ces points d’intersection est un cercle construit sur le rayon osculateur comme diamètre. Ce cercle qui a le rayon de courbure pour diamètre , jouit de cette propriété remarquable , qu'en le coupant par une droite parallèle à la tangente on détermine deux points qui sont les foyers d’une ellipse, laquelle a au sommet de son petit axe un contact du second ordre avec la courbe. Parmi toutes ces ellipses qui sont en nombre infini , se trouve le cercle osculateur ; c’est le cas où la droite sécante touche le cercle des foyers au lieu de le couper. Les courbes planes ont, outre des développoïdes planes , des déve- loppoiïdes à double courbure , et les courbes tracées sur des surfaces n'ont que des développoïdes , comme elles à double courbure. Dans lun et l’autre cas, les développoïdes à double courbure sont en nombre infini du second ordre. Les développoïdes de même espèce , c'est-à- dire , celles dont les tangentes rencontrent la trajectoire sous un même angle, sont toutes sur une même surface courbe dont voici la gé- nération. Que l'on imagine en un point quelconque de la trajectoire plane ou à double courbure, un cône droit , circulaire , dont le sommet , soit placé sur le point de la trajectoire et dont l'axe soit la tangente de cette courbe ; que l’on se représente ce cône conservant une ouverture constante et se mouvant le long de la trajectoire, de maniere que son sommet reste constamment sur la courbe, et que son axe soit per- pétuellement tangent à cette courbe ; la surface qui enveloppera l’espace parcouru par ce cône, sera le lieu géométrique de toutes les dévelop- poides de même espèce. Cette surface sera rencontrée quelque part en un point par la tra- jectoire ; si, par ce point de rencontre, on tend sur la surface un nombre infini de fils, de manière qu'ils y soient en équibibre, ils seront tous les développoïdes de même espèce, de la trajectoire proposée ; car om démontre que les développoïdes sont sur la surface qui les embrasse toutes , des courbes de plus courte disiance entre deux points donnés. Lorsque la trajectoire est plane, les équations des développoides sont sous forme intégrale, ou du moins leur intégration ne dépend que de celle d’une exponentielle. Mais lorsque la trajectoire est à double courbure , il n’y a qu'une des équations des développoïdes qui soit en termes finis, et nous présentons l’autre sous la forme diflérentielle. Les diverses formules que nous donnons à ce sujet, renferment une certaine coustante arbitraire qui exprime l'angle que l’apothême du cône géné- ratçur de la surface des développoiïdes , fait avec son axe, c’est-à-dire, (58 ) avec la tangente de la trajectoire. Si lon suppose cet angle égal à 90 degrés , auquel cas le côue devient un plan normal à la trajectoire, ou retrouve les formules que M. Monge a données et par lesquelles il a le premier fait connoiïtre les belles propriétés des développées à double courbure. L'examen des développoïdes planes nous a'conduits à considérer les ellipses osculatrices à une courbe el qui sont dans le plan de cette courbe. 1’examen des développoïdes à double courbure nous conduit de même à considérer les ellipses osculatrices qui sont hors du plan de la courbe, si c’est une courbe plane, et hors du plan osculateur, si c'est une courbe à double courbure. Mais il faut ayant tout exposer ce que nous entendons par le contact entre deux courbes qui ont bien une tangente commune, mais qui ne sont pas comprises dans le même plan. Plusieurs géomètres en nommant rayon de courbure absolu ou minimum , le rayon osculateur d’une courbe à double courbure ont appelé les rayons des diverses développées , rayons de courbure relatifs , parce qu'en effet chacun de ces rayons , considéré dans son plan, est celui du cercle qui, parmitous ceux que l’on pourroit tracer dans ce même plan, a le contact le plus intime avec la courbe. Nous adoptons cette manière d'envisager le contact entre les courbes. Cela posé, il existe pour chaque point d'une courbe , une certaine surface telle qu'en la traversant par une droite parallele à la tangente , cette droite est coupée en deux points qui sont les foyers d’une ellipse, laquelle a au sommet de son petit axe un contact du second ordre avec la courbe. Voici quelle est la génération de cette surface ; imaginons , à l’extré- mité du rayon de courbure, une droite perpendiculaire au plan oscu- lateur , ou au plan de la courbe, si c’est une courbe plane ; concevons une suite de plans passant par la tangente , ils iront tous couper la droite chacun en un point; joignons ces points avec le point de la courbe par des droites ; dans chaque plan , et sur ces droites comme diamètres, décrivons des cercles ; la surface qui passera par tous ces cercles sera celle dont il s’agit, Tandis que les foyers des ellipses osculatrices sont distribués sur celte surface, les sommets des mêmes ellipses sont situés sur une autre surface d’une génération également simple; en sorte que si pour un point d'une courbe quelconque on considère à la fois ces deux surfaces , et u’on les traverse par une même droite parallèle à la tangeute ; cette raià sera coupée en quatre points qui seront les foyers et les sommets d’une ellipse qui aura au sonumet de son petit axe un contact du second ordre avec la courbe : .ce contact étant toujours relatif au plan dans lequel l’ellipse se trouvera située, (59) Mémoire sur lOptique ; par M. MALUS, officier du génre. L’aureuk de ce Mémoire s’est proposé de soumettre à Yanalyse les modifications de la lumiere cousidérée dans les trois dimensions de l’espace, et de déduire d'un peui nombre de formules générales l’expli- cation et la mesure exacte des phénumenes de la vision. M. Malus traite les questions d'optique qui dépendent des formes et des positions. 1 commence par considérer les propriétés des faisceaux de rayons, et en général des systèmes de lignes droites contigues qui ne sont pas parallèles, et des systèmes de courbes contigues et variables de forme. Voici quelques-uns des résultats auxquels il est parvenu. Si on considère un système de lignes droites 4 disposé dans l’espace suivant une loicontinue quelconque , et telle qu'à chaque point de l'espace appartienne une ligue dont la position soit fonction des coordonnées de ce point; ce système de droites peut être considéré, soit comme le lieu de l'intersection d’un système de surfaces développables ; soit comme celui de l'intersection d’un système de surfaces coniques , soit enfin comme celui de l'intersection d’un système de surfaces cylindriques ; et on peut toujours choisir à volonté un de ces trois systèmes. Si on considère en particulier une des lignes 4 appartenant à un point À, elle sera ren- contrée par une série de lignes contigues appartenant à une suite de points contigus au premier : Ces points se trouveront situés sur une surface conique ayant son centre au point À , et cette surface conique sera toujours de 2 degrés, quelle que soit la loi du système. Par exemple : si on à un système de courbes à double courbure représentée par deux équations différentielles du premier ordre entre trois variables , leurs tangentes formeront un système de lignes 4 ; en sorte que si on ima- gine un point particulier d’une de ces courbes et la tangente qui lui correspond, les points des courbes contigues dont les tangentes rencontrent la première , se trouveront dans la direction d’une surface conique , dont le centre est au premier point de contact, et qui est toujours du second degré quel que soit le système des courbes proposées: Il suit de là , que si ou considère un système particulier de lignes droites 4 émanant de tous les points d’une surface courbe , suivant une loi analytique quel- conque, ce système de lignes peut être regardé comme le lieu de l’inter- section de deux séries de surfaces développables , et le lieu des points de rencontre des lignes proposées est toujours situé sur deux surfaces courbes parüculières. Il y a une équation de condition qui renferme les cas où ces surfaces développables sont rectangulaires ; et cette équation, qui est aux diffé- rences partielles entre plusieurs fonctions indéterminées , est satisfaite par Issairur N4r. (60 ) une infinité de solutions indépendantes les unes des autres. Par exemple, elle appartient à la fois aux rayons de courbure des surfaces courbes et aux rayons qui, émanés d’un point lumineux , sont réfléchis ou réfractés par une surface courbe. Les propriétés générales des faisceaux étant appliquées à l'optique, fournissent des moyens directs d'obtenir la mesure des phénomènes. Nous citerons le résultat suivant, qui est re- lauf aux modifications qu'éprouve la clarté des images par la forme des surfaces réfléchissantes ou réfringentes. Si on concoit qu'un faisceau de rayons émanés d’un point lumineux soit réfléchi ou réfracté par un nombre quelconque de surfaces courbes , 1ous ces rayODS, après leur dernière réflexion ou réfraction, ont leurs points de rencontre situés sur deux surfaces courbes particulières , que l’auteur nomme surfaces caustiques, et sont le lieu de l'intersection de deux systêmes de surfaces développables. A chaque surface développable formée par une série de rayons réfléchis ou réfractés, répond une série de rayons incidens qui forment une surface conique , dont le centre est au point lumineux ; en sorte que si on imagine le faisceau de rayons ren- fermé dans la pyramide quadrangulaire comprise entre quatre surfaces coniques infiniment proches ; et si on considère ensuite ce faisceau quand il est contenu entre les quatre surfaces développables correspondantes , on a la mesure exacte de la dispersion de la lumiere, Lorsque les rayons ne sont réfléchis ou réfractés qu’une seule fois, les deux séries de surfaces développables sont rectangulaires. Ces considérations fournissent le moyen de représenter le rapport de la clarté apparente à la clarté réelle par une expression générale applicable , non-seulement au cas des instrumens d’optique pour les rayons éloignés de l’une, mais encore à tous les autres phénomenes de la nature. En traitant l'optique sous deux dimensions , on a déterminé les cas où l'image est droite ou renversée ; mais il y a des circonstances où l’image est droite dans un sens, et renversée dans l'autre , ee qui ne peut être indiqué que par des formules qui comprennent les trois dimensions. Il en est de même du lieu apparent et de la distinction de l'image qui dé- pendent de la forme et de la position des deux surfaces caustiques qu'il faut toujours considérer simultanément. Cette manière d'envisager l'optique est entièrement conforme à la nature des choses , et code nécessairement à des résultats plus positifs que ceux fournis par la géométrie plane : elle ne fait pas de l'optique une réunion de problèmes indépendans , dont la solution exige des construc- tions particulières, mais une suite de conséquences déduites directement d’uue même analyse. P. NOUVEAU BULLETIN DES IS LE.N CE Sol PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Janpier 1808. insu) 6) le à aié el deur à HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Mémoire relatif à trois espèces de Crocodiles ; par IT. GEOFFROY-SAINT-HILATRE. M. Gsorrroy - Saint - Hiaine a décrit, dans le même cahier des Anx. nu Muséum Annales que M. Cuvier, trois Crocodiles; celui de Saint-Domingue, que le même auteur avoit déja publié d’après deux individus nouvel- lement arrivés des Antilles ; le Crocodile vulgaire, d'après un indi- vidu qu’il a rapporté d'Egypte, et un troisième qu’il a nommé Suchos, et qui se trouve pareillement dans le Nil. Le Crocodile de Saint-Domingue a la tête longue comme deux fois sa plus grande largeur , plus un tiers : il a une éminence ovoïde sur le chanfrein, et les écailles du dos rectangulaires et plus larges que longues. Ces écailles, au nombre de quatre seulement à chaque rangée, sont inégalement relevées de crêtes à leur milieu : les crêtes des écailles latérales sont beaucoup plus hautes que celles des écailles du centre. M. Moreau de Saint-Méry , qui a observé ce Crocodile à Saint-Domingue, vous à communiqué à son sujet les renseignemens suivans. Cet animal se retire dans des tanières pendant le jour : il ne peut s'y retourner , ces tanieres ayant leur plus grande étendue en profondeur : il y entre à reculons; c’est quelquefois aussi dans des trous de tortue qu'il cherche un abri; alors celles-ci n’en ont plus rien à craindre. Hors de là, au contraire, le crocodile leur fait une guerre continuelle, étant plus friand de leur chair que de celle de toute autre proie. On a ouvert plusieurs estomacs de Crocodiles, dans lesquels on a trouvé assez souvent jusqu'à trois tortues. Un fait curieux , c'est qu'il Tome I. N°, 4, 1e. Année. 9 D'HIST. NAT: ISTITUT. 7 sept. 1007 (G) n’y avoit ordinairement qu'une portion de l'une des tortues qui eût été soumise à l’action des sucs digestifs. M. John Autès pale, dans ses Observations Sur les mœurs des Egyptiens, des deux espèces de Crocodiles du Nil. Ce voyageur insiste plus parüculièrement sur les différences de dimensions et de proportions des deux espèces. Le Crocodile vulgaire, le plus grand des deux est proportionnellement plus court, plus trapu, et fourni de crètes plus saillantes que l'autre. Le petit crocodile lui a paru sur-tout remarquable par la plus grande longueur de la queue. La tête du Crocodile vulgaire a deux fois en longueur la largeur de la base : son chanfrein est plane; les écailles du dos sont parfai- tement carrées, au nombre de six à chaque rangée, et fourmies de crêtes égales. Le Crocodile suchos a le crâne plus long que celui de lespèce précédente : sa longueur est à sa largeur comme 5 est à 2. Il a éga- lement le chanfrein applati ; mais en avant, les os du nez forment une légère saillie en dos d'âne : tout le dessus du crâne est plus. lisse que dans la précédente : les plaques du col sont aussi différentes ; en ce qu'elles sont plus longues que larges; enfin les rangées d’écailles de la queue sont aussi plus nombreuses : en général, ce Crocodile est plus grèle et plus menu que le C. Vulgaire. Comme plus foiblement armé et d’une plus petite dimension que la grande espèce, il a pu être apprivoisé par les anciens. M. Geoffro penche à croire que c’est à lui qu'appartent le nom de suchos ou de suchus , que Strabon et Damascius nous ont en effet conservé comme étant le nom d’une seconde espèce de Crocodile. N'y aurait-il eu que ce Crocodile de consacré dans la Théogonie éeypuenne? Ce qu'il y a de vrai, du moins à cet FR , c’est que M. Geoffroy l’a trouvé in- humé parmi les animaux éifiés, comme il le prouve par un crâne très-bien conservé, qu'il a retiré d’une momie de Crocodile. Sur la distinction des reptiles batraciens en deux familles naturelles; par M. C. DUMÉRIL. L'aureur de ce Mémoire , après avoir traité des principes généraux qui doivent diriger les naturalistes dans leurs études, en fait l'appli- catiôn à la classe des reptiles. Il expose l’histoire abrégée de cette branche de la zoologie, depuis la division qu'on trouve dans Aristote, jusqu'à celle qui a ëté proposée par M. Alex. Brongniart (1), et qui a été adoptée depuis par tous és naturalistes francais, avec quelques légères modifications. tie il RME TE TENTE ReEr RME LPE CU BE ME ea 7e RCE DIE CL 7 22 CERN EE A CS EE er (1) Voy. Bulletin des iscieuces, 5“ année , n°.:55 ct 36. (65) Quoique M. Duméril ait admis les quatre. ordres de M. Brongniart ; il a cru devoir les séparer en sept familles, qu'il croit établies sur des caractères très-naturels, puisqu'ils indiquent à la fois de très-grandes dif- férences dans la forme , les mœurs et l’organisation. Le quatrième ordre , celui des batraciens , qui fait le principal sujet de ce Mémoire réunit les espèces de. reptiles, qui ont beaucoup de rapport. avec les grenouilles et les salamandres. En voici les caractères essentiels : une oreillette unique au cœur ; deux ou quatre pattes sans ongles ; accouplement ou fécondation des œufs sans intromission ; les œufs , lorsqu'il sortent du corps , ayant une coque membraneuse et gros- sissant après avoir été pondus ; les petits subissant, le plus souvent, une métamorphose dépendante de leur manière de respirer. Quoique tous ces caractères soient de nature à exiger la séparation des animaux que renferme cet ordre, d'avec tous eeux de la même classe; l’auteur a cru devoir cependant distinguer encore en deux familles les espèces qui y sont réunies , ayant observé dix particularités très-importantes dans l’organisation et dans les mœurs , qui permettent en outre de généraliser tout ce que l’on sait de plus intéressant. sur l’histoire des batraciens. Voici le résultat de ce travail présenté sous forme de tableau. 7 BATRA CII. Car. Corpore nudo, pedato; absque'squammis seu testé, pene, unguibus. Familia prima : Ecauparr. Familia secunda : Cauparr. Corpore ranæformi, lato , brevi, 1. Corpore lacertiformi, tereti, elon- depresso. gato. 2. Cute plicatili, sejuncté, sacculi-| 2. Cute musculis infixd, adhærente: Jormi. 3. Pedibus œqualibus , posticorüm fe- 3. Pedibus anticis brevioribus , femo- moribus tibiisque terelibus ; palmis, ribus torosis, melatarsisque elon- plantisque brevibus. gatis. 4. Caudd elongatd, ut plurimüm an- 4. Cauda nulld. cipite. 5. Linguë carnosd, bifid , exertii, | 5. Lingud ossed , integrd , immobili, basi anticè infixd. undique gulæ infixd. 6. ÆAuriumtympano distincto, voceque | 6. Æurium tympano , voceque nullis. coaxante. 7. Ano medio, longitudinalr. 7. Ano postico, rotundato. 8. Ovorum extitu absque mariim ad- 8. Ovatione cm mariim adjumento. Jjutorio. $ 9- Ovis concatenalis , sphæricis. 9- Ovis distinctis, ovatis. 10. Metamorphosi distinctissimä, gy-|10. Metamorphost - ferè indistincté ; rinorum branchiis internis, aper- turdque unicd, subgulari ; pedüm Poslicorüm evolutione primitiva. pullorüm branchiis externis fim- briaiis ; aperturis collaribus utrin-. quë 3 seu 4 ; pedüm anticorüm evolutione primitivd seu unicä. Gr D: ANNALes pu Mus. D'Hisr. nar. N°. 58. Idem. (64) Sur une espèce de Protée ou de Salamandre à quatre doigts à toutes les pattes ; par M. DE LACÉPÈDE. Le reptile qui fait le sujet de ce Mémoire a été donné à la collec- uon du Muséum, par M. Rodrigues de Bordeaux ; on ignore dans quel pays il se rencontre naturellement. Sa longueur totale est de 0,15 (5 pouces +) ; il porte en même tems des branchies frangées et des poumons. Ses quatre pattes se ter- minent par quatre doigts courts, ce qui en fait le caractère spécifique. En effet, le nom de tétradactyle lui convient également, soit qu'il appartienne au genre salamandre,. dans le cas où 1l perdroit ses bran- chies ; soit que, les conservant toute sa vie, il soit rangé parmi les protées. C. D. Mémoire sur les mœurs d'un insecte hyménoptère; La Cératine albilabre; Lar. Mylæus albilabris; 48. ; par M. Maximilien SPINOLA. L'iseere dont M: Spinola a étudié les mœurs a été décrit par Rossi en 1782, sous le nom d’apis cucurbitina ( mantis. insect. , 1 145-325), et M. Fäbricius en a fait dérniérement une espèce du genre prosopis (syst. Piez. 293.2). La Cératine femelle creuse son nid dans l'intérieur d’une branche de ronce ou d'églantier, dont l'extrémité a été mutilée. Elle attaque avec ses mandibulés la moëllé mise à nu, et laisse le bois ét l'écorce constamment intacts. On ne la voit jamais pénétrer latéralement, parce qu'elle seroit alors obligée d'attaquer une substance trop dure; elle se creuse ainsi un tuyau Cylindrique presque droit d’une ligne ct demie de diamètre, et d'un pied de profondeur, qui contient ordinairement huit ou neuf loges pareillement cylindriques, et quelquefois jusqu’à douze, Ces loges sont séparées: par une cloison formée de la moëlle même de la branche que l'insecte a d’abord pulvérisée, et dans la- quelle il a ensuite vomi une liqueur gluante qui lui donne beaucoup de solidité. Chaque loge a environ cinq lignes de longueur ; elle ren- ferme une larve, et un gros morceau de pâtée mielleuse. Dans les loges les plus extérieures le petit animal est plus avancé, en sorte que sou- vent celui qui habite la premiére cellule du côté de l'ouverture exte: (65) rieure est parvenu à son état parfait, tandis qu'on trouve encore un œuf dans la dernière (1). M. Spinola croît que la cératine femelle transporte la poussière fé- condante des plantes avec laquelle elle fait sa pâtée, dans ces deux fosses qui s’observent sur le front. Il a même surpris linsecte chargé de ce fardeau , de sorte que ces fosses remplacent la corbeille formée sur la première pièce des tarses dans les abeilles ouvrières. En eflet, dans ces deux genres d'insectes industrieux les mäles n’ont aucune cavité destinée à cet usage. C. D. PHYSIOLOGIE ANIMALE. Extrait d'une observation sur un cas particulier d'insensi- _bilité dans un membre sans perte de mouvement ; par M. HÉBREARD , chirurgien en second de l’hospice de Bicétre. À cv’excrprion de la plupart des cas d’épilepsie ou de catalepsie, il Soc, mänic. 'émuz… est très-peu d'exemples dans les auteurs, du phénomène que M. Hébreard fait connoître par l'observation suivante. L’individu qui en est le sujet se trouve encore aujourd’hui dans l'hospice de Bicêtre , il est âgé de 5o ans. Il y a à-peu-près dix-huit ans, que tout le membre thoracique du côté droit est chez lui dans un état d’insensibilité absolue. Il n’a pas diminué de volume, il paroît même un pee plus gros que celui du côté opposé ; le malade exécute tous les mouveinens avec la même force et la même agilité, qu'avec le bras sain. Cet homme, il y a environ quatre ans , fixa l’attention de l’observateur. Il avoit alors un phlegmon de la grosseur d’un œuf à la partie interne du bras : la chaleur, la rougeur , et la tension étoient extrêmes ; cependant il disoit n'y éprouver aucune douleur. On pouvoit en effet comprimer de toutes manieres cette tumeur in- flammatoire qui, au bout de quinze jours diminua insensiblement sans avoir pu arriver à Ja suppuralion. (x) Le rédacteur de cet article a observé des mœurs ä-peu-près semblables dans le Crabro Leucostoma (Pemphredon-Latreille. figuré dans Panzer. F. G. 15. tab. 24. ). Cet Hymé- noptère est en été fort commun dans le jardin du Luxembourg : il fait son nid dans les racines pourries des tilleuls. Il y vit en société, et creuse des galeries ou des puits dans l'épaisseur même du bois, à-peu-près comme l’abeille-violette ou perce-bois. G. X ylocope. ( 66 ) Par les questions adressées au malade , M. Hébreard apprit que ce bras étoit insensible depuis 14 ans; que cette insensibilité avoit été déterminée par une chüte sur le moyeu de l'épaule, où lon apper- coit encore plusieurs cicatrices ; que, du reste , elle ne lempéchoit nullement de se livrer à ses travaux. Il ajouta que le feu agissoit bien moins vivement sur le bras insensible que sur le sain, et il fit voir qu'il pouvoit garder dans la main, sans se brüler, un charbon ardent pendant plus d'une minute ; qu'il pouvoit plonger cette main dans Jeau bouillante sans qu'il s'y manifestâät aucune rougeur. Cependant ‘ ayant reçu sur cette main un pot de lessive bouillante, il y survint des plaies qui ont été longues à guérir, quoique des irritans très-actifs, employés comme expérience, ne produisissent là qu’un sentiment obscur d'une cuisson légère. Mais voici le fait le plus étonnant ; au mois de janvier 1807, cet homme étant occupé à relever des plâtras avec une pêle, éprouva un craquement soudain dans les mains : il crut avoir cassé sa péle ; mais bientôt s’assurant qu’elle étoit intacte, il voulut continuer detravailler , quand il s’apperçcut que son avant-bras se ployoit. Il discontinua son iravail, et comme il ne ressentoit aucune douleur, il ne se présenta que le lendemain à l'infirmerie. Les deux os de l’avant-bras étoient fracturés à leur tiers inférieur et ployés à angle droit. Il ÿ avoit du gonflement au lieu de la fracture, de la chaleur à l’avant-bras et à Ja main. Cet homme cependant n’éprouvoit aucune douleur ; les ex- tensions nécessaires pour la réduction de la fracture, ne lui arrachèrent pas le moindre cri. L'appareil fut maintenu pendant un mois et demi ; mais lorsqu’à cette époque, cet homme voulut exécuter quelques mou- vemens , l’'avant-bras s’est fléchi dans l'endroit de la fracture , comme si le cal n’eùt été que fibreux. On remit l'appareil, et au bout d’un mois , la consolidation étoit complète quoiqu’avec une légère courbure. CHIMIE, Examen du Wernerite. i. Wernerite blanc cristallisé. Caractères extérieurs ; par M. Karsrex. Jounx. ve Geuzex, Couleur. À l'extérieur presque d'un blanc de neige; à l'intérieur , Re d'un blanc-grisâtre passant au gris-bleuâtre. p°, 14. CAP TRS à KM Forme. Régulière ; un prisme court à buit pans , ayant quatre faces larges > CE quatre autres plus petites alternantes ; terminé par un pointement . RTE (677) à quatre faces, placé un peu obliquement sur les petites faces latérales. Les cristaux sont petits et grouppés par rangées. Surface, Couverte de stries fines dans le sens de la longueur des faces. Eclat. À l'extérieur brillant, foiblement nacré ; à l’intérieur brillant dans un foible degré. Cassure. Lamelleuse dans plusieurs sens , encore indéterminée. Fragmens. Par la inconnus. Transparence. Opaque. Pes. spéc. Médiocrement pesant. Toucher. Un peu gras. Caractères chimiques et analyse par M. le Dr. Joxrs. Au chalumeau sur un charbon, il ne se fond ni ne bouillonne. il rougit facilement au blanc. Il devient entièrement opaque , et conserve tous ses autres caractères extérieurs. Avec le borax le Wernerite ne se fond point, mais bien avec le sel microcosmique. Le globule obtenu, tant qu'il est chaud , est d’une couleur jaune qui disparoït par le re- froidissement. Sous la moufle de la fabrique royale de porcelaine de Berlin, les cristaux de Wernerite sont devenus tout-à-fait opaques , sans rien perdre de leur poids et sans se fondre. Principes constituans. — Silice, 51,50.— Alumine, 33,00. —Chaux, 10,45. — Oxide de fer, 3,50. — Oxide de manganèse unc irace et perte , 1,45. Total, — 100,00. IL. JWernerite vert. Caractères extérieurs ; par M. Karsrex. Couleur. Vert-pistache passant au vert-olive. Forme. Les cristaux sont les mêmes que dans la variété blanche, seulement plus petits et moins réguliers. Ils sont accolés et entrelacés. Surface. Un peu drusique. , Eclat. A l'extérieur éclatant ; à l'intérieur peu éclatant. Cassure. Suivant une seule direction , et dans la cassure longitudinale , esquilleuse ; dans les autres directions lamelleuse, Fragmens. Inconnus. Transparence. Translucide sur les bords. Dureté. Demi-dur à un très-haut degré. Toucher. Très-maigre. Fous les autres caractères sont les mémes dans les deux variétés, Jourx. DE GEHLEN, n°, 14. (68 ) Caractères chimiques ; par M. He À un feu très-vif, sous la moufle de la fabrique de porcelaine de Berlin, il a perdu 2,85 de son poids. Il a pris une couleur de cho- Colat et est reslé sans aucune apparence de fusion. Au chalumeau , sur un charbon , il se gonfle un peu sur les bords les plus minces, qui se soudent ensemble. Le borax et le sel microcosmique en dissolyent une portion. Le globule obtenu , pendant qu'il est chaud, a une couleur verte-jaunâtre qu'il perd en refroïdissant. Principes constituans. — Silice , 40,00. — Alumine, 34,00. — Oxide de fer, 8,00. — Oxide de manganèse, 1,50. — Chaux, 16,50. Total 100,00. ÆExarnen chimique du Bronzite (N. BRONGNIART, Minér. ; toiu, 1, p. 443, la troisième note); par M, KLAPROTH. On désigne depuis quelques années, sous le nom de Bronzite, un minéral très-bien caractérisé , qui se trouve en grandes masses dans des couches de serpentine, à Kranbat, dans le Obersteiermarck, M. Karsten a donné , de ce minéral , la description suivante : « Couleur. Brun de tombac clair. Forme. En masses, en grosses parties. Eclat. Eclatant, demi brillant métallique. Cassure. Lamelleuse très-marquée dans un seul sens, Fragmens isolés. À gros grains. Transparence. Les feuillets minces sont très-transparens , et les masses opaques. Raclure. Blanche. Dureté. Demi-dure. Tenacité. Très-aigre. Pes, spéc. Pas wès-pesant. » L'échanullon qui a servi à l'analyse avoit uné pes. spéc. de 5,2. Principes constituans. —Silice, 60.9 — Magnésie , 27,50.° — Oxide de fer, 10,50. — Eau, 0,50. Total 9,850. M. Klaproth remarque que cette pierre diffère trop des diallages par la nature et les proportions de ses principes , d'apres les analyses pu- bliées jusqu'à présent , pour qu'on-puisse considérer le Bronzite comme une variété de diallage, et 1l le regarde même comme une espèce absolument disüncte du schillerspath. (Diallage des Français. ) HA D: 69 ) De l'action des acides végétaux sur l'alcool, sans l'intermède et avec l'intermède des acides minéraux ; par M.YHENARD. + Presque tous les acides végétaux se dissolvent dans l'alcool, et s’en séparent par la distillation, sans qu'il en résulte aucun produit par- üculier , quel que soit d’ailleurs le nombre de fois qu'on distille la dissolution : tels sont les acides tartareux, citrique, malique, ben- zoïque , oxalique et gallique; et je ne doute pas, quoique je n’aie point fait l'expérience , que tous les autres, excepté l'acide acétique, ne soient dans ce cas. Mais lorsqu'au lieu de mettre en contact les acides végétaux avec l'alcool, on les met en même tems en contact avec ce corps, et l’un des acides minéraux forts et concentrés, on peut alors produire avec tous de nouvelles combinaisons très-remarquables par leur nature : c’est ce que prouvent les expériences qui suivent : 1°. Si on dissout 30 grammes d’acide benzoïque dans 60 grammes d'alcool ; et si, après avoir ajouté 15 grammes d'acide muriatique fu- mant , à la dissolution, on la distille de manière à la réduire à moitié, il s'en dépose , par le refroidissement, au fond de la cornue, une ma- üère huileuse ; 2°, Si on répète cette expérience avec 30 grammes d'acide oxalique , ou citrique, ou malique, 30 grammes d'alcool et 10 grammes d'acide sulfurique concentré ; on obtient aussi une matière huileuse, mais qu’on ne sépare de la liqueur que par l'eau. Si l’on substitue l'acide tartareux à l’un des trois acides précédens ; au lieu d’une matière huileuse, on obtient une matiere très - soluble dans l’eau, qui est comme syrupeuse et qu'on purifie au moyen de la potasse et de l'alcool ; la potasse sature l’acides avec lequel cette matière est mélée, et l'alcool dissout cette matière elle-même. Main- tenant de quoi sont composées ces diverses matières ? Toutes le sont de l'acide végétal employé, combiné d’une manière quelconque avec l'alcool. On s’en assure en les disullant avec une dissolution alcaline , et on s'assure en même tems que lacide minéral n'entre nullement dans leur composition. Il faut cependant noter que celle qui provient de l'acide tartareux , contient , outre ce que nous venons de dire, une certaine quantité de sulfate de potasse, qui par là devient «très- soluble dans l’alcool-même le plus concentré. Mais si l'acide minéral ne fait point partie de ces sortes de combi- maisons , comment contribue-t-il à leur formation ? C’est en conden- sant l'alcool , et j'entends par cette expression, non point une absorption d’eau faite dans l'alcool par l'acide, mais un véritable rapprochement Tome I. Nc. 4, 17e, Année. 10 IxsTir. war, SL des molécules de l'alcool entre elles ; aussi n’y a-t-il que les acides minéraux , susceplibles de produire de la chaleur par leur mélange avec l'alcool le plus pur et le plus concentré , qui soient propres à opérer ces combinaisons ? C’est pourquoi on convert tout de suite, et dès la premiere distillation, un mélange d’alcogl et d'acidé* acétique , en éther acétique, au moyen des acides sulfurique , nitrique , muriatique et phosphoreux concentrés ; 50 grammes d’alcool et 19 grammes d’a- cide acétique cristallisable à zéro , n’exigent même que 5 grammes d'acide sulfurique, pour leur transformation totale en éther. Il suit de là qu'au moyen des acétates, de l'alcool et de l'acide sulfurique , on peut trés-facilement faire de l’éther acétique. Enfin, outre les six acides précédens, l'acide gallique, peut encore par Ja présence des acides minéraux, se combiner avec l'alcool assez mtimément pour cesser d'être acide. Ainsi sur quatorze acides végétaux , en voilà sept qui nous ofirent cette propriété. Les sept autres sur lesquels je n'ai pu faire d'expériences, faute de matière, sont très-probablement dans le même cas, excepté pourtant l'acide muqueux , parce que lalcoo! ne le dissout point. On peut donc établir le principe suivant , qui exprime d’une ma- nière générale , ce qui vient d’être présenté dans cet extrait , avec quelques détails. Lorsque les acides végétaux sont purs, il n’en est point, si l’on en excepte l'acide acétique , qui puisse , en se combinant d’une manière quelconque avec l'alcool , perdre ses propriétés acides; mais lorsqu'ils contiennent un acide minéral , capable de condenser fortement l’alcool , tous ces acides forment au contraire avec ce corps une combinaison telle, que leurs propriétés acides disparoissent , sans que pour cela l'acide minéral fasse partie de la eombinaison. Ce principe étant reconnu , il n’y a pas de raison pour qu'il ne com- prenne pas les aeïdes animaux ; probablement qu'il s’étendra aux acides minéraux, el qu'on trouvera par Jà le moyen de les combiner facile- ment avec l'alcool. Peut-êtye même qu’il nous permettra de combiner toutes les substances végétales et animales, sinon avec tous les acides, au moins avec CEUX qui sont forts et concentrés ; peut-être même en- ‘core qu'il nous permettra de combiner ensemble plusieurs matières vé- gétales, et de les transformer les unes dans les autres. Ce qu'il y a dé certain, c’est que ce principe peut devenir fécond en résultats , puisqu'il agrandit nos moyens de combiner la matière. Nota. Schéele avoit déja vu qu'au moyen de lalcool , de l'acide benzoïque et de Pacide muriatique, on obtenoit une sorte d'huile, et qu'au moyen de l’alcool de lacide acétique ei d’un autre acide, on formoit une sorte d’éther. De l'huile benzoïque , il a retiré de l'acide benzoïque ; et de l’éther acétique , il a retiré de l'acide acétique : mais (nt } ä: wa point connu les autres principes constituans de ces sortes, de composés, ni le rôle que l'acide minéral jouoit dans leur. formation. De plus, il'a cru que les acides tartareux ; icitrique ; 'suceimique, etc. , n'étoient point capables de faire des composés analogues aux précédens e et qu'il étoit impossible de faire de l'éther acéuüque avec l'acide acétique et l'alcool. Lab Mo: 4 PHYSIQUE. De Paction chimique du fluide galpanique. Vozra n'eut pas plutôt fait connoître sa pile, et l’action énergique du fluide électrique qu’elle met en mouvement , qu’on pressentit qu'elle seroit un instrument des plus puissans pour interroger la nature. Bientôt, en eflet, la décomposition de l’eau par cet appareil, due à Nicholson et à Carlisle, conduisit à celle de plusieurs autres substances, et fit penser qu'on pourroit en créer de nouvelles. On vit qu'au pôle positif 1l se formoit toujours un acide, et au pôle négatif un alcali. Divers physiciens furent d'opinion avec Cruickshank , que l'acide étoit le mitrique , et l’alcali Pammoniaque ; mais M. Desormes crut pouvoir conclure de ses expériences , que l'acide éioit le muriatique. Des expé- riences! ultérieures , de Wollaston, Davy et Simon, mirent hors de doute qu'en galvanisant de l’eau dans deux tubes communiquant entre eux au moyen de substances végétales ou animales, on pouvoit obtenir de l'acide muriatique ; mais que lorsque ces mêmes substances, qui en contiennent toujours , en avoient été privées par des lavages mul- tipliés, on n’en obtenoit plus aucune trace. Ignorant sans doute ces résultats, M. Pacehiani annonça, en 1805 ( Ann. de chim., vol. 54 et 55) qu’en galvanisant de l'eau dans un tube de verre communiquant au pôle positif par un fil d'or, et au pôle négatif par des rubans de papier humecté, on obtenoit de l'acide muriatique oxigéné ; et comme il supposoit que dans cette opération l’eau n’avoit perdu que de loxigène, il conclut «que l'acide muriatique est un oxide d'hydrogène au rri- « nimum d'oxidition, comme l’eau est au maximum relativement à « lui. » A peine les expériences de M. Pacchiani furent-elles connues en France, que la Société galvanique de Paris et MM. Thenard et Biot s’empressèrent de les répéter en y portant une scrupuleuse exactitude. Elles l'ont éié depuis par un grand nombre de physiciens, et particu- lièrement par M. Pfaff, professeur à Kiel, qui les a variées de beau- coup de manières. Tous les résultats qu’on a obtenus à cet égard s’ac- cordent à prouver qu'en prenant des précautions convenables on n'obtient point d'acide muriatique, et que, dans les cas où il s’en SocréTé PHizom (72) manifeste , il est toujours porté par les substances qu'on emploie. Mais de tous les travaux dans lesquels on s'est proposé de mettre cette vérité hors de doute, et d'étudier l’action chimique du fluide galva- nique , on doit particulièrement distinguer celui de M. Davy, professeur à l'institution royale de Londres : il est imprimé dans les Transactions philosophiques de 1807, sous le titre de The bakerian lecture on some chemical agencies of electricity. M en a déja paru des traductions complettes dans presque tous les journaux scientifiques de France ; mais son importance nous engage à en présenter ici un extrait assez dé- taillé pour en donner une idée exacte. Ce travail de M. Davy est très- étendu , et comme il y a un des objets qu’il embrasse qui a déja été traité par MM. Hisinger et Berzelius ( Ann. de chim , vol. 51), nous croyons qu'il est nécessaire de commencer par faire connoître les prin- cipaux résultats des chimistes suédois. MM. Hisinger et Berzelius se sont paruculièrement proposé de re- chercher quelle est l'action de la pile sur les sels : ils n’ont employé que vinot-sept paires, cuivre et zinc; et pour soumettre les dissolu- tions salines à l’action du fluide électrique , ils les ont placées dans un syphon renversé dont les deux branches communiquent aux pôles de la pile par des fils métalliques. Avec cet appareil et en se servant de fils de fer, ils ont trouvé que du sulfate d'ammoniaque avec excès de base, soumis à l’action de la pile, est devenu plus neutre dans la branche positive ; et plus alcalin dans la branche négative. Le muriate . de soude, décomposé avec des fils d'argent, a donné au côté positif une liqueur jaune qui sentoit l'acide muriatique oxigéné. Le côté né- atif étoit alcalin. Le sulfate de potasse décomposé par un fil positif de zinc et un fil négatif de fer, est devenu fortement alcalin dans la branche négative ; la branche positive contenoit du sulfate de zinc. Le même sel décomposé par des fils d’or donne de la potasse du côté négatif, et de l'acide sulfurique du côté positif. Le muriate de chaux traité de même, éprouve une décomposition semblable. Eufin un sy- phon droit dont la courbure é:oit trouéc, afin de laisser échapper les gaz, et à travers les extrémités duquel on avoit fait passer des fils de fer, a été rempli aux deux tiers d’un côté avec du muriate d'am- moniaque , de l’autre avec du sulfate de potasse, et les liqueurs ont été mises en contact par de l’eau distillée avec laquelle on a rempli le syphon. Quelque tems après la liqueur négative qui contenoit le sulfate avoit un excès de potasse et d’ammoniaque ; la liqueur positive qui ne devoit être que du muriate d’ammoniaque , renfermoit de plus de l'acide sulfurique et de l'oxide de.fer. Un syphon disposé comme le précédent, ayant été rempli d'un côté avec du muriate de chaux, et de l’autre avec de l’eau, l’acide s'est trouvé au côté positif, et la chaux au côté négauf. (75) De ces expériences , et de quelques autres déja connues, MM. Hisinger et Berzelius ont tiré plusieurs conclusions dont voici les principales. 1°. Lorsqu'une liqueur est traversée par un courant galvanique, ses principes se s‘parent de maniére que Îles uns se rassemblent autour du pôle positif, et les autres autour du pôle négatif. 2°. Les principes qui se rassemblent autour d’un pôle ont entre eux une certaine analogie. Au côté négatif passent les corps combustibles, les alcalis, les terres ; au pôle positif, le gaz oxigène, les acides et les corps oxidés. MM. Hisinger et Berzelius annoncent que les sels métalliques , acides ou alcalins, ne sont pas décomposés par l'électricité de la mème manière que les autres sels. Cette différence dépend sans doute de Ia foiblesse de leur pile; car MM. Riffault et Chompré ( Ann de chim., vol. 65) ont décomposé le nitrate de plomb de la même manière qu'un sel à base d’alcali, en se servant d’une pile plus énergique. Placé au côté posilif dans un tube de verre communiquant avec un second tube plein d'eau au moyen d’un syphon également plein de ce liquide, son oxide a quitté l'acide et a été se réduire dans le tube négatif. Les autres résultats de MM. Riffault et Chompré sur la décompo- sition des sels à base d’alcali confirment ceux que nous avons déja apportés. Après cet exposé des résultats de MM. Hisinger et Berzelius , nous ferons connoître ceux de M. Davy. Nous suivrons l’ordre qu'il a établi dans son excellent Mémoire , et nous prendrons pour guide la tra- duction de M. Berthollet, qui se trouve dans le vol. 63 des Annales de chimie. Des changemens produits sur l'eau par l'électricité. Dès l'an 1800, M. Davy avoit reconnu que lorsqu'au moyen de fils d'or on fait passer un courant galvanique dans deux tubes de verre rempli® d’eau distillée et communiquant par une substance animale ou végétale humide , l'acide muriatique qui se manifeste dans le tube po- siuf est fourni par cette même substance ; car eu se servant, pour plusieurs expériences successives, des mêmes filamens de coton, et en les lavant après chacune avec une foible solution d'acide nitrique, l'eau où ils étoient reçus, quoiqu’elle éprouvät pendant longtems une ires-forte action , ne produisit sur la fin aucun effet sur la dissolution d'argent. M. Davy avoit aussi reconnu que l'alcali qui se manifeste dans le tube négauf est la soude, et qu'il est fourmi par Je verre. Dans les cas, en effet, où il obtenoit beaucoup de soude, le verre étoit sensiblement corrodé au point de son contact avec le fil métal- lique , et lorsqu'il électrisoit l'eau dans des tubes d’agathe , au moyen de fils de plaune, il n’obtenoit plus aucune matière saline. (74) Malgré la certitude de ces résultats, M. Davy a fait de nouvelles recherches pour concilier les opinions diverses qu’on avoit encore sur la production de l'acide muriatique. Il a pris deux petites coupes cylindriques d'agathe , à-peu-près de la capacité d’un quart de pouce cube chacune , et après les avoir fait bouillir avec de l’eau distillée , il les a mises en communication , d’après Wollaston , au moyen d’une amiante irès-blanche et transparente qui avoit été traitée de même. En les ex- posant par le moyen de deux fils de platine à l’action d’une pilé de 150 paires , cuivre et zine , de quatre pouces carrés de surface, et rendue active par une dissolution d’alun , il a obtenu dans la coupe positive de l'acide nitreux qui rougissoit fortement le tournesol , mais qui ne toubloÿ que très-légerement la dissolution d'argent : l’eau de la coupe négative étoit un peu alcaline, même après une forte ébullition:, ét elle devoit cette propriété à un peu de soude dont la quantité étoit incom- parablement plus petite que celle qu’on auroit obtenue dans les mêmes circonstances en se servant de tubes de verre au lieu de coupes d’agathe. En répétant la même expérience plusieurs fois de suite , la liqueur de la coupe positive troubla de moins en moins la dissolution d'argent ; et à la quatrième expérience , elle ne la troubla nullement, quoiqu’elle füt acide, parce qu’elle ne contenoit que de l'acide nitreux. L’alcali avoit aussi diminué progressivement, mais il n’avoit pas disparu complètement. En em- ployant des cônes d'or, il ne se forma que de l'acide nitreux dans le cône posiuf, mais il se manifesta encore de l’alcali dans le cône négatif. Après l’ébullition , les effets alcalins étoient moins sensibles , attendu qu'il s'étoit dégagé un peu d’ammoniaque ; cependant l’évapo- ration fit voir qu'iès étoient dus en partie à de l’alcali fixe. L’alcalinité n’augmentant pas par l’action prolongée de la pile, quoique l’activité augmentàt de plus en plus, M. Davy soupconna l’eau dont il s’'étoit servi d’avoir fourni la soude, et il fut bientôt convaincu de Îla réalité de cette cause. Ayant en effet évaporé lentement de cette eau dans un vase d'argent , il eut un petit résidu salin qui n'étoit point #lcalin, mais qui, mis dans l’eau du cône d’or négatif, lui donna très-vite de fortes propriétés alcalines. Il redistilla alors son eau à une douce chaleur avec beaucoup de précautions , et en l’électrisant, comme il Pavoit fait précédemment , soit dans-les cônes d’or ou dans les coupes d’agathé, il n'obuint plus aucune trace d’alcali fixe. L'eau changeoit tres-légè- rement la couleur de tournesol rougie par un acide, mais comme elle ne l'altéroit plus après l'ébullition , il est naturel de penser que cet eflet étoit dù à un peu d’'ammoniaque. Ainsi tous les faits précédens prouvent que l'acide muriatique et la soude que l’on obtient dans quel- ques circonstances, ne sont point engendrés, mais développés des matieres dont on fait usage. Les expériences suivantes viendront encore à l'appui de cette conclusion. (55) Dans des tubes de cire, la matière alcaline est àn mélange de soude et de potasse, et la matière acide un mélange des acides sulfurique , nitrique et muriatique. Dans des tubes de résine , il a paru à M. Davy que la matière alcaline étoit pwincipalement composée de potasse. On placa un morceau de marbre de Carrare , d'à-peu-près un pouce, ayant une ouverture à son centre, dans un creuset, de platine, que l'on remplit d’eau purifiée, jusqu’à la surface supérieure du cube : on remplit également sa cavité de cette eau ; le creuset fut électrisé po- silivement par une forte batterie voltaïque, et le fil électrisé négativement fut introduit dans la cavité du cube. l'eau acquit bientôt le pouvoif d’affecter la couleur du curcuma, et l’on en obtint de l’alcahi fixe gt de la chaux, et cet effet eut lieu à plusieurs reprises ; mais l’aleali fixe alla en diminuant de quantité ; et après onze opérations, qui duroïent de deux à trois heures chacune , 1l disparut entièrement, au lieu que la production de chaux resta uniforme. L'analyse démontra que le marbre de Carrare contenoit un peu de soude. Il étoit possible que ce marbre eût été exposé récemment à l’eau de la mer; mais un morceau de marbre grenu pris par M. Davy, sur un rocher d’une haute montagne, donna également de la soude par l'action de lélec- ticité négative. Un morceau de schiste argileux de Cornouaille, la serpentine du cap Lézard , et le grauwake du nord de la province de Galle , traités de la même manière, donneérent aussi de la soude. Enfin ayant fait passer un couraut galvänique dans de l’eau pure renfermée dans les deux cônes d’or disposés comme il a été dit, il n’appercçut aucune trace d’alcali; mais aussitôt qu'il eut mis un morceau de verre dans le cône négatif, l’eau devint alcaline en très-peu de tems ; et par là il ajouta une nouvelle preuve à celles qu'il avoit déja données, que c’est principalement le verre qui porte la soude dans les expériences où on sen sert. M. Davy a toujours trouvé au pôle positif un acide qui avoit les propriétés de l'acide nitreux, et dont la quantité étoit d’autant plus considérable que l'expérience avoit duré plus longtems. L’ammoniaque paroissoit aussi être toujours formée en trés-petite quantité au commen- cement; mais elle atteignoit bientôt la limite où elle cessoit de se former. Il étoit naturel d'expliquer la production de cet acide et de cet alcali par la combinaison de l’oxigene et de l'hydrogène de l’eau dans l’état naissant, avec l’azote qui est tenu en dissolution dans l’eau , et qui peut être remplacé par celui de l'air à mesure qu'il est absorbé, et M. Davy prouve que cette explication est tres-juste. I] a placé les deux cônes d'or remplis d’eau pure sous un récipient, et les a mis en communication avec une pile de 5o couples de quatre pouces carrés de surface. Le récipient a d’abord été épuisé d'air atmosphérique , et rempli de gaz hydrogène ; il a encore été épuisé et rempli de nouveau (76) avec du gaz hydrogène bien pur : après 24 heures d'action de la pile, l'eau de l'un et l'autre tube n’a altéré en aucune manière la couleur des réactifs. Il paroït donc évident que l’eau chimiquement pure est décomposée par l'électricité en deux substances gazeuses seulement , en oxigene et ‘en HAE Cette propriété qu'ont les deux électricités de séparer les élémens des composés les plus difficiles à détruire par les agens chimiques, est extrêmement remarquable, et elle sera mise dans tout son jour dans les articles suivans. G. L. è ( La suite au N°. prochain. ) MATHÉMATIQUES. Expériences sur la production du son dans les vapeurs ; par M. BIoT. Ox sait que la quantité d’eau en vapeur qui peut être soutenue dans uu volume d’air à une température donnée, est la même dans le vide et dans l'air à une densité quelconque. Gette quantité de vapeur aug- mente où diminue avec la température; à 15° de Réaumur, elle soutient une pression égale à -= de la pression ordinaire de l'atmosphère. La température étant donc à 15°, si l’on place de l’eau dans un espace vide, une partie de cette eau se réduira en vapeur; la vaporisation continuera jusqu'à ce que la vapeur formée soutienne une pression de —; à ce terme, la vaporisation cessera, et le surplus de l’eaû restera à l’état liquide. La vapeur ayant ainsi son maximum d'élas- ticité , si l’on vient à réduire le volume , ou à comprimer cette vapeur de toute autre manière, sans augmentation de température , une partie se précipitera , de telle sorte que l’élasticité ne dépassera pas le terme de -—. D’après cela, on conçoit que le son ne pourroit se transmettre dans la vapeur, si la compression qui a lieu successivement dans toute l'étendue où il se propage, ne produisoit pas un développement de chaleur qui permet à la vapeur de conserver sa forme élastique. En effet, sans cette augmentation de chaleur, la couche de vapeur adjacente au corps sonore, étant comprimée par ses oscillations , se précipiteroit à l’état d’eau liquide sur la surface de ce corps, et le mouvement ne se transmettroit pas plus avant; au contraire, en vertu de l'augmentation de température , produite par cette compression , la couche de vapeur adjacente au corps sonore , peut conserver sa forme élastique ; elle peut , par conséquent, comprimer à son tour la couche suivante , et le mouvement se transmettra ainsi de proche en proche, comme dans un fluide élastique permanent. Les expériences dont nous (4) allons rendre compte, et qui prouvent que le son se produit effec- üvement dans la vapeur d'eau et dans celle d’autres liquides, sont donc une preuve directe de l'accroissement de température qui accom- pagne les petites compressions du fluide élastique dâns lequel le son se propage. Cet accroissement influe sur la vitesse du son, et il est nécessaire d'y avoir égard, ainsi que M. Laplace l’a remarqué, pour faire coïncider sur ce point le calcul et l'observation. Après avoir fait le vide dans un ballon, on ÿ a introduit de l’eau liquide : une partie de cette eau s'est aussitôt réduite en vapeur, et Von a remarqué que la même masse qui ne produisoit aucun bruit dans le vide , en produisoit un sensible dans la vapeur. On ne pouvoit pas douter que la vapeur n’eût atteint son maximum d'élasticité , puisqu'il restoit encore dans le ballon une portion d’eau à l’état liquide. Le bruit a augmenté d’intensité en transportant le ballon rempli de vapeur , dans une étuve ; et, en effet, la température augmentant, une pue grande quantité d’eau s'est réduite en vapeur ;j or, On sait que intensité du son dépend de la densité du milieu dans l'endroit où il est produit. M. Biot a substitué successivement à la vapeur d’eau, celle de l'alcool et celle de l’éther, et il a constaté la production du son dans ces vapeurs comme dans celle de l’eau. En comparant l'intensité du son produit dans ces trois différens milieux , il a reconnu qu’à distance égale et à la même température , cette intensité étoit la plus grande pour la vapeur de l’éther dont l’élasticité surpasse celle des deux autres, et la plus foible dans la vapeur de l'eau qui soutient la moindre pression. Mémoire sur la mesure du pouvoir réfringent des corps opaques ; par M. MALUS, officier du Génie (1). L’aureur de ce Mémoire s’est proposé de comparer avec la nature différens résultats de l'analyse , et d'établir sur des faits d'expérience la méthode qu’on doit employer pour mesurer le pouvoir réfringent des corps opaques. Lorsqu'un rayon de lumière passe d’un milieu diaphane dans un second milieu moins réfringent , il se brise en s’éloignant de la perpendiculaire (1) On à omis la date du Mémoire du même auteur, dont.il a été rendu compte dans le n°. 3: ce mémoire est du 20 avril 1807. Il s’est aussi glissé une faute d’im- pression dans la date du Mémoire de M. Lancret : il faut 1806, au Lieu de 1807. Les rapports sur ces deux Mémoires ont été faits à l’Institut, en octobre 1807. — Dans l'article sur la comète, Zisez 19 jours 2, au lieu de 192 jours. Tom. I. No, 4, 1e. Année. II INSwITUT NAT, 16 Nov. 1807. (78 ) a la surface, et les sinus d'incidence et de réfraction sont dans un rapport constant. On conclut de cette loi que sous une certaine inci- dence, le rayon réfracté est parallele à la surface de séparation des deux milieux ; MERE apprend qu’au-delà de cette limite le rayon est simplement réfléchi, comme il le seroit sur la surface d’un miroir. Le rapport du sinus d'incidence au sinus de réfraction dépendant de la force attractive des deux milieux, la limite à laquelle le rayon com- mence à se réfléchir , dépend aussi de ces forces ; et on concoit qu’en déter- minant cette limite par l'expérience, on pourra établir une équation entre les pouvoirs réfringens ; en sorte que si celui du premier milieu est connu , on en couclura directement celui du second. Wollaston a employé cette méthode pour déterminer les forces réfrac- tives des corps opaques. Il à appliqué à la face d’un prisme différentes substances diaphanes ou non diaphanes, et en observant l’angle sous lequel il cessoit de les voir ; il en a con‘lu l’élément de la force réfrac- ve, c’est-à-dire ; le nombre qui représente le rapport du sinus d'inci- dence au sinus de réfraction. Cependant , n'ayant pas observé dans l'ap- plication de eette idée ingénieuse, que la formule d’après laquelle on calcule Paction de la lumière dans les corps diaphanes , n’est pas la méme pour les corps opaques ; il en résulte, que dans la table où il a classé les forces réfractives de ces différens corps, il a réuni et com- paré des nombres qui ne dépendent pas de la même manière du pouvoir réfringent. - Voici les différences que l’analyse indique entre la méthode que Newton a donnée pour les substances diaphanes , et celle qui doit être employée pour les substances opaques. Lorsqu'une molécule de lumière passe d’un milieu diaphane dans un second milieu moins réfringent . le quarré 2 de sa vitesse est diminué par l’action de ces corps d’une quantité constante #* dans le sens per- pendiculaire à la surface. Et il est essentiel d'observer que lorsqu'elle parvient à la surface de séparation des deux milieux , le quarré de sa At 2 à MY: vitesse n’est encore diminué que de la quantité —— > parce qu'alors elle n'a éprouvé que la moîtié de l'influence totale des deux corps. ( Forez la Mécanique Céleste, Livre À. ) Si l'angle d'incidence 8 est tel que la vitesse U cos 8 de la lumière dé- composée dans le sens de la normale soit exactement égale à », cette vitesse sera totalement déiruite par l’action des corps, et la molécule lumineuse aura pénétré le second corps jusqu’à la limite de la sphère d'activité des deux milieux ; or, comme la vitesse parallèle à la surface est toujours la même, et comme elle reste seule , le rayon sera réfracté dans le sens de cette vitesse, et se mouvra dans le second milieu à une NT ET (591) distance de la surface égale à celui de la sphère d'activité. Si U cos 4 est moindre que #, la vitesse de là lumière dans le sens de la normale, sera détruite avant qu’elle ait éprouvé toute l’action des deux corps; et il est évident qu’elle recommencera à croître dans le sens contraire en vertu des mêmes forces; en sorte que le rayon sera nécessairement ré- 2 a . 4 FM 2 (4 fléchi. Entre les limites U? cos: 8 — 1 et U? cos’ 8 — 2 le rayon continue à se réfléchir en pénétrant dans le second corps ; mais lorsque 2 U*: cos: 4 est moindre que > le rayon est réfléchi avant d’avoir atteint la surface de séparation des deux milieux. Si le dernier corps par sa nature absorbe la lumière, le rayon ne pourra être réfléchi que de cette seconde manière. Ainsi, dans le cas où le second corps est diaphane , la réflexion commence lorsque U: cos: 8 — s: ; et dans 2 CURE - (7 le cas où il est opaque, lorsque U cos 8 — TU Dans la première hypothèse, la valeur de #* qui mesure la différence des forces réfractives , est U? cos’ 4. Dans la seconde , elle est 2 U° cos’ 9; ce qui établit une distinction entre les formules qu'on doit employer suivant que le corps est diaphane ou non diaphane. Lorsqu'on applique sur la face d’un prisme une substance opaque dont la force réfractive est moindre que celle du verre, la lumière rayonnante qui s'en échappe ne peut parvenir à l'œil que sous une certaine imclinaison. Sion conçoit , par exemple, un rayon parallèle à la surface de sépara- üon, les molécules qui le composent sont soumises à l'attraction du verre et à celle du corps ; et comme par hypothèse la première l'emporte sur la seconde , la résultante de ces forces imprime dans le sens de la normale une vitesse qui, combinée avec celle que les molécules avoient parallèlement à sa surface, détermine une certaine inclinaison de laquelle aucun rayon ne peut être transmis. Le quarré de la vitesse au-dessous que la lumière acquiert perpendiculairement à la surface, est exactement égal à la moitié du quarré de la vitesse qu’elle auroit perdue après avoir passé du verre dans le second corps si ce dernier eüùt été diaphane. Il suit de ce que nous venons d'exposer , que si on nomme 7 le rap- port du sinus d'incidence au sinus de réfraction dans le premier milieu , lle rapport correspondant dans le second milieu , 8 l’angle d'incidence, la réfraction sera changée en réflexion toutes les fois qu'on aura E cos 8 — (A — 7), étant un nombre compris entre zéro et l'unité. Si le second corps est diaphane, la réflexion commencera lorsque y = 1 ; en sorte qu'on pourra déterminer /° par l'équation /* —Æ (1 — cos: 8). » (80) Si le second corps est opaque, la réflexion commencera lorsque à | Y= => et on aura dans ce cas /?— 2 (1—2 cos 6). En désignant par 9 la densité ldu corps, on en déduira son pouvoir ‘ ; k Pr} réfringent F par l'équation F — NOTE Supposons que l'expérience se fasse au moyen d’un prisme dans un plan perpendiculaire à ses arêtes , et que la base sur laquelle est appli- qué le corps soit horisontale ; en nommant a l'angle que la base du prisme forme avec la face sur laquelle tombe le rayon visuel; b, l'angle compris eutre le rayon visuel et la verticale, on aura. . . . . . . Zsin 8 — cos a sin (a — b) +sin a [ E — sin? (a —b) |; et si a — go, Z'sin 8 = [Æ— cos b}, l'cos 8 — cos b. Substituant cette valeur de cos 8 dans Îes expressions précédentes de >, ces quantités deviendront en fonction de l'angle observé b , B—1—cosb, Pour les corps diaphanes, =: — cos’ b.. F — 5 . — == 2 Pour les corps opaques, /?=/2cos* b... F — rer ROLE Pour vérifier par l'expérience ces différens résultats de l'analyse ‘ M. Malus a dù employer un corps qui fût suceptible d’être rendu à volonté opaque ou diaphane ; et il a fait choix de la cire d'abeille qui ; outre la propriété qu’elle a sous ce rapport, a encore celle d'offrir de grandes variations dans ses densités par le changement de température. Il a employé, pour mesurer les angles sous lesquels commence la réflexion , un instrument composé d’un plateau de glace polie et d’une tige verticale armée d’un voyant qui peut s'élever à volonté , et qui porte un vernier marquant les dixièmes du millimètre. Après avoir fait fondre quelques gouttes de cire sur un prisme à l’extré- mité d’une de ses faces , l’auteur applique l'autre partie de cette face sur le plateau. Il mesure, au moyen du voyant, la tangente de l'angle b que forme le rayon visuel avec la verticale ; et connoissant la force réfractive du prisme et l'angle compris entre ses plans, il en conclut l'angle d’in- cidence 6 sur la face à laquelle le corps est appliqué. Cet instrument a l'avantage de pouvoir être employé avec des verres d’une force réfrac- tive différente ; ce qui donne un moyen de contrôler les expériences. Il a ainsi déterminé la force réfractive de la ciré opaque et celle de Ja cire diaphane par les formules analogues à ces différens cas ; et en di- visant les résultats par les densités correspondantes , il a toujours obtenw: un même nombre pour le pouvoir réfringent absolu, ce qui est une és 7 preuve positive de l'hypothèse sur laquelle l'analyse est fondée ; et ce qui établit d’une manière précise la méthode qu'on doit employer à l'avenir pour les substances opaques qui ne sont pas susceptibles de passer à l'état diaphane. L'auteur a joint à ce Mémoire le tableau des expériences qu’il a faites à diverses températures et avec différens prismes. Les limites des erreurs d'observations ont été calculées, et il en résulte qu'en prenant pour unité de vitesse celle de la lumière dans l'air atmosphérique , et pour unité de densité, celle de l’eau à 14 deg., la force du pouvoir ré- fringent de la cire est 1,3308, le dernier chiffre étant exact , à deux unités près. Le pouvoir réfringent de l'eau, déterminé avec le même instrument , est 0,78457 , nombre qui ne s'éloigne pas d’un dix-millième de celui que MM. Biot et Arago ont obtenu par un procédé tout-à-fait différent. Il résulte de ces expériences et de leur accord avec l'analyse, qu'il a deux formules différentes pour la mesure des pouvoirs réfringens ; Pne qui n’est applicable qu'aux corps diaphanes, et l'autre qui doit être employée pour les corps opaques. P. ASTRONOMIE: Elémens de la planète Vesta, déterminés par M. BURCKHARDT. Durée de la révolution sydérale . « « « « + : « . 1535,i"205, Demi-grand axe ( celui de la terre étant pris pour unité). 2,573. Rapport de l'excentricité au demi-grand axe. . . . . . 0,09322. Longitude moyenne, à minuit, le 1°". janvier 1801. . . 297°,1299. Lonsitade dalpénhéhess Le im un le. 0e . 277°,4630. Inclinaison dé l'orbite à l’éclipuique. . + : . , . , . «+ 7°,940r. « Eongitude du nœud ascendant. . + . . + « « . « « 114°,4630. Ces quatre angles sont exprimés en degrés centigrades. Les trois autres planètes découvertes depuis le commencement du siècle, Cérès , Pallas et Junon ; sont à trés-peu près à la méme distance du soleil, La distance de Vesta est sensiblement plus petite : elle est exprimée par 2,573; tandis que celle de Cérès, par éxemple, est exprimée par 2,767. On avoit aussi remarqué que les trois orbites de Cérès, Pallas ét Junon, se coupoient suivant une même ligne ; mais l'orbite de Vesta; au lieu de passer par celte ligne, s'en écarte d'environ 20°, p: INSTIT, NAT, Octobre 1807: (8) AGRICULTU RE. ES Sur l'économie des labours dans la culture des céréales. Sm John Sainclair parle, dans un rapport adressé au bureau d’agri- culture de Londres, d’une découverte importante qui vient d’être faite dans un petit canton de l'Angleterre, par les soins du bureau d’agri- culture : « Une seule pratique (dit-il) comme celle qui cousiste à cultiver « le froment de printems ou autres plantes, en ne donnant à la « terre qu’un labour, peut être d’une utilité plus réelle à la prospérité « nationale, que la possession des Indes. » Cette méthode est en usage dans le haut Suffolk. On se contente de donner , en automne, un labour à la terre qui se trouve suffisamment améliorée par la gelée, les pluies, et l’action de la lumière et de l'air ; et l'on passe, avant de répandre la semence , une herse plus ou moins forte, selon l'état où se trouve le sol. L'économie des labours qu'on a coutume de prodiguer dans la culture ordinaire , égale , selon M. Sainclair , la rente de la terre, et la récolte est plus certaine et beaucoup plus abondante. L'économie du tems et la facilité de saisir les momens favorables aux travaux des champs, sont des avantages qu'on ne sauroit également trop apprécier. On regrette que l’auteur de l'adresse n’ait pas spécifié la nature du sol sur lequel est pratiquée cette méthode. Nous pensons qu'elle ne peut être mise en usage que sur les terrains légers et sabloneux ; et nous exhortons les cultivateurs français à en faire l'application. L. OUVRAGES NOUVEAUX. Observations sur la culture du coton, rédigées par ordre de $S. M. le roi de Dannemarck , pour l'utilité des colonies danoïises dans les Indes occidentales ; par M. J.-B, Rour , trad. de l'allemand. Paris, 1807 , 1 vol. ën-80. , chez Mad. Huzard. » Lrs encouragemens que le Gouvernement français vient de donner à Ja culture du cotonnier, ont sans doute provoqué la traduction de cet ouvrage dont la premiére partie a été publiée en allemand en 1791, et la secondé en 1793. M. Rohr consacre sa première partie à la des- cription de 34 espèces, ou variétés de cotonnier qu'il a cultivées lui- même, ou quil a observées, soit dans les iles de l'Amérique, soit sur le continent. Il rejette comme défectueuse la méthode de classification adoptée par Linuée et par les autres botanistes. Il a observé , par nn a RÉ rrlnente nnt » nin s — (85 ) exemple, que les individus de certaines espèces donnent des feuilles ‘de trois ou quatre formes différentes , et que ces mêmes formes va- rient par l'influence du climat , du sol, et de la culture; les glandules situées à la surface inférieure des feuilles, présentent un caractère qui n’est pas moins incertain et moins variable. Toutes les espèces que M. Rohr a observées en sont également pourvues ; le même individu porte souvent des feuilles qui ont une , deux et même trois glandules. On remarque dans toutes les espèces le point noir élevé, situé sur le péuole : la forme et la direction des stipules sont presque toujours les mêmes. « Des observations nombreuses faites pendant l'espace de 10 années, en examinant les individus depuis la naissance de leurs feuilles séminales jusqu’à la maturité de leurs semences , m'ont prouvé , dit M. Rohr , que les caractères distinctifs des espaces doivent étre pris dans les semences. » D’après l'examen que nous avons fait de ces caractères sur 20 espèces ou variétés , ils ne nous paroissent pas assez Constans et assez certains pour servir de base unique à un sys- tème de classification. Quoi qu'il en soit, nous invitons les naturalistes à entreprendre de nouvelles recherches sur un point qui n'iutéresse pas moins la botanique que l’agriculture, Après avoir terminé la premiere partie de son ouvrage par quelques observations physiologiques sur le cotonnier, M. Rohr expose dans la seconde la méthode de culture qu'il a suivie dans Pile de Sainte-Croix, et les préceptes qui doivent servir de guides aux planteurs des ludes occidentales. Les naturalistes y trouveront des faits nouveaux et imté- ressans sur les mœurs et les habitudes de plusieurs insectes qui atta- quent les plantations des cotonniers, tels par exemple que les 7octua subterranea , noctua gossypit, aranea avicularia , lapate monachus ; et même le cancer ruricola , etc. Nous saisissons cette occasion pour annoncer que M. Lasteyrie qui a observé la culture du cotonnier en Espagne, publiera incessamment un ‘Traité sur cette matière. SUPPLÉMENT. CHIMIE. Extrait d'une Lettre de Londres, du 23 novembre 1807. IL résulte d’une série d’expériences, dont M. Davy a rendu compte à la Société royale, que les alcalis fixes ne sont pas des corps simples. Ïs sont composés d’oxigène et d’une substance particulière dont les ( 84) propriétés sont semblables à celles qui caractérisent en général les substances métalliques. Si on place un morceau de potasse caustique dans le cercle d'une forte batterie galvanique, en pleine activité, on voit bientôt à l'extrémité du fil négatif en contact avec elle, un petit globule brillant ressemblant beaucoup à un globule de mercure. Cette substance est la base de la potasse , et elle jouit des propriétés suivantes. Son attracüon pour l’oxigene est si grande que l'air la fait passer très- vite à l’état de potasse. Si on verse un peu d’eau dessus, elle brûle et fait explosion à l'instant en donnant de la flamme, et la potasse est régénérée. Cette même substance est solide et malléable à la tem- pérature de 40° (1); mais à 5oc elle est en fusion. Elle se combine avec le soufre et le phosphore, et forme des alliages avec différens métaux et le mercure. Elle se combine aussi avec les acides, mais les sels qu’elle forme ne différent pas de ceux qui ont la potasse pour base, parce que, par la première addition d’oxigène, elle passe ins- tantanément à l’état de potasse. Sa gravité spécifique n'est que 6, celle de l’eau étant 10. La soude donne, par le même moyen, une substance analogue , quoique différente sous quelques rapports. La base de la potasse peut être conservée dans du naphte. M. Davy a aussi trouvé de l’oxigene dans lammoniaque , et il le soupçonne dans la baryte et la strontiane. L’alcali, dans ces expériences , ne doit pas être en so- lution , ni entièrement sec ; il doit être seulement assez humide pour être un conducteur électrique. G. L. Rapports lus à la Société d'agriculture de Caen, par P. A4. Lair, secrétaire de cette Société, correspondant de la Société philomatique. A Caen, chez Poisson. L'abonnement est de 14 fr. pour les départemens , franc de port ; et de 15 francs chez BERNARD , éditeur des Annales de Chimie, quai des Augustins , n°. 25. (1) Ce sont probablement des degrés de Fahrenheit. NOUVEAU BULLETIN DES: SC LE N.CE.S, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATUHIQUE. US Dee Bo. LEARN geule at ibn fPiatipèel: Dir HISTOIRE NATURELLE. BOTANIQUE. Sur le Drusa , genre nouveau de la famille des Ombellifères; par M. DE CANDOLLE. Car. Gex. Calycis limbus non apparens ; petala-5 , epigyna, ovalia , éntegra ; stamina -5 ; styli-2,basi externè valde incrassati ; fructus planus , constans à pericarpüs duobus planis dorso lævibus margine utrinque sinuato-dentatis ; semina in quoque pericarpio Ssolitaria, apice adfixa , inversa; perispermum, carnosum: corculum rectum ; radicula supera ; flores axillares bini in pedunculo bifido insidentes , involucra nulla. Srec. 1. Drusa oppositifolia. Sicyos glandulosa. ( Poir.. Diction. Enc. 7; p. 155. Habitat in fissuris rupium madidarum insulæ Teneriflæ ©. Ce genre est dédié à M. Ledru ; botaniste de la première expédition du capitaine Baudin , qui va publier une relation de ce voyage, et qui a découvert la plante ia il est ici question , à l'île de Ténérifte , dans les fentes humides des rochers , entre la villa Orotava et Monte Verde. Cette plante diffère de toutes les ombellifères connues, parce qu'elle a les feuilles exactement opposées ; cependant l'anatomie détaillée de son fruit ne laisse aucun doute sur la famille à laquelle elle appartient. D'après la disposi- tion des fleurs, on est tenté de confondre cette plante avec les hydro cotiles, et on est confirmé dans cette idée, en voyant que le caractere de fruit comprimé se trouve dans les deux genres ; mais les hydrocotiles ont le fruit comprimé , parce qu’il est formé de deux graines comprimées Tome I. Ne. 5., 1e, Année, avec une planche. 12 Socréré P#irom. 4 (86) accolées par leur bord ; le Drusa a le fruit comprimé, parce qu'il est formé de deux graines plates appliquées par leur face. Le spananthe, qu’on avoit confondu avec les hydrocotiles, en diffère par le même caractère ; mais Je Drusa se distingue du spananthe par les sinuosités remarquables qui bordent son fruit; ce caractère d’avoir les graines appliquées par leurs faces ou par leurs bords , mérite toute l'attention des botanistes , et devien- dra sans doute un jour la base de la classification des ombellifères. D.C. Histoire du genre Eryngium ; par M. DE LA ROCHE. Accuxr sorte de travaux ne peut être aussi avantageuse au progrès de la botanique que celle qui a pour objet les monographies, sur-tout lorsque les genres qui en font le sujet, sont si naturels , si remarquables et si répandus que l’est celui de l’'Eryngium , et que comme celui-ci, ils s’écartent du type de la famille à laquelle ils appartiennent. En effet , ce geure de plante appartient , sous tous les rapports, aux ombellifcres, mais il s’en écarte par celui dés caractères de la florescence que l’on croiroit le plus essentiel à la famille. Commun aux deux continens et aux deux hémisphères ; ‘il se trouve même dans les climats qui sem- blent interdits aux autres ombellifères. Les espèces d'Eryngium dont la racine est vivace , présentent souvent d’une facon très-marquée un phénomène que l’on retrouve , mais dans un moindre degré dans quelques autres végétaux ; C’est la transformation de la base des tiges en racines réelles ou apparentes. Ce phénomène est dù principalement à l'exhaussement du terrein qui empêche la tige de périr toute entière ; la végétation des années suivantes commence alors au point où la destruction de la précédente s'étoit arrètée , et ce qu'il reste des anciennés tiges cachées à l'air et à la lumière, offre dans l’épiderme , dans la couleur , la consistance et dans la saveur toute Pappe- rence d’une vraie racine. On peut croire que cela arrive de même dans les autres plantes herbacées dont la racine est persistante. M. PDecan- dolle la observé dans une plante ligneuse , improprement appelée Saule herbacé, dont la tige toujours enfouie en terre par leflet de Yexhaussement du terrein , prend toute l’apparence de véritables racines. Les tiges des diverses espèces d'Eryngzum toujours herbacées ou an- nuelles n'offrent rien de remarquable, mais la disposition de leursrameaux n’est comparable qu’à celle des Euphorbes et d’un petit nombre d’autres plantes; un pédoncule floral naît de chaque bifurcation. Les feuilles en général assez roides dans toutes les espèces , sont disposées comme celles des ombelliferes , excepté dans quelques espèces du Nouveau- Monde, où les nervures sont simples jusques à leur extrémité et paral- lèles entre elles, Dans ce dernier cas, la structure des feuilles qui ressem- blent à celles qu'on observe dans les plantes monocotylédones , serox G ou Bnll des S5, Tzpl ZAN°5 (87) faite pour nous étonner si On ne pouvyoit pas considérer ces feuilles comme des pétioles, qui par l'avortement des autres parties, ont pris un accroissement extraordinaire , ainsi qn'on l’observe dans les espèces de Mimosa à feuilles simples. On est porté d'autant plus à le croire que les pétioles de l'Eryngiurm amethystinum présentent à-peu-près la même structure. Ce genre que l’on peut considérer comme le plus considérable des ombelliferes anomales , tient de bien près à celui de l’Æstrantia parmi les vraies ombelliferes. Ces deux genres sont encore plus étroitement liés entre eux par M. de la Roche , au moyen d’une plante africaine que l’on avoit nommée Astrantia ciliaris , et qui diffère des Astrantiæ par des carac- ières qui la rapprochent des Er) ngium auxquels cependant elle ne peut pas être réunie. Îl en forme avec raison un genre intermédiaire ( Alepidea), auquel l'Afrique méridionale fournira probablement d’autres espèces. Les botanistes ne connoissoient, en 1779, que neuf espèces d'Eryn- gium , dont deux étoient américaines, les sept autres de l’Europe et de l'Orient. La monographie de M. de la Roche donnela description com- plète de 49 espèces dont dix-huit paroissent ici pour la première fois , et propose 11 autres espèces encore douteuses à l'examen des botanistes. Peu e genres anciennement connus ont reçu une si grande augmentation d’es- pèces. En voici l'énumération. ALEPIDEA: Calyx 5- fidus , petala inflexa , fructus ovatus , flores capitati sessiles in receptaculo hæmisphærico nudo. x Ciliaris. 1. VEURER Fe ErYyNcivun. Calÿx 5-fidus, petala inflexa emarginata, fructus ovatus , flores capitati sessiles in receptaculo conico aut subcylindrico paleaceo. À. FOLIORUM NERVIS RAMOSIS. tulis rotundis. H. in Oriente. + Foliis radicalibus mulufidis. LISpioalhe x Campestre. 5 Dilatatum. 2 Bourgati. 6 Amethystinum. 3* Billardierii (x). E. Foliïs radica-| 7* Scariosum. ÆE. Folis pinnatifidis libus suborbiculatis, 3-partitis , in petiolum margine scarissum lobis pinnatifidis aut dichotome attenuatis, lacintis omnibus Li- incisis undique profundè den- nearibus distantibus , caule sul- tatis, laciniis lanceolatis, capi- cato. H. in Oriente. (1) Les espèces nouvelles sont marquées d’une astérisque : on s’est contenté de donner les noms des espèces connues. ( 88 ) ribus 3-fidis, pedunculis late: ralibus, seminibus squamosis. H. in Mexico. 8 16lomeratum, : 9°. Comosum. LE. Zojis radicalibus 2-pinnatifidis, capüulis ovatis , coma foliosa apice instructis. - < æ Te ger IT. in Novd Hispanid. 29 Virginianum. Ù - 30 Virgatum. + + Folis radicalibus integris aut|31 Faœtidum. L 32 Nudicaule, 33* Phyteumæ. E. Piflorum folis li- à neari- lanceolatis , capitulis ob« 11 Tenue, longis, comé foliosd terminaus , 12 Tricaspidatum. énvolucri foliolis Linearibus de- 13 Hicifolium. flexis. H. in Novä Hispanid. 14 Aquifolium. 34* Bomplandii. E. Pauciflorum , fo- 15 :Maritimum. ) 16* Asperifolium, : E. Fokis omnibus lis, radicalibus ovato - oblongis obtusè crenatis , caule subnudo, entegris.,,n radicalibus cordatis involucri foliolis à paleis vix asperis |crenalis ; - tnvolucré fo- distincts. H. in Novd Hispanid. tantum lobatis. 0 1 10 Crcticum. Ziolis ovato-lanceolatis, capitulis ætate subcylindricis. Col. in H. - paris. 35 Serratum. | 36* Carlinæ. E. Foliis radicalibus lun< 17%) Olivérianum. E Fois radica“ ceolatis profundè serratis , capi- Zibus cordatis ,caulinis profundè 3-lobis, capitulis subcylindricis, énvoluert foliolis 12, rigidis Ii] * nearibus dentato-spinosis. H. in Oriente, 18 Alpinum. i 19* Falcatum. E. ÆFolis radicalibus cordatis , caulinis subdigitatis lacinis falcatis deflexis, capi- tulis rotundis , caule wirgato. H. in monte Libano. tulis ovatis , comd foliosä , apice instructis , involucri foliolis lan- ceolatis supernè lævibus luteis. IT. in Nova Hispanid. 35* Gracile. E. Fois radicalibus el. lipticis obtusè crenatis , capitulis minimis amethysünis, inVolucri Joliolis linearibus supernè Llæ- vibus. luteis. H. in Nova Lisp}, 38* Stellatum. E. Foliis lineari lan: ceolatis , obtusè crenatis, capi- talis minimis amethy stinis , invo- lucri foliolis ovatis supernè lu- teis lævibus. H.in Amer.merid, 20 Planum. 21 Dichotomum. 22 Corniculatum. 23 Rostratum. 24. Triquetrum. 25 Püsillum. 26* Nasturtifolium, E. Folis omnibus lanceolatis , apice dilatatis sub- pinnatifidis | çapitulis ‘ovatis | sessilibus. TH: in Américä merid.|, V S 41 Aquaticum. 27 Vesiculosum, 42 Longifolium. 28* Ceryantesii. E. Surculis decum-|43* Gramineum. E. Foliis linearibus an- bentibus, foliis floralibus linea- gustissimis remote ciliato-spino- 39 Hamile. 4o Subacaule. B. poLIoOnUM NERVIS SIMPLICIBUS \ PARALLELIS. { 69 1 ; sis, caule»-floro, capitulis ovatis|46 * Proteæflorum. EF. Foliis dense con- subamethystüinis. I. in... gestis semi-imbricatis lanceo- ; +! latis, capitulo unico oblongo &4* Bromeliæfolium. E. Fois dentes maximo, involucri foliolis nu- subulatos magnos gerentibus, ra- merosis supernè lævibus. H. in dicalibus late linearibus longis- Novä Hispanid. ë simis, floralibus carinalis , @r- ÉGAL à foliolis el47 Monocephalum cuatis , involucri foliolis supernè|47 Monocep ; Rp Mia lœvibus. H. in... 48* Cymosum. E. Fois inferioribus linearibus canaliculatis, dentes 45* Humboltdii. E. Foliis lanceolato conjugatos subulatos longissimos linearibus confertim ciliato-spi- gerentibus , superioribus pinna- nosis, spinis conjugatis rigtdis, tifidis , involucris subdecaphy lis. caule supernè angulato , capitulis ÏL. in Nové Hispanid. oblongis conglomeratis. H. in Noyé Grenadt. 49 Ebracteatam. C. D. S. MINÉRALOGIE. Note sur une nouvelle variété de Strontiane carbonatée ; par M. HAUY. Jr dois la connoissance dé cetle variété à M. Petersen , amateur éclairé en minéralogie. Le morceau dont il a bien voulu disposer en Ma faveur, est un assemblage d’aiguilles groupées confusément , libres dans une-partie de leur longueur , d’une couleur blanche ou rise, avec un éclat très-vif dé se rapproche de celui que les Allemands ésignent sous le nom d'éclat adamantin. M. Petersen m'apprit que ce morçeau provenoit des environs de Freyberg, et qu'on l’avoit regardé en Allemagne comme une variété d’Arragonite. Je présentai aussi- tôt une aiguille de cette substance à la flamme d’une bougie, et elle y resta sans se disperser en poussière blanche, comme cela a lieu par rapport à lArragonite. La pesanteur spécifique que j'ai trouvée d'environ 5,6, me confirma encore dans l'opinion que cette substance ne pouvoit être associée à lArragonite dans laquelle la pe- santeur est toujours au-dessous de 3. Un fragment mis dans l'acide nitrique s’y est dissous en partie; mais l’acide ayant été étendu d’eau, la dissolution devint complète. Les aiguilles vues à la loupe offroient dans leurs fractures des indices de facettes inclinées à l'axe , situées de difiérens côtés, mais dont je n'ai pu déterminer ni le nombre ni les inclinaisons. D'après ces différens résultats, on ne pouvoit balancer qu'entre la Strontiane carbonatée et la Baryte carbonatée. M. Tondi ayant reconnu de l’analogie entre la substance dont il s’agit et un morceau de Strontiane carbonatée aciculaire qui est dans sa collection , présuma qu’elle étoit une variété de cette dernière substance. Une expérience fort simple vérifia la conjecture de cet habile minéralogiste. Ayant plongé SociËté PHILOM ExsTIT. NAT. 28 Déc. 1809. ( 90 ) un papier dans la dissolaition par l'acide nitrique, et l'ayant allumé à la flamme d'une bougie , nous le vtmes brûler en répandant une belle lumière purpurine , ce qui est un des indices les plus pro- noncés de la Strontiane carbonatée. J'avois remis , dès le comimence- ment , à M. Chenevix un fragment de la même substance , en le priant de le soumettre à des expériences chimiques, et quelques jours après ayant rencontré ce savant célèbre, je lui fis part de mes résultats, et il nyapprit que les siens l’avoient conduit à la même conclusion. On a ici une nouvelle preuve de la supériorité des caractères physiques et chimiques sur ceux qu'on appelle caractères extérieurs. Sur une nouvelle substance minérale de la classe des sels; nommée Glaubérite; par M. BRONGNIART. La forme du Glaubérite est celle d’un prisme oblique très-déprimé et à base rhombe ; les angles du parallélogramme de la base de ce prisme , sont de 76° et de 104°. Les sn d'incidence du parallé- logramme de la base sur les pans adjacens, sont de 142°. Enfin l'incidence de la base sur l'arête, contigue à un angle aigu de cette base, est de 154°; les faces de la base sont généralement planes, nettes et même brillantes ; celles des pans sont au contraire chargées de stries parallèles aux arêtes de la base. On découvre par le clivage des joints très sensibles et parallèles aux bases, on en découvre d’autrés moins nets, qui sont parallèles aux arêtes de la base, et qui sont inclinés de 104° environ sur les précédens. Les observations donnent pour forme primitive de ce cristal un prisme oblique à base rhombe. 4 Ces cristaux sont ou presque limpides ou d’un jaune de topase , ils conservent à l'air leur solidité et leur transparence , pourvu qu'ils n'aient point été mouillés. , Leur dureté est supérieure à celle de la Chaux sulfatée, mais ils sont moins durs que la Chaux carbonatée. Le Glaubérite exposé au feu se fendille , décrépite et se fond en un émail blanc; mis dans l’eau, sa surface devient d’un blanc laiteux, le cristal devient en peu de tems complètement blanc et opaque. Retiré de l’eau et séché, il ne reprend pas sa transparence, mais l’é- corce blanche tombe en poussière , et si on l’enleve complètement, on découvre le noyau qui reste sans altération. C’est la seule substanc minérale qui possède cette propriété. . La pesanteur spécifique du Glaubérite est de 2,73. Ce sel, dont les cristaux ont au premier aspect quelques ressem- blances ayec ceux d’axinite , et dont les fragmens ressemblent un (91) peu à de la Chaux sulfatée, diffère essentiellement de ce dernier sel, tant anhydre que pourvu d’eau de cristallisation , par sa forme primitive et par les formes secondaires qui en dérivent. Il est composé , suivant l’auteur de ce mémoire, de chaux sulfatée anhydre 0,49 De soude sulfatée anhydre 0,51 100, M. Brongniart s'est assuré qu'il ne contenait pas d’eau , non-seu- lement par plusieurs calcinations à la température de l'argent presque fondant , mais encore en le distillant suivant la méthode de M. Ber- thollet , avec de la limaille de fer, il n’a point obtenu de gaz hydro- gène. Il a démontré la présence de la soude sulfatée par la dissolution et la cristallisation qui lui a donné des cristaux bien déterminés de sulfate de soude. Il a reconnu le sulfate de chaux en décomposant ce sel, tantôt a l’aide du carbonate d'ammoniaque el tantôt au moyen de l’oxalate d’ammoniaque. Comme il n’a eu de perte que celle qu'on ne peut éviter dans les opérations de chimie faites avec le plus de soin, et que celte perte n'a pas été d’un centième, il a supposé que ce sel ne contenoit point d’autres matières pondérables et essentielles que les deux sels désignés plus haut; et pour en être encore plus sûr , il a recherché avec attention si ce sel double ne contiendroit pas quelques phosphates, borates ou muriates , qu'on auroit pu y soup- conner en raison de son gissement. Le Glaubérite à été rapporté d'Espagne par M. Duméril , il ne s’est encore trouvé qu'a Villarubia près d'Ocânna , dans la nouvelle Castille. Il est en cristaux isolés ou groupés entre eux et disséminés dans des masses de sel gemme. M. Brongniart n’a encore trouvé aucune men- üon de ce minéral, ni daus les ouvrages des minéralogistes, ni dans les voyages en Espagne, qu'il a pu consulter, ANATOMIE COMPARÉE. Extrait de deux Mémoires contenant la détermination des pièces osseuses de la tête des crocodiles et des oiseaux ; par M. GEOFFROY SAINTHILAIRE. A 4 e , » , Le crâne est eomposé dans tous les animaux vertébrés par l’assem- Axvarrs pu Mus. blage d’un certain nombre de pièces, dont la forme , l’étendue et le D’Hisr. nar. T. 10, pourtour ne se voient disinctement que dans de très-jeunes sujels : Pag: 249 et 342. elles paroissent au premier apperçu avoir le même arrangement, etil (92) étoit naturel de leur attribuer le même usage, puisqu'elles contribuent dans tous les animaux vertébrés , à- faire partie d’une boëte et de cellules destinées à contenir le cerveau et les organes des sens; mais jusqu'ici on n'avoit examiné ces diflérentes parties que dans les êtres du premier rang, et lon, n'avoir sur celles des autres animaux , que des données coujecturales. M Gcofiroy Saint-Hilaire s'est proposé de remplacer ces inductions par des observations positives : ses deux pre- miers mémoires sont le commencement d’un travail plus étendu. Une: trèssgrande différence existe dans’ le volume proportionnel du cerveau et Fes orgaries des sens. Le cerveau est beaucoup plus grand que ceux-ci dans l’homme : c’est le contraire qui est déja yrai dans la plupart des mammifères; mais cette différence se trouve plus grande encore , si l’on corisidère les poissons ou les reptiles, dont Île cer- veau n’est quelquefois que la 4o°. ou la Got. partie de la tête. Qui: croiroit, d'après cela, que d'aussi grandes diflérences dans les organes du premier rang , n’en entraineut pas de correspondantes dans les cloisons osseuses, qui sont pourtant assujetties à ces premières don- nées , puisqu'elles font partie des chambres de ces organes? tel est toute- fois l'un des résultats du travail de M. Geoffroy. u Le crâne de tous les animaux vertébrés esi à-peu-près formé du « même nombre de pièces, et ces pièces conservent presque toujours « entre elles le même arrangement ; la même connexion, et sont em- « ployées à des usages semblables. » L'unité de type , pour tous les ‘animaux vertébrés, principe déja si ‘bien établi par d’autres considérations , acquiert donc par ces résultats, une nouvelle et importante démonstration. ; M. Gcoflroy , avant de parvenir à ces conséquences, a été obligé de se rectifier sur l’idée qu'il s’étoit faite , d’après l’état de la science , des diverses pièces du crâne : la nomenclature en fut d’abord inventée pour faciliter l'étude anatomique de l’homme ; et leur considération n'ayant alors offert d'intérêt qu'a des chirurgiens , on fut par ces motifs porté à ne regarder comme os distincts que les pièces.qui paroissoicent , à la naissance de l'enfant, engrénées les unes dans les autres. Mais la comparaison des crânes de tous les animaux vertébrés, ap- prit bientôt à M. Geoffroy, que la suture plus ou moins prompte de ces pièces dépeudoit, tantôt de leur forme particulière et de leurs proportions , et tantôt du degré de leur voisinage des portions céré- brales dont l’activité est la fx grande dans le premier âge. Frappé de ces apperçus, Pautene de ce mémoire imagina de comp- ter autant d'os ai y a, dans les fœtus , de centres d'ossification distincts. Un autre résultat, qu'il fait connoître ct qu'il établit comme une loi zootomique , est celui-ci. ; « Les os qui composent la boëte cérébrale, sont dans les poissons (98 ) « de moitié moins nombreux que ceux qui renferment le cerveau des « mammiferes : leur frontal s'articule avec loccipital et leurs parié- « taux, inutiles à la boëte cérébrale et transformés en opercules , « ont des fonctions relatives au mécanisme de la respiration. » Connoissant par cette observation et plusieurs autres analogues, que quelques os du crâne proprement dit, passent dans la face et en font partie "M. Geofloy rejette, dans la considération du grand ensemble des amimaux à vertébres , la méthode usitée dans l’ostéologie humaine de partager les os en ceux de face et ceux du crâne proprement dit : il croit les diviser plus naturellement en os de la bouche, os du nez, os de l’œil, os de l’oreille et os du cerveau. Le second mémoire dont nous allons rendre compte, roule spé- cialement sur le nombre , l’arrangement , les connexions , les formes et les usages des pièces du crâne des oiseaux. 6 1°. Les os de la bouche. Hs sont au nombre de douze ; savoir quatre maxillaires inférieurs, deux intermaxillaires , deux maxillaires supérieurs, deux palatins antérieurs et deux palatins postérieurs: Ces os sont analogues pour le nombre et larrangement, à ce qui existe dans les mammifères : mais il en est deux paires qui offrent une dif- férence importante de structure et de connexions ; tels sont les inter- maxillaires et les palatins postérieurs. Les intermaxillaires formés de deux branches, comme Îles 05 ana- logues des mammifères , ont leurs branches montantes appuyées l’une sur l’autre : les os du nez quisont placés entre elles dans les raarmimiferes, sont au contraire logés dans les oiseaux en dehors et sur leurs bords ex- térieurs , ce qui explique pourquoi les narines des oiseaux sont séparées par une cloison osseuse. Les palatins postérieurs sont analogues aux apophyses ptérigoïdes in- ternes du sphénoïde, résultat qui paroitra peut être extraordinaire À quiconque n’aura connu cette pièce que dans l’homme, et n'aura pas suivi l’ordre de ses développemens dañs tous les intermédiaires. L’au- teur appelle ces pièces avec Schneider du nom de palatin postérieur , parce qu’en eflet elles font fonction d’une seconde pairé de palatin. Petit l’ancien et Hérissant les nommèrent , le premier , os grêles, et le second os omoïdes ; elles sont de plus remarquables par leur arti- culation par diarthrose avec la plupart des pièces qu’elles avoisinent il n’y a qu'avec les palatins antérieurs qu’elles finissent par se souder. »°. Les os du nez. Tels sont lethmoïde, les deux nasaux ethmoïdaux , les deux nasaux palatins , les deux nasaux maxillaires et le vomer. L’ethmoïde est analogue au corps de l’ethmoïde de l’homme et des mam- milères ; les nasaux ethmoïdaux aux cornets supérieurs , les nasaux palatins aux cornets inférieurs et les nasaux maxillaires: aux os carrés du nez. L’ethmoïde est à-peu-près fait comme un clou, dont la broche seroit courbée : la lame qui lui sert de tête, fait partie du plancher de la Tome I. N°. 5,11, Année, avec une planche. 13 (94) face : tres-robuste , il sert de lien commun , et pour ainsi dire, d'arc- boutant aux os des deux principales parties du crâne. Les nasaux ethmoïdaux et palatins sont étendus en lame, et sou- tiennent ou des sacs ou des cornets cartilagineux, d’où vient qu'on n’a pu leur appliquer les noms de leurs parties correspondantes ; les nasaux ethmoïdaux sont aussi apparens dans le plancher de la face. Les nasaux maxillaires ou les os carrés du nez , qu’on trouve comtournés en cornets dans le cochon, sont écartés l’un et l’autre par les branches montantes des intermaxillaires, qui occupent le milieu de la face, et qui sont prolongées jusque sur l’ethmoïde. 3°. Les os de l'œil, ou les deux frontanx , les deux lacrymaux, les deux jugaux et les deux a/aires. Ce dernier nom est donné aux grandes aîles du sphénoïde que la marche de ces recherches a obligé de con- sidérer comme deux os particuliers. Les alaires n'existent qu'en rudi- ment dans les oiseaux ; ie jugaux y sont quelquefois partagés eu deux pièces. 4. Lesos de l'oreille. L’oreille des mammifères se compose du {)- panal , ou cadre du tympan, de los ou de lapophyse styloïde, de la caisse, du rocher, et des quatre osselets libres en dedans de Ja chambre de l'oreille; ces quatre derniers sout remplacés dans les oi- seaux par un seul os malléiforme : les autres pièces s'y retrouvent de même, à l'exception que le tympanal et le siyloide ne forment qu'un seul et même 05. Peut l'avoit nommé os en massue, et Hérissant, os carré. C’est par l'étude des reptiles que l’auteur est arrivé à cette analogie singulière. L’os carré de ces animaux est formé de parties distinctes, quoique soudées ensemble : le corps de los est ou creusé en capsule, comme dans les lézards et les tortues, ou semblable au conduit au- ditif osseux des mammifères , comme dans les crocodiles : il est ter- miné en dessous par une apophyse façconnée en condyle et qui en fait réellement les fonctions à l'égard de la machoire inférieure ; c’est à l’ex- ception de cette dernière circonstance ce qui existe dans les mammiféres, après que l'os styloïde s'est soudé à celui du tympan. Quand l'os carré est écarté du trou auriculaire comme dans les serpens , il est toujours suivi de la membrane du tympan, et l'os malléiforme est alors très-alongé pour établir les relations de cette membrane avec la chambre de l'oreille. ‘ La dernière preuve de l’auteur, est que la tortue matamata , les. ornithorhinques et les échidnés lui ont mouniré l'os carré partagé en ses élémens prinuufs. 