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Le ChORLITE des Indes , Rostratula indica^ Vieill. ; Scolo- pax intUca, Lath. , a la tête blanche , lavée de gris terreux sur le sommet ; deux raies grises sur les côtés ; la gorge et le ventre blancs ; le cou et la poitrine blanchâtres et tachetés de gris : cette dernière teinte règne sur le dos , le croupioa et les petites plumes des ailes, dont les grandes ont des bandes transversales; le bec et les pieds sont noirs. On le trouve aux Indes. Le ChORLITE vert, Rostratula viridis , "Vieill. ; Rallus lengalensts , Lath. Oiseau assez rare , et décrit succinctement par Albin , qui , le premier , Ta fait connoîlre. On en a fait un cheoalier, une hécassine et un râle , et cependant il me semble appartenir au genre choHlie ; c'est aux naturalistes qui le verront en nature, à décider si je suis dans Terreur; tou- jours est-il certain que ce n'est ni un chemlier, ni un râle. Une teinte verte règne sur le dos et les ailes ; dont les quatre pre- mières pennes sont pourprées avec des taches orangées ; le cou et les côtés de la tête sont bruns ; celle-ci est, sur le som J met , du même blanc que la poitrine, (v.) CHORLITO. Nom sous lequel M. de Azara a décrit des f/i^- vnlicrs et des/r/n^as du Paraguay, et à la suite desquels il a rangé une espèce qui me paroît n'appartenir à aucun genre connu. C'est à peu près le sentiment de M. de Azara, qui la regarde comme bien distincte et éloignée des chorlites , non-seule- ment par la conformation du bec, mais aussi par ses pieds , très-différens de ceux des autres. Cet oiseau , qu'il appelle ckorllto à tarse comprimé ^ a le bec foible , droit et diminuant si sensiblement de grosseur depuis sa base , qu'il est très-mince à son bout; le tarse n'a pas une demi-ligne d'épaisseur , et il en a deux de large ; le doigt du milieu est joint au doigt extérieur par une membrane jus- qu'à la première articulation , et un peu avec l'extérieur : celte membrane accompagne les bords des doigts dans toute leur longueur; la queue est un peu échancrée , les deux pennes inlcnnédiaires étant plus courtes d'une ligne et démit- C H O 3 que les dix autres , et très-pointues. En voilà bien assez , je crois , pour constituer un genre nouveau. V. STEGA^'OP£. CHORN. C'est le Bouleau chez les ïartares tschuwaches* (LN. ) CHORO. Singe d'Amérique, décrit par M, Humboldj, ei qui appartient au genre Alou AT£ ou Siîsges hurleurs.(desm.) CHORODAMON, Dioscoride. Cette plante se rappro-- che de la Berce , heradeum spoiidylium , L. (LN.) CHOROK ou PUTOIS DE SIBÉRIE, Mmiela sibi- rka, Pall. V. 31arte. (desm.) CHORORO. Oiseau de l'Amérique méridionale, dont M. de Azara ( Voyages) a parlé le premier. Comme je ne l'ai pas vu en nature, et que sa description ne m'instruit pas assez pour déterminer le genre qui lui convient dans une mé- tJhode , je le décris isolément. De Azara place cette espèce à la suite de ses Yambus ( /^. ce mot); mais il convient qu'on doit l'en séparer, vu qu'il en diffère en ce qu'il a une queue , tandis que its yambus n'en ont pas; de plus, il a le doigt postérieur et les ongles plus longs ; la jambe et une enver- gure plus courtes , une arête saillante derrière le tarse • le bec semblable à celui des gallinacés; enfin , les narines et la langue conformées tout autrement. On rencontre cet oiseau solitaire dans les forêts épaisses et humides, sous le 26."^ dc- gr^ de latitude australe. On l'approche et on le tue difficile- ment , si ce n'est au coucher du soleil , lorsqu'il marche dans les sentiers , ce qu'il fait avec grâce et la queue relevée. Cette espèce a le bec long de neuf lignes , épais et large de quatre , presque droit; la langue en fomie de lancette ej; un peu velue à la pointe ; 1 aile composée de vingt pennes dont la cinquième est la plus longue ; la queue garnie de .douze pennes égales, excepté l'extérieure, qui est plus courte de quatre lignes que les autres ; il a huit pouces de longueur taie ; la tête de couleur de café mal grillé ; le reste des par- ties supérieures d'une teinte plombée et verdàtre , avec du blanc à l'extrémité de la queue et du noirâtre sur les pennes alaires; un trait blanc sur l'œil, lequel s'étend jusqu'aux côtés de l'occiput ; les plumes de toutes les parties inférieures blanches , bordées de noir, et avec une tache triangulaire de cette couleur sur le milieu ; les pieds d'un blanc roussâtre; le bec blanchâtre et l'iris noirâtre. {Esp. rioin'.) (v.) CHORRAESCH. Nom donné par les Arabes à une va- riété naine de TEuphorbe des anciens, euphorbia antiçuorum, L. (LN.) CHORS. Nom persan de l'OuRs. (desm.) CHORTO KADIPHE. Nom donné par les Grecs mo- ^ C H O deines aune espèce de Buphthalme, huphthalnium mand- vnim , L. (ln.), CHORYZEME, Cfwjizema. Genre de plantes éiabli par Labillardière , dans la diadelphie décandrie et dans la famille des légumineuses. Ses caractères sont : calice à deux lèvres et àcinqdivisions; corolle papilionacée; stigmate simple, aigu; gousse oblongue , ventrue , à une seule loge polysperme. Ce genre renferme trois à quatre espèces de sous-arbris- seaux à feuilles alternes et à fleurs disposées en grappes axil- laires peu garnies, tous originaires de la Nouvelle-Hollande, et qui se font remarquer par leurs feuilles épineuses en leurs bords comme le houx, et pour leurs fleurs d'un jaune brillant. Le ChoryzÈme à trois lobes , qui a été placé par quel- ques botanistes parmi les Pultenées, et appelé Podolobion par d'autres. Il est figuré dans deux ou trois ouvrages , entre autres, pi. i477 d" Botaniccd Magasine de Curlis. On le cul- tive dans nos jardins, (b.) CHOSCHI. Les Mongols nomment ainsi le Cembro , espèce de Pin. Une autre horde de Tarlares, les Burèles, l'appelle Cultschi. (ln.) CHOSTEREK et KOS. Noms tartarcs du Noyer , ju- gions regia , L. (LN.) CHOTIN. Nom qu'Adanson donne à une coquille du genre Cône, (b.) CHOTUBRE. Nom kalniouck de la Lote. (desm.) CHOU. Nom marchand de IHiPPOPE. (b.) CHOU , Brassira , Llun. {^tétradynumie siliqueuse. ) Genre de plantes de la famille des Crucifères , qui a beaucoup de rapports avec les moutardes et les radis, mais qui se distin- gue des premières par le calice fermé , et des derniers par sa silique qui n'est point renflée à sa base , ni articulée. Le chou a : un calice formé de quatre folioles droites, légè- rement bossues à leur base , rapprochées des pétales , de la lon<^ueur de l'onglet , et caduques ; une corolle à quatre pé- tales disposés en croix ; six étamines , dont deux plus courtes, avec quatre glandes sur le réceptacle , deux entre chaque étamlne courte et le pistil, et deux entre les étamines lon- gues et le calice; un ovaire supérieur, surmonté d'un style court et plus épais que lui. Son fruit est une silique allon- gée , un peu cylindrique, légèrement comprimée et divisée en deux loges par une cloison longitudinale , un peu plus lonque que les valves. Chaque loge renferme plusieurs se- mences rondes. Parmi les espèces de ce genre , qui sont au nombre de trente, on compte aujourd'hui le Navet, la Rave et la Ro- quette, dont Tournefort avoit fait autant de genres séparés. C H O 5 Nous les traiterons à leur lettre. Nous n'allons parler dans cet article que du chou proprement dit , et seulement du Chou cultivé, Brassica oleracea ^ Linn. Le chou tenoit, chez les anciens , le premier rang entre les plantes potagères. 11 a été cultivé de temps immémorial chez presque tous le^ peuples ; et il présente maintenant un si grand nomhre de variétés , que leur exposition devient embarrassante. On distingue six races principales de choux , savoir : Le colsa , qui semble représenter l'espèce naturelle , sans altération. Les choux verts, qui s'élèvent le plus et ne pomment jamais. Les choux cabus, remarquables par la pomme des feuilles qu'ils forment dans leur Jeunesse. Les choux-fleurs , dont les rameaux et les fleurs naissantes forment une masse charnue et colorée très-particulière. Les choux - races , dont la première tige s'épaissit eu pomme. Le chou-naoet^ dont la racine est tubéreuse et charnue comme dans le navet. L Colsa ou Chou-colsa , Brassica oleracea arvensîs, Linn. C'est le chou qui tient le plus de la nature sauvage. Il a une racine pivotante , menue et fibreuse. Quand il croît sans cul- ture, sa hauteur est de quinze ou dix-huit pouces , et il s'é- lève jusqu'à quatre ou cinq pieds quand il est cultivé. Ce chou pousse des tiges rameuses, grosses, munies de feuilles sinuées, découpées plus ou moins profondément, peu larges ; les inférieures sont en lyre , celles de la tige en cœur, allon- gées et sessiles. Il porte communément des fleurs jaunes. Plusieurs auteurs ont confondu mal à propos le colsa avec la navette. On retire , il est vrai, par expression de chacune de ces plantes , une huile qui forme une branche de com- merce ; et ces huiles , assez semblables , sont en général vendues sous la dénomination dhuile de navette ; mais ce ne sont pas moins deux plantes très-différentes. Le colsa est décidément un chou, et la navette une rave. On cultive en grand le colsa dans les Pays-Bas , aux en- virons de Lille et dans d'autres cantons du nord de la France. Cette culture fournit dans ces pays la meilleure huile qu'on puisse retirer des productions du sol. Une bonne terre vé- gétale , et qui a de la profondeur , est celle que le coîsa exige. On le sème ou comme le grain, ou en pépinière pour le replanter ensuite. C'est ordinairement au commencement de juillet que ce semis a lieu. Vers le milieu de septembre, OU transplante le colsa ; les pieds doivent être espacés de. e C TT o «louze h quinze pouces en tous sens. Après quelques Jours, on les sarcle ; on remplace ceux qui n'ont pas repris ou qui languissent, La graine est ordinairement mûre au mois de juillet sui- vant , quelquefois plus tard. Aussitôt que les siliques s'ouvrent, on coupe la plante avec une faucille , et on la porte en pe- tits faisceaux sous des hangars aérés de tons cotés , pour la faire sécher. Quand elle est sèche , on la met en meule comme le blé , et on la bat ensuite dans un temps con- venable. Tout est utile d^s le colsa. L'huile qu'on retire de sa graine est bonne à manger, et propre à brûler, à faire du savon noir , à préparer les cuirs , et à fouler lesj étoffes de laine les pains ou tourteaux dont ou l'a exprimée, servent à nour- rrr et à engraisser les bestiaux de toute espèce , bœufs, vaches, cochons et moutons ; on les leur donne émiettés et mêlés avec du son ; les vaches qui en mangent ont du lait en abondance ; ces tourteaux sont encore un des meilleurs engrais pour les terres destinées à recevoir les semences du colsa. Tous les bestiaux mangent aussi les houppes des pieds de cette plante, et la menue paille qui sort du van quand la graine est net- toyée. n. Chou vert, Bmssica oleracea viridis, Linn. Ce chou ne pomme jamais comme ceux de la troisième race (les choux rabus), et comprend les sous-variétés, parmi lesquelles se 1 couvent les choux de la plus haute taille , tous plus foris que le colsa, et utiles par leurs feuilles. Le grand chou vert ou chou vert en arbre, vulgairement le rhuu riioalier , est remarquable par sa grandetir. Il a l'apparence d'un arbrisseau , sans avoir rien de ligneux. On le cultive comme le précédent, et pour le même usage : il peut se mul- tiplier de bouture. ' Le chou vert frangé , vulgairement le chou frisé d' Allemagne^ où le chou à rejets du Brabanl. Sa tige s'élève à la hauteur d'un à deux pieds, et se garnit de petites feuilles très-frisées, qui varient beaucoup pour la couleur, et ont besoin d'être attendries par les gelées. On coupe l'extrémité de la tige qui porte les feuilles les plus tendres. De l'aisselle de celles qui restent, il sort, pendant l'hiver, des rejets ou broques qui sont Irès-bons. Le chou vert à forasse cote. Sa lige s'élève peu ; ses feuilles sont vertes, rondes , unies, épaisses ; leur côte est grosse, blanche , pleine , tendre. Le cJiou pancalier ou chou veri frisé ^ vulgairement le chou de Savoie, le chou de Hollande^ le chou d'Espagne. C'est une C II O 7 des deux races intliquées comme originaires d'Italie ; sa tige ( ou souche radicale ) est grosse , haute dun pied et demi , garnie de grandes feuilles vertes ou blondes, très-foncées ou frisées par les bords , portées par des pétioles gros , courts, tendres et comestibles. Le chou à faucher. Il a des feuilles oblongues, dentelées et crispées sur les bords. Il y a le rhou vert romvnm^ très-cultivé dans quelques pai — lies de la France , et surtout dans le Maine. Ses feuilles sont amples, ailées à leur base, ondulées, crépues et à côtes saillantes; elles servent, en été, à la nourriture des animaux, et pendant Thiver, lorsqu'elles ont été attendries par les ge- lées, on en fait usage dans la cuisine. C'est en pépinière et au printemps qu'on sème le rliou m arftre., et on le replante à la cheville dès qu'il a cinq à sept feuilles. La terre doit être famée et profondément labourée. Ce chou est distingué de tous les autres par son caractère vivace ; il n'a pas besoin d'être semé et replanté chaque an- née. Le rliou vert commun se cultive de la même manière , ainsi que le chou fiisé d' Allemagne. Les grandes feuilles de ce- lui-ci sont arrachées des tiges vers la fm de l'été. En octobre, on commence à couper les jets que ces tiges ont poussés , et qui se renouvellent pendant tout l'hiver. Les choux verts et les choux hlonds à grosses côtes sont semés à la fm de juin ; on les repique le mois suivant , et on les plante jusqu'au milieu de septembre. Le blond est plus délicat, mais il craint le grand froid ; le vert v résiste très-bien , et les gelées mêmes l'attendrissent ; quand on le fait cuire couvert de glaçons , il est meilleur. Le cltou pancalier s'attendrit aussi par les neigcç et par les frimas. Ce chou est d'une grande ressource dans les cantons montagneux et froids. III. Chou-Cabu ou Chou pommé, Brossîca oleracea capi- iata., Linn. Celte race de chou est remarquable en ce que les individus, avant le développement de leur tige et de leurs branches, ont leurs feuilles grandes , peu découpées , pres- que arrondies, concaves, et tellement rapprochées, qu'elles s'embrassent les unes les autres, se recouvrent comme les écailles d'un bulbe, se compriment fortement, et, s'envelop- pant , forment une grosse tête arrondie , massive, qui enfer- me pendant long-temps la tige et les branches en raccourci, lesquelles enfin n'en sortent qu'en rompant cette tête ou pomme monstnieuse. Voici les sous-variétés principales de ce chou ; il y en a de plusieurs couleurs. Le chou pommé blanc. C'est le chou le plus commun dans toutes les parties de la France, parce qu'il est gros , peu 8 C H O difficile sur le terrain , et moins sensible que les autres aux intempéries des saisons. Le cliou pommé de Saint-Denis ou d'Auberviiliers. Il diffère du précédent par sa tige plus élevée , et par sa pomme un peu pointue à son sommet ; elle est ferme et blanche. C'est l'espèce la plus commune des environs de Paris. 11 se rapproche beaucoup du suivant. Le rhou pommé blam: hâtif on de Bonneuil. S&% feuilles sont grandes, arrondies, d'un vert lavé de bleu; sa pomme de grosseur médiocre , un peu aplatie au sommet , ferme et pleine. Le chou pommé frisé précoce ou d'Yorck. C'est le plus pré- coce des choux pommés, c'est-à-dire celui qui forme sa tête le plus promptement. Sa tige est fort courte; ses feuilles, d'un vert clair , sont finement dentelées et un peu froncées par les bords ; sa tête est petite , blanche , ferme : il est tendre , doux , excellent. Le chou pommé en pain de sucre ou le chou chicon. Ses feuil- les sont presque de la forme d'une raquette , très-concaves, allongées, étroites vers la queue, s'élargissant régulièrement jusqu'à l'extrémité, qui est arrondie. Sa pomme est à peine de grosseur médiocre , de la forme d'une laitue romaine ou d'un cône renversé, peu ferme, souvent même un peu creuse, blanche , tendre , douce , excellente. Il est un peu moins précoce que le précédent; les amateurs le préfèrent à tous les autres. Le chou pommé de Strasbourg. Il est précoce, de la seconde saison. Il a une tête sphérique , très-aplalle à son sommet , blanche , tendre , fort bonne. lue chou pommé d'AlIeinaf;ne ^ on chou quinUd. Il est très-peu connu en France, mais le plus cultivé en Allemagne, et celui qui demande le moins de soins. Ses feuilles sont d'un vert pale. Aucun chou ne forme une plus grosse tête que celui-ci ; elle est ronde, blanche, à nervures un peu grosses. Le chou pa^mé rouge, oes feuilles sont grandes, d'un pour- pre brun, ouvertes , avec les côtes et les nervures rouges. Ce chou a plusieurs sous-variétés dégénérées : il est plus d'usage en médecine que dans la cuisine. Le petit chou pommé rouge ou le knuper des Hollandais. Sa pomme est fort petite ; elle a ses feuilles entièrement teintes d'un rouge violet et à nervures d'un rouge moins foncé : c'est un excellent chou. Le chou pommé frisé ou le chou pommé frisé d'Allemagne. Il ressemble au chou d Allemagne par sa force ; sa tête , qui est presque aussi grosse, est blanche, encore plus tendre et excel- lente. C H 0 9 Le gros chon pommé de Milan. Sa tige est haute et Lien garnie de feuilles d'un vert foncé , grossièrement frisées ; il forme une pomme assez grosse , ferme et pleine -, il est un peu dur s'il n'a été attendri par les gelées. C'est le chou qui donne le plus de variétés. Dans le midi de la France on'sème le chou pommé oucabus à l'entrée de l'hiver , et on le replante en mars. Quand les fortes gelées surviennent , on le couvre de paille. Au prin- temps, on forme des carreaux entiers avec ces choux; ils sont plantés à deux pieds en tous sens sur un ados de sillon-, l'autre ados est garni de salades ou autres menues herbes. Dans le nord et aux environs de Paris, on sème ce même chou en août , et on le plante en octobre , dans un endroit abrité où il passe l'hiver, en le garantissant des fortes gelées ; lorsqu'elles le surprennent avant qu'il ait été garanti, on attend que le soleil l'ail fait dégeler, et on le couvre ensuite. 11 est replanté en mars, et on commence à le manger en août. Tous les choux cabus ont une tendance à crever et à se fendre ; dès lors la pluie, pénétrant dans l'intérieur de la pomme, la fait pourir. Quand on la voit au point de sa gros- seur, on prévient cette rupture en arrachant la plante à moi- tic ; la végétation est ralentie par le brisement d'une partie de ses racines. IV. Cuou-FLEUR et Chou-brocolis, Brasska oleracea bo- iiylls^ Linn. La surabondance de nourriture, dans cette race, au lieu de se porter , comme dans les autres , soit dans les feuilles , soit dans la souche ou la racine , se porte dans les branches naissantes de la véritable tige , et y produit un gon- flement si singulier, qu'il les transforme en une masse épaisse ou une tête mamelonnée , charnue , blanche , ten- dre , en cime dense , qui ressemble en quelque sorte à im bouquet , et qui est fort bonne à manger. Si on laisse pousser cette tête jusqu'à la hauteur convenable , elle se divise , se ramifie , s'allonge et porte des fleurs et des fruits comme les autres choux. Les feuilles des choux-fleurs sont plus allons gées que celles des choux-cabus ; et leur tête est , dans les belles variétés, d'un blanc éclatant. Les plus intéressantes variétés de cette race sont : le chou-fleur dur commun, le chou-fleur dur d'Angleterre , le chou-fleur tendre , le chou- brocolis commun, le chou-brocolis de Malte , le chou-bro- colis blanc. Le chou-fleurde Malte, celui de Hollande, celui d'Italie, ce- lui de Chypre et autres , ne se distinguent que par un peu plus ou un peu moins de volume, de blancheur, de finesse, de lO C H O précocitë. On doit regretter le brocolis vivace , cultivé jadis en Italie, et décrit par Columelle et par Pline. Culture. — Dans une terre bien amendée, le chou-fleur se soutient par des arrosemens , sans dégénérer ; il redevient chou lorsqu'on le néglige. Plus il s'éloigne des pnys méridio- naux, plus il diminue de grosseur et de qualité. Les deux espèces, le hâlif ou tendre, et le tardif ou dur, dans le Midi de la France, sont d'abord élevés sur coucbe, et ensuite repiquées en pleine terre. Dans le nord , elles de- mandent au moins deux transplantations. Le dur est semé en automne , et le tendre en janvier ; on les repique l'un et l'autre sur une ou deux couches , et au printemps on les plante à deux pieds dans un terrain engraissé et labouré suffisamment- Cette plante aime l'eau : elle a besoin d'être arrosée tous les deux jours , après sa dernière reprise. Quand la pomme a acquis la grosseur du poing, pour la faire blanchir, on la recouvre en liant les feuilles par l'extrémité. On sème aussi les choux-fleurs durs en septembre, et les tendres depuis janvier jusqu'en mai. Dans ce dernier mois ils peuvent être semés en pleine terre ; mais il faut toujours les repiquer une fois, ou même deux, pour les arrêter et les em- pêcher de monter. Le brocolis demande une terre substantielle, bien divisée et fumée. Sa culture , tant au nord qu'au midi , est h. peu près la même que celle du chou-fleur tendre. Dans les con- trées chaudes de la France , les brocolis sont plus beaux et plus délicats que ceux qu'on obtient à force de soins aux en- virons de Paris et dans les climats semblables. On mange le brocolis crud ou cuit , et on le confit ainsi que le chou-fleur. V. Chou -RAVE ou Chou de SiAM, Brassica oîerarea gongy- Idides , Linn. Dans cette race, la surabondance de nourri- ture se porte à la souche ou fausse tige de la plante , et y produit un gonflement remarquable , qui la transforme eu une masse tubéreuse , succulente et bonne à manger. Il y a le chou-raoe. commun^ dont les feuilles sont d'un vert pale , et dont la tige devient une tubérosité arrondie , de trois à quatre pouces de diamètre , ayant une écorce verte et une pulpe ferme et blanche; le chuu-rave vio/et, plus gros, plus tendre que le précédent , et qui s'en distingue aisément par des traits de violet , sur les pétioles et les nervures de ses ftwiilles , et par la même couleur sur presque toute la peau de son tubercule. Culture et usof^e de ce chou. — Le tubercule du chou-rave C T-rsfnicf. sur/n culture et l'usage des choux , par la Conjmission d Agric.) est la partie de cette plante dont on fait surtout C II o nsage. Sa chair ou pulpe est beaucoup plus ferme que celle du navet ; elle en a la saveur mêlée de celle du chou. Dans les années pluvieuses , ou lorsque ce chou a été soi- gneusement arrosé , cette pomme crue est tendre , cassantff et de bon goût : cuite , on la man^e au gras ou au mai- gre. Elle confient beaucoup à la nourriture des bestiaux. On fait en Allemagne un assez grand usa^e de cette pro- duction. Dans les années sèches , ou lorsque les arrose- mens sont négligés , elle se durcit et devient ligneuse. Pour l'avoir bonne, on sème peu de ces choux à la fois, et à trois ou quatre époques , depuis le milieu de mars jusqu'au commencement de juin ; on les bine et on les arrose fré- quemment. On s'en sert pour la table , lorsqu'ils sont à peu près à demi-grosseur. Quand on cultive en grand cette espèce pour les bestiaux , on la sème à la dernière époque indiquée. Les rosées de la fin de l'été et de l'automne, la fraîcheur des nuits plus longues alors , et les pluies assez ordinaires , les attendrissent , et rarement ils se cordent en cette saison. -En hiver , on en fait usage comme des aulfes racines ; sans être ensablés ou enterrés , ils se conservent fort long-temps à l'abri de la gelée. Les feuilles du Chou-rave peuvent êlr'e données aux bestiaux. VI. Chou-navet, Brassica ohracea, tiapo-hrassim flAxxry. Il semble, dans cette race, que l'espèce du chou soit altérée et participe de la nature du naoel. Comme lui , le chou-navet produit ses feuilles à fleur de terre ; elles sont plus ailées et plus découpées que celles du chou-raoe ^ mais douces au tou- cher , comme tous les choux , et assez ressemblantes aux feuilles du chou à faucher^ quoique moins nombreuses. Cette plante diffère du chou-rave , en ce que la tige de celui-ci est renflée et forme une protubérance au-dessus de la terre ; tandis que la protubérance que forme la racine du chou-na- vet est enfoncée dans la terre. Cette racine est presque ronde , de trois à quatre pouces de diamètre ; elle contient «ne pulpe comestible , plus (erme que celle des navets , cou- verte d'une peau dure et épaisse. Du milieu des feuilles ra- dicales, il s'élève, la seconde année , à trois ou quatre pieds, une tige rameuse qui donne des fleurs et des graines comme les autres choux. Cependant on doit remarquer, à cet égard, que, dans cette race et dans la précédente, la graine est communément fort grosse ; tandis qu elle est fort petite , au contraire , dans les choux-fleurs. On dislingue le chou-navet ordinaire et le chou-navet de La- pnnie , qui n'en est peut-être qu'une variété. Le premier vient d'être décrit; le second est moins connu. Il a , il est vrai , beaucoup de ressemblance avec l'autre: mais ses feuilles sont ta C H O plas nombreuses, plus épaisses , et d'un vert plus foncé; il pousse plusieurs tiges , tandis que le chou-navet commun n'en produit qu'une ; et d'ailleurs il n'a pas, comme celui-ci, au- tour de sa racine , la même quant ilé de filets ou de fibres , parmi lesquels il s'en trouve souvent d'un pouce de grosseur. Enfin, ce qui le distingue particulièrement , c'est la propriété qu'il possède de résister aux froids les plus rigoureux , et même de végéter et de prendre de Taccroissenient sous la neige et la glace ; propriété précieuse que n'a pas , au même degré, le chou-navet commun. Le chou de Laponie est , pour ainsi dire , une plante nou- velle pour nous. Les Suédois l'ont d'abord cultivé avec suc- cès , et les Anglais en font un grand usage depuis enviroa quinze ans. Sonnini est le premier qui ait fait connoître en. France celle précieuse plante , et qui l'ait cultivée en grand. Ce savant éditeur de Buffon , a lu, en 1787, à l'Aca- démie des Sciences et Arts de Nancy , et fait imprimer de- puis, un mémoire intéressant sur la culture de ce chou. Pour faire ses expériences , il a choisi sa terre de Lironcourt , située en Lorraine , sur les confins de la Franche-Comté et de la Champagne. C'est un pays peu éclairé , et dont les habitans sont la plupart misérables. Ils ont vu d'abord avec indifférence les essais de Sonnini ; mais bientôt, témoins de la belle végétation de ce nouveau chou , que la rigueur de l'hiver n'interrompoit pas , et de l'embonpoint du bétail qui en étoit nourri , dans un moment où la disette des fourrages afdigeoit les campagnes , ils ont été forcés d'ouvrir les yeux sur la grande utilité de cette plante. Alors Sonnini en a dis- tribué gratuitement des semences à ceux qui lui en ont de- mandé , et insensiblement , la culture de ce végétal précieux s'est étendue dans la contrée. C'est ainsi que Texeniple est plus fort que l'enseignement. Cela est surtout vrai dans l'é- conomie rurale. Les ennemis des choux, en général , sont les pucerons , les allises , \a punaise des jardins^ les limaces ^ les limaçons et la chenille. Celle-ci seule est plus redoutable que tous les autres. Plus l'hiver est long dans un pays , plus on doit multiplier les espèces de choux qu'on peut tenir en réserve, ou celles qui ne craignent pohit le froid. Tels sont les choux verts et blonds à grosses rotes , le colsa , le punrcdier^ le chou en arhre , sans compter le chou-navel ^ dont il a été parlé. On donne communément aux bestiaux les feuilles des choux en nature ; ce n'est pas la plus économique ni la njeilleure nourriture. Voici une méthode préférable, et pratiquée avec succès. Dans toute grande ferme , on entrelient un feu presque con- tinuel à la cheminée de la cuisine. Ayez toujours sur ce feu C H O ,3 ttn chaudron de la plus grande capacité ; remplissez-le de feuilles de choux avec les grosses côtes et les tronçons ; qu'une certaine quantité d'eau surnage les plantes : pour leur assaisonnement , jetez dans ce vaisseau quelques poignées de son , un peu de sel , et surtout l'eau grasse de la lavure des vaisselles. Lorsque les herbages seront à moitié cuits, retirez- Its , laissez-les tiédir , et donnez-en soir et matin une cer- taine quantité aux bœufs , aux vaches , etc., avec l'eau qui a servi à les cuire. Il est peu de nourritures qui entretiennent mieux en chair le gros et le menu bétail. Tout le monde connoît l'emploi du chou dans la cuisine » et la prodigieuse consommation qu'en font surtout les habi- tans des campagnes dont il est l'aliment journalier : cet ali- ment est pourtant quelquefois malsain. Les choux d'été que l'on fait cuire et que l'on mange aussitôt après qu'ils ont été coupés , sont venteux et indigestes. Ils le seront moins , ou point du tout , si avant de les consommer on laisse leurs feuilles se fanerpendant plusieurs jours. Les meilleurs choux, et en même temps les moins lourds à l'estomac , sont ceux d'hiver, que la gelée a flétris et attendris. Dans quelques pays , on fait sécher les choux-fleurs et on confit les choux-pommes. Les premiers dépouillés de leurs feuilles sont coupés par branches ; on les fait bouillir deux minutes dans une eau légèrement salée ; ils sont aussitôt re- tirés et misa égoutter sur des claies, qu'on expose ensuite deux ou trois jours au soleil ; après ce temps , on porte les choux-fleurs dans un four à demi-chaud , et on les y tient jusqu'à ce que leurs tronçons soient secs ; alors on les ren- ferme dans du papier pour les soustraire à l'humidité. Pour confire les chouco-cabus , on les divise en six ou huit parties , suivant la grosseur ; ils sont jetés un moment dans l'eau bouillante , puis retirés et plongés dans le vinaigre , qu'on change de temps à autre , surtout dans le commence- ment, en y ajoutant un peu de sel. Ces deux préparations peuvent être utiles sur mer pour les voyages de long cours ; la première réunit l'agréable à l'utile , et la seconde est un remède excellent contre le scorbut, (d.) CHOU BATARD. Nom de I'Arabette turrite. (b.) CHOU CARAÏBE. C'est le Gouet sagitté. (b.) CHOU DE CHIEN. C'est la Mercuriale, (b.) CHOU DU BRÉSIL, Chou caraïbe et Chou poi- vré. Différens noms que l'on donne, dans les îles, au (xOUEt comestible, arumesculentumj L. (ln.) C H O CHOU DU COCOTIER. On appelle aînsi le paquet de feuilles non développées qu'on trouve ausojnmet de plusieurs espèces de Cocotiers , et qui se mange comme le chou. Foyez les mots Pal3iier et Cocotier, (b.) CHOU-FLEUR. V. Chou, (b.) CHOU-FLEUR. Nom marchand du Pocillopore coRNf. DE DAIM de Lamarck. (b.) CHOU MARIN SAUVAGE. V. Crambe biaritime. (B.) CFIOU DE MER. Le Liseron soldanelle porte ce nom dans quelques cantons. V. ce mot. (b.) CHOU PALMISTE. C'est , pour les autres palmiers, ce que le chou du cocotier est pour le cocotier. V. au mot Pal- mier, (b.) CHOU POIVRE. Nom vulgaire du Gouet commun. (B.) CHOUAN ou CHOUANT. C'est, dans la Bretagne et dans l'Anjou , le nom du Hibou ou Moyen-duc. (v.) CHOUAN. On donne ce nom à la Chevanne. V. au mot Cyprin, (b.) CHOUAN. Semence qu on apporte du Levant, et qui a un goût légèrement aigrelet: on l'emploie quelquefois dans la teinture ; c'est la graine de la Trigonelle fenugrec. M. Desvaux, dans le n." g de la seconde année du Journal de Pharmacie, établit que \ç. chouan est la sommité des bran- ches de I'Anabase a feuilles de tamarisc. (b.) CHOUANA MANDARU. C'est, dans Rumphius, la Bauhinie pourpre, (b.) CHOUART. Dans le Vendômois , c'est la Chouette EFFRAIE, (s.) CHOUC. V. le genre Corbeau, (v.) CHOUCA. V. CuicAS. (s.) CHOUCADOR. V. le genre Merle, (v.) CHOUCALLE. V. le mot Calle. (b.) CHOUCARI DE LA NOUVELLE GUINÉE. Voyez CoRACiNE. Dans le Règne animal , de JM. Cuvier , lescAoMtam font un genre particulier, (v.) CHOUCAS, r. l'article Corbeau. Le Choucas des Alpes. F. Choquart. Le Choucas proprement dit. F. le genre Corbeau. Le Choucas à bec et pieds rouges. F. Coracias. Le Choucas chauve, F. Coracine. C H 0 i5 Le Choucas de la Jamaïque. V. Quiscales, Yjejisicolou et Barita. (V.) Le Choucas de la Mer du Sud. V. Coraci>e à FRo^^ BLANC. Le Choucas de la Nouvelle-CtUINÉe. V. Coracine à ventre rayé. Le Choucas d'Owihée. V. Cassican noir. Le Choucas des Philippines. T-Drongo Balicasse. (v.) CHOUCE. Dans l'Inde, c'est la Cresserelle. (s.) CHOUCHETTE, CtlOCOTE, CHOUETTE. Noms vulgaires du Choucas, (v.) CHOUCOU. r. le genre Chouette, (v.) CHOUCOUHOU. V. le genre Chouette, article des Cuouettes-éperviers. (v.) CflOUD. Nom de I'Épicia {Pinus ailes') chez les Tar- tares-'Wogules. (ln.) CHOUDET. Nom vulgaire du Moyen-duc ou Hibou, (V.) CHOUE, augmentatif de Chouette. En Lorraine, ce mot est la dénomination générique des oiseaux de nuit. C'est , aux environs de Niort , le nom du choucas, (v.) CHOUE CORNEROTTE. Eu Bourgogne, c'est le nom du Hibou ou Moyen-duc (^Strix otus ) ., Linn. (desm.) CHOUPLTTE, Sljix, Lath. Genre de l'ordre des Acci- piTRES , de la tribu des Nocturnes et de la famille des j^Egoliens. F. ces mots. Caractères : bec droit à la base chez une seule espèce , incliné dès l'origine chez les autres, (garni d'une cire molle , couvefte par des plumes sétacées , dirigées en avant), épais, comprimé latéralement ; mandibule supérieure abords dilatés, crochue, aiguë, l'inférieure droite, plus courte , obtuse , échancrée vers le bout ; narines orbi- culaires , ou ovales, ou elliptiques, cachées sous les plumes; langue canaliculée , épaisse , charnue , obtuse , échancrée à la pointe ; tête , oreilles et yeux grands ; bouche très-fendue ; tarses le plus souvent couverts de duvet ; quatre doigts, trois devant et un derrière , l'intermédiaire uni au doigt externe par une membrane ; celui-ci versatile chez la plupart ; ongles trèi-rétractiles, forts, crochus et aigus; les première, deuxième et troisième rémiges ordinairement dentelées sur les bords. Ce genre est divisé en deux sections : la première , sous le nom de Chouette , renferme les espèces qui n'ont point la tête garnie de deux aigrettes; la deuxième , sous celui du Hibou , celles qui en sont pourvues. J'ai placé , au commencement de la pre- mière, \ei ciiouettes épervUrs , lesquelles se rapprochent davan- ,6 C H O tage des acxlpitres diurnes^ par leur forme , par leurs mœurs, par la longueur de leur queue , par leurs oreilles ovales et recouvertes de plumes effilées qui ne viennent que de dessous l'œil; tandis que les chouettes et les hiboux ont la queue pro- portionnellement plus courte et les yeux entourés de plumes écailleuses. Ces deux divisions sont celles adoptées par Lin- nœus, Latham, etc. Les hiboux et les chouettes se font remarquer par une grosse tête, de grands yeux dirigés en avant et entourés d'une col- lerette de plumes effilées , qui , d'un côté , s'étendent sur une partie du bec , et de l'autre au-delà des yeux. Tous ont une grande fmesse d'ouïe ; aussi les canaux semi-circulaires des oreilles sont plus grands chez eux que chez les accipitres diurnes. Les cavités attenantes à la caisse de leur tympan sont d'une étendue très-considérable et entourent même la hase du crâne dans V effraie \ l'orifice extérieur de l'oreille est fort large et posé dans une gtande cavité , revêtue d'une peau nue, repliée en cloison, qui en fait une espèce de conque, comme dans l'homme ; des plumes du tour de l'œil la re- couvrenl, et contribuent à donner un aspect de chat à la tête 3e ces oiseaux. C'est principalement d'après l'étendue de la collerette , la grandeur et la forme des oreilles , que M. Sa- vigny a divisé génériquement les oiseaux nocturnes. J'ai dé- duit , à l'article des accipitres nocturnes , les motifs qui m'ont empêché .d'adopter ces nouveaux genres. M. Cuvicr, Règne animal, les a isolés à peu près de même, et a cité de plus des espèces exotiques. Comme le travail de ces deux savans na- turalistes présente un grand intérêt , je ne puis m'abstenir d'en indiquer les résultats. Les oiseaux de nuit composent cinq genres dans l'ouvrage de M. Savigny (Oiseaux de la Syrie el de l'Egypte). Le pre- mier (iVoc/ua) a pour principaux caractères distinctifs, les tarses laineux de toutes parts, les doigts velus jusqu'à la base des deux dernières phalanges; les cercles périophthalmiques médiocres et peu réguliers; les oreilles externes petites, rondes et dénuées d'opercules; la tête sans aigrette. Espèce, la Chevêche. Dans le deuxième {Scops), les tarses sont lai- neux et écailleux par derrière; les cercles et les oreilles comme dans la première; la tête est surmontée de deux ai- grettes. Espèce , le Petit-Duc Dans le troisième (^Bubo), les tarses sont empennés de toutes parts , les doigts velus jusqu'à la base des dernières phalanges ; les cercles grands et échancrés sur les côtés du front ; les oreilles externes exces- sivement grandes, arquées de manière à suivre le contour de la face , et couvertes chacune d'une valve membraneuse , C H O ,^ emplumée , qui s'ouvre par son bord postérieur ; la icfe est surmontée de deux aigrettes. Espèces, les Hiboux moyen et d'Egypte. Les oiseaux de la quatrième (^Syniium) ont les tarses et les doigts pareils à ceux des précédens ; les cercles grands, réguliers ; les oreilles grandes et operculées ; la tête dépourvue d'aigrette. Espèce, le Chat-huani', ululmis. Dans la cinquième (Slrix) , les tarses sont pareils et les doigts poilus jusqu'aux dernières phalanges ; les cercles et les oreilles com- me les précédens ; la tète sans aigrette. Espèce, l'EFFRAfE. Les divisions des oiseaux de proie nocturnes sont, dans le Rès^e anîmdl de M. Cuvier, aunombre desept : t." les Hiboux otus , se distinguent en ce qu'ils ont sur le front deux aigrettes de plumes qu'ils relèvent à volonté; laconque deToreille éten- due en demi-cercle depuis le bec jusque vers le sommet de la tête, et garnie en avant d'un opercule membraneux; les pieds garnis de plumes jusqu'aux ongles. Ce sont les S/ri'x asrulapus de Savigny , otus , ulula et brachyotos de Linn. et de Gm. 2." Les Chouettes ( Ulula) ont les oreilles des hiboux et non les aigrettes. Ce sont les Strix litiurata de Retzius et iiebulosa de Gmelin. 3." Les Effraies {Stiix) portent des oreilles aussi grandes que celles des hiboux, et pourvues d'un opercule qui Test encore plus que celui de ces derniers ; leur bec ne se courbe que vers le bout ; leurs tarses sont emplumés, et les doigts ne sont que poilus ; le masque formé par les plumes effilées qui entourent les yeux , a plus d'étendue. On ne connoît qu'une seule espèce, le Strlx jlammea. 4.." Les Chats-uuans {Symium) ont le disque de plumes effdées et la collerette comme les précédens ; mais leur conque se réduit à une cavité ovale qui n'occupe pas moitié duhaut du crâne; ils n'ont point d'aigrettes, et leurs pieds sont emplumés jusqu'aux ongles. Ce sont les Slrix aluco et slridula. 5.° Les Ducs {Bubo)^ qui, avec la conque aussi petite et le disque des plumes moins marqué que les chats-huans , pos- sèdent des aigrettes ; les pieds sont emplumés jusqu'aux on- gles. Tels sont le Stnx bubo^ et les Chouettes a aigrettes. 6.0 Les Chevêches ( Noctua ) n'ont ni aigrettes ni conque de l'oreille évasée et enfoncée ; l'ouverture en est ovale , à peine plus grande que dans les autres oiseaux ; le disque de plumes effilées est moins grand et moins complet encore que dans les ducs. C'est parmi celles-ci que se trouvent les Chouettes ÉPERVIERS , Slvix funerea , hudsonia , uralensis , accipitrina; et parmi celles à queue courte, on y trouve les Strix nyctea , passcrina ^ tengmalmi ^ pygniœa, cayennensis, huhul et torquata ; quelques-unes ont les tarses et les doigts nus ; l'une j entre autres , est le Strix nudipes. . VII. -j. x8 C H O y." Les Scops ( Scops ). Leurs oreilles sont à fleur de l«;le , les disques imparfaits, les doigts nus comme les précédons, et les aigrettes analogues à celles des ducs et des hiboux :,on ne cite encore que le Stiix scops d'Europe. La nature , toujours prévoyante , a placé une destruction plus ou moins prompte à côté d'une population plus ou moins grande. Pour balancer celle de ces petits animaux dévasta- teurs des grains et des végétaux, elle a donné à des oiseaux de proie la faculté devoir aux heures où lesuns quittent leur re- traite pour chercher leur pâture, et où les autres se livrent au sommeil. Les chouettes saisissent leur proie au lever de l'au- rore , au crépuscule tombant, et pendant la nuit au clair de la lune. Quoique les rayons du soleil les éblouissent toutes , il en est cependant quelques-unes, les harfangs et\esrJioveties- épeiviers, qui chassent pendant le jour; plusieurs des autres poursuivent les petits oiseaux, mais en prennent rarement, si ce n'est sous un ciel brumeux. Le grand-duc n'y voit que pour voler à une assez grande distance ; mais cette vue , que le trop grand éclat offusque, et qui s'exerce si parfaitement à une foible clarté , ne peut percer l'obscurilé d'une nuit close. Pendant ce temps et celui où le soleil est sur l'horizon, la plupart se tiennent soit dans des trous d'arbres ou de mu- railles, soit blotis sur de grosses branches. Si on trouble leur repos , si on les inquiète , ils ne peuvent faire que de très- petites courses; leur vol est court , incertain, embarrassé, et les petits oiseaux, qui semblent connoître leur gênante si- tuation, les insultent impunément; plus ils s'aperçoivent de leur embarras, plus ils redoublent leurs cris, plus ils les as- saillent ; les plus petits , les plus foibles même les tourmen- tent avec le plus d'opiniâtreté , et sont assez hardis pour les attaquer et les frapper. Mais lorsque le soleil est près de se coucher, cette audace se change en crainte ; ils s'éloignent, fuient et cherchent un asile qui puisse les mettre à l'abri de la voracité de leurs ennemis. Quoique les oiseaux nocturnes ne paroissent pas pouvoir voler fort loin, l'on en voit cependant en mer à une très- grande distance de terre. Celui qu'a vu Catesby éloit entre les deux continens d'Afrique et d'Amérique , par les vingt-six degrés de latitude nord; ce qui suppose un point Irès-éloigné de Tun et de l'autre. Lors de mon retour des Etals-Unis , au mois de septembre, étant à près de quatre-vingts lieues de toute terre , un hibou vint se poser sur les vergues du na- vire : il n'étoit pas fatigué autant qu'on devoit le croire en le voyant à une si grande distance de terre; car, dès qu'on s'en approcha , il s'enfuit et ne repaient plus. Les chouettes et les hiboux ne se réunissent jamais en C H O ,çj troupes , et se tiennent rarement en famille. On les rencontre presque toujours seuls, ou seulement par paire composée du mâle et de la femelle. Presque toutes les espèces qui habi- tent le nord des deux continenssont voyageuses. Les unes ni- chent dans des fentes de rocher, de muraille ou dans des arbres creux ; d'autres sur les poutres des édifices ; d'autres sur la terre, dans des touffes d herbe , ou dans des trous qu'elles creusent elles-mêmes. Leur ponte est de deux à quatre œufs. Les petits naissent couverts d'un duvet épais, prennent d'eux-mêmes, dès leur naissance, les alimens que le père et la mère leur présentent entiers ou par lambeaux. Comme les chouettes peuvent ouvrir le bec, assez pour pren- dre les souris, les rats, les loirs, et que leur gosier, aussi ample et aussi large que l'ouverture du bec leur permet d'avaler, ils regorgent souvent des pelotes de poils , de peaux et d'os non digérés. Quoiqu'on ne cesse de répéter que les oiseaux nocturnes ne sont nullement nuisibles, et qu'ils méritent, plus que tout autre, d'être protégés, puisque sans eux nos grains et nos végétaux les plus précieux et les plus nécessaires seroient en grande partie détruits dans nos champs et nos greniers par les petits animaux rongeurs, dont ils se nourrissent de préférence ; cependant leur utilité semble toujours mé- connue ; tant est puissant le préjugé qui les fait prendre en horreur. Certaines chouettes sont, aux yeux du vulgaire, des oiseaux funèbres et les messagères de la mort, si elles s'arrê- tent sur la maison d'ua malade , et si elles y font entendre leurs cris sinistres. Ce môme préjugé existe aussi chez les peuplades américaines; néanmoins il faut en excepter celles de la rioride et de la nouvelle (iéorgie , qui regardent un hibou empaillé comme le signe du savoir , de la sagesse et de la pénétration dans l'avenir : aussi est-ce une marque dis- tinctive réservée à leurs prêtres. Tout le monde sait que les diverses chasses que l'on fait aux petits oiseaux avec la chouetle ^ et spécialement la pipée , sont fondées sur l'antipathie que les pinsons, les rouge-gorges, les mésanges, les geais, etc.,ont pour elle ; son cri seul, même imité , suffit pour les faire venir où les pièges sont tendus. A. Oiouettes-Eperviers. La Chouette-Caparacoch, Strix Imdsonia , Linn. , Gm. ; S. funerea , \ ar. A. , Lath. , pi. B. 2 des Oiseaux d Edwards, se trouve à la baie d'Hudson. Elle a le bec et l'iris orangés ; le sommet de la tête blanc ; le cou et la moitié du dos d'un brun obscur , varié de blanc ; les ailes tachetées , et les scapu- laires rayées transversalement des mêmes couleurs ; le bas du 20 C H O dos et les parties postérieures d'un brun foncé, avec des raies transversales plus claires ; le dessous du corps blanc et tra- versé de lignes brunes ; le dessus de la queue d'une teinte obscure , avec des raies transversales étroites et blanches , et le dessous cendré ; les ^^lumes des pieds traversées de pe- tites lignes brunes sur un fond blanc. La femelle est un peu plus grosse , et a des couleurs plus claires que le mâle. Ils portent à la baie d'Hudson , le nom de Caparacoch. La Chouette Choucouhou , Strlx niduella, Lath. , pi. 3^ des Oiseaux d'Afrique de M. Levaillant : sa taille égale celle du moyen Dzif, et son bec est presque caché dans les plumes qui l'entourent ; elle a l'iris d'un jaune de topaze ; une plaque de plumes blanches sur la gorge ; tout le plumage brun , moins foncé en dessous , et varié de blanc ; la queue rayée de brun , et d'un blanc roussi en dessous , longue et étagée ; les plumes qui recouvrent les jambes sont grisâtres ; les ongles et le bec d'unbleu noirâtre. La femelle, est un peu plus grosse que le mâle, et a moins de blanc dans son plumage. On trouve cette espèce à l'extrémité orientale de l'Afrique. La Chouette funèbre, Strix funerea^ Lath. i, pi. 87. fig. 2 de VOrniihol. de Brisson, a treize pouces de longueur; le des- sus delà lete et ducou et les pennes des ailes noirâtres , avec des taches blanches ; le dessus du corps et les couver- tures des ailes bruns , variés des mêmes taches ; le dessous du corps , jusqu'au ventre , blanc et rayé transversalement de brun ; le ventre, les couvertures inférieures et les pennes de la queue blancs et rayés de brun ; les plumes des pieds d'un blanc sale tacheté de brun ; le bec blanchâtre et les ongles gris. Je me suis trompé , dans V Histoire des Oiseaux de V Amé- rique srpteiUrionalc , en rapportant cet oiseau à la Chouette né- buleuse; car c'est une espèce très-dislincte. La Chouette Huhul, Strix huhida, Laih. , est de la taille du Hibou il aigrettes courtes ; mais son corps est moins gros ; son bec est plus apparent, parce qu'il est moins couvert de poils ; sa queue est plus longue , et les ailes pliées ne s'é- tendent guère au - delà de sa première moitié ; tout son plumage est varié de marques blanches sur un fond noirâtre; ces marques sont plus larges sur les parties inférieures du corps , très-petites sur la tête , arrondies en demi-cercle à l'extrémité des plumes ; cette même couleur termine les pe- tites couvertures, les pennes secondaires des ailes , et borde les primaires, qui sont d'un brun noirâtre; la queue, dont les pennes sont étagées , est de la même teinte , mais plus foncée et marbrée de trois bandes blanches irrégulières; les plumes duveteuses , qui recouvrent les tarses dans toute leur C H O 21 longueur jusqu'aux doigts sont noirâtres et tachetées de blanc ; le bec , les doigts et les ongles sont jaunes. On la trouve à Caycnne; elle vole et chasse pendant le jour. Elle est figurée pi. 4i verdâlre ; la langue noire , et l'Iris d'un jaune foncé. Les jeunes n'ont point de taches blanches à la tête ; on remarque quelques variétés accidentelles. Chez les unes, une teinte noirâtre remplace le brun ; chez d'autres , c'est une nuance de rouge vif; celles-ci sont les plus rares. La femelle res- semble au niàle. Il n'est point , dit M. de Azara , d'oiseau plus vigoureux , à proportion du volume du corps , ni plus féroce , plus indouiptabie que cette chouette. Elle a le cou- rage et l'adresse de se fourrer sous les ailes de tous les oi- seaux , sans en excepter les dindons et les caracuras ^ de s'y attacher, de leur dévorer le côté et de les mettre à mort. Les cabureis ne sont pas rares ; ils se tiennent dans les grandes forcis, se perchent vers le bas des arbres, et de préférence sur les branches cassées ou peu feuillées. Leur ponte est de deux œufs, dans un trou de vieil arbre, sans apparence de nid. La Chouette DU Canada. V. Chouette funèbre. La Chouette cendrée , Strix clneren , Lath. On trouve celte espèce dans les environs de la baie d'Hudson. La cou- leur cendrée , mélangée de noir , domine sur son plumage; mais elle incline au brun sur les ailes et les parties supérieures du corps ; elle est plus pâle sur les cuisses, ([ui ont en outre des lignes transversales brunes ; le cercle de plumes qui en- toure la face est noir près des yeux, plus pâle au-dessus, et blanchâtre près du bec ; le fond de chaque plume est cendré avec quelques lignes noires , et celles qui terminent la fraise sont, de plus, d'une couleur de buffle ; la disposition de ces teintes est telle que les yeux paroissent placés dans le milieu de divers cercles noirs , cendrés et roussâtres ; le bec est blanchâtre : longueur totale , dix huit à dix-neuf pouces ; mais ce qui caractérise cette espèce , c'est d'avoir une ligne éten- due , depuis la gorge jusqu'à la queue , privée de plumes. Enfin le noir , le cendré et le brun sont tellement fondus en- semble , que le plumage en entier paro'it, au premier coup d'o&il, couvert d'une seule teinte fuligineuse. La Chouette chat-huant , Strix stridula^ Lath., pi. enl. de Buffon , n.» l^l^'J. Des auteurs présentent cet oiseau de nuit pour la femelle ou le jeune de la hulotte , et celle-ci pour le mâle. Cependant j'ai eu, ce printemps, en ma possession, quatre jeunes hulottes , prises dans le même nid, qui toutes ressembloient à celle-ci , si ce n'est par les différentes nuances qui caractérisent le premier âge. Ces auteurs n'ayant pas déduit les raisons qui ont donné lieu à cette réunion , et n'ayant pas trouve , dans mes observations , des motifs suffisans pour me ranger du sentiment de ceux qui nous donnent ces deux chouettes pour deux espèces 24 C H O distinctes, j'ai eu recours à un ornithologiste très-judicieux,' M. Bâillon , et voilà ce qu'il m'écrit. « J'ai élevé, pendant plusieurs années de suite, des jeunes chats-huans ^ pris dans le nid , et encore couverts de duvet , auquel a succédé un plumage roux et totalement pareil à celui des adultes ; et je n'en ai jamais vu avec les couleurs de la Imlotte. De plus , j'ai lue , il y a plusieurs années , un mâle et une femelle chat- huant accouplés ; celle-ci ne différoit guère du mâle qu'en ce que la teinte rousse éloil moins vive; et celui-ci avoit, en outre , le cercle de plumes qui entoure les yeux , d'un roux très-ardent , sans taches entre ceux-ci et la collerette et du côté extérieur ; tandis que chez la femelle , cette même partie étoit d un roux foible , avec quelques légères taches Lrunes. Ayant eu, depuis, beaucoup de chats huans , je n'ai jamais aperçu d'autres dissemblances ; elles existent même dans les jeunes , dès qu'ils commencent à se couvrir de plumes. J'ajouterai encore, qu'en ayant ouvert cinq ou six tués adultes , j'ai tojjjours trouvé chez les uns les par- ties sexuelles du mâle , et chez les autres celles de la fe- melle. » 11 résulte de ces faits , qu'il y a sous la couleur rousse, des individus des deux sexes, et que les teintes de la hulotte , ne sont pas le caractère distinclif du mâle chal-huant. De plus, M. Bonelli, professeur d histoire naturelle à l'urin , a assuré à M. Bâillon que, dans le Piémont, les hulottes ctoient très- communes, tandis que les chats-huans y étoient rares. C'est le contraire en Picardie ; ce qui ne de- vroit pas être, si réellement ces deux oiseaux étoient le mâle et la femelle de la même espèce. Mais cette espèce ne seroit- elle pas composée de deux races ? car M. Bâillon ajoute qu'on lui a apporté, l'année passée, deux individus tués en- semble , dont l'un étoit femelle et d'un beau roux, tandis que l'autre , totalement pareil à la hulotte, étoit mâle ; mais tous les deux plus grands de deux pouces que ceux dont il a été question ci-dessus. Si ces. deux oiseaux étoient accouplés, il s'ensuivroit nécessairement qu'une des deux races seroit plus grande que l'autre; que dans la petite , le mâle, la fe- melle et le jeune portent «ne livrée rousse , et que , dans l'autre, cette couleur n'est le partage que de la femelle ; alors les quatre jeunes hulottes que j'ai vues au printemps de cette année, serolent donc toutes les quatre des mâles, ce qui seroit bien extraordinaire dans la même nichée. Mais avant de rien .statuer , il nous reste une vérification à faire ; c'est de s'as- surer s'il y a des femelles sous le plumage de la hulotte , et s'il s'en trouve , je ne balance pas à croire que celle-ci et le chat-huanl sont deux espèces très-distinctes. Au reste , ils n'ont pas le même cri. Celui du chat-huant est effrayant dans C H O =5 le silence cle la nuit , surtout quand il gèle ; il ressemble au hurlement d'un loup , et semble exprimer les syllabes hoM , hohô , holiô : hohohohô ^ ou hoiihou ^ houhoiihou. Celui delà hulolte exprime g-zW/z; , gnvilz, selon M. Meyer. On trouve des chats-huans dans toute l'Europe, jusqu'aux terres les plus au nord. 11 a de i3 à i4 pouces de longueur; les yeux d'unbrun marron, etnon pasbleus, comme le dit Buffon; les plumes de la collerette rousses; le bec d'un jaune verdâtre; le dessus de la tête et du corps , les couvertures des ailes et de la queue d'un roux ferrugineux , varié de noirâtre , de lignes effacées brunes , transversales et en zigzags , mélangé de quelques taches blanches sur la têle et les scapulaires , et vers l'exlrémilé des grandes couvertures des ailes ; le dessous du corps varié de blanc , de noirâtre et de roux ferrugineux, avec des lignes et des zigzags pareils à ceux du dessus; les pennes des ailes et de la queue couvertes de bandes transversales alternativement brunes et rousses ; les pieds garnis jusqu'aux ongles de plumes d'un blanc sale , avec de petits points bruns et roussâtres; les ongles couleur de corne. La Chouette cqevèciïe, Sirix passen'na, Lath. , pi. enl. , n.o 439 de VHisi. nat. de Buffon. Le domicile ordinaire de la chevêche est dans les masures écartées des lieux peuplés, et les ruines d'anciens édifices abandonnés ; on la trouve rare- ment dans les forêts, mais assez souvent dans les églises et les cimetières; elle s'approche quelquefois des maisons, sur- tout à l'automne, voltige autour, et se pose sur les toits, où elle fait entendre un cri lugubre. Le peuple superstitieux l'a appelée oiseau de mort ou de cadiwre , s'imaginant qu'elle présageoit la mort des malades , parce qu'elle se sera perchée par hasard sur la maison qu'il habite. Ce même préjugé existe aussi pour Yeffraie, etc. , le peuple ne faisant au- cune distinction entre les oiseaux nocturnes. Elle a en- core un autre cri qu'elle répète en volant, pou, pou. Cette espèce voit, pendant le jour , beaucoup mieux que les autres chouettes ; elle s'exerce à la chasse des petits oiseaux, mais si infructueusement que ceux-ci ne craignent pas de s'en ap- procher , de l'insulter et de l'assaillir comme les autres. Elle diffère encore de ses semblables , en ce qu'elle déchire les petits quadrupèdes, et plume les oiseaux avant de les manger, La chevêche supporte long-temps la faim ; j'en ai gardé une pendant douze jours sans lui donner aucune nourriture , et elle ne me parut nullement affectée de cette abstinence ; mais deux jours après elle mourut. Cette espèce place son nid presque à nu , dans des trous de rocher ou de vieilles murailles , et y dépose quatre à cinq œufs arrondis et blancs. On la trouve dans la plus grande partie de l'Europe. Elle a ,6 C H O huit pouces de longueur ; le bec noirâtre à sa base et jaunâtre vers son bout ; Tins jaune ; le dessus de la tête brun, avec une bande longitudinale blanche sur chaque plume ; la face variée de ces deux teintes ; la gorge blanche ; le cou , la poi- ti-ine, le dessus du corps et des ailes bruns, avec des lâches blanches plus nombreuses sur le cou ; le ventre brun et blanc; la queue rayée transversalement de bandes rovissâtres inter- ^ rompues sur un fond brun ; les pieds couverts d'un duvet blanchâtre lavé de fauve , et les doigts velus. La CuoUETTE CHEVÊCHE DE Perse, Strix perslca ^ Vieill, Taille de notre chei?êche, dont ce n'est peut-être qu'une va- riété; plumage blanchâtre, tacheté de gris un peu blond ; doigts velus ; bec et ongles jaunâtres. La Chouette chevècuette, Strix pygmea , Bcchst. C'est dans Lathamune variété de la chouette tengmaïm^ et une es- pèce distincte , sous le nom de strix, acadiensis. En effet, celle- ci estle même oiseau; mais la première ne peut être une va- riété de l'autre, dont elle diffère par une taille plus petite et par la distribution des couleurs. Elle a six pouces de longueur, les parties supérieures d'un gris rougeâtre foncé , varié de taches et de points blancs; les inférieures de cette couleur , avec des taches longitudinales brunes et des raies transver- sales sur les flancs ; la queue traversée par quatre bandes étroites , blanches ; les pieds emplumés jusqu'aux ongles. Cette chouette se trouve dans le nord des deux coutinens , dont elle s'écarte quelquefois, puisqu'un individu a été tué à Gibraltar, lequel est figuré pi. 46 des Oiseaux d'Afrique de Le vaillant, La Chouette chevêchette perlée, Strix perl(ita,\iei\L , pi. 284 des Oiseaux d'Afrique de Levaillant. Plumage roussâ- tre , parsemé de taches blanches , rondes sur la tête et le derrière du coti, longitudinales sur le bord des couvertures des ailes et sur les pennes de la queue ; joues et gorge d'un blanc ombré de noir sur le devant du cou, qui a sur le bas un collier bigarré de noir ; poitrine variée de brun noir sur un fond roux; les parties postérieures nuancées de roux sur un fondblanc;duvetdes tarses et des doigts de cette dernière cou- leur; pennes des ailes terminées par un liseré blanc , noirâ- tres à l'intérieur, avec des bandes rousses; bec et ongles d'un brun jaunâtre. Elle se trouve au Sénégal. La Chouette chichictli , Strix chichichtli, Lath. Tout son plumage est varié de fauve, de blanc, de brun et de noir. Ses yeux sont de cette dernière couleur, etses paupières bleues. Elle se tient sur les bords du lac du Mexique. La Chouette cuoucou, Strix choucou, Lath., pi. 38 des Oiseaux d'/ifiique, de M. Levaillant. Le corps de cette C H O ,7 choiielie est allongé, sa tête arrondie , le bec très-court et noir ; les jambes sont petites; l'iris est d'une teinte orangée brillante ; la queue ctagée ; un gris brun roussâtre recouvre les parties supérieures du corps ; on remarque des taches blanches sur les ailes; le dessous du corps est d'un blanc pur; cette même couleur forme des bandes transversales sur les pennes de la queue , à l'exception des intermédiaires qui sont pareilles au dos. Elle se trouve auCapdeBonne-Espérance. La Chouette des clochers. V. Chouette effraie, (v.) La Chouette a collier, Strix, lorquata^ Daudin; Stvix perspicillata ^ Var. ; Lath. , pi. ^2 des Ois. d'Afrique de Le- valllant, est répandue dans toute l'Amérique méridionale; elle a dix-sept pouces de longueur tolale ; le dessus de la tête et la face noirs; les sourcils blancs; les parties supérieures d'un brun noirâtre; un collier presque noir, qui prend nais- sance à la nuque et entoure le bas du cou, de la largeur de deux pouces; une tache pareille sous le bec, qui est bleuâtre et jaune à la pointe; de là jusqu'au collier, la go-ge bi.m- che ; le reste des parties inférieures et les pieds sont d'un blanc roussâtre; d'autres ont les plumes du manteau bor- dées de blanc, avec des raies transversales de la même couleur; les scapulaircs et les couvertures des ailes rayées de gris. Les jeunes ont, à quatre mois, le dessous, du corps d'un blanc roussâtre, du noirâtre à la gorge, des plumes noires sur le front, et du brun mêlé de noirâtre sur toutes les parties supérieures: dans un âge plus avancé, mais tou- jours dans la même année , leur plumage ressemble à celui de l'oiseau adulte , si ce n'est qu'ils ont une large bande blan- che composée ds plusnes droites qii dépasseuc celles de la tête; cette bande qui conmience au bec, se partage, au- delà de l'œil, en deux portions, dont l'une tourne derrière l'oreille, et, par le bas du bec, vient se jomdrc de nou- veau à la bande devant l'œil, et renferme une grande tache noire et presque ronde, dont celui-ci occupe le milieu; l'autre portion, qui consiste en plumes aiguës et décompo- sées à leur pointe , se dirige vers le haut de l'occiput , où elle s'élargit et forme une petite circonférence. Leur première robe , à l'exception des ailes et de la queue, est formée de plumes à barbes frisées et pllssées, si fines et si déliées, qu'à la vue et an toucher, elles paroissent comme du coton blanc; les plumes de la tête, implantées perpendiculairement, sont plus serrées et frisées, et ont l'apparence d'une houppe à poudrer, faite de duvet de cy- gip ; les ailes et la queue sont brunes et rayées transver- salement d'une teinte plus claire; les grandes couvertures lies ailes ne diffèrent qu'en ce qu'elles ont le fond d'un 28 C II O brun plus léger, et leur extrémité blanche; cette dernière couleur est celle des autres couvertures, dont les plumes gont décomposées; la partie intérieure de l'aile est brune, ainsi que quelques taches sur le haut du dos; tout le reste du plumage est très-blanc, à l'exception de la face qui est couverte par une tache d'un beau noir , figurée en forme de cœur, qui commence au bas de la pointe du bec , se pro- longe par un contour jusque derrière l'œil, et retourne en dessus, pour se terminer à la base des mandibules. Nacu-^ rutu est le nom que cette chouette porte au Paraguay , et au- quel M. de Azara a ajouté , sans aigrettes^ pour le distinguer du ïiibou nacuruiu. La Chouette de Coquimbo. V. Chouette a terrier. La Chouette ETTKME^SùixJîawmea, Lath., pi. enl. de Buff., n.°4-4o et 4-74-1*1 treize à quatorze pouces de longueur; le dessus du corps jaune, onde de gris, de brun, et tacheté de points blancs ; le dessous , blanc , marqué de points noirs ; les yeux environnés très- régulièrement d'un cercle de plumes blanches, et si fines, qu'on les prendroit pour des poils; les pennes pareilles au dessus du corps ; l'iris brun; le bec et les plumes des tarses blancs; les ongles noirâtres. Des in- dividus sont d'un beau jaune sur la poitrine et sur le ventre, avec des points noirs; d'autres ont les mêmes parties d'un jaune uniforme; et quelques-uns les ont totalement blanches sans aucune tache ; enfin, on en voit dont le dessous du corps est roussâtre , ci les points sont bruns. La femelle est un peu plus grosse que le mâle; ses cou- leurs sont plus claires et plus distinctes. Celle espèce se plaît dans les lieux habités et même les mieux peuplés; elle se retire pendant le jour dans les tours, les clochers, les toits des églises et les greniers des fermes ; elle en sort après le coucher du soleil, et y rentre avant son lever; elle vit de rats, de souris, et en détruit plus que les chats; c'est pourquoi, des agriculteurs ne souffrent pas qu'on i'inquièle , lorsqu ils ont l'avantage d'en avoir dans leurs greniers. C'est dans les mêmes endroits, soit dans un trou de muraille, soit sous les toits, que l'effraie pond cinq à six œufs blanchâtres et d'une forme allongée; les petits sont tout blancs dans leur premier âge, et l'on prétend qu'ils ne sont pas mauvais à manger au bout de trois semaines, étant alors gras et bien nourris. Cette chouette des clochers doit son nom d'effraie à ses soufOemcns rJw, chéi^ cJieû , rhiôii ^ et à ses cris lugubres g^m, gre^ crei. Son soufllement ressemble , dit-on, à celui d'un homîïie qui dort la bouche ouverte ; ^c pousse aussi en volant et en se reposant, différens sons aigres, tous si elfrayans, qu'elle inspire de l'horreur et de la crainte C 11 O 29 aux gens qui la regardent comme un oiseau funèbre, parce qu'elle habite les cimetières et les églises. Cette espèce est très-commune en Europe ; on la trouve en Suède comme en France, dans les parties septentrio- nales et méridionales de l'Amérique , dans les déserts de la Tartarie, dans la Perse, l'Indostan, et enfin dans l'Aus- Iralasie ; mais elle ne porte pas partout une livrée tota- lement pareille : son plumage est, à Cayenne, plus doré qu'en Europe ; la face et le dessous du corps ont plus de mouchetures. Les individus qu'on trouve à la Nouvelle- Hollande ont, sur les parties supérieures , de grandes taches d'un brun foncé. • La Chouette épervier. V. Chouette caparacoch. La Chouette fauve, Slrixfuha^ Lath. , se trouve à la Nouvelle-Zélande : taille de la clwuette chevêche-, bec cou- leur de corne, et noir à sa pointe; couleur générale du plumage, fauve, mais presque brune sur le dessus du corps, et avec des taches blanches et très-pâles sur la face. La Chouette PERRUcmEUSE, Slnx rufa, Lath. , dont Sco- poli a fait une espèce particulière , ainsi que Latham et Gmelin, est rapportée par M. Meyer à la chouette hulotte. ou chat-huant; je croi^ qu'il est fondé. Voici la description très-succincte qu'en fait Scopoli : iris bleuâtre; corps d'une couleur ferrugineuse, et tacheté de brun. Cet oiseau a été vu dans les forêts de la Carniole , près d'Idria. La Chouette de Géorgie , Sirix georgîca , Lath. La cou- leur brune qui règne sur le plumage de cet oiseau, est coupée, sur les parties supérieures, de bandes jaunâtres , et sur les inférieures, sur les ailes et la queue, de bandes blanchâtres ; elle prend une teinte rouge , et forme des raies longitudinales sur le ventre et les parties postérieures , qui sont d'un blanc jaunâtre; le duvet qui recouvre les pieds est varié de quelques points noirâtres; longueur, près de quinze pouces; bec jaune. On la trouve en Amérique, dans l'intérieur de la Géorgie méridionale. La Chouette grise, Strix Utturata^ Retzius. Taille un peu inférieure à celle du grand hibou; plumes des parties supérieures rayées en travers et en longueur, de brun sur un fond gris ; les raies sont déliées sur la tête , interrom- pues et plus larges sur le manteau; collerette pareille, mais blanchâtre au-dessus de l'œil; plumes des parties in- férieures blanches, avec une longue tache brune sur le mi- lieu, et de petites ondes presque imperceptibles sur le fond blanc; bec jaunâtre; ongles bruns. Elle se trouve dans les montagnes du nord de la Suède. 3o C H O M. Themminck la donne , dans son Manuel d'Ornithologie, comme ne différant pas de la chouette nébuleuse de rAuiéri- que septentrionale, qu ilprétend se trouver aussi en Europe, peut-être, parce qu il lui rapporte celle de cet article. Au reste , M. Cuvicr , Ilcgne aniiiud, la présente pour une espèce particulière , et je le crois fondé. La Chouette harfang, Slrix nyctea^ Lath, pi. i8 de l'Hist. nat. des Oiseaux de l'Am. sept. Cette helle chouette égale en grosseur le grand-duc; son plumage est d'un blanc éclatant sur le front, la gorge, les plumes des pieds et des doigts ; plus ou moins tacheté de roux et de brun noir sur le reste du corps; 1 iris est d'un jaune Irès-brillant ; le bec et les ongles sont noirs; longueur totale, vingt pouces^ A mesure que cette chouette avance en âge , les taches dis- paroissent, et elle finit par être totalement blanche. Ce grand chasseur de lapins, de gelinottes et de perdrix, leur fait la guerre non-seulement pendant les crépuscules, mais encore pendant le jour; car ses yeux ne sont point offus- qués par la lumière, ni éblouis par la neige. Cette espèce habite le nord de l'Europe , s'avance très- rarement dans nos contrées, et est commune à la baie d'Hudson. Il n'est pas rare de voir ^es harfangs dans les Étals-Unis, pendant l'hiver, et quelquefois on les rencontre à la Louisiane ; on trouve leur nid dans les rochers es- carpés, ou sur de vieux pins ; leur ponte est de deux œufs blancs tachetés de noir. On les dit communs en Russie , aux environs de l'Liik, ainsi qu'en Sibérie ; les Tatares les nomment toumana , cl les Kalmoucks , jakhan-schunhloo. Tuer une de ces chouettes seroitun crime chez ces peuples , pour qui ces oiseaux sont un présage de bonheur ou de malheur, s'ils prennent leur vol a droite ou à gauche; ce dernier côté est le fâcheux. La Chouette hulotte, Strix aluco , Lath., pi. enlum. de Buff., n." 4-4-I7 ^ douze à quatorze pouces de longueur; l'iris d'un noir un peu bleuâtre ; la face grise; le bec d'un blanc jaunâtre; le sommet de la tête , le manteau et les couvertures des ailes d'un gris foncé , tacheté et rayé de blanchâtre; le dessous du corps d'un blanc un peu rous- sâlre, avec des taches et des lignes noires, longitudinales et transversales; des bandes rousses, noirâtres et blanches, sur les peniîes des ailes et de la queue ; les plumes du tarse et des doigts pointillées de noir; les couleurs des jeunes sont moins foncées, et blanchâtres vers l'abdomen. Les naturalistes ne sont pas d'accord sur cette chouette ; les uns la présentent comme le mâle du chat - huant , et C H O 3. prennent celui-ci, pour la femelle ou un jeune. En effet, plu- sieurs hulottes que j'ai eues vivantes, étoient des mâles, et je ne puis assurer qu'il existe des femelles sous son plumage ; c'est pourquoi je l'isole, ainsi que l'ont fait Brisson , lluffon, Linnœus, Latham , etc., avec d'autant plus de motifs, que j'ai eu cette année en ma possession quatre jeunes, pris dans le même nid, et qui tous quatie portoient la livrée de la hulotte adulte, à quelques différences près, qui ca- ractérisent le premier âge. Son cri est hien différent de celui du chat-huant, car il exprime les syllabes gtiwVz, giwUz. La hulotte habite les bois pendant l'été, se cache dans les arbres creux, ou dans l'épaisseur d'un taillis, et y reste sans changer de place ; elle chasse et prend souvent les petits oiseaux; mais elle rend un grand service à l'agricul- ture , en leur préférant les mulots et les campagnols. Lors- que l'hiver la prive de cette nourriture , elle s'approche des habitations, et vient dans les granges, faire une guerre, non moins avantageuse pour leur possesseur, en détruisant les rats et les souris. Elle s'empare ordinairement des nids étrangers, surtout de ceux des cresserelles, des corneilles et des pies, pour y déposer ses œufs , qui sont souvent au nombre de quatre , arrondis et blanchâtres. La Chouette de l'île de la Trinité, Slrix phaleno'ides y Lath., pi. 9 de l'Hist. des Ois. de l'Amer, sept., sous le nom de dwuetle phalénduh , n'a que six pouces de longueur; le dessus du corps d'une teinte fauve , avec plusieurs taches blanches sur les couvertures des ailes; la face et toutes les parties inférieures variées de roux et de blanc; le duvet des jambes et des doigts roussàtre; le bec et les ongles noirs. On la trouve dans les grandes Antilles. La Chouette a longue queue de Sibérie. V. Chouette DES MONTS OURALS. La Chouette de Java, Strlx javanica . Lath. Avec une description aussi succincte que celle que M. ^^ urmb {Ma- gasin scientifique de Licldemherg) donne de cet oiseau nocturne, il est difficile de déterminer, si vraiment c'est une espèce particulière ; son corps est cendré , avec des nuances rous- sâtres. On remarque sur le dessus du corps des taches blan- ches et d'autres noires; ces dernières^ seules sont sur les parties inférieures, dont le fond est d'un blanc lavé de jau- nâtre sale, plus foncé sur les flancs. La Chouette jougou , Slrix si nensis ^ Lath. , se trouve à la Chine et à Java. Elle a seize pouces de longueur ; les Zi C II O tarses et la moitié des doigts couverts d'un duvet roux clair ; les parties supérieures d'un roux rembruni très-foncé , avec des taches blanches très-nombreuses et de diverses formes , sur la tête et ie derrière du cou, transversales sur le dos et les ailes , dont les pennes sont , ainsi que celles de la queue, d'une couleur uniforme ; la face rousse ; la gorge d'un blanc pur, de même que les parties postérieures qui ont sur chaque plume quatre raies transversales, très-étroites et noires; le bec et les ongles de cette dernière couleur, et la partie nue des doigts, jaune. La Chouette lapin. V. Chouette a terrier. La Chouette a lunette, Strix perspidllata ^ Lath., pi. 57 du Synopsis de cet auteur, a dix-neuf pouces de longueur; le bec jaune et couvert à sa base de soies noires ; les plumes du sommet de la tête et du cou cotonneuses et blanches, la face d'un brun noir ; le dessus du corps et une bande sur la poi- trine de couleur marron ; le reste du dessous du corps d'un roux blanchâtre ; les ailes et la queue brunes, rayées en tra- vers d'une teinte plus pâle et terminées de blanc ; les plumes du tarse d'un blanc jaunâtre , et les ongles couleur de corne. Cet oiseau porte , à Cayenne , le nom de plongeur. La Chouette à masque noir diffère en ce que les plumes qui entourent l'œil sont noires ; les ailes et la queue brunâ- tres ; les scapulalres tachetées de noir; le reste du plumage blanc ; le bec et les plumes des tarses noirâtres. Cef oiseau , pi. 4-4 de l'Ornlthol. d'Afrique , est donné, par Latham, pour une variété d'âge ou de sexe de la Chouette a lunette j cependant son plumage indique un oiseau parfait. La Chouette de la 3ier Caspienne, Slrix ardpitrina; Pallas; me paroît être un individu de l'espèce de la CuouETTE ÉPERVIER ou CAPARACOCH. La Chouette du Mexique. V. Chouette tolchiquatli. La Chouette montagnarde, Strix barhata ^ Lath., ha- bite les montagnes de la Sibérie orientale. Elle a le bec et l'iris jaunes, le menton et le tour des yeux noirs ; le reste du plumage cendré. La Chouette nébuleuse , Slrix nebulosa , Lath. , pi. 1 7 de Xllisl. des Oiseaux de l'yim. sept. , a près de seize pouces de longueur; le bec ^'une teinte cendrée, l'iris jaune, la fraise d'un cendré clair, uniforme, avec quelques petites taches brunes dans sa partie inférieure ; le dessus du corps et la poitrine bruns et tachetés de blanc; les taches sont plus nom- breuses sur la tcle , le cou cl la poitrine ; des raies trans- C H 0 33 versales, allernativement d'un brun plus ou moins clair sut- les pennes des ailes , avec des taches d'un blanc sale sur les bords extérieurs , et d'un brun foncé sur les secondaires ; la queue rayée transversalement de brim et de blanc ; le ventre et le bas-ventre blanchâtres, avec des raies d'un brun ferru- gineux; longitudinales sur le premier, et transversales sur le second, le duvet des pieds et des doigts d'une teinte pâle. Cette espèce habite la baie d'Hudson pendant l'été , et se retire , pendant l'hiver, dans les Etats-Unis. La Chouette noctuelle , StrÎM noctua^ Lath. , n'est point une espèce particulière, mais une variété de la Chouette HULOTTE. La Chouette de la. Nouvelle-Zélande. V. Chouette FAUVE. La Chouette nudipède , Sliix nudipes, Lath. , pi. i6 de YHist. des Oiseaux de V Am. sept., a sept pouces et demi de long; le dos d'un fauve rembruni ; les petites couvertures des ailes tachetées de blanc, le dessous du corps d'un blanc sale, avec des taches brunâtres et lyrées ; les pieds nus et bruns, le bec noirâtre. Cette espèce se trouve à Porto-Riceo et à Saint-Domingue. La Chouette ondulée, Slrix undulata ., Lath. Cette es- pèce , qui se trouve dans l'ile de Norfolk , a douze pouces de longueur; le dessus du corps de la même couleur que le hi- bou à aigrettes couiies; les couvertures des ailes et les petites plumes marquées de blanc à leur extrémité; la tête, la gorge et tout le dessous du corps ondulé de blanc ; le bec de cou- leur de plomb ; les plumes du tarse jaunes, les doigts nus et les ongles noirs. La Petite chouette. V. Chouette chevêche. La Chouette de Porto-Ricco. V. Chouette nudipède. La Chouette rayée de la Chine. V. Chouette jougou. La Chouette rouge. V. Coracias. La Chouette houge-lrun. V. Chouette cuevèchette. La Chouette de Saint-Domingue, Strix dominicensis , Lath. , me paroît être de l'espèce de la Choueite suinda. V. ce mot. La Chouette de Sologne, Stiix sologniensis , Lath. , n'est point une espèce particulière , mais bien une variété de la choueite hulotte. Elle a la face blanche ; la collerette et le sommet de la tête variés de taches blanches et de roussâtre; le dessus du corps d'un brun noirâtre , nuancé de fauve ; le dessous des ailes et de la queue blanchâtre; le bec noirâtre , ainsi que les ongles. La Chouette à sourcils blancs, Strix superciliaris., Vieill. Face d'un blanc roussâtre ; larges sourcils blancs ; bec de YU. 3 34 0 H O cette couleur; parties supérieures d'un brun marron, parscitié de petits points blancs sur la îête et de quelques mouche- tures arrondies sur les ailes ; parties inférieures blanches , avec des bandes transversales d'un brun marron , très-rares sur le ventre , et nulles sur les parties postérieures; doigts velus; bec allongé , couleur de corne jaunâtre ; taille un peu supérieure à celle de notre che^^êche. Cet oiseau est au Mu- séum d'Histoire naturelle. Je ne connois pas son pays. La Chouette suinda , Strix suinda , Vieill. Nous devons la connoissance de celte chouette à M. de Azara, ou du moins une description plus détaillée de la chouette ou grande chevêche de Saint-Domingue, si, comme le dit Sonnini dans sa traduction , elles appartiennent l'mie et l'autre à la même espèce ; mais ce ne peut être la chouette ou grande chevêche d'Europe , puisque le suinda a la tête sans aigrette et que l'autre en a deux, courtes il est vrai, qui lui ont valu le nom de brarhyotos. Le suinda n'entre point dans les bois et ne se perche pas sur les arbres ; il fréquente les campagnes découvertes et abondantes en gibier, se cache dans les trous ou les terriers des tatous, mais il n'en creuse pas lui-même ; ce qui suffit pour ne pas le confondre avec la chouette à ter- rier, qui fait elle-même celui dans lequel elle niche, et son seul abri dans les temps de repos : fait que j'ai vérifié à Saint- Domingue. Le suinda chasse une heure avant le coucher du soleil, volant en ligne directe et sans discontinuité à cinq à six pieds au-dessus «lu sol, pour fondre sur le gibier qu'il dé- couvre. Il est fort rare , et ne se voit au Paraguay qu'au vingt-septième degré : cependant on dit qu'on le trouve plus communément au sud de la rivière de la Plata, Il a quatorze pouces et demi de longueur; la collerette noirâtre , et tachée de gris roussâtre sur les bords , brune avec des lignes noirâtres au centre, avec un peu de blanc à Tangle antérieur de l'œil; les plumes de la tête, de la gorge et du cou d'une teinte sombre dans le milieu, et d'un brun roussâtre sur les bords; la couleur de la poitrine plus claire, avec des raies déliées et longitudinales; le ventre et les par- ties postérieures d'un gris roussâtre ; quelques taches noires, oblongues et pointues sous l'aile ; le dessus du corps , des ailes et de la queue noirâtre, varié de brun et moucheté de gris roussâtre ; le bec sombre et l'iris jaune. La Chouette tengmalm, Sirix tengmalmi, Lath., a huit pouces quatre lignes de longueur; tout le corps d'un rou\ rembruni et noirâtre, avec des taches blanches, arrondies sur la tête et sur le dessus du cou ; l'iris d'un jaune brillant ; le bec jaune ; les pieds et les doigts couverts d'un duvet Jilanc La femelle est un peu plus forte que le mâle; son plu- C H O 3^ mage snpcrieur d'un brun grisâtre; une tache noire entre l'œil et ie bec ; les parties inférieures variées tle blanc pur. Cette espèce se trouve en Suètle, en Norwégc , en Russie et dans les sapinières de plusieurs parties de rAlleuiagne. On la rencontre, mais rarement, dans les \osges et dans le Jura. Elle niche dans des troncs de sapins. Sa ponte est de deux œufs blancs. La Chouette a terrier, Stn'x mnirulan'a, Vieill. , x:reuse elle-même le trou qui doit servir d'asile à sa progéniture. Il est rond,(îuvertà son entrée comme celui d'un lapin, et pro- fond de deux pieds environ. Elle se plaît dans les endroits découverts , voit à toute heure du jour , et se trouve souvent dans les habitations des mornes. Elle ne fréquente point les forêts, se' plaît dans les savanes, n'est nullement sauvage; mais , si on continue de l'inquiéter , elle se réfugie dans son terrier , d'où il est difficile de la faire sortir. Sa ponte est de douze oeufs blancs , presque sphéroïdes. La seule différence que j'aie remarquée entre le mâle et la femelle , consiste dans la couleur des yeux : le premier les a d'un jaune irès-vif, et l'autre d'un jaune pale. Longueur to- tale, neuf piouces et demi. Bande blanche et large en dessus des yeux ; dieux cercles sur la face , l'vm blanchâtre , l'autre gris; tête, dos, croupion de cette teinte, mais variée de points blancs sur toute la première partie , et nuancée de roussâtre , coupée par de grandes taches blanches et brunes sur les ailes , et enfin traversée sur la queue par des bandes de ces deux couleurs; gorge et toutes les parties postérieures marquées de brun sur un fond blanc, un peu roussâtre sur les côtés ; bec d'un blanc verdâtre et noir sur les bords ; tarses et doigts couverts d'un duvet gris. La chouette de Saint-Do- mingue , striv dominicensis , a des rapports avec celle-ci ; mais elle est décritte trop succinctement pour la bien déterminer. Je rapproche de cette espèce la Chouette de Coquimbo et I'Urucureu de M. de Azara. La Chouette tolchiquatli , Strix iolchiquatii ^ Lath. , se trouve à la Nouvelle-Espagne ; elle est tellement emplu- mée , que , bien que petite de corps , elle paroît aussi grosse qu'une poille. Son plumage est varié de noir, de jaunâtre , de blanc, fauve en dessus; blanc en dessous ; les couvertures des ailes sont noires; l'iris des yeux est jaunâtre. Le tolchiquatli fréquente le voisinage des lacs, pour faire sa nourriture de grenouilles et d'autres reptiles, (s.) La Chouette wapacuthu , Strix (vapacuthu^ Lath. Lon- gueur, dix-huit pouces ; bec noir ; iris jaune ; plumes de la tête noires à leur extrémité; face, joues et gorge blanches , ainsi que les scapulaires et les couvertures des ailes ; mais 36 C PI O celles-ci sont agrëablemenl variées de lignes transversales et de taches longitudinales dun rougeâlre sombre; pennes alaires et caudales tachetées irrégulièrement, rayées de noir et de rouge pâle ; dos et couvertures de la queue traversés d'un très-grand nombre de lignes rougeâtres; bas-ventre blanc; pieds couverts de plumes jusqu'aux doigts, qui le sont eux-mêmes de poils. Cet oiseau habite les bois de la baie d'Hudson , y niche dans des tas de mousse sèche , et fait une ponte de cinq œufs blancs. Les petits éclosent en mai, et portent dans leur premier âge un plumage blanchâtre assez uniforme ; ce qui suffit pour les distinguer de ceux du harfang, qui sont d'un brun obscur. JVapaculhu est le nom que lui donnent les na- turels du pays. La Chouette aux yeux verts, Slrix syhesiris, Lath. Scopoli donne à cette chouette la longueur du coq ; le bec jau- nâtre ; la face entourée d'une jolie fraise blanchâlre , qui s'é- tend d'une oreille à l'autre , en passant sur le front; tout le plumage varié de blanc et de brun ; l'iris d'un vert de mer. On la trouve dans la Carniole. Cet oiseau, qu'a décrit Scopoli, est donné par les auteurs allemands pour une variété de la chouette hulotte. C. Chanel les-Hihoux. Le Hibou a aigrettes couchées , Stiix griseata , Larh. , pi. enl. , n." 4-^ i de VHisl. mit. des Oiseaux d Afrique , par Le- vaillant. Les faisceaux que porte cet oiseau sur la tête , sont composés de plumes longues , flexibles, qui ne se redressent que difficilement au-dessus de la ligne horizontale , et qui retombent aux côtés de la tête ; ils prennent naissance près de la racine du bec , et , passant au-dessus des yeux, descen- dent vers le bas du cou; une teinte brune rousse, finement rayée de lignes brunes foncées et entremêlées de taches blan- ches sur les ailes et la queue , couvre les parties supérieures du corps; le dessous est blanchâtre et d'un roux léger, avec des stries fines et brunes sur la poitrine ; le bec est jaune , et les doigts sont brunâtres. Taille du moyen duc. On trouve ce hibou à la Guyane. Le Hibou a aigrettes courtes , Strix brachyotos et ulula., Lath., pi. enl. de Buff. , n.» 4-38. Les aigrettes, dont cette espèce est pourvue, sont si petites, et elle les relève si ra- rement que des auteurs la rangent parmi les chouettes à tête simple , et que d'autres en ont fait deux espèces , l'une sous le nom de rhouette., strix ulula , et l'autre sous le nom de IruchYotos. Ce hibou a treize pouces de long , la tête et le des- sous du corps d'un blanc roux et varié de taches longitudinales brunes; la partie inférieure du dos, le croupion et les couver- C H O Zj tures supérieures de la queue d'un roussâtre mélangé de brun ; les pennes des ailes rousses , et celles de la queue dun blanc roussâtre ; toutes ont des raies transversales brunes ; les plu- mes qui entourent les yeux forment un cercle noirâtre ; en- suite elles sont d'un blanc sale mclé de roussâtre et de brun foncé ; liris est jaune ; le bec et les ongles sont noirs. La femelle diffère par des couleurs plus ternes , et des ta- ches moins larges : le duvet des jeunes est d'un blanchâtre gris mêlé de brun. Cette espèce s'approche peu des habitations , se tient plus volontiers dans les rochers , les carrières , les vieux châteaux abandonnés., préfère les pays de montagnes , et cherche les lieux les plus solitaires ; elle dépose ses œufs , car elle ne fait pas de nid , dans des trous de rochers ou de murailles ruinées : ils sont au nombre de deux ou trois , totalement blancs , gros comme ceux du pigeon ramier , et parfaitement ronds. IN'au- roil-onpas confondu cette espèce avec une autre dans la des- cription que Ton fait de son nid et de sa ponte F car des au- teurs allemands nous disent qu elle construit son nid à terre, sur les coteaux, dans les marais à tourbe , dans de grandes touffes d'herbes , et que ses œufs sont inconnus. Ces oiseaux , grands destructeurs de mulots , sont très-uti- les ; aussi les laboureurs en font grand cas. Au printemps , ils font entendre jour et nuit la syllabe goiif ^ prononcée d'un ton assez doux ; et quand il doit pleuvoir, ils changent de cri , et semblent dire goyou. On ks trouve dans toute l'Europe , efc même à Terre-Neuve. L'âge apporte quelques dissemblances dans les couleurs et leur distribution. Le Hibou d'Amérique. V. Hibou criard. Le Hibou ascalapiie ou d'Eg\pte, Sirix ascalaphiis ^ Sa- vigny , Brit. zool. a.'^"'^ B. , HI , se trouve en Egypte, et quelquefois en Europe , puisque Pennant dit l'avoir reçu d'E- cosse. Il est d'une taille inférieure à celle du grand hibou , et d'un quart plus grand que celui à aigrettes courtes. Son plu- mage a des rapports avec celui de ce dernier; une teinte fauve tachetée de brun le colore ; elle est vermiculée sur les ailes, et sur le dos , et rayée en travers de lignes étroites sur le ventre ; la queue est blanchâtre en dessous avec trois ou quatre raies transversales étroites et brunes ; le bec de cette couleur ; les huppes courtes ; les ongles sont noirs. Le Hibou asio, StrLv asio , La th. , pi- 21 de mon Hist. des- Oiseaux de l'Amérique septentrionale. Longueur de huit à neut pouces ; bec couleur de corne ; iris jaune ; milieu de la face roussâtre , avec trois cercles , le premier et le dernier noirs, et étroits , le second plus large et blanc ; le dessus de la tête et du corps , les ailes et la queue d'un beau joux ^ varié de lignes. 38 C H O noires sur la lête , le cou et les couvertures des ailes , mélan- gé de raies transversales brunes sur la queue, mais peu appa- rentes , tacheté alternaùvement de roux et de blanc sur les pennes primaires , avec une large bande blanche sur le bord extérieur des scapulaires ; le haut de la gorge blanc ; la partie inférieure rousse et rayée longitudinalemeut de brun; la poi- trine variée de blanc , de noir et de roux ; le blanc occupant le milieu de chaque plume loogitudinalemcnt, et les autres cou- leurs le coupant en travers ; le ventre blanc ; les flancs ta- chetés comme la poitrine ; les couvertures inférieures de la queue blanches , avec des taches terminées en fer de lance ; les pieds et les doigts couverts de plumes d'un blanc roussâ- tre ; les ongles de la couleur du bec. La femelle ne diffère que par des couleurs moins vives. Ces oiseaux se trouvent dans l'Amérique septentrionale. Le Hibou BACKAMŒNA, Slrijo backamœna, Lath. ; indica ^ Gm. Le nom que j'ai conservé à cette espèce est celui qu'elle porte dans l'île de Ceylan. Elle a six pouces environ de lon- gueur totale ; des aigrettes très-fournies et d'un roux rem- bruni ; la tèle et le manteau d'un brun noirâtre , parsemé de points d'un roux clair; la face, la gorge et le dessous du corps roux, tirant au cendré près des yeux, et rayé en travers de brun sur la première partie , avec des taches rares et ti- grées sur le reste ; la collerette bordée de noir ; les couver- tures des ailes grises avec quelques lignes étroites noires ; les pennes régulièrement barrées de cette couleur et de blanc ; les tarses en partie couverts de plumes , et les doigts velus ; le bec et les ongles couleur de corne. Le Hibou blanc. V. Chouette harfang. Le Hibou blatsc d'Islande. V. Chouette harfang. Le Hibou du Brésil. V. Hibou cabure. Le Hibou cabure , Slrix hmsiliana , Lath. , se trouve au Brésil , où il est connu sous le nom qu'on lui a conservé. La tète , le dessus du corps , les couvertures supérieures des ailes et de la queue sont d'un brun ferrugineux clair , et variés de taches blanches , fort petites sur la tète et le cou, et assez grandes sur les couvertures; les pennes sont pareilles au dos; celles de la queue ont , de plus, des zigzags blancs ; l'iris est jaune ; le bec et les plumes des pieds sont jaunâtres. Le Hibou de la Chine , Strix sinensis , Lath. Grandeur de notre hibou commun ; dessus du corps varié de noir et de brun roussàlre sur une teinte cannelle, et ondulé de lignes noires sur le dos et les couvertures des ailes ; quatre bandes transversales d'un roux clair, avec des taches rousses et blan- châtres sur les pennes; devant du cou roux clair, avec des marques noires triangulaires ; dessous du corps d'un fauve C TI O 39 foncé, entrecoupé d'une bande noire, longitudinale, et di- visée transversalement par des raies blanches ; bec et pieds noirs. Le Hibou choliba , Strix choUha ^ \it\\\. ^ se trouve au Paraguay. Il a huit pouces deux lignes de longueur totale, les plumes des parties supérieures et inférieures noirâtres dans le milieu et d'un brun clair pointillé de noirâtre sur les bords; les plumes des jambes , des tarses et les couver- tures inférieures des ailes d'un roux clair; les premières pennes alaires noirâtres avec de grandes taches roussâtres; les autres et celles de la queue brunes et pointillées ; une grande tache noire, en forme de croissant, s'étend depuis la base des aigrettes jusqu'au bas de l'ouverture du bec , et couvre les oreilles ; ime rangée de plumes blanches et ter- minées de noir se fait remarquer sur les scapulaires ; le bec est d'un bleu très-clair et jaunâtre à Texlrémité ; l'iris jaune avec un peu de bleuâtre sur son bord intérieur : il y a une variété dans cette espèce qui ne paroît pas dépendre de l'âge ni du sexe. Elle a du brun où le précédent a du noir, et du blond où il a du brun. Ce hibou se tient pendant le jour dans les bois très-touffus, où il se cache entre les branches ; il vient la nuit dans les ha- bitations champêtres , se pose sur les toits et les murailles , et se laisse approcher au point qu'on peut le tuer à coups de pierre ou de bâton. Son cri , qu'il répète fréquemment, ex- prime les syllabes ////•wra/-ù-/i<-ft/. 11 ne fait point de nid, et pond dans un trou de vieil arbre , trois œufs blancs , par- iailement sphéroïdaux. M. de Azara , qui nous a fait con- noitre cette espèce , pense que c'est le même oiseau que le duc de la Nouvelle-Espagne , indiqué par ISieremberg sous le nom de talchiquatli ; mais je ne suis pas du seriti- nient de Sonnini , qui le considère comme étant de la même espèce que notre petit duc. Le Hibou de CLocnER. V. Chouette effraie. Le Hibou commun, Sliixotus^ Lath., pi. enl. de Buff., n.-'sg, a treize pouces et demi de longueur ; l'aigrette composée de six plumes d'un fauve brunâtre; celles de la face blanchâtre et terminées de noir ; la tête et le manteau variés de brun , de roux et de blanc ; le croupion et les couvertures de la queue, roussâtres et mêlés d'un peu de brun ; le devant du cou et la poitrine bruns et roussâtres ; le ventre avec des taches et des zigzags bruns ; les ailes et la queue brunes et roussâtres ; les plumes des tarses de cette dernière teinte, le bec et les ongles noirâtres ; les ailes rousses , variées de brun et de roussâlre. Ce hibou est le plus commun et le plus nombreux en France ; il y reste toute l'aiinée : on le voit plus souvca 4n C TI O en hiver , parce qu'alors il quitte les cavernes des rochers , les forêts des montagnes , pour descendre dans les plaines , s'approcher des habitations ; mais dans l'été il est rare de l'y rencontrer. Cette espèce se trouve, non-seulement en France, mais dans le nord et le midi de l'Europe. On assure qu'elle se donne rarement la peine de faire un nid , ou se l'épargne presque en entier ; tantôt la femelle pond dans un vieux nid de pie , tantôt dans celui d'une buse , ou autre gros oiseau ; elle y dépose ordinairement quatre ou cinq œufs blancs et ronds; les petits, qui sont couverts d'un duvet blanc en naissant , prennent des couleurs au bout de quinze jours , époque où leurs plumes commencent à paroître. Lors- qu'on veut élever ce hibou , il faut le prendre très'-jeune ; autrement il refuse toute nourriture , dès qu'il est enfermé. Son cri est fort et s'entend de très - loin ; lorsqu'il s'envole il en pousse un autre aigre et soupirant , qu'on at- tribue à l'effort des muscles pectoraux qui , dans ce moment, entrent en contraction. On se sert de ce hibou et du chat-huant pour attirer les oiseaux à la pipée, et l'on a remarqué que les gros oiseaux viennent plus volontiers à la voix du premier , qui est une espèce de cri plaintif ou de gémissement grave et allongé , dowcloud , qu'il ne cesse de répéter pendant la nuit ; et que les petits oiseaux viennent en plus grand nombre au h oho , hohô du chat-huant, qui est prononcé d'un ton plus haut, et semble une espèce d'appel. Le Hibou couronné. V. Hibou de Virginie. Le Grand Hibou cornu d'Athènes est une variété du Grand-Duc ou Hibou. Le Hibou a cravate blanche, Olus alhicolHs^ Daudin, est une variété du Moyen Hibou. Le Hibou criard , Strix mcxkana ^ Lath., pi. 3 de THist. des Oiseaux de V Améiique septentrionale. Face blanchâtre ; col- lerette bordée de roussâtre ; et chaque plume noire dans son milieu ; parties supérieures du corps tachetées longi- tudinalemenl, et pointillées de noir sur un fond roux clair ; plumes de la gorge rousses et blanches , avec la tige noire ;< ailes rayées transversalement de noirâtre et de cendré ; queue rayée irrégulièrement d'un brun-noir ; dessous du corps ferrugineux ; poitrine tachetée de jaunâtre ; croupion et anus d'un blanc entremêlé de taches noires ; bord des premières pennes de l'aile crénelé ; plumes des jambes et des pieds d'un roux cendré ; iris couleur de safran ; bec jaune ; ongles noirs. Brisson a décrit le mâle, qui est celui-ci, sous le nom C H O 4, tie hîhou au Mexique , et a nomme la femelle hibou et Amérique ; elle diffère en ce que le noir des taches est brun foncé , et en ce qu'il y a du gris et plus de blanc sur son vêtement. Cette espèce se trouve dans l'Amérique septentrionale , et au Mexique. Elle a dans son plumage beaucoup de rapports avec le hibou commun; mais ses couleurs sont plus nettes et plus tranchées. Elle a aussi des aigrettes plus longues, et elle est plus haut montée. Le Hibou d'Egypte. V. Hibou ascalaphe. Le Hibou a froîst blanc , S'.rix, alUfrom , Lath. Gros- seur du petit duc ; longueur , sept pouces un quart ; dessus de la tête et du corps brun ; plumes de la face frangées de blanc ; dessous du corps d'un jaune fauve , avec des bandes transversales brunes sur la poitrine ; taches blanches sur les ailes; bec noir; ongles noirâtres. Un individu pris avec celui-ci et plus petit ( probablement le mâle), diffère en ce que son plumage est noirâtre, et que sa face n'est point frangée de blanc. Ces oiseaux , quand ils sont vivans, relèvent souvent deux plumes qui sont au- dessus des yeux. Latham ayant examiné ces plumes sur des individus morts , dit qu'elles ne sont pas plus longues que les autres ; d'après cela , il trouve de l'analogie entre ces oiseaux et le duc à courtes oreilles. Ils habitent le Canada. Le Hibou getstil, Slrix pulchelln^ Lath. Sa taille est d'un peu plus de neuf pouces de longueur ; le dessus de son corps est d'une jolie teinte grise et cendrée , tachetée de brun ferru- gineux et pointillée de blanc ; on remarque des taches blan- ches oblongues sur les ailes ; des bandes et des points bruns sur la queue , dont le fond est fauve ; le dessous du corps est blanchâtre et onde de quelques taches noirâtres ; les ailes pliées dépassent le bout de la queue qui est arrondie ; les jambes sont revêtues d'un duvet à taches ondulées , et les ongles bruns. Cet oiseau , que Pallas a fait connoitre , est- il une espèce différente du hibou scops ? Le GRAND Hibou, Strix Lubo, Lath.; pi. D. i^. fig. 3 de ce Dictionnaire , a vingt-deux pouces de longueur; les aigrettes, la tête , le dessus des ailes et du corps variés de fauve , de rous- sâtre et de noirâtre; les plumes des narines blanchâtres et ter- minées de noir; celles de la face mélangées de roux, de noir et de gris .; la gorge blanchâtre ; le devant du cou et la poitrine noirâtres et roux; le ventre avec des raies longitudinales et des bandes transverses noirâtres ; les couvertures du dessous de la queue et les plumes des tarses , variées de lignes et de zigzags très-étroits et bruns sur un fond roux ; les pennes des ailes brunes, roussâtres à l'extérieur , fauves à l'intérieur, et rayées de noirâtre sur les côtés ; les deux pennes intcraiédiai- i^2 C Tî O res de la queue raye'es de noirâtre et de roussâtre ; les lalé- ralesne diffèrent qu'en ce que du côté intérieur, vers l'origine, elles sont fauves, et cette couleur s'étend d'autant plus loin, que la plume est plus éloignée des deux du milieu; l'iris est couleur de safran, le bec noir, et les ongles sont noirâtres. Là femelle diffère du mâle en ce que ses couleurs sont un peu plus sombres. Le grand hibou n'habite que les rochers ou les vieilles tours abandonnées, et situées au-dessus des montagnes ; rarement il descend dans la plaine ; rarement on le voit perché sur les arbres ; il détruit d'autant plus de gibier , que c'est dans le silence de la nuit qu'il lui fait la chasse ; les jeunes lièvres , les lapereaux sont ordinairement sa pâture ; il se nourrit aussi de taupes, de mulots , de souris , qu'il avale tout entiers, après leur avoir brisé, avec son bec , la tête et les os ; et au bout de quelques heures, ilvomit les poils, les os et lapeau pelotonnés dans son estomac par petites masses ; il mange encore les chauve-souris, les serpens , les lézards , les grenouilles et les crapauds ; mais l'époque où ce Carnivore chasse avec le plus d'activité et fait un plus grand carnage , c'est celle où il a des petits; alors son nid regorge de provisions, et c'est, de tous les oiseauxde proie , celui qui en rassemble le plus pour ses petits, qui sont des plus voraccs. Dans l'état de captivité, on le nourrit de chair et de foie de bœuf; il s'accommode volontiers de poissons , petits et moyens; il les mange de lamêmemanière que les petits quadrupèdes, car il dépèce les grands , et en rend par le bec les arêtes pelotonnées. Ces oiseaux peuvent se passer de boire ; cependant , quand ils sont à portée, ils boivent , mais se cachent , comme font plusieurs oiseaux de proie diurnes ; ce besoin de boire doit être plus rare dans les carnassiers, lorsqu'ils ne se nourrissent que d'animaux vivans ; il en est de même pour les vermivores , les insectivores , et ceux qui mangent des fruits succulens. Quoique les grands- ducs supportent plus aisément la lumière du jour que les autres oiseaux nocturnes , les momens où ils chassent avec le plus d'avantage sont le soir et le malin , et ils le font avec plus de légèreté que leur grosse corpulence ne paroît le per- mettre ; ils disputent leur proie à divers oiseaux rapaces , se battent avec eux , et souvent l'enlèvent aux buses et aux mi- lans. Attaqué par une troupe de corneilles , un seul en peut soutenir le choc, et finit souvent par les disperser; quelquefois mêuie une des assaillantes devient sa victime, surtout si le com- bat a lieu vers la fin du jour. Leur vol est assez élevé à l'heure du crépuscule , mais ordinairement ils ne volent que bas , position qu'exige leur manière de chasser ; et dans les autres heures du jour , ils ûc parcourent que de petites dist(^uces. C H O ^3 Dans le silence de la nuit , leurs cris hûhioiî , houhou , boûhovy poûhoû , sont effrayans ; lorsque cet oiseau a faim , il fait en- tendre son cri poûhoû^ et dans d'autres circonstances, il com- mence d'un ton très-haut çt très-fort , et le fait durer autant qu'il peut être de temps à reprendre haleine ; mais lorsqu'il est agité par la peur, c'est un cri très-désagréable, et assez semblable à celui des oiseaux de proie diurnes. On se sert du duc dans la fauconnerie pour attirer le milan; on attache au duc une queue de renard , pour rendre sa figure encore plus extraordinaire : il vole à fleur de terre , et se pose dans la campagne , sans se percher sur aucun arbre ; le milan qui l'aperçoit de loin, arrive et s'approche du duc, non pas pour le combattre ou l'attaquer, mais comme pour l'admirer, et il se tient auprès de lui assez long-temps pour se laisser tirer par le chasseur , ou prendre par les oiseaux de proie qu'on lâche à sa poursuite; la plupart des faisandiers tiennent aussi dans leur faisanderie un duc, qu'ils mettent toujours en cage sur des juchoirs dans un lieu découvert , afin que les corbeaux et les corneilles s'assemblent autour de lui , et qu'on puisse tirer et tuer un plus grand nombre de ces oiseaux criards , qui inquiètent beaucoup les jeunes faisans; mais pour ne pas effrayer les faisans , on tire les corneilles avec une sarbacane. (Buffon, article du Grand-Duc.) Celte espèce niche dans les cavernes de rochers ou dans des trous de hautes et vieilles murailles , et quelquefois sur des arbres creux. Elle donne à son nid près de trois pieds de diamètre , le compose de petites branches de bois sec, qu'elle entrelace de racines souples , et garnit l'intérieur de feuilles; laponte est d'un à trois œufs , mais très-rarement de ce dernier nombre; leur couleur est d'un blanc grisâtre, et leur grosseur au-dessus d'un œuf de poule. Les jeunes , comme ceux des autres oiseaux nocturnes, naissent couverts d'un duvet auquel succèdent les plumes, au bout de quinze jours. Cette espèce, moins nombreuse que celle des autres hiboux, est rare en France ; comme à l'automne on la volt plus com- munément dans les plaines, il paroît qu'elle quitte alors ses rochers et ses montagnes ; peut-être est-ce aussi l'époque où elle voyage , car l'on n'est pas certain qu'elle reste toute l'an- née. Elle est répandue sur une partie du globe. On l'a trouvée au Cap de Bonne-Espérance ; on la volt dans les contrées les plus septentrionales de l'Europe ; enfin on la rencontre en- core au Kamlschalka et dans la Sibérie. Le Grand Hibou blanc sans aigrettes. V. Chouette Harfang. Le Grand Hibou de Ceylan, Slrix ce^'lanensis , Lath. ; Si. ze/itolfnsù j Gui. ; Browu, I//usl. zool. , lora. 4", habite les 4i C H O rochers et les bois •, ses plumes auriculaires sont courtes et pointues ; sa longueur totale est de deux pieds ; lirissafrané ; le dessus du corps d un brun noir, plus clair et inclinant au jaune sur les parties inférieures ; le tour des piumes de la face, d'un roux tirr.nt sur le brun et rayé de noir ; cette dernière teinte forme des lignes transversales sur les premières pennes des ailes et sur celles de la queue , qui , de plus-, en ont de blanches et de fauves ; les pieds sont presque nus ; les ongles et le bec d'une couleur obscure. Le Hibou a gros bec, Strix crassirostris , VielU. Taille du hihou despim, mais plus allongée; aigrettes noires ; collerette grisâtre bordée de noir; plumage varié de raies très-nom- breuses, transversales et brunes sur un fond blanchâtre ; dessous des ailes et de la queue de cette teinte , avec cinq ou six bandelettes transversales brunes ; bec très-fort , très-gros, d'un brun noirâtre ; ongles de la même couleur ; doigts velus. Je ne connois pas le pays natal de ce hibou. Il est au Muséum d'Histoire naturelle. Le GRA^D Hibou a huppes courtes. V. Hibou asca- LAPHE. Le Hibou d'Italie, Asio italwus , Brisson , est regardé par cet auteur comme une variété du Moyen Duc ou Hibou commun. Le Hibou Jacurutu. V. Hibou Nacurutu. Le Hibou du Mexique. V. Hibou criard. Le Hibou moucheté , Slrix maai/osa, Yieill. , se trouve au Cap de Bonne-Espérance , d'où il a été apporté vivant par M. Peron , à la ménagerie du Jardin du Roi. Il a le men- ton , le bas-ventre , les couvertures inférieures de la queue et les plumes du tarse d'un be; u blanc ; cette couleur règne aussi sur le reste du plumage ; mais elle est couverte de mou- chetures brunes sur les parties supérieures du corps. 11 est rayé en travers de la même teinte sur la tête ; la face , la gorge , la poitrine et le baut du ventre ; l'extrémité de la col- lerette , le tour de l'œil , le bec et les ougles sont noirs ; sept bandes, alternativement brunes et blanches , traversent la queue ; les aigrettes sont de moyenne longueur. Taille un peu au-dessus de celle du chut-liuunt. Le Hibou tsacurutu, Sirix nar.urutu, Vieill. , pi. enl. de Buff. , n.° 383 , sous le nom de hihuu des terres magellanlque^. La dénomination sous laquelle je décris cet oiseau est celle qu'il porte au Paraguay, et qui me paroît être générique pour plusieurs chouettes ou hiboux. Les Brasiliens l'appellent ya- curutu. Il a dix-sept pouces de longueur totale. Les parties supérieures d'un brun noirâtre rayé en zigzags et pointillé de brun clair et d'un peu de roux; les inférieures mélangées do C H O 45 lignes transversales blanchâtres et brimes ; les plumes des tarses variées de noirâtre sur un fond brun ; les pennes des ailes et de la queue avec des bandelettes d'un brun noirâtre, interrompues par des taches rousses etpointillées de noirâtre; la plume antérieure de l'aigrelte noire et bordée de roux; un croissant noir qui part du derrière de l'œil et entoure la face ; une bande noire et étroite sur le sourcil ; la collerette d'un brun clair, mêlé de roux; l'iris jaune, la prunelle de l'œil bleu de ciel et entourée d'un cercle noir; le bec noirâtre jus- qu'à sa moitié, et noir dans le reste; la cire brune et les aigrettes longues de trente lignes. Le mâle et la femelle ne présentent point de différences, et les jeunes leur ressem- blent dès qu'ils ont quitté le duvet qui les couvre à leur nais*- sance. Le nacunitii a trois cris différens ; le premier est une sorte de sifflement ; le second un son cadencé , aigre et aigu , ac- cent de la douleur ou de la colère ; par le troisième, l'oiseau semble prononcer son nom d'une voix forte et nasarde. C'est par ce cri qu'il effraie les voyageurs qui passent la nuit dans les grands bois , son unique demeure. Il fait son nid avec des bûchettes à la cime des arbres très-élevés. Ce nid , qu'a vu M. de Azara dans les environs de la rivière de la Plata , est plat et spacieux. Ce grand-duc présente , dans son plumage, son genre de vie , la position de ses aigrettes , la situation et la construc- tion de son nid , de grands rapports avec le hibou des pins ou le grand-duc de Virginie. Si ces deux oiseaux ne sont pas de la même espèce , on ne peut se refuser à les regarder comme deux races très-voisines, dont l'une habite le nord de l'Amé- rique, et l'autre le sud; mais ce ne sont point des variétés de notre grand-hibou , quoique Buffon les ait présentées comme telles. Le Hibou nacurutu tacheté, Strix maculata, Vicill., se trouve au Paraguay; il est décrit par M. d' Azara sous le nom de nanacuruiu (acheté; il a quatorze pouces de longueur; l'aigrette composée de six plumes noires , blanches , et terminées en pointe; lesplumesdusommetdelatête, noires au milieu, blon- des sur les bords; celles de l'occiput , du dessus du corps, et les couvertures supérieures des ailes noirâtres et frangées de blanc jaunâtre, avec des lignes et des points bruns; les pennes des ailes et de la queue rayées en travers de noirâtre et d'un gris blanchâtre pointillé de brun; la collerette de la face noire et rousse ; celle-ci blanche , a^^ec un peu de noir à la paupière supérieure et à l'angle intérieur de l'œil, et un peu de roux sur les joues; le menton blanc; la gorge , la poitrine et les côtés du corps avec des taches longues et noires, sur un fond 46 C H O blanc ; le ventre de cette dernière couleur ; les jambes et le duvet des tarses d'un blanc lavé de roux ; le bec noir; i'iris couleur d'or et la queue étagée. Le Hibou îs ain , Strix demînuta. Il est absolument semblable au grand-duc d'Europe par ses couleurs et la disposition des taches; mais celles-ci tranchent moins sur le fond. Cet oi- seau, fort petit, a été vu par Pailas sur les montagnes de l'Oural et dans les contrées du Jaïk. Est-ce une espèce dis- tincte du hibou scops F Le Hibou nudipède, Strix psilopoda, pi. 22 de l'Hist. des Ois. de l'Amérique septentrionale. Bec couleur de corne ; dessus de la tête et du corps brun , varié de taches blanchâtres et de raies noirâtres ; pennes des ailes tachetées d'un blanc roux ; devant du cou et poitrine d'un brun foncé , mélangé de points roux; parties inférieures rayées de noirâtre; pieds jaunâtres ; queue pareille aux ailes. On le trouve à Saint- Domingue et à Porto-Ricco. Le Hibou ourou-coucou. Oiseau encore peu connu., dont parle Stedman dans son Voyage à Surinam et à la Guyane^ et qu'on ne peut rapporter à aucune espèce de hibou de cette partie de l'Amérique, la description qu'il en donne étant trop succincte. Il a la grosseur d'un pigeon; le bec et l'iris jaunes ; les oreilles très-visibles. Un brun-gris est généralement ré- pandu sur tout son plumage , excepte sur la gorge et le \'enlre qui sont d'un blanc mêlé de taches grises. Il entre da ns les habitations, et les Nègres le regardent comme un oiseiau de mort. Le Petit Hibou de la côte de CoROMA^DEL , Strix co- romanda, Lath. Il est moins gros d'un tiers que le hibpui com- mun ; parties supérieures d'un gris roussâtie tacheté de blanc et de roux ; petites pennes des ailes avec des bandes trans- versales de la même couleur, et bordées d(i rougeâlre ; gran- des pennes avec des taches roussâtres ; d>essous du corps de cette teinte traversée par des bandes noire s lunulées ; plumes des pieds rougeâtres ; bec brun ; iris jaune. Le Hibou des pi>s, Strix virginiana^ L;ith. , pi. 2 de l'Hist. des Ois. de l'Amérique septentrionale , a dix-huit pouces de longueur; le bec d'un brun noirâtre; les plumes de la colle- rette noires et rousses à leur base; celles de la face variées de blanchâtre et de roussâtre , et, à tige; noire ; la cravate blanche: le dessus du corps mélangé de; taches et de point.s noirâtres ; le cou varié de roux el t de bla ne , ainsi que le crou- pion et les couvertures supérie ures de la queue , dont les pennes latérales sont barrées d e noir ; les deux premières des ailes ont le bord extérieur ci "énelé ; le dessous du corps est varié de blanc, de roussâlr* î, avec des raies étroites. G H O 47 transversales et noirâtres ; les plumes de la poitrine poin- tillées, et terminées de cette dernière couleur; le dessous des pennes alaires et caudales blanchâtre , avec des bandes trans- versales noirâtres : les plumes des tarses et des doigts d'un blanc roussâtre ; les ongles noirs- Buffon a fait de ce duc de TAmérique septentrionale une variélé du grand-duc d'Europe, dont il ne diffère, dit-il, que par les aigrettes qui partent du bec, au lieu de partir des oreilles ; mais, comme il existe d'autres dissemblances assez marquantes dans les couleurs et leur distribution, dans les taches et leur forme, ainsi que dans la longueur et la gros- seur du corps, je crois qu'on en doit faire une espèce par- ticulière. Ce hibou, qui porte à la baie d'Hudson le nom de nato- wokey omisseiv , fréquente ordinairement les forêts de pins. 11 place son nid sur un vieil arbre , le compose de rameaux secs à l'extérieur , de mousse et d'herbes à l'intérieur. Sa ponte est de deux œufs d'un blanc terne. On assure que cette espèce se trouve aussi dans la Sibérie, depuis Astracam jusqu'au Kamtschastka.Les habitans de ces contrées regardent son cri comme un présage funeste : cette opinion est aussi celle des naturels de l'Amérique du nord. Le Hibou rayé , SirLv lîneaia , Vieill. , a le bec blanchâtre; la face rousse et variée de points noirs; les aigrettes, la télé et le dessus du corps variés de lignes étroites, transversales, j^iunâlres , noires et d'un blanc terne ; les pennes des ailes brunes; le dessous du corps rayé comme le dessus sur un fond blanc ferrugineux ; le ventre tacheté ; les plumes des pieds d'un blanc roux. On le trouve dans l'Amérique septentrionale. Le Hibou sans corne. V. Chouette hulotte. Le Hibou scops ou le Petit-Duc, Sttix scopsy La th., pi. enl. de Buff., n." 436. Longueur, sept pouces trois lignes ; aigrettes courtes ; dessus du corps brun , mêlé de nuances grisâtres et de fauve terne , de noirâtre et de brun ; il y a plus de gris sur les parties inférieures ; côtés extérieurs des ailes marqués de bandes transversales d'un blanc roussâtre ; queue pareille au dos; iris jaune; bec noir; plumes des pieds d'un gris roussâtre mêlé de taches brunes. Peu d'oiseaux offrent une aussi grande variété dans les couleurs que ceux-ci ; ils sont tout gris dans leur premier âge ; il y en a de plus bruns les uns que les autres ; la couleur des yeux paroît suivre celle du plumage ; les gris l'ont d'un jaune très-pâle ; d'autres l'ont couleur de noisette. On donne à cette espèce des habitudes différentes des autres ; elle est , dit-on, voyageuse, se réunit en troupe à l'automne pour passer l'hiver sous un climat plus doux, part quelque temps après les hirondelles, et re- 48 G H O vient à peu' près en même temps. Quoique les petils-tTacs préfèrent habiter les montagnes, ils se rassemblent volontiers dans les endroits où il y a plus de mulots , et rendent, par la destruction qu'ils en font , de grands services à l'agriculture. Mauduyt prétend que ce duc n'est point voyageur, mais seu- lement erratique ; qu'on le voit le plus souvent réuni par paire , mais assez rarement en troupe ; cependant d'autres observateurs prétendent le contraire. Il fait son nid dans les arbres creux. Sa ponte est de deux à quatre œufs blancs. Cette espèce est répandue dans la plus grande partie de l'ancien continent; mais l'on assure qu'elle ne se trouve point en Angleterre. Le Hibou des terres magellamques. F. Hibou na- CURUTU. Le Hibou zorca. Cetti fait mention , dans son Hist. nai. des ois. de la Sardaigne., d'une espèce de petit-duc qui vit solitaire dans les lieux retirés , et qui ne découvre sa retraite que par ses hurlemens aigres et plaintifs. 11 se distingue, selon 'cet ornithologiste , par les huit ou neuf plumes de ses aigrettes auriculaires , son bec dun jaune verdatre , et ses jambes cou- vertes de duvet jusqu'aux doigts, qui en sont dénués. Sa lon- gueur est de sept pouces. JVL Cuvier ( Rè^ne animal), le rap- porte à notre petit-duc, et je le crois fondé, (v,) CHOUETTE. V. Choucas, (v.) CHOUETTE DE MER. On donne ce nom, dans quel- ques cantons , à la lompe ou lumpe , poisson du genre Cy- CLOPTÈRE. (B.) CHOUGH. Voyez Chouc. (desm.) CHOUHAK et TOUCHY. Noms arabes d'une nouvelle espèce de Genêt {Sparlium ihebdirum , Deiisle ), qui croît en Nubie et dans la haute Egypte. Elle est figurée pi. 87. f. 1 , partie botanique de l'ouvrage sur l'Egypte, (ln.) CHOUKet A'AQOUL. Noms arabes d'une espèce d'A.s- PERGE {^Asparagus nphyl/us, Linn.). Les Arabes appellent en- core ClIOUC {Epine) le ChaRDON de Syrie {Cardmis syriaais , Linn. ) , et Chouk EL-gemel {Epine de chameau ) l'ECHINOPE ÉPINEUX {EcJiinops spinusus, Linn.j. (ln.) CHOULAN, KOULAN ou KHOULAN. Noms kal- mouclcs et kirguis de l'onagre ou Ane sauvage, (desm.) CHOULOUMANOUM. Nom caraïbe du Ricin {Ri- ciniis commiinis , Linn. ). (ln.) CHOUPO, CHOPO. Noms portugais et espagnols du Peuplier ( Populus nigva, Linn.). Les Portugais nomment le tremble , Choupo tremedor. (ln.) G H 11 ^^ CHOURLES. Vieux nom français d'une espèce d'omi- ihogalc , que l'on nomme communément dame donzel.eures, parce que ses fleurs s'épanouissent à onze heures du matin ( Onniliogalum album , Linn. ). (ln.) CtiOVA. Voyez Choba. (desm.) CMOYANNA-:\lA]NDx\HU. Nommalabare de deux es- pèces de Bai/hiniuj figurées par Rlieede: l'une est le B. varie- gata, Linn. (Rh. mal., t. Sa); et l'autre le B. purpurea^ Liim. (Rh. mal. , t. 33). La piemlère est Vassitra de Zanone (Hist. a6, t. i5). (lim.) CHOYKA. F. Choina. (ln). CHRACHOLEK. Les Polonais appellent ainsi le Cor- MORAIS {Pelecanus carho^ Linn,). (des3I.) CHRiffi.SL Nom arabe de la Salicorne herbacée (5'«- licomia herhacea, Linn.). (ln.) CHRtSAORE, Chrysaor. Genre de Coquille établi par Denys de Montfort, pour placer une espèce que Knorr a dé- crite elfiguréesous le nom de vis à dix lames, quoiqu'elle n'ait aucun rapport avec les Vis. 1% Ses caractères sont : coquille libre, univalve, cloisonnée, celliîlée dans toute sa longueur, droite , conique ; ouverture arrondie, horizontale; siphon central; cloisons unies. Le Ciirisaore uercinien se trouve dans la montagne Sainte-Catherine, près Rouen, et à Hutenrode. Il acquiert de deux à trois pouces de longueur, (b.) CHRISTBEERE, CHRISTOPHBEERE, CHRIS- TORENBEERE, CHRISTDORN. Autant de noms don- nés en Allemagne au Groseillier épineux (^Ribes grossularia, Linn.). (ln.) CHRïSTDORN. L'un des noms allemands du Paliure {B.hammis paliunis, Linn.); d'un Groseillier (ii«^«.y ^rossu- knia, Linn.), et de I'Aube-épine {Cratœgiis oxyacantha^ Linn,). Ce nom signifie épine du Chnst. (ln.) CHRISTE-MARINE. L'un des noms vulgaires de la Salicorne herbacée {Salicomîa herhacea , Linn,). On le donne aussi a I'Inule maritime (/«z/A? man'fima, Linn,), et plus rarement à la Bacille {Chrilmum marilimum). Toutes ces plantes ont les feuilles charnues, (ln.) CHRISTIANA-RAD IX. C'est ainsi que Dodonée nomme r Astragale chrétien {Astragalus christiamis , Linn.), qu'il regarde comme l'astragale de Dioscoride. (LN.) CHRISTIANSAVURZ. ^om donné, dans quelques par- ties de l'Allemagne, à I'Orobe tubéreux (Orobus iuberosus , Linn, ). (ln.) CHRISTIE, Christia. Genre de plantes. C'est le même que le LouRÉE de Necker. (b.) VII. _ 4 5o ^> H R CHRISTMASS'PRIDE {Gloire de Noël). Nom angla.'s d'une espèce de Crustolle {Ruellia paniculata., Linn.) qui croît sur les coteaux arides de la Jamaïque : elle y fleurit en décembre et en janvier; et, dans cette saison, ses fleurs rouges font un très-bel effet au milieu des buissons.* Les Anglais nomment encore Christmass rose l'Ellébore noir {Helleborm niger), parce qu'il fleurit vers Noël ; en France, on rappelle aussi quelquefois Fleur de Noël, (ln.) CHKISTOGA en suédois, ou CHRISTOYE en da- nois. C'est r Aster amelle, nommé autrement œil de christ^ ainsi que plusieurs plantes de la même famille, (ln.) CHRISTOPHBEERE. V. Christbeere. (ln.) CHRISTOPHORIANA. Nom donné par Clusius , et jusqu'à Toumefort, à V Actœa spicata ., Linn., dite herbe de Saint-Christophe. Plukenet , Almag. , et Morison , nomment christophoriuna des espèces d\\R\LIE {Aralia spinosa., race- mosa et nudiraidis ., Linn.). Boerhaave appelle de ce nom VAdanis rapensis , Linn. , que Plukenet avoit nommée im-^ veratoria. DojQpiis, plusieurs naturalistes en ont fait un genre particulier, qui a reçu les noms de anamenia et de knowltoma, (ln.) CHRISTORENBEERE. V. Christeeere. (ln.) CHRIST-THORN {Epine du christ.). Nom donne en An- gleterre , ainsi que celui de White-tiiorn , à I'Aube-épine {A/baspina), espèce du genre Alisier de Linnœus. Ce même arbrisseau est encore appelé Haw-tohrn en Angleterre. (ln.) CHRISTORN, CHRISTORNE (Epine du christ). Le Houx porte le premier nom en Danemarck, et le second ei» Suède, (ln.) CHRISTOYE. F. Christoga. (ln.) CHRIST \YURZ. Lun des noms allemands de I'EllÉ» bore noir {Hellchorus niger , Linn.). (ln.) (^HRITHMON. Nom donné par les Grecs modernes à la Salicorne herbacée ou Christe-marine {Salicornia her* tacea , Linn.). (ln.) CHROtvIEL. V. Caille DE Pologne, article Perdrix. (V.) CHROMATE. Combmaison de l'acide chromique avec •une base alkaline , terreuse ou métallique. On ne connoît encore, dans l'état naturel, que les chromâtes de fer et de |)lomb. (LUC.) Chromate de fer. V. Fer chromaté. Chro3iate de plomb. V. Plomb chromaté. (lug.) CHROME. Ce nom, qui signifie couleur ., a été imposé par le savant Haiiy auraétalque Vauqu^Un a découvert dans C H R 5r le plomb rouge de Sibérie ( F. Plomb Chromaté ) , à cause de la propriété qu'il a de colorer diverses substances miné- rales. Depuis un travail que ce célèbre chimiste avoit fait avec Macquart, en 1789, sur le plomb rouge que ce dernier avoit rapporté de son voyage à Moscou, il soupçonnoit que ce minéral recéloit une substance métallique particulière. Enfin, dans le mois de juin 1796, il publia, à^nsle Jour- nal des Mines, n." 34., les détails de la découverte qu'il avoit faite de ce nouveau métal, et des diverses propriétés qui le caractérisent. Le chrome est un des quatre métaux connus jusqu'ici pour avoir la propriété de passer à l'état d'acide, par leur combinaison avec une surabondance d'oxygène. (Les autres métaux acidifiables sont , l'arsenic , le tungstène , le molyb- dène. ) Dans le plomb rouge , le chrome est à l'état d'acide. Vau- quelin commença d'abord par séparer du plomb rouge cet acide métallique ; il y parvint par divers moyens , et entre autres en faisant dissoudre le plomb rouge dans l'acide mu- riatique affoibli , qui s'empare de l'oxyde de plomb, et Suisse libre l'acide chromique qu'on obtient sous forme concrète par la dessiccation. Vauquelin parvint ensuite à réduire cet acide métallique en régule ou métal parfait ; il en mit soixante-douze parties dans un creuset de charbon , qu'il enferma dans un creuset de por- celaine , rempli lui-même de poussière de charbon, et qui fut exposé pendant une heure à un feu de forge très-vif, animé par le vent de trois tuyères; et il eut la satisfaction de trouver dans le creuset de charbon une masse métallique d'un ^ris- blanc, brillante, cassante, à la surface de laquelle il y avoit beaucoup de cristaux en barbe de plume de la même couleur, et parfaitement métalliques : cette masse pesoit quarante- trois parties. Il paroît, par le résultat de cette opération , que l'oxygène n'adhère pas avec une très-grande force à la base métallique, quoiqu'il lui soit combiné dans la proportion d'environ qua- rante pour cent. Le culot métallique ayant été cassé , offroit dans son inté- rieur des points compactes et formés de grains serrés, et dans d'autres des aiguilles entrelacées en tous sens, et laissant des espaces vides entre elles ; ce qui ne permit pas d'en déter- miner la pesanteur spécifique. Ce métal ne fond point au chalumeau , même à l'aide du 52 C H R borax , qu'il colore seulement en beau vert J'énieraude , et en même temps il diminue un peu de volume. Il est très-difricilement attaqué par l'acide nitrique; néan- moins Vauquelin est parvenu, à force d'opérations réitérées, à le dissoudre , et même à le convertir en acide , qui avoit toutes les propriétés de l'acide chromique naturel. Le chrome à l'état d'acide est d'une belle couleur rouge- orangée ; à l'état d'oxyde il est d'un beau vert, et 11 commu- nique ces couleurs, avec différentes nuances , aux bases avec lesquelles on en fait la combinaison. Vauquelin a reconnu que c'est l'oxyde de chrome qui donne à l'cmeraude du Pérou sa riche couleur verte ; et que c'est l'acide de ce métal qui fournit au rubis spinelle son éclatante couleur de feu. Usager (lu Chrome , de son oxyde et de son acide. — La fragi- lité du chrome , sa résistance à l'action du feu , et les mani- pulations compliquées et dispendieuses qu il faut employer pour l'obtenir à l'état métallique, ne permettent guère d'es- pérer qu'il puisse être d'une grande utilité dans les arts. Il n'en'sera pas de même de son acide et de son oxyde ; le premier par sa belle couleur vert d'émeraude, qu'il commu- ril(ra| aux émaux dans toute sa pureté ; le second par sa belle couleur rouge de cinabre, qu'il prend dans sa combinaison avec le mercure ; la couleur rouge-orangée qu'il donne avec le plomb ; la couleur carmélite qu'il communique à l'oxyde d'argent , peuvent les rendre précieux dans les divers genres de peinture. « Si quelque jour, dîsoit Vauquelin , on trouvoit abondam- ment r acide chromique dans quelque autre combinaison que celle du plomb, on pourroit, en l'extrayant au moyen du carbonate de potasse, faire artificiellement du plomb rouge, et fournir abondammenluneexcellenle couleur rouge orangée à la peinture « Il y a lieu de présumer, ajoutoit ce célèbre chimiste , que le chrome, soit à l'état d'oxyde , soit à celui d'acide , se trouvera libre , ou engagé dans quelque autre combinaison ; car déjà l'analyse de l'cmeraude du Pérou m'a fait connoître que sa partie colorante lui est fournie par l'oxyde de ce mé- tal, ce qui est un présage fort agréable pour la bonlé et la fixité de celte couleur, puisqu'on sait que l'émeraude peut subir le degré de feu le plus violent sans se décolorer. « J'ai aussi trouvé que les cristaux verts jaunâtres et velou- tés qui accompagnent souvent le plomb rouge de Sibérie , sont formés de chrome et de plomb, tous deux réunis à l'état d'oxyde. » {Jouriud des Mines ., n." 34-) La prédiction de Vauquelin sur la découverte future d'une C H R 53 substance où le chrome se trouveroit abondamment , n'a pas tardé à se réaliser, par la découverte qui fut faite, en 1799, d'une mine de chromate de fer près de Gassin en Provence, par Pontier, minéralogiste instruit, qui envoya des échan- tillons de ce minéral au conseil des mines. L'on a découvert, à peu près dans le même temps , du chromate de fer en Norwége ; il a pour gangue une serpen- tine ; et j'ai appris par Lelièvre, inspecteur général des mines, que celui du Var se trouve dans une roche stéatiteuse : il paroîlmil , d'après ces faits , que ce minéral se trouve , par préférence , dans les roches magnésiennes. Par l'analyse que Vauquelin a faite de la belle roche con- nue sous le nom de Vert-de-Corse , il a trouvé que la partie verte ( la diallage ) est colorée par l'oxyde de chrome ; c'est donc à bien juste litre que Tillustre Saussure avoit décoré cette substance du nom de smaragditc ^ puisqu'elle doit sa belle couleur verte au même principe métallique, qui fait tout le prix de Témeraude du Pérou, (pat.) Chrome ferrugixé. V, Fer chromate. Chrome oxydé, M. Leschevin, que la science vient de perdre à la suite d'une maladie longue et douloureuse , et auquel les naturalistes doivent l'excellente table des matières des vingt- huit premiers volumes du Journal des 31ines , a décrit sous le nom de chrome oxydé natif, une substance tei- reuse colorée en vert par ce métal, qu'il a découverte, en 1810, dans le département de Saône-et-Loire, où elle existe en veines dans une brèche ancienne. Ce savant estimable a été séduit sans doute par l'idée de voir le genre CnR03lE re- présenté dans la méthode minéralogique ; car l'oxyde de chrome ne fait guère que la dixième partie du tout dans les échantillons d'un beau vert-pomme , qui sont ceux qui en contiennent le plus. Ce mélange est d'une couleur vert-pomme plus ou moins foncée, quelquefois i'un vert-poireau ou d'un vert-jaunàtre. Il est rude au toucher, ordinairement friable et facile à racler avec le couteau. Sa cassure est terreuse , inégale et rabo- teuse , et sa poussière d'un vert-grisâtre pâle. Soumis à l'action du feu avec le verre de borax , il lui communique une belle couleur vert-émeraude. Il n'est pas, soluble dans l'acide nitrique. M. Drappiez, de Lille, a trouvé dans une variété de cette substance : silice, 64 ; alumine, 23; oxyde de chrome , 10, 5; et 2,5 de chaux. Il y en a d'autres qui ne contiennent que 2,5 d'oxyde , suivant l'analyse de M. Descotils. Le chrome oxydé d'un beau vert se trouve en veines minces d'une demi-ligne à lroisli§ncs(ià7 millimètres) d'épaisseur, 54 C H R dans une roche granitoïde , à grains fins , véritable brèche composée de fragmens de feldspath d'un rouge pâle et de quarz gris , avec quelques parcelles de mica noir : cette brèche forme le sommet de^ la partie sud de la montagne des Ecou- chets, entre le Creusot et Conches. Il se rencontre encore disséminé dans un quarz laiteux qui traverse la roche sur la pente de Test. Quant aux variétés d'un vert sombre , elles sont en veines presque verticales de ce même côté , où la brèche est plus décomposée et à grains plus gros; c'est là le gisement le plus abondant de l'oxyde à différens états. Il est très-^rare d'en trouver des masses arrondies de deux à trois pouces de diamètre. La variété de quarz translucide, colorée en vert , qui a été nommée calcédoine du Creitsot^ doit cette couleur à l'oxyde de chrome, ainsi que le quarz verdâtre, qui forme des veines dans la roche des Ecouchets, et auquel M. Leschevin a donné, par cette raison , le nom de quarz hyalin chromifère. ( V. son Mémoire , auquel nous avons emprunté les détails ci-dessus, Journal des Mines, t. 27,pag. 345. à Syo. ). (luc.) On trouve du chrome oxydé pulvérulent avec le fer chro- maté de Sibérie. CHROMIS, Chromis. Genre de poissons établi par Cu- vier, auprès de celui des Labres, et aux dépens de celui des Spares. Il diffère du premier par des dents nombreuses et courtes aux mâchoires et au pharynx ; des nageoires verti- cales filamenteuses; la ligne latérale interrompue. Le type de ce genre est le Petit Castagneau , Spams rhm~ mis^ Linn. , qu'on pèche par milliers dans la Méditerranée. Il réunit encore le holfi ou labre du Nil ^ le lahre ponctué, le labre filamenteux , le spare des rochers, le spare de Surinam, le chœtodon de Surate, Bloch. V. Plesiops. (b.) CHRONAS. Nom grec de la Truie. Voyez Cochon. CHROSCIEL. Nom polonais du Râle de terre, Rallus crcx , L. (desm.) • CHROSCINA, Nom vulgaire donné en Pologne aux Roses sauvages, Rosa canina, amensis. (lN.) CHRPA, CHRPOWY, KWET. Noms donnés en Bo- hème au Bluet, Centaurea cyanus, L. Les Polonais l'ap- pellent Chabrek. (lis.) CHRYLLOS. L'un des noms grecs du Cochon, (desm.) CHRYPHIOSPERME, Quyphiosperwum. Plante an- nuelle de la côte occidentale d'Afrique , que Palisot-Beau- vois (Flore d'Oware et de Bénin) , regarda comme devant seule constituer un genre dans la syngénésie égale, et dans la famille des chicoracées. Les caractères de ce genre sont, suivant lui : un calice à C II R 53 trois folioles; des demi-fleurons en capuchon ; des semences surmontées d'une aigrette membraneuse ; un réceptacle garni de paillettes caduques. Cette plante passe pour vulnéraire, (b.) CHKYS.