■-' Y /^ r^ s^. LIBRARY OF 1685- IQSe .5 -5^ 14- * I ^■ ^ %^Sf''^ ^'-i^.- NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE, APPLIQUÉE AUX ARTS, A l'Agriculture, à l'Economie rurale et domestique, à la ISIédecine , etc. PAR UNE SOCIÉTÉ DE NATURALISTES ET D'AGRICULTEURS. Nouvelle Edition presqu'entièrement refoudue et considé- rablement augmentée ; AVEC DES FIGURES TIREES DES TROIS RÈG^'ES DE LA NATURE. TOME IIL TE L'IMPRIMERIE D'ABEL lANOK, HUE DE LA HAUPE. A PARIS, ChÇZ DETERVILLE , LIBRAIRE, RtJE HAUTEFEUILLE, K« Si M DCCC XVI, Indication des Pages ou doivent être placées les Planches du Tome III, avec la note de ce qu'elles représentent. A i5. Plantes Pag. 33 Arec oléifère. — Aristoloche serpentaire. — Astra- gale adragant. — Avicène cotoneux. A iG. Animaux mammifères I19 Alouate Coaita. — Aye-Aye. —Axis (cerf.) A 17. Oiseaux 1^9 Balbuzard. — Bec-ouvert. —Grand-Barbu. A 18. Mammifères et Poissons 2o3 Baleine franche. — Baliste vieille. — Baliste chinois. — Baliste tacheté. — Baliste cuivré. — Blennie lièvre. — Blennie gattorugine. —Blennie ovipare. — Bo— dian Bloch. — Bodian Bœnac. A 19. Plantes 220 Badian anis. — Bambou arondinacé. —Bananier cul- tivé. — BaUamier de la Mecque. A 25. Anijnaux mammifères 344 Bec d'Oiseau (ornithorinque). — Bonnet chinois (ma- caque). — Blanc-nez (guenon). A 20. Coquilles 367 Baculite Fatfjas. — Balanite courbé. — Bélemnite cône- goutière. — Bélemnite cône-aigu. — Bucarde exo- tique. —Buccin ivoire. — Bulle ampoule. — BuHe rayée. A 21. Oiseaux 38a Bengali enflammé. —Bec à fourreau. — ^Bec en ciseaujt,. A 9.4. Insectes /j^ Bembex à tec. — Bibion noir, — Bombille ponctué- — Bombix feuille morte. ■— Bomblx processionnaire.' —Blapsmortissage.— Blatte ame'riraine.— Bouclier à quatre points. — Bostricbe capucin. — Brenfe anchorago. — Brucbe des pois. — Bupreste à bandes dorées. A ?-2. Animaux mammifères ^63 Bûbalt (marmotte). Bizaam (cîvelle). — Babiroussa (cochon). NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE, A s I A SILE , Asilus. Genre d'insectes de l'ordre des diptères , famille des asiliques , et distingue de ceux qu'elle comprend, par les caractères sulvans : Antennes de la longueur de la tête, séparées jusqu'à leur naissance, dont le premier article est plus long que le second, et le troisième ou le dernier en cône allongé ou presque cylindrique , pointu au bout , ter- miné par un stylet très-distinct, en forme de soie , avec une articulation à sa base. Ces diptères ont l'abdomen en cône allongé , très-pointu dans les femelles, avec les pieds robustes. Ils paroissent or- dinairement vers la fin de Tété ou en automne. Les uns se tiennent à terre , dans les lieux secs et sablonneux; les autres se posent sur les troncs des arbres ou sur les bois coupés. Leur vol est, en général, très-prompt. Frisch a observé les méta- morphoses de l'A. frelon et de l'A. cendré. Degéer nous a donné des détails sur celles de la dernière espèce. Sa larve vit dans la terre. Son corps est allongé, un peu aplati, aminci aux deux bouts, sans pattes, et divisé en douze anneaux, avec une tête écailleuse , armée de deux crochets mobiles , cour- bés en dessous et garnie de quelques poils. Sa peau est rase et luisante. Elle offre quatre stigmates : deux sont antérieurs, et forment autant de points, d'un brun jaunâtre , et situéa, un de chaque côté , sur le premier anneau ; les deux autres sont placés sur le pénultième , et consistent en deux petits tuyaux, cylindriques et inclinés vers le derrière. C'est aussi dans la terre que la larve se transforme en nymphe, en quittant sa A S I peau, à la manière des larves des tîpulaires, cl sans se faire de coque. La nymphe a une forme presque cylindrique, amincie eu cône vers son exlrémilé postérieure. Elle est composée de trois parties : i." d'une tête grosse, arrondie , sur laquelle on ne distingue ni yeux ni antennes , mais ayant en devant deux pointes écailleuses, rapprochées à leur base, et de chaque côlé trois autres crochets un peu plus courts, et qui ont une origine commune ; a." d'un corselet où sont appliqués les fourreaux des ailes et des pattes ; son dos est arrondi , et ses côtés ont quelques pointes très-courtes; on remarque près de la tête deux petites éminences qui paroissent être des conduits aériens ; 3.° d'un abdomen à forme conique , com- posé de neuf anneaux, garnis, tant en dessus qu'en dessous , d'un rang d'épines écailleuses, courbées en arrière, et de plu- sieurs poils ; son extrémité est terminée par quatre épines assez longues. Les métamorphoses de l'asile //y/o« diffèrent peu de celles que je viens d'exposer. La nymphe paroît avoir un plus grand nombre de crochets à la tète. L'extrémité postérieure de l'ab- domen en offre cinq dans la figure que Frisch a donnée de cette nymphe. Asile frelon , Asllus crahroniformis , Linn. ; Y asile hnin , à ventre de deux couleurs^ Geoff insect. tom. 2, pi. 17,^^. 3; Frisch, insect. tom. 3, pi. 3, tiih. 8. Long d'un pouce. Tête couverte de poils fauves; corselet d'un brun jaunâtre, avec deux petites lignes brunes ; les trois premiers anneaux de l'abdomen noirs, les autres fauves ; ailes jaunâtres, tachetées de brun à leur extrémité ; pattes jaunes , à cuisses brunes. Il ressemble à xm frelon. Asile cendré, Jsilus fordpafus , Linn.; Beg. inscr/. tom. 6, pi. i4i7î(?- 5-1 1; Frisch, ibid. tah. 7. Langueur, sept lignes. D'un gris cendré , avec une bande longitudinale sur le cor- selet; les antennes, la trompe et l'extrémité de Tabdomen , noires; balanciers jaunes ; ailes obscures; pieds d'un brun obscur, mêlé de fauve. Très-commun dans les jardins et dans les bois. Voyez, pour les autres espèces, Fabricius, Meigen, et mon Gêner, cmst. et insect. , tom. 3, pag. 298. (l.) ^SILIQUES, Asilici, Lat. Famille d'insectes de l'ordre des diptères, et qui a pour caractères : Antennes presque cylin- driques, de trois articles, dont le dernier sans anneau, avec un «tilct ou une soie au bout dans la plupart; trompe écail- leuse, presque conique, avancée en forme de bec, sans lèvres saillantes , renfermant un suçoir de quatre soies ; palpes ex- térieurs et relevés; corps allongé; balanciers nus; ailes cou- chées sur le corps; tête transverse. A s I 3 {jCltè famille embrasse le genre Asile {Jsîlus) de Lin- hœus. Les diplères, dont elle se compose , ont la têlo arron- die; les yeux grands, ovales; trois petits yeux lisses sur le sommet de la tête ; le corselet ovale, renflé , comme bossu; l'abdomen allongé, souvent conique , terminé en pointe dans les femelles, cylindrique et fmissanten massue dans les mâles, avec deux crochets i.-.obiles, écailleux, à l'extrémité; les ailes étroites, presque de la longueur du corps, couchées hori- zontalement sur l'abdomen , dans l'inaction ; les balanciers très-apparens , tenninés par un bouton arrondi, tronqué à Textrémité; les pattes longues, assez grosses, souvent garnies de poils fins et serrés, quelquefois lisses; les tarses à cinq articles, terminés ordinairement par deux crochets aigus et deux pelottes ; le corps est plus ou moins velu ou lisse. On trouve les asiliques dans les champs, les jardins et les prairies, surtout ver? la fin de l'été et en automne. Ils volent avec rapidité , particulièrement quand le soleil est très- chaud; ils font entendre, en volant, un bourdonnement assez fort. Tous sont carnassiers, et se nourrissent uniquement d'insectes qu'ils attrapent dans leur vol. Ils saisissent, avec leurs pattes antérieures, des bourdons, des tipules, des mou- ches, et même des coléoptères; ils les tuent en les piquant avec une des quatre pièces de leur suçoir, qui est un véritable aiguillon en forme de stilet, très-pointu à l'extrémité, et les sucent ensuite. Nous parlons de leurs métamorphoses à l'article Asile. Les uns ont les tarses terminés par deux crochets et deux- pelottes, et composent les genres Laphrie, Asile , Basypo- GON, où les antennes ne sont guère plus longues que la îéte , sans pédicule commun, et celui de Dioctrie , dont les an- tennes, partant d'un pédicule commun, sont plus longues que la tète. Les autres ont les tarses terminés par trois crochets , sans pelottes , et forment le genre Goisype. F. ces mots, (l.) ASINDULE, Àsmdulum, Lat. Genre d'insectes, de l'ordre des diplères, et distinct de tous ceux de la famille des tipu- lalres, à laquelle il appartient par les caractères suivans : des petits yeux lisses; trompe longue , dirigée en arrière le long de la poitrine , et terminée par deux lèvres allongées qui la font paroître bifide. Les Asindules font partie de cette section des tipulaires que j'ai nommée ficngii}ores. Leurs antennes sont simples, sétacées et composées de seize articles , la plupart cylindriques. Les palpes sont allongés , courbés , avec plusieurs articles dis-^ ^ A s K ^ llncts. Les yeux sont échancrcs postérieurement, au côté interne. On dislingue trois petits yeux lisses ; mais ils ne sont point {tories sur une clévalion. Les ailes se couchent horizontale- ment sur le corps. Les pieds sont allongés, avec les jambes terminées par deux épines. L'abdomen est aplati. AsiNDULE NOIR , Ashuliilujn uignim , Lat. Gêner, crust. et in- ssct. , tcm. I , tah. i^,Jig. i , et tom. 4- , p. 261. Long d'un peu plus de trois lignes, noir, avec les pieds d'un brun foncé et les ailes obscures. Trouvé, mais rarement, dans les lieux aqua- tiques, aux environs de Paris. Le port de cet insecte est le même que celui des platyures de M. Meigen; mais, comme cet entomologiste se lait sur la forme el la composition de sa bouche , je ne puis prononcer à l'égard de Tidentilé de ces deux genres, (l.) ASiRAQUE, Astraca.1 Lat. Genre d'insectes de l'ordre des hémiptères, section des homoplères, famille des cica- daires, et distingué des autres genres qu'elle renferme par les caractères suivans : Antennes de trois articles, insérées dans une échancrurc inférieure des yeux, aussi longues au moins que la tcte el le corselet : le premier article allongé. Je conserve à ce genre le nom que je lui avois donné lors de son institution {Préc. des caract. gêner, des insect.'), et que Fa- bricius a changé en celui de delphax. Plusieurs des espèces qu'ily rapporte, présentant deux différences assez notables dans les proportions des antennes, on peut, d'après cette considération , établir une nouvelle coupe générique , et lui conserver la dénomination de Je//9/taa;: c'est ce que j'ai fait dans mon Gêner, crust. et insect., tom. 3, pag. 167. Les asiraques ont iles rapports avec les fulgores , el se tiennent , ainsi que la plupart des autres cicadaires , sur les végétaux , dont elles extraient le suc , au moyen du suçoir de leur trompe. Ces hémiptères sont petits. AsiR\QU£ CLAVICORNE , Asiraca clavicornîs., Lat. ; delphax cla^Hcomis.Fah.; Coqnch. lUust. icon. insect. dec. i.,iab. 8,Jig. 7. Corps varié de noir cl de brun obscur; premier article des antennes beaucoup plus long que le second , comprimé , à trois côtés ; celui-ci cylindrique , graveleux ; pieds anté- rieurs très-comprimés : extrémités des quatre premières jambes blanches ; étuis demi-transparens , avec une bande noirâtre à leur extrémité ; nervures ponctuées de la même couleur. En France et en Allemagne, (l.) ASJAGAN ou ASJOGAM. C'est le Jonèse. (b.) ASK. Nom écossais de la Salamandre aquatique, (b.) ASKALABOTES. C'est TAgame galéote. (b.) ASMENL V. le mot Iris, (b.) ASP 5 ASMODÉE. Serpent du Japon dont on ne coiinoît pas l'espèce, (b.) ASMONICH. Espèce de Quinquina, (b.) ASNE. V. Ane. (s.) ASOISATOU. On donne ce nom au Figuier de l'Inde. (B.) ASOTAS. En portugais, c'est le Courondi. ASOTE. Nom de pays du Courondi, et d'un poisson du genre Silure, (b.) ASPouATT. Nom persan du cheval, selon Fouché d'Ob- sonvilie. (s.) ASPALAT , Jspalaihus. Genre de plantes de la diadel- phie monogynie, et de la famille des légumineuses, qui a pour caractères : un calice monophylle, campanule, divisé en cinq découpures, dont les deux supérieures sont plus longues ; une corolle papilionacée , dont l'étendard est relevé , les ailes courtes et la carène obtuse; dix étamines, toutes mo- nadelphes à leur base; un ovaire supérieur ovale, qui se termine en un style courbé comme les étamines : une gousse ovale , petite, ordinairement velue , qui renferme une à trois semences réniformes. Les aspalals diffèrent peu des Genêts par leurs caractères génériques; mais leurs feuilles fasciculées les en distinguent aisément. Jussieu et Ventenat pensent que les espèces qui ont les feuilles planes comme I'Aspalat ébène, et ternées comme I'Aspalaï oriental , ont été mal à propos introduites par Linnseus dans ce genre ; aussi en a-t-on fait un genre sous le nom d'ALDiNE. Les véritables aspalatlis sont des sous-arbrisseaux dont les feuilles sont simples, linéaires, convergent plusieurs en- semble au même point, et dont les Heurs sont sesslles, sou- vent latérales, quelquefois terminales, ou disposées en épis de couleur jaune. La plus grande partie vient du Cap de Bonne-Espérance. Ils ne présentent rien de remarquable. Lamarck leur a réuni le lotus doiycldnum^ Linn. V. LoTlER. L'espèce citée plus haut sous le nom d'AsPALAT ébène, vient des Antilles , et son bois noir est employé par les ébé- nistes. Il ne faut pas le confondre ni avec le véritable ébène qui est fourni par un Plaqueminier , ni avec I'Ébénier de Crète, qui fournit aussi un bois noir aux arts, (b.) ASPALAX ou SPALAX. Noms grecs de la Taupe. M. Olivier pense que celui à'aspalax doit être rapporté à l'espèce du Rat-taupe Zemmi qu'il a décrit avec soin dans son Voyage dans l'Empire ottoman, (desm.) ASPARAGOÏDES^ouASPARAGINÉES,^5y9ara^-i,Jus^ sieu. Famille de plantes de la troisième classe de Ventenat , 6 ASP c'est-à-dire , des Mo>rocoTYLÉDONES à étamines pe'rigynes , donlles caractères soiil d'avoir : une corolle lisse, comiiiuné- ment divisée en six parties égales; six étamines insérées à la l»ase et quelquefois sur le milieu du calice ; un ovaire libre , simple, portant un ou trois styles, avec autant de stigmates, ou un style à stigmate simple "ou Irilide; pour fruit, une baie triloculaire à loges monospermes, rarement polyspermes, où les semences sont attachées à l'angle interne des loges; le pé- risperme charnu ou cartilagineux ; l'embryon droit. Voy. pi. 3, fig. 5 du Tableau du règne végétal ., parVentcnat, où ces carac- tères sont représentés, et où l'on en a pris le développement. Les aspamgdides ont rarement une tige fruliculcuse. Leurs feuilles sont alternes ou verticillées, quelquefois terminales. Leurs Heurs , munies chacune d'une spathe, affectent diffé- rentes dispositions: tantôt elles forment une panicule ter- minale, très-rameuse; tantôt elles sont disposées en une grappe simple et terminale ; quelquefois elles sont solitaires et axlUaires ou terminales. Cette famille comprend les genres suivans ; savoir : le Dra- r.OMiLR , r Asperge, la Médéole , la Parisette , le Muguet, la Diatselle, le Kipogone , le Floscope , la Flagellaire, la Callixètse, la Philésie, I'Echmée, I'Herrerie, et le 'Irillion. V. ces mots. A celle famille, selon Lamarck , doivent encore être réu- nis les genres qui composent celle que Yenlenat a appelée les Smilacées. (b.) ASPARAGOLITHE ou PIERRE D'ASPERGE. 1^. Chaux phosphatée, (luc.) ASPE. Poison du genre Cyprin, (b.) ASPERCETTE. C'est le Sainfoin dans quelques can- tons, (b.) ASPERÈLE. Synonyme de Presle. (b.) ASPERELLE ou ASPRELLE , Leersia. Genre de plan, les de la Iriandrie digynie et de la famille des graminées , qui a pour caractères : une balle, deux valves fermées, sans calice ; trois étamines; un ovaire supérieur, ovale, surmonté de deux styles à stigmates velus; une semence presque ovale et très-aplatie , renfermée dans la balle. Ce genre a été formé sur une plante que Linna^us avoit placée parmi les Alpistes , sous le nom de phalaris or^ zdidcs , mais que Haller, sous le nom àhomalocenchrus , et \^ iggers sous celui de elirhartie ^ en avoient déjà séparée. Aujourd'hui il renferme cinq espèces connues, dontfait par- lie celle que j"ai rapportée de la Caroline , et qui est fort re- marquable par la grandeur de ses fleurs. Ce sont des plantes yivaces qui croissent dans les lieux humides , parmi le t'vl , et ASP 7 5ont les fleurs sont plus ou moins carénées et ciliées. La plus commune, la Léersie orysoïde, a la panicule écartée, les épiilets séparés et la carène ciliée. Elle se trouve en Europe-, en Asie et en Amérique , dans les marais , sur le bord des rivières- Parmi les autres il en est une qui est monandre, et une qui est hexandre. (b.) ASPERGE , Asparagus. Genre de plantes de l'hexandrie monog}nie et de la famille de son nom, dans lequel se réu- nissent plus de vingt espèces , les unes herbacées , les autres frutescentes , parmi lesquelles il en est une qui se cultive pour la nourriture de l'homme. Ce genre offre pour caractères : une corolle divisée en sixpar- ties, dont les trois intérieures sont recourbées à leur extré- mité ; une baie supérieure à trois loges polyspermes. L'espèce dont il vient detre question est TAsPERGE OFFI- CINALE , dont les tiges sont herbacées, hautes de deux ou trois pieds; les feuilles sétacées, fasciculées, et les fleurs dioïques. Elle est originaire du midi de TEurope. On la cultive , de temps immémorial , dans les jardins de toutes les parties de la France. La nature l'a destinée à croître principalement sur le bord des grandes rivières sujettes à inondations, et pour cela, sa racine a été pourvue de la faculté de s'élever chaque année pour qu'elle fut hors du danger de périr par suite des iVLLUYioîss amenées par ces rivières. D'après cela on doit juger qu'il lui faut un terrain frais , léger , fort riche en prin- cipes végétatifs, et qu'on doit la disposer de manière à ce qu'elle puisse être chaque année recouverte d'une épaisseur nouvelle de terre. Les asperges paroissent sur nos tables au retour du prin- temps et pendant plusieurs mois ; la consommation qui s'en fait dans les villes un peu peuplées est si considérable , qu'aux environs de Paris elles couvrent des plaines entières. Les asperges cultivées se distinguent en trois sortes : i." celles à tige blanchâtre et bouton gris ; 2." celles à tige nuancée de vert, d'un blanc grisâtre et violet, et à bouton tout violet; 3.° celles à tige et à bouton tout verts. La première , qu'on nomme asperge blanche^ est la plus hâ- tive ; elle a une saveur douce , un goût très-agréable, quand elle est mangée bien fraîche ; mais elle offre un Irès-petit bout à manger : c'étoit autrefois Vasperge renomm.ée de Mar- c] tiennes ^ de la. Belgique et de Hollande. Elle a le mérite de pousser plus de tiges sur une môme racine que les autres. La seconde , connue sous la dénomination à' asperge violette^ est celle qui devient la plus grosse. On peut manger au moins deux tiers de sa tige de plus que de celle de la blanche. 8 ASP C'est l'espèce par excellence d''Ulm, de Darmstadt, de Po- lognc^ et autres contrées où cette plante est renommée. La toute verte se trouve presque toujours mélangée avec la violette; eWa prend moins de grosseur, mais sa tige est si tendre, que, coupée à propos, on la mange dans presque toute sa longueur. De ce qui vient d'être dit, on peut conclure que V asperge violette mérite la préférence pour les cultures étendues , et que les propriétaires qui ne regarderoient pas à quelques dé- penses , et qui désircroient jouir des primejirs, trouveroient do l'avantage à cultiver la blanche en concurrence. On ne peut se dissimuler , que ce ne soit avancer sa jouis- sance que de mettre en terre un plant déjà formé. Cepen- dant , il ne s'ensuit pas qu'on doive rejeter la méthode de semer en place lorsqu'on n'est pas pressé de jouir. Cette méthode diminue la dépense et augmente la beauté du produit. Il faut toujours réserver les plus beaux sujets pour les porte-graines; c'est au mois d'octobre qu'on coupe les tiges : on les bal légèrement avec un fléau -, on ramasse les baies, et on les écrase dans l'eau en les frollanl avec les mains ; la graine va au fond et les enveloppes surnagent ; on décante l'eau , qui emporte avec elle les graines qui ne valent rien et leurs enveloppes ; on les fait sécher au soleil ou à l'air : elles conservent pendant trois à quatre années leur faculté germinative. On les sème en planche et par rayons. jS.\i surplus , on prépare la terre comme pour planter des griffes , et on place trois à quatre graines, espacées d'un pouce en- viron, dans l'endroit où on auroit posé une griffe; on re- couvre d'un bon pouce de terre très-douce et dun lit d'en- grais consommé. Au sarclage qu'on fera après le développe- ment des jeunes plants , on ne laissera dans chaque place que le plus vigoureux. La multiplication des asperges par voie de semis a lieu au printemps; c'est aussi assez ordinairement la saison de multiplier par œi//etons ou griffes avant Thiver, Le meilleur engrais est celui des voiries, la terre des routes, le terreau , le fumier de couche mêlé avec du sable. On doit surtout faire choix d'une bonne exposition , et qu'elle ne soit point abritée au levant et au couchant. Il faut que le plant ail deux ans , et soit récemment tiré de terre ; que les ra- cines soient presque égales en grosseur , en longueur , bien nourries, bien entières et sans tache. Leur couleur doit être d'un gris blanc , l'œil gros et vigoureux : c'est à ces signes qu'on reconnoit les bonnes griffes d^asperges. Pour effectuer la plantation, on creuse dans le terrain dont on fait choix , une fosse de six pieds de largeur et de dix-huit pouces de profondeur : on y met du fumier bien foulé ASP 9 aux pieds , qu'on recouvre ensulie de quatre pouces de teroî légère, sur laquelle on tire deux lignes sur la longueur de la fosse, à un pied de distance de chaque bord de la fosse , et une autre entre les deux premières. On place sur ces lignes les griffes d'asperges^ à deux pieds de distance les unes dos autres , et en échiquier : après quoi le plant est recouvert de quatre pouces de terre ou de sable, et on bine de temps en temps pour détruire les mauvaises herbes. Il ne faut que neuf pieds à^asperges par toise. Il est à observer que quand le terrain est humide, il faut avoir la précaution de mettre au fond de la fosse des fagots ou des bruyères, pour former, à un pied de hauteur, une sorte de massif; des écorces de vieux bois, des cornes, des os, peuvent se placer sur les fagots ; on recouvre le tout de quinze a dix huit pouces de bonne terre mêlée d'engrais; la racine A' asperge perce très-bien toutes ces substances rapportées, à travers même le bois le plus compacte. Vers la fin de mars on donne un léger binage , et on répand sur la fosse deux ou trois pouces de fumier qu'on recouvre de quatre pouces de terre oude sable, ayant soin de faire biner comme l'année pré- cédente : on peut commencer dès cette année à couper les plus grosses asperges. A la troisième année, au mois de mars , il faut donner en- core un binage plus profond, et répandre par-dessus quatre pouces de terre ou de sable ; la couronne des asperges se trouve alors couverte de douze pouces de terre , et cette troisième année on est en pleine jouissance de sa plantation : on peut couper partout, en observant de laisser les petites, et sur chaque pied , au moins une asperge de moyenne gros- seur pour porter graine, et de ne point altérer la couronne, en faisant leur récolte. A la quatrième année, il est nécessaire , vers le milieu de mars , d'enlever toute la terre de la fosse à deux ou trois pouces près de la couronne , de répandre quatre ou cinq pouces de fumier à moitié consommé , sur toute l'étendue de la fosse, et de la recouvrir de la même terre. Il faut réitérer cette opération tous les trois ans, et, si l'on veut entretenir le plant dans toute sa vigueur, c'est-à-dire en plein rapport, labourer une fois tous les ans, à la fin de mars; ilestpossible, par celte méthode, de cultiver V asperge commune, en la plan- tant seulement à un pied de distance. La culture de Vasper- gerie est, pour tout le temps de sa durée, la même que celle de la seconde année ; celle-ci passée , on ne fume plus que trois ans après , et ensuite à volonté. Il faudra chaque année, au mois de septembre ou d'octobre , couper les monfans à deux pouces de la superficie des fosses ; ôler une partie de ASP la terre, afin que les asperges aient moins d'humidité en hiver; les découvrir lout-à-fait au printemps pour les recou- vrir de fumier et de trois pouces de terre ; et enfin les sar- cler plusieurs fois en été. Il est bon de les recouvrir lorsque le froid approche de sept degrés , parce qu'il endommage les racines: La méthode pratiquée dans ie pays Ivlessin , pour avoir des asperges d uu volume énorme, est de les semer dans les lieux mêmes où elles doivent rester. L'expérience y a appris qu'une terre sablonneuse , légèreincnt ocrée , est celle qui co\y\'\v^Xï\. a. ï asperge; et on l'y cnlave en plein champ, en choisissant toujours le terrain le plus élevé et le plus sablon- neux. Le semis doit être fait dans le cou.anl de mars , et l'on met deux oa trois grains au plus, dans uu irou d'un pied carré sur huit pouces de profondeur. La première année, on recouvre d'un peu de terre la petite asperge qui paroit ; la se- conde , on lui donne du terreau mélangé avec autant de lerre ; et la troisième, avant que les asperges commencent à pousser, on remet la terre au niveau du sol; l'on coupe les plus grosses, ayant toujours grand soin de laisser croître les plus foibles, pour fortifier leurs racines. M. Beville cultive à Saint-Denis prè.« Paris, depuis plu- sieurs années, avec le plus étonnani succès , des asperges qui égalent, pour la beauté et pour le goilt , celles de Hollande. Les moindres ont un pouce de circonférence, et beaucoup en ont deux et trois. Son procédé fort simple se réduit , I." à creuser d'un fer de bêche , ou de dix-huit pouces , le terrain ; i.° à réserver un sixième de la terre enlevée; 3." à étendre douze ou quinze pouces de fuuïier, et le tasser; 4.-° enfin à couvrir ce fumier de neuf pouces d'un mélange de la terre réservée , de terreau, et de lerre de route; enfin, à planter les griffes et les recouvrir de paille. On ne doit couper que les asperges qui ont atteint la grosseur et la hau- teur convenables ; ces tiges doivenlélre retranchées aussi près de la couronne qu'il sera possible, et sans l'endommager. On convient assez généralement que quand on a mis en terre du plant de deux ans , il faut le laisser monter la pre- mière et la seconde année , et ne couper à la troisième que pendant les quinze premiers jours de la saison , en ne tou- chant pas aux tiges foibles. Les vignerons des environs d'Orléans cultivent les asperges dans les vignes avec un grand succès; ils prétendent que cette plantation dure autant que la vigne , c'est-à-dire , de vingt à vingt-cinq ans. Les cultivateurs d'Aubervilliers, dans le voi- sinage de Paris , ont remarqué que quand l'aspergcrie a été bien conduite , et que pour en hâter le produit on n'a cm- ASP „ pioyé aucun moyen forcé , elle peut subsister dix à douze ans en bon état. Vasperge^ qui exige une terre légère et bien fumée , doit attirer les insectes plus qu aucune autre plante « et les faire accourir de toutes parts. Le ver du hanneton , si destructeur des racines , y trouve une retraite commode «ovir s'y enterrer ; v^iès qu'on s'apei'çoit que la plante est lan- guissante , il faut déchaujsser la racine et tuer le ver. La cour-' tilière s'empresse également d'y venir déposer ses œufs. L'huile, mise dans les trous pratiqués par ces insectes, chassée par l'eau, les fait périr; Toute espèce de limace et de limaçon se. jette avec avidité sur la jeune tige de V asperge , surtout dans les terrains humides et dans les années pluvieuses. Le soir à Ja lumière, et de grand matin, on les verra chercher leur nourriture ; c'est le temps de les prendre. Dans les années sèches, ce sont les Pucerons, les larves des Criocères, dont on se débarrasse en secouant les tiges sur du linge et en les écrasant. Il arrive souvent que la saison presse la coupe des asperges; or, lorsqu'on ne peut consommer sur-le-champ toutes celles qui sont au point de maturité convenable , il faut ou les met- tre , par le gros bout, dans un vaisseau au fond duquel il y ait deux pouces d'eau , ou bien les enfoncer à demi dans da sable frais : au moyen de ces précautions , elles se conservent plusieurs jours , mais elles ne sont jamais aussi bonnes que si elles étoient nouvellement coupées. On fait usage , dans quelques cantons , des baies à'aspej-ges pour jaunir le beurre en hiver; à cet effet, on les enferme dans un nouet qu'on trempe dans l'eau chaude , et qu'on met ensuite dans la baratle avec la crème. Quand on a mangé des asperges, les urines contractent une odeur désagréable , que l'on fait disparoître en versant quel- ques gouttes d'essence de térébenthine dans les vases de nuit, (parm.) Parmi les autres espèces à' asperges, je citerai : l^I'Asperge BLANCHE qui est ligneuse, s'élève à un ou deux pieds, croît en Italie dans les lieux les plus arides, et peut avantageuse- ment être employée à consolider les haies à raison du nom- bre de ses rameaux et de la quantité d'épines dont ils sont armés. 2.° Les Asperges sarmenteuse et distorte , origi- naires du Cap de Bonne-Espérance, dont les fleurs sont odorantes. Ces trois espèces exigent l'orangerie dans le climat de Paris, (b.) ASPERGILLE , Aspergillus. Genre de plantes établi par Lamarck , aux dépens des Moisissures. Il est formé des ca- pèces de la première division de Bulliard , c'est-à-dire , des ASP moisissures dont les semences sont nues et isole'es. F. Mo- KILIE. (B.) ASPEPiOCOQUE , Asperococcus. Genre de plantes ëlabli par Lamouroux aux dépens des Ulves de Linn^eus. Ses caractères sont : tiges fistuleuses ; graines isolées , éparses, d'abord enfoncées dans les feuilles , et ensuite deve- nant saillantes. Les espèces connues de ce genre sont au nombre de cinq, dont une est TUlve rugueuse de Linna?us, qu'on trouve fréquemment sur les côtes de l'Océan. Une autre, originaire de la Méditerranée , est l'AsPÉROCOQUE BUL- LEUX, figuré pi. 12 du Mémoire, de l'auteur précité , sur les TiiALASSioPHYTES , et inséré dans les Annales du Mu- séum, (b.) ASPERULE , Aspenila. Genre de plantes de la tétran- drie monogynie et de la famille des rubiacées , dont les caractères sont d'avoir : un calice très-petit, supérieur et à quatre dents; une corolle monopétale dont le tube est cylin- drique , et le limbe divise en quatre parties réfléchies en debors ; quatre étamines ; un ovaire inférieur didyme , d'où part un style fendu à son sommet ; deux semences ou cap- sules globuleuses , réunies , qui renferment chacune une graine presque sphérique. Ce genre comprend une quinzaine d'espèces toutes pro- pres à l'Europe ; leurs feuilles sont verticillées , et leurs fleurs en corymbes axillaires ou terminaux : leurs racines sont traçantes , et toutes plus ou moins susceptibles de fournir une couleur rouge. Parmi ces espèces on distingue : îi'AsPÉRULE ODORANTE , qui a chaque verticille composé de huit feuilles lancéolées , et le faisceau des fleurs pédon- cule. Elle croît dans les bois montagneux. A moitié dessé- chée, elle a une odeur agréable. On l'appelle le petit muguet ou Vhepafif/iie ctoilée. Elle est tonique, vulnéraire, apéritive , eminénagogue : c'est comme propre à dissiper les obstructions du foie , «ju'elle est principalement recommandée. L'AspÉRULE DES CHAMPS a les verticilles des feuilles com- poses de six folioles, et les fleurs terminales sessiles et rap- prochées : elle se trouve partout dans les champs ; sa racine sert à teindre en rouge. L'A.SPÉRULE RUBÉOLE renferme les aspenila tinrtoria et cynanchica de Linn?eus. Elle croît dans les prés secs, sur les col- lines arides : les verticilles de ses feuilles varient de quatre à six; les découpures de sa corolle ne sont quelquefois qu'au ASP ,3 nombre de trois , mais ses feuilles sont toujours linéaires , iVuu vert blanc , et ses fleurs disposées en petits faisceaux pédoncules : on emploie ses feuilles contre l'esquinancie , et ses racines à teindre en rouge. • L'AspÉRULE DE Calabre a les feuilles linéaires, lancéo- lées, et la tige frutescente : elle se trouve dans la Calabre et la Syrie. Elle a été placée d'abord parmi les Shérardes, et ensuite parmi les Pavets , par Cyriilo , qui en a donné une figure dans ses plantes de Naples : elle est remarquable par l'odeur fétide qu'elle répand, (b.) ASPÉRULE. Nom ancien de deux espèces de Dipte- RODONS. (b.) ASPHALTE ou BITUME DE JUDÉE. Voyez Bi- tume. (LUC.) ASPHODÈLE, Asphodehis. Genre de plantes del'hexan- drie monogynie , et de la famille des liliacées , dont le ca- ractère consiste à avoir la corolle divisée en six parties ; six étamines , dont les filamens, courbés et arqués, sont élargis à leur base de manière qu'ils semblent portés sur des écailles; un ovaire supérieur , arrondi , duquel s'élève un style ter- miné par un stigmate simple ; une capsule globuleuse , tri- gone , charnue , à trois loges qui contiennent des semences triangulaires. Ce genre est composé de huit à dix espèces , dont la plu- part se trouvent en France. Deux sont cultivées dans les jardins , à raison de la beauté de leurs fleurs. La première , I'Asphodèle jaune , est vulgairement ap- pelée Verge de Jacob. Ses caractères sont d'avoir la tige sim- ple, feuillée, les feuilles triangulaires et striées. Elle s'élève à la hauteur de plus de trois pieds , et donne de longs épis de fleurs jaunes qui épanouissent les unes après les autres , et qui produisent un effet fort agréable. Ses racines sont chai-nues , cylindriques et jaunes. Elle est originaire de l'Italie et de la Sicile. La seconde est I'Asphodèle rameuse. Ses caractères sont i la tige rameuse et sans feuilles ; les feuilles radicales, apla- ties , carénées et unies. Elle s'élève à la même hauteur que la précédente, et donne despanicules de fleursblanches, striées de brun, qui, de même, épanouissent successivement, etsont très- propres à orner les parterres. Ses racines sont charnues , cylindriques , et ressemblent à une botte de navets. Elle est originaire des parties méridionales de l'Europe. Yillars ob- serve qu'on la trouve sur le bord de la mer à Montpellier, où il ne gèle presque jamais , et sur le Champsaur, dans les environs de Grenoble , où il y a de la neige pendant six moi.. li ASP de l'année, sans que celte grande dlCfe'rence de température influe sur sa grandeur. Les feuilles et les rameaux florifères de cette plante sont incisifs, apéritifs, détersifs et ennnénagogues. Sa racine est nourrissante , et on en tire une pulpe qui, mêlée avec la fa- rine , fait un pain passable. Pour employer cette pulpe , il faut faire bouillir et tremper la racine dans plusieurs eaux, afai d'enlever Tâcreté qui lui est naturelle. Les anciens mettolent cette plante autour des tombeaux, comme fournissant une nourriture agréable aux morts, (b.) ASPHODÉLOÏDES ou ASPHODÉLÉES, ^5;>/We/t. C'est le nom Imposé par Jussieu , à une famille de plantes , dont les caractères seront développés à l'article Lcliacée. Les asphodéluides servent de type à une sous-division de cette famille, qui comprend les genres A^stherig, Phalats- cÈRE, Asphodèle, Basile, Cyanelle, Albuqle, Scille, Ormïiiogale et Ail, V. ces mots, tous, genres de la pre- mière division des liliacécs de Laraarck. (c.) ASPIC. Espèce de serpent venimeux, dont les anciens ont beaucoup parlé. On a cru long-temps que c'élolt le co- luber vîpera de Llnnœus, que l'on apporlolt en grande quan- tité d'Egypte à Venise, pourle faire entrer dans la thériaque ï mais Geoffroy s'est assuré, dans le pays même, que cette es- pèce n'étolt pas venimeuse. Il est persuadé que Vaspic des anciens est le coluber haje de Forskael, autre espèce de vipère très-dangereuse. L'histoire rapporte que Cléopâtre , accoutumée à la mol- lesse, en fit usage, comme le moyen le plus doux qu'elle put imaginer pour termliler ses jours , attendu que sa morsure est si légère qu'on ne la sent pas , et que le poison qu'elle verse dans les veines, cause une agréable lassitude, ensuite le sommeil , et enfin la mort. Voyez Létiiifères. On donne aussi en France assez communément le nom à'aspic , à une variété de la vipère commune. Vaspic cornu est la YiPÈRE ammodyte. (b.) ASPIC. Espèce de Lavande etd'ALPisTE. (b.) ASPIC APvPON, Aspicarpon. Genre de planles de la mo- nandrle triandrie et de la famille des orties, qui ne renferme qu'une espèce à feuilles en cœur, opposées, piquantes, et à fleurs axillaires très-petites , réunies en un paquet , les unes mâles, les autres femelles. Cette plante se cultive dans nos jardins, (b.) ASPIDION, Aspidium. Genre de fougères établi par Swartz aux dépens des Polypodes. Il a pour caractères : fructifications arrondies etéparses; enveloppe pourvue d'un ombilic ou s'ouvranl laléralemcnt. ASP Il y a dans ce genre, qui renferme plus de cent cinquante espèces, des espèces à feuilles simples, le Polypode moueux; à feuilles ternées, les PoLYFODES TRESOLIÉ, cicutaire , etc. ; à feuilles pinnées, le Polypode lo:âchite; àfeulllesbipinnées, les PoLYFODES THÉLOi^TÈRE et RÉOPTÈRE; à feuiUes Iripin- nées , les Polypobes aiguilonxé , épineux , fougère MALE, DILATÉ, des FONTAINES, FOUGÈRE FEMELLE, FRAGILE, des /Vlpes, etc. Ce genre a été app-îlé Néfhrodîon par Michaux , GyathéE par Smith; Atyrio^ et Polystique par Rolh , et Tec- tarie par -Gavanilles. Le genre Oléandre de ce dernier botaniste ne paroît pas en différer, (b.) ^^ ASPIDIOÏES , Asjilt.''^cta. Nom que j'avois donné à une division des crustacés b^ncaiopodes ou des entonioslracés dont le corps est couvert d'un test , en forme de bouclier, comme dans les genres limule ^ apus ^ calice ^ etc. V. Bra>"- chiopodes. (l.) ASPIDOPHORE, Aspidophorus. Genre de poissons établi par Lacépè^bî aux dépens des Cottes de Linnteus. Ce genre, qui avoit été appelé Ago^te par Schneider, et Phalangiste ^:ar Pallas, présente pour caractères: une sorte de cuirasse écailleuse , couvrant le corps et la queue ; deu?; nageoires sur le dos ; moins de quatre rayons aux nageoires ventrales. Les deux espèces qu'il renferme sont TAspidophore armé, Cottus caiaphracius, et T AsPlDOPHORE LISIZA , Cothisjaponicus, Linn. éd. Gmel. La première a plusieurs barbillons à la mâchoire infé- rieure ; une cuirasse à huit pans ; deux verrues échancrées sur le museau , et six rayons à la membrane des ouïes. V. pi. A. 7, où elle est figurée. La forme de ce poisson et celle des boucliers qui le cou- vrent, le rendent très-remarquable. Il ne parvient qu'à la longueur de six pouces , et se trouve dans les mers du Nord, surtout à Tembouchme des grands fleuves. Il se nourrit de crustacés et de coquillages. On le prend au filet et à l'hameçon. On le mange après lui avoir coupé la tète et enlevé la cuirasse. Il est connu sur les côtes de France et d'Angleterre , sous le nom de pogge. L'Aspidophore lisiza n'a point de barbillons à la mâchoire inférieure , et sa cuirasse octogone a des boucliers épineux. Il se trouve dans les mers du Japon, (b.) ASPIDOPHOPxOÏDE , Aspidophordides. C'est le nom donné par Lacépède à un genre de poissons qu'il a établi, ,G A S S comme le précédent , aux dépens des Cottes de Linnceus. Celui-ci ne renferme qu'une espèce dont le corps est cou- vert d'une sorte de cuirasse écailleuse , qui a une seule na- geoire sur le dos, et moins de quatre rayons aux nageoires ventrales. Ainsi , elle ne s'écarte fortement des aspidophores que par l'unité de la nageoire dorsale. Son organisation exté- rieure et intérieure est la même, c'est-à-dire que le corps est octogone , la mâchoire supérieure plus longue que l'infé- rieure , et armée de deux piquans recourbés en arrière. Elle est brune en dessus ; grise , ponctuée , et fasciée de brun en dessous. Elle se trouve dans la mer des Indes , aux environs de Tranquebar, où elle vit de crustacés et de coquillages. V. pi. A. 7., où elle est figurée, (b.) ASPILIE , Aspilia. Genre de plantes de la syngénésie su- perilue , et de la famille des corymbifères , fort voisin desBl- DEKTS et des SPILA^'TS , découvert par M. du Petit-Thouars à Madagascar, et auquel il a donné pour caractères : un ca- lice double , l'extérieur formé de cinq écailles recourbées ; semences oblongues, comprimées, velues, élargies à leur sommet et couronnées par dix petites dents, (b.) ASPINALSACH. C'est I'ArmariîsTE du Liban, (b.) ASPISURE, Aspisunis. Poisson de la mer Rouge que Forskaelaréuni aux Chétodons de Linnreus, mais dont La- cépède a formé un genre particulier. Le caractère de ce genre consiste à avoir un corps très-comprimé , plus haut que large ; l'ouverture de la bouche petite ; le museau saillant ; une na- geoire dorsale couverte de très-petites écailles ; une plaque dure en forme de petit bouclier de chaque côté de la queue. Uaspisure panaient à une grandeur assez considérable ; sa couleur est brune avec des raies longitudinales et les nageoires violettes, (b.) ASPLENION. F. Doradille. (b.) ASPREDE, Aspredo. Genre de poissons, voisin desSiLU- RXS, qui rentre complètement dans celui appelé Platysta- QUE par Rloch. (B.) ASPRÈLE. C'est la Prêle. ASPRELLE , Asprella. Genre établi par Willdenow, pour placer I'Élyme hérisson^e qui n'a point de valves ca- licinales. Voyez ce mot et celui Asperelle. (b.) ASSAD. Nom arabe du Lion, (s.) ASSADOUX. C'est le nom de la résine Benjoin, (b.) ASSA-FOËTIDA. Gomme-résine compacte , molle , en partie jaune et rousse , souvent blanche dans son intérieur , d'une odeur très-désagréable , qui se tire par incision de la racine d'une espèce de FÉRULE , Ferula assa-fœtida , Linn. (]elte substance, qui nous paroît si repoussante par stn A s s ,7 odeur, étoit extrêmement estimée des Romains, et l'est en- core également des habltans de la Perse et de l'Inde , qui en tnâchent conlinucUement et lui trouvent une bonne odeur et un goût exquis. D'après Carthcuser , elle contient un- tiers de résine pure et -deux tiers de matière exlractive. La plante qui la produit croît principalement dans les pro- rinces méridionales de la Perse, et c'est là que Ksempfer l'a vu récoller. Pourcetteopération.lesliaLitansdevillages entiers quittent leurs demeures vers le milieu du printemps, et vont sur les montagnes pour arracher les feuilles fanées des fendes rési'nijères , et débarrasser le collet des racines., qui sont grosses comme la cuisse et fusiformes, de la terre qui les recouvre, et qu'on remplace par «ne poignée d'herbe. Au bout de quarante jours, ils reviennent tous aux mêmes endroits qui ont été bornés , et chacun se partage le travail. Ce travail consiste à couper le sommet de la racine transversalement , et à la cou- vrir d'une petite botte d'herbe qui ne la louche pas. Une liqueur blanchâtre transsude de cette blessure , et tous les deux jours on va la récolter et rafraîchir la coupure , jus- qu'à ce que la racine soit épuisée. Lorsque la récolte est bien en train , on met le résultat des premières tournées sur des feuilles , pour le faire sécher au soleil. Lé' assa-fœiida est employé comme remède en Europe ; il excite puissamment la transpiration et est très-utile dans les maladies de nerfs, surtout dans celles qui ont des causes hys- tériques : on l'eniploie aussi dans l'art vétérinaire, (b.) ASSA PANICK. Selon quelques voyageurs , ce seroit", dans la "V irginie , le nom du petit Polatquche , Sciurus yolans, Linn. (desm.) ASSASl. Espèce de Baliste. (b.) ASSAZO'É. Plante d'Abyssinie, dont l'ombrage seul en- gourdit les serpens , selon quelques anciens voyageurs, (s.) ASSEE. V. AcÉE et Becas.se. (s.) ASSENTIMENT. (f'V/ime.jC'est la sensation que le chim éprouve par l'action des émanations du gibier sur l'organe de l'odorat, (s.) ASSI. C'est le DragoxNieb ombraculifère. (b.) ASSIENNE (Pierre) ou Pierre d'Assos , Asslm lapis. Les anciens naturalistes font mention de cette pierte qui prenoit son nom d'Assos , ville de la Troade , dans l'Asie mineure , d'où on la liroit. Sa substance étoit spongieuse , légère ,■ friable et recouverte d'une poudre farineuse que Ton a^^eloit Jleiir de pierre d'Assos , et à laquelle Galien prête des propriétés aussi douteuses que celles que l'on attribuoil à la pierre elle-même. Pline l'appelle sarcophagus , parce qu'elle ,8 A S S possède , dit-il , la propriété de consumer en quarante jours la chair et les os des animaux , les dents ex^ptées. Suivant Mucatianus , cité par Hill, la pierre d'Assos , placée dans un tombeau, convertissoit en pierre les objets que le mort avoit le mieux aimés et qu'on avoit coutume d'enterrer avec lui. On ne sait encore à quelle substance rapporter la pierre dont il s'agit. M. Sonnini croit que c'est une pierre ponce, Ne seroit-ce pas plutôt un alun de plume ? (luc.) ASSILIS. Il paroît que c'est le Selin silvestre. (b.) ASSIMILATION MINÉRALE (i). Propriété que pos- sèdent les minéraux , dans le sein de la terre , de s'appro- prier et de rendre semblables à eux, les substances avec les- quelles ils se trouvent réunis , dans des circonstances favo- rables. Quoique la connoissance de cette propriété semble être la véritable base de. l'histoire naturelle de la terre et de ses productions minérales , néanmoins Buffon , et avec lui la plupart des naturalistes, ont borné cette faculté aux animaux €t aux végétaux : ils ont dit que ce sont là les seuls êtres qui soient formés de matière vivante , et que les substances miné- rales ne sont composées que de matière morte. Mais si l'on considère que , d'après les analyses de la chi- mie moderne , les êtres organisés finissent par se résoudre en élémens parfaitement semblables à ceux du règne mi- néral , et que , dans les uns comme dans les autres , c'est toujours de l'hydrogène , de l'azote , du carbone et de l'oxy- gène, combinés avec des terres simples et des molécules métalliques , on reconnoîlra sans doute que rien de tout cela n'est mort ; car un être mort ne sauroit rei>ii>re. Or, mille faits nous prouvent que les êtres organisés ne prennent d'accrois- , sèment qu'en s'assimilant ces mêmes substances élémen- taires qu'on fait passer pour mortes , et qui néanmoins pa- roissent vivantes après leur assimilation , c'est-à-dire , dès qu'elles sont combinées avec celles qui composoient déjà le tout organisé. Les végétaux , par exemple , qu'on a nourris dans de l'eau «. (i) Chargé de revoir et de compléter dans ce Diclionnaîre les ■articles minéralogiqaes de feu Patriii , nous avons apporté tous nos soins à en faire disparoilrc ce qui nous sembloit inexact ou incertain ; mais noui^vons conservé tels qu'ils étoient ses articles généraux et Ja plus grande partie de ceux qui ont rapport à la géologie , parce qu'ils se rattachent à un système sur l'organisation de la matière et lastruc- ■ture du globe dont il est l'inventeur et dont nous lui laissons la res- ponsabilité. L'arùclg que l'on va lire est de ce nombre, (luc) A S S ,5 distillée, où Us ont pris un accroissement considérable ; ceux qui naissent sur des roches arides ou dans les sables, comme les plantes grasses , d'oé tireroient-ils leur nourriture, si ce n'est des fluides de l'atmosphère , qui n'ont sans doute rien de vimnt en apparence, mais qui manifestent leur vitalité dès que leurs molécules sont combinées de manière à former un ensemble qui ait de l'accord ? On pourroit , en quelque sorte , comparer ces molécules élémentaires à des caractères d'imprimerie : tant qu'ils sont entassés sans ordre, ils n'expriment rien, ils sont moiis; mais dès qu'on les dispose dans un ordre convenable , il s'établit entre eux des rapports dont l'ensen'.ble présente des idées et des sentimens : ils ont acquis une sorte de vie inlellecluelle. On pourroit dire encore , avec plus de justesse , que ces molécules élémentaires inordonnées , sont comme une multi- tude de soldats confusément rassemblés dans une cam- pagne : ce n'est encore qu'uneyôw/ie d'hommes; mais, aussitôt que chacun a pris son poste , c'est une armée , t'^est un tout orgam'sé. S'il survient de nouveaux individus, ils choisissent le corps qui leur plaît; ils y sont enrôlés ; ils en prennent l'esprit; ils en suivent tous les mouvemens ; ils y sont assimilés. C'est à peu près ainsi que les molécules de ce que noVis nommons matière' ou substance, s'assimilent et s'identifient avec une agrégation d'autres molécules déjà organisées ; elles deviennent partie constituante de cette agrégation , et parti- cipent à toutes les propriétés de. l'ensemble. On ne sauroit nier que les molécules qui composent les substances minérales ne soient animées par un principe actif qui n'est point aveugle ; leurs affinités , qu'on a si bien nom- mées attractions électives , ne laissent aucun doute à cet égard , et leurs répulsions récipixxjues démontrent une sorte à'antipaihie , comme les attractions supposent une sorte de STf'mpathie. Toute explication que l'on tenteroit de donner de ces phénomènes, en refusant à ces molécules toute espèce de perception et de volonté , sembleroit supposer des effets sans cause; et je crois qu'on seroit enfin forcé d'abandonner ce système , comme on a rejeté celui des Cartésiens, qui pré- tendoient expliquer les témoignages d'attachement ou d'a- version que donnent les animaux, par un jeu de ressorts, qui les feroit mouvoir comme des pièces de mécanique. • Et pourquoi refuseroit-on d'admettre , dans les molécules de la matière^ une sorte à^insiinct , plus obscur si Ton veut, mais çnfm de la même nature que celui qu'on est forcé de re* A S S connoître 6 A S T Parmi les secondes , il faut noter I'Astère des Alpes , plante dont les feuilles sont spalhulées, les tiges uniflores , et qu'on trouve sur les montagnes élevées de la France ; TAstère AMELLE , dont les îeuilles sont lancéolées ^ obtuses , rudes , dont les pédoncules sont nus et les écailles calicinales ob- tuses. On rappelle vulgairement œii de Chnst, et on la cultive dans quelques jardins. C'est elle que Virgile a mentionnée dans ce vers : Est etiam flos in praiis cui nomen nmello. Géorg. liv. IV. Les AsTÈRES d'Aragon, maritime et acre, toutes d'Eu- rope , mais moins remarquables que la précédente. C'est encore dans cette division que se trouvent I'Astère GÉANTE , A^ier noi^œ Jngliœ, Linn., dont les feuilles sont lan- céolées, demi-amplexicaules, la tige hérissée et les Heurs ramassées et terminales ; I'Astère amplexicaule, qui ne diffère de la précédente que parce qu'elle a les fleurs plus écartées ; I'Astère À grandes fleurs , dont les feuilles sont étroites , amplexicaules , les rameaux uniflores et les écailles calicinales recourbées ; I'Astère à tiges rouges , dont les feuilles sont amplexicaules, lancéolées, les écailles du calice variées de blanc et de vert : toutes , ainsi que la plus grande partie de celles que je ne cite pas, originaires de l'Amérique septentrionale , qui font l'ornement de nos jardins , où elles sont très-multipliées. Leur culture ne demande aUcun soin, attendu qu'elles sont vivaces , tracent beaucoup , et surmon- tent toutes les mauvaises herbes. Elles se multiplient prin- cipalement par le déchirement des vieux pieds en hiver. Dans la seconde division , il y a I'Astère À feuilles en CŒUR , I'Astère à fleurs tardives , et une ou deux autres , auxquelles les observations ci-dessus conviennent complè- tement et qu'on cultive comme les précédentes; mais l'impor- tance de toutes est absorbée par I'Astère de la Chine , vul- gairement appelée la grande marguerite des jardins, plante an- nuelle , qui passe pour être originaire de la Chine , et qui , f>ar la grandeur de ses fleurs et l'immense variété de leurs cou- eurs , fait le principal ornement- de nos parterres en au- tomne, (b.) L'Astère de la Chine. C'est une des plus belles plantes d'ornement qui nous soient venues des pays étrangers. Elle est recherchée dans les jardins pour la beauté et la variété de ses fleurs , qui sont simples ou doubles , blanches , gris de lin, violettes, panachées, ou couleur de chair ; il n'y en a ja- mais de jaunes. La plus belle des variétés que cette espèce a produites , est la reine marguerite anémone , ainsi appelée y A s T 27 parce qu'elle forme des peluches comme cette plante. Cette asûre étant annuelle , on ne peut la multiplier que par sa graine. On la sème au printemps sur couche , ou simplement dans une terre mêlée de terreau. Quand les jeunes plantes sont assez fortes , on les enlève avec précaution , et on les place dans une terre riche , à une petite distance les unes des autres -, il faut avoir soin de les tenir à l'abri du soleil , jus- qu'à ce qu'elles aient formé de nouvelles racines t et de les arroser souvent , si la saison est sèche. Au bout d'un mois et demi , et vers le milieu de Tété , on les transplante une se- conde fois , et on les met dans le lieu où elles doivent rester. Quand cette plante est reprise , elle ne demande pas de grands arrosemens. 11 est bon de lui mettre des tuteurs lorsqu'elle commence à fleurir , parce qu'elle a dç la peine à se soute- nir, (d.) AsTÈRE D'AFRiQTJE.C'estla Cinéraire A.FLEURSBLEUES. (b.) ASTERELLE , Asterella. Genre de plantes*établi parPa- lisotBeauvois, aux dépens des Marchai<îtes de Linnaeus. Les fleurs mâles offrent une ombelle arrondie, pédonculée, à plu- sieurs fleurettes sessiles, de six à dix divisions, renfermant la poussière fécondante. Les fleurs femelles sont sessiles, mem- braneuses, capsuliformes et contiennent des semences rondes, aplaties et éch.incrées. Ce genre contient deux espèces, l'As- TERELLE petite , et I'Asterelle hémisphérique. On les trouve sur la terre, dansies bois humides, (b.) ASTERIAS à' AldroQande. C'est I'Autour. Lçs italiens le nomment astore , d'où l'on a fait-, en latin moderne, le nom astur. (s.)' ASTÉRIE. Les lapidaires donnent ce nom à certaines variétés de corindon hyalin , remarquables par une étoile à six rayons , qui se développe à la surface de la pierre lors- qu'on la fait mouvoir à la lumière , et qui s'observe égale- ment dans les variétés de cette pierre , connues de tout le monde, sous les noms de saphir et àe rubis d'Orient^ mais bien plus rarement dans le dernier. Les saphirs étoiles ou saphirs de chat^ comme on les appelle aussi quelquefois , sont très-recherchés , surtout ceux qui présentent une étoile brillant d'un vif éclat et en quelque sorte mobile , et non pas de simples rayons blanchâtres ternes , ou dont la teinte seulement plus pâle tranche sur le fond de la pierre. La manière de les tailler la plus favo- rable au développement de leurs reflets , est celle que l'on désigne par le nom de goutte de suif ou de cabochon. Les reflets ont lieu dans le sens d'un plan perpendiculaire à l'axe du cristal. U'asiérie de Pline 'est, suivant IVL Dclaunay (Minéralog. 38 A s T des Anciens, t. i, pag. ii4), une varie'té chatoyante de feld- spath; cependant, d'après ce que le naturaliste romain rap- porte de la difficulté qu'on éprouvoit à travailler cette pierre , il est plus proliable que c 'et oit un corindon. Quant à Vastrios du même auteur , qui réfléchissoit simplement la lumière de^ astres, il paroît que c'est notre girasol, lequel est un quarz agate. Les plus beaux corindons étoiles viennent de l'Inde et de l'île de Ceylan. Le Roi possède un des plus beaux saphirs étoiles qui soit connu. V. Corindon, (luc.) ASTERIE, Asteilas. Genre de la famille des vers Echi- NODERMES , dont les caractères sont : un corps suborbi- culaire , déprimé, à peau coriace , anguleux ou disposé en lobes ou en rayons, ^oit simples, soit composés, avec ou sans gouttière eu dessous , le plus souvent garnis d'épines mobiles et de tentacules tubuleux et rétracliles ; la bouche inférieure et c'entrale. Les espèces de ce genre , autrement appelées étoiles de mer, doivent leur nom à la forme étoilée qu'elles ont toutes plus ou moins. Ce sont des animaux d'une structure fort re- îuarquable, qui n'ont de rapports qu'avec les oursins ^àonï ils diffèrent principalement, en ce que leur enveloppe, au lieu d'être une croûte testacée , est une peau coriace , dans laquelle sont implantées des épines, ou des tubercules, ou des écailles. La bouche des astéries est toujours placée au centre info- rieur de leurs rayons : c'est un suçoir; il est accompagné de cinq fourchettes latérales et horizontales , uniquement des- tinées à fixer les animaux dont elles se nourrissent ; leur anus est dans un tubercule osseux et labyrinthiforme, qui se re- marque sur la partie opposée à la bouche et un peu sur le cfité. Comme les astéries ne mangent point de substances solides , cette espèce de filtre leur suffit pour se débarrasser du superflu de leur digestion. Quelques naturalistes doutent pourtant de cet usage du tubercule en question. M. Toraca, dans un Mémoire inséré dans le sixième volume de ceux de l'Académie de Turin , établit , par des expériences posir tives , que chaque rayon des astéries peut se nourrir et vivre indépendamment des autres, et que dès qu'il en reste ua entier, les autres peuvent se reproduire. Lamarck a divisé les astéries en deux genres , qui sont fort naturels, et dont les animaux qui les composent ont des mœurs fort différentes. Le premier auquel ce naturaliste a conservé le nom d'As- TfcRIE A s T ,3 SOUS , d'une gouttière longitudinale , et épineuses ou tuber- culeuses en dessus. Le second, auquel il a donné le nom d'OPHiURE , com- prend celles dont les rayons n'ont point de sillons en des- sous , et sont écailleux sur toute leur surface. V. au mot Ophiure. Ces deux genres font des divisions dans tous les ouvrages qui ont été publiés sur les asténes. Les astéries de la première division ont, comme on l'a dit, les rayons garnis, en dessus, d'une multitude d'épines ou de tubercules analogues à ceux des oursins , mais implantés di- rectement dans la peau , et n'y tenant que très-foiblement. Ces épines, ou ces tubercules, sont encore plus nombreux en dessous , sur les bords; mais le milieu, depuis la bouche jusqu'à l'extrémité , est un sillon plus ou moins profond , garni seulement d'une peau mince et unie. C'est de cette partie percée de plusieurs rangées de trous , que sortent des tentacules de même nature que ceux des oursins , c'est-à- dire , susceptibles de se contracter, de^s'allonger, et de s'ap- pliquer contre les corps durs par leur faculté suçante ; et ce n'est que lorsque l'astérie marche , qu'on les voit dans tout leur développement. Belon en a compté cinq mille dans une espèce , et Réaumur mille cinq cent vingt dans une autre. Le même Réaumur rapporte que , lorsque les astéries veulent marcher, elles allongent une partie de leurs tenta- cules, du rayon le plus près de l'endroit où elles veulent aller, se cramponnent avec ces tentacules , et attirent ensuite leur corps ; et qu'elles répètent cette manœuvre jusqu'à ce qu'elles soient parvenues au but où elles s'étoient proposé d'arriver. Cette manière de marcher est , comme on peut bien le croire, extrêmement lente ; aussi faut - il des journées aux astéries pour parcourir de très-petits espaces. Réaumur ne parle pas de l'actio^pdes épines dans cette opération ; mais il est ce- pendant probable qu'elle n'est pas nulle. Peut-être ces épines servent-elles de point d'appui pour empêcher le recul , lors- que l'animal détache ses tentacules les plus éloignés. Les astéries de la seconde division , ou les ophiures de La- marck , ont une manière d'être fort différente ; leurs rayons sont écailleux, rarement arnlés de quelques épines, et ti'ont jamais de gouttières , et par conséquent de tentacules en dessous. Ces rayons ressemblent parfaitement à des queues de lézards , et sont encore plus fragiles qu'elles : ils serv ent directement de jambes à l'animal. Comme ils sont régulière- ment placés, il peut indifféremmeut aller du côté qu'il lui plaît. Pour approcher de l'endroit vers lequel une astérie de cette division est déterminée à se rendre , elle se sert de^ 3o A S T deux rayons qui en sont les plus proches et de celui qui en est le plus éloigne : ces trois rayons concourent différem- ment à son mouvement. Les deux premiers , en se courbant à leur extrémité, fornlent deux crochets dirigés en dehors, qui , en s'appliquant sur le sable , tirent le corps en avant , tandis que le rayon postérieur s'est recourbé verticalement et fait l'office de levier reponssoir. Cette manière de marcher est au moins aussi lente que celle des astéries de la première division; mais elles peuvent l'accélérer, au risque de casser leurs rayons , qui sont si fragiles , qu\î la moindre fausse direction , au moindre mouvement un peu trop brusque , ils se brisent. A la jonction des écailles supérieures avec les inférieures , les astéries de cette division font sortir des tentacules si courts, qu'on n'en peut pas deviner l'us^fge. Elles vivent presque exclusivement sur les côtes sablonneuses , et s'enfoncent dans le sable au moindre danger. Toutes les espèces à'asléiies se soutiennent dans l'eau , en formant avec leurs rayons de légères ondulations ; mais elles ne peuvent pas y resrer suspendues long-temps de suite. Elles se laissent plutôt entraîner par le flot qu'elles ne nagent. Lorsqu'elles perdent leurs rayons , ce qui arrive souvent à celles de la seconde division surtout, il en repousse bientôt de nouveaux. Pendant l'été , il ne faut que quelques jours pour rétablir leurs pertes ; il faut plus long-temps en hiver ; mais comme, dans celte saison, elles se tiennent dans les pro- fondeurs de la mer, elles sont exposées à moins de dangers. Celles qui ont des épines , sont encore plus sujettes à perdre ces épines , et en conséquence il y en a toujours une quantité de petites prêtes à sortir pour remplacer celles qui tombent. Ces épines, comme on l'a dit, sont implantées dans la peau. Leurs formes varient dans chaque espèce; mais comme en général elles sont très-petites , on les ^ peu ob- sei-vées. Dans quelques espèces , elles jsont rangées régulière- ment ; dans d'autres , elles n'affectent aucun ordre ; souvent une ou trois rangées sont plus grandes que les autres. Quelques astéries sont rondes ou pentagones , et leurs rayons ne se reconnoissent que parles gouttières de leur côté inférieur; mais le plus grand nombre a cinq rayons distincts. On en trouve cependant qui ont plus de cinq rayons , et même deux rangs de rayons ; et d'autres , surtout parmi les espèces de la seconde division , dont les rayons se bifurquent une , deux, trois, et un plus grand nombre de fois, deviennent branchus au point qu'on ne peut compter le nombre de leurs bras. Ces dernières sont connues sous le nom de tête de Mé- duse.D^ns quelques-unes, les rayons sont très-grands relati- A s T 3i veraent au diamètre du corps ; dans d'autres ils sont très- petits. C'est principalement de jeunes coquillages dont vivent les astéries ; elles les sucent avec leur trompe , soit par l'ouver- ture de la coquille, soit en l'écrasant. Elles se nourrissent aussi de crustacés , et sans doute de plusieurs autres animaux marins. Il est probable que les astéries à tête de Méduse ne sont pourvues d'un aussi grand nombre de bras que pour saisir leur proie ; mais on n'a aucune observation sur ce qui les concerne particulièrement. On ne sait rien de positif sur la génération des astéries; ce- pendant il est certain qu'elles sont ovipares. Elles jettent leur frai , qui ressemble à une gelée , vers le milieu du printemps , et on le voit sur les côtes nager sur l'eau jusqu'au milieu de l'été. Il est si venimeux, dit Breynius, qu'il fait enfler la main de celui qui le touche , et cause la mort des quadrupèdes qui en mangent. Le§ moules qui "s'en nourrissent, ainsi que beau- coup d'autres coquillages et poissons, deviennent, à l'époque de sa présence , dangereux à l'homme. Le vinaigre est. l'an-; tidote de leur poison. V. au mot Moule. Afin de bien disposer les astéries pour les collections d'his- toire naturelle , il faut , après les avoir pèchées , les laver dans l'eau douce , et les mettre ensuite dans un esprit-de-vin affoibli , non pour Ips y laisser, quoique cela vaille sans doute mieux , mais pour les en tirer au bout de quelqiaes jours et les faire sécher. Cette opération affermit leurs chairs , et fa- vorise beaucoup leur conservation. Parmi les astéries presque rondes , il faut citer I'A-STÉrie OREILLER, Asterias puhillus de Linnseus, qui se trouve sur nos côtes , et dont les caractères sont d'être unie et d'avoir le bord entier et sans épines. V. pi. A. 14.. L'Astérie granulaire est pentagone ( à bord articulé ), sans épines , granulée en mosaïque. Elle vit dans les mers de l'Amérique méridionale. V. pi. A. i^, où elle est figurée. Parmi les astéries à cin^ rayons à gouttières en dessous , on citera l'AsTÉRiE ROUG^ Asterias nibens de Linn. , la plus commune de toutes dans nos mers , et dont le caractère est d'avoir les rayons écartés , convexes , avec des séries soli- taires d'épines en dessus. Sa couleur est d'un rouge de brique. On la voit fréquemment , aux basses marées, sur les rochers des côtes de France. L'Astérie glaciale a les rayons anguleux, les angles avec des verrues épineuses. Elle se trouve dans la mer du Nord. V. sa figure , pi. A. i^. Enfin , parmi les astéries à rayons sans gouttières., il faut distinguer l'AsTÉRiE TÊTE DE MÉDUSE , dont on a déjà parlé, 32 A s T 1^ et dont les caractères sont d'avoir les rayons dichotomes , le disque et les rayons granuleux, la bouche aplatie. Elle se trouve dans toutes les mers. Plusieurs espèces ont été con- fondues avec elle. L'Astérie coudifère a les rayons presque cylindriques, le disque écallleux,et les écailles dos «tngles cordil'onnes. Elle vil sur les côtes de la Caroline, où je l'ai observée et dessinée. Sa description complète se trouve dans le Buffon de Deter- ville , partie des vers, vol. 2 , pag. ii3. F. pi. A., i4, ov elle est figurée. Ce genre est probablement très -nombreux ; mais il est encore peu connu des naturalistes , malgré les travaux de Seba, de Linck et de Bruguières, qui en ont figuré un grand nombre d'espèces, (b.) ASTERIES ou ASTÉRITES. On donne ce nom à des pétrifications en forme d'étoiles , sur la nature desquelles on a été- long-temps dans Tincertitude. Aujourd'hui on sait po- sitivement que ce sont les articulations détachées des En- CRJNiTES , genre de po/ypier marin , dont on ne connoît en- core qu'une espèce vivante , mais qui fournit considérable- ment d'espèces pétrifiées. V. le mot Encrinite. (b.) ASTÉRISQUE. Genre de plantes réuni avec les Bupn- THALMES. (b.) ASTÉROÏDE. V. au mot BuPHTHALME. (b.) AS TÉROME , Asteruma. Genre établi par DecandoUe aux dépens des Xylomes de Persoon , et contenant cinq espèces, toutes se trouvant sur les feuilles vivantes. Il a pour type le Xylome de la Raiponce. Ses caractères sont : filamens byssoïdes , rameux, dicho- tomes, rayonnans , cl portant dans leur vieillesse de très- petites protubérances. V. Champignons parasites, (b.) ASTEROPE, Astcropia. Arbrisseau de Madagascar, em- ployé par Dupetil-Thouars à l'établissement d'un genre dans îa monadelpliie décandrie , et dans la famille des rosacées. * Les caractères de ce genre confient : en un calice à cinq divisions ; cinq pétales ; la moitié des étamines alternativement jplus courtes ; un ovaire supérieur à style terminé par trois stigmates ; une capsule entourée du calice qui s'est agrandi, à trois loges , contenant chacune plusieurs semences, (b.) ASTEROPTÈRE , ylsteropiems. Genre de plantes établi par Gscrtner, pour placer la Leysère callicorne de Lin- n£eu;>," qui ne lui a^pas paru convenir aux autres espèces par la tot.^lité de ses rapports. Il a un calice presque rond , im- briqué vd'écailles oblongucs , scarieuses , inégales , les inté- rieures appendiculées à leur extrémité ; un réceptacle élevé, garni de paillettes sur SvCS bords et ponctué à son centre. Les 2,. . //i.i'/o/or/ic .fCfyn'/i/trfrc A s T p,^ fleurons du disque sont hermaphrodite^, et les demi-fleurons de la circonférence , femelles fertiles. Les fruits ont des rayons simples , et ceux du centre les ont à aigrettes plu- meuses. (b.) ASTOME , Astoma , Lat. Gem-e d'animaux de la classe des arachnides , ordre des trachéennes, famille des holètres, et qui a pour caractères : Six pieds ; point de suçoir ni de palpes visibles; bouche ne consistant qu'en une simple ou- verture pectorale. J'ai formé ce genre d'après la miile parasite de Degeer. Le corps de cet insecte n'est pas plus grand qu'une graine de pavot ; sa forme est celle d'une boule allongée, et sa cou- leur celle d'un rouge de sang très-vif. 11 n'a que six pattes, et je ne crois pas qu'il en acquière deux autres, comme il arrive à quelques mittes. On trouve ce très-petit animal sur des mouches et d'autres insectes, occupé à les sucer, contractant et renflant sa peau, ou lui donnant divers mouvemens ondulatoires, (l.) ASTOMELLE , Astoviella. Genre d'insectes de l'ordre des diptères, famille des vésiculeux, établi par M. Léon Dufour, médecin, sur une seule espèce, et qu'il a trouvée en Espagne. La bouche n'offre , à l'extérieur, ni suçoir ni trompe , ainsi que celle des aavcères et des ogcodcs. Mais les antennes des astomellés sont un peu plus longues que la tête , de trois articles, et dont le dernier est en forme de bouton al- longe , comprimé et sans soie, hes panops , genre propre à la Nouvelle-Hollande , sont les seuls de cette famille où ces ox- ganes ont une figure analogue. L'AsTOMELLE CLAVicoRîJE est noirâtre , pubescente , avec des bandes jaunes et transverses sur l'abdomen, (l.) ASTOKE. Nom de I'Autolr en Italie, (v.) ASTOUKES. Nom du fruit des Molènes noire et Lychnite, qui sert à enivrer le Poisson, (b.) ASTOURON. Nom caraïbe du Myrte piment ou d'une espèce très-voisine. (B.) ASTRAGALE , Astragalus. Genre de plante de la dia- delphie décandrie , et de la famille des légumineuses , dont les caractères consistent : en un calice monophylle, tubulé, à cinq dents; une corolle papilionacée, dont l'étendard est plus long que les ailes et la carène; dix étamines dont neuf sont réunies par la base ; un ovaire, supérieur, ovale, surmonté d'un style qui est légèrement courbé vers son sommet ; une gousse divisée intérieurement, en deux loges plus ou moins parfaites , par une cloison double , parallèle aux valves. Cette gousse est tantôt courte et- renflée, tantôt allongée et un peu grêle , courbée ou crochue. 3^ A S T Le genre des astragales est composé d'un très-grand nom- bre d'espèces, près de deux cents, la plupart venant des par- ties méridionales de l'Europe et de la Turquie d'Asie. Elles sont généralement herbacées ; leurs feuilles sont ailées avec ou sans impaire , stipulées par des folioles géminées ; leurs fleurs sont rapprochées en tète , ou disposées en grappes ou en épis , avec des bractées à leur base. Tournefort avoit séparé quelques espèces de ce genre pour former celui qu'il avoit appelé Tragacanthe. Lamarck , au contraire , lui avoit réuni les Phacas. Dec-indolle , qui dernièrement , a fait leur monographie , a formé , à leurs dépens , le genre Oxytrope. Lamarck divise leurs espèces en trois sections:celles dont les pétioles des feuilles ne sont point pii/itans , et qui ont une tige ; celles dont les pétioles ne sont point piqua ns et qui nont point de tige; celles dont les pétioles des feuilles sont piquans et persistent après la chute des folioles. La première division se subdivise en- core à raison de la couleur de la fleur, de la nature ligneuse ou herbacée de la tige , et de sa direction droite ou couchée. La plupart des astragales fournissent un bon fourrage pour les bestiaux, et les graines de plusieurs sont ou peuvent être employées à la nourriture des hommes et des volailles. Quel- ques-unes , par leur grandeur, la beauté de leurs fleurs et de leur feuillage , servent à Tornement des parterres ; d'autres sont employées en médecine, enfin quelques-unes fournissent la Gomme adragante. V. ce mot. Parmi les astragales de la première division , et dont les fleurs sont jaunes, il faut distinguer T Astragale queue de renard, dont les caractères sont d'avoir : de gros épis cylin- driques, sesslles; le calice et le légume lanugineux. C'est une Irès-belle plante qui s'élève de trois à quatre pieds , qui vient dans les montagnes des parties méridionales de l'Europe , et qu'on cultive dans quelques jardins pour l'ornement. Elle est vivace. L'Astragale axillaire , Astragalus christianus , Llnn. , beaucoup plus grande dans toutes ses parties , mais , du reste , fort voisine de la précédente ; elle fait , au rapport de Lablllardlère , l'ornement des champs de la Syrie. L'Astragale a boursette, Astragalus galet^ifomii s ., Llnn. , est une des plus élevées de ce genre ; ses fleurs sont pen- dantes le long de nombreux éplllels axillaires. Elle vient aussi de l'Orient, et est fréquemment employée à l'ornement des jardins , ce à quoi elle est très-propre. Elle sert de type au genre Swainsonie. L'Astragale réglisse , Astragalus glycyphyllos , Linn. , plante commune d^ni toute l'Euiope , et qui est connue en A s T 35 France sous le nom de réglisse sauoage^ à cause de sa ra- cine , qui est un peu sucrée , et qui ressemble , ainsi que ses feuilles, à celle de la véritable Reglisse. Ses caractères sont d'avoir les tiges couchées , les légumes presque triangulaires recourbés , et les folioles ovales, plus longues que le pédon- cule. Quoiqu'elle semble devoir faire un bon fourrage , les animaux ne la mangent point. On en emploie les feuilles contre les rétentions d'urine, et des gens de la campagne subs- slituent ses racines à celles de la réglisse dans leurs tisanes. Parmi \qs astragales de la seconde division , on ne remarque ici que I'Astragale À GOUSSES -velues, Astragahis exscapusy dont le caractère est d'avoir le légume recourbé en hameçon plus long que les folioles des feuilles , ces dernières un peu en cœur. La racine de cette plante , qui croît naturellement dans la Hongrie, est très-estimée en Allemagne dans le traite- ment des maladies vénériennes. Enfin, la troisième division comprend les plantes qui don- nent la gomme adragante , celles qui ont été, en consé- quence, appelées tragacanthœ par Tournefort. Parmi elles il faut distinguer I'Astragale de Marseille , Astragahis tra^ra- cantha^ Linn., qui ne donne point de gomme adragante, mais qui ressemble beaucoup aux espèces qui en donnent. Ses caractères sont d'être fruticuleuse , rameuse, blanche • d'a- voir les fleurs en tête pédonculée et les dents calicinales très-courtes. Elle croît aux (environs de Marseille , où elle est appelée barbe de renard et épine de bouc. L'Astragale de Crète, dont les caractères sont d'avoir les tiges ligneuses , très-rameuses , les feuilles courtes les folioles velues. C'est de cette espèce que Tournefort a vu sortir la gomme adragante. L'Astragale Gummifère, qui a été figurée par Labillar- dière dans le Journal de Physique ^ année 1790 , et dont les caractères sont d'être frutescente , d'avoir les folioles ovales lancéolées, glabres, les fieursen épis sessiles, et qu'il indique aussi comme fournissant de la gomme adragante : elle croît naturellement sur le Liban. V. pi. A. i5, où elle est figurée. Enfin, une troisième espèce qui n'est pas encore connue, mais qui se distingue des deux autres : Olivier l'a rapportée des frontières de t*erse , et il assure qu'elle est la seule dont on mette la gomme dans le commerce, (b.) ASTRAGALOÏDE. C'est le Phaca. (b.) ASïRANCE , Astranlia. Genre de plantes de la pentan- dric digynie, et de la famille des ombellifères, dont le ca- ractère consiste à avoir la collerette universelle composée d& deux ou trois feuilles presque semblables à celles de la tige, et les collerettes partielles forméCiS de folioles nombreuses \ ' 36 A S T lancéolés , colorées , imitant une couronne ; un calice à cinq dents , persistant ; une corolle à cinq pétales bifides ; un i'ruit ovoïde , couronné par le calice , composé de deux semences nues , oblongues , striées et hérissées d'aspérités. Ce genre est composé de cinq à six plantes , dont deux sont plus communes et plus remarquables que les autres. L'AsTRANCE À FEUILLES LARGES , Astrantia major^ Linn., qui croît dans les hautes montagnes de France et d'Alle- magne , dont les caractères sont d'avoir les feuilles à cinq lobes et les lobes trifurqués. C'est une assez belle plante, dont la racine est acre et purgative. L'AsTRANCE À FEUILLES ÉTROITES , Astrantia minor^ Linn., qui se trouve dans les mêmes endroits, et dont les caractères sont d'avoir les feuillesàseptouneufdigitations profondément dentées. Celle-ci est moins belle que la précédente , mais elle est bien plus élégante. On les cultive toutes les deux dans nos écoles de botanique, (b.) ASTRANTE , Astranthus. Arbre de la Cochinchine , dont Loureiro a fait un genre nouveau. Il a les feuilles alternes , ovales , dentées , lanugineuses ; les fleurs disposées en épis axillaires. Chacune de ces fleurs est composée d'une corolle hypocratériforme , divisée en quatorze parties ; de sept éta- mines, et d'un ovaire supérieur , surmonté de quatre styles. Le fruit est une petite semence , enveloppée dans le tube de la corolle qui subsiste, (b.) ASTRAPÉE, Astrapœiis^ Grav, Genre d'insectes de l'or- dre des coléoptères , section des pentamères , famille des Lrachélytres , séparé du genre des staphyllns , à raison de ses palpes, qui sont terminés par un article plus gros ; le der- nier des labiaux est même presque en forme de hache. M. Gravenhorst, qui l'avoit établi, vient de le supprimer, dans la nouvelle édition de sa Monographie des coléoptères, de celte famille. Nous croyons cependant qu'on peut le con- server. AsTRAPÉE DE l'orme , Astrapœiis ulmi, Panz. Faun. insect. germ. fasc. 88, tah. 4; staphylinus iibnineus ^ Fab. Noir, lui- sant , avec la base des antennes, la bouche , les étuis, l'avant- dernier segment de l'abdomen , d'un fauve marron ; corselet très-lisse ; quelques points rangés en série sur le disque des étuis. Sous les écorces des ormes , en France et en Italie. J'en ai trouvé , aux environs de Paris , une autre espèce , et qui est très-voisine du staphylin hmnnîpes de Fabriclus. (l.) ASTRAPIE, Astrapia. Genre de l'ordre des oiseaux Syl- VAINS et de la famille des Coraces. {V. ces mots). Caractères: bec nu à la base, très-comprimé par les côtés, pointu; mandibule supérieure étroite en dessus , entaillée et fléchie A s T 3; à la peinte ; narines rondes et glabres ; tarses et doigts ro- bustes ; ongles forts, très-crochus; queue très-longue , très- élagée. tatham et tous les ornithologistes ont classé cet oiseau dans le genre des oiseaux de paradis , seulement à cause de la richesse de ses plumes. M. Cuvier ( règne animal ) en fait un merle ^ et M. Levaillant le rapproche de X^ipie. L'iVsTRAPlE À GORGE d'or, Aslrapia gularis^ Vieil, \paradisea gularis, Lath., Ois. dorés, pi. 8 et 9, sous le nom de Paradis à gorge d'or. La grosseur de ce bel oiseau est celle du choucas^ et sa longueur de 28 pouces, dont la queue ea a 21 ; elle est composée de 12 pennes très-étagées ; la plus extérieure de chaque côté n'a que 5 pouces de long ; deux touffes de plumes longues et soyeuses partent du dessus des yeux , s'étendent sur les côtés du cou , et forment dans l'oi- seau parfait une double huppe qui dépasse la tête ; celle-ci est d'un noir à reflets ; les plumes de l'occiput , du dessus du cou , du haut du dos , sont d'un vert doré changeant en violet , selon la direction du jour; ces plumes étroites à la base , larges et arrondies à leur extrémité , sont couchées les unes sur les autres comme des écailles de poisson ; celles de la gorge et des côtés ont la même conformité, présentent sous divers aspects des reflets dorés et de couleur de cuivré de rosette , et forment sur le bas de la gorge une espèce de hausse -col très-éclatanl ; un très-beau vert couvre les côtés du ventre et de la poitrine; les pennes primaires des ailes sont noires ; cette couleur se change en violet sur les secon- daires ; les pennes de la queue ont les barbes extérieures noires , et les intérieures violettes ; les intermédiaires sont d'un beau violet velouté ; vues de face , elles prennent une belle teinte noire , ondée vers leur extrémité , et offrent à l'œil cette fleur chatoyante des couleurs de diverses prunes violettes à l'époque de leur maturité ; toutes sont en des- sous d'un beau marron. La femelle , dont M. Levaillant a publié la figure , est noire, plus petite, et est privée du luxe et de la magnificence que présente le plumage du mâle. On les trouve à la Nouvelle-Guinée, (v.) ASTRE. Ce mot sert à désigner en général les corps cé- lestes , c'est-à-dire , le soleil , la lune , les planètes , les comètes et les étoiles. Tous ces corps sont à des distances si considérables de notre globe , que tous , excepté le soleil et la lune , étant regardés à la vue simple , ne paroissent que comme des points ; mais, à l'aide du télescope, on distingue dans un certain nombre un disque d'une dimension sensible. Les étoiles seules paroissent encore comme des points, même dans ces instrunaens , ce qui montre qu'elles doivent être à; 38 A S T une prodigieuse distance de la terre, puisqu'un f^rossiatement deccntoude deux cents fois, ne produitaucunedifférence sen- sible dans leur aspect. Le soleil et les étoiles sont les seuls corps célestes lumineux par eux-mêmes, les autres ne le sont que par la lueur qu'ils reçoivent des premiers. Le groupe de planètes qui est éclairé par notre soleil , forme le système planétaire dont nous faisons partie. La rondeur de ces corps et leur opacité montrent qu'ils sont solides comme Ja terre. On a reconnu aussi dans leurs mouvemens les effets d'une attraction réciproque ( F. Attraction) , et l'on juge de leur masse par l'énergie des attractions qu'ils exercent. En comparant cette masse à leur volume conclu de la gran- deur sous laquelle leur disque paroît à la distance où ils se trouvent , on peut calculer la densité moyenne des subs- tances qui les composent. On sait ainsi que les uns sont plus denses que notre globe, et les autres moins denses. On peut aussi présumer quils sont formés de substances analo- gues à la terre ; car par intervalles il tombe ici bas des masses solides qui , probablement , ne sont que de petits astres ar- rêtés dans leur cours et engagés dans l'atmosplière de la terre; or, ces corps ne contiennent que des substances que l'on trouve aussi sur notre globe. Quant aux dimensions des astres, elles sont extrêmement inégales. Notre terre , con- sidérée comme un de ces astres , est un des plus petits ; et le soleil est incomparablement le plus gros de tous ceux qui composent notre système planétaire. Si le centre du soleil étoit supposé placé au point où se trouve le centre de la terre , la surface de cet astre s'étendroit une fois au-delà de l'orbe de la lune , c'est-à-dire , à cent vingt mille lieues. (biot.) ASTRKE , Astrca. Genre de polypier pierreux , établi par Lamarck aux dépens des madrépores de Linnseus. Son caractère est d'être crustacé , en masse glomérulée , ou en expansion lobée , subfoliacée , ayant sa surface supérieure parsemée d'étoiles lamelleuses et sessiles. Ce genre se divise en deux sections. La première renferme les asirées qui ont les étoiles sépa- rées ; elle a pour type le Madrépore rotuleux , figuré pi. 55 de l'ouvrage posthume publié par Ellis, de Solander. La seconde renferme les asirées dont les étoiles sont conti- guës ; elle a pour type le Madrépore galaxe , figuré pi. ^9? lig. 2 , du même ouvrage. V. au mot Madrépore. On appelle Astroïtes les astrées fossiles. V. ce mot. (b.) ASTKEPHIE , AstrepJiia. Genre établi aux dépens des Valéria>'ES , mais qui n'a pas été adopté par tous les bota- nistes, (b.) A s T 39 ASTRÎLD. V. SÉNÉGALI, auinOtFRI!mme celle de toutes les espèces comprises dans les trois genres que nous venons de citer , dépourvue de ces crêtes ou pro- ductions membraneuses , qui se font principalement remar- quer dans les phyllostomes et les rliinoloplies. Leurs molaires à tubercules aigus les font ressembler éga- A T E 43 lement aux unes et aux autres , et les séparent tics roxissettes. Leur queue , dont l'extrémité dépasse la membrane inter- fémorale qui l'enveloppe à sa base , est en cela semblable à celle des nyciinomes et des molosses. C'est donc de ces deux genres que les atalaplies se rappro- chent davantage ; mais ils en diffèrent cependant, ainsi que de tous ceux qui composent la famille des chéiroptères , par r absence totale d'incishes dans les deux mâchoires. Néanmoins , avant d'admettre pour toujours l'existence du genre atalapha , il sera nécessaire d'avoir quelques observa- tions précises sur la composition du système dentaire des animaux qu'on y place. On sait , par exemple , que dans les vespeHilions , les incisives supérieures tombent quelquefois. N'est-il pas possible que pareil accident soit arrivé aux indi- vidus qui ont servi aux descriptions des deux espèces d^atala- phes que M. Raffinesque admet , et dont il n'a vu qu'une seule? 1.^^ Espèce. — Atalaphe de Sicile, Atalapha sicula.i'KvLÏi.., a les oreilles de la longueur de la tcte , et munies d'un oreil- lon la lèvre inférieure ; supportant une verrue ;; le corps roux, brunâtre en dessus , roux cendré en dessous ; les ailes et le museau noirâtres ; la queue saillante par une pointe obtuse. Cette espèce , trouvée en Sicile , nous paroît certaine- ment nouvelle , quand même elle n'apparliendroit pas au genre atalaphe. 2.^ Espèce. — Atalaphe d'Amérique, Atalapha amencana , Raff , Vespertilio noi'eboracensis , Linu. — PennanT , syn. quadr. p. 867 , pi. 3i , fig. 2. Cette chauve-souris, placée par M. Geoffroy dans le genre des vespertilions , a les oreilles courtes , larges et ar- rondies ; la queue longue et pointue , en entier comprise dans la membrane inter-fémorale , qui est velue en dessus , et brune comme le dos et le cou ; le ventre est pâle , et l'on remarque une tache blanche à 1» base de chaque aile. On la trouve dans l'Amérique du nord , et particulière- ment à New-Yorck. (desm.) ATAMARAM. F. Corossolier à fruits écailleux. (B.) ATAX. V. Hydrachne. (l.) ATCHAR. Nom qui se donne, dans l'Inde , à tous les fruits verts et bourgeons de plantes confits dans le vinaigre » et mêlés de piment, d'ail, de gingembre , etc. Les atchars ne diffèrent donc des Cornichons que par l'es- pèce de fruits qui entrent dans leur composition, (b.) ATE ou ATAS. Fruit du corossolier à fniils écailleux. (B.) 4^1 A T E ATEGOCUDO. Nom du Laurose antidyssentéri- ^UE. (B.) AÏEIRA. C'est le fruit du Corossolier À fruits écail- IJEUX. (b.) ATÈLE , Ateles , Geoff. Genre de mammifères de l'ordre des quadrumanes et de la famille des Sièges, renfermant plusieurs espèces , toutes de l'Amérique méridionale. Ce genre , établi par M. Geoffroy {Atm. mus.^ tom. 7) ,a été adopté par IlHger {ProJr. s^st. mavim. el av.). Tontes les espèces qu'il renferme présentent les caractères suivans : leurs formes générales sont à peu près celles des sa- pajous , à cela près que leurs membres sont beaucoup plus effilés et leur corps plus mince que celui de ces singes ; leur tête est ronde , sans crêtes occipitales ou surcilières sensibles; leur visage d'aplomb et nu; leur angle facial d'enrv'iron soixante degrés ; leurs molaires au nombre de six de chaque côté, à l'une et à l'autre mâclioire , et tuber- culeuses ; leurs narines écartées ; leur bouche sans abajoues ; leurs fesses velues, etc. Mais ce qui les distingue particulièrement , outre leur mai- greur naturelle , c'est que le.urs mains antérieures sont dépourvues de pouce, et n'ont que quatre doigts très-grêles ; de plus, leur queue excessivement longue, qui est très-mohile , est éminemment prenante : elle a son extrémité tout-à-fait dépourvue de poil on dessous, et couverte d'une peau en tout semblable à celle de la face interne des doigts de l'homme. Par ce dernier caractère ils se rapprochent des Alouates ou singes hurleurs ; mais ceux-ci s'en éloignent beaucoup d'ail- leurs par la forme pyramidale de leur tête , le peu d'ouver- ture de leur angle facial, qui n'est que de trente degrés , la hauteur démesurée de leur mâchoire inférieure et le volume énorme du coi-ps de leur os hyoïde , qui est ossifié et creux comme un tambour. Les aièles n'ont point cet os apparent au dehors , mais , toutefois , i\ est un peu rentlé et demi-caver- neux. La tête osseuse de ces singes , est assez semblable, pour ses fonnes générales, à celle des orang-outangs cependant l'oc- ciput présente un méplat assez sensible. L'os de la pommette otfre , dans son milieu , un trou assez large ; les yeux sont grands, el les oreilles, assez semblables à celles de l'homme, sont arrondies et bien bordées dans leur contour supérieur ; les bras et lesmains atteignent presque auj,chevillcs des pieds lorsque l'animal est dans une position droite ; le pouce est remplacé sous la peau par une fort petite phalange qui fait au dehors une très-légère saillie ; les jambes sont un peu plus tourtes que les exlréniilcs anlérieures ; la queue , Irès-mo- A T E 45 bile , est formée d'un très-grand nombre de vertèbres (3o ou Sa), et ces vertèbres ont cbacune, à leur face inférieure et à la base de leur corps, deux petites proéminences entre les- d ils veulent sauter d'un arbre à l'autre, ils s'attachent à la queue les uns des autres , se brandillent ainsi pour s'élancer plus forte- ment. Leurs intestins sont remplis de vers. {Voyages de Dam- pierre , t. 4- , p- 225.) Leur inielligence est assez étendue ; ils savent s'entr'aider , et vivent en troupes. Pour manger les huîtres , qu'ils vont ramasser sur les bords de la mer , ils A T E 47 écrasent la coquille en la frappant d'une pierre. Des fruits , àes Insectes, des vers, et, dit-on aussi, des poissons, font leur nourriture ordinaire. Lorsque leurs alimens sont abondans, ils deviennent fort gras et sontbons à manger. Acosta prétend aussi qu'ils se suspendent à la queue les uns des autres pour traverser les rivières. Ils mettent bas un ou deux petits, qui se cramponnent fort bien sur le dos de leur mère. Les coa'iias sont assez courageux, attaquent Ihomme à coups de branches ou en lui jetant des fruits. Ils arrachent les flèches qu'on leur lance ; mais les armes à feu les mettent bientôt en fuite : les chiens leur font aussi beaucoup de peur. Si l'on jette une pierre à ces singes , ils portent la main à leur tête pour se ga- rantir du coup. (Buffon, ib. p. i53.) Suivant Stedmann (Fb/i^c à Surinam , t. 2 , p. i4-9 •> trad. franc.) , lorsqu'on les blesse , ils portent leur main à la plaie , regardent couler leur sang , et poussent des cris lamentables en appelant leurs compa- gnons. Les codilas préfèrent les forêts à tout autre lieu. On en voit assez rarement en Europe ; cependant ils s'apprivoisent avec facilité , et apprennent presque tout ce qu'on leur enseigne. (vire Y.) Troisième Espèce. — L'Atèle belzébuth ou beelzébuth , de Brisson ; Aie/es beelzehiUh, Geoff. , Ann. du Mus. , tom. 7 , pi. 16; marimonda ., Humboldt. Il faut se garder de confondre ce singe avec le beelzébuth de Gmelin, qui n'estque I'Alouatte GUARIBA. , ou l'ouarine. Quant à lui, il a des caractères pro- pres qui le distinguent des autres atèles. Son pelage , rude et grossier comme celui du coaïta, n'est pas totalement noir. Dans les mâles, le ventre est jaune : dans les femelles et dans les jeunes , il est blanchâtre. Ses mains sont dépourvues de pouce , comme celles du coaïta ; en quoi il diffère encore plus du chamek i|ue de ce dernier singe. En outre , les poils qui couvrent la tête affectent une direction particulière : ceux du front se portent en arrière , ceux de l'occiput viennent en avant; ce qui forme, entre ces deux régions, une petite touffe relevée. La figure est nue , d'un brun rouge ou noirâtre, à l'exception des paupières et du tour des yeux, qui sont cou- leur de chair. Les yeux sont noirs : Toreille n'a point de tra- gus. Ce singe a quinze pouces de longueur , mesuré depuis le museau jusqu'à l'origine de la queue : cette dernière partie en a dix-neuf, à elle seule. hes marîmondas de rOrénoque, qui appartiennent à cette espèce , sont , selon M. de Humboldt , des animaux lenis dans leurs mouvemens , d'un caractère doux , mélancolique et craintif , mordant cependant lorsqu'ils éprouvent des accès de peur , et faisant alors la moue en rapprochant les commis- 48 A TE sures de leurs lèvres. Ils vivent en troupes , s'entrelacent deux à deux pour se réchauffer, .et forment ainsi des groupes bizarres, etc. C'est sans doute la couleur noire de ces animaux qui leur a valu le nom de beelzébuth. Quatrième Espèce. — L'AtÈle CHUVA , Ateles marginatus , Geoff. , Ann. du Mus. , t. i3 , pi. lo , ou Atèle à face encadrée ^ du même; Chuva, Humboldt. Ce singe est aussi d'un noir très- foncé; mais son ventre, au lieu (r.'Uj jaune ou blanchâtre , comme celui du bclzébulh , esi ( du moins dans les individus adultes ) noir , ainsi que le reste du corps. Son caractère dis- tinctif le plus remarquable réside dans l'eTcisience de poils blancs qui entourent la face , dont les plus petits et les moins nombreux se trouvent sur le menton et les bords de la bouche, et dont les plus longs forment des touffes sur les côtés du vi- sage , et un large bandeau sur le front , qui se prolonge jusque vers le sommet de la tête. La face est cendrée et presque sans poil. M. de Humboldt , en décrivant le chuoa , dit que, dans le mâle , la moustache et le toupet sont jaunâtres , tandis que ces parties sont blanches dans la femelle. 11 dit aussi que le chum a des poils blanchâtres sur les cuisses et sur la poitrine ; ce qui est un caractère dont M. Geoffroy ne fait pas men- tion. Ce célèbre voyageur a rencontré le chum dans la province âe Jaen et de Bracamoros , sur les rives du Rio San-Jago et de la rivière des Amazones , entre les cataractes d'Yariquisa et de Patorumi. Ses habitudes ne diffèrent pas de celles de la marimonda ou hehéhuih : il est seulement plus méciiant. 11 siffle en faisant la moue. Lorsqu'il est assis , il relève per- pendiculairement sa queue, dont il roule la pointe en spirale. ( Kec. d'ohs. zool. , p. 34-1. ) Q'nrjuième Espèce. — L'AtÈLE ARACHNOÏDE, Ateles arachnoïdes, GeoK., Ann. duMus., t. i3, pi. g. — Edwards (Gleanures 222). Cet atèle a le poil assez généralement court et moelleux , iépais sur le dos , et d'un brun fauve ou châtain ; plus long , plus sec , moins fourni , et d'un blanc sale , légèrement lavé de jaunâtre en dessous , à l'exception du bas ventre , lequel , ainsi que les fesses, l'intérieur des cuisses et des jambes de derrière , et le dessous de la queue , sont d'un roux vif. Tels sont les principaux traits de la description que donne M. Geoffroy , d'un singe qu'il a eu l'occasion d'observer dans la collection d'Ajuda, près de Lisbonne, laquelle se rapporte assez bien à celle qu'Edwards a publiée d'un quadrumane qu'on faisoit voir à Londres sous le nom de singe-araignée , et A T E ^g aussi à la notice que Brown {Histoire de la Jamaïque') nous a transmise sur un singe à mains dépourvues de pouce et à pe- lage brun , qui existe en Amérique , et dont la chair est re- cherchée par les naturels. Dans son premier mémoire sur les aièles , M.Geoffroy (^Ann., t. 7) admet avec doute dans ce genre qu'il établit , \e fuil-botiom de Pennant , ou guenon à camail de Buffon , roi des singes des nègres de Guinée , on simia polycomos de Bod- daert. 11 se fonde sur ce que ce deniier naturaliste dit que ca singe , qui habite Sierra-Leone en Afrique , a les mains an- térieures dépourvues de pouce et la queue prenante. Néan- moins , dans son tableau des quadrumanes ( Ann., t. 19 ) , M. Geoffroy , renonçant à cette première détermination , adopte le genre Colobe , colobus , d'IUiger qui réunit cette espèce au simia femiginea de Shaw. V. CoLOBE. (desm.) ATÉLÉCYCLE , Atelecydus, Leach. Genre de crustacés de l'ordre des décapodes, famille des brachyures, section des orbiculaires , et qui a pour caractères : Test presque orbi- culaire ; antennes extérieures avancées , grosses et velues ; seconde paire de pieds aussi longue que la suivante ; second article des pieds-mâchoires extérieurs , rétréci et prolongé en pointe au-dessus de l'échancrure , servant d'insertion à l'article suivant. Les atélécycles ont des rapports avec les crabes , les ca- lappes, et surtout avec les ihies. Ils ont le test presque rond, dentelé sur les bords, avec les yeux écartés ; les pinces anté- rieures très-fortes , comprimées et velues; et la queue com- posée de cinq tablettes dans le mâle et de sept dans la fe- melle. Ils se tiennent dans nos mers , à des profondeurs assez grandes. On en connoît deux espèces : la première se trouve sur les eAtes d'Angleterre ; c'est rAxÉLÉCYCLE À sept dents , Aiele- cyclus septemdentatus , Leach. Malac. podoph. Brit. , n.° 6 tab. II, cancer hippa^ Montagu. L'autre, l'A. ensanglanté, A.cmentatus^ a été observée à NoirmoutiersparM. d'Orbigny, qui me l'a communiquée avec plusieurs autres crustacés cu- rieux de ces parages. Son test est plus large ou moins circu- laire que celui de la précédente. Le cancer rotundatus d'Olivi iool. tab. ^ifig. 2 , udriat. , est probablement le même animal. , . • (L.) ATELEOPODES , Ateleopodes. Nom de la seconde tribu de l'ordre des oiseaux nageurs. Caractères : trois doigts dirigés en avant , pouce nul. (v.) ATÉRINE. V. Athérine. (b.) ATERLUSI. Espèce d' Aristoloche de l'Inde, (b.) m. 4 5o . A T E ATETERÉ. Espèce d'EuPAToiRE. (l.) ATEUCIiUS, Ateuchus. Genre d'insectes de Tordre des coléoptères, section des penlamères , famille des lamellicor- nes, tribu des scarabéides, ne différant dugenre des bousiers ^ dont il a été séparé, que parla forme de ses deux ou quatre jam- bes postérieures, qui sont longues, grêles, presque cylindri- ques, et peu ou point dilatées àleurextrémité. Leurs antennes ont neuf articles, ce qui les dislingue des sisyphes. Tous leurs pieds ont des tarses, et par- là cesinsectes s'éloignent àftsoniUs. On ne voit point sur le chaperon des insectes de ce genre , les cornes que Ton observe en cette partie dans les autres coprophages; et c'est à ce caractère qu'a fait allusion 31. Wé- ber, fondateur de ce genre, et que Sturm a aussi désigné sous le nom (ïactinophore. Ateuchus est tiré du grec, et signifie sans armes ou sans défense. Les ateuchus faisoicnt partie des scarabées de LInnseus , des bousiers de Geoffroy , de Fabricius et d'Olivier. Ces insectes ont le corps large , ovale , arrondi ; le chaperon demi-circulaire et souvent denté , crénelé, ou du moins ■échancré.L'écusson manque ou n'est pas apparent; les jambes antérieures sont grandes, avancéeset dentées le long du côté extérieur. Ces insectes ne se trouvent guère en Europe au-delà du ' cinquantième degré de latitude. Ils paroissent propres aux pays chauds, à l'Afrique spécialement. Ils vivent dans les ordures, les excrémens et les fientes des animaux. Aris- tote et Pline en ont parlé et les Mil désignés sous le nom de PiLULAiRES , parce qu'ils forment, avec la fiente des animaux, une boule assez grosse , qu'ils roulent avec leurs pattes postérieures; cette boule, qui renferme leurs œufs, est d'abord de consistance molle et de figure irrégulière ; mais à force d'être roulée , elle se durcit et devient ronde. Lorsqu'elle a acquis assez de solidité , l'insecte la pousse avec ses pattes postérieures jusqu'au trou qu'H a creusé à l'aide de ses pattes antérieures , dont les jambes sont fortes et armées de trois ou quatre dentelures , et l'y en- fonce ; elle sert de logement et de nourriture à la larve qui sort de l'œuf C'est au commencement du printemps que l'on voit ces insectes occupés à rouler leurs pilules ; quelquefois plusieurs se réunissent pour la rouler en commun ; il arrive assez souvent que , pendant ce travail, l'un d'eux perd l'équi- libre , roule d'un côté et la boule de l'autre : et pendant le temps qu'il met à se relever, elle devient la propriété du premier qui s'en empare. Dès qu'il est parvenu à se remettre sur ses pattes, il va à la recherche d'une autre pilule , pour remplacer celle qu'il a perdue ; et s'il n'en trouve pas , il tra- A T H S, vaille de nouveau avec une ardeur infatigable , pour en for- mer une autre. Ces insectes sont peu fermes sur leurs quatre pattes antérieures , et lorsqu'ils sont sur le dos, ils ont beau- coup de peine à se relever; mais ils- volent assez bien. Ce genre se divise ainsi": * Elytres sam élranglement au côté extérieur , près de leur base. Ateuchus SACRÉ, .i. 5fl^er, Fab.; Ollv. , co/. , tom. i, n.o 3 , pi. 8 , fig. Sg. Il est noir , avec le corselet et les élytres lisses , et les bords du chaperon découpés en six dents. Ses jambes antérieures ont quatre dents au côté exté- rieur, une polnle au bout , et de très-petites dents au côté interne. Il se trouve au midi de la France , en Espagne, en Italie , en Afrique. Cet Insecte a été nommé sacré parce qu'il faisolt partie du culte religieux des anciens habitans de l'Egypte. Ils le ren- fermoient quelquefois dans le cercueil de leurs momies. Il est représenté sur plusieurs de leurs monumens et sur des pierres antiques. Ateuchus large col, Aieuchus IdticolUs, Fab. ; Oliy. Ibid. pi. ^ ifig. 68. Il est un peu plus petit que le précédent, et n'en diffère que par ses étuis sillonnés. 11 se trouve dans les mêmes lieux. Ateuchus pilulaire , Ateuchus pilidarius , Fab.; OJiv. Ibid. pi. lo., Jig. 91 : plus petit, noir; chaperon échancré ; trois lignes élevées sur la tête , dont les deux latérales for- mant un angle ; corselet uni, avec un point enfoncé de cha- que côté ; élytres lisses ; trois dents au côté extérieur des pre- mières jambes ; celles des espèces précédentes en ont quatre. Dans les départ emens méridionaux de la France, en Es- pagne , en Italie ; mais remontant plus au nord que les es- pèces déjà mentionnées. Rare aux environs de Paris. ** Elytres étranglées près de leur base, au coté extérieur., ou pres- que triangulaires. ( Gymnopleures d'IlHger). A. ELAGEfLLÉ , A. flagella tus , Ollv. Ibid. pi. 7 , jjo-. 5i. Il est noir , avec le chaperon un peu échancré au milieu du bord antérieur , et tout le dessus du corps raboteux. Il se trouve aux environs de Paris, malsplus fréquemment dans le midi de la France, et presque toujours dans les excrémens humains, (l.) ATHAD. Nom hébreu du Lyciet d'Afrique, (b.) . ATHAMANTE , Athamanta. Genre de plantes de la pen- tandrle digynie et de la famille des Ombellifères , dont le caractère est d'avoir une collerette universelle à plusieurs folioles simples , étroites et membraneuses ; des collerettes partielles à plusieurs folioles linéaires ; une corolle à cinq pétales échancrés , ouverts et un peu inégaux ; cinq étamines de la longueur des pétales ; un ovaire Inférieur chargé de deux 5a A T H styles écartes ; fruit ovale ou oblong, légèrement strié , cou- vert de poils mous , et composé de deux semences réunies. Lamarck a séparé trois espèces de ce genre , pour les réunir aux genres des Selins et des Livèches. Toutes les athamanies ont des tiges élevées , des feuilles composées , et des ombelles très-garnies d'ombellules; elles habitent les montagnes découvertes des parties méridionales de l'Europe. Toutes sont vivaces, et plusieurs odorantes. On les distingue difiîcilement les unes des autres par la simple description , tant leurs caractères sont peu saiilans. On en compte une douzaine d'espèces. La seule, véritablement de ce genre, qu'on emploie en médecine , est I'Athamante de Crète , dont le caractère est d'avoir les folioles des feuilles linéaires , planes , hérissées, et la semence allongée ; elle se trouve en Crète et dans les au- tres parties méridionales de l'Europe. Elle passe pour incisive, apérilive , carminative et emménagogue ; sa saveur est acre et aromatique. Sa semence a une odeur agréable : les anciens l'estimoient beaucoup et l'employoient contre la pierre. L'Athamante libanote forme le genre Libanote de Gœrtner. Voy. ce mot. (b.) ATHAME, Atliamus. Genre de plantes établi par Nec- ker , mais qui ne diffère pas de celui appelé Carlovize par Mœnch. (b.) ATHAMOS. Nom grec du Chiche, (b.) AT H AN AS, Athanas, Léach. Genre de crustacés de Tordre des décapodes, de la famille des macroures , section des salicoques, ne différant du genre des palémons qu'en ce que les deux pieds antérieurs sont plus grands que les deux suivans , et que le dernier article des pieds-mâchoire» extérieurs est plus long que le pénultième. M. Léach ne cite qu'une espèce , Vathanas nitesrens, ( Lin. Soc. trans. , tom. 1 1 , pag. 34-9 , et qui a été trouvée par Mon- lagu , srtr les cotes de la Grande-Bretagne, (l.) ATHANASE, Athanasia. Genre déplantes de la syngé- nésie polygamie égale et de la famille des CorymbifèRES , dont le caractère consiste en un calice commun ovale, imbri- qué d'écaillés lancéolées; un réceptacle chargé de paillettes, et couvert de fleurons infundibuliformes, quinquéfides , tous hermaphrodites. Le fruit est composé de plusieurs semences oblongues , couronnées chacune d'une aigrette de paillettes très-courtes. Ce genre renferme une vingtaine d'herbes ou de sous-ar- brisseaux dont les feuilles sont entières ou multifides , les fleurs disposées en corymbe simple ou composé. Une espèce, I'AtuaîhASE MARITIME, aétéséparéedeccgenre A T H 53 par Laraarck, qui Ta rapportée aiLx Santolines. (Desfon- taines en à fait nn genre nouveau sous le nom de Diotis. ) et Venlenat l'a employée pour rétablir le genre Gnaphalion de Tournefort , qui avoit été fait sur elle. Des plantes qui ont les fleurs à rayons semiflosculcux , avoient été réunies aux athanases par Linnaeus fils ; l'Hé- ritier les a placées dans un nouveau genre de son sedhum an- glicuvriy sous le nom de RELHA^■IE , genre composé de seize espèces , toutes du Cap , et dont treize sont absolument nou- velles. Adanson , et après lui Grertner , ont encore séparé de ce. genre une espèce , I'Athanase annuelle , pour en former un genre sous le nom de Lonas. D'un autre côté , Persoon lui a réuni le genre Pentzie de Thunberg. ATHÉCIE, Athecia. Genre de plantes établi par Gsertner, mais encore imparfaitement connu. 11 a un calice à cinq di- visions ; une baie inférieure , uniloculaire , monospex'me ; la semence allongée en bec, ^t à embryon excentrique. Il avoit d'abord été ^T^^eVéforsière. La plante sur le fruit de laquelle il a été fait, croît dans les îles de la mer du Sud. (b.) ATHENAEE , Athemza. Genre de plantes : c'est le même que I'Anavincue. V. ce mot. (b.) ATHÉRINE , Aiherina. Genre de poissons de la division des abdominaux , dont les caractères consistent à avoir deux nageoires au dos, une raie argentine aux côtés , la tête aplatie en dessus dans sa partie antérieure , et six rayons à la mem- brane branchiostège. Ce genre renferme cinq espèces , dont les plus remar- quables sont : L'AthÉrine JOÈLE , Atherina hepsehis , Linn., qui a douze ou treize rayons à la nageoire anale. Elle se trouve dans les mers d'Europe et dans la mer Rouge, fraye au milieu du prin- temps, et atteint rarement plus de quatre pouces de longueur : elle est presque diaphane , brunâtre en dessus , argentine en dessous , et grise sur les côtés. Elle se prend souvent en immense quantité au filet , se mange principalement frite , el fournil un très -bon appât pour la pêche à la ligne des poissons voraces. On l'appelle aussi prester on prêtre dans quelques ports de mer; F. pi. A. 7, où elle est figurée. L'AthÉrine poisson iVargent , qui a vingt-quatre rayons à la nageoire anale ; elle se trouve à l'embouchure des riviè- res en Caroline. Elle ressemble complètement à la précédente en forme , en grandeur , eh mœurs et en qualités. J'en ai vu pêcher d'immenses quantités en mars , époque où elle vient 54 A T H frayer dans les eaux saumâtres : on la mange frite , et on s'en sert pour appât : c'est le Siber fish des Américains. Les Atherinesboyer, marbrée, ivaine, sont trois espèces nouvelles que nous a fait connoitrc Risso dans son Ichtyologie de Nice. La dernière est un des plus petits poissons connus , sa plus grande longueur étant de quarante millimètres. Toutes sont excellentes à manger. L'Athérine du Japon forme aujourd'hui le genre Stolé- PHORE. (b.) ATHERIX, Àtherix^ Meig. Genre d'insectes de l'ordre des tliptères , famille des rhagionides, et qui ne diffère du genre Leptis de Fabricius ou de celui qu'il nommoit aupara- vant RJiagio^ que par l'insertion de la soie du dernier article ; elle est terminale dans ceux-ci et latérale dans les athérix. On peut ajouter que les palpes des derniers sont relevés , et qu'ils se dirigent en avant dans les rhagions. M. Meigen mentionne deux espèces : I'Athékix tacheté , aÛierix maculatus^ Dipt. tah. -xl^, fig. 3o. Ses ailes ont des bandes noirâtres, et ^ATIIÉRIXSA^'S taches, atherix immacula- his, où ces organes sont entièrement transparens et incolores. Le même genre , dans le système des antliates de Fabri- cius, est composé de dix espèces, mais dont le plus grand nombre paroîl devoir se rapporter au genre rhagio de M. Mei- gen, d'après les caractères distinctifs qu'il leur assigne. Telle est notamment Vaiherix atrata. (l.) ATHEROPOGON , Athempogon. Plante de l'Amérique septentrionale , qui seule constitue , selon Willdenow , un genre dans fa polygamie triandrie et dans la famille des Graminées. Ce genre offre pour caractères une balle callcinalc univalve à deux fleurs , l'une hermaphrodite , l'autre stérile. Dans la première, une corolle à deux valves, l'extérieure sur- montée de trois arêtes. Il ne renferme qu'une espèce, l'Atheropoc.on apuxoïde, formant également le genre Routelouée. (b.) ATHÉROSPERME , Atherospeima. Arbre à feuilles op- posées , légèrement pétiolées, ovales, lancéolées, entières ou dentées , luisantes en dessus , velues en dessous , à fleurs grandes , solitaires sur des pédoncules axillaires tétragones et recourbés , qui fonne un genre dans la monoécie mona- delphie et dans la famille de son nom. Ce genre, établi par Labillardlère (Plantes de la Nouvelle- Hollande , tab. 224.), offre pour caractères un involucre à deux folioles caduques et uncalice oihuit divisions campanulées. Dans les fleurs mâles, un grand nombre d'étamines, et dans les fleurs femelles , \in grand nombre d'ovaires à styles sim- ATM 55 pics. Le fruit est composé de beaucoup de capsules, sur- montées chacune d'un style qui est devenu plumeux, et insérées sur un réceptacle velu , en forme de cupule. Il se rapproche du Pa\ ONE de la Flore du Pérou. Toutes les parties de TAthérosperme musqué exhalent une odeur agréable comparable à celle de la badiane, (b.) ATHÉROSPERMEES. Famille établie par R. Broun pour séparer les genres Parome et Athérosperme de celle des MoNiMiÉES de Jussieu. (b.) ATHIN. C'est la Linaire élatine. (b.) ATHON. F. le mot Thon, (b.) ATHRODACTYLE. Genre établi par Forsler sur le Baquois odorant, (b.) ATHRUPHYLLE , ^///n/pV/wm. Grand arbre de la Co- chinchine, dont Loureiro a fait un genre qui, depuis, a été réuni aux Ardisies. (b.) ATHYRION, Athyrium. Genre de fougères établi aux dépens des Polypodes. Il renferme deux espèces, dont la plus connue est le Polypode fougère femelle. Ses caractères consistent en des capsules formant des groupes épars sous la feuille et recouvertes par un seul tégument en forme de crois- sant, naissant de la nervure, et s'ou'vrant au dehors. Il rentre dans celui appelé Aspidion par Swartz, etc. (b.) ATICK. V. Gros-bec Atick. (v.) ATIMOUTA. C'est une espèce de Bauhine. (b.) ATINCiA. Poisson du genre DiODON. (b.) ATINGACU et ATTINGACU-CAMUCU. C'est le CouLicou Cornu, (v.) ATIPOLO. Grand arbre des Philippines, qui paroît ap- partenir au genre Jaquier, (b.) ATITARA. Arbrisseau du Brésil, qui paroît être le Faga- rier hétérophylle. (b.) ATLAS. V. BoMBix. (l.) ATLE. Espèce de Tamarisc qui croît en Egypte , et qui est figurée pi. 9 du Voy. de Sonnini dans cette contrée ; c'est le tamarix orientalis de Forskaël: elle esl précieuse aux Egyptiens, à qui elle sert presque exclusivement de bois à brûler, (b.) ATMOSPHÈRE. On appelle ainsi la masse entière de ce fluide rare et transparent que Ton nomme l'a/r, et qui en- vironne le globe terrestre. La constitution de l'atmosphère est un résultat nécessaire des propriétés physiques de l'air. L'air est pesant comme tous les corps. Ainsi , les couches infé- rieures de l'atmosphère sont plus comprimées que les supé- rieures dont elles supportent le poids. Mais, en outre, l'air est compressible, c'est-à-dire, susceptible d'être réduit, par a pression, dans un plus petit espace , et il est élastique . S6 A T M c'est-à-dire , qu'il résiste à cette pression. Consequemment , l'air des couches inférieures doit être plus condensé que celui des hautes régions , et il doit faire un effort continuel pour s étendre, en soulevant le poids qui le presse. Il y a un moyen pien simple de vérifier ce fait. C'est de prendre une vessie à demi-pleine d'air à la surface de la terre , de la fermer avec soin , et de la porter sur le sommet d'une haute montagne. Si les couches de l'atmosphère sont réellement moins denses à mesure qu'on s'élève, l'air renfermé dans la vessie devra se dilater, jusqu'à ce qu'enfin, à force de monter, elle paroisse remplie entièrement. Au contraire, en la redescendant, elle se désenflera, et, rapportée au point de départ, elle rede- viendra flasque comme auparavant. Cette expérience a été réellement faite en Auvergne sur la montagne du Puy-de- Dôme , d'après les indications de Pascal , et elle a eu le ré- sultat que nous venons de prévoir. La loi du décroissement de densité des couches d'air, et l'effet de leur pression totale, se mesurent à l'aide d'un ins- trument appelé baromètre. ( Voyez ce mot. ) L'atmosphère , outre cet effort mécanique, produit encore beaucoup d'autres phénomènes qui résultent de sa composition chimique ; ils ont été décrits au mot AiR; il ne nous reste plus ici qu'à considérer quelques conséquences général,es qui résultent de son existence, comme enveloppe universelle du globe terrestre. L'air atmosphérique , malgré sa transparence , intercepte sensiblement la lumière , et la réfléchit comme tous les autres corps. Mais les particules qui le composent étant extrême- ment petites et très-écartées les unes des autres , on ne peut îes apercevoir que lorsqu'elles sont réunies en grande masse. Alors la multitude des rayons lumineux qu'elles nous envoient, produit sur nos yeux une impression sensible , et nous voyons que leur couleur est bleue; en effet, l'air donne une teinte bleuâtre aux objets entre lesquels il s'interpose. Cotte teinte colore très-sensiblement les montagnes éloignées , et elle est d'autant plus forte , qu'elles sont plus distantes de nous. Aussi, pour peindre les objets éloignés, faut-il diminuer leur éclat, ou, suivant l'expression reçue, les éteindre et affoiblir leurs couleurs propres par une teinte générale de bleu plus ou moins foncée. C'est encore la couleur propre de l'air qui forme l'azur céleste, cette voûte bleue qui paroît nous envi- ronner de toutes parts, et que le vulgaire appelle le ciel , et à laquelle tous les astres paroissent attachés. A mesure que l'on s'élève dans l'atmosphère, cette couleur devient plus som- bre. La clarté qu'elle répand diminue avec la densité de l'air qui la réfléchit; et sur le sommet d'une haute montagne , ou dans un aérostat élevé , le ciel paroît presque noir. ATM 5; L'air n'est pas lumineux par lui-même , car il ne nous éclaire point pendant l'obscurité. La lumière qu'ilnous envoie lai vient du soleil et des astres. Sa couleur bleue prouve qu'il réfléchit les rayons bleus en plus grande quantité que les au- tres ; car on sait, par expérience, que la lumière est composée de rayons différens, qui produisent sur nos yeux la sensation de plusieurs couleurs ; et ce que Ton nomme la couleur d'un corps, n'est que celle des rayons qu'il nous réfléchit : l'air est donc autour de la terre comme une sorte de voile brillant , qui multiplie et propage la lumière du soleil par une infinité de répercussions. C'est par lui que nous avons le jour, lorsque le soleil ne paroît pas encore sur l'horizon. Après le lever de cet astre , il n'y a pas de lieu si retiré , pourvu que l'air Îiuisse s'y introduire, qui n'en reçoive de la lumière, quoique es rayons du soleil n'y arrivent pas directement. Si l'atmos- phère n'existoit pas, chaque point de la surface terrestre ne recevroit de lumière que celle qui lui viendroit directement du soleil. Quand cet astre cesseroit d'éclairer directement une portion de la terre, elle se trouveroit aussitôt dans lesténèbres. L«s rayons solaires, réfléchis par la surface du sol, iroient se perdre dans l'espace, et l'on cprouveroit toujours un froid excessif. Le soleil, quoique très-près de l'horizon, brilleroit de toute sa lumière , et immédiatement après son coucher , tout seroit plongé dans une obscurité absolue. Le matin, lorsque cet astre reparoîtroit sur l'horizon , le jour succéderoit à la nuit avec la même rapidité. On peut juger de ces conséquences par ce que l'on éprouve déjà sur les hautes montagnes, où l'air est d'une rareté ex- trême. Il y règne un froid insupportable. A peine y reçoit-on d'autre lumière que celle qui vient directement du soleil et des asires. La clarté que l'air peut réfléchir à ces hauteurs est si foible , que , lorsqu'on est placé à l'ombre , on voit les étoiles en plein jour. Au contraire , par l'effet de l'atmosphère , les rayons du soleil éclairebt tout le ciel , et se répandent dans tous les sens par des réflexions multipliées. Le soir, lorsque le soleil a quitté Thorizon , les régions élevées de l'atmosphère nous renvoient encore sa lumière ; et par suite de ce phénomène , que l'on nomme crépuscule du soir, nous ne passons que peu à peu, et par une gradation sensible , du jour à l'obscurité. La même chose a lieu le matin, vers l'orient, lorsque le soleil est encore sous l'horizon : sa lumière réfléchie et répandue par l'atmosphère, forme Vaurore^ ou le crépuscule du matin. La durée de ces phénomènes dépend donc de la hauteur de Tatmosphcrc, ou, pour parler plus exactement, de celle des parties de l'air dont la densité est encore assez grande pour 58 AT M renvoyer une lumière senslule. Aussi ceUe durée varie-î-elle avec l'état de l'air; elle est, en général , plus grande, lorsque l'atmosphère a été plus dilatée par la clialcur. C'est poiu'cela que le crépuscule du soir est plus long que celui du matin. L'observation de ces phénomènes a donné quelques notions sur l'épaisseur de la couche d'air qui nous environne , et il en résulte qu'elle est très-petite , par comparaison avec les . dimensions de la terre. On déduit aussi la même conséquence de l'abaissement progressif que le mercure éprouve dans le baromètre à me- sure qu'on s'élève ; car il en résulte qu'à environ douze lieues de hauteur au-dessus de la surface terrestre , l'air doit être aussi rare que sous les récipiens de nos meilleures machines pneumatiques , lorsque nous y avons fait le vide aussi bien qu'il nous est possible. Le rayon du globe terrestre étant d'environ douze cents lieues, on voit, en le comparant à ce résultat , que l'épaisseur de l'atmosphère sensible e»î est tout au plus la centième partie. Les rayons de lumière qui , venant des astres , traversent cette masse d'air, sont, comme nous venons de le dire, en partie éteints et absorbés par elle. Le reste se transmettant jusqu'à nos yeux . y produit la vision ; mais l'inégale densité des couches atmosphériques , fait qu'ils ne parcourent point ce trajet en ligne droite ; ils décrivent une courbe concave vers la surface terrestre ; et comme nous apercevons les objets sur la dernière direction des rayons lumineux qui nous les ren- dent sensibles , il en résulte que nous voyons les astres sur le prolongement de la tangente de cette courbe au point où elle aboutit dans notre œil , ce qui nous les fait voir hors de leur véritable place , et en général plus élevés sur l'horizon qu ils ne le sont réellement. Ce phénomène se nomme la ré- fraction atmosphérique ; les astronomes ont grand soin d'en corriger les effets par le calcul pour avoir les lieux vrais des astres qu'ils observent. C'est dans le sein de l'atmosphère que se forment la foudre, les vents, les nuages, la pluie, les brouillards, la neige, la grêle tllp.sanlresmefeores. On s'est assuré que la foudre estunphéno- mène électrique dont on se préserve par les paratonnerres, (K ce mot.) quoique l'on ne sache pas avec certitude d'où vient, dans les hautes régions de l'atmosphère, l'accumulation d'é- lectricité qui le produit. On sait seulement, par l'expérience , que les couches atmosphériques sont constamment dans un état électrique qui varie avec la hauteur au-dessus du sol. On conçoit que dans un IHuide si mobile , les moindres agita- tions peuvent , en se propageant, causer des changemens d'équilibre considérables. Telle est, eu général, rorigine ATM 59 des venls , qui consistent dans un mouvement continu de l'air , qui se déplace avec plus ou moins de vitesse. Les nuages sont des amas de vapeurs humides , prêles à se ré- soudre en eau : leur élévation au-dessus de la surface de la terre est ordinairement peu considérable , et le sommet des hautes montagnes en est souvent enveloppé. En se plaçant sur ces montagnes , ou s'élevant dans un aérostat , on se trouve quelquefois plongé dans les nuages. Cest ainsi qu'on a reconnu qu'ils sont formés de vapeurs aqueuses , et très- probablement de petites vésicules creuses dont l'enveloppe est extraordinairement mince; c'est du moins ce qu'indiquent quelques observations faites par Saussure sur les mouvemens des petites gouttelettes semblables qui forment le brouillard exhalé d'un vase d'eau chaude. Quoi qu'il en soit, ces globules nageant dans l'air par un excès de légèreté spécifique , ils doivent monter plus haut quand l'air est plus dense , et des- cendre quand il devient plus rare. On remarque , en effet , que leur hauteur augmente ou diminue , selon que le baro- mètre monte ou descend. Si, par une cause quelconque , un nuage vient à éprouver un refroidissement très-rapide , les vapeurs aqueuses qui le composent se condensent , non pas alors en eau liquide , mais en neige , en grêle ou en frimas. Ces amas de vapeurs étant éclairés par le soleil, nous ré- fléchissent sa lumière plus fortement que l'air qui les en- vironne , quoiqu'ils soient moins denses que lui. Cet astre les éclaire encore , lorsqu'il est déjà pour nous sous l'horizon ; le matin ils reçoivent ses rayons , avant que nous puissions l'a- percevoir. Alors, la lumière qui les colore est rougeâlre comme celle que nous recevons du soleil couchant , et elle doit nous le paroître encore davantage , parce que nous la comparons avec la kpnière bleue du foiid du ciel , sur lequel les nuages se projettent. Voilà pourquoi ils nous paraissent alors d un rouge rose. Les sommets des hautes montagnes couvertes de neiges éternelles , présentent un phénomène analogue, résultantde lamême cause. Ils paroissent aussi colo- rés en rose le matin et le soir , lorsque le ciel est serein. Par exemple, toutes les personnes qui ont voyagé dans les Alpes, ont pu voir ce phénomène sur le sommet du Mont-Blanc. Ce que nous venons de dire des neiges éternelles, nous conduit à parler d'une autre propriété bien importante de l'atmosphère : c'est que , dans tous les p*)"S, lorsque l'on s'é- lève .au-dessus de la surface de la terre, on voit la température de l'air décroître continuellement, jusqu'à atteindre et dé- passer enfin le terme de la glace ; d'où Ton peut conclure que, si ons'élevoit davantage , cllecontinueroit à décroître encore jusqu'à une limite qui nous est inconnue. C'est pour cela que , 6o A T 0 dans tous les pays où il y a de hautes montagnes, leur cime est couverte de neiges qui ne se fondent jamais, l'eau ne pou- vant pas rester liquide à celte élévation. La limite de hauteur à laquelle les neiges étemelles commencent, est la plus haute sous l'équateur où elle s'élève jusqu'à 4-8oo mètres , ou envi- ron 2400 toises, c'est-à-dire, à la hauteur du sommet du Mont- Blanc. Elle s'abaisse vers la terre à mesure que l'on s'avance vers les pôles ; enfin elle coïncide avec la surface du sol , vers 65 di-grés de latitude ; en outre, dans chaque lieu, quand les hauteurs sont peu considérables, le décroissement de la température se fait sensiblement en progression arithmétique, proportionnellement aux différences des hauteurs ; mais à de grandes élévations, il paroît qu'il suit d'autres lois plus ra- pides. Cette variation fait que les mêmes plantes existent dans différens climats à des hauteurs diverses, chaque espèce étant limitée à la zone où elle trouve la température convenable à son existence; de sorte qu'il devient nécessaire au naturaliste qui voyage , de désigner la hauteur où il trouve les pkntes qu'il récolte : ce qu'il peut faire à l'aide du baromètre. ( F. ce mot. ) C'est là une des causes principales de la grande variété de la végétation entre les tropiques; car ces climats contenant les plus hautes montagnes du globe , dont le pied est dans la zone lorride et le sommet dans les neiges éternelles , il en ré- sulte que le seul changement de hauteur y produit toutes les différences de végétation qui résulteroient du changement de climat en allant de l'équateur aux pôles, (biot.) ATOA. Nom du Corossolier épineux, (b.) ATOCA. C'est 1' Airelle camneberge. (b.) ATOCALT. Aranéide inconnue du IMexique , qui vit, dit-on , près de l'eau , qui n'est pas venimeuse , et dont les ouvrages présentent différentes couleuin agréables, (l.) ATOCHADOS. C'est la Lavande stœcuas. (b.) ATOK. C'est le nom que porte, dans la province de Quito, un animal qui paroîtapparteniraugenre des Glouton.s.