'^^'^-^mm^'^. S**r-. ^^*^S:. M^> n'A-r'y'V, ri-^ - - V I Jir_ • ■:>>^-.,P LIBRARY OF 1865- 1056 & !^' I ^ > r: ^' ^^v:^ :^l ■AÇTZ'^ , '-^^ -^--Vxvc ,; i«7. .i^-: NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE, APPLIQUÉE AUX ARTS , A l'Agriculture, à l'Économie rurale et domestique , à la Médecine , etc. PAR UNE SOCIÉTÉ DE NATURALISTES ET D'AGRICULTEURS. Nouvelle Edition presqu'eniièrement refondue et considé- rablement augmentée ; AVEC DES FIGURES TIRÉES DES TROIS RÈGNES DE LA NATURE. TOME X. DE LIMPRIMERIE D ABETi LANOE , nUE DE LA ilARPE. A PARIS, Chez DETERVILLE, libraire, rue haute feuille, n" 8, M DCCC XVII. Indication des Pages oîi doivent être placées les Planches du Tome X, avec la note de ce ^u elles représentent. D II. Animaux mammifères Pag. 53 Dauphin (Marsouin). — Dasyure à longue queue. — Di- delphe quatre-œil. — Echidné e'pineux. D 25. Animaux mammifères . . Io6 Civette Fossane. —Ecureuil palmiste. —Fouine (Marte), D i6. Animaux mammifères 128 Elan (Cerf). —Eléphant d'Asie. D 19. Insectes . . 2l5 Elaphre riverain. — Elophore aquatique. — Empis livide. — Endomyque écarlale. —Ephémère commmie. — Epipone carlonnière , son nid ouvert longiludinale- ment. — Erodie lisse. — Erotyle bigarré. — Escarbot unicolor. — Eucère longicorne. — Evanie appendigas- tre. — Eumolpe précieux. D 17. Animaux n;ammifère?. 263 Ecureuil ordinaire. —Grand Ecureuil du Malabar. — Entelle (Guenon). D 2 1. Oiseaux 5t5 Echasse. —Engoulevent. — Etourneau, NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE. EAU J1.A.LE, Quadrupède d'Ethiopie, dont Pline fait mention dans les termes suivans : « Il a la grandeur du cheval de ri- vière, la queue de l'éléphant, le poil noir ou fauve, les mâ- choires du sanglier, des cornes de plus d'une coudée de long: ces cornes sont mobiles. Lorsqu'il se bàt^ il les présente alter- nativement droites ou obliques selon le besoin. » ( Histoire naturelle^ traduction de Gueroult , tom. i , pag. 809. ) A pren- dre cette description à la lettre, elle ne convient qu'à un ani- mal imaginaire; mais son ensemble peut se rapporter au rhi- nocéros d'Afrique ou rhinocéros à deux cornes , dont les cornes , qui ne sont point implantées dans l'os du front, ont moins d'immobilité que celles des autres quadrupèdes. Voyez Rhi- nocéros, (s.) EAGLE. Nom anglais de I'Aigle. (v.) EAGLE BAT ( C^fli/pe-so«m «i'g'/e). Hill donne ce nom à la Roussette. V. ce mot. (desm.) EAGLE-ELOAVER. L'un des noms anglais de la Bal- samine ( impatiens ). (ln.) EAIOUÏÉ. Suivant Parkinson , à Otaïti, on donne ce nom à une Ketmie ( Hibiscus rosa-siiunsis ), (LN.) EAOUTÉ et AOUTA. Nom du Mûrier à papier (mo- ruspapyrifera^ L, ) , à Otaïti, suivant Parkinson, (ln.) EAU. Fluide connu de tout le monde, qui est abon- damment répandu sur la surface de la terre, qui entre dans la composition de tous les corps organisés, et que la chimie retire d'un grand nombre de substances minérales , où il paroît être dans wn état de combinaison. K A U On avolt cru, jusque vers la fin du siècle dernier, que Veau étoit une matière simple^ ou un élément^ comme on s'exprimoit alors; mais les belles expériences faites en 1784., parCavendish, et répétées ensuite parLavoisler , Laplace , Monge et Meunier, ont prouvé que Veau n'est pas plus simple quel'air, et qu'elle est formée de quatre-vingt-cinq parties (en poids) d'oxygène , et de quinze parties ( en poids) d'hydrogène. 11 a été démontré qu'en faisant brûler ensemble , dans des vaisseaux clos , les deux gaz hydrogène et oxygène, dans les proportions ci-dessus, on formoit une quantité d'eau égale au poids des deux gaz. Ces gaz occupent un espace très-considérable avant leur combustion ; car, pour former un pied cube à''eau, il faut six cent trente-quatre pieds cubes de gaz oxygène, .et quinze cent treize pieds cubes de gaz hydrogène. Le pied cube de gaz oxygène pèse i once 4 gros xa grains. Le gaz hydrogène est un des fluides les plus légers que l'on connoisse; il l'est treize à quatorze fois plus que l'air que nous respirons : un pied cube de ce gaz ne pèse qu'environ 61 grains, (pat.) Eau ( Usages économiques). De toutes les substances de la nature, il n'en est point de plus intéressante à connoître que Veau. C'est la boisson naturelle des animaux, le véhicule de leurs alimens, la partie la plus essentielle de leurs liqueurs, le premier agent de la végétation , le ciment général, la cause de la dureté, de la transparence des sels et des pierres, de la formation de tous les minéraux. Ueau enfin concourt si souvent, et de tant de manières, aux besoins et aux com- modités de la vie , qu'il ne faut pas s'étonner si les philoso- phes anciens l'avoient regardée comme le seul élément, le principe de toutes choses , et si les physiciens et les chimistes modernes ont recherché avec tant d'ardeur sa nature et ses propriétés. J elons un coup d'œil rapide sur le résultat de leurs tra- vaux , sur les connoissances qu'ils ont obtenues , en consi- dérant Veau sous ses différens aspects dans l'état de glace , dans l'état de fluide, dans l'étal de vapeurs, dans l'état de gaz, en l'examinant lorsqu'elle est mélangée ou combinée avec d'autres corps, en opérant sa décomposition et sa re- composition. JJ'eau est le plus ordinairement sous l'état fluide dans les climats tempérés. Elle est transparente , légèrement sapide , incolore , in- EAU 3 odore, pénétrante, pesante, élastique, presque incom- pressible, rarement pure, non inflammable, quoique pou- vant servir à l'entretien de la flamme. La fluidité de ïeau, comme celle des antres liquides, tient principalement à la présence du calorique , dont Teffet est d'empêcher ses molécules d'adhérer ensemble, d'obéir aux lois de l'attraction. Lorsque Veau est insipide , transparente , sans couleur et sans odeur, elle a les principaux caractères auxquels on re- connoît vulgairement sa pureté. Mais la chimie , à l'aide de ses agens, prouve que la nature ne nous l'offre jamais dans un état de pureté parfaite; qu'outre le calorique démontré par sa fluidité et l'air dont on la dépouille , et par la ma- chine pneumatique, et par Tébullition, et par la congéla- tion, elle contient encore des substances gazeuses, salines, terreuses, métalliques, etc. L'eau, à raison de l'extrême petitesse de ses molécules, de leur indépendance réciproque, de leur mobilité, est une des liqueurs qui se soumet avec la plus grande docilité et la plus grande exactitude, aux lois de Thydroslatique, de cette partie de la physique qui a pour objet la pesanteur et l'équi- libre des fluides. Elle pèse non-seulement, quant à sa m^sse totale, comme les substances solides; mais encore les parties qui la compo- sent exercent leur pesanteur indépendamment les unes des autres, et en tous sens, et se mettent en équilibre entre elles, ou tendent toujours à s'y mettre : de là la théorie des jets d'eau. La pesanteur spécifique de Veau varie suivant ses degrés de pureté. • L'opinion la plus commune est qu'elle est à celle de Pair comme 85o à i. C'est un cube d'eau distillée qui sert de point de compa- raison pour peser spécifiquement toutes les autres subs- tances, parce que, dans cet état de pureté, elle est iden- tique en tous temps et en tous lieux. Ueau est élastique : une pierre qu'on y lance dans une direction fort oblique , non-seulement se réfracte à cause de ia résistance que lui oppose ce milieu, mais encore elle, se réfléchit , c'est-à-dire qu'elle se relève , qu'elle monte , qu'elle achève dans l'air son mouvement par l'effet de l'élas- ticité du fluide. Ueau est presque incompressible. Les physiciens de l'aca- démie del Cimento nioient sa compressibilité, appuyés sur une expérience que tous les autres physiciens regardoient comme concluante. l^ EAU Mais Mongez, dans un Mémoire inséré dans le Jûurnaî de Physicjucy du mois de janvier 1778, soutient que Icau est compressible , puisqu'elle est élastique , puisqu'elle est sus- ceptible de condensation. Il dit qu'elle se comporte à peu près comme l'air comprimé violemment, qui brise souvent Je vaisseau qui le contient ; qu'enfermée dans une boule de métal et exposée à la presse, elle cède d'abord; mais que bientôt elle se rétablit dans son état naturel; qu'elle pénètre à travers les pores du métal sous la forme de rosée , et que , par conséquent, l'expérience faite à Florence prouve le contraire de ce qu'on imaginoit. Au reste , le degré de compressibilité de Veau n'est rien en comparaison de celui de l'air, ne rassure point contre le danger qu'il y a de boucher des bouteilles trop pleines , et ne diminue pas la résistance qu'elle oppose , comme toutes les autres liqueurs, à la compression; résistance sur laquelle sont fondées l'extraction des sucs, l'expression des huiles, etc. L'(?««, dans sa congélation, présente des phénomènes particuliers. Exposée à une température de l'air qui répond à quelques degrés au-dessous de zéro du thermomètre de Réaumur , elle devient ^/ace, c'est-à-dire un corps solide, une espèce de verre transparent, élastique, fragile. La glace prend une forme régulière ou irrégulière , sui- vant l'intensité du froid quila produit. Par un froid de quelques degrés au-dessous de zéro , la congélation de Veau est une véri- table cristallisation qui présente des octaèdres équilatéraux. M. Bosc cependant a vu desgrains de grêle qui ofîroient des cris- taux itocèles de plus de deux pouces de long et de six lignes de large. {V. son Mémoire, dans le 33.™« vol. du Journal de Physique.') A une température de beajtcoup inférieure. Veau se prend en une masse informe, remplie de bulles d'air qui la rendent opaque ; sa superficie est inégale; sa pesanteur «st spécifiquement moindre que celle de Veau ; son volume est augmenté, aussi nage-t-elle sur ce fluide. Les tuyaux des fontaines qui crèvent; les pierres, les ro- chers, les arbres qui se fendent; les pavés des rues qui se soulèvent, sont des effets de la dilatabilité, de l'expansibi- lité qu'acquiert Veau en prenant l'état de glace. Sa solidité est telle , qu'elle peut être réduite en poudre. Son élasticité est très-forte ; sa saveur est piquante ; elle a la propriété de s'évaporer; c'est-à-dire que l'air la dissout à la longue, et la fait disparoître. Elle est susceptible de perdre encore de son calorique , naturellement, comme les autres corps, par l'air refroidi EAU 5 quî la touche, ou artificiellement, par des sels qui s'en em- parent pour se dissoudre. Il est des endroits où les glaces sont étemelles , dans les hautes montagnes , sous les pôles. L'eaw est dilatée , est réduite en vapeurs et en gaz par le calorique. SionTexpose au feu, dans des vaisseaux ouverts, elle se dilate jusqu'à ce qu'elle ait pris le mouvement de Tébullition; alors elle cesse d'acquérir plus de volume et de s'échauf- fer , quoique l'on augmente le feu; mais elle se volatil lise; elle se réduit en fluide connu sous le nom de va- peurs. Ce degré d« chaleur que reçoit Veau, à l'air lihre , est en raison de la pesanteur de l'atmosphère. H est moindre lors- que l'air qui pèse sur Veau est plus raréfié ; il est plus fort lorsque cet air est plus condensé. Sur le sommet très-élevé d'une montagne ; Veau chargée d'une colonne d'air plus courte , moins pesante , bout plus facilement qu'au pied de cette montagne , elle a besoin d'un mouvement igné moins considérable pour être soulevée. Chauffée dans un appareil distillatoire , ses vapeurs refroi- dies se condensent et iorment V eau distillée. Si on l'expose au feu dans des vaisseaux fermés, elle y prend un degré de chaleur, en détermine l'état de vapeurs ou de gaz; elle occupe un espace quatorze mille fois plus considérable que celui qu'elle occupoit sous forme de li- queur. Le fluide aériforme dans lequel elle est changée , est pro- digieusement élastique et compressible ; son ressort est même plus puissant que celui de l'air. On le met à profit dans les pompes à feu. C'est à son activité qu'est dû le ramollissement des os dans la machine de Papin. C'est à sa dilatabilité qu'on doit attri- buer et la répulsion de l'écouvillon qui remplit trop exacte- ment une pièce de canon qu'on veut rafraîchir, et les pétille- mens d'une friture , et le fracas horrible que fait un métal fondu en entrant dans des formes qui n'ont pas été séchées avec soin: ces formes crèvent, et la fonte jaillit de toutes parts, au grand danger des spectateurs. C'est enfin à la même cause qu'on doit attribuer principa- lement les explosions terribles des volcans. Le feu de ces fourneaux énormes une fois allumé, brûle- roit avec tranquillité, si Veau ne venoit point troubler son action modérée. Elle arrive au foyer ardent; elle s'y réduit en vapeurs ; alors toutes les matières en fusion sont soute- e EAU vées , sont lancées hors du cratère avec d'autant plus de vio- lence qu'elles trouvent plus de résistance au passage. L'eflîf, pour être réduite en vapeurs, n'a pas toujours be- soin du feu de nos fourneaux, ou de celui des volcans. La nature fait en grand cette opération , par le concours de la chaleur de l'atmosphère et de la propriété dissolvante du fluide qu'elle contient. L'air, en effet, joue dans cette occasion le rôle des dissol- vans; comme eux il se sature ê^eau; comme certains d'entre eux il laisse précipiter la substance qu'il a dissoute : de là la pluie, la rosée, les brouillards, la neige, la grêle, qui, tombant sur la terre, y forment les sources, les rivières, les fleuves dont les eaux vont se rendre à la mer pour y souffrir la même évaporation, et donner de nouveau naissance aux mêmes météores : de sorte que par une circulation conti-' nuelle, Veau passe de la mer dans l'air, de l'air sur la terre, et de la terre à la mer. Cette circulation, admise comme la cause unique de l'exis- tence des eaux courantes^ on n'est point en peine d'expliquer comment les eau:» sont douces, quoiqu'elles viennent origi- nairement de la mer. L'ertît , dans son évaporation, n'a pas la faculté d'entraîner les sels. On explique aussi facilement pourquoi les sources se trouvent plus communément qu'ailleurs au pied des mon- tagnes. Ces grandes masses s'élèvent dans l'atmosphère , arrêtent les nuages, présentent plus de surface aux pluies et aux Lrouillai'ds , se couvrent de neige ; toutes ces eaux^ en péné- trant insensiblement les montagnes, produisent au bas des écoulemens perpétuels. Ceux qui douteroient encore que les météores aqueux seuls produisent cette immense quantité d'eau que les fleuves portent à la mer, peuvent consulter les différentes observa- tions météorologiques, par lesquelles on prouve qu'il tombe assez régulièrement chaque année trente pouces d'eau sur la surface de la terre , et que cette quantité est suffisante pour l'arroser et dépltérer tes animaux et les végétaux. lu eau a bien la propriété d'éteindre le feu; mais, con- vertie en vapeurs ou en gaz, comme lorsqu'elle sort d'un éolipyle ou qu'elle passe à travers un foyer très-ardent, elle a la faculté de l'entretenir et d'augmenter l'action de l'air avec lequel on Tauroit mêlée. ISeau entre comme partie constituante dans presque tous les corps de la nature, surtout dans les végétaux et les ani- EAU 7 maux. Le sang, la sève, toutes les liqueurs, ne sont que de Veau qui tient quelques principes en dissolution ou en sus- pension. C'est Veau qui a charrié , déposé , uni , agglutiné les molécules de pierres; elle est, après le calorique, le plus grand dissolvant de la nature ; elle n'a point comme lui d'ac- tion sur toutes les substances; mais, par son union avec d'au- tres corps, il n'en est point qu'elle ne puisse attaquer. Véhicule de tous les acides , de tous les gaz salins, de tous les sels, elle dissout toutes les terres, elle facilite leur cris- tallisation , elle forme presque toutes les substances miné- rales. Les anciens chimistes ont jugé que Veau étoit un corps simple , parce qu'après avoir joué un très-grand rôle dans la fermentation , dans la dissolution , après avoir existé sous une infinité de formes ^^après avoir servi de moyen d'union aux molécules dont l'agrégation forme les pierres , les os , le bois , après avoir enfin constitué tous les fluides des végétaux et des animaux , ils lui voyoient reprendre toutes ses pro- priétés , ils pouvoient l'amener au plus haut degré de pureté. Newton commença à douter de cette simplicité de Veau. Le pouvoir réfringent qu'elle possède, lui fit imaginer qu'elle te- noit le milieu entre les corps combustibles et ceux qui ne l'é- toient pas. Bayen augmenta ces doutes en annonçant qu'il obtenoit des produits aqueux dans des circonstances où il n'étoit guère possible de croire à la préexistence de l'eau dans les substances employées dans ces expériences. Macquer et Cavendish observèrent qu'ils avoient obtenu de l'eau dans la combustion des gaz hydrogène et oxygène. Enfin , Lavoi- sier, Laplace, Monge et Meunier ont prouvé : Que l'eau étoit véritablement composée d'oxygène et d'hy- drogène; Que sa décomposition avoit lieu par les corps combus- tibles; Que le produit de cette décomposition étoit de l'oxygène qui se fixoit dans ces corps , et de l'hydrogène qui se dégageoil; Que sa recomposition s'opéroit par la combustion du gaz hydrogène par le gaz oxygène. Lefèvre-Gineau a perfectionné le procédé par lequel oa fait cette recomposition de l'eau. On possède maintenant des appareils si parfaits, que douze onces quatre gros quarante-neuf grains de ces deux gaz ont formé douze onces quatre gros quarante-cinq grains d'eau. Cette découverte de la décomposition et de la recompo- sition de l'eau , fournit l'explication d'une infinité de phéno- mènes qu'on ne pouvoit comprendre auparavant. On voit maintenant clairement comment peut se faire Toxy- 8 EAU dation des métaux exposés à l'aclion de l'eau sans le concours de l'air. L'eau se décompose , et son oxygène se combine avec les métaux. Ce que devient l'eau dont on arrose les pyrites. Son oxygène s'unit au soufre existant dans ces substances; il forme de l'acide sulfurique qui dissout le métal , d'où le sulfate qui paroît dans l'état d'efflorescence. Quel rôle elle joue dans l'éruption d'un volcan. L'inflammation qui résulte de sa décomposition par les matières combustibles, ajoute aux effets terribles que pro- duit sa dilatabilité. Pourquoi après des coups de tonnerre il tombe une pluie abondante. ^ Les deux gaz hydrogène et oxygènie existent dans la région des nuages ; leur mélange s'enflamme avec détonation par l'étincelle électrique ; cette combustion produit de l'eau. Comment l'eau sert à l'accroissement des végétaux et des animaux. Comment elle a pu seule faire croître les arbres de Van- helmont et de Boïle. Il y a dans les êtres organiques une puissance capable non- seulement de modifier l'eau, mais même de la décomposer, de faire entrer ses parties constituantes , et particulièrement son hydrogène, dans leur composition. La division la plus naturelle qu'on puisse établir entre, les différentes eaux, c'est d'en former deux grandes classes. i.