^OS des Grecs. C'est le Chacal. V. Chie!«. CHRYS^TOS. Le Grand Aigle, en grec, (s.) CHRYSALIDE. Second étal par où la rhenUle doit passer, pour parvenir à son état parfait , et paroîlre sous la forme de papillon. Nous avons vu dans l'article Guenille , comment ces in- sectes semblent pressentir de loin le changement qu'ils doi- vent subir, et quelles sont les précautions , quels sent les pro- cédés admirables qu'ils savent employer pour se mettre à l'abri de tout danger, et parvenir à leur nouvel état sans obs- tacle et avec le plus de facilité. Le derrière et les deux der- nières pattes sont les premières parties que la chrysalide dégage du fourreau de chenille. La manœuvre qu'elle a em- ployée pour se retirer des deux ou trois derniers anneaux , est celle dont elle se sert pour se dégager des deux ou trois anneaux suivans; elle les gonfle et les allonge en même temps, et ensuite elle s'en relire. Quand elle est parvenue à ne plus occuper que la moitié du fourreau, elle doit le distendre con- sidérablement ; pour le distendre encore davantage , elle se gonfle plus qu'ailleurs vers les premiers anneaux , et l'enve- loppe se fend en dessus , vers le troisième anneau. La direc- tion de la fente est la même que celle de la longueur du corps. Elle n'est pas plutôt ouverte que la portion du corps qui y répond s'élève au-dessus de ses bords ; là, elle cesse d'être comprimée. Ensuite la chrysalide renfle encore davan- tage cette même partie et les parties voisines; aussi, dans un clin d'œil , la fente s'agrandit , et quand elle l'est jusqu'à un certain point , l'insecte retire sa partie antérieure du côté de celte ouverture , par où il la fait sortir ; il retire de même sa queue , et il se trouve enfin hors de ce fourreau , dont il a eu tant de peine à se défaire. Quelques chrysalides , après avoir assez agrandi la fente , et après en avoir fait sortir la tête , se recourbent pour faire sortir leur queue par cette même ouverture ; au lieu que d'autres , après avoir dégagé leur tête et la partie antérieure de leur corps, poussent successivement la dépouille d'où elles veulent achever de se tirer, vers leur derrière , au bout duquel elle se trouve bientôt réduite en un petit paquet plissé, et comme chiffonné. L'intervalle est bien court entre le moment où la chrysa- lide a commencé à dégager sa queue du fourreau de chenille, et celui où elle fait sorlir sa tête et tout son corps de ce four- 56 C II R leau; il est au plus d'une minute. On peut prendre hardi- nient Tinsecte entre ses doigts , quand l'opération est com- mencée ; on ne l'arrêtera pas , on n'y apportera même aucuu retardement. Pour peu que la fente de dessus le dos soit grande , la chrysalide achève de se dépouiller au milieu même de l'esprit-de-vin , qui pourtant la fait périr bientôt après. Les manœuvres que nous venons de voir employer sont celles de toutes les chenilles , des sphinx et des phalènes , qu-i ont leurs chrysalides coniques , cachées , et à couvert dans une coque plus ou moins forte. Les chrysalides des papillons , ohlongues, anguleuses et comme armées de plusieurs pointes, sont à nu , attachées ordinairement par leur partie posté- rieure , et quelquefois encore par le milieu de leur corps , à une branche ou à quelque endroit saillant d'un mur , qui les met à l'abri de la pluie. Toute la famille des papillons qui ne se servent que de quatre pattes pour marcher , donne des chrysalides qui ne sont attachées que par la queue. Nous avons vu comment la chenille tient aux fils qu'elle a tendus , par ses patles postérieures ; lorsque la peau se fend, que la chrysalide en sort , il faut que sa queue aille , au sortir de l'étui qu'elle quitte, s'implanter dans ces mêmes fils : c'est ce que fait la chenille ou du moins la chrysalide. Elle se lient accrochée à la peau quelle quille , en la pinçant; et pendant ce temps , elle fait une espèce de saut , par lequel la queue doit quitter sa peau et être poussée contre les fils où elle s'ac- croche , le tout au risque de tomber par terre , si elle man- quoit son coup , ce qui n'arrive cependant que bien rarement. Ainsi suspendue , elle abandonne sa peau ou sa dépouille , que l'on trouve souvent en ui^etil paquet chiffonné, encore attaché auprès d'elle. • D'autres chrysalides, d'où naissent les papillons de jour à six pattes, et ceux qu'on appelle ptérophoros ou porte- plumes, ont une manœuvre un peu différente. Elles sont, à la vérité, attachées par la queue, ainsi que les premières; mais , au lieu d'être suspendues perpendiculairement la tête en bas, elles sont posées horizontalenient, et comme atta- chées contre le plan du loil ou de la branche où elles sont fixées, par le moyen d'un anneau ou d'une anse de fil, qui passe par-dessous le corps à l'endroit du corselet. Lorsqu'elles sortent de la peau de la chenille, elles se trouvent soutenues par le même anneau, ce qui les aide à exécuter avec plus de facilité l'espèce de mouvement par lequel elles tirent la queue de la peau qu'elles quittent , et vont l'accrocher dans les fils qui sont placés à cet endroit. Elles sont posées plus horizontalement ou plus obliquement, selon que l'anneau de fil, qui les tient suspendues, est plus court ou plus lâche. C II R 5; Il y à une remarque essentielle par rapport à ces chry- salides : toutes sont angulaires et ont le devant de leur tête qui se termine en une seule pointe ou corne , en quoi elles diffèrent de celles des papillons de la première fa- mille, dont la tele est garnie de deux pointes; il faut ex- cepter de cette règle générale, les chrysalides des chenilles cloportes, qui ne sont point angulaires pointues, mais coni- ques et ovales et comme celles des phalènes, quoiqu'elles soient nues et suspendues transversalement. La chrysalide est d'abord molle et gluanle. On peut, avec la pointe d'une épingle, séparer et développer toutes les parties de l'insecte parfait, mais encore foihles, sans consistance et sans mouvement. Quelques heures plus tard, on ne peut plus faire la même opération. Cette malière visqueuse, qui enduit la chrysalide, se sèche, unit toutes les parties, et lui forme une espèce de peau qui devient dure ett coriace. C'est sous cette enveloppe ou peau étrangère, que les membres de l'insecte parfait se trouvent à l'abri , se fortifient et acquièrent la solidité nécessaire. Des insectes de genres très-différens ne diffèrent pas plus entre eux, à nos yeux, que ne diffère le même insecte sous ses trois formes différentes. Cependant, cet insecte, qui ctoit chenille, paroît, après quelques instans, chrysalide. Il ne faut de même que quelques instans pour qu'il soit pa- pillon. De si grands changemer.s , opérés si subitement , ont été regardés comme des métamorphoses semblables à celles que la fable raconte. De grands anatomistes ont vu, et très-bien prouvé, que le pa()illon croît, se fortiiie , que ses parties se développent sous la figure de cet insecte que nous nommons une chenille, et que l'accroissement du papillon se fait par un développement, comme se font ceux de tous les corps organisés qui nous sont connus. Ils ont fait dispa- roître tout le faux merveilleux dont les noms de métamor- phose et de transformation donnoient des idées confuses ; mais en même temps ib nous ont laissé bien du merveilleux réel à admirer. En nous servant encore de ces termes, il n'y aura plus à craindre qu'ils donnent de fausses idées, après que nous aurons observe à quoi précisément se réduisent ici les changemensde formes. La seconde métamorphose n'a plus rien de miraculeux, dès qu'on veut bien considérer la pre- mière avec quelque attention : on reconnoît que la chry- salide est bien un véritable papillon , mais qui est en quelque sorte emmailloté. On lui trouve généralement toutes les par- lies du papillon, les ailes, les pattes, les antennes, la trompe, etc. Mais ces parties sont posées, pliées et empa- quetées de façon qu il n'est pas permis à la chrysalide d en. 53 C H R faire usage; lî ne cnnvcnoit pas qu'il lui fi\l permis de s'en servir , (Utns un temps où elles sont encore trop tendres et trop molles. * Pour trouver les principales parties du papillon sous la forme de chenille, il n'est pas même besoin d'attendre que le monient de la transformation soit bien proche. Si on fait périr la chenille dans l'esprit-de-vin , dans le vinaigre, ou dans quebiue autre liqueur forte , un jour ou deux avant celui où la transformation devoit se faire, et si on la laisse dans la liqueur pendant quelques jours , afin que ses chairs s'y affermissent, on parvient, avec un peu d'adresse et d'at- tention, à enlever le fourreau de chenille, à mettre le pa- pillon à découvert, et on peut reconnoitre toutes ses parties. Ce dépouillement artificiel fait voir que tant que les parties et or, plus pâle, plus verdâtre , plus jaune dans différentes espèces, a toujours le brillant et l'éclat de l'or bruni. L'or se trouve employé avec plua d'économie sur d'autres chrysalides ; elles n'ont que quelques taches dorées sur le dos ou sur le ventre : on trouve de rnéme sur quelques autres des taches d'argent. Celles qui n'ont ni or pi argent , n'ont pas des couleurs capables de les faire remar- C II R Ct quer. Parmi les angulaires, il v en a pourtant qui restent toujours (Vun assez beau vert ; d'autres sont jaunes ou jau- nâtres ; d'autres, sur un fond de jaune verdàtre, sont mar- «juées de taches noires et alignées avec ordre. Mais la couleur du plus grand nombre des clirvsalides est brune ; elles font voir diilérentcs nuances de brun qui tirent assez commune'- ment sur le marron; il y a de ces nuances de brun plus claires ou plus foncées; il y en a même d'absolument noires et d'un très-beau noir, luisant et poli comme le vernis noir de la Chine. 11 y a pourtant entre les chrysalides arrondies, des mélanges de couleurs, comme des taches noires sur un fond jaunâtre; au reste, avant que d'arriver à une couleur per- manente, elles en ont toutes eu de passagères, et la chry- salide qui vient déclore est autrement colorée qu'elle le sera deux ou trois jours après sa naissance. Mais la cou- leur qu'elle a prise au bout de deux ou trois jours, elle la conserve tant qu'elle est chrysalide; si par la suite on voit sa couleur noircir en quelques endroits, c'est qu'elle est morte, ou prêle à périr. En général, les couleurs des chrysalides n'offrent rien de bien remarquable que leur dorure. On sait que c'est à la belle couleur d'or de certaines chry- salides, que toutes ont dû leur nom. il avoit été réservé à rilluslre Piéauniur de nous découvrir l'art secret que la na- ture emploie pour opérer à peu de frais cette brillante déco- ration ; il a prouvé qu il n'entre pas la plus petite parcelle d'or dans cette dorure , et qu'elle est due uniquement à une pratique analogue à celles dont nos ouvriers font usage dans la fabrique des cuirs dorés. Une membrane mince , transpa- rente et légèrement colorée, appliquée immédlalemenl sur une substance d'un blanc brillant, suffit, dans les mains de la nature, pour produire une dorure fort supérieure à celle de nos beaux cuirs dorés. La chrysalide qui vient de sortir de sa dépouille, n'est nullement dorée , quelque parfaitement qu'elle doive l'être par la suite ; à mesure que la peau se des- sèche et s'affermit, on lui voit prendre des nuances qui tirent sur le jaune , et qui ont quelque brillant. Peu à peu ces nuances montent et deviennent de plus en plus éclatantes ; eiifiu , en moins de vingt-quatre heures, et quelquefois au bout de dix ou douze , la ''chrysalide paroit toute couverte du plus bel or. On entrevoit assez que diverses circons- tances peuvent contribuer à rendre cette couleur d'or plus ou moins belle sur différentes espèces , plus ou moins ap- parente sur certains endroits de la peau , et empêcher quel- quefois qu'elle ne paroisse nulle part ; le plus ou moins d'é- paisseur de la peau extérieure, et les variétés qu'il peut y 62 ' C II R avoir dans les nuances de sa couleur, produiront ces diiïe- rens effets : l'état de l'air, qui fait que la peau de la chrysa- lide se dessèche plus ou moins vile, peut encore contribuer à les rendre plus ou moins dorées. Quelques expériences ont paru prouver que celles qui se dessèciient trop promptement, ne prennent pas une belle couleur d'or ; mais on peut revenir encore à dire que la couleur de quehjues chrysalides est si belle, si éclatante, si haute, qu'il n'y a pas d'or poli plus beau ; leur couleur surpasse extrêmement toutes celles de nos dorures faites sans or, comme sont celles de nos cuirs dorés. L'observateur qui, le premier, nous a dévoilé ce petit mvstère, n'avoit pas suivi la chrysalide jusqu'au moment où le papillon se dégage de ses enveloppes. 11 n'avoit donc pu s'assurer du temps où la dorure de la chrysalide commence à disparoître ; il^a pensé que ce n'étoit qu'au moment de la sortie du papillon ; mais de nouvelles observations exactes ont prouvé, que les couleurs dorées des chrysalides com- mencent à s'altérer quelque temps avant la transformation en papillon , et que cette altération est même un des signes les plus certains d'une transformation prochaine. INous avons vu à quoi se réduit la métamorphose qu'on peut appeler extérieure. 11 s'en doit faire une intérieure qui , sans doute , n'est pas moins considérable : des parties qui étoient propres à la chenille , et qui ne peuvent plus servir à leurs anciennes fonctions, doivent périr ou changer de con- formation; d'autres, propres au papillon, doivent se déve- lopper, croître, 6e fortifier. Mais la métamorphose intérieure, celle des parties contenues dans la grande capacité du corps, ne se fait pas subitement comme la première ; le temps que l'insecte passe sous la forme de chrysalide , est employé à la rendre complète. Les vaisseaux à soie, par exemple, qui sont considérables dans plusieurs chenilles , se voient encore dans la chrysalide née depuis peu; on les retrouve plus ou moins de jours après, selon que le papillon doit rester plus ou moins long-temps sous cette forme. Enfin ils s'effacent , ils disparoissent entièrement, comme il arrive dans les ani- maux , aux autres vaisseaux qui cessent de recevoir le li- quide qui avoit coutume de les remplir et d'entretenir leur cavité. Dès qu'on a une fois conçu que toutes les parties extérieures de même genre sont renfermées les unes dansles autres, ou posées les unes sous les autres , la production des nouveaux organes n'a plus rien d'embarrassant, et il ne doit y avoir aucune différence essentielle entre les mues qui pré- cèdent la transformation; il ne s agit dans tout cela que d'un simple développement ; mais il n'en est pas absolument de môme des changemens qui se font dans les viscères, avant. C H R 63 pendant et après la indtamorpliose. Ici , la lumière s'éteint entièrement, et nous sommes réduits à talonner. 11 ne paroît pas que rinsecte change de viscères confime il change de peau Ceux qui exisloient dans la chenille, existent encore dans la chrysalide , mais modifiés ; et ce soni la nature de ces modifications et la manière dont elles s'opèrent que nous voudrions pénétrer, et qui nous échappent. Nous sa- vons que peu de temps avant la mélamoiphose, la chenille rejette la membrane qui tapisse intérieurement le sac intes- tinal. Ce viscère, qui n'a encore digé; é que des nourritures assez grossières, doit désormais en digérer de très-délicates. Le sang qui circuloit dans la chenille du derrière vers la tête, circule en sens contraire après la transformation. Si ce ren- versement est aussi réel que les observations paroissent l'indi- quer, quelle idée ne donne -t-il pas des changemens que subit l'intérieur de l'animal ? Ceux qu'éprouve la circu- lation du sang dans l'enfant nouveau-né, ne sont rien en comparaison. Si Ton met les trachées au rang des viscères, le changement est alors bien réel. Nous avons remarqué que pendant la mue Ion voit des paquets de ces vaisseaux qui suivent la dépouille et sont rejetés avec elle. De nouvelles tra- chées sont donc substituées aux anciennes : mais comment se fait cette substitution.'' comment des poumons sont-ils rem- placés par d'autres poumons ? Plus on cherche à approfondir cette matière et plus l'obscurité s'accroît. Mais, quel est le sujet de physique où nous n'éprouvions pas de pareilles diffi- cultés, lorsque nous voulons en atteindre le fond ? Il semble que notre condition actuelle soit de ne voir que la première surface des choses. Pendant que la nature travaille à changer les viscères et à leur donner une nouvelle vie , elle s'occupe en même temps du développement de divers organes qui éloient inutiles à l'insecte, tandis qu'il vivoit sous la forme de chenille, et que le nouvel état auquel il est appelé lui rend nécessaires. Pour mieux assurer le succès de ses différentes opérations , elle fait tomber l'insecte dans un profond sommeil , pendant lequel elle opère à loisir, et par degrés insensibles. J.e corps grais- seux , substance délicate et préparée de loin , paroît être le principal fond de la nourriture qu'elle distribue à toutes les parties, pour les conduire à la perfection. L'évaporation qui se fait des humeurs aqueuses ou superdues , donne lieu aux élémens des fibres de se rapprocher et de s'unir plus étroi- tement. De là naît une augmentation de consistance dans tous les organes. Les petites plaies , que la rupture de plusieurs vaisseaux a occasionées en divers endroits de l'intérieur, se consolident insensiblement. Les parties qui ont été mises dans 64 C II R un élat violent, ou ilonl les formes et les proportions ont éié modifiées jusqu'à un certain point, se plient par degrés à ces changemens. Les liqueurs , obligées d'enfiler de nouvelles routes, prennent peu à peu cette direction. Enfin, les vais- seaux qui étoient propres à la chenille, et dont quelques-uns occupolenl une place considérable dans son intérieur , sont effacés ou convertis en un sédiment liquide , que le papillon rejette après avoir déposé le fourreau de chrysalide. Nos insectes doivent rester plus ou moins long-temps sous la forme de chrysalide. En général, les papillons de jour, dont la chrysalide est nue , y restent moins de temps. Presque tous deviennent insectes parfaits au bout de quinze ou vingt jours, du moins pendant l'été. 11 n'y a que ceux qui se sont trans- formés à la fin de l'autonme , qui ne subissent leur dernier changement qu'au printemps. Au contraire , les sphinx , les phalènes et les autres p.iplllons de nuit, dont la chrysalide est enfermée dans une coque, restent beaucoup plus long-temps dans cet élat. La plupart ne deviennent Insectes parfaits, que l'année suivante. 11 y en a même qui n'éclosent qu'au bout de deux, de trois ans, et même davantage : plus la coque est clure , forte , serrée , plus ils doivent y rester. Mais la chaleur ou le froid contribuent beaucoup à accélérer ou retarder leur sortie. On peut aussi, par une chaleur ou un froid artificiels, changer à cet égard l'ordre de la nature ; il paroit prouvé par des expériences , que les organes de la respiration qui étoient nécessaires à la chenille , le sont encore au papillon dans les premiers temps qu'il paroit sous la forme de chrysalide, mais qu'une partie de ces organes se bouche dans la suite ; que lors- que le papillon s'est foriifié jusqu'à un certain point, il n'y a pins d'ouvertures pour lui fournir de l'air, qu'à la partie an- térieure de la chrysalide. On peut penser que les stigmates doivent se fermer plus ou moins tard, selon que les chrysa- lides ont à rester plus ou moins long-temps dans cet élat. Tout dépend de la transpiration qu'elles ont à éprouver. H suffit de la retarder ou de la hâter , pour éteindre ou abréger la durée de leur vie ; il en est à peu près d'un œuf de poule , comme dune chrysalide ; il doit aussi transpirer , et trans- pirer beaucoup ; si on l'enduit de vernis, ou simplement de graisse , on le conservera frais des mois entiers. 11 est assez constaté que moins les animaux transpirent, moins ils ont besoin de manger, et plus ils vivent long-temps. 11 est donc bien certain que la chrysalide n'est autre chose qu'un papillon , dont les parties sont cachées sous certaines enveloppes , qui les collent toutes ensemble ; qu'elle n'est précisément , comme on a dit , qu'un papillon emmailloté. Dès que ce papillon aura acquis la force de briser ses enve- C H R 65 loppes ; dès que seS ailes el ses patJes seront devenues capa- bles de faire leurs fonctions , et que ses besoins exigeront (}u il se débarrasse des fourreaux qui ne lui seront plus qu'incommodes, il cherchera à s'en défaire ; toutes les par- ties extérieures, devenues libres, s'étendront ou se plieront, se placeront ou s'arrangeront comme le demandent les usages auxquels elles sont destinées. C'est là à quoi se réduit la se- conde métamorphose , celle de chrysalide en papillon; et c'est aussi à l'article Papillon que nous devons renvoyer, pour développer les détails qui la concernent, (o.) Je présenterai, à l'article Métamokphoses des insectes quelques nouvelles considérations sur le même sujet, (l.) CHPiYSALITE. Nom donné par Mercati à une espèce de Corne d'Ammon, dont la surface ridée ressemble à celle dune Chrysalide, (ln.) CHRYSAMMONITES. Nom donné autrefois aux Cor- nes d'Ammon pyritisées. (ln.) CHRYSANTELLE , Chrysantelluvi. Genre établi pour placer la Verbesine mutique, qui s'écarte des autres par ses caractères. Ceux de ce nouveau genre sont : un calice cylindrique, lé- gèrement écalUeux à sa base ; les demi - fleurons de la cir- conférence courts, linéaires, à deux dents; les fleurons peu nombreux, la plupart stériles; le réceptacle garni de pail- lettes; les semences nues, presque cylindriques, cannelées, entières en leurs bords, (b.) CHRYSANTHÈME, ChrysaniMmum. Genre de plantes de la sy.igénésie polygamie superflue, et de la famille des corymbifcres, dont les caractères sont d'avoir: un calice hé- mlsphériqae, imbriqué, à écailles coriaces, scarieuses sur les bords, renfermant dans son centre, sur un réceptacle nu, des fleurons hermaphrodites, et sur ses bords des demi- fleurons ovales, oblongs, ouverts, presque toujours tronqués à leur sommet, femefles fertiles ; les semences sont oblongues, sans aigrettes ni rebords. Ce genre , dans Linnseus , contenoit un grand noml^re d'espèces , dont les unes avoient la fleur blanche , et d'autres la fleur jaune. Plusieurs botanistes, entre autres Lamarck , les ont réunies aux Matkicaires ; mais Gfcrtner, Jussieu , etc. , croyent qu'on peut conserver le nom de cluysanihème pour quelques espèces. Ainsi le caractère , tel qu'il vient d'être développé , ne convient plus à toutes les plantes de Linnaeus. Mais comme on est encore dans l'usage d'appeler ces dernières chrysanthèmes, on mentionnera ici quelques unA d'entre elles. Desfonlaines a rétabli pour plusieurs le genre Balsamite de Touraefort. 66 CHU La Chrysanthème frutescente a la tige frutescente v les feuilles charnues , plnnées , trifides à leur extrémité , les divisions linéaires peu nombreuses et dentées. Elle se trouve aux Canaries, et se cultive dans les jardins sons le nom de pyrèihre des Canaries. Sa fleur est jaune au centre , et blanche à la circonférence. Elle fleurit tout Thiver et orne beaucoup les orangeries dans cette saison. La Chrysanthème pinnatifide a la tige frutescente , les feuilles pinnées et leurs folioles dentées. Elle est originaire du même pays que la précédente , et se cultive également dans nos orangeries. Ces deux plantes se multiplient très-facilement de bou- tures qui se font, au printemps, dans des pots qu'on plonge dans une couche à châssis. On doit , par une taille ména- gée , leur conserver une forme globuleuse. La Chrysanthème des près, Chrysanthcmum leiicanthc-^ mumi, Limi., a les feuilles oblongues , semi-amplexicaules , les radicales spatulées et dentées. Elle se trouve très-abon- damment dans les prairies , le long des chemins , etc. EU^ est vivace ; sa fleur est grande , jaune au centre , et blanche à la circonférence. Elle est connue vulgairement sous le nom de grande marguerile. Elle passe pour vulnéraire , diu- rétique , et bonne contre la difficulté de respirer, mais on en fait peu d'usage. Qui n'a pas dans son enfance , joue avec sa fleur? Qui, dans son âge mûr, n'a admiré le bel effet qu'elle produit dans les prairies ? La Chrysanthème a, corymbe a les feuilles pinnées, les découpures fendues, dentelées, et les fleurs en corymbe. Elle se trouve dans les parties méridionales de l'Europe, La fleur est jaune dans son disque, et ses rayons sont blancs. La Chrysanthème des Indes a les feuilles ovales , si- nuées, lobées, dentelées, et les écailles du calice arrondies. Elle est vivacé et vient de la Chine. Son disque est jaune et ses rayons sont pourpres. On la cultive dans l'Inde et à la Chine, avec un soin particulier. C'est un des ornemens des parterres, et même des tables de ces contrées dans les jours de fête. On la cultive également depuis quelque teiiips dans nos jardins, où, par le semis de ses graines sur couche à châssis , elle a doublé et donné des variétés nombreuses , dont les jaunes sont en ce moment les plus recherchées. Elle multiplie très-aisément par drageons, marcottes et même par boutures ; mais la gelée arrive au moment où on jouit de tout le luxe de sa beauté , c'est pourquoi il est bon de la tenir en pot pour pouvoir la rentrer aux premiers froids. Elle se conserve eu fleur, dans une chambre, peudant une partie de l'hiver. C H R 67 Cette plante a une odeur agréable, analogue à celle de la camomille, et une saveur amèro. L infusion de ses (leurs passe pour calmante et résolutive. On l'emploie principalement dans l'ophtlialmie. La Chrysanthème des blés, Oirysanthemitm segetum, Linn., a les feuilles amplexicaules, oblongues, dentelées ^ les inférieures presque en spathule, fendues a leur extrémité. Elle est annuelle, et se trouve communément dans les champs argileux et où Teau séjourne pendant 1 hiver. Elle doit, d'après Gœrtner, faire partie du genre Pvrèture. Ses fleurs sont jaunes. La ChRVsaîsTHÈME SPATULÉE, Chrysanthêmum myroni , a les feuilles amplexicaules, spalulées, dentées, et les écailles du calice presque égales. Elle ressemble beaucoup à la pré- cédente , est annuelle comme elle, et se trouve dans les par- lies méridionales de l'Europe. La ChrysatsthÈme des parterres , Chrysanthêmum roro- narhim ^ a les feuilles amplexicaules, pinnées, profondément fendues, plus larges du côté extérieur. Elle est annuelle et; vient des parties méridionales de 1 Europe. On la cultive beaucoup dans les jardins à raison de la beauté de ses Heurs d'un jaune vif. Elle s'élève à la hauteur de deux pieds , et jette beaucoup de branches. On ne la multiplie que de graines que l'on sème au printemps, sur du terreau, dans un endroit abrité, et on transplante dans les parterres les jeunes pieds, lorsqu'ils ont cinq à six pouces de hauteur. C'est cette plante, qui, comme on l'a dit plus haut, fait le type du genre actuel des Chrysanthèmes, (b.) CHRYSANTHÉMOÏDES (qui ressemble au chrysan- thème). Nom donné par Tourneforl, Dillen et Isnard i\ { Os- téospemie à collier {^osieospervmm moniliferum^ , et , par Corn— melin, aune autre espèce du même genre (O spinesreiis, W.'). Ces deux plantes croissent au Cap de Bonne - Espérance. F. MONILIFERA et OSTÉOSPERME. (LlNf.) CHRYSANTHEMON et CHRYSANTHEMU3I , fleur d'or, en grec). Le Souci des jardins est ainsi nommé, suivant Lobel , par Dioscoride, tandis que , selon le même auteur, cette plante est le Caltha des poètes latins ; mais d'autres botanistes pensent que le Chrysanthème des mois- sons {rhrysanth. segelum , L.), ou une des espèces voisines, est la plante de Dioscoride. Tournefort a fixé ce nom à un genre de la famille des co- rymbifères, auquel Linnaeus l'a conservé. Peu de noms ont été donnés à autant de plantes différentes (presque toujours de la même famille ), que celui-ci, On l'appliquoit spéciale" 6S C lî R ment à des espèces à Heurs jaunes. On trouve maintenant, dans le genre chrisanthcmum , beaucoup plus d'espèces à fleurs blanches (JeucaniliemuTti) que des autres. Les genres suivans sont ceux qui renferment les espèces nommées chysatUhemum ^av les botanistes, et qui n'appar- tiennent point au genre qui en perle le nom: Amélie ^ Attio- nasle, ylrctotlde, Baltimore, Bident , Buphthalme , Cuiiile, Souri, Chry'sogonum , Cacalie , Carpesion , Camomille , Coréope , Éthulie , Helenium , Hélianthe , Kleinie , Lavenie , Ostéospenne , Ot lionne , Polymnie , Pha'éthme , Pyrèthre, Rudbeckia , S pilante , Silphium . Verhesine , Balsamite^ Protées ti Stau\>ies. (ln.) CHRYSANTHEMOS. Nom qui , précédé de celui de carduus ( chardon ) , désigne les ScOLYlMES dans les ou- vrages de Bauhin, de Dodonce , de Dodart et de "Vail- lant, (ln.) CHRYSAOR. Nom latin des coquilles dn genre Chri- SAORE de Denys de Montfort. (desm.) CHRYSAORE, Chrysaores. Genre établi par Péron, aux dépens des méduses , et , depuis , réuni aux Cyatsées par Lamarck. (b.) CHRYSEOS des anciens Grecs, est, suivant Belon , le Chacal. V. l'article Chien, (s.) CHRYSELECTRE, Chr)'selectrum , Pline. Ce mot, qui signifie éleclre doré^ en grec , désignoit une pierre jaune seiri- Llable à de l'ambre. Il y a des auteurs qui pensent que ce peut être Thyacinlhe. (ln.) CHRYSIDES , Chrysides. Tribu ( auparavant famille (Vs chrysidides) d'insectes, de Tordre des hyménoptères, famille des pupivores , ayant pour caractères : ailes inférieures sans nervures; tarière de la femelle composée des derniers anneaux de l'abdomen , rélractile , à la manière des tubes d'une lu- nette d'approche, terminée par un petit aiguillon; abdomen des individus du même sexe n'ayant , le plus souvent , quç trois à quatre anneaux extérieurs , plat ou voûté en dessous, el pouvant se replier contre la poitrine-; corps ayant alors l.i forme d'une boule. Les chrysides sont des hyménoptères qui , par la richesse et l'éclat de leurs couleurs , vont de pair avec les colibris et les oiseaux mouches ; aussi des auteurs les ont-ils désignés sous le nom de guêpes dorées. On les voit se promener, mais toujours dans une agitation continuelle et avec une grande vitesse , sur l<\s nmrs et les vieux bois , exposés aux ardeurs du soleil. On les trouve aussitrès-souvcnt sur les fleurs. Leurs antennes sont courtes, filiformes, coudées, vibratiles , et composées de treize articles dans k's deux sexes ; les mandi- bules sont étroites , arquées et poiutues ; les palpes maxil- C IT R Or) lalres sont ordinairement plus longs que les labiaux, cl de cinq articles: les labiaux n'en ont que trois ; la languette est le plus souvent échancrée ; le corselet est demi-cylindrique , et offre plusieurs sutures ou lignes imprimées ; les ailes su- périeures ont une cellule radiale et une cellule cubitale, mais incomplète et recevant une nervure récurrente, éloignée du bout de l'aile ; l'abdomen du plus grand nombre est en demi - ovale , tronqué à sa base , et , quoique pédicule , semble , au premier coup d'œll, tenir au corselet par son plus grand diamètre transversal ; son dernier anneau a de gros points enfoncés , et se termine par des dentelures. Ces insectes déposent leurs œufs dans les nids des apiaires solitaires maçonnes , ou dans ceux de quelques autres hymé- noptères. Leurs larves dévorent celles de ces Insectes. Geoffroy associe ces hyménoptères aux guêpes. Linnaeus en a formé le genre chrysis , qui se divise maintenant de cette manière : I. Mâchoires et lèive irh-allongées , formant une sorte de trompe fléchie en dessous , le long de la poitrine. Nota. Palpes très-petits , n'ayant que deux articles. Ab- domen formé extérieurement de quatre segmens dans les mâles, et de trois dans les femelles ; le terminal plus grand que les autres , dans les deux sexes. ' Le genre Parnopès. II. Mâchoires et lèvre courtes ou peu allongées , et ne formant point de trompe fléchie en dessous. Nota. Palpes maxillaires de cinq articles ; les labiaux de trois. A. Abdomen demi-cylindrique ou presque demi-circulaire, voûté, n ayant que trois segmens apparens. * Mandibules sans dentelures , ou unidentées , au plus , au côté interne ; dernier segment extérieur de V abdomen ayant , soit un cor- don élevé , 50/'^ une rangée transocrse de gros points enfoncés ., et , le plus souvent., dentelé au bout. Les genres Stilbe , Euchrée , Chrysis. ** Mandibules ayant deux dentelures , ou davantage , au côté interne ; abdomen uni et sans dentelures. Les genres Hédichre , Elâmpe. B. Abdomen presque ovoïde , point voxilé , ayant quatre à cinq segmens apparens ( toujours uni et sans dentelures au bout ). Le genre Clepte. Ce dernier genre est le seul que M. Jurine ait adopté : il réunit tous les autres en un , sous le nom de chrysis. Fabri- 70 C II R cius n'admet encore que ceux de depte et de pamopès ; les aulres font également partie des chrysis. (l.) CHRYSIDIDES, Ohr^'sidldes. F. Curysides. (l.) CHKYSIS , Chiysis , Lat. Genre d'insectes de l'ordre des liyménoplères , section des térébrans , famille des pupivores, tribu des chrysides , et distingué des autres genres qui y sont compris , aux caractères suivans : mandibules n'ayant qu'une crénelure ou qu'une dent au côté interne ; palpes maxillaires sensiblement plus longs que les labiaux, de cinq articles; lan- guette entière et arrondie. Les chrysis sont distingués des parnopès en ce que leurs mâchoires et leur lèvre ne forment point , par leur prolon- gement , une sorte de trompe , et que leurs palpes maxillaires sont composés de cinq articles. Ils diffèrent des élampes, des hédychres et des cleptes par leurs mandibules moins dentées, leur abdomen plus allongé et ayant souvent sur son dernier segment extérieur une rangée transverse de gros points en- foncés , mais sans cordon élevé ou bourrelet , caractère pso- pre aux stilbes et aux euchrées. Dans ceux-ci , d'ailleurs , les palpes sont presque de la même longueur, et la languette est Lifi lm^o^ cristallisé. V. plus bas. CHRYSOLITHE. Les minéralogistes n'ont point été d'accord sur la substance qu'ils ont appelée cfirysoliihe; et les joailliers le sont encore moins, car ils donnent cenom à toute espèce de gemme d'une couleur jaune-verdâlre qui jouit d'un certain éclat, et ils appellent />m(/o/, une gemme d'un vert foible , et qui n'a que peu d'éclat. Romé-Delisle a décrit, sous le nom de chrysolilhe ordinaire j une substance jaune verdàtre qu'ontrouve en Espagne , et dont la forme cristalline ressemble beaucoup à celle du cristal de roche ; mais l'analyse a fait voir que celle chrysolithe n'é- loit qu'une apatite phosphatée ou chaux. V. ces mots. Suivant le même auteur, la chrysolilhe de Saxe étoit une variété verdàtre de la topaze. Cependant j'ai vu des officiers des mines , Saxons, au service de Russie, qui éloient très- instruits, et qui donnoient le nom de chrysolilhe à ce que Werner a, depuis, nommé apatite; ainsi, ils étoient, sans le savoir, d'accord avec Romé-Delisle ; car on ne soupçonnoit pas alors qu'il y eût la moindre identité entre sa chrysolithe d'Espagne et l'apatite de Saxe, qui, en effet, ne se ressem- blent guère extérieurement. La chrysolilhe orientale étoit la topaze d'Orient, d'une teinte verdàtre. Les chrysolithes du Rrésil et de Sibérie étoient des va- riétés d'émeraudes et d'aigue-marines d'une teinte jaune plus ou moins foncée. Comme aucune de ces gemmes ne formoit une espèce par- ticulière , Werner a restreint le nom de chrysolithe à la substance qui étoit déjà connue sous le nom de chrysolithe lies volcans .1 et qui n'a rien de commun avec les différentes gemmes auxquelles on avoit donné ce nom. Mais il a cru devoir assigner spécialement cette dénomi- nation à celle qui se présente sous une forme régulière et cris- tallisée. Il a donné le nom d'olivine à la matière vitreuse d'une couleur jaune olivâtre qui se trouve en masses irré- gulières d'un volume considérable , ou sous la forme de pe- tits grains disséminés dans la lave ou le basalte. Haiiy a réuni ces deux substances sous la dénomination de Péribot. F. ce mot. (pat.) Chrysolithe d'Espagne. F. Chaux phosphatée. Chrysolite du Rrésil. F. Cymophane. Chrysolithe du Cap. F. Prehnite. y« G H R Chrysolithe oRUmAiRE. V. Chaux phosphatée. Chrysolithe chatoyante. V. Cymophane. Chrysolithe orientale. Voyez Corindon- Hyalin et Cymophane. Chrysolithe gpalisante V. Cymophane. Chrysolithe de Saxe. Yarleté de topaze verdâtre de Saxe. V. Topaze. Chrysolithe de Sibérie. Emeraude d'un jaune ver- dâlre ou algue -marine de Sibérie. V. Aigue-marine et Emeraude. Chrysolithe des volcans. ( Olhine de Werner). V. PÉ- RIDOT. (LUC.) Chrysolithe du Vésuve. V. Idocrase. (luc.) CHRYSOLITHES. On a nommé ainsi autrefois des pé- trificalions pyriteuses, la pyrite {fer sulfuré^ et le mica jaune d'or. Mercatus donne encore ce nom aux cornes d'ammon pyrltisées. (ln.) CHRYSOMALON, Chrysomalon. Genre de plantes qui diffère à peine des Gattiliers. (b.) CHRYSOMELA {pomme d'or). Nom donné aux Ci- trons par Athénée, (ln.) CHRYSOMÈLE, Chr^somela. Llnn. Genre d'Insectes de l'ordre des coléoptères, section des tétramères, famille des cycliques, tribu des chrysoméllnes. Les chrysomèles ont le corps plus ou moins ovale , très- convexe; deux ailes membraneuses, repliées, cachées sous des étuis durs ; le corselet rebordé ; les antennes insérées en- tre les yeux , moniliformes , plus longues que le corselet, plus courtes que le corps, composées de onze articles, dont le premier est un peu renflé ; la bouche munie d'une lèvre supé- rieure cornée , de deux mandibules cornées, voûtées , tran- chantes , de deux mâchoires bifides, d'une lèvre inférieure cornée , et de quatre antennules courtes , presque en masse ; enfin, les tarses composés de quatre articles courts, assez larges , garnis de pelotes en dessous , et dont le troisième est bllobé. Ces insectes ont beaucoup de rapports avec les altlses , les galéruques, les criocères, les érotylcs , les cassides et les coccinelles ; ils en sont distingués , soit par les antennes , soit par le corselet, soit par les tarses. Ils diffèrent aussi des pa-' ropsldes et des doryphores, qu'on avolt confondus avec eux, par leurs palpes maxillaires , dont les deux derniers sont presque de la même longueur, et dont le terminal est en forme d'gvoïde tronqué ou presque cylindrique. Leur corp^ CHR ,9 est ovaie ou arrondi, ce qui les sépare des prasocures ou liélodes. Les chrysomèles , en général , sont assez petites ; les plus grandes ne s'élèvent qu'à cinq ou six lignes de longueur, sur trois ou quatre de largeur. Leur forme, très-agréable et or- dinairement enrichie des plus belles couleurs, telles que le rouge d'écarlate, Tazur, le bleu , le vert doré, devoit les faire rechercher avec empressement par les amateurs jaloux d'embellir leurs collections; et les naturalistes dévoient les rencontrer trop fréquemment sur leurs pas, pour ne pas les consigner dans leurs descriptions. On n'en trouve point de velues ; elles sont toutes très-rases , lisses , sans poils sensiV blés , et le brillant de leurs couleurs jouit de toute sa pureté. Elles vivent sur les arbres et sur les plantes , se nourrissent de leurs feuilles, et y déposent leurs œufs. La femelle , dans quelques espèces , est si féconde , et a le ventre si rempli d'œufs, et par conséquent si renflé, qu'à peine les élytres peuvent le couvrir. Les larves ont six pattes écailleuses , articulées et assez lon- gues. Leur corps est allongé, divisé en anneaux, et terminé en pointe garnie au bout d'un mamelon charnu qui leur sert de septième patte ; elles le posent sur le plan où elles mar- chent, et comme il est ordinairement couvert d'une matière gluante , elles se servent de cette espèce d'empâtement pour se tenir fixées sur la feuille. Leur tête est écailleuse et arron^ die , munie de dents, de petites antennes , et de petits barbil- lons. Plusieurs espèces de ces larves aiment à vivre en société sur une même feuille , qu'elles rongent en compagnie. Pour se transformer, elles se servent des mêmes précautions que les larves des coccinelles ; elles s'attachent quelque part, or- dinairement sur les feuilles, avec le mamelon du derrière; ensuite elles font glisser la peau de larve jusqu'au bout da corps , où elle reste réduite en peloton. 11 y a cependant quelques espèces qui entrent dans la terre, pour s'y transfor^. mer en nymphe. Ces nymphes sont ordinairement de figure ovale , plus ou moins allongée, et ressemblant en général à celles de beau-j coup d'autres cole'optères ; elles pestent engagées par le der- rière dans la peau de la larve réduite en peloton, et se soutien- nent uniquement par cet endroit à la feuille. Les chrysomè- les ne restent ordinairement sous la forme de nymphe que quelques semaines , et souvent que quelques jours. Les espèces les plus connues sont : La Chrysomèle ténébrion. Elle est aptère , ovale , très- noire, avec les antennes et les pattes violettes. Elle se trouve attoiidi de l'Europe, par terre , dans les bois , les haies, les 8o C H R jardins. Sa larve se nourrit de la plante connue vulgairement sous le nom de caille-lait^ et de toutes les plantes rubiacées : elle est violette, très-renflée, avec rextrcmité fauve : elle est auelquefois d'une belle couleur bronzée : sa démarche est fort lourde. La Chrysomèle sA.^^GumoLE^TE, B. 23. i^, est noire, à élytres rugueuses avec leur bord externe d'un rouge de sang. Elle est commune en Europe. La Chrysomèle du garmen est ova'e, d'un vert doré brillant , quelquefois bleuâtre : elle se tro'îve sur les plantes labiées et les graminées, (o.) CHRYSOMÉLINES, Chrysomellnœ , Lat. Famille d'in- sectes de l'ordre des coléoptères, section des létramères, ainsi nommée, du genre chiysomcla de Linnajus, dont elle se compose. Elle ne forme plus qu'une division ou tribu de la famille des cycliques (^Règne animal de M. Cuvier, tôm, 3), et qui a pour caractères essentiels : antennes insérées au- devant des yeux ou dans l'intervalle qui les sépare , et peu éloignées de la bouche. L Antennes insérées au-devani des yeux. Les genres : Clythre, Chlamyde, Gribouri, Eumolpe, CoLASPE,. Paropside, Doryphore , Chrysomèle, Pra- SOCURE. IL Antennes insérées entre les yeux. Les genres : Adorie, Galéruque et Altise. Voyez ces mots et Cycliques, (l.) CHRYSOMITRES. Nom grec du Chardoniseret, se^- lon Aldrovande et Willughby. (v.) CHRYSOPALE. V. Cymophane. (luc.) CHRYSOPHYLLUM (feuilles d'or, en grec. ) Nom la- tin du genre CaÏmitier. On trouve dans les genres Jacqui- nier, Bumelia et Sydéroxyle, des espèces qui avoient été placées dans le genre Chrysopiiyllum. (ln.) CHRYSOPHYS , Pline. C'est la Topaze, suivant quel- ques auteurs, (ln.) CHRYSOPHYS. C'est le nom grec de lâ'DoRkBE, Spari^s auratus. (desm.) CHRYSOPIE, Chrysopia. Grand arbre de Madagascar' que Dupetlt-Thouars regarde comme devant former seul un genre dans la polyadelphie polyandrie, et dans la famille des millepertuis. Les caractères de ce genre s'expriment ainsi: un calice de rinq folioles colorées; une corolle de cinq pétales épais, coulés, avec un appendice épais, urcéolé, divisé en cinq C H R 8i lobes connivens; des étamlnes nombreuses, rfanîes en plu- sieurs paquets; un ovaire à cinq loges, surmonté d'un style partagé profondément en cinq stigmates. Le suc de cet arbre est jaune, (b.) CHRYSOPRASE ou simplement Prase (Quarz- Agatheprase, Haiiy.). C'est une pierre qui est de la même nature que le silex ^ mais remarquable par sa jolie couleur vert de pomme; quelquefois elle passe au vert blanchâtre , au vert d'olive, etc. ; mais alors elle est moins estimée. On ne la trouve qu'en masse ou en fragmens irréguliers, et ja- mais sous une forme cristalline ; c'est surtout ce qui la dis- tingue de la prase, qui est un quarz ordinaire coloré en vert. La chrysoprase n'a jamais que la demi-transparence de la calcédoine : elle est un peu moins dure que celle-ci , quoi- que sa densité soit plus considérable. Sa pesanteur spécifique est, suivant Klaprotb , de 3,25o, tandis que celle de la calcédoine, du silex, et des autres pierres de la même nature , n'est que d'environ 2,600, ou tout au plus 2,700. Cet excès de pesanteur dans la chrysoprase paroît d'autant plus extraordinaire , que ses parties constituantes sont , à très-peu de choses près, dans les mêmes proportions que dans le silex, ou pierre à fiisil , dont elle ne diffère essen- tiellement que par la petite quantité de nickel, qui lui donne sa couleur, mais qui ne s'y trouve que dans la proportion d"un centième. Voici les analyses de l'un et de l'autre , faites par Klaproth. Silex, Chrysoprase. Silice 98 Silice 96,16 Alumine o,25 Alumine ■. . 0,08 Chaux o,5o Chaux o,8i Oxyde de fer o,25 Oxyde de fer 0,08 Perte i Nickel ♦. i 100 Perte 1,86 Karsten nous apprend que la chrysoprase se trouve à Kosemiitz en Silésie , dans une montagne de serpentine , au milieu d'une couche mêlée d'asbeste, de talc, de lithomar- ge, etc. On y observe, dit -il des passages de la chryso- prase à l'albopal et au hornstein. (firoc/iao/ , tom. i, p. 281.) Les circonstances locales qui accompagnent la chrjso- VII. 6 8, C H R prâse de Kosemîitz ont la plus grande ressemblance avec celles qu'on observe dans la colline de Muzinet, près de Turin , où l'on trouve les hydrophanes , et dont Saussure donne la description ( § i3o8. ) La chrvsoprase est fort employée en bijouterie , et produit un effet infiniment agréable ; malheureusement les jolis mor- ceaux sont d'un fort petit volume : ils excèdent rarement un pouce de diamètre. On trouve quelquefois dans les anciennes collines volca- niques , des agates et des calcédoines d'une couleur verte , qui approche de celle de la chrysoprase de Kosemiitz; et, quand elles sont taillées, il seroit assez difficile de les dis- tinguer, (pat.) Chrysoprase d'Orient. On a donné ce nom aune va- riété de topaze d'un jaune verdâtre. (luc.) CHRYSOPS, Chry-sops, Meig., Fab. Genre d'insectes de l'ordre des diptères, famille des lanystomes, tribu des taonlens, et qui diffère de^ Taons par ses antennes sensi- blement plus longues que la tête, presque cylindriques, dont les deux premiers articles presque également longs , et le der- nier aussi long que les précédens réunis, en forme de cône allongé , et parolssant divisé en cinq anneaux. L'espèce la plus connue est le Chrysops aveuglant. Chrysops cœcufiens, Tabanus cœcidiens^ Linn, , Fab. ; le Taun brun , à calés du ventre jaunes et à ailes tachetées de noir y Geoff II a environ quatre lignes et demie de long. Il est brun, avec les yeux d'un vert doré changeant , ponctué de .rouge; des taches triangulaires et jaunes sur le ventre, et trois taches brunes sur les ailes. Cette espèce se pose souvent sur l'homme , et le pique fortement, (l.) CHRYSOPSIDE, Chrysopside. Genre d'insectes de l'or- dre des diptères, établi par M. Duméril, et dans lequel il comprend les espèces du genre des Taons, iabanus de Lin- nœus, dont le troisième article des antennes est arrondi ou sans dent; il est formé de ceux d'HEPT atome-, d'H^ïMA- TOPOTE et de Chrysops de M. Melgen. Foyez ces mots, (l.) CHRYSOPTÈRE ou CHRYSOPTERON. C'est, à ce que l'on croit, un des noms que les anciens donnolent à la Chrysolithe, pierre qui paroît être notre Péridot, ou à la Chrysoprase. (ln.) CHRYSORRHŒA. Nom spécifique d'un Lépidoptère NOCTURNE , du genre Arctie. (desm.) CHRYSOSPERMUM, Dloscorlde. Il est rapporté au leoniire rhrysogonum , Linn., plante qni semble désignée par huit ou dix noms différens, par Dloscorlde. Quelques bota- C H R 83 îïîstes ont pensé que ce ponvoit être un des synonymes du Chrysocome des anciens, (ln.) CHRYSOSPLENIUM. Nom générique desDoRiNES, plantes de la famille des saxifrages. Avant Linnaeus, on l'avoit encore donné aux Sibthorpes. Il tire son origine du grec, et signifie or el rate ^ c'est-à-dire, plante à fleurs couleur d'or, et propre à guérir les maladies de la rate, (ln.) CHRYSOSTOSE , . Chrysostosus. Nom que Lacépède a imposé à un genre de poissons de la division des Tho- RACHIQUES, lequel oiYre pour caractères : un corps et une queue 1res - comprimés ; la plus grande hauteur de l'ani- mal égale ou presque égale à la longueur du corps et de la queue pris ensemble ; point de dents aux mâchoires ; une seule nageoire dorsale ; les écailles très - petites ; point d'aiguillons au-devant de la nageoire du dos , ni de celle de l'anus ; plus de huit rayons à chaque thoracine. Ce genre ne renfcmie qu'une espèce , le Chryso.stose- JANE, que l'on avoit placé parmi les ZÉES ( V. ce mot) , et que Duhamel âT^T^cWe poisson-lune. V. pi. B. lo , oùil eslfiguré. C'est un magnifique poisson. Des reflets d'azur , de vert clair, d'argent , se jouent sur un fond d'or , au milieu d'un grand nombre de taches couleur de perle ou de saphir. Les nageoires sont d'un rouge éclatant. Il a la lèvre supérieure extensible ; la mâchoire inférieure plus longue que celle d'en haut ; la nageoire dorsale en forme de faulx, avec un ou deux rayons aiguillonnés et quarante-six articulés ; un rayon aiguillonné et trente-cinq articulés à l'anale ; la cau- dale fourchue ; ses écailles sont unies. Le Chrysostose-lune se pêche , mais très-rarement , dans les mers d'Europe : il acquiert quatre à cinq pieds de long. (P..) CHRYSOSTROME, Chysostromus. Lacépède a donné ce nom à un genre, qu'il a établi parmi les poissons de la division des Jugulaires , et qui ne renferme qu'une espèce figurée par Rondelet , sous le nom àefuitola. Le premier de ces icthyologistes observe que si ce poisson a quelques rapports de forme et de couleurs avec le Stro- matée fiatole , il en diffère beaucoup par ses caractères , puisqu'il n'entre pas seulement dans la même division. V. au mot Stromatée. Ses caractères sont d'avoir le corps et la queue très- hauts , très-comprimés , aplatis latéralement , et une seule nageoire dorsale. Il habite la Méditerranée , et se vend quelquefois sur les marchés de Rome. Des raies longitudinales interrompues, et des taches de différentes grandeurs , toutes brillantes de l'éclat H C H U de l'or, parent ses larges côtés. Sa nageoire caudale est four^' chue, (r.) CliRYSOTOXE , Oirysotoxum , Melg. ; MuUo , Fab. Genre d'insectes , de l'ordre des diptères , famille des athc- ricères , tribu des syrphies , et qui se distingue des autres genres dont elle est composée , par les caractères suivans : antennes notablement plus longues que la tête , presque cy- lindriques , insérée^ sur une élévation commune du front , dont le troisième et dernier article porte une soie simple à sa base ; une proéminence sur l'avancement antérieur et en forme de museau de la tête ; ailes écartées. Ces insectes ont le corps presque ras, noir, avec des taches jaunes , et ressemblent à des guêpes. On les trouve sur les fleurs dont ils sucent le miel , et au-dessus desquelles ils planent quelquefois long-temps. Leur vol est rapide. CliRYSOTOXE A. DEUX BAKDES, Musra fjirinrta , Linn., Deg. Un peu plus petit que la mouche bleue de la viande ; noir , avec le devant de la tête, les cotés du corselet et deux bandes transverses et arquées sur l'abdomen , d'un jaune citron; une tache noirâtre sur les ailes. Rare aux environs de Paris. Chrysotoxe a bandelettes , Musca fasctulata , Degeer, Inspcl. , tom. 6 , pi. 7 , fig. i4 ; fl'un liers plus grand que le précédent ; noir , avec des taches sur les côtés du corselet , six raies transverses sur l'abdomen , dont les deux premières, la quatrième et la sixième , interrompues au milieu , jaunes; écusson roussâtre , avec une ligne jaune transverse ; piedî* jaanes , avec l'origine des cuisses noire. Chrysotoxe arqué, Musc a arcuata^ Linn., Degeer. Celle- espèce , qu'on confond avec la précédente , n'a que quatre bandes sur l'abdomen , et toutes interrompues et arquées j le corselet a deux raies grises et courtes; l'écusson est jaune , avec une tache noire au milieu ; les pieds sont entièrement' jaunes ou roussàlrcs. (l.) CHRYSTE MARINE. V. Christ-marine, (m.) CHRYSURE, Chrysurus. C'est le même genre déplantes^ que le Lamarckie. (b.) CHRYZA. Nom donné par M. Rafmesque Schmaitz , à on genre qu'il se propose d'établir pour placer Vcllébore tri- fulié, qui diffère des autres espèces, (ln.) CH TENl et KALA GRIOCHTENI. Suivant Forskacl, les Grecs actuels donnent ces noms au peigne pointillé {^pec- ten varius^ Ostrea , L.) Coquille commune sur nos côtes, (ln.) CHU. Nom donné par les Samoïèdes au Bouleau (^Be~ iula (Ma). (LN.) CHU. Nom chinois d'une espèce de Chêne (^([uercus cor-* CHU 85 nm , Lour. ). C'est un grand arbre qui croît en Chine et en Cochinchine. Son bois est très-utile, (ln.) CHU HÔA MU. C'est le nom d'un sous-arbrisseau qui croît aux environs de Canton en Chine , et que Loureiio regarde comme une espèce de Ptéronia , qu'il nomme P. TOMEIVTOSA. (LN.) CHU LIEN. A Canton en Chine , on nomme ainsi l'HÉ- CATONIA PALITSTRIS , Lour. F. HÉCATONIE. (LN.) CHU TAN HOA. Nom chinois d'une espèce de Lis , qui croît en Chine et en Cochinchine, et que Loureiro rap- porte au Lis duKamtschalka de Linnœus. (lk.) CHU TSAO. Nom du Chanvre en Chine, (ln.) CHU-TSÉ. C'est le bois du Bamhou, en chinois, (b.) CHUA-ME-BA-CHIA, Nom donné, en CocTiinchine, à rOxALIDE CORNICULÉE (^Oxalis corniciiïata , Linn.). (LN.) CHUA ME LA ME. C'est, en Cochinchine, TOxalide SENSITI\'E {Oxalissensilim, L. ). (ln.) CHUB. Pennant donne ce nom à un poisson du genre Cyprin , le StngUone des pêcheurs de Nice, (desm.) CHUB. Nom d'une Perche { Perça phi/udelphka ).{ii.) CHUCAS. F. Choucas , article Corbeau, (v.) CHUCL\'bu CHIURCA. Cardan donne ces dénomi- nations aux Sarigues ou Didelphes. F. ces mots. (s. et d'esm.) CHUCHIE. Nom que porte le Pécari ou Tajassu dans l'Amérique , selon Oviédo. F. PÉCARI, (s. et DESM.) CHUCHIM. Nom hébreu du Paon, (s.) CHUCK-WILL'S WIDO'W. F. Engoulevent, (s.) CHUCUÏO ou Mono Rabon ou Mono Feo. Noms du Saki Cacajao , dans les Missions du Cassiquiare , selon M. de Humboldt. (desm.) CHUE. Nom du Choucas en Savoie, (v.) CHUÈBE. Nom du Soufre en Lorraine, (ln.) CHUCïHETO. Nom languedocien de la valériane rouge d'Espagne , ainsi nommée , parce que l'éperon de la fleur contient une liqueur miellée que l'on suce, (ln.) CHULAN. r. Choulan. (desm.) CHU^LDRY. Nom donné en Tartarie à I'Hièble (5a7«- bucus ehiiJiis^ Linn.). (LN.) CHULL, KOLL et NAERGI. Noms donnés par les Tartares Ostiaks à I'Epicia , Pinits ahîes , Linn. (ln.) CHULLANTAR. Nom de la langue teutonique, qui dé- signe la Coriandre, (ln.) CHULLOT, HULLET et BELLUT. Noms arabes des Chênes, (ln.) CHTJLON ou GHELASON. C'est, selon Régis, uu quadrup(îdc fuit commun tu TarUric, à long poil doux et 86 C H U grisâtre , dont la fourrure est estimée en Russie et en Chine.' On croit que cet animal est le Lynx. V. Chat, (desm.) CHULYRO des Baskirs. C'est le Desman. (desm.) CHUMI. Nom du Cumin en langue teutonique. (ln.) CHUMMUSUR-ŒBOSSUN. Suivant Pallas, les Kal- moucks appellent ainsi r Aristoloche clèmaiite (^Jnstolochiu dematitis, L.)- (ln) CHUMPI. C'est le nom qu'Alphonse Barba donnoil an Platine , qu'on regardoit alors comme une espèce à'émen. V. Platine, (pat.) CHUN (Burète); CHAU, CHUAN , CHUN (kal- mouck ) , désignent le Cygne, (desm.) CHUNCO , Chuncoa. Genre de plantes établi par Ruiz et Pavon pour placer deux arbres du Pérou , qui se rappro- chent des Badamiers. Il présente pour caractères : un calice campanule à cinq découpures caduques ; point de corolle ; dix étamines ; un ovaire inférieur, surmonté d'un seul style ; une drupe mo- nosperme , inégalement ailée en ses bords. Ce genre ne diffère pas du Gimbernat. (b.) CHUNDA , Rheed. , Malab. 2 , l. 87. Espèce de Mo- RELLE ( Solanum ). (ln.) CHUNDRA. Nom donné, sur la cote du Coromandel , à une espèce d'Acacie (^Acacia chundra ., Willd.). (ln.) CHUNGAR. Nom lurc d'un oiseau encore peu connu, et qui habite les plaines de la Grande-Tarlarie. Abulgazi- Khan , cité dans le tome 6 de V Histoire générale des Voyages, page 604., dit que le cbungar, appelé par les Russes kratzhot, est tout-à-fait blanc , excepté par la tête, le bec , les ailes et la queue , qu'il a d'un beau rouge ; que sa chair est délicate, et tire, pour le goût, sur celle de la gelinotte ; qu'enfin il est fort rare. L'historien des Voyages présume que le cbun- gar est une espèce de héron, un butor; mais, outre qu'il n'y a point de butor auquel la description qui précède pui.sse convenir, la bonté de la chair n'est point un attribut des hérons , fort mauvais gibier en général. L'on a aussi conjec- turé que le cbungar étoit le même oiseau que le chou-kui du pays des Tarlares-Mongols ; mais , suivant la remarque de Petit de la Croix , le chou-kui est un oiseau de proie , et ce que l'on a dit du chungar ne convient nullement aux oiseaux de ce genre. 11 résulte de cette légère discussion, que le chun- gar est encore un objet de recherches, et qu'il les appelle par la beauté de son plumage et le goût exquis de sa chair, (s.) CHU 87 CUNK ou CHINCHE. V. Moufette, (desm.) CHUNNO. Suivant Chabrée , les Péruviens donnent ce nom à une sorte de pain fait avec la farine de pomme de terre. Cette plante n'étoit encore cultivée que par curiosité dans les jardins d'Europe , lorsque Chabrée a publié sa Sciagruphie des Plantes (en 1677). (ln.) CHUNSCHUT et KUNSCHUÏ. Noms donnés en Perse au Sésame d'Orient (jSesamuni orientale , Linn.). (ln.) CHUOI. Nom cochinchinois des Banamers {Musa) ^ nommé Pissang dans les Indes. Lourciro en indique cinq espèces, (ln.) CHUPALON, Adanson; CHUPALONES, Nierem- berg. Adanson donne ce nom à un genre qu'il associe aux genres Airelle (^Varriniuni) , et Canneberge ( Oxycoceus) , mais qui en diffère par le nombre quinaire des dents du ca- lice et de la corolle , et des loges des fruits, et par le nom- bre (10) des élamines. Dans les deux autres genres , ces par- ties sont quaternaires. Les fleurs sont axillaires et en grappe, tandis qu elles sont en corymbe dans le Chupalon. (i.N.) CHUPALULONE. Nom d un arbuste que le mathéma- ticien Lacondamine a trouvé dans la province des Esme- raldas , au Brésil, et dont le fruit se mange. Il paroîtroit , par la figure qu'il en donne , que c'est VHiùi'scus coccineus de vV^alter , dont la capsule est beaucoup moins charnue que celle de {Hibiscus esculentus ^ que Ton mange en si grande quantité dans 1 Inde et en Amérique, sous le nom de Gonibaut. V. au mot KeTxMIE. (b.) CHUPAMEL. L'up des noms portugais de I'Oroban- CHE {Orohanche major). (LN.) CHUQUETTE. On appelle ainsi la Valériane Mâche, dans quelques lieux, (b.) CHUQUIRAGA, Johannîa. Genre déplantes établi par Jussieu dans la syngénésie polygamie égale , et dans la fa- mille des corymbifères. Ses caractères sont : caliee commun imbriqué de folioles velues en dedans , scaricuses en leurs bords, mucronées à leur pointe ; les intérieures linéaires; réceptacle plus velu; aigrettes plumeuses. Ce genre renferme trois espèces. Ce sont des arbris- seaux originaires des montagnes du Pérou , dont les feuilles sont éparses , ovales , aiguës , roidcs , pointues , très-rap- prochées , et les fleurs solitaires à Texlrémité des rameau.\. L'une est figurée dans les Illustrations de Lamarck , l'autre dans les Plantes équinoxiales de Humboldt, et Bonftland. (b,) 88 CHU CHURAH. V. Pie GRiÈcnE rousse du Bengale, (v.) CHURGE, Oiseau des Indes , peu connu , dontBrisson fait un Pluvier , et d'autres une Outarde, (v.) CHURI. Nom de I'Autruche de Magellan , dans l'A- Hiérique méridionale. V. Nandu. CHURIGATU. Nomburète des Engoulevents, (desm.) CHURLEAU. C'est le Panais sauvage, aux .environs de Saint-Quentin, (b.) CHURLES. V. Chourles. (LN.) CHURLO. L'Ornithogale pyramidal porte ce nom. CHURPIZA. Nom teuton des Courges , Cucurbita. (LN.) CHUPiRINCHE. Nom que porte, au Paraguay, le Gobe-mouche huppé , de la rivière des Amazones, (v.) CHURWORM. L'un des noms anglais du Gryllo talpa, ou Tuupe-gryllon. V. CourtiliÈRE. (DESM.) CHURZETA. Nom donné , en Afrique , à une espèce de Chrysanthème, (ln.) CHUSITE. Cetle substance, à laquelle M. de Saussure a donné le nom de Chusite^ à cause de sa fusibilité , se trouve disséminée en très - petits mamelons d'un jaune de cire pâle ou vcrdâlre , dans les pores d'un basalte porpb) rique , brun noirâtre , de la colline de Limbourg. Elle est translu- cide, facile à casser, tendre. Sa cassure est lisse, avec un éclat un peu gras. Elle fond au chalumeau en émail blanc jaunâtre ; les acides ne la dissolvent point , etc. ( De Saus- sure , J. de Ph. de 1 794-1 *• * ^ ?• 34o.) M. BraKd regarde cette substance et la Limhilîte comme des variétés de pcridot altéré. F. Péridot. (luc.) CHUSSA des Mongoles. C'est le Bouleau, Betula alha^ L.(LN.)^ CHUTE. C'est le nom des lieux où les canards, les bé- casses , etc., tombent à l'entrée de |a nuit. Les chasseurs y construisent une loge où ils se cachent en les attendant, V. Canard, Bécasse, (v.) CHUTSCHI et CHOSCHL Le Pin cembro reçoit le premier nom chez les Buretes , et le second chez les Mon- gols. (LN.) CHUTUN. Nom kalmouck de la Demoiselle de Nu- MiDiE. V. Anthropoïde, (desm.) CHUVA DE BRACAMOROS de M. de Humboldt, ou chuva de la rivière des Amazones du même naturaliste. C'est un singe df genre ATÈLEd^ M. Geoffroy. V. ce mot. (desm.) C ï A 89 CHU Y ou CHIU. Nom que porte, au Paraguay, la Pas- serine GUIRNEGAÏ. (V.) C'H WEDER. ]S[om breton de I'Alouette commune, (v.) CHWILLEN. En bas-breton , c'est le synonyîne d'Es- CARBOT OU de SCARABÉ. (DESM.) CHWOlKvV. Nom qu'on donne , en Bohème, à l'Eu- PHORBE ÉSULE (Euphorhia esiila , Llnn.). (ln.) CHWOSTCH. Nom russe des Prêles ( Eywweium ). (DESM.) CHYEH. Nom arabe de T Armoise de Judée ( Aiiemisia juddica , Linn. ) , figurée pi. 4-3 , fig. i , partie botanique de l'ouvrage sur l'Egypte, (ln.) CHYM , CHYMCHYMKA. Noms kamtschadales de la Marte zibeline, (desm.) CHYSCHKAL. Nom de I'Aune ÇBeiida alnus , L.) chez le même peuple, (ln.) CHYSTE. Nom que quelques minéralogistes ont donne a^nyi roch es feuilletées. V. Schlste. (pat.) CHYTRACULIE, Chytraculia. Genre établi parR.BroMu sur le Myrte ciiytraculie , et qui ne paroît pas différer du Calyptranthe. (b.) CHYYTjV. C'est le nom du loup sur les bords du Jenisey, grand fleuve de Sibérie. V. Chien, (desm.) CIA. V. Bruant, (desm.) CIA-CIAC. Nom piémontais du Merle a plastron BLANC, (v.) CIA-CIAT. Un des noms piémontais de la Mésange a longue queue, (v.) ClACOL, ClACOLA ou GROLA. Noms brescians de la Corneille mantelée. (desm.) CIAFFEU, CIAFFO. Noms de la Fauvette des Alpes ou du PÉGOT, à Turin, (v.) CIAGULyV. Le Choucas, espèce de Corbeau, porte ce nom dans quelques parties de Tllalie. (desm.) CIAMBAU. ~V. Kiambau et Codda pail. (ln.) CIAMBETTA. C'est, d'après Salviani, un des noms italiens du Squale marteau , de Broussonnct ( Squalus zy- gœna , Gmel. ). (desm.) CIA-MEGLIARINA. C'est le nom que porte le Bruant en Italie, (s.) CIAMPTAL, KIAMPTAL. Nom donné, au Sénégal, à une légumineuse du genre galega. (ln.) CIANO. Nom italien du Bleuet {Centaurea cyamis , L.) On l'appelle aussi ciaiuj délie biiule , c'est-à-dire , bleuet des avoines, (ln.) go C î B CIA SELVATICA, CIA MONTANINA. A Gènes, ce sont les noms du Bruant fou, Embaiza cia. (desm.) CIATI. V. KlATl. (LN.) CïAUCIN. Nom piémontais du Pouillot. (v.) CI AVA , CIAVES. Noms du Coracias , dans les Alpes. CIBIBI. Nom de la Mésange, dans le Piémont, (v.) CIBICIDE, Cihicides. Genre de coquille établi aux dé- Îens des Polythalames de Soldani, par Denys de Montfort. I offre pour caractères : une coquille libre, univalve, cloison- née , à base aplatie, à sommet conique, à ouverture li- néaire de toute la hauteur de la coquille, et appuyée contre le retour de la spire; cloisons unies. Ce genre ne renferme qu'une espèce, qu'on trouve en Italie, tant à l'état marin qu'à l'état fossile. Elle est presque microscopique. Sa forme est fort remarquable, (b.) CIBOLINIIA. V. Cive, (ln.) CIBOULE et CIBOULETTE. Noms de deux espèces d'AiLs. (b.) CICADA. Nom latin de la Cigale, (desm.) CICADAIRES, Ciradanœ, Lat. Famille d'insectes, de f ordre des hémiptères, section des homoptères, et que je caractérise ainsi : élytres de même consistance; tarses à trois articles; antennes ordinairement très -petites, en forme d'alêne , de trois à six articles , et terminées par une soie. Cette famille embrasse les genres cicada et fulgora de Lin- nœus, ou ces insectes qu'on désigne, en général, sous le nom de Cigales. Les femelles ont une espèce de tarière pour déposer leurs œufs. Les uns ont les antennes de six articles, et trois petits yeux lisses. Cette division comprend les ds;cdes porte-manne de Lin- nîEus, ou le genre teliigonia de Fabricius, celui auquel nous réservons la dénomination propre de Cigale, Ckada. Stoll les appelle Cigales C[ianteuses, les mâles ayant, de chaque côté de la base du ventre, deux cavités particulières renfer- mant des organes sonores. Les autres cicadaires n'ont que trois articles aux antennes et deux petits yeux lisses. Leurs pieds sont, en général, pro- pres pour le saut. Des auleurs les nomment Cigalesmuettes, parce qu'elles sont privées des organes du chant, qui carac- térisent les mâles de la division précédente. Tantôt les antennes sont insérées immédiatement sous les yeux , et le front est souvent prolongé en forme de museau, de figure variable, selon les espèces : ce sont les Fulgorelles, Fulgorellœ. Ici viennent les genres : Fulgore, Asiraque, Delphax, Tettigomètre. J'associe au premier les suivans de Fabri-^ C I C gt cius :lystra^ flaia^ mus, derhe; j'y réunis encore celui que j'avois nommé cixie. Tantôt les antennes sont insérées entre les yeux : ce sont les Cic\DELLES ou Procigales, Cicadellœ. Je compose cette subdivision des genres : jŒ^talion , LÈDRE , Membrace , Cercope et Tettigone. Je rapporte aux Membraces les genres darnis, rentrotus de Fabricius, et ceux de cicadci et à'iassus du même, au dernier, ou les ïettigones. Voyez ces mots, (l.) CICADELLE, Tettigonia. M. de Lamarck désigne ainsi, dans son Système des Animaux sans vertèbres, un genre d'in- sectes hémiptères, qu'il compose des cigales, des ceiropes et des membraces de Fabricius; mais, dans son histoire des mêmes animaux, il donne, ainsi que je Tavois fait, le nom de Cicadelles, CicadeUux brun bordé de blanchâtre ; le corps , les alies et la queue , d un brun noirâtre à rellets peu sensibles, bleuâtres et verdâtres. CIG „3 La solitude a des attraits pour la cigogne noire; elle fuit les habitations , ne fréquente que les marais écartés , place son nid dans l'épaisseur des bois, sur de vieux arbres, par- ticulièrement sur les plus hauts sapins , et y dépose deux ou trois œufs d'un blanc sale , nuancé de verdâtre et quelquefois avec quelques taches brunes. Commune dans les Alpes de Suisse, elle descend sur les bords du lac les moins fréquen- tés, y guette sa proie, vole sur les eaux, et quelquefois s'y plonge avec rapidité pour la saisir ; ce n'est pas sa seule nourriture, car elle cherche dans les herbages des montagnes, les limaçons, les reptiles, les scarabés et les sauterelles. Son vol est très-élevé, et elle monte dans les airs à une telle hauteur, qu'elle ne paroît pas plus grande qu'un moineau. Cette espèce , moins nombreuse et moins répandue que la cigogne commune , semble fuir les lieux où vit celle-ci , et rechercher les pays qu'elle néglige d'habiter. On la trouve , mais rarement, en Pologne , en Prusse et dans plusieurs autres endroits de l'Allemagne, même en Suède; mais elle est très-fréquente en Suisse et très-rare en Hollande, qui est la patrie chérie de la cigogne blanche ; au reste , celte cigogne est aussi voyageuse que l'autre ; émigré aussi lorsque la neige et les glaces la privent de sa pâture : c'est sans doute aux épo- ques de sa migration qu'on la voit en Lorraine ; car elle ne fait qu'y passer : quoique sauvage , et ne cherchant que les marécages le.s plus déserts, l'on vient à bout de la captiver, et même de la priver jusqu'à un certain point; mais elle n'offre aucune ressource pour la table , car sa chair est de mauvais goût de poisson, et a un fumet sauvage, (v.) ClGOKiNE. Nom vulgaire de la Cigogise blanche, (v.) CIGONvtNE. Nos aïeux écrivoient et prononçoient ainsi le mot Cigogne, (s.) CIGUË, Cicula , Lam.; Coniiim ., Linn. (^Pcnlamlrle dî- gynîe.) Genre de plantes de la famille des ombellifères , dont l'ombelle principale est garnie d'un involucre à trois ou cinq folioles réfléchies et membraneuses vers leur base ; les ombelles partielles ont chacune un involucelle d'environ trois petites folioles fendues et ne débordant point les rayons. Dans chaque ileur on voit cinq pétales en cœur , inégaux , et recourbés en dedans ; cinq étamines ainsi qu'un ovaire inférieur portant deux styles minces, plus longs que .les pétales, et persistans. Le fruit est composé de deux se- mences appliquées l'une contre l'autre , courtes , hémi- sphériques , ayant chacune cinq cannelures crénelées ou tu- herculeuses. Dans les cinq à six espèces connues de ce genre se trouve la GRANDE CiGUE , la véritable ciguë des anciens et des mo- «'* CIG dernes. On ne sait pourquoi Linnaeus lui a donné le nom de coniiim maculatum ; nous croyons devoir, comme Jussieu et Lamarck, lui conserver celui de cicuia ^ employé par Tourncfort. Quoique M. Slorck, célèbre médecin de Vienne, ait su tirer de cette plante un remède efficace en quelques circonstances, elle n'en a pas moins été regardée , de tout temps, comme un poison. Il importe donc de la bien dé- crire, afin qu'on ne puisse pas la confondre avec d'autres plantes ombellifères, qui ont avec elle une ressemblance apparente , telles que le persil et le cerfeuil sauvage. La GRAlSDE CiGUE, Cicula major ^ Lam., a une racine faite eu fuseau, longue d'un pied, grosse comme le doigt, jaunâtre en dehors, blanchâtre à lintérieur, d'une odeur forte , narcotique et d'une saveur douceâtre. Sa tige, qui est cylindrique et fis- tuleuse , s'élève à la hauteur de trois à cinq pieds ; elle est marquée inférieurement de taches d'un pourpre brun ; et elle pousse, vers son sommet, plusieurs petites branches gar- Diesde feuilles trois fois ailées, dont les folioles sont lancéo- lées, dentées , pointues, un peu luisantes et d'un vert noirâ- tre. Les fleurs sont blanches , et forment des ombelles très- ouvertes et nombreuses ; il leur succède des fruits assez courts, presque ronds, composés de deux semences cannelées, et dont les cannelures sont crénelées. Celte plante est bisan- nuelle , et périt aussitôt que ses semences sont mûres. Elle fleurit en juin et juillet. Onlatrouveen France et dans d'autresparties de l'Europe, sur le bord des baies, dans les lieux ombragés, et dans les prés frais et incultes. On la dislingue du cerfeuil sauvage, I." à son involucre universel : le cerfeuil sauvage n'en a point ; 2." à ses semences hémisphériques et relevées de côtes crénelées : celles du cerfeuil sauvage sont lisses et allongées ; 3." aux taches noirâtres dont sa tige est parsemée; la tige du cerfeuil sauvage est partout d'une même couleur. L'odeur désagréable de la ciguë et ses taches suffisent pour la distin- guer aussi du persil, qui, froissé entre les doigts, exhale une odeur aromatique, et dont la feuille d'ailleurs est dun vert plus gai , et a un pétiole plein , tandis que celui de la ciguë est creux. La mort de Phocion et de Socrate a consacre les effets pernicieux de la plante que nous venons de décrire. On ne doutoit point à Athènes qu'elle ne fût un poison, et l'on ne doit en douter nulle part. Il est cependant possible que la ciguë qui vient dans les climats froids ou tempérés, ait une propriété délétère moins active que celle qui croît dans les pays chauds. C'est peut-être par cette raison que les Ko- »uâias ne la regardoient pas citez eux comme vénéneuse. C I G iii Peut-être aussi ne leur a-t-elfe pas é\é bien connue, et ont- ils pris pour la ciguë quelque autre plante qui lui ressembloit, comme cela est arrivé souvent parmi nous. Une telle mé- prise, chez un peuple très-peu instruit en botanique , n'au- roit eu rien de surprenant , puisque dans ces temps moder- nes , des gens même de l'art n'ont pas su s'en garantir. L'au- teur des observations insérées dans la Botanique de Lyon , dit que plusieurs médecins se plaignant, ensaprésence, de Tlnu- lllité de la cl^uë, il voulut voir la plante qu'ils employoient comme telle. Il trouva que c'étolt le cerfeuil bulbeux. Si ces méprises ont été fréquentes, faut-il s'étonner des diverses opi- nions des auteurs .'' Il y a quatre plantes dans la famille des ombelllfères qui portent le nom de cigiie , savoir: celle dont il s'agit ici ; la petite ciguë (^œthusa rynapium, Linn. ) , et deux espèces de ciguë aquatique ; l'une appelée, par La- inarck , œnanihe aqualique {^phellandrium aqiiatkinn , Linn.); l'autre, connue par les botanistes, sous le jiom de (îciituiie (^cicula virosa , Linn.); celle-ci est vénéneuse au plus baut degré. Un même nom donné à plusieurs plantes , toutes dangereuses II est vrai, mais pourtant différentes, a jeté beaucoup d'incertitude et de confusion dans les observations des praticiens. Il n'en est pas moins constaté que la grande ciguë ren- ferme en elle un principe de mort. Et il est en même temps certain que l'extrait de son suc pris inlérieurement à petite dose, est un remède puissant contre la goutte, et peut être employé avec le plus grand succès dans plusieurs autres ma- ladies. On sait qu'il existe des plantes dans lesquelles le poi- son se trouve à coté de l'aliment. Tel est le Matsioc ou Médi- CINIER. (T'^. ces mots.) Pourquoi dans la ciguë, un remède utile et sûr ne seroit-Il pas uni à un poison .'' L'art consiste à les se - parer. C'est ce qu'a fait Storck. Ce médecin, si habile à trouver un adoucissement à nos maux dans les plantes , même les plus dangereuses , sachant que la ciguë appliquée extérieurement ctoit résolutive et fondante, et n'ignorant pas qu'on l'avolt autrefois employée intérieurement dans quelques maladies , a cru avantageux d'en renouveler l'usage. Après en avoir éprouvé les effets sur un jeune chien, 11 en a fait l'essai sur lui-même. N'en ayant reçu aucune espèce d'incommodité , il a osé en faire prendre à des gens attaqués» de maux qui résisloient aux remèdes ordinaires. Il n'a jamais administré inlérieurement que le suc de la plante épaissi en con- sistance d'extrait , et la plante même pulvérisée ; et il a toujours commencé par en prescrire une très-peîile dose, qu'il a ensuite augmentée par degrés. Il s'est ainsi convaincu, de l'efiicacité de la ciguë , pour résoudre les tumeurs , pour .,6 CIM guérir les cancers ulcérés , les rhumatismes , la goutte , et pour arrêter les progrès de la gangrène ou du virus vénérien. y oyez la dissertation qu'il a publiée à ce sujet , dans la- quelle il indique les précautions dont on doit user dans la préparation de Texlrait et dans le traitement des maladies. Plusieurs médecins ont suivi son exemple , et ont réussi comme lui. (d.) CïGUE. Plusieurs plantes de la famille des ombcllifères portent ce nom. Voyez CicuTA , Cicutaria et Cicutaire. (LN.) CIGUË AQUATIQUE. On appelle de ce nom le PliELLAlSDRE AQUATIQUE et I'OEnANTHE SAFRANÉE. (B.) GIGUE DES MARAIS. C'est le cicuta virosa , Linn. (LN.) CIGUË DE SOCRATE. V. Cicuta. (ln.) CIGURELHA et SEGURELHA. Noms portugais de la sarriette ( Satureîa hortensis , Linn. ). (LN.) CIHUATOTOLIN. La femelle du dindon s'appelle ainsi au Mexique , selon Fernandez; et le mâle y porte le nom de hucxulotl V. Dindon, (s.) CIJENA. En espagnol, c'est le nom du Squale mar- teau {Sqiialus zygœ/ui^ Linn. ). (desm.) CILIA.1RE , Trichosemum, Hedw. Genre de plantes de la famille des mousses , deuxième tribu ou section des ecto- pogones , munies d'un seul péristome externe. Ses caractères sont : coiffe courte , campaniforme ; oper- cule long; seize dents filiformes, subulées, fendues jusqu'à la base; urne ovale-oblongue, droite. Les espèces les plus communes sont les T, ericouies , caiiescens , lanuginosum , etc. V. BRY et DiCRANE. (P.-B.) CILIANTRO et CULANTRO. Noms espagnols de la coriandre, (ln.) CILIÉE. Poisson d'Amérique qui fait partie des Cen- TRONOTES, (B.) CILIER. Nom d'un poisson du genre ChÉtodon. (b.) CILÏNDRE de Denys de Montfort. Genre de coquilles. V. Cylindre, (desm.) CïLLERCÔA. Nom espagnol et portugais de I'Agaric jmousseuon. (desm.) CBIlîALAIRE. Nom spécifique d'un Muflier, (b.) ChVIBER. Nom latin du genre de coquilles nommé Cam- BRY par Denys de Montfort. (desm.) CIMBEX, C/m^eu;. Oliv., Fab. Genre d'insectes, de l'or- dre des hyménoptères, section des térébrans , famille des porte-scie , tribu des tenthrédines ou mouches à scie, et qui &e distingue de tous les autres genres du même ordre aux ca- C I M 117 ractères saivans : abdomen sessile ; antennes de cinq à sept articles , terminées en une massue conoïde ou ovoïde , ar- rondie à son extrémité. Les cimbe'x forment la première division du genre ten- thredo de Linnœus. Geoffroy les en avoit, le premier, séparés, sous les noms impropres de Frelon , Cmhro ; et c'est avec raison qu'Olivier lui a substitué la dénomination dont nous faisons usage , et qui a été adoptée par Fabricius ; mais peut- être eût- il été plus convenable de conserver à ce genre, comme l'a fait M. Jurine , le nom de tenihrède, ces insectes étant les plus grands de la tribu dont ils fontparlie. Ils ont les antennes courtes , de cinq à sept articles , dont le troisième , " beaucoup plus long que les autres , et se terminant par un renflement er^ forme de bouton ; le labre saillant et petit ; les mandibules fortes, pointues, avec deux dents aiguës au côté interne; les palpes maxillaires filiformes, et guère plus longs que les labiaux. Par la composition des uns et des au- tres , la forme des autres parties de la boucbe , >celle du corps et de la tarière des femelles, ce genre diffère peu de ceux de la même tribu. L'abdomen , cependant, est proportionnelle- ment plus court et plus large; les cuisses postérieures sont renflées dans plusieurs mâles ; les ailes supérieures ont deux cellules radiales , allongées et presque égales ; trois cellules cubitales, dont la troisième atteint le bout de l'aile. Les cimbex proviennent de fausses cbenilles à vingt-deux pattes , dont le corps est ras , avec des lignes ou des bandes longitudinales, d'une couleur différente de celle du fond. Elles se nourrissent des feuilles de différcns arbres , sur- tout de celles du saule , de l'osier, de l'aune, du bouleau , sur lesquelles elles se tiennent ordinairement roulées en spi- rale. Plusieurs offrent un phénomène assez singulier; quand on les touche un peu fort , elles font sortir des deux côtés de leur corps une liqueur verdâtre, claire comme de l'eau, qu'elles lancent horizontalement à la distance de plus d un pied. Les jets n'ont lieu que quand on les prend sur les ar- bres : si on les enferme , elles n'en produisent plus, proba- blement parce que les feuilles dont on les nourrit n'ont pas assez d'humidité pour alimenter la source qui fournit cette liqueur ; les ouvertures qui lui donnent passage , sont situées au-dessus des stigmates, au sommet d'une pièce charnue et triangulaire. Vers I51 fin de l'été , les larves ont acquis leur grosseur : presque toutes quittent les arbres , et entrent dans la terre ; elles y filent une coque ovale , d'une soie grossière et épaisse, dont ie tissu est semblale à de la gomme. Elles passent l'hiver renfermées dans leurs coques , se changent en nymphes aU: ,i8 C T M commencement de l'clé ou à la fin du printemps, el devien- nent insectes parfaits peu de temps après cette métamor- phose. Celles qui ne se cachent pas dans la terre , fixent leurs coques aux feuilles ou à quelques branches. Les cimbex ont le vol lourd , et en volant ils font un bour- donnement semblable à celui des abeilles et des guêpes. On en connoît une vingtaine d'espèces qui se trouvent presque toutes en Europe. M. Jurine divise ce genre en deux familles. Dans les es- pèces de la première , la première cellule cubitale reçoit les deux nervures récurrentes; les mandibules ont au côté inté- rieur deux dents très-distincres. On peut même subdiviser cette famille d'après le nom- bre des articles des antennes. • Cimbex du saule, Cimbex amerinœ ^ Fab.; Panz. Faun. insert. Genn. fasc. 66, tab. 12, Le mâle a environ huit lignes de long; la tête noire; les antennes d'un brun noirâtre, avec la massue noire; le corselet d'un brunnoirâlre ; 1 abdo- men noir sur le milieu du dessus, d un jaune rougeâtre en dessous et sur les côtés; les cuisses d'un noir bleuâtre; les jambes et les tarses d'un jaune-roux ; les ailes légèrement teintes de brun jaunâtre. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle a le dessus de l'abdomen presque entièrement d'un jaune-roux : les deux sexes ont des poils sur la tête et sur tout le corps; ceux du' niâle sont d'un brun-roux, la femelle n'en a de cette cou- leur que sur Tabdomen : ceux de la tête et du corselet sont gris. La larve a environ un pouce de longueur : elle est d'un vert clair , saupoudrée d'une matière blanche, farineuse, avec une raie longitudinale d'un vert obscur sur le milieu du dos ; tous les anneaux, excepté le dernier, ont des rides transversales très-fines. Elle a vingt-deux pattes ; la tête lisse, d'un blanc grisâtre et les pattes blanchâtres. On la trouve sur les feuilles de saule , et ordinairement roulée en spirale : elle est du nombre de celles qui lancent une liqueur quand on les touche. Elle subit ses métamor- phoses dans une coque de soie , luisante , d'un brun fauve , qu'elle attache à une branche , y passe l'hiver, et l'insecte parfait en sort à la fin du printemps suivant. On la trouve dans toute l'Europe. Cimbex À ÉPAULETTES, Cimbex Iiumeralis , B. 27.8.; le fre- lon à épauIeUes ^ GeofT. Il a environ dix lignes de long, le de- vant de la tête jaune , le reste noir ; les yeux bruns ; les an- tennes jaunes avec les deux preraiers articles courts, noirâ- tres , velus ; le corselet noirâtre , velu , avec une tache jaune, C I M ,x5 gran(îe , de chaque côld ne. sa partie anlérieur'EK(E , Disparague , Polyacuure et Lerie. (b.) C I N CINAROÏDES. Plulcenet ( Mus. ^ji)^ àonrié ce nom à un très-petit arbrisseau qui croit sur la mantagne ciiies et très-nombreuses; opercules épineux ; préopercules dentelés ; deux nageoires dorsales , à peu près égales, (b.) CINGULATA. Nom d'une famille de mammifères établie par lUiger , et qui correspond au genre Tatou, Dasypiis^ L. (DESM.) CINI. F. Serin cini , au mot Fringille. (v.) CINIPS , Cynrps, Linn., Fab. Genre d'insectes, de l'ordre des hyménoptères , section des térébrans , famille des pu- pivores , tribu des gallicoles. Geoffroy, ainsi que nous l'avons observé à l'article chal- cidites , désigne , mal à propos , sous le nom de dlplolèpes , les insectes compris par Linnseus dans son genre cinlps^ et applique cette dernière dénomination à d'autres hyménop- tères , rangés alors avec les ichneumom. Il suppose que ces excroissances végétales qu'on appelle galles^ sont produites f>ar les uns et les autres. Les naturalistes étrangers ont suivi a nomenclature linnéenne , et nous croyons devoir les imiter , en rendant aux insectes dont la piqûre donne nais- sance aux galles , leur désignation primitive , celle de cinips; nous croyons aussi devoir supprimer celle de dîplolèpe , qui, par le mauvais emploi qu'en a fait Fabricius , a augmenté la confusion de la nomenclature. L'article diplolèpe de la première édition de cet ouvrage, est ainsi le même , aux changemens de noms près , que celui que nous présentons actuellement. On distingue les cinips des autres hyménoptères , par plu-:- sieurs caractères : ils n'ont point de nervures aux ailes in- férieures , de même que les chalcidltes , les oxyures et les chrysides ; leurs antennes sont droites , filiformes , ou à peine plus grosses vers leur extrémité , et ordinairement composées de treize à quinze articles; leurs palpes sont tou- jours très -courts ; la tarière des femelles, très -analogue pour sa forme à celle des ichneumons , est logée , soit en- tièrement , soit dii moins vers sa naissance , dans une fente ou coulisse extérieure , pratiquée le long du ventre. Ils s'é- loignent ainsi des oxyures et des chrysides , où cette tarière «st tantôt intérieure, et ne sort que par l'extrémité de l'ab- doiTien , et tantôt extérieure , mais formée avec le prolon- gement de son dernier anneau ; ils diffèrent aussi des chal- cidites à raison de leurs antennes, qui ne sont ni en massue, ni brisées. Leurs ailes supérieures ont d'ailleurs une cellule radiale complète , longue , presque triangulaire , et deux I2G C I N ou trois cellules cubitales , dont la troisième très-grande et atteignant le bout de Taile. J'ai séparé de ce genre les es- jpèces qui n'ont que deux cellules cubitales , et dont les an- tennes sontmoniliformeSjTt grossissent un peu vers le bout; ce sont les Figites. Les cinips ont les antennes assez longues , à articles cy- lindriques et de la même grosseur : leur nombre est de qua- torze dans les femelles, et de quinze dans les mâles; le troi- sième est grand et arqué. Le corps est court, très-voûte, la tête étant basse , et le corselet paroissant bossu ; ils ont les yeux ovales, entiers , et trois petits yeux lisses ; les mandi- bules sont tridentées ; les palpes sont un peu plus gros à leur extrémité ; les maxillaires ont quatre articles , et les labiaux trois ; la languette est presque en forme de cœur , arrondie ou un peu échancrée à son bord supérieur ; leurs ailes sont au nombre de quatre ; les supérieures gran- des , dépassent de beaucoup l'extrémité postérieure de l'ab- domen, et ont très-peu de nervures marquées. L'abdomen est ovalaire , comprimé , caréné , tranchant même inférieu- rement , et tronqué obliquement , ou très-obtus à l'anus dans les femelles. Nous parlerons , dans un instant , de la tarière qu'il renferme dans les individus de ce sexe. Tous les anneaux de Tabdomen sont d'une consistance assez ferme , et qui paroît écailleuse ; les pattes sont assez fortes , avec les cuisses grosses , les jambes antérieures terminées par une pointe assez longue , et sans échancrure au côté interne ; les autres biépineuses au bout , et les tarses termi- nés par deux crochets unidentés , et une pelote au milieu. Nous observerons encore que l'écusson est proéminent dans plusieurs espèces. L'abdomen des cinips femelles est disposé d'une manière très-favorable pour le jeu de la tarière. Les lames supé- rieures , dont chacune forme ordinairement un peu plus de la moitié d'un anneau ou d'un segment , font ici presque un tour entier , et enveloppent les lames des demi-ànneaux inférieurs; celle de la base est la plus grande ; les autres sont courtes, forment par la dilatation de leur§ extrémités , ou du moins de quelques-unes d'elles , leur convergence aiguë et obli(}ue , la carène inférieure du ventre. De la naissance de l'abdomen , et du milieu de sa base inférieure , part une petite pièce plus ou moins longue , presque cylindrique , écailleuse , creusée en gouttière le long du côté qui regarde le ventre , coulant longitudinalement entre les lames supé- rieures du ventre, à leur point de réunion, et servant d'arcle C T N ,,7 à la carène de l'abdomen. La tarière, que Geoffroy appelle Vaiguillon , est logée , avant sa sortie , dans la rainure tic cette pièce. Cet instrument , destiné à conduire les œufs , est mince , capillaire, de la nature de Técaille , d'une lontutur qui égale presque dans plusieurs celle de la circonférence de 1 abdomen , mesurée dans sa longueur. Comme cette tarière est peu saillante au-dehors , ou ne Test même pas du tout , il est nécessaire , vu sa longueur , qu'elle se replie dans 1 intérieur de l'abdomen : en effet , elle y forme une boucle ou un arc , dont la courbure s'éloigne peu de celle d'un cercle un peu allongé ; elle forme un ou deux tours de spire. Représentez-vous cet instrument prenant naissance près du milieu de la partie supérieure et inférieure de Tab- domen , se dirigeant vers son origine , en sappliqnant sur le trancbant supérieur et presque circulaire d'un muscle tres-puissant , comprimé , de même qu'une corde qui sui- vroit la gorge d une poulie ; prolongez la tarière de manière quelle gagne la partie inférieure de 1 abdomen , qu'elle glisse dans le canal de I arête ; figurez-vous à l'extrémité du ventre, au-dessous de 1 anus, deux petites pièces demi-cylindriques , courtes, creusées intérieurement en gouttière, pour recevoir la pointe de la tarière , et vous aurez une idée de la direction et de la disposition relative de cet oviducte. Les deux petites tiges que nous venons d indiquer, sont beaucoup plus longues dans plusieurs ichneumons femelles : ce sont les deux iilets latéraux ; elles sont , au contraire , très-courtes dans les in- sectes à aiguillon véritable, tels que les guêpes, les abeilles : ce ne sont plus que deux petites jjièces en forme de style ; elles sont insérées sur le muscle de la tarière. Celte tarière n'est pas simple, comme on le croiroit au premier coup d œil ; elle est creusée en gouttière , et son extrémité est garnie de petites dents latérales, imitant celles dun fer de (ieche. C'est avec ces dents que l'insecte agran- dit les entailles qu'il fait sur les difl'érentes parties des végé- taux , pour y placer ses œufs. Les sucs de ces végétaux s é- pancbant par les vaisseaux qui se trouvent ouverts dans cet endroit , v forment une excroissance ou tubérosité , qu'on appelle ^â/7e, dans laquelle l'œuf se trouve renfermé, et où, peu à peu , il acquiert du volume et delà consistance, llsort de ces œufs de petiteslarves sans pattes écailleuses, mais souvent pourvues de douze ou quatorze pattes membraneuses ou ma- melons. Ces larves trouvent dans leur retraite de quoi se nourrir; elles sucent et rongent Tintérieur de la galle, qui croit et prend de la solidité à mesure qu'elles en mangent 1 intérieur. Plusieurs de ces galles , considérées en général, ont \ir\K X28 C I N cavité qui renferme un certain nombre de larves vivant en société. D'autres ont plusieurs petites cavités , entre les- quelles il y a des communications ; dans quelques autres ou voit plus de cent cellules , dont chacune est habitée par une seule larve ; enfin d'autres espèces de galles n'ont qu'une seule cellule habitée par une larve qui vit solitaire. Les galles offrent de grandes variétés dans leur forme. F. Galles, ce sera le sujet d'un article particulier, auquel «ous renvoyons. Il nous suffira ici de présenter quelques vues générales. Les plus communes sont arrondies. Celle qui est la plus connue de toutes , qui entre dans la composition de l'encre, et qu'on emploie dans la teinture, est une excrois- sance produite par un insecte de ce genre. La couleur et la figure de quelques galles leur ont fait donner le nom des fruits avec lesquels elles ont une espèce de ressemblance. On en trouve sur le chêne, qu'on appelle galles en pomme ^ en groseille , en pépin : on en voit qui imitent des fruits par leur ;lissu spongieux. Parmi celles qui sont de forme ronde , les unes sont appliquées sur la plante, les autres n'y tiennent que par un court pédicule. H y en a d'irrégulières, de com- posées et dont la structure étonne. Quelques-unes paroissent être une partie de la plante tuméfiée et épaissie ; telles sont celles qu'on voit sur le saule et l'osier. Divers végétaux et leurs différentes parties en font voir de diversement figurées. Celle qu'on appelle ^a//e chevelue, bédéguar ^ est une pro- duction singulière. Son noyau est dur, solide, chargé et hérissé de longs filamens, détachés les uns des autres; on la trouve sur le rosier sauvage , connu sous le nom à'églan- iier cynorrhodon , qui quelquefois a trois ou quatre de ces galles. Le même arbuste en offre une autre espèce plus rare 'iPS DU Chêne Tozin, Biploïepis quercûs Tozce , Bosc, (journal d'histoire naturelle) 11 eSt un peu plus petit que le précédent , auquel il ressemble beaucoup. Le corps est d'un fauve moins pâle et moins soyeux; les antennes , les tarses, et même, k ce qu'il m'a paru, les jambes , dans quelques- uns , sont obscurs ou noirâtres. Le corselet a aussi quel- ques lignes peu apparentes, obscures; les ailes supérieures ont des nervures noirâtres. Celle espèce diffère par-là de la précédente ; elle a d'ailleurs, comme elle, une tache noirâtre très-luisante et fort lisse sur le dessus de l'abdomen. On trouve ce cinips dans la galle du ChèNe Tozin (F. ce niot). Il est commun aux environs de Bayonne, d'où il gagne les Landes jusqu'à Bordeaux. ClNlPS DES FEUILLES DU CllET^E ^ Diplolepîs queirûs folii , Oliv. 11 a près de deux lignes de long ; le corps est d'un brun foncé et soyeux , avec quelques espaces rougeâlres autour des yeux , sur le corselet et aux pattes ; l'abdomen est plus foncé et très-luisant : il aune petite touffe de poils à sa partie inférieure ; les antennes et les pattes ont des poils assex longs ; les ailes supérieures ont des nervures noirâtres bien distinctes. Il vit sous sa forme de larve , dans une galle ronde et lisse , qui vient sur le revers des feuilles du chêne. Celle galle cs| commune en automne. CiNiPS DU ROSIER, Diplolepis rostt ^ Oliv. Il a environ une lit^ne et demie de long ; le corps est noir , avec les pattes et l'abdomen , son extrémité exceptée , ferrugineux : les ailoi» sont transparentes. La larve vit en famille dans l'excroissance ligneuse et che- velue, nommée bedeguar, que produit le rosier sauvage. Cette galle renferme aussi souvent des chalcidites et des ichneu- monides. Il est commun dans toute l'Europe. Cinips du lierre terrestre , Cynips glechomœ. Il a un peu phis d'une ligne de long ; le corps est très - noir , luisant , glabre, avec les antennes et les pattes rougeâlres ; le corselet est uni et marqué de deux lignes enfoncées sur le dos ; les côtés et l'écusson sont chagrinés ; l'abdomçn est très-lisse :, C I N ,3. les ailes sont grandes et transparentes ; les supérieures ont (juclques nervures brunes. On n'avoit pas encore bien décrit cette espèce, dont la larve vit dans une petite galle ronde du lierre terrestre. CiNIPS pu FIGUIER COiMMUN , Cynips ficus caricœ ; Cynips psenes , Linn. Nous avons lieu de croire , d après la des- cription que Pontedera et liernard ont donnée de cet in- secte , que c'est un cinips. Cet insecte n'a guère qu'une ligne de long ; son corps est d'un noir luisant ; ses anlennes sont longues, suivant Ponte- dera , noires , coudées , de onze articles , dont le premier cylindrique, et les autres grenus, suivant Bernard et Olivier ; les ailes sont transparentes et sans taches; les pattes sont d'un brun noir ; la tôle, d'après Pontedera , tire sur le jaunâtre, et le ventre de la femelle est terminé par une espèce de pointe tubulaire. La larve (Encyclopédie méfliodiqué) est blanche, sans pattes, et formée de douze anneaux. Elle se nourrit de 1 intérieur des graines de la figue. La femelle dépose un œuf dans chaque semence, en pénétrant par l'œil de la figue, au moment où* elle est assez grosse pour que la (leur femelle soit sensible. Un mois suffit à la larve pour parvenir à sa dernière méta- morphose. L'insecte sort de la graine par une ouverture qui suit constamment la direction du pistil. C'est avec ces insectes que les anciens hâtoient la maturité des figues. {V. Caprification. ) Cet usage s'est même per- pétué dans le Levant. Dans nos contrées méridionales , le cinips n'attaque que les figues sauvages. On trouve encore dans ces graines un autre insecte, voi- sin du précédent, qui est de sa taille, de couleur fauve, avec les yeux , les antennes, à partir du second article, et l'extré- mité des tarses , noirs; les ailes sont blanches et transpa- rentes ; la tarière qui termine l'abdomen est une fois plus longue que l'insecte , et noire. (iodeheu le regarde eomnie un ennemi de l'espèce précé- dente. Bernard , qui a observé aussi le même animal, n'est point de cet avis. Si le second insecte est un véritable cinips, l'opinion de ce dernier naturaliste me paroît préférable. Cinips des raciises du Chêne, Cynips (jiiercûs radicis. Fab. Il est de la grandeur du précédent, d'un rouge-marron très- luisant sur l'abdomen ; la tête et le corselet sont un peu soyeux : cette partie-ci est mélangée de noirâtre et de rou- geâtre; les ailessupérieures ont quelques nervures obscures; labdomen a sur le dos une petite tache transverge noire. aSa CIO Il vient d'une galle ligneuse et à plusieurs loges , qui se trouve sur les racines des chênes, ClîS^lPS LENTfCUL/VlRE , Dîplolepîs lenticulciris , Oliv. Cette espèce est plus pet^ite , n'ayant guère plus d'une ligne de loncrueur : elle est noire et luisante ; les ailes supérieures sont transparentes , avec un point obscur , marginal ; les pattes sont plus claires , brunes ou jaunâtres. M. Fabricius a nommé cette espèce cynips longipennis. La larve vit dans la galle que Réaumur appelle galle en champignon du chêne. Elle est circulaire , aplatie , et d'envi- ron une ligne et demie de diamètre. Elle est attachée au re- vers des feuilles de cet arbre , par un pédicule très-court ; ce qui la fait paroître sessile. Ces galles sont si abondantes, qu'en secouant les chênes , elles tombent comme de la pluie. Vers le mois d'octobre elles se détachent des feuilles, et passent l'hiver ensevelies sous les dépouilles de l'automne. 11 n'y a guère plus d'une larve dans chaque lentille. L'insecte en sort dans les premiers jours duprintemps. Ces observations avoient été faites dans la ci-devanl Provence, par Dantoine , qui les avoit communiquées à Olivier. Je les ai vérifiées aux envi- rons de Paris. Les chênes du bois de Boulogne offrent une grande quantité de ces galles. Ceux qui voudront connoître la figure de ce cinips et c du cinips du chêne tozin, pourront consulter la première dé- cade àeslllusirations îronographigues de M.Antoine Coquebert. Voyez , pour les particularités historiques exposées à l'ar- ticle CtNiPS de la première édition de cet ouvrage , le genre MisoCAMPE. Le a'nips des chrysalides, représenté B. 27. 4-,, doit y être rapporté, (l.) CINIPSÈRKS , Cinipsera. Famille d'insectes de l'ordre des hyménoptères, que j'ai ainsi nommée, du genre CiNiPS de Geoffroy, et qu'il ne faut pas confondre avec celui de Linnceus et de Fabricius , ayant la même désignation. D'a- Î)rès la méthode que j'ai adoptée pour cet ouvrage , elle forme a troisième tribu, celle des Chalcidites, de notre famille des PuPivoRES. Voyez ces deux mots, (l.) CINNA, Cinna. Plante graminée , dont les tiges sont gla- Lres et nombreuses , les feuilles larges et rudes au toucher, la panicule rameuse, resserrée et composée d'épillets oblongs, comprimés et nnillores. Ses caractères sont d'avoir : la balle extérieure de chaque épillet composée de deux valves oblon- gues, comprimées, dont la plus grande est munie d'une barbe fort courte ; la balle interne est pareillement bivalve, et ren- ferme une seule élamine et un ovaire supérieur, chargé de deux styles velus ; le fruit est une semence cylindrique, ren- fermée dans la balle florale. CIO l3^ Ce genre, qui, aujourd'hui, réunit cinq à six espèces, est le même que celui qu Adanson a appelé Abola. Quelques botanistes le réunissent aux Barbons, (b.) CINNA, KINNy\, Dioscorlde. C'est probablement une espèce de Renoncule (^Raminculus arris). Dans les ouvra-» ges de pharmacie , de médecine et de botanique , on trouve, décrite ou figurée sous ce nom, la racine de la SALSEPAREILLE CHINA , et d'autres espèces du même genre, (ln.) CINNABARIS, Dioscoride. Il y a des auteurs qui pen- sent que c'est la Garance; d'autres que c'est le suc végétal appelé Sang-dragon. Les anciens nommoient encore dn- naharis^le mercure sulfuré. Pline parle de celui d'Almaden en Espagne , qui a conservé le nom de Cinabre. Ce mot rinna- baris tire son origine d'un mot indien , qui signifie rouge, (ln.) CINNAMOMUM. Nom donné, par les anciens, à la Cannelle {Launiscinnamoinum, Linn.), el parles botanistes de nos jours, à plusieurs Lauriers et à la Cannelle blanche ( Winierania canella ). (ln.) CINNAMON. Voyez, le genre Grimpereau. (v.) CINNANA. Nom arabe du Cygne, (s.) CINNYRIS. Nom grec d'un très-petit oiseau inconnu, et employé par M. Cuvier pour sa division des Souimangas. (V.) CINO. Nom du Cygne en Italie, (s.) CINOGLOSSE. V. Cynoglosse. (s.) CINOURA, CENOIRA, SINOUIRA, SENOURA. Noms donnés à la Carotte, dans diverses provinces du Portugal, (ln.) CINQ ÉPINES. Poisson du genre des Labres, (b.) CINQ LIGNES. On appelle ainsi un poisson du genre des Perches, P^rca 5-//ft««/a, Linn., que Lacépède a placé parmi ses Holocentres. (b.) CINQ PAFvTS. Synonyme de Champignon a lobes, (b.) CINQ TACHES. Poisson du genre Coryphène. (b.) CINQUEFOIL, en anglais; cinquefugUo, en italien. C'est la Quinte-feuille {^Potmlill a repians ^ Linn.). (ln.) CINZE, CINZO, CIME ou CIMEC. Noms languedo- ciens de la Punaise de lit. (desm.) CIOCOQUE, Chiococca. Genre de plantes de la pentan- drie monogynie , et de la famille des rubiacées, dont les car raclères sont d'avoir : un calice petit, à cinq dents; une corolle monopélale , à cinq découpures pointues et régu- lières; cinq étamines; un ovaire inférieur, arrondi, aplati sur les côtés, dont le style est filiforme et le stigmate simple i3| C T P ou bifide; une capsule arrondie, comprime'e sur les côtes, couronnée par le calice, et qui contient deux semences. Leê ciocoques sont au nombre de six, quatre de TAmé- rique méridionale, et deux des îles de la mer du Sud. Ce sont des arbrisseaux à feuilles opposées et stipulées, à fleurs disposées en grappes ou en panicules axillaires ou termi- nales. L'un, le ClOCOQUE a baies blanches, Chiococca ra- cemosa , Linn. , a pour carietère d être un peu sarmenteux, et d'avoir les panicules de lleurs axillaiies. Sa racine, en décoction , est employée avec succès contre les rhumatismes et les maladies vénériennes, (b.) CIONE, Ciomis. Genre d'insectes de Tordre des coléop- 1ères, section des tétramères. famille des rhinchophores, éta- bli par Clairville, auteur de V Entomologie hehétique. Le genre CioisE renferme tous les charansons raccour- cis, à forme presque globuleuse , à trompe longue et courbée, tels que les curcidio blaltariœ , scrophiilariœ , verbasci^ etc. Dans ces insectes, les antennes sont insérées près du milieu d'une trompe, ordinairement longue et menue, coudées, de dix articles, et dont les quatre derniers forment la massue; les cuisses postérieures ne sont pas propres à sauter. L'espèce la plus commune est le Cione de la scrophu- LAIRE, Ci'onus scrophulariœ. 11 est brun, avec le corselet et la poitrine d'un gris jaunâtre; les élytres ont des côtes entre- coupées de points noirs et de gris ; la suture a deux taches com- munes, noires, rondes, cerclées de gris, Tune près de la base , l'autre près de l'extrémité opposée. Il se trouve en Europe, sur les scrophulaires. (o. L.) CIOTA ou CIOUTA. Variété de Raisin. V. Vigne. (F..) CIOUC. Nom piétnonlais du Hibou et du Scops. (y.) CIPA, CIPE, CIEPE. Noms de TOignon { Allùnn çœpa, Linn.) dans quelques provinces d'Angleterre, (ln.) CIPEL. Nom donné à I'Oignon, dans le pays de la Frise, royaume de Hollande, (ln.) CiPERO. Nom italien des Souchets {Cypems). (LN.) CIPO DE COBRA. Nom donné par les Portugais au Caapeba {Cissampelos roaprfm , Linn.). (lN.) CIPOLIN. Sorte de marbre rayé par grandes bandes de vert et de gris blanchâtre; il y en a de plusieurs variétés : le Cipolin antique ou statuaire , est un marbre saccharoïde, que quelques minéralogistes considèrent comme une doio- mie. On le place néanmoins dans la chaux carbonatée pure. Les anciens ont beaucoup employé ce marbre : il paroît qu'ils le tiroient de Caliistos , dans File d'Eubéc. ()n en C î P x35 trouve d'approchant, en Dauphlnë. Le cipollÎHO bîgio des Italiens est un marbre compacte , à fond gris-mal, avec des filets verl-brun Irès-eiiibrouillés. C'est un marbre an- tique. Ce mot cipollino signifie, en Italie, oignon; il a été donné à ces marbres, à cause de la ressemblance qu'on a cru trouver dans la disposition de ses veines et celle des écailles de l'oignon. V. Marbue. (in.) CIPOLLA CANINA. Nom italien d'une Hyacinthe (^Hyacinihus comosus^ Linn. ), appelée vulgairement Vaciet et Jacinthe a toupet, (ln.) CIPOLLEÏTA. V. Cive, (ln.) CIPONE , Ciponima. Arbre de la Guyane, dont les feuilles sont alternes, pétiolées, ovales, oblongues, très-enliéres ; les jeunes, couvertes de poils rougeàlres; les fleurs disposées en petits bouquets axiliaires , garnis à leur base de quatre à cinq petites écailles, bordées de poils couleur de rose. Chacune offre un calice monophylle, velu, à cinq découpures; une corolle monopélale , tubulcuse, rétrécie sous son limbe et divisée en cinq lobes ; trente étamines disposées sur deux rangs; un ovaire supérieur très-petit, ovale, surmonté d'un style velu, à stigmate en tête ; une baie ovale, noire , ren- fermant un noyau ligneux, à quatre loges, qui contiennent chacune une semence oblongue et striée. Lhéritier réunit ce genre À celui des Symploques. (b.) CIPONIMA. Genre établi par Aublet, qui rentre dans celui nommé Symploque. V. Cipone. (ln.) CIPPUS VI ARUM. D'après Denys de Monlfort, c'est un des anciens noms latins des coquilles des genres Turritelle ou Vis, (desm.) CIPRÈS. V. CYPRÈ3. (s.) CIPRESSENMOS ou Mousse cyprès. En allemaud , c'est le Lycopode des Alpes, (desm.) CIPRIS. V. Cypris. (desm.) CIPSELUS. Nom générique du Martinet. V. ce mot. (V-) CIPULAZZA. Nom maltais des poissons du genre Scor- PÈNE. (desm.) CIPURE, Marica. C'est une plante herbacée, de la fa-^ mille des iridées, dont la racine est un bulbe , dont les feuilles radicales sont étroites, pointues, striées; les tiges nues à leur base, garnies de deux feuilles à leur sommet, entre b^s- quelles sortent plusieurs fleurs pédoncuiécs , renfermées dans une spalhe membraneuse. Chaque fleur consiste en une corolle divisée en six par- ties, dont trois extérieures plus grandes; trois étamines atta- chées au fond de la corolle ; un ovaire inférieur, obloug, i36 C I R trigone, surmonté d'un style épais, triangulaire, terminé par un stigmate à trois divisions; une capsule oblongue, an- guleuse, à trois loges, et qui contient plusieurs semences. Cette plante , appelée Trimesie par Salisbury , croît dans les savanes humides de la Guyane, (b.) CI QUE. C'est la même chose que le Bois AMA^'DE. (b.) CIRCA-DAVETA. Les Portugais établis dans l'Inde donnent ce nom au Tau des Brames, figuré dans VHortus malahancus ^ 6, t. 24. C'est un arbrisseau de la famille des légumineuses. V. Tali. (lis.) ^CIRCtVEA, CIRCAIA. Dioscoride et Pline ont donné ces noms , dérivés de celui de Circée, célèbre magicienne, à une plante qu'on employoit dans les enchantemens. Ce nom est demeuré ensuite à une herbe , connue autrefois sous le nom A Herbe Saini-Elienne ^ qui est le Cirr.œa luteilana^ Linn. V. Circée. (ln.) CIRCAÈTE, Clrcaeius, Vieill.; Falco , Lath. Genre de l'ordre des oiseaux Accipitres, et de la famille^des AcciPi- TRINS. Voyez ces mots. Caractères : bec robuste , garni d'une cire un peu velue, et droit à la base, convexe, comprimé latéralement ; mandibule supérieure à bords presque droits, crochue à la pointe; l'inférieure droite, plus courte , obtuse; narines poilues, ovales, transversales ; langue charnue, épaisse; tarses allongés, nus, forts; quatre doigts un peu courts, les latéraux et le pouce à peu près égaux; les exté- rieurs unis à l'origine par une membrane ; ongles un peu courts, presque dégale longueur, peu crochus; l'interne et le postérieur les plus foris et les plus longs de tous ; ailes longues; la première rémige plus courte que la sixième, la troisième la plus longue. Ce genre n'est composé que d'une seule espèce, connue sous le nom de Jean-h-blanc. Si l'on cherche à comparer cet oiseau , par son port et l'ensemble de ses formes extérieures, à d'autres espèces d'oiseaux de proie , l'on s'apercevra qu'il tient en même temps du pygargue , de la buse et du busard ; mais il s'éloigne plus du premier que de ceux-ci; car, comme dit Buffon, " il n'a de rapport au pygargue que par ses jambes dénuées de plumes, et par la blancheur de celles du croupion et de la queue ; mais il a le corps tout autrement proportionné et beaucoup plus gros, relativ<'ment à la grandeur, que ne l'est celui de l'aigle et du pygargue ; «il tient de la buse, en ce que , vu de côté , et dans d'autres attitudes, il lui ressem- ble. Enfin il se rapproche du busard par la longueur de ses pieds , d'où est venue la dénomination de chci^alier-hlanche- queue^ qu'on lui a donnée, par la membrane du bec et ses narines poilues. C'est d'après la réunion de ces attributs, que C I R i37 Je l'ai appelé drcaële ( nom composé tles mots grecs y-t'oKos , busard^ utroç, aigle). Des auteurs en font un aigle , d'autres , une buse ; mais n'étant réellement ni Tun ni l'autre , ni même un busard, j'ai cru devoir l'isoler génériquement. Le CiKCAÈTE JEA>;-LE-BLANC , Cùruëtus gallicus , ^ieill. Fako gallicus^ Lath.: pi. E. 21, fig. 3 de ce Dictionnaire. «Les habitans des villages, dit Belon, le premier naturaliste qui en a fait mention , connoissent un oiseau de proie , à leur grand dommage , qu'ils nomment jean-le-blanc ; car il mange leur volaille plus hardiment que le milan.... Ce jean-le-blanc assaut les poules des villages , et prend les oiseaux et connins; car aussi est-il hardi; il fait grande destruction des perdrix, cl mange les petits oiseaux ; car il vole à la dérobée le long des haies et de Torée des forets , sonmie qu il ^j^ a paysan qui ne le connoisse Quiconque le regarde voler, advise en lui la semblance d'un héron en Tair, car il bat des ailes, et ne s'é- lève pas en amont, comme plusieurs autres oiseaux de proie, mais vole le plus souvent bas contre terre , et principalement soir et malin. » { Hist. nat. des Oisemix , pag. io3. ) A ce ta- bleau fidèle et presque complet des habitudes du jean-le-blanc, on peut ajouter qu'il ne chasse guère que le matin et le soir, es , Chbes;en Portugal, CeboUnha dingliierra ; en Espagne , Cibolina ; et en Italie , Cipoktta et Vetta. V. Ail. (b.) CIVELLE. On donne ce nom , sur la Loire-Inférieure, au Pétromyzon branchiale, qu'on y prend en immense quantité, et que les pauvres consomment. Quelques per- sonnes pensent que c'est une espèce particulière d'Anguille qui ne devient jamais plus grosse, (b.) CIVETTA. Nom italien de la Chouette commune , Slrix ulula , Linn. ). (desm.) CIVETTE, Vioerra., Linn., Erxleb. , Cuv. Genre de maqaçDifères carnassiers, digitigrades, ayant pour caractère*: .Ge. C I V six incisives à chaque mâchoire, placées sur une même ligne"; deux canines assez fortes et coniques; six molaires de chaque côté, à la mâchoire supérieure, savoir , trois fausses mo- laires un peu coniques et comprimées, une carnassière, grande, tranchante, aiguë et presque tricuspide, et deux tuberculeuses; six molaires également à la mâchoire infé- rieure, savoir : quatre fausses molaires, dont une tombe le plus souvent; une carnassière forte, bicuspide, avec deux tubercules du côté interne; une seule tuberculeuse fort grande. Le corps est de moyenne taille, svelte ; la tête lon- gue, le museau pointu; la langue recouverte de papilles cornées, comme celle des chats; la pupille se contractant en une ligne transversale ;. les oreilles courtes, arrondies et droites ; les mamelles tantôt au nombre de six , savoir : quatre pectorales et deux ventrales ; tantôt au nombre de quatre, toutes ventrales; tous les pieds à cinq doigts, dont les ongles sont à demi rélracliles; la queue longue , à peu près cylindrique, non prenante ; un petit cœcum, etc. Dans ces animaux , on trouve , entre les organes de la génération et i'anus, une poche plus ou moins considérable ou un simple enfoncement de la peau qui renferme une ma- tière grasse très-odorante, connue sous le nom de faux musc Ou de cwelte. Tous ces caractères se rapportent aux espèces comprises f)ar Linnseus dans son genre vn^erra, genre dans lequel Gme- in et les autres nomenclateurs ont fait entrer ensuite des animaux qui sont de véritables martes; tandis qu'ils ont placé dans le genre des martes, des animaux qui appar- tiennent aux vîverra de Linnœus. MM. Geoffroy et Cuvier avoient d'abord partagé ces vi^erra en deux genres distincts, savoir : les Mangoustes ( Ichneumon ) et les CiVETTES ( Vioerra ) , en renvoyant aux genres des maries et des mouf elles ^ les espèces qui leur con- venolenl; et nous avions formé d'une espèce, le genre su- rirale , auquel lUiger a donné depuis le nom de Ryzœna. Dans son Règne animal^ M. Cuvier remarquant que tous ces animaux présentent les mêmes caractères dans le nom- bre, la forme et la disposition de leurs dents, et la présence d'une poche plus ou moins étendue , plus ou moins divisée sous la queue , les réunit de nouveau , sous le nom gé- nérique de Civettes, Vwerra. Néanmoins il les partage en quatre groupes distincts, auxquels il assigne les caractères suivans : i." les a'i>elles proprement dites : poche profonde, située entre l'anus et les organes de la génération , et divisée en deux sacs, se remplissant d'une pommade abondante, dune forte odeur musquée; 2.* les (^encttcs : poche se réduisant à E. 24. G I V x6i un enfoncement léger, formé par la saillie des glandes, et presque sans excrétion sensible , quoiqu'il y ait une odeur très- manifeste ; 3." les mangoustes : poche volumineuse sim- ple, ayant l'anus percé dans sa profondeur; 4-° l^s suiicates , semblables aux mangoustes, mais n'ayant que quatre doigts à tous les pieds. On ne peut disconvenir, en effet, que tous ces animaux ne soient très-voisins les uns des aulres par leur organisation; cependant les genettes et les givettes semblent avoir un de- gré de ressemblance plus intime entre elles. Les mangoustes et les suricates aussi , se rapprochent davantage les unes des autres. Il y a dans le port, dans la forme de la queue, et jusque dans les couleurs du pelage , des caractères qui me paroissent encore suffisans pour faire séparer ces deux réu- nions d'animaux , et je trouve, de plus, dans la considération du nombre des doigts, des motifs suffisans pour subdiviser la dernière. J'admets donc les genres suricate, mangouste et givette, en laissant dans ce dernier les deux premiers grouppes dis- tingués par M. Cuvier, ceux des civettes et des genettes. Tous ces animaux sont de moyenne et même de petite taille; leur robe, dont le fond est gris ou fauve, est tou- jours marquée de bandes plus foncées et symétriques, ou de séries de taches disposées avec régularité, comme celles des chats ; quelquefois l'épine dorsale est garnie de poiis longs et susceptibles de former comme une sorte de crinière, lorsqu'ils se hérissent. Ils habitent tous les contrées chaudes de l'ancien conti- nent, telles que l'Afrique et Tlnde. Une seule espèce se trouve quelquefois en Europe , surtout en Espagne , et se rencontre rarement dans la France méridionale. Leur nourriture consiste , comme celle des martes, en pe- tits animaux qu'ils poursuivent avec beaucoup d'activité. Premier sous-genre. — Les CIVETTES proprement dites , à poche profonde , dmsée en deux sacs. Première Espèce. — La Civette proprement dite, Vwerra c'wetta, Linn., Erxleb.; la Civette, Buffon, lom. 9, pi. 34; Cuvier, Ménag. du Mus. , pi. B.24.de ce Dictionnaire. La civette a deux pieds quatre pouces de longueur envi- ron, depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la queue; sa hauteur auprès des épaules est à peu près d un pied; sa tête a six pouces , et sa queue quinze pouces de longueur ; son museau est plus pointu que celui de la marte, mais moins que celui du renard; ses oreilles sont arrondies et courtes; \ii. II C I V ses lèvres sont garnies de longues moustaches; le poil qui re- couvre le corps est assez long et un peu grossier, surtout ce- lui du derrière du cou et de la ligne dorsale , qui est suscep- tible de se relever et de former une crinière qui s'étend jusqu'à rextrémité de la queue. Le fond de la couleur est un gris blanchâtre; toute la ligne dorsale est d'un noir-brun; les flancs sont marqués de taches irrégulières de la même couleur , plus grandes sur la croupe et le côté extérieur des cuisses qu'ailleurs; la gorge est aussi brune, avec des bandes obliques de chaque côté du cou; la tête est dun gris blan- châtre, avec le menton, les jeues et le tour des yeux bruns; la queue est brune, avec quelques taches plus claires vers sa base ; le ventre est blanchâtre. Les deux sexes ont une bourse semblable, située entre les parties de la génération et l'anus : cette bourse , qui s'ouvre au-dehors par une fente longitudinale, est ainsi décrite par M. Cuvier( Ménag. du Mus. ) : « Cette fente extérieure conduit dans deux cavités pouvant contenir chacune une amande ; leur paroi interne est légèrement velue, et percée de plusieurs trous qui conduisent chacun dans un follicule ovale pro- fond de quelques lignes, et dont la surface concave est elle- même percée de beaucoup de pores; c'est de ces pores que naît la substance odoriférante ; elle remplit le follicule , et , lorsque celui-ci est comprimé, elle en sort, sous forme de vermicelli ^ pour pénétrer dans la grande bourse. Tous ces follicules sont enveloppés par une tunique membraneuse qui reçoit beaucoup de vaisseaux sanguins, cl cette tunique est, à son tour, recouverte par un muscle qui vient du pubis, et qui peut comprimer tous les follicules, et, avec eux, la bourse entière, à laquelle ils s'attachent : c'est par cette com- pression que ranimai se débarrasse du superflu de son par- fum. On a remarqué qu'outre la matière odorante, il s'en prodmt une autre qui prend la forme de soies roides , et qui se «lêle à la première. La civette a, de plus, de chaque côté de l'anus, un petit trou d'où il découle une liqueur noirâtre et très-puante. » La matière que renferment ces poches, a un parfum si fort, qu'il se communique à toutes les parties de l'animal ; le poil en est imbu, et la peau pénétrée au point que l'odeur s'en conserve long-temps après la mort, et que de son vivant on ne peut en soutenir la violence, surtout si Ton est ren- fermé dans le môme lieu. Lorsqu'on l'échauffé en Tirritant, l'odeur s'exalte encore davantage, et sa sueur même, très- fortement parfumée , est, dit -on, mais sans doute à tort, l'ecueillie, et sert à falsifier le vrai parfum, ou, du moins, à en augmenter le volmne. Les mâles fournissent plus de C T V ,03 pommade que les femelles; mais l'odeur de celles-ci est du double plus forte , selon quelques auteurs. Les civettes sont naturellement farouches, et même un peu féroces; cependant on les apprivoise facilement, au moins assez pour les approcher et les manier sans grand danger ; elles sont agiles et mâine légères, quoique leur corps soit assez épais ; elles sautent comme les chats et peuvent aussi courir comme les chiens ; elles vivent de chasse , surpren- nent et poursuivent les petits animaux, et surtout les oiseaux ; elles cherchent, comme les renards, à entrer dans les basse -cours pour emporter les volailles; leurs yeux brillent la nuit, et il est à croire qu'elles voycnt dans Tobscuritc. Lorsque les animaux leur manquent , elles mangent des ra- cines et des fruits : elles boivent peu, et n'habitent j)as dans les terres humides; elles se tiennent volontiers dans les sables brûlans et dans les montagnes arides. Elles produisent en assez grand nombre. Elles ont la voix plus forte et la lan- gue moins rude que le chat ; leur cri ressemble assez à celui d'un chien en colère. On appelle en français, chette^ l'humeur onctueuse et parfumée que l'on tire de tous les animaux de ce genre ; on la nomme zibel ou algallia en Arabie, aux Indes et dans le Levant, où l'on en fait un plus grand usage qu'en Europe. On ne s'en sert presque plus dans notre médecine , où elle étoit employée eu teinture, comme stimulant et antispasmodique. Les parfumeurs s'en servent encore quelquefois et la font entrer principalement dans la poudre de Chypre ; les mar- chands de tabacs en parfument des tabacs de choix; et les confiseurs en font entrer dans la composition àts pastilles et autres dragées odorantes. Pour recueillir le parfum, les Nègres de Guinée, les In- diens et les Levantins mettent l'animal dans une cage étroite, où il ne peut se tourner; ils ouvrent la cage par le bout, tirent l'animal par la queue, le contraignent à demeurer dans cette situation, en mettant un bâton à travers les bar- reaux de la cage, au moyen duquel ils lui gênent les jambes de derrière; ensuite ils font entrer une petite cuiller dans le sac qui contient le parfum; ils raclent avec soin toutes les parois intérieures de ce sac, et mettent la matière qu'ils en tirent dans un vase qu'ils recouvrent avec soin ; cette opé- ration se répète deux ou trois fois par semaine. La quantité de fhumeur odorante dépend beaucoup de la qualité de la nourriture et de l'appétit de l'animal; il en rend d'autant plus , qu'il est mieux et plus délicatement nourri ; de la chair crue et hachée , du riz , de petits animaux, des oiseaux, de la jeuûx; volaille, et swrlout du poisson, sont les mets .64 '^. ^ ^' . qu'il faut lui offrir-, et varier de manière à entretenir sa santé et exciter son goût; il lui faut un peu d'eau ; et quoiqu'il boive rarement, il urine fréquemment, et l'on ne distingue pas le mâle de la femelle à leur manière de pisser. Les ci- vettes , quoique originaires des contrées les plus chaudes de l'Afrique , peuvent cependant vivre dans les pays tempé- rés et même froids , pourvu qu'on les défende avec soin des injures de l'air, et qu'on leur donne des alimens succulens et choisis : on en nourrit, selon Buffon, mi assez grand nom- bre en Hollande, où l'on fait commerce de leur parfum. La civette faite à Amsterdam est préférable à celle qui vient du Levant ou des Indes, qui est ordinairement moins pure : celle qu'on tire de Guinée, où l'animal est plus commun que dans aucune contrée de l'Afrique , seroit la meilleure de tou- tes, si les Nègres, ainsi que les autres peuples qui en font le commerce , ne la falslfioient en y mêlant dey sucs de végé- taux, comme du laudanum, du storax et d'autres drogues balsamiques et odoriférantes. Les Nègres du Darfourh placent dans la poche à musc de ces animaux, un petit morceau de beurre , ou d'autres corps gras; ils les irritent, ensuite les frappent, ce qui accélère la sécrétion de la matière odorante, laquelle se m^de au corps gras, et le pénètre tellement qu'il a presque autant d'effet que la pommade elle-même. Les femmes du Darfourh emploient ce beurre imprégné de civette , pour huiler leurs cheveux. La civette a reçu quelquefois le nom de chat-cb,''.tte et de chat-musqué; les habilans du Congo l'appellent nzfusi ou nzime. En Ethiopie, elle porte le nom de kankaiiy et en Guinée, celui de kastor. La civette , par la forme de son corps, et surtout par la crinière que l'on remarque tout le long de son dos, a quel- ques traits de ressemblance avec l hyène; aussi Belon l'a-t-il regardée comme étant Vhyœna des anciens. Un autre i uteur l'a prise pour le pardalis, qui, selon les savantes recherches de M. Cuvier, est bien notre panthère. Deuxième Espèce. — Le Zibeth ou Zibet, Vwerra ziLi^tta, Linn. ; le Zibeth, Bufl. , tom. 9, pi. 3i. L'on a long-temps confondu cet animal avec la civetl e , parce qu il a, comme ce dernier quadrupède, près des par- ties de la génération, une poche qui contient une humeur huileuse et odoriférante, qui entre dans les parfums. Mais,, quoique indépendamment de cette conformité dans le pro- duit, ces deux animaux se ressemblent encore sous d'autres rapports, ils n'en forment pas moins, ainsi que l'a reconnu Buffon , deux espèces distinctes et séparées. Le pelage du C I V ,65 zîbelh est cendre, avec des ondes noires; et sa queue est marquée d'anneaux allernativement de ces deux couleurs ; il a le museau moins gros , les oreilles plus longues et plus larges , le poil plus court et moins roide , la queue beaucoup plus longue, etc. Le zibeth habite , comme la civette, les contrées moyennes de l'Afrique, et c'est à tort, ainsi que l'a remarqué M. Cu- vier, que Buffon a voulu établir entre ces deux espèces une distinction de climats qu'il n'est pas possible d'admettre. « Il est bien vrai, dit-il, que la civette se trouve en Afrique ; mais il n'est pas prouvé qu'elle n'existe que là , ni qu'elle y existe seule; on pourroit même douter qu'il y ait aucune preuve certaine que le zibeth vient de TAsie. » Les zlbeths figurés dans les ouvrages de Gesner, la Peyronie et Belon , étoient tous des animaux d'Afrique. Nous n'ajouterons rien à ce que nous venons de rapporter au sujet des habitudes et de la liqueur onctueuse de cet ani- mal , parce qu'elles sont les mêmes dans le zibeth. Second sous - genre. — Les GENETTES , poches ré- duites à un léger enfoncement. Troisième Espèce. — La Genette, Vioerra geneiia , Linn. ; la Genette , Buff , tom. 9, pi. 36; Civette de Malaca., Sonnerat, vioerra^ialaccensis ^ Gm. ; la Genette du Cap, Buff., tom. 8, pi. 58 ; le Chat hizaam de Vosmaër; viverra tigrina, Gmel. ; la Genetlede France de Buffon, Suppl. tom. 3; la Genette noire ^ mal à propos figurée sous le nom Aq Genette d^ France, Suppl., tom. 3 , pi. 47- La genette est beaucoup plus petite que la civette. La longueur de son corps est de dix-huit pouces environ; celle de la queue presque égale; la hauteur du train de devant n'est que de sept à huit pouces. Sa forme allongée, ses pattes courtes, la font ressembler jusqu'à un certain point aux martes, comme la taille haute et la crinière de la civette, rapprochent cet animal des hyènes. Le museau de la genette est très-aigu ; ses oreilles sont pointues; sa fourrure, composée d'un poil doux, est d'un cendré brillant taché de noir; ces taches sont tellement rapprochées vers le dos , qu'elles paroissent former des ban- des continues , qui s'étendent tout le long du corps ; une de ces bandes va depuis la tête, le long du cou et de l'épine du dos jusqu'à la queue , autour de laquelle sont six ou huit anneaux noirs, sur un fond gris clair; le bout en est noir; ,66 C T V au-dessous de chaque œil est une t?xhe blanche , Irès-appa- rente. Le museau est noirâtre; le front esi marqué d'une )igne de la nit-me couleur , ainsi que le oessus de chaque œil. TJne bande oblique , partant de celle du dos , se voit sur cha- que épaule. Les taches des flancs sont disposées en séries lon- gitudinales et se portent sur les cuisses ; elles sont moins serrées près du ventre que vers le dos; le ventre est gris ; les pattes antérieures grises en avant et brunes en arrière ; les postérieures sont brunes avec le pied gris. Le mâle a la tête plus grosse que la femelle, et son pelage est d'un gris pins foncé. Dans les deux sexes , la ligne dorsale noire est formée de poils plus longs qui font une sorte de cri- nière àpeine sensible depuis le col jusqu'à la base de la queue. La synonymie de cf Ue espèce est (rès-confusc Les natu- ralistes ont distingué plusieurs animaux que M. Cuvier regarde comme n'étant-que des variétés de la genette, ou des genettes tnal décrites. Le premier, celui que nous venons de décrire , est consi- déré par ce naturaliste comme ét:»nt la vèntahh ^enette. Il ha- bite les environs «in Cap de Bonne-Fspérance , sur toute la cote occidentale d Afrique, en ijai-barie , en Espagne , et même dans les parties méridionales de \? France. Quoique vivant de proie, il est d un natrrel doux; il s'ha- bitue , comme le chat , à la domesticité, et coujme lui , il fait la guerre aux rats et aifc S(»uris ; c'est de là que lui sont venus les noms de chat de Consfonii'uofile , de chat d'Esppfne , et de chatgenpite. Belon dit qu'a l'époque de son voyage an Le- vant, il y avoit dans les maisons de Constan'inoplc des ge- nettes aussi privées que des chats. Elles sont assez com- munesdans le Levant et dans r\sie mineure; elles se tiennent ordinairement dans les lieux h-imides et près des riiisseatix ; elles creusent, à-peu-près comme les lapins, des terriers, dans lesquels elles passent l'hiver. Deux genettes qui ont vécu à la ménagerie étoient d'un naturel triste et lacitume. Kilos dormoient tout le jour cou- chées en boule Tune suri autre . s .'gitoient et couroient dans leurs cages pendant toute la nuil. On lesnourrissoit do viande; elles buvoient peu; leur accouplement avoit lieu à la manière des chats, en criant hor -ibb'ment , et le mâle mordant la fe- melle au chignon. On a lieu ne croire que la gestation de celle- ci a duré quatre mois; elle n'a f.iii qu'un seul petit , qui étoit marque comme res parens. La voix du mâle ressembloit à celle d'un jeune chat. Les anciens n'ont point connu la genette. Ainsi l'on peut supposer qu'elle a été transportée en Grèce et en Nntolie, où elle est maintenant assez multipliée , depuis le temps d Aris- C I V ,67 tote. Isidore de S^ville , auteur du septième siècle, pareil être , selon M. Cuvier , le premier qui en ait parlé. Le second animal qui doit être rapporté à l'espèce de la geuette est, selon M. Cuvier, celui que Buffon a représenté d'après un très-mauvais dessin de Sonnerat (suppl. tome 7, pi. 58), sous le nom de Genette du Cap. C'est le vi^^erra malucçeusis de Gmelin. Dans la première édition de ce Dic- llonnaire, M. Sonnini croit retrouver, dans cette ligure , celle de la fossane de Madagascar, Le troisième est le Chat bisaam de Vosmaer, viverra Ut grina , Gmel. , à tort décrit, dans la première édition de ce Dictionnaire , comme appartenant au genre des chats, et figuré pi. A. 22, fig. 2. M. Cuvier fait observer que le mot hollandais qui correspond à chat musqué est bisaam kaljé , ce qui indique un rapport avec la genelle , dont l'odeur est forte, quoique sa poche ne soit pas développée autant que celle des civettes : il remarque aussi que sa description offre une ressemblance si frappante avec celle de la genelte , qu'il affirmeroit presque l'identité du bisaam avec elle. Ce bisaam (du Cap de Bonne-Espérance) est, selon \osmaè*r , à peu près de la grandeur du chat domestique. La couleur dominante par tout le corps est le gris cendré clair rehaussé de taches brunes. Au milieu du dos , règne tinc raie noire jusqu'à la queue, qui est à bandes noires et blanches ; mais la pointe en est noire ou d'un brun très-foncé. Les pattes de devant et de derrière sont brunes en dedans , et grises, tachetées de blanc en dehors ; le ventre et la poitrine sont d'un gris cendré. Aux deux cotés de la tête et sur le nez, se voient des raies brunes ; au bout du nez et sous les yeux , il y a des taches blanches. Les oreilles rondes et droites sont couvertes de poils courts et gris; le nez est noir, et de chaque côté sont plusieurs longs poils bruns et blancs. Les pattes sont armées de petites grifles blanches et crochues qui se re- tirent en dedans. Le quatrième animal est moins certainementune genette que les trois précédens ; c'est lé Chat du Cap, de Forster {Tram, philos, tome 71) ; felis capensis , Gmel. La figure qu'en donne ce naturaliste , marquée de taches et de lignes noires sur un fond plus clair, n'est pas assez caractérisée pour qu'il soit possible de la considérer plutôt comme étant celle d'un chat que celle d'une genette. M. Cuvier, dans l'article genette de la Ménagerie du Muséum , la regarde comme appartenant à ce dernier animal ; cependant , dans son Mémoire sur les Espèces de chats., il abandonne cette con- jecture , pour ne voir dans l'animal décrit par Forster, ï68 C I V qu'un chat, très -voisin du serval d'Afrique : mais dans son Règne animal , il revient à sa première idée , et ne remar- que point de différence sensible entre la genette et le chat du Cap , de Forster. Néanmoins, il me semble qu'en consi- dérant attentivement la figure donné par Forster et copiée par Shavv , on trouve, entre l'animal qu'elle représente et la genette , quelques différences susceptibles d'être apprécitces ; ainsi , l'on n'y remarque point les taches blanches du dessous des yeux que l'on observe dans ce der- nier animal ; les bandes du cou sont plus marquées et moins obliques; la croupe et les cuisses offrent des lignes noires qu'on ne voit pas dans la genette, et enfin les taches des côtés du corps sont plus irrégulières et plus irrégulièrement placées que celles de cet animal. Nous croyons donc pouvoir considérer, au moins, ce chat du Cap, comme un animal différent de la genette ; mais nous ne saurions nous décider à le placer plutôt dans le genre des civettes que dans celui des chats, d'après la seule inspection de sa figure. Malgré cette incertitude, nous avons cru devoir, dans no- tre article chat , adopter le rapprochement que fait M. Cu- vier, entre cet animal et une espèce de serval, dans son Mé- moire sur les Espèces de chais. Voyez, ChaT. La genette de France ne diffère de la genette ordinaire qu'en ce que le fond de son pelage est plus jaunâtre et que les taches des côtés du corps sont moins nombreuses et moins régulièrement disposées en lignes longitudinales. Cen'estpoint,selonM.Cuvier, àcettegenettedenotrepays, qui se trouve principalement dans le Kouerguo et le Poitou, mais qui n'y est cependantpas commune, que Ton doit rappor- ter la figure d'une genette noire représentée dans le tome 7, pL 58dessupplémens de Buffon , sous le nom de genette de France. Cet animal, qui paroîtréellementappartenir aune espèce par- ticulière, avoit vingt pouces de longueur sur sept pouces et demi de hauteur ; il avoit le dessus du cou plus fourni de poil que l'autre genette; celui de tout le corps étoit aussi, plus long; les anneaux circulaires de la queue étoient moins distincts, et même il n'y avoit point d'anneaux du tout au-delà du tiers de la queue ; le nezétoitnoir et les narines très-ar- quées; au-dessus du nez s'élendoil une raie noire qui se prolon- geoit entre les yeux, et étoit accompagnée de deux bandes blanchâtres. 