(desm.) ATOMAIRE , Atomaria. Genre de plantes établi par Stackhouse , dans sa Néréide hritanniqxie^ aux dépens des Va- RECS de Linnspus. Ses caractères sont: fronde membraneuse, grêle, rameuse, à rameaux alternes, à découpures courtes, dentées à leur extrémité ; fructification en grappes de formes diverses. Ce genre rentre«dans la seconde section de celui appelé Delesserie par Lamouroux , qui l'avoit préjugé. 11 renferme deux espèces , les Atomaires denté et À feuilles aiguës, figurées ni. i5 du grand ouvrage du même auteur, (b.) ATOME. Ce mot signifie une chose qui ne peut pas se di- viser, qui est insécable. Plusieurs anciens philosophes, tels que A T R G, Pythagore , Leucippe , Démocrlte , Épicure , ont pensé que les parties élémentaires des corps étoient des atomes insécables. Aujourd'hui on ne s'enquiert pas de ces questions, qui sont impossibles à résoudre par l'expérience. On se borne à con- sidérer les corps comme réductibles en parties extrêmement petites , de môme nature que leur ensemble ; c'est ce qu'où appelle les molécules intégrantes des corps ; et une foule d'expériences prouvent que l'on peut ainsi arriver, sans chan- ger la nature des corps , à des molécules d'une extrême té- nuité. Il y a de ces molécules qui sont composées de subs- tances diverses ; d'autres sont jusqu'ici indécomposables , et peuvent en conséquence être conditionnellement regardées comme-simples. La constance des propriétés des corps simples montre que leurs particules doivent être, sinon insécables, du moins assez dures, ou assez distantes les unes des autres dans les corps les plus denses , pour ne pas être rompues par les chocs , ou altérées par les forces d'attraction de toute espèce auxquelles elles peuvent être soumises dans le cours des phénomènes naturels, (biot.) ATOME, Atomus. Genre d' Arachnides. V. Astome. (l.) AÏOPE , Atopa. PaykuU et Fabricius, en adoptant le genre Dascille établi par Latreille, en ont changé le nom en celui d' Atopa. V. Dascille. (o.) ATOPO. Espèce d'EuPHORBE. (b.) ATOTOTL. Nom mexicain du Pélican, appliqué mal à propos , par Séba , à un grimpereau. (v.) ATOULLY. C'est le Muge plumier, (b.) ATRACTOBOLE , Atractobolus. (ienre de la famille de champignons, établi par Tode. C'est une substance sessile , cupuliforme, operculée, d'où sortent, par explosion, desvési- cules séminifères. (b.) ATRAGTOCERE , Atractocems. Genre d'insectes de l'ordre des coléoptères, section des pentamères, famille des serricornes, tribu des lime-bois, et distingué du genre des lymexylons , dont il est voisin, par ses antennes simples , en forme de fuseau ou de râpe , et par ses étuis très-courts- Linnœus avoit placé dans la seconde division de son genre Nécydale , sous le nom de necydalis breoicornis , cet insecte, dont M. Palisot-Beauvois a cru devoir former un genre, sous celui à" atractocère ^ formé de deux mots grecs qui signi- fient antenne en fuseau. Le genre atraciocère se distingue desnécydales par le nombre des articles des tarses, et la forme du corps. Il se rapproche davantage de celui des staphylins ; mais il en diffère par les antennes et les parties de la bouche. Il a cinq articles à tous les tarses , et appartient à la première section de l'ordre 62 A T R des Coléoptères. La tête est ovale ; les anlennes sont eu fuseau et insérées au devant des yeux. Les palpes maxillaires sont longs, composés de quatre articles ; ils sont pectines et barbus sur les côtés; les palpes postérieurs sont plus courts et composés de trois articles , dont le dernier est très-grand, ovale, arqué et velu en dedans ; les mâchoires sont très- courtes et terminées par un lobe arrondi , velu ; les yeux sont très-grands et occupent presque toute la tête ; le corse- let est oblong, convexe ; les élylres sont très-courtes, et ont une forte échancrure en dedans. Les ailes sont ordinairement déployées ; l'abdomen est allongé et linéaire ; les pattes sont longues , avec les tarses filiformes, simples et terminés par deux petits crochets. Tout le corps est roussâtre , avec une ligne enfoncée jaune sur le corselet. Il vit dans le bois qu'il ronge, au royaume d'Ovvare en Afrique, (o. L.) ATRACïOCÈRE, ^/rac/ô/:cra,Meigen. V. Simulie. (l.) ATRACTOSOMES. Famille de poissons osseux thora- chlques, établie par Duméril, et qui renferme ceux qui ont les branchies complètes , le corps épais , arrondi en fuseau. Les genres qui constituent cette famille sont : ScoMBÉ- ROÏDE, SCOMBÉROMORE, TrACHINOTE, ScOMBRE , GaSTÉROS- TÉE , CiïSION , CeNTRONOïE , CjESIOMORE , Lépisacanthe CePHALACANTHE, CaRAMX03I0RE , CARA.NX., POMATOME, CeN- TROPODE , TSTIOPHORE. (b.) ATHACTYLIDE, Aimctylis. Genre de plantes de la syn- génésic polygamie égale, et de la famille des cynarocéphales , dont les caractères sont d'avoir : un calice double, lexlérieur composé de folioles lâches , pinnatifides , épineuses ; l'in- térieur formé d'écaillés iuibriquées, connivenles, mutiques ou acuminées; les fleurs du disque tubuleuses , à cinq dénis , hermaphrodites ; et celles de la circonférence lingulées , le plus souvent femelles etfertiles; le réceptacle garni de paillettes ou de soies roides ; les aigrettes des semences plumeuses. Ce génie renferme huit à dix espèces , dont la plupart ont été observées par Desfontaines sur les côtes de Barbarie. Les plus remarquables sont : L'Atractylidegummifère, dont les caractères sont d'être sans tiges ; d'avoir les feuilles sinuées, presque pinnatifides , inégalement dentées ; les folioles du calice extérieur à trois pointes. Cette espèce croît dans le Levant , en Afrique et en Espagne. Il découle, deson réceptacle et du collet de sa racine, une gomme inodore , sans saveur , d'une couleur blanche , tirant sur le jaune , qui paroît sous la forme de petits globules irréguliers de la grosseur d'un pois. Les habitans de l'Afrique recueiileutcette substance, dont ils font de laglupour prendre A T R 63 les oiseaux, La racine el le réceptacle delà même plante, cuits dans Teau bouillante et assaisonnés avec du beurre ou de l'huile , offrent un aliment agréable et nourrissant, au rap- port de Desfonlaines. L' Atractyllde PRISO^"NlÈRE , Atraciylis cancellata, Linn. , dont les caractères sont d'avoir les folioles inférieures du ca- lice très-allongées , ventrues, linéaires , dentées , et les fleurs toutes flosQuleuses. On l'appelle en français , chardon prison- nier , parce que sa fleur paroît renfermée dans une cage. Elle se trouve dans les parties méridionales de l'Europe. On a fait avec ces deux espèces un genre sous les noms de Cirsel et d ACARNE. Parmi les autres espèces , il en est plusieurs qui sont en- core remarquables ; mais elles sont peu communes. V. le mot Onosère , genre établi avec I'Atractylide pourprée, (b.) ATRAGÈNE , Atragene. Genre de plantes de la polyan- drie polygynie , et de la famille des renonculacées , dont les caractères consistent à avoir un calice de quatre folioles ; une corolle à douze pétales ; un grand nombre d'étamines très- courtes ; un grand nombre d'ovaires supérieurs qui ont un style velu et un stigmate simple ; des semences nombreuses, et surmontées d'une queue plumeuse. lualragène ne diffère des Clématites que par*la présence du calice et le nombre des pétales ; mais ce calice peut être considéré comme des bractées, et sous ce point de vue , ces deux genres doivent être réunis , et l'ont été par plusieurs bo- tanistes , entre autres Lamarck. L'Atragè^îe des Alpes se trouve en Suisse et en Piémont, parmi les rochers. C'est une très-belle plan^> qui peut or- ner les bosquets , aussi bien et mieux que c^aines cléma- tites qu'on y emploie souvent. Elle est sarmenteuse , et fleurit de bonne heure. On 1^ multiplie de graines et de marcottes , mais plus communément par ce dernier moyen , qui donne des pieds susceptibles de fleurir dès la seconde année, (b.) AÏRAKIOS. Les Grecs se servoïent de ce mot pour dé- signer I'Ane. (desm.) \ ATRAPH ACE,y^/r«p/iaa;js. Genre déplantes de l'hexandrie digynie, et de la famille des polygonées, dont les caractères sont d'être composées d'un calice divisé profondément en quatre , parties dont deux plus grandes et colorées ; de six éta- mines ; d'un ovaire supérieur oblong, un peu comprimé surles côtés et surmonté de deux stigmates globuleux; d'une semence ovale, aplatie, renfermée entre les deux grandes divisions du calice qui sont appliquées alors l'une contre l'autre. Ce genre comprend quatre plantes très - petites , fruticu- leuses , dont les fleurs sont axillaires el terminales, et les 64 ATT feuilles alternes et ovales. L'une vient àe l'Asie boréale , c'esl I'Atraphace épineux ; l'autre de l'Ethiopie , c'est I'Atra- PHACE ONDULÉ, (b.) ATRICHIE, Atricliium. Genre de plantes de la famille des mousses, établi par Palisot Beauvois pour placer la Rrye on- dulée de Linnseus. DecandoUe l'a appelé Oligotriche. Il a pour caractères: une coiffe simple, garnie de poils très-rares; un péristome garni de dents repliées en dedans et sup- portant une membrane percée à jour ; un opercule mamil-' laire. (r.) ATRIPLETTE , ATRIPLOTTE. Nom vulgaire de la petite fauvette rousse ou du Pouillot COLLYBITE. (v.) ATRIPLICÉES. F. Chehopodées. (b.) ATROPE , Atropus. Poisson que Schneider avoit placé parmi les Brèmes , mais que Cuvier regarde comme devant former seul un genre voisin des Chrysostoses. Ses caractères sont : corps comprimé ; museau très-court , dépassé par la mâchoire inférieure ; une seule dorsale à deux ou trois épines , et dont ufle partie des rayons mous se pro- longe en fils ; une ligne latérale carénée, (b.) ATROPOS. V. Vipère d' Amérique, (b.) Shinx. (desm.) ATSCHI. C'est le piment, (b.) ATT, ASP, ABECHA. Noms du cheval dans divers dialectes persans, (desm.) ATT/VGAS. Oiseau dont les anciens ont beaucoup parlé , €t au sujet duquel les modernes n'ont pas moins disserté , sans que ni les uns ni les autres l'aient désigné assez clairement pour le distinguer d'une manière assez précise. Cette incer- titude a enfin Jfeparu , grâce aux recherches d'un savant ob- servateur de la Tiature. V. le tome I.*"" des Mémoires de l'aca- démie de Toulouse , dans lequel Picot-Lapeyrouse a prouvé que Vattagas des anciens et des modernes est le même oi- seau que le Lagopède. V. ce mot. (s.) ATTAGAS BLANC. V. Lagopède, (s.) ATTAGEN. V. Lagopède, (s.) ATTAGENE, AUagenus^ Lat. Genre d'insectes de l'ordre des coléoptères, section des pentamères , famille des clavi- cornes , et qui diffère du genre des dermestes^ dont il a été distrait, par les antennes dont la massue est allongée , avec le derni'^r article fort long, dans les mâles; par les palpes maxillaires ])lus allongés et plus grêles, et par l'absence d'une dent cornée au < ôlé interne des mâchoires. Je rapporte à ce genre les dermesles : pellio undatus,viginii~ punrtatus, trijasciaius^ macellarius^ de Fabricius. L'AttagÈNE ONDÉ, Dermestes undatus , Oliv., coL tom. 2, ATT 03 ii.o II, /ai. I .fig. 4 , est obloilg, uoir, avec une laclie blanche de chaque côté du corselet, une troisième au milieu de son bord postérieur, et doux raies Iransverses sur les étuis, de la même couleur, et formées aussi par un duvet. Gommuu aux environs de Paris , sur les arbres, (l.) ATTAGOS. V. Atagos. (s.) ATTALÉE , Attalea. Genre de Palmier, (b.) ATTALERIE. Nom indien de la Coutarde de Cey- LAN. (B.) ATTARAK. Au Groenland, c'est le Puoque À croissant dans sa première année. 11 est blanchâtre, (desm.) ATÏARSOAK. Nom groënlandais du Phoque À crois- sant lorsqu'il atteint sa cinquième année , époque à laquelle il est dans toute sa force, (s.) ATTE,yi//i«. M. Walckenaernomme ainsi les arachnides qui sont connues sous le nom à.' araignées sauteuses^ qui apparu tiennent à mon genre Saltique. V. ce mot et les articles Aranéides et Araignée, (l.) ATTEIKSIAK. Phoque à croissant dans îa seconde année de son âge ; il est gris, (desm.) ATTELA.be, Altelabus. Genre d'insectes de l'ordre des coléoptères , section des tétramères , famille des rhincho- phores ou porte-bec, et qui se distingue des autres de la même famille, parles caractères suivans : point de labre appa- rent ; palpes très-petits, coniques; antennes droites, de onze articles, dont les trois derniers forment une massue per- foliée ; trompe courte, large, dilatée au bout; point de cou apparent ; mandibules fendues à leur extrémité ; jambes ter- minées par deux forts crochets. Le genre A^?, attelabes , dans la méthode de Linnœus , est composé de coléoptères très-diiîérens quant à leur organisa-^ tion età leurs habitudes, et ne comprend qu'une seule espèce du genre qui porte aujourd hui ce nom. Geoffroy désigne dà la même manière les lihtcr ou Escarbots de ce naturaliste, et forme avec V uttëîabe du coudrier de celui-ci, et quelques- autres insectes très-analogues, un genre fort naturel , celui des Eecmares ou rlnnomucer. Eabricius, en l'adoptant, lui a conservé la dénomination linnéenne A''uitdabe. Ce genre a subi depuis, par lés travaux d'Hcrbst, de Clairville et d'Oli- vier, plusieurs changemens, de sorte que le genre des atte- labes, propremerit dit, esl maintenant reslrelhtauxespèces qui offrent les caractères exposés ci-dessus; mais, en général, les coléoptères compris dans le genre primitif des becmares ou atlelabes, vivent à peu près de la même manière, et se res- semblent beaucoup dans leur prcmitr cial. Leurs larves sont 66 ATT 4es vers mous, blanchâtres, sans pattes, dont le corps est assez gros et Composé de douze anneaux peu distincts, et dont la tête est dure , écailleuse et armée de deux mâchoires assez solides. Elles vivent toutes de substance végétale ; elles attaquent les feuilles , les fleurs , les fruits et les tiges des plantes. Elles se nourrissent dans leur substance, ou elles roulent les feuilles et en rongent le parenchyme. Elles chan- gent plusieurs fois de peau, et, parvenues à toute leur gros- seur, elles filent une coque de soie, ou la construisent d'une espèce de matière résineuse , assez solide , et s'y transfor- ment en nymphes, d'où elles sortent au bout de quelque temps sous la forme d'insectes parfaits. Lorsque ces larves sont nombreuses , elles font beaucoup de tort aux végétaux , soit en les privant de leurs feuilles , soit en attaquant les jeunes pousses , soit enfin en rongeant les fleurs et les fruits ; et il est d'autant plus difficile de s'en ga- rantir, qu elles ne se montrent que par les ravages qu'elles font. Elles ne travaillent point à découvert, mais enfermées au milieu d'une lige ou au centre d'un fruit, qu'elles rongent insensiblement ; on n'est averti de leur présence que lorsque le mal est sans remède. C'est ordinairement sur les plantes qui ont nourri les larves, que l'on trouve les insectes parfaits. Us sont quelquefois sur différentes fleurs, dont ils retirent la liqueur mielleuse; quel- ques-uns aussi se nourrissent du parenchyme des feuilles ; mais, moins dangereux et moins voraces que leurs larves, les torts qu'ils causent aux végétaux sont bien moins considé- rables. Leur grandeur s'étend depuis une jusqu'à quatre et six lignes. AttelabE FÉMORAL, Atlelabus femoralis^ OWs. ^ ro/. n.^Si, pi. I, fig. 12 : noir, luisant; corselet arrondi ; élytres pu- bescentes , avec des stries pointillées; cuisses postérieures très-renflées dans l'un des sexes. Sur différens arbres , et particulièrement sur le bouleau. Attelabe laque , Aitelabus curcuUon9ides , Linn. ; Oliv. , ihid. , pi. I ifig. I : noir; corselet et élytres rouges. Sur diffé- rens arbres, sur le chêne spécialement. Attelabe loîsgimaîsE, Attelabus longimanus ^ Oliv. ibid. pi. I , fig. 4 • brun ; pattes antérieures très-longues ; cuisses renflées, épineuses. A Cayenne. (l.) ATTERRISSEMENT. Amas de limon, de sable et de pierres roulées que les fleuves entraînent dans la mer , et qu'ils accumulent à leur embouchure. Comme ils furent jadis in- comparablement plus considérables qu'aujourd'hui , à cause dt: la grande élévation primordiale des monlagnes , leurs al~ ATT 67 ienissemens furent immenses. Il suffit de jeter les yeux sur les contrées situées près de l'embouchure des fleuves , pour re- connoîlre que leur sol est entièrement composé de déblais , que ces fleuves ont entraînés dans leur cours. La Basse-Egypte est si évidemment un alterrissement du Nil , que les anciens mêmes Tavoient déjà reconnu. La Hol- lande et toutes les côtes jusqu'à l'Elbe , sont des alterrissemens des fleuves qui se jettent dans la mer d'Allemagne. Le sol de Pétersbourg est un atterrissement de la Neva , qui nest pas même encore consolidé ; il n'est composé que de limon jus- qu'à plusieurs toises de profondeur, et l'on ne peut y cons- truire que sur pilotis. Les atteirisseviens , en général , m'ont fourni une preuve de la diminution graduelle de la mer , qui a paru , à d'excel- lens esprits , portée jusqu'à l'évidence. En effet , puisqu il y a des milliers de rivières qui charrient journellement à la mer les bancs de sable et de gravier qu'on voit se former à chaque crue , et que la crue suivante entraîne , la mer devroit bientôt refluer sur le continent , si aile n'éprouvoit pas une diminu- tion proportionnée. ( V. mon Hist. nat. des Minéraux , inirod. p. X. ) V. Terra IIS d'Alluvion. (pat.) ATTHIS, Gracida atthis , Lath, Oiseau du genre des Mai- nates de cet auteur et de Gmelin. Il suffit de lire la description de cet oiseau pour voir que ce n'est point un mainate, ni un corbeau , comme le dit lias- se! quilz imiter ^ pag. i4o)> ni un étoumeau , à la suite des- quels Sonnini l'a placé dans ses additions à VHist. nat. de Buf- fon ; ni enfin un merle., comme le disent quelques ornitholo- gistes , mais bien , comme l'assure M. Savigny, notre Martin PÉcuEUR. V. ce mot. (v.) Le même nom à'aiihis a été donné , par quelques natura- listes , à d'autres oiseaux d'espèce différente de celui de cet arlicle. Aldrovande l'a appliqué au rossignol ., et les anciens poètes en faisoient le nom de ['hirondelle , tandis qu'ils dési- gnoient quelquefois le rossignol par la dénomination â^atUca aies. (s. V.) ATTI-ALU. C'est le Figuier à grappes, (b.) ATTICUS. Nom de I'Esturgeon. (b.) ATTIER. Nom vulgaire, dans nos colonies , du Corossol ' À fruit écailleux. (b.) ATTIGBRO. On a dit que les Iroquois donnoient ce nom au Raton ? (desm.) ATTI-MEER-ALON. Espèce de figuier de l'Inde, (b.) ATTOMBISSEUR(FoHcon«me).C'est aipsi que l'on ap- pelle les oiseaux de proie dressés à la chasse du héron, (desm.) 68 AT T ATTRACTION. Ce mot désigne, en général, toute force qui tend à pousser les uns vers les autres divers corps ou di- verses parties d'un même corps. On en reconnoît dans la nature de plusieurs espèces, qui se distinguent soit par la na- ture des circonstances dans lesquelles elles s'exercent , soit par les lois suivant lesquelles leur intensité croît ou décroît quand la distance des corps attirés varie. \J attraction céleste^ appelée aussi giu^itation universelle ^ est celle qui s'exerce entre les grands corps de notre système planétaire , et qui sollicite toutes les parties les plus intimes de leur masse. Son intensité est proportionnelle à la masse attirante, et réciproque au carré de la distance du point attiré : c'est-à-dire qu'à une distance double , elle est quatre fois "iiioindre , à une distance triple, neuf fois, et ainsi de suite. Newton , qui a établi le premier les lois de cette force uni- verselle , en a fait connoître aussi l'immense influence dans les grands phénomènes de la nature. Combinée avec une im- pulsion primitive , elle fait décrire à la terre et aux autres planètes des orbites elliptiques dont le soleil est un des foyers, €t qui , en s'allongeant indéfiniment , deviennent les orbites paraboliques des comètes. C'est elle qui fixe de même les di- vers systèmes de satellites autour de leur planète, et qui règle leur cours. C'est encore elle qui produit la pesanteur à la sur- face de la terre et des autres corps célestes , le poids n'étant que l'effort total des forces attractives. C'est elle qui , com- binée avec la force centrifuge du mouvement de rotation , et agissant sur des masses encore fluides, a élevé l'cquateur des planètes et aplati leurs pôles ; c'est elle qui produit la nutation de Taxe terrestre, la précession des équinoxes, ainsi que le flux et le reflux des mers. Tous ces phénomènes sont autant de conséquences nécessaires et calculables du principe cle la gravitation universelle ; principe qui se déduit lui-même rigoureusement des lois générales découvertes par Kepler tîans les mouvemens célestes , à l'aide d'une immense série d'observations habilement combinées. Outre l'espèce d'attraction que nous venons de considérer, il existe encore d'autres forces dont la ten/lance est pareifli' , mais qui se développent seulement lorsque les molécules de la matière sont rapprochées les unes des autres à de très-pe- lites dislances. Ce n'est pas pour cela que leur action soit réellement limitée : au contraire , elle s'étend aussi indéfini- ment dans l'espace; mais son intensité décroît avec Téloi- gnement d'une manière si excessivement rapide , qu'elle ne peut, pour ainsi dire, produire d'effets sensibles que tout près du contact. Ce sont ces forces qui produisent tous les phénomènes chimiques j la réfracliyo dç i^ lumicx«i cl l'as- A T U C^ censîon ou la dépression des liquides hors de leur niveau na- turel dans des tubes très-étroits. 11 est vraisemblable qu'elles sont des résultats d'une loi d'attraction générale , modifiée par la figure des particules matérielles, de même que la précession des équinoxes et la nulation de l'axe terrestre ré- sultent de la seule force d'attraction universelle modifiée par l'aplatissement de la lune f^ de la terre. Ces modifications , dépendantes de la figure, disparoissent avec l'éloigncment; et il ne reste de sensible que la loi générale de l'attraction réci- proque au carré de la distance. On observe encore dans la nature des forces attractives d'une. autre nature, qui s'exercent seulement entre certains corps, ou entre des corps modifiés d'une certaine manière. Telles sont les attractions magnétiques et électriques , les premières ayant lieu seulement entre les métaux susceptibles d'aimantation , et les dernières seulement entre les corps amenés à l'état électrique par la communication ou le frot- tement. Il se produit aussi dans ces différens cas des forces répulsives. Coulomb a fait voir que les unes et les autres sui- vent les lois de Pattraction céleste , proportionnelle aux masses et réciproque au carré des distances, (biot.) ATTRAPE-MOUCHE. Nom vulgaire du Gobe-mou- che, (v.) » ATTRAPE-MOUCFÎE. Plante de la Caroline , dont le^ fouilles se ferment lorsqu'une mouche se pose sur leur disque. F. au mot Dionée. Oji donne aussi ce nom à deux ou. trois espèces de Lych- SIDES, qui sont plus visqueuses que les autres , et à la tige desquelles les petites mouches collent leurs pattes ou leurs ailes, de manière à ne pouvoir plus se dépêtrer ; ainsi qu'a I'Apocin anduosème , dont les étamines sont si irritables , que les mouches qui se posent dessus les font contracter de î|ianière qu'elles se trouvent prises par les pattes , et que les efforts qu'elles font pour s'en aller ne servent qu'à les faire resserrer davantage. V. aux mots Lychnide et 7\rociN. (b.) ATUCO. Dans l'Am^irique méridionale, c'est !e Tatoip cachicame. (desm.) ATUN. Arbre dont les feuilles sont alternes et lancéo- lées ; les fleurs, en grappes terminales, composées de cinq pétales, de plusieurs étamines et d'un ovaire supé- rieur; son fruit est une noix uniloculaire , dont le brou est très-épais, et recouvre un noyau oblong, de la grosseur d'un œuf de poule, que les Malais râpent pour s'en sei-vir comme d'épices, dans le bat d'exciter Tappétit. yo A T Y Cet arbre croît dans les Moluques, et se rapproche du MoLAVi. Son bois est dur, mais cassant et peu durable, (b.) ATY. TSom du Piment, f s.) AT7CHIE, AiyrMa. Hjffm. Genre d'insectes de l'ordre des lépidoptères, famille des zygénides, ayant pour ca- ractères : antennes bipectinées dans les mâles, simples dans les femelles : palpes extérieurs ou labiaux , s'élevant notable- ment au-rlelà du chap.'ron , très-velus ; ailes courtes ; des épines fortes à l'extrémité des jambes postérieures. Ce genre est formé avec le sphinx appendiailafaà''Esi^er, îepid. iom. 2 , fah. ?>'rt^Jis;. 5. 6, la fem.; o\x\c sphinx chimera ^A^WvA)- ner, lepi/I. sphinx, tab.i.^g. i. la femelle, qu'il a ensuite placé» avec les noctuelles, pi. 64- , 3i4. et 3i5. (l.) ATYE, Alya, Leach. Genre de crustacés de l'ordre Ac% décapodes , ifamille des macroures , section des salicoques , ayant pour caractères : les quatre pieds antérieurs égaux , avec le dernier article fendu ; la troisième paire plus grande, inégale, sans doigts, terminée par un simple crochet, ainsi que les suivantes ; queue large avec le feuillet du milieu' de sa nageoire terminé un peu en pointe et arrondi. Atye raboteuse, ^/jflscrt/vra, hedich. Lin. Soc. tmtis. tom'S.l ^ pag. 34.5. Bec caréné , trifide : dent du milieu plus longue ; les six pieds postérieurs ayant des aspérités : le dernier article des quatre premiers très-poilu. Du Musée britannique. Patrie inconnue, (l.) ATYLE, y^/j/iw, Leach. Genre de crustacés, de l'ordre des amphipodes , très-voisin du genre des talitres et de celui des dexamines du même auteur. Les antennes supérieures sont simplement un peu plus courtes que les inférieures ; les yeux sont insérés de chaque côté, près d'un avancement antérieur du test en forme de bec. L'Atyle caréné , Aiylns cnrinatns , Leach. Zool. miscell. II. 12. iab. 69. Bec incliné ; les derniers segmens carénés et prolongés postérieurement en pointe aiguë. Patrie in- connue. Le gammanis nugax de Fabricius , figuré par Phipps , dans .son A oyage au Pôle boréal, pi. \2.^ji-g. 2, est peut-être du même genre. ( L. ) ATYOUARAGLE. C'est la Parthénie hystérophore. ATYPE, Atypus, Lat. Genre d'arachnides, de l'ordre des pulmonaires, famille des aranéides , section dés territèles , cl qui a pour caractères : lèvre très-petite, recouverte parla base des mâchoires ; palpes insérés sur une dilatation in- férieure du bord extérieur de ces dernières parties. A T Y 71 L'araignëe nommée ^^ic^a par Sulzer, qu'il avoit décou- verte en Suisse , et que M. Bosc a trouvée le premier dans les environs de Paris , m'a servi de type à l'établissement de ce genre ( Hisf. nat. des crustacés el des insectes, tom. 7 , pag. 168 ). M. "Walckenaer a depuis substitué au nom d'ATYPE , Atypiis ( difforme ) que je lui avois imposé , celui d'oletère , oletera. Par la petitesse de la lèvre , la forme et la direction des mandibules, la disposition des yeux, les atypes ont évidemment de grands rapports avec les mygales; mais leurs palpes, ainsi que dans toutes les aranéides suivantes , sont insérés un peu au-dessus de la base extérieure des mâ- choires, et sur une dilatation ou espèce d'oreillette de leur côté extérieur , comme dans les ségestries , les dysdères et quelques autres genres de celte section. La peau de la partie antérieure et supérieure de l'abdo- men est, dans les mâles, seulement d'une nature plus ferme et plus solide ; elle y forme une plaque écailleuse et luisante. Telles sont les différences que l'on remarque entre les atypes et les mygales. Les palpes de la femelle sont terminés par un crochet pectine. Dans les mâles , le dernier article est en forme de cône allongé et un peu courbé ; il offre , en dessous , près de sa base , un corps saillant, corné , luisant , et qui paroît composé de deux articles , dont le premier , ou celui de la base, transversal ; le second plus grand , globuleux , creux en dessous, et portant à son extrémité une petite pièce comprimée, un peu transparente et un peu contournée en forme d'un demi-entonnoir irrégulier et unidenté. Ce sont les organes sexuels : par la forme du dernier article de ces palpes , par l'insertion des organes sexuels , on voit que les atypes s'éloignent des mygales. Les pattes sont allongées, et ont , au bout , deux petits cro- chets pectines ; la première paire et la quatrième sont les plus longues et presque égales entre elles ; la troisième est la plus courte. L'extrémité postérieure de l'abdomen présente deux fi- lières plus longues , cylindracées et composées de quatre ar- ticles, dont le dernier plus long et cylindrique; quatre autres mamelons inférieurs , mais d'une seule pièce , et dont les deux extérieurs à peine sensibles. L'atype de Sulzer a été retrouvé plusieurs fois autour de Paris , et dans cette ville même , depuis la première décou- verte qu'en avoit faite M. Bosc. Je l'ai vu en grande quantité, au mois de juillet , dans un terrain couvert de gazon et en- 7= A T Y iremclé tie monssc , faisant partie d\m «iclos sîlu»? au î)as an coteau de Belle-Yue. Chaque individu se creuse une galerie cylindrique , d'a- bord horizonlalc , s'inclinant ensuite , et profonde d'environ deux à trois déciinèires. Un tuyau d'une soie très-serrée, blanche , un peu couvert de terr€ , et construit sur le même modèle, en occupe Tintérieur, et sert, à l'animal, de domi- cile proprcmenl dit. C'est au fond de ce tuyau que la femelle place ses œufs , formant un paquet ovoïde enveloppé d'un€ toile blanche et fixé aux deux boufts avec de la soie. Ces ara- néides parois?t'nl être noclurufs. M. Alexandre Brongniart^ directeur de la manufacture des porcelaines de Sèvres , nt'a mis à portée de recueillir ces observation^, en me conduisant sur lé lieu mémo où cette espèce avoit été trouvée. M. de Jîa- soche , habile naturaliste , a découvert dans les environs de Séez, un atype qui diffère, du moins comme variété, de l'espèce précédente. Il est brun, et son nid est proportion- nellement plus grand. Atype de Sulzer, Atypus Suhrri , Latr. Gen. misf. et inser.t. iom. i, pi. S^Jîg. 2, md/e; nlélèrc dlffonne^ Walck, Uhi. desaran.fig. i^faJi.^.h mule; (iranea picea ^ Sulzer, Gen. iuscrl..^ pi. 3o, fis;. 2. 11 est noir ou noirâtre, luisant, peu velu, et long de près de deux centimètres. Les crochets des mandibules sont d'un brun foncé. L'abdomen est obscur , et a , dans le mâle , une plaque coriace , luisante , située à sa partie supérieure, près la base. Les jointures des pâlies paroissent blanch.^lres , à raison de la couleur de la mem- brane qui réunit les arlicles. La poitrine a tout autour de petites impressions arrondies. Celte espèce se trouve en Snisso cl dans toute la France. (E.) ATYRION, Àthyriitm. Genre de FouGÈRE.s établi par Ixoth , mais qui rentre dans le genre Aspidion de Swartz. ATYS , Sim'in nfys ., And. Yolci un singe qui éloit déjà connu, .à ce qu'il paroît , du temps d'Albert Séba, qui l'a fi- guré dan«; son T/'iesaimis ver. naiur. , t. i , pi. /^8 , fig. 3, sous le nom de grand singe, hianc des Indes orientales. Audebert en a donné une nouvelle figure dans sou Histoire des Singes (^ fum. ^, fecf. 2, nddit. V. aussi Biiffov (Edit. Sonn. , t. 3G,p. jjj, pi. 58,^0-. 8, par Ldtreille.) Cet animal appartient au genre des GuENOTîS. J'. ce mot. On suppose que c'est le rercopi- ihecvs senex d Erxleben , Syst. reg. anim. , p. 24. fvinEY.) ATYS , Alys. Genre de Coquille établi par Deuvs Monl- ort , aux dépens des Bulles de Linnrcus. Ses caractères sont î A U B 73 coquille libre, «nivalve , h spire intérieure roule'e sur elle-* înème, formant la navette; le dernier tour de spire ren- fermant tous les autres; ouverture arrondie, irès-évasée ; lèvre extérieure arrondie. L'espèce qui sert de type à ce genre est la gondole papy- racée ou la grande goiuhle ■ Aq Dargenville, coquille de près de deux pouces de diamètre , grise , et originaire des cotes d'Afrique. 11 est probable que ce mollusque recouvre toute sa co- quille par des tégumens , ou par son manteau ; car elle est constamment lisse et dépourvue d'épiderme ou de drap ma- rin ; elle est extrêmement légère et presque papyracée. Le genre Jtys renferme encore deux ou trois autres es- pèces, (b.) AUAK ou AUEK. Au Groenland, c'est le Morse, (desm.) AUBÉPIN, ou AUBÉPINE, ou ÉPINE BLANCHE, f»u NOBLE-EPINE ,' Crotœgv.s oxyarantha^ Linn. Cet arbris- seau très-épineux , du genre des Néfliers , est propre à en- tourer et à défendre les plantations, c'est-à-dire, à faire d'excellentes haies : on le taille aisément. Quoiqu'il affecte assez naturellement la forme de buisson , cependant , aidé par la culture , il s'-élève , dans quelques terrains , à la hau- teur d'un arbre de médiocre grandeur. Il n'est pas moins agréable qîi'utile ; ses fleurs i-assemblées en bouquets of- frent un joli coup d'œil , et parfument l'air au printemps ; ses feuilles plaisent à toute espèce de bétail ; et ses fruits , attachés long-temps aux branches, attirent, pendant l'hiver, par leur éclat, les oiseaux qui s'en nourrissent : on en fait une boisson fermentée ; enfin , son bois , tràs-dur et très- égal, est, après le buis, un de ceux qu'on recherche le plus pour les ouvrages de tour. Ces avantages ont dd porter à cultiver particulièrement \ aubépine : aussi , à force de soins , en a-t-on obtenu de jo- lies variétés. Les plus connues sont V épine a jleur double ; \é~ pi ne à fleur rose ^ double; V épine ii fruit jaune ; V épine à petites feuilles; celte dernière est préférée pour les haies, parce que ses branches croissent plus serrées et plus rapprochées les unes des autres. Toutes ces variétés se greffent sur l'espèce, le plus sou-* vent à œil dormant. Comme on les recherche beaucoup , elles se trouvent dans toutes les pépinières. Pour former des haies ^aubépine , on en sème la graine eïi place ou dans une pépinière , ou on plante des pieds arra- chés dans les forints. Le semis est plus long, mais plus sAr. La graine ne levant que deux ans après sa récoke, \S 7^ A U B est avantageux de la de'poser , en attendant , en masse , dans un trou creusé à deux pieds de profondeur dans une terre sèche , ce qu'on appelle mettre au germoîr. Alors elle lève de suite. Les plants venus dans les pépinières peuvent être mis en place à leur seconde année. Deux ans après , il est bon de recéper le plant, s'il est disposé en haie, pour lui faire pousser de nouvelles tiges plus nombreuses et mieux garnies de branches. Toutes les espèces étrangères de Néfliers, dont quelques- unes sont très-belles, tous les Poiriers, les Sorbiers, les Pommiers , peuvent se greffer avec succès sur Ymibépine ; mais comme ses racines sont moins fortes et moins nom- breuses , les arbres qui résultent de ces greffes , lorsqu'ils appartiennent aux grands poiriers ou aux sorbiers , restent plus foibles , ce qui est souvent un avantage. Quelques personnes croyoient que les fleurs odorantes de Vépine blanche corrompoient le poisson : les expériences que Parmentier a faites à ce sujet, ont détruit ce préjugé, (d.) AUBEPiGlNE. Espèce de Morelle. (b.) AUBERTIE , yluhertia. Arbre à feuilles opposées , en- tières ou émarginées ; à (leurs jaunâtres , très-petites , dispo- sées en grappes axillaires, qui croit sur les montagnes les plus élevées de Tile de la Réunion , et qui , selon Bory-Saint- Vincent , Voyage aux îles d'Africjue ^ pi. i8 , forme un genre dans la tétrandrie tétragynie» Ce genre offre pour caractères: un calice à quatre divisions; quatre pétales ; quatre étamines ; un ovaire supérieur, sur- monté de quatre styles ; quatre capsules oblongues, carénées, sujettes à avUrter , uniloculaires , s'ouvrant latéralement et contenant une à trois semences. Les Ampacs de Fvumphius rentrent dans le même genre, (b.) AUBIER,y4/iM/w/m. Partie deTarbre placée entre Técorce et le bois. V. Arbre, (tol.) AUBIER. V. Obier et Saule, (b.) AUBIFOIN. C'est le Bleuet, (b.) AUBITON. C'est encore le Bleuet, (b.) AUBLETIE. C'est la même chose que l'ApÉlBA , ou une espèce de Verveine ( Verbena longifiora ). Gœrtner a aussi donné ce nom à un genre qu'il a établi pour placer quelques espèces de Palétuviers , Rhizophora , Linn. , qui ont , ou paroissent avoir la corolle polypétale. C'est le Blatti , Sonnerada. Loureiro a encore donné le même nom à un genre de sa façon , qui ne paroît pas différer des Paliùres. (b.) A U C 75 AUBOUR. La Vior>^e aubour et le Cytise des Al- pes s'appellent ainsi dans quelques lieux, (b.) AUBKEGUE. On donne ce nom, dans le département de l'Aveyron , à une terre argileuse qui contient des Bélem- KiTES , des CoRîSES d'Ammon , et autres coquilles antédilu- viennes. C'est une véritable Marne de fort mauvaise nature sous les rapports agricoles, (b.) AUBRESSIN. Synonyme d' Aubépine, (b.) AUBRiER. F. Hobreau. (s.) AUBUSSEAU. On donne ce nom , à la Rochelle et sur toute la côte voisine , à un petit poisson argenté , qui est bleu sur le dos. Sa mâchoire inférieure est plus longue que la su- périeure , et se recourbe. Ces caractères convenant à plu- sieurs poissons , il est difficile d'indiquer le genre de celui-ci avec certitude. La chair de Vaubusseau est très-bonne à manger lorsqu'elle est frite. On le pêche avec un filet , qu'on tend en courtine sur la vase lors de la retraite de la mer. (b.) AUCHA. INiéreinberg dit que ce nom est attribué par quelques auteurs aux Sarigues, (s.) AUCHENIE , Aiichenia. Illiger , dans son Prodrome , change ainsi le nom de Lama donné à un genre de mammi- fères de l'ordre des ruminans et voisin de celui des chameaux, parce qu'il a adopté pour principe de ne laisser à aucun genre les noms triviaux ou de pays, que les naturalistes ont souvent adoptés pour les désigner. Nous pensons au contraire qu'il est convenable de conserver, autant qu'il est possible de le faire , les premières dénominations en usage , afin d'éviter la con- fusion dans la synonymie. C'est pourquoi nous renvoyons au genre Lama, (desm.) AUCHENOPTERES. Synonyme de Jugulaires, (b.) AUCHENORINGUES ou COLLIROSTRES, Dumé- ril. Famille d'insectes composée des g^tnircs fu/gore et dga/e de Linnseus. V. Hémiptères et Cicadaires. (l.) AUCUBE, ylucuha. Genre de plantes de la monoécle té^ trandrie et de la famille des rhamnoïdcs , dont les caractères sont d'avoir : un calice urcéolé, à quatre dents, et persistant; quatre pétales caducs , insérés au sommet du calice ; une fleur mâle ayant quatre étamines attachées au-dessous des péta- les , et alternes avec eux ; une fleur femelle ayant un ovaire inférieur surmonté d'un style épais , couit et persistant , à stigmate siujple et capilé ; une baie presque charnue et mo- nosperme. Ce genre ne contient qu'une espèce, qui est un petit arbuste du Japon , dont les feuilles sonl rapprochées au sommet Ji-s 7^ A U G rameaux, pcliok'cs , opposées, d'urt rcrf souvent tacîié de jaune. Les fleurs sont disposées en panicules terminales. Cet arbuste se cultive à Paris dans les orangeries , et s'y multiplie de boutures avec la plus grande facilité. 11 n'est re- marquable qu'à raison de la marbrure de ses feuilles, (b.) AUDIAN-TÎOULOHA. Espèce de Pithone. (b.) AUGEE , yiugea. Genre de plantes dont les caractères sont d'avoir ; un calice divisé en cinq parties: point de corolle, i.'iais un nectaire à dix dents , qui en tient lieu ; dix étamines ; im pistil ; une capsule à dix loges. • Ce genre ne comprend qu'une espèce, qui croît an Cap-dc Bonne-Espérance , où elle a été observée par Thunberg. Elle n'a encore été i\i figurée ni uiêuie décrite complète- ment, (b.) AUGIE, Aiif;}a. Arbre k feuilles pinnées avec impaire, à folioles lancéolées, très-entières, petites, au nombre de cinq de chaque coté ; à ileurs pâles, disposées en panicules pt'es— que terminales , qui forme un genre dims la polyandrie mo- tiogynie et dans la famille des guttiers. Ce genre offre pour caractères : un calice très-petit, tron- qué; une corolle à cinq pétales oblongs; une centaine d'é- lamines ; un ovaire supérieur comprimé , surmonté d'un slyl^ h stigmate obtus; une drupe presque lenticulaire, fort petite, renfermant une noix monosperme. Uaiigie se trouve dans les forets de la Chine ,, de la Co- chinchine et des pays voisins. Il découle de son écorce une liqueur résineuse , qui est le véritable vernis de la Chine , et qui fournit, par sa seule exposition au soleil, le beau laque noir qui couvre les petits meubles qu'on apporte de ce pays, et qui sont si estimés à raison du brillant et de la solidité de leur couleur. On doit à Loureiro de nous avoir fait connoître botanique- mcnt cet arbre, qui, quoique mentionné par plusieurs voya-^ geurs anciens, et même f;guré dans Kempfçr et Charlevoix, cloit confondu avec le remis du Japon, qui est un Sumac. Outre son emploi comme vernis , emploi qui se varie de mille manières en le mélangeant avec des couleurs ou avec d'autres substances, le suc de Vaugic sert encore à la méde- cine. On le regarde comme échauffant, résolutif, emména- gogne et anlljclininîiquc. Ses qualités acres s'affoiblissent par rébullilion; el c'est ordinairement après cette opération préliminaire qu'on l'ordonne, soit en décoction, soit en pi- lules. 1/âcreté du vernis de Vaugie est si forte, qiie son extraction fn devient dangereuse. Aussi cxistc-1-il en Chine de? rè:;le-i A U L 7^ mens de police, qui ordonnent que ceux qui le recueillent se frottent d'huile avant et après leur travail, aient des bottes, des gants et un masque. On ne fait que trois à quatre incisions à chaque arbre, et on place, au bas de chacune, une coquille destinée à recevoir le vernis qui en sort. Il ne faut que trois heures pour épuiser un arbre au moyen de ces entailles ; mais on peut les renouveler jusqu'à trois fois , dans le cours d'uu été, sans inconvénient pour l'arbre. Les Chinois distinguent plusieurs espèces de vernis quî tirent leurs noms des divers cantons d'où on les retire. Le plus estimé est le nicn-tsl. 11 est très-noir et rare. Celui qui vient ensuite est le roaanf;-si , qui tire sur le jaune. On le mêle ordinairement avec l'huile du Tongchu pour remplo)ier avec plus d'avantage. L'application de ce vernis demande de l'habileté ; car il faut que les couches soient extrêmement minces , qu'elles se sèchent promptement , et qu'il ne s'y mêle aucun objet étranger. On polit chaque couche avant d'appliquer la sui- vante. Ce sont les difficultés et la longueur de ces opérations qui rendent les ouvrages de vernis assez chers , même en Chine. ISaugie n'a pas encore été introduit dans les jardins d'Eu- rope ; il y a cependant lieu de croire qu'il s'y conserveroit , et même se multiplieroit en pleine terre, au moins dans les parties méridionales. Quoique cet arbre ait quelques rapports avec les Bada- MiERS, il ne peut pas leur être réuni, à raison de son ovaire mpérieur, de sa corolle et du nombre de ses étamines. (e.) AUGITE, V. Pyroxène. (luc.) AUGUENILLA. C'est une Jovellane. (b.) AUGUO. C'est la ZosTÈRE. Voyez ce mot et celui ÇioÉMON. (b.) AUJON. Altération du mot Ajoisc. (b.) AUKEB. Nom arabe d'un Aigle, (y.) AUKPALLARTOLIK. Nom groënlandais du Coq. (v.) AULACIE , Aulacia. Petit arbre à feuilles alternes, pé- tiolées, lancéolées, en faulx , presque crénelées, glabres; à fleurs d'un blanc verdâtre , disposées en grappes lâches et ter- minales , qui forme , dans la decandrie monogynie , un genre gui diffère à peine du Vampi de Sonnerat. Il offre pour caractères: un calice à cinq dents;, une corolle à cinq pétales oblongs , droits , épais , à quatre sillons inté- rieurs ; dix étamines , dont cinq alternes plus longues ; m) ovaire supérieur surmonté d'un style épais, à stigmate cou- rexc ; une petite baie ovale à çiiiq loges dispermcs. 78 A U L Vaulacie croît dans les forêts de la Cochinchine ; se» feuilles, en décoction , passent pour emménagogues. (b.) AULAQUE, Julacus, Jur. Genre d'insectes de l'ordre des hyménoptères , section des porte-tarières, famille des pupivores , tribu des ichneumonides , et qui a pour carac- tères : antennes sélacées de treize articles dans les mâles, et de quatorze dans les femelles; abdomen ellipsoïde, com- primé , aminci insensiblement vers sa base , en forme de pédicule , et inséré à Textrémité d'une élévation pyramidale du bout postérieur du corselet; pattes grêles. Les aulaques ont la tête arrondie el portée sur un cou ; les mandibules courtes , épaisses et dentées au côté intérieur ; les paljes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux , sétacés et de six articles , dont les derniers plus allongés et plus grêles; les palpes labiaux à quatre articles, dont le der- nier un peu plus gros , presque triangulaire; la languette en- tière; une cellule radiale, et trois cellules cubitales, dont les deux premières reçoivent chacune une nervure récurrente, et dont la troisième atteint le bout de l'aile ; le tronc com- primé , un peu élevé sur le dos; et l'abdomen formé de six à sept segmens : celui de la femelle est pourvu d'une tarière saillante, presque aussi longue que le corps, et de trois filets égaux. Ces insectes font le passage des fœnes aux ichneumonides. AuLAQUE STRIÉ , yliilacus stiiatus^ Jur. Hymen, pi. 7, genr. 3. ISoir, avec une grande partie des pieds et l'abdomen, à l'ex- ception de sa base, fauves ; dos du corselet strié. Dans les bois de pin, au midi de la France, et aux environs de Gènes. Il m'a été communiqué par MM. Léon Dufour et Maximilien Spinola. (l.) WLSK^ Aulax. Genre de plantes de la dloécie tétrandrie et de la famille des protées , établi par R. Brown , qui lui donne pour caractères : fleurs mâles en grappes, à calice de quatre folioles, portant les anthères sur leur face intérieure. Fleurs femelles à stigmate oblique, en massue, hérissées et émarginées. Noix saillante, ventrue, barbue, surmontée d'é- cailles subulées. Le Protée à feuilles de pin , dont le Protée À bractée est la femelle , ainsi que le Protée À fleurs en ombelle , constituent ce genre, (b.) AULIQUE. Espèce de Couleuvre, (r.) AULOPE, Aulopus. Sous-genre établi par Cuvier pour f)Iacer le Salmone filamenteux de Bloch, qui vit dans a Méditerranée. Il réunit les caractères des Gades à ceiii des Salmones. (b.) A U N 79 AULOSTOME, Aulostomus. Genre de poisson établi par Lacépède aux dépens des Fistulaires de Linnœus. Il présente pour caractères : des mâchoires étroites , très-allon- gées en forme de tube ; un corps très-allonge ; une seule na- geoire dorsale, située au-delà de l'anale; une rangée d'aiguil- lons réunis par une petite membrane tenant lieu de première dorsale. Ce genre ne renferme qu'une espèce , I'Aulostome chi- nois, Fistularia chinensis^ Linn., qui est connu sous les noms de trompette^ à' aiguille tachetée ^ et qui se trouve dans la mer des Indes et dans celle d'Amérique, où il vit d'œufs de poissons et de vers. On a retrouvé sa dépouille dans les couches volca- niques du Mont-Bolca, près Vérone. Il parvient à plus de trois pieds de long. Sa chair est dure et coriace, (b.) AULX. V. Ail. (b.) AUMAïLLE. Jeune Vache dans les environs de Charle- viUe. (B.) AUMARINO. V. Amarinée. (b.) AUMUSSE. Coquille du genre Cône, (b.) AUNE , Alnus. Genre de plantes de la monoécie tétran- drie, et de la famille des Amentacées , long-temp^confondu par les botanistes avec celui des Bouleaux , mais qui s'en éloigne suffisamment par le nombre de ses étamines , qui «st de plus de douze dans ces derniers , et encore plus par l'aspect. Il fait aujourd'hui partie de la famille des Salici- WÉes. Jusqu'à présent les espèces qui le composent , au nom- bre de dix à douze, ont été mal connues ; mais elles n'en sont pas moins distinctes , comme on peut s'en assurer chez Noi- sette , pépiniériste à Paris , qui en possède la collection vi- vante. L'Aune commun , Betula alnus, Linn. , croît promptemcnt, cl son tronc s'élève quelquefois à une très-grande hauteur. Planté sur le bord des eaux , il retient les terres ; dans les prairies, il ne nuit point à la végétation. Il peut être d'une grande ressource pour faire des échalas dans les pays vigno- bles qui manquent d'autre bois : il ne vaut pas l'échalas de châtaignier , de chêne , ni même celui de saule-marsault ; mais il est supérieur à ceux àç. peuplier et de saule. Il se mul- tiplie facilement et de plusieurs manières. S-i graine se sème d'elle-même quand elle n'est pas entraînée par des débor- demens , et les jeunes plantes qu'elle donne peuvent être levées après la première ou la seconde année : ses boutures réussissent aussi bien que celles des peupliers et des saules. ^o A î' N Ses racines, arrachées de terre et replantées, reprennent, pourvu qu'on en laisse une petite partie à découvert : ses grosses souches m(îme , partagées par la cognée en cinq ou six morceaux , fournissent autant de pieds nouveaux. Un moyen encore bien simple de le multiplier , c'est de cou-^ per une branche jeune , forte et bien nourrie , et de l'en- terrer sur toute sa longueur ; des bourgeons percent alors l'écorce de distance en distance , traversent la terre qui les recouvre, et forment plusieurs nouveaux pieds. On peut faire des pépinières en pratiquant l'une ou l'auUe de ces méthodes , et tout possesseur d'un grand terrain hu- mide doit en avoir une. Lorsque cet arbre a trois ans de pé- pinière , c'est le vrai temps de l'arracher. L'année révolue après la plantation , on peut recéper la tige pour former par la suite un taillis , ou bien supprimer toutes les branches sur- numéraires, à l'exception de la plus vigoureuse, si on est dans l'intention de former un arbre. ISaune en cépée pousse avec vigueur , et au bout de six ou sept ans ses longues tiges sont bonnes à couper. Le bois de Vanne se conservant très -long- temps dans l'eau ou dans une glaise humide, est, par cette raison, très- propre aux travaux souterrains : il sert au boisage des gale- ries, et li par Bulliard. On le définit : substance ordinairement membra- neuse ou coriace , d'abord appliquée , par tous les points de sa surface inférieure , sur des troncs d'arbres ou sur la terre, se renversant ensuite , à mesure qu'elle se développe, pour la dispersion des bourgeons séminiformes qui sont sur cette surface inférieure. Le nom à'auriculaire a été donné à ce genre , parce que quelques-unes des espèces qui le composent sont épaisses eï plissées , à-peu-près comme Voreille dt l'homme. Bulliard compte sept espèces de ce {^enre aux environs de Paris , et Gmelin en mentionne dix-hui. en Allemagne , sous le nom de Thelepuore. V. ce mot. Les espèces les plus corcmu;ic*sont : L'Auriculaire tréméloïde , qui est vivace , gélatînoso- cartilagineuse , ciliée par zones en dessus , et creusée de fossettes en dessous. Elle croît sur les vieilles souches d'ar- bres. C'est principalement au printemps qu'on la remarque. L'Auriculaire réfléchie , qui est vivace , coriace et fort mince ; sa surface supérieure est zonée et velue , sa surface inférieure est unie et quelquefois légèrement veinée. Cette espèce se trouve très-communément sur les vieux bois ; elle varie extraordlnairement dans ses couleurs , dans ses dimen- slons , et est souvent imbriquée. L'Auriculaire corticale est vivace , coriace , mince el glabre, jamais latérale; sa surface inférieure , d'abord d'un i)lanc roussâtre , prend à la longue une teinte rembrunie. Ce n'est jamais qu'à la surface inférieure des branches d'arbres mortes, et le plus souvent sur celles qui sont tombées depuis long-temps , qu'on la rencontre, (b.) AURICULE. V. Primevère, (b.) AURICULE t Auricula. Genre de testacés de la classe de$ "Univalves , dont les caractères sont d'avoir : une coquille ovale ou oblongue , à spire peu saillante , à ouverture en- tière , plus longue que large , rétrécie supérieurement ; un ou plusieurs plis sur la columelle , indépendans de la décur- rence du bord droit sur la base du bord gauche. Il a aussi été appelé Melanopside. Lamarck a établi ce genre sur des coquilles que Liunajus A tJ R 83 Aroît placées parmi les Volutes , et Bruguîères parmi les BuLiMES. Elles diffèrent bien peu de celles qui restent dans ce dernier genre. La plus remarquable ou la plus connue des espèces qui le composent , est l'AuRicuLE de Midâs, vulgairement appelé oreille de Midas , coquille terrestre de quatre à cinq pouces de long , qui nous vient de Tlnde ou des îles qui en dépen- dent. Elle est conique , ridée ; sa lèvre extérieure est épaisse, et offre dans son milieu un renflement remarquable. La lèvre gauche est d'autant plus épaisse que la coquille est plus vieille , et forme une saillie sur les parois internes de l'ou- verture contre lesquelles elle est collée. La columelle a deux gros plis dont la direction est différente. Lamarck a décrit sept espèces fossiles de ce genre daçs les Annales du Muséum , lesquelles se trouvent presque toutes aux environs de Paris. Le genre Scarabe lui a enlevé quelques espèces, (s.) AURICULIÏE. Nom de la Griphite. (b.) AURIOL. C'est le Maquereau, (b.) AURIOLE. V. Lauréole. (b.) AURION ou AURIOL. Nom français du Loriot, (s.) AURIPEAU. V. Oripeau. (s.) AURITE. Poisson du genre des Labres, (b.) AUROCHS. On a regardé long-temps V aurochs ou bœuf de montagne des Allemands , unis des Latins , comme la souche primitive de notre bœuf domestique. Il paroît néan- moins devoir constituer une espèce particulière. V. Bœuf. (desm. et s.) AURON. Nom spécifique d'une Couleuvre d'Amérique. (B.) AURONE DES CHAMPS. On donne ce nom à 1' Ar- moise CHAMPÊTRE. (B.) AURONE MALE. C'est l' Armoise aurone. (b.) AITrONE femelle. C'est la Santoline a feuilles DE Cyprès, (b.) AURORAS. Nom d'une Quamoclite du Pérou, Spomea glandulifera. (b.) AURORE BORÉALE ou AUSTRALE. On se sert de ce nom pour désigner un phénomène lumineux qui paroît quelquefois dans l'atmosphère du côté des pôles de la terre , soit au nord , soit au sud. C'est une grande lumière rougeâtre et diffuse , qui s'élève vers le ciel comme feroit la lueur d'un grand incendie. Chaque contrée de la terre ne peut voir que les aurores émanées du pôle dont elle est la plus proche. Elles semblent d'autant plus vives et sont d'autant plus faci- lement observables, que l'on est moins éloigné de ce pôle. «4 A U T Ainsi, nos contrées d'Europe ne peuvent voir que des au- rores boréales , et elles sont beaucoup plus belles en Lapo— nie et en Russie qu'en Italie ou en France. Cook a vu des aurores australes dans les mers du Sud. D'après cela , on voit que la convexité de la terre peut cacher ce météore, et en conséquence , on peut affirmer qu'il ne se forme ni ne s'é- lève à des distances bien considérables de la surface ter- restre. On a observé que son apparition occasionoit pres- que toujours des agitations irrégclières dans la direction de l'aiguille aimantée. Des personnes, qui ont voyagé dans le Nord, prétendent, Gmelin entre autres, que les aurores bo- réales excitent dans l'air un pétillement sensible : mais ce fait n'est pas suffisamment constaté. La cause qui produit ces phénomènes est tout à fait inconnue , et il ne faut pas s'en étonner quand on voit qu'on a si peu d'observations détail- lées et précises sur leurs particularités les plus impor- tantes. (BIOT.) AURORE. Nom donné par Geoffroi à un papillon ( P. cardamines , Lin. ) , qui se rapporte maintenant au genre des Piérides. V. ce mot. (l.) AURORE. Espèce de couleuvre, (b.) AURUELO. C'est la Centaurée solsticiale. (b.) AU RU OU. Nom provençal du Loriot, (v.) AUSERDA. La Luzerke porte ce nom aux environs de Perpignan (b.) AUiSQUOY. Selon quelques auteurs , c'est le nom que les Hurons donnent au renne d' yimérique ou caribou. V. Cerf, (s.) AUSTRALITE ou AUSTRALSAND , sable grisâtre, composé de silice d'alumine et d'un peu de fer , trouvé à Sidney-Cove à la Nouvelle-Hollande. AUTA o-i AUTAN. Vent du Sud. (b.) AUTOM ALITE. Nom donné par M. Eckeberg à un mi- néral trouvé par lui à Falhun en Suède, et qui a de grandvS rapports avec le Spinelle^ d'après l'opinion de M. Berzelius. V. SpI>ELLE I NC1FÈRE. (L.) AUTOMNAL. V. Fringille automnale, (v.) AUTOUR. Espèce d'écorce que l'on fait entrer, dit-on, dans la composition du carmin , et qui nous vient du Levant par la vole de Marseille. Elle est assez semblable à la can- nelle , mais plus pâle, avec des points brillans en dedans. On ignore quel est l'arbre qui la produit. (B.) AUTOURS. Oiseaux du genre Epervier. T. ce mot. Cv.) AUTOURSIER, AUTÔURSERIE. Voyez, à l'article Epervier, l'espèce de TAu tour, (desm.) AUTRU CHE, Stnithio. Linncpus a rangé les autruches dans 5on ordre àcs sallinacés ; eu effet jces oiseaux ont aveclesgalli- A TT T 8,^ «acés de grands rapports dans le bec elle régime. Lstham les a classés dans un ordre particulier, intermédiaire des gal- linacés et des grallœ. M. Cuvier en fait la première famille des «•V;/îa.s5/«rj, probablement d'après la nuditédubasdelajambeet la longueur des pieds. Du moins c'est ce qui m'a déterminé à me conduire de même dans ma nouvelle ornithologie élémentaire. AUTRUCHE, Slruthio. Genre de Tordre des £chas- SIERS, et de la famille des Mégistanes. {Voyez ces mots.) fa- racières :hec àvoii^ médiocre , déprimé , à pointe arrondie et onguiculée; mandibules égales;narioesobIongaes, couvertes d'une membrane, ouvertes vers le milieu du bec; langue courte , épaisse , charnue , un peu échancrée à la pointe ; tête un peu aplatie ; chauve ; calleuse en dessus ; pieds robustes et très-longs ; jambes charnues jusqu'au genou; deux doigts dirigés en avant , point derrière ; l'externe a cinq phalanges et point d'ongle , l'interne a quatre phalanges, avec un ongle large , obtus et oblong ; ailes à double éperon , et privées de rémiges. Ajoutons à ces caractères, que les autruches ont , dit M. Guvier {Règne animal disti-ilnié d'après son organisation^^ un énorme jabot, un ventricule con- sidérable entre le jabot et le gésier , des intestins volumi- neux, de longs cœcums et un vaste cloaque où l'urine s'accu- mule comme dans une vessie ; aussi ce sont les seuls oi- seaux qui urinent. Leurs muscles pectoraux sont fort minces, mais leurs postérieurs ont repris en force ce que leurs ailes ont perdu ; les muscles de leurs cuisses et surtout de leurs jambes , ont une épaisseur énorme. L'Autruche , Slruthio camelus, Lath. Si l'on considéroit la faculté de voler comme un attribut essentiel des oiseaux , il faudroit rayer Vaiitmrhe du catalogue des animaux de cette classe. Elle ne vole point , et ni ses ailes ni sa queue n'ont la mécanique nécessaire pour le vol. Les plumes qui les com- posent sont molles , effilées et très-flexibles ; leurs barbes sont des filets détachés , sans consistance ni adhérence ré- ciproques , n'ayant même aucune disposition à s'accrocher; en sorte que , par cette conformation particulière des grandes plumes qui servent au mouvement des oiseaux, autant que par sa pesanteur, Vautniche ne peut s'élever dans les airs. Elle reste attachée à la terre comme les quadrupèdes , avec lesquels ont lui reconnoît encore d'autres points d'analogie. Du poil au lieu de duvet , couvre la plus grande partie de son corps ; sa tête aplatie et fort petite , si on la compare au volume du corps , est presque nue , de même que la pbis grande partie de son cou mince et long de trois pieds ; l'o- rifice de ses oreilles est à découvert , et seulement garni de poils dans le canal auditif; sa paupière supérieure est mobile , 85 A U T et bordée de longs cils ; ses yeux sont grands et vifs ; leur forme totale, disent les anatomistes de l'académie des sciences, a plus de rapports avec les yeux humains qu'avec ceux des oiseaux; et ils sont disposés de manière qu'ils peuvent voir tous deux à la fois le même objet. Ses jam- bes , dénuées de plumes, sont très - grosses ; ses grands pieds nerveux , charnus et renforcés en devant par un rang de grosses écailles épaisses , qui s'étendent jusqu'à l'ongle du grand doigt , ont beaucoup de ressemblance avec les pieds du chameau. La forme des pieds n'est pas la seule conformité que Vautniche ait avec le chameau ; elle a, comme ce quadrupède , une callosité à la poitrine et une autre à l'endroit des os pubis ; son sternum n'est pas sail- lant, comme celui des autres oiseaux, mais il est aplati et arrondi en forme de bouclier ; son dos est arqué , mais non pas néanmoins chargé dune bosse ; et lorsqu'elle veut se coucher, elle le fait en trois temps , à la manière du cha- meau , en pliant d'abord le genou , et s'appuyant ensuite sur le sternum, enfin , sur toute la partie inférieure du corps. Et il faut que ces rapports de ressemblance entre deux ani- maux, qu'au premier coup d'œil on juge fort éloignés Tun de l'autre , soient bien frappans , puisque tous les peuples delOrienl qui conncnssaniVautniche , la nomment , chacun dans leur langue , oiseau-chameatt. Son bec, mousse à son bout, aplati surl'arcte, et ayant une large ouverture, n'a guère plus de longueur que sa petite tête ; celle-ci porte à son sommet une plaque cornée. Les ouvertures des narines placées près de la base du bec , ont dans le milieu une protubérance cartilagineuse, revêlued'une membrane très-fine. La langue est sans aucun vestige de papilles nerveuses. L'organe de la génération dans le mâle est assez considérable et composé de deux ligamens blancs , solides et nerveux , ayant quatre lignes de diamètie , re- vêtus d'une membrane épaisse , et qui ne s'unissent qu'à deux dr>igts près de l'extréînité. Le tout est renfermé dans une menibrane commune , de môme substance que les ligamens, quoique cependant m( ins épaisse et moins dure. Cette verge n'a ni gland, ni prépuce ; elle sort de plusieurs pouces lorsque l'animal fienle ; et dans l'érection , elle a la forme d'une langue de bœuf. La femelle a aussi une sorte de clitoris. Ij'aiitruche est un géant dans la classe des oiseaux ; c'est le plus grand de tous ; elle atteint jusqu'à sept ou huit pieds de hauteur , et a environ quatre-vingts livres de poids. Son plumage est noir , avec quelques plumes grises et blanches sur le corps : les grandes plumes des ailes et celles de la queue AU T S7 sont blanches ; lap«au presque nue de son cou , est couleur de chair , et elle prend , de même que celle des cuisses , tine teinte de rouge vif, dans le temps du rut ;• J'iris des yeux est de couleur de noisette. La femelle est brune et d'un gris cendré, partout où le mâle est d'un noir éclatant, et elie n'a de plumes noires qu'à la queue et aux ailes. Les jeunes sont d'un gris cendré la première année ; ils ont aussi de» plumes sur le cou ^ la tôte et les cuisses , mais elles tombent bientôt d'elles-mêmes pour ne plus revenir sur ce-s parties. Deux piquans semblables à ceux à\i porc-épic , arment chaque aile. Cet oiseau , purement terrestre , court avec beaucoup de rapidité ; il déploie dans sa course les plumes de ses ailes et de sa queue ; non pas qu'il en lire aucun secours pour aller plus vite, comme on le croit communément, mais par un effet tiès-ordinaire de la correspondance des muscles. Et suivant la remarque de Guenau-de-Montbeillard , la preuve sans réplique que ce n'est point pour accélérer son mouve- ment que Vuuli-HchevGXëvQ ainsi ses ailes , c'est qu'elle les re- lève lors même qu'elle va contre lèvent, quoique dans ce cas elles ne puissent être qu'un obstacle. Les lieux les plus arides de la terre, mais en même temps les moins limités, les plus, déserts, et par conséquent les plus libres, sont ceux qu'elle habite et qu'elle parcourt en tous sens avec une vitesse in- concevable. On la trouve dans les sables et les solitudes de l'Afrique ^ depuis TEgvpie et la Barbarie , jusqu'au Cap de Bonne-Espérance , dans les îles voisines et les parties de l'Asie qui conGnent à ce continent; elle est moins commune aux environs de Goa qu'en Arabie , et elle ne paroît plus au-delà du Gange , quoiqu'au rapport des anciens , elle y ait existé autrefois. L'on voit souvent des autniches réunies en grandes troupes ; c'est ce qui a fait croire qu'elles ne s'assortissoient point par paires. Cependant , il paroît cer- tain que chaque mâle n'a qu'une femelle , et les faits con- traires rapportés dans les récits des voyageurs , ne semblent point réels. Lt'autruclie connoît donc l'amour et la constance : c'est transformer les déserts en des lieux de délices. Ajoutez que cet animal a la puissance de multiplier ses jouissances, et de répéter fréquemment, et avec la même ardeur ,, l'acte de sa reproduction. Le mode de son accou- plemeat n'a rien de particulier ; le mâle , un pied sur la terre , pose l'autre sur le dos de la femelle accroupie , dont il saisit, de son bec, quelques plumes pour se soutenir. Tous deux , par des sons sourds et entrecoupés , des murmures , des mouvemens de leur tête et de leur cou qu'ils avancent et retirent successivement , ainsi que par de fréquentes tié-. 88 A TT T pklations , annoncent les sensations les plus vîv^s. T)'aprè5 ce que j'ai dit de la conformation de« parties sexuelles, on concevra aue ces accouplemens ne se passent point en simples compressions, comme dans presque tous les oiseaux ; aussi durent-ils beaucoup plus long-temps. La ponte des autniches se compose ordinairement de quinze œufs environ , dont elles couvent ordinairement dix , les autres étant épars à quelque distance ; vraisemblablement parce que le nid en contient plus qu'elles n'en peuvent couver. Ce nid n'est, à bien dire, qu'un enfoncement formé par l'oiseau engratantdans le sable fin ; mais il le cache soigneuse- nientdansles lieuxlcsplussolilaireset lesplusretirés; ilaquel- ques pouces d'élévation et trois pieds de diamètre ; à l'entour règne une rigole , dans laquelle l'eau de la pluie se rassemble. La durée ordinaire de l'incubation, est de six semaines. C'est, du moins , ce qui a lieu dans les contrées où les autruches couvent à la manière des autres oiseaux, et particulièrement dans les terres méridionales de l'Afrique. Sous la zone tor- ride , elles se contentent de déposer leurs œufs dans le sable. Pendant le jour , la seule chaleur du soleil suffit pour les faire éclore , et la mère les couve pendant la nuit : cela même n'est pas nécessaire, puisqu'on en a vu éclore, qui n'avoient point été couvés par la mère , ni même exposés aux rayons du soleil. Claude Jannequin , sieur de Rochefort, Châlon- nois , qui fit un voyage au Sénégal en i638 , raconte qu'un nègre lui ayant fait présent de deux œufs à'autniche pour apporter en France , il les enveloppa d'étoupes et les mit dans un coffre. Quelque temps après , le voyageur ouvrant ce coffre, fut Irès-surpris de trouver un des œufs cassé, et une petite autniche y remuer ; il la conserva pendant huit jours en lui donnant la béquée avec des herbes hachées. Mais dans les climats où les autruches ne couvent point ou que très-peu leurs œufs , ils s'en faut beaucoup qu'elles les abandonnent ; au contraire , elles veillent assidûment à leur conservation, et ne les perdent guère de vue. Alors, quoique surprises par les hommes , elles ne s'éloignent pas de l'objet de leur sollicitude ; elles se contentent de courir en faisant des circuits et déployant leurs grandes plumes. Cette allure est un indice que leur nid est dans le voisinage ; car quand elles n'en ont point, elles fuyent quelque temps en ligne directe. Malgré la grande différence du climat , on a vu des autruches pondre en France ; mais on a essayé en vain de faire éclore leurs œufs. Ils sont très-durs , très-pesans et très-gros; leur poids s'élève jusqu'à- trois livres. Leur fond est blanc sale , marbré de jaune clair ; ils sont bons à manger ; on les recherche A TT T Sg. en Afrique comme une friandise , et on les y appvcte de différentes manières. La plus ordinaire et ïa meilleure , est de les brouiller en les faisant cuire avec beaucoup de beurre. I!s sont assez gros , pour qu'un seul suffise au repas d'un homme. On fait , avec la coque de ces œufs , des espèces de coupes qui durcissent avec le temps , et ressemblent , en quelque sorte , à de l'ivoire légèrement Jaunâtre ; on s'en sert comme de vases de porcelaine. Les œufs entiers, sus- pendus aux voûtes, sont une des décorations les plus ordi- naires dans les mosquées des Musulmans , comme dans les églises des chrétiens d'Orient, et ils servent de panxre aux Hottentots. Aussitôt que les ']eune s aidnicJies sont écloses, elles peuvent marcher et chercher leur nourriture. Ib'mdmche a l'ouïe fine et la vue perçante ; mais , en même temps , les sens du goût et de l'odorat extrêmement obtus » et presque nuls. C'est à cette oblitération de ces deux sens , au- tant qu'à son excessive voracité , qu'il faut attribuer le peu de discernement qu'elle apporte dans le choix de sa nourriture. En effet ; quoiqvie Vaidriiche soit , à proprement parler , her- bivore , et qu'on la voie souvent , au midi de l'Afrique , paître de compagnie avec le zèbre et le couaggha , elle avale néan- moins, non-seulement toutes les substances végétales et ani- males , mais encore les matières minérales , celles même qui sont les plus pernicieuses , du fer , du cuivre , du plomb , des pierres , de la chaux, du plâtre, du verre , du bois, enfin tout ce qui se présente , jusqu'à ce que ses grands estomacs soient entièrement pleins. Quelques auteurs ont avancé qu'elle ava- loit impunément du fer rouge. Sa digestion est aussi facile que prompte ; de là vient qu'en parlant d'une personne qu'aucun aliment n'incommode , l'on dit qu'elle a un estomac d'au— tniche. Il est certain que l'estomac de Vaidniche digère ou dis- sout en partie les corps durs , principalement par l'action d'un suc dissolvant et par celle des chocs et frottemens qui peuvent aider à cette action principale. Mais ces animaux sont souvent victimes de leur aveugle et insatiable gloutonnerie. On en a vu périr pour avoir dévoré une grande quantité de chaux vive ; d'autres, empoisonnés par une trop grande quantité de cuivre, et d'autres dont les intestins etoient percés par des clous ava- lés , etc., etc. Les Arabes disent que les autruches ne boivent point ; elles doivent au moins boire rarement , puisqu'elles vivent , pour la phipart , dans des pays brûlans et arides , où il ne pleut point , ou que très-peu , et dans lesquels les amas d'eaux sont fort éloignes les uns des autres ; et je ne pense pas que le fait particulier à l'autruche dernièrement nourrie à la ménagerie de Paris , suffise pour détruire l'opinion commune chez, les 9, ^ A UT peuples accoutumés à voir les autruches dans l'état naturel ou de liberté , opinion que le raisonnement et l'analogie- rendent encore plus vraisemblable. Il ne peut manquer , en «ffet , d'arriver de grands changemens dans la constitution physique , et par conséquent dans les habitudes d'un animal destiné par la nature à la liberté la plus illimitée , et que Ton emprisonne dans une loge étroite , où il languit dans la priva- tion de plusieurs de ses facultés , et particulièrement de celle de courir , qui lui est si familière, lu'autruche prisonnière à Paris, buvoit en été quatre pintes d'eau par jour, et cnliiver,où •on la tenoit encore plus exactement renfermée , elle en buvoit plus de six pintes. Cette différence dans la quantité df boisson, proportionnée au plus ou moins de gêne que l'animal ressent ,. ne montre-t-elle pas clairement que la soif qu'il éprouve vient, en plus grande partie , de son état de contrainte .'* Malgré l'amour inouï que les autruches ont pour la liberté,, elles supportent l'esclavage avec assez de tranquillité. En quelques lieux de l'Afrique , on en élève des troupeaux et on parvient à les apprivoist>r et même à les dresser , jusqu'à s'en servir comme de montures , à la vérité fort Indociles. On les dit très-slupldes ; mais il y a , suivant toute apparence , de l'exagération sur ce point de leur histoire. Quoique douées d'une grande force , elles conservent les mœurs paisibles des granivores ; elles n'attaquent point les animaux plus foibles ; rarement même se mettent-elles en défense contre ceux qui les attaquent. La rapidité d'une prompte fuite est le seul moyen quelles emploient pour se soustraire aux plus pressans dan- gers ; et celle douceur de caractère , cette sorte de timidité^ auront donné lieu aux fables que, dès le temps de Pline, l'on a débitées au sujet de leur naturel stupide. Dans les pays cul- tivés , ces animaux dévastent les nmissons ; ils viennent par Landes dévorer les épis , et ne laissent que la tige. Leur corps étant à peu près de niveau avec l'épi , ils baissent le cou pour manger , en sorte qu'on ne les aperçoit pas ; mais au moindre bruit ils lèvent la tête , et prennent la fuite avant que le chas- »eur soit à portée de les tirer. Les Orientaux parlent très-souvent du cri de V autruche ^ dont les Grecs ne font aucune mention; les écrivains sacrés le comparent à un gémissement , et le nom de iœnath, qu'ils donnent à l'oiseau , est formé à'ianuth , qui , en hébreu , •Ignifie le cri plaintif et entrecoupé que les Latins nommolenfc ulidatus, et que les feinmes d'Kgypte ont conservé lorsqu'elles suivent un convoi funèbre. La voix du mâle est plus forte que celle de la femelle , et tous deux soutient comme les •ies quand on les irrite. On peut voir , dans le livre de Job , une description vrai- A U T eji ment poétique de Vautruche. Cependant Moïse avolt interdit aux Juifs la chair de cet oiseau comme une nourriture im- monde. Les Mahométans ont adopté la même interdiction , et les Arabes , grands chasseurs d'autruches , n'en mangent point. Cette viande étoit eu usage chez les Romains ; Apicius prescrit la manière de la préparer ; et Héliogabale , aussi glouton que les autruches , eut la fantaisie de se faire servir la cervelle de six cents de ces animaux dans un seul repas. Des nations entières de l'Arabie méritèrent le nom de stru- ijiophages , par l'usage où elles étoienl de manger ces oiseaux , et plusieurs peuples de l'Afrique s'en nourrissent encore au- jourd'hui. Les jeunes passent pour être meilleures que les femelles , et celles-ci pour être préférables aux mâles. En tout , ce n'est pas un très-bon mets. Les autruches deviennent fort grasses , et leur graisse forme quelquefois une couche épaisse de plusieurs doigts et même de plusieurs pouces, sur les intestins. Lorsque les arabes ont tué un de ces oiseaux , ils lui ouvrent la gorge , font une ligature au-dessous de l'ou- verture , et le prennent ensuite à trois ou quatre ; ils le se- couent et le ressassent , comme on ressasseroit une outre pour la rincer, après quoi la ligature étant défaite, il sort , parle trou fait à la gorge , une quantité considérable d'une substance grasse , mélangée de sang et de graisse , et de là consistance d'huile figée ; ils en tirent jusqu'à vingt livres d'une seule autruche , et ils s'en servent pour la préparation de leurs mets , et contre les douleurs de rhumatisme , les humeurs froides , la paralysie. Pline dit que les Romains employoient cette graisse aux mêmes usages , et qu'ils l'estimoient fort cher. Mais ce n'est pas seulement pour la chair et pour la graisse que, dans tous les temps , les peuples de l'Afrique et de l'Asie ont fait la chasse aux autruches ; leurs dépouilles ont fourni aussi à ces mêmes peuples des objets d'utilité et de commerce. Quand les Nasamones , habitans de la Lybie , alloient à la guerre , ils portoient pour armes défensives des peaux d'au- iruche , et quelques tribus d'Arabes se servent encore de ces sortes de cuirasses. Les caravanes de Nubie apportent au Caire une grande quantité de peaux à'' autruches tout emplu- mées , dont le cuir est très-épais. Les longues plumes blanches des ailes et de la queue , inutiles pour le vol de Vautr-uche , et qui ne lui servent que de parure , deviennent aussi , par leur mollesse et leur jeu , un ornement que notre luxe recher- che. U s'en fait une grande consommation en Europe ; on les voit ombrager la tête des guerriers , flotter mollement sur la chevelure des femmes , et fonner des touffes aussi riches qu'élégantes au-dessus des plus beaux ameublemens , des g. A IJ T dais , des catafalques , etc. L'on en fait de très-beaux éven- tails à Constanlinople. Les Nègres de Congo les mêlent avec les plumes du paon , pour en faire des enseignes militaires. On les apprête , on les tord de différentes manières , et on les teint en diverses couleurs ; celles des mâles sont plus susceptibles de retenir les teintures que celles des femelles; elles sont aussi plus larges , mieux fournies et plus fines. Il est bon de savoir encore que les plumes dont on fait le plus de cas , s'arracbent à l'animal viva^iit , et on les reconnoît en ce que leur tuyau , étant pressé dans les doigts , donne un suc sanguinolent ; celles , au contraire ,' qui ont été arrachées après la mort , sont sèches , légères et fort sujettes aux vers. On emploie les plumes grises qui sont sous le ventre de Vau- iniche, à diverses garnitures, après qu'on les a frisées avec le couteau. Toutes ces plumes , que notre luxe a su découvrir au milieu des solitudes les plus sauvages et les plus stériles ,. nous viennent , par la voie du commerce , du Levant , de Barbarie et de la côte occidentale de l'Afrique. Il s'en char- gcoit chaque année , pour Marseille , dans le seul port d'Ale- xandrie , pour 4.0 ou 00,000 francs. Chasse de l'Autruche. — Les strulhophages chassoient les autruches avec l'arc. Quelquefois ils se couvroient de leurs peaux en passant la main droite dans le cou, et lui donnant les mêmes mouvemens que si l'animal eût été vivant ; de Tautre main , ils répandoient du grain , afin d'attirer les au- truches dans les pièges qu'ils leur avoient préparés. On leur lendoit aussi des filets ; mais ces deux manières de prendre les autruches , la première décrite par Slrabon , et la se- conde par Oppien , ne sont plus en usage » et les peuples modernes ne se servent plus guère que de chiens et de che- vaux , comme cela se pratiquoit au temps de Xénophon. C'est avec ses coursiers si renommés que l'Arabe fait la chasse à Vautmche ; c'est un des exercices dans lequel il is cf^lle d'une colline, et couvrir ensuite plusieurs ar— pens de terre. On pense bien que les babiians des Alpe» n'ont négligé aucun moyen de se garantir de ces ravages : ils évitent d'abord de bâtir au pied d'une montagne qui s'élève rapidement ; ils construisent leurs maisons derrière quel- que petite colline capable d'arrêter ou de rompre la masse des avalanches. Pour passer le mont Saint-Gothard , on tra- •rerse la vallée d'Urseren, et l'on voit au-dessous dun village un bois qui forme un trfangle, dans lequel il est défendu, sous des peines très-rigoureuses , de couper des arbres, parce qu'ils mettent ce village à l'abri des lauvines. En plusieurs en- droits où elles sont à craindre , on a bâti des murs triangu- laires, dont l'angle aigu est tourné vers le côté le plus dan- gereux de la montagne. Quant aux voyageurs , on leur re- commande en Suisse de prendre avec eux des guides qui con- noissent les endroits les plus redoutables, de faire leur voyage sans bruit, et de ne pas même parler haut. Enfin , pour der- nière sûreté, on tire au milieu des vallons quelques coups de pistolet pour ébranler et mettre en mouvement les pelotes qui pourroient être sur le point de tomber. Dans les passages étroits , on pousse , en hiver et au printemps , la précaution jusqu'à remplir les sonnettes et les grelots des chevaux et des mulets , craignant que leur son n'excite dans l'air un ébran- lement capable de déterminer le choc de quelque lauvine. En plusieurs endroits, surtout dans le pays des Grisons , on voit au pied des montagnes des voûtes maçonnées et des cavités pratiquées dans le roc , où l'on peut , en apercevant une lau" vtne en mouvement , se retirer pour la laisser passer par- dessus. On avertit aussi les voyageurs de ne pas regarder long-temps les lauvines , quand même leur direction ne pà- roîtroit pas dangereuse, parce qu'elles causent un vent si violent , que les hommes et les animaux en sont étouffés. Quelquefois les lavanches sont réduites en poussière à l'instant de leur chute, et cette poussière glacée s'élève assez haut et *e répand à une assez grande distance. C'est un spectacle des plus beaux et des plus terribles qu'où puisse voir ; il faut en y6 AVE avoir été témoin pour s'en faire une idée précise. V. Neige ce Glaciers, (luc.) AVALEUR d'OS. Nom donné par les Anglais établis dans rinde, à VArgala^ à cause de la gloutonnerie et delà force de son bec cl de son estomac, qui lui permettent de briser les os et de les digérer. V. le genre Jabiru. (v.) AVANACU. Nom malabare du Ricin, (b.) AVANCARÉ. Espèce de Haricot des Antilles, (b.) AVANGOULE. C'est la Lentille dans quelques lieux. (B.) AVAOU. Nom othaïtien d'une Gobie. (b.) AVAOUSSÈS. On appelle ainsi, sur les bords de la Mé- diterranée , le Chêne kermès, (b.) AVARAMO. Espèce d'AcACiE du Rrésil, dont on em- ploie la décoction contre les ulcères, (b.) AVARA PALU. Haricot de Ceylan. (b.) AYARU. C'est I'Indigo. (b.) A\AUX. Le Chêne kermès porte ce nom dans le dé- partement du Gard, (b.) AVAZ. Nom arabe de l'OiE. (s.) AVEKONG. C'est la Tadorne au Groenland, (v.) AVELANEDE. C'est en général la cupule du gland de chêne , que l'on emploie dans quelques contrées pour le tan- nage des cuirs ; mais c'est plus particulièrement celle du Chêne vÉLANi , Quercus œgylops, Liim. , si bien figuré par Olivier, pi. i3 de son Voyage dans l'empire Ottoman, (b.) AVELINE. Nom d'une coquille terrestre d'Amboine. C'est Vhelix scarabœus de Linnseus , dont Rruguières a fait unRuLiME, et Denys Montfort, son genre Scarabe. (b.) AVELINIER. Espèce ou variété du Noisetier , dont le fruit est connu sous le nom à' Aveline, (b.) AVENAT. Synonyme d'AvoiNE. (b.) AVENKA. Nom d'une Adiante. (b.) AVENERON ou AVERON. Espèce d' Avoine. V. ce .mot. (B.) AVENTURINE. On donne ce nom à des pierres de la nature du quarz ou de celle du feldspath, qui , sur un fond coloré et demi-transparent , offrent une multitude de petits points brillans ordinairement de couleur jaune ou argentée , qui sont dus, soit à de petites lames glareuses de la pierre elle- même, soit à quelques paillettes de mica ou autre substance lamelleuse , dont l'extrême ténuité empêche souvent de re- connoilre la nature. JJ' aventun'ne la plus connue est celle d'Espagne , dont le fond est un quarz rougeâlre, parsemé de points brillans, de AVE 57 on a pu faire de petites tables d'une seule pièce ; mais de pa- reils blocs de cette pierre sont extrêmement rares. On trouve en Sibérie une belle variété à' aoentiiririe dans quelques échantillons de ce feldspath vert , où Yauquelin a découvert de la potasse. 11 forme quelques petits filons dans une colline de schistes primitifs de la partie méridionale des monts Oural , près de la forteresse de Tro'itzk^ sur la rivière Oiii. Les lames de ce feldspath sont quelquefois parsemées de petites parcelles micacées, d'un blanc argentin; mais cet accident n'est pas commun : j'en ai rapporté des échantillons. Quelques auteurs ont supposé que les variétés aventurinées et non aventurinées de ce feldspath vert étoient deux subs- tances distinctes, et ils les ont placées dans trois localités différentes; l'une sur ks bords de la mer Blanche, et les autres en Sibérie et ailleurs; et comme, dans l'histoire des minéraux, le lieu natal est une des circonstances les plus im- portantes , surtout à l'égard de ceux dont la rareté fait pré- sumer qu'ils sont dus à quelque cause particulière , je crois devoir faire observer que ce feldspath vert n'a été jusqu'ici trouvé que dans le seul endroiC que je viens de désigner, qui est à plus de cinq cents lieues de la mer Elanche. J'ai parlé de cette pierre dans mon Hisl. nat. des Miner, t. i^ p. 68. Le naturaliste Rome avoit trouvé un autre feldspath aven- turiné dans l'île Cedlopaidi\ près d'Archangel. Il étoit de cou- leur d'hyacinthe, demi-transparent, et parsemé de petits points brillans de couleur d'or. Cette variété est connue des joailliers, qui la prisent fort, et la nomment pierre du soleil. V. QuARZ et Feldspath aventurinés. (pat. et luc.) AVENTURINE NATURELLE. V. QuARZ AVENTURINÉ. (LUC.) AVEÎSTURINE VRAIE. V. FELDSPATH AVCNTURINÉ. (LUC ) AYEPxANO. V. CoTiNGA. (desm.) AVERNE. Les anciens appeloient cwernes les grottes ou autres lieux souterrains d'où sortent des vapeurs méphitioucs ; tels sont la grotte du chien , en Italie ; le pago di tripargola , dans la Campanie, etc. (s.) AVERON ou AYENERON. C'est L'AvoI^E folle et quelques Bromes, (desm.) AVERRHOA. V. Carambolièr. (desm.) AY'ERNO. C'est I'Aune commun en Provence, (b.) AVETTE ou APETTE. Nom de Vabeille domestique, en vieux français. Il est en usage dans quelques parties de la France, (s.) AVET, AVETTE, ABETE.NomsdepaysduSArm.(B.) AVE VERANO. Nom que les Portugais donnent à un CoTiNGA que Buffon a décrit sous le nom d'AvERANO. (v.) AVEUGLE. Poisson qui forme seul un genre voisin des m. n 98 AVI Lamproies , genre que Bloch a appelé Gastrobranche, (b.) AVEUGLE. Nom vulgaire de I'Anguis orvet, (b.) AVICENNE, Adcennia. Genre de plantes de la didyna- mie anglospermie, et delà famille des Gatiliers , dont les ca- ractères sont d'avoir: un calice persistant, divisé en cinq par- ties munies à leur base de trois écailles pointues ; une corolle monopétale, dont le tube est campanule, court , et le limbe presque labié , c'est-à-dire , partagé en quatre divisions iné- gales, l'une supérieure, plane, un peu échancrée et pres- que carrée; les trois autres ovales, entières et ouvertes; qua- trje étamines , dont deux , plus longues, insérées dans le tube de la corolle ; un ovaire supérieur, ovale, surmonté d'un style bifide dont la division inférieure est courbée en bas; une capsule coriice, ovale, rhomboïdale, un peu compri- mée sur les côtés, uniloculaire, bivalve et monosperme; une semence grosse , composée de quatre lames charnues réu- nies par un de leurs côtés, desquelles il sort une radicule oblongue , velue , qui germe dans le péricarpe môme. Ce genre comprend trois arbres qui tous sont dans le cas d'être mentionnés ici. Le premier est l'AvicEXNE cotonneux , dont Forskaël a fait un genre sous le nom de sceura , qui croît dans les Indes et en Amérique , et dont on trouve le fruit chez les apothi- caires, sous le nom à' anacarde orientale; c'est un très-grand et très-bel arbre qui a les feuilles opposées , oblongues , lisses, vertes en dessus , cotonneuses et blanches en dessous. Les fleurs, d'une odeur agréable, disposées en panicules cour- tes à l'extrémité des rameaux. Son bois est employé à beau- coup d'usages économiques. On se sert de sou brou comme caustique , et ses amandes se mangent , ou servent à faire de l'huile, j^. Anacardier et pi. A. iSdeceDict. , où il est figuré. Le second est l'AviCENNE luisant , qui s'élève à quarante pieds de hauteur, et dont les habitans de la Martinique, où il croît sur le bord de la mer, font un grand usage , sous le nom de palétimer gris , pour leurs constructions. Ses ca- ractères sont d'avoir les feuilles opposées , lancéolées , lui- santes des deux côtés, et d«s fleurs en grappes terminales. La troisième est I'Avicenne résinifère, qui croît à la Nouvelle-Hollande. Ses caractères sont d'avoir les feuilles larges , lancéolées et velues en dessous. 11 transsude de son tronc une gomme de couleur verte , dont les naturels se nourrissent et qu'ils trouvent très-bonne : on la croit cepen- dant échauffante. Les genres Gu APiREet Halodendron se rapprochent beau- coup de celui-ci. (b.) , AVIGEPÏOLOGIJE. C'est la chasse aux oi^eaiw. (desm.) A V I 59 AVICULE, Avîcula. Genre de testacés de la classe des Bivalves , dont les caractères sont d'avoir ; une coquille irrégulière , libre , un peu bâillante par ses crochets , se fixant par un byssus , ayant ses valves d'inégale grandeur , la charnière calleuse et sans dents , la fossette du ligament oblongue , marginale et parallèle au bord qui la soutient. Ce genre, fort voisin des Crénatules de Lamarck, faisoit partie de celui des Moules de Linnaeus, et a élé établi par liruguières sous le nom à'kironde. Il renferme une douzaine d'espèces dont les plus importantes à connoître sont l'Avi- CULE HIRONDE , qui se trouve dans les mers d'Europe , et l'AvicuLE PERUÈRE , qu'on pêche dans celles des Indes et de l'Amérique. L'AvicuLE HIRONDE est peu épaisse , plate, arrondie, et porte dans la direction de ses charnières deux prolongemens inégaux en forme d'ailes, qui augmentent sa longueur, au point de la rendre double de sa largeur. La petite aile est arrondie, et l'autre pointue ; la surface extérieure est lisse , jaune ou brune; l'intérieure est nacrée, et offre souvent des tubercules de perle. Si on la voit, dans les cabinets , entière- ment nacrée, c'est parce qu'on l'y dépouille de sa surface extérieure. L'AvicuLE PERLIÈRE , OU la THOule mère-perle, est aplatie, presque orbiculaire , ridée , grisâtre en dessus et nacrée en dedans. Elle acquiert un demi-pied de diamètre sur un à deux pouces d'épaisseur. C'est principalement dans son in- térieur qu'on trouve ces tubercules d'un blanc argentin, tan- tôt isolés , tantôt adhérens , qu'on connoît sous le nom de perles , que le luxe recherche comme ornement , et que les ri- ches ont toujours pavés fort cher. V. pi. A. 6, où elle est figurée. La pêche des perles étoit autrefois beaucoup plus en faveur qu'aujourd'hui ; cependant il y a encore plusieurs endroits A»x\s. rinde oùl'on s'en occupe spécialement, savoir : dans le golfe Persique, autour de l'île de Ceylan, et sur les côles du Japon. Pour avoir les aoicules qui sont attachées aux rochers au fond de la mer , des plongeurs, stylés à ce seul objet , y des- cendent dans une corbeille lestée d'une pierre, et lorsqu'ils ont détaché une certaine quantité de coquilles , ou qu'ils ne peuvent plus se passer d'air , ils font remuer les cordes qui les tiennent suspendus, et on les tire en haut. On dit qu'il est de ces plongeurs qui restent une demi-heure sous l'eau , mais que le plus grand nombre ne peut y travailler plus d'un demi-quart d'heure. Ce sont généralement des jeunes gens que le despotisme force, dès leur bas âge, à se consacrer à ce dangereux métier; car la pêche des perles n'est pas per- mise à tout le monde : c'est un droit que se rései-vent par- loo A V O tout les tyrans de ces contrées , mais qu'ils afferment plus souvent qu'ils ne l'exercent directement, à raison des chance» souvent infructueuses de ces résultats. Lorsque ces coquilles sont tirées de la mer , on les étend au soleil , où elles ne tardent pas à s'ouvrir et à permettre la recherche des perles qu'elles peuvent contenir. On n'en trouve que dans un petit nombre , et rarement de bien for- mées : c'est ce qui fait que celles d'un certain volume se sou- tiennent toujours à une grande valeur. Il est des années où la dépense de la pèche est plus considérable que son produit. La quantité de coquilles qu'on sort ainsi de la mer, est si considé- rable , que l'infection qu'elles répandent est meurtrière pour les ouvriers et les habitans aune certaine distance des côtes. La coquille de ïaoicule perlière a phis d'épaisseur nacrée que la plupart des autres coquilles , et fournit au commerce ce an on a^^eWe \a nacre de perle , matière que les joailliers et les tablctiers transforment en meubles d'agrément et en bi- joux de plusieurs sortes. On a attribué en médecine de grandes vertus aux perle» et à la nacre de leur coquille ; mais elles se réduisent , en réalité , uniquement à celle de la terre absorbante ou cal- caire, si commune dans la nature, et par conséquent sans va- leur. V. au mot Perle. Les AvicuLES noire et de la Chine sont figurées pi. 38 des Mélanges de Zoologie de Léach. L'animal de l'avicule a été nommé Glaucus par Poli qui l'a figuré avec des détails analomiques, pi. 3i, n."' 17 et 21 de son ouvrage sur les testacés des mers des Dcux-Siciles. (b.) AVIGNON. F.'AvAGNON. (desm.) AVI-HI-AVI. Arbre du genre Dillenie. (b.) AVILA. Fruit de la Feuillée à feuilles en cœur, (b.) AVILLONS {Fauconnerie). Doigts postérieurs des oiseaux de proie, (s.) AVIOSA. Nom du Boa devin, (b.) AVIRON. Nom donné aux pattes de quelques insectes aquatiques, tels que la notonccte, la corise ^ etc. (o.) AVOCATIER. Arbre du genre des Lauriers, (b.) AVOCETTA. Nom italien de I'Avocette. (s.) AVOCETTE , Recurvirusira. Genre de l'ordre des ÉcHASSiERS et de la famille des palmipèdes. V. ces mots. (M. Cuvier place les a^ocetles dans le même ordre, et La- tham en fait la section de ses palmipèdes à longs pieds ). Caractères : bec long , subulé , un peu aplati en dessus , comprimé latéralement, retroussé, à pointe flexible et mem- braneuse; très-aigu; mandibule supérieure sillonnée à la base sur chaque côté; aarines éiroitçs, iQngimdÎB^iles, ouvertes, A V 0 situées dans un sillon ; langue courte , entière ; doigts an- térieurs réunis psfr une membrane échancrée dans le mi- lieu ; le postérieur très-court et élevé de terre ; ongles courts, en forme de faux ; la première rénaige la plus longue de toutes. Les avocetles ont les jambes fort longues et la queue fort courte , en comparaison du volume du corps ; un tubercule charnu s'élève sous la peau près de l'œil ; mais la forme très-singiilièrc et unique de leur bec , les fait distinguer au premier abord. Sa forte courbure est tournée en haut , de sorte que le dessus du bec présente une profonde concavité en arc de cercle relevé , dont le centre est au-dessus de la tête , et la pointe revient en avant. L'on ne connott pas bien encore le parti que peuvent tirer les aooceties d'un instrument aussi folble, qui n'a pas la force de béqueter ni de saisir des corps un peu durs. Bâil- lon , observateur judicieux , n'a presque jamais trouvé dans leurs viscères qu'une matière glulineuse , grasse au toucher, d'une couleur tirant sur le jaune orangé , dans lacjuelle oa reconnoît encore le frai du poisson et des débris d'insectes aquatiques. Celte substance gélatineuse est toujours mêlée, dans le ventricule , de petites pierres blanches et cristal- lisées ; et quelquefois , il y a dans les intestins une matière grise , ou d'un vert terreux , qui paroît être ce sédiment li- moneux , que les eaux douces , entraînées par les pluies , déposent sur leur lit. Les avocettes sillonnent et retoumocettes en Zélande , en Da- nemarck , en Suède , en Russie , en Sibérie , sur les bords de la mer Caspienne , et dans les parties boréales de l'Ame- A V O ,o3 rique septentrionale , d'où elles s'avancent jusqu'à la Nou- velle-Ecosse , où Vieillot les a trouvées. Quoique Vavocette proprement dite remonte (quelquefois les fleuves et les rivières, on voit néanmoins , par l'énumération précédente des lieux où l'on observe cette espèce, que les eaux salées l'attirent davantage , parce qu'elle peut apparemment y fouiller avec plus de facilité une nourriture plus abondante. Son cri s'exprime bien, dit -on, par les deux syllabes /(vz^, iwif. M. Salerne dit que, quand on la fait lever de dessus son nid , elle contrefait l'estropiée , autant et plus que tout autre oi- seau. L'on ignore la durée de son incubation, aussi bien que quelques autres traits de sa manière de vivre ; il est en effet très-difficile d'observer des oiseaux aussi sauvages , aussi vifs et aussi .inconstans. L'AvocETTE d'Amérique. V. Gratsde Avocette. La Grande Avocette (^Recurvirosira americana^ Lath.) ç^?,t d'un tiers environ plus grande que V avocette proprement dite , et le dessus de sa tête et de son cou, au lieu d'être noir, a une teinte roussâtre claire aussi bien que la poitrine. On la îrouve au nord de l'Amérique. Mauduyt a reçu la même espèce de la Louisiane ; mais les individus qui lui ont été envoyés avoient du blanc sali de grisâtre , et non de roux , sur le derrière de la tête et toute la longueur du cou. ( Encyclopédie méthodique. ) Ces in- dividus étoient deS jeunes. . L'Avocette blanche de la baie d'Hudson est une va- riété accidentelle de la Barge. V. ce mot.'' L'Avocette à tète blanche , Recuroirostra leucocephala , Vieill. Cette espèce, qu'on a trouvée aux terres australes, a la taille de l'afoce//*? d'Europe , et est entièrement blanche , à l'exception des ailes qui sont noires; le bec est de cette couleur, et les pieds sont bruns. L'Avocette de la Nouvelle-Hollande, Recuroirostra Nooœ-Hollandiœ ^ Vieill. C'est cette espèce et non la grande avocette , comme le croient les ornithologistes , d'après une description imparfaite de Dampier , qu'on trouve à la Nou- velle-Hollande. Elle a la tête et la moitié du cou d'un roux très-foncé ; une partie des couvertures supérieures des ailes et les pennes noires ; le reste du plumage blanc ; le bec et les pieds noirs. Sa taille égale celle de ïavocéfte d'Amérique. (s. et V.) xWOINE , Avena. Genre de plante de la triandrie di- gynie et de la famille des graminées , dont quelques espèces sont d'un grand intérêt pour le nord de l'Europe, sous les rapports de la nourriture des bestiaux. .o4 A V O Les caractères du genre consistent en une balle calicinale rie deux valves, renfermant deux ou un plus grand nombre de fleurs ; en une arête articulée , plus ou moins torse , placée sur le dos de la valve extérieure de la balle florale. Depuis peu on a séparé quelques espèces de ce genre pour en former les genres Trisetaire, Damthonie, Ventenatïe , Arrhenathère et Gaudinie. Malgré ce retranchement, le genre des avoines contient encore plus de cinquante espèces , dont les plus communes ou les plus importantes à citer sont : L'AvoiME follette , Aoenafatua, Linn. , qui a trois fleurs dans chaque balle calicinale , et les semences velues à leur base. Elle est annuelle, et croît dans les champs de presque toute la France. C'est une pcsie pour les cultivateurs qui ne peuvent la détruire. On l'appelle vulgairement aileron. L'Avol^"E FROMETSTALE , yhena elatior, Linn. Elle a deux (leurs dans chaque balle calicinale , et Tarête du fleuron her- maphrodile à peine visible. Elle est annuelle ; on la trouve dans les champs , les prés , partout où la terre est grasse et fraîche ; sa hauteur surpasse quelquefois deux ou trois pieds. C'est un des plus excellens et des plus abondans fourrages indigènes. Les cultivateurs, qui la connoisscnt sous le nom àe fromcntale^ ne peiivcnt trop la multiplier. L'Avoine bulbeuse, Avena precaton'a , Thuil. , se rappro- che infiniment de la précédente , cl se confond généralement avec elle, quoiqu'elle soit vivacc , qu'elle ait les racines bul- beuses et en chafelet, les nœuds glabres. Elle croît dans les champs, où la charrue la muliiplie par le déchirement de ses racines. Les bestiaux en sont très-friands. Les Avoines pubescente,jaunAtre et des prés, croissent dans les prés secs , et concourent puissamment à leur supé- riorité sur les prés bas. On ne peut trop chercher à les mul- tiplier, attendu qu'à leur excellente qualité comme fourrage elles joignent l'avantage d'être vivaces. (b.) L'Avoine cultivée dont les épis sont en panlcule, les fleurs , au nombre de deux dans chaque calice , les semences glabres. Elle est annuelle, originaire de Perse , ainsi que l'a observé Olivier pendant son voyage dans cette contrée. C'est le principal objet de cultine dans quelques crntons de la France. La commune et la nue sont celles que l'on cul- tive : la première donne plusieurs variétés , Vaooine blanche ordinaire , V avoine blanche de Hongrie ou du Nord, ou unilaté- rale , V avoine brune , V avoine anglaise ou potaloe oats , et Vaçoine rouge foncé. Ce sont autant de variétés estimées par les agri- culteurs et qui se perpétuent sans altération. A V O ,o5 Ua^oine nue est regardée comme une espèce, parce que ses semences tombent dépouillées de leur balle et entièrement nues. On la préfère quelquefois , par cette raison , à Vmoine commune , surtout pour faire des gruaux ; elle est plus fari- neuse , et plus alimentaire par conséquent : mais on a remar- qué que Vavoine noire est celle qui résiste le mieux aux effets du froid; que l'avoine de Hongrie grène davantage, et que l'avoine anglaise fournit plus de nourriture sous le même volume. On dislingue encore les avoines en avoine d'automne , et en avoine de printemps , parce qu'en effet ce grain se sème à ces deux époques ; mais ce n'est pas une variété différente , car l'a- l'oirie d'hiver peut devenir insensiblement acome deprintemps, en la semantplusieurs années de suite ou en février ou en mars , et vire versa ; mais les cultivateurs qui veulent semer avant l'hiver doivent prendre la précaution d'acheter de Vavoine qui y est déjà habituée. Les racines de cette plante tallent beau- coup ; dès-lors une terre dure et argileuse lui convient moins bien qu'une terre ameublie et suffisamment amendée. Ce- pendant c'est en général sur les défrlchemens qu'elle pros- père le mieux, et qu'on doit la semer. \J avoine semée après une récolte de légumes est d'un bon rapport. On peut aussi la semer avec du trèfle. Le temps de la semer est ordinaire- ment depuis février jusqu'au milieu d'avril ; mais on peut la se- mer sans risques avant l'hiver , dans les pays chauds ou tem- pérés. Toutes choses égales d'ailleurs , Vavoine d'hiver, quand elle réussit , donne une plus belle récolte que les avoines prin- tanières. On ne sauroil trop tôt semer , selon ce proverbe , avoine de février., remplit le grenier ; et c'est une loi générale, que plus un grain demeure en terre et a une végétation pro- longée , plus la moisson est abondante. \J avoine n'est pas sujette à la carie , mais le charbon l'af- fecte fréquemment. 11 faut donc semer plus dru en hiver qu'au printemps. Comme Vavoine s'égrène aisément, on a cru que, pour en perdre moin» en la récoltant , il falloit la couper avant sa ma- turité ; mais c'est une erreur. Une autre erreur, malheureuse- ment trop accréditée , c'est que presque partout , après avoir coupé Vavoine , on la laisse sur le champ ( ce qu'on appelle javeler) oans l'intention de faire noircir et grossir le grain. Ce grain , surchargé alors d'une humidité étrangère , se gonfle , paroît pesant et bien nourri , et ne contient que de l'eau. En récoltant les avoines à leur point de maturité , en les battant , si cela se peut, ou mettant en gerbier les javelles , lorsqu'elles ont bien ressué , on obvie à tous les inconvéniens ; on pré- To6 A V Ô vient surtout les accidéfis du feu , qui prend quelquefois, par le seul effet de la fermentation , dans les tas à^avoine serrée trop humide ; enfin , lorsqu'on renferme ce grain , il faut qu'il soit entièrement sec , net , et pur comme le froment. iJapoine est , de toutes les céréales , la plante à laquelle on a attribué le plus de propriétés médicinales. Mais ce grain n'est cultivé que pour fournir à la nourriture de l'homme et des animaux. Uaooine noire est abondante en écorce et peu en Hirine , laquelle étant plus mucilagineuse qu'amilacée, n'absorbe pas une grande quantité d'eau , pèse moitié moins que celle àc froment , et ne pourroit être employée avec avan- tage que par lés amidonniers. Comme ïwoine contient du sucre , de l'amidon et de l'extractif , il n'est pas douteux qu'on ne puisse en faire de très-bonne bière ; mais nous ne pen- sons pas qu'elle s'oit préférable à celle qu'on prépare avec Vorge. Il suffit , pour développer l'odeur de vanille dans Vavoine noire , de laver ce grain , de le faire bouillir un moment dans l'eau, et d'en employer la décoction comme véhicule de la fé- cule des pommes de terre et des œufs , pour former des crèmes excellentes. La halle d'aooine est utilement employée à faire des paillasses pour les enfans, et d£s matelas pour les habi- lans des campagnes , étant douce , souple , peu susceptible d'humidité. Quels que soient les efforts de l'industrie de ceux qui con- vertissent \\n?oine en faiine et en pain , ils ne viendront ja- mais à bout d'affoiblir la couleur foncée et l'amertume nau- séabonde qui la caractérisent. Ces mauvaises qualités sont in- hérentes à la nature. Cependant on a droit d'«\tre étonné que de graves auteurs aient fait l'éloge le plus pompeux du pain d'«- voinc. Sans doute l'usage d'un pareil aliment peut être sain , puisqu'il y a des cantons où il est la principale ressource de leurs habitans; mais ce pain est noir, gras, compacte et de mauvais goût ; il revient plus cher aux malheureux qui s'en alimentent, que le meilleur pain d'orbe et de seigle. Dans la Normandie et la Basse-Bretagne , les habitans des campagnes font, avec le gruau à'aooine , de fort bons potages ; les Geimains en faisoient la base de leur nourriture. Voici de quelle manière on obtient ce gruau. On prend ordinairement de V avoine hlanrhe , qu'on fait sécher au four; lorsqu'elle est suffisamment sèche , on la vanne , on la nettoie , et onja porte à un moulin dont les meules sont fraîchement piquées. Le meunier a soin de les tenir un peu éloignées , afin qu'elles n'écrasent pas le grain , et que celui-ci conserve la forme de riz. Par ce moyen, elles enlèvent la totalité de la pellicule- Ce grain fie donne guère au-delà de la moitié de son poids tle gruau. A V O ,07 Uaooine en grain , est recherche'e par tous les animaux , qui en sont extrêmement friands ; mais les chevaux sont ceux qui en font la plus grande consommation , et c'est pour eux qu'elle est spécialement cultivée. Les moutons qu'on engraisse , les agneaux nouvellement sevrés , les oiseaux de basse - cour , avalent Vapoine avec avidité. Il faut éviter seulement de la leur donner trop nouvelle ou pénétrée d'une humidité étran- gère , dans la crainte que son usage ne cause des dévoiemens , des Indigestions ou des tympanltes dangereuses. Il paroît que la cavalerie romaine ne consommolt point Ya\?oine comme nourriture , c'étolt Vorge; et cependant , dans les climats où ce dernier grain est administré aux chevaux, ces animaux ont de la réputation. Tous les voyageurs rapportent qu'en Espagne , en Andalousie , en Mauritanie , en Arabie, en Tartarie , on ne leur donne que de Vorge au lieu ù'aooine; et ce sont les meilleurs ch^aux que Ton connoisse. Mais une remarque à laquelle on n'a peut-être pas fait assez d'atten- tion jusqu'à présent , c'est que souvent on attribue à Vapoine ce qui n'est dû absolument qu'à la trop grande quantité qu'on en donne , et que si on rationnolt les animaux , on leur épar- gnerolt beaucoup d'accidens qui résultent éviflemnaent de la surabondance d'allmens. Au reste , tant qu'on sera persuadé que l'ocomc est le seul grain qui convienne aux chevaux , nous doutons que les fer- miers se déterminent à en circonscrire la culture , parce que le bénéfice qu'ils retirent les arrêtera toujours ; mais nous déclarons que la masse de la subsistance publique gagnera in- finiment à la substitution de ïorge à l'at^oioe , et qu'une pa- reille révolution dans la manière de se nourrir , deviendra pour la France une richesse incalculable. Cependant , tout en applaudissant aux vues de ceux qui désirerolent qu'on re- nonçât tout-à-fait à l'opome , nous sommes bien éloignés de partager leur opinion , et de repousser entièrement cette cul- ture , pulsqu'encore une fois, elle prospère sur des défriche- mens où l'orge n'aurolt aucun succès , et qu'elle les prépare à rapporter d'autres productions ; d'ailleurs, sa paille est re- cherchée avidement par tous les animaux, (parm.) AVOINE DES CHIENS. C'estlePHARELAPPULACÉ.'(B.) AVOIRA , E/ais. Genre de plante de la monoécle hexan- drîe et de la famille des palmiers, dont les caractères sont d'a- voir: un calice de trois ou de six pièces , et une corolle à six divisions ; six étamines dans les fleurs mâles ; un ovaire su- périeur, surmonté d'un style épais , et terminé par trois stig- mates, dans les femelles; une noix ovale, un peu trlgone , enveloppée d'un brou fibreux, uniloculaire et marqué de trois irous, peu apparens à sa base. io8 A V 0 On compte dans ce genre plusieurs espèces qui ont él6 dnumérées par Aublet ; mais il nous manque encore le déve- loppement de leurs caractères botaniques. L'espèce la plus commune est TAvoira ou Aouara de Guinée, qui se trouve actuellement dans toutes les colonies françaises de l'Amé- rique , où elle a été portée , à raison de son utilité. C'est , dit Aublet , le palmier le plus élevé qui croisse à la Guyane. Ses feuilles , toujours terminales , ont jusqu'à dix pieds de long; elles sont ailées , et leur pétiole est garni d'é- pines longues et aiguës. Ces pétioles subsistent , et rendent les approches du tronc impossibles. Les fruits sont de la gros- seur d un œuf de pigeon , de couleur jaune et velus. Dans Le brou , qu'on appelle caire , est une substance jaune et onc- tueuse , que les singes , les vaches et autres animaux mangent. On en tire , après l'avoir laissé macérer quelque temps , une huile par expression , dont on sqg^rt pour l'apprêt des ali- mens , pour l'usage de la médecine et pour brûler. De l'a- mande contenue dans ce brou , on extrait une espèce de beurre d'un très-bon goût, qui est fort adoucissant; ce beurre est appelé qnioguio ou thîolhio , et l'huile, huile de palmier. Les fnyts de Vaooira ont été confondus, par les auteurs, avec ceux du cocotier^ parce qu'on les appelle aussi cocos; mais, par contre-coup, on a aussi confondu les cocos avec les aooira; car, on appelle , à Cayenne , le cocotier de Guinée, avoira canne. V. au mot Cocotier, (b.) AVONG-AVONG. Espèce de Gastoke qui croît à Ma- dagascar, (b.) AVORTEMENT {^Économie rurale-). On appelle a^^or- lement., dans les animaux domestiques, le part prématuré , c'est-à-dire, la sortie du foetus hors de l'antre utérin, avant l'époque fixée généralement par la nature pour chaque espèce. Outre les causes maladives et les défectuosités qui oc- casionent souvent cet accident , telles que la disposition vicieuse des organes de la génération, la chute du vagin ou de la matrice, un trop grand relâchement ou une trop grande irritabilité dans cette partie ; Je peu d'adhérence- des vaisseaux du placenta à cet organe , la disproportion du mâle et de la femelle, surtout lorsque le premier est plus volumineux que la dernière , et des fouillemens im- prudens dans le rectum; un très-grand nombre d'autres causes peuvent encore y donner lieu dans les animaux. Les principales sont : tout exercice violent , comme les courses, les marches, et tous les travaux forcés et très- fatigans; les fardeaux trop pesans ou mal placés , imposés, A V 0 tog aux bêtes de somme ; les chutes et les écarts ; les froisse- mens , les coups et les heurts , surtout sur les reins , les flancs et le ventre ; la frayeur ; les variations promptes et fortes de l'atmosphère , et toutes les commotions violentes , comme celle du tonnerre ; les météorisations , les indiges- tions , et les boissons trop froides , crues et indigestes , ad- ministrées surtout à des animaux échauffés ; le voisinage , les provocations et les attaques des mâles ; la construction vicieuse des logemens ; un séjour habituel très-humide ; un long séjour sur le fumier en état de putréfaction , et dans une atmosphère viciée par toute autre cause; toute fausse position prolongée , et particulièrement celle qui élève trop le devant ; un repos outré , spécialement chez les animaux d'un tempérament lâche et mou ; l'excès de vigueur et d'em- bonpoint , ou la débilité et l'émaciation ; l'exposition brusque ou continuée aux intempéries des saisons , surtout aux brouil- lards épais ; une mauvaise nourriture , et notamment pour le* herbivores, la pâture de l'herbe rouillée , vasée , ou couverte de frimas ; le passage subit de la nourriture verte à la nour- riture sèche, ou de la dernière à la première ; celui de "la disette à l'abondance , ou de l'abondance à la disette ; et enfin , toute transition précipitée d'un état à un autre , filt- il meilleur, et toutes les indispositions qui sont ordinaire- ment la suite de ces mauvais traitemens. Aristote indique aussi ( 1. 