° Les eaux simples. a." Les eaux composées. La première comprend les eaux douces; elle se subdivise en eaux de pluie , de sources, de rivières , de puits, etc. ; la seconde renferme toutes les eaux minérales. C'est dans les eaux de la première classe que les hommes trouvent leur boisson la plus ordinaire, les animaux, la seule qui serve à leurs besoins, et les végétaux , le principe le plus essentiel à leur accroissement. Il n'est question que de choisir, dans le nombre , celles qui remplissent le mieux cet objet. Avant d'indiquer les caractères auxquels on peut les recon- noître , nous allons nous arrêter à quelques nuances que les eaux douces présentent entre elles ; nous traiterons ensuite de celles dont la médecine tire un grand parti pour une fouie d'affections et de maladies chroniques. Les eaux qui tombent du ciel ne contiennent presque au- cune substance qu'on puisse rendre sensible par les agens chimiques ; elles peuvent être regardées comme très-pures. Galicn les prcféroit à toute autre pour son hydromel. On E k V 9 estime surtout l'eau île pluie recueillie dans une saison froide et pendant un jour tranquille, ou celle de la neige , ramassée au milieu d'une plaine qui en est déjà couverte. Dans les pays où les sources sont rares, où les rivières sont éloignées , où les puits ne peuvent avoir lieu , on rassemble toutes les eaux du ciel , et on les conserve , pour le besoin, dans des citernes plus ou moins vastes. Là , elles se dépouil- lent du limon qu'elles ont entraîné de dessus les toits, et des corps étrangers dont elles ont purgé l'atmosphère. Mais comme elles sont le produit des météores aqueux de toutes les saisons , comme elles sont renfermées, qu'elles ne peu- vent recevoir ce mouvement continuel qui met successive- ment toutes les particules d'une eau courante en contact avec l'air , qu'elles sont mortes , suivant l'expression d'un ancien , on ne peut pas les compter au nombre des eaux les plus sa- lubres. Aussi conseillons-nous de n'employer toutes ces eaux, soit nouvellement recueillies , soit conservées dans des ci- ternes , qu'après les avoir exposées et agitées à l'air. Les citernes de l'Egypte ne doivent pas être confondues avec celles ci-dessus ; ce sont d'immenses dépôts d'eau du Nil qu'on a formés pendant la crue de ce fleuve , et dans les- quels on puise lorsque le Nil est bas. L'eau que ces citernes contiennent a acquis une parfaite limpidité sans avoir pres- que rien perdu des excellentes qualités qui distinguent l'eau nouvellement puisée dans le Nil. Si les eaux des météores conviennent peu sans préparation aux animaux, au moins sont-elles très- avantageuses aux végé- taux, lorsque la nature les leur administre dans les quantités et dans les saisons qui leur conviennent, et de manière à les garantir de la réplétion ou de la maigreur. La pluie en été a surtout l'avantage de procurer aux arbres un bain aussi salutaire pour eux que celui des rivières l'est pour les animaux; il lave , nettoie , enlève tout ce qui obstrue leurs pores. Toutes les eaux célestes que reçoivent les montagnes, ou descendent en torrens, ou sont imbibées et filtrées par elles, ou donnent naissance aux sources. On peut confondre , sous le nom d'eaux courantes , les sources , les fontaines, et tous ces filets d'eau qui suintent des montagnes , ou jaillissent çà et là dans les plaines, et offrent aux habitans des cantons privés de rivières , de quoi se dés- altérer, abreuver leurs bestiaux, arroser leurs jardins , et poui'voir à tous leurs besoins. La pureté de ces eaux dépend de la composition des mon- tagnes au pied desquelles elles sourdent , ou des terres à tra- vers lesquelles elles ont passe avant de paroître au jour. Si lo EAU ces montagnes sont des masses de granité ou de quarz en- tassées les unes sur les autres, si ces eaux météoriques se sont filtrées entre les intervalles de ces masses et à travers leurs débris pulvérisés , qui ne leur ont rien présenté à dissoudre , elles sont les plus pures de toutes les eaux : on les connoît sous le nom à' eaux de roches. Si elles tirent leur origine de montagnes secondaires; si pendant leur filtration elles ont dissous des substances miné- rales , soit naturellement, par leur action propre, en rencon- trant ces substances dans l'état salin , soit artificiellement en les attaquant avec le concours d'un acide, l'acide carbonique, par exemple, alors on les nomme ou simplement eaux de sources ou de fonîaînes , quand la quantité de matières qu'elles tiennent en dissolution est très - peu considérable et qu'elles sont potables ; ou eaux minérales , lorsque ces matières y sont dans des proportions telles qu'au lieu d'être alimentaires , elles sont médicamenteuses. Lorsque les eaux dites de roches , après s'être précipitées du haut des montagnes, et avoir formé mille cascades, se sont réunies dans un ruisseau commun ayant pour lit un fond de la même nature que les rochers , elles ont acquis une quan- tité suffisante d'air atmosphérique : alors elles sont les plus légères, les plus limpides , les plus saines , les moins cor- ruptibles de toutes les eaux. Quand les autres eaux de sources sont éloignées des lieux qui les ont vues naître, que les ruisseaux qui les charrient ont des pentes rapides , qu'ils sont hérissés de cailloux qui em- barrassent leur marche , elles perdent leur gaz carboni- que , laissent précipiter les st;ls terreux qu'elles lenoient en dissolution , et alors elles deviennent très-potables. Cette précipitation de substances terreuses qui a lieu d'une manière très-sensible dans certaines fontaines pétrifiantes , ne peut pas se remarquer dans les ruisseaux dont nous par- lons , puisque leurs eaux sont si peu chargées qu'elles sont déjà potables. Mais elle n'en est pas moins réelle , et on se le persuadera facilement , en considérant le changement » l'amélioration que ces eaux ont éprouvée dans leur trajet, et en se rappelant et les incrustations blanches et transparentes €{\xqV eaumarcîène ^ une des meilleures de celles qui se Envoient autrefois à Rome , a déposées dans son aqueduc , et les sta- lactites de Veau claudieniie qu'on volt dans la même ville , et les tables d'albâtre tirées de l'aqlhfeduc d'Aix, et enfin le sédi- ment gris qui , sous nos yeux , remplit les tuyaux de conduite de Veau d'Arcueil. Les eaux puisées à leurs sources, et qui par conséquent n'ont point voyagé, si elles sont reconnues dures et froides. E A TJ II ne conviennent, pour la boisson des animaux, qu'après avoir été agitées et exposées à l'air ; et pour les arrosemens des jardins , qu'après avoir séjourné dans des bassins, et y avoir été chauffées pendant plusieurs jours par les rayons du soleil. Les eaux des petites rivières ont d'abord les mêmes qua- lités que celles des sources et des ruisseaux dont nous ve- nons de parler , puisqu'elles appartiennent à une même ori- gine. Les eaux des petites rivières sont excellentes lors- qu'elles descendent des hautes montagnes, lorsque leur pente est rapide, leur lit garni de sable et de gravier , lorsqu elles ne reçoivent aucun ruisseau qui leur porte des principes nui- sibles qu'elles n'ont point la force de décomposer et de dé- truire. Elles sont de mauvaise qualité , au contraire, si leurs sources sont minérales, si elles passent sur des terrains schisteux on volcanisés, ou dans des lieux abondans en minières ; si leur marche est lente , si elle est retardée encore par des mou- lins , des digues , des batardeaux , etc. , par des usines de toute espèce ; si elles passent près des salines , si elles don- nent naissance à beaucoup de plantes, si elles inondent des marais , si elles reçoivent les eaux, bourbeuses des étangs, si elles sont ombragées par des arbres qui les privent des sa- lutaires influences du soleil , si les feuilles des forets s'y amon- cèlent , s'y décomposent , et augmentent la masse de leur limon , si elles charrient, sans pouvoir les décomposer entiè- rement, tous les corpuscules organiques et inorganiques que les vents , que les pluies ont balayés ou emportés de dessus les terres , et entraînés dans leur sein. Elles sont dangereuses à boire quand, diminuées , concen^ Irées dans les temps de sécheresse , elles n'offrent plus qu'une vase liquide dans un état de stagnation qui facilite la putré- faction de cette vase , qui détermine la végétation d'une mul- titude de plantes , et qui attire les reptiles, les insectes , les Vers, lesquels, après leur mort, y portent la putridité ; enfin, quand, dans cet état d'appauvrissement , elles ser- vent dans les villages à rouir le chanvre et le lin , et qu'elles reçoivent dans les villes tous les égouts , toutes les immon- dices des dégraisseurs, des bouchers, des tanneurs, des blan- chisseuses , des teinturiers , etc. I^n général , les eaux les plus pures des petites rivières contiennent une plus grande quantité de matières salines que les eaux des grandes rivières. Cette quantité diminue à mesure qu'elles s'éloignent des endroits d'où elles reçoivent ces substances ; elles en con- tiennent moins à leur embouchure dans les fleures , ce qui appuie singulièrement l'opinion où nous sommes , que les ,8 E A U sels sont décomposés par la même fermentation qui anéan^ lit dans ces eaux les substances putrescibles auxquelles ils se trouvent unis. Elles ont aussi , en général , un goût de vase, une odeur marécageuse , qu'elles doivent évidemment aux gaz putrides résultant de la décomposition lente des corps organiques qu'elles contiennent, et qui en fournissent sans cesse de nouveaux. Ce goût , cette odeur, sont certainement dus à ces gaz, puis- qu'un simple mouvement imprimé à ces eaux les emporte , puisque l'action du calorique les dissipe , et que son absence pendant l'hiver les fait cesser. Tous les médecins , depuis Hippocrate , tous les natura- listes , avant et depuis Pline , conseillent de choisir pour boisson les eaux des grandes rivières. Elles méritent cette préférence , parce qu'elles sont sinon les plus pures, chimiquement parlant , sinon les moins char- gées de substances terreuses ou salines, au moins les plus sa- voureuses , les plus saines et les plus appropriées à notre estomac par leur état de composition , ni trop , ni trop peu compliquée. Les eaux des grandes rivières doivent leur supériorité à une infinité de circonstances qui n'ont pas lieu pour les autres eaux ; circonstances dont les principales sont : 1." D'avoir leurs sources dans les plus hautes montagnes; 2.° D'avoir été filtrées à travers des rochers de granité et de quarz , qui ne leur ont rien commvmiqué de nuisible ; 3." D'éprouver dans leur cours , à cause de la pente de leur lit et des obstacles qu'elles rencontrent, un mouvement qui les empêche de se porter à aucune fermentation ; 4.." De pouvoir noyer, disperser dans l'immensité de leur masse tous les principes de corruption que leur apportent les eaux des ruisseaux et des petites rivières , de manière à les rendre de nul effet , puisqu'ils n'avoient d'action que par leur réunion; 5." De couler sur des cailloux ou sur un gravier, qui ne produisent point de végétaux et ne retiennent point de vase; 6.° De prendre et de rendre alternativement de l'air à l'atmosphère , avec lequel leur surface , sans cesse renou- velée , est continuellement en contact , et par-là de jouir des avantages d'une espèce de respiration , modifiée par les températures variées des différentes saisons ; 7." D'être pénétrées par la lumière dont l'action , si elle ne peut être démontrée , doit au moin^ être soupçonnée EAU t^ 4'api'ès les effets qu'elle produit sur une iiifuiiie' d'aiUres substances , mais dont certainement le calorique doit impri- mer aux molécules aqueuses une agitation salutaire, un mou- vement presque vital. On a peine à se persuader qu'un* grande rivière fournit de Veau pure , quand on voit qu elle reçoit des ruisseaux et des petites rivières qui lui apportent des eaux qui ont lavé des montagnes, baigné des prairies, croupi dans des marais, dis- sous des substances salines , terreuses et métalliques; quand on la voit passer à travers de grandes villes et servir d'égoût à leurs ruisseaux bourbeux et infects; quand on la voit trou- blée, grossie par la terre qu'une pluie abondante a délayée et entraînée. Cependant l'expérience de tous les siècles prouve que ces inconveniens ne sont qu'apparens , et qu'ils ne détruisent point la salubrité des eaux des grandes rivières. Il est même possible, sinon de démontrer , au moins de concevoir que des prétendus inconveniens augmentent cette salubrité. En effet, les eaux des petites rivières, en arrivant dans un fleuve , n'y rencontrent plus les causes qui ont donné lieu à leur corruption ; elles trouvent son courant plus rapide, son lit plus pur; tous les principes qu'elles charrient se délayent, se divisent , se dissolvent , s'anéantissent ; la vase qui les troubloit se précipite , les gaz putrides qui les infectoient , s'échappent à l'aide du mouvement impétueux du fleuve. Enfin , ces eau.v nouvellement associées à celle du fleuve, achèvent de se perfectionner en se saturant comme elle*d'air atmosphérique. La nature a tellement combiné les choses pour l'avantage d'un fleuve , que l'opération qui sanifie les eaux qu'une petite rivière lui apporte , est presque toujours complètement achevée avant qu'une autre rivière vienne se soumettre à une opération semblable; en sorte que , avant de recommencer un nouveau travail sur ïeau d'une autre rivière , il a repris toute sa vigueur. Il est même plus fort , puisqu'il peut lui offrir une masse à'eau , que celle qu'il s'est assimilée a rendue plus consi- dérable. D'après cette métamorphose qu'éprouvent les eaux àes petites rivières à leur arrivée dans les fleuves, il est facile de comprendre comment se fait lépuration des eaux des ruis- seaux qui se rendent à la Seine. Le mélange de matières putrescibles , de matières en pu- tréfaction , de gaz délétères , de substances salines , terreuses ,4 EAU et métalliques que ces ruisseaux infects charrient, ce mélange qui, révolte tous nos sens, cesse d'exister tel qu'il étoit, aussi- tôt qu'il se jette dans le Qeuve. Les gaz formés se dissipent dans l'atmosphère. Les matières qui en auroient formé de nouveaux , si el es avoient continué à être réunies , se délayent. Lesprincipes muqueux, gélatineux, extrarlifs, se dissolvent, se détruisent ; les sels non décomposés par la putréfaction et par leur réaction , se précipitent enfin avec le limon. Ainsi plus un fleuve est chargé de limon , et plus son eau est pure lorsqu'elle en est privée par le repos dans des vases. La chimie et l'observation se sont réunies en différens temps pour prouver la salubrité des eaux des grandes rivières. Dans la multiplicité de celles dont on fait l'analyse , nous nous bornerons à en choisir trois, parce qu'elles ont eu le plus grand nombre de détracteurs. L'une , la Moselle , dont les eaux sont si pures à sa source , étoit soupçonnée d'avoir perdu ses bonnes qualités dans son trajet jusqu'à Metz , parce qu'outre les égouts d'une grande quantité de mares , de marais , elle reçoit dans son sein la Seille , qui y verse du muriate de soude ; le Madon , du sul- fate de magnésie ; ime multitude de sources minérales , des sels de toutes espèces ; à peine y a-t-on trouvé quelques atomes de carbonate et de muriate calcaires , dont ne sont pas exemptes les eaux de pluie ; tant il est vrai que les sels,et toutes les substances que reçoit une grande rivière , ne peu- vent tenir contre ses puissans moyens d'épuration. Les eaux de la Seine sont généralement reconnues être très-bonnes avant son entrée dans Paris ; mais comme elle reçoit les immondices de cette ville , il y a des personnes qui imaginent qu'elles doivent considérablement altérer ses eaux. Leur analyse a démontré quil n'en étoit rien. Enfin le Nil, avant son entrée en Egypte , reçoit les eaux d'une multitude de petites rivières exposées à toutes les cau- ses de corruption ; il charrie un limon rougeâtre qui lui donne un aspect dégoûtant. Les eaux du Nil épurées avec soin , examinées au Kaîre par des chimistes français , ont été trouvées presque égales en pureté à l'eau distillée. Les eaux des lacs tiennent le milieu entre les eaux stag- nantes^ et celles des grandes rivières ; elles s'en approchent .même lorsque les lacs sont , comme celui de Genève , tra- versés par des fleuves. Les eaux de puits sont extrêmement variées ; il cn est de bonnes j il en est dç médiocre qualité. EAU ,5 Celles qui sont tirées de puits creusés dans un sol pur, et qui ont communication soit avec une bonne rivière , soit avec une source bien saine , ne diffèrent des eaux lès plus estimées que parce qu'elles sont fades, que parce qu'elles manquent du principe volatil , du gratter des eaux courantes. Celles qui proviennent des puits établis dans un terrain gypseux, sont chargées de sulfate de chaux ; celles qui sour- dent dans les puits dont le sol est de la craie , contiennent du carbonate, et quelquefois du muriate de chaux , des sul- fates de magnésie et de la silice. Ces deux espèces d'eau, quoique contenant des substances salines , sont fades , pesantes , peu propres à la cuisson des légumes , de la viande, et aux autres besoins de la vie. Celles qu'on obtient des puits dont le fond est bourbeux, marécageux , imbibé de \eau de fumier, de celle des fosses d'aisance , doivent être considérées comme très-insalubres. En général, les eaux de puits ne doivent pas être employées, tant pour la boisson des animaux que pour Tarrosement des terres, sans avoir subi les préparations prescrites pour Içs eaux puisées immédiatement à leurs sources. Telle est l'influence du mouvement sur Veau , qu'on a re- marqué que celle de puits s'améliore lorsqu'on en tire sou- vent et beaucoup. Il est vrai que cette manœuvre diminue beaucoup leur état de stagnation , en obligeant sans cesse la source de remplacer l'eau qu'on relire du puits. Toutes les eaux ç\m sont troubles, grisâtres, jaunâtres d'un goût de bourbe , d'une odeur marécageuse , qui se trou- vent dans les étangs, les mares , les marais , sont excellentes pour l'agriculture ; mais on ne doit s'en servir pour boisson que dans les cas d'une absolue nécessité, et après les avoir préparées par la filtration et l'action du charbon , ou après les avoir mêlées avec du vin , des acides, etc. Indépendamment de Veau considérée comme la boisson la plus commune de l'homme, et la seule qui sert aux ani- maux, on sait qu'elle est le meilleur dissolvant de la matière nutritive ; elle s'associe , se combine si essentiellement avec elle, que non-seulement elle augmente son effet, mais qu'elle devient elle-même alimentaire: ainsi dans le pain elle prend de la solidité, forme un quart, quelquefois un tiers de son poids; dans la bouillie on polenta^ elle y entre pour moitié, de même que dans les potages : elle est donc une des parties constituantes des alimens principaux dont se nourrissent tous les peuples de la terre , et joue, par conséquent, le premier rôle dans l'économie animale. ,6 EAU Maïs si l'économie domestique ne paroît pas avoir à sa disposition un moyen plus simple et plus abondant pour ac- croître ses salutaires ressources, que Veau^ Tart de guérir n'a souvent pas un agent plus puissant ; et sans vouloir faire de Veau une médecine universelle , un remède propre à com- battre toutes les maladies , on peut avancer que dans une in- finité de circonstances elle produit les plus heureux effets. Les diverses formes que ïeau est susceptible de prendre , depuis la consistance la plus solide jusqu'à la fluidité, en font varier également les effets. J^eau froide flatte le palais , apaise la soif, aide à la di- gestion , en remontant les forces de l'estomac à un degré qui convient mieux quelquefois pour cette opération de la nature que le café et les liqueurs. Ueau refroidie ou à la glace est un tonique encore plus actif, aussi salutaire et aussi agréable : c'est celui qu'em- ploient souvent les riches pour digérer leurs somptueux repas. Ueau tiède relâche les viscères. « L'eau chaude excite les nausées , et peut , dans beaucoup de cas, remplacer les émétiques. Enfin ïeau est dans les arts un agent souvent indispensable; mais on ne s'accorde pas sur les qualités qu'elle doit avoit- pour y exercer l'influence la plus avantageuse. On dit et on répète tous les jours, que telle eau réussit aux confiseurs , aux liquoristes , aux brasseurs et aux bouilleurs d'eau-de-vie ; que telle autre est propre pour les fabriques de colle , d'empois et de papier ; que celle-ci convient parti- culièrement pour faire la pâte de porcelaine; que celle-là donne de l'éclat à la teinture. Nous croyons que toute eau qui cuit parfaitement les légumes, qui prend bien le savon , est également propre pour tous les arts , quelle que soil la rivière ou la source qui l'ont fournie , et qu'il est essentiel de ne point en employer d'autre. A la vérité, l'expérience a appris qu'il n'étoit pas absolu- ment nécessaire d'avoir une eau très-aérée , très-dépouillée de substances salines et terreuses pour la boulangerie , la brasserie et la bouillerie; qu'on peutfacilement y employer de ïeau crue , celle de source ou de puits, parce que la manipu- lation, la fermentation qui ont lieu dans cette circonstance, sont bien capables de modifier cette eau, et de suppléer à ce qui lui manque. L'opinion des brasseurs et des bouilleurs sur l'influence de Veau dans leurs fabriques , n'est pas mieux fondée que celle des boulangers ; tous obtiendront d'excellente bière , de forte eau^de-vie de grains et de très-bon pain , quand ib auront E A U j^ disposé, approprié leurs matières à une fermentation graduée et convenable. Nous croyons avoir établi que c'est à l'état de l'air, inter- posé entre les molécules de ïeau, au principe qui constitue essentiellement sa légèreté et sa sapidité , qu'il faut attribuer son goût particulier, et non à des matières salines, extrac- tives et terreuses qu'elle pourroil contenir ; que plus cet air est abondant et pur, plus Veau est agréable et réunit de qualités. Il existe des gens doués d'un sentiment exquis pour saisir tout d'un coup les nuances qui caractérisent la sapidité des eaux; nous avons connu un buveur à^eau qui savoit très- bien distinguer une eau de rivière d'avec une eau de puits ; celle qui roule sur du gravier ou du sable , de celle qui passe sur de la glaise ou du limon ; enfin une eau filtrée de celle qui ne l'est pas. Toutes ces nuances dépendent de la plus ou moins grande quantité d'air que les eaux contiennent, et de l'état de pureté où ce fluide gazeux se trouve combiné. A l'aspect des roches d'un pays on peut juger s'il y a de bonnes eaux ou non ; il est également facile, sans le secour? de l'analyse , de prononcer sur leur qualité , d'après quelques phénomènes, et en observant leurs effets dans l'économie animale. Il est bien certain que si les habitans d'un pays quelconque ont le corps sain et robuste , s'ils vivent long- temps sans être affectés d'aucune indisposition particulière qu'on ne puisse raisonnablement altrlbuer à l'air ou aux ali- inens, ob a droit de conclure en faveur des eaux dont ils font usage pour leur boisson , et de prononcer qu'elles sont de ï>onne qualité. La dégustation est un moyen peu sûr pour connoitre la bonne qualité de Yeau^ l'habitude d'en faire usage diminue beaucoup ses impressions sur nos organes ; mais il est facile de les juger aux signes suivans : i.° D'être claire, limpide , de n-'avoir aucuns corps ni subs- tances qui en troublent la transparence ; 2." D'être sans odeur et sans couleur ; d'avoir une saveuç vive, fraîche et pénétrante , et d'offrir une certaine douceur sous le doigt; 3.0 De bouillir aisément sans se troubler , ni déposer des corps étrangers ; 4-° D'effectuer rapidement la cuisson des légumes, des herbes et des viandes ; 5.0 De s'échauffer, de se refroidir et de se geler prompte- jnent ; 6.0 De bien dissoudre le savon , et de laver parfaitement le linge ; 7.0 De ne point gâter les dents, ni fatiguer l'estomac et resserrer le ventre ; i8 EAU 8." De dégager beaucoup de bulles d'air, étant vivement agitée dans une bouteille , ou exposée sous le récipient de la machine pneumatique ; g.