11 y avoit une tache blanche au-dessus de l'œil, et une bande blanche au-dessous. Les oreilles étoient noires, mais plus allongées et moins noires à la base que les oreilles de la genette de France. Le poil du corps étoit d'un blanc-gris, C I V X69 mêle de grands poilsnoîrs , dontle reflet paroîssoit former des ondes noires; le dessus du dos éloit rayé et moucheté de noir; le reste du corps moucheté de même , mais d'un noir plus foihle ; le dessous du ventre blanc ; les jambes et les cuisses noires; les pattes courtes ; la queue étoit dans le premier tiers de sa longueur de la couleur du corps, rayée de petits anneaux noirs assez mal terminés, et dans les deux autres tiers étoit noire jusqu à l'extrémité. » Celle genette, que l'on montroit à Paris, en 1772, étoit farouche et cherchoit à mordre : on n'a pu savoir de quel pays elle venoit. Qidainème Espèce. — La FosSANE ( vwerra fossa , Linn.); la fossune., BufT., tome 9, pi. 36. La fossane est de la forme et de la grandeur de la genette ; elle lui ressemble assez par la disposition des couleurs de son poiletparquelques autres caractères. Le fond de son pelage est gris-roux et marque de quatre lignes longitudinales détaches brunes , de chaque côté ; la tête est plus claire ; la queue est roussâtre et marquée d'anneaux d'un brun roux ; tout le des- sous du corps est d'un gris jaunâtre peu foncé. La poche à odeur est encore moins apparente que celle des geneltes; mais on assure cependant que la fossane mâle étant en cha- leur, répand une forte odeur de musc. Cet animal a les mœurs de la fouine : il mange de la viande et des fruits ; mais il préfère les derniers, surtout les bana- nes. Il est très-sauvage, fort difficile à aprivoiser; et quoi- qu'élevé jeune , il conserve toujours un air et un caractère de férocité , remarquables dans un animal qui se nourrit plutôt de fruit que de proie vivante. Cette espèce se trouve en Afrique , en Asie et à Mada- gascar. Elle a reçu de quelques-uns le nom de genette de Madagascar. Cinquième Espèce. — La ClVETTE A BANDEAU {viverra fas- ciaia), Geoff. Cette espèce , dont une dépouille est conservée dans les galeries du Muséum d'histoire naturelle, est de la grandeur de la fouine ; son corps est d'un jaune clair, avec des taches d'un brun-marron , peu séparées les unes des autres , et disposées par lignes longitudinales sur le dos et les flancs ; le bout de son museau, sa mâchoire inférieure et un bandeau qui passe sur les yeux et un peu en avant des oreilles , sont d'un blanc jaunâtre : la gorge , la poitrine et le ventre sont d'un gris fauve uniforme; l'extrémité de la queue et les pattes sont d'un brun foncé. 170 C I V Cet animal , dont la patrie est inconnue , a quelque rap- port avec la gcnelte noire , figurée par erreur, par Euffon , sous le nom de genette de France , tome 3 , pi. [^■^. (^Voyez Tespèce de la genette.) Une peau bourrée , qui faisoit partie de la même collec- tion , et étoit étiquetée grande civette de Java^ étoit très-sem- blable à celle de la civette h. bandeau , pour les proportions du corps, quoiqu'un peu moindres, et pour la disposition des couleurs , à cela près que tout ce qui est brun-marron dans la civette à bandeau, ëloit noir dans celle de Java. Sixième Espèce. — La CiVETTE DE l'Inde ( vii>erra indica) , Geoff. Celte espèce, également du Muséum d'histoire naturelle, a été rapportée de l'Inde par Sonnerai. Elle est de la gran- deur de la genette ou de la fossane, mais plus allongée com- parativement, et plus haute sur jambes, avec la queue plus courte. Tout son corps est d'un blanc jaunâtre, marqué sur le dos de huit bandes brunes non interrompues, mais con- fondues vers le cou; les flancs sontchargés de trois ou quatre li- gnes de points bruns parallèles à celles du dos; le cou , en dessous, présente deux lignes transversales brunes : le dessus de la tête est d'un gris-brun uniforme ; le tour des yeux brun ; les lèvres et le menton blancs ; la queue annelée de brun et de blanc jaunâtre, et brune à la pointe ; les pieds bruns; le poil rude. Un autre animal , conservé dans la même collection sous. le nom de petite genelle de Joi'a , est en effet beaucoup ])!us petit que la civette de l'Inde, et présente les mêmes taches et les mC'ines lignes sur le dos, les (lancs, la gorge et la queue; mais ces lignes et ces taches sont beaucoup moins appa- rentes. On pourroit soupçonner que ce seroit un jeune in- dividu. On n'a point d'autres rcnscignemens sur cette espèce. Septième Espèce. — La CivETTE R.XYÉE ou Putois rayé de l'Inde, Biiffon, suppl. tome 7, pi. 57 {^viverra fasciala^ ^ Gmelin. Sonnerai a donné la description et la figure d'un petit mammifère qu'il a nommé citai sauvage de l'Inde ( Voyage aux Indes et à la Chine) , mais que Buffon a rapproché du putois d'Europe , sans néanmoins que l'on puisse le ranger dans le môme genre , puisque tous ses caractères le rapportent au genre des civettes et à la division des gcnettes. 11 ressemble au putois par la taille , la forme allongée du corps et celle des oreilles ; mais ses ongles sont longs et crochus comme ceux des chats. 11 a la tête et la queue d'un bi un fauve ; le tour C L A ,7, des yeux , le dcssotjs au nez , les joues , le dessous de la mâ- choire' inférieure et la face inlenie des jambes de devant, d'un fauve pâle ; le boni du nez noir; six larges bandes noires et rinq blanchâtres plus étroites , qui s'étendent alternati- vcu'tnf sur la lone;ueur du corps; tout le f'icssous du ventre d'un blanc sale. Sonnerat a trouvé ce quadrupède à la côte de Coromandel. Pallas a décrit , sous le nom de viverra hemiophroâita , un quadrupède de Barbarie qui nous est totalement inconnu, et qui , par un de ses caractères , paroît en effet se rappro- cher des genettes. Il est d'une taille intermédiaire entre celle delà civette et celle de la genette. Son museau, sa gorge, ses moustaches et ses pieds sont noirs ; il a une tache blanche au-dessous des yeux ; ses poils sont cendrés à la base et noirs à la pointe; le dos est marqué de trois bandes longitu- dinales noires ; la queue est \m peu plus longue que le corps, noire à 1 extrémité; enfin, l'on remarque un double pli de la p'>->ii, qui est fine en cet endroit , entre les organes de la gént'ralion et l'anus. C'est surtout cette dernière conformation qui porte à ran- ger cet animal dans le genre des civettes; mais avant de le placer sur la ligne des espèces bien déterminées , il sera nécessaire d'en bien connoître les dents. CIVIGH. Nom du Moineau Friqtiet, à Turin, (v.) CIVIERE. Nom du Bouvreuil dans quelques cantons. CIXIE, Cixiiis. Genre d'insectes. V. Fulgore. (l.) C lYTES. Voyez CissiTE. (ln.) CLABAUDEUR. Les chasseurs disent «fu'un chien cou- rant dahaude^ ou qu'il esiclabaudeur^ quand il rabat les mêmes voies, et ne peut aller avec les aulces chiens, (s.) CLABAUDS (CHIENS). Chiens de chasse auxquels les oreilles passent le nez de beaucoup. L'on prétend que les chiens clabauds sont moins vigoureux , toutes choses égales, que les autres chiens courans. (s.) CLACLA. Nom qu on a imposé à la Grive utorne, d'a- près son cri. (v.) C L A D I O N , Cladium. Genre de plantes établi pai^ R. Brown aux dépens des Choins. C'est le même que le Marisque. (b.) CLADODE , Cladodes. Arbrisseau à feuilles alternes, lan- céolées , glabres , rugueuses ; à (leurs petites , disposées en grappes terminales , qui forme un genre dans la monoécie polyandrie et dans la famille des euphorbes. lyz C L A Ce genre offre pour caractères : un calice à quatre folioles ovales , concaves ; point de corolle ; huit étamines à filets membraneux dans les fleurs mâles ; un ovaire supérieur ^ trigone , à trois stigmates oblongs et sessiles dans les fe- melles ; une capsule presque ronde, à trois lobes, à trois loges , et à trois valves, monospermes. Le cladode se trouve dans les forêts de la Cochinchine. (B.) CLADONIE, Cladonia. Genre établi par Hoffmann aux dépens des LiCHEKs de Linnseus. Il rentre dans le genre ScY-^ PHIPHORE de Ventenat. Il est figuré pi. 2 5 des Plantœ liche- nosœ du premier de ces auteurs. Achard et Persoon l'ont di- visé en deux autres genres, Boœmyce et IsiDiON. (b.) CLADOSTYLE , Cladostylis. Plante annuelle de l'Amé- rique méridionale, qui seule , selon Humboldt et Bonpland, forme un genre dans la pentandrie digynie et dans la famille des liserons. V. Plantes équinoxiales. Les caractères de ce genre sont: calice à cinq folioles lan- céolées ; corolle presque campanulée , à cinq découpures profondes ; capsule uniloculaire qui ne s'ouvre pas et qui ne contient qu'une semence, (b.) CLAEFERWYRT et THRILEFE. Noms donnés, dans quelques provinces d'Angleterre , aux Trèfles ( //v/o/mm). (LN.) CLAEH-IOLAIRACH. Nom donné à la pierre d'aigle (ou aëllle) dans quelques provinces d'Angleterre, (ln.) CLAIR^ETTE. Dans quelques endroits, on nomme ainsi la MÂCHE ( valerianu locusta , Linn. ). (ln.) CLAIRON, Clerus, Geoff. Genre d'insectes de l'ordre des coléoptères , section des pentamères , famille des clavi- cornes. Linnœus n'ayant établi son genre attelabus que d'après la considération de la forme des antennes et de celle de la tête, y a réuni plusieurs insectes très-disparates. Geoffroy en a séparé les espèces qui lui éloient connues et qui se trouvent aux environs de Paris , en deux genres , ceux de clairon et de becinare. Il a placé le premier dans la division de ceux qui ont quatre articles à tous les tarses ; et en effet , dans les espèces qu il mentionne , le premier article étant fort court et caché sous le second, on n'en distingue d'abord que quatre ; mais comme il n'en existe pas moins, et qu'il est même très-appa- rent , tant en dessus qu'en dessous , dans d'autres espèces et dans les tilles , genre très-voisin , les clairons doivent être places dans la section des pentamères ou de ceux qui ont cinq articles à tous les tarses. Ce genre, à raison des changemens qu'il a subis , a diminue d'étendue , et fait maintenant partie C L A ,75 d'une tribu ou sous-famille, les Clairones (F. ce mot) , et qui a pour caractères: tarses, vus en dessus , ne paroissant avoir que quatre articles : Tavant-dernier aussi grand que le précédent et pareillement bilobé ; antennes à articles inter- médiaires très-courts ; les trois derniers transversaux, réunis en une massue, formant un triangle renversé , tronquée obli- quement au bout , et pointue h l'angle interne du sommet ; dernier article des palpes maxillaires un peu plus grand, en forme de triangle renversé , allongé ; le même des labiaux beaucoup plus grand, ayant la figure d' une hache. Leur corselet est presque cylindrique, ce qui les distingue des //eVro^zM, et les rapproche .des opiles ou des noioxes de Fabricius; mais ici les yeux n'ont point d'échancrure comme ceux des clairons. Ce naturaliste, perdant de vue les espèces dont Geoffroy composoit ce genre , comprend dans celui auquel il a con- servé le même nom, des espèces dont le dernier n'avoit point parlé, de sorte que les clairons de Fabricius ne sont plus ceux de l'entomologiste français, et forment le genre trichode. J'ai rejeté cette dénomination comme abusive , et mon genre clairon ne diffère de celui de Geoffroy , que par l'exclusion de quelques espèces. Olivier , dans son Histoire des coléop- tères ( tom. 4 » ii° 76 ) , n'admet que le genre nécrohie ou celui de corynèU de Paykull et de Fabricius. Les notoxes, les tri- chodesetles clairons proprement dits de celui-ci, ne forment que des sections du genre clairon , considéré sous un point de vue plus général. Nous remarquerons cependant que ces in- sectes présentent quelques différences dans leurs habitudes. Ainsi , les opiles et les ihanasimes opèrent leurs métamorphoses dans les troncs cariés des arbres ou daus le vieux bois, et c'est sur ces corps qu'il faut les chercher, lorsqu'ils sont en état parfait. Il n'en est pas de même des clairons , comme nous allons le voir. Ces insectes ont le corps allongé , presque cylindrique, plus étroit en devant; les antennes à peu près de la longueur du corselet; la tête assez large , avec les yeux ovales , échan- crés au côté intérieur, et peu saillans; le corselet allongé, plus étroit que les élytres, surtout postérieurement ; l'écus- son très-petit, et arrondi en arrière ; les élytres étroites, de la longueur de l'abdomen , convexes , et recouvrant deux ailes ; les pieds de longueur moyenne , et dont les postérieurs ont , dans les mâles de quelques espèces , les cuisses plus fortes ; les articles intermédiaires des tarses sont larges, gar- nis de pelotes en-dessous , et bilobés. Ces coléoptères sont souvent hérissés de poils , et géné- ralement ornés de couleurs vives et brillantes , disposées par bandes transverses sur les élytres. On les trouve sur les fleurs. ,74 C L A Lorsqu'on les saisît , ils inclinent leur tête , replient leurt pattes et contrefont le mort. Ils volent cependant avec assez de légèreté ; mais ce qui doit le plus fixer notre attention , ce sont leurs larves, bien moins remarquables par elles-mêmes que par les lieux qu'elles habiîent. Celle du Clairon apivorè {Tndiodes apiarius, Fa.h.,S/sL e/euL), s'introduit dans les nids delamégachille des rhurs ((^. MÉgachile), trouve le moyen de percer leurs cellules, et sait se mettre à l'abri de leur ai' guillon, pour se nourrir sans crainte de leurs larves etdeleurJ nympiies. Elle est d'un beau rouge , et est munie de ;six pattes courtes , écailleuses , et de deux petits crochets également écailleux , placés près du derrière : il lui faut environ un an pour se transformer en insecte parfait ; c'est dans le même lieu où elle a vécu et pris sou accroissement qu'elle subit ses^ métam.orphoses. Quoique muni d'anneaux et d élytres dont la dureté peut le garantir, on ne conçf*it pas comment 1 in- secte parfaitpeut aller déposer ses œufs dans ledoini;:ilc de ces apiaires, sans être au moins repoussé par le nombre de ces insectes , s'il n'est blessé par leurs piqûres. On acru que cette aplaireramassoit elle-même les œufs de ce clairon parmi les étamines des (leurs , et qu elle les transpor- toit dans son habitation avec la cire qu'elle y apporte ; celle conjecture n'est pas invraisemblable, mais elle ne peut être adoptée avant que l'observation ait prononcé d'une manière plus positive. La larve d'une autre espèce ( clerus abearius ) détruit celles de notre abeille domestique. Le Clairon APIVORE, Qenis apiamis , Oliv. , Cul., t. 4, n.° 76, pi. I , fîg. 5 , A. 6 ; Trichudes apiariiis , Fab. Il est bleu. Ses élytres sont rouges, avec trois bandes bleues, dont la dernière tout-à-fait terminale. On ne voit point de tache carrée de cette couleur autour de l'écusson. On le trouve eu Europe sur les fleurs. Le Clairon des ruches , Clerus ah earius , B, 27. 6. et le Clairon à bandes rouges, (ieoff. ; Trichudes aheariiis , Fa- bricius. Il diffère du précédent, en ce que Ion voit une tache bleue carrée à l'écusson, et que la dernière bande bleue des élytres est placée avant le bout. 11 se trouve en France et eu Allemagne. (o.L.) Voyez, pour les autres espèces mentionnées au même ar- ticle dans la première édition, le genre Tiianasime. CLAÎl\ONES , Clerii , Lat. Tribu ou sous-fjimille d'in- sectes , de l'ordre des coléoptères , section des pentamères , famille des clavicornes , et que je distingue des autres tribus qui y sont comprises , aux caractères suivans : antennes gros- C L A 1-5 sissant insensiblement ou terminées en massue , quelquefois pectinées dans les uns, presque filiformes et presque entiè- rement en scie dans les autres; corps allongé, presque cy- lindrique , plus étroit en devant; abdomen mou, en carré plus ou moins allongé , recouvert par les élytres ; articles in- termédiaires des tarses bilobés et membraneux en dessous ; palpes saillans ; les labiaux aussi longs ou plus allongés que les précédens , et terminés le plus souvent en massue. La dénomination de cette sous-famille dérive de celle du genre primitif dont elle est formée , celui de Clairon, Clcrus, établi par Geoffroy, et qu'il avoit placé parmi les tétramères. (V. cet article.) Leur corps est allongé et cylindracé ; les an- tennes sont plus courtes que lui , de onze articles , dont les trois derniers forment ordinairement une massue. La tête s'enfonce jusqu'aux yeux dans le corselet , et s'incline , du moins, lorsqu'on saisit l'insecte; les yeux ont une petite échancrure intérieure dans beaucoup d'espèces. La bouche est composée d'un labre, de deux mandibules cornées , re- fendues ou échancrées à leur pointe ; de deux mâchoires ter- minées par deux lobes velus ; d'une languette membraneuse, allongée, élargie et échancrée au sommet, paroissant an- nelée , et n'ayant à sa base qu'un menton très-court ; et de quatre palpes avancés , souvent renflés à leur extrémité , et dont deux maxillaires et deux labiaux. Le corselet est presque cylindrique dans les uns , presque en cœur ou en demi-cercle dans les autres, mais resserré postérieurement dans ceux-ci comme dans ceux-là; les élytres sont étroites et recouvrent entièrement le dessus de l'abdomen ; les articles intermé- diaires des tarses sont bilobés dans tous. Il paroit que les fe- melles déposent leurs œufs dans les lieux qui servent de re- traite à des larves de divers insectes, afin que celles-ci ser- vent de nourriture à leur postérité. Ayant subi leurs trans- formations , les clairones gagnent les fleurs , pour en sucer le miel, ou se tiennent sur les arbres, le vieux bois, dans lesquels elles avoientvécu. Elles inclinent leurs antennes et leurs pieds , et replient leurs pattes, lorsqu'on les prend. Cette tribu se compose des genres suivans : ï. Tarses ayant cincj articles très-distincts , tant en dessus qiien dessous. Les genres : Cylydre , Tille. IL Tarses ne paraissant aooir , vus en dessus , que quatre un vie me que trois articles bien distincts. A. Le quatrième ou V ai>anl-dernier article'dcs tarses aussi grand que le précédent , pareillement hilohé el très-distinct. Les genres : TiiAN.vstiiE , Opile , Clairon. ,76 , . ^ T. k '^.Vavant-âernier article des tarses^ oulecjuatrième, beaucoup plus petit que leprécédent, caché entre ses lobes et peu apparent dans quel- ques-uns , entier. ^ Les genres : Enoplie, Nécrobie. V. ces articles, (l.) CLAITONIA , Adanson. {V. Clayto^e.) Ce nom est dé- rivé de celui d'un botaniste anglais auquel Gronovius(Virg. 25) dédia l'une des espèces de ce genre , qu'il avoit découvert en Virginie , Claytonia virginina. (ln.) CLAMATORIA (AVIS). Pline rapporte que quelques Latins donnoient cette dénomination à un oiseau que d'autres nommoient prohibiton'a {Hist. nai. lib. 10, cap. 16). Guénau de Montbeillard présume que c'est notre Sittelle. J'a- voue que cette conjecture ne me paroît pas très - fondée. (s.) CLANCULUS. Nom latin adopté par Denys de Mont- fort pour le genre BouTO\ , qu il établit sur le Trochus pha- raonicus de Linnseus. V. Toupie, (desm.) CLANDESTINE, Lathrœa. Genre de plantes de la di- dynamie angiospermie , et de la famille des orobanchoïdes , dont les caractères sont : un calice monopbylle à qua- tre divisions ; une corolle monopétale , tubulée , à bord labié ou divisé en lobes inégaux ; quatre étamines à anthères barbues , et dont deux sont plus courtes ; un ovaire supé- rieur, globuleux ou ovale, légèrement aplati, ayant à sa base une glande comprimée , et surmonté d'un style courbé vers son sommet , à stigmate épais, tronqué et incliné; une capsule ovoïde, avec une pointe à son sommet , uniloculaire, bivalve et polysperme -, les graines tiennent à des placenta fixés aux parois de la capsule. Les clandestines formulent trois genres dans Tournefort, et , en effet , leurs espèces diffèrent beaucoup par la forme de la corolle ; toutes sont des plantes parasites , c'est-à-dire qui vivent sur les autres. On eu compte quatre espèces : La ClaNDESTIISE a fleurs droites , Lathrœa clandestina , Linn. , dont les tiges sont rameuses, cachées dans la terre, et les fleurs droites et solitaires. Cette plante se trouve dans les bols exposés au nord. Elle est assez difficile à rencontrer, attendu qu'il n'y a que ses fleurs d'apparentes, et que sou- vent encore elles sont cachées par des feuilles ou de la mousse. Elle passoit jadis pour un puissant emménagogue. Daléchamp rapporte qu'elle rendit, en sa présence., apte à la conception , une femme de plus de cinquante ans , qui avolt perdu ses règles depuis long-temps. La Clandestine a fleurs pendantes, Lathrœa squamaria., Llnn. , dont la tige est simple , couverte d'écaillés , la co- rolle penchée , et la lèvre inférieure trifide. Celle-ci s'élève C L A ,77 de cinq & six pouces. Elle se trouve dans les mêmes endroits que la précédente, La CLA1SDEST1^EDTI VoRTVG \h, Lathrœa phelipœa, dont la tige est très-simple, muilidore , la gorge de la corolle ren- flée , le limbe petit , ouvert et à cinq dents. Elle forme le genre Phelipée de Tourneforl , qui Ta découverte en Portu- gal ; genre que Desfontaines a rétabli. La Cla>'DESTINE du Levaî«T, Laihrœa amhhitum , Linn. , dont la lèvre de la corolle est labiée et entière Elle forme le genre Amblate de Tournefort , qui l'a trouvée dans le Levant, (b.) * CLANGULA.Dénominationlatine, que les ornitbologis- tes ont appliquée au Garrot, à cause du bruit que cet oiseau fait entendre dans son vol , en battant et faisant siflierlair avec ses ailes très fermes et mùsculeuses. F". Canard (iARROT. (s.) CLAPIER. Endroit destiné à élever et nourrir des lapins. On appelle aussi lapins de clapier, ou simplement clapiers, les lapins élevés dans ces sortes d'endroits, (s.) CLAQUET DE LAZARE. Nom vulgaire d'une co- quille du genre Spondyle { Spondylus gccderopus ^ L. ). (ln.) CLAQUETTE. V. Cliquette, (b.) €LARIA, deBelon. F. Lote. (desm.) CLARIAS, de Gronovius. C'est un Silure {Silumsan- guillaris ). (desm.) CLARIONIE, Clarionia. Genre de plantes établi par Lagasca. Ses caractères sont : calice imbriqué de folioles membraneuses en leur bord ; fleurons extérieurs plus grands, tous hermaphrodites, bilabics, à limbe intérieur bipartite et contourné ; réceptacle nu , ponctué , quelquefois cilié ; ai- grette sessile, velue, les soies dentées. La Perdicie de Magellan sert de type à ce genre , qui renferme plusieurs espèces, (b.) CLARISIE, Clarisia. Genre de plantes de la dioécie diandrie , et de la famille des amentacées , qui présente pour caractères dans les fleurs mâles : un chaton filiforme , imbriqué d'écaillés uniflores, ou couvrant chacune deux éta- mines. Dans les fleurs femelles, qui sont au nombre de deux sur chaque grappe , un calice très-petit, écailleux, sur lequel est un ovaire ovale , surmonté de deux styles su- bulés , à stigmates simples. Le fruit est une drupe ovale, contenant une seule se- mence. Ce genre renferme deux arbres du Pérou, (b.) CLARKIE , Clarkia. Plante vivace de l'Amérique sep- tentrionale, à tige droite, à feuilles alternes linéaires, à fleurs roses axillaires et solitaires , qui seul constitue un gènr» Ml. 12 lyS C L A flans l'octandrie monogynle , et dans la famille des épilo-i biennes. Les caractères de ce genre , selon Pursh, Flore de l'Amé- rique septentrionale , sont : calice tubulé à quatre divisions ; corolle de quatre pétales à trois lobes ; quatre des filamens stériles ; capsule à quatre loges- (b.) CLARY. Nom anglais de la Sauge des Prés {^sabiapra- îensis, L. )• (lN-) CLASSE. F. Botanique, (b.) CLASTE ,*Clasta. Genre établi par Commerson pour placer un arbre de l'île de Bourbon , dont le bois est très- fragile. C'est la Caséaire fragile de Jussieu (b.) CLATE. F. Cluss. (ln.) CLATHRE, Clathrus. Genre de plantes cryptogames, de la famille des champignons , dont le caractère est d'a- voir des rameaux charnus , cylindriques , disposés en treil- lage et formant une espèce de voûte. On ne connoît qu'une seule espèce de clathre , qui se trouve dans les lieux sablonneux, dans les bois arides des parties méridionales de l'Europe. En naissant, il est ren- fermé dans un volva blanc , qui se déchire à son sommet et le laisse sortir sous la forme de rameaux , rouge-vermillon, qui se croisent et forment de larges mailles. La substance de ces rameaux est très-poreuse , et renferme , ainsi que le volva , une gelée qui se résout en eau extrêmement fétide , et qui entraîne les semences. Il varie beaucoup. J'ai observé , en Caroline , un clathre entièrement sem- blable à celui-ci , mais qui n'a jamais que quatre branches qui se réunissent à leur sommet. Il est figuré dans la plan- che ci- jointe, B. 26, et dans les Mémoires de V /Icadémie dé Uerlin. (B.) GLATIR. Ce mot ( en vénerie ) exprime le cri redoublé du chien courant , lorsqu'il s'approche du gibier dont il suit- la voie, (s.) CLAUDÉE , Claudea. Genre de plantes établi par La- tnouroux dans son Essai sur les Thalassiophytes , pour placer «ne plante fort voisine des Varecs , qui croît dans les mers" de la Nouvelle-Hollande , et qu'il a figurée pi. 8 de l'ouvrage, précité. Ses caractères sont : tubercules en forme de silique al*- longée, attachées aux nervures par les deux extrémités. La singulière disposition de la fructification de la claudée ^ l'élégance de son port , la variété de ses couleurs , la ren- dent un objet digne d'attention. Il faut voir la figure poui? •s'en faire une idée exacte, (b.) » CLAUJOT. Nom vulgaire du Gquet dans quelques lisitf'. c r, A .73 Clauses E , Clausena. Genre de plantes de l'octandrle monogynie , et de la famille des îiespéiidécs , établi par Jus- sieu. Il a pour caractères : un calice à quatre dents ; une co- rolle de quatre pétales ; huit étamines dont la base est fort large ; un ovaire supérieur , surmonté d'un style à stigmate siiTiplc. Le fruit est une capsule. Ce genre ne contient qu'une espèce qui vient de Java , dont les feuilles sont ovales, lancéolées , et les lleurs dispo- sées en panicules lâches, (u.) CLAUSILIE, Clausîlia. Genre de coquilles , de la di- vision des univalves , qu'a établi Draparnaiid aux dépens des Maillots de Lamarck. Voyez son Tableau des mollus- ques de France. Le caractère de ce nouveau genre est principalement tiré d'une lame presque droite, et d'un osselet obloiig, élastique, un peu contourné en spirale, échancré à son sommet, et dont la base va s'attacher sur la columelle, au commen- cement de l'avant-derniér tour, (b.) CLAUSULIE , Clausuliis. Genre de coquille établi par Denys de Montfort. Ses caractères sont : coquille libre uni- valve , cloisonnée et cellulée , globulaire et contournée en spirale \ le dernier tour de spire renfermant tous les autres ; ouverture sériale , cellulée , étroite , de toute la longueur de la coquille ; cloisons unies et sériales. La coquille qui sert de type à ce genre , a la forme d'un melon, et son diamètre surpasse à peine une ligne. On la trouve dans les pierres de plusieurs parties de l'Allemagne. Denys de Montfort la regarde comme formée par autant de tuyaux roulés en spirale , qu'il y a de stries transversales , tuyaux toujours en nombre pair , et s'ouvrant en gueule de four; ses côtes, ajoute-t-il , indiquent les cloisons, et font de ces tuyaux autant de coquilles cloisonnées , et par leur réunion , une coquille cellulée. Ce genre jette donc un grand jour sur la structure des coquilles cellulées, structui'e qui n'a pas encore été expliquée d'une manière satisfaisante(B.) CLAVA-HERCULIS ( M«55M^ J'//m;«/0- C'est le nom d'une espèce de CLavalier , L. (^zanthoxyhim clava-herculis^. Elle doit ce nom aux épines nombreuses dont elle est hé- rissée. (L^^) CLAVAlPxE, Clavaria. Genre de plantes cryptogames , de la famille des champignons. C'est une substance coriace ou subéreuse , quelquefois tendre, charnue et fragile , tantôt taillée en massue , tantôt divisée en rameaux qui s'élèvent dans une direction verticale. Les genres Mérisme , Geoglosse , Acrospermè , RE- MARIE et Sphérie , ont été établis aux dépens de celui ei. ,8o . C L A Les clavaires croissent sur la terre ou sur le vieux bois. n en est dont le sommet est saupoudré de poussière fécon- dante tandis que leurs semences , mêlées à un suc glaireux, sont renfermées dans de petites loges parsemées sur toute leur surface. Ces derniers font partie du genre Sphérie des auteurs allemands. On connoît près de cent espèces de clavaires, dont les principales parmi les coriaces , sont : La Clavaire digitée , qu'on trouve sur le bois demi- pouri , à Ja base des pieux et des planches qui sont enfoncés en terre , dans les lieux humides. Elle est brune , avec les som- mités blanchâtres. Elle varie considérablement dan.ssaforme; mais, en général, elle représente une main ouverte.^ La Clavaire coràsue ne diffère presque de la précédente, qu'en ce qu'elle est velue. Elle est plus rare. La Clavaire latsgue de serpeist , Cluvaria ophioglossoides, Linn.', est simple, noire en dedans et en dehors. Elle n'a jamais ni poils ni loges à sa surface ; son sommet est ordi- nairement spatule. Elle croît sur la terre. Elle n'est pas rare dans les bois sablonneux. Parmi les clavaires dont la chair est tendre et fragile , il faut noter : La Clavaire COR alloïde, qui est très-molle, blanche, or- dinairement composée par un grand nombre de rameaux gla- bres cylindriques, qui s'entrelacent sans s'anastomoser. On ne la trouve que sur la terre , dans les bois , principalement dans ceux de hêtres. On la connoît dans les provinces, sous les noms de menote , ganteline , barbe-de-bouc , boiiquimbarbe ^ tripette^ cheifeline ^ pieds-àc-cuq ^ etc. On la mange en fricassée de poulet , à la sauce blanche , en salade, etc. La Clavaire cendrée ne diffère presque de la précé- dente , que par sa couleur cendrée ; mais c'est une espèce distincte. Elle est figurée pi. 354 des Champignons de Bul- liard. On la mange sous le nom de menole grise gantelée. La Clavaire pistillaire est la plus grande de ce genre , et ne vient que sur la terre. Elle est toujours simple , glabre et en forme de massue. Son sommet se fend ordinairement dans la vieillesse. Vo)'ez , pour les autres clavaires , le premier volume dq^ Traités des Champignons , de Bulliard et de Paulet , qui les ont décrites et figurées, (b.) CLAVAlPvE, Clat^aria. Genre de plantes établi par Stacl- house, Néréide des botanistes , aux dépens des \ arecs de Liu- naius ; ses caractères sont : fronde filiforme cylindrique ; ra- meaux touffus; frutification terminale en forme de massue. Ce genre rentre dans la seconde section du genre Gigar- C L A iSi TINE de Laraouroux. 11 renfermnE. (B.) CLAVAIRES TRUFFOÎ^S. Paulet donne ce nom à des Clavaires , de consistance ferme et à saveur de truffe. Les plus connues sont la Clavaire langue de serpent et V Ergot DU seigle, (b.) CLAVALIER» Zanthoxylum. Genre de plantes de la dioécie pentandrie , et de la famille des térébinthacées , ou mieux des zanthoxylées , dont les caractères sont d'avoir un calice de cinq folioles ovales, qui renferme, sur les pieds mâles, cinq étamines , et sur les pieds femelles, trois ou cinq Ovaires , distincts , supérieurs, chargés chacun d'un style saillant, dont le stigmate est en tête; trois ou cinq petites capsules ovales, pédiculées , bivalves, uniloculaires, conte- nant chacune une graine arrondie et luisante. Les clavaliers offrent une quinzaine d'espèces , toutes ap- partenantes à l'Amérique. Ce sont des arbres de moyenne grandeur , dont les tiges et les branches sont garnies de? redoutables épines , les feuilles ailées avec une impaire , et parsemées de points transparcns. Leurs fleurs sont axillaires, fasciculées ou disposées en grappes, et le nombre des par- lies de leur fructification est disposé à varier par avorte- ment. Le Clavalier RAMIFLORE , zanthoxylum ramiflurum. ,' Mich. , croît dans le Canada , et fructifie fort bien, en pleine terre, dans le climat de Paris. On l'appelle vulgairement le Jrêne épineux dans nos jardins où on la cultive fréquemment. Ses caractères sont d'avoir les feuilles piunées , les folioles ovales , lancéolées , très-entières. Cette espèce passe , dans, le Canada , pour un puissant sudorifique et diurétique. Ses graines et leurs capsules répandent une odeur agréable. Le Clavalier des Aîstilles, vulgairement appelé le bois épineux jaune , dont les caractères sont d'avoir les feuilles pinnées ; les folioles ovales, oblongues, aiguës, largement crénelées et ponctuées; l'écorce de cette espèce est employée, à Saint-Domingue , pour teindre en jaune , et on la regarde comme un excellent fébrifuge. Le Clavalier de la Caroline, dont les caractères sont d'avoir les feuilles pinnées, les folioles pétiolées , ovales , lancéolées , dentelées ; le tronc chargé d'épines noduleuses. C'est le zanthoxylum fraxinifolium de quelques auteurs. J'ai observé cette espèce en Caroline , où elle est com- mune , mais sur les bords de la mer seulement. Son tronc i82 C L A s'élève peu , et est couvert d'épines courtes et larges qui ne tiennent qu'à Técorce. Ses rameaux sont également épi- neux. Ses feuilles sont parsemées d'utricules en forme de points transparens qui contiennent une huile essentielle d'une odeur agréable, et que la chaleur fait exhaler à la distance de huit ou dix loises de rayon. On s'en sert pour apaiser le mal de dents. Ces feuilles sont souvent dévorées par la che- nille du papillon thoas et du grillon obscur, tous deux vivant exclusivement à leurs dépens. Cet arbre est plutôt polygame que monoïque. Les rameaux polygames sont épineux , et ceux femelles Sans épines, (b.) CLAVATULE, Clams. Genre de coquilles établi par Denys de Montfort dans le voisinage des Vis. Ses caractères sont : coquille libre , univalve , turriculée ou conique; spire régulière , aiguë ; ouverture allongée ; columelle chargée d'une dent dans sa partie supérieure ; lèvre extérieure tran- chante, oblique , échancrée dans le haut ; base échancrée. Parmi les espèces assez nombreuses qui entrent dans ce genre, la Clavatule flammulée, figurée dans Seba, mus.3, tab. 60, n.° ^9 7 peut être citée comme type. C'est une co- quille de couleur terne, dont la longueur n'atteint pas trois pouces , et qui vit sur les côtes d'Afrique, (b.) CLAVE. Synonyme de Trèfle, (b.) CLAVÉL. Nom espagnol des Œillets ( dianilms ). (LN.) CLAVEL DE MUERTO , CLAVELON , Claoeî de JmUa. Ce sont les noms qu'on donne , en Espagne , aux (JEiLLETS dInde ou Taoètes ( Tagctes , Linn. ). (L^.) CLAVELABE. Nom vulgaire de la Haie bouclée. (B.) CLAVELLAIRE, Claoelhiria. Nom qu'Olivier et M. de Lamarck avoient d'abord donné à un genre dinsectes, qu'on désigne aujourd'hui sous la dénomination de CiMBEX. Voyez ce mot. (l.) CLAVELLINA HORTENSE.Nom espagnolde l'OEiL- LET DES JARDINS ( Dianthus caryophylliis , L. ). C^^-) CLAVELLOS et CLAVOS DE ESPÉTIA. Noms espagnols du clou de girofle. V. Giroflier, (ln.) CLAVICÈRE. Genre d'insectes. V. Cératine. (l.) CLAVICORNES, Ch^ eûmes ,l^di\. Famille d'insectes, de Tordre des coléoptères, section des pentamères, ayant pour caractères : quatre palpes; élytres recouvrant entière- ment la majeure partie du dessus de l'abdomen ; antennes grossissant insensiblement vers leur extrémité , ou termi- nées e:i massue, de formes diverses , mais point composées C L A i83 de lames en feuillets et pllcatllcs , et toujours sensiblement plus longues que les palpes maxillaires. Ces insectes se nourrissent, sous la forme de larves, et souvent en état parfait , de matières animales. L'insertion des antennes est nue ou placée sous une légère saillie des bords latéraux de la tête ; l'extrémité antérieure de cette partie du corps se termine presque toujours au niveau de l'origine des mandibules. I. Palpes maxillaires longs et avancés dans les uns; les lahiaux plus grands ou aussi grands que les précédens et terminés en massue, dans les autres ; corps allongé ; tête et corselet plus étroits que les élytres. A. Tète dégagée; palpes maxillaires longs ; abdomen OQOÏde ^ embrassé par les élytres ; tarses à atiicles simples. Tribu I. Les Palpeurs, Palpatores. B. Tête s' enfonçant postérieurement dans le corselet; palpes maxilliaires à peine plus longs que les labiaux ; abdomen en carré long , ou cylindracé , pénultième article des tarses bilobé. Tribu II. Les Clairones, Clerii. II. Palpes maxillaires courts ou de longueur moyenne , et plus grands que les labiaux; corps ovale ou arrondi dans les uns , oblong dans les autres , avec le corselet de la largeur des élytres , du moins à sa base. A. Mandibules aussi longues au moins que la tête ; antennes ir-ès-coudées ( toujours couries et en massue solide ) ; les quatre der- niers pieds plus écartés entre eux à leur naissance que les deux an- térieurs. Nota. Corps presque carré , à tête reçue dans une échan- crurc du corselet ; élytres tronquées ; pieds contractiles ; jambes dentées. Tribu III. Les Histérides, Histerides. B. Mandibules plus courtes que la tête , droites ou peu coudées ; tous les pieds séparés , à leur naissance , par des intervalles égaux. * Antennes plus longues que la tête , de dix à onze articles distincts , grossissant insensiblement vers leur extrémité , ou termi- nées en une massue soit solide, soit perfoliée., d'un à cinq articles. Tribu IV. Les Peltoïdes , Peltoides. Tribu V. Les Nitidulaires , Nitidulariœ. Tribu VI. Les Dermestins , Dermestini. Tribu VII. Les Byrrhiens, Byrrhii. *^ Antennes plus couries ou guère plus longues que la tête , de fix à sept articles dans les uns , en ayant davantage dans les autrti , ,5/, C L A viiiis formant^ depuis la troisième^ une massue dentelée en scie ou en Jusctju. Tribu Vlll. Les Macrodactyles, Macrodadyli. V. ces mots, (l.) CLAVICULES. ISom donné anciennement aux Ba- GUCTTES D OURSINS PÉTRIFIÉES. (LN.) CLAVIERS. On appelle ainsi le Labre varié, (b.) CLAVIGEIŒ , Qaviger^ Preysl., Illiger. Genre d'insec- tes, de Tordre des coléoptères, de la section et de la famille des dimères , ayant pour caractères : tarses terminés par un seul crochet; antennes grossissant insensiblement vers leur extrémité, de six articles , dont les derniers perfoliés; bouche simplement composée de deux très-petites mâchoires , por- tant chacmie un palpe très-court , de deux à trois articles. On ne connoît encore qu'une espèce de ce singulier genre. Elle est très-petite , entièrement roussâtre, avec les élytres courtes. Elle se rapproche , pour le port , des psélaphes. Elle .se trouve en Allemagne , et a été figurée par Preysler, dans son Histoire des insectes de la Bohème, et par le docteur Panzer, dans sa Faune des insectes de l'Allemagne , Fasc. 59, iah. 3. (l.) (XAVIJE, Claoija. Genre de plantes de la polygamie dioécie , qui offre pour caractères : un calice de cinq folioles presque rondes; une corolle en roue, avec cinq saillies in- térieures oblongues , et un limbe divisé en cinq parties pres- que rondes. Dans les fleurs mâles , un tube membraneux à dix dents, couvrant le germe et entourant cinq étamines ; dans les fleuis femelles point de tube, cinq étamines stériles; un germe supérieur ovale , à stigmate sessile et ombiliqué ; une baie globuleuse , fragile , uniloculaire , renfermant une seule semence réniforme , très-dure, enveloppée d'une pulpe et insérée à un réceptacle charnu. Les fleurs hermaphrodites et les fleurs mâles sont sur des pieds différens. Ce genre contient quatre espèces d'arbrisseaux propres au Pérou, (b.) CLAVIPALPES, Cla(H)paIpata, Lat. Famille d'insectes, de l'ordre des coléoptères, section des tétramères, ayant pour caractères : premiers articles des tarses garnis de brosses en dessous; le pénultième bifide; antennes terminées en massue perfoliée; mâchoires ayant au côté interne un crocl^etécailieux. Leur corps est le plus souvent de (orme ovale ou arrondi , quelquefois même hémisphérique et bombé , avec les an- tennes courtes; les mandibules échancrées ou dentées à leur pointe ; les palpes plus gros à leur extrémité , et le C L A ,85 (lernîer article des maxillaires très - grand , transvers.^1 , comprimé , presque en croissant. La manière dont les mandibules sont terminées, la dent cornée et intérieure des mâchoires, nous Indiquent que ces insectes sont ron- geurs. La plupart des espèces indigènes se trouvent , en effet, dans les bolets qui naissent sur les troncs des arbres ou sous les écorces. Cette famille comprend les genres suivans : Erotyle, Triplax , Tritome , Langurie , PiiALAf.RE. F. ces mots , ainsi que ceux d'jffiiGiTHE , de Clypéastre et d'AcATHiDiE. CLAVUS. Nom latin des coquilles du genre Clavatule de Denys de Montfort. (desm.) CLAYTONE , Claytonia. Genre de plantes de la pentan- drie monogynie et de la famille des portulacées, dont les caractères sont d'avoir : un calice de deux folioles opposées . et ovales ; cinq pétales presque en cœur et onguiculés; cinq étamines; un ovaire supérieur, turbiné, chargé d'un style dont le stigmate est trifide ; une capsule arrondie, trlvalve, uniloculaire , et qui contient trois semences. Ce genre réunit six espèces, dont cinq croissent natu- rellement dans l'Amérique , et l'autre dans la Sibérie. Cette dernière a servi à l'établissement du genre Limnie. Il y a déjà long-temps que celles d'Afrique en sont séparées et for- ment le genre Portulacaire. Toutes, principalement la Claytone a feuilles perfoliées, peuvent se manger crues en' salade, ou cuites avec des viandes, positivement comme le pourpier. Les claytones sont de petites plantes à feuilles radicales, à hampe munie de deux feuilles à sa base , et multiflore à son sommet. Elles ne présentent rien de remarquable, (b.) CLE AVERS , GoosE grass et Goose grease. Noms an- glais du Grateron ( Galium aparine, Linn. ). (ln.) CLEF. Ce mot a deux acceptions différentes parmi les chasseurs : en vénerie, l'on appelle clefs de meute les chiens les meilleurs et les plus sûrs ; en fauconnerie, les clefs sont les ongles des doigts postérieurs des oiseaux de proie, (s.) CLEF DE MONTRE. Nom vulgaire de la Lunaire ANNUELLE. (B.) CLEMA , de Dioscoride. Cette plante est rapportée aux Euphorbes par Adanson. (ln.) CLEMATIS (^petite vt'-gne ^ en grec). Dioscoride, et Pline après lui, ont consacré ce nom à une plante sar- ment euse que l'on croit être notre clématite {Clemaiis vilalba) mais rien n'est moins certain. Les anciens botanistes l'oct i86 CLE donné à des planlcs tout-à-falt différentes , et qui n'avoient de commun que leur lige sarmenteuse ou volubile. Linn^eus l'a fixé définitivement à un genre de la famille des renoncules ( F. Clématite ). Les autres genres qui renferment des es- pèces nommées clématis par les auteurs, sont : Vomiquier {Slryrhnos) , Peryenche {Vinca\ Frangipatsier {Plumiera), PaULINIE , BaUHIME, BaNISTAIRE, AtRAGÈNE, BlGTSONE Passiflore, Pareire {Cissampelos)^ Opuioxyloî^, Aristo- loche, etc. (ln.) CLÉMATLIE, y lOV.'^Y. , Clématis , Linn. (Polyan- drie polygynie.) Genre de plantes de la famille des renon- culacées , dans lequel la fleur a quatre pétales , quelquefois cinq ( sans calice ) , avec des élamines nombreuses , et plusieurs styles persislans , allongés , souvent soyeux ou plumeux , et de forme différente dans la plupart des espèces. Le fruit est composé de plusieurs semences ovales , compri- mées , rapprochées en tête , et surmontées chacune d'un style. V. Atragène et Viticelle. Dans ce genre , qui a des rapports avec les pigamons, se trouvent des plantes herba- cées et ligneuses, la plupart sarmenteuses, et toutes ayant leurs feuilles opposées. Parmi les quarante espèces con- nues , on distingue les suivantes. La Clématite des haies, Ckwatis vîtalha , Linn. Plante vivace , très-commune en Europe dans les haies et dans les buissons. Ses feuilles sont ailées , et composées ordinaire- ment de cinq folioles en cœur ; les pétioles , ainsi que dans la plus grande partie des autres espèces , se roulent et se tortillent en manière de vrille. Ses fleurs blanchâtres forment, au mois de juin , des bouquets plus singuliers que beaux , mais d'une odeur agréable. Elles sont suivies de semences plates , et terminées chacune par une longue aigrette torse , soyeuse et blanche. On cultive peu cette plante dans les jardins. Ses jeunes pousses se mangent en guise d'asperges , dans quelques can- tons d'Italie , leur principe délétère étant dissoluble dans Teau. Avec ses tiges sarmenteuses , on fait des liens , de jolis paniers et des ruches de mouches à miel. Ses feuilles écrasées sont propres à guérir la teigne , et à nettoyer les ulcères sordides •,. elles sont aussi caustiques et vésicatoires ; appliquées sur la peau, quand elles sont récentes el- frois- sées , elles Tenflamment. Quelques mendians en font usage , pour produire sur différentes parties de leur corps de larges excoriations, qu'ils étalent aux yeux du public, afin d'exciter sa pitié , et qu'ils guérissent ensuite avec des feuilles de poirée. C'est ce qui a fait donner à cette clématite les nom§ vulgaires à'']ierbe aux giievx^ et de viorne des pauvres. C L E ,87 La Clématite odorante , Clematîs flammula ^ Linn. Elle est vivacc, et croît parmi les haies dans le midi de la France, en Suisse , en Italie ; ses sannens sont nombreux et grim- pans ; ses feuilles simples , entières et en forme de lance ; les inférieures deux fois ailées. Ses fleurs , blanches et odo- rantes, produisent des semences ayant une queue p||imeusc. La Clématite de Bourbon, Clematis mauritiann , Lam. Espèce sarmenteuse et grimpante , à tige ligneuse , et à feuilles ternées, dont les folioles sont dentées et presque en forme de cœur. Ses (leurs viennent latéralement sur des ra- meaux courts et pendans ; elles ont quatre pétales ellip- tiques , blanchâtres et velus ; et les semences qui leur suc- cèdent , portent une queue plumeuse de la longueur à peu près de deux pouces. Cette plante croît à Tîle de Bourbon , dans les bois; elle y porte \e nortï àt vigne de S alomon. On s'en sert en guise de mouches cantharides. La Clématite a vrilles , C/ematis drrJiosa, Linn. Elle a des feuilles simples, et une tige ligneuse qui pousse beau- coup de sarmens cylindriques et grimpans. Ses fleurs blan- châtres ou de couleur herbacée , viennent sur les côtés des branches, sont solitaires sur chaque pédoncule, et ont un petit calice. Cette plante fleurit ordinairement au milieu de l'hi- ver. Elle est originaire d'Espagne et du Portugal. Comme ses feuilles restent vertes toute l'année , on peut l'employer à décorer les treillages et les murs. On la multiplie en marcotant , en automne , ses rejetons de l'année. La Clématite de Maiion , Clematis balearica , Mus. Fort jolie espèce qu'on trouve à Minorque ; elle est li- gneuse et grimpante ; ses feuilles composées de folioles dé- coupées très-finement , et ses fleurs blanchâtres , à pétales oblongs et parsemés à l'intérieur de taches rouges , la dis- tinguent de toutes les autres espèces. On peut la mulliplier de la même manière que la précédente. La Clématite a feuilles simples, Clematis integiifolia ^ Linn. Celle-ci croît naturellement dans la Hongrie et la Tar- tarie , et mérite d'être employée à la décoration des jardins. Ses fleurs sont grandes et d'un beau bleu en dedans, blan- châtres et veloutées en dehors; elles paroissent au mois de juin ; et quand elles sont passées, les semences qui les rem- placent forment avec leurs queues une houppe soyeuse et ar- gentée. Cette plante a des feuilles ovales, lancéolées, simples et sessiles. Elle est vivace par ses racines, et c'est eu les divisant qu'on la multiplie. Presque tous les sols et toutes les situations lui conviennent. La Clébiatite BLEUE , Clematis viticella, lÂnn. C'est la plus ,88 CLE belle de toutes ; son joli feuillage d'un vert brun , et ses va- riétés à fleurs bleues, pourpres, rouges, simples ou doubles, la font préférer à toutes les autres , pour former des palis- sades ou couvrir des portiques et des berceaux. Elle est sar- menteuse et vivace, croît fort vite , et grimpe à plus de huit ou dix pieds. Elle a des feuilles composées de neuf à quinze folio- les entières, quelquefois partagées en deux lobes , et des fleurs remarquables par la membrane blanchâtre qui les borde de chaque côté , et qui va en s'élargissant vers leur sommet. Cette clématite est originaire d'Espagne et d'Italie ; on la multiplie en marcottant, au commencement de juillet, les branches de la dernière pousse, (d.) CLEMATITIS, DioscOride. C'est la même plante qu'il nomme Clematis. Tournefort donne ce nom au genre Clé- matite ( Foyez ce mot. ), et Plukenet, à une espèce d'EuPA- TOIRE { Lupaiorium scande lis ^ L.), qui constitue maintenant un genre particulier nommé Mikama. liy a encore TAristolo- CHE COMMUNE, qui s'appelle ainsi {Aristolochia clematiiis). (ln.) CLEMENTE \. Deux genres de plantes ont été appelés ainsi par Cavanilles : Tun est V angiopteris d'Hoffman , fondé sur une très-belle fougère des Iles-de-la-Sociélé, et l'autre rentre dans les DoLics. (ln.) CLEODORE , CIcodorus. Genre de mollusques ptéro— podcs établi aux dépens des Clios, dont il diffère par une enveloppe en forme de pyramide triangulaire. Cuvier pense que rÂRGuONTE de Denys de Montfort s'en éloigne peu. Le Cléodore pyramidal est figuré pi. 2 , n." i^ du i5.« vol. des Annales du Muséum, à la suite du Mémoire de Péron sur les Mollusques pléropodes. Il l'avoit été pré- cédemment par Lamartinière, à qui on en doit la découverte, dans le Journal de Physique et dans le Voyage à la recher- che de la Peyrouse. (b.) CLEOM E. Nom latin dugenre Mozambé. Octave-Horace le donnoil à une plante qui, selon Adanson , seroit un Vélar (^Etysimum)^ et, selon d'autres botanistes plus anciens, un Sysitnbrjuin. (LN.) CLEONIA. Les Grecs donnoient ce nom à une plante qu' Adanson croit être une espèce de son genre, Vosacan. (^Helianthiis ^ Linn. ). Linnœus l'a appliqué à un genre de labiées que quelques botanistes modernes ont réuni aux Bruxelles, (ln.) CLEONICON, Dioscoride. Synonyme de diiiopodium ,, suivant quelques auteurs. V. ClinopodiÛm vulgare. (ln.) CLEONIE, Cleonia. Genre de plantes de la didynamie CLE % gymnospermîe , et cle la famille des labiées , qui ne diffère des Brunelles que par des stigmates quadrifides et les brac- tées laciniées de la seule espèce qu'il contient. Lamarck et \entenat ont pensé que ces caractères n'étoienl pas suffisans pour conserver en titre de genre , et ils l'ont en conséquence réunie aux Brunelles. La cléonie se trouve en Espagne et en Portugal ; elle est annuelle et a les feuilles profondément découpées, (b.) CLEONYME, Cleonymus, Lat. Genre d'insectes de Tor- dre des hyménoptères, section des térébrans, famille des pupivores , tribu des chalcidites. Il se rapproche des spalan- gies par la forme de son corselet , qui est rétréci en avant , et par ses mandibules, bidentées à leur extrémité; mais les antennes sont insérées près du milieu de la face de la tête ; l'abdomen est en fonme de triangle allongé , déprimé , et la coulisse, servant à loger la tarière, s'étend dans toute la lon- gueur du ventre : ces caractères distinguent ce genre de tous les autres de la même tribu. ClÉonyme DÉPRIMÉ, Cleonymus depressus ^ Diplolepisdepressa^ Fab. ; Coqueb., Illiist. icon. insect.^ déc. i , tah. S,Jig. 5; long d'environ deux lignes et demie; antennes roussâtres, avec l'extrémité noire ; tête et corselet finement chagrinés , d'un rouée cuivreux foncé; abdomen long, d'un vert mêlé de bleu d'acier, très-luisant; pieds roussâtres; ailes supérieures ayant une grande tache noiiâtre, arquée du côté du bord extérieur; cellule radiale située à peu de distance du bout de l'aile. Sur le tronc des ormes, (l.) CLEOPHORE, Cleophora. Nom donné par Gœrtner au genre de Palmiers que Jussieu a appelé Lmanier. Ce genre ne contient qu'une espèce, la Cléophorelontaroïde, qui vient de l'île de la Réunion, où il est connu sous le nom de latanier rouge. Ses caractères sont d'avoir : les fleurs mâles sur des épis distincts des femelles , mais sur le même pied; la spathe du mâle polyphylle , imbri^ée de folioles ; le spadix rameux; le calice divisé en six parties, dont trois extérieures plus courtes; seize étamines réunies par leur base. Le calice de la fleur femelle est de six folioles. Le fruit est une baie glo- buleuse, uniloculaire , et à trois semences, (b.) CLEPTE, Qeptesy Lat, Fab., Jur. Genre d'insectes de l'ordre des hyménoptères, section des térébrans, famille des pupivores, tribu des chrysides. Les cleptes se rapprochent des liédychres et des élampesy à raison de leurs mandibules dentelées , de leur abdomen ur.i et sans crénelures terminales; il se termine en pointe » etlr languette est arrondie et entière, comme dans les derniers,' mais les cleples s'en éloignent, ainsi que de tous les atitres genres de la même tribu, par leur corselet rétréci antérieu- rement, et leur abdomen presque ovoïde, point voûté en dessous, et composé de quatre anneaux extérieurs, dans les femelles, et de cinq, dans les mâles. Leur cellule radiale est en demi- ovale, fermée et terminée à quelque distance du bout de l'aile ; les deux cellules discoïdales sont presque égales. Ces insectes sont les plus petits de cette tribu. Linnaeus et Fabricius les avoient confondus avec les icfineumons, et (iéof- froy les associe aux guêpes. Ils ont des couleurs- brillantes, et qui diffèrent selon les sexes. Leurs habitudes sont les mêmes que celles des chalcidites et des chrysides. On les trouve sur les feuilles, où ils se promènent continuellement et avec agilité. Clepte demt-doré, D. 1 , 7 , Clepies semi-aiirafa, Fab., la femelle; cleptes splendem, cjusd.^ le mâle ; long de deux lignes et demie ; la femelle a la tête et le corselet tantôt dorés , tan- tôt d'un rouge cuivreux ou pourpre, très-brillant, avec l'ex- trémité postérieure de cette dernière partie bleue ouverdâtre; l'abdomen est fauve,, avec l'extrémité noirâtre ou bleuâtre; les articles inférieurs des antennes , ou les premiers aprçs le coude, sont roussâtres, et ceux de l'extrémité, noirâtres; les pieds sont entièrement d'un fauve pâle; les jambes et les tarses sont de cette couleur , avec les cuisses verdâlres ou bleuâtres. Le mâle a les antennes noires, avec la tête et le corselet bleuâtres, ou d'un vert bleuâtre. L'abdomen res- semble, pour la couleur, à celui de la femelle. Les duples : stigma , fulgens^ muscarum , lawunnn , coccomm de Fabricius, appartiennent à la tribu des cbalcidites. (L.) CLEFTIOSES, Clepliosa. Nom que j'avois donné, dans le troisième volume de mon Histoire générale des crustacés et des insectes, ainsi que dans la première édition de cet ouvrage , à une famille d^nsectes de l'ordre des hyménoptè- res, composé des genres Béthyle, Sparasion et Clepte; celui-ci est maintenant placé dans la tribu des chrysides, et les deux autres, dans celle des Oxyures. Voyez ces mots, (l.) CLERODENDRUM { Arbre fortuné , en grec). C'est le nom donné par Linnœus au genre Peragu, dont la pre- mière espèce coimue est le Clerodendrum infotiunatum , qui est le Peragu des Malabares. On trouve dans le genre volka- meria , des espèces rangées autrefois avec les Cleroden- CRUM. (ln.) CLEjRUS. Nom donné par les Latins à une espèce de G L I 191 larve, et par lequel Geoffroy a désigné un genre d'inseclfs de l'ordre des coléoptères. V. Clairon, (l.) CLETHRA, Théophraste. C est le nom que les Grecs donnoient à Valnus des Latins, notre AuiSE. Llnnanis a ap- pelé dethra, un genre de la même famille que les bruyères, et dont toutes les espèces sont originaires d Amérique ou de iMadère, et, par conséquent. Inconnues aux anciens. Adan- son, pour éviter cette faute, nommeyuma, la cldhra de Lin- nœus. (i.N.) CLETHRA, Cleihra. Genre de plantes de la décandrie monogynie et de la famille des bicornes , dont les carac- tères sont : un calice à cinq divisions, velues en dehors; cinq pétales obtus ; dix étamlnes, dont les anthères sont fourchues ; un ovaire supérieur chargé d'un style persis- tant à stigmate trlfide ; une capsule globuleuse , environ- née par le calice , trlloculalre , trlvalve , et qui contient plusieurs semences anguleuses. Svvartz à réuni les Tiniers à ce genre. Les dethra renferment six espèces, dont cinq de l'Amé- rique et une de Madère. La plus connue est le Clethra a FEUILLES d'aune. C'est un joli arbrisseau qui s'élève d'une toise et plus, est très-garni de rameaux, qui tous portent à leur extrémité des fleurs blanches en épis. Les feuilles sont ovales, dentelées, légèrement pubescentes en dessous. Il croît naturellement dans la Virginie et la Caroline, aux lieux humides sans être marécageux , où, ainsi que je m'en suis souvent assuré, il couvre quelquefois des espaces consi- dérables. On le cultive en Europe , dans les jardins , et on l'y multiplie par graines, par marcottes et par division des vieux pieds, (b.) CLETHRIA. Synonyme de Clathre, dans Hill. (b.) CLETR^ITE. Nom donné autrefois à du bols pétrifié qu'on pensoit être celui de rAuNE(^e/i//a «//»«, L.).Les pierres qui présentolent des empreintes de feuilles de cet arbre étoient également appelées detrites. (ln.) CLETTÉ. C'est ainsi que se nomme I'Avocette en Pi- cardie, (v.) CLEYERA, KLEIERA. Adanson avoitappllquéce nom au genre polypremum de Llnn. Thunberg l'a donné ensuite à un arbre du Japon , qui est une espèce de Ternstroémee. (LN.) CLEYERE, C/e^^ra. Arbuste du Japon qui, selon Thun- berg, forme seul un genre dans la polyandrie monogynie. Ce genre présente pour caractère : un calice à cinq décou- pures; cinq pétales; un grand nombre d'étamines Insérées ■sur l'ovaire ; un ovaire supérieur surmonté d'un style à stig- 19. C L I mate échancré; une capsule enveloppe'e par le calice , qui subsiste, à deux valves et à deux loges. F. Ternstroémie.(b.) CLIBADIE , Clibadiiim. Genre de plantes à fleurs com- posées , de la monoécie pentandrie , qui a pour caractères : un calice commun imbrique ; les mâles avec des corolles à cinq découpures dans le disque, et les femelles avec des co- rolles lingulées à la circonférence. Le fruit est une baie om- biliquée. Ce genre ne contient qu'une espèce ; c'est une plante de Surinam , dont les feuilles sont opposées ; ovales et en- tières ; les pédoncules opposés , le calice commun violet dans sa maturité, et les fleurons fétides, (b.) CLIBADION , Dioscoride. Celte plante est rapportée à la Pariétaire, (ln.) CLIFFORTE , Cliffortia. Genre de plantes , de la dioé- cie polyandrie et de la famille des rosacées , dont les carac- tères sont : un calice de trois folioles ovales , pointues , coriaces , contenant , dans les pieds mâles, une trentaine d'étamines dont les anthères sont didymes , et dans les pieds femelles un ovaire inférieur, oblong, chargé de deux styles plumeux à sigmate simple ; une petite capsule oblon- gue , presque cylindrique , couronnée , biloculaire , et qui contient une semence linéaire dans chaque loge. Les cUffortes sont des arbrisseaux à feuilles alternes , sim- ples ou ternées , engainantes à leur base ; à fleurs axillaires, presque sessiles et de peu d'apparence. On en compte une vingtaine d'espèces, toutes propres au Cap de Bonne-Espé- rance , et dont peu sont cultivées en Europe. La plus com- mune ou mieux celle qui se conserve le plus facilement dans les jardins de botanique , est la Clifforte À feuilles de HOUX , dont les caractères sont d'avoir les feuilles presque en cœur et dentées. C'est un petit arbrisseau d'un à deux pieds de haut dont les fleurs sont verdâtres. (B.) Linnaeus a consacré ce genre à Cllffort, hollandais ins- truit , qui lui avoit ouvert sa nombreuse bibliothèque et son riche jardin et qui a concouru ainsi à proléger ses premiers pas dans la carrière des sciences naturelles. Linnaeus pu- blia, en 1736, en un vol. in- fol. , et sous le titre de Musa Qiffortiana ^ et en 1737, sous celui à Hortus Clifforliunus ^ les plantes cultivées dans le jardin que cet illustre Hollan- dais , que Linnaeus pouvoit nommer son bienfaiteur, possé- doit à Hartecamp près de Harlem, (ln.) CLIFTONIA , Banks. C'est le walthcriana de Frazer, et le IVIylocarxum de Willdeno>v. V. ce mot. (ln.) C L I ' 193 CLÏGNOT. V. MoTTEUX, article des troquets. (A^) CLIMACIUM , Weber et Mohl. V. Gradule. (b.) CLINANTHE. Nom nouvellement donné aux récep- tacles coniques des fleurs composées et autres ; réceptacles qu oh considère comme une continuilé du pédoncule. Il y a un dinanthe dans les Coréopes , dans les ScA.- BIEUSES, dans les DorstÈnes, etc. (b.) CLINCHE. Quelques auteurs ont désigné par ce nom, le Chinche. V. ce mot, (s.) CLINE, Clinus. Sous-genre de poissons établi par Cuvier aux dépens des Bi"ENNiES. Ses caractères sont : dents cour- tes , disposées sur trois rangées , dont la première est plus grande. Les BlEKNIES MOUTELLE, SOURCILLEUSE, AIGUË, AUDI- FREDi , etc. , entrent dans ce sous-genre, (b.) CLINOCERE, Ciinocera. Genre d'insectes de Tordre des diptères , établi par IVl. Meigen. Il lui donne pour ca- ractères : antennes avancées , de trois articles , dont les deux premiers sphéroïdaux , le troisième conique, avec une soie descendante au bout ; ailes couchées sur le corps. La forme de ses antennes indique qu'il est voisin des leptis de Ea- bricius , qu'il appartient à noire famille des tanystomes , tribu ou sous-famille des rhagionides ., et qu'il y forme, avec le iepii's vemiileo , une division p.irticulière , à raison de ses ailes croisées sur le corps. M. Meigen ne cite qu'une espèce , la ClinocÈRE noire , cUnorcra ni^ra. Voyez son ouvrage sur les diptères , iom. j, 2.^ part. , tub. i4- , Jig. 20 — 25. (l.) CLINOPODE , Clinopodîum. Genre de plantes de la didynamie gymnospermie , et de la famille des labiées , dont les caractères sont : un calice monophylle , cylin- drique, un peu courbé, à cinq dents très-aiguës et inégales , qui se partagent en deux lèvres; une corolle monopélale , labiée , à tube un peu plus long que le calice , s'évasant eu un limbe à deux lèvres, dont la supérieure est cour e, droite, un peu relevée et à deux divisions, et l'inférieure à trois lobes , dont celui du milieu est le plus large et écliancré ; quatre étamines , dont deux plus grandes ; quatre ovaires supérieurs , entre lesquels s'élève un style filiforme , dont le stigmate est simple. Le fruit est composé de quatre semences nues , ovales , et attachées au fond du calice, qui est un peu renflé inférieurement , et contracté à son orifice. Ce genre comprend trois espèces , toutes vivaces et odo- rantes. Il enrenfermoitautrefoisunplus grand^ombre qui ont été employées à former les genres H yptis et PycnanthÈme. Le CuNOPODE COMMUN a pour caractères : des fleurs en tête , presque rondes , hérissées de longs poils , et des brac, VII. l3 194 G L I tées sétacées. Cette plantes e trouve dans les lieux secs et mon- tueux : elle passe pour aromatique , céplialique et tonique. Le Clinopode BLANCHATRE cst beaucoup plus grand que le précédent , a les feuilles velues en dessous, les verticilles des têtes aplatis , et les bractées lancéolées. Celui - ci croît dans les parties méridionales de l'Amérique septentrionale , aux lieux secs et découverts. La troisième espèce vient d'Egyple , et ressemble beau- coup à la première, (b.) CLINOPODIUM et CLINOPODION, Pied délit, en grec. Dioscorlde et Pline appeloient ainsi»ne plante labiée, qui , suivanlla plupart des botanistes connnenlatcurs, seroit notre CLI^OPODE vulgaire {dinopodiurn vidgare). Ce nom a éré donné aussi à dcsziziphora, desmonardes, des sarriettes (^satweià) , des chataires (nepela), des thyms, des brunelles {pninel/a), à la cléonie , auxbarlsies, aux//jjo/«, Jacq. , à des phlomides, aux Pycnantèmes cl au CoMete, (e>.) CLINOTROCOS, Théophrasle. C'est I'Érable , sui- vant Adanson. (ln.) CLIO, Clio. Genre de la classe des vers mollusques, dont les caractères sont d'avoir le corps contenu dans un sac oblong, turbiné , muni supérieurement de deux ailes bran- chiales , membraneuses , opposées Tune à l'autre ; la tète saillante entre les ailes , séparée du corps par un étrangle- ment et formée de deux tubercules, euUe lesquels est la bouche ; deux tentacules courts insérés sur la télé. V. pi. A. 28, où il est figuré. Linnéeus avolt réuni, sous ce genre , des animaux à co- quilles et des animaux sans coquilles. Bruguières , Cuvier et Lamarck les en ont séparés. J'ai réuni les premiers avec les Hyales. Les espèces qui sont restées dans ce genre , sont seu- lemenl au nombre de quatre , dont une seule est commune ; c'est le Clio boréal , dont les caractères sont d'avoir le corps gélatineux , transparent , les nageoires presque trian- gulaires , et la queue pointue. C'est un animal vaguant dans la haute mer, connue les méduses, et extrêmement multiplié dans les parages qui lui conviennent ; mais ce n'est que dans les temps les plus calmes , et seulement pendant les heures les plus chaudes de la journée , qu'il se fait apercevoir à la surface de l'eau, où il semble ne paroître que pour dispa- roître. H se meut au moyen de ses deux nageoires qui , d'après l'observation de Cuvier, lui tiennent lieu de bran- chies, ou du moins ont un tissu vasculaire qui peut le faire croire; pour se mouvoir il les rapproche pointe contre pointe, et les écarte ensuite rapidement. Outre les ailes ,ily a trois petit* C L I ig5 lobes , situés un peu plus bas. Le manteau enveloppe le de- vant du corps. Les parties de la génération sont semblables à celles de l'escargot ; le système nerveux presque le même que dans la L\1'L\sie. 11 n'y a qu'un cœursituc au côtégauche. On voit par-là , dit Cuvier , que les clios appartiennent aux gastéropodes, c'est-à-dire, aux mollustjues de la division des limaçons, quoiqu'ils n'aient pas un pied propre à ramper. V. la belle anatomie de cet animal , qu'il a publiée dans le premier cahier des Annales du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, f^oy. aussi, dans le milme recueil, le travail de Blainville qui l'a pour objet ; travail aussi complet que possible. Le's dios servent de nourriture aux baleines et à une grande quantité de poissons et d'oiseaux de mer. Les genres Cléodore , Cymbulie et LIMAC,l^'E se rap- prochent infiniment de celui-ci. (b.) CLIQUETTE ou CLAQUETTE DE LÉPREUX , ou DE LADRE. Ce sont des noms vulgaires de l'huître épi- neuse (Spundylus gœderopu^, L) V. Spond\LE. (ln.) CLISE. V. Cluss. (t.î^.) CLISIPHONTE, Clisiphontes. Genre de coquille établi ar Denys de Montfort, Ses caractères sont les suivans : coquille libre , univalve , cloisonnée, en disque , contournée en spirale , mamelonnée sur les deux centres; le dernier tour de spire renfermant tous les autres; dos caréné et armé ; ouverture triangulaire , ouverte , recevant dans son mi- lieu le retour de laspire; cloisons unies, percées par un siphon. Ce genre renferme plusieurs espèces. Une de la mer d.-s Indes a six lignes de diamètre. Une de la Méditerranée n'a •qu'un tiers de ligne. Celte dernière est figurée dans l'ouvrage de wSoldani. (b.) CLITELLAIPkE, Clitelleria. Genre d'insectes de Meigen, ' et le même que cetui nommé par nous Ephippie. V. ce mol. (L.) CLITHON , Clithon. Genre de Coquilles établi par De- nys de Montfort, et précédemment par Klein, sons le nom d'URCÉ. Ses caractères sont : coquille libre, univalve, à spir<' régulière , écrasée ; point d'ombilic; ouverture entière , ar- rondie, évasée, perpendiculaire à l'horizon; columelle tran- chante chargée d'une ou de plusieurs dents ; lèvre extérieure tranchante. Ce genre renferme plusieurs espèces , toutes fluviatilcs et armées de longues épines sur les tours de leur spire-, celle qui lui sert de type est la TNÉrtte coukon>e de Limueus (la nérite épineuse des marchands), qui se trouve atix îles A\t France et de Bourbon , et dans l'Inde. Elle est iK)ire, et sa longueur est d'un pouce. ' igG G L T Léacli en figure une belle espèce , pi. io4 de ses Mé- langes de Zoologie, (b.) CLITORE, Clitoria. Genre de plantes de la diadelphie de'- candrie, et de la famille des légumineuses ; ses caractères sont : un calice monophylle , droit, tubulcux , à cinq divi- sions ; une corolle papilionacée , composée d'un étendard très-grand , droit , étendu , obtus , avec une légère échan- crure ; de deux ailes oblongues , plus courtes que Tétendard ; d'une carène encore plus courte et arquée ; dix étamines, dont neuf réunies à leur base ; un ovaire supérieur oblong , cbargé dun style à stigmate obtus ; une gousse longue , linéaire , le plus souvent aplatie., terminée par une pointe en alêne, lînilo- culaire, bivalve, et qui contient plusieurs semences réniformes. Ce genre comprend une quinzaine d'espèces , en plus grande partie d'Amérique , et en moindre partie des Grandes-Indes. Ce sont des herbes à racines vivaces, à tiges volubles, à feuil- les ternées ou ailées, avec une impaire, à folioles articulées, stipulées et aristées à leur base. Les pédoncules axillaires, ordi- nairement biflores ; les (leurs grandes et plus ou moins bleues. La Clitore de Term\te a les fleurs les plus grandes , et du bleu le plus intense. C'est une très-belle plante, originaire de 1 Inde , où on la cultive pour l'ornement. Ses caractères sont d'avoir les feuilles pinnées, les folioles un peu ovales, et l'involucre de deux feuilles arrondies. On emploie ses fleurs pour teindre en bleu les boissons et les alimens dans les repas de cérémonie. La Clitore de Virginie , qui a pour caractères les feuil- les ternées , et les calices géminés et campanules ; ses fleurs sont médiocrement grandes et d'un bleu pâle. Elle est très-» commune dans les bois de la Caroline , où elle est en fleur une grande partie de Tannée. Elle y produit un fort agréable effet , ainsi que je l'ai fréquemment observé. Les autres sont beaucoup moins connues , et par consé- quent moins dans le cas d'être citées ici. Poiteau, dans un travail qu'il a présenté à l'Institut, pro- pose , d'après Brown et Michaux, de diviser ce genre en deux. Les espèces» dont le calice est en cloche , dont l'étendard est très-ouvert , nmni d'un éperon à sa base extérieure et dont le style est glabre, resleroienf dans le genre Clitore ; et celles dont le calice est en tube, dont l'étendard est roulé en cornet , sans protubérance à sa base, dont le style est cilié en dessous, seroieot des Galacties. (b.) CLITOKIA, Linnaeus. V. Clitore. Ce genre de légu- mineuses avoit d'abord été nonnné par Breyn etDillen, clitorius. Adanson a proposé de l'appeler ternatea. (ln.) CLITOÎIIS. V. Organessexuels^Sexeci Vagin.(virey.) C L O i^j CLIVINE, Clivina. Lat., Clairv., Bon. Genre d'insectes» de l'ordre des coléoptères, section des pentamères, famille des carnassiers , tribu des carabiques. Ces insecles avoient été réunis aux scarites ; maïs ils en diffèrent sous plusieurs rapports : leur labre est meini)raneux ou légèrement coriace et sans dentelures ; leurs mandibules sont beaucoup plus courtes que la tête et sans dents au côté interne ; leur lan- guette s'élève au-delà de l'ccbaucrure du menlon , et se termine comme celle des harpales , par deux oreillettes la- térales, et une division intermédiaire, tronquée ou obtuse. C es insectes ont d'ailleurs la physionomie des scarites; mais leur corps est cependant un peu plus épais. Ils habitent les lieux humides, et se tiennent cachés dans la terre. Toutes les es- pèces connues sont de très-petite taille. Quelques-unes n'ont pas de dentelures au bord extérieur des deux premières jambes ; mais les deux épines de leur extré- mité sont fort longues. M. Boneili a formé, avec ces es- pèces , le genre dischirius. * L'espèce la plus commune en Europe , est la Clivine K^É^ AïKE , scarîtes arenanus f Fab., Oliv. Elle est brune ou noirâtre , avec des impressions sur le milieu du front , la coupe du corselet presque carrée , les élytres striées et à stries ponctuées. V. DiscHiRiE. (o. et l.) CLOCHE-BLANCHE. Nom vulgaire de la Nivéole. (b.) CLOCHER CHINOIS. Coquille du genre Cerite (b.) CLOCHETTE.^^nom est donné vulgairement à des liserons , à des nailiires et à des campanules , qui tous le doivent à la forme de leur corolle. La clochette des bois est le narcissus^ pseudonarcissus ; la clochette des blés, le cowohulus arv^is ; la clochette des murs est le campanula rolundifoUa , L. (LN.) CLOCHETTE. Nom donné à quelques espèces de ba- lanes ou glands de mer , et principalement au balane bala- noïde de Bruguières. (ln.) CLOCHETTE. Nom vulgaire d'une coquille du genre CalyPTRÉE, catyptrœa equestiis. (desm.) CLOCHETTE (petite). On donne ce nom, en français, à VAgaricus campanulatus de Linnaeus, figuré pi.' 12 , n.o' i et 2 , du Boianîcon de Vaillant, (b.) CLOFHF. V. Clofys , ci-après, (s.) CLOFYS. C'est, selon Drapper, un oiseau tout noir et de la grosseur d'un étourneau , qui se trouve en Afrique et s'y nourrit de fourmis. Il passe , parmi les nègres, pour un oiseau de mauvais augure , et lorsqu'ils veulent prédire une niori funeste à quelqu'un , ils disent que le clofys a 198 G L O tlianté sur \m. Je ne puis m'expliqucr au sujet de cet oiseau noir et sinistre ; je ne le connols pas. (s.) CLOISON , Dissepimenium. Membrane plus ou moins épaisse qui traverse entièrement, ou en partie, la cavité du Péricarpe, V. ce mot et le mot Valve, (d.) CLOMENA. M. Pallsot Beauvois donne ce nom à un genre qu'il établit dans la famille des graminées et qui com- prend une seule espèce qui croît au Pérou. Elle a le port des agivstis , Linn. ; mais elle s'en éloigne par sa glume inférieure tridentée et sa soie terminale placée entre les deux dents qui terminent la paillette inférieure : caractères qui, suivant M. Palissot de Beauvois, distinguent cette plante de tous les genres connus, (list.) CLOMIUM, KLOMION. C'est un genre qu Adanson a établi dans la famille des chardons, et qui n'a pas été adopté. Il y rapporte une plante à feuilles entières et épineuses; à fleurs solitaires terminales , dont les écailles du calice sont en épines droites à leur extrémité , les écailles du réceptacle fendues, et les aigrettes des semences longues : cette plante est une espèce de Cirse. (ln.) CLOMPAN. C'est un arbrisseau sarmenteux , de la fa- mille des légumineuses, dont les feuilles sont alteraes, al- lées avec une iinpalre. Ses (leurs viennent en panicules terminales , et sont diadelphiques. Ses fruits sont de petites gousses semi-lunaires , ventrues vers leur bord , convexes, dun rouge écarlate en dd^jj^ , et monospermes. Cette liane croit dans les Moluq^MPel dans la Guyane, près des rivières , et peut servir à faire des berceaux capa- bles de donner un ombrage impénétrable (b.) CLOMPANUS. llumphius nomme ainsi troisplantesdont deux Tong-Chu , sterculiu. La première est figurée , tab. 107, vol. 3; c'est le Kakildes Malabares, stercuUa feiida-, L.; la se- conde est le Cavalan des Malabares, ou le Balanghas , y'e?Tulia halanghus , L. ; la troisième. V. Clompan. CLO^fPARIUS. V. Clompanus. (ln.) CLOiMS (,M CLONISSE. Nom d'une VÉ^-ls. (c.) CLOPORTE, Oniscus. Genre de crustacés, qui, considéré dans toute l'étendue que lui a donnée Llunteus , embrasse notre ordre des Isopodes ; mais est restreint aujourd'hui aux espèces du même ordre ayant pour caractères : branchies renfermées dans les premières écailles placées sous la queue; «nialre antennes, dont les latérales seules bien apparentes, de huit articles , et recouvertes , à leur base , par les bords latéraux de la tète; les deux appendices laiéraux ou extérieurs du bout de la queue , beaucoup plus grands que les inter- médiaires. Ce genre fait partie de la section ou tribu des C L O 199 ptérygibranchcs , et compose, nvec les ligies, les philoscies» les porcellions et les arniadilles , une tlivlsion Irès-naturelle"» dont j'exposerai les caractères communs , à l'article Clopor- TiDEs. Dans ces deux derniers genres , les antennes exté- rieures ont un article de moins : les ligies en ont quatre très-apparentes , et la dernière pièce des précédentes est divisée en un grand nombre de petits anneaux ; dans les philoscies , les mornes antennes ont leur origine découverte, et les quatre appendices caudaux sont coniques » saillans et presque égaux. Ce sont, en général, d'assez petits crustacés, qui se montrent rarement pendant le jour ; ils se tiennent ordi- nairement dans les endroits humides , sous des pierres , dans les fentes des murailles, dans les caves, et s'enfon- cent dans la terre. Ils semblent fuir la lumière et l'ardeur du soleil. Ils marchent lentement ; mais quand ils sont poursuivis , ils cherchent à se sauver en fuyant ; alors , ils courent assez vite. Ils se nourrissent de différentes matières , attaquent et rongent les fruits de toute espèce tombés sur terre , et man- gent aussi les feuilles des plantes. Degeer a vu de petits clo- portes en manger un gros de leur espèce , qui éloit ren- fermé avec eux ; ce qui prouve qu'ils sont carnassiers. Les femelles pondent des œufs qui éclosent , pour ainsi dire, dans leur corps ; elles les portent dans une espèce de sac ovale, mince et flexible, placé en dessous de leur corps, et s'étendant depuis la tête jusque vers la cinquième paire de pattes. Lorsque les petits sont entièrement formés , pour leur donner une Iftre sortie, la mère ouvre le sac ou ovaire , auquel il se fait une fente longitudinale et trois transversales ; alors les petits sortent en foule , en se pres- sant les uns sur les autres , et après leur sortie , la mère referme son ovaire. Suivant quelques auteurs, ces crustacés étoient ovipares ; mais Geoffroy paroît être disposé à les croire ovipares et vivipares; c'est-à-dire qu'il ne se forme point de petits vivans dans le corps de la mère, mais des œufs, et qu'au lieu de les répandre au-dehors, elle les fait passer dans l'espèce de poche membraneuse qu'elle a sous le corps ; que là elle les couve en quelque manière jusqu'à ce que les petits étant formes sortent de cette poche. A leur naissance , les petits sont dun blanc jaunâtre , et ne diffèrent de leur mère qu'en ce qu'ils ont proporlionnellemeul la tête beaucoup plus grande , et les antennes plus grosses ; ils naissent ordinaire- ment vers la on de l'été. Des observations ont fait voir que ces crustacés nouvellement nés, ont, à leur naissance, deux pattes et un anneau de moins, et n'acquièrent toutes leurs parties C L O qu'après plusieurs mues ; ils n'oiit encore que ^ouze pattes après la première, qui a lieu au bout de quelques jours. Les cloportes sont d'un grand usage en médecine. On les donne , soit en substance , soit en infusion ; on les re- garde comme diurétiques et apéritifs; écrasés et appliqués en cataplasme , ils sont quelquefois salutaires dans l'esqui- nancie. L'espèce qui se retire dans les fentes des murs , dans les lieux humides etnitreux, est employée de préférence aux cloportes qui vivent dans les champs ou sous l'écorce des arbres , ceux-ci n'étant pas aufsi efficaces. Cloporte ordinaire , Oniscus asdlus^ Linn,, d'un cendré noirâtre et inégal en dessus , avec de petites taches jaunâtres le long du dos ; une rangée longitudinale de taches de chaque côté , et les bords extérieurs des anneaux d'un jaunâtre pâle ; les appendices inférieurs et intermédiaires de la queue dé- passent la pièce supérieure et terminale du corps. Je pense qu'il faut regarder comme synonyme de cette espèce : . Le cloporte figuré par Geoffroy , tom. a , pi. 22 ,Jlg. x , et qu'il distingue ainsi : Oniscus Icem , cinereus ^ flaoo nigroque luliis. (l.) CLOPORTE DE xMER. On donne ce nom aux Osca- ERIONS et à quelques crustacés des genres LiGiE , SphÉ- ROMES, etc. V. ces mots. On le donne aussi à une Porcelaine, (b.) CLOPORTIDES , Otdscides , Lat. Crustacés de l'ordre des isopodes , tribu des ptérygibranches , et y composant une division spéciale distincte par ses antennes, dont les inter- médiaires sont fort courtes, cachées, ou très-peu apparentes. Linnaeus comprit dans le genre oniscus les espèces ter- restres et aquatiques. Geoffroy en sépara , sous le nom àaselle, une espèce qui vit dans les eaux douces, et Degeer la plaça, ainsi que celles qui sont marines, avec \es sqiulles. Ces mêmes oniscus , tant des eaux douces que des eaux sa- lées , fonnèrent ensuite le genre cymoihoa de Fabricius , et qu'il mit dans la classe des crustacés (ses agonates') , tandis que son genre oniscus devint partie intégrante de son ordre des rnitqsates ; mais il a distingué ensuite des q'mothoa, les figies y les idotées, et en a colnposé , ainsi qu'avec les oniscus et les monocidusy Tordre àca po/ygonates. Les oniscus aquatiques ou les 97/?oZ/?o« primitifs de Fabricius, sont des asel/es poar Olivier (E/irjf;/. meih.). Dans son Tableau élémentaire de l'his- toire nahirelle des animaux , M. Cuvier fit immédiatement suc- céderaux crustacés macroures , le genre OAz/icu^-de Linnaeus, en le divisant en deux sous-genres , les aseltes et les cloportes proprement dits. Dans ses Leçons d'anaiomie comparée^ il dé- G L O joi lâche du premier , sous le nom de rymothoe , les espèces ma- rines, et ces irois genres forment sa première famille de la classe des insectes , celle des polygnathes. M. de Lamarck ( Système des animaux sans vertèbres. ) adopta le genre ligîe de Fabricius , celui de cyame que j'avois formé , et les rangea, ainsi que les aselles et les cloportes d|01ivier, avec ses crustacés sessiliofles. J'avois aperçu moi-même , depuis long-temps (^Prpcis des caract. génêr. des insectes') ^ les rapports qui existent entre les crustacés et lescloportides; et mon ordre des my- riapodes , qui vient , sans intermédiaire , à la suite de mon ordre des crustacés, renferme exclusivement lesgcnres: aselle, cyame ^ cloporte, jule et scolopendre^ dont la bouche nous offre plusieurs mâchoires, caractère distinctif des crustacés. Quoique, dans des ouvrages postérieurs, j'aie placé, soit avec les insectes, soit avec les arachnides , les genres dérivés de celui doniscus , je n'ai pas moins continué de suivre cette série naturelle. Ce sont mes Tétracères, divisés en deux familles , les aselloles et les cloporlides. , Je donne le nom de cloporlides au groupe qui comprend les cloportes de Linnaeus , respirant l'air d une manière im- médiate , ou qui ont des branchies analogues , quant à leurs propriétés , aux poumons des animaux vertébrés. Ces crus- tacés , à l'exception des ligies , sont terrestres , et , plongés dans l'eau , y périssent au bout d'un temps plus ou moins long. Us ont le corps ovale , plat en dessous, convexe en des- sus , susceptible de contraction , et composé d'une tête et de treize anneaux. Les sept premiers portent chacun une paire de pattes simples et terminées par un onglet : les six derniers anneaux forment une sorte de queue , garnie, en dessous, de cinqpairesd écailles ou défausses pattes sous-caudales, imbri- quées graduellement sur deux rangées longitudinales. Les pre- mières , on les plus voisines des pattes proprement dites , renferment dans leur intérieur les organes de la respiration , et sont le siège de ceux du sexe. Ces écailles ou ces feuillets ont la figure d'un triangle cur- viligne rectangle, large, et dont le côté , servant de base , est implanté sur Tanneau dont il dépend. On aperçoit sur les quatre premiers , dans la plupart des espèces, une tache d'un blanc plus intense et plus vif, qui s'étend depuis l'angle extérieur de la base du feuillet jusques vers son milieu. Si on examine ces taches au jour, on découvre qu'elles sont for- mées par une nnillitude infinie de fibrilles, agglomérées en une sorte de rosette ou de petite houppe aplatie et multifide sur ses bords ; elles représentent un petit paquet de byssus. Sous le bor.'i postérieur du feuillet , est un évasement relevé sur s>^i bords, transversal, en demi-ovale ou en forme de 202 C L O triangle allongé, et dans lequel on découvre une cavité péné- trant la duplicature de Fécaille ; c'est par cette ouvertuie que l'air s'insinue dans les cloportes et les porcellions. Mais les deux premiers feuillets ont chacun dans les arma- dilles , quatre petits trous circulaires et disposés sur une ligne transversale, comme ceux dune flûte. Je n'ai pu en distinguer que deux aux deux feuille (s suivans. Les mômes écailles ne m'ont paru offrir dans les ligies , que de petits grains jaunâtres , occupant leur cavité intérieure. Degeer avoil observé , à l'égard des aselles et des idotées , que les premiers feuillets présentoient des différencessexuelles. On les retrouve aussi dans les cloportides. vVinsi les mâles , du moins ceux de plusieurs espèces , ont quatre appendices , ile la consistance et de la couleur des feuillets, mais plus étroits, plus longs , et presque en forme de soie , situés par paires, dans l'enlre-deux des quatre premiers feuillets; ceux de la seconde paire sont plus grêles. Le corps est terminé postérieurement par d'autres appendices, en forme de stylets ou de pointes ,soit au nombre de quatre, et composés chacun de deux articles , dont celui de la base très-court, soit au nombre de deux , mais formés d'une lige , à l'extrémité de laquelle s'artiçulentdeux petits corps allongés , et d'un seul article, en manière de fourche ; les ligies sont dans ce cas. J'ai vu sortir de l'extrémité de ces appendices une humeur visqueuse et gluante , sous la forme <1 un fd très-délié. Latete des oniscides est transverse, plus étroite que le corps, et s'emboîte dans imc échancrure du premier segment. Elle a, de chaque coté, deux yeux formés dun grand nombre de petits grains réunis. Ija bouche est composée d'un labre; d'une sorte d'épiglotlc située au-dessous; de deux mandibules cornées, épaisses a leur base , très-comprimées, crochues à la pointe et à dentelures irrégulières ; de deux paires de mâ- choires étroites, allongées, dont celles de la première au moins finement dentelées à leur extrémité , et dont celles du second rang, ou les plus inférieures , servent de gaine aux deux supérieures ou les recouvrent ; enfin , les deux au- tres pièces extérieures s'appliquent sur toutes les autres, en forme de feuillets , contigus au bord interne , et terminés par une saillie conique ou triangulaire , offrant quelques articula- tions, et semblable àunpalpc. Cesdeuxpièces tiennent lieu de lèvre, et sont lespremièresmâchoires auxiliaires dansla mé- thode de M. Savigny. Onpeut lesconsidércrcommedespieds- nïâchoireSjOuplutÔtcommedesmâchoires-pieds, oumàchoircs labiales. Telle csl la composition générale et extérieure des cloportides. Leur cœur ressemble , par sa forme étroite et C L O 2o?> allongée, au vaisseau dorsal des insectes. Il commenre à être bien sensible vers le cinquième anneau , à partir de la tète. Je ne parlerai point de leurs habitudes : elles sont, en général , les mêmes que celles des autres isopodès et des clo- portes. ( V. ces mots. ) M. Cuvier a publié dans le Journal dlUxtoire Nai. , ij^z , plusieurs observations curieuses sur ces animaux. Elles ont réveillé Tattentioii des naturalistes et préparé les travaux qui ont éclairci ce sujet. Les doportides comprennent les genres LiGiE, Philoscie, Cloporte, Porcellion ci Ap.hadille. V. ces mots. (L.) CLOQUE. V. Arbres (Maladie des), (tol.) CLOR, CYLOR et CNAU'R. Noms donnés , dans la province de Galles, à la CHÂTAIG^E de terre ou Terre- noix. ( Bunium bulho casianum, L.). (la\) CLOSTEROCÈRES ou FUSICORNES. Famille d in- sectes , de Tordre des lépidoptères , ainsi nommée par M. Duméril , et qui comprend le genre sphinx de Linnams. r. Crépusculaires, (l.) CLOTHO , Cloûio , W^alck. (ienre d'arachnides , de l'ordre des pulmonaires , famille des aranéides , ou des fi- leuses, section des tubilèles, distingué des autres genres qu'elle renferme, par les caractères suivans : huit yeux; les deux filières supérieures beaucoup plus longues que les autres; pieds peu différens en grandeur : la quatrième paire , ensuite la seconde , puis la troisième, un peu plus longues ; mâchoires inclinées sur la lèvre, dont la forme est triangulaire. Par la longueur des filières supérieures , ce genre ano- mal vient se placer dans notre section des aranéides tubitèles. Les yeux sonttrès-ramassés et forment deux lignes arquées en arrière, et presque égales ; les quatre de la rangée postérieure sont rapprochés deux par deux. Les mâchoires se penchent sur la lèvre , comme dans les drasses et les ihomises. Les mandibules sont très-petites et fort inclinées. Les palpes , presque aussi gros que les pattes , ont leur insertion au côté extérieur des mâchoires, et l'onglet qui les termine n'a pas de dentelures sensibles. Le corps , par sa forme courte, large et aplatie , par celle du corselet, qui a la figure d'un rein ou d'un croissant, nous présente d'autres traits de ressem- blance avec les thomises. Les pattes sont robustes. J'avois publié ce genre ( Gen. Qi/si. cl Insect. , tom. 4 •> png 371 ) , d'après des notes que M. AYalckenaër avoit eu la complaisance de me communiquer. L'espèce d'après la- quelle le genre a été établi, se trouve aux environs de Mont- pellier , en Espagne , et même en Eg)'pte. Son corps est long d'environ cinq lignes. Le corselet est duu brua noi- ao4 C L 0 râtre , bordé de Jaune pâle , dans quelques individus ; l'ab- domen est ovale , lerininë en pointe , d'un noir velouté , avec cinq points jaunâtres , placés sur le dos, de la manière suivante : 2 , 2 , i. Les palpes et les pieds sont d'un brun- marron. Cette aranéide porte le nom de celui qui Ta dé- couverte , M. Durand ( Clotho de Durand) , qui a fait une étude spéciale des productions naturelles de plusieurs con- trées de l'Afrique septentrionale où il a voyagé, (l.) CLOTHO , Clulho. Genre de coquille établi par Faujas de Saint-Fonds , dans les Annales du Muséum. Il offre pour caractères : Coquille bivalve , équivalve , presque équila- térale, striée transversalement ; charnière à une dent bifide , un peu comprimée , recourbée en crochet sur chaque valve; une dent plus large que l'autre ; deux impressions muscu- laires ; ligament intérieur. Ce genre a été établi sur une coquille fossile existant dans les roches de Clion, près Loriol, 11 se rapproche des Coa- BULEs, mais ses valves sont égales. Ce qui rend cette coquille remarquable , c'est qu'elle a vécu dans lintérieur d'une Cardite, qui elle-même perçoit les pierres, (b.) CLOTHONIE, Clothonia. Genre de reptile ophidien, éta- bli par Daudin , pour placer le Bo\ angluforme de Schnei- der , qui s'écarte des autres. Ses caractères sont : un rang longitudinal d'écaillés plus grandes sous le corps; des crochets venimeux. Ce genre est regardé comme mal fondé , par quel- ques naturalistes, (b.) CLOTS. Nom anglais de la Bardatve. (ln.) CLOU. Nom de plusieurs coquilles des genres Cérite et Vis. (B.) CLOU DE DIEU. Nom vulgaire duRuBANiER droit, (b.) CLOU DORÉ. On a donné ce nom à 1" Agaric fragile deLinnseus, figuré dans Vaillant , pi. 11, n.<*^ 16, 17 et 18. CLOU DE GIROFLE. C'est le calice , ou mieux la fleur non développée du Giroflier, (b.) CLOU DE PALA. C'est aussi le calice, ou mieux la fleur non développée du Drymis. (b.) CLOU MÈRE DE GIROFLE. C'est le fruit desséché du Giroflier, (s.) CLOUDET. Nom vulgaire du Hibou commun, dans di- verses provinces, (v.) CLOU VA. C'est, à la Chine, et dans quelques autres pays adjacens , le cormoran , que l'on y dresse à prendre le poisson. / . Cormoran, (s.) C I. TT 2o5 CLOVE PINK. Nom anglais de TCEillet des jardins , (Dianthus raryophyllus^ L.), qui est égalementhomméc/oi'g-g'///y- flower; July-Floœer. (i.N.) CLOVER. Nom anglais des Trèfles, Tiifolîum , et spé- cialement du trèfle des prés, (ln.) CLUACINA, Pline. C'est le Myrte, selon Adanson.(LN.) CLUBIONE, CM/ort«, Lat., Walck. Genre d'arachni- des , de Tordre des pulmonaires , famille des aranéides , sec- tion des tabitèles , distinct des autres de la même division par ces caractères : huit yeux ; filières extérieures presque de lon- gueur égale ; mâchoires droites , élargies à leur base exté- rieure, pour l'insertion des palpes , et arrondies à leur extré- mité ; lèvre en carré long. Leslongueurs respectives des pattes varient dans ce genre; la première paire, et ensuite la quatrième , sont communément les plusgrandes; mais dansquelques espèces, cette dernière , et puis la première ou la seconde, surpassent les autres, l.a disposition générale des yeux présente aussi quelques modi- fications particulières; les deux de chaque extrémité latérale sont ordinairement plus éloignés l'un de l'autre que dans les argyronètes , que je considère comme des tubitèles , mais aquatiques. Clubione soyeuse, Clubiona holoserîcea, Lat., Walck; Hist. des Aran. i/asc. 4» tab. 3, la fem. ; aranea holoserlceu , Linn. , Deg. , Oliv. ; la quatrième paire de pattes , la seconde en- suite , puis la première , plus longues ; les deux yeux mitoyens de la ligne postérieure beaucoup plus écartés entre eux que les deux correspondans de la ligne antérieure ; mandibules avancées , noirâtres ; tronc d'un jaune verdâtre avec la partie antérieure d'un brun foncé ; abdomen ovale , allongé , d'un gris satiné , avec quatre points enfoncés au milieu du dos ; corps long de près de cinq lignes. Cette espèce est très-com- mune sous les vieilles écorces des arbres, des pieux, etc. L'a- raignée décrite par Lister , pag. 71, sous le titre l'd , et qu'on cite comme synonyme , me paroit différente. Clubione nourrice, Clubiona nutrix , Latr. , Walck. Pre- mière paire de pattes , la dernière ensuite , plus longues ; les quatre yeux intermédiaires formant presque un carré parfait ; les autres rapprochés par paires sur une petite éminence ; corselet et pattes roussâtres ; abdomen dan vert jaunâtre, avec une bande plus obscure le long du dos; le dernier ar- ticle des palpes du mâle en forme de bouton ovoïde, pointu, noir, velu , et accompagné, à sa base, de deux crochets inégaux. Commune , vers la fin de Tété , aux environs de Paris , 2o6 C L U sur les têles du panicaut des champs ou du Chardon Roland, dont elle pile les feuilles pour la construction de son nid. Clubioîse atroce, Cluhiumi atvox , Lat., Walck. ; Arar.ea atiox^ ^ Deg. , Oliv. ; list. aran. ^ til. i\. Première paire de pattes , la quatrième ensuite , plus longues ; les quatre yeux intermédiaires formant un carré un peu plus large postérieu- rement qu'en devant ; les quatre autres rapprochés par paires , une de chaque côté , sur une élévation , et dans une direction oblique; corps brun; corselet plus foncé , et très- bombé en devant; abdomen noirâtre , avec une tache carrée noire , bordée de jaunâtre , sur la partie antérieure du dos. Cette espèce habite les cavités des vieux murs, les fentes des lambris et des croisées , et se trouve jusque dans les toits les plus élevés des églises , au sommet des tours. Elle y passe riiiver, renfermée dans sa toile, en sort cependant quel- quefois si la saison est pluvieuse ou si elle n'y est pas en sû- reté. Lister remarque que les fils du réseau, dont Tenlrée de son habitation est environnée , sont d'épaisseur inégale , semblables à de la soie , non tordus et d'un blanc mal. Ayant ouvert , vers la mi-juin , plusieurs nids de cette es- pèce , il trouva dans chacun d'eux un cocon d'un tissu peu serré , et ne renfermant qu'un petit nombre d'œufs. Ces œufs étoient blanchâtres, sans adhérence entre eux, et petits, à raison de la grosseur de l'animal. Une femelle, renfermée avec la scolopendre queue-fourchue^ vint à bout, à force de morsures et en s'attachant aux plaies qu'elle sucoit , de la faire périr. Le même naturaliste a vu mourir, dans un instant, une mouche assez grande que cette aranéide avoit saisie à l'ouverture de sa cellule , et qu'elle n' avoit piquée qu'une fois. (L.) CLUNIPÈDES. Les ornithologistes appellent ainsi les oiseaux qui ont les pieds placés près de l'anus et en partie ca- chés dans l'abdomen, (v.) CLUINI'H. Schiste argileux qui contient du minerai de fer en rognons (fer carbonate compacte terreux) qui accom- pagne ordinairement la houille envVngleteire. (lin.) CLUPAISODON , Chipanodoti. Genre de poissons éta- bli par Lacépède aux dépens' des CjLUPÉs de Linnseus. Il offre pour caractères : plus de trois rayons à la membrane des branchies ; le ventre caréné; la carène du ventre dente- lée ou très-aiguë ; la nageoire de l'anus séparée de celle de la queue ; une seule nageoire sur le dos ; point de dents aux mâchoires. Lacépède rapporte six espèces à ce genre , dont les plus importantes à connoître ont pour noms spécifiques CaiL- leuxTassart, Pilchard et Chi>ois. V. au mot Cll'Pé.Cb.) C L V 307 CLUPÉ, Chipea. Genre de poissons de la division des Abdominaux, qui présente pour caractères : un corps com- primé , à ventre denlelé , et couvert d'écaillcs de moyenne grandeur ; une bouche garnie de petites dents; une cavité ou un enfoncement oblorg au-dessus de la tète ; huit i-ayons à la membrane des ouïes. Il suffit de nommer les principales espèces de ce genre , tels que le H arencv , la Sardiise, l'Axca-yis et TAlose , pour en donner une idée. Il n'est personne qui ne sache de quelle importance est la pêche de ces poissons pour les peuples de l'Europe , et qui n'ait fait des vœux pour son extension. Les détails dans lesquels je snis enlré aux mois procilcs, me dispensent de plus grands développemens. En consé- quence , je me borne au simple exposé des caractères qui distinguent quelques-unes des dix-sept espèces de Clupés, Le Clupé hareng, Chipea harengiis^ Linn. , a la mâchoire inférieure plus longue que la supérieure, et la nageoire anale composée de dix-sept ravons. Le Clupé sardine , Clupea spratus, Linn., a la mâchoire inférieure plus longue que la supérieure , et la nageoire anale composée de dix-neuf rayons. On le trouve dans les mers du Nord et dans la Méditerranée. 11 est de moitié plus j^fetit que le hareng, mais lui ressemble du reste extrêmement, soit dans sa forme, soitdans ses mœurs. V. pi. 1j. 20, où il est figuré. Le Clupé alose, C/H/;^aa/o5a, Linn., a la mâchoire su- périeure fendue à son extréuilté , et le corps tacheté de noir. On le trouve dans les mers de l'Europe et de l'Asie septen- trionale et dans les rivières y afduentes , qu'il remonte, il parvient à une longueur de deux à trois pieds. Le Clupé anchois, Clupea encrasskulus , Linn. , a la mâ- choire supérieure plus longue que Tinférieure. On le pêche dans toutes les mers d Europe , principalement dans la Mé- diterranée. 11 parvient rarement à plus de trois pouces de long. Le Clupé apalike , Clupea cyprinoïdes., Linn. , a le dernier rayon de la nageoire dorsale très-long , l'anale composée de vingt-quatre rayons , et l'abdomen oblus. Il habite dans les mers d'entre les Tropiques , et remonte les rivières. Sa grandeur est quelquefois de douze pieds : sou cardcîère spé- cifique Téloigne des autres espèces de ce genre, pour le rap- procher des Cyprins. Il a des dents, quoique plusieurs au- teurs lui en aient refusé. La Clupee feinte et la Clupée rousse diffèrent peu de l'alose avec laquelle ils sont confondus généralement. On les pêche à l'embouchure de la Seine. La première a le coros plus rond , la tête moins aplatie , la lèvre inférieure plus ,o8 C I. U longue , la carène de son ventre moins fortement déniée. Sa femelle se nomme Pucelle à Paris. On en a forme un genre particulier, sous les noms de Serpe et de Gastéro- PLÈQUE. Le Clupé cailleux-tassart , Clupea tnssa^ Linn. , a le dernier rayon de la nageoire dorsale irés-long ; la nageoire anale droite et composée de vingt-huit rayons. 11 habite les mers d'Amérique et de l'Inde. 11 remonte les fleuves , atteint à peine la longueur d'un pied , et a une chair sapide, qu'on ne recherche cependant pas , à raison de la grande quantité d'arêtes qu'elle contient, il devient quelquefois un poison aux Antilles , où il est commun ; les uns disent parce qu il mange le fruit du mancenilier , les autres , parce qu'il vit sur des écueils où il y a des mines de cuivre. 11 est à désirer que Ton fasse des recherches positives sur la cause réelle de cet effet. V. Astérie et Moule. 11 sert actuellement de type au genre Clupanodon de Lacépède. Le Clupé de la Chine a la bouche édentée et le rayon inférieur de la membrane branchiale tronqué. 11 est figuré dans Bloch , sous le nom de hareng de la Chine. 11 se trouve dan^ les mers d'Asie , surtout de la Chine , en aussi grande quantité que le hareng ordinaire dans celles d'Europe , mais il est peu estimé. Une grande partie de ceux qu'on prend sur la côte de Malabar, est employée à fumer les cliamps de riz. Il se trouve aussi dans les mers d'Amérique. Sa longueur est de dix pouces. Le Clupé pichard a la nageoire du dos placée au centre de gravité du corps , et a dix-huit rayons à la nageoire anale. U habite les mers d'Europe. On le voit arriver, au milieu de l'été , en troupes innombrables , sur les côtes d'Angleteire , où on le pêche et on le sale pour le mettre dans le com- merce , positivement comme le hareng , dont il diffère fort peu. On dit sa chair préférable à celle de ce dernier. U fait partie des Clupanodons. Le Clupé bande d'argent, Qupea aiherindides^ Linn., a une large bande argentée de chaque côté, et trente-cinq rayons à la nageoire de l'anus. Il se trouve dans la mer des Indes et la Méditerranée , et parvient à la longueur de cinq à six pouces. Sa chair est grasse et de bon goût. 11 est bien distin- gué de Vatherine par ses caractères. La Clupée m\ste forme aujourd'hui le genre Myste. (b.) CLUSE. {Fauconnerie.^ Le cri du fauconnier pour exciter les chiens quand l'oiseau de vol a remis la perdrix dans un buisson : l'on dit en ce sens diLser. (s.) CLUSEAU. Nom vulgaire de I'Agaric Élevé, que l'on mange dans beaucoup de lieux, (b.) 3.2.8 2- (ocof(t'/' /mctyc/o 3 . Cvvat/ef' oZ/fci/nu ■ ^ ■ (oiriiefiioflicr a^'Jinv/iaue C L U 209 CLTJSEAU. Synonyme de Columelle. (b.) CLUSIA. Genre de plante de la famille des guttifères. V. Clusier. Ce nom a été encore donné au deaimana bar- barea , Linn. Plumier fut le premier qui consacra le nom de 1 E':luse à un genre de plantes. L'Ecluse, né à Arras, en iSaG, contemporain des Gesner et dos Bauhin , illustra comme eux le 16.'^ siècle par ses travaux en botanique. Il avoit une mémoire prodigieuse , connoissoit un grand nom- bre de langues , et avoit beaucoup voyagé. Ses nombreux ouvrages sont remarquables encore de nos jours, par la mé- tbode , 1 exactitude , la précision et Telégance des descrip- tions des plantes. Ses Flores d' Espagne tX. de Panunnie sont deux modèles en ce genre , qui contribuèrent beaucoup à perfec- tionner létude de la botanique. (l>'.) CLUSïER, Clusla. Genre de plantes de la polygamie monoécie , et de la famille des guttifères, dont les carac- tères sont d'avoir : un calice imbriqué de plusieurs folioles ovales, arrondies, concaves et persistantes; quatre à cinq pétales arrondis ; un grand nombre d'élamines dont les an- thères sont adnées au sommet des filamens ; un ovaire su- périeur, ovale , cylindrique, dépourvu de style, surmonté d'un stigmate épais et en étoile. Les fleurs femelles ont, au lieu d'étamines, autour de l'ovaire , une rangée épaisse de corpuscules oblongs, pointus, courbés vers le stigmate. Le fruit est une grosse capsule, couronnée par le stigmate, marquée en dehors de plusieurs sillons , qui s'ouvre en cinq à douze panneaux , et qui contient , dans un pareil nombre de loges, des semences nombreuses, ovales, enveloppées dans une pulpe et attachées à un réceptacle columniforme et sillonné. Les clusiers sont des arbres parasites , propres aux An- tilles. Leurs feuilles sont opposées, obtuses , coriaces; leurs fleurs solitaires, géminées et ternées et leurs pédoncules ïnunis de petites bractées. On en compte quatre espèces dont fotJt partie : Le Clusier rose. Il apourcaractères : une corolle de six pé- talesroses, etdes feuillesépaisses etspatulées. Toutes cespar- tiessontremplies d'un suc visqueux, laiteux, qui roussit à l'air, et dont on se sert pour panser les plaies des chevaux et pour gou- dronner les vaisseaux. On l'appelle figuier maudit mcirrun à Saint-Domingue. Il croît souvent sur des arbres moins gros que lui ; mais alors une partie de ses racines gagne la terre pour y t^ouvcr plus de nourriture. Voy. pi. B. 28, où il est figuré. y II. 14 C h TI Le Clu.sier veineux. Ses feuilles sont veinées et se^ fleurs rouges ou blanches. Il ne paroît pas êlre parasite < On l'appelle à Saint-Domingue ^oa/c^wwe/- des montagnes, (b.) CLUSS , C LOTIS, Clise , ou Clute. Noms anglais de la Bardane. (lis.) CLUSTERED WINTER CHERRY. Nom anglais du COQUERET SOMMIFÈRE , L. (LIN.) CLUTELLE, Cluù'a. Genre de plantes de la dloécie gynandrie , et de la famille des ti!l\ymaloïdes , dont les ca- ractères sont d'avoir un calice à cinq divisions, ou composé de cinq folioles ; cinq pétales à onglets plais ; leur base accompagnée d'autant d'écaillés trifides ; dans les pieds mâles, cinq étamincs insérées à la partie supérieure du style ; dans les pieds femelles , un ovaire supérieur, arrondi, chargé de trois styles bifides, à stigmates obtus, et enlouré de cinq glandes didymes. Le fruit est une capsule globuleuse, à six sillons, cou- verte de poils tuberculeux et à trois loges monospermes. Les clutelles sont des arbrisseaux du Cap de Ronne-Es- pérance ou des Indes, dont les feuilles sont alternes, mu- nies de stipules , et les fleurs axillaires. On en connoît une quinzaine d'espèces , dont deux seulement sont cultivées dans les jardins de botanique. L'une , la Clutelle alaternoïde, a les feuilles linéaires lancéolées , pointues , très-glabres , mais leurs bords sca- bres. L'autre, la Clutelle élégante, clutia pukhella ^ L,, a les feuilles ovales, très-entières, elles fleurs latérales. Toutes deux viennent d'Afrique , et ne présentent rien de remarquable. On les cultive dans les jardins de botanique. Le genre Cluytie a été établi aux dépens de celui-ci. (B.) CLUTIA. Boerhaave a donné , le premier, ce nom , qui dérive de ("elui de Cluyts , botaniste hollandais, à un genre de la famille des euphorbes , auquel Linnseus Ta conservé. C'est sur une espèce de ce genre que Linnseus fil des ex- périences qui confirmèrent Texistence des sexes ^ans les plantes, et qui firent connoître quelles éloient les fonctions des étamincs et celles des ovaires. Adanson divise ce genre en deux : aliora., qui comprend la dutiapulchella , et eluteiia , que Llnnpcus avoit établi d'abord et qu'il confondit ensuite avec le clutia. V. Clutelle. (ln.) CLUYÏIE, Briedeîia. Genre de plantes de la polygamie monadelphie , et de la famille des euphorbes , établi aux dépens des Clutelles , et renfermant trois espèces , toute? des Indes , dont aucune n'est cultivée dans nos jardins. C T, Y Ce genre offre pour caractères , dans les fleurs herma- phrodites , un calice à cinq divisions ; cinq pétales insé- rés sur le calice ; cinq étamines monadelphes ; un ovaire supérieur surmonfé d un style bifide ; une baie à deux se- mences. Dans les fleurs mâles , point d'ovaire, (b.) CLYMENON , Clymenum , Dioscoride. Selon ses com- mentateurs, ce seroit une gesse , lathyrus. Dioscoride dit que le clyménon a la tige carrée de la fève , avec des membranes, et les feuilles du plantain. Il ajoute que le suc du clyménon étoit excellent pour arrêter les hémorragies, et que les feuilles et les gousses pilées , appliquées sur les blessures , enhâloient la guérisou. Suivant Pline, la racine du clyménon, portée sur soi, préserveroit de certaines maladies de Tanus. Tôurnefort , et , après lui , Adanson et Mœnch , ont consa- cré ce nom à un groupe de légumineuses , qui sont des gesses pour Linnœus , mais qui en diffèrent par leur calice à deux lèvres, et par les gousses presque toujours noueuses. Linnœus l'a conservé comme nom spécifique à une espèce de gesse, lathyrus cfymenurn. Chabrée, en le donnant au chèvre- feuille , fait reiwarquer la confusion qui existe chez les an- ciens au sujet du clyménon. (ln.) CLYPÉACÉS ou ASPIDIOTES. Noms donnés par ]M. Lalreille ( Nuiw. Dirt. d'Hist. Nui. , iom. 24.), à une section des crustacés entomostracés , ayant un test en forme de bou- clier. Elle est composée des genres : LiMULE, Calige , Binocle, Ozole, Apus. M. Duméril (Zuu/og. Anal.), a fait de cette section une fauiille , avec les mêmes noms et les mêmes élémens. V. Aspidiotes , Brancuiopodes , et Crus- tacés, (desm.) CLYPEARTA. Rhumphius {Hort. Malah. , 3, tab. 82) donne ce nom à trois arbres de l Inde , de la famille des légumineuses, dont un est une espèce de Condori, Ad.-' mmthem falcata , L. (lm.) CLYPEASTiVE. Genre d'insectes. V. Lépadite. (l.) GLYPÉASTRE, Oyppaster. Genre de la classe des Vers Écni^fOOERiviE.s , établi par Lamarck, aux dépens des OuRSl>îS de Linncrus. Ses caractères sont : un corps irré- gulier, elliptique ou orbiculairc , plus ou moins déprimé, garni de très-petites épines , et de plusieurs rangées de pores qui forment , en dessus, des ambulacres bornés, dis- posés eu étoiles, imitant une fleur à cinq pétales ; une bou- che inférieure et, centrale ; un anus inférieur entre le bord et la bouche. Ce genre, qui ne diffère pas de l'ÉcHiNAN^THE de Leske , comprend deux divisions : Les clypéastres qui ont l'anus près du bord, et dont le type est rOuRSlN ROSACÉ. Les clypéastres qui ont l'anus près de la bouche, et dont le type est l'OuRSiN Petstapore. Dix espèces , dont la moitié fossiles , se rapportent à ce genre, (b.) CLYPÉOLA, Petit bouclior, en latin. Linnseus a con- sacré ce nom au Jonthlaspi de ïournefort , à cause de la forme de ses fruits. Ce genre diffère à peine des alyssum. V. ci-après , Cly- PÉOLE. Plusieurs autres plantes crucifères ont reçu ce nom. V. Peltaire et Biscutelle. (ln.) CLYPÉOLE, Clypeola. Genre de plantes de la tétrady- iiamie siliculeuse, et de la famille des crucifères, dont les caractères sont d'avoir un calice de quatre folioles ovales, oblongues, droites et caduques; quatre pétales oblongs et entiers; six étamines, dont deux plus courtes; un ovaire su- périeur, arrondi, comprimé , chargé d'un style simple, dont le stigmate est obtus ; une sllicule fort petite , orbiculaire , aplatie , à une seule loge , qui ne contient qu'une se- mence. Le genre Clypéole a été plus ou moins nombreux, selon que Ton y a réuni les Peltaires de Linnœus , qui n'en dif- fèrent que parce que leur siliquc est ovée au rebours , et quelques espèces d'ALYSSES qui s'écartent un peu des autres. Kn dernier lieu , W illdenow n'y a laissé qu'une seule es- pèce , la Clypéole alissoïde , Clypeola jonthlaspi, Linn. , petite plante anuelle, qui croît en Italie, et dans les sables des parties méridionales de la France, dont les fleurs sont jaunes et disposées en épis terminaux; les feuilles spatulées et velues. Elle forme dans la Flore du Piémont^ d'AUioni , le genre Fossélinie. V. ce mot. (b.) CLYPEUS. Chaperon. V. Bouche des Its^sectes. (desm.) CLYTE, Clytus. (ienre d'insectes, de l'ordre des coléop- tères, formé par Fabricius aux dépens de celui des Cal- LiDiES. La languette, suivant lui, est bifide dans ceux-ci, tandis qu'elle est tronquée et entière dans les clytes. JMais la bouche des Insectes de ces deux genres ne nous a point paru offrir de différences appréciables. Les clytes ne s'éloignent des callidies que par leur corselet plus élevé ou presque globuleux, et leurs antennes souvent moins sétacées ou pres- que filiformes. Nous conservons ce dernier genre tel qu'il a été formé dans le principe , en y faisant simplement deux divisions. V. Callidie. (o. et L.) CLYTLV, Camerarius. C'est la Maurelle, Croion tincto- rium^ Llnn. (ln.) CL Y ,,3 CLYTIE, Cïyt'ia. Genre de Polypiers, établi par Lamou- roux^ aux dépens des Sertulmres. Ses caractères sont : polypier phytoïde , rameux , filiforme , volublle ou grim- pant ; cellules campanulées, pédiculées ; pédicules ordinai- rement longs et contournés. Six espèces entrent dans ce genre , dont cinq appartien- nent aux mers de l'Europe : ce sont les Sertulmres verti- CILLÉE , VoLUBLE , SyRINGA , OviFÈRE , et RuGUEUSE , toutes figurées par Ellis ; la sixième , la Clytie urnigère , vient de la Nouvelle-Hçllande, et est figurée pi. 5 de l'ou- vrage de Lamouroux. (b.) CLYTRE , Clythra. Genre d'insectes, de l'ordre des co- léoptères , section des tétramères , famille des rycligues. Ses antennes insérées au-devant des yeux , écartées , courtes et en soie ; son corps presque cylindrique , et à l'extrémité an- térieure duquel la tête est enfoncée verticalement , le dis- tinguent des autres genres de la même famille. Les clytres ont le corps à peu près cylindrique ; les élytres coriacées , dures , convexes , et recouvrant deux ailes mem- braneuses et repliées ; le corselet rehordé , et presque de la largeardes élytres; latête assez large, enfoncée verticalement danflP corselet ; les antennes en scie , plus courtes que la moitié du corps, composées de onze articles; la bouche composée de deux lèvres, dont la supérieure échancrée , et l'inférieure simple; de deux mandibules arquées , bidentées; de deux mâchoires divisées en deux , et de quatre antennules inégales ; enfin , quatre articles aux tarses , dont les trois premiers garnis de brosses ; le troisième bilobé , le qua- trième arqué , mince , un peu renflé à son extrémité , et terminé par deux ongles crochus , assez forts. Ces insectes ont été confondus avec les griboiiris ; ils en dif- fèrent par les antennes, les mandibules, et parles antennules. Quoique peu riches en couleurs brillantes et variées , les clytres n'en paroissent pas moins assez agréables à la vue. Elles ne s'élèvent pas à une grandeur bien remarquable. Les plus grandes espèces connues ont à peine six lignes de long : leur vol n'est pas bien agile , et on peut les prendre facilement. Elles fréquentent les (leurs. On les trouve plus ordinairement sur les fleurs des chênes- Parmi un assez grand nombre d'espèces de clytres dé-* crites , les plus connues sont : la Quadriponctuée. Elle est noire , avec les élytres rouges , et deux points noirs sur chaque. Sa larve vit dans un tuyau d'une matière assez so- lide , ridée à sa surface extérieure , presque cylindrique , ferme et arrondie postérieurement , ouverte à l'autre bout , et qu'elle transporte avec elle en marchant. .x; C N I La TiiiDE>'TCE. Elle est d'un noir bleuâtre luisant, à élyttes jaunes, sans taches; à pattes antérieures très- longues. La Lo>'GiMANE est bronzée ; les élytres sont jaunâtres , avec un petit point noir à la base ; tes pattes antérieures sont longues. La BucÉPHALE est bleue , avec la bouche, les côtés du jcorsclet et les p.iltes rougeâlres. (o. L.) CNAU-FFRENGIG. Nom gallois du Noyer, (ln.) CNAUR. r. CioR. (LN.) CNAVEL. F. Gnavelle. (ln.) CNECUS. Nom que Gesner donne au Carthame des teinturiers {^Carihamus tinctorius ^ L.). Fallopins nomme çiieaim cette plante, et cnrthininm ses graines. Celles ci sont aussi appelées cordaniwn. V. Cts'ICUS. (ln.) CNÊMIUOTUS. Nom donné par lUiger à un genre d'insectes de Tordre des Coléoptères, qui avoii été elabli par Lalreille sous le nom de Haliple, Haliplus. Voyez, ce mot. (o.) CNEKION , Dioscoride. Celte plante est regarfiée comme notre marjolaine , Origainim majorana. (E^^) CNEORUjM. Théophraste et Dioscoride donnojjpl ce nom, qui signifie, en grec, acre ou caustique^ à une plante ohulus r/irumm) à feuilles soyeuses cl blanches , tandis que dans le Duphne cneonim elles sont vcrl- sombre , et noircissent en desséchant, (ln.) CNEPOLOGOS. Nom grec du Hoche-queue-Lavan- DIÈRE. (V.) CNESTRON de Théophraste. Espèce de plante aussi nonmiéc ineomin. V. ce mot. (ln.) CNIC. Nom vulgaire du bonduc, Guil/nndinn ljondiic.(L^.) CNICUJM. Genre établi par Cusson dans la famille des ombellifères , et qui n'a pas été adopté. Les espères en sont dispersées dans les genres tliapd et uthavuintc. V . Jussieu, Gêner, pi. (LN.) CNICUS, KNÏKOS. Théophraste , Dioscoride cl Pline, d'après lous les commentateurs , nommoient ainsi le car- thame cultivé (^(.arthamustincforiiis^.Wme nous apprend que, de son temps, ( Vespasien étant empereur), la culture du carthame éloit particulière à TEgyple , pour Thuile qu'on rcliroil des graines de celte plante. Cette culture ne: C N O ,,^ s i'st clendue en Europe qu'au temps des Mr.r.rcs , épo- que à laquelle le anciis y fut introduit , avec le nom de caiiuhm que donnoienl les Maures à ses graines , et qui est Torigine du mot carthame. Tourrtefort conserva soi- gneusement le nom de cniciis au genre dans lequel il plaçoit le carthame. Linnseus, en partageant ce genre en trois, appela l'un cnicus^ Tautre atradylis , et le troisième carthamus , qui renferme le cnicus des anciens. Première confusion. Une seconde cause de désordre dans la synonymie de ces plantes , c'est que ces trois genres de Linnseus, mal caractérisés pour les espèces qu'il y rapporte , ont donné naissance à plusieurs autres dans lesquels se retrouvent des plantes aussi nommées cnicus ; tels sont, outre les précédens , les genres ACARNE , CARDU^CÇLLE , CeNTAURÉE , SeRRATULE , ClR- siON , Carline, Cmcus et Carthame. (ln.) CNIDEd'Hippocrate. C'estrortie, suivant Adanson.(LN.) CNIPx\ , Hcrmann. C'est le savonnier , Supîndus sapo- naria , L. (ln.) CNIQUIER, QUÉNIC, POIS QUENIQUES et OEIL DE CHAT. Bifférens noms du Bonduc {Guillandina hiinduc , L. ), ou Chicot, (ln.) CNODALON, Cnodalon , Lat. Genre d'insectes, de l'ordre des coléoptères , section des liétéromères , famille des taxicornes , ayant pour caractères : palpes maxillaires plus grands que les labiaux, avec le dernier article en forme de hache ; antennes terminées par six articles plus grands , transversaux, comprimés, et presque en dents de scie au côté intérieur ; corps ovale , très-convexe ; Tavant-sternum pro- longé en arrière , en forme de pointe ou de corne. Ce genre ne doit pas être confondu avec les cnoduloiis de Fabricius , qui ne me semblent pas différer essentielle- ment des hélops. Je ne connois encore qu'une espèce de cnodalon , celle que -j'ai appelée Vert, v/'ride ^ figurée, tom. i, pi. lo , jÇ^. 7 , de mon Gênera , et qui est encore représentée dans cet ouvrage, sous le nom de cnodalon azuré, B. 21. 6. C'est peut-être Vhélops morbillosus de Fabricius. Cet insecte, a sept lignes de long ; tout son corps est d'un beau vert luisant , particulièrement sur les élytres , avec une teinte d'un bleu violet ; sa tête est en carré long , avec la bou- che , les derniers articles des antennes et les yeux noirs ; ses élytres ont des stries longitudinales , formées par de très-gros points enfoncés et allongés ; ses tarses sont vio- lets. — Il se trouve à Saint-Domingue , d'où il a été rap- porté par M. Palisot de Beauvois. (l.) CNODULON , Cnodalon^ Fab. Genre d'Insectes , de 2i6 C O A l'ordre des cole'optères , et qui ne nous paroît pas différer essentifllemeiH de relui des HÉI.OPS. V. ce mot. (l.) CNOPODION. Nom donné par Dioscoride à une plante qui paroît ètva la renonce (Po/)7?om/m aoîculare'). (lis.) CO. Planle de la Chine , dont on retire une filasse pi^pre à la fabrication des toiles. 11 est très-probable que c est la CORETTE CAPSULAIRE. (B.) CO et SUÇA. Noms donnés, à Brescia , en Italie , aux Courges {Cururhifes.). (lîs.) COA. V. Nemoptère. (nESM.) COA. Nom donné par Plumier à deux arbrisseaux sar- mentenx d'Amérique , qui rentrent dans le genre que Lin- nseus nomme Hippocratea. Ce sont les ///)»/?. volubilis^ Linn,, et romosa , Sw. V. Bejuco. (ln.) COACH. Le Corbeau à Madagascar, (s.) COACTO ou QUATTO de Vosmaër. C'est I'Atèle COAITA. (DESM.) COAlTyV- Singe d'Amérique , du genre Atèle. V. ce mot. (DESM.) COAK. C'est le nom que les Anglais donnent à la houille qu'on a fait brûler, en la préservant du contact de lair, pour la réduire en charbon. C'est ce qu'on appelle charbon désoufré dans les usines des environs de Lyon , et notamment à la fonderie de cuivre de Saint-Bel. Par cette opération, la houille devient propre a fondre les métaux, et peut remplacer le charbon de bois. Dans les fon- deries de Caron , en Ecosse, l'on a imagmé un procédé très- avanlageux , en opérant en même temps le grillage de la mine de fer , et la conversion de la houille en coak. « Les deux minéraux sont entassés pêle-mêle en longs monceaux en dos d'âne , auxquels on met le feu , et qu'on éteint ensuite en le couvrant de terre et de poussier , lorsque le soufre et les parties bitumineuses sont dissipés par la première combus- tion. Il est très-important que cette opération préalable soit bien faite; car il suffit d'une très-pelite quantité de minéral non grillé, introduite dans le haut fourneau , pour détériorer toute une fonte. » Bibl. bn'tun.^ n.° i4o. Celte combustion préalable à l'air libre est nécessaire quand la houille conlient du soufre ; mais quand elle en est exempte , comme celle des environs de Lyon , il faut, dès le commencement de l'opération, couvrir de terre les monceaux de houille , et n'y conserver qu'un léger courant d'air, pour entretenir la combustion de la partie bitumineuse, (pat.) COAL-FISil , en anglais. C'est le nom du Colin , es- pèce de Gade , Gadus carbonarius , Linn. (desm.) C O A 217 COALHALEITE.Nom espagnol du Gailletjaume, Ga~ Uum veriim. (ln.) COANANAM. Espèce à^avoim indiqué par Aublet. (p..) COANENEPJLLI , d'Hernandez. C'est le nom mexicain d'une espèce de Passiflore , Passiflora uonria/is , L. , que les Espagnols du Mexique nomment cantrayeiva. (ln.) COAPIA et CAAPIA. Noms brasiliens d'un Milleper- tuis , //j/y^nVz/m /;<3rf:7yèn/m, L. V. Caapia. (L^^) COAPOIBA. C'est le Copaïer. (b.) COARH. V. COWARCH. (LN.) COASE , Vwerra vuJpecula , Gmel. Mammifère ainsi ap- pelé par Buffon , et rapproché par lui et les autres auteurs qui Tont suivi , des Mouffettes de TAmérique. C'est une espèce factice qu'on aura établie d'après un coati mal con- servé, ainsi que le pensent d'Azara et M. Cuvier. (desm.) COATI, Nasiia^ Storr,Cuv.; f/r«/s, Brisson; Vwerra ., Linn. Genre de mammifères carnassiers, plantigrades, as- sez voisins des ours et ainsi caractérisés : six incisives à chaque mâchoire ; deux canines, fortes, anguleuses et aiguës ; sixmo- laires de chaque côté , en haut et en bas , placées immédia- tement après les canines , les trois premières ( ou fausses molaires ) aiguës, et les trois dernières tuberculeuses; nez; très-allongé et formant une espèce de trompe mobile ; mu- seau tronqué obliquement , et dont le bord supérieur est sail- lant ; langue lisse ; oreilles petites , ovales ; pieds à cinq doigts demi - palmés et munis d'ongles très-forts ; plantes nues ; queue longue , couverte de poils , non prenante ; six mamelles ventrales; point de gros intestins ni de cœcum, etc. Ces animaux, long-temps placés dans le genre des ours , en ont élé retirés par Slorr : ils sont tous de l'Amérique méridionale. Leurs habitudes diffèrent peu de celles des renards et des fouines , mais ils sont beaucoup plus lents que ces animaux; ilssecreusent des terriers avecleurs fortesgriffes et grimpent avec assez de facilité sur les arbres : ils répandent mie odeur très-forte et désagréable. Première Espèce. — Le CoATi, Nasua quasje , Geoffr. 