8 , c. 24., D^ anim. Mst.) l'odeur d'une lampe éteinte comme une cause suffisante pour faire avorter les jumens ; il ajoute même qu'il y a des femmes sur lesquelles elle produit cet effet ; et cette cause , agissant comme toutes celles qui vicient l'air considérablement, nous paroît encore mériter qu'on y fasse attention. On remarque assez gériéralement que l'avortement est plus fréquent au commencement et à la fin de la gestation , que vers le milieu; et l'on doit redoubler d'attention, à ces époques , afin de le prévenir. Il est des femelles chez lesquelles l'avortement n'est nî précédé, ni accompagné , ni suivi de symptômes maladifs, et il arrive sans avoir été annoncé. Elles expulsent ordi- nairement le fœtus et l'arrière-fais ou le délwre, sans en pa- roître incommodées. Dans ce- cas , le repos, une bonne nourriture, et un simple breuvage d'une liqueur spiritueuse tiède , comme du vin coupé avec moitié d'eau , du cidre , du poiré ou de la bière , suffisent pour les rétablir. Dans le cas contraire , c'est-à-dire , lorsque , avant le terme païufçl de la gestaliou , le goaHement de la valve; et A V O du fondement , l'inquiétude avec laquelle la femelle se lève et se couche itérativement , sa marche extraordinairement pesante , jointe à la chute subite du ventre qui -.anonce ua prompt affaissement, la position basse et penchée de sa tête , sa tristesse, la blancheur et la sécheresse de sa langue , le frisson et la fièvre , viennent indiquer un part préma- turé , annoncé également par l'évacuation spontanée d'une liqueur séreuse par les mamelles , l'écoulement d'une hu- meur glaireuse , quelquefois sanieuse et sanguinolente , par le vagin , et les mouvemens désordonnés du fœtus , quand il vit et qu'il est assez avancé en âge ; diverses précautions et opérations peuvent être indiquées. Dans ce cas , on doit d'abord placer la femelle à couvert , lorsqu'elle ne l'est pas , dans un endroit sain, qui ne pèche pas par trop de chaleur , et encore moins par trop d'humi- dité ou de fraîcheur ; et l'on doit ensuite l'observer , afin qu'elle puisse être traitée , suivant les occurrences , dans les circonstances graves, sous le rapport des médicamens , dont nous ne parlerons pas ici , leur administration devant tou- jours être scrupuleusement réservée aux gens de l'art , ainsi que les opérations délicates , sous peine d'éprouver des ac- cidens , et même des perles qui ne sont que trop fréquentes lorsqu'on manque à cette attention. Nous nous bornerons donc aux indications les plus simples et les plus faciles , que tout homme intelligent et adroit peut remplir en l'absence des artistes. Une des premières Indications à mettre en usage , con- siste à débarrasser le canal intestinal par des lavemens et des boissons délayantes. Lorsque le fœtus ou les membranes qui l'enveloppent se présentent à l'extérieur de la vulve , dans un état statlonnaire prolongé, on peut, sans inconvénient et souvent avec beaucoup d'avantage, en faciliter la sortie en se frottant la main et le bras avec une substance grasse , qui ne soit pas rance, comme de Thulle nouvelle, du beurre frais , ou , à leur défaut , avec une substance mucilagineuse , telle que l'eau de graine de lin , de mauve ou de guimauve ; et, en cherchant à dilater insensiblement l'orifice avec les dbigts , ayant soin de se bien rogner les ongles auparavant, on peut aussi tirer doucement ce qui se présente , et par- venir fnême jusqu'à l'orifice de la matrice, qui est quelquefois resserrée et s'oppose à la sortie; mais , dans ce* cas , il est de la plus haute importance d'agir lentement et doucement, car des tentatives brusques et violentes pourroient entraîner la chute de la matrice. Lorsque la matrice est encore entièrement fermée , son orifice n'ayant pas commencé à se dilater (ce dont on peut A V O ,„ s'asWer en fouillant prudemment avec les précautions que nous venons d'indiquer), il faut bien se garder de chercher, comme on le fait quelquefois , à hâter la délivrance , en fa- tigant la femelle par des tentatives inutiles et souvent dan- gereuses. Dès que cet orffice commence à se dilater, on peut, en y insérant insensiblement les doigts , puis la main , aug- menter la dilatation, percer doucement les membranes, lors- qu'elles ne l'ont pas encore été naturellement ( ce qui s'aperçoit aisément quand on touche une sorte de vessie ballonnée ) , puis se saisir du foetus et l'attirer par degrés au dehors , lors toutefois que la nature qui exécute bien mieux que l'homme toutes ces opérations , ne donne pas à la mère assez de force pour expulser elle-même son fruit prématuré. On parvient encore quelquefois à l'aider à se débarrasser elle-même , ce qui vaut toujours mieux , en lui serrant à di- verses reprises les naseaux, pour suspendre un peu sa respira- tion , ou en lui administrant quelque sternulatoire , ou quel- que lacement rendu irritant par le tabac, le sel et quelque autre moyen équivalent. On prend quelquefois les enveloppes du fœtus pbur une chute du vagin ou de la matrice , et on se hâte de les faire rentrer et d'essayer de les assujettir. On contrarie ainsi la nature , dont les moyens triomphent ordinairement de cet obstacle que lui opposent l'erreur et l'ignorance ; mais on doit se défier des charlatans qui , sous le prétexte de l'aider , retardent ainsi souvent sa marche , qu'ils cherchent fré- quemment encore à précipiter. Quelquefois aussi le fœtus a cessé de vivre, long-temps avant qu'il se montre , ce qui peut s'annoncer par son dé- faut de mouvement , quand il est assez avancé pour en faire de bien sensibles ; et quelquefois encore , il a contracté un degré de putrldllé plus ou moins prononcé , ce qui s'an- nonce également par les douleurs vives que ressent et té- moigne la mère, par ses frissons , par l'odeur Infecte et cada- véreuse de son haleine , par le fiétrissement des mamelles , et par la fétidité de ses évacuations diverses , surtout celles du vagin. Dans ce cas , indépendamment des boissons spi- ritueuses indiquées , il convient de faire doucement , dans la vulve, des injections d'une infusion de plantes aroma- tiques , aiguisée d'un peu d'eau-de-vie ou de vinaigre. Lorsque l'avortement a lieu à une époque de la gestation assez avancée pour que les mamelles renferment une quan- tité de lait qui puisse faire craindre que sa suppression su- bite ne devienne nuisible , quand le fœtus est mort depuis peu, ou doit traire alors la femelle pendant quelque temps , A V O et l'on peut donner , sans inconvénient , le lait aui porcs « ou à d'autres animaux qui peuvent s'en nourrir. On a remarqué que, pour faire dissiper le lait dans ce cas , il suffisoit quelquefois de traire la femelle sur une pelle rougie au feu , et que la vapeur qui s'en élevoit , produisoit cet effet en agissant sur les mamelles. Lorsque le foetus n'est pas mort , et qu'il est assez déve- loppé pour qu'on puisse l'élever, il y a généralement de l'avantage à le faire , surtout pour la mère qui s'en trouve mieux toutes les fois qu'elle a la force nécessaire pour l'en- treprendre. Il est rare cependant que les sujets provenans de fœtus avortés vivent long-temps ; mais quand ils donnent quelque espérance de vie et qu'on désire en profiter, il est souvent utile de les laver dans l'eau tiède, aiguisée d'une li- queur spiritueuse , et de les sécher ensuite , si la mère ne les lèche pas , de leur" faire avaler , après , un œuf frais , sans coque , et de leur donner de l'eau d'orge miellée , et du lait tiède coupé, quand la mère ne peut pas les faire téter à temps. Il est très-important d'user de précautions envers toutes les femelles qui ont avorté , de les tenir chaudement , de les bien couvrir , dans quelques cas , de les soumettre à un régime austère , et d'éviter scrupuleusement tous les abus dans le régime qui leur convient. Quelle que soit la cause qui donne lieu à un avortement, il est d'observation que les femelles qui l'ont une fois éprouvé, V deviennent, par cela même, plus sujettes, et en quelque sorte prédisposées. On obsei've encore que plusieurs con- çoivent difficilement , et que d'autres en deviennent totale- ment infécondes , quoiqu'elles soient fréquemment en cha- leur. Ces faits sont de nouveaux motifs très-puissans pour porter à éviter soigneusement tout ce qui doit donner lieu k un accident qui peut avoir des suites aussi fâcheuses, et pour réformer les femelles qui l'ont éprouvé. Les vaches y paroissent plus sujettes que les femelles de toutes les autres espèces d'animaux domestiques , sans doute parce que la domesticité pèse davantage sur elles que sur les autres. Il devient quelquefois enzootique , et paroît même contagieux chez elles , dans quelques localités , sans qu'on puisse en découvrir la cause réelle. Les jumens y sont en- core assez sujettes , puis les brebis : les truies le sont moins , quoiqu'on accuse le trèfle vert de l'occasioner quelquefois dans ces animaux ; les chèvres l'éprouvent très-rarement ainsi que les chattes, même après des chutes ; et les chiennes bien tenues et en bon état , y sont également très-peu sujettes. AXE ii3 L'avortement a lieu aussi dans les oiseaux ; et les œufs dont la coque est molle , qu'on appelle ordinairement œuf$ hardés , ne sont autre chose que tles germes avortés , dont on ne peut espérer aucune production en les soumettant à l'in- cubation. On prévient quelquefois l'avortement, comme on facilite la conception , par une saignée faite à propos , dans les fe- melles pléthoriques. Les femelles qui avortent ne délivrent pas toujours , ou elles le font souvent très-difficilement. Quelquefois aussi ellea éprouvent de fréquentes ardeurs utérines , et elles tombent ordinairement dans fatrophie et le marasme ; on doit donc , d'après ces motifs etles précédens, se défaire le plus promp- tenient possible de celles qui sont sujettes à cet accident , qu'on doit encore s'attacher fortement à prévenir, à cause des suites fâcheuses qu'il entraine presque toujours. V. Accou- plement , Gestatioîh et Part, (yvart.) , AWATCHA. Espèce de figuier du Kamlschatka. Voyez Fauvette, (v.) AWAOU. V. AvAou. (s.) AWAYU. C'est une espèce de poisson du genre des Go- BIES, et qui a été obseiTée dans les petites rivières de lîle d'Otahili, la principale des îles de la société, dans lOcéan pacifique, (b.) AXE DES CRISTAUX. C'est, pour chaque cristal, un© ligne droite menée dans une direction telle, qu'elle soit symé- triquement placée relativement aux faces de la molécule pri- mitive. Par exemple, toutes les diagonales d'un cube sont des axes, parce qu'elles jouissent de celte propriété de symétrie. Ainsi un cube a huit axes : il y a des solides qui ne peuvent en avoir qu'un seul. Tel est, par exemple, le rhomboïde obtus qui sert de forme primitive à la chaux carbonatéc rhomboï- dale. L'axe est la diagonale qui joint les sommets des angles solides obtus. M. Laplace a fait voir que, dans les cristaux qui réfractent doublement la lumière , les forces qui produi- sent la réfraction extraordinaire émanent toujours de leur axe ; et j'ai prouvé qu'il en est de même pour les forces qui produisent la polarisation. J'ai découvert également que ces forces doivent être distinguées en deux espèces, les unes at- tractives, les autres répulsives; ce qui produit deux sortes de double réfraction , l'une dans laquelle le rayon extraordinaire est attiré vers l'axe, comme dans le cristal de roche , la chaux sulfatée, etc. , et l'autre dans laquelle ce même rayon est au contraire repoussé, comme dans la chaux carbonalée rhom- boïdale, l'arragonite, le béril, etc. Enfin il y a des cristaux m. 8 ii4 A X I où il ne se forme pas du tout de rayon extraordinaire, et qui par conséquent n'exercent pas la double réfraction : ce sont ceux qui ont , pour forme primitive, un octaèdre régulier ou un cube. Alors ces cristaux ont plusieurs axes symétriquement placés , et l'on pourroit conjecturer qu'ils n'ont pas la double réfraction, parce quil émane de ces divers axes des forces qui s'entre-détruisent. Cbiot.) AXE FLORIFÈRE. Partie qui supporte les fleurs , soit inédiatement , soit immédiatement. V. Fleurs. Palisot Beauvois, dans son important ouvrage intitulé £5- sai d'une nomelle Agrostographie , a divisé l'axe des Graminées, dont il tire, pour la distinction des espèces et des genres, un plus grand parti que les autres botanistes , en axe simple ou entier, el en axe articulé ou denté, (b.) AXERAS. Nom arabe de I'Asphodèle. (b.) AXIE , Axius , Léach. Genre de crustacés de l'ordre des décapodes , famille îles macroures , section des homards. Les thalassines, les gébics ^ les callianasses et les axies ont une grande affinité avec les écrevisses; mais ils en diffèrent par leurs antennes extérieures, dont le pédoncule n'est pas écail- leux , et par les deux feuillets latéraux de la nageoire du bout de la queue, qui ne sont que d'une seule pièce. Les axies et les callianasses ont les quatre pieds antérieurs terminés en pince didactyle , ce qui les distingue des thalassines et des gébies. Les pieds suivons sont onguiculés dans les axies, tan- dis que les deux dernières paires n'ont point de crochet au bout dans les callianasses. L'AxiE STIRYNQUE, Axius stirynchus ^ Léach ; imn. 5'oc. irans., tom. 1 1, pag. 343; pointe antérieure du test bordée , carénée dans son milieu ; dfeux lignes élevées et courtes par derrière; extrémité postérieure du test échancrée. Sur les côtes mari- times de l'Angleterre, (l.) AXIE , Axia. Arbrisseau rampant , à feuilles ovales , lan- céolées , crénelées, velues, inégales, opposées; à fleurs d'un blanc rougeâtre, très-petites , presque terminales , qui forme un genre dans la triandrie monogynie , intermédiaire entre les Tassols et les Valéria>'£S. F. ces mots. Ce genre , établi par Loureiro, offre pour caractères: un ca- lice de trois folioles Inégales et caduques ; une corolle mono- pétale à dix divisions arrondies; trois étamines; un ovaire inférieur, ovale, sillonné, surmonté d'un style à stigmate lîpals. Le fruit est une semence ovale, sillonnée et hérissée. Loureiro rapporte que Vaxia est aussi recherché à la Co- chlnchlne que le. gin-seng k la Chine. On l'estime foillfiant, sudorifique , propre à guérir les fièvres intermittentes , les obs-z A X I m5 Iruclions de la matrice ; à chasser les crudités de rcstortiac et les humeurs visqueuses du poumon. Il est douteux qu'il doive être sépare des Tassols, Boer-^ haos-na^ Lînn. (b.) AX1>{EE , Axineœ. Genre de mollusques établi par Poli, dans son Histoire des Testarés des Deux-Siciles , parmi les ani- maux des Arches de Linnœus , qui ont été divisés en trois genres par Lamarck, Ses caractères consistent à être privé de siphon , à avoir un pied creusé dans son milieu et transversalement fendu; les branchies séparées et libres dans leur partie supérieure. lu arche velue ^ figurée avec des détails 'analomiques très- précieux, pi. 26, n."=' 2 et 3 de Touvragc précité, sert de type à ce genre. V. au mot Arche et au mot PÉTo^CLE. (b.) AXINEE , Axinea. Genre de plantes de la décandrie mo- nogynie et de la famille des mélastomes. Il offre pour carac- tères : un calice persistant, en entonnoir, à limbe à six dents ou entier ; une corolle de six pétales , en forme de doloire , insérés sur un disque; douze étamlnes déclinées, compri- mées, insérées sur le disque, et alternativement grandes et petites; un ovaire supérieur, surmonté d'un style recourbé et d'un stigmate obtus; une capsule oblongue , tronquée , lé- gèrement hexagone, ombiliquée, couronnée par douze courtes cornes , enveloppée par le calice j à six loges , à six valves , et contenant plusieurs semences cunéiformes, insérées à un réceptacle oblong. Ce genre est constitué par deux arbres du Pérou , fort voi- sins des Valdé.sies et des Blakées. (b.) AXINITE. Minéral de la classe des pierres, qui doit sou nom à la manière particulière dont se présentent ses cristaux ordinairement minces et à arêtes vives , que l'on a comparés au fer et au tranchant d'une haclie. La couleur presque tou- jours violette de ses cristaux l'avoit fait nommer d'abord schorl violet , puis yanolithe. ÏJaxùiife se présente en cris- taux implantés de champ sur leur gangue, ou groupés entre eux; ils dérivent d'un prisme droit dont les' bases sont des parallélogrammes obliquangles de 101 deg. 82 min. et 38 deg. ii8 min. \uaxiniie n'offre jamais cette fonne , qui ne s'obtient même pas par le clivage. Les formes secondaires sont d'a- bord le prisme quadrangulaire oblique, à bases obliquangles, comme celles de la fonne primitive '(tette fonne secondaire pourroit être prise pour un rhomboïde); d'autres fois les arêtes du prisme qui aboutissent aux angles aigus des bases, sont remplacées par une face et l'extrémité recoupée par une ou deux facettes trapézoïdales. Ces diverses formes, et plusieurs autres, se Irouveul presque toujours dan^ les mêmes groupes . oxydé, oxydé. \î .,6 A X I de cristaux, eldistînguent complètement l'axînîte de toutes les substances minérales cristallisées, et notamment du sphène. L'axinite raye le verre et le feldspath; elle fait feu au fcriquet , en répandant l'odeur de pierre à fusil ; sa cassure est raboteuse et ritreuse. Des fragmens exposés à la flamme du chalumeau fondent en bouillonnant et en un verre gris. M. Brard a remarqué que les cristaux violets qui n'éloient point symétriques dans leurs formes, étoient électriques par chaleur. La pesanteur spécifique de Taxinite est de 3,2 à 3,3, c'est-à-dire , un peu plus foible que celle du titane-silicéo^ calcaire, qu'on avoit d'abord nommé 5/?//^//^, et avec lequel on pourroit quelquefois confondre l'axinite. On a deux analyse» de cette substance ; toutes les deux offrent les mêmes princi- pes , mais dans des proportions différentes. Analyse de raxinite par. . . . Klaprolh. Vauquelin, Silice 55 ..... 44 Alumine a6 i8 Chaux 9 Fer 9 Manganèse i oxydé. . . 4 Perte o . .... i lOO ICQ L'axinite gît dans les fentes et les gerçures des rochea primitives , qu'elle tapisse de ses brillans cristaux, conjoint lement arec le quarz limpide, le feldspath, l'épidote , la préhnite, l'amiante et la chaux carbonatée. Elle est quel- quefois saupoudrée de chlorite , et souvent alors les cristaux 5ont plus réguliers , de formes très-simples et renferment une telle quantité de chlorite, qu'ils sont verts et opaques, et qu'on a lieu d'être étonné que leur régularité n'en ait point été altérée. « Les cristaux d'axinite , dit M. Patrin , forment , « par leur assemblage sur les parois de ces roches , des • croûtes d'un travers de doigt d'épaisseur , et dont on peut « détacher des morceaux de la largeur de la main et au-delà... « La partie voisine du rocher n'offre ordinairement qu'une « cristallisation confuse ; le côté opposé présente des cris- « taux presque toujours placés de champ. Quelquefois la « partie postérieure a pour support la chlorite terreuse, et « cette matière molle a permis aux cristaux d'axinite de « prendre leur forme ordinaire ; mais elle s'est mêlée dans « leur substance de manière à leur donner sa couleur , de « sorte qu'on voit des échantillons dont une face est coû- te rerte de cristaux violets, et l'autre de cristaux verdâtres. » Ce que nous venons de dire s'applique spécialement à l'axinite du Dauphiné , contrée daoi laquelle ou a d'abord €^couvert cette substance. Elle se trouve dans les environs du bourg d'Oisans (département de l'Isère). A la Balme d'Auris, près les Rampes, elle est accompagnée d'asbeste, et dans une roche à base de serpentine, ou dans une roche fissile composée de feldspath et d'amphibole vert en petits grains. A l'Inferney du mont de Lans , en Oisans, à l'en- trée de la gorge de la Romanche, près du pont de Saint- Guillerme, l'axinite violette et verte se montre accompa* gnée de feldspath en petits cristaux blancs hémitropes, et d'oxyde de fer. Les anciennes fouilles ont donné des groupes de la plus grande beauté pour la grandeur et la conservation descristaux; ceux-ci ontjusqu'àdeuxpouces dans leurs dimen- sions. M. le comte de Bournon cite un cristal isolé de deux pouces en carré , qui vient probablement de ce lieu ou de» roches de l'Armentière , localité autrefois très-riche en cette substance, sur la rive droite de la Romanche, vis-à-vis le bourg d'Oisans; c'est un lieupresque inaccessible. L'axinite violette, verte ou chloritée , y est en veines ou dans des cavités ou po- ches, avec le quarz, le feldspath, l'épidote, lapréhnite, etc. Enfin l'axinite se retrouve enDauphiné,aupied de lamonta- gne des Chalanches, età peude distance de la cascade deBaton. L'axinite des Pyrénées existe au pic d'Arbesson, vallée d'Aure , et dans les éboulis du cirque du mont Aroc , dans la même vallée ; au pic d'Ereslitz près de Barèges. Elle est d'un violet moins brillant que l'axinite du Dauphiné, en plus petits cristaux, tapissant les fentes des mêmes roches, et accompagnée surtout de grandes masses de chaux carbo- natée lamellaire , dans laquelle ses cristaux sont souvent plongés avec de longs prismes d'épidote , et de longs fila- mens d'amianthe , moins soyeuse et moins délicate que celle de r Oisans. Dans la même montagne , on trouve de la préhnite en petites lames très-minces avec de l'épidote. Dans les granités d'Alençon, on voit de jolies cristal- lisations d'axinite violet-brillant. Les mêmes granités re- cèlent de l'aigue-marine. On n'y a point trouvé d'épidote ni de chaux carbonatée. Dans la vallée de Chamouni , au dôme du Goûté, l'un d« ceux qui constituent le groupe des Monts-Blancs, l'axi- nite a été découverte en petits cristaux , dans une roche , avec le quarz , le feldspath , et surtout la préhnite en petites lames, comme celle des Pyrénées. Ce gisement ne donne pas la chaux carbonatée. L'épidote se trouve dans plusieurs endroits de la vallée. En Saxe , à Thum, près d'Ehrenfriedersdorf, et dans le Eelbertal, l'axinite se rencontreavec la chlorite et la chaux car- bonatée, daus une roche ischiiïteu«€ avec pyrite ethornblendes ti8 A X N Elle est d'un violet gris , rarement cristallisée et trAnspa- rente. Elle y est plus souvent en masses lamelleuses, comme laxinite de "Tresbourg , près de Blankenbourg ; au Hartz , aussi accompagnées de chaux carbonatée et d'asbeste , et de même sans épidote. 31. Werner avoit donné le nom de iliu- vicrsiein^ changé en iumile par Napione, à l'axlnile de Thum, la première qu'il ail connue. Bans la Norwége, près de Kongsberg, Taxinite en petits cristaux, d'un vioîet léger et éclatant, forme des veines dans de la chaux carbonatée blanche laminaire, qui contient de ranihracite, du mica noir, du quarz , de l'argent natif, et quelquefois des cristaux de prchnile flabelliformcs d'un beau vert. A Arendal, dans la mine de Torbions-Busgrubc, l'axi- nite se montre avec l'épidote, le feldspath, la chlorite , etc. Dans les granités du comté de Cornouailles , en Angle- terre, on trouve de i'axinife en petits cristaux bruns ou d'un violet très-foncé , et peu éclatant. Ces cristaux sont accom- pagnés d'amiante et remarquables par la multiplicité de leurs facettes, et comme au gisement d'Alençon, on n'a pas ob- servé, dans ce granité du Cornouailles, l'épidote et la chaux carbonatée, mais on v indique l'anatase. Enfin, l'axlnile en beaux cristaux violets a été découverlepar le célèbre boIani.>:te voyageur Michaux, dans les monts AUéghanis dans l'Amérique septentrionale , et dans le mont Allas en Afri«|ue, par M.Des- fonlaines. On l'a retrouvée aussi dans les montagnes qui avoi- sincnt le Cap de J>onne-Espérancc et en flspagne. lucgîass-siein ou glass-srhorl de VYidenman, n'est autre chose que ïi/xini/cSa cassure vitreuse lui a fait donner ces noms. La bijouterie n'a pu tirer aucun parti de cette pierre. iVXlRIS, ylxyri's. Genre de plantes de la monoécic trian- drie , et de la famille des CiiÉ^oroDÉES, dont les caractères sont: d'avoir un calice à trois divisions, et trois étaminesdans les fleurs mâles; un calice àdedsoucinq folioles, et uji ovaire supérieur arrondi, cliargé de deuxslyles dans les fleurs femelles. Le fruit est une semence globuleuse, un peu aplatie, en- fermée dans les folioles du calice. C'est dans les déserts de l'Vsie boréale que croissent les quatre espèces d'aa;i'm. Une est fruliculeuse; les autres sont annuelles. Leurs feuilles sont alternes, plus ou moins ovoïdes, ou n>ieux, spathulacées.Ces espèces, dont deux sont cultivées dans le jardin du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, ne présentent rie« de remarquable. Persoon a établi le genre. CÉrxATOSPF.R>TE aux dépens de celui-ci. V. le mot DiOTis. (b.) AXIS, Mammifère ruminant du genre des Ceiifs. (desm.) AXIS. C'est le Chanvre cultivé pour la pipe, (b.) AXiSEC, Nom arabe des Mousses, (b.) A. ib ^=^. yt//-i//t'// issier. (b.) BADARINGI. C'est le nom de la Meliùse en arabe, (b ) BADASE. C'est la Lavande, (b.) BADASSO. F. Plantain frutescent, (b.) BADE. Nom du Pleuronecte argus, (b.) BADGER. Nom anglais du blaireau, (s.) BADHAINIU. Millet de Ceyian. (b.) BADIANE ^ lUiciuvi. Genre de plantes de la polyandrie polygynie , et de la famille des lulipifères , dont les carac- tères sont d'avoir : un calice de six folioles , dont trois infé- rieures plus étroites et pétaliformes ; dix à trente pétales disposés sur trois rangs; dix à trente étaminesplus courtes que les pétales , et dont les filamens sont comprimés ; dix à vingt ovaires, supérieurs , pointus , redressés et ramassés en un faisceau conique , laissant un vide dans leur milieu et se ter- minant, chacun, par un style très-court, au sommet duquel est un stigmate oblong et latéral. Le fruit est composé de plusieurs capsules ovales , com-< primées , bivalves , monospermes , et disposées en une étoile orbiculaire. Les graines sont lenticulaires , luisantes , et su- jettes à avorter. V. pi. A. 19, où il est figuré. Ce genre comprend trois arbustes , dont le port ressemble à celui du laurier, et qui sont aromatiques dans toutes leurs parties , mais surtout dans leurs capsules. La première espèce et la plus connue, est la Badiane de LA Cbihîe , Illicium anisa/um., Linn. , dont les capsules sont ap- pelées anîs éLoilé de la Chine. Ses caractères sont d'avoir la fleur jaunâtre et les pétales intérieurs linéaires. Elle croit naturellement à la Chine. Les Chinois font un grand usage de ses capsules , qu'ils mâchent après les repas pour faciliter la digestion et se parfumer la bouche ; ils les regardent comme un puissant dluiétique. Ils les mêlent avec le thé , le café et autres boissons , pour les rendre plus agréables. On en fait , en Europe , d'excellentes liqueurs , dont une est fameuse , sous le nom à'anisMe de Hollande, de ratafiat ds Boulogne. îU B A D Le bois de l'arbre a aussi une odeur d'anis , ce qui lui a tait donner le nom de bois d'anis. On l'emploie à des petits meubles de tour et de marqueterie. Les feuilles et Técorce ont également cette odeur, et on peut les employer à défaut des capsules. La seconde espèce est la Badiatse de la Floride. Ses caractères sont d'avoir la corolle rouge et les pétales inté- rieurs lancéolés. Klle a la même odeur que la précédente. La troisième , est la Badiaise À petites fleurs , trouvée par A. Michaux dans la Floride. Celle-ci diffère beaucoup des autres par ses fleurs , dont les pétales sont peu nom- breux , ovales et recourbés en dedans. J'ai cultivé un grand nombre de pieds de cette dernière , dans le jardin de France en Caroline , où elle s'élève à deux ou trois toises , et forme des touffes du plus bel aspect et de l'odeur la plus suave pendant la chaleur. Les parties de sa fructification varient en nombre sur le même pied comme dans les autres espèces. Elle fleurit pendant cinq à six mois de l'année , et fournit une immense quantité de capsules aussi grandes que celles de l'anis étoile de la Chine , mais peut-être un peu moins odorantes. On pourroit très-cer- tainement la cultiver dans les parties méridionales de la France , l'y rendre un objet de commerce , soit pour les li- quoristes, soit pour les parfumeurs. Elle vienttrès-rapidemcnt ettrès-aisémeni, soit de semences, soit de marcottes. Elle a été figurée par \entenat dans son superbe ouvrage intitulé , Description des plantes du jardin de Ce/s, pi. 22. On en cul- tive dans presque toutes les pépinières des environs de Paris, quelques pieds qui fournissent chaque annéedesmarcottes. (b.) BADINAGE. Nom d'une chasse qu'on fait aux Canards. BADINDJAN. Nom arabe de la MéloîsXÈne et de la Pomme-d' Amour, (b.) BADISÏE , Badister. Genre d'insectes de l'ordre des coléoptères, famille des carnassiers , tribu des carabiques , qui a été détaché , par M. Clairville , de celui de Urine. Dans ce dernier genre , les quatre palpes extérieurs sont terminés par un article plus grand , presque en forme de hache ; les palpes maxillaires des badistes sont filiformes ; le dernier article des labiaux est plus gros, en ovoïde court. Badiste BIPUSTULÉ, Carabus bipusiulatus ., Fab. ; Clair, entom. heh. , tom. 2 , p. 92 , tab. i3. A. B. Petit , noir, avec la base des antennes , les pieds , le corselet et les élytres rouges ; une tache noire en fer à cheval commune aux deux élytres , et située vers leur extrémité ; assez commun sous les pierres , aux environs dç Paris. B A G j/r On rapportera au même genre le carahis pellatus d'illlger, figuré par Panzer, Faiin. insect'. gei-m. pap. 87 , //,^^ 20 (l.) BADJARKITA. AuEengale, on donne ce nom, qui s\- ^mûc reptile de pierre ^ aux fourmilliers écailleux du^ genre des Pangolins, (desm.) BADOK-jBANKON. V. Ballote dist'ique. (b.) BADULAIN. C'est I'Ardisie naine, (b.) BiSiiKEB-KjffiPvAES. Nom que le voyageur le Bruyn donne à des oiseaux qui ressemblent à la perdrix grise , mais d'une taille plus grande ; ils volent de compagnie et se tiennent dans les terres labourées ; ils ont le ventre et les ailes blanchâtres, (v.) BAEB. Nom allemand de l'OuRS, (desm.) BAENAK. Espèce de Bodian. (b.) BAETOEN. Vipère d'Arabie , imparfaitement connue. BAEVILLA. Guimauve de Ceylan. (b.) BAF. On a donné le nom de jumars aux produits de l'ac- couplement de l'espèce du bœuf avec celle du cheval ; mais l'existence de ces produits n'est nullement constatée. Les jumars, que l'on suppose provenir de l'union du tau- reau et de la jument , sont particulièrement désignés par le nom de bafs. On appelle blfs ceux qu'on dit résulter du che- val et de la vache. V. Jumars. (desm.) BAGABATE. Nom de pays du BLA'fri. (b.) BAGADAI. Sorte de Pigeon mondain, (s.) BAGADAIS , Prlonops. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvains et de la famille des Collurions. V. ces mots. Caractères : bec à base large , aplatie en dessous et gar- nie en dessus de plumes dirigées en avant , tendu , très- comprimé par les côtés ; mandibule supérieure échancrée et crochue vers le bout; l'inférieure retroussée et amincie à la pointe ; narines oblongues , couvertes par les plumes ; paupières bordées de plumes , disposées en forme de den- telure; ailes à penne bâtarde courte; la deuxième rémige la plus longue de toutes ; trois doigts devant, un derrière. Ce genre n'est composé que d'une seule espèce, dont on ne^ connoît guère que la dépouille ; on sait seulement qu'elle habite le Sénégal , qu'elle mange des vers et des insectes, et l'on soupçonne qu'elle les cherche dans les terres humides. Le Bagadais-Geoffroy, Prlonops Geofroil, pi. 80 des oiseaux d'Afrique de Levaillant. A les plumes du capis- trum , la huppe et les joues d'un blanc pur; la tête et les plumes des oreilles d'un noir qui approche de la couleur gns de fer; le dessus et le devant du cou, la gorge', la poi- ill. it, UG B A G trine el les parties poslérîeuresj d'un blanc de neige; le man- teau , les scapulaireset les ailes d'un noir à rcHels bleuâtres, sous un certain aspect ; le bord des grandes couvertu- res alaires , des plus longues scapulaires el des dernières pennes secondaires, blanc ; les deux pennes les plus exté- rieures de la queue, de cette couleur; les autres ont, en outre, plus ou moins de noir ; les paupières, les pieds et les ongles eont jaunes ; le bec est noir : taille de la grive. M. Levaillant est le premier qui ait décrit cet oiseau , auquel il a donné le nom de M. Geoffroi de Villeneuve qui l'a rapporté du Sénégal, (v.) BA(iASSEouBA(iAU. Nom donné, à Saint-Domingue, aux restes des cannes à sucre qui ont passé au moulin , et dont on se sert pour brûler après les avoir sécliées au soleil. On en nourrit aussi les bestiaux. V. au mot Sucre. Les restes de la fermentation de Vludigo portent aussi le nom de bagasse à l'île de France, (b.) BAGASSIER, Bagassa. Très-grand arbre dont on fait des pirogues dans TAmérique méridionale ; ses feuilles sont opposées , pétiolécs , à demi-divisées en trois lobes pointus ; ses fruits , que l'on mange , ont la forme et la grosseur d'une orange moyenne , et ils renferment un grand nombre de semences. Cet arbre laisse couler, lorsqu'on l'entame , un suc laiteux et très-aqueux, (b.) BAGATBAT. Synonyme de Pagapate. (b.) BAGLAFECHT. V. Gros-bec baglafecht. (v.) BxVGNAUDlER , Colutea. Genre de plantes de la diadel- phie décandrie , et de la famille des légumineuses , qui a pour caractères: un calice campanule à cinq divisions et per- sistant ; une corolle papilionacée , composée d'un étendard relevé , de deux ailes lancéolées et d'une carène redressée en devant ; dix étamines , dont neuf sont réunies à leur base ; un ovaire supérieur , oblong , comprimé , surmonté d'un style qui est terminé par un stigmate en crochet , et velu en des- sous ; une gousse membraneuse , demi-transparente , com- iimnément enfice , uniloculaire , et contenant de petites se- mences réniformes. Les hagnaiidicrs sontextrêmement voisins des Astragales ; et encore plus des Pkaca de Linnœus. Les genres Suther- LANI>E e! LtSîiERTiE Ont été établis à leurs dépens; on en compte uns,' vingtaine d'espèces, dont font partie les quatre suivantes. Le ii.^VvNAuniER ARBORESCENT, ainsi que ceux du Levant et ^'ÂLEP sont des arbrisseaux fort durs, qui profitent très- bien en plein air ; on les élève communément dans les pépi- nières pour les vendre. Le premier , qui a une variété à B A G i47 gousses purpurines, fleurit souvent deux fois par an, au printemps et au mois d'août ; les deux autres donnent des îleurs , sans interruption , pendant une partie de l'été ; ainsi tous les trois sont propres à orner les bosquets. Toute sorte de terre leur convient; on peut les multiplier avec profit pour leurs bois, leur repousse étant rapide , et pour leurs feuilles ainsi que pour leurs fruits, que les brebis aiment beaucoup. Le nom àefmix séné , qu'ils portent , est fondé sur ce que leurs feuilles et leurs gousses sont purgatives. Le Baginaudier d' Ethiopie , Colutea fnUescens , Linn, , est plus délicat -, il craint le grand froid. Cependant on peut, dans les hivers doux , le laisser dehors, pourvu qu'il soit plan- té dans une terre sèche , et aune exposition chaude. Il en sera plus vigoureux au printemps , et fleurira mieux, (d.) BAGRE , Bagrus. Espèce du genre Silure , que Cuvier regarde comme devant former un sous-genre , à raison de ce qu'elle a deux rangées de dents à la mâchoire supérieure, une intermaxillaire et une vomérienne ; son crâne est aussi plus lisse , et sa plaque de la nuque plus petite, (b.) BAGUARL Nom que porte, au Paraguay, la Cigogîsîe MAGUAKi. V. l'article des Cigogne, (v.) BAGUE ou BOGUE. Nom d'un Spare. (b.) BAGUE. Nom que les jardiniers donnent aux œufs du BoMBiCE LIVRÉE, qui entourent les branches des arbres frui- tiers, (b.) BAGUENAUDIER. V. Bagnaudier. (s.) BAGUETTE DIVINATOIRE. C'est une petite ba- guette de coudrier ou de tout autre bois flexible, un peu cour- be , et qui , étant posée par ses deux bouts sur les index de certains individus , est supposée se mettre en mouvement et tourner rapidement sur elle-même , lorsqu'ils se trouvent dans le voisinage d'une source, ou, en général, d'une eau courante, ou même des métaux enfouis, dont les impressions, disent-ils, leur causenfcune agitation involontaire. Comme toutes les choses que l'on veut rendre merveil- leuses le deviennent davantage étant habillées d'un nom scientifique , on a donné à ces indi/idus privilégiés le nom de Rabdomanlhes , et on a appelé leur faculté la rabdomaucie , mot grec, qui signifie dhinaiion par la baguette. Si nous considérons cette assertion en elle-même , nous n'y trouverons rien qui soit mathématiquement impossible , puisque nous sommes très-éloignés de connoître tous les modes d'action qui peuvent exister dans la nature : ainsi , il se pourroit que , dans certains individus , le système nerveux fût susceptible d'être influencé sensiblement par des causes qui n'agiroient pas sur d'autres persoD'^-es ; et la présence ,48 B A G même inconnue d'un courant d'eau ou d'un métal, pourrojt avoir de pareils effets. Mais la même philosophie qui nous dé- fend de rejeter// ^nor/ de semblables annonces, exige que nous ne les adoptions pas non plus sans un mûr examen , et sans les avoir vérifiées par des expériences méthodiques et rigoureuses. Or , ici le mode d'expérience est bien simple : c'est de choi- sir un individu doué de la propriété supposée au plus haut de- gré possible ; de le mettre à la campagne , près d'un bassin dont les conduits communiquent à quelque réservoir distanl et caché, où l'on puisse, à volonté, déterminer l'écoule- ment de ses eaux, en tournant un robinet. Placez là un ob- servateur sûr, muni d'une bonne montre, lequel, de temps en temps, à des époques arbitraires, ouvrira le robinet, ou le fermera, en tenant note de l'heure sur un registre. Puis, près du bassin , placez le rabdomanthe , et , à côté de lui , «m autre observateur, pareillement sûr, muni aussi d'um.' montre également bonne , et chargez-le d'écrire fidèlemeitl ce que le rabdomanthe lui indiquera , c'est-à-dire , s'il n'é- prouve pas d'impression ou s'il en éprouve , et à quelle heurt'. Après que cette double épreuve aura été continuée pendant un certain temps , par exemple pendant une demi-journée , rapprochez vos deux registres , confrontez les indications du rabdomanthe avec les époques connues où l'eau a été mise en mouvement , et , par leur opposition ou leur accord , vous pourrez apprécier la justesse de la faculté qu'il dit avoir. Même , pour que cette faculté soit réelle , il n'est pas néces- saire qu'elle ne le trompe jamais ; car il seroit possible , par exemple , qu'elle consistât dans une impression assez foible pour que le rabdomanthe pût quelquefois la laisser échapper sans y faire attention ; mais , pourvu que cette impression existe , si l'on a multiplié les épreuves , le rabdomanthe de- vra avoir plus souvent rencontré juste que s'être mépris , et , d'après le nombre de ses accords et de ses discordances , comparés au nombre total des coups , vous pouqrez , par le calcul des probabilités , apprécier la vraisemblance de la fa- culté r;»bdomanthique. Je ne crois pas qu'on ait soumis aucun rabdomanthe aux épreuves rigoureuses dont je viens de parler, et j'avoue franchement qu'à juger par ceux qu'on a déjà ob- servés , je doute qu'aucun d'eux voulût s'y soumettre. Ceux dont on a raconté le plus de merveilles , ont toujours fini par être convaincus de charlatanerie et d'imposture , lors- qu'ils ont été étudiés par des physiciens véritablement ins- truits. Le fameux Bleton , qui a eu à Paris tant de célébrité , et qui a coûté tant d'argent à ceux qui ont voulu le croire , mentoît tvidemmenl et sciemment, comme le célèbre physicien M. Charles s'en est assuré par des épreuves non douteuses. BAI 1^9 Un autre rabdomanlhe , nommé Pcnnet , dont on a aussi beaucoup vanté les prédictions presque miraculeuses , a été surpris, à Florence, escaladant une enceinte où Ton avoit déposé diverses pièces métalliques pour l'éprouver le lende- main : car la faculté des rabdomanthes s'étend aussi à décou- vrir les trésors cachés, et celui-ci se croyoit probablement plus sûr de son fait, s'il commençoit par s'aider d'abord des indi- cations ordinaires de la vue et du tact. Un autre rabdomanthe, plus ancien, nommé Jacques Aymar, qui fît aussi beaucoup de bruit dans le monde du temps de Leibnitz , finit par avouer lui-même sa friponnerie quand il se vit pressé d'une manière un peu vive par des hommes éclairés. Leibnitz , que l'on peut assurément mettre de ce nombre, raconte cette aventure dans une de ses lettres,}d 'après des renseignemens indubitables. En- fin , le mouvement même de rotation que prend la baguette posée entre les mains des rabdomanthes , est encore un effet très-naturel et très-simple desa courbure etd'un petit trémous- sement qu'ils donnent à leurs bras; tout le monde peut aisé- ment y réussir avec un peu de pratique, et M. Charles étoit même parvenu à construire un automate qui faisoit tourner la baguette aussi bien que Bleton lui-même, au grand scandale de ses admirateurs. 11 faut avouer que toutes ces épreuves ne sont guère favorables aux rabdomanthes , et qu'elles peuvent bien inspirer quelque doute aux personnes qui seroient tentées d'entreprendre desfouillesdispendieuses sur leurs prédictions. J'engage ces personnes à essayer auparavant sur leur rab- domanthe l'épreuve que j'ai plus haut proposée , si toute- fois il consent à la subir, (biot.) BAGUETTE D'OR. Une variété du Violier jaune porte ce nom. (b.) BAHACOCEA. Variété d'ABRicoTiER. (b.) BAHASE. Nom turc de la petite Mouette cendrée, (v.) BAHEL-SCHULLI. C'est la Bârrelière à longues FEUILLES, (b.) BAHEL-TSJULLI. C'est I'Achimène sésamoïde. (b.) BAHO. Variété du Manguier, (b.) BAHOBAB. V. Baobab, (b.) BAI. Couleur d'un rouge brun, de la robe du /://«'«/. (s.) BAIAPUA. Il paroît que c'est la couleuvre Boïga. (b.) BAIBAI. Nom caraïbe de la Malpigiiie en épis, (b.) BAIE , Bacca. On appelle ainsi tout fruit succulent et mou, qui contient une ou plusieurs semences éparses dans sa pulpe. Ainsi, Xa framboise^ les fruits du solaniim, ceux du laurier, du genévrier sont des baies. La fraise est aussi une baie, mais d'une espèce particulière ; car elle a ses graines placées à sa surface. Lorsque les baies sont petites et réunies en grappes ou de i5o BAI toute autre manière'^ sur un réceptacle ou pédicule commun» on leur donne alors le nom de graim; par exemple, on dit des grains de groseille, un grain de raisin, etc. Les plantes qui por- tent des baies sont appelées AûcrZ/^res. Quelquefois on considère le nombre des semences renfermées dans une èû/V; alors, on appelle haie vionosperme^ celle qui n'en a qu'une; disppwie^ tri- sperme, celle qui en a deux ou trois; polysperme , celle qui en contient un nombre indéterminé. Voyez le mot Fruit, (d.) BAIE À ONDES. C'est , selon Tussac , une Acacie à FLEURS EN CHATONS PENDANS. (B.) BAIGNOIRE. Nom vulgaire du Rocher lotoire , ser- vant aujourd'liui de type au genre Lotoire. (b.) BAlIvAL. Pallas a ainsi nommé un poisson qui vit dans le lac Baïkal , et qu'il a rapporté aux Callionymes de Lin- nœus. Lacépède en a fait un genre particulier , auquel il a donné le no. i de Coméphore. V. ce mot. (b.) BAÏKALITE. Le minéral désigné en Russie sous ce nom, appartient à l'espèce dupyroxène et non pas à celle de l'am- phibole , comme on le croyoit en France , où il n'est connu, il est vrai , que depuis peu de temps ; celte erreur étoit d'au- tant plus facile à commettre , que l'on trouve également, sur les bords du lac Baïkal , l'amphibole blanc , ditgiammatile , auquel on l'avoit rapporté d'abord. M. ïlaay s'est assuré que ce minéral a tous les caractères du pyroxène ; il lui en a offert , en outre , une nouvelle va- riété de forme déterminable. V. PyroxÈne. M. Lowitz en ayant fait l'analyse , y a trouvé : Magnésie 3o Silice. 4^4 Chaux 20 Oxyde de fer 6 100 La riche collection de minéraux de l'Ecole royale des Mines , possède un très-beau morceau de cette variété , jus- qu'ici assez rare. (LUC.) BAILLARD ou BAILLyVRGE. Variété d'ORGE. (b.) BvVILLERE, Trixis. Genre de plantes de la syngénésie polygamie nécessaire, dontles caractères sont d'avoir: un calice commun presque simple , formé de quatre à cinq écailles arrondies , pointues , un peu velues et persistantes; sept fleu- rons mâles ou hermaphrodites , placés au centre , et un pa- reil nombre de fleurons femelles , situés .1 la circonférence d'un réceptacle commun , charge de paillettes arrondies et charnues. Ces fleurons sont réguliers, et ont leur limbe par- tagé en cinq découpures. B A J ,5i Le fruit consiste en plusieurs semences solitaires , aplaties d'un côté , et garnies d'un rebord membraneux qui se ter- mine par deux petites pointes. Ce genre est composé de cinq à six espèces, toutes her- bacées et vivaces , ayant les feuilles opposées , et les fleurs disposées en panicule au sommet des branches. Une de ces espèces , la Baillère franche , sert à enivrer le poisson des rivières , de manière qu'on peut le prendre ensuite très-aisé- ment. On appelle lesiÎAiLLÈRES, conania. Cayenne. Swarlz a augmenté ce genre de deux nouvelles espèces , qu'il a trouvées à la Jamaïque, (b.) BAILLET. On appelle ainsi le poil du chemi , quand il est d'un brun roussâlre , ou plutôt d'un roux tirant sur le blanc. (DE.SM.) BAILLON. Espèce de C^siomore. (b.) BAIO, BAHOO.Nomsmalabaresde la Casse des bou- tiques, (b.) BAI-SONGE ou BAD-ZENGE. F. Puceron, (l.) iBx\ITARIE , Baitarla. Plante herbacée du Pérou, qui forme un genre dans la dodécandrie monogynie. Ses carac- tères consistent: en un calice persistant à quatre folioles, dont deux inférieures subulées , et deux supérieures lancéolées , bien plus larges ; une corolle tubuleuse , à limbe divisé en cinq parties lancéolées ; dix-huit étamines alternativement grandes et petites , et insérées à la base du tube *, un ovaire supérieur, à style subulé et à stigmate trifide ; une capsule ovale, aigiie , triangulaire, trivalve , triloculaire , et conte- nant plusieurs semences lenticulaires attachées h des récep- tacles adnés aux valves, (b.) BAITRE ou BERTHE. C'est le Grèbe, dans le dépar- tement de l'Ain, (v.) Celte plante a les plus grands rapports avec les Liserons, mais ses vrilles font supposer qu'elle doit être d'un genre dif- férent, (b.) • BAJAD. Poisson du genre Silure , ou mieux de celui PlMELODE. (b.) BAJANG. Nom d'une espèce de Bessy. (b.) BAJASAJO. Plante de l'Inde, figurée par Rheedeàlapl, 27 duhuitième volume de son Horius malaban'cus. C'estuneherbc vivace dont les tiges sont grimpantes et les feuilles alternes , à cinq lobes, accompagnées de vrilles. Les fleurs sont axil- laircs , ont un calice monophylle , une corolle monopétale , campanulée , crénelée en son bord , et un ovaire supérieur terminé par un style bifide. Le fruit est une capsule à quatre angles , divisée en quatre loges dispermes. i52 BAL BAJET. Nom donné par Adanson à la Plicatule, (b.) BAK ou BAK-CUDZOZIEMSKI. Nom polonais du Pélican. Les Polonais donnent encore le nom de bak ou de bunk au Butor, (s.) BAKELEYS ou BAKKELEYERS. Voyez Backelys. (desm.) BAKKA. C'est une variété du chanvre que l'on cultive dans l'Inde , principalement pour en fumer les feuilles et en manger les graines, (s.) BAKKAMUNA. Nom chingalais d'un Chat-huant figu- ré pi. 3 , dans la Zoologie Indienne de Rheinhold Forster. BAKRANG. Lianne inconnue , de Madagascar, (b.) BALADOR. Nom arabe de I'Anacarde. (te.) BALAKZEL. Nom turc du Héron, (s.) BALAI ( Terme de fauconnerie^. C'est la queue à^nn oi- seau de proie, (desjm.) BALAI DOUX. C'est la Scopaire. (b.) BALAIS -RUBIS. On croit que ce nom est emprunté de celui de Balassia , ville de l'Inde , d'où l'on rapporte cette variété de Spinelle. V. Spinelle. (luc.) BALA.M PULLI, On appelle ainsi le Tamarin, sur la côte de Malabar, (b.) BALANABONE. Nom caraïbe de la Sensitive. (b.) BALANCE FISH. Nom Anglais du Squale marteau. (B.) BALANCIERS, Haltcres. Nom donné à deux petits filets mobiles , très-minces , plus ou moins longs , terminés par une espèce de bouton arrondi , ovale , tronqué , souvent eomprluié , et placé sous l'origine des ailes de tous les insoctes diplfres , un de chaque côté. Les balanciers sont placés , dans quelques genres , au- dessous des ailerons , espèces de petites écailles en forme de coquille , qu'on voit au-dessous de l'origine des ailes ; mais les ailerons manquent à plusieurs genres , et alors les balanciers se trouvent à nu. Le véritable usage des balanciers n'est pas encore assez connu. Quelques naturalistes ont cru qu'il servoit de contre- poids à l'insecte lorsqu'il voloit, à peu près comme les bâtons armés de poids par les deux bouJs , servent de contre-poids aux danseurs de corde , pour se soutenir et garder l'équi- libre. Mais leur petitesse ne permet pas de s'arrêter à celte opinion. D'autres , comparant l'aileron à une espèce de tam- bour , et le balancier à une sorte de baguette , ont cru qu'ils servoient à produire le bourdonnement que la plupart des iuseclcs font entendre en volant ; mais ii est facile de se cun- BAL i53 vaincre du contraire. La plupart des insectes qui n'ont ni ba- lanciers ni ailerons , tels que les abeilles , les guêpes , et ceux qui ont des lalancîers sans ailerons , tels que les asiles , les lomhilles , bourdonnent et font entendre un bruit plus fort que la plupart de ceux qui ont ces deux parties. Quel- ques mouches pourvues de balanciers et d'ailerons , ne bour- donnent que très-peu , et quelques-unes même ne bour- donnent pas du tout. Enfin , si on coupe les balanciers aux diptères , on les entendra bourdonner comme auparavant ; le son qu'ils feront entendre , sera exactement le même. On peut donc regarder le balancier comme concourant avec les ailerons à faciliter le vol de ces insectes , et avec d'autant plus de fondement , que ceux qui manquent d'ai- lerons ont leurs bahaiciers beaucoup plus grands que ceux qui sont en même temps pourvus de ces deux parties. L'insecte met souvent en action les balanciers , et il les agite avec beaucoup de vitesse. Lorsqu'il vole , on les voit dans un mouvement très-vif et très-rapide ; ils sont d'une longueur assez considérable dans les tipules , les cousins et les asiles ; ils sont moins grands dans les mouches , les syr- phcs ; enfin , ils sont à peine apparens dans la plupart des mouches. Ils sont recouverts de l'aileron dans les syrphes , les mouches ; ils sont à nu dans les asiles , les cousins , les bombilles. Linnseus a fait entrer les balanciers comme un des carac- tères de Tordre des diptères , avec d'autant plus de raison , que ces parties n'existent que dans les insectes de cet ordre, et qu'elles semblent leur tenir lieu des deux ailes qui leur manquent. ( O. ) BALANE. V. Balanite. (b.) Bx\LA]NGUE, 5f//«7i^«. Genre établi par Gaertner sur im fruit de Madagascar. C'est une baie à deux loges et à deux semences cordiformes et arillées, (b.) BALANITE, Bnlanus. Genre detestacés de la classe des multivalves , dont les caractères sont d'avoir une coquille conique, fixée par sa base, composée de six valves articulées, et dont l'ouverture est fermée par un opercule de quatre valves. Les espèces de ce genre , appelées en français glands de mer, faisoient partie des LÉPAS de Linnœus. Elles en ont été séparées par Bruguières ; ou mieux, ce naturaliste a supprimé le genre lépas^ et a formé à ses dépens, les geni'es BALA^'ITE et Anatif. Ltp.s balaniiss varient beaucoup, non-seulement entre les espèces , mais entre les individus de chaque espèce. Ceux qui' se groupent , surtout , étant gcncs dans leurs dévelop- iS4 B A L pemens, ne préscnlent jamais dcuxcoquilles semblables. Elle* sont ordinaircuieiit formées par la réunion de six valves triangulaires, dont les sommets sont écartés , dont les bases se touchent , et dont rinlei-valle est rempli par un têt de nature semblable , mais de contexture différente de celui des valves. Leur base prend la forme des corps sur lesquels elle est fixée. Quelquefois , cette base est membraneuse, d'autres fois elle est incomplète, ou mieux, n'existe que par le pourtour de la coquille. Ces dernières espèces, qui vivent sur des ani- rnaux, sont toujours isolées, par conséquent moins irrégu- lières que les autres, et présentent quelques différences dans leur organisation. Il en est de même dans le balaniic des gor- gones , qui s'attache aux tiges de ce polypier, et les embrasse par le recourbement de sa base ; et dans le halanîie des ma- drépores , qui se loge dans rinlérieur de leur substance. Les six valves des halanites , quoiqu'à peu près égales dans leur hauteur, ne le sont pas dans leurs autres proportions; eHes ont presque toujours une forme et une largeur différentes. Elles sont fixées les unes contre les autres par de vraies su- tures écailleuses , recouvertes en dedans par un feuillet testa ce. L'évascment qui résulte , au haut du cône , de l'écarte- ment des valves, forme Vouveriiire de la coquille , qui est fermée par un opercule mobile, composé de quatre pièces testacées , articulées les unes aux autres par une suture en croix , et fixées contre les parois internes de la coquille par un ligament circulaire qui se proie à leur mouvement , et les fait bailler vers le haut quand Tanimal veut développer ses tentacules ou les étendre dans l'eau. Le balanile des tor- tues forme exception; son opercule n'est que de deux valves qui s'ouvrent sur le devant. La formation de la coquille des halanites est différente de celle des autres coquilles ; elle s'accroît par juxtaposition de molécules calcaires sur ses bords , et pour cela les arti- culations s'ouvrent, à certaines époques, par le bas seu- lement; car le bord de l'ouverture reste , à tous les âges, tel qu'il étoit à la naissance. J'ai confirmé ce mode d'accrois- sement par mes observations sur le haJardie des madrépores. Quoique tous les auteurs qui ont parlé des halanites aient mentionné les animaux qui les habitent, on ne savolt encore rien de positif sur leur organisation , lorsque j'en ai donné une description détaillée et une figure exacte dans {'Histoire naturelle des Coquillages , faisant suite au Buffon , édition de Deterville. C'est ime espèce de tnlon qui a vingt-quatre tentacules dis- posées en deini-ccrcîe , une trompe rétractile, et une bouche B A L i55 operculée. Ces tentacules sont tle deux sortes , maïs toutes articulées et ciliées. Il y en a douze grandes semblables, mais inégales par paires, placées au-dessus ; et douze petites dis- semblables et inégales par paires , placées plus bas. Deux de celles-ci sont beaucoup plus larges. La boucbe est située un peu en avant, entre les racines des tentacules inférieures , en dessous de la trompe , et est fermée par un opercule écailleux , et garnie de mâchoires. L'anus est un peu plus bas. Le corps est ovale , échancré, et s'attache à Topercule par un manteau qui sort des environs de l'anus ; il est libre dans ce manteau et dans le bas de la coquille. Depuis , Poli , pi. [^ de son Histoire des Testacés des mers des Deux-Sîciles , a donne une très-belle figr-re, accompagnée de l'anatomie, d'une autre espèce de balanite; elle offre quel- ques différences qui, ne tenant qu'à Tespècc ne sont pas dans le cas d'être mentionnées ici avec détail. Lorsque les balaniles sont dans l'eau , ils font continuelle- ment agir toutes leurs tentacules et leur trompe. Le mouve- ment des grandes est spiral , et sert à arrêter, par le moyen des poils dont elles sont garnies, les petits animaux marins qui se trouvent dans leur direction ; les petites paroissent, parleur force , devoir empêcher la proie de s'échapper. Très-probablement, les halaniles sont herm.aphrodites , et n'ont point besoin du concours d'un autre individu pour produire ; ils pondent des œufs ovales plus ou moins allongés. La plupart , comme on l'a déjà dit , vivent en famille , ou groupés les uns contre les autres. On les mange sur plu- sieurs côtes ; mais, en général , ils fournissent si peu de nour- riture qu'ils ne méritent pas la peine d'être détachés des rochers, où ils tiennent toujours très-fortement. On en connoît une vingtaine d'espèces , dont la plupart vivent dans les mers d'Europe. Celui qui est le plus commun sur les côtes de France , est le Balanite tulipe , Balanus liiitinnabulum^ Linn. , dont le caractère est d'être ventru , marqué de stries longitudinales violettes ; les deux valves postérieures de l'opercule pointues; les rayons striés trans- versalement. Ensuite vient le Balats^te glaind , dont la coquille est conique, à six valves striées longitudinalement et transver- salement , dont l'opercule est term.iné en pointe crochue. 11 se trouve principalement dans la Méditerranée, attaché aux rochers , aux coquilles , aux madrépores, aux plantes marines , etc. L'animal qui l'habite est rouge. Poli a donné son anatomie avec tous les détails désirables. Le Balaîsite balakoïde a une coquille de six vaiv©* ly 56 BAL coniques-trontiuées , glabres , colorées de lignes longitudi- nales pourpres , striées transversalement ; son ouverture est presque tétragone , et son opercule obtus. 11 se trouve avec les précédons. Le Balanite courbé , a une coquille à six valves , plus gonflée d'un côté ; les rayons larges et finement striés en sau- toir. Je l'ai observé dans les mers d'Amérique et je l'ai dé- crit et figuré. F. pi. A. 20 , où il est figuré. Le Bala>'ITE épineux est presque cylindrique , a les valves inégales , garnies partout d'épines disposées sur quatre rangs. Il se trouve dans la mer des Indes. Le Balanite des tortues a une coquille presque orbi- culaire , plane-convexe , à six valves creusées de sillons hérissés et profonds, avec un opercule ovale , caréné, et une base membraneuse. Il se rencontre dans les mers d'Europe , sur le tèt des tortues , des grands crustacés, sur la peau des baleines , et même sur les pierres. Il est remarquable en ce que sa base n'est pas calcaire comme celle des autres jus- qu'ici mentionnés , mais coriace. Le Balatsite aplati a une coquille plane , convexe , presque orbiculaire et à six valve^ , glabre , à ouverture presque tétragone , à opercule obtus > et à base nulle. Il se trouve dans la Méditerranée. Il est immédiatement fixé sur les pierres. Le Balamte en étoile a une coquille presque conique à six valves, avec des saillies longitudinales, et point de base , ainsi que le précédent avec lequel il se trouve. Le Balanite des madrépores a : i.»une coquille à deux valves, dont une, inférieure, offre un cône renverse, et l'autre, presque plate , est posée sur la base de la première ; 2.° un opercule de quatre pièces , dont deux très-étroites et très-lon- gues. Il se fixe dans les madrépores, principalement sur le Pavone en crête, de Lamarck. Sa valve inférieure est com- plètement enfoncée dans la substance de ce madrépore. Il a été décrit et figuré par moi dans le n." Sj du Bulletin des Sciences por la Société Phllomatique. Cette espèce est très- remarquable , et confirme la théorie de Bruguières sur la for- mation de ces sortes de coquilles. En effet, on voit évidem- ment , lorsqu'on en observe un certain nombre , que c'est la valve supérieure qui se soulève lors de l'accroissement de l'animal , parce que celui du madrépore tend toujours à recouvrir la suture de son suc lapidifique , et que celui du balanitc est obligé de rompre continuellement cet obstacle. Le Balanite des gorgones est oblique, conique, a la base recourbée pour embrasser les tiges des gorgones sur BAL iS; lesquelles il s'attache. On le trouve dans la Méditerranée et les mers 4' Amérique, où je V ai ohsevvé sur la gorgone jonc. Le Balanite verrue , qui vient du détroit de Magellan, n'a que trois valves et un opercule de deux pièces. On trouve assez fréquemment des halanites fossiles ; mais ils n'ont pas encore été suffisamment étudiés. Ainsi que je viens de le f;iire voir, les halanites qui vivent sur les corps solides , ont des coquilles de trois à six valves articulées, sans compter celles de l'opercule ; ceux qui vivent dans les corps durs , tels que le balunlte des madrépores , les ont à deux valves , dont une est conique , et l'autre presque plate. Dans le Balanite digital , dont lime reste à parler, elle n'est composée que d'une seule pièce, et n'a pas besoin d'en avoir davantage , puisque l'animal qui la forme est des- tiné à vivre dans un corps mou. Voici ce que j'ai remarqué sur plusieurs exemplaires, pris dans le lard d'un marsouin , et rapportés d'Angleterre par Dufresne. La coquille est un cône tronqué de trois ou quatre lignes de diamètre , sur lequel on remarque, extérieurement, des Louri'elets circulaires qui indiquent les accroissemens an- nuels , faits probablement sous la peau du célacé ; cette peau recouvre, sans doute, en partie, les quatres valves de l'o- percule; ou mieux l'animal conserve dans cette peau un trou proportionné à la grosseur de ses tentacules , pour pouvoir communiquer avec Teau , et absorber les animalcules ma- rins nécessaires à sa nourriture : ainsi cette peau fait l'of- fice de la seconde valve observée dans le balanite des madrépores. Il est probable que ce balanite à une seule valve a com- mencé par un point; mais, à mesure qu'il grandit, les parties inférieures de sa coquille sont brisées par l'effet de l'ac- croissement du cétacé; aussi les exemplaires que j'ai vusétoient- ils tous tronqués , comme je l'ai déjà observé , et la tron- cattfre étoit-elle fermée par une simple membrane. Leur longueur ne surpassoitpas sept à huit lignes , épaisseur ordi- naire du lard des marsouins sur lesquels ils avoient été trouvés. Il eût sans doute été à désirer que j'eusse des observations plus précises sur cet intéressant coquillage ; mais ce qu'on vient de lire mettra suffisamment sur la voie ceux qui seront à portée de le voir vivant, (b.) BALANITES , Balanites. Genre de plante. C'est le Xr- MÉNiE de Linn:eus , le Myrobolax chebule de Yesllug ; il a été réuni à THeimassoli d'Aublet. On voit une superbe figure d'une de ses espèces , pi. 28 du grand ouvrage sur TE- g)pte , publié par la Commission de rinstitut de celte con- trée. (B.) i58 B A L BALANOPHORE. Genre de plante imparfaitement ob- servé par Forster , dans les îles de la mer du Sud , et qui pa- roît avoir beaucoup d affinilé avec le Cynomoire. (b.) B ALANOPTÈRE , Balanopteris. Nom donné au Mollavi par Gsertner. (b.) BALANTI. Il est probable que c'est une espèce de Ri- CITV. (b.) BALANTANA. Les Caraïbes appellentainsiles Bananes. BALANTIA. Iliiger , dans sou Prodromiis Syst. mamma- llum ^ donne ce nom, qui vient du mot grec ^uXocitiov ^ marsupium^ ou bourse, aux mammifères du genre des Pha- LANGERS proprement dits. Ce même genre , formé par Storr , avoit été nommé coes coes ou cuscus par Lacépède , Duméril , Tiedmann , etc. et c^s naturalistes avoient ré- servé le nom de phalangers pour les espèces dont la peau des (lancs est prolongée entre les membres, et dont la queue est lâche et iloconneuse comme celle des écureuils. M. Cuvier , dans son Règne animal ^ restitue le nom de phalangers aux animaux ainsi nommés par Storr. (desm.) BALANUS.G'eslleBENetlenomlatindesBALANiTES.(B.) EALAOBOUCOUVOU. Nom caraïbe du Mancenil- LIER. (li.) BALAON. C'est l'EsocE espadon, (b.) BALAOU. Poisson de la Martinique , qu'on croit être le Centrisque Bécasse, (b.) BALARINA , Balarina verda. Nom des Bergeronnetes DE pruntemps et Jaune , à Turin, (v.) BALARINA DEL COULAR , Balarina Defournel. Noms piémontais de la Lavandière, (v.) BALASBAS. V. Antolang. (e.) BALASSEN , Balessan. Nom égyptien du Baume de Judée, (b.) BxVLATAS. Arbres qui croissent en Amérique , et surtout à Cayenne. On dislingue le rouge , le blanc et celui à grosse crorre. Les deux premiers fournissent un excellent bois de charpente , et paroissent appartenir au genre Couratari. Le dernier n'est bon que pour de gros ouvrages, et doit faire partie des Sapotilliers. (b.) BALATE. Production de la mer des Philippines , qui est robjel d'un commerce de quelque importance avec la Chine. C'est une espèce du genre des Holoturies , probablement inconnue des naturalistes d'Europe, Quand elle est cuite , elle ressemble à un pied de cochon sans os. (b.) BALAUSTE , Dcsv. Sorte de Fruit ; tel est celui du Grenadier, (b.) UALAUSTl£il. C'est le gi-madier saunage Les apolhicai- /'fi/ . J . Jiii//u/\,i/-i/ . /'/,/. :î . /ire otnu'// /■'„/. :S . ('>,;r,>J /la/Au . B A L ,59 tes appellentia/arwfesdesileurs de toutes sortes de grenadiers. BALBISIE , Balbisia. Plante annuelle, à tiges rameuses, hispldes ; à feuilles opposées , péliolées, grossièrement den- tées et hispides ; à fleurs jaunes , solitaires à l'extrémité des rameaux, qui forme un genre dans la syngénésie superflue et dont les caractères sont : un calice simple à huit folioles ; un réceptacle garni de paillettes ; les demi-fleurons divisés en trois parties ; des semences surmontées d'une aigrette sessile et plumeuse. Cette plante est fort voisine des Amelles, avec lesquelles même elle avoit été confondue par Ortega , sous le nom à'A- mellus pedunculatus. Elle croît au Mexique, (b.) BALbOUL, Nom égyptien du Canard à longue queue. Suivant Forskaël, c'est la dénomination arabe d'une sarcelle que les uns donnent pour une variété de la Sarcelle d'été , et d'autres pour une espèce distincte, (v.) BALBUL. Nom arabe de l'OiE domestique, (v.) BALBUZARD, Pandion, Yieill. ; Falco , Lath. Genre de l'ordre des oiseaux AcciPiTRES , et de la famille des Acci- PITRINS. Voy. ces mots. Caractères : bec grand , presque droit et garni d'une cire poilue à la base , robuste , arrondi en dessus , comprimé latéralement ; mandibule supérieure dilatée sur les bords , crochue , acuminée ; l'inférieure plus courte , droite , obtuse ; narines lunuiées , obliques ; langue charnue , épaisse , obtuse ; bouche à peine fendue jusqu'à i 'angle antérieur des yeux ; cuisses et jambes vêtues de plumes courtes , mais serrées et lustrées chez des espèces , particu- lièrement celles d'Europe et de l'Aniérique septentrionale ; tarses nus , courts , très-épais , couverts d'écaillés nom- breuses et raboteuses ; doigts épais , rudes , totalement sé- parés ; l'externe versatile ; ongles égaux , longs , très-cro- chus, très-ai,jis, ronds en dessous, l'intermédiaire sans dentelures ; les ailes longues , la première rémige un peu plus longue que la cinquième ; les deuxième et troisième les plus prolongées de toutes. Le nom de pandion, que j'ai adopté pour ce genre, est celui que M. Savigny lui a imposé dans ses Oiseaux de l'Egypte et de la Syrie, (v.) Si l'aigle est le tyran des airs , le balbuzard est un puissant destructeur des habitans des eaux ; il ne vit guère que de poissons qu'il prend dan^ l'eau , même à queKjues pieds de profondeur. Sa vue est très-perçante. Contre l'ordinaire des tyrans , celui-ci a beaucoup de patience ; il passe des heures entières , immobile sur un arbre à portée d'un étang ou d'une rivière , à épier sa proie. Son genre de nourriture l'em- pêche de quitter le voisinage des eaux ; il fréquente les côiqs i6o BAL de la mer, et le plus souvent les Lords des lacs, des étangs et des rivières : il se retire de préférence dans les bois maréca- geux ; mais lorsqu'il veut nicher , il gagne ordinairement les plus hautes montagnes , et y établit son aire dans les cre- vasses des rochers escarpés, ou sur de très-hauts arbres dans les foreîs les plus épaisses. La ponte est souvent de quatre œufs , quelquefois de trois , et rarement de deux ; ils sont blancs et tachés de rougeâtre clair. L'on a observé que les balbuzards de la zone tempérée se tiennent presque toujours par paires ; mais, pendant les ge- lées , ils se séparent , et vont au loin chercher des climats plus doux et une nourriture plus facile. Ils sont ordinairement très-gras ; mais leur chair contracte une très-forte odeur de poisson. Ils sont moins fiers et même moins féroces que Vaigle, quoiqu'ils ne vivent également que de proie. C'est à la nature même de cette proie qu'est due cette sorte d'adoucissement dans le naturel. Les larges blessures faites aux poissons ne laissent échapper qu'une petite quantité de sang ; ils ne pous- sent ni cris , ni gémissemens , et le sang , comme les sons lamentables , forment l'aliment , et , pour ainsi dire , le passe-temps chéri de la férocité. 11 faut être cruel pour verser le sang d'un être foible et innocent , qui n'a d'autre défense que ses plaintes. On paroît l'être moins en détruisant l'animal qui n'a qu'une légère apparence de sensibilité ; de là vient que beaucoup de personnes qui souffrent en donnant la mort à un oiseau , semblent n'éprouver aucune sensation pénible en coupant par tronçons uu poisson plein de vie , ou en le plongeant dans l'huile ou la graisse bouillante. L'espèce du balbuzard appartient aux deux continens ; elle est généralement répandue en Europe. On la trouve dans plusieurs contrées de l'Afrique et de l'Asie , et elle n'est point étrangère aux parties septentrionales de l'Amérique. Cette espèce a été le sujet de presque autant de fables que celle du grand aigle. Lorsque ces fables n'ont pas quelque fait vrai, 'mais défiguré , pour base , elles doivent être rejetées de rhistoire. Buffon en a réfuté quelques-unes. Je ne sais s'il ne fautpas reléguer au même rang, ce que, au rapport de M. Pal- las , les peuples de la Sibérie , où les balbuzards sont com- muns , disent et croient de ces oiseaux. L'opinion générale , dans ces contrées , est qu'ils ont dans leurs serres un venin qui donne la mort par l'égratignure la plus légère , en sorte que ce sont des animaux fort redoulÉ^ par les liommes. L'on y prétend encore que le balbuzard se charge souvent de nour- rir plusieurs espèces d'aigles , et particulièrement Xcspygar- gues, qui sont en quantité prodigieuse près du "V olga. Lorsque le balbuzard , dit-on , est rassasié , et qu'il prend un poisson , BAL ,6, il s'élève en l'air et pousse de grands cris ; à l'înslant les aîeles arrivent à tire-d'ailes , et partagent sa proie qu'il laisse tom- ber aussitôt. Buffon a pensé , comme les anatomisles de l'Académie des sciences qui ont fait la description du balbuzard ( Mém. pourseivirà l'histoire des animaux^ , que cet oiseau est celui qu'Aristote a nommé haliœtos {Hist. animal. ). Mais ce rap- prochement , tout vraisemblable qu'il est , n'est point assez prouvé ; car il est impossible de concilier plusieurs points de l'histoire Au balbuzard , avec ce qu'Aristote dit de son ha- liœtos. En effet , r/m/Ztc/o^d'Arislote est , comme le dit M. Sa- vigny, notre pygargue ou notre grand aigle de mer, et non pas notre balbuzard., qui vit simplement des poissons qu'il pêche dans les eaux douces des fleuves et des lacs ; tandis que 17/a- liœlos est devenu célèbre dans la fable même , par l'ardeur qu'il metloil à poursuivre les oiseaux de la mer. (s. v.) Le Balbuzard proprement dit {Pandionflmialis , Savig. ; Fako haliœtos, Lath. , pi. 17 , fig. i de ce Dictionnaire ) , a le manteau brun , la tête plus ou moins variée de blanc; cette couleur occupe le bord des plumes ; une bande brune des- cend de l'angle du bec sur les côtés du cou ; les parties infé- rieures sont blanches avec des taches bnmes ou d'un fauve clair sur la poitrine ; les pennes primaires d'un bnm-noirâtre ; les moyennes brunes; toutes rayées de blanc à l'intérieur ; les reclrices intermédiaires d'un brun uniforme ; les autres rayées transversalement de blanc en dedans ; le bec et les ongles noirs: la cire et les pieds bleus; l'iris est jaune : lon- gueur totale du mâle , un pied dix pouces ; de la femelle deux pieds. Cette espèce se trouve en Europe , niche sur les arbres ou dans les rochers ; sa ponte est de trois ou quatre œufs blancs et tachetés de roussâtre. On donne pour variétés de cette espèce : I.» Le Balbuzard des roseaux, Falco arundmareus , Lath. , que S. G. Gmelin a obsei-vé dans son voyage en Si- bérie ; lequel se tient habituellement dans les roseaux. Il a le dessus du corps gris , le dessous blanchâtre ; la membrane du bec cendrée ; les pieds d'une teinte pâle, et les pennes de la queue sans nuance de blanc. Si réellement cet oiseau de proie est tel qu'on le décrit , c'est certainement une espèce distincte , et peut-être n'est-ce pas un balbuzard. 2.» Le Balbuzard de Caye^ne, Fako cayennensis, Lath. ' dont le plumage est brun rougeâtre , avec un trait blanc qui part de la mandibule supérieure , passe par les yeux , et descend jusqu'à l occiput. Il est encore fort douteux que 'cet oiseau soit un balbuzard et une simple variété du nôtre. m. n î6> BAL 3." Le Balbuzard de la Caroline, que j'ai observé A:nii les Etats-Unis , et dont j'ai fait une espèce particulière dans THistoire des oiseaux de l'Amérique septentrionale , pi. ^9 i fious le nom â' aigle pécheur, dénomination qui ne lui convient pas , puisque ce n'est point un aigle. 11 a réellement des rap- ports avec le hulbiizard d'Europe; mais il en diffère par la lon- gueur de ses ailes qui , en repos , dépassent la queue de près de deux pouces , par sa taille plus svelte, par ses tarses cons- tamment jaunes , et par une partie de son plumage autre- ment nuancé , dans l'état parfait. Cet oiseau a le bec noir ;, la cire bleue ; l'iris et les pieds jaunes ; les plumes du som- met de la tête , du manteau , des ailes et de la queue d'uu brun très-sombre dans le milieu , et d'une nuance plus claire sur les bords ; les pennes caudales traversées par cinq bandes de même nuance; une bande noirâtre qui part du coin de l'œil, s'étend vers l'occiput, descend sur les côtés du cou et se perd sur les épaules ; le front , les côtés de la tcte , la gorge et toutes les parties postérieures sont d'un beau blanc , avec quelques taches d'un brun sombre sur la poitrine : lon- gueur totale , vingt-trois pouces. Le même oiseau , à l'âge d'un an , est brun en dessus et sur la bande des côtés de la têle et du cou. 11 porte , dans sa première année , un vête- ment assez analogue à celui de notre balbuzard; car il est alors d'un brun clair sur les parties supérieures , dont les plumes sont bordées de blanc sale , ainsi que celles de la bande da cou ; le blanc domine plus sur la tête que le brun ; les taches de la poitrine sont plus nombreuses et se trouvent aussi sur le devant du cou. Tel est le fako Lei>erianus de La-* tham, dont on a fait une espèce distincte , sous le nom de faucon Lcocrien. Ce balbuzard fait son nid à la cime des plus grands arbres ou dans les rochers les plus élevés. Sa ponte est de trois ou quatre œufs blancs et tachetés de brun. Si l'on en croit Jonatham Calver , cet oiseau a une pro-^ priété bien extraordinaire. 11 est , dit-il , doué d'un pouvoir attractif, lequel réside dans vme huile que contient un petit sac situé dans son corps , et dont la nature l'a pourvu pour cet objet. Quoi qu'il en soit , ajoute-t-il , il est certain qu'une amorce touchée par une goutte de l'huile qu'on tire de cet piseau , est un leurre irrésistible pour le poisson , et assm"e au pêcheur le plus grand succès. On trouve ce balbuzard dans toute l'Amérique septentrio- nale ; mais il ne reste dans le nord que pendant l'été. C'est alors qu'on le voit dans l'état de New-Yorck , où il habile ordinairement les montagnes appelées Nigh-Land , et sur les côtes de Tappan , qui bordent la rivière d'Hudron ou du Nord. Le pysar^uc y passe aussi I* belle saison. Ces deux É A L i63 éiseaux procurent par leur lutte un spectacle amusant à ceux qui naviguent sur celte rivière , à l'époque où les poissons nouinnés ôasses , la remontent pour frayer. Le bùlbxiznrd^ quoiqu élevé à une très-grande hauteur, les aperçoit aisëinenl , t.uil il a la vue perçante , lorsqu'ils se jouent sous les eaux ; il plane au-dessus pendant quelques minutes , comme pour clioisir sa victime. Son choix fait , il descend avec la rapidité de la foudre , plonge , disparoït un instant, et reparojl à la surface de l'eau avec une basse entre ses serres. Le pygargue qui ne pi-rd jamais de vue tous les mouvemens du pêcheur , tant (ju il en a besoin , quitte son rocher , sélance après le baibuzurd ^ 1 épouvante par ses nje- naces et ses cris , soit eri planant au dessus , soit en le pres- sant de près , et l'oblige de se dessaisir de sa proie , pour échapper à son ennemi. Alors le pys^argue se précipite aussi- tôt sur le poisson , le saisit avant qu'il soit tombe dans 1 eau , et le porte à son aire. Cependant, lorsque les besoins du ra- visseur sont satisfaits , ou que la proie ne lui semble pas mériter d'èlre disputée , il permet à son pourvoyeur de pé- cher pour son compte. Je rapproche de cette espèce \ aigle pêcheur An père Du Tertre , dont Buffon fait mention à l'ar- ticle du balbuzard de la Caroline ^ lequel fait plus la chasse aux poissons qu'aux animaux terrestres, et le balbuzard de la Loui- si une ^ dont parle Mauduyt {^Encyclop. méthod.') ^ mais seule- ment comme un jeune oiseau. Le Balbuzard blagre , Pandlon blagnis , Vieill. ; Fclco llagnis , Lalh. , pi. 5 des oiseaux d Afrique de Levaillant. Cet accipitre , pêcheur de l'Afrique , a le port, la taille et les habitudes de notre balbuzard; mais un vêtement différent. 11 a la tête , le cou , toutes les parties antérieures du corps et les inférieures d'un très-beau blanc ; des lignes brunâtres se font remarquer sur les tiges des plumes de la tête et du derrière du cou ; les pi-tites couvertures deâ ailes, les scapulaires , les pennes de la queue , dont Textrémilé est blanche , sont d'un gris brun ; les pennes alaires noirâtres j niais le côté extérieur des moyennes est dvm gris-brun léger; le bec brunâtre ; l'iris d'un brun foncé ; les pieds sont jaunes et les ongles noirs. On trouve cette espèce en Afrique. Le Balbuzard de Montevideo , Pandionfubus^ Yieill. Cet oiseau , décrit et figuré pi. 8 , dans l'édition de Buffon, par Sonnini , sous le nom d Aigle de Montevideo , est ^ selon Commerson , un aigle pêcheur ou crabier ^ que Sonnini dit se rapprocher beaucoup du balbuzard par ses formes , et particulièrement par ses tarses nus; motifs qui m'ont décidé à le classer dans ce genre. 11 a seize ou di.x-,sept pouces de lon- gueur ; le plumage , en général , d'une couleur feuye x X**^ i64 ^ ^ T- côtés de la tête gris ; la poitrine parsemée de taches en forme de larmes , et la queue blanche en dessous , avec des bandes étroites et transversales ; les ongles fort longs et crochus .(v.) BALDOGÉE. Nom donné par de Saussure à une ma- tière terreuse , verdàtre , difficilement fusible en un verre noir et brillant , trouvée par lui dans des roches porphyriques aux environs de Minelle , sur la route de Nice à Fréjus, C'est évidemment , dit-il , la Gmnerde de Werner , ou terre verte de Monte-Baldo. Cette substance est une variété du tale-cldo- rite. V. ce mot. (luc.) BALE ou BALLE. Nom des parties qui servent d'enve- loppe à celles de la fructification dans les Graminées , c'est- à-dire qui remplacent le Calice et la Cokolle. Ainsi , il y a une balle calicinale etune balle florale , chacune ordinaire- menlcomposée de deux pièces ou Valves. Palisot-Beauvois, dans son important ouvrage intitulé Essai dune noiweUe Agrostographie , restreint ce nom Ao. balle , à la calicinale ou feg'm^n, c'est-à-dire, à celle extérieure qui renferme la fleur ou les fleurs, (b.) BALEINAS o*u BALENAS. On donne ce nom au pénis ou membre du mâle des BaleiîsES et de tous les grands Cé- tacés, (desm.) BALEINE , Balœna. Genre de mammifères de Tordre des Cétacés. S'il est quelque objet sur la terre qui mé- rite d'attacher les regards de l'homme , c'est l'aspect de ces monstrueux animaux que nourrit l'Océan. La baleine est la reine et la dominatrice des mers , comme l'indique l'étymo- logie de son nom, suivant Bochart {Oper. 1. III, p. 347. Baal^ nan , roi des poissons , en phénicien. ). Elle règne en souve- raine sur les peuples innombrables que la nature a nmltipliés dans l'empire des ondes ; et voguant avec majesté à leur sur- face , elle imprime à tous le respect et la crainte par sa masse énorme et sa force invincible. Les plus fiers tyrans de l'élé*- ment liquide se réfugient, à son aspect, dans des profondeurs inaccessibles, et la vague gémit sous le poids de son corps. De même que la nature a établi sur la terre des arbitres su* premes pour maintenir l'équilibre entre les espèces vivantes, elle a voulu accorder aussi le sceptre des ondes à des races ca- pables d y faire régner la subordination , afin que les espèces les plus puissantes ne pussent pas envahir le domaine des plus folbles , et que l'égalité des droits y filt maintenue. Ainsi , la nature a été obligée de créer des espèces carnivores et dépré- datrices pour retrancher l'exubérance excessive des espèces douces et paisibles ; comme elle a formé des animaux herbi- vores pour modérer l'excessive multiplication des végétaux, 11 y a donc une gradation successive d êtres qui se contiea^ BAL î65 nent réciproquement dans des limites naturelles ; il y a une hiérarchie de pouvoir et une sorte de gouvernement dans le vaste empire des corps organisés. Les végétaux en sont comme le peuple, la classe indigente et laborieuse, qui fournit l'ali- ment à tout le corps social. Les animaux herbivores et frugi- vores représentent en quelque sorte les magistrats particuliers , les nobles et les juges subalternes du peuple végétal. Les ani- maux carnivores sont les chefs , les grands et les princes du règne animal. Enfin , l'homme est le roi et le souverain de tous les êtres vivans. Indépendamment de cette organisation générale , il existe dans la nature diverses provinces qui sont régies par des chefs inférieurs à l'homme. Le lion , le tigre , l'ours et le loup, sont, pour ainsi dire, lesmaîtres des animaux terrestres ; l'aigle , le vautour , le faucon , le duc , comman- dent dans les provinces de l'air , et les baleines et les requins ont été délégués dans l'empire des ondes. Chaque être a ses fonctions déterminées : il y a dans toutes les classes des em- plois d'autant mieux remplis , qu'ils sont fondés sur les be- soins naturels de manger et de propager. Comme tous ces êtres n'exercent entre eux que des fonctions répressives ; comme ils pèsent les uns sur les autres par la destruction , et se main- tiennent en équilibre par la quantité de nourriture qu'ils dé- vorent et le nombre des individus qu'ils engendrent , l'instinct du besoin ou l'aiguillon du plaisir sont les seules rétributions que la nature accorde à chaque être pour remplir la tâche qui lui est imposée. Ainsi , la nature a placé aux deux pôles les espèces colos- sales des cétacés comme deux puissances de compression, pour diminuer la quantité trop nombreuse des animaux qui fourmillent dans les mers glacées ; car sous les zones chaudes de l'Océan , il existe un nombre infini de poissons dépréda- teurs qui suffisent pour maintenir l'équilibre entre les races vivantes. Au Nord, un seul cachalot tient lieu de vingt mille brochets , et exerce la même destruction. La nature a voulu placer les plus grandes espèces de cétacés , surtout dans les climats froids ; la chaleur des mers des tropiques eût abattu toute la force de ces grosses masses vivantes, fondu leur graisse, et les eût livrées sans défense à la rapacité des habitans de» ondes ; tandis que la froidure des pôles durcit leurs fibres et raffermit leur graisse. Celle-ci tient lieu de fourrure et em- pêche le froid de pénétrer dans les viscères de ces animaux et de les détruire par sa violence. (Consultez l'article Cétacés.) La plus grande marque du pouvoir de l'homme , est sans doute celui qu'il obtient sur la baleine. Quand on considère que les plus grands et les plus puissans des animaux viennent e^xpirer aux pieds d'viii pêcheur basque ou d'un matelot ho!^ ,66 B A L landais ; qu'une poignée de misérables pécheurs met en fuil^ des milliers de cétacés ; que ni leur force prodigieuse et leur natation rapide, ni le froid , ni les tempêtes de TOcéan et Jes glaces des pôles ne peuvent les soustraire à la main de J'homrne , il est , sans contredit, le roi de la terre , et l'em- pire lui a élé donné sur tout ce qui existe. Ce n'est plus la violence , c'est Thabilelé et l'industrie qui commandent dans l'univers ; la masse du corps n'est rien , l'intelligence , 1 âme fait tout. Telle est la distance immense que la nature a mise entre nous et la brute ; l'un commande et règne , l'autre ne peut qu'obéir et ramper; et ce nest pas un vain titre que l'Etre suprême nous attribue sur tous les animaux ; les mar- ques en sont empreirïtes sur la baleine gigantesque et surl'é- Jéphant colossal. Ils sont devenus nos esclaves , et nous ap- portent le tribut de leurs riches dépouilles. Du genre des baleines. — On applique le nom de Caleine à un animal célacé , vivipare , qui respire par des poumons , qui a le sang chaud , deux ventricules au cœur , des évents sé- parés , placés vers le milieu du front , et des fanons ou lames de corne à la mâchoire supérieure, en place de dénis. Ce der- nier caractère distingue éminemment les vraies baleines des autres espèces de cétacés, comme les cachalots , les dauphins et les narwhals. Les vraies baleines à fanons se distinguent : i.» en celr les qui ne portent aucune nageoire sur le dos , telles sont lesba-r leines franches , le nord-caper , et les deux baleines bossues , décrites d'abord par Dudlev, Philos. Trtins. , n." 387; savoir la baleine tampon el la baleine k plusieurs bosses ; mais ces deux dernières espèces ou variétés sont imparfaitement connues, 2.° Les baleinoptères ^ dont il sera fait une description exacte à leur article , sont aussi des baleines à fanons ; mais elles portent une nageoire sur le dos. Telles sont le gibbar , la ju-i Larte , le rorqual et le mus^'au pointu. Les baleines sont en général des animaux d'une taille mons- trueuse , d'une forme elliptique , à peau nue et de couleur noirâtre ou brune. Leur tète , qui est fort longue et aplatie sur les côtés, finit en pente vers le museau; pr^is du front, sont deux évenls ou trous qui pénètrent dans l'arrière-bouche et près de la trachée-artère de l'animal : c'est par-là qu'il reçoit l'air qui s insinue dans ses poumons , lorscju'il vient respirer à la surface des eaux; et il rejette avec force, par ces orifices , l'eau qui pénètre dans sa goige et sa bouche lorsqu'il se plonge dans la mer. Ces jets d'eau qu'on observe quelquefois d'un peu loin en mer , sont produits par des souffleurs ou des cé- tacés ; les baleines lancent deux jets à la fois, parce qu'elles ont deux trous , tandis que les autres espèces n'ont qu'un seul B A L ,67 orifice pour leurs narines , et ne lancent qu'un jet d'eau à cha- que expiration. Tl n'y a jamais de dents chez les véritables baleines , mais bien dans les cachalots , les narwhals et les espèces diverses de dauphins ; on trouve en place , de grandes lames longues de neuf à dix pieds , composées de fibres cornées que Ton con- noil sous le nom de haleine ou busqué ; on les appelle /a«o«5 : ils sont disposés transversalement, et dans une direction obli- que , sur les côtés de la mâchoire supérieure. Leur base est appuyée sur l'os du palais. Ces fanons sont échancrés en faux, ol leur bord est frangé , un peu coupant ; ils sont d'une cou- leur noirâtre dans la baleine franche et hjuba/ie ; d'une nuance bleuâtre chez le gibhar^ et bianchâlre dans la baleine bossue. On assure que chaque animal en porte de 8 à 900 de chaque coté du palais ; mais ces fanons ne sont pas tous de même longueur. La mâchoire inférieure de ces baleines n'a ni dents «1 fanons , mais un sillon , une rainure ou gouttière sur sou bord , pour recevoir les fanons et broyer les animaux mollas^ ses dont se nourrissent les baleines. Toutes ont des yeux très- petits à proportion de leur taille , car ils surpassent à peine la grandeur de ceux du bœuf; ils ont des paupières et sont placés très-bas , presque à l'angle des mâchoires. Derrière eux est le conduit auditif qui est fort étroit et sans conque ex- térieure. Il y a deux nageoires pectorales qui tiennent lieu des pattes de devant des quadrupèdes , et qui contiennent le même nombre d'os , mais plus raccourcis à proportion. Il n'existe aucun vestige extérieur de pieds de derrière. La queue est aplatie horizontalement , au contraire des poissons chez lesquels la nageoire caudale est toujours placée verticalement. De même que les autres cétacés , les baleines respirent l'air par des poumons , s'accouplent , produisent des petits vlvans, et les allaitent. Ces animaux sont assez doux et tran- quilles ; leur ouïe est , dit-on , excellente , ipais leur vue est folble : il paroît que leur toucher , leur goût et leur odorat sont presque entièrement oblitérés. Les baleinoptères , telles que la jubarte , le rorqual et le museau pointu ont des plis nombreux sur la gorge et la poitrine ; ce qu'on ne remarque point chez d'autres. L'usage de ces plis est Ignoré. La verge du mâle , qu'on nomme baleinas , est renfermée dans une sorte de fourreau. Près des organes de la génération ou de la vulve des femelles, sont placées deux mamelles , non loin de l'anus. I^e baleinas dans les baleines est long de plus de dix pieds , épais de huit pouces de diamètre à sa racine. Les testicules sont renfermés sous la peau , près des muscles abdominaux. On remarque chez les femelles, le clitoris , le méat urinaire i68 BAT. et le vagîn. Une odeur musquée et rance paroît imprégner fortement ces organes. Des espèces de haleines. — Dans le genre des baleines propre- ment dites, dont nous venons de parler, on connoît aujour- d'hui quatre espèces distinctes , qui sont la Baleine franche , ou la Baleine de Groenland , Balœna mystlrelus de Linn. et deBonnaterre; le Nord-Caper, Balœna gïacialis ^ Klein (c'est \^ baleine d'Irlande) ^ Lacep., pi. 2 Gi'^ ; la Baleine \ bosses, Balœna gihbosa , Linn. et Bonn. ; la Baleine tampon, Ba- lœna nodosa , Bonn. Nous traiterons de ces espèces, et quoique nous renvoyions la description spéciale des Balei- WOPTères à leur article , nous exposerons ici les mœurs , les combats, les amours, les nourritures et la pèche de tous ces animaux. Nous ferons aussi mention de leur huile , de leurs fanons ou barbes , et de tous les avantages qu'on en retire. On pourra consulter l'article des Cachalots pour le blanc de baleine ou sperma r.elî , et pour l'ambre gris , parce que ces productions leur appartiennent plutôt qu'aux véritables es- pèces de baleines. Première espèce. — BaLEINE FRANCHE, ou du (iROENLAND ; en irlandais slellbakr ; en danois , slirlitehack , c'est-à-dire dos uni ^ ou sandliual ; en anglais, whale ; en allemand , a>hid/Jisch ; en hollandais, whalhisch; en norwégien , huafisch ; slirlitehack ., en danois ; vallena en espagnol. Les Iloltentots la connoissent sous le nom de tkakœ , car elle se trouve aussi dans l'Océan austral. Balœna nuixillis subœf/ualihus ; inferiurc oi>atd , in medio latiore : durso impinni , nigro alhoque maculatu ^ de Bnnnalerre. Balœna mysficelus , Linn., baleine franche de Lacépède , crlac. i , fig. I ; c'est la haleine ordinaire , la vraie haleine du Groëidand des auteurs. V. pi. 2 , fig. i , Encyclop. méth. Célologie. On ne connoît sur la terre aucun animal aussi monstrueux que la haleine du Groenland ; car ce qu'on rapporte de la taille démesurée du kraken ou du pnWendu poulpe giganfcsffue , est si dénué de vraisemblance , qu'il n'est pas permis d'y croire. (F". Kraken.) La baleine doit donc »;tre considérée comme le plus énorme et le plus vaste des animaux. Le règne végétal ne fournit pas d'exemple d'arbres dont on puisse comparer la masse ou l'élévation à celle de la reine des mers. Le chêne le plus gros et le plus élevé n'a pas une masse égale à celle de la baleine , et le seul haohah (arbre de la famille des Mal- VacÉES , Adansonia digitata ^ Linn.) est capable de l'égaler. {Consultez l'article Baobab. ) On a vu souvent des baleines de cent et cent vingt pieds. On ne peut guère se refuser à croire qu'il en existoit jadis de deux cents et mèuje de trois cents pieds de longueur , et massives à proportion ; mais «lu- jourd'hui que les Européens en détruisent chaque année un BAL 169 grand nombre , elles n'ont plus le temps tle parvenir à la môme taille. Si l'on considère en effet que ces grands céta- cés vcnoient jusque dans la Méditerranée au temps de Pline le naturaliste , pour faire leurs petits {Hist. nal. , 1. IX , c. 6. ), et que ^ii'abon l'assure aussi (Géogr. , l. III ) ; qu'elles étoient abondantes dans le golfe Canlabriquc ou de Gascogne , la Manche et les mers Britanniques , selon Juvénal , qui dit , sut. X, V. 14. : Quanta delpliinis balœna Briiannica major : on peut croire que ces animaux peuploient en liberté par- tout , et arrivoient à un long âge. On n'étoit point encore as- sez habile ou assez assuré dans la navigation pour suivre et attaquer au loin ces monstres marins ( TSoëi de la Morinière , hist. des pêches^ Paris, in-4..°, i8i5 , tome V, chap. 7.). Il y eut une longue interruption dans le inoyen âge ; cependant les Basques faisoient déjà la pêche de la baleine dès le corn' menrement du douzième siècle ; les Holiandois et les autres peuples commencèrent à s'en occuper vers la fin du seizième siècle jusqu'à ce jour ; on ne sera donc point surpris si le nom- bre des baleines diminue tant , et si les jeunes n'ont pas assez de temps pour acquérir toutes leurs dimensions. Elles sont d'ailleurs obligées de se réfugier aujourd'hui jusque sous les glaces des pôles , où le froid extrême qu'elles y éprouvent peut arrêter leur développement , tandis qu'une température plus douce le favoriseroit. Les baleines qu'on prenoit il y a trois siècles , étoient bien plus grosses que celles d'aujour- d'hui , parce qu'elles étoient plus vieilles et vivoient plus tranquilles. En 1620, une baleine échoua dans l'île de Corse; elle étoit longue de plus de cent pieds : un homme à cheval pouvoit entrer dans son énorme gueule. Pour retirer le grand intestin de son ventre , il fallut plus de dix-sept hommes ; elle fournit cent trente-cinq mille livres de lard : c'étoit une fe- melle pleine ; son fœtus avoit déjà trente pieds de longueur, e! pesoit quinze cents livres : la mère devoit peser plus de cinq cents mille livres. Une baleine de soixante- douze pieds seule- ment , échouée en 1726 dans la baie de la Somme , avoit une gueule si vaste, que deux hommes y entroient à l'aise sans se b,-.isser. La force des muscles doit être proportionnée à celte masse gigantesque ; et quels efforts prodigieux ne faut-il pas à l.T baleine , pour remuer avec vitesse un corps de cette taille ^ lui faire fendre les ondes , le fléchir , le faire bondir à la sur- face des vagues écumantes , l'opposer aux flots tumultueux de la tempî'te , soulever des dômes énormes de glaces sur soit dos, et parcourir comme un trait la vaste plaine des mers? Les anciens , iimis du merveilleux , avoicnl adiwis i'exis- I70 BAL icnce de baleines loneoes de neuf cent soixante pieds. Selon Pline (^Nat. hislor., 1. XXXII.), il étoit fait mention, dans les r<;lations adressées à Gaïus César par Juba, de cétacés longs de six cents pieds , et qui avoient trois cent soixante pieds de circonférence : on les trouvoit à l'embouchure des fleuves d' \rabie. Néarque , amiral d'Alexandre-le-Grand , assura que des baleines avoient vingt-trois pas de longueur , et qu'il f n vit une échouée sur les îlots qui sont à l'embouchure de TEuphrale : elle avoit cent cinquante coudées de longueur. Des modernes ont renouvelé ces fables: Jacques Ziegler (^Bescript. schoundice) prétend qu'auprès de W ard-Huys , le rivage est couvert, au printemps , de baleines énormes , dont quelques-unes ont cent coudées de long. Des voyageurs assu- rent avoir vu dans les mers de la Chine , des baleines de neuf cents pieds ; selon d'autres , elles ressembloient à des îles , à des écueils , à des montagnes. Quelques pêcheurs du nord parlent d'un poisson-montagne ou kraken , qui s'élève comme une île (lollante du fond des abîmes des mers , et qiii attirç par sa présence une foule d'animaux , d'oiseaux qui viennent se reposer sur son dos, et se nourrir des coquillages dont il est chargé. On raconte même que des pêcheurs ayant une fois débarcjué sur un de ces aniuiaux comme sur une île , y allu- mèrent du feu ; mais l'animal se sentant brûler , plongea tout à coup , produisit un immense tourbillonnement dans les eaux , et submergea les pêcheurs : à peine le navire et ceux qui y étoient demeurés , purent éviter le naufrage ( F. Vliist. nul. des mollusques , par Donys Montfort , tome 2 *, on y trouve plusieurs reclierches à cet égard). On sent bien que nous ne croyons point à ces fables , et qu'il seroit bon d'en purger l'Histoire naturelle , puisque celle-ci ne doit être que l'ex- pression de la simple vérité. La haleine doit vivre très-long-temps , de même que les poissons, et il paroît que c'est une propriété commune à tous les animaux aquatiques ; car la vieillesse et la mort naturelle dépendent principalement de la rigidité que les différens organes acquièrent , ce qui ne leur permet plus de remplir leurs fonctions accoutumées; et leur durcissement les empê- chant de recevoir la nourriture , ils se détruisent sans se ré- j)arer. Dans l'animal aquatique, au contraire, tous les or- ganes étant perpétuellement relâchés par l'eau , deviennent moins rigides, et n'éprouvant jamais de durcissement , ils peuvent se réparer plus facilement; d'où il suit que le terme de la vie peut se reculer indéfiniment dans ces animaux. On a des exemples de carpes , de brochets qui ont vécu de cent à deux cents ans; il n'est donc pas étonnant (jue la ba- leine paisse exister plus long-temps ; cl si elle a déjà vingt B A L 171 on irenie pieds à sa naissance , à quelle taille ne peut-elle point parvenir dans l'espace de trois à quatre siècles ? Mais doit-on en conclure avec Bufïbn et M. Lacépède que la ba- leine peut vivre mille ans? La comparaison de la durée de sa vie avec celle des poissons n'est pas en tout exacte. Le pois- son ne respirant quel air battu dans l'eau par ses ouïes oubran- chies, alesangfroid, une vie languissante ou qui consume peu sesforces , comme celledesreptiles. Aucontraire, lesanimaux à sang chaud et respirant par des poumons vastes et celluleux, l'air en nature, étantvivipares, plus vifs, plus sensibles , consu- menlplusrapidement leurs forces vitales. Aussidegrosquadru- pèdes vivent bien moins de temps que les petits poissons ; le bœuf, L- cheval, malgré leurforte corpulence, viventmoins que l'homme. Ainsi, ni la taille , ni la vie aquatique, ne parois- sent suffisantes pour prolonger l'existence des baleines si loin. Elle doit être proportionnée au temps de leur accroisse- inenl.| On ne trouve guère à présent que des baleines de cinquante à quatre-vingts pieds au plus ; on dit que les femelles sont plus grosses que les mâles , contre l'ordinaire des mammi- fères ; elles se tiennent dans les mers polaires, et s'enfoncent très-avant entre les glaces , où les navires pécheurs ne les poursuivent qu'avec beaucoup de périls et de peine ; clique <[ui tourne du côté de la gorge ; leur grandeur va en décroissant successivement , et leurs bords sont effilés, larges vers lune de leurs exirémités ; ils s'amincissent à leur autre bout. Vers les deux extrémités de ces rangs de fanons , se trouvent des lames carrées , petites comme des tuyaux de plume , et de quatre pouces de lon- gueur ; leur substance est plus tendre ; elles sont moins rap- Î)rochées aussi. Le tranchant effilé des fanons pose vertica- ement sur la langue et sur la mâchoire inférieure. Les lames ou fanons occupent tout le palais et la gueule des baleines ; ils sont épais d'un pouce ou même moins , et tran- chans à leur bord , avec des fibres effilées. Cette réunion touffue de fanons placés en ordre , fait paroitre la surface du palais des baleines comme la peau d'un animal couverte de crins ou de soies très-rudes : l'accroissement de ces fanons est analogue à celui des cheveux ou de la corne des animaux. Chaque fanon est composé de fibres longitudinales de la nature de la soie du cochon ; ces fibres sont collées ensemble , mais peuvent se séparer. Lorsque les pêcheurs ont détaché ces barbes de la mâchoire des baleines , ils les fendent et les dé- bilèntpour en faire des busqués., des rayons de parapluie ,etc. Celte matière est très-flexible , et de la nature de la corne ; car elle se ramollit dans l'eau chaude , mais elle'ne s'y dis- sout pas. Les alcalis , les acides la détruisent ; le feu la crispe et la décompose à la manière des crins et des poils des qua- drupèdes. On appelle cette matière, de la baleine ; elle sert dans plusieurs arts , et forme des ressorts doux et très-élas- tiques ; on en faisoit des corps, espèces de cuirasses avec les- quelles on déformoit , il y a plusieurs années , la taille du beau sexe , et qui lui ont procuré plus de maux qu ils n'ont augmenté ses charmes. Comme la figure des baleines et l'élément qu'elles habi- tent ont beaucoup de rapport avec ceux des poissons, elles ont été regardées comme appartenant à la même classe ; mais nous ferons voir à l'article des Cétacés , combien ces animaux sont différens. D'ailleurs , la baleine respirant l'air à la surface de l'eau , comme les antres cétacés, a ses deux cvents ou ses ouvertures nasales placées au sommet de la tête pour plus de commodité; le diamètre de chaque évent est d'environ le centième de la taille de l'animal. C'est par-là que la baleine rejette l'eau qui entre dans sa gueule , et qu'elle inspire l'air. Lorsque la baleine veut rejeter l'eau qui a pénétré dans sa vaste gueyle , elle ferme lej mâchoire» et son larynx^ B A L ,73 L'eau comprimée par la langue, par les muscles pliaryngiens de l'animal et des bourses musculeuses aux évents , est forcée de sortir par les deux conduits da nez ou les évents et ceux- ci étant dans une direction verticale , Teau est lancée en jet énorme jusqu'à 3o ou 4-o pieds de haut, avec un- bruit ef- frayant comme celui d'un tonnerre lointain; la baleine lance assez d'eau pour remplir et submerger des barques , et cause un remous si considérable par son mouvement sur la mer, qu'on s'en aperçoit à plus d une lieue à la ronde. La peau de la baleine est épaisse d'un pouce environ ; elle est brune ou noire en dessus , et blanchâtre en dessous du corps. Son épiderme est analogue à celui de la plante des pieds dans l'homme , et son tissu est composé de cou- ches successives. Le tissu de la peau se confond presque avec le tissu cellulaire graisseux , sous - cutané dans la baleine franche. Communément la peau de cet animal est très-lisse , sans écailles , polie et brillante , parce qu'elle est huileuse : souvent on y remarque des marbrures de diverses couleurs. Dans tous les cétacés, la langue est courte , attachée à la mâchoire inférieure, et d'unenature graisseuse comme tout le corps : on en tire plus de six tonneaux d'huile. Celle des balei- nes franches est une masse de chair molle» spongieuse et pres- que sans mouvement, parce qu'elles ont seulementbesoin d'ou- vrir leur gueule pour écraser avec leurs fanons les petits ani- maux dont elles se nourrissent. La langue est presque la seule partie du corps que les matelots puissent manger , et elle est passable après avoir été salée , car la chair de la baleine est très-dure et cornée : ses fibres sont extrêmement grossières et imbibées d'une huile dégoûtante. On observe des marque» noirâtres sur les côtés de la langue de ces animaux , qui a une forme arrondie, et souvent dix-huit pieds de longueur sur dix de large : on en peut remplir plusieurs tonneaux. 11 y a des paupières et des sourcils aux yeux qui sont placés très- tas , et ne surpassent pas en grosseur ceux du bœuf. Leur cristallin , blanc et transparent , est petit comme un pois et presque sphérique comme celui des poissons , pour voir au travers de l'eau et non dans un milieu plus rare. ( Cuvier, leç. anat. comp. il , pag. Syo. ) Derrière les yeux, sont placés les tuyaux des oreilles, sans pavillon extérieur : c'est par ces trous que les pêcheurs adroits lancent le harpon , afm que pé- nétrant l'os pierreux des oreilles , il y adhère plus fortement. L'os de l'oreille intérieure est en efîFet très-dur dans la ba- leine ; il a la forme d'une coquille univalve ; les parties qui «servent à l'ouïe sont renfermées dans cet os , de mC-me que chez les quadrupèdes ; car l'oreille intérieure des cétacés ne diffère poiut esseuliellcment de la nôtre : aussi leur ouïe est 174 BAL très-délicate. La nalure leur a donné cet avantage, afin qu'il*} puissent reconnoître de loin leurs nombreux ennemis. Ordi- nairement l'os de l'oreille est enfoncé de Irois à quatre pieds sous les chairs , le lard et la peau; il est d'une substance ex- trêmement compacte, et fait feu avec l'acier : on l'employoit jadis en médecine , comnie absorbant , sous les noms très- impropres de pierre de tiburon ( qui est une espèce de chien de mer), ou de manali (espèce d'animal amphibie) , ou de loup-marin (qui est un phoque). Les baleines ou les cétacés en général manquent de nerfs olfactifs ou de la première paire ; mais dans la trompe d'eustache des dauphins, il y a des sinus olfactifs, où se ramifient des nerfs de la cinquième paire qui peuvent bien avoir pour objet de ressentir les odeurs ; en effet , l'eau infecte des poissons pouris éloigne les baloines. Les nageoires pectorales de la baleine sont deux larges membres Ai forme ovale , aplatie , échanerée. Dans leur in- térieur, on ne trouve pas des rayons comme chez les pois- sons , mais tous les os de l'épaule , du bras et de la main , comme l'omoplate , l'humérus, le cubitus et le radius, les os du carpe, du métacarpe et ceux des doigts ou phalanges; seulement ils sont tous raccourcis > couverts d'une chair tendineuse, ou demi - cartilagineuse , et revelus d'une peau épaisse. La haleine franche n'a point de nageoire sur le dos ; celle de la queue est formée de deux lobes échancrés et posés horizontalement. Dans son intérieur , on trouve les rudiniens des os du bassin. Avec ses seules nageoires et surtout sa puissante queue , la baleine fend l'onde avec la plus grande vitesse ; sa graisse abondante al- lège son corps , le fait surnager, et la plus légère impulsion lui suffit pour glisser rapidement sur la [daine des mers. Si elle veut plonger, elle resserre son corps; pour remontef sur l'eau , elle s'étend. Les cétacés ne sont pas des animaux véritablement aquatiques; ils ne vivent pas au .sein des eaux, mais seulement à leur surface ; ils sont plutôt habitans dé lair, puisqu'ilsle respirent par des poumons. On voitsouvent les pesantes baleines se jouer au milieu des flots irrités , sauter de joie sur les vagues blanchies d'écume , lancer au loin des jets de l'onde amère , et se disputer entre elles de vitesse et de dextérité dans leurs évolutions. Elles s'amusent innocemment autour dos vaisseaux pêcheurs , et ne voient pas le matelot qui apprête le fatal harpon ; l'animal pai- sible laisse , avec indifférence , lancer l'instrument de mort ; il ignore combien Ihomme , cet être si foible à ses yeux, est redoutable et cruel; il ne songe qu'aux plaisirs de la vie et va • recevoir la mort. Les baleines et les autres cétacés n'ont pour voix qu'une sorte de mugissement assez fort ou de grognement, BAL i~5 «u'ils font entendre lorsqu'ils sont dans les souffrances de l'agonie. 11 y a , dans les baleines et les cétacés , les mêmes os que dans la charpente des quadrupèdes , à l'exception de ceux du bassin et des exlrémilés inférieures qui manquent dans tous. On a compté 63 vertèbres dans une baleine échouée eu Islande en 1763 , selon Olafsen. Quoique la cavité du cer- veau soit considérable , la cervelle ne fait guère que le 25 millième du poids total de la baleine franche , tandis qu'il est le cinq centième dans l'éléphant. Chez rhomnie , le cerveau et le cervelet font le 4^o.= du poids total du corps à peu près. V. Cerve\u. Mais chez les oiseaux , tels que i« serein , le moineau , il est le 20 ou le 3o.'= du corps , ou plus considérable à proportion que dans notre espèce. Chez les baleines , les muscles sont comme ceux des quadrupèdes , et leur substance est coriace , très-fibreuse , rougeâlre, dure ; ils sont environnés d'un tissu cellulaire extrêmement abon- dant , dont les cellules sont remplies de graisse liquide; leur surface extérieure est enveloppée d'un lard très-épais , et en plusieurs couches ; au-dessus du lard , et immédiatement sous la peau , se trouve une couche d'huile renfermée dans une membrane réticulaire. On trouve cinq grandes poches dans l'estomac des baleines , presque comme dans les rumi- nans ; elles ont aussi un cœcum et de très-longs intestins , parce qu'elles vivent de nourritures moins animalisées que les cétacés pourvus de dents. Ces animaux ont beaucoup plus de sang à proportion que les quadrupèdes ; on a dit qu»j le trou de botal étoit ouvert à leur cœur et permettoit le pas- sage du sang veineux dans le cœur gauche ou ventricule aor- tique , sans passer toujours par les poumons quand la ba- leine plonge. Cependant elle est forcée de venir respirer l'air , sans quoi elle périroit. De la nourriture de la baleine et de ses excréniens. — On seroit tenté de croire d'abord qu'un aussi puissant animal dévore les plus gros poissons , et fait sa pâture ordinaire des plus fiers habitans des ondes ; mais en considérant que la baleine n'a point de dents , que ses fanons sont de nature assez flexible , que les muscles de ses mâchoires sont très-foibles , on reconnoîtra qu'elle ne peut se nourrir que des plus petitj animaux. Ses aliinens ordinaires sont composés de vers , de mollusques, de zoophytes , tels que les radiaires, l'argo- naute arctique , la clio boréale, les petits crabes (^pedatu, et oculatus^ Linnseus ), les méduses , etc., etc., etc. Comme ces petits animaux sont en nombre infini dans les mers po- laires , la baleine n'a , pour ainsi dire , qu'à ouvrir sa gueule pour le* .engloutir par miJiliers ; elle les brise facilement sous 176 BAL ses fanons tranchans , tandis qu'une proie plus dure et plus osseuse résisteroit à leur compression. Les zoophytes que dé- vorent les baleines , ont Tinstinct de se jouer avec les barbes effilées de leurs fanons qu'ils prennent pour une proie ; ils viennent eux-mêmes se faire prendre entre ces barbes ; le vaste animal fermant sa gueule et rejetant l'eau en soufflant , écrase ces frêles nourritures vivantes et les engloutit dans l'énorme caverne de son estomac. On nomme walfisr.h-uas , amorce de baleine , ces zoopbytes, qui sont gros comme des fèves , et ont l'odeur de la mélasse. La nature a très-bien proportionné la quantité des ali- nïens et leur nature avec la conformation de ces animaux gigantesques. Ce n'est point aux poissons que les vraies ba- leines font la guerre , elles se contentent de leur menue nour- riture , comme le bœuf se contente de l'herbe des champs. Ce sont des animaux doux et paisibles , qui n'ont rien d'im- pétueux et de féroce dans le caractère. On a trouvé des ba- leines dans les mers de la zone torride (James Colnett a yoyageto tlie^ Soulit atlantic^ etc. Lond. 1798. ) Mais comme elles n'y trouvent pas de nourritures convenables de même qu'au Nord , elles sont très-maigres. Les excrémens des baleines sont un peu solides , d'une couleur jaune-rougeâtre et comme safranée ; ils n'ont point de mauvaise odeur. Les pêcheurs en amassent , et on en fait usage pour teindre la toile en rouge. Cette couleur est de bon teint et assez agréable ; elle paroît dépendre de la nature mêtne des alimens de ces cétacés. Des amours , de l'accouplement et de la génération des ba- leines. — 11 n'y a point d exception pour l'amour dans toute la nature ; ie gigantesque cctacé , dans les mers glacées des pôles , éprouve ses ardeurs comme l'animalcule et l'habitant de la torride. Le mâle de la baleine a un membre génital long de dix à douze pieds ; on l'appelle baleinas; il est ren- fermé dans un double prépuce comme un couteau dans une gaîne. On trouve vm os dans cette longue verge qui a sept fouccs de diamètre à sa racine. Les testicules paroissent à extérieur dans le temps du rut seulement, mais rentrent ensuite dans la cavité abdominale. Toutes ses parties géni- tales sont à peu près conformées comme celles des quadru- pèdes ruminans. On observe , dans la femelle , une vulve placée près de l'anus et pourvue d'un clitoris, des grandes lèvres et des nymphes. De chaque côté du vagin , on voit une mamelle enfoncée dans un sillon de la peau. A l'époque de l'alaitement, les deux mamelles sont gonflées de lait ; elles ont alors un pied de largeur et à peu près autant de Ion- ♦BAL ,77 gueur ; maïs elles diminuent et se rident lorsque le baleineau ne tette plus. Lorsque les baleines veulent s'accoupler , elles s'apparient , voyagent de compagnie vers quelque rlv^e déserte. Le mâle et la femelle s'approchent , se laissent tomber perpendiculaire- ment sur leur queue , et n'ayant que leur tête hors de leau , ils se pressent amoureusement et s'embrassent étroitement en entrelaçant leurs nageoires : alors s'accomplit l'acte de la génération. Selon Dudley, la femelle se couche sur le dos et reçoit le mâle entre ses nageoires latérales ; c'est de celte ma- nière aussi que s'accouplent les marsouins. On prétend que l'union sexuelle n'a lieu que tous les deux ans chez les ba- leines. Le couple demeure fidèle, et les différentes espèces ne se mélangent jamais. La femelle porte seulement neuf ou dix mois son fœtus ; rarement elle accouche de deux balei- neaux ; c'est vers le mois d'avril qu'elle met bas son petit , qui a déjà quinze à vingt pieds de longueur. Lorsque le ba- leineau veut téter, la mère se place sur le côté , et présente sa mamelle à l'air , afin que le petit puisse respirer. On as- sure que le lait des baleines est gras et nourrissant ; celui de la femelle du Dauphin nésanark ressemble au lait de vache, au- quel on auroit ajoutéde la crème. Lesbaleineauxsont très-gras pendant l'allaitement, et donnent près de cinquante tonneaux de graisse , tandis que les mères maigrissent beaucoup. Ils tettent pendant un an , et on les nomme alors shoiieads ou coiirtes-téles en anglais. A deux ans , ils sont comme hébétés après avoir été sevrés , et sont appelés siants (bêtes) ; leur graisse est moins abondante à cette époque , car ils n'en fournissent qu'environ vingt-quatre tonneaux. On observe que les baleines ont le plus grand attachement pour leurs petits , et ne les quittent jamais de vue : c'est une règle que la sage nature a établie pour conserver les espèces vivantes pendant la foiblesse de l'âge. Avant que de songer à sa sûreté , la baleine n'a soin que de son petit ; elle le pro- tège , le défend de ses ennemis en exposant sa propre vie. Cet animal si timide , quoique si puissant, devient terrible pour défendre son baleineau. S'il échoue sur les rivages, la mère s'expose à échouer pour le remettre à flot , comme on en a vu un exemple dans la femelle d'un butz-kopf échoué sur les côtes de ISormandie. l^a Jnba/ie , ^eu courageuse, devient furieuse lorsqu'il s'agit de défendre son petit -, elle se retourne avec intrépidité vers les pêcheurs qui la poursui- vent , les écarte à grands coups de queue , renverse leurs canots , et saisissant son petit entre ses nageoires , le sous- trait à la fureur des hommes. Lorsqu'on prend le baleineau , la mère ne le quitte pas , et se laisse souvent tuer en voulant ,78 BAL le sauver; souvent la mère transporte son petit sur son do«, lorsqu'il est fatigué de nager. La couleur des baleineaux est brune et quelquefois pana- chée de blanchâtre, tandis que celle des baleines est com- munément d'un beau noir ; on y voit quelques raies blan- châtres et comme marbrées ou veinées. De loin , et lorsque le soleil brille, ces ondulations de couleurs sont assez agréa- bles ; le dessous du corps est d'un très-beau blanc argenté. Dans les mers du nord-ouest, on rencontre des baleines toutes blanches, suivant Ellis, et les vieilles portent quel- quefois une bande transversale d'un blanc sale sur le dos. Les cicatrices des blessures des baleines restent blanches. Des lieux où se trou\>ent les baleines , et de leurs voyages. — Au- trefois les baleines se répandoient sur presque tout l'Océan , et descendoient des mers glaciales jusque dans les plages tempérées , avant que l'audace et la cupidité des hommes eus- sent porté le ravage et la mort parmi ces animaux tranquilles. Les baleines aiment le repos et la paix ; elles venoient se jouer dans les ondes qui baignent les côtes de l'Europe mé- ridionale. Plusieurs fois, elles ont pénétré dans la Médi- terranée ; elles entroient même dans les ports. Leur pré- sence près de Saint-Jçan de Luz avoit excité les Basques à en faire la pêche avant le douzième siècle ; car Guillaume Breton , poëte qui vivoit vers l'an ii4-Oi en fait mention. Poursuivies dans nos mers, les baleines se sont réfugiées peu à peu vers le nord , leur patrie naturelle. On les trouve dans la mer Baltique, mais principalement dans la mer Glaciale sur les côtes d'Islande et du Groenland , au dé- troit de Davis, auprès du Spitzberg, de l'île de Mayen, à Terre-Neuve , etc. Elles se retirent de plus en plus vers le pôle et entre les glaces inaccessibles qui encombrent les mers du Nord. On en rencontre aussi dans la mer qui sépare l'Asie de l'Amérique septentrionale. Mendès Pinlo en vit tuer une sur les côtes d'une île du Japon. L'océan austral nourrit aussi un grand nombre de baleines qui viennent quel-f quefois échouer sur les côtes du Cap de Bonne-Espérance. Les Hottentols nomment la baleine Tkakœ ; ils ne savent pas la pêcher, car ils ne se confient jamais à la mer. Aujour- d'hui la haleine franche se pêche entre le soixanle-dix-septième et le soixante - dix - neuvième degré de latitude nord ; il est dangereux de les poursuivre plus près du pôle , à cause de l'abondance des glaces. Les Cachalots se tiennent dans des régions plus tempérées , et s'avancent en troupes jusque* dans les mers les plus chaudes. On en rencontre dans les mers de l'Inde , dans le golfe d'Arabie , aux Philippines , vers Ceylan, etc. ; ce sont des espèces très-vagabondes , qui BAL ,73 parcourent l'Océan par troupes nombreuses. Us se trouvent en grande quantité aux environs du Cap de Bonne-Kspérance. Les autres espèces de cétacés du genre des dauphins, comme les marsouins, les épauïards, se voient dans toutes les mers. Au temps de l'accouplement, les baleines ^migrent. Selon quelques marins , vers le mois de novembre, les baleines franches quittent les mers du pôle et entrent dans le fleuve Saint-Laurent vers Québec, pour y faire leurs petits. Au mois de mars, elles retournent dans leurs glaces. La faim, les tempêtes, la poursuite acharnée des pécheurs, les déter- minent aussi à changer de demeure ; cependant ce sont des animaux assez stalionnaires , tandis que les cachalots se ré- pandent dans toutes les mers. En 1670 , trois cents de ces animaux échouèrent sur les côtes de file ïireia : on en vit, en 1690 , cent deux à sec dans le port de Kairston ; et la baie d'Audierne , en Basse-Bretagne , en reçut trente - un en 1784. Mœurs, habitudes, et combats des baleines contre leurs ennemis. — Tous les animaux cétacés ont un caractère assez pacifique, et plutôt grossier que méchant; ils ne deviennent méchans qu'à force d'être tourmentés. Les baleines surtout, étant privées de dents , et n'ayant aucune arme défensive , et embarrassées le plus souvent de la masse énorme de leur corps, ne sont point capables de se défendre avec succès contre des ennemis ro- bustes, et agiles. Cette conscience de leur folblesse les rend timides et craintives ; cependant l'amour maternel, le déses- poir, les rendent furieuses, et leur font employer toute leur force pour se défendre ou pour échapper à leurs implacables persécuteurs. Dans l'état tranquille , la baleine se promène avec assu- rance au milieu des mers, se joue au milieu des tempêtes, cherche sa nourriture au fond des abîmes et se livre à l'a- mour. C'est un animal assez voraceet qui mange presque continuellement. Sa vue est foible , mais son ouïe est excel- lente, et il fuit aussitôt qu'il entend quelque bruit inquiétant. Sa natation est extrêmement rapide, et lorsqu'il frappe de la queue sur l'eau , il produit un fracas épouvantable. La baleine nage ordinairement en droite ligne; quelquefois elle caracole autour des vaisseaux qu'elle paroît prendre pour certains animaux d'une taille extraordinaire. Elle souffle très-fort, et rejette souvent l'eau qui entre dans sa gueule avec tant de violence, qu'elle retombe en pluie fine ou en brouillard. Elle se meut avec vitesse, mais se tourne assez dilficilement , ce qui lui donne beaucoup de désavantage vis-à-vis d'un ennemi agile. i8o BAL C'est une prévoyance assez remarquable de la nature d'avoir rendu pacifiques et timides les plus grands. animaux , et de les avoir mal annés , de crainte qu'ils ne détruisissent trop d'espèces et ne devinssent redoutables à tous les êtres vivans. Si la baleine, l'éléphant, le rhinocéros, l'hippopo- tame, eussent joint à leur masse imposante le courage du lion, la férocité du tigre, l'agilité du léopard, la hardiesse de l'hyène , quel être auroit pu leur résister dans l'univers? Mais la nature a sagement compensé toutes choses et tempéré la force énorme des grands quadrupèdes et des cétacés par un instinct de douceur et de timidité qui leur ôte une supériorité dont ils pourroient aljuser. Tous les quadrupèdes herbivores sont moins courageux et moins armés que les espèces carni- vores ; et les cétacés, vivant de zoophytes, pour la plupart, se rapprochent davantage des races herbivores que de toute autre. La matière nutritive des zoophytes est autant végétale qu'a- nimale, et ne peut donner aux espèces qui s'en repaissent, ce feu du courage, cette vigueur de corps, et cette ardeur vio- lente du caractère que les nourritures animales donnent aux carnivores. D'ailleurs, les cétacés n'ont presque aucune arme offensive; leur gueule est folblement garnie de dents ; et les nmscles de leurs mâchoires n'ont pas une grande force à pro- portion de h'ur taille. Malgré ces désavantages, les baleines sont , par leur seule masse et la viplence* de leurs chocs , des adversaires redoutables; elles se défendent avec une vigueur impétueuse contre les attaques de leurs ennemis. Ces gigan- tesques animaux n'effraient point les monstres de la mer par leur taille; et si ceux-ci sont plus foibles, ils ont, en re- vanche, plus d'adresse et de courage. Cependant, si l'on con- sidère le volume énorme d'une baleine franche pesant plus de trois cents milliers (c'est-à-dire, qu'elle égale cent éle- phans ou trois ou quatre cents gros bœufs , ou quinze cents millions de souris ), on concevra tout ce qu'un pareil colosse peut faire d'un seul choc de ses flancs. La baleine peut donc soulever des bâtlmens et les fracasser en mille morceaux d'un coup de sa queue ou de ses nageoires. Si sa propre masse n'étolt pas un obstacle à sa force et à sa vigueur, ce seroit l'être le plus redoutable de la nature. Quelque lourde que soit sa démarche , le poids de ses coups et de ses mouvemens doit néanmoins écraser les frêles embarcations des pêcheurs qui se trouvent à sa portée. Un grand nombre de poissons déclarent guerre à la ba- leine et se préparent fièrement à livrer bataille à cette reine des mers. De tous sesennemis, il n'en estpolnt de plus acharné et de plus cruel que la vwelle^ qu'on nomme aussi poisson soie; c'est une grande espèce de chien de mer, dput le mur- BAL i8i seau est prolongé en lame plate, garnie de chaque côté de ferles dents {Squalus piistis , Linn. ), En hollandais on la nomme Zaag-vich. Lorsqu'une vioelle aperçoit une baleine , elle court dessus et l'attaque avec une grande vigueur ; la ba- leine , à l'aspect de son implacable ennemi , saute de furie , mugit , frappe les ondes, s'agite avec des mouvemens extraor- dinaires et cherche à atteindre la vivelle d'un coup de queue. Si elle peut lui en assener un seul coup, elle l'écrase ; mais la vivelle est agile , adroite ; elle se retourne , prend la ba- leine par derrière, fond sur elle, bondit, s'élance sur son dos, le déchire de ses dents; le sang ruisselle , l'onde blan- chit d'écume, la mer retentit deniugissemens et du fracas des combatlans ; la baleine souffle avec impétuosité , se débat et rejette en brouillards l'onde salée , mêlée de sang. A chaque coup que lui porte la vivelle , la baleine plonge ; mais elle est poursuivie jusque dans les abîmes par son redoutable en- nemi. Obligée de venir respirer, la baleine remonte'; c'esl alors que le combat redouble avec une nouvelle fureur; ter- rible , ensanglantée , la baleine frappe des coups de queue redoublés qui font jaillir les eaux en brouillards et qui as- sourdissent comme le bruit du canon ; c'est alors que la vi- velle a besoin de tout son courage çt de son adresse ; elle va , revient , saute , évite , plonge ; plus de quartier, il faut vaincre ou périr, car la vivelle ne lâche jamais prise : si la baleine peut échapper, elle fuit avec l'impétuosité de l'éclair; mais si elle est arrêtée , elle entre dans une rage effroyable , se bat en désespérée , et atteignant son ennemi , le brise , Té- crase d'un coup de queue, oi la vivelle sait échapper à ce danger, elle fond avec impétuosité sur le dos de la baleine , lui enfonce à grands coups sa lame dentelée dans les flancs , se rassassie de graisse et de chair toute fumante. Lorsque la baleine est grosse et forte , deux vivelles se joignent ensem- ble pour l'attaquer. Car ce sont toujours elles qui commen- cent le combat , et chargent avec le plus d'ardeur. Tant que- les blessures de la haleine ne pénètrent pas au-delà du lard , elles ne sont pas mortelles et ne font que l'irriter davantage. Lorsqu'elle est tuée , le poisson-scie se contente , dit-on , d en manger la langue, et abandonne le reste. Martens a vu, der- rière la Hitlande , une de ces batailles entre une vivelle, et un nord-caper. On dit aussi que le nanvhal ei labaleine ont beaucoup d'anJ iipathie entre eux; aussitôt que le premier aperçoit la ba- leine , il lui porte de rudes coups avec sa dent, longue de huit à dix pieds , qui sort en avant et toute droite de sa mâchoire supérieure. ( Voyez Narwhal. ) Cet animal s'appelle aussi licorne de mer. Lorsqu'il rencontre des vaisseaux , les prenant B A L pour des baleines , il fond quelquefois sur eux et enfonce sa dent d'un grand coup dans la quille du bâtiment. On a trouvé plusieurs fois de ces dents de narvvhal cassées , et qui pé- nétroient profondement dans les planches et les poutres du vaisseau ; ce qufnous montre avec quelle roideur cet animal doit attaquer une baleine et lui plonger sa longue dent au ventre jusqu'à la racine. Au reste , on a vu des narwhals vi- vre paisiblement avec les baleines ; et le plus souvent, ces ani- maux paroissent amis. Mais il est un autre ennemi plus redoutable et plus cruel, c'est le cachalot microps , espèce de cétacé dont la gueule est armée de dents pointues et crochues. ( V. son article au mot Cachalot. )Araspect des baleines et des autres cétacés, sur- tout de la jubarte , de la baleinoptère à bec, des bélugas, des marsouins et des phoques, il entre en fureur, s'approche la gueule béante , s'acharne à sa proie , la déchire toute vi- vante en lambeaux qu'il arrache, et dont il fait sa nourriture. Le dauphin gladiateur au Vépée de mer ( qu'il ne faut pas con- fondre avec le xiphias gludius ^ Linn. ou VEmpereur), est une espèce de dauphin long de vingt à trente pieds, dont la gueule est armée de dents aiguës, et qui porte, sur le dos une nageoire longue de trois ou quatre pieds , semblable à un sabre re- courbé. Il n'y a point d'ennemi plus féroce et plus acharné contre les baleines. Anderson assure que « c'est plut At parla « gueule que ces animaux sont dangereux ; et comme ils mar- « chent ordinairement par petites troupes {de cinq ou six}, ils « attaquent la baleine tous à la fois et emportent de gros mor- " ceaux de son corps, jusqu'à ce qu'étant échauffée à un cer- >' tain point, elle ouvre la gueule et en fait sortir sa langue. " Ils se jettent aussitôt sur cet organe , qui est la seule partie « qu'ils mangent; et s'étant introduits dans la gueule, ils l'ar- " rachent toute entière. » A la vue de ces animaux voraces et très-forts , la baleine fuit avec une grande vitesse ; mais ils la poursuivent , et lui font de larges entailles avec leurs sabres. On les nomme killœrs, c'est-à-dire, assassins. Il est encore un autre ennemi des baleines : Vours blanc du Spitzbcrg et du Groenland est très-friand de leur graisse et de leur chair. Ce quadrupède guette sa proie , en se tenant en sentinelle sur des bancs de glace. A la première vue du ce lacé, il se jette à la nage, déterminé à tenter la fortune des com- bats ; il approche, saute sur la baleine, enfonce ses griffes dans sa chair graisseuse et la dévore toute vivante, malgré ses mugissemens et sa fureur, qui cessent bientôt à mesure que ce vaste cétacé perd ses forces avec son sang. Une multitude d'autres animaux vivent aux dépens de la baleine ; sa force , inutile contre eux , ne la soustrait pas à BAL i83 une foule de petites espèces qui l'attaquent sourdement. Il s'attache sur elle des vers qui la rongent; des animalcules se logent dans ses chairs , sans qu'elle puisse les détruire ; les oiseaux de mer les plus voraces fondent sur son dos et enlè- vent des lambeaux de sa graisse sans pouvoir être atteints. Les goélands, les lummes , les albatros, les grands pétrels, les puffins ou fulmars , accourent en nuées et poussent d'hor- ribles clameurs, s'attachent comme des harpies insatiables sur la baleine échouée ou mourante, se gorgent de sa chair, et la vomissent pour en dévorer encore. Rien n'égale l'au- dace et la rapacité de ces oiseaux ; ils viennent jusque sous la main des pêcheurs leur disputer le lard de la baleine, et l'on a mille peines à les chasser ou à les tuer, car ils se dé- fendent avec les griffes et le bec , et dégorgent sur les assail- lans des flots d'huile rance et fétide. Leur nombre imrhense obscurcit les airs , couvre les monts de glaces , et leurs cris importuns assourdissent l'oreille comme le fracas des vagues, le sifflement des vents froids et les rugissemens lointains des ours et des phoques. Divers coquillages s'attachent sur le dos des baleines , comme le lepas balcenaris^ Linn. (V. Balanites); des Ghitons ou OscABRiONS, des espèccs de Cymothoés s'enfoncent et se cramponnent dans la peau des lèvres , des organes de la génération et de toutes les parties où l'animal ne peut pas se frotter ; ces petits êtres fatiguent , tourmentent horriblement ces monstres des mers, et sont souvent capables de les mettre en fureur. Mais, de môme que les oiseaux pique-bœufs déli- vrent le dos des bestiaux de larves d'oestres et d'autres in- sectes , on a vu des pétrels bleus et d'autres oiseaux marins suivre les troupes de baleines et venir sur leur dos les débar- rasser de ces chitons, de ces crustacés si fatigans. ( Colnett , Voyage south Allant. ) Deuxième espèce.