° D'extraire avec facilité l'arôme , le goût et la saveur des végétaux traités à l'instar des boissons théiformes ; lo.o De ne pas trop altérer le goût du vin avec lequel on la mêle. En examinant Veau par ces différentes propriétés , on con- viendra qu'il n'y a guère que celle des grandes rivières qui les réunisse toutes ; on sentira aussi combien il est avantageux de la préférer quand on est à portée de s'en procurer dans le canton qu'on habite, et que c'est à la qualité et au renou- vellement fréquent d'une certaine quantité de fluide atmos- phérique dissous ou interposé dans ïeau , qu'elle doit ses ver- tus dans l'usage diététique. Malgré les qualités supérieures reconnues aux eaux de ri- vières, nous croyons devoir quelques avis aux voyageurs. Les fatigues d'une route, le changement de climat, de nourriture, d'exercice, d'habitude et de société, ont souvent une influence marquée sur la santé de ceux dont la constitu- tion est nerveuse : nous ne saurions trop les inviter , lorsqu'ils viennent séjourner pour la première fois dans un endroit , de ne faire usage de la meilleure eau possible qu'avec circons- pection, et sans y mêler toujours un peu de vin, afin de s'y familiariser insensiblement. Nous ne saurions non plus trop engager les hommes qui s'occupent de l'hydraulique , à ne pas être aussi indifférens qu'ils le sont sur la connoissance des propriétés qui caracté- risent la bonne qualité Aes eaux potables , et sur les moyens de bien distinguer dans les endroits où 11 faut élever les eaux de puits ou les amener pour le service public , puisque la dé- pense est la même . et que- souvent il n'en coûte pas davan- tage pour avoir une eau de bonne qualité , que pour s'en pro- curer une médiocre. Après avoir considéré ïeau en général, et ensuite sous tous les rapports qui la rendent si précieuse pour l'homme , après avoir prouvé que Veau la plus propre aux usages diététiques étoit celle des grandes rivières, et avdlr établi les moyens de la reconnoître sans avoir recours à l'analyse chimique , il ne nous reste plus qu'à indiquer ceux à employer pour sa puri- fication et sa conservation. A l'exception des eaux de roches ou de sources , les autres eaux ne se présentent pas toujours avec la limpidité qu'on désirerolt leur trouver. On a cherché , pour la leur procurer, des moyens capables de détruire les causes qui la leur avoient fait perdre. EAU 19 Il est des eaux qui s'épurent par le repos seulement. Il en est d'autres qui ont besoin de passer à travers des filtres plus ou moins puissans. Les eaux de rivières , et surtout celles des grands fleuves , sont souvent troublées à la suite d'un orage ou d'une grande crue. Elles charrient le limon que les pluies ont entraîné de dessus les terres, ce qui produit une boisson désagréable , et qu'on est disposé à croire moins salubre. Les hommes à projets ont imaginé mille procédés pour dé- barrasser l'^aw de ces substances étrangères, des fontaines fil- trantes de toute espèce , destinées aux riches , et que le pau- vre remplace par des pois à beurre , dans lesquels il met re- poser \eau jusqu'à ce que le limon soit précipité. Il est à remarquer que si , par cette simple opération , le pauvre obtient une eau un peu moins limpide que celle dont le riche fait ysage , il en est dédommagé en la buvant plus sapidc ; la liltration diminuant la quantité du principe de la sapidité de Xeau. Il a d ailleurs l'avantage de n'avoir rien à craindre , ni du plomb ni du cuivre , qui constituent ordinairement les fon- taines filtrantes. On doit encore remarquer que le moyen adopté à Paris par le pauvre pour épurer Veau , est précisément celui que les Egyptiens opulens emploient généralement et de préfé- rence pour épurer X eau du Nil , quoiqu'ils aient tous dans leurs jarres de terre des. filtres aussi bons que ceux de nos pierres poreuses. Mais comme buveurs dVaw habituels , leur palais est telle- ment exercé , qu'ils reconnoissent que Xeau s'altère par la fil- tration , et qu'elle perd en saveur ce qu'elle gagne en trans- parence. Quant aux pauvres de l'Egypte , ils ne répugnent point à boire ïeau telle qu'ils l'ont puisée ; seulement ils la refroidis- sent à l'aide de leurs bardacks. Lorsque les eaux des petites ou des grandes rivières dimi- nuent considérablement de volume dans les grandes séche- resses ; lorsqu'elles reçoivent , relativement à leur masse , beaucoup plus de matières étrangères qu'elles n'en peuvent décomposer; lor;^u'elles ont moins de mouvement qu'il ne leur en faudroit pour faciliter la décomposition , alors elles ne sont pas plus potables que les eaux de mares, d'étangs et de marais. Elles ont , comme ces eaux^ besoin, pour devenir salubres, d'un filtre assez puissant , non-seulement pour les dé- barrasser des parties héléuogénes qu'elles charrient, mais en- core pour retenir les principes muqueux , extractifs , huileux, qu'elles contiennent , et pour neutraliser les gaz résultant ao EAU des décompositions commencées de toutes ces substances. Le filtre capable de produire cet effet, est, sans contredit, celui imaginé par un avocat de Provence , nommé Amy, et approuvé par l'académie des sciences , en l'année ly/fS. Seulement nous proposons d'ajouter par-dessus un second 6ltre, composé de charbon et de sable , ou d'épongés décou- pées minces et comprimées par un couvercle de terre, comme le font Cuchet et Smith, dans les fontaines qu'ils vendent- à Paris. Nous insistons d'autant plus sur le second filtre de charbon, que l'expérience a appris aux Français, pendant leur traversée de France en Egypte et d Egypte en France, que le charbon avoit singulièrement la faculté de désinfecter Veau. Le moyen qu'ils employoîent consistoit à mettre une cer- taine quantité de charbon dans la portion d'eau fournie pour les besoins du jour, à agiter le mélange pendant quelque temps , et à le verser dans des chausses de futaine. L'eau filtroit claire et inodore. Ce procédé est simple , et peut, dans des circonstances imprévues et très-communes à la guerre , suppléer au filtre d'épongé. Nous divulguerons , par la même raison , le secret que les charbonniers possèdent de temps immémorial pour se pro- curer , loin des rivières et des sources vives , de l'eau pota- ble. Ils ramassent du poussier de charbon , qu'ils jettent dans une de ces petites mares , qui ne so»lt pas rares dans les bois , et bientôt ils peuvent y puiser de l'eau propre à les désal- térer. L'explication des phénomènes que présentent les moyens, d'épuration que nous venons d'indiquer , est facile à saisir. Dans le premier cas, le limon qui n'avoit contracté aucune union avec l'eau , s'est précipité à cause de sa pesanteur spé- cifique , plus considérable que celle de ce fluide. Dans les autres cas , où l'eau contenant avec le limon des substances extrêmement divisées et légères , mais dont les parties, quoique très-petites, étoient cependant plus gros- sières que celles de, l'eau, elles sont restées sur le filtre. Ou , enfin , l'eau étoit combinée à des substances gazeuses , que le charbon a retenues , ayant avec eUes plus d'affinité qu'elles n'en avoient avec l'eau. Dans nos climats d'Europe , il y a àes saisons où il est fort agréable de boire à une température plus basse que celle de l'atmosphère. On se procure facilement ce plaisir en plongeant, quelque temps avant le repas, les vases qui contiennent la boisson, dîins de l'eau de puits , dans de la glace ou de la neige. / EAU L'usage de cette pratique , qui a pour objet le rafraîchisse- ment des boissons , est un besoin de première «écessité pour les habitans des régions brûlantes ; mais comme ils n'ont pas toujours à leur portée des montagnes couvertes de neige , il leur a fallu trouver un moyen pour y suppléer. \oici celui qui est employé en Egypte. Les gens riches de ce pays font apporter chez eux, dans des outres , de Teau puisée dans le Nil. Ils la font mettre dans de grands pots de terre poreuse , de-figure ovale, sou- tenus sur des supports faits à peu près comme ceux de nos fontaines. L'eau , par un repos de quelques heures , a laissé précipi- ter le limon dont elle éloit souillée. Ils la distribuent dans de petits vases de terre culte , qu'on nomme banlaks, et qui sont de la grandeur de nos pots à l'eau. Ils portent ces vases dans le lieu le plus apparent de leur ap- partement, et qui, à raison de son aixhilccture;, de ses orne- mens, du marbre qui entre dans sa construction , fcroit assea bien le pendant d'une de nos cheminées. Bientôt la terre des bardaks est pénétrée , leur surface se couvre d'eau , qui , em- pruntant à celle qui est intérieure, le calorique dont elle a be- soin pour son évaporation , réduit celle-ci à une tempéra- ture de six à sept degrés au-dessous de celle qu'elle avoit. Nous remarquerons, en passant , que les pauvres ne font point déposer leur eau , mais qu'ils emploient, pour la ra- fraîchir, des bardaks, comme les riches, et que ceux-ci ne recueillent jamais pour leur boisson l'eau qui filtre des jar- res : ils jugent qu'elle a éprouvé de l'altération. Nous ne tarderons pas à jouir dfs mêmes avantages que les Egyptiens, pour le refroidissement de Teau. Fourmy , occupé de la perfection de nos poteries les plus communes , et que 1 institut vient de couronner, a fabriqué des bardaks parfai- tement semblables , pour l'effet , à celles d'Egypte, (parm.) EAUX MINÉRALES. On sait qu'il n'y a pas de pays en Europe qui ne connoisse des eaux minérales; et si, dans le nombre, il s'en trouve de privilégiés à cet égard , et de plus favorisés que les autres , il n'en est guère qui n'aient à se louer de la répartition qui en a été faite ; on diroit même ^qu'elle a été relative aux besoins , et qud c'est une espèce de compensation des maux qui affligent l'humanité dans les can- tons où ces eaux abondent; au moins peut-on la considérer comme un moyen de les guérir. Mais c'est parliculierement à la France que la nature a prodigue les eaux minérales de toute espèce. 22 E A U Assez et trop long-temps on les a jugées sur des guéri- sons assez équivoques , ou d'après des relations qui tiennent du merveilleux ; et lorsqu'on a voulu les soumettre à un exanfiÊn approfondi , on n'a vu qu'exagération de la part des, hommes qui leur ont primitivement assigné des vertus , et qu'erreur de la part de ceux qui ont prononcé sur la nature de leurs principes. Il n'y avoit pas de maladies chroniques , point d'engorgement, point d^obstructions, d'ankyloses dont les eaux minérales ne triomphassent ; toutes contenoient de l'esprit n^inéral, ntiêlé tantôt avec du soufre et du bitume , tantôt avec du fer , du vitriol , du nitre et de l'alun ; les im- pressions qu'elles produisoient sur nos organes ; étoient tou- jours attribuées à 1 une de ces substances, et ce qu'on savoit de leurs véritables effets, n'étoit , à proprement parler, que le fruit de quelques observations isolées. L'histoire des eaux minérales n'étoit donc, avant Frédéric Hoffmann, qu'un tissu de mensonges et d'erreurs; infidélités dans la décision de nos organes , insuffisance des instrumens usités pour en déterminer la pesanteur spécifique et la tempé- rature; combinaisons et décomposition opéréespar l'action du feu et par les réactifs : que pouvoit-ori statuer d'après des moyens sujets à autant d'incertitudes et de variations? Grâces aux travaux de ce grand homme , le chaos a été débrouillé ; il a porté la lumière dans cette partie de la médecine si inté- ressante à perfectionner. Les procédés analytiques reçurent de grandes améliorations au moment où Venel , Bayen et Bergmann parurent ; ces savans ont ouvert une route plus sûre pour pénétrer dans la composition des eaux minérales , et les chimistes qui leur ont succédé , viennent de mettre la dernière main à ce genre de recherches chimiques, qui exige le plus de ressources dans l'esprit de celui qui s'y applique. Quoique les sciences soient maintenant fort avancées dans la connoissance des parties constituantes des corps , on auroit tort d'en conclure , comme on l'a fait , que rien n'est plus facile que d'analyser une eau minérale , et qu'on en vient à bout en un instant, à la faveur de quelques réactifs , comme s'il ne falloit pas employer de grandes précautions pour s'as- surer de la pureté de ces derniers , et une marche à suivre dans l'emploi qu'on en fait , prendre garde surtout aux com- binaisons et aux changemens qui en résultent. Les auteurs , contens de ces croquis d'analyse qui n'apprennent rien, ont suffisamment prouvé que si nous avons en ce genre beaucoup d'analyses, nous ne sommes pas aussi riches en analyses l)ien faites. Il re&te encore des phénomènes à expliquer, des difficultés à vaincre dans l'analyse des eaux minérales; nous conseillons E A U =3 à ceux qui voudroient se livrer à ce genre de travail , de prendre pour guide la savante analyse des eaux de Bagnères- de-Luclion , par Bayen ; analyse qui sera à jamais un modèle d'exactitude , de clarté et de précision, quelles que soient les révolutions que la chimie éprouve; le philosophe , le natura- liste, le chimiste, y puiseront de nouvelles lumières ; les anti- quaires eux-mêmes y trouveront des monumens pour l'his- toire. Mais, tout en convenant que l'examen des eaux minérales est une opération préliminaire , indispensable^ pour connoître la nature et la proportion des principes qui entrent dans leur composition , pour les classer, et pour pouvoir au moins pres- sentir les effets qu'elles doivent produire , on ne peut se re- fuser à croire qu'il y a encore plus d'avantages à retirer des observations-pratiques, qui constatent , d'une manière plus positive , leur manière d'agir dans l'économie animale , et d'opérer les guérisons. C'est donc en réunissant les observations -pratiques aux résultats de l'analyse , que les gens de l'art obtiendront le complément des connoissances nécessaires pour déterminer plus sûrement quelles sont les eaux à préférer pour le trai- tement des maladies , quelle est leur manière d'opérer, quels sont les principes qui doivent en régler l'administration , elles précautions indispensables pour en assurer le succès. Enfin , c'est le seul moyen de parvenir à réduire , par les faits, les vertus des eaux à leur juste valeur. Sans doute on a dit trop de bien et trop de mal des eaux minérales. Les uns, sous le prétexte de la petite quantité de matières qu'il faut pour minéraliser une très-grande quantité d'eau, et du peu d'action qui doit en résulter, ont révoqué en doute leurs bons effets ; les autres , exagérant leurs vertus , les ont présentées comme pouvant combattre et guérir tous les maux. Il est fa- cile,de répondre à la première objection , en faisant remar^ quer que les médicamens les plus énergiques dépendent d'un infiniment petit. Nous ignorons même ce qui agit dans la plu- part des médicamens composés : la chimie n'est pas parvenue encore à faire connoître en quoi consiste l'action des remè- des sur nous ; et jusqu'à ce que nous ayons appris à calculer la réaction de nos organes sur les médicamens , le médecin prudent ne doit prendre d'autre règle pour les administrer, que l'observation. D'ailleurs , pour prononcer avec connois- sance de cause, et apprécier le véritable effet des eaux miné- rales, il faut les voir en grand , dans leur ensemble , avec tout ce qui participe à l'action qu'on en attend. Qui pourroit dou- ter, en effet, que le régime et l'exercice que l'usage des eaux exige , le changemersl d'air qu'il suppose , la soustraction des 24 EAU objets qui fomentoicnt ou cntrcter.oicnt peut être la maladie, Fabandon d'un travail nuisible à la constitution particulière ou à l'état acluel de la santé , les voyages, la distraction, le changement dans le mode habituel de la sensibilité et des affections dcrânie, ne contribuent pour beaucoup au succès des eaux minérales ? Mais si les médecins sont convaincus que le concours de circonstances aussi favorables doit ajouter à l'action des remèdes, et peut servir à détiuire, ou du moins affoiblir certaines causes de maladies, il faut avouer aussi que l'éloignement où l'on se trouve de la source , double souvent la confiance dans un moyen qu'on dédaigncroit peut-être , s'il ne falloit pas se déplacer pour en faire usage. La nature des eaux minérales étant mieux connue , elles sont aussi plus sûrement et plus méthodiquement administrées. On les a classées toutes d'après leur analyse. Sans trop vouloir nous étendre sur les eaux minérales les plus usitées en Europe, nous les diviserons en quatre classes : elles comprendront les eaux sulfureuses ou hépatiques , les eaux ferrugineuses ou martiales , les eaux gazeuses ou acidu- lés , enfin les eaux salines. On les distingue encore en eaux froides et en eaux chaudes ou thermales , en eaux simples et composées ; mais restreignons -nous à les caractériser d'a- près le principe qui y domine. Les eaux désignées sous le nom à^eaux sulfureuses exhalent assez ordinairement l'odeur d'œufs couvés, et ont un goût dés- agréable. Ces deux qualités suffisent en général pour les faire reconnoître ; la lame d'argent qu'on y plonge noircit ; mais dès qu'elles ont éprouvé l'accès de l'air libre ou les premiè- res impressions de la chaleur, cette lame ne se colore plus. Souvent le précipité qui se forme alors , mis sur un morceau de fer chauffé ou sur un charbon ardent , répand une flamme tleue et une vapeur suffocante. Dans presque toutes les eaux dites sulfureuses , le principe qui les caractérise se trouve combiné et dans l'état de sulfure alkalin ou de sulfure de fer*; le plus souvent ce dernier com- posé se trouve uni au gaz hydrogène sulfuré , lequel est dis- soluble dans l'eau. Telle est la composition do la plupart de nos eaux minérales des Pyrénées et de toutes celles appelées hépatiifues. La gi ..ijùe volatilité de ce gaz iaii que les eaux perdent la majeure partie de leur vertu , dès qu'elles sont exposées à l'air libre ou qu'on les transporte au loin ; alors on peut dire qu'elles sont déminéralisées. Au moyen d'un appareil pneumato-chimique , on parvient à retirer tout le gaz hydrogène sulfuré contenu dans ces eaux , et l'on apprécie ensuite la quantité du gaz hydrogène , ainsi E A U 2S que celle du soufre qui entroit dans la composition de ce g<>z. Mais pour découvrir et constater la présence du soufre ainsi que sa quantité dans les eaux minérales , sans qu il soit nécessaire de recourir à Fcvaporation ou à la distillation , on y ajoute un peu de solution de cristaux de nitrate de mer- cure; il en résulte sur-le-champ un précipité noirâtre, lequel, exposé à la sublimation, donne au col de la cornue une ma- tière rouge quil suffit d'écraser sur un papier îjlanc , pour avoir la preuve que c'est un véritable cinnabre (un sulfure de mercure). On peut aussi se servir du nitrate d'argent , qui aussitôt forme un précipité noirâtre , c'est-à-dire, un sulfure d'argent, qu'il est possible de décomposer ensuite à l'aide de l'acide nitrique. Il est 1 are que les eaux ferrugineuses ou martiales contien- nent d'autres substances métalliques que le fer, et qu'il s'y trouve combiné avec un acide différent de celui connu main- tenant sous le nom de ^az acide carbonique. Cette vérité que Model , chimiste de Pétersbourg , à entrevue le premier , a été confirmée depuis par Bergmann, et par tous les chimistes qui lont suivi ; elle ne peut donc plus être révoquée en doute. Cependant on en connoit aussi où le fer est combiné avec la- cide sulfurique , à l'aide duquel il forme un sulfate , ainsi qu'on en voit des exemples dans la nomenclature des eaux nihié- rales les plus accréditées. On connoît les eaux martiales en les goûlanl ; elles ont la saveur d'encre plus ou moins marquée ; la noix de galle leur communique une teinte pourpre ou noire , et elles précipitent insensiblement le fer sous la forme d'un magma plus ou moins abondant. En général ,. les eaux martiales ne contiennent que du fer ; il est facile d'en juger par le peu d'intensité de couleur que la noix de galle leur communique. Les eaux minéralesne contiennent pas seulement des subs- tances fixes, il s'y trouve encore plus abondamment un prin- cipe volatil, un gaz qui fait fonction d'acide , et qu'on doit regarder comme une des substances qui contribuent le plus à leurs propriétés médicinales. On reconnoît ces espèces d'eaux à leur état pétillant et à leur saveur aigrelette. La couleur de la teinture de tournesol devient rouge par leur mélange. Quoique le principe volatil des eaux ne soit, le plus ordi- nairement, que du gaz acide carbonique , on doit néanmoins s'assurer de sa nature à la faveur d'une bougie allumée , dont la flamme s'éteint subitement si c'est du gaz ac de carboni- que, et qui s'allume si le principe volatil est du gaz hydrogène. C est en examinant les eaux gazeuzcs, que le célèbre Yenel 3 commencé de fixer les idées sur la nature des eaux acidulés; 25 K A U et Costel, en analysant les eaux de Fougues , comparables en tout point à celles de Spa , et qui mériteroient tien d'avoir parmi nous la ftiême célébrité , nous a prouvé qu'entre des mains habiles tous les moyens d'épreuves sont bons , et qu'il n'y a aucun inconvénient de les multiplier, parce que l'un vient à l'appui de l'autre. Lorsque les eaux ont perdu les substances principales qui les minéralisent, que le soufre, le fer et les gaz sont séparés, elles contiennent souvent encore des matières salines et ter- reuses en dissolution. On reconnoit aisément les eaux salines à leur goût ; un peu d'eau de chaux, le nitrate de mercure liquide et la potasse ne lardent pas à manifester la nature des sels qui les constituent; i évaporation ensuite apprend dans quelle proportion ils s'y trouvent. Il n'existe pas d'eaux minérales renfermant exclusivement une espèce de sel : il s'y en trouve quelquefois trois ou quatre; et si elles sont pourvues en outre de beaucoup d'air, elles sont alors vives et légères. Souvent les eaux salines contiennent aussi du gaz acide carbonique , et celte combinaison se ren- contre non-seulement dans beaucoup de nos sources froides, mais encore dans plusieurs eaux thermales. Le triomphe de l'analyse est la synthèse ou la recomposi- tion; et l'art de guérir a cherché à en tirer parti pour augmen- ter les ressources de son domaine. Yenel est un des premiers chimistes qui aient trouvé l'art d'imiter les eaux minérales gazeuses , en dissolvant , dans des vases fermés , du carbonate alcalin , qu'il décomposoit à l'aide d'un acide. Mai» tous les doutes sur leur nature ont été levés par la découverte de Black sur l'air fixe ou acide carbonique , et par les recherches suc- cessives des chimistes. Grâces à leurs travaux , les eaux aci- dulés , les eaux hépatiques ou sulfureuses , sont maintenant aussi bien connues que les eaux martiales et les eaux salines. Si , comme nous l'avons observe , le changement de climat et d'habitudes , si l'agrément ou les fatigues du voyage in- fluent souvent autant sur le rétablissement de la santé , que le peuvent faire les eaux minérales elles-mêmes , on devroit se promettre des effets plus constans de l'usage des eaux miné- rales artificielles, que de celui des eaux que présente la nature ; il est certain que dans celles-ci, la quantité de principes actifs n'est pas toujours dans une proportion identique. On sait que des causes indéterminables et sujettes à de grandes variations , y apportent, d'une saison à l'autre , des différences assez sen- sibles, tandis que , relativement aux eaux minérales artificiel- les , l homme de lart qui veut les employer, est chaque jour le maître de fixer les principes dont il veut les composer, d'à- E A U 27 jouter à leur efficacité , et cVen diminuer l'activité en chan- geant les proportions , soit qu'il les destine à être prises en boisson ,• soit qu'il aille dessein de les employer en bains ou en douches. II ne faut pas même perdre de vue que les eaux minérales naturelles ne sont mises en usage que dans une sai- son déterminée , tandis que celles qu'on leur substitue sont susceptibles d'être employées dans tous les temps de l'année. Quelqu'avancé que soit l'art d'imiter les eaux minérales, et malgré tous les avantages que nous venons d'exposer en faveur des eaux artificielles , nous croyons qu'on a été un peu trop loin, en disant que, dans cette occasion, l'art avoit surpassé la nature ; et en effet , le fluide aériforme qui se trouve dissous dans une eau , n'est-il pas plus actif, le soufre plus atténué , le fer plus pur , le calorique plus intimement combiné ? Toutes les substances salines et terreuses qui ont déjà été travaillées par la main de l'homme , ne sauroient être comparées à celles que la nature destine dans son immense laboratoire à la com- position des eaux minérales. D'ailleurs, en supposant qu'elles soient parfaitement semblables entre elles , connuent assigner à chacune sa place et sa manière d'être.'' L'eau elle-même qui en est le véhicule , se trouve-t-elle dans un état aussi ho- mogène , aussi parfait? En supposant que les résultats de l'a- nalyse ne présentent aucune différence , il nous restera tou- jours à savoir si le travail de l'analyse ne les a point formées, comme on dit, de toutes pièces: si réellement Tacide sulfu- rique et la soude , par exemple , ne pourroient pas , suivant; l'opinion de Model , être charriés à part et sans former de combinaisons. Enfin , nous ajouterons que, dans presque tous les cas , l'ouvrage de la nature a toujours un degré de perfec- tion auquel nous ne pourrons jamais atteindre , quand nous y emploierions les mêmes matériaux , et que nous connoî- trions parfaitement le procédé d'après lequel elle opère. Mais il n'y a presque que les gens aisés qui puissent pro- fiter des avantages qu'offrent les eaux minérales naturelles : l'homme d'une fortune médiocre , le pauvre artisan , l'indi- gent , ne sauroient en faire usage à leur source , si elles ne se trouvent à leur portée ; il n'y a point d'établissement, point d'asile qui leur en facilitent les moyens : en les faisant venir, elles perdent quelquefois^ toutes leurs vertus ; et , à cause de l'éloigncment et des frais de transport , elles reviennent h un Êj^ auquel ils ne peuvent atteindre ; souvent d'ailleurs on a besoin d'avoir des eaux minérales sous la main dans toutes les saisons , parce que les malades sont hors d'état de se rendre à la source , ou que celle-ci est peu accessible. Tous ces mo- tifs doivent encourager et soutenir le zèle dans le travail pé- nible et dispendieux qu'ont exigé les recherches et les expé- aB EAU riences nécessaires à un pareil dessein , et nous ne saurions trop applaudir aux efforts tentés en dernier lieu dans l'établis- sement de MM. Thiars et Jurine , à Paris , fonnë près de voli , pour suppléer les eaux minérales ; c'est un nouveau bienfait des sciences pour la société. Les eaux minérales les plus répandues en France sont com- prises dans les quatre grandes classes que nous venons d'in- diquer ; ce sont celles sur les propriétés desquelles les méde- cins ont réuni le plus de faits et d'observations. On pourroit, selon les cas , augmenter les proportions des principes dont elles sont composées, et avoir, par conséquent, des médica- mens plus actifs ; et c'est en cela précisément que les eaux minérales artificielles méritent les plus grandes considéra- tions. A l'égai'd des eaux minérales simples et composées , il est possible d'en faire de toute espèce en leur donnant une tem- pérature approximative de celle qu'elles doivent avoir natu- rellement. Au reste , ces détails sont bien présentés par Du- chanoy dans son Traité sur les Eaux Minérales , considérées relativement aux différens principes qui entrent dans leur composition , et à la manière dont on peut les imiter dans les différentes circonstances où la saison et l'éloignement ne permettent pas de s'en procurer ; il seroit à désirer que l'au- teur en donnât une nouvelle édition , pour amener cet-ou- t^rage au point de perfection qu'il est très-susceptible d'at- teindre. Eaux sulfureuses. Sulfure de soude , ^ Murlate de soude ,> de chaque, six grains. Sulfure de cbaux , ) Eau de rivière une pinte. L'eau artificielle dont on donne ici la composition , est très-utile pour les bains , les douches, les injections , et en général pour les usages extérieurs dans lesquels on emploie l'eau de Barèges ; mais quand il s'agit d'une eau sulfureuse qui doit être prise intérieurement , on donne avec infiniment plus de succès celle dans laquelle on fait dissoudre une pe- tite quantité de gaz hydrogène sulfrtré , au lieu de sulfure de soude. On gradue facilement la dose de ce gaz, en -"'flnfm du degré de force qu'on veut donner à l'eau médicamen- teuse. Cette dernière composition peut remplacer les eaux minérales de Gotterelz, de Barèges, d'Aix-la-Chapelle, de Vallis, etc. E A U 29 Eaux ferrugineuses . Prenez sulfate de fer 6 grains." Sulfure de chaux 4 g'^ins. Sulfate de soude 12 grains. Eau de rivière > i plate. Faites dissoudre. Celte eau peut remplacer Teau de Passy ; mais sa vertu as- tringente et très-active fait qu'elle ne convient que pour cer- taines maladies ; aussi préfère-t-on quelquefois les eaux dans lesquelles le fer est tenu en dissolution à la faveur du gaz acide carbonique. Celles-ci sont préparées en substituant au sulfate de fer une petite quantité de ce métal pur, divisé «.n limaille , macéré dans une eau déjà chargée du gaz indiqué ci-dessus. U seroit même possible d'imiter par ce procédé les eaux de Pyrmont , de Spa , de Selz , de Fougues , etc. , ttn diminuant la quantité de fer, et laissant une surabondance de gaz acide carbonique. Eaux gazeuses. Prenez caAonate de soude en cristaux. 2 gros. Eau de rivière i pinte. Acide muriatique quantité sufflsante. Il faut mettre le carbonate de soude dans une bouteille de la capacité d'une pinte, remplie d'eau, et dès qu'il y est introduit , et avant qu'il soit dissous , y ajouter la quantité d'acide muriatique nécessaire pour saturer le carbonate. On bouchera promptement la bouteille, afin que le gaz qui se sé- pare pendant l'effervescence , puisse se dissoudre dans l'eau. On conçoit qu'il est important de s'être assuré préalable- ment , par une expérience positive , de la quantité d'acide qu'il faut pour saturer la soude. L'eau dont on vient de donner la composition n'est pas seulement gazeuse, elle contient aussi une assez grande quar.- tité de mùriale de soude , pour la rendre fondante , et même purgative dans certains cas; mais si l'on a besoin d'employer de l'eau simplement gazeuse comme acidulé , tonique , etc. , on peut facilement saturer une quantité donnée d'eau avec le gaz acide carbonique retiré du marbre ou du carbonate de chaux, au moyen de l'acide sulfurique , par le-procédé simple connu de tous les chimistes. Eaux salines. Ou peut faire des eaux salines avec plusieurs espèces de 3o EAU sels, tels que le murîate de soude , le sulfate de soude et le sulfate de magnésie. La plus simple se fait avec Sulfate de magnésie 4 gfos. Eau de rivière i pinte. Celte composition donne une eau amère et purgative , ana- logue à l'eau des fontaines d'Epsom et de Sedlitz. Mais il est d'autres combinaisons salines moins actives , et dont l'effet , quoique plus lent , n'en est pas moins utile dans beaucoup de cas ; telles sont les eaux thermales de Vichy, de Bourbonne- les-Bains, de Balaruc, celles de Plombières, de Luxeuil, etc., qui peuvent être facilement remplacées par un mélange de matières salines , dans les proportions relatives suivant l'in- dication qu'on veut remplir. Parmi ces eaux, celles de Ba- laruc et de Bourbonne contiennent une assez forte dose de inuriate de soude , et même du sulfate .et du muriate de chaux , et sont par conséquent plus fondantes. Celles de Plombiè/es et de Luxeuil, au contraire, n'ont que peu de prin- cipes salins, et sont beaucoup moins actives, prises intérieu- rement; mais elles sont très-utiles en bains et en douches, à cause de la grande quantité de calorique qu'elles contien- nent. Il en est des eaux minérales comme des autres médica- mens ; il faut , si on veut compter sur leur efficacité , saisir le moment opportun de les employer dans les doses convena- bles et avec les précautions qu'elles exigent , soit avant , soit pendant, soit après leur administration; car si elles n'ap- portent pas toujours d'altération sensible à la santé de ceux qui en boivent ou indiscrètement ou sans nécessité , elles sont au moins dans le cas de manquer leur effet, lorsque , deve- nues nécessaires , on ne met pas en pratique les moyens qui peuvent en assurer le succès. Le meilleur et le plus puissant de tous est sans contredit d'aller boire les eaux à la source , où elles n'ont rien perdu de leur température , de leurs prin- cipes et de leur activité , et où l'on peut espérer de trouver les conseils de l'expérience. Mais il arrive souvent que le ré- gime qu'on prescrit aux malades, loin de favoriser la réussite des eaux , rend souvent nul , et quelquefois préjudiciable , un secours que la nature semble avoir principalement destiné au soulagement de l'humanité. C'est donc aux gens de l'art de s'informer de la manière habituelle de vivre , afin de régler en conséquence celle qui devra être suivie pendant l'usage des eaux. Plusieurs médecins, dominés par une routine aveugle, font subir à tous les malades indistinctement la même prépara- lion , quoique la différence des constitutions et des affections EAU 3t admette beaucoup de modifications. La plupart sont dans l'ha- bitude , par exemple , de faire toujours précéder l'usage des eaux par une purgation ; mais cette pratique est loin d'être fondée en prinoipes : combien de fois la santé n'a-t-ellc pas été dérangée pendant quelque temps pour une médecine pré- tendue de précaution , dont l'effet a mis ensuite le sujet dans l'impuissance de retirer des eaux minérales'les avantages cer- tains qu'il pouvoit en espérer ! On convient assez généralement qu'il ne faut commencer l'usage des eaux que par un verre ou trois au plus ; par ce. moyen, on essaye les forces ou les dispositions du malade, et on connoît bientôt , sans courir aucun danger , si elles lui conviennent; dans ce cas, on les augmente successivement d'un à deux et trois verres pour chaque jour. Si le malade est épuisé par la maladie ou par les remèdes qu'on lui a ad- ministrés , et qu'il soit frêle et débile , il est utile alors de la couper ; si au contraire, il est bien constitué et vigoureux, il faut élever la dose beaucoup plus haut : on peut même aller jusqu'à la quantité de trois pintes dans l'espace d'une heure et demie ou deux dans la matinée. Mais quelle que soit la dose prescrite en raison de la mala- die et de la constitution de l'individu , il est de la prudence d'aller à tâtons , ayant soin de ne boire la deuxième ou troi- sième pinte qu'après plusieurs jours de l'usage des eaux, et chaque jour , la deuxième dose ne doit être prise qu'autant que la première est bien passée -, ainsi de suite. Pendant ce temps, il n'y aura rien de mieux à faire qu'à prendre modé- rément de l'exercice , et à se promener, en évitant les intem- péries , et surtout de s'exposer trop brusquement au chaud , au froid et à l'humidité. Malgré CCS précautions , il arrive quelquefois que les eaux les mieux indiquées opèrent une sorte de révolution dans l'éco- nomie animale , et qu'il survient à la suite de leur usage quel- ques accès de fièvre ; il ne faut pas s'en effrayer. Pour régler sa conduite à ce sujet , on doit observer que certaines eaux thermales , surtout Jes sulfureuses et les salines , qu'on pres- crit ordinairement pour détruire des maladies caractérisées par la foiblesse , ou par des engorgemens dans les viscères , ne peuvent produire les effets salutaires , qu'en augmentant la force de la circulation et excitant dans les organes des sé- crétions forcées , ce qui ne peut guère avoir lieu sans être accompagné de mouvement fébrile ; mais cette fièvre , lors- qu'elle est modérée , est un des grands moyens dont la mé- decine sait tirer parti dans les maladies chroniques ; on doit donc , dans ce cas , recourir aux conseils du médecin; et , en attendant, interrompre l'usage des.eaux jusqu'au retour de la 32 EAU santé , sauf à les reprendre ensuite avec la même confiance qu'auparavant. Un des moyens les plus efficaces pour seconder et assurer les bons effets qu'on doit attendre de l'administration des eaux minérales, c'est d'observer un régime convenable pen- dant leur usage , et d'éviter les excès en tout genre. Dans un mémoire publié, il y a 24 ans, sur les eaux miné- rales de Bourbon-l'Archambault, de Vichy et du Mont-d'Or, Brieude discute avec beaucoup de sagacité une question dié- tétique très-importante , savoir si l'on doit permettre les vé- gétaux et les fruits aux malades , ou les tenir à une nourri-^ lure purement animale , comme on le fait à plusieurs sources minérales : ce médecin conseille d'adopter le régime mixte ; les raisons sur lesquelles il se fonde , sont que les végétaux sont des alimens très-sains ; que dans bien des cas ils nous présentent des remèdes salutaires : que l'habitude de les asso- cier à nos alimens en santé , doit être respectée en maladie ; que d'ailleurs une nourriture formée du mélange des ani- maux et des végétaux à laquelle on est accoutumé dès l'en- fance, doit mieux convenir à l'estomac, et être de plus facile digestion qu'une nourriture entièrement animale. Cet ou- vrage renferme d'autres préceptes très-utiles sur l'adminis- tration des eaux minérales ; ils sont le fruit d'une expérience de plusieurs années passées auprès des principales sources des parties méridionales de la France. Un préjugé malheureusement trop accrédité depuis long- temps , c'est d'interdire le laitage à ceux qui font usage des eaux minérales ; sans doute il y a bien des états de maladie où ce liquide ne convient pas ; mais combien d'observations prouvent aussi que les malades le réclament comme par ins- tinct contre Tignorance ou l'esprit du système qui s'obstine à leur prescrire une autre boisson pour laquelle ils ont une aversion décidée ! Le prétexte pour lequel on défend le lait, est la coagulation qu'il doit éprouver par l'effet des eaux. Mais cette coagulation n'a-t-elle pas lieu dans l'estomac eu toute circonstance '^ L'usage des eaux acidulés ou salines ne fait donc que l'accélérer plus ou moins ; et en cela il peut faciliter souvent la digestion du lait. Venel connoissoit une femme qui ne supportoit aucune espèce de lait , sans l'asso^ cier en même temps à un acide végétal ; et on sait que dans l'Inde et en Italie , on le mêle avec parties égales de vin ou de suc de limon pour aider à le faire passer : de pareils faits sont assez fréquens dans la pratique médicale. L'observance d'un régime alimentaire analogue à l'étal de maladie , n est pas la seule précaution nécessaire pendant l'u- sage des eaux minérales j.il faut encore y joindre celles qui E A IT 33 concernent les autres points de l'hygiène , tels que la boisson , les effets de l'air, le mouvement et le repos , le sommeil et la veille , les passions ou affections de l'âme , enfin les ma- tières qui doivent être chassées du corps , et celles qui doi- vent y être retenues, (parm.) Eau. Comme l'on croyoit autrefois que les diamans et les perles élolent formés d'eau, l'on disoit que ces substan- ces avoientune belle eau, ou une eau trouble. Cette expres- sion est encore en usage chez les joailliers, qui l'ont même étendue à l'éclatplus ou moins pur des pierres précieuses. (lug.) EvVU DE MANTES. Liqueur spiritueuse que les habltaus de la Martinique préparent avec le bois àxx petit baume ^ qui est le croton balsamîfère. V. à l'article Croton. (d.) EAU DE RASE. Cest l'huile essentielle, retirée par la distillation de la résine an pin; cette huile est en usage dans la peinture. F. Pin. (s.) EAU FORTE. C'est le nom qu'on donne à l'acide nitri- que Impur du commerce. V. Acide kitriquë. (luc.) EAU-DE-VIE. Produit de la distillation du vin , conte- nant de l'alcohol et de l'eau, auquel on a attribué des pro- priétés merveilleuses , d'où lui est venu son nom , et qui en possède de si nuisibles". V. Alcohol et YiN. (LUC.) EAU REGALE. On donne ce nom à un mélange d'acide nitrique et d'acide murlatique ou hydrochlorique, qui a la propriété de dissoudre l'or. On la prépare , soit en unissant ^directement ces deux acides, soit en faisant dissoudre du murlate de soude ou d'ammoniaque dans l'acide nitrique ; ou bien encore en dissolvant du nitrate de potasse ou salpêtre dans l'acide murlatique. (luc.) EAUX CÉMENTATOIRES. Eaux qui contiennent du sulfate de cuivre en dissolution. V. Cuivre pyriteux. (luc.) EAUX FERRyCilNEUSES ou MARTL\LES. Voyez plus haut , pag. 2g. (luc.) EAUX (jrAZEUSES. On nomme ainsi celles qui tien- nent en dissolution divers fluides élastiques, et notainmen{ de l'acide carbonique et du gaz hydrogène sulfuré , ce qui est le plus ordinaire. M. Vauquelln a cependant reconnu que les eaux gazeuses de Bagnols, département de l'Orne , laissent dégager une assez grande quantité de gaz azote, (luc.) EAUX HÉPATIQUES ou SULFUREUSES. V. plus haut. (LUC.) EAUX THERMALES. On donne ce nom aux eaux mi- nérales chaudes , et dans lesquelles on prend des bains , quoi- qu'on en fasse aussi usage en boisson. Il y en a beaucoup de ce genre. Telles sont en particulier les eaux de Barège , H E B i: celles tlu Mont-Dor , d'Aix-la-Chapelle , de Luxeuil , d'Aix en Savoie , de Leusch en Valais , si remarquables par leur position; de Spa , de Batsli, de Carlsbad , etc. (luc.) E-AVA. C'est, à Otaïti, le nom d'une espèce de Poivre. ( Pi'pn' rcflexum ). (ln.) EBAT. Promener les chiens, est, en terme de vénerie, les mener à Vébat. (s.) EliENACÉES, Guyacanœ, Juss. Famille de plantes dont les caractères sont : calice monophylle, divisé à son sommet; corolle monopétale, régulière, lobée ou profon- dément divisée , insérée à la base ou au sommet du calice ; étamines épipétales , tantôt en nombre déterminé , égal à celui des divisions de la corolle ou double, tantôt en nom- bre indéterminé , à 61amens souvent monadelphes ou polya- delphes à leur base ; ovaire simple , et ordinairement supé- rieur ; style presque toujours simple et' unique; stigmate simple OJA divisé. Le fruit, rarement inférieur, est une cap- sule ou plus souvent une baie multiloculaire, à loges mono- .spermes, à graines attachées au sommet des loges; le péri- sperme charnu; Tembyron droit; les cotylédons planes; la i-adicule supérieure ou inférieure. Les plantes de cette famille sont toutes exotiques , à une espèce près. Leur tige frutescente ou arborescente , pousse un grand nombre de rameaux ; leurs feuilles toujours sim- ples et alternes, sortent de bourgeons coniques, ordinaire- ment couverts d'écaillés; leurs tleurs, qui paroissent avant les feuilles dans quelques genres, sont en général axillaires, et presque toujours hermaphrodites. Vcnîenat , de qui on a emprunté ces expressions , rap- porte à cette famille, qui est la première de la neuvième classe de son Tableau du Règne végétal^ et dont les caractères ioni figurés pi. n , n." 3 du même ouvrage , six genres sous deux divisions : La première a les étamines en nombre déterminé; savoir: pLAQUEMraiER, ROYÈNE, AlISOUFIER, HaLÉSIË. La seconde a les étamines en nombre indéterminé: la C AMÉLIE et le Symploque. Jussieu y réunit , de plus, les genres Antholomâ, Maba, Mocanèiie,Ebetsoxyle, Parala et Labatie. (b.) EBENASTER. Rumphius,y:/m6. 