5 Vi- cerra quasje^ Linn. ; le Coati noirâtre , Jiuffon , t. 8, pi. 48 ; le Couati d'Azara. Celui-ci a le poil généralement d'un roux noirâtre avec la queue annelée de brun et de fauve. Sa longxteur , mesurée depuis l'extrémité dn museau jusqu'à l'origine de la queue , est d'environ deux pieds; celle de la tête est de plus de six pouces. La hauteur au train de devant est de onze pouces, et au train de derrière de treize pouces, La queue a vingt , pouces cl demi de long. Tout le dessus du corps estbmnâîre ai8 C O A le museaa et louîe la partie antérieure de la tâte sor.t •Vun brun-noir : il y a une petite tache blanchâtre au-dessous de Toeil , une autre en arrière de l'angle postérieur, et une bande qui part de ce même angle et contourne Toeil. Li lèvre inférieure est noire , et le dessus de la mâchoire blanc; celle couleur va, par l'angle de la bouche, occuper la nioifié de la lèvre supérieure. Tout le dessous de la gorge et du ventre est jaunâtre. Partout lextrémité des poils est noi- râtre; les quatre pieds sont noirâtres, l'oreille aussi, ex- cepté sa bordure et son intérieur, qui sont blancs. Le poil est très-serré , doux , et celui de la queue est plus long et plus touffu. La femelle a les mêmes couleurs que le mâle. Dans les jeunes , le dessous du cou est hlant^hâlre , et le ventre gris. Quelques individus des deux sexes diffèrent des autres , en ce que la gorge , tout le dessus et tout le dessous de 1 animal ses flancs et son front sont grisâtres , avec des poils dont les pointes sont noires, et enfin, en ce que les quatre pieds sont d'un noir très-foncé , et que l'intérieur de l'oreille est aussi de ce même noir. Le coati se trouve au Brésil et au Paraguay; il se nourrit de chair et de sang, et, comme les différentes espèces du genre des maries , il égorge les petits animaux , les volailles, luangc les œufs, cherclie les nids d'oiseaux; et c'est proba- blement par celle conforuiité de naturel qu'on a regardé le coati comme une espèce de petit renard. On assure que les coalis produisent ordinairement trois pelils ; ils se font des tanières en terre comme les renards ; leur chair a un mauvais goilt de venaison , mais on peut faire de leurs peaux d'assezbelles fourrures; ils s'apprivoisent facilc- menl: ils deviennent même trè.s-caressans, elils sont, dit-on, sujets à manger leur queue, ainsi que les sapajous , les gue- nons , et la plupart des autres animaux à longue queue des climats chauds. Lorsqu'ils ont pris celle habitude sangui- naire , on ne peut pas les en corriger ; ils continuent de ron- ger leur queue et finissent par mourir, quelque soin et quelque nourrilure qu'on puisse leur donner. D'Azara dit que les coatis se tiennent de préférence d.ins les bois; qu'ils ne sont pas rares au Paraguay ni dans les Mis- sions ; qu ils vont seuls on par paires , ou en petites troupes; qu'ils grimpent facileinenl aux arbres, d'où ils se laissent tomber comme des corps abandonnés, lorsque par des coups ils reconnoissent qu'on cherche à abattre l'arbre ou qu'on fclat de le faire. Au Paraguay, on élève ordinairement les coatis dans les maisons ; mais on a soin de les attacher, parce qu'ils grim- C O A 2.9 pcnt partout , mieux que le chat , et qu'il n'est rien qu'ils ne retournent et qu'ils ne mettent en confusion. Ils mangent du pain, de la chair crue et cuite, des fruits, en un mot, de tout. D'Azara en a vu saisir des poussins et des poules, les tuer et en manger un peu , en commençant par le bas du cou. Pour manger, ils mettent leurs deux pieds de devant sur la viande , el la déchirent avec les ongles sans se servir de leurs pieds pour porter à leur bouche , comme le font les chats. Ils boi- vent à la manière des chiens , mais ils ont le soin de relever l'exlrémité de leur museau hors de l'eau. Ils sont joueurs , aiment qu'on les gratte et quon les caresse; mais ils ne prennent de véritable affection pour personne. Ils ne sont plantigrades que lorsqu'ils se reposent ; dans la marche , le talon est toujours relevé. Leur voix est un sifdement aigu. Les femelles font quatre à cinq petits à chaque portée, etc. Seconde Espèce. — Le CoATi ROUX, Vioerra nasiia., Linn. , Schreb. , pi. 118. Cette espèce est d'un roux vif, plus foncé sur la ligne dorsale que sur les flancs. La partie antérieure de la tête est plus brune, ainsi que les pattes, dont le brun est encore plus foncé ; le dessous du corps est fauve ; la queue est annelée de brun-fauve et de jaunâtre. Celte espèce ne diffère de la précédente que par sa teinte d'un roux presque uniforme dans toutes les parties du corps. Elle habite le même pays. Troisième Espèce. — Le CoATi BRUN, Vioeira narica^ Linn. ; Coati hrun ou Coati mondi, Buff. , tom. 8, pï. 4-8. Ce coati est d'un gris-brun sur tout le corps, à l'exception du devant et des c6tés de la tête , et des pieds qui sont d'un brun-noir; et on retrouve près des yeiJx les mêmes taches blanches qu'au coati noirâtre. La queue ne présente point d'anneaux apparens; elle est roussâtre, plus brune à l'extrémité , et noirâtre à sa base. Buffon dit qu'il y a sur celte queue les mêmes anneaux que sur celle des deux espèces précédentes ; mais qu'à la vérité ils ne sont presque point apparens, étant étroits, et formés teintes de brun et de fauve. Dans cette espèce , les poils diffèrent de ceux du coati noi- râtre etducoati roux, en ce queleurbaseestbrune; qu'ils ont ensuite un anneau noir, et que la pointe en est d'un jaune gri- sâtre , tandis qu'ils sont terminés de noir-brun dans le pre- mier , et sont presque uniformément roux dans le second. Ce caractère , quoique généralement constant, ne pourroit ce- pendant suffire pour distinguer ces trois espèces ; car on re- marque sur les poils de quelques coatis à queue annelée , de semblables anneaux noirs , avant la pointe qui est jaunâtre. En général , tous les animaux de ce genre se ressemblent 220 C 0 B tellement , que leurs espèces ne sauroîent encore être regar- dées comme bien caractérisées. Buffon et d' Azara même sont d'avis qu'il n'en existe qu'une seule. Le nom de coaii mondé ou mondl , attribué à la dernière espèce de ce genre par Marcgrave , signifie coati solitaire ^ e* désigne ainsi une habitude et non un caractère de confor- mation, de taille, oude couleur, et d'Azara assure que les coatis qui vont seuls , sont tout simplement des mâles qui aban- donnent la société des autres coatis, pour tâcher de ren- contrer des femelles dans des endroits écartés. Deux peaux de coati falsifiées et défigurées, ont fait éta- blir par Buffon deux fausses espèces de mammifères : l'un» est son cuase^ rapporté au viverra vulpecula de (imelin , et l'autre son iamandua , (Suppl. , tom. 3, pi. 56), ou myrmcco-^ phuga striata de Shaw. (desm.) COATI (PETIT). C'est un jeune individu de l'espèce du coati roux , qui avoil d'abord été regardé comme formant una espèce distincte, et qu'on avoit rapporte ensuite à Va petite fouine de la Guyane de Jjuffon. (dessi.) COATLI d'Hernandez , ou Bois néphrétique. C'est le CampÈCHE , Hœviutoxylum campeiManum , L, (ln.) COB WEB. V. Gobe-mouche, (desm.) COBALT. Métal de couleur blanche , solide , dur et cassant ; légèrement ductile à chaud : il se brise sous le mar- teau; l'on peut même le pulvériser. Sa cassure présente un grain fin et serré^ Sa pesanteur spécifique est à peu près la même que celle du cuivre fondu; Bergman l'a trouvée d'environ 7,700 ; Bris- son , de 7,8119; llaUy, de 8,5384.. Ce mêlai n'est un objet d'utilité que par son oxyde , qui a la propriété de donner aux verres et aux émaux une couleur bleue , parfaitement belle , et qui résiste à toute la violence du feu. On l einployoit à cet usage bien long-temps avant de savoir que la matière qui fournissoil ce beau bleu fût un métal. (Les anciens Egyptiens s'en servoient pour colorer les émaux bleus dont ils ornoienl les cercueils de leurs mo- mies; mais on ignore d'où ils le tiroient. Son usage ^ en Eu- rope, remonte à l époque du quinzième siècle.) Ce futBrandt, célèbre chimiste suédois, qui, le premier, obtint le régule de cobalt, et qui fit connoilre la plupart de ses propriétés dans les Mémoires de l'Acad. d'Upsal , en 1733. Lelnnan , en 1761 , Bergman, en 1780, Tassaert , en 1798, et Vauquclin, en 1800, se sont également occupés de ce métal. Le cobalt exposé au feu ne se fond pas aisément , mais seulement quand il a été poussé jusqu'au rouge blanc. Si ou le fait refroidir avec précaution, on robtient.cristallisé sous la C 0 B 221 forme d'aiguilles entassées les unes sur les autres , que Mon- gez comparoit à des amas de prismes basaltiques. Dans les travaux en grand , il cristallise quelquefois en cubes. Romé-Delisle en possédoit un échantillon qui présen- toit cette forme ; il éloit dans un culol de speîss , c'est le nom qu'on donne , en Saxe , au régule métallique qui se rassem- ble au fond des grands creusets, dans lesquels on prépare le smali ou verre bleu de cobalt. Plusieurs chimistes ont reconnu que le cobalt le plus pur, et qui ne contenoit pas ,un atome de fer , possédoit les pro- priétés magnétiques, de même que le nickel. Wensel a fait des barreaux de cobalt qui aîliroient d'autre cobalt ; et Tassaert a obtenu, sous les yeux de Vauquelin, des culots de ce métal qui atliroient le fer aimanté. Le cobalt a beaucoup d'affmité pour l'oxygène , et préci- pite la plupart des autres métaux de leurs dissolutions. 11 est susceptible d'offrir trofs degrés d'oxydation ; mais on ignore encore quelles sont les quantités particulières d'oxygène que ses oxydes renferment ( Théiiard ). Il est soluble avec effervescence dans l'acide nitrique. On le trouve toujours dans la nature , mêlé ou combiné avec différentes substances , notamment avec l'arsenic , le soufre , le fer, le nickel. Pour le débarrasser de ces matières, ou du moins de celles qui sont volatiles , on lui fait subir un violent grillage dans des fourneaux qui aboutissent à de longues cheminées tor- tueuses où se sublime l'oxyde d'arsenic, et c'est de là que provient tout l'arsenic qu'on trouve dans le commerce. Uoxyde de cobalt qui reste après le grillage est d'une couleur grise noirâtre, et on lui donne, dans cet état, le nom de saffre. On le mêle avec une certainequanlité de sable quarzeux et de potasse, on le fait fondre, et l'on obtient un verre bleu si foncé qu'il paroît presque noir. Ce verre , tant qu'il est en masse , est appelé smalt ; quand il est réduit en poudre extrêmement fine, il porte le nom d'rtsî/r. Il y en a de différens degrés de finesse , qu'on désigne très-improprement sous les noms d'azur de premier feu , de deux feux, de trois feux, etc.; car ces différentes qualités s'ob- tiennent par le simple lavage , et non par le moyen des four- neaux. L'azur du premier est le plus fin , c'est celui qui de- meure suspendu dans l'eau qu'on décante de la partie supé- rieure des tonneaux où se fait le lavage. L'azur de deux feux est celui qui provient de la partie moyenne des tonneaux , etc. Cet azur, connu sous le nom de bleu d'empois^ est em- 222 C O B ployé dans le blanchissage ordinaire du linge, et dans les blanchisseries des toiles , linons , batistes , mousselines, pour en relever la blancheur par une légère teinte azurée. On s'en sert au même usage dans les papeteries. Il est excellent pour la peinture en détrempe et pour la peinture en émail; mais malheureusement il se refuse à toute combinaison avec les matières grasses, et il ne peut être em- ployé dans la peinture à l'huile, où il remplaceroit l'outre- mer, dont le prix est aussi excessif que celui de lazur est modique. V. Bleu de Cobalt. La principale consommation de cette matière , soit à l'é- tat de sai'fre, soit à l'état d'azur, se fait dans les verreries, dans les manufactures de faïence et de porcelaine, pour les belles couleurs bleues de toutes les nuances , depuis le bleu de saphir jusqu'au bleu azuré. On évalue la consommation des suffres , smalts et azurs , en France , à quatre cents milliers ^ qui coûtent depuis 72 jusqu'à 600 francs le quintal. La S.axe et la Bohème sont les pays qui en fournissent la plus grande partie , qui se prépare dans les fabriques de Schnéeberg, en Saxe, et dans celles de Platten et de Joa- chimstal, en Bohème; leur produit annuel est d'environ mille quintaux. La propriété que possède l'oxyde de cobalt de colorer en bleu les matières vitrifiées, fournit un moyen facile de recon- noître sa présence dans un minerai quelconque. 11 suffit d'en exposer un fragment à la flamme du chalumeau avec un peu de borax ; il lui donne aussitôt une teintt bleue, quehjue pe- tite que soit la quantité de cobalt contenue dans l'échantillon soumis à cet essai. L'oxyde de cobalt, outre les propriétés qui le rendent pré- cieux dans les arts, possède encore celle de former une encre de sympathie qui présente un phénomène curieux, et dont on n'a pas encore , ce me semble, donné d'explication bien satisfaisante. On fait digérer dans l'acide nitro-muriatique (ou eau ré- gale) une petite quantité de safTre , et quand l'acide a dis- sous l'oxyde de cobalt, on trace avec cotte dissolution les caractères et les figures qu'on juge à propos ; quand tout est sec , rien ne paroît ; mais si l'on fait un peu chauffer le papier, alors tout ce qu'on a tracé devient d'une jolie couleur verte, qui s'évanouit à mesure que le papier se refroidit , et qui rcparoît toutes les fois qu'on l'expose à la chaleur. Un artiste ingénieux a su tirer parti d'une manière fort agréable de cette singulière propriété ; il a dessiné sur des écrans , avec les couleurs ordinaires, des paysages d'hiver où C 0 B 2.3 la terre et les arbres étoient dépouillés de verdure. II a passé la dissolution de cobalt sur le gazon , et a dessiné le feuillage des arbres avec la môme dissolution. Lss personnes qui tenaient ensuite ces écrans devant le feu, voyaient avec surprise le tableau de Ihiver devenir dans leurs mains l image du printemps. Le cobalt ne se trouve point dans la nature à l'état de métal pur : Il est toujours combiné avec d'autres substances» et surtout avec Tarscnic et l'oxygène. On compie aujour- d'bui six espèces dans ce genre, qui sont: le coùa/t arsenical , le euh (dl gris , le cobalt sulfuré ^ le cobalt oxydé ^ le cobalt arse- itiaté et le cobalt sulfaté. V. plus bas. (pat. et Ltjc.) Des gites du Cobalt. — Le profond minéralogiste De Born, qui connoissoit fort bien la marche de la nature dans ses ateliers souterrains , fait sur le cobalt une observation im- portante : « Les mines de cobalt, dit-il, se trouvent ordinai- rement dans les iilons métalliques, avec les mines d'argent. ï)ès que les filons de cobalt, et eu général tous les filons qui contiennent des substances combinées avec de l'arsenic , se joignent aux filons ferrugineux , il se forme des mines très- riches en argent. » Cette remarque est si constante et si génér.ile, qu'on ne saurolt la considérer comme Teftel du hasard : et des faii.* de celte nature méritent toute rattenlion de ceux qui fout une étude sérieuse de riilstoire naturelle des substances minérales. Les principales mines de cobalt se trouvent aux environs de Schnéeberg et dAnnaberg , en Saxe ; à Joachimslhal, en Bohème ; à Schmœlnitz, en Hongrie; à ïunaberg, en Suède; à Rlegslsdorf , dans le pays de Hesse. Celle de la vallée de Gistain, dans les Pyrénées espagnoles, a long-temps alimenté les fabriques de saffre et de smalt de Saxe. Cette mine est dans une montagne très-élevée, composée d'une roche feuilletée , où domine le feld-spath : c'est une espèce de gneiss mêlé de bancs de schiste quarzeux et de schiste micacé. Vers la région moyenne de la montagne , du coté de l'ouest, il existe un banc de schiste argileux noir, friable , souvent bitumineux de vingt à trente pieds d épaisseur du côté du midi , et de soixante du côté du nord. Il a pour mur un banc de feld-spath rouge , et pour toit , des couches de pierre calcaire. Ce banc de schiste est traversé par des veines de cobalt, dirigées sur six heures , c'est-à-dire , de l'est à l'ouest : elles vont en s'élargissant depuis trois à quatre lignes jusqu'à cinq pieds et plus. ..4 C O B Près du jour , c'est un cobalt terreui, mêlé d'ocre jaune avec du cobalt noir fuligineux ; vient ensuite un cobalt brun et merde d'oie ; et enfin, une mine compacte de cobalt arse- nical. Lesparoisdesfdonssontelles-mêmes pénétrées de co- balt. Il y a tel de ces filons dont on a retiré cinq à six cents quintaux de minerai pur, compacte , à grain d'acier. Les Pyrénées françaises n'en sont pas dépourvues, et l'on peut espérer d'y faire d heureuses découvertes en ce genre, surtout dans la contrée appelée le Comminge. Le savant ob- servateur Dietrich dit qu'à deux ou trois lieues au nord de Saint-(iaudens, et de Martre , aux environs du village de Saint-Lary, on trouve h la surface du sol, dans une étendue de deux lieues , une mine de cobalt terreuse noire, mêlée de manganèse. Ce minerai se présente en fragmens arrondis, ce qui fait présumer qu'il a été roulé par les eaux; et, en cas- sant ces rognons , on y remarque une gangue quarzeuze qui semble avoir fait partie d'un filon. Dans la vallée de Luchon , les espérances seroient encore mieux fondées. Le comle de Beust a trouvé , près du village de Juset, sur la rive droite de la Pique, un filon de cobalt régulier dans une gangue quarzeuse, au pied de la montagne de Chédau. Il est encaissé dans un schiste ferrugineux, qui lui sert de mur et de toit : la montagne même est toute schis- teuse. Les environs de Luz promettent aussi du minerai de cobalt. M. de Beust a formé un établissement considérable pour la fabrication des saffres,smalts et azurs, près du village de Saint- Miinel, dans la vallée de Luchon , où 1 on traite le cobalt des Pyrénées françaises , avec celui des mines espagnoles, dont M. de Beust a obtenu la concession jusqu'en i8o4- {Dietrich ^ t. I , p. 294 et suiv. ) Nous avons également plusieurs filons de cobalt dans les Vosges; notamment celui de la mine de Chrétien, dans le val de Phaunoux, près de Sainte- Marie-aux-Mines. « Ce filon de cobalt, dit M. de Dietrich, est dirigé sur dix heures, et in- cliné à l'occident; il conserve , sans se déranger , cette direc- tion et celte pente, sur une longueur de plus de deux cents toises... On en a tiré beaucoup d'argent natif et ducobaltspé- culaire dans du spath calcaire... Les travaux les plus bas , où Ton assure qu'il subsiste six pouces de mine de cobalt mas- sive , sont inférieurs de trente toises au sol de la galerie de Chrétien. Si l'on avoit pris , de la galerie profonde du vallon de Phaunoux, une traverse pour rencontrer ces ouvrages (qui C O B 225 sont actuellement inondés), on les auroit mis à sec , au moins jusqu'au-dessous du sol de Textcnsion qui prend naissance au premier puits. » {Ibid^ tom. 2 , pag. 164.) Il V a un autre filon de cobalt dans la montagne qui ter- mine au midi le vallon de Fertru. Sa gangue 'est égale uent «m spath calcaire blanc ; et il y a dans le voisinage , iin filou d'argent , nommé la mine du Four à pain. ( lùùï. pag. 187. ) Le val de Villes , qui est aussi dans les Vosges, a des mines d'où Ton tiroit autrefois de l'argent et du cobalt; mais elles sont maintenant abandonnées. {lùld. p. 197.) Nous avons encore du cobalt dans la mine d'argent d" Vile- mont , en Dauphiné , elle minerai connu sous le nom de mine d'argent merde d'oie qu'on y a trouvé assez, abondam- ment, est très-riche enrobait. Le savant minéralogiste Schrei- ber, qui en a fait l'analyse , en a retiré : Cobalt 4^3,00 Arsenic 20,75 Argent 12,75 Mercure» 4-?75 Fer. . . ^ , 3, 5 Acide sulfurique i5,25 Perte o,4-5 100 Le cobalt paroît être une richesse minérale particulière à l'Europe. Rien n'annonce qii'on en ait trouvé dans le Nou- veau-Monde ; et les exportations considérables que font les Hollandais en smalt et azur, aux Indes et en Chine, prouvent que ces contrées sont privées de cobalt. Les anciens Egyp- tiens en ont fait usage; mais on ne sait point de quel pays ils le liroient. Bergman , en parlant des mines de cobalt , dans sa Géo- graphie physique, rapporte un fait qui paroit intéressant pour la théorie des fdons en général. « Le cobalt , dit-il , se trouve dans les mines de Suède , en filons étroits , qui , tantôt s'élargissant , et tantôt se con- tractant, ont reçu de cette disposition le nom de chapelets. « ( Journ. des Min.^ n." 16, pag. 33.) Saussure a plusieurs fois observé la même disposition dans des roches primitives qui ne contenoient rien de métallique , notamment dans une colline située au pied du Mont-Cenis^ et qui est composée de couches alternatives de schiste et de pierre calcaire. « Ce quil y a de remarquable ici , dit-il, c'est la forme des couches de pierre calcaire que ce schiste sépare. ,,6 C O B Chacune de ces couches se renfle et s'amincit successivemeni avec une sorte de régularité ; en sorte que sa coupe verticale E résente Timage d'une espèce de chapelet. La même couche ien suivie, qui a vingt pouces d'épaisseur dans un endroit » s'amincit peu à peu; en sorte qu'à quatre ou cinq pieds de là, elle n'a plus que trois pouces ; et ensuite , elle se renfle de nouveau, pour s'amincir encore. » (§ i2i3. ) Le rapprochement de ces deux observations me semble fournir une preuve très-forte en faveur de l'opinion des mi- neurs , qui pensent que les molécules métalliques qui com- posent les filons , ont peu à peu pris la place des molécules de la roche. Il y avoit sans doute dans les montagnes de Suède des cou- ches de roches en chapelet comme au pied du Mont-Cenis ; et la nature, par une modification peut-être fort légère, a converti ces couches pierreuses en filons de cobalt. Les montagnes primitives ne sont pas les seules qui renfer- ment des mines de ce genre. Il y a , dans la Hesse , des cou- ches secondaires qui sont riches en cobalt ; et les mines de Riegelsdorff, entre autres , présentent des faits ^curieux. On trouve, à la profondeur d'environ deux cents pieds, une couche immense , à peu près horizontale , d'une ardoise cui- vreuse où Ton voit beaucoup d'empreintes de poissons , et qui devient d'autant plus riche en cuivre , que les empreintes y sont plus abondantes. Cette couche d'ardoise , évidemment secondaire, est re- couverte de plusieurs couches de pierre calcaire ; et enfin , par des dépôts tertiaires. La masse entière de ces couches est coupée verticalement par différens filons de cobalt qui sont très-réguliers et accom- pagnés de leurs salbandes. Ces filons ont depuis quelques lignes jusqu'à sept à huit pieds d'épaisseur, et se prolongent de l'est à l'ouest, dans une étendue de cinq à six cents toises et plus : et ce qu'il y de remarquable, c'est que le minerai de cobalt ne se trouve que dans la profondeur des filons et dans le voi- sinage du schiste cuivreux. Ce même ordre de choses continue jusqu'à de grandes dis- tances -, car les mines de Bieber, dans le comté de Hanau , présentent le même phénomène. (^Journal des Mines , n.° 27.) (PAT.) COBALT ARSENIATE, Hauy. (Mine de cobalt en efflorescence , ou Fleurs de cobalt , Romé-Delisle ; Oxvde de cobalt rouge, De Born ; Roiher Erdkobalt, Werner ; Ko- halt-hluih , Karsten; Cobalt terreux rouge , Brochant ). Com- binaison de l'oxyde de cobalt avec l'acide arsenique, dont le principal caractère est emprunté de sa couleur rouge ^ tirant C O B ,,7 sur le violet, jointe à la faculté qu'elle partage avec les autres mines de ce métal , de colorer en bleu le verre de borax. On le trouve en aiguilles radiées d une belle couleur violette, ou en petils mamelons sur le quarz , dans plusieurs mines de la Saxe et de la riiuriuge, mais beaucoup plus communément sous la forme de simples eftlorescences d'un rouge plus ou moins foncé à la surface des autres mines de cobalt et notamment du cob 'Ifarsenical. Il accompagne souvent le nickel arsenical ou oxydé , le bismuth, etc. Il colore en rouge violet, ou en rose , le quarz et la baryte sulfatée, sur lesquels on le rencontre aussi en cristaux prismatiques aciculaires ou en grains brillans. Suivant M. Haiiy, ce sont des prismes hexaèdres , terminés par des sommets à facettes obliques. M. iîucholz ayant analysé une variété de cobalt arseniaté aciculaire, y a trouvé, sur 100 parties : oxyde de cobalt, 3g; acide arsenique, 38, et eau, 23. Il en vient de beaux échantillons des mines du Furstem- berg et de la Thuringe, de Saxe, de Schemnitz en Hon- grie , et dWUemont en France. On le rencontre également en Angleterre, à Alva , dans le Siirlinghshire ; àBrougthon ,dans les mines de plomb de Clifton , près de Tendrum , et à Dolcoath , en Cornouailles (^Jameson) ; à Modum , en Nor- vvége ; en Silésie, etc. Cobalt arseniaté terreux argentifère Haiiy. ( Mine d'argent merde doie , Gansekoliges Silher des mineurs allemands ; Cobalt merdoie, Brongniart. ) Ce mé- lange , dont nous avons déjà parlé à l'article Argent MERDE d'oie, doit cc nom à la couleur qu'il présente com- munément; l'argent s'y trouve quelquefois en quantité nota- ble. Il se rencontre plus particulièrement dans les mines de Schemnitz, en Hongrie, et dans celle d'Allemont ( V. ci- dessus, p. 225), sous la forme de masses terreuses, friables d'un jaune verdâtre , mélangées de bnin et de rougeâtre , ren- fermant soit de l'argent sulfuré , soit des lilets d argent natif: on l'exploite comme mine de ce métal. COBALT ARSENICAL, HaUy. C'est la plus com- mune des mines de ce genre. Elle offre deux variétés très- distinctes que Ton peut considérer comme des sous-espèces , mais qui ne diffèrent essentiellement entre elles que par l'éclat argentin de l'une et la couleur ordinairement grise ou gris-noirâtre de l'autre. Cette dernière contient une plus grande quantité d'arsenic et de fer que le cubdll blanc. On ne la trouve pas comme lui sous des formes régulières ; elle est ordinairement en mass-^ , et rarement en concrétions. On a réuni quelquefois à cette espèce le cobalt éclatant de Tuna- berg (cobalt gris , Haiiy ), qui présente une composition à ,=8 .'^°^. peu près semLlable, mais dont le tissu est lamelleux , tandis que celui du cobalt arsenical est compacte ou à grain très-fin. Ces mines ont porté toutes trois les noms de Cohalt arse- nical ^ Cohall sulfureux , Cohalt gris. Cobalt blanc , Cobalt écla- tant , Cobalt spéculuire , etc. ; ce qui n'a pas peu contribué à les faire confondre entre elles. I. Le Cobalt arseîsical blanc ou argentin de M. Haiiy (WeisserJSpeisskobalt , Werner) est d'un blanc d'argent, sur- tout à sa surface ; sa cassure est à grain fin et serré, et sa pe- santeur spécifique de 7,7207 suivant M. Haiiy, et seulement 6,2173 d'après M. Kopp. Exposé au feu du chalumeau, il laisse dégager d'abondantes vapeurs arsenicales, et le fragment devient allirable à l'ai- mant. Fondu avec le verre de borax, il lui communique une belle couleur bleue. 11 se dissout dans l'acide nitrique , en y occasionnant une vive effervescence. Ses formes sont peu variées et dérivent soit du cube , soit de l'octaèdre. La variété cuho-octaèdre est celle sous laquelle il se rencontre le plus fréquemment. Ses cristaux sont assez nets , et ordinairement groupés sur le cobalt arsenical en masse. La plupart viennent de Bohème , de Saxe, de Thu- ringe et de Styrie. Les filons d'Allemont et du Prieuré fournissent aussi de beaux cristaux de cette substance , qui s'y trouve souvent en grandes masses , et contient quelquefois de l'argent. {Hé- ricarl de Thury\ ) II. Le Cobalt arsenisalgRIS ou gris-noirâtre {Graver Speiss- koball, W.) présente à peu près tous les caractèresdela pre- mière sous-espèce ; seulement il est plus léger , sa pesanteur spécifique n'étant que de 6,43o6 suivant M. Kopp, et au moins 5,5ii. 11 est aussi très-cassant , et répand, quand on le frappe , une odeur d'ail plus forte que le cobalt blanc. Nous avons dit plus haut qu'il n'affectoit point de formes régulières. 11 compose quelquefois des espèces de grappes ou de mamelons ; le plus souvent il est en masse. Le cobalt arsenical appartient àla fois aux terrains primi- tifs et à ceux de formation postérieure ; mais il est moins commun dans ces derniers. Il es't en veines dans le granité, en Souabe; dans le gneiss, en Bohème, en Saxe et à Allemont en France; dans le schiste argileux , en Cornouailies , etc. Les couches de schiste raarno - bitumineux de la Thuringe en renferment également. On le trouve fréquemment avec le nickel arsenical , dont 11 partage les gisemens , le bismuth et les autres mines de cobalt. Il accompagne encore dans les veines diffé- rentes mines, et notamment l'argent natif, l'argent sulfuré, C O B 229 l'argent roup;e , Tarsenic natif, le cuivre pyrîteux , le fer sul- furé , etc. ; le quarz, la chaux carbonatée , le hraunspalh et la baryte sulfatée lui servent de gangues. Il abonde plus par- ticulièrement en Bohème, en Saxe et en Suède, jf^ plus haut, p. 223. Cobalt arsenical argentifère. Le cobalt arsenical dos filons d'AIlemont , département de Tlsère , contient quelque- fois de l'argent, d'après l'observaliou de M. Héricart do Thury, rapportée plus haut. COBALT ÉCLATANT. Cobalt gris, Haiiy; Cobalt arsenical à tissu lamelleux et Cobalt gris, Romé-Delisle; Co- balt cristallisé de Tunaberg ; Glanzkobalt ^ Wcrner ; Cobalt éclatant , Brochant. Ce minéral a aussi porté les noms de Cohalt blanc ^ Cobalt arsenical , etc., empruntés, soit de la cou- leur de ses cristaux, soit de sa composition ; en effet, il n'en diffère essentiellement que par son tissu très-lamelleux ; car, à l'exception du fer, ses principes constituans sont à peu près les mêmes. Sa couleur est le blanc , nuancé de jaunâtre ou de gris ; celle du cobalt arsenical argentin est plutôt bleuâtre, cl ses cristaux se divisent parallèlement aux faces d'un cube. Il étincelle aussi souvent , par le choc du briquet , en don- nant lodeur d'ail. Sa pesanteur spécifique varie, d'après les auteurs, de 4,9411 à 6,4509. Ses caractères cîiimiques sont à peu près les mêmes que ceux de l'espèce précédente : cent parties contiennent, selon M. Klaproth: cobalt, 44iOî 3i"senic, 55,5 -, et soufre, o,5; et suivant M. Tassaerl : arsenic, 49; cobalt, 36,66; fer, 5,66 ; et soufre , 6,5o. Il y a eu 2,18 de perte. Nous n'avons encore aucune analyse exacte du cobalt arsenical cristallisé à tissu compacte. Les formes cristallines du cobalt éclatant semblent s'être modelées sur celles du fer sulfuré ordinaire , et dépendent aussi de trois décroissemens , dont les directions se croisent à angle droit , sur les faces qui composent un même angle solide du cube primitif Cela prouve seulement , dit M. Haiiy, que ces deux minéraux se sont trouvés, pendant leur forma- tion , dans des circonstances qui ont lieu rarement à l'égard des substances dont le novau est un cube. La variété primitwe (cubique) est une des plus rares. On le trouve ordinairement en cristaux cubo-dodécaèdres , en dodé- caèdres ^ en octaèdres et en icosaèdres ! la dernière a sa surface composée de vingt triangles. Le cobalt éclatant est presque toujours cristallisé. On le trouve principalement à Tunaberg en Suède , où II est engagé dans une chaux carbonatée lami- naire, qui renferme aussi du cuivre pyriteux et est elle-même 23o C O B encaissée dans le talc schisteux. Suivant Jsmeson, cette es- pèce de cobal' existe également à Skuteiud, paroisse de Mo- dum , en Norvvége , et en pellle quantité à Querbach , en Silésie ? Cobalt arsenical rougeatre. V. Nickel arsenical. Cobalt arsenico-sulfureux. V. Cobalt éclatant ou Cobalt gris. Cobalt blanc. On a donné ce nom tantôt au Cohalt arse- nical ç:\. tantôt au Cobalt gris. V. Cobalt arsenical argentin. Cobalt gris. V. Cobalt éclatant. Cobalt merdoie. V. Cobalt arseniaté terreux argen- tifère. Cobalt noir. V. Cobalt oxydé noir, COBALT OXYDÉ NOIR, Hauy. ( Chaux de cobalt noire, R. D. ; Cobalt pur oxygène , Oxyde de cobalt noir , de B. ; Cobalt vitreux ou scoriacé; Schwarzer Erdkobalt, W.; Cobalt terreux noir , Broch. ) Ce minerai de cobalt, qui est assez rare , est ordinairement en masses terreuses plus ou moins compactes , quelquefois très-friables , ou même fuli- gineuses ou ressemblant à de la suie , et d'une couleur noire. Cependant on le trouve aussi en concrétions mamelonnées , à cassure luisante ou résinoïde , mais beaucoup moins com— munément. Il est noir, se dissout dans Tacide muriatique , et colore en bleu le verre de borax. Etant chauffé , il donne assez sou- vent l'odeur arsenicale. Les variétés terreuses deviennent éclatantes aux endroits frottés avec un corps dur et uni. Le cobalt oxydé noir se trouve avec le cobalt arsenical et je cobalt arseniaté , dont il partage les giseniens et les asso- ciations. Il est en veines dans le schiste argileux , avec le quarz, en Bavière; et dans le granité , sur la baryte sulfa- tée, à Witlichen en Souabe. Il abonde a Allemônt , où on le rencontre dans les filons les plus riches : il y est associé à l'argent. Il se trouve encore à Kitzbichçl , dans le Tyrol , et à Saalfeld en Thuringe ; en Angleterre , dans le Cheshire, et aux environs de Dublin , en Saxe , dans le Tyrol , en Au- triche , etc. Il renferme peu de matières étrangères ; aussi , en le fon- dant avec du sable quarzeux et de la potasse , il donne un smalt de la plus grande beauté. Cobalt oxydé ferrifère. Nous avons réuni , sous cette dénomination, les divers minerais de cobalt terreux^ d'une couleur jaunâtre ou brune, que les Allemands désignent sous les noms de Gelber et Brauner Erdkobalt ; Cobalt oxydé jaune et Cobalt oxydé brun de M. Brongniart. Ils sont ordinairement en masses terreuses ou disséminées, C O B ,3x et plus rarement superficiels. Exposés h Tactinn tlu chalumeau, ils deviennent allirables , et colorent le verre de borax eu bleu. Leur couleur varie du jaunâtre au jaune-roussâtrc , au brun et au brun-noirâlre. Le cobalt oxydé ferrifère brun se trouve , en assez grande quantité, à Saalfcld en Thuringe et à Kamsdorf en Saxe , dans les filons de montagnes à couches ; à Alpirsbach dans le Wurtemberg et à AUemont, dans des montagnes primi- tives : il y est accompagné d'autres variétés de cobalt ieireucb , surtout du rouge et du noir. Le cobalt jaune , que l'on a aussi nommé cobalt blanc , se rencontre dans les mêmes lieux que le brun , mais il y est beaucoup plus rare. (Brochant.') Suivant le même savant, le cobalt vert , indiqué par quel- ques minéralogistes, est un mélange de cuivre carbonate ter- reux , ou de nickel oxydé , avec un peu d'oxyde de cobalt : il en vient de Saalfeld en Thuringe. Cobalt spéculaire. On a donné plus particulièrement ce nom à une variété massive de Cobalt arsenical, à surface lisse et miroitante ; quelquefois aussi au Cobalt oxydé noir , à cassure résinoïde. COBALT SULFATÉ. On avoit regardé anciennement comme un sulfate de cobalt., une substance saline trouvée à ISeusolh en Haute-Hongrie, sous la forme de concrétions d'une couleur rose ; mais elles ont été reconnues depuis pour un sulfate de magnésie renfermant 7 pour 100 d'oxyde de cobalt. V. Magisésie sulfatée cobaltifère. Cette dénomination s'applique beaucoup mieux à un mi- néral découvert, il y a quelques années, àBieberen Hanau, et dont M. le docteur Kopp a publié la description et l'ana- lyse dans le Manuel de minéralogie de M, Leonhard , pour 1807. Ce sel a une couleur rouge de chair ; sa saveur est stip- tique. Il est tendre , peu pesant , et sans forme déterminée. Ilcontient : oxyde de cobalt, 38,71; acide sulfurique, 17,74» et eau, 4-1,55. Le cobalt oxydé terreux et la baryte sulfatée laminaire lui servoient de gangue. COBALT SULFURÉ. M. Hisinger, savant chimiste suédois , a décrit sous ce nom , dans le tome 83.'= des Annale$ de Chimie, une nouvelle espèce de mine de cobalt qui se trouve en Suède , et qui ne contient point d'arsenic. Voici les caractères qu'il lui assigne : Sa couleur est le gris-blanchâtre ou le gris d'acier clair; son tissu compacte et sa cassure inégale , à grains d'un éclat métallique , certains morceaax présentent des indices d'une cristallisation confuse. 232 Ç O B Traite au chalumeau, on sent le soufre , mais pas d'odeur arsenicale. Le fragment fond en un globule fragile, gris-noirâ- tre brillant en dehors eJ gris-hlanchâlre en dedans. 11 donne, après la calcinalion , un verre bleu avec le borax, cl un bou- ton métallique blanc qui est attirable à Taimanl, quand il a élé rougi. 11 est sohible dans l'acide nitrique, arec dégagement de gaz nilreux, en laissant un résidu blanchâtre dans la liqueur qui est d'abord rosée et ensuite brune. Cent parties de cobalt sulfuré contiennent : Cobalt 43,20 Cuivre i4i4<5 Ter 3,53 Soufre 38, 5o Gangue o,33 Perte o, 4^ 100,00 Le cobalt sulfuré est rare ; on Ta trouvé à Nya-Bastnaes ou dans les mines de Saint-Gorans , près de Riddarhyttaii en Suède, associé au cuivre pyrileux jaune verdâtre et à l'am- phibole fibreux verdâtre, formant im nid dans le gneiss. C'est le Kubaltkies de Haussman et le Cubait -pyrites de Jameson. Cobalt terreux , brun ou jaune. V. Coealt oxydé FERRIFERE. CoiiALT TERREUX ROUGE. V. CoBALT ARSENIATÉ. CohALT TESTACÉ. V. ArSENIC NATIF. Cobalt de Tunaberg. V. Cobalt éclatant .ou Cobalt CRIS. Cobalt tricoté. Variété du Cobalt arsenical dendritique noirâtre , à rameaux entrelacés , renfermant beaucoup d'ar- senic et quelquefois de l'argent rouge. Elle vient de Schun- berg en Saxe. On 1 a aussi nommée argent noir. Cobalt vert. Nickel arseniaté mélangé de Cobalt oxydé. V. C. OX\DÉ FERRIFERE. Cobalt vitreux. V. Cobalt oxydé noir resinoïde. (LUC.) CO-ÎAYA ouCAVIA COBAYA. V. Cobaye, (s.) (>OBA\F,, (jùbaya^ Cuvier; Coi>/«,Linn. , Gmel. , Hlig.; [/Inama ^ Fréd. Cuv. (ienre de mammifères rongeurs, dé- membré du genre Cabiai ou cmnci de Linnteus, par M. Fré- déric Cuvier. Il est ainsi caractérisé : Deux incisives à cha- que mâchoire, hs inférieures comprimées latéralement et arrondies à leur face antérieure -, point de canines ; quatre G O B 233 molaires composées et sans racines, de chaque côté dès deux jnâchoires, ayant toutes,- à peu de chose près, la même forme et la même grandeur; elles sont à couronne pbte, avec des replis de 1 émail , plus nombreux en dedans qu'en dehors à la mâchoire inférieure , et , au contraire , plus nombreux en dehors qu'en dedans à la mâchoire d'en haut; museau peu prolongé, comprimé; lèvre supérieure entière; point d abajoues ; oreilles arrondies , médiocres ; point de queue; pieds courts, les- antérieurs à quatre doigts, les pos- térieurs à trois seulement , non palmés; corps court et ra- massé , de petite taille; clavicules rudimenlaires, etc.; deux mamelles abdominales seulement, etc. Espèce unùjiie. — Le CocilON d'Inde, Caoia cohava , Linn.; le CocHOND Inde, Buffon, toui. 8, pi. i; I'Aperea d'Azara, cavia aperea , Linn. , (imel. Les traits les plus marqués de la conformation extérieure du cochon d'Inde, sont : d'être court et trapu, avec le cou si gros qu'on ne le distingue pas du corps; d'avoir les oreilles plus larges que hautes, droites, nues, transparentes et ca- chées en grande partie par les poils du dessus de la tête ; les yeux ronds, gros et saillans; la tète et le nmseau semhla- bles à la tète et au nuiseau du lapin; les dents incisi- ves, comme celles du rat; la queue nulle; enfin, le poil lisse, long, dur, mais qu»» l'on conipare , assez mal à pro- pos, aux soies du cochon. La couleur de ce poil n'est pas la même dans tous les individus ; les uns sont entièrement blancs, et d'autres ont, sur un fond blanc, de larges taches noires, ou d'un fauve plus ou moins foncé. Cette espèce, dont le pays natal est le Brésil, aussi bien, que quelques autres parties de l'Amérique méridionale, vit cl multiplie à peu près dans tous les pays où on l'a tri.) COCCODÉE. COCCODEA, Palisot Beauvols. Genre de plantes de la famille des algues, première tribu ou sec- tion des Iliodees. Ces plantes les plus simples de toutes celles qui sont con- nues, qui se rapprochent le plus des dernières classes des ani- maux, se présentent sous une forme gélatineuse diversement colorée; examinées au microscope, on ne volt qu'un mucilage, sans aucune espèce de filamens , mucilage parsemé de cor- puscules ovales à extrémités arrondies , contenant chacun plusieurs autres corpuscules plus petits et de même forme. Les deux espèces les plus communes sont s I." La CoccoDÉE SANGUINE, qui couvre le bas des murailles exposées à rhumidllé et au nord : elle se présente sous forme d'une membrane gélatineuse, d'un rouge foncé ou couleur de sang. C'est le Thelephora sanguinea ^ Pers. 2." La CoccoDÉE VERTE; elle croît par flocons dans les bouteilles ou les carafes dans lesquelles on laisse séjourner de le au (P-B.) COCCODRILLO. En italien, le Crocodile, (desm.) CO CCOLIT HE { Abf/dgaard). Ce mot veut dire pierre à noyanx. C'est un minéral de couleur verte foncée , formé d'un assemblage de grains qui n'ont entre eux que peu d'ad- hérence. Quelques-uns présentent l'apparence de cristaux, dont les angles solides et les bords auroient été oblitérés. M. Haiiy, eu les divisant mécaniquement, en a retiré des C O C 243 prismes à qiialre p-îns, à peu près perpendiculaires entre eux , de 92 et de 88. Celle observation , jointe aux autres propriétés de ce minéral , a déterminé sa réunion avec le Pyroxène. F. ce mot. Vauquelin a retiré de cent parties : Silice 5o Chaux 24 Magnésie 10 Alumine i,5 Oxyde de fer 7 Oxyde de manganèse 3 Perte 4.,5 ÏOO La coccolithe se trouve dans les mines de fer de Suderma- nie efdans les filons d'Arandal, en Norwége. (pat. et Luc. ) COCCOLOBIS. Nom donné par Brown à un genre de plantes delà Jamaïque, dontLinnreus fit d'abord des espèces de polygonum , puis un genre qu'il nomma uvifera ( du nom donné par Plukenet), et quil changea ensuite en celui de coccoloha. Plumier et Adanson ont appelé ce genre guiabara. V. Raisimer. (ln.) COCCONILEA, Théophraste. C'est le Fustet ( Blnis cothius , Linn. ). (l.N.) COCCOON. Nom donné, à la Jamaïque, aune espèce de Sensitive (Mimosa srandens, Linn. ) qui rentre dans le genre Acacie de \Villdenow, et qui est le gigalohium de Brown. Cette plante léguminense est remarquable par la longueur de ses gousses qui ont six et huit pieds. Il ne faut pas la confondre avec Xafeoillea cordiJoUa , que Brown nomme l'antidote du CoccooN. (lk.) COCCO-PLUMBS {pnmecoroy Nom donné, à la Jamaïque, au fruit du chrYSohalanus icaco, L. V. Icaque. (LN.) COCCOS CNIDIOS, Dioscoride. C'est la Thymélée, espèce de Daphné, suivant Adanson. (ln.) COCCOTHRAUSTES de la plupart des ornithologistes, est le Gros-bec. Quelques-uns ont appliqué la même déno- mination au Cardinal, au Bouvreuil, au Verdier, etc. (v.) COCCOVEGGL\. L'un des noms italiens du petit Duc (6V/7:r: SCOps:) (DESM.) COCCU , COQU. Noms vulgaires du Coucou, (v.) COCCULUS. Nom donné, dans les pharmacopées et dans les anciens ouvrages de botanique , à la CoQUE DU Le- vant, Mcuispermum coccnhis, Linn. Plukenet l'a étendu à plusieurs autres espèces du même genre, (ln.) .M C O G COCCUS. Nom latin des insectes du genre Cochenille. (L.) COCCUS, COCCUM. Les Latins donnoient ce nom à une plante qui produisoit certains petits grains, qui ont été re- gardés comme des insectes ou comme des semences. Ces grains servoient pour teindre en pourpre. Des excrémens de poules, qui avoient mangé de ces grains, se trouvant teints en pour- pre , donnèrent l'idée de les employer en teinture. Leur nom de COCCUS a donné naissance à radjcctif co/;aWj« ( écarlate, cramoisi). On les appeloit aussi kaiTnes, qui étoit leur nom carthaginois , ou bien dérivé de celui de Charme , ville du pays des Sardes, où, suivant Pline, Ton teignit d'abord la laine en pourpre. L'on ignore quelle peut être cette plante , qui, à beaucoup d'égards, pourroit être le Chêne kermès ou Co- CHENILLIER, Qiiercus coccifem. (ln.) COCGYGKIA. Théophraste donne encore ce nom au FusTET {Rhus cotinus, Linn. ). Pline nomme cette même plante colinus et coccygria. Ce dernier mot a d onné naissance à celui de CocciGRUE. (ln.) COCCYMELEA, Théophraste. C'est le Prunier ou une de ses variétés, (ln.) COCCYSUS.Nomgénériquedes Coulicous. Fcemot.(v.) COCCYX. Nom grec du Coucou, (v.) COCHE. Nom vulgaire de la Truie. V. Cochon, (s.) COCHE ou COCHERELLE. Synonyme de Colu- welle. V. Agaric élevé, (b.) COCHELERIEU, COCHELIVIER. Noms vulgaires de I'Alouette lulu. (v.) COCHELIVIER et COCHELIVIEU. Dénominations vulgaires, sous lesquelles on connoît, en Sologne, le Cuje- LIER, (s.) , COCHÈNE. En France, et spécialement aux environs de Chartres, on donne ce nom au Sorbier sauvage, Sorbus aucuparia, Linn. (ln.) COCHENILLE, Coccus. (ienre d'insectes, de l'ordre des hémiptères , section des homoptcres , famille des gallin- sectes , et dont les caractères sont : tarses d'un article , et terminés par un seul crochet; mâle dépourvu de bec, n'ayant que deux ailes q^i se recouvrent horizontalement sur le corps ; son abdomen terminé par deux soies ; femelle aptère , munie d'un bec ; antennes filiformes ou sétacées , de onze articles. Les cochenilles sont de très-petits et de très-frêles insectes , et singulièrement remarquables par les différences de for- mes des sexes. Les mâles ont le corps allongé , la tête ronde, des yeux petits, des antennes assez loogues et de onze C 0 G 345 articles dislîncls ; ils n'ont point d'organes de la mandu- cation apparens ; leur corselet est arrondi , et sert d'attache à deux ailes longues , horizontales, couchées l'une sur l'autre, à nervures très-fines; leur abdomen est sessile , conique, et terminé par une poitile bivalve, renfermant l'organe fécon- dateur, et accompagné de deux filets longs et divergens. Les femelles ont, dans leur premier âge, le corps ovalaire , aptère , plat , avec les antennes courtes, à articles peu dis- tincts , communément au nombre de onze ; une tête en demi-cercle , des yeux également petits comme ceux des mâles, un corselet peu distinct et appliqué contre l'abdomen, qui est formé d'une suite d'anneaux. Leur bouche consiste en un petit bec presque conique , très-court , inséré entre les premières et secondes pattes , presque perpendiculaire , formé d'une gaine dont les articles sont peu distincts, et d'un suçoir de trois soies. C'est par le moyen de ce bec qu'elles se nourrissent du suc des végétaux , auxquels elles sont très-nuisibles par leur grande multiplicité. Ces individus se fixent , à l'époque de leurs amours , sur la plante ou l'arbre qui leur sert d'habitation. Leur corps se gonfle pro- digieusement , prend la forme d'une galle qui met à couvert les petits , et cesse d'être animé. Ce changement extraordinaire qui s'opère dans les indi- vidus de ce sexe , a fait nommer ces petits animaux gaîlin- sectes. Nous observerons cependant qu'à proprement parler, celte dénomination n'est appliquée par ïléaumur et quel- ques autres auteurs qui l'ont suivi, qu'aux insectes de cette fa- mille, dont les femelles, en état de galle, ne présentent aucij|pe apparence d'anneau, et dont la forme, sous ce rapport, s'éloigne encore davantage de celle d'un insecte. Les fe- melles qui ne conservent pas , lorsqu'elles sont parvenues à cette métamorphose , des vestiges de leur figure primitive , telles que les femelles des cochenilles , sont, pour Réaumur, des progallinsectes , ou de faux gallinsectes. Cette distinc- tion a servi de base aux genres Kermès et Cochenille, de Geoffroy. On fera attention, àlégarddc cette dénomi- nation de kermès , que les insectes auxquels Linnseus l'a donnée , sont différens de ceux du même nom du natura- liste précédent et d'Olivier. Les chenues de Linnaeus sont pour ces derniers , ainsi que pour moi , des psylles. Je ne doute pas qu'on n'acquière , avec l'observation , de nouvelles preuves de la division naturelle des gallinsectes ou des kermès, et des progallinsectes ou des cochenilles. Mais forcé de m' arrêter à l'état actuel de la science , ne devant offrir, comme méthodiste , que des coupes bien tranchées, je trouve de grands obstacles à tracer exactement la ligue 2^6 C O C de démarcaîion des kermès et des rorhenilles. Les gallîn- secles très-tuiTiéfiés n'offriront pas naturellement des seg- mens annulaires et d'autres vestiges de leur forme primi- tive ; les gallinsectes femelles , dont les pontes seront moins nombreuses, seront aussi moins volumineuses ; elles éprou- veront moins d'expansibilité dans leur peau ; leur forme sera moins bombée et plus approchante de celle du pre- mier âge; leui's anneaux ne seront pas dès lors oblitérés. Qu'on parcoure les figures des différentes sortes d'espèces de kermès et de gallinsectes , et l'on verra sans peine qu'il y a ici une grande variété de formes. Comment , après cela, trouver des caractères clairs et distincts ? Les mâles des kermès et des cochenilles sont tellement semblables, qu on peut en conclure l'identité générique , du moins jusqu'à ce qu'on ait de nouvelles observations à ce sujet. Je ne fais donc qu'un seul genre des kermès et des cochenilles , à l'exemple de Linnaeus. J'ai cependant cru pouvoir laisser subsister encore dans un ouvrage de la nature de celui-ci, les deux divisions génériques, soit pour me conformer à l'opinion générale , soit pour ne pas^ rendre cet article trop long par la réunion de deux. Les cochenilles, de même que les kermès, passent une grande partie de leur vie attachées à l'écorce des arbres dont elles tirent le suc avec leur trompe , sans faire de mouvement sensible ; une fois fixées dans im endroit, elles ne le quittent plus, elles s'y accouplent, grossissent, font leur ponte et meurent; leurs petits restent pendant quelque temps sous leur corps , comme les petits kermès sous celui de leur mère. Ce qui distingue , comme nous l'avons déjà dit , ces insectes des kermès , c'est que les cochenilles fe- melles , en prenant de l'accroissement, conservent tou- jours la figure d un animal , au lieu que les kermès perdent entièrement la forme d'insecte , pour prendre celle d'une baie ou d'une galle. On trouve ordinairement les cochenilles dans les bifur- cations et au-dessous des petites branches des arbres; elles ont acquis toute leur grosseur vers la fin du printemps ou au commencement de l'été. Alors elles ressemblent a une petite masse convexe , plus ou moins ovale , à laquelle on ne distingue , même avec la loupe , ni la têle ni les pattes , mais seulement les segmens qui divisent le corps. Quelques espèces sont couvertes d'un duvet cotonneux , qui forme une espèce de nid, dans lequel une partie du corps de l'insecîe est logé ; ce duvet sert aussi à recevoir la ponte. Les œuts, dont chaque femelle fait plusieurs milliers, sortent du corps de la mère par une ouverture placée à l'extrémité de Tab- C O C 2^7 domen , et Ils repassent sous son ventre pour y êlre couvés. Après la ponte , le corps de la mère se dessèche , ses deux membranes s'aplatissent et forment une espèce de coque où les œufs sont renfermés. Si on écrase ces œufs sur du pnpier blanc , le plus grand nombre le colore en rouge plus ou moins foncé. Après la mort de la mère, 'les petites co- chenilles ne tardent pas à sortir de dessous son corps; dès qu'elles ont assez de force, elles se répandent sur les feuilles tendres pour en tirer le suc avec leur trompe. Dans leur jeimesse, ou tant qu'elles sont sous la forme de larve , elles sont assez vives et changent de place ; mais pour passer à leur dernière forme, les femelles se fixent, reslenl Innno- bllcs , passent l'hiver et s'accouplent au printemps. Les mâles sont bien moins nombreux et moins connus que les femelles , auxquelles Us ressemblent avant de subir leur métamorphose : Axés comme elles sur la plante sans prendre de nourriture ni d'accroissement , leur peau se durcit et devient une coque dans laquelle s'opère le chan- gement qni les distingue quand ils sont insectes parfaits. Sous leur nouvelle forme , ils sont très-différens des femelles ; leur corps est de moitié plus petit , et ils ont deux ailes assez grandes. On les trouve rarement, parce qu'ils ne vivent pas long-temps après s'être accouplés. Dès qu'un mâle a acquis des ailes , il s'approche des femelles, se promène plusieurs fois sur le corps de celle qu'il a choisie avant de la féconder; ensuite il introduit son organe générateur, qui est un cro- chet recourbé, situé à l'extrémité de l'abdomen , dans la partie sexuelle de la compagne de ses plaisirs; et dès qu'il a satisfait au vœu de la nature , il périt. Les femelles grossissent , et elles ne tardent pas à faire leur ponte. De toutes les cochenilles , il n'y a que deux espèces qui soient employées dans les arts ; les autres ne sont connues que par les dégâts qu'elles font sur plusieurs végétaux , les orangers, les figuiers, l'olivier notamment. C'est au Nouveau-Monde que nous devons la cochenille la plus précieuse, celle avec laquelle on fait les plus belles teintures de toutes les nuances d'écarlate et de pourpre. Cet i Insecte fournit une branche de commerce si considérable, qu'en 1^36, on en apporloit en Europe sept cent raille livres pesant , qui coùtolent plus de quinze millions de France. ( Voyez ^ à cet égard , le Voyage de M. le baron de Humholdt.) Pendant long-temps on l'a employée sans la con- noilre , sans savoir ce qu'elle étoit , et II paroit démontré , par plusieurs passages de Pline , que ce naturaliste croyoit, iivec le vulgaire, que le coccn.s, ou plutôt le kermès, que Ion tiroil du Portugal, de la Sardaigne , de l'Asie mineure 2^8 C O C et d'Afrique, étoit le fruit d'un arbre; mais ceux qui l'ont observé depuis avec des yeux attentifs , ont bientôt soup- çonné que c'éloit un animal. On élève la cocbenille du commerce ,- la cochenille de nopal , ou du cactier , au Mexique , seul pays connu où on la récolte. On l'apporte en Europe sous la forme de petits grains, de figure irrégulière, communément convexe d'un côté, sur lequel on aperçoit des espèces de cannelures, concave de l'autre , avec des enfoncemens plus ou moins profonds. La couleur de celle qui est la plus estimée , est d'un gris ar- doisé mêlé de rougeâtre , et couverte d'une poussière blanche. On distingue deux espèces de cochenilles , la cochenille Jine , connue sous le nom de mestèque , parce qu'on en fait des récoltes à Métèque, dans la province de la Honduras, et la cochenille syhestre ou sammge. On n'obtient la première qu'au moyen du soin qu'on prend pour l'élever sur des plantes qu'on cultive. On ramasse l'autre sur des plantes qui crois- sent naturellement , comme on ramasse le kermès sur des arbustes qui se multiplient sans le secours des hommes. On ignore encore si la cochenille mestèque et la cochenille syl- vestre sont deux espèces différentes ; on sait seulement que cette dernière est moins chère , parce qu'elle fournit moins de teinture : ce que M. Thierry de Menonville attribue , non à l'infériorité de sa couleur , mais à la quantité de matière cotonneuse qui la couvre , et qui , en augmentant son poids , absorbe une partie de sa couleur. La plante sur laquelle on élève la cochenille fine , est le nopalli des Indiens. On Ta nommé en France , opuntia , figuier d'indr'^ roquette, cardasse, nopal. Les botanistes dis- tinguent aujourd'hui ce cactier de celui qui porte les noms précédcns. Ses articulations sont peu épineuses, ovales- oblongues , comprimées et charnues. Sa fleur est petite, et d'un rouge de sang. C'est au suc de cette plante qu'on at- tribue la couleur de la cochenille. Les Indiens du Mexique mangent son fruit et celui de la plupart des cactiers, ainsi que les bourgeons de leurs Heurs. Ce cactier se reproduit de bouture , il sort de ses feuilles qu'on met en terre. Sa cul- ture consiste à arracher les mauvaises herbes qui l'environ- nent. On peut le planter dans les terres argileuses , gra- veleuses, ou remplies de cailloux; mais il réussit mieux dans un bon terrain, surtout quand il est à l'abri des vents du nord. Cet arbuste croit promptement ; en six ans il acquiert plusieurs pieds de haut , et il est en état de nourrir la co- chenille dix-huit mois après qu'il a été planté ; mais il faut le renouveler au bout de six ans, parce que plus il est jeune plus il convient à la cochenille. On ne voit ce nopal nulle C O G 2^9 part clans les campagnes depuis Teguahacan jusqu'à Guaxaca ; il ne se trouve que dans les jardins de ces contrées et à Saint-Juan del Rey. En 1787, il existoit aussi à Saint- Domingue , ainsi que celui nommé par les Indiens nupal de Castille. Les Indiens de Guaxaca et d'Oxaca qui se livrent à la cul- ture de la cochenille, plantent, auprès de leurs habitations, des nopals , et ils nomment les plantations des nopaleries ; les plus considérables n'ont qu un arpent et demi ou deux arpens au plus. Un seul homme suffit pour en eulretcnir une en bon état. On sème la cochenille sur les nopals, vers le i5 d'octobre, époque du retour de la belle saison au Mexique. Cette opération consiste à placer sur les plantes les femelles qui ont déjà quelques petits. Ces femelles sont des cochenilles de la dernière récolle , que les Indiens gar- dent sur des branches de nopal, qu'ils conservent dans leur habitation pendant les pluies , qui feroient périr ces in- sectes s'ils les laissoicnt dehors ; cependant , dans quelques cantons, ils restent dans les nopaleries, où l'on a soin de les garantir des intempéries de lair avec des nattes. La manière de semer les cochenilles , est de mettre huit ou dix femelles dans un petit nid , fait avec une espèce de filasse qu'on tire des pélîoles des feuilles du palmier ou toute autre matière cotonneuse. On place les nids entre les feuilles des nopals ; on les assujettit aux épines dont elles sont armées , et on a soin de tourner le fond du nid du côté du soleil levant pour faire éclore promptement la pe- tite famille. Il sort des nids un grand nombre de coche- nilles , car chaque femelle en fait des milliers , qui ne sont pas plus grosses que la pointe d'une épingle , de couleur rouge , couverte de poussière blanche. Les jeunes coche- nilles se répandent promptement sur les feuilles, et tardent peu à s'y attacher ; quand elles se sont fixées , si par quel- que événement elles sont dérangées , leur trompe , qui est enfoncée dans la plante , se rompt , et elles périssent. Les femelles vivent environ deux mois , et les mâles la moitié moins; les uns et les autres restent dix jours sous la forme de larve , quinze sous celle de nymphe , et ensuite de- viennent insecles parfaits, propres à se reproduire. Les femelles, en changeant d'état, ne changent pas de forme; elles quittent seulement leur peau pour en prendre une autre , au lieu que les mâles sortent de leur dépouille de nymphes avec des ailes. Jusqu'à celle époque , rien ne les disllngue des femelles , si ce n'est qu'ils sont de moitié plus pcllts; devenus insectes ailés, ils s'accouplent et meurenL Les femelles qui vivent encore un mois après avoir été 25o C O C fécondées , prennent de l'accroissement pendant ce temps ; et elles périssent après avoir donné naissance à leurs pe- tits. Il y a, selon M. Thierry, six générations de ces in- sectes par an ; l'on pourroit les recueillir toutes , si les Sluios ne dcrangeoient et ne détruisoient leur postérité, lais tous les auteurs s'accordent sur le nombre des ré- colles, qui est de trois chaque année. La première se fait vers le milieu de décembre, et la dernière dans le mois de mai, J3ans la première, on enlève les nids de dessus les nopals , pour en retirer les mères qu'on y avoit mises , et qui sont mortes. On attend , pour faire la seconde ré- colte , que les cochenilles commencent à faire leurs petits. Pour celle opération , on se sert d'un couteau dont le tran- chant et la pointe sont émoussées. Pour ne point endom- mager la plante, on passe la lame du couteau entre Técorce du nopal et les cochenilles , pour les faire tomber dans un vase ; ensuite on les fait sécher. Les Indiens ont plusieurs procédés pour faire périr ces insectes , qu'ils se hâtent de faire mourir , crainte de perdre une partie de leur récolte. Les mères , quoique détachées des plantes , peuvent encore vivr^ quelques jours et faire leurs petits : ces petits se disperseroienl bientôt, et seroient autant de déduit sur le poids de la cochenille qui a été ra- massée. Quelques Indiens mettent les cochenilles dans une corbeille, les plongent ensuite dans Teau bouillante , et après les avoir retirées, les exposent au soleil pour les faire sécher ; d'autres les mettent dans un four chaud, ou sur des plaques échauftees ; mais il paroit que la meilleure ma- nière est l'emploi de l'eau bouillante. C'est de ces différentes méthodes de faire mourir les cochenilles , que dépendent principalement les différentes couleurs de celles qu'on ap- porte en Europe. Les cochenilles vivantes étant couvertes d'une poudre blanche, celles qu'on fait périr dans l'eau, y perdent une partie de cette poudre; elles paroissent ensuite d'un brun rouge ; on les appelle renagrida. Celles qu'on fait périr dans les fours ne perdent point celte poudre ; elles restent d'un gris cendré; on leur donne le nom àe jar- peada. Celles qu'on fait mourir sur des plaques , deviennent noirâtres, comme épilées ; on les appelle «(?^ra. Les mères mortes qui ont été tirées des nids posés sur les nopals, perdent plus de leur poids en séchant, que n'en per- dent les cochenilles qui ont été prises vivantes et pleines de petits. En faisant sécher quatre livres des premières, on les réduit à une livre , et trois livres des autres ne perdent que les deuxtlers à la dessiccation. Quand lescochenilles sont des- C 0 C 25i séchdes, on peut les gr.rdcr renfermées dans des coffres de bois pendant des siècles , sans qu'elles se gâtent etsans qu'elles perdent rien de leur propriété tinctoriale. La cochenille sylvestre est moins grosse que la cochenille fine; tout son corps, excepté le dessous du corselet, est cou- vert d'une matière cotonneuse , blanche , fine et visqueuse , et il est borde de poils tout autour. Huit jours après qu'elle s'est fixée, les poils et la matière cotonneuse s'allongent et se collent sur la plante, de sorte qu'on croit y voir autant de petits flocons blancs qu'il y a d'insectes : ici, les uns sont sé- parés des autres ; là, on en voit une centaine qui scuil grou- pés ensemble. Le groupe augmente de volume à proporiion de 1 âge , et tient tellement à la plante , que quand on veut détacher la cochenille on laisse sur la plante une partie du coton qui la couvre. Quoique cette cochenille croisse naturellement sur un cac- tier épineux, les lîidiens la cultivent comme la cochenille fine , et relèvent sur le nopal des jardins, parce que sa récolle est plus facile. Le plus habile ouvrier n'en peut recueillir, sur les opuntia épineux, une assez grande quantité chaque jour pour en faire deux onces quand elle est desséchée ; au lieu qu il peut en faire trois livres sèches quand il la récolte sur le nopal des jardins. Les cultivateurs v trouvent encore un autre avantage : c'est qu'élevée sur cette plante , elle devient presque aussi grosse que la cochenille fine , et qu'à mesure qu'elle se reproduit, elle perd une partie de sa matière cotonneuse. Comme ce nopal et celui de Caslille réussissent dans nos co- lonies, et qu'on assure que la chenille sylvestre s'y trouve dans plusieurs cantons , on doit désirer que les colons se li- vrent à sa culture , afin d'établir une nouvelle branche de commerce entre eux et les habitans de la métropole. Il y a une espèce de cochenille qui ne vit que dans les pays froids , qu'elle paroît préférer aux pays tempérés ; elle habite la Pologne. Autrefois , avant que celle du Mexique fut connue, on l'employoit pour la teinture : les récoltes , qui n'éloient ni aussi abondantes, ni aussi faciles que celles de la vraie coche- nille étoient moins suivies. Cette cochenille est connue sous le nom de cornis iincîorîus Polonîcus ; en français, gruinc d'é- rarlate de Pologne. On la trouve sur la racine de la plante que le célèbre botaniste Ray a novcmxéQ polygomnn coccifcrum . et que Tournefort croit être son alchc railla gvamînco folio , flore viajore. Quelques auteurs prétendent qu'on trouve la même graine d'écarlate , ou une semblable , sur la racine du sde- ranthus perennis , de la piloselle , de la pimprenclle et de la pariétaire. On ramasse cette graine au commencement de 1 éié ; chaque grain est alors à peu près sphérique , d'une .5. C O C couleur de pourpre ; les plus forts sont de k grosseur d'un grain de poivre ; chacun , a-t-on dit , est logé en partie dans une espèce de calice , comme un gland l'est dans le sien ; le dehors de cette enveloppe est raboteux ; l'intérieur est poli ; on ne trouve quelquefois qu'un ou deux de ces grains sur la plante , quelquefois plus de quarante. Des observations ont fait voir qu'il sort de ces petits grains des insectes qui ont deux antennes et six pattes ; qu'au bout de quelques jours , ces in- sectes se raccourcissent , cessent de marcher ; et que lorsqu'ils sont devenus immobiles, leur corps se couvre d'un duvet, co- tonneux, semblable à celui qui entoure le corps de la coche- nille de l'orme. Les mâles de cette espèce sont semblables aux mâles de certaines espèces de kermès , et s'accouplent comme les autres cachenilles. On a observé que les femelles ne se couvrent de duvet qu'après avoir été fécondées, et que celles qui ne l'ont point été, restent presque nues. Les unes et les autres cependant font des œufs ; mais il n'y a que ceux des premières qui donnent des petits. Ce qui distingue cetta cochenille des autres espèces , c'est qu'après avoir été ronde et immobile, elle peut mouvoir ses pattes et changer de forme, de ronde devenir oblongue. On ne fait la récoite de cet in- secte que tous les deux ans , aussitôt après le solstice d'été, parce qu'alors il est plein d'un suc de couleur pourpre. On se sert , pour celte opération , d'une espèce de bêche , avec laquelle on lève la plante de terre pour en détacher la coche- nille ; et ensuite on repose la plante à la même place, crainte de la détruire. Quand on a séparé la cochenille de la terre, par le moyen d'un crible , on Tarrose de vinaigre ou d'eau chaude , et ensuite on '.'expose au soleil pour la faire mourir et sécher. On dit que les Turcs et les Arméniens achètent cette drogue, et s'en servent pour teindre la soie , la laine , le cuir , le maroquin et la queue de leurs chevaux , et que les femmes en tirent une teinture avec du jus de citron ou du vin , et s'en servent pour se rougir l'extrémité des pieds et des mains. On dit aussi qu'autrcfcxis ces peuples achetoienlce coc- eus fort cher, et qu'ils Temployolent avec moitié de coche- nille du Mexique pour teindre les draps en écarlate ; que de la teinture de cet insecte , extraite avec le jus de citron , ou avec une lessive d'alun , on peut , avec de la craie , faire une espèce de laque susceptible d'être employée dans la peinture , et que si on y ajoute de la gomme arabique , elle est aussi belle que la laque de Florence ; et enfin que le suc exprimé des coques du polygonum sert en médecine aux mêmes usa- ges que le kermès. Malgré toutes les propriétés de cette co- chenille, on ne se sert plus actuellement, pour les belles teintures , que de celle du Mexique. C 0 G 253 En Russie , les habilans tirent aussi une teinture cramoi- sie d'une espèce de cochenille indigène ; on n'a point encore essayé en Fi'ance de s'en procurer de celles qui sont si nui- sibles aux orangers et autres arbres ; peut-être donneroient- cUes une couleur qui, sans avoir la beauté de la cochenille d'Amérique , pourroit être de quelque utilité. Selon quelques auteurs, c'est aussi à une cochenille que nous devons la laque , espèce de gomme qui vient des Indes orientales ; mais on n'en a aucune preuve bien positive. V. Laque. L'orme nourrit une espèce de cochenille qui a beaucoup de ressemblance avec celle du nopal ; on la trouve princi- palement dans les bifurcations des branches qui ont un ou deux ans. Yers le milieu de l'été, les cochenilles qui ont pris toute leur grosseur, ressemblent à une petite masse ovale , convexe , d'un rouge brun , qui a environ une ligne de lon- gueur ; elles sont entourées dune espèce de cordon blanc et cotonneux , qui ne laisse à découvert que la partie supérieure du corps : cette matière contient le ventre de l'insecte et sert de nid aux petils. Réaumur croit les femelles vivipares ; mais, selon Geoffroy , elles sont ovipares. Vers le milieu de juillet, on trouve dans les nids un grand nombre de petits vivans , d'un blanc jaunâtre ; ils ont deux antennes , six pattes courtes, avec lesquelles ils marchent assez vite. Il y a apparence qu'uit jour ou deux après sa naissance , chaque petit quitte le nid pour courir sur les branches d'orme , où l'on en découvre une grande quantité ; mais ils ne sont pas long-temps sans s'y fixer. Leur accroissement, comme dans les autres espèces, n'a lieu qu'après l'hiver : au commencement du printemps , leur corps est un peu rougeâtre ; chaque anneau est bordé de poils gris et courts, qui disparoissent pour faire place à la matière cotonneuse qui forme le nid. Il paroît vraisemblable que cette matière s'échappe du corps de l'insecle comme il en sort de celui du puceron et du kermès ; les œufs , en sortant du corps de la mère , passent sous son ventre à mesure , et les petits la quittent lorsqu'ils ont assez de force pour se rendre sur les branches. Dès que la femelle a fini sa ponte, elle meurt, se dessèche , et par la suite tombe du nid. On connoît une trentaine d'espèces de ce genre , et qu'on trouve presque toutes en Europe. La C0CHE>"ILLE DU FIGUIER COMMUN , Cocciis ficus carirœ (Oliv., Encyd. mèlh.^ et Rem. , Mèm. d'Hist. nat.). Elle est ovale , convexe , de couleur cendrée , avec une ligne circu- laire à sa partie supérieure , d'où partent plusieurs autres lignes qui vont aboutir à la circonférence. Son mâle n'est pa» encore connu. 254 C O C On la trouve au midi de l'Europe et dans tout le Levant. Ces insecli'S pioduiscnllc plus mauvais effet sur les figuiers ; ils les dessèchent en pompant le suc de ces arbres, et eu occasiona nt l'extra vasation d'une grande partie de la sève ; .aussi ceux qui en sont infestés depuis quelque temps, perdent leurs feuilles de meilleure heure que les autres. Dans les nou- veaux jets , l'intervalle des nœuds devient chaque année plus petit; le nomhrc des figues diminue , les fruits tombent la plupart sans miirii:; les feuilles et les branches se couvrent de taches noires; l'écorce se détache et s'écaille ; enfin lorsque les arbres sont parvenus à un certain degré de foiblesse, l'hi- ver achève de les détruire. On a employé beaucoup de moyens pour se délivrer de ces cochenilles : leur peu d efficacité prouve qu'ils ne sont pas suffisans. Quelques cultivateurs frottent les branches et les feuilles avec du vinaigre et de la lie d'huile ; mais la postérité nombreuse de ces insectes survit à tous les moyens qu'on emploie pour les détruire. Ce n'est que pendant l'hiver qu'on pourroit les attaquer avec avantage, en frottant avec un linge les jets où ils se trouvent , et en les écrasant, ou bien en les détachant avec un couteau ou avec un morceau de bois un peu tranchant ; cette opération, qui ne seroil ni coûteuse ni longue , seroit d'autant plus aisée dans cette saison, qu'alors la cochenille lient peu à l'arbre. Celles qui s'attachent aux figues , croissent plus rapide- ment que les autres. On n'ose guère manger les figues qui en sont attaquées , parce qu'on ne peut les cueillir sans écra- ser quelqu'un de ces insectes , et il en sort une matière épaisse , rougeâtre , qui est rebutante. Comme on a soin de remuer les figues sur les claies , et comme les liens qui retiennent les cochenilles s'affoiblisscnt avec elles, on ne doit pas être surpris qu'elles se détachent facilement des figues que l'on fait sécher. CocHEMLLE DES SERRES, Coccus adonidum, Linn.,Fab. La femelle est ovale , oblongue , couverte d'une poussière farineuse; ses anneaux ont, sur les côtés, des appendices, et les deux derniers forment une espèce de queue. Le mâle est petit ; il a les antennes longues ; le corps et les pattes roses , couverts d'une poussière farineuse ; les ailes et les filets de la queue d'un blanc de neige. Cette espèce est originaire du Sénégal, d'où elle a été ap- portée en Europe sur des plantes , et s'est multipliée dans les serres. Cochenille de l'olivier, Coccus oleœ, Oliv., Bern. La femelle est ovale , d'un brun rouge plus ou moins fon- cé , avec des nervures élevées , irréguUères. Le mâle n'est pas connu. B J)ro;'.,c Je/ lt'/e//u'r (lc„//A ■j, /'/on<'/it<'e f,''/t' t//;>,!\rte . ■'f I ///t/>,:r ,1 r/>r7///r//a>. II. rô,f i>oi/i/,i'Uj ■ l'or rue .r//-t',''t' . y /'>/////..■ ,/<:,/yir//,i„/„/,\,-.,). ('„r/i,'/if//f ,/it /u>/>,r/ j-j..(/', :. ru-//.. ,r„//./o ./// /.. c. or On la trouve dans les parties méridionales de la France el en Italie, sur l'olivier: elle ne touche jamais au fruil de cel arbre. Les petits, peu après être nés, se répandent sur la partie inférieure des feuilles et sur les jeunes pousses , qu'ils abandonnent lorsqu'ils veulent se fixer. Ils font beaucoup de tort aux oliviers , parce qu'ils multiplient prodigieusement, et qu'on ne peut pas en nettoyer les arbres comme le figuier. Elle habile aussi sur le myrte et le phyllirea. Cochenille de l'oranger, Coccus hesperidum, Linn., Fab., Geoffroy. La femelle est ovale , oblongue, d'un brun luisant ; elle a une échancrure à sa partie postérieure. Les orangers , les citronniers et les autres arbres de cette famille , sont attaqués par ces insectes. Leur nombre est si considérable , que souvent ils font languir les arbres et nuisent à leur production. Cochenille du nopal, Coccuscacti^ Linn,, pi. B. 27 , g; mâle et femelle. Le mâle est très-petit , et a les antennes moins longues que le corps; le corps allongé, d'un rouge foncé, terminé par deux soies assez longues , divergentes ; les ailes grandes, blanches , couchées et croisées sur l'abdomen ; les pattes assez longues, La femelle, qui est du double plus grosse que le mâle, est à peu près de la grosseur d'un petit pois ; quand elle a pris tout son accroissement , elle est d'un brun foncé , couverte d'une poussière blanche ; elle a les antennes cour- tes ; le corps aplati en dessous, convexe en dessus , bordé, avec les segmens des anneaux assez marqués ; les pattes courtes. On la trouve au Mexique, d'où on l'apporte en Europe : elle sert à faire la belle teinture écarlate. Nous renvoyons aux généralités, pour voir la manière dont les Indiens élèvent et récoltent cet insecte. J'ai observé que les petits de la Cochenille sylvestre des serres du Jardin des Plantes , à Paris , étoient renfermés chacun dans une petite coque blanche, étroite et cylindrique. Cochenille farineuse , Cocrusfurinosus, Linn. On trouve cette cochenille en Europe, sur les branches d'aune. Degeer l'a décrite et figurée dans le tome sixième de ses Mémoires. Le corps de la femelle est , suivant lui , ovale, un peu dé- primé , long d'environ deux lignes, d'un brun rougeâtre , et couvert en dessus d'une poussière blanche. Il est divisé en quatorze anneaux assez distincts. Les côtés sont garnis de plusieurs petites touffes d'un duvet blanc et cotonneux. Les antennes et les pattes sont ccurlcs et brunes. 2S6 G O G Celte cochenille se recouvre presque entièrement, étant fixée , d'une couche de matière blanche et cotonneuse , qui s'étend même du côté de l'anus, beaucoup au-delà de celte extrémité du corps. Les œufs sont déposés dans cette nichée molle, et accumulés les uns sur les autres. Ils trouvent ainsi à la fois une couche et une couverture qui garantissent leur frêle existence. La ponte finie , la mère périt et se dessèche peu à peu. Degeer a dépouillé une de ces cochenilles de la matière cotonneuse qui couvroit son dos ; une couche sem- blable , quoique moins épaisse , a reparu le lendemain , preuve que la nature a pourvu ces animaux d'une quantité assez considérable de cette matière. Comme elle est un peu gluante , il arrive que , lorsqu'on veut la prendre , plusieurs de ses fils restent adhérens à la feuille où se tient 1 insecte , ou à son corps lui-même.' Remarques. Nous aurions pu donner plus d'étendue à cet article, en mentionnant surtout un grand nombre d'espèces, plus connues par la plante qu'elles habitent que par leurs habitudes; mais nous croyons avoir suffisamment rempli le but que nous nous sommes proposé. Que les entomologistes s'occupent moins de nomenclature ; qu'ils s'attachent à con- noître les mœurs si singulières des galUnsectes ; qu'ils tentent particulièrement des expériences relatives à l'utilité que Ton pourroit retirer de nos espèces indigènes; et mes vœux, qui sont, je Crois, ceux de tout bon citoyen, seront satisfaits. Le gouvernement a le plus grand intérêt à favoriser ces tenta- tives. Il me paroît assez démontré que nous pouvons cesser d'être tributaires de l'Espagne pour cette branche de com- merce. La cochenille syli'eslre se perpétue dans les serres du Jardin des Plantes de Paris ; pourquoi ne porteroit-on pas ses regards sur ce genre de culture, auquel d'heureuses cir- constances semblent nous inviler? J'engagerois encore les naturalistes, ouïes hommes éclairés, qui habitent les Indes orientales, àétudierune autre sorte «le rw7/m///« qui est particu- lière à ces contrées, et qui est infiniment supérieure pour la grandeur à celle du Mexique. J'en juge par un indlvi(ki que Mac, zélé naturaliste, a envoyé au Muséum d Histoire naturelle, (l.) COCHENILLE DE PROVENCE. Foyez Kermès, {l.) COCHENILLE DU CHARACIAS. F. Dortiiés[e. (l.) COCHENILHEIRA. Nom portugais du Cactier a COCHENILLES ( Cactus cochenilUfer ). (lN.) COCHE-PIERRE. Nom vulgaire du Gros-bec d'Eu- rope. (V.) COCHER. Poissoiï du genre Chétodon. (b.) C 0 C :,57 COCHEVIER, C'est, en Sologne , rALouETTE lulu. COCHEVIS. V. Alouette, (v.) COCHEVIS DU SÉNÉGAL. V. Alouette grisette. COCHICAT. Nom que l'on donne à un Toucan du Mexique, (v.) COCHILITES ou COCHLITES. Les anciens orycto- graphes employoient ce mot, d'une manière générale, pour désigner toutes les coquilles univalves pétrifiées. 11 est tom- bé en désuétude, (b.) COCHIN. Marsden, Hist. de Sumatra ^ dit qu'on trouve, dans cette île, une variété de Chats que les habilans appel- lent CoCHiN, Elle est particulièrement remarquable par la forme de la queue , dont l'extrémité porte un bouquet de poils , en forme de houppe , et qui est comme échancrée de distance en dislance, (s.) COCHITENACALT. Nom mexicain du Toucan a collier, (v.) COCHITOTOLT. Nom d'un oiseau du Mexique, décrit d'après Séba, que Brisson appelle Promérops orangé, (v.) COCHLE, Cochlus. (ienre de vers intestins , établi par Zeder pour placer le Cucullan ascaroïde de Linnœus , qui s'écarte des autres par ses caractères. Ceux de ce nouveau genre sont : corps aminci en devant, annelé à la façon des coquilles ; bouche rétractile. Ce genre a été réuni aux Liorinques par Rudolphi. (b.) COCHLEA MARGARITIFERA des Latins. C'est le Nautile flambé, (desm.) COCHLEARIA, du mot latin focA/mr , qui signifie cuil- ler. Il paroit que Matthiole a fixé ce nom au Cranson commun, à cause de la forme des feuilles; il est devenu ensuite celui du genre. Plusieurs Camelines et plusieurs Craves, ont été classées avec les Cransons. (ln.) COCHLEARIUS. Dénomination latine que Brisson a donnée au Savacou. Charleton appelle la spatule, cochleana pïateola. V. Spatule, (s.) COCHLEATA. C'est le nom que donne Rivin à une pe- tite Luzerne (jyiedkago lupulîna, Linn,), et à une autre espèce voisine, dont les légumes sont contournés en spirale, (ln.) COCHLITES. V. CocHiLiTEs. (pat.) COCHO. On a donné ce nom à la Perruche a gorge ROUGE et à une variété du Perroquet crick a téte bleue. Séba applique celte même dénomination à une Perruche JAUNE. (V.) Mi. I ■ p58 CGC COCHOCHATL. Nom sous lequel est décrit un oîseaudu Mexique, qui esl jaune, blanc, roux, et un peu plus grand que le chardonneret, (v.) COCHON, Sus. Genre de mammifères, de Tordre des pACUYDERMES , ainsi caractérisé : six incisives à chaque mâ- choire; deux canines (crochets ou déjemes^^ une de chaque côté, très-fortes, arquées , trigones et quelquefois fort longues et recourbées à leur extrémité ; vingt-quatre ou vingt-huit mo- laires en tout (six ou sept de chaque côté, auxdeuxmâchoires, dont les antérieures sont plus ou moins comprimées , et les postérieures à couronne tuberculeuse; nez prolongé, carti- lagineux, tronqué au bout et renfermant un petit os particulier appelé os du boutoir ; oreilles médiocres ; yeux petits ; corps couvert de poils roides et longs, nommés soies ^ assez rares; queue courte et grêle ; les quatre pieds tétradactyles, les deux doigts du milieu étant les plus grands, appuyant seuls sur le sol, et munis de sabots assezforts; dix mamelles ventrales, etc. Ce genre d'animaux ne renferme maintenant que trois espèces distinctes, savoir ; i.° le sanglier et le cochon; 2.° le babiroussa ou cochon cerf^ ei 3." le sanglier de Madagascar ou sanglier à masque de M. Frédéric Cuvier, auxquelles convien- nent, en entier, les caractères que nous venons de détailler. Linnœus et les autres naturalistes nomenclateurs y joignoient plusieurs espèces que M. Frédéric Cuvier a proposé d'en sépa- rer, avec raison, d'après les caractères qu'elles présentent, pour en former deux genres particuliers, qu'il nomme phasco-^ chœre et dicotyl.es. Les phascochœres ont les mâchelières composées de cy-^ lindres joints ensemble par une matière corticale, à peu près comme le sont les lames transverses de celles de 1" éléphant, et se poussant aussi d'arrière en avant. Leur crâne est large; leurs défenses arrondies, dirigées de côté, en en haut, et d'une grandeur effrayante; sur chacune de leurs joues, pend un grand lobe charnu, qui achève de rendre leur figure hideuse; ils n'ont que deux incisives en haut et six en bas ( Cuv., Règne animal). Le sanglier du Cap-Vert et le sanglier dit d'Ethio- pie, qui, d'ailleurs, sont peut-être de la même espèce, ap- partiennent à ce genre. F. Phascochœres. Les dicotyles on pécaris ont les incisives et les molaires sein- blabies à celles des cochons proprement dits; leurs canines , beaucoup plus foibles et plus courtes , ne sortent point de la bouche. Ils n'ont pas de queue, ni de doigt externe au pied de derrière. On remarque sur leurs lombes mie ouverture glanduleuse, de laquelle sort une humeur fétide. Ils se rap- prochent des ruminans par leur estomac divisé en plusieurs poches, et par leurs os métacarpien* cli métaliirsiens des C O C 259 doigts du milieu , qui sont soudés ( Cuv. , Règne animal). Deux espèces seulement appartiennent à ce genre : le pécaii à collier ou pâtira ( dicot. turquatiis , Cuv.) , et le iagnicati ou ta- jassou ( dicut. laUalus , Cuv. ) Dans cet article, nous ne traiterons que des trois espèces particulières au genre des cochons, qui, toutes, sont origi- naires de Tancien continent , et présentent des habitudes naturelles très-semblables. Ces animaux, dont le cuir est épais et la graisse abondante, recherchent les lieux humides et la fange, pour s y vautrer. Quoique omnivores, ils se nour- rissent principalement , dans létat de nature , de fruits et de racines, qu'ils se procurent en fouillant la terre avec leur museau ou boutoir: ils sont très-gloutons et très-vo- races; leur naturel est plutôt sauvage que féroce. Les fe- melles font un assez grand nombre de petits , surtout dans Tétat de domesticité , etc. Première Espèce. — Le SANGLIER, Sus srrofa fenis ; le Co- CHON ou Porc, Susscrofa domestiais, Linn., Buffon, tom. S y pi. 14 et 17. Le sanglier est le cochon sawage, c'est-à-dire , tel qu'il existe dans la nature. Nos cochons domestiques forment des races qui ne sont dues qu'à l'industrie des hommes, et qui ne peuvent se maintenir que par leurs soins • elles appartiennent tout entières à l'art; le sanglier est le cochon de la nature. Dans l'un et l'autre de ces animaux, la tête ou la hure est grosse et allongée ; la partie postérieure du crâne est fort éle- vée; le museau, que Ion nomme groin, se prolonge et s'amincit sensiblement: il est tronqué à son extrémité, et terminé, au-devant de la mâchoire supérieure, par un carti- lage plat, arrondj,nu, marqué de petits points, et qui déborde, par les côtés et surtout par le haut, la peau de la mâchoire ; c'est le boutoir. Il est percé par les deux ouvertures petites et rondes des narines, entre lesquelles est renfermé, dans le milieu du boutoir, un petit os qui sert de base et de point d'appui à cette partie. La lèvre inférieure est plus courte et plus pointue que la supérieure ; les mâchoires sont munies de qua- rante-quatre dents; savoir: six incisives, deux canines et quatorze molaires, sept de chaque côté dans chacune des mâchoires; les six incisives de la mâchoire supérieure , au lieu d'être tranchantes comme celles d'en bas, sont longues, cylindriques et émoussées à la pointe, en sorte qu'elles forment un angle droit avec celles de la mâchoire inférieure, et qu'elles ne s'appliquent que très-obliquement les unes sur les autres par leurs extrémités. Une autre singularité, c'est que de ces dents incisives de la mâchoire supérieure, les deux du milieu ne se .60 co(: touchent que par leur extrémité, et sont fort éloignées l'une de l'autre à leur racine. Les quatre dents canines , auxquelles on a donné le nom àe défenses dans le sanglier, et celui de crochets dans le cochon domestique, croissent pendant la vie de l'animal, sortent au- dehors à côté de la bouche , et font remonter la lèvre supé- rieure en se recourbant en haut en portion de cercle ; elles sont très-profondément enfoncées dans l'alvéole. La truie, aussi bien que le cochon coupé , ont des dents canines à la mâchoire inférieure; mais elles croissent beaucoup moins que celles des mâles , et ne sortent presque point au-dehors. Au-dessous de la mâchoire inférieure, est une verrue urt sert de base à cinq longues soies ; le cou est gros , et si corte que la tête touche presque les épaules ; le cochon la po toujours très-basse , et de manière qu on ne lui voit point de poitrail ; le corps est épais et la croupe avafée ; la queue est mince , de longueur moyenne, pendante, et recoqulllée à son origine, avec quelques sinuosités dans le reste de sa longueur. Ce n'est que quand l'animal a plus de six semaines, que sa queue commence à se contourner en haut, d'un côté ou de l'autre. Les jambes de devant sont fort basses; les pieds ont quatre doigts, quoiqu'il n'en paroisse que deux à l'extérieur; les deux doigts du milieu sont plus longs que les autres, et ont chacun un sabot qui porte sur la terre ; les deux autres doigts, beaucoup plus courts, ont leur troisième ou dernière pha- lange revêtue dune corne pareille à celle des sabots ; mais elle est placée plus haut, à l'endroit où sont les ergots des ruminans. Quelques auteurs ont parlé de cochons solipèdes , c'est-à-dire, qui ont le sabot d'une seule pièce, comme les chevaux et les ânes. Aristote dit que l'on jjpy oit de ces co- chons à sabots entiers et solides dans la Psronie , dans l'Illy- rie et dans quelques autres contrées {Hist. animal.^ lib. 2, cap. 7). Pline eu fait aussi mention (//«/. «a/., lib. 11 , c. ^G). L'on en a vu en Angleterre et en Flandre (Gesner, Quadnip.); et Linnseus assure qu'ils sont fort communs en Suède , parti- culièrement aux environs d'Upsal {Amena, aead. , tom. i , pag. 14.1). Mais rien ne prouve suffisamment l'existence de ces animaux singuliers. De grosses soies , droites et pliantes , et d'une substance presque cartilagineuse , couvrent les cochons ; les plus grosses et les plus longues forment une sorte de crinière sur le som- met de la tête , le long du cou , sur le garrot et le corps , jus- qu'à la croupe. Ces soles se divisent à l'extrémité en plusieurs filels qui ont de six à huit lignes de longueur ; en les écartant, on peut partager chaque soie dun bout à l'autre. Le groin C 0 C ^ ,^6i et les cotés de la ihe , de même que le ventre et le nonçon 07ri/5 , L. ), n'est cepen- dant qu'une race dans l'espèce du cochon. Il a la même gros- seur que le cochon de Siam , et le poil court, roux , brillant plus fin et plus doux que celui des autres cochons. Il n'a point de soies sur le dos ; le cou seulement et la croupe près de la queue sont couverts de poils, un peu plus longs que ceux du reste du corps. Ce cochon diffère encore du nôtre par sa tête moins grosse , ses oreilles longues, minces et très-poin- tues , et par sa longue queue sans poils , et qui touche presque à terre. 3.° Le cochon commun ou cochon à grandes oreilles (^siis scrofa domesticus, L.) diffère principalement de la race sauvage, ou plutôt de la souche même de l'espèce , en ce que ses dé- fenses sont plus petites que celles du sanglier , en ce que ses oreilles sont plus longues , plus pointues et à demi-pendan- tes, et en ce que sa couleur est, pour l'ordinaire , d'un blanc jaunâtre terne , plus communément sans taches, mais quel- quefois avec des taches noires, irrégulières ; il y a aussi plu- sieurs de ces animaux qui sont presque tout noirs. Cette race, également répandue en France, en Allema- gne et en Angleterre , offre différentes sortes d'abâtardisse- ment , parmi lesquelles certaines méritent plus parlicullère- menl raltenlion des agriculteurs. Elles ont été décrites par M. \ iborg , professeur de l'école vétérinaire de Copenhague, dans un Mémoire couronné par la Société d'agriculture de Paris, et inséré dans son recueil pour l'année i8i4^, et c'est d'après ce Mémoire que nous allons les indiquer ici. Quelques-unes de ces varlélés prennent une taille extraor- dinaire , donnent beaucoup de lard et de graisse ; de ce nom- bre sont le gros porc anglais, le normand, le danois et l'al- lemand. D'autres sont très-petites et très-fécondes , comme le porc chinois et le porc noir à jambes courtes. Certaines 26S CGC aussi sont moyennes, comme le porc noir bigarré , et celui de Mongoiitz. De toutes ces variétés, on préfère celles qui donnent le plus grand produit en lard et en graisse , dans le temps le plus court et avec le moins de fourrage. Porcs de la grande race anglaise. Ils sont caractérisés par des oreilles longues pendantes , un corps très-allongé , les côtes larges , une teinte gris-blanc ou jaune-blanc , rarement bi- garrée. Ils acquièrent une taille considérable, et leur poids s'élève jusqu'à mille et douze cents livres. M. Viborg fait en- core mention de deux autres races particulières à l'Angle- terre , dont l'une , celle des porcs de nobles , a été produite par le soin de M. Kortright , à faire croiser le porc chinois, et le porc sammge de l'Amérique septentrionale (sanglier d'Eu- rope transporté dans ce continent) : elle est de petite stature ; sa hure est courte et pointue ; sa nuque bien garnie de soies, ses oreilles petites , courtes et droites ; son cou épais et très^ saillant par en bas ; son corps allongé ; ses jambes courtes ; sa croupe longue, large et arrondie ; ses cuisses larges. Elle a beaucoup de ressemblance avec le porc de Siam , si ce n'est qu'elle est blanche et qu'elle a une plus belle structure que celui-ci. La seconde race qui a été produite par l'économe anglais M. Witt, résulte du croisement du porc anglais et du porc chinois. Elle est plus grande que celle de M. Kor- tright ; sa hure est droite et fine, ses oreilles un peu saillan- tes , de grandeur moyenne ; son cou épais , rond , garni en haut de soies , et saillant par en bas ; ses épaules larges et fortes ; ses flancs larges ; son dos droit et dépourvu de soies ; sa croupe longue , large et arrondie ; son corps allongé ; les jambes courtes ; les soies d'un blanc luisant. Elle est très- féconde , grandit rapidement , et s'engraisse facilement. Porc danois. En Danemarck , il se trouve en général deux races de porcs ; une plus grande dans le Jutland , et une plus petite en Zélande. Le porc du Jutland a le corps allongé et le dos un peu courbé ; il a en même temps de longues jambes et il est un peu oreillard : il donne dans la seconde année deux cents à trois cents livres de lard. 11 s'exporte an- nuellement du Jutland dix mille de ces porcs et douze cent milliers de lard. Le porc de Zélande est petit ; il a des oreilles relevées , un corps raccourci et un dos fortement garni de soies. Dans la seconde année de l'engrais , il pèse cent à cent cinquante livres , et plus tard , il peut rendre , comme porc gras , de cent soixante à deux cent quarante livres de lard. Porc suédois mi-sam>age. C'est un métis dn gros porc avec le sanglier; il est de Suède , mais il s'en est aussi trouvé en C 0 C ^6ç> Danemarck. Il a la hure large et le boutoir retroussé , des oreilles presque redressées, le corps allongé ; les jambes longues. Son caractère est très-féroce. Les porcs de la Pologne et de la Russie sont roux ou jaunes , et ne deviennent jamais plus grands que les marcassins de no» forêts. Porc pie. La race de porcs lâchetés prend sans doute son origine dans un croisement du porc domestique avec celui de Siam ou le noir à jambes courtes , ou avec le sanglier. On la trouve dans quelques contrées d'Allemagne , d'Angle- terre et du Danemarck, et elle diffère peu du porc domes- tique commun. A Berkshire, en Angleterre, \ts fermiers donnent la préférence à cette race, parce que les os en sont petits et qu'elle s'engraisse rapidement. Porc turc ou de Bîongolitz. On appelle ainsi une race de porcs qui viennent de la Croatie , de la Bosnie et des pro- vinces voisines de Vienne. Us se distinguent par des oreilles courtes, redressées et pointues , par une hure raccourcie et mince , par des jambes courtes et fines , qui portent un corps dont la longueur excède de peu la hauteur, et par des soies minces et frisées , d'une couleur grise ou gris foncé , rare- ment noire , et plus rarement encore rouge-brun. Les porcs de lait sont gris-blancs ou rouge-bruns , avec des bandes noires le long de la partie dorsale des côtes. Ce porc qui s'engraisse en moitié moins de temps que notre porc com- nmn , atteint un poids de trois cents à quatre cents livres. Il est indigène dans la Turquie européenne, d'où il en vient des troupes nombreuses, qui sont conduites en Hongrie, où on le connoît à cause de cela sous le nom de porc turc. Porc noir à jambes courtes , ou cochon ras. Il ressemble beau- coup au porc de Siam et au porc chinois : il est noir, à jambes courtes , à tête raccourcie , à mâchoires épaisses. Son front est rabougri ; le dessus de ses yeux marqué de plis ; son cou épais et fort ; son poitrail vigoureux; son dos large et droit, dépourvu de soies ; ses jambes fortes ; son corps rond et allongé ; sa peau très-mince ; ses soies minces et courtes; ses flancs presque nus et sa queue droite ; ses oreilles courtes, un peu pointues et presque relevées. Cette race est ordinai- rement noire ; il en existe pourtant des individus d'une couleur rouge de feu. Ou la trouve en Espagne, en Calabre, en Toscane , en Savoie , en France , et dans d'autres pays de lEurope , comme aussi dans les climats chauds de l'Amé- rique -, mais la meilleure variété de cette race , se trouve , à ce qu'on prétend , en Portugal. C'est avec la chair de ce cochon que l'on fait les saucissons renommés de Bologne. Dans beaucoup de nos provinces de l'Ouest . on nour- ^70 C O C rit une race de cochon , qui, à la différence près de la quari^ tilé de poil , de la couleur de la peau et de la grosseur de l'animal , réunit les mêmes avantages. Les coihons de Bu^'onne sont également noirs , et approchent beaucoup des «:or7/o«5 rocurer par-là un aliment succu- lent et peu dispendieux. L'on connoît les profits que l'on tire du cochon , et combien l'usage de sa chair, de son lard, de sa graisse, etc., est répandu ; et cet usage date de l'antiquité. Aussi les anciens sacrifioient-ils cet animal àCérès, la déesse des moissons. Dans l'île de Crète , les cochons étolent regar- dés comme des animaux sacrés. A Rome , l'on en faisoit un cas particulier, et l'on s'y occupolt beaucoup de l'art de les élever et de les engraisser, art que les auteurs latins d'éco- nomie rustique ont nommé porculalio. Sous les empereurs , le luxe de la gloutonnerie , chez les Romains , fut porté à l'excès et même jusqu'à la cruauté la plus dégoûtante. Parmi les riches , il y avoit deux manières renommées d'apprêter les cochons ; Tune conslstolt à servir un de ces animaux tout entier, dont un côté étolt rôti et l'autre bouilli ; la seconde manière s'appeloit à la troyenne , par allusion au cheval de Troie , dont l'intérieur étoit rempli de combattans ; celui du cochon, d'où l'on avoit tiré les intestins et les viscères, se farcissoit de victimes de toute espèce , comme de grives, de bec-figues , d'huîtres , etc. ; le tout arrosé de bon vin et du jus le plus exquis. L'appareil de la préparation de ce cochon troyen entraînolt des dépenses si considérables , qu'il devint le motif d'une loi somptuaire ; mais il n'y en eut point qui dé- fendit les moyens barbares , employés dans les mêmes temps , pour mettre à nigrt les cochons ^ d^s la vue de donner plus C O C 278 de saveur à leur chair. On ne peut , sans frémir , se rappeler ces anecdotes d'une horrible gourmandise. Tantôt on fouloit aux. pieds le ventre d'une truie prête à mettre bas, et on la faisoit mourir dans les lourmens les plus affreux, afin , rlisoit- on , de rendre sa chair et celle de ses petits plus délicate ; tan- tôt on passoit des fers rouges dans le corps de l'animal vivant, tantôt. . . jMais tirons le videau sur des atrocités qui avilissent l'espèce humaine , la rendent odieuse , et feroicnt presque rougir de lui appartenir. 11 paroît que, chez nos ancêtres , le cochon étoit la nourri* tare la plus ordinaire et la plus estimée ; la loi salique traite du cochon plus au long que d'aucun autre animal domestique , et un chapitre entier roule entièrement sur le larcin des porcs, de Jurtis porconmi. Sous les premiers rois de France , la prin- cipale dot des églises consistoit dans la dîme des porcs ; le fisc avoit ses porchers aussi bien que les particuliers; enfin , la viande de porc étoit un aliment si ordinaire en France , que les plats destinés à la servir sur les tables se nommoient bacco- niques , de l'ancien mot haccun ou baron , qui signifioit un porc engraissé. C'est encore la nourriture journalière de la plus grande partie deshabitans de nos campagnes, qui, sans le lard et les autres pièces de porc dont ils s'approvisionnent, seroient réduits à manger leur pain sec. Le jour que le villageois tue son cochon est à peu près un jour de fête ; il distribue des por- tions de la menue dépouille à ses voisins et à ses amis ; les morceaux de choix sont offerts aux personnes que l'on ho- nore ; et dans les longues soirées de l hiver, l'on se rassemble près d'un grand feu, à la lueur d'une lampe rustique, au- tour d'une table couverte de viande de cochon et de bouteilles de vin nouveau \ une joie un peu grosse , mais franche et na- turelle , préside à ces repas ; tandis que toute gaîlé est bannie de ces réunions brillantes, de ces festins fastueux , commandés par la dédaigneuse opulence , et apprêtés par le luxe , où tout est artifice , depuis les propos des convives , le maintien et le sourire de la beauté , jusqu'aux mets dont les tables sont dé- corées plutôt que chargées. C'est en hiver que la viande de porc acquiert une meilleure qualité; c'est aussi pour les égorgerdans cette saison que, dans nos pays , l'on engraisse les cochons. Leur chair est moins ferme et moins saine en été ; plus le climat est chaud , moins elle est bonne; et je me suis aperçu qu'en Ei^ypte , en Syrie, et même dans les parties méridionales de la Grèce , où la race des porcs tient plus du cochon de Chine ou de Siam que de la race commune, leur viande , très-blanche , très-délicate , niais en même temps très-chargée de graisse , fatigue les es- tomacs les plus robustes. Gela seul peut y faire considérer cet VII. i3 ,^i .. ^^^- . aliment comme pernicieux , et en expliquer la proscription prononcée par les législateurs de TOrient, à commencer par Tes prêtres de Tancierine Egypte. Une pareille abstinence avoit sans doute son principe dans des préceptes dhygiène , indis- pensables sous un ciel brûlant. Il n'étoit permis aux Égyp- tiens de manger du cochon qu'une'seule fois Tannée , au jour de la fête de la lune , et ils en sacrifioienl un grand nombre à celte planète. Dans les autres temps , si quelqu'un venoit à toucher un de ces animaux, ne fût-ce qu'en passant , il de- voit se plonger dans le Nil avec ses vêlemens. Les gardiens des troupeaux de cochons formoienl une classe isolée que la société rejetoit; l'entrée des temples leur étoit interdite , aussi Lien que lalliance avec d'autres familles. Cette aversion pour les cochons s'est transmise jusqu'aux Égyptiens modernes; les Copies ne s'en nourrissent jamais, non plus que tous les sectateurs de la religion de Mahomet; et les Juifs, qui ont pris en Egypte l'horreur pour le cochon, l'ont conservée dans les pays moins chauds , où cet animal est un des plus utiles pour fa subsistance des hommes. Si l'expérience n'avoit appris que la bonne qualité de la chair du porc n'est point altérée par l'appétit vorace qui porte cet aniirial à fouiller dans les tas d'ordures les plus infectes , et à dévorer les choses les plus dégoûtantes, il eût été difficile de se défendre «le quelque répugnance. La gourmandise des cochons est en effet grossière et brutale ; ils sont même avides de sang et de chair sanguinolente et fraîche , puisqu'ils man- gent quelquefois leurs petits , et même les enfans au berceau. Dès qu'ils trouvent quelque chose de succulent et d'onctueux, ils le lèchent et finissent bientôt par l'avaler. A ces goûts im- mondes, le cochon joint un naturel grossier; il n'a aucune sensibilité dans le goût ni dans le toucher, et la rudesse de son poil, coumie la dureté de sa peau , semblent influer sur son naturel. Cependant ses autres sens sont bons; il est même susceptible de ressentir les impressions de l'atmosphère ; on le voit , à l'approche de l'orage , quitter le troupeau , et courir, sans s»! détourner , ni s'arrêter , mais toujours en criant jus- qu'à la porte de l'étable. 11 reconnoît son habitation , tout aussi bien que tout autre animal domestique ; lorsqu'il est Lien soigné et traité avec ménagement , il peut donner des marques de docilité , d'intelligence et même de reconnois- saijce ; enfin quelle que soit la grossièreté stupide que l'on at- tribue généralement aux cochons , j'en ai vu qui étoient de- vrijus irjs-fr.milicrs et même caressans; mais ces mouvemen.*» d'une 5orie au- teurs qui croient qu'il est dangereux et brûle les plantes , l'au- ront vraisemblablement employé frais et sans mélange ; car si, pour s'en servir, on attend qu'il ait fermenté , et qu'on l'associe avec un autre fumier, il produit un très-bon effet sur les terres compactes, argileuses, qu'on appelle assez im- proprement terres froides. On sait qu'en Angleterre, le co- chon mis au parc dans des clos semés de trèfle, amende bien le terrain , et le met en état de rapporter de beau froment. Mamont a éprouvé que ce fumier, bien consommé , étoit très-favorable à la végétation des légumes. De V accoupleinenl et de la gestation de la Truie. — La truie est , pour ainsi dire , en chaleur pendant toute l'année, et ne fuit point l'approche du mâle , quoiqu'elle soit pleine ; cet état est caractérisé par des accès et par des mouvemens con- vulsifs qui ne cessent que quand elle s'est vautrée dans la boue. Quand elle n'a pas de penchant à prendre le verrat dans le temps qui convient le mieux , on l'y excite , en mê- lant à la nourriture du matin et du soir, un peu d'avoine grillée. La truie est-elle trop en rut ? on la tempère , en ajoutant à son manger quelques herbes relâchantes , telles que la laitue , la poirée , la pimprenelle , etc. Lorsqu on veut que la truie en chaleur soit fécondée , il faut l'enfermer avec le verrat; car, laissée avec les autres cochons, elles les tourmenteroit et les fatigueroit. Elle porte cent treize jours , et met bas le cent quatorzième , ou, comme on dit vulgairement , trois mois , trois semaines et trois jours. L'époque la plus avantageuse pour la f^ire sortir, ,8o G O C quand on se propose d'élever les petits , est depuis le -milieu de novembre jusqu'au mois de juin. Ils ont alors le temps de se développer, de se fortifier avant l'hiver, et souvent de résister aux rigueurs de la saison. Si , au contraire , les co- chonnets sont destinés pour la boucherie , on doit s'attacher à les faire naître dans toutes les saisons où ils se vendent le mieux. On sait qu'abandonnée à sa fécondité naturelle , une truie auroit jusqu'à trois portées dans le cercle de quatorze mois. Mais quel en seroit le résultat? Je ne saurois assez blâmer la cupidité insatiable , qui, rapprochant ainsi les portées , fa- tigue et épuise les mères. En ne leur donnant le mâle que deux fois l'année , les petits auront alors le triple avantage d« naître plus forts, et de téter plus long-temps nnc mère plus robuste. Une truie conçoit presque toujours dès la pre- mière fois qu'elle a pris le verrat. Il est bon cependant de les laisser ensemble pendant quelques jours. Le terme de la fécondité des truies va plus loin que celui des verrats. 11 faut l'interrompre vers la sixième année. A cinq ans, les verrats ne doivent plus être gardés pour le service de la basse-cour. 11 faut les châtrer l'un et l'autre. Sans cette opération, ils prendroient mal l'engrais; leur chair seroit dure et de mauvaise qualilé. Aussitôt qu'on est assuré que la femelle est pleine, il faut en séparer le verrat, dans la crainte qu'il ne la morde et ne la fasse avorter. On doit empêcher surtout qu'il n'en appro- che quand elle met bas, p<'»r la raison qu'il pourroil se jeter sur sa progéniture, et manger quelques-uns des nouveau- nés. Dans cet état, elle exige encore d'autres soins particuliers; une nourriture plus souvent répétée qu'aux autres , sans néanmoins trop 1 engraisser; car alors elle seroit exposée à perdre la vie en cochonnant, ou à ne pas avoir assez de lait pour la famille naissante. Mais l'inconvénient le plus ordi- naire, c'est qu'elle devient lâche et pesante, et que lorsqu'elle se couche sur ses petits , elle les étouffe plutôt que de lesre-j lever. On renouvelle souvent la litière, qu'on lient peu épaisse; son toit reste ouvert pour lui donner du repos à son gré. Il suffit seulement de l'y tenir renfermée deux ou trois jours avant qu'elle mette bas, de lui donner une bonne litière de paille douce et fine. On rcconnoît d'avance cette époque, par le lait qui commence à arriver aux mamelles; et si la Iruie est en liberté , elle l'annonce immédiatement en transportant dans son toit des pailles avec lesquelles elle se prépare une litière commode. CGC 281 La portée est ordinairement de dix à douze petits; mais il est prouvé , par loxpérience , que c'est une erreur de choisir des truies fécondes à l'excès , et qu'il y a un béné- fice assuré à ne pas faire nourrir trop de cochonnets par la même mère ; que les portées composées de huit à neuf petits , sont beaucoup meilleures que celles de douze et au- dessus , parce qu'ils naissent plus gros , que la mère les nourrit mieux , et se fatigue moins. Au moment de la délivrance, on fortifie la mère en îuî donnant un mélange d'eau tiède , de lait et d'orge ramollie par la cuisson de l'eau. On met ensuite à sa disposition tout ce qui sort de la cuisine et de la laiterie ; mais la nour- riture la plus ordinaire, après que la truie a mis bas, con- siste, matin et soir , en un picotin d'orge cuite ou moulue, auquel succède une eau blanche composée de deux bonnes poignées de son sur un seau d'eau tiède. Au bout de quinze jours , si la saison le permet , on envoie la truie aux champs. Lorsqu'on craint que la truie , qui vient de cochonner pour la première fois, ne mange ses peilts , on peut pré- venir cet accident par deux moyens : le premier, c'est de lui fournir une nourriture surabondante les deux ou trois pre- miers jours qui précèdent celui du part ; le second, de frotter le dos des jeunes cochons , aussitôt après le part , avec une éponge trempée dans une infusion d'aloës ou de coloquinte. Des cochonnets ou jeunes cochons. — Il faut visiter les cochon- nets qui tettent, nourrir amplement la truie avec des ra- cines cuites , telles que navets, pommes-de-terre dans dû petit-lait et mêlées avec de la farine d'orge : ce mélange lui donne beaucoup de lait , et on lui laisse pour boisson de l'eau blanche dans ifh baquet peu profond , parce que sou- vent il arrive que les cochonnets y montent , et pourroient s'y noyer. Dans le cas où la portée seroit très-nombreuse , comme de quinze à dix-huit petits , quoique la mère n'ait que douze mamelles , la fermière ne souffrira pas que la mère allaite plus de trois semaines : alors elle doit en supprimer , et les supprimés portent le nom de cochons de lait , dont il est aisé de se défaire, parce qu'à cet âge leur chair est plus molle, plus délicate , plus savoureuse que quand ils n'ont au plus que quinze jours. Pour cet effet , on saisit le moment où la truie est absente, ou on la fait sortir de son toit , en flattant sa gourmandise par quelques poignées de grains ; sans quoi , il seroit dif- ficile de se défendre de sa colère. On garde les mâles de préférence pour élever, parce qu'ils deviennent ordinail^e4- ment plus forts, et se vendent toujours mieux que les' fe^ 282 c o c melles. Huit à dix suffisent à la mère, qui, soulagée dans soh allaitement , augmente d'autant la force de la famille des élus. A mesure que les cochons se développent, on leur donne, quinze jours après leur naissance , du petit-lait chaud , dans lequel on délaie de la farine d'orge , de seigle et de maïs, à proportion de leur croissance et autant qu ils peu- vent en digérer. 11 est difficile d'élever de jeunes cochons quand on n'a pas de laiterie : s'ils souffrent dans le premier âge , il est rare qu'ils parviennent à une certaine grosseur. Beaucoup de pays , dépourvus de cette ressource j y suppléent par de la farine délayée dans Teau. On commence à sevrer les cochonnets , en leur donnant, en l'absence de la truie , du lait caillé chaud , en les lais- sant aller dans la cour et aux champs, pour les accoutumer insensiblement à la nourriture ordinaire , et à suivre la mère. Le mois étant révolu , on augmente leur nourriture, en ajoutant du lait , de la farine d orge , ou du son plus ou moins gras ; on mêle à ces repas, des choux, des pommcs- de-terre et autres racines potagères cuites, en continuant de les faire manger à part pendant plusieurs mois , afin de leur administrer une nourriture meilleure et plus abondante qu'aux cochons de la basse-cour, qui pourroient, en la leur disputant, les estropier. Il suffit ordinairement que la truie allaite ses petits pen- dant deux mois ; un plus long espace de temps la fatigue- roit trop et lépuiseroit, de sorte qu'elle seroit malade à une seconde portée. A celte époque , ils peuvent se passer de la mère. L'usage de la laitue est avantageux pour les truies qui ont des petits ; il accélère te sevrage de quinze jours, et offre un moyen d'épargner du lait et du grain. Ce n'est absolument qu'en soignant et nourrissant bien les cochonnets, qu'on parvient à avoir des élèves de bonne qualité. Quand la truie a fait plusieurs portées et qu'elle est grasse , elle se nomme coche , et les cochonnets ne s'appel- lent cochons qu'après avoir subi l'opération qui leur enlève la faculté (le se reproduire. Nourriiure des cochons. — Les cochons s'accommodent de f presque toutes les substances qu'on leur présente , soit que e règne végétal les ait fournies, oa qu'elles aient été tirées du règne animal. Il faut toujours avoir grand soin d'en mo- dérer la quantité, jusqu à l'instant où l'on veut leur faire prendre graisse. Les fruits que les vents ont abattus , ceux qui sont gâtés en partie , les choux , les navets , les carottes , le lait de bçurre, ie lait caillé, les pois, les fèves, les tripailles, les C 0 G 283 lavures de vaisselle , le son , les graînes de toute espèce , le trèfle, la luzerne; ces différentes matières conviennent éga- lement à leur nourriture. L'expérience prouve journellement que les cochons pré- fèrent les alimens à demi-cuits , chauds et un peu fermentes, aux alimens crus et froids. Mais quelles que soient la forme et !a nature de la subsistance employée , il convient de la mé- langer avec d'autres pour perfectionner l'engrais, qui ja- mais n'a plus de succès qu'au moyen d'alimens diversifiés. Les cochons nourris dans les chalets, sur les Alpes, avec du lait pur , ne fournissent jamais qu'un lard mollasse et une chair qui ne gonfle pas au pot. Comme les cochons sont naturellement gourmands, in- dociles, difficiles à conduire, un homme ne peut en sur- veiller plus d'une soixantaine aux champs. La principale attention , pour gouverner ce bétail , c'est d'empêcher, au moyen de fossés et de haies hérissées d'é- pines , qu'il ne fasse des dégâts en entrant dans les jardins , à les éloigner des terrains cultivés , pour ne les conduire que sur les jachères , sur les friches, dans les bois et dans les en- droits marécageux , où ils trouvent des vers de terre , ainsi que des racines sauvages, telles que carottes, panais, etc. , et autres qu'ils se procurent en fouillant la terre à l'aide de leur boutoir. Mais une précaution qu'on doit observer, c'est de les faire manger amplement avant qu'ils ne se rendent aux champs, sans quoi ils romproient les haies des clos où ils se- roient renfermés, pour courir dévaster les grains : c'est même pour leur en ôter la puissance qu'on leur donne des jougs. En Amérique, on leur suspend au cou des triangles de bois dont la base est plus large que les côtés, et qui, ne les gênant point pour chercher leur nourriture, les empêchent de péné- trer à travers les clôtures. Ori les laisse paître deux fois par jour, à commencer au mois de mars jusqu'à celui de septembre, le matin, dès que la rosée est dissipée , jusqu'à midi, et depuis deux heures jus- qu'au soir : en hiver, ils ne sortent qu'une fois, encore at- tend-on qu'il fasse beau temps, 11 faut bien prendre garde , quand on lâche les cochons, qu'ils ne mangent l'herbe à dis- crétion , suitout au printemps, car ils en seroient bientôt in- commodés. Un champ de trèfle et de luzerne est très-nour- rissant pour eux. Les truies nourries avec ces plantes abondent en lait; leurs petits prennent en peu temps le goût pour cette nour-i riture, qui leur réussit également bien. Mais il faut toujours leur donner , avec cette nounhuie , un peu d'eau blanche pu du petit-lait, ^H ^' ^ C Il faut tenir les cochons écartés des voiries et des bou- cheries , parce que l'usage de ces alimens leur donne la diar- rhée. Ces animaux digèrent mal la viande crue : donnée à "certain degré , elle les échauffe au point de les rendre furieux; ce n'est qu'en la soumettant à la cuisson qu'on a pu prévenir un pareil inconvénient. Mais jusqu'à ce qu'on les enferme "pour les engraisser, on doit se borner à leur donner une iiourriture modérée, plus délayante que substantielle, capa- ble seulement de les entretenir en bon état, de les empêcher d'être trop voraces , de les rafraîchir et de distendre leur» viscères. On a proposé comme un moyen économique, de destiner aux cochons une pièce de luzerne ou de trèfle , en faisant une enceinte de ce qu'ils doivent manger chaque jour, avec des claies qu'on transporte plus loin le lendemain; n7ais il vaut mieux faucher l'herbe , et la distribuer aux cochons dans des râteliers portatifs : on est plus certain de la quantité qu'ils en consomment, et il y en a moins de perdue. \ Il n'y a qu'vme circonstance où on irouvefoit de l'écono- mie à conduire les cochons dans les prairies naturelles ou artificielles ; ce seroit après que les chevaux et les vaches y ont pâturé, parce que ceux-ci mangent l'herbe également partout, et qu'elle deviendroit nulle sans cet emploi. On s'aperçoit aisément que les cochons ont soif, à une toux sèche ; or, quand cette soif n'est pas satisfaite à temps , elle les maigrit infiniment. A la vérité , les boissons abondantes sont contraires à l'engrais -, le lard n'en est ni aussi ferme ni aussi bon quand la nourriture a été trop délayante; aussi beaucoup de nourrisseurs sont-ils dans la louable habitude de n'administrer aux cochons, vers les derniers jours de l'en- grais, que la quantité d'eau nécessaire pour détremper leurs alimens. Engrais des cochons. — Pour engraisser ces animaux , il faut les rendre heureux, et ne rien épargner pour les mettre à même de tout ce qui peut y contribuer ; nourriture appro- priée et abondante , habitation chaude , paille fraîche , cour commode , soins convenables , et surtout faire choix de- bonnes races. On peut mettre à l'engrais les' cochons destinés au petit- salé, lorsqu'ils ont atteint huit à dix mois ; mais il faut qu'ils en aient au moins dix-huit pour fournir le lard. Tous ne sont pas également propres à prenche une bonne graisse.' Il y a donc un choix à faire : les moyens d'amener ces animaux k la surabondance, graisseuse , peuvent "-être réduits à quatre prin- cipaux , savoir : ï.o lu castration ; 2." le choix de la saison ^ C 0 C 25 3."^ l'état de repos où doit être le cochon ; 4." enfin la nature, la forme et la quantité de la nourriture. La castration peut .avoir lieu à tout âge pour le cochon ; mais plus l'animal qui subit cette opération est Jeune, moins les suites en sont funestes. Dans quelques cantons on la pra- tique à six semaines ou deux mois au plus; les cochonnets encore au régime lacté guérissent plus vite que s'ils eussent été sevrés , et leur chair en est plus délicate ; ils ne deviennent pas , il est vrai, aussi beaux ; dans d'autres endroits c'est de- puis quatre jusqu'à six mois que la castration a lieu. Peu im- porte d'ailleurs dans quelle saison , pourvu que la tempéra- ture soit douce , parce que les chaleurs vives et les grands froids rendroient également la plaie dangereuse et d'une gué- rison difficile. Les verrats €t les truies réformés de la basse-cour peutent également subir la castration ; mais dès qu elle est faite , il faut nécessairement promener ces animaux pendant deux heures et les veiller de près ; car la fièyre momentanée qui leur survient leur fait rechercher l'eau , et ce bain leur donne toujours la mort. Les cochons qu'on doit garder de préférence pour élèves ^ sont ceux de la portée du printemps ; en hiver ils sont pinces par le froid , ce qui les empêche de croître. L'automne est ordinairement préférée pour l'engrais des co- chons. La disposition à l'engrais semble être favorisée par le temps sombre et les brouillards ; la transpiration arrêtée pa- roît se changer en graisse , l'air rafraîchi la laisse mieux croître que le temps chaud ; d'ailleurs l'engrais des cochons étant terminé ordinairement pour Thiver , c'est dans cette saison que généralement on fait les salaisons; ce sont du moins les meilleures et celles qui se conservent le plus long-temps en bon état. Une troisième condition pour concourir à accélérer l'en- grais des cochons , et conséquemment à épargner des frais, c'est de les tenir constamment dans un état de propreté et de repos qui les provoque au sommeil ; il faut éloigner des étables les grogneurs , qui, les empêchant de dormir, re- tardent singulièrement l'engrais , quand on les surcharge- roit de nourriture. Une longue expérience a appris aux Américains que Tu- sage du soufre mêlé avec l'antimoine , donné de temps en temps aux cochons, leur est extrêmement utile, parce que ces deux ingrédiens les purgent insensiblement et les entre- tiennent dans un état de perspiratlon qui les dispose à en-- graisser. La farine d'ivraie mêlée à l'eau de son , est le narcotique assez géuéralement conseillé et usité paur porter les §io- 286 CGC gneurs au sommeil ; ailleurs on est dans l'habitude d'associer a leur mangeaille ordinaire , tantôt un peu de semences de iusquiame , et tantôt celle de stmmoniHm ou pomme épineuse ; il y a certains endroits où on leur casse les dénis incisives , et d'autres où on leur fend les narines, dans la vue toujours de prévenir leur agitation , de rendre leurs déi^âts moins fréquens , et de les faire arriver plus promptement à 1 état désiré ; enfin pour disposer plus promptement encore le co- chon à prendre graisse , une saignée est quelquefois à pro- pos ; mais l'essentiel , on le répète , est qu'ils soient tenus proprement, qu'ils aient une litière renouvelée fréquemment, et qu'ils soient placés à l'abri de la lumière , du bruit , et de tout autre objet capable d'émouvoir leurs sens. Une quatrième et dernière condition pour engraisser les cochons destinés à fournir le petit-salé et le lard, c'est de leur dispenser la nourriture ainsi que la boisson sous des formes convenables et à des heures réglées ; il faut donc , sur toutes choses , ne pas oublier de les y disposer, en ne les nourrissant d'abord que foiblement les deux ou trois premiers jours qui précèdent leur entrée sous le toit pour n'en plus sortir : ce préparatoire excite la faim chez ces animaux, distend leurs viscères , les détermine à manger plus goulûment. Dès qu'ils laissent de leur mangeaille et que leur appétit diminue sensiblement, ils ne tardent guère à réunir toutes les qualités nécessaires pour entrer dans le saloir : il ne faut pas différer de les tuer. Un grand moyen d'engrais peu dispendieux , mais pra- ticable seulement dans le voisinage des bois, ce sont les fruit» sauvages et particulièrement le gland, que les cochons mangent avec plaisir ; ces animaux , à leur retour du bois , n'ont besoin que d une eau blanche ou même d'eau pure. Les cochons à la fainée ne donnent qu'un lard jaune , mou , de peu de garde , qui fond à la première chaleur , et leur chair prend mal le sel. Dans les cantons où Ton cultive le pavot , le colsat , la navette, le lin , etc., pour en exprimer l'huile, on donne le marc ou tourteaux aux cochons , et ce manger bien dirigé procure un grand profit : on leur donne aussi le marc de pommes-de-terre quand on en a préparé la fécule. Les cochons aiment les racines potagères; elles réussissent à cet égard par-dessus tout autre aliment; et dans le nombre des substances propres à suppléer les grains, on doit les re- garder comme les plus nourrissantes et les moins coûteuses : on peut les leur administrer crues ou cuites , avec la précau- tion de les diviser par tranches menues, et d'en régler tou- jours la quantité s'.ir la force et la constitution de Tanimal. Mais une racine facile à se procurer partt)ut, c'eslla pomme- c o c 2è de-terre ; elle convient singulièrement aux cochons , et aux vues qu'on a de les engraisser promptemont et à peu de frais. On peut conduire ces animaux plusieurs jours de suite d.-ns le champ où on a récolté cette plante ; en fouillant la terre, ils y trouvent les tubercules qui ont échappé aux ouvriers, et qui, sans cet emploi, seroient absolument perdus ; mais en soumettant ces pommes-de-terre au pressoir , comme les pommes à cidre , il en résulte un marc farineux qui, séché au soleil, et mis en réserve, peut offrir, dans toutes les sai- sons , une excellente nourriture d'engrais. Les carottes, la betterave champêtre, les topinambours et les panais ne sont pas moins recherchés par les cochons que les pommes-de- terre ; ils les mangent avec la même avidité. Mais nous ne saurions assez le répéter , quoique les racines soient toutes excellentes pour la nourriture des cochons, on ne parviendra jamais à les engraisser promptemenl et efficacement, qu'en faisant cuire ces racines et les mêlant avec un peu de farine et des pains de suif, etc. Quoique tous les grains farineux soient , sans contredit , les matières les plus propres à concourir à l'engrais des ani- maux , puisqu'elles renferment le plus de nourriture sous un moindre volume , il a fallu choisir parmi les céréales et les légumineux, ceux qui sont les moins chers dans les cantons qu'on habite. Au Midi , c'est le maïs ; au Nord, c'est l'orge, les pois, les fèves et les haricots. Il ne faut pas les donner en entier , à moins qu'ils ne soient gonflés par un commence- ment de cuisson; mais au moment où l'on touche au terme de l'engrais et que l'animal n'a plus une grande énergie , il faut faire moudre grossièrement ces semences sans les bluter, en délayer la farine dans Teau, et la convertir par la cuisson en une bouillie claire qu'on épaissit à mesure qu'on approche du terme de l'engrais. Un excellent moyen d'administrer les grains aax cochons , est de les laisser tremper pendant vingt-quatre heures : ensuite, on les fait bouillir ; ils absorbent une grande quantité d'eau. Lorsqu'ils sont bien gonflés, et qu'ils s'écrasent sous le doigt, on les met dans une cuve où ils fermentent pendant deux jours avant de les faire distribuer : cette manière est beaucoup plus profitable que de les moudre. On en fait autant pour les lé- gumes, (parm.) Poisons el ennemis des cochons. — On a remarqué qu'à mesure que les cochons se nourrissent de la semence de vesce, ils maigrissent , leur chair disparoît , et ils finissent par la consomption. Les habitans des campagnes disent alors que leurs cochons sont brûlés. Divers auteurs rapportent que Tanscnnc rouge , celle de a88 C O G muraille et la hêit3iràe (^chenopodium rubnim^ murale, hyhrl^ dum) tuent les porcs, et que ces animaux rebutent Tanserine hon-heniy {C. /'onus-henriciis')^ ainsi que Tanserine fétide (C vuharia ). M. Erik Viborg a fait à ce sujet plusieurs expé- riences qui ont prouvé que ces diverses espèces d'anserines ne sont pas des poisons pour les porcs ; mais que ce sont des plantes dont ces animaux ne se soucient pas , ou dont ils ne mangent que lorsqu'elles sont jeunes. Les cochons évitent de manger différens champignons , tels que Tagaric moucheté ou fausse oronge , l'agaric tue-mouche, l'agaric à tête large, etc. ; mais il leur arrive quelquefois d'a- valer avec les feuilles de chêne un champignon parasite sur ces feuilles , le srlerotlum fuscicidatuni de Schumacher , et alors ils ne. tardent pas à périr , s'ils en ont mangé une cer- taine quantité. Il y aune quarantaine d'années il se manifesta dans un parc impérial des environs de Vienne , une maladie parmi les sangliers , qui enleva principalement les marcassins ons;orets. On reconnut que les feuilles de chêne qui recou- vroient entièrement le sol étoicnt couvertes de petits champi- gnons , jonchés à leurs surfaces , comme des grains de sable , et des expériences faites sur des porcs et des gorets domes- tiques, prouvèrent leurs funestes effets par la mort de ceux de ces animaux qui en avoient mangé. Le poivre, le lin et le sarrasin ont été regardés, par les physiciens anciens, comme des poisons mortels pour les porcs. Abildgaar a prouvé que cette opinion étoit erronée pour le poivre. Les porcs peuvent l'avaler en grains entiers sans en être incommodés ; mais, donnée en poudre, cette substance peut , par le picotement mécanique qu'elle occa- sione à la trachée-artère , causer la mort de ces animaux. Quant au lin et au sarrasin, M. Viborg s'est assuré que tout ce qu'on a avancé sur leur prétendue qualité vénéneuse, est é'yalement dénué de fondement. Le jeune lin est même un aliment agréable aux porcs. L'aconit napel ou aconit bleu ( acunilum napelhis ) , est un. poison également actif pour les chevaux et pour les porcs que la faim porte à en manger. On avoit dit aussi que le taupe -grillon ou cour^ilière, ainsi que la salamandre, éloient des ennemis des cochons, et qu'ils leur causoient une maladie putride , dont ils mou- roient. M. Viborg a donné à des porcs, des courtilières et des salamandres écrasées, qu'ils ont mangées sans éprouver le moindre accident. C'est un vieux dicton qu'on trouve chez les anciens auteurs qui traitent du porc, que quand le vif-argent est mêlé habi- tuellement dans iç fourrage, il neutralise la propension amou- COC ,83 reusc de la truie, et l'empêche d'entrer en chaleur; mais des expériences faites par le même vétérinaire, ont prouve que cet effet n'a pas lieu. Ce seroit ici le lieu de parler des maladies du cochon ; mais, afin de suivre l'ordre que nous avons adopté dans cette nouvelle édition, nous devons renvoyer, pour cet obiot à l'article Médecine vétérinaire, où l'on traitera d»s prin- cipales maladies qui attaquent les animaux domestiques, et des moyens de guérison les plus efficaces employés contre elles, (desm.) Usages économiques des codions. — Tout sert dans le cochon : la chair nouvelle, fumée ou salée, le sang, les intestins, les viscères , les pieds , la langue , les oreilles , la Icle , la graisse , le lard, parent les festins de nos grandes communes, et de- viennent souvent la base et l'unique ressource des meilleurs repas champêtres. Les soies dont ces animaux sont recouverts fournissent des vergetles et des pinceaux; leur peau fortifie les malles; on en fait des cribles, et l'on s'en sert pour les selles et les harnois : elle fait de bonnes semelles. En Es- pagne , on en fait des outres pour le vin. Pour être tannée, elle exige plus d'écorce et plus de temps que les» peaux des autres animaux. Enfin, le fumier de la litière des cochons est très - recommandé pour l'engrais des terres légères et sèches. Salaison du porc. — La viande de porc se sale très-bien , et offre de grandes ressources dans les voyages de long cours , dans les armées de terre et de mer, dans tous les ménages, et surtout au printemps, où le cochon frais est ordinairement fort cher. Mais on doit observer que le choix du sel n'est pas ici une chose indifférente pour la bonté des viandes conser- vées par ce moyen antiputride, et que c'est à celui qui pro- vient de la fontaine de Salies, que les salages de la Bigorre et du Béarn , connus sous le nom de jambon de Bayonne ^ doivent leur juste réputation. La saison la plus favorable pour saler indistinctement toutes les viandes, est l'hiver; préparées dans un autre temps, elles ne sont pas susceptibles de conservation. Le porc n'ab^ sorbe jamais plus de sel qu'il n'en faut , pourvu qu'il soit par- faitement sec , bien égrugé , et qu'on ne le laisse point avec des épices et des aromates, à moins cependant qu'on n'ait dessein de mariner la viande, c'est-à-dire, de l'attendrir et de lui ôter son goût sauvageon à la faveur du vinaigre. Dès que le porc est tué , refroidi et découpé, on garnit 1» fond du saloir d'une bonne couche de sel; on étend chaque morceau après l'avoir bien frotté tout autour de sel ; on fait un premier lit des plus gros morceaux , sur lesquels on en Mi. 9 ago C O C jette encore , puis un second^ et ainsi \N, Beilehay, Cromalus. ÎSoius du Pavot, dans différentes provinces d'Angleterre. (L^-.) COCIHELOS. ISom portugais dun Cotylet ( Cotylédon iimhilims^ Linn. ). (ln.) COCIPSILE , Coccosipsilum. Plante herbacée, 'rampante, cylindrique, rameuse, à feuilles opposées, pétiolées, ovales et entières; à fleurs axillaires, presque sessiles, et ramassées par petits paquets alternes, qui forme un genre dans la tétrandrie nionogynie , et de la famille des rubincées. Chaque fleur a un calice divisé en quatre parties; une co- rolle monopétale, tubulée, à quatre divisions; quatre éta^ mines égales ; un ovaire inférieur, arrondi , chargé d un si) le simple à deux stigmates oblongs. Le fruit est une baie sphérique , renflée, couronnée par les découpures du calice, biloculaire, et qui contient de petites semences comprimées, attachées à la cloison. Celte plante croit dans les Antilles et à Cayenne. On lui a réuni, depuis, les Fernels de Lamarck, ainsi qu'un ISa- ciBE d'Aublet et une Condalie de Ixuiz et Pavon; ce qui a porté à cinq le nombre des espèces du genre CociPSiLE. (b.) COCKCHAFFER. Nom allemand de Vhr/iv srarafnri/s de Linnœus ; Cochlea imbrtum , Runiph. , dont M. Denys de Monlfort fait son genre Scarabe. (dksm.) COCKATOO. V. Kakatoès et Perroquet, (desm.) COCKATOON. Nom anglais du Kakatoès, (v.) COCKATRICE. Nom anglais du reptile Saurien qui forme le genre Basilic, (desm.) COCKLE. Nom qu'on donne, en Cornouailles, à TAm- Pîiibole que renferment plusieurs espèces de granités de cette province de TAngleterre. (ln.) COCKLES. Nom anglais de la Coque du Levant (Jl/s- nispermum ror.ciihis, Linn. ). (ln.) COCKILLOC. V. Coc. (v.) COCKOLLNDU. Nom finlandais du Milan, (desm.) COCK-PADDLE. L'un des noms anglais du CiCLOP- tèue lump. Cdesm.') COCKROACHES. L'un des nouis anglais du Cloporte ORDINAIRE , Oniscus asellus. (deSM.) (^OCKRECOS. C'est un Râle du Brésil, selon Dam- plerre , Voyaf;e autour du Monde, toui. 3, pag. 3i5. (s.) COCK'S-COMB. Nom anglais des GocuÈTES {Rhinait- plus) et de quelques ]^LLLAMP\RES. (ln.) 29B G O C COCK'S COMB. Nom anglais d'une coquille appele'e la Crête de coq, Oreille de cochon, etc. {Mytilus crislagalli, Linn.). (ln.) COCK'S-FOOT {Pied de coq). En Angleterre, on donne ce nom à plusieurs Graminées , et principalement au Dac- tyle pelotonné et aux deux plantes que nous nommons Sanguinaire et Pied de poule (Panicum crus galli et sanguî- nale ). (LN.) COCK'S HEAD. L'un desnoms anglais de I'Esparcette ( Hedysarum onobrychis^ Linn. ). (LN.) COCK S TAIL. Nom anglais d'une Houque ( Holcus mollis, Linn.). (ln.) COCLEZ. Ancien nom français de l'Anémone des jar- dins, (ln.) COCNOS. Nom du Courlis en Perse, (s.) COCO. Nom syriaque du Coucou, (s.) COCO. r. Cocotier, (s.) COCO. C'est, à Cayenne, le PimÉléode Bagre, (b.) COCO. Espèce de Tulipier {liriodendnim coco, Lour.). V. FuLA-coco. (ln.) coco DES MALDIVES. Fruit du Rondier des Sé- CIIELLES. (B.) COCOCHATL. Oiseau du Mexique, blanc et roux, un peu plus grand que le Chardonneret, (v.) COCOL Nom brasilien du Héron huppé de Cayenne. COCOLOBIS, Pline. C'étoitune sorte de Raisin d'Es- pagne. (LN.) COCOMERO. Nom italien des Concombres ( Cucumis ) ; CocoMERELLO est celui du momordica elaievium, Linn. ). (LN.) COCOiV. V. Bombix, Vers à soie, (l.) COCOSTOL, V. XocHiTOL. (v.) COCOTIER , Cocos. Genre de plantes de la monoécie hexandiie, et de la famille des palmiers , qui présente pour caractères : une spathe monophylle ; un spadix rameux , qui supporte un grand nombre de fleurs, à corolle de six pétales presque égaux, dont les unes, placées au som- met, ont six étamines à anthères sagittées et un pistil qui avorte ; et les autres , moins nombreuses et placées à la base , sont femelles , c'est-à-dire , ont un ovaire supérieur, arrondi, dépourvu de style, ou chargé de trois stigmates ou d'un stigmate trilobé. Le fruit est une drupe très-grande , coriace , fibreuse , qui renferme un noyau monosperme très-dur , dune ^eule pièce -, marqué de trois sutures sail- lantes et creuse à sa base de trois trous inégaux. C O G 297 Ce genre renferme six à sept espèces d'arbres , toutes utiles sous plusieurs rapports, mais dont une, principale- ment , peut être regardée comme un des plus précieux dons de la nature pour les habitans des pays où elle se trouve. C'est le Cocotier proprement dit , le cocos nucifera de Linnœus. Voyez pi. B. 28 , où il est figuré. Cet arbre croît naturellement dans les Indes , en Afrique et en Amérique. Son tronc, qui s'élève jusqu'à soixante pieds de hauteur , est couronné par un faisceau de dix à douze feuilles de dix à douze pieds de long , sur trois ou quatre de large, composé de deux rangs de folioles ensiformcs. Ces feuil- les sontdroitesdansleur jeunesse ethorizontales dans leur vieil- lesse. On voit au centre du faisceau un bourgeon droit, poiil- tu, tendre, qu'on nomme c//ùzf, et qui est très-bon à manger; et à la base interne des feuilles inférieures, de grandes spathes ovales, pointues , qui donnent issue à une paniculc qu'on ap- pelle régime^ et qui est chargée de fleurs jaunâtres. A ces fleurs succèdent des fruits de la grosseur d'une tête d'homme, lisses à l'extérieur , et contenant une amande à chair blanche et ferme comme celle de la noisette , dont elle a un peu le goût, entourée, avant sa maturité, d'une liqueur claire, agréable et rafraîchissante. Ce palmier croît lentement, mais il vit fort long-temps et fructifie régulièrement deux ou trois fois l'année. Lors- qu'on coupe l'extrémité de ses spathes encore jeunes , il distille de la plaie une liqueur blanche , douce , d'un goût Irès-agréable , qui se recueille dans des vases. C'est cette liqueur qu'on appelle vin de palmier^ et dont on fait un grand usage en boisson dans l'Inde. Elle est très - douce quand elle est fraîche , devient plus rafraîchissante lors- qu'elle commence à s'aigrir ; mais dans l'espace de vingt- quatre heures , elle devient si aigre , qu'on n'en peut plus faire usage. Lorsqu'on la concentre par l'ébullilion , dans sa fraîcheur , et qu'on y joint un peu de chaux vive , on en tire un sucre impur dont on fait des confitures. Lorsqu'on la distille , au bout de douzje heures, elle fournit une assex bonne eau-de-vie. Les fruits du cocotier, à moitié mûrs, contiennent une grande quantité d'eau claire , odorante , et fort agréable au goût. Il y en a qui en fournissent jusqu'à trois ou quatre livres. Lorsqu'ils sont complètement mûrs , il n'y en a plus, qu'une petite quantité dans le milieu de leur amande. Cette amande, comme on l'a déjà dit, est bonne à manger, et a le goût de noisette. On en peut faire des émulsions , en exprimer le jus pour l'usage de la cuisine. On en extrait une huile qui égale en bonté celle d'amande douce quand =98 <^ O C elle est fraîche , el dont on fait presque exclusivement usage dans les Indes. Lorsqu'elle vieillit, elle n'est plus bonne que pour la peinture. Une analyse chimique de la noix de coco , faite par M. Troinsdorf, constate qu'elle contient un liquide aqueux et beaucoup d'huile grasse, d'albumine et de principe mucoso- sucré, toutes matières extrêmement nourrissantes. Ce qui ex- plique le grand usage qu'en font, comme aliment, tous les peuples inlertropicaux. On polit la coque ligneuse qui renferme l'amande dont il vient d'être question, et on en fabrique un grand nombre de petits meubles fort agréables. Dieppe faisoit , et fait même encore un grand commerce du produit de ce travail. Dans le pays , celte coque, coupée en deux , sert de vase pour conserver les liquides ou pour les mesurer. L'écorce extérieure ou le brou , (ju'on nomme cuire , est garnie de filamens , ou d'une sorte de bourre dont on fa- brique des câbles et des cordages pour les vaisseaux , dont on tire tous les usages auxquels est propre l'étoupe du chan- vre, que même elle remplace avantageusement, puisqu'elle ne se pouril pas si vite. Les feuilles du cocotier s'emploient pour écrire, pour couvrir les maisons, pour faire des nattes, des paniers et autres ustensiles d'économie usuelle. Enfin, le bois, qui est très-dur , sert à faire un grand nombre d'objets d'utililé domestique. Ainsi aucune des parlies de cet arbre précieux n'csl perdiie pour l'homme ; aussi le conserve-l-il , le ménage-t-il plus qu'aucun autre. 