— ^IjC Nord-CAPER , Balc&na glacialis., Bon- naterre , Célologie, p. 3; balana islandica deBrisson, Reg. Ani. p. 35o , n.° 2, est la baleine sarde des Basques , le sildqual des Norwégiens, ou la baïtine d'Islande. Son caractère particulier estd'avoirune taille moins grande que la baleine du Groenland^ et une couleur blanchâtre sur le dos. Ses fanons ne sont ni aussi forts ni aussi longs que ceux de la première espèce. Sa mâchoire inférieure égale en longueur la supérieure , est arrondie à son extrémité , et large vers son milieu. Ce mot de nord-caper vient du nom du promontoire le plus septen- trional de la Norwége , parce qu'on a commencé à pêcher cette baleine dans ces parages. Sa tête est plus petite et son corps plus mince que celui de la baleine franche. On distingue deux variétés de nurd-caper: celui des mers i84 BAL du pôle austral , qui a le dos très-aplati , et celui du Nord, qui l'a beaucoup moins. Cette baleine est très-commune sur les côtes d'Islande , et les habitans en tirent de grands avan- tages. Elle est la plus agile de toutes , et elle nage avec une rapidité extrême. Elle tient toujours sa queue relevée sur l'eau, et la remue avec une force, et une activité inconcevables. Quoiqu'on ne l'approche qu'en tremblant pour la harponner, elle n'est cependant ni courageuse ni hardie ; un seul homme en nacelle suffit pour la mettre en fuite de toutes ses forces; jamais elle n'attaque sans être provoquée , mais les dangers la mettent dans une grande fureur, et la nécessité de se défendre la rend farouche et cruelle. Aussitôt qu'elle est har- ponnée , elle plonge et fuit avec tant de roideur , qu'elle entraîne jusqu'à mille brasses de ligne. Son excessive ra- pidité fait voler la chaloupe sur la mer avec tant de vitesse, que la respiration manque aux pêcheurs , et qu'ils ne peu- vent se tenir debout. Le nord-caper ne produit d'ordinaire que vingt à trente tonneaux de graisse. Le P. Feuillée ( Jouni. des Obsew. phy- siques faites en Amériq. ^ t. i , p. SgS ) pense que les femelles de cette baleine rejettent chaque mois par la vulve une grande quantité de sang mêlé à une liqueur infecte ; le nord-caper a beaucoup d'horreur pour le sang, et Anderson rapporte que les Islandais tirent partie de celte crainte pour faire échouer cet animal. « Lorsqu'ils s'aperçoivent, dit-il , que cette ba- ♦f leine donne la chasse aux harengs, ils se jettent prompte- «< ment dans leurs canots, munis de harpons, de lances, de « couteaux et autres ustensiles nécessaires : ils la poursuivent « par derrière à force de rames, en l'approchant autant qu'il « est possible. Si le vent souffle vers la côte , ils versent dans « la mer, devant leurs canots, quantité de sang dont ils ont « toujours bonne provision Le nord-caper veut regagner « la haute mer, mais apercevant le sang, il s'effraie, et, «f plutôt que de nager à travers , il fuit vers les côtes , où 11 « échoue bientôt sur les rochers. » Un autre auteur, Hor- rebovvs , contredit ce fait. « Les Islandais , assure-t-il , « ne sont ni assez hardis pour attaquer la baleine de cette n façon , ni assez heureux et assez habiles pour la prendre « si aisément. L'unique moyen dont on fait usage , con- « siste en ce qu'une barque s 'approchant de la baleine , « un harponneur lui darde un grand harpon de fer, et se « retire promptement. Le harpon porte la marque de celui « qui l'a lancé. Au cas que le coup ait bien porté , et que «c la baleine périsse sur les côtes , où elle vient échouer « assez souvent , celui à qui est le harpon a , suivant la « loi d'Islande , une certaine portion de la baleine , et le BAL ,85 « reste appartient à celui sur le fonds duquel elle a échoué. » Le nord-caper est un grand destructeur de harengs. Il se nourrit aussi de mollusques et de radiaires, tels que des méduses. La grande avidité avec laquelle il poursuit les fuirengs jusque dans les golfes , le fait souvent échouer sur les bas-fonds. On découpe alors son lard, et les Islandais man- gent sa chair. Ses fanons sont petits et peu esiimés. On trouve cet animal sur les côtes de Norwége, d'Islande , et dans les mers du pôle austral. Troisième espèce. — Baleine A BOSSES , Balœna gibbosa de Linn. et de Bonnat., Cétol. p. 5; Lacépède , Cétac. p. ii3; Klein, miss. pisc. 2. p. i3 , se distingue de la baleine franche par les cinq ou six bosses qu'elle porte sur le dos près de la queue, et par la couleur blaijche de ses fanons. Du reste , sa couleur est la même ; elle donne à peu près autant d'huile, proportionnellement à sa taille , qui est moins considérable que celle de la grande baleine. Ses barbes, toutes blanches , se fendent plus difficilement. Quelquefois cette espèce est mai- gre ; on la trouve dans les mers qui baignent les côtes des Etats-Unis d'Amérique. Les Anglais la nomment Scrag-ivhalcy et les Hollandais , Knobbel-visrh ; il paroît que cet animal est peu différent de la baleine franche. Qiiairième espère. — La Baleine TAMPON , le Bunrh , ou îîumback-whcde des Anglais , le Pens\>ich des Hollandais , ou le Pflockjisch , est une autre espèce de baleine , Balœna no- dosa de Bonnaterre ( Cétol. p. 5 ); Baleine noueuse ?le Lacé- pède, Célac. p. III. D'après Dudley, P/h/. Trans. n.o 887, p. 256. art. 2, on la rencontre aussi dans les mers de la iNou- velle-Angleterre. Elle diffère de la précédente par une bosse de la grosseur de la tête , qu'elle porte près de la queue , sur le dos. Les nageoires de la poitrine sont longues de dix-huit pieds et de couleur blanche. Comme la tête de cet animal est longue de près du tiers de tout sont coi-ps , ces nageoires sont situées presque au milieu du corps. On estime peu ses fanons , quoique meilleurs que ceux de la BaleiîsoptÈre CIBBAR. Sa graisse ressemble au lard de cette dernière. Sa bosse a la figure d'un pal penché en arrière. Ce cétacé a été vu aussi près de l'Islande , et entre le Groenland et le Labrador. Les pêcheurs en font peu d'estime , car il donne peu d'huile. Nous renvoyons la description des baleinoptères en leur lieu. On trouvera les autres cétacés, tels que les cachalots , les physétères^ les nartvhals, les hypéroodons et les dauphins y décrits à la place qui leur convient. On connoît, dans les arts, une substance blanche , bril- lante , savonneuse , molle et demi-çristviUine , qu'on appelle ,86 BAL blanc de baleine, ou plus împropremefit , sperma ceti. C'est une huile concrète et figée qui se trouve liquide dans la cavité du crâne des cachalots et dans leur moelle épinière , mais sé- parée, du cerveau et de la moelle. Toutesles huiles des cétacés déposent à la longue des cristaux de cette matière lamelleuse d'une odeur fade. Elle se fond plus aisément que la cire , brûle avec une flamme vive et claire ; c'est pourquoi on en prépare de la bougie. Le blanc de baleine fondu ne tache jamais le linge ou l'étoffe , car il s'en sépare en écailles par le frottement seul ; il jaunit et se rancit à l'air. On en peut fa- briquer , avec les alcalis , un savon sec et friable , qui se dissout moins également dans Teau que le savon ordinaire. On peut dissoudre le blanc de baleine dans l'esprit-de-vin chauffé et dans l'éther. Il s'emploie en médecine comme pectoral; mais c'est un mauvais médicament lorsqu'on s'en sert à l'intérieur, parce qu'il est souvent rance et acre, au lieu d'agir comme un adoucissant. Les calculs biliaires, espèces de bczoards, les chairs transformées en matière blanchâtre graisseuse par la putréfaction, sous l'eau ou la terre humide, contiennent une shbstance très-analogue au blanc de baleine, et fpii se nomme adlpo-cive par les chimistes modernes. ( V. Fourcroy , Syst. des Conn. chiniiq. p. 3o2, tom. lo. ) Consulter le mot Cachalot. DE LA PÊCHE DE LA BALEINE. Le premier qui, se commettant aux vagues de l'Océan sur un foible navire , s'avança entre desmonJs de glace , méprisa tous les dangers, et, seul, osa déclarer la guerre aux monstres des mers ; celui-là futun héros. Un conquérant peut, à la face des nations, exposer ses jours dans un combat glorieux dont retentira la postérité, l'admiration des hommes le dédom- mage ; mais le matelot qui s'enfonce dans les mers glacées, dans des régions presque inaccessibles, n'a pour témoins de son intrépidité que les déserts et des rives sauvages , et sa mort n'est point suivie d'une gloire immortelle; à peine est- elle connue de quelques hommes qui laissent ensevelir sa mé- moire dans un oubli éternel. Les Basques furent les premiers et les plus intrépides navi- gateurs dans les mers du Nord , pour y harponner les ba- leines, y braver avec constance les périls, les tempêtes , les glaces, et, le harpon à la main, porter le ravage et la des- truction parmi d'immenses peuplades d'animaux. Mais, né- gligés , ou même entravés par le gouvernement , ils aban- nèrent peu à peu cette pêche lucrative, et se bornèrent à leurs côtes maritimes. Ce n'est plus aujourd'hui celte na- tion entreprenante et laborieuse , qui mettoit en mer, cha- BAL ,87 que année , des flottilles de cinquante à soixante vaisseaux Ïêcheurs ; qui , toujours active et brave , s'altachoit les slandais , enétoit favorisée , et distribuoit à l'Europe l'huile des baleines qu'elle avoit été combattre et vaincre au sein même de leurs retraites glacées. Il ne manque rien en- core aux Basqu«s de l'audace et de l'activité de leurs an- cêtres ; mais ils ont à redouter la concurrence de plusieurs nations. Il est un peuple infatigable , patient, économe, opiniâtre, capable de tout à force d'application et de persévérance ; c'est le Hollandais. Il devint bientôt l'émule , puis le rival des Basques , et s'ouvrant aussi le chemin de la raer Glaciale, il acquit la supériorité dans la pêche delà baleine. En 1612 , les Hollandais équipèrent des navires pêcheurs. Le Spitz- berg avoit été découvert par eux dès iSgG. En i6i4, ils établirent une compagnie de pêcheurs avec un privilège ex- clusif, s'occupèrent avec ardeur de cette entreprise , et la firent fleurir avec une activité extraordinaire. Bientôt s'éleva sur l'Océan celte nation fière et jalouse, que les succès de ses voisins irritent , et qui , remplie d'or- gueil et d'esprit dominateur, ne peut supporter ni maître ni concurrent. Entourée des mers , elle est née pour en dis- puter le sceptre à toutes les nations rivales de sa puissance. L'Angleterre ne put souffrir que le Hollandais s'enrichît par la pêche de la baleine sans en pai'tager le fruit ; enfin elle employa la violence pour usurper seule cette branche de commerce et pour rendre l'Europe tributaire de son in- dustrie. Tous les peuples du Nord , attirés par les succès de la pêche de la baleine, entrèrent en concurrence ; les Basques eux-mêmes sentirent rallumer leur ancienne audace ; les Danois , les Brémois , les Hambourgeois , accoururent avec ardeur dans les mers Glaciales , et portèrent le carnage et la mort dans ces immenses familles de cétacés , qui vivoient paisibles avant que la cupidité des Européens ne fut venue les chercher au sein de leurs froides demeures. La discorde et la jalousie de tous ces peuples , les intérêts froissés , al- lumèrent des guerres , fomentèrent ^s haines qu'enve- nimoit l'avidité ; le sang humain coula et rougit les mers du INord, qui n'avoient été teintes que du sang des innocentes et timides baleines. Un accomodement succéda enfin à ces inimitiés ruineuses. On se partagea les baies , les côtes qui servoient à la pêche ; les Anglais choisirent les premiers; les Hollandais prirent ensuite , puis les Danois et les autres palions. A mesure que la pêche devint plus abondante , on sentit le besoin de fondre le lard de la baleine sur les lieux , i88 BAL ce qui diminua la masse, et rendit les cargaisons plus riches, puisque le profit étoit plus considérable. Poursuivies dans des mers immenses, et exposées à des dangers qui se renouveloient chaque année , les baleines cherchèrent de nouveaux asiles sous les glaces du pôle, et abandonnèrent insensiblement les baies qu'elles avoient ciioisies pour leur séjour habituel depuis tant de siècles ; trouvant dans 1 honnne un implacable ennemi , dont la ruse et Thabileté triomphoient delà force, ellessurentse soustraire à ces barbares déprédateurs. La pêche n'est plus aujourd'hui aussi abondante qu'elle le fut autrefois ; elle devient chaque jour plus difficile et plus périlleuse : la quantité des baleines di- minua par 1 extrême destruction qu'on en fit dans les premiers temps ; les navires furent plus exposés en poursuivant ces animaux entre les glaces , à se briser en éclats et à se perdre sans retour. Malgré ces difficultés et de fréquens désastres , cette pêche s'est soutenue; car , en 1697 , c est-à-dire , plus de 80 ans sprès la première pêche du Groenland, on prit encore mille neuf cent cinquante -neuf baleines, avec cent' quatre-vingt-huit balimens pêcheurs. En 1677 , les Hollandais envoyèrent cent vingt-neuf vaisseaux pêcheurs, qui , réunis à ceux des autres nations , composèrent un total de deux cent un batimcns. On prit cette année neuf cent soixante-huit baleines, dont on relira soixante-sept mille huit cent quatre-vingt-tr«is tonneaux d huile (le tonneau ordinaire est de trente - deux galons ou cent trente six pintes de Paris; mais il y a aussi des tonneaux du double). Cette quantité d huile vendue , avec les fanons , produisit 3,784,490 florins. Depuis cette époque , la pêche a été moins abondante et moins lucrative; cependant, chaque année, elle rapporte aux Hollandais un million de florins depuis plus d'un siècle. Voilà donc une grande source de richesse et de prospérité, sans compter les matelots intré- pides, les marins habiles, les navigateurs hardis et inlelligens qu'elle forme , et le nombre des hommes qu'elle occupe et nourrit. Nous avons dit que les Basques pêchoient les baleines avant le douzième ^cle ; à cette époque ces animaux rem- plissoicnt nos mers , et s'approchoient des côtes de Biscaye , du golfe de (Gascogne , et de Saint - Jean - de - Luz. Les pre- miers succès de cette pêche encouragèrent les marins , et l'habitude les enhardit bientôt ; ils poursuivirent la baleine jusque sur les côtes du Groenland; ils s'établirent ensuite vers l'île de Finlande, au lieu nommé Sarde ^ puis dans le détroit de Davis. C'éloit alors la seule nation familiarisée avec cette pêche ,' BAL ,8g ,el, selon les historiens anglais (Kaclcluyt's, Coll. Voyez t. i, p. 414)7 en iSyS, on faisait venir de la Biscaye, en Au^ielerre y des hommes capables de prendre les baleines , d en extraire l huile , et même des tonneliers pour radouber les tonneaux. Le gouverue- nieiil anglais accorda une prime pour cette pèche , el en iv};ovtère GIBEAR. (DtS-f.) BALEINE A BEC. C est la Baleinoptère museat> POINTU. (DESM.) BALEINE À BOSSE, Baleine à six bosses. V. Ba- LEI>"E BOSSUE. (BESM.) BALEINE DE GRANDE liAIE. Dans certains para- ges, on donne ce nom .\ la iîALEiNE franche, (desm.) BALEINE DE SAr\DE ou SARDE. On désigne ainsi laBALEîKE NORD-CArf ".. (rESM.) BALEÏNON ou EALENEAU. Jeune Baleine, (s.) BALEINOPTERE, Balœnoptera. Genre de mammifères de Tordre des Cétacés , étiLli par M. Lacépède, et renfer- mant les espèces de Baleines dont le dos présente une na- geoire vers sa partie postérieure. Ce seul caractère distingue les haleinoptères des baleines ^ puisqu'elles ont , comme ces dernières , la mâchoire supé^ lieure garnie de fanons ou de lames de cornes , el les ori- fices des évents séparés et placés vers le milieu de la partie eupérieure de la tête. Les unes , telles que les haleinoptères juharle , rorqual et museau poinfu, ont des plis longitudinaux sous la gorge et sous ie ventre. La baleinopière gibbar en est seule dépourvue. On a d'abord désigné sous le nom générique de Baleines lous les grands cétacés, dont la mâchoire supérieure, au lieu de présenter des dents enchâssées, étoit garnie de lames de cornes, que l'on a appelées /àoor^. IM. Lacépède, ainsi que âious venons de le dire , a divisé ce genre , et a formé celui des bcdeinoplères ^ des espèces pourvues d'une nagr///,i-/i' f/l/'ni>/\i-i' /iir/i.i/)> r///i>/u'r ■ ■- . /Uc/inw ,f,i//;>riii/i/t< It . /'>/,-///itt' i>/>//',//r . BAL 2oS RHisÉES par Ventenat : ce sont les Amomées de Jussleu. (b.) BALISTE, Balistes. Genre de poisson de la division des Branchiostèges, dont les caractères consistent à avoir une nageoire sous le corps, placée au-dessous ou presque au- dessous des nageoires pectorales ; la télé et le corps com- primés latéralement ; huit dents au moins à chaque mâchoire; rouverture des branchies très-étroite; les écailles ou tu- bercules qui revêtent la peau , réunies par une forte mem- brane. Cuvier Ta divisé en trois sous - genres ; savoir : MoNACANTUE, Alutère et Triacanthe. 11 renferme des poissons aplatis, et souvent carénés en dessus et en dessous; couverts, en place d'écaillés, de tubercules très-durs, réunis par groupes, distribués en comparlimens plus ou moins régu- liers, et fortement attachés à un cuir épais : ils sont aussi remarquables par leurs belles couleurs et par leurs armes défensives. Ils ont deux nageoires dorsales, dont la première offre toujours un rayon très-fort et souvent garni d'épines, qui, couché dans une fossette creusée dans le dos , peut se relever à la volonté de l'animal, avec autant de vivacité que la corde d'une arbalète qui se détend ; ce qui ne permet pas aux poissons voraces de les saisir, ou leur blesse gravement le palais lorsqu'ils les ont avalés. Le ventre des balistes présente une conformation égale- ment digne d'attention, en ce qu'il n'y a qu'une seule nageoire, au lieu de deux, comme dans la plupart des pois- sons , et que môme cette nageoire n'est souvent composée que d'un seul rayon, que Lacépède appelle j-ayun iJiorachique, presque toujours caché sous la peau , et quelquefois cepen- dant garni d'épines. L'ouverture des branchies est étroite, située au-dessus et très-près des nageoires pectorales; elle est garnie d'une membrane qui est ordinairement soutenue par deux rayons. La bouche est peu large, et les mâchoires sont garnies au moins de huit dents, dont les deux anté^ rieures sont plus longues , et ressemblent , par leur apla- tissement, aux incisives de l'homme. Souvent il y en a mî second rang, appliqué à l'intérieur, contre les intervalles des extérieures : aussi ces poissons brisent-ils avec la plus grande facilité les crustacés et les coquillages, et même, dit — on, les polypiers , dont les habitans servent à leur nourriture. Malgré la grandeur des nageoires dorsale , postérieure , caudale et anale , malgré une vessie qu'ils ont près du dos, et la cavité de leur ventre , où ils peuvent introduire à volonté de l'air , les ba/istcs nagent avec difficulté , parce que la roi- deur de leur peau ne permet pas à leur queue des mouvemens aussi rapides qu'aux autres poissons. C'est cet air, accumulé dans leur ventre, qui, en sortant avec vitesse, piodint ce aol B A L son, celle espèce Ae slfllemcnl que plusieurs Ijalîstcs, et peut- être tous , font cnlcndre assez fréquemment. Ces poissons sont ovipares ; mais on ne sait rien de plu* sur le mode de leur génération. Lacépède , dans son ouvrage sur les poissons, a porté k vingt-huit le nombre des espèces connues de batistes^ et les a divisées en quatre sections. Dans la première , sont compris les halistes qui ont plus d'un rayon à la nageoire inférieure ou ventrale , et à la première nageoire dorsale ; elle renferme quatre espèces , savoir : Le Baliste vieille , Balisles vetula , Linn, , qui a don- e rayons ou plus à la nageoire dite ventrale^ et point d'aiguillon sur les côtés de la queue. ( V. pi. A. i8 , où il est figuré. ) Il se trouve dans toutes les mers entre les tropiques, et parvient jusqu'à trois pieds de long. Son dos est d'un jaune foncé , rayé de bl^u , son ventre est gris. De chaque œil par- tent , comme d'un centre , sept ou huit petites raies d'un beau bleu; cette même couleur borde les lèvres , les nageoires, et s'étend sur la queue en bandes transversales plus claires : cette queue est terminée par une nageoire en croissant. Le nom de vieille, attribue à ce poisson , vient de ce que , lorsqu'il est pris , il semble grogner entre ses dents comme une vieille femme. On le pêche à l'hameçon et à la fouenne ; on le mange grillé , après l'avoir écorché. Il est fort bien défendu sur le devant du corps, mais il ne Test pas autant sur le derrière : aussi est-ce par-là que les gros poissons voraces le saisissent lorsqu'ils en veulent faire leur proie. Le B ALiSTE ÉTOILE , qui a de très-petites taches semées sur la partie supérieure du corps , huit ou dix rayons contenus par une membrane épaisse à la nageoire ventrale^ et point d'ai- guillon sur les côtés de la queue. Il est figuré dans l'ou- vrage de Lacépède, pi. i5, vol. i , et a été trouvé par Com- merçondans les mers de l'Inde. Le halistes pimrtatus de Gme- lin, qui se trouve également dans l'Inde, doit lui être rap- porté , à ce que croit Lacépède. LcBaliste écharpe, qui aune longue bande noire, étendue obliquement depuis les yeux jusqu'à là nageoire de l'anus ; huit ou dix rayons, contenus par une membrane épaisse, à la nageoire ventrale -, quatre rangs d'aiguillons sur les côtés de la queue. Il est figuré pi. i6, vol. i, de l'ouvrage précité, et a été trouvé, par le même Commen^on, dans les mêmes mers. Le Baliste double aiguillon, qui a quatre rayons à la première nageoire dorsale , et deux grands rayons à la thora- B A L 2o5 chique. Il est figuré dans Bloch , tab. 48 , dans le Buffon de Deterville, vol. 7 , pag. 260, et dans plusieurs autres ouvrages. Il se trouve dans les mers de Tlnde. La seconde division des lalisf es ne renferme qu'une espèce, qui a douze rayons et plus à la nageoire ventrale, et un seul à la première dorsale : c'est le Baliste chinois , figuré dans Bloch, pi. i52 , et dans le Buffon de Deterville, vol. 8, Îag. II. Il se trouve dans les mers de la Chine et du Brésil. 1 est gris , parsemé de points dorés : sa chair est à peine mangeable. K. pi. A. 18, où il est figuré. La troisième division comprend ceux des balisies qui ont un seul rayon à la nageoire thorachique ou ventrale, et plus d'un rayon à la nageoire dorsale. On y compte vingt-trois espèces , dont les plus importantes à connoître sont : Le Baliste velu , qui a deux rayons à la première na- geoire dorsale, trente à la seconde, et la queue hérissée de piquans. Il est figuré dans Bloch, pi. 14.8 , et dans le Buffon de Deterville , vol. 7 , pag. 260 , sous le nom de petite licorne. 11 se trouve dans la mer des Indes. Le Baliste mamelonné, qui a deux rayons à la première nageoire du dos, et un grand nombre de taches sur tout le corps. Il est figuré dans le Voyage de JVith , pi. 89, n," 2. Ou le trouve autour de la Nouvelle-Hollande. Le Baliste tacheté , qui a deux rayons à la première na- geoire du dos , et un grand nombre de taches sur le corps. Il est figuré dans Bloch, pi. i5i , dans le Buffon de Deterville , vol. 8 , pag. 1 1 , et dans quelques autres ouvrages. Il se trouve dans toutes les mers des pays chauds. Il est violet dans si partie supérieure , d'un blanc jaunâtre dans l'inférieure, et presque partout parsemé de taches bleues. V. pi. A. 18, où ii est figuré. Le Balisteprahn qui a deux rayons à la première nageoire du dos , vingt-cinq à la seconde ; la tête très-grande ; trois ou quatre rangs d'aiguillons sur chaque côlé de la queue ; plu- sieurs raies sur le devant du corps , une grande tache noire de chaque côté. Il se trouve autour des îles de Pralin. 11 est vert sur le dos et blanc sous le ventre. Il se défend en mor- dant ceux qui veulent le prendre. Sa chair est agréable et saine , au rapport de Commerson , qui l'a fait coùnoître. Le Baliste kleinien, qui a deux rayons à la première na- geoire du dos ; le museau avancé ; l'ouverture de la bouche très-petite et garnie de barbillons ; quarante-cinq rayons au moins à la seconde nageoire du dos et à celle de l'anus. H est figuré dans Klein , vol. 3 , tab. 3 , n.» 11. Il se trouve dans l.û mer des Indes. Le Balist£ curassavien, qui a deux r.nyons à )a premiè.rft 2oe BAL nagfeolre du dos, le museau arrondi, la nageoire de la queue non échancrée. Il se trouve dans le golfe du Mexique. Le Baliste ÉPI^'EUX , qui a trois rayons à la première na- geoire du dos, depuis deux jusqu'à six rangs d'aiguillons de ctiaque côté de la queue , le rayon de la nageoire ventrale fort dentelé et placé au-devant d'une rangée d'aiguillons. Il est figuré dans Eloch , pi. 149; dans le Btifïon de Deterville ^ roi. 8 , pag. I , sous le nom de halisie à pointes ; et dans Lacé- pède, vol. I , pi. 17. Ce dernier lui rapporte le halistes verni- cosus de Gmclin. ïl se trouve dans la mer Rouge et dans celle des Indes. Sa chair est très-bonne à manger. Le Bauste sillonné , qui a trois rayons à la première na- geoire dorsale; la queue sillonnée et la nageoire caudale en croissant. Il est figuré dans Bloch, pi. i52, et dans Lacépède, vol. I , pi. 18. Il se trouve dans la mer des Indes. Le Baliste caprisque , qui a trois rayons à la première ifltageoire dorsale; point de grands aiguillons auprès du rayon de la nageoire ventrale ; la nageoire de la queue arrondie , et les couleurs du corps brillantes et variées. Il est figuré dans Séba , vol. 3, pi. 24 , n." 16 ; dans Willugby , lab. i , n." 19, et dans plusieurs autres auteurs. 11 se trouve dans toutes les mers des pays chauds, même dans la Méditerranée. 31 est connu à IMarscllle sous le nom de porc y nom qui lui a été imposé à raison de son grognement , semblable h celui des cochons. Dans d'autres endroits on l'appelle souris et poupon noble. Pline et la plupart des naturalistes de l'anti- quité l'ont mentionné. Le Baliste queue fourchue, qui a trois rayons cà la pre- mière nageoire du dos ; des taches sur la seconde ; la nageoire de la queue fourchue. 11 est figuré dans Willugby, app. tab. i, n.o 22. On ignore la mer qu il habile. Le Baliste BOURSE, qui a trois rayons h lapremière nageoire du dos ; celle de la queue non fourchue ; une tache noire , en ■croissant , au-dessous des yeux. Il se trouve à l'Ile de France, où Sonnerat l'a observé. Le Baliste américain, qui a trois rayons à la première na- geoire dorsale ; celle de la queue légèrement arrondie ; des taches blanches sur la partie inférieure du corps. 11 se trouve dans les mers qui avoisinent l'Amérique, et est figuré pi. iG du premier vol. de l'ouvrage de Lacépède. Le Baliste verdÂtre, qui a trois rayons à la première nageoire dorsale; quatre rangs d'aiguillons de chaque côté de la queue , dont la nageoire est arrondie ; de très-petites taches noires sur le corps. Il se voit figuré dans Lacépède , vol. i , pi. 16. Ou le trouve dans Jcs mers voisines de l'Ile de France ; BAL ^ c'est une des plus grandes espèces du genre. La couleur verle domine sur son corps. Le B ALISTE GRANDE TACHE, qui a trois rayons à la première nageoire dorsale; six rangs de verrues de chaque côlé de la tête; la queue sans aiguillons ; la nageoire caudale en forme de croissant ; une grande tache blanche de chaque côté du corps. Il se trouve avec le précédent. Sa couleur est d'un brun clair. Le Baliste noir, qui a trois rayons à la première nageoire du dos ; plus de trente rayons à la seconde et à celle de l'anus ; la nageoire caudale en forme de croissant ; point d'aiguillons sur la queue ; tout le corps d'une couleur noire. Il se trouve avec les précédens , et est figuré dans Lacépède , pi. i5 , vol. I. Le Baliste bridé, qui a trois rayons à la première nageoire dorsale ; celle de la queue en forme de croissant ; point d'ai- guillons sur la queue ; un anneau de couleur très-claire au- tour du museau ; un demi-anneau , de la même teinte , au- dessus de l'ouverture de la bouche , et une raie longitudinale de chaque côté. Il se trouve avec les précédens , et est figuré dans la même planche du même ouvrage. Le Baliste armé, qui a trois rayons à la première nageoire du dos ; celle de la queue un peu en forme de croissant et bor- dée de blanc ; six rangées d'aiguillons de chaque côté de la queue. Il se trouve encore avec les précédens. Le Baliste cendré, qui a quatre rayons à la première na- geoire du dos ; trois bandes bleues , étroites et courbes sur la queue. Il se trouve avec les précédens , et a été , comme eux, observé par Commcrçou. Le Baliste assasi, qui a plusieurs rangées de verrues sur le corps, et trois rangs sur la queue. Forskël Ta observé dans la mer Rouge. Le Baliste Mungo-park, quiatroîsrayonsàlapremièrena- geoire dorsale , vingt-sept à la seconde ; sept rangées d'aiguil- lons pe'iits et recourbés de chaque côté de la queue ; le corps noir , garni de papilles : la caudale à peine échancrée. II a été observé autour de Sumatra, par Mungo-Park, qui Ta décrit sous le nom de haUstes nigra , que porte une autre espèce. Le Baliste ondulé , qui a trois rayons à la première na- geoire du dos, vingt-six à la seconde; des piquans très-forts de chaque côté de la queue; des tubercules au-devant de ces piquans; la caudale à peine échancrée ; la couleur générale noire , avec onze ou douze raies longitudinales rouges ondées. Jl se trouve avec le précédent. Knfin , la quatrième division des halistes renferme quatre 2o8 BAL espèces, qui n'ont qu'un rayon à la première nageoire dor- sale , et un à la thorachlque. Le Baliste monocéros, qui a environ cinquante rayons à la nageoire de l'anus. 11 est connu sous le nom de licorne de mer y et figuré dans Willugby. Il se trouve dans les niL-rs d'Asie et d Amérique. 11 parvient ordinairement à un pied de long. Sa couleur est cendrée , variée ou tachée irrégulièrement de brun. F. pi. R. 17 , où il est figuré. J'ai découvert , pendant ma traversée d Europe en Amé- rique , deux espèces nouvelles de cette division. Le Baliste varié , qui a le museau très-allongé , le corps tacheté de brun , et environ trente-deux rayons à la nageoire de l'anus. 11 se trouve dans la mer Atlantique , sur les varecs flottans, et vit de crustacés. Sa longueur est de quatre pouces, et sa largeur de deux ; son corps est fort aplati , ovale , cen- dré , régulièrement et irrégulièrement taché de brun et de blanc dans sa partie supérieure. L'épine de son dos est un peu recourbée en arrière, très-robuste, aussi longue que la moitié de la distance des yeux à la bouche , avec deux rangées pos- térieures de dents recourbées. Nageoires D. i. 82. P. 14. A. 32, V. I., C. 12. Le Baliste cuivré, qui a le museau allongé, le corps cui- vré, avec sept rangées longitudinales de points bruns, el vingt- huit rayons à la nageoire anale. Il se trouve avec le précé- dent. Il a trois pouces de long sur quinze lignes de large. Son corps est ovale , allongé , comprimé. Les deux premières séries de points sont de dix , et les autres de neuf, trois , dix et trois. Son épine dorsale est quadrangulaire et épineuse sur chaque angle ; celles du ba^ sont les plus longues. On re- marque deux taches blanches sur la partie antérieure. Nageoires D. i. 82. P. i5. A. 28. Y. i. C. 12. Voyez sa figure à la pi. A. 18. (b.) BALISTE. C'est le Squale marteau, (b.) BALISTE NOIR. On a donné ce nom aux Balistes sil- lonné , AMÉRICAIN et MUNGO-PARK. (b.) BALIVEAUX. Arbres de la meilleure espèce et de la plus belle venue , que l'on réserve dans la coupe des futaies ou des taillis , et qui sont destinés à peupler le bois par leurs ra- cines et leurs graines. On distingue les baliveaux en halweau'X de brin ( ce sont ceux qui viennent seuls sur un pird : ils sont les plus estimés ), et en baliveaux de souche; ( on appelle ainsi le brin principal qu'on réserve entre ceux qui sortent d'une même souche. ) Les baliveaux de l'âge du taillis qu'on coupe, s'appellent communément étalons; ceux qui ont été ré- fcervés lors de deux ou trois coupes précédentes , baliveaux. BAL 209 inodemes; et ceux des coupes plus reculées , baîweaux anciens. V. le mot Bois, (d.) BALIVIS. Nom du Canard à l'île de Luçon. (s.) BALLAN. Poisson du genre des Labres, (b.) BALLE. V. BÀLE. (DESM.) BALLERUS. C est le Cyprin large, (b.) BALLOTE , Balloia. Genre de plantes de la didynamie gymnospermie et de la famille des labiées, dont les caractères sont d'avoir : un calice monophylle , tubulé, à dix stries et à cinq dents très-ouvertes au sommet ; une corolle monopétale labiée , à tube cylindrique , ayant la lèvre supérieure droite , un peu concave , et légèrement crénelée , et l'inférieure plus grande , à trois lobes , dont celui du milieu , plus large , est plus ou moins échancré ; quatre étamines inégales , deux par deux; quatre ovaires supérieurs, d'entre lesquels s'élève un style filiforme terminé parun stigmate bifide ; quatre semences nues, ovales et attachées au fond du calice. Ce genre est composé de cinq à six espèces , qui sont des herbes vivaces, à tiges carrées» à fleurs verticillées, à feuilles opposées. Elles répandent une odeur forte, La plus com- mune s'appelle laBALLOTE fétide , Ballota nigra , Linn., vul- gairement le marrube noir. Son caractère est d'avoir les feuilles entières, en cœur, dentelées; les dents du calice aigué's. Elle se trouve par toute l'Europe, le long des chemins, autour des villages. Elle passe pour antihystérique, résolutive etdétersive. Il en est une autre qui vient de Sibérie , et qui est remar- quable par le long duvet blanc dont elle est couverte, et par ses feuilles palmées. C'est la Ballote laineuse, (b.) BALLOTE. Nom vulgaire d'un Chêne dont on mange les glands sur la côte d'Afrique et en Espagne, (b.) BALLOTULA, Nom italien de la Belette , espèce de quadrupède du genre Marte, (desm.) BALONOPHORE, Balonophora. Genre de plante* de la monoécie monandrie , dont les [leurs sont en tète. Les fleurs femelles , qui sont les plus petites , forment la par- tie supérieure de la tête ; et les mâles , qui sont assez grandes forment , à la base de cette tête, un double rang en manière de collerette. Les mâles consistent en quatre pétales et en une seule éta-> mine.Lesfemellesn'ontnicaliceni corolle, et leur ovaire est un très-petit globule , qui est muni d'un style capillaire dont le stigmate est simple. Ce genre a depuis été réuni auxCYNOMOiRES. (b.) BALOTA. Nom piémontais de la Guignette. (v.) BALOULOU. Bananier à petits fruits, (b.) BALOURÏNHA. Espèce d'ABUTiLON. (b.) 1". i4 3IO JJ A. 1j B ALSAM ARIE , jBa/5amana. Genre établi par Loureiro^ mais qui rentre dans les Calaba. (b.) BALSAMIER , Amyiis. Genre de plantes de roqlandrie monogynie , et de la famille des térébinthacées,dont les ca- ractères consistent en un calice quadridenté , persistant ; quatre pétales ouverts ; huit étamines de la longueur de la corolle ; un ovaire supérieur , ovale , surmonté d'un style court et d'un stigmate en tête ; une baie drupacée , ovale , arrondie , qui ne renferme qu'un seul noyau. Ce genre renferme une vingtaine d'espèces d'arbres ou d'arbrisseaux, dont les feuilles sont ternées ou ailées, avec une impaire , et dont les (leurs sont disposées en panicules axillaires et terminales. Les plus importantes à connoître sont : Le Balsamier élémifère , qui a les feuilles ternées o quinnées, et velues en dessous. Il vient de l'Amérique méri- dionale. C'est de lui qu'on retire la plus grande partie de la résine Élémi , qui vient en Europe , et qui s'emploie si fréquemment en médecine conrme fondante et antigangreneuse. Le Balsamier DE Ceylan , qui a les feuilles plnnécs, pé- tiolées, glabres ; les fleurs hexandres , involucrées et dis- posées en grappes axillaires. C'est lui qui fournil la seconde sorte d'ÉLÉMi qui se trouve dans le commerce. Le Balsamier de Giléad, dont le caractère est d'avoir les feuilles ternées , très-entières ; le pédoncule uniflore et latéral. Il croît en Arabie. Le Balsamier de la Mecque, Amyris opobalsamum, Linn., qui se reconnoît à ses feuilles pinnées et à ses folioles se§siles. 11 croit en Arabie. V. pi. A. 19 , où il est figuré. Le Balsamier de la Jamaïque , Amyris balsamifera , Linn., dont le caractère est d'avoir les feuilles deux fois ailées. Il se prouve dans les Antilles , et fournit un de ces bois connus Éous le nom de Bois de Rhodes. Il y a tout lieu de croire que c'est d'une espèce de ce genre qu'on tire , en Arabie , la résine qui est connue sous le nom de Styrax liquide. V. ce mot. Les IciQUiERS d'Aubletont été réunis à ce genre, (b.) Ce sont le Balsamier de Giléad , et principalement Je Balsamier de la Mecque, qui donnent cette résine si précieuse pour son usage tant interne qu'externe , connue dans le commerce sous le nom de baume de Judée , de la Mecque f d'Egypte , de Syrie , ou baume blanc, en latin opobal- samum,\ lu opobalsamum , seloa P. Alpin | çst blanc lorsqu'on vient , B A L de le tirer; d'une odeur excellente et très-péne'trante , qui approche de celle de la térébenthine , mais plus suave et plus vive , d'un goût amer , acre et astringent. Quand ce Laurtie est récent , si Ton en verse dans de l'eau , il ne va pas au fond à cause de sa grande légèreté ; mais il s'étend sur toute la superficie de l'eau, y forme une pellicule qui, peu de temps après, se coagule , et on l'en retire en entier et très- blanc. Comme ce baume est moins bon lorsqu'il est vieux , on le distingue alors du nouveau par sa pesanleur ; il va tout de suite au fond de l'eau , quand on l'y jette. « Les anciens ne recueilloient que le baume qui décou- loit de lui-même, ou par incision , de l'arbrisseau qui le produit : mais aujourd'hui on en recueille de trois espèces. Celui qui découle des arbres est très-rare en Europe , parce qu'il est employé parles grands de la Mecque et de Constan- linople. L'autre espèce est celle que l'on retire à la première ébuUition , et qui nage sur l'eau , dans laquelle on fait bouillir les rameaux et les feuilles du balsamîer. Celte seconde espèce est comme une huile limpide et subtile ; elle est réser- vée pour l'usage des dames turques , qui s'en servent pour adoucir la peau et pour oindre les cheveux ; aussi ne nous par- vient-elle que par le moyen des grands qui en font des pré- sens. L'huile qui surnage après la première ébullition est plus épaisse, moins odorante; elle est apportée par les caravanes- C'est ce baume qui est le plus commun , et qu'on nomme en Europe baume de la Mecque ou de Judée. » Encyd. méth. Comme la grande vertu de ce baume pour Tusage intérieur dépend des parties volatiles qu'il renferme , il a d autant plus d'efficacité qu'il est plus nouveau. Appliqué extérieurement , il en a toujours été fait usage avec succès dans les abcès du poumon , du foie et des reins ; il excite la transpiration , et soit qu'on le prenne intérieurement, soitqu'on en frotte l'extérieur ducorps, ilestutile à ceux qui ont été morduspar des serpens , ou blessés par des scorpions. Les Egyptiens l'emploient fré- quemment en médecine; ils en prennent tous les joursun peu , comme le remède le plus efficace dans la contagion de la peste. On prétend que les femmes d'Egypte font cesser la stérilité, soit en l'avalant, soit en l'employant en suppositoire ou en fumigation. Célèbre pour guérir les plaies ., il a été regardé de tout temps comme si efficace , qu'on a donné son nom aux onguens et aux huiles vulnéraires les plus précieuses. Aussi les empiriques et les charlatans , pour rendre leurs drogues plus estimables parmi le peuple , les ont-ils honorées du nona de baume. On falsifie souvent cette résine avec le baume du Canada et lia B A xj l'huile essentielle dô citron , ou avec de la térébenthine fine otf autres drogues. On trouve dans les boutiques des droguistes le fruit du halsamier de la Mecque , sous le nom de carpobalsamiim ; et le bois , ou plutôt les petites branches de ce balsamier , sous celui de xylobalsamum. Quoique ces productions soient du même arbrisseau qui produit le baume dont il vient d'être question , leurs vertus sont bien inférieures à celles de ce baume précieux. Nous ne cultivons aucun de ces deux arbres dans nos jardins. (D.) BALSAMINE, Impatiens. Genre de plantes de la syngé- nésie monogamie , et de la famille des géranoïdes , dont les caractères sont d'avoir : un calice de deux folioles, fort petites et caduques ; une corolle irrégulière, formée de cinq pétales iné- gaux , reçus , ainsi que les étamines et le pistil , dans une espèce de capuchon membraneux , coloré et pétallforme , tronqué obliquement en son bord , et qui se termine , posté- rieurement , en un éperon ou une corne plus ou moins longue ; cinq étamines monadelphes à leur sommet ; un ovaire supé- rieur, ovale, dépourvu de style, et terminé par un stigmate simple. Le fruit est une capsule uniloculaîre , à cinq valves qui , dans la maturité , s'ouvrent avec élasticité, en se roulant eu gpirale. Cette capsule renferme plusieurs semences arron-r dies , attachées autour d'un placenta linéaire. Ce genre comprend plusieurs espèces originaires de l'Inde, dont deux seules importantes à connoître , sont i." la Balsa* MINE DES JARDINS. Ses caractères sont d'avoir : les pédoncules uniflores, réunis en bouquets ; les feuilles lancéolées, les su- périeures alternes ; le nectaire plus court que la jfleur. On la cultive comme plante d'ornement. Elle offre de nombreuses variétés à fleurs simples et doubles, roses, rouges , blanches, carnées, violettes ou panachées, Toutes ces variétés sont cultivées en pleine terre , et quand on leur donne le temps de répandre leurs semences, elles poussent au printemps suivant ; mais celles qui crois- sent ainsi d'elles-mêmes, ne fleurissent pas aussitôt que celles qu'on élève sur une couche chaude : cependant elles sont ordinairement plus vigoureuses , et continuent à fleurir plus tard en automne. 2.0 La Balsamine des bois , /m/jaftcns nolimetangere^ Linn,, se trouve dans les bois ombragés ethumides de l'Europe. Elle a les pédoncules multiflores et solitaires , les feuilles ovales et les genoux de la tige renflés. Ses feuilles et ses fleurs peuvent servir à teindre la laine en jaune. Dans le nord de l'Europe et BAL 2i5 dans le continent de TAmérlque , on mange ses feuilles comme celles des épinards. (b.) On sème la graine de balsamine en mars , sur couche , ou un mois après en pleine terre bien labourée et bien ameu- blie. Quand elle a pris un bon chevelu , on la transplante soit sur une couche douce , soit dans un lieu disposé pour achever de l'élever. Les jeunes plantes sont mises à quelques pouces de distance Tune de l'autre ; on les garantit de la trop grande ardeur du soleil , et on les arrose souvent, mais légè- rement : c'est ainsi qu'on se procure de beaux pieds pour garnir des parterres ou des vases vers le mois d'août. Quanti la balsamine se trouve dans un bon sol , elle s'élève souvent à la hauteur de deux pieds. Elle est sujette à une maladie qui annonce sa destruction : c'est une tache noire qui s'étend insensiblement. Il faut de l'attention pour récolter ses grai- nes , parce qu'à Tépoque de leur maturité, les capsules qui les renferment, les lancent au loin , en se contractant. Les balsamines ne dégénéreront jamais, et l'on en aura toujours de belles, si on arrache celles à fleurs simples et de couleurs communes , et si on ne conserve pour semences que les dou- bles ayant une couleur agréable. (r>.) BALSAMINE MALE. C'est la Momordique lisse, (b.) BALSAMITE , Bahamita. Genre de plantes à fleurs com- posées , de la syngénésie polygamie égale , et de la famille des corymbifères , qui a été établi par Desfontaincs , dans sa Flore atlantique , pour placer quelques espèces des genres Chrysaisthème et Tanésie de Linnœus, qui n'offrent pas les caractères des autres. Celui des balsamites est d'avoir un calice commun, imbri- qué d'écaillés linéaires, serrées; les fleurs toutes flosculeuses, hermaphrodites , et à cinq dents , portées sur un réceptacle nu; des semences couronnées par ime membrane marginale. Ce genre renferme trois espèces , dont la Balsamite À grande fleur est la plus belle et la plus intéressante. C'est une plante à feuilles radicales ovales et spathulées , les cauli- naires, lancéolées, sessiles , toutes dentées. Sa tige est haute de deux pieds , nue dans la partie supérieure , et porte , à son sommet, une seule fleur large de deux à trois pouces. Cette plante est annuelle , et se trouve parmi les blés sur la côte de Barbarie : on la cultive dans quelques jardins de Paris, (b.) BALSAMONE. Genre établi par Vandeli , sur une es- pèce de CuPHÉE. (b.) BALSANNE. V. Balzanne. (desm.) BALSEM. Nom arabe duBALSAMiER de la Mecque, (b.) 2i4 BAL BALTIMORE , Yphantes. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvains , et de la famille des Tisserands. V. ces mots. Caractères : bec droit , polyèdre , entier , un peu grêle , co- nique, pointu; mandibule supérieure formant dans les plumes du front un angle aigu ; narines amples , couvertes d'une membrane ; langue cartilagineuse , frangée à la pointe ; la première rémige plus prolongée que la cinquième ; les deuxième et troisième les plus longues de toutes. Ce genre n'est composé que de deux espèces , qui se trouvent dans l'A- mérique septentrionale. Le Baltimore proprement dit, Yphantes Baltimore, Vieill. ; OrîolusBalL, Lath. , pi. enl. de Buff. , n.° 5o6 , fig. i. Le mâle de cette espèce a le bec couleur de plomb foncée ; la tête, le cou, le haut du dos, noirs ; le bas du dos , le crou- pion , les petites couvertures des ailes, la poitrine , le ventre et les couvertures inférieures de la queue d'un jaune orangé , d'autant plus vif que l'oiseau est plus avancé en âge ; les grandes couvertures des ailes sont frangées de jaune-clair à l'extérieur , les pennes le sont de blanc ; toutes sont noires, ainsi que les deux reclrices intermédiaires; celles qui suivent sont de la même couleur, presque jusqu'à l'extrémité , qui est jaune des deux côtés : les autres ont du jaune , d'autant plus *|u'clles s'éloignent davantage des deux pennes du milieu ; les cuisses sont de cette dernière teinte , et les pieds noirâtres. Longueur totale, six pouces et demi, La femelle diffère en ce qu'elle a la tête , le cou , les épaules et le dos variés de vert-olive et de brun ; la gorge , la poitrine , le ventre et les couvertures inférieures de la queue jaunes ; les petites couvertures des ailes noires et bordées d'un vert-olive foncé à l'extérieur ; les grandes et les pennes frangées de blanc ; la queue d'un gris vert-olive ; les pieds noirs. Les jeunes ressemblent aux femelles , et ne diffèrent que par des nuances plus foibles. La femelle est décrite d'après un individu que je me suis procuré en Amérique, avec ses petitsetson nid. Celle désignée parBuffon, Histoire des Oiseaux, est un individu d'une autre es- pèce ; ce n'est pas non plus , comme le dit Sonnini , dans son édition du même ouvrage , l'oiseau figuré pi. enl. 5o6 , fig. 2 , sousle nom itballimore-ùâiard. Cette figure est celle d'un jeune mâle en mue , ou d'un vieux sous son habit d'hiver , qui , à celte époque , est mélangé de jaune sur les parties du corps qui sont totalement noires pendant l'été ; alors la belle cou- leur jaune orangée est disparue , et est remplacée par la nuance vert-olive qui distingue la fcniellc. Celle que dé- BAL a, 5 signe Brlsson est , comme le dit fort bien Sonnlni , un oi- seau d'une autre espèce. Le baliimore habite , pendant l'été , l'Amérique septen- trionale , depuis la Caroline jusqu'au Canada. 11 fréquente les bosquets et les vergers , place son nid sur les grands ar- bres, l'attache et le suspend aux branches, de la même ma- nière que le loriot. Ce nid est composé de filamens tirés de certaines plantes coriaces , de laine et de crin : l'ouverture est au sommet, et on y voit aussi un petit trou rond sur le côté, à peu près vers le milieu du nid. C'est par ce trou que les petits reçoivent la nourriture, et jettent leurs excrémens pen- dant tout le temps qu'ils ne peuvent s'élever jusqu'au som- met. Les œufs, •^n nombre de quatre ou cinq, sont blancs et tachetés de rouge. D'après la position de ce nid , et son plumage jaune et îioir , les Français donnent à cet oiseau le nom de loriot ; des Américains le désignent par celui d'oiseau de jeu {Jire bîrd') , d'après ses couleurs brillantes , d'autres , par celui à^oiseau de feu au nid pendant (^Jîeiy hangs-nest) , pour le distinguer du tangara du Canada , auquel on donne aussi le nom de fire- hird. Le Baltimore bâtard mAle de Catesby est mon carouge à gorge noire; celui de Brisson , de BulTon et de Latham est un mâle en mue de l'espèce du baliimore. Le baltimore bâtard mâle de Pennant et de Gmelin est mon baltimore soli- taire^ ainsi que la femelle du ^a///more proprement dit deBuf- fon, et celle du baltimore bâtard àç: Brisson, Le Baltimore solitaire , Yphantes soUtaria , a la tôte, le cou , le haut du dos , les couvertures supérieures des ailes , les pennes et la queue d'un beau noir lustré , qui se termine en pointe sur la poitrine , dont les côtés et les parties posté- rieures sont d'un brun brillant ; cette dernière couleur se trouve encore sur le croupion et sur la partie antérieure de l'aile , dont les pennes et les rectrices sont bordées de blanc à l'extérieur ; Tiris et les pieds sont noirs. Longueur totale » six pouces environ. Le jeune a la tête , la gorge , le devant du corps, les ailes et la queue d'un brun noir , et le reste du plumage d'un brun roussâtre , avec du gris au bas-ventre. Des individus ont la tête et le dessus du cou mêlés de verdâtre, et de noir seulement sur le haut de la gorge. Catesby s'est mépris en donnant cet oiseau pour la femelle de son baltimore bâlai-d ; car c'est une espèce très-distincte ; ce dont je me suis assuré en l'observant dans l'Amérique sep- tentrionale ; son plumage est très-analogue à celui du carouge de Cayenne des pi. enl. de Buffon, n.° 607 , fig. i {Oriolus vaiius y Linn., Gmel. ) ; et comme il n'en diffère qu'en ce 2i6 B A M qu il n'a pas de taches blanches sur les côtés du cou , et des petites mouchetures rougeâtres sur le dos , je crois , avec Daudin et Latham , que celui-ci n'est pas une espèce parti- culière. L'épithète 5o//Vm7« , que j'ai appliquée à ce Aa///ffiorff , in- dique son genre de vie ; en effet , on le rencontre toujours seulouuniquementavecsafemelle; encore ce n'est que dans,le temps des amours. On le trouve dans le nord de l'Amérique, depuis les Florides jusqu'au Canada ; mais il en émigré à l'automne , et n'y revienl qu'au printemps. Il construit son Tiid sur les arbres , et le suspend à l'extrémité des rameaux les plus foibles ; des tiges d'herbes sont à l'extérieur , et des matières plus mollettes forment la couche sur laquelle la fe- melle dépose quatre ou cinq œufs d'un bleu très-pàle , mar- qués et rayés de noir vers le gros bout. Le Baltimore vert n'est point une espèce particulière ; c'est un jeune carouge de Saint-Domingue. Voy. Carouge es- clave, (v.) BALTIMORE , BalUmora. Genre ^e plantes de la syn- génésie polygamie nécessaire , et de la famille des corymbi- fères , dont les caractères consistent en un calice commun, simple , polyphylle , cylindrique ; en dix à douze fleurons hermaphrodites, stériles; en cinq demi-fleurons tridentés, fe- melles fertiles; en un réceptacle garni de paillettes: en des se- mences triangulaires, nues ou dépourvues d'aigrettes. Celte plante a la tige tétragone ; les feuilles opposées , péliolées , ovales , dentées ; les fleurs terminales ou axillaires ; toutes ses parties sont velues et rudes au loiicher : elle est an- nuelle , et croît naturellement dans le Maryland. (b.) BALTRACAN. Plante de Tartarie, dont le fruit est une capsule qui exhale une odeur semblable à celle de l'orange , et qui renferme des semences analogues, pour la figure et l'o- deur, à celles de Tanls. On ignore à quel genre appartient cette plante , qu'aucun botaniste n'a été à portée d'observer. (B.) BALUCANAD. Il paroît que c'est le Bancoul. (b.) BALUCBALUC. Arbre des Philippines, voisin de la Dalbergie ou de TAngelin. (b.) BALUNA. C'est le Muge céphale. (b.) BALYRY. Nom caraïbe d'un Balisier. (R.) BALZANNE ou BALSANNE. On donne ce nom aux taches blanches qui se voient souvent aux pieds des che- vaux, auprès des sabots , et qui y forment comme un anneau plus ou moins complet. BAMATA. V. Bignone à ci>q feuilles, (b.) BAMBAGIAeiBOMBACE. Noms italiens du Cqton.(b.) B A M ,,7 BAMBAGIO des Indes. C'est ie Bombax. Bx\MBIAYA. Oiseau fort commun à Cuba , suivant De Laët. Il effleure plutôt la terre quïl ne vole , de sorte que les Indiens le chassent comme les bêtes sauvages. Sa chair , en cuisant, teint le brouet comme ie safran ; elle est d'un goût assez agréable et qui approche de celle du. faisan. ( Voyag. lib. I, p. i5.) Brisson applique ce passage de De Laët au ka- miclii , mais sans fondement, puisque cet oiseau n'effleure pas seulement la terre , et qu'il vole au contraire fort bien. (s.) BAMBLA. V. Fourmilier bambla. (v.) BAMBOCHES. Cannes faites avec les jeunes tiges du Bambou, (b.) BAMBOU, Bambusa. Les plantes de ce genre faisoient partie de celui des Roseaux : on a reconnu qu'elles dévoient en former un particulier , dont les caractères sont : fleurs renfermées entre des écailles et composées chacune d'une balle à deux valves; de six étamines ; d'un ovaire supérieur terminé par un style bifide ; une seule semence. Le genre Stemmatosperme a été établi aux dépens de celui-ci. Il est nécessaire d'observer qu'on donne dans l'Inde le nom de bambou à toutes les plantes qui ressemblent aux ro- seaux; ainsi le panis arborescent est le bambou des haies. Je ne citerai ici que le Bambou arondinacé, figuré pi. A. 19 de ce Dict. , dont les fleurs sont disposées en panicules rameuses et divariquées , le BABfBou verticillé , dont lépi est ter- minal , simple et verticillé. Tous deux viennent de l'Inde , et sont les mieux connus. Tous les voyageurs s'accordent à dire que le genre bambou est très-nombreux en espèces. Rumphius, qui a plus travaillé qu'aucun autre botaniste à définir toutes les espèces de bambous^ les divise en trois classes. Dans la première , il comprend ceux dont la tige est pleine et solide , c'esi-à-dire entièrement ligneuse ; tel est le bambou appelé an/«A. (b.) BANANE. V. BuTYRiN. (b.) BANANE. V. Clupé macrocéphale (b.) BANANE. Fruit du Bananier, (b.) BANANE-SERPENT. C'esfc»» à la Guadeloupe, la Ba^ nane ensanglantée, (b.) BANANIER , Musa. Genre de plantes de la polygamie monoécie , et de la famille de scitaminées. Ses caractères consistent en une corolle profondément divisée en deuxpartics, dont l'exlérieure , plus grande , et à cinq dents à son som- met, dont l'inlérleure, plus courte, est entière ctcunéifonne ; en six étamines , dont les anthères sont adnées dans la moitié .••Tipérieure des filamens ; en un ovaire inférieur, oblong, trian- gulaire , un peu courbe , d'où s'élève un style droit, ter- miné par un stigmate un peu épais, à trois ou six angles ; une baie oblongue , prismatique , triangulaire , un peu courbée , à trois loges. V. pi. A. 19 , où il est figuré. II est à remarquer que cinq des anthères avortent presque toujours dans les fleurs inférieures qui sont fertiles, tandis qu'il n'y en a qu'une qui avorte dans les fleurs supérieures qui sont stériles. Ce sont ces avortemens qui ont fait placer cette plante dans la polygamie, (b.) Le Bananier À fruit long, le Bananier à fruit court, Musa paradis/ara, musasapientum, Linn. Ces deux arbres produi- sent un des fruits les meilleurs et les plus utiles de l'Inde ; ils y sont cnllivés partout avec soin. Ou les cultive aussi en Amé- J>ed-eve i/e/. 2( nasique. (dessï.) BANTAME ou BAN TAM. F. Coq et Poule, (s.) BANTIALE , Bantiala. C'est une plante parasite de l'Inde, dont on distingue deux variétés : la noire et la rouge. B A O 229 Celte plante est une tubérosité arrondie , percée de cavi- tés , et suspendue aux branches des arbres par de petites ra- cines. De son sommet partent quelques branches chargées de quelques feuilles alternes , ovales , épaisses , à pétiole am- plexicaule, et d'une fleur solitaire terminale, composée de quatre pétales et de quatre étamines ; on remarque sur ses côtés divers corps arrondis qu'on peut regarder comme les ovaires des fleurs femelles. On n'en sait pas davantage sur cette plante , dont les ca- vités sont toujours habitées par une grande quantité de four- mis, (b.) BANU CURUNDU. C'est, à Ceylan, le Laurier CANELLIER. (b.) Bx\NULAC. On croit que cette plante , qui croît aui Philippines , appartient aux Pavettes. (b.) BANWAL. Arbrisseau de Ceylan , avec les tiges duquel on attache lesbœufs. On ignore k quel genre il appartient, (b.) BANYO. Il paroît que c'est une espèce de Payette. (b.) BAOBAB , Adansom'a. Genre de plantes de la monadel- phie polyandrie, et de la famille des malvacées, dont les ca- ractères sont : un calice d'une seule pièce, à cinq divisions, et caduque ; une corolle composée de cinq pétales , qui adhè- rent, par leurs onglets, à la base de la colonne des étamines; un grand nombre d'étamines réunies dans leur moitié infé- rieure ; un ovaire supérieur conique, velu, surmonté d'un style contourné et couronné par dix stigmates velus ; une , grosse capsule ovale , allongée, velue, partagée en dix loges qui renferment un grand nombre de semences. Le baobab se plaît particulièrement dans les terrains sa- blonneux et humides. 11 ne renferme qu'une espèce qui croît sur la côte occidentale d'Afrique. V. sa figure, pi. A. 23. D acquiert, avec lâge et le temps, une grosseur prodigieuse. Ceux qu'Adanson a vus au Sénégal , avoient vingt-sept pieds de diamètre. Ray dit qu'entre les fleuves Niger et Gambie , on en a mesuré de si monstrueux, que dix-sept hommes avoient de la peine à les embrasser; ce qui donneroit à ces arbres environ quatre-vingt-cinq pieds de circonférence , et près de trente pieds de diamètre. Quoique le baobab ait un Lois très-tendre, il vit très-long-temps, et peut-être plus qu'aucun autre arbre connu, à cause du long accroissement qu'exige son énorme grosseur. Golberry, auquel on doit un nouveau voyage en Afrique > a vu un baobab de trente-quatre pieds de diamètre dans la vallée des deux Gagnacs, près le Cap Vert; ainsi, si, d'après, les calculs d'Adanson, un de ces arbres de vingt-cinq pieds a déjà vécu trois raille sept cent cinquante ans , celui-ci , abs- 23o B A O traction faite du ralentissement progressif de sa croissance, auroit cinq mille cinq cents ans d'âge. Il est bon d'ajouter , pour correctif à ce calcul , que le même Golberry, qui a mesuré un des baobabs mentionnés par Adanson, trente-six ans après ce célèbre naturaliste, ne l'a trouvé accru que d'un pied et quelques pouces de circonfé- rence , c'est-à-dire , de sept à huit lignes de diamètre. Toutes les parties du baobab contiennent une grande quan- tité de mucilage ou de matière gorameuse , qui a une légère acidité. Lorsqu'on met ses feuilles en infusion ou en décoc- tion dans l'eau, leur mucilage se développe et rend cette eau légèrement visqueuse. La chair fongueuse et blanche qui en- veloppe les graines , a une saveur aigrelette assez agréable ; mais le temps lui fait perdre beaucoup de sa première bonté. C'est l'arbre le plus utile de tous ceux qui croissent au Sé- négal. Ses feuilles sont les parties dont les Nègres font le plus d'usage. Ils les font sécher à l'ombre , et les réduisent en une poudre verte , qu'ils appellent lalo. Cette poudre se conserve parfaitement dans des sachets de toile de coton, pourvu qu'elle soit tenue dans un lieu sec. Us emploient journelle-' ment cette poudre, et en mettent deux ou trois pincées dans leur couscou ou autres mets , non pour leur donner du goût , car elle n'en a aucun , mais pour modérer l'excès de la trans- piration et pour tempérer la trop grande ardeur du sang. On fait, avec ces mêmes feuilles, une tisane qui préserve des fièvres chaudes, communes dans ces pays ; on en corrige la fadeur avec un peu de sucre ou de racine de réglisse. Le fruit du baohah n'a pas moins d'utilité que ses feuilles ; on en mange , soit seule , soit dans le lait, la chair fongueuse qui enveloppe les semences. Ce finjit est un objet de com- merce. Les Mandinges le portent dans la partie orientale et méridionale de l Afrique, tandis que les Maures ou Arabes le font passer dans le pays de Maroc , d'où il se répand en- suite en Egypte et dans toute la partie orientale de la Médi- terranée. C'est dans ces derniers pays qu'on en réduit la pulpe en une poudre qu'on apporte ici du Levant, et qu'on connoit depuis long-temps sous le nom très-impropre de terre sigillée de Lemnos. Prosper Alpin est le premier qui ait reconnu que cette poudre , regardée jusqu'à lui comme une terre de l'Ar- chipel, et oit une substance purement végétale et originaire de î'Etliiopie ou du centre de l'Afrique. Les Nègres font encore un usage bien singulier de ce mons- trueux arbre. Ils agrandissent les cavités de ceux qui sont cariés, et y pratiquent des espèces de chambres, ou plutôt de vastes cavernes, où ils suspendent les cadavres de c auxquels ils ne veulent pas accorder les honneurs de la scpul nx B A Q ,3, turc : ces cadavres s'y dessèchent parfaitement, et y deviennent de véritables momies , sans aucune autre préparation. On ne cultive que très-difficilement le baobab en Europe, et il y vit un petit nombre d'années. La serre lui est indis- pensable en toutes saisons. Loureiro a établi , sous le nom d'ORPHÈLE, un genre qui ne diffère pas assez de celui-ci pour en être distingué ; mais la seule espèce qui le compose a les feuilles simples, (b.) BAPTISIE , Bupiisia. Genre de plantes établi aux dé- pens des Crotalaires et des Podalyres, et qui rentre en partie dans celui appelé Rafnia par Willdenow. Ses ca- ractères sont : calice bil^bié à demi - divisé en quatre ou cinq lobes; corolle à pétales d'égales longueurs, dont l'éten- dard est recourbé latéralement; étamines caduques ; légume pédicellé, renflé, polysperme. La Crotalaire perfoliée , les Podalyres austral , noircissant , BLANC , etc. rentrent dans ce genre, (b.) BAQUEBO, V, BiCQUEBo. (desm.) BAQUOIS , Pandanus. Genre de plantes de la dioécie monandrie, dont les caractères sont : fleur mâle consistant seulement en une anthère sessile qui termine les ramifica- tions du chaton commun, et fleur femelle uniquement for-' niée par la réunion d'un grand nombre d'ovaires ramassés en paquets ovales ou globuleux, sessiles sur leur réceptacle com- mun, et chargés de deux ou trois stigmates sessiles et en cœur; une grosse tête ovoïde résultant de la réunion de plusieurs noix anguleuses , cunéiformes à leur base et renfermant une seule semence. Ce genre comprend une vingtaine d'espèces, dont les plus dignes d'être citées, sont: Le Baquois odorant, Pandanus odorantissimus, Linn.,rA- THRODACTYUSdeForster, estcultivé dans l'Indeeten Egypte, à cause de l'odeur suave de ses fleurs mâles, diposées en épis pendans. Il ne pousse de feuilles et de fleurs qu'à son sommet. Les premières sont très-longues, bordées de cils piquans, et regardées comme un puissant vulnéraire ; on les emploie partout pour faire des nattes, des paniers, des cordes, etc.; les secondes forment une panicule très-rameuse. Le Baquois candélabre, dont les épis de fleurs sont re- levées. II a été observé par Palisot Beauvois, en Afrique. On en voit une superbe figure dans sa Flore d'Oware et de Bénin. Ses fleurs sont très-odorantes. Aubert Dupelit-Thouars a publié le prodrome d'un tra- vail fort étendu qu'il a fait sur ce genre aux îles de France » de Bourbon et de Madagascar. Les espèces les plus impor» lautes à con»oî.tr« j parmi les vingt qu il cite, sont ; 233 BAR Le Baquois édule. Sa tête est en grappe oblongue, droi- te ; les noix monospermes. Il est commun à Madagascar , où les habitans mangent généralement la pulpe de ses fruits. Le Baquois MALICON, des îles Nicobar, dont les fruits servent de base à la nourriture des habitans. On en voit la figure dans le troisième volume des Transactions de la Société de Calcutta. Ce genre se rapproche du Palmier, et semble devoir for- mer une famille propre, (b.) BAQUOUC. Nom vulgaire de la Lavandière, dans le Poitou. (V.) BAR. Nom vulgaire du Centropome loup, perça punc- iota , Linn. (b.) BâRADA. Nom italien du Traquet. (s.) EARAICE. C'est la Veraire blanche, aux environs de Rhodes, (b.) BAKALOU. Nom caraïbe du Balisier. F. ce mot. (b.) BARAMARECA. Nom indien du Dolic en sabre, (b.) BARASSA. Nom de 1 'Engoulevent dans quelques can- tons du Piémont, (v.) BARBACARIC. Nom proposé par Levaillant pour dé- signer son gnnd Barbu , à cause des rapports qu'il lui trouve avec les Toucans aracaris. (v.) BARBACÉNIA , Barhaceiùa. Genre de plantes établi par Vandelli sur une seule espèce , qui vient du Brésil , et qui a beaucoup daffinités avec la JussiEUiE. Ses caractères sont: calice à six dents ; corolle à six pétales ; six étamines dont les filamens sont pétaliformes et dentés ; ovaire inférieur terminé par un style simple ; capsule glanduleuse à trois valves et à plusieurs semences, (b.) BARBACOU. Nom générique composé de Barbu et Coucou , imposé par ]\1. Levaillant aux coucous noirs de Cayemie^ et qui correspond à celui de MoNASE que j'ai donné au même genre, (v.) BARBAGIANI. Nom donné au Grand-Duc par desPié- montais et des Italiens . (v.) BARBAÏAN. C'est le Duc en quelques endroits de la France, (s.) BARliAJOU. C'est la Joubarbe à Montpellier, (b.) BARBAN. On appelle ainsi , aux environs de Nice , un insecte du genre TuRiPS, qui nuit beaucoup aux Oliviers , dont il souîire la sève. (B.) BARBARÉE , Barbarea. Genre de plantes établi sur le BAR ,33 Velar des boutiques. Il offre pour caractères : un calice à folioles droites ; une glande entre les étamines les plus cour- tes ; une silique aplatie et tétragone ; des semences sur un seul rang. La harbarée^ erysimum barberea, Linn. qui porte vulgaire- ment les noms à herbe de Sainte Barbe et de rondoUCy a des tiges hautes d'un pied environ. Ses fleurs sont disposées à l'extrémité des rameaiLx et des tiges en épis, serrés, rappro- chés, formant presque, par leur ensemble, une panicule étalée. Elle croît dans les lieux humides, en Europe. On en cultive dans les jardins, comme fleur d'agrément, une variété à fleurs doubles, connue sous le nom impropre de baguette d'or. La barharée est amère, nauséabonde, détertive, antiscor- butique, diurétique, etc. On mange ses feuilles en salade dans quelques pays : les vaches, les chèvres et les moutons s'en nourrissent, (b.) BARBARESQUE; Petit mammifère de l'ordre des ron- geurs et du genre des Ecureuils, (desm.) BARBARIN. On appelle ainsi un poisson du genre Si- lure, SUurus daiias ^ Linn., et les petits des barbeaux. V. aux mots PiMELODE et Barbeau, (b.) BARBARINE. Espèce de Courge, (b.) BARBARO. Nom du Guêpier en Italie, (s.) BARBAROTTI. C'est, à Gènes , le Martinet noir. BARBASCO. Nom qu'on donne au Pérou à une plante avec laquelle on enivre le poisson. Il y a quelques motifs de croire que c'est une Molène. (b.) BARBASTELLE ou BARBASTELLO. Noms d'une espèce de chauve-souris du genre Vespertilion. V. ce mot. Cdesm.) BARBATULE. Synonyme de Barbeau, (b.) BARBE. Race particulière dans l'espèce du Cheval. (desm.) BARBE. C'est le nom que l'on donne aux poils qui crois- sent sur le menton de l'homme, (desm.) BARBE {Mammifères). On donne ce nom à des poils plus longs que les autres qui recouvrent le dessous de la mâ- choire inférieure de quelques mammifères , tels que des sin- ges (notamment le Mandrill) et les ruminans du genre des chèvres. On appelle aussi barbes les longs crins qui dépassent les fanons des Baleines et des Baleinoptères et qui sont apparens au dehors, même lorsque ces cétacés ont la bouche fermée, (desm.) 23il BAR BARBE. Ce mot , en botanique , est synonyme d'ARÊTft, V. ce mot. (b.) BARBE. Espèce du genre Syngnathe, (b.) BARBE (herbe de Sainte). V. Barbarée. (b.) BARBE DE BOUC. C'est le Salsffis sauvage, et aussi la Clavaire coralloïde. V. ces mots, (b.) BARBE DE CAPUCIN. Nom trivial de la Nigelle de Damas et de la Chicorée sauvage qui a poussé dans une cave. K ce mot, (b.) BARBE DE CHÈVRE. Espèce de Spirée, Spirea amn~ eus , liinn. (b.) BARBE DE DIEU. C'est le Barbon. V. ce mot. (b.) BARBE ESPAGNOLE. Espèce de Caragate. C'est le tillandsia usneoïdes. (b.) BARBE DE JUPITER. V. Joubarbe, (b.) BARBE DE MOINE. C'est la Cuscute, (b.) BARBE DE RENARD. Espèce d' Astragale épineuse qui croît dans les parties méridionales de l'Europe, et que Linneeus a cru être celle qui fournissoit la gomme adragante. Par suite, on a donné le nom de barhe de renard de Crète à une autre espèce de ce genre qui donne réellement de la gomme , et qui croît en Crète, (b.) BARBEAU, Barbus. Espèce du genre Cyprin, que Cu- vier regarde comme le type d'un sous-genre qui auroit pour caractères : nageoire dorsale et anale courtes ; une forte épine à la dorsale; quatre barbillons, dont deux sur le bout, et deux aux angles de la mâchoire supérieure. Ce poisson, qu'on appelle aussi barbot, barbiaux^ barblait ^K barbet y a le corps allongé et arrondi comme le brochet., olivâtre en dessus, bleuâtre sur les côtés. Ses nageoires sont rougeâtres , et celle de la queue , qui est fourchue , est bor- dée de noir. Sa mâchoire supérieure aVance beaucoup sur l'inférieure. Elles ont chacune deux rangées de cinq dents. Cepoisson, qu'on trouve dans toutes les rivières d'Europe, parvient communément à un pied et demi de long, mais on en trouve qui ont jusqu'à trois pieds , et qui pèsent six à huit livres. On dit même en avoir vu de dix-huit livres. 11 craint également le froid et le chaud; aussi n'en irouvc-t-on que dans les parties tempérées de l'Europe et de l'Asie. Il se plaît dans les rivières dont le cours est rapide et le fond ro- cailleux , et il peut vivre un très-grand nombre d'années. Le barbeau se nourrit de petits poissons , de coquillages ,■ de vers, d'insectes , et même des cadavres qui sont jetés dans l'eau, et de la matière extractive des plantes qui s'y dccom; BAR h35 posent. 11 n'est apte à la reproduction de son espèce que vers la quatrième et même la cinquième année de son âge. Il fraie au milieu du printemps , sur les pierres du fond des rivières, dans les endroits où le courant est le plus rapide. On a compté plus de huit mille œufs dans une femelle. Sa crois- sance est aussi accélérée que celle des carpes dans les en- droits où il trouve une nourriture abondante. Les barbeaux d'étang ont la chair molle et flasque ; mais ceux de rivière l'ont ferme , blanche , délicate et de bon goût. On dit que leurs œufs sont un purgatif très-dange- reux; mais c'est une erreur. Bloch s'est assuré qu'ils étoient aussi bons que ceux de la carpe : j'en ai aussi mangé sans inconvénient ; peut-être y a-t-il des temps ou des circons- tances où ils prennent un caractère nuisible. La pêche an barbeau n'a rien de particulier. On le prend à la seine , à l'épervier, à la truble, à l'échiquier et autres engins , comme les autres poissons de rivière. On le prend aussi très-facilement à la ligne, car il est vorace et hardi, sur- tout'pendant l'été. On indique pour appât propre à les atti- rer, un mélange de vieux fromage de gruyère, de jaunes d'œufs et d'un peu de camphre mis dans un petit sachet de toile, et placé dans l'eau à lendroit où sont posées des lignes amor- cées de vers de terre , de sangsues ou de petits poissons. J'ai l'expérience que ce poisson mord mieiLx sur les appâts faits arec des insectes vivans. Ce sont principalement les bombi- ees, les noctuelles, les achètes, les grillons et les sauterelles que j'ai employés avec le plus de succès. Le bombice du saule qui est blanc et se voit de loin, qui se trouve sur le bord des eaux, et auquel les barbeaux sont.accoutumés , m'a paru devoir être préféré à tous les autres, pendant le peu de jours de son existence, (b.) BARBEAU. Plante du genre Centaurée. Voy. au mot Bleuet. C'est aussi la Punaise grise et I'Attelabe de la VIGNE, (b.) BARBEAU^AUNE. C'est la variété jaune de la Cen- taurée odorante que l'on cultive dans les jardins, (b.) BARBEAU DE MER. C'est la Mulle rouget, (b.) BARBEBON. C'est le Salsifis dans le département du Var. (b.) BARBENIE, Barbenia. Genre de plantes de la polyan- drie, établi par Dupetit-Thouars sur des arbustes sarmen- teux de Madagascar. Il offre pour caractères : un calice à cinq découpures pro- fondes, une d'elles concave et membraneuse; point de co- rolle; des étamines nombreuses insérées au fond du calice; wn ovaire supérieur surmonté de deux styles hérissés; ana a36 BAR capsule à deux lobes, à deux loges, à deux semences à demi- arillées, (b.) BARBERÏN. Espèce de Mulle. (b.) BARBES. Nom arabe du Chene vert. (b.) B^\RBEr ou CANICHE. Race de Chien dont le poil «si long et frisé sur tout le corps, (s.) BARBET. C'est le Cypriî^ barueau et le Mulle rouget. (B.) BARBICAN, Po^onJa. (ienre de Tordre des oiseaux Syl- vâINS et de la tribu des ZygodaCïYLES. Voyez ces mots. Caractères : Bec garni à la base de longues soies dirigées en avant, robuste , épais; mandibule supérieure bidentée sur chaque bord, cannelée longitudinalement, fléchie à la pointe; l'inférieure droite , sillonnée en travers; narines petites, or- biculaires , situées à la base du bec , en partie cachées par les soies; langue épaisse , entière ; les 2.' et 3.* rémiges les plus longues de toutes ; deux doigts devant , deux derrière. On ne connoît que la dépouille de Tespèce dont se compose ce genre. Elle se trouve en Afrique. Le Barbican de Barbarie, Po^oma erythrome/as, Vieil.; Buc- co dubiiis, Lath. pi. enl. de Buff , n.° 603 , a tout le dessus du corps , le haut de la poitrine et le ventre noirs; le reste da plumage rouge ; le bec rougeâtre et neuf pouces de longueur totale. Le petit Barbican. V. Barbu Levaillant. (v.) ByVRlilCHE. Nom trivial de la NiGELLE DE Damas, (b.) BARIUCHON. V. le genre Moucherolle. (v.) BARBIER. Labre , dont Bloch a fait un genre sous le nom d' Anthi AS , et que Lacépède a réuni aux Lutjans. (b.) BARBIFERE. Synonyme de Barbule. (b.) BARBILLON. Nom des poiiis Barbeaux. C'est aussi le nom spécifique d'un autre poisson du genre des Squales. (B.) BARBILLON , Vulpus. {Entomologie.) On donne ce nom à des filets articulés , de forme et de consistance différentes , qui accompagne ut la bouche de presque tousles insectes. Ces parties sont plus ordinairement désignées sous le nomd'anien- nulesoii Ae palpes. V. Bouche {Entomologie), {o.) BARBILLONS. Filamens qui se trouvent autour de la bouche de beaucoup de poissons. Il est probable qu'ils servent à la plupart pour le sens du toucher, et à quelques-uns, comme d'appât pour attirer les autres poissons dont ils se nourrissent. V. Poissox. (b.) BARBISA. Un des noms piémoniais du Bruant fou. (V.) BARBON, y^miro/jog^ow. Genre de plantes de la polygamie monoécie, et de la iamilie des GnAMiNEiiS , dont les carac- BAR 33; tères sont d'avoir lès fleurs velues à leur base , et composées de deux valves extérieures, el de deux valves Intérieures, iné- gales ; les mâles pédonculées et mutiques ; les hermaphrodites sessiles«l armées sur le dos de la plus grande valve inté- rieure, d'une longue arête tortillée et courbée ; une semence oblongue, enveloppée dans les valves de la (leur. Ce genre comprend une cinquantaine d'espèces qui crois- sent dans les parties méridionales de l'Europe , et dans les trois autres parties du monde , et qui, en général , poussent un fanage dédaigné par les bestiaux , soit à raison de sa du- reté et de son insipidité , soit à raison de son odeur forte. Les Barbons se divisent en deux sections ; les premiers ont leurs fleurs en un seul épi, ou en panicule ; et les seconds le» ont sur plusieurs épis fascicules ou digilés. Dans la première, il faut distinguer le Barbon nard, Andropogon nardus ^ Linn. , qui a la panicule composée de plusieurs épis qui semblent naître les uns des autres. C'est une plante dont la racine , d'un goût amer, et d'une couleur agréable , est très-employée dans l'Inde pour assaisonner les poissons et les viandes, et qui passe pour incisive, stoma- chique et apéritive ; on l'appelle nard indien : elle vient des îles de Ceylan, de Java , des Moluques , etc. Dans la seconde, on trouve le Barbon odorant , Andro- pogon schœnanthus, Linn,, dont les épis sont géminés, ovales et oblongs ; l'axe velu, et l'arête des fleurs très-contournée. Il vient de l'Inde et de l'Arabie, et passe pour incisif, vulné- raire et détersif, propre à lever les obstructions des viscères, et exciter les urines et les règles. Il a une odeur douce, aro- matique, qui approche de celle de la rose. Son goût est pi- quant , pénétrant et très-aromatique. On en prépare dans l'Inde , par la distillation , une huile d'une odeur et d'une saveur très-agréables, dont on se sert pour fortifier l'esto- mac et conserver le vin du palmier sagou. On cultive dans les jardins de botanique de Paris, un autre barbon^ qu'on croit venir aussi de l'Inde, mais dont on ne peut pas déterminer l'espèce, parce qu'il n'a pas encore fleuri. Il a les feuilles beaucoup plus larges et plus longues que celles du Barbon odorant; il répand, quand on le froisse, une odeur de citron très-agréable, et fournit en infusion théiforme une liqueur qui l'est encore davantage : il sera peut-être pos- sible d'en tirer un jour un parti avantageux. On trouve encore dans cette section , le BaRBON DIGITÉ , Andropogon Isrhœmum, Linn., dont les caractères sont d'avoir plusieurs épis digités , les fleurs sessiles , alternes , tantôt chargées d une arête , tantôt n'en ayant pas : c'est une plante qui croît dans les parties méridionales de l'Europe. On em- «as BAR ploie ses racines , sous le nom de racines de chiendent; dans l'art du vergetier, pour faire les brosses , les vergettes , les balais, etc. , dont on fait une si grande consommation à Paris. Quinze espèces nouvelles, ou mal connues , de ce e^nre, se trouvent décrites dans le bel ouvrage de MM. de Humboldt, Bonpland et Kunlh , sur les plantes de l'Amérique méri- dionale. Les genres Anthitirie, Chlore, Gymnopogon, Diec- ÏOMis et Hétérofogon, ont été établis aux dépens de celui- ci. Les CiNNA de Walter lui ont été réunis, quoiqu'ils'n' aient que deux étamines. (b.) BARBONI. Nom du Mullet rouge en Italie, (b.) BARBOT (petit). C'est la Cobite loche, (b.) BARBOTEUR, BARBOTEUX. Noms vulgaires appli- qués aux canards domestiques. Le premier a été imposé parti- culièrement au Canard chipeau. (v.) BARBOTINE. On donne ce nom , dans le commerce y au semen contra , c'est-à-dire , aux sommités des absinthes de Judée et Contra , qu'on emploie comme vermifuges. (b.)« BARBOTTÉ. Poisson du genre Cobite, Cobilis barha- tula., Linn. On appelle aussi quelquefois de ce nom , un poisson du genre Cvprin , cyprinus jeses , Linn. (b.) BARBOÏTE. Un des noms de la Vesce. (b.) BARBOTTEAU. V. Cyprin jese. (b.) BARBOUQUET. Maladie des brebis (s.) BARBOUTOUBA. C'est I'Épidendre bifide, aux An- tilles, (b.) BARBU Bucco. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvains , de la tribu des Zygodactyles et de la famille des Barbus. V. ces mots. Caractères ; bec lisse , garni à la base de soies dirigées en avant, comprimé latéralement, médiocre, épais, convexe en dessus ; mandibule supérieure dentée vers le mi- lieu et fléchie à la pointe, ou édentée, crochue et crénelée sur le bout ; l'inférieure retroussée à l'extrémité ; narines orbiculaires couvertes par les soies ; bouche fendue jus-' qu'au-dessous de l'œil; ailes à penne bâtarde très-courte; les troisième , quatrième et cinquième rémiges les plus longues : dix rcctrices ; deux doigts devant , deux der- rière. Ce genre est divisé en deux sections : la première est composée des espèces qui ont la mandibule supérieure munie d'une ou de deux dents sur chaque bord ; la deuxième , de celles qui l'ont crénelée sur le bout. Buffon a divisé ces oiseaux nominativement en appelant barbus ceux de l'ancien conti- nent, et tamaiia cea\ de l'Amérique. Levaillant a aussi employé les mêmes dénominations; BAR ^59 hiais ses iamatias ne sont pas uniquement ceux de Buffon ; îl a imposé ce nom aux seuls barbus dont le demi-bec supé- rieur est fendu sur le bout. Enfin j'ai extrait des barbus ie» espèces qui ont le bec entier , c'est-à-dire , sans échancrure et sans dents , et je les ai classées dans un nouveau genre nommé Cabézon. ( V. ce mot.) Les barbus de la premicra section appartiennent tous à la partie méridionale de i'Amé* rique , et ceux de la deuxième à l'Afrique. Tous ont les mêmes habitudes , les mêmes mœurs, la con- tenance triste , sombre et sérieuse , la figure massive , un ensemble assez mal fait; le naturel stupide , silencieux, so- litaire et paresseux. Us se tiennent dans les endroits couverts, jamais dans les plaines ; ne vont ni par troupes , ni par paires. Leur vol est pesant et court; ils ne se posent que sur le» branches basses, et ont beaucoup de peine à se mettre e» mouvement ; une fois posés , c'est pour long-temps : aussi le« approche-t-on facilement. Ces oiseaux se nourrissent d» fruits , de scarabés et d'autres gros insectes. Us font leur nid dans un arbre creux , et leur ponte est de deux à quatre œufs. A. Mandibule supérieure fendue sur la pointe. — Le Barbu ÊRUN, Bucco fusais, Lath. Sa taille est celle de V alouette^ et sa longueur de six pouces et demi. Tout son plumage est brun, mais chaque plume a la tige jaunâtre ; une grande tache trian- gulaire blanchâtre se fait remarquer sur la poitrine ; le bec est d'un noir brunâtre, et jaunâtre à la base ; les pieds sont Lruns. Latham, qui a fait connoître cet oiseau, soupçonne qu'il habite la Guyane. Levaillant le rapporte au barbu à collier. Le Barbu bussen-buddoo. V. Cabézon bussen-buddoo. Le Barbu à ceinture rouge. V. Cabézon a cei^^ture fiOUGE. Le Barbu chacuru , Bucco chacuru , Vieill, , se trouve au Paraguay, Il a la gorge , le devant du cou , le dessous du corps et les couvertures inférieures des ailes blanchâtres , avec des lignes noirâtres et transversales sur les côtés du corps; une sorte de cravate blanche sur la nuque, et une bandelette de la même couleur, qui part des narines , en- toure l'œil et presque toute l'oreille ; les côtés de la tête d'un noir profond, et le dessus rayé transversalement de noirâtre sur un fond roux , ainsi que la partie postérieure du cou , le dos , le croupion et les couvertures supérieures des ailes , dont les plumes les plus extérieures sont noirâtres, de même que les pennes et celles de la queue ; celles-ci sont en outre rayées de roux; les pieds verdâtres ; le bec est noir à sa pointe et de couleur de chair sur le reste : longueur totale, huit pouces. Dans la Traduction de VHist. nat. des Oiseaux., de d'Azzara, Sonninî rappQrle ce barbu au tamatia proprement 24o BAR dit de Buffon; mais je pense que c'est une espèce particulière et nouvelle. Le Barbu a collier, Bilcco col'aris, Lath., pi. enl. SgS, se trouve à la Guyane , où il est rare. Il a le dessus de la tête et du corps rayé transversalement de noir sur un fond roux; les couvertures supérieures des ailes et de la queue colorées comme le dessus du corps ; une bande transversale fauve sur le haut du dos , laquelle descend sur les côtés de la poitrine ; une autre bande noire et beaucoup plus étroite sur le dessus du cou; les joues rousses; la gorge et le devant du cou d'un blanc sale ; les parties postérieures d'un roussâtre qui devient plus foncé vers la queue ; un collier noir assez large sur la poitrine; les pennes primaires des ailes brunes, les secon- daires bordées de roux à l'extérieur; les plus proches du corps variées comme le dos ; la queue rousse et rayée transversa- lement; noir; la mandibule supérieure noirâtre et l'inférieure couleur de corne ; les pieds et les ongles cendrés ; grosseur de la pie-grièche rousse : c'est le tamatia à collier de Buffon, Barbu à cou.'ît^nne rouge. V. Cabézon à collier rouge. Le Barbu élf.'xAIst. V. Cabézon élégant. Le BARîil*CÉRiNi, Bitcco Geriiiî, Lath. Cet oiseau, figuré dans l'Ornitnologic de Gérini, tab. i8i, sous le nom de Pic des Indes ^ Ficus indiens^ a été donné par Latham pour un barbu, d'après la forme de son bec , qui est, dit-il , un peu plus épais que ne l'ont ordinairement les pics. Comme cet auteur n'a eu pour guide qu'une figure très-incorrecte , ainsi que le sont toutes celles publiées par Gérini , j'ai cru devoir exclure cet oiseau de la nomenclature des barbus^ et le placer parmi les pics^ cependant comme une espèce douteuse. Voyez. Pic des Indes. Le Barbu à gorge bleue. V. Cabézon à gorge bleue. Le Barbu à gorge jaune. V. Cabézon à gorge jaune ET À POITRINE rouge. Le GRAND Barbu. V. Grand Cabézon. Le Barbu à gros bec, Bucco macrorhymhos , Lath., pi. enl. n." 69, a sept pouces environ de longueur, et est remarquable par la grosseur de son bec ; une calotte noire couvre le sommet de la tête; le front,les côtés, Tocciput, la gorge et le devant du cou sont blancs ; cette couleur remonte derrière le cou et y forme un demi-collier; une bande noire traverse la poitrine; le reste du dessous du corps est pareil à la gorge , et les plumes des flancs sont terminées de noir; cette teinte domine sur tout le dessus du corps , les couvertures supérieures , les pennes des ailes et de la queue; l'on aperçoit un filet blanc qui termine les secondaires les plus proches du dos et les pennes caudales ; le bec est noir, et les pieds noirâtres. On rencontre ce barbu BAR 24i à la Guyane. C'est le tamatia noir et blanc du texte de Buffon, et le tanialia à plastron de Levaillant, Le Barûu de la Guyane. V. CabÉZON A FRO^^T ET A GORGE ROUGES. Le Barbu kottorea. V. Cabézots kottorea. Le Barbu a masque roux. V. Cabézon kottorea. Le Barbu de Moynos. V. Cabezon élégant. Le Barbu orange. V. Cabezon orangé. Le PETIT Barbu noir et blanc, Bucco melanoleucos^ Latli., pi. enl. n." 68. Le front de cet oiseau est noir et piqueté de blanc; le reste du plumage despartiessupérieures est de la pre- mière teinte ; les pennes de la queue ont une tache bl;»nche à leur extrémité ; une. ligne de la même couleur va de Tœil à l'occiput ; une tache noire plus large est en dessus de cette ligne et s'étend de même ; elle part du bec et passe sous Tooil ; la gorge , le haut du cou en devant, le ventre et le bas-ventre sont blancs ; le devant du cou , dans sa partie inférieure , la poitrine et les flancs sont noirs; mais cette couleur est , sur ces derniers , coupée de lignes blanrfies et transversales ; bec noirâtre ainsi que les pieds; longueur cinq pouces ; grosseur, à peu près, celle du moineau. On le trouve à la Guyane. C'est le petit tamatia de Buffon. Le Barbu des Philippines deBrisson. V. Cabézon a plas- tron rouge. Le Barbu a plastron noir de Buffon, est un individu de Tespèce de sonT^ARBU A gorge noire. V. ce mot. Le Barbu a plastron noir de Levaillant. V. Cabézon; A plastron noir. Le Barbu a plastron rouge. V. Cabézon a plastron rouge. Le Barbu de Saint-Domingue. V. Cabézon a front et A GORGE rouges. Le Barbu tamatia, Bucco tamatia^ Lalh. , pi. enl. de Buff. n.° 746, f • I , se trouve à Cayenne. Il a «ix pouces et demi de longueur; le dessus de la tête et le front roussâ- tres ; un demi-collier, varié de noir et de roux, sur le bas du cou ; un brun nuancé de cette dernière couleur couvre e» dessus le reste de son plumage ; on remarque derrière l'œil une assez grande tache noire ; la gorge est orangée et le dessous du corps tacheté de noir sur un fond blanc-roussâtre ; le bec et les pieds sont noirs. Le Barbu at;rt. V. Les Cabézons kottorea et vert. B. Mandibule supérieure avec une ou deux dents sur chaque bord. Le Barbu brunâtre, Bucco fucescens^WitWÏ. Cet oiseau, qu'on trouve en Afrique, est figuré dans les Miscel. de l^each, pi. 97 , tab. 2 j sous le nom de Pogonia Vieillotii II a la mandlbul^ 111. 16 a42., BAR supérieure Lîdentée sur chaque bord; le corps brunâtre en dessus, blanchâtre en dessous; la gorge et des taches sur la poitrine d'un rouge orangé; la tête, le cou, les pennes in- termédiaires de la queue bordées d'une teinte pâle à l'extérieur. Le Barbu à dos blanc, Burco leuconotus, Vieill. ; Bucco du- lius ^ var. , Lath. Cet oiseau est plus petit que le barbican ; il a toutes les parties supérieures d'un noir bleuâtre , mé- langé de rouge sur le sommet de la tcte , avec une tache blanche sur le milieu du dos , au-dessous de laquelle on re- marque une petite touffe de plumes soyeuses , argentées , et dont le bout est coupé carrément. Le menton est noir ; un trait rouge forme r,ne espèce de croissant derrière l'œil; tout le dessous du corps est de cette mêmf couleur , ainsi que l'extrémité des grandes couvertures alaires ; les pennes sont brunes ; le bec est d'un jaune pâle et muni de deux dents sur chaque bord de sa partie supérieure : il est figuré dans les Miscel. de Leach. , t. a , p. 47 ? pl- 77 ? sous le nom de Fogo- nius lœiHrostris ; on trouve cette espèce en Afrique. Le Barbu à gorge ts'<»ire , Burro niger , Lath. , pi. 29 des barbus de Levaillant. Cet oiseau est un peu plus gros que le gros-bec d'Europe, et d'une taille plus allongée. Il a le front rouge ; le dessus de la têle , l'occiput , la gorge , le cou et le milieu du dos noirs ; une raie jaune en dessus de l'œil , d'a- bord demi-circulaire , ensuite droite et blanche , laquelle descend sur les côtés du cou ; une seconde, verticale, noire, entre celle-ci et la gorge ; une troisième, longitudinale, blan- che, lui succède et se termine sur la poitrine, qui est aussi de cette couleur , ainsi que les parties postérieures. On remar- que une tache javme sur les côtés entre le cou et le dos ; les couverturessupérieures et les pennes des ailes, ainsi que celles de la queue sont noires ; quelques-unes des plumes des petites couverluresalaires sont frangées deblanc , les autresde jaune , ce qui forme une bande transversale sur le haut de l'aile ; la même couleuf borde les rémiges et les rectrices à l'extérieur;^ les pieds sont noirs , le bec est de la même teinte et muni d'une seule dent sur chaque bord de sa partie supérieure. Lalham fait mention d'une variété qu'on trouve au Cap de Bonne-Espérance ; la seule différence consiste en ce qu'elle a le croupion jaune. Levaillant rapproche de cette espèce , et Latham regarde comme un jeune ou une femelle le Barbu À PLASTRON 'NOIR de Buff. , pi. enl. , n." 688. H diffère en ce que les couleurs sont plus variées sur le corps , et que les taches ne sont pas aussi distinctes. INI. Leach , dans ses Mé- langes d'histoire naturelle , en fait une espèce distincte , la place dans son genre Pogonia , t. 2 , p. i45, pi. 116. Il lui donne le nom de pogonia stephensis. B A 11 .43 Le Barbu Levaîllânt , Bmco Lemillanih , pi. A. , des bar- bus de Levaillant , sous le nom de Petit barbican , est beau- coup plus pelit que le harhican. II a deux dents sur chaque bord de sa mandibule supérieure ; le front depuis les narines jusqu'aux yeux est d'un rouge vif; le reste de la tête , le dessus et les côtés du cou d'un brun roussâtre,plus foncé sur le man- teau et sur les scapulaires ; le bas du dos , les couvertures su- périeures et les pennes des ailes bruns ; le croupion , les couvertures supérieures et les pennes de la queue noirs ; le dessous du corps d'un blanc sale ; le milieu du sternum et le bas-ventre d'un rouge rosacé terne ; les jambes noires , les pieds rougeâtres et le bec blafard. 11 se trouve en Afrique. BARBU. Nom spécifique de poissons des genres Squale, AcHiRE, Ophidie, Cyclôptère et Urosperme. (b.) BARBUE. Nom qu'on donne à la Mésange moustache. V. ce mot. (v.) BARBUE. C'est le Pleuronecte carrelet , Pleuronectes rhomhus ^ Linn. , et la Donzelle , Ophidium harbatum ; un SCORPÈNE et un PlMÉLODE. (b.) B ARBULE Barbula. Arbrisseau à feuilles opposées , ova- les , oblongues , obtuses , dentées , velues , à (leurs blanches , axillaires , disposées en verlicilles, qui forme un genre dans la didynamie gynmospermie , et dans la famille des labiées. Ce genre offre pour caractères : un calice à cinq divisions aiguës ; une corolle bilabiée , à lèvre supérieure quadrifide , à lèvre inférieure grande , recourbée , terminée par une longue frange capillaire ; quatre étamines , dont deux plus longues ; un ovaire supérieur à quatre sillons , surmonté d'un style bi- fide , à stigmate simple ; quatre semences placées au fond du calice. La harhule se trouve à la Chine ; toutes ses parties , lors- qu'on les froisse , répandent une odeur agréable. Bridel , dans son ouvrage sur les mousses , a donné le même nom à un genre qu'il a établi aux dépens des Bryes de Linnceus. Il a pour caractères ; point de péristome ; coiffe cuculiforme ; opercule subulé ; cils tordus et rapprochés à leur base ; des fleurs dioïques, dont les mâles sont en tête. Il a pour type le biyum rurale. Le genre Tortule en diffère à peine. On le divise en Barbules À TIGES simples et en BaRBULES a TIGES RUMEUSES. (B.) BARBUS , Barbati. Nom que j'ai donné à une division de la famille descarabiques, insectes de l'ordre des coléoptères, et composée des genres : Nébrie , Pogonophore, Loricère et Omopuron. Le côté extérieur de leurs mâchoires est dilaté 244 BAR et cUié h sa base ; telle est l'origine du nom de cette division. y. Carnassiers, famille dinsecles. (l.) BARBUS. Synonyme de Barreau. (b.) BARBYLE, Barbylus. Arbre de la Jamaïque , que Bro\yn regardoit comme devant former un genre particulier , mais qui depuis a été réuni aux Trichilies. (b.) BARCA. C'est le Jacquier, (b.) BARCAMAN. C'est le Turbith des Arabes, (b.) BARCKAUSIE , Barckmisia. Genre de plantes établi par Moencbe, aux dépens des CréPIDES de Linnaus. Ses carac- tères consistent en un calice canaliculé , oblong , à côtes et sillonné à sa base à l'époque de la maturité ; les folioles in- térieures allongées ; celles extérieures courtes et lâches ; le réceptacle alvéolaire et nu; les aigrettes simples, pédicellées par le prolongement filiforme des semences. Les Crépides des Alpes , rouge et fétide , entrent dans ce genre, (b.) BARDANE,y^/r//wm,L. Zo/)pfl, Juss. Genre de plantes de la syngénésie polygamie égale , el de la famille des cynarocé- pliales,dontlescaractèressonl:calicecommun, globuleux, im- briqué d'écaillés nombreuses , étroites, lancéolées, terminées chacune par unpetitcrochet; tleuronsnombreux, tousherma— phrodites, tubulés , quinquéfides , réguliers , posés sur un ré- ceptacle chargé de paillettes sétacées ; plusieurs >}emences ovales, anguleuses, couronnées d'une aigrette courte et sessile. Les hardanes sont des plantes bisannuelles, propres à l'Eu- rope , dont la plus commune , la Bardane a tètes glabres, ylrciiiim lappa ^ plus connue sous le nom de gloutewn, a leS feuilles pétiolées , en cœur , les écailles du calice peu velues. Sa racine passe pour sudorifique , diurétique et fébrifuge ; ses feuilles , pour vulnéraires et résolutives ; ses semence^s sont diurétiques. Cette plante croît dans tous les bons ter-, rains, autour deS villages. Elle s'empare aisément de ceux qui lui conviennent, et il est quelquefois difficile de l'extii-per. Ses têtes s'attachent aux habits des passans. (b.) BARDANE PETITE. C'est la Lampourde. (b.) BARDEAU. Mulet produit par le cheval et l'ânesse. (s.) BARDEAULT. C'est, en Guienne , le Bruant, (s.) BARDHVALIR. En îNorwége , c'est le nom du Cacha- lot MACROCÉPHALE. (DESM.) BARDIGLIONE de Bournon. V. Chaux sulfatée en HYDRE. (LUC.) BARDOT. V. Bardeau, (desm.) BARDOI'TIER, Imhruana. (ienre de plantes de l'oc- taiidriemonogynie,etde la famille d€shilospermes,doutlesca- BAR 2.;5 ractères consistent en un calice à huit divisions coriaces, dis- posées sur deux rangs; une corolle en roue à huit divisions mullifides, avec huit appendices filiformes courbés ; huit éla- mines ; un seul pistil ; une pomme à huit loges et à huit germes, dont plusieurs avortent; des semences irrégulières. Ce genre renferme deux arbres dont les feuilles sont ovales, pétlolées, et placées à l'extrémité des rameaux, ainsi que les fleurs qui sont solitaires et longuement pétlolées. L'un, le Bardottier a gros fruits, croît naturellement à l'île Bourbon , où il sert à faire des lattes ou bardeaux pour couvrir les malsons ; ce à quoi la nature de son bols le rend très-propre. L'autre, le Bardottier du Malabar, ou à fruits ovales et croît dans l'içde; sa racine est acre et jaunâtre ; son écorce rend , par Incision , une liqueur onctueuse , Insipide ; ses (leurs répandent une odeur agréable ; ses fruits sont d'une saveur acide , et douce lorsqu'ils sont mûrs. Ces derniers sq mangent pour exciter l'appétit et faciliter la digestion. Ces arbres s'appellent encore nattier on bois à natte. Quel- ques botanistes les réunissent aux Mimusopes. (b.) BARETIE. Genre de Commerçon appelé Quivi par Gavanllles. (b.) BARETINO. C'est ïe Geai en italien, (s.) BARGE, Limicula, Vlelll. ; scolopajc , Latham. Genre d«; Tordre des Echassiers et de la famille des Hél6nomes. F. ces mots. Caractères : bec épais à la base, très-long, flexible, presque rond, un peu retroussé , un peu grêle , obtus et lisse à la pointe; mandibule supérieure sillonnée latéralement, terminée par un bourrelet interne , et plus longue que l'infé- rleure; narines linéaires, couvertes d'une membrane, situées dans une rainure; langue médiocre, filiforme, pointue; quatre doigts, trois devant, un derrière; les antérieurs un peu ra- boteux en dessous ; les extérieurs unis à la base par une mem- brane , l'Interne libre ; le postérieur mince , portant à terre surle bout. Ongles falculaires, l'intermédiaire avecune tranche saillante, creusée en dessous sur le bord Interne. La première rémige la plus longue de toutes. Llnnaeuset Lathairi ont classé les barges avec les bécasses; mais , leur ayant trouvé des ca- ractères très-dlstlncts , j'ai cru devoir les Isoler générlque- ment , ainsi que l'ont fait Brlsson et des auteurs allemands. Il n'existe en Europe que trois espèces de barges, encore l'une d'elles n'a été découverte que depuis peu de temps. Les ornithologistes en comptent un plus grand nombre , parce qu'ils ont pris des variétés de saison pour des espèces, ces ois.eauj^ portant en été un plumage très-différent de celui qui 246 B A R les revêt en hiver; de plus ils ont donné des Chevaliers pour des hars;es : ce que je prouverai par la suite. Une observation qu'on n'a pas encore faite , et que je dois à M. Bâillon , consiste en ce que le mâle est constamment plus petit que la femelle ; ce qui n'a pas lieu chez les cheva- liers: c'est la seule différence qui distingue les sexes ; mais les femelles prennent plus tard leur livrée d'été ; en effet, celles qu'on prend en France, au passage du printemps, sont tou- jours moins rousses que les mâles. Les barges se plaisent à l'entour des marécages , des terres fangeuses, sur les grèves limoneuses de la mer; elles aiment la boue, y plongent continuellerhent leur long bec pour y chercher des vermisseaux et les petites plantes qu'elle con- tient ; et comme elles ne pourroient pas apercevoir leur proie dans la fange épaisse , la natm-e a donné à leur bec une sen- sibilité particulière , une faculté de goûter tout ce qu'il sa^isit. Les barges ont , pour ainsi dire , la langue au bout de leur bec ; des rameaux nerveux viennent s'y distribuer et y ap- porter le sentiment. On trouve dans leur gésier, du gravier et de petites pierres qui servent, comme dans les oiseaux galli- nacés, à la trituration de leurs alimens. Leur voix est remar- quable; elle est grélc et chevrotante comme le bêlement étouffé d'une chèvre, suivant Belon. Ce sont , au reste, des oiseaux timides et soupçonneux , qui ne se laissent point ap- procher, gui prennent rapidement la fuite au travers des ro- seaux dans les clarières des bois marécageux. Pendant le jour, les barges se tiennent tranquilles et cachées dans les herbes humides; elles ne peuvent pas supporter le grand jour, et ne sortent que dans le crépuscule du soir, ou vers l'aube mati- nale. On ne les rencontre qu'en bande , et seulement dans nos pays , en automne et au printemps ; car ce sont des oi- seaux (ic passage que les chaleurs de l'été chassent dans des contrées froides et humides, et que les rigueurs de l'hiver ra- mènent dans les régions tempérées. Tristes et mélan.^oliques, on ne voit jamais les barges se percher sur les arbres, se jouer dans la feuillée avec grâce comme les gais habitans des bo- cages ; leur vue est foible et basse ; elles patrouillent dans la fange avec leurs pattes longues comme des cchasses ; le moindre bruit les déconcerte , elles parlent avec des cris de frayeur , elles s'élèvent dans les airs , surtout pendant les nuits d'automne ; on les entend , au clair de la lune, s'abattre en troupes autour des froids marécages. Lorsqu'elles sont fati- guées, leur vol est plus lourd; mais elles courent avec vitesse comme des perdrix. Rarement elles séjournent long-temps dans le même lieu ; elles ne quittent pas le bord de la mer pour s'avancer dans l'intérieur des terres. Les barges sont des BAR 2^7 oiseaux de passage , en France, dans les mois de septembre et d'octobre; elles ne nichent pas chez nous. On en connoît trois espèces en Europe. Toutes ont une queue courte ; mais elles ne pourroient pas diriger leur vol, si leurs longues pattes, qu'elles étendent en arrière , ne leur en tenoient lieu. Tous ces oiseaux ont unplumagegrivelé et tacheté ;enhivervoientmieux pendantle crépuscule que dans le grand jour, et fuient la grande chaleur comme l'extrême froidure ; ils vivent sur les confins de la terre et de l'eau , sans appartenir en propre à Tune ou à l'autre; ils cherchent perpétuellement l'automne humide, le brouillard et les premiers froids ; les brumes les engraissent très-promptement. La Barge aboyeuse de Buffon, Scolopax ioiamis ^ Lath., est la Barge rousse À queue rayée, sous son plumage «Vhiver ou du jeune âge; et la barge aboyeuse de M. Cuvier (^Reg. anim.) est le même oiseau sous son habit d'été. La Barge blanchâtre, Scolopax canesceiis, Lath. , est une de ces larges qu'il faut voir en nature pour cer- tifier qu'elle fait partie de ce genre, et que .c'est une espèce particulière. Elle a, suivant Latham , la taille de la barge grise , mais le bec plus épais que celle-ci ; la tête , le cou et le dos variés de cendré et de blanc : la queue avec des lignes transversales couleur de cendre ; la gorge et la poitrine blanches , cette dernière avec quelques taches cendrées ; les pieds longs , grêles et gris. La B ARGE blanche. Les ornithologistes , ayant remarqué que le bec de cette barge est fléchi en haut comme celui de l'acoceZ/e, l'ont rangée dans ce dernier genre, et l'ont appelée /-^cMmrosùa alba (Linn. et Latham , gen. 72 , sp, 3.) ; mais elle n'a pas les pieds palmés comme Yaoorette , et Buffon l'a placée, avec rai- son, parmi les barges. Elle a la taille d'une barge rousse; son bec orangé est noir à l'extrémité; son pennage blanc est teint légèrement de jaune sur les ailes et la queue. Edwards pense que cet oiseau prend une livrée brune en été. Elle ha- bite la baie d'IIudson. • La Barge brune n'est point une véritable barge , mais c'est le Chevalier aux pieds verts sous son habit d'été. V. ce mot, La Barge de Cambridge, Scolopax Cantabrigiensis ^ Lath. M. Themminck rapporte cet oiseau à son chei>alier arlequin , la barge brune de Buff. Cependant il est beaucoup plus grand,^ puisque Latham lui donne une taille supérieure à celle de la grande barge rousse. Au reste , c'est tncore une de ces barges dont l'espèce ne me semble pas déterminée ; elle a la tête , le dessus du cou et le dos d'un brun cendré ; les petites cou- 3^8 BAR vcrtures des ailes brunes , bordées d\in blanc sale, et rayées àc noir erilravers; les pennes primaires noirâtres et blan- chàires à Tinlérieur; les secondaires barrées de brun sombre et de blanc ; celle dernière couleur prend une nuance s ;Ie sur le devant du cou et sur la poitrine , et est pure sur les parties postérieures ; la queue est rayée en travers de cendré et de njir; les pieds sont orangés. La Barge communk, Sœ/opav totanus, Lath. , qu'on a donnée jnsqî à p.esent pour une espèce distincte, est la GRANDE Barge rousse ou la Barge rousse à queue noire sous son babit d hiver. Il règne une telle confusion dans les synonymies et les des- criptions de L'ttham et de Gmclin, qu on éprouve beaucoup de difficulté pour reconnoitre les espèces; en effet, des va- riétés d'âge ou de s ùson sont données comme le type dugenre, et 1 oiseau, sous son piuinage d'été, est indiqué comme une vaneté; et il en est d'autres qui sont isolées spécifiquement y etfjui appTriiennent à des espèces déjà décrites. La oaRGE fkdo\ , Llmicnla /i'rioa , Vie ill. Srolopax fedoa^ L'^th pi. 1^7, des oiseux d Edwards, a plus de i6 pouces de longueur totale ; le bec long esant que l'eau , qu'il s'amalgame avec le mercure , etc. Son affinité pour l'oxygène est si grande, qu'exposé au con- tact de l'air , il s'y réduit en poudre immédiatement. V. la Chimie de Thenard. BAHYTE CARBONATÉE, CARBO^\vTE de baryte ou 2^8 B A B Protoxyde DEBARIU3I, Thenard; Baryte aérée, Spath pesant aéré, De Born ; Wiihenl^ ^Verner; Wilhérite, Brochant; BarotUe^ Kirwan). Cette substance, dont la pesanteur spécifique et la dureté sont à peu près les mêmes que dans la baryte sulfatée , en diffère par sa structure et par son infusibilité , indépendam- ment de sa composition. Elle est de plus soluble dans l'acide Jîitrique affoibli , en y formant d'abord un dépôt blanc. Elle a pour forme primitive un rhomboïde obtus (Haiiy); sa cassure transversale est écailleuse , et légèrement ondu- lée, avec un aspect un peu gras. Sa poussière, jetée sur un charbon ardent , devient luisante dans l'obscurité. On en connoît plusieurs variétés de formesdéterminables; mais elle se rencontre plus ordinairement sous celle de masses concrétionnées, oumamelonnées, à tissu fibreux, translucides et d'une couleur blonde , analogue à celle de la corne. M. Haiiy en décrit trois des premières, qui sont: i.° La baryte carhonalèe prîsmée ; prisme hexaèdre régulier, tcrminépardeuxpyramides droites, du mêmenombrede faces; 2.° La Lniyie carhonalèe annulaire ; le même prisme hexaè- dre , sans pyramides , dans lequel les arêtes , au contour de chaque base , sont remplacées chacune par une facette; 3." Enfin, le baryte carbonatée tiionmilaire , qui n'est qu'une modification de la précédente, et dans laquelle les deux bords horizontaux des facettes disposées en anneaux sont remplacés par de nouvelles facettes. La baryte carhonalèe d'y\ngleterre contient , suivant une analyse de M. Vauquelin : baryte, ']l^^S\ aci^lc carbonique, 22,5 ; et point d'eau. D'après l'analyse faite par feu Pelletier, d'une variété du même minéral , que M. Patrin croit être un fragment de celle «{u'il a rapportée de Sibérie , elle contiendroit : baryte , 62 ; iuide carbonique, 12 , et eau, 16. La baryte carbonatée a été trouvée d'abord en Angleterre , à yVnglesarck, près de Chorlet , dans le Lancashire , où elle occupe la partie supérieure d'un filon d'une montagne com- posée de couches de grès , de schiste argileux et de houille. Elle y est accompagnée de baryte sulfatée , de plomb sulfuré, de zinc oxydé et de zinc sulfuré. (Watt, Ann. de Ch. , t. 11, pag. 321. ) M. Patrin en a rapporté un échantillon de la mine d'or de Zmeof en Sibérie. On en a rencontré depuis dans le fer spathique de lamine de Stcinbaucr, près de Neuberg, dans la Haute-Slyrie; dans un filon de plomb sulfuré, h Sainl-Asaph, dans le pays de Galles. Elle existe également danslesveinesde plomb qui traversent la pierre calcaire slra- fjforme , reposant sur le grès rouge , à Abton dans le Cura- B A R 269 herland, et à Welhope, Arkendal et Dufton dans le comté de Durham, ainsi qu'à JVIerton Fell dans le Wcslmoreland, et à Snailback , dans le Sliropshlre (^Jameson'). On en in- dique aussi à Léogang , pays de Salzbourg. Le docteur Witliering est le premier qui ait fait connoître le minéral d'Anglesarck, et indiqué sa véritable nature; et c'est pour cette raison que le célèbre Werner l'a nommé Wilherit. Pris Intérieurement, le carbonate de baryte est un poison très-actif. Dans plusieurs districts de l'Angleterre, et notam- ment dans le Cumbcrland, on s'eiî sert pour déiruire les rais. La dissolution du muriate de baryte a été employée en mé- decine dans le scrophule. BARYTE SULFATÉE , Sulfate de baryte ou Proto SULFATEDEBARIUM , Thénard; anciennement nommé Gypse pesant^ et Spath séléniteux , par Romé-Delisle , vulgairement Spath pesant; Schwerspaht, Werner ; Barosélénile , KIrvan ; Barytite^ Delamétlierie. Le caractère essentiel de la baryte sulfatée, celui qui la disr tingue en particulier de la stronliane sulfatée , avec laquelle elle a des rapports si nombreux , est tiré de sa forme primi- tive qui est un prisme droit rhomboïdal , dont les pans font entre eux des angles de toi" 82' i3" et 78" 27 4.7". On l'ob- tient facilement des masses laminaires de cette substance. Le grand angle du prisme droit de la strontiane sulfatée est de io4"4-^' '1 ce qui donne Heu à des formes secondaires, dont les angles sont très-différens, malgré l'analogie qu'elles conservent avec celles de la baryte sulfatée. Sa pesanteur spécifique varie de 4,2984. à 4^4712; elle raye la chaux carbonatée , mais elle est rayée par la chaux fluatée : sa réfraction est double en regardant à travers d'une des bases et d'une face oblique à l'axe du prisme. Soumise à l'action du feu du chalumeau , elle s'y fond en un émail blanc , solide , mais qui tombe en poudre au bout de quelques heures. Réduite en poudre par la calcination et exposée à une vive lumière, elle devient phosphorique dans l'obscurité. V. plus bas baryte sulfatée radiée ou pierre de Bologne. Les couleurs de la baryte sulfatée sont peu variées; ses cristaux sont quelquefois limpides, etplus ordinairement blan- châtres et jaunâtres ou d'un gris- verdâtre et translucides ; les masses lamelleuses et les variétés crêtées , concrétion-* nées et compactes , sont blanchâtres , ou grises , ou jaunâtres, ou rougeâtres. On reconnoît communément ce minéral à sa grande pe- santeur, propriélé à laquelle il doif le nom de spath pesant 270 ' BAR qu'il porte dans la plupart des traités de minéralogie, mais qui ne suffit cependant pas seul pour le faire distinguer de la strontiane sulfatée, du srheelin ferruginé, de certaines va- riétés de plomb carbonate, etc. Suivant M, Chenevix, 100 parties de sulfate de baryle pur contiennent : baryte , 76; acide sulfurique, 24- Le docteur A'S'ithering a trouvé dans une variété de ce mi^ néral 67,2 de barvte, et 33,8 d'acide sulfurique , et I\ï. Kla- proth a retiré de la variété granulaire de Pegau, en Slyrie : 60 de baryte , 3o d'acide et 10 de silice, résultat très-voi- sin du précédent , surtout en faisant abstraction de la silice qui n'est pas esseniielle à la composition. La baryte sulfatée renferme quelquefois une petite quan- tité de strontiane. M. Klaproth en a trouvé environ un cen- tième dans la baryte sulfatée laminaire de Freyberg. Variétés de formes. La baryte sulfatée semble vouloir rivali- ser pour l'abondance des formes avec la cbaux carbonatée. Le nombre des formes cristallines connues de cette subs- tance, n'étoit que de treize à l'époque de la publication du Traité de Minéralogie de M. Haiiy ; il s'élève aujourd'hui à plus de soixante. La plus grande partie de ces nouvelles variétés vient d'y^u- vergne , et elles sont le résultat des recherches de MM. Ma- bruetDelaizer; elles ont cela de remarquable, qu'en général elles se présentent plus communément sous la forme de pris- mes, comme les cristaux de strontiane sulfatée, que sous celle de solides aplatis ou de tables , comme les variétés de baryte sulfatée provenant des mines de la Saxe , de celles du Hartz , etc. On en rencontre cependant aussi d'analogues à ces dernières dans le même pays. Le volume des cristaux de baryte sulfatée varie beaucoup. On en trouve en Angleterre dans les mines de plomb du Cumbcrland, de Durham et de Westmoreland, qui sont éga- lement remarquables par la netteté de leurs formes, leur belle transparence et leur grosseur; plusieurs d'entre eux ont jusqu'à six pouces de longueur, sur environ deux pouces d'épaisseur. Il en existe de très-beaux dans la superbe col- lection de M. le marquis de Drée. Les variétés déterminables que l'on rencontre le plus fré- quemment dans les cabinets, sont les suivantes : I. Barvte sulfatée /wpé'z/V/me, vnX^sàTenxcnX spath pesant en table; prisme rectangulaire très-aplati , déprimé , dont les pans latéraux sont remplacés par des biseaux. On Ta comparée aussi quelquefois à un octaèdre rectan- gulaire , dont les deux sommets auroient été tronqués paral- lèlement à la base. BAR ,7, 2. Baryte sulfatée epointèe; la variété précédente, dont les angles solides sont tronqués. 