3, t. 6, nomme ainsi un arbre qui croit dans l'Inde , et qui paroît être un de ceux <|ui donnent I'Ebène noire. C'est le diospyros ebeiuisiei\ Retz. (]e nom, qui signifie Ebéiùer sawagp. ^ sqyvo'iX. k désigner an- ( iennement le Faux Ébé>ier ou Cytise des Alpes, (ln.) EBEÎ^BAUM, EIFE, ElE. Noms dei'lF {taxus baçcula\ en Allemagne. (L!S.) E B E 35 EBÈNE. On nomme ainsi, dans le commerce, diffé- renles sortes de bois qui sont propres , par leur compacité et leur dureté , à recevoir un beau poli. Ils viennent en gêné-- rai de l'Inde. On en dislingue trois sortes principales : !a noire, qui provient du Plaqi EMINIER ébÈne, du Plaquemi- NiER À BILLES, de TEbenoxyle et du JMaeolo; la ver/e, qui est fournie par la BIG^"OJSE À ébètse. Quanta la rouge, on ne connoît pas positivement son origine ; mais on peut soup- çonner qu'elle la tire du tanionus de Rumphius , arbre dont le bois est d'un rouge brun et très-dur. Véhènede Crète, de Linnœus , est un Anthyllide; Vébèue des Alpes , un Cytise ; et Vébène de Plukcnet , un Aspalatiî. On imite fort bien les ébènes en colorant des Lois durs, principalement celui du Poirier, (b.) ÉBÈNE DE LA JAMAÏQUE. Arbrisseau épineux: dont les feuilles ressemblent à celles du buis , et qui croît. dans les îles. Plukenet ( Phytog. t. 8q , ) le nomme Ebenus jamdicensis , et Plumier spaHium. Sloane Ta rapporté à Vaspalathus ; Linnaeus , à ce dernier genre et puis au pie- roraryoz/5 (ainsi que !Murray). Brown, Jam., en a fait son genre èrya, que Swarlz et Willdenovv réunissent à Vomerimnon du même botaniste. (l>\) ÉBÈNE FOSSILE. V. Lignite et Jayet. (ln.) ÉBÉNE JAUNE. C'est une espèce de BiG^O'SE , Bigno- nia leucoxylon. (ln.) ÉBÈNE VERTE DE CEYLAN. Espèce de Plaque- MIMER ( diospyros ebenum). On nomme aussi EBÈ^■E VERTE le Bignonia leucoxylon. (lN.) ÉBÉNfËRDE MONTAGNE. C'est, en Amérique, le Bauhinia acuminata , L. (LN.) ÉBÉNIER D'ORIENT. C'est le Lebbeck, espèce du genre mimosa, Linn., rapportée par Willdenow aux Acacies \ acacia lebbeck^. (LN.) EBENITIS de Dioscoride. Suivant Adanson , ce seroit le polium , espèce de GermandrÉe ( teucrium polium , L. ). (LN.) EBENOXVLE, Ei^^/juay/i/m. Grand arbre de la Cocbin- cbine , à feuilles éparses, péliolées, lancéolées, très-entiè- res , glabres , luisantes , petites , dures et planes , à fleurs blanches portées sur des pédoncules rameux, terminaux, qui, selon Loureiro, forme un genre dans la monoécle trian- drie et dans la famille des ébénacées. Ce genre offre pour caractères : une corolle de troispétales allongés , aigus , recourbés ; point de calice; trois étamines dajis les fleurs mâles ; un ovaire supérieur à style court, en- 3G E B O touré d'un nectaire, en étoile, dans les fleurs femelles; une baie d'un rouge jaune , ovale, un peu aiguë , glabre, unilo- culaire et trisperme. Le bois de cet arbre est pesant , solide , égal, blanc , et son cœur est très-noir. C'est, suivant Loureiro, la véritable ébène noire ^ ou mieux une des espèces d'ébène qu'on trouve dans le commerce. Il y a, à la Cochincbinemême, plusieurs arbres qui fournissent de l'ébène ; et parmi eux se trouve le Plaqueminier ÉBÈNE, qu'on avoit cru le fournir seul. On fait avec le bois de l'ébénoxyle, de petits ouvrages fort agréables , qu'on embellit d'ivoire et de nacre de perle. On regarde sa décoction comme atténuante , diaphorélique , et on l'emploie dans les rhumatismes et les douleurs vagues. Jussieu croit que ce genre peut être réuni aux Plaquemi- NiERS.D'autresbotanistespensentqu'ildoitrétreauxMABA.(B.) EBENREIS , EBREIS. Noms allemands de TAurone ( aiiemisia abrotanum , L. ). (ln.) EBENUS , Pline, Ebenum^ Virgile. C'est le bois A'ébène noire produit par divers arbres qui croissent dans l'Inde , et qui appartiennent aux Plaqueminiers ( diospyros ebenaster^ meïuiioxylon et ebenum ), et à Vebenoxylum de Loureiro , genre, qui est le même que le ferreolu de Roxburgh. Le mot ebenus ou ebenum , se trouve dans les langues les plus anciennes , avec la terminaison propre à chacune de ces langues , et dé- signant toujours Vebène noire ; par exemple , il existe dans les langues chaldéenne, hébraïque, arabe, grecque, latine, elc. Il €St probable que primitivement c'étoitle nom de ce bois dans le pays même où il croissoit. Cet ebenus n'a rien de commun avec les arbrisseaux nommés ainsi depuis, et qui croissent en Orient ou en Amérique. Linnseus avoit nommé ebenus un genre de la famille des légumineuses , adopté par quelques naturalistes , mais qui, suivant d'autres, doit être supprimé. Adanson l'avoit déjà réuni au borha-jui'is de Toumefort m lui conservant son nom ; mais depuis l'un et Tautre ont l'ié rapportés, par Lamarck et Jussieu, aux anihy/lides; réunion adoptée par Willdenow. On trouve néanmoins une espèce de ce genre ebenus placée dans les Lebbeckies. V. Ebène et Ebène de la Jamaïque, (ln.) EBERKRAUT. Nom donné aux Épilobes , en Alle- magne, (ln.) EBERRAUT. F. Ebenreis. (ln.) EBERSCHE, EBSCHE. Cest, en Allemagne , le Sor- bier des OISEAUX {sorbus aucupatia^ L. ). (ln.) EBERWURZ. Nom allemand des Carlines et àucar- ihamus corymbosus. (ln.) EBONI. V, Aldine. (b.) K C A 37 EBOU. Nom languedocien de VHik^LE^samùucusehuius). (LN.) EBOURGEONNEAU,EBOURGEONNEUR. Noms vulgaires du bowreuil dans quelques cantons de la France, et dans d'autres. Au gros-bec. L'ébourgeonneau, sui- vant I\I. Salerne, esiXc pinson d' Ardâmes. Ces dénominations viennent de l'habitude de couper les bourgeons des arbres, commune à ces trois espèces d'oiseaux, F. leurs articles, (s.) EJiREIS. r. Ebenreis. (ln.) EBRISCH, EBRITTEN. r. Ebenreis. (ln.) EBRUN. On donne ce nom , en Bourgogne , au Seigle et au "Froment ergoté. /'. ces mots, (b.) EBSCHK. r. Ebers(,he. (ln.) EBULUS de Pline. C'est THiÈBLE, plante herbacée du genre des sureaux; ce nom lui est encore conservé ( 5ami«' cus ebuhis > L. ). (LN.) EBUR. Nom latin de I'Ivoire. V. Dents , Ivoire , Elé- phant, Morse, etc. (desm.) EBURNE , Ebuma. Genre de coquilles établi par La- marck, et qui a pour caractères : coquille ovale ou allongée, lisse, à bord droit très-entier, à ouverture oblongue, échancrée inférieurement , à columelle ombiliquée , subcanaliculée à sa base. Ce genre comprend quelques coquilles du genre burcin de Linnceus, et a pour type le buccinum glabratum de cet auteur , qui est appelé vulgairement Vwoire , V. au mot Buccin, (b.) ECACOALT. Nom mexicain du Crotale boiquira. (b.) ECAILLAIRE. Synonyme de Squamaire. (b.) ECAILLE. C'est ordinairement une plaque de matière dure , qui revêl la surface du corps de plusieurs espèces d'ani- maux. Leur nature est quelquefois osseuse , quelquefois cor- née, ou d'une substance qui en est voisine. On pourroit dire , dans quelques cas , que ce sont des poils très-aplalis. Parmi les mammifères ou vivipares, Ws pliaioffiis et \(ts pan- golins soni couverts d'écaillés superposées , dont la forme est assez analogue à celle des écailles des tètes d'artichaut; elles sont tranchantes et un peu pointues. Les écailles des tatous adhèrent à la peau dans toute leur étendue , et sont rangées dans un ordre régulier, comme des comparlimens de mosaï- que. On voit aussi des lames écailleuses sur la queue des rats , du castor , des sarigues , des sapajous ; elles sont analogues à celles qui revêtent les pattes des oiseaux. On trouve sur des petites ailes ou moignons des manchots ( aptenodytes ) des plu- mes fort courtes, dont les barbes, collées sur l'épiderme , tRîs-. semblent à des écailles. 38 E C A Les tortues ont des écailles d'une matière corne'e. Dans le caret elles sont superposées comme les tuiles d'un toit; mais elles tiennent à la carapace osseuse de ces animaux , dans les autres espèces. La tortue luth, est plutôt couverte d'un cuir solide que d'écaillés. Les tortues géométrique, grecque, bour- beuse, etc. , ont leur carapace couverte d écailles rangées en comparlimens ; chacune de celles-ci est bombée et d'une fi- gure régulière , souvent ornée agréablement de raies de di- verses couleurs. Les tortues caret et caouanne^ produisent cette belle matière cornée , qu'on nomme écaille par excellence ; on la ramollit au feu pour la travailler , et l'on peut la fondre comme la corne , dans l'eau bouillante. On en fait de fort jolies boites , des peignes, des manches de couteau, etc. il paroit que les écailles des crocodiles et celles des lézards sont à peu près de mente nature que celles des tatous ; leur disposition sur le corps est ordinairement en rangées ou bandes, soit circulaires , soit longitudinales. Chez plusieurs scrpens elles se recouvrent comme des tuiles, sur leur dos ; mais elles sont en demi-anneau sur leur ventre. Les serpens venimeux ont les écailles du dos en arête aigiie. Les écailles des poissons ressemblent à des ongles ; leur milieu est plus épais que leurs bords , car elles croissent par ce milieu à la manière des os qui, comme le frontal ou les pariétaux, ont des centres d'ossification. La partie de ces écailles de pois- sons qui n'est pas recouverte, est colorée d'une teinte métal- lique. Les anguilles ont des écailles si fines, qu'on ne les aperçoit presque pas. Dans les poissons sclérodermes ou à peau dure , tels que les coffres ( Oa'//w^;/or ) , les plaques écailleuses sont des es- pèces d'écussons adhérens à la peau en compartimens. Celles de 1 esturgeon portent une pointe conique àleur milieu ; dans la raie bouclée , ces pointes sont recourbées en crochets comme les épines du rosier. Elles sont longues dans les diodons ou les hérissons de mer. Les roussettes, le rémora, ont la peau garnie de tubercules rudes et serrés, mais non écailleux. La poussière brillante des ailes des papillons, est aussi com- posée de petites écailles. Enfin , on nomme écailles les pellicules qui renferment les bourgeons des arbres, et qui les préservent du froid; aussi ne se trouvent-elles que dans les arbres du Nord, car ceux du Midi n en ont pas besoin. Telle est la prévoyance de la nature. L'écaillé dont on se sert dans les arts, est tirée dés tortues carets, qui se trouvent dans les mers d'Asie et d'Afrique. Celle qu'on prend sur la caouanne est moins belle et moins E C A .-îg estimëe. L'écaîlle a trois coiileTirs, qni sont le Mond , lebrua et le noirâtre ; quelquefois elle est jaspée d'un brun minime ; sa demi-transparence est agréable, mais elle se casse faci- lement; au reste, on peutla souder sans agent inlermédiaire. La chaleur la fait crisper. On la redresse en la ramollissant dans Teau bouillante, et la mettant ensuite à la presse. On peut aussi la mouler lorsqu'elle est encore molle , et en la pressant contre le moule de bois dur dont on veut lui faire prendre la forme. Pour souder Técaille , on entaille les deux pièces qu'on veut réunir , en talus ; on les joint, on les entoure de papier épais; ensuite , avec des pinces chauffées , on presse l'endroit où les deux pièces sont assemblées, jusqu'à ce qu'on sente l'écaille s'amollir. On emploie aussi l'eau bouillante pour le même objet. On colore , si l'on veut, l'écaille fondue ou non fondue , par le moyen des dissolutions métalliques ; ainsi le nilrale de mercure ou celui d'argent , donne des taches brunes ou fauves agréables. La corne peut se teindre et se colorer de manière à imiter l'écaille; mais elle n'a ni sa finesse m sa transparence. Je crois qu'on pourroit composer une écaille factice , avec de la corne fine que Ton coloreroit; car c'est à peu près la même matière que celle de l'écaille. (virey.) ECAILLE. Espèce de coquille du genre patelle , qui a la couleur de l'écaille, surtout lorsqu'elle est polie. C'est le Paiella iestudinaria , L, (ln.) ECAILLE ou GRANDE ECAILLE. On donne ce nom à un CiiÉTODON, à un Labre, à un Pleuronecte , et peut- être à TEsoce cayman. (b.) ECAILLE DE MER. C'est un des noms vulgaires des Patelles, (desm.) ECAILLE IMARTE. C'est le nom d'un lépidoptère noc- turne , du genre Arctie ( Bombyx caja , Fabr. ). (deSM.) ECAILLES Çfjotanifjfue), Sqiiamœ. Productions minces , sèches , coriaces , quelquefois coloriées, qui forment, dé- fendent , ou recouvrent certaines parties des plantes, (d.) ECAILLEUX. Poisson du genre Squale, (b.) ECAILLETJX VIOLET. C'est le nom donné par Geof- froy au Hanneton farineux, Melonthafarluosa de Fabriciuri. r. HOPLIE. (l.) ECARDONNEUX. On nomme ainsi le Chardonneret, en Picardie, (s ) 4n E C H EC ARLATE DE GRAINE. C'est le Kermès du chêne. (B.) ECASTAPHYLLE, Ecastaphyllum. (ienre établi aux dé- pens des Dalberges, et renfermant quatre espèces. Ses caractères consistent en un calice campanule, à deux lèvres ; la supérieure émarginée , et l'inférieure trifide ; la gousse presque ronde , ne s'ouvrant point , et ne renfermant qu\me sentence, (b.) ECATOTO IL ou ECATOTOTOLT. Nom mexicain du Hari.e iirrPÉ de Virginje. (v.) ECAUDATI. Nom lalin donné par M. Duméril à la fa- mille qu'il compose des batraciens sans queue, ou Anoures. (des M.) ECBOLTUM. Nom donné par Rivin à V Adliaioda des ha- bitans de l'île de Ceylan , qui est une espèce de Carman- TINE {^Jiisticia adhatoda^ L. ). Linnseus a transporté ensuite ce nom A' Ecbulium à une autre espèce du même genre ( J. ec~ ho/inm., L. ), laquelle est le Curim-cuHm àes Malabares. On la trouve également à Ceylan. (ln.) ECCREMOCARPE , Eccremocarpus. Genre de plantes de la didynamie ang^ospermie , et de la famille des R igno- res , fort voisin des Stérocarpes , dont les caractères con- sistent en un calice tubuleux, à quatre ou cinq angles, à quatre ou cinq divisions presque égales; une corolle tubuleuse , irrégulicre , rétrécie inférieurement et supérieurement , divisée en cinq découpures , dont les deux supérieifres sont plus courtes et plus aiguës ; quatre étamlnes , dont deux plus courtes ; un ovaire ovale , à style subulé , et à stig- mates bilobés ; une capsule oblongue , pédicellée , unilocu- lairc et bivalve , renfermant un grand nombre de semen- ces lenticulaires , imbriquées , membraneuses en leurs bords. Ce genre renferme trois espèces qui croissent au Pérou.(B.) ECHALOINE , Ascaloigne. Vieux noms français de VEcmalotte. V. ce mol. (ln.) EGHALOTTE ( Allium ascalonicum , L. ), Espèce d'o- gnon. EcHALOTTE d'EsPAGNE , c'est la rocambole , autre es- pèce d'ognon. y\ Ognon. (ln.) EGHARA. V. Esc ARE. (b.) EGHARDE. Nom vulgaire du Gasterostée épinoche. (B.) ECHARDON. Nom des fruits de la Macre. (b.) ECHARPE ou BANDOULIÈRE. Poisson du genre Chétodon. ( V. cet article. ). (desm.) ECHASSE, Himimiopus , YieiU.; Chamdiius , Lath. Gei;ire E C H 4i 3e l'ordre des Échassiers et de la famille des j^Egialites. V. ces mois. Caractères : bec grêle, plus long que la tête , cylindrique , un peu fléchi dans le milieu , pointu ; mandi- bule supérieure à moitié sillonnée; narines linéaires, situées dans une rainure; langue courte, grêle, acuminée; tarses très-minces, fort longs, flexibles, comprimés latéralement ; trois doigts étroits, allongés, aplatis en dessous, réunis à la base par une membrane, et dirigés en devant; pouce nul; la première rémige la plus longue de toutes. Les échasses se tiennent dans les marais maritimes, sur les rivages et sur le bord de la mer. Quoiqu'elles semblent, par l'excessive longueur de leurs jambes, devoir courir avec célérité, il en est tout autrement; elles les ont d'une telle foiblesse que Pline les a comparées à un cordon , en appli- quant à l'oiseau le nom A Iiimantupiis. Leur marche est lente et pénible ; elles sont forcées, pour s'avancer , de se tenir à moitié courbées. Leurs doigts aussi plats en dessnur, que ceux des oiseaux nageurs, et l'étendue de la membrane qui unit le doigt extérieur à celui du milieu, est un indice certain qu'il* n'habitent que les terrains humides. Leurtiueue, très-courte, ne peut leur servir de gouvernail lorsqu'elles volent; mais elle est remplacée, pour cette fonction, par leurs pieds tendus et roidis en arrière. Elles vivent de mouches qui voltigent près d'elles, et de vermisseaux qu'elles saisissent dans la vase , à l'aide de leur long cou et de la courbure de leur corps et de leurs pieds. Ces oiseaux sont monogames, et nichent dans les lieux sablonneux. La ponte se compose de cinq ou six œufs; les petits quittent le nid peu de temps après leur naissance et prennent d'eux-mêmes la nourriture que leur indiquent le père et lanière. On connoîl aujourd'hui quatre espèces , dont l'une habile l'ancien continent et Us trois autres se trouvent en Amérique. L'JÉCHASSE DE CaYENNE. V. ÉCH ASSE A COU BLANC ET NOIR. L'ÉcHASSE A COU T.l.f^^c, Himanlopiis aIùuullis,\iciU.; Chu- radrini huantopus , Lath. , pi. D. 21, fig. i de ce Diction- naire , est répandue sur la plus grande partie du globe ; mais partout elle est rare : son corps est a peine aussi gros que celui dix pluvier doré; mais sa longueur, depuis le bout du bec, jusqu'à celui de la queue , est de quatorze pouces , et jusqu'à l'extrémité des doigts ; elle a la partie antérieure de la tête, la gorge , le cou, la partie inférieure du dos, le croupion , la poitrine, le ventre, le haut des jambes, les couvertures du dessous de la queue, d'un beau blanc; celles de dessus et les pennes , à l'exception de la plus extérieure de chaque coté , d'un gris clair ; le reste du plumage d'un noir lustré de vert ; le bec noir ; l'iris roiige, aiuîi que la partie nue de la 4. F. C H jambe et les pieds ; les ongles noirâtres. La femelle diffère du mâle par une taille plus petite, et en ce que le blanc est moins pur sur le cou, et que le noir est rembruni. Le jeune a les plumes du manteau et du dessus de Taile brimes et bor- dées de blanchâtre ; celles du sommet de la tête , de l'occi- put et de la nuque d'un cendré noirâtre et frangées de blanc sale ; leurs pieds sont orangés. ''^ L'ÉCHASSE A cou BLA^'C ET NOIR , Himantopus nigricoIUs ; Vieill. , se trouve dans l'Amérique septentrionale et à Cayenne. Elle a treize pouces de longueur et dix- huit et demi jusqu'au bout des doigts; le bec long de trente lignes; le front est blanc ainsi qu'une tache en arrière de l'œil ; la gorge , les côtés et le devant du cotf , la poitrine et les parties posté- rieures sont de la même couleur ; le reste du plumage est noir; mais cette teinte se rembrunit sur le dos, sur lesplumcs scapulaires et les couvertures supérieures des ailes ; cellesr de la queue et les pennes sont d'un gris clair ; les pieds sont rouges , le bec noir et long de deux pouces et demi. L'EcHASSE DU Mexique. V. Echasse a queue blanche. L'EcHASSE A QUEUE BLANCHE, Himantopiis leitcunis, Vieil!. Get oiseau diffère de Véchasse d'Europe, par un peu plus d» grosseur, par trois pouces de plus de longueur et de hauteur; ses ailes sont, en dessus et en dessous, variées de noir et de blanc; sa queue est toute blanche, et ses pieds sont rougeâ- très. Fernandez l'appelle comallecaii. On ne le voit au iVIexi- que que pendant l'hiver. L'PxHASSE A QUEUE NOIRE , Himantopus melanurus^ Vieil!. , se trouve au Paraguay ; elle n'est point , comme l'a pensé Sonnini , la même que celle du Mexique , qui a la queue blanche , tandis qu'elle l'a noire; différence suffisante pour les séparer : les côtés et le derrière de la tête , le dessus du cou, au bas duquel il y a un collier blanc, et les ailes, sont noirs ; le dessus de la tête est blanc, et cette couleur communique par l'angle delà bouche à la gorge, au-devant du cou, au-dessous du corps, et ensuite au croupion. Quelques individus ont du noirâtre au lieu de noir; d'autres, du brun au lieu de noirâtre ; ce qu'on doit attribuera la différence de sexe et d'âge; les pieds sont rouges , le bec est noir et l'iris d'un rouge carmin. Le cri de cetle espèce exprime la syllabe goa^ d'un son de voix désagréable, (v.) ECHASSERY. Variété de Poire d'automne. C'est une poire moyenne , ovale et d'un jaune verdâtre. (ln.) EGH\SS1ERS, Grallatores,\ït\Vi.\ Gnil/œ, Lath. ; qua- trième ordre de mon Ornithologie élémentaire. — Caractères: Pieds longs ou médiocres, robustes ou grêles ; jambes dé- nuées de plumes sur leur partie inférieure ^ ou le talon seul K r H ^3 quelquefois à demi-nu ; tarses f^lnbres , r^ticul^R ou annele's , le plus souvent arrondis; '\evx nu trois doigts di 'igés en avant, fendus, rarement à palmnre entière, quelquefois pinnés sur les bords ; un ou point derrière ; ongles de diverses formes , courts , médiocres , allongés , tantôt comprimés , tantôt un peu aplatis , émonssés chez les uns , pointus chez les autres ; l'intermédiaire quelquefois déprimé sur lé bord interne : pennes caudales, douze au moins, seize au plus, rarement nulles. La dénomination de cet ordre vient de ce que les oiseaux dont il se compose ont les tarses éle- vés, ce qui' les fnit piroitrc comme montés sur des échasses. 11 est divisé en deux tri^Mis ; la première Csous le nom dt.' Dr- TRIDACTYLES) renferme les espèces qui ont deux ou trois doigts devant , et point en arrière : la seconde ( les Tétra- DACTYLEs) celles dont les doigts sont au nombre de quatre ; ces deux tribus sont composées de quinze familles. V. Df- THinACTYLF.s et Tftr AnACTVT.rS. J'ai, à l'exemple de plusieurs s-^vans ornithologistes, rangé dans cet ordre , Vaiitniche , le namhi , Yémou , le casour et les outardes , parce qu'ils m'ont p.;ru y t^tre plus convenablement placés qqu'a pré- sent observé , et qui mérite en conséquence d èlre de nou- veau relaté ici. << On attache à la queue d'un naucrate vivant , un anneau « d'un diamètre assez large, pour ne pas incommoder le " poisson , et assez étroit pour être retenu par la nageoire <■<■ caudale. Une corde très-longue lient à cet anneau. Lors- «< que l'échénéis est ainsi préparé , on le renferme dans un «< vase plein d'eau salée , qu'on renouvelle très-souvent , et " les pêcheurs mettent le vase dans leur barque. Ils voguent «< ensuite vers les parages fréquentés par les tortues marines. «' Ces tortues ont l'habitude de dormir souvent à la surface « de l'eau, sur laquelle elles flottent, et leur sommeil est « alors si léger , que l'approche la moins bruyante d'un ha- " teau de pêcheur suffiroit pour les éveiller et les faire fuir « à de grandes dlstajjces , ou plonger à de grandes profon- ^8 E C H « deurs, » Mais voici le piège qu'on iend de loin à la pre- mière tortue que l'on aperçoit endormie : « On remet dans « la mer réchénéis garni de sa longue corde. L'animal , dé- « livré en partie de sa captivité , cherche à s'échapper en na- « géant de tous côtés. On lui lâche une longueur de corde , « égale à la dislance qui sépare la tortue marine de la harque « des pécheurs. Le miurraie, retenu par le lien , fait d'a- « bord de nouveaux efforts pour se soustraire à la main qui « le maîtrise; sentant bientôt cependant qu'il s'agite en vain, « et qu'il ne peut se dégager , il parcourt tout le cercle , « dont la corde est, en quelque sorte, le rayon, pour ren- « contrer un point d'adhésion , et par conséquent un peu de " repos. Il trouve cette sorte d'asile sous le plastron de la " tortue flottante , s'y attache fortement par le moyen de son « bouclier, et donne ainsi aux pêcheurs , auxquels il sert de « crampon , le moyen de tirer a eux la tortue, en retirant la « corde. » L'EcHÉNÉis RAYÉ, Echencis lineata^ a moins de douze paires de lames à la plaque de la tête, et la queue terminée en pointe. Il est figuré dans le i.