5°. Les os du cerveau. Ceux qui sont exclusivement propres au cerveau, sont dans les oiseaux, les deux temporaux ( ce nom étant restreint à la partie du temporal humain, connue sous le nom de portion écail- leuse}), les deux pariétaux, les deux inter-pariétaux, ( pièces qui (9 ) manquent dans l’homme et les quadrumanes , mais qui exisient dans les autres mammifères, doubles seulement dans les chèvres et les moutons ) , l'occipiial supérieur , les deux ocsipitaux latéraux, l’occipital inférieur et l’os basilaire. Le mémoire sur les oïseaux est terminé par le corollaire suivant : Si ces observations, d’où il résulte que le crâne des oiseaux est formé d’autant et de semblables pièces que celui de l’homme et des mammifères, montrent jusque dans les plus petits détails, que tous les animaux vertébrés sont faits sur un même modèle , elles établissent aussi qu'il y a un type secondaire et particulier pour les oiseaux. En effet, la mobilité du bec supériéur , la grandeur des intermaxiliaires , l’u- mion de leurs branches montantes, Hs articulation avec l’ethmoïde , la survenance dans le plancher de la face de trois os interposés entre les frontaux et les os du nez , l'emploide l’ethmoï de pour lien commun des os de la face et du crâne , enfin l'articulation par diarthrose des palatins postérieurs et des os carrés , sont des faits communs à tous les Oiscaux, et qu'il faudra dorénavant ranger au nombre des caractères généraux qui distinguent les oiseaux des animaux à mamelles. L ANATOMIE PATHOLOGIQUE. Sur une baguette de fusil qui a traversé le crâne d'un soldat, et qui est restée enclavée deux jours, sans produire d'accidens graves. Fait communiqué par M. LARREY. Ux soldat du 61e. régiment d'infanterie revenant de l'exercice à feu , le 23 mars 1806 , fit feu , en badinant , sur son camarade , Cristophe Cros , dans l'intime persuasion que son fusil n'étoit pas chargé. Ce dernier fut renversé du coup , et sa tête se trouva percée de part en part, par la ba- guette restée par mégarde dans le canon du fusil. On s’empressa de trans- porter ce malheureux dans l'hôpital, éloigné de plus d’une lieue , en partie sur une charrette , en partie sur ses pieds; car aucune des fonctions vi- tales n’étoit altérée, et il n’y avoit pas eu de saignement de nez ni des oreilles. La baguette traversoit du milieu du front au côté gauche de la nuque. Elle étoit brisée : cependant les deux extrémités , d’un égal diamètre , faisoient à l'extérieur une saillie d'environ deux pouces. La singularité du cas et les difficultés que M. Caizergues , chirurgien de l'hôpital, éprouva d’abord pour extraire ce corps étranger , l’enga- gèrent à faire appeler tous ses confrères à portée de l'hôpital. . Aprés une consultation , on se décida à extraire la baguette par l’extré- mité correspondante au front , et à la suite de quelques essais , une portion Socrété De Mépecs 5 ( 96) suivit la tenelte dont on se servoit. On s’appercul aisément , par la cassure ; que cette portion s’étoit rompue dans une paille où défaut de la longueur. Ce fragment avoit environ cinq pouces de long ; il n’étoit pas empreint de sang , ni de substance cérébrale. ' C'est en vain qu'on essaya d’arracher autre portion qui faisoit saillie à la nuque. Malgré les plus grands eflorts , on ne put y parvenir. On ima- gina alors d'appliquer une couronne de trépan le plus près possible du point où la baguette faisoit saillie ; et, malgré le danger d’une telle opé- ration , elle fut pratiquée , comme on le voit, en F sur le bord du trou occipital, et à quelques lignes du trou condylien postérieur, en cou- pant la couche épaisse des muscles de cette région. Mais la pièce empor- tée par la couronne ne rendit pas l'extraction plus faeile, car les os faisoient effort par leur élasticité : 11 fallut y renoncer et abandonner le malade aux efforts de la nature , comme on l’auroîit dû faire plutôt. Le blessé avoit cependant supporté l'opération avec le plus grand cou- rage : il n’avoit pas même perdu connoissance. Il succomba le 25 du même mois. Qu me fait pas mention des sympiômes qui ont précédé la mort, ni du résultat de l'opération. L'ouverture du cadavre fit connoître la véritable marche de la baguette etles parties qu’elle avoit lésées, M. Larrey ayant déposé le crâne de cet individu dans le cabinet de l'Ecole de Paris, nous avons cru devoir le faire figurer et représenter dans la planche jointe à ce numéro. L'os frontal A s’est urouvé percé sans fracture d’une ouverture ronde B, et au milieu du sinus qui est très développé. La baguette traversoit la fosse ethmoïdale, un peu obliquement de droite à gauche , entre les deux hémisphtres du cerveau sans les blesser , en déchirant seulement la pointe de la faulx. Elle s’étoit ensuite introduite dans le corps du sphénoïde C, sous le trou optique gauche , en glissant sous le sinus caverneux et sous l'artère carotide , sans les percer; elle en étoit même séparée par une petite lame osseuse , qu’elle avoit détachée du corps de l'os sphénoïde. En continuant de marcher dans l'épaisseur de cet os , de la pointe du ro- cher D et de la partie cunéiforme de J'occipital au-dessus du condyle gauche en E, elle s’étoit enfin fait jour dans le trou condylien postérieur G , et l'extrémité avoit traversé les parties molles correspondantes. C. D. CHIMIE. Observations sur les Oxides de fer; par M. THENARD: Le dernier bulletin, contient un article extrait d'un mémoire de M. Bucholz, où on rapporte que M. Bucholz ne reconnoit que deux oxides de fer , savoir : un oxide noir et un oxide rouge ; et qu'il regarde l’oxide blanc de fer, que j'ai fait connoître comme une combinaison d’oxide ( 97:) noir et d'oxide sulfurique. Cependant, les expériences que j'ai décrites dans mon mémoire sur les oxides de fer ( Annales de Chimie) , démon- tent , ce me semble, aue l'erreur n’est point de mon côté: c’est, au reste, ce que prouve immédiatement la préparation de l’oxide blang de fer, que l’on peut faire de la manitre suivante. D'abord on fait bouillir du sulfate de fer du commerce avec du fer en limaille et de l’eau ; et lorsque la dissolution précipite en blanc par les alcalis , alors on verse subitement dans cette dissolution un grand excès de potasse rendue caustique par la chaux; on agite ; on verse prompte- ment toute la matière sur un grand filtre de papier gris ; puis on la lave avec de l’eau bouillante pendant plusieurs heures ; et comme malgré ce lavage, l'oxide retient encore l'acide sulfurique, on doit verser dessus non plus une dissolution de potasse caustique à la chaux, parce que celle- ci contient toujours de l'acide sulfurique , mais une dissolution bouillante et foible de potasse caustique pure : par ce moyen , la liqueur filirée passe bientôt sans offrir de traces d'acide sulfurique ; et si à cette époque on lave encore loxide avec la potasse pure pendant quelque tems , on est certain de la dépouiller des dernières traces d'acide sulfurique. Apres toutes ces opérations , la couche supérieure est rouge , la croûte moyenne est verte, mais la couche inférieure est blanche ct pourtant sans acide. ‘F. Po ShQUUME Sur l'action chimique du Galyanisme. (Second Extrait. ) Les expériences décrites dans l’article précédent ont mis hors de doute que lacide muriatique et la soude, qu'on obtient quelquefois, ne sont point le résultat de l’action galvanique sur l’eau. Dans cet arucle M. Davy s'est proposé d'examiner les efleis de cette même action sur les sels et divers autres composés. Deux petites coupes de sulfate de chaux compacte , contenant environ chacune 14 graims d’eau, et communiquant ensemble par le moyen d'un morceau de sulfate de chaux fibreux humecté avec l'eau pure, furent placées dans le eircuit d'une batterie voltaïque de 100 paires de disques, chacun de G pouces carrés de surface. En trés-peu de tems la coupe qui communiquoit avec le fil de platine posiuf contint de l'acide sulfurique, et l’autre coupe, de la chaux. Deux petits tubes de sulfate de strontiane cris- tallisé, contenant 8 grains d’eau , furent aussi placés dans un creuset de platine rempli d’eau jusque près des bords des tubes, et ils furent ensuite soumis à un courant galvanique par le moyen de fils de pla- tine qui plongeoient dans chaque tube. L’acide se manifesta aussi au pôle posiuf, et la strontiane au pôle négatif ; mais il fallut beaucoup plus de tems que pour le premier sel. Le fluate de chaux et le sulfate de (98) barite furent soumis aux mêmes épreuves, mais n'étant pas assez per uéables à l'humidité, les coupes furent mises en communication avec de Pasbeste kumecté. Les résultats furent analogues , excepté qu'il fallut encore plus de tems pour qu'ils devinssent bien évidens , particuliè- rement pour le sulfate de barite. De très-petites quantités d'acide ou d'alcali qui font partie d'un composé peuvent aussi être rendues sen- sibles par l'effet de l'électricité galvanique. Du basalte à grains fins, contenant 0,03 de soude, 0,15 de chaux et environ 0,005 d'acide muriatique , traité comme le sulfate de barite, a donné de l'acide muriatique oxigéné au pôle positif; de la soude et de la chaux au pôle négatif. La zéolithe compacte de la chaussée des Géans a donné de la soude, la lépidolithe de la potasse, et la lave vitreuse de J'Etna un mélange de soude , de potasse et de chaux. Les sels solubles sont décomposés beaucoup plus aisément et d'une manière analogue ; c'est-à-dire , que les acides se rassemblent toujours autour du fil po- siuf et les alcalis autour du fil négatif. Une légère dissolution de sul- fate de potasse mise dans deux coupes d’agathe, communiquant par de l’amianthe humectée d’eau pure et soumise à un courant ARS produit de l'acide sulfurique au pôle positif, et de la potasse au pôle négatif. Il en est de même avec le sulfate de soude, le nitrate de barite, le sulfate d’ammoniaque , le phosphate de soude, le succinate, l’oxalate et le benzoate d’ammoniaque et l'alun. Les muriates éprouvent le même genre de décomposition , mais comme il se dégage aussi au pôle positif de l’oxigène provenant de l'eau, on obtient constamment de l'acide muriatique oxigéné. En général, tous les sels ou leurs mé- langes soumis à l’action de la pile présentent des résultats analogues. Les dissolutions salines ne sont point exceptées ; leur acide se réunit autour du fil positif et leur oxide autour du fil négatif. Il arrive seu- lement quelquefois que l’oxide est réduit à cause de l'hydrogène qui se dégage au pôle négatif. M. Davy n’avoit pour but , dans toutes ces expériences , que de constater le mode de décomposition des corps ; mais il s’est cependant assuré sur le sulfate de potasse, que la sépa- ration des acides et des alcalis pouvoit être complete. M. Gautherot avoit ékgbli (1) que dans un circuit galvanique simple de zinc , argent el eau , en activité, l'oxide d® zinc est attiré par l'ar- gent, c'est-a-dire, par le côté négatif. MM. Hisinger et Berzelius avoient aussi conclu de la décomposition du muriate de chaux placé à l’un des pôles de la pile que les acides étoient transportés au côté positif, et les alcalis au côté négauf; enfin les expériences préeédentes condui- soient aussi à la même conclusion. Cependant M. Davy a voulu l'éta- blir d'une manière rigoureuse par de nouvelles recherches. Il à mis en communication une coupe de sulfate de chaux avec une coupe d’a- ——————_—__—— (5) Ann. de chim., tom. 59, p. 203. on net (99 ) gathe, par le moyen de l'asbeste , et apres les avoir remplies d’eau pure, il les a soumises à l’action de la pile. Quelque tems après il a trouvé l’acide au pôle positif et la chaux au pôle négatif, et cela quel que fût le pôle auquel la coupe de sulfate de chaux communiquät direc- tement. Plusieurs autres sels tant alcalins que métalliques ont donné des résultats analogues, et il est clair qu’on ne peut s'empêcher de conclure que lorsqu'un sel est placé au côté positif d’une pile et qu'il est décomposé , son alcali est transporté au pôle négatif; qu'au contraire lorsqu'il est placé au pôle négatif, c’est l'acide qui est transporté à l’autre pôle. Le contact de la dissolution saline avec la surface meétal- lique n’est pas nécessaire pour la décomposition et le transport de ses élémens ; car si l’on place entre deux tubes de verre remplis d’eau un autre tube contenant une dissolution saline el communiquant avec eux par le moyeu de l’amianthe humectée d'eau , on trouve l'acide tres- pur dans le tube où plonge le fil positif, er lalcali également tres- pur dans celui où plonge le fil négauf. Il est à remarquer que les acides et les alcalis sont transportés d’un pôle à l’autre sans affecter dans leur passage des dissolutions de tournesol où de curcuma, et mêine sans être arrêtés par des agens chimiques ; ce n’est que vers les fils mé- talliques qu'ils commencent à se manifester pour se propager ensuite dans le liquide qui les environne. M. Davy rapporte un grand nombre d'expériences pour mettre ce fait hors de doute, mais nous nous contenterons d'en citer les plus concluantes qui comprendront par conséquent toutes les autres. On met une dissolution de sulfate d’ar- gent au pôle négatif, de l’eau pure au pôle positif et lon fait communiquer avec les deux liquides précédens, au moyen d'amianthe humectée , une foible solution d’ammoniaque , de chaux, de soude ou de potasse. Lorsqu'on emploie une pile de 150 paires , l’acide est très-sensible au pôle positif, en moins d’une demi-heure , malgré les alcalis intermédiaires qu'il a été obligé de traverser. Si ces derniers sont très-concentrés ils l'empêchent de se manifester aussi vite, mais ils ne la retiennent jamais complètement. Les acides nitrique et mu- rialique sont transmis dans les mêmes circonstances , et il en est de même des alcalis qu’on peut anssi faire passer à travers les acides en lacant les sels au pôle posiuf. Il est cependant des circonstances où l'acide et l'alcali peuvent ètre arrêtés complètement dans leur passage d’un pôle à l'autre. Cela a lieu lorsque l'acide ou l'alcali interiné- diaires forment , avec l’alcali ou l’acide transportés, des sels insolubles. Ainsi la barite traverse facilement les acides nitrique et muriatique , et elle est complètement arrêtée par l'acide sulfurique. Ce dernier peut aussi traverser facilement, comme on l’a vu, l’'ammoniaque , la po- tasse , la soude et même la chaux, mais il né peut traverser la barite. L'insolubilité seule des élémens n’est point un obstacle à leur trans- port, car la magnésie et les oxides métalliques sont transportés du pôle ( 100 ) positif au pôle négatif, de même que les alcalis très-solubles ; l’effet est seulement plus lent. Au lieu d'acides ou d’alcalis intermédiaires on peut mettre des dissolutions salines, et les résultats seront encore analogues aux précédens. Par exemple, lorsqu'ou interpose une solntion de sulfate d'argent entre la solution de muriate de barite placé au côté nc- gaut et l’eau pure placée au pôle positif, l'acide sulfurique seul passe dans l'eau disullée, et il se forme un précipité abondant dans la solution de sulfate d'argent. On peut faire avec le même succès ces expériences de transport sur les substances végétales et animales en s'en servant au lieu d’amianthe pour établir une communication entre les deux liquides placés à chaque pôle de la pile. La matière saline, mise en contact avec le métal, et celle qui existe dans la substance végétale et animale éprouvent l’une et l’autre la décomposition et la transmission ; les acides se réunissent au pôle positif et les alcalis au pôle négatif, l'électricité ordinaire produit les mêmes eflets que l'électricité galva- nique. M. Davy, en employant une forte machine de Nairne et des fils très-fins de platine cimentés. dans des tubes de verre, d’après la méthode de VWollasion , est parvenu à décomposer une solution de sulfate de potasse et à transporter ses élémens de la même manière qu'avec l'électricité galvanique , ce qui est une nouvelle preuve de l'identité de ces &eux fluides. La décomposition des sels et des corps contenant des acides ou des alcalis, dont on vient de parler; celle de l'eau et des acides ont une certaine analogie et l’on peut les lier rela- tivement aux changemens et aux transports produits par l'électricité en disant dans le langage adopté en physique, que l'hydrogène, les substances alcalines , les métaux et certains oxides métalliques sont attirés par les surfaces métalliques électriséesnégativement, et repoussés par celles qui sont électrisées positivement, Au contraire , que l’oxigène et les substances acides sont attirés par les surfaces métalliques électrisées positi- vementetrepoussés par celles qui sont électrisées négativement; et enfin que ces forces attractives et répulsives ont assez d'énergie pour détruire ou sus- pendre les effets de l'aflinité chimique. On peut concevoir que dans les phé- nomènes précédens les énergies répulsive et attractive sont commu- niquées d'une partioule à une autre particule de la même espèce, de manière à établir une chaine conductrice dans le liquide, et que le transport a lieu en conséquence; mais dans les cas de Ja séparation des parties constituantes de l’eau et des solutions des sels neutres qui forment la totalité de la chaîne , il peut y avoir une succession de décompositions et de recompositions à travers le liquide. Les faits que nous avons rapportés viennent à l'appui de ces deux suppositiors , et pour ne pas trop augmenter l'étendue de cet extrait , nous ne les rap- pellerons pas de nouveau. G. L: La suite au numéro prochain. + ER ———— NOUVEAU BULLETIN D 'ESMS!C:L'E'N'C:E'S PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Mars 1808. EEE ne > ER re — L'abonnement est de 14 fr. pour les départemens, franc de port; et de 15 francs chez BERNARD, éditeur des Annales de Chimie, quai des Augustins, n°. 25. LCISSLCSLSSSLSSSLLLLS HISTOIRE NATURELLE. MINÉRALOGIE. Mémoire sur la réunion de la Pycnite avec la Topaze ; par M. HAUY. + La substance à laquelle M. Haüy a donné le nom de pycnite étoit connue anciennement sous celui de schorl blanc prismatique d'Alten- berg. M. Werner la regarde comme une variété de l’émeraude de Sibérie, à laquelle il a conservé la dénomination de béril, et il donne à la pycnite celle de schorlartiger beril. La plupart des autres minéralogistes étrangers ont fait du mème minéral une espèce parti- culière qu'ils ont appelée stangenstein. M. Haüy n'ayant eu jusqu'alors entre les mains que des groupes de cristaux prismatiques de ce mi- néral , déformés par des stries longitudinales , n’avoit pu déterminer exactement la figure et les dimensions de ses molécules. Seulement , il avoit présumé que sa forme primitive étoit eine hexaèdre régulier. Mais en ayant acquis récemment un morceau dont la cristallisation étoit mieux prononcée , il en a détaché un prisme hexaëdre qui avoit autour de la base des facettes obliques ; et en faisant mouvoir à la lumicre la partie fracturée de ce prisme, il a vu un joint naturel d’un éclat très-vif, perpendiculaire à l'axe, et d’autres joints beaucoup plus foibles situés obliquement , et analogues à ceux qu'il a reconnus depuis environ un an dans les topazes. Les six pans du prisme faisoient entre eux deux angles d'environ 1241. , et quatre de 1181. , et les positions des facettes obliques étoient données par des lois de décroissement dépendantes de la forme primitive de la topaze. Ceux des fragmens qui approchoient Tor. I. No. 6, r'°. Année, 14 N°. 6. SocréTÉ Puizom. SocIÈTÉ PHILOM. SocrËTÉ PHILOM. \ (éro20) < du ussu vitreux rayoient le quartz. L'opération de la pesanteur spéci- fique a donné pour résultat 5,5. Enfin M. ne a reconnu dans plu- sieurs prismes la propriété de s’électriser par la chaleur. I a conclu de cet ensemble de caractères que la pycnite devoit étre réunie à la topaze. Elle avoit été analysée précédemment par MM. Bucholz et Vauquelin qui en avoient retiré de l'acide fluorique. Il restoit cependant à dissiper un doute que pouvoit faire naître lopinion de ceux qui rapportoient à la pycnite une variété blanchâtre d’émeraude que lon trouve à Swisel, en Bavière, et qui effectivement avoit donné de la glucine , par l'analyse. Mais M. Haüy ayant remis à M. Chenevix une certaine quantité de pycnite, cet habile chimiste s’est assuré qu'elle ne Contenoit pas de gluëine , et ses expériences ont confirmé l'exis- tence de l'acide fluorique dans le même minéral. Analyse du Kanelstein et du Grenat de Groenland ; par é M. KLAPROTH. Kanelstein. Grenat de Groenland. SIC EME ee ME OD Sites en 70:00 GHaux MS NP ETES D Aumimer. 0 00e Ur 50: Alumine LL 427420 . Magnésie. . . . . . 8,50 Oxide “detfer . 1... 6,50 Chaux MAN 1,75 Oxide de fer. . . . 29,50 Oxide de manganèse . 0,50 97:79 98,75 : CHIMIE. Observation sur la décomposition des Phosphates de potasse, de soude et de chaux, par le charbon, à une très-haute température ; par Théodore DE SAUSSURE. I y à plusieurs années qu'incinérant des graines de fève dans une capsule de platine très-rouge , M. Saussure la fondit dans plusieurs des points où elle étoit en contact avec le charbon : alors il se trompa sur la cause de cette fusion. Mais ayant appris que le même accident venoit d'arriver à MM. Fourcroy et Vauquelin dans la calcination de la lattance de carpe, et qu'il étoit dù évidemment au phosphore qui fait partie de cette matière animale ; se rappelant d’ailleurs que Margraff , Aïbinus , Hoffman et Pott disent qu'en distillant des semences de moutarde , de rüe, de roquette, de froment , de seigle, on en retire ( 103 ) du phosphore ; enfin sachant par ses propres observations , que, dans les semences de toutes ces plantes, il existe une assez grande quantité de phosphate de potasse, et qu'il n’y existe point de phosphate d'am- moniaque , il présuma que la fusion de la capsule dont il s’étoit servi pour imcinérer les graines de fève , provenoit de ce que dans cette incinération le phosphore de ce phosphate avoit probablement été mis à nu, et s'étoit combiné avec le métal ; qu'ainsi ce sel ne devoit point être indécomposable par le feu et par le charbon, comme on l'a cru jusqu'ici. Bientôt, en effet, l'expérience l'en convainquit, et lui fit voir en même tems que les phosphates de soude et de chaux et sans doute tous les autres phosphates, étoient dans le même cas que celui de potasse. Voici le résultat de ses expériences. De trente grammes de phosphate de potasse et de soixante grammes de charbon de hêtre bien sec, calcinés fortement ensemble dans une bonne cornue de porcelaine , on retire deux grammes et demi de phosphore ; et cependant il en reste dans l’eau des récipients, sur les parois des récipients et dans les gaz qui se dégagent. Or, ces trente grammes de phosphate ne contiennent que 4.5 grammes de phosphore ; donc , on extrait sensiblement tout le phosphore de ce sel en le poussant fortement au feu. On décompose le phosphate de soude à une tres-haute température par le charbon , absolument comme le phosphate de potasse. Quant au phosphate de chanx, on ne peut en opérer la décom- position que par un feu de forge. Il est diflicile d’en recueillir le phosphore; mais on s'assure que ce phosphate est décomposé , parce qu'après la calcination, il se trouve en grande partie converti en chaux. Le phosphate de chaux de la chrysolite dont les molécules sont très-rapprochées , résiste plus à l’action du feu et au charbon que celui des os, qui esttrès-divisé. D'un mélange de 10 grammes de phosphate de chaux des os et de 20 grammes de charbon de hètre, placé dans un creuset de Hesse bien fermé , on retire 4.62 grammes de phosphate de chaux, et une quantité de chaux représentée par 3.22 grammes de carbonate de chaux. On vient de voir qu’en calcinant fortement le phosphate de potasse avec du charbon, on en retire facilement le phosphore ; il n’en est pas de même, lorsque , comme dans les graines , il est mêlé intimement avec une ma- tire végétale : alors, pour réussir dans cette extraction, et recueillir le phosphore , il faut, après avoir introduit les graines dans une bonne cornue de porcelaine , ne les porter que peu-à-peu à une très-haute tem- pérature ; autrement, si le coup de feu étoit brusque , tout le phosphore seroit dissous par le gaz hydrogène carboné produit. C'est sur le froment que ces remarques ont été faites. On en avait employé 1059 grammes; après l'opération, on trouva l’alonge enduite d’une légère couche de phosphore qui s’est enflammé par le contact de l'air. Ixsrirur Nar. (oi) M. Saussure tire, de toutes ces expériences , la conséquence très- naturelle , que lorsqu'on extrait du phosphore par la distillation , soit des matières animales, soit des matiéres végétales, il est nécessaire de rechercher sil ne provient point des phosphates que ces matières contiennent presque toujours en plus où moins grande quantüé. T. Analyse de lOignon cultivé (Allium Cepa); par MM. FOURCROY et VAUQUELIN. Li MM. Fourcroy et Vauquelin ont trouvé dans l’oignon huit substances différentes, 1°. Une huile blanche , âcre , volatile et odorante. 2°. Du soufre combiné avec cette huile, à laquelle il communique une odeur fétide et désagréable, 3°. Une quantité fort considérable de matière sucrée incristallisable. 4°. Une assez grande quantité de mucilage analogue à la gomme arabique. 5°. Une matière végéto-animale , coagulable par la chaleur et analogue au gluten. 6°. Deux acides , savoir : de l’acide acétique et de acide phosphorique à l’état de phosphate acide de chaux. 7°. Une très-petite quantité de citrate calcaire. 8°. Une matière parenchimateuse ou fibreuse très-tendre. On prouve la présence de toutes ces matières dans l'oignon , comme il suit : D'abord on le traite par l’eau, et toutes ces matières se dissolvent, excepté la matière parenchimateuse. Ensuite on distille la dissolution , et par ce moyen, on sépare en même tems la matière végéto-animale du soufre , de l'huile et de l'acide acétique ; la matière végélo-animale se coagule et se précipite ; le soufre, huile et l'acide acétique passent dans le récipient. Cette distillation étant faite , et la liqueur étant rapprochée en consis- tance de sirop clair, on y verse de l'alcool , lequel dissout le sucre et ne dissout point ou presque point de mucilage. Restent maintenant le citrate calcaire et le phosphate acide de chaux, que l'on peut extraire d’une-autre portion de suc d’oignon par des moyens qu'il est inutile de rapporter. MM. Fourcroy et Vauquelin ont été sur-tout frappés de la grande quantité d'acide phosphorique libre que contient le suc d’oignon , et qu’on retrouve dans plusieurs autres substances végétales ; et ils pensent que cet acide se forme dans l'acte de la végétation , au HEC du phos- phore , dont ils regardent l'existence comme très-probable dans le terreau. La présence du sucre et d’une matière végéto-animale dans ce même suc ( 105 ) d’oignon leur a aussi fait naître l'idée d'abandonner ce suc à lui-même, pour savoir s’il éprouveroit la fermentation spiritueuse. Mais au lieu de voir , comme ils l’espéroient, cette fermentation se développer, ils ont observé qe le tems , il y avoit formation d'acide acétique et de manne sans dégagement de gaz : c’est le sucre qui, par la présence de la matière vé- géto-animale , éprouve cette transformation. Elle se fait dans l’espace de vingt à vingt-cinq jours. De là, MM. Fourcroy et Vauquelin ont Été conduits à penser que la manne , qui découle de certains arbres , pourroit bien n’y être formée qu’à une certaine époque par du sucre et de la matière glutineuse. Enfin , MM. Fourcroy et Vauquelin , au moyen de l'huile volaule et du soufre contenus dans l'oignon, expliquent plusieurs de ses propriétés , entre autres son odeur , son action sur l'argent , etc. T. PHYSIQUE. Sur l'action chimique du Fluide galvanique. (AU. Extrait.) M. Davy, après avoir rapporté les phénomènes de décomposition des corps par le fluide électrique , expose les principes généraux au moyen desquels on peut les expliquer. Il établit que de deux corps qui s'électrisent en sens contraire par le simple contact, c’est celui qui s’électrise positivement qui est attiré par le pôle négatif de la pile, et repoussé par le pôle positif, tandis que celui qui s’électrise négative- ment éprouve de la part de l'autre pôle, dans un ordre opposé, des attractions et des répulsions. On a vu en effet que lorsque des subs- tances sont soumises à l’action d’un courant électrique qui les décompose l'hydrogène , les corps combustibles et les alcalis se rassemblent autour du pôle négatif, et l’oxigène et les acides au pôle positif. Il suflit donc de faire voir que lorsqu'un corps de la premitre de ces classes est mis en contact avec un corps de la seconde, il s’électrise positivement par rapport à ce dernier. Si on touche , par exemple, avec un disque de cuivre, de zinc ou d’étain , isolé par un manche de verre, les acides oxalique, succinique, benzoïque et boracique parfaitement secs, soit en poudre, soit en cristaux , On trouve le disque métallique dans l’état positif, et les acides dans l’état négauf. L’acide phosphorique solide très-sec et teuu à l’abri du contact de l'air, rend un plateau de zinc isolé , positif; mais quelques minutes d'exposition dans un air humide lui font perdre entièrement cette propriété. Les métaux qui, comme on vient de le voir, deviennent positifs dans leur contact avec les acides, prennent à leur tour une électricité négative avec les alcalis et les terres. En touchant en cffet avec des plateaux métalliques la chaux , la strontiane ou la magnésie parfaitement sèches , et à la température ( 106 ) ordinaire de l'atmosphère , on trouve les métaux électrisés négativement. La forte attraction de la potasse et de la soude pour l’eau les rend peu propres à ce genre d'expériences ; cependant lorsqu'il est possible d'obtenir des résultats ils sont conformes aux précédens. Dans la dé- composition de l'acide sulfurique concentré par l'électricité voltaïque , le soufre se rassemble au pôle négatif. Aussi avoit-on déja reconnu que le soufre devenoit positif lorsqu'on le frottoit avec la plupart des métaux, Le plomb seul paroissoit faire exception ; mais M. Davy en l’'employant parfaiternent exempt d’oxide, a reconnu qu'il se compor- toit comme les autres métaux. L’oxigène et l'hydrogène doivent posséder respectivement à l'égard des métaux l'énergie négative et positive. M. Davy n’a pu le prouver directement par des expériences de contact, mais il le conclut de l’action de leurs composés. Il a trouvé que la solution de l'hydrogène sulfuré dans l’eau agit dans un appareil élec- trique composé de disques simples et de différentes couches de liquides, de la même manière que les solutions alcalines , et que la -solution d'acide muriatique oxigéné est plus puissante daus de pareilles dispo- siions que la solution d'acide muriatique à un plus haut degré de concentration ; et dans chacun de ces deux cas 1l est impossible de concevoir que l’oxigène et l’hydrogène combinés soient sans acuüon. On admettroit sans peine que les corps qui jouissent de propriétés élec- triques , opposées , relativement à un seul et même corps, posséderoïent aussi respectivement entre eux, des propriétés électriques opposées ; mais on peut le prouver directement par l'expérience pour la chaux et l'acide oxalique en touchant des cristaux de ce dernier acide avec un plateau de chaux. Lorsque les acides ou les alcalis se trouvent à l'état liquide , on peut connoître leurs énergies électriques , soit entre eux, soit avec les métaux, en les faisant entrer comme élémens dans un appareil voltaique, et en observant .à quelles substances appartient chaque pôle. Les résultats qu'on obtient de cette maniere sont encore conformes à ceux qui viennent d'être énontés ; et en les réunissant on doit considérer les substances acides et alcalines en général, et l’oxigène et l'hydrogène comme possédant des rapports électriques semblables, et comme devant être attirés par le pôle de la pile qui a une électricité coutraire et repoussés par celui qui a la même électricité. ” Après avoir établi ces principes qui répandent un si grand jour sur la décomposition des corps par l'électricité voltaïque et sur lé’transport de leurs élémens d’un pôle à Pautre, M. Davy cherche s'il n’y auroit pas quelque analogie entre les énergies électriques de ces mêmes élé- mens et leurs affinités chimiques. Car , puisque l'attraction chimique entre deux corps est vaincue lorsque l’on donne à l’un d'eux un état électrique différent de celui qu'il possèüle naturellement , c'est à-dire, lorsqu'on l'amène artificiellement dans un état semblable à celui de l'autre corps, dh peut concevoir de même que la tendance de ces deux CEE es rte (107) corps à se porter l’un vers l’autre sera plus grande lorsque leurs énergies électriques seront augmentées , et que par conséquent il peut y avoir un rapport entre ces dernières et les aflinités chimiques. En effet parmi les substances qui se combinent chimiquement, toutes celles dont Îles énergies électriques sont bien connues. manifestent au contact des états électriques opposés. Ainsi le cuivre et le zinc, l'or et le mercure, le soufre et les métaux, les acides et les alcalis qui se combinent très-intimement , se constituent aussi entre eux dans des états -électri- ues opposés. On conçoit aussi que si l’on suppose une liberté parfaite sh le mouvement des particules des corps , elles doivent s’attirer lune l’autre en conséquence de leurs pouvoirs électriques , de la même ma- nière que deux corps non conducteurs électrisés en sens contraire s’atti- rent et adhèrent ensuite fortement lun à l’autre. M. Davy ne donne point a cetté hypothèse une confiance illimitée; mais en l’admettant il indique les diverses applications qu'on pourroit en faire à tous les phénomènes chimiques. Ainsi, par exemple, si on suppose deux corps dont les molécules soient dans des états différens d'électricité , et que ces états soient assez exaltés pour leur -donner une force attractive supérieure au pouvoir de l'agrégation , il se formera une combinaison plus ou moins forte, selon que les énergies électriques seront plus ou moins parfai- tement balancées. De même, quand un plus grand nombre de subs- tances , ayant différens degrés de la même énergie électrique , agiront sur une autre substance , celle qui possède la plus forte énergie électrique pa- roîtra plus puissante à l'égard des autres. L'influence des masses, si bien établie par M. Berthollet , s'explique encore dans cette hypothèse. On peut aussi donner une mesure de la force de l’aflinité en déter- minant les énergies électriques des corps qui se combinent , et rendre raison des effets variés que produit le chaleur: ce qui paroïtrom con- firmer cette hypothèse , c’est que les énergies électriques des composés salins , relativement aux métaux, sont extrémement foibles. Le nitrate et le sulfate de potasse, le muriate de chaux , le muriate sur-Oxigéné de potasse, quoique touchés plusieurs fois sur une large surface par des plateaux de cuivre et de zinc ,. ne leur donnent aucune charge électrique. Le sous-carbonate de soude et le borax, donnent, au con- traire, une légcre charge négative, et l’alun et le phosphate .acide de chaux une foible charge négative. De là M. Davy passe à l'examen du mode d'action de la pile de Volta. La grande tendance , dit-il , de l'attraction des différens agens chimiques par les surfaces posiuves et négatives dans l’appareil de Volta , paroît être de rétablir l'équilibre. Dans une batterie voltaïque composée de cuivre, de zinc et d’une solution de muriate de soude , toute circu- lation de l'électricité cesse , l'équilibre est rétàbli, si le cuivre est mis en contact avec le zinc des deux côtés; et l'oxigéne et les acides qui sont attirés par {e zinc électrisé positivement , exercent sur le cuivre un LI ( 108 ) effet semblable, mais probablement dans un moindre degré; et comme ils sont capables de se combiner avec le métal , ils produisent un équi- libre seulement momentané. — Les énergies électriques des métaux, les uns relativement aux autres, ou des substances dissoutes dans l’eau dans l'appareil voltaïique , semblent être la cause qui trouble l'équilibre , et le changement chimique la cause qui tend à le rétablir. Les phé- nomènes dépendent tres probablement du concours de leur action. Dans la pile voltaique de zinc , de cuivreset la solution de muriate de soude , et dans ce que l'on à appelé sa condition de tension électrique , les disques communiquans de cuivre et de zinc sont dans des états élec- triques opposés ; et à l'égard d’électricités d’une si foible intensité , l’eau est un corps isolant. Chaque disque de cuivre, conséquemment, produit, par induction , un accroissement d'électricité positive sur le disque de zinc opposé, et chaque disque de zinc un accroissement d'électricité négative sur le disque de cuivre opposé , et l'intensité croit avec le nombre et l'étendue des surfaces qui composent la série. — Quand on établit une communication entre les deux points extrêmes de la pile, les électricités opposées tendent à se détruire l'une l’autre , et si le liquide intermédiaire étoit incapable de décomposition , il y a tout lieu de croire que l’équilibre le rétabliroit , et que ce mouvement de l’électri- cité cesseroit ; mais la solution de muriate de soude étant composée de deux séries d’élémens qui possèdent des énergies électriques opposées , l'oxigene et l'acide sont attirés par le zinc, et l'hydrogène et l’alcali par le cuivre. La balance de pouvoir n’est que momentanée; car la dissolution de zinc est formée, et l'hydrogène dégagé. L'énergie néga- tive du cuivre et la positive du zinc, s'exercent conséquemment de nouveau , afloiblies seulement par l'énergie opposée de la soude en contact ayec le cuivre, et le procédé d’électromotion continue aussi longtems que les changemens chimiques peuvent continuer. On peut citer plusieurs faits qui tendent à confirmer cette opinion. On sait que lorsque le liquide qui établit la communication est de l'eau privée d'air, une pile voltaique de 20 paires de cuivre et zinc, ne manifeste pas un pouvoir électromoteur permanent; car cette substance ne subit pas promptement un changement chimique , et l'équilibre paroit pouvoir se rétablir d’une maniere permanente au travers (1). L’acide sulfurique concentré, qui est un conducteur beaucoup plus puissant, est éga- lement insuflisant , car il a peu d'action sur le zinc , et il ne peut lui-même être décomposé que par un grand pouvoir. Au contraire, l'eau qui contient de l’oxigene foiblement combiné , est plus efficace que celle qui contient de l'air commun, parce qu'elle peut produire une oxidation plus prompte et plus abondante du zinc. Les solutions Ge (1) Journ, de Nicholson , IV°. vol. ën-4° , p. 338 et 594; et Mag. philos., vol, X, pag. 40. 10 peutro-salines qui étoient d'abord trés-actives, perdent leur qe a mesure que leur acide s'arrange au côté du zinc , et leur alcali au côté du cuivre, Les acides délayés qui sont eux-mêmes facilement dé- composés , ou qui favorisent la décomposition de l’eau, out un pou- voir supérieur à celui de ioutes les autres substances ; car ils dissolvent le zinc, et ne fournissent du côté négatif qu'un produit gazeux qui se dégase à l'instant. On peut encore citer d’autres expériences qui, sui- vaut M Davy, fournissent encore les raisons de supposer que la dé- compositiou du ménstrue chhnique est essentielle pour la continuation de l'action électromotrice de la pile. Si l’on place les cônes d'or dont il a été parlé précédemment dans le circuit d’une batterie de 100 paires de disques, qu'on les remplisse d’eau à laquelle on ajoutera une goutte de dissolution de sulfaie.de potasse , et qu’on les fasse com- muniquer , par le moyen d'un morceau d’asbeste bumecté, la décom- position commence à l'instant, Ja potasse passe rapidemeut au côté négauf , et il se manifeste en même tems une chaleur si forte qu'en moins de deux minutes l'eau entre en ébuliüion. Avec le nitrate d'am- mosiaque la chaleur est encore plus intense; toute l'eau s'évapore en moins de quatre minutes avec uu bruit semblable à une explosion ; enliu il y a une inflammation réelle avec décomposition et dissipation de la pius grande partie du sel. Il est évident que l'accroissement du pouvoir conducteur de l’eau par la goutte de dissolution saline ne con- tribue que peu ou point au résultat ; et, en effet, si on introduit sé- parément dans les’ cônes une certaine quantité de forte lessive de potasse et d'acide sulfurique concentré , substances qui sont de meil- leurs conducteurs que les solutions des sels neutres, il n'y a qu'un eflet très-peu sensible. M. Davy terrine son mémoire par quelques éclaircissemens et quelques applications générales des faits et principes précédens. Il remarque d'abord que l'opinion proposée autrefois par Fabroni, savoir, que les changemens éhimiques sont la première cause du galvauisme, n’est point d'accord avec les phénomènes qui ont fait l'objet de ce mémoire. | L’'électricité développée par le simple contact des métaux , pendant lequel ÿ n'y a aucun efiet chimique, en est une preuve évidente, De plus, dans la combinaison voltaique d’acide nitreux délagé, de zinc et de cuivre, comme on le sait, le eôté du zinc exposé à l'acide, est positif ; mais dans les combinaisons du zinc, de l'eau et de l'acide nitrique délayé , la surface exposée à l'acide est négative. Cependant , si l'action chimique de l'acide sur le zinc avoit été la cause de l'effet, celui-ci auroit dû être le même dans les deux cas. Enfin dans les simples changemens chimiques il ne se produit jamais d'électricité. Le fer qui brüle dans le gaz oxigène, le charbon que l’on fait détoner avec le nitre, la potasse que l'on combine avec l'acide sulfurique ne donnent aucun signe électrique. Un plateau de zinc mis sur la surface Tome I. N°. G, 11e, Année, 15 SoctÉTÉ PHIL M. { Ho) du mercure se charge positivement pendant qu'il ny a pas combinaison ; mais aussitôt qu'elle a lieu, ilne se manifeste plus aucune électricité. Il est vrai que dans les cas d’eflervescence , sur-tout lorsqu'elle est accom- pagnée de chaleur , les vaisseaux métalliques qu'on emploie, deviennent négatifs, mais C’est un phénomène qui tient à une loi difiérente. Les adhésions des métaux pour le mercure , déterminées par M. Guyÿton, paroissent avoir quelque rapport avec leurs affinités, de sorte qu'il seroit possible que la différence de leurs énergies électriques eùt eu de l'in- fluence sur les résultats de ces expériences. Les principes précédens peuvent recevoir de nombreuses applications. Ils offrent des moyens faciles de séparer les matières acides et alcalines des combinaisons où elles entrent , et d'analyser les substances végétales et animales. En faisant servir ces dernières de moyen de communi- cation dans la pile, on trouve bientôt les acides réunis au pôle positif et les alcalis au pôle négatif. Les pouvoirs électriques de décomposition agissent même sur les substances végétales vivantes et sur le système de l'animal vivant, de sorte qu'on pourra les faire concourir à la pro- duction d'un grand nombre de phénomènes de l’économie animale. M. Davy indique encore d’autres applications, mais la longueur de cet extrait nous force de les supprimer. CET FENET MM. Thenerd et Gay-Lussac, dans une notice lue à l’Institut, viennent de lui annoncer qu’ils sont parvenus à décomposer la potasse et la soude, et à en retirer les métaux qu’elles contiennent, par des moyens chimiques sans le secours de la pile de Volta. C’est en traitant ces alcalis avee du charbon et du fer à une haute tempé- rature dans le laboratoire de l'Ecole polytechnique, qu’ils en ont opéré la décompo- sition. On n'obtient, dans un vase dé fer, avec le charbon et la potasse ou la soude, qu’une masse noire qui prend feu comme le pyrophore aussitôt qu’elle a le contact de l'air, et qui s’enflamme teut-à-coup lorsqu'on la projette dans l’eau : mais on obtient le métal parfaitement pur, lorsqu'au lieu de charbon on se sert de fer seulement. MM. Gay-Lussac et Thenard en ont présenté à l’Institut plusieurs grammes provenant d’une seule opération faite avec trente grammes d’alcali. Déja ils ont soumis ces métaux à quelques épreuves très-intéressantes qu’ils feront connoître bientôt. Aujourd’hui ils se contentent de dire qu’ils peuvent préparer ces méldux en très-grande quantité, et qu’il leur sera, par conséquent , facile d’étudier tous leurs rapports avec les autres corps. Ce fait paroiîtra d'autant plus intéressant, que par le moyen du galvanisme , on n’auroit jamais pu se procurer assez de ces métaux pour les étudier, et que, de plus, il montre que les agens chimiques ont une énergie au moins aussi puissante que le fluide électrique. M É DECI N Ë. Observations sur la Plique; par M. BOYER. M. Boyer, premier chirurgien de l'Empereur , à fait sur la plique qu'il a observée en Pologre , des remarques qu'il a bien voulu nous communiquer et dont voici lé précis. Cet état des cheveux ne se rencontre ordinairement que parmi les gens du peuple les plus pauvres et les moins éclairés. Une mal- PC (rtr)) propreté et une incurié, heureusement peu connues dans nos climats, en sont la cause éloignée. — Les maladies ne concourent à sa pro- duction qu'autant qu'elles développent quelqu'une des causes précé- dentes, et la plique ne sauroit être regardée comme leur crise. On la trouve quelquefois unie aux vices scrophuleux, vénériens , etc., sans qu'elle ait avec eux des rapports nécessaires. Des fourrures épaisses, qui, à la longue s’encroutent d’une couche de matière grasse et huileuse , en sont la cause déterminante. — Sa for- mation et ses variétés dépendent de circonstances extérieures, pure- ment accidentelles. — Elle ne sauroit se développer subitement, et il faut aux causes déja indiquées un certain tems pour la produire. Les cheveux sont - ils ramassés sans soin , et longtems retenus sous un bonnet épais; sont-ils de plus collés par une huile grasse et entre- méêlés de duvet, ils s’accrochent par les aspérités de leur surface et, en $e mélant intimement , ils donnent naissance à la plique. Des-lors, s'ils sont courts, ou bien s'ils sont exactement renfermés dans la four- rure qui coiffe Ja tête, ïls se prennent en une seule masse qui enve- Joppe toute cette partie; s'ils ont plus de longueur, ou bien s'ils dé- passent le bonnet fourré , ils se prennent en mèches, de forme et de longueur variées. Quel que soit l'aspect exterieur de la plique, l'intrication des cheveux ne commence qu'à une certaine distance de leur racine : telle- «, leur corps, ainsi que leur extrémité n’offrent aucune altération de forme, de volume , de consistance ou de nature. Ils ne répandent pas de sang et ils ne donnent aucun signe de sensibilité lorsqu'on les coupe. La plique n’est précédée, accompagnée ni suivie d'aucun phénomene qui Jui soit propre, et c’est à l'union fortuite de cet état des cheveux avec certaines maladies qu'il faut rapporter les symptômes dont on a mal-à-propos chargé le tableau de la plique. De cinq femmes que ren- fermoit le lazareth de Posen, lors de la visite qu'en fit M. Boyer, accompagné de MM. Jourda et Gauthier, chirurgiens de la garde im- périale , et de M. Berthaud , chirurgien de la maison de lEmpereur , uatre avoient la plique; de ces quatre femmes , une avoit tous les signes À l'affection scrophuleuse portée au plus haut degré; une autre oflroit des traits évidens d’une affection vénérienne invétérée : deux autres étoient bien portantes ; la cinquième enfin , atteinte d’une maladie interne , vivoit au milieu des précédentes, sans contracter la plique. Une fois développée, cete maladie devient pour les Polonais l'objet d’un respect et presque d’un culte superstitieux. À les entendre , ce n’est pas la dégoûtante malpropreté dans laquelle ils vivent ; c'est un sort jeté par de méchantes gens qui cause la plique ; ce sort doit s’accomplir et l’on s’ex- poseroit aux maux les plus affreux en coupant les cheveux avant qu'il soit épuisé. En eflet, cette coupe faite sans précaution n'est pas exempte de dangers. Une température élevée et constante à la tête , la trans- IxsTIT. NAT. 21 Déc. 1807. (1x2 }r piration qu’elle entretient ; l'irritation que cause une multitude de poux vivans sous la plique; la secrétion habituelle de sérosité, de sang et de pus à laquelle ils donuent lieu, deviennent , au bout d’un certain tes , une habitude qu’il ne faut pas rompre brusquement et sans prendre de graudes précautions. els sont les principaux résultats des faits observés par M. Boyer : il a cherché en vain des individus attaqués de ces pliques dont quelques médecins ont fait des tableaux si extraordinaires ; il n’en a trouvé ni dans les lieux qu'il a parcourus , ni dans la pratique des médecins et des chirurgiens qu'il a consultés; l’un d'eux, M. Gumper, qui exerce depuis quarante ans la médecine à Meséritz, dans la province de Pos- nanie , l'a assuré n'avoir jamais rencontré de ces pliques-là. M. Péborde, médecin de $S. A. IL. et R. le grand duc de Berg, partage entitremeut l'opinion de M. Boyer : il a fait, ainsi que ce der- nier, des recherches infructueuses , pour trouver des pliques acéom- agnées d’accidens qui leur fussent propres. ‘M. le docteur Fontaine ane , dans la maison duquel il a habité plusieurs mois , n’a pu lui montrer que des pliques semblables à celle que nous venons de faire connoître. Ces résultats conformes à ceux des observations qui ont été faites sur les lieux aussi par M. Roussile-Champseru et par M. Larrey ; et qui ont été communiquées à l'Institut de l'rance, paroissent devoir fixer eufin l'opinion des savans sur cette singulière affection. La plique , ainsi ramenée à ses causes et réduite à ses eflets , doit cesser d’être considérée comme une maladie, et elle doit rentrer dans le do- maine de la police médicale et l'hygiène. I] est donc permis d'espérer que les Polonais rendus, par les événemens qui viennent de changer leur état politique, à l'exercice des droits et des devoirs de la société , se bâteront, en devenant plus éclairés, de faire disparoître de leur pays uue affection que désormais on ne pourroit plus attribuer à leur climat, mais bien à leurs habitudes, à leurs préjugés. D. MATHÉMATIQUES. Mémoire sur la propagation de la Chaleur dans les corps solides ; par M. FOURIER. L’aureur de ce Mémoire s’est proposé de soumettre la théorie de la chaleur à l'analyse mathématique , et de vérifier, par l'expérience , les résultats du calcul. Pour exposer l'état de la question, supposons une barre de métal cylindrique et d’une longueur indéfinie , plongée par une de ses extrémités, dans un fluide entretenu à une température constante : la chaleur se répandra successivement dans Ja barre; et Gra3') sans la perte qui a hieu à sa surface et # son autre extrémité, elle prendroit dans toute son étendue la température constante du foyer. Mais à cause de cette perte, la chaleur ne s’étendra d'une maniere jusqu’à une distance du foyer dépendante de la grosseur sensible, que jus de la barre, de Ja conductibilité du métal et de son degré de poli ui influe sur le rayonnement; de sorte que des thermometres placés LH l'étendue de cette distance, s’éleveront graduellement et finiront par arriver à un état stationnaire, dans lequel leurs élévations seront d'autant moins grandes qu'ils seront plus éloignés du foyer. M. biot a fait voir par une expérience directe (Physique de Fischer, p. 84), que ces élévations décroissantes forment une progression géométrique , lorsque les thermomètres sont équidistans. C'est en eflet ce qui doit avoir lieu, si, d’après le principe connu de Newton , la perte de la chaleur dans l'air , en chaque point de la barre, est proportionnelle à l’exces de la température de ce point sur celle de Fair, et s'il en est de même à l'égard de la chaleur communiquée par une tranche quel- conque de la barre, à la suivante ; l'expérience que nous citons peut donc servir de démonstration à ce principe, le seul que M. Fourier emprunte de la physique, et sur lequel il appuie toute son analyse. Maintenant si l’on reure le foyer constant de chaleur et que l’on abandonne la barre à elle-même , les thermomeëtres s'abaisseront , et l’on peut demander quelle sera après nn items donné, la hauteur de l'un quelconque d’entre eux. On conçoit donc que la distribution de la chaleur dans un corps solide, offre deux problèmes principaux à résoudre : 1°. ce corps étant soumis à l’action d’un ou plusieurs foyers de chaleur constante , déterminer la température de chacun de ses points , intérieurs ou extérieurs , lorsque cette température sera par- venue à l’état stationnaire; 2°. les foyers de chaleur étant supprimés et le corps abandonné à lui-même, ou plus généralement, le corps ayant été échauffé d'une manière quelconque, déterminer après un tems donné, la température de chacun de ses points, ce qui fera connoitre la loi suivant laquelle s'effectue leur refroidissement. Cette température varie avec le tems et Ja position du point auquel elle appartient, elle est donc une fonction des coordonnées de ce point et du tems. M. Fourier obtient pour la déterminer , une équation aux diflérences partielles, savoir : dy d'v dv 4 dv, de ar D dy: de )? dans laquelle # est la température , £ le tems , æ, y, s les trois co- ordonnées rectangulaires du point , et a un coeflicient constant, Cette équation convient à tous les points d'un corps homogène de figure To mais M. Fourier ÿ joint, dans chaque cas particulier, ’autres équations qui n’ont lieu qu’à la surface , et qui servent à dé- terminer une partie des arbitraires qu'introduit l'intégration. La Ca4) recherche de ces nouvelles #quations est un point délicat de la théorie de la chaleur, qui mérite de fixer l'attention des physiciens géo- mètres. Lorsque le corps est parvenu à l'état stationnaire , les températures À dy de tous les points sont invariables ; on a donc Ti 92 etpar conséquent d'y d'e dv , 2 AE AVE Cette équauon , quoique plus simple que la précédente, n’est point encore intégrable sous forme finie. Aprés avoir donné les équations générales, relatives au mouvement de la chaleur et à son état stationnaire , M. Fourier considère différens cas particuliers , parmi lesquels nous choisirons le suivant pour faire connoître les procédés d'analyse qu'il emploie. On demande la température des différens points d'une lame rectan- gulaire , d’une longueur indéfinie et d’une épaisseur constante , lorsque cetie température est parvenue à l'état stationnaire. Les côtés de la lame , paralleles à Ja longueur , sont entretenus constamment à zéro, qu'on suppose être la température primitive de Ja lame entière. Les points de l’une de ses extrémités sont des foyers de chaleur constante; de sorte que leur température est donnée et peut être différente d’un point à un autre. On fait abstraction de l'épaisseur de la lame et du rayonnement, en sorte qu’en prenant le plan de la lame pour celui des x, y , on pourra supprimer la coordonnée z , et l'équation relative à l’état stationnaire se réduira à ds dv ds dpi — ©. =— 0 ;, dont l'intégrale est # — fonc. (x +7 ve 1) + fonct. (x—y37V— 1) Au lieu de cette intégrale complète, qui a l’inconvénient de renfermer des imaginaires , M. Fourier emploie la somme d’une infinité d’inté- grales particulières, savoir : + p—(a La + Bee) cos 77 + (a’ €. Lu + b’ À Ses cos n'y + etc. + ( AT + Be”) sin my + (A! CN me Te B! st #33 sin m'y + elc.; a; al, etc, à, b.Metc-s 424 0hetcR Pb Bi; %etc 713 106 NeLeE m,m/, etc., étant des constantes arbitraires. Si l'on suppose, pour simplifier, la lame semblablement échauflée de part et d'autre de la ligne qui la partage en deux parties égales dans le sens de sa lougueur, et que l'on prenne cette ligne pour axe des æ, les sinus sin.my, sin mr y, eic., devront être exclus de la valeur de +. De plus, en prenant pour unité la demi-largeur de da lame, lacondition qu'on ait # — 0 , quand, y = +1, quelle que soit la valeur de æ, exige que les arbitraires “(Hzx5°) 5 5 ; j MATE n,n/,nl',etc,, soient la suile des quantités —:7, — 7, TR :roetc, 2 . 7. désignant la demi-circonférence. Enfin la température devant décroître à mesure que l’on s'éloigne du foyer de chaleur constante, la valeur . k l Pac nl Mhnllie de # ne doit pas renfermer les exponentielles e, e CAE ElENS dont les exposans sont positifs : cette valeur deviendra donc ñ — .— —) se CUR RP y—ae ? .COS— 77 +ae 3 op Sy e 2 LE 4 + COS — 7ÿ + elc. Il ne reste plus que les coefliciens a, a!, al, etc. à déterminer; or si l’on fixe l'origine des x au foyer de chaleur constante, la va- leur de », relative à æ —0, sera donnée en fonction de y ; soit alors ’— y , On aura 3 « gy —a cos 7 +4 NS RE all «os 57 etc. (2) sit 2È4I > Multipliant de part et d'autre par a. cos ae dy; et intégrant ë ensuite depuis y — + 1 jusqu'à 7 ——1, il vient 2i+x sai pere cos =: ay «dy; Car il est facile de s’assurcr que l'intégrale se ee — = Ty. COS ns FF dÿ) prise depuis y — #1 jusqu'à y = —1,est nulle , excepté dans le cas dei, où elle est égale à r. Dans quelques cas particuliers, l'intégrale définie devra être prise entre d’autres limites , sans quoi l’on trouveroit a.—0o, pour toutes les valeurs de à. 4 Les coefliciens a, a/ , a!! , etc. étant amsi déterminés, M. Fourier substitue la série (2) à la fonction çy ; en observant que ces deux quantités ne sont égales que depuis y = 1 jusqu'à y — — 1 : hors de ces limites, la série ne coïncidera plus avec la fonction , à moins que les valeurs de la fonction ne soient périodiques comme!celles de la série. Mainienant la série (1) ne renferme plus rien d’inconnu ; par con- séquent elle donnera la température de la lame en un point quelconque , ce qu'il s’agissoit de trouver. Tous les termes décroissent à mesure que l’on s'éloigne du foyer , le premier beaucoup moins rapidement que les autres ; de sorte qu’à une grande distance , ceux-ci peuvent être né- gligés par rapport à ce premier terme , et alors on a simplement — .T cos p—ae © cos 7 TR 2 =D) d'où il suit qu’à cette distance, la loi des températures devient ‘indé- pendante du mode d'échaufflement du foyer. (116) Le cas particulier de la lame est le plus simple de ceux que M. Fourier a cousidérés. C’est, pour ainsi dire , une hypothèse purement mathé- matique , qui ne sauroit avoir lieu dans la nature , et où les conditions relatives aux limites du corps, sont de simples conventions. M. Fourier traite les autres cas qu'il considère, par des procédés d'analyse ana- logues , mais plus compliqués ; il remplace de mème l'intégrale complète ar une somme infinie d'intégrales particulières ; et de cette manière hi température variable de chaque poiut du corps, à un instant quel- conque , se lronvé représentée par une série de termes dont les coef- ficiens s'expriment, comme plus haut, par des intégrales définies. Chacun de ces termes a pour facteur une exponentielle ; et celle dont lexposant est le plus petit, en les supposant tous réels , décroissant avec beaucoup moins de rapidité que Îles äutres , il s'ensuit qu'après un certain tems , ce terme reste seul dans Pexpression de Ja température : alors les températures des points extérieuxs et intérieurs commencent à décroitre d’une maniere réguhére , indépendante de la distribution primitive de Ja chaleur , et en progression géométrique , pour des intervalles de tems égaux. C’est en eflet ce qu'ont trouvé les différens physiciens qui ont déterminé par l'expérience, la loi du refroïdisse- ment des corps placés dans un air à une température moindre que celle de ces corps; mais , selon M. Fourier, celte loi ne se manifeste pas immédiatement, mais bien à partir de Pépoque où la valeur de la température variable peut être censée réduite à son premier terme. La raison de la progression géométrique qui exprime le refroidisse- ment final d'un corps, et par conséquent la vitesse de ce refroidisse- ment, dépendent des dimensions, de la forme et de la matière du corps. Dans les sphères de très-petits diamètres et de même matière, le tems nécessaire pour un abaissement donné de température , est proportionnel au diamètre; il croît, au contraire, comme le quarré du diamètre, dans les sphères très grandes ; il en est de mème dans Jes cubes très-petitset dans les cubes tres-grands ; cnfn , en comparant ces tems dans un cubcet dans la sphere inscrite , on trouve qu'ils sont entre eux comme 4 est à 3. Le Mémoire dont nous rendons compte, est terminé par le détail des expériences que l’auteur a faites , pour vérifier les résultats de son analyse, et qu'il se propose de répéter avec des instrumens plus précis. La plus remarquable est celle qui est relative au refroidisse- ment d'un anneau métallique : on observe que bientôt l'anneau par- vient à un état dans lequel la somme des températures des deux points placés aux extrémités d'un même diamètre, estla même pour tous les diamètres, et qu’une fois parvenu à cet état, il le conserve jusqu'à son entier refroidissement. M. Fourier a vérifié que cette propriéié du refroidissement final , est indépendante de la distribution primitive de la chaleur dans l'anneau , et sar ce point l'expérience s’est trouvée d'accord avec son analyse qui l'avoit conduit au même résultat. P. NOUVEAU BULLETIN DiESRS CT EN C ES, PAR LA SOCIÈTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. April 1808. TEE CD En — HISTOIRE NATURELLE. BOTANIQUE. Note de quelques Plantes nouvelles trouvées en France ; par M. DE CANDOLLE. Soxcuus pEcrinaTus. 9. pedonculis ramosis pilos glandulosos hine inde gerentibus, involucris glabris, foliis. pectinato pinnatifidis , lobis acutis subintegris 2£. In rupestribus circa Collioure. Corycenon srpoipes. C. caule subsimplici pygmæo , folis oblongis obtusis , convexis , imbricatis , floribus paucis , sessilibus terminalibus campanulatis ultrà medium quinquefidis ©. Elle croît dans les hautes sommités des Pyrénées auprès des neiges éternelles, aux ports de Vénasque et d'Oo. Sepum saevironum. 9. caule basi fruticuloso ramoso tortuoso , ramis erectiusculis glabris , foliis ovato-obtusis crassis brevibus in surculis oppo- sitis in caulibus florentibus sparsis 2£.. Cette espèce qui a été proba- blement confondue avec le sedum dasyphyllum , croît sur les rochers exposés au soleil dans presque toutes les Pyrénées , notamment dans le département des Hautes-Pyrénées. SEDUM ANOPETALUM. 9. /oliis sparsis teretibus acutis basi solütis erectis glaucis , floribus cymoso-corymbosis, petalis 6-7 lanceolatis erec- tis. 22, Sedum hispanicum FI. fr. n°. 5626 excel. syn. Cette espèce est assez commune sur les rochers exposés au soleil en Languedoc et en Roussillon. Vicia SurFrRuTICOSA. #7. ‘pedunculis paucifloris, folio æqualibus, caule basi suffruticoso ramoso difjuso. Foliis 5-6 jugis , foliolis oblongis sericeo-pubescentibus. 3. Cette espèce est fort rare ; je l’ai trouvée sur les rochers à Collioure en Roussillon. Saronania CæÆsrirosa. $. caulibus numerosis brevissimis cæspitosis , Tor... No. 7; x. Année, 16 Ax. pu Muséum. D'HIST. NAT. IxsTIT. NAT: 29 Fév. 1808. (118 ) Joliis linearibus glabris , pedunculis subnudis , floribus paucis corym- boso-capitatis, petalis apice leviter emarginatis. 2£. Cette espèce qui a le port de la saponaire jaune, mais qui outre ses autres caractères s'en distingue par sa fleur rose, croit dans les lieux stériles des Hautes- Pyrénées , près de Gavarnie. RaAnNnuNCULUS ANGUsSTIFOLIUS. À. Jfoliis linearibus indivisis, caule erecto paucifloro apice glabro. 2. Ranunculus amplexicaulis B. F1. fr. n. 4625. Cette espèce qui tient exactement le milieu entre la R. embrassante et la R. des Pyrénées, croît dans les lieux tourbeux des Pyrénées aux environs de Mont-Louis. D. C. Sur le genre Hydropithion de M. GArrTNER fils , et sur ses affinités avec d’autres genres ; par M. DE JUSSIEU. Burmaxn, dans son Thesaurus zeylanicus, a cru trouver dans la plante appelée Tsiunda -tsiera , par Rheede dans l’Æortus malaba- ricus , les caractères du genre Æottonia. Linné a suivi la même opi- pion eta fait de cette plante son Hottonia indica. M. Gærtner fils, observant de nouveau la plante qu’il regarde comme la même, a remarqué que ni la fleur ni le fruit ne pouvoient associer’ cette plante aux hotlonias et il en fait un nouveau genre sous le nom d'A: dropithion. M. de Jussieu juge que d’après le caractère donné à ce nouveau genre par M. Gærtner , le Lydropithion non-seulement doit être exclus du genre hottonia , mais encore de la famille des primulacées qui renferme l’ottonia , et même des classes à fleurs monopétales. Il trouve qu'il a une grande aflinité avec les caryophyllées , et qu’il semble devoir être placé entre le bergia et l'élatine avec lesquels ‘on lui trouve beauconp d’afi- uité, sur-tout avec le dernier. L’élatine alsinastrum en particulier , se trouve avoir une très-grande ressemblance de port à l’Aydropithion , ayant tout de même que celui-ci des feuilles verticillées, et des fleurs axillaires , portées chacune sur un pédoncule propre. CDAS Notice agronomique sur les espèces de Frênes ; par M. Bosc. Les espèces de frênes décrites dans le Species plantarum, de Wildenow, ou dans le Synopsis plantarum , de l'ersoon , les deux derniers ou- vrages où on ait eu l'intention de les indiquer toutes , sont au nombre de seize. M. Bosc les porte à trente-six , à trois près , toutes cultivées dans les environs de Paris. Ce résultat prouve combien l’agriculture peut favoriser les progrès de la botanique , lorsque les cultivateurs sont botanistes, ou les botanistes cultivateurs. La totalité, ou presque, p emcste (u9) totalité des espèces nouvelles, décrites par M. Bosc , proviennent de graines envoyées de l'Amérique septentrionale , par A. Michaux, c'est-à-dire , depuis une quinzaine d'années. Le travail de M. Bosc doit être considéré comme une monographie, cependant comme il n’a pas eu occasion de voir les fleurs etles fruits, de la plupart des frênes qu'il regarde comme nouveaux, qu'il a souvent employé des caractères secondaires dans ses descriptions , c’est-à-dire des caracteres tirés du tems de la foliation, de la couleur des feuilles, des bourgeons etc. , aux différentes époques de l’année , il lui a modestement donné le titre de Notice agronomique. C’est comme il le dit lui-même , dans l'intention de fournir aux amateurs de la culture et aux pépiniéristes, qui étoient fort discordans sur ce point, une nomenclature fixe, qu'il l'a rédigé. La position dans laquelle se trouve M. Bosc, lui ayant permis d'observer ces frênes pendant toutes les phases de leur végétation , et les uns à côté des autres , il a pu mieux que personne , s'assurer que quelques uns qui étoient regardés comme des variétés , étoient réellement des espèces , et que d’autres considérés comme des espèces , ne devoient pas l'être. Nous ne parlerons pas du mémoire de M. Bosc , sous ses rapports agricoles, quoique son intérêt sous ce rapport ne soit pas inférieur à celui qu'il a pour les botanistes. Nous nous contenterons de faire connoître d’une manière sommaire , les espèces nouvelles qu'il contient. Ces espèces sont : Le Feng paix, f. pallida. Keuilles composées de sept folioles ovales aigues , presque sessiles , dentées vers leur sommet, d'un vert peu foncé. il est voisin du fféne commun, mais bien distingué par le nombre , la forme , la couleur de ses folioles , et par ses boutons dorés. Le FRENE uéréROpuyice , f. heterophylla. Le Fréne monoph;lle ou Jréne à feuilles simples, (f. simplicifolia Wild.) Feuilles tantôt composées de cinq folisles, dont l'intermédiaire est très-grande , tantôt de trois, tantôL d'une seule , ovale aigue , dentée , très-grande, peu épaisse , très- plissée , d’un vertnoir. Regardé comme variété du frêne commun , uni- quement parce que ses boutons sont noirs , mais distinct par toutes ses parties , par son pays natal. Il se reproduit de graine. Le FRrenE roux, f. rufa. Feuilles composées de cinq folioles , très- allongées, mucronées, largement et inégalement dentées , à nervures cou- vertes, ainsi que les pétioles et les jeunes rameaux, de longs poils roux. Le FRENE BRUN , /. fusca. Feuilles composées de cinq paires de foholes ovales , mucronées, largement et irrégulièrement dentées , légère- ment velues en dessous. L’écorce de ses rameaux est d’un brun presque noir. Îl-se rapproche du /réne noir, mais en est fort disunct, Le FRene Noik, f: migra. Feuilles composées de sept folioles ovales ( 120 ) aigues , légèrement sinuées ou dentées en leurs bords, velues en des-. sous, sur les nervures. Son écorce est d’un brun noir. Il diffère beau- coup du précédent ; diflère aussi du frêne acuminé de Lamarck qui porte quelquefois le même nom dans les pépinières. Le Fnene L'AMERIQUE, f. americana , Lin. A la feuille composée de sept folioles ovales aigues , inégalement dentées ou sinuées, très-pu- bescentes et même quelquefois veloutées en dessous, confondu mal-à- propos, par les botani-tes modernes, avec le /réne acurminé de Lamarck, mais très-distinct. L'écorce de ses rameaux est cendrée. Le Fnene venr , f. viridis. À les feuilles composées de sept folioles ovales aigues, luisantes, finement et irrégulièrement dentées, d’un vert foncé en dessus, un peu velues en dessous sur leurs rervures. L'écorce de ses rameaux est d’un vert foncé et fort glabre. Le Frexe LANCE , /. lancea. Feuilles composeés de sept à neuf fo- lioles , lancéolées très-aigues, très - largement dentées dans leur partie supérieure , d’un vert noir en dessus, un peu velues en dessous, sur leurs nervures, quelquefois de. douze à quinze centimètres de long, son écorce est cendrée; c’est une des plus belles espèces. Le Fnexe 4 LoxGuES FeuILLES, /. longifolia. Feuilles de sept fo- lioles , longuement pétiolées , ovales alongées, acuminées, d'un vert clair en dessus (très-luisant dans la jeunesse), très-velues en dessous , pluiôt sinuées que dentées , quelquefois de douze à quinze centimètres de long. Ses pétioles et ses jeunes rameaux sont très-velues ; ces der- niers sont très-épais. À été confondu avec lefréne pubescent de Lamarck , mais est fort diflérent. Le FRENX CENDRÉ, /. cinerea. KEeuilles composées de sept à neuf folioles écartées, lancéolées , largement ét inégalement dentées , d’un vert terne , velues en dessous sur leurs nervures; ses rameaux sont grèles et couverts de poils cendrés. Il_est fort distinct du précédent ; peut avoir été confondu avec le /réne de la Caroline et le fréne blanc. Le FnRexe 5LanC, f. alba. Feuilles composées de sept folioles très- alongées , tres-fortement et inégalement dentées, d’un vert clair, hé- rissées en dessous de poils blancs, à pétioles blancs et velus. L'écorce de ses jeunes rameaux est d'un gris clair. Le nom de cette espèce a été appliqué à plusieurs autres dans les pépinières et en Amérique. Le Frexe pu Ricuaro, /. Richardi. Feuilles composées de sept fo- lioles ovales aigues, dentées, d’un vert noir, pubescentes en dessous , le long des nervures. Ses rameaux sont gris et couverts , à leur base seu- lement , de longs poils blancs, cassans. Le ŒRENE À FEUILLES ELLIPTIQUES , /. elliptica. Feuilles composées de cinq folioles ovales, mucronées , largement dentées ow entières , plus ou moins hérissées en dessous , l'impaire plus grande et plus arrondie. _ ÉTÉ ST ÉÉÉÉÉ Se ÉRERES (ar } Ses bourgeons sont d'un vert cendré et légèrement velus ; ses jeunes rameaux noiralres, Le FRexr ovarr, f. ovata. Feuilles composées de cinq folioles ovales aigues , régulièrement dentées, légèrement pubescentes en des- sous , l'impaire beaucoup plus grande et presque ronde. L'écorce de ses jeuncs rameaux est noirâtre. Ise rapproche du /raxinus platicarpa de Mich., mais il est distinct. 1] porte en Amérique, le nom de frène noir. Le Free RumconD , /. rubicunda. feuilles composées de sept fo- lioles coriaces, ovales aigues, sinuées en leurs bords , légèrement pu- bescentes en dessous; pétioles rougeâtres , écorce cendrée. Le Fuene PuLvEnULENT , J. pulverulenta. Feuilles composées de treize folioles ovales aigues , longuement pétiolées, finement dentées, d’un vert foncé en dessus, couvertes en dessous et sur les pétioles, de poils gris très-rapprochés. Le Frene DE noistrre, f. MNoisetti. Feuilles composées de onze fo- lioles ovales aigues, à peine pétiolées, très-finement et profondément dentées , d’un vert foncé en dessus , légèrement hérissées en dessous , ainsi que sur les pétioles propres et communs. ÿ Le Frexe Nain, /. nana. Feuilles de sept à neuf folioles ovales alongées, dentées, d’un vert très-foncé , les pétioles communs mem- brancux ou mieux ailés dans une partie de leur longueur. Ses bou- tons sont noirs, ce qui l’a fait mal-à-propos regarder comme une va- riété du /réne commun; s'élève fort peu. Le Fnenr crespu , f. crispa. Feuilles composées de neuf à onze fo- lioles ovales aigues , profondément et irrégulièrement dentées , ondulées ou crispées en leurs bords, d’un vert noir en dessus, velues à leur base en dessous. Ses boutons sont noirs, ce qui a déterminé à le croire ainsi que le précédent, variété du frêne commun. Il a tout l'air d’une monstruosité ; il croit à peine de deux ou-trois centimètres par an. Le pays natal de ces deux dernières espèces n’est point connu. Le L'RENE À FLEURS D'AMERIQUE , /. ornus americana. Se rapproche infi- niment du frêne à fleurs d'Europe ; mais a les folioles plus arrondies , les pétales plus courts et moins larges ; c’est certainement une espèce distincte. MINÉRALOGIE. Sur l'identité minéralogique du Diopside, de la Mala- colithe et du Pyroxène; par M. HAUY. Lorsque M. Haüy établit l'espèce de pierre qu'il nomma diopside , et qui renfermoit les minéraux trouvés et décrits par M. le docteur Bonvoisin, sous les noms d’alalite ct de mussite , il n’avoit eu que (122) des cristaux engagés ou peu volumineux. Les différences extérieures nombreuses et remarquables qui existoient entre ces cristaux et le py- roxène , firent penser à M. Haüy que la différence de deux degrés qu'il trouvoit entre les incidences des plans du prisme du diopside, et celles des pans du prisme du pyroxène étoient réelles et suffisoient pour faire de ces deux pierres deux espèces distinctes ; mais M. Haüy partant de cette prétendue forme primitive du diopside pour calculer les lois de décroissemens des faces secondaires que lui présentoient de beaux cris- taux de diopside qui lui avoient été confiés par M. Jurine, trouva une différence de deux degrés entre les résultats donnés par le calcul et ceux que lui fournissoit la mesure facile et précise des angles de ces cristaux. Il refit le calcul en prenant pour forme primitive celle du pyroxène, d’ailleurs si voisine de la forme primitive attribuée au diopside. Les résultats obtenus dans ce cas se trouvèrent parfaitement conformes à ceux que donnoient l'observation. Ce fut pour M. Haüy un trait de lumière qui le mit sur la voie de comparer avec rigueur toutes les propriétés géométriques ou physiques des deux espèces. Ainsi il retrouva dans des cristaux de pyroxène du Vésuve et d’Arendal la sous-division du prisme primitif, suivant la petite diagonale de la base ainsi que l'offre le diopside. 11 vit que la dureté de ces minéraux étoit à rep de chose près la même. Et il remarqua que la pesanteur spéci- fique du diopside étoit comprise dans les limites de celle du pyroxène. Quant aux différences qui semblent résulter du gissement , de la couleur , de la transparence et même de la texture ; ces différences wès-remarquables lorsqu'on compare les pyroxènes volcaniens noirs, opaques , snelcos , avec les diopsides des serpentines , verts trans- parens et à surface brillante , disparoiïssent, lorsqu'on remplit l'espace compris entre ces extrêmes par les variétés de pyroxènes généralement reconnus et qui se rapprochent du diopside par leur couleur, tels que les pyroxènes verts ettransparens du Vésuve ; par leur gissement , tels que les pyroxènes d’Arendal, dont l'origine n’est certainement pas volca- nique , et enfin par la réunion de ces deux caractères , tels que la coccolithe et la malacolithe ou la sablite , car ce dernier minéral appartient évi- demment à l'espèce du pyroxène , non-seulement par sa structure main- tenant bien déterminée , mais encore par sa composition et par tous ses autres caractères. La réunion du diopside à l'espèce du pyroxène nous paroît done aussi évidente que des choses de ce genre puissent l'être. Nous avons vu entre les mains de M. Haüy la suite d'échantillons et de preuves qui doivent lever tout scrupule à cet égard, et il n'y a pas de doute que l'analyse chimique ne vienne un jour confirmer ce résultat donné d’avance par l'observation exacte et complète des formes ins A0. ( 1125 ) CHIMIE. Essai sur la combinaison des acides avec les substances végétales et animales ; par M. 'THENARD, Daxs un mémoire précédent sur la combinaison de l'alcool avec les acides végétaux, M. Thenard à annoncé qu'il alloit continuer ses re- cherches sur la combinaison des acides avec les substances végétales, et qu'il essaieroit également de les combiner avec les substances animales. C'ést la première partie de ses recherches qu'il publie aujourd’hui ; il en résulte, qu'on peut déja compter que cinq matières végétales et cinq ma- tières animales sont susceptibles de cette combinaison : savoir, l'alcool, üne substance abondante en charbon, l'huile essentielle de térébenthine , le tannin et les huiles fixes ; la matière caséeuse , l’'albumine , le picromel, la gélatine et lurée. Trois de ces matières peuvent neutraliser les acides aussi puissamment que les alcalis les plus forts. ; : La première, c’est l'alcool qui peutse combiner directement avec plusieurs acides minéraux ; mais que ne se combine avec la plupart des acides végé- taux que par l’intermède d’un acide minéral puissant concentré , ainsi qu'on en trouve la preuve dans le mémoire précédemment cité. La seconde, c'est la substance abondante en charbon, laquelle com= binée intimement avec l'acide muriatique ; forme la matière huileuse qu'on obtient en grande quantité en faisant passer du gaz acide muria= tique oxigéné à travers l'alcool. La troisième, c’est l’huile essentielle de térébenthine , ou la matière en provenant, qui, avec l’acide muriatique, constitue le camphre ar- üficiel découvert il y a quelques années par Kind, étudié depuis par Tromsdorf et quelques chimistes français, que Gehlen regarde comme ane sorte de camphre contenant un peu de muriate. Dans ce camphre artificiel et dans la combinaison précédente , l'acide muriatique est tellement retenu , qu'on ne peut en enlever qu’une très- petite partie parla potasse, la soude, etc., et qu'on ne peut le mettre complètement à nu qu'au moyen d’un tube rouge. Les sept autres matières forment , avec les acides, des combinaisons acides , comme le sont la plupart des sels terreux, et des dissolutions métalliques. Le tannin , la matière caséeuse , l’alumine, le picromel et les huiles fixes , paroïssent se combiner avec tous les acides pour peu qu’ils soient énergiques ; mais C’est sur-tout avec l'acide nitrique concentré que l’urée se combine ; et c’est avec l'acide muriatique oxigéné qu’on peut unir la gélatine: peut-être que dans cette dernière combinaison la gélatine se trouve altérée; mais, quoi qu'il en soit, celte combinaison , remar= Insrirur Nas: Jourx. DE GENLEN. (124) quable par beaucoup de propriétés, et sur-tout par son insolubihité , et son aspect brillant satiné, n’en est pas moins formée d’acide et d’une substance animale. Sans doute on parviendra par la suite à combiner toutes les autres substances , végétales et animales, avec les acides ; et on peut même déja tirer cette conséquence des résultats qu’on vient de rapporter ; car s'il en est qui ne s’y combinent point directement, ce n’est point une preuve contre la possibilité de cette combinaison. L'alcool qui , dans son état ordinaire, n’a point la proprité de neutraliser les acides végétaux, ne l'acquiertil pas par la présence d’un acide minéral? Qu'on place donc ces substarices dans diverses circonstances , et l’on trouvera proba- blement celle qui convient à leur union avec les acides. Ce sont, à la vérité , des recherches laborieuses , mais utiles et importantes , qui doivent nous faire connoître une longue série de composés d’un ordre particulier , et qui par cela même doivent jeter un grand jour sur l'analyse végétale et animale. En effet, n'est-il pas probable qu'on rencontrera dans les corps organiques des composés de ce genre ? et même n'est-il pas ex- trêmement probable , sinon démontré , que dans la noix de galle l'acide gallique et le tannin sont dans cet état de combinaison ? Qui sait si l'acide acétique , que nous donnent les matières végétales et animales en les distillant, n’est pas tout contenu dans quelques-unes , le succin sur- tout dont on retire de l’acide succinique par la distillation , n’est-il pas formé d'huile et d'acide succinique? Les graisses ne sont-elles point formées d'acide sébacique et d’un corps gras? L’amer ne seroit-elle point elle-même une combinaison d’une matière animale et d'acide ni- trique ? mais c’est sur-tout dans l'explication des phénomènes que nous offre le traitement des matères végétales et animales par les acides, qu'il faudra tenir compte de leur tendance à se combiner avec ces matières ; ainsi On voit donc que ce principe général est susceptible d’un grand nombre d’applications ; on doit chercher à l’établir de plus en plus, et c'est ce que l’auteur fera dans des mémoires subséquens. Analyse de la Colophonite ; par M. SIMON ( de Berlin }, Description. L’échantillon qui a servi à l'analyse paroissoit être un fragment d’un grand cristal, qui avoit la forme d'une pyramide à quatre faces , wès-surbaissée, et dont les arêtes étoient tronquées. Les faces ayoient environ deux pouces et demi de longueur ; l'intérieur étoit creux, ce qui fait croire à l’auteur que c'était un pseudo -cristal. Sa cou- leur étoit d’un brun - jaunätre tirant sur le vert-olive; l'éclat, à l’exté- rieur, foible , intérieurement très-brillant; la cassure en grand, grenue ; en petit, un peu feuilletée ; les fragmens n'avoient aucune (125) forme régulière, à bords aigus. Ce minéral est translacide , un pen dur , cassant et facile à briser. Pes. spéc. 2, 525. Au chalumeau , la colophonite fond trèes-aisément et en se boursouflant beaucoup en un globule noir. Sa fusibilité est si considérable, qu’en la faisant rougir dans le creuset de platine pour déterminer la perte de poids, les fragmens s’aglutinent fortement , et se collent sur les parois du creuset de platine. Elle se dissout parfaitement dans le borax et forme un verre d'un brun-ja une. Parties constituantes. SCO Se etes RE Chauxe LE. 0... que Maine | sic at. PAGES. SU ee 0) See “a RE UM AU M rx 2 DéneneEse Sr +, Titane. . Fa. . L Stella ler) el «1e Analyse de ? Augite du Nord : par le même. (Brochant,; 40m. 1, Pag. 17.) Parties constituantes. Pes. spéc. 3,402. Pyroxène, Augite du Nord, par Vauquelin. par Simon. Siice : . . . 52,00...Silice. 52,00 Chaux 193,10. : Chaux: . 25,50 Magnésie . . 10,00...Magnésie . 7,00 Alumine % 3,33-..-Alumme: . :2# 5,50 Oxide de fer. 14,66...O0xide de fer. 10,50 -manganese. 2,00...-manganése. 2,25 Perte. 4,81...Chrôme,trace .... Eauf :.. ... 0,50 100. 99,50 Tome I. N°. 7,1. Année. Analyse de la Scapo- lLithe; par le même. (Haïüy 4, P- 393. Brongniart , £&. 2, p- 526.) P. S. de 2,691 à 2,733. Parties constituantes. SHIEe Te 55,00 Alumine, . 2#9,00 (EE RENE 13,75 Magnésie . .... 7,00 Oxide de mangan. 4,00 Oxide de fer. . . . 2,00 Soude:-.:,.:: ," 3:50 Bis ee». 000 99,25 #7 ( 126 ) Analyse de deux Monnotes chinoises; par M. KLAPROTH: Monnoie ancienne , du poids de | Monnoie plus moderne , du poids 71 grains. de 62 gr. Cuivre. . + « + : 47:75 Gui were: | HDIOÙ Plomb AM ENS ETS 05 Plomb... SUR 4,00 Etan PONS 8,00 Etan... - Cie 1,50 71 62 Analyse d'un Sabre antique, par le même. OUIVLE MS NUS NET DENIS NEA ETES OMAN RE MENT MANS IT ESA ES SO ee dette 5 09 ei + Le, gLiol'e tie 11 = Analyse d'une espèce de Faucille; ou Couteau courbe antique trouvé à Mers, près Muhlrose, Co CR PR Me A NO ETS et 100 ET RE TR ES Pete ne A FM EL % x00 Analyse d'un Instrument de | Analyse d'un Bronze grec £ mème forme, trouvé dans fragment d'une boucle d'ar- l'ile de Rugen. mure. Goivre.# 2 pti due Cigmeus "re e re "180 Bains. 20 CN d'A Bainuntt. Ab Spblon me 100 100 Analyse d'un Anneau antique. Analyse d'un Clou antique: Cire not: 25 /HNNOT Cuivre, . . . . . 97,75 Hero El MAMIE 9 Etain: HREMON TRE 2,25 100 100 (tar 9 Analyse d'une Coupe antique. Chanvre et RS 66 18 en PROMO T7 100 Analyse de l’alliage des Che- vaux du quadrige de Chio, connus sous le nom de C Le vaux de Corinthe ou de V'e- rise. Cuivre. ie . 0700 Etat EM TS 7 1000 Détermination des proportions des parties constituantes de plusieurs Substances acides et salines ; par M. BERTHIER. Muriate de baryte desséché au rouge. Bart Ne 24 ie , 0mDS Acide muriatique . eh Sea 47 1000 Jour. Des Mines, Id. cristallisé. Nha a Patte NU en eleret en O Acide b 16 ete se MViLO Te T1 21 Faute 15 100 Muriate d'argent, par M. Berthier. Acide muriatique .. . . 183 Argent . 1 st 750) PAC nee tetes, 0,67 Phosphate de chaux. Chan EM ANATEHE re ma57 AGIdete M Re. RU 276 Id. par M. Proust. (7. J. de Ph. , t. A9 ,p. 224). Acide muriatique . . . « 180 Argent He Su. nb Oxigéne teur ste tt 16 1000 Phosphate de plomb. Oxide blanc de PRE 77,5 AE See NA 2.5 100 Phosphate de fer au maximum. Oxide rouge de fer 5. #55 ACIJE phosph..,. , 900 48 100 Phosphure de fer. HIÉPENMANNERENRS L'AURSG ANSE Phosphore 4 : 11. 141108 SOCIÉTÉ PHILOM: C8) Phosphate de manganèse, Phosphate de manganèse avec excès de base. Oxide 5e SAT ES. T5 Acide phobies. a dOaide 1:12 2e CENTO a AGIR RUN: 40 0e REA 100 Acide phosphorique. Détermination , par M. Rose ( Foy. le n°. 3 du Bull. pag. 65). Phosphoree 150 L. 1.100162 Oxigène 2 070%,26.00/1658:1"Phoshure. 10 404 100465 Open REA PES 100,0 HANACND Extrait d'une Lettre de M. Gehlen; sur la décomposition de la Potasse par la pile de Volta. M. Ritter a trouvé que la meilleure méthode d'obtenir la substance d'apparence métallique en quelque quantité, et de la défendre contre l'action trop oxidante de l'air, est celle de mettre un globule de mer- cure sur le morceau de potasse, et d'y insérer le fil du pôle négatif. On obtient aussitôt de cette manière un amalgame qui se fige en re- froidissant , et qui, mis dans l’eau, développe un courant impétueux de gaz, sans cependant s’enflammer ; le mercure reste et redevient liquide , et l’eau est alcalisée. ÉCONOMIE RURAL E. Extrait d'un Mémoire relatif aux maladies des vers à soie ; par M. NYSTEN. M. Nysrex a été chargé , par le ministre de l’intérieur , d’aller faire des recherches dans les départemens méridionaux sur les causes de la muscar- dine, la plus meurtrière des maladies auxquelles les vers à soie sont exposés, afin de rechercher et d'indiquer les moyens de la prévenir. En observant la muscardine pendant les années 1806 et 1807, M. Nysten a été con- duit à étudier une autre affection maladive également très-pernicieuse que l’on désigne sons le nom de morts blancs ou de morts flats. On ne peut recopnoître par aucun signe distinct l’une ou l’autre de ( 129 ) ces maladies , avant la mort des chemilles : on observe seulement chez elles de l’inappétence, de la langueur et un ralentissement très-marqué dans les batiemens du vaisseau dorsal, seulement quelque tems avant la mort, Aussitôt que ces vers succombent à la maladie, leur corps devient mou et flasque, et il reste tel dans les morts flats, qui ne tardent pas à se moisir ou même à entrer en putréfaction dans les vingt-quatre heures , et dans l'intérieur desquels on ne retrouve qu'un liquide brunôtre d’un odeur infecte. Les muscardins, au contraire, reprennent de la fermeté après leur mort ; ils ont d’abord une teinte rougeâtre ; mais au lieu de se pourrir , ils se durcissent par degré en restant à-peu-près dans la position où ils sont morts eten se desséchant complètement. Le nom de muscardins qu'on donne en Languedoc et en Provence à ces chenilles mortes, est à-peu-près synonyme de dragées et on les désigne ainsi parce que leur corps, lorsqu'il a été exposé à l'humidité, ou qu'il est resté dans la lititre , se couvre d’un duvet cotoneux d’un très-beau blanc, que M. Nysten regarde , non comme une moisissure ; mais comme le produit d’une exsudation à travers la peau. Il y a trouvé en effet, par l'analyse, du phosphate de chaux ; un muriate, et deux substances animales dont l'une seulement est soluble dans l’eau et préci- pitable par la noix de galles. M. Nysten a trouvé de l’acide phosphorique libre dans les humeurs des chenilles muscardines , lorsqu'il lès a examinées 36 heures après leur mort. Il croit que cœæt acide se développe seulement alors et qu'il augmente en proportion pendant quelques jours. 11 attribue en partie à cet acide le raccornissement des solides ; il a reconnu l'existence de ce même acide dans le corps des chenilles saines d’ailleurs , mais qu'il avoit fait périr volontairement pour les dessécher. Plusieurs mois après la mort des muscardius l'acide, tout-à-fait com- biné avec les organes, ne se rend plus sensible aux réacüfs ; il paroît qu'il se combine avec lPammoniaque ; car l’eau de chaux dégage cet alcali lorsqu'on la verse dans une décoction de ces vers, La cause de la muscardine n’a pas son siége dans les organes, ni dans la matière de la soie ; car on l’observe depuis la première müe jusque dans la chrysalide. La muscardine et les morts flats n’attaquent souvent que quelques chenilles , on y prête alors peu d’attention ; mais souvent ces maladies sont épidémiques et ravagent des magnauderies entières. En visitant tous les établissemens remarquables en ce genre dans les départemens de la Drôme , de l'Isère , de Vaucluse , du Gard, des Bouches- du Rhône, du Var, des Alpes maritimes, de la Stura et da P6, M. Nysten s'est assuré qu'aucune exposition ne les mettoit à l'abri de ces épidémies. il a reconnu qu'elles se manifestoient plus fréquemment dans les grands, ( #50 ) établissemens. Il a aussi observé que la muscardine paroissoit plus communément dans les endroits arides et sabloncux que dans les ter- reins fertiles et habituellement humides ; que les deux maladies, prin- cipalement dans le dernier äge des vers , se déclaroient plus particu- lièrement à l’époque de cette chaleur accablante qu'on nomme la touffe , dans le midi-de la France ; que toutes deux , mais sur-tout la muscardine paroissoit se développer dès le premier âge des vers, lorsqu'il y avoit eu quelque faute commise dans la maniere de les faire éclore ou de les élever , comme quand on n’a pas eu l'attention d'ouvrir souvent les nouets pour remuer la graine, ou lorsqu'on a négligé d'entretenir la propreté; quand on a mal distribué la feuille ou qu'on n’a pas renouvelé l'air de la magnauderie. Par des expériences directes faites sur des vers à soie sains, M. Nysten a reconnu que quoique les diverses qualités de feuilles de muüriers aient une influence sur la nature de la soie, elles n’ont aucune action sur le dé- veloppement des épidémies, Cependant il a obtenu quelques morts flats en exposant des vers à une chaleur humide dans un espace très-resserré, ou aux exhalaisons d’une litière putréfiée , il est aussi parvenu à dé- terminer une muscardine épidémique ; mais il n'ose tirer de cette expérience aucune induction, parce que l’action de la toufle est venue troubler , ou plutôt, trop favoriser , les expériences. L'analyse de l'air des magnauderies infectées ne lui a rien fait con- noître de remarquable ; mais les recherches sur la respiration des chenilles lui ont présenté quelques observations intéressantes. 1] a re- connu , par exemple, que l'air expiré par les vers, est moindre en volume, que le gaz inspiré, que l’asphixie a lieu avant que tout le gaz oxigène de l'atmosphère dans laquelle ils sont plongés, soit tota- lement absorbé, que ioute asphixie, qui ne dépend que du défaut de gaz oxigène , peut être combattue 10 ou 12 heures après que le ver ne donne plus signe de vie ; que les chrysalides , LE a besoin de gaz oxigène, peuvent continuer de vivre pendant quelques jours dans un espace hermétiquement fermé et très - circonscrit , dont elles absorbent tout l’oxigène. Aucun gaz connu n’a produit la moindre influence sur la muscar- dine , il en a été de même des circonstances les plus variées de lat- mosphère. Cependant une chaleur étouflée, jointe à lhumidité et à l'encombrement ont déterminé une épidémie de morts flats. M. KNysten a reconnu par des expériences exactes, que la muscar- dine étoit contagieuse pour les vers sains mélés sur les mêmes tables, avec Jes vers malades et seulement par le contact. Il a aussi prouvé que cette maladie n’est pas héréditaire, ni importée qu’elle est com- mune à un grand nombre de larves de Jépidopicres et mème à celles de plusieurs coléoptères. TT NN PS CP Cuir ) C'est en vain que l’auteur du Mémoire dont nous présentons l’ana- lyse, a cherché à diminuer la mortalité dans des magnauderies infectées , à l'aide des fumigations. Les deux maladies sont si aigues que lorsqu'une fois elles se sont développées, elles font périr les chenilles malades avant qu'on ait pu aérer suflisamment le lieu où on les élève. Aussi c’est principalement vers les moyens ‘préservatifs ou prophylactiques que M. Nysten a dirigé ses recherches ultérieures. Voici ceux qu'il propose. Si l'on fait éclore les œufs dans les étuves portatives appelées cou- veruses , on aura la précaution de n’élever d’abord Ja température qu’à 14 ou 15° R. On augmentera chaque jour d’un degré jusqu'au 23 ou 24°.— Les vers à soie seront placés dans un lieu propre, bien aéré ; à la température de 19 à 20° et nourris avec de la feuille tendre et fraîche , sans être mouillée. M. Nyÿsten indique toutes les précautions convenables , pour éviter la maladie ; il détermine les proportions entre la grandeur d’une magnauderie , le nombre des tables et la quantité de vers qu’on y doit élever. Il faut proportionner le wombre de repas à l'appétit des vers, éviter de leur donner de la feuille tro épaisse , dé- liter souvent et ne pas laisser la litière dans la magnauderie ; établir des ouvertures dans les combles et à la partie inférieure; laisser ces soupiraux constamment ouverts, excepté dans les tems de toufie; faire évaporer de l'eau ; arroser les murs et les tables dans les jours trop secs; tous moyens que l'expérience a démontrés eflicaces. M. Nysten termine son Mémoire par quelques considérations sur la maladie des passés, sur la clairette , sur la jaunisse , sur la grasserie et sur les vers courts ; il indique les causes les plus fréquentes de la plupart de ces maladies dont plusieurs peuvent être prévenues par les moyens qu'il indique. [ \ ANNONCE: L’anr de composer des pierres factices aussi dures que le caillou, et recherches sur la manière de bätir des anciens , sur la préparation, l’emploë et les causes du durcissement de leurs mortiers. Ouvrage dans lequel on enseigne les moyens de fabriquer en pierre factice, des conduits d'eau, des pompes, des auges , des bassins, aqueducs , réservoirs , terrasses, grands carreaux pour construire des murailles , tablettes pour couvrir les murs , et où l’on donne la manière d'exécuter des pavés en compartimens ou mosaïques avec des mortiers colorés, imitant le marbre, de mouler des bas-reliefs et autres cons- tructions dans l'eau et en plein air. Par M. Fleuret, ancien professeur d'architecture de l'Ecole royale militaire de Paris. (132) s A Paris, chez Magimel , 1807, x vol. in-4°, de texte avec 32 planches contenant 267 figures. L'art de composer les mortiers et les cimens porté à un grand degré de perfection chez les anciens, semble étre ignoré des peuples mo- dernes, si l’on en juge par le peu de solidité avec laquelle sont covs- traits la plus grande partie des monumens publics. Les Grecs et les Romains bâtissoient non-seulement avec plus de solidité qu'on ne le fait aujourd’hui , mais leurs procédés étoient beaucoup plus économiques que ceux dont nous faisons usage , quoique les matériaux dont ils se servoient fussent les mêmes. La supériorité qu'ils ont en ce point sur les peuples modernes consiste uniquement dans le choix des matériaux , dans la préparation qu'ils savoient leur donner , et dans la manière dont ils les employoient. C'est en étudiant les passages des ouvrages anciens qui traitent de cette partie de l'architecture , et en examinant avec soin les constructions des Romains qui existent encore, que M. Fleuret est parvenu à composer des cimens et des mortiers susceptibles de prendre la dureté de la pierre, et qui peuvent trouver un emploi non- seulement dans la construction des édifices, mais encore dans une grande diversité d’objets , ainsi que l’auteur l'annonce dans le titre de son ouvrage. La quantité de travaux de ce genre qu'il a exécutés , l'expérience qu'il a acquise pendant trente années sur cette matière, et les essais faits dernièrement au conservatoire des arts sur la solidité de ces ci- mens , prouvent la bonté des procédés dont il donne la des- cripuon. M. Fleuret a fait graver avec beaucoup de soin les machines, usten- siles et autres objets nécessaires pour faciliter l’intelligence et l’exécution des différens travaux qu'il propose. Son ouvrage peut étre très-utle non-seulement aux propriétaires qui construisent des bâtimens , mais encore à ceux qui veulent faire des conduits d’eau, des bassins , des citernes , des réservoirs, des bains, des auges , des terrasses, des parquets, des crépis, etc. Il seroit à desirer pour les progrès de l'ar- chitecture que les personnes adonnées à cet art, voulussent employer les moyens indiqués par l’auteur ; et si ces moyens ne sont pas entiè- rement neufs , ils sont au moins trop népgligés , et ils demandent une application générale , sur-tout lorsqu'il s’agit de oo R ERP PES L'abonnement est de 14 fr. pour les départemens , franc de port; et de 13 francs chez BERNARD, éditeur des Annales de chimie , quai des Augustins, n°, 25, NOUVEAU BULLETIN D EST SICILE NCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Mai 1808. VAE RU CERN HER ANATOMIE. Extrait d'un mémoire sur l'analogie qui existe entre tous les os et les inuscles du tronc dans les antmaux ; par M. C. Dumérir. : L’aureur , dans la première partie de ce Mémoire, démontre par des détails descripufs , dont il nous est impossible de présenter ici l'extrait, la grande analogie qui existe. entre toutes les pièces de la colonne vertébrale , sous le rapport des usages, des formes et du mou- yement. Ïl examine ainsi successivement les espèces de chaque classe d'animaux , en essayant d'apprécier à leur juste valeur le résultat des légères différences que leur échine laisse observer. M. Duméril discute ensuite si, sous le seul point ue du mouve- ment , la tête ne pourroit pas étre considérée comme une vertèbre très-développée , et conséquemment si les muscles qui la meuvent en totalité ne seroient pas les analogues de ceux de lépine. Nous allons présenter ici le résumé de ce travail , en commencant par la comparaison des os , et en citant ensuite les muscies qui sont regardés énéralement comme propres à la tête, et que l’auteur considère comme fe analogues de ceux de l’échine. Le trou occipital correspond au canal vertébral ; les condyles occi- pitaux, aux apophyses articulaires ;. l’éminence Sphéno-basilaire , au corps de la vertebre ; la protubérance occipitale, à l’apophyse épineuse; les tubérosités mastoïdes , aux a ophyses transverses. M. Duméril trouve les preuves de ces analogies dans l’ostéologie comparée. Ainsi chez les poissons osseux, dont les vertèbres n’ont pas d’apophyses articulaires , il n'y a pas de condyles, ct l’apophyse basilaire de l’occipital s'articule Tom. I. Ne. 8, 1e. Année, TUNIS JN3rTIT. NAT. 15 et 22 Fév. 1 a O0 8. (154) avec latlas par un fibro-cartilage recu dans une cavité conique, conime on l’observe sur toutes Jes autres vertebres. Cette disposition est encore plus évidente dans les oiseaux chez lesquels la facette postérieure du corps des vertèbres cervicales offre également une surface convexe. La différence principale que présente le crâne des mammiféres , tient essen- tiellement aux modifications des deux premières vertèbres, qui sont disposées de manière à permettre la rotation. C'est encore ce mouvement de rotation qui semble avoir modifié la forme primitive des muscles insérés à la tête; car dans les pois- sons, il n'y a pas de diffégences entre les muscles qui se terminent au crâne et ceux qui S'insèrent aux autres parties de l’échine, et on voit successivement leurs formes s’altérer ou se modifier dans les reptiles et les oiseaux. ] Le muscle trapèze s'attache sur la protubérance occipitale externe comme-sur les autres apophyses-épineuses de la colonne vertébrale. Les splenius de la tête et du cou , ainsi que le petit compleæus, montrent aussi par leur insertion l’analogie des apophyses mastoïdes avec les trans- verses. Le grand complexus est semblable aux transversaires épineux du dos et des lombes. Les droits postérieurs (grand et peut) corrés- pondent aux intercervicaux el aux interépineux , avec celle particularité , que le mouvement de ginglyme latéral, exercé par la première vertébre sur la#econde , semble avoir transporté le second muscle intercervical de la seconde vertèbre sur l’octiput , et non sur l’épine de latlas qui n'exisle pas, et qui auroit gêné d’ailleurs les mouvemens de rotation. Cette disposition est sur-tout remarquable dans les oiseaux. Les deux petits obliques postérieurs de la tête correspondent également aux trans- versaires postériggrs ; mais ils ont éprouvé à-peu-près les mêmes mo- difications, et ": les mêmes causes. Enfin M. Duméril regarde le petit droit latéral comme l’analogue du faisceau antérieur de la pre- miere paire de muscles intertransversaires; et le- grand ainsi que le petit droit antérieurs, comme les analogues du long du cou. Dans la troisième partie du Mémoire que nous aualysons , l’auteur compare les côtes et les os du bassin, également sous le point de vue général des mouyemens , à des prolongemens vertébraux analogues aux apophyses transverses. Il rappelle d’abord que les côtes ne se lient très - nécessairement à l'acte de la respiration, que dans les animaux doués d’un diaphra meget en particulier que chez les mammifères. Les côtes, lorsqu'elles commencent à se manifester dans les animaux, ne sont réellement que des apophyses transverses prolongées, destinées uniquement aux attaches des muscles vertébraux , comme on l’observe dans les poissons cartilagineux , les batraciens, les cécilies. Chez les poissons osseux , ces côtes sont souvent soudées aux vertèbres ; et dans les serpens en général , elles ne sont jamais fixées en devant. Chez les À (55) crocodiles et les oiseaux , Ics verttbres du cou offrent déja des vudimens de côtes articulées sur leurs apophyses transveñses. Les muscles intercostaux sent analogues aux intercervicaux : comme ceux-ci, ils sont formés de deux plans; leur volume seul, qui les rend si différens , est en rapport avec leurs usages. Les surcostaux , ainsi que les scalènes , le triangulaire des lombes, sont analogues au petit complexus et aux splenius. Les deux petits dentelés postérieurs sont semblables, sous quelque rapport, au trapèze. M. Duméril croit pouvoir conclure, des faits et des observations conte- nus dans son Mémoire , que la tête dans les quatre premières classes d’ani- maux est une vertébre très-développée ; que les côtes et les os du bassin correspondent aux apophyses transverses des vertèbres net que par con- séquent on peut étudier d'une manière générale et simplifier par là beaucoup la myologie du tronc dans les animaux à vertébres, puisque les muscles propres à la tête, aux côtes ét au bassin, n’offrent réelle- meut que des variétés de forme et de longueur, lorsqu'on les compare avec ceux qui s'insèrent aux autres’ parties de l’échine. CD G:É-O'LLO*C: IE: Précis du méléore qui a park dernièrement près W'eston, ville de l'état du Connecticut, dans l'Amérique septen- trionale , et des pierres météoriques qu'on y « trouvées. Communiqué à la Société philornatique, par M. WW ARDEN. Cr phénomène est arrivé le 14 décembre 1807. Le météore parut au nord , entre 5 et 6 heures du matin , dans une direction à-peu- près perpendiculaire à lhorison , mais s’inclinant un peu vers l’occi- dent; sa direction étoit curviligne , en s'écartant quelquefois de quatre ou cinq degrés du plan d’un grand cercle. Son mouvement r’étoit pas aussi rapide que celui d'un météore ordinaire. 