11 est des cantons où on le cultive avec le plus grand soin , où on se fait un scrupule de couper ?on chou pour le manger , parce que cette opération le fait im- manquablement périr. On rempliroil des volumes , si Ion vouloit mentionner tout ce qu'on a écrit à son sujet ; mais les bornes de ce! ouvrage obligent à s'en tenir au simple exposé qu'on vient de liic, quelque sec qu'il puisse paroître à ceux qui ont t-nlendu faire son éloge aux Européens revenus des Indes ou de l'Amé- rique. V. au mot Palmier. Le Cocotier du Brésil , Cocos hutyracea , furme un grand et bel arbre dont le tronc est plus gros et la cime plus vaste que dans le précédent. Ses feuilles sont ailées el munies de deux rangs de folioles simples. Il croît dans l'Amérique méridionale. Les habitans en écrasent les fruits el les jettent dans l'eau. Par cette simple opération , trois fois répétée, sans le secours de la presse ni celui du feu, ils relirenl toole 1 huile , C O C sgr) OU la partie butireuse qui ëtoit contenue dans l'amande. , et qui vient nagera la surface du liquide. On fait un grand usage de cette huile dans Téconomie domestique et en médecine ; mais elle n'est bonne que lorsqu'elle est récente. Le Cocotier a cats?^e , Coros guinecnsis , Linn. , est très- épineux, a les feuilles distantes et les racines rampantes. 11 croît dans l'Amérique méridionale ; et c'est par erreur qu'il a été appelé de Guinée. Sra tige est de l'épaisseur du pouce et de la hauteur de dix pieds , garnie dans toute sa longueur d'é- pines très-nombreuses. Les habitans font une sorte de vin avec le suc acide de ses fruits, et des cannes avec ses tiges. De là le nom de palmier- canne , qu'il porte à Tabago ; et celui d'a- voira-canne , qu'il reçoit à Cayenne. Il y a encore, dans les mêmes pays, un cocotier épineux , qu'on appelle vulgairement groj/^ro;/ , et qui est figuré pi. 169 des Plantes américaines de Jacquin. Il se rapproche beaucoup du précédent. Un palmier dont le fruit est amer s'y trouve également, et porte le nom de palmiste amer. Le Cocotier kipa forme actuellement un genre. V. au mot JViPA . (b.) COCOTIER DE MER. Espèce de Palmier du genre Ro^DIER , Borassus jlahelliformis , L. (ln.) COCOTLl ou COCOTZIN. Nom mexicain de la Pe- tite Tourterelle, Columba passerina .^ d'après Fernandez. (DESM.) COCO-TUMBA. V. Carim-tumba. (b.) COCOTZIN. Nom mexicain d'une petite Tourterelle. V. Pigeon, (v.) COCOU , pour Coucou, en vieux français, (s.) COCOUAN. Nom vulgaire de la Marouette en Nor- mandie. V. ce mot. (v.) COCOXIHLITL. Nom mexicain de la Boccone fru- T£SC£>-TE , Bocconiafrutescens , L. , suivant Hernaadez. (ln.) COCQ. V. Coq. (v.) COCO LÉZARD. C'est TIguane vulgaire, (b.) COCRETE, Wiinantus. Genre de plantes, de la didyna- mle angiospermie , et de la famille des rhinanthoïdes, dont lti& caractères sont : uu calice monophylle persistant et à quatre divisions, dont deux plus profondes que les autres; une corolle monopétale , tubuleuse , labiée, ayant sa lèvre supérieure voûtés, courbée en avant, concave, légèrement bifide , et rinférieure plus lai ge et à trois lobes ; quatre éta- mines didynamiques, qui portent des anthères barbues an- térieurement et bifides postérieurement ; un ovaire supérieur, ovale, chargé d'uu style uu peu plus long que les élamiaes, 3ao CGC et astigmate obtus et penché ; une capsule «valc , com- primée, biioculaire, bivalve, à cloison opposée aux pan-, neaux , et qui contient plusieurs semences quelquefois en^ tourées d'un rebord membraneux. Lamarck, Jussieu et Ventenat réunissent à ce genre les Bartsies de Linnseus. F. ce mot. Les cocrètes, au moyen de celte réunion, renferment dix- huit à vingt espèces, dont la plupart sont d'Europe. Les plus communes ou les plus remarquables sont : La CocRÈTE DES PRÉS, Rliinanthus crista galli\, Linn. , vul- gairement appelée la crête de coq. C'est une plante annuelle , à tiges quadrangulaires, à feuilles opposées, sessiles, allon- gées, dentées en crête de coq. Les fleurs forment un épi terminal , muni de larges bractées. La corolle est jaune, avec deux appendices bleuâtres à son sommet. Cette plante croît dans les prés , qu'elle détériore souvent par son abondance. Le moyen de la détruire , c'est de l'arracher avec exactitude deux ou trois années de suite , au moment de sa floraison. On la dit vulnéraire. Hallcr en a fait un genre sous le nom d'ALECTOROLOPHE. La CoCRÈTE DES Alpes, Bartsia alpina ^ Linn. , est vivace et croît dans les montagnes élevées de la Suisse et de la La- ponie, etc. Ses caractères sont d'avoir : les feuilles opposées, presque en cœur, obluscment dentées, les florales colorées. Elle formoit le genre Bartsie de Linnœus. V. ce mot. La CocRÈTE TRIXAGE a la lèvre inférieure de la corolle plus longue que la supérieure , la division intermédiaire ob- tuse et plus longue que les latérales; le calice velu; les feuilles opposées et oblusément dentées ; la tige simple. Elle se trouve dans les lieux humides des parties méridionales de l'Europe. Allioni en fait un genre sous le nom de Bel- LARDE. La CocRÈTE éléphantoïde et la Cocrète orientale avoient été regardées, par Tournefort, comme devant for- mer un genre particulier, auquel il avoit donné le nom A'élé- phont, parce que la lèvre supérieure de Icuj corolle ressemble à une corne grêle, arquée en devant, et terminée par une très-petite lame ovale, qui lui donne l'aspect d'une trompe d'élépliant. Elles se trouvent en Italie et dans le Levant. Ce sont de très-belles plantes. La Cocrète glauque a été indiquée comme type d'un genre appelé GYMNA^DRE et Lagotis. (b.) COCRICO. C'est, dans plusieurs cantons, le nom quç porte le Pavot des champs, (ln.) C 0 D 3ot COCS. C'est la même chose que Cocagnes, (s.) COCTANA. Pline donne ce nom à une variété deFiGUES. (LN.) CO-CU. Nom que l'on donne, en Cochinchine, à plu- sieurs SoucHETS , cyperus, et particulièrement au Souchet a RACINES TUBÉREUSES RONDES, cyperus rotundus ^ L. , dont les tubérosités sont employées comme diurétiques , emména- gogues et vulnéraires, (ln.) COCU et COUCOU. Noms vulgaires de la Primevère PRINTANIÈRE, pnmula veris^ Linn. (LN.) COCUE. Ancien nom français de la Grande-Cigue, conlum moculatum , L. V. ClCUTATRE. (ln.) COCUJUS. Mouffet {Jnsect.^ donne ce nom à un insecte d'Amérique qui est une espèce de taupin, Elater nortUucus. (desm.) COCUT ou COGUL. Nom du Coucou sur la lisière des Pyrénées orientales , et dans la Catalogne, (desm.) CO-CUT-LON. Nom dune espèce de Lamier , qui croît dans la Cochinchine, et qui se trouve aussi en Chine et au Japon. C'est le lamium gar^anicum ^ ïhunb. Jap, (lN.) CODAGAM. V. CoDAGEN. (b.) COD AGA-PALA. Nom malabare du Laurose antidys- SENïÉrique, Nerium antidyssentericum ^ L. (LN.) CODAGEN, Rheede ÎVIalab. lo, t. /^G. Nom malabare d'une espèce d'HYDROCOTiLE, Hydrocotile asiatica , L. , plante qui se trouve non-seulement dans toute l'Asie , mais aussi dans les îles de l'Amérique , à la Jamaïque , etc. (ln.) CODALLVN. Nom gallois de la Belladone, Atropa Irelladona , Linn. (ln.) CODAPAIL. V. Codopail. (b.) CODARI , Codarium. Arbre de Guinée à feuilles pétiolées, pinnées et alternes, à folioles alternes ou opposées , ovales , coriaces, et à grandes panicules terminales , formant, dans la diandrie monogynie , un genre qui avoit été confondu avec l^ DiALi, et qui offre pour caractères : un calice de cinq fo- lioles; un seul pétale linéaire attaché à un nectaire orbiculaire et légèrement concave : deux étamines ; un ovaire supérieur pédicellé presque rond, surmonté d'un style recourbé ; un lé- gume ovale, de la grandeur d'une fève, rempli d'une pulpe fari- neuse et acide, et contenant ordinairement trois semences, (b.) CODA-PILAVA. C'est la Morinde a feuilles de ci- tronnier, (b) CODD A-PANNA. Nom que l'on donne , au Malabar , à l'un des plus beaux Palmiers connus, Coiypha iimhracuUfcra , li.; nommé vulgairement /«///.'o^(/tf Ceylan; ^rand palmier éy>en- tiiil ; pomme de bâche, (ln.) 3o2 C O D CODDAM-PULLI , Khced. Mal. V. t. it,. C'est le nom malabare du Guttier , Camhogia giilla , L. , le Carcapull dti d'Acosla , Clusius , etc. , nomme pai' les Brames Darambo. Le Guttier ei le il/<3rag^05to« appartiennent maintenant au même genre nommé Garcitsia. (ln.) CODA TREMOLA. L'un des noms des Hochequeues ou des Bergeronnettes, en Italie, (desm.) COD AEPPEL.Undes noms anglais du Coignassier. (ln.) COD-BAIT. L'un des noms anglais des insectes neiro/y- ières du genre des Friganes. (desm.) CODEÇO , CoDESso , CoDico, Codiceiro. Noms por- tugais d'un Cytise, Cytisus hirsiiius ^ h. (Ui.) COD , COD-FISH. En anglais , c'est le nom de la Mo- rue, (desm.) t:ODIA. F. CoDiE. (B.) CODIAEUN. C'est dans Rumphius le Croton panaché. (B.) CODIAMINUM , Pline. Plante rapportée au Narcisse , ainsi que le Codianum du même auteur, (ln.) CODI-AVENACU. Non malabare de la Tragie cha- MELÉE. (b.) CODICO et CODICEIRO. V. Codeço. (ln.) CODIE , Codia. Genre de plantes de loctandrie digynie, el de la famille des cunoniacées. Il ne renferme qu'une es- pèce. C'est une plante ligneuse , dont les feuilles sont oppo- sées , pétiolées , elliptiques et entières. Les fleurs sont posées sur un réceptacle commun , velu , muni d'une collerette de quatre folioles ovales, et sont por- tées sur un pétiole axillaire ou terminal. Chacune de ces (leurs a un calice propre de quatre folioles : quatre pétales linéaires et onguiculés -, huit étamines plus lon- gues que la corolle ; un ovaire supérieur, très-petit, velu, chargé de deux styles en alêne. On trouve cette plante , dont le fruit n'est pas connu, dans la Nouvelle-Ecosse, (b.) CODIGI. C'est une plante dont les tiges sont herbacées et garnies de longs poils ; les feuilles pétiolées, presque en cœur, rouges sur leurs bords; les (leurs disposées en bou- quets ombelliformcs et rouges , ayant chacune un calice velu en dehors , monophylle , à trois découpures ; une corolle à trois divisions ; trois étamines ; un pistil simple. Cette plante croît dans les terres sablonneuses au Mala- ^ CODILE LAITEUSE. Nom vulgaire du ïordyle a larges feuilles, (b.) CODINHO. Nom qu'on donne ,àTernatc,auCROTONPA- C O D 3o3 NACHÉ, Croton variegatum ^ L. , dont Loureîro fait un génie qu'il nomme CoDi^UM. (ln.) CODINZINZOLA.LesBEnr.EROTstNETTESsont ainsi nom-; mées dans quelques parties de Tltalie. (DESM.) CODION, Codlum^ Palisot-lîeauvois. Genre de plantes de la famille des algues, première tribu ou section, les ilio- dées; substance granuleuse ou filamenteuse, enveloppée dans une matière gélatineuse. Il se distingue des autres Tliod#.es, par les caractères sui- vans : substance filamenteuse, très-rameuse; rameaux ter- minés par des tubercules ovales, contenant des corpuscules granuleux , qui paroisscnt être les organes reproductifs. (P.-B.) CODIROSSO. En Italie, on donne ce nom, qui signifie queue rousse, au PvOSSlGNOi, r>E MURAILLES ; et Ton appelle codirosso mnggiore , le Merle DE ROCUE de Buffon. (desm.) CODISONA ou CAUDISONV. Lauronti donne ces noms aux Serpens a sonnettes ou Crotales, (desm.) CODLAINAN. C'est, en Angleterre, un nom du Pavot. (LN.) CODLÏNGS et CREAM. Noms anglais de TÉpilobe VELU , epUohium hirsutum , L. (l.N.) CODLINGUE.Nom des petites Morues, (b.) CODOCK. Adanson (^Sénégal) donne ce nom à un co- quillage bivalve : la Vénus Hi^enna de Gmelin. (deS3I.) C()DON, Codou. C'est une plante à tige cylindrique, dure, pleine de moelle, cotonneuse et hérissée de quantité d'aiguillons très-blancs , dont les feuilles sont alternes , pétio- lées , ovales , cotonneuses et hérissées comme la tige, et dont les Heurs solitaires , à pédoncules courts, épineux, ainsi que les calices , sont situées un peu au-dessus des aisselles des feuilles. Chaque fleur a un calice monophylle , divisé profondé- ment en dix découpures étroites et linéaires ; Une corolle monopétale, campanulée, à dix divisions, et garnie à sa base interne de dix écailles conniventes ; dix étamines ; un ovaire supérieur, conique, chargé d'un style de la lon- gueur des étamines , teriuiné par deux stigmates sétacés el divergens. Le fruit est à deux loges, et contient plusieurs semences arrondies, hérissées, nichées dans une pulpe sèche et co- lorée. Le Thuraria de Molina paroît aroir de grands rapports avec ce genre, (b.) 3o^ G O D CODONION, Coâonium. Nom d'un genre de planies appelé autrement Schœpfie. (b.) CODOPAIL, P/5^/a. Plante qui flotte à la surface de l'eau, à la manière des lenticules et des marsiles^ et qu'on trouve dans les eaux staguanlcs des régions méridionales de l'Amérique , de l'Asie et en Egypte. Ses racines sont nombreuses, enfoncées dans l'eau même, et adhèrent quelquefois au rivage. Ses feuilles sont toutes radicales, et disposées en rosette qui nage sur la surface de l'eau. Elles sont cunéiformes, obtuses et quelquefois un peu échancrées, dentelées, nerveuses eu dessous. Ses fleurs sont axillaires, solifSires, presque sessiles et blanchâtres. Chacune consiste en un calice monophylle , tu- buleux à sa base, velu en dehors, et dont le bord, tronqué obliquement en oreille d'âne , est entier et resserré , vers son milieu, par un pli de chaque côté ; en un filament simple, muni à sa base d'une membrane circulaire , attaché à la pa- roi interne du calice , et couronné, à son sommet , de huit à dix anthères disposées en cercle; en un ovaire oblong, adné longltudinalement à la paroi interne et dorsale du ca- lice , chargé d'un style court , épais, à stigmate un peu eu plateau. Le fruit est une capsule ovale , comprimée, uniloculaire, qui contient plusieurs semences attachées longitudinalement au côté de la capsule qui adhéroit au calice. Ainsi donc cette plante est de la gynandrie, et paroît fort voisine, par ses caractères, des Aristoloches; mais ce- pendant il est encore douteux qu'elle appartienne à cette iamille. Le codopail ou les codopalls , car il est probable qu'il y en a plusieurs espèces , jouissent au plus haut degré de la faculté d'absorber le carbone et l'azote , qui proviennent de la décomposition des végétaux et des animaux. C'est un des plus puissans producteurs d'air pur qui existe. Bartrani a fait sur cela des observations curieuses, dans son Voyage en Floride , pays où cette plante couvre d'immenses es- paces d'eau , où elle est si serrée , qu'elle s'oppose à la na- vigation. Loureiro a décrit cette même plante différemment , dans sa Flore de la CochinrJiine , sous le nom de zala. Il '.ui donne une corolle monopétale , lingulée , sans calice ; un nectaire de deux folioles ; huit ou dix étamines réunies à leur base, et séparées de la corolle et du nectaire; une follicule oblongue , bossue , obtuse , uniloculaire et poly- sperme. Ainsi elle doit être placée , comme Schreber et G O E 3o5 autres Tavoient déjà dit , dans la famille des Orchidées. (B.) CODORNÏZ. Nom espagnol et portugais de la Caille, Tetrao cotumix^ Linn. (desm.) CODOT. C'est ainsi qu'Adanson a nommé une coquille bivalve du genre Venus ; c'est la Venus réticulée, (b.) CODUVO. Nom brame du Catu-naregam des Mala- bares, c'est-à-dire, du Grenadier, suivant J. Burmann. (LN.) CODWARTH. Nom qu'on donne à la Belladone, Aiwpa belladuna , dans le pays de Galles, (ln.) COECILIE, CtEa7/«. Genre de reptiles de la famille des Serpens, dont le caractère est d'avoir la peau nue, et pour- vue d'une rangée longitudinale de plis , et deux tentacules à la lèvre supérieure. Deux espèces composent ce genre ; elles paroissent se rap- procher des Amphisbènes , mais être dépourvues de plaques ou d'écaillés sur la tête , et avoir les plis ou rides infiniment petits. Blainville a prouvé , par des considérations anatomlques, qu'elles dévoient être placées dans le voisinage des Protées et des Sirènes. En effet , la nudité de la peau, l'articulation de la tête , les vertèbres, la forme et la position de l'anus, la forme du cœur et de la vessie, les en rapprochent plus que des Serpens. Au reste, on ne sait rien des mœurs des ^usaAV.-^, qui toutes deux viennent des parties les plus chaudes de l'Amérique, et de l'Inde. Leur forme semble devoir faire supposer qu'elles vivent dans l'eau. LaCŒClLlE lîiixRE^Cœcîliaieniacitlata, estd'unbrunbleuâtre, et a environ cent trente-cinq rides. On lui donne un pied de longueur sur un pouce de diamètre. Elle se trouve en Amérique. La CcECiLiE VISQUEUSE est brune, avec une ligne blanche de chaque côté. Elle a trois cent cinquante rides , et est vis- queuse. Elle se trouve dans l'Inde et en Amérique, (b.) COÉFFE , Calyptra. Membrane en forme d'éteignoir, qui recouvre la fructification des mousses , et qui tombe natu- rellement lorsque leurs semences sont arrivées à maturité. Voyez aux mots Plante, Mousse et Botanique, (b.) COEG BENNOG. Nom gallois de la sardine , espèce de Clupée. (desm.) COELACHNE. V. Caelachne. (ln.) COELAT SAGU. Nom malais du Cycas des Indes (9- cas cirdnalis j L.). (ln) 3o6 C O E COELESTINE. Sulfate de strontiane de couleur lleu-ce^ leste trouvé d'abord à Frankstown en Pensylvanie. Werncr lui a donné le nom de codestine ( à cause de sa couleur ). Il Ta appliqué depuis à toutes les variétés de strontiane sulfatée. V. Strontiane sulfatée, (pat.) COELHO. Nom portugais du lapin. V. Lièvre, (desm.) COELIOXYDE, CixUojcys^ Lat. (ienre d'insectes, de Tordre des hyménoptères, famille des mellifères , tribu des a'piaircs , très-voisins des mégachiles {V. cq mot), et dont ils diffèrent par leurs mandibules proportionnellement plus étroites et moins fortes , leur abdomen conique ou triangu- laire , et dépourvu de brosse soyeuse , et l'écusson muni de deux épines ou de deux petites dents. Le premier article de leurs palpes maxillaires est sensiblement plus long que le second , tandis que les mêmes articles sont presque de la même longueur dans les mégachiles. Les cœlioxydes n'ayant point d'Instrument propre à la ré- colte du pollen des (leurs , déposent leurs œufs dans les nids des autres apiaïres solitaires, et particulièrement de celles qui sont maçonnes ; aussi les voit-on fréquemment voltiger autour de ces nids. Le dernier anneau de l'abdomen des fe- melles se prolonge en pointe , ce qui leur donne plus de fa- cilité pour y introduire leurs œufs. L'abdomen des mâles est plus court , et terminé par plusieurs dentelures. Trompés par cette dissemblance , plusieurs naturalistes ont fait , des deux sexes , autant d'espèces distinctes. Ainsi , Vaheille conique {conîcd) de Linnseus , type du genre ccelioxyde , n'est que la femelle de celle qu'il a nommée (juadridentata. Fabricius , malgré mes observations et celles de M. Kirby, n'a point corrigé cette erreur. Il place ces insectes avec ses anthophores ou nos mégachiles. Le dernier en a formé une coupe particu- lière dans son genre apis. Panzer les a réunis mal à propos aux anlhidies, et s'est mépris pour les sexes. La Cœlioxyde CONIQUE, Panz., Faun. insect. Germ., fasc. 5(), tah. 7 , fem. , est longue d'environ six lignes , noire , très- ponctuée, avec le devant de la tête garni d'un duvet soyeux, d'un gris jaunâtre ; des poils courts, peuabondans, et gri- sâtres , sur le corselet ; deux petites épines ou dents à son extrémité postérieure , et le bord postérieur des anneaux de l'abdomen , blanchâtre. Le bout de l'abdomen du mâle pré- sente quatre dents, dont les intermédiaires fourchues ; il se termine en une pointe assez longue , bivalve et très-pointue dans la femelle. Elle est commune dans toute l'Europe. On y trouve aussi une autre espèce du même genre, mais beaucoup plus pe- tite , ïacanthure d'illlger , et dont Panzer a représenté le C O E 307 mâle , sous le nom à''apis quadn'deniafa ( ihîd. , 55- iq). L'an- thophore truleniée de FaLricius est aussi une cœlioxyde, mais qui habite les Antilles, (l.) . COELI-ROSA (rosée du ciel). Nom donné par Linnseus à une jolie petite espèce d'AcROSTÈME {agrosiema cœli rosd) , qui croît naturellement en Orient et en Sicile, (ln.) COELIT LAWAN. V. Culiban. (ln.) CŒLOGEInUS. Nom latin des mammifères du genre paca^ établi par M. Frédéric Cuvier. (desm.) COELORACHIS. Espèce de graminées du genre RoTT- BOLLE , qui croît à Tanna , île de la mer du Sud. (ln.) COENDOU, Coe/idiis, Lacép. , Geoff. ; I/ysfr/x, Linn., Erxl, , Cuv. , lllig. (^enre de mammifères de Tordre des rongeurs , très-voisin de celui des Porc-épics , avec lequel la plupart des naturalistes le réunissent. Les coendous ont, comme les porc épies, deux fortes inci- sives plates en devant et terminées en biseau ; une barre ou espace interdentaire entre ces incisives et les molaires , qui sont au nombre de quatre de chaque côté, tant en haut qu'en bas , tuberculeuses dans les jeunes individus , et à couronne plate présentant des linéamens ou des replis de l'émail plus ou moins marqués, plus ou moins compliqués dans les adultes. Ils ont le corps couvert de piquans roides, très durs et mé- diocrement allongés ; leur museau est court et gros ; leur langue recouverte de papilles cornées; leurs oreilles sont courtes et arrondies. Ils ont quatre doigts aux pieds de devant et cinq à ceux de derrière , tous munis d'ongles forts et cro- chus. Ils diffèrent uniquement des porc-épics par leur queue, qui est longue , dépourvue de poils et de piquans à son ex- trémité, et préhensile. Les coendous ont un grand cœcum , quatre mamelles pec- torales, etc. Ce* animaux , au lieu de se creuser des tanières comme les porc-épics, se tiennent sur les arbres, où ils s'accrochent à l'aide de leur queue. Leur nourriture consiste principale- ment en fruits, feuilles et autres substances végétales. Les fe- melles ne font qu'un ou deux petits. Ils habitent seulement les contrées les plus chaudes de l'Amérique. Première Espèce. — Le CoENDOU proprement dit ou CouiY ( hysliix brachyura^ , Linn. , Sysl. nat. , éd. 10 ; {hysirix novce Hispaniœ^ acideis apparentîbus , caudâ brevi et crassâ, Briss. , Qiiadr. 127 ; le CoENDOU , Buff , tome 12 , pi. 54 ; le coviy d'Azara, Quadr. du Parag.^ tome 2 , p. io5. 3o8 G O E Le coendou proprement ait , cuanàu des Brauîliens , hoitz- Tte celles des côtés du corps et de la queue. Cette description, et la figure du coendou de Buffon , suf- fisent pour donner une idée exacte de cet animal, qui n'ha- bite que l'Amérique méridionale. Il est rare au Panguay, où d'Azara l'a observé. Il se tient sur les plus grands arbres, où il va avec beaucoup de tranquillité sur les plus petites branches et sur les troncs ; il grimpe avec facilité à l'aide de ses pattes , et ne se sert de sa tjaeue prenante que pour des- cendre. Lorsqu'il est à terre , sa démarche est lente. Eu général c'est un animal sédentaire et qui ne prend de mou- vement que lorsqu'il a faim. Sa nourriture consiste en fruits , en feuilles et en fleurs de végétaux. fin captivité, il ne boit jioint et manec peu ; il ne fait au- cun cas de la chair qu ou lui présente, et aime à Vi^ricr ,>^a C O E SoQ nourif'lure. D'Azara en avoit un qui mar geoll âvecd/lJces des morceaux de bois de sault el de \i ciie irrge. Cet animal sç perchoit sur le bord d'un volet de leftê'ud^ €n se fixant par ses pieds de derrière seulement, et iourLant son corps en avant, avec les pattes de devant jointes en l'air; il restoit ainsi immobile des journées entières. Il soulenoit sa nourri- ture avec les pieds de devant , comme Vagoiiti, cl se grattoit avec ses quatre pattes successivement, lorsque les puces le tourmentoient. Il paroît que les femelles font leurs petits dans la dernière saison de l'année; car d'Azara trouva, dans le corps d'une femelle qu'il ouvrit au mois de sepleillbre, un seul petit couvert d'épines comme la mère , mais de couleur de paille. Parmi les ennemis du coendou, il paroît qu'on doit comp- ter le jaguar ; et ce qui le fait présumer, c'est que les ex^ crémens de cette grande espère de chat sont quelquefois remplis de piquans, qui sortent tels qu'ils sont entrés et sans la moindre altération. Buffon, en parlant du coëndou , rapporte, d'après Tes voyageurs, qu'on en distingue deux espèces, une grande et une petite , dont il ne donne point les caractères distinctifs , et qui ne sont peut-être que celles que nous distinguons datls cet article. 11 dit que ces animaux sont plutôt carnassiers que frugivores , ce qui est en contradiction avec les observations de d'Azara ; et il ajoute qu'ils cherchent à surprendre les oi- seaux, les petits animaux et les volailles; ce qui n'est pas certain , puisque Hernandez assure que Vhoilzllacuatzin ne se nourrit que de fruits. Tout doit porter, au contraire, à faire penser que le coendou vit seulement de matières végétales , puisque son cœcum est aussi développé que celui des lapins et autres rongeurs tout- à-lait herbifores , et que ses dents mo- laires sont à couronne plate comme celles de ces animaux. Il paroît que la vraie patrie du coendou proprement dit est le Brésil , le Paraguay et le Mexique. Seconde Espèce. La CoENDOU A LONGUE queue (hystrix pre- Itemt'Iis ) , Linn. Le coendou à longue queue , Bufibn , tome 7, pi. Grand porc-épic d'Amérique (Brisson, hystrix caudâ lon- gissimâ , tenui medietate extremd aculeorum experle. Ourico-' cacheiro deshabitans de la Louisiane. Celui-ci est le plus commun dans les collections de Paris, où il est généralement regardé comme étant le coendou pro- prement dit. Cependant il est plus grand que cet animal, puisque la longueur de son corps est de vingt-quatre pouces cuviron. Sa queue est surtout plus longue , puisqu'elle a un 3io G O E peu plus de dix-sept pouces : elle est assez mince à la base, va en diminuant, et finit en pointe. Il n'y a sur cette queue d'aulres piquans que ceux de rextrémité du tronc, qui s éten- dent jusqu'à son milieu; elle est noirâtre et couverte d'écaillés depuis ce milieu jusqu'à son extrémité, et le dessous de cette môme queue, depuis la base jusqu'au milieu, c'est-à-dire jusqu'à l'endroit où s'étendent les piquans, est couvert de petits poils d'un brun clair ; le reste ( la partie préhensile ) est garni d'écaillés en dessous comme en dessus. Les oreilles nues et sans poil ont quelques piquans sur les bords; les poils des moustaches sont noirs et très-longs ; le dos et les flancs sont couverts de piquans , dont la base et la pointe sont blanches, avec un anneau noir dans le milieu ; les plus grands, sur le dos, ont au plus deux pouces huit li- gnes; ceux des jambes de devant ont un pouce et demi, el ceux des jambes de derrière, six lignes seulement. Cette espèce paroit habiter le Brésil, la Guyane, le Mexique, la Louisiane et les contrées les plus méridionales du Canada. Il y a sans doute des pays où elle se Irouve avec la précédente; mais il paroîl qu'elle se porte plus vers le nord du nouveau continent, tandis que l'autre se tient plus au midi. Ainsi , vraisemblablement le coendou à queue courte ne se trouve point au Canada , tandis que celui à longue queue n'habite point le Paraguay. La chair du coendou est bonne à manger, surtout bouillie, selon Dampier. (dksm.) COEiN JJOU AMÉRICAIN de Lacépèdc. C'est le Coen- dou proprement dit, ou couîy. (desm.) COENDUS. Voyez Coendou. (desm.) CŒiNOMYIE, Cœnomyia^ Lat. Genre d'insectes de l'or- dre des diptères, familières tanystomes , el qui a pour ca- ractères : antennes de trois pièces, dont la dernière plus longue, conique, à huit anneaux ou petits articles; trompe saillante, courte, terminée par deux grandes lèvres, ren- fermant un suçoir de quatre soies; palpes extérieurs; ailes couchées sur le corps; écusson à deux épines. Les cœnomyies^ que Fabricius désigne sous le nom de sicus^ donné par Scopoli à des diptères très-différens, ont des rapports avec les slratiomes et les taons, mais surtout avec les pre- miers, dont ils ne diffèrent essentiellement que par la com- position de leur suçoir. Elles ont le corps ovale-oblong , et simplement pubescent; la tête est plus basse et un peu plus étroite que le corselet, presque hémisphérique, et occupée, en grande partie, dans les mâles, par deux yeux à facettes; elle offre, en outre, trois petits yeux lisses situés sur son sommet; deux antennes courtes, très - rapprochées à leur C O E 3i, l)ase, arquées et terminées en une pointe simple ou sans soie; une trompe membraneuse , saillante , à tige courte, avec deux grandes lèvres et deux palpes, relevés, aussi longs qu'elle, et de figure conique. Le corselet est élevé et son écusson est muni, à son extrémité, de deux pointes assez fortes. Les ailes sont couchéeshorizontalcment surle coi-ps,et, parla disposition de leurs aréoles, se rapprochent plus de celles des taons que de celles des stratiomes; mais leurs balanciers sont découverts, comme ceux des derniers. Les pieds sont assez forts, avec deux crochets et trois pelotes au bout des tarses. Les méta- morphoses de ces diptères n'ont pas encore été observées. M. Meigen, qui a fait une étude particulière ues insectes européens de cet ordre , mentionne deux espèces de siens : leFERRUGINEUX,yfi7-/7/g7«f z/5,Schceff , Icon. ûisecl. ratisb. ^iah. 1 1 o, Jîg. 4^ , 5 ; il est roussâtre , avec l'écusson bidenté et des taches blanchâtres sur les côtés de Tabdomen; celte dernière partie du corps est noirâtre dans le mâle, et Fabricius fait de cet individu une espèce propre, sous le nom d'ERRANTE (^sfats errans); 2.° TUnicolor , uniœlor, Panz., Faim, insect. Geim. y fasc. g , iab. 20; celte espèce n'a point de taches sur l'abdo- men, et n'est probablement qu'une variété du sicus hicolur de Fabricius; elle répand une forte odeur de mélilot. Je n'ai jamais rencontré ces insectes aux environs de Paris et dans la France méridionale ; mais ils ne sont pas rares dans le département du Calvados, d'après les observations de MM. de Basoche et de Brébisson. (l.) COENOPTÈRE, Cœmptens. Genre de plantes de la cryptogamie , et de la famille des Fougères , établi par Ber- ius , et adopté par Smith , qvii l'a figuré pi. 5o de ses Icônes. es caractères sont d'avoir la fructification disposée en lignes courtes, solitaires, presque marginales, unilatérales et sail- lantes, et les follicules entourées d'un anneau élastique. La plante sur laquelle ce genre a été établi a les iéuilles bipinnécs, et est remarquable en ce que l'extrémilé supérieure de ces feuilles cherche la terre, prend racine, et donne nais- sance à un nouveau pied, qui se sépare de l'ancien par le dessèchement de la feuille. C'est à la Dominique qu'on trouve cette plante qui fait aujourd hui partie des Myriotîièqles. Swartz a employé le même nom pour désigner les DarÉES de Jussieu. (b.) COENTRO et CORIANDRO. Noms portugais de U Coriandre cultivée, (ln.) COENURE , Cœnurus. Genre établi pour placer I'Hy- DATiDE CÉRÉBRALE, qui vit dans le cerveau des moulons, e» cause le tournis. C'est une vésicule remplie de lymphe, au- tour de laquelle sont fixés , de manière à ne faire qu'un seul î 3i. C O E animal, vivant u"une vie commune , des petits vers snscep- ' tibles de contracJion et inème de rétraction dans l'intérieur. V. Hydatide et Cénlre. (b.) COERANDJE. Nom javan du Diali des Indes , Dialium indicMm. (LN.) COEREBA ( GuTHA ). C'est, dans Marcgrave, le nom Lrasilien du Guit-guit noir et bleu, (v.) COERI ULOSEN. Nom donné , par les Tartares Kal- moucks, au Peuplier noir {Pnpiûus nigra, Linn.). (ln.) COESCOES ou CUSOS. C'est, selon Valentyn , le nom duPHALANGER, à Amboine. Ce nom a été employé par M. de Lacépède , pour désigner le genre entier des Pha- LANGERS. (DESM.) COESDOES, qu'on prononce CouDOUS, est le non* d'un mammifère ruminant du genre des Antilopes , et que Buffon a désigné sous le nom impropre de Condoma. (desm.) CŒSIOMORE. r. C;Esi03i0RE. (desm.) COESION. V. C;esion. (desm.) COEUR. 11 n'est, dans les animaux, aucun organe à qui l'on ait donné autant d'importance qu'au cœur. C'est là qu'on a placé le foyer de la vie , et même l'âme ou l'esprit qui anime les créatures vivantes. Chez les hommes , on l'a regardé comme le siège de tous les sentimens moraux et le centre de toutes les passions. Chez tous les quadrupèdes, les oiseaux, les reptiles, les poissons, il a paru êlre le fon- dnncnl de l'existence , Torgane primitif dont tous les autres dépendent, et le dernier qui perd la vie. Cette haute préro- gative qu'on lui a depuis long-temps accordée , existc-l-elle en effet PNous allons l'examiner. Premièrement, le cœur est un organe exclusif aux animaux, mais qui ne se trouve pas dans tous. Ainsi les animalcules microscopiques (i), les zoophytes , comme les éponges, gor- gones, isis, antipalhcs, madrépores, millépores, tubipores , cellépores, etc. ; les coraux, corallines, pennatulcs , enfin les nombreux polypes d'eau douce (^hydrœ) ; les animaux marins , connus sous le nom de méduses ou orties de mer^ ho- luturies , actinies , qui ont tous une organisation circulaire et rayonnante , qui leur a mérité le nom générique de radiaires ; les oursins, les étoiles de mer, radiaires testacés ; tous ces animaux, dis-je, n'ont aucun organe qu'on puisse appeler (i) Tels sont les monades, protccs , enchelidcs , t'ièn'o , cyclides , paramœcies , cerrirrs, leucopJires, etc. Aucun de ces animalcules n'est pourvu (l'un cœur. Ce que des obser^'aleurs ont pris pour un cœur dans les eorticclles , les roliféres et autres animalcules, n'est que leur esto- mac , comme on s'en est bien assuré depuis. Voyez Muller infusoria , proffal. , elc. C 0 E 3i3 cœur. On n'observe rjcv.nc vérîtahle circulation chez eux ; ils n'ont pas de •ing, maii une liqueur lynfiphatique qui s'insi- nue dans toutes leurs parties, et qui ne paroit rien autre que l'eau dans laquelle vivent res aninaux. On a pensé qu'ils ne se nounissoient que j:. '' imbibition ; mais cette manière de concevoir un acte de la vie , ne peut convenir qu'à des corps bruts ; car il est nécessaire que le principe vital réa- gisse sur les substances alimentaires et les liqueurs qui les charrient dans le corps animal pour les assimiler. Après ces animaux, les derniers de l'échelle des êtres, et cependant les plus féconds, viennent les vers ouïes annélides qui n'ont pas de véritable cœur. Un long tube susceptible de contractions successives dans son étendue et de dilatations dans des temps inégaux, est le seul organe qui remplisse quelque fonction analogue à celle du cœur. Ce n'est cepen- dant pas un vrai coeur, et il n'y a pas de circulation bien complète , quoique ce vaisseau contienne une liqueur. Tels sont les vers de terre, sang-sues , dragonneaux, etc. ; mais il est d'autres annélides plus compliqués q«e l'on peut nommer helminlhides, lestubicoles, amphitrites,etc., qui ont un double système de vaisseaux circulatoires, l'artériel et le veineux , mais sans cœur musculaire. Les insectes vrais ont à peu près la même organisation inté^ rieure que les précédens ouïes vers, c'est-à-dire, qu'ils n'ont pas un cœur, mais un vaisseau qui semble en tenir lieu. Ainsi, c'est un organe long et grêle dans la chenille , la sco- lopendre , l'éphémère. Dans le papillon, c'est une sorte de vaisseau noueux ou inégal, selon Malpighi, Swammerdam et Lyonnet. Dans les crustacés, tels que les écrevisses, crabes, lan- goustes, etc., que des naturalistes avaient rangé parmi les in- sectes, mais qui font une classe à part , on trouve un vérita- ble cœur, c'est-à-dire, un muscle creux et contractile qui re- çoit le sang et qui le refoule dans les vaisseaux. Il en doit être de même des cirrhipèdes , animaux vivant dans les conques anatifères et les balanites II est remarquable qu'où le cœur commence dans le règne animal, on aperçoit aussi le foie ou un organe qui en tient lieu, et un mode plus parfait de res- piration; car tous les êtres qui ont un cœur respirent, soit par des poumons , soit par des branchies, c'est-à-dire, des feuillets ou des lamelles qui reçoivent 1 influence de l'air sur leurs faces nombreuses. Cette observation devient plus sensible dans les mollusques , comme les sèches , les limaces , et les coquillages univalvcs, tels que l'escargot, le buccin, les cornets, les puce- lages ou porcelaines ; et les coquillages bivalves, comme la moule, l'huître , le peigne , la venus , les tarets et les tércbra- 3x4 C O E tules , elc. Le cœur est singulièrement placé dans plusieurs bivalves; il est traversé par l'anus dans les molles, elc. Le cœur des sèches est partagé en trois portions séparées; mais chez les autres mollusques il est unique, et n'a qu'une seule oreillette et un ventricule , selon Lister, Willis et M. Cuvier. Celui des poissons, quoique plus parfait que celui des pré- cédens, n'a cependant qu'une oreillette et un ventricule; mais le bulbe de i'arlère qui en sort est rende , et sert d'une seconde oreillette pour pousser le sang dans les branchies qu'on appelle vulgairement les ouïes. En outre, l'aorte qui reçoit le sang de retour des branchies, se contracte comme un second cœur pour envoyer le sang à tout le corps. Dans les reptiles, c'est-à-dire, les quadrupèdes ovipares et les serpens, le cœur a diverses conformations , cependant il n'a qu'un ventricule ; mais l'oreillette est tantôt double, comme dans les tortues, les lézards , surtout chez le croco- dile, le caméléon et dans les grenouilles; t;mtôt simple, comme parmi les serpens. Ainsi, les anciennes divisions des animaux établies sur la forme du cœur et sur le nombre des oreil- lettes, ne sont pas exactes et fondées sur la nature. Le cœur des oiseaux, des cétacés et des quadrupèdes vivi- pares, est pourvu de deux oreillettes et de deux cavitéscomme celui de l'homme : tous ces êtres ont un système de respira- tion plus vaste et plus parfait que celui de tous les autres animaux ; c'est pourquoi leur degré de chaleur est plus con- sidérable, et on les appelle des animaux a sang chaud ^ car tous les autres sont plus ou moins froids, et surpassent de très- peu le degré de la température atmosphérique. Nous en exposerons la raison à l'article Respiration. Chez les animaux à sang chaud , une grande quantité de cette liqueur est mise en contact avec l'air dans le poumon, et en revient dans le cœur du côté gauche ou du ventricule aortique, pour être distribuée par tout le corps , au moyen àcs artères qui s'y ramifient; les veines ramènent ce sang dans le cœur du côté droit ou ventricule pulmonaire, avec les altérations qu'il a subies dans son cours et le mélange du chyle. Nous examinons cet objet à l'article de la CiRCULA- ïioîst , auquel on peut recourir. Le cœur n'est un organe essentiel à la vie que dans quel- ques classes du règne animal , puisque les autres existent bien sans lui : on a même vu des poissons, des grenouilles, des serpens subsister pendant plusieurs jours après que leur cœur avoit été arraché de leurs entrailles. Les pulsations du cœur, c'est-à-dire , ses mouvemcns de systole et de ëiaslole» Ç 0 E 3i5 sont plus ou moins prompts dans les diverses classes d'ani- maux ; ils sont lents et inégaux chez les reptiles , très-rapides chez les oiseaux, parce que ceux-ci respirent beaucoup d air, et les précédens, très-peu. Le cœur nVst pas le seul agent de la circulation du sang, car les artères sont pourvues d'une force oscillatoire et contractile , qui aide à refouler le sang dans les plus petits canaux; celte même force ne paroît pas exister dans les veines , quoiqu'elles ramènent le sang au centre commun de la circulation. On voit très-peu de nerfs dans le cœur, de sorte que la cause de son action paroît être une irritabilité , une activité qui lui est propre , et dont la cause n'est point soumise à notre volonté, puisque nous ne pouvons ni arrêter ni aug- menter par elle seule l'action du cœur. Behrends a même soutenu que le cœur ne recevoit aucun nerf; mais le célèbre Scarpa a fait voir que cet organe _en recevoit surtout des ra- meaux de la huitième paire ou pneumo-gastrique , et Legal- lois a démontré que les nerfs spinaux influoient aussi sur ses contractions et son irritabilité. D'ailleurs , cette activité propre semble assez visible dans le cœur des animaux à sang froid, tel que celui des reptiles et des poissons, qui se contracte encore long-temps après avoir été arraché du corps de l'animal. Celui d'un saumon battoit vingt-quatre heures après sa séparation ; celui de la tortue se contracte après trente heures : on a vu celui d'une vipère se mouvoir encore après cinquante heures, suivant Fabricius de Hilden. 11 en est à peu près de même pour le cœur des escargots, d'après l'expérience de Lister. Les anciens avoient imaginé que cet organe éloit le ré- servoir d un feu inné , idée suivie aussi par Descartes. Syl- vius de le Boë prclendi! expliquer l'action du cœur par je ne sais quelle effervescence; Stahl y plaça une sorte d'âme, etc. Toutes les affections morales dont nous plaçons la cause dans le cœur, n y existent pas réellement, puisque cet organe est peu sensible par lui-même ; mais ces passions portent leur affection suri ce muscle; c'est ainsi que , dans la colère, le cœur bat avec une extrême violence, il palpite dans l'amour, il se ralentit dans la crainte, etc. Mais les sensations de dou- leur ou de plaisir , les émotions, les frissonncmens que nous éprouvons dans les entrailles , et qui se disséminent au loin dans l'économie animale , attaquent principalement le sys- tème neneux du nerf grand-sympathique qui parcourt le l)as-ventre et communique des rameaux au cœur. Les mou- vemens extraordinaires de cet organe dans les passions, vien- nent ainsi des nerfs abdominaux, et surtout du plexus semi- lutiaire ou opisto-gasîrique , placé derrière l'eslomac vers le 3,6 c o a cardia, où nous ressentons les plus ferles secousses des pas- sions. F. l'article Sensibilité à ce sujtt. (virey.) COEUR. Dargenville et autres conchyliologistes fran- çais donnent ce nom à une famille de coquillages bivalves , dont la forme approche de celle qu'on est convenu de don- ner au cœur; et comme cette forme convient à des coquil- les fort différentes les unes des autres par les caractères de leur charnière, il se trouve des ctK^/rs dans plusieurs genres, tels que ceux Cardite , Bucarde , Arche , Hyppope , yÉmJS , etc. TI y a beaucoup de coquilles qui portent, chez les mar- chands, des noms qui commencent par celui de cœur. On n'en détaillera ici que quelques-uns , attendu que le plus grand nombre se rapportent aux genres précités, (b.) COEUR DE BOEUF. Fruit de deux espèces de Coros- SOLIERS. (B.) CŒUR DE LA JAMAÏQUE , Àrca senilis, L. Espèce de Coquille bivalve. V. Arche, (ln.) CŒUR DE SAINT THOMAS. Semence de TAcacie grimpante, (b.) CŒUR DES INDES, Arcafusca. Espèce de coquille dn genre des Arches, (ln.) CŒUR DES INDES. C'est le fruit du Corinde. (b.) CŒUR EN ARCHE, Arca anliquala , L. Nom marchand d'une coquille, appelée encore Cœur en carène, (ln.) CŒUR EN CARÈNE. C'est I'Arche de Noé. (desm.) COEUR MARIN , de Davila. C'est un oursin du genre Sv\T\^GVE ^ Echinus purpureus, Linn. (desm.) COFARE. Nom donné , par Adanson , au Murex commun, de Linn. V. Rocher, (b.) COFER de Locsling. C'est le Symplocos de la Martini- que, (ln.) COFFEA. Nom latin du genre Café. 11 tire son origine du mot arabe CoFFÉ. (ln.) COFFRE. Poissons du genre Ostracion. (b.) COFFRE. ( Vénerie). Ce qui reste du cerf, du daim et du chevreuil^ après qu'on en a enlevé les membres, (s.) COFFERSHELL. Nom anglais de la Nasse arcu- LA1RE. (desm.) COFRE. En espagnol et en portugais , c'est le nom de la Nasse arculaire, (desm.) C O T 3x7 ÇOG. Vn des nams savoyards du Coq. (v.) COG. Le Coucou porte ce nom en Norwége. (desm.) COGGYGRIA , de Pline. V. Coccygria. (ln.) COGOGO. INom impos par M. de Azara à une Fau- vette du Paraguay. V. ce mot. (v.) COGOMBRO. Nom espagnol des Concombres, (ln.) COGSRAN. L'un des noms gallois du Choucas, espèce de Corbeau, (desm.) COGUJADA MARINA. Nom espagnol du Blennik COQUILLADE. (DESM.) COHINE. Espèce du genre Calebassier. (b.) COHOMBRILLO. En espagnol , c'est le nom du Mo- mordica elaterium ou Concombre sauvage. Voy. Momordi- QUE. (ln.) COHOMBRO et PEPINO. Noms espagnols dji Con- combre, Cucumis satwus, L. (LN.) COIATA. V. CoAiTA et Atèles. (desm.) COICLINAT. Nom qu'on donne , en Cornouailles , à une espèce d' Angélique , Angelica archaiigelica. (ln.) COIFFE DE CAMBRAI. C'est l'un des noms mar- chands de I'Argonaute papyracé. (desm.) COIFFE JAUNE. Nom généralisé par Buffon à des Carouges et à des ïroupiales. (v). COIFFE NOIRE. V. Némosie. (v.) COIGNASSIER ou COIGNIER, Cy^^o/zîa, Juss. ; Pyms cydonia , Linn. {^icosandrie pentagyni'e). Petit arbre de la fa- mille des rosacées , qui souvent n'est pas plus haut qu'un ar- brisseau, et que l'on met au rang des arbres fruitiers. 11 donne son nom à un genre qui se rapproche beaucoup de celui des Poirier,s. Ses fleurs sont solitaires , presque sessiles et disposées en rose. Elles viennent hux extrémités des ra- meaux. Chacune d'elles est composée d un calice à cinq divi- sions grandes et dentées, d'une corolle à cinq pétales, d'en- viron vingt étamines, et de cinq styles distincts , velus à leur base , terminés par autant de stigmates. Son fruit, qu'on ap- pelle coing, est une espèce de pomme ou de poire assez grosse, dont la peau est cotonneuse et d'une belle couleur jaune , et dont la chair est un peu ac'de et odorante. Il est divisé intérieurement en cinq loges qui renferment plusieurs semences dures et calleuses. Le coignassier commun est un arbre moyen , qui croît natu- içlleraent dans le Midi de l'Europe. Il a un tronc .souvent 3.8 , COI tortueux et noueux , qui est revêtu d'une écorce e'paisse , cen- drée en dehors, et rougeâtre en dedans. Son bois est jaunâtre et assez dur, ses feuilles sont pétiolées , simples, très-en- tières, couvertes d'un duvet fin , et blanchàhcs en dessous. Son fruit a une odeur forte , et une saveur mêlée d'âpreté et d'acidité. Cet arbre fleurit au mois de mai. Le eoignussier de Portugal en est une variété plus grande dans toutes ses par- ties , et préférable à cultiver, mais qui demande un meilleur terrain. 11 porte des fruits oblongs ou arrondis, plus ou moins gros , plus ou moins parfumés, selon l'espèce de terrain qui les a produits. Dans un sol riche et humide , ces fruits ont plus de volume , mais ils sont aqueux et inodores ; ils sont plus petits , mais aromatiques , dans un terrain rocailleux et sec. Ainsi, en élevant cet arbre, suivez 1 indication de la nature. Cet arbre sert communément à tous les jardiniers de sujet pour greffer plusieurs espèces de poiriers , surtout ceux d'été et à pmres fondantes. Ce ne sont pas seulement les rejetons nombreux que fournissent ses souches , qui ont porté les pé- piniéristes à lui donner à cet égard la préférence sur les poiriers sauvageons; Us y ont été déterminés aussi par d'au- tres raisons. Les poiriers greffés sur roignassier poussenl moins de bois que les autres , s'élèvent moins haut, sont plus aisé- ment contenus en espalier, donnent enfin du fruit plus promptement ; et, comme on aime à jouir , l'Impatience des acheteurs d'un côté, et de l'autre lintérêt des vendeurs, tout a concouru à faire adopter cette espèce de grfjfe qui réunit plusieurs avantages, Il est vrai, mais qui pourtant n'est pas sans inconvéniens. Le plus grand de tous est d'avoir des arbres qui durent moins que ceux greffés sur franc ; ils sont aussi moins vigoureux et moins élevés ; et leur disproportion avec ceux-ci , en hauteur et en force , est souvent contraire à leurs progrès ou à leur renouvellement ; elle offre en même temps , dans les vergers ou espaliers , une inégalité désa- gréable à la vue. D'ailleurs les poires d'hiver réussissent mal par cette greffe , et sont plus sujettes à se crevasser. On peut multiplier le coignassier de plusieurs manières; il faut choisir. La voie du semis est négligée comme trop longue : restent les marcottes et les boutures. Ces deux moyens sont bons; en employant l'un ou l'autre, on se procure d'excellents sujets pour les pépinières. Les marcottes peuvent être faites en tout temps , mais mieux en hiver. On les transplante l'hiver suivant. On plante les boutures au commencement du printemps , à demeure ou en pépinière ; et quand elles sont assez fortes , on les greffe en écusson ©14 à œil dormant, On grcflç aussi le coignassier sur le poi- COI 3i9 rler. Si on a la patience de semer , on tloit préférer la graine Ad coing de Portugal. Ce coing est le plus eslimé; la chair du fruit est plus tendre , plus parfumée , moins graveleuse que celle du coing ordinaire. Elle prend une belle couleur pourpre quand elle est cuite. C'est le meil- leur des coings pour les marmelades et les confitures. On taille peu ces arbres ; il suffit de supprimer les bran- ches gourmandes et les bourgeons qui se croisent, afin que leur tète ne soit pas trop garnie de bois , ce qui est contraire à toutes les espèces d'arbres fruitiers. Le fruit du coing est astringent , et ses semences sont très- mucilagineuses. 11 n'est pas bon cru , mais on le mange cuit, en compote, en gelée : on en fait une liqueur, du vin et un sirop. Depuis quelque temps, on cultive en pleine terre dans les jardins de Paris , un coignassier venant de la Chine , dont les feuilles sont très-ovales serrées , les fleurs rouges et le fruit très-gros. C'est un arbre très-élégant , mais dont le fruit est inférieur à celui dont il vient d'être question. Tliouin en a donné une description très-détaillée et une très-belle figure dans les Annales du jVIuséum. On le cultive positivement comme le précédent, (n.) COIGNIER. Nom altéré du Coignassier. (b.) COILANTHA, Renaume. C'est la Gentiane pourpre, G. purpurea , L. (LN.) COILOTAPALUS.Nom donné par Brown (//«/.^am.), âu Bois TROMVETTE {Cecropia pel/ala , L.), qui est le yaruma d'Oviedo , et que Lœfling nomma le premier cecropîa^ nom qui est devenu celui d'un genre de la famille des orties , com- prenant trois espèces. V. Coulekin. Adanson appeloit ce genre ambaiha , du nom donné par Marcgrave à une autre espèce, (ln.) COILOPHYLLUM. Morison décrit , sous ce nom , dans son Histoire des plantes, deux espèces de SarracÈne ; ce sont les sarraceni'a flava et sur. purpurea^ L. (ln.) COIN. Les fauconniers appellent coin les plumes latérales de la queue des oiseaux de proie; l'on dit les deux premières ^ les deuv secondes de chaque coin ; les deux pennes intermé- diaires prennent le nom de couvertes, (s.) COINBHILE. Nom gallois du Bois-punais ou Cor- .KOUILLER SANGUIN , Cornus Siinguinea , L. (ln.) COING. C'est le fruit du Coignassier. V. ce mot. (ln.) COING DE MER , Cotognia marina des Italiens. C'est une espèce d' Alcyon, Alcyonium cy'donium. (desm.) ,3.o ^^ O T COINS, Crocs ou Crochets. On donne ces divers noms aux dents canines des quadrupèdes. (DESM.) COlPATLlS.Nouimexicaind une plante mentionnée par Hernandez, et qui paioit avoir beaucoup de rapport avec une £spèce de syugenèse qui croit à la Jamaïque, dont la lige un peu velue s'élève k six ou sept pieds, et -st garnie de feuilles velues et ovales. C'est la Santoline, n.» 3 , de Brown. {Hist. Jam.) (IN.) COIPOU ou COYPU. Grande espèce de rat de l'Amé- rique Méridionale , qui fait partie du genre Hydromys de M. (ieoffroy. F. ce mot. (desm.) COIRCÉ. L'un des noms de rAvoiNE dans le pays de Galles. (LN.) COIREAMAN. Nom de la Coriandre , cultivée dans quelques endroits de l'Angleterre, (ln.) COIRUOHO. En Finlande, c'est I'Absinthe. (lk) COITE (^Dioscoride). Synonyme du mol CiCUTA. V. Ca- TAPSYXIS. (LIS.) COIWU ou KOI WU. Nom du Bouleau (^Belula alla , L.) en Finlande, (lin.) COIX. Nom latin du genre Larmier. C'étoit chez les an- ciens celui d'un Palmier, (ln.) COJA METL. V. Pécari, (desm.) COJUMERO. Nom du Lamantin , à la Guyane espa- gnole. (DESM.) COL. Le« habitans des Alpes donnent ce nom aux pas- sages que la nature a ouverts entre les sommets des mon- tagnes qui forment la partie centrale d'une grande chaîne. Ce sont ces mêmes passages qui sont appelés porls dans les Pyrénées. Le célèbre Saussure fait sur les cols des Alpes une remar- que générale qui me paroît avoir besoin d'explication. Il dit (§68i) que presque toujours dans ces cols , la route passe sur les tranches ou sommités de couches d'ardoises verticales ; et il ajoute que ces ardoises se trouvent placées entre les mon- tagnes primitiifes et les montagnes secondaires. Sur quoi il est important d'observer que lorsqu'il tenoil ce lang.^ge , il étoit prévenu , d après l'opinion de Buffon , que toute pierre calcaire étoit secondaire. Mais la description qu'il donne lui- même de ces pierres calcaires, dont les couches sont presque verticales et alternent avec des couches de schistes quarzeux et micacés, ne laisse pas douter un instant que ces couches calcaires ne soient elles-mêmes primitives ; c'est ce qu'il ne faut jamais perdre de vue eu lisant la première moitié des Voyages de cet illustre observateur ; car dans la seconde,, il COL 32T reconnoît très-bien que ces sortes de couches calcaires sont véritablement primitives ( ou de transition). Quant à la circonstance relative aux ardois«B qui se trou- vent constamment dans ces hauls passages , la raison en est fort simple , car ces cols n'existent que parce qu'il y avoil là des ardoises. Lorsqu'il s'est trouvé , comme cela se voit fréquemment , un assemblage de couches schisteuses ou ardoises primitives à peu près verticales , appuyées d'un côté contre les cou- ches granitoïdes du noyau de la montagne, et llanquées de l'autre par des couches de calcaire primitif, les eaux qui descendoient du sommet granitique , ont trouvé beaucoup de facilité à s'infiltrer dans les couches feuilletées du schiste , et à opérer successivement sa destruction ; tandis que les ro- ches granitoïdes et les bancs calcaires leur offroient beaucoup plus de résistance. Il devoit donc arriver à la longue , que ces deux espèces dérochés formassent à droite et à gauche une saillie au-dessus de ces ardoises, que les eaux et les autres agens extérieurs attaquoient avec plus de facilité. Ainsi, quoique dans le principe ces ardoises s'élevassent presque aussi haut que les couches granitoïdes , et plus haut que les couches calcaires, elles se trouvent aujourd hui beau- coup plus basses que les unes et les autres ; mais c'est par la seule raison qu'elles ont été plus échancrées par la main da temps, (pat.) Nous ajoutons ici , d'après V Annuaire du Bureau des lon- gitudes, les hauteurs auxquelles s'élèvent au-dessus du ni- veau de la mer, les points culminans des principaux passages des Alpes , qui conduisent d'Allemagne , de Suisse et de France en Italie ; ainsi que ceux par lesquels on va de France en Espagne. Passages des Alpes. mèlres. Passage du Mont-Cervin . . . . . : , . 3, 4^10 de Fura 2,53o — — du Col de Seigne 2,4.6x du grand Saint-Bernard 2,428 du Col Ferret 2,32 1 ^ — du petit Saint-Bernard 2,192 du Saint-Gothard. ....... 2,075 du Mont-Cenis 2,066 du Simplon 2,oo5 — . — du Spliigcn ^5925 Vil. 2 1 .3aa COL mètres. de la Poste da Monl-Cenis 1,906 du Col de Tende i^ZO^ des Taures de Rastadt ...... 1,559 du Brenner , 1,4.20 Passages des Pyrénées. ï>ort de Pinède 2,5i6 de Gavarnie a, 333 de Cavarère 2,259 Passage de Toarnialet 2,194 (LUC.) COLA. On appelle ainsi TAlose. (b.) COLA ANCHA. Nom espagnol d'un Serpent à large queue ^ ou Plature. (desm.) COLARIS. C'est, dans le Règne animal, le nom de la division des Rolles. (v.) COLAS. Nom que Ton donne au Corbeau , parce qu'il apprend facilement à prononcer ce mot. (v.) COLASPE, Colaspis ^ Fab. Genre d'insectes , de l'ordre des coléoptères , section des tclramcres , famille des cy- cliques. Les antennes des colaspes sont insérées au-devant des yeux , ce qui distingue ces insectes, soit des galêruques et des attises, soit des criucères ^ des hispes et des cassides. Elles se termi- nent par quatre à cinq articles plus allongés que les précé- dens et d'une forme un peu diflérente , de même que dans les eumolpe.s ; mais leurs palpes sont filiformes avec le der- ' nier article presque conique. Leur corps est plus court et fdus arrondi , ce qui les rapproche des chrysomèlcs. Mais es antennes de ces derniers coléoptères sont plus courtes et grenues ; leur tête est avancée et non presque verticale comme celles des eumolpcs et des colaspes ; l'extrémité de leurs mandibules e^t obtuse ou peu avancée en pointe , tandis quelles se terminent par une forte dent dans les deux genres précédcns , et dans quelques autres analogues. Les colaspes' se trouvent plus particulièrement en Amé- rique , et doivent avoir les habitudes des autres insectes de la même famille. Col aspe flavjcojine , Colaspis flaoicornis , Fab. Oliv. , Col. , tom. 5, pag. 881 , pi. I ^Jig. i , 5 , a. ^. , de grandeur moyenne ; verte ; antennes et pattes jaunes ; élytres sillon- nées, avec des rangées de points dans les sillons. 7V Cayenne. Colaspe TRES-NOIRE , Culaspls (lira ., Oliv. , //>/V7, pug. 887, pi. 2 ijig. 32 ; Colaspis barbara , Fab. ; ovale j très - noire , COL 3.3 pointillée , avec la base des antennes fauve. Dans les dé- parlemens méridionaux de la France et en Barbarie, (l.) COLASSO Nom brame d'une espèce de Barrelière qui croît dans l'Inde , et que les ALalabares appellent COLETTÀ VEETLA , Barleria pnouilis ^ L. (ln.) COLCANAUTHLl. Cesl, dans Fernandez , le nom de la Sarcelle rousse à longue queue femelle. V. Sar- celle, (v.) COLGANAUHTLIGIOUHT. Espèce de Canard du Mexique, (s.) COLCHiCACÉES. Famille de plantes établie parDe- candoUe. Elle ne diffère pas de celle des Melantuacees de R. Brown. (b.) COLCHICON, CoMiCMm , Dioscoride , Pline. Plante qui croissoit abondamment en Colchide. Ses propriétés ont de l'analogie avec celles du colchique commun ou tue-chien , ce qui fait que beaucoup d auteurs n'ont pas balancé à voir dans le colchicnhi des anciens, notre Colchique. V. ce mot. Avant Linnœus , les botanistes confondoient avec les coi- chiques le bulbocode printanier , Vammarylide d'automne et la méiendère. (LN.) COLCHIQUE, Colchicum ^ Linn. (Jiexandrie trigynie). Genre de plantes de la famille des Colchicacées de De- candoUe , et dans lequel les tleurs , qui ont 1 aspect de celles du safran , sont dépourvues de calice ; la corolle est monopétale et en cloche ; elle a le limbe profondément divisé en six segmens égaux, ovales, lancéolés, et un très- long tube qui part immédiatement de la racine ; au sommet à peu près de ce tube sont insérées six étamines, plus courtes que les divisions de la corolle , et dont les anthères sont ob- longues , mobiles et à quatre valvules ; l'ovaire est supérieur, il est situé sur la racine même au fond du tube , et il soutient trois styles minces, qui en parcourent toute la longueur , et qui s'élèvent un peu au-dessus des étamines. Le fruit est une capsule formée de trois loges uniloculaires et polyspermes réunies à leur partie inférieure, légèrement séparées vers leur somiTjet, qui est pointu, et s'ouvrant chacune par une suture intérieure , aux bords de laquelle sont confusément attachées des graines rondes et ridées. Voyezhdimaivck^ Ilhistr. des Genr. pi. 267, Les botanistes connoissent trois espèces de colchique : le Colchique commun ou d'automne ; celui de Montagne, et le Colchique panache. Colchique d'automne, Colchique commun. Safran DES PRES , Tue-chien, Colchicum autumnale , Linn. C'est une plante singulière par la manière dont elle s'offre d'abord à nos 3.4 COL yeux et par le long înlervalle qui sépare l'époque de la fé- condation de son germe de celle de son développement/Ses fleurs sortent de terre en automne, et ses feuilles, ainsi que ses fruits, ne paroissent qu'au printemps. Ainsi l'ovaire fécondé avant Thiver passe toute cette saison sous la terre avec la ra- cine qui le porte. Cette racine est un bulbe charnu à peu près aussi gros que celui de la tulipe. Chaque année après avoir produit sa tleur, il périt et se trouve remplacé par un bulbe latéral auquel il a donné naissance , et qu'il a nourri pendant les premiers jours. C'est ce nouveau bulbe qui doit produire des fleurs Tannée suivante. Ces fleurs partent immédiatement de la racine , et s'élèvent insensiblement jusqu'à la hauteur d'environ quatre à cinq pouces avec des tubes minces et très- allongés-, elles sont de la même forme que celles du safran^ mais plus grosses ; elles n'ont point de calice , si ce n'est quel- ques spalhes informes ; et levir corolle , dont la couleur varie par la culture, est ordinairement d'un bleu incarnat à gorge jaune. A la fin de Ihivcr , du sein même du bulbe , s'élèvent trois ou quatre feuilles lancéolées, entières, d'un vert foncé , plissées l'une sur l'autre en dessous, et longues de cinq à six pouces sur un pouce environ de largeur. Le colchique croît naturellement dans les prairies basses et humides de l'Europe , quelquefois sur les montagnes ; on dit qu'il étoit jadis très-connnun dans la Cokhide., d'où lui vient sans doute son nom. Le bulbe du Colchique esVnn^o'yson qu'on emploie quelquefois contre les loups et les renards : de là le nom de Tue-loup c\ 7\ie-chienqiii\ porte. On en fait usage en médecine principalement contre la goutte. Sa propriété vé néncuse est plus intense au printemps qu'à aucune autre époque de l'année. Cela n'empêche pas qu'on en retire , en la râpant dans l'eau, une fécule nutritive très-saine, qu'on utlllserolt sans doute , si elle ne rcvenoil pas à un trop haut prix. On peut relever l'oignon du colchique au mois de juillet , et ne le replanter qu'au milieu du mois d'août. On doit l'en- foncer de trois pouces au moins , à cause de sa grosseur. Toute terre lui convient , ainsi que toute exposition , excepté celle du midi. 11 n'est pas nécessaire de le relever tous les ans ; on le laisse ordinairement en terre pendant trois ou quatre ans. Il produit beaucoup de cayeux. 11 réussit très-bien à l'ombre des arbres , et la gelée la plus forte ne lui fait aucun tort. Colchique de momaone , Colchicum monfanum , Llnn. Il croît dans les montagnes de la Suisse et en Espagne. Sa fleur est rougeâlre. Elle paroît en automne , avant les feuilles, qui se montrent peu après , et persistent communément pendant l'hiver. Colchique panaché de l'île de Cnio , Colchicum varie- C O L 3.5 gainm, Linn. C'est une espèce intéressante par la Leaule' de sa Heur, dont le limbe , ample et ouvert, est marqué de petits carreaux en forme de damier , comme la frilillairc méléas^re. Ses feuilles se développent quand la fleur est passée ; elles ont leurs bords ondulés, (d.) Colchique jaune. C'est I'Amaryllis jaune, (b.) Colchique oriental. C'est le même que le Colchique, ■panaché. Ses bulbes sont connus sous le nom àltermodaciyle. Ces bulbes purgent par haut et par bas lorsqu'ils sont frais ; mais lorsqu'ils sont desséchés et rôtis , on les mange sans in- convénient. Les femmes, en Syrie et en Egypte , en font une grande consommation dans la vue de s'engraisser, (b.) COLCOTAR FOSSILE. Oxyde de fer provenant de la décomposition àe s pyrites martiales , et qui contiennent de Ta- cide sulfurique. On trouve cette substance dans des couches d'argile pyriteuse qui ont demeuré quelque temps exposées à l'action de l'atmosphère, (pat.) COLCUICUILTU. Nom mexicain d'un Colin. Voyez. le genre Perdrix, (v.) COLDENE, Coldenîa. Plante de la tétrandrie tétragy- nie et de la famille des borraginées. Ses caractères sont d'avoir : les racines annuelles; les tiges cylindriques , hé- rissées de poils blancs, et couchées sur la terre ; les feuilles alternes, ovoïdes, crénelées dans leur contour, plissées et inégales à leur base , et chargées de poils blancs. Les fleurs sont petites, sessiles , axillaires, composées de quatre folioles ovales , lancéolées, hérissées de poils ; la corolle est monopétale, infundibuliforme, de la longueur du calice, à limbe ouvert et obtus; renfermant quatre étamines insérées à son tube ; quatre ovaires supérieurs , ovales , se terminant chacun par un style persis'ant, à stigmate simple. Le fruit consiste en deux semences biloculaires, mucro- nées .à leur sommet, hérissées de poils courts, aplaties du côlé où elles se joignent, et formant ensemble (quatre lobes réguliers. Cette plante croît dans les Indes Orientales, (b.) COLDOR. Nom imposé par M. Levaillant à une Fau- vette d'Afrique, (v.) COLE, Coleus. Plante herbacée, à racine vivace, ram- pante, à tige presque cylindrique, velue, à feuilles opposées, longuement pétiolées, charnues, presque en cœur, obtuses, crénelées, velues, blanchâtres, à fleurs rougeâtres, verticil- lées , sur de longs épis terminaux. Cette plante forme, dans la didynamic gymnospermie, et d-ans la famille des labiées , un genre qui offre pour cai'ac- 3,6 COL tères : un calice bilabié, à lèvre supérieure quadrifide , k lèvre inférieure lance 'lée, très-entière, recourbée et plus longue; une corolle bilabiée, à lèvre supérieure relevée, courte, obtuse, quadrifide; à lèvre inférieure ovale, con- cave, entière et deux fois plus longue; quatre étamines in- sérées au tube de la corolle , réunies dans une moitié de leur longueur, et dont deux sont plus courtes ; un ovaire supérieur, surmonté d'un style qui entre dans le tube formé par les étamines et à stigmate bifule ; le fruit est composé de quatre semences ovales, renfermées au fond du calice. Le colé croît dans presque toute l'Asie orientale , aux lieux humides. Toutes ses parties sont odorantes, et regardées comme toniques, céphallques et résolutives. On en ordonne l'infusion dans l'asthme, la toux, les convulsions épileptiques et autres. On les fait entrer comme assaisonnement dans les alimens. Loureiro a fait connoître une seconde espèce de ce genre, (c.) COLEBRILLA. Nom du Ver de Guinée à Curaçao. (desm.) COLEBROOKIE, Cohbrookia. Genre établi par Smith pour placer deux GlobbÉes qui diffèrent peu des autres, (b.) COLEMF!,L. Synonyme de Coulemelle, (b.) COLEMOUSE. Nom anglais de la petite Charbonnière ou Mésange a tète noire, (v.) COLENICLfl. Nom mexicain d'un Gallinacé, que je soupçonne cire le Colin noiiui , d'après son plumage, brun fîur le dos , gris et noir sur le ventre , blanc sur la gorge et sur les sourcils. Voyez l'article Colin, au mot Perdrix, (v.) COLENICUILTIE, de Fernandez. Voyez l'article pré- cédent, (s.) COLÉOPTÈRES, CuUopleray Linn. ; Eleuthcraia, Fab. Cinquième ordre de notre classe des insectes, ayant pour caractères : quatre ailes, dont les deux supérieures en forme d'étuis; des mandibules et des mâchoires pour la m^islica- lion; ailes supérieures pliécs simplement en travers; étuis crustacés et à suture droite. Les caractères qui distinguent cet ordre , sont si appa- rcns et si naturels qu'ils n'échappèrent point à l'observation des premiers naturalistes. Ils désignèrent ces insectes, tantôt sous le nom latin et composé de vaginipeunes ^ tantôt sous celui de coléoptères., dérivé du grec, et qui a la même si- gnification : ailes à étuis ou ciigainées. Linnaeus leur associa, d'abord, les forfieulcs oa perce-oreilles, les ùlalies, les sauterelles et autres insectes analogues, dont les étuis sont moins solides, plutôt coriaces que crustacés, et dont les ailes sont pliées ou plissées longitudinalement. 11 les Iranspouta ensuite dans l'or- COL 327 dre des hémiptères; mais Begeer les en sépara et en forma un ordre particulier, celui des demiaptères ^ dénomination qu'on a changée en celle à^ orthoptères , et qui a prévalu parmi les naturalistes français. De tous les insectes, les coléoptères sont les plus nom- breux et leur mieux connus; les formes singulières , les cou- leurs brillantes ou agréables que présentent plusieurs de leurs espèces ; le volume de leur corps ; la consistance plus solide de leurs tégumens , qui rend leur conservation plus facile ; les avantages nombreux que Tétude retire de la variété de formes de leurs organes extérieurs , etc. , leur ont mérité l'attention particulière des naturalistes. En effet, les hymé- noptères, les hémiptères, les diptères, les aptères, sont bien moins connus que ne le sont les coléoptères. Les entomolo- gistes se plaignent, avec quelque fondement, que les voyageurs n'envoient ou ne rapportent presque, de leurs voyages, que des lépidoptères et des coléoptères; encore, parmi ceux-ci, choisissent - ils ordinairement les espèces un peu grosses, et négligent-ils celles qui n'ont que deux ou trois lignes de longueur, à moins qu'elles ne soient brillantes, ou qu'elles n'aient une forme remarquable. La tête des coléoptères offre deux antennes, dont la forme et l'insertion varient selon les genres , et composées ordi- nairement de onze articles; deux yeux à facettes; une bou-» che formée d'un labre, de deux mandibules cornées, de deux mâchoires portant chacune un ou deux palpes, et d'une lèvre de deux pièces, dont l'inférieure, plus solide, est ap- pelée menton, et dont la supérieure, le plus souvent mem- braneuse , a reçu le nom de languette et porte deux palpes , les labiaux; ceux des mâchoires, ou les maxillaires , sont, comme nous l'avons dit plus haut , au nombre de deux ou de quatre ; les intérieurs, lorsqu'il y en a quatre, n'ont jamais plus de deux articles; les extérieurs, soit dans ce cas, soit lorsqu'ils sont solitaires, n'en ont pas au-delà de quatre ; on en compte un de moins aux palpes de la lèvre. Les formes et les pro- portions de ces organes varient aussi, suivant les coupes gé- nériques. Les maxillaires ont toujours leur insertion près de l'extrémité supérieure et dorsale des mâchoires. Ces der- nières parties sont, le plus souvent, crustacées ou cornées intérieurement, et se terminent par un ou deux lobes mem- braneux ou coriaces, plus ou moins velus, et qui concourent à la déglutition Tous les cf jptères connus sont privés d'yeux lisses {ocelli^ itemmata). Le tronc est divisé en deux parties ; Tune anté- rieure, plus grande et plus solide , cnlièrement découverte, portant la première paire de pieds, et que lou désigne Kabi- 3.3 C O L tuellemenl par le nom de corselet ( thorax ). La seconde par-: lie est intimement unie avec l'abdomen, et lui sert de sup- port, ainsi qu'aux- auires organes du mouvement. Degeer l'appelle, d'une manière assez impropre, le dos {dorsum). Elle s'emboite en devant dans la cavité intérieure du corselet , par le moyen d'un très-court pédicule, qui forme, pour ses mouvemens, une sorte de pivot, et sur le dessus duquel l'on voit une petite pièce triangulaire, crustacée, plus ou moins avancée, selon sa grandeur, entre les élytres, l'écusson (^sm- iellum'). Le dessous du tronc est ce qu'on appelle la poitrine i^pecLus')^ et dont la partie mitoyenne et longitudinale , com- prise entre les pattes, est le sternum {sfrnwm^. La surface de la poitrine est composée de deux aires distinctes; l'une, antérieure, forme le dessous du corselet; c'est l'avant -poi- irine-, Taulre, ou la postérieure, sera Tarrière-poitrine ; de là aussi les distinctions d'avant-sternum et d'arrière-sternum ; l'un ou l'autre s'avancent quelquefois en forme de cornes, comme dans les cétoines, les taupins , etc. Les élytres, ou les étuis, et les ailes prennent nais- sance sur les bords latéraux et supérieurs de l'arrière-tborax ou de cette partie que Degeer nomme le dos; les élytres sont crustacées et, dans le repos, s'appliquent l'une contre l'autre, par leur bord interne, ou la suture, et toujours dans une situation borizontale ; elles cachent presque toujours les ailes, qui sont larges et plices transversale- ment. Chacune de ces élytres a la figure d'une écaille plus ou moins épaisse , concave en dessous , allongée , et plus ou moins rctrécie en pointe à son extrémité postérieure. Les ailes sont repliées transversalement sur elles-mêmes caractère qui les distingue de celles des autres insectes ailés , et cachées sous les élytres , lorsque l'insecte n'en fait pas usage; mais lorsqu'il veut voler, il écarte laté- ralement les élytres et déploie les ailes. Les élytres ou- vertes et assez écartées pour ne pas gêner le jeu des ailes , contribuent par leur position horizontale , et par leur con- cavité, à faciliter le vol ; elles ne font cependant aucim mouvement, tandis que les ailes seules sont mises en jeu, et , en frappant l'air , occasloncnt le vol. Les ailes des coléoptères ne sont pas en proportion avec le poids de leur corps ; elles ne sont pas assez grandes , et elles ne sont pas mues par des muscles assez vigoureux , ce qui fait que ces in- sectes volent très-mal , et qu'ils s'élèvent avec quelque •Jiffi-. culte. Leur vol est court , incertain , mal assuré et pesant ; ils frappeot l'air fréquemment et le moindre vent les abat. COL 3.9 Quelques-uns même ne peuvent faire usage de leurs ailes que quand l'air est parfaitement calme. Quelques autres , dont le corps est plus léger , s'élèvent et volent avec un peu plus de facilité , surtout lorsque le temps est chaud et sec; mais leur vol est court, quoique fréquent. Aucun coléop- tère d ailleurs ne peut voler que vent arrière , et jamais con- tre le vent. Un grand nombre de coléoptères fait très-peu , ou même ne fait point du tout usage de ses ailes. Ces insectes se trans- portent d'un lieu à un autre, ou en marchant ou en sautant. Mais quelques-uns manquent entièrement d'ailes: les élytres sont alors réunies par leur suture , et elles ne peuvent pas s'ouvrir. Cette exception , qui ne porte que sur quelques espèces , ne rend pas la classification des coléoptères dou- teuse , puisqu'il n'est pas nécessaire d'examiner les ailes ; il suffit de faire attention aux élytres , qui ne manquent ja- mais , pour distinguer , au premier aspect , un coléoptère de tous les autres insectes. Un très-petit nombre , tels que les nécydnles , les staphylins , et quelques mordelles , ont les élytres si courtes , qu'elles peuvent à peine cacher leurs ailes. Ces élytres cependant, quelque courtes qu'elles soient, n'en existent pas moins , et se font aisément reconnoître par leur forme , leur consistance et leur position. L'abdomen est sessile , ou uni au tronc par sa plus grande largeur ; il est nu en dessous, et recouvert en-dessus parles ailes et les élytres ; il est composé de cinq à six anneaux, ou segmens , qui rentrent un peu les uns dans les autres , et permettent, au moyen d'une membrane qui les lie, les divers mouvemens qu'il doit exécuter; il est dur, crustacé et convexe en dessous ; il est mou , aplati ou concave en dessus. Le dernier anneau est ouvert à son extrémité, pour donner issue aux excrémens et aux parties de la généra- tion. Les pieds , au nombre de six , sont composés de quatre pièces principales , la hanche , la cuisse , la jambe , le doigt ou le tarse. La hanche est toujours formée de deux par- ties , et dont la radicale , prolongée latéralement , s'incor- pore avec la poitrine , et fait partie de son tégument. Les deux pièces suivantes sont inarticulées ; mais le tarse, ouïe doigt , offre un nombre d'articles qui varie d'un à cinq ; le dernier est terminé par deux crochets. Les coléoptères passent , ainsi que tous les insectes ailés , par quatre formes différentes ; celle d^œiif^ celle de larve , celle de nymphe , et enfin celle d^ insecte parfait. Tous les coléoptères sont ou mâles ou femelles; aucun ii'c5t hermaphrodite , c'est-à-dire , pourvu des deux sexes , 330 f'' O L et aucun n'en est privé , ainsi qu'on le remarque dans un grand nombre d'hyménoptères. Les parties de la génération sont placées à Tex! rémité du ventre , et cachées dans le der- nier anneau. Ces Insectes sont ovipares , et leur accouple- ment est absolument nécessaire pour leur reproduction ; mais cet accouplement ne peut avoir lieu que lorsqu'ils sont parvenus à leur dernier état, c'est-à-dire , lorsqu'ils sont insectes parfaits. La durée de la vie est très - courte dans leur dernier état ; les mâles périssent immédia- tement après leur accouplement , et les femelles aussitôt que leur ponte est finie. Ainsi , tous ceux qui se sont accouplés dans le courant du printemps ou de 1 été, périssent peu de temps après ; ceux , au contraire , qui , nés en automne , n'ont pas eu le temps de s'accoupler et de se reproduire avant l'hiver , survivent , pour la plupart , à cette saison , s'accouplent dès la fin de l'hiver, et périssent bientôt après. Ces insectes ne s'accouplent qu'une seule fois, et cette fois suffit pour féconder tous les œufs de la femelle , dont le nombre est souvent très-considérable. La durée de l'accou- plement est ordinairement de plusieurs heures, souvent d'un J'our, et quelquefois de deux. Le mâle est placé sur le dos de a femelle , et ne fait aucun mouvement ; la femelle reste le plus souvent tranquille, ou si elle marche , elle emporte alors le mâle avec elle. Les parties de la génération sont placées à l'extrémité de l'abdomen , et cachées dans le dernier an- neau ; elles ont leur issue par la même ouverture que celle de l'anus. Si on comprime un peu fortement le ventre du mâle, on fait sortir un corps charnu, assez gros, au bout duquel se trouve un autre corps fort mince, presque cylindrique , de substance presque cornée, à chaque côté duquel on voit une espèce de crochet, destiné sans doute à retenir la femelle pendant la copulation. Les parties génitales extérieures de la femelle consistent en une ouverture destinée à recevoir la pariie du mâle. Cette ouverture est simple dans les espèces qui déposent leurs œufs sur les feuilles des végétaux ; elle est accompagnée d'une espèce de tarière dans celles qui les placent dans le bois, dans la terre ou dans quelque corps solide. Les femelles , ainsi que nous l'avons dit, font leur ponte peu de temps après leur accouplement ; elles ne peuvent prendre aucun soin de leurs œufs , puisqu'elles périssent aussitôt après leur ponte ; mais elles ne manquent jamais de les placer à portée de la nourriture qui convient aux larves qui doivent en sortir. Les chrysomèlcs, les altises, les coccinelles, placent leurs œufs sur les arbres et les plantes ; les dermesles, le» anlhrèues , choisissenl les substances ani'« C 0 L 33i ~males-, les nécrophores , les boucliers, quelques staphylins » les déposent dans les cadavres en putréfaction ; les diapères, les pœdères, les trilomes, les confient à des agarics, des champignons ; les bruches, les charansons, piquent les gous- ses, les siliques, les graines des plantes , et y déposent leurs œufs; les hannetons, les cétoines, lesmylahrcs, les canlha- rides, les enfoncent dans la terre; les bousiers, la plupart des staphylins, les sphéridies, les placent dans le fumier et les matières végétales en putréfaction ; les capricornes , les leptures , les lucanes , les buprestes , les taupins , les dépo- sent dans la substance mC'me du bois dont la larve se nourrit; les hydrophiles, les dytiques, font leur ponte dans Teau stagnante , ou dont le cours est peu rapide. Aucun de ces œufs n'a besoin d'incubation ; ils éclosent par la seule cha- leur de Talmosphère , et la larve qui en sort, à portée de la nourriture qui lui convient, n'a besoin d'aucun secours ; elle vit dans le niéme lieu, jusqu'à ce que , parvenue à son der- nier état, d'autres besoins l'obligent à mener un autre genre de vie. Les œufs varient un peu quant à la forme, la consistance et la couleur; ils sont ovales, ou allongés, ou aplatis par les deux bouts ; ils sont le plus souvent sphériques. Leur enve- loppe est assez dure sans être friable ; elle est membraneuse ou coriace , et quehjuefois d'une substance presque cornée. Leur couleur est ordinairement blanchâtre , ou pâle , ou jau- nâtre , quelquefois brune , et rarement bleuâtre. Ceux qui doivent être attachés à la surface de quelque corps , tels que les feuilles ou les tiges des végétaux, sont empreints d'une humeur visqueuse qui sèche bientôt à l'air, mais qui a servi à les fixer. La multiplication des coléoptères n'est pas la même dans tous le? genres ; elle est innombrable dans quelques-uns , tels que les hannetons, les carabes, les dermestes, les cJiaransons, les cantharides , les chrysomèles, les altises , les coccinelles. Elle l'est beaucoup moins dans quelques autres,tels que les bu- prestes , les taupins , les capricornes , les nécydales , les clai- rons. Quelques antres, peut-être, ne nous paroissent très-peu nombreux, que parce qu'ils échappent davantage à nos re- cherches, soit par leur manière de vivre, soit par leur peti- tesse. Le second état sous lequel se présentent les coléoptères, est celui de larve. Ces larves ont le corps composé de douze à treize anneaux assez distincts, dont le premier, ou celui qui vient innnédiatement après la tête , est ordinairement plus grand que les suivans. Elles ont, pour la plupart, six pattes écailieuses , suspendues par paires , aux trois pre- 35a COL niiers anneaux. Quelques-unes en sont cependant de'pourvues,^ et ces organes y sont remplacés par Je petits mamelons. Leur tête est écalUcuse , offre souvent deux petites antennes de forme conique, composées d'un petit nombre d'articles, et deux groupes de petits grains , situés sur les côtés , et sem- blables à de petits yeux lisses. Mais les organes de la vision, proprement dits, sont cachés sous plusieurs enveloppes, et rinsecte n"y voit point encore dans cet état. 11 a, de chaque coté du corps, neuf stigmates, au moyen desquels l'air né- cessaire à sa respiration y est introduit. Les coléoptères , ainsi que les autres insectes , pren- nent tout leur accroissement sous la forme de larve ; ils ne croissent plus dans le dernier état, et ils vivent bien plus long-temps dans l'état de larve , que dans celui d'insecte parfait. Quelques-uns ne demeurent que fort peu de temps sous la forme de larve, tandis que d'autres y restent plu- sieurs années. En général, les larves qui se nourrissent de feuilles de végétaux, telles que les chrysomèles , les allises , les criocercs, ne restent guère plus d'un mois sous cette forme; celles, au contraire, qui vivent de la substance du bois, ou qui, enfoncées dans la terre, se nourrissent de ra- cines de végétaux, y restent une, deux, trois années, ou même davantage. Dans tous les pays froids et tempérés, les coléoptères passent l'hiver ou sous la forme d'œuf, ou sous celle de larve, ou enfin sous celle de nymphe. Ceux qui le passent sous la forme d'œuf sont ceux qui vivent pL'U sous la forme de larve ; ils naissent , croissent , se reproduisent et meurent dans le courant de la belle saison. Les coléop- tères qui passent l'hiver sous la forme de larve ou de nymphe sont ceux qui vivent beaucoup plus que les autres, sous ces. deux dernières formes ; ils se nourrissent de la substance du bois, ou vivent dans la terre. Les larv-^s muent ou changent plusieurs fois de peau avant de se transformer en nymphe. Cette opération s'exécute de la même manière dans foutes ; la peau se fend longitudinale- ment sur le dos, et la larve sort peu à peu de son enveloppe, en détachant successivement toutes les parties du corps. KUe se prépare à cette opération par une abstinence plus ou moins longue, et elle ne reprend de la nourriture que quelqile temps après. Les larves des coléoptères muent ordinairement trois ou quatre fois avant de se changer en nymphe. Toutes les larves ne sont pas également connues ; celles qui vivent sur les plantes, celles dont le* mues et les méta- morphoses s'exécutent à découvert sur ces mêmes végétaux, sont beaucoup mieux connues que celles qui vivent dans lei^ hois à demi-pouri, ou qui se nourrissent, dans la terre, àet COL 333 racines de végétaux. La plupart échappent à nos regards par leur petitesse , et sont plutôt connues par les dégâts qu'elle* font à nos boiseries , que par la forme de leur corps. Les larves sont, en général, très-voraces; leur accroisse- ment est d'autant plus prompt que leur nourriture est plus abondante, et que la chaleur de l'alniosphère est plus grande. Quelques-unes passent 1 hiver sans prendre presque aucune nourriture , et sans croître sensiblement ; mais , dès que le retour de la chaleur les a ranimées, elles prennent une quan- tité considérable de nourriture , et leur accroissement est prompt. Leur bouche est munie d'instrumens analogues à leur manière de vivre ; celles qui se nourrissent de feuilles ou d'autres substances molles , ont les mandibules bien moins dures et mues par des muscles moins forts, que celles qui se nourrissent de la substance du bois. Celles qui vivent dans les cadavres ont des mandibules presque membraneuses , et elles font sortir de leur bouche une liqueur propre à ra- mollir et à hâter la putréfaction des chairs. Les nymphes des coléoptères ne prennent point de nour- riture , et ne font aucun mouvement. Toutes les parties ex- térieures du corps de lïnsecte parfait se montrent à travers la peau qui le recouvre ; elles restent pendant quelque temps dans cet état , après quoi elles quittent leur peau de nymphe , /Ct se montrent sous la forme d'insecte parfait. Quelques-unes sont cachées dans la terre , et enfermées dans une espèce de coque que la larve a construite (les hannetons). D'autres res- tent nues, et fixées par leur anus à quelques plantes ou autres corps ( les coccinelles ). On élève difficilement les larves des coléoptères, à cause de leur manière de vivre. Il est presque impossible de nourrir celles qui se plaisent ^ans les cadavres et dans les bouses, celles qui rongent les tiges et les racines des plantes , celles qui vivent dans la terre. On peut élever avec la farine de seigle ou de froment, les larves qui se nourrissent de la substance du bols; mais il est très-rare qu'elles parviennent à l'état parfait. Quel- ques-unes se changent assez bien en nymphes , mais elles pé- rissent ordinairement sous cette forme. Dans leur premier âge, les insectes ont besoin d'une nour- riture abondante , pour que leur corps se développe , et prenne tout son accroissement ; dans leur dernier âge , ces insectes ne croissent plus. Le plus grand nombre ne prend plus d'alimens , et ne semble occupé que du soin de se reproduire et de perpétuer son espèce. On connoit les ravages que les bruches et les calandres font aux différentes graines ; mais c'est uniquement dans l'é- tat de larve que ces insectes rongent la substance farineuse 334^ COL de ces graines. On a avancé que les charansons des blës vul- gairement connus sous le nom de ru/andres, font encore biou du tort aux giains dans leur dernier état. L'observalioa dé- montre qn'ils ne prennent alors que peu ou même point de nourriture solide , qu'ils cherchent à s'accoupler aassilôt après leur dernière métamorphose , et à faire leur ponte sur les mêmes grains. Le charanson , dans son dernier état, n'est donc à redouter qu'à cause de sa ponte. {V. Calandre). Les anihrènes', les dermesles, qui , dans leur premier état, rongent les pelleteries et toutes les substances animales, se contentent du nectar des fleurs, lorsqu ils sont devenus insec- tes parfaits. Les femelles seules retournent aux cadavres pour y faire leur ponte. Les larves des cétoines, si nuisibles aux ra- cines des plantes , ne vivent plus que du suc contenu dans les fleurs , lorsqu'elles sont parvenues à leur dernier état. Les priones , les capricornes , les leptures , les buprestes , les tau- pins et tant d'autres , attaquent la substance du bois dans leur état de larve ; tandis que Tinsecte parfait ne se trouve plus que sur les fleurs et sur le tronc des arbres , auxquels il ne fait aucun tort. Les criocères, les allises, leschrysomcles, les galéruques, sont bien plus nuisibles auxplantes dont elles ron- gent les feuilles, dans leur premier ainsi que dans leur dernier état. La larve du ténébrion mnlitor se nourrit de la farine de froment ou de seigle , et l'insecte parfait , qu'on trouve fré- quemment dans les maisons, ne touche plus à ces substan- ces. Le clairon apivore ne fait aucun mal aux abeilles, tandis que sa larve vit dans les nids des abeilles maçonnes, et se nourrit des larves et des nymphes de ces insectes. Les cocci- nelles ne sont redoutables aux pucerons et aux cochenilles , que sous la forme de larves ; l'insecte parfait n'est presque point malfaisant. Parmi les insectes carnassiers, on remarque le scarite , le carabe, la cicindèle. Plusieurs gros scarabéset différens autres petits insectes, ayant été renfermés dans une boîte , avec le scarite géant , celui-ci avoit tout mis en pièces le lendemain , et en avoit dévoré une grande partie. Les carabes et les ci- cindèles font la guerre aux autres petits insectes ; ils les attra- pent à la course , les saisissent avec leurs longues mandibules, et les dévorent. Ces insectes sont aussi carnassiers sous lune que sous l'autre forme. Les coléoptères sont répandus partout ; on les rencontre cou- rant sur la terre ou sur le sable ; on les trouve dans les tlentes des animaux, dans la terre , sous les pierres , à la racine des plantes, dans les troncs des arbres morts , ou même vivans, dans les boiseries, dans les charpentes , dans les cadavres frais, ou dans les substances animales desséchées ; on les voit COL 335 fréquemment sur les fleurs et sur les feuilles des plantes et des arbres. La bouche de tous les coléoptères est munie de mandi- bules plus ou moins grosses , plus ou moins fortes, et plus ou moins longues et dentées , suivant la nourriture dont ils font usage. Quelques-uns cependant paroissent manquer de mandibules ; du moins sont-elles petites , membraneuses , incapables de servir à l'insecte : ce sont les espèces qui ne prennent aucune nourriture , ou qui vivent du suc répandu sur les fleurs, telles que les cétoines. Les bousiers, qui ne se trouvent que dans les fientes humides des animaux, et qui ne prennent pas d'xiutre nourriture , qui se contentent de sucer cette matière presque liquide , dans laquelle ils vivent, n'ont aussi point de mandibules solides. On ne trouve , parmi les coléoptères , aucun insecte ve- nimeux: aucun n'est armé d'aiguillon , aucun ne pique , au- cun n'est dangereux pour l'homme ou les quadrupèdes. Ce- pendant quelques-uns mordent ou pincent fortement lors- qu'on les saisit, tels que les scarites, les carabes , les cicin- dèles , le manticore. Aucun coléoptère n'est employé dans les arts. Nous croyons cependant que quelques-uns pourroient y être de quelque utilité. Leméloë proscarabé fait sortirde la bouche et des ar- ticulations des pattes , lorsqu'on le prend , une liqueur gom- mo-résineuse , d'une belle couleur jaune orangée , qui pour- roit être employée dans la peinture ou dans la teinture : cet insecte est gros et abondant. On pourroit aussi extraire de la plupart des insectes, tels que les mylabres , les carabes, les- cantharides , un sel utile dans la médecine, dans les arts et surtout.dans la teinture. Le brillant métallique de quelques cétoines , d'un grand nombre de buprestes, les belles couleurs de quelques charan-> sons, de quelques carabes, pourroient servir à faire des ou- vrages de bijouterie , qui ne le céderoient pas pour l'éclat à tout ce que l'argent , l'or , l'azur et les pierres précieuses nous présentent. Plusieurs amateurs ont fait monter des bagues avec le charanson royal , dont les couleurs d'or très-brillant, de vert doré, d'azur et de pourpre, font le plus bel effet. Les Indiens emploient quelques-uns de ces insectes comme ornement ; les femmes en font des espèces de colliers, des pendans d'oreilles, des guirlandes, dont elles se parent. Les Romains servoient sur leurs tables les larves de quel- ques espèces de coléoptères, tels que le cerf-volant, les gros capricornes, qu'ils retiroient du bois des vieux chênes, et qu'ils nourrissoient et engraissoient avec do la farine. Le§ An»éri- 336 COL caînâ et les Indiens regardent aussi les larves des charansons palmistes {calandre) comme mi mets délicat. Les cantharides fournissent à la médecine un de ses plus puissans remèdes. Une espèce de mylabie est employé par les Chinois, comme vcsicatoire , ainsi qu'il l'étoit par les anciens On est porté à croire que les carabes pourroient aussi servir aux mêmes usages, cl les vertus du méloë pros- carabé égalent au moins celles des canlharides. Nous divisons cet ordre en cinq sections : 1,0 Pentaméres. Cinq articles à tons les tarses : elle com- prend les familles suivantes : Carnassiers, Brachélytres , Serricornes, Clavicortses,Palpicornes, Lamellicornes. 2.° IIÉTÉROMEres. Cinq articles aux quatre tarses antérieurs^ quatre aux deux derniers. IVlÉLASOMES , Taxicornes, StÉNÉ- lytres , Traciielides. 3.0 Tétramères, Quatre articles à fous les tarses. Rhincho- PHORES , XyLOPHAGES , PlATYSOMES , LONGICORNES , Eu- PODES , Cycliques , Clavipalpes. 4.° TrimÈRES. Trois articles à tous les tarses. Aphidiphages, Fungicoles, 5." DlMÈRES. Deux articles à tous les tarses. DlMÈRES. Suivant les observations de M. Leclcrck de Laval, le der- meste armadille de Degeer n'a qu'un seul article à tous les tarses. Il formeroit alors une autre section , celle des Mono- mères. V. ces mots. (o. et L.) COLEOPTILE. Sorte de cavité dans laquelle est logée la Plumule, soit avant , soitpendant la Germination. Koy. ces mots et celui de Fruit, (b.) COLEOR/VMPHES, Coleoramphi.Y3im\\\c de l'ordre des oiseaux échassiers , et de la tribu des Tétradactyles. F. ces mots. Caractères : ^iei}s médiocres, épais; tarses réticulés; doigts externes unis à la base par une membrane ; pouce élevé de terre ; bec couvert à l'origine d'une gaine cornée ; douze tectrices. Cette famille ne renferme que le genre CiiioNis. V. ce mot. (v.) COLEORHIZE. On a donné ce nom à une cavité dans laquelle se loge quelquefois la Radicule. F. ce mot et celui de Fruit, (b.) COLEREÏTE, ou COLLERETTE. Folioles qui ac- compagnent souvent les Ombelles et les Ombellules. On ne doit pas les distinguer de TInvolucre. (b.) COLETTA VEETLA. Nom malabare du Jasmin des l^^^S { Barleria pn'onitis , h.). F. BarreliÈRE. (ln.) COLEJON. Nom espagnol du Cuou d' Orient, Brassica (/nentalis, L. (ln) C 0 L 337 COLEUVRÉE. C'est la Bryone commune , Bryonia alla- COLGRAYE. Lun des noms du Corbeau {corms corax). GOLHERADO. En portugais, c'est le nom de la Spa- tule COULEUR DE ROSE , Plulalca ajaja. (desm.) COLMES et COWES. Noms espagnols des Choux. COLIADE, Collas, Fab. Genre d'iusecles, de Tordre des lépidoptùres , famille des diurnes, trilni des papilionides , et distingué dc états. Les coliades ont six pieds semblables , ce qui les rapproche des papillons proprement dits , des parnassiens et des thaïs ; mais ils en sont distingués par la forme et la disposition de leurs ailes inférieures, ainsi que par les cro- chets unidenlés ou bifides de leurs iai'ses ; ils diffèrent enfin des piérides ou des lépidoptères diurnes , appelés dandides blanches , tels que les brassicaires , quant aux palpes et aux antennes. Ce genre embrasse la quatorzième famille des papillons de M. Ochsenheimer, celle qu'il nomme les da- ndides jaunes ^ et dont les chenilles ont le ventre ou le des- sous du corps plus pâle , pallidl-çenîres. CoLiADE CITRON , Pupilio rhumni ^ Linn. ; le Citron , Geoff. ; Engram, , Fap. d'Europ. , pi. Llll , n.» 110 , a — r. Cette es- pèce est très - reconnoissable à la' forme de ses ailes qui ont chacune un angle curviligne , et à leur couleur d'un citron verdâtre dans les mâles, d'un blanc verdâlre dans lesf,*- mclles ; le milieu de chaque aile a un point rougeâtre ; on en voit aussi de petits au bord postérieur. La chenille est verte , avec une ligne plus pâle de chaque côté du ventre, et de petites pointes noires, coniques, écail- leuses sur le dos. Ses anneaux semblent avoir plusieurs in- cisions. Le devant du corps est gros et arrondi , et la partie postérieure est aplatie. Pour se reposer, cette chenille ta- 338 COL pisse de soie une feuille , y cramponne ses pieds , et élève sa partie antérieure. Elle vit sur le nerprun purgatif , la bourdaine , etc. La chrysalide est renflée au milieu, jaunâtre, avec une raie plus claire , et une tache d'un rouge terne de chaque côté. Le lien qui la retient est très-lâche , et ses deux bouts partent d'un même point. Ce papillon est commun en Eu- rope , hiverne souvent , et paroît alors dès le mois de février ou de mars. CoLlADE CLÉOPATRE , Papilio Cleopatra, Linn. ; variélé du cilron, Engram. , Pap. d'Europ. , pi. lui , n.° no,/, g. Cette «spèce n'est distinguée de la précédente (jue par la tache aurore qui couvre le disque de ses ailes supérieures , et le défaut de point ferrugineux sur cette partie. Elle se trouve dans le midi de l'Europe et en Barbarie. Engramelle s'est mépris en croyant que Degeer avoit eu , en Suède , cette espèce , d'une chenille qu'il avoit élevée. Le lépidoptère du naturaliste suédois n'est qu'une variété mâle du citron , dont les ailes supérieures ont bien leur dis- que d'un jaune orangé vif, mais qui ont le point ferrugineux du C. citron , et qui ne se voit point dans le coliade Cléopaire. Cette méprise a engagé Engramelle à ne faire de cette es- pèce qu'une variété du citron. Coliade souci ,• Papilio Edusa^ Fab. ; le Souci , Geoff. 'A ^ le mâle; B, la femelle; Engram. , pi. LIV , n." m. a — e ; pi. Lxxix, suppL XXV , fig. tii./, g. Le dessus des ailes est souci , niclé de vert sur les inférieures , avec une large bor- dure d'un brun presque noir, tacheté de jaune dans la fe- melle ; les supérieures ont un point noir vers leur milieu , et les inférieures un point souci foncé ; le dessous des supé- rieures est souci ou d'un blanc verdâlre, suivant les sexes, avec un point noir au milieu ; près du bord postérieur , sont trois points noirs et six petits yeux à prunelle argentée et iris rouge , le tout sur une ligne transversale , et sur un fond vert dans quelques individus ; le dessous des inférieures est d'un jaune verdâtre , avec deux yeux réunis , dont l'un plus petit , au milieu , formé d'un point noir , argenté dans son milieu , et renfermé dans un cercle rouge ; près du bord postérieur est une ligne de très-petits yeux presque sembla- Iles , au nombre de sept environ ; les quatre ailes ont leur bord rouge tant en dessus qu'en dessous. Il se trou« en Europe , à la fin de l'été. Coliade aurore , P. /hrora, Fab., Ochs.; le Yertumne, Engram. ïV>(/J. , pi. 8. III.' SuppL fig. m. Quinl. Il est un peu plus grand que le, précédent. Le fond du dessus des ailes est d'un fauvç très-vif tirant sur le rouge ; et la tache noire detf COL 339 supérieures forme en dessous une espèce de pelit œil. Cette espèce est rare , et ne se trouve que dans quelques mon- tagnes très-éievées de l'Allemagne , et en Sibérie. CoLiADE MYRMIDONE, P. Myimîdone, Esp., Hubn., Ochs. ; le Safrane , Engram. , lùid.^ pi. 78, SuppL xxiv.'^ , fig. m , a. b. bis. Très-voisin du précédent, mais plus petit : le fauve du dessus des ailes a un reflet bleuâtre ; la bordure noire a moins d'étendue ; le dessous des inférieures n'offre point cette rangée de points oculaires , que l'on voit à ces mêmes ailes, dans les deux espèces précédentes. Il se trouve en Hongrie. CoLlADE CHRYSOTHÈME , P. Oiiysothemc, Esp. , Hubn. , Ochs.; I'Orangé , Engram. , ibid. , pi. 88, xxiv.^ Suppl. , fig*. m , a. b. ter. Le fond du dessus de ses ailes est plus clair cpie celui des ailes du Souci , glacé plus ou moins de verdâtre dans les femelles ; la bordure des supérieures est d'un gris foncé , coupé de traits noirs dans le mâle. La tache noire du dessus des ailes supérieures est oculée en dessous , ainsi que dans les deux espèces précédentes. A cela près, il diffère peu du C. Souci. Il se trouve en Hongrie. CoHADE PHICOMONE, P. Phicomone , Esp., Hubn. , Ochs. ; le Candide, Engram. , ibid. , pi. 79, xxv.^ Suppl. , fig. 112 , a. b. c. bis. Le dessus des ailes est d'un blanc jaunâtre , avec du noir à la base et vers le limbe postérieur, où le fond jau- nâtre se détache , par l'opposition de ces deux couleurs , en manière de bande transverse ; les supérieures ont un gros point noir , comme dans les précédens ; leur dessous est jblanchâtre , avec l'extrémité jaune ; le point noir y forme un petit œil ; la mêm,e surface des inférieures est jaune , avec un ou deux points argentés , au milieu de leur disque. Dans les montagnes élevées de la France , de l'Allemagne , etc. CoLlADE HYALE , P. Hyale y LInn., Fab. , Ochs. ; le Soua\ Geoff. vai\ C. ; le Soufré , Engram. , ibid. , pi. 7g , Suppl. xxv.e , fig. 112 , d. e. f. Il a le dessus des ailes jaunâtre ; le limbe postérieur des supérieures est noir , avec vne rangée de petites taches de la couleur du fond ; le milieu des infé- rieures est marqué d'une tache jaune et arrondie. Le dessus des quatre ailes ne diffère de celui du C. Souci , qu'on ce que les supérieures , à l'exception des bords aniérieurs et postérieurs, sont jaunâtres, et que le point noir est oculé. Dans toute l'Europe. CoLiADE PAL^NO , P. Piilœno , Liun, , Fab. , Ochs. ; P. Europome, Esp., Hiibn.; le Solitaire, Engram. , ibid. y pi. 6 , Suppl. III. ^, fig. 1 1 1 , a. è. qualer. Le dessus des ailes supérieures est jaune ou jaunâtre, avec le limbe postérieur noir, et point ou peu tacheté ; les supérieures ont sur les deux côtés, près du milieu du Lord antérieur , une petite tache oculaire : Uo COL le dessous des quatre ailes est jaune , avec une teinte vcr- dàtre près du bout ; les inférieures n'ouL qu'une seule laclie placée au centre , en forme de point, et argentée. En Suède , en Allemagne , et dans les contrées monta- gneuses de la France, (l.) COLIART. Nom vulgaire de la Raie Bâtis, (b.) COLIAS. Nom spécifique d'une espèce de Scosibre. r. ce mot. (DESM.) COLIBÊLLE. Nom du Cucubale Beuen , dans les en- virons de Perpignan , où on mange ses feuilles , au rapport de DerandoUe. (b.) COLIBRI, l^ivrhilus , Lalh. Genre de l'ordre des oi- seaux Sylvains , et de la fauiille des Anthomises. F. ces mots. Caractères : bec grcle , droit chez les uns , arqué chez les autres, plus long que la tèie , entier, dentelé dans une seule espèce, garni à la base de petites plumes et déprimé en dessus, tabulé vers le bout et finissant en pointe ; man- dibule supérieure couvrant les bords de l'inférieure ; bouche très-petite; narines linéaires, couvertes en dessus d'une mem- brane rendée, ouvertes et situées vers la base du bec; langue susceptible de s'allonger, entière à la base , divisée en deux lilets, depuis le milieu jusqu'à la pointe ; pieds impropres à la marche; tarses très-courts, grêles, emplumés, au moins par derrière, plus courts que le doigt du milieu; quatre doigts séparés dès la base , trois devant, un derrière ; ongles courts, irès-rétractiles , très-crochus, fort aigus ; ailes très-longues, étroites; la première rémige la plus longue de toutes, et ter- minée en forme de faux ; toutes les autres etagées jusqu'à la dernière penne secondaire , qui est la plus courte de toutes ; queue composée de dix pennes. Ce genre est divisé en deux sections ; la première contient, sous le nom de collùiis ^ les espèces qui ont le bec (léchi en arc ; et la seconde, sous la dénomination d oiseaux-mouches., celles qui ont le bec droit. C'est dans celle-ci que se trouve l'espèce nouvelle et rare dont la mandibule est finement dentelée en scie. sur les bords. Les colibris et les oiseaux -mouches que je n'ai vus ni en nature, ni figurés , sont indiqués par un astérisque. Ce n'est que dans les contrées les plus chaudes de l'Amé- rique que se trouvent les colibris et les oiseaux-mouches ; presque tous sont confinés entre les tropiques ; ceu^x qui s'en éloignent, ne séjournent sous les zones tempérées que pen- dant l'été ; ils suivent le soleil , s'avancent et se retirent avec lui. Des deux espèces qui se trouvent dans l'Amérique sep- tentrionale , l'une pénètre jusqu'au Canada, et l'autre , dans le nord-ouest , jusqu'au 54- "^ degré et 12 minutes de latitude , où i*lackensie l'a rencontrée. Celles de l' Amérique méridio- COL 34. «aie ne s'éloignent pas autant des tropiques; car M. de Azara nous assure qu'ils n'oulre'-passent pas le 35.* degré de latitude sud , et que parmi les oiseaux-mouches qu'on voit à Buenos- Avres , il en est qui y sont sédentaires ; tandis que les riihis et le sasin^ les seuls qui se plaisent dans le nord, n'y restent pas pendant llilver. Quoique des voyageurs aient pris pour des colibris , des oiseaux d'un plumage aussi brillant et qui vivent de la même manière , dans les contrées chaudes de l'ancien monde , 1! est certain qu'il n'y en a point , ni dans les îles de la mer Pacifique , ni dans les Terres australes , telles que la Nou- velle-Hollande et la Nouvelle-Zélande. C'est donc en Amé- rique que la Nature a fixé un de ses chefs-d'œuvre. Pro- digue envers eux , elle les a comblés de tous les dons qu'elle n'a fait que partager aux autres oiseaux : prestesse, grâce, fraîcheur et velouté des fleurs , poil des métaux, éclat des pierres les plus précieuses, elle a tout rénnl sur ses petits favoris. Aussi les Indiens frappés de l'éclat et du feu que rendent les couleurs de ces oiseaux , leur avolent donné les noms de rayons ou ches^eux du soleil; non- seulement ces couleurs brillent sur leur plumage , mais encore elles ont la propriété de présenter une variété de nuances très-diffé renies , selon la direction de la lumière ; et cette propriété est due à la forme parllcullère des plumes et des barbes. V. le mot Couleur. Tous emploient les mêmes matériau» pour la construction de leur nid; la plupart le font dans les mêmes endroits, et chaque couvée n'est que de deux œufs. Le mâle et la femelle partagent le travail du nid et de rincubatlon : ce nid est composé de di- verses sortes de coton, ou d'une bourre soyeuse recueillie sur les fleurs ; son tissu est si fort , qu'il a la consistance d'une peau douce et épaisse. Les oiseaux-mouches l'attachent indif- féremment à un seul brin d'oranger, de citronnier, de ca- fier , à des feuilles même , et quelquefois à un fétu qui pend de la couverture de quelque case. Les colibris le posent ordi- nairement sur une branche d'arbre phis ou moins forte, et toujours l'extérieur est couvert de lichens pareils à ceux qui croissent sur l'arbre où 11 est posé. Leur vol est continu, bourdonnant, et tellement rapide qu'on n'aperçoit nullement le mouvement des ailes , douC ie battement est si vif, que l'oiseau s'arrcîant dans les airs , pa- roît non-seulement immobile , mais toul-à-fait soir en dessus ; les pieds et les ongles sont de celte dernière teinte. Longueur totale , cinq polices six lignes. 'Le CoLiuRi D^j Chili. V. Colibri a casque pourpré. Le Colibri a collier rouge , T'rochilus leucums , Lath. , p!. n.o aj6 des Oiseaux d'E(l.vards. Sa longueur totale est COL 349 «Venviron quatre pouces six lignes ; il a le bec noirâtre , et les pieds blanchâtres ; le dessus du corps , la gorge , la poitrine , les petites couvertures des ailes d'un vert bru- nâtre, à reilels cuivrés et dorés; un demi-collier rouge au bas du cou ; le ventre , les couvertures inférieures de la queue d'un blanc-gris ; les ailes d'un pourpre foncé ; les pennes intermédiaires de la queue pareilles au dos ; les au- tres blanches et un peu nuancées de brun à leur extrémité. Ou trouve ce colibri à Surinam. 11 est très-rare ; je ne Tai jamais vu en nature. Le CoLtBRI A caAVVTE NOIRE, T forjn/us nigrirû/lis,Yie ili.j a la gorge , le devant du cou et le milieu de la poitrine d'un noir velouté ; les côtés de ces parties , le ventre , les cou- vertures inférieures de la queue, le dessus de la télé, du cou, du corps et des ailes d'un vert doré ; les pennes des ailes et de la queue violettes ; le bec et les pieds noirs. Il est d«; la taille du colibri à plastron noir , avec lequel on pourroil le confondre , d'après les rapports que présente leur plumage ; mais celui à cravate noire a le bec plus court et plus gros à In base. On le trouve au Brésil. 11 a des rapports avec le co- libri à plastron noir ; mais celui-ci diffère en ce qu'il a les côtés da cou et de la poitrine d'un beau bleu. Le Colibri a c.uwate verte, Trochllus gularis , Lalh. ; Twrliiliis marulatiis , Cm. , est un jeune Coiiùri hausse-coi ver/ , qui commence à se parer des couleurs de l'adulte. * Le Colibri a face orangée , Trochiliis fuhifrons , Lalh. , a un peu plus de trois pouces de longueur ; le bec ijoir, et blanc à sa pointe ; les plumes de l'occinui un peu allongées ; le plumage généralement noirâtre, avec quelques reflets bleus, si ce n'est sur le ventre ; une taciie orangée entre le bec et l'œil ; le menton de cette méiue teinte , ainsi que les bords extérieurs des ailes, sur toute leur longueur; la queue bleue en dessus , et d'une couleur orangée en dessous ; les pieds noirs. Latham , qui le premier a décrit cet oiseau, ignore de quel pays il est. Ses couleurs indiquent plutôt une femelle ou un jeune Souimanga. * Le Colibri A front JAUNE , Trochîliis fai^ijrom ^ Lalh. Tout ce que l'on sait de cet oiseau, c'est qu'il vit dans les contrées australes de l'Amérique ; trois couleurs dominent sur son plumage ; le jaune sur le front, le vert sur le corps et les couvertures des ailes ; le noir sur les pennes alaires et caudales. Esl-ce bien un Colibri ? ' Le Colibri a gorge bleue, pi. 66 des Oiseaux dorés. Quoique j'aie indiciuécet oiseau sous une dénomination par- ticulière, je ne prétends pas le donner pour une jespéce distincte , mais comme un jeune dont la race n'est pas coa- 35o COL nue. Son plumage offre cle l'analogie avec le Colibri à ven- tre piqueté ; un vert sombre règne sur la tête , les côtés et le dessus du cou ; il se change en vert doré sur le manteau ; les ailes sont d'un violet noirâtre ; la gorge et la poitrine va- riées de bleu et de blanc ; les parties postérieures blanches ; les pennes de la queue d'un vert brillant en dessus , d'un violet bronzé en dessous , et terminées de blanc , avec une tache d'un bleu noirâtre vers le bout; le bec et les pieds sont noirs. Longueur totale , quatre pouces un tiers. Le Colibri a gorge et croupion bleus. V. Souimanga. JAUNÂTRE. Le Colibri a gorge carmin , TrochUus gularis , Lath. , pi. 266 des Oiseaux d'Edwards, est le Colibri grenat, sous un plumage qui n'a pas encore acquis toute sa perfection. Le Colibri a gorge grenat, TrochUus granaUnus ^ Laih. Latham a donné ce colibri comme une espèce dislincle du grenat. Cependant il me semble , d'après sa description , que c'est le même oiseau , mais vu sous un aspect diffé- rent. V. Colibri grenat. Le Colibri a gorge rouge d'Edwards est I'Oiseau- MOUCHE RUBIS. Le Grand Colibri. Nom donné par Duterire au Colibri ÇRENAT. Le Colibri grenat, TrocMlus granalinus^ Lath. ; Trorhi/us aura/us, Gmel. ; Oiseaux dores, pi. 4- de VHist. des Colibris d'Audebert. La tête, le cou , le dos et le ventre de cet oiseau sont d'un noir-bleu; les couvertures supérieures et inférieures de la queue d'un vert doré très-brillant ; la gorge , le devant du cou jusqu'à la poitrine pourprés ; les pennes des ailes d'un vert doré , celles de la queue d'un vert-noir ; enfin le bec et les pieds noirs. Longueur , quatre pouces et demi. La fe- melle a desrellets moins brillans et moins variés ; le haut de la poitrine , le ventre et les ailes bruns. Le Colibri hausse-col doré, TrorJiUus au mlenf us , Aude- bcrt, pi. 12 et i3 des Oiseaux (/oryards est le Co- libri VERT ET NOIR. Le Colibri violet, Trochilus violac^us^ Lath., pi. enl. de Buffon, n." 600, f . 2 , a quatre pouces trois lignes de lon- gueur totale ; la tête , le cou , le dos , le ventre d'un violet pourpré , brillant sur la gorge et sur le devant du cou, fondu sur tout le reste du corps dans du noir velouté ; les ailes et la queue d'un vert doré, changeant en noir. Cet oiseau a de si grands x.ipports avec le colibri à gorge carmin d'Edwards, ou le gren^, que je le regarde comme étant de la même es- pèce. On le trouve à Cayenne. *Le CoLiiiRi zitzil, Trochilus punciulaius, ha\h. Son nom mexicaiu est hoiuitzil ou hoitzitzil/oiotl, dont Buffon a tiré par contraction celui de zilzil. Il a cinq pouces et demi de lon- gueur ; tout le plumage d'un vert changeant en couleur de cuivre de rosette ; la gorge , le devant du cou et les couver- tures des ailes du même vert , parsemés de petites taches blanches, d'oùlui est venue la déiiominalion de colibri piqueté;. les pennes des ailes sont d'un brun-violet; celles de la «jueue il'un brun changeant en vert et terminées de blanc ; le bec , les pieds et les ongles sont noirs. B. Bec droit. L'Oiseau -MorcHE améthyste, Trochili^s amethys/inus, Lath. , pi. B. iQ , fig. I de ce Dictionnaire, a toute la gorge et le devant du cou de couleur améthyste brillante, chan- geant en brun pourpré , si on place l'oiseau au-dessous de l'œil ; les parties postérieures marbrées de gris-blanc et de brun; le jdessus du corps vert doré ; la queue fourchue et la taille du rubis, avec lequel il a une si grande analogie, que je C 0 H 359 le crois de la même espèce. On le trouve à Cayenne, où il est rare. L'OlSEAU-MOTTCHE BA??CROFT, Trochilus bancrofti, Lath., n'est point une espèce particulière. C'est un individu de celle du Colibri grenat. L'Oise A u-MOUCHE À bec blanc, Trochilus albirostris ^ Oi- seaux dorés , pi. 4-5. Les ailes de cet oiseau dépassent la queue de près de quatre lignes ; sa longueur est de trois pouces un quart. Il a le bec blanc; la tête brune à reflets de carmin doré ; ie dos de la même couleur avec quelques taches dorées ; les Î)ennes des ailes sont brunes , celles de la queue roussâtre ; c cou , la gorge et la poitrine d'un vert doré ; mais chaque plume a son extrémité bordée de blanc , ce qui fait paroître ces parties d'un gris brillant ; le ventre est brun dans un jour, piqueté d'or dans un autre ; le bas-ventre et les couvertures inférieures de la queue sont blancs, les pieds jaunâtres et les ongles noirs. Le plumage de cet oiseau-mouche me paroît in- diquer une femelle ou plutôt un jeune ; mais il faut d'autres renseignemens que ceux qu'on peut tirer d'une peau dessé- chée , pour déterminer à quelle espèce il appartient ; quoi qu'il en soit , il se trouve à Cayenne. L'Oiseau -MOUCHE À bec en scie, Trochilus serriroslris y Vieill. , est d'un beau vert doré à reflets sur toutes les parties supérieures ; d'un bleu- violet sur les côtés de la gorge , dont les plumes du milieu et du devant du cou sont violettes et terminées de vert doré ; la poitrine et le haut du ventre d'un brun à reflets violets ; le reste du ventre blanc ; les couvertu- res et les pennes de la queue vertes ; les pennes alaires d'un, violet sombre ; le bec noir, et dentelé en scie sur les bords de sa partie supérieure ; les pieds noirâtres. Des individus ont un plumage plus terne , et chez eux le ventre et les parties postérieures sont d'un blanc sale , mélangé d'une teinte som- bre; pieds en partie vêtus; taille du i'ubis-topaze; longueur, qua- tre pouces. Cette rare et nouvelle espèce setrouvc auBrésil. L'OisEAU-MouciiE BRUN-GRIS est une femelle ou un jeune de l'espèce de I'Oiseau- mouche A queue rousse. L'OiSEAU-MOUcuE DE Cayenne est un individu de l'espèce de rOiSEAU-MOUCHE TOUT VERT, dont le plumage n'a pas encore atteint toute sa perfection. L'OlSEAU-MOUCHE A CALOTTE BRUNE , Trochilus hypophœuSj Lalh. , est un jeune de l'espèce de IOiseau-mouche rubis- TOPAZE. 11 en est de même pour les deux variétés décrites par Latham. * L'Oiseau -MOUCHE cendré, Trochilus cinereus, Vieill. Longueur totale, trois pouces et demi; bec noir et un peu rou- g(?alre à sa base ; parties supérieures et ventre d'un vert doré ; 36o C O L gorge , devant du cou , poitrine et couvertures inférieures de sa queue d'un cendré obscur; pennes des ailes violettes; queue étagéc , avec une tache hlanche à l'extrémité des deux pen- nes latérales, une tache hleue sur les deux intermédiaires , et les autres de cette couleur, lise Irouve au Paraguay. M, de Azara l'appelle del ceniciento-obsr.uro debaxo. L'OiSEAU-MOUCiiE A COLLIER , TrorJiiliis mellwonis , Lath. , Oiseaux dorés ^ pi. 23 , égale en grandeur l'oiseau-mouche à larges tuyaux : il a le bec noir; la tête et la gorge bleues; cette couleur prend une nuance de vert doré sur la poitrine , les flancs et le cou; un demi-collier blanc sépare celui-ci du dos qui est , ainsi que les couvertures des ailes , d'un vert doré ; les pennes sont d'un bleu-violet; les grandes couvertures su- périeures de la queue dun vert doré , et presque aussi lon- gues, que les pennes caudales , qui sont blanches ainsi que le ventre ; toutes ont à leur extrémité une frange noire; les pieds sont pareils au bec. Une variété d'âge (pi. 24 du même ouvrage) a quatre pou- ces .huit ligues de longueur ; le dessus de la télé et du cou , le dos, le croupion et les petites couvertures des ailes , variés de vert et de bleu: la gorge Test de gris, de bleu et de blanc ; lesgrandes couvertures cl les pennes d'un brun-violel;les pen- nes de la queue d'un vert doré , bleues vers l'exlrémilé , et bordées de blanc ; le bec et les pieds noirs. \^ Oiseau-mouche à gorge tachetée^ pi. 22 des Oiseaux dorés ^ est un jeune de cette espèce , lequel a les plumes de la tcte et du manteau d'un vert-brun , plus foncé sur le dos , et borJées de gris-blanc; celles de la gorge vertes avec une bordure pa- reille ; la poitrine et le ventre blancs et mouchetés de brun- vert brillant ; les couvertures inférieures de la queue d'un gris- blanc ; les petites du dessus de l'aile vertes; les pennes d un brun violet ; celles de la queue d'un vert sombre ; les latéra- les bordées et terminées de blanc. Ces oiseaux se présentent encore à diverses époques de leur âge sous des nuances dif- férentes : tel est celui décrit par Bufibn sous la même déno- mination, et la variété des ornithologistes modernes. Celle- ci a le plumage en dessus d'un vert à reflets cuivreux ; la gorge et le devant du cou d'un vert doré; chaque plume frangée de gris ; le reste du dessous du corps, y compris les couvertures inférieures de la queue , blanc ; le bas-vcnlre paroît couvert de duvet au lieu de plumes ; les pennes sont d'un bleu foncé ; la 369 L'OlSEAU-MOUCHE OR-VERT Trochiliis viridissimus , I.ath. , est, selon moi, de Tespèce de T Oiseau-mouche tout VERT. Le Petit Oiseau-mouche à queue fourchue deCayenne. Voyez Oiseau-mouche améthyste, pi. B. 19, fig. i, du Dic- tionnaire. Le PLUS petit Oiseau-mouche, Trochilus minlmus ^ Lath. De tous les oiseaux, celui-ci est le plus pelil; il n'a que seize à dix-sept lignes de longueur, et son poids n'est que de vingt grains. Le mâle a le bec noir : les pieds bruns ; la tête el le dessus du corps d'un vert brillant; le dessous gris- blanc ; les ailes d'un brun violet ; les pennes intermédiaires de la queue d'un noir bleuâtre , les latérales grises dans une partie de leur longueur, et terminées de blanc. La femelle est d'une taille un peu inférieure , et diffère du mâle en ce que le dessus du corps est d'un brun-vert , avec quelques reflets brillans sur les couvertures des ailes , et en ce que le dessous du corps est d'un gris sale. Ces oiseaux se trouvent aux Antilles et à l.î Guyane. L'Oiseau - mouche à poitrine bleue, de Surinam. V. Oiseau-mouche émeraude améthyste. L'Oiseau-Mouche a plaque dorée sur la gorge , est un jeune mâle Rubis-Topaze. * L Oiseau - mouche pourpré, Trochilus niber ^ Latli. Trois pouces environ font sa longueur; le dessus de la tête et du corps , les couvertures des ailes et de la queue sont d'un brun sombre , mélangé de jaunâtre ; les côtés de la tôle et le dessous du corps d'un rouge bai~clair, avec quelques reflets violets ou pourprés , et quelques taches noirâtres sur la poitrine ; un trait brun est au-dessous des yeux ; cette cou- leur se change en violet sur les ailes et la queue , excepté sur les deux pennes intermédiaires de celle-ci ; le bec est noir en dessus, et couleur de chair en dessous; les pieds noirs. On trouve cet oiseau à Surinam. ♦L'OiseaU-MOUCHE a queue AZVKÉE, Trochilus ryanunes ,■ "Vieill. , a le dessus de la tête , du cou et du corps, les cou- vertures supérieures et inférieures des ailes et le devant du cou d'un vert doré un peu terne ; le front d'un brun noirâtre qui paroît mélangé d'or , sous un aspect ; l'oreille noirâtre ; la gorge et les parties postérieures marbrées de brun et de blanchâtre ; la queue bleue , fourchue et composée de pen- nes très-fournies de barbes; l'extérieure de chaque côté est plus longue de trois lignes que la suivante. La femelle ou le jeune a des teintes plus foibles et les \Jti. 24 3-0 C O L couvertures du dessous de la queue d'un brun mêlé de blan-* rliâtre. M. de Azara donne à celte espèce , qui se trouve au Paraguay , le nom de cola azul con seno. * L'Oiseau mouche a queue fourchue du Brésil, T.glau- copis, Lalh., a quatre pouces six lignes de longueur ; le dessus de la tele d'un bleu violet ; le dessus et le dessous du corps, les couvertures supérieures et inférieures de la queue , les neliles couvertures des ailes , d'un vert doré brillant ; les jambes brunes ; une tache blanche vers l'anus ; les grandes couvertures des ailes d'un noir verdâlre ; les pennes d'un brun-violel ; la queue , chez les uns , d'un beau bleu-violet, chez les autres , couleur dacier poli ; le bec noir ; les pieds couverts de plumes brunes , terminées de blanchâtre. L'0[SE\U-MOUCHE A QUEUE FOURCHUE DE CaYENNE. V . oiseau-muuclie a longue queue dacier bruni. L'Oiseau - mouche a queue fourchue de la Jamaïque. V. Colibri a tète noire. L'Oiseau-mouche a queue rousse ou le Grand Rubis , Trochilus vuficaudatus^Wc'iW.^ Oiseaux dures, pi. 27 ; a quatre poucestroislignes de longueur ; le bec noir; les parties supé- rieures grises, excepté le bas du dos, qui est d'un noir très-peu doré ; les couvertures des ailes d'un brun-rouge doré ; les grandes pennes brunes ; les plus courtes rousses, avec une bordure plus foncée ; le haut de la gorge de couleur obscure ; le reste de la gorge d'un rouge de feu très-vif; le devant du cou et la poitrine d'un vert changeant en gros bleu sur le ventre ; les pennes de la queue rousses et bordées de blanc ; les pieds noirs. Ija femelle ou le jeune , dans son premier âge , pi. 28 , de l'Histoire des Oiseaux dores sous le nom tVoi seau-mou- t:he bnm-gris , a le dessus du corps brun, le dessous gris, plus foncé sur le ventre ; les pennes intermédiaires dé la queue d'un brun-vert ; les autres rousses à la base, ensuite noires et terminées de blanc. On trouve cette espèce à Cayenne , mais elle y est rare. L'OisEAU-MOUCHE A raquettes, Trochihts p/alurus, Lath., Oiseaux dores , pi. 98 , se distingue de ses congénères par la première penne de chaque côté de la queue, laquelle est conformée comme une raquette; ces deux plumes sont dé- nuées de barbes dans la partie qui excède les autres, et se termine par une sorte d éventail rond. La grosseur de cet oiseau est celle du huppe-col, et sa longueur de trois pouces deux lignes, de la pointe du bec à l'extrémité des pennes in- termédiaires de la queue, et de quatre pouces jusqu'au bout des latérales ; les plumes de la base de la mandibule infé- C O L 371 rieûrc sont noires; In gorge et la poitrine sont d'un riche vert d'éineraude ; le ventre est d'un brun-noir; les parties posté- rieures sont blanches ; un vert doré bronzé colore le dessus de la tête, du cou , du corps et les petites couvertures des ailes, dont les pennes sont d'un brun-violet; celles de la queue d un brun verdâtre; les huit pennes intermédiaires se • terminent en pointe, et toutes ont la lige grosse et jaunâtre. Celte espèce se trouve à la Guyane , où elle ^st très-rare. L'OlSEAU-MOUCHE RAYÉ. F. OiSEAU-MOUCIlE A CALOTTE BRUKE. L'OlSEAU-MOUCHE RUBIS, Trochilits coïiihiis, Lath., Olseauv dorés, pi. 3i. Ce charmant oiseau s'avance dans l'Amérique septentrionale jusqu'au Canada, y arrive dans ie mois de mai, à l'époque où les pêchers sont en fleur , et la quitte au mois de septembre, pour passer Ihiver au Mexique, et dans les Grandes-Antilles. Le mâle a trois pouces quatre lignes de longueur; le des- sus de la tête et le dos d'un vert doré , plus brillant vers le croupion ; la poitrine et le ventre d'un gris-blanc et d'un gris noirâtre; les pennes des ailes brunes, avec une tige très-foite et saillante ; la queue noire et fourchue ; les pennes inter- médiaires de la couleur du croupion ; la gorge d'un rouge éclatant ; le bec d'un jaune obscur et brun à la pointe ; les pieds étant de cette dernière couleur. La femelle , pi. 82, diffère du mâle par des couleurs ternes et par sa queue qui est d'une autre forme; ayant les pennes arrondies par le bout et égales entre elles; le front est d'un vert-brun-gris; le cou en dessus, le dos et le croupion , sont d'un vert doré; les couvertures supérieures vertes, ainsi que les pennes intermé- diaires de la queue ; les latérales sont de celte couleur à leur base, noires au milieu, et blanches à l'extrémité ; les pennes des ailes noirâtres ; la gorge , le devant du cou et le dessous du corps d'un gris-blanc ; le bec et les pieds noirs. Le jeune mâle, pi. 33, a le dessus de la tête, du cou et du corps brun et peu doré; le dessous du corps d'un gris-blanc; la queue non fourchue; il y a de petits points rouges sur la gorge, qui est pareille aux parties inférieures. La jeune femelle ne diffère qu'en ce qu'elle est privée de cêe points vôuges ; c'est le iomiiieo de Gmelin. L'OlSEÂU-?.