*"^ vol. des Actes de la Société Linnéenne de Londres. On le trouve dans la mer du Sud. L'individu décrit , n'avoit qu'un demi-pied de long. (B.) E C K E JN 1 L L E U R , Campephaga, Vieillot. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvaiiss et de la famille des Myo- THÈKES. K. ces mots. Caractères :heciàr^'OU DE iMadaGASCAR , Musrirapa /u' (/ua/re -tv//. 4. . J'^ chufne ciw/wf/.v . ECU ^ 53 les mamelles des femelles, mais elles en ont sans floute; et il est vraisemblable que ces mamelles ne sont apparentes qu'au temps de la gestation et de l'allaitement , comme cela a lieu dans les femelles des didelphes. La présence des os marsupiaux porte à croire que ces animaux ne font pas leurs petils à terme , et que, comme chez les didelphes de la seconde section , ces petits pendent sous le ventre de leur mère , fixés aux mamelons , pendant un certain temps , sans être reçus dans une poche , comme cela a lieu dans les didelphes de la première sec- tion , dans les phalangers , les kanguroos , etc. Première Espèce. — ÉcHiDNÉ ÉPINEUX , Echidna hystrlx , Cuv. ; Wlyrmecophaga aculeata , Shaw. ( Nut. mîscelL ) et ( General. Zoolugy , tom. i , part, i , pag. 175 , pi. 54; Omi- thorynchus hystrix , Home , Mém. sur l'anat. de l'échidné , Trans. philos. 1802 , pi. X, {Bullei. des sciences., t. 3, pi. XIV). V. pi. D. II. de ce Dictionnaire. Dans celui-ci, tout le corps est couvert en dessus de fortes épines coniques, longuesd'un pouce et d'un pouce et demi, d'un blanc sale dans la plus grande partie de leur longueur, noires à leur extrémité; elles sont toutes dirigées en arrière , à l'ex- ception de celles qui sont placées sur la queue, qui sont ex- cessivement comptes; celles-ci, au contraire, sont relevées per- pendiculairement. Le dessous du corws est parsemé de quel- ques poils roides, plus longs sur les côtés que sous le ventre ; le dessus de la tête est couvert de poils courts et roides. A la base des épines du dos, on voit, en les écartant, de petils poils de couleur rousse ; ie.s> ongles sont très-grands et noirs; le pied de derrière , dans le mâle , est muni d'un aiguillon corné ou sixième ongle , situé tout près du talon. Cette espèce se trouve particulièrement à la Nouvelle- liollande , aux environs du port Jackson. Deuxième Espèce. — EcniDNÉ SOYEUX , Echidna setosa , Geoffr. — Aller omithorhynchus hystrix , Home , Trans. philos. 1802, pi. XIII {Bull. soc. phil. , tom. 3 , pi. xv. ). Cette espèce , xm peu plus grande que la précédente , a les ongles proportionnellement moins longs et plus arqués , plus étroits, plus sillonnés en dessous , et plus taillés en pointe à l'extrémité; celui du doigt extérieur , dans les pieds de der- rière, est creusé en gouttière, comme ses voisins, tandis qu'il est arrondi en tous sens dans l'échidné épineux. Tout son corps est couvert de poils longs , doux et soyeux , de cou- leur marron, enveloppant les piquans dans leur presque 54 E C H totalité ; les piquans de l'occiput , des flancs et de la queue sont plus allongés que les autres, etc. ; ils sont renflés dans leur milieu , blanchâtres , terminés de brun ; la tête est couverte de poils jusqu'aux yeux , et même un peu en avant de ceux-ci , le museau est noirâtre et dépourvu de poils ; sur les pattes et sous le ventre, il n'y a que des poils durs, blanchâtres , et semblables à des soies de porc. Les échidnés de cette espèce se trouvent à la Terre de Dicmen et dans les îles du détroit de Bass. Les sauvages de cette contrée se font des casques avec leurs peaux, (desm.) ECHIMYS, Echimys. Genre de mammifères de 1 ordre des rongeurs , très-voisin de celui des Loirs, et qui a été établi par M. Geoffroy-St.-Hilaire. lUiger l'a également ad- mis dans sa méthode , sous le nom de Lonrhères. Le lérot à (jueiie dorée d'Allamand et de Buffon en est le type , et, à lui, viennent se joindre plusieurs espèces jusqu'à présent peu ou point connues , et qui présentent les mêmes caractères principaux. Tous ces animaux habitent l'Amérique méridionale. Leurs formes générales approchent encore plus de celles des rats que de celles des loirs. Leur corps est allongé , leur queue plus ou moins longue , selon les espèces , mais tou- jours ronde, souvent ecailleuse , et dans une espèce seule- ment, couverte de poils très-fms ; leurs pattes de devant ont quatre doigts avec un moignon de pouce , et celles de der- rière en ont cinq, tous armes d'ongles plus ou moins crochus. Comme tous les vrais rongeurs , les echimys ont deux in- cisives et n'ont point de canines , tant en haut qu'en bas ; leurs molaires sont au nombre de quatre de chaque côté : celles de la mâchoire inférieure présentent, chacune, quatre lames Iransverses réunirs deux à deux par un bout, et celles de la supérieure trois lames seulement , dont deux sont réunies. Ces molaires onl de véritables racii,es, ce qui empêche de les confondre avec les dents composée^ et sans racines, des canipagnols, des cobayes, des ondatras, etc. Leur couronne , plate , offre cependant des lignes transver- sales, creuses etsaillantes, dont le nombre varie, selon (ju'el- les appartiennent à la mâchoire supérieure ou à l'inférieure, et jamais on n'y remarque les tubercules plus ou moins sail— lans qu'on observe sur les molaire^ des rats proprement dits. Ces caractères , tirés de la forme des dents , conviennent également aux loirs et aux echimys , et il s'ensuit que ces ani- maux ont le même genre de nourriture : ils vivent principa- lement de fruiîs , auxquels ils joignent quelquefois des ra- i;iîies. E C II 55 Le nom à^èchimys, que M. Geoffroy leur a donné, signifie, en grec, rat épineux , parce que la plupart des espèces de ce genre ont en effet , parmi les poils qui recouvrent leur dos et surtout leurs lombes , des épines plus ou moins nom- breuses , plus ou moins fortes , qui ne sont autre chose que des poils très-gros, aplatis, lancéolés, carénés sur une de leurs faces , et en gouttière sur l'autre , terminés par une soie très-fine. Ces piquans aplatis ne se trouvent pas seulement dans ces animaux, mais on les observe encore dans plusieurs rats et notamment dans celui qui est connu à Pondichéri sous le nom de perchai^ et dans une petite espèce de souiis du Caire (^mus caliirinus , Geoffr. ). On peut leur comparer encore les piquans comprimés du porc-êpic de Malacca de Buffon , qui n'est qu un véritable rat, selon l'observation de M. de Blain- ville. Au surplus, ce caractère se retrouve, beaucoupmoins sen- sible , il est vrai , dans nos rats d'Europe , chez lesquels les poils du dos sont plu5 longs , plus roides que les autres , et de forme comprimée. Première Espèce. — EcHlMYS HUPPÉ (^Echimys crisiatus).,Geot Lérot a queue dorée, Buff. , Supp/. , tom. 7, pi. 72. — { Hystrix chrysuros ) y Boddaërt, Eteuch. mamm. Allamand , le premier, a décrit ce rongeur, qui avoit été adressé de Surinam au docteur Klockner, sans aucune notice ni du nom qu'on lui donnoit dans le pays , ni des lieux où il habitoit, « Ce quadrupède de Surinam, dit-il, ressemble au Wo/par la taille, la figure ella forme de la queue; mais il en diffère par la couleur du pelage et parla forme des oreilles. Le corps est de couleur marron^ tirant sur le pourpre, plus foncé aux côtés de la tête et sur le dos , et plus clair sous le ventre; cette cou- leur s'étend sur la queue à une petite distance de son origine ; là les poils f ns et courts qui la couvrent deviennent tout-à-fait noirs jusqu'à la moitié de sa longueur , où ils sont plus longs, et où ils prennent sans aucune nuance intermédiaire , une couleur orangée quils gardent jusqu'à l'extrémité de la queue ; une longue tache de même couleur jaune orne aussi le front. La tête est fort grosse à proportion du corps; le museau et le front sont étroits , les yeux petits ; les oreilles présentent uiie large ouverture, mais elles sont courtes et ne s'élèvent SG E C H pas aa-elues. (b.) ECHINEENS. Petite famille de mammifères insecti- vores , plantigrades , que j'avois établie dans le Tableau mé- thodique du -2.1^.^ volume de la première édition de ce Dic- tionnaire. Ses caractères principaux étoient tirés de la forme pointue de la tête; de la présence des piquans nombreux qui garnissent le corps de toutes parts; du nombre des doigts, qui est de cinq à chaque extrémité , etc. J'y plaçois les deux genres Hérisson et Tenrec , qui diffèrent cependant E C TT 6i assez l'un de l'autre par ia forme , le nombre et la dispositioa des dents, (desm.) ECHINIDES, Nom d'une section des animaux sans vertèbres de Lamarck. Ses caractères sont : peau intérieure, immobile et solide ; corps globuleux ou déprimé , sans lobes rayonnans , non contractile ; un anus distinct de la bouche ; épines mobiles sur des tubercules. Lesgcnres qui appartiennent à cette section sont : I," Ceux à anus inférieur ou marginal: Scutelle, Clypeas- TRE, FlBUL/iIRE, ÉCHINONÉE , GaLÉRITE , AnANCHITE , Spa- TANGUE. 2." Ceuxàanus dorsal: Cassidule, Nucléolite, Oursin, CiDARITE. (B.) ECHINITES. C'est le nom qu'on donne nn\ oursins fos- siles. Ils sont presque toujours convertis en siiex , quoique leur coque soit dans son état naturel ou convertie en spath calcaire. Les écbinites fournissent la preuve la plus complète que ce sont des corps marins qui ont formé les siiex qui se trouvent dans la craie. V. Silex et Oursin, (pat.) ECHINOCHILE, Echinodiiim. ^Genve établi par R. Brown , et qui diffère fort peu des Épipactis. (b.) EC HJNO C HLO A , Echinochloa. Genre de plantes établi par Palisot-Beauvois, aux dépens des Pan^cs. 11 a pour type les PaNICS CRÊTE DE COQ , CRÈTE DE CORBEAU , ÉCHÎNE , Sétigere , etc. Ses caractères sont : balle calicinale de deux valves aiguës dont Tinférieure est très-petite en cornet, à sa base et garnie de poils , contenant àenx fleurs ; l'inférieure mâle ouneutre aune balle de deux valves, dont l'inférieure est longuement acuminée et la supérieure bifide ; la supérieure a une balle de deux valves coriaces , l'inférieure acuminée ; des écailles ovales, entières, (b.) ECHINOCOQUE , £/;/ii>2oroc/:«.y. Genre de vers intes- tinaux établi par Kudolphi aux dépens des Hydatides , et adopté par Lamarck. Il faisoit partie des Polycéphales. Les caractères de ce genre sont : vessie externe kisteuse , pleine d'eau , contenant des vers très-petits , adhérens à sa surface interne , à corps subglobuleux ou turbiné, lisse, à sommet muni de quatre suçoirs et couronné de cro- chets. Ce genre renferme trois espèces , I'Échinocoque de Vhomme qui vit dans son cerveau et qui cause souvent , ou la folie ou l'imbécillité. Il est figuré par Zeder, tab. 4 , n."* 7 et 8. L'ï î cet L'Echinocoque des vété.iinaires, qu'on rencontre dans L'EcaiNOCOQUE du singe qui se trouve dans les viscères de cet animal. 6a E C H les viscères des animaux domestiques. II est figuré par Ru- dolphi, tab. ii, n.°« 5, 6 et 7. Sa petitesse est telle qu'on ne peut l'apercevoir à la vue simple. \u au microscope , il paroît tout couvert de points glanduleux et bleuâtres. Il n'est point fixé , mais nage dans le liquide de sa vésicule. (B.) EGIiINOCORYTE, Echùiocorytes. Genre établi par Leske aux dépens des Oursins. Il rentre dans celui ap- pelé Ananchite par Lamarck. (b.) ECHINOGYAME, Echinocyamus. Genre établi par Leske aux dépens des OuRsms. Lamarck l'a appelé Fibu- LAIRE. (b.) ECHINODACTYLES. Ce sont des pointes d'OuRsms FOSSILES. (DESM.) ECHINODERMAIRES. Synon. d'EcHiNODERMEs. (b.) ECHINODERMES. Nom donné, par Bruguières, à une classe de vers qui n'est composée que de deux genres , les Oursins et les Astéries , mais qui sont tellement distingués des autres vers par leurs caractères les plus essentiels, qu'oii a été de tout temps incertain du vrai lieu où ils dévoient être rangés dans la série naturelle des êtres. Cette classe a été nommée par Léach , Gorgonocéphale. Lamarck l'a subdivisée en Échinides et Radiaires. Aristote et Pline , qui ont connu plusieurs espèces de ces genres, les ont placés parmi les to/acé^, en quoi ils ont été imités par beaucoup de naturalistes modernes ; cependant parmi ces derniers , même des plus anciens , il en est qui, comme Rondelet, les ont mis parmi les zoophytes ; d'autres qui , ainsi que Jonston , les ont rangés , avec les crustacés , parmi les insectes. Linnaeus considérant que si le test des oursins les rapproche des coquilles , l'organisation de l'animal qui les forme et leurs rapports avec les astéries, les en éloignent, crut devoir les placer parmi les mollusques , dans le voisinage des iestacés. Il vouloit sans doute indiquer, par cette disposition , que ces deux genres formoient le passage entre les premiers et les se- conds ; mais par cet arrangement même , il a prouvé qu'il n'avoitpas suffisamment réfléchi sur toutes les données four- nies par leur ensemble. Bruguières ayant observé que si les our^/ni ont quelque ana- logie avec les iestacés par la nature de leur enveloppe , ils se rapprochent encore plus des crustacés et par celte même consi- dération , et par la reproduction de leurs parties coupées , et »ar leur odeur et leur saveur ; ayant remarqué de plus que les tentacules prenans , dont ils sont si abondamment pour- vus, les assimilent awi zoophytes ou polypes <, le même na- E C H 63 turallste ne crut pas qu'il fût possible de les réunir, sans inconvéniens , à aucun des ordres faits par Linnaeus, et en conséquence il en créa un particulier pour eux et les astéries y qui n'en peuvent pas être séparées , comme on l'a déjà dit. 11 appela cet ordre , celui des Vers échinodermes. Cuvier, accoutumé à considérer anatomiquement les rap- ports des êtres , voyant que les Oursins avoient des tenta- cules rélractiles et prenans, comme les Zoophytes, les a pla- cés parmi eux avec les Méduses, les Holothuries, etc. Enfin Lamarck , sans doute frappé des nombreux incon- véniens de cet arrangement , a , dans son Système des Ani- maux sans vertèbres , formé une classe particulière , sous le nom de radiaircs , où 11 a placé les Oursins et les Astéries avec les autres Mollusques de Linnœus , que Cuvier avolt transportés parmi les Zoophytes. On peut certainement critiquer avec fondement et Cuvier et Lamarck. Les organes de la bouche doivent éloigner les oursins et les astéries des méduses et de tous les zoophytes de Linnaeus : leur place la plus naturelle , en combinant l'en- semble de leurs caractères , seroit peut-être parmi les crus- tacés ; mais comme leurs tentacules prenans les rapprochent évidemment des radiaires et des pglypes , on croit qu'il faut , comme Brugulères , les mettre dans une classe particulière entre ces deux dernières. C'est ce que j'ai fait dans mon Hisl. nul. des Vers., servant de suite au Euffon^ édition de Detervllle. Cuvier a divisé cette classe en deux ordres, savoir : \ts pédicellés comprenant les Astéries , lès Oursins et les HoLOTURlES, et les non pédicellés^ où se trouvent les MoL- padies , les MiNiADES , les Priapules et les Siponcles. V'i aux mots Vers polypes et Vers radiaires. (b.) ECHINOLÈNE , Eddnolœna. Genre de plantes établi par Desvaux aux dépens des PâNICS. Ses caractères s'ex- priment ainsi : une Ileur mâle et une fleur hermaphrodite dans le même calice ; les valves de la fleur hermaphrodite, coriaces ; celles de la fleur mâle , membraneuses. Deux nouvelles espèces de ce genre, dont une est figurée , se trouvent décrites dans le superbe ouvrage de MM. de Humboldt, Bonpland et Kunth , sur les plantes de l'Amé- rique méridionale, (b.) ECHINOLOBION, Echinolobium, ^om donné par Des- vaux à un genre qui renferme les Sainfoins d'Europe. C'est I'Onobrychis des autres auteurs, (b.) ECHINOLYTRE , Echinolytrum. Genre établi par Des vaux, pour placer le Scirpe sétacé, qui n'a qu'une seule étamine et l'ovaire point adhérent à la semence. 61 B C II Ce genre n'a pas été adopté , attendu qu'il rentre dans celui appelé Isolepe par R. Bronn , et I'imlristyle par Yahl. (B.) ECHINOMÉLOCACTUS. Clusius et Lobel donnent ce nom à une espèce de Cierge. C'est Xaractus melocartus, L. Ce nom est devenu aussi celui de la division des cudiers épineux et presque sphériques , comme les melons, (ln.) ECHINOME TRES. V. Oursin, (desm.) ECHINOMYIE, Echinomyia. Genre d'insectes, de l'ordre des diptères, famille des alhcricères, tribu des muscides , établi par M. Duméril , et qui correspond à une partie de celui de Tachike , Tachina, de Fabricius. Des cuiHerons très -grands recouvrant les balanciers , des ailes écartées , de's antennes presque aussi longues que la tête , mais dont le second article ou l'intermédiaire est le plus long de tous , distinguent les échinomyies des autres muscides. L'espèce principale de ce genre, I'Echinomyie géante, (Miisca grossa, L.), mouche géant, G. 17. 8, a presque la taille d'un bourdon , et surpasse , sous ce rapport , toutes les espèces indigènes de la même tribu. Elle est noire , hé- rissée de poils, avec la tête jaune, les yeux bruns, et l'origine des ailes d'un jaune roussâtre ; la soie des antennes est sim- ple. Elle bourdonne fortement, se pose sur les tieurs , dans les bois , et souvent aussi sur les bouses de vache. Ces ma- tières servent de nourriture à sa larve. Le corps de celle-ci est j.ranâtre, luisant, et en forme de cône allongé. Son extrémité antérieure n'offre qu'un seul crochet , mais accompagné de quatre ihamelons. Le bout opposé est coupé carrément , avec deux plaques brunes , circulaires et portant des stig- mates; le premier anneau, celui qui vient après la tète , en offre aussi deux autres, un de chaque côté. La coque de sa nymphe est plixs grosse en devant et terminée par un plan , dont le contour a neuf côtés. Réaumur nous a donné l'histoire de cet insecte dans le quatrième volume de ses Mémoires. Rapportez au même genre la tachine farouche (fera), de Eabricius. (l.) ÉCHmONÉE, Echinonea. Genre établi par Lcske , aux dépens des OuRsms. Selon Lamarck , ses caractères sont : corps ovoïde ou orbiculaire , concave , un peu dépri- mé ; ambulacres complets formés de dix sillons qui rayon- nent du sommet à la base ; bouche presque centrale ; anus oblong peu éloigné de la bouche. L'Oursin CYCLOSTOME sert de type; à ce genre, qui con- tient trois espèces, (b.) E C H 65 ECHINOPE, Echinops. Genre de plantes de la s^mgéné- sle polygamie séparée , et de la famille des cinarocéphales, quia pour caractères : un calice commun de plusieurs écailles, en alêne , rélléchies ou rabattues sur le pédoncule , calice propre , oblong , pentagone , imbriqué , écailleux et persis- tant ; les fleurons nombreux, hermaphrodites, tubulés, quin- quéfides , à style bifide , posé sur un réceptacle commun glo- buleux , chargé de poils et de paillettes ; des semences oblon- gues y enveloppées dans le calice propre de chaque fleuron, et couronnées de poils courts formant une aigrette peu ap- parente. Ce genre renferme huit à dix espèces , presque toutes propres à l'Europe australe. Ce sont des plantes herbacées, bisannuelles , souvent très-grandes , dont les feuilles sont alternes , épineuses , pinnatifides , et les fleurs réunies en tête sphérique , souvent solitaires et terminales. Les plus communes sont : L'EcuiNOPE COMMUNE, Echinops spherocephahis ^ LÎnn. , dont les feuilles sont pinnatifides , légèrement velues en des- sus, lanugineuses en dessous, et dont la tige est rameuse. Elle croît en France, en Allemagne et en Italie, dans les lieux incultes , et s'élève beaucoup. L'EchIjN'ope azurée, Echinops vil ro , Linn. , a les têtes globuleuses , les feuiUes pinnatifides, glabres en dessus. Elle croît dans les parties méridionales de la France, et s'élève au plus à deux ou trois pieds. L'EcHiNOPE A FEUILLES APRES, EcMnops strigosus, Linn., a les têtes de fleurs fasciculées , les fleurons latéraux stériles, les feuilles pinnatifides et coi^ertes, en dessus , de poils épi- neux. Elle croît en Espagne. L'EcHiNOPE NODiFLORE constitue aujourd'hui le genre Ro- LANDRE. V. ECHINOPUS. (b.) ECHINOPH ORA {PoHe épine , en grec ). Plusieurs plan- tes dont les feuilles ou les fruits sont épineux, portent ce nom. Tu Echinophora de Columelle {Ecph. i, p. 91 , t.g4) -, et celui de Rivin, comprennent les Caucalis et le Daucus muricatus , Linn. Le genre Echinophora de Tournefort , adopté par Linnaeus , Adanson , Jùssieu , etc. , se trouve décrit ci-après ; enfin , V Echinophora de Plukenet (y^/m. t. 178, f. 4-), est VOsbeckia zeylanica^ L. (lN.) ^ ECHINOPHORE. C'est la Bucarde épineus? (b.) ECHINOPHORE , Echinophora. Genre de plantes de la pentandrie digynie , et de la famille des ombellifères , qui offre pour caractères : une ombelle universefle composée , au plus , d'une quinzaine de rayons ; la collerette de cinq X. 5 66 E G H lolloles lancéolées , carînées , presque aussi longues qu*eax ; des ombelles partielles , dont les collerettes sont aussi de cinq folioles lancéolées, mais inégales, les extérieures étant beaucoup plus grandes; les fleurs ont cinq pétales inégaux, échancrés et ouverts; cinq étamines ; un ovaire inférieur, oblong , d'où s'élèvent deux styles à stigmates simples ; deux semences oblongues, réunies , et enveloppées dans une tu- nique fongueuse , qui provient de l'extrémité du rayon ou de la base turbinée de la collerette partielle , et qui est cou- ronnée par les pointes épaissies et durcies de cette même collerette. Ce genre est composé de deux espèces propres aux parties maritimes de l'Europe australe , et dont les feuilles sont al- ternes et bipinnées. Ce sont : L'EcHiNOPHORE ÉPINEUSE , qui a les folioles subulées, ter- minées par des épines , et très-entières ; l'ombelle grande. Elle se trouve en France. L'EcHiNOPHORE A FEUILLES MENUES , qui a les feuilles radicales très-grandes et bipinnées ; leurs folioles dentelées ; l'ombelle très-petite. Elle se trouve en Italie, (b.) ECHINOPODA. Arbuste mentionné par les anciens botanistes , et qu'ils rapportent la plupart à Vechinopus de Plutarque. V. ce mot. (ln.) ECHINOPOGON, Echinopogon. Genre établi par Pa- lisot-Beauvois, pour placer I'Agrostide ovale de Labil- lardière. 