3. Baryte sulfatée «/JOyoAawe; le prisme droit rhomboïdal de la forme primitive , avec des facettes triangulaires à la place des angles solides obtus. 4. Baryte sulfatée rétrécie; la forme primitive augmentée de deux facettes verticales qui remplacent les deux arêtes longitudinales du prisme les plus voisines. 5. Baryte sulfatée raccourcie; dans celle-ci ce sont les arêtes les plus éloignées qui sont remplacées par des facettes ver- ticales. 6. Baryte sulfatée binaire; octaèdre cunéiforme très- allongé. La baryte sulfatée /?nmiV/W s'y rencontre également , mais plus rarement que les précédentes. Les cristaux et la variété laminaire appartiennent au Spath pesant commun des minéralogistes étrangers; Geradschaaliger Schwerspath^ spath pesant testacé , à lames droites , Wer- ner ; Gemeiner Baryt , Karsten ; Barosélénite feuilletée de Kirwan. Les autres variétés de baryte sulfatée non déterminables géométriquement , sont : 1. Baryte sulfatée crêtèe^ que l'on a nommée aussi spath sé- lèniteux lenticulaire ^ ou en crêtes de coq {Krummschaaliger sch(verspath , W.) ; c'est une des plus communes : elle est com- posée de cristaux déformés ou de lames arrondies , placées de champ, et qui forment des masses quelquefois assez con- sidérables , dont la couleur varie, du blanc à l'incarnat, au rouge et au brun ; quelquefois cette dernière couleur n'est que superficielle. 2. Baryte sulfatée bacillaire ( Slangenspath , W. ) ; en prismes arrondis, d'un blanc-nacré ou jaunâtre, et sillonnés dans le sens de leur longueur par des stries ou des canne- lures plus ou moins profondes. Cette variété , qui est rare , se trouve en Saxe , près de Freyberg , dans la mine de Lorenzgegautrum , et en Angle- terre , dans le Derbyshire. On l'a souvent confondue avec le plomb carbonate bacillaire ; mais elle est sensiblement plus dure , insoluble dans l'acide nitrique , et ne noircit pas à l'approclie d'un sulfure aikalin. V. Plomb carbonate. 3. Baryte sulfatée radiée ou pierre de Bologne , Bologneser spath , VV'^erner. Cette pierre jouissoit autrefois d'une grande célébrité, à cause de la propriété qu'elle a de paroître lumineuse dans les ténèbres, après avoir été calcinée : propriété qui lai est com- 272 B 7V R mune avec beaucoup d' autres substances minérales , maïs qu'on croyoit alors lui être particulière. On trouve cette pierre en petits rognons ovoïdes, dans les coucbes d'argile et «le marne du monte Paiemo, à une lieue de Bologne. Ils sont ordinairement couverts d'une croûte grise et argileuse ; mais l'intérieur est vitreux , et communément il offre des stries qui vont du centre à la circonférence , comme on l'observe dans les pyrites des couches de craie, et, en général , dans les autres minéraux cristallisés sous une forme globuleuse. La même montagne et les collines voisines contiennent d'autres rognons qui sont de nature gypseuse , et dont on fait du plâtre. Yoici comment on raconte la découverte de sa phospho- rescence. Vers le commencement du siècle dernier (en i63a) un cordonnier de Eologne , nommé \incent Carraciolo , quisoupçonnoit, d'après la grande pesanleuret Téclat de cette pierre, qu'elle contenoit de l'argent, la soumit à l'épreuve du îcu ; mais, au lieu du brillant métallique qu'il cbercboit, il n'obtint qu'une lueur rougeâtre , que la pierre calcinée ré- pandoit dans les ténèbres. Il en fut moins réservé à publier le résultat de son expérience , que les physiciens s'empressè- r.nt de répéter. Quand le célèbre minéralogiste Ferber se trouvoit à Bo- logne , en 177I1 un particulier avoit imaginé de pulvériser cette pierre et d'en faire, avec du mucilage de gomme adra- ganle, une pâte dont il formoit des étoiles. Il les faisoit en- suite calciner , et ces étoiles , qui étoient lumineuses dans l'obscurité , étoient regardées comme de petites mei-veillcs. L'on a donne à cette préparation le nom de phosphore de Bologne. La pierre de Bologne calcinée , conserve , dit-on , pen- dant des années entières, la propriété de devenir lumineuse; il suffit, pour cela , de la présenter un instant au soleil. Mais si l'on répète cette opération trop souvent , le même effet n'a plus lieu, pour lui rendre celte propriété , il faut la faire cal- ciner de nouveau. 4.. Baryte sulfatée concrètionnêe-fibreiise { Fasriger Schwer~ spath^^W.^\ en masses arrondies, tuberculeuses et com- posées de mamelons, à tissu fibreux et radié, dont la couleur varie du blanc jaunâtre au roussâlre et au brun : se trouve à Qiaud-Fontaine , près de Lullich , pays de Liège ; et à Neu-Leinengen , dans le Palatinat. 5. Baryte sulfatée lamellaire ; en petites lames droites for- mant, par leur assemblage, des masses dont la cassure c;:t analogue à celle des marbres primitifs. C'est à cette apparence , jointe à sa grande pesanlcur et à BAR 273 ises rapports avec les substances métalliques dans le sein de la terre , qu'elle a du le nom de viamior metallkum , quilui a été donne par Cronstedt et par \ allerius. 6. Barvle syAid^Xéç. granulaire {Komigcr Srhwerspath ^ W.); en masses blanchâtres composc^'S de grains plus ou moins fins, ressemblant à certains grès et faciles à séparer, fria- bles. Elle est en lits , avec la galène , la blende , la pyrite de fer et de cuivre, à Pégau en Styrie, et au liarlz ; avec la galène , à Pesey en Savoie, et en Sibérie. Celle de Pégau contient dix cenlièmes de silice. 7. Baryte sulfatée compacte (^Bi masses de La- salle (\\n reposent immédiatement sur des couches de houille, qui n'en ont pas élé le moins du monde altérées ; etles schistes ferrugineux n'ont point changé de couleur. Quand le basalte repose sur un banc de pierre calcaire , ou qu'il en est recouvert, ces deux substances adhèrent for- tement l'une à l'autre; mais la pierre calcaire est dans son état naturel et. sans la moindre altération , tandis que celle qui se trouve en co.itact avec la lave , est toujours calcinée , et dans un état pulvérulent. Enfin , l'on trouve dans l'inté- rieur même du ba^nl'e , des corps combustibles ou calcl- nables , comme des rognons de houille , des coquilles , etc. qui n'offrent aucun indice de l'action du calorique : donc le basalte n'est pas une lave. Les volcanisles , de leur côté , disent que le bisalte se trou- vant toujours au pied des volcans , soit éteints , soit en activité , et jamais ailleurs que dans les contrées volcanisees, il est plus que probable que c est de ces volcans mêmes qu il lire $0» origine, lis ajoutent que le basalte offre des accideo& B A S 585 qiiï éê rencotllreftt fréquemment dans les matières volca- niques , généralement reconnues pour telles , et qu'on n'a point encore rencontrées dans des matières qui soient in- contestablement formées par la voie humide. Ou voit , par exemple , du basalte qui , de l'aveu même des ncplunicns ^ offre dans son intérieur des alvéoles , ou sphériques , ou ovoïdes, parfaitement semblables aux soufflures de la lave : et l'on ne connoit ni trapp , ni cornéenne des montagne» primitives , qui présente rien de semblable. Le basalte couiio^nv des globules calcaires , des globules de zéolite rayonnante, desgeodesde calcédoine, toutes matières qui se trouvent bien fréquemment dans les produits volca- niques, et dont on n'a point d exemple dans les roches pri- mitives , ni dans aucunes autres couches secondaires que dans les basaltes , qui ont d'ailleurs une ressemblance parfaite avec les laves compactes. Les j;^/^^//^^ font observer encore qu'iln'estpas rare de voir des laves poreuses , et même des tufs, des pouzzolanes, des pierres ponces, etc., affecter une forme prismatique sem- blable à celle du basalte ; tandis qu'aucune autre pierre , soit primitive , soit secondaire , ne se présente sous cette forme, qui paroît être spécialement affectée aux matières volca- niques. Ils disent enfin que , d'après les observations de Dolomieu , l'on volt des colonnes de basalte qui , suivant son expression , forment une ceinture tout autour de l'Etna , jusqu'à la hau- teur de deux ou trois cents toises au-dessus du niveau de la mer, et que ce basalte ofù'e absolument les mêmes variétés qne les laves poreuses ; ce qui ne laisse aucun doute sur l'idenlllé de leur origine. Tout semble donc se réunir pour prouver que le basalte est un produit des volcans. On poarrolt ajouter encore une autre considération , qui seroit, ce me semble , d'un grand poids. On pourrolt dire que plusieurs naturalistes ont donné des explications plus ou moins satisfaisantes de la formation des autres couches se- condaires : ils ont dit, par exemple, que les couches calcaires étoienl formées de débris d'animaux marins ; que les couches de grès provenolent àudetiitus des montagnes de granité; que les couches de glaise étolent dues à la décomposition des schistes argileux , etc. ; mais aucun neptiinien ^ à ma connoissance , n'a tenté d'expliquer la formation des couches basaltiques, et n'a pu nous apprendre d'où la nature avolt tiré les matériaux dont elle a construit ces amas prodigieux de basalte qui couvrent les côtes d'Ecosse, les îles Hébrides et tout le nord de l'Ir- lande, jusqu'à six ou sept lieues dans l'Intérieiir des terres^ s\xr une épaisseur de plusieurs centaines de pieds. a86 B A S Il faut remarquer que ces amas de hasalles reposent sur la pierre calcaire coquillère, et qu'ils sont, par conséquent, d'une formation récente. 11 faut remarquer aussi que quelques-unes des couclies qui forment ces énormes entassemens, ont jusqu'à cinquante pieds d'épaisseur, et que la matière dont elles sont composées est si parfaitement homogène , qu'elle est toute cristallisée en colonnes de cinquante pieds de hauteur, de la plus admirable régularité. Il faut donc que ce vaste dépôt ait été fait, pour ainsi dire , au même instant ; de sorte qu'à moins de supposer qu'il est le produit d'une opération de la nature, fort semblable à une éruption volcanique, il seroil impossible de lui supposer uue origine vraisemblable; aucune analogie, au moins, ne pourrolt en faire soupçonner quelque autre. D'après ces diverses considérations et beaucoup d'autres , qui peuvent servir de fondement aux deux opinions des nep~ iuniens et des volrunistes , il me semble qu'il est facile de les concilier, ou plutôt de les réunir et de les fondre en une seule et même opinion , en disant que la matière des basaltes a été véritablement fournie par des volcans, mais par des volcans sous -marins^ dont les éjections élolent de la même nature que celles qui produisent les courans de lave àas vo/rans déruwrris; mais leurs molécules n'avoient point entre elles la cohérence des matières en fusion, de sorte «[u'elles ont pu se délayer dans les eaux de la mer, qui les ont déposées par couches ré- gulières, comme les matières calcaires. Cette opinion doit paroître d'autant moins extraordinaire, qu'aujourd'hui même il arrive aux volcans de vomir, au Heu de laves, des torrens de matière fangeuse capables d'ense- velir des villes entières; et l'on connoit une espèce particu- lière de volcans qui n'ont jamais que des éruptions de celle nature. F. Volc.\>s vaseux. D'ailleurs comme il est prouvé, par l'observation, que plus la lave est en contact avec l'atmosphère, et plus sa fusion est complète, il est permis de conclure, par la raison contraire, que le défaut total de ce contact empêche complètement la matière de la lave do passer à l'état de fusion , et laisse ses molécules dans un état d'incohérence qui les rend miscibles à leau. D'après les descriptions des chaussées basaltiques données par les neptuniens eux-mêmes , on voit que le basalte passe insensiblement à l'état de lave poreuse , puisque celui qui forme les parties supérieures de la chaussée , présente des alvéoles dans sa contexture intérieure , tandis que celui des assises inférieures est parfaitement compacte. Cette circons- tance paroil indiquer qu'il est le produit d'une éruption qui B A S :»87 a eu lieu dans le temps où la mer se trouvoit au niveau de la source même d'où émanoit la matière du basaJle^ qui , par u;i léger contact avec Tatmosphère, commençoit à se modifier en lave poreuse. Les mêmes observateurs disent qu'entre les couches ou assises composées de prismes basaltiques réguliers, on voit des couches de matières ocracées, et des couches qui contiennent des matières terreuses en désordre; d'autres enfin qui sont formées de hasaJte^ mais dont les prismes sont beaucoup plus minces et diversement inclinés. Voici comment on pourroil , ce me semble, rendre compte de ces faits, qui dépendent de l'état où se trouvoient et la mer et le volcan , dans l'instant de la formation de ces différentes couches. On sait que les matières que vomissent les volcans ne sont pas toujours les mêmes, et qu'elles varient suivant les phases de chaque éruption. Avant la sortie de la lave , le volcan vomit , pendant plusieurs jours, d'épais torrens d'une fumée noire , chargée d'une prodigieuse quantité de sable ferru- gineux. Dans les éruptions sous-marines^ ces matières ferrugineuses, entraînées par leur poids, se sont précipitées les premières , et ont formé ces couches ocracées qui servent de lit aus couches basaltiques, lesquelles sont le produit de l'éruption proprement dite, qui, dans les volcans découverts y forme les coulées de lave. A l'égard des couches désordonnées de matières terreuses, mêlées de fragmens de basalte ^ pour en concevoir l'origine , on peut se représenter un cône volcanique qu'une éruption sous-marine élève subitement à la surface de la mer, comme nous en avons vu de nos jours (et il ne faut pas croire que ces îles volcaniques soient le fond même de la mer qui a été sou- levé -, ce n'est autre chose qu'un amas de matières sableuses vomies par le volcan ; ces îles se forment de la même façon qu'une taupinière ). Cette bouche volcanique vomira de la lave; mais celle-ci, se trouvant bientôt en contact avec l'eau, se figera et formera un bourrelet que son poids entraînera au fond de la mer. A ce bourrelet en succédera un autre qui éprouvera le même sort ; et enfin le cône lui-même, entière- ment formé de sables volcaniques, ne tardera pas à céder à l'impétuosité des flots : dès la première tempête , il sera ren- versé , culbuté ( comme nous avons vu disparoître plusieurs îles pareilles ), et ses débris terreux , confondus avec les frag- mens de laves, formeront les couches dont il s'agit. Dès ce moment, le volcan , parla destruction de son cône, n'ayant plus de communication directe avec l'atmosphère , YtàQy'itni volcan sous-marin ; et l'éruption suivante, qui peut a88 BAS «e trouver moins féconde en m.ilières sableuses que ta précé- dente, ne formera point un cône qui s'élève jusqu'à la surface des eaux; la matière basaltique se d ^posera sur les débris de l'éruption précédente , et pourra former une couciie régu- lière, dont la cristallisation paisible produira les prismes que nous admirons. Quant aux courbes de basalte formées de prismes beaucoup plus minces et diversement inclinés, il est probable que leur désordre provient uniquement de ce que la cristallisation de ces basaltes s'est opérée dans le temps des grandes marées , où les eaux de l'Océan , remuées avec violence jusque dans les plus grandes profondeurs, ont donné à cette masse, encore mal consolidée , des secousses qui en ont troublé la cristal- lisation. Ecoutons maintenant le célèbre professeur Pictet, dans la belle description qu'il nous donne de la Chaussée ou Paoé des Géans^ dans une de ses lettres si intéressantes et si instruc- tives, qui contiennent la relation de son voyage dans les trois royaumes britanniques. Celle-ci est datée de Dublin , le 28 juillet 180 1. {Bibliot. bril. n.» 14.4.) Chaussée des Géans., sur la cote septentrionale d'Irlande. Pour aller de Port-Rusb an Pa^é des GéanSy on cbemine, eii général, parallèlement à la côte , c'est-à-dire, de l'ouest à l'est. On traverse toujours un sol basaltique , mais qui cepen- dant repose , dans la première partie de l'espace qu'on par- court , sur des coucbes de pierre calcaire très-blanche Ces couches plongent vers le sud. . . . Pictet observe que, chemin faisant, on voit à droite de la route un sommet basaliù/ue , composé de colonnes verti- cales. Plus loin , au village de Bushmills , on passe un pont de pierre , dont l'une des culées repose sur une rangée de piliers iiasaltiques. A un mille au-delà de Bushmills, on trouve un hameau où l'on prend des guides. Arrivés, après quelques minutes de chemin, au bord d'une falaise assez élevée , nous descendons vers la mer par un chemin qui coupe en pente douce l'escarpement que nous avons à droite. Ce chemin nous mène à l'entrée du fameux Pavé des Géans , Giant's Causeivay. C'est une sorte de promontoire, ou plutôt de jetée, qui descend vers la mer en pente douce , et se termine par une p >inte sar laquelle les vagues venoient écumer avec violence. jCvtte jetée formt la corne occidentale d'une baie en forme BAS 89 àe croissant, ceinte d'une côte élevée et abrupte, doçt l'en- semble offre les plus beaux phénomènes hasalli(fues. On ne voit de toutes paris que colonnes groupées et tou- jours verticales^ sauf une seule exception, dont je parlerai tout à l'heure. Les guides ont donné à ces groupes des noms relatifs à des objets connus , dont ils offrent de loin l'ap'pa- rence : ainsi, Tun qu'on voit vers le fond de la baie, se nomme V Orgue ; un autre, le Métier du Tisserand^ etc. La Chaussée des Géans est elle-même un de ces groupes, assez enfoncé au-dessous des autres pour amener près du niveau de la mer les extrémités supérieures de tous les prismes dont il est composé ; tandis qu'on n'aperçoit des autres groupes que leurs faces latérales. L'ensemble des sections horizontales des milliers de prismes qui composent cette chaussée, lui donne de loin l'apparence d'un pavé de pierres polygones. De plus près , ces sections ne sont p|us au même niveau ; et en parcourant la chaussée , on monte et descend continuellement comme des marches d'escalier. Tous les prismes dont cette jetée naturelle est composée, sont en contact à peu près parfait les uns avec les autres , sans substance intermédiaire , à la différence du faisceau basaltique de Dumbar , dont les intervalles sont remplis d'uMe sorte de jaspe grossier. Ils diffèrent peu en grosseur, et leur diamètre moyen est de douze à quinze pouces. Le nombre de leurs faces n'est pas uniforme : j'en ai vu de quatre et de huit; mais la iiès-grande pluralité des sections offre des hexagones. On sait que les prismes basaltiifues sont ordinairement composés d'assises à peu près égales , superposées les unes aux autres , avec un joint intermédiaire, dans lequel la con- tinuité du prisme est décidément interrompue. Quand on sépare ces assises , on trouve que leur articulation présente presque toujours une face convexe, et l'autre concave. Il ne m'a pas paru que la convexité fût plus fréquemment en des- sous qu en dessus ; mais j'ai fait sur la structure de ces, prismes deux observations qui me semblent avoir échappé aux auteurs qui ont écrit sur ce sujet. L'une est que , dans les faisceaux prismatiques partiels dont l'ensemble de la chaussée est com- posé, quand le faisceau offre à l'extérieur une certaine ré- gularité, les assises qui composent des prismes contigus ont la même hauteur ; en sor.te que les joints se correspondent exactement d'un prisme à l'autre. Le second fait m'a paru plus singulier. . . .Non-seulement la section d'une assise présente ou une convexité , ou une concavité ; mais tous ses angles se relè\>ent en pointe pour emhrasicx LU. 19 290 ^ A S les angles de l'assise sumintc, qui est convenablement entaîllaiion des prismes , qui ont plus de quarante-huit pieds de hauteur^ et sont placés verticalement comme des tuyaux d'orgue. Cette magnifique colonnade est recouverte par un courant de lave compacte de plus de cinquante pieds d'épaisseur, composé d'innombrables petits prismes qui di- vergent dans toutes les directions. Elle repose surun courant de neuf pieds d'épaisseur , de laoe graveleuse noire , dont la pâte est un mélange de diverses autres laves divisées en petits fragmens irrégidiers , et qui ont été réunies par un ciment naturel composé de terre calcaire , de zéolite et de substance cal- cédonieuse. «Enfin , ajoute Faujas, tout me porte à consi- dérer ce courant comme le résultat d'une éruption volcanique , dans laquelle l'eau, entrant en concours avec le feu, a empâté toutes ces matières ; une partie de ce courant de lave est soiis les eaux de la mer. » On voit que les observations du célèbre Faujas tendent à confirmer l'explication que j'ai donnée ci-dessus de la for- mation des couches alternativement régulières et confuses des pro- duits volcaniques sous-marins. A l'égard de la couche graveleuse formée de débris agglutinés , qui rappelle si bien la des- truction du cône dont j'ai parlé , et que Faujas nomme un courant de lave., j'observerai qu'il n'est guère possible d'ad- mettre que la lave forme des courans au fond de la mer. On sait trop bien qu'aussitôt qu'elle se trouve en contact avec l'eau, elle se fige , et forme , au bord de la mer, des promon- toires élevées , et coupés d'une manier^ abrupte du côté des flots , ainsi qu'on l'observe dans les éruplionsles plus récentes du Vésuve et de l'Etna. Si l'on supposoit que les éjections volcaniquessous-niarines sont composées de matières dans un état de fusion ignée, elles ne pourroient former qu'un mamelon autour de la bouche qui les vomirolt, et jamais un courant de la moindre étendue. ]\Iais toutes CCS idées de fournaises sous-marines, et de torrens embrasés au fond des eaux, me paroissent peu conformes à ce qui se passe en effet dans la nature ; et l'on peut voir dans les articles Lave et Volcan , les raisons que je donne pour écarter cette ancienne opinion, et pour établir que les éjections volcaniques ne sont que le résultat de la circulation de divers fluides gazeux qui s'échappent à travers les inters- tices des roches schisteuses primitives , et qui , par leur con- tact avec l'eau de la mer ou avec les vapeurs de l'atmo- sphère , prennent une forme terreuse. Les émanations sous-marines demeurent dans l'étalterreux, tt leurs molécules uacquièreut d'adhcrence cuire elle» BAS 297 qu'avec le temps, et par le jeu des affinités qui en opèrent la aistalUsation plus ou moins régulière ou confuse , suivant les circonslances. H en est tout autrement à l'égard des émanations des volcans découverts ; leur combinaison subite avec l'oxygène de l'atmosphère occasione un dég.tgement de calorique qui opère la. fusion plus ou moins complète de ces mêmes molé- cules terreuses , et qui forme la /m-e proprement dite. Elle a souvent, avec le ha salle ^ une très-grande ressem- blance; et, en effet , elle est composée des mêmes élémens: ces deux substances ne diffèrent donc que par le mode de leur consolidation. On pourroit dire que le basalle est à la lave , ce qu'est le cristal de roche à un verre volcanique par- faitement limpide. Crislallisation du Basalte. — Les formes que présente le ba- salte prismatique portent un caractère de régularité si frappant, que les hommes qui ont le mieux connu la marche de la nature n'ont pas hésité de les regarder comme le ré- sultat d'une cristallisation proprement dite. 11 y a plus : ils ont décoré du nom de basaltes ou de cristaux, basaltiques ., les substances minérales dont la forme est ordinairement pris- matique. C'est ainsi que Linna'us , Cronsled, Wallerius, De Born , Kirwan , etc., donnent le nom de basalte au schorl blanc , au schorl rouge , au schorl violet , au schorl noir, à la mâcle, à lapierre-dc-croix, à la tourmaline, etc. , auxquels personne, même aujourd'hui, n'ose dénier la qualité de cristaux , quoique la plupart se présenlenlbien rarement sous des formes aussi pures , aussi décidées que les colonnes basaltiques. Romé-Delisle lui même , cédant à la voix de la nature et à la force de l'évidence , avoit admis au nombre des cristaux les grands prismes de basalte., dans son Essai de Cristallographie; mais malheureusement son système se trouvant dérangé par les anomalies que les formes de ces basaltes lui sembloient présenter, il imagina un mode d'agrégation mitoyen entre \ agglomération confuse et la cristallisation proprement dite ; et il nous apprit que les formes prismatiques du basalte., ses faces si planes , ses arêtes si vives , prolongées sans défaut sur une longueur de cinquante pieds ; ces milliers de colonnes d'un volume égal , et dont l'immense majorité présente le même nombre de faces ; il nous apprit, dis-je, que tout cela étoit l'effet d'un retrait régulier. Mais comme les formes polygones que prennent les parties d'un métal fondu , en se refroidissant , sont aussi un retrait , c'est-à-dire , un rapprochement plus ou moins régulier de ses molécules , et que cette opération de la nature est décorée 298 B A S incontestablement du nom de cristalUsation , on voit que cette distlnclion n'est qu'un jou de mots imaginé pour sauver l'hon- neur de la cristallographie, Dolomieu , qui a tant vu et si bien vu , comme le dit un auteur modepie , et qui a surtout l>eanroup vu de /yoW/^ , fait , à cet égard , des observai ions importantes. I.es laves|, dif-il , ( et il comprend sous ce nom les basaltes ) , les laves ont trop souvent des Jormes régulières , pour (pi'on puisse rc- gard.M- If^in's confiJ^arations comme des accidens particuliers dus au hasard. Un effet aussi souvent répété doit avoir ses causes; mais, puisqu'il ne se rencontre pas dans toutes les lavs, il dépend de circonstances particulières, beaucoup plus fréquentes dans les premiers âges de notre globe que dans les temps présens. ( I/rs Ponces, p. 4-44-) On voit qu» Dolomieu avoit très-bien observé la régularité habituelle de ces formes basaltiques ; aussi , pour écarter l'idée de ce prétendu n'trait , et nous ramener à des opinions plus justes , il ajoute : Il est des circonstances où ce retrait produit de^ roi-ps prisnuit'jjues rê^diers , qui ont, par leur forme , un si gruàd rapport a^^ec celles que donne la cristallisation^ que l'on a appliqué l'épithète de cristallisées à ces laves prismatiques. ( ùid. p. 445. ) Lui-même ne leur a jamais donné d'autre nom , et il rap- porte une multitude de faits qui justifient pteinement celte dénomination. Il suffiroit de citer ce qu'il dit des basaltes d'une couleur blanchâtre , qui se trouvent dans l'île Ponce , pour voie clai- rement qu'il s'agit d'une cristallisation proprement dite. ( Il désigne toujours la matière par le mot de laoe , et la forme cristalline par le mot de basalte.) Cette lave , dit-il , très- commune dans toutes les parties de l'île Ponce , y est pres- que toujours cristallisée en prismes; ces prismes , très-réguliers , sont d'ailleurs des miniatures , si on les compare avec les grands basaltes des laves noires. Ils n'ont jamais plus de deux ou trois pouces de grosseur Ces prismes ont la propriété de se rompre obliquement Cetie direction de la cassure est souvent indiquée par des lignes Iransoersales.... La forme la plus commune de ces prismes est la penta~ gone, ensuite la carrée ; on en trouve plus de cent de la pre- mière forme , et trente de quadrilatères , sur un d'une autre espèce. {Iles Ponces, p. 96.) Il me semble que ces prismes pentagones ou quadrilatères très-régidiers , et dont la cassure oblique est indiquée par des lignes sensibles, ne s'accordent nullement avec l'idée d'un retrait, et que la cristallisation s^ montre d'une manière évi- dente. BAS 299 Si j'osois proposer mon opinion sur la cause de ces formes , tantôt pentagones et tantôt quadrilatères, je remarquerois d'abord que Dolomieu , en parlant de ces basaltes^ a dit (Jbid. p. 90) que leur pâte est de la même nature qu'une roche qui est intermédiaire entre le granité et le porphyre ; elle contient,, par conséquent , beaucoup de quarz et de feldspath ; et je serois porté à penser que , dans les parties du basalte où la matière du feld-spaih s'est trouvée dominante , soit par sa quantité , soit par son activité , elle a imprimé au basalte la forme qui lui est propre , c'est-à-dire , celle d'un prisme tétraèdre rhomboidal. C'est ce qui est arrivé de la manière la plus marquée aux />i<^/5a/to porphyriques du Tyrol , dont Ferber nous a donné la description. (^Lett. xxvi , p. 4.88.) « .En général , dit-il , la ressemblance de ces espèces de porphyre avec les différentes laves du Vésuve , etc. , est si grande , que l'œil le plus habile ne sauroit les distinguer; et je n'hésite plus d'avancer que les montagnes de porphyre qui sont derrière Neumark, sont de vraies laves.... Toutes ces montagnes de porphyre sont composées de colonnes qiiadran- gulaires , pour la plupart rhombdidales.... Ce porphyre a donc la qualité d'adopter cette figure..., comme différentes laves ont la propriété de se cristalliser en colonnes de basalte.... Ce porphyre s'est partout séparé en grandes ou petites colonnes généralement quadrangulaires , à sommet tronqué et uni ; les faces qui touchent d'autres colonnes sont lisses; leur figure , enfin , est si régulière et si exacte , que personne ne sauroit la regarder comme accidentelle; il faut nécessairement com-enir que ces colonnes sont dues à une cristallisation. Les angles dos som- mets tronqués sont pour la plupart inclinés , et le diamètre des colonnes est communément rhomboïdal. » Or, comme cette forme est précisément celle qui est propre au feldspath , on ne sauroit douter qu'elle ne soit due à sa prépondérance dans la pâte du porphyre. Quand, au contraire, c'est le quarz qrd s'est trouvé la matière dominante , il a communiqué au basalte la forme d'un prisme hexaèdre, comme on le voit dans la Chaussée des Géans; et si ces prismes n'ont pas la pyramide du cristal de roche , c'est que la matière quarzeuse s'est trouvée inti- mement combinée , soit avec l'alumine , soit peut-être avec la glucine ; d'où a résulté une forme parfaitement semblable à celle des aigues-marines, c'est-à-dire, un prisme droit hexaè- dre , tronqué net , et souvent divisé dans sa longueur par des sections transversales , quelquefois articulées. J'observerai qu'il y a des substances terreuses où la ma- tière quarzeuse est prédominante , et qui prennent constam- 3oo BAS incnt la forme de prismes hoxnèdros semblables à ceux du basalte. On voit dans plusieurs cabinets, notamment dans celui de Lelièvre , membre du conseil des mines, de petits groupes de cristaux hexaèdres parfaitement prononcés, qui se sont formés au fond des pots de verrerie qu on laisse re- froidir lentement. Ils sont d'un émail blanchâtre et opaque; el comme ils sont beaucoup moins fusibles que le verre même qui les contient , on peut les en retirer en le faisant fondre de nouveau, et on les obtient parfaitement conservés. J'ai vu, dans la collection de Dolomieu, une plaque d'é- mail antique , d'une couleur rouge , dont la surface offre , dans toute son étendue , des formes hexagones qui repré- sentent en miniature la section horizontale d'une chaussée basaltique : Dolomieu disoit (en souriant) que c'étoit l'effet d'un retrait régulier. Quand enfin la matière quarzeuse et la matière du feld- spath se sont trouvées à peu près en même proportion de puissance , il est arrivé dans les formes cristallines qui ont résulté de leur combinaison , une modification semblable à celle qu'opère le mélange des liqueurs séminales dans les ani- maux , et du pollen des étamines dans les végétaux ; il en est provenu: des êtres mi-paiiis ^ qui tiennent de la conformation des êtres différcns auxquels ils doivent leur existerfte. Et puisqu'il y a des mulels dans le règne animal , et des hybrides dans l'empire de Flore, la supposition que je fais, bien loin d'être contraire aux lois de la nature , en est bien plutôt une suite nécessaire. Quant au mécanisnie de la cristallisation du basalte., la di- rection que ses prismes affectent suivant les circonstances , peut nous fournir quelques lumières à cet égard. Dolomieu a remarqué que, dans l'île Ponce , les basaltes des grandes chaussées sont, en général, dans une situation verticale ; mais que sur les pentes des montagnes , ils sont dans une situation Inclinée ; et (jue les petits basaltes si réguliè- rement cristallisés , qu'il a décrits , sont empilés horizontale- ment comme les bûches dans un chantier , et forment des espèces de murs dont l'épaisseur résulte de la longueur de ces petits prismes. Il a vu de semblables murs sur le mont Somma, près du \ésuve ; et il a observé une disposition toute pareille dans les petits basaltes qui remplissent les fentes des tufs vol- caniques de Palagonia en Sicile; d'où il conclut, avec beati- coup de vraisemblance, que les espèces de murs formés de petits basaltes, avolent été également enfermés dans les fis- sures de quelques tufs ou autres matières que le temps a dé- truits. Le professeur Pictet et le docteur Rlchardson ont pareil- BAS 3oi lement observé que les prismes qui remplissent les gaw ou fentes verlicales des chaussées d'Irlande , sont dans une situa- tion horizontale , quoique les prismes qui forment les parois de la fonte soient verticaux. Il sembleroit donc , d'après ces observations , que la cris- tallisation des basaltes s'est opérée par l'effet des attractions €t des répulsions, dont le jeu s'exécutoit toujours dans le sens où la masse totale avoit le plus d'étendue. Quand cette masse, à demi-fluide , se trouvoit déposée sur un plan à peu près horizontal , les affinités et les répulsions agissoient parallèle- ment à Thorizon ; et les molécules , en s'agglomérant à droite et à gauche autour des foyers d'activité , dont la série formoit l'axe de chaque prisme , laissoient par leur rapprochement le vide qui fait aujourd'hui la séparation verticale de ces prismes. C'est sans doute dans ce sens qu'on a entendu le mot de re- trait; mais on voit bien que son mécanisme est précisément le même que celui de la cristallisation. Quand, au contraire, la matière basaltique s'est trouvée encaissée verticalement dans une fissure, le jeu des affinités et des répulsions sexerçoit dans le sens vertical, et opéroit la division horizontale des prismes. Quand la masse étoit étendue sur le penchant d'une mon- tagne , les prismes se formoient dans une situation inclinée , communément à angles droits avec le sol qui leur servoit de support. ( L'on peut faire la même observation sur diverses substances qui cristallisent en prismes parallèles , comme l'amiante , le gypse soyeux , etc. , dont les petits prismes sont constannnent dans une' direction perpendiculaire, relative- ment aux parois de la fissure qui les contient , quelle que soit sa situation.) Quand , enfin , la masse basaltique se trouvoit réunie dans un espace très-borné de toutes parts , alors les foyers d'at- traction agissoient en tous sens, et rassembloient autour d'eux les molécules sous une forme sphérique. C'est ce qu'on re- marque dans beaucoup de masses de basalte, et notamment dans le monticule sur lequel est bâti le château d'Oban en Ecosse, qui, suivant l'observation deFaujas, est entièrement formé de basalte en petites boules. Cette cristallisation globuleuse a quelquefois lieu , même dans les prismes ; c'est ce qui produit les articulations, qui ne sont autre chose qu'une portion du globule entier , qui est noyé dans le prisme. C'est ce qu'on observe , d'une manière évidente, dans les aigues-marines, où c'est toujours la matière la plus limpide , la plus homogène , qui forme l'articulation ; et l'on peut parvenir , avec un peu d'attention , à dégager le globule entier. 3oa BAS Les basaltes qui se d(?composent, présentent également dans leur intérieur des masses Sphériqucs , qu'on a regardées comme un produit immédiat de la décomposition ; mais elle n'a servi qu'à mettre en évidence ces boules qui existoient déjà toutes formées dans l'intérieur du prisme : et si elles ne cèdent pas aussi facilement à la décomposition que la matière qui les environne , c'est qu'elles sont formées , comme dans les aigues-marines , d'une matière plus homogène et plus dense que le reste du prisme. Il est arrivé ici la même chose que Saussure a observée dans la Montagne des Oiseaux , près d'Hyères. Cette montagne est formée de couches talcaires, où l'on voit une infinité de boules de spath calcaire dont l'inté- rieur présente en même temps des couchée concentriques et des stries qui vont du centre à la circonférence ; et la matière, qui se trouve dans l'intervalle des boules , est bien de la même rature , mais d'un tissu lâche et poreux, attendu que le jeu des affinités a enlevé à cette matière une partie de ses molé- cules , qui sont entrées dans la composition des boules. J'ajouterai, relativement aux articulations àe.s basaltes, que le professeur Pictet a fait sur ceux de l'Irlande une remarque qui avoit échappé aux autres observateurs ; c'est que dans cer- tains prismes , les articulations sont configurées de manière que la ligne qui divise deux tronçons, décrit sur chaque face du prisme un segment de cercle qui s'étend d'une arête à l'autre , de sorte que les extrémités de deux courbes voisines forment, parleur réunion à chaque arête, une pointe qui s'en- grène dans l'arête de l'autre tronçon. Or, cette configuration singulière se retrouve exactement dans mes aigues-marines articulées : je l'ai fait remarquer à Delamétherle , au P. Pini et à d'autres célèbres naturalistes. Si, malgré toutes ces considérations d'analogie, et si, malgré l'évidence même, les cristallographes ont cru devoir refuser à la configuration du basalte le nom de cristallisation , il paroît que c'est uniquement parce que le nombre de ses facesn'est pas toujours constant ; mais plusieurs substances, que ces auteurs regardent eux-mêmes, sans difficulté , comme des produits d'une cristallisation proprement dite , «ne sont guère plus constantes à cet égard. Dans la description que Faujas nous a donnée de diverses substances volcaniques que Dolomieu lui avoit envoyées de Portugal , il cite plusieurs exemples de cette inconstance. Le . n.o 2 est « un basalte... contenant quelques petits globules ronds « de schorl noir. » Le n.° 3 est , dit-il , im basalte remarquable par une multi- tude de gros cristaux de schorl noir vitreux , disposés , en gé- BAS 3o3 néral , en rhomhes.... quelques-uns crîslallîsés en prismes à cinq pans.... d'autres hexagones^. Idem, avec des aiguilles prismatiques quadrangulaires de schorl noir vitreux. • Idem , avec un beau cristal(de schorl) à sept pans Lien ca- raclériscs. » (^Vwarals ., p. 447- Voilà donc une substance indubitablement cnstalllsée qui se présente , tanlôt sous une forme globuleuse , tantôt en pris- mes à quatre , cinq , six et sept faces bien caractérisées , sans compter les prismes où le nombre des faces est indéfini; ce qui arrive fréquemment dans le schorl et dans la tourmaline. 11 en est de même des émeraudes et de la plupart des subs- tances qui cristallisent en prismes droits , d une longueur un peu considérable relativement à leur diamètre. Néanmoins ce défaut de constance dans le nombre des faces n'a jamais tenté personne de dire que ces substances ne fussent pas cris- tallisées. Ce n'est donc que la grandeur gigantesque des ba- saltes, qui, rendant leurs irrégularités plus sensibles, les a fait reléguer parmi les produits fortuits au retrait : mais, aux yeux de la nature , un prisme de basalte et un fdet d'asbesle sont égaux ; et si l'on ose refuser à celui-ci les honneurs de la nisfallisaiiun , quoique le nombre de ses faces soit incertain , pourquoi ne les accorderoit-on pas au basalte? Je remarquerai , à l'égard des petits prismes basaltiques des gaco ou filons de la Chaussée des Géans, qui , suivant l'obser- vation du docteur Richardson , ont une enveloppe vitreuse , que ces enveloppes me paroissent être elles-mêmes un pro- duit innnédiat de la cristallisation : elles se sont formées par un mécanisme pareil à celui qui a produit les carcasses de cristaux de quarz du granité giaphique., qui sont remplies de feldspath , comme ces enveloppes vitreuses ( et probablement qunrxeuses ) sont remplies de la matière du basalte. Il me reste à parler d'un fait qui me paroît absolument dé- cisif pour prouver que le basalte CT^ronve. une cristallisation proprement dite ; c'est qu'il se présente en faisceaux de rayons dlvergens, et même en boules entières , toutes composées de rayons qui partent d'un centre commun , et vont aboutir à la ' circonférence. « Quelquefois, (dit Dolomieu, en parlant des basaltes à^ l'F.tna, les colonnes sont placées perpendiculairemejit à côté les unes des autres , et forment des murs verticaux qui , sur une hauteur de plus de cent pieds , ont quelquefois une lieue de longueiir... Ailleurs elles forment des Jaisreaux pyramidaux., en partant d un rentre commun. Enfin , il en est dont la réunion foi me de grosses boules. Ces rayons , plutôt pyramidaux que prismatiques , ressemblent à ceux des pyrites globuleuses 3o4 B A S striées du centre h la circonférence.... L'Etna fournit dans ce genre les groupes les plus singuliers.... Aupied de la montagne dii château d'iaci , il y a différens groupes de colonnes pyra- midales divergentes; dans le corps de la montagne, il y a de grosses houlrs de deux h quatre pieds de diamètre , scmijlables , pour Informe , aux grosses pyrites des craies de Champagne. Ces boules de lave sont formées de colonnes pyramidales réunies par leur pointe dans un centre commun..» (^Iles Ponces , p. 4-54 et suiv. ) Je ne pense pas qu'on puisse rien trouver qui caractérise mieux la cristallisation proprement dite , qu'une semblable configuration; et si on lui donne le nom de retrait, il faut donc se servir de la même expression à l'égard des pyrites globuleuses et de toutes les autres substances rayonnantes : ce qui comprendroit la majeure partie du règne minéral ; car il est peu de substances cristallisables qui ne prennent quelque- fois cette forme. Je pourrois rapporter une infinité d'exemples de prismes basaltiques disposés en immenses faisceaux de rayons diver- gens , dans les iles Hébrides, en Ecosse , en Portugal, en Auvergne , en ^ ivarais , etc. ; mais ce que j'ai dit me paroît plus que suffisant pour prouver que les diverses configurations du basalte sont indubitablement l'effet d'une cristallisation proprement dite. V. Femes , Lave et Volca:^*. (pat.) BASALTINE. Nom donné par Kirvan aux cristaux noirs à'amplti/jole et de pyroxène qu'il confond sous une même dénomination. (LUC.) BASANITE. Les anciens ont donné ce nom à une pierre qu'ils eniployolent à peu près aux mêmes usages que le ba- salte , notamment pour la fabrication des mortiers ; elle servoit aussi de pierre de touche. C'est à cette dernière que 35oëce de Bootet plusii-'urs autres rapportent \cùasanitc; mais il est Irès-incerlaln si ce minéral appartient en effet au Ly~ discherstein de Werner, ou si c'est une roche amphlbolujue de la nature du basalte, antique. Bruckman avance, sans hé- siter , que le hasanite et le basalte de Pline étolent une * même pierre , ce que nous sommes aussi portés à croire ; mais il se trompe en les regardant tous deux comme un jaspe noir. V. au sujet du basalte et du basanite, la minéralogie des anciens, de jNt. Delaunay, t. i , p. 34-8 et suiv. ( Luc.) BASAB. Nom des plantes bulbeuses en. Arable, (b.) BASCONETTE. Nom vulgaire de la mésaiîge nonelîe dans les environs de Niort, (v.) BASE. Nom anglais du Spare sargue. (b.) BASELLE, Uasella. Genre de plante de lapentandrie Iri- gynie et de la famille des chenopodées , dont le caractère est: B A S o . calice persistant à cinq ou sept divisions inégales ; point de co- rolle ; un ovaire supérieur, globuleux , surmonté dun style à stigmate adné du côté interne; semence recouverte par le calice qui a grossi et acquis la consistance et la forme d'une baie. Les espèces de ce genre , dont celui appelé^NREDÈRE se rapproche beaucoup, sont des plantes annuelles, gihn- pantes , a feuilles alternes, charnues, à fleurs disposées en épis axillairês, qui croissent dans les parties chaudes de llnde et de r Amérique. On en compte six à huit espèces , dom celle qui est rouge, basella ritbra, Linn., est la plus commune, parce que c'est la seule qui se cultive ; ses feuilles se mangent en guise d'épindrds. On la voit dans toutes les écoles de botani- que, où elle s'obtient en semant ses graines sur couche , et se conserve en plaçant les jeunes pieds contre un mur ex- posé au midi. Ses baies , d'un rouge très-vif, et dont il seroit à désirer quon pût fixer la couleur , sont regardées comme utdes pour faire tomber les boutons de la petite vérole, (b.) Ji AS-FOND. On donne ce nom aux endroits où la mer a peu de profondeur; et c'est une observation constante que les bas-fonds se trouvent dans le voisinage des côtes basses, dont ils ne sont que le prolongement; les côtes escarpées, au con- traire , sont bordées d une mer profonde. C'est ce qu'on re- marque d'une manière frappante en Amérique, dont la partie orientale est composée de vastes plaines , et ou la mer est remplie de bas-fonds, tandis que le long des côtes du Chili et du Pérou, qui sont élevées et abruptes, la mer est d'une profondeur extrême , à très-peu de distance du rivage, (pat.) B ASIATRAH AGI. On appelle ainsi la Renouee, Polygo- num, aoirulari'a, Linn. , en Arabie, (b.) BASILEE, Basilœa. Genre de plantes de l'hexandriemo- nogynie, et de la famille des Liliacees, ou mieux des Aspho^ DELEES, dont les caractères sont : corolle campanulée, di- visée profondément en six découpures oblonî^ues? six' éta- mines, dont les filamens sont dilatés et connivens à leur base • ovaire supérieur, court , trigone, chargé d'un style en alêne,' dont le stigmate est très-simple : capsule à trois loges. Ce genre , qui faisoit partie des Frîtillaires deLinnœus, a ete figuré pari Héritiersouslenomd'Euco^iis. Il contient cinq espèces, dont la racine est bulbeuse. Les feuilles sont radicale! un peu charnues, les hampes peu nombreuses, peu élevées, épaisses, chargées, vers leur sommet, de beaucoup de netites Heurs, surmontées par un bouquet de feuilles semblables, mais plus petites que celles du bas. Les BasUées viennent toutes du Cap-de-Bonne-Espérance La plus connue est celle qu'on appelle Easilee REINe , i?^*/-' 20 3o6 T, A S Lra rcgia , qu'on trouve dans tous les jardins de botanique ,' et quelquefois dans ceux des amateurs, (b.) 13.VSÎLIC. N(tni spécifique d'un lézard du genre InuAKE , qui se trouve dans TAniérique méridionale. Daudin a fait de celte espèce et de riGUA>'E d'AMBOlNE , un genre auquel II a donné pour caractères : corp* gros, al- longé, enlièremeut couvert de petites écailles rhomboïdales, carénées , et presque réticulées entre elles ; cou pouvant s'en- fler, en dessous, en forme de goitre; langue épaisse, courte et non fendue à son extrémité ; tète grosse , arrondie , à quatre côtés, calleuse en dessus, et couverte de petites écailles connue celles du corps; queue longue , con)priniée sur les côtés, surmontée par une membrane écailleuse et radiée ; quatre pieds ro.busles , allongés, k cinq doigts séparés , forts et onguiculés. J'. le mot Iguane. On appelle aussi Z'pté. Il ne faut pas le confondre avec le genre Illipé, qui porte aussi le nom de Bassia en latin, (b.) 3o8 BAT BASSINET. C'est le nom vulgaire de la Renoncule BULBEUSE, (b.) BASSOMBE. C'est I'Acore. (b.) BASSON. Nom vulgaire de la Foulque, (v.) BASSOVE , Bassooia. Plante herbacée, dont les feuilles sont alternes, ovales et péliolées; les (leurs très-petiles, verdâtres , disposées en petits bouquets dans les aisselles des feuilles. Chacune de ces fleurs a un calice d'une seule pièce , divisé en cinq parties ; une corolle monopétale, en roue , à tube très court , à limbe divisé en cinq lobes; cinq étamines ; un ovaire supérieur arrondi , surmonté d'un style court , que termine un stigmate renflé et obtus ; une baie succulente , qui contient des semences menues et réniformes. Cette plante croît dans les forêts humides de" la Guyane. Elle se rapproche infiniment des Morelles. (b.) Bx\SSXJS, J5a5i7/.t. (ienre d'insectes de l'ordre des hymé- noptères , famille des pupivores, établi par Fabricius aux dépens du genre ichneumon de Linnseus. V. ce dernier mot. (l.) B.ASTANGO, C'est la Baie pastenaque. (b.) BASTERx\, Adanson avoit appelé ainsi le Calycant, (B.) BASTERIE, Bastena. C'est le genre appelé RoiiRiE. BAT. En anglais , ce sont les mammifères de l'ordre des chéiroptères, ou les Chauve-Souris, (desm.) BATAJASSE. C'est, en Saintonge , la Lavandière, (s.) BATAN. M. de Jussieu pense que l'arbre de l'Inde , ainsi nommé par le voyageur Linscol , est probablement la dmion , et qu'il n'est pas probable que ce soit un J«^- f^ider. Linscol uonm\Q buaa la (leur de cet arbre, et son fruit dujyaen. Celui-ci a la grosseur du melon , et il est hé- rissé, (b.) BAT ARA, Thamnophi/us ^Yieill.; Lanius turdus . Lalb. (ienrc de l'ordre des oiseaux Sylvains, et de la famille à^s Collurions. ( V. ces mots.) Caractères : bec convexe, tendu, seulement crochu à la pointe; mandibule supérieure com- primée sur les côtés, dentée ou cchancrée vers le bout ; l'in- férieure souvent renliéc en dessous , entaillée, retroussée et aiguë' à l'extrémité; narines ovales, ouvertes, situées près du front; langue un peu épaisse , bifide à la pointe ; bouche ci- liée ; ailes courtes, arrondies, à penne bàlarde courte; les deuxième , troisième , quatrième et cinquième rémiges à peu près égales entre elles , et les plus longues de toutes ; quatre doigts, trois devant, un derrière; l'intermédiaire r» A T 3,g comme soudé avec l'externe presque jusqu'au milieu, et souvent avec l'interne à la base. Le bec des bataras n'est pas dans tous de la même force ; il est chez plusieurs très-robuste et très-renflé en dessous ; chez d'autres il est moins fortet peu bombé , et chez d'autres à peu près grêle. C'est parmi ceux-ci que se trouvent tous les bataras que j'indique par une étoile, afin de ne pas déranger l'ordre alphabétique. Le nom que j'ai donné à ce genre, est celui que la plupart des espèces, dont il se compose, portent au Paraguay, il ta est, parmi les autres, qu'on a rangées jusqu'à présent avec les pics-grièches, d'autres avec les fyraiis et les fourmiliers ; mais elles m'ont paru mieux classées ici , puisqu'elles offrent les caractères indiqués ci-dessus. Le plus grand nombre des baioras se trouve en Am.érique, mais seuleme«t depuis les Florides jusqu'au Paraguay; le reste habite l'Afrique, et partout ils ont le même genre de vie. Tous se plaisent dans les halliers les plus épais et les plus fourrés , où ne pénètrent jamais directement les rayons du soleil ni les eaux de la pluie. On ne les rencontre point dans les buissons desséchés ou isolés , et ils ne sortent jamais de leur retraite que le soir et le matin ; alors même ils ne se posent que sur des branches basses ; de sorte qu'à peine ils s'élèvent quelques pieds au-dessus du sol. Ils n'entrent point non plus dans les grandes forêts , à moins qu'ils ne trouvent des broussailles épaisses ; et ils évitent également les cam- pagnes et les lieux découverts. Ils ne se réunissent que par paires, et ne se.nourrissent que d'insectes qu'ils saisissent sur les buissons ou sur la terre. Ces oiseaux sédentaires volent peu, et seulement pour passer d'un buisson à un autre. Ils ne sont point farouches , et ils se tiennent communément dans les broussailles des cantons cultivés et des enclos. Le cri de la plupart est fort et s'entend de fort loin ; mais ils se taisent dans toute saison qui n'est pas celle des amours. Les bataras ont de grands rapports avec les fourmiliers dans leurs mœurs et dans leurs habitudes ; aussi M. d'Azara , à qui nous devons des détails intéressans sur ces oiseaux, me paroît très-fondé à les rapprocher les uns des autres. Tous , ou presque tous, ont les plumes du sommet de la tête lon- gues, et ils les redressent souvent en forme de huppe ; la queue est, chez tous , plus ou moins étagée. Je décris ci-après trente ^ofo/a^/ mais je ne puis assurer que tous constituent des espèces distinctes, attendu que, d'un côté , je n'ai eu pour guide que des peaux desséchées , et, de l'autre, que peu de dessins fidèles et que des descriptions. Quoi- que j'en aie réuni plusieurs, que des auteurs ont divisés spécifi- 3xo BAT qucmcnf , peut-être sVn trouve-1-il encore parmi les autres qui sont dans le même cas ; car il en est des lialums comme des fourmiliers, dont les couleurs et les dimensions varient dans les individus de In même espèce. Le BaTARA agripennk, Thamuuphilus anuhailus^ Vieill. , .1 le bec brun en dessus , blanc en dessous à la base ; le plu- mage d'un roux verdâlre , plus clair sur le cou ; les pennes de la queue d'un brun noirâtre , avec la tige aiguë et comme usée vers le bout. Longueur totale, sept pouces et demi. 11 se trouve à la Guyane. ( Espère nouvelle. ) Le Catara a ailes vertes , TJtamnopJiilus rhioroptcnis , Vieill., a la grosseur de Y élouiucnu , et buil pouces de lon- gueur totale; le haut de la tête d'un roux rembruni; le dessus du cou et du corps de lam'OlRE, Thamnopldlus atricapillus y A ieill.; Lcinius aier., Lalli., n'estpas plus gros que le chardonneret., et a cinq pouces de longueur totale ; le sommet de la tête noir ; le dessus du corps d'un gris de souris ; le dessous d'un cendré bleuâtre ; les ailes noires ; les couvertures et les pennes secondaires bordées de blanc; les pennes de la queue noires et terminées par du blanc. Cet oiseau est figuré dans les Fas- cicules de Merrent, pi. lo, et a été décrit par Sonnini, édit. de Buffon , pour une pie-grièchc. La femelle a le sommet de la tête d'un roux sale , le dessus du corps, des ailes et de la quQue , brun ; les pennes alaires et caudales, bordée de roux en dehors et tachetées de blanc à l'extrémité; ces taches se trouvent aussi sur les scapulaires; la gorge et toutes les parties postérieures sont d'un cendré sale, plus foncé sur les flancs. C'est à tort que j'ai donné, dans mon Histoire des oiseaux de l'Amérique septentrionale, le mâle pour la femelle du tyran à huppe noire , et la fe- melle pour celle du tyran à huppe rousse. Celte espèce se trouve dans la Guyane et dans les Florides. * Le Batara CORAYA, Tïiamnophilus coraya, Vieill. ; Turdus coraya , Lath. , fig. , pi. cnl. de Buffon, n.° 701 ; a la tête noire , le dessus du corps d'un brun roux , la gorge et le devant du cou d'un blanc qui prend une teinte cendrée sur la poitrine, et qui devient légèrement roussâtre sur les plumes du ventre et des jambes ; la queue rayée transversalement de noirâtre. Longueur totale, cinq pouces et demi. On le trouve dans les grandes forêts de l'intérieur de la Guyane. 3i2 B A T * Le Batara à cravate noire, Thamnophilus a'nnamomnis ^ Vieill. ; Tiirdus cinnamomeiis^ Lath. , pi. enl. de BuCf., 5Go, f. 2. Cet oiseau , que Montbeillard avoit d'abord donné pour un merle, a été rapporte depuis par ce naturaliste su foumn'/icr palikour. En effet, Tun et Taulre ont un plumage très-ana- logue ; mais si la figure du palikour est exacte, celui-ci est d'une taille beaucoup plus ramassée et porte une queue très- courte et égale à son extrémité ; tandis que le merle a une taille svelte et une queue allongée, cependant un peu trop dans la figure, et de plus arrondie dans les individus que j'ai eu occasion d'examiner en nature -, ce qui m^a détcnniné à le présenter comme un batara^ avec d'autant plus de motifs qu'il a le bec conformé de même; bec qui est bien aussi ce- lui de mes fourmiliers. Mais tous ceux-ci ont une queue très- courte et égale. Ce batara a une cravate noire bordée de blanc , laquelle s'étend depuis le bec jusque sur la partie moyenne de la poi- trine , où la bordure blancbe est rayée transversalement de noir, et remonte jusqu'aux yeux en embrassant les trois quarts de la circonférence du cou, et finissant par couvrir totalement les joues ; le dessus des ailes est du même noir , avec de petites moucliefures blanches ; les grandes couver- tures sont terminées de fauve ; le reste du plumage est can- neUe , et le bec et les pieds sont noirs. Longueur, cinq pouces. Cet oiseau a de tt'ls rapports avec celui à goige noire de M. d'Azara , que je me range de son sentinient lorsqu'il rap- proche ces deux oiseaux comme des individus de la même espèce. Ce naturaliste croit qu'il n'y a point de différence entre le mâle et la femelle. Le Batara doré, Thamnophilus auraius ^ Yieill. , a le sommet de la tête mordoré; le dessus *du cou et du corps d'un brun plombé, nuancé de couleur d'or; les couver- tures supérieures des aib-s , dont les deuxième et troisième rangées sont blanches à la pointe, et le bord extérieur des pennes sont des mêmes teintes , .mais plus sombres ; toutes les pennes latérales de la queue noirâtres et terminées de blanc ; les cotés de la tête pointillés de bleuâtre e1 de blan- châtre ; la gorge couleur de perle ; le devant du cou mordoré, «t lé dcssoiJs du corps d'un roux mêlé d'or; le bec noir et bleu; les pieds plombés , et cinq pouces trois quarts environ de longueur totale. M. d'Azara l'appelle pardo dorado. Il se trouve au Paraguay. * Le Batar\ à front roux, Thamnophilus riififrons, Vieill. ; Tiirdus nififwns ^ Lath., pi. enl. de Buffon , n." G4.4 1 f- i^ a le front, les côtés de la tête , la gorge , tout le devant du cou et le ventre roux; le sommet de la tête , tout le dessus du corps, B xV T 3,3 les couvertures supérieures de la queue et les pennes des ailes bruns; les couvertures supérieures des ailes noires et bordées d'un jaune vif; cette couleur termine chaque rang de ces cou- vertures; lescouverturesinfërieuresdelaqueueblanches; celle- ci, le bec et les pieds cendrés. Longueur, huit pouces et demi. Montbeillard rapproche cet oiseau du/ourm//i>ry9û/?'/coHr; et l'ob- servation que j'ai faite à l'article du balara à cravate est com- mune à celui-ci, quant aux proporlions du corps et de la queue. J'y ajouterai que celui-ci a un plumage totalement différent des deux autres ; ce qui indique plutôt une espèce particu- lière qu'une variété , à moins que ce ne soit une femelle. Le B ATARA FERRUGINEUX, Thamnophilus nifjigùiosiis , Vieill.; Laniiis nibiginosus^ Lalh. L^ne couleur de rouille couvre toutes les parties supérieures , et un rouge jaunâtre est sur les infé- rieures; latête esthuppée. Cet oiseauhabiteCayenne. Latham le décrit pour une espèce particulière. Le B ATARA À GORGE BLANCHE , Thomnophilus alLi(:ollis,\iei\h Cet oiseau de la Guyane est brun sur les parties supérieures, blanc sur la gorge , noir sur la poitrine et sur les joues. Le devant du cou a sur chaque côté une bordure noire et blanche , qui remonte jusqu'aux joues ; les couvertures des ailes sont noires et parsemées de petites marques blanches ; le ventre est de cette dernière couleur vers le milieu , et roux sur les flancs ; les pennes alaires et caudales sont noires , ainsi que le bec ; les pieds. bruns. Cet oiseau ne seroit-il pas une variété du batara à cravate noire? car ces deux oiseaux sont de la même taille et ont de grands rapports dans leurs couleurs. Le Grand batara, Thamuopldlus mnjor, Yieill., a toutle des- sus du corps d'un noir profond, avec une bordure blanche aux couvertures supérieures et aux pennes des ailes ; cinq bandes transversales sur les deux pennes extérieures de la queue , et quelques points de la même couleur sur les trois suivantes, laquelle règne sur toutes les parties inférieures , et est seule- ment mélangée de noir sur les jambes ; les pieds sont d'une teinte de plomb claire ; le bec est bleu de ciel à sa base , et noir dans le reste ; l'iris d'un rouge pur. Longueur totale, huit pouces deux lignes. La femelle est un peu plus petite que le mâle , et en diffère en ce qu'elle est d'une couleur rousse en dessus, et qu'elle a dubrun mêlé sur la poitrine et sur les côtés; les couvertures inférieures de la queue , coulcyr de tabac d'Es- pagne , et le bec entièrement d'un bleu de ciel. Longueur to- tale , huit pouces deux lignes. Sa ponte est de deux œufs blancs et marbrés de violet obscur. Elle construit son nid dans les buissons , à trois pieds au-dessus du sol , et le compose de beauconpdepetitesbranches(';pineuses. Celte espèce se trouve 3i4 BAT au Paraguay, el est décrite par M. de Azzara sous le nom de batara mayor. * Le Batara grisin , Thamnophîlus griseus , Vieill. ; syhia grisea, Lath., pi. en!, de Buffon, n." 64-3, fig. i et 2. Mont- beillard a d'abord placé cette espèce à la suite des merles , et depuis , il l'a indiquée comme une variété de son foiimiiiier huppé {^le hatfara huppé') \ c'est en quoi je ne suis pas de son avis. Ces deux oiseaux, que j'ai comparés en nature, ont, il est vrai , dos rapports dans leurs couleurs; mais leur lon- gueur, leur grosseur et généralement toutes leurs dimensions offrent des dissemblances assez grandes pour s'opposer à une telle réunion. Le grisin a quatre pouces et demi environ de longueur totale, et n'est pas plus gros que lafum'elie ù iéle noire. Le dessus de la tête du mâle est noirâtre ; les sourcils sont blancs , ainsi que les couvertures inférieures des ailes y le ventre et les parties postérieures ; tout le dessus du corps «st d'un joli gris cendré qui tire au noir sur les pennes des ailes et de la queue, lesquelles sont terminées de blanc ; cette couleur entoure les couvertures supérieures des ailes, elungris clair la remplace sur le bord extérieur des rémiges ; la gorge , le devant du cou , la poitrine et le bec sont noirs ; les flancs sont blancs et les pieds cendrés. La femelle diffère en ce que le dessus de la tête est du même gris que le dessus du corps , et que ce qui est noir riiez le mâle est noirâtre cbez elle. J'ai rangé cette espèce parmi les hutaras , parce qu'elle a les mandibu- les, les ailes , la queue, conformées de même ; mais le bec est plutôt grêle qu'épais. Le Batara HUPPÉ, Thamnophîlus drrhatus ^Yieïll. : Turdus f//r//o/i«,Lalh.Unepetite huppe noire, que cet oiseau baisse et relève à volonté , le distingue des autresc'spèces ; sa gorge est noire et blanche ; le devant du cou , la poitrine , les couver- tures supérieures des ailes, aussi bien que l'iris, sont noirs; un liseré blanc entoure les pennes de la queue ; le reste du plu- mage est cendré. Quelques individus ont du roux sur les couvertures du des- sus des ailes. La femelle a les plumes du sommet de la tête aussi longues que celles de la tête du mâle ; mais elles sont rousses , et une teinte de la même couleur se niêle au gris- cendré de son plumage. La ponte est ordinairement de trois œufs , et a lieu dans le mois de décembre. Le cri du batara huppé ressemble au piaulement d'un petit poulet. Sa longueur moyenne est de prés de six pouces. Je rapproche de cette espèce, comme mâles, le iyranàhuppe. noire , pi. ^8 des Oiseaux de l'Amérique septentrionale , et le tachet de Levaillant ; et, comme femelles, i." la pie-giieche huppée du Canada , qui ne se trouve poiul dans celte colonie; BAT 3i5 fet qui est le même oiseau que le tyran à huppe rousse , pi. 4^9 des Oiseaux de rAmérique septenlrionale ; 2." l(; rousset de Levaillant, pi. 77 de rOrnitliologie d'Afrique, lequel ne se trouve qu'à Cayenne. Tous ont la queue dtagée ; mais leur taille varie de six à huit lignes, ce qui me fait soupçonner que cette espèce est composée de plusieurs races. Quant aux ta- ches blanches plus ou moins nombreuses , la couleur noire plus ou moins étendue , sur les mâles , je l'attribue aux di- verses époques de l'âge. Enfin le hatara à calotte noire , dont on a fait une pie-grièche , a encore de grands rapports avec le mâle ; mais comme il n'en a point la huppe , ou plutôt que les plumes du sommet de la tête sont plus courtes, je l'ai isolé spécifiquement , d'autant plus que sa femelle présente le même caractère , elle a cependant une grande ressemblance dans les couleurs avec celles dont il a été question ci-des- sus. Le batara huppé est le fourmilier huppé de Buffon. Le Batara à longue queue, Thamnophihis iongirauclus , Vieill., est totalcmentnoir, avec de petites mouchetures blan- ches sur la gorge et sur les pennes de la queue ; bec et pieds noirs ; taille de la pie-grièche rousse , mais plus allongée , vu la longueurdela queue. Use trouve-dans l'Amérique méridionale. Le Batara moucheté, Thamnophilus guttatus ^ Vieill., est blanc , avec des taches noires en forme de larmes sur toutes les parties supérieures ; d'un blanc pur en dessous chez la femelle ; noir et moucheté de blanc sur les côtés de la poi- trine du mâle. Taille de la pie-grièche rousse ; bec couleur de corne ; pieds brunâtres. Il habite l'Amérique méridionale. Le Batara rayé de Cayenne , Tliamnophilus doUatus , Vieill.; io7z/j«j'e5 IçiiTyoXDKS. (b } 3.6 BAT Les caraclcres de cet ordre sont d'avoir la peau nue , et des pattes. La tête des Batraciens est aplatie, assez grande en comparai- son ducorps; leur bouche est très-large; ils n'ont quelquefois point de dents, et quand elles existent, elles sont à peine visibles; leur langue est charnue , enduite de mucosité ; leur mâchoire inférieure est composée de deux branches réunies antérieu- rement par une siùilie ligamenteuse ; et leurs os n'ont que la consistance cartilagineuse des arêtes des poissons: ils n'ont point de cotes, ou seulement de simples rudimens de ces os, et ils sont droits; leurs doigts sont réunis par une membrane, et n'ont souvent point d'ongles. Une humeur visqueuse en- duit leur corps. Ils n'ont point de trachée-artère ; leurs bron- ches membraneuses sortent immédiatement du larynx; leur cœur a une seule oreillette :cc sont desamphibiesselon toute la force du terme. Le mâle n'offre aucun organe extérieur de la génération; il n'y a pas d'accouplement ïféel; les œufs sont fécondés hors de l'animal, nombreux , pondus dans l'eau et composés d'un point coloré , entourés d'une matière vis- queuse , sans coquille qui les enveloppe. Les petits qui en sortent sont d'abord dilTérens, par leur forme et par plusieurs de leurs fonctions vitales , des animaux qui les ont produits. Ils respirent par des branchies , se nourrissent de matières végétales, ont un canal intestinal plus étendu, vivent dans l'eau et dans les lieux humides. V. au nmt Reptile, (b.) BATSCHIK , Batschia. Nom donné au genre de plantes, appelé depuisHrMEOLDTiE.il a aussi été appliqué par Thun- berg à un genre qui ne diffère pas de I'Abuta d'Aublct. V. Ménlsperme; et par Michaux , a un autre genre peu distingué des Gremils , c'est-à-dire, qui n'offre pour différence qu'un anneau barbu à la base du tube de la corolle. Ce dernier ren- ferme deux espèces originaires de l'Amérique sepientrionais revoir. (dESM.) BEAUVOTTE. Synonyme de Charançon du blé , et d'ALUCITE DES GRAINS, (b.) BE/VVER. En anglais, c'est le Castor, (desm.) BEBE. Nom malais du Canard, (s.) BÉBÉ. Nom d'un Mormyre du Nil. (b.) BEC, Rostnim. C'est une matière dure, cornée, à bords tranchans , qui sert de mâchoires aux oiseaux. La forme du bec varie dans les différentes espèces d'oiseaux en raison de leur genre de vie et de leurs besoins naturels; ou plutôt leurs besoins et leurs mœurs dépendent de la conformation des organes dont ils se seiTcnt. 11 existe un rapport entre le hcc et les autres organes du corps ; car il est évident que le bec crochu de l'aigle ne con- viendroit point à cet oiseau dont le vol seroit lourd , comme celui du dindon , et dont les pieds n'auroient pas des griffes acérées pour déclùrer une proie. Les corps vivans ont ainsi chacune de leurs parties en harmonie avec toutes les autres. BEC 335 La mandibule supérieure du bec des oiseaux, et qui tient lieu de la face des quadrupèdes , se compose aussi des deux os intermaxillaires , principalement. La portion externe re- présente les os maxillaires et zygomaliques des quadrupèdes; la partie interne esl formée des os palatins. Cette mandibule est surtout articulée avec l'os carré un peu mobile, et avec le frontal et lesphénoïde,pardeslames élastiques qui permettent un léger mouvement. La mandibule inférieure s'articule d'une manière analogue àlamâcboire inférieure des quadrupèdes. C'est vers lesbordsque le bec offre plus de solidité pour tenir lieu de dents. Ijclec des oiseaux de proie est crochu et fait pour arracher» déchirer des lambeaux de chair. La mandibule supérieure est ordinairement pointue à son extrémité ; ensuite elle a une espèce de dent de chaque côté , ou plutôt une dila- tation. L'ouverture de leurs narines est large. La base de leur bec est couverte d'une membrane quelquefois colorée en jaune , en bleu , en blanc ou vcrdâtre. On l'appelle cire. hes perroquets ont aussi un bec recourbé , large et arrondi. Leurs deux mandibules sont mobiles , puisque , dans tons les oiseaux, la mandibule supérieure a quelque mobilité. Le bec des perroquets leur sert aussi à grimper , et leur tient lieu de mains pour s'accrocher aux branches d'arbres. Les oiseaux-mouches , les colibris ont un bec long , mince , un peu recourbé , et dont ils se servent pour sucer le nectar des fleurs ou saisir adoitement de petits insectes entre les pétales. Dans les pique-bœufs ( biipliaga ) , le bec est droit , quadrangulaire. Celui des pics et autres oiseaux grimpeurs, est en forme de coin destiné à percer les insectes , à fouiller dans les fentes des écorces d'arbres; sa mandibule supérieure a une carène un peu tranchante. La langue de ces oiseaux est quelquefois aiguisée comme un dard; celle des toucans res- semble à une plume ; celle des perroquets est large et épaisse- Le bec des toucans est d'une grosseur démesurée ; son iiité- rieur est rempli de cellulositésqui le rendent léger; ses bords sont crénelés en scie. Les calaos ont un bec denté , qui porte , près du front , une dilatation cornée , ressemblant à un autre bec. Celui de l'alcyon est en forme de pyramide triangulaire. Les petits oiseaux granivores ont des becs de figure conique et pointus ; ceux des petits insectivores , tels que les bec- figues, sont plus petits et plus aigus, ce qui donne à leur voix un son plus doux et plus (lûté. Dans les merles, le bec a une espèce de rebord ; celui des oiseaux gallinacés est un peu crochu , et semble formé pour ramasser les semences , tandis que celui des petits granivores est fait pour briser les enve- loppes des graines, comme chez le moineau, le gros-bec et 33G B E C surtout le bec-croisé ; car, dans cet oiseau , les deux mandi- bules se croisent comme les branches des ciseaux. Dans les bruans, les ortolans, le dedans de la mandibule supérieure est garni d'une éminence dure pour briser les semences. Le bec des choucas est formé pour extraire les semences des pommes de pin , et en ôter les écorces. Dans l'autruche , le bec est aplati et arrondi. Parmi les oiseaux de rivage , il n'est point de bec au.ssi singulier que celui du flammant; il a 1 air d'être cassé par le milieu et recourbé en bas. La spatule a un bec dont la forme lui a fait donner ce nom. Les ibis ont un bec long, arqué ; celui du jabiru est comprimé latéralement, recourbé eu haut, et la mandibule inférieure , contre l'ordinaire, est la plus grosse. Dans l'avocetle , le bec est grêle , allongé , et relevé en haut par le bout. On connoît les longs becs des bé- casses , des courlis et autres scolopaces. Celui du savacou a la forme d'une cuiller. C'est surtout dans les oiseaux d'eau qu'on rencontre des becs d'une figure singulière. Tout le monde connoit ceux des oies et des canards, qui sont larges , plats, arrondis, avec des dentelures cartilagineuses sur les bords. Dans les pélicans , la mandibule inférieure du bec porte entre ses branches jine poche large, membraneuse, dans laquelle ces animaux déposent du poisson. La mandibule supérieure est munie, à •Son extrémité , d'un crochet mobile pour soutenir la man- dibule inférieure lorsqu'elle est chargée. Le coupeur d'eau , ou bec-en-ciseaux, rhynchops, a le bec droit, très-comprimé, comme une lame tranchante , et sa mandibule supérieure est fort courte ; elle croise l'inférieure comme les lames des .ciseaux. Dans l'albatros , la mandibule inférieure est tron- quée et la supérieure crochue. Le bec des pingouins et des ananchots est très-aplati par les cotés , court et pointu. Les plongeons sont armés d'un bec dentelé , qui empêche les poissons glissans et écaîlleux de s'échapper lorsqu'ils sont pris. Enfin , on peut deviner le genre de nourriture d un oiseau à la vue de son bec , de même qu'on reconnoît l'aliment qui convient à un quadrupède en considérant ses dents. La forme de ces organes influe sur les mœurs et les habitudes de ces animaux. On appelle encore bec , les mâchoires allongées de quelques poissons, et les mandibules cornées des sèches et des poulpes qui ressemblent à celles des perroquets. Consultez le mot Bouche , l'article Oiseau , etc. (virey.) BEC (^Entomologie). V. BouCHE. (l.) BEC ALLONGE. Poisson du genre Chétodon , Cheto^ don roslratus , Lima. (c). B E C 337 BEC-AN-CROUS. Nom du Bec CROISÉ dans le Piémont. ^^•^ BEC-D'ARGENT. Nom du Tangara jacapa. Voyez ce dernier mot. Le même nom a été imposé par M. d'Azara , au Traquet à lunette ou le Clionot. (v.) BEC D'ASSE. Dans Cotgrave, c'est la Bécasse, (s.) BEC DE CANARD. Nom vulgaire de la Lingule. (b.) BEC DE CIGOGNE, DE HERON, DE PIGEON, DE GRUE. Noms vulgaires des Géranions. (b.) BEC DE CIRE , en anglais IVax-hiU. Nom donné par Edwards, au Sénégali rayé ^ dont le bec est d'un rouge de laque , en sorte que pour rendre la dénomination exacte , il eût fallu dire bec-de-rire d'Espagne, (s.) BEC-EN-CIS EAUX, Wiyncops, Lath. Genre de l'ordre des oiseaux Nageurs ou Palmipèdes et de la famille des Péla- GIENS. Voyez ces mots. Caractères : bec droit , aplati sur les côtés, plus long que la tête, tronqué et en forme de lame; mandibule supérieure à bords très-rapprochés , creusée en gouttière ; Tinférieure plus longue , à bords distincts seule- ment à la base , ensuite taillée en une seule lame tombant dans les bords de la supérieure , à peu près comme le rasoir tombe sur son manche; narines longitudinales, étroites , con- caves, ouvertes , situées à la base du bec -, langue trè's-courte ^ étroite, pointue; quatre doigts, trois devant, unis par une membrane échancrée dansle milieu; un derrière, lisse, portant à terre sur le bout; la première rémige la plus longue de toutes. Avec un bec aussi défectueux , ces oiseaux sont contraints de raser en volant la surface de la mer , et de tenir pres- que toujours dans l'eau la pièce inférieure de leur bec , afin d'attraper en dessous le poi.5son , ainsi que différens vers marins , et les serrer entre les deux lames de leur espèce de ciseaux ; aussi les voil-on sans cesse au vol qu'ils ralen- tissent beaucoup, afin d'avoir le temps de découvrir leur proie qu ils ne peuvent attraper qu'en passant. C'est de cette habi- tude singulière , mais forcée , qu'on les a nommés coupeurs d'eau. Ils fréquentent les côtes de l'Amérique , depuis la Nou- velle-Angleterre jusqu'à Buenos-Ayres, et peut-être au-delà, et ils font leur nichée sur les écueils qui avoisinent ces côtes. Deux espèces composent ce genre. Le Bec-en-ciseaux /j/û- prement dit; Wiyncops nigra., Lath. , fig. 3, pi. 4-4-r a environ dix-huit pouces de longueur totale ; son plumage est noir sur les parties supérieures, et blanc sur les inférieures et sur ie front. Il y a un trait blanc sur l'cfile , dont quelques pennes , ainsi que les latérales de la queue , sont en partie blanches ; le bec est rouge près de la tête et noir vers son extrémité ; les pieds sont rouges. 338 BEC Le mâle et la femelle ne diffèrent point par les nuances de leurs couleurs. L'on rencontre des individus qui ont du fauve partout où les autres sont noirâtres , et dont le bec est entièrement noir; c'est, suivant toute apparence, une va- riété d'âge, (s.) Le Bec en ciseaux ou le Rhyncops À bec jaune, RJiynrops _/7a(uros/m , Vieill. Cette nouvelle espèce, qui se trouve dans TAustralasie , a le front , la gorge et toutes les parties pos- térieures , le bout des couvertures des ailes et des penne» secondaires blancs ; le reste du plumage d'un gris un peu rembruni ; les pieds bruns ; la taille du précédent. Je dois indiquer une erreur échappée à Buflbn et copiée dans plusieurs ouvrages d'ornithologie. Il dit que la man- dibule inférieure, creusée en gouttière et relevée de deux bords tranchans, reçoit celle d'en haut qui est taillée en lame ; mais c'est tout le contraire dans la nature. J'ajou- terai à ce que dit Sonnini des habitudes des becs-en~ci- scau'X , qu'il tient la bouche ouverte lorsqu'il pèche , et qu'il la ferme quand quelque petit poisson vient toucher la man- dibule inférieure qui plonge toujours dans l'eau , et qu'il fait la même chose lorsqu'il vole à ileur d'eau , en battant molle- ment les ailes; son cou, peu allongé, le force de voler la tctc baissée vers l'eau. On trouve cet oiseau , tantôt seul, tantôt par couples, tantôt en petites troupes; il se repose sur les bords des rivières et des lagunes, et il y marche de mauvaise grâce ; il entre un peu dans l'eau, mais on ne l'a foint vu nager ; il porte son coqîs horizontalement ; son cri exprime gaa d'une voix désagréable. Les Espagnols l'ap- pellent rnyaJor (coupeur), et les naturels du Paraguay, liaii giiazu^ parce qu'on le voit souvent sur le bord de la mer avec les hirondelles de mer qu'ils nomment hatis. (v.) BEC DE CORNE. Dénomination donnée aux Calaos, (s.) BEC DE CORNE bâtard. Oiseau de la Nouvelle-Hol- lande, dont Latham a fait un genre sous le nom de Scytrops. V. ce mot. BEC-CROCHE. Nom que Lepage-Duprat ( Hist. de la Louisiane ) donne à un oiseau qui vit d'écrevisses , dont la grosseur est celle d'un chupun , et le plumage gris-blanc. Cet oiseau est le Courlis à front rouge de Bufîon, Tontalus fuscus de Gmelin. (^\') BEC-CROlSÉ, Loxia. Genre de l'ordre des oiseaux SvLVAiNS et de la famille des Granivores. V. ces mots. Ca- ractères : bec fort, comprimé latéralement, épais, croisé; mandibules crochues en sens inverse; narines petites, rondes, couvertes par des plumes dirigées en avant ; langue courte , BEC 339 eiiilère; trois doigts devant, un derrière; l'ongle postérieur plus long que les antérieurs, très-crochu; les première et «louxlèmerémigeslespluslonguesde toutes. LinnaeusetLalham oui classé les becs-croisés dans le même genre que les gros- Lecs ; mais leur bec étant autrement conformé , Je les en ai retirés , à l'exemple de Brisson , pour en faire un particulier. Les becs-croisés se trouvent dans les contrées boréales de l'Europe et de l'Amérique, et se plaisent de préférence dans les forêts de pins , dont le grain est leur principale nourriture ; ils émigrerit quelquefois et pénètrent alors dans nos contrées septentrionales. Ces oiseaux nichent dans la saison la plus rigoureuse de l'année , et portent un plumage très-variable. On en connoît trois espèces, dont une habite le nord de l'Amérique. Quant à la quatrième, elle se trouve dans la Si- bérie , et a été rangée par les auteurs avec les gws-becs ; mais, comme Pallas , qui le premier l'a décrite, lui donne, si l'on s'en rapporte à la traduction française , le nom de bec-croisé^ j'ai cru qu'elle seroit placée ici plus convenablement. Le Bec-croisé comaiun ou des Pins, Loxia curtifos- ira ^ Lath. , pi. enl. de Buffou , n.° 218, La teinte gé- nérale du corps est verdâlre , tirant sur le rouge dans les mâles , et sur l'olivâtre dans les femelles. Les jeunes ont le dessous du corps d'un gris blanchâtre et tacheté de brun- clair. Les ailes et la queue sont brunes ; le bec et les pieds noirs Longueur, six pouces. Celte espèce est répandue dans le nord de l'Europe jus- qu'au Groenland. Il en a paru, il y a quelques années, aux environs du Havre, des troupes très-nombreuses. Us firent beaucoup de tort aux pommes , qu'ils mettoient en pièces poui' en manger les pépins. Le bec-croisé est peu méfiant et se laisse approcher facilement; on peut même le prendre à la main lorsqu'il est fatigué, et il ne marque aucune impatience en cap- tivité. On le nourrit alors de chènevls, mais il vit, dans l'état de liberté , de la graine du pin. 11 fait son nid dès le mois de janvier, le construit de mousse, de lichen, l'attache aux branches avec la résine du pin, et l'enduit de celte matière. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs blanchâtres, piquetés , tachetés et raves sur le gros bout d'un roupie ensanglanté. Le Bec-croisé leucoptère , Loxia hucoptera^ Vieill. ; FaJciroslra , Latham; se trouve dans l'Amérique septen- trionale , depuis l état de New-Yorck jusqu'à la baie de iiud- son. Il a cinq pouces et demi de longueur totale ; le bec noi- râtre ; le plumage d'un rouge-clair , inclinant au rose sur le croupion et mélangé de gris sur le bas-ventre; les ailes et la queue noires ; deux bandes blanches transversales sur cha- que aile; les pieds bruns. 3/0 BEC Le Bec-croisé des sapins, Loxia pytiopsUtaciis ^ Bechst. diffère particulièrement du hec- croisé des pins^ en ce qu'il a le bec plus fort, plus courbé, moins long , et en ce que la pointe de la mandibule inférieure n'outre-passe point le bord de la supérieure ; tandis que chez l'autre cette pointe le dé- Easse , et qu'en outre il est plus long d'un pouce, et plus gros. ,e vieux mâle a les joues, la gorge et les côtés du cou cendrés; des taches brunes bordées de cendré-verdâtre sur la tête ; le croupion d'un jaune vert ; la poitrine et le ventre de cette couleur, nuancée de grisâtre ; quelques taches longitudinales d'un cendré foncé sur les flancs ; les pennes des ailes et de la queue d'un brun noirâtre et bordées de cendré olivâtre ; l'iris d'un brun foncé; le bec couleur de corne sombre ; les pieds bruns, sa longueur totale est de sept pouces. Cet oiseau , suivant la description qu'en fait M. Them- mlnck, porte un plumage plus beau jusqu'à l'âge d'un an; car 11 est alors d'un rouge ponceau en dessus et en dessous du corps; les ailes et la queue sont noirâtres et bordées de rous- sâtmi; les jeunes sont d'un cendré brun sur les parties su- périeures , avec des taches d'un brun foncé sur la tète et sur le dos ; d'un gris blanchâtre , tacheté longitudinalement de brun sur les inférieures; d'un cendré jaunâtre sur le croupion et sur les couvertures de la queue. La femelle est en dessus d'un cendré verdâtre avec des taches brunes ; la gorge et le cou sont d'un gris brun ; le reste du dessous du corps est nuancé de jaune verdâtre; le bas-ventre est blanchâtre et le croupion jaunâtre. / Cette espèce se trouve aussi dans l'Amérique septen- trionale , et ne se plaît que dans les régions glaciales. Elle niche sur les branches du sapin. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs cendrés, avec de grandes taches irrégulières d'im rouge de sang sur le gros bout, et le reste avec quelques points de la même teinte. JEllc n"a pas encore été décrite dans nos auteurs français. * Le Bec -CROISÉ de Sibérie, Loxla Sibivica ^ Latham. Cette très-belle espèce ne se rencontre que dans la Sibérie , où elle habite le voisinage des torrens et des ruisseaux, au milieu des bosquets les plus épais et les plus ombragés. Elle se nourrit de diverses graines, telles que celles de Cannoise bleue et de Y armoise à feuilles entières- Pendant l'hiver, ces oi- seaux se réunissent en petites bandes , et se retirent dans des lieux plus tempérés , tels que les parties méridionales de la Sibérie. Leur chant est enroué , glapissant , et n'est com- posé que de sons rauques. Sa taille est celle de la linotte; mais il paroît plus gros, parce qu'il est plus fourni de plumes. La base du bec est en- B E C 3^ tourée d'un rouge pourpre ; le dessus de la l(^tc et le dos sont d'un vermillon foncé. Quelques individus ont ces parties d'une teinte rose , tachetées de brun comme les linottes ; le dessous du corps offre la même teinte, mais plus pâle, et sans la moin- dre tache. Les plumes, autour de la tête, ont l'extrémité d'un blanc lustré. Cette couleur règne à la base , sur le bord ex- térieur des pennes alaires, et sur les petites couvertures des ailes qui sont terminées de noir ; ce qui donne lieu à deux raies qui les traversent obliquement. La queue , plus longue que le corps, est presque carrée à son extrémité; les deux f»cnnes latérales sont blanches, et les autres noires , avec un iseré blanchâtre. La femelle et les jeunes ont les couleurs de la linotte^ avec des nuances rouges sur le ventre et le croupion. Cet oiseau est décrit dans l'édition de Buffon, par Son- nini, sous le nom de Cardinal de Sibérie. BEC A CUILLER. Nom vulgaire de la Spatule, (v.) BEC-EN-CUILLER. V. Savacou. Albin adonné cette même dénomination à la Spatule blanche, (s.) BEC-DUR. Nom du gros-bec dans le Piémont, (v.) BEC DE FER. V. Sparacte. (v.) BEC À FIGUE. C'est, dans Albin, la Fauvette tachetée.(s.) BEC-FIGUE , Fkedula. L'oiseau auquel on a imposé ce nom, a été présenté comme une espèce particulière par Brisson, Buffon et tous les auteurs; mais celte espèce n'est qu'imaginaire , parce que ce hec-figuevi'eii autre qu'un jeune ou une femelle du Gobe-mouche noir. ( V. ce mot.) Le nom de bec-figue a été généralisé à un certain nombre d'espèces étrangères à l'Europe ; et comme réellement ce ne sont que des fauQettes , j'ai dû les classer avec celles-ci : ainsi donc tous les oiseaux qui se trouvent dans la première édition de ce dictionnaire, sous cette dénomination, sont, dans celle-ci, à l'article Fauvette. Dans nos pays méridionaux et en Italie , l'on appelle con- fusément hec-figue^ toutes les différentes espèces de fauvettes, et presque tous les oiseaux à bec menu et effile , parce qu'à Tautomne ils attaquent et mangent les figues , et que leur chair devient alors grasse et exquise; mais celle de l'oi- seau appelé communément bec-figue , se dislingue par sa dé- licatesse ; aussi de tout temps a-t-il été recherché comme un excellent manger. C'est un petit peloton d'une graisse légère, savoureuse, fondante, aisée à digérer; c'est un extrait du suc des excellens fruits dont il vit. Cet oiseau et divers autres, fauvettes et rossignols, n'ac- quéreroient pas celte graisse, si , à Tautomne, ils ne vivoient que d'insectes; ils seroient alors aussi maigres qu'au prin- 342 BEC temps; mais ils préfèrent, à cette e'poque, les fruits , soit qoe ces alimens soient plus de leur goût , soit que les insectes dont ils se nourrissent soient plus rares, ou que ceux-ci, ayant quitté leur état de larve , aient alors subi leur dernière nié- tamorphose, sous laquelle ils n'offrent pas une substance aussi nourrissante que pendant leur premier âge. Il est certain que ce ne sont pas les fourmis , les mouches , les moucherons qu'ils cherchent sur les fruits mûrs et entamés , mais bien le fruit lui-même. C'est d'après l'expérience, que j'émets ici une opinion contraire à celle qui a été publiée par des natu- ralistes. Ce n'est point à une distance de quelques pas que j'ai examiné ces oiseaux , c'est chez moi, dans mes volières. Mes différentes espèces de fauvettes , mes rossignols , man- geoient les raisins , le fruit du sureau , et béquetoient les figues , les mûres que je leur présenlois. Ils leur donnoient la préférence sur les mouches , les fourmis , et même sur leur nourriture favorite : si je leur prodiguois ces fruits , ils ne prenoient pas d'autres alimens, et devenoieut extrêmement gras. Celtegraissc devenoit si abondante, que quelquefois elle leur occationoil la mort. Oiasse des Bec-figues. — Les hec-figues étant très-recherchés par la délicatesse de leur chair, l'on a employé divers moyens pour les prendre. La saison favorable pour les chasser est l'automne , où ils sont communs dans les vignobles. On les prend de diverses manières : d'abord avec les filets, ou nappes qui servent à ht chasse des alouettes (F. ce mol); mais les mail- les doivent être pluspetitcs. Les mêmes appeauxservent aussi, car i!s contrefont assez bien le cri des her-figues. L'endroit que Ton doit préférer pour y placer les filets est entre deux coteaux de vignes ; plus l'on a de moquettes ou appelans , plus Ton prend de bec-figues qui aiment la compagnie ; au défaut d'oiseaux de la même espèce , l'on se sert d'abord de ceux que l'on a pour en prendre d'autres , et les premiers pris sei'vent de moquettes. La deuxième chasse se fait avec des collets que l'on attache aux branches des haiesetdes vignes dans les petites clairières qui se trouvent entre elles; l'on met un appât à chaque collet, ( V. la manière de les faire et do les poser, à l'article Fau- vette ) : enfin , la troisième se fait avec le filet nommé araigne ou toile d'araignée. L'araigne a sept ou huit pieds de hauteur sur neuf ou dix de large ; il est composé de trois filets : celui du milieu se noinme Jilet serré , et les deux autres armures. Le premier est le plus grand , et ses mailles sont p.irtillcs à cel- les àuretz saillant; il est ordinairement de soie ou d(; fil, ni;:is la soie est meilh'ure.Lesarmures sont déficelle, et les mailles sont carrées. Ce filet est quelquefois ramassé d'un nœud à l'au- BEC 343 tre de la hauteur d'un pied, et quelquefois il est tendu. Clia- que carré a la grandeur de deux pieds, c'est-à-dire, que dun nœud à l'autre il se trouve toujours la mesure de six pouces. Ce même filet est garni à son sommet d'anneaux de corne ou de fer, de manière qu'ils vont et viennent aisément. On ramasse au milieu le filet serré, qui est tout étendu par le haut aussi bien que l'armure , parce que , quand on hisse , on l'ajuste avec l'autre. Il y a pour cet effet deux petites cordes au bout du filet, que l'on nomme maîtresses cordes^ parce qu'elles le soutiennent par le moyen des anneaux. On tend son araigne dans le milieu d'une haie ; on l'attache à deux perches lé- gères , de neuf à dix pieds de haut, pointues et ferrées du gros bout , au haut desquelles il y a une poulie pour le hisser avec plus de facilité et l'étendre. Une fois tendu , on le lie par en bas vers la terre, à différens coins de bois que l'on nomme triquets^ avec les ficelles qui pendent et qui sont à environ deux pieds de distance les unes des autres. Alors le filet du milieu se trouve détendu et ramassé en tas; on l'attire avec un bâton parles carrés de l'armure , surtout vers le milieu. Pour que les oiseaux puissent s'y embarrasser plus qu'ail- leurs , on fait à chaque carré une espèce de bourse quand on soulève le filet ; et lorsque tout ce travail est fait , l'on se rend à l'extrémité de la haie; et pour les bec-figues , l'on fait du bruit en frappant avec un bâton sur les broussailles , et en y jetant des pierres et des mottes de terre , afin de les amener au piège , ces oiseaux ne la quittant ordinairement qu'à son extrémité. L'on observera de ne se montrer et de ne battre que du côté opposé au filet : l'on doit choisir un temps couvert, et on ne doit pas faire cette chasse lorsqu'il fait du vent. Elle se fait ordinairement de grand matin et le soir vers les quatre heures, époque du jour où les oiseaux sont dans les haies. Je crois que la petite araigne ou pinsonnîère seroit aussi avantageuse dans les vignobles . {F. cette chasse au mot Pinson.) Enfin , l'on en prend encore beaucoup avec la chouette. Voyez cette chasse au mot Verdier. Les BEC-FIGUES , BRUN CANELLE , CAFRE NOIRATRE, OLIVE ET PATAGON, V. les Fauvettes qui sont sous ces dénominations, (v.) BEC -FI GUE D'HIVER. Alouette pipi. En Provence, c'est la Linotte, (s.) BEC A FOURREAU. Nom que Sonnini a donné (édit. de Buffon) à un oiseau de TAustralasie, et que Forsler a nommé CuiONis. V. ce mot. (v.) Bec-en-fourreau, pi. 31, f." 2 de ce Dictionnaire. V. Chionis. (v.) BEC-FINS. Nom imposé par des ornithologises à une 314 BEC famille d'oiseaux très-nombreuse , dans laquelle se trouvent ics traquets^ motteux^ fam>cUes, roitelets et généralement tous ceux qui ont le bec droit , menu et semblable à un poinçon. BEC DE HACHE. Nom que porte àla Louisiane l'Huî- TRIER, et non le hec-en-ciseaux^ comme l'a pensé Sonnini.On l'appelle aussi Pieds rouges, (v.) BEC D'OIE. On a quelquefois donné ce nom au Dauphin COMMUN , Delphinus vulgarls. (desm.) BEC-D'OISEAUouORNITHORINQUE. Mammifère de la Nouvelle-Hollande , très-remarquable par sa tête ter- minée en un bec corné, large, aplati, arrondi au bout ; par le manque de dents proprement dites; par ses pattes palmées d'une f.içon toute particulière ; par sa queue courte , grosse , ajplatieet couverte , comme tout le corps , d'un poil très-serré. Ce singulier animal est figuré pi. A. aS. V. Ornithorinque. (desm.) BEC-OUVERT. V. Anastome (v.) BEC-EN PALETTE. V. Spatule, (s.) BEC DE PERROOUET. Poisson du genre Scare. (b.) BEC DE PERROQUET. Coquille du genre Terébra- tule. (b.) BEC PL\T. C'est le Canard souchet, sur les bords de la Saône, (v.) BEC-EN POINÇON. Nom que M. d" Azara ( 0/W//:c ^« Paraguay') a iujposé à une famille de petits oiseaux, qui, dit-il, ont le bec affilé , pointu et conique ; la queue plus étroite et inoins carrée , le corps plus allongé , la tète plus petite , la physionomie plus animée, la taille moins longue, le bec plus court que les lliuios ( tangviras ). Celle famille contient onze descriptions, parmi lesquelles j'ai cru reconnoître celles dcstuiigaras à gorge noire ^ syarou et à coiffe noire, d'un ma- nakin nouveau et de deux fauvcUcs, dont le bec à des rapports avec celui àespifdsàe Buffon. Quant aux autres, ne pouvant déterminer leur genre, je vais les décrire ici. Tous ces oiseaux, dit M. d'yVzara, ne sorti'nt point des forêts, ne «lescendent pas plus bas que la moitié des arbres, et cher- chent leur nourriture jusqu'à la cime des plus grands ; ils se glissent en tous sens, comme de petits serpens , sur les branches les plus déliées , sans s'arrêter un instant , cher- chant les insectes , dont ils se nourrissent. Le BE^,-E^-POINÇO^f bleu a toutes les parties supé- rieures bleues; les couvertures du milieu de l'aile termi- nées de blanc; les pennés alaires et caudales noirâtres , les «lernières bordées de bleu avec une tache blanche près du bout des deux extérieures; les plumes de la poitrine , .et des A. 2.S BEC 3^5 cAtës du corps d'un hleu lerreux et terminées de blanchâtre; lé ventre, les couvertures inférieures et le dessous des pennes de la queue blancs -, les pieds olivâtres ; le bec noir en dessus cl jaunâtre en dessous; longueur totale, ^pouces alignes. Cet oiseau étoit en mue quand d'Azara l'a décrit ; conséquem- ment on ne peut assurer que ce soit une espèce particulière. Le Bec-en-poinçon bleu et blanc est blanchâtre sur les joues et le menton , roussâtre sur la gorge ; blanc sur les parties postérieures ; d'un bleu pur sur les supérieures et sur le bord des pennes alalres et caudales, dont le reste est noirâtre; les pieds sont d'un jaune pâle, le reste est d'un bel orangé ; le bec noir en dessus et jaune en dessous. I^ongueur totale , 5 pouces 4- lignes. Le Bec-en-poinçon bleu et bleuâtre a le dessus de la tête , du cou , du corps et les couvertures supérieures des ailes bleues; plusieurs pennes des ailes bordées de la même cou- leur, d'autres de vert, et d'autres tachetées de blanc à Torigine; toutes sont noirâtres , ainsi que celles de la queue qui ont une bordure bleue ; cette teinte est mélangée de blanc sur les côtés de la tête, la gorge et la poitrine ; le reste du dessous du corps et les couvertures inférieures des ailes sont blancs; les pieds d'un gros bleu; le bec est noir en dessus, d'un bleu de ciel clair en dessous. Longueur totale, 4- pouces. Le Bec- en-poinçon bleu et roux a le bec presque droit , assez fort, très-pointu , avec la base de sa partie supérieure bien distincte; noirâtre en dessus et blan- châtre en dessous; le front et les côtés de la tête d'un noir velouté ; le dessus et Toccipul, le croupion et les petites couvertures supérieures de l'aile d'un très-beau bleu de ciel ; les plus grandes rectrices, les pennes alalres et caudales de la même couleur sur les bords, et brunes dans le reste ; le dessus du cou et le dos bleus; toutes les parties inférieures rousses; les pieds d'une couleur de plomb noirâtre, et 5 pouces et demi de longueur totale. Cet oiseau a de grands rapports avec le tangara dlable-en- rhume. Le Bec-en-poinçon roux-cendré, longueur totale, ^pouces 8 lignes; tout le plumage d'un roux-cendré ou d'une couleur de plomb foncée , plus rembrunie en dessus qu'en dessous ; couvertures supérieures , pennes des ailes et de la queue ])ordées de la même teinte, et noirâtres dans le reste; bec noir , robuste et très-pointu , presque droit , et à base ar- rondie ; iris brun. Sonnini ( traduction française ) croit q;xe cet oiseau est de la même espèce que le manakin cendré ; 346 BEC cependant celui-ci a un plumage un peu différent, et le som- met de la tête noir, (v.) BEC-ROND. Nom appliqué par, Buffon, à des Bou- vreuils et à des Gros-becs, Le Bec-rond bleu. V. Gros-beg azuré. Le Bec-rond à gorge et sourcils rouges. V. Bou- vreuil À sourcils roux-orangé. Le Bec - rond noir et blanc. Voyez Bouvreuil À bec ÉC H ANC RÉ. Le Bec-rond à ventre roux. V. Bouvreuil A. ventre roux. Le Bec -rond violet de la Caroline. V. Bouvreuil violet, (v.) BEC DE SCIE ou en SCIE. Nom que l'on donne , dan.s^ le Canada, au Harle. (v.) BEC EN SPATULE. V. Spatule, (s.) BEC TRANCHANT. V. Pingouin, (v.) BEC AD E. C'est, en Guienne , la Bécasse, (s.) BECAFIG. Nom pîémontais du Bec-figue, et un df ceux du loriot, qui s'appelle aussi en Italie Becafiga et Becquafiga. (v.) BECAFIGA. V. Bec-figue. BECAFIGULO. Une petite Fauvette dans les environ.? de Marseille, (s.) BECAFIGO ORDINARIO. Olina désigne, par cette dé- nomination , le Bec-figue ; et par celle de becajigo canapino^ la Fauvette hnhWorâe. (s.) BÉCARD. Nom du Harle sur les bords de la Saône , sans doute à cause de sooi grand bec recourbé à l'extrémité. Cet oiseau y est très-rare, (v.) BÉCARDE , Tityra,'\\t\\\.\Lanius, Lalb. Genre de l'ordre des oiseaux sylvains et de la famille des Myiothères. ( V, ces mots.) Caractères : bec rond et glabre à la base, ro- buste, épais, droit, peu déprimé , convexe dessus et des- sous; mandibule supérieure écbancrée et un peu courbée vers le bout; l'inférieure entaillée , retroussée et acuminée à la pointe; narines ovales ; langue large ,- courte , lacérée à l'extrémité ; boucbc ample , ciliée ; les i.'^ et 2.'""^ rémiges lesplus longues ; quatre doigts , trois devant , un derrière. Les Regardes ont des rapports avec les pies-grlèches et les tyrans^ et c'est parmi les premières que les ailleurs les ont classées; mais elles n'en ont pas les caractères génériques; ce dont on peut s'assurer en les comparant les uns aux autres. Le nom de bérardelcuv a été imposé par Buffon , et il est tiré de la grosseur et de la longueur du bec; elles diffèrent encore àts pîes-§rièches par un corps plus trapu, plus épais et plus BEC 3^7 long; ce qui les rapproche àestyraus, avec lesquels leurs ha- bitudes et leurs mœurs offrent beaucoup d'analogie. Parmi les bécardes de Buffon , il y a deux espèces auxquelles ce nom ne peut convenir, savoir: i." la bécarde à ventre jaune, qui est un tyran et en double emploi sous le nom de garlu ; 2..° la bécarde à ventre blanc ou le vanga , dont j'ai fait un genre particulier, puisque son bec présente une forme différente. La BÉCARDE GRISE, Tityra cinerea , Vieill.; Lanius cayanus Lath. , Jig. pi. enlum. , n.» 3o4. de VHist. natur. de Buffon. Cette espèce, qui se trouve à Cayenne , a huit pouces cinq lignes de longueur; la tête et la queue noires; le dos, le croupion et tout le dessous du corps d'un cendré clair ; les ailes noires en dessus , cendrées en dessous ; le bec rouge à son origine , et noir à son bout; les pieds cendrés, et les ongles noirâtres. La race qui habite le Paraguay a toutes les parties inférieures d'un blanc de neige. La BÉCARDE TACHETÉE , Lanius nœi>iiis, Lath. ,7?^. planche enl. , n.° ojy de VHist. nat. de Buffon^ est un jeune , ou la fe- melle de la précédente ; elle n'en diffère que par un trait longitudinal noir sur le milieu de chaque plume. La BÉCARDE À VENTRE BLANC. V. \ AKGA. La BÉCARDE À VENTRE JAUNE est un tyran. V. le Tyran TICTIVIE. Je range à la suite de ces oiseaux et sous le même nom générique les caractcivzados de d'Azzara ( Hist. des Oiseaux du Paraguay)^ ou les distingués de la traduction franç^aise par Sonnlni, vu qu'ils m'ont paru y être plus convenablement qu'ailleurs, d'après les descriptions qu'en fait rornithologisle espagnol, La BÉCARDE CANNELLE, Tityra nifa^ Vieill., a sept pou- ces un quart de long ; la tête couleur d'ardoise ; le dessus du cou et du corps , les couvertures inférieures des ailes , le bord extérieur des pennes et la queue de couleur de can- nelle ; les couvertures supérieures des ailes , le bord interne des rémiges d'un brun noirâtre; toutes les parties inférieures d'un roux clair; l'iris et la mandibule supérieure noirs; l'infé- rieure d'un bleu violet ; les pieds couleur de plomb. C'est le caractenizados canella corona de pizzara de d'Azzara. La Bécarde rousse a tète noire , Tityra atricapilla y Vieill., est d'un noir profond sur le milieu de la tête, et d'un brun foncé sur les côtés ; rousse sur la nuque et sur le crou- pion ; d'un brun roussâtre sur le dessus du cou et sur le dos ; d'un brun noirâtre sur les couvertures supérieures des ailes ; quelques-unes sont rousses ; les pennes noirâtres , à l'exception des i4'^ , iS.*^ et i6.« qui sont rousses ; six des au- tres ont sur leur côlc intérieur une tache blanche, et cette la- 348 BEC che est rousse sur le reste ; la penne extérieure de la queue est de cette couleur du côté interne ; la seconde Test entiè- rement , et les autres sont noirâtres ; la gorge et les parties inférieures mélangées de brun , de roux et de blanchâtre ; le bas-ventre et les couvertures inférieures de la queue rous- sâtres ; les pieds couleur de plomb ; le bec est noir en des- sus , bleu de ciel en dessous ; taille de la précédente à peu près. C'est le caracteruziidos cnndla y cabeza nigra de d'Azara , qui présume que cet oiseau est un jeune en mue de Tespèce précédente. • La BÉCARDE VERTE , Tityra vindis , Vieill. , a six pou- ces et une ligne de longueur ; le dessus de la tête d'un noir de jais ; le front blanc ; les côtés et le derrière de la tête de la même couleur avec un mélange de bleu; le dessous du cou et du corps , les couvertures supérieures des ailes , le bord des plumes et la queue d'un vertfoncé; les rémiges bru- 'nes; la gorge, le devant du cou et les couvertures inférieures des ailes d'un beau jaune ; le dessous du corps d'un blanc foi- blement lavé de roux ; les pieds couleur de plomb ; le bord de la paupière d'un jaune vif; le bec noir à la pointe , et bleu de ciel dans le reste. Cet oiseau est le caract enisadus. y corona w'gra de d'Azara. (v.) BECASS A. Nom piémontais de la bécasse, (v.) BÉCASSE, Ruslicola ^ Yieill.; Sculopax, Latb. Genre de l'ordre des Échassiers etde la famille des Hélonomes. ( V. ces mots.) Caractères : bec pbis long que la tête, droit, à pointe ridée latéralement chez l'oiseau mort , lisse en dessus et arrondie ; mandibule supérieure sillonnée sur les côtés , et terminée par un bourrelet intérieur; l'inférieure plus courte, sillonnée dans le milieu, canaliculée et tronquée à l'ex- trémité; narines linéaires, situées à la base du bec, dans une rainure; langue médiocre, filiforme, pointue; tête un peu an- gulaire ; jambes totalement emplumées ; quatre doigts, trois devant , un derrière; les antérieurs raboteux en dessous, sé- parés dès la base; le pouce grêle, ne portant à terre que sur lei)Out; ongles antérieurs, falculaires; l'intermédiaire creusé en dessous ; le postérieur arrondi à la pointe et ne débor- dant pas le doigt; première rémige la plus longue de toutes. La BÉCASSE cOftlMUNE, Rusticola vu/garî.Sy Vieill. ; Siolopax msL, Lath., pi. enl., n.» 884. de VHist. de Buffon. Cet habitant des hautes montagnes les quitte dès les premiers frimas , pour venir habiter nos bois, où il arrive, vers le milieu d'octobre , la nuit , et quelquefois le jour , par un temps sombre , presque toujours un à un , ou tout au plus deux en- semble , mais très-rarement en troupe. Les hàasscs préfè- rent les bois et les lieux où il y a beaucoup de terreau et BEC 34g de feuilles tombées ; elles s'y tiennent cachées tout le jour, et tellement , qu'il faut des chiens pour les faire lever ; sou- vent elles partent sous les pieds du chasseur. Elles quittent leur retraite à l'entrée de la nuit, pour chercher leur nour- riture dans les clairières , en suivant les sentiers ; elles pré- fèrent les terres molles et les petites mares, où elles vont pour se laver le bec et les pieds, qu'elles se sont remplis de terre en cherchant leur nourriture. Ct^t oiseau bat des allts en partant ; il file droit dans une futaie ; mais dans les taillis, il paroît forcé de faire le crochet; il plonge, en volant, der- rière les buissons , pour se dérober à son ennemi. Son vol , quoique rapide, n'est ni élevé, ni long-lemps soutenu : il s'abat avec tant de promptitude, qu'il semble tomber comme une masse abandonnée à toute sa pesanteur ; dès qu'il est posé à terre, il court avec vitesse ; c'est pourquoi l'on ne le trouve pas où il s'est abattu. 11 paroît que la bécasse ne voit bien qu'au crépuscule , et qu'une lumière plus forte offense sa vue ; c'est de quoi l'on juge d'après ses allures et ses mouvemeus , qui sont plus vifs après le coucher et avant le lever du soleil. Elle cherche aussi sa nourriture au clair de la lune, surtout à la pleine lune de novembre, que les chasseurs nomment la lune des bécasses ; c'est l'époque où l'on en prend le plus. On reconnoît les lieux qu'elle fréquente , à ses fientes , qui sont de larges fé- cules blanches et sans odeur, qu'en terme d'olselerie l'on nomme miroirs. Elle est d'un caractère peu méfiant, et se laisse approcher aisément. Elle cherche sa nourriture en fouillant dans la terre molle des petits marais , des fossés , dans les prés humides qui bordent les bols ; elle retourne et écarte les feuilles sèches pour prendre les vers qui sont dessous. Le corps de cet oiseau est fort charnu et très-gras , depuis novembre jusqu'en février ; mais à son arrivée, et depuis la fin de février, il l'est beaucoup moins. J'ai vu que toutes celles que l'on prend en mars sont maigres ; ce qu'on doit attribuer à l'amour où elles commencent à entrer jusqu'à leur départ. La chair est fei-me, noire , et n'est pas fort tendre ; mais comme chair ferme, elle se conserve long-temps; il faut même qu'elle le soll pendant quelque temps pour qu'elle prenne le fumet qui la fait rechercher. Les gourmets ont une manière de connaître le point où cette chair est parvenue au degré qui lui convient : on suspend l'oiseau par une penne du milieu de sa queue; lorsque le corps s'en détache et tombe, c'est le moment de le manger. On la cuit sans ôter les en- trailles, qui , broyées avec ce qu'elles contiennent, font son meilleur assaisonnement. L'on obsene que les chiens n'eu 35o BEC itiangen! point. La chair des jeunes a moins cle fumet , mais elle est plus tendre et plus blanche que celle des vieilles. Celles qui restent en été sont, dans cette saison, dures , sè- ches , et d'un fumet très-fort; mais il est très-rare d'en ren- contrer dans nos bois ; elles les quittent au mois de mars , pour retourner sur les montagnes. Elles partent ordinaire- ment appariées , volent alors rapidement , et sans s'arrêter pendant la nuit ; le matin , elles se cachent dans les bois pour y passer la journée , et en partent le soir pour conti- imer leur route. Arrivées à leur destination , elles se fixent dans les endroits les plus solitaires et les plus élevés des mon- tagnes, où elles nichent. La femelle fait son nid par terre, et le compose de feuilles et d'herbes sèches, entremêlées de pe- tits brins de bois, le tout rassemblé sans art, et am.oncelé con- tre un tronc d'arbre ou sous une grosse racine ; elle y dépose quatre ou cinq œufs, oblongs , un peu plus gros que ceux du pigeon commun, d'un gris roussâtre, et marbrés d'ondes plus foncées et noirâtres. L'on dit que ces œufs sont un mets très- friand. Lorsque les petits sont éclos , ils quittent le nid et courent , couverts seulement de poil follet : les premières plumes qui paroissent , sont celles des ailes, et ils commen- cent à voler sans en avoir d'autres; c'est ainsi qu'en volant et courant, ils fuient , quand ils sont découverts, lorsqu'ils sont trop folbles. On a vu la mère ou le père en prendre un sous leur gorge , et l'emporter ainsi à plus de mille pas. J'ai véri- fié ce fait dans les bécasses d'Amérique ; ce n'est point sous la gorge que le petit est placé, mais il se cramponne sur le dos; d'autres disent avoir vu des bécasses porter leurs petits par les pieds. Le mâle ne quitte pas la femelle, tant que les petits ont besoin de leur secours : il ne fait entendre sa voix que dans le temps de leur éducation et de ses amours ; car il est muet, ainsi que la femelle, pendant le reste de l'année. Ses cris ont des tons différens , passant du grave à l'aigu , go , go, go, go; pidi , pidi ; pidi; cri , cri, cri , cri; ces derniers semblent être de colère entre plusieurs mâles rassemblés. Ils ont aussi une espèce de croassement , couan , couan , et un certain grondement , froû , froû , froû , lorsqu'ils se poursuivent. Quand la femelle couve , le mâle est presque toujours cou- ché près d'elle , et ils reposent mutuellement leur bec sur le dos l'un de l'autre. Les mâles , d'un caractère jaloux , dispu- tent une femelle en se battant jusqu'à se jeter à terre et se piquer à coups de bec. L'on a remarqué que ces oiseaux blessés versent des larmes. L'espèce de la A^'casse est universellement répandue dans l'ancien continent, au nord et au sud; mais ce n'est pas la auêrne race que l'on trouve dans l'Amérique septentrionale ; BEC 35. elle forme une espèce séparée, comme celle de Cayenne. Cet oiseau a de treize a quatorze pouces de longueur ; le bec long de deux et demi; la grosseur à peu près de \?i per- diix grise; le haut de la tête , le cou, le dos , les couvertures des ailes variés de marron, de noir, et d'un peudegris; quatre larges bandes sur le cou, transversales et noires ; de chaque côté de la tête une petite bande de la même couleur , qui s'étend depuis les coins de la bouche jusqu'aux yeux ; la par- tie inférieure du dos , le croupion , les couvertures du dessus delà (jueue , la gorge, la poitrine, le ventre, d'un blanc sale cl rayés transversalement ; le devant du cou jaunâtre ; les pennes des ailes brunes , avec des taches triangulaires rousses ; la queue arrondie , bordée de roux, et terminée de cendré ; les pieds et le bec couleur de chair, ombrée de gris ; chez les premiers l'iris brun. La femelle est un peu plus grosse que le mâle ; elle en diffère encore par àcs couleurs plus ternes, et en ce qu elle a un plus grand nombre de taches blanches sur les couvertures des ailes. Les chasseurs distinguent trois sortes de bécasses ; celle-ci , une plus petite , et une troisième plus grande. La plus petite, que Ton nomme en Picardie mariinci , a le bec plus long , le plumage roussâtre, elles pieds de couleur bleue : ceitebécasse arrive après les autres. La grosse l'est d'un tiers plus que la bécasse ordinaire , et son plumage est plus rembruni : elle hante peu les bois , et habite, par préférence, les grosses haies doubles dans les pays couverts. Outre celle-ci , l'on trouve dans cette espèce plusieurs variétés accidentelles; telle est la bécasse blanche ou mélangée de blanc , avec le bec- ct les pieds d'un jaune pâle. La bécasse rousse ; le fond de son plumage est roux; et les ondes d'un roux clair. La bécasse isabelle est totalement d'une couleur jaune , très-légère. La bécasse à tête rouge; tout son corps est blanc , ses ailes sont brunes , et sa tête est ro.ugeâtre. La bécasse aux ailes blanches; celle-ci ne diffère de la bécasse ordinaire qu'en ce que ses ailes sont blanches. La Bécasse de Cayenne. V. Bécassine des Savanes. La (petite) Bécasse d'Amérique, F. Bécasse des États- Unis. La Bécasse des États-Unis, Rusticola nu'nor; scolopax min., Lath. , a le bec brun ; la tête , le dessus du corps et le dos gris , avec des bandes transversales sur l'occiput et çur la nuque ; de grandes taches longitudinales de cette même cou- leur et terminées de jaune sale sur le manteau; le croupion et les couvertures supérieures de la queue, roux; les rectrices noires, rousses et terminées de blanc ; la gorge blanche; les côtés elle devant du cou, la poitrine et lesparties postérieures 353 BEC • pareilles au croupion ; \e dessus des ailes et les pennes se- condaires bruns et traversés de petites lignes d'une nuance plus foncée ; les primaires d'un blanc tirant au violet ; les pieds jaunâtres et Tiris couleur de noisette; longueur totale , neuf pouces et demi. La femelle ressemble au mâle : elle fait son nid au pied d'un arbre ou sous une grosse racine ; sa ponte est de six à huit œufs , d'un gris roux et tachetés de brun. La BÉCASSE DES Savaî^es. F. l'article des Bécassines. On chasse la bécasse au fusîl^ à la passée, à la pantiére, aux coUeis ou aux simples lacets. Aufitsil. On peut l'attendre pour la tirer au passage le soir à la sortie, et le matin à la rentrée, au bord du bois, au dé- bouché de quelque grande route, dans une gorge ou vallon étroit, à portée d'une forêt aboutissant à quelque mare, fon- taine ou queue d'étang. On attend encore les bécasses au bord de ces mares ou fontaines, lorsque vers la brune elles vien- nent s'y abattre pour boire et se laver le bec et les pieds. A la passée. Cette chasse se fait à la brune, n'occupe qu'une demi-heure , et est si favorable, qu'on peut y pren- dre jusqu'à huit cents bécasses^ar année. Yoici cojiMne on s'y prend : quand oïl aperçoit qu'il y a des bécasses dans un bois taillis , on fait une enceinte de quarante à cinquante pas en forme de petite haie , haute d'un demi-pied, en liant les sou- ches entre elles avec des brins de genêt; on y laisse différcns petits passages pour une bécasse seule ; on pratique autant de voies qui y conduisent; on tend à chaque passage un lacet ouvert on rond, et couché à plate terre : l'oiseau cherchant à manger, s'engage dans la voie, qu'il suit jusqu'au passage où il se prend au lacet. A la pantiére. On tend aux bécasses la pautlèrc simple et la pçniiàie conlre-maillée. La simple est un lUel composé d'une seule nappe fort longue , et haute de vingt-quatre à trente pieds. Les mailles de cette nappe on\ deux pouces et demi de large, faites d'un fil fort. Elle est attachée aux quatre coins par quatre forts cordeaux : ceux du haut sont longs, et ceux du bas sont courts , et tiennent la pantiére attachée à deux piquets solidement fichés en terre. Deux fortes perches atta- chées aux arbres voisins, servent à tendre la pantiére au moyen de deux anneaux de fer, par où l'on passe les cor-^ deaux du haut; et ces deux cordeaux se réunissent dans une loge que le chasseur a pratiquée en terre à une petite dis- tance du filet, et au milieu du vallon où il est tendu. Il faut encore observer que la nappe doit être tendue de manière qu'elle penche vers le côté opposé à la loge du chasseur , vers celui d'où les bécasses doivent arriver , suivant, les remar- BEC 353 (•lies que le chasseur aura dû faire avant de tendre. Il aura icconnu les endroits favorables , par le moyen des ini'roi'rs ou fientes de bécasses ^ (ju'on trouve eu aboiulr.nce près des ma- rais, fontaines, petits vallons entourés de bois, et ([ui sont aussi les lieux préférables pour y dresser des pantières : on les tend aussi sur un buisson voisin d'un élang, ou dans l'allée d'un parc. La pantière conlre.