11 étoit accom- pagné d’un corps moins lumineux, d'une forme conique , dont la longueur étoit de ro à 12 fois le diamètre du corps, qui étoit très-visible quand il n’étoit pas obscurci par des nuages. Le météore disparut derrière un nuage au nord-est, à environ 15° du zénith et au même nombre de degrés environ à l’ouest du méridien. Il fut visible pendant 30 secondes. Environ 40 secondes après sa disparition on entendit trois fortes détonations semblables à celles qu'auroit faites un canon de quatre livres de balles placé à une petite distance. Les détonations se suivirent rapidement, l'intervalle n'étant que de trois SOCIÉTÉ PHILOM. (156 ) 5 secondes. Un bruit sourd et inégal y succéda. M. Staples , qui observa le météore, dit , que lors de sa disparition, il éprouva trois secousses successives , à chacune desquelles le météore s’obscurcissoit , il disparut à la dernicre. Les pierres tombèrent en différentes directions et à la distance de deux lieues les unes des autres ; M. Stoly , ecclésiastique, et M. Bronson de Grunfield , qui ont visité les endroits où les pierres tomberent , ont publié un long détail des circonstances et des faits qui y sont relatifs, dont voici le précis. ils se transporterent d'abord à Grunfield , où ils trouverent un trou dans la terre de 4 pieds de profondeur et d'autant de diametre. La direction du trou étoit oblique, la pierre ayant tombé d’abord sur un rocher dont la surface se trouvoit brisée, et ensuite s’étoit enfoncée dans la terre. La pierre étoit cassée en plusieurs morceaux , dont le plus grand pesoit 6 ou 8 livres ; la totalité auroit rempli un boisseau anglais , ou à-peu-pres 4 décalitres. Ces messieurs en ramassèrent quelques-unes , le reste aÿant été ‘emporté par les habitans. La terre du trou avoit été jeltée à 10 ou 15 mètres de distance , et l'on trouva au fond l'herbe qui couvroit auparavant la surface du sol. Le trou avoit été découvert par M. Sceley et sa femme, à 10 heures du man, lorsqu'ils allérent visiter leurs bestiaux. Ils avoient vu des éclairs et avoient entendu l'explosion. Tous les habitans du voisinage allèrent examiner le trou et les pierres le méme jour. Le second endroit que ces messieurs visitèrent, étoit la basse-cour de M. Prince, fermier , à une lieue et demie nord-est du premier en- droit. Is y virent un trou de 4 ou 5 pouces de diamètre , et de 2 picds 2 pouces de profondeur, dont on avoit retiré, le 14 au soir, une pierre pesant 36 livres , pareille à l'autre , tant par la texture que par l'extérieur. M. Prince ainsi que sa femme et ses fils virent les éclairs et entendirent l'explosion et la chüte de la pierre qui la suivit et qui les épouvanta beaucoup. M. Prince trouva un autre trou à 27 pieds de la maison, qui lui paroissoit avoir été nouvellement fait. I ne vit rien dans le trou, mais ses fils ayant entendu parler de la chûte de la pierre dont on vient de faire mention , retirèrent la terre et trou- vèrent dans le trou une pierre pesant 11 livres, et dont quelques mor- ceaux en avoient été détachés par d’autres pierres qu’elle avoit ren- contrées dans sa chüte. Cette pierre est en la possession de M. Bronson, Un nommé M. Stubel passoit par cet endroit à la distance de 130 mètres lorsqu'elle tomboit. IL vit le météore et entendit l'explosion et un bruit dans l'air semblable à celui causé par un ouragan. Le troisième endroit où les pierres météoriques tombèrent, étoit à deux lieues nord-est de la ferme de M. Prince près d’un grand chemin. (A 2) Cette portion tombant sur un rocher , étoit cassée en plusicurs mor- ceaux dont le plus grand ne pesoit que 4 ou 5 onces. Le tout n’auroit pas rempli la mesure d’une pinte. Cette pierre tomba à 28 mètres de la maison de M. Burt qui, aimsi que sa femme, vit des éclairs et en- tendit l’explosion et un bruit comme siun corps étoit tombé dans un marais situé à 20 ou 28 mètres de la maison. Ils sortirent avec une chandelle pour voir ce qui étoit arrivé, mais sans rien trouver. Ce ne fut qu'au lever du soleil qu'ils découvrirent les fragmens qui avoient été brisés sur le rocher. Le marais étant rempli d’eau, n'a pas été examiné. Il paroit que le météore a été vu et l'explosion entendue d’un très - grand nombre de personnes à Weston et dans les villes d’alentour. La pierre est fortement aimantée; son extérieur est couvert d’une croûte lisse et polie. Sa cassure présente une couleur de plomb bleuitre. La portion qui tomba à Sceleyo pèse environ 100 livres Les maisons de la ville de Milford , situées à 10 lieues du point de l'explosion ont été plus ébranlées que celles du voisinage. Il paroit que plusieurs personnes ont des morceaux de ces pierres. MM. Salmon et Jenningo, de New-Yorck, en ont montré une portion qui pèse 37 livres. J'ai vu des certificats des professeurs de mathéma- tiques , de minéralogie et de chimie , au collège de Columbia, à New-Yorck, qui attestent que cette portion provient du météore qui parut près la ville de Weston. M. Sellimom , professeur de chimie au collège de Hale, a ramassé plusieurs morceaux de ses propres mains. M. Bruce, professeur de minéralogie à New-Yorck , a un morceau d'une pierre qui tomba à Ensisheim , en 1492, et dont les caractères en ressemblent parfaitement à ceux de la pierre météorique de eston. Mémoire sur un nouveau genre de liquéfaction ignée qui explique la formation des laves lithoides ; par M. DE Drér. Les empreintes visibles de l’action du feu, dit l’auteur de ce Mé- moire, ont été longtems les seuls caractères auxquels on distinguoit les produites volcaniques. Aussi ces produits se sont-ils longtems bornés aux obsidiennes, aux scories, aux ponces. Les naturalistes de nos jours ont été les premiers à faire connoître que les masses pierreuses qui débordent les cratères ou qui débouchent par les flancs des montagnes volcaniques eu 1orrens enflammés , se consolidoient ensuite en pierres très-ressemblantes aux roches attribuées à la voie humide, L'examen des InsTiTUT. 28 mars 1808. (+38) matières composant ces courans a donné lieu à deux questions dont la solution est du plus grand intérêt pour la géologie , savoir : 1. Quelle opération a pu liquéfier Tes matières servant de bases au laves et leur conserver en même tems la constitution pterreuse ou luhotde. 2. Quelle est l'époque où se sont formés les cristaux inclus dans les laves porphyritiques. L'on a-beaucoup disserté sur ces questions. Dolomieu pensoit que les laves lithoïdes étoient le résultat d'une application particulière du calorique qui agissant sur les mauères, les metioit dans un état de ramolissement. sans les fondre ni les changer de nature, Il pensoit auss. que les cristaux étoient préexistans dans les laves et que la viiri- fication ne s’opéroit que lorsque les matières ramollies se trouvoient en contact avec l'air dans les foyers supérieurs des volcans. Un mémoire sur la fusion def laves et des whinstones, par M. Hall, des expériences faites par MM. Dartigues et Watt et des observations de M1. Fleuriau de Bellevue, ont fait naître une opinion contraire, celle d'attribuer la formation des laves lithoïdes à la dévitrification , opinion qui feroit passer toutes les laves lithoïdes par la fusion vitreuse pour les ramener à l'état de pierres. Ces mêmes savans attribuoient, l'o- rigine des cristaux inclus dans les laves porphyritiques à la même opération. M. de Drée, obligé de classer la collection des laves qu'il possède et dont il va publier le catalogue, dans les œuvres de Dolomieu, sentit la nécessité de résoudre ces questions et il entreprit en conséquence une suite d'expériences dont le but étoit de rechercher si par une application non immédiate, mais communiquée de la chaleur ; st en empéchant la dissipation d'aucun des principes élémentaires et l'in- troduction d'aucun agent de décomposition ; on pourroit pagvenir à faire passer des roches à un état de liquéfaction qué leur permit de reprendre la constitution pierreuse en se consolidant. M. de Drée a choisi pour ses expériences les roches qui lui parois- soient devoir être la matière première de certaines laves et principa- lement des porphyres. Ses procédés ont été la fermeture de la ma- tière dans des vaisseaux bien clos et quelquefois la compression. Il a placé dans des étuis de porcelaine ou des creusets de Hesse , le mor- ceau le plus gros possible de la roche, et pour ne pas laisser de vide il a rempli les interstices avec cette même roche réduite en poudre im- palpable, pressée le plus fortement possible. 11 a recouvert ensuite la matière par une lame de mica (substance qui par son élasticité et sa ( 59) difficulté à fondre lorsqu'elle est en grande lame convenoit à cet emploi), pour empêcher le mélange avec la poudre de quartz dont il a mis une couche épaisse et très-tassée. Les étuis de porcelaine ont été fermés avec des bouchons lutés à laide d’une maucre facilement vitrifiable, et disposés ainsi dans l'appareil de compression. Les creusets ont été renfermés dans d'autres creuscts aussi avec de la poudre de quartz ; et après avoir clos le tout par un couvercle luté avec de l'argile , ils ont éié ficellés avec du fil-de-fer. Des pyromètres deWegdvood ont été placés dans l'intérieur des étuis ou des creusets à côté de la maukre. Quant aux appareils de compression , ils ont été changés plusieurs fois et l’auteur ne donne aucun détail à cet égard. Ces expériences lui ont donné des produits qu'il divise en quatre séries. On remarque dans ceux de la première, que la poudre de porphyre, sans changer de nature , s’est consolidée à l'état de pierre, que les morceaux ont été liquéfiés et ramollis au point de couler et de se re- consolider de même sous la constitution pierreuse , semblable à celle des laves lithoïdes, sans que les cristaux de feld-spath du porphyre employé aient été dénaturés , ni déformés. Deux de ces produits sont très-remarquables , parce qu’à la suite de la liquéfacuion, il y a eu dans la partie formée par la poudre, un rapprochement de molécules qui a produit les rudimens de cristalli- sauon. L'auteur fait voir qu'aucun des produits de cette série n’a passé par la fusion vitreuse. Dans les produits de la 2e. série on observe que la poudre a été liquéfiée, mais que les morceaux m'ont point été ramollis et que l’un et l’autre ont pris l'aspect de la pâte de la porcelaine; ce qui an- nonce que ces produits avoient éprouvé un commencement de fusion vilreuse. Ceux de la 5e. série se distinguent en ce que toute la pâte des porphyres a passé à la fusion vitreuse complète, sans que les cris- taux de feld- spath aient perdu leur forme et leur. contexture la- melleuse. Enfin les produits de la 4. série sont des obsidiennes homogènes. mais il a fallu une haute température pour conduire à la dissolauon vitreuse , les cristaux de feld-spath. De ces résultats, M. de Drée conclut : que, 10, Les roches ou pierres, par une application paruculière de la chaleur et dans certaines circonstances, peuvent être conduites à un état de liqué- faction ignée telle qu’elles peuvent couler, sans que pour cela elles perdent presqu'aucun de leurs principes constituans , sans que les substances composantes se dissolvent comme par la fusion vitreuse et sans qu'il y ait même aucun changement notable dans-la constitution de la roche (140) à tel point que cette mativre liquéfiée donne en se reconsolidant, une pierre semblable à une lave lithoïde où l’on retrouve dans le même état et dansles mêmes dispositions les substances composantes de la roche. 2°, Le principe général pour parvenir à cette liquéfaction ignée, est de s'opposer au dégagement des substances expansives , d'empêcher l'accès d’aucune substance étrangère et d'écarter la matière de toute application immédiate du feu. Dans cette opération l’action du calorique opère seulement le ramol- lissement de la matière en détruisant pour le moment la cohésion fixe des molécules, mais elle n’entraine pas la désorganisation des substances comme dans la fusion vitreuse. À L'auteur nomme ce genre de fluidité Yes ignée , pour le distinguer de la fusion vitreuse qui conduit les matières minérales pier- reuses à l’état de verre ; et il désigne même cette dernière fusion par l’épithète vitreuse , pour qu'on ne la confonde point avec la fusion métallique qui a un résultat tout difiérent. 3°. Les diverses espèces de roches ou pierres ne demandent pas le même degré de chaleur pour passer à cette liquéfaction ; l’auteur , dans ce moment, ne peut assigner au juste Île terme le plus bas , ni le plus élevé ; cependant ce dernier lui paroît devoir être aux environs de 50° du pyromètre de Wedgwood, tandis que le degré le plus bas est au-dessus de la température d’un four à chaux ; car ayant placé deux fois plusieurs essais dans un de ces fours à un feu de 72 à 80 heures , il n'a obtenu aucun ramollissement dans la matiere. Une température au-dessus du terme convenable porte le trouble dans Ja matière etla détermine vers la fusion vitreuse. 4°. Il ne suffit pas d’arriver au degré convenable de chaleur , il faut encore soutenir longtems cette tempéraiure et sur-tout la prolonger en raison de la grosseur des morceaux qu'on veut liquéfier , la pénétra- tion des grosses masses doit s’opérer par l'effet du tems et non par l'augmentation d'intensité de la chaleur ; l’on sait que cette pénétranon:- du calorique dans les pierres est extrêmement lente. 5°, La compression n’est pas nécessaire pour les roches qui sont composées d’élémens terreux et qui contiennent peu de substances expansives ; une fermeture exacte , sans aucun vide, et la matière en assez forte masse pour qu'une portion soit comprimée par l’autre, suffisent dans ce cas. 6°. La compression est au contraire nécessaire sur les roches ou pierres qui ont pour élémens constituans des substances que la chaleur met à l’état aériforme. 7°. L'observation a démontré à l’auteur que la poudre des roches qu'il employoit n'étant pas sèches , éprouvoit dans les creusets un retrait et que ce retrait y formant des vides, donnoiït par là accès à des subs- "cra Crir) tances aériformes , qui disposoit souvent la poudre à la fusion vitreuse; pour éviter cet inconvénient , 1l a fait sécher au rouge la poudre de quelques porphyres , et par ce procédé la liquéfaction ignée n’a été que plus assurée, mais il faut remarquer que l’on ne peut l'employer que sur des matières qui n'ont pas pour élémens des substances gazeuses , et que la compression pareroit à tous les inconvéniens de ce genre. 8. L’addition d’une substance étrangère n’est point nécessaire. M. de Drée a fait plusieurs essais en ajoutant du muriate de soude et du soufre, il n'a pas remarqué que cela dùt changer aucune des condi- tions requises. 9°. Le rapprochement des molécules similaires peut avoir lieu dans certaine matière liquéfiée, et produire des rudimens de cristallisa- tion, lorsque le prolongement de cette fluidité lui laisse le tems de s'opérer. 10°. La liquéfaction ignée et la fusion vitreuse sont deux opérations bien distinctes. — Dans la liquéfaction ignée le calorique détruit mo- mentanément Ja cohésion fixe des substances sans changer leur nature. — Dans la fusion vitrense, au contraire, toutes les substances com- posantes sont dissoutes pour former le verre, matière homogène qui n’a plus de rapport avec la matière premiere. La cristallisation , suite de la liquéfaction ignée citée ci-dessus article 9, et la dévitrification, suite de la fusion vitreuse annoncée par MM. Hall , Dartigues et Fleuriau , sont aussi deux opérations différentes , quoique l'une et l’autre le résultat de la prolongation de a fluidité ignée, — En effet, la cristallisation est un simple rapprochement des molécules similaires qui n’ont cessé d'exister dans la matière liquéfiée. — Au lieu que la dévitrification est une nouvelle formation de substances qui s'opère dans le fluide vitreux où toutes les parties sont dissoutes , et ces substances ne sont jamais entièrement semblables à celles qui compo- soient la matière avant la fusion. 119. De ce qui précède, dit M. de Drée, on ne peut s’empécher de conclure par analogie que les laves lithoïdes sont le produit de la liquéfacuion ignée. La chaleur obscure. résultat des actions chimiques , qui se communique sans combustion aux matières dans les profondes cavités de la terre, et la compression qu'éprouvent leurs énormes masses , sont les mêmes conditions qu’exige la liquéfaction aruficielle qu'il a obtenue. , Il n'écarte point par là cette grande pensée que Dolomieu a mise au jour sur la fluidité pâteuse de l’intérieur du globe ; cette hypothèse si favo- rable à l'explication de beaucoup de phénomènes géologiques ne pour- que confirmer et rendre plus facile cette liquéfaction ignée des laves lithoïdes. Tome I. N°. 8, 1e. Année. 19 SocIÉTÉ PHILOM. (142) 120, Les cristaux de feld-spath inélus dans les porphyres ne perdent à la liquéfaction ignée , ni leur forme, ni leurs caractères essentiels. Ces mêmes cristaux résistent à l’action vitrifiante lors même que la pâte du porphyre a passé à la fusion vitreuse , et cependant cette pâte contient aussi la substance feld-spathique. Cela confirme ce principe qu'une substance en mélange avec d’autres est plus fusible que lorsqu'elle forme une masse homogène. . Il faut une très-haute température pour que les cristaux de feld-spath se dissolvent dans la pâte vitreuse. 150. Enfin , des principes établis dans ce dernier article , on doit encore conclure que les cristaux de feld-spath inclus -dans les laves porphyritiques , soit lithoiïdes, soit vitreuses , ainsi que les cristaux d’autres espèces qu’on y trouve , tels que les amphigènes , les augites, etc., existoient dans la matière avant quelle devint fluide. L- Il est cependant, dit l’auteur, une exception à cette règle générale pour certames laves lithoïdes, car il est de ces laves dont les petits cristaux ont été formés pendant la fluidité ignée, ainsi que cela est expliqué article 9. Quelques caractères particuliers à cette nouvelle for- mation peuvent, servir à les faire reconnoiître. Cependant la disunction entre ces deux sortes de cristaux n’est pas toujours facile. M. de Drée termine son Mémoire en le restreignant aux conclusions ci-dessus, mais en annoneant qu'il donne suite à ses expériences , dans l'espoir d'obtenir des résultats importans pour la solution de quelques grands problèmes géologiques. H fait voir ensuite que l'opération qui à porté la craie pulvérisée à là contextüre du marbre dans les expériences de M. Hall, est une liqué- faction pareille à celle qu'il indique, et non le résultat. de la dévitrilication À ainsi que M. Hall paroît l'avoir pensé d’après l'opinion qu'il a émise dans son Mémoire sur la fusion des laves. . B. AG R EC UL T U:R E. Du Colonnier cë de sa culture; et de la possibilité ct des moyens d'acclimater cet arbuste en France, elec. elc.; par M, DE LASTEYRIE. L'isrnopucriox de nouvelles cultures utiles est un des plus grands bienlaits que l’on puisse faire à une nation. Dans l’état actuel de l'Europe, aucune nouvelle culture ne pourroit égaler en importance celle du coton. Le gouvernement s'est empressé à manifester son desir que cette plauté (145) pût se naluraliser en France, et à faciliter aux cultivateurs le moyen de faire des essais : mais sans une instruction détaillée ct savante sur la manière de la cultiver, sur les espèces qu'il faudroit préférer dans les climats de la France où il seroit possible de l'introduire , les essais des cultivateurs, laissés à eux-mêmes, auroient une divergence qui pourroit devenir fatale à ceue entreprise, où du moins en retarder sen- siblement les progrès. M. de Lasteyrie,. par ses connoissances , ses voyages agronomiques dans presque toute l'Europe, et sur-tout dans les parties Îles plus méridionales, est bien a même de donner aux cultuivateurs des Instructions précieuses sur la culture du coton. Ge livre contient non-sculement ce qu'il a eu occasion de voir pratiquer , mais aussi ce que les auteurs des nauons qui possèdent cette plante et la culiüivent nous ont appris sur ce sujet. Les circonstances particulières de la France demandent des modifications nécessaires, qu'il propose, fondé sur les examens de ces mêmes circonstances, et de la nature des diverses espèces de eoton. L'ouvrage est divisé en trois parties, dont la première est destinée à démontrer la possibilité d'introduire le co- tonnier en J'rance avec profit; la seconde expose tous les détails de la culture de cet arbuste, ses maladies, les accidens auxquels il est exposé , sa récolte, la façon de le préparer, etc. On trouve dans la troisieme une notice critique de toutes les manières de cultiver le cotonnier , suivies par les difiérens peuples des quatre parties du monde. C. P.L. MÉDECINE. MATIÈRE MÉDICALE. Expériences sur l’Opium ; par M. NYSTEN. » L'orium du commerce isolé des substances étrangères qu'il contient , étant encore un composé de plusieurs principes différens les uns des autres, on a attribué à chacun d’eux des vertus médicales particulières. Ainsi la partie aromatique de l’opium paroissant , à cause de sa vola- tilité, plus propre que les autres à se porter au cerveau , on lui a attribué la propriété narcotique ; et comme les résines sont en général irritantes, on a cru que la partie de l’opium que l'on a regardée comme résineuse jouissoit de la même propriété, et c’est à elle que l’on a attribué les phénomènes nerveux produits par l'opium administré à une dose un peu forte. On a supposé en conséquence que la partie dite gommeuse de l’oprum , isolée d’une part de la partie aromatique , et de l'autre dè la partie résineuse, devoit jouir de la propriété exclusivement SocIÉTÉ PHILOM, Ca44) calmante , celle dont on a le plus souvent besoin quand on administre l'opium. De là les procédés extrêmement nombreux qui se sont suc- cédés , depuis plus d’un siècle jusqu’à nos jours , pour préparer l'extrait gommeux d’opium , et l'isoler completement des autres principes. De là encore le conseil donné par plusieurs écrivains, de séparer avec soin Ja pellicule qui se forme pendant l'évaporation de cet extrait, et à laquelle l'on a aussi attribué une propriété éminemment irritante. En se laissant toujours conduire par l’analogie plutôt que de consulter l'expérience , on a cru dans ces derniers tems que la matitre qui se sépare et cristallise par le refroidissement ou par l'évaporation lente de Falcool saturé d'opium, étoit le plus énergique des principes que contient l’opium, de même que l’on avoit placé peu de tems au- paravant la propriété fébrifuge du quinquina dans le sel essentiel de cette substance. Des assertions aussi hasardées laissoient dans l'emploi de l’opium une incertitude tiès-grande qu'il étoit important de faire cesser par des expériences exactes. M. Nysten a entrepris ce travail dont il a présenté les premiers résultats il y a quatre ans à l'école de médecine. 1] a d’abord séparé de lopium du commerce la partie aromatique (1), la matière extractive, la matière dite résineuse, la matière cristalline ou sel essentiel , Ja pellicule qui se forme pendant l'évaporation del’exirait; et il a examiné comparativement l'action de ces diverses substances sur l'économie animale, soit en les introduisant dans le canal alimentaire, soit en les appliquant sur la plupart des autres organes : il a essayé inutilement de séparer de l’opium la ma- tière huileuse dont parlent quelques auteurs. Ces expériences ont été faites sur lui-même, sur plusieurs personnes qui ont bien voulu s'y soumettre , et sur des animaux vivans; voici les principaux résultats qu'il a obtenus. Toutes les préparations d’opium produisent sur l'économie animale les effets de l’opium brut, ou de l'extrait d’opium préparé à Îa ma- nière ordinaire; mais ces eflets surviennent plus ou moins promptes ment et varient dans leur inteusité suivant le degré de dissolubilité de ces préparations et le degré d’altération que le feu ou quelque réactif leur a fait subir. La partie dite gommeuse de l’opium, qui après avoir été séparée par l’eau froide n’a subi qu'une seule évaporation , est , conformément à la proposition générale qui vient d'être énoncée, la plus énergique de (1), Gette partie a été séparée par la distillation d’une livre d’opium du commerce, avec environ douze onces d’eau dislilée, et la cohobation du premier produit; on a retiré de cette manière 7 à 8 onces d’eau dislillée, tenant en dissolution la partie aromatique. tte en (145) * toutes les préparations d’opium, et elle agit plus promptement à l'état de dissolution dans l’eau qu'à l’état solide. Ainsi cet extrait gommeux pré- paré de la manitre indiquée , est plus actif que lorsqu'il a été redis- sous , filtré et évaporé un grand nombre de fois, d'apres le procédé de Cornet ; il est également plus actif que l’opium de Rousseau qu'on a laissé fermenter pendant un mois ; et celui qui a été préparé par longue digestion à la manière de Baumé , est moins actif encore que celui de Cornet ei que celui de Rousseau. En eflet , outre l'altération que l'extrait d'opium a dù subir pendant ure digestion de six mois dans le pro- cédé de Baumé, il a perdu une grande partie de sa dissolubilité. Aussi trois grains de cette substance ne produisent pas plus d'effet qu'un seul grain d'extrait d’opium préparé à la manière ordinaire. La matière dite résiueuse, à laquelle on avoit attribué des propriétés nuisibles et très-différentes de celles de l'extrait dit gommeux , produit absolument les mêmes effets que ce dernier; mais elle les produit beaucoup plus lentement à cause de son peu de dissolubilité , et la lenteur même de son action diminue, comme on le concoit, l'in- tensité de ses eflets ; de manière qu'il en faudroit une dose beaucoup plus forte pour produire des phénomènes dangereux que lorsqu'on les détermine par la partie soluble dans l'eau. La matière cristalline ou sel essentiel de lopium , dans lequel M. Derosne a placé les propriétés inhérentes à l’'opium, a moins d'action que la partie résineuse. Insoluble dans l’eau , elle est moins soluble dans l’alcuol que la résine. M. Nysten , après en avoir pris quatre grains, n'a éprouvé qu'une légère disposition au sommeil. La pellicule qui se sépare pendant l'évaporation, de la partie extrac- tive, et qui n’est sans doute que l'extrait ahéré et rendu insoluble par l'action de l’air et même du feu, a moins d'action encore que la partie cristalline. M. Nysten en a pris cinq grains sans éprouver le moindre effet. , La partie aromatique de l’opium a sur l'économie animale les mêmes propriétés que les autres préparations de Popium. M. Nysten a pris deux onces d'eau distillée d'opium, contenant cette partie en dissolu- tion sans éprouver aucun effet sensible; mais à plus fortes doses , il a déterminé une légère ivresse et le sommeil. Quelle que soit la partie du corps sur laquelle on applique une prépa- ration d'opium , sur-tout lorsqu'elle est soluble, on produit les phéno- mèncs généraux, que détermine lopiun introduit dans Jes organes digestifs ; ces phénomènes que tous les physiologistes connoissent, sont pour la plupart relatifs à l'espèce de trouble que détermine l'opium dans les fonctions du cerveau, organe sur lequel cette substance agit spécialement ; mais on ne les produit pas plus promptement 1 d’une . (14) ananière: plus énergique.cn appliquant de l’opium à la surface du cer- veau lui-méme ou sur laracnoïde que lorsqu'on l'applique sur quel- Gu’autre partie où l'absorption se fan habituellement avec activité. C’est en injectaut une dissolution aqueuse d'opium dans la carotide d'un chien qu'on le fait périr le plas promptement, et il ne faut pour tuer de cette manière un chien de moyenne taille , que trois ou quatre grains d'extrait d'opium , tandis qu'il en faudroit deux gros pour le tuer , en introduisant dans l'estomac. L'animal ne meurt dans ce dernier cas qu'au bout d’une heure ou deux et quelquefois plus tard, tandis que dans le premier cas, il meurt au bout de quelques mi- nules. L'injection d’une dissolution aquevse d’opium dans une veine telle que la crurale ou la jugulaire , fait pérvie un animal un peu moins promp- tement que l'injection degla même dissolution dans l'artère carotide; il en faut donc une dose un peu plus forte (1). Une dissolution aqueuse d’opium injecté dans la plèvre ou dans le périloime , fait périr nn chien presqu'aussi promptement que lorsque Finjection est pratiquée dans une veme et il ne faut pour cela que 8 à 16 grains d'extrait, suivaut la grosseur de lanimal. L'activité avec laquelle se font lexbalation et l'absorption dans les membranes séreuses rend raison de ce phénomène. Les Een - — HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Sur deux espèces de Poissons du genre Pétromyzon ; par WT. J. J. OMALIUS-DE-HALLOIS. Lrs Pétromyzons ou Lamproies , forment un genre de poissons cartilagineux qui s’éloignent par beaucoup de caractères anatomiques de la classe des poissons, et même de la grande division des animaux à vertèbres. L'auteur de la notice que nous analysons, ayant observé avec soin les habitudes de deux espèces de ce genre, le P. Lamproyon, et le P. Planer, nous allons indiquer ses remarques les plus in- téressantes. Le P. Lamproyon a les dents peu visibles, les yeux cachés, la bouche comme divisée en deux lèvres, la première nageoire du dos peu distincte, la seconde réunie à la caudale qui est très-basse; le corps cylindrique comprimé vers la queue, le dos d’un gris olivätre, le ventre blanchâtre, des taches sanguinolentes autour des branchies, de l’évent et de l'anus. — Cet animal habite les petites rivières : il se tient constamment dans la vase, où il s'enfonce avec facilité; il ne peut comme d’autres espèces se cramponer, ni sucer avec la bouche. Le P. Planer a l’orifice de la bouche garni de papilles , outre beaucoup de petits tubercules anguleux , la concavité de son suçoir présenté deux cartilages divisés, l’un en sept dents ou tubercules, l’autre en deux seulement. La première dorsale est arrondie, la seconde triangulaire, la caudale lancéolée. Le corps est comprimé , sur-tout vers la queue. Sa couleur est sur le dos et les côtés d’un bel olivâtre, le ventre est blanc. Il vit au milieu des eaux des pelites rivières ; il se cramponne aux corps solides avec la bouche. Tome I. N°. 10, 1°. Année. 32 Jounx. pe Prys. Mai 1808 ANNALES pu Mus. N°. 63, G°. ann. ( 166 ) M. Omalius de Hallois, pense que la différence des mœurs dans Jes Pétromyzons, Fouisseurs et Suceurs pourra conduire à l’établisse- ment d'un nouveau genre dans la famille des Cyclostomes. Les Suceurs nagent très-bien dans l’eau, les Fouisseurs tombent au fond et y restent étendus sur le côté. Les premiers respirent plus souvent ; et avec plus de force que les seconds. Les uns s’accrochent avec la bouche qui fait l’ofice d’une ventouse, et les autres n’ont pas cette faculté. Le rédacteur de cet article espère prouver par la suite, comme il l’a déja annoncé, que les Cyclostomes ne sont pas de véritables poissons. C. Sur la Vivipare d'eau douce (Cyclostoma Viviparum. DRAP.), et sur la tribu des Gastéropodes pectinés à coquille entière ; par M. G. CUvIER. Lasrer et Swammerdam avoient déja observé cette espèce de mol- lusque gastéropode, et avoient fait connoître plusieurs particularités fort intéressantes relatives à son organisation et à ses mœurs. Spallanzani et Draparnaud , avoient fait aussi d’autres observations qui sembloient contrarier , jusqu'à un certain point, celles de ces deux premiers auteurs, principalement dans la description des organes de la généra- tion. Les recherches anatomiques de M. Cuvier sont de nature à faire revenir aux premières idées. L'animal de la Vivipare dont Linné a fait une hélice, Geoffroi et Muller une nérite , Poiret un bulime et Draparnaud , d’après l'indication de M. de la Marck, un Cyclostome, a deux tentacules coniques alongeables , mais non rétractiles qui portént les yeux vers leur base extérieure. Le mâle a le tentacule droit plus gros que laure, et la verge en sort par un trou assez distinct percé vers son extrémité : un peu en dehors entre les tentacules , est une trompe courte et ronde. La cavité où sont les branchies, est ouverte sous tout le bord antérieur du manteau; on y voit pénétrer la membrane latérale du côté droit qui, venant du tentacule correspondant, s’y recourbe en un demi-canal que M. Cuvier croit propre à forcer l’eau d'arriver aux branchies, quand l’animal est rentré dans sa coquille. On ne voit ni franges, ni dentelures, ni tentacules sur le côté du corps. Le pied est muni d’une double lèvre à son bord antérieur; à l’entrée de la cavité des branchies, on voit quelques houppes de celles-ci. On peut encore remarquer, sans dissection, l'orifice de la matrice et de l'anus; la maniere dont le pied se coude pour rentrer be D NE CES EES (167 ) dans la coquille, ainsi que l’atache de l’opercule qui est analogue à tout ce qu’on observe dans les autres genres operculés. En ouvrant au printems la membrane qui sert de voûte à la cavité branchiale, et en la renversant de gauche à droite, on met à découvert les branchies, le rectum, le canal de la matière visqueuse, et dans les femelles la matrice qu’on trouve à cette époque remplie de petits animaux dans leurs coquilles, déja prêts à marcher. A mesure que l’on remonte vers son fond, les coquilles deviennent plus petites et sont enveloppées d’une glaire plus abondante qui se durat dans l'esprit de vin. Les branchies se composent de trois rangées de filamens coniques, disposés très-régulièrement. On voit entre elles et la matrice, le rectum et le canal dela matière visqueuse, dont le premier s'ouvre un peu plus bas que l’autre, par un orifice plus grand. La bouche ne forme pas de trompe. La langue n’est qu'un petit PRE PART il ny a que deux glandes salivaires. — L'œsophage est long et tres-mince, l'estomac est très-vaste, le canal intestinal n'offre pas d’autres renflemens. Les nerfs ne présentent aucune particularité remarquable. La verge de mâle qui est cylindrique, très-musculeuse occupe à-peu- près la même place que chez la femelle. Elle doit pouvoir se retourner comme celle des Jimaces, et elle sort alors par le trou du tentacule droit. Le testicule est situé dans la spire, il communique avec la verge par un Canal court et torlueux. M. Cuvier conclut de cette anatomie, que la vivipare se rapproche d'avantage de la Janthine et de la Phasianelle, que des ffélices, des Planorbes et des Lymnées. M croit devoir former de ces trois coquillages, le type d'une grande famille qui comprendra les Gasté- ropodes à branchies pectinées et à bouche entière, et qui réunira toutes les espèces aquatiques des anciens genres Turboy Trochus et Nerita de Linnæus. Il pense que les genres à branchies pectinées, et à syphon ou au moins à échancrure, savoir Buccinum, Strombus, Murex, Voluta et tous leurs démembremens, ne diffèrent essentiel- lement des premiers, que par le petit prolongerhent du manteau qui passe par le syphon, ou par l’échancrure de la coquille. Enfin M. Cuvier reconnoit que le nombre des tentacules ne peut pas servir à distinguer les espèces aquatiques, d'avec les terrestres auxquelles on en attribuoit quatre constans, comme caractères, et deux seulement aux premières. En effet les aplisies en ont quatre, et on ne peut pas en observer du tout dans les acères, et les bullées. C. D. SociÊTE PHILOM, ( 168 ) Observations sur la propagation d'une espèce de Sang-sue ; par M. C. DUMÉRIL. L’esPrce de sang-sue qui a donné lieu aut observations dont nous présentons ici l'extrait, paroît être la même que celle décrite par Brncman, dans les actes de Stockolm, pour 1757, sous le nom de sex-oculata ; mais sur-tout par Murcer, Æist. verm. , 1 » 2 paït. » pag. 47, n°. 175, sous cette phrase : Æirudo dilatata, cinerea , line dorsi duplicé tuberculaté, margine serrato, et que Linné a admise dans ce même genre sous le nom de complanata. Syst. nat. Gmelin , n°. 6. M. Duméril avoit observé plusieurs fois qu'en coupant en travers celte sang-Sue, qui se trouve communément sous les pierres des caux courantes , il sortoit du corps en apparence un grand nombre de etites sang-sues vivantes sembloient s'échapper par la plaie de FE et de l'autre côté. Voulant répéter cette expérience dans les pre- miers jours du printems de cette année, il s'appercut que les sang-sues coupées n'en produisoient pas d’autres. Il emporta un certain nombre de ces animaux pour les examiner plus à loisir. Placés dans de l’eau fraiche , leur peau transparente laissa appercevoir à l'œil nu deux tiges longitudinales ; correspondantes aux lignes tuberculeuses: Vues à la loupe, ces tiges larges se subdivisoient en faisceaux dendroïdes très- réguliers , au nombre de huit de chaque côté. Ces animaux étoient alors trés-agités. Ils marchoient jour et nuit, cherchant à s'échapper , sans cependant sortir du vase assez spacieux où on les ayoit déposés. Vers le quatrième ou le cinquième jour, la plupart se fixèrent et restèrent presqu'immobiles et contractés pendant quatre autres jours , au bout desquels l’auteur de l’observation s'appercut, en regardant en dessous de leur corps, sans les déplacer , à travers le vase de cristal qui les renfermoit , que la plupart recouvroient quatre paquets d'œufs disposés en croix et retenus par une matière muqueuse. Le corps de ces sang-sues Étoit très-diminué de volume , et les ramifications dorsales avoiént totalement disparu. Lorsqu'on vouloit détacher ces sang-sues des points fixes sur lesquelles elles adhéroïent, elles se contractoient fortement, elles s’arrondissoient en voûte , et se laissoient plutôt dé- chirer que d'abandonner leur place. Mais lorsqu'elles ne voyoient pas de danger, elles imprimoient à leur corps un mouvement d’ondulation qui paroissoit destiné à faire passer l'eau autour des œufs. Environ quinze jours après, la forme de ces œufs changea ; ils devinrent plus transparens et s’allongerent en formant une sorte de croissant que l'on vit successivement s'étendre en longueur. Enfin au bout d'un mois, à-peu-près , la sang-sue mère quitta la place qu’elle occupoit. Le dessous de son corps paroissoit comme velu , et lorsqu'on la tourmentoit, on ES ( 169 ) voyoit tous ces filamens se raccourcir , se détacher se rouler en boule, et tomber au fond de l’eau. La mère alloit alors à leur recherche ; ces petits animaux s’altachoient de nouveau sous son veuire ; et pendant la nuit , ou lorsque quelques tétards de grenouille, qu'on élevoit avec elles , venoient à s’en approcher , elle les couvroit de son corps comme d’un bouclier. Les mères n’abandonnèrent les petits tout-à-fait que deux mois après les avoir pondus. Elles se nourrirent de petits mollusques cy- clades qu'on avoit recueillis avec elles , mais elles ne les attaquoient qu'après leur mort, qui survenoit naturellement par défaut d’alimens, PHYSIOLOGIE ANIMALE. Expériences sur la température propre de quelques animaux à sang froid; par M. Fr, DF LA ROCHE. Iz y a longtems que l'on a remarqué la différence considérable qui existe d’une part entre les mammifères et les oiseaux, et de lautre, entre les repuüles, les poissons et les animaux invertébrés ; relativement à la chaleur animale. Les premiers ont une chaleur propre telle qu'ils se maintiennent à une température constante Ou presque constante , quelle que soit celle du flnide qui les environne. Les autres , au con- traire ; suivent toutes les variations de température du milieu ambiant: Mais ces derniers sont-ils entièrement privés de chaleur propre appa- rente , ou bien en possèdent-ils une, quoiquà un degré très-foible ? Les expériences de Broussonnet semblent décider la question à l'égard des poissons , en leur attribuant un excès de température d'un demi- degré, du thermomètre de Réaumur, au moins sur l’eau dans laquelle ils sont plongés. Les recherches de Paoli sur les mollusques bivalves , indiquent une égalité presque complette de température entre le milieu ambiant et ces animaux. M. de la Roche qui a fait déja des expériences si intéressantes sur Ja chaleur animale, s’est aussi occupé de déterminer la température exacte de quelqnes animaux marins de classes différentes ; savoir : d’une tortue franche (chelonia mydas) ; d'une grosse langouste ( palinurus homarus) ; d'un poulpe (octopus vulgaris) ; et d'une aplysie (aplysia fasciata ). I] a examiné la température de la tortue, soit dans l'air, soit dans l'eau. La moyenne de cinq observations faites à laide d’un thermo- mètre introduit dans l'anus, à la température de dix à douze degrés centigrades , et dans lesquelles il a trouvé des variations d’un cinquième de degré en plus ou en moins, lui a donné une identité parfaite de empérature pour l’eau dans laquelle étoit plongée la tortue, et pour Socréré PH:10m, Àx. ou Museum. D'HIST. NAT. 63°. cahier, (ro) le corps de ce reptile. Il a trouvé au contraire une différence d'un degré’et un cinquiéme entre la tortue et Fair dans lequel elle étoit placée: Cette différence , selon M. de la Roche , peut être attribuée au refroidissement produit par l'évaporation qui avoit lieu, soit à la surface du corps, soit dans l’intérieur des poumons. Dans cetté cir- constance , la température du corps de la tortue étoit de 11.8, celle de l'air marquant 13°. La température de la langouste observée à l'air au moyen d’un thermo- mètre plougé profondément dans son-abdomen par une plaie des té- gumens , étoit de 14°, celle de l'air étant de 15°. Le même thermo- mètre mouillé et suspendu dans l'air, n'indiquoit que 13,7°. Pour estimer la température du poulpe et de Paplysie , M. de la Roche s'est servi d'un procédé particulier qui avoit pour but de rendre la chaleur propre de l'animal plus sensible que sil eût été plongé dans Veau, en méme tems qu'il obvioit à l'effet de l’évaporation qui auroit eu lieu si le corps étoit resté exposé à l'air libre, Ce procédé consistoit à placer dans des circonstances semblables deux vases: parfaitement égaux ; à mettre dans l'un l'animal , plus, la quantité d’eau nécessaire pour le recouvrir en entier, et à verser dans l’autre vase semblable la même quantité d’eau, plus , celle qui devenoit nécessaire pour produire le volume représenté par le corps de l'animal et obtenir le même niveau. D'après ces précautions, si l'animal observé avoit pu développer une chaleur propre sensible, cette chaleur se seroit communiquée à l’eau qui se seroit réchauffée. Or l’eau des deux vases a présenté constam- ment la même température, . M. de la Roche conclut que le développement de la chaleur est presque nul dans les animaux marins à sang froid, au moins dans ceux des diverses classes qu'il a eu occasion de soumettre à ses ex- périences. : C: D: MINÉRALOGIE. Analyse du Diopside, par M. LAUGIER, ef sa comparaison avec les analyses de la Cocolithe d'Arandal, et du Py- roxène de l'Etna ; par M. VNAUQUELIN. Diopside. Cocolithe. Pyroxène de l'Etna, Site ten sente fe NO TRUE DO ed eRIE Eee Chouette MOSS EME A4 TA Jens Maghésie:t, lei » +0) 18525 2021. 4h «1:18 10 Fer, oxidé,et manganèse: 6 1% «1.1 10:14 5, L ; Mapnésienle à pts 6 88 ge 4 Le 61 8,75 Alumine sont slots CON ME Le GES MnE Onde ideltebe ss sorte soie se € jo LIU (UC MANBEANÈSÉ : 5 à la se lu 6 51 16e 1 Potasse , une trace. SRE 48 98,75 M. Vauquelin à trouvé les mêmes principes dans l’augite noire cristallisée de FEina ( pyroxène d'Haüy ). l’oyez les analyses ci-dessus pag. 170: ER MR Analyse de la Mélanite ; par M. KLAPROTH. par M. VNAUQUELIN. Séries ele MOSS, Bo 17 Lt 8 te 46:00 CHE ANNE 52,50 CM OC En A CPR TOR LOMEC 33,00 Alumine: 2 0. 6,00 Ne és Se 6,40 Oxide de fer: « 41: + 25,25 MN NS 65 0 — de manganèse . , . 0,40 VANNES. SV OS 98,61 99:90 Analyse de deux variétés de Staurotide (Haüy.) du St.-Gothard ; par M. KLAPROTH. Staurotide noire. Staurotide rouge. Sos EEE 257,00: es MARDI 27,00 AlURENER VMC ZT 00 Joe been Da 20 Oxide de fer . +. . … + 18,25 Re EE TO 00) Magnésie-. . . . . , 0,50 SUR AUMEMERETE URSS Oxide de magnésie . . 0,50 AMOR CHER IECRR 0,25 97:72 98,00 Jours DE GEHLEN, n°, 13 (172) Analyse de l Hyperstène, nommée Hornblende du Labrador; par le même. SIC LU: ES MENU, SPAS AE: 354520) Magnésie. « + « + + + + + + + NET 400 Almine tt Sn. ee OU Rte tte 2,25 Changer SNS PSE ES MONS EAN ae 1,50 Oridefde fers. F3: ee eee lee Aer CHU TEE Panel fus in CR MRNENENE SEE EP 1,00 Oxide de manganèse , une trace. 97,20 Analyse du Stangenstein d'Altemberg (Pycrite d'Hauy. ) ; par le même, SHC cree hr Cell ATIE 43,00 Alumine . cAfs "0 one . . … e 49,50 Oxide..de. fer! USA AL EU EU PNR OMS ENT 1,00 Acide fluorique. , + . . + + + © + + » + 4,00 AU: segolene lelleh ni ee Je 1,00 Perte . = 1,0 100,00 Analyse de la Tournaline rougeâtre; par le même, SCI Monte ia del ee eme ML EREN 43,50 Alomine.. 1:41... Rite Le Dell 2025 Oxide de manganèse. . . . . + + .« «+ « + : 1,50 Chaux 1e RME COR ENMEENSU; : 0,10 Soudeinte ARE PONS MERS PARAITRE lotte 9,00 Fat NE Pe E ne e le Tele Pen en es 1,25 97:60 Perte 2,40 700,00 Ceite analyse justifie complettement, sous le rapport chimique , la Cx75 ) réunion faite par M. Haüy de cette pierre à la tourmaline de Sibérie, dans laquelle M. Vauquelim a trouyé récemment : SCC tee Fo RS ee See Ne MNT AE ATumine M A EME TU ll re letsT 1HA0 Oxide de manganèse un peu ferrugineux. . . 7 S'OUTERMINR TS athe EEE et este 10 Bertone ï 100 Analyse du Talc blanc terreux de Freybers, en Saxe ; par M. Jon. Aie ON bee DA 2 ME AMENER Ibinaite M EME EE EE EE AS 15,50 MADRESIEMIALeT eu che La» croi lehrts Melle fe 0.75 CAUSES ON TERRE UE RAR ET ART TS 4,00 BOÉASSE RES A MA EE Er qe PRO nm 0,50 100,20 Analyse du Talc jaune terreux de Merowitz, en Bohéme; par le même L SuiCer sentais dnrt coins he Mal Een feat AGO, 20 Alumaine naines tel Lt 6:83 Oxidecdé fers tonte shebenmesiragehetiide & 5355 an ME TH MMS EDS ROSES NE 5,00 Chaux , une trace. 99,98 j 5 PARU VE CRU D CHIMIE MINÉRALE. Suite du Mémoire de MM. GAY-LussAC et THENARD, sur Les Métaux de la potasse et de la soude. ( Voy. le Bull. précédent , pag. 192.) Nous ayons aussi examiné l’action du métal de la potasse sur l’acide boracique. Pour cela, nous avons mis quatre parties de métal, et cinq parties d’acide boracique bien pur et bien vitrifié , dans un petit tube de cuivre auquel nous en avons adapté un de verre que nous ayons Tom. I. INo. 10, x'e. Annee. 23 (174) engagé dans des flacons pleins de mercure. Nous avons porté le tube au rouge obscur, et il ne s’en est dégagé que de l'air atmosphérique. Au bout d’un quart d'heure nous l'avons reuré du feu et nous l'avons ouvert. Tout le métal avoit complettement disparu , et s’étoit converti , par sa réaction sur l'acide boracique , en une matière grise olivâtre. Cette matitre ne faisoit aucune effervescence , ni avec l’eau , ni avec les acides ; elle contenoit un grand excès d’alcali , du borate de potasse , et une certaine quantité d’un corps olivätre insoluble dans l’eau , que nous n'avons point encore assez examinée pour en dire la nature. Quoi qu'il en soit, il est probable que dans cette opération l'acide boracique a été décomposé , puisque tout le métal a disparu et à été trans- formé en potasse, sans qu'il se soit dégagé de gaz ; que cet acide contient de l’oxigène , et que c’est l’oxigene de cet acide qui , en se portant sur le métal, l’a changé en potasse. Cependant nous ne serons entièrement couvaincus de cette décomposition , ainsi que de celle de l'acide fluorique, que quand nous aurons pu isoler les radicaux de ces acides (x). L'acide muriatique a été, comme l'acide fluorique et boracique, mis en contact avec le métal de la potasse. Mais comme jusqu’à présent nous n'avons point encore pu oblenir cet acide sans eau , nous ne parlerons point des résultats que nous avons obtenus, parce qu'ils ne sont point assez satisfaisans ; seulement nous dirons qu'en traitant le mercure doux par le phosphore, dans l'espérance d’avoir de l'acide muriatique sec, nous avons trouyé un nouveau composé. Ce composé est liquide , fortement acide, incolore, et très-limpide ; il fume avec le contact de l'air; s’enflamme spontanément lorsqu'on en imbibe du papier Joseph; se trouble dans l’espace de quelques jours et dépose du phosphore. Enfin, lorsqu'on le fait passer à travers un tube très- rouge, contenant du fer, il en résulte beaucoup de muriate et de phosphure de fer, sans qu'il se dégage d'autre gaz qu’un peu d'acide muriatique. Ainsi ce composé contient donc du phosphore , de l’oxi- gène et de lacide muriatique, et paroît analogue à celui qu'on ob- uent avec le soufre et le gaz acide muriatique oxigéné. 11 est même probable qu'on le formeroit en traitant du phosphore par ce gaz , et que telle est la raison pour laquelle le phosphore y brüle si bien avec flamme. Cette liqueur se forme sans doute dans plusieurs autres circons- tances que nous nous proposons de rechercher d'ici à quelques mois. Toutes les expériences dont on vient de parler peuvent s'expliquer dans les deux hypothèses qui ont été exposées précédemment ; et pro- bablement que beaucoup d’autres pourront également recevoir une RS ” (1) Ces expériences sur l'acide boracique n’ont été lues à l’Institut que le 21 juin, Cps) double interprétation ; mais il n’en est pas de même de celles qui suivent. Lorsqu'on met ce métal en contact avec le gaz ammoniac dans un tube bien sec sur le mercure, et qu'on le fait fondre , il disparoît peu-à- peu , se transforme en une matière grise verdâtre très-fusible ; l'ammo- niaque elle-même disparoît en presque totalité , et se trouve remplacée dans le tube par un volume de gaz hydrogène égal à environ les deux tiers de celui de gaz ammoniac employé. Si on chaufle fortement dans le tube de verre même tout rempli de mercure , la matitre grise ver- dâtre qui est attachée à la partie supérieure sous la forme de plaque, on peut en retirer au moins les trois cinquièmes de l’ammoniaque absorbée : savoir, deux cinquièmes d’ammoniaque non-décomposée et un cinquième d’ammoniaque décomposée ou dont les élémens ont été rendus par le fea à l’état de liberté. Si ensuite on met avec quelques gouttes d’eau la matière grise verdätre ainsi fortement chauflée, on en dégage sensiblement les deux autres cinquièmes d’ammoniaque ab- sorbée; on n’en dégage point d’autre gaz , et ce qui reste n’est que la potasse très-caustique. Enfin si l’on reprend le gaz ammoniac dégagé par le feu, de la matière grise verdätre, et si on s’en sert pour traiter de nouveau métal, il y a de nouveau formation de matière grise ver- dâtre , semblable à la précédente, absorption de gaz ammoniac et apparition d’une grande quantité de gaz hydrogène. On peut encore répéter cette expérience avec l’'ammoniaque reurée de cette seconde matière grise, verdâtre , etc. , et toujours on obtiendra les mêmes phé- nomènes ; en sorte que, par ce moyen, avec une quantité donnée d’ammoniaque, on peut obtenir plus que son volume de gaz hydrogène. Actuellement recherchons d’où peut provenir ce gaz hydrogène. Ad- mettra-t-on qu'il vient de l’ammoniaque décomposée ? Mais cela est impossible , puisqu'on retire toute l’ammoniaque employée. D'ailleurs , on a vu que le métal ne peut point se combiner avec le gaz azote, et qu'au contraire il se combine assez bien avec le gaz hydrogène , pour qu'on puisse, par ce moyen, opérer la séparation de ces deux gaz ; de plus, on peut encore ajouter à toutes ces preuves, qu'en traitant des quantités égales de métal par l’eau et par le gaz ammoniac , on obtient absolument de part et d'autre la même quantité de gaz hy- drogène. Ainsi cet hydrogène ne provient que de l’eau qu’on pourroit supposer dans le gaz ammoniac, ou du métal lui-même; mais, d’après les ex- périences de M. Berthollet le fils , il est prouvé que le gaz ammoniac ne contient point sensiblement d’eau , et on obtüent tant d'hydrogène que , pour supposer qu'il soit dù à l’eau de l’ammoniaque , il faudroit admettre que cette ammoniaque contient plus que son poids d’eau, ce qui est absurde. Donc le gaz hydrogène provient du métal; et comme, (276) lorsqu'on en a séparé ce gaz, ce métal se trouve transformé en alcali , donc ce métal ne paroît être qu'une combinaison d’alcali et d’hy- drogène. à Du Métal de la Soude. Ox prépare ce métal absolument comme celui de la potasse, et on le purifie de la même manière. (Woyez le Bulletin précédent. ) Il a l'éclat métallique à un grand degré; sa couleur uent le milieu entre celle du plomb et de l'étain. Il est ductile, et si mou qu'on peut le péwir comme de la cire. Sa combustibilité est moins grande que celle du métal de la potasse. Aussi, à une température de dix à quinze degrés, il ne prend point feu à l'air, et ne s'enflamme point lorsqu'on de projette dans l’eau: mais il s’agite à Ja surface de ce li- quide en tournant avec une rapidité extraordinaire, s’arrondnt, forme comme une perle; dégage , à volume égal, presque deux fois autant d'hydrogène que celui de la potasse; s’échauffe considérablement ; dé- crépite à la fin de la décomposition, ei se transforme en soude. Lurs- qu'il est pur, il ne se fond qu’à goc. ; tandis que celui de la potasse cptre cn fusion à 58° therm. centigr. : mais lorsqu'on combine ces métaux ensemble dans diverses proportions, il en résulie des alliages besucoup plus fusibles que les métaux purs. En ‘effet , trois parties du métal de la soude et une partie du métal de la potasse, forment um alliage fasible à zéro, qui perd de sa fusibilité en diminuant la quantité du métal de la potasse ; et qui en acquiert au contraire une plus grande en augmentant jusqu'à un Certain point celte quantité. Cet alliage est même encore liquide à zéro, lorsqu'il contient dix fois aulant du métal de la potasse que de celui de la soude, et il présente même alors une- propriété remarquable, c'est d’être plus léger que l'huile de naphte. Dans tous les cas , quelle que soit la quantité des métaux qui le cons- tituent , s’il se fond à zéro , il devient cassant lorsqu'on le solidifie par le refroidissement. Ces divers alliages expliquent pourquoi nous ayons d’abord cru que le métal de la soude étoit liquide ; c’est que la soude dont nous nous sommes servis et que nous regardions comme pure, parce que nous l’avions achetée dans un laboratoire très- accrédité , contenoit un peu de potasse. Peut-être est-ce là la raison pour laquelle on a obtenu le métal de la potasse liquide ; car nous sommes bien certains que Je nôtre est pur, et ne contient que de la potasse et de lhydrogene. Il seroit pourtant possible aussi que cette liquidité provint de la plus ou moins grande quantité d'hydrogène qu'il renferme ; ce qui peut le faire présumer, c'est que Davy a obtenu avec la pile ce: métal fusible à 4 centigr. La suite au numéro’ prochain. ag) CHIMIE VÉGÉTALE. e Sur la substance appelée Dapêche; par M. W. ALLEN. M. Humw»orpr avoit envoyé cette substance au chevalier Banks, de Socriré Linnéenxe l'Amérique méridionale , où on la trouve enterrée à deux et trois pieds de Londres, sous terre. Elle a l'apparence spongieuse d’un champignon desséché. Cependant , maloré la diversité d'aspect, le dapêche est d’une nature extrémement analogue au caoutchouc ou gomme élastique. Comme lui, le dapéche s'allume à la flamme d’une bougie, eflace les traits du crayon, et donne des signes d'électricité ; du papier sec frotté avec une de ces substances attire ésalement des boulettes de moëlle de su- reau. Les expériences chimiques montrent également l’aflinité étroite qui lie ces substances. Des quantités égales de dapêche et de caoutchoue ont été soumises à l’action des acides sulfurique, nitrique, muria- tique et acétique concentré, et à un mélange d'acide nitrique et mu- riatique, à une température d’entre 54°. et 42°. dé F'ahrenheït, et les résultats ont été singulièrement semblables. L’acide nitrique, sans l'aide d’une haute température , dissolvoit pres- qu'entièrement ces deux substances , l'addition de l’eau à ces solutions. Fimpides , produisoit des précipités copieux, qui, lavés et séchés, pe- saient également la moitié de leurs poids origimels. Le précipité du caoutchouc a été dissous par l'alcool bouillant , ce- lui du dapêche l'a été à-peu- près. L'alcool froid n’a aucune action sur le caoutchouc, mais il rend le dapèche plus élastique. Le mélange de l'acide niütrique et du muriatique n'a pas paru dis- soudre ces substances , mais elles ont évidemment subi un changement, et leur poids a été augmenté , particulièrement celui du dapéche. L'une et l’autre de ces substances étoit réduite à un charbon épais, et elles ne fendoient plus exposées à la chaleur. Distillées jusqu'a siccité dans des retortes de verre, elles ont donné les résultats suivans : Dapêche , r00 parties. Huile empyreumatique , 80. Eau acidule. 2. Hydrogène earburé , à, Résidu charbonneux , 1U, Caoutchouc 100 parties. Huile empyreumatique sans la moindre trace d'acide, 02. 14 Pouces de gaz ( probablement hydrogène carburé ), FÈ Résidu charbonneux , 6; M. Allen ne put observer le plus léger indice d’'ammoniaque. Ci DERSe (178 } OUVRAGES NOUVEAUX. Extrait du mémoire sur la cause immédiate de la carie ou charbon des bles, et sur ses préservatifs ; par M. Bénédict PREVOST. 1 vol. z7-8°., à Paris chez Bertrand, 1808. L’aureur après avoir parlé brièvement de ceux qui l'ont précédé, et se sont occupés de cet objet, donne la description de la carie. Suivant lui elle attaque l’intérieur des grains sans dénaturer les bales, ni les parties intérieures de la fleur. Cependant elle les défigure plus ou moins, le germe est détruit, et la substance farineuse est rempla- cée par une poudre brune, presque noire, de mauvaise odeur, sur- tout quand elle est fraiche. On peut reconnoître à l'extérieur les tiges qui donneront des grains cariés, avant que l’épi ne soit sorti des feuilles , car il reste droit sans retomber sur lui-même comme les autres. , Vue au microscope, la Carie paroît composée de grains presque noirs, grossièrement RE ane — HISTOIRE NATURELLE. BOTANIQUE. Extrait d'un travail de M. Salisbury , sur la nomenclature des Corufères. Pros un grouppe ou famille de plantes, est naturel, plus il est difficile de trouver des caractères réels suffisans pour le subdiviser en genres, Telle a été jusqu'ici la situation des vraies coniferes. Il a été facile de séparer du grouppe, les cyprès, les genevriers , les thuya ; mais le noyau de la famille , est resté pour ainsi dire sans pouvoir être entamé avec succès. Linné qui possédoit au suprême degré la tactique de la nomen- clature, en étendant un peu le caractère générique , a tout réuni dans le genre Pinus. Ce genre ainsi conslitué , quoique satisfaisant au premier coup d'œil, contient des plantes dont le port est bien différent, indice presque sûr, que leur réunion générique est un peu forcée. Tournefort avant Linné, avoit divisé ces végétaux en trois genres, Pinus, Larix, Âbies. En examinant ses raisons , On trouvera peut-être que le port en est la principale ; M. de Jussieu se. sentant de la répugnance à suivre aveu glément Linné, sur un point où l'habileté de celui-ci est plus évidente que sa science , a rétabli le genre Abies, et auroit été tenté de rétablir aussi celui de Larix, mais quoique sa description de la fructificatiôn de l’Abies, soit remplie d'observations savantes, on s’appercoit à la fin que la seule différence bien tranchante parmi celles qu'il établit entre ce genre et celui de Pinus, consiste dans le port. M. Salisbury ayant observé en détail et avec une grande attention , les organes femelles, et la germination des diflérens Pinus de Linné , a trouvé des caractères suflisans pour leur séparation en plusieurs genres, et qui heureusement ne rompent pas les associations que le port présente au AorrI. No, 115, 2 Annee, 29 SociitTé Linx, de Loudres. (218) premier aspect. Il est probable que ces nouveaux genres seront adoptés des: botanisies : en voici le tableau avec les caractères abrégés. 1. AGarmis. — Embryon à 2 cotyledons ; écailles nues sans bractées ; fleurs monogynes. 2, Pinus, — Embryon à 4 ou 8 cotyledons; écailles bractées ; cica- trisées après la floraison; fleurs digynes; stigmates bifides; à lanières appendiculées. 5. Lanrix. — Embryon à cotyledonsen nombreggégal; de 5 à 9 écailles bractées ; fleurs digynes ; stigmates hémisphériques glan- duleux , avec un disque concave. 4. Amies. — Tout comme dans le Larix; mais le stigmate comme dans le Pinus , et les écailles atténuées à la partiesupérieure. 5. Brris. — Ecailles tres-courtes , ayant une marge en crête; les bractées beaucoup plus grandes, aigues ; fleurs trigynes ; trois péricarpes dans chaque écaille presque nus, les deux latéraux en forme d'oreille, celui du milieu cu- néiforme. On n'a pas pu observer les stigmates ni l'embryon, 6. Evrassa. — Embryon à 4 cotyledons, longs d’un pouce, ayant l’appa- rence des feuilles du loranthus ; écailles ailées, presque recouvertes, par les bractées dans leur partie intérieure , et renfermant dans cette eavité un péricape. Ces écailles tombent avec la graine qu’elles contiennent ; fleurs mo- nogynes, j 7. Corumrra.—Embryon à 2 coiyledons écailles recouvertes par la bractée à leur partie intérieure , représentant une cap- sule ; un péricarpe dans la cavité, entre l'écaille et la ; bractée ; fleurs monogynes. Le genre Agathis est des Moluques, ses feuilles sont opposées, larges. et semblables à celles des loranthus. Les bourgeons sont péuiolés, et. ressemblent à des clous de gérofle. La floraison est terminale sur les bran- ches latérales’: c’est le fameux Dammara de Rumphius. Dans les espèces de Pinus, les branches sont verticillées ; les feuilles sortent par faisceaux de 2 à 5 d’une petite gaine. - Les espèces de Larix , ontles branches alternes et les feuilles de même. Quoique celles-ci paroissent fasciculées , elles ne sortent pas d’une même gaine comme dans le Pinus. Les espèces d’Æbies , conservent dans leur port , un mélange de ceux du Pinus et du Larix , analogue à celui que l'on observe dans leur fruc-- tification. Les feuilles sont alternes et distiques. (219) Le Belis ou pin de la Chine , a des branches éparses, des feuilles sessiles , Jancéolées et serrulées. L'Eutassa où pin de l’île de Norfolk, produit des branches veruicillées , dans sa jeunesse , éparses dans sa vieillesse ; ses feuilles sont ovales et imbriquées. Le Columbea est V Araucaria de M. de Jussieu. Tous ces genres sont composés de grands arbres. L’Eutassa parvient à la hauteur de deux cents pieds , conservant toujours sa forme pyramidale. CMS" MINÉRALOGIE. Sur une espèce de combustible composé, nommé Dusodile , par M. Cordier. Cr mineral se présente en masses d'un gris verdâtre, irrégulicres, compactes , mais se laissant facilement diviser en feuillets trés-minces et très-cassans quoique un peu flexibles. IL brüle en répandant une odeur bitumineuse extrêmement fétide , et laisse un résidu terreux très-considérable, puisqu'il est du tiers de son poids. La pesanteur spécifique du dusodile est de 1,146. Lorsqu'on laisse macérer ce combustible dans l’eau, ses feuillets se ramollissent et devien- nent un peu translucides. = Dolomieu a rapporté, il y a environ 10 ans, ce minéral de Melilli, près de Syracuse , en Sicile. Il forme une couche peu épaisse entre deux bancs de pierre calcaire secondaire. A. B. Sur le Fer piciforme de Ferber et Karsten. Jounx. N°. Des Minrs, 136, Cr minérai est d'une couleur jamme foncé, d’un aspect résineux ; Jounx. nes Mines, ‘a cassure est conchoïde et éclatante ; sa dureté est supérieure à celle du gypse, mais inférieure à cellé du calcaire spathique. Il est très- fragile. il se boursoufle au chalumeau, se fendille en prenant une couleur jaune de gomme gutte et fond en scories noires atuirables à l’aimant . Klaproth l’a analysé et y a trouvé Fer oxidé 67 Acide sulfurique sec 8 Eau 25 100 N°, 136, Jourx. Des Mines, INC. 136. SociÈTÉ PIHILOM. ( 220 ) TI paroît d’après cette analyse que c’est un fer sulfaté avec excès de base. À Ce minéral fort rare a été trouvé dans la mine de Kust-hbescherune , près de Freyberg. M. Gillet-Laumont croit qu’un minérai très-semblablé à celui-ci , €t qu'il a trouvé autrefois dans la mine d'Huelgoat , en Bretagne, appartient à cette espèce. A. Note sur les mines de Sel gemme de Wieliczka et de Pochnia: " Extraite dun Mémoire de M. Schultes, professeur & Cracovie. Le dépôt de Wieliczka est composé de trois masses p'acées l’une au-dessus de l'autre : la première masse finit à 68 mètres de profon- deur , la seconde à 144 mètres et la troisième à 252 mètres. C'est la plus pure, on l'a exploitée sur une longueur de 2800 mètres du levant au couchant et sur une largeur de 1600 metres. Le beau sel ou sel s:ybiker ne commence qu'à la profondeur de 140 mètres. Au-dessous du sel est un grès mêlé d'argile et d’oxide de fer qu'on appelle pierre de szybiker. Au-dessous de cette pierre On rencontre l'eau. On trouve dans les mines de Wieliczka un grand nombre de lacs dont l'eau est salée et renferme en outre de l'acide muriatique et des sulfates. L'air de ces mines, essayé par M. Schultes, ne lui a pas paru sensiblement moins pur que l'air atmosphérique. On trouve , au milieu même des bancs de sels de Wieliczka , des coquilles fossiles et notamment des ammonites. À Sworzowicé, à trois lieues au couchant de Wieliczka, on voit une marne grisätre dans laquelle il y a du soufre tantôt cristallisé , tantôt en rognon , tantôt en petits globules de la grosseur d'un grain de- chenevis. Ces grains que M. Schultes regarde comme un sulfate de chaux sont en effet dissolubles dans l’eau. Le soufre et la chaux se déposent dès que l'eau qui filtre dans ces mines a le contact de l'air. Cette couche de marne imprégnée de soufre est exploitée dans une étendue d'une demi- lieue. A. B, CHIMIE. Extrait d'une lettre de M. Blagden. Nous n'avons pas encore réussi à obtenir le nouveau métal pur , ex ? { 221 } opérant par la voie sèche; et nous pensons que celui qui a été produit de cette manière en France, contient toujours un peu de fer. En opérant à la manière suédoise, de galvaniser en contact avec le mercure ; Davy a obtenu des amalgames de la base de la baryte, de la ëtrontiane , de la chaux, de la magnuésie , de l’alumine et de la silice. Il est parvenu à ôter le mercure de célui de la baryte ,; til en est résulté un corps solide et blanc, qaï a tout l'éclat métallique : je vois que les chimistes français pensent que toutes ces nouvelles substances sont des hydrures , plutôt que des métaux. — C’est aussi la première idée que nous en ayons eue; mais nous avons préféré adopter l’autre opinion, comme plus adaptée au système actuel de chimie ; car nous soupçonnons que quelques-uns des métaux communs , sont dans le même cas. Le plomb, par exemple; est un hydrure de plomb, de même que le métal de là potasse , est un hydrure de potasse: ceci pourra conduire au renverse- ment absolu de la chimie antiphlogistique. CMD: Analyse de plusieurs minéraux; par M. KLAPROTH. Talc lamelleux du St.-Gothard. Sillcelr et sb « Saab alone tale 43 OZ Magnésien. lu) re ble Blot et ele: :5180:50 HerOxidé te 0e Me lee te De Moeteti le Me ni 2.50 ROLASSO uns Lena else » ile le mi. 027 Perte au feux sue il Pre eu 0.50 98.25 Mica commun de en grandes lames, noir de Zinnwalde verre de Moscovie Sibérie BiCe" ss UT maDe CUT AS ANR Er ENT 24150 Albumine sl Maerene NNSSRNNNNRL e P me E rs FA Diagnésie net oies à ro SR HSM) 9.00 Oxidedefer Mao ti SU Do AE dis) 42:00 De Mang.. . 1.952 NO ei 2.00 Pois Neo) LS MAMMA NME EE us Perte amie mette MMS Den cn 1.00 98:75 97.25 98.00 Extrait d’une lettre de M, Gehlen, ( 222 ) Analyse de la substance appelée Pierre de riz ( Pâte de ris de la Chine) ; par M. Klaproth. Oxide de plomb. +. . « + . 41 SCO NE lens 449 Albumune tes etre 7 87 Les treize parties qui manquent , doivent étre attribuées à quelque substance vitrifiante que M. Klaproth n’a pu déterminer à cause de la petite quantité de matière qu'il avoit pour ses expériences. D’après M. Klaproth , on peut imiter ce produit, en fondant ensemble de l’'oxide de plomb, du feldspath, de la silice et de la potasse ou du borax , en proportions diflérentes. Sur le Niccolane. MM. Hisinger et Gehlen ont reconnu , chacun de leur côté, que la substance que Richter avoit appelée Niccolane , et qu'il regardoit comme un métal particulier , est un composé de nickel et de cobalt, avec une trace de fer et d’arsenic. Anaälyse d'une Aérolithe. M. Klaproth a analysé l’aréolithe tombée le 13 mars 1807, dans le cercle de Inchnow du gouvernement de Smolensko ; et qui pesoit 4 puds. Il y a trouvé: : Fer métallique + » + + + . 17.00 Nickel hrs 4.1. TRNS 10:40 Magnésie. . + .« . . + .« «+ 14.25 Sdice de à gets0h ee = 38:00 Alumine. « "4 . + « « . 1.00 Charest OU ATEN 0275 Oxide defer + 4 + . « + « . 25.00 Perte y compris le soufre et une trace dé maguésie + ee 0 + + G: 100.00 H: VACND: ( 223 ) PHYSIQUE. Mémoire sur la colorisation des corps ; par M. J. H. HASSENFRATZ. Newrox, après avoir.observé/le beau phénomène des anneaux colorés, et avoir remarqué que les diverses couleurs qu'il présente éteient produites par les épaisseurs des tranches d air que les molécules lumineuses tra- versent , et qu’elles se comportoient comme si elles avoient des accès de faciles réflexions et de: faciles réfractions ; :chercha à appliquer ce phénomène à la production de toutes les couleurs : il parvint ainsi à expliquer , avec beaucoup d'élégance, la colorisätion dés corps: à 1:19: Dès que cette théorie parut ; elle fut attaquée. Les savans de tous les pays lui opposèrent de très-fortes objections ; ‘ils annoncèrent même plu- sieurs faits qui étoient inexplicables par cette théorie seule. Ces objections et ces faits ont donné naissance à une nouvelle hypothèse, qui attribue la colorisation des corps à l’action que leurs molécules exercent sur les molécules lumineuses. ) Ces deux opinions sur la colorisation étant attaquées et défendues par des hommes justement célèbres , et qui jouissent d’une réputation ‘bien méritée, M. Hassenfratz s’est proposé de discuter ces deux opinions, afin de déterminer si l’une d’elles devoit être préférée ; ou: si l’on devoit lui en substituer une nouvelle. Il a soumis à l'analyse du prisme les couleurs obtenues par le pas- sage de la lumière solaire à travers 26 corps différens , savoir : 5 verres colorés, 18 infusions végétales , et 3 dissolutions métalliques. 11 a déter- miné , par ses expériences , le nombre et la nature des molécules colo- rées qui composent ces couleurs ; puis il a cherché, en y appliquant la théorie de Newton, si, d’après la loi des acces de faciles réflexions et de faciles réfractions , il existoit des tranches d'air susceptibles de ré- fracter toutes les molécules colorées qu'il séparoit par le prisme, et quelles étoient ces épaisseurs d’air. Sur 26 couleurs analysées , 20 ont été produites de la même manière par des épaisseurs d'air déterminées , 4 ont présenté de l'indécision , et 2 n'ont pu être reproduites par des tranches d'air seules, telles’ qu’elles se déduisent de la théorie de Newton En observant laltération que les couleurs végétales rouges, ventes et violettes, éprouvent par laction des acides et des alealis, Newton avoit conclu que les acides atiénuoient, diminuoient la grosseur des par- ticules des corps , tandis que les alcalis les grossissoient. Cette modifi- cation ayant été attaquée par un chimiste très-distingué , qui a prouvé , InsTrr. MATe 17 Janv. 1308 (224) por d’autres expériences , que c'étoient au contraire Îles alcalis qui atté- auoient davantage les particules des cérps que les acides, M. Hassenfratz a cherché si, par l'analyse du prisme, il étoit possible d’éclaircir une question qui fut résolue de deux manières si opposées [par deux savans également célèbres ; et il a trouvé que les particules de plusieurs subs- tances végétales devoïent être effectivement plus divisées par les acides que par les alcalis, pour produire les changemens de couleur que l'on observe : mais il a trouvé aussi que quelques oxides métalliques , celui de cuivre, par exemple, devoient être plus atténués par les alcalis que par les acides, pour produire les différentes couleurs qu'ils pré- sentent. Ces expériences n'étant pas assez concluantes pour pouvoir décider entre les deux hypothèses qui partagent les savans, M. Hassenfratz entreprit de discuter la colorisation des corps d’une mamitre plus générale. Il divisa les corps colorés en quatre classes : 1°. corps blaucs et inco- lores , 20. corps colorés à la fois par réflexion et par réfraction, 3°. corps colorés par réfraction seule, 4°. corps opaques colorés par réflexion. Appliquant à la colorisation des corps blancs et incolores les deux théories , celle des accès de faciles réflexions et de faciles réfractions , et celle de l’aflinité des particules des corps, M. Hassenfratz fait voir que l'hypothèse de Newton explique bien ces deux phénomènes , tandis que:la seconde laisse inexpliquée la blancheur des corps par réflexion. Il divise les corps colorés à la fois par réflexion et par réfraction en deux classes : corps dont les couleurs réfléchies et réfractées sont com- plémentaires l’une de l’autre, et corps dont les couleurs réfléchies et réfractées ne sont pas complémentaires. La première classe, dans la- quelle sont compris les corps minces qui produisent des couleurs que quelques'savans dht appelées /ugitives , sont bien expliquées par la théorie de Newton; les autres sont inexplicables dans les deux théories. La colorisation des corps par réfraction seule est assez bien expliquée par la théorie de laflinité des particules, mais reste inexpliquée dans celle des acces de faciles réfracuions et de faciles réflexions. Quant à la colorisation par réflexion seule , elle, est inexplicable dans les deux hypothèses. Tout en discutant ees quatre sortes de colorisation , l’auteur de ce Mémoire a examiné l'explication donnée par Newton du changement de couleur que les corps éprouvent lorsqu'on les broie , ainsi que l’expli- cation donnée par Delaval, de la colonisation de quelques corps opaques. IL a fait voir que l'explication de Newton n'étoit pas exacte ; que tous les corps colorés blanchissoïent.en les iriturant; et que ce blanchiment toi dû, ainsi que l'avoit prouvé le savant auteur d’un Mémoire sur quelques phésomènes de la vision , à l'augmentation des points brillans, Relaüyement à l'hypothèse de Delaval, M. Hassenfraiz a répété ses (2000) expériences sur 26 substances transparentes, et il s'est assuré que les corps opaques colorés pouvoient être divisés en deux classes : 1°. corps opaques colorés par réflexion seule ; 2°. corps opaques colorés par ré- fraction ; que cette seconde colorisation étoit produite par une couche mince de substance colorée transparente, recouvrant un noyau blanc ou une surface blanche ; que la lumière se coloroit en traversant cette couche mince ; qu’elle se réfléchissoit sur le noyau blanc ou sur la surface blanche, et qu’elle se coloroit de nouveau en traversant cette surface pour sorür et affecter l'œil du spectateur. La colorisation des corps ne pouvant être expliquée complètement, ni par la théorie des accès de faciles réflexions et de faciles réfractions , ni ar celle des aflinités des particules, l’auteur de ce Mémoire a cherché s'il obtiendroit plus de succès en réunissant les deux théories ; er il a trouvé en effet qu’en admettant 1°, que les molécules lumineuses ont la propriété de pouvoir être réfléchies ou réfractées dans des épaisseurs de substances différentes dépendant de la grosseur et de la densité des particules des corps, 2°. que les particules des corps exerçoient une action attractive diflérente sur chaque molécule lamineuse , on expliquoit entiè- rement et complètement le phénomène de la colorisation. M. Hassenfratz fait voir ensuite que cette double action des molécules lumineuses et des particules des corps, sans laquelle le phénomène de la colorisation des corps devient inexplicable , n'avoit pas échappé à Newton, et que ce grand physicien s'en étoit servi avec beaucoup de succès , dans son 16°. opuscule , pour répondre à plusieurs objections que l’on avoit faites à sa théorie. Qu'ainsi les physiciens qui expliquent la colorisation des corps en ne faisant usage que des acces de faciles réflexions et de faciles réfrac- tions des molécules lumineuses, n’expriment qu’une partie de l'opinion que Newton avoit de la cause de ce phénomène , celle qu’il avoit d’abord publiée lui-même dans son Traité d'optique ; et que les savans qui pensent que l’on peut opposer à la théorie du savant anglais l'aflinité des parti- cules des corps sur les molécules lumineuses , lui opposent une action qu'il a employée lui-même avec un grand succès , soit pour expliquer la cause de la réfraction, soit pour expliquer la variation de couleur que présentent la teinture d’aloës , la dissolution de cuivre ; explication qu'il a imprimée dans le n°. 80 des Transactions philosophiques, et cela pour répondre aux objections que l’on avoit faites à la Théorie de la colorisation des corps, qu'il avoit publiée dans son Traité d'optique. Il ne faut donc, observe M. Hassenfratz, pour faire cesser les discus- sions qu'ont fait naître les différentes manières d'expliquer le phénomène de la colorisation «des corps, et qui n’ont eu lieu que parce que l’on n’a exprimé, dans plusieurs ouvrages de physique , qu'une partie de la pensée du grand homme qui a créé la théorie de la lumière ; il ne faut Tom. I. INo. 15, 2°. Année, 30 Æcous de Médecine. (226) donc , observe l’auteur de ce Mémoire, que réunir les deux actions auxquelles Newton a assujéti les molécules lumineuses, et déduire la colorisation de leur simultanéité. PHYSIOLOGIE ANIMALE. Expériences sur l'influence de la huitième paire de nerfs dans la respiration; par M. DUCROTAY DE PBLAINVILLE , D). M. Wizus (1) avoit déja fait la ligature des nerfs de Ja paire vague sur des chiens , afin de s'assurer si la suppression de l'influence des esprits animaux , entraîneroit la cessation de l’action dû cœur, Ces expériences répétées plusieurs fois, produisirent toujours la mort de l'animal, ou bout d'un tems assez long : l'auteur ne dit pas du tout que la respiration ait été lésée à la suite de cette opération ; il fait seulement remarquer que les chiens ont péri sans avoir voulu prendre de nourriture, et dans un état d’émaciation complète. Bacrivr (2) a répété la même expérience , tantôt en liant , tantôt en coupant les nerfs. Les chiens sont constamment morts d’inanition en huit ou dix jours. Il rapporte une seule fois que la respiration a été lésée par intervalles jusqu’au troisième ou quatrième jour. Bicnar (3) voulant déterminer si c’est directement que le poumon cesse d'agir par la mort du cerveau , avoit intercepté la communication qui existe entre ces deux organes , par la section des nerfs de la huitième paire et du grand sympathique ; et il avoit reconnu que l’action du poumon se continuoit pendant un tems plus ou moins long après Ja section. D'où il se décida à conclure que la paire vague ne porte point une influence actuellement nécessaire aux fonctions du poumon. M. Duruxtren(4) ayant répété sur des chiens et des chevaux, les mêmes expériences qu'avoit faites Bichat, en a tiré des conclusions opposées. I pense que les animaux auxquels on a coupé , ou lié fortement les nerfs de la huitimèe paire, meurent asphixiés ; puisqu'il a vu que le sang rouge des artères preud une couleur charbonneuse , el réciproquement quand on exerce la compression sur ces nerfs ou quand on la suspend momentanément. M. Docroray BLamnvizce , faisant des recherches sur la respiration , considérée comme une fonction commune à tous les corps organisés , RIT TETE eee RO LE (à) Cerebri analomia nervorumque descriptio et usus. Cap. 24. (2) De erperimentis anatomicis practicis dissertatio. (5) Recherches sur la Vie etla Mort, chap. 1%%., art. 10, pag. 515. (4) Mém. lu à l'Institut, ( Voy. Nouveau Bulletin des Sc. » tom. 1, n°. 2, pag. 28.) (227) a cru devoir répéter ces expériences qui devoient nécessairement faire partie de son travail. I] les a tentées sur des lapins, comme mammifères ; sur des pigeons et des poulets , comme oiseaux. Il lui a été impossible de Les essayer sur les poissons , dont la huitième paire est située de manière à ne point permettre de tenter une opération de ce genre. Quant aux reptiles, il n’a fait qu’une seule expérience sur une grenouille : l'animal n’est mort qu’au bout de quelques jours ; mais il n’a pu s'assurer de la véritable cause de cette mort. Voici les principaux résultats de ses expériences. 1°. Les lapins meurent constamment au bout de sept heures environ , quand on leur a coupé les deux nerfs vagues. 2°. Quand on ne coupe qu’un seal de ees nerfs à un lapin, l'animal ne périt pas; la gêne que sa respiration sembloit d'abord éprouver, disparoîl tout-à-foit ; mais si l’on vient à couper le second nerf six jours après , l'animal meurt également en sept heures environ. 5°. Les pigeons et les poulets, meurent également à la suite de la section des deux nerfs de la huitième paire ; mais seulement en six ou sept jours , et dans un état d'émaciation complète , quoique dans les oiseaux , l'acte de la respiration s'exerce avec plus de force que dans les mammiferes. ; 4°. plusieurs expériences répétées avec soin, ont prouvé que les lapins et les oiseaux cités, font entrer dans leurs poumons un aussi grand volume d'air après, qu'avant l'opération. Les essais ont été faits avec soin , à l'aide d’un tube gradué en millimètres. 5o, Les phénomènes chimiques de la respiration , ne paroissent pas avoir été altérés dans les lapins et les oiseaux cités, dont les deux nerfs vagues avoient été coupés ; car l'absorption par le même gaz nitreux, a été la même dans Pair respiré par ces animaux, avant et après l'opération. 6°. L'auteur et son ami, M. Breton, n’ont pu voir dans les animaux cités , aucune différence sensible dans la couleur ordinaire du sang des artères et des veines. Ilest vrai que l'expérience n’a été tentée que peu de tems après la section des nerfs. 7°. Dans les lapins et les oiseaux nommés , le nombre des inspirations a constamment diminué pendant un tems déterminé ; mais il sembloit que ces animaux essayoient de faire entrer chaque fois , un plus grand volume d'air dans leurs poumons. 8°. Dans ces expériences , la fonction digestive paroît totalement anéan- üe, ainsi que l'ont observé Willis et Baglivi. L'animal ne mange plus, ou s'il ingère quelques alimens, ceux-ci ne subissent aucune élaboration. Dans les oiseaux cités , le jabot est toujours resté gonflé de graines jusqu'a la mort. Les animaux sont restés tristes , dans une sorte de torpeur entièrement occupés à respirer. 9°. Enfia , l'ouverture des animaux qui avoient péri à la suite de ces expériences , a présenté les faits suivans : leur poumon ne contenoit Bureau pes Loxc, 17 août 1808. ( 228) pas plus de sang qu'a l'ordinaire, et ce sang n’étoit pas plus noir. Le cœur n'en contenoit que dans sa cavité droite, et peu ou presque pas dans le ventricule aortique. Le cerveau n’a offert aucun signe de congestion ou d’épanchement de sang. L’estomac ou le jabot ont toujsurs été trouvés remplis des alimens ingérés avant l'opération. Dans les oiseaux cités , le jabot étoit distendu par une quantité considérable de Jiquide blanchâtre , acescent , rougissant fortement la teinture de tournesol , dont l'accumulation a commencé aussitôt après la section de la huitième paire de nerfs. j C. D. MATHÉMATIQUES. Supplément à la Mécanique céleste ; par M. LADTACE. Ex but principal que se propose M. Laplace dans ces nouvelles recherches , est de donner une forme plus simple aux expressions. diflérentielles des élémens elliptiques des planètes. Ces élémens sont au nombre de six : le grand axe, l’excentricité, l'inclinaison de l’orbite sur un plan fixe, la longitude du nœud , celle du périhélie; enfin la longitude moyenne de la planète à une époque déterminée. Leurs différentielles dépendent d’une certaine fonction des coordonnées de la planète troublée et des planètes perturbatrices , sans laquelle le mouvement resteroit elliptique, et que nous appellerons /4 fonction per- turbatrice. Lorsque l’on a substitué dans cette fonction , les valeurs des coordonnées relatives au mouvement elliptique , on peut la développer en une série de cosinus d’arcs multiples des moyens mouvemens des lanètes ; or , ce développement effectué , les nouvelles formules de M. Laplace donnent immédiatement les inégalités dépendantes d’un argument déterminé, qui affectent chaque élément. Eu eflet, par ces formules , les différentielles des élémens sont exprimées au moyen des différences partielles de la fonction perturbatrice , prises par rapport aux élémens eux-mêmes , et multipliées par des facteurs qui. ne renferment que ces élémens ; ces différences partielles pourront donc s'effectuer après que la fonction aura été développée ; en sorte que lon aura, par une simple substitution , le terme de la différentielle de chaque élément , qui correspond à un terme quelconque de ce développement ; et si l'on néglige le carré de la fonction perturbatrice , il sera facile d'intégrer cette différentielle ; pour avoir l'inégalité cor- respondante de l'élément. Toute la théorie des perturbations des planètes, est ainsi réduite à former le développement de la fonction perturbatrice ; puis à choisir parmi ses termes, ceux qui sont sensibles par eux-mêmes , où ceux que liutégrauon rend sensibles, en vertu. ( 229 ) des diviseurs qu'elle leur fait acquérir. Si pour quelques-unes de ces inégalités , on veut avoir égard au carré de la fonction perturbatrice , comine l’a fait M. Laplace, pour les grandes inégalités de Saturne et, de Jupiter ; il faudra considérer comine variables , les élémens qui entrent dans les expressions différentielles de ces inégalités, ce qui en rendra Panalyse beaucoup plus compliquée. ( Foyes sur ce point la Mécanique céleste, livre VE, chap. 15.) Dans le second livre de cet ouvrage, M. Laplace étoit déja parvenu à lier les termes des variations des élémens, à ceux du développement de la fonction perturbatrice ; mais les formules de ce livre ne sont qu'approchées , au lieu que celles du Supplément dont nous rendons compte, donnent rigoureusement les valeurs des différentielles des élémens. M. Laplace observe que ces formules rigoureuses ; étoient déja en partie connues : la différentielle du grand axe a été donnée sous cette forme par M. Lagrange, dans les Mémoires de Berlin , pour l’année 1776; dans le livre Il de la Mécanique céleste, pages 548 et 565, M. Laplace avoit déja donné les valeurs des différencielles de Pexcen- tricité , de l'inclinaison et de la longitude du nœud, qu'il transporte dans son Supplément ; enfin dans le Mémoire sur les inégalités séculaires dont nous avons rendu compte précédemment, (N°. 11 du Nouv. Bull. ) on trouve une équation qui détermine la différentielle de la longitude de l’époque, au moyen de celle du périhélie. I ne restoit donc plus que cette dernière à déterminer ; c’est a quoi M. Laplace parvient en observant que la différentielle de la fonction perturbatrice , prise par rapport aux élémens de la planète troublée , est égale à zéro , ce qui donne une équation entre les différentielles des six élémens , au moyen de laquelle on détermine celle du périhélie , les différentielles des cinq autres étant déja connues. ) ; k Les nouvelles formules de M. Laplace, ont l'avantage de mettre en évidence le théorème sur l'invariabilité des grands axe; et du moyen mouvement , démontré dans le Mémoire que nous venons de citer , en ayant même égard aux quantités du second ordre, par rapport aux forces perturbatrices. Au moyen de ces formules , l’expression du moyen mouyement prend d'elle-même la forme qu’on lui a donnée dans ce Mémoire , et d’où il résulte qu’elle ne peut contenir aucune inégalité séculaire , due aux variations des coordonnées de la planète troublée. Quant à celles des coordonnées des planètes perturbatrices elles ne peuvent pas non plus, mtroduire d’imégalités séculaires dans le: moyen mouvement en quelque nombre que soient ces planttes. Cette partie du théorème a été démontrée dans le Mémoire cité, en faisant usage du principe des forces vives ; mais M. Laplace la conclut de la forme même de la fonction perturbatrice ,; ce qui est à la fois plus direct et plus simple. JssTurur Nav. août 1808, ( 230 ) Un auire avantage dont jouissent les formules de M. Laplace, c'est de donner d'une manière fort simple, les inégalités séculaires des élémens elliptiques, lorsqu'on néglige le carré des forces perturbatrices, et que l’on veut tenir compte de toutes les puissances des excentricités et des inclinaïsors : il suflit alors de réduire, dans les valeurs difléren- tielles des élémens , la fonction perturbatrice, à la partie non périodique de son développement. Si l'on néglise en outre les puissances des excentricités er des inclinaisons supérieures à la première , on retrouve les équations linéaires connues, d’où dépendent les variations séculaires des orbites. M. Laplace considère en particulier , le cas de deux planètes tournant autour du soleil, c’est-à-dire , le fameux problème des trois corps. Il en donne une solution nouvelle et remarquable, par là sim- plicié des élémens qu'il y fait entrer, et qui ne dépendent en rien dé la position des corps, par rapport à des plans fixes et arbitraires. Dans cette solution , la fonetion perturbatrice conserve en effet une forme indépendante de la position de ces plans; les variations séculaires des excentricités et des distances des péribélies à l'intersection des deux orbites , sont données par quatre équauons différentielles du premier ordre ; l'inclinaison variable des deux orbites, est donnée sous forme finie ; la ligne de leur intersection , ne sort pas du plan invariable , et son mouvement séculaire, sur ce plan, est donné par une intégration qui se rapporte aux quadratures. Ce que nous avons nommé la fonction perturbatrice , peut être une fonction quelconque des coordonnées des corps dont on considère le mouvement : dans la théorie des planètes , cette fonction provient de l’action des planètes perturbatrices sur la planète troublée et sur le soleil ; dans celle de la lune, elle comprend aussi l'attraction de la partie non sphérique de la terre. En appliquant ses formnles à cette partie de la fonction perturbatrice , M. Laplace détermine les inégalités de la lune , en latitude et en longitude , qu'il avoit déja trouvées par une autre méthode, (Mécanique cé. , livre VIE, ch. 11.) Cet accord entre les résultats de deux méthodes différentes , fournit une confirmation de ces inégalités , d'autant plus importantes , qu'en les comparant auxobserva- ons , elles font connoître l’applatissement de la terre plus exactement que ne peuvent le faire les mesures directes des degrés du méridien. P. Mémoire sur les Surfaces réciproques; par M. MONCE, Uxe surface courbe étant donnée , l'équation de son plan tangent en un point qui a pour coordonnées ,æ,Y,2z, esl BP (e MEANS #,Ë, yétant les coordonnées d’un poiut quelconque du plan tangent ; pet g les différences partielles de 3, par rapport à x ct à y. (25€. M. Monge nomme point réciproque du point de tangeuce, celui pour lequel on a ru RES RS et surface réciproque , le licu de tous les points réciproques de la surface proposée. La réciprocité de ces deux surfaces, consiste en ce que si l’on part d'un point m de la premitre stuface, et quem/ soit son point réciproque sur la seconde surface, qu’ensuite on détermine le point réciproque de mn’, on retombe sur le point 77 de la première surface; de sorte que celle-ci est la surface réciproque de la seconde , de même que cétte seconde l'étoit de la première, La démonstration de cette proposition , est fondée sur ce que les différences partielles de la fonction p æ + q y —32, par rapport àpetàg, sontæety; lorsqu'on suppose que p et g sont les difiéren- ces partielles de la fonction 3 par rapport à x et ;. OUVRAGES NOUVEAUX, Tables astronomiques , publiées par le Bureau des longiudes de France. Nouvelles Tables de Jupiter et de Saturne , calculées d'après la théorie de M. Laplace, et suivant la division décimale de l'angle droit, par M. Bouvard. Nouvelles Tables écliptiques des Satellites de Jupiter, d'après la théorie de M, Laplace , et la totalité des observations faites depuis 1662 jusqu’à 1802, par M. Delambre. A Paris, chez Courcier. Ces Tables font suite à celles du soleil et de la lune , déja publiées par le bureau des longitudes. Les nouvelles Tables de Jupiter et de Saturne sont précédées d’une notice, où M. Bouvard explique leur construction , et donne un exemple du calcul qu'il faut faire pour “déterminer par leur moyen, la posiuon géocentrique de l’une de ces planètes à un instant donné. M. Bouvard prend pour exemple une observation de Jupiter , faite à l'Observatoire de Paris, le 2 avril 1806 , avec toute la précision de l'astronomie moderne : la différence des Tables et de l'observation, est de 21/' sur Ja longitude géocentrique de la planète, et de 19/', 7 sur la latitude. Ce résultat fait voir avec quelle exactitude les nouvelles Tables représentent le mouvement de Jupiter. Il en est de même de celui de Saturne, L'erreur qui ne s'élève point ici à 7// sexagésimales, dépassoir quelquefois 20! dans les Tables de Halley , les plus exactes que lon connût avant celles de M. Bouvard. Les perturbations observées dans le mouvement de ces deux planètes , ont longtems embarrassé les géometres qui ont cherché ( 232 ) ; à les déduire de la loi de la pesanteur universelle, On en étoit réduit à les représenter par des formules empiriques , et à en chercher la cause dans la résistance de léther , ou dans l'action passagére des comètes ; lorsque M. Laplace a fait voir qu'elles sont dues à l’action réciproque des deux planètes, qui produit dans le mouvement de chacune d'elles , une iuégalité dont la période est d'environ G00 aus , que lon doit ajouter à la longitude moyenne, et qui accélère le mouvement de lüue des planètes, tandis qu'elle retarde celui de l’autre. C’est cette découverte quia donné aux Tables l'extrême précision dont elles jouissent main- tenant. Elles lui doivent encore l'avantage de pouvoir représenter les observations les plus anciennes qui nous soient parvenues. Âïnsi dans sa Notice, M. Bouvard calcule d’après ses Tables, la différence des longitudes. géocentriques de Jupiter et de Saturne , à l'instant d’une conjonction de ces deux astres, observée au Caire, en 1007 , par Ebn-junis : il trouve que cette diflérence n'excède que d’environ cinq minutes sexagésimales , celle qu'a déterminée l'astronome arabe; ce qui est bien inférieur aux erreurs dont les observations de cette époque sont susceptibles. Les Tables écliptiques des Satellites de Jupiter sont aussi préeédées d’une introduction , dans laquelle M. Delambre explique leur formation et leur usage. Depuis la publication des ses premieres Tables, dont l'exactitude est déja bien connue, ( 3°. édiion de l’Astronomie de Lalande ), M. Delambre a réuni un grand nombre de nouvelles obser- vations d'éclipses ; les Tables de Jupiter qui influent sur le calcul de celles des Satellites , ont été portées à une précision extrême, par M. Bouvard; enfin, M. Laplace a repris et perfectionné , dans le quatrième volume de la Mécanique céleste, sa théorie des Satellites de Jupiter, qui avoit servi de base au calcul des premières Tables : toutes ces raisons ont déterminé M, Delambre a reprendre son premier travail ; mais les bornes de cet article ne nous permettent pas de faire connoître toutes les améliorations qu'il y a apportées. p: L’'ABONNEMENT EST EXPIRÉ. L'abonnement est de 14 francs, franc de port; et de 13 francs pour Paris; chez BERNARD , édueur des Annales de chimie, quai des Augustins, n°. 