îOUCHE RrSIS-ÉMERAUDE , Tfochilus rubineus , Lath. , pi. enlum. de YHisi. not. du Buffon , n." 276, fig. 4- Quatre pouces quatre lignes font la longueur de cet oiseau- mouche , dont la gorge est d un rubis éclatant ou couleur de cuivre de rosette, suivant les aspects; la tète, le cou, le devant et le dessus du corps sonl d'un vert d'émeraude, à reflets do- 37 COL rés ; les grandes couvertures des ailes rousses et bordées d'un brun-violet , ainsi que les pennes et celles de la queue , le bec et les pieds sont noirs. On trouve cet oiseau au Brésil et à la Guyane. L'Oiseau- MOUCHE rubis - topaze , Trorhilus mosrhàusy Lath. , pi. B. 19, f. 2 de ce Dictionnaire. Le mâle est un des plus beaux oiseaux de cette brillante famille ; les petites plumes qui recouvrent le bec dans près de sa moitié , celles de la tête et de l'occiput, vues en face, ont l'éclat du rubis ; vues de côté , elles sont d'un pourpre sombre ; celles de la gorge et du devant du cou , vues de face , ont le brillant de la topaze, et vues de côté, elles sont d'un vert sombre ; la partie inférieure de la poitrine et le ventre sont noirs; le bas-ventre a deux petites taches blanches sur les côtés ; le dessus du cou €t du corps , les couvertures des ailes et de la queue sont noirs, avec quelques reflets verts ; les pennes des ailes d'un brun changeant en violet ; les couvertures inférieures de la queue rousses ; les pennes d'un brun-roux pourpré , et ter- minées de brun-noir ; le bec et les pieds noirâtres. Cette espèce varie dans la taille et dans le plus ou moins d'éclat dans ses couleurs. L'oiseau-mouche à huppe de rubis, d'Edwards, pi. 344» et celui de la planche enl. de Buffon , 64o , fig. I, sont un peu plus petits; la huppe du premier n'est pas naturelle; les plumes de la tête, qui sont ordinaire- ment longues , se sont trouvées hérissées dans l'individu qui a servi de modèle. La femelle, pi. 55 des Ois. dosés, aie dessus delà tête et du corps d'un vert cuivré; les petites couvertures des aileset celles delà queue d'un vert doré;lespennesd'unvioletsombre; celles du milieu de la queue pareilles aux couvertures ; les autres rousses, tachetées de noir, et changeantes en violet bronzé vers leur extrémité ; la gorge et le dessous du corps gris ; le bec et les piedsbruns. Cette femelle, dans son jeune âge, est r Oiseau-mouche a ventre gris de Cayenne, Trochilus pegdsus , Lath. ; et celle indiquée par Buffon , Mauduyt, etc., est un jeune mâle pris à l'époque de la mue. Celui-ci , figuré pi. 3o, a le des^s du corps brun, plus clair sur la tête, et mélangé de quelques taches rouges; la gorge et la poi- trine blanches , et coupées par le milieu d'une bande longitu- dinale de couleur de topaze; le ventre brun, tacheté de blanc sur les côtés. Dans un âge moins avancé , le jeune m:th; , pi. 4^ •» n a qu'une tache rouge sur la gorge , et tout son pluuiage ressemble assez à celui de la femelle ; enfin chez le même , avant la mue , pi. 56, iagorge est tachetée de brun, B u) 'm^m De-fene t/^/. J/urf.4.7^.'/ J'ru//' COL 3^3 le dessous du coi-ps est d nn gris sale; le dessus d'un vert cuivré sombre; et rextrémité des pennes de la queue d'abord noire, ensuite blanche. Celte espèce se trouve à Cayenne et au Brésil- L'OisEAu-MouCHE DE Saint-Domingue, Foyez Oiseau- mouche A VENTRE GRIS. L'Oisau-mouche saphir, Trochilus saphirlmis^ Lath., pi. 35 des Oiseaux dorés , a trois pouces et demi de longueur ; le bec blanc avec sa pointe noire ; le dessus de la têle et du corps d'un vert doré brillant ; le haut de la gorge roux ; le devant du cou et la poitrine d'un riche bleu de saphir, avec des reflets violets ; le ventre pareil au dos ; deux petites taches blanches près de l'anus ; les petites et les grandes couvertures des ailes d'un brun doré ; les pennes brunes ; les couvertures inférieures de la queue d'un roux foncé ; les pennes du milieu d'un brun doré ; les autres rousses en des- sus , d'un violet rembruni en dessous ; les pieds bruns. Cet individu, me paroît être une femelle ou un jeune mâle dans sa deuxième année. Le mâle parfait, iôid.^ ^1.5'j, diffère en ce que la couleurrousse du menton est remplacée parun bleu écla- tantqui s'étendsurtoute la gorge, le dessus delalête, le devant du cou et la poitrine, avec des reflets du plus beau violet; l'oc- ciput, le dessus du cou et du corps sont de couleur de cuivre de rosette à reflets d'or ; le bas de la poitrine , le ventre et les couvertures inférieures de la queue d'un beau noir à reflets verts ; les flancs pareils au dos ; la queue est d'un bleu-noir : longueur , taille , bec et pieds pareils au précédent. Le jeune ( lùid., pi. 58. ) a les parties supérieures d'un vert cuivré sombre ; les inférieures d'un gris mélangé de noir ; quelques plumes bleues sur la gorge , le menton d'un roux pâle ; les pennes des ailes et de la queue brunes ; les laté- rales de cette dernière bordées de gris ; le bec brun en des- sus , d'un blanc jaunâtre en dessous , et les pieds noirâtres» Cet oiseau , avant sa première mue , a la tête et les au- tres parties supérieures d'un brun-vert; le dessous du corps d'un blanc sale ; les couvertures de la queue d'un gris foncé ; les pennes vertes , depuis leur origine jusqu'à leur moitié ; d'un brun violet dans le reste, et terminées de gris. D'autres Individus , à peu près du même âge , ont la poitrine verte la gorge d'un bleu obscur ; cette teinte forme des taches sombres qui percent à travers le gris dont chaque plume est terminée. On trouve cet oiseau à Cayenne et à la Guyane. L'Oiseau-mouc.ur sapuir-émeraude , TrochUiis hiroloi\ Syl C O L Lath. , Oiseaux dorés , pi. 36. Cet oiseau , dont les deux cou- leurs principales lui ont mérité le nom de deux pierres pré- cieuses, a la tête et la gorge d'un bleu de saphir éclatant , qui se fond avec le vert d'émeraude glacé et à reflets dorés qui brille sur la poitrine, le venire, le dessus du cou et le dos; les plumes scapuiaircs , les couvertures des ailes, le croupion et les couvertures de la queue sont d'un bleu-violet ; les in- férieures d'un violet-noir doré ; les pennes d'un bleu-violet en dessus et en dessous, se changeant , sous un certain jour, en noir velouté ; les pennes des ailes noires ; les pieds de cette couleur, ainsi que le dessus du bec, dont le des- sous est d'un blanc jaunâtre dans les deux tiers ; longueur , près de quatre pouces ; queue un peu fourchue. Celte espèce se trouve à la Guadeloupe et à la Marti- nique. L'OlSEAU-MOUCHE SASIN , Trochilus coUaris , Lath., pi. 6i et 62 des Oiseaux dorés, se trouve à la baie de Noolka , où il porte le nom de Susinneer-Sosin. Le mâle a la tête d'un vert doré brillant, inclinant à l'olive ; le dessus du corps d'une teinte de cannelle pale ; les couvertures des ailes d'un verdâtre brillant ; la gorge et le haut de la poitrine de cou- leur de rubis , à reflets d'un vert olive éclatant ; les plumes allongées du cou, mobiles, comme celles du Huppe-col^ mais un peu moins longues ; les ailosd'unbrunpourpré; la poitrine rougeâtre ; les parties inférieures rousses ; les pennes de la queue couleur de cannelle , assez larges et pointues ; le bec et les pieds noirâtres. Longueur , trois pouces deux lignes. La femelle n"a point de plumes longues sur le cou ; sa gorge est seulement tachetée de loux, et les pennes latérales de la queue sont terminées de blanc. L'Oiseau -MOUCHE DE Surinam. V. Oiseau -mouche POURPRÉ. L Oiseau-mouche de Tabago, Trochilus tabagensis^\j3X\i. F.Oiseau-mouche Maugé. * L'OlSEAU-MOUCUE AUX TEMPES BLANCHES, Trochilus leu- cocrotaphus , A ieill. , est très-commim au Paraguay. Il a , sur les côtés de la tête, deux bandelettes , Tune blanchâtre , qui s'étend depuis l'angle postérieur de l'œil jusqu'au coté de l'occiput, et l'autre noirâtre au-dessous ; la gorge , le devant du cou et la poitrine blanchâtres ; le ventre blanc ; les côtés du corps , les couvertures inférieures et supérieures des ailes , le dessus de la tète , du cou et du corps d'un vert doré ; les pennes de la queue d'un bleu presque noir , avec une tache blanchâtre à l'extrémité des deux latérales de chaque côlé ; le bec moitié rouge cl moitié noir. Longueur totale , COL 37.^ Iroia pouces cinq lignes. Il n'y a point de différence entre le ftiâle et la femelle. Le nid est composé à l'extérieur de pe- tites feuilles sèches et de brins d'écorces minces , liés avec des filamens qui paroissent de la laine , et garni de colon en dedans. Ces oiseaux rallaclient communément par la pointe au-dessus de l'extrémité d'un petit rameau vertical , ou à demi détaché de ceux dont on couvre les cabanes champê- tres , ou tenant à quelque arbre. C'est le sienes blunrhas de M. de Azara. * L'OlSEAU-MOUCHE A ^ ETE BLEUE , Trochilus ryanoce- phaliis ^ Lath. Cet oiseau, décrit par Molina {Hist. nat. du Chili) , n'est pas , dit ce naturaliste , plus gros qu'une noix ; sa tête est d'un bleu doré ; son d..s d un vert éclatant ; les ailes et la queue sont d'un beau bleu , avec des lignes pour- prées ; le ventre est orangé ; le bec blanchâtre , et la queue trois fois plus longue que le corps. L'Oise \u-MoucHE a tète obscure. V. Oiseau-mouche A croupion , AILE ET QUEUE POURPRES. L'OlSEAU-MOUCHE TOUT VERT, Trochiltis viiidissimus^ Gm. Yar. , Lath. Oiseaux dorés, pi. ^o. Un vert glacé à rellets d'or sur la gorge et la poitrine , sombre sur la tète, brillant sur le cou et le dos, très-éclatant sur le croupion , les cou- vertures supérieures des ailes, celles de la queue et sespennos, est la couleur dominante du plumage de cet oiseau; les ailes sont d'un violet rembruni; le bas-ventre et les couvertures inférieures de la queue sont blancs et tachetés de vert ; le bec est brun en dessus et jaunâtre en dessous ; la queue un peu arrondie ; longueur, quatre pouces environ. On en voit une variété qui n'en diffère que par sa queue violette. Cet oiseau-mouche est bien celui représenté dans Edwards, pi. 36o, /. I, lequel n'en diffère que par la couleur des parties inférieures qui reflètent en bleu ; mais ce n'est point ÏOr i'eri de Buffon , qui n'a que deux pouces de longueur , et la queue un peu fourchue. L'OlSEAU-MOUCHE A VENTRE BLANC. V. OlSEAU-MOUCilE A GORGE ET VENTRE BLANCS. L'OlSEAU-MOUCHE A VENTRE GRIS DE CaYENNE , TlOçhHus pegasus , Lath. , est une jeune femelle. V. Rubis-Topaze. L'Oiseau-mouche VERT-DORÉ est un jeune Oiseau- mouche TOUT VERT. * L'OlS^EAU-MOUCHE VERT ET CRAMOISI , TrOfJiiJus guia- nensis , Lath. Sa longueur est d'un peu plus de deux pouces ; le bec est noir, long et menu; le sommet de la tète orné d'une petite huppe rouge ; les plumes de la poitrine sont de celte couleur; celles du dessus du cou et du dos, àun vert 376 COL doré , ainsi que les couvertures supérieures des ailes ; les pennes des ailes et de la queue mélangées de vert, de rouge et de pourpre sombre. Bancroft , qui a fait connoître cet oiseau, dii qu'il est très-commun à la Guyane. Cependant on ne Ta pas encore vu dans les nombreuses collections qu'on apporte de celte contrée. L'Oiseau - MOUCHE Vieillot. C'est, dans l'édition de BiifTon par Sonnini, T Oiseau-mouche le Grand-Rubis. L' Oiseau-mouche violet a queue fourchue , Trochilus furcatiis , Lath. , Oiseaux dorés , pi. 34- Le dessus de la tête et du cou est d'un vert doré , changeant en brun , selon l'inci- dence de la lumière ; le haut du dos , la poitrine et le ventre sont d'un bleu violet très-éclatant ; les plumes scapulaires d'un vert brillant changeant en violet; les couvertures supé- rieures des ailes et de la queue d'un vert doré ; les flancs noirs et mélangés de violet ; les côtés du bas-ventre blancs ; les couvertures inférieures de la queue variées de blanc et de noir; les pennes dun noir-bleu; la plus extérieure de chaque côté est longue d'un pouce six lignes; les autres vont en dé- croissant jusqu'aux intermédiaires , les plus courtes de toutes, ce qui rend la queue fourchue : longueur, quatre pouces. Cet oiseau habite la Guyane, et est commun à Caycnne. Lalham et Gmclin se trompent en le donnant pour un Trochilus à bec arqué, (v.) COLICKWORT. L'un des noms anglais du Perce- PIER , Jphanes aivensis , L. (ln.) COLÏFLOR. Le Chou-fleur , en espagnol, (ln.) COLIMAÇON. Dans quelques cantons on donne ce nom aux Hélices terrestres, et dans d'autres, aux Limaces. (B.) COLIN. Nom généralisé à des petits (Gallinacés de l'A- mériqur', qui ont des rapports avec la perdrix et avec la caiHe. V. le genre Perdrix, article des Colins. Belon donne le mémenoiu aux goélands grisart, varié, à manteau noir, etc. COLIN. On appelle ainsi la Morue noire, (b.) COLIN-NOIR. Nom vulgaire de la poule d'eau. V. Gal- LINULE. (V.) COLINABA. Nom espagnol du Chou-rave. V. Chou. (LN.) COLÏNGA. V. Cotinga. (v.) COLINIANE. Nom brame du Zerumbet , espèce du genre Amome. (ln.) COLINIL. V. KOLINIL. (LN.) C O L 377 COLIOU , C(j/iiis, Lalh. Genre de Tordre des oiseaux Sylvains , et de la famille des Granivores. Foy. ces mois. Caractères : bec épais à la base , convexe en dessus , un peu aplati en dessous, entier; mandibule supérieure un peu flé- chie en arc, courbée à la pointe, couvrant les bords de Tinfé- rieure ; celle-ci droite , plus courte ; narines rondes , petites, cachées sous des plumes dirigées en avant ; langue courte , cartilagineuse, aplatie, lacérée à la pointe ; quatre doigts, totalement séparés , trois devant , un derrière ; pouce arti- culé sur le côté interne du tarse , court , versatile ; ongles très-arqués, le postérieur le plus court de tous; ailes à penne bâtarde, courte ; les deuxième et troisième rémiges les plus longues de toutes. Ce genre est composé de huit espèces. Les colious vivent en familles , et chaque famille niche dans le même buisson. Ils dorment suspendus aux branches , la tête en bas, et pressés les uns contre les autres, marchent comme les martinets, en s'appuyant sur la longueur du tarse, et grimpent, à la manière des perroquets, en s'aidant de leur bec. Ils vivent de fruits, de graines, de bourgeons d'arbres et des pousses tendres des plantes potagères. Ces oiseaux appar- tienn .'Mit à lancien continent , et se trouvent dans les contrées chaudes de l'Afrique et de l'Asie. Le CoLiou DU Cap de Bonne-Espérance, Colius capensîs, Lalh. , pi. enl. de Buff. , n." 282, fig. i. Il a dix pouces trois lignes de longueur totale ; le bec gris à la base , noirâtre vers le bout ; la lèle , la gorge , le cou et la poitrine d'un cendre nuancé d une teinte vineuse; le dosblanc, lesscapulaires et le dessus des ailes d'un cendré pur; une tache rougeâtre sur le crou- pion; les couve rtures supé rieures de la queue d'un marron pour- pré ; le ventre et les parties postérieures d'un blanc sale; les grandes couvertures subulaires noires ; lespennes cendrées à l'extérieur, brunes dans le reste; celles de la queue grises; les latérales bordées de blanc ; les deux intermédiaires noires , longues de six pouces neuf lignes, les autres étagées ; les pieds gris et les ongles noirâtres. M. Levaillant regarde comme un individu de la même espèce le coUus erythropus de Gmelin, ou le colius learonothus de Latham. En effet, celui-ci n'en dif- fère qu'en ce que le dos est d'un marron pourpré avec une b.Tnde blanche dans le milieu , laquelle s'étend jusqu'à la queue. Il a les piedsd un jaune rougeâlre , et une huppe plus prononcée que chez le loliou du Cap. Cet oiseau est figuré pi. 207 de l'Ornithologie d'Afrique. Le CoLiou À CROUPION ROUGE , Collus erythropygîuSyyïe'ûl. \ Loxia cristaiii ^ Lalh. se truve en Afrique, et particulière- 378 COL ment en Ethiopie, Il a une huppe rouge sur le front ; h poi- trine , le croupion et les pieds de cette couleur ; le reste du corps d'un gris-blanc; les pennes de la queue cendrées, et les deux intermédiaires du double plus longues que les autres. La femelle diffère du mâle en ce que sa huppe et sa poitrine sont blanchâtres. Le CoLiou A DOS BLANC , CoUiis leuconotus , Lath. V. Co- Liou DU Cap. Le COLIOU A GORGE NOIRE, CoUus ni'gricoUis ^ Vieill., pi. aSt) des Oiseaux d'Afrique, est de la grosseur du proyer, et a quatorze pouces de longueur totale ; le front , la gorge et le devant du cou sont noirs ; la huppe d'un gris vineux clair; le dessus du cou et le manteau d'un brun uniforme, plus foncé sur les ailes ; les côtés du cou , la poitrine et les flancs du même brun, et rayés transversalement d'un noir lavé; le ventre et les parties postérieures d'un brun roussâtre ; le bec d'un blanc jaunâtre; les pieds d'un rouge vif; les ongles noirs. Il se trouve à Malimbe. Le CoLiou HUPPÉ DU Sénkgal, CoUussenegaknsis, Lath. , pi. enl. de BuCf. , n.** 282, fig. 2 , a la huppe, la tête, la gorge et toutes les parties postérieures , le bas du dos , le croupion et les couvertures de la queue d'un gris clair , un peu vineux ; le haut du dos et les couvertures des ailes d'un gris un peu plus foncé ; la nuque d'un beau bleu céleste ; les pennes de la queue d'un gris tirant au bleu; celles des ailes d'un gris brun à l'extérieur et rousses en dedans ; la queue élngée ; le bec d'un gris-blanc en dessus , noir à la pointe et en dessous ; les pieds gris et les ongles bruns. Longueur to- tale , douze pouces. Le CoLiou DE l'île Panay , Colius panayensîs , Lalh. V. COLIOU RAYÉ. Le Coi.iou DES Indes, CoHus indiens^ Lath., est un peu plus grand que celui du Cap de Bonne-Espérance ; son plumage est cendré en dessus , et roux en dessous ; le front et la gorge sont jaunes ; l'espace compris entre le bec et l'œil et \e tour des yeux, de la même couleur et dénué de plumes ; le bec est rouge à sa base et noir dans le reste ; les pieds sont rouges , et les ongles noirâtres. Le CoLlOU A JOUES ROUGES , CoUus erythromelon, Vicill. , se trouve en Afrique , dans le pays des Cafres. Il a la région des yeux dénuée de plumes, et rouge ; le bec blanc à la base, noir vers le bout et en dessous ; toutes les parties supérieure s d'un gris vcrdâtre , les inféricuret d'un gris vineux; les cou- C 0 L 379 vei'tures inférieures des ailes et une partie des pennes de couleur rousse ; les pieds gris et les ongles noirs. Le CoLiou RAYÉ , Colins striatus , L"TAiRE, et Se vcnd souvenl sous son nom. (b.) COLLIROSTRES, ou AUCHÉTsORlNQUES, fa- mille d'insectes , de l'ordre des hémiptères , établie par M, Duméril , dans sa Zoologie analytique , et composée du genre Cicada ou Cigale de Linnseus. V. Cicadaires. (l.) COLLIS DES CHINOIS. C est le Dragonî^ier de la Cm'^E, Dracœna tenninalis , Linn. Quelques botanistes l'ont placé parmi les Aletris. (b.) COLLIURE, ColUuris, Lalr. -, Collyris , Fab. Genre d'insectes , de l'ordre des coléoptères , section des penta- mèrcs , famille des carnassiers , tribu des cicindelètes. Quelques coléoptères, de la famille des carnassiers, et la plupart exotiques , sont remarquables par la forme étroite et allongée de leur corselet, de sorte que leur tcte semble être portée sur un long cou. Tels sont les colliures de De- geer , nos colliures proprement dits , les agrès et les oda- canlhes. Ce naturaliste ayantnégligé, comme on le faisoit gé- néralement, de son temps l'examen des organes masticateurs, il étoit facile de rapporter à son genre colliure les espèces de la même famille qui offrent le même port , quoique ces parties soient essentiellement différentes. C'est ainsi que , dans mon Précis des caractères génériques des insectes , j'ai considéré la cicindèle aptère d'Olivier comme étant un cbUiure. Mais l'insecte d après lequel Dcgeer a établi ce genre , appartient à la tribu des carabiques , et me paroft devoir être réuni aux agrès de Fabricius. Mes col- liures ne doivent donc pas être confondus avec ceux de Degeer. Us se rapprochent des cicindèles , et des man- ticores , par leurs mâchoires terminées en griffe , ou un ongle articulé , par la consistance , la forme et la peti- tesse de leur languette , ainsi qu'à raison de leurs mandi- bules et de la grosseur de leurs yeux ; mais leur corselet est long , étroit , presque conique ou ovoïde , et le pénultième article <^e leurs tarses est bilobé. Fabricius , qui a substitué à la dénomination primitive de ce genre , celle de Cullyris , en décrit trois espèces. Nous avons représenté ici la première , le Colliure longicolle , Colliuiis lungiroUis, pi. B. 21, 7 ; €ollyris longicollis , Fab. Il est ailé , d'un bleu azuré , avec les cuisses rouges ; les étuis sont échancrés à leur extrémité, 11 se trouve au Bengale. Le Collyris optera de Fabricius , qui habite aussi les Indes- Orientales , est aptère , très-noir , avec les étuis soudés et rugueux dans leur milieu ; ses cuisses sont fauves. La cicindèle aptère d'Olivier, que j'ai placée dans le même genre, pourroit en être séparée. Ses antennes son^ 386 COL filiformes, tandis qu'elles grossissent vers le bout, dans les deux espèces précédentes. Ses palpes maxillaires extérieurs sont beaucoup plus courts que les labiaux , et le dernier ar- ticle des uns et des autres est presque cylindrique ; ce môme article est triangulaire et comprimé dans les autres colliures; enfin le port est un peu différent. Le Collyris formicaria de Fabricius m'est inconnu. Il se trouve dans l'Aménque méridionale, (l.) COLLOCOCCUS. Synonyme de Sesban. (b.) COLLOTORTO. L'un des noms italiens du Torcol (^unx lorquilla^ L.). (DESM.) COLLURIE. Un des noms génériques des Pie-grièches. La CoLLURiE ardoisée. . . '\ La CoLLURiE boréale. . . f ^, , t» La COLLURIE brune. . . . > ^- ^^ S^'^e Pie-grièche. La CoLLURiE de Nootka. . ^ COLLURIO. Nom spécifique latin d'une espèce de PiE- GRIÈCUE. Lanius coUurio. (dESM.) COLLURIONS , Colluriones. Famille de l'ordre des oi- seaux Sylvaiî'ÈRES. L'une d'elles a servi à établir le genre appelé Cyrille par Lhéritier; une autre forme celui nommé Achi- MÈNES et DiCEROS. Ce sont d'assez belles plantes pour être employées à l'ornement de nos jardins. V. Columnea (b.) COLON. Nom d'un Moucherolle du Paraguay. V. ce mot. (v.) COLONIE, Colonia. Arbre à feuilles alternes, presque sessiles , ovales , lancéolées , dentées , très-grandes , à fleur» rougeâtres disposées en grappes solitaires et axillaires, quel- quefois en panicule , lequel forme un genre dans la gynan- drie polyandrie, ou la polyandrie monogynie. Ce genre , qui a été établi par Cavanllles, offre pour ca- ractères : un calice de cinq folioles linéaires , caduques et co- lorées intérieurement; me corolle de cinq pétales accom- pagnés d'une écaille à leur base ; une colonne pentagone portant les organes de la génération ; un grand nombre d éta- mines insérées au sommet de cette colonne ; un ovaire glo- buleux, tétragone, inséré à son centre , et portant un style plus long que les étamines et à stigmate simple ; une drupe globuleuse à quatre ailes repliées ,s'ouvrant en quatre parties, qui, chacune,contiennent deux semences ovales. Le CoLOîsiE A feuilles dentées, que Persoon a appelé' 3^3 COL CoLUMBTE , croît dans les îles Philippines : il diffcre des Greuviers par son fruit, (b.) COLONNÎLA. F. Calonnea et Galardie.(ln.) COLONNE TORSE. Coquille qui passe pour fluviatile, et qui fait partie du genre Bulime de Eruguière. (b.) COLONNES ARTICULÉES de Knorr. Pétrification, placée anciennement parmi les ortfioceratUes ^ et dontDeny» de Montfort fait son genre Téléboïte. (desm.) COLOPHANE (Rois de). V. Gomart. (b.) COLOPHANIA et COLOPHONION , Dioscoride. C'est un LiSEROî^ , Comohulus secamone^ Linn. (ln.) COLOPHERJVIE, Colophermum. Genre de plantes de la famille des conferves, établi sur une espèce vivant dans la nier de Sicile, la Colopherme flocculeuse , par Rafi- «••sque , et dont les caractères consistent en des fdamens cloisonnés , à gongyles terminaux et solitaires, (b.) COLOPHON. Nom par lequel on désigne un gros oiseau aquatique du Pérou, que Ton soupçonne être un héron, (v.) COLOPHON E ou COLOPHANE. Nom donné à une j)réparation de térébenthine, dont les joueurs d'instrumens à cr)rdes de boyau se servent pour frotter leur archet. Cette substance est quelquefois employée en médecine, (d.) COLOPHONITE. Variété de grenat d'un jaune rous- sAtre , ou brun , ayant un aspect luisant analogue à celui de \\i résine appelée colophane. Elle a élé trouvée d'abord à Arendal , en Norwége ; il en vient également de l'île de Ceylau, où on la trouve aux environs des villages de Manka- delle et de Mankavitte , à Matura {Boumon). M. G. Sanlicn a aussi trouvé en Toscane. F. Grenat résinite. (luc.) COLOQUINELLE ou FAUSSE COLOQUINTE, F. au mot Courge, (b.) COLOQULNTE ou CONCOMBRE AMER, Cucu- mh colucynthis, Linn. Plante annuelle et rampante, du genre «les Concombres ( F. ce mot), qui croît abondamment dans ies îles de l'Archipel, et sur les côtes maritimes du Levant. Sa racine, qui est peu fii)reuse et faite en forme du fuseau ^ pousse des tiges grêles , anguleuses, hérissées de poils courts, ft garnies de feuilles rudes , blanchâtres , velues et très-dé- coupées. Les fleurs sont petites, solitaires et jaunâtres : elles viennent, ainsi que les vrilles, aux aisselles des feuilles. Aux (leurs femelles succèdent des fruits sphériques, lisses, et de la grosseur du poing ; ils sont jaunâtres dans leur maturité , ont une écorce mince et dure, et contiennent une pulpe fon- gueuse et blanche d'une amertume insupportable. On nous apporte d'Alep cette pulpe desséchée. Elle est acre au goût, Ç3^cite des nausées, et blesse le gosier. C'est un violent pur- COL Sg^ gatif , (lont on ne se sert que dans les cas désespérés , et qu'il faut employer toujours avec une grande circonspection, à cause dj£ effets dangereux qu il peut produire. Les graines que contient la pulpe sont plates, dures, un peu grises, roussâires et de la grandeur de celles du concombre. Connue celles-ci , elles sont huileuses, douces, émulsives et rafraî- chissantes. La coloquinte , selon Bourgeois , est le meilleur et le plus sur de tous les vermifuges; elle est surtout spécifique contre le ténia ou ver plat, et contre les affections soporeuses. Hoff- mann la regarde comme un poison: elle est, suivant lui, dan- gereuse; en ce qu'elle ébranle, trouble l'estomac, les viscères etles nerfs; elle brise les petites veines, en fait sortir le sang, corrode les intestins , et leur cause de cruelles douleurs, (d.) COLOS. V. CoLus. (desm.) COLOSTIS. On rapporte cette plante, des anciens, à la Pyrèthre. (lm.) COLOS r os , ausws. r. costus. (ln.) COLOUASSE. V. Calquasse, (s.) COLPOON. Berger, dans ses Descriptions des plantes du Cap de Bonne-Espérance , figure le colpoon, arbre dont il fait un genre nommé fmanus par Linnseus , et qui, depuis , a été réuni auihesium par presque tous les botanistes, attendu que le nombre de chaque partie de la fleur varie entre quatre et cinq. Il y a encore dans le genre Fusaik Çevonymus) un arbrisseau du Cap, qui porte le nom de Colpoon. (lis.) COLSA. Nom vulgaire d'une espèce de Ciiou , que l'on cultive pour la graine , dont on retire une huile d'un grand usage dans les arts, (b.) COLT. En anglais, c'est le Poulain, (desm.) COLTRAICHE. Nom du Pingouin (alcaiorda), dans la principauté de Galles, en Angleterre, (desm.) COLTSFOOT. Nom de I'Asaret du Canada, en Vir- ginie, (ln.) COLT'S-FOOT. Nom anglais d'un Tussilage ( Tussi^ lago farfara, Linn. ). (LN.) COLUBER. Nom latin des Couleuvres, (desm.) COLUBRL F. Colibri, (s.) CO LU BRIN. Nom spécifique d'un Anguis. (b.) COLUBRINA. Nom italien et espagnol de la Bistorte (^Polygonum bîstorla , Linn.). Les Espagnols donnent encore ce nom à la racine de V ophiorhiza mungos , Linn. (LN.) COLUBRINE. V, Serpentine, (pat.) COLUBRINE, Colubrina. Genre de poisson établi par Lacépède dans la division des Abdominaux , très-voisin des 394 COL CoBiTES. Il offre pour caractères : tête très-allongée et re- vêtue d'écaillés semblables à celles de la tête des couleu- vres; corps très-allongé ; point de nageoire dorsale. Ce genre ne contient qu une espèce qui vient de la Chine, et qui doit avoir beaucoup de rapports de mœurs avec les Anguilles, (b.) COLUBRINE et COULEUVRÉE. C'est la Bryone BLANCHE ( Br)onia alba , L.) dont les fieurs sont blanchâtres et les fruits noirs, (ln.) COLUBRINUM, RumpMus. Colubrinum lignum, V. Bois de couleuvre , Vomiquier. (ln.) COLUDDLYS. Nom gallois de la Menthe pouliot ( mentlia puleghim , L. ). (LN.) COLUMBA. Nom latin et générique du Pigeon, (v.) COLUMB A. Nom donné , par les Romains, au Gremil (^lîthospermum ). (LN.) COLUMBASSE. V. Colombasse. (v.) COLUMBEE. Nom donné, par Salisbury , au genre de plantes appelé Dombeye par Lamarck. (b.) COLUMBELLIER. Animal de la Colombelle, Il a un opercule , deux tentacules portant les yeux dans leur milieu, un tube sans canal, (b.) COLUMBIE, Columhla. Nom donné, par Persoon, au Colonie de Cavanilles. (b.) COLUMBITE. V. Colombite. (ln.) COLUMBIUM. V. CoLOMBiuM. (ln.) COLUMBO. V. Colombo, (b.) COLUMELLE. C'est la partie inférieure de la lèvre gau- che des coquilles. Yoyez à la suite du mot Coquille, l'expli- cation de ce mot, et de tous ceux qui ont rapport aux diverses parties des teslacés. (b.) COLUMELLE, Co/z/nje/Za. Arbrisseau grimpant , à ra- meaux dichotomes, àfcuillespédiaircs, à folioles ovales, créne- lées et velues; à fleurs blanches, portées sur des pétioles di- chotomes et latéraux , qui forme un genre dans la tétrandrie monogynie. Ce genre offre pour caractères : un calice monophylle, presque tronqué et persistant; une corolle de quatre pé- tales, allongés et recourbés, avec un tube à quatre sillons; quatre élamlncs attachées aux bords du calice et enfoncées dans les sillons du tube ; un ovaire supérieur à style épais, et à stigmate simple ; une baie presque ronde, à deux loges et à deux semences , formée par le calice qui s'est accru. La columelle croît à la Cochinchine. (b.) COLUMELLE, Columella. Genre de plantes établi par Rulz et Pavon , pour placer deux arbres du Pérou. COL 395 Les caractères de ce genre sont : calice à cinq découpures ; corolle supérieure en roue ; deux anthères plissées ; une cap- sule à deux valves doublées, (b.) COLUMELLE. Petite colonne qui s'élève du fond de l'urne des Mousses jusqu'à son oririce , et qui est regardée, par quelques botanistes , comme le placenJa des bourgeons séminiformes des plantes de cette famille, (b.) COLUMELLÉE , Columellea. Plante du Cap de Bonne- Espérance qui , selon Jacquin , forme seule un genre dans la syngénésie égale , et dans la famille des Corymiufères. Ce genre présente pour caractères : un calice cylindrique imbriqué ; des fleurs flosculeuses , celles de la circoufc-rcnce entières; des semences surmontées d'un rebord denté; un ré- ceptacle nu et alvéolaire, (b.) COLUMELLUS. Wolfart {Hlsl. nat. delà Hesse mfâiaire) appelle Columellus turhinatus un polypier fossile , niudrrpora iuibînaia de Linneeus, ou mtidrepora irorinfoi mis de ï^ allas , qui fait partie du genre TurbitsOlie de Lamarck. (desm.) COLUMESTRUM. Les Romains donnoient ce nom à l'AcONIT. (LN.) COLUMNEA. Nom latin du genre CoLOM^^ÉE. ( V. ce mot. ) Plumier désigna par ce nom un genre qu'il fonda sur wne plante ligneuse grimpante , qui croit dans les bois humi- des de la Guyane et des iles. Linnseus , en Tadoptaur, fit re- marquer que ^AcHIME^ES de Bro>vn (Jam.) avoit beau- coup de rapport avec le columnea. Depuis , des deux es- pèces d^achimhies décrites par Bro\vn , Tune a été rappor- tée au columnea par Swartz et Willdenow , et l'autre qui y avoit été rapportée par Lamarck, a été considérée par Sco- poli comme une bucJmère , par Swartz comme une gesnérie^ enfin par Lhéritier, comme un genre distinct qu'il nomme cynlla, et adopté par Willdenow. Enfin le columnea longifvlia^ Linn. , qui croît dansl'Inde, forme le genre achimenes de AVahl et de \^ illdenow, qu'on auroit dû nommer autrement, puis- qu'elle n'a jamais fait partie du genre achimenes de Brown , et cenomeûtmieux convenu àlaplace de Q'/ïV/o, déjàdonnépar Lhéritier à un arbre de l'Amérique septentrionale que tous les botanistes ne rapportent pas augenreiVea. V. Colomnée. (ln.) CO-LUOI-MEO , Cochinchinc , ti-tan-tsao, Chine- Noms d'une plante que Loureiro nomme Scabieuse, Scalt' cochinchinensis , et qui est béchique et adoucissante. (L^^) COLUPPA. Nom donné , sur la côte du Malabar, à une espèce d'iLLECEEPiUM , Itlecehrum sessile , L. (ln.) COLURNA. Espèce de Noisetier ou Coudrier, Coij-- lus cohima , L. (i.n.) 39G C H O COLUS de Strabon. C'est 1' Antilope saïga, (desim.) COLUÏEA, COLYTEA, KOLOITIA des anciens. Celte piaille est, suivant la plus commune opinion , notre Ba- GUENAUDIER. Plaute nomme colyleum les gousses du colutea.Vïn- sieurs auteurs croient qu'il s'agit ici de l'arbre de Judée. Tour- îiefort a fixé ce nom au genre qui comprend le baguenaudier : l'on trouve néanmoins dans les genres sophora, cctsulpinia ^ co- ronilla , indigofera , sulhcrlandia , culuiia , sitUtra et lesseitia , des plantes nommées colulea , dont quelques-unes ont été séparées du genre Baguenaudier, et qui toutes, n'ont de commun que d'appartenir à la même famille , celle des légumineuses. (ln.) COLUTEA BASTARDA. Nom portugais d une Coro- NILLE , Coronilla coronata , L. (LN.) COLUTIA. Genre établi par Médiçus , et adopté par Mœnch, pour placer le Baguenaudier d Ethiopie, Coluteafru- /cscms, Linn., qui diffère des autres espèces de baguenaudier s, par son calice cylindrique et par sa corolle papilionacée, dont les ailes sont extrêmement petites et la carène beaucoup plus longue que l'étendard, (ln.) COLUVRINE DE \ IRGINIE. C'est la racine d'une es- pèce à^ aristoloche ^ qui croît dans l'Amérique septentrionale , et qu'on dit être un puissant alexipharmaque. On l'appelle aussi racine de snagroël. C'est probablement celle de I'AriS- toloche serpentaire. V. ce mot. (b.) COLYERT. Nom piémontais du Canard Souchet. (v.) COLY. Nom anglais des CoLious. (desm.) COLYDIE , Culydium , Fab. Genre d'insectes, de l'ordre des coléoptères, section des tétramères, famille des xylo- phages , ayant pour caractères : antennes de onze articles distincts , dont les trois derniers forment une massue brus- que et perfoliéc ; palpes très-courts , terminés par un article plus gros et tronqué ; corps ayant une forme presque linéaire ou cylindrique. Le genre IPS d'Olivier étoit composé de beaucoup d'in- .sectes très-ilifférens, non-seulement, par les antennes, les parties de la bouche, mais encore par le nombre des articles des tarses. Fabricius a essayé d'éclaircir ce sujet par un travail spécial qui est imprimé dans les Actes de la Société d'Histoire naturelle de Paris. Le genre , dont il s agit ici, s'y trouve sous le nom de cyluniuni; mais dans son système des éleulhérates, il a réformé cette dénomination et adopté celle de colydlum , employée par Herbst. Les colydies ont le corps allongé , très-étroit, et presque linéaire ; les antennes à peine plus longues que la tête , insérées sous ses rebords latéraux , et terminées brusque- ment en une massue courte , pcrfoliée et de trois articles ; C O M Sg; la tête très-obtuse en devant, ou comme tronquée ; le labre très-petit, exlérieur, transversal et linéaire ; les mandibules bifides oubidentées à leur pointe ; les palpes courts et ter- minés en massue; les mâchoires bilobces, et dont la divi- sion intérieure est petite et en forme de dent ; la languette co- riace , en carré transversal et entière ; le menton presque semblable ; le corselet long et étroit ; et les tarses à quatre articles simples. Ces insectes se tiennent sous les écorces des vieux arbres. L'espèce la rtiieux connue est le Colydie allongé, Colydium elongalum. Fab.; IpsaUongè^ Oliv. Colèop. tom. 2. n.° 18. pi. 2. fier, ij. a. b. 11 est petit, noir, ponctué, avec les antennes et les pieds d'un brun-marron ; le corselet est une fois plus long que large, avec trois sillons; les étuis ont chacun quatre côtes, avec deux rangées de points dans les inlervailes. Cet insecte a été réuni aux trilomes par Thunberg.On le trouve, mais rarement, aux environs de Paris. Le Colydiesillonne, Cvlydhim sukalum de Fabricius, et qui est la même espèce que son Trogossite sillonne, est fauve, avec des sillons sur le corselet, il habite les mêmes localités, (l.) COLYMBÈTE. r. Dytique, (l.) COLYMBUS. C'est, dans Linnœus, le nom générique des Grèbes, des Plongeons ei des Guilllmots; mins dans Lalham, c'est seulement celui des Plongeons ; et dans le Prodiomus d llliger, celui des GrÈBES. (v.) COLYTEA. iSom que les anciens donnoient au Ba- GUENAUDIER. (LN.) COMA-AUREA {Cliet^e/ure d'or). Traduction latine du mot grec Chrysocoma. C'est le nom d'une espèce de Cin-yso- come Ç Chrysocoma coma aurea , L. ). J. Commelin , Jîur- mann , Bocrhaave, 1 ont donné à des plantes de Ia classe des composées , et qui rentrent dans les genres chryso- come , athanasie et gnaphale. (ln.) COMA et COMÈ , Dioscoride. C'est un salsifis ( Trago- pogon , Linn. ). (LN.) COMACON de Théophrastc. C'est la Muscade, (ln.) COMADREIA. Nom espagnol de la Belette, quadru- pède du genre des Martes, (desm.) COMALTECA TLI. Nom mexicain de I'Echasse. (v ) COMANA. V. KOMANA. (LN.) COMANOA GUIUA. Nom donné, au Brésil , au Ca- JAN, plante légumineuse. V. Cajan. (ln.) COMAREr , Comanim. Genre de plantes, delicosandrie polygynie , et de la famille des rosacées , ^ dont les ca- ractères sont : un calice persistant et divisé en dix par- 398 G O M tles, dont la moitié inférieure est plus petite ; cinq pétales plus courts que le calice; une vingtaine d'étamines, inégales, insérées à la base du calice ; un grand nombre d'ovaires ovales, terminés , chacun, par un style court à stigmate pointu , porté sur un réceptacle très-grand , ovale , spon- gieux , persistant. Les semences sont ovales , aiguës , et cou- vrent ie réceptacle. Ce genre ne comprend qu'une espèce , qui est une herbe viv.^ce à feuilles alternes , composées de cinq folioles oblon- gucs , dentées , inégales, portées sur des pétioks , s'élargis- sant à leur base pour embrasser la tige , qui est ordinaire- ment à moitié couchée; les feuilles supérieures sont ordi- nairement temées. Les pédoncules sont pauciflores , axil- lairos et terminaux. Cotte plante croît dans les marais, et est regardée comme fébrifuge. Ir'lle se rapproche beaucoup des Poteîitilles , avec lesquelles quelques auteurs Tont placée, (b.) COMAPiOÏDKS. Séguler ( Véron. , i , p. ^97 ) , nomme ainsi une Potentille , Potentilla nilida , Linn. (ln.) COALAKON, Cumaros, Théophraste. C'est I'Arbousier {^Ârhuhis unrdo , L."). (LN.) CO.VIARL'M. Linnseus donne ce nom au Comaret , plante quAdanson nommoit Pimcoi>ia ^ n'ayant pas voulu lui conserver un nom déjà employé par les anciens pour dési- gner l'Arbousier. Rolh a réuni au Comarum de Linnaeus le Fraisier stérile du même auteur, (ln.) COMATULE, ComatuIa.Gicnre de radiaires établi par La- marckaux dépens desAsTÉRiES, etqui rentre dans celui appelé Ai.ECTO par Nodder. Ses caractères sont : corps orbiculaire, déprimé, rayonné; à rayons de deuxsortes, c'est-à-dire, dor- saux et marginaux, tous mvmis d'articulations calcaires; rayons dorsaux trL'S-simpU's , filiformes, cirrheux, petits, rangés en couronne sur le dos du disque ; rayons marginaux toujours pinnés, beaucoup plus grands que les rayons simples ; leurs pinuules inférieures allongées, abaissées en dessous, entou- rant le disque ventral; bouche inférieure, centrale, isolée, membraneuse, saillante. Ce genre renferme huit espèces, dont la plus connue est la CcÎmatuie multi-rayonnee, figurée par Linck, Steli.^ tab. 22, n." 3o. Pcron, auquel nous devons plusieurs espèces nouvelles de ce genre , a observé qu'elles se servoient de leurs rayons dorsaux pour se suspendre aux Varecs ou aux Po- lypiers rameux, et, ainsi fixées, prendre leur proie par leurs rayons latéraux. 1^ , an J)e.fere dël G 0 M 399 Il est probable que TAntedon de Freminville se rapporte à ce genre, (b.) COMAUREA. V. Coma Àurea. (m.) GO-MAY. Loureiro nous apprend que c'est, en Cocbin- chine, le nom d'une graminée, commune en ce pays et en Chine, partout sur le bord des chemins, et très-incommode parce qu elle s'attache aux habits et qu'on l'arrache diffici- lemenl. Loureiro la nomme ruphisirwialis^ et la regarde comme le Cussu de Ruinphius ( Amb. 10, t, 5, f. i ) , que Linnœus rapporte au panicum colonum. (ln.) COMBA-SOU. Voyez le genre Fringille. (v.) COMBATTANT, pi. B. 29, %. 2 de ce Dictionnaire; Nom que l'on a donné à un oiseau de rivage, parce que, au printemps, les mâles se livrent des combats à outrance pour la possession des femelles, et, même en captivité, pour la possession d'un petit espace de terrain , qu'ils se sont approprié. Ces combats ont encore lieu pour leur nourriture, qu'il faut leur donner particulièrement. M.'Cuvier, Eègtie animal^ en fait une division particulière des Maubèches et des Alouettes de mer, quoique les comhattans aient le bec conformé de même que ceux-ci; mais ils en diffèrent par la palmure des doigts extérieurs , qui est aussi considérable que dans les Chevaliers. Voyez le genre Tringa. (v,) COMBBIRD ou Oiseau peigne. Labat indique sous ce nom un gros oiseau du Sénégal, lequel a la taille du co(]- d'Inde , la tête et le cou couverts d'un long duvet frisé par le bout, et qui, en faisant la roue, développe des plumes d'un noir d'ébène et d'autres d'un blanc d'ivoire. On soup- çonnne que c'est une Outarde, (v.) COMBEBE. V. Poivre cubèbe. (ln.) COMBILIUM , Rumphius, Âmb. 9 , t. 126. C'est le Bios- corea aculeala^ Linn., espèce d'ÏGNAME. (ln.) COMBLETTE ( Vénerie). Division des d(vgts du cerf, la fente du milieu de son pied, (s.) COMBRET. F. Chigomier. (b.) COMBRETAGÉES. Famille de plantes proposée par R. Brown, et qui a pour type le genre Ciiigomier, qui ne convient qu'imparfaitement à celle des Myrtes, (b.) COMBRETUM, Pline. Cette plante paroît être le Jonc cnAMPÈTKE^Jimcus campestris., Linn., ou une espèce voisine, et qui fait partie du nouveau genre lLvzvLx{Juncoides, Adans.), Depuis , Lœfling a appelé ainsi le Ciiigomier ( Voyez ce mot), et Linnseus l'a conservé à ce genre , nommé i^^TiA par Adanson. M. R. Brown propose une nouvelle famille des combretacées , où se trouveroient réunis les genres Gom- 4oo C O M BRETUM, lj,irïï\.\Pei'rœa^ Comm.; Crîsiaria, Sonn.), Cacou- CIA , Aublet { Schousbœa ^ VVilld. ; Hambergera ^ Scop. ); Laguncularia , Gsert., Fil,; Geto]sia, Roxb.; Coîïocarpus, QuiSQUALis, Linn., et les genres de la deuxième section de la faniiile des élcagnées ou chalefs de Jussieu , tels que les BuciDA {Grignon)^ TerminaLIA { Badaviier') ^ etc. (ln.) COMEPHORE, ComepJwrus. Genre de poissons, établi par Lacépède, dans la division des Apodes, pour placer une espèce que Pallas a découverte dans le lac Raïkal, et qu'il avoil réunie aux CALLlo^'YMES de Linnœus, quoiqu'elle ne fût pas même de cette division, n'ayant pas de nageoires au-de- vant de r.'tnus. L'expression caractéristique de ce genre est : corps allongé et comprimé; Icte et ouverture de la boucbe très-grandes; museau large et déprimé; dents très-petites; deux nageoires dorsales, dont plusieurs rayons de la seconde sont garnis de longs filamens.^ Le CoMÉPHORE BAÏKAL aune mâchoire inférieure saillante, et armée, ainsi que la supérieure, exceplé à son sommet, de petites dents crochues. Son corps est enduit d'une huile très-abondante. 11 habile, l'hiver, les profondeurs du lac Baïkal, et s'approche, l'été, en troupes nombreuses, de ses bords. Il peut, à raison de la longueur de ses nageoires pec- torales, égale à la moitié de celle du corps, parcourir dans l'air des espaces assez étendus, comme les exocets et autres poissons volans. (B.) COiNIESPERME, Covicspemm . Genre de plantes de la diadelphie octaudrie , et de la famille des rhinanlhoïdes, qui renferme cinq espèces d'arbusles de la Nouvelle-Hollande , à feuilles alternes très-pelites , e* à fleurs disposées en épis terminaux, décrits et figurés par Labillardière , dans son su- perbe ouvr.-^gc sur les planles do ce pays. Il a pour carac- tères : un ciUice divisé en cinq parties, dont deux plus gran- des ; une corolle irrégulière, à lèvre supérieure eehancrée , et à lèvre inférieure conrave ; deux filamens détamines au- dessus de chacun desquels sont implantées quatre anthères tubuleuses et obliquement tronquées ; un ovaire supérieur surmonté dun style à stigmate bifide; une capsule aplatie, plus large à son sommet, biloculaire , bivalve, renfermant deux semences entourées de poils très-longs. Ce genre se rapproche de celui des Polygala. (b.) COME'J'E , Comètes. Petite plante des Indes , à feuilles ovales, lancéolées, entières; à Heurs axlUalres ou termi- nales , alternes et longuement pcdonculées, qui forme un genre dans la tétrandrie moaogynie. C O M loi Ses caractères sont : une collerette tétraphyllc , tridore , à folioles oblongues , égales, ciliées et hispides ; un calice tctraphylle, à folioles égales et de la longueur de la collerette ; point de corolle ; quaU-e étamines égales ; un ovaire supé- rieur arrondi , à style terminé par un stigmate trifide ; une capsule à trois coques, qui ne contiennent chacune qu'une seule semence, (b.) COMETES. Ce sont des corps célestes, dont les mou- vemens sont fort différens de ceux des planètes. 11 y en a quelques-unes qu'on sait tourner autour du soleil , et par analogie , on juge qu'elles sont toutes dans le même cas ; mais ce mouvement s'exécute dans ^es ellipses excessive- ment excentriques , de sorte que dans une période de leur révolution, elles se trouvent très-voisines du soleil , et très-, éloignées dans une autre. D'ailleurs, elles ne suivent point, comme les planètes, la route du zodiaque ; leur marche est dirigée en toutes sortes de sens. Les comkes ne sont point lumineuses par elles-mêmes : elles empruntent du soleil la lumière qu'elles nous envoient. La comète de 17^4 semijle en fournir la preuve; elle n'é- toit éclairée qu'à moitié , comme la lune dans ses quartiers. Ordinairement les comètes sont accompagnées d'une es- pèce de vapeur un peu lumineuse , à laquelle on donne di- vers noms , suivant sa situation. Quand elle suit la comète , on la nomme queue ; quand elle la précède , on l'appelle barbe-, et chevelure quand ell.e l'environne. Il y a des comètes qui sont privées de cette espèce d'atmo- sphère , et la cause en est fort peu connue. On ignore le nombre des comètes. En 1801 , on n'en a encore découvert que 91. On présume qu'il en existe plu- sieurs centaines, et peut-être un Lien plus grand nombre. 11 y en a quelques-unes dont on croit connoitre la révolution; mais on n'en est à peu près certain qu'à l'égard d'une seule : c'est celle qui a paru en i4-56, i53i , 1607, 1682 et 173g. Sa révolution paroît être de 76 ans , plus ou moins. On attribue ces petites différences aux perturbations qu'elle a pu éprouver dans sa marche , par l'attraction des corps dont elle s'est trouvée voisine. Les comètes ont quelquefois un mouvement apparent d'une rapidité prodigieuse. Celle de 1472 parcourut , en un jour, 120 degrés. Celle de 1760, entre le 7 et le 8 de janvier, changea de 4-i degrés et demi en longitude; et il y a d'autres exemples d'une vitesse à peu près semblable. Les comètes dont l'apparition a été la plus longue , sont celle de l'an 64 ) sous Teiupire de Néron; celle de 6o4, au VII. 2G 4o, C O M temps de Mahomet; celle de 12^0, lors de l'irruption d^ Tamerlan, Ces trois comètes forent visibles pendant six mois. Celles de 1729 et de 1773 ont été pareillement observées pendant six mois. Celle de 1769 parut pendant près de quatre mois. On voit quelquefois plusieurs comètes en même temps ; le II février i7(>o, on en voyoit deux, et il y en a d'autres exemples. La grandeur apparente des comètes varie beaucoup. Si Ton en croit ce que dit Sénèque, après la mort de Démé- trius, roi de Syrie ( cent quarante ans avant l'ère vulgaire ) , il parut une comète aussi grande que le soleil. Son disque , dit-il, étoit d'abord rouge et enflammé , et sa lumière assez éclatante pour triompher de la nuit ; ensuite sa grandeur diminua insensiblement , et son éclat s'affoiblit ; enfin elle disparut totalement, (i, vu , ch. XV. ) Celle de i556 , observée par Ticho-Brahé , étoit environ quatre fois grande conmie Vénus. Il y en a d'autres qui sont si petites , ou si fort éloignées de nous , qu'on ne peut les voir qu'avec le secours des lu- nettes. Dans leur longue révolution , les comètes sont quelquefois très-près du soleil. Celle de 1680 , qui fut si remarquable , se trouva dans son périhélie si près de cet astre , '.) COMINIIOS, COMINO et CUMINO. Noms italien, espagnol et portugais du Cumin. On les donne aussi à la LagoÉcie ( lagoecia cumindides ) , plus connue sous celui de Faux Cumin, (ln.) COMINIA. V. Sumac, (b.) COMMA. Oiseau d'Afrique , indiqué par Dapper; son plumage est fort beau 5 il a le cou vert , les ailes «ouges et la queue noire, (s.) COMMANDEUR. Nom imposé à un oiseau de l'Amé- rique , parce qu'il a sur la partie antérieure de l'aile une belle marque rouge. V. Tkoupiale commandeur, (v.) COMMELINA, du nom de Joseph Commelin , bota- niste hollandais , qui vivoit vers le milieu du dix-septième siècle. Nous lui devons le bel ouvrage de Rheede , Hortus Ma/abaricus , auquel il ajouta des Cornmenlaires. Il étoit con- temporain de Toarnefort , de Rivln et de Plumier. Son nom a été donne parce dernier et par Dillen , à un geiire quile porte 4o4 C O M encore. ( F. Commeline), et dont plusieurs espèces ont servi de type à divers genres , tels que hedœigia , Medic. , aneilema , Brovvn, campelia^ etc. -, ou bien ont été rapportés au genre Éphémère ( iradescantia ). (ln.) COMMELINE , Commelina. Genre de plantes de la triandrie monogynie, et de la famille de son nom, dont les caractères sont : i." un calice de trois folioles concaves ; 2.0 trois pétales plus grands que le calice , onguiculés , sou- vent inégaux ; 3." trois étamines fertiles et trois dépourvues d'anîhères, qui soutiennent trois glandes disposées en croix ; 4..° un ovaire supérieur, arrondi , chargé d'un style courbé, à stigmate simple , penché ou en crochet; capsule triloculaire, trivalve , et qui contient trois semences ou deux, lorsqu'une des loges avorte. Les plantes de ce genre sont des herbes exotiques , à ra- cines vivaces, à feuilles d'abord renfermées dans une gaine qui ne tarde pas à se fendre, à rameaux spathacés à leur base ; à pédoncules axlllaires ou terminaux ; portant une ou plu- sieurs fleurs , renfermées , en naissant , dans des bractées cordiformes , pliées en deux, et comme spathacées. On les divise en commèlines qui ont \cs pétales très-iné- gaux , et en commèlines qui ont les pétales presque égaux. La plus connue de la première division, est : La CoMMÉLlNE COMMUNE, dont les feuilles sont ovales , lancéolées, aiguës; la tige rampante et glabre ; les pétales bleus. Elle croît en Amérique et au Japon. On la cultive dans beaucoup de jardins en Europe. Kempfer rapporte qu'on mêle ses pétales avec du son de riz mouillé , et qu'on en ex- prime une liqueur bleue , dans laquelle on teint les cartes. On en mange les feuilles k la Gochinchine , soit crues , soit cuites. Elles y passent pour rafraîchissantes au premier degré. Les plus communes de la seconde division, sont : La CoMMÉLLNE DE ViRGi>iE , dont les fcuiUes sont lan- céolées , un peu pétiolées , qui a la gorge barbue , la tige droite , les fleurs bleues. Elle se trouve dans la Virginie. La CoMMÉLiNE TUBÉREUSE a la racine tubéreuse. Elle se trouve à la Gochinchine , où on mange ses racines , que Loureiro dit être très-sapides. La CoMMÉLiNE BACCIFÈRE, Commelina tanonia , qui croît à Cayenne, et dont les fruits sont des baies , constitue au- jourd'hui le genre Campelie. La C0MMÉLINE médicinale a les pétales égaux , les feu!ll;'s subulées, glabres et sessiles. Elle se trouve à la Go- chinchine, où on emploie ses racines , qui sont tubéreuses, 4au$ les tisanes rafraîchissantes et émollientes. On les re- C O M ^o5 garde priBcipalement comme spécifiques dans les stranguries, les dyssenteries,les faux catarrhes, dans la pleurésie, l'asthme et la toux. Huit espèces nouvelles de ce genre sont mentionnées dans le bel ouvrage de MM. de Humboldt , Bonplandet Kunth , sur les plantes de l'Américpie méridionale. Depuis, R. Brown a établi le genre Aneilème , pour pla- cer quelques espèces qui n'ont point de bractées. (B.) COMMELINËES. Famille de plantes établie par R. Brown. Elle a pour type le genre qui lui donne son nom. (b.) COMMERSON, Commersonia. Arbre de moyenne gran~ deur , dont les rameaux sont lanugineux, les feuilles alternes, pctioiées, ovales, pointues , dentées , d'un vert noirâtre en dessus , lanugineuses et blanchâtres en dessous ; les fleurs très-petites , blanches , axillaires et paniculées. Il forme un genre dans la pentandrie pentagynic et dans la famille des buttnériacées. Chaque fleur a un calice monophylle , à cinq découpures ; une corolle à cinq pétales linéaires, élargis à leur base de chaque côté ; un anneau quinquéfide , à découpures lancéo- lées ; cinq corpuscules filiformes, velus, qui sortent d'entre les divisions de cet anneau; cinq étamines ; un ovaire supé- rieur globuleux , velu , à cinq côtes , chargé de cinq styles droits, filiformes, courts, à stigmates globuleux. Le fruit est une capsule arrondie, dure, à cinq loges di- spermes , et hérissée de filets longs et plumeux. Cet arbre croît dans les Moluques et à Otahiti, On a aussi donné ce nom au Polycarde et au Butonic, (B.) GOMMIER , Commia. Arbre à feuilles alternes , lancéo- lées, très-entières , glabres, recourbées, à fleurs disposées en grappes de chatons axillaires et terminales, et qui forme un genre dans la dioécie monandrie. Ce genre présente pour caractères, dans les chatons mâles : des écailles obtuses , cachant chacune une étamine ; dans les chatons femelles, un calice de trois folioles aiguës et persis- tantes ; point de corolle ; un ovaire supérieur à trois styles courts et à stigmates épais ; une capsule à trois lobes et à trois loges monospermes et bâillantes. Le commier se trouve sur les côtes de la Cochinchine. Il transsude de son écorce , avec abondance , une gomme blanche, qui est émétique , purgative et fondante. On l'enï* ploie quelquefois en médecine , dans les hydropisies et les obstructions ; mais elle demande à être administrée avec prudence , car ses effets peuvent être dangereux, (b.) 4o6 C O M COMMIPHORE, Co/7?m7/>/?ora. Arbuste âe Madagascar, à feuilles alternes, pétiolées , oblongues, aiguës, dentées, glabres, avec des appendices à leur base; à fleurs jaunes, petites, groupées sur lesrameaux avant la pousse des feuilles. Cet arbuste forme, selon Jacquin, dans la dioécie octan- drie, un genre dont les caractères sont connus seulement dans les pieds mâles. Les fleurs ont un calice à quatre dénis, une corolle de quatre pétales, et huit étamines.(B.) COMOCLADE , Comodadia. Genre de plantes de la triandrie monogynie , et de la famille des térébinlhacées , fort voisin des Picramnies et des Atstjdesmes. Il a pour ca- ractères : un calice monophylle, coloré, à trois découpures; iroispélales ovales, pointus; trois étamines; un ovaire supé- rieur, ovale , dépourvu de style , à stigmate simple et obtus ; une baie oblongue , obtuse , légèrement courbée , marquée de trois points au sommet, et qui contient un noyau. Les comoclades sont des arbres des parties les plus chau- des de l'Amérique, dont les feuilles sont ailées avec une im- paire , les folioles opposées, velues et dentées, ou glabres et entières, et les fleurs axillaires, disposées en grappes pa— niculées. Tous donnent, par incision, un suc visqueux qui noircit au contact de Tair , teint en cette couleur lorsqu'il est employé au sortir de la blessure, et répand une odeur des plus fétides. On en compte quatre espèces , dont font partie : La CoMOCLADE A FEUILLES ENTIÈRES et la CoMOCLADE A FEUILLES DEisTÉES , dont les noms indiquent les caractères. La première est dioïque; la dernière passe pour eire un poison pour ceux qui dorment sous son ombrage. La décoc- tion de ses feuilles teint la peau en noir. La Comoclade faux BRÉSILET sert à la teinture , sous le nom de brcsilet. Elles se trouvent dans les îles de l'Amérique. (b.) COMODL Nom brame d'une JussiE {Jussiœa repens^ L,). (LN.) . COMOLENGA (Rumph. Amb. 9,tab. 1^3 ). C'est le Pepon {CucurbUa pepo ^ Linn. ), cultivé dans toute l'Asie. (LN.) COMPAGNON. C'est le nom d'un Campagnol de Si- bérie , mus socialis ^VaWdiS». V. Campagnol. (deSM.) COMPAGNON BLANC. Voyez Lychnide dioïque. (B.) COMPAS SCALLOP. Nom anglais de la Sole, espèce de coquille du genre des peignes { Pectcn pleuronecles ^ Lk. , IJilrea , L, ). (LN.) C O M 407 COMPÈDES. Nom que l'on donne aux oiseaux h pieds pntmés. (V.) COMPERE-GUILLERET. Nom vulgaire du Proyer dans les environs de INiort. (v.) COMPÈRE-LORIOT. Une des dénominations vul- gaires du Loriot, (s.) COMPOSÉES. Grande famille de plantes , dont les fleurs sont formées par la réunion de petites Heurs particu- lières, ^'i^posées sur le même réceptacle, et enveloppées par uncalice commun, formé lui-même d'uncouplusieurs folioles, d'une ou plusieurs écailles, fleurs ayant en outre une corolle monopétale insérée sur l'ovaire , et les étamines réunies par leurs anthères. Jussieu et Vcntenat , d'après Vaillant , ont subdivisé cette famille en trois autres, savoir : les Ciîiccracees , les CiNAROcÉPiiALES et les CoRYMBiFÈRES. V. au mot Plante, Texplication des termes particuliers que l'organisaîion des plantes de celte famille a forcé de créer, et le dévelop- pement des ingénieuses divisions que Linnseus y a faites, di- visions qui feront toujours l'admiration des observateurs de la nature, (b.) COMPTONIE, Comptonia, Arbrisseau rameux , velu, garni de beaucoup de feuilles alternes , oblongucs , presque linéaires, plnnatifides , ou découpées dans toute leur lon- gueur, de cbaquc coté , en lobes nombreux , alternes, courts, arrondis ou obtus, à superficie parsemée de points glandu- leux et luisans , qui avoil été jusqu'à présent cultivé dans les jardins des curieux, sous le nom de llquidambar à feuilles de céléiach (^lujuidambar asplcnifuUa ^ Linn. ). Les anciens bo- nistcsl'avoicnt rangé parmi les Galées, avec lesquels il a, en effet, plus de rapports qu'avec le genre oùLinnseusl'avoitmis. La comptonie est de la monoécie polyandrie , et de la fa- mille des amentacées. Ses caractères sont d'avoir les chatons mâles cylindriques, couverts d'écaillés imbriquées , rénifor- mes , acuminées , concaves , lâches , uniliores , caduques ; chaque fleur ayant un calice à deux divisions , plus court que l'écaillé , et renfermant tfois étamines bifurquées , ou à deux anthères. Les chatons femelles sont ovoïdes , couverts d'écail- lés plus serrées que celles du mâle , mais du reste sembla- bles. Chaque fleur est formée par un calice à six divisions fili- formes et opposées par paire, beaucoup plus long que l'écaillé qui l'entoure , et un ovaire arrondi surmonté de deux styles capillaires à stigmates simples. Le fruit est une noix elliptique, luisante, uniloculaire et monosperme. Cet arbuste croît dans les lieux humides et ombragés de 4o8 C O INI rAmérique septentrionale. Il est très-rare que ses liges res- tent vivantes trois années de suite , ainsi que je l'ai observé dans la Caroline , le nouveau bois, sortant des racines , chas- sant le vieux, comme dans les ronces ; aussi a-t-il toujours l'air délicat ou malade. Il est également rare qu'il porte du fruit, quoiqu'il soit toujours couvert de fleurs. Il n'acquiert pas , dans nos jardins , des principes vitaux plus puissans que dans son pays natal , car on le perd souvent au moment où on le croit le mieux portant. Il se multiplie de marcottes et de racines. Son écorce s'emploie aux Etats-Unis contre la diarrhée, (b.) COMSAREN. L'un des noms de la Brunelle (^Pru- nella vulgarîs , Linn. ) en Norwége. (lk.) CO MUC. îSom donné, par les Cochinchinois, à VEch'pta ererta , Linn. , ou à une espèce voisine (Rumph. Amb. lo , t. i8, fig. I ). Le jus de cette herbe annuelle sert pour teindre les cheveux des hommes , ou le poil des animaux , en noir, et de cet usage lui vient son nom, qu'on pourroit traduire par herbe à encre. V. EcLiPTE. (lts!.) CONABIBY. Nom guyanais de l'AuTOUR db Cayenne. (s.) CONAMI. Arbuste de Cayenne, de la dioécie polyan- drie, dont Aublet a fait un genre qui a pour caractères : un calice divisé en six parties; point de corolle ; un grand nom- bre d'étamines dans les fleurs mâles; un ovaire ovale strié , à style bifide et à stigmate velu, dans les fleurs femelles; une capsule à six loges. On a depuis réuni cet arbuste au genre des Phyllanthes. Voyez aussi Baillère. (b.) CONANA. Nom de deux arbres de Cayenne, dont un est une espèce d' Avoir \ , et Tautre n'est pas connu par SCS caractères botaniques. Le fruit de ce dernier est jaune, et contient quatre graines entourées d'une pellicule aigrelette, tirant un peu sur le goût de la grenade. Les sauvages font une boisson de ce fruit, et les sangliers le recherchent beaucoup. Il est très -possible que ce soit une espèce de CoROSsdi,. (^B.) CONANAM. V. AvoiRA. (b.) CONANI. C'est la Baillère. (b.) CONANTHERE, Conanthevu. Genre de plantes établi dans rhexandrie monogynie, et de la famille des narcisses. ■ Il offre pour caractères : une corolle de six pétales recourbes ; sixétamines à anthères réunies en cône; un ovaire inférieur surmonté d'un style simple ; une rapsule oblongue , à trois loges et à trois valves, contenant quelques semences arrondies. C 0 N 409 Ce genre renferme deux espèces propreis au Pérou, dont une avoit été placée parmi les AîsThérics, et avoit servi à établir le genre Echéandie. (b.) CONCA DE MORU. En Sardaigne, c'est le nom de l'HlRONDELLE DE fe>"Être , Hinindo iirôira, Linn. (DESM.) CONCANAUHTLI. Espèce de canard du Mexique, (s.) CONCEPTACLE. Sorte de Fruit. La Follicule d« Décandolle n'en diffère pas. (b.) CONCEPTACLE. Synonyme de Cupule, ou organes de la reproduction des Lichens. On en distingue de dix sortes, savoir : le Pelta, la Scutelle; TOrbille, la Pa- TELLULE , la Mammaule , le Céphalode , la Gyrome , la Globule, le Pilidion et la Cistule. (b.) CONCEVEIBE, ConccQcîba. C'est un arbre de moyenne grandeur, à fleurs incomplètes, dont les feuilles sont alter- nes, ovales, oblongues, acuminécs, dentées, cendrées en dessous; les stipules petites, géminées et caduques; les fleurs disposées en épi terminal, et unisexuelles. La fleur mâle n'est pas connue. Chaque fleur femelle a un calice monophylle, chaniu, tri- gone inférieurement, muni de trois grosses glandes à sa base, et de cinq dents en son bord, au bas de chacune desquelles est encore une glande; un ovaire supérieur, triangulaire, surmonté de trois stigmates épais, concaves, courbés en dedans et partagés par un sillon. Le fruit est une capsule globuleuse, à trois côtes et à trois sillons, divisée intérieurement en trois loges, et s'ouvrant en trois valves, dont chacune se divise en deux. Chaque loge contient une graine arrondie, environnée d'une matière pul- peuse , blanche, douce et bonne à manger. Cet arbre croît dans la Guyane, au bord des rivières. Lorsqu'on entame son écorce, ou qu'on arrache ses feuilles, il en découle un suc verdâtre. (b.) CONCHA. V. Conque, (ln.) COîsCHELAS , CoNCHELHOs, Conchelo, Consilhos. Divers noms espagnols du Cotylet omriliqué ou Nom- bril de Ténus, Cotylédon Umbi/iais, Linn. (ln.) CONCHIFÈRES (les), Conchiferœ. On a donné récenv ment ce nom, comme classique, à de nombreux animaux que l'on ne distinguoit pas des mollusques, à ceux que Ton appeloit mollusques orépliales. Les conchijères sont effectivement présentés, dans VHistoire naturelle des Animaux sans vertèbres^ comme constituant une classe particulière d'animaux qu'il faut séparer des mollus- ques, parce qu'ils en diffèrent considérablement par des 4,o C O N particularités importamtes de lettr organisation, et pnrce que cette organisation offre un plan qui leur est particulier et exclusif. Quoique plus voisins des mollusques par leurs rap- ports, ils paroissenl intermédiaires entre ceux-ci el les tu- niciers. Ces animaux sont généralement testacés , mollasses, inar- liculés, sans tête, sans yeux , et ont la bouche cachée, toujours dépourvue de parties dures. Leur corps est entière- ment enveloppé dans un manteau ample, qui se compose de deux grands lobes, soit libres, soitréunis par-devant. Leurs branchies sont, en général, grandes, doubles, symétriques, ex- ternes, et sont placées en dehors, entre le corps etle manteau, «ne ou deux de chaque côté. Elles ressemblent à des feuillets membraneux, très-minces, taillés en demi-lune, et formés par un tissu de vaisseaux repliés comme des tuyaux d'orgue et unis les uns aux autres. Ces mêmes animaux possèdent un système complet de circulation. Ils ont un cœur petit, plus difficile à apercevoir que celui des mollusques, placé vers le dos de Tanimai , des vaisseaux artériels et des vaisseaux veineux. Leur foie est volumineux, embrasse reslouinc t'I une grande partie du canal alimentaire. Ils paroissent hermaphrodites, se repro- duisent sans accouplement, et sans doute se suffisent à eux- mêmes, ou se fécondent par la voie du fluide environnant, qui sert de véhicule aux matières fécondantes. Tous les conchifères ont une coquille bivalve , c'est-à-dire, sont revêtus entièrement ou en partie, d'une enveloppe solide, inorganique, testacéc, extérieure, toujours formée de deux pièces, soit uniques, soit principales. Ces pièces sont oppo- sées l'une à l'autre , jointes ensemble par un point ou une portion de leur bord inférieur, fixées ou réunies par un li- gament coriace, et yéritablemcnt articulées en charnière. Elles constituent la coquille tout- à-fait particulière de ces animaux. Dans beaucoup de concbifères, la charnière de la coquille est aifermie par des protubérances testacées, aux- quelles on a donné le nom de dents : les unes sont appelées cordimtles ^ lorsqu'elles sont situées sous les crochets des valves; les autres, étant placées sur les côtés, ont été nom- mées dénis latérales. Mais ni les premières, ni les secondes n'existent pas toujours, ni toujours simultanément. Quant au ligament coriace qui maintient les valves dans leur si- tuation, comme il est très-élastique, il sert aussi à ouvrir la coquille, et, pour cela, il suffit que l'animal relâche son muscle ou ses nmscles d'attache. Les conchifères se divisent en deux ordres qui , ensemble, embrassent st^ize familles. \ oici renoncé des ordres el de> C O N 4ii familles de cette classe , dont on trouvera les de'veloppemeiis dans V Histoire naturelle des animaux sans vertèbres. Ordre I." ConcJdfères dimyaircs. — Ils ont au moins deux muscles d'attache. Leur coquille offre intérieurement deux impressions musculaires, séparées et latérales. (i) Coquille équivalve. {a) Conchifères crassipèdes. Leur manteau est en géne'ral fermé par-devant ; ou la co- quille ferme'e est bâillante par les côte's , ou son ligameat est extc'iieur. Les pholadaires. Les myaires. Les liihophages. Les mactracées. Les solénacées. {6)' Conchifères lamellipèdes. Leur manteau a ses deux lobes ouverts par-devant , et leur pied est aplati , lamelliforme. La coquille fermée n'esl point baillante aux extrémités latérales , et son ligament est toujours extérieur. Les conques. Les arcacées. Les cardiacées. Les naïades. (2) Coquille inéquivalve. Les camacées. Ordre II. Conchifères monomyaires. — Ils n'ont qu'un muscle d attache. Leur coquille offre intérieurement une seule impression musculaire subccntrale. {a) Ligament marginal , longitudinal , sublinéaire. Les mytilacécs. Les malléacées. {i) Ligament non marginal : il est resserré dans un court espace sous les crochets , toujours convm, et point conformé en tube. Les pectinides. Les ostracées. {c) Ligament sùll inconnu, soit formant un tube tendineux sous la cociuille. Les rudistes. Les brachiopodes. Pour l'indication des genres qui appartiennent à cette classe des conchifères et aux familles qui viennent d'êlrc ci- tées, voyez Tarticle Conchyliologie^ et particulièrement la division des coquilles cardinifères. (lam.) COjSCHIKAS des Grecs. C'est 1' Arbre de Judée , Cercis siliquastnim ^ L. (ln.) CONCH.ION, Conchium. Genre de plantes, établi par Smilh, dans la tétrandrie monogynie, et dans la famille des proléoïdes, et appelé Vaubier par Poiret, li offre pour ca- ahes et mulii^^ahes (maintenant celte dernière coupe ne sauroit être conservée) , qui avoit été proposée avant lui , a, en effet, créé le premier des mots génériques siipples,des définitions coDcises , des phrases caraciérisliques fondées sur C 0 N 4,, les différences extérieures essenlielles des coquilles ; et en fixant la nomenclature de la science , en circonscrivant la valeur des mots techniques qu'il a mis en usage , en les appli- quant à des différences réelles , mais négligées avant lui, il a rendu la distinction des espèces facile à ceux qui sont venus après lui, et les a mis sur la route qui dcvoil perfectionner cette partie de Thistoire naturelle. « Mais il y a loin encore de Tétat où Linnseus a laissé cette science , à celui où Ton peut espérer raisonnablement de la voir atteindre ( si toutefois l'on ne se laisse pas entraî- ner par la manie des distinctions génériques , en saisissant les plus petites particularités ). On peut reprocher à cet étonnant génie de n'avoir pas développé suffisamment sa propre mé- thode, d'avoir souvent dévié de ses principes, d'avoir commis des erreurs de plusieurs natures. Ces défauts sont l'effet de sa position ; il ne se les est pas dissimulés à lui-même ; ainsi ils doivent lui être pardonnes , surtout quand on considère qu'il a, par ses nombreux ouvrages , prodigieusement avancé toutes les autres parties de l'histoire naturelle ; qu'il n'y en a pas une qui ne lui ait autant et plus d'obligation que la conchy- liologie. « Les prerhiers auteurs qui ont travaillé sur les coquilles, avoientbien quelquefois mentionné les animaux qui les habi- toient: mais ils n'avoient pas cherché à faire entrer leurs caractères dans leurs méthodes conchyliologiques. Linnœus, le premier , l'avoit cherché , parce qu'il avoit préjugé les grands avantages que la science en retireroit. Cependant , ce que Linnœus a fait n'étoit qu'une indication de ce qu'il falloit faire. C'étoit une de ces conceptions du génie qui de- vancent les résultats de l'observation. « Il étoit réservé à deux Français , à Adanson et à (Geof- froy (Muller ensuite parmi les étrangers), de servir de mo- dèles à cet égard. Ils ont ïaxX. voir, l'un àdcnsV Histoire, des co- quillages du Sénégal , et T autre dans celle des coquilles des envi- rons de Paris , tout le parti qu'on pouvoit tirer des animaux des coquilles, pour les classer d'une manière solide ; tous les avantages que l'on devoit espérer de cette nouvelle manière d'envisager leur histoire, pour l'étude si importante de leurs jnœurs. ( Les animaux , quels qu'ils soient , ne peuvent être classés d'une manière solide que d'après leur organisation : cela préalablement fait, la coquille alors, pour ceux qui sont lesfacés, devient elle-même un indice de la classe , de Tordre et de la famille de ces animaux ). « On sent, en effet, que les coquilles n'étant que Thabita- tion d'un animal , c'est lui qui , comme producteur et être vivant, mérite d'être préférabiement étudié \ que la connois- 4„ C O N sance de son enveloppe doit toujours être suLordonnée k la sienne. « Depuis ces auteurs, un grand nombre de naturalistes ont publié des systèmes ou des méthodes conchyliologiques. Les principaux sont : Muller , Bruguière , Cimer , Lamarck , Dra- pariunid , (PAudebaït de Fernissac et quelques autres. Au reste, comment faire un choix entre toutes ces méthodes , à moins d'avoir soi-même la connoissance positive des objets , ainsi que celle de la vraie manière de procéder dans une distribu- tion des animaux et dans les divisions que cette distribution exige ! c'est parce qu'il y a , dans les ouvrages publiés, beau- coup de méthodes diverses et peu d'étude de la nature , que la science reste encombrée ; et c'est du temps seul qu'elle ob- tiendra l'entier oubli de ce qui a été mal fait pour l'avancer). Un plus grand nombre d'auteurs ont publié des figures, parmi lesquels il faut distinguer Martini , Schroeter et Chemnitz, et encore Bruguière et Lamarck , dans l'Encyclopédie mé- thodique (Je crois, en figurant presque tous les genres dans mon Histoire naturelle des coquillages ^ faisant suite au Buffon, édition de DétervUle , avoir aussi favorisé les progrès de l'étude ). « Les coquilles fossiles ont été , depuis deux siècles, l'objet des recherches d'une classe de naturalistes qui s'appeloient oryctographes ; mais comme ils ne s'occupoient pas de la com- paraison des coquilles qu'ils trouvolent dans les montagnes , avec celles qui habitent les mers ; qu'ils ne meltoient aucune méthode dans leurs ouvrages, ni aucune précision dans leurs gravures , les nombreux ouvrages qu'ils ont publiés sont peu utiles à leurs successeurs. Ce n'est que depuis un très-petit nombre d'années qu'on a porté dans cette Intéressante partie de l'histoire naturelle , l'esprit rigoureusement analytique , qui a fait faire de brlllans progrès aux autres. L'histoire des fossiles de la Montagne de Saint-Pierre de Maestreicht ^ par Fau- jas , doit être citée comme le type de la véritable manière de l'envisager. Voyez au mot Fossile. Voyez aussi les mots Coquille et Coquillages , où on a rassemblé tout ce qu'il est Important de savoir , en général , sur les coquilles et leurs habltans. Il eût été bon de donner le développement des principaux systèmes conchyliologiques , pour mettre au fait des progrès successifs de la science ; mais ceux de Llnnseus et de Lamarck prédominant de beaucoup sur les autres , et ayant servi de base au travail adopté ici , on se bornera à mettre sous les yeux du lecteur , la série de leurs divisions et la nomenclature des genres , dont les caractères seront exposés à leurs articles. » C 0 N ,3 Ici^ je termine la transcription de l'article Conchyliologie de la i.e^e édition de ce Dictionnaire, et je vais faire l'exposition d'une méthode conchyliologique dont les principes sont em- ployés dans {'Histoire naturelle des animaux sans vertèbres ^ que je publie actuellement. Méthode conchyliologique. «Te fonde cette méthode sur les principes suivans , qu'on redoit jamais enfreindre dans toute méthodeconchyliologiquc générale ou partielle , qui a pour but de favoriser non-seu- lement la connoissanoe des coquilles , mais aussi celle des animaux d'où elles proviennent. Comme les coquilles appartiennent k des animaux de di- verses classes , dans toule méthode conchyliologique convenable, les divisions primaires des coquilles ne doivent, sous aucune considération , réunir , dans une même coupe , des coquilles appartenant à des animaux de classes différentes; en outre» les rapports entre les animaux testacés et autres ne sauroient être intervertis, sans une grande inconvenance , pour former avec les coquilles des associations qui les interromproient. Les divisions à former, parmi les coquilles, doivent donc se trouver partout en rapport avec celles préalablement établies parmi les animaux , d'après leur organisation , et même servir à les indiquer. En conséquence , je partage toutes les coquilles connues en quatre divisions primaires, de la manière suivante ; mais ici, la méthode n'étant que conchyliologique, je n'emploie presque point les caractères empruntés des animaux. DIVISIONS PRIMAIRES DES COQUILLES, Conservant les rapports entre les animaux , sans vertèbres et testacés^ qui ont un cœur. {Coquilles d'animaux inarficulés.) ï."« Division. Coquilles subspirales. {Testœ sulspirales.) Coq. presque toujours d'une seule pièce, quelquefois de plu» sieurs, jamais articulées en charnière, le plus souvent con- tourne'es en spirale , exte'rieures ou intérieures , et auxquelles l'anima! est, en général , attaché par un muscle. Ces coquilles appartiennent à différens mollusques, II.= Division. Coquilles cardinifères. f Twte <:a/Yimy«ra5.) Coq. essentiellement bivalves, avec ou sans pièces accessoires : les deux valves étant articulées en charnière. Un lieu ou quelques lieux particuliers d'attache musculaire sur la coquille , reconnolssables , le plus souvent , par l«s impres- sions qui y restent. Toutes ces coquilles appartiennent aux re;7(r/5/7^r//. /,.4 C 0 N ( Coquilles d'animaux articulés. ) III.^ Division, Coquilles subcoronales. {Testœ subcoronales.^ Coq. plurivalves, soit en couronne sessîle et sùbtubuleuse, soit en mitre pédiculée et comprimée ; à pièces inégales, tantôt sou- dées, tantôt mobiles, et jamais articulées en charnière, ni contournées en spirale. Aucun lieu particulier et connu d'at- tache musculaire sur la coquille. Ces coquilles appartiennent aux cirrhip'edes. IV.* Division. Coquilles vermiculaires. {^Testœvermiculares.) Coq. d'une seule pièce, en tuyaux allongés , soit irréguliers, soit courbés, jamais en spirale régulière, servant de fourreau à l'a- nimal, sans qu'il y soit attaché. Ces coquilles appartiennent à différentes annelides. DIVISION DES COQUILLES SUBSPIRALES. !."<: Section. Coq. des ptéropodes. Coq. engainante, d'une seule pièce, jamais en spirale, toujours extérieure. Hyale, Cléodore , Cymbulie. II.« Section. Coq. des gastéropodes. Coq. n'ayant jamais de columeile , jamais* d'opercule , et ne pou- vant former de spirale complète que lorsqu'elle est enroulée. {a) Coq. extérieure, recouvrante, soit d'une seule pièce en bouclier , bonnet ou sandale , soit de plusieurs pièces en toit imbriqué, et n'étant qu'imparfaitement ou nulle- ment en spirale. Oscabrion, Patelle , Ancylle, Ombrelle , Scutine , Fissu- relle , Emarginulc , Calyptre'e, Crépidule. {b) Coq. en partie ou complètement intérieure, à cavité nulle ou simple, et ne formant de spirale que lorsque les tours se recouvrent complètement. Dolabelle,Bullée, Bulle. (^) Coq. extérieure , ne pouvant contenir en entier l'animal , et à spire à peine formée de deux tours. Testacelle , Vitrine. 111.'= Section. Coq. des iracbélipodes. Coq. univalve, toujours en spirale, en général à tours nombreux, «t ayant , soit u0e columeile , soit un opercule. (i) Coq. à ouverture entière , n'ayant à sa base ni véritable échan- crure , ni canal. {à) Coq. terrestres. Hélice, Carocolle, Anostome , Hélicelle , Hélicine , Mail- lot, Clausilie, Bulime, Ambrelte, Agalhine, Cyclos- lomc, Auricule. C 0 N 4.5 (i) Coq. fluriatiles. Lyinnee, Physe, Planorbe , ÎNIélanie, Mélanopside, Py- rène, Conovulc (i) , Paludine, Valvée, Ampullairc , Navicelle , Néritine. (f) Coq. marines. Nerite, Natice, Ampulline, Janthine, Tornatelle, Pyra- midelle , Vermet , Scalaire, Dauphinule, Haliotide, Stomate, Stomatelle, Sigaret, Turritelle, Phasianelle , Planaxe , Turbot , Monodonte, Troque , Rondelle , Ca- ran. (2) Coq. soit canaliculée , soit e'chancre'e ou versante à la base de son ouverture. (a) Un canal plus ou moins long à la base de la coquille ; le bord droit ne changeant point de forme avec l'âge ( /es canaliferes) . Ce'rite, Pleurotome , Clavatule, Turbinelle, Fasciolaire, Pyrule, Fuseau, Murex, RancUe, Triton, Struthiolaire. (£) Un canal plus ou moins long à la base de la coquille ; le bord droit changeant de forme avec l'âge , et ayant un sinus infërieurement (/es a//ccs.) Rostellaire, Pte'rocère , Sfronibe. (c) Un canal court , ascendant vers le dos , ou une échancrure oblique et subascendante à la base de la coquille ( /es purpuriferes^ Cassidaire , Casque, Nasse , Ricinule , Licorne, Pourpre, Concholepas, Harpe, Tonne , Buccin, Eburne , Vis. {d) Point de canal , mais une e'chancrure à la base de l'ouver- ture : des plis sur la columelle {/es co/ume//àires). Cancellaire , Colombelle, Mitre, Volute, Marginelle , Volvaire. (//^>/'/ dimyaiies , ou qui ont deux muscles d'attache. * Coquilles équivalves. (i) Coq. soit à ligament inférieur, bâillantes ou non, soit à liga* ment extérieur , et alors toujours bâillantes aux extrémités latérales. Ces coquilles appartiennent aux conchiferes cras' sipèdes. (-+.) Coq. à ligament, extérieur, et dont les valves ," fermées , sont bâillantes aux extrémités latérales. {a) Coq. ayant un fourreau iubuleux , ou des pièces acces- soires distinctes des valves {les pholadaires"). La plu- part sont térébrantes. — Arrosoir , Clavagelle , Fistulane , Taret , Pholade. (^) Coq. sans fourreau et sans pièces accessoires : toutes sont térébrantes ( les lithophages. ) — Gastroscbène , Ru- pellaire , Pétricolc , Rupicûle , Sr.xicave. G O N 427 (c) Coq. sans fourreau , saus pièces accessoîrrs , et sabuli- roles : leurs crochets sont peu apparens et presque sans saillie {les solénacées.) — Solen, Sanguinolaire , Glycimère , Panopée. (-t*-*-) Coq. à ligament intérieur ; leurs valves fermées sont bâillantes ou non bâillantes, (a) Une dent large et en cuilleron , soit sur chaque valve , soit sur une seule, donnant attache au ligament : au- cune autre dent libre ( les my aires. ) — Mye, Anatine. {J>) Ligament s'inséranl dans une fossette de chaque valve, et en outre des dents cardinales libres {les mac f racées.) — Lutraire, Mactre, Crassatelle, Onguline, Erycint . (a) Coq", à ligament extérieur , et dont les valves fermées ne sont point bâillantes aux extrémités latérales. Elles appartien- nent aux conchiferes lamellipèdes. {a) Dents cardinales divergentes ou nulles (/^J fo»^a) Dents cardinales grossières et irrégulières (/^J r/7/T//V3'- cées). — Bucarde , Isocarde , Hiatellc , Cardite , Hip- pope , Tridacne. (c) Charnière Tnvi\\'\Ae:r\\ée {les arcacées). — Trigonie , Cu— cullée, Arche, Pétoncle, Nucule. (d) Charnière , soit sans dents ou irrégulièrement crénelée , soit munie d'une dent cardinale grossière , subbifide, sur chaque valve , avec une dent latérale allongée ( les naïades). — Iridine, Anodonte , Mulette. ** Coquilles inéquivalves {les camacées). — Pandore, Corbule,Di- cérate , Came , Ethérie. 55- Coquilles ayant intérieurement une seule impression musculaire subcentrale. Elles appartiennent aux conchiferes monomy aires, j (i) Ligament marginal , fort allongé, sublinéaire, occupant un grand espace sur le bord de la coquille. {a) Ligament toujours simple et linéaire. Coq. à test solide , non feuilleté {les mytilacées). — Modiole, Moule, Pinre. {b) Ligament sublinéaire, quelquefois divisé par des crênc— lures ou des dents. Coq. à test feuilleté {les malléa- cées). — Crénatule , Perne , Marteau , Avicule , Méléa- grine. (2) Ligament non marginal , resserré dans un court espace sous les crochets , quelquefois inconnu ; mais ne formant point un tube sous la coquille. {a) Ligament intérieur ou demi-inférieur, toujours conui'. Coq. subrégulière , à test compacte , non feuilleté ( les pectinidcs.) — Plicatule, Spondyle , Houlette, Lime , Peigne, Podopside. 428 C O- N {6) Ligament inlérieur ou demi-inlerieur , quelquefois in- connu. Coquille irrëguiière. (-h) Test feuilleté', quelquefois papyrace'. Ligament connu {les Ostracées franches).— Gryphe'e, Huître, Vulselle.— Pla- cune , Anomie , Ephippile. (-i— h) Ligament inconnu {les ostracées anomales. ) — Calce'ole, Radiollte , Cranie. (3) Coquilles adhe'renlej,soit imme'diatement, soit par des tubes tendineux qui les soutiennent L'animal a deux bras oppo- se's et cilie's {les l>racliiopodes). — Orbicule , Te'rébratule, Lingule. DIVISION DES COQUILLES SUBCORONALES. (i) Coquilles en couronne subtubuleuse, sessile, immobile et fixée sur les corps marins , à pièces le plus souvent soudées ensemble. Un opercule de quatre pièces. Balane, Balanelle , Coronule , Pyrgoma, Tubicinelle. (2) Coquilles compnme'es et mitriformes , à pièces non soude'e's, la plupart mobiles, soutenues par des tubes tendineux très- flcxibles, fixés sur des corps marins. Point d'opercule. Analife. DIVISION DES COQUILLES VERMICULAIRES. (i) Tuyaux testacés irréguliers et diversement contournés. Galéolaire , Scrpule , Siliquaire. (2) Tuyaux lestacés presque réguliers, soit contournés en spi- rale , soit simplcmeut arqués. Spirorbe , Don laie. Celte dislribution des coquilles et les ditisions çui la partagent , ne rompant aucun des rapports essentiels reconnus parmi les animaux ç'éri- iablement testacés , et cependant se troucant uniquement fondée sur d»s caractères empruntes de la coquille , pourra senir ai'antageusement aux amateurs de Concbyliologic pour rarran^ernenl de leur collection; leur donnera des moyens pour ne plus former d'assemblages disparates , pour ne plus confondre , dans une même association , des objets qui appar- tiennent à des animaux de classes différentes ; enfin pourra même leur inspirer le goût de l'étude des animaux qui forment ces productions sin- gulières. ( I,AM. ) CONCHYLIOTYPOLITHES. On adonné ce nom à des pierres offrant des empreintes de coquilles fossiles, (ln.) CONCILIUM, Pline. C'est le jasione de Théophraste , qui paroît elre une espère de campanule, (ln.) CONCOMBRE , Cucumis , Linn. ( Monoécie syngenésie). Genre de plantes annuelles et rampantes , de la famille des cucurbltacées , qui a du rapport avec les courges , et dans lequel les fleurs sont d'un seul sexe. Les mâles et les femelles se trouvent réunies sur le même individu. Les fleurs mâles, offrent un calice et une corolle en cloche : le calice a son bord terminé par cinq dents en alêne ; la corolle est plissée, atta- chée au calice et découpée en cinq segmens ridés el ovales. C 0 N 4,9 Les éiamines , au nombl'e de trois , et courtes, ont leurs fileis joints par le haut: deux des filets sont fourchus à leur som- met ; les anthères sont réunies , linéaires et marquées de lignes serpentantes ; le réceptacle est à trois côtés tronqués, situés au centre de la (leur. Les fleurs femelles ont un calice et une corolle comme les mâles , point d'élamines, mais seulement trois filamens pointus sans sommet, et stériles. Le germe est oblong et placé sous la fleur. 11 soutient un style court, cylindrique , couronné par irois stigmates épais, four- chus et courbés en dehors. Le fruit est une pomme oblongue et charnue , dont l'intérieur est partagé en trois loges , ren- fermant chacune un grand nombre de pépins planes, étroits, aigus et allongés. Ces caractères sont figurés dans Vlllusi. des Genres de Lamarck pi. 795. C'est principalement par la graine qu'on distingue les con- combres des courges. Dans celles-ci, elle est entourée d'un rebord saillant ; dans le concombre, elle a des bords aigus. L'espèce la plus intéressante parmi les seize espèces qui composent ce genre , est le Melon , Cucumis melo. ( V . ce mot. ) Les autres sont : Le Concombre commun ou cultivé , Cucumis satmts , Linn. C'est une plante potagère, qu'on cultive depuis long- temps , et dont le lieu natal n'est pas connu ; on la croit originaire d'Asie, ainsi que le melon. Elle a produit plusieurs variétés dont nous parlerons tout-à-l'heure. Ses racines sont droites et garnies de fibres ; ses tiges sarmenteuses , velues , grosses , longues , branchues et rampantes ; ses feuilles alter- nes , palmées, en forme de cœur, dentelées, à angles droits, et rudes au toucher. Les vrilles et les fleurs naissent aux ais- selles des feuilles ; les fleurs sont jaunes; les femelles sont as- sises sur les ovaires. A celles-ci succèdent des fruits allongés, presque cylindriques, obtus à leurs extrémités, quelquefois recourbés dans leur milieu , et offrant une surface lisse ou parsemée de verrues. Ces fruits sont blancs, jaunes ou verts, selon les variétés. Ils ont la peau mince et la chair un peu ferme, quoique succulente. On les mange ordinairement cuits ou confits au vinaigre. Les variétés auxquelles cette espèce botanique a donnénais- sance,sont le concombre veHaw. à cornichons ; le concomhrehâiif; \q petit concombre hâtif on à bouquet ; le concombre veii ou. bec Je perroquet; le concombre blanc. Tous ces concombres sont très- sensibles au froid. Dans le nord de la France et de l'Europe, leurs fruits ne mùriroient pas, si l'art ne venoit au secours de la nature. On les sème en différens temps, selon l'espèce, le climat et l'exposition. Le concombre hâtif ^anX. se semer en automne dans de petits pots remplis de terre légère et de ter- IZo C O N reau ; on place ces pots , qui ne doivent contenir qu'une plante , dans une couche ; on prend toutes les précautions nécessaires contre la gelée. Dès que les premières fleurs pa- roissent, on dépote chaque plante , et on la met en terre sur une couche neuve, garnie de ses cloches. Au printemps, les fruits sont bons à manger. C'est au commencement de cette saison qu'on sème le concombre tardifs sur couche ou dans des fosses abritées, et garnies de fumier et de terreau; on en sème encore deux mois plus tard , et même vers le milieu de l'été. Le concombre à cornichons se sème en pleine terre à la fin de mai ; on commence à en couper les fruits en septembre. La culture ordinaire fournit des concombres pendant cinq mois à peu près ; sous le châssis on en a plus long-temps. Le concombre , quoique peu nutritif, ne convient point aux estomacs froids. On en consomme dans le Nord une étonnante quantité. Les Polonais en mangent à chaque repas avec le bouilli. Il y a plusieurs manières de préparer ou confire les corni-' choUs. Voici la plus simple. Le premier soin est d'avoir du bon vinaigre de vin , et non celui tiré des lies de vin , ou de poiré ou de cidre , tel qu'est , en général , le vinaigre vendu à Paris. Après avoir lavé et essuyé les cornichons, on les met dans du vinaigre blanc ou rouge (leur couleur se conserve mieux avec le premier) ; on y ajoute du sel ; on couvre sim- plement le vaisseau d'une planche : il faut que le vinaigre surpasse toujours de deux doigts les cornichons , et il doit être renouvelé au bout d'un mois. Le Concombre serpent , Cucumis fîexuosus ^ Linn. Espèce remarquable par la forme de son fruit, qui est replié sur lui- même, souvent en plusieurs cercles. Sa feuille est découpée , cl ses tiges sont velues et grêles. Ce concombre est plus sucré et plus parfumé que tous les autres. Le Concombre d'ÉcYPTE , Cucumis chaie , Linn. Il croît en Kgypte et dans l'Arabie. Il est tout velu, presque coton- neux, et d'un vert blanchâtre. Ses tiges sont couchées sur la terre , et coudées en zig zag ; ses feuilles obtugément angu- leuses, ses fleurs jaunes , et ses fruits faits en forme de fuseau et hérissés de poils blancs. On les mange crus ou cuits. Les Egyptiens en font un grand usage , et les regardent comme une nourriture très-saine. Ils en retirent aussi une boisson dune saveur agréaMe. Le Concombre du Japon , Cucumis conomon, Th.; à feuilles en cœur, dentées, anguleuses et un peu lobées; à fruits oblongs , lisses , uiarqués de dix sillons , et de La grosseur de la tête de l'homme. La chair en est ferme. Le GOJSCOMBRE À ANGLES TRANCHANS , Cucumis acutangll- C O N 43. lus, Linn., rn\^:iirement papangog oxxpapangay. Sa tige esl à cinq angles et presque lisse. Ses l'euilles sont arrondies , an- guleuses et en cœur à leur base ; ses fruits lisses , faits eu forme de massue, et relevés dans leur longueur par dix an- gles tranchans. Cette plante croît au Bengale , dans la Tar- tarie , à Amboine et à la Chine. Le Concombre d'Amérique, Cuaimls angun'a, Linn. Il croît aux îles Antilles dans les prairies sèches et arides, a des tiges anguleuses , des feuilles palmées et sinuées , et de petites fleurs jaunes. Ses fruits ont à peu près la grosseur et la forme d'un œuf de poule. Us sont blanchâtres, hérissés de petits piquans et très-bons à manger cuits. Il y a encore le Concombre amer , Cucumis colorynthb , Linn. , ou la Coloquinte {F. ce mot ) ; le Concombre de Perse, Cucumis dudaim , Linn. , à fruits panachés, de la fornic et de la grosseur d'une orange; le Concombre d'Arabie, Cucumis prupJteturum , Linn. , dont les feuilles sont en cœur et à cinq lobes obtus et dentés , et dont les fruits sont sphéri- ques et parsemés de légers piquans; le Concombre d'Afrique, Cucumis africana, L. F., à tige anguleuse, à feuilles palmées et sinuées , et à fruit ovoïde et hérissé de toutes parts : celui- ci croît au Cap de Bonne-Espérance ; le Concombre linéate, décrit et figuré par Bosc, vol. 2 , pi. 87 du Journal d'Histoire naturelle. On le trouve à Cayenne. (d.) CONCOMBRE AMEK. C'est la Coloquinte, (b.) CONCOMBRE DE CARÊME. Espèce de Courge, (b.) CONCOMBRE D'HIVER. Variété du giraumont. V. au mot GOURGE. (b.) CONCOMBRE DE MALTE. Autre variété du girau-^ mont. (B.) CONCOMBRES PÉTRIFIÉS. Ce sont des pointes à^ oursins pétri fiés. (LN.) CONCRÉTIONS. V. Calcul. CONCRÉTIONS PIERREUSES. Quelques auteurs donnent indistinctement le nom de concrétions aux stalactites , aiux. stalagmites , aux aiôàlres, etc. ;. néanmoins ceux qui veulent suivre la marche de la nature en étudiant ses productions , doivent avoir quelque égard aux différens modes de formation des substances minérales , quoique leurs fragmens qu'on ras- semble dans les cabinets aient plus ou moins de ressemblance entre eux. Il existe des substances pierreuses qui paroissent , par le mode de leur formation , devoir prenite et saute en éclats qui ont la forme de petites écailles , ce que ne fait point la matière grise de la géode ; mais elle n'exhale aucune odeur , ce que j'étois curieux de vérifier, parce qu'il arrive quelquefois que l'intérieur de ces géodes présente un noyau de caout-chouc fossile. V. Bitumes. Celle que j'ai sous les yeux, et qui a été sciée suivant son grand diamètre , oftVe une structure remarquable. Dans le milieu se trouve une petite cavité de trois à quatre lignes de large sur un pouce de longueur, presque entièrement remplie de cristallisations rhomboïdales de spath calcaire : elle est en- vironnée d une triple rangée de prismes qui présentent leur coupe transversale : leur diamètre est de cinq à dix lignes, et ils occupent la capacité de la géode , jusqu'à un doigt de sa surface. Ils n'offrent point une régularité géométrique , mais une sorte de symétrie plus frappante encore, et qui rappelle ridée d'un corps organisé. Une dizaine de ces prismes environnent immédiatement la cavité ; et leur forme est telle , que les cloisons de spath calcaire qui les enveloppent , présentent la figure d'un fer à cheval , dont les branches viennent aboutir à la cavité. Ceux de la seconde rangée alternent avec ceux de la première , c'est-à-dire , qu'ils se trouvent placés en face des cloisons qui séparent ceux-ci. Ceux de la troisième rangée alternent pa- reillement avec ceux de la seconde. Tous ces prisnies sont revêtus d'enveloppes de spath cal- caire , dont la structure et la disposition sont remarquables. La surface de chaque prisme est immédiatement couverte d'une croûte de couleur roussàtre qui n'a que l'épaisseur d'une carte , et qui présente, à la loupe, des rudimcns de cristalli- sations qui prennent naissance dans la substance même du prisme. Cette croûte est surmontée d'une secnride couche aussi mince, mais irès-blauchc. A celle-ci, il en succède C O N 437 une troisième , de couleur grisâtre, qui sert de base à de pe- tites cristallisations rhomboïdales de couleur blanche , qui s'engrènent avec celles du prisme voisin, dont les eiîvejoppes présentent exactement le même ordre , qui s'observe dans toute l'étendue de la géode, sans le moindre changement. Ainsi , les cloisons qui nont en général que Tépaisseur d'une ligne, présentent huit couches parfaitement distinctes, quatre d'une part et quatre de T autre. L'intervalle qui sépare les prismes du centre , est un peu plus grand que dans la seconde rangée , et dans celle-ci, un peu plus que dans la troisième; mais l'épaisseur des couches qui forment les cloisons ne varie point pour cela : il reste seu- lement un petit vide entre les deux cloisons voisines. Cette observation est importante , ainsi que je le ferai remarquer tout-à-rheure. Plusieurs naturalistes ont essayé d'expliquer la formation des liiâus ; mais ces explications ne paroissent pas fort heu- reuses : on en peut juger par celle qu'on trouve dans quelques ouvrages modernes , qui nous enseignent que « le ludus Hel- montii est une masse orbiculaire qui, en se desséchant^ a subi des ruptures en différens sens, et que les interstices ont été remplis dans la suite par une matière ordinairement calcaire , qui est quelquefois saillante au-dessus de la surface du ludus.» Qu'on demande à des mineurs , si , dans l'intérieur de la terre , les pierres et les autres substances minérales peuvent se dessécher ; assurément ils feront une réponse négative : car, c'est une chose généralement connue , que toutes les pierres sans exception, même les plus dures, sont, dans leur gîte, pé- nétrées intimement d'un fluide qui les rend beaucoup plus faciles à casser que lorsqu'elles ont été quelque temps exposées à l'air. La contexture de la pierre n'y fait rien : les marbres grenus, les calcaires compactes, lespierres feuilletées, les cris- taux, les silex, les argiles elles-mêmes, quoiqu'elles paroissent imperméables à l'eau, en un mot, toutes les substances miné- rales sont également pénétrées de ce qu'on appelle Veau de car- rière. Comment donc pourroit-on supposer qu'il se fût fait une retraite par dessèchement dans les ludus ? D'ailleurs, ce prétendu dessèchement auroit agi d'abord sur les parties extérieures, et vers le bord de la masse où elle est beaucoup plus mince qu'au milieu : c'est la marche générale de toute masse terreuse qui se dessèche. Mais les ludus offrent des faits tout contraires : aucun n'est gercé à sa surface: toutes les divisions se trouvent dans l'intérieur de la géode; car, quand on voit un ludus qui présente des prismes dont le sommet est environné d'un cordon de spath calcaire, qui forme une espèce de réseau saillant à mailles polygones, c'est 438 C O N que la croûte dit Indus en a été enlevée , ce qui peut se faire très-facilement, lorsque le Inclus est encore frais et nouvelle- ment tiré de son gite ; et le réseau qui se présente sous cette croûte, est formé par le prolongement des cloisons qui vc- noient s'y attacher: c'est une observation que j'ai faite surua grand nombre de Indus que j'ai trouvés dans les couches mar- neuses et bitumineuses des rives du Volga. J'en ai fait la re- marque dans mon Hist. nnt. des minéraux , tom. 1 1 1 , p. 167. Dans l hypothèse du retrait par dessèchement , il faudroit supposer une chose impossible : c'est que les prismes auroient été soutenus en l'air jusqu'à 1 arrivée de la matière calcaire; car ils n'adhèrent pas plus aux croûtes supérieui e et inférieure du Indus , qu'ils n adhèrent entre eux : ils sont environnés de spath calcaire sur toutes leurs faces, principalement ceux qui sont les plus grands , et qui occupent le centre de la géode. Enfin , il faudroit que ces Indus , après avoir été gercés dans leur intérieur par le dessèchement , eussent ensuite été rem- plis d'une dissolution de carbonate calcaire ou de quarz ; et que cette dissolution (sans doute aussi en se desséchant) , eût déposé des cristallisations sur les parois de la géode et des prismes qu'elle renferme. Mais , comme je Tai observé en parlant des Indus d'Aber- lady, 1 intervalle' qui existe entre les prismes es! occupé par des cloisons qui ne sont pas plus épaisses dans les endroits où l'espace est large , que dans ceux où il est plus étroit : il reste alors un espace vide entre les deux cloisons opposées; ce (|ui ne seroit point arrivé si la géode eût été remplie dun fluide; l'épaisseur des dépôts cristallisés eAt été néc< ssairemenl pro- portionnée à l'abondance de la dissolution contenue dans chaque espace. Au surplus , je ne m'arrêterai pas à faire sentir l'invraisem- blance qu'il y auroit à supposer que des couches, et des mon- tagnes entières, aient d'abord éprouvé un dessèchement radi- cal qui ait fait gercer l'intérieur de leurs géodes, et qu'en- suite elles aient été pénétrées dune dissolution de spath cal- caire , qui a rempli les gerçures de ces géodes, quoique celles- ci soient revêtues d'une écorce qui ne présente aucune fissure, et qu'on ne voie nul vestige de ce spath calcaire dans ies cou- ches terreuses qui contiennent les Indus. 11 est bien vrai que Piomé-Delisle lui-même , en parlant des prismes contenus dans les Indus, avoit laissé échapper le mot dessèchement ( tom. i. p. 565 ). Mais il en sentit si bien l'inconvenance , qu'ensuite il se réduisit à dire que la division de ces prismes s'étoit faite par d.;s ruptures accidentelles., ou par un retrait quelconque (tom. 2, pag. 157). B.2e / (\',i//'t/u /f//i\r. C O N ^39 Or, il est alors aisé de voir que ce retrait quelconque ei ces ruptures accidentelles ^ qui sonl les mêmes dans des millions de ludus , et dans toutes les contrées de la terre , doivent être rangés sur la même ligne que le dessèchement. V. Dragées DE Tivon , Stalactites , Stalagmites, (pat.) CONDAGA. Nom donne par les Malais à une coquille du genre porcelaine , Cyprœa moneta , plus connue sous le nom de Cauris et de Motsinaie de Guinée, (ln.) GONDALIE, Condalia. Genre établi par Ruiz et Pavon sur un arbre du Chili , depuis réuni aux Cocipsiles. Cavanilles a établi un a^itre genre du même nom sur un autre arbre du même pays , appelé Zizypiie myrtoïde par Orléga. Ses carattères sont : un calice urcéolé à cinq dé- coupures persistantes ; point de corolle ; un disque glandu- leux; cinqélamines; un style; une drupe ovale contenant une noix monosperme, (b.) CONDEA. Genre établi par Adanson , pour placer une plante d'Amérique que Poiret nomme Satureia amerirana , et qui diffère par ses graines cylindriques et non pas sphé- riques comme dans les sarriettes, (ln.) GOND 10. Nom finlandais de l'OuRS brun, (desm.) GONDISI des Arabes. C'est le nom dune Gypso- PllYLLE , Gypsophylla struthium^ nommée Lanaria en Ca- labre , parce qu on se sert de sa racine et de ses feuilles pilées, en guise de savon, pour nettoyerla laine, (ln.) COxNDODUM, Rumphius (Amb. i , t. 60). C'est I'Ica- QUE , Chrysobalnnus icaco , variet, 5 , Linn. (LN.) CONDOMA. Nom donné par Buffon, sans doute sur une fausse indication , au Coesdoes ou CouDOUS , espèce d'ANTILO"PE. (DESM.) CONDOR. V. le genre Zopilote. (v.) CONDOPvI , Adenanihera. Genre de plantes de la décan- drie monogynie , et de la famille des légumineuses , dont les Gara«ttères sont : un calice monophylle, à cinq dents; cinq pétales égaux ; dix étamines libres , dont les an- thères ont une glande extérieure à leur sommet ; un ovaire supérieur, oblong, surmonté d'un style à stigmate simple; une gousse allongée, aplatie, membraneuse, qui contient plusieurs semences rondes. Ce genre renferme trois espèces d'arbres à feuilles deux fois ailées, à pinnules presque opposées , à folioles alternes; leurs fleurs sont disposées en grappes simples, axillaires ou terminales. Lé CoNDORi A graines ROUGES , Adenanihera pavonia , Linn. , est glabre dans toutes ses parties. Ses graines sont /,4o C O N d'un rouge écarlate, et le cœur de son tronc d'un rouge obscur. Il croît dans l'Inde , et vil plus de deux cents ans. Son bois est très-recherché , à raison de sa dureté. On mange ses graines et on les emploie , pilées avec du borax , pour sou- der les vases de porcelaine. Peut-être est-ce lui qui fournit le santal rouge. V. pi. B. 26 , où il est figuré. Le CoNDoRi A GRAINES NOIRES , Adenanthera falcata , Linn. , a les feuilles velues en dessous , et les graines noires. Sou bois est léger. Le CoNDORi GRIMPANT a les feuilles pinnées , les folioles obliques , glabres et terminées par des griffes. Tous viennent de l'Inde , et des îles qui en dépendent. (B.) CONDOUMANI, V. Condouri. (s.) CONDOUS. V. CouDous , Condoma, et Antilope COESDOES. (DESM.) CONDRILLA. V. Chondrilla. (ln.) CONDRILLE , Chondrilla. Genre de plantes de la syn- génésie polygamie égale , et de la famille des chicoracées. Il a pour caractères : un calice commun caliculé, cylindrique, composé de deux rangs d'écaillés; une douzaine de (leurs iiermaphrodites , à demi-lleurons Ironqués et quadridenlés à leur sommet; un réceptacle lout-à-fait nu. Le fruit est ovale , légèrement strié , chargé d'une aigrette simple et sessile, Lini1?pus n'avoit compris que trois espèces dans ce genre ; mais Poirct, en y réunissant le genre Prénantiie tout en- tier, et quelques espèces du genre Crépide , a porté ce nombre à quarante , sans compter toutes celles de la Flore du Japon., qu'il n'a fait qu'indiquer. Il est très-vrai que les genres cundrîllc et prénanthe onl de grands rapports ; mais la considération des aigrettes stipilées dans le premier, et sessiles dans le second , suffit pour les distinguer."^ La CoN drille effilée, Chondrilla juncen , Linn. , a les feuilles radicales rongées , et les caulinaires li- néaires et entières; On la trouve sur le bord des champ? sablonneux de presque toule l'Europe. Lorsqu'on en casse la tige , il découle un suc laiteux qui se grumelle prompJe- ment, et qui devient, lorsqu'on le fait cuire , propre à faire une glu capable de prendre les oiseaux. On dit cette plante apéritivc. La C0NDRILLE DES murailles , Prenanlhes rnuralis., Linn, , a les feuilles rongées et terminées par un lobe en fer de C O N 4^1 (lèche. Elle n'a que cinq ou six fleurs dans chaque calice com- mun. On la trouve dans les lieux couverts, sur les vieux murs , dans presque toute l'Europe, (b.) CONDUR. V. ZopiLOTE Condor, (desm.) CONDURDUM, Pline. Plante à fleurs rouges, et qui guérissoit les écrouelles lorsqu'on la pendoit au cou. Ou ignore quelle elle peut être. (l^\) CONDYLURE , Condylura. Genre de mammifère étahli par liliger pour placer un petit animal peu connu , et qui a reçu de Linnœus le nom de sorex cristatus , et de Gmelin , celui de talpa lungicaitdata. M. Cuvier, ayant pu examiner ses dents, a reconnu que c'est une vraie taupe, et non pas une musaraigne. V. Taupe, (desm.) C01S^,Strobilus. Péricarpe, composé d'écaillés ligneuses, sous chacune desquelles se trouve une semence. Le cône , dans le temps de la floraison , est un vrai chaton. V. CoNi- FÈRE et Fruit, (d.) CONE, Conus. Genre de coquilles univalves , dont les caractères sont : coquilles contournées, coniques, à ou- verture longitudinale , linéaire, édenlée , versante , termi- née au sommet par une échancrure , à columelle lisse, à base droite, et à ouverture souvent très-peu échancrée. Ce genre est un des plus naturels, des plus nombreux et des plusbrillansde la conchyliologie, mais aussi un de ceux dont il est le plus difficile d'étudier les espèces, à raison de la multitude de variétés qu'elles présentent, et de la confu- sion qui résulte , dans les auteurs , des erreurs auxquelles elles ont donné lieu. 11 a été divisé, par les anciens natu- ralistes français, en trois ou quatre familles , qu'ils ont ap- pelées cornets, volutes^ rouleaux, cylindres on pyramides ; mais actuellement il n'est plus possible de faire usage de ces divi- sions , parce qu'elles sont trop vagues , et que les progrès de la science exigent une précision rigoureuse. Tous les cônes sont , comme l'indique leur nom , plus ou moins coniques. Les uns , et c'est le plus grand nombre , sont lisses; les autres sont granuleux, striés , etc. ; mais tous sont d'une contexture solide , qu'ils doivent autant à leur épaisseur qu'à leur forme. Leur spire est plus on moins sail- lante , quelquefois même complètement aplatie ; leur ouver- ture , portant toujours une échancrure à leur extrémité su- périeure, a la forme d'une fente étroite fort allongée, puis- qu'elle occupe toute la longueur du tour extérieur. Cette ou- verture est plus évasée vers son exlrémilé inférieure qu'à 44:1 G O N la supérieure dans quelques espèces ; mais en général elle est d'autant plus étroite , que la coquille est plus réellement co- nique. Adanson observe qu'elle est en partie fermée par un petit opercule. Ce qu'on sait de plus précis sur la forme de l'animal des cônes , se trouve dans Adanson. Cet auteur a reconnu que sa tête éloit très-petite, cylindrique, de longueur et de largeur égales , tronquée obliquement en dessous à son extrémité ; qu'elle fait corps avec le col , lequel sort , quelquefois du double de sa longueur , hors de la coquille. Suivant lui , il part de la tête deux cornes qui portent les yeux , au-dessous de leur pointe , du coté extérieur. La bouche est un petit trou rond , ouvert au milieu d'une large fossette creusée sous l'extrémité de la tète ; cette fossette fait l'office d'un suçoir, par lequel la tête s'attache facilement aux corp<î qu'elle touche. L'animal a besoin de ce secours , observe Adanson , pour faciliter le transport de sa coquille , qui est d'une pesanteur et d'un volume peu proportionnés à la peti- tesse de son corps. Son manteau sort , par léchancrure de la cocjullle , sous la forme d'un tuyau cylindrique , dont la longueur égale la cinquième partie de la coquille , et sur- passe un peu celle des cornes. Le pied est elliptique , obtus , et arrondi à son extrémité ; sa longueur est triple de sa lar- geur, il a un profond sillon , et sa surface est ridée. A son extrémité postérieure est le petit opercule , qui est attaché , en dessus, par la moitié d'en bas seulement, le reste étant libre ; cet opercule est corné. Tous les cônes sont couverts , en sortant de la mer, d'un épidémie plus ou moins épais , ce qui les éloigne beaucoup des volutes qui en sont privées , quoique fort rapprochées d'eux par les autres caractères ; car cette circonstance in- dique une formation différente dans ces deux sortes de coquilles. Voyez au\ mots Volute et Porcelaine; Voyez aussi au mol Coquille. C'est dans les climats les plus chauds , et sur les côtes sablonneuses , qu'on doit chercher les cônes. Ou n'en ren- contre qu'une espèce dans la Méditerranée, et point du tout dans la mer du Nord. Les espèces fossiles sont assez nom- breuses , mais ne se trouvent que dans les pays à couches , et principalement dans ceux analogues aux cantons de Cour- lagnon et de Grlgnon. Plusieurs cônes joignent à une très-grande beauté une excessive rareté , et sont, par conséquent , payés extrême- ment cher par les amateurs , qui n'estiment les choses que C O N ^45 par le prix qu'elles ont dans le commerce. On en cite qui ont été vendus plus de deux mille francs pièce. Les dlfft^rences spécifiques, dans ce genre, se tirent prin- cipalement de la forme que présente la spire ; de la figure bombée , canaliculéc ou concave , qui «listingue les bords supérieurs de ses tours ; des stries dont elle est sillonnée , enfin des couleurs. Lainarck décrit, dans les Annales du Muséum , vol. xv.«, cent soixanle-dix-neuf espèces de cônes encore cxistans dans nos mers, et neuf espèces fossiles. Denys de Mon t fort , en établissant les genres Cylindre, Rouleau , Hermès , et Rhombe , a réduit celui des cônes aux espèces décidément coniques, et non couronnées, telles que le CôxE flamboyant , Cunus genemlis , Linn. , dont les caractères sont : coquille libre , univalve , conique ; spire en cône ou en pointe unie ; ouverture moins longue que le test , peu ou point évasée dans le bas ; columelle offrant un pli assez, intérieur à sa base ; lèvre extérieure tranchante , base écbancrée. L'animal qui Ihabite n'a point de man- teau recouvrant. Sa tête est armée de deux tentacules qui portent les yeux en dehors aux deux tiers de leur lon- gueur. Un tube sort de la partie supérieure de son col, et forme une petite inflexion au sommet de la columelle. Dans l impossibilité de décrire toutes les espèces , et la difficulté de faire un choix parmi des objets également in- téressans, et dont un seul se trouve dans les mers d'Eu- rope , on se contentera ici de citer une espèce de chaque division , et de donner la figure de quelques-unes , pour mettre le lecteur à portée de se former une idée des cônes , et on renverra à V Encyclopédie méthodique ^ et à la partie des Vers AxiBuffon, édition de Deterville, ceux qui voudront les étudier plus eu détail. Le Cône musique , Conus tœnlaius , Linn. , est conique , blanc, fascié de violet, marqué de lignes transverses entre- coupées de brun et de blanc. H se trouve dans les mers de la Chine. V. pi. B. aS , où il est figuré au tiers de sa gran- deur naturelle. Le Cône cedo-nulli doit son nom à son excessive rareté et à s^ bt-auté. Il vient des mers des Indes et de l'Amérique. Ses caractères sont : d être conique, fascié par des taches sé- parées ou réunies ; marqué de plusieurs lignes circulaires, ponctuées, et d'avoir la spire concave et aiguë. Le Cône maculé est conique , couronné, blanc, avec deux rangées de tache» rouges, longitudinales, irrégulières et plu- W^ C O N sieurs cercles de petits tubercules vers la base ; l'intérieur vioiet. On ignore de quel pays il vient. Le Cône MOSA^iQVE,Conustessellatus, Linn., est blanc, marqué ée plusieurs rangées de taches écarlates ou minimes infor- mes ; la spire plane , obtuse ; la base sillonnée , violette dans l'intérieur. Il se trouve dans la mer du Sud. Il est représenté avec son animal , un peu plus petit que nature , pi. B. 2 5. Le Cône tigre , Cunus litteratus , Linn. , dont les carac- tères sont : blanc , marqué de fascies jaunes et de plu- sieurs rangs de taches brunes ; la spire pleine et obtuse. Il vient de l'Océan asiatique. C'est dans la même division qu'on trouve le Cône médi- terranéen , qui est livide , marqué de fascies blanches , de lignes' et de points bruns , et dont la spire est obtuse. Ce n'est que sur les côtes africaines de la Méditerranée , et près de Gibraltar, qu'on le rencontre. Le Cône a ceinture bleue est légèrement conique. La spire est lisse, variée de points blancs et bruns. Il a une ceinture d'un bleu pourpré , bordée par une rangée de points noirs , et par deux autres ceintures de même couleur sur un fond gris verdâtre. On ignore d'où il vient. Il est figuré de grandeur naturelle , pi. B. 25. Le Cône aile de papillon , Conus germanus , Linn. , est rubicond , marqué de plusieurs zones inégales y maculé de brun et de blanc ; la spire plane , convexe , mucronée. Il habite sur les côtes d'Afrique. F. pi. B. 25 , où il est figuré de grandeur de moitié de nature. Le Cône orange , qui est incarnat , marqué de fascies blanches et de zones élevées, maculées de blanc et de brun, ei qui a la spire obtuse et canallculée. Il vient des mers d'A- mérique. Le Cône drap d'or, Conus textile ^ Linn. , est jaune, mar- qué de lignes longitudinales, onduleuses, brunes, et de taches cordées blanches, circonscrites de fauve; sa spire esttrès-éle- vée. Il vient des mers entre les Tropiques. V. pi. B. aS , où il est représenté de grandeur de moitié de nature, (b.) CONE DORÉ. On a donné ce «om à l' Agaric écar- LATE de Bulliard. (b.) CONEJITOS GALLITOS. Nom donné, en Espagne, à une espèce de Muflier ou Muflande (^Antirrhlnum hir-' tiim , L. ). (ln.) CONEJO, le Lapin; Coneja , la Lapine ; Conejuelo, Co- nejillo , Conejito, JEUNES Lapins, en espagnol, (desm.) CONEMON ou CONOMON. C'est le concombre du Japon. V. Concombre, (s,) C 0 N 4/5 CONEPATE de Buffon.Il neseroit, d'après M. Cuvier, qu'une variété de la Moufette zorille , dont le dos pré- senteroil six raies longitudinales et parallèles blanches. Sa figure {Hist. nai. tome i3 , pi. 4») paroît composée d'après celle de Catesby, et représente, à tort, cet animai, avec ia plante du pied en entier appuyée sur ia terre, (desm.) CONEl^ATL de Hernandcz. Ce n'est encore, selon M. Cuvier, qu'une autre variété de la Moufette zorille, qui n'a que deux raies blanches régnant sur la queue. V. Moufette, (desm.) CONESTRELA. Nom du Troène, à Venise, (ln.) COISFANON. V. Coquelicot, (ln.) CONFERVE, Conferva. Genre de plantes cryptogames, de la famille des Algues, qui consiste en des filamens capil- laires, creux, simples ou rameux, le plus souvent articulés, à articulations nombreuses, fréquemment inégales, renfer- mant toujours , dans leur intérieur , un parenchyme granulé ou gélatineux, auquel ils doivent leur couleur. Linnœus et les naturalistes qui vivoient en même temps que lui , ne doutoient point que les conferves ne fussent des végétaux vivant dans les eaux douces ou salées, comme les UlVES et les V ARECS. Depuis, quelques observateurs, principalement Girod- Chantrans, trompés par des expériences incomplètes, par des faits ambigus, ont jeté des doutes sur leur nature, ont cru qu'on pouvoit en considérer quelques espèces comme des animaux imparfaits, voisins des polypes, c'est-à-dire , comme des êtres qui lioient les animaux aux végétaux. Mais il résulte d'un rapport fait par Decandolle à la So- ciété philomathique de Paris, et inséré, par extrait, dans le n." 5i de son bulletin, que les conferves appartiennent, d'une manière indubitable, au règne végétal. La fructification des conferves a d'abord été observée par Vauclicr de Genève, et ses expériences prouvent qu'il y a cinq modes de génération parmi elles ; ce qui a fournie De- candolle les moyens de faire six genres nouveaux à leurs dé- pens ; savoir : CoNFERVE : filamens cartilagineux ou herbacés, cloison- nés; graines renfermées entre les cloisons, et n'en sortant que par la destruction du tube même. Vaucher a appelé cette division Conjuguée. Céramie : filamens membraneux , cartilagineux, non cloi- sonnés; capsules monospermes, adhérentes à la surface exté - rieure des filamens. V. au mot Polysperme. Vaucuerie : filamens herbacés, simples ou rameux, non W6 ^'^^ . . cloisonnés ; graines attachées aux parois extérieures des filets, et ordinairement pédonculées, V. Ec.tosperme. Batrachosperme : filamens genouillés, articulés, gélati- neux; nœuds formés de filamens simples ou rameux, entre lesquels se trouvent des graines ou cayeux qui s'en déta- chent, et, dès leur naissance, sont formés de filets déjà ar- ticulés. Chantratssie : filamens solides, noueux; nœuds se sépa- rant pour opérer une reproduction par boulure. V. Prolifère. M. Decandolle , trompé par quelques fausses indications de M. Vaucher, n'avoit pas osé affirmer que ses prolifères fussent constamment filamenteuses, et il avoit indiqué un mode de fructification qui ne s'accorde pas avec des observa- tions plus récentes. En effet, M. Leclerc, ayant eu occa- sion d observer la fructification jusqu'alors inconnue de ces derniers, fructification qui les distingue très-bien de toutes les autres conferves, a proposé , de les placer dans un genre particulier. En conséquence celui-ci se trouve réduit à la chunlransie gloviérée , et devroit , par suite , acquérir un caractère plus circonscrit, et qui, toutefois, ne sera tout- à-fait satisfaisant que lorsqu'on aura observé sa fructi- fication , qui , jusqu'à présent, a échappé à toutes les re- cherches. Ces Chantransies , qui ont aussi été appelées Léma- nées, diffèrent à peine des Trichogonons de Palisot-Beau- vois. M. Rafinesque a, déplus, établi les genres Amasperme, EpISPERME , DiCTILÈME, OpOSPERME et COLOPUERMOIN aux dépens de celui-ci. Hydrodyctioi^ : sac cylindrique, fermé aux deux extré- mités et formé de mailles pentagones; filcls du pentagone se renflant à leurs extrémités , se séparant et devenant eux- mêmes de véritables tubes cylindriques , fermés et composés pareillement de mailles pentagones. Vaucher a cru voir les organes mâles des conferves dans des corps en forme de massue et autres; mais il résultera l)ien certainement de la lecture de son mémoire , pour tout lecteur impartial, que les conferves se multiplient réellement par des bourgeons analogues à ceux des Polypes ; ce qui for- tifie l'opinion émise au mot Champignon, sur la reproduc- tion de ces derniers. On ne peut , sans doute , que savoir beaucoup de gré à Girod-Chantrans, des efforts qu'il a faits pour éclairer la nature de ces plantes; mais, comme l'observe Decandolle, C O N ;/,7 dans le rapport cité plus haut, il prouve le contraire de ce qu'il rouloit prouver; car on déduit naturellement de ses expériences , qu'elles n'ont de commun avec les polypes que leur habitation dans Teauet leur contexturc membraneuse; à quoi il auroil pu ajouter, comme on vient de le voir, leur reproduction par bourgeons. Ce sont des GoîsES, des Cy- CLiDES, des Cercaires, des Paramécies , des Volvoces , que ce physiologiste a pris pour de jeunes conferves mou- vantes. Toutes les fois qu'il a vu de véritables graines ou bourgeons de conferves, et il eu a vu souvent, ces graines ou bourgeons n'avoient point de mouvement, ou mieux n'a- voienl que celui résultant de l'attraction , qui , comme on sait, agit sur tous les corps légers qui Uottent dans l'eau. V. le mot Animalcule et ceux cités plus haut. Draparnaud , le savant professeur d'histoire naturelle de l'école centrale de Montpellier, avoit entrepris une monogra- phie des conferves, où sont analysées, décrites et figurées les espèces marines , comme les espèces d'eau douce , au nombre de plusieurs centaines. La mort Ta frappé au milieu de sa carrière; mais Bory-Saint-Vincent, qui s'est occupé avec lui de ce travail, s'est chargé de le continuer et de le perfectionner, et d'y ajouter quelques genres nouveaux, pris parmi les espèces marines qui ne sont entrées pour rien , J'ai oublié de le dire , dans la formation des genres indi- qués par Vaucher, et rédigés par Decandolle. Les conferves marines semblent être beaiicoup mieux or- ganisées que la plupart des conferves d'eau douce. Plusieurs lient ce genre avec celui des Varecs, comme plusieurs de celles d'eau douce le lient avec les Trémelles d'un côté, et lesBvssES de l'autre. Vuyez le petit opuscule publié par Bory- Saint-Vincent , sur le genre conferve , pris dans son accep- tion générale , qui a été suivi d'une série de mémoires sur les genres dont il vient d'être question , imorimés dans les Annales du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, mémoires qui fixentnos idées sur les véritables caractères de ces genres , et sur la plupart des espèces qui s'y rapportent. Les conferves ont été connues de Pline; mais ce n'est que depuis un petit nombre d'années qu'on a fait des observa- tions sur leur nature. On en trouve dans toutes les eaux douces , sur toutes les côtes de la mer. Il suffit d'exposer de l'eau pure au soleil, pour qu'il s'en produise une espèce, soa- vent du jour au lendemain, dans les mois chauds de l'été. C'est celle qui a été appelée la matière verte , par les physiciens , CocoDÉEpar Palisot-Beauvois , et qui a donné lieu à de .si Vfi f^ 0 N ineénieuses théories sur la formation des végétaux, sur la dé- composition et la composition de l'air alinosphérique , clc. Les espèces les plus remarquables sont vulgairement connues Sous le nom de Un ruarùime, barbe de Neptune, de mousse aqua- tique , fleur d'eau, etc. On attribue souvent aux conferves la mauvaise qualité des eaux où elles croissent ; mais il est très-probable que , loin de les altérer, elles les améliorent en absorbant et décomposant les gaz délétères qui résultent de la putréfaction des animaux et des végétaux morts , toujours si abondans dans les eaux stagnantes. Sennebier, Ingcnhouse, et autres, ont fait sur ce sujet des expériences précieuses. On a tenté de filer quelques espèces de conferves , mais le résultat n"a jamais rien produit de bon. Mouillées , elles ont une flexibilité qui surprend, mais qu'il est Impossible de leur conserver, lorsqu'elles sont desséchées, quelques procédés qu'on emploie. Draparnaud a observé que beaucoup de conferves, mises en tas, développoient une couleur bleue parla fermentation, ainsi que plusieurs plantes, telles que l'indigo, le croton, les lichens, etc. Decandolle, dans sa Flore française , a conservé , ainsi que je l'ai déjà observé , le nom de Conferve aux Conju- guées de Vaucher, c'est-à-dire , à celles de Linna»us , dont les filamens sont simples , cloisonnés, ne montrant à l'ex- térieur ni tubercules , ni proéminences fructifères , mais offrant à l'intérieur, entre leurs cloisons, une matière verte disposée en spirale ou en étoile double , ou éparse. A une cer- taine époque , deux tubes se rapprochent , s'accouplent l'un avec l'autre , au moyen de tubercules creux qui poussent sur le milieu des loges ; alors , la matière verte passe dans la loge correspondante , s'y réunit en globule, et n'en^sort que par la destruction de cette loge , pour reproduire une nouvelle plante. Les principales espèces qui entrent , selon Decandolle , dans le genre conferve ainsi caractérisé , sont : Paimi celles à matière verte en spirale , la CoNFERVE CONJU- GUÉE. Elle se trouve dans les étangs, au printemps et en automne : ses filamens sont fort longs, rudes au loucher, et leur extrémité sort ordinairement de l'eau. Les autres sont : la CoNFERVE A portiques, la Conferve CONDENSÉE, la CoNFERVE RENFLÉE, la CoNFERVE ADHÉ- RENTE et la Conferve allongée. Parmi celles à madère verte en élcile, la Conferve jaUNATre, C O N y^^ qui est jaune et qui a le coup-d'œil luisant. Elle se trouva tiès-communément dans les fossés donlleauest sUignante. Les autres sont : la Confeuve effilée, la Conferve CROISÉE , la COVFERVE ÉTOILEE , la CoNFERVE CROIX , la CONFERVE A PEIGTSE. Parmi celles à matière verte èparse , la Co^FERVE GE- KOUILLÉE, dont les tllaniens se coudent une ou plusieurs fois. Elle se rencontre très-connnunénient dans les eaui stagnantes. La CoNFERVE SERPENTINE , dont les filamens se roulent sur eux-inemes en spirale. On la trouve dans les mêmes lieux. Toutes ces espèces sont figurées par Vaucher sous le nom de Conjuguées. Loureiro mentionne , dans sa Flore de la Cochinchine , une conferve qu'il rapporte à celle qui est figiu-ée tab. 6, n." 3? de Dillenius, et qu'il dit être employée à faire des tablettes portatives, qui, mêlées avec du sucre, sont très-nourrissantes, agréables au goût et très-utiles pour les voyageurs fatigués, dont elles rafraîchissent le sang. On en fait un grand commerce: dans la Chine et dans la Cochinchine. On pourroit , malgré l'autorité de Loureiro , croire que c'est un Yarec. Le genre Diatome a été établi sur les confervesroides et en (locons. Voyez ^ de plus , les mots Oscillaire, Rivulaire, Dra- PARNALDIE , ArTHRODIE , EPISPERME , DiCTILÈME, OPOS- PERME , COLOPUERMON et TtlORÉE. On trouve figurée pi. 7 du cinquième volume des Actes de la Société linnéenne de Londres , une conferve de l'Australasie ou Nouvelle-Hollande, qui est remarquable, en ce qu'elle est composée par des filamens réticulés , et qu'elle est fixée par son centre. On l'appelle la confeive ombiliquée. La conjer^^e jlaLelliforme de Desfontaines, Flore atlantique^ constitue aujourd'hui le genre Flabellaire, (r.) CONFITERO. Un des noms espagnols du Potiron (^cucurbita pepo, L. ). (ln.) CONGA, Conghas. C'est un arbrisseau de l'Inde qui res- semble au cotonnier religieux {Gossypiiim religiosum, L. ) ; et , selon Reichard, le Bomlax goss}pinum, Linn. V. Ero- MAGER. (ln.) CONGÉLATIONS PIERREUSES. Ce sont des dépôts d'albâtre calcaire ou gypseux , confusément cristallisés , qui se forment sur les parois des cavernes, et qui se présentent en nappes planes ou ondulées , comme les eaux d'une cascade qui seroient surprises par une congélation subite. Souvent ces Yil. V^ ^5o ^^ O N dépôts stalactiques ont une demi-transparence qui rend en- core plus parfaite leur ressemblance avec une eau congelée. Presque toutes les grottes et cavernes des montagnes gypseu- ses et calcaires offrent des accidens de cette espèce. F. Sta- lactites. (PAT.) CONGRE, Conger. Sous-genre établi par Cuvier parmi les Murènes, et à qui l'espèce de ce nom sert de type ; ses caractères sont: nageoire dorsale commençant au-dessus des pectorales; mâchoire supérieure plus longue. Outre cette espèce , ce «ous-genre comprend le myre de Rondelet. Les anciens ont connu le congre. Aristote , Oppien et Athénée, parmi les Grecs, Pline, parmi les Latins, en ont parlé. On avoit à son égard, et on a, même encore en ce moment, les mêmes idées sur sa reproduction que sur celle de I'Anguille. Il est plus probable qu'il est vivipare, ou, pour se servir de l'expression de Lacépède, ovo- vivipare comme elle. Les jeunes congres ne se distinguent des anguilles que par d«s caractères peu saillans; mais ils sont généralement plus blancs, et ont sur le ventre de grandes taches encore plus blanches , qu'on ne voit jamais dans les premières. Les congres se trouvent dans les mers d'Europe, d'Asie septentrionale et d'Amérique, jusqu'aux Antilles. On les prend principalement à l'embouchure des rivières, qu'iU remontent quelquefois avec la marée. Ils aiment les fonds vaseux, où ils se cachent facilement dans la boue; ils sont extrêmement voraces, et vivent de poissons, de mollusques et de crustacés; ils n'épargnent pas même leur propre espèce; ils aiment beaucoup la charogne, et on est sûr d'en prendre dans les lieux où on a jeté des animaux morts , ou seulement du sang. On pêche le congre avec les mêmes filets que l'anguille et à la ligne : il est des lieux où on en prend des quantités incroyables. On cite l'embouchure de la Saverne en An- gleterre, comme pouvant fournir un boisseau de petits, dans l'intervalle d'une marée à une autre, à un seul pêcheur, muni d'une trouble qu'il promène dans les trous où il est resté de l'eau. Il est plus difficile de s'emparer des gros qui se défendent vigoureusement, cassent les filets, les lignes, cl qui, lorsqu'ils trouvent des pierres ou autres corps fixes, autour desquels ils peuvent contourner leur queue , se lais- sent arracher la mâchoire plutôt que de lâcher prise. Ils ont la vie très-dure. Ce poisson a la chair de bon goAt ; mais comme elle est ordinairement très-grasse , il faut un bon estomac pour la C O N ^5. digérer. On en mange souvent à Paris, sous le nom d'a/t- guille de mer. Sur les côtes de la Méditerranée, où les congres sont très- abondans, et sur celles de l'Océan, où la population n'est pas assez forte pour consommer le résultat journalier de la pêche , on les sèche pour les envoyer au loin. A cet effet, on leur enlève les intes ins, dont on tient la cavité ouverte au moyen de petits bâtons ; on fait des scarifications pro- fondes et longitudinales sur le dos, et on les suspend par la queue à des perches ou à des branches d'arbres. C'est pendant les trois premiers mois de l'été que cette pèche est la plus avantageuse. Les congres se tiennent cachés dans la vase pendant tout l'hiver, et lorsqu'ils paroissent au prin- temps, ils sont fort maigres. On dit que le congre s'empare des gros poissons en les entomant et les comprimant avec son corps, à la manière des Boas, et que c'est de là que lui vient le nom de filât ^ qu'il porte dans quelques ports de la Méditerranée. Il est lui- même exposé à être dévoré par plusieurs ennemis, tels que la langouste et les autres gros crustacés qui lui ouvrent le ventre avec leurs pinces. On assure que sa queue se reproduit quel- quefois, (b.) CONGYLES. Columelle paroît nommer ainsi la Rave ou une de ses variétés, (ln.) CONHAMETRA BRAVA. Nom portugais de la Mauve ALCÉE, Maha alcea ^ Linn. (ln.) CONIANTHOS. Genre nouveau, établi, par Palisot- Beauvois, aux dépens des Jongermannes. (b.) CONIDIS. Nom donné anciennement, parles Siciliens, à I'Herbe aux puces, Plantago psyllium , Linn. (ln.) CONIE, Conta. Toutes les plantes de la cryplogamie et de la famille des Algues , qui sont constituées par une croûte pulvérulente étendue sur la terre, sur les pierres et sur l'é- corce des arbres, et elles sont extrêmement communes, ap- partiennent à ce genre. On en trouve de jaunes , de vertes, de noirâtres , de rougeâtres, qui peut-être forment des espèces distinctes, ou sont dlfférens états de la même. On les a, jus- qu'à ces derniers temps, réunies aux Bysses; mais il semble qu'elles se rapprochent davantage des Lichens. Voyez ce mot. Elles seront sans doute bientôt mieux connues, quelles que soient la difficulté et l'ingratitude de leur étude. Voyez ce mot et celui Cocodée. Bory Saint- Vincent les a appe- lées Phytocones. (b.) CONIELLA et SAVOREGGIA. Noms italiens de la Sarriette, 5'a/z/rem,Linn., et de quelques autres labiées des genres Gunila et Thymus, (ln.) <5» C O N CONIELLE. Nom italien de la Cotîise vulgaire ( Conytà squarrosa), aussi nommée Chasse puces, Herbe aux pu- naises et aux moucherons, (ln.) CONIER. Animal des Cônes. Il a un opercule, deux tentacules portant les yeux près de leur pointe, (s.) CONIFERES, Coniferiz , Jussieu, Famille de plantes qui a pour caractères : fleurs monoïques ou dioïques ; fleurs mâles > presque toujours amenlacées , munies chacune d'une écaille , et souvent pourvues d'un calice ; étamines insérées sur le ca- lice ou sur Técaille qui en fait les fonctions , en nombre dé- terminé ou indéterminé ; filamens distincts ou connés en un pivot qui est simple ou rameux; fleurs femelles, ou solitaires, ou disposées en un cône recouvert d'écaillés nombreuses , ser- rées et imbriquées , qui séparent les fleurs ; calice monophylle , ou plus souvent une petite écaille , faisant les fonctions de ca- lice ; ovaire libre , unique , double ou multiple ; styles rare- ment nuls , plus souvent en nombre égal à celui des ovaires ; stigmates simples; semences ou péricarpes monospermes en même nombre que les ovaires ; embryon cylindrique , situé dans le centre d'un périsperme charnu; lobes toujours au nombre de deux , ordinairement entiers , rarement divisés ou palmés. Les plantes de cette famille se distinguent aisément , par leur port , de tous les végétaux connus. On les appelle coni- fères^ à raison de ce que la plupart, telles que le pin , le sa- pin, etc., produisent des fruits d'une structure particulière , auxquels les botanistes ont donné depuis long-temps le nom de cônes. On les appelle encore arbres verts, parce que pres- que toutes conservent leurs feuilles pendant toute l'année. La tige de la plupart s'élève aune grande hauteur; les feuilles , lorsqu'elles existent , sont presque toujours linéaires , aiguës et persistantes , souvent munies à leur base de paillettes , qu'on peut regarder comme les débris des bourgeons , tantôt soli- taires, tantôt réunies , deux, trois ou cinq dans une même gaine. Il découle du tronc des plantes de cette famille , soit naturellement , soit par incision , un suc propre , résineux , qui est d une grande ressource dans les arts et pour les usages de la vie. Yentenat rapporte à celte famille , qui est la cinquième de la quinzième classe de son Tableau du Règne végélal ^ et dont les caractères sont figurés pi. 24. , n." 2 du même ouvrage, du- quel on a emprunté l'expression caractéristique qu'on vient de lire , huit genres sous deux divisions ; savoir : i.