-maillée se nomme ainsi , parce qu'elle est faite de trois nappes, dont deux , qui se nomuicut aumpesy sont à grandes mailles; et l'autre à petites mailles en losange, qui n'ont que deux pouces de large, s'appelle simplement nappe ou ioile. Aux df rnlèi-es mailles du haut de chacun A^x ces filets , sont attachées des bouclettes qui font l'ofîice des anneaux d'un rideau : elles sonttOLiles enfilées dans le cor- deau tendu entre les deux perches. Ce cord>au, qui fait l'of- fice de tringle, doit êtr-" bien savonné, pour faciliter le jeu des bouclettes : ce jeu a lieu parle mouvement précipité delà bécasse qui donne dans le filet; et presque dans le niémtî moment, le chasseur laisse échapper une forte ficelle qui, attachée aune extrémité du haut du filet, sert à le tenir étendu sur toute la longueur du cordeau entre les deux per- ches. Les nappes se plient alors , et commencent à embar- rasser l'animal, dont la capture est bientôt assurée , parce que le chasseur détend aussitôt après tout le piège , de la mC-me manière qu'il le fait dans celui de la panllère simple. Le moment favorable pour cette chasse, qui commence une demi-heure après le coucher du soleil, et ne dure qu'une heure , est assez court pour que !e chasseur cherche à éviter tous les obstacles qui peuvent s'opposer à une prompte dé- tente , et à la retenue du filet , et pour que le filet soit bien tendu avant l'heure propice. Les mois de novembre , décem- bre et janvier , sont ceux les plus propres à celte chasse, et ceux où l'on trouve les bécasses les plus grasses : les jours de brouillards sont les meilleurs, ylu collet. Le collet est fait de six brins de crins de cheval , longs et cordés avec une boucle coulante à un bout , et un gros nœud à l'autre, près duquel il est attaché solidement à un bâton de la grosseur du petit doigt, long d'un pied, et pointu par un bout qu'on fiche en terre. Les taillis les plus feuilles sont les plus avantageux pour celte chasse, et l'on re- connoit par les fientes quels sont les endroits du taillis les plus fréquentés; ensuite, pour placer les collets., on use des mêmes soins et des mêmes ruses indiqués pour la passée. Au bord de Veau. Comme la bécasse va la nuit \xi long des fontaines et des mares, cet instinct a donné l'idée d'une chasse très-arausantc. Pour cela ou ferme Routes les avenues III. ' 23 354 E E C de la pièce d'eau avec des genêts entrelacés; on laisse à cette haie artilicielle des espaces ou passées y éloignées les unes des autres d'environ six pieds, et on y tend des lacets ainsi ar- rangés : on pique sur le Lord de la passée un bâton gros comme le petit doigt, et de la hauteur de cinq pouces; à l'au- tre bord , à demi-pied d'espace , on élève un petit arçon de trois ou quatre doigts, qui fait comme une porte ronde vis-à- vis le bâton ; on prend ensuite un crochet de bois plat, long de sept ou huit pouces, avec une coche au bout; le crochet se met au bâton , et l'autre bout passe sous l'arçon. On a en- core une verge de bois de coudrier ou de quelque autre bois élastique; cette verge, de la grosseur du doigt, et longue de trois pieds, doit être piquée dans la petite haie, à deux ou trois pieds de la passée ; on attache au petit bout une ficelle de demi-pied, au bout de laquelle est noué un lacet de crin de cheval avec un petit bâton coupé par les deux bouts, et fait en coin à fendre du bois : le chasseur fait plier la baguette élas- tique, passe le lacet sous l'arçon, et levant le crochet, cache le petit bâton attaché à la baguette d'un bout dans le crochet, et de l'autre dans le petit arçon ; puis il étend en long le la- cet par-dessus le crochet, qui doit tenir très -peu, afin que la bécasse venant à passer, fasse détendre la baguette élastique, et que le lacet la retienne par le pied. On prend aussi des per- drix à cette chasse ingénieuse et lucrative. On peut aussi tendre dans les passées des collets et de sim- ples lacets, de la manière indiquée pour la passée, (s.) BÉCASSE A BEC D'IVOIRE. Oiseau méconnoissable dans V Histoire de Kentucke. (s.) BECASSE D'ARBRE. Frisch prétend que ce nom con- vient à la Huppe, (s.) BÉCASSE DE MER. V. HuÎtrier. Sur quelques-unes de nos côtes, on donne la même dénomination au Courlis. (s.) BECASSE. Nom donné par les marchands à plusieurs coquilles du genre Rocher , à raison de la longueur du pro- longement de la partie antérieure de leurs lèvres; la princi- pale est la BÉCASSE épineuse, qui est le Rocher Bécasse. BECASSE. On donne aussi ce nom à des poissons des genres Centrisque , Scombresou , Histphore et Phy- rèîîe. (b.) BÉCASSEAU. Oiseau de rivage du genre Tringa. Voyez ce mot. (v.) BÉCASSIN. Nom généralisé par Salerne au Bécasseau et à d'autres oiseaux du genre Tringa. C'est, en Piémont, le nom de la Bécassine; et à Genève, celui de la Guignette^ B E C 355 BÉCASSINE , Sc.oîopax. Genre de Tordre des oiseaux ÉcHASSiERS et de la famille des Hélonomes. {V. ces mots. ) Caractères : bec plus long que la lêle, droit, un peu grêle , presque rond , à pointe obtuse , dilatée , ridée dessus et des- sous , cbez Toiseau mort ; mandibule supérieure sillonnée latéralement; Tinférieure un peu jilus courte, avec un sillon en dessons; narines linéaires, situées dans une rainure à la base du bec, couvertes d'une membrane; langue médiocre, filiforme , pointue ; tête un peu angulaire ; tarses allongés ; jambes à demi-nues ; quatre doigts, trois devant, un derrière ; les extérieurs unis à la base par une très-petite membrane , presque imperceptible dans les espèces d'Europe ; le pouce mince, portant à terre sur le bout; l'ongle postérieur plus long que le doigt ; la première rémige la plus longue de toutes. Les bécassines diffèrent des bécasses^ non-seulement par leur genre de vie, mais encore en ce qu'elles ont près de la moitié de la jambe dénuée de plumes , et l'ongle postérieur plus long , moins aplati et presque pointu. On ne trouvera ci-après que les bécassines proprement dites. Quant aux autres oi- seaux qu'on a classés dans le même groupe, voyez les genres BÉCASSE, Barge, Chevalier, Courlis et CHORLrrTE.(v.) La BÉcassi iSE proprement dite , Scolopax galUnago , Lath. , pi. enl. n." 883 de VHist. nat. de Buffon. Cet oiseau est rép^'andu dans l'ancien continent, depuis l'extrémité du Nord jusqu'au Japon, et dans le nouveau, depuis la terre de Labrador jusqu'à Cayenne, et probablement encore plus au Nord et au Sud. Enfin , c'est celui de tous qui se trouve dans le plus de pays du monde. La bécassine se tient dans les. prairies marécageuses, dans les herbages et les osiers qui sont sur le bord des rivières ; elle s'élève si haut en volant , qu'on l'entend encore lorsqu'on l'a perdue de vue. Son cri peut s'exprimer par les sy!l;;bes mée ^ mée^ mée ^ qui paroit avoir du rapport avec celui de la chèvre, puisque quelques persiannes l'appellent chèvre vohinte ; elle jette aussi, en prenant son essor, un petit cri court et siftlé. En France , les bécassines paroissent en au- tomne ; on les trouve presque toujours seules , quelquefois doux ou trois ensemble ; elles partent de loin d'un vol très- preste ; et api-ès trois crochets, elles filent deux ou trois cents pas, ou pointent en s'élevant à perte de vue. Elles s'éloignent de la France dans les grands froids, mais il en reste dans les marais abrités ; elles reviennent au printemps en grand nombre, et nous quittent pendant l'été; cependant, quelques- unes nichent dans les marécages ; il en reste un grand nombre dans ceux de l'Auvergne. Le nid est placé à terre, sous 356 BEC quelque grosse racine d'orme ou de saule, dans les endroits où le bélail ne peut parvenir; il est fait d'herbes sèches et de plumes; il contient quatre ou cinq œufs d'un ver- dâlre très-clair et tachetés de centlré et de brun. Les petits quittent le nid aussitôt qu'ils sont éclos, et la mère ne les abandonne que lorsqu'ils peuvent se suffire à eux-mêmes. Si on la trouble pendant Tincubalion , elle s'élève droit en l'air à une grande hauteur, en jetant un cri particulier, et elle des- cend ensuite avec beaucoup de rapidité. Souvent le mâle , tandis qu'elle couve, voltige autour d'elle en siftlant ou jetant un cri, qu'il ne fait entendre que dans cet instant. Elle donne à sa tele un balancement horizontal , et à sa queue un mou- vement de haut en bas; quand elle marche, elle porte la lèlc haute , sans sautiller ni voltiger. Cette bécassine est ordi- nairement fort grasse dans nos pays et dans le nord de l'Amérique , mais beaucoup moins dans les pays chauds. Sa graisse est d'une saveur fine et délicate, qu'elle n'acquiert qu'après les premières gelées. On la cuit comme la bécasse , sans la vider, et partout on la recherche comme un gibier exquis. Elle a environ dix pouces de longueur, y couq^ris le bec qui en a trois; la tcte est divisée par deux raies longitu- dinales noires et trois rougeàlres, dont une passe sur le som- met et deux au-dessus des yeux; le menton est blanc; le cou varié de brun et de rougeAire; les scapulaires sont agréable- ment tachetées de noir et de jaune ; les pennes des ailes sont noirâtres , avec les bords des premières et l'extrémité des secondaires blancs ; ces dernières et le dos sont rayés de noir et de rouge pâle ; la poitrine et le ventre blancs ; les couver- tures de la queue sont longues , d'un brun rougeâtre , et la couvrent presque en entier lorsqu'elle est pliée; celle-ci est composée de quatorze pennes (la petite bécassine n'en a que douze ) noires , avec des raies tiansversales , d'un orangé foncé , et quelques-unes sont terminées de cette couleur ou de J)lanc ; le bas-ventre est dun jaune terne, et les pieds sonl d un vert pâle. La femelle diffère en ce qu'elle n'a que trois traits sur la tète. On connoil plusieurs variétés ; les unes d'ua blanc pur, ou d'un blanc roussâlre ; d'autres ne sont blanches que sur quelques parties; d'autres ont seulement la tète grise et les pieds jaunâtres ; telle est la scutupnx galllnaria de Latham ; enfin la sculopax belgica est encore de ce nombre j elle a la tète, le cou et la poitrine roussâlres; le ventre blanc j le dos, les ailes, la queue, les pieds et le bec noirs. La Bécassine aguatère, Scolopax Paragimiiv, Vieillot,.! trois traits longitudinaux et blanchâtres sur la tête : l'un sur le sommet, et les deux autres sur les côtés, au-dessus des yeux : re.:pace qui les sépare est noir; une li^nc de wiâuic B E C 357 eouleur, commune à l'œil, s'étend jusqu'à la nuque ; une autre traverse le luriim^ et une troisième, mais plus petite , se trouve sur l'oreille ; le reste des côtés de la tele est blan- châtre -, le devant du cou marbré de la mcmc teinte et de brun; la poitrine et le ventre blancs; et les côtés, ainsi que les couvertures inférieures de la queue, sont variés de brua et de roussâtre ; cependant ces parties sont blanches chez quelques individus. I>es veines brunes et rougeâtres se font remarquer sur Tocciput ; le dessus du cou est mélangé de noirâtre et de blanchâtre; les rectrices supérieures des ailes ont des raies transversales rousses et noirâtres , et sont ter- minées de blanc ; le dos présente un mélange de brun , de noir et de blanc ; les pennes alaires sont noirâtres; les sca- pulaires noires et bordées de blanc roussâtre; les huit pennes intermédiaires de la queue sont noires et variées de blanc et de noirâtre vers le bout; les autres sont entièrement cou- vertes de bandes blanches et noires; la partie nue des jambes et les tarses sont d'un vert flétri; le bec est noir. Longueur totale, dix pouces deux lignes. Cette bécassine du Paraguay crie hère, hère,, en s'élevant presque verticalement à une grande hauteur, et prononce ku\ ka ,, lorsqu'elle est effrayée. Son- nini ( traduction française de l'ouvrage de M. d'Azara ) a cru reconnoitre la petite bécasse de l Aniérujue dans cette es- pèce ; mais celle-ci a le bas des jambes nu, et la bécasse l'a couvert de plumes ; ce qui suffit pour ne pas les réunir ; en outre , leur plumage n'est pas le même. V. BÉCASSE DES États-Unis. M. d'Azara décrit une seconde bécassine du même pays, laquelle lui paroît constituer une espèce distincte de la pré- cédente : en effet, il me paroît fondé ; car elle n'a que qua- torze pennes à la queue , tandis que l'autre en a seize ; de plus, elle a la queue , le vol , les jambes, la taille, le tarse et le bec plus courts. Sonnini l'a présentée comme le même oi- seau que la bécassine des savanes. Les deux pennes du milieu de la queue sont noires; les trois ou quatre suivantes moitié de cette couleur et moitié rousses, avec un Irait régulier et noi- râtre vers le bout qui est blanchâtre ; les autres sont cou- vertes de bandelettes blanches et noirâtres : le reste du plu- mage est comme dans l'espèce précédente. Les Bécassines blanches des Indes , du Cap de Bonne- Espérance, de la Chine et de Madagascar. Ces oiseau» ayant des caractères constans et distincts de ceux des bécas- sines, je les ai classés dans un nouveau genre , sous le nom de Chorlitte. V. ce mot. La Bécassine brune , Scolopax grisea, Lath. J'ai soi»- vcnt rencontré cette espèce dans les Etais-Unisj où elle 358 BEC se tient sur les bords marécageux Je la mer, à l'embouchure Jes rivières et dans les marais salés. Elle a le dessus de la tête et du cou, les plumes scapulaires, les couvertures supérieures des ailes, et les pennes secondaires, d'un cendré rembruni uniforme; les primaires brunes; les intermédiaires bordées et terminées de blanc; le dos, le croupion, les couvertures supérieures de la queue blancs et mouchetés de noir ; les rcc- trices intermédiaires grises, les autres blanches avec des ta- ches noires ; les sourcils , la gorge , le devant du cou variés de blanc et de brun effacé ; la poitrine et les parties posté- rieures blanches, avec quelques taches grises sur les flancs, et des raies transversales brunes sur les couvertures inférieures de la queue; le bec brun et noir à la pointe , long de vingt- trois lignes ; les pieds d'un brun rougeâtre ; les ongles noirs; le doigt intermédiaire uni à l'extérieur par une membrane plus prononcée que dans nos hérassines^ chez lesquelles elle est piesque nulle et nullement apparente chez l'oiseau , quelque temps après sa mort. Longueur totale , dix pouces. Comme l'indiviJu décrit par Latham et Pennant offre dans son plu- mage quelques différences, il est probable qu'elles sont l'effet de l'âge ou des sexes. La Bécassine à cul blanc. C'est le Bécasseau en Lor- raine. La DOUBLE Bécassine , Scolopax média. Quoique cet oiseau ait été regardé comme une variété accidentelle de la bécassine^ il me parojt, d'après ses habiludes, une grosseur de près du double, son cri, son vol, quelques nuances même dans le plumage, constituer une espèce particulière. 11 part avec peine, se fait suivre par les chiens comme le râle; son vol est droit, assez mou et sans crochets; il ne se plaît que dans les endroits où il y a un peu d eau claire et non fangeuse. .11 est bien connu dans les marais de la Picardie; il y arrive vers la fin d'aoïlt et disparoît avant la Toussaint. 11 est plus commun en Provence et en Italie, où il fait deux passages, le premier en mars et avril, et le second en septembre ou octobre. La Bécassine grise, Scolopax Içucophœa ^ \ieill. , est très-commune dans l'état de ISew-York. Son bec est noir et long de deux pouces trois lignes; le dessus de la tête et du cou, le haut du dos, les couvertures supérieures des ailes, les scapulaires sont d'un gris blanc tacheté de noirâtre; les taches .sont petites sur la tête, peu prononcées sur le cou , larges sur le dos et sur les grandes rectriccs ; le haut de l'aile est d'un roux rembruni ; les pennes sont noirâtres; du blanc moucheté lie noir occupe le bas du dos et le croupion ; la queue est blanche et tachetée de brun; la gorge , les sourcils, le devant BEC 359 du cou et la poitrine sont d'un roux très-clair, parsemé de pe-' tites taches noirâtres sur les deux dernières parties , sur les ilancs et sur les couvertures inférieures de la queue; le ventre est blanc ; les pieds sont bruns : longueur totale , neuf pouces et demi. Cette bécassine diffère de toutes les autres en ce qu'elle a le doigt intermédiaire uni à l'extérieur par une mem- brane qui se prolonge jusqu'au tiers de leur longueur , et uni au doigt intérieur par une autre, mais seulement à la base. La PETITE BÉCASSINE , Scolopax gallimila , Latham , pi. enl. 884 , de VHist. nul. de Bitffon. Cette espèce se trouve en Europe et dans le nord de TAmétique, où elle habite les ma- rais ; elle se cache dans les roseaux des étangs , sous les joncs secs et les glaïeuls tombés au bord de l'eau. 11 est très-difficile delà faire lever, il faut presque marcher dessus; ce qui lui a fait donner le nom de sourde. Son vol est moins rapide et plus di- rect que celui de la bécassine commune; il a moins de durée , et elle ne se remet jamais loin. Sa chair passe pour un manger plus délicat. Sou bec est long d'environ quinze lignes , d'un jaune sale à la base , ensuite bleuâtre et noirâtre à la pointe; le dessus de la tête est noir, mélangé de couleur de rouille ; une raie jaune passe au-dessus de l'œil ; le cou est varié de blanc, de brun et de rouge pâle ; les plumes des côtés du dos sont longues, soyeuses, brunes et bordées de jaune ; le crou- pion est d'un pourpre bleuâtre brillant ; le ventre blanc ; les grandes pennes des ailes sont noirâtres ; la queue est com- posée de douze pennes brunes avec une teinte jaune sur les bords; les pieds sont d'une couleur de chair verdâtre. Le plu- mage des deux sexes est le môme. On trouve son nid dans les marais. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs oblongs , blanchâtres et semés de taches roussâtres. Cette espèce habite l'Europe et l'Amérique septentrionale. La iJÉCASSliSE SAKHALINE , Scolopax saklialina ^ Vieill. , pi. 85 d'un ouvrage russe publié par Sakhalin ) , ^ trouve en Russie. Elle a le dessus de la tête , du cou , des ailes et de la queue d'un fauve rougeâtre varié d'un grand nombre de taches brunes ; le tour du bec et la gorge blancs et bruns ; la poitrine *1e cette dernière couleur, mais uniforme ; les côtés du ventre, les plumes de l'anus et le bord des grandes pennes alaires blancs ; le bec et les pieds bruns. La BÉCASSINE DES SAVA^'ES, Scolopax paludosa^ Lath. , pL enl. de Buffon, n.° 8g5, a treize pouces de longueur totale, et est un quart moins grosse que la bécasse commune. Elle a le bec long de quatre pouces environ , rougeâtre dans les deux tiers de sa longueur, et noirâtre dans le reste. Deux bandes noires sont sur la tète et séparées sur le sommet par une couleur 1 ou&se ; une troisième noirâtre est soi' le lomm -, le dessus du 3Go BEC (OU, les scapulaircs et les couvertures des ailes sont varies <ïe roux et (le noir; les parties inférieures d'un blanc roussâtre avec (les raies transversales noires , longitudinales sur le de- vant du cou, transversales sur la poitrine, le ventre et les flancs ; le haut de la gorge et les plumes de Tanus d'un blanc roussâtre uniforme ; le dos et le croupion rayés en travers de noirâtre sur un fond roux ; les couvertures des ailes pareilles; les pennes primaires brunes et taclielées de roux; les secon- daires rayées de noir, ainsi (pie les rectrices , sur un fon»I roux; les deux intermédiaires sont noires sur le bord exté- rieur; les pieds bmns. Cette espèce se trouve à Cayenne , où elle fVetjuenle les savanes. Elle s'y tient dans la vase et dans les herbes épaisses et hautes; mais dans la saison des pluies y elle se retire sur les hauteurs et y niche sur de petites éléva- li,)ns, dans des trous tapissés d'herbes sèches. Sa ponte est de deux eeafs. Atix approches de la nuit , ces bécassines se rap- pellent par un cri de ralliement un peu rauque et assez sem - Jilable à cette voix basse lia, ka , ko, ka , que fait souvent en- tendre la poule domestique. On m'a assuré que ces oiseaux avoient la faculté de se percher ; ce que je crois très-possible, vu qu'ils ont le doigt posiérieur Ion;; de près d'un pouce et Tongle annié ; attribut ([ul , joint à la grosseur et à la longueur tl'i bec, ne permet pas de réunir, comme individus de la même espèce, cette bécassine et la double /yfWj.w«e d'Europe, ainsi que l'a fait IM. Themmincl, dans sou 3I,anuel d'Ornithologie, (|:iclques rapports que ces deux oiseaux aient dans leurs cou- li'urs, (pii néanuu>ins présentent encore des différences dans la manier»' dont elles sont distribuées, (v.) Chasse (U's hèrassines. — La cliasse des bénissines an fusil exige quelque habitude à raison des détours et des crochets que ces oiseaux font en s'elevant; il faut les laisser filer sans se presser, alors ils ne^sont pas plus difticiles à tirer que les cailles: ou peut , d'ailleurs, k-ur donner le temps de hier loin ; car, pour p«'u qu'un grain de plou>b les atteigne, ils tombent aussitôt. On tend aux hèrassines, dans les marais et les qTieues d'é- tangs , les pantihcs et les collets. Le chasseur attire ces oiseaux près de lui en imitant leur voix. On emploie encore, pour les prendre , un iraiiirau (ju'un homme seul peut porter commo- dément, et avec lequel il parcourt les marais où il sait qu'il y a des bccasslncs, en portant sur le bras le traîneau à la hauteur de trois pieds; Ton bat de temps en temps les broussailles et les herbages ; les bécassines s'enlevant le bec en l'air, s'eujpé- trent dans le filet qu'on laisse tomber, (s.) i3ÉCASSlNE-CUBL\]NE. Nom picmoniais du Bé- casseau, (v.) EECASSÎNE DE MER. L'on trouve désignées sous ce BEC 3Gi mm, dans les ouvrages des navigateurs, plusieurs espèces d'oiseaux de rivage, tels que les Chevaliers ou Pluviers À COLLIER , etc. (s.) 15KCASS1SE DE MER. C'est I'Orphie espadon, (b.) BÉCASSON. ISom vulgaire que l'on donne en Provence à In DOUBLE JîÉCASSiNE , et en Normandie au Bécasseau. Sa- Icrne en fait aussi Tapplication au Chevalier À pieds rouges. C'est, dans le déparlement de l'Ain, le BÉCASSEAU ou CuL- BLA>c, qu'on appelle Bécassin sur les rives de la Saône. BECASSON (petit). On appelle souvent de ce nom la GuiGNETTE dans le département de l'Ain, (v.) BECASSOUN. Nom piémontais du Courlis. BE(L\SSOUNAT. Nom piémontais du CoURLiEU. (v.) BECCABUNGA. Espèce du genre Véronique, qui cfoît dans l'eau, (b.) . BECCACIA. C'est la Bécasse en Italie, (s.) BECCA-FICO. Nom donné en Italie à plusieurs espèces d'oiseaux , différentes du vrai Bec-figue. (s.) BECCARD. Variété du Saumon, (b.) BECHARA. Nom que Pallas donne, dans ses voyages, au r hélicoptère, (v.) BECH\RU. C'est ainsi que l'on appeloit autrefois, en France, Xc.flummant o\i phnnicuplère ^ par contraction de hec de charrue, à cause de la forme du bec de cet oiseau, courbé comme le soc de la charrue, fs.) B ECHE , PIQUE - BROTS ou COUPE BOUR- GEONS. C'est rÉuilOLPE de LA VIGNE. (DESM.) ]> EC FI ET. Nom du B roch et. (b.) liECmON. Synonyme de Tussilage. (B.) BECHOT. Nom vulgaire du Bécasseau et de la petite Bécassine, (v.) BECKEE , Bœckea. Genre de plantes de l'octandrie mo- nogynie etdela famille des cpilobiennes, dont les caraclères sont : calice infundibuliforme à cinq dents ; corolle à cinq pétales; huit étamines fort petites; ovaire supérieur sur- monté d'un style terminé par un stigmate en tète; capsule à trois ou quatre loges, contenant plusieurs semences, et cachée dans le calice qui grossit. Ce genre est composé de deux espèces , dont l'une vient de la^hinc etl autre de la Nouvelle-Hollande, Ce sont des arbrisseaux à feuilles très-petites, linéaires, opposées, et à {leurs axjllaires et solitaires, (b.) BECKiMANNE , Beckmunnia. (ienre de graminées établi par Host , pour placer quelques Piialarides et quelques Cretelles qui s'écartent des autres ; se* caraclères sont : 363 B E D épillets unilatéraux, réunis trois par trois, dans les dents du rachis; balle calicinale à deux valves, inégales , naviculaires, onguiculées à leur base , spatulées à leur sommet , assez longues ; balle (iorale à deux valves presque égales ; écailles lancéolées, entières , glabres. La Phalaride érucoïde sert de type à ce genre, (b.) BECMAPiE. Geoffroy a établi un genre d'insectes sous le nom de hecmare en français , et de rhinomacer en latin , au- quel il assigne pour caractères génériques , des antennes en masse toutes droites , posées sur une longue trompe. Ce genre avoit élé confondu auparavant avec celui de charanson et celui àesatic/ahes. 11 a été ensuite séparé du premier genre, et donné par presque tous les auteurs , sous le nom dîcUtelahe. V. Attelabe. (o.) BECO. Nom picard de la Guignette. (v.) BECO-DE-Pl\ATO. Nom portugais du Pinson FRISÉ, (s.) BECONGUILLE. Racine qui vient de l'Amérique mé- ridionale , et qui sert , comme l'ipécacuanha , à exciter le vomissement. On ne sait pas positivement à quel genre de plante elle appartient, (b.) BECOT. C'est \ji petite bécassine dans V Ornithologie de Sa- Icme. V. Bécassine. BECQUABOouBICQUEBO. Noms vulgairesque porte en Picardie et en Espagne , le Pic vert. En Lorraine, toutes les espèces de pics se nomment hecque-hois ou baqucho. (s.) BECOUEBOJS. V. Becquabo.(desm.) BECQUE FLEUR. V. Colibri. Cs.) BECQUEROLLE, ou BOURIÔLLE. Dénomination vulgaire de la petite bécassine , ou la sourde , dans l'Orléanais , -suivant Salerne. V. Bécassine, (s.) BECQUETEUR. V. Backer. (s.) BECQUILLON. En fauconnerie , le bec des jeunes oi- seaux de proie, (s.) BECTSCHUTSCH. Les Kamlschadals appellent ainsi le Hareng, (b.) BECUIBA. Synonyme de Ibicuiba. (f.) BECUNE. Nom donné à un poisson qu'on croit être TEspadon , ou une autre espèce de Squ^LÉ fort voisine de celle-ci. (b.) BEDARINGL Nom arabe de la Mét.isse. (b.) BÉDAUDE. En quelques endroits de la France , on donne ce nom à la corneille mantelée. (s.) BEDE. C'est une Génisse dans les dépajteracns de l'Ouest. (B.) BEDEATTD. Nom trivial donné à quelques insectes, (l.) B E G 363 BEDEGUAR. C'est une galle chevelue ^ qui est produite sur les jeunes branches des rosiers. Voy. au mot Rosier , au mot Cynips et au mot Galle, (b.) BEDILLE. On appelle ainsi le Liseron des champs dans le Médoc. (b.) BEDOIN. Le Mélampyre des champs s'appelle ainsi dans quelques lieux, (b.) BEDOUÏDE. En Provence, c'est la F^r/oi^e. (s.) BEDOUSL C'est un arbrisseau du Malabar , dont les feuilles sont alternes , ovales , épaisses, et ont une odeur et une saveur aromatiques. Les fleurs sont fort petites, inodores , et viennent en bouquets axillaires. Elles ont un calice à six divisions; six pétales ; beaucoup d'étamines ; un ovaire supé- rieur, surmonté d'un style simple. Les fruits sont des baies ovoïdes à une loge , qui renfer- ment trois semences dures et sphériques. (b.) BEDURU. C'est le Polypode à feuilles de chêne à Ceylan. (b.) BEE-BOCK ouBEEKBOK ou CHEVRE PALE. Les Hollandais du Cap de Bonne-Espérance donnent ce nom à une variété de l'espèce de 1' Antilope nanguer, dont le pe- lage est de couleur fauve claire, (desm.) BEEDELSNOEREN. Nom flamand du Stravadion. (B-) BEELZEBUTH. Singe d'Amérique , décrit par Brisson, qui appartient au genre Atèle. Ce n'est pas celui de Linnœus, qui est le giiariba, et qui appartient au genre des Alouates ou singes hurleurs. (DESM.) BEEMERLE. Petit oiseau de la grosseur du chardonneret qui se trouve aux environs de Nuremberg , et qui est regardé par le peuple comme un précurseur de la peste. Brisson soupçonne que c'est le Jaseur. (s.) BEENA. Les Grisons appellent de ce nom le Choucas. (s.) BEENEL. Arbre de l'Inde, que Burmann rapporte aux Crotons (Croton mce/wosj;s. V. ce mot. (v.) BEL\HALALEN. Daléchamps nous apprend que c'est le nom de la Joubarbe des toits en Arabie, (b.) BEIDELSARouBEID EL OSSAR. Espèce d'AscLÉ^ PIADE, dont on fait beaucoup d'usage en Afrique contre la iiè vvif j_ ç'. ïurlo'-it çoîit;;e la morsiirt; dçs bêtf.s veninieuses. Les 366 B E J nègres emploient aussi le suc caustique qui découle des bles- sures que l'on fait à sa racine , pour ronger leurs boulons ga- leux ou vénériens. Les aigrettes de ses semences servent à faire des matelas et se substituent à l'amadou. On ne sait pas bien positivement si cette espèce est connue des bota- nistes : seroit-ce l'Asclépiade géante ? (b.) BEIL3TEIN, de Werner, ou Pierre de hache. Foy: Jade. ;pat.) BEJAR , Bejatia. Genre de plantes de la dodécandrie mo- nogynie , et de la famille des Rhodorac.ées, dont les carac- tères consistent en un calice d'une seule pièce , divisée en sept parties ; sept pétales oblongs, insérés entre l'ovaire et le calice ; quatorze étamines, dont sept alternes , plus courtes , velues dans la partie Inférieure de leurs filamens ; un ovaire supérieur , arrondi, chargé d'un style persistant , décliné, à stigmate en tête , à sept lobes ; une capsule globuleuse à sept valves, à sept loges formées par le rebord rentrant des valves, et qui ont à leur centre un axe dilaté à son sommet , et divisé en sept lobes. Ce genre comprend plusieurs espèces , dont une , le Bejar À grappes, figuré dans les Plantes des jardins de Cels, de Vente- nat, tab. 5i , et dont j'ai cultivé un grand nombre de pieds en Caroline, se trouve actuellement dans les jardins de Paris. C'est un arbrisseau dont les fleurs sont disposées en grappes terminales fort longues , ' à fleurs d'un blanc rougeàtre , d'une odeur foible mais suave, et qui se succèdent pendant une partie de l'été ; les feuilles sont alternes, éparses , ovales, velues en-dessous ; leurs pédoncules sont très-longs et velus. Cet arbuste est amer dans toutes ses parties , et peut servir à orner les bosquets dans lés parties méridionales de la France. On le trouve dans la Floride et le Mexique. C'est par erreur d Impression que ce genre a été appelé jusqu'ici Béfaria. (B.) BEJAUNE {Fauconnerie). Oiseau niais, ou sortant du nid, qui ne sait encore rien faire : ce terme vient de ce que les très-jeunes oiseaux de proie ont le bec Jaune ; il est au figuré le synonyme dé l'ignorance, (s.) BEJUCO, Hippocrafea. Genre de plantes de la thandrie monogynie , et de la famille des hippocraticées , dont les caractères sont : un calice d'une seule pièce , coloré , caduc , divisé en cinq parties; cinq pétales plus petits que le calice, concaves à leur sommet ; trois élamiues delà longueur de la corolle , et dont les filamens sont élargis à leur base ; un ovaire supérieur , ovale , surmonté par un style simple et nn stigmate obtus; trois capsules obtuses, ou un pou en cœur , A. zo . j . Hnrit/if,- y:,„/,r,r . ■j. /\,r /„„,/,'' r.'.nr/'.- . ,'5. /\ff<'//ui//<' i'i>/i,' -i/o/iZ/r/- ^. /')i-/c/n/i/7i' it>//<' ■irii/ii ■ (>' . /tiii-i'/'/t //><>//•(' ■ 7. /'.„//.■ ,u„,.,.a/.- . s K L 3^7 comprimées, uniloculalres et bivalves, renfermant environ cinq semences , munies chacune cl'une aile membraneuse. Ce genre contient six à huit espèces. La plus connue est le Bejuco grimpatst , dont les tiges sont sarmcntouses , les feuilles opposées , ovales , lancéolé es , dentées en leurs Lords, et les Heurs petites , disposées en corymbes axillaires. On n'en tire aucune utilité. L' AîSTHODON de la Flore du Pérou s'en rapproche beaucoup, (B.) BEKKER-EL-WASH ou Bœuf samage. Nom arabe de l'A NTILOPE BUBALE. V. ce mOt. (DESM.) BELA-AYE ou BELAHE. Arbre dioïque à feuilles tri- foliées , naturel à Madagascar , et dont l'écorce , en même temps aromatique et amère, est d'mi grand usage en méde- cine. On l'emploie aussi en place de Houblon, (b.) BEL-ADAMBOE. On croit que c'est le Munchausie. (B.) BELA-MODAGAM. On croit que c'est une espèce de Sc^VOLE. (b.) BELA POLA. Plante du Malabar, qui paroît fort voi- sine de I'Angrec écrit, (b.) BELA SCHORA. Il est probable que c'est une variété de la Calebasse, (b.) BELAM-CANDA. Nom malabar de la Morée de la Ciii>;e. (b.) BELAME. Espèce de Clupée À bec de la mer Rougé. (b.) BELBUS. En latin moderne , c'est la Hyètsîe. (s.) BELÉM-CANDA. Voyez MoRÉE de la Chine et Par- danthe. (b.) BÊLEMENT. C'est le cri des Moutons et des Chèvres. BELEMNITE , Beîemnites. Genre de coquille , dont les caractères sont d'être mulliloculaire, droite , en cône allongé, pointue, pleine au sommet, et munie d'une gouttière latérale; d'avoir une seule loge apparente dans la plupart des espèces , les anciennes ayant été successivement effacées par la conti- guïté et l'empilement des cloisons. V. pi. A. 20, la fig. de deux espèces. Les coquilles de ce genre s'appellent aussi orthocératites ^ et ne se sont encore trouvées que fossiles. C'est dans les rnon- tagnes , qu'on appelle de seconde formation , qu'on les ren- contre le plus fréquemment ; mais elles se trouvent ausii pans les pays à couches , même daxis les craies. 368 * B E L Presque toute» les Bélemnîtes sont coniques, et ont à leur base une cavité également conique , accompagnée d'une fente plus ou moias longue , plus ou moins large , et souvent obli- térée, de manière à être réduite à une simple gouttière longi- tudinale ; quelquefois elles sont partagées intérieurement en un grand nombre de cavités par des diaphragmes parallèles , et traversées par une tubulure qui va jusqu'à leur pointe ; quelquefois elles n'ont pas celte tubulure , et alors elles Sont appelées TulaxoJe par Guetlard. On a beaucoup disserté sur les BélemnHcs; aujourd'hui on convient généralement qu'elles ont eu la même organisation que les ammow'/« , mais que l'animal , au lieu d'augmenter sa coquille à des époques déterminées , et de former des chambres destinées à rester successivement vides, remplissolt le fond de la cavité où il étolt logé , en même temps qu'il Tal- longeolt par son bord supérieur. Cette explication satisfait assez bien aux données que fournit l'observation. Quant aux bélemnites qui 'ont des chambres , leur formation est absolu- ment la même que celle des Ammonites. V. ce mot, lîeudant a fait imprimer, dans les Annales du Muséum , un Mémoire où il cherche à reproduire l'opinion que les bélem- nites sont des pointes d'oursins ; il in«llque des espèces qui semblent le prouver par la disposition en cône, ravonnée dans la partie opposée à la pointe, ou par la disposition obtuse et pllssée de la pointe. La question ne m'a pas paru ré- solue par ce mémoire. Quelques personnes ont prétendu que les bélemnUcs n'é- toleut que le .moule intérieur de la coquille; mais on peut opposer à leur opinion , que souvent on trouve des vermis- seaux marins, et d'autres coquilles attachées à leur surface : il est peu de cabinets qui ne mettent ce fait en évidence. Comme on ne connoît pas encore de vérilabh.'S bélemnites yii'unels, il est difficile d'établir, même des conjectures , sur la forme de l'animal qui les habltoit. Il devolt avoir un prolon- gement qui, passant dans la tubulure, s'attachoit au fond de la coquille ; la fonte de la partie antérieure indiquequelques rapports avec la Jlssurelle. Quel que fût cet animal, il fallolt qu il eût une grande masse ou une grande force pour traîner une coquille aussi pesante que la sienne, ou qu'il restât à la place où il élolt né, ou du moins s'écartât peu. 11 n'est donc pas étonnant que , vivant , comme on le suppose , dans la profondeur des mers , il ne soit pas encore tombé entre les mains des naturalistes, Uorthorère radis , trouvé dans la Méditerranée , qui en approche , est déjà un achemi- nement pour espérer de le connoitre un jour. ]^ K L 363 Les bèhmnites se rencontrent dans un très -grand nombre de contrées de l'Europe et des autres parties du monde ; elles sont ordinairement entbuies dans des schistes , dans des ar- giles, dans des ocres, ou engagées dans des marbres, des pierres calcaires argileuses. On en voit souvent qui sont trans- formées en fer ou en pyrite, et même en agate. Leur volnme varie infiniment ; on en connoît depuis quelque^ pouces jus- qu'à une demi-toise de long. Knorr , dans son bel ouvrage sur les fossiles , en a décrit douze espèces , et Sage, pareil nombre , dans un mémoire inséré dans le Joi/mo/ de F/iysiçue. Les oryctographes en ont fait figurer une bien plus grande quantité, qu'il est impossible -de caractériser faute de descriptions méthodiques. Les genres Thalamule , Pac'lite, Amîmo>e , AcAME, Ceto- <:iNE, HiBOLiTE, Pouodhagxje", avoicnt été confondus avec celui-ci , et en ont été séparés parDenys Montfort. (b.) BEL-ERtCU. Nom malabar de ry\scLÉPiADE géante, dont on mange les feuilles, (b.) BELETTE. Petit mammifère carnassier, de l'ordre des carnivores digitigrades et du genre des Martes. F. ce mol. BELETTE DU BRÉSIL. On a quelquefois^^désigné sous ce nom , l'espèce de Glouton de l'Amérique méridio- nale, que l'on a long-temps placé dans le genre des Martes sous le nom de GiJera ou Tûlm {Mustcfa Earhara^ (iniel.)! Buffon l'a décrit sous le nom de grande marie de la Guyane^ et d'Azara sous celui de grand Furet, (^desm.) BELETTE D'EAU. Nom que Ton donne quelquefois au mink ou putois des rivières du Nord, Mustela lutreola , Linn.) V. Martes, (desm.) BELETTE DE JAVA. Petit quadrupède carnassier, du genre des Martes , qui habite lîle de Java , où il porte , selon Séba, le nom de Ruger-Angan. 11 est brun en dessus, plus foncé sur la tête; le bout de sa queue est noirâtre. Buf- fon ayoit cru pouvoir rapprocher celte espèce de celle du \ansire. M. Frédéric Cuvier pense, au contraire, qu'il con- viendrolt mieux de la regarder comme ne différant pas de celle de l'hermine, (desm.) BELETTE. C'est ainsi que les Espagnols du Paraguay et de Montevideo appellent le Sarigue à longs poils , suivant d'Azara. (s.) BELETTE. Poisson du genre Blennie. (b.) BELIER. Mâle de la breUs. V. Mouton, (desm.) BELIER DE ÎMONTAGNE, Om cemna. Quadrupède très -remarquable, découvert depuis peu de temps dans m. a 'î 370 B K L l'Amérique septerUrionale, et qulréunîtlatêteelles cornes du bélier au corps élevé et svelie du cerf. V. Mouton, (de.sm.) BELIGANA, C'est la Yigne sauvage aux environs de Montpellier, (b.) BELILLA. Arbrisseau figuré par Rheed, et qui appartient au genre des Gardènes. (b.) ÉELINGÈLE. Un des noms de I'Aubergine. (b.) BELIPATH^GAS. Les habitans de Ceylan appellent ainsi la Ketmie a feuilles de peuplier, (b.) BELÏS, Belis. Genre établi par R. Brown , mais qui ne paroît pas suffisamment distinct des CELAC^;ÉES. (b.) BELLADONE , Atmpa. Genre de plantes de la pentan-r drie monogynie , et de la famille des solanécs, dont les ca^ ractères consisten ent : un calice d'une seule pièce, persistant, à demi-divisé en cinq découpures pointues; une corolle cam- panulée , à limbe ventru , et partagé en cinq lobes presque égaux: cinq étamines; un ovaire supérieur, ovoïde , surmonté d'un style un peu incliné , terminé par un stigmate en tcle ; une baie globuleuse , entourée à sa base j>ar le calice , et divisée intérieurement en deux loges , renfermant cbacune plusieurs semences ovales ou réniformes , attachées à un placenta charnu , ou simplement nichées dans la pulpe. Ce genre est composé d'une douzaine d'espèces, dont trois d'Europe.Deux de celles de ces dernièressontcélèbres; savoir: la Belladone sans tiges , ou la Mandragore , yltropa mandragora, Linn. (F. ce mot.), et la Belladone vulgaire, ladona, Linn, Les caractères de la première sont d'être sans tiges , et; d'avoir les pédoncules uniflores. Ceux de la seconde sont d'avoir la tige herbacée et les feuilles ovales et entières. Quelques botanistes, d'après la considération du fruit et du calice, tirent trois autres genres de celui-ci, sous les "noms de Mandragore , de Nicandre et de Saraquiek. F. ces mots, (b.) La Belladone baccifère ou vulgaire , qii'oh appelle aussi morelle mortelle , est une plante qui a des propriétés per- nicieuses. Ses baies sont un violent narcotique qui cause le délire , l'assoupissement et la mort. Plusieurs personnes , et particulièrement des enfans , en ont été empoisonnées. 11 .ne faut donc jamais admettre cette plante dans les jardins, ni même la souffrir dans le voisinage des habitations. IJno multitude d'exemples funestes que nous pourrions rap- porter, ne laissent aucun doute sur les dangers de la hella- done. Les symptômes qu'elle occasione dans ceux qui ont imprudemment goûté de ses fruits, sont d'abord une ivresse complète, un délire profond, une soif inextinguible, aes B F. r. 3^, efforts considérables pour vomir, auxquels succèdent des ac- cès de fureur, des serremens de dénis, accompagnés de convulsion dans les muscles de la mâchoire ; les paupières restent, ouvertes , et l'ouverture de la pupille n'est plus sus- ceptible de dilatation ni de contraction ; après ces premiers symptômes , on voit bientôt se manifester des convulsions gé - nérales dans tous les muscles du corps; la face devient rouge et gonflée , la déglutition ne peut plus se faire ; il survient une agitation extrême qui se termine bientôt par un som- meil profond et léthargique , accompagné de soubresauts dans les tendons ; le visage pâlit , les extrémités se refroi- dissent , le pouls devient petit , dur et prompt , et enfin le malade périt. L'ouverture des cadavres a fait voir des in- flammations et des érosions dans l'estomac et les intestins ; le foie et le mésentère endatiimés; tous les viscères de l'ab- domen complètement gangrenés; un sang noir et putride dans les gros vaisseaux ; des épanchemens d'une humeur séreuse et acre dans les cavités , etc. Après avoir donné une idée des funestes effets de ce ter- rible poison , il convient d'indiquer le traitement qui a été employé avec le plus de succès pour le combattre. La pre- mière Indication à remplir, est de vider l'estomac autant qu'il est possible, au moyen de trois ou quatre grains de tartre émétique ; mais comme un des effets de ce poison est d'en- gourdir l'estomac au point de le rendre insensible à l'action de tout remède , on ne pourra y réussir qu'en chatouillant en même temps le gosier avec les barbes d'une plume trem- pée dans l'huile. Aussitôt que le vomissement paroît, on fait avaler au malade nne grande quantité d'eau, à laquelle on ajoute un quart de vinaigre et quelques cuillerées de miel, et on continue de lui en donner jusqu'à ce que tous les accidens aient absolument disparu. On joint à ces secours, des lave- mens faits avec une décoction de plantes émollientes , et on les rapproche le plus qu'il est possible, (d.) Les feuilles de helladone, écrasées et appliquées extérieure- ment en cataplasme, sont, dit-on, calmantes et résolutives. On ne doit pourtant en faire usage qu'avec beaucoup de pré- caution. Malgré le poison qu'elles renferment, on en retire un suc ou une eau distillée , dont les dames , en Italie , se servent pour blanchir la peau. C'est ce qui lui a fait donner le nom de belladone ou belle- dame.\Oix extrait aussi de ses fruits, avant leur maturité, par la macération, une très-belle cou- leur verte, qui est employée par les peintres en miniature. Le docteur Himly vient de publier une brochure, dans la- quelle il recommande l'extrait de belladone pour faciliter, par la paralysie qu'il procure, l'opération de la cataracte. 11 372 BEL rindlque comme fournîssani unmoycn sAr<îe voir si latacî;e cS't adhérente ou non à l'iris, et de juger de sa qualité. Ce remède produit des effets qui peuvent passer comme miraculeux; car dans quelques cas d obscurcissement de la cornée, il rétablit la vision , par la dilatation souvent considérable de la pupille: mais il est dangereux dans son emploi, et son application doit être dirigée par des gens de larl. (b.) BELLADONE. Nom spécifique de TAmaryllis a FLEURS ROSES. (B ) BELLAN. C'est la Pimprenelle épi>;euse. (b.) BELLAN-PATSLV. Plante figurée par Rhced, et que Llnnœus rapporte au Lycopode penche, (b.) BELLAKDIE , Bellardiu. Genre de plantes établi par AHionl , pour placer la (^ocrète trixage , qu'il a trouvée différer des autres. 11 lui donne pour caractères : un calice bilabié , à lèvre supérieure bifide et Inférieure entière ; une corolle à lèvre Inférieure Irlfide avec la division intermédiaire plus grande ; une capsule ovale, biloculalre , bivalve et poly- sperme. Ce nom a aussi été donné au I'ontaîje. (b.) BELLE-DA:ME. On a ainsi nommé le Papillon du char- don , P. cardui , Linn. , à cause de l'élégance de sa parure. V. ISyMPHALE du CiLXRDON. (L.) BELLE-DAME. C est la Belladone vulgaire et TAb- ROCIIE DES JARDINS. (B.) BELLE-DAxMEDES ITALIENS. C'estrAMARYLLLSÀ FLEURS ROSES. (B.) BELLE-DE- JOUR. C'est, pour les jardiniers, le Lise- ron À TROIS COULEURS. (B.) BELLE D'UN JOUR. Nom vulgaire de riîÉMÉROCALLL et de l'AsPUODÈLE , dans quelques cantons, (b.) BELLE-DE-NUrr. Dans plusieurs cantons de France, c'est la RoussEROLE. (s.) BELLE-DE-NUIT. Nom vulgaire des Nictages. (b.) BELLK DE VITRY. Variété de Pèche, (b.) BELLENDÈNE , Bellendenci. Genre de plantes établi par R. Brown , mais qui ne paroit pas suffisamment distingué des PROTÉS. (b.) BELLE PUCELLE. Nom vulgaire de la Renoncule des champs, (b.) BELLÈQUE. L'une des dénominations vulgaires de la Foulque en France , suivant Belon. Cet oiseau porte le même nom en Suisse , ainsi que ceux de belrh et de helrhinen. F.FoULQUE. (s.) ^ BELLERIS ou BELLEREGL Sorte de Mirobolan. (B.) B E T, 373 BELLÉROPHE, Bellerophus. (icnre de Coquille établi par Dcnys Monlfort aux dépens des Nautiles, dont il diffère par une ouverture très-évasée sur les côtés. La coquille qui sert de type à ce genre avoit d'abord été appelée Â'asulite par l'auteur. Elle a jusqu'à trois pouces de large. On la trouve dans les marbres du duché de Ju- lie rs. (b.) BELLEVALIE, Belleonlla. Genre établi par Lapeyrouse, dans le Journal de P/iys/r^ue, année 1808. 11 diffère des ja.- CIÎSITHES par ses élaniines monadelphes à L'ur base. Decan- dolle pense que Tespèce sur laquelle il est établi est la Jacim- THE ROMAINE de LinUcOus , et il a fait figurer la plante de Lapeyrouse sous ce nom, dans les Lillacées de Redouté ; mais Lapeyrouse persiste , dans sa Flore des Pyrénées , à croire qu'elle est distincte. On la trouve à foison aux environs de Cordoue et dans les Pyrénées. Elle se cultive dans les jardins de Paris, (b.) BELL] GANT. Nom de la Trigle guhnau. (b.) BELLIE , Rclliiim. Genre de plantes de la syngénésie po- lygamie superflue , et de la famille des corymbifères , dont le caractère consiste en un calice simple , polyphylle, à folioles égales et ouvertes; en ileurons du disque quadrifidcs et her- maphrodites , et en demi- Ileurons du bord elliptiques, échancrés , femelles fertiles, au nombre de dix à douze ; en semences à aigrettes doiibles , les extérieures octophylles, les intérieures à huit arêtes. Ce genre renferme deux espèces, qui sont de petites plantes à feuilles radicales , à hampes unitiores, annuelles, et venant naiurelleuient dans les pn'ties méridionales de l'Europe. L'une , la Bellie bellldioïde , a les hampes nues ; l'autre , laBELLlEPETiTEa les hampes feuillécs; elles ressemblejitbeau- coup à la Pâquerette, (p..) BELLON, BeUuniu. Genre de plantes de la pentandrie monogynie et de la famille des rubiacées , dont le caractère offre un calice d'une seule pièce, persistant, et divisé en cinq parties ; une corolle monopétale , en roue , partagée en cinq lobes ovales ()])tus ; cinq élamines à anthères conniventes ; un ovaire inférieur chargé d'un style en alêne et à stigmate aigu ; une capsule en toupie , couronnée par le calice , à une seule loge , renfermant beaucoup de semences. Ce genre comprend deux arbrisseaux qui croissent aux An- tilles, et dont les fleurs sont en corymbes dans l'un et soli- taires dans 1 autre. Leurs feuilles sont opposées , ovales et plus ou moins dentées. L'un d'eux est épineux et se trouve figuré pi. 3o de la Flore des Antilles , par Tussac. (b.) BELLOUGA ou BELLUGE. V. Béluga, (desm.) 374 B E L BELLOUGA. Nom du grand Esturgeon, (c.) BELLUGE. Nom de pays du grand Esturgeon, (b.) BELMUSE. Synonyme d'AsELMOscH. Voyiez Ketmie. BELO. Arbre des Moluques , dont on distingue trois es- pèces. Leurs caractères sont imparfaitement connus. On les appelle aussi buisde pieux. Deux d'entre eux peuvent, à raison de leur principal usage, appartenir aux Mélicoques ou aux Pourétie.s , (b.) BELOÈRE. C'est I'Abutilon à feuilles de peuplier. (B.) ^ BELON. Le Chevreau s'appelle ainsi dans le midi de la France, (b.) BELONE. Nom spécifique d'un Ésoce. Voyez Orphie. (B-) BELONE TACHETE. Poisson de la Chine. C'est l'Au- lostome de Lacépède. (b.) BELOSTOME, Belusfoma , Lat. Genre d'insectes de l'ordre des hémiptères , section deshétcroptères, famille des hvdrocorises ou des punaises d'eau. 11 diffère de celui des iièpes , dont il a été séparé, par ses quatre tarses postérieurs, qui ont deux articles distincts, et ses antennes en demi-peigne; leur second article , ainsi que les suivans , étant prolongés sur un côte en une dent longue et linéaire.' Le corps est moins allongé et plus large que dans les nèpes. Ce genre se compose des nèpes suivantes de Fabricius : grandis, annulata , nistica. 11 faut y ajouter l'espèce que j'ai dé- crite sous le nom de iestaceo - pallidum ( Gen. a-usi. et insect. , iom. 3, p. i4.5.) (l.) BELOU. Nom brachmane de I'Églé. (b.) BELSORY. Nom que I'Ibis porte en Egypte, (v.) BÉLLTGA. Mammifère de l'ordre des cétacés et du genre Delphinaptère. V. ce mot, (desm.) BÉLUGE. On donne ce nom à la Trigle milan , Trigla lucema . Linn. (b.) BELUTTA ADECA-MANSJEN. Nom malabar du Passe-velours argenté, (b.) BELUTTA AMEL-PODL Arbuste dont la décoction des feuilles guérit 'de la morsure des serpens. On croit qu'il est de la famille des Apocinées. (b.) BELUTTA ARELI. C'est le Laurose des Indes, (b.) BELUTTA KAKA KODL On croit que c'est un Échite. (B) BELUTTA KANELLL Arbre qui a quelques rapports avec le Caliptrante. (b.) BEL 375 BELUTTA MODELA MITCU. Espèce du genre Re- louée, (b.) BELUTTA ONAPU. Espèce de Balsaotne fort voi- sine de la Fasciculée. (b.) BELUTTA POLA TALI. V. Amaryllis d'Asie, (b.) BELUTTA TSJAMPAKAM. C'est un des arbres qui portent le nom de Bois de fer, le Naghas. (b.) BELUTTA TSJOKl-YALLL C'est I'Achit pédiaire. BELVEDERE. Nom vulcraire de I'Anserine à balais. (B.) BELVISIE , Behhid. Genre de fougères introduit par Mirbel , et dont le caractère consiste à avoir la fructification en ligne complète de l'un et l'autre côté de la nervure prin- cipale ; la follicule partant du bord de la feuille et s'ouvrant du côté de la nervure. Ce genre , fort voisin des BLECHî^'0^s , renferme quelques espèces appartenant aux Acrostiques, telle que l'acroi/i^wg septentrionale. Selon M. Desvaux, il n'est pas dans le cas d'être adopté ; en conséquence , il a transporté son nom à un autre, qui avoit été appelé Napoleone, iVû/?o/eoniVz , par Palisot Beauvois dans sa Flore d'Oware et de Bénin. Ce.dernier a pour caractère : un calice à cinq divisions ccail- leuses à leur base ; une corolle double , monopétale , insé- rée au calice , l'intérieure lacinlée ; cinq étamines à filamens pétaloïdcs réunis; un ovaire simple, terminé par un sligmate pelté à cinq angles ; une baie à une seule loge polysperme. Ce genre ne renferme qu'une espèce , qui est un arbuste grimpant dont les fleurs sont grandes et d'un bleu éclatant. H se rapprocbe beaucoup des Passiflores, (b.) BELYTE , Belyta. Genre d'insectes de l'ordre des hymé- noptères, section des térébrans, famille des puplvores, tribu des oxyures , et très - voisin de celui des diapris. Suivant M. Jurine , il a pour caractères : antennes perfoliées , de quinze articles \ dont le premier allongé ; mandibules très- pelites, légèrement bldentées ; une cellule radiale , petite , ovale -, point de cellules cubitales. Le corps a la forme de celui des Diapris , qui sont mieux connues ( V. ce mot. ) ; leur corselet est guillocbé en-dessus , et se termine postérieure- ment par deux épines. Le second anneau de leur abdomen est îrès-grand, et sillonné longitudlnalement. M. Jurine compose ce genre de deux espèces : l'une , qu'il appelle bicolor , et qu'il a représentée pi. i/f de son ouvrage sur les hyménoptères , est noire , avec les antennes , les pieds et l'abdomen fauves; l'autre est plus petite , a l'abdomen noli et moins profondéjncnl sillonné, (l.) SjG B E M BELZÉBUTH. V. Béelzébuth. (desm.) BELZOINUM. r. Benjoin. (B.) B E3IBECID ES, 7?articulièrement de syrphes , pour la nourriture de leurs arves. Le painopès incurniit ( pornopes canica ) fait sa ponte dans le nid du bembex à bec (jvs/rata). On le voit roder autour dePhabitation et guetter le moment où celui-ci s'en éloignera; mais le bembex le découvre quelquefois , se met aussitôt à sa poursuite , fond sur lui et s'efforce de le percer de son dard. Linsecte parasite se met en boule et lui oppose la peau dure et très-solide qui protège son corps. Les bembex ont un vol très-rapide et s^ arrêtent peu sur la même fleur. Ils font entendre un bourdonnement aigu elcoupé. On les trouve dans les lieux sablonneux et qui sont exposés au soleil. Ils commencent à paroitrc, dans notre climat, au mois de juillet. Le nord de l'Europe n'en fournil quunc ou deux espèces ; mais les pays chauds des deuxcontinens en donnent plusieurs, etqui, en général, sont toutes de taille assez grande, relativement aux insectes du même ordre. Les antennes et le devant de la tête présentent souvent des différences de taches ou de couleurs , dans les deux sexes de la même espèce. Les bembex de Fabricius , propres à l'Amérique, ont six articles aux palpes maxillaires, et quelques dentelures de plus aux mandibules ; j'en ai formé un genre sous le nom de Mo- NÉDULE {voyez ce mot). La réticulation de leurs ailes étant presque semblable à celle des ailes des bembex , IM. Jurine conserve ce dernier genre dans son intégrité. Les deux espèces suivantes sont communes aux environs de Paris. BE3IBEX À BEC , Bembex rostvata , Fab. ; f^ovo. Bicl. dllist. nat. , i.^"^*^ éd. , pi. A. 24 , fig- i ; Panz. , Faun, insecl. Cenn., fuse. I , tab. 10 ; le mâle. Long d'environ huit lignes , noir, avec des bandes transverses , d'un jaune citron sur le dessus de l'abdomen ; la seconde et les trois suivantes formant deux arcs danslcurmilieu ; épaulesnoires, bordées de jaune; tarses sans taches dans les deux sexes ; base des ailes obscure. Le îîiâle a la totalité du chaperon et le dessous des antennes jaunes ; le second et le sixième segmens de l'abdomen ont ciiacun en dessous une dent comprimée , triangulaire et pointue. Dansla femelle, la base du chaperon et les antennes, depuis le second article , sont noirs. Bembex tarsier , Bembex tarsata , Lat, , Gen. cnist. et iris. , tom. IV, p. 78 ; un peu plus petit , noir ; des bandes d'un jaune citron sur l'abdomen , comme dans le précédent, mais rétrécies et droites au milieu ; épaules entièrement jaunes ; extrémités des quatre premiers articles des deux tarses anté- rieurs noirâtres. Le mâle a la base du chaperon et les antennes entièrement noires : le dessous de l'abdomen offre aussi deux dents ; mais celle du second anneau est beaucoup plus forte. Son bourdonnement est plus foible et plus aigu. L'insecte a «ne odeur de rose. J'ai trouvé des bombilles dans son nid. Voyez y pour quelques autres espèces du midi de la France , l'ouvrage ci-dessus et les articles Monédule et Stize. (l.) BEN AFOULL Variété deRiz très-estimée auBengale.(B.) BEMBL C'est I'Acore odoraîst. (b.) BEMBICE , Bembîx. Arbrisseau grimpant, sans vrilles, à feuilles opposées, pétiolées, cunéiformes, grandes, glabres et dures ; à fleurs pâles , disposées en grappes presque termi- nales , lequel forme , selon Loureiro , un genre dans la dé- candrie trigynie et dans la famille des caryophyllées. Cegenrc offre pourcaractèrcs:un calice divisé en troispar- ties ovales, concaves ; une corolle de cinq pétales ovales; dix étamines , dont cinq alternes plus grandes ; un ovaire supé- rieur ovale , surmonté de trois styles turbines , oblongs, sil- lonnés, à stigmates comprimés et émarginés ; unebaic ovale, petite et triloculaire. Le hembice croix à la Cochinchine, où on emploie ses feuilles à couvrir les maisons. Cette couverture est très-légère et dure fort long-temps, (b.) BEMBIDION , Bembidion , Lat. ; Orydmmus , Frohl. Clairv. Genre d'insecfcs de l'ordre des coléoptères , section despentamères, famille descarnassiers, tribu descarabiques, et qui a pour caractères : pénultième article despalpes maxil- laires extérieurs et des labiaux plus grand , renflé , en fonne de poire ; le dernier de ces palpes très-menu et fort court, ou en forme d'alêne. Lès bembidions sont de petits coléoptères qui ont de grands rapports avec les élaphrcs , et qui fréquentent comme eux les bords sablonneux des eaux , où ils courent très-vite ; mais ils en diffèrent par la manière dont leurs palpes sont terminés, lis ont des antennes filiformes , courtes, et dont le second article plus petit ; les mandibules avancées , pointues , sans dentelures ; la languette divisée en trois parties , dont les la^ térales très-petites , et celle du milieu s'qlevant un peu en pointe .lu milieu de son bord supérieur ; lès veux assez gros ; B E M 379 le corselet presque en forme de cœur tronqué ; les élytres entières , et les jambes antérieures échancrées au côté in- terne. Leur corps est oblong , luisant , et souvent tacheté ou mou- cheté , sur les élytres , de jaunâtre. On n'a pas encore ob- servé leurs métamorphoses. Ce genre est nombreux. Presque toutes les espèces décrites jusqu'à ce jour sont d'Europe. Fabricius et Olivier les ont rangées parmi les élaphres et les carabes. Bembidioîs pieds jau>'ES , Bemhidionjlaoipes ; élaphre flain- pcde , Oliv. , Col. , iom. 2 , n." 34 , pi- 1 , fig- 2 > ^•^- Corps bronzé en dessus , d'un vert noirâtre en dessous ; élytres marbrées de cuivreux , avec deux points enfoncés sur chaque , près de la suture ; palpes , base des antennes et pieds jaunâ- tres ; corselet un peu plus étroit que la tète , presque aussi long que large , en forme de cœur tronqué : cette espèce a le port des élaphres. Bembidion littoral, Bemhidion littorale, Lat., Gêner, cntst. etinserd. , tom. i."", iab\ 6 fjig. 10 ; elaphnis nipesliis , Fab. , ejiisdem carabus andreœ , Var. Corps d'un bronzé noirâtre ; corselet un peu plus large que la tête , en forme de cœur tron- qué , pointillé postérieurement , avec un enfoncement près des angles latéraux ; étuis à stries ponctuées -, une tache à leur base , une autre à leur extrémité , et pieds fauves. Bembidion riverain , Bemhidion riparium. Lat. ; Carahe riverain, Oliv., ilndem , n." 35 , pLil^^Jî^. 162; corselet un peu plus large que la tête , en forme de carré arrondi , un peu plus large que long ; élytres d'un noir brun , avec des stries pointillées et une tache pâle et transparente à leur extré- mité ; pieds roussâtres. Bembidion mélangé , Bemhidion varium , Lat. ; Carabe va- rié, Oliv. ibid. , n.° 35 , pi. l!^. , fig. i65 , a , b , c , d ; Çara- bus ustulatus , Fab. Corps bronzé ; corselet un peu plus large que la tête , avec un enfoncement aux angles postérieurs ; élytres ayant des stries pointillées , avec plusieurs taches iné- gales jaunâtres ; pieds noirâtres, (l.) BEM-CURINL C'est la Caramantine bétoine de Bheed. BEM-xSOSL C'est le Gattilieh a trois feuilles, (b.) BEM PAYEE. On présume que c'est une Momordique. (b.) BE^l-PUL. V. Tric.ope. (b.) BEM-SCHETTL C'est I'Ixore écarlate dans l'Inde. (B.) BEMTÈRE. V. Tyran bentavço. (s.) B'EM-TUUMARU. V. Nélumbo a fleurs roses, (b.) 38o BEN BENA-PATSJA. Nom fie THéliotrope des ï^dès. (b.) BENARIS ou BENARRIE. Nom vulgaire de TOrto- LAN , en Languedoc, (v.) BElSiCARO. C'est le ToNGCHU Balanghas. (b.) BENDAK. F. Baquois odoraint. (b.) BENDARLl. Cinq plan tes différentes portent ce nom dan* Rheed; savoir : le Grevier oriental, le Pothos grimpant, une espèce de Cussone , et une espèce de Lycopode. (b.) BEN DE JUDÉE. C'est le Benjoin, (b.) BENBURU. Fougère de Ce) lan , du genre Ramondie. (b.) ' BENEFEFIGI. Violette odorante en Arabie, (b.) BENET. Surnom donné an fou , à cause de la stupidité de cet oiseau. F. Fou. (s.) BENGALE. Synonyme de Cassumuniar. (b.) BENG ALL Nom qu'on a imposé à une pelite famille d'oi- seaux granivores , parce que les premiers qu'on a connu ve- iioient du Bengale. F. l'article des Fringilles. (v.) BENGALI ENFLAMMÉ , pi. A. 21 de ceDirt. Cet oi- seau eist de la taille de la linuUc. Le bec est noirâtre et jaunâtre à sa base. La couleur générale de son plumage est d'un rouge bleuâtre éclatant, mais sombre sur le bas-ventre; les pennes des ailes et de la queue sont noirâtres; celle-ci est cunéiforme; les pieds de couleur de cbair. F. le genre Fringille. (v.) BENGL Nom de la Ju.squiame cbez les Arabes, (b.) BENGIECHEST. Nom arabe du Gatilier. (b.) BENGIRL Espèce de Glutier de l'Inde, (b.) ]îi:NGUELINH A d'Edwards. C'est la Yengoline. (s.) BENIAHBOU. F. le Merle Baniaiibou. (v.) BEN ISS A. Plante de l'Inde , de la famille des cupborbes , qui a quelques rapports avec les Ricins, (b.) BÉNITIER (grand). Coquille bivalve qui acquiert un très-^ros volume , et dont on se sert pour faire des bénitiers dans quelques églises. C'est la Tridacne. (b.) BENITIER, (petit). Coquille du genre Peigne, (b.) BENITIERS. Famille de mollusques acéphales pourvus d'une coquille. Elle ne renferme que le genre Tridacne. (b.) BENJAOY. Synonyme de Benjoin, (b.) BENJENI. Synonyme de Benjoin, (b.) BENJOENIL ou BENZOENIL. F. Vanille et Ben- join, (b.) BENJOIN. C'est une résine sèche, d'une odeur suave et pénétrante , surtout lorsqu'on la brûle , qui découle natu- rellement, ou par incision, d'une espèce d'ALlROUFiER. Une espèce de Badamier donne une résine fort appro- chante de celle du benjoin ; on l'appelle /2/j/i; if/?/a//j.. C'est par erreur que Linnteus a donné le nom de benjoin A.iiA ^>V/ . j Zfe^ret'e iM . /? 7!rr,//t'/f r iru/v /'/, /x'f' l'/i r/\i'fr//.r BEN 38. à un Laurier <îe rAmérîque septentrionale; cet arbuste a bien l'oileur d'un benjoin ; mais il ne rend jamais de résine par incision , ainsi que je m'en suis assuré dans le pays. Le hcnjuln de l'de de Bourbon est fourni par le Résinairk DE CoMMEHSOX. 11 cst très-rare. (B.) B£x\ivADALÎ.C'eStleMELASTOMEMARLABATHROÏDE.(B.) BEN-KALESJAM. Arbre de Tlnde, que, d'après ce que nous en savons, on ne peut rapportera aucun genre. (b.) BEN-M\CERJA.Arbre de Tlnde, dont les partiesde la frucllficalion ne sont point connues, (b.) B EN , iVor/rt^a. Genre de plantes de la décandrîe mo- nogynie el de. la famille des légumineuses, qui avoit été confondu par Linnéeus avec les BoNDucs, mais que Yalh en a séparé sous le nom d Iiypérunilière. Il offre pour carac- tères : un calice à cinq divisions ; cinq pétales inégaux insérés au calice ; dix étamines ; un ovaire supérieur à style fili- forme, courbé, velu; un légume très-allongé, étranglé, à trois valves, el renfermant des semences ailées. 11 contient deux espèces, le Ben oléifère et le Ben arabique. Les tieurs du Ben oléifère, GuilandUia moringa^ Linn., ont, surtout le soir , une odeur douce fort agréable. Sa noix contient une amande blancbâtre et assez grosse , dout on re- tire, par expression, une buile inodore, et qui ne rancit point en vieillissant. Ces deux propriétés font recliercber cette huile parles parfumeurs, qui l'emploient à retirer et à conserver Farome des tieurs. Pour cet effet , on prend un vaisseau de verre ou de terre , large en haut, étroit par le bas; de petits tamis de crin y sont disposés par étage; sur ces tamis on met alternativement des lits de fleurs et de coton fin imbibé X huile de hen. Cette huile se charge de Tes- prit-recleur des fleurs qui constitue l'odeur. Le même coton est remis sur de nouvelles fleurs; on exprime ensuite Ihuile du coton. Nous devons dire que dans le commerce on subs- titue souvent à \ huile de ben^ celle de sésame. Les Indiens cultivent cet arbre dans leurs jardins, pour en vendre les semences. Ils en raclent aussi les racines , et s'en servent comme du raifort, donr elles ont le goût acre et piquant. Ils font cuire ses siliques encore vertes et tendres , et en font usage pour relever le goût de leurs alimens. Ils pré- parent des pilules antispasmodiques avec les feuilles, les fruits et Técorce de la racine. Cet arbre ne pouvant résister au froid de nos hiv'ers, 'de- mande à être élevé en serre chaude : on le multiplie de se- mences. Il est figuré, pi. A. 23 de ce Dictionnaire. On peut, quand il est jeune , le transplanter d'un pot dans un autre , mais cette traxisplajiitalion est difficile ; ses racines étant 382 BEN grosses , charnues et très-peu fournies de fibres , laissent échapper la terre avec la plus grande facilité, lorsqu'on n'y apporte pas beaucoup d'attention. Quand cet accident ar- rive, les tiges périssent souvent jusqu'à la racine , et quel- quefois même la plante entière est détruite. Elle veut être arrosée très-Iégèrenient, surtout dans les temps froids, parce qu'alors l'humidité la feroit pourir en peu de temps, (d.) BENNI. Poisson du Nil, observé par Sonnini, et figuré pi. 27 de son Voyage en Egypte; c'est le cyprlnus bynni de Forskaël : il diffère peu du harbeuu. {V. au mot Cyprunî.) Il ne faut pas le confondre avec un autre poisson fig^iré par Bruce, sous le même nom, mais qui est d'un arutre genre. Le ùenni de Soûnini devient gros , et sa chair est assez dé- licate. Le brillant de ses écailles fait soupçonner à ce voya- geur que c'est le lepidoton^ qui fut honoré dans l'ancienne Egypte, et qui avoit donné son nom à une ville et à un dis- Irict. (B.) BENOÎTE, Geum. Genre de plantes de l'icosaridrie po- lygynle, et de la famille des rosacées, dont le caractère est : calice d'aune seule pièce divisé en dix parties dont cinq alternes plus petites; cinq pétales arrondis et attachés à la paroi interne du calice ; un grand nombre d'élamines, moins longues que les pétales , et iiisérées sur le calice ; de nom- breux ovaires supérieurs, ayant chacun un style latéral long çt velu; quantité de semences, ramassées en tête, et terminées par des arêtes longues-, géniculées, crochues à leur sommet. Les benoîtes renferment quinze à vingt espèces, la plupart propres aux montagnes froides de l'Europe. Toutes sont des herbes vivaces ; leurs feuilles sont ailées , avec une impaire plus grande et des stipules adnées au pétiole ; leurs fleurs sont ordinairement peu nombreuses , et portées sur des, pédon- cules terminaux et axillaires. Parmi les espèces d' Europe , on doit remarquer la Benoîte COMMU>'E, Geum urbanum^ Linn. , qui se trouve dans les bois, le long des haies, et qu'on emploie comme sudorifique , vul- néraire , astringente , tonique. Elle a été mise en concur- rence avec le quinquina , et lui a paru quelquefois supérieure. Elle e^t vivace , et offre pour caractère des fleurs relevées , l'arête des semences nue, les feuilles delà tige ternées , et celles de la racine pinnées et en lyre. La Benoîte des rivages , Geum rioale^ Linn. , qui a les fleurs penchées , l'arête des semences velue. Elle se trouve le long des ruisseaux , dans les bois humides ; elle a les mêmes propriétés que la précédente. B E 0 3,« La Benoîte atsémonoïde constitue aujourd'hui le genre SiEVERSIE. (b.) BEN-PALA. Espèce d'EuPHORBE de l'Inde, (b.) BENSIPONETOS. Nom de la Verge d'or dans le midi de la France, (b.) BENTAVEO. K l'artîcle des Tyrans, (v.) BENTÈQUE, Benteka. C'est un arbre élevé, dont les feuilles sont alternes , ovales , velues en dessous ; les fleurs petites, d'un vert blanchâtre, d'une odeur agréable , extrê- mement nombreuses, disposées sur de longues grappes com- posées et terminales. Ces Heurs consistent en un calice d'une seule pièce à cinq dents; en une corolle monopétale à cinq divisions ; en cinq étamlnes; en un ovaire supérieur, chargé d'un style droit que termine un stigmate globuleux. Les fruits sont des baies sèches , oblongues , partagées par une cloison membraneuse en deux logés , qui contiennent chacune plusieurs graines ovoïdes , dures , et disposées sur deux rangs. Cet arbre croît sur la côte de Malabdr.;ilest toujours vert. La décoction de ses feuilles passe pour sudorifique. (b.) BENTIRN TALL Espèce de Liseron.. (b.) , BEN-TSJAPO. Nom brame de la Zédoaire. (b.) BEOBOÏRYS , Beobotrys. Genre ^le plantes établi par Forster, mais qui ne paroît pas différer. du Moese. (b.) BEOLE , Bœa. Petite plante à feuilles radicales , lan- céolées, molles , pubescentes, dentées à leur sommet, à hampes grêles, pubescentes ^ chargées de deux à trois fleurs bleues Irrégulières. Chacune de ces fleurs consiste en un calice divisé en cinq parties presque égales , et velues en dehors ; en une corolle monopétale , labiée , ayant sa lèvre . supérieure large , ar- rondie , imparfaitementtrllobéeet relevée; sa lèvre inférieure réfléchie en arrière et à deux divisions; deux étamlnes , dont les filamens sont épais et courts ; un ovaire supérieur, chargé d'un style court que termine un stigmate simple. Le fruit est une capsule oblohgue , à 4eux loges , qui s'ouvre en quatre valves. Ce genre a quelques rapports avec les ÇalcÉolâires , et encore plus avec les Jovellanes. Cetl'è plante croît sur les rochers humides du détroit de Magellan , oi^ elle à été ob- servée par Commerçoh. (b.) BEON. Synonyme de Bœuf, (b.) BEON-HOLL Nom provençal de l'effraie, (v.) BEO-QUEBO. Nom picard du Pic-vert, (v.) BEORI. C'est le nom qu'on dbnne!aù TÀPlk âansia Nou; velle-Espagne. (desm.) 384- B E R BEPOU. r. AviÀ BEPOu. (B.) BEQUAÏ IGA. r. Bec-figue. BEQUASSE. Nom ancien de la Bécasse, (s.) BÉQUEBOIS CENDRÉ. Nom vulgaire de la Sittelle dans quelques cantons de la France, (s.) BEQUILLON. Pétales étroits qui se remarquent dans les Anémones des Jardins, à fleurs doubles, (b.) BER. C'est le Jujubier, (b.) BERARDE, Berardia.Vlanlc vivace à racines très- longues , à tige très-courte, à feuilles radicales en cœur, cotonneuses , un peu dentées ou ondulées à leur base ; à fleurs très-grosses, solitaires , blanchâtres , qui forme un genre dans la syngéné- sie polygamie égale, et dans la famille des cynarocéphales. Ce genre , qui a été connu de Daléchamps, n'a été réelle- ment établi que parYillars.Il offre pour caractères: un calice, composé d'écaillés linéaires ; un réceptacle nu, garni de fleu- rons , tous hermaphrodites ; des semences couvertes d'une double enveloppe , l'extérieure membraneuse et contiguë à l'aigrette , qui est sessilc , l'intérieure lisse et cartilagineuse. La berarde a , par son port , quelques rapports avec les Onopordes , parmi lesquelles elle a été placée par Allioni , et avec les Carunes , par la double enveloppe de ses semen- ces. Elle se trouve sur les montagnes subalpines des envi- rons de Grenoble et de Gap. Sa germination offre une sin- gularité remarquable. Sa plumulc , au lieu de sortir d'entre ses cotylédons , pousse sur un des cotés , et va sous terre pa- roître à (?ro<% vivont é£;.>lement sous le cercle polaire et sous Téqualil^i-, B F. R 393 cVst une particularité qu'ils partagent avec les vers infu- soires. Il est très-difficile de conserver les hèroés pour les collec- tions. Le moyen d'y parvenir, est de les mettre d.jns un es- S)ril-de-vin affoibli , que l'on change deux à trois fois de suite. I est égalemetit très-difficile de les étudier sur le vivant ; car on ne peut les garder en vie une journée entière dans l'eau de mer , lorsqu'elle est renfermée dans un vase. Les cirrhes du corps des /'('/•o« doivent être distingués de leur» tentacules ; les premiers ne sont pas susceptibles de contrac- tion ; ils paroissent bornés à faire la fonction de rames. On ne connoit encore que trois espères de Mo^E\U. C'est un des noms du Turbot, (b.) BERTOU. Nom du Geai dans dés cantons du Piémont. BFK\ ISCH. Les Hollandais donnent ce nom à la Cy- CIOPTFÎ^E LOMPE. (B.) BÎ'.UYL. Ondonnequelquefois, dans le commerce, le nom de Ijeryl ou iS! algue- marine uiicntale ^ à une aigue-marine d'un beau bleu, sans m<';lange de vert; ïai^iie-manne ocridentxile offre un mélange de vert et de bleu. V. Aigue-m VRINE et ÉmÉ- RAurE. Certaines variélés de quarz et de topaze ont aussi été nommées Béryls. Béryl feuilleté. M. Sage a donné ce nom au minéral que Saussure désigne sous celuide5«/?yDare,et que M.Haiiy appelle dls'Jiène. V. ce mot. Béryl de Saxe. V. Acustite. Béryl schorlacé ou scuorlifoeme , Srhorlarliger Be- ryU^ Werner. C'est un des noms du minéral connu d'abord sous la désignation de srhurl Llanr d'Alicml/erg et de leucolilhe ^ puis ensuite sous celle de pyaùte , et que M.« Hauy place actuellement parmi les variétés de la topaze. V. Silice fluatée alumineuse. (luc.) BERYTE, Berytiis. Genre d'insectes deFabricius, et le même que celui que nous nommons NÈlBE. V. ce mot. (l.) BESCHE-BOIS ou BECQUE-BOIS. Nom vulgaire du PiC-VERT. (V.) BESCHENAJARYBA. Nom russe de fa Clupée alose. (B.) BESENGE ou BEZENGE. C'est, enProvence, la grosse Mésange, (s.) BESLMEME. Nom donné par Necker aux corps repro- ducteurs des plantes qui ne présentent ni élamines , ni pistil. Il est donc synonyme d'OvuLE et de Bourgeon sémini- FORME. (b.) BESLERE, Besh'ria. Genre de plantes de la didynamie an- giosperinle, et de la famille des personnées, dont, les carac- tères prést-nlent un calice divisé en cinq parties inégales; une torolle nionopélale , à tube ventru , à limbe divisé en cinq parties inégab^.s et arrondies; quatre élamines, dont deux plus grandes, iosérCv.':. à la base delà corolle; un ovaire supé- 15 F, T S95 rieur, globuleux, porté sur un disque charau, qui se pro- longe un peu d'un côte , et est surmonté d'un style , dont le stigmate est épais , obtus , ou légèrement bifide ; une baie presque spbérique , qui contient beaucoup de semences. Les espèces de ce genre , au nombre de sept à buit , sont toutes propres à TAmérique méridionale. Ce sont des arbris- seaux à feuilles opposées, à fleurs en bouquets axillaires. Les baies d'une espèce, la Beslère incarnate, dont les ca- ractères sont d'avoir les feuilles ovales, crénelées, velues des deux côtés , et qui croît à la Guyane , sont acides et bonnes à manger. Les baies dune autre , la Beslère vio- lette , dont le caractère est d'avoir la tige grimpante, les feuilles ovales, aiguës et très-entières, les fleurs en épis, et qui vient du même pays, seM aux habitans à teindre leurs, étoffî's de coton en violet. • Une hesVere a servi à éfablir le genre Cyrtandre. (b.) BESOLVT. Espèce de Corégone. (b.) BESONS. Nom du <://fiVfo« en Provence, (s.) B ESS \. Synonyme de Yesce. (b.) BESSl. C'est un grand arbre, dont les feuilles sont al- ternes, ailées , sans impaire , et composées de deux ou trois couples de folioles ovales et entières, les fleurs jaunes et eu grappes terminales. Ces fleurs ont cinq pétales , dont quatre sont arrondis et le cinquièirie oblong et obtus; dix étaniines , dont trois sont beaucoup plus longues que les au- tres et que les pétales ; un ovaire supérieur, conique, qui se termine par un style filiforme. Les fruits sont des gousses aplaties , longues de près d'ua pied, et qui renferment quatre à six semences. Le hesd forme le principal et le meilleur des bois de char- pente des Moluques; il. sert aussi à faire de très-jolis meu- bles. Lorsqu'on entame la substance de cet arbre un peu pro- fondément, il eu découle un suc d'un rouge de sang, très-vif, qui fait sur le linge des tacbes presque ineffaçables, (fi.) BESTEG ou BESTIEG. Nom que quelques mineurs al- lemands donnent à des veines de terre argileuse ou de rorhe pourie , qu'ils regardent comme un indice de filons mé- talliques. V. FiLOîss. (pat.) BESTIAL ou BESTIAUX. T. Bétail, (desm.) BESTRA3L Nom brame d'wne espèce d'ANTiDESME. (b.) BETAIL. On comprend sous ce nom, en économie ru- rale , tous les quadrupèdes domestiques dont nous nous ser- vons pour cultiver les terres et pour notre nourriture. Le hrlail se divise en hêles rheoaïines, ce sont les r/?^i'a?7.T, les mu- lets y les àucs; en hèles à ccmes^ ce sont les laufs et les vaches; 396 B E T et en bêles à laîme^ c'est-à-dire , les mouiunset les chèvres. Il y a encore le cochon, (s.) BETAULE. C'est la même chose que le beurre de ham- bùuc, c'est-à-dire , une huile concrète que l'on tire du fruit d'un arbre d'Afrique, qui n'est qu imparfaitement connu des botanistes , quoiqu'il ait été figuré par Mungo-Park dans la relation de son voyage. F. Illipé. (s.) BÈTE ADIEU. F. Coccinelle, (l.) BÈTE A FEU. F. Lampyre et Taupiî^. (l.) BÈTE A LA GRANDE DENT. F. Morse, (desm.) BETE DE LA MORT. Nom vulgaire des chouettes, et parliçulièremenl de la Fresaie. (v.) BETE FRIANDE. Fausse interprétation donnée par Thevet du mot brasilien siirigeviou ., d'où Buffon a tiré le nom de la Loutre saricovienne. Cette expression est cor- rompue de Sarigonerembiou , qui veut dire aliment ou manger des Sarlgones , Indiens non soumis des bords de la rivière du P.Traguay. (s. et desm.) BETE (grande). Les anciens voyageurs espagnols et portugais ont désigné , par cette dénomination , le Tapir ; mais la plupart ont mêlé de particularités fabuleuses la description qu'ils prétendoient donner de ce mammifère. Le P. Gumilla , par exemple , dit que la grande bête coupe aisément les arbres avec un gros os qui lui sort entre les deux yeux {orinoc. i/hdrad). L'on voit que l'imagination du jésuite preloit faussement au tapir la corne du rhinocéros. BETE NOIRE DES BOULANGERS. F. Blaps et Ténébrion. (l.) BÈTE PUANTE. F. Moufette, (s.) BÉTEL ou TEMBOUL, Piper hetel. On donne ce nom à une plante du genre Poivre (F. ce mot), qui rampe et grimpe comme le lierre., et dont les feuilles sont assez sem- blables à celles du citronnier., quoique plus longues et plus étroites à l'extrémité ; elles ont, comme celles du plantain , de petites côtes longitudinales. Celle plante croît dans toutes les Indes orientales , surtout sur les bords de la mer. Elle a besoin d'appai comme la vigne , et on la cultive de même. Les Indiens en mâchent continuellement les feuilles pour parfumer leur haleine ; et comme elles soni amères, ils en corrigent 1 a- merlume en les mêlant avec de l'arec et un peu de chaux. On ne peut se présenter chez personne sans avoir mâché du bétel., et on n'oseroit parler à un homme élevé en dignité , si l'on n'en avoil la bouche parfumée. Les femmes, et surtout les femmes galantes , eu fout un grand usage , et le regardent B E T 3^7 comme un puissant attrait pour l'amour. On prend du bétd aprèf le repas, pourôterrodcur des viandes ; on le mâche tant que durent les visites ; on en tient à sa main ; on s'en présente lorsqu'on se salue ; et l'on ne se quitte point, pour quelque temps, sans se faire présent de hétel^ qu'on offre alors daus une bourse de soie. {Extr. de Vanc. Encyd.'). G est par erreur que Ijinn-neus a donné le nom de hélel It une espèce de Strxmoink. F. ce mot. (d.) BETES ou BRUTES. Si nous ne voulions pas compter notre âme, je ne sais pas ce qui nous dislingueroit de la brute. Les philosophes qui ont voulu examiner la nature des ani- maux, se sont trouvés embarrassés pour établir les limites entre la matière et rintelligence , le corps et Tesprit, la béte et Thomme. Les Cartésiens ont refusé toute espèce d'âme y de sensibilité aux animaux, et les ont regardés comme de purs automates: mais l'évidence crie contre celle décision ; elle nous montre la béte capable de douleur, de plaisir, d'at- tachement, d instinct , et d un certain degré de connoissance. ( V. Ame des bètes.) Buffon n'accorde guère aux bétes que les facultés de T Instinct. ( F. ce mot.) Nous voyons ce- pendant qu'elles ont une espèce de raisonnement dans beau- coup de circonstances; et Condillac n'a pas balancé à leur accorder quelque raison. Mais on lui demandera : quelle dif- férence établissez-vous entre 1 homme et la brute i' n'est-ellt; que du plus au moins ? Sa réponse à cette objection est un subterfuge visible. (.Traité (ks Animaux ^ chap. iv, vers la fia. ) Quand on veut examiner la nature intime de l'animal , considéré sous le point de vue moral, il faut se dépouiller de tous ses préjugés , et commencer par un doute universel. En mettant à part 1 intérêt de la religion , ou plutôt l'orgueil de l'espèce humaine , et en approchant de cette étude avec le désir sincère de connoître la vérité , sans s'agréger d'avance à un système philosophique , on pourra parvenir à quelque connoissance importante. Mais il est peu d'hommes que celte étude n'éblouisse, ou même n'épouvante quelquefois, lors- qu'il ne s'est point affermi d'abord. \ Il me semble que nous devons nous défier également de deux opinions extrêmes , celle qui regarde la brute comme un simple automate, et celle qui nous assiuille à elle ; mais la difficulté principale consiste à tracer les limites précises auxquelles on doit s'arrêter. D'ailleurs, les animaux ont dif- férens degrés de connoissances , selon leur conformation et leurs espèces. Mais je crois que l'instinct est également puis- sant dans- tous, quoique les uns en montrent plus que les autres. L'instinct n'est pas susceptible de plus ou de moins le mot .^Mr.iAL ) La counoisscince , au contraire , est londée sur la percv,p- tion, la mémoire et le ju^.'iiu'ut. Son siège est daui ie cer- veau , tandis que 1 instiuci est une lacullé vitale qui se irouve dans toutes les parties du corps anime. Jf uisque ia connois- sance est fondée sur le rapport des sens ei sur la compa- raison des idées , elle n a iicu que dans les org:mes des sens et du cerveau. Les animaux sans cerveau ne peuvent donc pas avoir des connoissances et du raisonnement, mais seule- ment de 1 instinct. 11 n y a donc que les animaux à double système nerveux qui aient des connoissances d'acquisition et une sorte de rai- sonnement. Leur degré d intelligence est d'autant plus élevé , qu'ils sont plus voisins de l'homme dans léchelie des corps organisés. Ainsi, les facultés morales augmentent sensible- ment depuis les poissons aux reptiles, de ceux-ci aux céta- cés , ensuite aux oiseaux et enfin aux quadrupèdes. On trouve même des diiTércncos remarquables entre ces derniers. Les quadrupèdes aquatiques sont plus stupides que les ruminans, ceux-ci le sont plus que les rongeurs, qui sont inférieurs, en général, aux carnivores , ceu.x-ci aux singes ; et enfin les singes et même l'orang-outang sont encore excessivement au-dessous de riiomme le moins éclairé. Cependant l'homme est sujet à descendre presque au rang de la brute, en perdant ia raison, il est certain que 1 état d'imbécillité, le crélinisme , diverses maladies, l'excès de l'ivresse , l'opium , otent l'usage de la raison à l'homme , mais ne le privent pas de son àme. r. l'article Instinct, (mrjlv.) BETES. Expression dont se serveTit les chasseurs pour distinguer les quadrupèdes de nospays. Les betes fauves sont les cerfs ^ les dainis et les chei>ieuits; les bétes noires sont les sangliers; et les BETES rousses ou carnassières sont le luup^ le rent/nl, le blaireau , le putois, etc. (s.) BÈÏES A C()K^^ES. Ou appelle ainsi les animaux du genre du bœuf, (desm.) BÈTES A LAliSÉ. On donne ce nom aux diverse, races de moutons. (DE^M.) BETES A POIL. On désigne sous ce nom les chèvres , les boucs, les chevreaux ou les chevrettes , les verrats, les co- chons , les traies et les cochons de lait. (DEsm.) BÈTES ASINES. {Agiicullure.^ L'âne, l'ànesse, l'ànon mâle ou femelle, (desm.) BÈTES BOVIDES. Ce sont le taureau, le bœuf, la ^^^■' 399 yache, ia génisse, le veau, le buffle entier ou châtré, la bulïlesse , le buftlon et la bufflone. BÊTES CHEVALINES. Dans plusieurs ouvrages sur Tagriculture , on appelle de ce nom commun , le cheval en- tier, le cheval hongre , la jument, le poulain et la pouliche ; l'âne, Tânesse et Tànon ; le mulet, la mule et le muleton. (des M.) BETES OVINES. Le bélier , le mouton , la brebis , Tagnepu et Tagnelette. (DESM.) BETES ROUGES. Des voyageurs appellent ainsi un insecte du genre Acarus de Linnopus , qui incommode beau- coup les habitans des iles de l'Amérique. Cette espèce de chique est d'une belle couleur rouge , luisante , et de la gros- seur d'une pointe d'épingle. On la trouve en grande quantité sur la terre nue, lesplr.ntes, et surtout dans les prairies et les savanes. On y est assailli par ces petits animaux qui sui- vent tout le corps jusqu'à la tête , et dont les piqAres excitent des démangeaisons cuisantes ; si on se gratte, il en résulte souvent des ulcères dangereu.t et longs à guérir. Ces insectes malfaisans tourmentent aussi les animaux : on s'en délivre avec de l'eau, dans laquelle on a répandu du jus de citron , de Teau-de-vie ou du tafia. Il paroîlroit qu'ils n'habitent point les bois. V. Mite et-TiQUE. (l.) BETHYLE. Nom grec d'un oiseau inconnu , que M. Cu- vier a imposé à une division de sa famille des oiseaux dcnti- rosfres , laquelle correspond à mon genre Pillurion. V. ce mot. (v.) BÉTHYLE. F. BETTHYLE. BETINA. C'est le Chétodon cornu, (b.) BETIS. Arbre des Philippines , qui paroît appartenir aux sapotilliers , et dont le bois passe pour exciter l'eternuement et chasser les vers, (b.) BÉTOINE, Belonka. Genre de plantes de la didynamie gymnospermie, et de la famille des labiées, dont les caractères consistent en un calice d'une seule pièce, tobulé, persistant, à bord divisé en cinq dents aiguës ; une corolle monopétale, à tube cylindrique ou en entonnoir, et à limbe partagé en deuxlèvres , la supérieure droite et presque plane, Tinférienre plus large et à trois lobes , dont celui du milieu est un peu échancré ; quatre étamines , dont deux plus longues que les autres; un ovaire supérieur, partagé en quatre parties , du milieu duquel s'élève un style .filiforme , terminé par un stigmate fendu en deux ; un fruit couiposé de quatre semences nues , ovoïdes , situées au fond du calice. Les béloinei sont des plantes propres à l'Europe et à la /,oo B -E T Turquie asiatique. Leurs feuilles sont souvent simples , oppo- sées , la plupart radicales , et leurs fleurs disposées en ver- licilles sur des épis terminaux. On en compte une dixaine d'espèces , dont la plus connue est la Bétoine officinaï.e , qui a Tépi interrompu , la lèvre supérieure entière , la divi- sion intermédiaire de la lèvre inférieure émarginée,le calice glabre. Cette plante croît dans tous les bois secs et les lieux ombragés. Elle passe pour céphalique , apéritive, vulnéraire et sternutatoire. Sa décoction est utile dans les maladies de la tête , lengourdlssement des membres, la sciatique et la goutte. Elle répand, lorsqu'il fait cbaud , des émanations qui agissent fortement sur les personnes nerveuses. On ne doit en faire usage qu'avec beaucoup de prudence, (b.) BÉTOINE D'EAU. V. Scrophulaire aquatique, (b.) BÉTOINE DES MONTAGjNES. C'est le Doronic et TArniquie. (b.) BETOIRS. Trous creusés d'espace en espace dans les campagnes , pour servir à l'écoulement des eaux stagnantes et autres, et les perdre dans les terres, (s.) BETONICA. On a donné ce nom à des Véroniques , à des ScROPHULAiRES, à des Œillets et à des Stachides. BETRE. Synonyme de Bétel. F. Poivre, (b.) BETTE , Be/a. (àenre de plantes de la pentandrie digy- nie, et de la famille des clienopodées, dont les caractères sont : un calice persistant , divisé profondément en cinq pièces ; point de corolle ; cinq étamines courtes ; un ovaire à demi- enfoncé dans la base du calice , surmonté de deux styles fort courts , que terminent des stigmates simples et aigus ; une semence rcniforme , renferm.ée dans la substance de la base du calice , qui lui tient lieu de capsule. Ce genre confient quatre espèces, dont l'une, la Bette vulgaire , est très-connue dans ses deux principales variétés,, sous le nom de belterave et de poiree. La hetterm^e se reconnoit à sa racine fusiforme , à ses feuilles radicales ovales, et à ses fleurs réunies en petits paquets. Les parties méridionales de l'Europe paroissent être le pays originaire de la betlera^'e ; mais on ne la retrouve plus dans l'état sauvage. On la cultive depuis plusieurs siècles pour la nourriture de l'homme. Olivier de Serres est le pre- mier de nos agronomes qui en ait parlé , et il n'en dit qu'un mot. Depuis lui , elle a successivement pris de la faveur , et en ce moment elle est d une importance majeure aux yeux des amis de la prospérité de 1 Europe. D abord, on n'a con- nu que la rouge ; ensuite , que la rouge et la jaune : puis des sous-variétés de saveur , de précocité , de grosseur de B E T , 4ot Tune et de Taulre , et des sous-variétés qui tiennent k toutes ies deux , parmi lesquelles celle appelée racine de disette , a long-temps été préconisée à raison de sa grosseur et de la facilité de sa culture. En ce moment , il y en a peut-être plus de vingt variétés citées dans les ouvrages allemands et fran- çais, et si on continue à la cultiver avec autant de soin qu on l'a fait dans ces dernières années, elles s'élèveront peut-être à cinquante ; car il suffit d'en chercher pour en trouver. Aujourd'hui, on doit considérer la betterave sous quatre rapports d'utilité : pour la nourriture de l'homme, pour celle des bestiaux, pour extraire du sucre de ses racines, et de la potasse de ses feuilles et de ses tiges. Relativement à la nourriture de l'homme , la culture de la hctteraoe est peu étendue, et, excepté autour des grandes villes, n'est pas dans le cas de sortir de l'enceinte des jardins ; il s'en faut beaucoup qu'elle soit en France au point où il seroit bon qu'elle fut. Quand on considère l'excellence et l'abondance de la subsistance qu'elle fournit, ainsi que la . facilité de sa culture , on a lieu de regretter que tant de cul- tivateurs pauvres se dispensent d'en semer pour leur usage. En effet , il est des départemens entiers où ils ne la connois- sent nullement. La culture de la betterave dans les jardins s'exécute de deu\ manières : ou on la sème en planche, ou on la sème en plants à une exposition chaude , pour la repiquer. Comme plante à racines pivotantes , la betterave exige un sol bien ameubli. Elle acquiert plus de grosseur dans les terres humides et fumées ; mais c'est aux dépens de sa sa- veur; on doit donc la placer de préférence dans les terrains secs et se dispenser de lui donner des engrais. Ainsi , au commencement d'avril , dans le climat de Paris , c'est-à- dire après que les gelées ne sont plus à craindre , car son jeune plant y est très-sensible , on sème la betterave à deux ou trois pouces de distance , sait à la volée , soit en rayon , en pépinière , dans une planche à l'exposition du midi ; à la fin du même mois, on la sème en place, également à la volée ou en rayons , à la distance de deux pieds. Dans ces deux cas , on donne un binage lorsque le plant a acquis quatre à cinq feuilles , et dans le premier on le repique , lors- qu'il en a acquis le double, dans le terrain qui a été préparé pour le recevoir définitivement. Là, il reçoit, ainsi que celui qui a été semé en place , deux ou trois binages jusqu'à la ré- colte des racines, récolte qui a lieu immédiatement après les premières gelées blanches. Enlever Içs f§uiUe§ dçs ètf/^eraf« à quelque époque que ce m. 26 4o2 ^ B E T soit, excepté quelques jours avant la récolta , pour les man- ger en guise de poirée , ou pour les donner aux bestiaux , est nuire et à la grosseur et à la saveur des racines ; ainsi , il ne faut le faire que lorsqu'on est déterminé par des considéra- lions majeures. Cependant, dans l'opération des binages, il est bon de détacher les feuilles inférieures qui jaunissent parce qu elles peuvent altérer , en pourissant , la saveur des racines. Plusieurs maladies sont dans le cas de se développer sur la letter.Me pendant le cours de sa végétation ; mais je n'en ai observé qu'une qui lui soit particulière : c'est le rachitisme qui se reconnoît à la petitesse et à la contorsion des feuilles, à la décoloration de l'intérieur des racines et au manque complet de saveur de leur chair. Les pieds qui en sont affectés doivent être ifttipitoyablement arrachés. Le dommage que lui causent les Insectes est rarement sensible. On conserve les ^- cuites, profilent davantage aux bestiaux ; mais elles ont l'inconvénient d'afloiblir leur estomac et d'augmen- ter la dépense. Les racines de betteraves^ pour la nourriture des bestiaux, se consei-vent pendant l'hiver, soit dans des bàtimens bien clos , où elles sont couvertes de terre , de sable , ou simplement de menues pailles , soit dans des trous de six pieds de pro- fondeur, creusés en terre sèche, garnis de paille, et recou- verts de la terre qu'on en a retirée. L'objet le plus important , pour lequel on puisse culti- ver les betteraves en grand, est certainement l'extraction du sucre qu elles contiennent. Je dois donc entrer dans quelques détails sur les considérations qu'elles présentent relativement à cet objet , renvoyant au mot SucaE l'exposé des procédés employés pour l'en retirer. Il a été publié (dans les dix dernières années ) un grand nombre d'écrits sur la culture de la. betterave à. sucre, dans çl>acun Jeiqucls il se trouve quelques faits nouveaux, quel- B E T 4o5 ques considérations propres à conduire au but, jointes à quel- ques erreurs de pratique ou à quelques conseils laufifs. La plupart de ces écrits, au premier rang desquels il fnut placer le Mémoire de mon collaborateur Chaptai (vol. 53 ), sont insérés en entier ou par extrait daîïs les Annales d'Agri- culture, qui s'impriment chez M."'« Huzard , rue de 1 Epe- ron , à Paris ; et je renvoie à cette collection ceux ^ui vdu- droient de plus grands détails que ceux dans lesquels je suis dans le cas d'entrer ici. 11 étoit naturel de croire que les helteraoes, donnant d'autant plus de sucre que l'année avoit été plus chaude , il scroit beaucoup plus avantageux de les cultiver, pour l'extraire, dans les parties méridionales de la France , en Italie et en Espagne; mais l'expérience a prouvé qu'il n'en étoit rien. En effet, quoique les helicraoes cultivées à Montpellier, par exemple , paroissent plus sucrées quand on les inange que celles cultivées à Paris ; elles ne fournissent que du mucosc- sucrc , ou sucre incristallisable ; ou, du moins, le sucre cristalîisable ne s'y trouve que pendant peu de jours après leur maturité. La réaction de ces principes sur eux-mêmes s'effectue en elles avec d'autant plus de rapidité qu'elles sont exposées à une plus haute température. Le quarante- cinquième degré paroît être la limite où il faut cesser.de les cultiver sous le rapport de la production du sucre. On a cru également que les variétés de betleraoes\e.?, plus, sucrées augoût, comme layaune de Castelnaudary, fourniroier.t plus de sucre ; et les résultats de l'expérience n'ont pas en- core été ici d'accord avec la fausse théorie sur laquelle ou s'étoit fondé. Lorsqu'on a commencé à cultiver la betterave, on met- toit beaucoup d'importance à la variété, parce que chocuu vantoit, comme préférable, celle qui lui avoit donné les pro- duits les plus avantageux. Aujourd'hui qu'il est reconnu que la variété ne se reproduit pas constamment, et que la quantité du sucre dépend principalement du sol , des circonstances atmosphériques et de la culture , on sème indifféremment toutes les variétés ; cependant les rouges donnant un sucre plus difficile à blanchir , et les très-grosses, celles qui acquiè- rent constamment plus de six Vwvcs, (^la betterave rliumpelre) y contenant beaucoup plus de principes aqueux , doivent être repoussées autant que possible. Les betteraves sont plus petites et plus chargées de sucre dans les terrains secs et maigres ; mais la proportion de ce dernier ne dédommage pas de leur moindre abondance. Les letteraves sont très-garnies de feuilles dans les terrains humides et gras ; mais leurs racines y sont souvent dune ioG B E T médiocre grosseur , et toujours fort peu chargées de sucre. D'ailleurs, la graine et les jeunes plantes y pourissent sou- vent. C'est donc dans les terres franches , fertiles , meuhles et profondes , dans ce qu'on appelle donnes terre à blé ^ dans les prairies d'alhioion défrichées depuis quelques années , qu'il est plus" profitable de semer la betterave , dont on est dans l'intention de tirer le sucre. Les beticraoes qui ont crû dans les terres voisines de la mer, celles qui ont reçu des engrais animauxtropabondans, contien- nent des nitrates, des muriates et des sulfates qui en rendent la moscouade presque impossible à purifier. On ne doit donc pas cultiver cette pUnte dans les terrains salés, ni améliorer tous les autres avec des fumiers , avec des boues de villes , avec des matières animales. C'est après l;i culture d'une céréale, et sans nouvel en- grais , qu'il convient de cultiver la betterave. Cependant on peut , au contraire, semer une céréale sur le terrain qui a fourni une récolte de betteraves, lorsqu'on a des motifs par- ticuliers pour le faire. On prépare le terrain par deux ou trois labours profonds, et s'il est nécessaire de lui donner des engrais , ce doit être du fumier peu consommé , des vases de rivière ou d'étang, des terres neuves, etc. L'expérience prouve qu'un bon terrain peut fournir jus- qu'à cinquante milliers de i<'//<'rm)CT par arpent; mais le pro- duit ordinaire n'est que la moitié de cette quantité. Avant de semer la hetlerai^e , il faut émotter et herser , afin de rendre le terrain aussi uni que possible. J'ai déjà parlé des différentes manières de semer; mais il faut ici ajouter que le semis en rayon se pratique de deux manières : ou par le moyen de femmes qui placent, l'une après l'autre, les graines de betteraufe , de distance en distance, dans les sillons de herse ; ou au moyen d'un semoir qui produit le mt:me effet. Celui de M. Hayot, décrit dans le recueil précité , est préférable. Pour donner plus d'action aux rayons du soleil , et par conséquent pour favoriser la production du sucre , il con- vient de diriger les rayons du levant et du couchant , et de les espacer au moins de quinze pouces. C'est dans le courant d'avril que l'on sème les betteraves en France ; cependant on peut le faire dès le 20 mars , lors- qu'on veut les repiquer; parce que si le plant gèle peu après être levé , on peut , sans presque aucune dépense , regarnir la planche de graines. Le semis à la volée consomme plus du double de gvaines que celui en rayon; mais il est si simple et si économique, B E T .407 que la plupart des cultivateurs le préfèrent. Coirtme îl irfe peut être rigoureusement égal , on est obligé , lorsque le plant a acquis cinq à six feuilles , c^est-à-dire , au moment du premier binage , d'éclaircir les places où il est trop rap- procbé , et de regarnir celles où il est trop éloigné. Pour faire cette transplantation, il faut choisir un temps pluvieu's, afin d'assurer d'autant plus la reprise. Malgré l'augmentation de la dépense et les inconvéniens de la transplantation totale des hettera^^es , beaucoup de cul- tivateurs préfèrent ce mode , prétendant que cette méthode augmente les produits en racine et en suct'e. Deux sarclages sont indispensables à la belle croissance de la hetterme; et si même on n'en conseille pas trois, c'est uni- quement par économie. Lorsque l'année a été favorable à la croissance des helte- raves ^ c'est-à-dire, qu'il y a eu une alternative convenable de jours chauds et de jours pluvieux , on arrache les belle- raves dès les premiers jours d'octobre; mais si le mois de sep- tembre a été froid et pluvieux , il faut attendre quinze jours plus tard , car le sucre se formant par suite des progrès de la végétation, si on les arrache avant, il n'y en a pas, ou peu à espérer; de même si on tarde trop , il n'y en a plus. Ce dernier cas n'arrive pas dans le Kord, parce que les froids commencent au moment même que le sucre est formé ; mais il a toujours lieu dans le Midi , et il est la cause , ainsi que je l'ai cité plus haut , qu'on ne peut y établir de fa- brique de sucre de betterave. A mesure qu'on arrache les hetleraoes^ on en sépare les feuilles parla torsion , soit pour les employer à la nourriture des bestiaux , soit pour servir d'engrais au terrain qui les a fournies. On laisse les betteraoes se ressuyer sur le sol pendant quel- ques jours , puis on les transporte dans des enclos voisins des fabriques, où on les empile pour les conserver pendant l'hiver; la gelée, la chaleur et l'Immidilé peuvent également leur nuire, il faut les garantir de leurs effets, par des couvertures qu'on puisse ôter facilement ; ce sont des feuilles sèches ou de la fou- gère qui remplissent le mieux les indications, et elles doivent en conséquence être préférées. On ôte ces couvertures dans des jours secs et foids pour les faire sécher, ainsi que les racines entre lesquelles l'air doit pouvoir circuler avec facilité. C'est dans ces tas qu'on prend chaque jour les racines sur lesquelles on veut opérer , ainsi que je le dirai au mot Sucre. Les porte-graines des hellenwes à sucre se planlent et s<'^ 4o8 B E T conduisent comme ceux de la betterave cultivée dans les jardins. (B.) BETTHYLE,Be/%/»5, Lat. Genre d'insectes, de Tordre des hyménoptères, section des porte-tarières, famille des pu- pivores , tribu des oxyures , et qui a pour caractères : ta- rière très-pointue , en forme d'aiguillon rétractile ; pre- mier segment du corselet grand, presque en carré long; an- tennes filiformes , brisées, de treize articles dans les deux sexes, dont le second et le troisième presque de la même longueur; mandibules bidentées à la pointe. Les betthyles , que M, Jurine nomme omales^ ressemblent à de petites tiphies ; mais il est aisé de les en distinguer par l'inspection de leurs ailes inférieures qui n'ont point de nervures ; caractère propre aux clialcis , aux dnips et à d'au- tres genres analogues de la môme famille. Suivant ce natura- liste , les antennes des femelles n'ont que douze articles ; mais j'en ai compté treize , ainsi qu'à celles des mâles ; et dans la figure qu'il donne de V onule fuscîcome , femelle, ce ynènie nombre y est très - bien exprimé. La tête des bct~ ihyles est ovale et aplatie , avec les yeux entiers ; leurs palpes sont filifonnes; les maxillaires ont six articles, dont les deux premiers courts, et ceux du milieu presque en cône ren- versé ; la languette est entière; le corselet est allongé et tronqué postérieurement; l'abdomen est ovoïdo-conique et pointu au bout ; les pieds sont courts , épais et semblables entre eux; les ailes supérieures ont des cellules radicales et nne cellule radiale assez grande , ovale et ouverte à son extrémité; les autres manquent. Les bcUhyhs sont des hyménoptères fortpetits, très-agiles et presque tous de couleur noire. On les trouve à terre, sur le sable , ou sur les écorces des arbres , dans les fissures des- «{uelles ils aiment à se cacher. Quelques espèces ont les ailes très-courtes; d'autres en sont privées. Betthyle HÉMlPTÈRE, Belthylus hemipterus , Fab. ; Panz., Faun. insert. Germ. fasc, 77, tab. i4; noir, glabre; ailes très- courtes. Environs de Paris. Betthyle cÉNOPTÈre , Betthyhiscenoptenis^ Panz. U)id.,fasc. 81 , tab. 14.; noir; antennes , jambes et tarses d'un brun clair. Avec le précédent. Le Betihylus LatreillU, de Fab., appartient au genre Mérie. V. ce mot. (l.) BETYS. Arbrisseau du Brésil mentionné par Pison » comme employé en médecine. On ignore le genre auquel il appartient , quoiqu'il y ait quelques motifs de croire uuo c'est un Poivre, (b.) BEUBBE. V. les «nitk-s Bœuf et Lait. B E U ^09 BEURRE DE BAMBOUC. C'est une huile concrète que les Nègres et les Maures à l'est du Sénégal tirent des fruits d'un arbre qui croît dans leur pays. Cet arhre est encore imparfaitement connu des botanistes, quoique Mungo-Park en ait donné la figure dans la relation de son voyage dans Tintérieur de l'Afrique. Il est d'une grosseur médiocre; ses feuilles sont ovales, alternes; ses fruits sont ronds, de la grosseur d'une noix, huileux, d'une odeur aromatique, et contiennent un noyau dans lequel est une amande de la grosseur dun gland. V. Illipé. Les Nègres mangent ces fruits, et en tirent, en les fai- sant bouillir dans l'eau , après les avoir piles , une graisse d'un blanc sale , qui tient lieu de beurre. Les Européens qui font usage de cette substance , ne la distinguent du lard que par une petite àcrefé qui n'est pas désagréable. On en fait aussi un grand usage en Uniment pour guérir la sciatique, et, à plus forte raison, les rhumatismes. J'en ai vu des effets presque incroyables; mais tous les huileux, dans les pays chauds , en produisent de semblables, (b.) BEURRE DE GALAM. Synonyme de Beurre de Bam- BHuc. C'est mal à propos qu'Aubiet a dit qu'il provenoit du fruit de l'AvoiRA. (B.) BEURRE DE MONTAGNE ou DE PIERRE, Berg- iz/Z/^r des Allemands. Matière onctueuse de couleur Jaunâtre , qui forme de petits amas et quelquefois des espèces de stalac- tites dans les cavités des montagnes schisteuses de Sibérie. Cette matière , que les Russes appelent kamcnnoié maslo {beurre de roche') ^ est un mélange d'argile, d'alun, de couperose ou sulfate de fer, et de pétrole, qu'il est aisé de reconnoître à son odeur pénétrante ; quelquefois cette matière est d'une cou- leur ^lanchâtre , et le bitume y est plus subtil et presque à l'état de n aphte. Les élans et les chevreuils sont singulièrement friands de celte substance , et les chasseurs sont assurés d'en trouver un grand nombre dans le voisinage des montagnes qui la pro- duisent. On la transporte dans les contrées qui en sont dé- pourvues, pour servir d'appât aux pièges qu'on tend à ces ani- maux; ce sont ordinairement des fosses profondes, couvertes d'une espèce de bascule qui les fait trébucher dans le trou , dont le fond est hérissé de pieux pointus; et il arrive quelque- fois que d autres chasseurs y tombent eux-mêmes. Le kamcnnoié mcislo est surtout abondant aux environs de Krasnoîarsk , sur le fleuve Yenissel. J'en al trouvé aussi dans quelque;: montagnes voisines du fleuve Amour. (PAT.) BEURRERiE , Beiurena. Arbre de la Jamaïque, servant 4io B E Z de type à un genre de lirown , qui a été ensuite réuni au Ca- BRILLET. (b.) BE VAI\(). En espagnol , c'est le Castor, (desm.) BEXUGO. Racine employée au Pérou pour purger. On ignore de quel arbre elle provient, (b.) BEZAAN TJE-KLIPVISCH. Nom indien des Chéto- DONS CORNU ET À GRANDES ÉCAILLES. (B.) BEZERCHETAN. Le Lin s'appelle ainsi en Arabie, (b.) BEZEKGOTliUME. La Pulicaire porte ce nom dans rOrienf. (b.) BEZETTvV. C'est, dans le commerce du Levant, du crépon fin, teint avec la Cochenille , et que l'on tire de Consian- tinople. (s.) B EZETTA.Nomdepays du Tournesol, croton tinctorium^ Linn. (b.) BÉZOARD. Ce nom arabe a été donné à certaines con- crétions calculeuses qui se forment dans le corps des animaux , la plupart berbivores , et principalement dans leurs intestins ; il est même rare de trouver quelque quadrupède sans hézoard ou calcul. On en trouve souvent chez les chevaux , qui en ont ordinairement de très-gros. Les bezuards peuvent se former dans toutes les parties du corps, mais surtout dans les intes- tins , la vésicule du fiel , le conduit salivaire , l'estomac , la glande pinéale , etc. On donne plus particulièrement le nom de calcul à la pierre de la vessie , au gravier des rfeins , aux concrétions pulmonaires , etc. ( V. le mot Calcul.) Certaines pelotes de poils entrelacés se forment aussi dans l'estomac de plusieurs quadrupèdes ruminans ; on les appelle des Egagro-i PILES. Consultez cet article. Les Léioards des intestins du cheval deviennent très-volu- mineux , et pèsent quelquefois njcme plusieurs livres. Ceux d" éléphant, d'hippopotame et de rhinocéros, sont d'une taille énorme , et on en conserve dans les Muséum dhisloire natu- relle. A l'époque du moyen âge, la médecine arabe importa dans l'Europe les médicamens, avec les idées superstitieuses et exagérées de l'Orient. Elle attribua des propriétés merveil- leuses aux bézoardi ., comme celles de chasser les venins , de combattre les poisons , de raniiuor la vie , etc. Ces prestiges de la médecine sont évanouis depuis long-temps, et le héiuard n'est plus que magni itomims umhra , une concrétion , une ma- ladie particulière, qui n'a pas la vertu de guérir celui qui l'a, d'autres maladies. On a distingué les hézonrds en orientaux et en occidentaux. Les premiers , prônés par les Arabes comme des médlca- meas merveilleux , ont é!é jadis d'un très-grand prix , tandis» B E Z /„ quo les hézoarun orddenlavx ont clé discrédités. Le h éioard orient tal le plus ordinaire se trouve dans la/gazel du Buffon (anti- lope gaze/la , Linn.) ; surtout chez les mâles adultes. Il est formé dans la dernière poche de Testomac quadruple de ce rumi- nant. On en rencontre aussi dans Vantilope ceivicapra de Linn,, ou Vantilope des Indes , et dans la rhèore sawagc {^rapra œgagrus , Linn.) ; enfin dans tous les ruminans à cornes creuses , qui vivent du feuillage et des boutons des arbrisseaux, qui se plai- sent sur les montagnes et fréquentent les roches solitaires. La chair de ces animaux a souvent une odeur musquée qui se com- munique à CCS concrétions pierreuses de l'estomac, et qui dé- pend probablement de leur bile. Celle-ci devient musquée en passant à un certain état de décomposition, comme on l'observe dans le fiel de bœuf dont on dégraisse les vêtemens. Le bézoard du porc-épic, appelé par les Portugais piedra deî porco , est l'un des plus recherchés. Il paroît savonneux , et gras au toucher et à la vue ; sa couleur est d'un vert noi- râtre ou olivâtre jaune. Je pense qu'il se forme dans la vési- cule du fiel du porc-épic ; car il porte tous les caractères d'une concrétion biliaire et savonneuse. On porte ce hézoard&n amu- lette , pour se préserver de la conlagion , quand on ajoute foi à la vertu de ce remède. En Portugal, on les loue jusqu'à lo à 12 francs par jour; en Hollande , on les a en grande estime aussi , et on les porte sur soi dans quelque boîte d'or ou d'argent , ou bien on les entoure dans des sphères de fi- ligrane d'argent, comme on en voit dans les cabinets des curieux et des naturalistes. Aujourd'hui encore , beaucoup d hommes croient à la vertu de ces pierres, soit en pre- n.int intérieurement ([uelque parcelle de ce remède, soit en le portant en amulcllc, comme en Espagne on porte une pierre de jade contre la gravelle , en France un aimant contre la fièvre , en Allemagne, une pierre d'aigle (mor- ceau do mine de fer limoneuse) pour faciliter Taccouche- ment. Voilà l'homme ! Les hézoards oriidcnirux viennent du chamois ou ysard des Alpes (^antilope nipirtipra , Linn.) , du bouquetin {rapra ihex , Linn.) , de la chèvre d'Amérique , qui est une espèce da chèvre ordinaire. Mais ces bézoar^ç. {camelus vi- aigna, Linn. ), du chien , de la guenon-douc ( simia nemœus , Linn. ) , du castor , du bœuf, de tous les antilopes ou gazel- les , des chèvres el même de l'homme. Les faux hézoards s'î 4i3 B E Z préparent nvec tles coquilles «rhuîtres ou des veux d'e'crevis - ses pulvérisés et niis en pâle avec de l'eau gommée et un peu de musc ou d'ambre gris -, ensuite on les forme eu boule et on les fait sécher; mais on les distingue des vrais bézoards , en ce qu'ils n'ont pas de couches concculriques el feuilletées, ni des stries cristallines dans leur fracture ; et ils ne donnent pas de trace olivâtre en les frottant sur du papier enduit de chauK ou de craie. Suivant une analyse de bézoards faite par Fourcroy et A'auquclin {Annules du Muséum^ tom. IV, 33|), les bé- zoards d'un vert pâle , se volatilisant au feu , se dissolvant dans lalcohol bouillant, duquel se précipitent de petits cris- taux , par le refroidissement, sont formés de bîle et de la résine qu elle contient. Une autre sorte de bezoard . brun ou violet, insoluble à lalcohol, se dissout dans les alcalis, et donne, à l'air libre, une liqueur rouge pourpre. Cette ma- tière fournit à la distillation un sublimé jaune d'odeur empy- reumalique. M. Bertliollet ( il/c/n. suc. d'Jrcueil , tom. 2 , p. 4-+8 ) à trouvé aussi une matière ligneuse en quelques bé- zoards. Lorsqu'on chauffe , qu'on pulvérise ou qu'on frotte les bé- zoards , ils exhalent une odeur de parfum. En les sciant par le milieu, on trouve dans leur centre quelque matière végétale qui sert de noyau ou de base , et qui a été successivement re- couverte par du phosphate ammouiaco-niagnésien , mélangé d'une matière exlractive végétale colorante et d humeurs ani- males, de la nature de la bile. Celle-ci communique aux bé- zoards celte couleur olivàlre ou verte, et cette odeur de musc qui les font reconnoilre. Il y a sur les molaires des ruminans , un enduih d'une couleur brune dorée qui se remarque aussi sur les bézoards de ces animaux. Les bézoards formés de phos- phate de chaux, sont des calculs urinaires; souvent ils sont usés et ont des formes triangulaires. Les yeux décrevisses sont des espèces de bézoards ou cal- culs. Les faux bézoards s'appellent pierres de Goa ou de Mu~ taca ; ils font elfei'vescence avec les acides. La saveur des vrais bézoards est urineuse el glutineuse , el ils colorent la sa- live. V. les articles Calcul et Égagrovile. Le bezoard minéral des anciens chimistes n'est autre clîose que l'oxvde blanc d'antimoine , précipité de sa dissoluliou dans l'acide nitrique , par un alcali, il est analogue à l'anll- moine diaphorétique (deutoxyde d'antimoine) préparé par sa détlagralion avec le nitrc ( T'. notre Traité de pharmacie, loni. 2, p. 379. ) Eniin quelques pharmacologistes ont ausr.i nommé lézourd de vipère, le Ijie dj^ceché cl p'ilvcrisé de ce scrpenl. On le B T A 4i3 donnoit comme dîaphoréllque et alcxitèr^' , vertus atlribuécs à tous les bézoards de chasser les venins par la sueur, (mrey.) BEZOARD. Coquille du genre des Casques, Euccinum gtaucum de Linnîeus. (b.) BÉZOA.I\D FOSSILE. On a quelquefois donné ce nom à des masses globuleuses de chaux carbonatéc , composées de couches concentriques, comme les calculs qui se forment dans le corps de 1 homme et des animaux , avec lesquels elles n\mi que cette seule analogie. V. Chaux carbonatée con- CUF/riON>ÉE. (LUC.) BEZOARD (chà're (lu). On a regarde long-temps l'ÀN- 'liLOPE ORYX , comme élant l'animal dont les intestins ren- ferment les hézoards. Il paroîl que c'esl plutôt le Paseng ou CuEVRE SAUVAGE. V. cti dernier article, (desm.) BEZO(X). Nom que les Basques donnent à un poisson de leurs côtes, dont la pèche leur est très-avantageuse. On le mange frais et confit. C'est le Spare pagre, (c.) BEZOLE. Nom d'un poisson de Rondelet ; on croit que •c'est le Salmonk lavaret , ou le Corécone war tmann. (b.) BHAIRA. Les Indous donnent ce nom au Bélier. (desm.) BIA, Les Siamois nomment bisa le petit coquillage qui sert de monnoie aux Indes, et que l'on y appelle Coris ou Cal- RIS. (s.) BIAL. En hongrois , c'est le Buffle, (desm.) BIANCHET. Nom de la Fauvette grise en Piémont. (v.) BIARATACA ou MARITACACA. Pison désigne sous CCS noms , une espèce de Sarigue , qui est probablement le Crabier. (desm.) BIASLIE, Biaslla. Genre de plantes établi parVandeli, mais qui rentre dans celui appelé Mayaque par Aublet. (b.) BIATORE, Biatora. Nouveau genre de plantes de la fa- mille des LlcnE>'S , proposé par Acharius dans sa Lkfteno- graphie universelle. Il ne contient qu'une seule espèce, décou- verte par Schleicher dans les montagnes de la Suisse. Sa base Çrhallus) est une membrane crustacée, uniforme, portant des écussons orbiculaires, enfoncés , nus et concaves au centre , entourés et ceints parun petit bourreletmarginal. Le caractère différentiel est entièrement microscopique, et consiste dans l'organisation intérieure oùl'onvoit des lignes de petits grains disposés en stries presque semblables. A juger de ce genre Ïarla forme visible des écussons, on le placeroit avec les Jrcéolaires, 4i4 B T B . La seule espèce connue de ce genre est la hiulora hir- gida. (P.-B.) BIATU. Nom vulgaire de 1' Ortolan aux environs de Niort, (v.) BIAU. C'est le Bœuf dans plusieurs départemens de la France méridionale , et notamment dans celui de 1 Aude. (desm.) BIBARO, BIVARO. En espagnol, c'est le Castor. (desm.) BIBASSIER. On donne ce nom, à l'Isle-de-France, au Néflier du Japon, (b.) B1B6Y. Sorte de palnner qui paroît être du' genre Aa^oira et qui fournit , par incision, une liqueur de même nom, qu'on laisse aigrir, et qu'on boit ensuite. Les fruits donnent une huile très-claire, (c.) BIBE. Poisson du genre Gade , Gadus hisnts , Linn. (c.) BIBER. Nom allemand du Castor, (desm.) BIBERRATZE ou RAT CASTOR. Quelques auteurs ont donné ce nom au Desman. (desm.) BIBION {OrnithoL). Nom que Ton donne à la DeinoiseUe de Numidie. (v.) BIBION, Bibio ^ (ieoff. Genre d'insectes de Tordre des diptères, famille des némocères, et distingué parles carac- tères suivans : antennes courtes, épaisses, cylindriques, perfoliées, de neuf articles insérés devant les yeux; palpes filiformes , courbés , de quatre à cinq articles distincts ; trois petits yeux lisses ; segment antérieur du corselet sans épines; jambes antérieures prolongées, à leur extrémité , en une pointe forte, en forme d'épine. Linnseus, Degeer et d'autres auteurs placent ces diptères avec les tipules, qu'ils avoisinent en effet sous plusieurs rap- ports naturels. Geoffroy les en a , le premier, séparés sous le nom générique de bibion. Fabricius, n'ayant point d'abord admis ce genre , crut devoir , néanmoins , faire usage de la même dénomination pour distinguer un autre genre de dip- tères ( V. ThÉRÈve). Un nouvel examen l'ayant engagé à se rapprocher de l'opinion du naturaliste français, il appela ses bibions /«/■/,.;■/. J',o,„/>,.r' />r,„;;,:<,.,a„n Ji/trf/c ir//te/-/c<. /'.o.,/,/./,.' /■„/, /',,■„,/„■ run obscur le long du bord extérieur , avec un point noi- lâtre vers le milieu ; les jambes brunes et les cuisses fer- rugineuses, La femelle diffère du mAle en ce qu'elle a la tête petite , aplalie ; l abdomen renflé , dune couleur ferrugineuse, avec une ligne longitudinale , noirâtre sur le milieu ; les pattes moins brunes que celles du mâle : dans les deux sexes , les cuisses sont un peu renflées, et les jambes antérieures sont terminées par un onglet assez fort. On le trouve en Europe , sur les fleurs et sur les arbres fruitiers, vers le milieu du printemps. BiBION PRECOCE, Bibio horhilanus ; hirtea hoiin/ana, T ah. ; le bibion de Saint - Mure , rouge., Geoff. , inscft.., t. 2 , pi. ig, ftg. 3 : très-commun au printemps , et remarquable par ia différence des couleurs des deux sexes. Le mâle est tout noir; avec les ailes blanches et bordées extérieurement de noi- râtre ; la hnieUc { iipii/a /lorlu/ana , Linn. ) a la lêle noire, le corselet dun rouge cerise ; Tabdomen d'un rouge plus pâle , un peu jaunâtre ; la poitrine et les pattes noires ; les iiiles ont aussi plus de noir. BiBlON DE Saint -Marc, Bibio Marri; hirtea Marri., Fabricius; bibion noir, t. 3, pi. A. 24, ftg- 2 , de ce Diction- naire, un peu plus grand que le précédent; très-noir, velu; ailes bordées extérieurement de noir; blanches dans le mâle, noirâtres dans la femelle. BliilON CANICULAIRE, Bibio Johannls , Tipula Johannis , Linn.; est noir, glabre, avec les pattes rousses, les ailes blanches et marquées d'un point noir. Sa larve vit dans le fumier; les anneaux de son corps sont garnis de quelques filets courts , membraneux et coniques , dirigés vers le der- rière; ceux du dernier anneau sont plus longs et plus nom- breux. On distingue à cette partie deux stigmates; le premier anneau en a deux autres. Cette larve semble s'aider dans sa marche de deux sortes de mamelons coniques et membraneux, qu'elle pousse hors du derrière. Sa nymphe est d'un blanc sale; 50n corps est allongé ,. B I C ^17 presque cylindiique, courbé en dessous, avec la tête ronde, et le corselet gros et bossu. Olivier réunit, avec les bihions^ les scatopses de Geoffroy, la lipide phulénuide de Linnieus ; voyez les genres Scatopse, PSYCHODE. (L.) BIBLIOLITE, Phytuhiblia, LylhobMa, c'est-à-dire, li- vre pétrifié. Quelques naturalistes ont donné ce nom à de» pierres schisteuses, ordinairement calcaires, etquiprésenlent entre leurs feuillets des empreintes de feuilles ou quelquefois même de simples dendrites, analogues à celles desenvirons de Pappenhcim enBavière, d'OEningen et de Moûte-Bolca. On l'a également donné à des incrustations de chaux carbona- tée qui s'étoient formées sur des feuilles. F. Chaux CARBONA- TÉE CONCRÉTIONNÉE. (LUC.) BIBBEUIL. La Berce branc-ursine porte ce nom dans le Boulonais. (b.) BICARËNÉ. Nom spécifique d'un Tupinambis. (b.) BICHE. C'est la femelle du Cerf d'Europe. A Cayenne, on appelle indifféremment bichsle mâle et la femelle de quel- ques espèces du même genre , voisines du che^>reidl. (s.) BICHE DES BARALOUS. V. Biche des Palétu- viers, (desm.) BICHE DES BOIS. V. Biche des grands bois, (desm.) BICHE DES GRANDS BOIS. Espèce de Cerf qui vil dans les forêts de la Guyane et ne fréquente que les terrains secs et élevés. Sa taille est à peu près la même que celle dé notre biche. Son pelage est roux, son bois très-court et sa chair peu savoureuse. On donne aussi à cette espèce le nom de grande biche. D'Azara lui rapporte son gouazou-pita , et Buffon la confond, ainsi que la biclie des palétuviers , avec l'es- pèce du cheoreuil. V. Cerf, (desm.) BICHE (grande). V. Biche des grands bois, (desm.) BICHE DE LA GUYANE ou Cheorvtain de Surinam, de Séba. Ce n'est point un véritable chevrotain, mais, selon M.Cuvier,un jeune individu, ouune femelle d'une des espèces de Cerfs de la Guyane, (desm.) BICHE DES PALETUVIERS ou DES BARALOUS. Petit cerf de la Guyane , dont les bois sont très-courts , mais dont l'axe osseux qui les supporte est au conirair,e très- allongé. Sa demeure ordinaire est dans les endroits couverts depalétuviers, et baignés par le flux de la mer. On le voit sou- vent en troupes. Quand la mer monte, ces animaux se tien- nent immobiles sur les racines Irès-élevées des palétuviers , jusqu'à ce que la mer , en se retirant , laisse les terres à dé- *;ouvert ; ils nagent et plongent très-bien, D'Azara leconnoît le quadrupède nommé au Paraguay lii. un 4i8 B I C gouazou lira ^ dans la hiche des palétuviers f que Buffon ne croyoit pas différer du chevreuil d'Europe. V. Cerf, (desm.) ËICHE ( petite). V. Biche des palétuviers , et Tarticle Cerf, (desm.) BICHE ROUSSE. V. à l'article Cerf l'histoire du Ca- '• rjacou. (desm.) BICHE DE SARDAIGNE. C'est ainsi que le Cerf axis a été dtisigné par les anatomistes de l'académie des sciences. (s.) BICHE DES SAVANES. V. Cerfmazame. (desm.) BICHE. Ppisson du genre Scombre de Linnœus , {Scom- berghtucus) , que Lacépède a placé parmi ses Caranx. C'est aussi le Squale glauque , dont on emploie la peau pour po- lir les ouvrages en bois, (b.) BICHE (la grande). Geoffroy appelle ainsi la femelle du cerf-volant. Cet auteur ayant cru voir plusieurs fois des biches accouplées ensemble, a fait une espèce particulière de cet insecte; mais des observations récentes ont prouvé que la biche n'est autre chose que la femelle du cerf-volant. V. Lu- cane, (o.) BICHE (petite). Nom donné par Geoffroy au Lucane, parallélépipède, (o.) BICHIR. Nom de pays d'un poisson du Nil , observé , décrit et dessiné par Geoffroy de Saint-Hilaire , sous celui de POLYPTÈRE. (b.) BICHON. Petite et jolie race de chiens ., à nez court et à poil long , blanc et très-fin. Elle a toujours été rare ; mais de- puis quelque temps on ne la voit presque plus , du moins en France. La femelle s'appelle bichone. Les livres d'Histoire na- turelle ne distinguent pas le bichon du chien de Malte , quoique celui-ci soit un petit épugneul , au lieu que le bichon provient Au petit épagneul ai an petit barbet. V. Chien, (s.) BICHON DE MER. Synonyme de Balaté. (b.) BICLE. V. Bigle, (desm.) BICORNE, Ditrachyceros. Genre de vers intestins établi par'Sulzer. Ses caractères sont : vésicule ovale , comprimée , ayant en avant une corne dure , profondément bifurquée , couverte d'aspérités filamenteuses. Ce genre ne contient qu'une espèce qui a un peu plus de diîux lignes de long : elle a été rendue par l'anus, en immense quantité, à la suite d'une purgalion, par une jeune fille de Strasbourg. Aucun rapport n'existe entre ce ver intestin et ceux connus. Un fluide très- limpide remplit son corps. On ne peut qu'éta- blir des conjectures sur sa manière d'être, quoique son orga- nisation ait été fort bien observée par Sulzer, qui a publié , sur ce qui le concerne , une très-inte'ressanle dissertation à la suite de laquelle il Ta fait figurer, (b.) BICORNES , Erlcœ , Jussieu. Famille de plantes dont la fructification est composée d'un calice monophylle , persis- tant , ordinairement libre , et profondément divisé ; d'une corolle monopétalc , quelquefois aussi très-divisée , rare- ment insérée au sommet du calice , plus souvent attaclj^ée à sa base , ou portée sur une glande calicinale , communément marcescente et persistante ; d'étamines en nombre déter- miné , dislincles , ayant la même insertion que la corolle , quelquefois , mais très-rarement , attachées à sa partie infé- rieure , à anthères souvent échancrées ou bifides à leur base , comme fourchues ou à deux cornes ; d'un ovaire simple , libre, ou rarement inférieur , à style conique, à stigmate or- dinairement simple ; d'un fruit supéiieur ou inférieur, mul- tiloculaire , polysperme , presque toujours capsulaire et mul- tivalve ; à valves septifères sur leur milieu , et attachées par leur base à l'axe ou placenta central ; semences , en général très-petites, à périsperme charnu, à embryon droit, à coty- lédons semi- cylindriques , quelquefois presque foliacés ; ra- dicule souvent inférieure. Les plantes de cetle famille ont été appelées bicornes, à cause de leurs anthères , ordinairement surmontées de deux pointes. Leur tige , rarement herbacée , plus souvent ligneuse^ forme , dans la plupart , des touffes basses , ou des arbrisseaux très-rameux ; leurs feuilles , toujours simples , sont ou alternes , ou opposées , ou rassemblées trois à quatre à chaque nœud , en manière de verticilles ; les fleurs , quelquefois munies de bractées , et souvent de couleur de chair , ou blanchâtres , avec une teinte de rouge plus ou moins vif, affectent diffé- rentes dispositions. Dans cette famille , qui est la troisième de la neuvième classe du Tableau du règne végétal , par Ventenat , et dont les carac- tères se voient figurés pi, 12 , n." 1 du même ouvrage , d'où on a tiré les déveioppemens ci-dessus , on trouve neuf genres , savoir : ceux qui ont l'ovaire supérieur, Blaérie , Bruyère , Andromède, Arbousier, Clethra, Pyrole et Palom- MIER ; ceux qui ont l'ovaire inférieur , ou presque inférieur , l'AiRELLE. Jussieu y a ajouté , depuis, les genres Epacris , PoiRETiE.et Styphelie, et avec doute, Pyxidanthère , EsCALLONE, et Camarine ; et d'autres, les genres Calluné , Salaxis , L01SELEURIE , Deîsdrion, Mairanie. La famille des Vacciniées a été proposée pour séparer quelques genres de celle-ci, que plusieurs botanistes pensent n'être pas suffisamment distincte de celle des Khodoracées. (cj /,3o B I D BICQUËEO. r. BECQtJABO. (DESM.) BIDACTYLE. Oiseau qui n'a que deux doigts. Jusqu'à présent on ne connoît que 1 Autruche à qui on puisse appli- quer ce nom. (v.) BIDENT, Bidens. Genre de plantes de la syngénésie po- lygamie égale, et de la famille des Corymbifères, dont les cara^ères sont: un calice commun, presque simple, composé d'un a deux rangs de folioles droites , et jamais véritablement imbriquées ; quantité de fleurons tous hermaphrodites , lu- bulés, quadrifîdcs ou quinquéfides , tous posés sur un ré- ceptacle chargé de paillettes. Le fruit consiste en plusieurs semences oblongues , ter- minées chacune par deux dents ( quelquefois quatre ) , ou deux pointes roides et droites , qui ont souvent de petites aspérités tournées en bas. Ce genre, auxdépens duquel DecandoUe a établi celui des SalméeS , comprend une trentaine d'espèces, la plupart propres à l'Europe et à l'Amérique. Ce sont, en général, des herbes annuelles , dont les feuilles sont presque toujours op- posées, et tantôt simples, tantôt ailées, et dont les fleurs sont axillaires ou terminales. Les espèces d'Europe sont : Le BiDElST À CALICE FEUILLE , Bidens tripaHila^ Linn., qui a les feuilles trifides et pinnées, et le calice feuille. Cette plante, commune le long des fossés, et dans les lieux aqua- tiques, est mondificalive, résolutive, sternutatoire, et donne une teinture jaune. Ses semences s'attachent souvent, pen- dant l'hiver, aux habillemens des passans , parle moyen de leurs dents , qui se recourbent à leur pointe. BiDENT PENCHÉ, Bidens cemua, Linn. Celte plante croît dans l'eau, dans les marais et les fontaines boueuses. Elle a une saveur acre, et donne une teinture jaune. Ses caractères sont d'avoir les feuilles lancéolées , amplexicaules , les fleurs penchées, et les calices feuilles : elle s'élève beaucoup moins que la précédente. Les espèces étrangères ne présentent rien qui soit dans le cas d une mention particulière. Lr.marck avoil réuni les Spilantes auxBiDENTS ; mais il trst revenu, dans ses Illustratiuns ^ à l'opinion de Limueus. y oyez pi. 668 de cet ouvrage , où les caractères de ces doux genres sont figurés. 