25. Les Abonnés de la 2°. année du Nouveau Bulletin des Sciences , et des Annales de Chimie, ‘qui feront l'acquisition du Système de Climie, de Thomson , ou du Manuel d’un Cours de Chimie , joutront d'une remise. Is adresseront, pour cet effet, directement et frange de port, à l'Editeur, les demandes et l'argent, NOUVEAU BULLETIN DE SSiCTE.NC EL SE PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. PARIS. Novembre 1808. HISTOIRE NATURELLE: BOTANIQUE. Nouvelle distribution des plantes de la première classe; Mona ou Monandrie, de Linné, ordinairement nommée Scitaminées par William Roscoë. Les plantes Scitaminées , ainsi nommées à cause des qualités aromatiques qu’elles possèdent , forment une grande parte de la pre- mière classe de Linné ou de la Monandrie , elles n’habitent que les pays chauds et s’y trouvent dans les stations humides. Le plus grand nombre a été trouvé jusqu'à présent en Asie , un petit nombre en Afrique et beaucoup moins en Amérique, C’est Linné qui paroît avoir fait les premieres tentatives , pour les réduire à des genres convenables, dans son splendide ouvrage inti- tulé Musa cliffortiana. Ce fut avec le Musa ou Bananier qu'il les réunit dans ses Fragmens d'ordres naturels ; mais à cette époque on étoit loin d’avoir A bases suflisantes pour un tel travail : comme elles sont toutes étrangères ét qu'on n’avoit pu encore en cultiver qu'un petit nombre , on ne les connoïssoit que par les figures de Rumphe et de Rhéede , qui malheureusement pêchent du côté des détails de la fruc- üfcation. Kœænig, en 1783, donna d’excellens matériaux pour la connois- sance de ces plantes ; mais malheureusement une mort prématurée l'empécha de faire jouir le public du fruit de son voyage. Ce fut son ami Retzius qui remplit en partie cette tâche. Il reconnut bien la nécessité de la réforme du travail de Linné ; mais n'ayant pas même des échanullons secs, il ne put qu'indiquer des améliorauons. 1] annonça le premier la grande importance de la forme de l’anthère et de ses dépendances pour la formation des genres. Depuis la publication de Retzius, Swartz est le seul qui ait fait quelques tentatives par des Tom. I. No. 14, a°. Année, 31 Trans. Soc. Linn, Tom. VIL,. (254) additions et des corrections dans la détermination des genres et des espèces. I conclut son travail ( Observationes botanicæ ), en assurant que les plantes de cet ordre sont tellement rapprochées qu'il est à peine possible de les distinguer entre elles par des caractères. Si, de Linné et de ses sectateurs , On passe aux auteurs qui ont tenté de ranger les plantes suivant leurs aflinités naturelles , on trouvera qu'ils ont jeté peu de lumières sur cette partie. Bernard de Jussieu , dans ses ordres naturels ; avoit suivi les Fragmens de Linné : son neveu, Aat-Laur. de Jussieu n’a pu suivre que les renseignemens donnés par ses prédécesseurs. Il les termina par le doute dont il a si sagement usé , en disant que la construction singuliere de différentes parties de la fructification a entrainé une grande variété d'opinion sur la déno- miuauon qui leur convient et sur leurs usages; en sorte qu'il est nécessaire d'avoir recours à de nouvelles observations sur les plantes vivantes pour pouvoir en déduire des caractères certains. Depuis ce tems, comme parmi le grand nombre de plantes vivantes qui ont été rapportées en Angleterre , 1l s'en est trouvé un certain nombre de cette famille qui y ont fleuri ; depuis qu'on a publié d’excel- lentes figures de plusieurs autres, M. Roscoë s’est cru en état de pouvoir en entreprendre une nouvelle distribution. C'est principalement sur la forme de l’anthère qu'il Fa fondée. Dans une partie de ces plantes, elle est composée d’une seule loge ; dans l'autre, il y en a deux un peu écartécs , mais qui se rapprochent de manière à formcx un sillon à travers lequel passe le style. De là il résulte deux sections il nonime la premitre Cannæ et lx seconde Scitamineæ , parce que ce n'est que dans cette dernière que se trouvent les espèces vraiment aromatiques, en sorte que la nature semble confirmer cette division. Cette anthère est portée sur un filament mince ou plus souvent pétali- forme; de là l’auteur pense avec Swartz qu'il faut plutôt le regarder: comme la lèvre inférieure du nectaire , que comme un vrai filament. C’est de cette forme variée et de la maniere dont il se termine immé- diatement au-dessus de l’anthère , où qu'il se prolonge en appendice particulier différemment lobé , qu’il établit la distinction des geures. Après avoir discuté les différentes dénominations qu’on a données aux parues de la fleur, ïl en donne la définiion suivante : La fleur des vraies Scitaminées consiste dans une Bractée extérieure ou Ecaille, un Calice particulier , une Corolle le plus souvent divisée en trois lobes ou sections , renfermant un limbe intérieur qui a quel- quefois deux ou trois segmens, mais toujours un Nectaire en forme de Pétale qui se termine généralement en une lèvre colorée et pendante ; c’est elle qui forme la partie la plus brillante de la fleur. Le Style est filiforme et flasque, cependant assez élastique pour se rompre difficilement; le Stüigmate, dans toutes les espèces, est dilaté en cupule souvent comprimée et dont les bords sont finement ciliés. (12550) L On peut ajouter que la base du style est embrassée par deux Glandes courtes en forme de filament. M. Roscoë détermine 14 genres auxquels il rapporte 53 espèces : de ce nombre, il en indique 20 comme cultivées dans le jardin de bota- nique de,Liverpool ; la plupart sont figurées dans le recueil ou repository d’Andrews. Parmi les genres , il n’y a que le Zingiber, déja adopté par Gærtner, qui ue soit pas dans Wildenow ; et comme cet auteur en a adopté 16, il yen a 3 que M. Roscoë a fondus dans d’autres, savoir : le Renealmia , l’Aellenia , et V'Hornstedia , is comprennent 47 espèces, mais il y en a 3 dans le G/obba que M. Roscoë regarde comme douteux. Ce n’est donc que de 7 espèces nouvelles que cet auteur a enrichi cette famille. Son mémoire est terminé par l'exposition des genres et l’'énumération des espèces, et dans une planche se trouvent réunies les figures de l'éta- mine et du pistil de chacun des genres. Observations du rédacteur. M. Roscoë , en citant les auteurs qui ont tenté d'établir des ordres naturels , ne parle point des familles d'Adanson ; peut-être avoit-il contre elles les préventions que Salisbury a la bonne foi d’avouer qu'il avoit conçues et qu'il se félicitoit beaucoup d’avoir vaincues, parce qu'il avoit trouvé dans cet ouvrage beaucoup de con- noissances à acquérir. Adanson donne à cette famille le nom de Gingembres, comme Linné, il y réunit les Musa et de plus les Ananas, en sorte quelle n’est pas bien circonscrite 3 mais dans l’exposition du caractère il décrit fort bien la forme des étamines des Scitaminées , la gaine qu’elles forment, et la position du style. Vahl les avoit rapportées à la Gynandrie, à cause des grands rap- ports qu'il leur trouvoit avec les Orchidées, ou plutôt, comme il l’a- voue, pour ajourner leur publication , espérant qu'au moment où il y seroit parvenu il auroit pu acquérir de nonveaux renseignemens , qui lui paroissoient indispensables pour bien éclaircir cette famille. Les observations que j'ai faites sur les fleurs d'un petit nombre d'espèces vivantes , s'accordent assez bien avec celles de M. Roscoë. Il y en à une qui paroitra peut- être moins importante, mais qui peut être plus utile. C'est que la coupe transversale du tronc ou stipe est un ovale parfait, c’est-à-dire ,- arrondie d'un côté et anguleuse de l’autre. C’est précisément ce qui a lieu dans le jonc ou la canne qui sert de bâton; d'où j'ai présumé qu’elle devoit appartenir à une plante de cette famille, la retraite qu'on y remarque et qui sert de manche , provient de l’in- sertion d’une feuille. 1 Giseke , dans l'ouvrage qu'il a publié sous le nom d’Ordines natu- rales , rassemble beaucoup de détails sur ces plantes , il fait connoître eutre autres le travail de Kœnig sur cet ohjet. A. P. TABLEAU :SYNOPTIQUE DES SECTIONS ET GENRES Qui composent la famille des Cannes, de Jussieu. a ——————— Anthère adnée à un Le ei) Style en massue.{Stigmate obtas. = C2ene S ICE 6. pétaloïde . . Style pétaliforme. (Stigmate trigone. Maranra. L. ...4. S 2 54 CR Style appplati; stigmate applati, per- Be foré en masque. . . . . . . . . . . PRADA Le Lee 2, CA À Anthère sur F A = ilament subulé ; style si Sos EN un filament e £ @ V particulier ché vers l'anthère tele .. Par;niva. Lour. 5 Wild. = Style épais applati, fendu en 108 5 S stigmate déhiscent. .”. CS A LS. pr EEE Lanugineux à la base; style ie stigmate capité. #0." è . Parizyprum. Lour. Rlénenté de Wild. Gærtn. 1. Géniculé ; dépassant pa l’anthère. . ; style deux fois plus long que le filament anthérifère. . . . . Hzpicaivum.L,sS. . 3 So Eu e # A ee Li A H cs Style droit, de la longueur du fila- © N ent 'anthéciiere) D. LUS AU AZPINIAS Lie - 2 11.]R a À = > Subulé et sillonné au sommet. . . . Zincisen. Gærin. =. 3 n Je on É È Ovale et plane au sommet, . . .. Cosrus: Le... 5.11 ei Fi ‘£o à = & Bilobé au sommet... : .. . . . . Kæmperrria. L. . . 4: et Filam ap- Ë EG |Filament pro- Damon tl; A | d pendiculés à RAT gun, Fe RELEE aR mit la base. . . - Awmomvuw.L.. . ,. 8. a Mo KHOBERUECRONE Découpure du C] there. -.. . . © milieu , por- = tant l’anthère. CLECDMEANILE TC. à = £ Appendiculé au sommet; style très- < longe Np...) Lee tee tee CrorRAN Lune ie pie | (237) CHIMIE. Sur quelques nouveaux phénomènes de changemens chimiques produits par l'électricité, particulièrement sur la décom- position des alcalis fixes, et la séparation des substances nouvelles qui constituent leurs bases, et sur la nature des alcalis en général; par Mumphry DAVY. M. Davy, en continuant ses recherches conmmencées avec tant de succès sur laction du fluide électrique sur les corps, est parvenu à retirer de la potasse et de la soude deux nouvelles substances , d’appa- rence métallique , qui ont la propriété de reproduire ces alcalis en se combinant avec l’oxigène. Ses expériences sont déjaconnues de tous les savans de l'Europe, et ont été répétées avec le plus grand succès ; mais on ne connoit point encore l'ensemble de tous ses travaux , et nous allons tâcher d'en donner un apperçu. On se rappelle les recherches intéressantes de M. Davy, sur la dé- composition des acides, des sels et des substances terreuses, au moyen de la pile de Volta: c’est en suivant un procédé analogue qu'il est par- venu à décomposer la potasse et la soude. Il soumit d’abord des dis- solutions aqueuses de ces alcalis , très-concentrées , à l’action d’une forte batterie voltaique, composée de 24 plaques carrées de cuivre et zinc, de 12 pouces de côté, 100 plaques de 6 pouces, et 150 de 4 pouces, chargées avec des dissolutions d’alun et d'acide nitreux ; mais dans ce cas, l’eau seule des dissolutions étant décomposée, il varia son expé- rience de la manière suivante. La potasse solide et sèche étant un trop mauvais conducteur de lélectricité, il la tint à l’état de fusion ignée dans une cuiller de platine communiquant avec ie côté positif de la batterie de 100 plaques de 6 pouces, fortement chargée , et il fit com- muniquer la potasse à l’autre pôle, au moyen d'un fil de platine. Dans cette circonstance , il y eut des phénomènes remarquables : la potasse fondue laissa passer le fluide électrique, et il se manifesta vers le fil négatif une lumière trés-vive, el au point de contact une colonne de flamme qui paroissoit due au développement d’une matière combustible. En rendant la cuiller négative, on n’appercevoit plus à la pointe opposée qu'une lumière vive ; mais il s'éleyoit au travers de la potasse des glo- bules aériformes , qui s'enflammoient à mesure dans l'atmosphère. Enfin M. Davy ne pouvant douter que ces phénomènes ne fussent dus à une nouvelle matière combustible , mais n'ayant pu parvenir à la recueillir, employa l'électricité comme agent commun pour la fusion et la décom- position. Îl prit un petit morceau de potasse pure qui avoit été exposée pendant quelques secondes à l'atmosphère, afin qu’en en absorbant Soc, Rôy. ne Lown: 19 Nov. 1607: ( 258 ) Yhumidité, elle acquit la faculté conductrice à sa surface : il le plaça sur un disque isolé de platine, communiquant avec le côté négauf de la batterie de 250 plaques de 6 et de 4 poucs, et mit en contact, avec la surface supérieure de l’alcali , un fil de platine aboutissant au côté posiuf, Peu de tems après, il se manifesta une action très-vive : ia potasse commenca à se fondre aux deux points d’électrisation ; une effervescence violente se montroit à la surface supérieure : à la surface inférieure , ou négative, on ne voyoit aucun dégagement de fluide élastique , mais on découvroit de petits globules qui avoient un éclat métallique très-brillant, et qui ressembloient tout-à-fait à du mercure : quelques - uns brèloient avee explosion et flamme, à l'instant où ils étoient formés ; d’autres subsistoient, mais ils ne tardoient pas à être ternis , et finalement couverts par un enduit blanc qui se formoit à leur surface. La production de ces globules a fieu dans le vide comme dans l'air , et elle est indépendante du platine; car on peut le remplacer par le cuivre, l'or, l'argent , la plombagine , et mème le charbon. La soude, soumise au même procédé que la potasse, donne des résultats analogues ; mais elle demande une plus grande intensité d'action de la pile pour se décomposer. Les globules qu'on obtient ont aussi l'apparence métallique ; mais ils différent essentiellement de ceux qui proviennent de la potasse. En employant un appareil convenable, M. Davy a reconnu que le gaz qui se dégage à la surface positive de lalcali, est de l'oxigène pur: à la surface néoative , il ne se manifeste que la substance combustible. Aïnsi la décomposition des alcalis, par la pile de Volta , est analogue à celle des substances brèlées , dans laquelle , comme on sait, l’oxigene se manifeste toujours au pôle positif, et le corps combustible qui lui est uni au pôle négauf ; et on doit par conséquent les assimiler aux oxides métalliques. M. Davy, après s'être assuré de la nature des alcalis , a déterminé les propriétés particulières des substances combustibles qui leur servent de base. En raison de ieur grande afliuité pour l’oxigène , il est tres- difficile de les conserver sans altération. De toutes les substances dans lesquelles on peut les mettre pour les garantir de l’oxidation, le naphte, récemment rectifié, est celle à laquelle M. Davy donne la préférence. La base de la potasse a le lustre métallique, l’opacité ainsi que les autres propriétés visibles du mercure. Vers le point de la congélation de l'eau , elle est fragile ; à 7°,5 centigrades , elle est molle et malléable; à 15°, elle est imparfaitement fluide ; et enfin à 38°, elle l’est complet- tement. Il faut, pour la volatiliser, une température qui approche de la chaleur rouge. Elle est un conducteur parfait de l'électricité. Quoique ressemblant aux métaux par ses qualités visibles , elle en diffère par sa pesanteur spécifique , qui n’est que les 0,6 de celle de l’eau. Exposée (239 ) dans l'air ou dans le gaz oxigène, elle s’enflamme, si la température est égale à celle à laquelle elle se volatilise; à une chaleur moindre, elle brüle lentement et sans flamme. Dans tous ces cas, il se régénère de la potasse ; mais M. Davy peuse que lorsque la quantité d’oxigène n'est pas suilisante , on obtient un solide grisätre composé en partie” de potasse, et en partie de la base de cet alcali oxigénée à an plus foible degré. On obtient eucore ce dernier corps en fondant ensemble la base de la potasse avec la potasse elle-même. La base de la potasse brûle spontanément dans le gaz muriatique oxigéné avec une lumiere rouge. Chauffée dans le gaz hydrogène , elle paroïît s’y dissoudre ; et si On fait passer le gaz dans l'air pendant que la température est élevée , il détonne; mais si on le laisse refroidir préalablement, il perd cette propriété, parce que la base de la potasse se dépose. Cette même substance mise en contact avec l’eau, la décompose avec violence , et il se fait une explosion instantanée avec flamme. Si on fait l'opération sous l’eau , la décomposition est violente ; et elle seroit même dange- reuse, si on opéroit sur de grandes quantités , parce qu'elle est instan- tanée, et qu'il se dégage du gaz hydrogène : il ya beaucoup de chaleur , mais point de lumière. En comparant le gaz qui se dégage à la substance employée, on trouve que la potasse parfaitement sèche seroit composée de 16.0 d’oxigène , et de 84.0 de base. La base de la potasse à une si grande aflinité pour loxigène , et son action sur l'eau est si puissante , qu'elle découvre et décompose les petites quantités d’eau qui existent dans l'alcool et dans léther les mieux rectifiés. Lorsqu'on la jette sur les acides minéraux, elle s’enflamme , brüle à leur surface , et forme ensuite avec eux des sels à base de potasse. Elle s’unit au phosphore et au soufre, avec un dégagement de chaleur qui produit souvent l'inflammation. Elle s’unit aussi très-rapidement au mereure. Deux par- üies en volume de cé métal , et une de la substance , donnent une amal- game solide à la température ordinaire. On en obtient une liquide , si l'on combine 10 parties de lun avec une de l’autre. Ces amalgames projettées dans l’eau la décomposent ; le mercure reste pur, et l’eau devient alcaline. Elle agit très-bien sur l'or, le fer et le cuivre ; et à l'état d’amalgame liquide , elle dissout tous les métaux. Son action sur les huiles est très-remarquable , sur-tout au moyen de la chaleur ; il se dépose du charbon, et il se dégage un peu de gaz : le camphre ne laisse point dégager de fluide élastique, mais il dépose du charbon. La base de li potasse réduit promptement les oxides de fer, de plomb et d’étain, pourvu que la température soit un peu élevée. Par suite de cetie propriété, elle décompose facilement le verre vert, et sur- tout le JAnt-glass. Les propriétés de la base de la soude sont analogues à celles de la potasse. Elle est opaque , et possède le lustre et la couleur de l'argent, Elle est extrêmement malléable , et plus tendre qu'aucune des substanees (240 ) métalliques ordinaires. Sa densité ‘est 0,95, celle de Feau étant prise pour unité. La température à laquelle elle se liquélie, est plus élevée que celle que demande Ja base de la potasse; car ce n’est qu'a 82° qu'elle est parfaitement liquide. Elle jouit aussi d’une plus grande fixité. À l'air, ou dans le gaz oxigène , elle se ternit et se change en soude. Elle brûle avec flamme à la température de lignition ; mais au-dessous elle brüle lentement , sans aucune apparence lumineuse. Elle ne paroît avoir aucune action sur le gaz hydrogène. Jeuée sur l’eau , elle la décompose avec sifflement et sans inflammation : cependant, lorsqu'il n'y a qu'une très-petile quantité d’eau , l'inflammation a lieu; ce qui reste est une solution de soude. On trouve par cette expérience que 100 de soude sont formées de 77 de base, et de 23 d'oxigene. Les rapports avec les autres corps sont à-peu-près les mêmes que ceux de la base de la potasse, et, de même que cette dernière , elle pa- roît susceptible de deux degrés d’oxidation. Le plus haut degré s'obtient par l'action de l’eau, des acides ou de l'air; et le plus bas, en faisant fondre de la soude sèche avec sa base. D'après toutes les propriétés qui caractérisent les bases de la potasse et de la soude , on ne peut se dispenser de les classer parmi les subs- tances métalliques : leur pesanteur spécifique qui est très-foible, pourroit seule les en faire éloigner; mais ce caractère ne doit avoir sous ce rapport aucun poids , quand on considère que parmi les métaux connus le platine pèse près de quatre fois plus que le tellure. D'ailleurs, dans une classification philosophique des corps, la base de l’arrangement doit toujours être l’analogie qui existe entre le plus grand nombre des propriétés des substances qu'on place dans une même division, et il n’y a pas de doute que les nouvelles substances ne se rapprochent infi- nunent plus des métaux qu’elles ne s’en éloignent. D’après cette idée, et pour s'écarter le moins possible de la nomenclature reçue, M. Dav désigne la base de la potasse par le nom de potassium, et celle de la soude par le nom de sodium. M. Davy ayant déterminé la nature de la potasse et de la soude, et les considérant, d’après ses expériences, comme des oxides , pensa par analogie qu'il seroit très-possible que .lammoniaque contint aussi de l'oxigèene. Voici les faits d'aprés lesquels il croit pouvoir le dé- montrer. En exposant à Flaction de Ja pile, dans du gaz ammoniacal tres-pur , du charbon bien sec et en état d’ignition , il obtenoit une grande expansion dans le fluide aériforme , et il se formoit une matière Dbhe faisant effervescence avec l'acide muriatique étendu : d’où il conclut que c’étoit probablement du carbonate d’ammoniaque. En faisant passer du gaz ammoniacal tres-pur sur du fil-de-fer rougi dans un tübe de platine, le fer se trouvoit oxidé, et il se déposoit en outre un peu d'humidité sur les parois du tube qui recevoit le gaz après son passage sur le fer rouge. Co4r) Ces deux expériences démontrant bien la présence de l’oxigéne dans J'ammoniaque, mais m’étant pas assez exactes pour en évaluer la quan- té, M. Davy décomposa le gaz ammoniacal par l'électricité, comme lavoit fait M. Berthollet. Il trouva, d’après cette expérience , que le poids des gaz obtenus étoit plus foible de -- que celui de l’ammoniaque employée ; et c’est de là qu'il conclut qu’elle devoit contenir de 7 à 8 pour 2? d’oxigène. On pouvoit présumer , d’après la seule analogie, que les terres alca- lines sont des composés de nature analogue à celle des alcalis fixes. En soumettant en effet la baryte et la strontiane humectées à l’action de la batterie de 250 plaques de 4 et 6 pouces, on voyoit aux deux points de communication une action vive et une lumière brillante ; il ÿ avoit inflammation à la pointe négative. Entre toutes les substances terreuses , la baryte et la strontiane sont celles qui ont les rapports les plus mar- qués avec les alcalis fixes : mais cette ressemblance ne s'arrête point à elles ; et il y a tout lieu d’espérer qu’on parviendra aussi , en suivant la même méthode d’analyse, et en employant des moyens plus érer- giques, à décomposer les autres terres. Quand en effet l’action de la pile est foible, on ne peut que séparer les uns des autres les acides et les alcalis, les acides et les oxides métalliques ; lorsque la force aug- mente jusqu'a un certain degré, les oxides métalliques ordinaires et les acides sont décomposés ; enfin, quand la force atteint son plus haut degré d'énergie , les alcalis lui cèdent leurs élémens. Et autant que le degré actuel de nos connoiïssances sur la composition des corps permet de le présumer, toutes les substances qui sont attirées par l'électricité positive sont, ou l’oxigène, ou celles qui contiennent ce principe en excès; et toutes celles qui cèdent à l'électricité négative sont, ou des combustibles purs, ou des corps qui sont principalement formés des principes de linflammabilité. Il étoit naturel, d’après les expériences précédentes , de chercher à décomposer les acides boracique , fluorique et muriatique ; mais M. Davy n’a pu réussir en aucune maniere sur les deux derniers , attendu que, lorsqu'ils sont à l’état de gaz, ils ne sont point conducteurs de l'électricité : et quant au premier, il dit seulement qu’en l’électrisant après l'avoir humecté , on voit paroître à la surface négative une matière combustible de couleur foncée. TOPOGRAPHIE. Extrait d'un Mémoire sur la topograplue et le relief du sol de Paris; par M. P. S. GIRARD. Lxs prairies dont la ville de Paris occupe aujourd'hui la place étoient autrefois couvertes par les eaux de la Seine toutes les fois qu'elle venoit à croître au-delà de son volume ordinaire, Le gravier dom. I. No. 14, 2. Année, 52 | (229 | ï: qu’elle charrioit et les vases qu’elle tenoit suspendues après les orandes pluies se déposoient sur la surface des prés ; et, chaque année, une nouvelle couche de ces dépôts en élevoit le sol, en mêmé tems que des dépôts de même nature exhaussoient le fond du fleuve : ainsi le fond du fleuve et le sol des prairies auroient continué de s'élever, à- peu-près simultanément, par le dépôt des matières que la Seine transporte des parties supérieures de son cours, si le besoin de se garantir des inondations n'eùt forcé les premiers habitans de la petite île de Lutèce , et ceux qui, dans la suite, vinrent habiter les deux rives opposées de la Seine , d'accélérer le travail de la nature en rap- portant de nouvelles terres sur les terrains où ils étoient établis, ou en élevant sur Je bord de ce flenve des digues ou des quais qui les missent à l'abri de ses déborderñens. C’est donc à dater des premiers tems de la fondation de Paris que l'emplacement qu'il occupe a commencé d’être relevé artificiellement ; et depuis cette époque le lit de la Seine s’exhaussant avec lenteur, maïs par l'effet naturel d'une cause toujours agissante qui élevoit en même tems le niveau des inondations , il a fallu , pour se garantir de celles-ci, exhausser périodiquement les quais et recharger le sol des différens quar- tiers pour les élever à proportion. Comme ce travail se réduisoit à amonceler des décombres sur un point de la vallée plutôt que sur un autre, il semble étranger au domaine de l'histoire : aussi le petit nombre de faits qu’elle nous a transmis sur quelques-uns des changemens qui ont amené le relief du sol de Paris à son état actuel, n’ont-ils été recueillis qu’accidentellement, et parce qu'ils se rattachoiïient en quelque sorte à des circonstances d’une autre nature: Tant que Paris. fat une ville fortifiée , environnée de fossés et de murailles , les matériaux qui provenoient de la démolition journalière des anciens édifices que lon remplacoit par de nouvelles constructions, ne pouvoient être laissés dans l’intérieur de la place : elle en auroit été bientôt encombrée ; et le peu de largeur des rues et l'élévation des maisons qui les bordent dans les anciens quartiers, indiquent assez que le terrain étoit alors trop précieux pour qu’on en consacrât quelque portion à recevoir des amas de décombres. On transportoit donc ces déçombres hors des murs ; mais afin d’en rendre le transport moins dispendieux, on en établit les différens dépôts le plus pres possible des portes principales. Ainsi se sont formées , hors des deux enceintes de Paris, exécutées sous les regnes de Philippe-Auguste et de Charles 1X , la butte Saint- Roch ou des Moulins , eatre les anciennes portes St.-Honoré et Mont- martre ; la butte de Notre Dame-de-Bonne-Nouvelle, entre les portes Montmartre et St-Denis, la butte de la rue Meslay, entre les portes St.-Marün et du Temple. ( 243 ) Et, sur la rive opposée de la Seine, le monticule de la rue Saint- Hyacinthe , entre les portes St.-Michel et St.-Facques ; le monticule que lon remarque à l'extrémité de la rue Taranne; enfin celui où l'on voit aujourd'hui le labyrinthe du Jardin-des-Plantes. Ces deux derniers ont été foriués des décombres qui sortoient de la ville par les portes de Bussy et Saint-Bernard , et de ceux qui provenoient des faubourys Saint- Germain-des-Prés et de Saint- Victor. Les différentes buties dont je viens d'indiquer Ja position forment, sur la surface actueile de Paris, Its seules protubérances remarquables. Les fouilles que l’on y fait journellement prouvent qu’elles sont com- posées de matières rapportées ; et quand ce fait ne seroit pas constaté our ainsi dire à chaque instant , il seroit difficile d'expliquer autrement a formation de ces monticules au milieu d’une prairie exposée à des inondations périodiques. Lorsque ces monticules eurent acquis une certaine hauteur au-dessus des édifices qui en étoient voisins , on construisit des moulins à vent sur leur sommet. Les anciens plans de Paris indiquent ces établisse- mens, qui subsistèrent encore quelque tems après que les monticules dont il s’agit eurent été enfermés dans une dernière enceinte de Paris, exécutée vers l’année 1654. La population s'étant encore accrue, on applanit et l’on dressa convenablement la surface de ces dépôts de dé- combres , et l’on y traça des rucs qui formèrent de nouveaux quaruers. Les fortifications de la capitale ayant été détruites, et ses anciens remparts transformés en une promenade, rien ne sopposa plus à l’ac- croissement de ses faubourgs. C’est à dater du commencement du der- nier siècle , que le faubourg Saint-Germain s’éleya sur la rive gauche de la Seine , dans l'emplacement du Pré-aux-Clercs. Les fauboures situés sur la rive droite de ce fleuve , entre les boulevards et les collines de Montmartre et du Roule, ont une origine encore plus récente. Les terrains qu'ils occupent ont été élevés par des décombres qu'on y a déposés, d'abord en formant à travers ces terrains des chaussées plus ou moins élevées au-dessus du sol, et suivant l'alignement des rues nou- velles. L'espace compris entre ces chaussées a été successivement rem- blayé et élevé jusqu’à leur niveau. C’est sur ces terrains de rapport que se forment encore les quartiers de Paris projettés dans les marais du Temple et de Popincourt, et au pied de la butte du Roule. On y voit de nouvelles chaussées traversant des terres cultivées en jardinage, jus- wa ce que ces terres elles - mêmes soient recouvertes à leur tour de ARE sur lesquels on élevera de nouveaux édifices. Après avoir reconnu les diverses causes qui ont concouru à exhausser le sol de Paris, et à donner à sa surface le relief qu’elle présente au- jourd’hui , il s’agissoit de déterminer ce relief avec le plus de précision possible. _ Le moyen que nous ayons jugé le plus simple et le plus expéditif C244) e ; : . à bi tés: ! pour obtenir des résultats certains , susceptibles d'être présentés graphi- quement, à été d'indiquer sur un plan de Paris les hauteurs des différens points de sa surface au-dessus ou au-dessous d’un plan horisontal dé- termine. L'échelle du plan levé par Verniquet étoit assez grande pour que les plus petites différences de hauteur y pussent être rendues sensibles. Ainsi ce grand travail topographique nous offroit un moyen d'accélérer et de faciliter celui que nous entreprenions. On s’est occupé d’abord du nivellement de la rive droite de la Seine; on a divisé par de grandes lignes , dirigées de l’est à l'ouest et du nord au midi, tout l’espace renfermé entre la rivière et les nouveaux bou- levards : on a obtenu ainsi des profils qui se sont rattachés les uns aux autres et à un repère commun. Quand, après les vérifications néces- saires, on a été bien assuré de la justesse des cotes de ces profils, on a divisé par de nouvelles lignes d'opération les grands espaces ren- fermés entre les directions des premières, et l'on a obtenu des cotes plus rapprochées. Toutes ces cotes ayant été vérifiées à leur tour, on a encore divisé , par des cotes plus multipliées , l'espace compris entre les secondes lignes d'opération, et ainsi de suite, en mulupliant de plus en plus les coups de niveau, jusqu'à ce qu’on ait obtenu la cote de l'intersection de toutes les rues de ces quartiers. On y a de plus choisi un grand nombre de repères doit la hauteur a été indiquée dans un cahier particulier, et qui sont disungués sur le plan de Verniquet par une notation spéciale; précautions au moyen desquelles ces re- pères serviront , non - seulement à vérifier les hauteurs déja trouvées, mais à en multiplier le nombre, si cela devient nécessaire. Les hauteurs du sol aux intersections de toutes les rues étant déter- minées, on a cherché entre deux intersections consécutives , et en supposant la pente du terrain uniforme, un ou plusieurs points qui fussent à des hauteurs déterminées par rapport au plan de niveau, lequel est supposé élevé de 50 mètres au-dessus de Ja surface de l’eau du bassin de la Villette , ou, ce qui est la même chose , de 26 mètres environ au-dessus des basses eaux de la Seine. On a joint eusuite par des lignes droites tous les points qui ont été trouvés à la même hauteur ; ce qui a donné le tracé d’un poly- gone , lequel représente évidemment l'intersection de la surface de Paris par un plan horisontal. On a répété cette opération pour chaque mètre de hauteur, et l’on a obtenu une suite de polygones irréguliers dont le tracé indique les intersections successives de la surface du sol par des plans hori- sontaux , élevés d’un mètre les uns au-dessus des autres. Ces polygones plus au moins rapprochés , suivant que la pente du terrain est plus où moins rapide, indiquent à l'œil de la manière la plus sensible et la plus rigoureusement exacte , le penchant des collines ( 245 ) + qui bordent les deux rives de la Seine ; ainsi que les monticules factices que l’on remarque dans le fond de Ja vallée, et dont nous avons déja fait mention. Le nivellement général de la ville de Paris a été terminé dans l’espace de deux ans. Il exigeoit des opérations de détail très-multipliées , et je ne doute pas qu’en suivant le même ordre et Ja marche que j'ai indi- quée dans un autre Mémowe (1), on ne parvienne à obtenir en très- peu d'années sur le nivellement général de la France des résultats aussi satisfaisans. OUVRAGES NOUVEAUX. A oyage de Humboldt ef Bonpland. Partie botanique. Duraxr les cinq années que MM. de Humboldt et Bonpland ont mis à parcourir le Mexique , l'ile de Cube , les provinees de Caracas , de Cumana , de Barcelone; les Andes de la Nouvelle-Grenade , de Quito et du Pérou ; les bords du Rio-Negro , de l'Orénoque et de la rivière des Amazones , ils ont fait un herbier de plus de six mille plantes dont ils ont décrit 4528 espèces sur les lieux. Aucun voyageur, jusqu'ici, n'a rapporté une collection aussi nom- breuse et aussi riche en espèces et en genres nouveaux. Aussitôt leur retour en Europe , MM. Humboldt et Bonpland se sont empressés de publier les diverses parties de leurs voyages, et la partie botanique dont nous parlons ici a été entièrement confiée aux soins de M. Bonpland. Tout le travail botanique de ces voyageurs sera compris en trois ouvrages. Le premier, dont nous avons déja un volume et qui porte le titre de Plantes équinoxiales recueillies au Mexique, dans L'ile de Cuba, etc. ne renfermera ‘que des genres nouveaux et des espèces nouvelles, ou des plantes déja connues mais qui offrent un grand intérêt à la société, et qui auroient été jusqu'ici mal déterminées. C’est ainsi que dans le premiervolume ils nous ont fait connoître d’une mauiere positive l'arbre précieux qui fournit le meilleur quinquina de Loxa. Le second de ces ouvrages qui , ainsi que le premier, paroît par cahiers, porte le titre de Monographie des genres melustoma, rhexia et autres genres de l'ordre des melasto- macées. Enfin le troisième ouvrage comprendra la description exacte de toutes les plantes que ces voyageurs ont recueillies pendant cinq années de séjour dans l'Amérique espagnole, et sera, comme les deux (1) Voy. le Journal des Mines, tom, XVII, pag. 297. (246 ) premiers ; accompagné de planches qui ne réprésenteront que des plantes inconnues jusqu'ici. Les deux premiers ouvrages , c’est-à-dire, Îles plantes équinoxiales et la monographie des melastomes, paroiïssent dans un format #n-folio, imprimé sur papier grand-jésas-vélin et colombier-vélin. Les planches du premier , imprimées en noir par M. Langlois, sont toutes gravées au burin par M. Seller, qui est l'artiste le plus habile que l’on con- noisse dans ce genre de gravure ; celles du second , imprimées en couleur aussi par M. Langlois, sont gravées en poinullé, par M. Bouquet, connu depuis longtems par ses superbes ouvrages. Toutes les plantes sont dessinées par MM. Turpin et Poiteau , qui joignent au talent d'ha- biles dessinateurs, des connoissances profondes en botanique. Le troi- sième ouvrage , destiné à renfermer toutes les plantes recueillies durant le cours du voyage de Humboldt et Bonpland , paroîtra dans un format grand ën-4°., semblable à celui de leur Géographie des plantes. Les plantes y seront gravées au trait, comme dans le bel ouvrage de M. de Labillardière, et imprimées en noir. Le premier volume des Plantes équinoxiales , qui est entierement terminé , renferme 60 planches , y compris le portrait du célèbre Mutis, auquel MM. Humboldt et Bonpland ont dédié ce bel ouvrage. Toutes les plantes décrites dans ce volume , étoient encore inconnues aux naturalistes , si on en excepte une seule sur laquelle ils n’étoient pas parfaitement d’accord et qui est aujourd’hui bien déterminée ; nous voulons parler de la plante qui fournit l’excellent quinquina de Loxa, à laquelle Linneus avoit donné le nom de cinchona officinalis , et qui ensuite a été confondue avec plusieurs autres espèces du même genre. Cette plante précieuse est maintenant facile à distinguer des autres espèces voisines, par le caractère tranché qu’en ont donné MM. Bonpland et Humboldt , et le nom de Condaminea qu'ils ont suppléé à celui d'officinalis. Parmi les autres plantes nous comptons dix-huit nouveaux genres qui offrent des caracières bien tranchés ; plusieurs autres connus, dont ils donnent de nouveau les earacières génériques : tels sont les genres gonzalea , brunellia eccremocarpus , jacaranda ; etc. Le roste des plantes contenues dans ce premier volume sont toutes des espèces nouvelles des genres déja connus. Les auteurs ne se sont pas contentés ü2 parler seulement des plantes dont ils donnoient la figure et d’en donner une simple description ; autant qu'ils l'ont pu , ils ont cherché à nous faire connoître toutes les espèces des genres dont ils parloient. C'est ainsi qu'ils ont renfermé dans ce premier volume, les monographies des genres /reziera , symplocos , et brunellia; genres dont nous ne connoissions que quelques espèces et dont on trouve à peine un échantillon dans les riches herbiers de Jussieu, de Desfon- jaines , de Lamarck et de Richard. Pour confirmer ce que nous | | (247) sidi ayons dit en général sur cet ouvrage et qui regarde spécialement le naturaliste, nous ‘allons en examiner quelques parties avec détail ; et nous verrons, que ce travail n'intéresse pas seulement le savant, mais aussi l’homme de la société, par les détails où les auteurs sont entrés sur les propriétés des plantes. Le CrroxyLum :AnDicocA ( pl. 1), ou le palmier à cire, est une des plantes de la famille des palmiers fes plus remarquables ; il végtte dans un climat froid , élevé au-dessus du niveau de la mer de 900 toises , c’est-à-dire, à une hauteur égale à celle du Puy-de-Dôme et du Mont-Cénis. Sa cime a plus de 160 pieds, et tous les espaces compris entre les cicatrices annulaires résultant de la chüte de ses feuilles, sont couverts d’un mélange de résine et de cire. M. Vauquelin a trouvé que ce mélange étoit composé de deux parties de résine et d’une partie de cire. Cette substance, unie à une petite quantité de suif, est employée à faire des cierges et des bougies qui éclairent parfaitement. Le ceroxylum andicola pourroit croître en Europe par- tout où se trouve le chammeærops humilis, qui est le seul palmier que nous ayons, et fournir de la cire. Le genre Marisa (pl. 2) est un très-bel arbre de la famille des malvacées ; ses fruits sont des baies de la grosseur du poing ; elles ont une chair bonne à manger qui a la couleur et à-peu-près le goût de nos abricots. Le mnatistu est un arbre des pays chauds. On le cultive avec soin dans le royaume de Santa-Fé-de-Bogota et dans la province de Guayaquil , sur les bords de la mer du Sud. Il est connu dans le premier endroit sous le nom de ChAupo-Chupo, et dans le second sous celui. de Sapote. C'est un arbre fruitier qui offre de grands avantages aux Cultivateurs américains. Le Manarmmum (pl. 11)est un nouveau genre qui appartient à l’ordre des nayades. Ce genre , comme la observé M. Bonpland, à de très-grandes analogies avec le genre podostemum , publié par M. Michaux dans sa fora boreali-americana; 1 pense même actuellement que lors- qu'on aura examiné sur le frais le podostemum , et quelques autres nouvelles espèces qui se trouvent dans les herbiers , que les deux genres podostemum et marathrum seront réunis dans un seul. Berruorreria (pl. 36). Cette planche représente le fruit et la feuille d’un des arbres les plus beaux et les plus utiles d'Amérique. Bonpland ayant reconnu qu'il formoit un genre nouveau , lui a donné le nom d'un des chimistes qui font le plus d'honneur à la France, et qui pré- pare de grands travaux sur la chimie végétale. Le genre Zertholletia ne croît que dans un climat très-chaud. IL porte des fruits ligneux , sphériques , de la grosseur de la tête d’un, homme. et qui renferment quiuze, vingt et même trente amandes qui chacune ont au moins un pouce et demi de largeur. Ses amandes sont très-bonnes à manger, et fournissent une grande quantité d'huile, (248) M. Ponpland , après avoir fait sentir combien il seroit utile de cultiver une plante aussi précieuse dans tous les climats chauds d'Amérique , indique ies moyens de transporter le Bertholletia du lieu où il forme des forêts dans toutes les autres parties d'Amérique pour l'y multiplier. Parmi les autres genres nouveaux qui sont publiés dans ce premier volume , on trouve : Le Saccezrium , remarquable par son calice renflé comme dans les physalis ,et par son fruit ligneux composé de sept loges disposées sur deux plans. Le Reriipayrium, dont les feuilles et les jeunes branches son en- duites et comme pénétrées d'une substance résineuse. Le Lymrocnans, plante aquatique d’un très-beau feuillage , et qui ser- viroit à la décoration et à l’ornement de nos bassins. Le Cuxinostemon PLaranoïpes , arbre singulier par la forme et la disposition de ses fleurs, dont on ne connoissoit, il y a huit ans, encore qu'un seul individu , mais dont un élève du LETné Cervantes , professeur de botanique au Mexique, a trouvé des forêts dans la pro- vince Guatimala. Les Indiéns-Mexicains paroissent avoir eu une grande vénérauon religieuse pour le seul pied de cet arbre que les Espagnols ont trouvé dans la vallée de Toluca , les premières années de la con- quête. Ce même arbre existe encore, et quoiqu'ägé au moins de trois cents ans , il donne encore chaque année des fleurs et des fruits. Cet arbre d’un très-beau port, croîtroit sans doute en plein air dans la France méridionale. Enfin , parmi le grand nombre d’especes remarquables contenues dans ce volume, nous ne parlerons que des Bampusa , des Murisra et des Eccremocarpus ; des premières, comme plantes utiles ; des secondes , commé plantes d'agrément. Le bambusa guadua ei latifolia par la lon- gueur , à dureté et la grosseur de leur chaume qui croît très - droit, sont employés à mille usages divers. Il est des villages entiers où toutes les maisons , même les lits, les tables et les chaises sont formés de bam- busa unis ensemble. Le mutisia grandiflora (pl. 50), l'eccremocarpus longiflorus sont, de même que le cubea, des liannes qui croissent dans des climat tempérés. Leur végétation est aussi très-vigoureuse , mais la beauté de leur feuillage et la vivacité des couleurs de leurs longues et belles fleurs les rendroient bien plus agréables et plus propres à décorer nos serres que le cobea. L'abonnement est de 14 francs, franc de port; et de 13 francs pour Paris ; chez Mad. Fe. BERNARD, éducur des Annales de chimie , quai des Augustins, n°. 25, Les Abonnés de la 2°, année du Nouveau Bulletin des Sciences , et des Annales de Chimie, qui feront l'acquisition du Système de Chimie, de Thomson , ou du Manuel d'un Cours de Chimie , jouiront d'une remise. Ils adresseront, pour cet effèt, directement et franc de port, à l'Editeur, les demandes et l'argent. NOUVEAU BULLETIN DR SORTE. NC'E. Si" PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. PARIS. Décembre 1808. SE CD A ——— HISTOIRE NATURELLE. BOTANIQUE. Mémoire sur la germination de quelques plantes monoco- tylédones ; par M. Du PETIT-THOUARS. La germination est une des époques les plus remarquables de la vie des plantes ; c’est le moment où elles commencent leur existence. Par son observation , on peut facilement remonter à la source des diffé- rences que présente Jeur port. Aussi a-t-elle attiré de bonne heure l'atention des plus habiles botanistes , mais pendant longtems on s’est borné à des observations vagues. Dès l'instant que M. du Petit-Thouars a eu connoissance de l'excellent ouvrage de Gærtner , il a senti qu'un système complet sur la germination en éloit une suite nécessaire. Depuis ce moment , il a observé avec soin tous les faits de ce genre qui se présentèrent à ses yeux, mais ce ne fut que quelques mois aprés son arrivée à l'Ile-de-France qu'il tra- vailla solidement à les recueillir , en décrivant et dessinant tous ceux qu'il rencontra ; par ce moyen, il réunit une assez grande quantité de matériaux. À son retour en Europe , ne trouvant encore aucun ouvrage suivi, exécuté sur cet objet, il les compta au nombre des lus précieux qu'il eùt rapportés. { Mais il falloit les employer. Pour y parvenir, l’auteur voulut frapper Vattention en présentant un des phénomènes de ce genre le plus remarquable , c’étoit la germination du Cycas. I en fit l’objet du second mémoire qu'il lut à l’Institut dans la séance particulière du 10 prairial an 11 (1803 ). Il décrivit en même tems celle de deux palmiers , et il annonça la suite de ses travaux sur cet objet important. Peu de tems après, M. du Petit-Thouars publia ce mémoire avec er Tor. I. No. 15, 2°. Année, avec une planche. 33 ( 250 ) le rapport fait par MM. Jussieu et Richard. Il comptoit donner ainsi successivement , dans des mémoires particuliers , toutes les germi- nations qu'il avoit recueillies. Ce fut dans cette intention qu'il réunit dans une planche qu'il esquissa lui-même à l'eau forte, tout ce que les plantes monocotylédones lui avoient présenté de plus singulier. Depuis ce moment, différentes circonstances l'ont empêché de la publier ; mais ce sujet lui a toujours paru trop important pour le négliger. Aussi le 11 septembre 1806, l’auteur lut à l'institut un autre mémoire sur la germination du Lecythis, phénomène des plus extraordinaires :- en même tems il n'a pas discontinué d'observer la nature vivante ; c’est par là qu'il a été à même de vérifier de nouveau cet été l'évo- lution singulière de l'4{lium fragrans Vent., et qu'il en a rendu témoin la Société philomatique , en soumettant à son examen des graines germées , contenant chacune deux à trois embryons ; ce qui a été le sujet d’un article du Nouveau Bulletin ( N°. 12 septembre 1808 ). Comme ce fait est représenté dans cette planche gravée depuis long- tems, elle peut faire suite à cet arucle; en même tems elle va donner occasion de présenter une suite d’autres germinations qui probablement ne pourront être observées de longtems, car elles appartiennent à des plantes dont nous n'avons pas encore enrichi nos serres. A côté s'en wouve de plus communes , car comme il la déja dit, l’auteur n’a eu d'autre but en composant celte planche que d'y réunir tout ce que les monocolylédones présentent de plus curieux. É L’Allium cepa où oignon commun (fig. a) est mis en tête, parce que son évolution est la plus simple et la plus facile à observer; on peut la regarder comme un type primordial auquel on peut en rapporter beaucoup d’autres. Dans la graine l'embryon est un cylindre oblong courbé qui ne laisse appercevoir à l'œil nu aucune différence organique entre ses. deux extrémités. Dans la germination celle qui est la plus prés de la: paroi où se trouve une ouverture ménagée s'alonge et sort en dehors, souvent elle pointe en haut; mais souvent au bout d’un certain tems elle se rabat brusquement sur le bas, en sorte qu'à cet endroit , il se touve un pli. Dès que par ce moyen l'extrémité a touché la terre , il sort une racine qui s'enfonce perpendiculairement : la partie exté- rieure S'alonge , en sorte que la graine restant toujours engagée à: son extrémité se trouve soulevée à deux ou trois pouces de terre; le pli tend à se redresser , mais il y reste toujours un angle plus ou moins Ouvert. Un peu au-dessus de la surface du sol, il se manifeste une fente verticale ; bientôt il en sort la pointe d’une feuille qui s'alonge insensiblement : en même tems paroît une seconde racine à côté de la première : la feuille s'étant alongée, une troisième sort parcillement de son intérieur, d’autres sortent ainsi successivement: les racines augmentegt pareillement en nombre. (ebrt) Il est facile de voir que toutes ces feuilles sont entièrement sem- blables à la première sortie directement de la graine. L’Allium fragrans (fig. b) présente done le phénomène de deux ou trois embryons renfermés dans la même graine. Chacun d’eux est à-peu-près conformé comme celui de loignon , mais dans la germi- nation il ne devient point vert , et le test de la graine est attaché tout contre la fente 6u la gaine, d'où sort la premitre feuille. Dans le Dianella (fig. c) le test de la graine est porté sur un filament un peu plus allongé, mais du reste son embryon paroît de même nature. Dans le Commelina( fig. d) la graine se trouve à l'extrémité d’un long filament très-mince replié vers le bas. Dans le Canna indica ( lig. e) il se trouve comme dans ces trois dernières plantes une gaine primaire d’où sortent les autres feuilles, mais ce n’est plus à son extrémité que la graine est attachée, elle se trouve sur un tubercule qui paroît sortir sur le dos de cette gaîne. Le Ravenala d'Adauson et de Jussieu (fig. {) est à-peu-près con- formé de même. L’extrémité du tubercule renfermé dans la graine est renflé et recourbé en crosse. Dans l’/ris (fig. g ) au lieu d’une gaine, c’est une petite écaille. Le Tacca ( fig. ) présente un port si singulier que l’on a con- servé des doutes sur sa véritable place dans l’ordre naturel. Cepen- dant sa germination est absolument semblable aux dernières que nous venons de passer en revue ; la graine reste attachée vers le milieu de la gaine primaire. Mais il présente par la suite un phénomène très-remarquable. Dans toutes les autres plantes la graine ne tarde pas à s'évanouir , mais ici elle persiste et prend un renflement particulier ; il en sort des racines , au bout d’un certain tems il en résulte une véritable bulbe qui continue toujours à croître ; enfin elle donne naissance à de nouvelles feuilles. Ces racines proviennent - elles du mamelon de l'embryon ou du périsperme de la graine ? C’est ce que l’auteur n’a pu déterminer, en sorte qu'il regarde ce fait comme un mystère qui mérite l'attention de ceux qui se trouveront à même de l’observer de nouveau. Le Dracæna reflexa ( fig. &) est remarquable, parce que sa gaine primaire reste attachée par sa base à la graine , de manière à ce qu'elle forme une espèce de coupe dont celle-ci feroit le pied : les racines sortent latéralement. Il est à propos de rappeler ici les deux palmiers dont la germi- nation a été donnée avec celle du Cycas. Dans le Chamærops excelsa la graine est portée par un long filament partant de l'extrémité de la gaine, comme dans le Commelina , excepté (252: ) qu'il est toujours droit. Dans l'Euterpe Es (Gært. Ile vol., pag. 269, fig. 156), l’#reca oleracea de Linné ou le Palmiste, la graine est attachée vers le bas de la gaîne comme dans le Ravenala et autres. Ces deux modes d'évolution se trouvent méêlés dans la famille si na: turelle d’ailleurs des Palmiers, ce qui annonce que cette considération ne peut former un caractère important. Celle du Phænir où Dattier est absolument semblable à celle du Chamærops ; elle a été figurée et décrite il y a longtems par Came- rarius. Depuis Malpighi l’a suivie et observée pendant pres de trois mois, jour par jour , ce qui fait le sujet d’un mémoire et de trois planches qui se trouvent dans ses œuvres posthumes, Il a mis dans ce travail la même sagacité et la même patience qu'il avoit employées pour faire le développement du poulet dans l'œuf. Kæœmpfer l’a aussi décrite ayec soin. Û Le Mais (fig. j et Gærl.) s’écarte dans beaucoup de points des faits que nous venons d'observer. C’est un second type auquel on peut facilement ramener toute la famille des Graminées , et comme sa graine est la plus volamineuse de toutes , elle est la plus facile à observer. Prenons d’abord une idée de son extérieur. Sa forme approche plus ou moins de la sphéricité, mais elle est applatie sur deux faces opposées , l’une qui regarde la base de l’épi et l'autre dirigée vers le sommet; sur celle-ci à travers les tégumens on appercoit une tache blanchâtre qui indique la place de l'embryon. On peut facilement re- connoître la forme ovale de celui-ci : un peu au-dessus en découvre le vestige du style. Avec une simple loupe, on peut s'assurer qu'il est formé de deux points distincts ; de chacun de ces deux points descend une ligue qu'on peut appercevoir à la vue simple, qui con- tourue à une petite distance les côtés de l'embryon et se perd vers sa base. Quelquefois ces lignes sont tellement rapprochées qu’elles se confondent avec ses bords, enfin à la base du coté opposé à l’em- bryon, en soulevant les tégumens , on apperçoit une tache brune. En examinant ainsi des grains de Maïs moins avancés, et les com- parant avec le blé, on reconnoît leur parfaite analogie, car on ap- prend que celte graine ainsi que celle du plus grand nombre des graminées , a primitivement deux styles, mais qu'ils se réunissent à leur sortie par une membrane, que chacun se rend de son côté à la base de l'embryon , et que ce n’est certainement pas par le côté opposé ou le dos qu'ils communiquent avec lui , comme on l’a annoncé dernièrement. On a cru que le sillon qui partage eette partie dans le blé indiquoit sa route ; la simple inspection suflit pour démontrer le contraire ; cette partie n’est autre chose que la réunion de deux mem- branes distinctes qui forment le tégument. La tache brune du Mais est Panalogue de cette partie, elle est verte dans l'enfance de la graine ; c'est ce que Gærlner a nommé Chalaza. (256) Tout l'intérieur est rempli en grande partie par le Périsperme. L'auteur annonce qu'il lui reste encore quelque chose de neuf à dire sur sa for- mation et sa nature ; mais il le réserve pour une autre occasion, ne pouvant ici les développer suflisamment. L’embryon s'y trouve appliqué latéralement , il est composé principalement d’un corps singulier que Gærtner a nommé Scutellum ; on y reconnoi facilement la Plumule ou bourgeon primordial et la Radicule ou première racine. La germination est très-simple. La racine s'enfonce et la plumule se développe, c’est-à-dire , les feuilles qu’elles renferme se déroulent suc- cessivement. Si la graine est un peu enfoncée en terre, cette plamule se trouve portée sur une petite tige , et de sa base il sort des racines. L'Ouvirandra (fig. k) genre nouveau établi par l’auteur à Madagascar , est un troisième type encore très-distinct , quoique plus rare. Dans la graine il n'y a point de périsperme , l'embryon est formé, pour la majeure partie, d’un corps charnu sur lequel est repliée une lan- guette. Dans la germination qui s'exécute sous l’eau , le tout devient vert , la languette se relève et devient une feuille , une seconde sort de son aisselle , tandis que le gros corps devient un tubercule qui produit des racines très-menues, I] paroît que cette évolution se re- trouve dans plusieurs plantes aquatiques comme celle-ci. La germi- nation des Orchidées à aussi beaucoup d’analogie avec elle. Voilà donc trois modes de germination appartenant aux plantes dites monocotylédones différant, peut-être autant entre eux, que chacun d'eux le fait en particulier avec celui des plantes dicotylédones. Ce- pendant les graminées en sont les plus voisines par la présence mani feste d’une plumule et d’une radicule dans leur Embryon. Aussi dans leu état adulte ont-elles à l’aisselle de chaque feuille un véritable Bourgeon, au lieu que toutes les autres Monocotylédones n'ont qu'un point vital latent, et qui attend des circonstances particulières pour se développer ; la même circonstance se retrouve précisément dans leur Embryon. Explication des figures. a) Allium cepa x plantule dégagée de la grame ; 2 — développée ; 3 — avec la graine coupée ; 4— graine entière. bd) Ællium fragrans ; : plantule dans son premier développement ; 2 — plus avancée ; 5 — deux plantules réunies; 4—trois vues du côté opposé à la grame. c) Dianella nemorosa Lam. ; 1 plantule développée ; 2 — grossie à Ja loupe ; 3 — gaine isolée ; 4 — test de la graine coupé et grossi. d) Commelina 1 plantule développée; 2 — seconde espèce ; 5— gaine grossie. e) Canna indica ; 1 plantule développée ; 2 — une autre; 5 — dégagée de la graine ; 4 — graine coupée ; 5 — graine avant la germination coupée. J) KRavenala madagascarica ; 1 plantule dé- veloppée ; 2 — base de la plantule et grame coupées en long. \ Anwazes DU Mus. D'HisT. NATUR,, vol, 11. (254 ) g ) ris (espèce non décrite) ; 1 plantule développée ; 2 — écaille détachée avec son mamelon ; 3 — engagée dans la graine coupée. h) Tacca pinnatifida ; x plantule dans son premier état; 2 — plan- tule plus développée avec la graine renflée en bulbe portant des ra- cines ; 3 — avec la graine coupée en long. £) Dracæna reflexa ; 1 plantule développée ; 2 — gaine engagée dans la graine coupée ; 5 — gaiue détachée. j) Maïs ; 1 plantule développée ; 2 — embryon dans sa première germination ; 3 — encore attaché au périsperme ; 4— vu de côté; 5 — détaché et coupé en long ; 6 — encore engagé dans la graine; 7 — graine entière vue pardevant ; 8 — sommet grossi avec le vestige du style; 9 — embryon ou scutelle avant la germination. k) Ouvirandra fenestrata ; 1 plantule développée ; 2— moins avancée ; 35 et 4 — embryon dans la graine. Sur un genre nouveau de Cryptogamie aquatique nommé Thorea ; par M. BORY-DE-ST.-VINCENT. « IL n'y a point de véritables caractères génériques sans la connois- sance parfaite des organes générateurs , aussi classons-nous les végétaux cryptogames comme pourroient le faire à l'égard des végétaux , où les noces sont apparentes, des botanistes qui n’auroient jamais vu , et ne devroient jamais voir leurs fleurs. » Partant de ce principe, M. Bory de St. Vincent sépare avec quelque fondement du grouppe des con- ferves (qu'il considère peut-être avec raison plus comme une famille que comme un genre) quelques espèces qui présentent des /ilamens solides , et extérieurement recouverts de filets ciliformes , courts, fins , articulés, et qui forment un duvet sur toutes les parties du végétal. 1 fait de ces espèces un genre qu'il nomme Thorea , en l'honneur de M. Thore médecin et savant naturaliste de Dax, auteur d’une chloris du département des Landes, qui a découvert une des belles espèces de ce nouveau genre. Les thorea sont voisines du genre batrachospermum de M. De- candolle , et se trouvent avoir quelque rapport d’aflinités avec les charaignes (chara ) que M. Bory considère comme faisant partie de la famille des conferves. Il décrit quatre espètes de thorea, 1. thorea ramosissima , qui est le batrachospermum hispi : Lam. de M: Decandolle. Elle croît dans plusieurs rivières de France. M. Bory en a reuré une belle couleur violette brunâtre, qui lui a donné occasion d'appliquer la chimie à l'histoire de cette plante, exemple qui mérite toute sorte de louanges. Les autres espèces de ce genre se trouvent l'une , le {horea violacea , à lle de la Réunion ; l’autre, le thorea viridis, probablement aux Etats-Unis , et la dernière, le thorea pluma , sur une espèce de (3561) lichen décrit par l’auteur, sous le nom de Zichen sallazinus. H croit qu'il n’est pas impossible qu’elle se trouve sur le Zchen paschalis de Linné et les autres espèces voisines. A MINEMRALOGIE. Sur le Gisement du jaspe schisteux (Kiesel schiefer ) ; par M. OMALIUS DE HALLOY. L'aureur a observé le gisement de cette pierre siliceuse dans les départemens de l'Ourthe , de Sambre et Meuse, et de Jemmapes , et il l'a toujours rencontrée dans les terrains de transitions. Elle y est disposée de trois manières différentes. I. Dans la chaux carbonatée bitumifere, en rognons assez régulie- rement arrondis et disposés en bancs interrompus , mais parallèles à-peu-près comme les silex pyromaques , dans la craie. Quelquefois aussi ils y forment des couches minces. Il. En fragmens épars dans une terre argileuse qui recouvre ce calcaire bitumineux. Ù II. En couches composées uniquement de ce jaspe et alternant avec des grès et avec des schistes argileux. Dans ce dernier gisement, le jaspe schisteux est très-fusible et même feuilleté, mais il est souvent terne et il passe par des nuances insensibles à l’état de schiste argileux. Les différens gisémens de cetic pierre dans les départemens septen- trionaux de la France, sont analogues à ce que l’on avoit déja observé sur sa manière d’être au Hartz , en Bohème , en Hongrie, etc. Sur une nouvelle variété de forme du bismuth; par M. HAUY. Quorqus le bismuth se trouve plus ordinairement à l'état natif qu’à l'état de combinaison , il se présente rarement cristallisé naturellement , et les seuls cristaux qu'il ait offerts jusqu'à présent sont des petits octaèdres. Mais M. Haüy vient de faire connoître des cristaux de bismuth natif qui résultent d’une modilication de loctaèdre régulier , forme primitive de ce métal. Ce sont des rhomboïdes aigus qui ont leurs angles plans de 6o° et 1200. Cette variété de forme que M. Haüy nomme bismuth natif rhom- boidal à cela de remarquable qu’elle peut être regardée elle-même comme forme primitive, ou ce qui est plus exact, comme la repré- sentation en grand de ce que M. Haüy nomme nolécule soustractive ; L Jour, DES MINES, Idem. Jour. DES MINES. Ixsrirur Nari ( 256 ) parce que c'est par la soustraction d’une ou plusieurs rangées de ces molécules parallélépipédiques , que se font les déeroissemens qui déter- minent les formes secondaires. « Dans le càs présent, dit M. Haüy, « où la forme primitive est un octaèdre régulier , sa sous-division « conduit à des solides de deux formess, dont l’une est encore l’octaèdre , « et l’autre est le tétraèdre régulier , tel est l’assortiment de ces « deux solides, qu'ils forment des rhomboïdes dont chacun est l’as- « semblage d’un octaèdre et de deux tétraèdres appliqués sur deux « faces opposées de cet octaëedre. » Le bismuth natf rhomboïdal se trouve à Bieber , dans la princi- pauté de Hanau. Les cristaux ne tiennent à leur support que par un de leurs sommets. Leur surface est terne et d’une couleur grise tirant sur le plomb. Ils sont entremélés de cristaux de baryte sulfatée. A, B. a à Sur la Minéralogie des environs de Carlsbad ; par M. GoETE, Conseiller privé à Weimar. Nous avons remarqué dans cette notice deux observations qui nous ont paru d'un intérêt général. 1. Les eaux minérales de Carlsbad qui renferment principalement du gaz hydrogène sulfuré et de la chaux, sortent toutes des fissures d’une roche qui est une variété de granite à grain fin, traversé en tout sens par des veines de pétrosilex (Hornstein Goëte). Les plus épaisses con- tiennent souvent des noyaux de granite, ce qui semble prouver que ces deux substances ont été formées en même tems. Quelquefois le pétrosilex est enveloppé d’une petite couche de calcaire spathique. Cette roche, qui renferme des pyrites , est sujette à se décomposer; elle prend alors une teinte ferrugineuse et une contexture grassière. C’est cette roche qui forme les premiers gradins de la montagne appelée Hirsch-Sprung ; non-seulement ils sort de nombreuses fontaines d’eau minérale des fissures de cette roche ; mais on y remarque encore un dégagement de fluide gazeux qui s'échappe, même en bouillonnant, du fond de la Tapel, petite rivière qui coule au pied de cette colline. 2. Les dépôts calcaires qui ont formé , et qui forment encore les eaux de Carlsbad , sont de deux sortes. Les uns sont blancs, et se font dans les canaux où l’air n’a pas d'accès ; les autres sont d’un rouge brun, et se forment à l'air libre. A. B, G'HTEPMET-E. Notice sur la décomposition et la recomposition de lAcide boracique , par MM. GAY-LUSSAC et THENARD. Nous avons annoncé, le-21 juin dernier, dans une note lue à l'Ins- (257) tütut, et nous avons imprimé dans le Bulletin de la Société philoma- tique pour le mois de juillet, qu'en traitant les acides fluorique et boracique par le métal de la potasse , on obtenoit des résultats tels qu'on ne pouvoit les expliquer qu’en admettant que ces acides étoienñt com- posés d’un corps combustible et d’oxigène. Cependant comme nous ne les avions point recomposés, nous avons ajouté que nous ne donnions point cette composition comme parfaitement démontrée. Depuis ce tems, nous avons continué et varié nos recherches ; et nous pouvons assurer aujourd'hui que la composition de l'acide boracique n’est plus problé- matique. En effet, nous décomposons et recomposons à volonté cet acide. Pour le décomposer, on met parties égales de métal et d'acide bo- racique bien pur et bien vitreux, dans un tube de cuivre auquel on adapte un tube de verre recourbé. On dispose le tube de cuivre dans un petit fourneau, et on engage l'extrémité du tube de verre dans un flacon plein de mercure. L'appareil étant ainsi disposé, on échaufe peu-à-peu le tube de cuivre jusqu’à le faire rougir légèrement, et on le conserve dans cet état pendant quelques minutes ; alors l'opération étant terminée, on le fait refroidir, et on en tire la matière. Voici les phé- nomènes qu'on observe dans cette expérience. Lorsque la température est à environ 150 degrés, tout-à-coup le mé- lange rougit fortement; ce qu'on voit d'une manière frappante en se servant d'un tube de verre. Il y a même tant de chaleur produite, que le tube de verre fond en partie et se brise quelquefois, et que presque toujours l'air des vaisseaux est repoussé avec force. Depuis le commen- cement jusqu’à la fin de l'expérience , il ne se dégage que de l'air at- mosphérique et quelques bulles de gaz hydrogène qui ne répondent pas à la 5ot. partie de ce que le métal employé en dégageroit par l’eau. Tout le métal disparoît constamment en décomposant une partie de l'acide boracique; et ces deux substances sont converties, par leur réaction réciproque, en une matière grise olivâtre, qui est un mélange de potasse, de borate de potasse, et du radical de l'acide boracique. On retire ce mélange du tube en y versant de l’eau et chauffant lé- gèrement, et on en sépare le radical boracique par des lavages à l’eau chaude ou froide : ce qui ne s'y dissout point, est ce radical même qui jouit des propriétés suivantes (1). Le radical boracique est brun verdâtre , fixe et insoluble dans l’eau ; il n’a pas de saveur, et n’a d'action ni sur la teinture de tournesol, ni sur (1) Avant de faire ces lavages, il est bon de saturer par l'acide muriatique , l’alcali que contient la matière; car il nous paroît ge le died boracique peut s’oxider, et alors se dissoudre dans cet alcali auquel il donne une couleur très-foncée. Tome I. N°, 15,2°, Année. 54 (258 ) le sirop de violettes. Mélé avec le muriate suroxigéné de potasse ou le nitrate de potasse, et projetté dans un creuset rouge, il en résulte une vive combustion dont l'acide boracique est un des produits. Lorsqu'on le traite par l’acide nitrique , il y a une grande effervescence , même à froid; et lorsqu'on fait évaporer la liqueur, 6n obtient encore beau- coup d’acide boracique. Mais de tous les phénomènes produits par le radical boracique dans son contact avec les divers corps, les plus cu- rieux et les plus importans sont ceux qu’il nous présente avec l’oxi- gène. En projettant trois décigrammes de radical boracique dans un creuset d'argent à peine rouge-obscur, et en recouvrant ce creuset d’une cloche d'environ un litre et demi de capacité, pleine d’oxigene et placée sur le mercure, il se fait une combustion des plus instantanées ; et le mer- cure remonte avec tant de rapidité jusqu’à la moitié de la cloche, qu'il la soulève avec force. Néanmoins il s’en faut de beaucoup que dans cette expérience , la combustion du radical boracique soit complettement opérée. Ce qui s’y oppose, c’est que ce radical passe d’abord tout entier à l’état d’un oxide noir dont nous croyons avoir reconnu Fexistence, et que les parties extérieures de cet oxide passant ensuite à l’état d’acide boracique , elles se fondent et privent par ce moyen les parties intérieures du contact de l’oxigène. Aussi, pour les brüler complettement, est-il nécessaire de les laver et de les mettre de nouveau en contact avec du gaz oxigène, toujours à la chaleur rouge-cerise. Mais alors elles brülent avec moins de force et absorbent moins d’oxigène que l pre- mière fois, parce qu’elles sont déja oxidées ; et toujours les parties ex- térieures passant à l’état d'acide boracique qui se fond, empéchent la combustion des parties intérieures : de sorte que pour les convertir toutes en acide boracique, il faut les soumettre à un grand nombre de combustions successives et à autant de lavages. Dans toutes ces combustions, il y a toujours fixation d’oxigène sans dégagement d'aucun gaz; et toutes donnent des produits assez acides pour qu’en traitant ces produits par l’eau bouillante, on obtienne, par une évaporation convenable et par le refroidissement, de l'acide bora- cique cristallisé, dont nous présentons un échantillon à l’Institut. Enfin le radical boracique se comporte avec l'air absolument comme avec l’oxigène , avec cette différence seulement que la combustion y est moins vive. Il résulte done de toutes ces expériences que l’acide boracique est réellement composé d’oxigène et d’un corps combustible, Tout nous prouve que ce corps que nous nous proposons d'appeler Bore, est d’une nature particulière , et qu’on doit le placer à côté du charbon, du phos- phore, et du soufre : et nous sommes portés à croire que, pour passer (259 ) à l’état d'acide boracique, il exige une grande quantité d’oxigène; mas qu'avant d'arriver à cet état, il passe d’abord à celui d’oxide (r). . } G:°L\ enP: Analyse du Nadelertz de Sibérie ; par M. JOHN. CETTE mine est regardée en Russie comme une mine de nickel aurifére. Jour. nr Geurexn, Dans l'Ouvrage de Reuss, dans les Ephémérides de Moll, on la classée IN°. 18. parmi les chromifères ; mais l'analyse de M. John a prouvé que c’est une mine de bismuth. Description des caractères extérieurs, par M. KaRSTEN. Couleur. Gris d'acier, quelquefois d’un rouge de cuivre pâle, ou recouvert d'un enduit jaune et vert. Forme extérieure. Disséminé et cristallisé en prismes à 6 pans alongés, accumulés en forme d’aiguilles ou de roseaux ; les cristaux sontoutre cela recourbés, quelquefois articulés, mais toujours implantés et se croisant souvent. Surface. Striée ou sillonnée en long. Eclat. On le remarque rarement à cause de l’enduit ; mais lors même que ce dernier manque, l'éclat à l'extérieur est peu brillant, intérieurement il est toujours d’un brillant métallique. Cassure. En long, feuilletée et très-brillante; celle transversale est inégale elg brillante. Fragmens. Inconnus. Transparence. Opaque. Raclure. Presque pas plus foncée que le minéral frais et luisant. Toucher. Doux au toucher. \ (1) Plusieurs chimistes ont fait des essais sur la décomposition de l'acide boracique, d’où ils ont tiré des conséquences diverses. Fabroni a prétendu que cet acide n’étoit autre chose qu’une modification de l'acide muriatique. ( Voy. le Systême de chimie de M. Foureroy, article Acide boracique, ) On trouve dans le 35°. vol. des Annales de chimie, pag. 202, une longue suite d'expériences sur les phénomènes que présente l’acide boracique, en le traitant par l'acide muriatique oxigéné : ces expériences sont de Crell, qui en conclut que le charbou est un de ses élémens. Enfin M. Davy, en soumettant l’acide boracique humecté à l’action du fluide gal- vaniqüe , a remarqué des traces noires combustibles au pôle négatif; mais il dit, qu'oc- cupé d’expériences sur les alcalis, il n’a pu donner de suite à cette observation. Voyez le Mémoire de M. Davy, parvenu en France il y a deux mois, et dont un extrait a été inséré dans le dernier Bulletin de la Société philomatique. Ainsi, jusqu'a présent les principes de l’acide boracique n’étoient point encore connus. Nous avions , à la vérité, an- noncé, le 21 juin, que cet acide contenoit de l’oxigène, et par conséquent quelque corps combustible. ( Voyez le Bulletin de la Société philomatique. Juillet 1808 ); mais, comme nous ne l’avions que décomposé, et que nous ne l’avions point recom- posé, on n’en regardoit point la nature comme déterminée. ( 260 ) Dureté. Tendre. Pes. spéci. Extrémement pesant, pesant 6.125. Lieux où on Le rencontre. La mine Pyschminsoi et Klintzenskoi, dans le district de Catherinembourg, en Sibérie. Parties constituantes. ( En supposant l'or et le quartz mélangés accidentellement. ) BiSaiuth 404011 2e eee | 42 AD Plomb dan inst le Pme Goigren LP ET RE ere Piékel eh OMS UE T0 Léllare? 37m Ni UNS EDR Sonfre.!, LAURE UT 66 Perte (soufre oxigéné ?) . . . 5.90 c Ë ) H2VAC:D. Extrait d'un mémoire de M. d’Arcet fils, sur la présence de l'eau dans la soude et la potasse préparées à l'alcool, et exposées à une Chaleur rouge. . La méthode qu'emploie M. d’Arcet consiste à déterminer par l’ana- lyse les quantités de soude et de potasse renfermées dans* leurs sous- carbonates , et à les saturer ensuite par un acide comparativement avec ces mêmes alcalis préparés à l’alcool et fondus à une chaleur rouge. Si, par exemple , la soude du sous-carbonate de soude sature Elus d'acide que celle préparée à l'alcool , il sera bien évident que celle-ci contient une substance étrangère , et l'observation démontre que c’est de l’eau. Mais cette méthode suppose qu’on connoisse exactement les proportions du sous-carbonate de soude , et c’est aussi par là que M. d’Arcet a commencé ses recherches. : Le sous - carbonate de soude dont il s’est servi, avoit été purifié par des cristallisations successives, et ne présentoit plus aucune trace d'acide sulfurique ou d'acide muriatique. La quantité d’eau que ce sel renferme a été déterminée en l’exposant à une légère chaleur rouge dans une cornue de verre, ou à une chaleur de 40 à 5o° de Wedgwood dans un creuset de platine : dans l’un et l’autre cas , la perte a été constamment de 63,61 parties sur 100 et étoit due uniquement à l'eau. L’acide carbonique a été obtenu en précipitant par le nitrate de chaux 100 parties de sous-carbonate de soude cristallisé , ou 36, 59 du même sel desséché, et en évaluant l’acide dans le précipité de carbonate de chaux, d’après les proportions données par M. Ber- thollet, savoir : 53,67 de chaux et 46,53 d'acide. (2617) 100 parties de sous-carbonate de soude cristallisé sont donc com- posées de 63,61 Eau. 16,04 Acide. 20,55 Soude. 100,00 Ces 20,35 de soude qui sont contenues dans 100 du sel précédent saturent 34,7 d'acide sulfurique pur, dont la densité, à la tempéra- ture de 14°. c., est de 1,844; par conséquent 100 satureroient 170,515 du même acide. D'un autre côté, quatre échantillons de soudes différentes préparées à l'alcool ont exigé , seulement pour arriver à l'état neutre, terme moyen , 112,66 d'acide , ce qui indiqueroit que la soude à l'alcool retient 0,34 d'eau. Mais si on décompose le sulfate de soude par la baryte, l'alcali qu’on en obtient évaporé directement et fondu au rouge sans avoir été traité par l'alcool , est plus pur que les soudes précédentes ; car 100 parties en saturent 122,40 d'acide, Il suit donc dé cette expérience que la soude, la plus pure qu'on puisse obtenir, retient encore 0,28 à 0,29 d’eau. En répétant les mêmes expériences sur la potasse préparée à l'alcool et parfaitement pure, M. d’Arcet a trouvé qu’elle retenoit aussi de l’eau et il en fixe la proportion à 0,27. GE PHYSIQUE. Expériences sur la mesure du pendule à secondes; sur différens points de l'arc du méridien compris entre Dunkerque et l'ile de Formentera. Le rapport du mètre avec la longueur du pendule à secondes, est intéressant à connoître pour nôs mesures. Il suflroit pour en re- trouver le type, si elles étoient jamais perdues. Cette connoiïssance est également utile pour la figure de la terre. Par cette double raison, on a observé le pendule avec beaucoup de soin sur différens points de la ligne méridienne que l’on vient de mesurer entre Formentera et Dunkerque. Les expériences faites à Formentera par MM. Biot et Arago, ont élé examinées el calculées par une commission du bureau des lon- gitudes. Elles sont au nombre de dix, et leurs écarts, autour de la moyenne, ne Sélèvent pas au-delà de -4- de millimètre , ou -2- de hgne environ. Le résultat, moyen déduit de leur ensemble , donne la longueur du pendule à secondes décimales à Formentera , et dans le vide égale à 0",741206r. D'après la théorie de la figure de la terre, exposée dans le second INSTIT. NAT. 8 ‘Août :508. (262 ) volume de la Mécanique céleste, en partant des expériences très-exactes , faites à Paris par Borda, on trouve pour cette longueur 0®,7411445. La différence est -£ de millimètre ou -+ de ligne, elle peut être due aux irrégularités de la figure de la terre; peut être aussi, à ce que l'on n'a pas employé dans le calcul, l’applatissement -+- qui est donné ar la théorie. de la lune. La même expérience vient d’être répétée par MM. Biot et Mathieu à Bordeaux et à Figeac, sous le parallèle de 45° , et elle a donné un résultat à très-peu-pres le même que la théorie citée. On l'a faite aussi à Clermont en Auvergne, et malgré la diverse nature de ces lieux, la différence de la théorie à l'expérience est encore insensible. On va encore répéter les mêmes observations à Dunkerque à l'extrémité boréale de l’are mesuré; mais auparavant on vient de la répéter à Paris avec les mêmes appareils qui avoient été employés en Espagne. On a trouvé un résultat qui ne diffère de celui de Bordeaux que de -2- de millimètre. Ce qui confirme à la foïs les mesures de Formentera et de Paris. JPA TR MATHÉMATIQUES. Mémoire sur les réfractions extraordinaires qui s'observent très-près de Ehorison; par M. B1OT. Lonsoue la surface de la terre est très-échauflée, lés couches d'air voisines sont aussi fort dilätées ; la densité va en croissant jusqu’à une certaine hauteur; puis, après avoir atteint son maximum, elle décroît indéfiniment. L'équilibre peut encore subsister dans ce cas, parce que l'augmentation de force élastique des couches inférieures, due à Jeur température, compense l'excès de densité des couches supérieures. Cette disposition ayant lieu, imaginons qu'un rayon lumineux parte de la couche de plus grande densité, et soit dirigé vers la terre, en faisant un angle quelconque avec lhorison; décomposons sa vitesse en deux, l’une horisontale et l’autre verticale: l’action de l'air n’altérera en rien la première vitesse ; mais le pouvoir réfringent des couches supérieures, l'emportant sur celui des couches inférieures , la vitesse verticale sera continuellement diminuée, à mesure que le rayon lumineux s’approchera de la surface de la terre. Si l'angle que fait la direction du rayon lu- mineux, avec l’horison, en quittant la couche de plus grande densité, est assez petit; la vitesse verticale pourra être réduite à zéro, avant que le rayon wait atteint la surface de la terre; cette vitesse deviendra ensuite négative, et le rayon remontera vers la couche de plus grande densité, par une branche de courbe semblable à la branche descendante. Il sera facile de déterminer, par les formules connues (Mécanique cé- leste, livre 10), le plus grand angle sous lequel le rayon puisse être ainsi réfléchi, si l'on connoît la densité de Pair à la surface même de Wouv. Bud. des Je. T' 1.2. 4. NS À, P370$ Del et Ajuafor € . 1808 . Cermination de gulyues Plantes Monveotykdoner . I L À Pr 2m v TUE se Eee Æ sde © << e @ d ( \ ee L = mie ée = re ds aps 7 Abe — * Le |! AN (Me 4 } L- Au 1 fl rt 7 : n hill ATH td ; "id. t \ MA | | "08 ‘4 L 4: se RELUA TL né de L LT + ns à PÈRE pans + - MEET CLEA T DR Sr °: \É , Ü " 1" «1 Pr 0 1 , LOT A D 4 A ct à OT [h ( 265 ) la terre. Cet angle correspondra aux rayons qui viendront raser cette surface ; les rayons plus inclinés à l’horison viendront tomber sur la terre, et seront absorbés par elle; les rayons moins inclinés seront réfléchis, avant d’avoir touché la terre. En supposant nulle ou infiniment petite , la densité à la surface de la terre , on trouve cet angle égal à environ un degré sexagésimal, Maintenant on conçoit qu'un observateur placé dans la couche dé plus grande densité, ou au-dessus, verra une double image des corps placés dans la même couche : il les verra dans leur véritable position, suivant les rayons directs, et abaissés au-dessous de cette position , suivant les rayons réfléchis ; et de plus cette seconde image sera renversée ; car les points d’un même corps paroîtront d'autant plus abaissés au- dessous de leur véritable position, ‘qu'ls ‘seront plus élevés au-dessus de l’horison. On s’assure aisément de ce renversement , en construisant les courbes de réfractions qui partent d’une suite de points différemment élevés au-dessus de l'orison, et viennent aboutir à un même point, où on suppose l'œil de l'observateur. Enfin, les molécules de Ja masse atmosphérique seront de même vues par réflexion ; en sorte que la couche d’air raréfié qui couvre la surface de la terre, présentera à l’obser- vateur laspect d’une nappe d’eau dans laquelle le ciel et les corps placés sur cette surface , se peindront dans une situation renversée. Cette singulière illusion est le phénomène connu sous le nom de Mirage. Son explication que nous venons de rappeler, a été donnée à la même époque, par M. Monge, dans les Mémoires de l'Institut d'Egypte ; et par M. Woilaston dans les Transactions philosophiques. Beau- coup d’autres physiciens ont observé le même phénomène ; entre autres M. Humboldt qui en a déterminé toutes les circonstances avec un grand soin et avec le degré de précision dont ce genre d'observation est sus- cepüble. Tous ont constaté qu'il n’a lieu que dans des cas où da tem- pérature du sol excède de beaucoup celle de Pair à une hauteur assez petite. M. Wollaston en partant de cette idée, a produit artificiellement le Mirage au-dessus d’une plaque de fer rouge. 11 l’a encore observé sur des corps vus à travers deux fluides dont les pouvoirs réfringens sont différens , et qui sont superposés dans un même vase transparent ; le fluide le moins réfringent remplace dans ce cas, la couche d’air raréfié , et le phénomène s'explique comme précédemment. On ne peut donc pas douter que cette explication ne donne la vraie cause du Mirage. Mais, pour ia mettre dans tout son jour, il étoit bon de déduire de l'analyse mathématique, les diverses circonstances que peut présenter ce phénomène. et qui sont relatives à l'élévation de l’obser- vateur au-dessus du sol, à sa distance aux objets mirés, et à la ra- pidité du décroissement de la température. C’est ce que M. Biot s’est proposé de faire dans le mémoire que nous annoncons. On trouve aussi ( 264 ) dans ce mémoire, l'explication de plusieurs phénomènes qui. ont un rapport plus où moins éloigné avec le Mirage. Le plus remarquable de ces, phénomènes est la double image du soleil à l’horison, observée par Le Genul à Pondichéri et sur les côtes de Normandie. M. Biot attribue cette parélie à la même cause qui produit le Mirage. En général, M. Biot a rassemblé dans son mémoire les nombreuses ob- servations de Mirage ou de phénomènes analogues, qui ont été faites jusqu'ici, afin qu’on puisse en comparer les résultats à ceux du calcul. P. D HV A6 2, SN O UV E AU, X° Essai sur la théorie des nombres ; par M. LEGENDRE. Seconde édition ; à Paris, chez Courcier. Drvuis que la première édition de cet ouvrage a paru (en 1708), la théorie des nombres a fait des progrès importans. M. Gauss a publié en 18o1 ses Désquisitiones arithméticæ , dans lesquelles on trouve une foule de choses absolument nouvelles, ou présentées d’une manière nouvelle, sur la science des nombres et l'analyse indéterminée. Ce sont principalement ces progrès qui ont donné lieu à M. Legendre de per- fecuonner son ouvrage; car la premiere édition présentoit, d'une ma- nière qui Jaissoit peu à desirer, l’état de la science à l'époque où elle fut publiée. Il nous seroit difficile d'indiquer ici tous les changemens que l’auteur à faits à son ouvrage :ils sont tels, dit l’auteur, qu'une moitié environ du volume est devenue un ouvrage nouveau. L'un de ces changemens est relatif au théorême de Fermat sur la décomposition de tout nombre en trois triangulaires , théorême que M. Gauss a démontré le premier, en toute rigueur, dans les recherches que nous venons de citer. M. Legendre a aussi ajouté à cette seconde édition, une cin- quième partie dans laquelle il expose la belle théorie de M. Gauss sur la résolution des équations à deux termes, qui se trouve liée d’une manière EM aux propriétés les plus abstraites des nombres. On peut voir ({ n°. 9. de ce Bulletin} ce que nous avons dit sur ce sujet, en rendant compte du dernier ouvrage de M. Lagrange. E, L'abonnement est de 14 francs, franc de port; et de 13 francs pour Paris ; chez Mad. V:. BERN_4RD, éduteur des Annales de chimie, quai des Augustins, n°. 25. Les Abonnés de la 2e. année du Nouveau Bulletin des Sciences , et des Annales de Chimie, qui feront l'acquisition du Système de Chimie, de Thomson , ou du Manuel d’un Cours de Chimie , jouiront d'une remise. Ils adresseront, pour cet effèt, directement et franc de port, à l'Editeur, les demandes et l'argent. NOUVEAU BULLETIN DES SC L'EMN GC LS PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. PARIS. Janvier 1800. “TETE CD ER nee —— - HISTOIRE NATURELLE. BOTANIQUE. Sur les genres de plantes Cryptogames, Lemanea et Batra- chosperma ; par M. BORY DE SAINT-VINCENT. M. Bory »E Sanr-VincenT considère les Conferves comme une famille et non comme un genre. Outre les Conferyes proprement dites , que dif- férens maturalistes ont déja tâché de diviser en plusieurs grouppes , äl croit que les Chara et plusieurs des fucus que l’on avoit distingués par le nom de Ceramiums , daivent être inclus dans cette famille. Nous avons déja rendu compte dans le dernier numéro de ce Bulletin, de son genre Thorea formé sur le Conferva hirsuta que M. Thore avoit fait connoître dans sa Chloris du département des Landes , auquel il a ajouté comme congénères , trois autres Conferves exotiques. Dans la suite de son travail il vient de nous donner deux autres genres de la même famille, qu'il a nommés Lemanea et Batrachosperma , et il en promet un quatrieme, qu'il nomme Draparnaltia. Le Conferva fluviatilis de Linné est le type du genre Lemanea qu'il a dédié à M. Leman jeune , botaniste français, aussi savant que mo- deste. Les Lemanes sont des Conferves articulées dont les arücles con- tigus sont unis les uns aux autres par un filament solide et intérieur. Les gemmes de ces plantes , sessiles, nues , arrondies , sont extérieures , situées au point des articles , qu’elles tuméfient en grossissant. Ces plantes sont assez rigides, et d’un aspect corné et particulier ; elles craquent sous la dent avec un goût qui rappelle celui de poisson. M. Bory divise ce genre en trois sections : 1°. Lemanes antennines ; 20. L. fucimes; 3°. L. monilines. Les premières ressemblent aux an- tennes de quelques coléoptères , particulièrement à celles du Cerambix cerdo ; les secondes .rappellent les Fucus ; les troisièmes , des colliers. Il décrit deux espèces de la première section, une seule de la seconde , Tom. I. N°. 16, 2°, Année, 35 N°. 16, AnwaALes pu Muse INSTIT. NAT. 32 Décembre 1808. ( 266 ) trois espèces et deux variétés de la troisième. Toutes ces espèces et variétés sont européennes. La plante que Dillen a décrite sous le nom de Conferva fontana , nodosa, spermatis ranarum instar lubrica et viridis , et que Linné appelle Conferva gelatinosa, est celle qui a fourni le type et le nom au geure Batrachosperma , dont M. Bory décrit six espèces et sepl variétés , toutes européennes , hormis une seule , Betrachosperma ludiburnda var. æquinoxialis , qu'il a retrouvée sur les galets de la rivière de Saint- Denis dans l’île de la Réunion. Les Batrachospermes sont des Conferves filamenteuses très-flexibles , dont les filamens cylindriques et articulés sont chargés vers leurs ar- ticulations de ramules microseopiques articulés à leur tour. Les entre- nœuds de celles-ci sont de petits globules ovoïdes parfaitement diaphanes. Ces ramules sont disposés en verticilles très - compactes et globuleux , dans les parties de la plante où leur extrême rapprochement ne les force point à se confondre. La fructification est coustituée par les gemmes aggrégées en corps à-peu-près sphériques et très-visibles à l'œil. Ces paquets de gemmes supportés par une sorte de pédicule articulé, sont situés dans les ver- ticilles ; ils s'en détachent dans leur maturité, liquelle arrive quand des flamens imperceptibles s'en échappant de toutes parts, présentent les tiges d’une Batrachosperme nouvelle. Une mucosité particulière recouvre toutes les parties des Batrachoe spermes. Cette mucosité paroît être une propriété de ces plantes, et non une substance secrétée. M. Vaucher a observé le premier une prolon- gation ciliforme et transparente aux extrémités des ramules dont les Verticilles sont formés , et il leur attribue la consistance gélatineuse du végétal, dont ces prolongations font partie. PH YSTQUE: Sur une propriété de la lumière réfléchie par les corps diaphanes ; par M. MALUS (1). Lonsqu'ux rayon solaire est réfracté par une substance diaphane , il conserve en général ses propriétés physiques , et soumis à de nouvelles épreuves il se comporte comme sil émanoit directement du corps lumi- neux. Cependant l'influence de certains corps imprime au rayon qu'ils ré- fléchissent on qu'ils réfractent , des caractères et des propriétés qu'il trans- (a) L'auteur ayant bien voulu nous communiquer son Mémoire, nous l’imprimons ici tel qu'il a été lu à lPinstitut, P. ( 267 ) porte avec lui et qui le distinguent essentiellement de la lumière directe. La propriété de la lumière que je vais décrire est une modification de ce genre. Elle avoit déja été apperçue dans une circonstance parti- culitre de la duplication des images offerte par le spath calcaire , (carbonate de chaux) ; mais le phénomène qui l'indiquoit étant attribué aux propriétés de ce cristal, on ne soupçonnoit pas qu'il püt être produit non-seulement par tous les corps cristallisés qui donnent une double réfraction, mais encore par toutes les autres substances diaphanes solides ou liquides. Si on reçoit un rayon lumineux perpendiculairement à la face d’un rhomboïde de spath calcaire , ce rayon se divise en deux faisceaux , l’un qui continue à se mouvoir dans la direction du rayon incident , l’autre qui fait avec celui-ci un angle de quelques degrés. Le plan qui passe par ces deux rayons se nomme plan de la section principale ; il est toujours parallele à l'axe des molécules intégrantes du cristal et per- pendiculaire à la face réfringente naturelle ou aruficielle. Lorsque le rayon incident est incliné àla surface réfringente , il se divise également en deux faisceaux , l'un qui est réfracté suivant la loi ordinaire, et l’autre suivant une loi extraordinaire qui dépend des angles que le rayon incident forme avec la surface réfringente et la section principale. Si actuellement on reçoit sur un second rhomboïde dont la section principale soit parallèle à celle du premier, les deux rayons qui ont déja traversé celui-ci , ils ne seront plus divisés en deux faisceaux comme l’eussent été des rayons de lumière directe ; le faisceau provenant de la réfraction ordinaire du premier cristal, sera réfracté par le second, suivant la loi de la réfraction ordinaire , comme si celui-ci avoit perdu la faculté de doubler les images : de même le faisceau prove- nant de la réfraction extraordinaire du premier cristal sera réfracté par le second , suivant la loi de la réfraction extraordinaire. Si le premier cristal restant immobile on fait tourner le second de manière que la face d'incidence reste parallèle à elle-même , chacun des deux rayons provenant de la réfraction du premier cristal com- mence à se diviser en deux faisceaux, en sorte, par exemple, qu’une partie du rayon provenant de la réfraction ordinaire commence à se réfracter extraordinairement. Enfin , après un quart de révolution, le faisceau provenant de la réfraction ordinaire du premier cristal est en entier réfracté extraordinairement par le second, et réciproquement le faisceau que le second cristal réfracte en entier, suivant la loi ordinaire, est celui qui provient de la réfraction extraordinaire du premier. Ce phénomène est indépendant des angles d'incidence, puisque dans le mouvement du second cristal , les faces réfringentes des deux rhomboïdes conservent centre elles les mêmes inclinaisons. Ainsi le caractère qui distingue la lumière directe de celle qui a ( 268 ) été soumise à l'action d’un prenfer cristal, cest que l’une a cons- tamment la faculté d'être divisée en deux faisceaux, tandis que dans l'autre cette faculté dépend de l'angle compris entre le plan d'incidence et celui de la section principale. Cette faculté de changer le caractère de la lumière et de Ini im- primer une nouvelle propriété qu'elle transporte avec elle n'est pas particulière au spath d'Islande. Je l'ai retrouvée dans toutes les subs- tances connues qui doublent les images, et ce qu'il y a de remar- quable dans ce phénomène , C’est qu'il n’est pas nécessaire pour le produire d'employer deux cristatx d’une même espèce. Ainsi le second corps, par exemple, pourroit être un cristal de carbonate de plomb ou de sulfate de baryte. Le premier pourroit être un cristal de soufre , et le second un cristal de roche. Toutes ces substances se comportent entre elles de la même manière que deux rhomboïdes de spath cal- caire. En général cette disposition de la lumière à se réfracter en deux faisceaux ou en un seul , ne dépend que de la position respective de l'axe des molécules intégrantes des cristaux qu'on emploie , quels que soient d’ailleurs leurs principes chimiques et les faces naturelles ou artt- ficielles sur lesquelles s'opère la réfraction. Non-seulement la faculté d’être réfractée en deux faisceaux où en un seul par une certaine substance peut avoir été communiquée à la lu- mière par un cristal d’une nature difiérente ; mais j'ai reconnu que toutes les substances diaphanes solides ou liquides peuvent imprimer aux molécules lumineuses cette singulière disposition qui sembloit être un des eflets de la double réfraction. Lorsqu'un faisceau de lumière pénètre une substance diaphane ter- minée par des faces parallèles, une partie des rayous est réfléchie par la surface réfringente et une autre partie par la surface d'émergence. La cause de cette réflexion partielle qui a jusqu'ici échappé aux re- cherches des physiciens , semble avoir dans cette circonstance quelque analogie avec les forces qui produisent la double réfraction Par exemple, là lumière réfléchie par la surface de l'eau sous un angle de 520 45! a tous les caractères d’un des faisceaux produits par la double réfrac- tion d'un cristal de spath ealcaire, dont la section principale seroit parallèle au plan qui passe par le rayon incident et le rayon réfléchi que nous nommerons plan de réflexion. Si on recoit ce rayon réfléchi sur un cristal quelconque ayant la propriété de doubler jes images ,et dont la section principale soit pa- rallele au plan de réflexion , il ne sera pas divisé en deux faisceaux comme l'eüt été un rayon de lumière-directe ; mais il sera réfracté tout entier , suivant la loi ordinaire , comme si ce cristal avoit perdu la faculté de doubler les images : si, au contraire, la face réfrimgente du cristal resiant parallèle à elle-même, on la fait tourner jusqu’à ce que la section ( 269 ) principale soit perpendiculaire au plan de réflexion, le rayon réfléchi sera réfracté tout entier, suivant Ja loi de la réfraction extraordinaire ; dans les positions intermédiaires il sera divisé en deux faisceaux, sui- vant la même loi et dans la même proporuon que s’il avoit acquis son nouveau caractère par l'influence de la double réfraction. Si où dispose verticalement la section principale d’un cristal, et si apres avoir divisé un rayon lumineux à l’aide de la double réfracuüon on recoit les deux faisceaux qui en proviennent sur la surface de l’eau et sous un angle de 52° 45/; le rayon ordinaire, en se réfractant, abandonnera à la réflexion particle une partie de ses molécules , comme le feroit un rayon direct, mais le rayon extraordinaire pénétrera en entier le liquide ; aucune de ses molécules n’échappera à la réfraction. Au contraire , si la section principale du cristal est perpendiculaire au plan d'incidence, le rayon extraordinaire produira seul une réflexion partielle et le rayon ordinaire sera réfracté en entier. Les surfaces polies des corps métalliques en réfléchissant les rayons lumineux ne leur impriment pas cette disposition particulière, mais elle ne l’altèrent pas lorsque la lumivre la déja acquise par Finfluence d'un autre corps. #Cette propriété se conserve aussi dans Îles faisceaux qui traversent les corps qui réfractent sunplement Ja lumière. Le rayon réfléchi ou réfracté la transporte avec lui malgré les modifications qu'il éprouve, en sorte que si on osoit supposer que cette modification des molécules lumineuses dépendit de leurs formes , il faudroit , pour rendre compte des phénomenes , dire que malgré leurs réflexions et réfractions elles restent constamment parallèles à elles-mêmes et con- servent entre elles les positions que leur a données l'action du dernier corps qui a exercé sur elles ce genre d'influence. Je me borne au reste à exposer le résultat des observations afin d'appeler l'attention sur ce genre de phénomènes qui peut nous con- duire à counoître le mode d'action que les corps exercent sur la lumière dans les circonstances qui n’ont pas encore été ramences aux lois de la mécanique. Expériences sur la propagation du son à travers les corps solides, et à travers l'air dans des tuyaux cylindriques très-allongés ; par M. BIoT. Lrs aquedues auxquels on travaille en ce moment pour l’embellissement de la capitale, ont offert à M. Biot le moyen de faire quelques expé- riences sur la propagation du son, à travers les corps solides, dans des proportions plus grandes que celles dont les autres physiciens avoient pu disposer. La longueur totale des tuyaux étoit 651", ; un coup de marteau frappé à une des extrémités se propageoit jusqu'à l’autre, en Ixsrrrur Nar. 7 Novembre 1808, TnSTIT, Na, &2 Aoùt 1808. (270) y produisant deux sons distincts, dont l'intervalle mesuré par plus de 200 expériences, étoit de 2//,5 sexagésimales. La température étoit de 11° centésimaux. Or, d'apres les expériences de l’Académie , le tems de la propagation du son dans l'air, pour une longueur de 951 mètres, et pour cette température , est 2/,79, d'où retranchant 2/,5 intervalle observé entre les sons, il reste 0/,29 pour le tems de la propagation du son par le corps solide. Ce résultat a été confirmé d’une autre manière en plaçant aux deux extrémités du canal deux personnes munies de montres à demi-secondes soisneusement comparées, et faisant frapper alternativement , par l’une et par l’autre , aux époques o/', 15//, 30/! et 45/!. On observoit les époques de l’arrivée des deux sons ; et la somme des nombres, indiqués par les montres, donnoit le double du tems, à la propagation par le corps solide, indépendamment de la diflé- rence qui pouvoit exister entre elles. On a trouvé ainsi, par beaucoup d'observations , le tems de la transmission, par le corps solide — 0//,26 et celui de la propagation par Pair — 2,76. Le premier résultat diffère seulement de 0//,05 de celui que donne l'intervalle des sons. Le dernier differe de la même quantité du nombre qui se déduit des observations de l’Académie, et cet accord paroîit propre à confirmer les résultats. M. Biot à aussi observé qu’à cette distance la voix la plus basse s'entend parfaitement d’une extrémité à l'autre , et d’une manière assez distincte pour que l’on puisse former une conversation suivie. I. B. MATHÉMATIQUES: Mémoire sur la théorie des variations des élémens des Planètes , et en particulier des variations des grands axes de leurs orbites; par M. LAGRANGE. Daxs les Mémoires de Berlin pour les années 1781 et 1782, M. La- range a donné les différentielles des six élémens d’une planète, dont e mouvement elliptique autour du soleil est troublé par l’action d’un nombre quelconque d’autres planètes, Ces différentielles sont SRE au moyen des diflérences partielles d’une même fonction des coordonnées des planètes perturbatrices et de la planète troublée, prises par rapport à ces dernières coordonnées , et mulupliées ensuite par des fonctions de ces coordonnées. Mais en considérant la question sous un nouveau pointde vue, M. Lagrange parvient, dans le mémoire dont nous rendons compte, à des expressions de ces différentielles plus simples et plus commodes pour le calcul des perturbations : elles dépendent, comme les anciennes, des différences partielles d’une même fonction ; mais ces diflérences (271) sont relatives aux élémens de la planète troublée, et multipliées par de simples fonctions de ces élémens qui ne renferment pas le tems d'une manière explicite. Nous avons déja dit, en rendant compte du dernier supplément à la Mécanique céleste (n°. 