° Les conifères dont le calice est staminifère , EphedRa, FtLAO et If. 2." Le5 conifères dont le calice est oui et les écailles sta- C O N 453 minifères , Genévrier , Cyprès, Thuya , Sapin et Pm. (b.) CONKiLK) , le Lapin en iialien. Les jeunes sont appe- lés Coiv'gleiti , CoTu'gluizzi. (desm.) COiSt ILA , Dioscoride. Plante ombellifère voisine du Cer- feuil MUSQUÉ, ou du même genre , Myrrhis. (ln.) CONIN. V. CoNNiN. (s.) CONIOCARPE, Coniocai-pon. Genre de LiCHEN établi par Decandolie , et dont l'expression caractéristique est : croûte membraneuse ou cartilagineuse , plus ou moins régulière , parsemée de tubercules d'abord lenticulaires, colorés, pul- vérulens ou presque gélatineux, puis convexes ou aplatis, sans bordure. Ce genre rentre dans ceux appelés Spilome et Artonie par Achard. (b.) CONION , Théopbraste. C'est le Conium des Latins, plante ombellifère , nommée par Linnaeus Coniiim macula- tum. V. ClCUTA , CiCUTARIA , ClGUE. (lN.) CONIOPHORE , Coniophora. Champignon trouvé ea France sur une poutre , et qui a servi à Decandolie pour éta- blir un genre auquel il donne pour caractères : chapeau orbi- culaire, mince , membraneux, adhérent par sa surface sté- rile , et qui porte sur sa surface fructifère des amas très-nom- breux de poussière disposés par zones k peu près concentri- ques, (b.) CONIROSTRES. C'est, dans le Règne animal de M.Cu- vier, une famille des Passereaux, (v.) CONISE, Conyza. Genre de plantes de la syngénésie polygamie superflue, et de la famille des corymbifère» , très-voisin des Bacchaî^tes , dont les caractères sont : un calice commun , oblong ou arrondi , et imbriqué d'écaillés pointues ; un grand nombre de fleurons hermaphrodites tu- bulés , quinquéfides , placés dans le disque , et de fleurons femelles trifides , placés à la circonférence , tous insérés sur un réceptacle nu, portant plusieurs petites semences oblon- gues , chargées chacune d'une aigrette simple et scssile. Ce genre comprend plus de cent espèces connues , et doit être extrêmement nombreux , car il n'arrive point d herbier des pays chauds qui n'en contienne de nouvelles. On les divise en conises à fige herbacée , ei en conises à tige ligneuse. Parmi les premières , il faut particulièrement remarquer: La Cotise VUEGAIRE , dont les fcuiUes sont lancéolées, aiguës , les fleurs en corymbes et les calices rudes ; elle croît dans les terrains secs , sur le bord des bols, dans presque toute l'Europe ; elle a une odeur forte , peu agréable , qu'on prétend propre à chasser les puces et les moucherons; elle Cil vulnéraire, carminalive et emménagogue. 454 r. o N La CoMSE ANTHELMENTIQUE croît dans l'Inde , où elle est employée en décoction pour dissiper les rhumatismes , la goutte , les coliques venteuses , pour faire mourir les vers et provoquer les urines ; elle est amère et odorante : ses carac- tères sout d'avoir les feuilles lancéolées, ovales , dentelées, rudes , les pédoncules uniflores et les calices rudes. On la cultive dans les jardins d'Europe. La Cotise balsamifère , dont les feuilles sont lancéolées, velues en dessous et profondément déniées à leur base. Cette plante croît dans les Indes orientales : son odeur est aroma- tique et approche de celle de la sauge. On l'emploie dans les bains chauds , dans les fomentations contre la paralysie , et à fortifier l'estomac. Loureiro l'a placée parmi les Bacchantes. La CoNiSE FÉTIDE a pour caractères des feuilles lancéolées, dentées et velues , des fleurs disposées en corymbes ramassés , et des calices rougeâlres. On la trouve dans la Caroline et la Virginie. Elle répand , pendant la chaleur, une odeur très- forte qui porte à la tetc , ainsi que je l'ai éprouvé plusieurs fois , mais qui n'est pas désagréable lorsqu'elle est affoiblie. Parmi les coniscs à tiges ligneuses , on distingue : La CoNiSE SORDIDE , dont les feuilles sont linéaires , très- entières , les pédoncules longs et à trois fleurs. Elle se trouve dans les parties méridionales de l'Europe , aux lieux pierreux et incultes. La Co^riSE DE ROCHE qui approche beaucoup de la précé- dente , et se trouve dans les mêmes endroits ; elle en est dis- tinguée , parce que ses feuilles sont dentées et ses pédoncules uniflores. La CoNiSE ODORAîîTE s'élève beaucoup plus que la plupart ies autres , et croît dans les parties les plus chaudes de ÎA- mérique méridionale ; elle a les feuilles ovales , péliolées , presque dentées, velues, les fleurs en corymbes rapprochés, les calices hémisphériques. Son odeur est agréable , quoique forte. La CoNiSE EN ARBRE approche de la précédente ; elle a les feuilles ovales, entières , aiguës, velues en dessous, les épis et les bractées réfléchis. On la trouve dans l'Amérique méri- dionale. La CoNiSE GLUTINEUSE cst toujours verte , et est originaire de l'Ile-de-France. Elle a les feuilles lancéolées, dentelées «t visqueuses dans leur jeunesse. On la cultive dans le jardin du Muséum de Paris. Elle forme aujourd huile genre Psi adie. La CoNiSEÉMOUSSÉE a les feuilles ovales cunéiformes , le l)ord antérieur crénelé et pubescent ; les fleurs en corymbes globuleux , axillaires ou terminaux. Elle croit à l'île de la Uéunion, sur le bord delà mer: ses feuilles ont une saveur C O N 455 salée , assez agréable , et peuvent être mangées confites au yin aigre. Certaines conises ont les tiges allées , et forment une troisième division. Parmi elles, il en est une qui est articulée , et par-là fort remarquable. Les autres sont rares , même dans les herbiers, et par conséquent nullement dans le cas d'être cilées ici. (b.) CONITE. MM. Schumacher et Retzius ont donné cenoni à un minéral en masse compacte , d'un blanc-grisâtre ou gris, et à grains très-fins, brillans çà et là. Sa cassure est inégale ; il rave le verre; il étincelle sous le choc du briquet, il fait effervescence avec les acides et se dissout en laissant un résidu siliceux ou quarzeux , dont les grains paroissent être ceux qui brillent dans la substance. D'après cela , on pourroit considérer la conile comme un calcaire siliceux , et l'on pourroit lui associer le silici-calcc , de Saussure , ainsi que l'a fait M. Delamétherie , et ce calcaire siliceux passant au jaspe qui accompagne les jaspes à Torcisi et Juliana , près de Palerme en Sicile , et regarder ce groupe comme un appendice à la chaux carbonalée quarzifère. La pesan- teur spécifique de la conile est, suivant M. Brard, de 2,83. La conite se trouve en Islande et en Suède , on l'indique aussi au mont Meissner ; mais nous ne pensons pas qu'on puisse regarder celle-ci comme conile, si l'on s'en tient à l'a- nalyse qu en a faite M.John et qui est rapportée dans le Mi- neralogîcal synonymes , de M. Allan. Suivant celte analyse , il n'y auroit point de silice , mais 33,75 de magnésie , 2,25 de fer, i d'eau et 63 de cliaux carbonatée ; ce seroit une dolomie , c'est-à-dire de la chaux carbonatée ferro-manga- nésifère-dolomie. (ln.) CONIYALVES. Dans les tableaux qui font partie de ses Leçons d'Anatomie comparée^ M. Cuvicr donne le nom de jnultusf/ues gastéropodes conmdoes, à un groupe qui renferme les genres Fissurelle, Patelle, Crépidule et Calyp- TREE. (DESM.) CONJUGUÉE , Conjugata. Genre établi aux dépens des CoNFERVES , par \ aucher. DecandoUe lui a conservé le nom de Conferve. (b.) CONJUGULA. Lun des noms du Myrte dans Pline. (L^^) CONNA. Nom malabarc de la Casse des boutiques , cassiajistula^ selon Piheedc et Rumphius, Horlus malalaricusy I. t. 22. (L^^) CONNA. Les Crapauds en Finlande, (desm.) CONNARE, Connarus. Genre de plantes de la mona - dclphie décandrie, et de la famille des balsamiers , dont /,56 C O N les caractères sont d'avoir: un calice monophylle, persistant ; divisé en cinq découpures ; cinq pétales oblongs , égaux; dix étamines à fiiamens alternativement longs et courts , et con- nés par paires à leur base; un ovaire supérieur, oblong, velu , se terminant en un style simple. Le fruit est une capsule oblongue , élroite , bivalve, uni- loculaire , et qui contient une seule semence. Ce genre est composé de sept espèces , la plupart des Indes orientales. Ce sont des arbrisseaux à feuilles ternées ou ailées, à (leurs disposées en panicules terminales. Ca- vanilles les a décrits et figurés dans sa septième Dissertation sur les maharées. L'Omphalodée DE 1 Inde paroît être la même plante que le Connare d'Afrique, (b.) CONN/VRUS. Clusius donne ce nom à un jujubier, zizyphus. Linnœus Ta donné à un genre {V. Connare) , au- quel on a rapporté plusieurs espèces , qui rentrent dans les genres omphj/odium , agyceras et hernnmnia ^ Linn., et qui n'appartiennent pas à la même famille, les tèréhin- iluicêes. Le connanis de Linnaeus est le topomana d'Adan- son. (ln.) CONNAU BARIL. Nom vulgaire du Bruotelde , à la Guadeloupe. (B.) CONNECTIF. Partie cbarnue qui réunit quelquefois les deux lobes des Anthères, (b.) CONNI-KONNI, des Malabares. C'est le Glycine ABRUS, Linn. (ln.) CONNIN, CONNIL, CONNICHON. Vieux mots fran- çais qui désignent le Lapin, (desm.) CONNINA. Césalpin donne ce nom à TAnserine fé- tide , chenopodium vuharia , L. (LN.) C ()NNOISSx\N C ES. Les veneurs appellent connois- sances , les indices de la taille et de 1 âge des cerfs, par la tête , le pied , les fumées , etc. (s.) CONOBE, Conoha. Plante de la famille des person- nées , dont les tiges sont berbacécs , couchées , rameuses , quadrangulaires ; les feuilles opposées , amplexlcaulès , ré- niformes et ondulées; les (leurs bleues, axillaires, pédon- culées , et solitaires ou opposées deux à deux. Chaque (leur a un calice quadridenlé , et muni, à sa base, de deux folioles oblongues et opposées ; une corolle mo- nopétale , labiée, ayant sa lèvre supérieure relevée et échan- crée , et sa lèvre inférieure à trois lobes; quatre étamines, jlont deux plus courtes ; un ovaire supérieur, arrondi, sur- juonté d'un style menu à stigmate à deux lobes. Le fruit est une capsule arrondie , uniloculairc , quadri- C O N 457 valve , qui contient plusieurs semences oLlongues attachées à un placenta central. Cette plante croît à la Guyane, sur le bord des ruisseaux, et s'étend indifféremment sur la terre ou sur l'eau, (b.) CONOCARPE, Conocarpus. Genre de plantes de la pen- tandrie monogynie, dont les caractères sont : un calice petit, supérieur, monophylle, à cinq découpures pointues; cinq ëtamines; un ovaire inférieur, comprimé, cliargé d'un style droit à stigmate obtus; une capsule fort petite , ovale, ua peu comprimée, monosporme et qui ne s'ouvre point. Les conocarpcs sont au nombre de trois espèces. Ce sont des arbres à feuilles alternes, ovales, entières, et à fleurs disposées en tète sessile ou pédopculée , qui croissent dans les Antilles sur les bords de la mer. Le conocarpe rameux de Linnœus est placé , par quel- ques botanistes , parmi les Mangt.iers. V. ce mot. (b.) CONOCARPODENDRON, c'est à-dire, arbre dont ie fruit est en forme de cône. C'est le nom que Boorhaave donne à quelques espèces du genre prolée ; telles sont les protea conocarpa ^ Linn. ; hypophylla^ Thunb. \ pallens ^ Linn. ; levisanus, L.; strobillna , Linn.; argenlea, L.; rynardiJes, L. (l>'.) CONOCARPUS. Ce genre de Linnreus avoit été nommé nidbcck/a par Houston et par Amman. Adanson lui a conservé son ancien nom./^. Conocarpe. (ln.) CONNORO. Nom que le naturels de la Guyane don- nent à TAra de la Jamaïque, (v.) CONOCHIELLE. Synonyme de CouaMÈle. (b.) CONOMON. C est une espèce de concombre qui croît au Japon (^(ucuvus ronomois , TImnb. ). (L.) CONOOR. V. ZOPYLOTE CONDOR. (V.) CONOPHORE, Conophorus. Genre d'insectes de Meigen, le même que celui de PlOAS. V. ce mot. L. (ln.) CONOPHOROS {porte cane, en grec.) Nom donné par Ray et par Petiver, à quelques plantes du genre protée ; tels sont les protea conocarpa , L. , et nana^ Thunb. (ln.) CONOPLÉE, Conoplea. Genre de plantes de la famille Ats champignons , qui se caractérise par des filamens très- courts , rameux, roides , persistans , portant çà et là des capsules presque globuleuses, contenant une poussière qui se détache facilement. Les cinq espèces qui composent ce genre , croissent sur les végétaux morts ou mourans. V. Rouille, (b.) CONOPOPH7VGE. Genre de Tordre des oiseaux Chan- teurs cl de la famille des Miyotuères, V. ces mots. Carac- ^58 C O N tères : bec nu à la ])ase , droit , tendu , déprîoaé latëralemenf, un peu caréné en dessus ; mandibule supérieure échancrée et courbée vers le bout; Tinférieure aplatie ; narines oblongues, ouvertes; langue courte, cillée à la pointe ; quatre doigts j trois devant, un derrière ; les deux extérieurs unis jusqu'à la seconde phalange ; ailes courtes , un peu arrondies, à penne bâtarde courte ; la troisième rémige la plus longue de toutes; queue courte. Ce genre ne contient que deux espèces , qui ont été rangées par Buffon parmi les fourmiliers. Latham et Gmelin les ont données pour des manakins , de plus , lune des deux pour un iurdus. V. ci-après. M. Cuvier \Regne ani- mal') les place parmi les gobe-mouches proprement dits. L'his- toire naturelle de ces oiseaux est peu connue : on sait seule- ment quïls vivent d insectes, qu'ils nichent dans les buissons, et que leur ponte est de deux à quatre œufs. On les trouve à la Guyane. Ces oiseaux se rapprochent âas fourmiliers par les pieds, la queue et les ailes ; des mana- kins par 1 union des doigts , et des gobe-mouches psir la dépres- sion du bec. C'est d'après la réunion de ces caractères , que je me suis déterminé a les isoler génériquemenl. Le CoiSOPOPHACE A OREILLES BLA>ciiES, Conopophaga Icu- cotis, Yieill. ; Pipra leuroiis, Gm. ; iurdus auritus , Gm. et Lath., pi. enluui. de Buffon , n." 822 , fig. i. Cet oiseau a quatre pouces neuf lignes de longueur totale ; le dessus de la têle brun; les côtés de la tête et la gorge noirs; dessus du corps d'une couleur olive mélangée de roussâtre; le devant du cou et ie haut de la poitrine roux, le reste gris; une petite bande d'un beau blanc luisant, ainsi que l'angle postérieur du bec, qui descend jusqu'au bas de la tête ; les plumes qui composent celte bande sont plus larges et plus longues que celles de la têle ; les pieds sont bruns. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle a le dessus de la tête et le bas des joues roussâtre , et la gorge blanche. Celte espèce est rare. Le CoNOPOl»nvGE TACHETE , Conopophaga nœvia ^ Vieill. ; pipra nouHa, Lalii., Gm., pi. enl. de Buffon, n." 828 , fig. 2. Cet oiseau a quatre pouces de longueur totale ; le bec noi- râtre ; le dessus du corps , les ailes et la queue bruns; cette dernière terminée de blanc ; la poitrine et le ventre de la dernière couleur; la gorge noire: cette teinte forme des taches sur les côtés et sur le milieu de Testoniac; deux bandes blanches sont sur les ailes ; les plumes de la partie inférieure du dos , marquées de blanc sur les bords ; le bas du ventre, les jambes et les couvertures inférieures de la queue , oran- gées ; les pieds d'un brun pâle. COjNOPS , Conops, Linn. Genre d'insectes de l'ordre des. C O N ^59 ïliptères , famille des alhëricères , division première ou tribu des coiiopsaires. Les conops ont pour caractères : antennes de la longueur de la moitié du corselet , droites , en massue ou presque en massue, de trois articles, le second l'ort long, cylindraec, le dernier court, conique, terminé par une petite pointe; trompe coudée à sa base , à trois articles , avancée , renfer- mant deux soies qui forment le suçoir ; soie inférieure beau- coup plus longue que la supérieure -, point de palpes ni de petits yeux lisses. Ces insectes ont la tête grosse , presque hémisphérique , plus large que le corselet, ayant à sa partie antérieure et in- férieure une cavité pour recevoir la trompe ; les yeuxgrands , un peu ovales ; le corselet court, cubique, avec ses angles huniéraux saillans ; l'abdomen allongé , mince à sa base , recourbé et renflé à Texlrémité; les pattes longues et min- ces ; les tarses à deux crochets , et deux pelotes au bout ; les ailes de la longueur de 1 abdomen , étroites, écartées, et les balanciers allonges. Les conops sont d une vivacité extrême ; on les trouve dans les jardins et les prairies ; différens des asiles qui sont car- nassiers, et avec lesquels ils ont quelque ressemblance , ils ne se nourrissent que du suc miellé des fleurs. Us foruient un genre peu nombreux. Geoffroy les confond, ainsi que les myopes , avec les asiles. Conops rufipède, Conops nifipes^ Fab. V. pi, B. 27 , 10. H a environ six lignes de long; les antennes noires; la tête jaune; les yeux bruns ; le corselet noir avec un point élevé et jaune de chaque côté de la partie antérieure ; les côtés et le bord postérieur ferrugineux; l'abdomen mince et ferrugineux à la base , noir et renflé à Textrémité , avec le bord des anneaux fcrnigineux ; les ailes transparentes, avec le bord extérieur obscur depuis la base jusqu'aux deux tiers ; les balanciers d'un jaune pâle ; les ptittes ferrugineuses. On le trouve en Europe , aux environs de Paris , vers le milieu de Tété , sur les fleurs dans les prairies. 11 vit en état de larve et de nymphe dans l'intérieur de 1" abdomen des bourdons , et en sort lorsqu'il a subi sa dernière méta- morphose par les intervalles des anneaux. C'est un fait dont j'ai été plusieurs fois témoin. Il m est souvent arrivé de trou- ver un ou deux individus de ce diptère dans des boîtes où j'avois renfermé des bourdons, (l.) CONOPSAIRES , Conopsariœ , Latr. Insectes de l'ordre des dipîères , avec lesquels javois d'abord composé une fa- mille particulière , mais qui ne forme plus (dans i^ Règne aui~ maiàG M. Cuvier, iom. 3, ) que la première division de celle ^6o C O N des Athéricères ,«t qui a pour caractères: trompe sail- lante, en forme de siphon, cvlindrlque ou conique dans ia plupart , presque en formede filet ou de soie dans quel' ques-uns ; suçoir de deux pièces. Dans les uns , la trompe est simplement coudée à sa base , et se porte ensuite en avant sans changer de direc- tion. Les genres : Conops , Toxophore , ZoDiON , Sto- MOXE. Dans les autres, la trompe est coudée deux fois , il sa hase et vers son milieu ; sa dernière articulation se re- plie en dessous. C'est ce que Ton voit dans les genres Myope et BuCENTE. V. ces mots, (l.) CONORI , Coiwhuria. C'est un arbrisseau de la Guyane , à feuilles opposées , un peu péliolées , ovales , roussâtres en dessous ; à fleurs jaunâtres disposées en épis terminaux munis de deux bractées. Chaque tleur a un calice divisé en cinq parties ; cinq pé- tales ovales, oblongs ; cinq feuillets droits, lancéolés, oppo- sés aux pétales , et plus courts qu'eux ; cinq étamines ; un ovaire supérieur arrondi , chargé d'uu styfe dont le stigmate est en tête. Aublet a décrit son fruit sous le nom de Pas- SOURE. (b.) CONOSPERME , Conoapermum. Genre de plantes établi par Smilh, dans la télrandrie monogynie , et dans la famille des Protéoïdes. Ses caractères consistent en une corolle mo- nopétale , personnée , à lèvre supérieure en voûte , et à lèvre inférieure trifide ; point de calice ; quatre étamines insé- rées au tube de la corolle; un stigmate obtus; une noix conique, nue, couronnée d'une aigrette. Ce genre , qui est très-voisin des Protées, renferme neuf arbrisseaux à feuilles éparses , simples , et à tlcurs en épis , qui se trouvent dans la Nouvelle-Hollande, (lî.) CONOSTOME, Conosfumum. Genre de plantes de la famille des mousses. 11 offre pour caractère : peristome simple à seize dents pyramidales et rapprochées à leur extrémité. Ce genre ne renferme que deux espèces, le Conostome boréal , qui croît sur les Alpes de Laponie , et dont on avoit fait tantôt un Bry, tantôt une (iRiMMiE, Elle est figurée pi, 21 de l'ouvrage posthume d'Hedwig, publié par Schwae- grichen. (b.) CONÔSTYLE, Cunostyh's. Genre de l'hexandrie mono- gynie, et de la famille des iridées. fort voisin des AîslGO- SANTiiES, qui réunit quatre espèces de plantes de là Nouvelle- Hollande , dont R, Brown n'a encore donné que la différence spécifique. Ce genre, aussi appelé Lophiole, présente pour carac- tères : une corolle campanulée à six divisions très-profondes, C 0 N 4G. régulières, persistantes, couvertes (le poils rameux; un ovaire inférieur surmonté d'un style à stigmate trifide ; une capsule à trois loges renfermant un grand nombre de semences atta- chées à un placenta Irigone et central, (b.) CONOTZQUl. Oiseau des montagnes du Brésil, très- peu connu. 11 a le bec petit et cendré; la tête noire; la poitrine jaune; le ventre noir et blanc, (v.) CONOVULE, Conovula. Genre de coquilles établi par Lamarck , et qui ne diffère pas de celui appelé Mélampe par Denys de Montfort. (b.) CONQUE. Les naturalistes français , jusqu'à Bruguièrc, ont employé ce mot pour désigner les coquilles de la classe des bivalves, lorsqu'on vouloit les considérer en général. Aujourd'hui on n'en fait plus usage, et certainement on a tort; car il est plus simple que les deux mots coquilles bwaloes., qu'on lui a substitués, (b.) Il a été appliqué notamment à des Bucardes, Cardium , à des Arches, à des Venus, etc. (ln.) CONQUE ANATIFERE. Test des animaux du genre Anatife. (b.) CONQUE EXOTIQUE (^Cardium exof/cum , Linn. ). Coquille bivalve que Ion a rarement avec ses deux valves , et qui tire de là son prix. F. Bucarde. (ln.) CONQUE MARINE. Nom donné, par Paulet, à une Tremelle coriace qui croît sur les saules, et qui n'est pas dangereuse. Il l'a figurée pi. 184. de son Traité des Champi- gnons. Dans sa jeunesse, elle est blanche en dedans de sa concavité, et gris-de-souris en dehors, (b.) CONQUE OREILLE. Famille de champignons établie par Paulet, et caractérisée par une forme contournée et relevée en manière d oreille. Elle enlève ses espèces au genre Tremelle de Linnseus et de BuUiard. Il y a trois espèces de conques oreilles coriaces , savoir : I'Oreille DE Judas , la Con- que MARINE, la Conque oreille frisée, et quatre de conques oreilles cassantes, qui sont : la Petite oreille de cochon, I'Oreille brune ou Coquillière, la Grande oreille de COCHON et I'Oreille d'ours ou Oreille d'ÀN£. (b.) CONQUE OREILLE FRISÉE. C'est ainsi que Paulet a appelé une espèce de Tremelle, Trcmella licficndides , L., qui croît sur le frêne et le noyer, et qui n'a pas plus d'une demi-ligne d'épaisseur. Sa consistance est coriace ; sa couleur est ardoisée en dessus , grisâtre en dessous ; sa saveur est celle de la truffe. Elle n'est point dangereuse. F. sa figure, pi. x84 du Traité des Champignons, du médecin précité, (b.) CONQUE PERSIQUE, Buccinum persicum , Linu. Co- 462 C O N quille univalve qui fait partie d'un genre établi par M. de Lamarck, et qu'il nomme Pourpre, (ln.) C'est aussi le nom de la Volute éthiopienne, (b.) CONQCK SPHERIQUE. C est la Tonne pomme, es- pèce de coquille univalve. (b.) CONQUE DE TRITON. Voyez au mot Buccin, (b.) CONQUE DE VENUS, Coucha Veneris. On donne ce nom à plusieurs coquilles du genre des Venus, dont la lunule est très - prononcée et bâillante en dehors. Voyez au mot Vénus, (b.) CONSANA. Adanson, en réunissant le siihularia, Linn., et le draba muralls^ Linn., plantes crucifères, en a fait un genre caractérisé par la silicule ovoïde , à qual.re ou six grai- nes ovoïdes, et par la brièveté du calice et de la corolle, (ln.) CONSANGUINITÉ {Economie rurale). On désigne ainsi Torlgine des animaux domestiques qui proviennent di- rectement de la souche paternelle , sans mélange de sang étranger , ou qui n'ont pas été croisés avec d'autres races , dans leur accouplement. V. Accouplement et R.\ce.(yvart.) CONSECRATPJX. Gaza donne ce nom à I'Iris. (ln.) CONSEILLER. Nom du Rouge-gorge, dans quelques cantons de l'Italie, (desm.) CONSERVATION des animaux, pour les Musées d'his- toire naturelle. V. Taxidermie, (v.) CONSILHOS. V. Conchelo. (ln.) CONSILIGO, Pline. C'est THellébore noir, Helle- homs fœildus ., Linn., suivant Raellius, Matthlole , Came- rarius, etc. , ou I'Adonide printanier. Adonis vernali's, h., selon plusieurs auteurs du même temps, (ln.) CONSOLl. Synonyme de Consoude. (b.) CONSOLIDA. Pline et les anciens donnoicnt ce nom k une plante qui paroit être la même que le Sympîivton de Dioscoride ou notre Consoude, et dont la propriété prin- cipale étoit de hàler le cal des os fracturés. Cette même propriété a fait croire que le consolida de Pline pouvoit être une espèce de Rugle ( Ajuga) , ou de Daupiiinelle (Del- phinium), ou des Solidages, des EPERViÈRES, etc. , etc. ; et plusieurs espèces de ces genres portent, dans les anciens ouvrages, le nom de consolida. Voyez l'article Consoude. (LN.) CONSOUDE, Symphylum. Genre de plantes de la pen- tandrie monogyuie , et de la famille des borraginées, dont chaque fleur offre un calice divisé en cinq parties ; une co- rolle monopétale , à tube court , à limbe ventru et à cinq dents, muni, intérieurement, de cinq écailles lancéolées, aiguës, se rapprochant eu foiiae de côue; cinq élamines^ C O N 463 quatre ovaires supérieurs , au milieu desquels s'élève un style filiforme , à stigmate simple; quatre graines nues, pointues, luisantes , situées au fond du calice. Ce genre comprend six espèces, dont une est com- mune. C'est celle qu'on appelle vulgairement la grande CoNsouDE, et qui croit dans tous les prés et les bois humides de l'Europe. Elle est vulnéraire , incrassante, astringente, et antidyssentérique. Sa racine est recommandée dans la phthi- sie, les fluxions de poitrine , le crachement de sang, ainsi que pour consolider les plaies et affermir les hernies. Ses carac- tères sont d'avoir: les feuilles grandes, ovales, lancéolées, dccurrentes , velues et rudes au toucher. Ses fleurs sont rou- geâtres , tournées d'un même côté, et disposées en épis recourbés. La CoNSOUDE TUBÉREUSE , qui a la racine tubéreuse. Elle croît dans les parties méridionales de l'Europe. La CoNsouDE TRÈS-HÉRISSÉE a les feuilles ovales, aiguës; les Heurs opposées. Elle est originaire du Caucase et bisan- nuelle. Je la cite, parce qu'elle offre la singularité que ses fleurs sont rouges avant leur épanouissement, et bleues après. On la cultive au Jardin du Muséum de Paris, (b.) CONSOUDE ROYALE. Le Pied d'alouette porte ce nom dans quelqueSii^eux. (b.) CONSOUDE SARRASINE , Consolida sairacenica et So- lidago sarracenica des anciens botanistes. Cette plante éloit ainsi nommée parce que les Sarrasins en faisoient un grand usage pourguérir lesblessures, et dans les fractures des os. La "Verge d'ok, SoUdusovir^aaurea^ la. Cacalie sarrasine, Ca- culia sarracenica^ et le Seneçon SARRASITS, S enecio sarracenica ^ L, , peuvent être , suivant divers auteurs , la plante des Sar- rasins, (ln.) CONSOUDES (PETITES). Ce sont lesBucLES, Ajuga. (IN.) CONSUELDA. Nom espagnol des Consoudes. V. Con- solida, (ln.) CONSYRE. Synonyme de Consoude en vieux langage. V. Consolida, (ln.) CONTARENA , Adanson. C'est le genre Corymbium de Linnaeus , et le Buplevrifolia de Plukenet. V. CoRYM- BiOLE. (ln.) CONTOUR. Un des noms du Condor. V. Zopilote con- dor, (v.) CONTRA. Oiseau du Bengale que l'on dit êtreunÉTOUR- NE.vu. V. ce mot. (v.) w ^^ ^ N CONTRA. C'est le nom d'une Armoise qnî croît en Perse v Artemisia conlra , L. C'est peut-être elle ou 1' Armoise de Ju- dée , A. juddira , qui fournit la poudre à vers des boutiques ou semenlint on barbo!! ne et semai contra. Cette pourlre , qui est un excellent vermifuge , nous est .apportée d Orient avec le musc et la rhubarbe , par la voie de Marseille', (ln.) CONTRAMAESTRE, Contre-maître. Nom imposé par de Azara à des oiseaux du Paraguay , qui ont de grands rap- ports avec les Fauvettes, (v.) CONTRA YERÎÎA. V. au mot Milterie. (b.) CONTRA YERVA. Au Mexique , c'est le nom du coant nepi'lli, espèce de Passiflore, Passifloranormalis. (LN.) CONTRA YERVA. Plante du genre Dorstène. Le con- tra yerva nova est ime espèce de Psoraher. (b.) CONTPiA YERVA. A la Jamaïque, on donne ce nom à deux espèces d'ARiSTOLOCiiES. (ln.) CONTRE-MAlLLli. Filet en tramail composé de trois nappes, (v.) CONTRE-MAITRES. C'est , dans la Traduction des Oi- seaux du Paraguay , le nom générique des Fauvettes. V. ce mot. (v.) CONTRE-PIED. Un chasseur ou un chien courant prend le contre-pied, lorsqu'au lieu de suivre l^oie, il retourne par où le gibier est venu, (s.) ^ CONTRE-UNIQUE. Les conchyliologistes français ap- peloient ainsi les coquilles univalves, qui ordinairement ont l'ouverture tournée a gauche , mais qui , dans quelques indi- vidus, l'ont tournée à droite : ils faisoient grand cas de ces individus : aujourd'hui on les recherche encore , parce que toute anomalie dans les lois de la nature est digne d'être étu- diée ; mais on ne les paye plus des prix fous. 11 y a aussi des coquilles ordinairement tournées à droite, qui, par circons- tance , se trouvent tournées à gauche ; on les estime moins , quoiqu'elles soieat tout aussi intéressantes. V. au mot Co- quille, (b.) CONTRIOUX. Nom vulgaire du Cujelier en Saintonge. V. Alouette lulu. (s.) CONTR'ONGLE, A CONTR'ONGLE. Erreur du chasseur qui croit voir le talon de la bêle où est la pince ; c'est ce qu'en langage de vénerie on appelle prendre le pied du gibier à r.ontr' ojigle (s.) CONULE, Conulwi. Genre établi par Klein et Leske , aux dépens des Oursins. Il rentre entièrement dans celui que La- marck a nommé Galérite. (b.) CONUS. Nom latin des coquilles du genre Cône, (desm.) CONYALLARÎA. Nom latin du cenrç Muguet ou sceau C O N 465 466 G O P CONVOLVULUS. Nom latin du genre Liseroî*. Sui- vant Adanson, il faut réunir les convolvulus et les ipomœa de Linnccus, Selon lui , encore , c'est à ce genre que se rapportent les plantes des anciens, dont voici les noTns : con- volvulus^ Pline; scamoida^ 'ïhéoi^\\. \ scamhonia ^ soldanella , rolophonia, colophonion, dcidylion et apopleumon de Dioscoride. Ce nom de convolvulus, qui signifie se rouler autour, a été donné à des plantes volubles, non seulement du genre conwl- <>ulus, mais aussi des genres ipomœa ^ pœderia , cissampelos, persicaire (polygonum) , coni>oL>uh'iJes, ca/ysfegidy etc. (ln.) CONY ou CONEY.Noms anglais du Lapin. V. Lièvre. (desm.) CONYSA et CONYZA. Noms latins du genre GoNiSE ( V. ce mot ), Pline et Dioscoride indiquent une plante ap- pelée conysa , qui paroît être notre conisc commune ( conysa sicoLOR. Chez une autre , la poule n'a ni crête ni barbil- lons. F. Coq so>?ag. 164.. ) Ainsi ces œufs de co([, qui sont sans jaune , et à lexislence desquels le vulgaire n'a cessé de croire , quoique les savans les aient relégués au rang des contes de bonnes femmes, peuvent bien avoir quelque réalité. Que de faits consignes dans les écrits des anciens ont été retirés de l'em- pire des fables, où on les avoit d abord rcjetés , pour être replacés parmi les vérités incontestables! Si Ton veut connoiire les mœurs des poules, Ton est forcé de recourir aux basse-cours ; car nous ne savons rien des habitudes des poules sauvages ; mais un long esclavage a opéré de si grands cbangemensd^ins le naturel de nos poules, qu'il n'est pas aisé de reconnoître leur caractère originel. Par exemple , la poule domestique ne fait point de nid -, la poule sauvage en construit sans doute. La fécondité de la première est, pour ainsi dire, intarissable ; hors le temps de la mue , elle pond presque sans cesse ; 1 analogie ne permet pas de douter que dans la race sauvage, la ponte ne soit considé- rablement restreinte, et qu'elle n'ait lieu à des époques ré- gulières. De même que les autres gallinacés, le coq lest polygame, c'est-à-dire, qu'il ne s'atlaclie pas à une seule femelle. L'oa ne cesse de comparer un coq entouré de poules, à un sultan au milieu de son sérail. INlais, aux yeux de quiconque connoît ces Musulmans, dont l'orgueil sombre et farouche ne veut que des esclaves , une pareille comparaison manque absolu- ment de justesse. Le sultan ravit la beauté, l'isole dans des apparlemcns séparés du sien , l'enferme , la tourmente par d'odieuses et dégoûtantes précau'.ions ; le coq ne quitte jamais ses poules , les suit pendant le jour , les accompagne le soir dans l'habitation commune, les invite à sortir, les protège, apaise leurs querelles et ne les maltraite jamais. C'est dans le logement de ses femmes que s'apprêtent les mets qui char- gent la table du sultan , et la plupart du temps il ne les par- tage pas avec elles. Si le coq rencontre quelque grain , le plus petit vermisseau, il appelle ses conipagnes, et leur livre avec satisfaction sa trouvaille ; il ne louche point à la nour- riture répandue dans la basse-cour parla main généreuse de la ménagère , qu'il ne soit assuré que ses poules peuvent se rassasier; les privations ne lui coiltent pis, dès qu'elles peu- vent être utiles à la petite troupe d amies qui I entoure. Le sultan ne se prive de rien, et tout doit plier sous le poids de ses fantaisies, de ses caprices; il commande ses jouissances; la beauté asservie doit obéir; la plus légère hésitation seroit un crime, et les soupirs de la contrainte , les frémissemens de la répugnance remplacent les douces , mais vives éu\o^ COQ ^77 lions àe l'amotir Heureux; le coq, au contraire, cherche à plaire, et semble , par son attitude et ses mouvemens, s'ef- forcer (l'obtenir le consentement de Tobjet de ses désirs. Il n'est qu'un seul point de comparaison exacte entre le sultan et le coq, c'est la jalousie : ils la ressentent tous deux à l'ex- cès ; mais ses effets ne se ressemblent point dans l'un et dans l'autre. Le premier, dont la férocité forme le caractère, et la fureur des sens tout l'amour, immole à sa jalousie l'être foiblo que la force a mis cl retient dans ses mains , et qui ne peut être ni parjure ni infidèle. Le second, plus généreux, n'at-^ taque que son rival, le défie, le combat, et dans un duel opiniâtre déploie toutes les ressources de la valeur et de la vengeance. En «n mot , le coq sait plaire en même temp> que gouverner; la tyrannie et l'oppression font toute l.i science , comme Tunique et fatale destinée du sultan. Les attitudes du coq sont celles de la fierté ; il tient la tête haute ; son regard est vif et hardi ; sa démarche est grave ; tous ses mouvemens annoncentune noble assurance ; il paroît régner sur les autres hahltans de la basse-cour. Son activité est infatigable, et sa vigilance n'est jamais en défaut. San; cesse occupé de ses compagnes, il les avertit du danger, s'a- vance devant elles pour les défendre ; et s'il est obligé de céder à la force qui lui en ravit quelqu'une , il est long-temps à exprimer , par des clameurs éclatantes , et sa colère, et ses regrets : sensible à leurs souffrances , il pousse encore de longues et sonores exclamations, lorsque par leurs cris elle? annoncent la peine ou la fatigue de la ponte. Un gloussement plus doux est le signal par lequel il les appelle ; son chant ordinaire et retentissant est en même temps l'expression de sa continuelle vigilance, le cri de la victoire après le combat, et l'accent de lamour satisfait. L'on croyoit anciennement que le coq et le rossignol éloient les seuls oiseaux de jour qui chantassent pendant la nuit. D'autres espèces font aussi entendre leur ramage après le coucher du soleil; mais toutes, ainsi que le rossignol , se taisent aussitôt que la saison des amours est passée, au lieu que le coq domestique change chaque jour et chaque nuit pendant la durée de son exis- tence. Cependant on est fondé à présumer qu'il en est au- trement dans Télat de nature , et que le chant du coq sauvage n'est plus, de môme que pour les autres oiseaux, que l'ac-^ cent momentané de ses amours. Ardent et plein de vigueur, le coq multiplie ses jouissances ; véhément dans ses désirs, il ne tarde pas à s'épuiser, en leur donnant un libre cours. Au moment où il a fait choix d'une poule , il s'en approche d'un pas oblique et accéléré, l'œil eu feu, les ailes abaissées sur les côtés et roidies , la queue .^78 ^^ ^ Q à demi étalée et poussant un son grave , un murmure sourd , mais vif; il saisit par la crête ou les plumes de la tête la poule qui s'accroupit, s'élance sur elle , fléchit le bas de son corps, tandis que la poule fait un mouvement opposé ; son double organe , caché à l'intérieur, se prolonge vers l'orifice unique que présente la femelle , et s'y applique vivement ; un instant suffit à cet acte , dont la courte durée est sans doute compensée par l'activité des sensations; le coq se redresse, agite ses ailes , en frappe ses flancs , et chante ses plaisirs , tandis que la poule, après avoir hérissé ses plumes, les se- coue , garde le silence, et va se mêler de nouveau avec ses compagnes. Si la vie du coq domestique est une suit» peu interrompue de jouissances, elle est aussi communément un état de guerre continuelle. Dès qu'il se présente un rival, le combat s'en- gage et ne cesse que par la retraite de l'un des deux combat- tans. Quelquefois les deux rivaux mcairent en se battant. Si l'un d'eux est vainqueur, aussitôt il célèbre son triomphe par ses chants répétés et par de fréquens battemens de ses ailes. L'autre disparoît, honteux de sa défaite. Chez eux aussi, dit Pline, l'empire est le prix de la victoire. « Les hommes qui tirent parti de tout pour leur amuse- « ment, ont bien su mettre en œuvre celte antipathie invin- K cible que la nature a établie entre un coq et un coq; ils ont « cultivé cette haine innée avec tant d'art , que les combats « de deux oiseaux de basse-cour sont devenus des spectacles « dignes d'intéresser la curiosité des peuples, même des peu- « pies polis , et en même temps des moyens de développer «< et entretenir dans les âmes cette précieuse férocité , qui " est , dit-on, le germe de l'héroïsme. On a vu , on voit en- « core tous les jours , dans plus d'une contrée , des hommes " de tous états accourir en foule à ces grotesques tournois, se « diviser en deux partis, chacun de ces partis s'échauffer pour gleterre ne surpasse pas le nôtre en grosseur, mais il est beaucoup plus haut monté. Ce coq, qui porte plutôt une aigrette qu'une huppe , et dont le bec et le cou sont plus dégagés que dans la race commune, est supé- rieur à celui de France pour le combat. Le Coq huppé tout blaîvC. Aldrovande donne la figure d'un coq ou d'une poule huppée dont le plumage éloit en- tièrement blanc et la huppe semblable à celle de l'alouette cochevis. Le Coq ignicolor, Gaîlus ignicolor, Vieill.'; Phasîaniis ignitus , Lalh. , diffère de tous les précédcns , i.° en ce qu'au lieu de crête, sa tête est ornée d'un gros faisceau de plumes dont la tige est constamment droite , déliée et garnie seule- ment à l'extrémité de barbes décomposées et toujours dis- posées en forme d'éventail; 2.^ en ce qu'il a une membrane épaisse et de couleur violette, laquelle part des narines, cou- vre entièrement les côtés de la tête , et se prolonge un peu au-delà des joues , où elle finit en pointe vers les coins du bec. Le mâle de cette espèce a deux pieds de longueur to- tale ; le sommet de la tête, la huppe, le cou , le haut du dos , la poitrine et le ventre d'un noir à reflets brillans de bleu d'acier; les plumes des flancs terminées par une teinte orangée très-brillante ; les couvertures des ailes noires avec une large zone d'un vert doré à leur extrémité ; les plumes du bas du dos et du croupion larges, très-nombreuses , d'un rouge orangé très-vif et à reflets métalliques, pourpres et violets ; les couvertures supérieures de la queue présentent aussi ce riche assemblage de couleurs ; les pennes intermé- diaires sont d'un roux clair et se terminent en forme de demi-arc; les autres sont noires et étagées ; le bec est d'ua jaune docre , et le tarse gris ; les ongles et les éperons sont bruns. Ce bel oiseau a les ailes partagées en deux plans égaux, inclinés l'un à l'autre, et qui forment un angle ouvert, ne se rencontrant pas par leur bord supérieur, comme chez nos coqs. Les couleurs ne sont pas les mêmes chez tous, car M. Themminck fait mention d un individu dont le plumage tend plus au violet, qui a les plumes des flancs terminées de blanc et les quatre pennes intermédiaires de la queue totalement de celte couleur. La poule a vingt pouces de longueur totale , et chez elle la membrane des côtés de la lêle et de la gorge ne présente ^go COQ aucune saîllîç , et paroît adhérente à la peau : sa hnppe dif- fère aussi de celle du coq , les plumes dont elle se compose étant entièrement garnies de barbes seulement plus larges vers le bout. Celte huppe , le dessus de la tête, du cou et de la partie antérieure du dos sont d'un brun - marron , qui prend une nuance plus foncée et variée de lignes transver- sales très-étioites et noires sur le reste du dos , sur le croupion , les ailes et la queue ; la gorge est blanche ; e^ les plumes de toutes les parties postérieures sont, dans le milieu, d'un brun-marron , bordées et terminées de blanc. Le bec et les pieds sont de la couleur de ceux du mâle , mais le tarse n'est pas éperonné. Le jeune n'est point huppé, porte des éperons très-courts, et une membrane pareille à celle de la femelle. 11 a la tête , le cou , la poitrine et le ventre d'un noir à reflets très-peu sensibles; les flancs d'une teinte uniforme; le dos, les cou- vertures et les pennes secondaires des ailes d'un noir-violet , avec des zigzags blancs et très - déliés. Les pennes de la queue rousses chez des individus, de cette même couleur, et noires chez d'autres. Cette espèce, très-farouche, habite dans l'île de Sumatra. Le Coq d'Inde. V. Dindon. Le Coq Indien. V. Hocco. Le Coq d'Italie. C'est le nom que l'on donne, en Allé-, magne , à la grosse race de cocfs de Padoue , ou de Caux. Le Coq de l'isthme de Darien. Petite race de coqs, qui a , suivant VHlstuire générale des Voyages^ un cercle de plumes autour des jambes, une queue fort épaisse, qu'elleporte droite, et le bout des ailes noir. Le Coq Jago, Galliis giganteus^ Themm. , se trouve à l'ex- trémité méridionale de l'île de Sumatra, et à la partie occi- dentale de celle de Java. On peut le regarder comme la race géante dans l'espèce du coq. Ses dimensions sont très-remar- quables; il est si élevé sur ses jambes , qu'il peut atteindre, avec son bec, de la nourriture placée sur une table à manger. Marsden , qui rapporte ce fait, en ajoute un qui paroît moins vraisemblable: « Lorsque cet animal est fatigué, dit ce voya- geur, il se repose sur la première jointure de ses jambes, et il est alors même plus haut que le coq commun sur ses, pieds. » {Hist. de Sumatra). Le jago n'est dans aucune collec- tion, et M. Themminck dit n'en avoir jamais vu que le pied, lequel est dessiné sur la pi. 2 , fig. i , de son Histoire des gal- linacés. La race domestique qui se rapproche le plus de cette espèce sauvage par la taille et les formes , est celle des coqs^ de Caux ou de Padoue. COQ 4gx Le Coq de Java. Singulière race , qui tient du coq ordi- naire et du coq d'Inde. « Ces coqs sont , dit Mandeslo , en quelque façon mon si rueux, et si furie'ux, qu'ils combattent souvent jusqu'à ce que la mort de 1 un ou de Tautre les sé- pare. » Ilsn ont ni crête ni cravate; leur tête est unie comme celle du faisan; leurs pieds sont fort longs , ainsi que leur qileue , dont les pennes sont d'iaégale longueur , et qui se termine en pointe ; leur ptumage est rembruni comme celui du vautour. 11 est très-probable que celle race est la même que celle de la punie demi-poule dinde ; Ton en a vu quelques individus vivans à Paris, il y a environ trente ans. Le Coq Javan. V. Coq baiskiva. Le Coq laineux. V. Coq a duvet , du Japon. Le Coq de Limoges. C'est , dans quelques endroits de la France , le Tétras, ou grand coq de bruyère. Le Coq de Lombardie. Quelques auteurs ont désigné ainsi le coq de Padoue ou de Caux. Le Coq de Madagascar. Race de coqs très-petits , dont quelques voyageurs ont parlé comme étant naturelle à l'île de Madagascar , où on l'appelle acoho. Le Coq ou la Poule du Matss. C'est le Coq ou la Poule DE Caux. Il se fait une grande consommation des bons cha- pons et des excellentes poulardes qu'ils fournissent. Le Coq de Marais.- C'est par abus qu'on a imposé cenom à IAttagas, au Francolin et à la Gelinotte huppée. Le Coq Marron. Petit oiseau de llle-de-France, pas plus gros que le rouge-gorge , et qui chante au lever de l'aurore. Le Coq de Médie , que des commentateurs ont nommé mal à propos coq de Mélos., en Wsaoai gallu s Melirus pour gal- lus Medicus. Grande et forte race , dont les mâles passoient chez les anciens pour courageux, mais dont les femelles don- noienl peu de produit. Le Coq de mer. Nom dont on a abusé , en le donnant au Canard pilet ou à longue queue. Le Coq merdeux. Dénomination vulgaire de la Huppe. Le Coq de Mélos , pris mal à propos pour le CoQ de Médie. V. ce mot. Le Coq de Montagne. V. Tétras, On donne encore ce nom à Toiseau de proie que M. Levaillant appelle bateleur y et à presque tous les aigles du Cap de Bonne-Espérance. Le Coq de Mozambique. V. Coq nègre. Le Coq nain d'Angleterre. Coq très-petit, que l'on a beaucoup multiplié en Angleterre , parce que la poule est ^9:» COQ très-féconde et excellente pour couver ; on l'y préfère dans les faisanderies aux poules rommu/ies , qui sont trop lourdes. Lorsque la race est pure , le plumage de cette poule est tout blanc ; elle n'est pas plus grosse qu'un pigeon de moyenne taille. Le Coq nain de la Chine, plus petit que le coq nain d'An- gleterre ; son plumage est varié sur les différcns individus comme celui de la race commune. On en trouve fréquemment la peinture sur les papiers de la Chine. Le CoQNAiNDÉ Java , P/uisianus pumilio , Lath., n'est pas plus gros qu'un pigeon ; c'est peut-être le même que le coq de Madagascar et que le coq nain d' Angleterre. Le Coq nain de France. Race un peu moins petite que le coq nain d' Angleterre. Son plumage varie comme celui du coq commun ; ses pieds sont très-courts , et les œufs ne sont pas plus gros que des œufs de pigeon. Le Coq nain pattu n'est pas plus gros que le pigeon commun ; il a le plumage tantôt blanc , tantôt blanc et doré. Le Coq nain pattu d'Angleterre. Celte jolie variété de coq n'est guère plus grosse qu'un pigeon. Son plumage est bien doré et sa crête double. Le Coq nègre, Gallusmorio, Thomm. , est originaire de l'Inde. Il a la crête et les appendices d'un violet noirâtre; la peau et le périoste totalement noirs. Si Ton en croit Marsden, les os sont aussi d'uu noir décidé, et même d'autres prétendent que la chair est aussi de cette couleur ; mais M. Lhemminck assure que les os sont semblables à ceux des autres coqs, et que la chair est blanche et d'un très-bon goût. Il ajoute , à l'appui de son opinion , que les voyageurs qui ont vu ce gal- iinacé dans différentes conirées de llnde où il vit en liberté et en domesticité , s accordent sur ces dernières assertions. Les coqs de cette espèce ont une crête dentelée et non pas édentée, comme le dit M. Theuiminck ; le bec le plus sou- vent d'un bleu foncé , et les pieds d'un bleu noirâtre ; le plu- mage noir et à retlels bronzés. Tels sont ces oiseaux dans l'état sauvage. Ils sont peu nombreux en domesticité, atten- du qu'on ne s'occupe guère de les multiplier , non-seulement à cause du dégoût qu'inspire la couleur de leur peau , mais encore parce qu'ils sont naturellement très-farouches et que les poules font peu d'œufs. Du mélange de la poule négresse avec les autres races , Il naît des métis qui conservent ordinairement la crête et les barbes noires. Cette race de poules noires a été transportée et s'est pro- pagée dans les parties chaudes de l'Américjue. « Au Para- COQ 4^3 guay , dit M. (l'Azara, à Buenos-Ayres et dans la Cordillc-re des Andes, Il y a des poules domestiques de race comuiune et d'autres races, qui ne diffèrent point parles formes, et qui ont les plumes , les pieds , la crele , les barbes et la peau noirs cojnme celle des nègres de la (iuinée. Lorsqu'elles sont cultes leur peau est encore noire , leur chair est plus insipide et d'une couleur plus foncée que celle des poules ordinaires, et leurs os sont notablement plus opaques ; elles se reproduisent, et mêlées aux races communes , elles font des métis. Leurs œufs sont blancs , et quelques personnes font cas de ces vo- lailles, parce qu'on les dit plus fécondes , et que leur chair passe pour être plus propre à être donnée aux malades. Il est probable qu'elles descendent des poules communes espa- gnoles ou canariennes , apportées par les conquérans. » ( Essais sur ri lisi. nal. des quadrupèdes du Paraguay , iradiM:t.fr.^ tom. 2, pag. SaS et 324). Le Coq noir. C'est , suivant Gesner , le nom que porte en Ecosse le mâle de l'espèce du Tétras de ce pays , ou pelil tétras à queue pleine. Le Coq noir a huppe blanche. F. Coq huppé. Le Coq de Padoue. C'est le même que le Coq de Caux. Le Coq pattu d'Angleterre , Phasianus plumipes ^ Lath. \ariété de coqs paitus , distincte du coq deBantam, et qui est plus grosse que celle de France. Le Coq pattu de France. Ses pieds sont couverts de plumes jusqu'aux doigts. La plupart des races patlues n'ont point de huppe. Le Coq pattu de Siam est blanc , et plus petit que le coq commun. Le Coq de Pégu. C'est vraisemblablement le même que le coq de Caux. Le Coq de Perse. Belle race dont Char.>/rr ■ 2. . (\//t////ne . 3 . (otr i/c j{i)c/u' COQ 495 Iperte de croupion que les poules anglaises éprouvent en Vir- ginie , et l'on sait positivement que dans les autres pays de l'Amérique , dans ceux même qui sont les plus chauds , cette privation n'a pas lieu. V. Coq Wallikikiti. La similitude que Guenau de Montbeillard cherche à éta- blir entre la race des co(]s sans queue et celle des chiens sans queue ^ né me paroît pas plus fondée. Je suis certain, pour l'avoir. va , qu'il naît quelquefois un chien entièrement dé- pourvu de queue au milieu d'une portée de chiens à queue. On dit que quand la race du coq sans queue se mêle avec la race ordinaire , il en provient des métis qui n'ont qu'ua demi-croupion , et six pennes à la queue au lieu de douze. Le Coq de Sansevarre, Tavernier a vu ce coq en Perse; c'est une fort grande race, dont les œufs se vendent trois oïl quatre écus la pièce , et que lès Persans s'amusent à choquer l'un contre l'autre , comme le font les enfans de nos pays avec des œufs rouges. Un beau coq de cette race se vend en Perse , selon le même voyageur, jusqu'à trois cents livres. Le Coq sauvage. V. Coqs S.onnerat, Bankiva, Alas, Ignicolor et Wallikikiti. On donne aussi ce nom au Petit Tétras. Le Coq a six doigts. Variété dans la race du Coq a cinq îooigts. Il en a six , trois devant, tj-ois derrière. Le Coq Sonnerat, GuUus Sonneratl, Vieill. Le mâle, dans cette race sauvage , a de l'extrémité du bec à celle de la queue abaissée et tendue , deux pieds quatre pouces ; sa grossem* est d'un tiers environ moindre que dans la race commune du coq domestique ; le bec est formé en cône , courbé au bout de sa pièce supérieure, sa couleur est celle de la corne ; sur la tête est une crête d'un rouge vif, aplatie sur les côtés , festonnée ou découpée sur son bord, et qui , prenant son ori- gine à la base du bec, s'agrandit en se portant en arrière ; elle adhère au crâne , et flotte au-dessus de l'occiput qu'elle dé- borde ; sa forme est à peu près celle d'un cône renversé ; aux deux côtés de la partie supérieure du bec , sont placées deux appendices membraneux, de la môme couleur que la crête et d'une forme à peu près triangulaire ; les joues , les côtés et le dessous de la gorge sont nus et couleur de chair, aussi bien qu'une ligne qui s'étend en long sur le sommet de la tête , entre la crête et l'œil ; au-dessous de celte dernière partie , Ton voit de chaque côté une tache couleur de perle, de lel orangé : cette même teinte , mais tirant au roux, règne sur le dos, sur les petites et les moyennes cou- vertures des ailes ; les plumes du bas du dos sont longues et arquées, et d'un brun-violet à reflets bronzés; les pennes se- condaires des ailes reflètent en violet, et les pennes primaires sont d'un brun mat ; les éperons sont robustes et très-aigus ; le })ec et les pieds d'un gris-brun. La femelle n'est pas con- nue. La race domestique diffère de l'espèce sauvage, en ce qu'elle a une livrée de diverses couleurs, et en ce que le coq a une crèle double , ou simple et dentelée. Le Coq VILLAGEOIS, V. Coq domestique, (s. etv.) Economie nirale. — L'espèce du coq et de la poule est très- variée , extrêmement multipliée dans toutes les parties du mojide, et offre le plus de ressources alimentaires, tant par les œufs excellens que la poule fournit en abondance , que par la chair fine et délicate de tous les individus composant la famille. Ils sont connus sous les noms de coq et coq vierge , poule ^ poussin , poulei^ poii/elfc, chapon , poularde. Nous allons su'.cessivement en parler, quand nous aurons indiqué le lieu où les chefs se retirent pour y passer la nuit sur des juchoirs, et où la ponte a lieu le plus ordinairement. Poulailler. — Pour réimir tous les avantages qu'on peut dé- sirer dans un poulailler , il est essentiel qu'il ne soit ni trop froid pendant Thiver , ni trop chaud pendant l'été ; il faut que les poules puissent s'y plaire , et ne soient pas tentées d'aller coucher et pondre à l'aventure. La grandeur doit être proportionnée au nombre des individus, mais plutôt petit que trop grand, parce qu'en hiver les poules, plus rassem- blées, séleclrisent et se communiquent de leurpropre chaleur. Qu'on ne craigne pas que, rapprochées ainsi , elles se nuisent et s'infectent réciproquement ; il est prouvé que les poules qui s'isolent sont peu fécondes , et que plus elles sont ras- semblées dans un petit espace, plus leur ardeur à pondre est soutenue, même dans les temps froids. Le meilleur poulailler est situé au levant , assez , mais non pas trop près de la maison du fermier ; il offre un carré de douze pieds de longueur sur dix de largeur et autant de hau- teur ; il est élevé d'un pied au-dessus du sol ; les muraille j; en sont épaisses, bien crépies, blanchies en dehors et en de- dans", n'ayant ni feotes ni crevasses, ni cavités qui permettent 5oa COQ aux fouines , aux belettes, aux rats , aux souris , et même aux insectes, d'y pénétrer et de s'y cacher ; le toit qui le couvre est très-saillant; il le garantit de rimmidité, le plus redoutable fléau des poules ; la porte est petite ; au-dessus est une ouver- ture par laquelle les poules entrent du dehors à l'aide d'une échelle , et vont se placer sur le juchoir , qui se trouve exprès au niveau de cette ouverture, ainsi que deux fenêtres de forme circulaire, Tune au levant, l'autre au couchant, toutes deux garnies d'un grillage à mailles très-serrées et d'un contrevent. Ces fenêtres, qui servent à entretenir des courans d'air dans le poulailler pour le rafraîchir, et surtout pour le sécher , sont constamment ouvertes en été , et bien fermées en hiver. Dans les angles intérieurs sont placés sur des tasseaux et à dix à douze pouces d'intervalle , les juchoirs ; ce sont des perches qu'on a soin d'équarrir , parce que les poules n'em- brassent point une perche cylindrique , ne peuvent point courber leurs doigts, leurs ongles pour s'affermir dessus. Les espaces intermédiaires sont destinés aux pondoirs , tous re- couverts d une planche, pour garantir lespondeuses des fientes desautres poules, etleurprocurerle repos qu'elles recherchent dans linstnnt de la ponte. Les pondoirs ou nids sont des pa- niers d'osier fixés solidement contre les murs; ils sont bien fournis de paille de seigle brisée qu'on renouvelle souvent, et disposés si avantageusement , que lespoulesy entrent sans ris- quer de casser les œufs qu ils contiennent. Il existe dans le poulailler un abreuvoir semblable à celui des volières, et dans ietjuel on entretient de Teau toujours nouvelle. Pour le rendre sain, on ne se sert plus de toutes ces fumigations de plantes aromatiques, d'encens, de benjoin, etc., dont les anciens agriculteurs ont donné des recettes si variées , parce que l'ex- périence a appris que ces fumigations nuisoient aux poules dans plusieurs circonstances; qu en général ellesnepurifioienl point ; qu'elles ne faisoient qu'aromatiser des miasmes pu- trides. On n'emploie que le feu , l'air et l'eau ; ces trois agens sont assez puissans , assez actifs pour produire les meilleurs effets. Ainsi, après la sortie des poules, on ouvre la porte et les fenêtres du poulailler, et de temps en temps on y brûle une petite botte de paille, pour mieux renouveler l'air et dé- truire les insectes. On gratte et on lave à l'eau froide, et quel- quefois même à l'eau bouillante mêlée avec un peu de vinai- gre , les paniers, les nids, les perches, les auges , les abreu- voirs, etc. Le sol, pavé en pierres plates ou polies , ou en bons carreaux, est fréquemment balayé, ratissé, lavé et re- couvert d'une couche de gravier ou de paille hachée menue. Le même poulailler ne doit servir que pour les coqs, les poules et les poulets ; il faut d'autres logemeris pour les au- C 0 O Soi très oiseaux de la basse-cour : les poules, qui consentent à vivre avec eux pendant le jour sur le même fumier, ne les aiment point avec elles pendant la nuit sous le même toit ; elles ne souffrent pas plus volontiers sur leurs juchoirs les chapons , quoiqu'ils soient de la famille. Ces êtres disgraciés , qui ne devroient trouver dans les coqs et dans les poules que de l'indifférence , leur inspirent la plus grande aversion. Il est nécessaire qu'il y ait, attenant au poulailler, des espèces de cabinets bien chauds , tant pour y faire couver les œufs que pour y mettre les poussins qui en sont cclos. Dans le cabinet destiné aux poussins sont des cages séparées , où chaque mère reste huit jours avec sa famille, puis passe de là dans une enceinte, jusqu'à ce qu'ayant achevé leur éducation, elle puisse sans danger les abandonner à eux-mêmes. Un poulailler a pour accessoires : i." Une petite fosse remplie de sable et de cendres ; les poules s'y roulent en été pour se débarrasser de la vermine qui les ronge. 2.*' Une autre petite fosse contenant du crottin de cheval, qu'on renouvelle souvent , et dans laquelle elles s'amusent à gratter pendant la froide saison pour y chercher du grain et des vers. 3." Deux carrés de gazons , qu'on leur abandonne successivement pour les y laisser paître et prendre leurs ébats. /^.° Des haies bien touffues, ou mieux encore des arbres qui puissent leur four- nir un abri contre les ardeurs du soleil, les dérober à la vue perçante du milan planant au haut des airs. Ces arbres sont ordinairement des mûriers ou des cerisiers , dont elles ai- ment les fruits avec passion. 5.'' Un hangar, où elles trouvent à se mettre à couvert dans les temps de pluie. 6." Des auges on pierre ou en bois couvertes , dans lesquelles les poules , en passant la tête par des ouvertures faites exprès, puissent s'abreuver d'une eau pure plutôt que d'en aller chercher une corrompue et capable de leur causer diverses maladies. 7." Knfin , la basse-cour qui contient le poulailler et tous les accessoires indiqués ci-dessus, est vaste , spacieuse, propre autant qu'il est possible. Les fumiers y sont rassemblés avec soin ; les eaux y trouvent des écoulemens suffisans. La vo- laille nombreuse et extrêmement variée qui l'habite y jouis- sant de l'abondance , ne paroît pas regretter sa liberté. Ce n'est pas assez de procurer à la volaille un logement sain et commode, 11 lui faut encore un surveillant actif qui la garantisse de tous les ennemis, et la mette en état de procurer à la ferme tous les avantages qu'elle a droit d'en al tendre. Les poules, quoique facilement effarouchées par le plus petit animal étranger, s'accoutument volontiers avec tous les gens d'une ferme. Fidèles à la maison qui les nour- rit , et non contentes Je Tenrlchir tous les jours de leurs 5o2 COQ œufs, elles ne s'en écartent que très-rarement. Mais voraces ^ gourmandes et volages comme elles sont , elles ont besoin d'être surveillées et contenues. Dans les métairies un peu considérables , la fermière a toujours un agent secondaire, sur lequel elle se repose comme sur elle-même de tous les détails minutieux et muliipliés que demande la conduite de la volaille : cet agent est ce qu on nomme \» fille de bhsse-côur. Pour se bien acquitter de son emploi , il faut qu'elle soit propre , soigneuse , douce , pa- tiente , adroite , attentive et vigilante. Son premier devoir, en entrant en fonction, c'est de cherchera se faire aimer de la peuplade volatile dont le gouvernement lui est confié ; de venir souvent au milieu des individus qui la composent pour entretenir la paix parmi eux, apaiser leurs querelles , con- noître le caractère particulier de chacun , distinguer les moins farouches en leur parlant un langage qu'ils entendent , en leur donnant à manger dans la main , et leur témoignant par des gestes caressans son affection. Que de poules har- gneuses ont été condamnées à périr, avant le temps, sous le couteau du cuisinier, qui auroJenl perdu leur caractère fa- rouche et seroicmt devenues sociables, si elles eussent trouvé dans leur premier âge plus de bienveillance de la part de la maîtresse , et. un toii plus caressant de la part de la surveil- lante! Hors la fille de basse-cour, que les volailles connois- sent et dont la vue et la voix les réjouissent , personne ne doit entrer dans le poulailler, de peur deffrayer, de déran- ger les poules occupées à pondre. L'inconvénient seroit en- core plus grand, si un étranger alloit les troubler lorsqu'elles sont à couver ou à soigner leurs poussins. Après ces premiers soins , il y en a de journaliers pour la nourriture et la boisson qu'il faut constamment distribuer à des heures réglées, pour les "enfermer le soir dans le poulail- ler, et les en faire sortir de grand matin, pour proportionner leur nombre aux moyens de subsistance qui existent sans beaucoup de frais, moyens nécessairement plus faciles et |)lus abondans dans les pays à grains que dans les cantons vignobles. II est encore nécessaire de les passer souvent en revue, pour savoir si la troiq>e est au complet ; d'assister de temps en temps à leur repas , pour juger de leur appétit ; d'examiner si elles sont en bon état, si elles n'engraissent ou ne maigrissent pas trop; de suivre leurs démarches, d'épier leurs actions, cl de les traiter en conséquence pour profiter de leurs dispositions à pondre ou à couver. Jamais la nou- velle progéniture destinée à repeupler la basse-cour ne doit être admise que le soir au poulailler; mais lorsqu il s'agit de remplacer un coq mis à la réforme , il faut que la fille de COQ 5o3 basse-cour, aprè$ avoir lié les pattes du remplaçant, le pré^ sente aux poules , et que chaque fols elle fasse en sorte d'em- pêcher les autres coqs de rinsuller. Ce n'est qu'au bout de quelques jo'i,rs que ceux-ci consentent à le souffrir coirnue leur égal , et les poules à le reconnoître comme leur sultan. Une autre attention de la fille de Lasse-cour, c'est de visiter de temps en temps les nids où les poules pondent , pour les garnir suffisamment d'une paille de seigle sèche e( flexible ; de lever les œufs à mesure qu'ils sont pondus ; de les porter dans un endroi! sec, obscur et frais; de séparer ceux qui doivent être vendus ou consommés de ceux qui sont destinés à la couvaison , et ne jamais les mettre sous la poule sans les avoir examinés à la lumière d'une chandelle pour savoir s'ils sont fécondés et de quel sexe sera l'oiseau à naî- tre, et ne pas oublier d'inscrire sur un registre le jour où la poule les adopte , afin d'avoir l'époque précise où ils doi- vent éclore , et de pouvoir exercer la surveillance qu'exigent les derniers momens de Tincubation. Quelquefois la poule éprouve de la difficulté à pondre. On a essayé dans cette cir- constance, avec succès, de lui mettre quelques grains de sel dans l'anus. Souvent c'est uil peu d'ail ; la fille de basse- cour doit môme se servir de ce dernier moyen pour décou- vrir le lieu où elle a pondu à son insu. Comme elle est pres- sée alors de déposer son œuf, sa marche vers le nid est ac- célérée -, on la suit , et bientôt on surprend son secret. Quoique la soif, chez la couveuse , soit plus impérieuse que la faim , il arrive souvent qu'elle demeure constamment sur ses œufs deux fois vingt-quatre heures sans boire ni man- ger. Quand la fille de basse-cour s'aperçoit de cette opiniâ- treté , elle doit la lever et la déterminer à prendre son repas; mais c'est seulement dans ce cas, car il vaut mieux qu'elle se lève et se replace elle-même sur ses œufs, comme aussi lui laisser exclusivement le soin de les retourner. Mais c'est surtout le jour que les petits doivent éclore qu'il est néces- saire que la fille de basse-cour redouble d'attention, soit pour favoriser leur sortie, soit pour les fortifier quand ils sont hors de la coque, soit enfin pour les soins qu'ils exigent pendant tout le temps qu'ils vivent sous la tutelle de la inére. Il con- vient qu'elle possède les connoissances relatives à l'opération, qui les chaponne, aux meilleurs procédés qui les engraissent; qu'elle sache distinguer les alimens qui les échauffent d'avec ceux qui les rafraîchissent, ceux qui font le plus de profit et coûtent moins; qu'elle mette à part chaijue individu aussitôt qu'elle aperçoit son plumage hérissé , mal en ordre, ses ailes lâches et traînantes ; qu'elle saisisse bien tous les symptômes des diverses maladies , afin de pouvoir appliquera temps les Soi c '^ Q remèdes les plus efficaces. Elle saura donc : i.» que les pé- pins de raisin arretenl la ponte des poules , et que pendant ce temps il faut leur en interdire l'usage. 2.° Que les alimens très-nourrissans et légèrement salés la favorisent. 3.° Que la pépie annonçant que les poitles ont éprouvé une disette d'eau ou Tont bue mauvaise, il faut, après leur avoir fait subir Topéralion qui convient dans ce cas , veiller à ce qu'elles aient toujours de bonne eau et en abondance , ayant soin qu'elles puissent la boire tiède en hiver. 4-° Que dans le cours de ventre causé par des nourritures trop humides , elle doit leur en donner de sèches et légèrement astringentes. 5." Que dans les constipations il est utile d'employer les relârhans , comme la bette , les laitues , les poirées. 6." Que d.tns la gale ou autre maladie de la peau, il est bon de les rafraîchir avec des plantes potagères hachées et mêlées avec du son dé- trempé. 7." Que lorsqu'elles ont l;i g'>nlie, elle est avertie de soigner davantage le poulailler. 8 ^ Que quand les œufj ont la coque mollasse , c'est qu'elles ont une disposition à passer à la graisse. îl convient alors de diminuer leur ration; il est à propos de délayer de la craie dans leur eau, et de mettre de la brique pilée dans leur manger. 9.° Enfin , qu'elle doit éviter de leur donner de la pâle d'amandes amères épuisées d huile, les amandes amères étant un poijon pour elles. Un coq suffit bien au-delà à quinze ou vingt poules , puis- qu'il peut donner jusqu à cinquante fois par jour des marques de sa vigueur; c'est surtout le matin qu'il est pressé de satis- faire sa passion. Il descend le premier du poulailler , il re- garde ses poules sortir; on dirolt qu il est occupé à les comp- ter ; quand elles sont toutes dehors, il parcourt leurs rangs, l'œil enflammé et comme incertain du choix qu'il doit faire ; bientôt il en salue une de l'aile et de la voix , en faisant un demi-cercle autour d elle. Dans d'autres momens , le coq profite de la découverte qu'il vient de faire d une graine II appelle ses poules : celle qui , pour l'instant , est vraisembla- blement la plus amoureuse , est aussi la moins éloignée de lui et la plus docile à sa voix ; elle ne manque point d arriver la première. Le coq prend avec son bec le grain ; il S(' met devant elle ; il l'engage de la manière la plus affectueuse à le prendre , à vouloir bien s'en nourrir ; elle l accepte ; mais à peine l'a-t-elle avalé , qu'il a déjà obtenu son salaire. Le choix d'un coq est très-important. On estime qu'il a toutes les qualités requises , lorsqu'il est d'une belle taille quoique moyenne , qu'il a la tête haute , le regard vif et ani- mé, la voix forte et claire, le bec gros et court, la crête d'un beau rouge et comme vernissée, la barbe membraneuse, d'un volume considérable et aussi colorée que la crête, I4 COQ 5o5 poitrine large, les ailes fortes, le plumage noir ou d'un rouge obscur, les cuisses bienmusculeuses, les jambes gros- ses, années de longs éperons, les pattes garnies d ongles légèrement crochus et fortement acérés; lorsqu'il est libre dans ses mouvemens, qu il chante souvent, qui! gratte avec constance la terre pour chercher des vers, moins pour lui que pour les offrir à ses compagnes; lorsqu'il est alerte, fiétulant, qu il est ardent et adroit à les caresser, prompt à es défendre, attentif à les solliciter à manger, à les réunir dans la journée et à les rassembler le soir. Le coq commence à faire sa cour aux poules dès l'âge de trois mois; sa grande vigueur ne dure que trois années, quoi- qu'il puisse vivre jusqu'à dix ans. On remarque que, chez les coqs de la grande espèce , les facultés reproductives se déve- loppent plus tard; vraisemblablement ils en jouissent plus long-temps. Aussitôt que le coq est moins dispos , il n'est plus digne de figurer dans son sérail ; il faut lui donner pour successeur le plus beau, le plus brave de tous les jeunes coqs surnuméraires de la basse-cour. Lorsqu'on hésite entre deux de ces coqs qui paroissent également beaux, également forts, il faut , suivant le conseil donné par une femme , les faire battre ensemble et donner la préférence au vainqueur. Les poules , comme les autres femelles , l'accordent toujours au mâle le plus courageux , le plus capable de les charmer. Il est des coqs qui, par excès de tempérament, sont har- gneux , querelleurs ; ils fatiguent les poules sans les fécon- der. Jaloux du bonheur des autres, ils troublent tous les mé- nages des autres coqs. Pour calmer ces turbulens , le moyen est simple ; on leur fait passer le pied dans le milieu d'un morceau de cuir taille en rond ; ils deviennent aussi tran- quilles que les hommes qui ont les fers aux pieds, aux mains et au cou. On pense assez généralement que le coq n'est point des- tiné par la nature à partager les sollicitudes de l incubation et de l'éducation des poussins; mais nous croyons qu'en ob- servant les choses de plus près , on cessera d'adopter cette opinion. En effet, comment dans l'état sauvage, si le coq n'étoit point attaché à une seule femelle , celle-ci pourroit- elle couver, et cependant aller chercher sa vie ? Cette im- possibilité pour la poule de pouvoir faire alors ces deux choses sans le secours du coq, prouve sans réplique qu'elle jouissoit alors de ce secours. De quelle manière a-t-il perdu ses mœurs et ses habitudes ? Comme on les perd par la civilisation , comme on est amené à les perdre par l'esclavage ; mais est-il vrai que le coq domestique ait entièrement perdu les scntimens qui caractérisent un épous cougtani çt un père 5oG COQ lendre ? On aura peine à se le persuader , en observant 5 i.o Que le coq attire quelquefois une de ses poules dans «n coin, que là il remue la paille qu'il y trouve, qu'il fait un nid, qu'il s'y couche, qu'il semble inviter sa femelle à y pondre, en lui vantant la commodité de ce lieu. 2." Qu'il va quelquefois se percher sur le bord du nid où pond sa poule favorite , pour lui offrir ses services , parois- sant disposé à oublier pour elle , à lui sacrifier toutes ses au- tres poules, et à se comporter entièrement comme les oiseaux qui n'ont qu'une femelle, A ces deux obserrations qui présentent les traces des an- ciennes mœurs du coq sauvage , et qui font connoître que l'art des hommes, que l'état actuel du coq ne l'ont pas com- plètement dénaturé , on peut joindre les témoignages évidens de la prédilection qu'il a toujours pour une de ses jeunes et belles poules. (3n le voit sans cesse la combler de faveurs , de présens et d'égards. On remarque que la poule est très-sensible à celte préférence , qu'elle l'accompagne presque toujours dans ses recherches alimentaires, qu'elle est la première à se ren- dre à sa voix, à recevoir de son bec le grain qu'il a trouvé, et on juge qu'elle le suivroit volontiers, si, se dégageant des liens de sa captivité , il vouloit aller vivre avec elle sous les lois de la nature , loin du séjour des hommes, et surtout loin des autres poules. Si le coq aime les jeunes poules , il déteste cordialement les vieilles ; aussi les délaisse-t-il aussitôt qu'elles ne sont plus aptes à la reproduction de l'espèce. Les coqs, ainsi que tous les êtres organisés, présentent de temps en temps des monstruosités qui fixent l'attention des curieux. On a vu des poulets à deux têtes , des coqs à quatre pattes , etc. Ce sont de ces jeux de la nature qui no demandent plus d'explication. \ Mais il est une monstruosité plus commune que les au-t 1res , et qu'il est à propos de citer, parce qu'elle est un pro- duit de l'art ; ce sont les cornes qu on voit quelquefois sur leurs têtes. Elles y sont placées par un procédé qui éonsiste à faire une ouverture à la crête du coq, à introduire par cette plaie, et à appliquer sur le crâne un ergot de poulet. L'ac- croisscnienl prodigieux que prend cet ergot après l'union qu'il a contractée avec les os de la tête du coq, prouve d'une ma- nière incontestable la similitude de la greffe animale avec celle des végétaux. La poule a, comme le coq , une crête sur la tête , et deux membranes sous le bec , mais moins volumineuses et d'une couleur moins vive et moins éclatante ; la femeik* , comme COQ 5o7 jflans les autres oiseaux , est plus petite que le mâle ; son plu- mage, quoique beau, est moins brillant, moins varié; sa queue est comme la-sienne dans un plan vertical , sans êlre accompagnée de ces plumes élégantes qui dépassent et or- nent celle du coq. Les races de poules qu'on doit s'allacher à multiplier de préférence,, sont celles qui fournissent le plus abondamment des œufs et dont la chair est la plus délicate : ces deux avan- tages , et surtout le premier , se rencontrent dans les poules communes. C'est donc principalement de cette espèce qu'il faut peupler les basse - cours. Leur choix consiste à les prendre de moyenne taille, d'une couleur noire ou brune , d'une constitution robuste, ayant la tête grosse, les yeux vifs , la crête pendante , les pattes bleuâtres ; il faut rejeter celles qui ont de grands ergots, qui grattent, qui chantent, qui appellent à la manière des coqs ; celles qui sont farou- ches , querelleuses , acariâtres , p.irce que , ordinairement , elles se laissent difficilement cocher , qu'elles pondent ra- rement , qu'elles couvent mal , qu'elles perdent , qu'elles cassent, qu'elles mangent leurs œufs. On réforme les poules trop grasses et colles qui sont vieilles ; les premières , à raison de leur embonpoint, donnent rarement des œufs, encore sout-ils bardés ; les autres , rcconnoissables en ce qu'elles ont la crèfe et les pattes rudes au toucher, ne pon.dent plus. Après la poule commune qui mérite d occuper le pre- mier rang à c.use de sa fécondité , viennent la poule hup- pée , plus délicate à manger que la commune , parce que , pondant moins que celle-ci , elle prend plus de graisse , et la grande flandrine qui , sans êlre plus féconde que la poule huppée , est préférable aux autres pour en élever des pou- lets de vente , ou en Hure des chr.pons et des poulardes. L'o- pinion la plus généralement adoptée parles cultivateurs sur CCS trois espèces de poules , c'est que la première étant plus féconde en œufs, et l(;s autres fournissant de plus gros poulets , elles leur donnent plus de profit ([u'ils ne pourroient en retirer de toutes ces poules étrangères qui figurent dans les basse-cours de luxe , et dont la liste est considérable. Cependant, comme il est de la plus grande importance pour eux de savoir s'ils ont bien calculé , s'ils n'ont point acroidé trop légèrement leurs suffrages à ces trois espèces de poules, il faudroit : i." Voir, en suivant la ponte des poules comnuuios , au moins pendant une année entière , quel est leur rapport comparé avec la dépense qu'elles oc- casionent ; 2." Uépéter celte expérience sur toutes les es- pèces de poules ; 3." Avoir principalement en vue de s'as- i.iuer si les poules communes qui donnent un plus grand 5o8 COQ nombre d'œufs, maïs d'un plus petit volume, fournissent réellement (leur nourriture cofiipensée) dans le courant d'une année , une masse d'aliment plus considérable que celle qui résulte de la somme des œufs plus gros obtenus des autres poules dans le même espace de temps. En même temps qu'on se livreroit à ces recherches minutieuses , mais intéressantes , il faudroit tâcher de fixer à quel degré d'em- bonpoint les poules produisent une plus grande quantité d'œufs ; cai*, comme on le sait , les poules mal nourries ne pondent guère plus que les poules trop nourries. Il fau- droit tenter d'avancer ou de reculer le temps de la ponte , de manière à la maîtriser, comme un jardinier habile maî- trise la floraison d'un oranger , de manière à distribuer avec une certaine égalité , dans les difierens mois de Tannée , la quantité des œufs à pondre. Le moyen le plus efficace pour produire cet effet , seroit , suivant l'opinion de Réau- mur , de dépouiller peu à peu les poules de leurs plumes , dans le printemps ou au commencement de Tété, et d'em- pêcher par-là la mue , qui ayant lieu sur la fin de la belle saison , suspend alors la ponte. Il faudroit enfin essayer quels sont les alimens qui facilitent ou arrêtent la ponte. On en indique déjà plusieurs ; mais on n'a rien encore de bien précis sur leur efficacité. Les poules sont d'un caractère vif, pétulant, violent; elles se querellent et se battent très -souvent entre elles. Connne toutes les autres volailles , en général , elles ont des inclinations sanguinaires , des mœurs barbares ; elles ne peuvent voir une de leurs compagnes foible et languis- sante, sans l'insulter ; le sang coule-t-il des blessures qui viennent de lui être faites , toute la bande des poules se jette sur elle, et la déchire impitoyablement. \ oici un autre trait que cite Réaumur , et qui caractérise bien la férocité des poules. Il en avoit enfermé deux avec un coq; ces trois individus vécurent un certain temps dans la plus parfaite union. Tout à coup les poules se dégoûtent de leur coq ; voilà qu'elles l'attaquent ensemble , et qu'elles parviennent, après cinq ou six jours de mauvais traitemens , à le tuer. Surpris d'une conduite si extraordinaire , Réaumur fut cu- rieux de savoir ce our chacun d'eux , et ils aurolent tous éprouvé le sort du premier, s il les avoit laisses assez long- temps pour perdre tout leur sang et toutes leurs forces. Deux choses sont sin- gulièrement remarquables dans cette aventure; c'est que ces coqs, qui étoient forts , hardis , robustes , qui aurolent très- faciiomeul mis à la raison une trentaine de poules révoltées, COQ 5oo avoient la bonté de ne pas se défendre et ne chcrchnient même pas à se soustraire à la rage de ces deux mégères: c'est que ces poules , qui étoient si méchantes étant ren- fermées , devinrent calmes et tranquilles aussitôt qu'on les eut lâchées sur le fumier , et reçurent de bonne grâce les caresses des coqs accourus à leur rencontre. Les poules sont les oiseaux les plus faciles à nourrir; toutes les substances alimentaires leur conviennent , même lorsqu'elles sont en- fouies dans le fumier ; rien n'est perdu avec elles; on les voit pendant toute la journée sans cesse occupées à gratter, à chercher et à ramasser pour vivre. La semence la plus fine , la plus imperceptible, ne peut échapper aux regards pcrçans d'une poule ; la mouche dont le vol est le plus ra- pide, ne sauroit se soustraire à la promptitude avec laquelle elle darde son bec ; le ver qui vient respirer à la surface de la terre , n'a pas le temps de se replier sur lui-même , il est aussitôt saisi par la tête et déterré. Les poules, ainsi repues de grains, de vers, d'insectes, de tout ce qu'elles ont trouvé par une recherche opiniâtre dans lé fumier, dans les cours, dans les granges, dans les écuries etles étables, etc., n'ont besoin dans les fermes , au printemps et en hiver, que d'un supplément de nourriture , qu'on leur distribue tou- jours le matin au lever du soleil, et le soir avant qu'il se couche. Ce repas est préparé de la manière suivante : On fait cuire , la veille, dans les lavures de vaisselle, les plantes potagères que la saison fournit, on les mêle avec du son , on les égoutte. Le lendemain , on porte cette pâtée réchauffée aux poules ; lorsqu'elles l'ont mangée , on leur jette, suivant les ressources locales , une certaine quantité de vannure , de crlblure de froment et de seigle , ou d'orge pur, de sar- rasin , de blé de Turquie concassé , de vesce , de pois chiches, de marc de raisin ou de pommes, de fruits sains ou gâtés, coupés par morceaux, de pain , de miettes et au- tres débris de la table et de la cuisine , des racines cuites, elc. Seulement, suivant la saison , on augmente ou on diminue la ration de l'une ou de l'autre de ces subsistances ; quelquefois, comme pendant la récolte ou le battage des grains, on sup- prime toute distribution. Le repas du soir est semblable à celui du matin ; tous deux doivent leur être servis , soit dans le poulailler , si on veut que les poules seules y aient part, soit près du poulailler, dans un endroit disposé de ma- nière qu'elles n'y soient point exposées aux vents et à la pluie. L'expérience a appris qu'il étolt essentiel : i." Que la pâtée fût chaude lorsqu'on la leur donnoit , parce que , dans cet état, elle contrjbuoit à mieux conserver leur santé, à les rendre plus fécondes et à les nourrir davanla'^c : 5io COQ 2." Quonpouvoit remplacer la distribution des grains, cuil^ ou crus , par celle de la pomme- de-terre cuiie , mêlée à une certaine quantité de farine de ces grains, ou mieux en- core, par ce mélange converti en pain, puis mis sous forme de soupe. 3." Que les grains étoient en général meilleurs lorsqu'ils avoient éprouvé la cuisson que lorsqu'ils étoient crus, et encore plus nutritifs lorsqu'ils avoient subi la pani- fication. 4-'' Que la plus excellente nourriture pour les pouIeS étoit ce même pain trempé et mêlé avec de la viande bouillie et hachée. 5.° Qu'il existoit des circonstances où le choix de la nourriture des poules n'étoit pas indifférent , comme pendant la ponte , la couvaison et surtout pendant les mala- dies qui les affligent. Le froment et le seigle , à l'exceplioa de leurs criblures , ne font point partie de la nourriture des poules; non qu'elles n'eu soient très -friandes , mais parce qu'on croit devoir les réserver pour les hommes. Le goût décidé que les poules montrent pour les vers , a fait imaginer de les multiplier par les moyens suivans. Faites une pâle avec du levain d'orge, du son et du crottin; mettez- la dans un vaisseau convenable ; au bout de trois jours, s'il fait chaud, elle sera remplie d'une multitude de vers qui serviront de pâture aux poules. Mais voici un autre procédé plus en grand. Sur un endroit de la basse-cour, assez élevé pour permettre l'écoulement des eaux, on construit quatre murailles , chacune de douze pieds de longueur et de quatre de hauteur , ce qui forme une fosse carrée. On met suc- cessivement dans cette fosse de la paille de seigle hachée , du crollin récent de cheval, de la terre légère, abreuvée de sang de bœuf ou d'autres animaux, et un mélange de mire de raisin, d'avoine et de son; sur ce dernier lit on éle'id des Intestins d'animaux, coupés par morceaux; puis re- commençant par un lit de paille, on suit le même ordre que la première fois , jusqu'à ce que la fosse soit remplie. Alors on la recouvre de branches dépines, qu'on assujettit par de grosses pierres, pour en défendre l'accès à la vo- laille. Ce mélange se convertit, pour ainsi dire, en un mon- ceau de vers, qu'on leur ménage pour la saison où la terre, durcie par le froid, ne leur en fournit plus , et qu'on leur distribue tous les matins par petites portions. Quand la basse- cour est très-considérable , on établit plusieurs vcnninières ; mais on a grand soin de ne les leur jamais laisser à dis- crétion. Quelquefois on charge des enfans de suivre im jar- dinier , et de ramasser les \'cr& qu'il fait sortir de terre à chaque coup de bêche, ou bien on leur dit de remuer la terre avec un trident. Ce mouvement , qui imite le travail de la taupe , détermine les verç à quitter leur souterrain C O O 5,, pour éviter leur ennemi , et ils tomLent entre les mains des enfans. Les os concassés peuvenr encore être employés pour varier les alimens des poules; elles les digèrent avec aulant de facilité même que les noyaux des olives , que cependant les animaux ruminans rendent entiers , et qu'on ne retrouve plus dans la fiente des volailles. La digestion des poules se faisant principalement par trituration , leur instinct les porte à avaler de petites pierres ou de petits cailloux , pour aider les forces musculaires de leur gésier ; mais souvent il arrive que rencontrant du verre, elles l'avalent comme corps dur, sans s'embarrasser de la faculté qu'il a de couper et de pi- quer. Les effets funestes de cette substance qui ont eu lieu sur plusieurs poules , doivent déterminer les cultivateurs à ne pas souffrir que parmi les ordures de la cuisine qu'on leur jette sur le fumier, il s'y trouve du verre. Ils doivent même étendre cette attention sur plusieurs autres substances , d'a- près ce fait. Des poules avoient mangé des écailles de moules, et plusieurs mouroient. Pour sauver les autres , on leur ou- vrit le jabot , on le vida, et on le cousit : heureusement que celte opération réussit ; mais il vaut encore mieux n'avoir point à la faire. La saison de pondre commence pour les poules au mois de février dans les pays chauds , et plus tard dans les pays froids. Après avoir donné dix-huit à vingt œufs de suite , elles s'en tiendroient là , et elles demanderoient à les couver. Mais l'expérience ayant appris que lorsqu'on cassoit ou ([u"on ôtoit un ou plusieurs œufs à un oiseau occupé à for- I ier sa ponte , il les remplaçoit toujours , et qu'il ne pensoil à couver que lorsque le nombre de ses œufs étoit complet, on a imaginé, pour obliger les poules à fournir de nouveaux ceufs, de leur enlever chaque jour ceiLx qu'elles venoient de faire ; trompées par cette supercherie, les poules continuent à pondre , et tous les jours, en voyant leurs nids vides , elles rroient pondre pour la première fois. Lorsqu'une poule a Tenvie ou le besoin de pondre, elle va, elle vient, elle paroît affairée, elle caquette sans cesse , elle visite tous les coins et recoins, pour en trouver un où elle puisse se cacher , et jouir de la tranquillité ; elle en trouve rarement qui lui convienne ; enfin arrive le moment où, trop pressée pour continuer à être aussi difficile, elle se détermine a entrer dans le poulailler et à choisir un des paniers disposés pour servir de nids; elle y monte, elle s'y arrange, elle se tait et pond. Il y a telle poule qui adopte un nid de préférence: si, au iM.oment où elle veut y aller pondre , elle le trouve occupé I ir une autre, elle attend patiemment que celle-ci ait fait sop 5ia COQ œuf, pour la remplacer. En général , on remarque que les poules qui n'ont pas fait cette adoption d'un nid , se placent plus volontiers dans celui où elles trouvent que le tas d'œufs est le plus considérable. La poule souffre vraisemblablement dans l'opération de la ponte, quoiqu'elle ne se plaigne point; mais aussitôt qu'elle est débarrassée de son œuf, elle se livre à des transports de joie , elle annonce sa délivrance par des cris perçans et réi- térés , et que répètent à l'envi , non-seulement toutes ses compagnes, mais encore le coq lui-même. Dans le nombre il y en a dont la fécondité varie ; il en est qui ne donnent qu'un œuf en trois jours, d'autres pondent de deux jours l'un, celles-ci en produisent un tous les jours, celles-là enfin en donnent deux le même jour, mais cela est fort rare ; et quand en général les jeunes poules en font davantage que celles d'un moyen âge, ils sont plus petits, et les vieilles cessent de pondre à la fin de leur quatrième année. La ponte des poules , sauf quelques interruptions , conti- nue jusqu'à la fin de l'été; alors elle est arrêtée par la mue , espèce de maladie qu'elles éprouvent tous les ans, et qui \es attaque les unes «n peu plus tôt et les autres un peu plus tard. Les poules ne pondent point pendant la durée de cette maladie, parce que leur suc nourricier étant employé au dé- veloppement et à l'accroissement des nouvelles plumes, il n'en reste point pour faire croître des œufs. Le froid qui commence alors à se faire sentir contribue à prolonger leur repos; il continue jusqu'au coiiimencemeut dû. printemps. Ennuyé de cette longue inaction que la nature permet aux poules , sans doute pour leur plus grand avantage, l'homme qui ne pense qu'à son propre intérêt, a essayé différens moyens pour les remettre en activité ; il lui p;ger d'œufs frais. Voici le moyen qui lui a le mieux réussi pour en obtenir : On choisit les poules les plus vigoureuses; on les enferme dans une chambre chaude et claire : on leur donne un coq jeune et brave, une nourriture abondante et échauffante, et on les entretient avec la plus grande propreté. On a remar- qué que ce travail forcé , et hors de saison, usoit les poules qui y étoienl soumises, et qu'elles parvenoîent plus tôt que les autres à la vieillesse. La poule n'auroit-elle qu'une quantité fixe d œufs à nous fournir pendant la durée de sa vie.'' D a- près cette remarque, on ne doit employer ce moyen qu'après avoir bien calrulé le profit qui doit en résulter, toute chose bien compensée. Ce calcul, cet examen, sont d'autant plus COQ 5,3 nécessaires , que Piéaumur dit n'avoir pu déterminer les pou- les à pondre pendant 1 hiver, en leur donnant du chènevis pour nourriture, c'est-à-dire , la semence qui passe pour celle qui les dispose le mieux à pondre; il est vrai qu il les tenoit dans un lieu chauffé par des couches de fumier, et que peut- être , malgré ses précautions , les exhalaisons de ce fumier pouvoient diminuer la vigueur des poules. Outre le chènevis employé dans Texpérience de Réaumur pour échauffer ses poules, et ies disposer à pondre , on se sert encore, dai;s toutes les saisons, d'avoine pure, de sarrasin et de millet com- nmn. Mais on a observé que lorsque la ponte étoit accélérée chez les poules , la coquille de leurs œufs étoit moins pe- sante , et souvent qu'ils n avoient qu'une simple membrane comme lorsqu'ils sont pondus par des poules trop grasses. Pendant Ihiver rigoureux de 1788 , des poules avoient perdu par la gelée leurs crêtes et leurs pattes; au printemps elles marchoieut sur leurs genoux , et n'en étoient pas moins aptes à pondre comme à l'ordinaire. Mais elles n'ont pas toujours besoin de coqs pour produire des œufs; ils naissent naturellement sur cette grappe qu on nomme Vomire; ils peu- vent, indépendamment de toute communication avec le mâle y grossir, y mûrir, se perfectionner sans être fécondés ; ren- dus alors, ils sont ce qu'on appelle des œufs clairs. Ils passent peut-être sans beaucoup de raison, pour être moins sains que les autres; mais ils ont l'avantage inappréciable de se mieux conserver, et de pouvoir être transportes sans dano^er, comme nous le dirons à 1 article des OEuFS. On a vu une poule mise en cage , pendant deux ans pondre régulièrement tous les deux jours , depuis le mois de mars jusque vers la fin d'octobre , sans jamais manifester le désir de couver. Les poules ne vivant que cinq ou six années et étant déjà vieilles à quatre ans , on est obligé de les renouve- ler souvent. Les poulets, les chapons, les poulardes four- nissant des mets très-recherchés , les cultivateurs sont inté- ressés à se procurer des poussins ; ainsi il y a nécessité d une part et avantage de l'autre, de ne pas consommer tous les œufs des poules, et d'en recueillir une certaine quantité pour les soumettre à l'opération par laquelle les oiseaux font éclore leurs petits. La couvaison chez presque tous les oiseaux se fait de la manière suivante : la femelle se pose légèrement sur ses œufs , les presse doucement , les couvre exactement de son corps , les embrasse de ses ailes , leur communique le calorique qui constitue sa chaleur naturelle , élève leur température au trente-deuxième degré du thermomètre de Réaumur , et jusqu'à l'époque fixée , mais variée par la na Vil. • 33 5,i 0 0 Q ture pour la sortie des petits de chaque espèce d'oiseau; elle les entretient à ce degré , soit en se faisant remplacer par son mâle , lorsque celui-ci est propre à partager les soins de Tincubalion; soit, lorsqu'elle en est chargée seule, en res- tant jour er nuit, sans autre interruption qu'un instant qu'elle emploie chaque jour pour prendre sa nourriture et rendre ses excrémens. On désigne, sous le nom de couvée^ le nombre des œufs que la femelle des oiseaux soumet à la fois à l'incubation. Ce nombre , qui est plus ou moins considé- rable dans les couvées des différens oiseaux , paroît être déterminé d'après les ressources alimentaires, plus ou moins abondantes , que trouvent les petits lorsqu'ils sont éclos. Ainsi dans les gallinacés, les petits mangeant seuls en sor- tant de leur coque , la quantité d'œufs d'une couvée est pré- cisément celle que chaque mère peut échauffer convenable- ment en les couvrant de son corps et de ses ailes qu'elle forme en berceau, tandis que dans la plupart des autres oiseaux la couvée n'est que de deux ou quatre œufs , non parée que les femelles de ces oiseaux ne peuvent en couver une plus grande quantité , mais parce qu'obligées de pourvoir à la nourriture de leurs petits pendant un certain temps après leur nais- sance , elles ne pourroient y suffire s'ils étoient trop nom- breux. En général, les femelles des oiseaux sont disposées à cou- ver aussitôt que leur ponte est finie. Les poules seules font souvent exception à cette règle. Déterminées ordinairement à continuer à pondre pendant la plus grande partie de l'an- née, tant à cause de la nourriture abondante qu'on leur prodigue, qu'à cause de la supercherie dont nous avons dit qu'on usoit à leur égard , elles dépassent très-souvent la quantité d'œufs nécessaires pour leurs couvées, sans témoi- gner la moindre envie de remplir cette fonction naturelle qui rend leur fécondité utile à la propagation de leur espèce ; celles en petit nombre qui ont la volonté de couver, l'annon- cent par un cri particulier qu'on nomme gloussement. Bientôt cette volonté devient une passion très-forte ; on les voit s'a- giter, abaisser leurs ailes, hérisser leurs plumes, chercher partout des œufs à couver ; si elles en rencontrent , quïls soient produits par des poules ou par d'autres oiseaux , elles se mettent aussitôt dessus. Si elles n'en trouvent point,- elles vont même se placer dans les paniers qui ne contiennent que les œufs artificiels , mis pour les inviter à pondre ; elles ne les quittent plus , on a beau les chasser, elles y revien- nent toujours. Il est quelquefois des poules qui veulent cou- ver avant d'avoir achevé leur ponte, avant le temps favo- COQ 5,5 rable à la couvaison. On ddtrult cette ardeur trop précoce en leur passant une petite plume par les narines. 11 ne suffit pas que les poules manifestent Fenvie de couver pour être chargées de cette besogne , Texpérience a appris qu elles ne sont pas toutes également propres à s'en bien acquitter. Celles qui y sont les plus aptes , ont au moins deux ans ; on les nomme franches ; il faut qu'elles ne prennent l'épouvante de rien , qu'on puisse les lever de dessus leurs nids sans qu'elles s'effarouchent ; il faut qu elles soient d'une complexion forte, qu'elles aient le corps large , les ailes grandes , bien garnies de plumes , que leurs ongles et leurs ergots ne soient ni longs ni aigus. Pour s'assurer de la propension d'une poule de cette espèce à couver, on la laisse un jour ou deux dans le pon- doir sur quelques œufs qu'on sacrifie à cela ; si elle y reste avec constance, on juge qu'elle est bonne couveuse , et on la transporte dans le lieu où on a distribué dans des paniers la quantité d'œufs choisis et nécessaires pour chaque couvée. On la pose doucement sur ces œufs, on la couvre d'un linge, qu'on ne lui ôte qu'une fois par jour, le matin quand on la lève pour lui ûtire prendre le repas qui lui est servi à côté du nid : précaution nécessaire pour qu'elle soit le moins possible absente de son nid; que le moindre froid surtout, vers la fia de l'incubation, ne fasse pas périr les petits dans leurs co- quilles. Les œufs destinés à être soumis à l'incubation doivent être ramassés avec encore plus de soin que pour être em- ' ployés comme alimens. 11 faut que parmi les œufs produits par les poules des meilleures races, et pendant la seconde année de leur vie, on prenne les plus gros, parce qu'ils donnent ou sont présumés devoir donner les plus grands ^ les plus vigoureux poulets. Il faut être assuré que les œufs sont fécondés ; trop de personnes pour avoir mis couver des œufs clairs, ont été dégoûtées de faire édore des poulets. (Chaque acte féconde une grappe entière.) Ainsi, quoique Harvey as- sure qu'un coq féconde en une fois les œufs qu'une poule pondra pendant toute une année ; quoique l'expérience prouve réellement qu'un simple accouplement du coq et de la poule rend féconds les œufs à pondre pendant un mois , on a l'attention de ne recueillir que les œufs fournis par des poules qui vivent avec des coqs très-vigoureux ; et pour être encore plus certain de son fait , on préfère les œufs de ses propres poules. Tantôt le besoin de renouveler la basse-cour demande des femelles ; tantôt l'intérêt d'un débit avantageux fait souhaiter d'avoir des mâles ; il faut donc savoir distinguer les œufs d'où doivent sortir les uns ou les autres. On preuoit jadis les S.G COQ œufs pointus pour avoir des coqs , el des œufs arrondis pour se procurer des poules ; mais maintenant on les reconnoît à des signes plus certains ; on examine les œufs à la lumière d'une chandelle; si à Tun des bouts on remarque un petit vide sons la coque, et que ce vide soit justement au bout de l'œuf , il contient le germe d'un mâle ; s'il est un peu de côté, c'est une femelle. Les œufs ainsi choisis et triés à mesure qu'ils sont pris dans les nids, sont mis, sans leur faire éprou- ver aucune secousse , dans un panier, en les isolant avec de la sciure de bois ; ce panier est suspendu en l'air dans un en- droit sec , frais et obscur , jusqu'à la fin de la ponte, jus- qu'au temps de la couvaison. Il faut que l'endroit destiné à la couvaison soit sec , chaud, propre et au midi ; il doit être fermé, et disposé de manière que les couveuses y jouissent de la plus grande tranquillité , qu'aucun bruit ne les distraie ; que les coqs et les autres poules ne puissent venir les inter- rompre. Il doit être garni d'autant de paniers qu'on veut do couveuses ; dans ces paniers, d'une hauteur et d'un diamètre convenables , sont arrangés des nids formés avec de la paille nouvelle , brisée ; on les fait concaves , et on en couvre le fond de plumes. Les poules , les œufs , le lieu , étant ainsi disposés pour la couvaison , i.» On examine de nouveau les œufs , qu'on retire avec précaution du panier dans lequel on les avoit serrés à me— tiurc qu'ils sortoient des nids ; on a soin que les plus anciens p'aient pas plus de trois semaines : on est assuré qu'ils n'ont pas souffert une trop grande évaporation lorsqu'ils sont en- core assez pesans pour aller au fond de l'eau. A la vérité , quelques expériences ont prouvé que des œufs de six semaines ou de deux mois ont été couvés avec succès ; mais il n'est pas prudent de s'y fier. D'ailleurs, d'autres'expériences ont démontré que les œufs les plus frais étoient plus faciles à. cclore , et produisoient des poussins plus forts et plus vigou- reux. 2.° Le nombre des œufs qu'on donne à chaque couveuse varie suivant leur grosseur, suivant l'ampleur des ailes de la })oule , et encore suivant la température de la saisonniers a fin de l'hiver , on leur en met moins que dans l'été , afin qu'elles puissent les couvrir plus parfaitement , les défendre plus exactement du froid qui règne encore à cette époque. Ainsi , telle poule à laquelle on ne donneroit que dix à douze œufs en février , pourroit en couver quatorze à quinze en mars , et jusqu'à dix-huit en avril. S." On prescrivoit autre- fois de ne commencer la couvaison qu'à la fin du croissant de la lune, de mettre toujours les œufs eu nombre impair, COQ 5x7 âc tes garantir du tonnerre en armant les nids de ferraille , de les préserver du mauvais air avec des aromates ; mais on reconnoît maintenant l'absurdité de toutes ces minuties , et on engage les fermières à ne plus s'y arrêter. 4-° Le prin- temps et l'automne sont les saisons les plus favorables pour faire couver les poules ; alors la tenjpérature est plus conve- nable ; les œufs sont plus abondans , mieux constitués, les poules plus échauffées. Si cependant on vouJoit faire éclore des poulets dans l'hiver , il faudroit se servir des mêmes poules qu'on auroit enfermées pendant cette saison dans un. endroit chaud , pour en obtenir des œufs par une nour- riture plus substantielle qu'à l'ordinaire. 11 faudroit leur don- ner l'envie de couver en les échauffant avec du sénevé , avec, des soupes au vin , fies feuilles et de la graine d'ortie dessé- chées et mises en poudre. Si ce régime ne suffisolt pas , on auroit recours au procédé par lequel on détermine les poules d'Inde à couver pendant l'hiver ; on les nourrit de soupes au vin et au sucre , on les enveloppe de manière à ne laisser passer que leur tête et leur queue ; on les tient sur de vieux œufs pendant trois ou quatre jours ; au bout de ce temps y mises en liberté , elles consentent à couver de bons œufs , qu'on substitue aux mauvais. Mademoiselle Porlebois a trouvé un moyen extrêmement simple et extrêmement sur de forcer une poule à couver ; c'est de la mettre sur des œufs dans une boîte d'un pied de haut , et dont la longueur et la largeur surpassent de fort peu les dimensions de la poule, et de placer sur son dos , au moyen d'une ficelle qui passe autour de son cou , une planche légère , de trois à quatre pouces de large, sur le double de longueur. L'Inquiétude que lui cause cette planche l'accoutume d'abord à rester sur ces œufs , et elle en prend ensuite l'habitude. A la vérité, ces couvées d'hiver ne sont pas très-usitées , sans doute , parce qu'on a éprouvé qu'elles ne réussissoient pas aussi souvent et aussi constamment que les autres ; mais si déjà les pre- mières couvées du printemps sont beaucoup plus lucratives que les secondes, à cause de la cherté de la jeune volaille dans cette saison , quel bénéfice celles d'hiver ne procure- roient-elles pas .'* Et n'est-il pas évident qu'on seroit ample- ment dédommagé des dépenses plus considérables qu'elles exigeroient , en risquant un plus grand nombre d'œufs pour avoir un même nombre de poulets ? 5." On ne doit pas mettre ensemble les œufs de différentes poules, ou à différentes re - prises les œufs des poules de la même espèce , parce qu'ils n'éclosent pas à la fois , et que la poule laisse dans le nid les plus tardifs pour conduirai les poussins sortis de leurs coques. 6." R^aumur a imaginé de vernir les œufs dans le dessein du 5i8 C O O pouvoir les couver plus de six semaines après avoir été pon- dus ; mais on n'aura point recours à cette méthode , au moins pour les œufs de poules , et parce qu'il est difficile d'enlever ce vernis , et parce que l'expérience n'a pas démontré d'une manière incontestable que ce vernis qui remédie très-bien à l'évaporation de l'humidité des liqueurs de l'œuf, soit le pré- servatif le plus assuré du germe. D'ailleurs les œufs frais sont très-faciles à trouver, "j ." Les œufs une fois sous la poule ne doivent plus être touchés ; il faut lui laisser le soin de les re- tourner à son gré , de les ramener de la circonférence au centre, et du centre à la circonférence pour les échauffer également. Une poule sait bien mieux faire cette besogne que la fiUe de basse-cour la plus intelligente. B.*» Il arrive quelquefois qu'une couveuse est impatiente , qu'elle cherche à sortir souvét^^^e son nid ; aussitôt qu'on s'en aperçoit , on diminue de moitié la quantité de nourriture qui forme ordi- nairement son repas ; lorsqu'elle l'a mangée , on la remet à moitié repue sur ses œufs , et on lui présente dans la main quelques grains de chènevis, de froment ou de millet. Ce supplément à son repas produit le meilleur effet, elle s'y accoutume ; elle reste alors aussi volontiers sur ses œufs que les autres femelles qui attendent les alimens que-leur appor- teroient les mâles. Pour remplir sans doute le même but , certaines filles de basse- cour mettent la nourriture si près des nids , que les couveuses peuvent prendre leurs repas sans être obligées de quitter leurs œufs ; mais cette méthode, con- sidérée en général , est vicieuse , parce qu'il est reconnu que les poules ont besoin de se dégourdir, de prendre l'air, et qu'il est utile que celui où sont plongés les œufs soit renou- velé de temps en temps, g." Il est des couveuses qui mangent leurs œufs ou les cassent ; voici le moyen de les corriger de ce défaut. On fait durcir un œuf; on le perce aussitôt de plu- sieurs trous ; on le présente à la poule ; elle le becqueté comme les autres, et se brûle; alors, par la même raison qu'un chat échaudé craint l'eau froide , elle ne s'avise plus d'attaquer même les œufs froids. io.° Il est plus avantageux de mettre à couver plusieurs poules le même jour , afin que s'il arrive des accidens à une des couveuses , on puisse y re- médier en confiant à une autre ses œufs à éclore , ce qu'on fait en les glissant sous elle avec la précaution de ne pas lui en donner au-delà de ce qu'elle peut en échauffer, ii." Pour se p^-v^c irer un plus grand nombre de poulets, et conserver aux poules leur faculîé de pondre , on les remplace pour la couvaison par des poule, d Inde , qui sont singulièrement aptes à cette opération, ei |ui peu\^nt couver de vingt-cinq à trente œufs de poviles ordinaires. 12.° Il est des gens qui, le COQ 5,g onzième ou douzième jour de rincubalion, mirent les œufs. Ils ont un tambour , ils le mettent au soleil , ils y placent les œufs Tun après l'autre ; si leur ombre vacille par le mouve- ment du poulet, ils les remettent dans le nid , et ils rejettent ceux où on n'aperçoit aucun mouvement. iS." Plusieurs, après dix-huit jours d'incubation , plongent les œufs dansFeau chaude , sous prétexte d'attendrir leurs coques : c'est une mauvaise pratique , qui ne fait que troubler et quelquefois manquer entièrement l'opération. Quelque importans que soient pour le succès de la couvaison les préceptes elles ob- servations que nous venons de présenter, l'expérience prouve que la nature , livrée à ses propres moyens , peut , sans in- convénient, les négliger. L'amour de la liberté , l'envie de dérober leurs œufs et leurs petits aux regards et aux recherches de leurs ennemis , cet instinct qui ramène les poules à leur état primitif lors- qu'elles se disposent à remplir les fonctions importantes que la nature leur a confiées , les déterminent quelquefois à aller pondre et couver à l'écart. Elles reviennent comme en triom- phe à la basse-cour à la tête d'une troupe de petits poussins , souvent mieux portansque ceux qui doivent leur existence aux soins combinés d'une couveuse choisie et d'une fille de basse- cour intelligente. On a vu des poules aller faire leurs nids dans un parc , y pondre , y couver , s'y établir avec leurs familles, devenir sauvages, se revêtir d'une plus grande quantité de plumes, pondre moins souvent, avoir une chair moins tendre, mais plus savoureuse, rester fidèles à leurs coqs jusqu'à la mort de ceux-ci , s'abandonner ensuite aux faisans , et donner naissance à des mulets. Les principaux auteurs qui ont écrit sur la formai ion du poulet, sont Fabrice d'Aquapendente , Harvée , Maîire Jean , Malpighy , Blasius, Haller, Vicq-d'Azyr , Bonnet, Monro et Lévciîlé. Si on veut connoître exactement les pro- grès du fœtus pendant tout le temps de Tincubalion , il faut surtout consulter Haller ; il les a suivis de douze heures en douze heures, et en a rendu un compte détaillé. Si on désire savoir tous les changemens qui ont lieu dans les parties cons- tituantes de l'œuf, pour faciliter l'accroissement de ce fœlus, il est bon de lire la Disseiiaiiun physiologique de M. Léveillé , sur la niLtrilion des fœtus ronstdérés dans les mammifères et dans les ovi- pares. H résulte des observations de Haller: \.° Qu'au bout de douze heures on aperçoit déj^un commencement d'orga- nisation dans cette petite ta|ke qu'on nomme cicatricule ^ et que nous avons dit être pll^e sur le globe du jaune , et se trouver toujours, par un mécanisme particulier, à sa partie s^upéricure , quelle que soit la situation deTœuf au centre du- COQ quel ce globe est susp^îndu. 2.° Que les parties du fœtus qui V'ioient invisibles avant Tincubalion à cause de leur exiguïté, «le leur fluidité et de leur transparence , acquièrent graduel- lemenlla consistance qui leur convient , de manière que celles qui doivent être solides , comme les os par exemple , devien- nent gélatineuses , membraneuses , cartilagineuses , avant d'être osseuses. 3.° Qu'en se développant les unes un peu plus tôt, les autres un peu plus tard, suivant leur injportance dans Torganisation du poulet, elles perdent plus ou moins promptemepl leur transparence , et prennent des formes et (les situations qui les rendent reconnoissables. C'est pour- quoi elles ne deviennent sensibles qu'à différentes époques; le premier jour on dislingue la tête et l'épine dorsale ; le se- cond , les vertèbres et le cœur ; le troisième , le cou et la poi- trine ; le quatrième , les yeux et le foie ; le cinquième, l'es- tomac et les reins; le sixième, le poumon et la peau; le sep- tième , les intestins et le bec ; le huitième , la vésicule du fiel et les ventricules ducœur; le neuvième, les ailes et k'S cuisses; Je dixième , toutes les parties qui doivent constituer le poulet sont à leur place ; elles ont déjà la forme qui les caractérise. -Les jours suivans elles se développent, et prennent tout l'ac- çroisseuient «{u'elles peuvent acquérir; alors le poussin est assez fort pour briser sa coquille , et c'est ce qu'il fait le vingt-unième jour de 1 incubation. On verra dans la Dissnfaiion de M. Léveillé, l'analogie qui est entre la position des fœtus des mammifères et des ovipares dans leurs matrices respectives; quelle différence il y a entre l'organisation du foie dans le fœtus du premier et dans celui des seconds; pourquoi on trouve dans la vésicule du fiel de ceux-ci une abondance de bile assez considérable, tandis qu'on n'en rencontre point ou presque point dans la vésicule des autres; on apprendra à distinguer le cordon om- bilical du fœtus des oiseaux, à l'aide duquel le poulet se nour- rit; on saura que les membranes qui enveloppent toutes les parties contenues dans l'œuf, forment par leur arrangement : T." une cavité particulière pour le fœtus et les eaux qui le baignent; 2.° une pour le jaune en entier et pour les intes- tins du poulet, auxquels on peut joindre tous les vaisseaux qui les accompagnent hors du bas- ventre; 3." une pour la niasse vitelline ; ^^ une pour le troisième albumen; 5." une pour le second; 6." une dernière très-étendue, propre à réu- îjir toutes les autres, et, avec elles, toutes les substances différentes qu'elles renfernSmU^Jn connoîtra les rapports qui existent entre le poulet et Hi substances deslinées^à le faire vivre dans 1 œuf ; combien éloient erronées les idées qu'on avolt sur les vaisseaux jaunes et sur le prétendu canal COQ 52, qui, de la capsule du jaune, communique dans le tube intes- tinal ; pai- quelles voies le blanc est transféré dans la coque du jaune pour étendre celui-ci, pour le rendre plus suscep- tible d'être absorbé et entraîné dans le torrent de la circu- l.'tiion ; enfin quel est le mécanisme que la nature emploie pour expulser Toiscau. Muni de ces diverses instructions, puisées dans l'ouvrage de M. Léve'Illé, voici comment on concevra ce qui se passe dans Tœuf p&udant son incubation. Le principe de vie in- troduit par 1 acte du mâle dans Tœuf commencé sur l'ovaire de la femelle des oiseaux, contribue peut-être à l'organiser pour le but que la nature se propose. Mais aussitôt que cet œuf est sorti du corps de la femelle, le principe de vie y dort jusqu'à ce qu'il soit réveillé par le calorique communi- qué par la poule qui couve. Alors, de concert avec cet agent, il donne le mouvement à l embryon qu'il est chargé d'ani- mer; il lui procure la propriété de croître , d'employer à son organisation, à sa nourriture , toutes les substances qui sont renfermées avec lui dans cette matrice isolée, mais qui rem- plit les mêmes fonciions que celle des mammifères. Alors le jaune dœuf augmente de quantité aux dépens des albumens, dont il absorbe la partie fluide ; il devient un lait salutaire qui est charrié dans le foie, qui y est élaboré, et qui passe en- suite dans la circulation. Le jaune, jusqu'au dix -neuvième jour de l'incubation, forme dans l'œuf un corps distinct de 1 oiseau renfermé dans une capsule séparée; ils n'ont en- semble communication qu'au moyen des vaisseaux qui tien- nent lieu de cordon ombilical. Mais, à cette époque, il s'introduit en entier dans l'abdomen, et, par sa présence, il augmente tellement le volume du poulet, que la poche des eaux n'a plus une capacité suffisante pour le contenir; elle se rompt ; les organes pulmonaires sont mis en contact avec l'air qui a pénétré dans lœuf pour y remplir le vide causé par l'évaporation ; le poussin respire, il piaule, sa force vitale acquiert plus d'énergie, il se meut, ses membres se développent, son bec agit, sa coquille est brisée, il sort. C'est communément le vingt-unième jour de l'incubation que les poussins brisent leurs coquilles et s'échappent de leur prison. Les uns font cette opération assez facilement, ou du moins assez promptement ; les autres éprouvent plus de dif- ficultés, soit que la coquille que ces derniers attaquent offre plus de dureté , soit que leur bec ait moins de force que ceux de leurs camarades. On doit être, ce jour-là, très-attentif à surveiller les couveuses , et se tenir prêt à secourir les pous- sins qui n'ont pas assez de force pour faire une ouverture suffisante à l'uiuf, ou qui restent collés à la coquille par un 522 COQ reste d'albumine qui s'est épaissi ; mais cette sortie des pous-' sins est d'autant moins dangereuse pour eux, qu'elle est naturelle et non forcée. On ne doit donc la faciliter que dans un cas pressant, que lorsque, après des efforts inutiles, le poussin est réduit à l'inaction; alors on emploie la plus grande dextérité pour l'aider sans le blesser, car la moindre égratignure le feroit périr. On fortifie les plus foibles en leur mouillant le bec avec du vin tiède et sucré; ce vin s'intro- duisant quand le poussin piaule , il eu avale quelques gouttes. Le jour de leur naissance, les poussins n'ont pas besoin de manger; on les laisse dans le nid. Le lendemain, on les porte sous une mue, espèce de grand panier garni en-de- dans d'étoupes, et on leur sert, ainsi que les jours suivans, pour nourriture, des miettes de pain trempées dans du vin pour leur procurer de la force, ou dans du lait pour leur donner de l'appétit; on leur présente des jaunes d'œufs si on s'aperçoit qu'ils sont dévoyés. On leur met tous les jours de Teau nouvelle très-pure, et de temps en temps on leur dis- tribue des poreaux hacbés. Après les avoir tenus enfermés chaudement sous cette mue pendant cinq à six jours, on leur fait prendre un peu l'air au soleil, vers le milieu de la journée, et on leur donne de l'orge bouillie, du millet mêlé de lait caillé, et quelques herbes potagères hachées. Au bout de quinze à dix-huit jours, on permet à la poule de conduire ses petits dans la basse-cour; mais comme elle est alors en état d'en soigner, vingt- cinq à trente, on ajoute aux siens ceux d'une autre poule, et on remet celle-ci à pon- dre ou à couver. Ce qui détermine le choix de l'une de ces deux poules, pour lui donner la conduite des poussins, c'est la grandeur de son corsage et l'ampleur de ses ailes, afin qu'ils puissent encore éprouver Tutile influence d'une seconde couvaison. On vante avec raison la tendresse et les sollicitudes de la' poule pour ses petits. Le changement que l'amour maternel a produit sur son caractèriî cl sur ses habitudes, est réelle- ment digne d'admiration. Elle étoit vorace, insatiable, vaga- bonde, timide, pusillanime; aussitôt qu'elle est mère, on la voit généreuse , frugale, sobre, réservée, courageuse et intrépide; elle prend toutes les qualités qui distinguent le coq; elle les porte même à un plus haut degré de perfection. Lorsqu'on la voit s'avancer dans la basse-cour, entourée de ses petits qu'elle y mène pour la première fois, il semble qu'enorgueillie de sa nouvelle dignité, elle prend plaisir à venir en remplir les fonctions aux yeux du mâle, à lui mon- trer les résultats de la couvaison , de celte opération qu'elle a exécutée sans son secours: ne diroit-on pas qu'elle veut COQ, 5,3 lui faire connoître qu'elle saura bien encore sans lui , nourrir ses poulets, les surveiller et les défendre? Quelle fierté, quelle gravité dans sa démarche! comme elle est lente et mesurée! c'est celle du coq lui-même au mi- lieu de ses poules. Elle ne peut mieux Tiniiter; mais elle se dispose encore à l'égaler par son courage, et à le surpasser par sa vigilance et son attachement pour son troupeau. Ses yeux sont vifs , animés et extrêmement mobiles ; ses regards sont si prompts, si rapides , qu'elle paroît embrasser tous les objets d'un seul coup d'œil, qu'elle paroît découvrir à la fois à terre le petit grain qu'elle indique à ses petits, et dans la nue l'oiseau de proie qu'elle redoute pour eux, et qu'elle leur annonce par un cri lugubre qui les détermine aus- sitôt à se tapir. Sans cesse occupée de leur bien-être, elle les excite à la suivre et à manger ; elle émiette leur nourriture ; elle gratte la terre pour y chercher des vers qu'elle leur abandonne ; elle s'arrête de temps en temps, elle s'accroupit, et formant avec ses ailes des berceaux, elle invite ses tendres nourrissons à venir s'y réunir et s'y réchauffer. Elle continue à leur prodiguer ses soins jusqu'à ce qu'ils leur deviennent inutiles, ce qui a lieu lorsque les poulets sont revêtus de toutes leurs plumes, et qu'ils ont acquis la moitié de la grosseur qu'ils doivent avoir. De ces élèves parvenus à celte grandeur, on garde les plus belles poulettes pour remplacer les vieilles poules, et les jeunes coqs les plus vigoureux pour succéder à ceux qui sont épuisés : le superflu est ou vendu au marché, ou soumis à la castration. Les chapons sont des coqs auxquels on enlève la faculté de se reproduire, afin qu'en prolongeant, pour ainsi dire, leur jeunesse , ils conservent cette chair tendre , blanche et délicate qu'ils ont dans le premier âge ; afin que n'étant point exposés aux tourmens de l'amour et épuisés par ses plaisirs, ils puissent, dans un repos parfait, dans une indif- férence absolue, s'engraisser à leur aise et prendre une obésité parfaite. La méthode de châtrer les poulets, quoique très-ancien- nement pratiquée dans la Judée et à Rome, quoique géné- ralement répandue en Europe , n'est point employée en Egypte. C est une chose remarquable que dans ce pays où on épargne si peu la virilité des hommes, on respecte cepen- dant les organes de la génération cliez les autres animaux : seroit-ce un reste de leur ancienne idolâtrie pour eux? On chaponne les poulets à trois mois, et, autant qu'il est possible, avant le mois de juillet, parce qu'on a ob- 5.4 ^^ ^ 0 serve que les chapons qu'on falsoit dans rarrière - saison ne venoient jamais aussi beaux. On destine de préférence à la castration les poulets issus des grandes espèces , par la raison qu'ils s'engraissent plus facilement, qu'ils deviennent plus gros que les autres, et se vendent un plus haut prix. L'opération qu'ils subissent consiste à leur faire une incision: près des parties génitales, à introduire le doigt par cette ou- verture pour saisir les testicules et les emporter avec adresse sans offenser les intestins, à coudre la plaie, à la frotter d'huile, à la saupoudrer de cendre, et enfin à leur couper la crête. Cela fait, on les nourrit avec une soupe au vin pendant trois ou quatre jours, qu'on les tient enfermés dans un endroit où la température n'est pas trop élevée, parce qu'on a remarqué que lorsqu'il fait un temps très - chaud , la gangrène se met souvent à la plaie , et qu'elle les fait pé- rir; comme aussi quand l'opération est mal faite. Columelle enseigne une autre manière de chaponner; elle consiste à couper jusqu'au vif les ergots du jeune coq avec un fer chai\d, et on les frotte ensuite avec de la (erre à po- tier. Cette castration est, sans contredit, bien moins cruelle que l'autre, et devroit bien être préférée. Mais réussit-elle comme il l'assure.'' nous avons de la peine à nous le persua- der. Qu'ont, en effet, de commun les ergots avec les organes de la génération, sinon, peut-être, pour donner au coq la, facilité de se cramponner sur les femelles lors de l'accou- plement.-^ Les chapons ne sont presque plus sujets à la mue; leur voix n'a plus ni la force ni l'éclat qu'elle avoit auparavant : aussi sont-ils bien moins empressés à se faire entendre ; ils sont tristes, mélancoliques. Les coqs les traitent durement; les poules les détestent; ils en seroient bientôt les victimes, si Ihomme, qui ne les a pas dégradés pour être les délices de leur société , ne les en reliroit pour les mettre à la be- sogne à laquelle ils sont propres , et leur faire remplir le but iîu'il s'est proposé. Cette besogne, c'est déboire, manger et dormir, pour engraisser le plus promptement possible. Que d'hommes, sans être dans le même état qu'eux, n'ont point d'autre métier et visent au même but! Persuadé que le chapon n'étoit bon qu'à être mangé , on ne songeoit point à en tirer d'autre parti ; mais, considérant sa docilité, on s'est avisé d'essayer s'il ne seroit pas possible de le dresser à conduire des poulets. Le procédé suivant a com- plètement réussi. Il faut choisir un chapon gros et vigoureux, lui plun>er le ventre, le lui frotter avec des orties, l'enivrer avec une rôtie au vin , réitérer ce traitement deux ou trois jours, pendant lesquels on le tient enfeinné dans un endroit COQ 525 fttfiît; le porlcr de là sous une cage , avec deux ou irois pou- lets, qui mangent avec lui, qui se glissent sous son ventre comme sous leur mère, qui calment ses cuissons par leur duvet, auxquels il s'affectionne par reconnoissance, qu'il rap- pelle quand ils le quittent, dont on augmente le nombre tous les jours jusqu'à ce qu'il en ait autant que le volume de son corps et Tampleur de ses ailes peuvent en couvrir. Quand il a avec lui tous les poulets qu'on veut lui faire conduire, il faut le laisser encore deux jours avec eux dans la grande cage, puis lui permettre de se promener en conduisant son trou- peau. Il le soigne aussi bien et avec autant d'attention que la poule la plus attentive. Il éloit sans doute bien utile de déterminer le chapon à remplacer la poule dans la conduite des poussins ; mais ne pouvoit-on pas imaginer un procédé moins cruel ? C'est ce qu'a fait Réaumur ; il a pensé qu'il n'éloit pas nécessaire d'enivrer le chapon pour lui apprendre le métier de conduc- teur, encore moins de lui arracher des plumes qui pouvoient contribuer à mieux réchauffer les poulets. Il a cru et il a prouvé qu'il suffisoit de le mettre seul d'abord, dans un ba- quet peu large et assez profond , de le couvrir pour lui lais- ser pou de lumière , de le retirer deux ou trois fois par jour du baquet pour le mettre sous une cage où il trouvoit du grain , puis de lui donner deux ou trois poulets , qu'on porte et qu'on fait manger avec lui sous la cage, pour 1 accoutumer non-seulement à les souffrir, mais encore à en recevoir d'au- tres , dont on augmentoit successivement le nombre jusqu'à quarante ou cinquante, comme dans le premier procédé , et qu'il conduisoit de même. Le procédé de mademoiselle Portebois s'applique ici avec, tous les avantages désirables. Le chapon , devenu conducteur de poulets, reparoît à leur tcte dans la basse-cour , non comme il étoit avant, triste, honteux et humilié, mais fier, altier et triomphant; et telle est l'influence de l'audace sur tous les animaux, que cet air emprunté en impose tellement aux coqs et aux poules, qu'ils ue cherchent point à le troubler da ns l'exercice de sa charge. D'abord il y est un peu gauche ; l'envie qu'il a de prendre dans sa démarche la dignité , la majesté du coq , fait qu'il tient sa tête trop levée et trop roide , et qu'il ne voit pas les poussins qui se pressent sous ses pattes et qu'il écrase ; mais bientôt instruit par ce malheur, il prend garde à lui, et de pareils accidens ne se renouvellent plus. Comme la voix du chapon n'est pas aussi expressive que celle de la poule, pour engager les poussins à le suivre et à *e réunir près de lui, on y a suppléé en lui mettant au cou 526 COQ un grelot. Le chapon, une fois instruit à mener les poussins, Test pour toujours, ou du moins il est très-facile de le re- mellre sur la voie. Quand on a obtenu des services d'un in- dividu quelconque, il est rare qu'on le tienne quitte et qu'on n'essaie pas d'en tirer de nouveaux. C'est ce qu'on a fait à l'égard du chapon. On a voulu voir s'il consentiroit à couver, et celte nouvelle expérience a encore réussi. Après des pré- parations préliminaires analogues à celles qui le disposent à conduire les poulets, on est parvenu à le faire couver; et cette faculté dans le chapon est d'autant plus avantageuse, qu'on peut mettre sous lui jusqu'à vingt-cinq œufs , qu'après lincubation il conduit les poulets , et qu'on peut lui faire re- commencer la même besogne deux à trois fois, surtout si on a l'attention de le bien nourrir. Si cette pratique éloit géné- ralement adoptée, les poules poudroient sans distraction et s*ns interruption jusqu'à la mue. On désigne sous le nom de poulardesy les poules auxquelles on a enlevé l'ovaire, soit lorsqu'elles ont cessé de pondre, soit avant qu'elles aient pondu. Cette opération, qui se fait à peu près de la même ma- nière que celle qui se pratique sur les coqs , rend stériles les poules; elle les dispose à prendre un embonpoint extraor- dinaire , et à acquérir une chair fine et délicate. On y sou- met toutes les poules auxquelles on remarque les défauts es- sentiels qui, comme il a été dit ci-dessus, les rendent peu propres à pondre ou à couver, comme on l'a fait aux pou- lets dans lesquels on n'aperçoit pas à un assez haut degré le.r un couvercle lulé , c'csl-à-dire qu'il fait de son fourneau un athanor. Et porr avoir une température plus uniforme , il Louche rexlrémi'.é du cône qui reçoit et par où on retire les cendres, et il ajuste à nue porte latérale placée plus bas que la grille , le régulateur du feu , dont il est Tinvenleur et que tout le monde connoiî. Les choses ainsi disposées, Bonnemain choisit les œufs les plus nouveaux qu'il peut trouver, ceux qui n'ont point reçu de secousses , ceux dont le vide esl le moins considérable et ne change point de place, ceux qui proviennent de poules ayant des coqs vigoureux, ceux surtout qu'on a retirés des paniers aussitôt qu'ils ont été pondus, et sans attendre que le séjour 'que fait chaque poule pour pondre dans le nid commun ait donné aux germes des premiers œufs, ce mouvement de vie qu'il est dangereux qu'ils aient reçu lorsqu'il ne doit point être aussitôt entrcfenu par une incubation continuée pen- COQ 537 dant tout le temps convenable , Bonnemain expose ces œufs à une température de quinze à seize degrés, et les place aussitôt dans les tiroirs de son étuvc déjà échauffée à trente- deux déférés , à l'aide de l'eau en circulation dans les tuyaux dont nous avons parlé; malgré la température à laquelle sont élevés ces œufs avant d'être introduits dans Tétuve , ils se chargent, aussitôt leur entrée, d'une vapeur humide qui ne se dissipe qu'au bout de vingt-cinq à trente minutes , et qui annonce que 1 air n'y est point trop desséché. Deux ou trois jours après l'inlroduclion des œufs, Bonnemain les passe à la lumière, et reconnoîf à une ombre qui y flotte, qu'ils sont fécondés; au bout de dix jours, lisent à la chaleur générale- ment répandue dans les œufs, que les germes sont en vie ; il retourne souvent les œufs pendant le temps de Tincubation ; mais il aide le moins possible les poussins à sortir de leurs coquilles ; il croit que la nécessité de les secourir dans cette circonstance doit faire coiinoilre qu'on a opéré, non comme les poules qui ont choisi elles-mêmes le lieu qui convenoit à la réussite de cette opération , mais comme celles qui ont été obligées de couver dahs le lieu et d'après le mode voulu par l'homme bien moins instruit qu'elles sur ce sujet. Le couvoir de Bonnemain paroît plus compliqué que les précédens , mais cependant il est plus facile à diriger ; il offre sur eux quatre avantages remarquables:!.» Celui d'une chaleur rendue infiniment plus constante à l'aide de son ré- gulateur. 