11 a aussi rapporté quelques espèces de CoTTjLES de Linnœus à ces genres réunis, (b.) BIDET, cheval de la plus petite taille, et qtii ne passe guère trois pieds et demi de haut. Un double hidei est un cheval entre le hidet et la taille ordinaire. Les meilleurs Lide^-i ce trouveut en Fraoce , et particuliùreuicnl eu Bretagne. Le bi'det de poste ne s'altèlc point, et sert à courir à franc étrier. (s.) BIDI-BIDI. V. l'article Porzatîe. (v.) BIDZJAM. C'est le Sésame d'Orient, à Malaca (b ) BIEBER ou BIBER. F. Castor, (desm.) BIEFFE. On donne ce nom dans quelques lieux à une terre noirâtre., tirant sur le jaune, peu propre à la cul- ture, (b.) BÎEGGUSB. Nom lapon d'un Phalarope, (v.) BIELLOUGE. F. Delphinaptère béiuga. (desm.) BIELOKVOST, Nom que le Pygargue porte sur la rive drolle du Volga, (v.) BIENGHEVILLE. Les anciens veneurs se servolent de cette expression pour de'slgner un rerf, un daim ou un rheoreuily dont la tête est chargée d un grand nombre à aîiduuîUers. (s.) BI ENJOINT. Nom d'un arbre des îles de France et de Bourbon , dont le bois est très-tenace. C'est un Badamier, selon Lamarck. Il forme le genre RÉSINAIRE, selon Com- merson. F. Benjoin, (b.) BIERKNE ou BIERNK Nom spécifique d'un Cy- prin, (b.) BIEUSSON. Poire sauvage devenue blette, (b.) BIEVRE, Nos ancêtres appeloient ainsi, et quelquefois Bifre, le Castor de France, (s.) BIÈVRE , BiÈvRE-oisEAU. C'est la femelle du Harle proprement dit. (v.) BIF. On a donné ce nom au prétendu produit, ou Jumar {voyez ce mot), résultant de l'accouplement du taureau avec l'ânesse ou la jument : comme on a appelé Baf le mulet qu'on dit provenir de l'âne ou du cheval et de la vache. Quelques auteurs ont appliqué la dénomination de Bifa I'Orfraie, espèce de Chouette, (desm.) BIFEUILLE. Dicquemarre a donné ce nom à un animai marin quil a observé au Havre, et qu'il a figuré dans le Journal de Physique , i.^'' vol. de l'année 1786. Il forme pro- bablement un genre nouveau, voisin des Serpules. Les ca- ractères de ce genre sont de vivre en société, attaché à un point commun , chaque animal étant renfermé dans un tuyau particulier, cylindrique , blanc , un peu rétréci à son extré- mité , et duquel sort un organe en entonnoir, membraneux, d'un vert foncé , et de temps en temps de son centre un autre organe de même nature , très-allongé , très-grêle , terminé par un bouton ovale qui se divise en deux parties aplaties , ressemblant à deux feuilles de thym. Le tout est presque mi- croscopique. Si Dicquemarre eût mieux développé sa description; qu'i\ 422 B T G eût élé plus rigoureux flans ses figures, j'aurais ici ét^ d'Inde, (desm.) BKtLE ou BICLE. Race de Chiens d'Angleterre, propre à la chasse du lièvre et du h/pin. (s.) BIGNEASSU. Arbrisseau des Philippines, qui appar- tient peut-être au Phytolacca. (b.) BIGNI. Coquille du genre Buccin, (b.) BIGNONE, Bignonia, Linn. (didynamie angiospermie.) Genre de plante, de la famille de son nom, qui a pour caract ères: un calice d'une seule pièce , court, à deux ou cinq divisions; une corolle monopétale , et dont le tube, légèrement courbé à sa base et un peu ventru dans sa partie supérieure , est terminé par un limbe évasé , partagé en cinq lobes arrondis , ouverts et un peu inégaux; quatre étamines , dont deux plus grandes ( quelquefois il y a un cinquième filament dépourvu d'authère , et d'autres fois seulement deux étamines fer- B T n ^,3 liles); un ovaîre supérieur et oblong, surmonté d'un long style, terminé par un stiguiale entête ou à deux lames épaisses et connivenles. Le fruit est une capsule dont la forme varie , mais qui est toujours partagée en deux loges , s'ouvre par deux battans , et renferme des semences nombreuses, apla- ties , munies de chaque côté d'une aile membraneuse , et disposées les unes sur les autres. Jussieu et Ventenat ont divisé les bigtiones en cinq genres , dont les caractères sont tirés du nombre desétamines et de la disposition des cloisons par rapport aux valves. Ces genres sont la BiGNO^E proprement dite , qui renferme toutes les espèces dont les cloisons sont parallèles aux valves; le Gel- SEMiuM qui est sans cloison , et les genres Catalpa, Técome et Jacaran'de, qui ont les leurs opposées aux valves. Le Ca- talpa n'a que deux étamines fertiles, et elles sont au nombre de quatre dans le Técome et le Jacarande. Ce dernier genre a d'ailleurs ses valves orbiculaires. Palisot de Beauvois a établi aux dépens de ce genre celui qu'il a appelé SpathodÉ : genre qui a pour type la Bignone Spathodée de Linnseus , dont on voit trois espèces nou- velles , figurées dans la Flore d'Oware et de Bénin, et dans le choix des plantes de Ventenat. Les bignones sont des arbres ou des arbustes à feuilles opposées, simples ou ailées avec impaire, ou tenninées en vrilles. Sur environ soixante espèces connues , il n'y en a que dix qui appartiennent à l'Asie , et trois à l'Afrique ; les autres sont toutes des parties chaudes de l'Amérique. Beau- coup d'espèces se font remarquer par la beauté de leurs fleurs, et peuvent être employées à la décoration des jardins; telles sont la BIG]so^E catalpa ou À feuilles eis^ cœur, la Bi- cno>;e toujours verte , celle de YIRGI^'lE , celle de la Chine , celle À feuilles de frêne , et la BI6^oNE À fruits tors. D'autres fournissent un bois précieux et utile : ce sont les Bignones à feuilles ondées , À cinq feuilles , À égène et a spathe. Plusieurs ont des liges sarmenteuses et grim- pantes ; on fait avec celles-ci des liens qui tiennent lieu de cordes , des paniers , et divers meubles de vannerie. Celles dont on tire communément ce parti, sont la Bignone griffe DE CEIAT , la BIGNONE ÉQUIN0XIALE , I'InCARNATE , et la Bl- GNONE À LIENS. Le Catalpa au la BïGNONE CATALPA , est un arbre dan port agréable , qu'on distingue aisément à la fraîcheur de son feuillage et à ses belles grappes de fleurs blanches et pour- pres : elles paroissent en juillet , c'est-à-dire ^ dans un mo- ment où presque tous les autres arbres soûl déOeuris. Avec cet avantage, le cfl/«//>a a celui de pouvoir "croître en pb.'iue- {.-x!, B I G terre dans nos climats ; il est cependant prudent de ne l'y mettre que lorsqu'il a atteint Tâge de deux ans : jusqu'à ce temps on peut l'élever dans de grands pots. Quand on l'ex- pose à l'air, il faut l'envelopper de paille pendant les grandes gelées, lise plaît dans un sol humide et frais : on doit avoir soin de le placer dans un lieu où il puisse être garanti de la vio- lence des vents. Multiplié de graines, il ne lleurit qu'au bout de six ou huit ans; il vaut mieux le marcotter ou le propager de boutures , que l'on plante au retour de la belle saison : cet arbre est très-propre à figurer dans les bosquets d'été. 11 est parfaitement acclimaté en France, puisque la graine qu'il Y produit est féconde , et qu'il a résisté à l'hiver de 1789. Thouin le range parmi les arbres de la seconde grandeur, c'est-à-dire , parmi ceux qui s'élèvent de trente à soixante pieds -, son bois, suivant M. de Feuille, n'est point à mépriser. Comme l'arbre grossit rapidement, les veines y sont large- ment prononcées ; mais il est poreux , le grain n'est pas fin , ni le poli lustré. Lorsqu'il est fraîchement coupé , sa couleur est verdâtre \ le contact de l'air fait disparoître le vert : le bois paroît alors d'un brun un peu clair. La BI^,NO^E toujours alerte porte le nom àt jasmin odo- rant de la Caroline , parce que ses fleurs , qui sont jaunes , répandent un parfum très-suave. On la multiplie par ses se- mences. Elle est très-sensible au froid dans sa jeunesse ; on doit la placer contre une muraille à l'exposition du midi , et Ja couvrir de nattes pendant les fortes gelées. La Bir.NONE ou le Jasmin de Virginie , dont les fleurs sont grandes et d'un rouge éclatant , est une espèce dure qui profite très-bien en plein air, pourvu qu'elle ait un appui. Elle peut être employée à couvrir des berceaux, à orner des treillages , et à garnir la tige de quelques arbres. On l'élève rarement de graine , parce qu'elle est alors trop long-temps à fleurir; au, lieu qu'étant multipliée par marcottes ou par boutures , elle fleurit dès la seconde ou la troisième année. Les fleurs de la Bignone À fruits tors étant jetées fraî- ches dans l'eau , lui communiquent une odeur agréable : on se sert de cette eau dans les Indes pour arroser les temples, et en purifier l'air. Les habitans de Saint-Domingue donnent le nom de chêne à la Bignone À feuilles ondées , à cause de la bonté et de la solidité de son bois , qui n'est jamais attaqué parles vers. Cette espèce , qui est un catalpa , est aussi appelée rhêne noir d'Amérique. Le bois de la BiGNONE À CINQ FEUILLES, ou Poirier des Antilles ^ a le même avantage. Celui que donne la Bignone spathacée , est moins dur , B I G 42-; et très-facile à travailler; on en forme divers ustensiles com- modes. La BiGNONE X ÉBÈNE est un arbre de l'Amérique méridio- nale , qui fournit Véhène vert du commerce, et dont une variété donne Véhène jaune. Ces quatre espèces étant originaires des contrées chaudes de l'Amérique , ne peuvent subsister dans nos climats sans le secours des serres: on les multiplie par leurs semences. La BlGNONE GRIFFE DE CHAT et la BlG>0>ÎE ÉQUINOXIALE ont besoin de soutiens ; celle-ci est appelée vulgairement liane a crabes , /Jane à paniers. Toutes deux se multiplient par leurs graines, qui doivent être semées sur une couche modéré- ment chaude ; Tune et l'autre réussiront très-bien en plein air, si elles sont exposées au midi , et placées contre une mu- raille ou une terrasse, (d.) La BiGNONE GÉANTE, Bignonia prarera., Willd. a les feuilles bipinnées, les folioles obbingues, obtuses ; les fleurs disposées enpanicuie terminale. Elle croît dans les forets de la Guyane, où elle est connue sous les noms de ropdia et d'onguent pian. Son écorce est purgative et émétique ; on en fait une tisane qui est employée avec succès contre les diarrhées etlesdys- senteries. (b.) ^ BKiNONÉES, Bignoniœ, Jussieu. Famille déplantes, dont la fructification est composée : d'un calice divisé : d'une corolle presque toujours irrégulière, quadri ou quinquélobée; d'étamines au nombre de cinq, dont une souvent stérile ou sujette à avorter ; d'un ovaire simple , à style unique , à stig- mate simple ou bilobé ; d'un fruit biloculaire , tantôt capsu- laire , polysperme , entièrement bivalve , ayant une cloison séminifère opposée ou parallèle aux valves et s'en détachant, c'est-à-dire simplement contiguë ; tantôt coriace , ligneuse, s'ouvrant seulement au sommet, oligosperme, ayant une cloi- son séminifère , contiguë aux valves , et munie presque par- tout, sur les côtés , d'ailes saillantes , qui divisent les loges ; à périspenne nul ; à embryon droit ; à cotylédons planes ; à radicule inférieure. Les plantes de cette famille sont, en général, remarquables par la grandeur et par la beauté des fleurs qu'elles produisent. Leur tige quelquefois herbacée , plus souvent frutescente , et même arborescente, porte des feuilles simples ou conjuguées, ou temées , ou deux fois ailées avec une impaire , fréquem- ment opposées et rarement alternes. Les fleurs, quelquefois solitaires et axillaires , plus souvent disposées en panicule terminale , ont la forme d'une cloche , d'un tube ou d'un entonnoir. Dans cette famille , qui est la quinzième de la huitième 426 B I H classe du Tableau du règne végétal^ par Ventenat, et dont les caractères sont figurés pi. lo , n." 4- ar un canal, dont l'ouverture antérieure est formée par une fente horizontale, cl la postérieure par une troncature. La première est doue susceptible de s'ouvrir ou de se fermer à volonté , et la postérieure reste toujours la même. De la partie postérieure du canal , au quart de sa longueur, sort un vaisseau aérien qui se dirige obliquement de l'avant à l'arrière. Ce canal semble fait en spirale, et est toujours dis- tinct du reste du corps : il aboutit tantôt à un réservoir co- clœriforme, tantôt à deux autres canaux qui constituent l'es- tomac. Il y a de plus, encore plus haut , un autre canal qui s'étend dans toute la longueur de l'animal , en faisant des courbures : je n'ai pu en déterminer l'usage. Du réservoir, ou des deux canaux de l'estomac , part un autre vaisseau qui va sortir à la partie postérieure au-dessus de l'ouverture tron- quée ; c'est le canal intestinal : son extrémité est l'anus. Les biphores ahsorbent perpétuellement l'eau par le simple mouvement de roulement et de déroulement des parties supé- rieure et inférieure de la fente antérieure, c'est-à-dire, de leurs lèvres. Cette eau sort sur-le-champ par l'ouverture pos- térieure, mais dans son passage elle a laissé une partie de l'air et les animaux marins qu'elle contenoit. J'ai plusieurs fois vu de petits vermisseaux marins qui étoienl passés dans les ca- naux intestinaux, mais je n'ai jamais pu voir comment ils y passoient. Cette opération est instantanée , et paroît difficile à comprendre. Le mouvement de dilatation et de contraction dont jouis- sent les biphores^ suffit pour les soutenir dans le liquide. En général, ils suivent, entre deux eaux, la direction des vagues; mai . dans les jours calmes et chauds, ils aiment à se tenir tx mplétv'Jûitiil à la surface. Ou les voit assez aisément ilàns la BIP ^33 mer, quoique aussi iransparens que Teau , soit parce que leur substance étant plus solide, reilèle la lumière sous un autre angle, soit parle moyen de leurs organes, ordinairement colorés en bleu ou en jaune ; mais lorsqu'ils sont pris et mis dans un vase , ceux qui n'ont point ces organes colorés , ttls que le biphorc confédéré^ deviennent invisibles. J'avois pris beaucoup de ces derniers, j'élois sûr qu'ils étoient dans mon bocal; mais il me fallut plusieurs minutes d'observation pour en distinguer un seul. Tous les bi'phoves sont phosphoriques pendant la nuit , et présentent un spectacle fort agréable à celui qui les regarde lorsque la mer est calme. Mais ce qu'il y a de plus singulier dans les biphores^ ce qui ne se voit de la même manière dans aucun autre genre du règne animal , c'est la propriété qu'ont certaines de leurs espèces, de se réunir, non, comme quelques personnes lont avancé, fortuitement et irrégulièrement, mais par nais- sance et dans un ordre constant. Ainsi des centaines de ces animaux n'en font réellement qu'un. Forskaël désigne trois modes de réunion parmi les b/phores; savoir, ceux réunis autour d'un centre commun, comme le BiPHORE PiNNÉ; ceux réunis longitudinalement , comme le BiPHORE POLYCR.\TiQUE; enfin, ceux réunis transversalement, comme le Biphore co^FÉDERÉ. Je n'en ai observé de réunis que dans ce dernier mode ; mais leur vue a toujours été pour moi un sujet d'adjniration. Chaque mdividu , dans le cas précité, est attaché par les côtés avec deux autres dont la bouche est tournée du même côté , et par le dos , encore avec deux autres dont la bouche est tournée du côté opposé. Cette réunion est opérée au moyen de huit pédicules, de nature parfaitement semblable à celle du corps. Elle est parfaitement régulière, c'est-à-dire, que tous les individus sont à la même distance et à la même hauteur, toutes les têtes d'une rangée sont tournées du même côté , et celles de l'autre du côté opposé. Ces rangées sont ordinairement de quarante à cinquante individus, et sont en- traînées par les vagues , tantôt en ligne droite, tantôt en ligne courbe, tantôt en spirale. Elles semblent dans la mer desrubansblancspendantlejour, et des rubans de feu pendant la Quit, lesquels se roulent et se déroulent alternativement, en tout ou en partie, par l'effet du mouvement des eaux, ou de la volonté des animaux qui les composent. On ne trouve les bi phares ^ dans l'Océan , qu'à une grande distance des terres. Tous ceux qui sont portés sur les côtes sont bientôt écrasés sur les rochers ou sur les dunes ; car, on le répète, ils sont extrêmement tendres , et ils n'ont pas de movens de prévoir et de fuir l'approche du danger. III. 28 ^34 BIP II reste actuellement à savoir si les rangées de brphores sont pourvues d'une vie commune à tous les individus qui les composent : je n'ai pu prendre une opinion à cet égard ; je nie suis seulement assuré que lorsqu'on coupoit une rangée en deux , trois ou quatre parties ; lorsqu'on séparoit même tous les individus , aucun de ces individus ne parol'^soit souf- frir, (jaoique leurs pédicules fussent très - courts et fissent réellement partie intégrante de leur corps. Les deux espèces les plus remarquables de biphores que j'aie observées, sont : Le liiPHORE SOCIAL qui a cinq côtés , et les extrémités cou- leur de rouille. 11 s'unit sur deux rangées comme il a été dit plus haut. Il est représenté réuni de grandeur naturelle et séparé , grossi en dessus et en dessous , pi. A. 28. Le BiPHORE BOSSU a le front saillant, le dos relevé, et la queue cylindrique. Il vit toujours solitaire. Il est figuré pi. A. 28, au quart de sa grandeur naturelle. Cuvier a publié, dans le 28.^ cahier des Annales du Mu- séum d'Histoire naturelle, une dissertation sur ce genre, et en a figuré six espèces nouvelles q^ui ont été rapportées par Pérou et Le Sueur. On trouve des observations anato- miques fort intéressantes dans cette dissertation; mais l'au-. teur s'est, selon moi, grandeuient trompé sur la boucîie et l'anus. J'ai vu un trop grand nombre de biphores vivans pour ne pas être sur de mon fait à cet égard; car le mouve- ment alternatif de roulement et de déroulement du bout des deux lèvres est perpétuel^ et on aperçoit très-fréquemment, ainsi que je lai dit plus haut, des animaux marins s'englober , parce que j'appelle la bouche, tandis que ce que Cuvier appelle ainsi n'a jamais de mouvement propre. L'analogie seule devoit, ce me semble, garantir Cuvier de cette erreur, puisqu'il convient que l'eau entre par l'ouverture que j'ap- pelle la bouche ; car quel autre mollusque reçoit l'eau par son anusi^ Dira-l-il que ce sont les AscmiES .'' V. ce mot. Plusieurs Biphores fort remarquables sont figurés dans le Voyage autour du Monde du capitaine russe Krusenstern ; mais, faute de pouvoir lire ce texte , je ne fais que les indi- quer ici. Le genre Dagyse de Banks se réunit à celui-ci , au rstp- port de Cuvier. (b.) BIPICAA. V. Cytise des Indes, (b.) BIPINNULA. V. Aréthuse. (b.) BIPIRA. C est la Glycine phaséolide de Swartz, (b.) BIPOREIE ^Biporeia. Genre établi par Dupetit-Thouars," mais qui ue diffère pas du Niote. (b.) "C I s 435 BIQUE. C'est, en langage vulgaire, le nom de la Chèvre. BIPiAGO. C'est rivRAiE dans le département du Gers. (B.) BIRANT. Espèce de Figuier de Mada{;ascar. (b.) BIRASOUREL. Nom languedocien delHÉUAisTHE an- nuel, (b.) BIRCH - TRÉE. Nom anglais du Gomart h la Ja- maïque, (b.) BIRCKHAHN. Nom allemand du Coq de bruyères à queue fowvhue ^ *)\x petit tétras. Ce mot signifie coq de bouleau y les feuilles el les boutons du bouleau étant la nourriture prin- cipale de ce petit tétras, (s.) BIRD-GRASS. Plante fourrageuse importée de TAmé- rique septentrionale en Angleterre. Une mauvaise figure qui se voit dans the Complète Farmer^ semble faire croire que c'est un Paturin. (b.) BIRGUE, Dirgiis. M. Léach désigne sous ce nom un genre de crustacés qui a pour type le pagure voleur { pagunis latro ) de Fabricius, et qui ne formera pour nous qu une division dans le genre Pagure. Voyez ce mot. (l.) BIRIBIN. Un des noms piémontais du Dindon, (v.) BIRIBOY. C'est la Lobélie conglouée. (b.) BIRIIDRUS. L'Épigée À FEUILLES EN CŒUR porte ce nom d.ms les Antilles, (b.) BIROLË , Birola. Plante aquatique , à racines annuelles , à ijqes grêles, rameuses; à feuilles opposées, sessik-s, ovales, épaisses; à fleurs solitaires sur des pédoncules axillaires , qui seule, selon Bellardi, vol. 4 des Mémoires de l'Académie de Turin , constitue un genre dans 1 hexandrie trigynie et dans la famille des portulacées. Les caractères de ce genre sont ; calice à trois divisions ; corolle à trois pétales ; ovaire supé- rieur ; capsule à trois loges, renfermant chacune deux ou quatre semences réniformes. Cette plante, qui estlÉLATiNE hexaèdre de Decandolle , se trouve dans les mares de la foret de Fontainebleau, (b.) BIROU. Un des noms piémontais du Dindon, (v.) BIR-RÉAGEL. Nom d un Engoulevent de la Nouvelle- Hollande, décrit par Latham. V. le genre Engoulevent, (v.) BIRRHE, Byrrhus. Voyez Byrrhe. (l) BIRVACH. V. Buvar. (b.) BISAAIM. V. BiZAAM. (desm.) BISAGO ou MISAGO. Kœmpfer dit que c'est un oiseau semblable à \épen>ier, qui vit principalement de poissons , et dont il fait provision en les mettant en réserve dans quelque jrou de rocher sur les côtes. L on a remarqué, ajoute Ka:mp- 436 B T S fer, que le poisson ainsi caclié se conserve aussi parfaileiuent que le poisson mariné ou ValtUir; et c'est la raison pourquoi on appelle cet oiseau bisagonohusl ou ïalliar de bisago. ( HisL nat. du Japon ^ t. i, pag. 9 et 10.) Buffon a j?jigé que ce bisago devoit être rangé parmi les oiseaux aquatiques ; mais il me paroît plus vraisemblable que c'est un oiseau de proie pê- cheur, (s.) BISAILLE. Mélange de Pois gris et de Vesce. (b.) BISAMAFFE {Singe musqué). Plusieurs auteurs nom- ment ainsi l'OuisTiLi , petit singe d'Amérique, (desm.) BISAM MAUS , BISEM-MUS (ou ml musqué). C'est le nom allemand des Musaraignes, (desm.) BISAM SCHWEIN (^cochon musqué). C'est le pécari, espèce du genre Cochon, (desm.) BIS AMT HIER. Nom allemand du Chevrotain porte- musc, (desm.) BISBEPiii. Nom arabe du Polypode commun, (b.) BISCACHO. F. Viscaque. Mammifère rongeur, men- tionné par Molina, et qui n'est pas encore bien connu. (desm.) BISCU TELLE. F. Lunetière. (s) BISEM-MUS. F. BisAM maus. (desm.) BIS-ERGOT. Oiseau du genre des Perdrix. F. ce mot. BISET. Nom du Pigeon sauvage. F. l'article des Pi- geons, (v.) BiSETTE. C'est, selon Salerne, le nom vulgaire de la Macreuse commune femelle, (v.) BISIPHITE, Bisiphytes. Genre de Coquille établi aux dépens des Nautiles, dont il diffère par une ouverture plus élargie latéralement, et par deux trous , placés en ligne, aux cloisons, l'un près le bord, et l'autre près le refour de la spire, La coquille qui sert de type à ce genre a été trouvée fos- sile à Sombernon, près Dijon, et ailleurs; mais il y a dans les collections des espèces qui proviennent des mers de l'Asie, telles que le grand nautile épais à deux siphons de Favanes. (fi.) BISLINGUE. F. Fragon hypophylle. (b.) BISMALYA. C'est la Guimauve, (b.) BISMU'I'H, JVismulli , W. Ancieitnement nommé jEtom de glace et Etain bâtard; Marcassite par excellence , des alchi- mistes , etc. (^estun métal de couleur blanche , tirant sur le jaune, dont le tissu est très-lamelleux; et l'on en extrait fa- cilement des octaèdres réguliers par la division mécanique. (Quoiqu'il reçoive l'impression du marteau, il n'est point ductile ; on peut même le pulvériser; ce qui le faisoit ranger autrefois parmi les demi-métaux. F. Métaux. B I S 437 Sa pcsanicur spécifique est assez considérable , et presque égale à celle de Targcnt : elle est, suivant Brisson, de 9,8227. Lorsqu'il a été, pendant quelque temps, exposé à 1 action de l'air, sa surface prend une couleur rouge âtrc irisée , et se couvre même , à la longue, d'une légère couche d'oxyde gris. Il n'a pas néanmoins une très-grande affinité avec Toxygènc ; il n'en absorbe qu'environ le dixième de son poids; l'eau pure ne paroît pas l'altérer sensiblement. C'est un des métaux les plus fusibles, et il augmente sin- gulièrement la fusibilité de ceux auxquels on l'allie. On a re- connu depuis long-temps qu'un alliage de plomb, de bismuth et d'étain se fondoit dans l'eau bouillante ; Homberg même nous apprend que, de son temps, les anatomistes se servoient de cet alliage pour faire des injections dans certains vaisseaux. Il existe , dans plusieurs cabinets d'analomie , en -France et en Allemagne, des espèces d'arbres métalliques, dont les branches sont ramifiées dune manière admirable, et qui sont le résultat d'injections faites dans le poumon avec cet alliage. On laisse ensuite décomposer dans l'eau froide toute la ma- tière animale, et l'on obtient un bel arbre de métal, dont le tronc a été figuré par la trachée, et les rameaux par les vais- seaux qui se distribuent dans le poumon. Le célèbre chimiste Darcet, qui s'est occupé à chercher la proportion des trois métaux qui pouvoit produire l'alliage le plus fusible, a trouvé que c'étoit un mélange de huit parties de bismuth, cinq parties de plomb et trois d'élain. Cet alliage fond dans l'eau échauffée seulement jusqu'au 67.* degré du thermomètre de Réaumur; c'est-à-dire , bien avant le terme de l'ébullition. Cette action des métaux les uns sur les autres est un fait très-digne d'attention ; et ce n'est pas le seul exemple qu'en fournisse le bismuth : quand on le fait entrer dans un amal- game de mercure, avec le plomb ou l'élain, ou même l'ar- gent, il atténue tellement les molécules de ces métaux, qu'ils passent avec le mercure à travers la peau de chamois : et l'on Ji vu des marchands de mauvaise foi employer cet expédient pour falsifier le mercure avec une certaine quantité de plomb, sans qu'il fût possible de le reconnoître autrement que par la distillation. Le bismuth entre dans plusieurs alliages employéi dans les arts. Les potiers d'étain en mettent une petite quantité dans leur métal, auquel il donne de la fermeté et un éclat qui ap- proche de celui de l'argent, lorsque le mélange est fait dans de justes proportions, 11 entre aussi dans l'alliage de plomb et d'antimoine, dont CB B I S on fait les caractères d'imprimerie ; il les rend et plus nets et plus durables. On se sert, pour étamcr intérieurement les globes de verre, d'un alliage composé de quatre parties de mercure et d'une de bismuth. On chauffe les globes pour les faire sécher, et l'on verse dans leur intérieur l'alliage en parfaite fusion. On le fait passer ensuite sur toute la surface interne du vase; une partie y adhèce sous la forme d'une pellicule très-mince, ayant un vif éclat métallique, analogue à l'étamage des glaces. Il possède la plupart des propriétés du plomb, et Geoffroy le jeune avoit même reconnu qu'on pouvoit très-bien rem- ployer à la place de ce métal pour la coupellation de l'or et de ï'argenl; il produit absolument les mêmes effets. IjC bismuth est le métal qui cristallise le mieux et le plus fa- cilement par le refroidissement; la forme qu'il affecte est celle de prismes rectangulaires, sans pyramide, qui sont ou isolés , ou réunis de manière à former des espèces d'ornemens à la grecque ou en bâtons rompus. Il prend aussi celle de tré- mies analogues à celles de la soude muriatée. Lorsqu'on fait fondre ensemble trois parties de plomb et une partie de bismuth, et qu'on fait un peu rougir cet alliage , aussitôt il s'enflamme et brûle avec activité, en offrant les mêmes phénomènes que l'alliage de plomb et d'étain , et il se convertit en un oxyde d'un blanc jaunâtre. Les acides sulfurique et muriatique attaquent difficilement le bismuth; mais l'acide nitrique (l'eau forte) le dissout avec ia plus grande rapidité et un dégagement prodigieux de gaz nitreux. Quand la dissolution est achevée, si on la noie d'une grande quantité d'eau, une grande partie de l'oxyde métal- lique se précipite sous la forme d'une poudre blanche très- fme, légèrement teinte de rose. C'est ce qu'on appelle mugisihe de bismuth , ou bidnc de fard et b/onc d'Espagne. Quelques femmes en font usage pour s'embellir; mais bientôt il gâte la peau sans retour, et lui donne une couleur livide et tannée. D'ailleurs, toutes les mauvaises odeurs le noircissent à l'ins- tant; et une femme fardée avec ce blanc, qui se trouveroit exposée pendant une minute à l'odeur des latrines ou des eaux niinérales sulfureuses, verroit subitement l'éclat factice de sa peau disparoître comme une ombre, et faire place aux teintes affreuses d'un cadavre en putréfaction. On l'emploie aussi pour teindre les cheveux, auxquels il communique une couleur d'un blond grisâtre. On a tiré parti de celte propriété qu'a l'oxyde de bismuth de noircir par le plus léger contact de l'hydrogène sulfuré ,. pour en faire une encre de sympathie, dont les effets sur- prennent beaucoup ceux qui n'en connoissent pas la cause. On écrit ce qu'on veut sur un papier, avec de la dissolution de bismuth par Tacide nitrique , et les caractères ne paroissent point quand ils sont secs. Mais si on les expose un instant à l'odeur de l'hydrogène sulfuré, ils paroissent subitement sous une couleur noirâtre. C'est par ce moyen que les diseurs de bonne aventure trompent la crédulité du peuple. Ils présentent à ceux qui les consultent, des morceaux de papier qui parois- sent blancs, et qui semblent être pris au hasard ; mais ils ont l'adresse de faire tomber à chaque curieux le bulletin qui ren- ferme un oracle qui peut lui convenir. Us prennent ensuite le bulletin au bout d'une pince, le plongent dans un grand bocal de verre qu'ils ont soin de tenir couvert, et qui paroit absolument vide; et à 1 instant 1 oracle se trouve écrit sur le bulletin d'une manière lisible. Tout le merveilleux de cette opération vient de ce qu'on a mis dans le bocal deux ou trois gouttes de dissolution de foie de soufre (sulfure alcalin), qu'on a fait étendre sur ses parois, et dont l'odeur pénétrante rem- plit toute sa capacité, et noircit les caractères invisibles. On peut faire, avec celte même encre sympathique, une autre expérience également curieuse , dont nous donnerons l'explication, d'après M. Haiiy. « L'on trace des caractères sur le premier feuillet d'un livre. On imbibe ensuite le dernier feuillet d'un peu de sul- fure alcalin liquide, et, un instant après, on trouve, en ou- vrant le livre, à la première feuille, que les caractères ont pris une teinte d'un noir foncé. On avoit cru que , dans cette expérience , le gaz hépatique pénétroit à travers les feuilles pour aller se mêler avec la dissolution du bismuth. Mais M. Monge a rendu le phénomène nul, en employant un livre dont tous les feuillets étoient collés par les bords ; ce qui prouve que , dans le cas ordinaire , ce sont les lamelles d'air enfermées entre les feuillets du livre, qui, établissant une sorte de circulation du gaz hépatique , lui servent de véhicule. Ainsi, cette expérience ne doit pas être admise au nombre de celles qui servent à prouver la porosité des corps. » {^Traité de minéralogie, t. 4-i p- ^^g-) L'oxyde de bismuth communique aux émaux et au verre une couleur jaune analogue à celle qui est produite par le plomb ; ce qui le rend propre à être employé pour la couverte de certaines faïences de cette couleur. On s'en sert également dans la dorure sur porcelaine -, en le mêlant à l'or dans la proportion d'un quinzième ; il lui sert de fondant et le fixe sur la couverte (^Brongniarl. ) Mines de bismuth. — Le bismudi est un des métaux dont les mines sç rencontrent le plus rarement, ou plutôt on n'en 44o BIS trouve point de mines proprement dites; il accompagne or- dinairement les mines de cobalt , en Saxe , en Bohème et dans le comte de Cornouailles en Angleterre. Nous en avons en France dans les mines de Bretagne et de Saint-Sauveur. Diétrich en a trouvé quelque peu dans les Pyréne'es , près de la vallée d Ossau; le filon contient de la galène et de la blende ; il est presque vertical et encaissé dans une roche cal- caire; sa direction est sur onze heures. Le même minéralogiste en a trouvé des échantillons dans les déblais de la mine d'argent et de cuivre de Lubine , près de Saint-Diez en Lorraine. Il a pour gangue un spath pesant, mêlé de schiste et de quarz. La grande fusibilité du bismuth en rend l'extraction très- facile ; il suffit, en général, après avoir concassé la mine et trié les morceaux qui renferment le plus de minerai, de les jeter au milieu d'un foyer formé de bûches croisées et placées au-dessus d'une espèce de bassin destiné à servir de réservoir au métal fondu. On l'obtient même assez pur par ce moyen. Quand il contient de l'arsenic, on l'en sépare à l'aide de la chaleur. Son prix est peu élevé , malgré sa rareté plus grande que celle de l'or; ce qui tient au petit nombre d'usages aux- quels il est employé. Une livre de ce métal vaut de trois à quatre francs , suivant les circonstances. Le bismuth se trouve presque toujours à l'état natif; on le rencontre aussi quelquefois à l'état de sulfure et sous celui A^ oxyde, (pat. et Luc.) Bismuth argentifère de Klaproth. V. Argent sulfuré BISMUTHIFÈRE. Bismuth natif , Gedief;en Wismuih , "Wern. Il est com- munément d'un blanc-jaunâtre , quelquefois irisé , écla- tant , fusible à la simple (lamme d'une bougie , et soluble avec effervescence dans l'acide nitrique , ce que ne fait pas Tanlimoine natif , avec lequel il a quelques rapports exté- rieurs. Sa pesanteur spécifique est moindre que celle du Bis- muth fondu ; elle est de 9,0202 ; celle de ce dernier est 9,8227. On le trouve rarement cnstallhè, il est plus ordinairement en masses laminaires \ cependant IM. Fourcroy a cité des cris- taux octaèdres de ce minéral qui faisoient partie de la collec- tion de Bucquet , et qui venolent de Bastnaes en Suède. AVallerius , Cronsledt et Emmerling l'ont aussi observé sous la forme de petits cristaux cubiques ; et plus récem- ment M. Léonhard , savant minéralogiste , a adressé à M- Haiiy de beaux échantillons de bismuth , de Bieber B I S Ur en llanâu, qui offiolenl cette substance en cristaux jrhom- boïdaux aigus , dont les angles étoient de 60° et 120°, La surface de ces cristaux dont les plus gros ont environ 12 millimètres (5 lignes) dans le sens de leur axe , est d'un gris-cendré, et ils ont pour gangue la baryte sulf;tlée cris-» tallisée. Ils sont surtout remarquables en ce qu'ils offrent une modification de Toctaèdre régulier dont on ne connoissoit encore aucun exemple , et qui présente la forme de la molé- cule soustractive de cette espèce. Une autre variété fort intéressante du même minéral, et qui se rencontre dans la plupart des collections , est le bismuth n:it\( ramuleux-àendiitirpie ., ayant pour gangue un quarz jaspe, d'un rouge-bi-unâtre, dans la masse duquel il est disséminé. Elle vient de la mine du Cerf-Blanc , à Schneeberg en Saxe. On taille cette malière en forme de plaques, aux- quelles on donne un poli qui fait ressortir agréablement les dcndrites métalliques sur la couleur brune ou rougeâlre du fond. Le Bismuth natif, la plus commune des espèces de ce genre , accompagne ordinairement les mines de cobalt, et en particulier celles de cobalt arsenical , dans des filons de montagnes primordiales , comme le gneiss , le schiste mi- cacé , le schiste argileux. Il y est associé à plusieurs autres substances métalliqu'.-s, telles que le nickel arsenical ou oxydé, Tarsenic, quelquefois le plomb, le fer et le zinc sulfuré , l'oxyde et plus rarement l'argent natif La chaux carbo- natéc , la baryte sulfnléc , le quarz commun ou jaspoïde, lui servent de gangues. On trouve ce minéral , qui est assez rare dans la nature, en assez grande quantité à Joachimsthal en Bohème, à Johanngeorgenstadt, à Schneeberg en 3axe , à Saint-Colomb et à Botallack, dans le Cornouailles. Il y en a aussi en France , à Saint-Sauveur, dans les Pyrénées et dans la ci-devant Bretagne ; en Suède , en Hongrie , en Transylvanie et ailleurs. Bismuth oxydé. Mine de bismuth calciforme ; Ochre ou Chaux de bismuth native , de Rome de l'Isle ; Oxyde de Bismuth , de Bom ; Wismuthorher^ W. Ce minéral , qui est très-rare, se rencontre ordinairement dans le voisinage des autres mines de bismuth, sous la forme d'un enduit pulvérulent, de couleur jaune pâle, ou jaune nuancé de verdatre, et quelquefois sous celle de petites masses com- pactes ou stratiformes , de couleur grise ou jaunâtre et nuan- cées de verdatre , luisantes dans leur fracture, et d'une pe- santeur spécifique égale à l^.^?^'J\l. Celte dernière variété, qui se trouve à Schneeberg en Saxe et à Looz en Suède , contient de 70 à 80 pour 100 de U^. B I S métal. Le bismuth oxydé pulvérulent ou terreux , a été trouvé encore à Saint-Agnès en C orn ouailles (Jrt//îe5o«); à Johanngeorgenstadt en Saxe , et à Joachimslhal en Bohème. On a souvent confondu le bismuth oxydé terreux avec le fer oxydé terreux d'un jaune verdâtre (notamment avec celui qui se trouve à Bieber en Hanau, sur le bismuth natif); mais l'essai au chalumeau suffit pour distinguer ces deux subs- tances ; la première se réduit très-facilement , tandis que la seconde brunit sans se fondre , et devient attirable à l'ai- mant. Bismuth sulfuré. Mine de bismuth sulfuré , R. D. ; bis- muth minéralisé par le soufre , Bergman ; B. sulfuré , de B. ; Jf-^ismuth-Glanz ^ W. ; Galène de bismuth , Brochant. La couleur de ce minéral, récemment cassé, est le gris de plomb clair, quelquefois avec une petite teinte de jaune ; sa surface est assez ordinairement grisâtre, et quelquefois irisée. Il est facile à entamer avec le couteau, mais plus dur que le bismuth natif; sa texture est feuilletée , éclatante , et il est divisible par des coupes parallèles aux pans d'un prisme qua- drangulaire , qui se sous-divise dans le sens d'une des diago- nales de ses bases. Sa pesanteur spécifique est 6,4.672 d'après Brisson , et seulement 6, i3i selon Kirwan ; l'antimoine sulfuré ne pèse que 4,5 environ. Le bisinulh sulfuré ne fait point d'effervescence dans l'acide nitrique à froid, ce qui le distingue du bismuth et de ranlimoine natif; et sa dissolution en oxvde blanchâtre s'y opère lentement, ce qui n'a pas lieu pour l'antimoine sulfuré. II est fusible à la simple flamme d'une bougie ; exposé au feu du chalumeau sur le charbon , il le recouvre d'un enduit jaune-roussâtre qui passe au blanc par le refroidis- sement. H est composé, d'après l'analyse qu'en a faite M. Sage, de 60 parties de bismuth et de ^o de soufre. ( Le bismuth sulfureux est un bismuth natif qui contient ac- cidentellement un peu de soufre , Hai/'y.) Le bismuth sulfuré se trouve avec le bismuth natif, à Schneeberg et à Johanngeorgenstadt, en Saxe ; et à Joa- chlmsthal , en Bohème. Il a ordinairement le quarz pour gangue. Il accompagne le cériuin oxydé silicifère dans la mine de Bastnaës , à Kyddarhyta en Suède , et la mine de fer spathique blanche , à Bieber, en H esse {Rome de fls/e). On en a trouvé aussi dans la mine de Herland en Cor- nouallles. {Jameson. ) Bismuth sulfuré cuprifère, KupferWismutJi^ Karsten; B I S 4P M, Klaproth; Bismuth et cuivre sulfures, Delamétherie. La couleur de ce minéral , dans sa fracture récente , est le gris d'acier ; mais Tactlon de l'air le colore prompte- ment en rougeâlre ou en bleuâtre. Il est tendre , semi-ductile , ou , comme disent les Al- lemands, traitable; sa cassure est inégale et à petits grains. C'est probablement un mélange de bismuth sulfuré et de cuivre sulfuré. D'après l'analyse de M. Klaproth, il contient sur ico parties, bismuth, ^7^ ^4; cuivre, 34,66 ; soufre, 12,58; avec une perte de 5,52. Le bismuth sulfuré cuprifère n'a encore été trouvé qu'en Souabe dans le Furstemberg , où il a été découvert par M. Selb dans les mines de Neugliick , de Daniel et de Gallenbach, près de Wittichen : il y accompagnoit le bis- muth natif, le cuivre pyriteux et la baryte sulfatée. Bismuth sulfuré plumbo-cuprifère, Nudeterz , W. Ce minéral, que M. Patrin avoit reconnusur le lleumême, lors de sa découverte en 1786 , pour un iî/Z/i/rc de bismuth^ étoit regardé en Russie comme un nickel aurifère. 11 a été rangé ensuite par M. Werner et par plusieurs minéralo-* gistes , à son exemple , parmi les mines de chrome ; mais il est bien reconnu aujourd'hui , d'après les expériences de r>ï, John , qu'il n'appartient ni à l'un ni à l'autre de ces métaux. Sa couleur est le gris d'acier tirant au jaune , et quel- quefois au rougeâtre ; sa cassure longitudinale est feuilletée et très-brillante; la transversale est inégale. Il est fusible au chalumeau, en donnant une petite flamme et avec bouillonnement, en un globule métallique d'un gris d'acier, et soluble avec dégagement abondant de gaz nitreui dans l'acide nitrique. D'après l'analyse qu'en a donnée M. John de Berlin , cent parties de ce minéral contiennent , en regardant l'or qu'il renferme quelquefois , et le quarz, comme mélangés accidentellement : Bismuth 43» 20 Plomb. . 24, 32 Cuivre 12, 10 Soufre. II, 58 Nickel I, 58 Tellure 1» ^a Or p^rte (Soufre brûlé?) 5, 90 100, 00 On ne l'a encore trouvé que dans les mines de Pysch- 4« BIT minskoï el de Kllnizcfkoï, près do. Tîerosof, en Sibérie, où il a le quarz pour gangue. 11 est ordinairement en aiguilles recouvertes d'un enduit jaune-verdâtre et de bismuth oxydé cuprifère que l'on avoit pris d'abord pour l'oxyde de chromée. JBlSMUTH SULFtTRFAlX. F. BiSMUTH SULFURÉ. (LUC.) BlSNA(iO. ISom vulgaire de la Carotte À curedents , Daiicùs visnagn , Linn. (b,) BISON , Bos americamis. Espèce de mammifère de l'ordre des RuMI^A^'S et du genre des Bœufs. F. ce dernier mot. (desm.) BISON MUSQUÉ, Bos mosclmtus. Autre espèce de Bœuf , habitant également l'Amérique méridionale , et dont M, de Blainville forme le genre OviBOS. (desm.) BISON ou URUS DES AîsciENS. C'est VAuwchson Zubr des Polonais. Espèce de Bœuf, (desm.) BISPÉNIENS. Disns sa nouvelle distribution métho- dique du règne animal , M. de Blainville donne ce nom a son troisième ordre des Reptiles, qui comprend les ophidiens et les sauriens des auteurs , à l'exception des crocodiles dont il fait un ordre à part sous le nom d'fwy^/o sauriens. 11 pense que , d'après l'examen anatomique , il est im- possible de séparer neltemcnt les sauriens des ophidiens , puis- qu'en effet il y a de véritables serpens qui ont des pattes , et de vrais lézards qui n'en ont point , comme les oroets. Le nom qu'il donne à cet ordre indique la singulière disposition de Torgane excitateur mâle dont les deux parties paires ne sont pas réunies, (desm.) BISSE. Un des noms vulgaires du Rouge-Gorge, (v.) BISSE-MORELLE. La Fauvette d hiver dans quel- ques cantons de la France, (s.) BISSERULE. F. Pélicine. (b.) B ISSU S. V. Byssus. (s.) BISSOURDET. Nom. du Roitelet dans l'Orléanais. (s.) BISSOUS. Nom du Lapin dans quelques parties du midi de la France, (b.) BISTARDE. Nom de I'Outarde en vieux français, (s.) BISTORTE. Plante du genre de la Re>ouee. (b.) RISTOURNÉE. Nom d'une coquille du genre de I'Ar- CHÉ. (b.) BISULCE, Bisulcus. Désignation générale des mammi- fères à pieds fourchus, (s.) BISULQUES ou RuMINA^'S. M. Duméril, dans sa Zoo- logie analyti<[ue , donne ce nom à la onzième des familles qu'il dislingue dans la classe des mammifères, (desm.) BITAFRES. Oiseaux de proie d'Afrique, dont le père BIT 445 Labat parle trop confusément pour que l'on sache à quelle espèce il appartient, (s.) BITANGOR. Espèce de Calaba. (b.) BlïARDE. Nom vulgaire de I'Outarde aux environs de Niort. (V.) BITI. Arbre de Tlnde, dont le bois est très-estimé. Il y a lieu de croire que c'est un Sophora. (b.) BITl-MARAxM-iVIARAYARA. Plante parasite de larbre précédent et qui paroît appartenir au genre Épidendre. (b.) BITIN. Gronovius donne ce nom à plusieurs serpcns , qu'on ne peut rapporter à aucun genre connu, (b.) BITIÏENl. C'est le nom du «/V/nm, espèce de Sagoui:^ chez les Indiens Maravitains de la Guyane espagnole, (desm.) BIT03IE , Bitoma. Genre de coléoptères , étalDli par Herbst , et qui répond à celui de Lycte de Fabricius. V. ce mot et celui de Ditome. (o. et l.) BITOME, Bitomus. Genre de Coquilles établi par Denys Montfort, dans le voisinage des Neriïes. Ses carac- tères sont : coquille libre , univalve , à spire régulière , écra- sée ; un ombilic ; ouverture arrondie , séparée en deux par un prolongement de la lèvre inférieure , mais sans canal et entière ; lèvres tranchantes et réunies. La seule espèce qui constitue ce genre se trouve dans la Méditerranée , et a été figurée par Soldani. Son diamètre est d'environ une ligne. (b.) BITON. Nom vulgaire de la Porcelaine pou. (b.) BITOR. Nom vulgaire du Butor aux environs de Niort. (V.) BITOUR. Nom vulgaire du Butor, (y.) BITSCHËTSCHI. Les Indiens des Maypures, dans la (iuyane espagnole, donnent ce nom au Titi de V Orénoque ou Siiîmiri. V. Sagouin, (desm.) BITTAQUE, fi///af?w, Lat. Genre d'insectes de Tordre des névroptères , famille des planipennes , tribu des panor- pates , qui diffère du genre des panorpes , dont il a été dé- membré , en ce que l'abdomen est presque terminé de la même manière dans les deux sexes , ou ne forme pas , dans les mâles , une sorte de queue articulée , avec une pince au bout , comme le fait celui des mâles des panorpes ordinaires ; les tarses n'ont qu'un seul crochet distinct à l'extrémité de leur dernier article. Les blllaques ont d'ailleurs quatre ailes égales , couchées horizontalement sur le corps , et trois petits yeux lisses , ce qui les distingue des némoptères et des bo- rées , autres genres de la même division. BiTTAQUE TlPULAfRE, 5iV/acH5 /i/>M/a/7'M5, Lat. Gcn. crust. el insect. , tom. 3, pag. 189; Panurpa tipularia , Fab. ; \ii!.. 446 B I T Entom., tom. 3, tab. 7 , fig. 11. Corps roussâtre ; ailes sans taches , avec le bord extérieur cilié. Dans les départemens méridionaux de la France et en Espagne, (l.) BITTERSPATH ou Spath magnésien. Les Allemands lui ont donné le nom de biUerspath, qui signifie littéralement Spath amer^ parce que la magnésie qui entre dans sa compo- sition , a été extraite d'abord du sulfate de magnésie , ancien- nement nommé Seld'Epsom ou Sel amer. Ce minéral n'a d'ail- leurs aucune amertume. V. Chaux carbonatée magnési- FÈRE (pat.) BITTERLING. Nom allemand du Cyprin bouvière. (B.) BITUME. On comprenoit autrefois sous le nom commun de bitume , dans la minéralogie ancienne , la plupart des corps que nous plaçons aujourd'hui dans la classe des subs- tances combustibles , tels que la houille , le jayet , le suc- cin , etc. ; ce nom étoit synonyme d'inflammable. L'appli- cation en est actuellement restreinte à des substances qui présentent des caractères assez tranchés pour que les miné- ralogistes étrangers les considèrent encore comme des espèces distinctes , si toutefois l'on doit donner ce nom à des ma- tières entre lesquelles il est si difficile d'établir une ligne nette de démarcation et d'espèces, qui , suivant le plus grand nombre des naturalistes , tirent leur origine des êtres orga- nisés , et notamment des végétaux. Ces substances, qui n'en- troient pas originairement dans la composition de la masse solide du globe , mais se trouvoient simplement placées à sa surface , en font maintenant partie ; et sous ce rapport, elles appartiennent à la minéralogie. Les variétés de l'espèce bitume sont caractérisées en général par la propriété qu'elles ont de brûler avec flamme , en répandant une fumée épaisse , accompagnée d'une odeur particulière qui , jusqu'à un certain point , n'est pas désa- gréable-, et est connue sous le nom à odeur bitumineuse; elle a de l'analogie avec celle qu'exhale dans le même cas la houille ou charbon de terre , mais est beaucoup moins acre ; le résidu de leur combustion est peu considérable , et elles ne donnent pas non plus d'ammoniaque par distillation ; ce qui les distingue encore de la houille , qui n'acquiert pas en outre l'électricité résineuse par le frottement , sans avoir éié isolée auparavant , comme le fait le bitume solide. La pesanteur spécifique des diverses variétés de bitume est très-peu considérable, comme nous le verrons pour cha- cune d'elles , et même la plupart surnagent l'eau : elle est de 0,7, à i,io44 ; leur consistance varie beaucoup plus. Il y en a de liquide et d'oléagineux , de glutineux , d'élastique , BIT i4, <îe terreux et de solide ; mais le plus compacte est ordinaire^ ir>enl facile à briser entre les doigts. Tous exhalent , par le frottement , ou à Taide d'une légère chaleur, une odeur qui a du rapport k celle de la poix : ce qui n'a lieu ni pour le javet, ni pour la houille. Le carbone et Ihydrogène , unis à une certaine proportion d'oxygène , forment la base principale du bitume , et en géné- ral celle de toutes les substances combustibles , non compris le soufre ; il s'y joint aussi de lazote, du fer et quelques subs- tances terreuses , mais en petite quantité. Nous verrons dans la description des diverses variétés de hUume ^ qu'elles ne sont, pour ainsi dire , que de simples modifications d'une même substance , et qu'elles passent l'une à l'autre par des nuances, pour ainsi dire, insensibles ; il faut en excepter cependant le bitume élastique. i.° Bitume liquide ou Naphlc; B. liquide blanchî\tre , Haily ; Pétrole fluide très-pur, Naphte, De Born; Naphla , Wer- ner ; Liquides Bergol, Karsten ; l'Huile minérale naphte, Brochant. Sa couleur est le jaune pâle ; il est très-fluide et surnage l'eau. Sa pesanteur spécifique est o,yo8 â 0,732. Il est trans- parent; sa réfraction est très-forte , et il a un éclat gras : il réfléchit quelquefois à sa surface la couleur bleue ; ce qui lut donne alors un aspect différent de celui qu'il" a quand on le regarde à travers le vase de verre qui le renferme ; il est jaune dans ce dernier cas. 11 s'enflamme à l'approche d'un corps embrasé , même à une certaine distance , et brûle avec une flamme bleuâtre , sans laisser de résidu. Exposé à l'action de l'air , il brunit et perd son odeur en s'épaississant. Il est très-rare et ne se rencontre que dans un petit nombre d'endroits. On l'extrait communément de la variété suivante, à l'aide de la distillation. Le naphte naturel le plus pur , est celui qu'on trouve près de Bakou, sur le rivage nord-ouest de la mer Caspienne, dans une presqu'île nommée Apchéronn , dont le sol aride est une terre roussâtre, marneuse , mclée de sable. Dans différentes parties de ce terrain, il s'élève des va- f»eurs de naphte^ qu'on peut enflammer facilement, en grattant a terre de quelquespouces, et en approchant un tison embrasé. La flamme est d'une couleur jaune-bleuâtre : elle donne une odeur désagréable, acre et pénétrante, qui picote la poitrine. Quand le temps est calme, elle s'élève de deux ou trois pieds. Quand on veut l'éteindre , il suffit d'agiter l'air , ou de jeter do la terre dessus. Les gens du pays se servent de ce feu naturel pour leurs usages domestiques. Us enfoncent dans I4 terre un tuyau d'ua 448 BIT pied de long ; ils meltent le feu à la vapeui' qui cri sorl , et font cuire leurs alimens sur cette flamme ; ils remploient même à faire de la chaux. Tous les environs do Bakou sont calcaires , et on en transporte les pierres sur les places d où s'échappe la vapeur: on l'allume, et au bout de deux ou trois jours les pierres se trouvent calcinées. La (lamme ne cause néanmoins aucun changement au sol sur lequel elle se montre , elle ne fait que Téchauffer ; et bien loin de se durcir , comme il arrive à la marne qu'on expose à un feu ordinaire , on trouve qu'à deux pieds de profondeur elle est beaucoup plus douce à la main, et ne contient plus de sable. Cette terre renferme des rognons de bitume noir, qui est le pétrole dépouillé de sa partie spiritueuse , et qui passe à l'état de maltha. Gmelin dit qu'il est venu , du fond de l'Inde , des Guthres s'établir auprès de ces feux, qu'ils regardent comme un pré- sent du ciel pour favoriser leur culte. Les puits d'où l'on tire le iiaphle , sont à deux ou trois cents toises au sud- ouest de ces feux perpétuels, comme on les appelle dans le pays : ils sont au bas d'une petite colline -, ils ont environ trente pieds de profondeur. Le naphle qui suinte par les parois de ces puits , se rassemble au fond , et quand il s'en trouve une quantité suffisante, on l'enlève. On lui donne le nom de naphte blanc, quoiqu'il soit d'une couleur ambrée; mais il est limpide, et c'est pour le distin- guer de celui qui passe à l'état de pétrole commun, de couleur noirâtre. C'est ce dernier que le peuple de Perse emploie pour s'éclairer, au lieu d'huile végétale. Le batmann, de sept à huit livres de nuphte blanc, se vend dans le pays un abas et demi, ou environ trente sous. Le noir ne vaut que la dixième partie. On fait distiller le naplite blanc pour l'avoir en effet blanc et pur , et les Persans le regardent comme un excellent remède dans les rhumatismes et les paralysies : ils en font usage tant intérieurement qu'en frictions; mais en ce cas, il faut singulièrement prendre garde au feu, car le malade courroit grand risque d être brûlé vif. Il y a encore une autre presqu'île voisine, nommée Bail, où l'on trouve Au pétrole, et l'on y a creusé plus de soixante puits, d'environ dix toises de profondeur; mais il est plus grossier, plus épais que celui d'Apchéronn, qui est le seul qu'on transporte dans l'intérieur de la Perse. Le Khan de Bakou retire de la vente An pétrole deux cent mille francs par an. Le naphle est plus abondant en Sicile que \q pétrole. On en BIT U-j trouve en plusieurs endroits, et principalement à Leonforte, k Bivon3,sur une fontaine aux environs de Girgcnti, dans le fleuve Symèle, à Polizzi et à Canalotto. Le pétrole se trouve dans les deux Pélraglies, à la superficie de plusieurs pierres qui le renferment, ou en gouttelettes surnageant l'eau. (De Broch, Min. sicil. p. i8i.) On en trouve également en Calabre; sur le mont Zibio, près de IModène ; sur les bords de la mer Caspienne; dans le GaUcase; au Japon et dans plusieurs autres lieux. M. Héron de Yillefosse parle d'une source qui existoit dans le quinzième siècle à Waldsbruun,^rès de Bilsche , département de la Moselle, et qui fournissoit une assez grande quantité de naphte ou pétrole blanc. On a découvert en 1802 , près du village d'Amiano , dans le duché de Panne , une source de ce bitume qui en fournit annuellement une assez grande quantité pour qu'on ait pu iemploycr, au lieu d huile, à 1 éclairage de la ville de Parme. M. Ménard delà Groye, dont nous aurons plus d'une occasion encore de citer les observations , nous a avertis qu'on ne Temployoit pas à cet usage, dans la cité de Gènes , comme on le croit communément. L'emploi du naphle pour l'éclairage demande beaucoup de précaution ; il faut avoir bien soin de tenir exactement fermé le réservoir qui le con- tient, et que la flamme en soit un peu éloignée. Les anciens ont employé ce hitume comme vermifuge. Il sert dans l'Inde à faire des vernis. 2. B. oléagineux on pétrole ; B. liquide brun ou noirâtre , H. Huile de Gabian , du commerce ; Pétrole gras brun , de B.; gemeinrs erdoel ^ W. ; Verdicies hergol ^ Karst ; l'huile mi- nérale -commune , Broch. Il est ordinairement brun, ou d'un brun roussâtre, ou noirâtre; d'une consistance onctueuse et grasse, quelquefois iiiéme visqueuse; il devient aussi glutineux, par le contact «le l'air, et finit môme par sy solidifier. Sa pesanteur spéci- fique varie de 0,84.75 à 0,8783. Il est aussi très-combustible, en répandant une épaisse fumée noire; on en retire beaucoup de naphte T^AV la distillation. Le pétrole est beaucoup plus commun que le naphte. On en trouve assez abondamment en France , surtout dans le département de l'Hérault. La source de pétrole , située aux environs de Gabian, et à peu de distance de Pezenas , est depuis long-temps célèbre; c'est une des plus intéressantesi de ce genre. Depuis l'époque de sa découverte, qui date de 1618, jusqu'en 1776, elle a fourni, année commune, envi- ron trente-six quintaux de cette espèce d'huile minérale ; mais, m. 29 /,5d BIT depuis 1776, eîle n'en fournit pin*;, suivant M. Marcel de Serres, que quatre quintaux environ. Lés sources les plus importantes aujourd'hui, sont celles d'Ainiano, à douze lieues de Parme. On les exploite à Taide de puits "creusés dans le sol , qui en est imprégné jusqu'à une profondeur assez considérable. Les ouvriers qui le re- cherchent, ont remarqué qu'on en trouvoit davantage dans une argile verdàtre , dure et compacte , que dans lés autres parties du terrain ; mais ils se laissent, en général, drriger par Todeur àxxbitiwie. A mesure que Ton creuse, elle se fait sentir , et quelqucrols devient assez forte pour que les ouvriers en soient incommodés. L'on creuse les pulls jusqu'à 60 mè- tres, environ 3o toises de profondeur; on atteint les sources de pétrole ; on donne au fond du puits là fornie d'un en- tonnoir ; le pétrole se rassemble au fond de ces cônes , et on le puise tous les deux jours avec des seaux. L'odeur qu'il exhale est tellement forte, que les ouvriers ne peuvent là supporte!^ plus d'une demi-heure sans courir le risque de s'évanouir. On a remarqué que les sources de pétrole sont presque toujours accompagnées de sources salées. ( Bron- ^niarl. ) On en trouve en Transylvanie , dans toutes les nilnes de sel gemme ; en Gallicie, en Moldavie , en Grèce, en Suède, au royaume d'Ava, dans l'Inde, où il découle de la houille ; au Japon, en Amérique, dansie voisinage de Carthagène, etc. Il est employé comme combustible, après avoir été pu- rifié -, il peut aussi remplacer le goudron, pour les usages de la marine ; et même il paroît lui être préférable pour les cor- dages. En Angleterre, on extrait ce biiumede la houille grasse, qui en renferme une grande quantité, par une sorte de distilla- tion dont le résultat fournit à la fois l'ammoniaque liquide , du noir de famée, an ùitume Viqmde ou goadron , et le coak ou charbon purifié, employé dans le traitement du fer et dans celui des mines d'étain. . Les fontaines de pétrole dûment Zibioprès deModène,sonl situées au fond d'un vallon, à environ un demi-mille de dis- tance de la salse de Sassuolo. ( On nomme Salse dans le Mo- dénois , des tertres en forme de cône, dont le sommet pré- sente une sorte de cratère d'où jaillit une fange demi-fluide et salée, qui , retombant sur les flancs du cône , en augmente aussi les dimensions. ) L'une d'elles s'appelle le bain blanc ^ l'autre le bainnoir , de la couleur du naplUe ou du pétrole qui en découle , et dont la quantité est d'environ 13 onces (Sj décag. ) par jour en été, et de la moitié en hiver. Quand la salse de Sassuolo éprouve de violentes convulsions, la quan- tité de pétrole qui coule avec l'eau de ces fontaines diminue , BIT ^5, etc. ( Spallanzani , t. 5, p. 263 et suîv. ) Le terrain dans le- quel ces sources jaillissent , est composé d'une roche assez friable , mêlée d'argile , de chaux carbonatée et de sable. En Pukutie , près des monts Krapac , on voit couler le pétrole dans un vallon; il sort de la montagne Berghœl ^ près d'une source salée. Les saAfi du Modénois, ainsi que les volcans vaseux de la Crimée, et de ïmiccalouba en Sicile, abondent également en pétrole et en sel matin. On trouve du pétrole dans plusieurs autres contrées : il n'est pas rare surtout d'en voir à la surface de la mer, dans le voisinage des volcans; et je pense qu'il est la cause princi- pale , ou peut-être unique, de l'amertume des eaux de l'O- céan. Flaccourt { Histoire de Madagascar ) dit qu'en passant près des îles du Cap Vert , qui sont toutes volcaniques, il vit Fa mer couverte àe pétrole. Le savant observatem- Breislak ait qu'au pied du Vésuve, près du fort de Pietra Bianca, se trouve au fond Ô£ la mer une source de pétrole , dont les gouttes s'élèvent à*a surface de l'eau. Quand il donna l'édition italienne de sa Topogi-aphie phy- sique delà Campanie, il pensoit qu'il y avoit sous le Vésuve un 'immense réservoir de ce bitume, et il le regmrdoit comme l'unique cause des phénomènes de ce volcan. Mais dans l'édition française du même ouvrage, qu'il a donnée en i8oi , un an après que j'eus publié mes Recherches sur les Volcans , dans le Journal de Physique ( germinal an 8, ou mars iSoo), et dans d'autres journaux du même teivps, on voit que ce savant a adopté ( dans son chap. vu ) , sur l'o- rigine des feux volcaniques, une opinion qui rentre tout-à-fait dans la mienne , ou plutôt qui est proprement la mienne , pré- sentée d'une manière plus vague. V. Volcan. 3. B. résinoïde noir , ou Asphalte ;'B. solide , friable ^ H ; As- phalte ou Bitume de Judée , aussi nommé Gomme des funé- railles , Karabé de Sodome, etc., R.D.; Pétrole solide, cassant et luisant, De Born; Schlakiges Ei-dpech , W. ; Poix minérale scoriacée, Broch. La poix minérale terreuse ( Erdiges Erdpech , W. ) est une variété de bitume solide, dont la cassure est terne , et la cou- leur d un brun noirâtre , par le mélange des matières terreuses auxquelles elle est communément unie. Elle accompagne presque toujours le bitume glutineux. Le bitume aut[ne\ on donne communément le nom A" asphalte ou de bitumede Judée , est d'une couleur noire quand il est en masse , et il paroît alors parfaitement opaque ; mais ses fr.-'g - mens, quand ils sont très-minces, sont translucides quelque- 452 B T T fois vers les Lords, et paroissent d'une couleur rouge obscurci Il est très- fragile , et sa cassure ressemble à celle du verre. Sa pesanteur spécifique est moindre que celle de l'eau du lac Aaphallîqxie , puisqu'il la surnage ; mais le savant Brisson a trouvé qu'elle est à celle de l'eau pure comme ii,o4.4 est à 10,000, II est très-facile à électriser par le frottement. Ce hilume a été , de même que le précédent , dans un état fluide , c'est-à-dire , un vrai pétrole ; mais il est devenu con- cret , soit par Tévaporalion de sa partie la plus subtile , soit surtout par l'action des acides minéraux. Il se trouve en abondance sur les bords Au lac de Judée , qu'on nomme aussi, pour cette raison, lac Asphaldque. II provient des sources bitumineuses dont parle l'éloquent Vol- ney dans son Voyage en Syrie (t. i , p. 274.)- Il est long-temps ballotté par les eaux de ce lac , qui sont tellement salées qu'on lui a donné le nom de merde sel. Peu à peu il acquiert de la solidité , et il est poussé et accumulé par les vents , dans les anses et Us golfes, où les gens du pays le recueillent. Toute cette contrée a été volcanisée, ainsi que nous l'ap- prend le même voyageur ; et les volcans , quoique éteints en apparence , y conservent encore la propriété de produire du bitume, de nfl^inc que ceux d'Auvergue , de Languedoc et de tant d'autres contrées ; et si le bitume qu'ils fournissent rencontroit une eau aussi chargée de matières salines que celle du lac Asphaltique , il est probable qu'il acquerroit la même solidité que le bitume de Judée. Mais quoique ce bitume conserve de la mollesse , on donne néanmoins le nom à' asphalte à celui dont certaines couches terreuses sont imprégnées , comgie celle qui se prolonge depuis Seyssel jusqu'à X^pertedu Rhône, sur les deux bords de ce fleuve. C'est une couche de sable quarz(»uxet ^/'/H/7î/««/.T;,quia trois pieds d'épaisseur dans un espace d'environ cinq cents toises , près de la commune de Surjoux : elle est entre deux couches dargile ; le tout repose sur une couche de pierre cal- caire , et se trouve à une élévation de trois cents pieds au- dessus du Rhône. On fait bouillir ce sable dans de grandes chaudières , et l'on recueille le bitume qui nage sur l'eau. Le produit est d'environ douze pour cent du sable qu'on a employé. Ce bitume est propre à faire du ciment pour la maçonnerie des ouvrages exposés à l'action de leau. On peut le faire entrer avantageu- sement dans la composition des vernis noirs ; et en le mêlant à des matières grasses , on peut en oindre les rouages des grZ.) On en trouve également dans beaucoup d'autres lieux , no- tamment près àcDax, dans les Landes; près dOrlhès , pn Béarn ; aux environs de Neuchâtel, etc. DeBorn parle d'un asphalte qui a été trouvé dans une mine de mercure du pays de Deux-Ponts ; il étoit avec du cinabre , dans une argile martiale. Il accompagne aussi la bai-)'te sulfatée cretée , au Harlz , sous la forme de globules. noirs etbrillans ; la chaux carbonatée laminaire enNorwége, etc. Parmi les usages auxquels on a employé V asphalte , l'un des plus remarquables est celui qu'en faisoient les anciens Égyp- tiens, pour embaumer les corps et en former ce que nous ap- pelons des momies. Il est probable qu'ils le faisoient fondre avec du naphte , afin de lui donner assez de fluidité pour exi faire des injections , et que c'est le temps et sa combinaison avec les substances animales qui lui ont donné la dureté qu'on lui connoit. Si 1 on en croit le péruvien Garcias Lasso de laVega^ le même usage étoit établi dans son pays. 4. B. Glutlneux ou piciforme., H. ; Poix minérale ou Malthe, Rome -Delisle ; Pétrole tenace, De B.; Pissasphalte , Dau- benton ; Bergtheer.^ ^VV. ; Zahes Erdpech^ Karst. ; Goudron minéral, Broch. Il est noir, et, comme son nom l'indique, d'une consistance semblable à celle de la poix ; il est solide dans les temps froids; léger, surnageant l'eau, combustible, avec fumée noire , etc. On le trouve ordinairement dans les mêmes lieux que le pétrole; mais cela n'est pas réciproque, et il y a beaucoup d'en- droits où l'on voit du bitume glutineux , mais point de pétrole. De même que \e pétrole., il se rencontre très-souvent dans le voisinage des sources Sîilées et des couches de sel gemme. Nous en avons dans plusieurs contrées delà France, notam- ment dans l'Auvergne, au Puy-de-la-Pége ; ce qui signifie, dans le langage du pays, la Montagne de la Poix. C'est un petit tertre ou rocher qui se trouve à une lieue de Clcrmont. Le iitume suinte par les fijssures de ce rocher, d'où découle cis môme temps une eau saurnâtre. Toute la contrée onviron- naiitc a été volcanisée ; et la plupart des tufs qu'on y voit présentent tlans leurs fissures des mamelons de calcédoine et des cristaux de quarz , encroûtés en tout ou en partie de la même suljstance, et recouverts d'une couche de bitume. C'est surtout aux environs du Pont-du-Château, non loin du Puy de la Pège , que l'on remarque cette association. J'ai trouvé de la maJiha dans un gîte à peu près semblable , mais avec des circonstances particulières. Il y a, sur la rive droite de la Chilra^ qui est une branche du fleuve Ainoiir^ une ancienne lave décomposée , qui renferme de nombreuses géodes de calcédoine. L'intérieur de ces géodes est rempli , en tout ou en partie, tantôt de spalh calcaire, et tantôt de inaltha. Souvent ces deux substances s'y trouvent réunies ; alors le spath calcaire , qui est en grands cristaux à peu près rhomboïdaux, mais à faces convexes et striées, est entière- ment pénétré de bitume^ qiii lui donne une teinte obscure. Il y a 4f petits cristaux en crête de coq, qui sont absolument n(»irs, et la première fois que je rompis une de ces géodes, je fus tenté de croire qiie c'étoit la mallha elle-même qui étoit cristallisée; mais le tô/mz*? n'adhère, au contraire, en aucune façon aux cristaux quarzeux qui tapissent l'intérieur des géodes. Et ce qu'il y a de singulier, c'est que la lave, qui sert de matrice à ces géodes , ne contient pas un atome de bitume , et que les géodes elles-mêmes n'en offrent pas la moindre apparence à l'extérieur; elles n'ont d'ailleurs aucune fissure. Ce fait remarquable me semble fournir une preuve de ce que j'ai dit , que les bitumes sont formés par une simple combi- naison de fluides gazeux ; et l'on ne soupçonnera pas , je pense , que cette maltha puisse tirer son origine des corps organisés. J'ai rapporté différens échantillons de ces géodes bitumi- neuses ^ avec la lave où elles se trouvent. La maltha qu'elles contiennent a la consistance de la cire molle ; lorsqu'on la coupe, elle s attache au couteau. Après avoir été exposée pend'intplus de quinze ans au contact de l'air, elle ne change point de consistance, mais elle n'a plus aucune odeur. Quand on la présente à la flamme d'une bougie , elle se fond et tombe par gouttes, qui sont luisantes comme un beau vernis noir: mise sur des charbons, elle s'enflamme, mais avec peu d'ac- tivité, et répand à peu près la même odeur que la cire. Cette variété se trouve aussi en Perse, sur la route de Schiras à Bcnder-Congo, dans une montagne appelée Darap. Elle est recueillie avec soin comme un baume efficace pour la guérison des blessures, et envoyée au roi de Pe!,de, Crénatule, Jambont^eau, Arche (auquel il réu- nit les Pétoncles et les Nucules) ; Trigome. 2." Les Mvtilacees offrant les genres Moule (auquel se ^ignent les IMgdioles et les LiThoï)Omes ) ; Anodonte , MULETTE, VeNERICARDE. 3.° Les BÉNITIERS, oit ne se tronve que le genre Tri- DACNE. 4..° Les Cardiacées, qui réunissent les genres Came (du- quel il ne faut pas séparer les Isocardes), Bugard£^ Do- Nace, Cyclade, Corbeille, Telmne, Loripède, Lucine, Vénus (auquel il faut joindre les genres Capse et Petricole) ; Corbule,Mactre, dontilnefautpas séparer les Lavi&nons. 5." Les Enfermes, dans lesquels se placent les genres Mvl (auxquels se joignent les Lutraires, les AnaTines, les Gly - CYMÈRES, les Panopes et les Pandores); Gastrochene, Byssomie, Hiatelle , SoLEN (auquel doivent se réunir les SaNGUINOLAIRES); PhOLADE , TaRET et FlSTULANE. F. tous ces mots. C'est de cette classe de coquillages dont nous retirons le |»lus d'utilité , soit pour notre nourriture , soit pour des objets à'arîs : c'est elle par conséquent que nous devons le plus étu- dier; mais elle est encore bien loin d'être connue, (b.) BIVALY {BiivaJ) , ou BIAL. Noms hongrois du Buffle. (desm.) Bl VARO ou BIVERO. Noms italiens du Castor, (desm.) BlYERONNE. Nom donné à la Vénus clonisse.(b.) BIVET. Adanson appelle ainsi la Cancellaire. (b.) BIYIT. Le Martinet koiê eti Piémont, (s.) BIX A. F. Roucou. (b.) A . 2^ to>u..-- B T V 463 BTZAyVM ou CHAT-BTZAAM de Yosmaer, n'est, selon M. Cuvier (Règne animal), qu'une variété de la genelie ^ mammifère carnassier du genre des Civettes. Sa grandeur est à peu près celle d'un chat domestique ; la couleur dominante par tout le corps est le gris cendr'é clair, rehaussé de taches brunes : au milieu du dos règne mie raie noire jusqu'à la queue, à bandes noires et blanches. V. à l'arllcle CnETTES, la description détaillée de ce joli animal figuré pi. A. 22, de ce Dict. (desm.) BlZAPvDA. Nom que les Italiens donnent à des citrons produits par la fécondation de deux variétés de l'oranger. C(* sont de véritables fruits Hybrides. V. ce motet ORA^GER. (b.) BIZE. Rondelet donne ce nom au Scomere sarde, (b.) BIZHIUÏZH. Nom lapon du Pluvier doré, (v.) BJÉLRAouWJEKSCHA.Noms russes des EctJRiiuiLS. (DESM.) BJORKNA. Nom de pays du Cyprin large, (b.) BLA. S)Tionyme de Blé. (b.) BLAAFOT. Nom norvvégien du Balbuzard, (v.) BLAA-HALS, BLAA-NAKK. Noms norwégiens du Ca- nard SAUVAGE, (v.) BLAA-KRAÀiCE. Nom norwégien du Rollier. (v.) BLAA-ROUGE. Nom que la corneille commune porte en Norwége. (v) BLAA-àlLD. Nom ïiorwégien du Hareng, (b.) BLAA-STAAL. F. Blemstack. (b.) BLAC. Nom que Levaillant a imposé à un oiseau dé proie, r. CouHYEH. (v.) BLACKBURNIE, Blackhumia. Arbuste de l'île de Nor- folk , qui forme, dans la tétrandrie monogynie, un genre fort voisin des PtelÉes. H offre pour caractères : un calice di- visé en quatre parties ; une corolle à quatte pétales ; quatre étamines ; un ovaire surmonté d'un stylé simple ; une taie ihonosperme. (b.) BLACKFISH. C'est, en Caroline , le Lutjannoir; et à Alép , le MACKOPTÉRONbTE CHARMUTH. (b.) BLACÏC-UMBER. Nom anglais de la Scite ombre.(b.) BLACOUEL. r.BLÂKouEL.(B.) BLAIJ. En Languedoc, c'est le Blé. (desm.) BLADIE , Bladlna. (ienre de plantes de la pientandrie monogynie, dont les caractères sont : un calice divisé en cinq parties ; une corolle monopétale, en roue, divisée en cinq parties: cinq étamines; un germe supérieur à stvle simple ; une baie à une seule semence. H renferme quatre plantes vivaces, qui n'ont rien de re- marquable, excepté que les fleurs de Tune, de celle qu'on 464 ' B L A appelle Bladie du Japom, du lieu où elle croît naturelle- ment , sont Irès-odorantes. Les genres Pyrgue et OIjakite s'en rapprochent beau- coup, R. Brovvn pense qu'il doit être téum aux MiRSiNÉs. (b.) BLAGRE. F. Balbuzard, (desm.) BLAGYLTA. Nom norwégien d'un Labre, (b.) BLAIREAU, Me/es, Storr ; Taxus , Ceoiï. Genre de mammifères carnassiers et plantigrades établi par Storr sur une espèce qui avoit été long- temps placée dans le gein-e Ours ( ursus) et qui méritoit d'en être retirée par les diffé- rences qu'elle présente avec ces animaux. Comme les ours, les blaireaux appuient en entier la plante de leurs pieds de derrière sur le sol. Leur corps est presque aussi épais; leurs extrémités sont aussi divisées en cinq doigts, armés de fortes griffes ; leur queue peii longue , etc. Néanmoins les blaiveaiix ont les jambes très-courtes, ce qui semble allonger leur corps ; leur ventre touche presque à terre; leurs doigts sont engagés dans la peau et armés de griffes très-solides et propres à fouiller la terre , etc. Ils se distinguent principalement des ours par la poche remplie d'une humeur onctueuse et très-puante , dont 1 ouverture se remarque près de leur anus. Leur poil est long et rude, leurs oreilles sont cour'.es, etc. Les ^/o«/o7js , qui forment un genre très-voisin de celui- ci, et qui a été également institué par Storr, ont une taille un peu plus légère que celle des blaireaux , une queue un peu plus longue , et ne présentent en dessous de la queue qu'un simple pli de la peau , au lieu dune poche remplie d'une humeur fétide. D'ailleurs leurs dents les rapprochent des Martes, tandis que celles Aca blaireaux ont plus de rapports avec les dents des .ours. M. Cuvler les décrit ainsi. Elles for- ment une série non interrompue. « Il y a une très-petite dent derrière la canine, puis deux molaires pointues, sui- vies en haut d'une que l'on commence à reconnoîlre pour carnassière au vestige de tranchant qui se montre sur son coté externe ; derrière elle est une tuberculeuse carrée , la plus grande de toutes; en bas, la pénultième commence aussi à montrer de la ressemblance avec les carnassières infé- rieures ; mais comme elle a à son bord inlerne deux tuber- cules aussi élevés que son tranchant, elle remplit les fonc- tions d'une dent tuberculeuse; la dernière est très-petite. ( Règne unim. ) Les incisives sont au nombre de six à chaque mâciiojre. On compte en tout quatre canines assez fortes. Toutes ce< dents se correspondent parfaitement , et la mâ- choire inférieure est très-solidement articulée par ses con- B L A ^65 dyles qui sont très-resserrés dans la cavité glénoïde , ce qui ne permet à cette mâchoire de se mouvoir que dans un seul sens, comme les deux tranchans d'une paire de ciseaux. Dans les blaireaux, adultes , il est même difficile de séparer la mâ- choire inférieure sans en rompre les branches, ou sans frac- turer les bords de la cavité glénoïde. Storr avoit distingué les gloutons sous le nom de mcll'wora. , des blaireaux qu'il appeloit mêles. Depuis, on a réuni ces deux genres , tantôt sous ce dernier nom , tantôt sous celui de iaxus. C'est llliger qui, le premier, a reproduit la division proposée par Storr; et M. Cuvier a suivi son exemple. Les blaireaux sont de l'ancien continent. Ce sont des ani- maux lents, solitaires, nocturnes, fouilleurs, etc. On les trouve dans les grandes forêts. Espèce unique. — Le B LAI RE AU d'Europe, Mêles europœus^ Ursusmelesy Linn. ; Taxus mêles, Geoff. ; le Blaireau, Buff. , tom. 7, pi. 7, vulgairement Taisson. Le blaireau a deux ou trois pieds de longueur; sa tête est médiocrement pointue; ses yeux sont petits; ses oreilles courtes et arrondies; son cou est court et épais. Des poils longs et serrés couvrent le corps et la queue, qui est médio- crement longue ; les jambes sont si courtes , que le ventre semble loucher à terre ; chaque pied est divisé en cinq doigts armés d'ongles , dont ceux de devant ont plus de longueur et de force que ceux de derrière. Le blaireau a six mame- lons, et sous la queue une espèce de poche remplie d'une liqueur grasse et fétide , qui fournit un des caractères les plus saillans de ce genre. Son pelage rude est presque blanc en dessus et presque noir en dessous (singularité remarquable qui ne s'observe que dans quelques mammifères de la fa- mille des ours) ; sa tête est grisâtre , avec une bande de cou- leur noire sur chaque œil. Le blaireau est un animal paresseux, défiant, solitaire , qui se retire dans les lieux les plus écartés , dans les bois les plus sombres, et s'y creuse une demeure souterraine ; passe les trois quarts de sa vie dans ce séjour ténébreux, dont il ne sort que pour chercher sa subsistance. Comme il a le corps allongé, les jambes courtes, les ongles très-longs et très- fermes , il^ plus de facilité qu'un autre pour ouvrir la terre, y fouiller, y pénétrer et jeter derrière lui les déblais de son excavation, qu'il rend tortueuse, oblique, et qu'il pousse quelquefois fort loin. Le renard., qui n'a pas la même facilité pour creuser la terre , profite de ses travaux : ne pouvant le contraindre par la force , il l'oblige par adresse à quitter son domicile, en l'inqniétant , en faisant sentinelle à l'entrée , en l'infectant mcme de ses 9rdures î ensuite il s'en empare , m. 3o les B L A l'élargit , l'approprie , et en fait son terrier. Le llaireati j forcé à changer de manoir, ne change pas de pays ; il ne va qu'à peu de distance travailler sur nouveaux frais, et se pratiquer un autre gîte , dont il ne sort que la nuit , dont il ne s'écarte guère , et où il revient dès qu'il sent le danger. Il n'a que ce moyen de se mettre en sûreté, car il ne peut échapper par la fuite ; il a les jambes trop courtes pour pou- voir bien courir. Les cliiens l'atteignent promptement lors— qu'ils le surprennent à quelque distance de son trou : cepen- dant il est rare qu'ils l'arrêtent tout- à- fait. Le blaireau a le poil très-épais; les mâchoires et les dents très-fortes, aussi Lien que les ongles; il se couche sur le dos et se sert de toutes ses armes avec beaucoup d'avantage; d'ailleurs, il a la vie très-dure; il combat long-temps, se défend courageusement et jusqu'à la dernière extrémité. 'Lits blaireaux tiennent leur domicile propre; ils n'y font jamais d'ordures. On trouve rarement le maie avec la femelle : lorsque celle-ci est prête à mettre bas, elle coupe de l'herbe, en fait une espèce de botte, qu'elle traîne entre ses jambes jusqu'au fond du terrier, où elle fait un lit commode pour elle et sa progéniture. C'est en été qu'elle met bas , et sa portée fisl ordinairement de trois ou quatre petits. Lorsqu'ils sont |in peu grands , elle leur apporte à manger ; elle ne sort que la nuit, va plus au loin que dans les autres temps ; elle dé- terre les nids di' abeilles-bourdons (J)ombus)^ en emporte le miel , j)ercc les rembouillières des lapins^ prend les jeunes lape- reaux, saisit aussi les mw/o/i, les serpens ^ les sauierellcs , les (jeufs des oiseaux, et porte tout à ses petits, qu'elle fait sortir souveni sur le bord du terrier, soit pour les alaiter, soit pour leur donner à manger. Les blaireaux sonlic'ileux; ceux qu'on élève dans les mai- sons ne veulent point quitter le coin du feu , et souvent s'en approchent de si près qu'ils se brillent les pieds, et ne guéris- sent pas aisément. Us sont aussi fort sujets à la gale ; les chiens qui entrent dans leurs terriers prennent le même mal, à moins qu'on n'ait grand soin de les laver. Le blaireau a Je poil gras et malpropre. Sa chair n'est pas absolument mauvaise à manger, et l'on fait avec sa peau des fourrures grossières, des colliers pour les chiens, des couvertures pour les chevaux , et avec son poil des brosses pour les peintres en bâtimens et pour la barbe. Ce poil a la propriété singulière de ne point se feutrer. L'espèce du blaireau est répandue en Espagne, en France, en Italie, en Allemagne, en Angleterre, en Pologne, en Suède , en Norwége , dans les terres montueuses qui bor- dent le \olga, en Bulgarie , ainsi que sur les bords duOaïk ; B L A isj çlle est partout assez rave , surtout dans les premières de ces contrées, (desm.) La chasse du blaireau^ qui n'est pas aussi commun qu'il 1 eloit 4utrefois , se fait au fusil. S il arrive qu'on le ren- contre hors de son terrier, ou si on se nx't à laffùf pour 1 attendre lorsquUl en sort, oniuiaircmenf vers la fm dit jour, ou au clair de la lune, on cnipl; i, pour le prendre les pièges à ressorts ou les lacs de fd de laiton que l'on lond à l'enlrcede son trou , et les chiens bassets à jambes torses qu'on introduit dans les terriers avec des sonnettes au cou , qui servent toul-à-la-fois à faire fuir le blulrcuu au fond de ^A demeure , et encore pour faire connoitre au chasseur la marche des bassets , et l'endroit où ils s'arrêtent après avoir acculé le blaireau. Alors on a les instrumens nécessaires pour fouiller la terre, ouvrir le terrier par le dessus, et saisir le blaireau avec précaution ; car cet animal devient danf^e- reux pour les hommes sur lesquels il se jette aussi avec fu- reur, (s.) BL A IREAIT BLANC. Cet animal, décrit parBrisson, pas- soit pour avoir été apporté de la Nouvelle-Yorck à Béaumur. 11 éloil plus petit et avoit le nez plus court que notre blaireau. Sa fourrure , très-épaisse , étoit enlièremenl d'un blanc pur sur les parties supérieures du corps , et mêlé de jaunâtre sur les inférieures. Ce n'est qu'un ratun attaqué de la maladie al- blne ., ainsi que s'en est assuré M. Frédéric Cuvier , sur l'in- dividu même décrit par Brisson , et qui est conservé dans les galeries du Muséum d'histoire naturelle, (desm.) BLAlREAU-CHIÈN et Blaireau-cochon. Les chas- seurs prétendent avoir distingué parmi \çs blaireaux, d'Europe deux variétés qu'ils fondent sur les différences qu'ils disent avoir observées dans la forme du museau, qui se rapproche- roit de cefui du cochon ou de celui du chien. On a voulu établir la même distinction entre les hérissons de notre pavs; mais quelques recherches que divers naturalis- tes aient faites pour constater ces différences , ils n'ont pu en- core y réussir, (desm.) BLAIREAU-COCHON. V. Blaireau-chien, (desm.) BLAIREAU PUANT DU CAP DE BONNE-ESPË- RANCE. Kolbe , et après lui l'abbé de la Cciille , ont assez mal décrit , sous cette dénomination , un petit quadrupède du midi dé l'Afrique, qui exhale une odeur insupportable , et qui paroit être la Zorille , espèce de marte ou de moufette. (desm. et s.) BLAIREAU DES ROCHERS; en hollandais, Klip-das. C'est le Daman du Cap {byrax rapensls). (desm.) BLAIREAU DE SURINAM, de Bri.sson.C est le même 468 B L A animal que le Coati noirâtre , qui semble ne pas différer àuvii'erra quasje de Linn. ou l'yzqulepati de Scba. On l'a rap- porté , mais à tort, auCoASE , mammifère placé jusqu'ici dans le genre des Moufettes, (desm.) BLAIRIE, Blueria. Genre de plantes de la tétrandrie mo- nogynie, etde la famille de^bicomes, fortvoi^n des Bruyères, dont les caractères consistent en un calice à quatre divisions linéaires , droites , un peu plus courtes que la corolle et per- sistantes ; une corolle monopétale , campanulée , ayant son limbe divisé en quatre petites découpures réfléchies ; quatre étaminos , dont les filamens sont insérés sur le réceptacle ; un ovaire supérieur , létragonc , surmonté d'un style plus long (jue la corolle , et dont le stigmate est obtus ; une cap- sule obtuse , quadrangulaire , s'ouvrant par les angles , et di- visée en quatre loges qui contiennent plusieurs semences ar- rondies. Les douze espèces de ce genre sont toutes originaires du Cap de Bonne-Espérance. Ce sont des sous-arbrisseaux qui ont le port des bruyères, dont les feuilles sont petites, verti- cillées, au nombre de quatre, et les fleurs en tête , terminales ou éparses. Aucune de ces espèces n'est particulièrement remarquable. On a aussi donné ce nom à des plantes du genre des Ver- veines , dont on a fait un genre nouveau ; mais il a été changé en celui de Zapane. (b.) BLAKÉE. V. Melier. (b.) BLAKOUEL , Blakweïia. Genre de plantes de la dodé- candrie pentagynie , et de la famille des Rosacées , dont les caractères sont : un calice monophylle , turbiné , persistant , profondément divisé en quinze parties ciliées en leurs bords; quinze petites écailles , situées à la base interne des divisions du calice et qui tiennent lieu de pétales ; quinze étamines ; un ovaire conique , barbu de toutes parts , et dont le sommet est terminé par cinq styles filiformes, à stigmates simples ; une petite capsule uniloculaire , polysperme , environnée inférieu- rement du calice auquel elle adhère. Ce genre comprend six espèces d'arbustes de l'ile de France, de Java et de Madagascar , dont les feuilles sont alternes et ovales, les fleurs en panicules et terminales, ou axillaires et en grappes. Ils ne présentent rien d'important à connoîlre. Gsertner a établi , sous le même nom , un genre nouveau , que Lamarck a appelé Palladie. (b.) BLAKWITE , Coivus melanoleurus. , Latham. Nom que les Anglais ont imposé à un oiseau de la Nouvelle -Galle du Sud. V. Cassican noir et blanc, (v.) B L A 469 BLAMARÉ. Nom du Maïs dans le Midi de la France, (b.) BLANC. Nom vulgaire du Tétrodon lagocéphale. (b.) BLANC. Deux sortes d'altération dans les végétaux por- tent ce nom. La plus nuisible s'appelle aussi Meunier. C'est une pous- sière blanche qui se développe sur les jeunes pousses des ar- bres , vers le milieu de Tété , et qui paroît être un champi- gnon parasite , voisin des genres ErÉsyphÉ et UrÉdo ; je dis paroît être, car jcn'ai jamaispuy découvrir d'organisation. Les jeunes épines blanches en offrent presque tous les ans, ce qui nuit beaucoup à leur accroissement dans les pépinières. Re- trancher les bourgeons et les feuilles malades m'a toujours paru avoir des résultats avantageux sur les arbres précieux qui e.n étoient affectés ; mais , opérer en grand , devient impos- sible , comme on peut l^ien le penser. L'autre sorte est prodàite par l'altération que causent à l'é- piderme des feuilles et des jeunes pousses, les gouttes d'eau qui y sont frappées par le soleil. Elle retarde nécessairement la végétation, puisque le bon état des feuilles concourt à la for- mation de lasève-, maisilfautquetouteslesfeuillesensoientfor- tement affectées pour que la plante périsse. La preuve que cette explication estlavraie, c'est quelesplantes, au nord ou à l'om- bre, n'y sont pas sujettes, et que celles dont l'épiderme est plus mince, y sont plus exposées. V. Brûlure et Arbre, (b.) BLx\NC AUNE. On donne ce nom à 1' Alisier commu>', aux environs de Boulogne, (b.) BLANC DE BALEINE, improprement appelé sperma r.eti. C'est une matière qui participe à la fois de la nature de la cire et de celle de la graisse. Elle est contenue abondam- ment dans un tissu cellulaire interposé entre les membranes du cerveau de plusieurs espèces de Cachalots , et elle est mêlée d'une certaine quantité d'huile ou de graisse liquide qu'on en sépare en la pressant. Fourcroy s'est assuré que le blanc de baleine est en dissolution dans la graisse de ces ani- maux. Purifié , le blanc de baleine présente des lames cristallines d'un beau blanc, qui, en devenant rances, prennent une teinte jaune. Cette substance entre dans la composition de la bougie. Elle étoit autrefois en usage en médecine contre les affections du poumon et des reins , etc. (desm.) BLANC BOIS. Nom collectif des Peupliers et des Sau- les , dont le bois est blanc et n'offre pas d'aubier, (b.) BLANC DE CÉRUSE ou Blanc de plomb. V. Céruse. (LUC.) 470 T. L A BLANC DE CRAIE. V. Blakc d Espagne, (desm.) BLANC-CUL. Nom du Bouvreuil daus Bclon, du mor asprocolos, que cet oiseau porte en grec moderne, (s.) BLANCULET. C'est un des noms de pays du Motteux. (desm.) BLANC D'EAU. Nom vulgaire du Nénuphar blanc, (b.) BLANC-D'ESPAGNE. C'est le nom qu'on donne à la craie, lavée et façonnée en pains cylindriques, dont on fait usage pour nettoyer les métaux, les carreaux de vitres et les glaces. Il fait la base du mastic qui sert à fixer les vitres sur les châssis des croisées , et celle des peintures en détrempe , blanches ou grise.*; , etc. Mais, pour être employée à ces di- vers usages, la craie doit cire pure, c'est-à-dire, qu'il en faut séparer avec soin les corps étrangers , et surtout les grains de sable qu'elle contient. jÉÉ^ Yoici , en général , de quelle fl^ikière on procède à cette fabrication. La craie qui est employée à la confection du blanc-d'Espagne , comme à Bougival près de Marly-la- Machine, à quatre lieues de Paris, et auBas-Meudon près de Sèvres, s'exploite par galeries. On concasse par mor- ceaux les masses extraites, à l'aide d'une masse de fer; puis on les jette dans une quantité d'eau d abord petite , que l'on augmente ensuite , et dans laquelle la craie se délaye par l'agilalion. On laisse reposer pendant deux heures environ, temps qui est reconnu suffisant pour le dépôt du sable , l'on décante avec des seaux , sans remuer le forid , l'eau lai- teuse qui la couvre , et on la transporte dans des tonneaux où on la laisse déposer. Quand l'eau qui surnage est devenue claire , on l'enlève ; puis on laisse cette bouillie de craie prendre assez de consistance pour qu'on en puisse former des masses que l'on applique conli'e les parois de la carrière ou sur des moellons poreux, qui absorbent en peu de temps une grande partie de leau qu'elle contenoit encore. Lorsqu'elle est devenue suffisamment compacte , on en fabrique des cy- lindres en la roulant entre les mains. Pour faciliter la dessic- cation de ces pains de blanc, on les place les uns sur les au- tres dans des intervalles de murailles à claire-voie , construites en planches pour cet usage , et formant une espèce de han- gar, que Ton couvre soit en chaume , soit en tuiles Quand ils sont bien secs, on les livre au commerce. On en fabrique beaucoup en Champagne. On a aussi donné le nom de h/anc-d' Espagne à une prépa- ration de bismuth dont on fait quohjuefois usage pour la toi- lette , et qui est connu dans les pharmacies sous le nom de Magiatère de Bismuth. (LUC.)j T^' T. A .<7, BLANC DE HOLLANDE. Espèce de Peuplier, (b.) BLANC-JAUNE. Nom d'un poisson du genre Salmone, ïe SiiJmo nîlotkus 1 Linn. (b.) iîLANC-NEZ. C'est le nom d'un singe de l'ancien conli- nrnt, et du genre des Guesoms : Vascagiie appartient à la mèîne espèce, (desm.) BL\NC-PENDARD. Nom vulgairede la Pie-grièciie crise, (v.) BLANC -DE -PLOMB. C'est un acétate de Plomb. V. Cénise. (desm.) BLANC-DE-ZINC, C'est un oxyde de Zi^c ariiflciel. (desm.) BLANC DE CHAMPKiNON. Racines de Champi- gnons qui, étant mêlées des bourgeons séminiformes des pieds qui les ont produits, sont très-propres à les multiplier, (b.) BLANCHAILLE. Les pêcheurs donnent ce nom à tous les petits poissons d'étang, dont ils ne peuvent ou ne veulent pas distinguer lespèce, qui se rapprochent des Ables pour la grosseur et la couleur, et qu'on emploie pour faire des appâts propres à prendre les poissons voraces, (b.) BLANCHARD, Oiseau de proie du genre Spizaète. V. ce mot. (v.) BLANCHE. Oiseau du genre Sterne ou Hirondelle de MER. V. ces mots, (v.) BLANCHE-COIFFE. Oiseau du genre Geai. V. ce mot. (v.) BLANCHE-QUEUE. Nom vulgaire des Motteux et du Je AN- LE-BLANC, (v.) BLANCHE-RAIE. Oiseau du genre Stournelle. V. ce mot. (v.) BLANCHET. Nom spécifique d'unAMPHiSBÈNE. (b.) BLANCHET. Nom d'un poisson du genre Salmdne , Salrno fœfetis , Linn. C'est par erreur qu'on a dit qu'il s'ap- pliquoit à un Silure, (b.) BLANC HETTE. C'est la Mâche, C'est aussi I'Ansérine MARITIME, (b.) BLANDE. On nomme ainsi la Salamandre terrestre dans le midi de la France, (b.) BLfVNDFORDIE, Blandfordia. (ienre de plantes qui est le même que le Galax de Linnseus, I'Erythrorhize de Mi- chaud , le Viticelle de Micheli. (b.) BLANDRUSELR. En Islande, c'est le nom du Phoque À cni^lÈRE (Phocajnbaki). (desm.) BLANGLAX. Nom suédois du Saumon, (b.) BL\NKARA. Adanson a donné ce nom au genre appelé d'jpuis Orthotric. (b.) 472 B L A BLANOVE. C'est le Muge céphale dans l'Inde, (b.) B1.A1NQUETTE. Nom vulgaire de TAnsérine maritime. (B.) RLx\PS. Genre d'insectes de la seconde section de l'ordre des coléoptères, section des hétéromères, famille des méla- somcs. Les blaps ont les antennes filiformes, plus courtes que la moitié du corps , avec le troisième article long, et les derniers globuleux ; leur bouche est munie de deux lèvres, de mandi- bules à peine dentelées, de mâchoires bifides, et de quatre antennules terminées par un article triangulaire -, enfin , les tarses des quatre pattes antérieures sont composés de cinq ar- ticles, et les postérieurs de quatre. La plupart de ces insectes manquent d ailes ; et alors les étuis durs, coriaces et convexes , sont réunis l'un à l'autre par leur suture. Les èlaps ont les plus grands rapports avec les pimélies^ les hélops et les ténébrions. Ils sont distingués des premiers par le dernier article des antennules, qui est presque filiforme dans ies pimélies^ et plus gros que les autres dans les hlaps. Ils sont distingués des hélops^ en ce que le dernier article de teux-ci est large, comprimé , figuré en croissant; les antennes , d'ail- leurs, sont composées d'articles presque coniques. Les /^'«e- brions se distinguent des, hlaps en ce que le troisième article des antennes n'est pas si long que le troisième article de celles des blaps , les antennules d'ailleurs sont presque filiformes. Fabricius vient de diviser ce genre en deux : il conserve le nom de blaps au lisse^ 3l\i sillonné ^ au mucroné^ etc., et donne celui de platynuius au pondue^ au dilaté^ etc. Ces insectes n'ont, en général, point d'ailes, et ils ne cou- rent pas avec beaucoup de célérité. La plupart se tiennent cachés, pendant le jour, sous des pierres ou dans des trous; ils en sortent la nuit pour courir çà et là , et chercher leur nourriture : on les trouve quelquefois dans des caves , dans des endroits humides et inhabités. Ils répandent une odeur très-fétide, beaucoup plus forte, mais à peu près la même que celle de la plupart des carabes ou des blattes des cuisines ; ce qui les avoit fait ranger parmi ces derniers insectes par quelques naturalistes anciens. On ne connoît point les larves des blaps; il est probable qu'elles sont cachées dans la terre , et qu'elles diffèrent peu de celles des ténébrions. Parmi les espèces d'Europe, le blaps le plus commun et le plus connu, c'est le MucronÉ, Blaps moiiisaga^ Oliv. Co/. tout. 3, n," 60, pi. I, fig. 2. B. ; blaps mortisage. Nouv. Dût. d'iîist. nat.^ i.'« édit. , tom. 3, pi. A. 24 1 %• 6. Il est entiè- R T. A 4,3 rement noir, lisse et un peu luisant , sans ailes; sa grandeur varie depuis dix jusqu'à douze et treize lignes de long. Le Blaps sillo>î;é, Blaps sulcata , FaL., est semblable au précédent pour la forme el la couleur ; mais il est presque une fois plus grand : il se trouve en Egypte, dans les jardins et dans les champs. Fabricius rapporte que les fenmies turques mangent cet insecte cuit avec du beun^e , dans l'inleulion d'engraisser; ce qui n>st ni vrai ni vraisemblable : il dit a«ssi qu'on s'en sert en Egvptc et dans le Levant, contre les dou- leurs d oreilles el la morsure des scorpions, (o.) BLAQTJET. On appelle de ce nom, sur quelques côtes , les petits poissons de mer qu'on trouve dans les filets, et qui ne servent qu'à amorcer les lignes destinées à la pêche des poissons voraces. Souvent ils sont du genre Clupe. On les distingue an franc hluquel et faux bluquct ; mais il est difficile de faire sentir la différence des uns et des autres, d'après la description des auteurs, (b.) BLARAF. INom suédois de TIsatis , ou Renard b/cu, dans son pelage d'été, (desm.) BLASIE, j&Vas/a. Petite plante cryptogame, monoïque ou dioïque, qui, seule, forme un genre dans la famille des Hé- patiques, et qu'on trouve sur le bord des fossés et dans les bois humides de l'Europe. C'est une expansion plane , ordi- nairement lobée, dont les lobes sont disposés en fonne de rayons , souvent plus larges à leur extrémité, et traversés par une nervure. Les fleurs mâles, marginales, sont un petit cône saillant, sessile , tronqué, ouvert au sommet et rempli d'une masse granuleuse. Les fleurs femelles, centrales, forment une capsule sphérique, à demi plongée dans l'expansion des feuil- les , et surmontée d'une pointe courte et polysperme. (b.) BLA SPOL. C'est, en ISorwége, le Cyprin aspe. (b.) BLASS-ENT. Nom du Canard sauvage sur le lac de Constance, (s.) BLASTE, Blastus. Petit arbre à feuilles opposées, lan- céolées, très-nerveuses, entières, et longuement acuminées; à fleurs blanches, portées en assez grand nombre sur des pé- doncules épars ; lequel forme un genre dans la gynandrie télrandrie. Ce genre offre pour caractères: un calice tubuleux, à quatre angles , à quatre dents , et persistant ; une corolle à quatre pétales subulés, attachés aux dents du calice; quatre éta- mines à filamens courts, insérées au fond du calice, à anthères linéaires, grandes, courbées; environ vingt ovaires, ovales, unis, glanduliformes , épais , attachés au dos des anthères , ayant un style suKulé , épais , presque tétragone , el un slig- mate peu apparent. 4-1 :n L A Le fiuît est composé d'une vingtaine de graines ovales, oLiongues, nues, adliérentes aux anthères qui persistent, et renfermées dans le calice qui s'est accru. le hhisle croît dans les fori^is de la Cochinchine. Il offre l'exemple unique d'ovaires attachés aux anthères, (b.) BLASTÈMK. Une des parties de I'Embryon des graines qui comprend la Radicule et la Plumule. (b.) BLAT. En Provence, c'est le Blé. (desm.) BLATTAIRE, Blattaria. Genre de planles établi par Tournefort , mais qui a été réuni aux Molènes par Linnceus. (B.) BLyVTTE, Efaf/a, Linn. , Fab. Genre d'insectes de l'ordre des orthoptères , famille des coureurs, et qui a pour carac- tères : antennes longues , sétacées , insérées près du bord interne des y»*ux , qui environnent en partie leur base : ar- ticles nonvbreux , très-courts , peu distincts ; quatre anten- nules fort longues, filiformes; les antérieures un peu plus longues , de cinq articles , les postérieures de trois ; cinq articles à tous les tarses ; pattes propres à la course ; abdo- men terminé par deujç courts appendices ; élytres hori- zontales. Ces insectes ont la télc presque triangulaire , inclinée , courbée au-dessous du corselet; les antennes minces, plus longues que le corps ; les veux étroits , allongés , un peu en rein , placés de chaque coté des bords latéraux de la tcie ; le corselet court,- recouvert en dessus par une grande plaque aplatie , presque circulaire, qui déborde le corps de cha- que côté ; l'abdomen ovale , plat en dessus , un peu convexe en dessous; le dernier anneau arrondi ou conique, tei-miné dans les deux sexes par deux petits appendices articulés , coniques , pointus à l'extrémité ( outre ces appendices , les maies ont encore deux petites pointes cylindriques , placées à l'extrémité du dernier anneau, d'entre lesquelles sortent les parties de la génération ) ; les pattes très -longues , sur- tout les postérieures; les hanches et les cuisses larges, aplaties ; les jambes garnies d'un grand nombre d'épines ; les tarses terminés par deux crochets: les élytres coriaces, un peu en recouvrement, horizontales, terminés en pointe arrondie à l'extrémité, plus courtes (jue l'abdonien dans quelques es- pèces, plus longues dans d'autres, recouvrant, dans le plus grand nombre , deux ailes membraneuses de la longueur des élytres, mais plus larges, pliées longitudinalement en deux ou peu en éventail : quelques espèces n'ont que des moignons d'ailes. Les hlaiies Ont été nommées par les anciens , lucifiis^œ , insectes qui fuient la lumière , parce qu'elles ne paroissent B L A 47> f;uère que la nuit. Quelques espèces vivent «lans les maisons; elles y sont très-incommodes , en ce qu'elles puent et qu'elles mangent et rongent tous les comestibles , les cuirs, les ha- bits, les laines. Pendant le jour, elles se réfugient dans les trous des murs et les fentes des planches, d'où elles sortent la nuit pour aller butiner: dès qu elles aperçoivent la moindre lumière , elles rentrent dans leurs trous ; elles sont très- agiles , et courent très-vite. On les trouve principolement dans les moulins et les boulangeries ; la farine , qu'elles ai- ment beaucoup, les y attire. Quelques espèces habitent Us bois : il paroi' roit qu'elles se nourrissent d insectes. Les femelles pondent un ou deux corps capsulalres , pres- que aussi gros que la moitié de leur ventre , et de forme à peu près ovale , qui renferment chacun seize œufs. Selon Frisch , celle qu'on trouve dans les cuisines, garde , pen- dant six à sept jours , à l'orifice de la partie qui caractérise son sexe, le corps qu'elle doit pofïdre. Les larves ne diffè- rent de l'insecte parfait , que parce qu'elles n'ont ni ailes , ri clytres. Les nymphes ont, entre le corselet et l'abdomen, deux anneaux larges et plats, qui débordent de beaucoup la poitrine ; et c'est de cet endroit que sortent les ailes. On connoît près de quarante espèces de ces insectes, dont quelques-unes ont plus d'un pouce de long ; on en trouve cinq ou six en Europe , paraii lesquelles on distingue celle des cuisines. Blatte Kakkerlac, Blatla americnna^ L\i\n.( Dhif/e amen- /.wV,Nouv. Dict. d'Hist, nat.tom.pl. A. a^- fig- J-)- Elle a plus d'un pouce de long; tout le corps , tant en dessus qu'en des- sous, de couleur ferrugineuse; et le corselet presque ovale, d'i*n jaune d'ocre foncé , avec des taches au milieu plus obscures. Cette espèce n'est que trop commune en Amérique , où elle est connue sous le nom de kakkerlac : on la trouve quel- quefois vivante en Europe ; elle y est apportée par des vais- seaux. Dans l'Amérique et à Surinam, elle cause les plus grands dégâts dans les maisons, en rongeant toutes les étoffes et gâtant toutes les provisions de bouche. Elle a ime odeur infecte , et il est très-difficile de se garantir de ses ravages. Blatte DES cuISI^"ES, BhiUaovientulis, Linn. Tica^.Itiser,t.,t. 3, iah. aS. fig. i , 2. Cette espèce, originaire du LL'vant, a en- viron dix lignes de long; le corps d'un brun foncé en dessus , plus pâle en dessous; les antennes composées d'un grand nombre d'articles ; la tète petite , presque entièrement ca- chée par le corselet; celui-ci un peu arrondi sur les cotés; les élytres et les ailes un peu moins longues que le corps ries femelles sont dépourvues d'ailes , et n'ont que des moi- gnons d'éiytres) ; \qs pâlies épineuses, les postérieures beau- 476 B L A coup plus longues que les autres; i'ahdomen terminé par deux appendices. Cette espèce se sert très-rarement de ses ailes ; mais elle court très-vite. On la trouve dans les maisons , surtout dans les cuisines, les boulangeries et les moulins. Voyez les géné- ralités. Elle habite presque toute l'Europe; (uî la trouve aussi , selon M. Kalm, dans TAmérique septentrionale ; mais est- ce bien la même espèce!' Blatte lapone , Blatta Inponim^ Linn. Deg. Insect. , ibid. , lab. 25 , fig. 8, 9. CeJle espèce n'a guère qu'un peu plus du tiers de la grandeur de la précédente ; elle est jaunâtre , et ' ses élylres sont taciietées de noir. On la trouve en Europe , mais particulièrement dans les cases des habitans de la Laponic , où elle ronge les poissons qu'ils conservent desséchés, (l.) BLATTE DE BYSANCE. C'est le nom que les anciens médecins donnoient à l'opercule du Strombe pesatst, oper- cule qu'ils faisoient entrer dans leurs préparations pharma- ceutiques , comme un puissant secours contre les vapeurs et l'épilepsie. llondciel dit qu'on en reconnoissoit deux espèces, l'un venant de la mer Kougc , et l'autre de la Babylonie ; et que de son temps on appeloit aussi de ce nom tous les oper- cules des pourpres. Aujourd'hui on confond tous ces opercules sous le même nom , et il n'y a pas grand danger, parce qu'ils ont tous les mêmes vertus , quoique de formes très-diffé- rentes. Au reste, on n'en fait presque plus d'usage, la pierre calcaire la plus commune produisant les mômes effets médi- cinaux, (b.) BLy^TTI. C'est la Pagapate de Sonnerat , I'Aubletie de Gsertner. (b.) BLAUFELCHEN. Nom allemand des vieux Core- gone Wartma>'n. (b.) BLAUFISCH. C'est ainsi qu'on appelle, en anglais, l'HoLOCENTRE NOIR. (B.) BLAUKOPF. Synonyme de Lutjan écureuil, (b.) BLAUSTACK. Le Labre bleu se nomme ainsi en danois, (b.) BLAVELLE. V. Bluet. (desm.) BLAYÉOLE. V. Bluet. (desm.) BLAYEROLE. C'est la Ceîstaurée bleue , ou Bluet. BLAVET. Synonyme de Bluet. (b.) BLAVET. C'est I'Agaricpalomet^ qu'on mange dans les landes de Bordeaux, (b.) ^ B L E ^,7 BLAVETTE. Nom vulgaire du Bluet. (b.) BLÉ ou BLED. Nom collectif et générique , donne soit aux plantes qui produisent les grains dont on fait du pain , soit aux grains mêmes ou semences de ces plantes, après qu'ils ont été sépares de l'épi. C'est ainsi qu'on dit un champ de blé en parlant de la plante , et un grenier plein de blé eu parlant du grain. V. le mot Grains. Dans le commerce des blés ^ on n'en dislingue que de trois sortes; le blé proprement dit, qu'on nomme autrement Froment ; le Seigle , qui est une espèce de graminée très- inférieure en qualité au froment ; et un troisième blé ^ qui résulte du mélange des deux autres , qu'on appelle Méteil. Les laboureurs nomment encore blés , plusieurs des grains semés en mars , tels que I'Orge , l'AvoiNE , etc. , et ils les distinguent en les qualifiant At petits blés. Le Maïs et le Sarrasin sont aussi des grains auxquels on donne le nom de blé : l'un s'appelle blé de Turquie et blé d'Inde^ et l'autre blé noir. En général , le mot blé exprime plus particulièrement le Froment dans la majeure partie de la France. L'Europe, quelques cantons du nord de l'Asie et de l'Afri- que , et une partie des Etats-Unis de l'Amcrlque, sont les seuls pays qui produisent du blé. On en récoltoit autrefois une très - grande quantité en Egypte , qui étoit regardée comme lamère nourrice de Rome et de l'Italie. Aujourd'hui les pays qui en fournissent le plus, sont la France , la Po- logne, l'Angleterre et les Etats-Unis de l'Amérique. Dans l'Asie méridionale c'est le RiZ qui supplée au blé ; la plus grande partie de l'Afrique préfère le Sorgho à tout autre grain; les habitans de l'Amérique trouvent que le Maïs est le plus productif. En Europe , même partout où ce dernier peut croître, il fait, parla même raison, abandonner le froment et le sorgho. Parmi les substances végétales qui servent à la nourriture de l'homme , le blé tient , en Europe , le premier rang. Il s'en fait, dans cette partie du' monde, un très-grand commerce et une consommation prodigieuse. Il est donc très-utile de connoître les diverses espèces de blé, et leurs qua- lités bonnes ou mauvaises. Cette connoissance intéresse en même temps les propriétaires de fonds , dont les revenus sont en grains ; les pères de famille qui ont un grand nombre d'en- fans, de domestiques ou d'ouvriers à^nourrir ; les directeurs des grandes manufactures, les économes des hôpitaux, les en- trepreneurs de vivres , les armateurs de navires et négocians de blés , etc. 4;8 E L E Le blé peut être considère' sur pied , en gerbe ou en grain C'est ordinairement entre le i5 mai et le i5 juin qu'on voit le sort des blés. La feuille «t la tige de la plante doivent êlrc alors d'un beau vert plein. Leur couleur jaune , à cette époque , ne promet pas de beaux épis , et annonce que le grain a souffeit par la trop gr;.nde rigueur des frimas, par trop de sécheresse ou trop d humidité. Quand le A/e est d'un jaune rouge, la plante n'a pas pris assez de nourriture et se fournit mal en grains. Lorsque la tige forme dans sa partie inférieure le pied d'oeillet , et que d'un même grain ou d'une même touffe, il sort plusieurs tuyaux , c'est une marqtie que le sol est bon , qu'il a été bien cultivé , et que la récolte sera abondante. On doit faire attention aux mauvaises herbes qui croissent avec le blé ; comme leurs semences se mêlent à celles du fro- ment ou du seigle , elles altèrent plus ou moins la qualité de la farine. L'Ivraie, dans le pain , cause une sorte d'ivresse ; le blé de vache ou Melampyre rend le pain rouge, connne s'il avoit été trempé dans du vin. La Vesce nuit à sa mouture en empâtant les meules, rend la farine bise et amère , et l'empêche de ferniênter et de lever promptement. luarréle- bauf\ les rharduus et beaucoup d'autres mauvaises plantes , préjndicient à la coupe. Quand on voit les moissons chargées de Coquelicots , de Gesses , de Bluets , de Prèles , etc., on doit s'attendre à une médiocre récolte. On distingue trois sortes dépiation dans le i/oussière de can'e^ quand on bat le blé, s'attache au Wc'sain, e salit, et lui donne le nom de fjlé moucheté. Cette poussière incommode les batteurs ; elle provoque la toux , picote les yeux, et est malfaisante. Si, pour rendre plus commer- çable le grain infecté de carie, on le lave, cette opération lui enlève le coulant ou ce qu'on appelle la main ; ce qui le déprécie par les raisons suivantes. Les hlés mouchetés engrais- sent les meules, graissent les bluteaux , et rendent défec- tueuse la moulure du i/ge pour l'y faire sécher. En cet élat , il peut être semé le lendemain ; mais il y a tou- jours de l'avantage à en différer l'ensemencement, en ayant la précaution de le retourner, dans la crainte qu'il ne s'é- chauffe. Par ce procédé simple , une seule personne peut , même à défaut d'eau courante , en se servant d'un cuvier qui contient un demi-sac ordinaire de grain, en chauler douze seliers par jour. Si l'on manque de chaux , on peut lui substituer une les- sive de cendres de bois neuf faite exprès : une lessive de sou^e, de potasse ou de cendres gravelées , et surtout du sulfate de cuivre (vitriol bleu), qui, à très-petite dose, produit cer- tainement les effets désirés ; mais comme c'est un poison, il faut n'y avoir recours, à raison des accidens à craindre , qu'à la dernière extrémité. ^ Le chaulage assure en outre la ^rmination du grain , par l'humidité dont il est pénétré, et favorise conséquemment la végétation , surtout si les semailles se font par un temps sec. Le charbon attaque surtout Vépautre , Vorge et Vaooine: c'est une poussière fine, noire, sèche, légère, que le vent emporte, et qui ne laisse que le .«squelette de l'épi. Si, sur cet BLE ^8^ /^' qu'il destine à sa nourriture. 11 occasione, ain.si que Tessier l'a prouvé par des expériences directes, l'affreuse maladie appelée gangrène sèche , maladie dont les suites sont la chute succes- sive du nez, des oreilles, des doigts, des bras et des jambes. La coulure est une maladie des blés^ qui est produite par le défaut de fécondation des gennes , et qui présente plusieurs causes, dont les principales sont les froids et les sécheresses qui s'opposent au développement des anthères ; les pluies qui empêchent la poussière fécondante de se répandre sur les pistils , et les grands vents qui la dispersent au loin. Les blés , pendant leur croissance, sont exposés à beau- coup d'accidens, dont tous les travaux et tous les soins de l'homme ne sauroient les garantir. Tels sont la gelée , la grêle , les vents violeris , les inondations subites, les grandes sécheresses ou les pluies trop abondantes. Quand ces acci- dens arrivent, le dispensateur des moissons peut seul dé- dommager le laboureur par des récoltes plus abondantes dans les années qui suivent. Un agronome industrieux trou- vera cependant le moyen d'atténuer quelques effets des sé- "cheresses , par un mélange bien combiné de terres propres à être moins affectées des chaleurs , en faisant en sorte que la glèbe ne soit point trop maigre , poreuse et déliée. Mais com- ment prévieudra-t-il les maux causés par des pluies exces- sives et continuelles , surtout si elles ont lieu à l'époque de la /,î,o B T. E floraison? Une partie de ses espérances s" évanouit alors avec la fleur qui tombe prématurément de Tépi , et il ne peut éviter la perte dont il est menacé. Lorsque les pluies surviennent au moment de la récolte , elles sont pareillement très - nuisibles aux blés, qu'elles surcbargent d'bumidité et qu'elles font quel- quefois germer. Si le cultivateur ne prend alors toutes sortes de précautions pour bien sécher son grain , avant de le serrer, il court risque d'en perdre une partie, ou d'en voir même la totalité se détériorer en peu de temps. Le /v/^' germé se conserve très-difficilement ; il est plus dis- posé qu'un autre à fermenter et h s'échauffer ; il favorise da- vantage la ponte des insectes. Abandonné à lui-môme , il con- tracte bientôt de l'odeur et de la couleur; il a un goût détes- table et une saveur piquante qu'on retrouve dans la farine et dans le pain qui en proviennent. Enfin, il devient quelque- fois si mauvais, que les animaux le rebutent, et qu'il peut tout au plus servir à faire de l'amidon. Ces inconvéniens étant l'effet d'un excès d'humidité , on doit tâcher d'anéantir celte cause , ou du moins d'en diminuer l'intensité. Ainsi , il ne faut point garder le i//^' n'est devenu aliment privilégié que du moment où , par la fermen- tation , c'est-à-dire, à l'aide du levain, on est parvenu à lui donner l'état panaire ; u)ts Blé et Uredo. (b.) BLÉ CORNU. Synonyme de Seigle ergoté. F. ce mot. BLE ERGOTE. Seigle dont une partie des grains est transformée en un Champignon parasite du genre des Sclérotes. V. ces mots et Blé (b.) BLE D'ESPAGNE. Nom vulgaire du Maïs dans beau- coup de lieux, (b.) BLÉ DE GUINÉE. Le Sorgho s'appelle ainsi dans quelques cantons, (b.) BLÉ D'HIVER. C'est le Froment qui se sème en au- tonnie. (b.) BLÉ D'INDE. Quelques personnes appellent ainsi le Maïs, ^(b.) BLÉ LOCULAR. Nom vulgaire du froment à une seule graine (trUirum monococcum ) , Linn. (c.) BLE DE MARS. C'est le froment que l'on a semé dans le courant de ce mois, (desm.) BLÉ MARCEL ou MARCET. Synonyme de Blé be mars. ,(b.) BLÉ MÉTEÏL. Seigle et Froment semés ensemble. Ce mélange, jadis fort en faveur, est aujourd'hui repoussé par tous les cultivateurs éclairés, (b.) BLÉ DE MIRACLE. C'est la même chose que le Blé d'abondance, (b.) BLÉ DE NAGBOUR. Variété de froment que Cossi- gny regarde comme la plus parfaite, attendu qu'elle ne re:;te , dans rinde, que quatre mois en terre. Son grain, fort gros, ne conlienl presque pas de son, et fournit un excellent pain. BLE NOIR. Synonyme de Sarrasin, (b.) BLÉ DE PROVIDENCE. Variété de Froment sur laquelle les cuUIvalcurs ne sont pas d'accord, (b.) 49» s ^ î^ BLÉ DE ROME. F. Maïs.