13 de ce Bulleun), comment M. Laplace est parvenu, de son côté , à des formuies sem- blables ; et nous avons expliqué , à cette occasion, leur avantage sur les anciennes, lorsqu'on veut obtenir les inégalités séculaires , ou les inégalités à longues périodes, dépendantes d'un argument déterminé. U ne nous reste donc plus qu'à faire counoître l'analyse remarquable qui a conduit M. Lagrange à la découverte de ces nouvelles formules. Soient x, y, z les coordonnées d’une planète rapportées à trois axes rectangulaires , passant par le centre du soleil; r sa distance à ce centre ; m sa masse, celle du soleil étant prise pour unité ; les équa- tions du mouvement de cette planète autour du soleil , seront : d'x (1+m).æ __ dR FR F5 T dx? dy Ç(r+m).y _ dR nt F OT OU dz (i+m).z __ dR et F UE ‘élément dt du tems étant regardé comme constant, et À désignant : une fonction des coordonnées +, y,. 7, et de celles des planètes per- turbatrices, dont il est inutile d'écrire ici la valeur. En faisant abstraction des seconds membres de ces équations , elles deviendront celles du mouvement elliptique de la planète; et si on les intègre dans cet état, on aura les valeurs de æ,7,z, en fonction de £ et de six constantes arbitraires que nous désignerons par a, b, c, J: & R, e qui seront les six élémens de l'orbite elliptique, ou plus généralement des fonctions quelconques de ces élémens. Pour étendre ces valeurs au mouvement troublé, il faut, comme l’a fait M. La- grange , dans les Mémoires de Berlin déja cités, y considérer les cons- tantes a, b, ©, f,g, h,comme de nouvelles variables que l’on déterminera de cette manière: - On égalera à zéro la partie des différentielles premitres de æ,7, = qui provient de la variation dea,b, c, f,g, h; ce qui donnera d’a- bord ces trois équations. dx dx dx dx dx dx RE NET RU LUE AUS PT dh —0, de df dy , dy dy dy dy d TD dat D. + D. de + T4 D dg + À. dk de a rer Ut 7. Ni: RE7 Nan dz d Zz dz dz dz * z d Ta to HE. de + 21 I TR Done (272) Ensuite on substituera les différentielles secondes de x, 7,2, dans les équations (#2); et en observant qu'elles satisfont déja à ces équa- tions, quand on fait abstraction des seconds membres et. des variauions de a; b,c,f,g, h; il s'ensuit qu'il suflira de considérer ces seconds à dx dy dz - \ membres et la partie de 4. TE dr d, Ve 2 due à ces va- riations. On aura donc ces 1rois autres équations : dx dx dx dx :Dx dx aR PE, e————. =, —— ; ————. dh=——. dt de ae Une dun) een 00 A CU tt dy d'y d'y d'y d'y d'y dr matos la past d'au CRE dz dz dz dz æz dz dR ue das. 0 da ed ea ER id à Maintenant M. Lagrange élimine da entre la premiere et la quatrième de ces six équations, ce qui donne : LEZ dt—(x,a,b).db4(x,a,c).dc+(x,a,f) .df+(x,a,g).dg + (x, a, h).dh; en faisant pour abréger : dx "dx x dre BV: Ge) dat Ba dpt U0EDIQN et en désignant par des notations semblables les coefficiens de de ; df, dg, dh, dans lesquels à est successivement remplacé par €, f, g, hk. En éliminant de même da entre la 2°, et la 5°. équation, et entre la 5°. et la 6°, on trouve a” .dt=(y;,a,b).db+(y,a,c).d+(y,a,f).df+(y,a;g).dg+(r,a,h).dh; dR dz Se .dtæ(z,a,b).db4(z,a,c).dc+(z,a,f).df+(z,a,g).dg+(z,a,h).dh. Or, la quantité a n’entrant dans R qu’en tant qu’elle est renfermée dans æ,7, =, il en résulte que l'on à: GR __ dR de dR dy , dR &. bise LOI ad aire si donc on fait, pour abréger, (x; a,0)+(y7,a,b)+(z,a,b8)=Ta,81; et si l'on désigne par les notations semblables [ a, c], [a, f],etc., les (273) 4 quantités qui se déduisent de [a, b], en y romplaçant b, successi- vement par c, J, étc., on aura ‘dR . nr -dt=Ca;b].db+fa,cl.d+ le, f1.d+Ce,e1.d +Ce:#qidn. On obtiendra des valeurs semblables pour les cinq autres différences dR dR dR : > par exemple , se do ?P Hen partielles EN dec etc. ; Ja valeur de dR da b entre elles: sur quoi l’on doitéremarquer que [a, b]=—[b,a], [a,c] = —[c,a],etc., ce qui réduit à 15 le nombre de ces expressions. Pour obtenir la valeur du coefficient [a , b], M. Lagrange observe que les valeurs de +, y, 3, relatives au mouvement elliptique satis- font aux équauons de ce mouvement , quelles que soient les valeurs de a, b,c,/f,g, h3 d'où l’on peut conclure que si l’on diflérentie ces équations par rapport à l’une de ces constantes , on aura trois nou- velles équations, qui serviront à déterminer les différences partielles de æ, y, z, relatives à cette constante. Mettons donc les trois équa- lions du mouvement ellipuique sous cette forme : ! | , en échangeant dans celle-ci les lettres a et déduit de celle de I pus puise FES (x#+m) SE I d.— CHATS F (Cm) \ dt PRET d ? JT _. d.— FE ; différentions la première successivement par rapport à & et à , nous aurons : I 1 Le ee que Fues Gris 4 FNCT r dy ts Fe | een CR En 0 dry da die de}? I Le s d'z D dx di dy die démle dedb = G+m) [ nant dxdy” nn destin | d'où l'on tire “1 d.— dx dx CENTER Tr dy dx _ dy dx Per 2 en RL RS db ‘da da db Le Ë nr S dz dx dz F)] eus Van dar (de de Tome I. N°. 16, 2°. Année. 36 (254) La seconde et la troisième des équations (m/ ) donneront des équa- tions semblables à celles-ci, et qui s’en déduisent en y échangeant entre elles les lettres æ ety , puis æ et z. En formant ainsi ces deux équations , et les ajoutant ensuite à la précédente, on vérifie sans peine que la somme des seconds membres est égale à zéro , et que par conséquent : x dx dx dx dy dy &y dy dz dr dz dr drdb da dPda db drdb da dda' db ‘ dtdb da drde dd Intégrant cette équation par rapport à £, il vient | À CRE EPL dy dy Œy dy dz dz dz dz HS dde dde db ddb'de dida db db de Ada dd k étant une quantité indépendante de £. Or le premier membre de cette équation est évidemment la quantité que nous avons désignée par [a,b]; cette quantité est donc une simple fonction de &, b, c, f, g, h, dans laquelle le tems n’entre pas ; et il en est de même des quantités semblables [a, c,] [a, f], etc. Ainsi les différences partielles de la fonction À, relatives aux constantes a, b,c,f, g, h qui deviennent variables dans le mouvement troublé, peuvent toujours s'exprimer au moyen des diflérentielles de ces quantités multipliées. par des fonctions de ces quantités qui ne renferment pas le tems d'une manière explicite ; d’où il suit que réciproquement les différentielles de a,b,c,f,g,h s’exprimeront au moyen des différences partielles deR, prises par rapport à ces quantités et multipliées par des coefliciens indé- pendans du tems , ou du moins, qui ne le renfermeront qu’en tant qu'il est contenu dans a, b, c,f, g, h. Il résulte de là que ces coefliciens seront constans , lorsqu'on négligera les quantités du second ordre par rapport aux forces perturbatrices ; ce qu’on fait presque tou- jours dans le calcul des perturbations des planètes. On doit observer que ce résultat important est indépendant des formules du mouvement elliptique. En eflét , il a été déduit des équa- tions différentielles (77°) de ce mouvement , sans employer leurs inté- grales , et il auroit également lieu si dans leurs seconds membres , on RARE 4 : nier remplacoit — par toute autre fonction de x , y , 3 qui pourroit même F renfermer le tems expliciièement, pourvu que ces seconds membres fussent toujours les différences partielles de cette fonction relatives à æ,Y , 3. C'est, par exemple, ce qui auroit lieu , si l'attraction suivoit une autre loi que celle de la nature, et s1 la masse du soleil ét@it regardée comme variable avec le tems, à raison de lémission de la lumière. (278 ) Au moyen des expressions qu'il a trouvées, pour les différences partielles de À, relatives à a, b ; C,f, g, h, M. Lagrange démontre que les variations de ces quantités ne peuvent ivtroduire aucun terme proportionnel au tems et du second ordre par rapport aux masses des planètes perturbatrices, dans la valeur du grand axe de la planète troublée ; de sorte qu'en négligeant les quanutés du troisième ordre, et en faisant abstraction des inégalités périodiques, le grand axe d'une planète est invariable , eu égard à la variation de ses élémens. Pour completter ce théorème et l’étendre aux variations des élémens des planètes perturbatrices , M. Lagrange déplace l’origme des coor- données , qui étoit placée au centre du soleil, et il la transporte au centre de gravité du système planétaire. Il démontre alors l’invariabilité des grands axes des ellipses décrites autour de ce dernier centre, en ayant égard aux variations des élémens de toutes les planètes ; il fait voir ensuite que ces grands axes étant invariables , ceux des ellipses décrites autour du centre du soleil, le sont aussi. On peut lire dans les n°. 11 et 13 de ce Bulletin, ce que nous avons déja dit sur la démonstration de ce theorême. Dans la seconde partie de son mémoire , lue à l’Institut, le 12 septembre dernier , M. Lagrange particularise les constantes a, b,c, f; gs h, qui étoient jusqu'ici des fonctions quelconques des élémens elliptiques : il prend pour ces constantes les élémens eux - mêmes , et alors au moyen des formules connues du mouvement elliptique , il calcule les Ex pr des 15 quantités[ a, b],[a, c], etc., que l’on sait d'avance devoir être indépendantes du tems. Le résultat du calcul EEE DS. 3 dR, ,dR ! fait voir que chacune des différences partielles 74 dy” °c, Contient au plus , deux des six différentielles da , db, etc. , au lieu de cinq qu’elle contient dans le cas général ; de sorte que l'élimination qu'il faut faire pour obtenir la différentielle de chaque élément, ne présente plus aucune difiiculté. Les valeurs que l’on trouve de cette manière, coïn- cident avec celles que M. Laplace a données dans son dernier supplément à la Mécanique céleste et auxquelles il est parvenu par une voie toute différente. Mémoire sur la fonction dérivée, ou coefficient différenciel du premier ordre, lu par M. BINET, professeur de ma- thématiques transcendantes au Lycée de Rennes. M. Bier se propose de démontrer d’une manière plus simple qu’on ne l’a fait jusqu’à présent , le théorême suivant, sur lequel repose toute la théorie du calcul différenciel. f(x) représentant une fonction quel- - SociiTé rHiLOw ( 276 ) " ie conque de æ, si l'on considère la quantité nr qui est évidemment une fonction de x et de A, et qu'on suppose que Jon y substitue à 2 des valeurs de plus en plus petites, les valeurs corres- pondantes de cette fonction ne pourront, si ce n’est pour des valeurs particulières et isolées de x, aller en diminuant ou en augmentant, de manière à devenir plus petites ou plus grandes que toute grandeur donnée; mais tendront en général vers une limite déterminée, que l'on devra considérer comme Ja valeur que prend cette quantité lorsqu'on fait À —0o, et qu'elle se présente sous la forme indéterminée 2. Cette valeur sera nécessairement une fonction de x, puisque celle de Cr + h) — f(x) ps ES IL HSE LUCE dépendant en général que de x et de 2, ne peut plus dépendre que de æ quand on y détermine k en faisant À — 0. C’est, comme on sait, cette fonction quon nomme foncuou dérivée, ou coeflicient diflérenciel du premier ordre de la fonction désignée par f(x). : Pour démontrer ce théorème, M. Binet examine les conséquences qui résulteroient de la supposition que la fonction de x et de 2 qui est , (CRM) (A) 2, Rare égale à RCE PRE VA A approcher indéfiniment de o ou de, en y supposant À de plus en plus petit pour toutes les valeurs de + comprises dans un Certain intervalle , depuis x — « par exemple , jusqu'a + — a+ b, et arrivant dans cette hypothèse à un résultat con- tradictoire, quelque petit que soit b, il en déduit cette conséquence nécessaire, que dans le cas où cela arriveroit, ce ne pourroil étre que pour des valeurs particulières et isolées de x, ainsi que le porte l'énoncé du théorème. Eu effet, lon peut toujours prendre b assez petit pour que la fonction f(x) soit toujours croissante ou toujours décroissante depuis k comprises dans cet intervalle seront toutes de même signe que . f(a+ b)—/f(a) ; Fa î AUS HT TRS ER RRE NC Le est positive quand /(x) est croisssante, et ncpaliye æ— a jusqu'a x — a + b, et alors les valeurs de TERRES) . à RE) A dans le cas contraire. Si donc la quantité TEE FE) pouvoit , (2 À / pour toutes les valeurs de x comprises entre x — a et x—a+b, et en donnant à # une valeur assez petite, devenir moindre où plus grande que toute grandeur donnée , on pourroit, dans le premier cas, prendre À assez petit pour que l’on eût constamment dans cet intervalle \ (277) f(az+h)— f(x). f(akib) —/f(a) ee f(æ+h)— f(x) ha » et en donnant à * une valeur encore plus petite’ que celle-là, seroit encore plus - b petit. Prenant donc 7 assez grand pour, que = füt plus petit que cette (A Je +) f(>) valeur , on auroit pour toutes HER EE) b n les valeurs de x entre x — a et x — ab ; par conséquent pour celles-ci b 2 b TN TEA, L—A+ — Pat... x at —— db. Ainsitoutes les quantités [22 f@+2) — (a) J(a+25) —f a+) f@+2) IG 2 ? rs b , 2 - ve TAPIE fU+b)—f (a+ 5) É 3 L , Seroient plus petites Re : nm et comme elles sont en nombre 2, leur somme seroit plus petite que Does ce qui est évidemment foux , puisque cette somme est, en y faisant les réductions qui se présentent naturellement , préci- f(a+ À A ONE te 7 CO) 2 > Ce) n l'hypothèse d’où l’on est parti ne peut donc être admise. Si l’on suppo- f(æ + 4) — fe) h de x comprises entre,æ — a ét x —a+b, et en prenant À assez petit, devenir plus grande que toute grandeur donnée, on démontreroit de même qu’en donnant à 7 une valeur assez grande ; on pourroit rendre toutes s b | k o b à b SGH) So) * SET —f(a+— b ? b 2 71 TL sément égale à soit au contraire que’ püt, pour toutes les valeurs les quantités (278) LA 5 b 2 b " fla+—) —f(a + PE Sa — 8) PE I AT d'Æ-rHExs0 "0 72 ra ‘eh f b Ps KE plus grandes que img Ne) et par conséquent leur somme plus grande que > ce qui est encore impossible, puisque n(f(a+b)—/f(a)) b 2 n(f(a+b) —f\(a)) b cette somme est précisément égale à ainsi que nous venons de le voir. ; z+h)— f(x I esi donc également absurde de supposer que PERREe puisse diminuer ou augmenter indéfiniment en y faisant À de plus en plus petit pour toutes les valeurs de x depuis x — a jusqu'à x —a<+b, ce qui est précisément ce qu'il s’agissoit de démontrer. OUVRAGES NOUVEAUX. Systême de Chimie de M. Th. THOMSON, Professeur à l'unt- versité d'Edimbourg ; traduit de l'anglais sur la troisième et dernière édition de Londres , de 1807, par M. RIFFAULT ; précédé d'une Introduction par M. C. L. BERTHOLIET : 9 vol. in-8°, fig.; à Paris,chez Mad. Ve. Bernard, quai des Augustins , n°. 25. Crr ouvrage embrasse, non-seulement tous les phénomènes chimiques que présentent les corps des trois règnes, mais encore toute cette artie de la physique dont les rapports avec la chimie deviennent de jour eu jour plus intimes. Après avoir indiqué en peu de mots l’objet de la chimie, l'auteur entre immédiatement dans le détail des propriétés des corps. Chacun des êtres que l’on considère comme simples , est l’objet d’un article séparé, dans Jequel on trouve d’abord l’histoire de la découverte de ce corps, ensuite les moyens de l’obtenir dans le plus grand état de pureté. Les Een qui le distinguent, ainsi que celles que manifestent ses com- inaisons avec d’autres corps simples; les êtres composés qui en résultent, ( 279 ) sont ensuite traités d'une manière analogue, lorsqu'ils sont susceptibles de former de nouvelles combinaisons. Si les phénomènes que présentent ces diverses substances ont donné lieu à des opinions difiérentes, ces opinions sont rapportées avec fidélité, et l’auteur expose ensuite les raisons qui doivent déterminer à adopter l’une d'elles, ou à suspendre son jugement jusqu'à ce que de nouvelles expériences aient entièrement éclairci la question. Chaque article offre les données les plus précises sur le sujet qui y est traité; et chaque assertion, lorsqu'elle n’est pas le résultat des expériences particulières de l’autre, est appuyée de cita- tions très-exactes. Parmi le grand nombre d'objets renfermés dans la première moitié de l'ouvrage, on doit distinguer, sur-tout, ce qui est relatif à la lumière et au calorique. La théorie de l'affinité, sur laquelle l’auteur n’a donné que des no- tions très-élémentaires, dans le premier chapitre de son premier volume, est exposée avec beaucoup de détail dans les cinquième et sixième volumes. Ce dernier contient en outre tout ce qui a rapport à la météorologie. Il est lerminé par un chapitre étendu sur les eaux minérales et sur leur analyse. Le septième volume est consacré à la minéralogie. L'auteur s'occupe d’abord de la description des espèces. Il parle ensuite de leurs mé- langes et de leurs gissemens. Il termine en décrivant les diverses méthodes les plus généralement adoptées pour l'analyse des terres , des pierres , des combustibles fossiles et des mines métalliques. Les matières très-composées , c'est-à-dire la plupart des produits vé- étaux et animaux, remplissent les deux derniers volumes. A Ja fin de chaque division principale de son ouvrage , M. Thomson a placé des remarques sur les faits contenus dans cette portion du traité, et sur les conséquences qui en découlent. Souvent pour faire apprécier avec plus de facilité les rapports ou les différences qui existent entre les es de plusieurs corps, il les a réduites en tableaux. Il a employé e même procédé pour faire connoître les divers résultats d'analyse de sels, de minéraux ou d’autres matières composées; et dans ce cas, il a rapporté à-peu-près toutes les analyses connues de ces substances. Le nombre total des tableaux de l’une et de l’autre espèce s'élève au moins à 300. Quoique la publication de l'ouvrage original soit très-récente, on conçoit que ce traité ne pouvoit présenter un tableau complet de nos connoissances actuelles, à raison du grand nombre de faits importans dont la découverte date d’une époque encore plus rapprochée. M. Berthollet a bien voulu terminer ce tableau en donnant dans une Introduction fort étendue la notice détaillée des travaux ou chimiques ou physiques, qui n'avoient pu être compris dans le texte, et celles du petit nombre d'observations qui avoient échappé à l'auteur. Ge soins qu'a pris l'illusue ( 280 ) auteur de la Statique chimique est un sûr garant du mérite du Système chimique de M. Thomson. La traduction de cet ouvrage est due à M. Rüiffault, qui unit à la connoissance parfaite de la langue anglaise , une longue étude de la chimie, Pour éviter les embarras des évaluations en mesures étrangères, le traducteur a converti toutes les données de ce genre en poids et mesures françaises. HV GED: L'abonnement est de 14 fr. , franc de port ; et de 13 fr. pour Paris; chez Mad. Ve, BERNARD , éditeur des Annales de Chimie, quai des Augushns, n°. 25. Les Abonnés de la 2°. année du Nouveau Bulletin des Sciences , et des Annales de Chimie , qui feront l'acquisition du Système de Chimie , de Thomson, où du Manuel d’un Cours de Chimie, ,Jourront d'une remise. Ils adresseront, pour cet effet, directement et franc de port, à l'Editeur ; les demandes et l'argent. TT NOUVEAU BULLETIN D'ESSSC LE NCE:S PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. PARIS. Février 1809. TE ET D Rene HISTOIRE NATURELLE. BOTANIQUE. Observations sur les Orobanches ; par M. JAUME- SAINT-HILAIRE. CE botaniste qui, dans ses travaux, s'attache particulièrement à faire connoltre les mœurs et l'histoire des plantes, après avoir décrit avec attention et clarté quatre espèces différentes d'Orobanche , présente des observations qui démontrent qu’à peu d’exceptions près, dans les environs de Paris, chacune de ces espèces fixe ses racines sur celle de quelque espèce particulière de plantes. L’Orobanche major de Linné croit, par exemple , presque exclusivement sur les racines du Genista scoparia , une autre sur celles du Céstus helianthemum , une troisième sur celles du serpolet, l'Orobanche ramosa de Linné sur celles du chanvre. IL est probable qu’en d’autres pays, chaque espèce choisit de préférence des espèces particulières de plantes que les botanistes devroient remarquer. Avant le travail de M. Jaume, l'opinion la plus répandue étoit que, quoique parasites par leur nature , les Orobanches se fixoient néanmoins indifléremment sur les racines de presque tous les végétaux, CHIMIE. Mémoire sur l'Acide fluorique ; par MM. GAY-LUSSAC et THENARD. MM. Gay-Lussac et Thenard étant parvenus à décomposer l'acide boracique par le métal de la potasse, devoient tenter par ce moyen la décomposition des acides fluorique et muriatique dont on ne connoît point encore les principes constituans. C’est ce qu'ils viennent de faire pour l'acide fluorique , et ce sont les principaux résultats auxquels ce Tom. I. Vo. 179, 2e. Année. 37 Ixsrrrur Nar. 5 Septembre’ 1808. Insrirur Nar. 23 Janv, 1809. ( 282 ) travail les a conduits, qu'ils publient aujourd'hui. Notre premier soin, disent ils , devoit être d'obtenir de l'acide fluorique pur ; mais comme cet acide n'existe que combiné avec la chaux et qu'on n'a point eucore pu l'en séparer sans qu'il enträt en comhinaison avec d’autres corps, nous avons été obligés de faire un grand nombre d'essais qui novs ont pro- curé l'avantage d’observer plusieurs faits dont les plus remarquables sont les suivans. Lorsqu'on calcine dans un tube de fer un mélange de fluate de chauxet d'acide boracique pur et virifié, il s’en dévage une grande quantité de gaz fluorique. Ce gaz produit avec Fair des vapeurs aussi épaisses que celles que forment ensemble le gaz acide martatique et le gaz ammoniac ; il en produit également avec tous les autres gaz', excepté avec le gaz muriatique , pourvu que ces gaz v’aient poiut été desséchés. Mais il n’altère plus la transparence d'aucun d’entre eux, dès qu'ils ont été en contact pendant quelque tems , soit avec de la chaux, soit avec du muriate de chaux. Dans le premier cas , où il y a produg- tion de fortes vapeurs , le volume des gaz diminue également et seulement de quelques centièmes à la température de 7 degrés centigrades. Dans le second cas, où les gaz conservent leur transparence, leur volame ne change pas. Concluons die de là que le gaz acide fluorique est un excellent moyen pour indiquer la présence de l'eau hygrométrique dans les gaz, et que tous en contiennent excepté le gaz acide muriatique, le az fluo- rique , et probablement le gaz ammoniac. C’est pourquoi en exposant le gaz acide muriatique et le gaz fluorique à un froid de 15 à 19°, on n'en sépare aucune trace de liquide ; au lieu qu’en exposant le gaz acide sulfureux, le gaz acide carbonique , etc. , au mème degré de froid , il se dépose subitement de l'eau. Les vapeurs épaisses que produit le gaz fluorique dans les gaz qui contiennent de leau hygrométrique , annoncent en lui une grande affinnté pour l’eau : aussi ce n’est point exagérer que de dire qu'elle peut en absorber plus que d'acide muriatique et probablement plus de deux mille fois son volume. Quand l’eau en est ainsi saturée, elle est limpide, fumante , et des plus caustiques. On en retire par la chaleur environ la cinquième partie de ce qu’elle en contient, et quelque chose qu'on fasse ensuite, 1l est impossible d’en retirer davantage; alors elle ressemble à de l'acide sulfurique concentré ; elle en a la causticié et l'aspect : comme lui elle n'entre en ébullition qu'à une température bien supérieure à celle de l'eau bouillante et se condense tuute eutière en stries , quoiqu'elle contieune peut-être eucore seize cents fois son volume de gaz. N'est-il point extrémement probable d'apres cela," sinon même démontré, que les acides sulfurique et nitrique seroient gazeux s'ils étoient purs et qu'ils ne doivent l'état liquide , sous lequel ils sout, qu'a l’eau quils contiennent ? Quoique notre gaz fluvrique ait une extrême affinité ponr l'eau et ( 285 }) qu'il n'en contienne point, puisqu'il provient de matières absolument sèches, etc. ; cependant il ne sauroit en dissoudre ni en gazéifier la plus petite quantité. Nous avons mis en contact pendant plusieurs heures sur le mercure un litre de gaz fluorique avec une goutte d’eau, et cette goutte loin de disparoître a augmenté de volume. Il est donc prouvé par là que ce gaz ne peut contenir d’eau en aucune manière ni à l’état hygro- métrique, mi à l’état de combinaison. Le gaz ammoniac est absolu- ment dans le même cas, du moins pour l’eau combinée. Mais il n’en est pas de même du gaz acide muriatique; il ne content point à la vérité d’eau hygrométrique, mais il en contient d’intimement combinée, ainsi que MM. Henri et Berthollet l'ont fait voir les premiers. Nous sommes même parvenus , en faisant passer à une douce chaleur du gaz muriatique au travers de la litharge fondue et réduite en poudre gros- sière ,; à extraire et à faire ruisseler cette eau qui doit former environ la quatrième partie de son poids, d’après les expériences que nous avons faites sur la combinaison directe d’une certaine quantité de ce gaz acide avec un excés d’oxide d’argent Les autres gaz ne se comportent point avec l’eau comme les précédens, Aucun ne contient d’eau combinée , et twus contiennent de l’eau hygromé- trique. Il résulte donc de là que le gaz acide fluorique et probablement le gaz ammoniuc ne contiennent ni eau hygrométrique , ni eau combinée; que le gaz acide muriatique ne contient point d’eau hygrométrique , et qu'il en coutient de combinée; et que tous les autres gaz ne con- tiennent que de l’eau hygrométrique (1). Ce qu'il y a de plus frappant dans ces résultats, c’est de voir que le gaz acide muriatique contient de l’eau, et que les gaz fluorique et ammoniacal n’en contiennent point ; c’est de voir sur-tout que Île gaz acide muriatique en contient dans des proportions telles que si elle étoit entièrement décomposée par un métal, tout l'acide seroit absorbé par l'oxide, et transformé en muriate métallique. C’est même , ainsi que nous nous en sommes assurés, ce qui a lieu lorsqu'on fait passer l'acide muriatique peu-à-peu et successivement dans plusieurs canons de fusil qui sont portés au rouge et pleins de tournure de fer. Plus on réfléchit sur tous ces phénomènes et plus on voit qu'il est dificile de s’en rendre compte. Ne seroit-il pas possible pourtant que Voxigèue et l'hydrogène fussent deux des principes constituans de l'acide muriatique , qu'ils n’y fussent point à l'état d’eau , et qu’il ne s’en formât qu'au moment où cet acide entreroit en combinaison avec les corps ; CT (1) MM. Gay-Lussac et Thenard sont bien certains, d’après les expériences de M. Berthollet fils, que le gaz ammoniac ne contient point d’eau combinée, Ils n’osent point encore assurer qu’il n’en cotient point d'hygrométrique. ( 284 ) en sorte que dans les muriates il seroit tout autre qu’à l’état de gaz? Quoi qu'il en soit, ce qu'ily a de certain, c’est que tous les muriates indécomposables par le feu , et qui ne contiennent que peu ou point d’eau, ne peuvent être décomposés à une très-haute température, ni par le phosphate acide de chaux vitreux, ni par l'acide boracique aussi vitrifié ; qu'ainsi dans les muriates, l'acide est retenu avec une force très-grande ; ‘et que si l’acide sulfurique étoit lui-même privé d'eau , il est très-probable qu'il ne pourroit ‘pas les décomposer. Mais ne nous arrêtons pas plus longtems à cette hypothèse et reprenons l'examen des propriétés de notre gaz fluorique. Nous avons déja considéré ses pro- priétés physiques , son action sur Pair, sur tous les gaz et sur l'eau. Voyons maintenant celle qu'il exerce sur les matières végétales : il les attaque avec autant de foree au moins que l'acide sulfurique , et paroît comme cet acide , agir sur ces matières ; en déterminant une forma- tion d’eau ; car il les charbonne. Aussi transforme-t-il facilement l’alcool en un véritable éther que nous nous proposons d'étudier ; et noircit-il sur-le-champ le papier le plus sec en répandant des vapeurs dues à l'eau qui se forme et qui l’absorbe. Tout nous prouve donc que ce gaz fluorique est un des acides Îles plus puissans , et qu'il ne le cède en rien pour la force et la causticité à l'acide sulfurique concentré; et cependant il n'a aucune acuon sur le verre. Jusque là nous avions pensé qu'il étoit pur ; mais alors soup- connant qu'il contenoit quelque substance qui l'empêchoit de réagir sur la silice, nous avons en eflet bientôt reconnu qu'il tenoit en dissolu- tion une grande quantité d'acide boracique. L’acide fluorique provenant de Ja décomposition du fluate de chaux par l'acide boracique n'étant pas pur, nous avons essayé d'en préparer en décomposant ce sel par le phosphate acide de chaux. Nous n'en avons obtenu que très-peu ; et le peu.que nous avons obtenu contenoit en premier lieu la petite quantité de silice qui existoit dans notre fluate de chaux ,eten dernier lieu une certaine quantité de phosphate acide de chaux même. Ce qu'il y a de remarquable dans cette opération , c'est que quand on se sert de fluate de chaux siliceux, la décompo- sition du sel est très - rapide en vertu de l’action de la silice sur l'acide fluorique , et donne lieu à beaucoup de gaz fluorique siliceux. Considérant alors que le gaz fluorique , provenant du fluate de chaux et de l'acide boracique, ne contenoit point d'eau, et qu'il m’étoit pas susceptible d’en dissoudre , nous avons pensé contre l'opinion actuelle- ment reçue qu'il en seroit probablement de même de celui qui seroit préparé dans des vases e plomb par l'acide sulfurique concentré. Mais au lieu d'obtenir par ce moyen cet acide à l’état de gaz, nous l'avons obtenu à l'étatdiquide, jouissant des propriétés suivantes ; il répand dans l'air d'épaisses vapeurs; 11 s'échaufle et entre même subitement en ébullition ( 285 ) avec l’eau ; à peine est-il en contact avec le verre , qu'il le dépolit , l'échaufle fortement , bout, et se réduit en gaz siliceux. De toutes ses propriétés , la plus extraordinaire , c’est son action sur la peau. A peine la touche-t-il, que déja elle est désorganisée. Un poiut blanc se manifeste aussitôt , et une douleur se fait bientôt sentir ; les parties voisines du point touché ne tardent point à devenir blanches et dou- loureuses, et peu après il se forme une cloche , dontles parois sont une peau blanche très-épaisse et qui contient du pus. Quelque petite même que soit la quantité d’acide , ces phénomènes ont également lieu ; le développement s’en fait seulement avec len- teur; ce n’est quelquefois que sept à huit heures après le contact qu’on les observe, et pourtant la brülure est encore a,sez forte pour causer une vive douleur , ôter le sommeil et donner un mouvement de fièvre. On arrête les effets de ces sortes de brülures , ainsi que nous nous en sommes convaincus sur nous-mêmes, en appliquant dessus, aussitôt qu'elles sont faites , une dissolution foible de potasse caustique , que nous savons par expérience être un excellent remede contre les brülures ordinaires. On prévoit aisément que nous ne devions point négliger de mettre un liquide aussi actif en contact avec la potasse. Cette expérience à été faite dans un tube de cuivre. D'abord nous avons jetté gros comme une petite noisette de métal dans une petite quantité de ce liquide : et sur-le-champ il en est résulté une détonation des plus vives, avec un grand dégagement de chaleur et de lumière. Ensuite, voulant savoir quelle étoit la cause de ces phénomènes, nous avons fait arriver peu-à-peu le liquide sur le métal. De cette manière , il n'y a eu que chaleur, et on a pu recueillir les produits de l’expérience. Ces pro- duits étoient de l'hydrogène , du fluate de potasse et de l’eau. Par con- séquent , ce liquide si actif est une combinaison d’eau ‘et d'acide fluorique. On voit donc que cet acide tend à se combiner avec tous les corps ; et qu'il forme avec eux des combinaisons solides , liquides où ga- zeuses , selon qu'il conserve plus ou moins d’élasticité ou de force ex- pansive : c’est le seul acide qui soit dans ce cas; et cette propriété même , est une preuve que c'est le plus fort et le plus actif de ious. Puisqu'on ne peut par aucun moyen avoir l'acide fluorique pur, on ne peut l'étudier que déja combiné avec quelque corps. Seulement il faut le prendre combiné avec tel ou tel corps , selon que lon veut obtenir tel ou tel résultat. S'agit-il de lunir avec les alcalis , les terres et les oxides métalliques, il faut se garder d'employer de l'acide fluorique siliceux ; car alors il en résulte des sels triples : c’est ainsi qu'en versant de l’'ammoniaque dans ( 286 ) du fluate acide de silice, on obtient un sel triple presque insoluble ét pourtant en grande partie volaul., C’est encore ainsi qu’en versant du muriate de baryte dans du fluate acide de silice , ou obüent , au bout de quelque tems, un précipité cristallin insoluble dans un grand excès d'acide nitrique , qu'on pourroit confondre avec le sulfate de baryte, et qui n’est autre chose que du fluate de silice et de baryte. Mais lorsqu’au lieu de vouloir combiner l'acide fluorique avec les corps, on veut le décomposer comme nous nous sommesproposé de le faire par le métal de la potasse, alors il est évident qu'on ne doit voint employer l'acide fluorique liquide à cause de l’eau qui s'y trouve, et qu'on doit préférer soit le gaz fluorique tenant en dissolution de l'acide boracique , ou plutôt encore le gaz fluorique siliceux, parce que dans celui-ci le corps étranger , ne contenant rien de combustible, ne peut point induire en erreur et ne} peut nuire qu'en disséminant la matière. Aussi est-ce de ce gaz , et particulièrement du gaz fluorique siliceux , que nous nous sommes servis dans nos essais sur la décomposition de l'acide fluorique , dont nous allons rendre compte actuellement. Lorsqu'on met en contact à la température ordinaire le métal de la potasse avec le gaz fluorique siliceux , il n'éprouve pas d’aliération sen- sible ; il ne devient que légèrement terne à la surface ; mais si on le fait fondre , bientôt il s'épaissit et brûle vivement avec un grand déga- gement de chaleur et de lumière. Dans cette combustion , il y a une grande absorption d'acide fluorique , trés-peu de gaz hydrogène bugs ; disparition du métal , et production d’une matière solide dont la couleur est brune -rougcâtre. Si on traite cette matière par l'eau froide, il y a dégagement de gaz hydrogène , quoiqu’elle ne paroisse plus con- tenir de métal. Si apres l'avoir traitée par l’eau froide, on la traite par l’eau chaude, il se dégage encore de l'hydrogène , mais bien moins que la première fois; et en somme il s'en dégage à peme le tiers de ce qu'en donneroit le métal même avec l’eau. Si on rassemble les eaux de lavage et qu'on les fasse évaporer , on en retire seulement du fluate de potasse avecexcès d’alcali ; er si on examine le résidu qui , bien lavé , est toujours brun-rougeätre , on trouve qu’il jouit des propriétés suivantes : lorsqu'on le jette dans un creuset d'argent rouge-cerise , il brüle vivement et dégage un peu de gaz acide : alors d’insoluble qu'il étoit dans l’eau , il est devenu en partie soluble. La partie qui se dis- sout , est du fluate de potasse ; celle qui ne s’y dissout point, est du fluate de potasse et de silice, Si au lieu de faire cette expérience dans un creuset , on la fait avec du gaz oxigène dans une petite cloche de verre recourbée qu'on échaufle graduellement , l'inflammation est plus vive que dans Pair ; 1l y a absorption d'une grande quantité d'oxigène , et le gaz qui reste après la combustion , n’est que du gaz oxigène pur, plus un peu d'a- ( 287) cide fluorique. Le produit est solide comme dans lexpérience précé- dente , et formé de fluate de potasse et de silice. IL est évident maintenant que , puisqu’en brûlant du métal de la po- tasse dans le gaz acide fluorique , 1l ne se dégage point ou presque point de gaz hydrogène , on ne peut point attribuer cette combustion à l'eau ; ainsi dans cette expérience , où bien l'acide fluorique est décomposé , ou bien il se combine avec le métal sans l’oxider. Ces deux hypothèses étant les seules qu'on puisse faire, discutons-les suc- cessivement. Si c'étoit le métal qui se combinât tout entier avec l’acide fluorique , il en résulteroit probablement une combinaison très-inflam- mable, et qui par l’eau donneroit de suite autant d'hydrogène que le métal lui-même ; mais on n’en obtient que le tiers de ce qu’on de- vroit obtenir. D'ailleurs une combinaison de ce genre est contraire à tous les faits dans toutes les hypothèses possibles , soit qu’on considère Faction de l'acide fluorique sur les métaux et sur les alcalis, soit qu'on considère l'action du métal de la potasse sur tous les autres acides. Concluons done de là que c’est probablement l'acide fluorique qui est décomposé. Par séquent il doit se former dans cette dé- composition une combi n du radical fluorique avec la potasse et la silice. Il paroît que quand ce radical n’est combiné qu'avec la potasse, il peut décomposer l’eau comme les phosphures ; mais que quand àl est combiné avec la potasse et la silice, il ne la décompose pas, sans doute par la raison que cette combinaison triple est insoluble. Quoi qu'il en soit , il est extrêmement facile d’opérer la combustion du métal de la potasse dans le gaz fluorique. Lorsqu'on ne veut brûler qu’une petite partie de métal, l'opération se fait comimodément sur le mercure, dans une petite cloche de verre, soufilée à la lampe, au haut de laquelle on porte le métal avec une tige de fer, et qu'on chauffe jusqu’à ce qu'il soit enflammé. Müis lorsqu'on veut brûler une grande quantité de métal, il faut faire l'opération dans une cloche d’un litre environ. D’abord on remplit à deux travers de doigt près la cloche de gaz acide fluorique ; ensuite on porte le métal dans l’intérieur de cette cloche, au moyen d’un fil de fer çonvéna- blement recourbé; puis on y fait passer une petite capsule rouge cerise que Jon tient avec des pinces, et faite, si l’on veut, avec un creuset dont on a enlévé une parue des parois ; lorsque par l’agitation on est parvenu à faire tomber le mercure qu’elle contenoit, on y met tout de suite le métal de la potasse, qui bientôt brûle avec une très-grande énergie. La combustion étant faite, et la capsule état refroidie , on la reure et l’on en détiche la matière : cela fait, on peut brûler une autre quantité de métal daus cette petite capsule et dans cette cloche, pourvu qu’on fasse passer dans celle ci la quantité d'acide fluorique qui a été absorbée daus Boni combustion. On peut, de la même manière, faire une ( 288 ) troisième et une quatrième combustion; rien ne s'y oppose, puisqu'on peut toujours tenir la cloche également pleine de gaz fluorique ; et qu on se pro- cure du métal facilement et à volonté , en se conformant strictement au procédé que nous avons donné. Nous ajouterons cependant, que pour que ces sortes d'expériences aient un succès complet, il faut avoir grand soin d'enlever avec du papier Joseph , Fhuile qui est à la surface du métal ; au- trement elle se décomposeroit et donneroit un peu de gaz hydrogène et de charbon. A la vérité, on ne peut point entièrement éviter cet inconvénient, car, quelque précaution qu'on prenne, il y a toujours une portion d'huile -interposée entre les molécules métalliques ; mais la quantité en est si petite, qu'on peut la négliger, et qu’elle ne peut apporter aucune source d'erreur dans les résultats. C’est à cette huile qu'est due la propriété qu'ont quelque- fois les métaux de la potasse et de la soude, de troubler l’eau de chaux. T. De l’action du Métal de la Potasse sur Les oxides et sels métalliques , et sur les sels terreux et alcalins; par MM. THENARD et GAY-LUSSAG: Convareus par un grand nombre d'expériences , qu'il n’étoit point pos- sible d’avoir de l'acide muriatique exempt de tout autre corps, MM. Gay- Lussac et Thenard ont essayé de faire agir directement le métal de la potasse sur Îes muriates , afin de s'assurer si cet acide n’éprouveroit pas, par ce moyen, quelque altération. | Es ont pris pour cela du muriate de Baryte fondu au rouge; ils l'ont pul- vérisé et introduit dans un tube de verre, fermé par un bout, et dans lequel ils avoient mis d’abord une petite boule de métal ; mais soit à froid , soit à une température rouge, il n’y a eu aucune action. Le métal a traversé le sel sans éprouver d’altération sensible; aussi en le jettant sur l’eau après le refroidissement de la matière, s’est-1l enflammé très-vivement. D’autres muriates alcalins n’ont pas donné de résultats plus satisfaisans. MM, Thenard et Gay-Lussac ont alors soumis à la même épreuve, et de la mème manière, les muriates métalliques insolubles, tels que le mu- riate d'Argent et le Mercure doux. A peine la chaleur étoit-elle supérieure à celle nécessaire pour fondre le métal, qu'il s’est manifesté une inflam- mation très-vive, et que ces deux sels ont été réduits. Dans l’une et l’autre réduction , le tube a été brisé, et, dans celle du muriate de Mercure, il y a eu comme une légère détonation due à la vapeur mercurielle. Dans les deux cas, ilne s’est formé que du muriate de Potasse , et on n’a observé aucun indice de décomposition de l'acide muriatique. N'espérant plus trouver dans ce genre d'expériences un moyen de décom- poser l'acide muriatique, MM. Gay-Lussac et Thenard ont cherché à connoîu'e l’action du métal de la Potasse sur les autres sels et oxides ( 289 ) métalliques , en employant la même manière d'opérer que nous avons décrite précédemment. Dans presque toutes les expériences qu'ils ‘ont faites, ils n’ont employé qu'une température un peu au-dessus de celle qui est nécessaire pour fondre le métal; il n’y a que pour dé- composer le sulfate de Baryte, le phosphate de chaux , etc. , l’oxide de fer, l'oxide de zinc, qu'ils ont été obligés d'en employer une d’en- viron trois cents degrés. Dans presque toutes, le tube dont ils se ser- voient a été brisé, et constamment ils ont opéré sur un volume de métal égal à-peu-près à celui d’un petit pois, et un volume décuple de la substance à éprouver. Nous nous bornerons , pour éviter les détails , à rapporter les résultats que ces chimistes ont observés : 1°. Sulfate de Baryte. Décomposé, mais à une température élevée et sans aucune inflammation : on.en obtient du sulfure de Baryte. 2°. Sulfite de Baryte. Vive inflammation ; formation de sulfure de Baryte. . 3°. Sulfite de Chaux: Légère inflammation ; formation de sulfure très- jaune. 4°. Sulfate de Plomb. Ynflammation vive. 5°. Sulfate de Mercure peu oxidé. Inflammation comme avec le mer- cure doux. 6°. Nitrate de Baryte. Inflammation très-vive et projection. n°. Nitrate de Potasse. Destruction du métal sans inflammation; ce qui est dü sans doute à ce que le nitre contenoit l’eau. 8°. Muriate sur- oxigéné de Potasse. Très-vive inflammation. 9°. Phosphate de Chaux. Décomposition sans apparence d’inflamma- tion ; production de Phosphure de chaux. 10°. Carbonate de Chaux. Décomposition sans inflammation ; charbon mis a nu. 119. Chrômate de Plomb. Vive inflammation. 12°. Chrômate de Mercure. Rougit légèrement ; la masse devient verte. 15°. Arseniate de Cobalt. Vive inflammation. ‘14°. Acide Tungstique vert et jaune. Vive inflammation. 15°. Oxide rouge de Mercure. Inflammation tres-vive ; légère détona- tion due à la vapeur mercurielle. 16°. Oxide d'Argent. Très-vive inflammation; réduction de l'ar- gent. 17°. Oxide puce de Plomb. Comme le précédent. Tome I. N°. 179, 2°. Annce. 58 (290 ) 18. Oxide rouge de Flomb. Idem. 19°. Oxides jaune et brun de Cuivre. Vive inflammation, 20°, Ozxide blanc d’'Arsenic. Inflarnmation. 21°. Oxide noir de Cobalt. Comme le précédent. 22°. Oxide d'Antimoine volatil. Inflammation moins vive qu'avec les oxides de cuivre. 2904 24°. Oxide d'Étain an maximum. Inflammation très-vive. 250, Potée d'Etain. Inflammation moins vive que la précédente. 26°. Oxide rouge de Fer. Très-légère inflammation ; réduction du fer. 27°. Oxide noir de Fer. Point d’inflammation ; réduction. 28°. Oxide de Manganèse au maximum. Ynflammation. Oxide d’'Antimoine au maximum. Inflammauon très-vive. 29°. Oxide de Munganèse au minimum. Point d’inflammation. 30°. Oxide jaune de Bismuth. Vive inflammation. : 1°. Oxide blanc de Zinc. Point d’inflammation ; réduction de l'oxide. 2e, Oxide gris de Nickel. Inflammation assez vive. 53°. Oxide vert de chrôme. Chaleur un peu plus élevée que celle néces- saire pour fondre le métal; point d’inflammation ; production d’une matière noirâtre qui, refroidie complettement et ensuite exposée à Pair, s’en- flamme subitement, comme un excellent pyrophore et devient jaune. Cette matière est une combinaison de potasse et d'oxide de chrôme qui se changé à l'air en chrômate de potasse. MM. Gay-Lussac et Thenard ont aussi essayé l’action du métal de la potasse sur les terres, et particulièrement sur la zircône , la silice, l’yttria, la baryte, et ils ont vu que ce métal étoit très-évidemment altéré par toutes ces matières; mais comme la cause de cette altération ne leur est point encore bien connue , ils n’entrent dans aucun détail à cet égard ; seulement ils disent qu'il leur paroît vraisemblable que les phénomènes qu’on observe en brülant le métal de la potasse dans le gaz fluorique siliceux , ne sont auilement dus à la silice. Quoi qu'il en soit, il résulte de tous les faits précédens, que tous les corps dans lesquels on connoît la présence de l’oxigène, jusqu’à présent , sont décomposés par le métal de la potasse ; que ces décompasitions se font presque toutes avec dégagement de lumière et de chaleur ; qu'il s'en dégage d'autant plus que l’oxigene est moins condensé , et que , par conséquent, c’est un moyen d'apprécier le degré de condensation de l’oxigène , dans chaque corps. Ce sont toutes ces expériences qui, ayant exigé beaucoup de tems. de MM. Thenard et Gay-Lussac , les ont empéchés de continuer celles qu’ils (291 ) avoient commencées sur l'acide boracique ; cependant ils savent déja que cet acide est susceptible d’être décomposé à une haute température, par un mélange de charbon , de fer ou de platine; car M. Descostils , en exposant de semblables mélanges à un feu de forge, a obtenu des culots métalliques qui, traités par l'acide nitromuriatique , lui ont douné des quantités très- sensibles d'acide boracique ; et, ces mêmes culots , d’après les expériences de MM. Thenard et Gay-Lussac sur la nature de l'acide boracique , ne paroissent être qu’une combinaison de bore et de platine, ou de fer. MATHÉMATIQUES. Mémoire sur la mesure des hauteurs, à l'aide du baromètre; par M. RAMOND. IL y à cinq ou six ans que M. Ramond a fait, dans les Pyrénées, une suite d'observations barométriques pour déterminer la valeur du coefficient qui convenoit à la formule de M. Laplace. II l'a fixée à 18505 mètres pour le 45° degré de latitude, à la température de la glace fon- dante, et à la hauteur d’environ 3000 mètres au-dessus du niveau de la mer. La justesse de cette évaluation a été postérieurement confirmée ar les expériences que MM. Biot et Arago ont faites pour déterminer le rapport des poids de l'air et du mercure ; et, M. Laplace l’a adoptée définitivement dans sa Mécanique céleste, en la réduisant au niveau de la mer, et en prescrivant les corrections éventuelles qu'exigent tantôt les variations de la température , et tantôt le décroissement de la pe- santeur , soit dans le sens vertical , soit dans celui du méridien. Cependant ce coeflicient ne sauroit encore se prêter à toutes les circons- . tances, et satisfaire à tous les caprices des variations de l'atmosphère. Quand on mesure à plusieurs reprises une seule et même hauteur, on y trouve chaque fois des différences qui excèdent souvent celles qu’on pourroit imputer où à limperfecuüon des instrumens, ou à l'erreur de l'observauon. M, Ramond s’est appliqué à rechercher les causes de ces différences, dont l'étude lui a paru également propre à perfectionner l’art de mesurer les hauteurs, et à avancer la connoissance des modifications de l’atmos- phère. Il a bientôt reconnu que les errèurs de mesure se rapportent à certaines circonstances météorologiques, qui ne se représentent jamais sans trou- bler de la même manière la mesure des hauteurs; et, par exemple, ces hauteurs sont généralement plus fortes vers le milieu de la journée , que le matin ou le soir, l'été que l'hiver, dans les jours chauds et sereins , que dans les jours froids et couverts, par tels vents, que par tels autres, et Ixsriruz Nav. Décembre 1808. (292) durant les grandes ascensions du baromètre , que durant ses grands abais- semens ; en sorte qu’en dernière analyse, il y a un rapport marqué entre la variation des mesures obtenues à l’aide du baromètre, et les oscillations soit horaires , soit accidentelles du mercure. Il falloit donc examiner deplus près la natureet l’origine de ces oscillations. D'abord , en ce qui concerne la variation diurne, M. Ramond trouve que pour être moins étendue et moins régulière qu’elle ne l’est entre les tropiques , elle n’en est pas moins réelle et facile à reconnoître. Le baro- mètre baisse en hiver depuis neuf heures du matin jusqu’à trois heures apres midi, remonte jusqu’à neuf heures du soir, baisse de nouveau jusque vers trois heures du matin, et remonte enfin jusqu’à neuf. En été, l’abaissement commence dès huit heures du matin, ne se termine qu’à quatre heures après midi, ne recommence qu’à dix heures du soir, et se prolonge jusque vers quatre heures du matin. Quant à l’étendue de la variation , elle est modifiée par l'influence des saisons, et augmentée ou restreinte par les variations accidentelles du baromètre ; mais en prenant une M EE entre deux années d'observations, on peut l’évaluer à près d'un millimetre dans l’un et l’autre sens. L’intermittence de lirradiation solaire suffit, selon l’auteur, pour pro- duire ce phénomène. L'air , tour-à-tour réchauflé et refroïdi , éprouve des dilatations et des condensations alternatives, dont l'effet nécessaire est d’exciter des courans verticalement ascendans et descendans, qui tantôt diminuent , et tantôt augmentent la pression de la colonne. Les erreurs que cette circonstance introduit dans la mesure des hauteurs, viennent à l'appui de explication, et servent à évaluer la vitesse des cou- rans verticaux, car elles expriment la quantité dont le rapport des pres- sions est altéré par le mouvement imprimé aux tranches d’un fluide dont la densité est graduellement décroissante. Il suit de là, que le baromètre indique toujours la pression de la colonne d'air, et rarement sa pesanteur réelle ; que le rapport de la pression à la pesanteur varie pour chaque climat, pour chaque saison, pour chaque heure de la journée; que l'élévation moyenne du mercure doit être moindre à l'équateur, plus forte dans les contrées polaires, intermédiaire dans les régions tempérées ; et qu’enfin, si l'on applique le baromètre à la mesure des hauteurs, le coefficient de la formule appartient exclusivement à l'heure et au climat pour lesquels il a été calculé, et ne peut être employé à d’autres heures et dans d’autres climats, s’il n’a reçu une correction ana- logue à la manière dont les courans verticaux s’y comportent. M. Ramond examine ensuite les variations accidentelles du baromètre : « Si l'air est un fluide soumis aux lois mécaniques qui régissent les autres fluides ; si ses couches tendent à l'équilibre, si sa surface cherche le niveau, les changemeus qui surviennent dans le poids de ses colonnes , ne peuvent ( 293 ) être regardés que comme des changemens survenus dans sa densité. Diverses causes font varier la densité : le mélange de la vapeur en est une, mais elle est lain de suflire à l'étendue des oscillations barométriques. Chez nous, cette cause répondroit à peine à un sixième de l'échelle de variation , et le baromètre monte et descend souvent à contresens des augmentations et des diminutions d'humidité. L'auteur en conclut que l'effet de celle-ci est contrebalancé par celui d’une cause tellement prépondérante, qu'après avoir compensé l’action de l'humidité, elle la couvre encore de l'excès de sa propre influence. » Une seule cause lui paroît propre à remplir cette condition : c’est la cha- leur , et elle suffit parfaitement à toutes les variations du baromètre, car, dans nos climats où la température varie de 50 degrés, il n’en faut pas la moitié pour expliquer tous les changemens que le poids de la colonne d'air éprouve. Or, tout changement de température occasionne le déplacement d’une portion de l'atmosphère ; et, comme de toutes les causes qui font varier la chaleur , les aspects solaires sont les plus puissantes et les plus générales , la diversité des climats est la première cause des vents, et les vents, en trans- portant d’un lieu à un autre la température de celui de leur origine , sont la caüse principale des changemens de température qui modifient l'influence des saisons , et des changemens de densité qui font varier l'élévation du mercure. En effet, dit l’auteur, la température des vents est en rapport constant avec leur direction , et le baromètre dépose de leur densité comme s’il n’avoit à déposer que de leur température. M. Ramond présente à l’appui de son opi- nion, des tableaux fort détaillés , où les moyennes d’un grand nombre d’ob- servations montrent les plus grandes hauteurs du baromètre du côté des vents boréaux , les moindres du côté des vents méridionaux, et les hau- teurs intermédiaires produites par les vents également intermédiaires. Ces tableaux prouvent encore la relation constante qui existe entre la direction des vents et les erreurs que l’on commet dans la mesure des dif. férences de niveau. Les vents boréaux exagèrent la mesure, les vents mé- ridionaux l’afloiblissent ; les vents orientaux et occidentaux donnent les mesures moyennes. Ceciarrive, selon M. Ramond, parce que l'invasion des vents n’entraine ordinairement qu’une partie des tranches dont la colonne d'air se compose, et les remplace par une couche dont la température propre interrompt le décroissement régulier des densités : on comprend , que si ce courant adventicé occupe la région où les deux baromètres sont placés, les pressions qu’ils indiquent cessent d’être proportionnelles à la hauteur des colonnes mesurées , et qu'il y a excès ou défaut dans le rapport selon que la température de ce courant augmente ou diminue la densité ré- sultante du poids des couches supérieures. ( 294 ) Ces ques, sur les diverses variations du baromètre et sur la manière dont elles affectent la mesure des hauteurs, fournissent à l’auteur du mé- moire un grand nombre d'applications. L'une de leurs conséquences les plus immédiates , est de perfectionner la théorie des observations baromé- triques destinées à déterminer la moyenne pression de l'air, et à calculer les différences du niveau. M. Ramond établu les regles qui doivent diriger la marche de ces observations; il purge les moyennes barométriques des élémens discordaus qu’on est dans l'habitude d'y introduire , et s'attache à spécifier les circonstances dont le concours est nécessaire pour rendre ces moyennes exactement comparables entre elles. Il fait l’essai de sa méthode dans la détermination de l’élévation de la ville de Clermont-Ferrand au-dessus de l'Observatoire de Paris, et le succes justifie ses principes. Nonobstant la grandeur de la distance horisontale et la petitesse de la différence du niveau , deux années d'observations faites exclusivement à midi, donnent cette différence de niveau avec une grande précision : elle est de 358 mètres , et l'exactitude de cette mesure se prouve en la faisant entrer comme élément dans la hauteur totale du Puy-de-Dôme, que M. Delambre a déterminée géométriquement par des opérations qui se rattachent à celles de la méridienne. Cette hauteur de 338 mètres étant ajoutée à celle de l'Observatoire au- dessus du niveau de la mer, donne 411 mètres pour l'élévation absolue de la ville de Clermont ; et, celle-ci une fois établie, sert d'échelle pour me- surer les hauteurs les plus remarquables des environs. L'auteur se renferme dans un cercle d’un myriamètre et demi de rayon, et range les lieux dont il a fixé l'élévation , dans un ordre propre à faire ressortir les principaux faits géologiques : 1°. Plaine actuelle de la Limagne; 2°. Reste des couches qui couvroient autrefois ce sol, et constituoient une plaine beaucoup plus élevée; 30. Sol granitique; 4°. Basaltes et vicilles laves lithoïdes déposés soit sur le sol granitique , soit sur le terrain d’alluvion ; 5°. Volcans mo- dernes ; 6°. Pays feldspathiques. Cette distribution est le cadre d’un tableau topographique où la mesure des hauteurs donne une juste idée de la super- position des divers terrains. Le travail de M, Ramond a donc un double objet. D'abord, il tend à perfectionner l’art de mesurer les hauteurs à l’aide du baromètre , et donne l'espérance d'employer cet instrument utilement au nivellement des plaines. Ensuite, il indique, dans la mesure même des hauteurs, un moyen de dis- cerner certaines modifications de l'atmosphère ,, d'en reconnoître la cause et d’en apprécier la valeur. La science météorologique y trouve , en quelque sorte, un nouvel instrument; et, sous ce dermier rapport, on peut dire avec l’auteur que l'observation simultanée de deux barometres correspon- dans, est une sorte de microscope composé, qui amplifie énormément des dimensions que leur petitesse auroit dérobées à notre attention et à nos re- cherches. i Pi (295 ) ARTS MÉCANIQUES. Note sur la suppression de la Tire dans la fabrication des étoffes façonnées ; par M. JACQUARD , de Lyon. On appelle Tire, l'opération par laquelle un ouvrier ou ouvrière fait monter et descendre des appareils appelés lacs, qui portent chacun un certain nombre de fils de la chaîne, destinés à former le dessin sur les étoffes façonnées , tandis que l’ouvrier principal exécute les opérations communes à la fabrication de ces étofles et à celle des étofles unies. Une de ces opérations consiste à élever et à abaisser successivement les fils de la chaîne dont se forme le tissu général , ou le fond de l’é- tofle, ce que fait cet ouvrier en appuyant le pied sar une pédale. Le problème à résoudre pour qu’il put exécuter seul l’étoffe façonnée comme l’étoffe unie , étoit donc de faire en sorte qu’en élevant et en abais- sant alternativement les fils destinés au fond de l’étoffe , il fit aussi monter -et descendre, tantôt tels lacs, tantôt tels autres, suivant que l’exigeoit Le dessin. On avoit tenté, avant M. Jacquard plusieurs moyens pour at- teindre ce but; mais les métiers où l’on en faisoit usage n'avoient point été admis dans les fabriques. On voit au Conservatoire des arts et métiers , celui qu’avoit imaginé Vaucanson. Un cylindre, percé de trous disposés d’après la nature du dessin , tourne à mesure que l'étoffe est fabriquée; et, suivant que des crochets mobiles adaptés aux lacs entrent dans ces trous, ou sont repoussés par la partie pleine de la surface cylindrique, une tringle horisontale qui monte et descend avec la pédale, élève les lacs, ou de laisse à leur place. L'invention de M. Jacquard consiste principalement à avoir remplacé ce cylindre par une chaîue sans fin, composée de rectangles de carton, où sont percés les trous que Vaucauson placoit sur la surface cylindrique. La réunion de ces rectangles forme une surface prismatique , dont chaque face se meut comme à charnière sur les deux faces voisines, et s'applique successivement sur les faces égales d’un prisme à jour, dont la rotation détermine le mouvement de la chaîne sans fin : on évite par là les inconvéniens du cylindre dont le volume embarrassant , joint à la difficulté de changer de dessin chaque fois qu'on commence une étofle nouvelle, n’avoit pas permis que les ouvriers en adoptassent l'usage. Ce changement se fait presque sans frais sur le métier de M. Jacquard , puis- qu'il ne s’agit que de changer des bandes de carton, dont les trous se font promptement et facilement à l’aide d’un emporte-pièce ; aussi depuis deux ans que ce métier est connu , on en a établi plus de soixante dans la seule ( 296 ) ville de Lyon : il y en a quelques-uns sur d’autres points de l'Empire; et, il y en auroit sans doute davantage , si l'on n’avoit mis des obstacles à ce que M. Jacquard en construisit pour d’autres fabricans que ceux de Lyon. A. ERRATA. N°. 15. Pag. 235, ligne 19, fusible Zisez fissile, N°. 16. Pag. 279, ligne 9, l’autre lisez l'auteur. L'abonnement est de 14 fr., franc de port ; et de 13 fr. pour Paris; chez Mad. Pr. BERNARD, éditeur des Annales de Chimie, quai des Augusuns, n°. 25. Les Abonnés de la 2°. année du Nouveau Bulletin des Sciences , et des Annales de Chimie , qui feront l'acquisition du Système de Chimie, de Thomson, ou du Manuel d’un Cours de Chimie, jouiront d'une remise. Îls adresseront, pour cet effét, directement et franc de port, à l'Éditcur, les demandes et l'argent. NOUVEAU BULLETIN D'ESASCIENCES, ! ' PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. PARIS. Mars 1800. HISTOIRE NATURELLE. BOTANIQUE. Sur le Brosimum Alicastrum de la Jamaique; par M. LE TussAc. Crr arbre avoit été connu par Brown; mais il n’en avoit pas assez senti ni fait connoître la grande importance : il le désigna sous le nom générique de Brosimum, mot dérivé du grec qui signifie bon à manger. Les Anglais de la Jamaïque le nomment Zread nuts, qui signifie noëx- pain , parce que ce fruit sert de nourriture aux pauvres blancs , lorsque le pain est cher. Il sert aussi de nourriture aux nègres, quand les vivres sont rares; ce qui arrive quelquefois par des sécheresses de plusieurs mois, qui n'empêchent cependant pas les Brosimes de rapporter beaucoup. Ces fruits sont très-bons, soit grillés, soit bouillis : leur substance est farineuse et d’un goût très-savoureux ; -elle n’a pas même l'inconvénient desurcharger l'estomac. Ce qu'il y a de bien important dans cet arbre, c’est qu'après que la récolte des fruits est faite, on coupe les sommités des branches , qu! sont trés-garnies de feuilles, pour servir de nourriture aux bœufs, aux chevaux , aux mulets , aux moutons , et même aux cochons , sans que cela nuise à la récolte des fruits pour l’année suivante. Ce fourrage est d'autant plus précieux, que cet arbre croît dans des cantons arides où les sécheresses, qui durent plusieurs mois , font périr toute autre espèce de fourrage. Ce précieux végétal, dont l'écorce est pleine d’un suc laiteux, semble pousser avec d'autant plus de vigueur qu'il fait plus sec et plus chaud. Le Brosime appartient à la famille des urticées, et il est très-voisie du figuier. Il°se multiplie très-facilement de boutures ou par marcottes ; son bois a peu de consistance , et son accroissement est très-rapide. Tome I. N°. 18, 2e, Année, avec une planche n°. 6. 5g À No: ANNALES D£ BOTANIQUE. Ab ( 298 ) CHIMIE. Sur la combinaison des Substances gazeuses les unes avec les autres; par M. GAY-LUSSAC. (Lu par extrait à la Société philomatique, le 31 décembre 1809.) M. Gax-Lussac à pour principal objet dans ce Mémoire de prouver que les gaz se combisent entre eux, en volume, dans des rapports très-sim= ples. En effet, d’après des expériences qu'il avoit faites en commun avec M. Humboldt, sur l'analyse de l'air atmosphérique , 100 parties de gaz oxigène saturent exactement 200 parties de gaz hydrogène ; c’est-à-dire, que le rapport de combinaison des deux gaz est de 1 à 2. Ayant mélé les gaz fluorique (1), mufiauque et carbonique avec le gaz animoniaeal , M. Gay-Lussac a trouvé que les deux premiers en saturoïient un volume semblable au leur, en formant des sels neutres, mais que le dernier en absorboit le double, et qu'il en résultoit un sous-carbonate. On ne peut douter cependant que si, dans ce dermier cas, la saturation eût été complete, le gaz carbonique auroit également absorbé un volume de g2z ammoniacal semblable au sien. il est remarquable de voir trois acides aussi différens neutraliser précisément le même volume de gaz ammoniacal; de sorte qu'il est probable que si lon pouvoit avoir à l’état gazeux tous ies acides, le même volume de chacun d'eux neu- traliseroit exactement un volume égal de gaz ammoniacal , ou de tout autre alcali supposé à l’état de gaz. Il seroit alors facile de détermi- ner les capacités des acides, car elles seroient entre elles en raison in- verse des densités des gaz acides. D'après les expériences d'Amédée Berthollet, l'ammoniaque est com posée de ruo parties en volume de gaz azote, et de 300 d'hydrogène. Lorsqu'on décompose l'acide sulfurique , ou l’alun , par la chaleur, on obtient 2 parties en volume de gaz acide sulfureux , et une de gaz oxigène, qui représentent les élémens de l’acide sulfurique. Si on enflamme un mélange de 100 parties de gaz oxigène et de 200 de gaz oxide de carbone provenant de la distillation de l’oxide de zinc et du charbon fortement calciné , les deux gaz sont détruits en totalité , etremplacés par 200 parties de gaz acide carbonique. M. Davy, en faisant l'analyse des diverses combinaisons de l'azote avec Foxigène a trouvé que, sur 100 parties en poids, EE (1) Le gaz fluorique ayoit été préparé en décomposant le fluate de chaux pur par l'acide boracique vitreux. (290 } * Azote. Oxigène. L'oxide d'azote est composé de 63.30 36.70 Gaz nitreux. ... er... 44.05 55.95 Acide nitrique.............. 29.50 70.50 En réduisant ces proportions en volumes, on trouve que Azete. Oxigène. L'oxide d’azote est composé de 100 49.5 Gaz nitreux.......sse.s..,ee 100 108.9 Acide mitrique.....e.,s.... 100 204.7 La première et la dernière de ces proportions diffèrent peu de celles de 100 d'azote à 50 d’oxigène, et de 100 d'azote à 200 d’oxigène : il n'y a que la seconde qui s’écarte un peu de celle de 100 d'azote à 100 d’oxigene., Mais M. Gay-Lussac s’est assuré, en faisant l'analyse du gaz nitreux par la nouvelle substance retirée de la potasse , qu'il est exactement composé de 100 parties en volume de gaz oxigene, et 100 de gaz azote. Ainsi les proportions en volume des combinaisons de l'azote avec l’oxigène , doivent étre les suivantes : Azote. Oxigène. Gaz oxide d’azote... 100 50 Gaz nitreux........ 100 100 Acide nitrique...... : 100 200 D'après M. Chenevix, l'acide muriatique oxigéné est composé en poids de 77-5 acide muriatique 22.5 oxigène 100.0 Si l’on convertit ces quantités en volumes , en se servant de la pesan- teur spécifique du gaz muriatique donnée par M. Kirwan , on trouve que l'acide muriatique oxigéné est formé de ' 100.0 gaz muriatique 49.5 gaz oxigène . ou, plus exactement, de 100 gaz muriatique bo gaz oxigène. Ainsi il est évident que les gaz, en agissant les uns sur les autres, ( 300 ) se combinent dans les rapports les plus simples. Lorsque la combi- naison se fait entre le gaz oxigène et un autrç gaz, le rapport est de ràa:,derà2,oudez2àr. Mais si ce sont deux corps combus- tibles qui se combinent, comme le gaz azote et le gaz hydrogene, pour former lammoniaque , le rapport est de‘1 à 3. Il est bien important d'observer que , lorsqu'on considère les proportions en poids, on n’ob- serve aucun rapport simple entre les élémens d’une première combi- naison ; mais les gaz , dans telles proportions qu'ils puissent se combiner , donnent toujours lieu à des composés dont les élémens sont entre eux dans des rapports très-simples. Cette singulière propriété des gaz dépend sans doute de leur état de fluides élastiques, et il n'est pas indiflérent d'indiquer les proportions des élémens gazeux d’une combinaison , par le volume ou par le poids. Un second objet du Mémoire de M. Gay-Lussac, est de faire voir que les contractions apparentes qu'éprouvent les gaz en se combinant, se font aussi dans des rapports très-simples avec le volume primitif des gaz, ou seulement avec celui de l'un d'eux. Ainsi, lorsqu'on combine 50 parties de gaz oxigène avec 100 de gaz oxide de carbone provenant de la distil- lation de l'oxide de zinc avec le charbon fortement calciné, on obtient 100 parties de gaz acide carbonique. Par conséquent, la contraction apparente a été de 50, ou de tout le volume du gaz oxigène ajouté, On peut conclure de là la densité du gaz oxide de carbone , en supposant connue celle de l'acide carbonique. Elle est égale à celle de ce dernier , moins le poids de l’oxigène ajouté; c’est-à-dire, qu'elle est à celle de l'air ? ? 1 © 3,054 : Cruikshanks a trouvé ce rapport de r à 1,045. On sait d’ailleurs qu'un volume donné de gaz oxigène produit un volume égal de gaz acide carbonique : d’où il suit que le gaz oxigène, eu formant le gaz oxide de carbone, double de volume; et que le gaz acide carbo- nique , en passant sur du charbon rouge, double aussi FR volume. En partant de la composition de l'acide sulfurique, 100 de soufre et 158 d'oxigène, donnée par MM. Klaproth, Bucholz et Richter, et en admettant aussi, d’après les expériences de M. Gay-Lussac, que l'acide sulfurique est composé de 100 de gaz sulfureux et de 50 de gaz oxigène , on trouve qu'un volume donné de gaz oxigène produit un volume précisé- ment égal d’acide sulfureux; c'est-à-dire, que la contraction apparente , en supposant le soufre gazeux au moment de sa combinaison avec l'oxigene , seroit de tout le volume de la vapeur du soufre. Et comme il suflit d'ajouter 50 d’oxigène, à 100 d'acide sulfureux, pour reformer l’âcide sulfurique , il s'ensuit que l'acide sulfureux est composé en poids de 100.0 soufre ee 158 1% 138— , — 92 oxigène. 3 PTrÉé.- (601) | La densité du gaz muriatique oxigéné est, d’après MM. Gay-Lussac et Thenard, de 2,470, celle de Fair étant 1. Or, si on suppose qu'à la densité du gaz muriatique on ajoute la moitié de celle du gaz oxigene (puisque l'acide muriatique oxigéné est composé de 100 de gaz muria- tique et de 5o de gaz oxigène) , on trouve 2,480 pour la densité du gaz muriatique oxigéné : d’où il résulte que la contraction apparente est de tout le volume du gaz oxigène ajouté. M. Gay-Lussac prouve de même, et par des expériences directes , que la contraction apparente des élémens du gaz oxide d’azote est de tout le volume du gaz oxigène ajouté. Mais dans le gaz nitreux, la contraction de volume est nulle; car sa densité calculée dans cette hypothèse est précisément la même que celle trouvée par l'expérience. Le gaz ammoniacal est composé en volume de 3 parties de gaz hydro- gene et de 1 de gaz azote. Si on suppose que la contraction soit de la moitié du volume total, ou du double de l'azote, on trouve que sa densité est 0,594, et l'expérience donne 0,506. La densité de la vapeur aqueuse est à celle de l'air, d’après Saussure, comme 10 est à 14; mais cette densité est un peu trop forte, d’après les nouvelles expériences de M. Tralles, et même d'apres celles de M. Watt; car ce dernier avoit trouvé qu’un pouce cube d'eau, en pre- nant l’état élastique, occupoit un pied cube, c’est-à-dire, devenoit 1728 fois plus grand. Or, d’après Saussure on ne trouve, au lieu de ce dernier nombre, que 1488. Mais si l'on admet que la contraction apparente des deux gaz oxigène et hydrogène soit de tout le volume du premier, on trouye que la densité de la vapeur est, à celle de l'air, comme 10 est à 16 ; et par suite que l’eau, en prenant l’état élastique, occupe un volume 1700,6 fois plus grand. D'ailleurs la réfraction de Vair humide , calculée d’après cette nouvelle densité de la vapeur aqueuse , s'accorde mieux avec celle observée directement. D'après ces divers exemples, M. Gay-Lussac conclut que la contraction apparente qu'éprouvent deux gaz en se combinant, est toujours en rapport simple avec le volume des deux gaz, ou plutôt avec celui de lun d'eux. Il fait ensuite remarquer que la contraction apparente n’in- dique point la contraction réelle qu'ont éprouvée les élémens en se combinant ; et il cite plusieurs exemples dans lesquels la contraction apparente est nulle, et d’autres dans lesquels, au contraire, il y a dilatation , quoique la combinaison des élémens soit très-forte. M. Gay- Lussac a terminé son Mémoire par des considérations qui ne sont pas susceptibles d'extrait, et que l'étendue de ce journal ne permet pas de rapporter. { 502 ÿ Extrait dun mémoire sur les Acides murialique el muria= tique oxigéné; par MM. THENARD et GAY-LussAcC, ( Lu à l’Institut le 27 février 1809.) Nous ne pouvons faire aujourd'hui l'analyse de ce mémoire qui est fort étendn , et nous nous contenterous d'en faire connoître les prin- cipaux résultats. 1°. Le oaz muriatique contient + de son poids d’eau, et dans cette quantité , 1] y a assez d'oxigene pour oxider autant de métal que l'acide peut en dissoudre. : 2°, Le gaz murialique oxigéné pèse 2,47 fois plus que l'air. Il contient la moitié de son volume de gaz oxigène , et toute l'eau qu'il peut former avec l'hydrogène est retenue par l'acide muriatique qu’il renferme, Silon calcule sa quantité on trouve qu'elle fait encore précisément le + du poids de ce dernier acide. 3°, Le gaz muriatique oxigéné sec forme avec les sulfures métalliques des muriates , et la nouvelle substance découverte par M. Thomson. 4°. Ce même gaz ne peut pas être décomposé par les sulfites secs ; et il l'est de suite s'ils sont légèrement humides. 5°, Le gaz muriatique oxigéné n’est point décomposé par le carbone à une trés-forte température rouge, et ce n’est que par lhydrogene que retient le charbon qu'il peut être converti en gaz muriatique. 6°. Le charbon et même la plombagine fortement calcinés contiennent encore un peu d'hydrogène. n°. Le gaz muriatique ordinaire n’éprouve point d’altération en le faisant passer sur du charbon rouge. 8°. Les gaz sulfureux, oxide de carbone, oxide d'azote et même le gaz nitreux ne décomposent pas le gaz muriatique oxigéné, quand ils sont trés-secs ; au moyen de l’eau , ils le décomposent promptement. o°. Le gaz muriatique oxigéné est décomposé par l’eau et la chaleur seules, mème un peu au-dessous de la température rouge, 10°. Un mélange à volume égal, de ce gaz et de gaz hydrogène s'enflamme à une température de 125°. 119. Toutes les fois que la lumière agit sur les corps inorganisés, et qu’elle est absorbée , ses effets sont les mêmes que ceux de la chaleur. 12°. Dans un grand nombre de circonstances dans lesquelles on observe que deux gaz bien mélangés se combinent lentement, comme Je gaz muriatique oxigéné et le gaz hydrogène , C’est la lumière qui ls et on ( 305 } est la cause de leur combinaison. Comme elle ne pénètre que succes- sivement Je mélange gazeux , et qu’elle agit par une très- “petite masse, ses effets sont Succee mais d'autant “plus prompts qu'elie a plus d'intensité; dains l'obscurité complette , il n'y auroit aucun effet produit. 15°. Le grz hydrogène et le gaz oléfiant, mélés chacun séparément, à volume égal, avec le gaz muriatique oxigéné s'enflamment avec déton- nation aussitôt qu'ils son exposés à la lumiere directe du soleil. Le gaz muriatique oxigéné ne peut étre déconiposé que par les métaux avec lesquels il forme des muriates, Ou par la chaleur et l'eau avec laquelle 1} reproduit le le gaz murtatique ordinaire , où par l’hydro- gène et les substances qui en contiennent. Dans toute autre circons- tance dans laquelle il ne se forme pas d’eau qui puisse se combiner avec le gaz muriatique, le gaz muriatique oxigéné n est pas dés ne il Le carbone ne décompose pas le muriate d'argent, à quelque température qu’on les expose lun et lautre; te contraire à Ve lors- qu'il est combiné avec l'hydrogène. 16°. Un mélange de carbone et de muriate d'argent qui ne peul être décomposé par Ja chaleur, l'est aussitôt qu il est traversé par un courant de vapeur d’eau. 17°. Les muriates d'argent, de barite et de soude ne peuvent être décomposés à une très-forte chaleur par l'acide boracique vitrifié ; mais ils perdent complettement leur acide , aussitôt qu'on fait passer de la vapeur sur les mélanges de muriates et d'acide boracique. 18°. Le muriate de soude est décomposé par le sable et l'alumime, à une température rouge, au moyen de l’eau , et il en est de mème de presque toùs les muriates. 19°. Le gaz murlatique ne peui pa; être obtenu seul sans eau, car elle est absolument nécessaire à son état gazeux. MATHÉMATIQUES. Sur la double réfraction de la lumière dans les cristaux diaphanes ; par M. LAPLACE. La lumière, en passant de l'air dans un milieu diaphané non cris- talhsé, se réfracte de maniere que les sinus de réfraction et d'incidence sont constamment dans le même rapport ; mais lorsqu' elle traverse la plupart des cristaux diaphanes, elle présente un singulier phénomène , qui fut d’abord: observé dans le cristal d'Islande, où Fi est très-sensible Un rayon lumineux qui tombe perpendiculairement sur une des faces INSTIT. NATS 350 Janv. 1809 j ( 304) naturelles de ce cristal, se divise en deux parties : l’une traverse le cristal sans changer de direction ; l'autre s’en écarte dans un plan paral- lèle au plan mené perpendiculairement à la face, par l'axe du cristal, c'est-à-dire, par la ligne qui joint les sommets de ses deux angles solides obtus. Cette division du rayon a généralement lieu relativement à une face quelconque naturelle ou arüficielle , et quel que soit l'angle d'incidence : une partie suit la loi de læ réfraction ordinaire ; Vautre partie suit une loi de réfraction extraordinaire reconnue par Huyghens, et qui, considérée comme un résultat de l'expérience , peut être mise au rang des plus belles découvertes de ce rare génie. Il y fut conduit par la maniere dont il envisageoit la propagation de la lumière qu'il supposoit formée par les ondulations d’un fluide éthéré. Dans les milieux diaphanes ordinaires, la vitesse de ces ondes étoit , suivant lui, plus petite que dans le vide, et la même dans jous les sens. Mais il imaginoit dans le cristal d'Islande deux espèces d’ondu- tions : dans l’une, la vitesse étoit la même suivant toutes les directions, comme dans les milieux ordinaires ; dans l’autre, cette vitesse étoit variable, et représentée par les rayons d’un ellipsoïde de révolution applati, dont le centre seroit au point d'incidence du rayon lumineux sur la face du cristal, et dent l’axe seroit parallele à l’axe du cristal. Huygbens avoit encore reconnu que, pour satisfaire à l'expérience , il falloit représenter la vitesse des ondulauons relatives à la réfraction ordinaire, par le demi petit axe de l’ellipsoïde; ce qui lie d’une manière très-remarquable , les deux réfractions ordinaire etextraordinaire. Ce grand géomètre n’assignoit point la cause de cette variété d’ondulations ; et le singulier phénomène qu'offre la lumière en passant d'un cristal dans un autre , et dont nous parlerons à la fin de ce Mémoire , est inexplicable dans son hypothèse. Cela joint aux grandes dificultés que présente la théorie des ondes de lumière, a fait rejetter par Newton ei la plupart des physiciens qui l'ont suivi, la loi de réfraction qu'Huyghens y avoit attachée. Mais M. Malus ayant prouvé par un grand nombre d'expériences très- précises , l'exactitude de cette loi ; on doit la séparer entièrement des hypothèses qui l'ont fait découvrir. Il seroît bien intéressant de la rapporter, aimsi que Newton la fait à l'égard de la réfraction ordi- naire, à des forces attractives ou répulsives , dont l’action n’est sensible qu'à des distances insensibles. 11 est en effet très-vraisemblable qu'elle en dépend , et je m'en suis assuré par les considérations suivantes. Le principe de la moindre action a généralement lieu dans le mou- vernent d'un point soumis à ce genre de forces. En appliquant ce prin- cipe à la lumière , on peut fare abstraction de la courbe insensible qu’elle décrit dans son passage du vide dans un milieu diaphane, et supposer sa vilesse constante, lorsqu'elle y a pénétré d’une quantité sensible. Le principe de la moindre action se réduit donc alors à ce ( 305 ste la lumière parvient d'un point pris au-dehors, à un point pris dans l'intérieur du cristal, de manière que si lon ajoute, le produit de la droite qu’elle décrit au-dehors , par sa vitesse primitive, au produit de la droite qu’elle décrit au-dedans, par sa vitesse correspondante, la somme soit un rinimum. Ce principe donne toujours la vitesse de la lamière dans un milieu diaphane, lorsque la loi de la réfraction est connue; et réciproquement il donne ceite loi, quand on connoît la vitesse. Mais une condition à remplir dans le cas de la réfraction extraor- dinaire, est que la vitesse du rayon lumineux dans le cristal soit indé- peudante de la manière dont il y est entré, et ne dépende que de sa position par rapport à l'axe du cristal, c’est-à-dire, de l'angle que ce rayon forme avec une ligne parallèle à l’axe. En effet, si lon imagine une face artificielle perpendiculaire à l’axe , tous les rayons intérieurs extraor- dinaires également inclinés à cet axe, le seront également à la face, et seront évidemment soumis aux mêmes forces au sortir du cristal : lous reprendront leur vitesse primitive dans le vide; la vitesse dans l'intérieur est donc pour tous la même, J'ai reconnu que la loi de réfraction extraordinaire donnée par Huyghens, satisfait à cette condi- tion ainsi qu'au principe de ia moindre action ; ce qui ne laisse aucun lieu de douter qu'elle est due à des forces attractives et répulsives , dont l’action n’est sensible qu'à des distances insensibles. Jusqu’alors on ne pouvoit la considérer que eomme étant approchée dans des limites moindres que les erreurs inévitables de l'expérience ; maintenant on doit la considérer comme une loi rigoureuse. Une donnée précieuse pour découvrir Ja nature des forces qui la produisent, est l'expression de la vitesse, à laquelle l'analyse m'a conduit, et que je trouve égale à une fraction dont le numérateur est lPunité, et dont le dénominateur est le rayon de Feilipsoide précédent , suivant lequel la lumière se dirige, la vitesse dans le vide étant prise pour unité, Je fais voir que la vitesse du rayon ordinaire est l'unité divisée par le demi-axe de révolution de l’ellipsoïde ; et par ce moyen, la liaison très-remarquable qu'Huyghens avoit twouvée par l'expérience, entre les deux réfractions ordinaire et extraordinaire dans le cristal, est dé- montrée a priori, comme un résultat nécessaire de la loi de la réfrac- tion extraordinaire. La vitesse du rayon ordinaire dans le cristal est donc toujours plus grande que celle du rayon extraordinaire , la diffé- rence des carrés des deux vitesses étant proportionnelle au carré du sinus de l'angle que l'axe forme avec ce dernier rayon. Suivant Huyghens, la vitesse du rayon extraordinaire dans le cristal est exprimée par le rayon même de l’ellipsoide ; son hypothèse ne satisfait donc point au principe de la moindre action ; mais il est remarquable qu'elle satisfasse au principe de Fermat, qui consiste en ce que la lumière parvient d’un point donné au - dehors du cristal, à un point pris dans son Tome I. No. 18, 2e, Année, avec une planche n°. 5. 40 PPS. ( 306 ) intérieur, dans le moins de tems possible ; car il est facile de voir que ce principe revient à celui de la moindre action, en y renversant l’ex- pression de la vitesse. Ainsi l’on peut déduire également de ces deux principes, la loi de réfraction donnée par Huyghens. Au reste, cette identité des lois de réfraction, déduites de la manière dont Huyghens envisageoit la réfraction de la lumière , avec celles que donne le principe de la moindre action, a lieu généralement , quel que soit le sphéroïde dont les rayons, suivant lui, expriment la vitesse de la lumiere dans l'intérieur du cristal; ce que je démontre très-simplement de la manière suivante. RE Huyghens considère un rayon (voy. fig. 8) RC , tombant sur unefacenatu- relle ou artificielle 4FEX du cristal d'Islande. En menantun plan CO per- pendiculairement à ce rayon , et prenant OK parallele à CR pour repré- senter la vitesse de la lumière dans le vide, il suppose que tous les points Coo'O de l’onde lumineuse parviennent en même tems et suivant des directions parallèles , au plan A7ë7, qu’il détermine de cette manière. ÂFED est un ellipsoïide de révolution dont € 'est le centre, et CD le démi-axe de révolution, et dont les rayons représentent , suivant Huyghens, les vitesses respectives de Ja lumiere qui suit leurs directions. 11 mène par le rayon AC un plan perpendiculaire à la face, et qui la coupe suivant la droite BCX ; et par le point À, il mène dans le plan de la face, XT perpendiculairement à AC. Enfin, par AT il mène un plan Æ1, qui touche l’ellipsoïide en Z. CI est, suivant lui, la direction du rayon réfracté. En eflet, il est aisé de voir que dans cette construction, un point quelconque o de l’onde lumineuse parvient en &, suivant la ligne brisée oc£, dans le même tems que © parvient en X. CI représentant la vitesse du rayon réfracté, la droite CI est parcourue dans le même tems que la droite OX. Nous prendrons ce tems pour unité de tems, et OA pour unité d'espace. Le point o par- vient en c dans un téms proportionnel à oc, et par conséquent égal Cc KC égal au tems que la lumière emploie à parvenir de C en 7, multiplié x à Il parvient de c en £ dans l'intérieur du cristal, dans un tems C , , : c NE x x par g> et par conséquent égal à zc’ À étant parallèle à CZ. Ce KC 2 point o met à parvenir en £. Prenons o/c/ infiniment près de oc, et parallele à cette ligne; le ET à AA : pe point 0’ parviendra en ?” dans une unité de tems. Tirons les droites c'o et cé, et supposons que le point o parvienne en Z, suivant la ligne brisée o c'i. c'o! étant perpendiculaire à CO, la drone c'o peut étre En ajoutant ce tems à on aura l'unité pour le tems que le ( 307 ) supposée égale à c'o/, et les tems employés à les parcourir peuvent être supposés égaux. De plus, le tems employé à parcourir €/ £ peut étre supposé égal au tems employé à parcourir c! #, parce que le plan ÆI touchant en £ le sphéroïde semblable au sphéroïde 4FED , dont le centre est en c/, et dont les dimensions sont diminuées dans la raison de Ac! à AC, les deux points £ et £ peuvent être supposés à la surface de ce sphéroïde. Selon Huyghens, les vitesses suivant c/£ et c/ ’ sont proporuonnelles à ces lignes ; les tems employés à les parcourir sont donc égaux. Ainsi le tems de la transmission de la lumière, suivant la ligne brisée o c'£, est égal à l'unité, comme suivant la ligne brisée o c£.: la différentielle de ces deux tems est donc nulle; ce qui est le principe de Fermat. Il est clair que ce raisonnement a généralement lieu, quelle que soit la nature du sphéroïde et la position des points c etc! sur la face du cristal, et quand même ils ne seroient pas sur la droite CX, pourvu qu’ils en soient infiniment près. En renversant l'expression de la vitesse, le principe de Fermat donne celui de la moindre action. Les lois de réfraction qui résultent des hypothèses d'Huyghens sont donc généralement conformes à ce der- nier principe ; et c’est la raison pour laquelle ces hypothèses , quoique fautives , représentent la nature. Si l’on nomme b le demi-axe de révolution de l’ellipsoïde d'Huyghens , a son demi grand axe, # la vitesse d’un rayon de lumière dans l’inté- rieur du cristal, ét #7 l'angle que fait sa direction avec l'axe, le rayon de l’ellipsoïde sera ab Va —(a—b).sm,# Ainsi la vitesse # devant être , par le principe de la moindre action, égale à l’unité divisée par ce rayon, on aura 5 I I . (4 AE Li (2) sr Cette vitesse est la plus petite, lorsque le rayon de lumiere est per- . SEL : é I pendiculaire à l'axe du cristal, et alors elle devient— Elle est la a plus grande , lorsqu'elle est parallèle à cet axe; et alors elle est égale er P pd b Huyshens a reconnu par l'expérience, que b est le rapport du sinus de réfracuon au sinus d'incidence, dans la réfraction ordinaire du cristal d'Islande. Ce résultat très-remarquable, qui lie entre elles ( 308 ) les deux réfractions ordinaire et extraordinaire, est une suite néces- saire de ce que les modifications qui distinguent le rayon ordinaire dw rayon extraordinaire ne sont point absolues , mais qu’elles sont unique- ment relatives à la position du rayon par rapport à l'axe du eristak. Pour le faire voir , rappelons le singulier phénomène que læ lumière présente après son passage à travers un cristal. En passant dans un cristal, la lumicre se divise en deux faisceaux, lun ordinaire et l’autre extraordinaire, et chacun d’eux sort du enistal sans se diviser. Si l’on concoit un second cristal placé au-dessous du : premier, dans une situation entièrement semblable, alors le rayer ordinaire sera rompu ordivairement en passant dans le second cristal ,, et le rayon extraordinaire sera rompu extraordiuairement. Cela aura lieu généralement si les sections principales des deux faces opposées, sont: parallèles. On nomme Section principale dune face , la section du crista} ;: par un plan perpendiculaire à cette face , et passant par l'axe du cristal. Mais si les sections principales sont perpendiculaires entre elles, alors: le rayon ordinaire sera rompu extraordinairement en passant dans le se- cond cristal , et le rayon-extraordinaire sera rompu ordinairement. Dans les positions intermédiaires , chaque rayon se partagera eu deux autres à son entrée dans le second cristal. Concevons maintenant que l’on présente un raÿon rompu ordinairement par un premier cristal, perpendiculairement à un second cristal coupé par un plan perpendiculaire à son axe ; il est clair qu'une inclinaison infiniment petite de l’axe sur la face d'incidence , suflit pour changer ce rayon en rayon extraordinaire. Or, ceite inclinaison ne peut qu’altérer infiniment peu l’action du cristal, et par conséquent la vitesse du rayon dans son: intérieur; celte vitesse est donc alors celle du rayon extraordinaire, et # Là 4 T . CJ . La par conséquent elle est égale à 7-5 ce qui revient au-résultat d'Huyghens; car on sait que la vitesse de la lumière dans les milieux diapbanes ordi- naires exprime le rapport des sinus d'incidence et de réfraction, sa vitesse dans le vide étant prise pour unité. Le principe de la meindre action peut servir encore à déterminer ‘les lois de la réflexion de la lumière; car quoique la nature de la force qui fait rejaillir là lumière à la surface des corps soit inconnue, cependant on peut la considérer comme une force répulsive qui rend en sens contraire à la lumière , la vîtesse qu’elle lui fait perdre , de même que l'élasticité restitue aux corps en sens contraire, la vitesse qu’elle détruit. Or, on sait que dans ce cas, le principe de la moindre action subsiste toujours. A l'égard d’un rayon lumineux , soit ordinaire, soil extraordinaire , Té- fléchi par la surface extérieure d’un corps , ce principe se réduit à ce que la lumière parvient d’un point à un autre, par le chemin le plus court de tous ceux qui rencontrent la surface. En effet, la vitesse de la ass te nt (309) famière réfléchie est la même que celle de la lumiere directe; et l’on peut établir en principe général, que lorsqu'un rayon lumineux , après avoir éprouvé l’action de tant de forces que l'on voudra, revient dans le vide , il y reprend sa vitesse primitive. La eondiion du chemin le plus court donne l'égalité des angles de réflexion et d'incidence , dans un plan perpendiculaire à la surface, ainsi que Ptolémée l’avoit déja remarqué. C’est la loi générale de la réflexion à la surface extérieure des corps. Mais lorsque lalumière, en entrant dans un cristal , s’est divisée en rayons ordinaire et extraordinaire , une partie de ces rayons est réfléchie par la surface intérieure à leur sortie du cristal. En se réfléchissant, chaque rayon, soit ordinaire, soit extraordinaire , se divise en deux autres ; én sorte qu'un rayon solaire, en pénétrant dans le cristal , forme par sa réflexion partielle, à la surface de sortie, quatre faisceaux distincts dont nous allons déterminer la direction. Supposons d’abord les surfaces d'entrée et de sortie, que nous nomi- merons première et seconde face, parallèles; donnons au cristal une épaisseur insensible , et cependant plus grande que la somme des rayons des sphères d’activité des deux faces. Dans ce cas on prouvera , par le: raisonnement qui précède, que les quatre faisceaux réfléchis n’en: for- meront sensiblement qu'un seul, situé dans le plan d'incidence du rayon générateur, et formant avec la première face , l'angle de réflexion égal à l'angle d'incidence. Restituons maintenant au cristal son épais- seur ; il est clair que dans ce cas, les faisceaux réfléchis après leur sortie par la première face prendront des directions parallèles à celles qu'ils avoient prises dans le premier cas : ces faisceaux seront douc paral- lèles entre eux et au plan d'incidence du rayon générateur ; seulement , au lieu d’être sensiblement confondus, comme daus le premier cas, ils seront séparés par des distances d'autant plus grandes , que le cristal aura plus d'épaisseur. Maintenant, si lon considère un rayon quelconque intérieur sortant én partie par la seconde face , et en partie réfléchi par elle en deux faisceaux, le rayon sorti sera parallèle au rayon générateur; car la lumière, en sortant du cristal, doit préndre une direction parallèle à celle qu’elle avoit en y entrant, puisque les deux faces d’enitrée et de sôrtie étant supposées parallèles, elle éprouve en sortant l’action des mêmes forces qu'elle avoit éprouvées en entrant, mais en sens con- traire. Concevons par la direction du rayon sorti, un plan perpen- diculaire à la seconde face ; et dans ce plan , imaginons au-dehors du cristal une droite passant par le point de sortie, ev formant avec la perpendiculaire à la face, mais du eôté opposé à la direction du rayon sorti, le même anglé que cette direction; enfin, concevons un rayon solaire entrant suivant cette droite dans le cristal. Ce rayon se partagera à son eutrée, en deux autres qui, au sortir du cristal par la premnère Les ( 510 ) face, prendront des directions paralleles au rayon solaire avant son entrée par la seconde face : elles seront visiblement parallèles aux direc : tions des deux faisceaux réfléchis ; ce qui ne peut avoir lieu qu’autant que les deux rayons dans lesquels se divise le rayon solaire en entrant par la seconde face, se confondent respectivement dans l’intérieur du cris- tal avec les directions des deux faisceaux réfléchis. Or , la loi d'Huyghens donne les directions des rayons dans lesquels le rayon solaire se divise ; elle dunnera donc aussi celles des deux faisceaux réfléchis dans l'intérieur du cristal, Si les deux faces du cristal ne sont pas parallèles, on aura par la même loi les directions des deux rayons dans lesquels le rayon géné- rateur se divise en pénétrant par la première face : ‘on aura ensuite, par cette loi, les direcüons de chacun de ces rayons à leur sortie par la seconde face: ensuite, la construction précédente donnera les directions dans l’intérieur , des quatre faisceaux réfléchis par cette face : enfin , par la loi d'Huyghens, on concluera leurs directions au sortir du cristal par la première face. On aura donc ainsi tous les phénomènes de la réflexion de la lumière par les surfaces des cristaux diaphanes. M. Malus a le premier reconnu ces lois de refléxion de la lumière, et il les a confirmées , par un grand nombre d’expériences. Leur accord avec le résultat du principe de la moindre action , achève de démontrer que tous ces phénomènes sont dus à l’action de forces attractives et répulsives: ARTS MÉCANIQUES. Description d'une machine inventée par M. BOCH fils ; propriétaire de la manufacture de fayence de Sept-Fon- taines, près Luxembourg , pour mesurer la cohésion et Za flexibilité de la fayence, de la porcelaine , et en général des corps qui peuvent étre soumis à son action. La cohésion des corps est naturellement mesurée par la pression sous laquelle ils se rompent , on en peut avoir la valeur en unité de poids, et comme la cohésion paroît un eflet de l'attraction universelle, qui est une force de la nature de celles qu'on nomme accélératrices, il s'ensuit nécessairement que quelque ténacité qu'ils offrent, il y a toujours une pression finie capable de les rompre. À La flexibilité des corps est également susceptible de mesure; elle est déterminée par la quantité dontils plient avant de se rompre. Il suit de là qu'il est d'autant plus difficile de casser un corps qu'il a plus de cohésion et de flexibilité, 11 est même aisé de démontrer que dans l'hypothèse où le rapport de la pression qui fait rompre le corps à une pression moindre , est une fonction quelconque, mais toujours la même du rapport des quantités dont ces pressions écartent le point auquel elles Wouv. bull. der Je. Z'1.pl.5 , N°18 . f k Horry c cup C } uReEs Au TT AUS + ' LT 18 = a 1 hi } 5 5 es k S * ‘ - = l Û 2 Leone tent sert ST UE ——— hate: ea $4 ns ms he me te (Sr) sont appliquées de la place qu’il occupoit avant leur action , la difficulté de le briser est proportionnelle au produit de la cohésion et de la flexibilité, Il est donc important de déterminer ces deux élémens pour connoître la résis- tance que les corps peuvent opposer aux causes capables d’en séparer les parties. La machine de M. Boch est destinée à cette double déter- mination. Elle est composée d’un pied ÆBC auquel est suspendu au point D un ressort en fer à cheval qu’on voit de côté en DEG (fig. 2), et de face en EDF ( fig. 1). Ses branches DE, DF portent à leurs extré- mités inférieures Æ , F", deux potences EX, FX, entre lesquelles, dans l'intervalle L (fig. 3), passe une lame de cuivre IP, représentée à part (fig. 4). Cette lame descend librement entre elles, à mesure que les deux branches du ressort se rapprochent, et en agrandissant par là l’intervalle L permettent à une portion plus large de la partie MIN, taillée inférieurement en coin, de passer dans cet intervalle. Le frotte- ment s’opposant à ce que cette lame remonte quand la pression cesse, elle empêche alors ces deux branches de s’écarter de nouveau , et on voit quelle a été la pression, au moyen des, divisions marquées sur la partie graduée QP de la même lame. Ces divisions trouvées en com- primant le ressort, avec des poids déterminés, marquent chacune le poids qui rapproche suffisamment les deux branches du ressort EDF, pour que la lame /P descende de la quantité marquée par cette division. Le ressort suspendu en D peut tourner librement autour de ce point, sans se contracter ni se dilater , et entraîne dans ce mouvement , au moyen d’une pièce de renvoi TS, fixée à la branche DE , une aiguille 144 représentée séparément dans la fig. 5; mobile autour du point R, et dont l'extrémité U porte un petit crochet À (fig. 2), qui marque sur le sommet C7 (fig. 1) du pied les espaces parcourus par le ressort dans ses oseillations autour du point D , sur des divi- sions décuples des espaces réellement parcourus , et que l’on voit dessi- nées à part. (fig, 7). Au pied de la machine est fixée, à l’aide de la vis de pression 4, une pièce ZW qni lembrasse , et à laquelle s'adapte , an moyen d’une autre vis de pression b , et d’une petite pièce d mobile dans ZJF, le morceau de fayence ou de porcelaine dont on. voit la tranche en ef. Pour faire usage de cette machine, on élève la lame ZP afin d'ouvrir les branches du ressort autant qu’elles en sont susceptibles, on place le morceau de fayence ou de porcelame , comme on le voit en e/, et on l’assujettit à laide de la vis de pression b, on applique contre lui l'extrémité Æ du ressort, sans qu’elle y appuie assez fortement pour qu'il commence à fléchir, on place pendant qu'on uent le ressort dans cette posiuon l'extrémité de l'aiguille mobile AU sur. le zéro de la division marquée de C en F”, on fait tourner la vis F jusqu’à ce qu’elle s'appuie contre l’autre extrémité F du ressort que l’on peut alors aban- (Sr) donner à lui-même sans déranger l'aiguille RU, et en continuant de tourner lentement la vis Ÿ, il arrive à fa fois , et que les deux branches du ressort se rapprochent l'une de l’autre, et que la branche DE qui s'appuie contre la porcelaine s’avance à mesure qu’elle plie. On s’arréte au moment Gù celle-ci se rompt, et tout restant dans la position où ilse tronve à cet instant, On voit sur Ê partie paie de la lame 1P, de combien se sont rapprochées les deux branches du ressort, et par conséquent la quantité de la pression que le morceau de porcelaine a supportée , et sur les divisions marquées de C en F de combien l'aiguille RU s’est avancée , et par conséquent de combien il a cédé à cette pression : deux choses” que l’auteur de cet instrument s’éloit proposé de déterminer en une seule et même opération. Pour s'assurer des dimensions , tant en lar- geur qu’en épaisseur des morceaux de fayence ou de porcelaine , ordi- pairément parallélépipèdes, qu'on soumet à ces sortes d'expériences , on a placé sur le pied de l'instrument une aiguille qu'on voit en gk- (fig. 4). Elle est mobile autour du point À, et terminée en g par le talon Ag, on place alternativement les dimensions du parallélépipede qu'on veut mesurer, entre ce talon et une goupille représentée sépa- rément en g (fig. 6), et qui s'adapte dans des trous correspondans à chacune des divisions de l'échelle np tracée sur le pied de l'instru- ment. Les subdivisions de cette échelle se recounoissent plus facile- ment sur l'arc /2 que parcourt l'extrémité 4 de l'aiguille, et où l'arc correspondant à uuye division de l'échelle np, est divisée en dixièmes , subdivisés chacun en quatre quarantièmes. L'espace est assez grand pour qu’on ait pu, sans confusion, se servir d’une subdivision en cin- quantiemes ou méme en centiëmes , Ce qui auroit été plus commode pour les calculs qu'on peut être dans le cas de faire pour rendre com- parables des expériences faites sur des morceaux de dimensions diffé- rentes. Il est aisé de voir par la description précédente, que l’auteur de cet instrument a complettement atteint le but qu'il s’étoit proposé, et qu'il seroit à desirer qn'on muluüpliät les expériences de ce genre sur diverses substances, et particulièrement sur des parallélépipèdes de méme dimension , faits de tous les minéraux et mélaux cassans, dont les physiciens verroient avec plaisir la cohésion et la flexibilité exac- tement déterminées. L'abonnement est de 14 fr. , franc de port ; et de 15 fr. pour Paris; chez Mad. V+, BERNARD , éditeur des Annales de Chimie, quui des Augustins, n°. 