11 offre pour caractères: une balle calicinale de deux valves aiguës , presque égales , courtes , contenant deux fleurs , l'une fertile et l'autre st#-ile. La fertile a une balle de deux valves , dont l'inférieure est pourvue d'une soie un peu au-dessous de sa pointe , et la supérieure de deux dents à son extrémité ; un ovaire barbu. La stérile pédicellée, ve- lue , claviforme. (b.) ECHINOPORE, Echinopora. Polypier des mers de la Nouvelle - Hollande , qui seul, selon Lamarck, constitue un genre parmi les lamellifères, voisin des Ex- plan aires. Ses caractères sont : polypier pierreux, fixé, aplati et étendu en membrane libre , arrondie , foliiforme , finement striée des deux cotés ; surface supérieure chargée de petites papilles , et en outre d'orblcules. rosacés, con- vexes , tfts-hérissés de papilles, percés d'un ou deux trous , recouvrant, chacun, une étoile lamelleuse, saillante des pa- rois et du fond , obstruant en partie la cavité. Lamarck possède ce singulier polypier, qui pourroit avoir , par son animal , quelques rapports avec les Arro- soirs, (b.) E C H 67 ECHINOPUS(P/frf de héiisson, en grec). Nom donné anciennement à diverses espèces A'échinopes. Tourneforl l'a rendu générique, et Linnaeus, en adoptant ce genre, l'a appelé EcHiNOPS. Llnnœus {Hort Cliff. ) y rapportoit une plante que depuis il a réunie aux carthamus^ et qui forme maintenant le genre Brotera de Willdenow. h'Echinops fruiicusus , Linn. , est le genre Rola>^dra. Ces genres et le boopis forment la petite famille des Echinopées dans Decan- dolle. \j' Echinnpus de Plutarque est un arbuste hérissé d'é- pines , peut-être I'Anthyllis erînacea. (ln.) ECHINORHIN, Echinorhinus. Sous-genre établi par Blainville, aux dépens dçs Squales. Son type est le Squale ÉPINEUX, (b) / ECHINORINQTJE, Echinorynchus. Genre de vers de la division des intestinaux, qui présente pour caractères : un corps allongé , cylindrique, avcnt Textrémité antérieure ter- minée par une trompe courte, rétractile , hérissée de cro- chets recourbés. Tous les vers de ce genre vivent uniquement dans l'inté- rieur de rhon)me, des quadrupèdes, des oiseaux, des pois- sons. Elles se fixent, souvent pour toute leur vie, dans un trou qu'elles forment aux tégumens des intestins, aux parois des- quels elles sont fixées parles crochets qui arment la partie anté- rieure de leur corps. Le nombre de ces crochets varie dans cha- cune d'elles. Quelques-unes en ont des centaines , régulière- ment ou irrégulièrement disposés ; d'autres n'en ont qu'un très-petit nombre. II paroît que les échinoririQues percent souvent, d'outre en outre, les intestins où ils sont loges , et par-là exposent à périr l'animal aux dépens duquel ils vivent ; mais les carac- tères des espèces ont été plus étudiés que leurs mœurs , et on n'a, à cet égard, que des observations vagues et incom- plètes. Ils se nourrissent ou du suc gastrique et pancréatique qui coule dans les intestins , ou des humeurs lyniphatiques qui filtrent du canal inlestinal, et que lirritation produite par leurs crochets , fait fiuer en plus grande quantité dans l'en- droit où ils se sont fixes. On a cru distinguer le mâle de la femelle dans des espèces de ce genre ; on a pris pour des œufs de petits corps ovi- formes qui se voient fréquemment dans leur intérieur ; mais on doit avouer, cependant, que leur génération est aussi peu connue que celle des autres Ters IN'IESTINAUX. Mon genre Hépatoxyle , ainsi que le genre Sagittule de Bastiaui ont quelques lapporls avec celui-ci. 68 E C H On connoîf soixante-deux espèces ^echinorînques 7 la plu- part dues aux recherches de Muller. Aucun auteur français n'en a mentionné. Les principales sont : L'EcHiNORiNQUE BICORNE. Il est ovale , aplati, terminé en pointe en avant et en arrière ; la partie antérieure un peu plus renflée et garnie de crochets nombreux, la partie pos- térieure ridée , glabre et accompagnée de chaque côté d'une corne membraneuse , recourbée , plus longue que le corps. Il est sorti des intestins d'un homme. Sa figure se trouve dans les Actes de la Société académique des Sciences ^ année 1781. L'EcHiNORiNQUE DE LA SOURIS , qui est rugueux , blanc , et a un seul rang de crochets à la trompe. 11 a été établi comme genre, sous le nom d'fÏŒRUQUE, par Goëze, à raison de la disposition de ses crochets et de sa bouche non rétrac- tile. 11 se trouve dans les intestins de la souris. L'ECHINORIIMQUE GÉANT , qui est très-blanc , dont le cou est nul , la trompe en tête rétractile , portant plusieurs ran- gées de crochets , et les mamelons suçans nus. 11 se trouve dans les cochons. C'est le seul qui soit connu dans les ani- maux domestiques. L'EcHiNORiNQUE DU HIBOU , qui a le corps un peu ridé , opaque , et la trompe très-épaisse. H se trouve dans les in- testins du hibou hulotte. L'ECHINORINQUE DE LA MACREUSE , qui est rouge , dont la poitrine et la trompe sont garnies de crochets , le cou long et uni. Il se trouve dans les intestins de la macreuse. L'ECHINORINQUE DE LA GRENOUILLE, qui est bleu , a dcu» filamens blancs et très-minces à la trompe. Il se trouve en grand nombre dans les intestins des grenouilles. L'ECHINORINQUE EN FAUX, qui a la trompe longue , et garnie de plusieurs rangs de crochets , avec une ligne anté- rieure et un point postérieur transparens. 11 se trouve dans les intestins de la salamandre. L'ECHINORINQUE LiNÉOLÉ a dcs lignes brunes transver- sales sur le dos , interrompues dans leur milieu. Il se trouve dans les intestins des morues. L'ECHINORINQUE DE LA PLIE a la trompe pointue , et l'ex^ trémité postérieure terminée par un cercle élevé. Il se trouvé dans les intestins de la plie. L'ECHINORINQUE A QUATRE TROMPES cst blanc , a la queue ronde , rentrant dans le corps , et la trompe à quatre bran- ches. Il se trouve sur le foie du saumon , et peut former un genre propre. L'ECHINORINQUE DU BROCHET a le corps demi-transpsf- rent et uni. Il ^e trouve dans les intestins du brochet. E C H 69 L'EcHiNORiNQUE OU Pic cst figuré pi. D. 20 de ce Dic- tionnaire, (b.) t ÉCHINOÏES. Nom que Clusius donne au Bonduc (^Guilamdïna honduc ^ L. ). (LN.) ECHINUS. Nom latin du Hérisson, du grec Echinos, V. HÉRISSON, (s.) ECHINUS. Nom latin des Oursins. ( V. ce mot. ) (DESM.) ECHINUS. Barrère donne ce nom à ï Allamanda rathar" ttca^ L. ; et Prosper Alpin à un Statice , Siatice echinus^ L. F. EcniNE. (ln.) ECHIOCHILON,£c;i«>^ft//on. Plante de Barbarie, à tige fruliculeuse, à rameaux hérissés, à feuilles subuléesetâpresau toucher , à fleurs réunies dans l'aisselle des feuilles , laquelle forme un genre dans la pentandrie monogynie et dans la fa^ mille des borraginées. Ce genre présente pour caractères : un calice divisé en quatre parties; une corolle bilabiée , à lèvre supérieure à deux, et l'inférieure à trois lobes; cinq étamine^ un ovaire supérieur surmonté d'un style simple ; quatre se- mences. F. Desfontaines , FI. atl. , tab. ij. (b.) ECHIOÏDE , Echlu'îdes. Genre de plantes formé par Ri- vin , et réuni aux Lycopsides par Linnœus. Desfontaines r dans sa Flore atlantique , l'a rétabli , et lui a donné pour ca- ractères: un calice persistant , renflé et à cinq divisions; une corolle infundlbuliforme , à cinq divisions ; cinq étamines non saillantes ; un ovaire à quatre lobes , du centre desquels s'é- lève un style simple ; quatre semences renfermées au fond du calice. Ce genre, appelé Nonée par Moench , comprend deux es- pèces, et a pour type le lycopside vésiculaire^ erh laides violacea, .. . . («•> ECHIOIDES. Plusieurs plantes de la famille des borra- ginées ont été ainsi appelées à cause dune certaine ressem- blance avec la Vipérine (^Erhium). \Jécliidide de Columelle se rapporte à deux espèces de Grëmil (JLihospermum aivense^ L., el L, apidum, Valh.) Rivln étend ce nom au Lyœpside des champs et au Lyropside vésiculaire , lequel constitue avec une autre es- pèce, l'EcHiOïDE de Tourncfort adopté par M. Desfonlaines, décrit ci-dessus au nïot EcilloÏDE , et qui est le nonea de Moench. Ce dernier naturaliste nomme échiùidcs le myositis Linn., réduit aux deux espèces M. palustris cl M. anima. (L.) ECFIION, Echion. Nom donné par Poli à l'animal des coquilles bivalves , du genre des Anomies de Linnaeus. Ses caractères consiteat à n'avoir ni siphon, ni pied, mais des branchies séparées; un abdomen ovale , comprimé ; le mui*cle traosversal attaché à une saillie rayonnante. 70 E C H Uanomie pelure (Tognon , figurée avec des détails très-pré- cieux d anatomie, pi. 3o , li." i et suivantes de l'ouvrage de ce savant , sur les testacés des Deux-Siciles , lui sert de type. (B.) ECHIQUIER. V. Papillon, (s.) ECHITE, Eclates. Genre de plante de la pentandrie mo- nogynie , et de la famille des apocinées , qui offre pour ca- ractères : un calice divisé en cinq parties ; une corolle mono- pétale , infundibuliforme , beaucoup plus longue que le ca- lice , à limbe divisé en cinq découpures très-ouvertes ; cinq glandes eiivu onnant les ovaires ; cinq étamines non saillantes ; deux ovaires supérieurs, de chacun desquels naît un seul style, terminé par un stigmate à deux lobes ; deux follicules longs , communément grêles, droits , uniloculaires , univalves , con- tenant des semences couronnées d'une longue aigrette , et imbriquées autour d'un placenta libre et longitudinal. Ce genre comprend plus de trente espèces originaires des parties chaudes de l'Amérique , de l'Asie et de l'Afrique. Ce sont des plantes la plupart lactescentes, ligneuses, sarmen- teuses, dont les feuilles sont simples et opposées, elles lleurs en corymbes ou en épis axillaires ou terminaux. Les plus remarquables sont : L'EcHiTE BIFLORE , qui a la tige sarmenteuse, les feuilles oblongues , et les fleure géminées. Elle se trouve à Saint- Domingue. L'EcHlTE CAMPANULÉE , Echites suhereria ^ Linn. , dont les tiges sont à peine volubles , les pédoncules rameux , et les feuilles ovales et rnucronées. Elle croît à Snint-Domingue. L'EcHiTE A OMBELLE a les fleurs en ombelle , les tiges vo- lubles , et les feuilles ovales- obtuses Elle se trouve avec \t?> précédentes. L'EcHiTE RAMPANTE a les pédoncules rameux et bifides ; les feuilles linéaires , lancéolées. Elle se trouve à Saint-Do- mingue. Elle n'est pas laiteuse. L'EcniTE LAPPULACÉE a les pédoncules rameux , hispides , et les fruits hérissés , à leurs deux extrémités , de poils recour- bés. Elle se trouve à Saint-Domingue , et grimpe sur les arbres. L'EcHlTE VERTICILLÉE , jEcA/Vcs scholaris ^ Linn., est droite et arborescente ; ses feuilles sont oblongues , et pi'esque ver- ticillées ; ses fruits filiformes , et extrêmement longs. Elle croît dans les Indes , et est laiteuse. Le bois de cet arbre , qui parvient à une grosseur assez considérable , est très-usité aux Indes pour les usages écono- miques, et surtout pour fournir les tablettes, propres à écrire, dont on se sert dans les écoles. Il est blanc et fort tendre. E G II 7, On attribue à son écorce beaucoup de propriétés médi- cinales. L'ECHITE ANTIVÉNÉRIENNE, EcMies sypliiUlica , Linn. , a les feuilles ovales , presque pétiolées , très-unies ; les panicules dichotomes , et les fleurs en épis. Elle croît à Surinam , où sa décoction est usitée contre les maladies vénériennes. L'EcHiTE DIFFORME a été rapportée , par moi , de la Ca- roline , où elle grimpe sur les arbres , et répand le soir une odeur agréable. Ses feuilles inférieures sont presque linéaires, et les feuilles supérieures presque ovales ; ses pédoncules sont en corymbe. Les genres Strophante et Parsonsie, ont été établis aux dépens de celui-ci. V. EcniUM. (b.) ECHIUM, d'un mot grec qui signifie Vipère. L'on avoit donné ce nom à certaine plante, parce que ses graines avoient quelque ressemblance avec la tête de ce reptile, ou bien parce que la plante éloit un remède pour guérir la morsure de la vipère. Nicander rapporte que , Alcibiade ayant été mordu par une vipère , exprima sur la plaie le suc de l'écbion, qu'il en but et évita ainsi la mort. Dioscoride n'admet qu'un écliion^ et Pline deux, d'aprèsNumenius qu'il cite. Il reste à savoir s'il s'agit ici de notre Vipérine commune ou d'une autre espèce du genre Echium de Tournefort, adopté par Linnaeus {V . Vi- périne), ce qui ne paroîtpas prouvé; mais il paroîtbien que ce peut être une borraginée, de même que Véchîtes de Dioscoride, nom qui est devenu celui d'un genre établi par Jacquin , et qui appartient à la famille des apocinées. Les plantes étran- gères au ^enre echium et qui en ont recule nom, sont, i.°par Bauhin et les botanistes anciens, \es3Iyosotis aivemis, L. , apu- la, L. , et le lycopsis pulla ; 2.° par Ray, le Pulmonarie, maritima ; 3." par Prosper Alpin et Morisson , Vonosma simplicissima ; 4." par Haller , le lycopsis arvensis. (ln.) ECHMEE , Mchmea. Plante du Pérou , qui forme dans Ihexandrie monogynie et dans la famille des asparagoïdes, un genre, dont le caractère consiste en un calice double; l'ex- térieur inférieur , trifide , campanule , avec une des divi- sions mucronées ; l'intérieur supérieur , aussi divisé en trois parties ; une corolle de trois pétales , avec deux écailles ovales à la base de chacun; six étamines ; un ovaire à style filiforme, et à stigmate tripartite ; une capsule ovale , triloculaire , tri- valve , contenant plusieurs semences ovales, (b.) ECHO. Son qui est répété une ou plusieurs fois à la fa- veur d'une disposition particulière d'un local qui réfléchit les rayons sonores , de manière à produire sur l'organe de l'ouïe à peu près la même sensation que le son direct. p E C H On donne aussi le nom d'écho au lieu même qui a la pro-^ priété de répéter distinctement les sons. L éclio n'a lieu qu'en plein air : les endroits fermés , quel- que vastes qu'ils soient, sont sonores ou résonnans^ mais ils ne forment point d'écho qui répète distinctement les sons. C'est surtout dans les vallons que se trouvent les échos , Frohablement par la répercussion des sons d'un coteau à autre. On en trouve quelquefois en rase campagne , près d'un bâtiment isolé ; et l'on a remarqué à cette occasion une singularité ; c'est qu'un des côtés du bâtiment fait écho , tan- dis que les autres ne produisent point le même effet, quoique rien ne fasse soupçonner la cause de cette différence. 11 y a des échos , surtout dans les forêts et dans les en- droits remplis de rochers , qui répètent plusieurs fois le même mot, ou qui répètent une seule fois un certain nombre de syllabes. Le premier de ces effets paroît avoir lieu lorsque les sur- faces propres à réfléchir le son, se trouvent directement op- posées et assez près les unes des autres. Il arrive alors , à l'égard des sons , à peu près la même chose qui arrive à l'é- gard d'une lumière qu'on met entre deux miroirs placés vis- à-vis l'un de l'autre , et dont l'image est réfléchie un grand nombre de fois. L'autre effet est dû sans doute à ce que la surface qui ré- fléchit le son , se trouve placée à une distance assez consi- dérable , pour qu'on ait le temps de prononcer plusieurs mots avant que le son y soit parvenu ; et à mesure que les mots y arrivent successivement , ils sont renvoyés dans le même or7 ner, ainsi que ces auteurs l'ont avancé, dépasser une rivière sur une écorce d'arbre en guise de bateau, en faisant de leur queue une sorte dévoile. J'aime mieux croire que, comme les écureuils d'Amérique dont parle le voyageur Weld , ils se mettent simplement à la nage, et que leur queue, très-touffue et très-légère, leur sert de gouvernail. . Le plus souvent T écureuil se tient à demi-assis sur les ta- lons, les pattes de devant pendantes, le do5 arqué yers les épaules et la queue relevée sur la tête en form# de pana- che. C'est dans cette posture quil mange, en portant la nourriture h sa bouche et en la retournant avec beaucoup de. facilité au moyen de ses pattes de devant. Lorsqu'il écoute, sa queue est basse et sert de point d'appui à son corps, qui, alors, est parfaitement droit. Dans cette der- nière posture , l'écureuil a quelque rapport avec les kan- guroos. C'est vers la fin de l'hiver que l'écureuil mue ; alors sa queue et ses oreilles sont presque entièrement dégarnies de ces longs poils , qui font son principal ornement. Ce n'est que vers le milieu de l'été qu'il reprend une fourrure nou- velle. C'est la base de la queue et la partie antérieure des oreilles qui se garnissent d'abord. La voix de l'écureuil ressemble beaucoup à celle du co - chon-d'Inde. C'est un sifflement aigu qui se fait entendre de très-loin , ou bien une sorte de grognement qu'il n'emploie que pour marquer son impatience. L'écureuil est d'une grande propreté ; il entretient son poil lisse et luisant en le léchant , en le peignant avec ses ongles ou en passant ses pattes dessus. Lorsqu'il nettoie ses pattes de devant , il soutient toujours Tune avec l'autre , et les change alternativemelit de position avec assez de vitesse, de façon qu'il semble se frotter les mains. Il a bien soin de ne faire aucune ordure dans sa bauge , et lorsqu'il est en capti- vité , c'est toujours dans sa cage qu'il laisse échapper ses urines, et jamais dans sa cabane. Aussi est-il toujours très- pressé de se vider lorsqu'on le laisse sortir. M. Barrington a publié quelques notes assez curieuses sur les écureuils apprivoisés. Il a observé entre autres choses que ces animaux , en dansant dans leur cage , battent , en quel- que manière , la mesure , et observent la cadence la plus réf»ulière , en ne changeant jamais de mouvement qu'après un intervalle de repos. '' Cette danse est , sans doute , pour ces animaux une sorte de divertissement. J'ai vu souvent un écureuil libre dans une chambre , rentrer volontairement dans sa prison pour faire mouvoir son tourniquet. X. 7 98 ECU . M.Barrînglon a aussi très-bien observé que les écureuils aimant à se placer sur des surfaces unies , telles que la cou- verture d'un livre, une table d'acajou, etc. J'ai remarqué de plus qu'ils aiment la fraîcheur et qu'ils éprouvent une sa- tisfaction non équivoque à se coucher à plat ventre sur le mar- bre poli. Les écureuils ne lâchent jamais ce qu'ils ont dans leurs pattes , pour recevoir même les alimens qu'ils aiment le plus, avant d'avoir d'abord cherché à cacher ce qu'ils tien- nent. Cette manie de cacher paroît inhérente au caractère de ces animaux ; ils cachent même ce qu'ils ont dans leur cabane , sous la mousse dont on compose ordinairement leur lit. Les écureuils détruisent tout ce qu'ils trouvent lorsqu'on leur laisse une liberté illimitée. Il leur arrive aussi quelque- fois de mordre jusqu'au sang, mais ce n'est que lorsqu'on les ^rrite , ou lorsqu'il leur prend quelques accès de gaîté ; en- core ne mordent-ils pas tout le monde indistinctement; j'ai même cru remarquer qu'ils choisissent de préférence les personnes qui paroissent les craindre. Au surplus , le ca- ractère de ces animaux varie considérablement. M. Barring- ton, qui les a beaucoup étudiés , dit qu'il en a vu de sauvageS, de familiers , de gais , de sérieux, de méchans , de doux, d'obéissans , de volontaires, etc. Ils ne produisent jamais en captivité. La chair de l'écureuil est bonne à manger. La fourrure de la variété commune , c'est-à-diré celle de noire pays , n'est nullement estimée, tandis que celle de la variété suivante est assez recherchée. Les poils de laqueue de l'écureuil servent à faire des pin- ceaux. Beuxieme Espèce. — Ecureuil gris , Sciurus cinereus , Linn. ; Petit -GRIS de Buffon. Quadr. t. lO, pi. 2 5. — Ecureuil gris de la Caroline Cuvicr , ( Règne anim. ). Il a le dessus du corps d'un gris légèrement mêlé de fauve ; sa tête est d'un gris ferrugineux; les côtés du corps sont de la cou- leur du dos ; le ventre est blanc ; la queue très-touffue , d'un gris mêlé d'une légère teinte fauve ; les oreilles sont imberbes. Tous les poils sont ardoisés à leur base , excepté ceux de la queue ; sur le dos, ils sont annelés de jaune olivâtre et de brun , cette couleur étant terminale. Cet écureuil , auquel Buffon a transporté le nom de pçUtrgris , n'est cependant pas le petit-gris des fourreurs ; celui-ci , ainsi que nous l'avons dit , n'est qu'une simple ECU 3, variété de l'écureuil vulgaire, et ne se trouve que dans Tan- cien continent. L'écureuil gris est trois fois plus grand que celui d'Europe. Tout le dessus de son corps est d'un gris de lièvre un peu foncé ; sa tête seulement est d'un fauve piqueté de noir ; ses flancs sont de la couleur du dos, et n'ont point cette teinte fauve que Ton retrouve sur ceux de l'écureuil de la Caroline; son ventre et l'intérieur des pattes de devant sont d'un beau blanc ; l'intérieur des cuisses est d'un blanc sale , tirant sur le cendré. La mâchoire inférieure et le dessous du cou sont blancs ; les oreilles sont couvertes à leur bord antérieur de poils courts d'un fauve pur. La queue , aussi longue que le corps , e^ très-touffue. Les poils qui la composent sont annelés alternativement de fauve, de noir et de blanc. Ces deux dernières couleurs dominent;, mais laissent apercevoir quelques teintes de la première. L'écureuil gris se trouve dans l'Amérique septentrionale. On ne sait rien de positif sur ses mœurs ; car il est probable qu'il a souvent été confondu avec la variété grise de l'écureuil capistrate. Quoi qu'il en soit , voici ce qii'on en a dit : il se nourrit des fruits du pin, des bourgeons du chêne et de la moelle des tiges de maïs : on a même remarque qu'il s'est multiplié davantage en Pensylvanie , à mesure qu'on a aug- menté la culture de cette dernière plante. Sa thair est bonne à manger. Sa fourrure n'est pas estimée. La différence principale entre les mœurs de cet écureuil et celles de l'écureuil capistrate , c'esl qu il ne fait pas de bauge , et qu'il se retire , pour passer la mauvaise saison , dans les creux des arbres : c'est aussi là qu'il fait ses petits et qu'il dépose ses provisions. Troisième Espèce. — EcUREUIL capistrate , Sr.iurus capiMra- ttis, Bosc , Ann. mus. , i." année , 4--^ cahier ; Broun. , Noi^. illiisl. de Zoolog. ., pi. 4-7; Sciurus vidpinus, Gmel. ; Cat.