2." Celui d'une chaleur humide plus parfaitement semblable à celle de la poule couvante. 3." Celui d'appliquer principalement cette chaleur à la surface des œufs, c'est-à- dire , de l'appliquer presque immédiatement aux germes des œufs eux-mêmes, qui paroissent , d'après l'intention de la nature , se diriger toujours de manière à recevoir ainsi la chaleur de la poule. 4^.° Celui de ne pas produire une aussi grande évaporation des liquides contenus dans les œufs, et par -là, de n'occasioner aucun empêchement à l'exclusion des poulets non retenus à leurs coquilles par un reste de blanc d'œuf desséché. Aux procédés de Béaumur, de Copineau, de Dubois et de Bonnemain, on en pourroit encore joindre beaucoup d'au- tres qui ont été imaginés en France ; mais c'en est assez pour avoir l'idée des efforts faits pour établir dans ce pays un art capable de rivaliser avec celui des Egyptiens. Tous ces pro- cédés ont réussi plus ou moins. 11 est sorti quelques poulets des différons établissemens où on les a mis en pratique ; mais, il faut l'avouer, la quantité de poulets qui y sont éclos, n'est guère plus considérable que celle obtenue par les (arecs cl les Romaint;; elle n'est rien en comparaison da 538 COQ celle qui sort annuellement des couvoîrs de l'Egypte , et nous avons toujours à rcgreiler que nos savans , au Heu de vouloir Inventer un art nouveau, ne se soient pas plutôt appliqués à perfectionner celui des Egyptiens, et à 1 appro- prier à notre climat, s'ils avoient reconnu par 1 expérience qu'il ne pouvolt réussir dans lél^it où il est exercé en Egypte. îïos regrets seront encore bien plus grands lorsque Touvrage suri Egypte, qu'on prépare en ce moment, nous apprendra qu'il n'est pas aussi défectueux qu'on l'a Imaginé sur les faux rapports des voyageurs ; lorsqu'on verra qu'il n'est pas im- Î)Ossible de lintrodulre en France tel qu il est, sans avoir )esoin de le perfectionner, comme on peut en juger par l'extrait que je vais donner de ma correspondance avec M. Boudel , pharmacien en chef de l'armée d'Orient , et celle de M. Piouyer , pharmacien de première classe de la même armée , tous deux réunissant les talens pour bien observer. Les Fours à Poulets ou CouQoirs de l'Eg\-pte, sont des bâti- mens faits en briques non cuites, mais sechées au soleil ; on peut voir le détail fidèle et exact de leur construction et de leurs dimensions, dans les ouvrages de Vesling , de Niébuhr, et d autres voyageurs. L'intérieur de ces bâtimens est coupé dans sa longueur par une galerie ou corridor qui sépare deux rangées parallèles de fours, dont le nombre varie depuis trois jusqu'à huit de chaque coté. Chacun de ces fours est à double étage; la pièce supérieure aune porte donnant sur le corri- dor; un trou à sa vodte qu'on bouche et qu'on ouvre à vo- lonté ; des fenêtres latérales qui ne sont jamais fermées, et qui communiquent avec ics pièces supérieures des fours voisins ; une ouverture circulaire au centre de son plancher, par laquelle on peut descendre dans la pièce inférieure, et autour de laquelle est ménagée une rigole destinée à rece- voir et à contenir de la braise allumée, dont la chaleur se rend par l'ouverture ci-dessus dans la pièce inférieure. Celle- ci a, comme la première, une porte qui s'ouvre sur le cor- ridor. C'est sur le sol de cette pièce qu'on place les œufs. En avant du bdtiment principal dont ces fours font partie, sont plusieurs pièces ; l'une, moins vaste que les autres, sert de fourneau à convertir les mottes de fumier en braise, à leur ôter la faculté de répandre , dans les fours où on les met, une fumée qui nuiroit aux œufs ; une autre pièce est destinée à recevoir les poussins qui doivent écloie; dans une troisième, on y dépose les œufs qu'on doit mettre dans les fours ; dans la quatrième, logent les gens chargés de diriger toutes les opérations du couvoir. Les bâtimens qui contiennent les fours et tous leurs accea^ COQ 539 soires sont toujours conslruils au niveau du terrain; jamais on n'est obligé de descendre pour y entrer, seulement ils sont assez généralement adossés contre les petits monticules très- fréqucns en Egypte , et qui sont formés près des villes et des villages , par des terres, par dès déblais que dans ce pays on est obligé d'amonceler dans certains endroits, parce que si on les répandoit comme ailleurs, ils rendroient le terrain iné- gal el Tirrigalion difficile, et même souvent impossible. \ers la mi-janvier, on visite ces fours , on les répare, et comme ils sont banaux , et que chacun d'eux a un arrondis- sement de quinze à vingt villages , on en avertit les habilans , afin qu'ils viennent apporter leurs œufs. Aussitôt qu'il en est arrivé une quantité convenable, on la met dans les chambres qui doivent s'ervir à la première couvée : il est à remarquer qu'on n'emploie jamais, pour la faire, la totalité des fours, mais seulement la moitié de ceux que contient le bâtiment , et que s'il y en a une douzaine , par exemple , on les prend dans Tordre suivant : le premier, le troisième , le cinquième , le septième , le neuvième et le onzième. Les œufs rangés à trois d'épaisseur dans les chambres infé- rieures de ch3que four , sur un lit de paille hachée et de pous- sière, mélange qu Aristote a peut-être pris pour du fumier , on place dans les rigoles des pièces supérieures la braise al- Knnée , résultante de la combustion des mottes de fumier, et qu'on retire du fourneau où nous avons dit qu'on la prépa- roit. Après quelques jnstans , on ferme les portes des deux piè- ces , et seulement les ouvertures qui sont aux voûtes des cham- bres supérieures. La braise achève de se consommer; on la renouvelle deux ou trois fois le jour et autant la nuit , avec la même précaution , à chaque fois , de déboucher un instant le trou de la voûte , soit pour renouveler l'air, soit pour garan- tir les œufs de la première impression de la chaleur. On con- tinue ainsi le feu pendant dix jours ; une longue expérience , un tact exercé , I application des œufs contre les paupières , voilà les thcrmonjèlres dont on se sert en Egypte pour le di- riger, pour avoir toujours la même température. Pendant cet espace de temps, on retourne souvent les œufs , on les exa- niine , on sépare ceux qui sont gâtés et ceux qui sont clairs. Le onzième jour, on organise la seconde couvée , c'est-à- dire qu on place de nouveaux œufs dans les loges inférieures des six fours laissés vides lors de la première couvée , et qu'on remplit de braise allumée les rigoles de leurs loges supérieu- res. Mais aussitôt que le feu est allumé dans ces fours , on le cesse dans les autres , de manière que les œufs de ceux-ci ne sont plus échauffés que par le feu nouvellement allumé dans ceux-là, et qu'ils n'en reçoiyçnl Id chaleur que par les fe- Ho COQ nêtres latérales , que nous avons dit exister dans les cham- bres supérieures des fours, et rester toujours ouvertes. La seconde couvée étant ainsi organisée , on retire des chambres basses des premiers fours employés , la moitié des œufs, pour Télendrc sur le plancher des chambres hautes : on fait ce chane;ement , parce que les œufs exigent d'autant plus de soins qu'ils approchent du terme où les poulets doi- vent en sortir; on peut les visiter, les retourner, les dépla- cer avec plus de facilité. Lorsqu'on a gagné le vingtième jour de l'incubation , on voit déjà quelques poussins briser leurs coquilles ; le plus grand nombre éclôt le lendemain avec ou sans aide ; il en est peu qui attendent le vingt-deuxième jour. Les plus forts poussins sont portes dans la chambre destinée à les recevoir, pour être distribues à ceux qui ont fourni des œufs , et qui en obtiennent deux pour trois ; les plus foibles sont conseiTcs quelques jours dans le corridor. Cette pre- mière couvée ainsi terminée , on procède à la troisième , et en même temps on se conduit envers la seconde comme on avoit fait pour la première , c'est-à-dire que dans les fours n.*** 2 , 4- 1 6 1 8, lo , 12 , on déplace une partie des œufs , on supprime le feu , et qu'on n'y reçoit plus de chaleur que celle qui leur est communiquée par les fours à nombre impair, dont le tour est d'avoir le feu dans les rigoles de leurs chambres su- périeures , et pendant les dix premiers jours de l'incubation des œufs. On continue la même manœuvre sur toutes les cou- vées successives qui ont lieu pendant la saison des couvées. D'après cette description des procédés pratiqués en Egypte , nous croyons qu'on n'attribuera plus les succès qu'on en ob- tient dans ce pavs à la bonic du climat. En effet , au lieu de ce feu de paille dont parlent nos voyageurs , au lieu de cette flamme momentanément considérable , capable de produire une chaleur irrégulière, et, comme dit Copineau, de causer un flux et redux de variations perpétuelles , on ne voit que de la braise qui ne donne point de (iamme : au lieu d'un com- bustible fournissant cette énorme fumée , qui, disoit-on , inondoit tous les fours , et qui auroil dû pénétrer tous les œufs, élouftér tous leurs germes , aveugler tous les gens oc- cupés à les soigner, on ne voit qu'une matière à demi-con- sumée , mise dans l'état de ne pouvoir plus donner de fumée, et on apprend que toute celle que les voyageurs ont aperçue au-dessTis des fours en activité de service , ne sortoit que du fourneau uniquement employé à les en garantir. Enfin, au lieu de cette chaleur , impossible à concevoir, qui, alimentée pendant les dix premiers jours , sans pouvoir pas- ser de beaucoup le trente-deuxième degré , se conservoit , di- soit-on, sans aliment pendant les onze derniers , de manière COQ 541 à procurer la même température , on voit les œufs chauffés pend.'uit tout le temps de rincubatlon par un feu constani- inent entretenu au même degré ; seulement on a cru devoir le tenir plus voisin des œufs les dix premiers jours, et plu» éloigné les onze derniers. La seule objection un peu valable est celle qu'on a faite contre le peu d'élévation des pièces inférieures des fours , ce qui doit rendre très-pénible l'opération journalière du retour- nement , du déplacement des œufs ; mais on pourroit j;-emé- dier ici à cet inconvénient , qui d'ailleurs n'en est pas un en Egypte , où les habltans se recoquillent plus facilement que nos Européens. Il ne suffit pas de faire éclore des poussins sans le secours des poules , il faut encore pouvoir les élever sans elles. Cette dernière partie de l'art présente plus ou moins de difficultés , suivant le climat ou la saison dans lesquels on veut Texercer. En Egypte , ce ne sont point les berméens , les conducteurs des fours qui prennent ce soin. Presque aussitôt que les pous- sins sont sortis de leurs coquilles , on les remet par bandes de quatre à cinq cents à ceux qui ont fourni les œufs , et les femmes dans chaque maison se chargent d'élever cette quan- tité de poussins. Dans ce pays où il pleut très-rarement, les maisons , au lieu de toits, ont des terrasses bornées par des petits murs de quatre à cinq pieds de haut. C'est dans ces en- clos, sur le sol desquels est répandue une couche de terre fine, que les poussins passent la journée ; ils y sont surveillés pour les garantir des milans, et pour leur distribuer du blé, du inil- l«'l et du riz concassés. \ l'approche de la nuit, on les ren- ferme dans des cages faites de branches de palmiers, et gar- nies intérieurement de grosse toile , et on les retire dans le» appartemens. Un mois suffit pour les mettre en état d'être agrégés à la volaille de la basse-cour. Dans nos climats , lorsque les poussins sont éclos, ils ont besoin de rester pendant quatre à cinq jours dans le couvoir, exposés à une température à peu près égale à celle qui étolt nécessaire pour l'incubation des œufs; il leur faui, eu outre , des mères artificielles ; ce sont des espèces de cages peu éle- vées , garnies intérieurement de peaux de moutons, et dispo- sées de manière à rendre aux poussins le même service que celai qu'ils recevroient en se cachant sous les ailes et le ventre d'une poule. Les quatre ou cinq premiers jours expirés , on les transporte avec leurs cages dans une chambre située au midi et chauffée par un poêle, construit et alimenté de ma- nière à enlrcienlr une chaleur de dix-huit à vingt degrés ; ou ï>ien , en suivant le procédé de Bonneflaain , on les met dans une pièce où régnent, à des dislances égales et à très-peu d'é- s;. COQ lévation an-dessus du sol , quatre tuyaux fixes sous des plan- ches ; à ces tuyaux remplis d'eau cliaude, sont attachées des flanelles lâches et chargées de légers poids, de manière à leur faire présenter aux poulets des corps mollets , qui puissent échauffer principalement leur dos. Dans lune ou 1 autre de ces étuves , les poulets se tapissent ou couvent à leur gré. Là, pour qu'ils y soient proprement, le sol est couvert d'une cou- che de sable fin , qui reçoit les excrémens , et qu'on enlève tous les jours à l'aide du balai ; les mères artificielles sont net- toyées , les peaux battues , la laine peignée , les poulets salis lavés à l'eau tiède , les murs blanchis à la chaux ou tapissés de nattes. Là , pour qu'ils y fussent plus sainement , l'air dé- vroit être sans cesse renouvelé : on rempliroit complètement ce but, en conduisant le tuyau du poêle dans une espèce de cheminée, dont l'ouverture inférieure comtnençant au niveau du plafond de la chambre , présenteroit une vaste issue à Tair qu'elle contient-, et afin que celui qui riendroit du dehors pour le remplacer ne produisît pas du froid , il seroit bon de le faire arriver dans un réservoir ménagé dans le poêle , d'où il se répandroit dans la pièce par des bouches de chaleur. Là , pour qu'ils puissent se fortifier, il faut leur procurer un pro- menoir -, c'est un petit terrain attenant à l'étuve , un petit en- clos où on lâche les poussins pour s'y ébattre au soleil et s'y accoutumer insensiblement aux impressions de l'air. Là enfin, on leur sert une nourriture appropriée à leur âge : d'abord de la mie de pain humectée d'un peu de vin , de la mie de pain et des œufs durs , de la mie de pain et du millet , puis de la pâtée avec orge concassée et des pommes-de-terre cuites, dans laquelle on ajoute les restes de cuisine , des os broyés , des poireaux haches, etc. , le tout mis dans des augets , man- geoires et trémies exactement nettoyés, ainsi que le vase qui contient de Teau très-nette , et qui est disposé de manière à laisser seulement aux poussins la faculté de passer la tête ou le cou pour boire. Pendant le second, mois , on diminue la chaleur de leur éluve; on les tient plus long-temps exposés à l'air, et on leur 6te leurs mères artificielles. Sur la fin du troisième mois , on les engraisse en dix ou douze jours , dans des mues ou épi- nettes , avec une pâtée formée d'un mélange de deux parties de farine de sarrasin , d'une partie de farine d'orge et autant de celle d'avoine , ce mélange bien pétri avec de l'eau , ou mieux encore avec du lait. On conserve les plus grands et les plus gros pour en faire des chapons et des poulardes , les plu» vifs et les plus forts pour repeupler la basse-cour. Pour apprécier les avantages des méthodes artificielles , il suffit de considérer les résultats qu'elles donnent tant en Egypte COQ 543 (fn'exï France , et de les comparer ensuite ^ ceux qu'on obtient de la couvaison naturelle. En Egypte , les fours rapportent constamment plus des deusr tiers en poulets , puisque le conducteur d'un four rend toujours deux mille poussins pour trois mille œufs qu'il a reçus , et qu'il se contente pour son salaire des poulets qui éclosent du troi- sième mille. En France , il seroit très-possible d'obtenir un produit équi- valent , puisque Réaumur , malgré la défectuosité de sa mé- thode , comptoit sur le succès des deux tiers des œufs fécon- dés, et qu'une fois il a vu éclore quatre-vingt-seize poulets de trois cents œufs mis dans un de ses fours verticaux ; puis- que Bonnemain, quand il opéroit sur les œufs de ses poules, avoit presque toujours autant de poussins qu'il avoit mis d'œufs dans son couvoir. Or, tout le monde sait que le cultivateur qui fait couver ses poules , se trouve en général très-heureux quand il voit réussir moitié de ses couvées , tant il est com- mun de rencontrer de mauvaises couveuses. En effet, les unes cassent les œufs en se mettant dessus trop pesamment ; les autres les brisent en voulant les changer de place ; celles-ci les mangent ; celles - là , après les avoir couvés un certain temps , les abandonnent ; il en est qui , après avoir conduit leurs couvées presque au terme , s'impatientent, ouvrent les œufs à coups de bec , et tuent les poulets tout formés. Il en est encore qui , par trop d'affection , étouffent les poussins à leur sortie des coquilles. Tant d'avantages d'un côté, tant d'in- convéniens de l'autre , doivent engager les Européens à re- doubler d'efforts pour former des ctablissemcns qui puissent soutenir la concurrence avec ceux d'Egypte. Faisons des vœux pourvoir rcpah-oître en France un autre ïléaumur. Un propriétaire savant et riche , zélé pour l'inté- rêt de son pays, qui examineroit tous les procédés de l'art de faire éclore et d'élever les poulets , porteroit cet art à sa per- fection , l'enseigneroit aux habitans du village voisin de son établissement. Bientôt ces paysans deviendroient tous d'aussi habiles conducteurs de four que les Berméens ; ce qui ne se- roit pas plus difficile pour eux qu'il ne l'est pour les habitans de Montreuil de devenir de bons jardiniers, (parm.) COQ. Espèce de poisson du genre Zée , Zeusvomer, Linn. On appelle aussi de même un autre poisson du genre Té- TRODON, le Tetrodon hispidus ^ Linn. (b.) COQ. L'un des noms des coquilles fossiles du genre des TÉRÉURATULES , qu'on appelle plus communément poule ou poidelle. (desm.) COQ» Coq des jardins , Metsthe coq et Herbe \m 5.;4 COQ t;oy. Ce sont les noms vulgaires d'une Ta>"aisie , Tanare- tum balsamita , L. (ln.) COQU. V, Coccu. (V.) COQU. En vieux français, c'est le Coucou, (v.) COQTJALLIN, Sa'urus van'egatus , Linn. Espèce d'Êcu- REUiL d'Amérique. V. ce mot. (desm.) COqV AWrOTOLT, P/pra grisea, Lath. Nom mexi- cain , appliqué par Seba à un petit oiseau huppé de la figure d'un vioineau , que les mélliodisles ont classé avec les mana- kins , quoiqu'il ait le bec autrement conformé. D'ailleurs cet oiseau, figuré dans Seba, pi. 3o, fig. 7, est très-suspect, comme presque tous ceux indiqués par cet auteur ; c'est pour- quoi ou doit le laisser isolé jusqu'à ce qu'il soit mieux connu. 11 a le bec jaune, court, recourbé et se jetant en arrière ; une tache jaune au-dessus de l'œil; l'esîomac et le ventre ti- rant au jaune blafard ; les ailes de la même couleur et mé- langées de quelques plumes grêles incarnates ; les pennes pri- maires d'un cendré gris ; le resle du corps gris , et une pe- tite crête sur le derrière de la tête, (v.) COQUAR ou FAISAN BATARD , Phasianus hyhridus, Lalh. Oiseau métis , produit du mélange du faisan avec la poule commune. C'est un mets fort délicat , mais en même temps très-cher et très-rare , le mélange du faisan et de la poule réussissant difficilement. Pour obtenir ces mulets , il faut enfermer la poule avec le faisan , de sorte qu'elle ne puisse se soustraire à ses poursuites. Dans plusieurs parties de l'Allemagne , on élève des coquars ; ils ont toujours été rares en France , et à présent il n'y en a plus. Ces oiseaux bâtards, issus de deux espèces, dont l'une est dans le pre- mier âge de la domesticité, et l'autre en a éprouvé depuis long-temps toutes les influences, doivent varier et varient en effet entre eux par les formes et les couleurs ; mais en général ils représentent le faisan par leur forme , par le cercle nu du tour des yeux , lequel est presque toujours rouge , mais moins étendu que celui du faisan , et par leur longue queue , moins longue cependant que la queue du faisan , plus four- nie de plumes, étalée et un peu relevée dans son milieu. Les couleurs, dans lesquelles on retrouve quelques-unes des belles teintes du faisan , sont diversement altérées selon les varié- tés du plumage des mères. Le bec du mâle est ordinairement blanchâtre , et celui de la femelle d un gris mêlé de brun ; les pennes de la queue sont presque toujours noires dans leur mi- lieu , et blanches vers leurs bords. Les mâles et les femelles, dans cette race bâtarde, ne pro- duisent plus ensemble. Le mâlç p«troU décidément stérile ; COQ 5,5 mais l'ou prétend que la femelle donne , avec le coq faisan, des produits qui sont de vrais faisans, (s.) COQUE , Follicuhmi. Ce mot est employé pour désigner toute espèce d'enveloppe ou de nid , de différente texture ou figure , que les insectes se forment pour différens usages. On donne cependant plus particulièrement ce nom aux tissus soyeux , travaillés par les chenilles des bombyx ou phalènes fiieuscs , pour s'y enfermer et y subir leur transformation. (o.) COQUE. V. Coquelicot, (ln.) COQUE-LEVANT ou COQUES DU LEVANT. Ce sont de petits fruits ou baies, grosses comme des pois, qu'on envoie des Indes, et qu'on emploie à enivrer le poisson et à faire mourir les poux. Elles appartiennent au Ménisperme LACUNEUX , Menlspennum cocculuSf Linn. On doit craindre d'employer cette substance pour la pêche, attendu qu'elle est destructive du poisson, et dangereuse prise intérieurement, ïi ne faudroit qu'un cuisinier négligent , qui n'auroit pas bien vidé un poisson obtenu par son moyen, pour occasio- ncr des accidens graves , et peut-être même la mort à celui qui i'auroil mangé. Elle est aussi de quelques dangers , em- ployée en poudre sur la tête ; mais on peut facilement les éviter. V. au mot Ménisperme. Poiret pense que c est la Pareire OFFicmALE qui produit làcoqueduLeoant; mais cette dernière croît en Amérique. (B.) COQUELICOT. C'est le Pavot des champs, (e.) COQUELOURDE. Dans quelques ouvrages anciens sur la botanique , on voit que ce nom étoit donné à une espèce de Narcisse , Nardssus pseudu-nardssus. C'est aussi le nom vulgaire des Anémones, et spécialement de I'Anémone des jardins, anémone coronaria, et de I'AnÉMONE PULSATILE , A. pulsatilla. Nos jardiniers désignent encore par cocfuelourde , deux AcrostÈmes , Agrosicmma coronaria et flos-jovîs, cul- tivées dans les jardins , surtout la première, (ln.) COQUELUCHE. Nom imposé par Monlbeillard à un bruant, qui n'est autre que I'Ortolan de roseaux màLE, sous son plumage d'été, (v.) COQUELUCHIOLE, Cornucopiœ. Genre de plantes de la triaadrle digvnie , et de la famille des graminées, qui est distingué par une enveloppe monophylle , infundibuliforme , ou en godet, à bord crénelé ou entier, servant à plusieurs fleurs. Chaque fleur est composée d'une Laie calicinale à deux 546 COQ valves oblongucs , égales ; d'une baie florale interne , uni- valve ; de trois ctamines , et d'un ovaire supérieur , tur- biné , chargé de deux styles à stigmate en vrille. Le fruit est une semence turbinée y convexe d'un côté , aplatie de l'autre , et enveloppée dans la baie florale. Ce genre est composé de deux espèces , dont une , la CoQUELUCHiOLE DE Smyrne , Cornucopiiz cucullatum ^ a la tige géniculée , penchée, les gaines des feuilles renflées et les cornets crénelés; etdont l'autre, la Coqueluchiole alopécu- ROÏDE , a les tiges droites , les fleurs aristées el le godet en- tier. Cette dernière s'écarte un peu du genre , et se trouve en Italie, (b.) COQUELUGHON DE MOINE. C'est le Pétoncle CHAMBRÉ. (B.) COQUEMELLE. Synonvme de Coulemelle, (b.) COQUEMOLLIER , Theophrasta. Genre de plantes de la pcntandrie monog) nie , qui se rapproche de ceux de la famille des Apocinées, et qui a pour caractères : un calice monophylle, quinquéfide ; une corolle monopétale, campa - nulée , quinquélide , obtuse en ses sinus et en ses découpures ; cinq étamines; un ovaire supérieur, ovale, chargé d'un style court, à stigmate aigu; une grosse capsule globuleuse, pul- peuse , uniloculairc, qui contient plusieurs semences ovales, arrondies , assez grosses , attachées autour d'un placenta central. V. pi. B. 28, où il est figuré. Ce genre comprend quatre espèces , qui sont des arbustes de Saint-Domingue, dont les fruits, d'un jaune de safran , à peau grenue et ridée, sont agréables à manger et rafraîchis- sans ; le tronc est simple , et les feuilles ne paroissent qu'au sommet: elles sont lancéolées, très-longues, coriaces , un peu sinuées , bordées de dents épineuses , et disposées en deux ou trois verlicilles fort rapprochés. La grappe qui porte les fleurs sort du centre du dernier verticille. Un de ces coquemolllers aies feuilles plus longues que l'autre; mais, du reste ces espèces ne diffèrent pas sensiblement Tune de l'autre. Le genre Oncine de Loureiro s'enrapproche beaucoup, (b.) CÔQUERELLES. On nomme ainsi les noisettes encore vertes et dans leurs fourreaux, (b.) COQUEREï , Physalis. Genre de plantes de la pentan- frîe monogynie , et de la famille des solanées , qui a pour caractères : un calice monophylle , ventru , persistant , divisé en cinq parties; une corolle monopétale, en roue , partagée en cinq découpures ; cinq étamines à anthères conniventes; un ovaire supérieur, arrondi, chargé d'un style à stigmate obtus ; une baie globuleuse, biloculalre , enfermée dans un calice enflé, vésiculeux , fermé, ordinairement coloré et COQ 5^7 pentagorrc, et contenantplusieurs semences aplaties et réni- îormcs. Ce genre réunit une trentaine d'espèces, dont deux seules sont indigènes. On les divise en vivaces et en annuelles. Les plus remarquables sont : Le CoQUERET SOMNIFÈRE, dont la lige est frutescente et les fleurs rassemblées plusieurs ensemble dans les aisselles d«'.s feuilles. On le trouve dans les régions australes de l'Eu- rope et dans les Indes. Il est un peu narcotique, et ses fruits sont très-diurétiques. Le CoQUERET ALKEKENGE 3 les feuilles géminées, en- tières, aiguës, et les tiges annuelles. On le trouve dans pres- que toute l'Europe , dans Tlnde et au Japon , dans les ter- rains cultivés , qui sont argileux et humides. Ses calices se renflent après la floraison , et se colorent en rouge. Ses fruits passent pour un puissant sudorifique ; ils sont rafraîchissans et anodins. Trois ou quatre suffisent pour faire cesser une ré- tention d'urine ou une colique néphrétique. Le CoQUERET ANGULEUX se trouve dans les Indes orien- tales. Il a les rameaux anguleux et les feuilles ovales , den- tées. Sa racine est annuelle. Le CoQUERET PURESCENT a les feuilles très-velues et les fleurs pendantes. Il se trouve dans l'Amérique septentrionale. Sa racine est annuelle. Le CoQUERET COUCHÉ , dont Lhérltier a donné une très- belle figure , pi. 22 -de ses SUrpes , croît au Pérou. Il se rap- proche des Belladones par sa corolle. Le Coqueret a feuilles de stramoine, qui crott au Pérou. On pourroit faire un genre particulier, fondé sur la profondeur des divisions du calice , la base élargie des étamines , et les cinq loges des fruits qui ont chacune un pla- centa épais, (b.) COQUESIGRUE. L'un des noms vulgaires du fustet (^Rhus cotinusj L. ). On écrit aussi coccigrue ; mais alors il est facile de le confondre avec les coccigrues , espèce de champignons du genre Pezize. F. Coccigrue. (ln.) COQUETON. Vieux nom français du Narcisse, (ln.) COQUETTE. Nom d'un poisson du genre Chétodon, Chœtodon capislratus de Linnseus , et d'une variété de la Lai- tue cultivée. (B.) COQUILLADE. Nom spécifique d'un Blenme. (b.) COQUILLADE. V. l'article Alouette, (v.) COQUILLADO. Nom de 1' Alouette cochevis en Pro- vence, (v.) COQUILLAGE, Conchylinm. On entend par ce mot la coquille çt l'animal vivant qui l'habite. Il en résuite que les 54â COQ animaux testacés sont les objets que Ton désigne lorsque Ton parle des coquillages. Les coquillages sont très-nombreux, Irès-variés , et répan- dus avec une sorte de profusion dans le sein des eaux , soit douces , soit marines , ainsi qu'à la surface de la terre. Ils tnéritent, sous bien des rapports, d'être profondément étu- diés, parce que les uns nous offrent des alimens divers, que les autres sont utiles dans nos arts, et nous présentent des objets d'économie , d'agrément ou de luxe , et qu'enfin d'au- tres nous nuisent en dévorant les produits de nos cultures , les meilleurs fruits de nos jardins. Leur étude , d'ailleurs , inspire en nous le désir de connojtre quel rang ces animaux doivent occuper dans l'échelle animale, dans nos distributions les plus naturelles ; ce qu'ils sont à l'égard des autres ani- maux , ou au moins ce qui les en distingue essentiellement ; en un mot, d'apprendre comment, ou par quelle voie, la uature a amené l'existence de ces êtres vivans, ainsi que celle de l'enveloppe solide et singulière dont ils sont revêtus. La première idée qui se présente en voyant des coquil- lages, est que ces animaux , enveloppés complèlemens ou partiellement d'une coquille , appartiennent à une classe particulière : dès lors cette classe se trouve facile à si- gnaler d'après la considération même de la coquille dont ils sont munis , et l'on est d'autant plus porté à penser ainsi , que l'on remarque qu'en général les animaux testacés sont très- mollasses. Cependant, à mesure que les zoologistes eurent étudié avec plus de soin les animaux à coquille , ils recon- nurent que la plus grande analogie existoit entre plusieurs de ces animaux testacés et d'autres qui n'ont jamais de coquille; ce qui leur a montré que celle dernière ne pouvoil pas toujours eervir à caractériser la classe des animaux qui en sont revê- tus. Ensuite, par l'atlenlion donnée à l'organisation même des animaux , les zoologistes reconnurent que , parmi les animaux testacés, les uns sont généralement inarticulés, et ont un système nerveux qui leur est particulier, tandis que les aulres sont articulés, au moins dans certaines de leurs parties, et qu'ils ont un système nerveux très-différent de celui des ani- maux inarticulés. 11 est donc de toute évidence , non-seule- ment que la coquille ne peut pas toujours signaler, par sa présence, la classe des animaux qui en sont munis, mais, en outre, que les animaux testacés appartiennent nécessairement à différentes classes, puisque, parmi eux, les uns ont une organisation très-différente de celle des autres. Des li'eMx qu'habitent les coquillages. — On trouve des coquil- lages vivans partout à la surface du globe , mais dans des lieux convenables à la nature de chaque espèce , et selon les COQ 5^3 habitudes auxquelles les diverses races se sont livrées. En effet, les uns vivent sar la terre , d'autres dans les eaux dou- ces, et d'autres enfin dans les eaux salées des mers. Aussi , dans les premières classifications qui ont été faîtes pour la distribution des coquilles , on les a distinguées en coquilles terrestres , coquilles fluviatiles et coquilles marines- Depuis que Ton a senti l'importance des rapports, et la nécessité de les considérer pour régler la méthode , c'est-à- dire , pour rendre la distribution des animaux plus conforme à l'ordre de leur production par la nature, on a été obligé d'abandonner cette distinction fondée sur les lieux d'habita- tion des coquillages. Néanmoins, comme cette même dis- tinction est extrêmement utile pour faciliter les progrès de la Géologie, j'ai rassemblé quelques caractères qui peuvent faire connoître , à l'inspection d'une coquille , si elle est terrestre, ou fluviatile , ou marine : j'en ferai l'exposition lout-à-l'heure. On ne sauroit douter que les coquillages ne soient réelle- ment des animaux aquatiques , au moins d'origine , et même tous des animaux marins ; en sorte que ceux qui vivent main- tenant sur la terre, en proviennent originairement. Aussi , ces derniers conservent-ils un grand penchant pour l'humi- dité , pour les lieux ombragés qui la maintiennent, et sortent^ ils de leur retraite dans les temps où les variations de l'at- mosphère en produisent. On a remarqué que lorsqu'une région, dépouillée par l'homme des grands végétaux qui l'ombra- geoient et qui protégcoient son sol, est devenue très-sèche , on n'y trouve plus ou presque plus de coquillages terrestres. Dans presque toute la Perse ^ qui est maintenant à nu, Bru^ guières et Olhier ont vainement cherché de ces coquillages. Cependant, comme , avec le temps, les habitudes, insensi- blement changées, exercent, sur les animaux qui s'y sont assujettis, des changemens très-remarquables , on a vu, e» Italie, certaines hélices supporter l'ardeur même du soleil dans les temps de chaleur. A la vérité, ces coquillages sont alors dans un état stationnaire. Sauf cette particularité dont je viens de rendre raison, presque tous les coquillages ter- restres n'en offrent pas moins un penchant pour l'humidité, qui décèle leur origine. jBrug'zH^res remarque , avec raison , que les coquilles terres- tres, quoique répandues à peu près sur toute la surface de la terre , sont moins connues que les coquilles marines. Cela vient sans doute de l'habitude que l'on contracte aisément de dédaigner les objets les plus ordinaires, ceux que l'on foule aux pieds tous les jours, pour rechercher avec enthousiasme d'autres objets de même nature, mais rares et recueillis dans 55o (' C' 0 des contrées lointaines. Cela vient aussi de ce que les co- quilles terrestres sont , en général, minces, fragiles, un peu difficiles à transporter, et que beaucoup d'entre elles sont petites et ont peu d'éclat. Cependant, les coquillages terrestres, se trouvant naturel- lement autour de nous, et vivant dans les lieux que nous ha- bitons, sont, par cette raison, plus utiles à connoître que les coquilles rares des contrées éloignées. En effet , d'une part, plusieurs de ces coquillages peuvent servir d'aliment , et sous ce point de vue offriroient peut-être au peuple une ressource dans des circonstances urgentes; et de l'autre part, les coquillages terrestres sont plus ou moins nuisibles à l'a- griculture. Or, qui est-ce qui ne sent pas que des recherches particulières qui les auroient pour objet, ne pussent, avec le temps , fournir des moyens , soit de s'opposer efficacement à leur trop grande multiplication , soit de retirer un parti plus avantageux de ceux qui sont comestibles? Les Romains, ajoute Bnigiiières^ à qui aucune espèce d'économie n'étoit étrangère , avoient des escargotières ( cochlearià) , dans les- quelles ils nourrissoient et engraissoient des escargots , c'est- à-dire , des coquillages du genre des hélices. Ces coquillages , nourris dans des lieux convenables qui leur étoient destinés, et y trouvant une nourriture abondante , parvenoient à un accroissement quelquefois extraordinaire , et toujours plus considérable que celui que nous leur connoissons. Ils pou- voient donc fournir un aliment abondant, sain, et peut-être très-délicat. ■ Comme je l'ai fait sentir, ce sont les lieux frais, humides, ombragés, et principalement ceux qui se trouvent dans ie voisinage des eaux, surtout des eaux courantes, qui sont les plus favorables à Thabitation et à la multiplication des co- quillages terrestres. C'est là qu'il en faut faire la recherche, et c'est dans de pareils endroits qu'on peut essayer de les multiplier et les engraisser. En cela , nous imiterions l'usage où nous sommes depuis long-temps de former des parcs , dans le voisinage de la mer, pour y conserver et y multiplier des huîtres qui sont, pour nous, un mets agréable. Les hélices se réfugient aussi en grand nombre dans les vignes , dont elles entament les fruits, dans les haies et dans les ouvertures des vieilles murailles , où elles trouvent des abris contre les rigueurs de l'hiver. Elles fuient, en général, les endroits nus et exposés au soleil ; on y en trouve , néan- moins , mais en petit nombre ; on y voit aussi de petites es- pèces qui peuvent facilement se cacher sous les pierres pour éviter l'ardeur du soleil. Beaucoup de ces petites espèces vi- rent sous la mousse qui croit au pied des arbres , ou parmi COQ 55i les herbes fines, telles que les graminées les moins grandes ; et d'autres vivent sur les pentes des rochers ainsi que sur les côtes herbeuses. Ce sont aussi là les habitations de la plupart des cycloslomes. Les coquilles fluviatlles habitent dans les eaux. douces, soit courantes, comme celles des rivières, des ruisseaux et des fontaines, soit stagnantes, comme celles des étangs > des fossés aquatiques ei des marais. 11 paroît qu'elles sont moins nombreuses en races diverses que les coquilles terrestres : on en connoît moins de genres «^beaucoup moins d'espèces. Quelques-unes de ces coquilles s'enfoncent à une certaine profondeur dans le sable ou dans la vase , et probablement s'y tiennent dans une position telle , que leur ouverture est dirigée en haut ou hors de la vase , ce qui fait, pour les bi- valves , que leurs crochets, toujours enfoncés dans celle vase, sont écorchés et comme rongés. Les autres vivent dans le sein de l'eau, mais adossées à quelque corps solide et dans des endroits à portée du rivage ou de la surface de l'eau ; car dans plusieurs d'entre elles l'animal respire l'air , et se trouve obligé de venir à la surface de l'eau, de temps à autre. Lors- que Ion veut observer les petites espèces , il faut les cher- cher sur les plantes qui croissent dans l'eau et sur les bords soit des étangs, soit des rivières , telles que les nymphœa^ les potamogeton , les hippuris , les lemna , etc. , etc. , Les coquillages munns vivent dans les eaux salées des mers , et leur nature est tellement appropriée à ces milieux , que la plupart ne sauroient s'accoutumer aux eaux douces. 11 s'en trouve dans toutes les mers , quoique graduellement en moin- dre nombre dans les climats froids. Ces coquillages habitent constamment , les uns vers les ri- vages , et les autres dans les grandes profondeurs des mers ; ce qui fait que l'on distingue les coquilles marines , relative- ment aux lieu:: qu'elles habitent , en coquilles littorales et en coquilles péliigiennes. Ainsi, selon cette distinction établie parBruguières , les coquilles littorales sont celles qui vivent sur les rivages ou vers les rivages. Il faut encore les distinguer en littorales externes, lorsqu'elles habitent constamment sur le rivage même ou très^- près du bord de l'eau , et en littorales internes , lorsqu'on ne les trouve qu'à la profondeur de six à douze brasses , et qu'il faut des inslrumens pour les pêcher. Les coquilles pélagiennes sont celles qui vivent habituelle- ment dans les grandes profondeurs des mers. Il y en a peu de connues , surtout dans l'état frais , parce qu'il est difficile 55. COQ de les atteindre , et qii'on a fait jusqu'à pre'sent peu de ten- talives pour s'en procurer. Il est certain que chaque espèce se trouve constamment, non-seulement dans des profondeurs, mais encore dans des climats favorables à sa nature particulière ; on la cherche- roit en vain ailleurs que dans les lieux qui lui conviennent. Or, si cette distinction àes coquilles marines , en coquilles littorales et en coquilles pélagiennes , ne sert pas directe- ment à caractériser les coquilles, sa détermination néan- moins , à l'égaifl des espèces , est fort utile à Tavancement lie la Géologie. On reconnoît que les plages sablonneuses sont coquilliè- res , lorsqu'à la retraite des vagues qui se déploient sur le rivage, on aperçoit de petites bulles d air qui crèvent à la su- perficie du sol. Chaque bulle indique la retraite d'un coquil- lage , et un seul coup de bêche suffit pour l'en retirer. On se procure de cette manière des tellines , des solens , des do- îiaces , des myes , etc. Si des arbres croissent sur le bord de la mer de manière que leurs racines y soient submergées, on doit s'attendre à y trouver des huîtres, des cames, des anatifes, des balanes, etc. On pourra même voir ces racines percées par des tarets ou par des pholades. Les pieux enfoncés dans l'eau peuvent se trouver dans le même cas. Si les côtes où l'on se trouve sont garnies de rochers , on doit y chercher dans leurs fentes , des huîtres , des moules , des arches, des pinnes , en un mot, tous les coquillages qui adhèrent aux corps solides-, soit par une de leurs valves, soit au moyen de leur byssus. On y rencontrera aussi les uni- valves , qui , au moyen d'une sorte de succion ou de l'appli- cation complète de leurs parties, ont la faculté de s'attacher aux rochers avec assez de force pour résister à l'impétuosité des vagues ( les patelles , les haliotides , etc. ). Sur les côtes où le fond de l'eau est vaseux, on recoimoîira qu'il s'y trouve des coquilles, lorsqu'on apercevra de pe- tites fusées vaseuses qui s'en élèvent de temps en temps. C'est dans les endroits d'où partent ces fusées que se trou- vent les coquilles, et on peut les en retirer, en enfonçant dans la vase un filet à réseau fin , monté sur un cercle de fer , et emmanché à une perche proportionnée à la profondeur de l'eau. Ce que je viens de dire ne convient qu'aux coquillages qui vivent sur les rivages de la mer ou à de très-petites distances de SCS bords ; mais les cônes, les olives , les volutes, lespor^ «elaines, les sabots, les casques et les buccins , vivant sons «ne plus grande profondeur d'eau, ne peuvent être atteints G O O 553 que par des Ciels de fond , comme le râteau , ou la drague , elc. , etc. De toutes les coquilles marines, les pins rares sont celles qui vivent dans les plus grandes profondeurs de la mer, et que , par celle cause , 1 industrie de l'homme ne peut que très-rarement atteindre. Cependant , comme on en au)ène peut-être sourcnt , soit en rentonlant la sonde , soit en reti- rant les inslruinens employés à la pèche du corail , ou les fiiels jetés pour celle du poisson, on ne doit jamais né- gliger , dans ces circonstances , d examiner les corps marins amenés par ces différens moyens. C est aiusi qu'on pourra parvenir à se procurer des gryphiles , des ammonites , des té- rébralules , des anomies, des hippuriles , des bélemnites , et quantité de coquilles pélrgiennes vivanics qui ne sont jusqu'à présent connues que dans lélat fossile; ce qni a fait croire à bien des naturalistes , que ces espèces étoient perdues , c'est- à-dire , n'existoienl plus vivantes dans la nature. On ne doit pas non plus négliger de visiter les/J/rz/iflotlans et les plantes marines qu'on sera à portée d'observer en pleine mer , parce qu'on y pourra rencontrer des coquilles rares et précieuses. Il faudra de même visiter l'estomac des poissons et des oiseaux marins qu'on pourra prendre, car souvent il contient des coquillages encore enliers, et l'on peut y rencontrer des espèces mtércssanles. Caractères indirateurs des milieuv qu habitent les coquillages. —-' Comme les coquilles fossiles 5ont des monumens esseutiels à consulter pour connoitre les révolutions lentes qui s'exé- cutent sans cesse à la surface de notre globe, et l'ordre de formation des couches qui composent sa croûte externe, ainsi que la nature de chacune de ces couches , rien n'est plus utile à l'avancement de nos études géologiques, que la détermination des caractères qui peuvent indiquer si telle coquille que l'on examine est terrestre , ou liuviatile , oa ma- rine. Il seroit à souhaiter que l'on eût , pour celle détermi- nation, des caractères simples, toujours suffisans et décisifs; mais comme nous n'en connoissons pas de tels, il faut nous aider d'une réunion de considérations qui puissent , dans le plus grand nombre de cas, nous mettre à même de prononcer sans erreur. Voici les caractères qui me paroissent les plus propres à cette détermination. Coquillages unii'ahes. — Toutes les coquilles terrestres sont «nivalves ; ce n'est que dans les eaux que l'on peut observer soit des univalves , soit des bivalves. Or, comme aucune co- quille bivalve n'est terrestre , la première condition pour qu'une coquille soit réputée terrestre, est qu'elle soit uni- valve : mais cela ne suffit pas. 554 COQ Les unwahes terrestres ne sont jamais nacrées sous 1 épi- ^erme,ni chargées à l'extérieur d'aspérités aiguës, de pointes épineuses ou d écailles. Si elles ont à leur surface des parties saillantes, ce ne sont guère que des stries d'accroissement, de légères granulations, et le plus souvent elles sont lisses et ont peu d'épaisseur. Dans leur état complet, ces coquilles ont presque toujours les bords de leur ouverture rejetés ou recourbés en dehors, formant quelquefois une espèce de bourrelet marginal , dont l'épaisseur néanmoins ne montre jamais plusieurs lames distinctes. Ce renversement des bords de l'ouverture des univalves terrestres est un des caractères les plus importans à considérer; car, quoiqu'il ne leur soit pas absolument général, il leur est exclusif. Les unwahes fliwiatiles ou d'eau douce, sont souvent nacrées, brillantes et d'une grande blancheur sous l'épiderme ; elles ont quelquefois des aspérités, comme des stries élevées, des cannelures, ou des épines à l'extérieur. Jamais les bords de leur ouverture ne sont courbés ou renversés en dehors; ces bords sont toujours droits et tranchans. Ainsi , lorsqu'il s'agit de déterminer si une coquille uni- valve est terrestre ou Huvialile, on trouve toujours quelqu'un des caractères cités qui fixe la détermination. Si les bords de l'ouverture de cette coquille sont renversés en dehors , c'est une coquille terrestre; et quand même ces bords se- roient encore droits , si la surface cxierne ne présente ni stries élevées, ni cannelures, ni épines, et si, sous l'épiderme ou dans l'ouverture, elle n'offre point de substance nacrée, c'est encore une coquille terrestre. Les unwabes marines ne sauroienl se confondre avec les univalves terrestres : les premières sont toujours, soit nacrées, soit solides et plus épaisses; et jamais les bords do leur ou- verture ne sont recourbés en dehors , quoique certaines, parmi elles, aient rouverlure bordée d'un bourrelet distincte- ment lamelleux. La différence d'une univalve fluvialile à une univalve ma- rine est plus difficile à établir, ces coquillages étant de part et d'autre aqiiatiques, et leurs animaux ne recevant d'autre influence du liquide qu'ils habitent, que celle que fournit la différence de l'eau douce à l'eau salée ou saumàtre. Ce n'est guère que par une connoissancc préalable des genres déjà établis, et des milieux dans lesquels les espèces de ces gen- res vivent habituellement, qu'on peut déterminer si une uni- valve aquatique est fluviatile ou marine. Cependant on peut souvent employer la différence d'épaisseur de ces coquilles ; car presque toujours l'épaisseur des univalves marines est plus grande que colle des univalves fluvialiles. Dailleurs, dan* COQ 555 ces dernières, les bords de l'ouverture sont toujours droits, tranchans , non garnis de bourrelets, et leur surface externe est ordinairement mulique , sans aspérités , sans écailles. Dans les univalvcs marines, très-souvent l'ouverture est bor- dée d'un bourrelet épais , lamellcux, tuberculeux , écailleux ou épineux ; souvent encore la surface externe de ces co- quilles est chargée de différentes sortes de parties saillantes. Celles des univalves marines qui sont lout-à-fait lisses en dehors, sont au moin^ nacrées intérieurement. Quoique ces considérations ne puissent être employées généralement, elles offrent quantité de moyens pour se décider dans bien des cas particuliers. S'il n'éloit question de juger de l'habitation des coquilles que l'on trouve dans l'état fossile, j'aurois cité Tépiderme qui fournit un assez bon moyen de distinguer une univalve fluviatile d'une univalve marine ; l'épiderme des coquillages fluviatiles étant presque toujours lisse , mince, et d un vert très - rembruni , et celui des coquillages marins, lorsqu'il existe, étant en général bien différent. Mais cette considé- ration n'est d'aucune utilité à l'égard des coquilles fossiles , leur épiderme se trouvant toujours détruit. Coquillages hivahes. — Aucune coquille terrestre n'est bi- valve : ainsi toutes les bivalves sont ou fluviatiles, ou ma- rines. Les hwahes jîmnaliles sont toutes transverscs et régulières. On n'en connoît aucune , parmi elles, qui soit longitudinale, ni complètement orbiculairc , ni enfin irrégulière. Toutes ces coquilles ont les crochets des valves, non-seulement écorchés , mais comme ronges et endommagés. Leur surface externe n'offre que des stries d'accroissement, et jamais d"é- cailles saillantes ni d'épines. Elles sont, il est vrai, nacrées intérieurement, et la plupart acquièrent beaucoup d'épais- seur. Les hwahes marines sont , les unes transverses , les autres orbiculaires , et d'autres véritablement longitudinales. Ainsi, celles des bivalves fossiles qui sont longitudinales , ou orbi- culaires, sont des bivalves marines. Maintenant il s'agit de trouver des moyens de distinction à l'égard des bivalves marines qui sont transverses. Les bi- valves marines n'ont jamais les crochets des valves rongés et endommagés en dehors, à moins que ce ne soit par ac- cident individuel , et beaucoup de ces coquilles présentent à l'extérieur, des lames élevées, des écailles ^ des aspérités, et même des épines en saillie. Or , comme rien de semblable ne se rencontre sur les bivalves fluviatiles , les bivalves trans- veises et fossiles qui aui'ont les crochets Irès-cnliers , et qui 556 COQ offriront à rexlérieur divers genres d'aspérités , seront de*, bivalves marines. A Tégard du petit nombre de bivalves transverses sur lesquelles on resleroit embarrassé , parce qu'on ne pourroit pas leur appliquer les moyens que je viens d'indiquer ^ il restera au moins la possibilité de leî^ juger , si leur genre est préalablement connu. A l'aide de ces différens caraclères, l'on aura beaucoup de moyens pour décider si les coquilles fossiles que l'on ob- servera , sont terrestres ou marines ; on en aura aussi pour reconnoître si elles appartiennent aux eaux douces ou aux eaux salées; mais à ce dernier égard, on sera quelquefois exposé à des incertitudes : en voici la raison, A peu près toutes les bivalves marines ne sauroient vivre dans l'eau douce, ni celles d'eau douce dans les eaux salées ; les lieux d'habitation des unes et des autres , résultant d'ha- bitudes trop anciennes pour supporter brusquement ces chan-» gemens. Beaucoup d'univalves marines ne sauroient pareillement habiter les eaux douces, et ce sont principalement celles qui .'.e tiennent à une certaine profondeur dans la mer ou dans la vase que ses eaux recouvrent. Mais il y a plusieurs co- quillages univalves marins qui peuvent s'habituer aux eaux douces , comme il s'en trouve , parmi les univalves d'eau douce , qui peuvent s'habituer aux eaux salées. Plusieurs ce- rites, que Ion trouve ordinairement à l'embouchure des fleuves, dans des eaux marines mélangées d'eau douce , sont <5ans ce cas ; toutes les paludines y sont pareillement. M. Cen- dant, qui a fait beaucoup d'expériences à cet égard , et qui en a présenté les résultats h l'Académie royale des sciences, dans un mémoire fort intéressant, en a fait connoîlre en- core quelques autres que l'on peut aussi faire vivre dans un liquide nouveau pour elles. Il n'est donc pas étonnant que l'on soit quelquefois em- barrassé pour décider si une coquille que l'on considère , appartient à un habitant des eaux douces, ou à un animai marin. Au reste , ces coquillages , en quelque sorte ambigus, sont en petit nombre, et peuvent être signalés. Quant aux autres, les caractères que j'ai indiqués pourront beaucoup aider à leur détermination, (lam.) On trouve dans le sixième volume des actes de la Société Linnéenne de Londres, un fort bon travail de M. Wood , sur les caractères des coquilles bivalves propres à l'An- gleterre , travail accompagné de planches où ces caractères sont fort exactement représentés. COQUILLE , Testa. On donne ce nom à cette enve- loppe solide, pierreuse , inorganique , soit extérieure et tou-» COQ 55; jours distincte de la peau de l'animal, soitlnlcrieure, n'en- veloppant alors que certaines de ses parties internes , et qui s'observe dans beaucoup d'animaux sans verlèbres de diffé- rentes classes , mais uniquement parmi ceux qui ont un cœur. L'enveloppe solide dont il s'agit , est pierreuse , calcaire , souvent colorée lorsqu'elle est extérieure , et alors elle re- couvre le corps de Tanimal en tout ou en partie. Son tissu , toujours inorganique , tantôt est aussi dense et aussi dur que le marbre , et tantôt il est disliaclement feuilleté ou com- posé de lames mal jointes. Cette partie solide semble avoir été destinée par la nature, à défendre le corps de l'animal qui y est contenu, contre les attaques des autres animaux terrestres ou aquatiques, et à le garantir du choc des corps durs qui Tenvironncnt. Elle est réellement une enveloppe ; car elle en fait évidemment la fonction lorsqu'elle est extérieure , et elle la fait encore plus ou moins distinctement lorsqu'elle est intérieure, enveloppant alors une partie de l'animal , ou au moins la recouvrant et la protégeant efficacement, ou la garantissant des accidens et des influences nuisibles. La coquille diffère essentiellement de la partie solide dos crustacés, des insectes, et même des radiaires échinides. Elle en diffère, i.°parsa structure en tout temps inorganique; a.o parce qu'au lieu d'avoir une grande quantité de muscles at- tachés sur sa surface interne , elle n'en a au contraire qu'uu petit nombre dont même l'attache se déplace en suivant le développement de Tanimal ; et quelquefois elle n'en a au- cun; 3.° parce qu'elle est toujours distincte de la peau de l'a- nimal qu'elle contient, tandis que la partie solide des crusta- cés, des insectes et des échinides ne l'est nullement, ou n'en est, dans les échinides, que la partie interne. En effet, la partie solide des crustacés et des insectes est une véritable peau, une partie qui fut d'abord organisée et vivante, mais qui s'est ensuite, en quelque sorte, désorga- nisée , s'étant durcie graduellement par quantité de molé- cules calcaires ou de nature cornée , qui y furent dépo- sées par l'extrémité des vaisseaux; et celle des échinides, formée par la même voie , n'est que la doublure interne de la véritable peau de ces radiaires échinodermcs. Dans les in- sectes et les crustacés , la peau solide qu'on leur observe , sert à l'exécution des mouvemens de ces animaux ; et dans les échinides, elle sert à la conservation des dimensions du corps; dimensions qui ne pourroient être changées sans léser l'or- ganisation intérieure et délicate de ces animaux. Pxien de tout cela n'a lieu dans la nattu'c , la formation et l'usage de la 558 COQ coquille; rien en elle n'y est conforme , à cet égard , même dans les premiers temps où elle commence à se former, c'est- à-dire , à l'époque de sa ténuité la plus grande, etconséquem- ment de sa moindre solidité. La coquille auroit plus d'analogie , par sa formation et son emploi , avec ces enveloppes animales , pareillement inorganiques , qu'on nomme polypiers , et surtout avec les polypiers pierreux. Mais , outre que les polypiers appar- tiennent à des animaux très-imparfaits qui manquent de cir- culation , celles de ces enveloppes qui sont pierreuses , for- ment des masses qui servent d'habitation à de nombreux in- dividus qui les accroissent parleurs régénérations successives ; tandis que la coquille , plus ou moins isolée , n'étant tou- jours formée que par un individu , l'accroissement de son volume cesse nécessairement, soit avec celui de cet individu , soit par sa mort , et en cela, au moins, est très-distincte du polypier pierreux. Ainsi , quoique la coquille soit l'enveloppe solide , le plus souvent extérieure , de différens animaux testacés , elle est essentiellement distincte de la peau ou du tégument propre de ces animaux ; elle en est séparée et tout à fait indépen- dante ; elle est aussi très-distincte de la peau plus ou moins durcie et solidifiée des animaux articulés; enfin, elle l'est encore des polypiers pierreux sous différens rapports, et sur- tout sous celui que j'ai cité. La substance de toute coquille quelconque est formée d'un mélange intime de deux matières de natures différentes, dont l'une est entièrement animale , et l'autre purement cal- caire. Cette dernière, comme on sait, se dissout par l'ac- tion des acides et fait effervescence avec eux ; tandis que la première est , en quelque sorte, à l'abri de leur action. Tant qu'une coquille conserve les deux matières intime- ment mélangées qui composent sa substance , on dit vul- gairement qu'elle est vimnte , fraîche ou marine ; mais lors- que , par une suite des altérations qu'avec le temps elle a su- bies, soit dans le sein de la terre , soit à sa surface, sa partie animale a été détruite , et qu'il ne lui reste plus que sa par- tie pierreuse , on dit alors que cette coquille est fossile. Ce n'est , en effet , que la partie solide et crétacée des co- quilles qui se conserve intacte dans la terre , pendant un grand nombre de siècles; car, sauf les cassures ou mutilations accidentelles , c'est toujours la partie animale que les agens extérieurs détruisent la première. La matière animale qui fait partie d'une coquille fraîche non fossile , se trouve seulement mélangée parmi et avec les molécules de matière crétacée qui constituent la partie COQ 5% solide de la coquille , sans former nulle part , par sa réunion , ni fibres , ni membranes. Aussi , lorsque celte matière ani- male a été entièrement détruite , et que la coquille, par cette destruction, se trouve dans Vét^i fossile, la coquille n'en a pas moins toute l'apparence de son intégrité ; elle ne présente , en aucun point , les vides qu'auroient laissés des fibres ou des membranes détruites; seulement elle pa- roîl terne , très-blanche , ou blanchâtre , parce qu'elle a, en général , perdu ses couleurs naturelles. Les coquilles étant des produils d'animaux sans vertèbres qui jouissent d'un système de circulation , on ne peut plus dire, comme on le faisoit , que les animaux qui y donnent lieu , soient des ve?-s. Les progrès de nos conuoissances sur l'organisation des animaux, ne permettent plus de confondre les objets que nous considérons, par des dénominations clas- siques faussement appliquées; celles dont nous nous servons actuellement étant fixées , dans leur acception , par des ca- ractères solidement établis. Mais les animaux testacés étant réellement de différentes classes, il faut distinguer les co- quilles qui appartiennent k des animaux inarticulés, de celles qui sont Ïqs produits des animaux articulés; de part et d'autre , le système nerveux de ces animaux étant très-différent , et les coquilles qu'ils produisent ne l'étant pas moins. Nous savons maintenant qu'à l'égard des animaux inarti- culés qui ont une coquille extérieure , ces animaux naissent avec leur coquille déjà formée , c'est-à-dire , que quand leurs œufs viennent à éclore, l'animal en sort ayant déjà sa coquille. Réauinur a constaté ce fait ; et à l'égard de ceux qui ont une coquille spirale, il a remarqué que cette coquille, alors encore très-mince , avoit déjà un tour de spire complet ou un peu davantage. Il est vraisemblable que la coquille n'a été formée, dans l'intérieur de l'œuf, que postérieurement à l'animal , ou du snolns à ses principaux organes ; car on verra que la co- quille n'est réellement qu'un résultat de la transsudation de l'animal à qui elle appartient : cela est reconnu. Il est évi- dent, d'après cela , que la vie de l'animal a dû précéder la formation de sa coquille , et qu'il a fallu qu'une suite de mouvemens vitaux se soient exécutés pour que des sécré- tions, des excrétions , en un mot, des transsudalions propres à former la coquille aient pu avoir lieu. On sait, en effet, que lorsque l'emhryon d'un œuf fécondé reçoit dans ses parties les mouvemens qui y constituent la vie active , mouve- mens qu'une chaleur accrue y excite , cet embryon alors, se développe et prend , pendant quelque temps , de l'accrois- sement dans son œuf, avant d'en sortir pour éclorç. C'est 56(5 COQ pendant ce temps, que s'est formée la coquille, et Ton con- çoit que, quoique l'animal en soit muni à sa sortie de l'œuf, la formation de cette coquille est postérieure à la sienne. ^ Il existe , surtout parmi les conchifères ( les testacés bi- valves), un grand nombre de coquillages réputés vLupares ^ parce que leurs œufs éclosent avant la poule. Ce ne sont , malgré cela , que des o\^o-vmpares ^ c'est-à-dire , que leurs œufs éclosent plus tôt que les autres, et dans une circons- tance différente ; mais ils s'accordent avec les autres , en ce qu'ils sont revêtus de leur coquille en sortant de l'œuf, et avant de sortir du corps de leur mère. Maintenant qu'il est reconnu que les conchifères et que ceux des mollusques qui sont lestacés , naissent avec leur coquille toute formée , 11 importe d'examiner quelle est la manière dont s'opère raccroissemenl de cette enveloppe. Acrroisseinenl des coquilles , surtout de celles des animaux inarti- culés. — On a prouvé , par des observations et des expé- riences très-concluantes , que raccroissemenl des coquilles se fait ^dit juxtaposition et non p^r intussusception ; car la co- quille est un corps tout-à-fait inorganique, et qui n'a aucune communication réelle de Tinlérieur de sa substance avec celui de Tanimal qui l'a formé. En effet, quoique les coquilles soient formées d'un mé- lange intime de particules animales et de particules cré- tacées, les unes et les autres étoicnt également contenues' dans la matière visqueuse transsudée par l'animal , et fu- rent pareillement déposées et appliquées par juxlaposilioa successive. Pour le prouver , on a démontré que les mus- cles , par lesquels l'animal est attaché à sa coquille , tant dans les univalves que dans les bivalves, s'en détachent suc- cessivement , et que cette séparation s'effectue petit à petit et partiellement à mesure que l'accroissement de la coquille a lieu. Je dis que cette séparation se fiit partiellement , parce qu'en effet le muscle n'est jamais entièrement séparé de la coquille ; que sa séparation n'est toujours que par- tielle , les plans anciens et postérieurs de ses fibres se détsf- chant à mesure que le déplacement de l'animal l'exige , tandis que de nouveaux plans de fibres se forment et s'ajou- tent antérieurement. H en résulte, avec le temps, que toutes les fibres sont successivement détachées pendant le déplace- ment du muscle , sans néanmoins qu'il cesse d être attaché à la coquille. Or , ce déplacement du nmscle ne pourroit avoir lieu si l'accroissement de la coquille s'effecluoil par une circulation intérieure analogue à celle qui fait accroître le corps de l'animal ; puisque , dans ce cas , les vaisseaux qui partent de sou corps, ne pouvant plus correspondra COQ 56, avec ceux qu'on supposeroit dans la coquille, laisseroient celle-ci sans nourriture, et par conséquent sans accroissement. Ainsi, cette séparation partielle du muscle de l'animal d'avec sa coquille , ce changement de point d'attache qui s'opère à mesure que le corps de l'animal augmente de volume et se déplace lui-même, ayant lieu dans toutes les coquilles des animaux inarticulés , contredit formellement Thypothèse de Vinlus-stisrepiion. D'ailleurs , la partie tendineuse du muscle de l'animal , celle qui est immédiatement attachée à la co- quille, est dure , cornée , et se trouve en cet endroit tout-à- fait inorganique ; ce que l'inspection fait aisément recon- noître. La manière dont les coquilles s'accroissent est véritable- ment la même que celle qui opère l'accroissement des mi- néraux ; mais avec quelques particularités qui dépendent de la situation du corps solide qui reçoit les matières qui l'ac- croissent. C'est une sorte de croissance qui se fait toujours par juxia-posîfion^ mais marginale et à la fois inférieure : en- sorte que c'est avec raison qu'on a nommé l'accroissement en épaisseur des coquilles, accroissement par infra-position. Effectivement, nous verrons bientôt que les coquilles s'ac- croissent en grandeur par l'apposition successive de parti- cules déposées sur leur bord , et qu'elles s'accroissent en épaisseur par l'apposition semblable de matières déposées en leur face interne ; mais leur face extérieure reste telle qu'elle fut d'abord formée , et ne reçoit aucune augmentation. Réaiimur, qui a fait beaucoup de recherches sur ce sujet , observa que , lorsque l'animal , qui remplit exactement sa coquille , acquiert de l'accroissement , alors cette coquille n'a plus assez d'étendue pour le contenir tout entier ; il est obligé de se contracter pour s'y renfermer, sans quoi une partie de son corps se trouveroit à nu ; ce qui le gêne. Or, la partie qui se trouve ainsi dépourvue de coquille par les suites de l'agrandissement du corps de l'animal, est toujours celle qui est la plus proche de l'ouverture de la coquille; car, surtout dans les coquilles univalves en spirale, le corps de l'animal étant contenu et resserré partout ailleurs , ne peut s'étendre que de ce côté-là. En effet , tous les mollusques qui habitent des coquilles contournées en spirale, comme les hélices , les bulimes , les buccins , etc. , ne peuvent s'étendre que du côté de la tête ; tandis que les conchifères , c'est-à-dire , les animaux des co- quilles bivalves , comme ceux des tellines , des venus , des bucardes , des huîtres, etc. , peuvent s'étendre dans presque toute leur circonférence. Or, à peu près dans toutes les es- pèces de coquillages , c'est cette partie de la coquille qui se 56a COQ trouve dépassée par l'animal, à mesure qu'il s'est accru, gui reçoit les augmentations qui agrandissent celte coquille. Il paroît hors de doute que la matière calcaire qui forme , augmente et répare les coquilles , est le résultat d'une sé- crétion particulière qui s'opère sur toutes les portions de la surface extérieure du corps des animaux testacés , ou sur cer- taines d'entre elles, au moyen de glandes ou de cribles propres à cette fonction, dont cesparliessontparsemées. Cette sécré- tion singulière se fait principalement sur les parties de la sur- face de ranim.al qui se trouvent à nu ou à découvert. L hu- meur séparée par ces glandes et transsudée par ces cribles , est un fluide visqueux , contenant des molécules calcaires qui se rapprochent et s'attachent les unes aux autres, par agglutination et même par les lois de l'agrégation , à mesure qu'une grande partie de Thumidité qui les contenoit et les charrioit s'est dissipée. Alors ces molécules calcaires, con- servant un mélange intime de particules animales qui ne s'en sont pas séparées , composent, par leur réunion et leur agrégation, un corps solide , tel que celui qui forma d'abord sa coquille , et qui , ensuite , constitue la première couche du nouvel aggrandissement ou de la nouvelle pièce que l'animal ajoute à cette coquille chaque fols que cela devient nécessaire. Lorsqu'un mollusque lestacé a acquis de l'accroissement, cet animal devenant de plus en plus resserré et gêné dans la coquille , cherche alors à se mettre plus à Taise, et à augmenter son enveloppe dans la partie qui en est suscepti* ble , c'est-à-dire, dans celle qui forme son ouverture. Pour y parvenir, l'animal se déplace un peu dans sa coquille , fait déborder son corps hors de l'ouverture , se met dans un ^lat stationnaire , et reste immobile pendant quelque temps dans cette situation. Alors la portion de son corps , qui est découverte , se couvre bientôt de sucs visgueux , qui trans-^ sudent de sa superficie. La pellicule que ces sucs produisent, par leur exsiccatlon et par le rapprochement et l'agréga- tion des particules crétacées qu'ils contiennent , est d'abord mince, et même élastique. Mais cette pellicule , recevant, dans sa face interne, diverses autres couches de sucs extra- vasés , dont les particules crétacées se rapprochent et s'a- grègent encore , prend successivement plus de consistance , et devient enfin , par son épaisseur et sa solidité , semblable aux autres parties de la coquille. C'est une suite nécessaire de la manière dont les coquilles tournées en spirale s'accroissent, qu'elles ne peuvent ac- quérir plus de volume que par l'augmentation du nombre des tours de leur spire ; en sorte que la longueur et la gros- seur de chaque tour déjà formé restent toujours les mémei. COQ 563 C'est une vérité dont il est aisé de s'assurer , en réduisant la coquille d'une hélice, par exemple , qui est parvenue à son dernier degré d'accroisseinenl , au même nombre de tours que celui d'une coquille plus jeune de la même espèce. Ces deux coquilles ne présenlcront alors d'autre différence que celle de leur épaisseur. Au reste , le nombre des tours dont la spire d'une- co- quille spirivalve est composée , ne peut s'accroître sans aug- menter proportionnellement la grandeur de la coquille , comme on le voit dans les univalves spirales ; et un tour de plus ou de moins apporte quelquefois une grande différence dans leur volume, sans changer néanmoins la forme générale de la coquille. C'est à la nature du diamètre de chaque tour de la spire, comparé à celui du tour suivant , que les coquilles spiri- valves doivent leur forme générale. Lorsque le dernier tour est à peu près double en diamètre de celui qui précède , la coquille a une forme subovale , et un tour de plus ne fait que doubler son volunie ; lorsque le dernier tour est d'un diamètre douze fois plus grand que celui qui précède , la coquille est^lobuleuse , el un tom- de plus rend son volume douze fois plus grand ; enfin si le dernier tour n'est qu'un peu plus grand en diamètre que celui qui précède , c'est-à- dire , ne l'emporte en agrandissement du diamètre que d'une fraction sur le tour précédent, alors la coquille est allongée ; et en effet on la dit éminemment turriculéc lors- que le diamètre du dernier tour ne l'emporte que d'un hui- tième sur celui du tour précédent. On sent que cela dépend uniquement de la nature du développement qu'acquiert le corps de l'animal et de la proportion suivant laquelle ce dé- veloppement s'exécute. Les uns prennent leur accroissement principalement en longueur, et ont, par conséquent, en lar- geur , une dimension proportionnellement moindre ; tandis que les autres croissent à la fois presque également sur toutes les dimensions de leur volume. Toutes les fois que le développement du corps d'un mol- lusque teslacé et trachélipode le force à déborder sa co- quille afin d'y être plus à l'aise , et pour en augmenter l'é- tendue , le bout postérieur de l'animal doit nécessairement se déplacer et s'avancer, avec le corps entier, vers l'ouver- ture. S'il en étoit autrement , le corps de l'animal seroit obligé de changer de forme en s'accroissant ; ce qui n'est pas et ne sauroit être. Ce déplacement du corps de l'animal a lieu en effet ; et, quoiqu'on ait voulu contester ce fait , il est maintenant prouve que la partie postérieure de l'animal se détache du sommet de la spire, où elle étoit d'aboid atia 564 COQ chée, pour se fixer un peu plus bas, et qu'elle descend ainsi de suite , selon que les accroissemens de l'animal et ses dé- placemens dans sa coquille le rendent nécessaire. Or ces déplacemens ont lieunon-seulement dans toutes les coquilles terrestres et marines qui perdent les anciens tours de leur spire, comme dans le bulime consolidé, le bulime dé- collé , etc. , mais encore dans les autres coquilles spiri- valves ; ce dont on peut s'assurer , en faisant scier ces co- quilles près du sommet de leur spire et perpendiculairement à leur axe , pendant que l'animal vivant s'y trouve encore. Il est certain et même nécessaire que le déplacement des muscles d'attache s'effectue aussi dans les coquilles bivalves. Il suffit, pour se convaincre de ce fait, d'examiner les im- pressions musculaires de ces coquilles, et de comparer celles des coquilles jeunes, avec celles des coquilles de la même espèce qui ont reçu de grands accroissemens. Pour se refu- ser à reconnoître ce fait , il faudroit n'avoir aucune idée juste de l'accroissement de ces coquilles. Le déplacement dont je parle , s'opère , à ce qu'il paroit, par le dessèchement et le détachement successifs des 'plans postérieurs ou des fibres postérieures des mus- cles qui attachent l'animal à sa coquille , pendant que de nouveaux plans antérieurs ou de nouvelles fibres antérieures viennent s'ajouter et se fixer à la coquille ; en sorte que l'ani- mal ne cesse jamais d'y être attaché , quoique son muscle ou ses muscles d'attache se déplacent peu à peu. L'examen des muscles dont il s'agit , et surtout l'inspection des impressions musculaires dans la face intérieure des valves , fournissent des preuves évidentes du déplacement dont je viens de parler. Couleur des coquilles. — Lorsque l'on considère les coquilles en général, et surtout une riche collection de ces objets, on ne peut d'abord se refuser à l'admiration que cause la vue , non- seulement de la diversité étonnante des formes , mais encore de l'éclat et de la variété des couleurs dont ces enveloppes d'animaux sont munies. On peut dire, à cet égard, que si la natureaorné, avec la plusgrande magnificence, les oiseaux, les insectes, les fleurs des végétaux, etc. , elle n'a rien laissé à désirer dans la parure qu'elle a donnée à la plupart des co- quilles. Aussi, la variété presque infinie des couleurs qui les ornent , est-elle un des points les plus intéressans de l'hiç- toire de leur formation. Pour rendre raison de la variété de ces couleurs , il faut , comme l'a fait voir Réaumur , considérer qu'ayant regardé la peau de l'animal à coquille , comme fournissant , par sa transsudation , une humeur visqueuse et gélatineuse , conte- nant de.> particules crétacées qui servent à former la coquille, COQ 565 il est en outre possible que cette peau fournisse ; dans cer- tains endroits, des particules de matière animale véritable- ment colorées par leur nature. On sent que cela peut être et dépendre, soit de l'organisation particulière de ces endroits de la peau, ou des glandes excrétoires de ces mêmes endroits, Soit aussi de la nature même des particules colorées qui en sortent. Dans ce cas , il doit arriver que ces particules ani- males, de nature différente des autres , et mélangées comme elles avec des particules crétacées, seront propres à former des parties de coquille de couleurs diverses. Cela résulte nécessairement de la manière dont s'accroît ou s'agrandit la coquille d'un animal testacé. Or , comme les coquilles sont principalement de deux sortes , les uni- valves et les bivalves , considérons d'abord la manière par- ticulière dont s'accroissent et peuvent se colorer les coquilles univalvcs; et nous en ferons l'application à celles des bivalves, le mode d'accroissement et de coloration étant, de part et d'autre, véritablement le même ; et ce mode consistant dans l'apposition successive de nouvelles particules au bord, soit de l'ouverture pour lesunivalves, soit des valves mêmes pour les bivalves. En effet , tout le contour extérieur d'une coquille univalve est formé par le collier de l'animal, parce que ce collier est la partie du manteau la plus proche de la tête ; en sorte que, pourpeu que l'animal croisse, ce collier estdansle casden'êlre plus recouvert par l'ancienne coquille. C'est donc toujours au collier que la nature a confié la fonction d'étendre la par- tie antérieure des coquilles univalves , en y ajoutant succes- sivement de nouvelles pièces ; et comme chaque point exté- rieur de la coquille a été originairement le terme de sa partie antérieure, et fut formé par le collier de l'animal, on doit regarder ce même collier comme l'ouvrierdetout le contour , en un mot, de tout l'extérieur de la coquille. Ainsi , il suf- fira qu'il soit munide glandes, filtrant des humeurs différentes et colorées , pour qu'il puisse former une coquille oi^née de diverses couleurs. Si c'est uniquement le collier de l'animal qui accroît et peut colorer la partie antérieure des coquilles univalves , et par suite leur surface externe , dans les coquilles bivalves , l'accroissement du bord des valves, et la coloration qui peut avoir lieu à la surface extérieure de ces coquilles , surtout la supérieure , seront l'ouvrage du bord entier des deux lobes du manteau dont tous les conchifères sont munis. Il suffira aussi que le bord de ces lobes du manteau soit pourvu de glandes filtrant des humeurs colorées, pour qu'il puisse or- ner la coquille de couleurs différentes ; car ici , c'est ce bord 566 COQ des lobes du manteau qui accroît les vnives de 1.-» coquille , comme, dans les univalves, c'est le collier de Tanimal qui ajoute de nouvelles pièces à l'ouverture de la coquille. De part et d'autre , on sent que si les sécrétions de ces matières colorées et colorantes se font par places et sans in- terruption , les couleurs particulières qui en résulteront sur la coquille, formeront des bandes plus ou moins larges , se- lon qu'il y aura plus ou moins de ces organes sécrétoires rapprochés les uns des autres. Et lorsque la continuité de ces sécrétions éprouvera des interruptions, alors les couleurs ne formeront point de bandes continues , mais des bandes interrompues ou des taches diverses , relatives aux interrup- tions dans les sécrétions de ces matières colorées. D'après cela. Ton conçoit que si les cribles ou les filtres, soit du collier , soit du bord des lobes du manteau , chan- gent, par rage de Tanimal, de grandeur ou de forme, et que s'il s'en supprime ou s'il s'en fonne de nouveaux, à mesure que l'animal prend de raccroissement ou vieillit, tous ces changemens produiront autant de diversité , soit dans la forme des bandes, des lignes ou des taches, soit dans les couleurs mêmes de ces parties colorées des coquilles. L'irrégularité des taches, dans certaines coquilles, peut quel- quefois dépendre de la disposition même des glandes qui fil- trent des matières colorantes ; mais elle peut aussi dépendre de la fluidité de Ihumeur filtrée qui sert à former ces taches , ci qui peut, après sa sortie de l'animal , se répandre irrégu- lièrement. Il paroît que les sucs transsudés de la peau , c'est-à-dire, des parties de l'animal qui sont en tout temps couvertes par la coquille , ont toujours à peu près la même teinte , et qu'il n'y a en général que le collier , dans les mollusques teslacés, et que le bord des lobes dn manteau , dans les animaux con- chif'èrcs, qui salent dans le cas de fournir des sucs de di- verses couleurs. Eu effet, les couches intérieures des co- quilles, qui sont uniquement le produit de la peau de l'ani- mal , sont en général d'une couleur uniforme, le plus souvent blanche ou blanchâtre ; tandis que les couches extérieures qui sont nécessairement formées par le collier, dans les uni- valves, et par le bord des lobes du manteau , dans les bi- valves, sont presque toujours colorées, et communément variées dans leurs couleurs et dans la disposition de ces cou- leurs. Il est bon de remarquer que ce sont les exsudations de la peau du corps, dans les mollusques testacés, qui donnent lieu à la formation des couches intérieures des coquilles univalves, et par suite , qui accroissent rcjoamcur de ces enveloppes pier- COQ 567 reuses. Celte remarque est générnlement fondée, quoique, dans les porcelaines et dans les olives , un double moyen , dont nous parlerons tout à Theure , concoure à accroître l'épaisseur de ces coquilles univalves. Dans les bivalves , au contraire , ce n'est point la peau du corps de l'animal qui accroît l'épaisseur de la coquille ; ce sont les exsudations du disque extérieur des deux lobes du manteau de l'animai qui accroissent l'épaisseur des valves. Maintenant , il s'agit d'expliquer un phénomène particu- lier et même singulier, que présentent certaines coquilles univalves , et qui consiste dans une double coloration de ces coquilles, ainsi que dans un double moyen d'accroître leur épaisseur. On connoît effectivement des coquilles , telles que les^or- celaines et les olives, qui ont leurs couleurs disposées sur deux plans parallèles, très-distincts l'un de l'autre; et l'on sait que celui qui est extérieur , concourt de son côté à ac- croître Tépaisseur de la coquille. Or , ce plan extérieur est le produit d'une organisation particulière aux animaux de ces coquilles , et d'une circonstance de position des parties dues à celte organisation. A cette occasion , je dirai que Linnœus et d'autres conchy- liologistes sont tombés dans l'erreur relativement à certaines porcelaines qu'ils ont regardées comme des espèces différentes^ quoiqu'elles ne fussent que des individus de différens âges de la même coquille , et par conséquent de la même espèce. Le cyprœa zébra et le cyprœa ejcanthema de Linnseussonl , l'un, la coquille jeune , n'ayant que son premier plan de coloration , et l'autre, la coquille complète, ayant son second plan diffé- remment coloré , et l'une ainsi que l'autre appartiennent à la même espèce. Celte erreur vient de ce qu'on ignoroil alors que la formation de la coquille des porcelaines diffère en uu point essentiel de celle des autres coquilles. En effet , la coquille des porcelaines et celle des olives » ou au moins de la plupart , sont colorées et épaissies parles exsudations de l'animal, à deux époques et de deux manières différentes. La première de ces époques est celle qui embrasse les pre- miers âges de la coquille, et dans laquelle la manière ordi- naire dont les coquilles univalves s'accroissent est employée. A cette époque, l'accroissement de la coquille a lieu parla transsudation du collier de l'animal, transsudaiionqui ajoute successivement de nouveaux agrandissemens au bord droit de la coquille , et qui lui procure des couleurs relatives aux glandules qui sont disposées sur le collier. Pendant ce temps, la légère Iranssudalion du corps de l'animal donne de la 568 COQ consistance au corps de la coquille, sans accroître considé- rablement sou épaisseur. Effectivement , quoique la coquille des porcelaines obtienne différentes formes à niesure qu'elle s'agrandit , tant qu'elle n'a point son second plan de matière testacée, elle n'a qu'une épaisseur médiocre et de beaucoup inférieure à celle qu'elle doit acquérir par la suite ; elle n'a aussi qu'un même genre de coloration. La seconde époque de formation de ces coquilles est celle qui leur donne un second plan de matière testacée , une nou- velle coloration fort différente de la première , enfin , qui leur fait acquérir leur plus grande épaisseur. A cette seconde époque , il se forme au-dessus du premier plan testacé déjà existant , un second plan qui embrasse toute la convexité de la coquille , et qui fait disparoître ses couleurs primitives. Par ce second plan , la coquille est partout recouverte d'une couche épaisse , ordinairement variée de couleurs qui ne sont point les mêmes que celles qu'avoit auparavant cette co- quille. Les organes à qui cette seconde couche colorée doit son origine, sont deux ailes molles et membraneuses qui consti- tuent le manteau de l'animal , ailes qui sont ici plus grandes que dans les autres mollusques testâtes connus; mais rani- mai ne les possède point dans les premiers âges de sa vie , et elles n'acquièrent leur grandeur propre qu à un certain terme de ses développemens. Voyons maintenant ce qui se passe dans les différens temps de la vie de l'animal , lorsque les deux ailes de son manteau sont entièrement développées. Lorsque l'animal est en repos , il est alors renfermé dans sa coquille, et toutes ses parties sont rentrées : son pied , ses ailes, sa tête , tout est retiré dans la coquille, et celle-ci se trouve tout-à-fait à nu. H n'en est pas de même lorsque l'ani- mal veut se déplacer et aller chercher sa nourriture ou satis- faire à d'autres besoins ; car alors il sort en partie de sa co- quille , et déploie au dehors ses deux grandes ailes , avec les- quelles il l'enveloppe entièrement. En effet, ces ailes en sor- tant de l'ouverture de la coquille se redressent sur sa con- vexité , et la recouvrent si complètement qu'il n'en paroîl aucune partie au-dehors. Ces deux ailes, qu'il faut distinguer du collier de l'animal , qui est situé plus près de la tête et a moins de largeur, sont pourvues , dans leur disque , de glandules qui fournissent des sucs coloranstrès-différens de ceux qui transsudentsoitdu col- lier , soit de la peau de l'animal. Or, c'est la surface de ces ailes, qui est collée contre la convexité de la coquille, qui fournil alors cette sécrétion. COQ 56g Il en résulte que les ailes dont il est question , déposent sur les anciennes couches colorées de la coquille , de nou- Telles couches de matière lestacée qui l'épaississent et qui la colorent d'une manière nouvelle. Effectivement, la coquille acquiert alors des couleurs nouvelles qui sont variées et di- versement interrompues par des taches, des flammules ou des bandes, selon les espèces. Ces couches extérieures que les ailes de l'animal fournissent à la coquille , quand elles sont relevées et appliquées sur sa convexité, sont prouvées par les observations qu'Adanson , au Sénégal, et que Briiguiéres, à Madagascar, ont faites à ce sujet, sur plusieurs porcelaines vivantes. Elles le sont aussi parla ligne longitudinale qu'on observe sur la partie convexe de plusieurs porcelaines , et qui indique la jonction des deux ailes dans cette partie ; elles le sont enfin, plus démonstratif vement encore , par la couche intérieure et différemment colorée , que Ton trouve , lorsqu'à l'aide d'une lime , on a usé la couche extérieure. J'ajoute maintenant que non-seulement les couches ap- pliquées à l'extérieur par les ailes de l'animal , changent les couleurs primitives des porcelaines , en les recouvrant par d'autres ; mais encore qu'elles changent la forme de ces co- quilles d'une manière remarquable. Ces ailes produisent ces différens effets , en fournissant abondamment des sucs testa- cés non-seulement sur tout l'extérieur de la coquille , mais principalement sur les deux bords de son ouverture , qui ob- tiennent alors ime épaisseur considérable , ainsi que des cré- nelures ou des espèces de dents. Elles les produisent encore en incrustant les tours de la spire qui cessent souvent d'être aperçus lorsque la coquille est complète. Enfin, elles les pro- duisent en formant les rides , les sillons, et même les tuber- cules que , par leur transsudation , elles déposent sur la superficie de certaines espèces, telles que le cyprœa pediculus ^ le ryprixa mic/eus , etc. Ainsi les porcelaines nous offrent un fait bien remarquable, parce qu'il est très-peu commun ; savoir : d'accroître leur épaisseur par des additions de couches externes , et d'avoir deux plans de coloration différens , posés l'un au-dessus de l'autre. Des stries d'accroissement. — L'accroissement des coquilles est proportionné à celui des animaux qui les habitent. Il se fait, en général , d'une manière presque insensible ; néan- moins, on peut , dans la plupart des coquilles, distinguer assez facilement leurs divers degrés d'accroissement, puisqu'ils sont tous marqués, sur leur convexité, par diverses petites éminences parallèles entre elles, semblables à des lignes Sjo c o o plus ou moins profondes. Ces éminences <, qu'on nomme sln'cs, rognent sur tout le contour de la coquille, dans celles qui sont composées de deux pièces , et sur sa longueur , ^ans celles qui sont tournées en spirale. Pour peu que l'on fasse allenilon à la manière dont nous venons de voir que les coquilles se forment , on remarquera qu'elles ne peuvent croître sans laisser paroître , d'une ma- nière plus ou moins marquée , les petites stries dont je viens de faire mention. En effet , chaque petit morceau que l'animal ajoute à sa coquille , à mesure qu'il grandit , doit être immédiatement collé sous celui qui existoit auparavant, et le dépasser ; il doit donc , par cette raison , être plus élevé que celui-ci de toute l'épaisseur qu'il avoil alors. Ainsi, la coquille doit être marquée d'un grand nombre de petites stries parallèles, comme on les voit en effet sur quantité de coquilles diverses. Chaque coquille a ordinairement quelques-unes de ces éminences beaucoup plus distinctes que les autres , et assez éloignées entre elles dans diverses coquilles marines : elles marquent les différens temps où la coquille a cessé de croître, ou plutôt ceux où elle a interrompu son accroissement, comme en effet cela a lieu dans nos climats pendant la mauvaise saison. De /a forme générale des coquilles. — La forme générale des coquilles dépend essentiellement de celle même de l'animal. Ce n'est pas l'animal qui a reçu de sa coquille sa forme particulière , car il a préexisté , lui a servi de moule , et toutes les parties de celle coquille ont été molles avant d'avoir leur solidité, La coquille bivalve des conchifères tient généralement sa forme de celle de l'animal , et ce sont les deux grands lobes du manteau de cet animal, qui ont formé, par leur Iranssudation, les deux valves de cette coquille. Elle lient son épaisseur des exsudations externes du disque de ces lobes qui ajoutent successivement de nouvelles couches à l'intérieur des valves , et obtient sa grandeur àcs nouvelles pièces que le bord des lobes du manteau ajoute aussi successivement au bord des valves, à mesure que l'animal grandit. Quant à la coquille externe qui appartient à beaucoup de mollusques, et dont je vais principalement m'occuper, elle doit enllèremcnt sa forme à celle de l'animal, lorsqu'elle l'enveloppe en entier, et dans le cas contraire , elle la doit à sa position et à son emploi , ou à la portion de l'animal qu'elle embrasse. Dans les mollusques à corps droit, qui sont testaccs , la coquille ncsl que recouvrante et non enveloppante. Elle COQ 5;i offre alors , soit vjnc suite de pièces subimbriquées qui cou- vrent ranimai comme un toit allongé , et qui lui permettent de se détourner en rampant , soit unç seule pièce en mn- brelle ou scutiforme, etc. ; en sorte que sa forme est due en partie à sa position ou son emploi , et en partie à la portion de l'animal qui lui a servi de moule. Au contraire , dans les mollusques dont le corps est en spirale, ces animaux sont tous teslacés, et leur coquille, alors enveloppante , a nécessairement une forme spirale , conséquemment une cavité pareillement spirale. Les coquilles spirales offrant généralement plusieurs tours dans leur manière d'être contournées, on a donné à la réunion de ces tours , le nom de spUc , et le sommet de la spire n'est autre chose que U commencement du premier de ces tours. Or, pour obtenir des caractères propres à la dis- tinction des différentes coquilles spirales , on a divisé ces coquilles relativement à leur figure ou leur forme générale , savoir : En coquilles discoïdes. Coquilles globuleuses. Coquilles ovales ou ovoïdes. Coquilles turbinées. Coquilles coniques. Coquilles turriculées. Coquilles cylindriques. Coquilles fusifonmes. Pour juger de ces formes et les assigner sans erreur, on a été obligé de déterminer , par une convention nécessaire , la position de la coquille ; en sorte que Ton est convenu , sur la proposition de Linnreus , de poser la coquille de ma- nière que sa spire soit loujoui's en haut. Cette détermination suffit pour l'objet qu'on s'est proposé ; mais il est bon de remarquer que celte position de la co- quille n'est pas celle qu'elle a lorsque Tanimal est vivant , et qu'il la transporte dans ses déplacemens. Alors la co- quille est inclinée obliquement sur le dos de l'animal qui rampe , et sa spire est dirigée presque vers la partie posté- rieure de cet animal , la base de la coquille se trouvant près de la tête du mollusque. Ainsi, la coquille discdkh est celle dont la spirale tourne sur un seul et même plan. La spire alors ne fait point ou presque point de saillie : les planorbes. La coquille globuleuse a toujours son dernier tour plusieurs fois (quatre à six fois ) plus grand que celui qui précède : les anipullaires. La coquille ooale ou wôide a son dernier tour d'mie gran- deur au moins double de celle du tour précédent : la plu- part des hélices. La coquille iurhinèe est celle qui , posée sur sa base , pré- 572 COQ sente un cône renversé ou la forme d'une toupie : presque tous les cônes. La coquille conique est celle qui a la forme d'un cône , étant large à sa base, et s'amincissant rapidement en pointe vers le sommet de sa spire : les troques , etc. La coquille iurriculée est celle dont le dernier tour de la spire n'est qu'un peu plus grand que celui qui précède , ce cjui lui donne la figure d'un cône très-allongé : les vis , les lurritelles. La coquille cylindiique est celle dont les tours comprimés s'enveloppent presque entièrement les uns les autres, de ma- nière que le dernier les couvre , et n'en laisse voir qu'une portion de leur bord supérieur : les olives. Enfin , la coquille fusijorme est celle qui est atténuée en pointe aux deux extrémités, et ventrue dans son milieu : les^ fuseaux. Ces huit formes sont les plus communes dans les coquille* spirales, et, quoique l'on rencontre entre chacune de ces formes principales , quantité de nuances qui diffèrent du plus au moins de chacune d'elles , il est facile de les rap- porter, soit à l'une, soit à l'autre de celles qui en sont les plus voisines. Ces mêmes formes dépendent de la manière dont les tours de la spire sont appliqués sur leur axe commun , et de la différence de leur position; enfin, elles dérivent absolu- ment de la figure du corps de l'animal. Cela est fondé, d'une part, sur l'examen de l'animal même mis à nu , et sur l'im- possibilité sentie où seroit un mollusque à corps droit de former une coquille spirale. On conçoit , en effet , que ce n'est pas la coquille qui a donné à l'animal la courbure par- ticulière qu'on lui observe , mais que c'est l'animal qui, ayant cette courbure qu'il tientde son organisation, et qui fait même que son corps est sépare du pied , a nécessairement servi, de moule à la coquille. De rOnthilic. — On a donné le nom d'ombilic à la cavité particulière qu'on observe à la base ou sur la face inférieure de certaines coquilles spirivalves , qui se montre au centre des tours de leur spire , et qui n'est pas la même que celle qui conlenoil l'animal de son vivant. Cette cavité a la même- direction que l'axe de la coquille , en occupe la place , et conséquemment son entrée est distincte de ce qu'on nomme l'ouverture de la coquille. La cavité dont il s'agit , dépend entièrement de la ma- nière dont les tours de la spire sont dirigés autour de l'axe delà coquille. Si ces tours, dans leur direction, s'écartent, assez de Taxe pour laisser un espace vide entre eux , il en. COQ 573 résultera nécessairement une cavité conique , plus ou moins large , selon le degré d'écartement des tours , et qui occupera la place même de l'axe. Or, cette cavité, qui constitue l'ombilic , est très-différente de celle qui contient ou a contenu l'animal. Si , au contraire , ces tours , dans leur direction , s'écartent tellement peu de l'axe , qu'ils se tou- chent en leur côté intérieur, et ne laissent aucun vide entre eux, alors la coquille n'aura point d'ombilic, et n'offrira d'autre cavité que celle qui contient ou a contenu l'animal. Tout cela est le produit de la forme spirale particulière du corps de l'animal ; forme qui donne aux circonvolutions de sa spire , soit un écartement plus ou moins grand de l'axe de la coquille , d'où se forme l'ombilic, soit un rapprochement assez grand de leur côté intérieur pour ne laisser aucun vide à la place de l'axe. Des bourrelets. — On donne ce nom à certaines côtes lon- gitudinales qu'on rencontre sur beaucoup de coquilles spiri- valves , et qui présentent effectivement des espèces de bour- relets, coupant transversalement ou à angle droit, les tours de la spire. Linnseus a donné le nom de varices à ces bourrelets, par allusion aux veines excessivement dilatées et saillantes, que l'on observe sur l'homme en bien des cas. Ces mômes bourrelets, ordinairement plus épais que la coquille, et toujours plus relevés que le fond des tours de spire qui les soutiennent , sont d'anciens bords de l'ouverture de la co- quille ; ce sont des espèces de monumens qui attestent qu'a- vant un plus grand accroissement , le bord de l'ouverture de la coquille a été succesàvement situé , pendant un temps quelconque , en chacun d*-ces endroits. Pour parvenir à concevoir ce qui donne lieu à la forma- tion des bourrelets , il importe de les distinguer du renver- sement du bord droit de l'ouverture des coquilles terrestres. De part et d'autre , les causes de ces produits sur les co- quilles , sont de nature fort différente. Lorsque les coquilles terrestres sont parvenues à leur dernier degré d'accroisse- ment , alors, seulement, le bord de leur ouverture obtient peu à peu un renversement en dehors qui le rend crochu, recourbé , et imitant un faux bourrelet. Il est dû aux sorties et rentrées habituelles des parties antérieures de l'animal , qui déposent sur le bord de l'ouverture de la coquille , l'humeur visqueuse qui transsude de son collier. Mais l'a- nimal ayant atteint le terme de ses développemens , sa coquille ne s'accroît plus , et son bord, renversé en dehors, reste unique, puisque la coquille ne reçoit plus d'accroisse- ment. Il n'en est pas de même de beaucoup de coquilles ma- 574 COQ rines spirivalves. A chacun de leurs nouveaux accroissemens, elles forment un bourrelet au bord de leur ouverture , et ce bourrelet est le résultat de la forme particulière du bord du collier de l'animal , ou du bord de son manteau. Il n'est point dû conséquemment aux sorties et aux rentrées nom- breuses de l'animal hors de sa coquille , comme dans les coquillages terrestres , mais au bourrelet charnu qui borde le manteau de l'animal , et qui a servi do moule au bord de la coquille. L'accroissement des coquilles s'opérant, comme je l'ai déjà dit , par des pièces ajoutées successivement au bord de leur ouverture , et pendant des états stationnaires de l'ani- anal, dans les coquilles terrestres, les pièces ajoutées sont toujours étroites, et les stries qu'elles forment sur la coquille, peu écartées entre elles. Dans beaucoup de coquilles ma- rines, on voit, au contraire, les pièces d'accroissement de la coquille de diverses grandeurs, selon les genres et les es- pèces , et souvent il s'en trouve de fort grandes. De temps à autre, dans des intervalles réguliers, Tanimal est obligé, tant qu'il s'accroît , de se mettre dans un état stationnaire et tout-à-fait immobile , pour ajouter à sa coquille les notl- velles pièces qui doivent l'accroître. En effet, l'animal accru, se trouvant trop gêné dans sa coquille, et se mettant dans un état stationnaire, dé- couvre une partie de son corps , et alors reste en repos. Selon son espèce, la portion de son corps qu'il met à dé- couvert à chaque station , est tantôt d'un demi-tour de spi- rale , tantôt d'un tiers de tour , t^tôt enfin d'un sixième de tour, ou moins encore. Alors cette partie de son corps pro- duit une nouvelle pièce testacée , soit d'un demi -tour de grandeur , soit d'un tiers de tour , soit d'un sixième de tour , etc. Or , Ton sent que si le bord du manteau de l'a- nimal a un bourrelet charnu, le bord de la nouvelle pièce ajoutée aura aussi un bourrelet testacé, moulé sur le bour- relet charnu ; et comme l'animal ajoutera successivement de nouvelles pièces à sa coquille à mesure qu il s'accroîtra, ces nouvelles pièces seront toutes distinguées par autant de bourrelets qui couperont transversalement les tours de la spire. Des Tubercules. — hes tubercules sont le produit d'éminences semblables , qui se trouvent sur l'animal même , soit unique- ment sur les bords de son collier, soit sur le corps même , ou sur une partie de la surface du corps de cet animal. Dans toutes les coquilles univalves en spirale , dont les accroissemens se sont faitspetit à petit, et dontles stries, qui les indiquent, sont serrées les unes contre les autres , toute la COQ - r,7r> surface extérieure de la coquille est uniquement le produit du bord du collier de l'animal , et participe de sa forme ; en sorte que, si, sur les bords de ce collier, il y a des iiibenules charnus , ils donneront lieu à des tubercules teslacés de men»e forme , et toute la surface extérieure de la coquille en sera couverte. Mais , dans les coquilles univalves en spirale , dont les accroissemens se sont opérés par grandes interruptions et par grands découvremens de I animal , à chaque sortie qu'il fait hors de sa coquille pour se mettre en station , alors la surface delà coquille présente distinctement, et les produits de la forme du bord du collier de l'animal, et ceux d'une portion plus ou moins grande de la surface niéme du man- teau ou du corps de ce même animal. En effet, si le bord «Ui collier est garni d'un rebord frangé , et si la surface du col- lier et du corps offre des tubercules , on observera sur la coquille qu'aura formée cet animal, des bourrelets franges, séparés les uns des autres par des intervalles réguliers ; et , dans ces intervalles , on verra des tubercules divers qui ne sont nullement le produit des bords du collier. Les murtjt fournissent des exemples de ces portions de la surface exté- rieure des coquilles , qui ne sont pas le résultat de la forma du bord du collier de Tanimal. Quant aux tubercules eux-mêmes dont il s'agit , on sent qu'ils résultent , comme je l'ai déjà dit , de tubercules char- nus et semblables qui se trouvent sur l'animal , et qui servent de moule à ceux qu'on observe sur la coquille. Ces protubérances testacées sont creuses lorsqu'elles sont formées nouvellement ; mais , avec le temps , la transsuda- tion du rftrps de l'animal les remplit de matière crétacée, et les solidifie. D^.s Epines et des Franges. — J'ai déjà dit que tantôt toute la surface extérieure d'une coquille est le résultat unique du bord du manteau de l'animal (c'est le cas le plus commun) y et que tantôt elle est à la fois le produit , et du bord du man- teau, et d'une partie de sa surface, ou même de celle du corps de l'animal. Cependant, si les tubercules peuvent provenir , et du bord du manteau, et d'une partie de la surface du corps de l'ani-' mal, il n'en est pas de môme des parties très-protubérantes, comme les épines , les [ranimes., les écailles., etc. ; car l'obser- vation nous apprend que ces grandes protubérances sont coiis- tamment le produit des bords du manteau. Cela ne pouvoit être autrement , puisqu'il n'y a guère que le bord du manteau de l'animal qui puisse avoir de longues pointes charnues au des lanières diverses. Celte partie dt; 1 ::- SjS COQ nimal est effectivement plus libre et moins serrée dans la co- quille que le reste de la surface du corps, et , par cette cause, elle est le plus ordinairement unie , ou n'a que de médiocres tubercules , rides , etc. Ainsi, l'on sent que les épines , les pointes allongées, les franges, les écailles concaves et saillantes, dont beaucoup de coquilles sont armées , sont , pour les univalves en spi- rale , de véritables produits de la conformation des bords du collier de l'animal , et pour les bivalves , des productions de la forme particulière des bords de son manteau. Si les bords du collier ou du manteau de l'animal qui forme une coquille , éloient très-entiers , bien unis et sans tuber- cules ou protubérances quelconques, il n'y a pas le moindre doute , à ce qu'il me semble , que la coquille, formée par cet animal, n'ait sa surface extérieure unie, et le bourrelet de son ouverture ( ou même ses varices , si elle en peut avoir) très-simple et sans'protubérancesparticulières, Mais si lesbords du collier de l'animal à coquille, sont découpés, frangés ou mu- nis de languettes grêles et pointues , toutes ces parties sail- lantes des bords du collier, étant sans doute munies de glandes excrétoires , comme le collier lui-môme , serviront alors de moules à autant d'étuis pierreux qu'elles produiront, et qui les envelopperont plus ou moins complètement. Or, ces étuis solides seront tantôt des épines , si ce sont des languettes simples, grêles et aiguës qui bordent le collier de l'animal, et tantôt des protubérances frangées, etc., si ce sont de pareilles protubérances charnues dont les bords du collier en question soient ornés. Parmi les coquilles qui ont des varices, ou bourrelets per- sisians , on remarquera constamment que celles qui sont ar- mées d'épines , de protubérances frangées , etc., les ont tou-^ jours portées sur les bourrelets enclavés, et à la fois sur le bourrelet qui borde la lèvre extérieure de leur ouverture. Ce fait, très-constant, désigne avec évidence, non-seulement que ces épines et ces franges pierreuses sont des produits des bords du collier de l'animal qui avoit des languettes aiguës ou de pareilles franges ; mais il indique en outre que toutes ces protubérances particulières ont été formées à la fin des termes des accroissemens successifs de la coquille. Dans tous les rochers épineux , il est digne de remarque que les bourrelets , comme les épines dont ils sont armés , sont placés sur la coquille à des distances égales les unes des autres, et que les parties intermédiaires, quoique souvent striées , cannelées , crépues ou tuberculeuses , sont cepen- dant dépourvues d'épines. Ceci , constant non-seulement à l'égard des rochers épineux , mais aussi dans presque toutes COQ 57^ les coqnilles épîfleuses , prouve , comme je l'ai déjà dit , que les épines , ainsi que les bourrelets , ne peuvent iUre consi- dérés que comme des productions des bords du collier ; pro- ductions qui se renouvellent à chjtqcn déplacement de l'animal mis en station , et dans les proportions ménies de rélci.due de ce déplacement. Elle prouve encore que la formation de ces coquilles s'opère en totalité par des déplacemcns succes- sifs et réguliers de l'animal , et qu'elle s'auj^nenfc , chaque fois qu'il se déplace, de toute l'éleiidue en largeur de ce même collier, dont le bord étant seu! garni d'épines ou d'appendices frangés, est effectivement la seule partie qui en produise sur la coquille à chaque nouveau déplacement. Afin de mieux faire entendre ce que je viens d'exposer , je dirai, pour exemple, que, dans le ii.iirex romosus, le murex iti- bulus , etc., l'animal , à chaque déplacement, s avance d'uu tiers de tour, ce que la disposition des bourrelets et des ejines prouve constamment ; tandis que , dans le murex saxqiih's^ le murex hrandar'is ^ etc., 1 animal ne s'avance, à chaque dé- placement, que d'un sixième de tour. y\u conir;.ire , dans le murex olearius , le murex bufonius ^ le murex gyri'nus , etc., l'animal fait , à chaque déplacement , un demi-tour ou à peu près. Aussi, dans ces dernières coquilles, les bourrelets sont- ils constamment opposés ou presque opposés. Relativement aux grandes franges rameuses et épineuses du murex ramosus , et aux longues épines simples du murex /ri- bulus et autres, ces singulières protubérances leslarées ne sont que les étuis pierreux des lanières charnues du bord du man- teau de l'animal. Mais il ne f.iut pas croire qu'en tout temps les protubérances charnues qui bordent le manteau de l'ani- mal, soient constamment enfermées dans ces étuis pierreux auxquels elles ont servi de moule ; si cela éloit ainsi, l'animal ne pourroitse mouvoir dans sa coquille, et y périroit bientôt* 11 est donc nécessaire de remarquer que ces franges décou- pées , que ces longues épines testacées , en un mot , que toutes les sortes de protubérances et les bourrelets eux- mêmes , que nous observons sur le bord .'r «;t de louverlure de certaines coquilles mirines , se sont formés pendant la station et létal d'immobilité auxquels l'animal, après avoir mis une partie de son corps à découvert , a été oblige de se soumettre , pour pouvoir ajouter une nouvelle pièce à sa co- quille. t'endant l'état d'immobilité que conserve alors l'animal , le nouveau morceau de coquille se forme par les suites de la transsudation continuelle de son manteau, et les parties pro- tubérantes du bord de ce manteau, restant pareillement i.u- mobiles , s'enveloppent du lest qui se moule sur leur for.ae. vii. 37 578 COQ Delà , l'origine des bourrelets, des tubercules, des franges rameuses , et des épines qui ornent le bord droit de l'ouver- ture de certaines coquilles. Mais lorsque la pièce testacée que l'animal a voulu ajou- ter à sa coquille, est entièrement formée, l'animal dégage peu à peu ses parties protubérantes enveloppées , et alors il quitte sa station, va chercher sa nourriture, sort de sa coquille et y rentre à son gré , se livre à différens mouvemens très-peu interrompus , et ses appendices , les lanières diverses de son collier, changeant souvent de situation, ne s'enveloppent plus d'étuis pierreux. Pour devenir libre dans ses mouvemens, l'animal ayant retiré les parties protubérantes de son manteau des étuis pierreux qu'elles ont formés, pendant son état stationnaire , alors ces mêmes étuis se remplissent peu à peu , et plus ou moins complètement, de matières crétacées que les exsuda- tions de ranimai y déposent successivement. On aperçoit tou- jours , malgré cela , quelques restes de la cavité de ces étuis, dans laquelle chaque tubercule , chaque lanière et chaque frange du manteau de l'animal étoient contenus. Comme dans beaucoup de coquilles spirivalves, telles que la plupart des murex , le collier ou le bord du manteau de l'animal a beaucoup de longueur , et forme , à chaque nou- velle pièce ajoutée à la coquille , non-seulement le bord ex- térieur de l'ouverture, mais encore celui du tube ou canal lestacé qui se trouve à la base de la coquille ; il s'ensuit que si ce collier ou ce bord du manteau est garni dans toute sa longueur, de languettes charnues, grêles, longues, aiguës, et propres à produire de longues épines ou de grandes franges testacées , le bord de l'ouverture de la coquille , et même ce- lui de son canal caudiforme , seront alors armés d'une ran- gée de longues épines ou de franges laciniées, solides. Dans ce cas , on demande comment peut faire l'animal pour agrandir encore sa coquille , continuer l'allongement de sa Spirale , et ajouter de nouvelles pièces pour cet objet, si son propre accroissement le lui rend nécessaire ; car il est évi- dent que, dans ses sorties pour se mettre en station , son corps doit être arrêté par les épines ou les franges déjà exis- tantes , et que cet obstacle doit l'empêcher de tourner au- tour de l'axe de sa coquille , pour en accroître les tours de sa spirale. J'ai senti cette difficulté : néanmoins , en considérant di- vers individus du murex tribulus , du murex ramosus , etc., je me suis convaincu que l'animal avoit su la vaincre , puis- qu'il avoit su former l'agrandissement de la spire de sa co- quille, et composer cette spire d'un certain nombre de tours COQ $79 sar lesquels on voit encore les anciennes rangées de' franges ou d'épines qu'iln'a pas eu besoin de délruire;mais les épines ou les franges lestacées qu'il trouva sur son passage , il sut les faire disparoître. Il en a donc les moyens -, et je ne puis lui en supposer aucun autre que celui d'avoir à sa disposition une humeur altérante ou dissolvante , à l'aide de laquelle il détruit les protubérances testacées qui gênent sa sortie et la position qu'il doit prendre lorsqu'il se met en station. Ainsi, les protubérances singulières qui s'observent sur un grand nombre de coquilles, peuvent s'expliquer d'une manière qui paroît satisfaisante , par les considérations qui viennent d'être présentées. On sent que le prolongement en forme de queue , qui termine la partie inférieure de beaucoup de coquilles spiri- valves, telles que les murex, les fuseaux, les pyrules , di- verses turbinelles , etc., et qui forme un canal plus ournoins allongé à la base de leur ouverture , est dû à une partie du manteau de l'animal , partie qui est prolongée et conformée en tube. En effet, dans les animaux de ces coquilles , le manteau forme antérieurement un tube ou siphon respira- toire , susceptible d'extension et de contraction. Par sa trans- sudation , pendant l'état stationnaire de l'animal , ce tube produit un demi-étui testacé qui lui sert alors de gaine : c'est ce qui constitue le canal caudiforme dont il est question. On voit, de là , que l'origine de ce canal est à peu près la même que celle des épines. Dans ceux des trachéllpodes (les mollusques à coquille spi- rale ) qui ont un siphon saillant pour respirer , mais dont le siphon , pendant l'état stationnaire de l'animal, ne s'enveloppe point de matière testacée , ou ne s'en enve- loppe qu'inférieurement, la coquille n'offre à la base de son ouverture qu'une échancrure pour le passage de ce siphon, comme dans les buccins , les volutes , les mitres , etc. , ou n'y offre qu'un canal court et relevé, comme dansles casques, les nasses, les pourpres, elc. Des cannelures , des écailles , etc. — Les côtes élevées et lon- gitudinales qu'on nomme cannelures^ et qu'on trouve sur quan- tité de coquilles bivalves , comme sur les peignes , les bu- cardes , etc. , sont dues aux bords du manteau de l'animal, dont les deux lobes sont cannelés dans tout leur contour , quoique leur disque soit véritablement lisse. Ce qui le prouve, c'est que le bord intérieur de chaque valve de la coquille est cannelé de la même manière que toute leur surface exté- rieure ; mais à peu de distance An bord , toute la surface in- térieure des valves est lisse et polie jusqu'à la cavité des cro- chets , parce que cette surface correspond aux parties du 58o C O O manteau qui sont unies et sans cannelures. Celte surface in- térieure des valves étoit elle-même cannelée, comme les bords , avant que la partie du corps de Tanimal qui est lisse vînt y correspon-lre , et eût fourni la matière nécessaire pour bo'icher et aplanir les cannelures intérieures de la co- quille. Ainsi , à mesure que la coquille reçoit de Taugmen- tation , la partie cannelée de ses bords intérieurs s'aplanit com ne le reste de l.i surface intérieure des valves ; tandis jue le nouveau bord ajouté , est cannelé en ses deux surfaces. Il résulte de cet état de choses , que toutes les cannelures qui sont marquées sur la surface extérieure des valves , restent toujours dans le même état, et ne font que s'allonger à me- sure qae la coquille s'augmente ; au lieu que , dans la sur- face intérieure des valves , les intervalles des cannelures se remplissent graduellement ; en sorte que ce n'est que vers les bords que les cannelures de celte surface ont leur in- tégrité. C'est de cette manière qu'ont été formées les cannelures des peignes, des bucardes, des cardltes , etc.; c'est-à-dire, par la transsudation du manteau qui remplace, dans les co- quilles bivalves , le collier qui forme les accroissemens des coquilles univalves contournées. Ce que je viens de dire des cannelures , doit faire aussi concevoir la formation des écailles , des épines , et autres particularités qui accom- pagnent quelquefois les coquilles dont il vient d'être ques- tion. De V Opercule. — L'opercule (opercuJum) est cette pièce par- ticulière, testacée ou cartil.ngineuse, qui adhère à l'animal , et qui ferme l'entrée de la coquille de beaucoup de mollusques trachélipodes, lorsque l'animal y est entièrement rentré. Celte pièce adhère au pied de Taninial par un muscle, et n'a point de connexion avec la coquille. Elle est de figure variable , selon les races qui en sont pourvues , et on la voit presque toujours plate du coté de l'animal où elle est marquée de lignes spirales parallèles entre elles , qui montrent comment elle s'est agrandie , et comment étoient les fibres tendi- neuses qui rattachoient au pied du mollusque. Dans les uns, l'opercule ferme entièrement l'ouverture de la coquille, lors- que l'animal y est rentré ; dans les autres , il ne la ferme qu'en pjrlie , et même sa forme ne paroît pas toujours ap- propriée à cet usage. Les cyclostomes , les paludines , les ti'rbos, etc., sont munis d'un opercule qui ferme complète- ment l'ouvi-rture de leur coquille. L'opercule des murex, des jjlvombes, des pourpres , etc. , tantrit ne ferme que partielle- ment la coquille, tantôt la ferme très-incomplélement, selon les espèces. COQ 58i La substance de Toperculc n'est pas la même dans toutes les coquilles qui en sont pourvues ; elle approche de la na- ture de la corne , dans certaines coquilles , comme dans les stroiiibes, les rochers ou murex , etc.; et celle substance est leslacée dans les natices, les turbos, etc. Dans les strom- bes , en qui l'opercule est corné , cette pièce est allongée, assez étroite , et même pointue à une extrémité ; elle est demi-ronde dans les nérites , les natices , et toul-à-fait orbi- culaire dans beaucoup d'autres. Il ne faut pas confondre avec les vrais opercules, soit tes- tacés , soit cornés , ces espèces de cloisons non persistan- tes , qui ferment l'ouverture de la coquille des hélices , etc., lorsque l'animal s'y relire pour y passer l'hiver. Ces faux opercules , soit membraneux, soit crétacés, diffèrent des vrais opercules en ce qu'ils ne sont point adhérens à l'ani- mal , qu'ils n'y tiennent par aucun muscle , qu'ils ne per- sistent point pendant sa vie , et que l'animal s'en débarrasse et les fait tomber au dehors ou les détruit , lorsqu'au prin- temps , la température adoucie le ranime et le fait sortir de sa coquille. Quant aux coquilles spirivalves , pourvues d'un véritable opercule , il seroit très - inconvenable de les considérer comme des coquilles bivalves , et par-là de leur attribuer le moindre rapport avec la coquille des conchifères. Celle-ci est essentiellement composée de deux valves opposées , réu- nies dans un point des côtés de leurs bords , et qui s'arti- culent ensemble , en charnière , au moins par un ligament ; tandis que l'opercule est une pièce tout-à-fait étrangère à la coquille, et qui n'a guère d'autre adhérence qu'à l'animal. La considération de l'opercule peut fournir des carac- tères utiles pour la distinction des genres et pour la détermi- nation des rapports dans bien des cas ; ainsi l'on ne doit pas négliger de h- mentionner, lorsqu'on a l'occasion de le con- noître. En effet , il y a encore des coquilles spirales à l'égard desquelles on est incertain si elles sont operculées ou non. Le genre des cônes est dans ce cas : l'animal du cône, se- lon la Zûomorphose de Dargenville , a un petit opercule or- biculaire attaché à son pied ; et Péron assure que les cônes n'ont point d'opercule. Bu péril ilhe^ r.' est- à-dire^ du drap n^arin oufauxépîdermede beaucoup île coquilles. — On observe sur un grand nombre de coquilles, soit marines, soit fluvialiles, plus rarement sur les terrestres , une pellicule comme collée sur toute leur surface externe. Cette pellicule , qui est tantôt lisse , tantôt hispide, hérissée, pluchce, ou comme écailleuse , a été regardée par plusieurs naturalistes comme un véritable épiderme ; il y en 582 COQ a même qui l'ont considérée comme une dépendance immé- diate de l'animal , prétendant que toute coquille quelconque est réellement intérieure, malgré l'apparence contraire. Quant aux amateurs de conchyliologie , ils ont donné simplement à cette pellicule, le nom de drap marin, sans s'expliquer sur son origine. Tout épidentie n'est autre chose que la couche externe de tout corps vivant , et par suite de son tégument propre ; cou- che externe qui est désorganisée par le contact continuel , la pression, en un mot, l'inQuencc du milieu dans lequel ce corps habite. Sous le pènlhlie ou la pellicule inorganique dont il s'agit maintenant, il n'existe aucun corps organisé, aucun tégu- ment propre d'animal ; mais un corps solide , pierreux , lui-même parfaitement inorganique. Un épiderme véritable ne sauroit donc recouvrir ce corps qui ne fut jamais vivant. S'il en est ainsi , l'on demande d'où provient ce pérililhe , cette pellicule qui ressemble tant à un épiderme. L'on a vu que la coquille et ses divers accroissemens sont les résultats d'une exsudation de l'animal ; que, par cette exsu- dation , Tanimal évacue une humeur visqueuse remplie de par- ticules crétacées; enfin, qu'après l'évacuation de cette humeur» les particules crétacées qu'elle contenoit se rapprochent et se réunissent , entraînant avec elles la juste quantité de matière animale qui , par son mélange intime avec ces particules cré- tacées , peut concourir à leur agglutination et aggrégation, en un mot, à en former une couche concrète et pierreuse. Or, l'excédant de la matière animale que conîenoit l'humeur vis- queuse , qui n'a pu faire partie de la couche pierreuse , et qui ne contient plus de particules crétacées, a été rejeté en de- hors , et s'y est concrète en une pellicule externe , subcoriace , et appliquée sur le test. Cette pellicule , rembrunie par le des- sèchement, n'offre évidemment aucun vestige d'organisation. Elle est souvent lisse , variée dans son épaisseur , et , dans dif- férentes coquilles marines, offre à sa surface des saillies la- ciniées ou piliformes qui la rendent comme pluchée ou hé- rissée , selon les espèces. Toutes les coquilles marines n'ont point de périlithe: celles, en effet, qui sont fréquemment enveloppées par le manteau de l'animal, chaquefoisqu'll sort de Tétat de repos, n'en sauroient avoir. La pellicule en question n'a pu se former , ou a été dé- truite par les applications réitérées du manteau sur l'extérieur de ces coquilles. On chcrcheroit en vain ce périlithe sur les cyprœa, les olives, les marginelles , et bien d'autres coquilles. II n'est donc pas vrai que les coquilles aient un véritable B,3i, r^=^^^ y)r..u.„e ,M. lant Jnilv (/(\r .J/tf/zitii/iv i^(a /c^- Vurùile/it. COQ 553 épiderme , et il ne Test pas non plus que toutes les coquilles soienl des corps intérieurs. Pour le naturaliste , les coquilles sont des objets si inléres- sans à étudier, tant par leur nature, leur source, que par les particularités de leur forme , lesquelles sont indicatrices de celle de l'animal; et pour les amateurs de conchyliologie, ces mêmes coquilles sont des objets si singuliers, si curieux, tant par leur élonnanle diversité que par les couleurs brillantes et variées qui les ornent en général, que j'ai di\ entrer dans les détails ci-dessus, pour faire connoîtrc ces singulières productions animales. Une belle collection de coquilles, convenablement rangée, nous offre , en quelque sorte , l'aspect d'un parterre riche- ment orné de fleurs, et cède à peine en beauté à une riche collection de lépidoptères. V. les mots Conchyliologie et Coquillage ; et quant aux animaux à coquille , voyez les ar- ticlesAlSNELIDESjClRRHIPÈDES ,CoNCUIFÈRES et MOLLUSQUES. (LAM.) Nota. Comme il peut être utile au lecteur de consulter la planche (B. 3i ) ci-jointe, qui faisoit partie de la première édition de ce Dictionnaire, afin qu'il puisse saisir plus aisé- ment, soit l'indication desparties des coquilles, soit celles des parties intérieures de l'animal, on l'a reproduite ici, avec l'explication des figures qu'elle représente. Explication de la planche relative aiuv dénominations des parties des coquilles et à l'anatomie des animaux qui les habitent , indiquées sur la Vis maculée , le StROMBE OREILLE DE DiANE , la Natice grelot, le Peigne ratissoire , /'Hélice escar- got et /'Anodonte anatine. Voyez ces mots. Coquilles. A L'ouverture : c'est-à-dire , l'entrée de la cavité qui con-? tient l'animal. On l'appelle aussi la bouche. B La base : partie de la coquille opposée à la spire, dans les univalves spirales , ou celle qui est immédiatement sous la charnière , dans les bivalves. C Le ventre T partie la plus renflée de la coquille. Dans les univalves spirales , elle est formée par le dernier tour, et souvent opposée à l'ouverture. D Le dos : partie de la coquille univalve formant dans toute sa longueur le côté opposé à celui de l'ouverture. E La columelle : partie centrale des univalves spirales, qui enveloppe l'axe longitudinal de ces coquilles. F Lèvre droite : bord extérieur de l'ouverture des coquil- les univalves spirales. G Lèvre gauche : bord de l'ouverture des univalves spira- S84 COQ les, qui s'appuie sur la columelle , et qui est opposé au bord droit. Éri Le canal : lorsqu'il existe, c'est une gouttière particu- lière , plus ou moins fermée, qui se prolonge en queue à la base de la coquille. G 2 L'ombilic : ouverture particulière qui s'observe à la base de certaines coquilles univalves , et qui fait partie d'une cavité dans laquelle l'animal n'est jamais contenu. Cette cavité est le résultat d'un écartenient des tours qui com- posent la spire , une sorte de perforation de la colu- melle , un vide que traverse l'axe longitudinal de la coquille. H Les tours de la spire : dans toutes les univalves spirales, la cavité qui contient l'animal étant un cône , plus ou moins allongé , contourné lui-même «n spirale , l'en-" semble des tours de la coquille, forme la spire ici in- diquée. Anaiomie de l'Hélice escargot , par Cuoier. a La bouche. B Le second estomac. A L'estomac. b Le sphincter de la bouche. E L intestin grêle. « Le réservoir de la pourpre» e Le muscle du réservoir u La verge. de la pourpre. IV La bourse du dard. G Les glandes salivaires. x Les muscles rétracteurs du g Secondes glandes salivai- pied. res. Y Les muscles transversaux L Les lobes du foie. du corps. M La cavité commune de la y Le muscle de la matrice. génération. Z Les muscles rétracteurs iV La matrice. des cornes. P La glande séminale. z Le muscle qui fait sortir" la Q L'ovaire. verge. q L'oviductus. i Le muscle quilafaitrentrer, r Les vaisseaux fibreux. etc. Le dard rompu. Anatomie de VAnodonte anaiine , par Cuoier. au a Contour de la coquille b b Les muscles qui ferment la coquille. c Deux des lobes triangulaires qui entourent la bouche. d Le pied. eee Les branchies qui contiennent les petits dans leur inté- rieur. f Corps glanduleux blanc qui est peut-être le testicule. g Une des oreillettes dans son état de dilatation. COQ 585 h Les valvules qui font communiquer avec le cœur. i i Le cœur. k Le canal intestinal qui traverse le cœur. / Le rectum. m L'anus. n Les tentacules du bord postérieur du lobe gauche du manteau. 0 0 0 Le reste de ce lobe. p L'endroit où est la bouche. q Le lieu de l'estomac entouré par le foie. rrr Les circonvolutions du canal intestinal, (b.) COQUILLE. On donne ce nom à la Mâche dans quel- ques lieux, (b.) COQUILLE DE L'AlîlNE. Paulet donne ce nom à I'Agaric ochracé de Jacquin , qui croît sur l'aune , et qui , blanc dans sa jeunesse, est rouge dans sa vieillesse, (b.) COQUILLE DE SAINT-JACQUES. C'est le peigne de Saint-Jacques, ou mieux le nom vulgaire de toutes les co- quilles du genre Peigne, (b.) COQUILLE DES PEINTRES. C'est la Mulette.(b.) COQUILLE DU CHÊNE. Nom donné par Paulet à I'Agaric dimidié de Schccffer , qui croît sur le chêne , et qu'il a figuré de nouveau , pi. 21 de son Traité des Ch mpi- gnons. V. Cuiller des arbres, (b.) COQUILLE PÉTONCLE (petite). Paulet a ainsi appelé I'Agaric de l'auise , qui croît sur les troncs des ar- bres morts ; il est blanc et lanugineux en dessus. Quoique répandant une odeur de champignon fort agréable, il doit être regardé comme suspect, (b.) COQUILLE TIGRÉE DE L'ORME. Paulet appelle ainsi le Bolet polymorphe de BuUiard, vulgairement connu sous le nom A' oreille de Malclius ou à' oreille d'orme, (b.) COQUILLE TIGRÉE DU NOYER. C'est le Bolet DU NOYER qu'on mange dans beaucoup de lieux , et que Pau- let a figuré de nouveau avec le précédent, pi. 16 de son Traité des champignons, (b.) COQUILLER EN BOUQUET. Nom vulgaire d'un Bo- let , qui semble coupé en deux , Boleius ravwsissimiis , Jacq. , cl qui croît en touffes pesant huit à dix livres, et qu'on mange dans quelques lieux. Il est figuré pi. 29 du Traité des champignons de Paulet. CoQUiLLER EN plateau. Celul-ci diffère du précédent parce qu'il est moins élevé et nullement rameux; mais il vient éga- lement en touffe. On le mange de même, ll.est figuré pi. 3o du Traité des champignons de Paulet. (b) 586 COR COQUILLES HAMMONIFORMES , Soldanî, dans son si intéressant ouvrage intitulé Tesiacéographie ^ a donné ce nom à une série de coquilles fossiles , presque microscopi- ques , qui d'abord se rapprochent des Ammonites , mais qui ensuite s'en éloignent au point de ne plus représenter que des masses qui paroisscnt informes tant elles sont baroques. Ces coquilles, dont les espèces s'élèvent à près de deux cents, sont d'autant plus difficiles à décrire d'une manière systématique , qu'on n'est jamais certain de les posséder entières. Je ren- voie à l'ouvrage précité ceux qui voudroient les étudier spé- cialement, (b.) COQUIOULE. Nom, tantôt de I'Avoine folle , tantôt de la Fétuque ovitse , dans quelques cantons, (b.) COQUITO. Nom vulgaire du Jubée au Pérou, (b.) COQUO. V. Cocotier, (s.) COR DE MER. Rondelet donne ce nom au murex olea- rium de Linnœus. F. Rocher, (b.) CORA-CALUNGA. Nom malabare d'une espèce de SoiTCHET , Cyperus rolundus , Linn. (LN.) CORACAN. Nom indien d'une espèce de Cretelle, cultivée en Asie et en Afrique. Elle sert à la nourriture des bestiaux et à celle de l'homme. Elle peut donner, par an , deux coupes de fourrages et une abondante récolte de graine qui remplace le riz, que l'on mange, et qu'on emploie , dit-on, à aromatiser I'Arac. (b.) C'est le Naatsjoni des Amboinais, le Tsitti - pullu des Malabares, et, selon Vesling, le NoEM ou Sabil des Egyptiens modernes. V. Cretelle. (ln.) CORACAS. En grec moderne, c'est le Corbeau, (v.) FIN DU SEPTIEME VOU ME, .^.^ 'V:^: ^ y. . V V .,-:, ■jT' ^^-^s:' ^ ^ ^. l^V ^ > . \ ^ - . P- ^„v_- ■.'^>o'