25. Les Abonnés de la 2°. année du Nouveau Bulletin des Sciences , et des Annales de Chimie , qui feront l'acquisition du Système de Chimie , de Thomson, ou du Manuel d’un Cours de Chimie, jouiront d'une remise. Ils adresseront, pour cet effet, directement et fran de port, à l'Éditeur , les demandes et l'argent. NOUVEAU" BULLETIN DE SSCGRENCGES: PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. PARIS. Avril 1890. = > HISTOIRE NATURELLE. 7.0/0 E:0:G TE: Observations sur le Pygargue.et l'Orfraye, par M. FRÉDÉRIC CUVIER. Ces observations ont pour objet les changemens de couleurs que l’Or- fraye (falco ossifragus) et le Pygargue (falco pygargus) éprouvent avec l'âge; et, d’après leurs résultats, l’auteur cherche à appliquer plus jus- tement qu'on ne l’avoit fait auparavant, les noms qu'Aristote et Pline donnent aux difiérentes espèces de nos aigles qu'ils connoissoient. Ces observations ont fait voir que l'Orfraye n'est que le jeune âge du Pygargue, et que les caractères qui sont propres à leur espèce, ne se rapportent point à ceux de l'Ossifragus et du Pygargas des an- ciens , comme on l’avoit dit, mais aux caractères de l'aigle qu'ils ont nommé Plankos. FAGVE Sur un nouveau genre de coquille nommée Panopée; par M. MEÉNARD LE GROYE. L’aureur ayant trouvé dans le cabinet de M. Faujas une coquille fossile qu'il reconnut, par la charnière, devoir former un genre in- termédiaire entre les solens et les myes, figura cette coquille, nomma Panopée le nouveau -genre qu'il en forma, et lui donna pour caractère dis- unctif les particularités suivantes : « Coquille transverse , baillante inégale- ment aux deux bouts ; charnière semblable dans l’une ou dans l’autre valve, ayant une callosité ou grosse dent allongée, placée en avant et sur le corselet; décurrente sur le bord intéricur , relevée en arête mousse et saillante postérieurement ; une dent cardiuale conique un peu com- primée et arquéé , et sur la valve droite une fossette dans laquelle s'engrène la dent de ia valve opposée ; ligameut extérieur, crochets peu protubérans , corselct large , deux impressions musculuires dans chaque valve situées vers les extrémités. » Alors M. Ménard supposoit déja que la coquille vivante figurée par Tor. I, No. 19, 2°. Année, avec deux tabieaux. 4t CORRE Ne. 10, SoctÈTE Prirouariques Annales du Muséurs d'Histoire naturelle , tom. IX, pag. 131; tour. XII, pag. 404. (314 ) : Aldrôvande et nommée Chama gl;cimeris, devoit entrer dans le genre qu'il venoit d'établir. Ayant vérifié sa conjecture sur plusieurs individus de cette espèce , tronvés dans le Muséum de Turin , il en donne au- jourd'hui une description plus détaillée, et qui confirme en effet sa première supposition. Voici les caractères principaux des deux espèces qui forment le genre Panopée. : L'espèce fossile que l’auteur nomme Panopée de Faujas, est une coquille ovale allongée , à peine ouverte sur un des côtés , très-évasée de l’autre; bombée, peu épaisse, lisse, avec des strics transverses peu profondes. L'espèce vivante nommée Panopée d'Aldrovande, est baillante aux deux bouts; l'épaisseur des valves est très-forte ; la couleur générale est blanchâtre; quelquefois, et apparemment dans les individus frais , on voit à l'extérieur un fond de couleur de corne claire , avec des traits brunätres qui suivent les stries. FXCV: B'OZF'A N'T'Q'U'E: Extrait de trois Mémoires lus à la première classe de l'Ins- titut, sur l'histoire des plantes Orchidées des iles australes d'Afrique; par AUBERT DU PETIT-FHOUARS. M. Du Prerrr-Tuouars , en arrivant à l'Ile-de-France, fut frappé de la singularité des Plantes de la Famille des Orchidées qu'il y rencontra. Voyant qu'elles se défiguroient totalement par la dessication , il entreprit de dessiner toutes celles qu'il observa, et d'en faire des descriptions compleues sur les individus vivans. Passant successivement aux Îles de Bourbon et de Madagascar , il en récueillit de cette manière quatre- vingt-trois Espèces. Il ne tarda pas à s'appercevoir qu'elles ne pouvoient entrer dans les dix à onze Genres établis par Linnée et ses successeurs , les seuls connus alors, sans entraîner beaucoup de disparates. Profitant alors de la circonstance où il se trouvoit, celle d'être privé de toutes communications avec ceux qui soccupoient des sciences, il abandonna tous les sentiers battus jusqu'alors, et dressa un tableau synoptique dans lequel il rangea toutes ses Espèces. Il ne consulta pour sa rédaction que la nature. Îl en résulta trois divisions primaires ou Sections , et vingt-une secondaires ou Genres. Il les désigna d’abord par des lettres disposées dans l'ordre alphabétique; mais il falloit leur donner des noms plus distincts. Pour cela, réfléchissant que la Famille dont ces Plantes faisoient partie étoit tellement circonscrite , qu'il n'y avoit pas d'apparence qu'elle se mélàät avec d’autres, il jugea qu'il pouvoit être avantageux que les noms qu'il imagineroit fussent tels qu'ils pussent tout de -suite rappeler cette Famille’; ce fut en leur donnant la même terininaison, celle d'Orchis. Un premier membre, significatif (5151) oumon, distinguoit ces noms entre eux. Il avoit déja suivi le méme procédé dans un travail très-étendu sur Ja Famille des Fougères. Pour les Espèces, il suivit une marche uniforme ; il leur donna pour finale fa première partie du nom générique, avec Ja terminaison en ës; pour «caractéristique, un premier membre également significatif ou non. Cette Nomenclature étoit calquée sur ceile adoptée-par école chimique française; mais malgré les avantages que l’auteur croyoit y reconuoître , il ne se dissimuloit pas qu'elle ne pouvoit être que précaire, parce que, par le peu de livres qu’il avoit été à même de consulter, il croyoit pouvoir présumer que dans chaque pays ces Plantes prenoient une physionomie nouvelle; que cependant il y avoit toujours des nuances qui les lioient avec leurs voisines ; eu sorte que chaque région avoit un certain nombre de Genres qui rentroient dans une masse générale, et d’autres qui s’en distinguoient. De là il résultoit qu'on ne pouvoit entre- prendre un travail général sur cette Famille que lorsqu'on auroit des détails bien observés sur-toutes les Espèces. Effectivement, apprenant à son retour en Europe que M. Swarts venoit de publier nne réforme complette de eette Famille , ilse hâta de l'examiner. Par là 11 se convainquit que le plus grand nombre des Genres de ect auteur ne pouvoit s'accorder avec Îles siens 5, mais il reconnut en méme tems que M. Swarts ayant jetté les fondemens de son travail en Amérique, paroissoit très-exact pour les caractères de ceux de ce pays, imais l’étoit beaucoup moius pour les autres, qu'il n'avoit pu fonder que sur des Plantes sèches ou des descriptions vagues. Les auteurs de ka Flore du Pérou ont aussi publié les caractères de plusieurs nouveaux Genres de cette Famille. M. Du Peut-Thouars les regarde comme plus solides que ceux de M. Swarts, parce qu'ils ont pris en considération la forme des Etamines, qui ont été négligées par l’auteur suédois. M. Du Peut-Thouars restant donc convaincu, par cet examen, qu'il n'yavoit point de Genre fixé irrévocablement dans cette Famille, et que peut-être on ne pourroit leur douner de longtems plus de solidité, s'est déterminé à publier son travail tel qu'il Fa exécuté dans son voyage. Voici en quoi il cousis'e : 83 Plantes orchidées, décrites et dessinées aussi exactement que possible. Pour conserver la vérité des détails, l’auteur s’est déterminé à mettre lui-même toutes ses planches à l’eau-forte: elles sont de format in-8°. ; mais quand Ja Plante est trop grande pour ce format, elle est représentée réduite sur une seconde planche; en sorte qu’on peut y prendre l'idée de son port. Par ce moyen, cette collection sera composée de 100 planches. Ces planches seront donc des hiéroglyphes invariables qui se prêteront sans difliculté à toutes les dispositions ultéricures qu’on pourroit tenter. Les descriptions seront à-peu-près dans le même cas, sauf quelques termes qui pourront changer, ( 516) Ces deux objets peuvent donc être regardés comme un présen® fait à la science, qui ne recevra aucune altération du tems. I w’en est pas de même de la Nomenclature. Dans l'état actuel de nos connoissances, elle ne pouvoit être à l'abri des variaüons. L’auteur a donc cru pouvoir profiter de cette circonstance pour faire un simple essai qui pourra être perfectionné ou abandonné : cependant il a ajouté partout un second nom conforme à ceux qui sont adoptés maïmtenant ; on peut en voir J'exemple dans le tableau des espèces du Geure 0 ou Angorkis. Ce travail formera donc l'histoire particulière des Plantes orchidées des Iles australes d'Afrique. I sera précédé de l’histoire générale de cette Famille qui sera composés de l'exposition de son caractère, et d’une énuraération des espèces connues chronvlogique et géographique. On a écrit le mot Orkis par un #, au lieu d'un ch, pour éviter la variation de prononciation qui à lieu , suivant qu’on regarde ce mot comme latin ou comme francais. PREMIÈRE SECTION. “ LES SATYRIONS: Cette Section paroïît très-naturelle, et peut s'appliquer à la totalité de ces Plantes: Son caractère est tiré comme celui des antres, de la forme de ses Etamines; elles sont formées de deux loges verticales creusées dans la substance même du corps sta— minifère. Les Anthères sont composées de globules aglutinées ensemble , semblables à la pulpe de citron , a dit Linné: il paroit que cet auteur n’avoit examiné que celles-ci. Le port est d'accord avec ce caractère pour confirmer cette division, car , toutes les plantes ge la composent sont terrestres; ayant les feuilles et les tiges charnues et molles, et plus semblables à celles des Liliacées, proprement dites , que celles des deux autres Sections x elles ont, de plus, des racines charnues ou tuberculeuses. Le Ps ren nombre de nos Plantes orchidées d'Europe s’y rapportent. La dislinction des Genres de cette Section est fondée 1°. sur l’attache des Anthéres ; à un seul point ou à deux ; 2°. sur la forine du Labelle, où du Nectaire de Linné. a. Drronxis (Dryas). Ce Genre n’est composé jusqu’à présent que de trois petites Plantes remarquables par leur port; leur Fleur ne paroît composée que de deux folioles , parce qu’elles sont réunies ensemble d’une maniere si extraordinaire, qu’elle ne peut être expliquée què par le moyen des figures. Le Labelle est aussi d’une forme très-singulière. Les Anthères vont s'attacher de chaque côté à un bras saillant. Syvarts en a connu une espèce qu'il a rapportée sous le nom de Cordata, à son Genre Disperis ; mais ;, d’après sa figure, il paroit que celle-ci s’en distingue fortement. b. Amrworkis {Ampli double ou douteux). Le caractère paroîtra peu tranchant; car c’est d’avoir la Fleur renversée. L'auteur a cru devoir y recourir pour distinguer deux Plantes si voisines par leur ensemble, qu’elles n’ont lair que de simples variétés , qheMEe l'une ait un Eperon très-marqué, court, à la vérité, et, par là, se rapproche des Satyrium de Linné; et que l’autre n’en ait pas de trace, et soit par conséquent ua Ophrys du méme auteur. Ses Anthères s’attachent à deux points distincts. c. Saronkis (Saiyrium ). Comme düns le Genre précédent, les Anthères sont atta- chées à deux points distincts, et le Labelle est terminé par un éperon très court et em bourse. Le Satyrium viride de Linné, Orchis viridis. Syvarts s’y rapporte. (4817) dCÉynonkis ( Cynos gr. chien)..Les Anthéres se réunissent en un seul point, et le Labelle est terminé en Éperon allongé. Le plus grand nombre des Espèces européens du genre Orchis de Linné s’y rapportent, mais il est à présumer que la plupart des étran- géres s’en écartent : beaucoup d’entre elles appartiennent à la deuxième Section. Lobel et les anteurs de ce tems avoient distingué ces Plantes sous le nom de Cynos- orchis. e. Hasenonxis (ÆZabena lat, bride). Les Anthères sont attachées à deux bras saillans comme dans le Dryorkis ; le Labelle est terminé par un Eperon plus où moins long. C'est le Genre Habenaria que Wildenow a séparé , avec, beaucoup de raison, des Orchis de Swarts. Il paroît que d’autres Plantes de ce même Genre doivent s’y rapporter, l’'Orchis bifolia entre autres, Ces Plantes se font remarquer par l'élégance de leur port, qui souvent est très- élevé, et la singularité de leurs Fleurs. f. Hirronkis ( Hippos gr. cheval). Anthères à deux points distincts renversées, Labelle en capuchon terminé par deux Éperons; c’est le Genre Satyrium de Sivarts , formé des Orchis bivornes de Linné fils, et qui n’avoient été trouvé jusqu’à présent qu’au Cap de Bonne-Espérance. Ces deux auteurs ont regardé le Pétale supérieur comme la foliole extérieure auxquels on donne ordinairement le nom de Galea où Casque. On verra dans la description et dans la figure, les raisons qui portent l’auteur à le regarder comme le Labelle, SECONDE SECTION. LES HELLÉBORINES. L’Etamine termine le corps staminifère ; elle est composée d’une boëte singulière atta- chée par le dos, partagée intérieurement en deux loges qui contiennent chacune au moins deux globules solides. Toutes les Plantes qui coinposent cetle Section sont d’une nature plus sèche que les précédentes; leurs Racines sont fibreuses. Toutes les Orchidées d'Europe qui n’appartiennent pas à la première Section, entrent dans celle-ci; mais cependant comme leurs Anthères sont pulverulentes, on pourra eut-être former une Section distincte sous le nom d’Ophrys. ; Haller a très-bien connu la différence de structure que présentent les Etamines de ces Plantes. ù - Le caractère des Genres est tiré de la forme du Labelle. g. Srkziorkts (Stella étoile). Labelle remontant, enveloppant le corps, staminifere , sans Eperon. Une seule Plante se rapporte à ce Genre; elle est remarquable par sa simplicité et sa petitesse : une hampe écailleuse, aphylle et uniflore la compose. Élle paroît se rapprocher des 4rethusa de Linné. hk. Lepronkis (ZLeptos gr. mince). Labelle plane et rabattu au sommet , sans Eperon. Deux Plantes sont rapportées à ce Genre, mais elles présentent de si grandes différences dans le port, qu'on pourroit profiter de quelques particularités pour les séparer. L'une d'elles est très-voisine des Ophrys Loesellir, et lilifolia de Linné, le Aalaxis de Syvarts. i. Enronkis (Erpo gr. je rampe). Labelle adné à la base du corps staminifèrés Anihères singulièrement conformées. Deux Plantes se rapportent à ce Genre; elles sont remarquables par leurs tiges rampantes à la base; elles paroïssent beaucoup se rappro- cher du Sutyrium repens de Linné. Meottia repens. Sw. j. Gasrorkis ( Gaster gr. ventre). Labelle ventru, arrondi quelquefois, terminé par un Éperon court; son intérieur est velu ét garni de mamelons singuliers. Le Limodorum Tankervillæ et autres, originaires de la Chine et cultivés depuis peu dans uos serres, se rapportent à ce Genre. %. Cxanorkis ( Kuanos gr. bleu). Labelle ventru, adné à la base du Style, ter- miné par un Eperon court. Une seule Plante se rapporte à ce Genre; elle est remar- (518) quable par sa tige haute de plusicurs pieds, et à qualre angles ; le suc de ses feuilles : exprimé sur du papier, devient tout de suite bleu et persiste longtems sans altéra- tion, Sa Fleur est parfaitement semblable à celle qu'ont figurée les auteurs de la Floxe du Pérou , sous le nom d’Æpidendrum. 1 Auismonxis (Alisma gr. plantain). Labelle plane, lobé, terminé par un Eperon au moins aussi long que l’Ovaire. Une seule Plante est rapportée à ce Genre. Il eit vraisemblable que Orchis sussannæ , et plusieurs autres des pays équatoriaux, sont plus voisines de cette Plante, que des véritables Orchis. m. Conymsorkiis ( Corymbe gr.). La fleur de cette plante, rapportée à ce genre, ma pas été-vne, mais son Fruit est terminé par une aiguille ou style très-remarquable : son port la rapproche des genres précédens. TROISLÈEMEÉ SÆ CTIO NN: LES ÉPIDENDRES. Le corps staminifère est tronqué au sommet, et recouvert par une calotte mo- bile, attachée par-lun seul point derrière; elle est creusée en dessous, en deux loges qui contisunent chacune un seul globule solide. Toutes les Plantes contenues dans cette Section, me croissent que sur les arbres et les rochers, ayant leurs racives à découvert, excepté le prermer Genre qui présente des espèces terrestres et épidendres. Le caractère des Genres est tiré de la forme du Labelle ayec ou sans Eperon. n. Grarronkis ( Graplo ,gr. j'écris), Labelle ventru, terminé par un Fperon ou bosse très-courte.. Il comprend plusieurs espèces remarquables par l'élégance de leur port et la beauté de leurs Fleurs agréablement tachetées, ce, qui a valu Pépithète de , Scriptum à l’une d’elles, décrite et figurée par Rumphius, rapportée par Lanné à son Genre Epidendrum , et par Swvants au Cymbidium. o. ANGorkis (Angræcum; nom Malais adopté par Rumphius). Labelle ouvert, variant dans sa forme , terminé par un Fperon plus ou moins long. Ce Genre est le plus nombreux de ceux observés par l'auteur , et celui qui présente les espèces les plus remarquables. On peut en prendre une idée dans le tableau présenté. Sur les vingt-quatre Espéees quile composent, deux ont élé mentionnées précédem- ment , dont une seule figurée ; la première est le Gladiangis , n°. 6, décrite par M. La- mark , dans l'Encyclopédie, sur l’herbier de Commérson , sous le nom d’Orchis mau- rüiana : elle a été adoptée par Swarts, avec le même nom. La seconde est l'Ebur- nangis , n°. 18, décrite et figurce par M. Bory de Saint-Vincent , dans son voyage et sons le nom d’Angræcum eburreum; dont Wildenow a fait son Limodorum eburneum , n°. 13. Il est cependant certain que ces deux Plantes ont tant de rapports entre elles, qu’elles doivent faire partie du même Genre naturel; c’est un exemple remarquable ; car dansle fond, si l’on s’en tenoit au caractère donné par Linné etSwvarts, non-seule- ment cès deux espèces , mais toutes les autres, devroient entrer dans le Genre Orchis: il n’y a donc que la structure des étamines qui les distinguent. P- Éprporkis { Epidendrum L...). Le Labelle est roulé en cornet autour du corps staminifére , qu’il cache entièrement, et terminé par un Eperon fort court prolongé en arrière. Ces plantes se rapprochent beaucoup, par le port, du Genre précédent; ce sont les seules qui présentent le caractère des Epidendrum de Linné. g. DENpRoRKIs ( Dendron gr. arbre ). Labelle soudé avec les deux folioles latérales extérieures, creusé en sabot, avec un EÉperon très-court. Ces plantes sont très-remarquables par léurs feuilles réunies à la base, en une espèce de Bulbe : il paroît qu’elles doivent faire partie du Genre Ærides établi par Loureiro, et adopté par Syvarts. r. Sricnonkis ( Stivhos gr. ordre, rang). Labelle plane, replié en dehors, sans Eperon. Ce Genre ne renferme que deux espèces remarquables par leur petitesse et la (#9) singularité de leur port. L'une d’elles a été décrite par M. Lamarck, sous le nom d’Angræcum cespitosum. ‘3% Elles sembleroient devoir se réunir avec les Leptorkis, où Malaxis de Swarts; car ellés ne diffèrent essentiellement que par le nombre de globules contenus dans leur Etamine, mais ce caractère paroît très-mäjeur a l’auteur. s. Hepenorxis (/Zedera lat. lierre). Labelle replié sur les côtés, et plane à l’extré- mité. Une seule plante compose ce Genre ; elle est remarquable par ses longues tiges appliquées contre les arbres, comme celles du Lierre. Si l’on ne faisoit pas attention à ses Etamines, elle se réuniroit aux /Veortia de Swvarts. £. Iriporkis (Jris grec, lat., franc.) Labelle plane, élargi et denté au sommet, fleur renversée. Une seule Plante compose aussi ce Genre; elle a été indiquée par M. Lamark sous le nom d’Angræcum distichum. Elle est remarquable par ses Fleurs , qui sont peut-être les plus petites de cette Fa- mille, et ses feuilles embriquées latéralement à la manière des Jris d’où elle a pris son nom : son caraelère se rapproche aussi beaucoup de celui des MVeottia. a. Pnyrronkis (Phyllos gr. feuille ). Labelle rétréci en pédicule à la base, sommet rapproché du corps staminifere, et terminé en langue épaisse ; Fleurs renversées. Ce Genre est un des plus remarquables et des mieux tranchés, Dans toutes les espèces, les tiges rampent contre les arbres et produisent, tous les ans, une ou deux feuilles réunies à la base en une espèce de bulbe prismatique ; de leur base il sort un Epi de fleurs, ordinairement petites et peu apparentes : ces Fleurs présentent des caractères assez particuliers pour autoriser la formation de Genres secondaires ; et si, comme il n’y a pas lieu d’en douter, on déterminoit de nouvelles espèces, on pourroit former une Section bien tranchée du Genre entier. Rhéede a figuré, sous le nom de Bouka-Keli, une plante qui appartient évidemment à ce genre; mais il dit, sur le rapport des naturels, qu’elle ne fleurit jamais. M. de Lamarck rencontrant, dans les herbiers, cette espèce, où une autre sans fleur, l’a décrite sous le nom d’Angræcum stérile. 1 Swarts en a connu une espèce de l'ile de France, dont il a fait son Dendrobium réplans; mais la phrase par laquelle il la distingue, peut convenir à loutes les Espèces. ANYÉCIUNE Sur le genre nouveau du Draparnaldia, par M. BORY DE SAINT-VINGENT. Les Cryptogrammes aquatiques semblent être à l’ordre du jour. Le Draparnaldia est un genre que M. Bory constitue dans la famille des Conferves, et dont le Conferva mutabilis, de Roth, semble être le type. Les gemmes, ou la fructificauon de cette plante sont encure inconnues ; son port est très-voisin de celui du Batrachospermum , mais ses ramules en faisceaux, ne sont pas comme dans celui-ci, disposés en verticilles réguliers. Une tige de Batrachospermum , dépouillée de ses verüciiles, ue présenteroit plus qu'une véritable Lemane, tandis que le Draparnalde, sans faisceaux, seroit une plante d’un genre que M. Bory suppose très-différent, et qu'il nous fera connoître par la suite. Quatre espèces de Draparnaldia sont décrites ; deux appartiennent aux eaux douces d'Europe, et les deux autres se trouvent dans les torrens des iles de France et de la Réunion. - CDS: | ( 320 ) MINÉRALOGIE: Catalogue, par ordre chronologique, des météores, à la suite desquels des pierres ou des masses de fer sont tombées ; par E. F. F. CHLADNI. Les Catalogues qu'on a donnés jusqu'à présent des chutes de pierres ou de masses de fer, sont trop peu complets; on à awssi inséré quelquefois des événemens d’une autre nature; par exemple, une grêle ou une chüte de matières enlevées par le vent : il ne sera donc pas inutile de rassembler ici, autant qu'il est possible, toutes les notices de tels météores. M. Biot dans un mémoire lu à la Société philomatique a prouvé, que la mère des dieux transportée de Phrygie à Rome, du terus de Scipion Nasica étoit un météorolithe. 462 ans avant notre ère , une grande pierre est tombée pres d'?g0s Potamos, selon Plutarque ën Wité Lysandri, ex Plin. Zist. Dar. UL. 58. A-peu-près 56 ans ayant notre ère, en Lucanie, du fer spongieux. Plin. Hist. Var. II. 56. Pline dit aussi qu'il a vu une pierre tombée près de Vaisien (ir Vocontiorum agro). Hist. Nat. II. 58. L'an 452 de notre ère, trois grandes pierres en Thrace. Ammian. Marcellin. Chron. Sous le pape Jean XIII, une pierre en Italie. Platina , in Vit. Pontif. Avicenne parle d’une masse de fer très-dure, de 5o liv., tombée à Lorge (Lurgea). 998 , à Magdebourg , deux grandes pierres. Spangenberg. Chron. sax. 1136, à Oldisleben en Thuringe, une pierre de la grandeur d’une tête humaine. Spangenberg. Chron. saxon. 1164, à la fête de Pentecôte, une pluie de fer en Misnie. Georg. Fabric. Rer. Misnic. lib. 1. pag. 32. 1249, le jour de Sainte-Anne, aux environs de Quedlinbourg , Bal- lenstadt , Blankenbourg, des pierres, Spangenberg. Chron. saxon. 1504 , le jour de Saint-Remi, beaucoup de pierres qui ont causé des dégäts considérables près de Friedland , selon Kranzii Saxonia et autres. Mais lorsque ces auteurs disent : Vredeland (Friedland) in Van- daliä, on ne pourra pas déterminer l'endroit, parce qu'il y a plusieurs villes et villages du même nom. Spangenberg,Chron. saxon., dit : Frieäberg, près la Saale. 1438, des pierres spongieuses près de Roa, non loin de Burgos en Espagne. Proust. ) 1492, le 4 novembre, à Ensisheim en Alsace, une grande pierre assez connue. ( 521 ) 1510, près de Crema , non loin de la rivière Adda en Italie, une grande pluie de pierres. Cardanus, de Wariet. lib. 14. cap. 72 ; et Bodini. Theatr. Nat, lib. MH. Dans la première moitié du même siècle, une grande masse de fer est tombée dans une forêt pres de Neuhof, entre Leïpzig et Grimme, suivant Albini Meisnische Berg-Chronik, p. 159. Quelques autres auteurs, par exemple, Johnston et Alberti, ont corrompu le nom de l'endroit en Neuholem. 1548 , le 6 novembre, à Mansfeld en Thuringe, une masse noirâtre. Spangenberg. Chron. saxon. 1552, le 19 mai, aux environs de’ Schleusingen en Thuringe , une pluie de pierres qui ont fait beaucoup de dégâts, selon Spangenberg, Chron. saxon. Ce n'étoit pas une grêle, parce que Spangenberg à apporté 1elles pierres à Eisleben. 1559, près de Miskoz en Transilvanie, cinq pierres ou masses de fer. Nic. Isthuanfü. Hist. Hungar. 1. XX. fol. 394. 1564, le 1°", mars, une pluie de pierres entre Malines et Bruxelles. Annal. de Gilbert. XXI, 5. 1581, le 26 juillet, eu Thuringe, une masse de 59 liv. Binhard , #n Chron. thuring. p. 1953. 1585, en ltalie, une pierre de 30 liv. Franc. Imperati. 1591, le Q juin, près Kunersdorf, de grandes pierres. Angelus, #n Annal. Marchie. \ 1603 , dans le royaume de Valence en Espagne , une pierre qui con- tenoit des veines métalliques, selon les remarques des Jésuites à Coimbra , à la Météorologie d’Aristote. à 617, le 27 novembre, une pierre de 59 liv. sur la montagne Vaisien en Provence. Gassendi. 1655, le 21 juin, à Vago en lialie, une grande pierre. Francesco Carli. 1656, le 6 mars, entre Sagan et Dubrow en Silésie, une grande pierre. Lucas, Chron. Siles. p. 2226. Cluver. Geogr. p. 238. 1647, dans le bailliage de Stolzenau en Westphalie, des pierres. Annal. de Gilbert. XXIX. 2. ‘ 1650 , le 6 août, à Dordrecht, une'pierre. Arnold. Senguerd. exercit. phys. p. 188. 1652, pres Lahore aux Indes, une masse de fer de 5 liv. Journ. de phys. germin. an r1. 1654, le 3 mars, dans l'île de Fünie, en Danemarck, une pluie de pierres. Thom. Bartholin. Hist. mot. cent. IV. p. 537. 1667, à Schiras en Perse, des pierres, selon le Gazophy lacium Unguæ Persarum , du Père Ange de St. Joseph. La relation est ac- compasnée de circonstances peu vraisemblables. 1672, pres Vérone , deux pierres de 200 et 300 liv. Conversations Lom. I, N°. 19, 2°. Année, avec deux tableaux. 42 ( 322) tirées de l'Académie de M. Bourdelot, contenant diverses recherches et observations physiques , par Le Gallois. Paris, 1672, obs. 5. 1674 , le 6 octobre, dans le canton de Glarus en Suisse , deux grandes pierres , selon Scheuchzer. 1677, le 28 mai, près d'Ermendorf, non loin de Grossenhayn en Saxe , beaucoup de masses. Balduinus in Miscell. Nat. curios. 1697. append. p. 247. Selon son analyse chimique , on pourroit croire qu'elles conte- noient du cuivre. 1683, le 12 janvier, près de Castrovillari en Calabre, une masse de pierre ou de fer. Mercat. metallotheca Vatican. cap. 19. p. 248. 1685, le 3 mars, en Piémont , une pierre. dem. 1698, dans le canton de Berne, une pierre. Scheuchzers Natur- geschichte der Schweitz. p. 11. ad. ann. 1706. p. 75. 1706, près Larissa en Grèce, une pierre de 72 liv. Voyage de Paul Lucas, tom. I. 1725, le 22 juin, près de Plescowitz en Bohème, une pluie de pierres. Stepling. de Pluvid lapided. p. 1754. 1745, près de Liboschitz en Bohême, des pierres. /dem. 1750, le jour de Saint-Pierre, près de Nicor en Normandie , une grande pierre. Lalande, dans le Journ. de phys. 1751, le 26 mai, près d'Agram en Croatie, deux masses de fer de 71 et de 16 liv. , sans mélange de matière pierreuse. Siütz en a donné notice dans le tom. I du journ. Bergbaukunde. Klaproth à analysé ce fer, qui contient du nickel. La plus grande de ces masses se trouve dans le cabinet impérial de Vienne , où Je lai vue avec le procès-verbal dressé par le consistoire épiscopal d’Agram. 1753, le % juillet, pluie de pierres près de Tabor en Bokëme, selon Stepling et autres. 1755, au mois de septembre , près de Laponas en Bresse , deux pierres. Lalande, Journ. de phys. LV. 451. 1766, au milieu de Juillet , à Alboreto près de Modène , une pierre. Troili ragionamento della caduta di un sasso , et Vassalli lettere fisico- meteorologiche, p. 120. 1766, la pierre tombée près de Novellara, le 15 août, est peut-être du même météore, si l'on n'a pas remarqué exactement le jour et le mois. 1768 , le 13 septembre , près de Lucé en Maine , une pierre de 7 liv. et demie, une près d’Aire en Artois, et une en Cotentin, tombées du même météore. Mém. de l’Acad. de Paris. 1768 , le 20 novembre, près de Maurkirchen en Bavière, une pierre de 38 liv. qui se trouve dans le cabinet de l’Académie de Munich. L'analyse faite par Maximus Imhof se trouve dans le Magasin de Voigt, VII 3. et dans les Annal. de Gilbert. 1775, le 17 novembre, près Sigena en Arragon, une pierre. Proust. ( 525 ) 1775, le 19 septembre, près de Rodach dans la principauté de Cobourg, une pierre qui se trouve à Cobourg, dans le cabinet d'histoire natu- relle. Annal. de Gilbert. XXIIL. r. 1779, à Petriswood en Irlande, des pierres. Gentlemans Magazine, sept. 1706. 1785, le 19 février, dans la principauté d'Eichstaedt, des pierres. Le baron de Moll en a donné des notices dans Annalen der Berg. und Hüttenkunde. III. 2. 4 1790, le 24 juillet, à Barbotan, Juliac, etc., grande pluie de pierres. 1794, le 16 juin, près de Sienne, beaucoup de pierres. 1795, le 15 décembre, près Woldcottage en Yorkshire, une pierre de 56 liv. 1706, le 19 février, en Portngal, une pierre. Southey , Voyage. 1708 , le 17 mars, à Villefranche, dans le département du Rhône, une pierre de 20 liv. Lelièvre, Drée, etc. Une pierre tombée dans la Russie méridionale , près de Bialoczerkiew, dont Kortum fait mention dans le Magazin de Voigt, VIIL 1. L'an et le jour ne sont pas mentionnés. 1798 , le 19 décembre, à Bénares en Bengale, des pierres. 1803, le 26 avril, aux environs de l’Aigle, dans le département de l'Orne, grande pluie de pierres. 1805, le 8 octobre, près d’Apt en Provence , une pierre de 7 liv. 1805, le 13 décembre, non loin d'Eggenfelde en Bavière, une pierre de 53 liv. un quart, analysée par Imhof. Annal. de Gilbert et Magasin de Voigt. ; 1804, le 5 avril, pres Glasgow en Ecosse, une pierre. Annal. de Gilbert. XXIV. 560. 1805, le 15 mars , près de Doroninsk , non loin de la rivière Indoga , dans le gouvernement d’Irkutsk en Sibérie, une pierre. 1805, en juin , à Constantinople, des pierres. Journ. des min. févr. 1808. p. 140. 1806, le 15 mars, pres d’Alais et Valence , dans le département du Gard, des pierres qui contiennent du carbone. 1807, le 27 juin, pres de Timochin, dans le gouvernement de Smolensk en Russie , une pierre de 160 liv. 1807, le 14 décembre, dans le Connecticut en Amérique, beaucoup de pierres. 1808, le 19 avril, près de Pieve-di-Casignano, dans le département du Taro, des pierres. 1808, le 22 mai, près de Stannern en Moravie, beaucoup de pierres, En septembre 1808, près de Lissa en Bohème, des pierres, selon les gazettes allemandes. Ici appartiennent aussi quelques autres masses de fer qui contiennent IRSTITUT. 13 Mars 1800. (3524) du nickel , comme la masse trouvée par Pallas en Sibérie ; celles trouvées au Sénégal, à St. Yago : dans le Tucuman ; au Pérou; à Toluca dans le Mexique. (Voyez Brong. Minéral., H, p. 146 ), et au cap de Bonne- Espérance. Les anciens historiens chinois rapportent aussi plusieurs exemples de pierres tombées en Chine , mentionnés dans le Voyage à Pékin, par de Guignes, t. I. L'an 644 avant notre ere, cinq pierres sont tombées dans le pays de Song. L’an 211, une pierre. L'an 192, une pierre. L'an 89 avant notre ère, deux pierres sont tombées à Yong : le bruit s'est fait entendre à 40 lieues ; le ciel étoit serein. L'an 38 avant notre ère, six pierres dans le pays de Leaug. L'an 29, quatre pierres à Po, et deux dans le territoire de Tsching-ting-fou. L'an 22, huit pierres. L'an 19, trois pierres. L'an 12, une pierre à Tou-kou-an. L'an 9, deux pierres. L'an 6, seize picrres dans le pays de Ning-ischou, et deux à You. Mémoire sur la théorie de la variation des constantes arbi= traires, dans tous les problémes de la mécanique ; par M. LAGRANGE. Lxs problèmes de dynamique conduisent, comme on sait, à des équations différentielles du second ordre. M. Lagrange suppose qu’on les intègre d’abord en faisant abstraction d’une partie des. forcés , et qu'ensuite , pour étendre ces intégrales au cas où l’on considère toutes les forces, on regarde les constantes arbitraires introduites par la pre- mière intégration, comme de nouvelles variables. C’est ce que l'on fai- soit déja dans la théorie des perturbations des planètes , el nous avons fait connoître (n°. 13 et 16 de ce Bulletin ) le résultat analytique relatif à la forme des différentielles de ces quantités, auquel M. Lagrange et M. Laplace sont parvenus par des moyens différens. L'objet du mémoire que nous annonçons , est de généralisersce résultat, en l'étendant à un système de corps soumis à des formes quelconques : voici l'énoncé dw nouveau théorème général que la mécanique analytique doit à M. La- grange. Fat Si l'on désigne par P l'intégrale de la somme des forces que l’on avoit d’abord négligées, mulupliées respectivement par l'élément de leurs direcuons, et par a, b,c, etc., les constautes arbitraires qui résultent de la première intégration; la différentielle première de chacune de ces quantités a, b, €, etc. , devenues variables , pourra toujours s’ex- primer au moyen des différences partielles de la foncuon P; prises par rapport à ces quantités , et multuipliées par des fonctions de ces mêmes quantités, qui ne renferment pas le tems d’une manière explicite, ( 325 ) Ainsi ; par exemple , on aura ) p} o] cf 4 B. LATE C: Muse. elc. ; db de da da = À. A5 BOSS SElCE désignant des foncuons de a, b,c, etc. Nous nous contenterons d’annoncerici le mémoire de M. Lagrange; nous en déauerons une extrait plus détaillé, aussitôt que nous aurons pu nous le procurer. Mémoire sur le Movement de rotation de la terre; par. M. PoIssoN. Le probléme de la rotation de la terre se partage naturellement en deux parties : l’une est relauve au mouvement de l'axe de rotation, par rapport aux étoiles fixes ; l’autre consiste à déterminer les dépla- cemens du même axe dans l'intérieur du sphéroïde , et la vitesse de rotation autour de cet axe mobiie. Jusqu'a présent, on ne s’esl gutre occupé que de la premiere partie , à laquelle se rapportent la préces- sion, des équinoxes et. la nutation de l'axe terrestre. On peut voir; dans le livre V de la Mécanique céleste, la solution complete de celte partie du problème. Les premiers géomètres, Dalembert et Euler , qui sen sont occupés, out déterminé la partie constante de la pré- cession, et les lois de la nutation; M. Laplace , en simplifiant leur analyse, a fait connoître, en outre , les inégalités séculaires qui af- fectent l’inclinaison de l'équateur et la position de son nœud sur un plan fixe, el qui sont dues à l’action du soleil et de la lune sur le sphéroïde terrestre (Mémoires de l’Académie des Sciences de Paris , année 1789). Les variations séculaires de l’obliquité de l'écliptique et du mouvement des équinoxes, dépendent en partie de ces inégalités ; mais leur influence sur ces variations , ne devient sensible qu’aprés uue longue suite de siècles. Il seroit indispensable d'y avoir égard, si l'on vouloit calculer les limites de la variation de l'obliquité , et de celle de l’année tropique ; car dans l’hypothèse , la plus vraisemblable sur les masses des planètes, les inégalités dont nous parlons, réduisent ces variations totales au quart de ce qu'elles seroient, si la terre étoit sphérique , c’est-à-dire, si elles é‘oient produites par le simple dépla- cement de l’ecliptique, due à l'action des planètes. Quant au déplacement de axe de rotation dans l’intérieur du spké- roïde terrestre , il est facile de s'assurer qu'il ne peut jamais devenir sensible, En effet, en considérant attentivement les équations qui dé- terminent la position de cet. axe, par rapport aux axes principaux , on reconnoît bientôt qu'il coïncidera toujours, à très-peu près avec IxsTrr. NAT. 20 Mars 18094 ( 326 ) le plus petit diamètre de la terre; de manière que les pêles et l'équa- teur répondront toujours aux mêmes points de sa surface. ne reste donc plus qu'à déterminer Ja vitesse de rotation de la terre autour de cet axe, fixe dans l’intérieur du sphéroïde, et mobile dans l'espace. Or, la différentielle de ceue vitesse ne renferme que des termes proportionnels aux forces perturbatrices, et par conséquent trèés-petits; mais Ja question est d'examiner si aucun de ces termes ne peut devenir sensible, à raison du diviseur que lintégration lut fait acquérir : c'est ce qu’on s'est proposé de faire dans le mémoire dont nous rendons compte. Observons d'abord que cet examen seroit inutile, si la terre étoit composée de couches homogènes, terminées par des surfaces de révo- lution , qui ont toutes un même axe de figure ; car, dans ce cas particulier, la vitesse autour de cet axe est rigoureusement constante , ainsi que M. Laplace l'a déja remarqué dans le livre cité. Mais les mesures des degrés et des longueurs du pendule , sur diflérens méridiens, démontrent que ce cas n’a pas lieu dans la nature; il étoit donc important de déterminer la vitesse de rotation , et de dis- cuter les diverses inégalités que son expression rehferme , sans faire aucune hypothèse sur la figure de la terre et sur sa constitution inté- rieure. Voici les principaux résultats auxquels oL parvient dans ce cas général. Si l'on néglige le carré des forces perturbatrices , la-différentielle de celte vitesse prend la forme que M. Lagrange a donnée autrefois aux différentielles des grands axes des orbites planétaires ; et l’on en conclut que dans cette première approximation, la vitesse de rotation ne ren- ferme que des inégalités qu'on peut appeler diurnes , parce que leurs périodes sont d’un jour ou d’un sous-multiple du jour : de sorte qu’en faisant abstraction de ces inégalités , le moyen mouvement de la terre doit être regardé comme uniforme. Mais ici, comme dans la théorie des perturbations des plarètes, le moyen mouvement (ou l'intégrale de la vitesse multipliée par l'élément du tems) étant donnée par une double intégration, on est obligé, pour déterminer ses inégalités sé- culaires, de porter l'approximation jusqu'aux quantités du second ordre, par rapport aux forces perturbätrices. Or, dans cette seconde approxi- mation, la différentielle de la vitesse ne conserve pas la forme qu’elle avoit dans la première. Néanmoins on parvient encore à prouver que son expression ne renferme aucun terme qu'une première intégration uisse abaisser au premier ordre; d'où il suit que les inégalités sécu- pe du moyen mouvement, s'il en existe, sont du même ordre que les inégalités diurnes, et par conséquent insensibles, Il est donc démontré que l’uniformité du mouvement de rotation de la terre n’est pas troublée par l’action du soleil et de la lune, sur le sphéroïde terrestre. A la vérité, l'analyse qui conduit à ce théorème sind oo ( Bulletin des Sciences , 1] DES ESPÉCESHIDÉES, QUI COMPOSRA IS. court que l'o- vaire solitaires. . .. au MOINS AUS- FLEuRs..... en épi.:. réunies...., en panicule. . silongquel'o- | Valle. 22e Ne. ro. EE ——_—_— Feuilles, Disque. Fleurs. Eperon plus Eperon en capuchon, folioles embriquées,........ horisontal. blanches, moyennes , EE court, linéaire, manteau éid..,...,...,..,.. Pise Ar ete : id. — recourbé, folioles conniven(écartées , aigues ,....|...1d.... blanchâtres, moyene:, — droit, folioles conniventes|;4. subulées, ....... id... \ids, petites. menu , très-long, folioles ca;d étroites, ....... fade La moyennes, redescendant , ..... id. aipées;....1..., vertical... |;g..:.. 4. id. horisontal ns dtasiorse Jid. mousses, ....... horisontal on 7 PRESS HE À id. descendant , ...:: id: T2. long LC PET EE AT: 10 QUE". PE id. id... .puis remontant, ..-|embriquées , ....... Sais | Le. id. id...toujours droit...... {ëd.......,.....,.. id... |... id, tete ao toc dit ÉCARTÉES 32e cale else aie vertical ...|;g........ id. IT: Bee OUT ont dope . lu BUS TOUS TOOL ON D CL O ënconnues. Labtlle en capuchon... ... —ntlles,/-":... : horisontal. rouge obscur , petites. — À trois lobes..{....... = embriquées: 4.0.1" .id Les FA — en capuchon......... — |écartées id. verdâtres, moyennes — alongé en pointe...... — Éis SA JATreS 0 | eee ce blanchâtres, grandes. — aussi large que long...|— |id........ id... Rire RUES » lavées de : lu L 1 vert, tre -grandes. — id. mais plus petit....|— |id........ seat .id....}id. moins grandes — finissant en pointe... . _ La. De tn e td .id....lblanchâtres, énormes. = envchansse/ à: se _— rapprochées, longues, du. LA moyennes. — élargi et échancré.....|— id. ovales, .....:. .id .... |jaune-citron, moyen‘. — creusé en cuiller...... = |'ÉCATÉÉES , seal eee mme .id....|rouge obscur , petites. — creusé en sabot....... — {rapprochées, longues ,|...i4....| Iblanchâtres, moyents. u découpé en quatre lobes.|— écartées , courtes... . À hanches ; tachées de pourpre, assez grdss, Nouv. Bulletin des Sciences, No. 10. LT À B EL E EU DES ESPÈCES DE PLANTES ORCHIDÉES, QUI COMPOSENT LE GENRE NGORKIS. ANCRæCU M. ANGORKIS. Feuilles, Disque. Fleurs E j Ltumpf. T'ede) À Û eron plus cron en capuchon, folioles ouv NN Lars . JCU G e.B. 1lembriquée. CESR Epero pe p p ,; folioles ouvertes .... Cucullatum..|CucurranGis Fr mbriquées , ASH ES dvi horisontal. blanches, moyennes , u o-| Déni ET _ =] , ù ; ; court que — court, linéaire, manteau écarté, labelle cariné...| Zriquetrum. .ÏTaranGis.F.Bourbon, 2hid....,.,..,,..... 1 j; : q AOL RENSU EL nes id, aire. : recourbé, folioles conniventes........,......... Inapertum...|Cuiprancis. F.B... Slécartées, aigues,....|...rd.... blanchâtres, moyen®?, , — droit, folioles conniventes.........,.......... Pectinatum. .|PecraANGis.F.B.Mad. 4lid. subulées, ....... PLU. petites ; b solitaires. . .. — menu ,très-long, folioles calicinales, partagées en 2.| Filicornu ...|Ficancis. B. Madag. 5lid étroites, ....... PQ 4e to tie| LT: À moyennes. — redescendant , ..... Tr Hoobeaduonpe ZA. este ....|Gladifolium .|Granrancois. B.F.M. Glid. aigucs,........, vertical... |;4 id. - horisontal, ........ LAS 0e .ouvertes....... Expansum ..|Exrancis F.B...... mlid. mousses, ....... horisontal.|ig. ... id. au moins aus MUR — descendant , .....:. id, .réunies avec le labelle, le à : silong que l'o- DAS ps: ©} Fragr ans. ...|FRAGRANGIS. B..... 6lid. longttes, ....... 1 ; « gg" casque seul. RESTE LEE) dia... id, vaire...,... — id... .puis remontant, .. AL BOOT DT n0T 0100 Recurvum...|CunvanGis. F.B.... 9 embriquées penmnnnle-idoe.2|N7 id — id.. toujours droit...... has sobonb da Rectum ..... Recranais. F...... Ml lrrménteodasdéne id id D 9 Papa à 4 RAA PS TIRE ÉRALO ES 0 SA 1: Ho dt o D dE Implicatum..|Pricanais. M...... rtlécurtées,.......1... vertical «|; 40 TA, == . t RAvMANGIS. F..,.., 12/:d:,...,,., fe : FÉSURS Aie Re le eielelste Ramosum ...|RauanGis. F 1 (id HIT LB Do Cire url laut. Enconnuess É. |A 3 UY vers 2 2 À Labëlle en capuchon... ... .|Æphyllum...}Apayzrancis.F.M.B, 15|nulles,....... .....[horisontal, rouge obscur , petites. ETS = en le te D TA outa : h à troïs lobes..(....... Parviflorum.|Mrancis. F....... 14lembriquées ,........ Pratt +|blanchâtres, éd. Le . 7, TR CAVE ñl4 7e ; ” — en capuchon. 13400860 CTP aootibaoannste Crassum ...,|CrAssAnGis. M..... rhlécartées,. .......... tal init verdâtres, moyennes 4 i — SJ ’ovaire.! Palmiforme .\P ais. B..... le iquées “re À — alongé en pointe...... plus court que l'ovaire. | Palmiforme .|ParmanGis. B...... 26 imbriquées, larges, ..|........ blanchâtres, grandes. , " S à |. , : ANR 6 — aussi large que long...|— prolongé en arrière... Superbum ...|SurrreaNGIs M.... 19/id........ id AQU id... f#blanchâtres , lavées de en épi.:.... E : vert , très-grandes. — id. mais plus petit, ...|— L'ÉTAT ÆEburneum...|EsurNancis. B..... 18lid........ EP none .l...id..../id. moins grandes. — finissant en pointe Etre —"très-long. .-..-..:..- Sesquipedale. DoucuranGis. M.... r19lid........ id......,...id....lblanchâtres, énormes. — en chausse........... NCourli 2e demain Striatum....|STRiANGIs. B......, 20 lrapprochées, longues, |...id,...|id. moyennes. réunies ..... 3 À ; ; , . : : — élargi et échancré.....|— recourbé, renflé...... Citratum....|CirraAnNGis. M...... 21|id. ovales, ...... ...|...id..../]jaune-citron, moyents. — creusé en cuiller...... — court, recourbé......| Wultiflorum.|MyniaAnG@is. B...... polécartées,...........|.:.1d....\|rouge obscur, petites. — creusé en sabot....... — remontant...........|Calceolus....|CarcranGis. F..... 23|rapprochées, longues, |.. .id ....\blanchâtres, moyents. en panicule. . ghhpche , tachées de £ 4 Le F Do 0 a del idiine — découpé en quatre lobes.|— en capuchon.........|Ælatum.....|ELancis F.B....... 24|écartées, courtes, pourpre ; assez gris, ÈS TABLEAU DES GENRES FORMÉS SUR LES PLANTES ORCHIDÉES DES ILES AUSTRALES D'AFRIQUE. Premixre SEcTiION: SATYRIONS. Terrestres. Feuilles. Fleurs. Racines. É À à caulinaires alter- ; à Anthères attachées à 2 bras, | Eperon Ve calice Le fol.|Drvor Kis....{[a. 3 Disperis, Swartz.{ nes et suboppos. . Jen grappe pauciflore.|Bulbe solitaire, une masse agglutinée dans 7 _. gnul où court. Fleur\ à nrre $ Ophrys, ad; : : : dense rc nn à 2 points........... { Ro red an } 15..|D. 2 WOras } L..|radieale unique. .|en grappe......... id. id. BY Le Re NAT ANT SR EE ..|[— court en bourse. ...... SarTorkis. ...|c. 6 Satyrium, L....|radicales........ Er e ee riue id. fasciculées, — à un seul point....... — alongé.....:........ Cynonxis....|d. à Orchis, L...... ED den aalets alstelele vi PRE POELE T0 id, 1 ou 2 — à deux bras.......... A PO DO ON A OMR Hasenorkis .le. 4 Habenaria, Wild. |id. et caulinairess. |en grappe éparse. ..|id. 2 ou fibreuses. — à deux points......... — double. Fleur renversée, | Hirporkis...lf. 1 Satyrium, Sw..fradicales........ iE grappe......... id. 1 ou 2. SECONDE SEcTioN: HELLEBORINES. Terrestres. ANTHÈRES FORMÉES Plusieurs glo- /Labelle remoutant, denté au sommet. .[Eperon nul...[SreLLorkis..fo, 1 Arethusa, L... - [nulles ARGUS SOHLATE = «es e= De h. radicales, renfl en ; Aie — plane, rabattu en dehors. ........ IE DST Ee LEPTORKIs... 2 Malazis,Sw... { bulbe : la TER en grape pauciflore. |fibreuses. dans chaque 6 PT ET Fu LES remontant , adné à la base du style..|— id....... Erporxis....li. 2 JVeottia, Sw.... re jen grappe......... tracantes. “Un OL oe PTE oude globules — ventru, arrondi ou ovale.......... — court. .... Gasronris...|j. 2 Æpipaclis, Sw.. [larges , nana et Or fibreuses. distinct l k Pond fermes, caulin. .. isuucts , pla- — ventru, adné à la base du style.....|— id......, Cyanorkis...Îk. ? f ÉPIGENGATUNs, }id. Tiges carrées . [id .............. id. cés sous une Û CR À Flor. peruv... calotte pédi- — découpé irréguhèrement.......... — long...... Ausmorxis..fl. 1 Orchis, L...... te PA BETE Sn tr oc MMePOD ae id. culée à 2loges. Capsule terminée par un style alongé....|Corymsorkis Îm.r ............... lu RÉ HART corymbe axillaire.…. . |id. Troïsiime SEcrron: ÉPIDENDRES: Parasites, excepté quelques GraP4ORkis Labelle ventru, ouvert............. Eperon court...|[GKarmorkis.|n. 5 Limodorum. Ë pr e Le PSE en grappe et panicule|fibreuses. VOS D Re CR $ plus ou YAnconxis | a! ç Limodor,Sw. distiques où em , : = Umoins long# 0.241 Orchis, Sw. - } ie Fe Ile ysolit. grap. et panic.|id. Te ë , qués ou nulles. un seul glo- [— roulé en cornet .......,...... — Court... Eriporxis.. 5 4 Dendrobium, Sw.|distiques ele cles len grappes........ id. bule dans cha à : ; ent | ARGCS sè — soudé avec les folioles inférieures - : 7 réunies à la base : que loge... ur 1 folioles inférieures, | — id... Denvrorxis. q. 4 Æerides , Sw... te bulbe...... È }grappes rameuses. . » |{d. eu PU en dehors......... CUIPÉRAEREE SricHorkis..r. 2 Malaxis, Sw?. Ces renflée} épi distiqueou épars. | id. rephé sur les côtés, planet l'ex ue NE IE A A RE CR EE ÊTES tel Va 7 Eu Ps tres je TRE Heoeronkis.ls. 1 ÎVeottia?....... [partant 2 à2:....|en grappes........ id. lane, élargi, denté à RES f à z charnues. embri-, é k = (he RE os Reel = de rent Trinorkis....[t. JVeottia?........ Wie latéralem .… } éPi SITÉ een id, — Pédiculé et rabattu.… "77" "" x \ : 29. , : 1 ou 2 renflées en, . « tee [= id... {Paviconmis .lu. 14 DendrobiumSW.{ be prismatique } Pi * a doafdon 83 espèces. A RE oo B LE À U SUR LES PLANTES ORCHIDÉES STRALES D'AFRIQUE. i: SATYRIONS. Terrestres. Feuilles. Fleurs. Racines. caulinaires alter- É A ce de 2 fol.|Drronkis....|a. 3 Désperis, Swartz.{ nes et suboppos. Y ès grappe pauciflore.| Bulbe solitaire. d'ane mert. Fleur Ophry 1 1 " AmpPHoskis..|b. à { PS; adie: ique... . APDEss 2 se ee id. id. on } 1s..!D. 2 À Orchis, } L..|radieale unique. . |en grappe style. _Se.......|Sarorkis....|c. 6 Satyrium, L....|radicales........ Fe DAS SE RTS JR .|id. fasciculées. TARA RS Cynonxis...-|d: à Orchis, Li... id. 7.0.8... id... al Editr ou "2. SR RE Hasexorkis .|e. 4 Habenaria, Wild. |id. et caulinairess. en grappe éparse.….|id. 2 ou fibreuses. -renversée,| Hirporxis...|f. 1 Satyrium, Sw.. radicales........ LED gTAPP@.. ss id. 1 ou 2. Section: HELLÉBORINES. Terrestres. ANTHÈRES FORMÉES ron nul...[SrezLonkis..ie. 1 Ærethusa, L....|nulles........... solitaire.......... : h. radicales, renfl en " dames LEPTORKIS... 2 Malaris,Sw...{ RTE. en grape pauciflore . |fibreuses. ; 1 bulbe : la base... $raF 57 MAS. À Erporkis....li. 2 JVeottia, Sw.... ir NL grappe... tracantes. cies en pétiole... : ou de loRourt. .... Gasrorkis...|]. 2 Æpipactis, Sw.. larges, nerveuses 159, .............. fibreuses. disti ae Evidend fermes, caulin. .. f IsUNCIS £] ......, Cxanorkis...|k. Llor “ Es 2 }id. Tiges carrées .|ëd .............. id. , Or. peruv... cés sous L 4 | - long... ... Ausmorxis..|l. 1 Orchis, L...... F2 HEEo 08 PF ASS. re id. calotte p culéea2lélongé....|CorymzoRkis |m. 1 ............... re ben pue 190 corymbe axillaire.. . |id. : ÉPIDENDRES: Parasites, excepté quelques Grapnorkis 3 LD ET: <. fréunies à la base k on court...|GkapHorkis.|n. 5 Limodorum. Sn Dilbe- te }en grappe et panicule|fibreuses. plus ou ŸAnconxis.… - | , EPA Sw. Fhees ou em-} noins long 41 Orchs, Sw.. briqués ou nulles, } °°it- grap- et panic.|id. EP = see. Erinorkis... p. 4 Dendrobium, Sw.|distiques ets eyaa s Jen grappes. ....... id. ‘ à na DL Êee réunies à la base k Re ets Dexprorkis. q. 4 Aerides , Sw.. te Re 87e }grappes rameuses. . » |id. a | : ire mflée 1 Le ARR Sricorkas.. r. 2 Malaxis, Sw?. «piiAte ; renflée épi distique ou épars. |id. | en bulbe....... j | 8 Heoerorkis.|s. 1 JVeottia?....... [partant 2h27... [en grappes........ id. | A charnues. embri-, LR € Iriporkis.... k JMVeottia?........ tés Mtérslentt }épi SEITÉ ST + - «00016 id. OR :[Pavyzcorkis . lu. 1 iDendrobiun Sw-{ Me prsmatique } EF PAPE PL |” | 83 espèces. ER Re (527) important, suppose le sphéroïde entièrement solide ; ce qui n’a pas lieu dans la nature. Mais sans entreprendre de nouveaux calculs , on peut étendre ce théorème au cas d’un sphéroïde recouvert par une couche fluide, dont la profondeur varie d’une manière quelconque; puisque M. Laplace a fait voir que, dans ce cas, tous les phénomènes de la rotation du sphéroïde , sont les mêmes que si la couche fluide venoit à se solidi- fier. IL est aussi prouvé, dans la Mécanique céleste , que diverses cir- constances physiques dont on pourroit craindre l'influence sur la vitesse de la terre, telles que les vents alisés qui soufflent constamment dans le même sens entre les tropiques, ne produisent cependant aucune altération sensible dans cette vitesse : ainsi le mouvement de rotation de la terre est uniforme ; et , le jour sydéral offre aux astronomes une unité de tems immuable , que l’on peut employer sans crainte à me- surer et à comparer entre elles les durées des phénomenes célestes, à l'époque actuelle et à celle des observations les plus anciennes qui nous soient parvenuss. Si le jour sydéral est constant, le jour moyen, tel que les astro- nomes le définissent, ne peut plus varicr qu'à raison des équations séculaires de l’obliquité de l'écliptique et de la précession des équinoxes. L'auteur de la Mécanique céleste a fait voir qu'il en résulte en effet une équation séculaire dans l'expression du tems en jours moyens ; mais il observe en même tems que cette inégalité sera toujours trop petite, pour qu'on ait besoin d'y avoir égard. Au reste, si le jour sydéral et le jour moyen n’étoient pas cons- tans, on s’appercevroit de leur variation en comparant les observations modernes aux anciennes. En etlet, supposons que le jour moyen varie sensiblement dans l'intervalle de plusieurs siècles, il est évident que les durées des révolutions des planètes et des satellites, observées au commencement et à la fin de cet intervalle , et mesurées en tems moyen, nous paroîtroient inégales. Ainsi, dans notre hypothèse , l’équa- tion séculaire du mouvement de la lune autour de la terre, doit se trouver augmentée ou diminuée d’une équation séculaire apparente ; et comme l’équation réelle est bien connue par la théorie, on con- çoit qu'en comparant le mouvement lunaire actuel à celui des obser- valious anciennes , On pourra déterminer la quantité de la variation apparente , et par suite, la variation réelle du jour moyen. Or, le résultat de cette comparaison démoutre que le jour n'a pas varié d’un centième de seconde, depuis Hyparque jusqu'à nous (1). Les obser- vâtions concourent donc, avec la théorie, à établir d’une manière in- contestable l’invariabilité du jour, et par conséquent, l’uniformité du mouvement de rotation de la terre. P. (1) Voyez, sur ce point, le chapitre de l'Exposition du Systéme du monde, qui traite des perturbations de la lune. ( 528 ) nf 1 MÉDECINE. Set du Prix proposé pour l'an 1800, pur la Société médicale d'émulation de Paris. QUESTION $. 1°. « Quelles sont les maladies qu'on doit spécialement considérer » comme maladies organiques ? 2. « Les maladies organiques sont-elles généralement incurables ? 30. « Est-il inutile d'étudier et de SENS à reconnoitre les maladies » organiques , d’ailleurs jugées incurables ? Le prix consiste en une médaille d'or, portant d’une part l’efhigie de Xavixr BICHAT , et de l’autre, une figure symbolique de la médecine ; sur le contour ou champ de la ne | sont gravés ces mots : Prix décerné à M... Le prix sera décerné au meilleur mémoire dans la séance générale de janvier 1810. Les auteurs sont invités à placer, pour marque distinctive, en tête de leurs mémoires, une devise qui sera répétée dans un billet cacheté conte- nant en outre leur nom et leur adresse. Ils adresseront leur travail à à M. le docteur Tartra, secrétaire-général, rue Gaillon, n°. 5, avant le 1e. jau- vier 1810, terme de rigueur. Les associés résidans à Paris, sont seuls exceptés du concours. La sociéte décerne, en outre , un prix d’émulation , consistant en une médaille d’or, pareille & à celle indiquée plus haut, au meilleur ouvrage manuscrit qui lui a été présenté dans l’année. L'abonnement est de 14 fr. , franc de port ; et de 13 fr. pour Paris; chez Mad. Ve, BERNARD , éditeur des Annales de Chimie, quai des Augustins, n°. 25, Les Abonnés de la 2°. année du Nouveau Bulletin des Sciences , et des Annales de Chimie, qui feront l'acquisition du Système de Chimie, de Thomson, ou du Manuel d’un Cours de Chimie, jouiront d'une remise. Ils adresseront, pour cet effet, directement et franc de port, à l'Editeur , les demandes et l'argent. = NOUVEAU BULLETIN : DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. PARIS. Mai 1809. RES CD annee — HISTOIRE NATURELLE. ZLOOLOGIE. Notice sur deux espèces nouvelles de Radiaïres ; par M. C. P. FREMINVILLE, officier de la marine, et correspondant de la Société philomatique. Daxs cette notice , M. Freminville établit -un nouveau genre de Radiaires qu’il nomme /dya , et auquel il assigne les caractères suivans. 1pxs. Idya. Corps libre, gélatineux très-simple , en forme de sac alongé à ouverture inférieure dépourvue de cils, de franges, de cirrhes ou d’appendices , maïs renfermant dans l'intérieur de ses parois neuf canaux colorés , longitudinaux, divergens, plus ou moëns étendus , et garnis de nombreuses cloisons transversales. 11 compose ce genre de deux espèces : 1°. Du Beroë macrostomus de Péron , ( Voyage aux Terres austr. ,t. 1, pag. 44 et 45. Aulas pl. 51, fig. 1.) qu'on ne doit poiut rapporter cependant au genre Beroë, puisqu'il est dépourvu des cils, des appen- dices, ou des cirrhes courts qui appartiennent à ce genre , aux espèces duquel il ressemble d'ailleurs par la forme générale. 11 se trouve dans l'Océan méridional. ( Voyez pl. 6, fig. 1 , b.) 2°. D'une espèce nouvelle qu'il a observée dans le grand golfe de Patrix- Fiord, sur la côte occidentale d'Islande, et sur laquelle il donne les détails suivans. ( Voyez pl. 6, fig. 1 a.) « Ce radiaire a 0,05 à 0,08 de longueur. Sa structure est sans doute la plus simple qui se soit jamais rencontrée dans les animaux dé celte classe; C’est un Sac long, arrondi par le haut et ouvert à l’extré- milé inférieure , d’une substance gélatineuse très-transparente, sans aucun appeudice , frange ni cirrhe. » Tome I. N°, 20, 2°. Année, avec une planche n°. 6. 43 N°. 20. SoctéTÉ PITILONw, 2 Avril 1809. 30 INSTIT. NAT. | T7 GE) « Du sommet ou de l'extrémité supérieure partent neuf filamens longitudinaux de couleur violette; paroissant être autant de canaux creux contenus dans l'intérieur de la 'sub$tance même de l'animal. Ces cananx se terminent tous insensiblement aux deux tiers de la longueur du sac ; ils sont siwiés ‘én Arävers par une multitude ;de petites lames ou éloisons transversales agitées d'un mouvement alternatif et continuel. » M. Fremimville a pu observer.facilement ces animaux qui nageoient en grand nombre autour de Ja frégate sur laquelle il étoit embar- qué, et il remarqua que leur natation s’effectuoit par un mouvement alternatif de contraction et de dilatation semblable à celui qu'on re- marque dans les méduses , et qu'ils avançoient directement comme ces dernières , et ‘non en tournant sans cesse sur eux-mêmes comme les béroës. Le jour continuel qu'il faisoi en Islande, à l’époque où M. Fremin+ ville observoit ces animaux , ne Jui permit pas de s'assurer s'ils jouis- soient de la propriété phosphorescente que M. Péron a remarquée dans son Beroë macrostomus. Les seules différences qui existent entre ces deux espèces du genre Idya, consistent en ce que celle décrite par M. Péron a les canaux de couleur changeante et parcourant toute Ja longueur du corps, tandis que celle que M. Freminville a fait connoître , a les canaux violets et non changeans, et qu’ils s'arrêtent aux deux tiers de la lon- ueur de l'animal. L'auteur fait pressentir que le Beroë ovatus devroit ètre retiré des Béroës , et «,u’on pourroit en former un genre particulier. À. D. BOTANIQUE. Observations sur la physiologie des Algues marines, et description de cinq nouveaux genres de cette famille ; par M. LAMOUROUX , raermnbre de plusieurs Sociétés savantes. L'aureur considère les Ælgues, 1°. sous le rapport de leur habita- nv. etig avriltion , de leur vie, de leur croissance, de leurs formes, de leurs 1809. dimensions, etc. 2°. Il traite de la physiologie de ces plantes, de leurs moyens de reproduction , de leur organisation interne ou de Jeur subs- tance ; des rapports qui existent entre cette substance et les organes reproductifs ; enfin, des parties d'aprés lesquelles on doit tirer les ca- ractères , pour diviser les Algues en groupes, que l’auteur appelle pro- yisoirement genres. -Nous nous bornerons ici à donner les caractères distinetifs des cinq (531) premiers genres que l’auteur propose d'établir , ét la nomenclature des espèces qu'ils renferment. DICTYOTA , du grec Dictyon, retz ou filet. — Sussrance, réticu- Ice, mailles du réseau plus ou moins serrées , presque toujours irrégu- lières , fibres longitudinales, plus fortes en général que les transversales. — FeucriricaTions, Capsules séparément invisibles à l'œil nu, formant par leur réunion des taches très-apparentes, plus ou moins grandes , situées en lignes de différentes formes et diversement dirigées, sur les deux surfaces de la fronde ; rarement ces taches paroissent éparses. L Fructificationes in lineis parallelis concentricis , transversisque. Paniva, Adan. fam., pag. 15. — 1. Dictyota payonia, ulva pavonia, Lion. Sys. veg. 972. — 2. Dictyota variegata ; fronde reniformi, flabelli- formi, ramosà , longitudinaliter variegatà, 2 vel 3 lineis frucuiferis an- gustissimis, cConcentricè transversimque sulcatà. Sp. nov. ab. in Antillis. — 5. Dictyota squamata, ulva squamaria Decand. FI. fran. 2, pag. 17. — 4. Dictyota zonata, fucus zonalis, Lam. diss. fas. 1, pag. 38. — 5. Dictyota tournefortiana , fucus Tourneforui Lam*, diss. fas. 1 , p. 44. — 6. Dictyota rosea , padina rosea , Pal.-Bauvois ined. — 7. Dictyota subarticulata, fronde sublineari ramosä, isthmis alternis vel oppositis in- terruptâ; extremitatibus rotundatis. Sp. nov. Æab. in Ind. Or, Nov. Hol. IT. Æructif. in lineis polymorphis, aliquoties marginibus parallelis, rard sparsis. — 8. Dictyota ciliata, fuc. pseudociliatus Lamx. diss. fas. 1, pag. 41. — 9. Dictyota laciniata, fronde in lacinias linea- res, ramosas yel simplices divisà; extremitatibus bifidis dentatisque ; fruc- fic. subsparsis. Sp. nov. ab. Neapoli. — 10. Dictyota penicillata, fron- de ramosssimä , dichotomä apicibus penicillatis ; frucuf. subsparsis. Sp. nov. //ab. in Galliä Mediterran.—11.Dictyota serrulata, fronde ramosä; marginibus dentato-serrulatis. Sp. nov. Æab. in Ind. Orient. — 12. Dic- tyota dentata, fucus atomarius Gmel. his. fuc., pag. 125. — 13, Dic- tyota prolifera, fronde lineari, ramosä; ramis inferioribus proliferis basi angustis. Sp. nov. Hab in Nov. Holland. — 14. Dictyota dichotoma , ulva dichotoma Decand. FL franc., tom. 11, pag. 11. (Var. B. f. zoste- roides. Lams. diss, fas. 1, pag. 25, tab. 22, f. 3.) (Var. C. id. Var.B, pag. 25, tab. 23, f. 1.) (Var. D. ramis inæqualibus numerosis.) Æab. in Mediterr. — 15. Dictyota rotundata, fronde subdichotomà ; api- cibus dilatatis, rotundatis, vel emarginatis. Sp. nov. Hab. in Barbarid. — 16. Dictyota lata , fronde dichotomà , latissimà ; fructific. per totam frondem sparsis. Sp. nov. Hab. in Ind. Orient. — 17. Dictyota Bartay- resit, fronde dichotomà ; apicibus bifidis fusco-atris.‘( Var. B. ramis strictis.) Sp. now Hab. in Antillis. — 18. Dictyota divaricata, fronde dichotomà , latitudine inæquali, interdum subiiliformi ; apicibus bifur- catis divaricatis. Sp. nov. ab. in Gallii Mediterr. — 19. Dictyota im- ((532°) plexa , fucus implexus Desf. FI. atlant. Il, pag. 425. — 20. Dictyota pusilla , {ronde filiformi , dichotomà , flexili , implexä. Sp. nov. ab. in Catalonid. — 21. Dictyota fasciola, fucus fasciola , Roth cat. bo. fas. 1, pag. 146. — 22. Dictyota crispata , marginibus undulatis crispatis ; fructif, per totam frondem sparsis. Sp. nov. Hab. in Antillis. — 25. Dic- tyota polypodioides , fronde dichotomà , parum ramosä , iufernè coriaceà Suictà , supernè latà, membranaceà; fructif. magnis, marginibus paral- lelis. Sp. nov. ab. in Antillis. DICTYOPTERIS , du grec Dictyon réseau et Pteris fougere. — Faoxoe partagée par une nervure.—Sugsrance , confusément réticulée , tendre et presque transparente, — FrucririCaTtons ; capsules se réunis- sant plusieurs ensemble et formant ‘des taches assez grandes , éparses sur les deux surfaces de la fronde. 1, Dictyopteris Justii (pl. 6, fig. 2 A), frondé ramosä, subfoliosà ; foliis ovato-elongatis ; fructificat: ‘raris'}! sparsis. Sp. nov. #/ab. in An- tillés.. Lam®. ( pl. 6, fig. 2 A.) — 2. Dictyopteris elongata, fuc. poly- podioides. Var. A. Lan. diss. fasc: 1, pag.32, tab. 24, f. 1 , excl. syn. Desfont. — 3. Dictyopteris polpodioides, Desfont. FI. atl, tom. 2, pag. 421. Fuc. polyp. Vär. B. minor. diss. fas. 1, pag. 52 , tab. 24, f. 2. — 4. Dictyopteris delicatula, fronde pusillà ; vix ramosà , tenerrimä ; fructif, in lineis duabus parallelis marginalibus. Sp: nov. //ab. in Anuillis , super amansiam multifidam parasitica. (pl 6, fig. 2. B.) AMANSIA.—Fnonpr partagée par une nervure.—Sussrance , réticulée , mailles du réseau représentant des hexagones alongés et tres-réguliers. — Faccrinicarions , capsules renfermées dans une enveloppe commune, remplie d'une mucosité transparente et gélatineuse, située au sommet des rameaux et des petits rameaux. Amansia multifida, fronde ramosä ; ramis ramulisque dentato-multi- fidis. Sp. nov. ab. in Antillis. (pl. 6, fig. CD E.) CAULERPA , du grec Caulos tige et Erpo je rampe. — Suns- TANCE , Sans Organisation distincte , surface des frondes , luisante et comme vernissée. — RUCTIFICATION, inconnue. — Tice, rampante , PE HP , cylindrique , rarement simple, ordinairement rameuse. 1. Caulerpa prolifera, fucus prolifer Forsk. FE. ægy. arab. Æ#/ab. in Mediterr. — 2. Caulerpa ocellata ; fronde planà, ramosà, rarius pro- liferà ; maculis ocellatis sparsis. Sp. nov. ab. in Galliü. Hispa. Me- diterr. — 3. Caulerpa pennata, fucus taxitolius, West. Nat. Hist. Hab. in Antillis. — 4. Caulerpa myriophy lla , fucus sertularioïdes , Gm. Hist. fuc. ab. in Antillis. — 5. Caulerpa obtusa, fronde compressà , ramosâ ; pinnis opposius , alternisque; apicibus obtusè rotundatis. Sp. nov. ab. in Ind. Orient.? — 6. Caulerpa chemnitzia , fucus chem- nitzia Esp., pag. 167. Æab. in Ind, Orient. — 5. Caulerpa peltata, (335) fronde ramosä tereti; ramulis sparsis peltatis. Aab. in Antillis.— 8. Cau: lerpa h)pnoies, fucus cupressinus , West. Nat. Hist. Æ/ub. in An- tillis. BRYOPSIS, du grec Bryon mousse et Fpsis forme. — Froxpe fis- tuleuse, sans articulations. — Sussrance diaphane, sans organisation apparente. — Fuueriricarions, Capsules très - petites, d’une couleur verte, remplissant et colorant la fronde. 1. Bryopsis pennata, fronde compressä , pennatà ; pinnis inCurvis oppositis vel sparsis. Sp. nov. Hab. in Antillis. — 2. Bryopsis arbuscula, ulva plumosa, Hud. FI. ang. ab in Mar. Europ. — 3. Bryopsis hypnoides, fronde tereti ramosà ; ramulis sparsis laxis. Sp. nov. Hab. in Gall. Mediterr. — 4. Bryopsis cupressina , fronde tereti ramosà ; ramis ramulisque sparsis , brevibus , capitatis , subimbricatis. Sp. nov. Hab. in Africt Méditerr. — 5. Bryopsis muscosa , fronde tereti, sim- plici; ramulis setaceis, brevibus, supernè numerosissimis. Sp. nov. ab, in Gall. Mediterr. Explication de la fig. 2, pl. 6. À Dictyopteris Justit, sp. nov. — B Dictyopteris delicatula, sp. nov. — CD Amansia multifida, sp. nov. — E Substance grossie de {man .sia multifida. MINÉRALOGIE. Sur le Fer arsenical ; par M. HAUY. M. Haüy , dans son Trailé de Minéralogie, avoit donné pour forme primitive du /ér arsenical , un prisme droit à base rhombe, dont le grand angle étoit de 103 UE 20/ ; mais 1l eut soin d’avertir que ses mesures ayant été prises sur des cristaux chargés de stries, il ja donnoit que comme approximatives. Depuis cette époque, M. Haüy a eu occasion de reprendre des mesures beaucoup plus exactes sur des cristaux plus nets , et il donne 111 degrés 18’ pour valeur du grand angle de la base rhombe du prisme droit , qui est la forme primitive du /er arsenical. Il a déterminé aussi plusieurs nouvelles variétés de formes ; il n’en con- noissoit que trois lors de la publication de son Traité de Minéralogie ; 1 en décrit maintenant cinq. Ces deux nouvelles variétés sont nommées: 1°. fer arsenical unitaire; c’est la forme primitive dont chaque base est rem- placée par un sommet dièdre aigu ; 2°. /er arsenical unibinaire ; c’est la variété précédente dans laquelle les arêtes terminales sont remplacées , chacune par deux facettes. M. Haüy rappelle, à l'occasion de ce minéral , deux principes dont AwNares pu Mus, SocrÉTÉ PHILOM. 8 et 15 Avril 1809. (PM il nous paroït important ’être pénétrés, si on veut introduire dans la minéralogie cette simplicité et cetle précision qui doivent eflicacement concourir à sa perfection. 1°. Des cristaux dont les faces sont en même nombre et avec la même inclinaison respective , appartiennent à la même variélé, quoiqu'ils paroisseut souvent trèes-différens entre eux au premier apperçu, en raison de l'étendue que prennent certaines faces , et quoique celte extension fasse changer quelquefois la figure de ces faces. 2°. Un corps étranger iutroduit dans un minéral, sans que la forme primitive de ce minéral soit altérée, ne peut faire établir une nouvelle espèce ,-et ce corps étranger y est toujours en quantité va- riable. Ainsi, l'argent qu'on trouve souvent jusqu'à un huitième de la masse dans le /er arsenical, ne constitue pas une espèce particu- lière de minéral, mais une simple variété de fer arsenical que M. Haüy nomme argentifère. C'est le wweisserz des minéralogistes allemands. A. B. Notes sur différens corps trouvés à Montmartre, dans les couches de la masse inférieure de la formation gypseuse des environs de Paris, par MM. Anselme DESMAREST et PRÉVOST, La présence des coquilles fossiles dans le gypse, est un fait telle- ment rare, qu'il a même été révoqué en doute par plusieurs natura- listes. MM. Cuvier et Brongniart dans leur premier mémoire sur la minéralogie géographique des environs de Paris, rapportent qu'on a trouvé , des coquilles d’eau douce dans les couches supérieures du gypse et dans les marnes qui leur sont immédiatement superposées; mais ils ne font mention de coquilles marines dans aucune des couches inférieures aux premiers bancs de gypse. M. Desmarest, de l’Insutut, est le seul qui ait dit qu'on trouvoit dans les dernières assises de la troisième masse, qui est la plus profonde , des visses et quelques autres débris de coquilles. MM. Desmarest fils et Prévost viennent de constater la présence de ces coquilles , eu de donner sur leur position , sur leurs di- verses espèces et sur quelques corps qui les accompagnent , des détails nouveaux. Les premiers débris de coquilles s’'apperçoivent au-dessous du banc de gypse, nommés gros banc , dans les figures publiées par M. Des- marest dans les Mémoires de l’Institut. Le second dépôt de coquilles beaucoup plus riche en espèces que le précédent, est situé dans une marne calcaire tendre , au-dessous du banc de gypse, nommé petit banc. Les espèces auxquelles ces coquilles appartiennent , se trouvent ë (355 ) ioutes à Grignon. Ce sont des calyptrées , des murex, des cérites, des turcitelies, des volutes, des ampullaires , des bucardes , des tellines, des citherées, des solènes, des cobules, etc. On y tronve en outre des glossopètres, des vertèbres de poissons, des pattes et des carapaces de crabes, des oursins du genre des spatangues , diflérens de ceux qu'on rencontre à Grignon, lesquels appartiennent à celui des cypéastres ; on voit ensuite trois petits bancs de gypse et quelques couches de marnes , sans aucuue coquilles : enfin, on arrive à une assise de marne calcaire nommée caillou blanc et souchet, au milieu de laquelle est un lit de gypse. Ces trois lits renferment les mêmes coquilles, ce sont des cérites qu’on peut rapporter aux petricolum et au terebrale : dans l’une et l’autre position , on voit que le moule de la coquille elle-même a disparu ; mais dans la première marne, on Voit le moule de l’exté- rieur en relief, et tout le milieu est marne. Dans la seconde marne et dans le gypse, on voit le moule de l'extérieur en creux, le moule de l’intérieur ou le noyau en relief, et la place de la substance même de la coquille, est vide. : Voici donc bien évidemment des coquilles marines, absolument sem- blables à celles du calcaire grossier, renfermées , non-seulement dans les marnes placées entre Jes bancs de gypse, mais encore dans le gypse lui-même. MM. Prévost et Desmarest ont fait une autre observation sur la couche de marne qui est au-dessous du petit banc, et qui renferme les coquilles. Ils y ont trouvé cette même marne affectant dans certains points la forme de pyramides quadrangulaires , dont les faces sont striées parallèlement aux arêtes des bases. Ils ont remarqué plus de vingt de ces pyramides , dont quelques-unes ont jusqu’à 3 centim. de hauteur, sur une base carrée de 8 centimètres de côté. On ne doit pas considérer ces pyramides comme des moitiés d’octaèdres , car leur base est tellement engagée dans la marne, qu'on ne peut, par aucun moyen, découvrir les faces opposées qui completteroient l’octaèdre ; mais on observe dans leur réunion entre elles une disposition très-remarquable ; les pyra- mides sont toujours réunies six ensemble , de manière qu’elles se tou- chent par leurs faces , et que tous les sommets se réunissent en un même point. (PI. 6 fig. 3 a et b. ) I résulte de cette réunion un cube dont les faces ne peuvent cependant être mises naturellement à découvert ; puisque les bases des pyramides se continuent sans interruption dans la marne qui leur sert de gangue, et qui est absolument de même nature qu’elles, ainsi que nous l'avons dit plus haut. MM. A. Desmarest et Prévost se contentent d'exposer les faits comme nous venons de les rapporter ; ils s’abstiennent de proposer aucune hy- pothèse pour expliquer cette forme régulière, affectée par la marne calcaire. A. B. Jourx. pe Pays. Aoùt 1809. Anxazes 2e CHim. Janvier 1809, (556) Sur lanalogie du Wernerite et du Paranthine; par M. J, A. MONTEIRO. Ox ne peut nier qu'il n'y ait des différences très-remarquables entre certaines variétés de Wernerite et de Päranthine. Mais à mesure que la minéralogie acquiert de la précision, on n’attache plus aux caractères extérieurs , considérés comme caractères spécifiques , une grande valeur. M. Monteiro, imbu des principes de M. Haüy, ne $est donc pas laissé séduire par ces différences apparentes , eL en examinant de is près toutes les variétés de Wernerite et de Paranthine , il a d’abord remarqué qu'il y avoit gne des variétés de la seconde picrre , telleinent semblable par ses caracteres de forme au Wernerite , qu'on l'avoit réunie à cette espèce, et désignée sous le nom de W’ernerite blanc ; il a vu ensuile que parmi les autres variétés, plusieurs d’entre elles établissoient toutes les nuances possibles entre le Wernerite et le Paranthine ; enfin, pou:sant cetexamen plus loin encore et l’étendant aux caractères essentiels, il a observé que le clivage et les formes secondaires donnoïent la même forme primitive pour le Wernerite et le Paranthine ; car on peut attri- buer à une imperfection dans les mesures, une difilérence d'un degré et demi daus l'incidence des faces d'une des formes secondaires ; ces deux pierres ont d’ailleurs la même pesanteur spécifique, la même du- relé : elles n’ont ni l’une ni l’autre de phosphorescence coustante ; il y a dans l’une et l’autre espèce, des variétés fusibles et des variétés in- fusibles : enfin, les résultats du plus grand nombre des analyses , con- firment plutôt l'identité de ces espèces, qu’elles ne l'infirment. M. Monteiro propose, d’après ces observations , de conserver l’espice du Wernerite et dy réunir le Paranthine. A. B. CHIMIE. Extrait d'un Mémoire sur Acide acétique et quelques Acétates, par M. CHENEVIX. M. Cuexevix s'est principalement proposé, dans ce mémoire, d’exa- miner les produits de la décomposition , par le feu, des Acétates d'argent, de cuivre, de nickel, de plomb , de fer et de manganèse ; ces produits sont de trois sortes; solides , liquides et gazeux. Les pro- duits solides jouissent presque tous de la propriété de s'enflammer à l'air, et sont un mélange de charbon et du métal de l’acétate, tantôt réduit , tantôt oxidé ; les produits liquides varient singulièrement dans (337) leur pesanteur spécifique, et sont composés, pour la plupart, d’eau ; d'acide acétique , d'huile , et d’une liqueur spiritueuse que M. Chenevix désigne sous le nom d’Esprit - pyro - acétique ; les produits gazeux ne contiennent que de l'acide carbonique et de l'hydrogène carburé. Voici le tableau comparatif des résultats qu'a obtenus M. Chenevix. Acétate Acétate Acétate Acétate Acétate Acétate Acétate d'argent. de nickel. de cuivre. de plomb. de fer. de zinc. de manganèse. Etat D besel métallique. | métallique, métalhique: métallique. | oxide noir. | oxide blanc. | oxide brun. er | —_—_—_—_—_— | ——— bo 3 CAGE ‘ 0,05 0,14 0,055 0,04 0,02 0,035 de la cornue, résidu. Pesanteur ñ SRE 10,11 spécifique. Rapport d'acidité. ù ae Liqueurs _Spiritueuses. Acide carbonique. Pa 2 GE! El El 4 | | Hydrogène carburé. Total des gaz. gazeux, CT, Produits On voit, par ce tableau, que cent parties d'acétate d'argent décom- posées par le feu , donnent trente-six parties de matières volatiles ; que cent parties du résidu contiennent quatre-vingt-quinze partiés d'ar- gent métallique, et cinq parties de carbone, etc. M. Chenevix a toujours suivi la raarche la plus directe pour ,arriver à ces résultats. Ainsi; 1°. il a séparé le charbon des divers métaux, en dissolvant ceux-ci dans les acides. 2°. Il a pris la pesanteur spécifique de tous les produits liquides, en les pesant comparativement avec de l’eau, dans un flacon , à une ba- pes Pb lance très-sensible. Il en à estimé le rapport d’acidité, au moyen d’une dissolution donnée de potasse caustique, et il a déterminé la quantité de liqueur :spiri- tueuse, ou d'esprit pyro-acétique, que chacun de ces produits conte- noit, en les distillant de manière que l'esprit pyro - acétique étoit Tom, I. N°. 20, 2e, Année, avec une planche. 44 (358) seulement volatilisé avec de l’eau qui, à la vérité , le tenoit en dissolution , mais dont Ou le séparoit facilement par du carbonate de potasse. 5°. Enfin, il s'est servi d’eau de barite pour absorber l'acide car- bonique et avoir l'hydrogène carburé pur. d Le plus singulier de ces corps, et celui qui a fixé l'attention de M.. Chenewix, c'est l'esprit pyro-acétique. Déja ce corps a été étudié par Courtanvaux, Monnet, Lassonne et MM. Derosne, mais d'une manière incomplette; M. Chenevix, au contraire, en a fait une his- toire détaillée. Nous allons faire connoître les principaux traits de cette histoire. 1 L'esprit pyro-acétique est limpide et sans couleur; sa saveur est d’abord àcre et brülante, ensuite fraiche, et, en quelque sorte urineuse ; son odeur se rapproche de celle de la menthe poivrée , mêlée d'amandes amères; sa pesanteur spécifique est de 7,864 à... degrés centigrades. Il brûle avec une flamme dont l’intérieur est bleu , et dont le contour est blanc ; il entre en ébullition à 59° centigrades, et ne se congele point à 15° au-dessous de zéro: Il se combine avec l’eau en toute proportion, ainsi qu'avec l’alcool et avec la plupart des huiles vola- tiles ; il ne dissout que peu de soufre et de phosphore, mais il dissout le camphre en très-grande quantité. La potasse caustique n’a que très-peu d'action sur l'esprit pyro-acé- tique. Les acides sulfurique et nitrique le décomposent ; mais l'acide muriatique forme avec ce corps une combinaison qui n’est point acide, et dans laquelle on ne peut démontrer la présence de l'acide muria- tique, qu'en la décomposant par le feu. Cette combinaison est donc analogue à l’éther muriatique , au camphre artificiel , etc. , et est une nouvelle preuve de ce qui a été annoncé dans ce Journal , savoir , que toutes les matières végétales et animales étoient susceptibles de se com- biner, sur-tout avec les acides forts et concentrés : ainsi, lesprit pyro- acétique est donc une substance tout-à-fait particulière , qui se rapproche des éthers , de lPalcool et des huiles volatiles. Ces diverses recherches sur l'esprit pyro-acétique et sur les acétates qui le produisent , ont donné lieu à M. Chenevix de faire plusieurs autres observations intéressantes. Ces observations portent principale- ment sur la manière de préparer ces acétates, et sur quelques pro- priétés dont il jouissent ; enfin, M. Chenevix a encore été conduit par la nature et son travail , à examiner comparativement le vinaigre dis- tillé et l’acide acétique, et il s’est convaincu que celui-ci étoit formé d'eau, d'acide, et d'une liqueur spiritueuse, tandis que le vinaigre contenoit , Outre ces trois substances , une petite quantilé de mucilage ou extrait dont il étoit très-diflicile de le priver. ( 339 ) PHYSIQUE: Note sur un phénomène électrigre ; par M. TREMERY , ingénieur des mines. Le phénomène dont il s’agit dans cette note est connu depuis long- tems, mais avant M. Tremery, personne n’en avoit encore donné l’ex- plication : voici en quoi il consiste. Lorsqu'une forte décharge électrique a traversé un cahier de papier, chaque feuillet du cahier se trouve percé d’un trou, et les centres de tous les trous sont sensiblement placés sur une même ligne. Si, toutes choses égales d’ailleurs , on dispose au milieu du cahier une feuille d'étain , les feuillets du cahier seront encore percés chacun d'un trou, mais alors on observera que la droite qui joindra les centres des trous qui auront été faits dans les feuillets supérieurs à la feuille d’étain , ne sera pas sur le prolongement de celle qui passera par les centres des trous des feuillets inférieurs à la même feuille ; en sorte que la feuille d'étain se trouvera percée en deux endroits différens. Supposons que À À (Fig. 4.) représente le cahier de papier, et a b la feuille d'étain. Menons par le milieu c de ab, et perpendicu- lairement à a b, la droite p q ; et prenons les points # et r également éloignés de cette droite. } Concevons qu'en # et r soient appliquées les deux boules d’un excitateur universel. La première boule, celle appliquée en # ,, se char- gera vitreusement si elle communique. avec les armures intérieures d'une batterie électrisée vitreusement ; et la seconde boule, celle appli- quée en r, s’électrisera résineusement si elle est en Communication avec les armures extérieures de la même batterie (1). ! PARTIE Mais les fluides vitré et résineux qui, au moment de la décharge, $e répaudront dans les boules placées en # et r, agiront pour décom- poser une partie du fluide propre de la feuille d’étain: Or, les molé- cules de chacun des deux fluides dont il s’agit ici se repoussant mu- tuellement et attirant celles de l’autre fluidé , il est aisé de voir que la partie a c de la feuille d’étain sé chargera d'électricité résineuse, tandis que la partie b c, se chargera d'électricité vitrée. Soit o le centre d'action de la partie a c ‘électrisée résineusement, et soit o/ le centre d'action de la partie bc électrisée vitreusement, Cela posé, le fluide vitré de la boule appliquée en # sera sollicité par (1) On dit d’une batterie, qu’elle est électrisée vitreusement, lorsque ses armures in« térieures sont chargées d'électricité vitrée, auquel cas ses armures extérieures se trouvent chargées d’éleciricié résineuse. \ : SocréTé PuiLom (340) deux forces dont les lignes #r et wo représenteront les directions. En effet , le fluide de Ja boule placéé eu v sera attiré non-seulemeut par l'électricité résineuse de fa boule appliquée en r, mais encore par lélec- tricnté résincüse de là partié & c de la feuille d’étain. Le fluide résineux de la boule placée en r se trouvera aussi sollieité par deux forces, r représentera la direction de la première force; et ro! celle de la se- coïdefürce: Dans la réalité , les fluides des bcules que nous supposons appli- quées en # et r, au lieu d’être sollivités chacun par deux forces, sergnt nécessairement animés par trois forces. C’est ce que l’on concevra sans aucune difficulté, en faisant attention que d’une part, l'électricité virée de la partie b c de la feuille d'étain, repoussera le fluide vitré de la boule #; et que d’une autre part , l'électricité résineuse de la partie ac de la même feuille d’étain , repoussera le fluide résineux de la boule r. Il suit de ce qui précède que le fluide vitré de la boule », pourra être considéré comme étant sollieité en même tems par deux forces représentées en grandeurs et en directions par les lignes er et vn, cette dernière faisant un très-petit angle avec la droite so. Le fluide résineux de la boule r se trouvera également animé par deux forces représentées en grandeurs et en directions par les lignes r # et ru/!, l'angle: n/ r o' étant égal à l'angle rs o. Maintenant construisons sur les lignes sr et sr le parallélogramme vrmn,et sur les lignes r#, rn! construisons le parallélogramme rvmn/;il est évident que le fluide vitré de la boule #, se dirigera suivant la diagonale #m du premier parallélogramme , et que le fluide résineux de la boule r, se dirigera suivant la diagonale r m/ du second. parallélogramme. Les deux fluides dont nous parlons après avoir par- couru, l’un la partie # z de la diagonale » m, l’autre la partie rz! de la diagonale rm", se réuniront dans la feuille d’étain, et y recompose- ront du fluide naturel. Toutes les feuilles de papier placées au-dessus de ab, seront percées chacune d’un trou, et la droite #: passera par les centres de tous les trous. Les feuilles de papier disposées au-dessous de a b seront aussi percées chacune d'un trou , et les centres de ces derniers trous se- ront sur la droite r z/. Cette seconde droite n'étant pas sur le prolon- gement de la première » il est visible que la feuille d’étain se trouvera percée en deux endroits différens , en x et en z/. Les: trous qui seront faits en z et z/ se trouveront plus ou moins éloignés l’un de l’autre, suivant qu'il y aura une distance plus ou moins grande entre les points #,ret la droite p fr Les centres des deux trous se confondront en un point commun c, si les points # et r sont sur la ligne p q. , (541) En disposant l'appareil de manière que les centres des boules de l'excitateur étoienta-peu-près dans la ligne p g, M. Tremery est parvenu à percer la feuille d'étain en deux endroits, qui étoient si rapprochés Vun de l'autre, que les trous formoient comme deux cercles , mal ter- minés, dont les circonférences s’entrecoupoient. Sur les phénomènes qui dépendent des formes des molécules de la lumière; par M. MALUS. > M. Mars, dans un Mémoire inséré dans le n°. 