(b.) BLÉ ROUGE. Le Sarrasin porte ce nom dans quelques lieux; dans d'autres, c'est le Mélampyre des champs, (b.) BLÉ DE LA SAINT-JEAN. Variété de seigle qui se sème au milieu de l'été, et qui se coupe plusieurs fois pouf fourrage, (b.) BLÉ DE SMYRNE. Synonyme deBLÉD'ABOîniANCE.(B.) BLÉ DE TARTARIE ou BLÉ NOIR DE BAR- BARIE, y. Sarrasin, (desm.) BLÉ TREMOIS. Le Froment qui se sème en marfe s'appelle assez généralement ainsi , parce qu'il n'est que trois mois en terre. (B.) BLÉ DE TURQUIE. C'est le nom sous lequel le Maïs est le plus généralement connu dans le Midi de la France, (b.) BLÉ DE VACHE. Nom vulgaire du Mélampyre des CHAMPS. La Saponaire et le Sarrasin le portent quelque- fois. (B.) BLE\K et BLIKKE. C'est le Cyprin able. (b.) BLECCA. F. Blicca. (b.) BLÈCHE, Blechum. Genre de plantes établi par Jussieu , Annales du Muséum, pour placer trois espèces que Liunœus avoit rangées parmi les crustolles ( rue//ui ). Ces espèces dif- fèrent par deux appendices qui accompagnent la graine. La Crlstolle BLÈCHE sert de type à ce genre, (b.) BLEC'vE. Nom norwégil-n du Merlan, (b.) BLÉDA. On appelle ainsi la Bette poirée, dans le Midi de la France, (b.) BLÈGNE. Le Corégone marénule porte ce nom dans le. Nord. ,(b.) BLÈGNE, Blerhnum. Genre de plantes de la cryptogamie, et de la famille des Fougères , dont la fruciificiiiion est dis- posée en deux lignes longitudinales, parallèles, rapprochées de la côte ou nervure moyenne des feuilles , et dont les folli- cules sont entourées d'un anneau élastique. Ce genre est composé d'une vingtaine d'espèces, venant de TAmérique , de l'Afrique et de la partie orientale de l'Asie. Toutes ont les feuilles pinnées ou bipinnées , et s'élè- vent peu, excepté celle du Japon, qui , d après Thunberg , est une des plus grandes fougères connues. Smith a fait , à ses dépens , son genre Voodwardie. (b.) BLEiCKE. Nom que donnent les Allemands au Cyprin LARGE, (b.) BLEIGLANTZ , Plomb éclatant. Nom allemand du plomb sulfuré ou galène à larges facettes. Voyez. Plomb SULFURÉ. (LUC.) BLE 4gg BLEINDE LÉGÈRE ou Bleinde véritable, M. Mon- net a décril le premier, et fait connoître sous ce nom , mi mi- néral ferrugineux des environs de FreyLerg , que nous décri- rons à rarticle de ce métal. V. Fer oxyde resimoïde, (luc.) BLEISCHWEIF. Nom donné par les Allemands au plomb sulfuré compacte, ou à grains extrêmement fins, (luc.) BLEISPATH (Spath de plomb), communément P/omi blanc ^ Axissi Plûmb spalhiqiie. V. Plomb CARBONATE, (llc.) BLEITZEN, On appelle ainsi la Brème dans quelques cantons de l'Allemagne, (b.) BLEINDE ou SULFURE DE ZINC. Ce mot signifie substance qui trompe , parce qu elle ressemble quelquefois à la galène ou plomb sulfuré; on Tappelle aMSÛ fausse galène. V. Zinc sulfuré, (pat.) BLENDE CHARBONNEUSE ou KOHLEN- BLENDE. Nom donné par De Born à T Anthracite. V. ce mot. BLENNE ou BLENNIE, Blennius. Genre de poissons de la division des Jugulaires, dont le caractère est : corps et queue allongés et comprimés ; deux rayons au moins , et quatre au plus , à chacune des nageoires jugulaires. Les sous-gcnres suivans ont été établis par Cuvier aux dépens de celui-ci : Cline , PuoLis , Salarias , Gonnelle et Opistognatiie. La première division des hlennies comprend celles qui ont deux nageoires sur le dos , et des filamens ou appendices &\XT la îéte. On y compte deux espèces , savoir : Le Blenme lièvre, Blennius ocellaris , Linn. , qui a un appendice non palmé au - dessus de chaque œil , et une grande tache œillée sur la première nageoire du dos. Il se trouve dans la Méditerranée , où il atteint rarement un pied de long. C'est le lihre de mer, ou hlennîe à mouche des Fran- çais. 11 est verdâtre , avec des bandes irrégulières plus fon- cées; son corps est toujours enduit d une mucosité très-abon- dante ; ses écailles sont très-petites ; ses mâchoires sont armées d'un seul rang de dents ; sa chair est médiocre. V. pi. A. 18 , où il est figuré. • Le Blennie phycis a un appendice auprès de chaque na- rine , et un barbillon à la lèvre inférieure. Il se trouve éga- lement dans la Méditerranée. C'est la plus grande espèce de ce genre , puisqu'elle atteint plus de deux pieds de lon- geur. Les pêcheurs l'appellent molle. Ses couleurs varient sui- vant les saisons , mais le rouge en fait toujours le fond ; sa forme le rapproche àesgades. La seconde diyisioa comprend les llcnnies qui ont uu^ aoo BLE seule nageoire dorsale , et des filamens ou appendices sur la tcte. Klle renferme dix espèces; savoir : Le Ble>>me MÉDlTEiiRA>'ÉEN , qui a deux barbillons à la niâchoire supérieure et un à rinférieure. C'était un Gade pour Linnaeus. Son nom indique la mer qu'il habite. Le Blennie gattorugine a un appendice palmé au- dessus de c'naque œil , et deux appendices semblables auprès de la nuque. Il habite l'Océan atlantique et la Méditer- ranée. V. pi- A. i8 , où il est figuré. Sa chair est agréable au goût. Le Blennie sourcilleux a un appendice palmé au- dessus de chaque œil , et la ligne latérale courbe. 11 est figuré dans Bloch, pi. i68, et dans plusieurs autres ouvrages. Il habite les mers de l'Inde. Le fond de sa couleur est un jaune d'or brillaait , parsemé de taches rouges, qui produisent l'effet de rubis , de diamans et de topazes, lorsqu'on les considère sous un certain jour. Il est vivipare. Le Blennie cornu a un appendice non palmé au-dessus de chaque œil. Il vil dans les mers de l'Inde. Le Blennie tentacule a un appendice non palmé au- dessus de chaque œil , cT une tache œillée sur la nageoire du dos. On le pèche dans la Méditerranée ; il se rapproche beaucoup du précédent. Le Blennie sujéfien a un très-petit appendice non palmé au-dessus de chaque œil ; la ligne dorsale courbe; la nageoire du dos réunie à celle de la queue. C'est le hlcnnius simm de Linn:eus. Il a été figuré par Sujef, dans les Actes de l'Aca- démie de Scnni-Pélersbourg ^ année 1779, tab. 6. On ignore quel est son pays natal. Le Blennie fascié a deux appendices non palniés entre les y«ux , et quatre à cinq bandes transversales. Il est figuré dans Bloch , tab. 162 , et vit dans la mer des Indes. Le Blennie coquillade , Blcnnius gcdcrita , Linn. , a un, appendice cutané et transversal. Il se trouve dans les mers d'Europe , et principalement dans la Méditerranée. II est figuré dans Rondelet, liv. G, chap. 21. Sa couleur est brune, mouchetée en dessus, et d'un vert foncé en dessous. 11 n'atteint jama* un pied de longueur : sa chair est molle et huileuse. Le Blennie sauteur a un appendice cartilagineux et lon- gitudinal ; les nageoires pectorales presque aussi longues que le corps proprement dit ; deux rayons seulement à chacune des nageoires jugulaires. 11 a été découvert par Commerson, dans la mer du Sud. Il préfère les lieux parsemés de rochers. Il est à peine long de quatre pouces. Il semble voler ou sau- ter sur la surface des eaux , tant ses mouvemcns sont rapides. B 1. E 5ot Aussi SCS nageoires peclorales sont-elles très-grandes, pres- que aussi longues que son corps, comme celles des poissons volans. Le Rlennie pinaru, Blennms crislatus^ Linn. , a un appen- 'ie BELETTE, qui n'a point de filament à la mâchoire inférieure; trois rayons à la première nageoire du dos; deux rayons seulement à chacune des nageoires jugulaires. Il a été découvert dans les mers des Indes. Le BLENMETRlDACTyi.E,qui-a un filament au-dessous de l'ex- trémité antérieure de la mâchoire inférieure, et trois rayons à chacune des nageoires jugulaires. C'est le gade trident de quelques auteurs. Il est l)run, avec les lèvres et le bord de la membrane branchiale d'un blanc éclatant. Il se trouve dans les mers d'Angleterre. Enfin , la quatrième division réunit les blennies qui ont une seule nageoire dorsale , point de barbillons ni d'ap- pendices sur la tète. On y compte huit espèces. LcBlennie pholis, qui a les ouvertures des narines tubercu- leuses et frangées , et la ligne latérale courbe. 11 habite l'Océan et la Méditerranée; sacouleurest olivâtre, parsemée détaches blanches et brunes. Il se plaitparnii les varecs , dans la vase, et même dans les trous de rochers; de là le nom de perce- pieire ^ qu'on lui donne dans quelques endroits. Son corps est enduit d'une humeur ou bave très-abondante et très-visqueuse, d'où lui vient le nom de bax'euse^ qu'il porte dans quelques autres. Il se nourrit de petits poissons, de petits crabes et de petits coquillages. Saint- Amand en a trouvé un jeune qui étoit renfermé dans une coquille d huître. 11 a la vie très-dure, cl se défend, en mordant, contre ceux qui veulent le prendre. Sa chair est peu estimée, parce qu'elle est dure et sèche. Aristote l'a connu. Le Bleisnie boscien , qui a la mâchoire inférieure plus r>02 B L E avancée que la supérieure , l'ouverture de l'anus à la moitié du ventre, la nageoire de Tanus réunie à celle de la queue, et composée d'environ dix-huit rayons. Il est figuré pi. i3 du second vol. AeV Histoire naturelle des Poissons ^ par Lacé- pède. Il se trouve sur les côtes de l'Amérique septentrionale où je Tai observé, décrit et dessiné. Il atteint rarement quatre pouces de long : son corps est, en apparence , dénué d'écail- lés : sa couleur est d'un vert foncé , tacheté de brun et fascié de blanc. Le B LENNiE OVOVIVIPARE, Blennius vivipanis, Linn. , qui a leS ouvertures des narines tuberculeuses, mais non frangées, la ligne latérale droite, la nageoire de l'anus réunie à celle de la queue, et composée de plus de soixante rayons. Il habite dans l'Océan atlantique septentrional , et principalement auprès des côtes européennes, où il est connu sous le nom de loie vioipare. Voyez pi. A. i8, où il est figuré. C'est le plus célèbre du genre , non à cause de sa grandeur , qui surpasse rarement deux pieds, non à cause de sa chair, qui est peu agréable au goilt, mais parce qu'il est le premier pois- son vivipare sur lequel on a fait des observations précises. On dit viiûpare, pour se conformer à l'usage ; car aucun poisson ne Test véritablement : les œufs de tous ceux qu'on a appelés vi\>ipares éclosenl dans le ventre de leur mère. ( r. au mot PoissOM ). Aussi Lacépède a-t-il altéré le nom spécifique de celui-ci , en l'appelant oQOiwipare. On le connoît également sous le nom de mustel/e vii'ipare. L'ouverture de la bouche de ce blennie est petite ; ses lèvres sont épaisses, sa mâchoire supérieure plus avancée cl garnie , ainsi que l'inférieure , d'un grand nombre de petites dents. L'orifice de ses narines est placé sur un petit tube non frangé; ses écailles sont petites, ovales , blanches ou jaunâtres, bor- dées de noir; sa gorge, ses nageoires anale et dorsale sont jaunâtres; cette dernière est tachée de noir. Une humeur visqueuse abondante recouvre son corps et le pénètre même entièrement. Il a environ cinq pouces de long. Le mâle de ce poisson doit féconder sa femelle par un ac- couplement réel; mais on n'a pas d'observation qui en in- dique le mode. Toutes cellesqui ont été faites, ne concernent que le développement des œufs et l'accouchement de la fe- melle. C'est au milieu du printemps qu'on commence à voir des œufs dans les ovaires de cette dernière; ils sont alors blanchâtres et extrêmement petits. Au milieu de juin, ils sont devenus rouges et ont acquis une grosseur plus considérable. Dans le mois suivant, ils s'allongent ctprésentent,àun deleurs bouts, deux points noirâtres qui sont les yeux du fœtus. Bien- 15 T. E 5,3 tôt l'œuf se crève, et le fœtus fait sortir successivement toutes les parties (le son corps, qui reste cependant revêtu d'une membrane transparente. Cependant Tovaire s'étend pour se prêter au développe- ment des fœtus; il se remplit d'une liqueur épaisse, blan- châtre, un peu sanguinolente, insipide, et doYil la substance présente des fibres nombreuses, disposées autour du fœtus comme un léger duvet, et propres à les empêcher de se froisser mutuellement. Quelques auteurs ont écrit que ces filets étoient des cordons ombilicaux; mais le simple raisonnement suffi! pour convaincre qu'un embryon qui a été isolé dans un œuf, ne peut pas s'attacher ensuite à sa mère à la manière de ceux nviE ouîîNEL, qui a le corps très-allongé; lesnageoires du dos , de la queue et de l'anus, distinctes 1 une de l'autre ; celle du dos très-longue et très-basse; neuf à dix taches rondes, placées chacune, à demi, sur la base de la nageoire dorsale , et à demi sur le dos de l'animal. On le trouve dans les mers d'Europe , où il est connu sous le nom de papillon de mer. Il est très-remarquable par sa forme comprimée et allongée comme celle de la murène^ et par sa couleur d'un gris jaunâtre en dessus et blanche en dessous. Les nageoires dorsale et caudale sont jaunes; les pectorales et l'anale sont orangées. Sa chair est dure et ne sert guère que pour faire des appâts. Le Blennie pointillé, qui a lesnageoires jugulaires presque aussi longues que les pectorales; une grande quantité de points autour des yeux, sur la nuque et sur les opercules. Il estfiguré dans V Histoire naturelle dès Poissons, par Lacépède, pi. 12, vol. 2. Le Blennie garamit a quelques dents, placées vers le bout du museau, plus crochues et plus longues que les autres. 11 habite la mer Bouge, où il a été observé par Forskaè'l, qui l'a placé parmi les gades , sous le nom de gadus salarias. Le Blennie lumpène, quiadestachestransversales et trois so4 n T. E rayons .^ chaque nngeoirc jugulaire. ()n le trouve dans les mers d ILurope; il se plaît parmi les varees des rivages. Le IÎLE>NiE TORsK, qui a un barbillon à la mâchoire infe'- rieure; les nageoirj's jugulaires charnues et divisées chacune en quatre lobes. H habile les nters 'iNfES BRÉA , Paon , Etoile , Tripteronote , AuDiFREDi. yVHr.FNTÉ, sont des espèces nouvelles de la merde iSice, observées par Risso. (lî.) BLEN^OÏDE. iNom spécifique d un Gade et d'un Mu- RE>^OÙ)E. (B.) BLEPHARE, Blepharis. Genre de plante établi par Jus- sieu , pour séparer des Acantes quelques espèces qui ont un calice double, linlérieur a cpialre divisions, donl deux plus grandes , l'extérieur a quatre folioles ciliées ; trois brac- tées également ciliées; un stigmate entier. Les espèces qui forment ce nouveau genre sont petites, rameuses; leurs feuilles sont verliclllées quatre par quatre, et leurs fleurs solitaires ou terminales. Une de ces espèces, TAcante comestible, se mange en guise d'épinards en Egvple et en Arabie, (b.) BLEREAU. /.Blaireau. (DESM.) BLEUIE, BLERY. iNoms picards de la Foulque, (v.) . BLET. Nom vulgaire de TArrocue de Tartarie, ^l'em- bouchure (hi Rhône. (B.) Bl^ETE, Blituni. (ieure de plantes de la monandrie di- gvnie, et de la famille des chénopodées, donl les caractères sont : un calice persistant , ouvert et divisé en trois par- ties; une étamine plus longue que le calice; un ovaire su- périeur, ovale, pointu, surmonté de deux styles dont les stigmates sont simples; une semence globuleuse, compri- mée, recouverte par le calice qui est devenu succulent et bacciforme. Ce genre renferme trois espèces propres à TEurope et à l'Asie tempérée: leurs feuilles sont alternes, triangulaires, péliolées; leurs lleurs disposées engroupes sessiles, axillaires ou terminaux; leurs fruits semblables à des fraises, mais insipides. Elles sont annuelles. (B.) BLETTE. C'est laBETTERAVEPOIRÉE. (B.) BLÉTIE, Blelia. riante du Pérou, qui forme , dans la gynandrie diandrie, et dans la famille des orchidées, un genre donl les caractères consistent en une corolle renversée, composée de cinq pétales, dont trois extérieurs lancéolés et deux intérieurs ovales, deux fois plus larges; en un nectaire à lèvre inférieure carénée, à trois lobes , dont l'intermédiaire est presque encœur et très grand; à lèvre supérieure oblouguc, B L T So îincaîrc, un peu courbée, canallculée; on un operculecon- cavc, à huit loges , recouvrant l'étamine ; en une étamine Irès- courtc, à huit anthères dont quatre plus pclilcs; en un ovaire inférieur, attaché à la lèvre supérieure du nectaire , à stig- mate concave; en une capsule ohlongue, uniioculaire , tn- valvc, cl contenant un grand nombre de semences. Ce genre renferme huit espèces, dont une est le LlMO- DOUE do Tankervillc , qui se cultive dans nos jardins. Il n'est pas adopté par tous les botanistes, (b.) ELKIJ. Poisson du genre S(^UAI,E. (u.) BLEU D'AZUR ou D OU ITvEMER. V. Lazuliie. (LUC.) BLEU DE COBALT ou de TIIENARD. On connoîi sous ce nom, dans le commerce une couleur bleue, qui riva- lise, par sa solidité et l'éclat de ses nuances, avec celle qui est connue depuis long-Icmps sons le nom dV;M//Yv?/^r. Elle a^ sur cette deiTiière, l'avantage de <;o(^ter beaucoup moins, et elle peut être employée, comme elle, dans la peinture à l'aquarelle et dans la peinture à l'huile; de plus, on l'applique sur la porcelaine. M. Thenard, à qui les arts en sont redevables, l'a obtenue en traitant par la calcination un phosphate de cobalt mêlé d'alnmine. Ce métal fournit encore le snialt et le safre^ qui sont em- ployés <à la coloration du verre en bleu, et à celle de l'em- pois d<' la même couleur. V. Cobalt, (luc.) BLEU DE MONTACNE. V. Cuivre carbonate, (luc.) BLEU DE PRUSSH: NATIF. V. Fer phosphaté, (luc.) BLLU D'INDE. V. Indigo. BLEU DORÉ. Nom spécifique du Harpe, (b.) BLEU D'OUTRE MER. V. Lazulite.(s.) BLEU-MANTEAU. Nom picard du Goéland cendré. BLEU MARTIAL FOSSILE. T. Fer phosphaté, (luc.) liLEUET.. Nom vulgaire de l'AlRELLE. (s.) BLEUET. C'est, en Provence, le nom'du Martin-pê- cheur, (v.) BLEU-VERT. Oiseau que Lalham a classé dans le genre Gui>PiER. V. ce mot.(v.) BLEY. Nom hollandais du Cyprin large, (b.) BLEYBLICKE. C'est encore le Cyprin large, (b.) BLEYE. Nom de la Brème en Saxe, (b.) BLICCA. On donne ce nom, en Suède, à plusieurs Cy- prins, (b.) BLICTA. Le Corégone able porte ce nom en Suède. So6 B L IJ BLIECKE. V. Cyprin large, (b.) BLIGHIE, BUghia. (ienre établi par Koenig, mais qui ne diffère pas de TAkéésie de Tussac. (b.) BLIKEN. Nom que les Irlandais donnent à TEider mâle. (V.) BLIMBING. Synonyme de BiLiMBl. (b.) BLINDS. Le Gade bib porte ce nom en Angleterre, (b.) BL1XE , BUxa. Genre de plante établi par Richard, dans ies Mémoires de Tlnstltut, pour Tannée 1811. Il renferme ^eux espèces : le Blixed'Aubert, qui esttriandreel vient de Madagascar; le Blixe de Roxburg, qui est octandre, etvient de rinde. Ce sont depetites plantes aquatiques , de la dioé- cie et de la famille des Hydrocharidées, dont la fructifica- tion s'opère comme dans les YalisnÈres, dont la dernière faisoit ci -devant partie. Les caractères de ce genre sont : spathe multiflore dans les fleurs mâles, et uniflore dans les fleurs femelles ; corolle à six divisions , dont les trois intérieures plus longues ; trois ou huilétamines dans les mâles; un ovaire inférieur surmonté d'un long style, terminé par trois stigmates dans les femelles. Le fruit n'est pas connu, (b.) BLOC (Faj/ronnm«). Perche couverte de drap, sur la- quelle on met Toiseau de proie. Le mot bloquer a deux accep- tions : la première , lorsque l'oiseau a remis la perdrix et la lient à son avantage ; la seconde , lorsqu'il reste comme sus- pendu dans les airs, sans battre de l'aile, ce qui s'appelle iiussi planer, (s.) BLOCHIEN. Nom spécifique d'un Kurte. (b.) BLONGIOS, Oiseau du genre Héron. V. ce mot. (v.) BLONTAS CHINA. Le Séneçon biflore s'appelle ainsi à Ceylan. (b.) BLUET. V. le genre Tangara. (v.) BLUET. Dans Edwards, c'est la Poule sultane. Voy. PORPHYRION. (\ .) BLUET, BARBEAU, AUBIFOIN, Cyamis, Juss. , Tourn. ; Centaiirea ^ Linn. (^Syngénésie polyganne Jrusfrance.^ Genre de plantes de la famille des Cynarocéphales, qui a beaucoup de rapports avec les Jacées et les Centaurées, et. qui comprend des herbes à feuilles simples et à fleurs com- posées flosculeuses. Chaque fleur a les fleurons de son disque liermaphrodites. Autour d'eux sont placés d'autres fleurons femelles et stériles, plus longs , irréguliers, et se terminant en entonnoir , avec un limbe découpé en plusieurs parties. liC réceptacle de la fleur est garni de soies roidep , et de se- u u V 5^7 menées à aigrettes courtes , légèrement ciliées ; et son calice est formé d'écailles cartilagineuses qui se recouvrent les unes les autres , et qui sont bordées de cils à leur sommet. DecandoUe réunit les genres Leptera^the et Zoegé à celui-ci. Le genre bluel ne comprend qu'un très-petit nombre d'espèces. Une seule est intéressante C'est le Bluet des BLES, Centmirea ryanus , Linn. , qu'on cultive dans les jar- dins ; il y double , et y offre beaucoup de variétés de toutes les couleurs , la jaune exceptée. Tout le monde connoît cette plante; ellevient avec facilité, mais elle souffre difficilement la transplantation. Sa racine périt tous les ans. Sa tige , haute d'un à deux pieds , est anguleuse , creuse , un peu co- tonneuse et branchue ; elle a des feuilles linéaires, longues» blanchâtres , velues et très-entières , à l'exception des infé-^ rieures qui sont dentelées. Les fleurs naissent à l'extrémité des rameaux , et se font remarquer par leurs fleurons sté- riles , fort grands , et disposés en couronne. Elles sont communément bleues ; mais il y a des blnets à fleurs roses , blanches , purpurines , couleur de chair , pana- chées , etc. Cette diversité de couleurs produit un bel effet dans les plates-bandes des parterres , et rend cette plante propre à former des massifs dans les jardins paysagistes. Sa culture n'est pas difficile. On en sème la graine en automne ou au printemps ; quand elle est levée , et lorsque les jeunes plantes commencent à être fortes , on les éclaircit ; elles n'exigent , après, d'autres soins que d'être tenues nettes de mauvaises herbes. Celles qui ont été semées en automne réussissent mieux , et fleurissent plus fortement. Le hluel a eu quelque célébrité dans l'ancienne médecine : on faisolt usage de toutes ses parties , et on leur attribuoil beaucoup de propriétés. Aujourd'hui on ne se sert que du suc de ses fleurs, dans les légères ophthalmies, pour appaiser l'in- flammation des yeux. Ce même suc sert à colorer les crèmes et différentes sucreries. On retire des fleurs du hbiet une belle couleur violette , qui devient rouge avec les acides , et bleue avec l'alun, et qu'on emploie pour peindre en miniature et dans l'écriture. Les bestiaux mangent cette plante, à l'excep- lion des chevaux et des cochons, (d.) BLUET DU CANADx\. Espèce d' Airelle , du fruit de laquelle on fait une grande consommation dans le pays , et même à Londres, (b.) BLUETTE. On a quelquefois donné ce nom à la Pein tade. (s.) BLUMENBACIÎIE, Blumenbachia. (ienre établi par 5o8 BOA Relier , pour placer la Houque d' Alep , qui diffère légère- ment <1es autres. Il n"a pas été adopté, (b.) liLUND-HEADED de Pennant. C'est le Cachalot- TRUMPO. (DESM.) BLUT-HENFFLING. La Linotte dansFrisch. (s.) BOA, Boa. Genre de reptiles de la famille des Serpens , dont le caractère consiste à avoir, dessous le corps et dessous la queue, une suite de plaques ou de bandes transversales. Ce genre a été établi par Linnaeus ; mais il ne renferme pas ici toutes les espèces que lui a rapportées ce célèbre naturaliste. On en a ôté celles qui ont des crochets à venin , pojjr (d'après Latreille) les réunir sous le nom de Scytale. ( r. ce mot et celui d'AcANTiiOPHls. ) Ainsi, il diffère de celui des Crotales, non-seulement par la privation des ar- ticulations mobiles du bout de la queue ou des sonnettes, mais encore par la privation des crochets à venin. Depuis, îjaudin a établi ses genres Eryx , Clothonje, Huruiah, CoRALE et Python , à ses dépens , mais sur des espèces rares et peu communes. Si la nature a refusé aux bous les crochets à venin, cette arme si redoutable , elle leur a donné une puissance telle, qu'ils peuvent vaincre sans elle les animaux propres à leur servir de nourriture, c'est-à-dire, tous , à trois ou quatre près. Ou en cite de plus de trente pieds de long, et de la grosseur d'un honmie, pour qui un bœuf sauvage, quelles que soient sa grandeur et sa force, est une victime facile^ à immoler. D'après l'obser- vation de Blainville, les espèces de ce geiu'e ont les vertèbres biL'u plus nombreuses que celles des autres reptiles; ce qui explique leur force de compression, et la facilité, avec la- quelle ils montent sur les arbres. La taille gigantesque des boas leur a donné une grande célébrité; mais elle lésa rendus en même temps l'objet de la terreur des honnnes, qui leur font en conséquence une guerre perpétuelle. Cette circonstance, jointe <à l'impossibilité où ils sont de vivre i)hisieurs dans le même canton, les a rendus rares, au point qu'aucun naturaliste moderne n'a été à portée de les étudier. Aussi la plus grande confusion règne-t-elle dans la détermination des espèces de ce genre , et par suite, les plus grandes incertitudes dans l'applicaliou -à it'lle ou telle espèce, défaits tenant à leur histoire, rap- portés par les voyageurs. La plus connue de ces espèces est celle du Boa devin , Jion constiirlor^ Linnœus , espèce qui est l'objet d'un culte religieux dans les contrées qu'elle habile. Ce Nqu'on dipà de lui pourra, plus ou moins, s'appliquer aux autres, jus- qu'à ce que àcs observations positives nous instruisent P^ 0 A 5,^ in csl donc, parmi les serpens, ce que sont l'éléphant et le lion parmi les quadrupèdes. Il surpasse les animaux de son ordre par sa grandeur comme le premier, et par sa force comme le second. C'est sans doute à lui qu'il faut rapporter ces serpens gigan- tesques dont parlent tous les voyageurs, serpens qui avalent des hommes plus facilement que les couleuvres de ce p;'ys n'avalent des souris. C'est sans doute à lui qu'il faut encore rapporter ce serpent qui arrêta , sur les côtes d'Afrique , l'armée romaine commandée par Régulus, et contre lequel ce général fut obligé d'organiser une attaque régulière , qui coûta la vie à un grand nombre de soldats. Le boa dcQÛi a été appelé empereur, roi des serpens , mer* de Veau. Sa tête est arrondie à son sommet, et couverJe d'écaillés semblables à celles du dos en forme et en gran- deur ; son front est élevé , divisé par un sillon dans sa lon- gueur ; ses yeux sont très-gros ; son museau est allongé , et au bout est une grande écaille blanchâtre, tachetée de jauiie et échancrée inférieurement pour le passage de la langue. L'ou- verture de la gueule est fort grande ; les dents sont aussi fortes que celles d'un gros chien. Le nombre des plaques du ventre est de deux cent quarante-six; deux l'angées de gTand<;s écailles hexagones les bordent de chaque côté. Celles du dos sont de même forme , mais pjus régulières et très-petites. La queue , qui ne fait guère que le dixième de la longueur Sio BOA totale, est très-dure et très-forte; elle a cinquante-quatre plaques en dessous. Les couleurs du boa sont très-varices et très-agréablement disposées. Sa tête offre une grande tache noire ou rousse , souvent en forme de croix ; on voit sur le dos d'autres taches disposées avec symétrie, dont les unes sont ovales, d'un jaune doré, quelquefois noires ou rouges, bordées de blanc ; et dont les autres sont d'un châtain plus ou moins clair, ou d'un rouge très-vif, avec des points, par intervalles, entourés d'un cercle plus clair et imitant des yeux. Le dessous du corps est d'un cendré jaunâtre , marbré ou tacheté de noir. Ces cou- leurs paroisscnt varier beaucoup ; car on ne les trouve pas les mêmes, ni semblablement disposées dans tous les in- dividus ; mais on ignore si c'est l'effet de lâge ou celui de la réaction des liqueurs dans lesquelles on les apporte, ou de la dessiccation qu'on leur fait subir; car, on le répète, au- cun naturaliste moderne n'a décrit le boa demi sur le vivant. On doute encore si \csboas d'Afrique, d'Asie et d'Amérique, sont les mêmes. Cependant il est plus que probable qu'ils appartiennent à des espèces différentes; même que, dans chacun de ces pays, plusieurs espèces ont été confondues sous le même nom. On ignore d'où vient le boa que Lacé- pède a figuré dans son Hist. nat. des serpens ; mais il est cer- tainement différent de celui figuré pi. 17 du premier volume des Amcni'lés académiques de Linnseus, que ce naturaliste a reçu de Surinam, et qui doit sei'vir de type à cette espèce. Latreille en cite six variétés, qui sont figurées dans Séba, et qu'on peut, qu'on doit même, avec Laurenti, regarder comme des espèces. On a prétendu avoir trouvé aussi des boas en Europe ; ou mieux, on a donné ce nom, qui , dans la langue latine, ap- partenoità tout serpent monstrueux, à plusieurs gros serpens tués dans l'Italie, l'Espagne, et même les parties méridio- nales de la France : mais il est à croire, comme l'observe fort judicieusement Latreille, que ces serpens appartenoient au genre Couleuvre , et étoient la couleuvre esculape ou la verte et jaune ou la quatre raies , qui parviennent souvent à une toise de longueur, et que l'âge ou des circonstances favorables, peuvent avoir amenées à une grandeur démesurée. Le boa deoîn fait sa proie des grands quadrupèdes, comme cerfs, gazelles, taureaux, quelquefois même du tigre et du lion. Cleyrius rapporte avoir ouvert dans les Indes trois de ces serpens, et d'avoir trouvé dans l'un un cerf, dans l'autre un bouc avec ses grandes cornes, et dans le troisième un porc- épie avec ses piquans. Le même décrit le terrible combat d'uo boa contre ua bufjîc. On pouvoit entendre , ^ BOA 5,, *ine portée de canon , le craquement des os de cet animal brisés par les efforts Au boa. «c Comment, en effet, observe Latreille , résister à un animal qui , ayant trente pieds de long, se rouie autour de vous, applique si intimement la surface de son corps contre le vôtre , vous presse avec des muscles si roides sur tant de points, paralyse toutes vos forces en empêchant l'action de vos bras, de vos mains, de vos pieds, et, par conséquent, des armes que la nature ou l'art vous donnent ? comment ne pas être étouffé ,• écrasé , moulu par la puissance de tant de leviers qui agissent à la fois sur toutes les parties de votre corps i' Ajoutez à cela que vous êtes au milieu d'une atmosphère pestilentielle, l'haleine de ce sei'pcnt corrompant, à une grande distance, l'air qui l'environne ; que votre imagination, effrayée à la vue de ce monstre, dont la gueule est béante, qui vous montre ses grandes dents, qui répand sur vous une bave écumante et fétide, vous prive des ressources que la réflexion pourroit vous fournir ; et , comme si ce terrible agresseur n'avoit pas assez de force par lui-même pour vous détruire, il se sert des arbres, des blocs de pierre qui sont à sa portée , comme de point d'appui , pour vous écraser plus facilement entre eux et ses replis. Le boa dei>in se tient ordinairement caché dans de grandes herbes, sous des buissons épais, dans une caverne. Là, il attend patiemment sa proie, sur laquelle il s'élance avec la rapidité d'un trait. La manquc-t-il du premier bond, rien ne peut l'arrêter dans sa poursuite ; il rampe avec la plus grande vitesse, franchit d'un saut un espace considérable, nage comme un poisson , grimpe au sommet des plus grands ar- bres. Ce n'est qu'en faisant de fréqucns et brusques détours, en se cachant derrière des arbres , des buissons , etc. , etc. , qu'on peut lui échapper. Les singes le comptent parmi leurs plus dangereux ennemis. Les hommes mêmes , surtout les ^Nègres , sont très-fréquemment les objets de sa convoitise; il les avale les uns et les autres, tout entiers, et même sou- vent tout en vie. il vit aussi de poissons, et pour cela, il a l'art d'attirer sa proie en dégorgeant dans l'eau une petite partie des alimens à moitié digères qui sont dans son estomac : les poissons accourent pour s'en nourrir , et il les englobe dans son vasle gosier. Les animaux d'un très-gros volume , tels que des buffles ou des cerfs , ne peuvent souvent pas être avalés par le boa deoin^ quelle que soit la dilats:tion dont son gosier est suscep- tible. Dans ce cas, après qu'il les a tués, il répand sur eux une partie de la liqueur fétide qui est dans son estomac ; il le» prcise , il les allonge , les avale insensiblement, et les digère 5xa B O A par parties. Dans celte circonstance, il doit perdre, cl il perd en effel son agilité ; il dort presque conlinuellenit'nt pendant plusieurs jours. Les îSègres, qui, soil en Afrique , soil en Amérique , eu recherchent beaucoup la chair, sai- sissent ce niomenl pour le tuer sans danger. Comme les autres serpens, le boa aoa ilevin, et c'est à La- treille qu'on doit le développement de ses caractères spéci- fiques. 11 est probablement celui qui parvient à la plus énorme grandeur , puisqu'on en trouve dans les collections qui ont plus de trente pieds de long. On croit qu'il vient de la Guyane, et que c'est à lui qu'on doit rapporter tout ce qu'on a dit des serpens monstrueux de ce pays, il n'a pas été figuré. Le lîOA COJOBI, iioaram'/w, a deux cent trois i)laques ab- dominales , soixante -dix -sept caudales; le corps vert ou orangé , avec des taches allongées, blanches ou d'un jaune clair, sur les flancs, il paroît que deux espèces sont confondues sous ce nom : lune vient des Indes, et est figurée dans le se- cond volume de Séba , pi. 8i, fig. i; l'autre du Brésil y et est figurée pi. g6 , fig. 2 du même voluine. Celui que La- cépède a figuré, avoit trois pieds de long, y compris sa queue , qui avoit un peu plus de sept pouces. Le Boa hypnale , qui a cent soixante-dix-iieuf plaques abdominales, et cent vingt caudales; le dessus du corps dnii blanc jaunâtre, varié de petites taches blanchâtres bordées de brun foncé. Il se trouve dans le royaume de Siam. il n'al- tcim que deux à trois pieds de longueur. BOA 5,3 Le Boa cenchris a deux cent soixante-cinq plaques abdo- minales , et cinquante-sept caudales , des taches blanchâtres imitant des yeux. 11 vient de Surinam. Sa longiieur est de vingt pouces. ° Le Boa OHYDRE a cent soixante-dix plaqut;s abdominales et cent quinze caudales. Sa couleur est d'un gris mélaneé. Le Boa ophrias, qui a deux cent cinquante plaques abdo- minales, et soixante-quatre caudales; destachesnoires le loT\-guifo%m^ servi pour former le genre Clo- thome. ^ ^ Le Boa à grosses Paupières entre aujourd'hui dans le genre Acanthophis. (b.) BOA. Un des noms du Litchy. (b.) BOA ouVOA. Eu Malais, c'estlenomgénéral desFRUlTS. BOAAID , BOITA. Nom lapon d'un mammifère quipa- roit être le Putois. La femelle se nomme gaa-fe. (desm.) BOABAB. Synonyme de Baobab, (b.) BOADSCHIE, Boadschia. Nom donné au genre de 5i4 r> O B plantes appelé Peltaire par Linnseus. Aujourd'hui ce genre fait partie des Clypéoles de Lamarck et de Jussieu, (b.) BOAJA-HOETAN. L Igua>e porte ce nom à Malaca. (B.) BOA KELOOR. Nom de pays du Ben. (b.) BOA MASSI. C'est le Jujubier à lignes, (b.) BOAR, En anglais, c'est le verrat. V. Cochon, (desm.) BOARINA , BOAROLA. Aldrovande a fait figurer et a décrit sous ce nom , un oiseau que tous les ornithologistes ont donne , jusqu'à ce jour , pour une fawelte tachef^e , et cela en se copiant les uns les aulres , sans aucune vérification. En effet , s'ils avoient examiné avec attention dans Aldro- vande, la figure et la description de la boarina ^ ils auroient vu que cet oiseau n'est autre que la bergeronnette de prin- temps , dans son premier âge. Boarina ou boarola sont les noms que les Italiens donnent à celte bergeronnette , comme c'elui de bwarina à la lavandière , et de boarula à la ber- geronnette jaune, parce que ces oiseaux ont l'habitude de suivre les troupeaux de bœufs dans les prairies et les pdtu rages , habitude totalement étrangère aux fauvettes. On trou- vera , à l'article de la Fauvette tachetée , les détails qui viennent à l'appui de ce que j ai avancé ci- dessus pour la boarina. (v.) BOARINO DELLA STELLA. Le Roitelet, à Gênes. (s.) BOAROLA. V. Boarina. (s.) BOARULA. C'est la Bergeronnette jaune de Schwenckfeld et de Klein, (s.) BOBA. Arbre des Moluques , dont les parties de la fruc- tification ne sont pas complètement connues. Ses feuilles sont alternes et lancéolées ; ses fruits , des noix oblongues qui con- tiennent une amande d'un mauvais goût. (B.) BOBAK , BOBAC ou BOBUK. Mammifère de l'ordre des rongeurs et du geifre des MâRMOITES. (desm.) BOBAQUE. r. BOBAK. (DESMfF BOBARA. Synonyme de Courge, (b.) BOBART , Bobartîa. Genre de plantes établi par Plucke- net, d'après de fausses observations, sur la MoRÉE spatua- CÉE. (b.) BOBI. Coquille du genre Volute de Linnseus, etdugenre Marginelle de Lamarck. (b.) BOBOS. Nom d'un Boa des Philippines, qui a quelque- fois plus de cinquante pieds de long, et que cinq buffles peuvent ^ peine porter, (b.) £OBR> Nom polonais du Castor, C'est aussi celui que B O G 5i5 les Russes qui demeurent au Kamtschalka donnent aux Loutres, (desm.) BOBU. Adiante de Ceylan: arbre dont les feuilles sont employées dans la teinture, (b.) BOBUK. r. BOBAK. (DESM.) BOCA. Nom qu'Aristote donne au Spare bogue, (b.) BOCAMELE. Espèce de belette qui paroît particulière à l'île de Sardaignc, et qui est Tanimal décrit par Aristote sous le nom d'IcTis. (s.) BOCCA IN CAPO. C'est, en Italie , I'Uranoscopi: RAT. (B.) BOCCA D'INFERNO. Météore qui paroît souvent aux environs de Bologne en Italie , et sur lequel le peuple fait les mêmes contes qui se débitent dans nos campagnes au su- jet des feux-fu/lels. (s.) BOCCAS. Poisson du genre Scombre. (b.) BOCCONE , Boccunia. Petit arbrisseau des Antilies , qui seul forme un genre dans la dodécandrie monogynie , et dans la famille des papavéracées. Ses caractères sont : calice de deux pièces , concaves et caduques ; douze à seize étamines dont les filamens sont courts ; ovaire supérieur pédicule , surmonté d'un style épais et presque bifide , ayant deux stig- mates ouverts ou rédéchis; capsule siliqiieuse, elliptique, comprimée, bivalve et monosperme, et s'ouvrant par la base. Les feuilles de cet arbuste sont alternes, oblongues, presque pinnées, à découpures dentelées. Les fleurs sont petites , ver- dâtres , disposées en panicule pyramidale , au sommet des rameaux. Toutes les parties du hoccone rendent , lorsqu'on les blesse, une liqueur jaune semblable à celle de la Chélidoine , plante avec laquelle il a de grands rapports ; Nicolson dit qu'on s'en sert pour teindre en jaune. Deux autres espèces ont été , de- puis peu, ajoutées à ce genre, (b.) BOCHIR. Serpent tiguré par Séba comme originaire d'Egypte, et qui paroît être une' Couleuvre, (b.) liOCHTAY. Espèce d'EuPATOiRE de Saint-Domingue. (b.) BOCK. En allemand , c'est le Bouc, (desm.) BOCKSHOORN. C'est la Bignoke spathacée. (b.) BOCO. Nom d'un grand arbre de la; Guyane, dont on ne connoît pas les parties de la fructification. Ses feuilles sont alternes et stipulées à leur base. Son bois est dur , et d'un vert mêlé de brun, (b.) BOCULA CERVINA. Plusieurs auteurs latins donnent ce nom au Bubale , espèce d' Antilope, (desjw.) 5i6 B O D BODBAERT. Nom spécifique d'un poisson du genre GoBiE , qui vit dans la mer des Indes. Foyez au mot Gobie. (B.) BODEREAU. Nom que les pêcheurs donnent, dansquelr qucs cantons, aux jeunes \ 1V£S. Voyez ce mot, (b.) BODIAN, Bodlanus. Genre de poissons établi par Èloch , dans la division des Tuoraciques , pour placer quelques espèces du genre des Spares et de celui des Perches de Linnœus , qui ont des caractères communs suffisamment importans pour en être sépares. Lacépède , en l'adoptant, lui a donné pour caractères : un ou plusieurs aiguillons , et point de dentelures aux opercules des ouïes ; un seul ou point de barbillon aux mâchoires ; une seule nageoire dorsale. Cuvier ne laisse dans ce genre que les espèces dont le préopercule n'est point denté, et dont l'opercule a des pi- quans. Il forme, avec les autres, les genres Serran, Stel- i^iFÈRE et Plectropome. V. Holoc.entre. Les bodians de la première division ont la nageoire caudale fourchue ou en croissant. Ils sont au nombre de quatorze. Voici leurs noms et leurs caractères : Le BoDiAN* ŒILLÈRE, Bodianus palpebratus ^ qui a deux rayons aiguillonnés et vingt articulés à la nageoire du dos ; seize rayons à celle de l'anus ; une sorte de valvule au-dessus de chaque œil. H se trouve dans les mers de la zone torride. Jl est remarquable par la pièce membraneuse, ovale et mo- bile qu'il a au-dessus de chaque œil , et qui sert à le couvrir à sa volonté , pour le défendre , soit des corps étrangers, soit de la trop vive lumière. Le BoDiAN LOUTi a rteuf rayons aiguillonnés et quinze articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à Tanale; des dents fortes, coniques et séparées ; un grand nombre d'autres dents très-déliées, très-serrées et flexibles ; trois aiguillons sur la dernière pièce de chaque opercule-, la couleur générale d'un rouge foncé, avec de petites taches violettes. H se trouve dans la mer Rouge , où il a été observé par Forskaël, et où il atteint cinq à six pieds de long. Le BoDiAN JAGDAR, qui a onze rayons aiguillonnés et dix- sept rayons articulés à la nageoire dorsale; deux rayons ai- guillonnés et dix rayons articulés à la nageoire de l'anus ; cinq aiguillons à la pièce antérieure de chaque opercule ; tout le corps d'un rouge vif, excepté la partie antérieure de la nageoire du dos qui est jaune. Il se trouve dans les mers du Brésil, et est figuré dans Bloch, pi. 225, sous le nom de. bodiaHu$ peiUacaiUlius. Il est aussi figuré , page i5o du troi- B O D 5r7 siènM^ vol. âe VWsfor're naturelle des Poissons , faisant suite au Buffon , édition de Deterville. Le BoDiAN MACROLÉPinoTE a quatorze rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à la dorsale ; deux rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à l'anale ; un ou deux aiguillons à la pièce postérieure de chaque opercule ; les écailles grandes , striées en rayons , dentelées et bordées de gris. On croit qu'il vit dans la mer des Indes. Il est figuré dans Bloch , tab. 23o. Le BoDiAN ARGE^iTÉ a neuf rayons aiguillonnés , et quinze articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la nageoire de l'anus ; la tête allongée et «comprimée ; de petites dents à chaque mâchoire; la mâchoire inférieure plus allongée : un ou deux aiguillons aplatis à la pièce postérieure de chaque opercule; les écailles petites , molles et argentées. Il est figuré dans Bloch, pi. aSi , n.» 2, et se trouve , dît-on , dans la Méditerranée. Le BoDiAN Bloch a douze rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire du dos; chaque mâchoire gar- nie de plusieurs rangs de dents; les antérieures plus grandes ; un aiguillon à la dernière pièce de chaque opercule ; les na- geoires pointues ; les écailles très-douces au toucher , dorées et bordées de rouge , celles du dos poui-pres et bordées de bleu. Il vi^dans la mer du Brésil, et est figuré , pi, A. 18. Sa chair est très-bonne à manger. Le BoDiAN AYA a neuf rayons aiguillonnes et dix-huit ar- ticulés à la nageoire du dos; un rayon aiguillonné et huit rayons articulés à celle de l'anus ; la caudale en croissant ; chaque opercule terminé par un aiguillon long et aplati ; la couleur générale rouge ; le dos couleur de sang; le ventre argenté. Il est figuré dans Bloch, pi. 227. Il se trouve dans les lacs du Brésil , où il parvient à la longueur de trois pieds. Il y est si abondant qu'on l'exporte salé ou séché au soleil. Le BoDIA^^ tacheté a sept rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la dorsale ; deux rayons aiguillonnés et huit articulés à l'anale ; la caudale en croissant ; la tête courte et grosse; trois aiguillons grands, et recourbés vers le museau, à la seconde pièce de chaque opercule ; deux aiguil- lons aplatis à la troisième; la couleur générale jaune, par- semée de taches bleues. 11 est figuré dans Bloch , pi. 228 , et vit dans les eaux du Japon. Le BoDiAN YiVAiSET a onze rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la nageoire du dos, quatre rayons aiguil- lonnés et huit rayons articulés à la nageoire de l'anus ; la caudale en croissant; l'œil gros; les lèvres épaisses ; deux ai- guillons aplatis et larges à la dernière pièce de chaque opcr- 5i8 B O T) cule ; la couleur générale jaune ; le dos violet. Il habite les eaux (le la Martinique, où il a été observé et dessiné par ]^lumier. Le BoDiAN FISCHER a neuf rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguil- lonnés et six rayons articulés à celle de l'anus ; quatre à six es sont courtes et épaisses , et ses mamelles ne sont pas rangées , comme dans les autres animaux ,sur deux files longitudinales et paral- lèles; mais elles sont placées sur une seule ligne transversale. L'épaisseur du corps, la grosseur des membres, la saillie des muscles, tout annonce dans le buffle la force et la vi- gueur ; tandis que la grosseur de la tête , le front convexe et de petits yeux enfoncés dans des orbites rondes, signes ordi- naires de la grossière stupidité , lui donnent une physionomie dure et ignoble , que rend encore plus sombre le bouquet de poils frisés qu'il porte sur le front. Les buffles sont ordinairement , en entier, d'une couleur noirâtre, à l'exception du toupet et de la toulTe de poils qui est à l'extrémité de la queue, lesquels sont d'un blanc jaunâtre. Ces animaux n'éloient pas connus des anciens 5^1 B O E Grcrs et des Romains. Natifs des pays les plus chauds de rAfiiqno et des Indes, ils ne furent transportés cl natura- lisais en Italie que vers le septième siècle. Le buflle est d'un naturel plus dur et moins trailable que le bœuf; il obéit pins difficilement; il est plus violent ; il a des fantaisies plus brusques et plus fréquentes ; toutes ses ha- bitudes sont grossières et brutes : il est , après le rot bon , le plus sale des animaux domestiques , par la difficulté qu il met à se laisser nettoyer et panser; sa fii;ure est grosse et re- poussante; son regard stupidement farouche; il avance igno- blement son cou et porte mal sa tête , presque toujours penchée vers la terre ; sa voix est un mugissement épou- vantable , d'un ton beaucoup plus fort et plus grave que ce- lui du imireau. Sa chair noire et dure est non-seulement désagréable au goût , mais répugnante par son odeur de musc. Le lait de la femelle buflle n'est pas si bon que celui de la vache; mais elle en fournit en bien plus grande quantité ; il a un petit goût musqué auquel on saccoutume bientôt. Le petit buflle a une manière de téler qui diffère de celle des veaux ; au lieu de se mettre h c('>lé de la mère, il se place par derrière entre ses jambes, quelle a soin d'écarter ; Il ne donne point de coups de tète comme le veau ; mais il la lève et la baisse continuellement avec la régularité d un ba- lancier , pendant tout le temps qu'il est occupé à téler. La chair des jeunes but^les encore nourris de lait, n'est guère meilleure que celle des vieux : le cuir seul vaut mieux que le reste de la bête , dont il n'y a que la langue qui soit Lonue h manger; ee cuir est solide, léger et presque im- pénétrable. Comme ces animaux sont, en général, plus grands et plus forts que les bœufs, on s'en sert utilement au labourage ; on leur fait traîner et non pas porter les far- deaux ; en les dirige et on les contient au moyen d'un an- neau qu'on leur passe dans le nez. Deux buflles attelés , ou plutôt enchaînés à un chariot, tirent aulact que quatre forts chevaux ; comme leur cou et leur tête se portent naturelle- ment en bas, ils emploient en tirant tout le poids de leuf corps ; ils sont moins difficiles sur le choix et la qualité de la nourriture que les bœufs; ils résistent davantage à la fatigue, et ils sont itioins sujets aux maladies, par cela même qu'ils sont plus robustes. Le buflle et le bœuf, quoique assez ressemblans entre eux^ quoique domestiques, souvent souslemême toit et nourris dans les mêmes pâturages, quoiqu'.à portée de se joindre, et même excités par leurs conducteurs, ont toujours refusé de s^unir^ B O E k.î; ils ne produisent ni ne s'accouplent ensemb'e; leur nature est plus éloignée que celle de Varie ne l'est du cheml ; elle pa- roît mt^aie antipathique , car on assure que les vaclies ne veulent pas nourrir les petits buflles, et que les mères hufTlcs refusent de se laisser téter par des veaux : la femelle ne fail qu'un petit, et le porte plus de dix mois, ce qui prouve en- core la différence de cette espèce à celle de la vache ^ qui ne porte que neuf mois. Les buffles sont très-nombreux dans tous les climats chauds, surtout dans les contrées marécageuses et voisines des (!(;;> ves : l'eau ou rhuniidité du terrain paroissent leur être plus nécessaires que la chaleur du climat. (Jeux d'Italie ont 1« poil plus long que ceux d'Egypte, et ceux-ci plus que ceux des Indes ; leur fourrure n.'est jamais fournie , parce qu'il» sont originaires des pays chauds, et qu'en général les gros animaux de ce climat n'ont que très-peu de poil. Il y a une grande quantité de buffles sauvages dans les coit^ trées de l'Afrique et des Indes qui sont arrosées de rivières, et où il se trouve de grandes prairies: ces Imffles sauvages, qui forment une race distincte que l'on nomme arni (ùos ami) Shaw , et dont la taille est gigantesque et les cornes en croissant, démesurément longues, vont en troupeaux, et font de grands dégâts dans les terres cultivées; ils sontineni^ très-dangereux pour les hommes , et on ne les chasse qu'avec grande précaution; cependant ils craignent beaucoup l'aspect du feu; la couleur rouge leur déplaît et les met en furenr. Au Mogol , on fait combattre les buflles contre les lions e^ les tigres ; ils ne se servent pas de leurs cornes de la même manière que nos bœufs ; ils s'avancent , la tête la première , contre leur ennemi, et le foulent aux pieds ; puis ils plient les genoux et s'efforcent de placer leurs cornes dételle sorte qu'ils parviennent à le percer. Dans les îles de la mer des Indes , l'on trouve un grr.nd nombre de buflles qui vivent dans un état à demi-sauvage , quoiqu'ils y soient la propriété des habitans ; ils sont farouches et méchans. Leurs cornes s'allongent extraordinairement ; on en voit de plus de cinq pieds de long. Les Marais Pontius et les Maremmes de Sienne sont, en Italie , les endroits les plus favorables aux buflles ; aussi en élève-t-on beaucoup dans ces deux cantons. Quoique le buffle y naisse et y soit élevé en troupeau , il y conserve cepen- dant sa férocité naturelle ; en sorte qu'on ne peut s'en servir à rien, tant qu'il n'est pas dompté. On commence à marquer, à l'âge de (juatre ans , ces animaux avec un fer chaud , afin de pouvoir distinguer les buIÏJes d'un troupeau de ceux d'un 526 B O E autre. La mafque esl suivie de la castration , qui se fait à l'âge dequatreans; peude temps après leur caslralion on leur passe un anneau de fer dans les narines. On les conduit avec une corde , que l'on attache à cet anneau , qui tombe de lui-même par la suite , au moyen de Teffort continuel des conducteurs , en tirant la corde ; mais alors lanneau est inutile , car les animaux , déjà vieux, ne se refusent plus à leur devoir. Le buffle paroît encore plus propre que le taureau à ces chasses, dont on fait des divertisseniens publics , surtout en Espagne. Aussi les grands seigneurs d'Italie , qui tiennent des buffles dans leurs terres, n'y emploient que ces animaux. La férocité du buffle augmente lorsqu'elle est excitée , et rend cette joule aussi animée qu'elle est périlleuse. En effet , cet animal poursuit Thonmie avec acharnement jusque dans les maisons, dont il njonte les escaliers avec une facilité particu- lière ; il se présente aux fenêtres , d'où il saute dans l'arène , franchissant même les murs , lorsque les cris redoublés du peuple sont parvenus à le rendre furieux. Les buffles ont une mémoire qui surpasse celle de beaucoup d'autres animaux. Rien n'est si commun que de les voir re- tourner seuls et d'eux - mêmes à leurs troupeaux , quoique à* une distance de quarante à cinquante milles, comme de Rome aux Marais Pontins. Les gardiens des jeunes buffles leur donnent à chacun un nom ; et pour leur apprendre à con- noître ce nom, ils le répètent souvent d'une manière qui lient du chant , en les caressant en même temps sous le mentoy- Ces jeunes buffles s'instruisent ainsi en peu de temps, et n'oublient jamais ce nom, auquel ils répondent exactement en s'arrêtant , quoiqu'ils se trouvent mêlés parmi un troupeau de deux ou trois mille buffles. L'habitude du buffle d'entendre ce nom cadencé, est telle, que, sans cette espèce de chant, il ne se laisse point approcher étant grand, siwfout la femelle pour se laisser traire ; et sa férocité naturelle ne lui permettant pas de se prêter à cette extraction artificielle de son lait , le gardien qui veut traire la bufllessc, est obligé de tenir son petit auprès d'elle , ou , s'il est mort , de la tromper en couvrant de sa peau un autre petit buffle quelconque. On a l'usage dans quelques parties de l'Orient , lorsque Ton trait la femelle du buffle , de lui fourrer l'avant-bras dans la vulve , parce que l'expérience a appris que cela lui faisoit donnerplusdelait. Le beurre que fournit ce lait est très-bon, mais il est toujours blanc- Ce qu'on appelle communément œufs de buffles , sont des espèces de petits fromages , auxquels on donne la forme d'œufs, qui sont d'un manger très-délicat. Il y a une autre espèce de fromage que les Italiens nomment promfum , qui B O E 5.7 est aussi fait de lait de Luffle ; il est d'une qualité inférieure au premier ; le même peuple en fait grand usage , et les gar- diens des bufdes ne vivent presque qu'avec le laitage de ces animaux. Le buffle est très-ardent en amour ; il combat avec fureur pour la femelle , el quand la victoire la lui a assurée , il chercbe à en jouir à Técarl. La femelle ne met bas qu'au printemps , et une seule fois Tannée ; elle produit deux an- nées de suite , et se repose la troisième , pendant laquelle elle demeure stérile , quoiqu'elle re«joive le mâle. Sa f(MOn- djté commence à l'âge de quatre ans , et finit à douze. Quand elle entre en chaleur , elle appelle le mâle par un mugisse- ment particulier, et le reçoit étant arrêtée, au lieu que la vache le reçoit quelquefois en marchant. Le terme de la vie du buflle est à peu près le même que celui de la vie du bœuf, cest-à-dire , à dix-huit ans , quoi- qu'il y en ait qui vivent jusqu'à vingt-cinq ans ; les dents lui tombent assez communément quelque temps avant de mou- rir. En Italie , il est rare qu'on leur laisse terminer leur car- rière ; après l'âge de douze ans , on est dans l'usage de les engraisser , et de les vendre ensuite aux juifs de liome : quel- ques habitans de la campagne , forcés par la misère , s'en nourrissent aussi. Les cornes du buffle sont recherchées et fort estimées ; la peau sert à faire des liens pour les charrues , des cribles et des couvertures de coffres et de malles . des se- melles de souliers , qui durent deux ou trois fois plus que celles des meilleurs cuirs de bœuf 11 arrivoit annuellement à Mar- seille cinq à six mille cuirs de buffle salés du Levant , et on les tannoit à Grasse. Les langues de buffle fumées et préparées dans laRoniélie , faisoient aussi un petit article du commerce de Marseille ; il s'en exportoit beaucoup plus en Italie. Quoique le buffle souffre de l'excès de la chaleur, pendant laquelle on le voit chercher l'ombre et l'eau , il est encore plus sensible au froid. Il ne pourroit supporter les hivers de nos contrées septentrionales ; et quoique la propagation de cette espèce fût très-profitable à l'agriculture et à l'économie domestique dansles cantonsmarécageux, nouspensons qu'elle y dégénéreroit bientôt , faute d'une chaleur assez soutenue. Deuxième espèce. — Le Buffle du Cap , Bos cafer^ Spar- mann, Schreber, Saeugth, pi. 3oi. Dans les terres des environs du Cap de Bonne-Espérance et dans la Cafrerie, il existe une espèce de buffles dont le corps est plus gros, plus massif que celui du buffle' ordinaire. Les jambes sont plus courtes et plus épaisses ; le fanon est plus apparent : les cornes sont fort singulières, tanl dans leurs formes qu'i saa B O E dans leur position ; leurs liases sont larges de treize pOuccs / et ne sont qu à un pouce 1 une de 1 autre ; elles forment ainsi à Tintervalle qui les sépare, un espace triangulaire, étroit, dégarni de poil, et dont la partie la plus large est en bas. En les mesurant dans cette cannelure, elles s'élèvent 4ans une forme sphérique , à la hauteur de trois pouces tout au plus. Elles s étendent aussi latéralement sur une grande pariie de la tête ; c'est-à-dire, depuis la nuque jusqu'à trois pouces et demi de distance des yeux ; de là , se recourbant en bas des deux côtés du cou , et devenant par degrés plus cylindriques, chacunes délies forme un arc , dont la partie convexe est vers la terre , et la partie concave en dessus. La distance d'une pointe des cornes à l'autre est ordinaire- ment de plus de cinq pieds. Elles sont noires et très-ra- boteuses à leur base. Ces biiflles du Cap de Bonne-Espérance sont très-nom- breux dans la partie tnéridionale de l'Afrique; ils s étendent jusqu'en Guinée. Ces animaux se tiennent ordinairement dans les forêts; on les rencontre quelquefois en grandes troupes, elle chasseur qui vent les attaquer, doit agir de beaucoup de précautions ; souvent il en est poursuivi. Le moyen le plus sûr de leur échapper, c'est de monter quel- que colline; alors le buffle, retardé par le poids de sa masse, n'est plus en état de courir aussi vite que le cheval ; mais aussi, en descendant, il court beaucoup plus vile que lui. Malheur au voyageur qui le rencontre dans les sentiers étroits qu'il s'est lui-même frayés et hattus, et que, par cette raison, l'on appelle chemin de buffle. Il le renverse, le foule sous ses pieds , le froisse de ses genoux , le déchire de ses cornes et de ses dents, et le dépouille de sa peau, à force de le lécher. Le cuir des animaux de cette espèce est à très-peu près aussi fort et aussi épais que celui du»rhino- çéros. Les colons du Cap de Bonne-Espérance, le préfèrent à tout autre pour faire des traits et des harnois. Un attribut fort extraordinaire qui lui est particulier, c est que ses dents sont si peu solidement implantées dans leurs alvéoles, que, pendant toute la durée de la vie de l'animal, elles branlent çt se froissent avec bruit, (desm.) Trulsiètne espèce. — Le BuFFLE À QUEUE DE CREVAT ou Y.\€, Bas grn/miens , Schreber, Saeuth, pi. 299. — Turner, Voyage au Thibet , Allas , pi. Vache de Tartarie , vache grognante , etc. lj>uoique , de temps immémorial , cette espèce de quadru- pède soit soumise à la domesticité, et élevée en troupeaux considérables dans quelques contrées de l'Asie, elle e«t a . B O E . 5=9 peine connue en Europe. J. G. Gmelln est le premier na- turaliste qui ait décrit la femelle dans les Nouoeaux Commen- laires de l'Académie de Pélersbuurg ; mais la description qu'il en a donnée est tellement incomplète , que Buffon a cm qu'elle appartenoit à une espèce bien connue , et qu'il a pris \^ vache de Tarlarie ou vache grognante de Gmelin, pour la femelle de son hison , qui ne paroît pas différer spécifique- ment de l'aurochs. Pallas eut depuis occasion d'observer plusieurs yaks nourris à Irkoutzh, et il les désigna sous la dénomination composée , mais assez juste, de buffle à queue de cheval. M. Samuel Turner ( Ambassade au 1 hihet et au Boulan ) les nomme bœufs du Thibet à queue touffue^ Dans la langue du Thibet, les màlcs s'appellent jo/c , et les femelles dhé; chez les Indous,. ils sont désignés par le mot souragoï ; chez les Calmouques, par celui de sarlouck; et chez les Chi- nois , par l'expression si-nijou ., c'est-à-dire, bœuf qui se lave. Il est de la taille du taureau commun ; sa tête est courte , son mufle arqué, son front proéminent, et couvert d'une touffe de poil grossier et crépu ; ses narines sont obliques et presque transversales , ses lèvres épaisses et pendantes , ses yeux très-gros, ses oreilles peu longues et dirigées ho- rizontalement en arrière, ses cornes rondes, bien unies , se terminant en pointe fort aiguë, et manquant dans quel- ques individus. Kntre les épaules s'élève une bosse fjui ne paroît considérable que parce qu'elle est recouverte d'un poil plus long et plus épais que celui du dos. Le cou est court, et il décrit en dessus une ligne presque aussi courbe it son mufle à terre » « et, avec ses courtes cornes, il se débarrassoit facilement « de tous ses adversaires , ahattant d'un coup de pied ceux « qui l'attaquoient par derrière. Il étoit majestueux, mais « point féroce. On l'avoit pris très-jeune dans la Pologne, « et il ctoit tout-à-fait apprivoisé. » ( Voy. en Hongrie , etc. traduct. franc., tom. i, pag. 22.) En Ecosse, il subsiste encore dafts les parcs de plusieurs seigneurs , une race de bœufs blancs , avec les oreilles et le museau noirs ; leur grandeur est celle d'un bœuf com- mun , de mov'tnne taille ; mais ils ont les jambes plus longues et les cornes plus belles ; les mâles pèsent environ cinq cent trente livres, et les femelles près de quatre cents. On a regardé ces animaux comme des bisons d' Amérique qui auroientperdu, par la durée de leur domesticité, les lon^s poils qu'ils portoient autrefois, et qui, par-là, seroient deve- nus différens de tous les bisons connus. ' Ils sont excessivement farouches, et même féroces. On est obligé de les tuer à coups de fusil; ils s'accouplent entre eux , etc. M. Cuvier ( Ménagerie du Muséum) ne voit dans ces bœufs d'Ecosse , qui sont sans bosses , qu'une simple variété de V aurochs. On est fort peu instruit des habitudes naturelles des aurochs; aucun auteur , que je sache , n'en a parlé , et Ton est réduit à juger de leurs mœurs par celles des bisons d'Amérique , qui ont été mieux observées. Le long poil de l'aurochs n'est propre à rien , au lieu que le poil ou la laine du bison s'emploie utilement à différens usages. Du temps de \égèce, qui vivoit sons l'empereur Valentinien , les PiO- niains se servoient d'une sorte de trompette qu'ils faisoient avec la corne de l'urus ou atirochs. Cette coi ne , garnie d'ar- gent à son embouchure, donnoif, dit cet auteur, un son aussi distinct et aussi éclatant que celui de toute autre trom- pette. L'animal que Buffon regarde comme étant le bison de ^an(■i^n continent, ne semble être que l'aurochs dans un âge avancé , et lorsque la saillie du garrot devenant plus considé B O E 535 raLle, a quelque ressemblance avec la loupe graisseuse qu'on observe constamment sur le garrot du bison d'Amérique. L'aurochs a été regardé pendant long -temps comme la souche de nos bœufs domestiques ; mais il en diffère émi- n^nmenl, non-seulement par des caractères extérieurs, mais encore par des caractères anatomiques, tirés de la forme du front et du nombre des côtes, (s. et desm.) Sixième Espèce. — Le Bœuf DOMESTIQUE, Bos taunis domes- ûcus , Linn. ; Buff. , tom. 4-, pi- i4- Celte espèce a été long- temps regardée comme ayant pour souche ou race primitive , ï aurochs , qui, ainsi que Ta prouvé M. Cuvier , appartient à une espèce bien distincte. Le bœuf diffère principalement de Vaurochs , par son front plat , plus long que large , au lieu d'être plus large que long ; par la crête transversale du crâne, qui est placée en arrière des cornes ,. tandis qu elle les joint dans le bœuf; par le nombre de côtes, dont le bœuf n'a que treize paires , tandis que Taurochs en présente quatorze ; enfm par la taille , beaucoup plus considérable dans ce dernier. Ces caractères , purement anatomiques , sont les seuls qu'on puisse faire valoir pour séparer ces animaux ; car le bœuf, dans l'état de domesticité , n'a point de caractères constans. Ses formes varient tellement, que différentes races de l'Inde ont tout au plus deux cents livres en poids , tandis que d'autres de nos contrées pèsent constamment entre mille et douze cents livres. Les cornes, courbées et dirigées de diverses manières, sont tantôt très-longues et très-fortes, et d'autres fois comme rudimentaires ; les axes osseux qui doivent les supporter, subissent les mêmes variations : dans quelques bœufs, ce sont de grands prolongemens de l'os fron- tal ; dans d'autres, ce sont de simples tubercules. Quelque- fois même, les cornes ne tiennent qu'à la peau et sont mobiles avec elle. La couleur ne peut non plus fournir un caractère susceptible d'être recueilli : les bœufs , sous ce point de vue , varientcomme tous les animaux domestiques. Enfm, parmi les bœufs, on en distingue quelques races qui ont des loupes grals- .seuses au garrot, tantôt deux, tantôt une seule, tomme le bison d'Amérique , lorsque le plus grand nombe en est dépouurvu. Ce que nous appelons museau dans la plupart des autres . mammifères, se nomme mufle dans les bœufs ; il est large et épais ; leurs mâchoires ont chacune douze dents molaires , six de chaque côté ; il n'y a point de dents canines , et la mâ- choire Inférieure seulement a huit dents Incisives , dont celles du milieu , plus grandes que les autres , sont minces et tran- chantes. De grosses éminences couvrent les yeux; les oreilles sont basses cl dans une dircclinn liorlzonlale ; le front , vasle 53G B O E et plat, est garni d'un poil crépu, et porte un épi à son mi- lieu. Le rou es\ gros et court, he fanon pend sous le cou et descend jusqu'aux genoux, entre les jambes de devant. Le corps est massif, et les jambes sont courtes, si on les compare à la grosseur du corps; chacune a deux ergots, et les pieppe , et qui pousse le cône corné de trois ans , un peu plus avant. Le premier bourrelet formé , les lames intérieu- res suivent dannée en année , et poussent toujours la corne triennale encore plus en avant. Les bœufs aiment à frotter leurs cornes sur les corps durs, et c'est sans doute en se frottant ainsi qu'ils font tomber la petite lame de corne qui se détache à l'âge de trois ans. Il se trouve des bœufs dont les cornes adhèrent seulement à la peau. Aristote (H/si. animal.., lib. 3, cap. g) assure qu'il existe en Phrygie et ailleurs des bœufs qui remuent les cornes comme leurs oreilles. jf\Elien (lib. 2, cap. 20 ) dit la même chose des bœufs érylhréens. L'on voit encore dans l'Inde de5 bœufs qui ont des cornes foibles , ou même pendantes, et ne tenant qu'au cuir; cle sorte qu'elles B O E 539 tombent au bout de quelque temps, soit naturellement , soit par art, pour ne plus repousser. M. d'Azara(H/V. nat. des Quadrupèdes du Faragiiay) a observé au Paraguay quelques taureaux à cornes pelites, attachées uniquement à la peau, et tombantes, en sorte qu elles remuent lorsque Tanimal mar- che, comme si elles avoient été arrachées; elles croissent quelquefois et se fixent , avec les années , par leur racine , jusqu'à acquérir assez de force pour faire entrer leur pointe, tournée en dedans, comme les cornes de certains béliers^ dans les mâchoires du taureau. Les cornes des bœufs sont pour ces animaux des armes puis- santes et redoutables; lorsqu'ils veulent en faire usage, ils baissent la tête , présentent à leurs adversaires la pointe de leurs cornes, le déchirent, et, s'il n'est pas de trop grande taille , le lancent en l'air après l'avoir percé. Les bœufs don- nent aussi de violens coups de pied. Ces animaux ont une grande force dans la tête et dans les épaules; ils sont coura- geux, et leur colère est furieuse. Parmi les taureaux domes- tiques , il en est quelques-uns qui ne laissent pas d'être à craindre. Si un loup vient à rôder autour d'un troupeau de 3;«r/?f5 paissant dans quelque lieu écarté, elles forment une enceinte , au-dedans de laquelle se tiennent les veaux et les jeunes. dont la tête n'est point encore armée; l'animal féroce n'ose approcher de ce rempart hérissé de cornes , et s'il ne s'éloigne pas , on voit souvent un taureau sortir des rangs, lui donner la chasse, et le poursuivre long-temps. Quoique mas- sifs , les bœufs courent assez vite ; ils nagent aussi, mais moins bien que les bulles. Leur naturel grossier ne les empêche pas d'être susceptibles d'une sorte d'attachement ; ils reconnois- sent très-bien l'habitation où on les nourrit, et les personnes qui en prennent soin. Ces animaux sont fort sujets à se lécher; ils enlèvent leur poil avec la langue , et l'avalent en grande quantité. Ce poil forme dans leur panse ou premier estomac, des pelotes rondes , que l'on a appelées égagropiles; elles se revêtent avec le temps d'une croiite brune assez solide , qui n'est ce- pendant qu'un mucilage épaissi, mais qui, par le frottement et la coction, devient dur el luisant. Comme l'on croit que ces égagropiles empêchent les bœufs d'engraisser, on laisse aux en- droits de leur corps où ils peuvent atteindre , la fiente qui s'y aitache quand ils sont couchés. Mais ce remède est assu- rément plus nuisible que le mal. Cette couche de fiente des- séchée arrêtant la transpiration , peut devenir très-préjudi- ciable aux animaux , et le vrai moyen de les empêcher de se lécher, est de les entretenir irès-proprcs, parce qu'alors Us n'éprouvent plus de démangeaisons. 5^0 B O E Les variétés ou les races de l'espèce du bœuf sont nom- breuses; on peut les partager en deux sections principales : i.° Les unes n'ont point de bosses sur le garrot, ce sont principalement nos races européennes. Nous nous réservons d'en détailler les cariicières en traitant du Ac««/sous le rapport de l'économie rurale ; 2." Les autres sont généralement petites , et portent une ou deux loupes gmisseuses sur le garrot. Elles sont toutes de rinde ou de l'Afrique méridionale, cl sont connues sous le nom de Zébu (^Bos tatirus indïcus), Linn. On ne sauroit donner de ces zébus une idée plus juste , qu'en disant que ce sont de vrais bœufs en miniature. Cepen- dant tous les animaux de celle race n'ont pas la même stature ; il y en a d'aussi grands que des bœufs , ce sont les plus rares ; et entre cette grande variété et la plus petite , qui est la plus nombreuse , il existe encore une troisième race intermédiaire : ces trois variétés semblent appartenir à des contrées différentes. Elles portent toules trois , sur les épaules , une bosse ou 'loupe entièrement cliarnue , qui est du double plus grosse sur le mâle que sur la femelle ; leur corps est trapu, et leur croupe mal conformée. Los couleurs du poil ne sont pas les mêmies sur tous les individus : l'on en voit de fauves , de roux , de noirâtres , de bleu d'ardoise, de pies, etc. Quelques-uns ont les cornes noires ; mais le plus grand nombre les a de la même couleur que les cornes de nos bœufs. Parmi les animaux vivans de la ménagerie du Muséum, l'on a vumi zébu femelle de la petite race , qui avoit été amené en France par les ambassadeurs de Typoo-Saïb. Sa grosseur ctsahauteurne surpassoientguère celles d'un dogue de forte race , et satêten'étoit armée que de rudimens de cornes; son poil étoit couleur d'ardoise , <à l'ex- ception du d<îssous du corps qui étoit d'un blanc sale ; cet animal étoit fort doux et en même temps fort gras. Il y avoit res années dernières dans la même ménagerie une autre fe- melle zéfju., mais de la grande variété ; elle avoit aussi la poi- trine , le ventre et la face interne des jambes d'un blanc sale , et le corps bleu ardoisé , mais rayé de noirâtre ; ses cornes éloient d'un assez beau noir. A Surate on connoît des zébus à deux bosses. Ces animaux sont fort communs dans l'Inde , la Perse , l'Arabie , les parties méridionales de l'Afrique ; Us y pgrtcnt les noms de dani et de lumpt. Quoique massifs , les zébus sau- vages courent avec beaucoup de vitesse ; aucun animal ne peut les atteindre , si ce n'est peut-être le cheml barbe. Leurs peaux servent aux Maures à faire de belles rondacbes à l'é- preuve des flèches : aussi sont-elles fort chères : on Icsblan- B O F. 54» ciiit avec du lait aigri. Aux Indes orientales , les bramines ont pour les zébus une grande vénération ; dans ces contrées, ainsi qu'en Afrique , on les a soumis à la domesticité. Us sont doux et dociles, leur vgix est une sorte de grognement, et on les emploie comme montures et comme bétes de somme. On «lange encore leur viande , qui seroit aussi bonne que celle de nos bœufs ^ si Ton prenoit la peine de les engraisser avant de les tuer. LeszffZizw, quoique originaires de pays très-chauds, peu- vent non- seulement vivre , mais encore produire dans nos Fays tempérés. Us se sont multipliés dans plusieurs parcs de Angleterre ; Ton a seulement remarqué que le lait des fe- melles qui ont mis bas, tarit beaucoup dans nos climats, en sorte que l'on est forcé de nourrir les veaux avec d'autre lait que celui de leur mère. (s. et desm.) Bœufs fossiles. M. Cuvier a déterminé , parmi diffé- rentes têtes fossiles d'animaux du genre des bœufs, qu'il .a pu examiner, quatre espèces distinctes. Première Espèce. — Celui-ci ne diffère presque en rien de l'AuROCHS ; il est plus grand ^ ses dépouilles ont été rencon- tréesdansdifférens endroits, et notamment en Europe, sur les bords du Rhin près de Bonn, en Hollande, en Bohème, etc., et en Amérique septentrionale, dans la province de Ken- tuckey. Le contour du noyau de la corne de ce dernier avoit plus de 28 pouces de circonférence à la base. Deuxième Espèce. — Les crânes de cette espèce paroissent appartenir à l'espèce du bœuf ordinaire; mais ils surpassent beaucoup en grandeur ceux de ces mêmes bœufs; seulement les cornes , au lieu de se diriger en dehors et se recourber plus ou moins en haut et en avant , se dirigent laussi en deliors , mais se recourbent un peu en avant et en bas. La circonférence du noyau de la corne est de douze pouces. Ces crânes ne sont pas rares dans Jes tourbières de la vallée de la Somme. On en a trouvé aussi dans des dépôts de tourbes près de Stutigard. M. Cuvier ne doute pas que ces bœufs n'aient appartenu à une race sauvage , très-diffé- rente de l'aurochs , et qui a été la véritable souche de nos bœufs domestiques ; et il rappelle que les anciens distin- guoient en Gaule et en Germanie deux sortes de bœufs sau- vages, Vunis et le bison. L'une d'elles, l'aurochs, n'ayant pu être domptée , se seroit reléguée dans les forêts de la Pologne; tandis que l'autre auroit été entièrement soumise parlhomme. Troisième Espèce. — Les crânes fossiles de celle-ci trouvés fréquemment en Sibérie , ont la plus grande analogie avet 542 B O K ceux des arnis ou arne'es , grands buffles sauvages de Tînde; remarquables par Texcessif développement de leurs cornes. Le front est entre autres semblable à celui du buffle ; mais la largeur de la tête est moindre ji proportion de sa lon- gueur. Les cornes , au lieu d'être toul-à-fait dirigées en ar- rière , reviennent un peu en avant. Qiiatnème Esphe. — Celle-ci, aussi trouvée en Sibérie sur les bords de FOb, a les cornes rapprochées à la base comme celles de rOvitiOS ou Buffle musqué du Canada, à l'espèce duquel elle pourroitbien appartenir. Nous croyons devoir faire remarquer que tous les dé- bris des mammifères du genre des bœufs recueillis jusqu'ici ^ l'ont été dans des terrains d'alluvion, tels que des tour- bières et les sables des lits des rivières ou des fleuves, (desm.) BOEUF , Bos taurus dumesficus. ( Economie rurale. ) Le taureau est le maie de celte espèce : la femelle est connue sous le nom de vache , et le joune s'appelle veau. Dans l'état de nature , les mâles sont tous des taureaux ; mais nous n'en conservons autour de nous qu'un très-petit nombre, et seulement pour la propagation de l'espèce. Nous nmtilons les autres, afin d'en retirer dé plus grands avantages , soit pendant leur vie , soit après leur mort. Nous donnons le nom de bœufs à ces individus privés de La faculté d'engen- drer ; et comme ils couvrent nos campagnes et sont les agens les plus actifs de notre agriculture , ainsi qu'mie des res- sources les plus assurées de notre subsistance, nous nous sommes accoutumés à voir en eux toute l'espèce , et leur nom est devenu celui du genre entier. Ici nous traiterons seulement des rapports que présentent Les bœufs , les vaches et les veaux , avec l'économie publique Nous renvoyons à l'article Bœuf ( Hist. nat. ) loutce qui est relatif à l'histoire de l'espèce, considérée en général, et indé- pendamment des soins que 1 homme prend pour la pro- pager et Taméliorer, et des produits qu'il en retire. Première partie. — Du Bœuf et de ses produits. Variétés dans l'espèce du Bœuf domestique. — Une espèce d'animaux qui a été transportée sous tous les climats, que l'on a cherché à multiplier sur les montagnes comme dans les plaines , dans les lieux secs comme au bord des eaux et sur un sol humide , dans des contrées fertiles comme sur des terres ingrates , et dont l'éducation et la nourriture ne sont pas les mêmes dans tous les pays ; cette espèce, disons nous, a dû éprouver des changemens remarquables, soit dans la grandeur et quelques formes , soit dans les couleurs , golt B O E 5|3 encore clans les qualités. Aussi peut-on dire que les variétés du bœuf sont innombrables , et devons-nous nous borner à ne présenter que les plus saillantes. Cependant nous pensons qu'on nous saura gré de nous être étendu davantage au sujet des races propres au sol de la France. Cette partie de notre économie publique est d'un intérêt trop général, pour ne lui pas donner quelque développement. A commencer par la France, nous trouvons, en différens cantons, des races plus ou moins distinctement séparées, et que ceux qui font le commerce des bœufs savent bien re- connoître et dénommer. Un mémoire de M. Francourt , inséré dans la feuille du Culli\^ateur^ 1792 , n." 71 et suivans , nous fournit les notions suivantes sur les diverses races de bœufs de la France. On appelle bœufs de haut cru ceux dont le cuir est plus fort, le fanon plus considérable , et qui donnent moins de suif; ce sont les bœufs limosins , saintongeois , angoumois , marcbois, bemcbons, gascons, auvergnats vulgairement ap- pelés bourrets., bourJ)onnois , charolois, ceux du Morvan, de la Bourgogne , etc. On donne le nom de bœufs de nature à ceux qui ont la propriété de s'engraisser facilement et abondamment. Cette propriété se distingue par la blancheur et l homogénéité des cornes , par le potelé de la tête et de toutes les parties du corps , par la souplesse et le moelleux du poil , par la finesse des narines et des ore^les , par la douceur du regard , etc. Les bœufs qui appartiennent à cette classe sont les cholets , les nantais , les angevins, ceux de marais, les bretons, les manceaux , les hollandais ou bœufs de pays, les cotentins, les comtois, etc. Bœufs Limosins , Angoumois , Saintongeois. Ces trois races diffèrent si peu, qu'elles auront une description com- mune. Les limosins sont les plus petits et leur nature est la plus douce. Les saintongeois sont les plus gros et les plus durs. Les angoumois tiennent assez le milieu à tous égar4s. La population du limosin est plus forte à elle seule que les deux autres. La couleur de ces trois ^sortes de bœufs est or- dinairement blonde ou d'un rouge couleur de paille. Leur conformation est forte , leur taille allongée. Ils ont la tête grosse et d'une belle proportion , les cornes longuet j grosses et pointues , quelquefois relevées également , quelquefois descendant la pointe en bas. Les cornes basses se trouvent as- sez fréquemment en Saintonge ; elles sont mênïe souvent re- courbées Tune en haut et l'autre en bas, dans le même in- dividu ( dans ce cas , on coupe une des deux pour pouvoir les adapter au joug). 544- B 0 E Ces bœufs ont ordinairement le fanon lâche, la queue ua peu élevée , Tépauie épaisse ; le garrot ne la surpasse pas ; les reins s'abaissent un peu , de manière qu'à prendre de Tépaule à la queue , qui est , comme on l'a dit , élevée , on trouve sur le dos une légère courbure : cette forme est com- mune à tous les bœufs de haut crû. Ces trois races font beaucoup de chair; la viande est très- couverte , mais il y a peu de suif; leur poids en viande morte peut s'élever depuis 600 jusqu'à 85o livres ; il y a peu de différence en plus ou en moins. A Tàge de trois ans , ces bœufs sont employés à la culture dans le Limo- sin , dans l'Angoumois , dans la Saintonge , le Périgord etle Haut-Poitou. Tous les ans, chaque paire de bœufs change de propriétaire et de canton , et enfin à l'âge de maturité , ils reviennent en Limosin , ou passent en Normandie pour être engraissés. Bœufs Marchois et Berrichons. Les marchois et les ber- richons ayant beaucoup de rapports entre eux , auront aussi un article conmiun. Le plus grand notnbre naît dans la Marche , dans les parties du Berry voisines du Limosin , et dans le Limosin ; plus ils tiennent de cette dernière province, plus ils sont gros. Il est remarquable que, quoi- que la race du Limosin soit la meilleure , les laboureurs de la Marche et du Berry préfèrent les bœufs qnî ont le plus de rapport à la race de leur pays ; les limosins natu- ralisés en Marche et en Berry, porteiA aussi les noms de mar- chois et de berrichons. Tous ces bœufs sont ordinairen^ent d'un blond pale et sale \ leur conformation et leur taille approchent beaucoup de celle des bœufs limosins, gasconvS et saintongeois ; cepen- dant elle est plus courte ; iU sont aussi plus petits. Ils ont leâ cornes grosses, longues, verdàlres et relevées en pointe, un poil très-long, très-gros, très -dur sur le front ; 'ou trouve souvent dans ce poil du front , plus ou moins de blanc , occasioné par une plaque de bois qu'on leur met au f{*'6nt lorsqu'on les atlèle. Leur poids . est ordinairement dé' 5ôo jusqii'^ 700 livres. Les plus .petits de cette race, qui sont employés en Touraine, pèsent communément de- puis 356jusqû"à 55o. Ces bœufs sont .peu recherches par les engraisseurs et par les bouchers. Us donnent d'assez bon cuir, mais très- 4)eu de suif; on les engraisse dans le pays soit aux herbages , soit ,au sec, à la manière du Limosin; mais la plus grande partie passe en Normandie pour être engraissés. Bœufs* Gascons, i^cs bœufs sont la plus grosse race de B O E 5^3 la classe de haut crû , il n'est pas rare qu'elle four- nisse des bœufs d'un mille. Leur taille est beaucoup plus longue que celle des sainlongeois , mais ils ont moins d« ventre ; la tête et les cornes sont beaucoup plus grosses et le cuir plus fort. Au reste , ces deux variétés se rappro- chent le plus ; leur couleur est ordinairement d'un blanc sale , quelquefois rendjruni par une teinte de suie qui s(i montre le plus souvent sur la tête. Les plus beaux se con- somment à liordeaux , les inférieurs servent aux salaisons de la marine; quelques-uns, engraissés en Limosin, vien-^ nent à Paris. Bœufs Auvergnats ou Bourrets. — Les auvergnats constituent la plus précieuse race de la classe de haut ml : leur conformation est courte et très-large. Ils ne sont pas grands ; mais ils ont les os très-gros , le ventre descend beau- coup, et leur forme est pesante dans toutes ses parties, lis sont ordinairement d'un rouge vif, avec quelques taches plus ou moins grandes de blanc, ou à la tête, ou à la queue , ou sur le dos. Ils ont la tête courte et large , le mufle gros , les conies courtes, blanches , relevées en pointe et un peu torses. Leur nature est très-estiraée : ils font autant et beaucoup plus de suif que les races dont on a déjà fait mention, excepté les Ijœufs gascotis ; leur viande est belle , compacte , bien couverte dégraisse et d'une qualité supérieure: leur poids est depuis cin([ cent cinquante jusqu'à huit cent cinquante livres. Mais on observe qu à grosseur égale, ils sont beaucoup plus pesans que les bœufs des races décrites jusqu'à présent. A l'âge de troisans, les hourrets descendent des montagnes pour passer dans les plaines du Haut-Poitou , où ils changent tous les ans de propriétaires, et de là ils passent aux pâturages delà Normandie. 11 en reste cependant une petite partie ea Poitou, qu'on engraisse au foin aux environs de Héraïe-St.- Maixentet de la ]Vlolte-St.-Héra"ie; ils sont connus aux mar- ches dans la saison de Pâques , sous le nom de mottois ; c'est une très-belle race. Bœufs Bourbonnois. — On engraisse au sec beaucoup de bœufs en Bourbonnois ; mais ceux qui ont pris naissance dans ce pays sont en petit nombre , quoi<|u ils passent tous dans les marchés sous le nom de bourbonnois. 11 y a cependant une race de petits bœufs dans cette province, qui sont d'un rouge vif, avec plus ou moins de blanc. Ils ont la tête et le cou menus , les cornes longues et pointues. Ce sont les plus petits et les moins prisés de tous les autres bœujs qui nous viennent du Bourbonnois. Bœufs GiiAKOLOiii. — L.CS pixufs ^charokis sont d'une très^ ni. " 35 546 B O E belle race ; ils sont presque tous blancs comme du lait , quel- quefois avec (les taches rouges. Quoiqu'ils appartiennent à la classe des banfs de haut crû , Ils se rapprocln;nt ])caucoup de celle des bœufs de nalure. On les vend à Tàge de quatre à cinq ans; el, quoiquà cet âge ils ne puissent avoir acquis leur accroissement el leur supériorilé, ils ont pourtant beaucoup de qualité en viande, en cuir elensuif. Leur conformation est courte , large et massive ; ils n'ont point cette courbure de reins si conuuune aux bœufs de haut-crù. Quoique jeunes, ils ont beaucoup de ventre •, la tête est d'uu€ belle proportion et d'une nature douce ; les cornes sont courtes et fines , et ce- pendant un peu vertes. On les engraisse aux pâturages du pays ; mais leur nombre ne suffit pas, et on y supplée par des bœufs duISivernois, qui en fournit une bieh plus grande quan- tité. Tous les bœufs engraissés dans le Charolois se ven- dent à Lyon et à Paris, à peu près à nombre égal. Leur poids commun est depuis six cents jusqu'à huit cent cinquante livres. 11 est fâcheux qu'ils ne soient pas plus abondans et qu'ils ne travaillent pas trois ans de plus. Bœli s IS ivERKûis. — Les bœufs du xSivernois ont beaucoup de ressemblance avec les buurrels ou bœufs d Auvergne ; ce- Ïcndant leur nature est plus douce et ils sont moins massifs. 1 faut même que leur chair soit bien moins compacte , puis- qu'àgiV)sscurégale, ilssontmoinspesans. lisse sépandeulhors du !Nivernois, soit pour travailler , soit pour être engraissés ; les plus beaux passent dans le Monan , et fournissent dans les marchés de très-beaux bœufs , dont quelques-uns pèsent de huit a neuf cents. Leur viande a beaucoup de qualité, lis font même beaucoup de suif pour des bœufs de haut crû ; mais leurs cuirs ne sont pas forts. On dira peu de chose des bœufs que fournil la Bourgogne , parce que la race de cette province est peu estimée. Ces bœufs sont un peu plus blonds que les ISivernois, leur na- ture est bien plus rude cl on les garde plus vieux avant de les engraisser. Ils font plus de cuir et moins de suif. La qua- lité de leur \ lande est inférieure. A la couleur près , ils se rapprochent de la race des berrichons. Ils sont petits , et le poids des plus gros s élevé rarement à six cents livres. Bœufs Êhollts, iSamais et Angevins, — Lts bœufs cho- lets , nantais et angevins peuvent être considérés comme étant de I même race, quoiqu'on dislingue dans les uns et d^us les autres des nuances du plus ou moins de nature, qui servent à guider le praticien, pour reconuoître en quel can- ton a été eleve et a vécu tel ou tel individu. Le plus grand nombre croît dans les bora.^es du Bas-Poitou. Les uns reslehl d 'US le pa^ s où on K-s engraisse avec du foin et des choux, au plus tard jusqu'à six ou sept ans: ceux-là sont connus sous le B O E 547 nom de chohis; ils nourrissent plusieurs provinces depuis Pâques jusqu'en juillet, et font dans le même ttimps la léte de la provision de Paris. L'autre partie passe d;uis les environs de Nantes ; c'est ce qui leur a fait donner ie nom de nauUiis. Ils servent à cultiver et engraisser un grand espace de terrain , qui comprend tout le pays de P\e(z , une grande partie de la Bretagne et de l'Anjou, et surtout les deux bords de la Loire jusqu'à Angers: ces bœufs prennent un extérieur bien aise à distinguer de leur race primitive. On les garde plus vieux que les cholets , et ili ne sont pas moins estimés ; ils passent presque tous en Nor- mandie. On comprend encore sous le nom de nantais une race dans I4 partie de Test de la l>reta|gne ; elle ressemble beau- coup à celle des bœufs poitevins , imais elle est beaucoup plus petite et a la tète plus menue. Elle sert à la culture des envi- rons de Rennes et de Fougères , el passe enfin dans les pâtu- rages de Noimandie. Les angevins ressemblent aussi beaucoup aux poitevins ; mais ils ont la nature plus dure et sont d une conformation moins parfaite : on les emploie du côté de Saumur, Loudun et Chinon. On les garde vieux , ce qui les rend plus difficiles à engraisser. Ils passent aussi en Norn^andie. " On doit dire que toutes ces race;- , malgré les différences exposées ci-dessus ^ passent commi;mement pour une seule , connue sous le nom de bœufs nantiis. Ils sont gris, noirs, bruns ou marrons. Ils ont la tête courte et large , les cornes longues et noirâtres, c est-à-dire , quelles sont blanches contre la léte , et se brunissent peu à peu jusqu à la pointe qui finit par être noire. Ces bœufs ont la poitrine fort des- cendue , quoiqu avec peu de fanon. Leur corps et toute leur confonnation sont d une belle proportion. Ils ont Tépaule , les reins et le cimier sur la nîême ligne , disposition qui dif- fère de ce qu'on observe, ainsi qiu'on l'a dit, sur les bœufs de haut crû, et la queue est enfoncée. Cette race est extrême- ment prisée par les engraisseurs: et parles bouchers. Elle fait beaucoup de viande excellente «et beaucoup de suif, mais donne peu de cuir.Les bœufs «lie cette race sont de taille très- variable ; il y en a de très-petits et il y en a qui pèsent jus- qu à neuf cents livres. Bœufs M,\RAicaAiys, —Q^sbœufs pourrolent être com- pris dans les variétés d'e la ra«*e nantaise , puisqu'ils sont de la même couleur et du même pioil. Cependant ils en diffèrent par des caractères remarquabi es. Ils sont plus graiids, plus longs et d une conformation moins parfaite dans leur taille ; ils ont la tête plus longue , les cornes plus.grandes, et la na- ture , en un mol, plus loide. Il s ne sortent poiut du pavs où 548 B 0 E ils sont nés , ce qui les rend sauvages ; et îl n'est pas rare d'en voir d'épouvantés dans les foires où on les rassemble. Ce qu'on appelle lesniarais, est un espace de terrain assez étroit , qui s'étend dans le voisinage de la côte , depuis Ma- checoul jusqu'à Rochefort. 11 y a dans cette distance, qui est fort longue, des intervalles où les marais sont peu considéra- bles , et d'autres où ils s'élargissent et présentent une assez grande superficie , notamment depuis Luçon jusquà Roche- fort. C'est dans ces marais que se trouvent les bœufs de Fon- tenai ou les callots ; ceux qu'on élève au nord de Luçon sont les plus beaux ; on les appelle bœufs du grand marais , quoique dans cette partie les marais soient le moins étendus. C'est la taille des bœufs qui y paissent , qui a donné lieu i fette dénomination vulgaire. • Cette race naît donc et travaille dans les marais ; et comme les fermiers, que 1 on nomme cabanniers , ont un très-grand nombre de bestiSux de plus qu'il n'en faut pour le travail de leurs fermes , ils ont peu d'ouvrage à faire. Ils s'engraissent en travaillant, soit dans les herbages , soit à l'étable pendant l'hiver. Dans cette dernière saison , les terres sont peu ac- cessibles ; aussi les bœufs nourris au foin abondamment , sont déjà tout gras quand ils reprennent les herbes au printemps. Ceux que l'on destine à la vente, quittent le pays depuis la Saint-Jean jusqu'au mois d'août; mais si le cabannier, qui ne va jamais chercher le débit de ses bœufs au-delà de ses foires , n'y voit pas venir des marchands pour les acheter au prix qu'il leur assigne , il les garde une année de plus et les remet avec les autres à leu* genre de vie ordinaire , qui est toujours le même pour les jeunes comme pour les vieux. De là il suit que la graisse de ces bœufs étant d'ancienne date, ils font plus de suif que les autres. Mais le suif étant trop vieux est plus huileux ; la chair se ressent aussi de cette pro- priété huileuse , et est peu agréable. Autrefois les cabanniers gardoient leurs bœufs plus vieux ^ et ce défaut étoit plus remarquable. S'il survenoit des cha- leurs , leur chair se corrompoit très-facilement dans les bou- cheries ; et , quoique les bouchers leur trouvassent exlraor- dinairement de suif, ils ne s'en chargeoient pas en grande quantité , crainte de perdre la viande. Depuis que la cherté est devenue universelle , l'occasion de vendre plus souvent a donné de l'industrie aux cabanniers. Leurs boeufs se vendent actuellement plus jeunes. Ils font moins de suif; mais la viande est d'une qualité supérieure. Malgré cela, ce ne sera jamais une race que l'on proposera de multiplier, quoi- qu'elle soit fort grosse , puisque son poids esi depuis sept cents jusqu'à mille livres. Les vaches que l'on nomxac Jlandrin€s en Poitou , en Aunis B O E 5^9 cl dans les marais de Charente , viennent originairement d'une race de bêtes à cornes transportée de la Flandre ou de la Hollande , et dont nous parlerons lorsque nous ferons l'é- numération des principales races de bœufs étrangers. Celte race, croisée avec celle du pays, en a produit une troi- sième que Ton nomme bâtarde dans les mêmes cantons. Bœufs Bretoks. — Les bœufs bretons sont d'une race fort petite. Ils naissent, travaillent, s'engraissent et se débitent dans la Basse-Bretagne; cependant il en passe qnelques-uns en Normandie , et quelques autres sortent gras du pays pour aller à Paris. La plus grande partie est consommée par la marine. Le poids commun de ces bœufs est depuis trois cent cinquante jusqu'à cinq cents livres. On dit que leBas-Breton, «on chien , son cheval , son cochon , sa vache et ses deux bœufs vivent et couchent ensemble. Cette exagération Indique le caractère de cette nation , qu'il sera bien difficile d'arra- cher à rinertie où la plonge l'habitude. En général , le solde la Bretagne n'est pas mauvais ,. et est très-favora- ble à la multiplication des bestiaux. Ses débouchés sont on ne peut plus faciles par le voisinage de la Normandie , et par la consommation des villes maritimes qu'elle devroit ail- ïnenter exclusivement ; mais il faudroit des prairies mieux entretenues. Les bœufs bretons sont très-petits , rouges et blancs , on noirs et blancs. Ils ont les membres et la tête menus ; les cornes fort longues et noires par le bout. Cette race fait peu de suif et fournit très-peu de cuir, et quoiqu'elle donne de la viande d'assez bonne qualité , elle n'a guère de considéra- lion. Bœufs Manceaux. — Cette race est petite, mais pré- cieuse et abondante. Ces bœufs ne sortent guère de leur pays natal que pour passer dans les pâturages de Normandie. Comme on ne les expatrie pas , et que les travaux de ce pays ne sont pas proportionnés au grand nombre de ces animaux , Us ne travaillent guère qu'à six à sept ans , âge où ils ne peuvent avoir atteint toutes les qualités qui convien- nent à ce commerce ; cela n'empêche pas qu'on ne les re- garde, à juste titre , comme une des meilleures races qui existe en France. Leur nature est la plus douce qui soit connue; leur poids, la qualité de leur viande, la quantité de suif et le cuir les font rechercher. Ils sont tous rouges ou blonds , mais d'une nuance plus douce et plus claire que celle des bœufs de haut cru dont on a fait mention. Ils ont la tête et le cou menus. Le fauoa manque presque à tous , cl ceux qui en ont beaucoup sont 55o B 0 E peu prises. Leurs formes sont très-aUongées. Ils n'ont pas or- dinairement une certaine épaisseur sur le dos , en sorte que la supériorité de cette race sur les autres est bien plus dans sa nature que rians ses formes extérieures. Ces bœufs ont le cimier plat et la queue enfoncée, les cornes courtes , fines et blanches; ils sont de toute grosseur suivant les can- tons où les vaches sont plus ou moins grosses , et suivant le goût des nourrisseurs. Cependant il paroît que toute la province du Maine pourroil avoir de beaux bestiaux. 11 y a cinquante ans , M. Boreau de la Besnardière , né- gociant à Angers , fit acheter en Normandie un taureau et quelques vaches de la race hollandaise. Il en a résulté une race bâtarde, qui a beaucoup grossi celle des environs de Château-Gontier. Malheureusement on lui avoit choisi un taureau qui avoit peu de tête et de cou , et cette nouvelle race, qui s'est multipliée avec beaucoup de succès, manque en cette partie, défaut qui est bien peu de chose dans un individu, mais qui est cependant essentiel dans une race. Bœufs Hollandais ou Bœufs de pays. — En général , la Normandie n'est point , par la nature de son sol , propre à faire des élèves. Ses plainas sont trop ferliles, et ses pâturages trop gras, pour qu'on puisse y entretenir une race ; cependant il y a quelques vaches pour les besoins du pays. 11 y a environ quatre-vingts ans, M. de la Roque , herbager, chargé d"une mission ministérielle, fit passer dans la vallée d'Auge, une rare qu'il alla chercher en Hollande. Elle s'est perpétuée en petite quantité, par les raisons que nous avons diies; mais elle n'a pas dégénéré. Il semble même que, par le choix qu'on a fait des sujets destinés à donner race , l'espèce soit devenue graduellement, non pas plus grosse , mais d'une conformation plus parfaite et d'une nature plus douce. C'est la plus belle race qui soit en France, et elle fournit communément des bœufs de mille à douze cents. Ces bœufs sont ordinairement d'un rouge foncé ; ils ont le poil gros et la tête blanche ou variée de rouge et de blanc, il y en a aussi de noirs et de bruns , et leur couleur a tou- jours plus ou moins de blanc. Leur conformation el leur taille sont dans de belles proportions. La tele est courte et large ; les cornes grosses, courtes et rondes par le bout, et bl;>nches ; la queue est enfoncée ; leur viande est aboii- danlc et délicieuse ; la graisse est un peu jaune , mais ils ont beaucoup de suif et de cuir. Cependant toutes ces qualités ne se trouvent complètes que dans le bœuf i\ni a sept à huit ans, et qui en a travaillé quatre à cinq ; et on ne peut guère leur procyrer cet avantage en Normandie , parce que' tous les B O E 55i travaux de la culture se font presque partout avec des che- vaux. Les bœufs , en séjournant jusqu'à huit ans dans les pâtu- rages, dépenseroient trop de nourriture. On les vend pour la boucherie à trois ou quatre ans, ce qui fait qu'ils n'ont pas encore acquis tpule leur qualité. Cette race, qu^n'a pas dégénéré en Normandie, pourroit être introduite dans les provinces propres aux élèves ; et si elle y réussissoit , on pourroit alors la multiplier dans toute la France. On doit dire qu'elle se soutiendrolt difficilement dans le même genre de beauté dans des sols d'un médiocre produit; cependant le succès qu elle a eu du côté de Châ- teau-Gontier indique qu'elle en aurolt aussi dans tous les bons pays d'élèves. Bœufs Cotentins. — Le Cotentin est un canton de la Normandie , situé à son extrémité ouest et nord. C'est le seul de cette province où Ton élève beaucoup de jeunes bœufs. Cette race a des caractères qui la font différer abso- lument des races précédentes ; tels sont ceux de la couleur, de la conformation et de la physionomie. Sa couleur est ordi- nairement bi'onzée , c'est-à-dire , brune , chinée de noir. Les bœufs cotenlins ont la tête longue et peu grosse , les cornes longues , menues et pointues-, le dos élevé en cime , les fesses minces, beaucoup de ventre, la queue enfoncée, les membres menus; enfin, toute leur conformation est peu mas- sive. Leur viande est peu courte , et la graisse, par celte rai- son , s'insinuaiit dans les chairs, la rend très-succulente et délicieuse: cette graisse est jaune. Ils font beaucoup de suif, mais très-peu de cuir. Voilà l'ancienne race. Depuis quarante-cinq ans , les nourrisseurs se sont mis dans l'usage d'acheter au pays d'Auge des taureaux hollan- dais, et il est étonnant comme ils sont parvenus à grossir la race, sans avoir changé les vaches. Ils ont à présent des bœufs d'un volume extraordinaire , et fournissent des sujets de treize à quatorze cents, plus communément que dans le pays d'Auge; ce qui prouve que, sans réformer la race d'un pays quelconque, il suffirolt d'y introduire quelques tau- reaux d'une espèce supérieure. La seule attention qu'il fau- droil avoir, seroit de choisir les races qu'on intioduirolt par les mâles , et qu'il faudrolt assortir au pays et à sa constitu- tion. Cette introduction de taureaux étrangers dans le Coten- tin opère insensiblement un changenfient dans le poil et la conformation de la race du pays. On y trouve, bien pins sou- vent qu'autrefois, des bœufs rouges marqués de blanc , el^is ont les os bien plus gros. Bœufs Comtois. — Les bœufs comtois sont d'une race moyenne. Leur conformation ressemble assez à celle des 55a B 0 E coteniins de rancienne race. Ils ont les cornes plus torses; ils sont ordinairement blonds ou bruns avec la tcle blanche ; couleur ((ui se trouve communément dans le Cotenlin , quoique la dominante, y soit le bronzé. Il s'en faut de beau- coup qu'ils valent les coteniins , et si on indique ici des caractères de ressemblance , ils ne passent pas l'extérieur. Leur poids ne va guère au-delà de cinq cent cinquante , et ils sont peu estimés. lÎŒUFS DE LA Camarcue. — De toutes les races de bœufs qui se trouvent en France, il n'en est pas de plus remarquable que celle des îles de [a Camargue, formées par le Rhône à son embouchure. Ces animaux liennent du buffle par leur couleur noire , par leur ventre qui descend foii bas , et sur- tout par leur air farouche et menaçant : leurs cornes, qui sont courtes, forment un croissant parfait, dont les pointes se rapprochent; un cuir épais les meta l'abri des attaques des rousins ^ très-nmltipliés dans ces marais. Un autre rapport que ces bœufs ont avec le buffle , c'est que leur viande est toujours de mauvaise qualité, toujours rouge , dure et filan- dreuse ; celle des veaux est presque aussi mauvaise. La peau de leur tête est noire , même après la cuisson ; cependant le >euple se contente de cette viande à cause du Lon marché : 'été est la saison où elle est la moins mauvaise, parce qu'alors ces animaux ont plus de repos et une nourriture plus abon- dante. Ces bœufs ne savent pas aller lentement; ils sont très- agiles et très-vites à la course, et leur allure ordinaire est un grand trot. Jamais ils n'entrent dans l'élable, et dès qu'ils quittent la charrue , ils retournent dans leurs pâturages; des ïionnncs à cheval les gardent en troupeau et les amènent au travail. Ils entrent quelquefois en fureur et courent sur les hommes. 11 est dangereux pour les voyageurs de passer trop près d'eux , surtout dans la partie méridionale de la Ca- margue , où ils voient rarement du monde. Pour éviter leurs coups, on est obligé de monter sur un arbre ou de se jeter ventre à terre, les bras étendus; le bœuf ilaire et passe outre quand il voit l'homme sans mouvement. Les vaches ne sont pas moins dangereuses que les bœufs, §'irtout quand elles ont des veaux; on les garde en troupeaux sépares. \oilà à peu près ( à lexception de la dernière ) les prin- cipales races de France, qui viennent à Sceaux et <à Poissy. Il en vient aussi de l'étranger ; mais nous croyons devoir laisser de côté celles que l'on n'y voit q?j'accldenlelleincnt, et nous borner à parler de celles qui forment une partie ré- gulière de l'approvisionnement de "Paris, qu'on y attend , et qâi y viennent dansleurssaisons ordinaires. Ce sont les suisses, les franconiens et les flamands appelés aussi hollandais. Bœufs Suisses. — La conformation des bœufs suisses res- f B 0 E 553 semble beaucoup à celle des hourrets onbteufi awergnats, mais dans une plus grande proportion : ils ont plus de fanon , plus de cuir, et leur nature est plus rude. Les bourrels sont Ums. rouges, et parmi les bœufs suisses il y a presque autant de bruns que de rouges. Ils ont presque tous la tête blanche. La Suisse produit des bœufs d'un mille pesant; ils font très- peu de suif Leur viande est peu compacte , et de médiocre qualité : ils passent jeunes à la boucherie ; ils donnent les plus gros cuirs qu"on connoissc , car il y en a du poids de cent quarante livres. Us sont peu nombreux et de haut crû- Les vaches suisses sont Irès-renommées par leur grande taille, l'abondance du lait qu'elles fournissent , et la beauté des veaux qu'elles produisent. Bien des gens s'imaginent que, pour se procurer tous ces avantages ^ il suffit de faire venir des vaches de la Suisse ; mais ils ne tardent pas à s'apercevoir de leur fausse spéculation : ces vaches , ame- nées à grands frais, dépérissent dans leur nouvelle demeure; le lait tarit au point d'être en moindre quantité que celui des vaches du pays ; elles consomment plus et rapportent moins. La cause de cette d 'génération est dans la différence des pâtu- rages. De même qu'un arbre transplanté d'un sol riche dans im terrain de mauvaise qualité , meurt en peu d'années nprès une végétation languissante ; ainsi un animal que Ton retire de gras pâturages pour l'amener sur des prairies tapis- sées d'herbes cqurles et peu substantielles , perd bientôt sa vigueur et tous les avantages qui l'avoient fait rechercher. Avant de tirer de la Suisse des bœufs» et des vaches, il est nécessaire d'avoir à leur présenter des alimens aussi succu- Icns que ceux auxquels ils sont accoutumés; ce qui n'est pas facile à rencontrer dans nos pays. Bœufs Franconiens. — Les bœufs de cette race sont très- estimés ; leur nature est très-douce ; ils n'ont pas une taille massive, car leurs cuisses sont minces et leurs membres me- nus. Ils sont d'un rouge très-vif, avec la tête blanche ; les cornes mêmes sont blanches, fines, relevées et pointues, le flanc est un peu descendu. Ils ont une viande abondante , fort peu de suif et de cuir. La viande qui a grande appa- rence a peu de poids et de saveur. Ce défaut vient apparem- ment de la manière dont on les engraisse. On les nourrit toujours au sec, et ils ir^ivaillent pendant qu'on les engraisse avec lavoine. Leur poids est depuis quatre cent cinquante jusqu'à sept cents. Bœufs Flamands ou Hollandais. — Cette race de bœufs a quelque rapport avec nos bœufs de pays ; mais il ô'cu faut de beaucoup qu'elle soit d'une aussi belle propojr* 5.>4 B O E tion et d'une aussi bonne nature. Ces bœufs sont Irès- grands , très-longs , très-minces, et ont peu de ventre. Leur tète est longue, les cornes sont noires et fort grandes. 11 ne paroît pas qu on les garde vieux dans le pays, ni qu'on les y fasse travailler; car c^iux qui viennent à Poissy n'ont pas plus de quatre à cinq ans. Leur chair est assez lourde, ce qui est ordinaire quand on lue les animaux jeunes, mais quoi(juc grasse elle a peu de qualité ; leurs cuirs sont assez forts; teur poids est communément depuis six cents jusqu'à huit cents livres. Quoique ces bœufs soient de nature douce, ils ne sont pas assez bons pour être multipliés de préférence à ceux de plusieurs autres races. Les vaches hollandaises, toujours maigres, donnent une grande quantité de lait , et on peut les traire toute Tannée, à l'exception de quelques jours avant qu'elles mettent bas : elles font une partie des richesses de la Hollande, d'où il sort tous les ans pour des sommes considérables de beurre cl de fromage ; mais il faut pour ces vaches , comme pour celles de la Suisse, des pâturages excellens. Ces notions, tout incomplètes qu'elles sont, ont été ré- digées avec le plus grand soin et le plus d'exactitude qu'il a été possible : il eîtl été peut-être plus convenable d'y join- dre la manière dont chaque canton engraisse ses bestiaux; mais on n'a pas cru que ce tableau , qui auroit été assez varié , pAl avoir une grande utilité. La viande que l'on consomme en grand est généralement d'une bonne qualité; cl à juger de la cause par l'effet, il en résulte que tous ces moyens d'engrais sont bons , quoiqu'ils diffèrent beaucoup. D'ailleurs, quand on connoîtroil les pratiques qui doivent efre préférées, il n'est pas sûr que les circonstances locales te prélassent à ce qu'on les .suivit dans tous les cantons. En fait de culture , il n'est pas de procédé universel, et la cons- titution du sol doit être consultée avant tout. Quant à l'amélior.-îtion des races, il est utile de s'en occuper, et déjà les vues générales que l'on a présentées peuvent contribuer à détruire de vieux préjugés ; en con- séquence, on pourroit s'occuper de plusieurs essais, dont les succès décideroient les nourrisscurs à les continuer, à les modifier ou à les rejeter absolument. Parmi les races toul-à-fait étrangères à la France, on re- n>arque principalement celles qu'onélè'/een Angleterre. Les comtés de Devonshirc cl de Susscx nourrissent des bêtes à cornes qui remportent sur les races de la côte méridionale. Le rapport entre les races de ces deux contrées est frappani; mais celle de Devonshirc paroit mériter la préférence par la piîUtcsse de la tctc et du cou. C'est, au reste, aux races B o E sr.s françaises que celles de plusieurs contrées d'Angleterre doi- vent leurs avantages. Les taureaux et les vaches de Norman- die, transportés d'abord à Guernesey , ensuite en Angle- terre , par leur croisement avec des races de relie dernière île, ont produit des animaux de plus belles formes, plus vigoureux dans le travail, moins lourds dans la marche , plus doux dans le naturel , moins difficiles sur le choix de la nourriture, et plus susceptibles d'acquérir promptement une graisse de meilleure qualité. La race actuelle du district de Norfolk n'est pas moins par- ticulière à ce pays que son ancienne race de chevaux^ et elle a des rapports dans leurs principaux traits et leurs qualités. Mais les bœufs de Norfolk sont de petite taille ; cependant les bouchers de Londres les estiment plus que ceux de toute autre race. Les bœufs de Hereford-Shire et de Wiltshire sont de très-grande taille, de même que ceux du comté de Suffolk. L'on y lua, il y a environ dix-huit ans, un veau de quatre mois et demi, qui pesoit 4-47 livres; et, quelques années auparavant, l'on avoit présenté au roi un bœuf ^vme grosseur pfodigieuse , dont les cornes n'avoient pas moins de cinq pieds de long, et qui pesoit 8920 de nos livres. Il existe encore dans ce même comté de vSnffolk une race de bœufs sans cornes ; l'on assure que les vaches de cette race sont meilleures que celles dont la tête est armée de cornes. Elle est originaire d'Ecosse, où elle vit dans un état presque sativago sur les montagnes el les rochers, et où on lui fait la chasse. Cas bœufs à demi-sauvages des montagnes de l'Ecosse sont de très-peiite stature , mais bien proportionnés dans toutes leurs parties; les F.cossàh les nomn\ci\[ bœufs humbles; dénomination qui se rapporte vraisemblablement à leur taille rapetissée plutôt qu'au défaut de cornes. Les bœufs el le.svarhes des parties méridionales et des contrées maritimes de l'Ir- lande manquent souvent de cornes. La race de ces animaux qui subsistent en Irlande en est également dépourvue. Dans rinde on voit aussi plusieurs Afcz//.f sans cornes; les uns en sont privés naturellement , d'autres par artifice. Ces derniers portent en place de cornes une protubérance sail- lante, ronde et fort dure, espèce de stigmate de lopération qu'ils ont subie. En effet , pour empêcher la croissance des cornes, les Indiens font, sur la tête du jeune animal, une incision à l'endroit où elles doivent pousser; ils y appliquent le feu, t't cette cautérisation les empêche de croître. M. {YAzavA {Histoire des Quadrupèdes du Paraguay) nous ap- prend qu'au Coin de la Lune , habitation des jésuites dans le district des Carrienîes, à environ quarante-cinq lieues de l'As- sompliou , au Paraguay , naquit en 1770 un taureau sans S:,6 B O K cornes. Cet animal a propagé sa race dans le pays, et M. d'A-. zara remarque à ce sujet que les produits d'un taureau sans rornes en sont privés , quoique la mère en soit armée, et que les veaux nés d'un taureau à cornes en ont aussi, quoique la mère en soit privée. Le même auteur contredit Topiniou de Uuffon , qui ne voyoit dans les cornes des animaux que des |)arties excédantes, produites par la surabon>lance do la nour- aiture, et M. d'Azara appuie sa réfutation de deux faits qu'il a observés au Paraguay : c'est que dans les mêmes cantons où la race des bœufs sans cornes s'est multipliée , il existe aussi une grande quantité de ces animaux cornus , et que la pâture y est également bonne et abondante. Si Ton continue à parcourir les différentes contrées de l'Europe où les races des bœufs présentent quelque attribut- remarquable , Ton trouvera, en s'avançant vers le ISord, de . Voy. daiis les Gom>ernemens mérid. de thinp. de Russie ). , Dans la plupart des parties de rvVrrIque, principalement dans celles où les hommes s'adonnent à la culture des ierres, les bêtes à cornes ne sont point rares. VA\e sont en nombre assez considérable en E£;ypte ; mais quoiqu'elles y soient en- core assez belles, elles y ont beaucoup dégénéré de la per- fection qui les faisoit admirer autrefois comme une race dis- tinguée. Leur couleur est généralement d un fauve plus ou moins foncé, et leurs cornes sont petites. On voit sur le garrot des bœufs d'Egypte une grosseur moins élevée que celle des zebus ou bœufs à bosse^ mais qui, si elle est naturelle , les rap- proche de ces animaux. Indépendamment des bœufs à bosse, dont la race est com- mune en Afrique , celle des bœufs sans bosse, la seule dont il soit question dans cet article ^ s'y trouve également. On voit en Abyssinie d'innombrables troupeaux de bœufs ; \cs uns diffèrent par la taille , les autres par la grandeur ou par la coqformallou de leurs cornes; d'autres n'ont point du tout de cornes ; etlouseufm sont de couleur diverse , et ont le poil long ou ras , suivant le climat où ils paissent. Aux en- virons de Sennaar en Nubie, les bœufs sont les plus gros, les plus gras el les plus beaux du monde entier. (|iuel- ques-uns de ces bœufs de xSubie et d' Abyssinie ont des cornes d'une grandeur démesurée, quoiqu'ils soient eux-mêmes d'une assez petite taille ; mais cette croissance vraiment njons- trueuse des oorues est, dil-mi, l'effet d'une maladie qui de- vient toujours fatale aux aniuuux qui en sont atteints. D'au- 'tres de ces bœuTs ont leurs cornes lâches et tombantes. Knfin l(»ules les races de bœufs connues paroissent exister eu plus ou moins grand nombre dans les diverses contrées de l'Afrique , depuis la Barbarie jusqu'au Cap de Bonne- Espérance. Vers la pointe méridionale de cette partie du monde , vit un peuple pasteur doux et courageux , qui fait sa principale occupation de l'éducation des bestiaux. Les Cafres ont beau- coup de soins de leurs bœufs, en général plus petits que le§ nôtres, et ils réussissent parfaitement à s'en faire comprendre. Ils découpent en larges pièces circulaires le fanon de ceux qu'ils aflécliounent le plus, ou ils le façonnent en petites la- nières comme une frange. Ils soumettent aussi les cornes à différentes ionnes. Cette opération se fait en les chauffant avec un fer ardent, jusqu'à ce que la chaleur les ail assez amollies pour se prêter à la direction qu'on veut leur donner ; B O E 559 on en voit qui sont couchées des deux côtés sur le cou du bœuf, et aboulissenl précisément aux épaules; d'autres, dont les poinl es se rencontrent sous la gorge , ou bien se prolongent horizon laleincnt, etc. , etc. LesGafres,aurapporldeLevaillant, ne se contentent pas de faire prendre aux cornes de leurs bœufs une infunié de con- tours différens -, ils ont encore Tart de multiplier coj cornes ; de sorte qu'elles ont ra!>pecl de ces lilhophytes marins connus sous le nom de bois de cerf. Le procédé qails emploient con- siste à donner sur la corne qui commence à se montrer, un ou plusieurs petits traits de scie , ou d'un autre outil. Ces divi- sions , qui sont encore tendres, s'isolent d'elles-mi^mes ; de façon qu'avec le temps, l'animal porte autant de cornes bien distinctes. Ils forcent à volonté l'une de ces divisions , ou ta corne entière, à former, par exemple, un cercle parfait, en enlevant , à côté de la pointe qu'il ne faut pas offenser, une partie légère de son épaisseui-; celte amputation, renouvelée souvent et avec beaucoup de patience, conduit la conie à se courber dans un sens contraire, et sa pointe, venant se joindre à la racine , ofire un cercle parfaitement égal. Parmi les bétes à cornes élevées par les Cafres, quelques- unes portent des cornes peu hautes , presque partout de la même grosseur, et dont l'extrémité se dirige vers les oreilles; ces cornes ne sont point adhérentes au crâne, elles ne tien- nent qu'à la peau, et sont si peu fermes, qu'on peut les tour- ner en tout sens ; et quand elles ont acquis leur plus grande longueur, elles retombent par leur propre poids sur la face de l'animal, et la frappent lorsqu'il marche. Ces bœufs à cornes lâches passent pour être très-bons et très-vigoureux. Une autre remarque très-curieuse que l'on doit à M. Bar- row , Voy. dans la part, m.'îrid. de V Afrique ., et dont on ignore la cause, c'est qu'en général les bœufs de la colonie du Cap et de plusieurs autres parties de l'Afrique ont l'haleine in- fecte, tandis que celle des bœufs d'Europe est fort douce. Si l'on promène ses regards sur l'immense étendue de l'Asie , on voit ses collines et ses plaines animées de nom- breux troupeaux de bœufs bossus ou non bossus; ils ne sont point étrangers aux âpres régions qui avoisinent la mer Gla- ciale, et l'espèce se multipliant à mesure que la température est plus douce , elle se propage vers le midi jusqu'à la pointe de la presqu'île de Malacca , et en longitude depuis l'Arabie jusqu'aux îles du Japon. L'espèce du bœuf étoit absolument inconnue dans l'Amén',- que méridionale avant la conquête qu'en firent les Européens; mais les contrées dunordde ce continent étoient habitées par nuegrande quantité do i/io/wet de iz/;(/?«mu5y?*«jquiu'ont jamais 56o B 0 E passé le Mexique. Cependant la race du bœuf sans Lossc y étoit étrangère , et ce sont les Européens qui l'y ont transi- portée. Sa nature s'est très-bien prêtée à cette transmigra- " tion , et elle s'est extrêmement multipliée dans plusieurs pays méridionaux du Nouveau-Monde. On nourrit du gros bétail auPérou, auBrésil, au Paraguay, et dans toutes les colonies européennes ; il y couvre de vastes plaines , et vit en plu- sieurs endroits dans une pleine liberté. Ces bœufs ont même formé des races distinctes et qui se perpétuent. Par exemple, les bœufs de Montevideo sont plus grands que ceux de Sala- manque, lesquels sont les plus grands de l'Espagne. Ceux des Corrientes au Paraguay, sont, au contraire , très-bas sur jambes, et l'on en voit qui sont dépourvus de cornes. Le bœuf de Fernanbouc est ordinairement rouge, c'est-à- dire, bai clair et taché de noir. Il y en a aussi qui ont des taches jaunes et couleur marron. Ce bœuf, à en juger par les dépouilles que le commerce apporte en Europe , doit res- sembler au bœuf nantais, pour la taille et pour la qualité des peaux qu'il fournit à la tannerie. Les peaux de Fernanbouc nous viennent d'Amérique , sa- lées et alunées ; ce qui en rend le premier travail difficile. Elles produisent un cuir de première qualité, parce qu'il est également fort et serré dans toutes ses parties , et qu'il prend bien les apprêts. Pour faire la chasse aux bœufs devenus sauvages en Amé- rique , on leur jette une corde formant un nœud coulant , et on les enlace par les cornes ou par la tête ; d'autres fois on leur coupe les jarrets avec un fer taillé en croissant , bien ai- guisé et attaché à un long bâion. Cette chasse , qui n'est pas sans danger, se fait avec beaucoup de légèreté et d'adresse par 'les habitans du Pérou et des autres pays voisins. Elle n'a la plupart du temps pour but que de se procurer les cuirs et le suif, qui font une branche considérable de commerce ; les chasseurs abandonnent les bœufs tués aux animaux carnas- siers , après en avoir pris seulement la langue, (s. et desm.) FIN DU TROISIÈME VOLUME.