16 ( Janvier 1800), a annoncé que la lumière réfléchie à la surface des corps diaphang acquiert de nouvelles propriétés qui la distinguent essentiellement de celle qui émane directement des corps lumineux. Il a continué depuis ses recherches sur le même sujet, et dans le Mémoire, dont nous rendons compte, il expose les conséquences aux- quelles il est parvenu. Il avoit observé que lorsque la lumière est réfléchie sous un certain angle par la surface d’un corps diaphane , elle acquiert les propriétés des rayons qui ont été soumis à l’action de la double réfraction : en parlant de cette remarque , il est parvenu, avec de simples substances diaphanes, à modifier des rayons de lumière, de manière à ce qu'ils échappent entierement à la réflexion partielle qu’on observe ordinai- rement à la surface de ces’corps. Il fait traverser un nombre quelconque de ces substances par un rayon solaire, sans qu'aucune de ses molécules soit réfléchie, ce qui donne un moyen de mesurer avee exactitude Ja quantité de lumière que ces corps absorbent ; problème que la réflexion partielle rendoit impossible à résoudre. La lumière qui a éprouvé cette modification, se comporte d’une manière analogue avec les corps opaques polis ; sous des angles déterz minés , elle cesse de se réfléchir et se trouve totalement absorbée tandis qu’en deça et au-delà de ces angles , elle est réfléchie en partie à la surface de ces corps. ’ . Lorsqu'on fait tomber un rayon solaire sur une glace polie et non étamée, ce rayon est réfléchi en parte à la première et à la seconde surface , et son intensité augmente avec l'angle d'incidence compté de la perpendiculaire, c'est-à-dire qu'elle est d'autant plus grande que le rayon est plus incliné sur la surface réfléchissante. Mais si la lumière directe est soumise à cette loi d'intensité, celle qui a déja été réfléchie suit une loi toute diflérente , lorsqu'elle est de nouveau réfléchie par uné seconde glace. Dans certaines directions au lieu d'augmenter d'intensité avec l'angle d'incidence , elle HUILE au contraire, €L apres avoir atteint UD Certain r#guimum , elle commence InsTirurT NAT, Mars 1809. { 342 ) pe à augmenter suivant la même loi que la lumière directe. Ces minima sont relatifs soit à inclinaison de rayon sur les surfaces réfléchissanies, soit à l'angle que ces surlaces forment centre elles, en sorte que la lumière réfléchie par la seconde glace , est fonction de ces trois angles, Ceue fonction a un nrénimum absola, c'est-à-dire pour lequel l'intensité de la lumière réfléchie par la seconde glace, est absolument nulle, Le calcul à conduit directement l’auteur du Mémoire anx circonstances qui douneut ce minimum, et il l'a vérifié par une expérience très simple que uous allons décrire, Si on prend deux glaces inclinées lune à l'autre de 70° 22/; si, ensuite, On COnÇoil, eutre ces deux glaces, une ligne qui fasse, avec Püne et l’autre, un angle de 55° 25/, tout rayon réfléchi par nne des laces parallèlement à ceué ligne, ne sera pas réfléchi de nouveau par f, seconde ; il la pénétrera sans qu'ancuue de ses molécules éprouve l'action des forces répulsives qui produisent la réflexion partielle. En deca et au-delà des angles que l’on à indiqués, le phénomène cessera d'avoir lieu; et plus on s'éloignera de ces limites, dans nr sens ou dans l’autre, plus lt quantité de Jumière réfléchie auymentera. Cette faculté de pénétrer entierement les corps diaphanes que la lu- miére a acquise par une premicre réflexion , elle la perd ou la conserve dans diverses circonstances qe M. Malus a étudiées, ce qui l’a conduit à la loi suivaut laquelle s'opère ce singulier phénomène, - Si on fait tourner une seconde glace autour du premier rayon ré fléchi a, en faisant constemment avec lui un angle de 350 25 ; et si, dans un plan perpendiculaire à ce rayon , on concoit deux lignes, June D parallèle à la premitre glace, et l'autre € parallèle à la seconde, la quanuté de lumière réfléchie par celle-ci est proportionnelle au carré du cosinus de l'angle compris entre les lignes be ; elle est à son maximum quand ces lignes sont parallèles, et nulle lorsqu'elles sont perpendicu- laires : en sorte que les limites du phénomène se rapportent à trois axes rectangulaires abc, doui l'un est parallèle à la direction du rayon; l'autre à la première surface réfléchissante, et enfin la troisième per- peudiculaire aux deux premiers, : Substituons à la seconde. glace un miroir métallique, et nommons a'blc! les axes rectangulaires du second rayon analogues aux axes abe du premier. Si on recoit ce rayon sur une glace polie non étamée , et qui fasse avec lui un angle de 35°25/, ou remarque les phénomenes suivans , qui sont indépendans de l'angle d'incidence sur le miroir métallique Si 4! est parallèle à b, c’est-à-dire si le miroir métallique est parallèle à l'axe b, le rayon qu'il réfléchit conserve ses propriétés par rapport à une glace située parallelement à l'axe c'; il la pénètre en entier : si D! est parallèle à c, le rayon réfléchi conserve ses pro- priétés pour® une glace parallele à l'axe 0”. à. a Nouv. Pull des Se. L'LPLE SL 20 #T fé TES ra 7 re EPA MLBEEN PTE Re, ten Le TEST À 4 . NES ; NQ (545) Dans les positions intermédiaires, la quantité de lumière qui aura conservé sa propriété pour une glace parallèle à l'axe b', est propor- tionnelle au carré du sinus de l'angle compris entre les axes b'b, et celle qui a conservé sa propriété par rapport à une glace parallele à Vaxe c/, est proportionnelle au carré du cosinus du même angle. Lorsque le miroir métllique fait un angle égal avec les axes be, b' fait, avec chacun d'eux, un angle de 45°, Alors la lumière se comporte de la même manière sur une glace parallèle à l’axe b/, ou à l'axe c’ ; elle semble, dans ce cas, avoir repris tous les caractères de la lumière directe. Si on dissèque le rayon réfléchi par le miroir métallique , à l’aide d’un cristal de spath calcaire, en disposant sa section principale pa- rallèlement au plan de réflexion, le rapport des intensités du rayon réfracté extraordinaire , et du rayon ordinaire, est égal au carré de la tangente de l'angle compris entre les deux axes b, b’. Si on fait subir à la lumiere plusieurs réflexions sur des miroirs métalliques , avant de les soumettre à l’action d’un second corps dia- phane , les phénomènes sont analogues à ceux que nous venons d'exposer. Si l'axe D’ du second rayon est parallèle à l'axe b ou c du premier ; si VPaxe b!! du troisième est parallèle à l'axe b/ ou c/ du second, et ainsi de suite, la propriété proposée de la lumière ne sera nullement altérée ; si ces axes sont inclinés les uns aux autres, elle se divisera relativement aux deux miroirs consécutifs suivant la loi que nous avons indiquée. Si on fait tourner autour de l’axe € du premier rayon réfléchi, la Surfage d’un corps opaque poli, tel que du marbre noir, on voit la lumière réfléchie diminuer jusqu’à une certaine limite où elle est nulle, et au-delà de laquelle elle commence à augmenter. Tous les phénomènes ordinaires de l'optique peuvent s'expliquer , soit dans l'hypothèse d'Huyghens , qui les suppose produits par les vibra- tions d’un fluide éthéré , soit d'apres l'opinion de Newton, qui les sup- pose produits par l’action des corps sur les molécules lumineuses, considérées elles-mêmes comme appartenant à une substance soumise aux forces attractives et répulsives qui servent à expliquer les autres phénomènes de la physique. Les lois relatives à la marche des rayons dans la double réfraction peuvent encore s'expliquer dans l'une ou l'autre hypothèse. Mais les observations qu’on vient de décrire prouvant que les phénomènes de réflexion sunt diflérens pour un même angle d'incidence, ce qui ne peut avoir lieu dans l’hypothèse d'Huygheus, auteur en conclut non-seulement que la lumière est une substance soumise aux forces qui animent les autres corps, mais encore que la forme et la disposition de ses molécules ont une grande influence sur les phénomènes. Si on transporte aux molécules lumineuses les trois axes rectangu- (344) laires abc , auxquels se rapportent les phénomènes que nous avons décrits, et si on suppose que l'axe & étant toujours dans la direction du rayon, les axes b ou c deviennent, par l'influence des forces répulsives, per- pendiculaires à la direction de ces forces: alors tous les phénomèn $ de la réflexion totale, de la réflexion par'ielle, et les circonstances les pes extraordinaires de la double réfraction , deviennent une conséquence s uns des autres, et se déduisent de cette loi unique, savoir; que Si on considère, dans la translation des molécules Jumineuses, leur mouvement autour de leurs trois axes principaux 4 ,b, c, la quantité des molécules dont l'axe b ou c devieudra perpendiculaire à la direction des forces répulsives sera toujours proportionnelle au carré du sinus de l'angle que ces lignes auront à décrire autour de laxe a pour prendre cette direction, et réciproquement , la quantité des molécules dont les axes à ou c se rapprocheront le plus possible de la direction des forces répulsives , sera proportionnelle au carré du cosinus de l'arc que ces lignes auront à décrire dans leur rotation autour de l'axe a, pour parvenir dans le plan qui passe par cet axe et la direction des forces. Dans le cas de la double réfraction, et lorsqu'on considere les phé- nomènes que présentent deux cristaux COntigus, on peut traduire cette Joi de la maniere suivante : Si on concoit un plan passant par le rayon ordinaire , et l'axe du pre- mier cristal et un second plan passant par le rayon extraordinaire , et J'axe du second cristal la quantité de lumière provenant de la réfrac- tion ordinaire du premier corps, et réfractée ordinairement par le second est proportionnelle au carré du cosinus de l'angle compris entre les deux plans proposés et la quantité de lumière réfractée extraordi- nairement proportionnelle au carré du sinus du même angle. Si c’est le rayon extraordinaire du premier cristal sur lequel on opère, on obtient un résultat analogue en changeant le mot ordinaire en extraordi- naire ; et réciproquement. Quant à la réflexion, si on considère, par exemple, un rayon ré fléchi par une première glace, en faisant avec elle un angle de 35° 25/, et tombant sous le même angle sur une seconde glace , l'angle com- pris entre les deux surfaces étant d’ailleurs arbitraire , il faut concevoir par ce rayon réfléchi un plan perpendiculaire à la première glace, et un autre perpendiculaire à la seconde ; la quantité de lumière ré- fléchie par celle-ci sera proportionnelle au carré du cosinus de l'angle compris entre les deux plans proposés. Nous nous bornerons à quelques exemples de l'application de cette loi, La suite au numéro prochain, ee NOUVEAU BULLETIN D ESS CI EIN G:E:S, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. PARIS. Juin 1600. er CD AE HISTOIRE NATURELLE: ZOOLOGIE. Sur les Os fossiles des ruminans trouvés dans les terreins meubles; par M. G. CUVIER. Pour tirer des conséquences un peu générales de la découverte des os fossiles , il ne faut pas seulement conrroître la nature des couches où ces fossiles se trouvent, et leurs relations avec les substances qui les environnent ; mais il faut aussi savoir si ces dépouilles ont appar- tenu à des espèces encore existantes ou connues , ou à des espèces détruites ; et si celles des espèces connues proviennent'd’animaux habitant le pays où elles ont été découvertes, ou de ceux de pays étranger. D'où il résulte que tont travail de la nature de celui-ci, quoiqu'ayant la géologie pour objet principal, n’en est pas moins utile aux progres de l'anatomie comparée et de la géologie proprement dite. Ce sont des vérités qui deviennent évidentes par la lecture du mémoire dont nous allons don- ner J’extrait. $ L'ordre des ruminans est sans contredit celui de la classe des mammi- fères où il est le plus difficile d'établir des divisions génériques ; les espèces en sont si nombreuses, et les caractères quiles distinguent d’une si foible importance que, malgré les travaux des plus célèbres naturalistes, il règne encore une grande obscurité sur les deux plus grandes divisions de cet ordre, celle des cerfs et celle des ruminans à cornes creuses, comme les bœufs, les gazelles, les boucs , etc. , etc. Les dents, ces organes , qui sont employés avec tant d'avantage pour caractériser les autres genres de mammiferes, n'ont, chez les cerfs, que des diiférences presque insensibles, et n’en ont aucune chez les ruminans à cornes ; parmi les premiers, quelques espèces même comme Tom. I. No.:21. 2°. Année. 45 { No: or, Annales Du Muse. D'Hisr. NAT. TT, 12 pag. 333. (1546 ) celles du cerf commun, du renne, du guazou-pita de d’Azzara , ont une petite dent canine à la machoire supérieure ; tandis que d’autres , non moins grandes , telles que celles de l'élan, de l'axis, du daim en sont privées, tout aussi bien que celles du chevreuil et du cariacou, qui sont de toutes les espèces du genre, presque les plus petites. On trouve cependant quelquefois des différences très-sensibles dans la forme , le nombre et la disposition des dents molaires ; mais ces difié- rences viennent de l’âge des animaux et ne sont point durables. Excepté les espèces du genre chameau, tous les ruminans dans leur état par- fait, ont six dents mächelières de chaque côté, tant en haut qu’en bas; mais, ainsi que dans la plupart des autres mammiferes, les trois pre- mieres sont d'abord des dents de lait, qui tombent et sont remplacées par d’autres d’une forme plus simple ;'et, conrme les deux premières des trois dernières molaires, se développent avant la chûte des molaires de lait, et que la dernière de celles-ci ressemble à la sixième des molaires adultes , il arrive une époque où ces animaux n'ont que cinq molaires , et que c'est celle du milieu dont la forme est la plus compliquée , tandis que dans l’état ordinaire , c’est la dernière qui est dans ce cas. Mais c'est ce qu'on verra plus clairement dans le mémoire lui-même, dont nous sommes obligés d'abréger ici lextrait, Les os fossiles de cerf que M. Cuvier a examinés appartenoient à des espèces de toute grandeur ,-depuis celle de l'élan jusqu’à celle du chevreuil, ce qui l'a conduit a faire une revue critique de presque toutes les espèces de cerfs que les naturalistes admettent. Les plus grands de :ces os fossiles ont été trouvés en Irlande , en Angleterre, en Allemagne dans le Rhin, et en France, aux environs de Paris ; la profondeur à laquelle on les rencontre n’est pas wès-con- sidérable , et ils sont ordinairement enfouis dans des lits de marne qui paroissent avoir été déposés dans l’eau douce. Ces os, qui sont des bois et des têtes, ont été regardés jusqu'à ce jour, comme ayant appartenu ou à l'élan, ou à l'orignal, ou au renne. La dernicre de ces opi- nions n'ayant aucun fondement, l’auteur ne s’y arrête point; quant aux deux autres, 1l montre d'abord qu’elles ne different point entreelles , en faisant voir que l’orignal et l'élan ne sont qu'une seule et même espèce, et que les rapports de voyageurs sur lesquels on s'étoit appuyé pour faire de l’orignal un cerf beaucoup plus grand que notre élan d'Europe, n’éloient que des exagérations , comme l'avoit déja reconnu Pennant et Cateshy. Quant au caractère des maîtres andouillers chevillés , donné par Dale à l’orignal, Pennant l’avoit vu tres-foiblement marqué dans plusieurs individus, et M. Cuvier l’a rencontré quelquefois dans l'élan. Puis, par une comparaison rigoureuse des parties qu'on possède de l'élan fossile avec les mêmes parties de notre élan, il démontre que les premières appartenoïent à une espèce distincte de celle des se- (347 ) condes , el que nous ne connoissons point aujourd'hui. En eflet, les bois fossiles sont ordinairement plus grands que les autres; is n'ont que seize à vingt andouillers, tandis que ceux de l'élan en ont quel- quefois plus de trente; il sort un andouiller de la base de la meule fossile pour descendre sur le front, et cet andouiller manque toujours à l'élan : le bois fossile a en outre des andouillers le long du bord interne de son empaumure , Où l'élan n’en a jamais ; enfin, l'empaumure du bois fossile va en s’élargissant par degré en forme d'éventail, tandis que la plus grande largeur de celle de l'élan , est à sa partie inférieure. Des diflérences plus importantes encore s’observent dans la comparai- son des têtes; l’organisation de la lèvre supérieure de l'élan a obligé la nature à élargir et à alonger extraordinairement les ouvertures osseuses des narines et à raccourcir les os propres du nez , de sorte que ces os finissent en pointe sur le milieu du bord intérieur des maxillaires, qu'ils ne s’avancent pas au-delà de la seconde dent molaire, et que la Jon- gueur des narines osseuses extérieures fait presque la moiué de celle de la tête; tandis que chez Flanimal fossile, les os intermaxillaires remontent jusques aux os propres du nez, Ceux-ci se terminent à quel- ques pouces en avant des mäâchelières, et la longueur des narines os- seuses extérieures n'égale pas celle du quart de la tête; d'où l’on peut conclure que cet animal n’avoit pas le mufle des élans, et qu'à cet égard, il se rapprochoit beaucoup des cerfs communs. Après les os fossiles d’élan , l'auteur parle d’un grand bois de cerf déterré en Scanie, et décrit dans les Mémoires de l'académie de Stock- holm , pour l’année 1802. Ce bois, incomplet , tiré d’une tourbitre, paroît avoir quelques rapports éloignés avec ceux du daim et avec ceux du renne. Viennent ensuite la description de plusieurs bois trouvés en Allemagne, mais sur-tout dans les sables qui couvrent le penchant des collines , à la droite de la vallée de la Somme, prés d'Abseville. La grandeur de ces bois est la plus considérable des différences qu’ils présentent lorsqu'on les compare à ceux du daim, et M. Cuvier ne croit pas qu'on puisse établir une espèce nouvelle sur des caractères de cette nature. Il n’en est pas tout-à-fait de même d’une petite espèce de cerf dont les dépouilles fossiles ont été trouvées en abondance dans les environs d’Etampes. Le terrein qui les contient est du sable où se son formés des grès, surmonté par du calcaire d’eau douce et par la terre végétale. Elles consistent principalement en deux sortes de bois qui proviennent probablement de deux âges diflérens du même animal. Les uns don- nent à un, deux ou trois pouces au-dessus de la meule, un andouiller isolé « qui se porte en avant ; et alors le merrain luimême, qui n’est « guère plus gros que cet andouiller, se porte en arrière, pour se « partager encore une fois de la même facon, ou au moins, pour « donner un deuxième andouiller de sa partie postérieure. » # À (348 ) « Dans les autres, le merrain produit dans sa partie inférieure à um « pouce au plus au-dessus de sa base, deux andouillers à peu de dis- « tance l’un dePautre , et qui se portent tous deux en avant, tandis « que le merrain se porte en arrière ; ec, dans ces deux sortes, la « meule ou la partie par liquelle le bois s’attachoit au crâne , est pres- « que ronde, quoique la tige ou le merrain ne tarde pas à s'applatir, « Sur-tout dans ceux de la seconde sorte, où la réumion du merrain «et des deux andouillers offre une partie plate, quelquefois de deux «- pouces de largeur , ete. , etc. » Jusqu'à présent, on avoit considéré ces bois fossiles comme ayant appartenu au renne, et c'est en elfet avec les bois de cet animal jeune, qu'ils ont le plus de ressemblance; mais ils sont beaucoup plus petits que ceux du renne adulte, et tout porte à croire qu'ils appartenoient à des individus completement formés, puisque les autres os qui ont été L'OUVÉS avec eux , et qui vraisemblablement venoient du méme ani- mal, n'étoient plus épiphyses. Dans cette hypothèse, M. Cuvier re- cherche sil ne seroit pas possible de retrouver dans les autres cerfs les caractères propres à celte espèce fossile. Ceux de notre continent, tons bien connus, n'en ofrent aucun, excepté ce qui vient d'être dit du renne. Quant à ceux du Nouveau-Monde qui, par leur taille, pour- roient se rapprocher de cet animal fossile ; c’est-à-dire , en ôtant du nombre des cerfs d'Amérique l'élan , le caribou , qui est notre renne, et le cerf du Canada , l'auteur ne peut en reconnoître encore que cinq espèces, quoiqu'il y en ait probablement davantage, tant les voyageurs ont mal décrit ces animaux. Deax, le guazou-pita et le cartacou n'ont jamais que des dagues. Des trois autres, le premier est le cerf de la Louisiane , décrit très-im- parfaitement par Pennant, sous le nom de cerf de Virginie, ce qui porte M. Cuvier à en donner une description nouvelle d’après plusieurs indi- vidus de cette espèce, vivant actuellement à la ménagerie du Muséum d'Histoire naturelle. , Ù La seconde est le guazou-pita de d’Azzara , auquel il est possible, peut-être, de rapporter les bois que d’Aubenton a fait représenter sous le nom de chevreuil d'Amérique, et que Pennant regardoit, comme étant semblables à ceux qu'il donne à ‘on cerf du Mexique, quoique l'ideutité de ces deux espèces de bois nous paroisse un peu douteuse. Le troisième enfin , est encore un cerf décrit par d’Azzara , sous le nom de guazou-poucou. Mais les bois fossiles dont il est ici question, ne ressemblent ni aux figures ni aux descriptions des bois de ces trois petits cerfs d’Amé- rique, comme on pourra facilement s’en convaincre. Ainsi , de fortes présompuons portent à penser que le cerf fossile d'Etampes n'a point d'analogue dans les espèces qui nous sont aujourd’hui connues. - ( 349 ) Les bois fossiles de chevreuil que l'auteur a observés, n’offrent rien de très-remarquable , quant à leurs formes; ils ne différent point essen - tellement des bois de notre chevreuil; mais la différence de leur gis- sement est singulière ; les uns ont été trouvés près d'Orléans dans la même carrière que des os de paléotherium et mastodontes , c’est-à-dire avec des animaux dont les genres mêmes sont perdus. Les autres pro- viennent des tourbières de la Somme, où l’on trouve d’ailleurs beaucoup d’autres ossemens d'animaux connus. Ce mémoire, pour ce qui a rapport aux cerfs, est terminé par une notice des bois semblables à ceux da cerf ordinaire, trouvés dans les tourbières ou les sablonnières d’an grand nombre de lieux. « Rien, dit l’auteur, n’est plus abondant, les alluvions récentes en ont « toutes fourni, et si lon ne trouve pas sur ces bois fossiles beaucoup « de témoignages, c’est que ne se rencontrant qu'à de petites profondeurs, « ils n'ont rien présenté d'assez remarquable pour être noté, » Nous donnerons incessamment l'extrait de la deuxième partie de ce mémoire , qui a rapport aux bœufs. FAC Observations sur l'habitation des Poissons dans les eaux profondes ; par M. DELAROCHE, D. M. L’arricre dont nous allons donner l'analyse est extrait d’un mé- Sccaëré rmirow. moire plus étendu, dans lequel M. Delaroche a donné l'histoire de quelques poissons recueillis dans les {sles Baléares et Pythinses. Les naturalistes se sont peu occupés de &habitation des poissons dans les eaux profondes , et n’ont présenté sur ce sujet que de simples con- jectures. Non-seulement on ignore si les grandes profondeurs des mers sont peuplées de poissons, mais encore on manqne de faits positifs tendant à prouver l'existence de ces animaux dans les profondeurs de plus d’une centaine de brasses {150 mètres environ). M. Biot ayant appris que sur les côtes de Catalogne on pêchoit quelquefois à la pro- fondeur de 400 à 5oo brasses, publia ce fait dans un mémoire sur la vessie aérienne des poissons (1), mais sans l’aflirmer, car il ne le connoissoit que par le rapport des pêcheurs. M. Delaroche desirant savoir jusqu'a quel point il étoit exact, engagea au printems de 1808 des pêcheurs de Barcelonne à venir descendre leurs palangres en sa présence, dans ces grandes profondeurs. Quoique la saison fût défa- ,Yorable pour ce genre de pèche, il vit prendre , par ce moyeu , quel- ques poissons dans un lieu dont la profondeur mesurée exactement de- vant lui, étoit de 553 brasses ou 542 mètres. EEE MIRE TNT PIC AIN TION PER TNTE EDEN STE nee SE Lie D EE OUR æ (1) Mémoires de la Société d'Arcueil, tom. 1°, ( 550 ) La présence des poissons dans de pareilles profondeurs étant bien constatée par ce fait, M. Delaroche pense qu’on en peut inférer la possibilité de l'existence de ces animaux dans les parties les plus pro- fondes des mers. En effet, les considérations qui pourroient faire douter de ce dernier phénomène , s'appliquant presqu'également à celui de l'existence des poissons dans les profondeurs de 500 mètres, perdent par cela même toute leur valeur. Ces considérations se tirent principalement de la dificulté qu'il y a à concevoir comment ces animaux pourroient se passer de la lumière solaire; comment ils pourroient respirer à une pareille distance de l'atmosphère , et comment ils pourroient supporter la pression à la- quelle ils sont soumis. Tout ce que l’on connoît de la transparence de l’eau de la mer et de la loi suivant laquelle la lumière décroît en la traversant , tend à nous prouver que dans les profondeurs de 5oo mètres et même dans des pro- fondeurs beaucoup moins considérables, la lumiere solaire cesse de parvenir en quantité suflisante pour permettre aux poissons de distin- as les objets situés devant eux , quelque perfection que l’on suppose ans leur sens de la vue ; il est donc probable que, s'ils jouissent de l'exercice de ce sens, ce ne peut être que par l'effet d’une lumière dont la source nous est inconnue, et qui peut aussi bien exister dans les abimes de Océan, que dans les profondeurs les plus grandes où * l'existence des poissons est constatée. M. Delaroche pense que les pois- sons de ces eaux profondes jouissent en effet du sens de la vue, et fonde son opinion, soit suce qu'il n'existe chez ces animaux rien qui puisse y suppléer, soit sur ce qu'ils ont des yeux autant et plus déve- loppés que ceux de la surface , ainsi qu'il s’en est assuré par l'examen des poissons qu’il a vu prendre auprés de Barcelonne. M. Delaroche, en examinant l'influence de l'obscurité sur les poissons qui habitent les eaux profondes , a remarqué que, chez les uns, tels que le congre, elle produit une sorte d’étiolement ; mais que cet effet na pas lieu pour la plupart de ces animaux , et que l’on retrouve chez eux la même dif- férence entre la coloration du dos et celle de l'abdomen, que chez ceux de la surface, ce qui permet de douter que cette différence soit le résultat de l’action inégale de la lumière sur les parties supérieure et inférieure du poisson. La profondeur ne paroit pas apporter de changement notable dans la nature du gaz dissous dans l’eau de la mer. Celui que les eaux pro- fondes tiennent en dissolution , ainsi qu'on en peut juger par une expérience de M. Biot, contient à - peu - pres les mêmes proportions d’oxigène , que celui des eaux voisines de la surface. Il est par con- séquent propre à servir à la respiration des poissons. M. Delaroche à trouvé lui-même vingt-six centièmes et demi d’oxigène dans le gaz contenu dans de l'eau prise à 200 brasses (330 mètres ) de profondeur. (551) | M. Delaroche se propose de traiter dans un autre mémoire de l'in- fluence, que la pression résultante du poids de l’eau exerce sur les poissons qui vivent dans les grandes profondeurs des mers. BOTANIQUE. Sur plusieurs genres détachés de celui du Juncus; par ; M. DEsvAUX. M. Desvaux s'étant persuadé par beaucoup d'observations que /outes Jounx. Dr Borax, les fois qu'un genre de plantes renfermoit quelques groupes distincts de Ne, 5 et 4. leur congénère , par leur port, ces groupes offrent des caractères dis- téncts ; il a examiné d’après ce principe le genre Juncus Jonc, et il a cru pouvoir en détacher quatre qui lui ont paru suffisamment carac- térisés. L'un d'eux, le Luzula , avoit été admis sous ce nom par M. De- candolle, dans sa Flore. française. Il avoit été formé d’abord sous celui de Juncoides, par Micheli, et adopté par Adanson. Il comprend plu- sieurs espèces , dont M. Desvaux donne la monographie dans son troi- sième numéro ; mais les autres n’en ont qu’une seule. L'auteur a employé, pour déterminer le caractère de ces genres , la nomenclature technique de M. Richard, en sorte que c’est une appli- cation des principes de ce savant professeur. Mais il ne s’est pas borné à une simple détermination de genre, car par les observations qu'il a répandues dans son travail , il a trouvé le moyen d'envisager la science plus en grand. C'est ainsi que, contre l'opinion généralement recue, M. Desvaux re- connoissant un calice et une corolle aux fleurs des Jones et autres plantes de la même famille , il apporte pour appuyer son sentiment, des con- sidérations majeures sur la nature de ces hu parties des fleurs. Dans une autre occasion, il énonce comme un principe , que £out fruit qui n'est point anguleux dans aucune de ses parties , n'est pas déhiscent , D » . sur-tout s’il est sphérique. Caractère essentiel des nouveaux genres. Luzura. Calice et corolle triparties , découpures glumacées , six éta- mines , capsule trivalve , uniloculaire , trisperme ; feuilles planes , souvent velues. M. Desvaux rapporte vingt-quatre espèces à ce genre : il donne la figure de six ; elles habitent l'Europe, excepté six où sept qui ont été trouvées en Amérique. Ce nom de Luzula est ancien; il paroît altéré de £Luciola, petite lampe, parce qu'on croyoit que la plante qui la portoit, luisoit pen- Jourx. DE Pays. Avril 1800. (552 ) dant la nuit. Il s’est singulièrement dénaturé, car Scaliger établit d'une manière probable , que le nom d’Æl/eluia, donné à l’oxalis , en vient. Crruaroxis. Calice une fois plus court que la corolle, trois étamines , capsule presqu’uniloculaire, cloisons persistantes et atachées à la colonne centrale; graines nombreuses, feuilles planes, fleurs capitées. Ce genre ne comprend qu’une seule espèce , c'est le Juncus repens de la Flore américaine de Michaux ; il l'avoit trouvé en Géorgie et en Caroline, Son nom vient du grec Cephalé, tête, et Oxys aigue, à cause des divi- sions de ses fleurs , qui sont très-aigues. Rosrkovia, calice et corolle de même longueur, six étamines , cap- sule globuleuse ne s'ouvrant pas , trois réceptales pariétaux; graines nombreuses Le Juncus magellanicus de Lamarck, recueilli par Commerson au détroit de Magellan , forme à lui seul ce genre. D'après la forme de son fruit, nous lui croirions plus d’aflinités avec les Xyris, que les Joncs proprement dits. L'auteur lui a donné le nom de M. Rostcow, qui a publié depuis peu à Berlin une monographie du genre Juncus. NMansipospennum , calice triphylle, de près du double plas long que la corolle, six étamines , trois stigmates épais, capsule s’ouvrant en trois au sommet, uniloculaire , tégument des graines lâche et paléacé. Ce genre est formé du Juncus grandiflorus de Linué , recueilli au détroit de Magellan , par Forster. Son nom est formé du grec marsipos , bourse, et spermum , graine , à cause de la dilatation des tégumens des graines. Plusieurs autres plantes ont des graines conformées à-peu-près de même, notamment les Drosera etles Orchidées , d'apres cela, ce nom pourroit leur convenir aussi bien qu’à ce nouveau genre. AM M'IN'É'R'ALF10,G PE Description du Dichroïte; nouvelle espèce de pierre; par M. L. CORDIER. M. Werner avoit déja fait, en 1806, une nouvelle espèce de cette ierre , sous le nom d'hyolitbe, et c’est sous ce nom que M. Karsten vient d’en donner la description dans ses Tables minéralogiques, édition de 1808. Mais , comme le fait très-justement observer M. Cordier, ces des- cripüons qui peignent fort bien l'échanullon que l'on décrit, n’établissent point la valeur des caractères qui distinguent un minéral d’un autre; elles ne peuvent donc pas faire connoître si ce minéral doit être considéré comme une espèce distincte et précise ou comme une simple variété d’une espèce déja connue. = (355) Le Dichroïte se présente ordinairement sous forme de grains irré- guliers confusément aggrégés, ou sous celle de petits cristaux prismati- ques hexaëdres ou dodécaëdres, d’une couleur bleue d’indigo , violette ou jaune brunâtre , selon les variétés et selon la manière de les regarder. Leur cassure, quoique vitreuse et éclatante, offre quelquefois des indices de lames. Il est assez dur pour rayer le verre ; il raie même le quartz, mais foiblement. Les acides n’ont aucune action sur lui, le feu du chalumeau ne l'alière que difficilement ; il fond alors en un émail gris verdâtre trés-clair. Tous ces caractères qui, comme les plus apparens, peuvent servir à mettre sur la voie pour faire reconnoître le Dichroïte, ne sufhroient pas, s'ils étoient seuls, pour faire établir, une espèce minérale, il en faut de plus précis et de plus importans. On les prendra 1°. dans la forme primitive qui est le prisme hexaëdre régulier, divisible de manière à donner pour molécule intégrante un prisme triangulaire dont la base est un triangle rectangle scalene , ce qui le distingue essentiellement de tous les minéraux connus , ayant pour forme primitive le prisme hexaëdre ; 2°. dans la pesanteur spécifique qui est de 2,560 , (un dixième plus foible que celle de lémeraude) 3°. dans la manière dont il réfléchit la lumière. Le Dichroïte présente à cet égard un phénomène particulier , que M. Cordier propose d'appeler la double couleur par réfraction. En effet, si on re- garde certains Dichroïtes translucides parallelement à l’axe du prisme , ils paroissent d’une couleur bleue très-intense ; mais si on les regarde perpen- diculairement à cet axe , on les voit alors d’un jaune branâtre trèes-clair. : Cette pierre a été rapportée , il y a vingt ans , du cap de Gattes, par le sieur Launoy. M. Cordier l'y a recueillie lui-même, il y a quelques années ; on l’a trouvée au Granatillo, près Nijar, et au pied des montagnes qui entourent la baie de San-Pedro. Elle est engagée dans une brèche volcani- que qui renferme des scories, des layes vitreuses noires et des laves basal- tiques et pétrosiliceuses ; c’est dans cette dernière qu’on rencontre spécia- lement le Dichroïte, il y est en grains disséminés. On le trouve encore dans le tufa blanchâtre qui sert de base à la brèche et dans le grauit feuilleté qu’elle contient. Les cristaux de Dichroïte ont éprouvé, comme les roches qui les renferment, des altérations du feu, qui les ont gercés et même frités. La plupart sont en outre recouverts d’un enduit blanchâtre tres-mince , qui ternit leur éclat naturel. A> Bb. PHYSIQUE. Sur les phénomènes qui dépendent des formes des molécules de la lumière; par M. MALUS. ( Suite.) Lorsqu'un rayon est réfléchi par la surface d’une glace sous un angle Torn. I. N°. 21. 2°. Année. 46 INSTITUT NaT. (354) de 54° 45/, on reconnoit que toutes ses molécules sont disposées de la même manière , puisque, en présentant perpendiculairement à ce rayon un prisme de cristal de chaux carbonatée , dont l'axe est dans le plan de réflexion, toutes ses molécules sont réfractées en un seul rayon ordinaire ; aucune d’elles n’est réfractée extraordinairenient. Dans ce cas, les axes analogues de ces molécules sont tous paralleles entre eux, puisqu'elles se comportent toutes de la méme manière. Nom- mons b l'axe de ces molécules qui se trouvent perpendiculaires au plan de réflexion. Toutes les molécules dont laxe € étoit perpendicu- laire à ce plan, out pénétré le corps diaphane. Donc, si on pré- sente. aux molécules réfléchies et sous.le même angle, une seconde glace parallèle à leur axe c, elles se trouveront dans le cas de celles qui n’ont pas pu étre réfléchies par la première, le rayon pénétrera donc en entier celte seconde glace. L'expérience confirme en°eflet que dans cette circonstance, toutes ses molécules échappent aux forces de ré- flexion. On sait que lorsque l’on place l’un sur l’autre deux rhom- boïdes de spath calcaire de manière à ce que leurs sections princi- pales soïent parallèles, un rayon solaire parallèle à ces sections prin- cipales ne produit que deux rayons émergens. Celui qui provient de la réfracuon ordinaire ou extraordinaire du premier cristal, est ré- fracté par le second en un seul rayon ordinaire ou extraordinaire : en effet, on concoit dans ce cas que sait que les axes des cristaux soient parallèles, soit qu’ils soient placés en sens contraire ; tout rayon sorti du premier cristal parallèlement à sa section principale , n’est pas di- visé par le second , car son mouvement a lieu autour de l’axe b ou de l'axe c, et nous avons vu par les phénomènes de la réflexion, que toutes les fois que le mouvement a lieu autour de ces axes , le rayon n'est pas altéré; toutes ses molécules conservent leurs mêmes axes pa- rallèles. La rotation autour de laxe à, étant la seule qui change la position respective des axes des molécules d'un même rayon. Lorsque le rayon ineident fait un angle quelconque avec les sections principales , les rayons qui proviennent de la double réfraction du pre- mier cristal, sont divisés en deux par le second , en sorte qu’on obtient alors quatre rayons émergens. H y a cependant dans cette circonstance deux cas diflérens où les phénomènes sont très-distincts, celui où les axes des cristaux sont paralleles , et celui où ils sont situés en sens con- traire. Lorsque les axes sont parallèles , il faut employer une lumière très-vive et éloigner sensiblement le plan d'incidence de celui des sec- tions principales, pour qu’on puisse appercevoir les rayons réfractés ordinairement par un cristal, et extraordinairement par l'autre. En effet, d’après la théorie , le maximum d'intensité de €es deux rayons n’est pas A trentième partie de celle du rayon qui provient de la ré- fraction ordinaire des deux cristaux; ce qui avoit fait penser aux phy- (1355. ) siciens qui ont écrit sur cette matière , que lorsque les secuons prin- cipales et les axes sont parallèles , la lumière se comporte de la même manière que dans la section principale , quelle que soit la direction du rayon incident. Cependant en employant une lumière vive, et les cir- constances convenables , l’observation répond parfaitement à la théorie. Le phénomène est beaucoup plus sensible lorsque les axes sont situés en sens contraire, La réfraction extraordinaire est produite par une force répulsive dont l’action est proportionnelle au carré du sinus de l'angle compris entre l'axe du cristal et l'axe principal & , de la molécule lumineuse, Toutes les molécules dont l'axe best perpendiculaire à cette force , sont ré- fractées ordinairement ; et toutes celles dont l'axe c lui est perpendicu- laire , sont réfractées extraordinairement. Les molécules réfractées ordi- nairement qui échappent à la force répulsive , sont dans le cas de celles qui échappent à la réflexion dans la première classe de faits que jai rapportés. Les phénomènes de la double réflexion à la seconde surface des cristaux diaphanes , sont analogues à ceux de la réfraction dans deux cristaux ; dont les sections principales sont parallèles , et leurs axes situés en sens contraire , en ÿ joignant cette propriété commune à tous les corps diaphanes, que lorsque la force réfléchissante est parallèle à l'axe c des molécules lumineuses , la réflexion est nulle, sous un angle déterminé. Ainsi, sans la connoissance de cette propriété singulière des corps diaphanes , la partie la plus extraordinaire des phénomènes de la double réfraction , seroit restée inexplicable. M. Malus n'entre pas dans de plus longs détails sur les applications de la théorie qu'il a exposée , il se contente d'ajouter qu'elle ramène à une même source une foule de faits qui sembloient n'avoir entre eux aucune analogie , et dont le défaut de liaison rendoit la mesure presque impraticable, Il ne prétend pas indiquer la cause de cette propriété générale des forces répulsives qui agissent sur la lumière ; il donne seulement 1ss moyens de lier entre eux les phénomènes, de les prévoir par le calcu et de les mesurer avec exactitude ; de même en rapportant les formes des molécules lumineuses à trois axes rectangulaires , comme le se- roient ceux d’un octaèdre , il ne préjuge rien sur la forme réelle de ces molécules, mais il présente ce résultat comme une conséquence du calcul auquel l'a conduit l'analyse des phénomènes qu’il a observés. Soc. pes Pnoress. DE LA FACULTÉ DE MED. ( 356 ) PHYSIOLOGIE ANIMALE. Recherches expérimentales sur le principe du sentiment et du mouvement, et sur son siège dans Les mammifères et les reptiles ; par M. LE GAIxLOIS, D. M. P. Ox savoit depuis longtems que certains reptiles sont susceptibles d'une survie plus ou moins longue, soit après l'extraction du cerveau ou la décapitation totale, soit après l’arrachement du cœur et des entrailles. On savoit aussi que certains oiseaux font encore plusieurs pas après qu'on leur a coupé la tête. Mais la théorie de tous ces phé- nomènes étoit demeurée couverte d’un voile presqu'impénétrable. Haller qui les connoïssoit, et les cite dans sa grande Physiologie , et qui parle même d’un veau qui marcha, et d’un homme qui batut des mains, après la décapitation , n'en pensoit pas moins que l’encéphale étoit le siège et le centre unique du sentiment et da mouvement. Dans ces derniers tems, un nouvel examen de ces phénomènes , et de nou- velles recherchés sur les différentes parties du système nerveux , avoient conduit plusieurs physiologistes à considérer l’ensemble de ce système comme un réseau dont toutes les portions concourent, jusqu'à un certain point, à lo production du sentiment et du mouvement. Mais celte opinion un peu vague laissoit à-peu-près dans la même obscurité les phénomènes dont il s'agit. On ne concevoit toujours point pour- quoi le canard , auquel on a coupé la tête, ne marche et ne survit que quelques instans ; tandis qu'après une semblable opération , la tortue survit un grand nombre de jours , et souvent des mois entiers. À peine même osoit-ou comparer entre eux des faits qui sembloient disparates, On ne concevoit pas mieux pourquoi, dans la même espèce , les indivi- dus auxquels on avoit seulement enlevé le cerveau , survivoient plus long- tems que ceux auxquels on avoit coupé la tête , et ces derniers plus longtems que ceux à qui on avoit arraché le cœur. Plusieurs faits ap- perçus par M. le Gallois, et dont nous allons rendre compte, paroissent propres à jetter du jour sur toutes ces questions , et sur beaucoup d’au- tres qui s’y rattachent. Dans une suite d'expériences faites sur les fœtus en 1806 et 1807, M. lé Gallois avoit observé que si l’on coupoit la tête à des lapins au moment de leur naissance, le tronc continuoit de sentir et de se mou- voir, et la tête de faire des baillemens pendant douze on quinze mi- nutes. Il reconnut en même tems que tous les phénomènes que pré- sentoit le tronc, étoient les mêmes pour la nature et pour la durée, que si Panimal eüt été asphyxié par submersion, avec cette seule différence que le tronc décapité ne fait aucun eflort d'inspiration. Il en conclut (357) ue le mouvement et le sentiment ne s’éteignoient que parce que la déauon avoit rendu Ja respiration impossible , et qu’en un mot, le tronc ne mouroit que d’asphyxie. S'il en étoit ainsi, l'insufllation de l'air dans les poumons devoit rappeler et entretenir la vie dans le tronc décapité , comme elle la rappelle dans l’animal asphyxié. C’est ce que l'événement justifia pleinement. L'insufflation pulmonaire fit repa- roître le sentiment, le mouvement et tous les signes de la vie, même en la commencant 12 ou 15 minutes après leur disparition totale. Cette expérience sé trouve consignée dans un mémoire fort étendu sur les fœtus , que M. le Gallois présenta à la Société de l'Ecole de Médecine dans le printems de 1808. 11 annoncoit à la fin de ce mémoire , qu'il étoit occupé à étudier ce que devenoient progressivement avec l'âge les divers phénomènes propres au fœtus naissant. Il a extrait de cette se- conde partie de son travail, ce qui a rapport a la section de la moëlle épinière près l’occiput, et à la décapitation , et l’a communiqué cette année à la même Société. Il a en même tems répété devant cette So- ciété, dans les séances des 16 février et 2 mars, etle 16 avril, devant MM. Chaussier et Duméril en particulier, les principales de ses expé- riences sur des lapins, des chats, des grenouilles et des salamandres. Voici les principaux résultats qu’elles ont offerts : 1°, 11 n’y a d’autre différence entre la simple section de la moëlle épinière, et la décapita- tion totale , que celle qui dépend de l’hémorrhagie. 2°. Cette différence presque nulle dans les premiers jours de la naissance , se prononce de plus en plus à mesure que l’animal avance en âge, en sorte qu'il de- vient très-diflicile de rappeler la vie dans un lapin décapité à l’âge de six semaines ou deux mois, malgré qu'on ait lié les carotides et les jugulaires , parce qu'il est presque impossible de modérer l'hémorragie des artères vertébrales , tandis qu’on la rappelle encore assez facilement dans des lapins de trois mois, après la section de la moëlle épinière. 3°. la section de la moëlle épinière et la décapitation , ne détruisent point immédiatement, comme on le pensoit, la vie animale dans Je tronc. 4°. Les phénomèmes auxquels elle donne lieu, sont ceux de l’asphyxie; ces phénomènes suivent la même marche, et l’âge les fait diminuer en intensité et en durée, suivant Ja même loi que ceux de l'asphyxie par submersion. L’extinction de la sensibilité arrive aux diffe- rens âges, à-peu-près aux époques suivantes , dans les lapins, à dater du moment où la moëlle épinière a été coupée : le premier jour de la naissance, à 12 minutes; le 5°, jour, à Q minutes ; le 10°. jour, à 6 minutes; le 15°. jour, à 4 minutes; le 20°. jour, à 5 minutes ; le 25e. jour, à 2 minutes et demie; le 50€. jour , à 2 minutes; de là au woisième mois, la différence est peu sensible, 5°. L'insufllationgulmonaire rappelle le sentiment et le mouvement après leur extinction, et les en- tretient pendant un tems encore indéterminé jusqu'à présent, comme ( 558 ) clle rappelle la vie dans l'asphyxié par submersion. La limite de son efficacité se raccourcit avec l’âge dans le même rapport; mais elle est un peu plus reculée , aux différens âges, dans le cas de la section de la moëlle que dans celui de lasphyxie par submersior. En général , l'insufilation cesse d’être eflicace, si on la commence plus tard qu'aux époques suivantes , toujours à dater de la section de la moëlle, et dans les lapins : le premier jour de la naissance, à 50 minutes ; le 5e. jour, à 17 minutes; le 10°. jour, à 10 minutes; le 15°, jour, à 7 minutes ; le 20°. jour, à 6 minutes ; le 25e. jour , à 5 minutes et demie; le 50€, jour, à 5 minutes ; le 60°. jour, à 4 minutes. Cette derniere li- mite demeure, ou à très-peu près, la même , dans le troisième mois. 6°, Si l'on détruit la moëlle épinière par l'introduction d'un stilet dans le ca- sl vertébral , tous les signes de la vie disparoissent instantanément dans toutes les parties dont les nerfs viennent de la portion de moëlle détruite, sans que l'insufilation pulmonaire, ni aucun autre moyen puisse les rap- peler, ni faire cesser la flaccidité cadavérique qui leur a succédé. 7°. Si on lie l'aorte pectorale ou abdominale, la sensibilité et les mouvemens disparoiïssent sans retour dans les parties postérieures à Ja ligature , et d'autant plus promptement, que l'animal est plus âgé ; mais ils persé- vérent et peuvent être entretenus par l'insufilation dans les parties anté- rieures. Si on lie seulement l’artère fémorale à sa sortie du ventre, ou même l'iliaque primitive, ils persévèrent aussi dans la cuisse du même côté. 89, Si l’on coupe en deux un jeune animal vers le milieu du corps, les deux moitiés continuent de sentir et de se mouvoir pendant un tems d'autant plus long, que l'animal est plus jeune; mais on peut anéantir instantanément tous les signes de la vie, dans l’une ou dans l’autre por- üon, en y détruisant la moëlle épinière. M. le Gallois a fait des expériences semblables sur les grenouilles et les salamandres. Il en résulte que quand on coupe la tête à ces ani- maux, le tems de leur survie dépend du lieu où l’amputation à été faite. Si cette porüon de l’encéphale , d’où dépend la respiration a été emportée avec la tête, ils ne survivent que le tems qu'ils peuvent supporter Vasphyxie ; si au contraire cette partie est demeurée intacte et unie à la moëlle épinière , ils survivent longtems, et ne meurent que de foi- blesse ou d’inanition; mais leur survie est plus ou moins abrégée , si le contact de l'air ou une autre cause vient à aflecter la partie dont il s'agit, ou bien si une hémorragie un peu notable à eu lieu ou se renouvelle. Si, sans faire aucune lésion au cerveau ni à la moëlle épi- niere, on lie le cœur à sa base ou qu'on larrache, la survie n’est que de quelques heures, et beaucoup plus courte que dans le cas de simple asphyxie. S lon coupe un de ces animaux en deux, de manière qu'il y ait dans chaque segment une certaine longueur de moëlle épinière ; les deux segmens survivent séparément quelques heures. Mais si, auslieu (559) de ces diverses épreuves , qui toutes permettent une survie plus ou moins lonoue , on ouvre simplement le canal vertébral pres de la tête, et qu'on y introduise un stilet pour détruire toute la moëlle ; on tue l'animal sur-le- champ. De tous ces faits, l’auteur conclut, 1°. que le principe du sentiment et du mouvement dans le tronc, dérive de la moëlle épinière et non du cerveau ; 2°. que les nerfs n’en sont que les conducteurs ; 5°. qu'ils le puisent au lieu même d’où ils naissent ; mais que par une anomalie bien digne d'attention, les nerfs d'où dépendent les phénomènes mécaniques de la respiration , empruntent le principe de leur action du cerveau, et non de la moëlle épinière, malgré qu'ils semblent naître de cette moëlle ; 4°. que cette disposition , en plaçant le premier mobile de la respiration dans la tête, y place réellément le siège de la vie; 59. que si ce premier mobile qui, d’après les expériences de l’auteur sur les chiens , les chats et les lapins , est situé dans la queue de la moëlle allongée ,»l’étoit dans la moëlle épinière ; ces animaux pourroient vivre sans tête, et ne périroient souvent dans ce cas, que d’inanition; 6°. que dans l’état actuel des choses, pour qu'ils puissent vivre d'eux-mêmes sans tête , 1l faut , 1°. que l’organe où réside le premier mobile de la respiration demeure intact, pendant et après la décapitation ; 2°. que l’'hémorra- gie soit assez modérée pour que la circulation conserve une certaine ac- üvité non-seulement dans le reste du corps, mais spécialement dans l'organe dont il s’agit : deux conditions qu'il est presqu'impossible de remplir dans les animaux à sang chaud , mais qu’on obtient assez faci- lement dans ceux à sang froid ; 7°. que le principe du sentiment et du mouvement qui réside dans la moëlle allongée et épinière , constitue personnellement létre, et que le reste de l’organisation d’uu animal ne sert qu’à mettre ce principe en rapport avec les objets extérieurs, ou bien à lui préparer et à lui fouruir le sang artériel nécessaire à son entretien ou à son renouvellement; 8°. que ce principe est divisible comme la moëlle épinière elle-même , et que dans chaque moitié ou segment , il conserve le sentiment du r0ë ; q°. que c’est l’altération chimique du sang , ou la cessation de la circulation dans la moëlle, qui produit son extinc- tion ; 10°. que cette extinction survient dans lun et l’autre cas au bout d’un tems, qui varie dans les diflérentes classes d'animaux, et dans les différentes espèces, et qui est considérablement plus long dans les ani- maux à respiration partielle , comme les reptiles, que dans ceux à res- pe complette; et ; parmi ceux-ci, bien des fois moins long dans adulte que dans le fœius, Jequel ne jouit aussi que d’une respiration partielle dans le sein de sa mère; 11°. que pour retarder ‘ette extinction indéfiniment dans chaque segment de la moëlle, supposé dans l’état sain, il sufiroit de pouvoir y entretenir l’abord du sang artériel avec une force déterminée ; 12°. qu'un effet analogue doit avoir lieu naturellement dans. InsTiITUT NAT. 16 Janvier 1609. ( 360 ) les animaux dont la respiration ne s'opère pas dans un foyer unique, et dont la circulation ne dépend pas d’un centre commun. CD: A BTS -MÉCANIQUE S Sur L Appareil fumivore de M. GENGEMBRE. MM. Guyron-Monveau et pe Pronx ont fait à la première classe de l'Institut, un rapport sur l'appareil fumivore construit par M. Gen- gembre pour la machine à feu qui met en mouvement le laminoir de la Monnoie à Paris. Dans cet appareil, le tuyau par où s'échappe la fumée fait une ré- volution autour de la chaudière, et deux autres tuyaux partant des deux côtés de la bouche du foyer, font chacun autour de la même chaudière une demi -révolution , et vont se rendre à l’orifice inférieur du premier tuyau; ils y portent ainsi de l'air qui, se mélant à la fu- mée , et parcourant avec elle toute la circonférence de la chaudiere , en achève la combustion. Le calorique qui se dégage pendant cette opération , contribue à échaufler la chaudière, et il ne s'échappe que des gaz transparens où tout ce qui étoit combustible, est complette- ment brülé. " On a observé que cet eflet qui a constamment lieu tant que la porte du fourneau est fermée , cessoit dès qu’elle étoit ouverte, parce qu'a- lors l'air cesse de s’introduire par les deux tuyaux latéraux, et que celui qui entre par la porte perd son oxigène dans le foyer, et n'ar- rive en contact avec la fumée, que quand il n’est plus propre à la combustion. On peut prévenir cet inconvénient en disposant le fourneau de ma- nière à y renouveler le combustible, sans établir de communication entre l'air extérieur et le foyer, comme cela arrive dans l'appareil appelé athanor. L'idée de faire consumer la fumée en la mettant en coutact à une température suflisamment élevée, avec de l'air qui n'ait point eneore erdu son oxigène , se trouve dans plusieurs ouvrages publiés depuis longtems. M. Gengembre en à fait une heureuse application aux ma- chines à feu. MM. Clément et Desnrmes l’avoient déja appliquée il y a sept ou huit ans aux chaudières de leur manufacture de couperose , établie alors à Paris, près de la Garre; et M. Champy, il y à envi- ron deux ans, aux fourneaux du séchage artificiel de la poudrerie d'Essone. NOUVEAU BULLETIN D'E S'ASICI-ENIG ES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. PARIS. Jullet 1809. Te D TER 7 HISTOIRE NATURELLE, ZOOLOGIE. Monographie du genre Atèles; par M. GEOFFROY- ST.-HILAIRE. L’aureur appelle du nom d’Æièles les singes d'Amérique qui ont la main émparfaite, ou formée seulement par quatre doists. Cette petite division des singes ne repose pas uniquement sur la considération du manque de pouce aux pieds de ‘devant : tous les singes qui s’y rap- portent, ont encore pour caractères communs la tête arrondie , le mu- seau court, six dents molaires , une tres-longue queue , fortement pré- hensile, avec une partie nue et calleuse ; les formes du corps gréles : les extrémités enfin extrêmement alongées. Les auteurs systématiques n'ont connu qu'une seule espèce de ce genre , le sémia paniscus. M. Geoffroy-Saint-Hilaire en décrit cinq , savoir ; JL. ATëce cHamek. Æ4teles pentadactylus. Caract. Noir , un rudiment de pouce aux mains. Il. Arëce coura, 4éeles paniscus. Caract. Noir , sans pouce. IT, ÂTEcE À FACE ENCADRÉE, Ateles marginatus, Caract. Noir, le tour de la face blanc. IV. Arèce Berzenurn. “teles Belzebuth. Caract. Noir en-dessus , blanc en-dessous. V. ATÈLE aArACcunoïiDr. ÆAteles arachnoïdes. Caract. Brun-fauve. Torn. [. IN°. 22. 2°. Année. ANNALES pu Muss D'Hisr. NAT. TT, 13 ( 362) Tous sont de l'Amérique méridionale. Buflon a décrit la première et la deuxième espèce , qu'il a confondues , vol. XIV, arucle du Coaïta. La troisième , qui provient du Brésil, est décrite pour la première fois. La quatrième publiée par Brisson, a été oubliée depuis. La cinquième enfin, a été plutôt annoncée que publiée , par Brown. Histoire de la Jamaïque , et par Edwards, Glanures. Sur trois nouveaux genres d'oiseaux voisins du genre Corvus, établis sous les noms de Gymnoderus , Gymnocephalus , ec Cephalopterus ; par M. GEOFFROY-ST.-HILAIRE. Annales du Muséum Sous le nom de Gymnoderus Cayennensis, auteur décrit le colnud d'Histoire naturelle. de Cayenne de Buffon, ou le corvus nudus de Linneus. Sous celui de G) mnocephalus Capucinus , le choucas chauve ou le corvus calyus. Et sous celui de Cephalopterus ornatus , une nouvelle espèce du Brésil remarquable par une sorte de long fanon emyplumé, et par une quantité de longues plumes étendues en un large parasol sur sa tète. Ces trois espèces ne pouvoient être ni grouppées ensemble, ni réunies aux Corvus, d’après les considérations suivantes. Les gymnodères ont le bec renflé, large, assez court, un peu ap- plati à sa racine, échancré de chaque côté près de la pointe, et terminé par un crochet : les pieds assez grèles et foibles , les narines couvertes de soies nombreuses, droites et veloutées, et les parties latérales du cou nues. Les gymnocéphales ont le bec renflé, étroit, assez long, un peu applati à sa racine , échancré de chaque côté pres de la pointe, et terminé par un crochet, les pieds assez grèles et foibles, les narines en grande partie couvertes par une simple expansion cornée, le cou gros, et la tête nue. Enfin , les céphalopières ont le bec trèes-renflé, fort , très-long , voüté à sa racine, et sans échancrures ni crochet ; les pieds grêles et très- foibles , les narines dégagées, la racme du bec et la tête couvertes de 5o à 80 plumes droites très-hautes , formées dans plus de leur moitié inférieure d’une tige blanche et roide et terminées par un épi de barbes noires , qui se renversent en-devant Ce singulier oiseau , également remarquable par les longues plumes qui garuissent un repli de la trachée-artère apparent en-dehors, est d'un noir très-foncé, sauf lextrémité des plames de la huppe et du jabot qui est violette avec des reflets métalliques. On eu trouve une tres-bonne figure, de grandeur naturelle, dans les Annales du Muséum d'Histoire naturelle , tom. XIII, pag. 255. (363) Mémoire sur les Tortues molles; par DM. GEOFFROY- ST.-HILAIRE. L'aureur comprend dans un genre à part toutes les tortues dont le pourtour de la carapace est miou et cartilagineux : il lui donne le nom de {rionyx , Ou de tortue à trois doiots. Ce n'est pas cependant que cette particularité offre un caractère très - essentiel en lui-même, mais elle présente le trait qui isole le micux ces tortues des autres. Elles sont toutes pentadactyles, et n’ont d'ongles qu'aux trois seuls doigts intérieurs ; aux pieds de devant, comme à ceux de derrière ces pieds sont larges ; les doigts distincts et tous susceptibles d'agir séparément, quoique réunis par une membrane. On reconnoit encore les trionyx à la longueur du cou, à l'existence d’une petite trompe et de lèvres réelles et mobiles, ainsi qu'a l’ouver- ture de l'anus qui est située tout à l'extrémité de la queue , et le trait le plus remarquable de leur organisation , est non-seulement l'état de mollesse où se trouve*le pourtour de leur carapace , mais l'absence t0- tale d’écailles pour la recouvrir. Ces faits sont sans doute remarquables , et ils offrent plus de caractères qu'il n’en faut pour engager à former un grouppe à part des tortues molles, et qu'il soit utile d’insister davantage sur la nécessité d'établir ce nouveau genre. C’est une anomalie si grande qu’une carapace qui ne participe pas à la solidité qui lui est habituelle, lorsque cette circonstance fait ordi- nairement toute la sécurité des tortues, que l’auteur examine si cette différence tient à quelque chose d’essentiel dans l’organisation. Le plastron est formé dans toutes les tortues par neuf points d’ossi- fication. Ou il arrive, comme dans les émydes et les tortues proprement dites, que ces neuf points d'ossification croissent et s'étendent indéfi- niment jusqu’à ce qu'ils se rencontrent et ne forment plus qu’une seule plaque : ou bien comme dans les chélonées et les trionyx , l’ossification de chacun s'arrête de manière à laisser au milieu de tous ces os quelque espace vide. Tant de pièces dans le plastron pourroient faire croire qu'il est entré dans sa formation des os étrangers à la composition d'un ster- num proprement dit , comme des côtes sternales, par exemple ; idée d'autant plus naturelle à admetre, que ses parties latérales sont terminées par un certain nombre de digitations ; cependant il n’en est rien. Les analogues des côtes sternales ne manquent pas dans les tortues : elles existent dans ces pièces articulées qui forment le bord des carapaces , el qui se voient à la suite des côtes vertébrales. Le plastron ou le sternum des tortues s’atiache sur ces pièces sternales, SoctÈTE PHILOM, 3 Juin 1609. (564) en sorte qu'il ne manque rien d’essentiel dans le thorax de ces ani- maux, et que tout ce que cet ensemble présente de singulier, à un premier apperçu , dépend uniquement d’une ossification plus on moins complette de tout le coffre pectoral et des formes particulières qui résultent de cette circonstance. Présentement les trionyx qui ont le pourtour de leur carapace mou pourtour qui est visiblement situé au-delà des côtes vertébrales, seroient- ils des animaux en qui les os ou pièces sternales manqueroïent abso- lument ? Il est facile de se convaincre du contraire. Un fort cartilage contenu entre les tégumens du dessus et du dessous , remplace ces pièces. Il est dans les mêmes rapports, car il forme le bord de la carapace des trionyx, et aussi dans les mêmes connexions, puisqu'il s'articule de méme d’une part avec les côtes vertébrales , et de l'autre part, avec le plastron ou le sternum. La différence de consistance de ces parties dans ces différentes tor- tues, n'ofire rien de plus surprenant que ce qu’on observe journelle- ment dans les mammifères, dont les uns ont Île sternum osseux, et les autres , cartilagineux. ss On donne aux neuf pièces du sternum ou du plastron des tortues, les noms suivans : aux trois antérieurs, ceux de pièce impaire et d’appendices antérieurs ; aux deux postérieurs , ceux d'appendices pos- térieurs : enfin aux deux paires du centre étendues latéralement , ceux de branches , antérieures et postérieures , selon leur position respective. Tableau des espèces du genre Trionyæx. On les a rangées ici d'après leur plus grande convexité. I. Trionyx DE Coromanper. Trionyx.Coromandelicus. Caract. Sept callosités au plastron. Tortue chagrinée. LacéPine. Testudo granosa. SCuOEPrF. — granulata. SuAW. Desc. Carapace bombée et lisse (1). Le bord antérieur et le posté- rieur de la partie molle ossiliés. Les côtes libres dans la moitié de leur longueur. Plastron long et couvert de sept plaques calleuses, deux qui corres- pondent aux branches latérales , deux aux appendices antérieurs, deux aux appendices postérieurs ; et une à la piece impaire. en ————"—— ———"————————"—————— {) Dans les sujets frais: elle n’est chagrinée ou grenue que dans les sujets desséchés, Il en est de même de toutes les tortues molles qui sont lisses ou presque lisses en dessus quand elles sont fraîches, et grenues, même ridées , quand leurs carapaces sont desséchées, ( 565 ) Queue dépassant l'extrémité de la carapace. Parri. La Côte de Coromandel. II. Trionyx DE JAvA. Trionyæ Jasanieus. Caract. Deux callosités : carapace convexe et renflée latéralement : appendices antérieurs contigus à leur base. Amyda Javanica, par M. Scuwrcer, dans un manuscrit communiqué à l’Institut. Desc. Carapace convexe , renflée latéralement , semée longitudina- lement de petites crêtes en zig-zag. L'extrémité antérieure de a partie molle bordée de tubercules. Plastron ayant les deux appendices antérieurs contigus à leur base, et s’écartant en-devant comme les branches d'un V. Deux plaques calleuses correspondantes à une portion des branches latérales. Les appendices postérieurs en partie ossifiés à leurs bords correspon- dans. La queue plus courte que l'extrémité de la carapace. Parre. Java et les îles voisines, selon M. Leschenault. HT. Trionyx À carënr. Trionyx carinatus. Caract. Quatre callosités : carapace convexe, déprimée latéralement et saillante au-dessus de la colonne épinière, Testudo rostrata. TuumsErc. è om membranacea. BLumensaAcu. SCANEIDER. — rostrata. Scuorprr. SHAW. Tortue à bec. Daupi. Bosc. Desc. Carapace convexe , déprimée latéralement et relevée en carène au-dessus de la colonne épinière. Côtes libres dans une moitié de leur longueur. L’'extrémité antérieure de la partie molle bordée de tubercules, Plastron ayant ses appendices antérieurs écartés à leur base et se dirigeant en avant presque parallèlement. Quatre plaques calleuses formées aux dépens d’une partie des branches latérales et des appendices postérieurs. Ceux-ci articulés ensemble par quelques points seulement de leurs bords intérieurs. La queue plus courte que l'extrémité de la carapace. Parrie. Inconnue. IV, Trionyx ÉTOILÉ. Trionyx stellatus. Caract. Cinq étoiles sur la partie postérieure de la carapace. Testudo cartilaginea. Bonrazrr. Gmeu. ( 366 ) Desc. Carapace convexe, déprimée latéralement, légèrement renflée au-dessus de la colonne épinière , semée de petites crètes en zig-zag. L’extrémité antérieure de la partie molle bordée de tubercules. Plastron ayant ses deux appendices antérieurs contigus à leur base, el s'écartant comme les branches d’un V. Les côtes. . . . .« . . . ) n’offrent pas de caractères certains , à Les plaques. . . . . . . » cause du jeune âge du sujet qui à Les appendices postérieurs.ÿ servi à cette description. La queue plus courte que l'extrémité de la carapace. À Cinq étoiles sur la partie supérieure et postérieure de la portion molle de la carapace, chacune formée par une tache noire circu- laire et par une série de points blancs étendus autour , comme autant de rayons. Parriæ. Inconnue. V. Trionyx D'Ecyrre. Trionyx Egyptiacus. Caract. Quatre callosités : carapace peu convexe. Les deux appen- dices antérieurs très-écartés l’un de l’autre et parallèles. T'estudo trianguis. ForskAELz. GMELIN. Desc. Carapace peu convexe, fort légèrement renflée au-dessus de la colonne épinière , cette ligne saillie s’annonçant dans les jeunes sujets par une double série de petits points (ce qui se voit également dans les espèces précédentes ).” D'un vert foncé , nué de blanc partout. Côtes libres seulement à leur extrémité. L’extrémité antérieure de la partie molle de la carapace festonnée et dépourvue de tubercules. : Plastron ayant ses deux appendices très-écartés l'un de l'autre, et dirigés parallelement en-devant. Quatre plaques calleuses, formées aux dépens d'une partie des branches latérales et des appendices postérieurs. Ces appendices articulés seulement par quelques points de leurs bérds intérieurs. Queue plus courte que l'extrémité de la carapace. Parme. L'Egypte. VI. Trionvx aprcari. Trionyx subplanus. Caract. Carapace presqu’entièrement plate, sans zig-zag, sans arète dorsale, offrant une surface finement chagrinée. Parrie. Inconnue. Nota. Ces six espèces existent au Muséum d'Histoire naturelle. Le trionvx étoilé de cette collection est l'individu même d’après ( 367 ) lequel Boddaert a fait sa description. Il est jeune. Boddacrt en a donné deux bounes fisures de grandeur naturelle. On ne connoît encore qu'une carapace du trionyx applat, et ce- pendant on se croit fondé à annoncer à son sujet une nouvelle espèce, ou tout au moins une espèce distincte des cinq précédentes ; car, à la rigueur , il se pourroit que cette carapace appartint aux deux espèces qui manquent au Muséum : toutefois on ne le suppose pas, la descrip- uon de ces deux espèces faisant mention de leur convexité. On ne les à pas rangées ici d’après ce caractère , parce qu'on a été privé de le connoitre avec précision. VIL Trionvx pr £a GéorGir. Trionyx Georsianus. Caract. Deux callosités : la queue presqu’aussi longue que l'extrémité de la carapace. Testudo ferox. PeNNANT. SCHNEIDER , etc. La molle. Lacréprpe. BONNATERRE. Tortue de Pennant. Daunin. Desc. La carapace d’un brun noirûtre , lavé de verdâtre , le plastron blanc. Des tubercules lisses et oblongs sur le devant et le derriere de la carapace. Deux plaques calleuses au plastron , correspondantes aux appen- dices postérieurs. La queue dépassant à peine l'extrémité de la carapace. Parre. Les fleuves de la Géorgie et de la Caroline. VIT. Trioxyx DE L’EuPHRATE. Trionyæ Euphraticus. Caract. Sans callosités : queue dépassant l'extrémité de la carapace. La tortue de l'Euphrate, Orxrvier. — Daunin. Bosc. Desc. La carapace d’un vert obscur en-dessus. Le plastron lisse et d'un blanc pur. Queue dépassant d’un quart de sa longueur l'extrémité de la carapace. Paris. Le Tigre et l'Euphrate. Nota. On a compris parmi les tortues molles, tantôt comme es- èce distincte, et tantôt comme simple variété de la tortue molle de Pennant, une espèce qui a été vue dans la Floride, par Bartram, et décrite par lui sous le nom de Tortue aux grandes écailles molles ; non-seulement elle n'est pas une variété de la tortue de Pennant, mais elle n'appartient pas même au genre Trionyx : en rapport avec Ja matamata , elle devra former une deuxième espèce du genre Chelys. IxsrrTur NaT. _ Mai 1805. \ ( 3568 ) M 1 NE RrA 0 CHE Note sur un Oxide naturel de chrôme. M. Lescuevin a trouvé dans trois montagnes contigues des envi- rons du Creusot, département de la Côte-d'Or, des roches vertes colorées par de loxide de chrôme. Ces roches étoient déja connues sons le nom impropre de calcédoine du Creusot, mais on ignoroit et d’où elles venoient précisément, et quelle matière les coloroit. M. Leschevin se propose de publier les détails de cette découverte. M. Descostils, qui a analysé cette substance verte , l'a trouvée com- posée de Si Ce ER LA LIEL DATE SES CIS PT SI AE Alunmne! a: 1. ie Mau ee) Hot me Chaux (une trace) ETC MEN EN: Re nri nl Feruondére AE LORIE Ode sverté del chrome... Li CCI. 2 Penteraukfens ont ten NUE en den que Le ED LeO Perter cs 2n4004,5 PHYSIOLOGIE. Des effets de l'Upas Tienté sur l’économie animale; par MM. DELILLE ef MAGENDIE. MM. Macrxnte er Deuie ont fait dernièrement des expériences par lesquelles ils ont voulu constater quelle est sur l’économie animale l’ac- tion de la matière avec laquelle les sauvages de Java et de Bornéo empoisonnent leurs armes. Cette matière est l'extrait de l'Upas tienté, végétal appartenant au genre des Strychnos , petite famille naturelle , voisine des Apocinées. D fi ? Le détail de ces expériences a été lu à l'institut. En voici les ré- sultats. 1°. Des morceaux de bois, du volume et de la forme des tuyaux de plumes ordinaires, ayant été couverts d'extrait , ont été enfoncés dans les muscles de la cuisse d'un chien, pesant environ 18 kilogr. ( 369 ) Au bout de 5 minutes, convulsion générale de tous les muscles ; la colonne vertébrale se redresse, au point que les pattes de devant quittent un moment le sol. Calme de quelques secondes ; puis contrac- tion générale plus marquée et plus longue : redressement plus sensible de la colonne vertébrale ; respiration plus accélérée ; cessation subite des accidens , respiration plus lente : calme d’une demi-minute ; après quoi, nouvelles convulsions ; roideur des pattes antérieures qui sont dirigées en arrière : respiration très-rapide; redressement de la co- lonne vertébrale ; la tête est portée en haut, et renversée sur le cou ; les pattes antérieures roides et rapprochées de l'abdomen ne soutiennent plus le thorax. Pour éviter la chùte, l'animal marche très-prompte- ment sur les pattes postérieures ; en même tems , la contraction est plus intense ; les muscles de l’épine soulèvent la poitrine et la tête ; puis, roideur et immobilité des pattes postérieures ; l'animal tombe sur la mächoire, sur le côté. Tétanos complet et immobilité du thorax : cessation de la respiration ; couleur bleue de la langue et des gencives , comme dans l’asphyxie ; télanos et asphyxie d’une minute, puis cessation subite du tétanos, et graduelle de l’asphyxie , à meswe que les mouvemens de la respiration se rétablissent. Zendant tout ce tems , l’action des sens conserve une intégrité parfaite. La chüte sur le côté se continue ; les forces paroissent épuisées : au bout d’une minute, tétanos général d’une intensité surprenante ; redoublaut d’é- nergle par secousses, au point que le plancher du lieu où se fait l'expérience en est ébranlé : ces secousses sont comme électriques ; celte dernière attaque est plus prolongée , puis cesse subitément ; en- Suite, Contractions convulsives des muscles de la face; respiration pénible , mais l'asphyxie disparoît , et la langue devient rosée. On a voulu voir quels étoient les mouvemens de la circulation. En tou- chant la région du cœur , on à provoqué une roideur tétanique géné- rale, et cela, par trois fois ; de même, en touchant les pattes, la tête, la queue, etc. Enfin, au bout de 5 minutes, nouveau tétanos, secousses convulsives très-fortes , qui durent 2 minutes; mort. Après avoir ouvert la poitrine et l'abdomen, on a trouvé les sys- têmes artériel et veineux gorgés d'un sang très-noir, comme après l'asphyxie. En visitant le lieu blessé, on a vu qu'il étoit coloré en jaune brunûtre. 2°. La même expérience à été refaite de la même manière sur un cheval, six chiens, trois lapins ; elle a donné les mêmes résultats, Seulement, si l'animal est vigoureux , les accidens sont plus intenses, plus répétés; ils se reproduisent quinze et vingt fois avant la mort. Si l'animal est foible, il meurt dès la troisième ou la quatrième Tom, [. No, 22, 2°, Année. 48 (370 ) atiaque. Dans tous les cas, jamais les fonctions des sens et du cer- veau ne sont lésées , à moins que l’asphyxie ne soit à son dernier degré. | De tout cela, les auteurs ont conclu que l'extrait d’upas est absorbé , qu'il circule, et qu’étant déposé sur la moëlle de l’épine , il excite cette portion du système nerveux, comme le feroit un agent mécanique , ou le fluide galvanique lui-même. 5°. Mais l'upas est-il réellement absorbé? c'est ce que démontrent les expériences suivantes. Un peu de dissolution d’upas a été injecté dans la cavité du péri- toine, par la voie de la tunique vaginale d’un chien, pesant 12 kil. Au bout de 20 secondes, les même accidens que tout-à-l’heure , mais plus rapides. L'animal meurt à la trgisième attaque. 4°. Quarante gouttes de dissolution sont injectées dans l’intérieur de la plèvre d’un cheval ; sur-le-champ tétanos ; asphyxie. Mort à la deu- xième attaque. E 5°. Huit gouttes d'extrait dissous dans 2 grammes d’eau commune sont versées dans les intestins grêles d’un jeune chien, du poids de 15 kilogr. Au bout de 6 minutes , première attaque; puis d’autres, toutes moins intenses : à la quinzième, mort. 6°. Des injections ont été faites dans les gros intestins, la vessie, le vagin. L'absorption de l’upas a été plus lente, les effets plus foibles : mélé avec les alimens dans l'estomac, l’upas ne manifeste son action qu'au bout d'une demi-heure; mais les accidens sont toujours mortels. 7°. En liant le pylore, et en faisant un trou à l’estomac , on Ya injecté 2 grains d’upas : une heure après, les accidens ont paru. 8°. En examinant les membranes séreuses et muqueuses , Sou- mises à l’action du venin, on n'y a pas trouvé trace d'irritation locale. 9°. L’upas pénètre-t-il dans le système circulatoire ? Huit gouttes de dissolution ont été injectées dans la veine jugulaire d'un cheval très - vigoureux. Sur-le-champ, tétanos, et mort en 3 minutes. 10°. Douze gouttes de dissolution ont été portées dans l'artère cru- rale d’un chien pesant 10 kilogrammes. Sept minutes après, accidens. 11°. Même injection dans la carotide d’un épagneul du poids de 14 kilogr. L'injection n’étoit pas achevée, que l'animal a placé sa tête entre ses pattes antérieures, et se rouloit en boule. Bouleyersement subit, général, complet des actes de la vie ; puis cessation; après quoi, accidens ordinaires. 12°. De l’upas ayant été introduit dans la cuisse d’un chien adulte, à l'instant où les accidens ordinaires ont commencé, on a fait la sec- ( 37: ) uion de la moëlle de l'épine entre l’occipital et la première vertébre cervicale : les convulsions tétaniques continuent. Cette expérience ayant été faite plusieurs fois, tantôt il y a eu une seule attaque , tantôt il y en a eu beaucoup plus, et jusqu'à quinze. 15°. On a pris un chien de moyenne grosseur, âgé de quatre à cinq ans, on l’a afloibli : puis, après'avoir coupé la moëlle de l’épine, derrière loccipital, on a jetté dans la plèvre du côté gauche , huit gouttes d'extrait dissous dans 4 grammes d’eau commune : les acci- dens ordinaires ont eu lieu avec la rnême énergie, tant qu’a duré la circulation. 14°. Après avoir fait la même injection dans la plèvre d’un fort chien, on a sur-le-champ détruit et même enlevé toute la moëlle de l'épine , avec une tige de baleine. Il n’y a pas eu de contraction, bien que la circulation ait continué dix minutes après la destruction de la moëlle de l’épine. 15°. Huit gouttes d'extrait dissous dans de l’eau, ont été injectées dans le péritoine d’un chien. Au moment où le tétanos étoit le plus marqué , on a enfoncé une tige de baleine dans la moëlle de l’épine. A mesure que la tige avancçoit, elle détruisoit avec la moëlle, les con- vulsions des parties. 16. Huit gouttes d’upas ont été versées dans la portion cervicale du canal vertébral. Presqu’aussitôt , roideur tétanique des pattes anté- rieures ; 6 minutes après , roideur des autres pattes : à la dixième minute , la roideur des pattes de devant avoit cessé ; elle persistoit dans celles de derrière : elle cessa enfin. 15°. Un chien barbet très-visgoureux ayant été énervé , on à fait une section transversale du canal et de la moëlle de l’épine, vers la région lombaire. Six gouttes d’upas ont été introduites dans la partie du canal qui répond aux lombes et au bassin; de suite, roideur des membres postérieurs, pendant dix minutes ; vers l’onzième , quelques contractions peu marquées agitent les membres antérieurs 150. De l’upas est versé sur la portion lombaire de la moëlle ; il y a tétanos aux membres postérieurs, seulement; quelques minutes après, l'upas est appliqué sur la région cervicale du canal ; sur-le-champ, contraction des membres pectoraux. 19°. À la dose de 2 ou 3 centigrammes , l’upas excite l’action de la moëlle de l'épine, mais sans produire la moindre altération dans les fonctions importantes de Ja vie. 20°. Des expériences analogues ont été faites avec la noix vomique , et la fève de St.-Ignace , qui sont données par des végétaux de la même famille que lupas. On 4 employé ces dernières substances , ou sans pré- paraton, ou en exlrait aqueux, et alcoolique, à la dose de quelques centigramines : on en a obtenu à-peu-près les mêmes eflets. OUVRAGES: N OU VE AUX. Essai politique sur le royaume de la Nouvelle-Espagne ; par M. Alexandre DE HUMBOLDT, avec un atlas physique et géographique ; fondé sur des observations astronomiques, sur des mesures {rigonométriques , et des nivellemens baro- métriques. Paris, chez F. Schœll , 1808. ( 1 vol. in-40. de 60 feuilles, avec un atlas de 20 planches in-fol.) Les observations que MM. Humboldt et Bonpland ont faites pen- dant le cours d'un voyage de cinq ans , sont consignées dans plusieurs ouvrages imprimés d’une manière uniforme , et indépendans les uns des autres. Îl a paru jusqu'ici, l'Essar sur la Géographie des Plantes, auquel est Joint le tableau physique des régions équinoxiales, le Recueil d'observations de zoologie et d'anatomie comparée, le Nivellement barométrique sur les Cordillères des Indes, le Recueil d'observations astronomiques , la Description des Plantes équinoæiales , les Mono- graphies des genres melastoma et rhexia, et l'Essai politique sur le Mexique, dont les dernières feuilles sont sous presse. Les volumes, qui contiennent la partie de la botanique descriptive , ont été rédigés par M Boupland ; les calculs des observations astronomiques , et celui du Nivellemeut bärométrique, ont été faits par M. Climanns. Toutes les autres sections sont rédigées par M. Humboldt. Le même voyageur répare encore la publication d'un Essai de pasygraphie géologique , e Recueil de ses observations d'inclinaison, de déclinaison et d'in- Lensité magnétique ;. et la Relation historique de son voyage dans L'intérieur du Nouveau Continent. Cette relation sera accompagnée de deux Atlas, l'un pittoresque , l'autre géographique; elle paroilra en quatre volumes , dont le premier reufermera le voyage à l'Orénoque et au Rio Négro ; le second , le voyage au royaume de la Nouvelle- Grenade ; le troisième , Je voyage à Quito, à 1e rivière des Amazones et au Pérou; et le quatrième, le voyage dans les Cordillères du Mexique. Il résulte de cet appercu général , que le voyage de MM. Hum- boldt et Bonpland formera dix volames in-4°. avec trois Atlas et quatre volumes én-/olio. Pour faciliter la connoissance des végétaux qu'ils ont rapportés de leur expédition , ces voyageurs font graver en Ce moment les nouvelles espèces qu'ils possèdent et dont plus de quatre cents ont déja été insérées dans le species plantarum de M. Wildenow. Ces gravures ne seront failes qu'au trait, dans le genre de celles que (373) contient l'ouvrage dont M. Labillardière à entichi la botanique. Avant de parler spécialement de PEssai politique sur la Nouvelle-Espagne, il à aru intéressant de faire connoître l'étendue de l’entreprise de M. Hum- boldt, et de distinguer les ouvrages qui ont déja paru , de ceux qui vont être publiés successivement. à L'ouvrage de M. Humboldt , que nôus annonçons , otfre à la fois le tableau physique, moral et politique des vastes régions que les péographes embrassent sous la dénomination du Mexique , et dont l'é- tendue est d'apres un calcul exact de 118,478 licues carrées de 25 au degré. Ce tableaa est divisé en six grandes parties. Le premier livre présente des considérations générales sur l'étendue et l'aspect hysique de la Nouvelle-Espagne. Le second traite de la population générale et de la division des castes, du rapport entre les naissances et les décès, des maladies qui arrêtent périodiquement le progrès de la population, de l'introduction de la vaccine et de la santé du mineur. Le troisième livre présente la statistique particulière des intendances, la description des antiquités aztéques, sur-tout de ces monumens pyra- midaux qui ont tant de rapport avec le temple de Bélus et le plus ancien grouppe de pyramides égyptiennes de Sakhara. Le quatrième livre traite de l’état de l'agriculture et du travail des mines. Le cin- quième des progrès des manufactures et du commerce, Le sixième livre contient des recherches sur les revenus de l’état et sur la défense militaire du pays. M. Humboldt à mis à la tète de son ouvrage une introduction géographique très-étendue , dans laquelle il donne l’ana- lyse raisonnée de PAtlas mexicain. Il y discute les observations astro- nomiques sur lesquelles se fondent les cartes qu'il a rédigées et dessinées lui-même, en réunissant tous les matériaux qui existoient en 1804 dans les archives de la vice-royauté de Mexico. Les anciennes cartes étoient si imparfaites , que presque aucune d'elles n'indiquoit le nom de la ville de Guanaxuato, qui à 70,000 habitans. M. Humboldt s'est servi avec succès d’une méthode peu usitée, savoir de celle où l’on emploie des bases verticales , des angles de hauteurs et des azimuths (Puissant, Céodésie, livre HL,6 113.) Il l'a employée sur des distances de 300,000 mètres. Sans entrer dans les détails de l’histoire naturelle descriptive, l’auceur exa- mine l'influence des inégalités du sol sur le climat, l'agriculture , le commerce et la défense des côtes. A peine existe-t-il un point sur le globe dont les montagnes présentent une construction aussi extraordi- naire que celle du Mexique. En Europe , la Suisse, la Savoie et le Tyrol, sont regardés comine des pays très-élevés ; mais on n’y trouve qu'un grouppe de cimes couvertes de neiges et disposées dans des chaînes étroites et parallèles à la chaîne centrale. Les cimes des Alpes ont 3900 , même 4700 mètres de hauteur absolue; mais les plaines voisines , celles du canton de Berne , n’en ont que 400 à 600. Au Mexique , au (374) contraire , tout l'intérieur est un plateau hingense , formé par le dos de la Cordillère même. Ce plateau est si peu interrompu par des val- lées, sa pente est si uniforme et si douce, que sur une longueur de plus de deux à trois cents lieues , depuis la ville de Mexico jusques dans l’in- tendance de Durango , le sol reste constamment élevé de 1700 à 2700 mètres au-dessus du niveau de l'Océan; c’est la hauteur des passages du Mont-Cénis, du Samt-Gothard et du Grand Saint-Bernard. Cette constitution géologique du pays est rendue sensible dans les profils que M. Humboldt à construits d’après les résultats de son nivellement barométrique. Ce genre de projections verticales n'avoit jamais été employé pour représenter de grandes étendues de terrain. Les trois cartes physique de lAtlas mexicain offrent la coupe du pays entier. Ces coupes, assujetties à des échelles de distances et de hauteurs, sont tracées comme le profil d’une mine ou celui d’un canal. Le plateau mexicain, silué sous la zône torrides embrasse plus de 23,000 lieues carrées. Il jouit d’un climat plutôt froid que tempéré. Il est rare d’ voir monter le thermometre centigrade à 24 degrés; il s’y soutient 4 plus souvent à 10 ou 12. Déja la population ancienne du Mexique étoit concentrée sur ce platéau central. Les peuples aztéques , originaires de contrées septentrionales, préféroient dans leurs migrations le dos des Cordillères, parce qu'il leur offroit un climat analogue à celui de leur pays natal. Lorsque les conquérans espagnols, débarqués à la plage de Chalchiuehcucan, appelée aujourd'hui Véra-cruz, montèrent vers la ville de Ténochtitlan (Mexico), ils trouverent les villages plus rap- prochés les uns des autres, les champs divisés en portions plus petites, le peuple plus policé. Les Espagnols eux-mêmes eurent des motifs puis- sans d’habiter le plateau d’Anahuac. Is craignoiïent la chaleur et les maladies qui règnent dans les plaines. La recherche des métaux pré- cieux, la culture du blé et des arbres fruitiers de PEurope , l’analogie du climat avec celui des Castilles les engagèrent à se fixer sur le nas des Cordillères. On pourroit dire que les Iuropéens ne venoient sous les tropiques que pour y habiter la zône tempérée. Sur la pente et sur les plateaux des montagres mexicaines , les climats se suivent, comme par étages, les uns aux autres. Sur un espace de quelques lieues carrées l'homme y choisit à son gré, le thermomètre à la main, la température ou le climat qu'il croit les plus favorables à son âge, à sa constilution physique, ou au genre de culture auquel il veut sa- donner, Au Mexique des lignes de culture, semblables à celles qu’Ar- thur-Young et M. Decandolle ont tracées sur les projections horison- tales de la France , ne peuvent être indiquées que sur des profils. Sous les 19 et 22 ‘degrés de latitude, le sucre, le coton, sur-tout l'indigo et le cacao ne viennent abondamment que jusqu'a six ou huit cents mètres de hauteur absolue. Le froment d'Eurone occupe une zône , qui L] ù (375 ) sur les pentes des Cordillères, ne commence généralement qu'à 1400 mètres et finit à 3000 mètres. Le bananier ne donne plus de fruit mûr au-dessus de 1550 mètres. Les pins ( une espèce /o/is quinis, voisine du pinus occidentalis ) ne s'élèvent, près de la limite des neiges per- pétuelles , que jusqu’à 4000 mètres. Les chènes du Mexique (le quer- Ccus æalappensis À obtusat«æ : pandurata , glaucescens : repanda et laurina de M. Bonpland) ne végètent qu'entre 800 et 3100 mètres. L'aspect du chène rassure le voyageur européen qui, débarqué à Véra- cruz , s'élève vers le plateau central. Sa présence lui indique qu’il a quitté cette terre justement redoutée par les peuples du Nord, sur laquelle la fièvre jaune exerce ses ravages dans la Nouvelle-Espayne. Cette même limite inférieure des chènes avertit le colon, habitant du plateau central, jusqu'où il peut descendre vers les côtes , sans craindre la maladie mortelle du vomito. La ville de Mexico est placée dans une vallée de forme circulaire , entourée de montagnes porphyritiques. Sur ce por- phyre à base de grunstein et de phonolite, repose du basalte et de Pamygdaloïde poreuse. La hauteur absolue du sol de la vallée est de 2277 mètres. C’est sous le parallele de la ville de Mexico, sur-tout entre cette ville et ceiles de Cordoba et Xalappa, qe paroît un grouppe de montagnes qui rivalisent avec les cimes les plus élevées du globe. Ces montagnes colossales, presque toutes volcaniques , sont le Popo- catepetl ou le grand volcan de la Puebla { 5400 metres), Piztaccihuatl ou la Sierra Nevada (4786 mètres) , le Citlaltepetl ou le Pic d'Orszaba , ( 5295 mètres ) et je Nauhcampatepetl (4089 metres). Les hauteurs ajou- iées en parenthèse sont les résultats des mesures de M. Humboldt. Il est très-curieux d’observer que ces grandes hauteurs , au lieu de former la crête de la Cordillère d’Auahuac, et d’en suivre la direction, ( qui est du S.S.E. au N.N.O.) sont au coutraire placées sur une ligne qui est perpendiculaire à la grande chaîne des montagnes. Les cimes mexicaines qui s'élevent au-dessus de la région des neiges perpétuelles, sont ioutes contenues dans une zône étroite entre les 18°. 59. et les 19°. 12. de latitude boréale ; zône que l’auteur appelle le parallèle des grandes hauteurs. En partant des côtes de la mer des Anulles on trouve de l’est à l’ouest, sur la même ligne, le Pic d'Orizaba , les deux yulcans de la Puebla, le Nevado de Toluca, le Pic de Tanci- taro , et le volcan de Colima. Le nouveau volcan de Jorullo, sorti de terre dans la nuit du 29 septembre 1759, à 36 lieues des côtes de l'Océan pacifique, et élevé de 517 metres sur le niveau des plaines voisines , s’est placé exactement sur le parallèle des anciens volcans mexicains. ( 376 } Essai sur la Flore du département de Maine-et-Loire; par M. 'T. BATARD, professeur de botanique, et directeur du Jardin des plantes d'Angers. (2 vol. petit in-80.) L'urureuse position du département de Maine-et-Loire , traversé par la Loire dansune partie de son cours, où viennent se rendre plusieurs rivières considérables; ses sites aussi variés que favorables à la végétation, et sur-tout quelques récoltes de plantes déja faites par quelques naturalistes, tout pré- sageoit que la Flore de ce département, seroit une des plus intéressantes des Flores départementales de la France. M. Bâtard, qui n'a rien négligé pour se procurer toutes les plantes qui croissent dans son département , en fait monter le nombre à 2100 , et laisse entrevoir que, malgré ses soins , ce nombre peut être considérablement augmenté. Déja M. De- candolle, dans son voyage dans les départemens de l'Ouest, avoit fait connoître la plupart des plantes particulières à ce département , ainsi M. Bätard n’a pu augmenter de beaucoup ce nombre ; cependant nous citerons un rosa nouveau, qu'il nomme rosa andegavensis ; il se rap- proche du rosa canina , L., mais s’en distingue par son ovaire oblong et hérissé, et par sa fleur rose; un potamogéton, ( potamogeton plan- tago ) dont les feuilles sont elliptiques et l'épi pauciflore, plus court que les fleurs ; une véronique , veronica pulchella , qui étoit cultivée au Jardin des plantes de Paris, sous le nom de veronica persica ; mais ce qu'ilest intéressant de faire remarquer dans cette Flore , c’est la grande quantité de plantes que l’on trouve dans ce département , et qu’on ne connoissoit que dans les pays les plus méridionaux de la France ou dans les hautes montagnes, parmi lesquelles nous citerons, en terminant cet extrait : Poa pélosa L. Bromus maximus, Desf. Crucianella angustifolia, L. Lithospermum purpureo-cæruleum , L. Campanula erinus , L. Ammé visnaga , FI. fr. Statice plantaginea, AI Narcissus poeticus, L. Sedum turgidum , F1. fr. Linum alpinum , L. Sisymbrium pyrenaicum , L. Genista hispanica, 1. Ononis altissima , Lamk. Orobus albus , L. Urnithopus scorpioides , L. Trifolium angustifolium , L. Trigonella ornithopodioides , F1. fr. indiquée avec doute en France par M. De- candolle, Xeranthemum inapertum , L. Doronicum pardalianches , L. Veratrum album , L. Quercus lez , L. Satyrium nigrum , L. , etc. PISSISSLILSLLTS L'abonnement est de 14 fr., franc de port; et de 13 fr. pour Paris; chez Mad, Ve, BERNARD , éditeur des Annales de Chimie, quai des Augustins, n°, 25. NOUVEAU BULLETIN DESVSCTENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. PARIS. Août 1800. RE ne D EP ren — HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Observations sur quelques Poissons recueillis dans les eaux des iles Baleares et Pythyuses; par M. Drrarocnr. M. Derarocue fait connoître dans ce Mémoire , soit par des des- criptions , soit par des figures , plusieurs espèces de poissons , ou tout- à-fait nouvelles , ou donc il m'est fait mention que dans les auteurs antérieurs au 18°. siècle. Nous allons en présenter la liste en y joignant les phrases caractéristiques que l’auteur leur a assignées. Rarïa nanuza. R. Dentibus obtusis ; aculeis parvis, rumerosissimis ën corpore transversim elliptico et caud& dipterygi& ; unico ordine aculeorum majorum in dorso, triplicé in caudu. Raïa asrerias, À. Dentibus obtusis ; corpore rhomboïdeo , maculis albidis rotundis nigro cénctis supernè notato ; rostro aculo ; unico aculeorum ordine in corpore , pluribus in caudi dipter;gid. SYNGNATHUS RONDELETI. S. Corpore heptagono ; pinnä analivix cons- picué ; rostro compressissimo , altitudine corpus sub«æquante. Muuæna Barearica. M. Maxilli superiore longiore ; rostro angusto ; corpore e viridi flavescente , splendente ; margine pinnæ dorsalis supra aperturam branchiarum incipientis, analis , caudalisque nigro. Munæwa. mysTax. M. Maxill& superiore lonsissimä ; labio superiore dilatato , radiis osseis transversis duobus utrinque suffulto, corpore pallidè griseo. Cacnonvmus pusizcus. C. Pinnd dorsali secundäi sexradiatä, prioré triplo altiore. Horn. 1. N° 25, 2°, Année, 49 N°. 23, Anwazes pu Mus D'Hisr, NAT. ( 358 ): Scomner PNEumMATOPHORUS. $. Corpore elongato viridescente ; pinnis spurüs dorsalibus et analibus quinque ; fasciis tranversis nigris in dorso bis angulatim inflexis ; priori arcu branchiarum laminis ad angulum Orts productis , anticè instructo. Cette espèce , très-voisine du maquereau ordinaire { Scomber ) , s’en distingue sur-tout parce qu’elle a une vessie aérienne. SCORPÆNA DACTYLOPTFRA. 9. Dorso fascisque lateralibus transversis rubris ; corpore capiteque imberbibus; radis inferioribus pinnarum pectoralium per mediam fere longitudinem. liberis. SParus CENTROPONTUS. $. Dentibus omnibus subulatis; corpore præallo griseo ; maculä irregularé nigrä ad ortum lineæ lateralis ; caud& bifidd. SPARUS ACUTIROSTRIS. S. Dentibus molaribus hemisphæricis ; incisivis truncatis ; rostro acurminato ; léneis transversis corporis , pinnisque ven- tralibus nigris. Horocenraus stAGONOTUS. 7. Pinnd caudali emarginat& ; dorsale maculd nigrä posticè notatä ; maxill& inferiori subtus punctatà sul- cisque transversis brevibus exaratà. Preuronecres popAs. P. Oculis sinistris, distantibus ; corpore ovali, inermi , maculis ocellatis albidis notato ; pinnis pectoralibus æqualibus brevibus. Prruxoxecres micnocnirus. P. Oculis dextris ; corpore lanceolato ; mazxillä superiori longiort; pinn& pectorali inferd vix conspicud. Murævorms unicoror. M. Dorso præalto ; colore fusco, æquali ; margine pinnarun luteo. SruaGrrrANCUS IMBERBIS. S. Cérrhis rostri nullis ; pinnis pectoralibus mEnuULISS MES. M. Delaroche présente en outre quelques observations sur des espèces de poissons déja connues, mais dont l'histoire offroit encore quelques diflicultés ; telle est entre autres l'apterichthus cæcus , espèce remarquable que Linné avoit fait connoître sous le nom de muræna cœæca, mais sur l'existence de laquelle on avoit élevé quelques doutes. BOTANIQUE. Observations sur les Bourgeons du Gleditsia Macracantha (Des- fontaines, Arbres et Arbustes); par M. Durerrr-rnouars. Lr printems de cette année a été désastreux à cause des gelées qui ont succédé à des chaleurs ; ce froid inattendu s’est prolongé pendant (579 ) plusieurs semaines ; beaucoup d’Arbres exotiques en ont souffert ; tels sont les Müriers , les Frènes et les Sophoras; mais graces aux res- sources de la nature, ils ont promptement réparé les pertes qu'ils avoient éprouvées. Il y a un Arbre qui a présenté quelque chose de particulier dans la manicre dont il a réparé le dommage qu'il avoit essuyé par cette cause, c'est le Gleditsia Macracantha de M. Desfontaines. Il se distingue des autres espèces , sur-tout du Triacanthos , par ses Légumes droits et épais, mais il présente un autre caractère moins sailjlant, mais peut-être plus tranchant; c’est la forme de ses Bourgeons ou Gemma. As sont remar- quables dans ce genre parce qu'il s'ea trouve deux lun sur l’autre à Vaisselle de chaque l'euille ; quelquefois :1 en existe un troisième, c’est de celui-là que proviennent, dans les jeunes Branches, les Epines si singu- lières de ce genre. Dans le Triacanthos et autres espèces , ces Bourgeons sont nus, C'est-à-dire, que les jeunes Feuilles ne sont recouvertes par aucune Écaille, ce qui a lieu daus le plas grand nombre de; Arbres de la famille des Légumineuses , au lieu que dans le Gleditsia Macra- cantha , les Ecailles sout tres-marquées. : Maintenant , comme on a cru pouvoir conclure d'un grand nombre d'observations que ces Ecuilles étoient destinées à mettre la jeune Pousse à l'abri du froid, on auroit pu conclure que cette espèce devoit être moins sensible à ses intempéries que les autres ; cependant lexpérience a prouvé le contraire; car le Triacanthos , ainsi que les autres à Bour- geon nu, n’ont pas sensiblement souffert ; au lieu que dans le Gleditsia Macracantha, tous les Bourgeons qui étoient déjà très-avancés ont été totalement détruits, et cela de manière à faire craindre que la perte entière des Arbres s’en suivroit; mais bientôt on a été à même de reconnoître un moyen de réparation que la nature leur avoit ménagé. Les Bourgeons inférieurs qui étoient beaucoup plus petits que Îles auires , et qui n’avoient pas souflert, se sont gonflés petit-à-peut , et enfin ils ont produit des Feuilles en aussi grande abondance qu’à lordinaire, mais un peu plus tard; de là il est résulté qu’à cette époque cet Arbre a le même aspect qu'il a ordinairement pendant l'été , excepté cependant qu'il n’a pas produit de Fleurs, en sorte qu'il ne donnera pas de Graines cette année ; mais du reste, il ne paroît plus se res- sentir du dommage qu'il avoit éprouvé. AE Description anatomique de la tige du Yucus digitatus; par M. Lamouroux, correspondant de la Société philomatique. Secon presque tous les physiologistes, les /ucus sont entièrement formés de ussu cellulaire ; aucun d’eux ne fait mention des différentes Pate un 1 0ge (380 ) modifications que l’on observe dans ce tissu, ou des différentes parties dont ces plantes sont composées , parties analogues par leur situation et leur texture apparente à l’épiderme , à l'écorce , au bois et au canal médullaire des plantes dicotyledones. N'ayant pu faire un assez grand nombre d'observations pour traiter d’une maniere complete cette partie inté- ressante de l'anatomie comparée des végétaux, M. Lamouroux se borne à décrire les diflérentes modifications qail a observées dans le tissu cellulaire de la tige du /ucus digitatus. 19. On trouve, à la circonférence , une pellicule mince qui se dé- truit très - facilement, et qui paroît formée d'un réseau parsemé de points opaques et de petites ouvertures que M. Lamouroux soupconne remplir les fonctions des pores des autres végétaux. Pour bien étudier cetie pellicule , il faut avoir des individus frais , car elle se réunit par Ja dessication à la substance intérieure , et ne peut s'en séparer que bien dificilement. 2°. Sous cette pellicule on observe une substance d’une couleur foncée , ayant environ un sixième d'épaisseur du diamètre total de la tige, et paroissant formée d’un réseau à mailles extrêmement petites et remplies de mucosité. Cette substance contient des lacunes rondes ou ovalaires, d’un diamètre assez grand , et qui se prolongent dans toute la longueur de la tige ; elles ont toujours paru vides à M. Lamou- roux. 5°. Un ussu cellulaire, plus distinct et plus régulier au centre qu'à la circonférence , formant la masse solide de la tige , offrant à la circonférence quelques rayons qui partent de la substance mucilagi- neuse et qui vout se perdre dans les membranes du tissu dont il s'agit. Ce dernier paroît formé de cellules qui, au lieu de se dilater dans tous les sens, croissent uniquement en Jougueur , de sorte que la masse totale ressemble, au premier appercu, à une grande quantité de peuis tubes anoguleux , coupés transversalement par des diaphragmes plus ou moius éloignés , à peine visibles, et soudés longitudinalen:ent les uns aux autres. Si on examine la disposition , la forme , la com- position et la quantité de ces cellules dans les algues marines , on trouve entre elles de certaines ressemblances générales , mais des différences dans les détails, diflérences qui peuvent aider à la division des algues marines en plusieurs genres. 4. Enfin, au centre de cette tige se trouve un corps cylindrique ayant en diamètre environ un sixième du diamètre total de la tige, composé d’une substance parfaitement semblable à celle que lon a.ob- servée sous la pellicule mince , et qui renferme des lacunes. La couleur est la même, le tissu est un peu plus apparent, et la consistance un peu plus forte. (381) L'auteur de ces observations, croit devoir appeler provisoirement ces quatre parties des noms d'épiderme , d’écorce , de bois et de moëile, jusqu'à ce qu'elles soient parfaitement connues. Ainsi organisation des plantes marines est loin d’être aussi simple ou aussi homogène qu'on le pensoit généralement. La fructification a déja offert aux observateurs une suite d’enveloppes de forme et de nature diflérentes , tendant toutes à préserver le germe de l’action corrosive de l’eau de la mer, et la tige nous présente un même nombre de parties que celle des dicotyledones , mais d’une contexture entie- rement différente , quoique ayant entre elles les ressemblances qui unissent tous les végétaux. M. Lamouroux ne croit pas ‘qu'il existe, dans les tiges des plantes marines , des trachées, de fausses trachées , ni les autres vaisseaux ou tubes que l’on observe dans les plantes fanérogames. La uge du fucus digitatus , âgée et desséchée à l’air , ressemble parfaitement à celle d'un arbre dicotyledon par le /acies et par la différence des couleurs des parties dont elle est composée, diffé- sance qui disparoit presque entièrement dans la üge fraiche ou imbibée çau. CHIMIE. Mémoire sur l’Amer; par M. Curvreur. L'osssr que se propose M. Chevreul dans ce Mémoire est d'étudier toutes les propriétés de l’amer , et sur-tout de démontrer que ce n’est point un principe particulier, comme l’ont pensé MM. Welther, Fourcroy et Vauquelin, mais que c'est un composé d'acide nitrique et d’une substance inconnue (1). Four démontrer la composition de l’amer, M. Chevreul en a chauffé deux décigrammes dans une boule de verre surmonée d'un tube qui plongeoit sous le mercure : d’abord la ma- tière s’est fondue ; ensuite elle a noirci et s’est embrasée en répandant une lumière pourpre ; et alors, il a passé dans le récipient un mélange gazeux composé d'eau , d'acide carbonique , d'acide prussique , de gaz azote, d'une petite quantité de gaz inflammable , d’une portion de principe amer non décomposé et d'une quantité très-remarquable de gaz nitreux. Comme il n'existe aucune matière animale qui, par sa EEE ES @G) Déja M. Thenard, dans un Memoire lu à l’Institut, le 15 février 1808, sur la combinaison des acides avec les substances végétales et animales, avoit annoncé qu’il étoit probable que l’Amer n’étoit qu’une combinaison d'acide nitrique et d’une matière animale inconnue. (Voyez Bulletin de la Société philomatique, avril 1808 , n°. 7, p. 124. INSTITUT NAT, 317 Avril 1009. ( 382 ) calcnation , donne du gaz nitreux, M. Chevreul en conclut que l’ärner d’où on en retire doit contenir de l'acide nitrique , ce qui d’ail- leurs est d'accord avec plusieurs autres faits qu'il rapporte dans son Mémoire. M. Chevreul ayant ainsi prouvé la composition de l’amer, en expose les propriétés de la manière suivante : 1°. L'amer , exposé à une douce chaleur, se sublime en écailles et en aiguilles blanches. 2°. Il donne à l’eau une belle couleur jaune ; cette dissolution est très-acide au papier de tournesol et très-amère; elle ne précipite as les eaux de chaux et de baryte, seulement sa couleur se fonce par k présence de ces bases salifiables. 3°. 11 forme , avec la potasse , de petits cristaux en aiguilles soyeuses, d'un beau jaune d’or; c'est cette combinaison détonnante qui a été décrite par MM. Welther, Fourcroy et Vauquelin. 4. Il forme avec l'ammoniaque de petites écailles jaunes. 5°. Il dissout les oxides d'argent , de mercure et de plomb, etc. Ces combinaisons cristallisent et sont de véritables sels, qui détonnent tous par la chaleur. 6°. Lorsque l’amer est pur, et qu’on l’expose à l’action de la cha- leur , il s’enflamme sans détonner, parce qu'il ne se décompose point instantanément et qu'il se volatilise même en partie ; mais quand l’amer est uni à une base qui le fixe et qui permet au calorique de s’accumuler entre ses molécules , alors les élémens se séparent au même instant, et il y a une détonnation très-forte : c'est ce qu’avoient très-bien re- marqué MM. Fourcroy et Vauquelin. 7°. Plus l'action de la base sur l'amer est forte , et plus est grande la détonnation qui a lieu dans ce cas ; cependant, on conçoit que l'effet produit par la base doit être modifié, 1°. par la quantité d'amer et de base dont la combinaison est formée ; 2°. par la réducubilité plus ou moins facile de la base, lorsqu'elle est de nature métallique. Ainsi la combinaison d’amer et d'oxide d'argent est moins détonnante que celle qu'il forme avec l’oxide de plomb. 8°. Lorsqu'on fait bouillir la combinaison d’amer et de potasse avec l'acide nitrique ou muriatique, cette combinaison est décomposée , et il s'en sépare, par le refroidissement » des lames d’un blanc Jaunâtre d'amer pur; et cependant, lorsqu'on fait évaporer à siccité une disso- lution d’amer et de nitrate ou muriate de potasse, on décompose ces sels en telle sorte que le résidu jaune qu’on obtient n’est plus qu'une combinaison d’amer et de potasse; ces deux décompositions , contraires en apparence , sont faciles à expliquer. Eu effet , Ja première est due à ce que l’amer ayant moins d’aflinité pour l'eau que le nitrate et le ( 3863 ) muriate de potasse, a par conséquent une plus grande force de cris- tallisation que ces sels ; de là sa séparation : et la deuxième provient de ce que la combinaison d’amer et de potasse étant plus fixe que l'acide muriatique et nitrique , la chaleur portée à un certain point doit singulièrement favoriser la décomposition du muriate et du nitrate de potasse, et en général de tous les sels à base de potasse dont l'acide sera tres-volatil : aussi, dans ce cas, l'acide se volauilise-t-il ? o°. Enfin l’amer a comme le tannin la propriété de précipiter la gélatine. Toutes ces expériences ont été faites avec l’amer qu'on obtient;à la manière de MM. Fourcroy et Vauquelin, c’est-à-dire en traitant l’in- digo par l'acide nitrique (1); mais comme dans cette opération il se produit en même tems qre de l’amer, une substance acide volatile qui a fixé Pattention de MM. Fourcroy et Vauquelin et qu'il ont com- parée à l'acide benzoïque, M. Chevreul à cru devoir la soumettre à un nouvel examen. 1°. Cette substance qui se forme sur-tout quand on traite l'indigo avec l'acide nitrique foible , se sublime en aiguilles blanches ; chauflée convenablement , elle se décompose, et on en retire du gaz acide car- bonique, du gaz azote et du charbon. 2°, Elle a une saveur acide , un peu astringente et ensuite amère ; elle se dissout assez bien dans l’eau bouillante , et s'en sépare en grande partie par le refroidissement ; elle colore moins l’eau que ne le fait l'amer ; elle en diffère encore par moins d’amertume , parce qu’elle ne précipite point la gélatine , qu'elle colore tous les sels de fer au maxi- mum en rouge d’hyacinthe et par les propriétés suivantes : 5°. Elle forme avec la potasse un sel beaucoup plus soluble que celui qui est formé par l’amer ; lequel cristallise en aiguilles rouges et qui étant chauflé dans une boule de verre donne du gaz azote, et un charbon alcalin contenant de l’acide carbonique et de l'acide prussique. 4°. Toutes les combinaisons de cette substance avec les bases fusent par la chaleur , mais ne détonnent pas ; elles n’ont que peu d'a- merlume. 5o, Cette substance bouillie avec l’acide nitrique à 45°, se convertit en amer de Welther, D'après toutes ces propriétés, M. Chevreul conclut que cette sub- stance n’est point de l'acide benzoïque , et qu’elle ne diffère de l'amer qu'en ce quelle contient moins d’acide nitrique que cette matière, ee (a) Anuales de chimie, tom. 56. IxsTirur Nar. 13 Mars 1809, (384) MATHÉMATIQUES. Mesnoire sur la théorie générale de la variation des cons- tantes arbitraires dans tous les problémes de la mécanique par M. Lacrancer. Nous avons déja annoncé ce Mémoire dans le No. d'avril dernier ; mais depuis cette époque, l’auteur a donné successivement deux sup plémens dans lesquels il réduit son analyse à une grande simplicité , sans lui rien faire perdre de sa généralité. En profitant de cette heu- reuse simplification , il nous sera facile maintenant de faire connoître en entier la belle analyse de M. Lagrange , et de démontrer le théorème général que nous avons seulement énoucé dans notre premier arucle (N°. 10 de ce Bulleun). Lorsque l’on considère le mouvement d’un systéme de corps , la position de chacun d'eux est déterminée , à chaque instant, par trois coordonnées qui sont des fonctions du tems , et le problème consiste à déterminer ces fonctions. En général, ces variables sont liées entre elles par une ou plusieurs équations de condition , dounées par la nature du systéme ; de sorte qu'il ne reste qu'un nombre de variables indépendantes , égal au nombre total des variables, où à trois fois le nombre de corps , moins le nombre de ces équations. Désignons par r,5s,u, etc., les variables indépendantes , que nous supposerons en nombre quelconque, et par r/, s!, u!, etc., les cocfliciens dif- dr ds du érentiels — » —— >; —) elc., dt étant l'élément du tems. Au férentiels OP TANT 3 moyen de ces quantités on pourra toujours exprimer les coordonnées des corps et leurs difiérentielles ‘premières, par conséquent , toute fonction des coordonnées pourra être censée une fonction der,s,u, etc. , et toute fonction qui renfermera en outre les vitesses des corps, parallèles aux axes des coordonnées, pourra être transformée en une fonction de rousrou,. etc, rl, $/, ul, ‘etc. Si donc nous représentôns par m, ml, m'!, etc. , les masses des corps; par æ, y, x, les trois coordonnées rectangulairés de m; par x', y, z!, celles de m/, etc. ; et par 7, Ja demi-somme des forces vives de tous ces corps, de maniere quon ait: + 2 22 1>r!? dl: =/2 27m (ETES) ET (= + «à + d + ete. der dt: ( 385 ) Û nous pourrons regarder T comme une fonction de r,s, u, etc., r!, s!, u!, etc., donnée dans chaque cas particulier, De même, si nous supposons que les forces qui agissent sur ces corps sont dirigées vers des centres fixes ou mobiles, et que l'intensité de chacune d'elles est une fonction quelconque de la distance du mobile au centre d’action ; en faisant la somme de chaque force , multipliée par l'élément de sa direction , on aura une formule différentielle intégrable , dont l'intégrale sera une fonction des coordonnées des corps et des centres d'action. Ceue intégrale que nous représenterons par #”, sera donc une fonction de r,5,u, etc., donnée dans chaque cas particulier. Quand les centres d'action seront mobiles , la valeur de 7 renfermera le tems f, indé- pendamment des variables r, s, u, etc. ; mais dans aucun cas, cette fonction ne contiendra les variables r!, s!, u!, etc. Cela posé, on peut former au moyen des deux fonctions T'et 7, les équations du mouvement du système que nous considérons ; et d'après la Mécanique analytique ( 2e. partie, 4°. section ), ces équalions peuvent s'écrire ainsi : aT 4: Sur dp_ dt ‘dr dr es ar etc. Comme ces équations différentielles sont du second ordre, et en même nombre que les variables r, s, uw, etc., on en déduira des valeurs de r, s, u, etc., qui renfermeront un nombre de constantes arbitraires , double du nombre de ces variables. Supposons donc que l'on ait résolu ces équations, et désignons par &, b, ©, etc., les constantes arbitraires ; supposons ensuite que de nouvelles forces, dirigées vers des centres fixes ou mobiles et fonctions des distances des mobiles à ces centres, soient appliquées aux corps du système ; soit — Q l'intégrale de la somme de ces forces, multüpliées chacune par l'élément de sa direction ; les équations du mouvement, en ayant égard à ces nouvelles forces, deviendront : a. RL AT Lidl 4e HR ddr AA Dar t Tom. I. N°, 23. 2°, Année, Le) (386) PR Rd F1 da Tan Tds 0 ds ds? etc. Si les centres des premières forces sont tous regardés comme fixes, V ne renfermera par le tems indépendamment des variables r, s, u, etc. ; et comme cette fonction ne renferme jamais les variables 7, s', u', etc., il s'ensuit que si l’on fait T— F— R, nos équations prendront cette forme plus simple : ane re Me dr dr Gi) dR dR £ > UR e 0 etc. , quand on a seulcment égard aux premicres forces ; et celle-ci : aR dR da Dre RS ln 0 0 G) dR daR da PR ne Ce SN re etc. quand on tient compte de toutes les forces. . Il] s'agit maintenant de résoudre les équations (2) , en supposant les équations (1) déja résolues. Pour cela, M. Lagrange considère les constantes a, b, €, etc., comme de nouvelles variables. Il désigne , en général, par la caracté- ristique 9, placée devant une fonction de ces quantités et du temst, sa différentielle prise par rapport à ces quantités seulement ; de sorte qu'on ait, par exemple, d d en BE à db He de + etc. da db dc De cette manière, on aura un nombre de variables double de celui a tt he (587) des équations (2) auxquelles il faut satisfaire ; ce qui permet d’assujettir en outre les quantités a, b, €, etc., aux équations de condition : OO MOTOS NO LION, etc. ; et celles-ci, jointes aux équations (2), étant en même nombre que a, b, ©, etc., sufliront pour déterminer ces inconnues. En observant que les valeurs der, s, u, etc., vérifient les équa- uons (1), quand a, b, c, etc., sont regardées comme constantes , il est aisé de voir que les équations (2) deviennent : dR da a a dR da ati ds de etc. ; or, a, b, ©, etc., n'entrent dans à , qu’en tant que ces quantités entrent dans les valeurs de r, s, u, etc. ; on a donc, par rapport à l'une quelconque de ces constantes : da "dr. do ar "dal" di at da — da‘ dr T'da ds Ÿ da A et par conséquent, en vertu des équations précédentes, da dr dR , ds dR du dR _ ARR ; da da Cr ds T da du! a M. Lagrange observe qu’au lieu de cette valeur, on peut prendre celle-ci : da a dr : aR ds dr AS de GUMAE eat ra AO a. an dr! ds! — OT — «ds — elc., da da qui est identiquement la même que la première, puisqu'on a dr=0, (358 ) 3s — 0, etc. Or, si l’on substitue dans cette équation , à la place des différentielles indiquées par à , leurs développemens en da, db, dc, etc., il est évident qu’elle prendra cette forme : 7 T.dtæ(a, b).db + (a,c).de + etc. La valeur du coeflicient quelconque (a, b), résultant de cette substitution , est : dR dR dr VE ANO dr art b Eee me (en) FAQ dR dR ; d ds ds! ds ds! da db ‘db da - etc. Le coefficient (a,c) se déduit de (a,b),en mettant ©, à la place de b dans ce dernier ; et de même pour les autres coeflciens. Tous ces coefliciens (a, b), (a, ce), etc., sont des fonctions de a, b,cC, eic., qui ne renferment pas le tems £, indépendamment de ces quantités. En effet, les équations (1) ayant lieu pour des valeurs indéterminées des constantes a, b, c, etc. , il s'ensuit ‘que l'on peut diflérentier ces équations , par rapport à chacune de ces indéterminées ; or, en diflérentiant ces équations par rapport à b, NE . FE ds mulüpliant ensuite la première par; la seconde par Pr etc., et faisant la somme de tous ces résultats, on a : dR dR Het Net da dt ub da dt db HS d aR dR dr ANR ds ds ee _—— : — ec. — 0; da ab da db équation que l’on peut écrire sous cette autre forme : ( 389 ) aR dr d dr KE Aro ds 5 ds! ; F da : db da db FF ct. | dt dr! LT dsl Murs y'ÉdeN ; db L'adatt. Wah aR dR Gp rl a Re en da db da FT RE RÉTrOP ; : dr ds A en faisant attention que Pr re pr s', etc. Si de plus nous obser= € vous que dR dr dR ds == RE ANT Nar Ni NS dr! daR ds! dR RO er CUCED NP Un PT nous pourrons encore transformer la dernière équation en celle-ci : dR dR 4 dr dar ds Ce ML daat ab da db + et. | dt d'R dR dr! dR ds! amet Vort dada dl dent oe dR dr LAS dR d's dr da db ds ‘ da db LE EE En échangeant entre elles les lettres a et b dans ce résultat, et re- tranchant ensuite le nouveau résultat du premier, il vient évidem- ment : SocIËTÉ PHITOM Juillet 1809. { 3590 ) de (ab) dt ce qui fait voir que le coefficient ( a, b ), est une fonction de a, b,c, etc., indépendante de £. Il en est de mème de tous les autres coefliciens (asto)E 00e) rer Concluons donc que les différences partielles de la fonction 0, prises par rapport aux constantes a, b , ©, etc., pourront toujours s'exprimer au moyen des différentielles de ces quantités, multipliées par des fonctions de ces mêmes quantités qui ne renferment pas le tems d’une manière explicite; et puisque ces diflérences partielles sont en même nombres que les différentielles da, db, de, etc. , il s'ensuit réciproquement que l’on pourra toujours obtenir par de simples élaninatuions, les valeurs des différentielles da, db, de, etc., exprimées au moyen des différences partielles de Q, multipliées par des fonctions de a, b, c. etc., qui ne renfermeront pas non plus le tems d’une manière explicite. P: De l'Héliostat; par M. Hacmexrr. MM. Berrmorrer et Marius ont fait exécuter, par M. Fortin, un héliostat d'une nouvelle construction. L'objet de cette instrument est de donner , au moyen d’un miroir plan, mobile, une direction cons- tante aux rayons solaires réfléchis par ce miroir ; le miroir est soutenu per une tige métallique perpendiculaire à son plan ; on nomme cette tive la queue du miroir. On a déja démontré , dans plusieurs ouvrages de physique, que lorsque le soleil décrit un cercie de déclinaison, la queue du mifoir décrit un cône oblique dont la base circulaire est parallèle à l'équateur ; je vais donner une démonstration synthétique de cette proposition. Le point où la queue du miroir (supposé réduit à une Jigne droite), coupe le plan de ce miroir , peut être considéré comme le centre de la terre ; car pour l'héliostat comme pour les cadraus, on regarde le rayon de la terre conme nul, par rapport à la distance de la terre au soleil. Soit une figure , que chacun peut tracer , et dans laquelle 47 est le point du miroir pris pour le centre dé la terre ; 2/P l'axe de la terre ; MS une arète du cône droit qui a pour sommet le centre de la terre et pour base le cercle de déclinaison décrit par le soleil un certain jour de l’année ; enfin Hs la direction constante suivant laquelle l'image du soleil mobile doit être réfléchie. 11 s’agit de déterminer la position ( 391) de la queue du miroir mobile , qui correspond à une position donnée du soleil dans le cercle de déclinaison. Supposons que les points P, #8, s soient placés sur une même sphère dont le centre est en M; le cercle de déclinaison décrit par le soleil sera sur cette même sphère, et désignant par #, $/; S/,.... les différentes posiiions du soleil; la direction des rayons solaires cor- respondante à ces positions sera successivement MS, A16/, MSI... or, la direction constante des rayons réfléchis est Ms; done le miroir doit se mouvoir de manière que sa queue divise en deux partis égales les angles SMS, sMS', sMS!...... Mais les droites Ms, MS sont d'égale longueur comme étant les rayons d’une même sphère. Il en est de même des droites Ms, BES!', des droites Ms, MS, donc la queue du miroir divise en deux parties égales les droites 58, s5!, sS!/,..... or, ces droites sont les arêtes d’un cône oblique qui a son sommet au point s, et dont la base est le cercie de décli- naison S , 8/, S//, eic.; donc les milieux de ces arêtes appartiennent à un autre cercle dont le rayon est moitié du rayon du cercle de déclinaison ; ce dernier cercle est évidemment la base du cône oblique décrit par la queue du miroir , qui, dans toutes ses positions, passe par le point 7, sommet de ce cône. Pour suivre cette démonstration , il faut se représenter à la fois une sphère céleste avec le pôle et un cercle de déclinaison ; un cône droit qui a pour sommet le centre de la sphère et pour base le cercle de déclinaison ; uu premier cône oblique qui a même base que le cône droit, et dont le sommet est au pomt où le rayon réfléchi de direc- tion constante, coupe la sphère; enfin un second cône oblique, décrit par la queue du miroir, qui a son sommet au centre de la sphère, et dont la base est le cercle qu'on obtient en coupant ce premier cône oblique par un plan perpendiculaire sur le milieu de sa hauteur, L’aiguille d’une horloge fixe dont le cadran est placé perpendiculai- rement à l'équateur, conduit l’extrémité de la queue du miroir de lhéliostat , et lui fait parcourir une eirconférence entière en 24 heures. Au moyen d'une échelle graduée , on détermine , par rapport au plan fixe horisontal, la position variable du sommet du cône oblique, qui correspond aux différentes déclinaisons du soleil : c’est d’après le calcul numérique donné par M. Malus à M. Fortin, que cet artiste a exécuté l'héliostat du cabinet de M. Perthollet. Le calcul analytique devient extrêmement simple lorsqu'on suppose que le rayon réfléchi en direc- üon constante est dans le plan du méridien, comme cela se pratique ordinairement. (392 ) À RUES) Exploitation des Ardoises du Platberg; par M. C.P. De Lasreyris. Le Platherg est une montagne située à deux lieues de Schwanden, dans la vallée de Klinthal en Suisse. Cette vallée est bornée par de hautes montagnes de roches quartzeuses et schisteuses , généralement colorées en rouge et en vert. On y trouve aussi de belles brèches. La partie de la montagne où on exploite les ardoises a un quart de lieue d’étendue, et il.se trouve, dans cet espace, une vingtaine de carrières travaillées à jour ouvert par une soixantaine d'ouvriers. Comme les couches sont horisontales ou légèrement inclinées , on commence par former une ouverture supérieure, d’une dimension assez étendue pour faciliter l'extraction des plus grandes pièces d’ardoises. On con- tinue, en profitant autant que possible des plans inclinés que pré- sente la montagne. Après avoir déterminé la grandeur des ardoises qu'on veut enlever , on forme , sur leur surface, avec un pic, une rainure profonde de 5 centimètres environ ; on introduit sous les couches une espèce de couteau de fer pour commencer à les séparer les unes des autres ; on insinue des coins de fer , et on les détache entièrement par le moyen de pièces de bois larges de 5 centimètres et longues de 1, 2 ou 5 mètres; on les enleve enfin avee un pic. Ces ardoises, brutes, sont transportées à dos d'hommes sous des hangards voisins où on les faconne , on les équarrit en traçant sur leur surface des rainures au tiers de leur épaisseur , et en mettant dans ces rainures un instrumeut de fer sur lequel on frappe pour détacher les parties inutiles. On fait disparoître les inégalités qui se trouvent sur les su- erficies des ardoises en se servant du couteau et du marteau , ou d'une (Es qu'on fait aller et venir comme une espèce de rabot. Ces ardoises se transportent, à dos d'hommes , dans le village de Schwander , où l’on donne la dernière facon à celles dont on fait des tablettes à écrire, des poëles , des tables, etc. ; on les scie, on les unit avec la pierre ponce. On les expédie pour la Hollande , pour l'Allemagne , la France où l'ltalie. Elles sont rarement employées à couvrir les maisons. CS LLLLLCSL LL LL ES ERRATA du IM.,2x. Pag. 376, ligne 5, 2 vol., lisez 1 vol. Ibid. 20, que les fleurs, lisez que les feuilles. NOUVEAU"RULLETIN D'ES, 5 GT ENG. ES: PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. PARIS. Septembre 1899. ———— RER > de ce qu'ils repassent alors en partie à l'état des terres alcalines caustiques. Tous les sels terreux ou alcalins perdent leur phosphores- çence par la calcination ; ceux qui sont solubles , la reprennent à pro- - portion de leur solubilité lorsqu'ils restent exposés à l'air, sur-tout à un air humide. Les sels insolubles, de même que le quartz, l'adulaire, le verre, etc. ; la perdent sans retour. Les substances végétales et auimales la perdent de même, mais seulement lorsqu'elles sont réduites à l’état de charbon. L'auteur , après avoir exposé ces faits, passe à quelques considé- rations générales. Il dit s'être assuré que les corps les plus phospho- resceus sunt ceux dans la composition desquels quelques-uns de leurs élémens ont passé de l'état gazeux ou liquide à l'état solide, Il re- (417) marque que la lumière de la phosphorescence est, comme toute autre, décomposable à laide du prisme en rayons de diverses couleurs. Elle est elle-même colorée généralement en bleu dans tous les corps phos- phorescens qui ne contiennent pas d'oxides métalliques, et le redevient dans les corps qui en contiennent , comme la poudre des os calcinés dont la lumière est jaune, le phosphate de chaux de l'Estramadure et le fluate de chaux vert qui en offrent une verte , lorsqu'on les débarrasse des oxides qu'ils contiennent en les dissolyvant dans l'acide muriatique, et les précipitant avec l'ammoniaque. La phosphorescence des substances minérales n’éprouve aucune va- riation en les plongeant dans les divers gaz , ce qui prouve qu’elle n'est point le résultat d’une combustion. Celle des matières végétales et animales devient plus vive, au contraire, dans l’oxigène, et disparoît dans l'azote, l'hydrogène , et l'acide carbonique ; néanmoius l'huile de lin faite par la pression et chauflée dans le vide ou l'acide carbonique à 1250, devient sensiblement lumineuse ; mais lorsque cette lueur a disparu , elle reste constamment ténébreuse tant qu’elle demeure dans les mêmes circonstances. Chauflée en plein air à un degré voisin de l'ébulliion , elle brille d’une Eelle lumitre, d'une nature toute difié- rente, puisqu'elle s'éteint dans l'acide carbonique, et se ranime dans l'air atmosphérique. La première de ces deux phosphorescences est ana- logue à celle des substances minérales, la seconde est une vraie com- bustion. Tous les oxides métalliques faits par la calcination sont inphos- phorescens ; à moins qu'ils n'aient passé à l’état de demi-vitrification. Ceux qu'on obtient par la voie humide, perdent leur phosphorescence en les faisant sécher sur un filtre au-dessus des charbons ardens. Le phosphate de mercure résiste un peu plus longtems , mais quand le papier du filtre commence à roussir , il laisse échapper une masse de Jumière, après quoi il reste ténébreux comme les autres. Tous les corps pourvus d’une trop grande quantité d’eau solidifiée ou d’eau de cristallisation , sont inphosphorescens. La chaux éteinte à l’air est très- -Jumineuse dans un tems sec, et ténébreuse dans un air humide. Le carbonate de chaux concrétionné ne donne que quelques étincelles, celui de formation primitive est très-phosphorescent par élévation de température. Toutes les substances qui se fondent ou se ramollissent seulement sur le support chaud , y restent ténébreuses. Beaucoup de mixtes qui ne s’amollissent point à 256°, et qui luisent très-bien à ce degré de chaleur, deviennent ténébreux dès que la température est assez élevée pour commencer à en désunir les parties. La facilité avec la- quelle les sels aciduies, à l'exception des borates , entrent en fusion, les reud inphosphoreccens. Le tartrite acide de potasse brille cependant, mais seulement par la combustion de ses principes végétaux. Les sels volatils inamifestent la même inphosphorescence. Eulin ceux qui con- Tome I. NS: 25; 2 » 27. 2°. Année. 54 | C4:8) tiennent une grande quantité d'oxides métalliques non dissous , mais mêlés dans leur substance , ne présentent point de phosphorescence. En général, les substances qui attirent très-fortement l'humidité, ne brillent qu'autant qu’elles sont unies à une moindre quantité d’eau que celle qui pourrait les saturer , ou , comme on dit, les éteindre com- plettement ; mais il ne faut pas qu’elles en soient totalement privées. L'auteur a en particulier observé l'influence de cette circonstance sur Ja phosphorescence produite ‘par les terres alcalines en contact avec l'acide sulfurique concentré, De petits morceaux de baryte caustique, aussi secs qu'il est possible de se les procurer , ne donnent aucune lueur lorsqu'on les laisse tomber dans cet acide , et ne s’y dissolvent pas d’abord. Humectés seulement par lhaleine, ils s’illauminent à l'instant où ils touchent l'acide, et se convertissent en sulfate de barite. Trop humectés , ils redevienuent ténébreux. La chaux et la strontiane offrent les mêmes phénomènes. D'après cette remarque’ sur la quantité d’eau nécessaire à la phosphorescence , l’auteur a fait des sulfates et muriates de soude et de potasse, et du fluate de chaux, privés de toute phos- phorescence parce qu’ils l'étoient d’eau , en se servant de dissolutions aleooliques, au lieu de dissolutions aqueuses, dans les opérations ordi- naires de précipitauons ou de doubles décompositions qui donnent naissance à ces sels. Il est à remarquer que les sels qui ont perdu, par la calcination , leur phosphorescence avec l’eau ane contenoient, en reprennent une partie après avoir subi la fusion ignée. Il en est de même du verre et des limailles métalliques devenues ténébreuses par la calcination , et qui brillent de nouveau sur le support chaud, après avoir été fondus. L'examen que l’auteur fait ensuite des rapports entre l'électricité et la phosphorescence par élévation de température , présente des faits d'un grand intérêt. Parmi lés poudres métalliques , celles de zinc et d’antimoine sont les plus phosphorescentes , celles d’or et d’argent le sont le moins. Les unes et les autres préparées dans un tems humide, avec toutes les précautions les plus propres à les faire briller , sont inphosphorescentes , ainsi que les oxides métalliques. C’est le contraire dans un tems sec. L’antimoine même dans un air très -sec perd sa phosphorescence, s'il est broyé et fortement frotté dans un mortier de miétal. Dans un vase isolant, il acquiert, à un haut degré, la pro- priété phosphorique. Le verre broyé dans un tems sec est plus lu- mineux que lorsque l'opération a été faite dans un air humide. Il perd presque toute sa phosphorescence quand il est pilé dans un linge humide ; mais il ne la perd pas comme lantimoine , lorsque l’opé- ration est faite dans un mortier de métal, parce qu'il n’y a pas de transmission du fluide électrique. Il n’en est pas de même de l’adulaire, dont la poudre ne conserve une belle phosphorescence qu’autant qu'elle (419) a été préparée dans un mortier isolant. Dans tous les cas où il a em- ployé un vase de cette nature , l’auteur a eu soin de se servir aussi d'un pilon isolant. Enfin le verre rendu ténébreux par la calcination, reprend toute sa phosphorescence lorsqu'on le soumet sur un support isolant entre les deux boules d’un excitateur, après qu'il a reçu 4 à 5 décharges électriques. Ce moyen réussit également pour toutes les substances qui ont perdu leur phosphorescence par la calcination. Il n'y a même pas besoin de décharge, et l’on rend la phosphorescence, par exemple, à l’adulaire calcinée , par un simple courant d'électricité déterminé par un conducteur terminé en pointe, et qu'on fait passer au travers de cette substance réduite en pâte liquide, avec une quan- tité d’eau suffisante pour laisser au fluide électrique un passage facile. Après trois ou quatre minutes d’électrisation , cette pâte , desséchée ensuite spontanément, a donné une poudre très-phosphorescente sur, le support chaud. Ce qu'il y a de plus remarquable dans ce moyen de rendre la phosphorescence aux corps qui l'ont perdue par la cal- cimalion , C'est quil ne Ja rétablit jamais dans ceux qui en ont été privés par l'exposition à la lumière du soleil. Le troisième chapitre du Mémoire de M. Dessaignes contient ses re- cherches sur Ja phosphorescence produite par la lumière ou par l’élec- tricité. Il réfute d’abord l'opinion d’un grand nombre de physiciens sur la cause de l’éclat que conservent pendant un tems plus ou moins long des corps exposés à la lumière du soleil. Le sulfure de chaux, connu sous le nom de phosphore de Canton , le nitrate de chaux dessé- ché, la glucine , ctle phosphore de Bologne , après avoir été frappés seule- ment par des rayons rouges , ont brillé précisément des mêmes couleurs jaune , blanche , verte et rougeätre, qu'ils donnent quand ils ont été exposés à la lumière ordinaire. La même chose a eu lieu après leur exposition à la lumière de chaque rayon du spectre solaire, ou à celle des flammes colorées ; et ce qui achève de prouver que ces phéno- ménes ne sont point dus, comme on le supposoit, à l’imbibiuon de la lumière par la substance phosphorescente, c’est que le phosphore de Canton, préparé sans avoir éprouvé en aucune manière le contact de Ja lumière, s'illumine également soit sur un support chaud, mais tout-a-fait obscur , soit même par la seule chaleur de la main. Ce phosphore brille par son exposition à la lumière de la lune où à celle d'une lampe. Ea lumière de la lune ne suflit pas pour le phosphore de Bologne, qui s'illumine cependant après avoir recu l'impression de la lumière d'une lampe à courant d'air. La plapart des autres subs- tances phosphorescentes exigent la lumière du soleil. Elle suffit, même après avoir été réfléchie, pour plusieurs sels; mais l'œil de chat, le quartz hyalin , le phosphate de chaux de l'Estramadure, nebrillent qu'après avoir été exposés à la lumière directe. D'autres substances, telles que (420 ) le zircon, le rubis , la cymophane, et autres pierres vitreuses , résistent absolument à l’action de la lumière, lors même qu'elle est cohecatrée au foyer d’un verre ardent. ‘ Le résultat général des expériences faites sur un très-grand nombre de corps exposés à la lumière du soleil, conduit l'auteur à établir que ceux qui sont à démi conducteurs du fluide électrique , sont tous susceptibles de s'illuminer par ce moyen ; que les corps isolans ne brillent dans le même cas, les uns que foiblemeut ou difficilement, et les autres pas du tout; qu'enfin les corps conducteurs restent téné- breux ; c'est ce qui arrive aux métaux, au charbon, au carbure de fer, à tous les sulfures et oxides métalliques , à l'exception de Porpiment, des oxides demi-vitreux d’arsenic et d’étain, et de ceux de zinc et de plomb faits par la voie humide. Parmi les sels métalliques, l’auteur n’a trouvé que le muriate d’étain , le sulfate et le phosphate de plomb , qui brillent après avoir été exposés au soleil. Une différence remarquable entre linphosphorescence que les corps isolans et les bons conducteurs présentent , soit à la lumière, soit lors- qu'on les soumet à de foibles décharges électriques , tandis que les demi - couducteurs brillent tous par ces deux moyens , consiste dans la facalté qu'ont les premiers de devenir lumineux après des décharges très-fortes ; les seconds restent constamment ténébreux , quelque fortes que soient les explosions. Lorsque les corps ont été calcinés jusqu'à ce qu'ils soient devenus inphosphorescens , soit sur un support chaud, soit par l’exposition à la lumière ou par un premier choc électrique, les deux premiers moyens ne peureut leur rendre la phosphorescence , mais ils la reprennent par des décharges rértérées , et alors ils redeviennent aussi sensibles qu’au- paravant à la chaleur, à la lumière, et à une seule décharge électrique. L'auteur rapporte ensuite diverses expériences qui prouvent que ces trois modes de phosphorescence augmentent on diminuent par les mêmes circonstances. Ainsi, le sulfate de soude soumis à l’action de la lumière et à celle de l'électricité dans quatre etats différens, cristallisé , privé de la moitié de son eau de cristallisstion, réduit à n'en plus coutenir que le quart, et entièrement calciné, a brillé pendant des tems égaux, soit que la phosphorescence füt excitée par le choc de la lumière ou celui de Pélectricité , savoir : dans le premier cas, pendant 6/, dans le second 8”, dans le troisième 200//, dans le dernier, pendant 4! seu- lement , et d'une lumière très-foible. Du sulfate de potasse rendu inphos- phorescent par la calcmation, privé ainsi de son eau de cristalli- sation et enfermé sur-le-champ dans un tube garni d’excitateurs , a repris après cinq ou six décharges électriques la mi priété de briller par l'insolation , comme avant d'avoir été calciné; d'où l’on peut con- clure que le desséchement complet des substances phosphorescentes ne Ca) les prive de cette propriété , qu’en les rendant moins susceptibles de laisser passer le fluide électrique , et non parce qu'une petite quantité d'eau est indispensable pour la production de ce phénomène. Le quatrième chapitre du Méinoire de M. Dessaignes traite de la phos- phorescence par collision. Tous les corps susceptibles de briller de cette manière, sont aussi, à très-peu d’exceptions près , lumineux sur le support chaud, par l’exposition à la lumière et par Pélecuisation. Cette propriété diminue également à mesure que les corps sont plus ou moins complettement calcinés ; néanmoins le verre calcmé jusqu'a ce qu'il soit devenu inphosphorescent par tout autre moyen, laisse encore échapper une vive lumière sous laction de la lime, mais il faut, pour la pro- duire, que le frottement soit beaucoup plus fort qu'avant la calcination. Ceue sorte de phosphorescence qui a lieu, comme Îles précédentes, dans le vide et les gaz irrespirables , paroît d’ailleurs, d'après l’ensemble de tons les phénomènes , être produite par la même eause. L'auteur Patiribue aux oscillations d’un fluide particulier , que la chaleur, Ja Jlumitre , l'électricité, et le choc ou le frottement, mettent .évalement L 1) = S ? ; en mouvement , el que la calcination ou une longue expo.itou:à la lumière chasse des corps qui y sont exposés; mais Où ne voit pas dans cette hypothèse , comment de fortes décharges électriques feraient re- naître la phosphorescence , à moins que ce fluide ne fùt l’électric lui- même. L'auteur croit devoir rejetter cette opinion , parce que l’on napperçoit aucun signe d’atiraction ou de répulsion électriques dans les corps qui ont recouvré de cette maniere la phosphorescence qu'ils avaient perdue, et parce qu’elle est excitée par une décharge électrique dans divers corps plonoés sous l'eau. Mais si l'on fait attention que l'eau est un assez mauvais conducteur du fluide électrique , et qu’on ne connoît que bien imparfaitement les diverses modifications dont ce fluide est susceptible , et la cause de la brillante lumière qu'il donne dans le vide, on sera naturellement porté à attendre de nouveaux faits, avant de décider que le fluide de la phosphorescence est essentiellement dif- férent de celui auquel on attribue les phénomènes de l'électricité. - M. Dessaignes examine dans le cinquième chapitre de son Mémoire, la phosphorescence spontanée des substances végétales et animales. 1 conclut avec raison de ses expériences, qu'elle est due à une véritable combustion où il se forme de l’eau et de lacide carbonique ; on re- connoîit aisément la présence de cet acide dans le résidu, en l'essayant avec l’eau de chaux. Ee bois perd plus de la moitié de son pords , avant de cesser de luire. Cette phosphorescence ne s'éteint qu’au bout d’un certain tems dans les gaz irrespirables, mais c'est à cause de l'air contenu dans les pores de la substance phosphorescente , et dont on constate aisément la présence , eu mettant cette substance dans de l'eau, sous lé récipient de la machine pneumatique. À mesure que l'air INSTITUT, 16 Novembre 1809. (422) s’échappe, la phosphorescence diminue et disparoît bientôt entièrement. L'auteur a reconnu que cet air, déja vicié , ne contient qu'environ les + de l’oxigene d’un volume égal d’air atmosphérique. Cette sorte de phosphorescence est détruite sans retour par lim- mersion dans l’eau bouillante, elle est suspendue dans l’eau à 50° et à la température de la glace fondante ; elle subsiste depuis 6° jus- qu'à 37°. L L'auteur ayant mis un morceau de poisson luisant dans une disso- lution saline favorable à la phosphorescence , mais qui avoit été préala- blement purgée d’air par l’ébulliion , l’a trouvé complettement téné- breux, après l'y avoir laissé deux heures. En faisant alors entrer une bulle d'air dans la fiole renvyersée où elle étoit contenue, il a rétabli la phosphorescence pour quelques minutes ; de nouvelles bulles ont produit le même eflet, mais ensuite la phosphoreicence est devenue constante comme dans l'air atmosphérique , apparemment parce que l'eau a repris celui dont elle avoit été privée par l’ébullition. MATHÉMATIQUES. Mémoire sur la variation des constantes arbitraires dans les questions de mécanique ; par M. Porssox. Le sujet traité dans ce Mémoire est, comme on le voit par le titre, le même que celui du. dernier Mémoire de M. Lagrange , dont nous avons rendu compte dans le No. 25 de ce Bulletin. On y considèxe , dans l’un et l’autre, le mouvement d’un système de corps liés entre eux d’une manière quelconque , et soumis à des forces dirigées vers des centres fixes ou mobiles, dont les intensités sont fonctions des distances des corps à ces centres. On suppose que les équations dif- férentielles de ce mouvement sont complettement intégrées; en faisant abstraction d’une partie des forces données ; ensuite pour étendre ces intégrales au cas où l’on a égard à toutes lés forces , on regarde les constantes arbitraires qu’elles renferment comme de nouvelles variables. Dans le Mémoire dont nous rendons compte aujourd'hui, on parvient à des formules générales qui donnent les valeurs des différentielles premières de ces constantes , exprimées au moyen des différences par- tielles d’une certaine fonction , prise par rapport à ces mêmes cons- tantes. Cette fonction est l'intégrale de la somme des forces que l’on avoit d’abord négligées , multipliées chacune par l'élément de sa direc- tion. En la désignant par À; par a, b, c, e, etc. , les constantes arbitraires ; les formules dont nous parlons sont : (425) . dR dR dR da=[a, 6]. .d+{e, cl. dt+{a,e].=——.dt+etc., dR dR dR dd={b,a].— .dt+[b,d.7.dt+(b,e].—.dt+ ec, dR dR dR dc =[c,a] ——dtæ+(c, ble. di+[c,e].—. dt +ete. , etc. Les coefficiens [a, b], [a, c], etc., sont des notations abrégées, analogues à celles que M. Lagrange a employées. Pour faire connoître leurs valeurs , représentons , comme dans le N°. 253 de ce Bulleun, parr, s, u, etc. , les variables indépen- dantes, dont le nombre sera toujours la moitié de celui des constantes a,b,c,e, etc.; par r!, s/, u', etc., leurs différentielles premières, - divisées par l'élément du tems ; par 7, la demi-somme des forces vives de tous les corps du système ; de plus, faisons pour abréger aT at aT 5 Dee FA Date Fran E etc. On peut concevoir que l’on ait tiré de ces équations les valeurs de 71, s', u!, etc. en fonction de r,s,u, elc., r,, s,, u,, etc. ; par conséquent toute fonction der, s, 4ielc ST SU LC, peut être transformée en une fonction de r , s, u, etc., r,, s,,u,, etc. Or les intégrales des équations du mouvement , qué lon suppose con- nues , et qui se rapportent au cas où Jon fait abstraction d’une partie des forces, donnent les valeurs des constantes a, b, c,e, etc., en fonction des premières variables et du tems; donc, on peut aussi considérer chacune de ces constantes comme une fonction du tems et des dernières variables. Cela posé , la notation [a, b], exprime une certaine combinaison des différences partielles de a et de b, prises par rapport aux dernières variables , savoir : da db da db node dr conne or UE da db da db da db da ( 424) | Les expressions des autres coefliciens [a, c], [a, e], etc., [b, a], b, c], etc., se déduisent de celle de [a, b] par de simples perwu- tations de lettres. On voit d’après cela que [b,a] =—T[a,b], [c,aj ——[a,c], etc. Chacun de ces coefliciens est une constante déterminée, ou une fonction des constantes arbitraires , qui ne renferme jamais le tems d'une manière explicite; cette proposition est démontrée directement dans le Mémoire, mais les bornes de cet extrait ne nous permettent pas d'en rapporter ici la démonstration. Il s'ensuit que les différeu- tielles des constantes a, db, c, e, etc., s'expriment au moyen des différences partielles de la fonction R, prise par rapport à ces quan- tités, et multipliées par des fonctions de ces mêmes quantités, qui ne renferment pas le tems explicitement. C'est le beau théorème que M. Lagrange et M. Laplace ont trouvé dans le cas du mouvement des planètes autour da soleil (N°. 13 et 16 de ce Bulletin), et que M. Lagrange a ensuite étendu à un sys- tême de corps, liés entre eux d’une manière quelconque, et soumis à des forces dirigées vers des centres fixes ou mobiles, dont les in- tensités sont fonctions des distances des corps à ces centres. On peut observer que les formules générales qu'on vient de citer ont l'avantage de donner immédiatement les valeurs des différentielles da, db ,-de, etc., au moyen des différences partielles de À; tandis que les formules de M. Lagrange , citées dans le N°. 23 de ce Bulletin , donnent au contraire les différences partielles au moyen des différentielles. En général , ces formules sont inverses les unes des autres ; el il existe entre elles une singulière analogie, que l’on dé- couvrira sans peine en les comparant. On trouvera , dans ce Ménioire, deux applications des formules générales ; la première au mouvement d’un point attiré vers un centre fixe, l’attraction étant exprimée par une fonction quelconque de la distance; la seconde, au mouvement de rotation d’un corps solide de figure quelconque. L'un et l’autre de ces mouvemens présente trois variables indépendantes et six constantes arbitraires ; de sorte que daus chaque application ou a eu 15 quantités du genre de [a, b] à cal- culer. Le détail de tous ces calculs est rapporté dans le Mémoire ; nous nous contenterons d'en donner ici les résultats principaux. Les six constantes que l’on a choisies dans le premier problème sont, 1°. la constante contenue dans l'équation des forces vives ; 20. l'aire décrite par le rayon vecteur du mobile, autour du centre fixe, pendant l'unité de tems ; 5°. l'inclinaison du plan de la trajec- toire sur un plan fixe ; 4°. l'angle compris entre l'intersection de ces (425) deux plans, et une ligne fixe menée arbitrairement dans le second ; 5o, la distance angulaire d’un point de la trajectoire où le rayon vecteur est un »rinimum ,à celte intersection ; 6°. enfin la constante qui est nécessairement ajoutée au tems, et qui provient de ce que les équa- tions différentielles du mouvement d'un point attiré vers un centre fixe, ne contiennent que l'élément de cette variable : en désignant ces variables dans l’ordre où nous l'indiquons , par À, k,g, 7e, l, On à trouve dR dh —= 21. 2 m7] Nan; aR Wa. d, RENTE PTE) dg dR COS + y dR d=———— ,. dt ——:——. dt £ dk é k .sin.7 dy æs COS « y dR a I dR == .—— à» dt a CT dt. dy WX.sin.y de Jp K,sin.7y da L aR da = — : EE rl k.sin.7y dy On fait voir , dans le Mémoire , que ces formules qui ont lieu pour une loi quelconque d'attraction , s'accordent avec les différentielles des élémens elliptiques des planètes données par M. Laplace et par M. Lagrange, quand on suppose cette force en raison inverse du carré des distances. Quant au mouvement de rotation, on le considère d’abord dans le cas où aucune force n’agit sur les points du corps, et l’on sup- pose ensuite que ce mouvement est troublé par des forces quelconques ; alors, en choisissant six constantes arbitraires , analogues à celles qu’on a prises dans le problème précédent , on est conduit à ce ré- sultat remarquable : on trouve pour les diflérentielles de chacune de ces constantes une expression de même forme que pour la difléren- tielle de la constante analogue dans le premier problème. Ainsi, par exemple, si l’on considère dans le mouvement de rotation, le plan de M. Laplace a’ nommé plan invariable , son inclinaison sur un plan xe , choisi arbitrairement , et l'angle compris entre l'intersection de ces deux plans et une ligne fixe menée dans le second , sont au nombre Tom. I. Nos. 25,26 et 27. 2°. Année. 55 Journaz DE Pays, (426) des six constantes arbitraires qui deviennent variables par leflet des forces perturbatrices : or on trouve, pour les diflérentielles de ces deux angles, les mêmes valeurs que pour lPinclinaison + et l'angle &, qui -se rapportent au plan de la trajectoire dans le premier problème, t’est- à-dire, au plan qui seroit dans ce problème le plan invariable sans l'action des forces perturbatrices. P. ASTRONOMIE. Observations sur l'Anneau de Saturne; par M. Lartace: Deux conditions sont nécessaires pour soutenir l’anneau de Saturne en équilibre autour de cette planète. L'une d'elles est relative à l’équi- libre de ses parties : cet équilibre exige que les molécules de la sur- face de l'anneau ne tendent point à sen détacher, et qu’en supposant cette surface fluide , elle se maintienne en vertu des diverses forces dont elle est animée. Sans cela, l’effort continuel de ses molécules finiroit à la longue par les détacher, et lanneau seroit détruit, comme tous les ouvrages de la nature, qui n’ont point en eux-mêmes une cause de stabilité propre à résister à l’action des forces contraires. J'ai prouvé, dans le second” livre de la Mécanique céleste, que a: condition ne peut être remplie que par un mouvement rapide rotation de l'anneau dans son plan et autour de $on centre toujours peu distant de celui de Saturne. J'ai fait voir de plus, que la section de lan- neau , par un plan perpendiculaire au sien , et passant par son centre, est une ellipse alongée vers ce point. La seconde condition est relative à la suspension de l'anneau autour de Saturne. Une sphère creuse, et généralement un ellipsoïde creux, dont les surfaces intérieure et extérieure sont semblables et concen- triques “seroit en équilibre autour "de Saturne , quel que fùt le point de la con:avité occupé par le cenire. de la planète; mais cet, équi- libre seroit indifférent, c'est-a-diré qu'étant troublé , ïl ne tendroit ni à reprendre son état primitif, ni à s’en écarter ; la cause la plus légère , telle que l'action d’un satellite ou d'une comète , sufiroit donc pour précipiter l’ellipsoïde sur la planète. L'équilibre indifférent qui a lieu poar une sphère creuse enveloppant Saturne , n'existe point pour une zône circulaire qui environneroit cette planète. J'ai fait voir dans le livre cité de la Mécanique céleste , que si les deux centres d’un anneau circulaire et de la planète ne coïncident pas, alors ils se re- poussent , et l'anneau finit par se précipiter sur Saturne. La même chose auroit lieu, quelle que fàt la constitution de l’anneau , s'il étoit sans mou- vement de rotation. Mais si l’on conçoit qu'il n'est pas semblable dans (427) toutes ses parlies , en sorte que son centre de gravité ne coïncide point avec celui de sa figure ; si de plus on suppose qu'il soit doué d’an mouvement rapide de rotation dans son plan; alors son centre de.gra- _xité tournera lui-même autour du centre de Saturne, et gravitera vers ce point comme un satellite , avec cette différence qu'il pourra 5e mouvoir dans l’intérieur de la planète; il aura donc un état de mou- vement stable. Ainsi les deux conditions dont je viens de parler, con- courent à faire voir que l’anneau tourne dans son plan, sur lui-même et avec rapidité, La durée de sa rotation doit être, à fort peu près, celle de la révolution d’un satellite mu autour de Saturne , à la dis- tance même de l'anneau, et cette durée est d'environ dix heures et demie sexagésimales. M. Herschel a confirmé ce résultat par ses observa- tfons. Mais comment concilier ces observations et la théorie, avec les observations de M. Schræter , dans lesquelles des points de l'anneau, plus lumineux que les autres, ont paru pendant longtems stationnaires ? Je crois qu'on peut le faire de la manière suivante. L'anneau de Saturne est composé de plusieurs anneaux concentriques : de forts télescopes en font appercevoir deux très-distincts , que l'irradia- tion confond en un seul dans de foibles télescopes. Il est très-vraisemblable que chacun de ces anneaux est formé lui-même de plusieurs anneaux, en sorte que l'anneau de Saturne peut être regardé comme ‘un assem- blage de divers anneaux concentriques : tel seroit l’ensemble des orbes des satellites de Jupiter, si chaque satellite Jaissoit sur sa trace , une Jumière permanente, Les anneaux partiels doivent être , comme ces orbes , diversement inclinés à l'équateur de la planète, et alors leurs inclinaisons et les positions de leurs nœuds changent dans des périodes plus ou moins longues, et qui embrassent plusieurs années ; leur5* centres doivent pareillement osciller autour de celui de Saturne ; tout cela fait varier la figure apparente de l’ensemble de ces anneaux. Leur mouvement de rotation ne change pas sensiblement cette figure; puis- qu'il ne fait que remplacer une partie lumineuse , par une autre située dans le même plan. Il est très-probäble que les phénomènes observés par M. Schrœter, sont dus à des variations de ce genre. Mais si un point plus ou moins lumineux que les autres , est adhérent à la surface d'un des anneaux partiels, ce point doit se mouvoir aussi rapidement que l'anneau et paroître changer de position en peu d'heures. On peut croire, avec beaucoup de vraisemblance, que c'est un point de cette nature que M. Herschel a observé. J'engage les observateurs munis de forts télescopes, à suivre sous ce rapport ,, les apparences de l'anneau de Saturne. La variété dé ces apparences tourmenta beau- coup les géomètres et les, astronomes ; avant que Huyghens en eût reconnu Ja cause. L’anneau se présenta d'abord à Galilée | sous la forme de deux petits corps adhérens au globe de Saturne , et (428 ) Descartes , qui malheureusement voulut tout expliquer dans ses Principes de la Philosophie, atwibua dans la troisième partie de cet ouvrage, l'état stationnaire de ces prétendus satellites, à ce que Saturne présente toujours Ja même face au centre de son tourfillon. Nous savons main- tenant que cet élat répugne à la loi de la pesanteur universelle, et cette raison sufhroit pour rejeter l'explication de Descartes , quand même nous ne connoîtrions point la cause de ces apparences. Je ne crois pas limmobilité de l'anneau moins contraire à eette grande loi de la nature , et je ne doute pas que des observations ultérieures , faites sous le point de vue que je viens d'indiquer , ne confirment les ré- sultats de la théorie, et les observations de M. Herschel, é OUNRAGE, NO V,;E AQU: Essais sur la Végétation; par M. pu Prerir-THouars. Parmrer Essar : sur l'accroissement en diamètre du tronc des Dracœnas quoique Monocotyledones. CE n’est que depuis les travaux de MM. Daubenton et Desfontaines, que les naturalistes ont su que les deux grandes divisions de plantes à fleurs manifestes , les Monocotyledones et les Dicotyledones, se dis- ünguoient entre elles par leur organisation intérieure. Un des princi- paux caractères des premières, des Palmiers, sur-tout, qui composent la majeure partie des plantes ligneuses de cette classe, c’est que leur “Tronc ou Supe est simple , et ne subit plus d’accroissement en dia- mètre dès qu'il est formé ; cependant plusieurs esp ces de Dractenas, qui appartiennent certainement à cette série, croissent en diamètre d’une manière très-remarquable, puisque leur Turion ou premier jet, qui à à peine la grosseur du pouce, devient un tronc rameux que deux hommes peuvent à peine embrasser. D’après les observations de M. du Petit-Thouars, cette augmentation extraordinaire provient de ce qu'il se développe sur les vestiges des anciennes feuilles , des Rameaux , ils prennent leur origine d’un Point vital qui existe à l’aisselle de toutes les Feuilles, il paroît de même nature que les Bourgeons du plus grand nombre des Plantes Dicoty- ledones ; mais il en diffère, parçe qu'il n'y a que le plus petit nombre qui fasse son évolution, attendu qu'il faut des circonstances particulières pour la déterminer. pe Ce Point vital est analogue à la Graine , paroissant composé comme elle de deux parties qui tendent sans cesse , l’une à se mettre en con- tact avec lair et la lumière , l’autre à s’enfoncer dans l'humidité et les ( 429) ténèbres. De la première, il résulte les Feuilles ; de l'autre, les Ra- cines. Il suit de là que Feuille étant développée, les Fibres qui la composent sont continues depuis son extrémité jusqu'à celle des Racines. La réunion de ces Fibres forme une couche continue circu- laire qui augmente d'autant le diamètre du Tronc et des Branches. lie, Essar: sur l'accroissement en diamètre du tronc des arbres Dico- tyledones en général, et en particulier sur ceux de l'Hipocastane ou Maronnier d'Inde et du Tilleul. M. du Petit-Thouars ; mis sur la voie par cette observation , a cru reconnoître une loi générale d’'accroissement, qui, par sa simplicité , paroissoit s’accorder avec la marche de la nature ; l’appliquant suc- cessivement aux différentes tribus des Végétaux , il lui a semblé qu’elle étoit toujours d'accord avec les faits ;* mais il s’est borné à citer pour exemple les deux arbres les plus communs de nos promenades, l’'Hi- pocastane , Æsculus Hipocastanum de Linné , et le Tilleul; il suit le développement de leurs Bourgeons , depuis le commencement d'un prin- tems jusqu'au retour du suivant. De cet examen il croit prouver évidem- ment que la nouvelle couche d’écorce ou le Liber, et la nouvelle couche de bois ou lAubier , se forment simultanément et indépendamment l’une de l’autre dans l’espace de quelques semaines, à partir du dé- veloppement des Bourgeons, ce, qui détruiroit l’ancienne opinion que le Liber se changeoit en bois. Poussant plus loin la comparaison du Bourgeon avec la Graine, il la conclut en disant, que les Fibres qui descendent de la base du Bour- geon , et forment la couche ligneuse, sont de véritables Racines; le Parenchyme intérieur ou Moelle est le Cotyledon , et la Pousse la Plumule. Ile. Essai : sur la Germination du Lecythis de Linné. Parmi un grand nombre de singularités que présente cet arbre du Brésil, transporté à l'Ile-de-France, celle de sa graine est la plus remarquable , car sa structure interne est telle, qu’elle ne peut entrer systématiquement dans aucune des grandes divisions végétales Mono- cotyledones et Dicotyledones , et qu’on pourroit plutôt la regarder comme # OEcotyledone. La description que M. du Petit-Thouars donne de cette singularité est éclaircie par une figure; il conclut en disant qu'il rezarde ce fait comme une confirmation évidente de son opinion sur la moelle, car suivant lui, dans cette Graine, le vrai Cotyledon est intérieur et sert de base à la moelle. (430 ) IVe, Essar : sur l'Organisation végétale, considérée dans les contrariétés que peut lui faire éprouver l'Art par des Grefles, les Marcotes el les Boutures, Ces opérations de l'Art sembloient présenter des faits contraires aux principes de l’auteur, la Greffe sur-tout; c’est ainsi qu'un {mandier qui à le bois jaune, étant greilé sur un Prunier qui l'a rouge, il ar- rive que lorsque la Greffe a pris, sur la jeune pousse le bois est jaune, tandis qu'il est rouge sur le sujet où Prunier ; il sembléroit que si le Bourgeon produisoit cette couche de bois, elle devrait être de même couleur d'un bout à l'autre , jaune comme appartenant à l’Amandier. M. du Petit-Thouars répond à cela que le principe organisateur réside bien dans le Bourgeon, mais que ce n'est pas lui qui fournit la matière; elle se trouve préparée à l'avance dans le Cambium , .en sorte que cette substance sur le Prunier est pour amsi dire prunifiée ; ainsi, ditil , un fil peut être successivement de chanvre , de coton ou de soie, suivant qu'on présente ces matières au rouet. Les autres opéra- üons se trouvent plus développées au douzième et dernier Essai ; nous n'en ferons mention qu'alors. Dans une addition, M. du Petit Thouars cherche à résoudre quel- ques autres diflicultés qui lui avoient été proposées ; mais il commence par venger le éélèbre Hales du reproche qu'on lui avoit fait de trop de’ crédulité ; en lui faisant dire qu'un Jasinin blanc avait produit des fleurs jaunes au-dessous d’une grefle de Jasmin jaune, tandis qu'il ne S'agissoit que d’un Jasmin panaché ; et comme la panachure est une maladie , il paroît , d’après les témoignages de Miller , Bradley , et autres cultivateurs anglais , qu’elle peut se communiquer de la greffe au sujet. Ve. Essar : sur la formation du Parenchyme dans les Végétaux. Dans le second essai, l’auteur avoit annoncé que dans le Tilleul le Parenchyme de l'écorce se renouveloit tous les ans , que l’ancien étoit chassé en dehofïs où il ajoutoit une nouvelle couche à l'Epiderme , qu'il s’en reformoit un nouveau et qu'il provenoit d'une couche farineuse blanche disposée un”an d'avance, Dans celui-ci, il cherche à établir plus positivement que les Végétaux sont composés de deux substances principales, le Ligneux et le Parenchymateux , que le Premier. est composé de fibres longitudinales continues depuis l'extrémité des feuilles jusqu’à, celle des, racines , et qui, une fois formées, ne subissent plus de changement ; que le second ou parenchymateux est formé de grains amylacés séparés dans le principe, mais que chacun d'eux venant à se (431 ) gonfler: par l'effet de: la végétation, formoit un utricule; celui-ci ren- contrant ses voisins sur diférens points, étoit forcé de prendre une forme polyédrique. Il cite, pour appuyer son opinion, un fait annoncé par M. Link, c’est que l'on trouve des grains amylacés interposés dans les utricules. 1 È Dans une addition, M. du Petit-Thouars cite plusieurs grandes plantes, telles que le Phytolacca et les Solanées, dans le parenchyme desquelles on trouve des grumeaux amylacés ; il parle ensuite de taches blanches pulvérulentes qu'il a observées sur les feuilles et les tiges du Sisymbrium tenuifolium et autres Crucifères. Il les regarde comme des dépôts amylacés, quoiqu'il ne doute pas qu'on ne les considère comme une de ces nombreusé# productions qu'on a réunies à la famille des cham- pignons, et que ce ne#soit l'Uredo des Crucifères. Il paroît même dis- posé à regarder beaucoup d’autres excroissances semblables comme une simple altération de cette partie amylacée. VIe. Essar : sur l'organisation végétale en général, et en particulier 1:15 2 A 7 > sur un Frêne dont on avoit enlevé un anneau d’écorce , et sur Les Boutures de Saule. L'auteur commence par un tableau de la végétation au moment où il a lu ce Mémoire, le #5 juin. Il cite ensuite plusieurs faits parti- culiers , entre autres il annonce que l'écorce lisse des Mérisiers et des Bouleaux , ne se déchire pas horisontalement, comme on l'a cru jus- qu’à présent; mais qu’elle tend à décrire une hélice, en sorte qu'avec un peu de patience, on pourroit la dérouler totalement comme un ruban de queue, et mettre, par ce moyen, tout le parenchyme à nu. Il passe ensuite à l'examen de deux faits qui sembleroient détruire. sa doctrine de fond en comble. Un Frêne lui a fourni le premier : une ceinture complette d'écorce lui avoit été enlevée accidentellement ; d’un côté, celui qui regardoit le midi, il y avoit des mamelons charnus et isolés ; en les examinant, M. du Petit-Thouars s’assura que chacun d'eux étoit composé d Epiderme, de Parenchyme, de Liber, d'une écorce complette par conséquent , et d’une portion de Fibres ligneuses ; par là il étoit évident que ces fibres ligneuses se terminoient abruptement à leurs deux bouts, et que par conséquent elles n’avoient 1 extrémités foliacées, ni radicales ; mais il a trouvé en dessus et en dessous, sous la superficie desséchée du bois , une couche verte, ce qui lui a fait présumer que les fibres supérieures au-dessus de la partie mise à nu où elles formoient un bourrelet, avoient établi une communication extraordinaire en reviviliant à leur profit les anciennes fibres ligneuses, et qu'ainsi elles ayoicnt plongé ou émergé suivant les circonstances. (432) Le second fait me paroissoit pas moins contraire. Voici en quoi à consiste : on sait que les Saules poussent. facilemént ;de boutures , autant de tronçons de branches qu'on fiche en terre, autant d'arbres en proviennent ; cependant la plupart n’ont plus de Bourgeons apparens, et suivant M. du Petit-Thouars, c’est le mobile de la végétation ; mais en les examinant avec soin , il a vu que les nouvelles branches pous- soient toujours à des places déterminées, et que c'étoit à celles qu’avoient occupées les Stipules. Par là il a appris que cette parlie avoit dans son aisselle,. comme la feuille à laquelle elle ressemble d'ailleurs, un vé- ritable Bourgeon , mais moins développé , et qu'il ne paroïssoit. des- tiné à se manifester que dans le cas où le principal ou le foliacé viendroit à manquer ; de là il lui a donné le nom#provisoire de sup- plémentaire. I en a reconnu de pareils aux Qrmes , et ne doute pas qu'il ny en ait dans beaucoup d’autres arbres. Dans une addition , l’auteur examine toutes les circonstances qui accompagnent la circoncision ou plaie annulaire fäite au tronc ou branche des arbres, et les explique par les principes posés précédemment. Cependant dans plusieurs occasions , il s'arrête prudemment en avouant qu'il y a plusieurs particularités qu'il ne se sent pas encore en état d’ex- pliquer. ‘Lels sont un troisième ordre de Bourgeons qu’il nomme ad- ductifs. ) Dans une figure, l’auteur représente un tronçon de rameau de Hêtre qui avoit été décortiqué accidentellement. Vile. Essar: sur la production et la marche de la Sève. Dans ce Mémoire, M. du Petit-Thouars suit une marche différente de celle des précédens , car il ne se contente pas d’exposer ses idées, il attaque celles des autres; ce sont celles de M. de Mirbel qu'il combat ainsi ; mais il le fait de manière à ce qu'il en résulte une lutte ho- norable qui ne peut que tourner au profit de la science. Pour cela, il prend dans le Mémoire de ce savant sur la marche des fluides dans les végétaux, auquel du reste il rend toute la justice qui Jui est due , les quatre questions qui en forment le fond , et y répond à ‘a maniere, 1°, Quelle route tient Ja sève dans les racines, les tiges et les branches des Dicotyledones ? La plus simple possible, suivant l'auteur , puisqu'elle arrive direc- tement aux Bourgeons par les fibres qui établissent leur communication radicale. = Quelle force la détermine à s'introduire dans les vaisseaux, et l'élève de l'extrémité des racines jusqu'au sommet des plus grands arbres ? La même force vitale qui dirige la radicule vers la terre et la C4) plumule vers le haut. Les écailles et les jeunes feuilles renfermées pa- roissent agir directement sur les fibres qui en dépendent , mais alors il ne devroit y avoir que les fibres qui forment la couche annuelle , qui apporteroient cette sève; cependant tout le centre de l'arbre en est imbibé. De plus on voit des arbres dont on a retranché toutes les branches et les Bourgeons , qui manifestent l'ascension de la sève. Suivant l’auteur , le parenchyme extérieur communiquant par l’entre- mise des rayons médullaires avec les fibres intérieures , remplace pour elle les feuilles dont elles dépendoient la première année de leur exis- tence et les force à élever le suc nourricier. %°, Quelletest l’origine , la marche et la destination du Cambium , etc. ? Son origine , c’est la Sève enlevée par les anciennes fibres, appelée par le parenchyme; elle s’y rend d’abord , mais bientôt l'écorce se dé- tache du bois, il se forme un vide dans lequel cette Sève se répand et forme une couche continue ; mais ayant déja subi une préparation, sa destination est de former les nouvelles parties, d’un côté les fibres ligneuses , de l’autre les fibres corticales. 4°. Quelle différence y a-t-il entre le Cambium et les sucs propres ? C’est qu'il paroît que les sucs propres sont les parties surabondantes de la sève qui se trouvent déposées dans des vaisseaux particuliers. Ville. Essar : sur l'identité des racines et des tiges. Comparaison des principes de l'auteur avec ceux de Duhamel. Suivant M. du Petit-Thouars, on ne peut distinguer sur une tige écorcée vers le bas, ni sur le bois ni sur la paroi intérieure de l'écorce, ce qui étoit enfoui en terre de ce qui étoit à l'extérieur , quoique sur la surface les deux soient très-marqués , de là il les regarde comme identiques. Suivant lui encore, la partie de la Garance enfouie, re- marquable par l'intensité de sa couleur et qui sert en teinture , n’est pas une racine, mais la base de la tige. 4 IXe. Essar: sur les Bourgeons en général et sur leur formation. Rapports des principes de la Végétation avec le Galvanisme. L'auteur commence par une dissertation purement philologique sur le mot Bourgeon ; il la finit en établissant qu'il seroit très - utile de désigner seulement par ce mot, l'organe reproducuf qui existe à l’aisselle du plus grand nombre des plantes dicotyledones, qu'il soit enve- loppé d’écailles ou qu’il n’en ait pas, et de réserver celui de Bouton our la fleur isolée, renfermée dans ses propres enveloppes. Il passe de là à l'examen de la chose elle-même, et se croit auto- risé à prononcer qu'il n'y a pas de feuille qui n'ait à son aisselle un Tom, I, Ne. 25, 26,27. 2°. Année. 56 (454 ) Point vital, capable de reproduction: qu'il est manifeste dans les Di- cotyledones , depuis les herbes annuelles jusqu'aux plus grands arbres , mais qu'il est caché ou latent dans les Monocotyledones , excepté les Graminées dans lesquelles il est manifeste, aussi sont-elles souvent rameuses, sur-lout dans les pays chauds. M. du Petit-Thouars examine ensuite l'intérieur de ce Bonrgeon, il le trouve composé de fibres dont les aggrégations forment des canne- lures ou sillons d’un diamètre remarquable; mais par le moyen de verres grossissans, on voit qu'ils peuvent se subdiviser en fils toujours plus minces, en sorte qu'ils finissent par échapper aux sens. Le terme où l'on est obligé de s'arrêter, présente donc un fil d’une lüngueur me- surable, mais d’une ténuité extrême, en sorte qu'il se rapproche autant de la ligne, telle que la considèrent les géomètres , qu'un être matériel peut le faire. L'auteur prend occasion de là d'emprunter ke langage géométrique pour rendre raison de la formation de ces fibres, qu'il considère comme résultant de deux points fixes qu'il nomme l'un positif, l'autre négatif. Deux substances résultent aussi de ces deux actions , le ligneux et le parenchymateux. L'auteur est conduit par cette marche à faire entrevoir une grande analogie entre le principe de la végétation et l'électricité, et sur-tout avec le galvanisme , mais il se borne à l'indiquer. Dans une addition , M. du Petit-Thouars, à laide de figures en bois aussi correctes que ce genre le comporte , développe une cir- constance remarquable des Marcotes , c’esi que lorsqu'elles ont réussi , c’est-à-dire qu’elles ont poussé des racines , le côté de la branche qui tient au tronc est plus mince que celui qui sort de terre du côté du sommet , et cependant dans toutes les branches on sait qu'elles de- viennent de plus en plus grosses, à mesure qu’elles approchent de leur base. C’est, suivant lui, une démonstration évidente d’un de ses prin- cipes fondamentaux , que les Fibres ligneuses ne sont autre chose que les racines des nouveaux Bourgeons. Ce fait peut être utile dans la pratique de la culture , parce qu'on peut juger par son moyen si une Marcote a réussi, sans ètre obligé de la déraciner. Xe. Essai : sur La distribution des "nervures dans les feuilles d'Hi- pocastane. L'auteur avoit dit dans son second Mémoire , que’ sept faiscéaux par- tant du corps de la nouvelle branche traversoient l'écorce pour entrer dans le pétiole, et formoient à son extrémité les sept folioles dont se compose la feuille d'Hipocastane ; mais ici il annonce que ces faisceaux (455 ) se divisent et se subdivisent d’une manière particuliere ; qu'il en ré- sulte des nombres qui ne sont plus divisibles par 7, mais qu’en entrant dans les folioles , ils éprouvent une nouvelle subdivision, d'où un nombre multiple de 7 reparoït. Le Pavia présente quelque chose d’analogue, mais cependant avec des modifications. Ici, pour suivre ces dévelop- pemens , il seroit nécessaire d'être aidé par des figures, et eu général on peut plutôt regarder ce Mémoire comme l'annonce de nouvelles découvertes , que comme un travail fini. Elles seroient de la plus grande importance, si-effectivement M. du Petit- Thouars parvenoit à démontrer par leur moyen, entre autres comme il le promet, que la Fleur n’est autre chose que la transformation d’une Feuille et du Bourgeon qui en dépend. Suivant lui, la Feuille donne naissance au Calice, à la Corolle et aux Etamines , et le Bourgeon au Pisul et ensuite au Fruit. Dans une addition, il se trouve disséminé plusieurs faits, sur-tout sur les Bourgeons adventifs. L'auteur finit par prononcer contre l'opinion généralement reçue, que la Moelle restoit dans le corps de l'arbre du même diamètre qu’elle étoit la première année de sa formation , et que, par conséquent, elle ne s’obliteroit point comme le plus grand nombre des botanistes l’a écrit. IL s’arrète en particulier au Sureau, qui a été cité jusqu'à présent comme une preuve de la diminution de la Moelle. Le ri°. Essai est une concentration des principes de l’auteur , et le 12°. est leur application à, la culture des arbres; par là ils méritent une altention particulière. Par cette raison, mous leur consacrerons un second article. Fin du Tome premier. TABLE des Auteurs des mémoires et articles dont on a donné les Extraits, et renvoi à ces Extraits. Allen (W), 177. Arago, 261. Aubert du Petit-Thouars, 30, 45, 150, 181, 198, 314, 348, 578, 428. Batard , 576. Berthier, 127. Berthollet (C.-L.) , 278. Berthollet (A.-B.), 150. Betancourt, 38. Binet, 275. Biot, 31, 32, 76, 261, 262, 260. Blagden , 220. Bochfils, 310. Bonpland, 245. Bosc , 118 , 208. Bouvard , 44, 231. Boyer, 110. Bremontier, 195. Brochant, 203. Brongniart , 90, 200. Bucholz, 53. Burckart, 81. Chenevix, 336. Chevreul, 50 , 381. Chladni, 320. Cordier ,217, 252, 4153. Correa de Serra, 46. - Cuvier | Frédéric), 9 , 313, 398. Cuvier (Georges), 10, 148, 149, 166, 200, 345 , 395, 398, 400 , 403. Darcet, 260. Davy (Humphry), 237. Decandolle, 85 , 177. De Drée , 157. Delambre, 251. Delaroche (F.), 48, 86, 169, 177; 197; 549 » 409. Delille, 368, 405. Descostils, 366. Desmarest, 334. Derosne frères, 16. Dessaignes, 414+ Desvaux, 351. Ducrotay de Blainville , 226. Duméril , 14, 25, 26, 62, 153, 168, Dupuytren , 26. Ferber , 219. Fleuret, 131. Fourcroy , 16, 35 , 37, 104. Fourier, 112 Freminville, 328. Gay-Lussac , 71 , 97 ; 105. (Ces trois renvois appartiennent à un extrait sans nom d’au- teur.) 173, 190, 256, 281 ,288 , 298, 302. Gelilen , 128, 222. Gengembre, 360. Geoffroy-St.-Hilaire , 61,91, 361,362, 363. Giambatista dallOlio; 194. Girard, 241. Goette (de Weimar), 256. Hachettte, 390. Hassenfratz, 223. | Haüy , 89,101, 121, 255, 333. Hébréard, 65. Hisinger, 222. Humboldt , 162, 372, 412. Jacquard, 296. Jaume-St.-Hilaire , 281. Jones , 67. John, 173, 259, I Re PER. (451) Jussieu, 118. Poisson, 19, 191, 525 , 422. Karsten, 66, 219. Prévost (Benedict), 178. Klaproth, 38, 68, 102, 122, 126, 127, Prévost, 334. 171,172, 219 ( dans l’article du Fer pi- Ramond, 291. ciforme), 221. Riffault, 278. Lactpède ( De), 64. Roard, 49. Lagrange, 156, 270, 324, 584. Rohr, 82. Lamouroux, 330, 379. Roscoë (William), 233. Lampadius, 38. Rose , 52. Lancret (Michel-Ange ), 56. Rumfort, 23. Laplace, 228 , 303 , 426, Sainelair, 82. Larrey , 95. Salisbury, 188, 217. Lasteyrie (De), 142, 392, 4oy. Schultes, 221. Laugier, 170. Scott ( Robert), 207. Legallois, 356, 397. Simon (de Berlin ), 124, 125. Legendre, 264. Saussure ('T'héodore de) , 102. Leschenault de la Tour , 7. Spinola (Maximilien \, 64. Magendie, 368, 405. Thenard, 32, 69, 96, 123, 155, 173, 189, Malus, 77, 241, 266, 553. 266, 281,288, 302. Ménard la Groye, 313. Thomson, 278. Monge , 250. Tremeri, 539. Monteiro , 536. Tussac ( De), 296. Neergaard, 15. Vauquelin, 16, 35, 37, 54, 104, 170, Nysten, 129, 145, 406. 171. Ornalius de Hallois , 165, 255. Warden, 135. RE Placement des Planches. Planche 1'°, N°.2, en regard à la page 41. Idem. 2°. Ne. 5, en regard à la page 05. 4 Idem. 5°.. No. 11, en regard à la page 194. Idem. 4°. N°. 15, en regard à la page 240. Idem. 5°. N°. 18 "en regard à la page 310. 3 Idem. 6°. N°.20,en regard à la page 540. ÆAw>S LS LE LL LL CLS SL LS LL LS CL LS M DE 3 1 Ai ta DES MATIÈRES. HISTOIRE NATURELLE. Notice sur le Voyage de M. ZLeschenault de la Tour, dans les Iles de Java, Madura et Bali, etc. + Page7 REGNE ANIMAL. Mammiféres. Extrait des Mémoires de M. F. Cuvier, sur les dents des mammiftres comme caractères génériques. considérées 393 Monographie du genre atèles; par M. Geof- Jroy-Saint-Hilaire. 361 Note sur les Ossemens fossiles d’hyènes ; par M. G. Cuvier. 149 Note sur les Dents des lapins et des cochons d'Inde, et sur la durée de la gestation dans ces derniers animaux; par M. Legal lois. D. M. P. 397 Sur les os fossiles des ruminans trouvés dans les terrains meubles; par M. G. Cuvier. 345, suite 405. Sur le genre paca (Cælogenus); par M. Fré- déric Cuvier. Sur les Lamantins et les os fossiles de ces animaux , par M. G. Cuvier. 395 Ornithologie. Observations sur le pygargue et l’orfraye; par M. Frédéric Cuvier. 313 Sur trois nouveaux genres d'oiseaux, voisins du genre corvus , établis sous les noms de Gymnodorus, Gymnocephalus. et Cephalopterus ; par M, Geo/ffroy-Saint- Hilaire. 362 Erpetologie. Sur la distinction des Reptiles batraciens en deux familles naturelles; par M. C. Du- méril. 62 Sur une espèce de Protée ou Salamandre à quatre doigts à toutes les paltes ; par M. De Lacépéde. 64 Mémoire relatif à trois espèces de croco- diles ; par M. Geoffroy-Saint-Hilaire. 61 Mémoire sur les différentes espèces de Cro- codiles vivans, et sur leurs caractères distinctifs; par M. Cuvier , professeur au Muséum d'histoire naturelle. 10 Sur quelques Quadrupèdes ovipares fossiles conservés dans des schistes calcaires ; par M. G. Cugier. 398 Mémoire sur les Tortues molles, formant un nouveau genre, nommé {r{onyæ, Par M. Geoffroy-Saint-Hilaire. 363 Ichthyologie. Sur deux espèces de Poissons du genre Pe- tromizon; par M, Omalius-de-Hallois. 165 Mémoire sur l’Odorat des poissons; par ( 459) M. Dumnéril , professeur à l’Ecole de Mé- decine. 14 Observations sur l'habitation des Poissons dans les eaux profondes; par M. Delaro- che. D. M. 349 Observations sur quelques Poissons recueillis dans les eaux des Iles Baléares et Py- thuses; par M. Delaroche. 177 Mollusques, insectes , vers, zoophytes. Sur un nouveau genre de Coquille , nommée Panopée, par M. Ménard-la-Groye. 315 Sur le Vivipare à bandes ( Cyclosiomn vivi- parum D.), et sur la tribu des Gasteropodes pectinés à coquilles entières) par M. G. Cuvier. 166 Sur le genre Glaucus ; par M. Cuvier. 148 Mémoire sur les Mœurs d’un insecte hyme- noptère , la cératine albilabre, Lat. /7y- Zœus albilabris, Kab.; par M. Maximi- dien Spinola. 64 Note sur quelques habitudes des abeïlles- bourdons , par M. Aubert du Peuit- Thouars. 45 Note sur quelques habitudes observées chez des espèces d’un genre de ver, nommé Dragonneau. ( Gordius L.) 25 Observations sur la propagation d’une espèce de sang-sue; par M. C. Dumnéril. 168 Notice sur deux espèces nouvelles de Ra- diaires ; par M. €. P. Freminville, off- cier de la marine, et correspondant de la société philomatique. 528 ‘ANATOMIE COMPARÉE , ET PHYSIOLOGIR ANIMALE, etc. Expériences sur la température propre de quelques animaux à sang froid ; par M. F. Delaroche. 169 Extrait d’un Mémoire sur la cause qui pro- duit le refroidissement chez les animaux exposés à une forte chaleur; par M, F. Delaroche. D. M. 48 Sur les ouvertures du péritoine dans les raies; et sur la communication entre le péricarde et le péritoine dans les raies et les squales ; par M. 7. Delaroche. 197 Sur la vessie aérienne des poissons; par M. F. Delaroche. 409 Des effets de l’Upas tienté sur l’économie animale; par MM. Delille et Magendie. 368 Nouvelles expériences sur l’Upas tenté ; par MM. Magendie et Delille. 405 Extrait d’un mémoire sur l’anologie qui existe entre tous les os et les muscles du tronc dans les animaux; par M. €. Du- méril. 153 Mémoire sur le mécanisme de la respiration dans les poissons ; par M. €. Duméril, 26 Expérience touchant l’influence que les nerfs du poumon exercent sur la respiration ; par M. Dupuytren. 28 Extrait de deux mémoires contenant la dé- termination des pièces osseusés de la tête des crocodiles et des oiseaux; par M. Géof- Jroy- Saint-Hilaire. 91 Recherches expérimentales sur le principe du sentiment et du mouvement, et sur son siège dans les mammiferes et les reptiles ; par M. Le Gallois D. M. P. 356 Expériences sur l'injection de différens gaz dans les vaisseaux sanguins des animaux; par M. AMysten. 406 RÉGNE- VÉGÉTAL. Botanique. Observations sur les bourgeons du Gleditzia Macracantha , Desf.; par M, du Pen Thouars. \ 378 Extrait d’an mémoire sur les especes du genre pandanus , observées aux Iles de France, (440 ) de Bourbon et de Madagascar ; par M. Au- bert du Petit-Thouars. 181 Extrait de trois Mémoires lus à la première classe del’Institut, sur l’histoire des plantes Orchidées des Iles australes d'Afrique ; par M. Aubert du Petit- Thouars. 314 Sur un genre nouveau de Cryptogamie aqua- tique, nommée Thorea, par M. Bory de Sarnt- Vincent. 254 Sur les genres de Plantes Cryptogames, Le- manea et Batrachosperma ; par M. Borr de Saint- Vincent. 65 Sur le genre nouveau du Draparnaldia, par M. Bory de Saint-Vincent. 319 Note agronomique sur les espèces de frénes; par M. Bosc. 118 Surle Drusa, genre nouveau de la famille des Ombellifères ; par M. Decandolle. 85 Note de quelques Plantes nouvelles trouvées en France; par M. Decandolle. 117 Histoire du genre Eryngium ; par M. De La Roche. 86 Sur plusieurs genres détachés de celui du Juncus, par M. Desvaux. 351 Observations sur les Orobanches; par M. Jaume-Saint-Hilaire. 281 Sur le genre Hydropithion de M. Gœærtner fils, et sur ses affinités avec d’autres genres ; par M. De Jussieu. 118 Observation sur la physiologie des Algues- Marines, et description de cinq nouveaux genres de cette famille; par M. Lamou- roux, membre de plusieurs Sociétés sa- yantes, (avec une planche, N°. 6). 330 Description anatomique de la tige du Fucus digitatus; par M. Lamouroux, correspon- dant de la Société philomatique. 379 Nouvelle distribution des Plantes de la pre- mière classe, Monandrie de Linné , ordi- nommée Scitaminées ; par 233 nairement Williams Roscoë. Extrait d’un travail de M. Salisbury, sur la nomenclature des Conifères. 217 Sur Ze Brosinum alicastrum de la Jamaïque, par M. De Tussac, 296 Physiologie végétale. Observations sur la manière dont certains arbres se dépouillent de leur épiderme ; par M. du Petit-Thouars. 150 Memoire sur la germination de quelques plantes monocotylédones; par M, du Petit Thouars. 246 Observations sur la germination de l’A/lium Jfragrans, et de quelques autres plantes dont les graines renferment plusieurs em-— bryons distincts; par M. 4. du Peut. Thouars. 198 Sur un changement d’étamines en pistils dans la Joubarbe des toits ; par M. 4. du Petit- T'houars. 30 Vues carpologiques ; par M. Corréa-de- Serra. 46 Sur un orage salin; par M.Salisbury. 188 REGNE MINÉRAL, Minéralogie. Sur une nouvelle substance minérale de la classe des sels, nommée Glaubérite ; par M. Brongniart. go Description du Dichroïte, nouvelle espèce de pierre ; par M. Z. Cordier. 552 Sur une espèce de combustible composé, nommé Dusodile , par M. Cordier. 217 Note sur un oxide naturel de Chrôme; par M. Descostils. 368 Sur la Minéralogie de Carlsbad ; par M. Goette, Conseiller privé de Weimar, 256 Sar le Niccolane, par MM. Hisinger et Gehlen. 223 (441) Mémoire sur la réunion dela Pycnite avec la Topase ; par M. Haüy. 107 Note sur une nouvelle variété de Strontiane carbonatée, par M. Haüy.. 89 Sur l'identité minéralogique. du Diopside, de la Malacolithe et du Pyroxène; par M. Haüy. 121 Sur une nouvelle variété de forme du Bis- muth ; par M. Haüy. 255 Sur le fer arsenical ; par M. Haüy. 333 Analyse du Talc blanc terreux de Freyberg en Saxe, par M, John. 173 Analyse du Talc jaune terreux de Merowitz en.Bohême ; par A. John. ibid. ÂAnalyse du Nadelerzde Sibérie ; par M. John. 259 Examen du Wernerite ; par MM. Karsten et Jones. 66 Analyse du Bitterspath ; par M. Bucholz, comparée à celle de M. XZaproth. 38 Analyse du Kanelstein et du Grenat de Groenlaud; par M. X/aproth. 102 ‘ Analyse de la Mélanite, par M. KZaproth, comparée à celle faite par M. Vauquelin. É 171 Examen chimique du Bronzite ; par M. X Za- proth. 68 Analysedel'Hyperstène, nommé Hornblende du Labrador; par M. A /aproth. 172 Analyse du Stangenstein d’Altemberg ( Pi- crite d'Hauy ); par M. Alaproth. ibid. Analyse de la Tourmaline rougeâtre, par M. Klaproth, et de celle de Sibérie , par M. Vauquelin. ibid. Analyse de l’Augite noire cristallisée de Fras- cat; par M: Klaproth. 171 Analyse de deux variétés de Staurotide du St.- Gothard , par M. Alaproth. ibid, Analyse de plusieurs minéraux , par M. X£a- proth ; savoir : Talc lamelleux da St:-Go- thard, de trois variétés de Mica , de la substance appelée Pierre de riz (Pâte de riz ). 221 Tome: I, Ne.25,. 26,127. 2 Cr Sur le fer piciforme de Ferber et de Karsten; par M. X/aproik. 219 Analyse d’une Aérolithe ; par M. XZaproih. 222 Analyse du Kanelstein ; par M. Zampadius. 38 Exploitation des Ardoises du Platberg; par M. C. P. de Lasteyrie. 392 Analyse du Diopside , par M. Laugier , et sa comparaison avec les analyses de la Cocolithe d’Arandal et du Pyroxène de l'Etna ; par M. Vauquelin. Sur l’analogie du Wernerite et du Paran- thine, par M J. 4. Monteiro. 336 Sur une nouvelle espèce de pierre , nommée Haïüyne, par M. Neergaard. 15 Sur le gisement du Jaspe schisteux (Kiesel- Schiefer ); par M. Omakius-de-Halloy.. : 255 Note sur les mines de Sel gemnie de Wie- liczka et de Bochnia; extrait d’un Mémoire de M. Schultes, professeur à Cracovie. 221 Analyse de la Colophonite , de l’Augite du Nord, de la Scapolite ; par M. Simon: (de Berlin). 124, 125 Sur une variété de Quartz fétide. 26 170 Géologie. Extrait d’un Mémoire sur des terrains de transition , observés dans la T'arantaise et autres parties des Alpes, par M. Bro- chant, professeur de minéralogie à l'Ecole des mines. 203 Sur le mont Mezin, dans le département de la Haute-Loire ; par M. Cordier. 413 Essai sur la Géographie minéralogique des environs de Paris, par MM. Cuvier et Alexandre Brongniart. 200 Catalogue par ordre chronologique des mé- téores à la suite desquels des pierres ou des masses de fer sont tombées; par E.F.F. Cliladni. 320 Sur les Brèches osseuses des côtes de la Mé- diterranée, par M. Curier, 400 Année. b7 (442) Mémoire sur un nonveau genre de liqué- faction ignée, qui explique la formation des Laves lithoïdes , par M. De Drée. 137 Notes sur différens corps trouvés à Mont- martre dans les couches de la masse infé- rieure de la formation gypseuse des envi- rons de Paris ; par MM. Anselme Des- marest et Prévost. 3554 Sur l'acide muriatique natif; par M. de Hum- boldt. 412 Sur les volcans de Jorullo ; par M. de Hum- boldr. 1 Ha Précis d’un météore qui a paru dernièrement près Weston , ville de l’etat de Connec- ticut, dans l’Amérique septentrionale , et des pierres météoriques qu’on ya trouvées, communiqué à la Société par M. Warden. 135 CHIMIE. Sur la substance appelée Dapêche; par M. /Y. Allen, 177 Détermination des proportions des parties constituantes de plusieurs substances acides* et salines; par M. Berthier. 127 Observations sur la composition de l Ammo- niaque , lues à l’Institut le 24 mars 1808; i par M. 4. B. Berthollet. 150 Recherches sur les Oxides de fer et sur leurs combinaisons ayec quelques acides, par M. Bucholz. Extrait d’un Mémoire sur l’acide acétique et quelques acétates ; par M. Chrenevix, 536 Mémoire sur l’amer; par M. Chevreul. 381 Analyse de l’Indigo Guatimala, et examen des substances qui le composent ; par M. Chevreul. 50 Extrait d’un Mémoire de M. D’Arcet fils sur la présence de l’eau dans la soude et Ja potasse préparées à l'alcool , et exposées 260 Expériences et observations sur la distillation à une chaleur rouge. de l’acétate de cuivre et sur ses produits ; par MM. Derosne frères, pharmaciens à Paris. 16 Mémoire de MM. Fourcroy et Pauquelin, sur les Os trouvés dans un tombeau de l’église Ste.-Geneviève. 16 Sur la laite des Poissons ; par M. Fourcroy et Vauquelin. 35 Analyse de l'Oignon cultivé (Æ{lium cepa ); 53) par MM. Fourcroy et Vauquelin. 104 Mémoire de MM. Fourcroy et Vauquelin , sur l'acide qu’on retire du tartre, en le décomposant par le feu. 57 De l’action chimique du fluide galvanique. 71, 97» 105 Extrait d’un Mémoire de M. Gay-Lussac, sur le rapport qu'il y a entre l’oxidation des métaux et leur capacité de saturation pour les acides. 100 Sur la combinaison des substances gazeuses les unes avec les autres; par M. Gay- Lussac. 295 Analyse de deux monnoïies chinoises; d’un sabre antique ; d’une espèce de faucille courbe antique, trouvée à Merz, près Mulh- rose ; d’un instrument de mème forme, trouvé dans l’île de Rugen ; d’un bronze grec fragment d’une boucle d’armure; d’un anneau antique ; d’un clou antique, d’une coupe antique; de l’alliage des chevaux du quadrige de Chio, connus sous le nom de chevaux de Corinthe ou de Venise; par M. Æ laproth. 126, 127 Mémoires sur le Décreusage de la soie; par M. Aourd, Directeur des teintures des manufactures hnpériales: 49 Recherches pour déterminer la proportion des élérhens de Vacide phospherique; par M. Rose. 52 Observations sur la décomposition des phos- (44) phates de potasse, de soude et de chaux, par le charbon, à une très-haute tempé- rature ; par M. 7héodore-de-Saussure. 5 102 Acide oxalique cristallisé produit dans le Bo- letus sulfureus , par M. Robert Scott. 207 Analyse d’un fer cassant à chaud, et du fer trouvé dans les chevaux de Corinthe; par M. Vauquelin. 54 Essai sur la combinaison des acides avec les substances végétales et animales , par M. Thenard. 123 Mémoire sur l’analyse comparée de l’Arrago- nite et du Garbonate de chaux rhomboï- dal; par MM. Thenard et Biot. 32 Observations sur la coagulation de l’Albu- mine par le feu et lesacides, par M. 7he- 189 nard. Observations sur les oxides de fer; par- M: Thenard. 96 De l’action des acides végétaux sur l'alcool , sans l’intermède et avec l’intermède des acides minéraux; par M. Yhenard. G9 Mémoire sur les Acides muriatique et muria- tique oxigéné , par MM. Zhenard et Gay- Lussac. 302 Mémoire sur l’Acide fluorique, décomposé par le métal de la potasse; par MM, Gays Lussac et Thenard. 281 Notice sur fa décomposition et la recomposi- tion de l’acide boracique, par le métal de la potasse; par MM. Gay - Lussac et Thenard. 256 Sur la base des alcalis; sur quelques nou- veaux phénomenes de changemens chimi- ques produits par l'électricité, particuliè- rement sur la décomposition des alcalis fixes et la séparation des substancéS nou- velles qui constituent leurs bases, et sur la nature des alcalis en général; parM, Hurn- phry Davy. 237 Extrait d’une lettre de Londres du 23 no- vembre 1807, sur la composition des alcalis. 83 Extrait d’une Lettre de M. Blagden , sur la base des alcalis. 220 Note sur les Métaux de la potasse et de la soude; par MM. Gay-Lussac et Thenard. 153,179: De l’action du métal de la potasse sur les oxides et sels métalliques, et sur les sels terreux et alcalins; par MM. 7enard et Gay-Lussac. 288 Extrait d’une Lettre de M. Gellen, sur la décomposition de la potasse par la pile de Volta. 128 PHYSIQUE. Expériences sur la propagation du son à travers les corps solides et à travers l’air dans des tuyaux cylindriques très-alongés, par M. Bior. 269 Expériences sur la production du son dans les par M. Biot. 76 Mémoire sur les réfractions extraordinaires vapeurs ; qui s’observent très-près de l’horison ; par M. Biot. 262 Expériences sur la mesure du pendule à se- condes sur différens points de l’arc du mé- ridien compris entre Dunkerque et l’ile de * Formentera ; par MM. Biot et Arago. 261 Sar l'influence de l'humidité et de la chaleur dans les réfractions ; par M. Biot, mem- bre de l’Institut. 3a Précis d’un mémoire de M. Dessaignes sur la phosphorescence , couronné par l’Ins- ütut dans sa séance du 5 avril 1809. 414 De l'héliostat, par M. //achette. 39v Mémoire sur la colorisation des corps ; par M. J. H Huassenfratz. 223, Mémoire sur les réfractions astronomiques dans la zône torride, correspondantes à (ak des angles de hauteur plus petits que 10°; par M. de Humboldt. 162 Sur Ja double réfraction de la lumière dans les cristaux diaphanes; par M. Laplace. 303 Sur une propriété de la lumiéreréfléchie par les corps diaphanes ; par M. J/alus. 266 Sur les phénomènes qui dépendent des for mes des molécules de l1 lumière; par M. Malus. 541, 353 Mémoire sur la mesure du pouvoir refrin- MATHEMATIQUE Mémoire sur la formation dérivée ou coef ficient différentiel du premier ordre ; par M. Binet, professeur de Mathéma- tiques transcendantes au Lycée de Ren- nes. 275 Mémoire sur la propagation de la chaleur dans les corps solides; par M. Æou- rier. 112 Mémoire sur les développoïdes des courbes planes et des courbes à double cour- bure; par Michel-Ange Lancret. 56 Traité de la résolution des équations numé- riques , par M. Lagrange. 156 Mémoire sur la théorie générale de la varia- üon des constantes arbitraires dans tous les problèmes de la mécanique; par M. Lagrange. 354 Mémoire sur la théorie des variations des élémens des planètes, et en particulier des variations des grands axes de leurs orbites; par M. Lagrange. 270 gent des corps opaques, par M. Malus, officier du génie. ) 77 Expériences et observations sur le réfroidis- sement des liquides dans des vases de por- celaine dorés et non dorés; par M. le comte de Rumford. 23 Note sur un phénomène électrique ; par M. Tremery, Ingénieur des mines. 339 Hauteur des eaux de la Seine à Paris, pen- dant l’année 1806. 32 S et leurs applications. Mémoire sur la théorie de la variation des constantes arbitraires dans tous les pro- blèmes de la mécanique ; par M. La. grange. 324 Supplément à la Mécanique céleste; par M. Laplace. 228 Mémoire sur les surfaces réciproques ; par M. Monge. 250 Mémoire sur les inégalités séculaires des moyens mouvemeéns des planètes ; par M. Poisson. 391 Mémoire sur le mouvement de rotation de la Terre ; par M. Poisson. 325 Mémoire sur la théorie du son; par M. Poïs- son. 19 Mémoire sur la variation des constantes ar= bilraires dans les questions de mécanique; par M. Poisson. 422 Mémoire sur la mesure des hauteurs, à l’aide du baromètre, par M. Ramond. 291 MECANIQUE et ARTS MÉCANIQUES. Extrait d'un Mémoire de M. -Grambatista dall Olio, sur la disposition du clavier des orgues et des elavecins, avec une planche. 194 Sur l'appareil fumivore de M. Gengembre. 360 Note sur la suppression de la Tire dans la fabrication des étoffes façconnées; par M. Jacquard, de Lyon. 295 Sur une nouvelle écluse inventée par M. de.” Bétancourt, (avec une planche, N°. 1.) 38 Description d’une machine inventée par M. Dock fils, propriétaire de la manu- facture de fayence de Sept-Fontaines, près (445) Luxembourg, pour mesurer la cohésion et la flexibilité de la fayenre , de la por- celaine, et en général des corps qui peuvent être soumis à son action, ( avec une planche, N°, 5). 310 ASTRONOMIE. Elémens de la Cefnète actuellement sur l’ho- 44 Elémens de la planète Vesta , ‘déterminés rison, déterminés par M. Bouvard. par M. Burckhardt. 81 Observatiors sur l'anneau de Saturne; par M. Laplace. 426 MEDECINE. Observations sur la Plique ; par M. Boyer. 110 Expérience sur l'influence de la huitième paire de nerfs dans la respiration; par M. Ducrotay-de-Blainville. D. M. 226 Extrait d’une Observation sur un cas par- ticulier d’insensibilité dans un membre, sans perte dé mouvement; par M. Æc- breard, chirurgien er second de l’hospice de Bicètre. 65 Sur une baguette de fusil qui a traversé le crâne d’un soldat, et qui est restée enclavée deux jours sans produire d’acci- dens graves 3 fait communiqué par M. Larrey, (avec une planche). 95 Expérience sur l’'Opium; par M: NN, sten. 145 Sujet du prix proposé pour lan 1809, par la Société médicale d’émulation de ‘Paris. 328 AGRICULTURE et ÉCONOMIE. Extrait du plan de travail adopté :pour étu- dier et classer les diverses variétés de vi- gnes cultivées dans les pépinières du Luxembourg ; par M. Bosc. 208 Extrait du Mémoire de M. Bremontier, re- lauf à la plantation des Dunes du sud- ouest de la France. 195 Du Cotonnier et de sa cullure , et de la pos- sibilité et des moyens d’acclimater cet arbuste en France, etc. etc.; par M. de Lasteyrie. 142 Notes sur différentes substances économi- ques, en usage en Suisse et en Italie; par M. de Lasteyrie. 407 Extrait d’un Mémoire relatif aux maladies desivers-à-soie ; par M. Nysten. 129 Sur l’économie des labours dans la culture des Céréales; par Sir John Sinclair, 82 TOPOGRAPHIE. Extrait d’un Mémoire sur la topographie et le relief du sol de Paris; par M. P. OUVRAGES Essais sur la végétation ; par M, du Petit- T'houars. 428 Essai sur la Flore du département de Maine- et-Loire ; par M. 7° Batard , professeur Girard, NOUVEAUX. de botanique , et directeur du Jardin des Plantes d'Angers. 1 vol. petitin-S®. 376 Voyage de MM. Æumboldt et Bonpland, botanique. 245 (4 Tables astronomiques . publiées par le Bureau des longitudes de France. 231 Nouvelles Tables de Jupiter et de Saturne , calculées d’après la théorie de M. Laplace, et suivant la division décimale de l’angle droit ; par M. Bouvard. 231 Nouvelles Tables écliptiques des satellites de Jupiter, d'après la théorie de M. Laplace et la totalité des observations faites de- puis 1662 jusqu’à 1802 ; par M. Delam- bre. Paris, chez Courcier. 231 L'art de composer des pierres factices aussi dures que le caillou , et Recherches sur la manière de bâtir des anciens, sur la prépa- ration , l'emploi et les causes du durcis- sement de leurs mortiers ; par M. Feuret, ancien professeur d'Architecture à l'Ecole 3 131 Essai politique sur le royaume de la Nou- velle-Espagne par M. Ælex. de Humboldt, avec un atlas physique et géographique, fondé sur des observations astronomi- ques , sur des mesures trigonométriques militaire de Paris. et des nivellemens barométriques. Paris, chez F, Schoell, 1808; : vol. in-4°. de 46:) 6o feuilles, avec un atlas de 20 planches in-fol. 572 Essai sur la théorie des nombres ; par M. Le gendre. 2°. édition. À Paris, chez Cour cier. 264 Extrait du Mémoire sur la cause immédiate de la carie, ou charbon des blés, et sur ses préservalifs ; par M. Benedict Prévost. 1 vol. in-8°. À Paris, chez Bertrand. 1808. 178 Observations sur la culture du coton, ré— digées par ordre de S. M. le roi de Da- nemarck, pour l'utilité des Colonies da- noises dans les Indes occidentales ; par M. J.-B. Rohr, traduit de l'allemand. 1 vol. in-8°. Paris 1807. Chez Mad. Hu- zard. 82 Système de chimie, de Thomson, pro- fesseur à l’Université d’Edimbourg ; tra= duit de l’anglais, sur la troisième et dernière édition de Londres de 1807; par M. Füifz fault, précédé d’une Drodicton, par M. C.-L. Berthollet. Q vol. in-8°., fig. A Paris, chez J. Klostermaun , fils, rue du Jardinet , n°. 13. 278 Fin de la Table. ERRAT A a ADDITIONS. , Page 97 Sur l’action chimique du fluide galvanique (Second extrait), ajoutez : Voyez page 71 et 105. 105 Sur l’action chimique, etc. , ajoutez: Voyez pages 71 et 07. 117 ligne 23 en remontant: Pedonculis ; lisez Pedunculis. 123 ligne 14 en remontant, remplacez les mots, de muriate, par d'acide muriatique. 371 ligne avant-dernitre, au lieu de oxide de magnésie, meltez : oxide de manganèse. 207 Acide oxalique , etc. ajoutez à la marge : Soc. Linn. Low», 219 Sur le fer piciforme , etc. ajoutez : par Klaproth,. 233 ligne 26 en remontant, supprimez: Mona ou. 255 ligne 19, fusible ) lisez : fissile. 279 ligne 9, l’autre; lisez : l’auteur. 297 digne 8, Le Tussac; lisez : De Tussac, 316 ligne 8, tableau; meltez : tableau ci-joint. ibid. aprés ligne 16, mettez : Noici les caractères des genres que M. Du Pett- Thouars a établis, Voyez aussi le tableau ci-joint. 318 ligne 12, ajoutez : Voyez le tableau ci-joint des espèces de ce genre. IVota. Aux tableaux sur les orchidées, placés dans le n°. 19, ajoutez « Nouveau Bulletin des Sciences, N°. 19, page 314. 319 Sur le genre nouveau du Draparnaldia, ajoutez en marge Anna. Mus, Hisr. Nar. 339 ligne 17, (Fig: 4); lisez : (PI, 6, fig. 4.) 376 ligne 3, 2 vol.; lisez : 1 vol. tbid. ligne 20, que les fleurs ; lisez: que les feuilles, 391 ligne 11 en remontant , au lieu de perpendiculairement; lisez : parallèlement, Nota. À tous les articles qui n’ont point d’indication-en marge , et autres que ceux indiqués ci-dessus , il faut mettre à la marge : Soc. PaiLomar. LENS CD À: de on Ÿ£> S CE | Fe Ge hits. [2 MR A La | : r = nm ï. 2 : « 4. Ê # ae . TE " EN 4 . CTI 2 \ Let Fr s à Ni. | ur +: 14 : va FE #4. 2 Énergie ot mr oil ? [l ft à = Th - Wu ci Do 22 LL t 4 “ N BALO LT ES Lan ACT Lil % Li + : t n al Ÿ sage l: a re $ LL otpaiarlés ol aa die ia ovuls 17 LOEB EN, (cs