-squir- rel , Penn. ;• Ecureuil à masque , Cuv. {Règn. anim.) IL a le dessus du corps gris sans mélange de roux ou de fauve , ou d'un noir foncé ; .sa tête est toujours noire ; son museau et ses oreilles sont toujours blancs. Il est, de beaucoup, plus grand que l'écureuil d'Europe. Sa longueur mesurée depuis le bout du nez jusqu'à l'extrémité de la queue , est d'un peu plus de deux pieds. Le diamètre de son corps est d'environ trois pouces. En dessus , il varie depuis le gris clair jusqu'au noir le plus foncé, sans aucun mélange d'autres teintes ; mais cons- tamment le bout de son nez et l'extrémité de ses oreilles E C U sont d'un blanc assez pur , et le sommet de sa tête d'un noîr foncé. Ces caraclcves àistin^vLentV écureuil rapistraie de IVcm- reuil gris , de V écureuil de la Caroline et de V écureuil noir. Le premier, d'une couleur généralement assez semblable, n'a cependanl pas le dessus de la têle noir , et ses oreilles sont couvertes de poils gris. Leseco*id, assez voisin de celui-ci, diffère d'ailleurs de l'écureuil capistrate par la couleur géné- rale de son pelage , tirant un pou sur le gris fauve. Enfin , l'écureuil nourpre, et offre sept rangées longitudinales d'épines, cour- bées en avant. Les yeux sont petits, rapprochés et presque sessi.lcs; les antennes extérieures sont très - longues avec 1 écaille latérale tri. angulaire et ciliée; les inlennédiaires sont courtes et poilues, les pieds-mâchoires inférieurs sont allongés et garnis aussi de poils; la troisième paire de pieds est longue et grêle ; les deux dernières sont épaisses, un peu velues , et terminées par des crochets aigus. Les ta- blettes de la queue ont leur surface Inégale et comme ciselée ii8 E G I ou sculptée. Les feuillets de la nageoire , qui les termine, sont ovales et ciliés; celui du milieu finit en pointe. Ce crustacé se trouve dans la rivière de Nice et dans le golfe Adriatique , à une assez grande profondeur, ne s'ap- proche des côtes que pendant^l'été , est rusé et difficile à prendre. Il fait son séjour sur les fonds rocailleux. La femelle -dépose, en juin, et dans les endroits couverts de plantes ma- rines, ses œufs , qui sontau nombre de deux à trois cents, et rougeâtres. La chair de ce crustacé est moins estimée que celle des palémons. Je n'ai point vu ce genre. Il me paroît avoisiner, dans l'or- dre naturel, les Pénées et les Craîngons. (l.) EGEONE, Egeon. Genre de coquille établi parDenysde Montfort, pour placer un fossile de deux lignes de diamètre, qu'on trouve en grande quantité dans les roches calcaires de Transylvanie. 11 a de très-grands rapports avec les Nummu- LiTES. Ses caractères sont: coquille libre, univalve , cloison- née et cellulée, lenticulaire; test extérieurement strié et tu- bercule ou criblé en rayons recouvrant la spire intérieure ; bouche inconnue ; dos caréné, (b.) EGERAN. Minéral qui se trouve à Eger en Bohème, d"où lui est venu son nom ^ et qui est regardé en Allemagne comme une substance particulière. M. De Monteiro, minéralogiste portugais d'un grand mé- rite et dont nous aurons plusieurs occasions de citer les ob- servations , s'est assuré qu'il n'est qu'une variété à'idocrase. V. ce mot. (LUC.) EGER-ARPA. L'Orge des MURs(//orrf«/m munniun)^ovVe. ce nom en Hongrie, (lis.) EGÉRIE, Egeria, Léach. Genre de crustacés. VoyezJ}o- CLÉE. (L.) EGERITE. V. iffioÉRiTE. (e.) EGHELO. Nom donné, à Trente en Tyrol, à Vanagyris fétide, (ln.) EGI ALITE, Eglah'lis. Arbrisseau de la Nouvelle -Hollande qui seul , selon R. Brown, constitue un genre dans la pe'n- tandrie pentagynie et dans la famille des plombaginées. Ce genre est caractérisé par un calice coriace , plissé , anguleux, à cinq dents; par cinq pétales rapprochés par leurs onglets; par une capsule monosperme évalve. (b.) EGILOPS , MgUops. Genre de plantes de la polygamie monoécie, et de la famille des graminées, qui présente pour caractères des épilletssessiles, contenant le plus souvent trois fleurs , dont deux sont hermaphrodites , et la troisième , qui E G I i,9 est intermédiaire, mAIe et stérile; chaque épillet renfermé dans une liaile calicinale fort grande, formée de deux valves ovales, cartilagineuses , nerveuses , comme tronquées , ter- minées par deux ou trois barbes, et chaque Heur a une balle florale de deux valves , dont Textérieure est terminée par deux ou trois barbes, et l'inlérleure simplement luucronée Elles ont toutes trois étamines, et les (leurs hermaphrodites ont , de plus, un ovaire supérieur, surinonté de deux style? velus. La semence est ovale , allongée , cl profondément sillonnée d'un côté. Ce genre comprend cinq à six espèces , qni ont les fleurs disposées en épis courts, elles barbes divergentes. On les trouve dans, les parties méridionales de TEurope, où elles croissent dans les terrains secs cl incultes. Elles sont an- nuelles, , Les deux plus connues sont : L\Egilops ovale, qui aies épis ovales, et toules les balles calicinales avec trois barbes; et IEgilops allongé , qui n les épis allongés et les balles calicinales inférieures à deux barbes. Ils viennent tous deux en France, (b,) EGINETIE, Mginetia Genre de plantes établi par Cava- nlUes, et qui renferme deux espèces dont une appartient au genre Carpiiale, et l'autre au genre Oldenlaivde, (b.) EGIPAN, Les anciens dounoienl ce nom à des esprits ou liUim qui rôdoient, selon eux, dans les forets et les campa- gnes. On les disoit fils de Jupiter, ou de Pan et de safennne /iEga. Les satyres portolenl aussi le même nom. Les poëtes et les peintres représenloient ces divinités champêtres sous la forme d'hommes et de femmes, moitié boucs, avec des cornes à la tête et des pieds de chèvre. Le mot égipan ou agi- pan est grec , et signifie pan chèvre. Ces idées théologiques pa- roissent dériver de celles des Egyptiens, qui adoroienl le bouc à Mendès. Moïse défend aux juifs, dans le désert, de sacri- fier aux velus (il désigne ainsi les boucs), et porte des peines contre les femuies qui auroienl Tinfamic de se prostituer à ces animaux, comme on en voyoit des exemples chez les Egyptiens , au rapport d'Hérodote , témoin oculaire. Ces divinités champêtres des anciens remplaçoient nos fées^ nos farfadets , nos lutins , nos esprits , nos revenans et même les sorciers, les loups-garoux et mille autres inven- tions de l'esprit humain. Ces idées se trouvent dans tous les pays; elles nous découvrent le foible des hommes et leur ignorance. Les égipans des anciens étoîent des dieux très-lascifs; il y avoit , selon Pline, une nation à^cgipans eh Ethiopie, Les 120 E G R égipans des forêts se plaisoient à jouer de la flûte rustique , et à danser au son des chalumeaux; ils cherchoient à jouir des fcergères, el célébroient des fêtes champêtres. Yirgile fait imiter la danse des satyres ou des égipans par ses bergers : Saltnr.tes sr-tyros imilnbitur Âlpliesibseiis. Uégipan de Pline (1, 5. c. ï , et 1. 6, c. 3o) est une espèce de singe , à ce qu'il nous paroît. (virey.) EGLANTIER. Nom spécifique d'un Rosier. Plusieurs es- pèces de Rosiers sauvages portent aussi ce nom. Tels sont les rosa canùia , ruhiginosa^ eglanUiia^ Linn. (LN.) E(iLE , Mgle. Genre de plantes établi par Correa , pour placer le Tâpier marmelos, qui, selon lui, diffère des autres par un calice à cinq dents ; une corolle de cinq pétales ; une baie globuleuse , l»érissée , et à dix loges nionospermes. (s.) EGLEFIN. Nom spécifique d'un poisson du genre Gade. V. ce mot. (b.) EGNE de Dioscoride. C'est pi^bablement le Pastel {isatis tincfon'a.). (Lisi.) EGO ou HEGO. Nom de la jument, en languedocien. (des?.i.) EGOPHTALMOS. Les anciens donnoient ce nom à une pierre qui nous est inconnue. (des?.i.) EGOPOGON , Egopogon. Plante vivace de l'Amérique méridionale , qui seule constitue un genre dans la polygamie triandrie , et dans la famille des graminées. Ce geni-c a pour caractères : trois fleurs pédicellées, rap- prochées , les deux latérales mâle? , lintermédiaire herma- phrodite ; cette dernière composée de deux valves calicina- les , bifides à leur sommet ; une arête dans le milieu de l'é- chancrure ; une corolle de deux valves , l'extérieure surmon- tée de trois arêtes, Tintérieure de deux, (b.) EGOU. C'est, en Languedoc, le nom de I'Hièble, plante du genre des sureaux. Ses feuilles el ses fleurs sont résolutives , et l'on prépare avec ses fruits une sorte de confiture bonye employer contre le dévoiement. (ln.) ÉGOUEN. Coquille du genre des Volutes. C'est la vo~ lu/a pallida. (b.) EGRES. Nom des Groseilliers, en Hongrie, (ln.) EGREFÏN. V. Eglefin. (desm.) EGRISEE. Poudre de diamant qu'on obtient en frottant deux diamans l'un contre rautr«e. C'est la seule matière qui puisse servir à tailler le diaj«:gril ; aucune autre substance ne pourroit l'entamer. On e»npioie aussi i'cgrisée pour scieries F il R ,21 pierres orientales qui exigent un temps considérable pour être sciées par le moyen de réméril ou du spath adamantin. Elle est connue parmi les lapidaires , sous le nom de poudre. V. DIAMA^T. (^PAT.) EGUiLLE. On donne ce nom au Spare orphie et àl'AM- MODYTE APPAT. (B.) EGUILLE A BERGER. C'est le scandix pecten veneris, L. V. Cerfeuil, (ln.) EGUILLE etEGUILLETTE. Noms de 1 Orpuie, Esox hellune. (desm.) EGUILLE ROUGE. Petit Agaric des environs de Paris qui se reconnoît à ssi couleur rouge de carmin , et au mame- lon central de son chapeau. II est figuré pi. 120 du Traité des champignons, de Paulel. (B.) EGUILLET TE ou AIGUILLETTE. Nom donné par Goëdart à une chenille qui vit sur la ronce, (i-.) EGUILLETTE. C'est le Cerfeuil peigne de venus. (s-) EiGULA. Pline nomme ainsi une certaine préparation de soufre , dont la fumée servoit à blanchir le linge. L'usage des mèches soufrées existe encore à Naples pour blanchir les bas de soie. (i.N.) • EHLE, EHLEIN, EHELINSBEERE. Noms alle- mands du Merisier a grappes et d'un Alisier , Cratœgus torminalis. (ln.) EHLEINBAUM. Nom allemand du Cmhrgus iomiinnlis. V. Alisier, (ln.) EHLEN. V. Helxen. (lîj.) EHEUNSBEERE. F. Ehle. (ln.) EHINGERT. Nom du Troène dans quelques parties de TAIlemagne. (ln.) EHOLOCHON. Selon Georgi, les Tartarcs-Burates donnent ce nom au Roseau a b.klms, Antndophragmites.{uii.) EHRE, EHRENHOLZ. Noms allemands de I'Erable champêtre, ylrer campeatre ., L. (ln.) EHRENHOLZ. V. Eure, (ln.) EHRENPREISS. Les Véroniques sont ainsi appelées en Allemagne, (ln.) EHRE'ilA. Brown (Jaw.) donna le premier ce nom à un •^enre de plante (F. Cabrillet) adopté par Linumus et Adan- sOn. Il le dédia à Ehret, peintre-jardinier anglais, qui publia en lylio un choix de figures coloriées des plantes curieuses cultivées à cette époque à Londres. Le texte fut fait par Ch. Jacq. Trew. Il fil paroîlre ensuite à Nuremberg, en deux volumes io-fulio , les gravures des diverses Heurs qui paroissenl dans le 122 E I E cours de rannce. Ces deux ouvrages , et surtout le premier sont, pour les figures, des chefs-d'œuvre de ce temps. Le genre Eiiretia de Linnœus a des rapports avec les Sebestiers (corJ/a), caimona^ martpa , lycium^ heurreria , etc.; et plusieurs de ces espèces sont rapportées à ces genres. V. Cabrillet- (LN.) EHRHARDIA. ScopoH a donné ce nom à Vajooea d' Au- blet , qui est le douglassia de Schreber , que les botanistes réu- nissent maintenant aux Lauriers, (ln.) EHRHARTE, Ehrharta. Genre déplantes de Thexandrie monogynie , et de la famille des Graminées , qui a pour ca- ractères : une balle calicinale uniflore , formée par deux valves Opposées , courtes et naviculaires ; une balle florale double , c'est-à-dire , composée d'une externe , à valves oblongues , obtuses , naviculaires , ridées transversalement sur les cotés ; et d'une interne également de deux valves , mais trcs- glabreS et inégales; un petit godet à bords frangés, con- tenant les parties de la fructification ; six é lamines ; un ovaire supérieur, ovale, un peu comprimé , chargé d uu style court, à stigmate simple, muni de quatre barbes , et déchiré à son sommet. Le fruit est une semence nue , ovale et glabre. . • Ce genre semble être formé de deux fleurs de MÉlique réunies , dont une n'auroil pas de pistil. Il est composé d'une douzaine d'espèces , qui presque toutes viennent du Cap de Bonne-Espérance. Deux ont les fleurs raonogynes, et trois les ont digynes , ce qui, les écarte un peu des caractères cités , et confirme l'observation ci-dessus. Ces plantes sont très-rares dans les écoles de botanique. L'une d'elles , TEhruarte a fleurs penchées, Ehrharla mitiins , Willd. , a été décrite par Richard , sous le nom de Trochère striée. L'Eiiriiarte STiPOïDE de Labillardière constitue aujourd'hui le genre Mi- CnOL^NE. (b.) * EIAKAD. Nom de rx\GROSTÈME des blés, Agî-ostema gilhago , en Eslhonie. (ln.) EIBE , EISENBAUM. Noms allemands de I'If. (ln.) EIBISCHBEERE. F. Ebersche. (ln.) EISCHBIRLE et EISCHBELE. F. Egèle. (ln.) EICHE. Nom allemand du Chêne , Querais rohiir. (ln.) EIDELOOS. C'est, en Hollande , le nom du Panicaui MARITIME, Eryngium maritimum ^ L. (ln.) EIDER. F. Canard eider. (v.) EIE. F. Ebenbaum. (ln.) Ï^IENBAUM et EISENBAUM. F. Eibe. (ln). E I S 123 EIGELBEERE. C'est , en Allemagne , le Myrtille , Vac- ciniurn jnyrtilhis , L. (ln.) EIK et EIKEBOOM. Nq^ hollandais du Chêne, (ln.) EILEN. L'un des noms allemands de I'Aune, Betula alnus, Linn. (ln.) EINBEERE. C'est, en Allemagne, l'un des noms de la PaRISETTE , Paris qundrifoUa , L. (ln.) EINBLATT. En Allemagne , on nomme ainsi deux plan- tes : l'une est \e pamassia pa/itsfris , et l'autre une espèce de Muguet , conmUaria bifolla , Linn. (ln.) EINER et EINKORN. Ce sont, en allemand , les noms d'une espèce de Froment {t/iticum monocorrum ^ L.). (LN.) EINGIAROSE. C'est le Coi^Mk^■v {comarum palustre) , en Danemarck. (ln.) EINHORN. Martejis(5p/£^rr^) appelle ainsi le Nar- WHAL; ce nom est équivalent de celui de monodon, ou uni- corne, (desm.) EINKORN. r.EiNER.(LN.) EINIR, EINISBER. En Islande , ce sont les noms du Genévrier commun, (ln.) EINS C'est I'Anis (pimpinella (inisunî) , en Allemagne. (ln.) EIRA ou Eyra. Mammifère carnassier du genre des chais, décrit par Don Félix de Azaral, dans son Essai sur les Quadru- pèdes du Paraguay. V. l'article Chat, (desm.) EIRA. Nom portugais du Lierre, (ln.) EISEN. Nom allemand du Fer. (ln.) EISENBEERBAUM. L'un des noms du Troène et de I'Alisier TORMiNALE , en Allemagne, (ln.) EISEN-GLANZ ou GALENE DE FER. Variété de mine de fer micacée, formée d'un assemblage de laines ap- pliquées les unes sur les,autres, qui imitent àun certain pomt la galène de plomb. V. Fer olioiste. (pat.) ËISEN-GLIMMER. Mica de fer ou mine de fer mica- cée, grise, que quelques auteurs confondent avec le fer spécu- lai re ., quoique celui-ci soit formé dans les terrains volcani- ques, et que le fer micacé se trouve dans les lerraii^s primi- tifs: quelques auteurs allemands l'appellent aussi Eisen-man, V. Fer oligiste. (pat.) EISENHÀRT et E1SENHERZ. La Verveine offici- nale , porte , en Allemagne , ces noms et ceux de eisenritch et de eiserich. (ln,) EISENHUT et EISENIIUTLEIN. Noms allemands des Aconits, (ln.) EISENKIESEL. Caillou ferrugineux, Quarz gras très-chargé de fer , et qui est d'une couleur brune , rougeâ- .iie ou jaune. V. Quarz-hyalin rubigineux, (luo.) 124 ^> ^ ^ , EISENKRÀUT. Plusieurs plantes portent ce nom en Allemagne : ce sont la Verveine officinale, la Crépide IVESTOLTS, la Crap.\udine x^velle (Stachys annua) et le YÉLAR officinal {ensirnum officinale^, {p^.) EISEN-MAN. r. ElSEN-GLIMMER. (PAT.) EISENPATHER et EISERPEDEN. Diverses espèces rum ou la Lhèche ( Ugustîcum lalîjolium ) , ou même Valium ursimim. (ln.) ELAPHOBOSCUS. V. Elaphoboscon. (ln.) ELAPHO-CAMELUS , Chameau-Cerf. Dénomination composée , par laquelle Matthiole a désigné le Lama, (s.) EL A.PHOCERAT1TE. Mercatus ( Mclall. , page 824 , cr Nojnend. lith., pag. 4-3 ) donne ce nom à un corps fossile qu'il suppose être un fragment de corne de cerf pétrifiée, Bertrand pense que ce peut être un polypier coralloïde branchu. (desm.) ELAPHOSCOROlfON de Dioscoride. Espèce d'AiL. (LN.) ELx\PHOS. C'est le nom employé par les Grecs pour désigner le Cerf. Foy. ce mot. (desm.) ELAPHRE , hiphrus , Fab» Genre d'insectes , de l'ordre D . 16 -=-s=^s=^^-^:^g^. / /'. /,r/i ^ J'I /i>/>/i (//^^ E L A 129 des coléoptères, section des pentamères ., famille des carnas- siers , tribu des carabiques , ayant pour caractères : élytres entières ou sans troncature ; jambes antérieures foiblement écbancrées au côté interne: échancrure linéaire et inférieure; languette saillante , membraneuse ou légèrement coriace, à trois divisions , dont les latérales plus petites, et en forme d'oreillettes ou de dents ; le milieu du bord supérieur de Tin- lermédiaire pointu ; mâchoires peu ou point ciliées extérieu- rement ; antennes grossissant insensiblement vers leur extré- mité, composées d'articles courts , en forme de cône renversé; yeux gros et salllans. Les élaphres ont un peu la physionomie des cicindèles , soit par la forme générale du corps , soit par leurs couleurs, la saillie de leurs yeux et la célérité de leurs mouvemens. Mais d'autres caractères plus essentiels, nous paroissent les en éloigner , et les rapprocher de ces carabiques de notre sixième section qui nous conduiscntpar nuances aux hydrocanthares. On ne les trouve que dans les lieux humides et sur les bords des mares et des rivières ; ils y courent arec une extrême vitesse et s'y nourrissent de petits insectes , et probablement de larves aquatiques. On n'a pas encore observé leurs méta- morphoses. Nous en séparons , avec M. Duméril , les espèces dont les palpes extérieurs sont terminés par un article proportion- nellement plus court et plus gros , dont le labre est arrondi en demi-cercle , et qui ont le corselet carré. V. Notiophile. Elaphre RIVERAIN , jE'/ay3/m/5 lipanus.^ Fab., D. 19. i. de cet ouvrage. Il est long d'environ trois lignes , d'un vert bril- lant et foncé en dessous, d'un cuivreux mat et bronzé en des- sus , très-pointillé , avec des impressions ou des cicatrices ar- rondies, vertes, ayant le centre im peu élevé et rougeâtre ; une tache cuivreuse , luisante et polie près de la suture. Commun en Europe. Elaphre ÙLIGlîvEUX, Elaphnis uli^inosjis ,Tab. ; é/aphre ri- verain, Ollv. , Col. t. 2 , n.° 34, pi. I. , fig. I. ; un peu plus grand et plus foncé que le précédent , avec les élytres plus inégales et les bords des cicatrices élevés. On le trouve dans les mêmes lieux , mais moins communément. lu'Eluphre a'^uafique mentionné dans la première édition de cet ouvrage , est une espèce de ÎSOTIOPUILE , et Velaphre fla~ oipède qu'on y a aussi cité est un Bembidion. V. ces mots, (l.) ELAPHRIE, Elaphrium. Genre de plantes de l'octandrie monogynie. Il est formé par un arbuste dont les fleurs sont disposées en petites panicules à rextrémlté des rameaux , et paroissent avant le développement complet des feuilles : ces dernières sont allées avec impaire ; leurs folioles sont ovales , ,3o E L A sessiles et obiusément dentelées ; leur pe'tiole commun est élargi dans l'intervalle des folioles. Ce genre a été réuni aux Fagariers. (b.) ELAPH RIENS , Elapîmi. J'avois désigné ainsi, dans mon Gênera cnist. et insect. , une division de la famille des carabi— ques , composée des genres Elaphre et Bembidion. V. Ca- BABIQUES. (L.) ELAPS , Elaps. Genre de serpens établi par Schneider , aux dépens des Vipères , dont il diffère parce que les espè- ces qui y entrent ne peuvent dilater leur tête, La Vipère lem- NISCATE sert de type à c.e genre, (b.) ELASMOTHERIUM. Nom donné par Fischer, dans les Mémoires de la Société impériale de Moscou , à un animal de l'ancien monde , dont les mâchoires ont été trouvées fos- siles en Sibérie. Cel animal avoit la tête allongée , sans dents incisives ou canines , mais il offroit vingt dents molaires à lames con- tournées. Il appartient donc à un genre particulier , voisin , d'un côté, des Tatous et des Fourmiliers, et de l'autre, des Eléphans et des Rhinocéros, (desm.) ÉLASTICITÉ, ou RESSORT. Propriété que possèdent certains corps de se rétablir spontanément et avec effort dans leur premier état , lorsqu'ils cessent d'être comprimés ou ten- dus. Parmi les substances minérales , ce sont les métaux qui jouissent le plus éminemment de cette faculté. Il y a quelques pierres qui sont élastiques. V. ChaUX CAR- BONATÉE MAGISÉSIFÈRE et M ARBRE. (PAT.) ELATE. Les Grecs désignoient par le mot ëlate la gaine qui enveloppe la grappe des fleurs femelles du Dattier. Théophraste nomme élate le Sapin, et Linnaeus un palmier Indes orientales. V. Indel. (ln.) ELATE-TELEJA. J. Bauhin donne ce nom au Sapin , Pinus picea , L. (en.) ELATER. Nom latin des insectes compris dans le genre Taupin. V. ce mot. (o.) ELATERIDES. Tribu d'insectes. Voyez Serricornes. (L.) ELATERIE, ElateHum. Genre de plantes de la monoé- cie monandrie , et de la famille des cucurbitacées , qui pré- sente , sur le môme pied , des fleurs unisexuelles, composées d'une corolle monopétale , hypocratériforme , à tube cylindri- que et à limbe partagé en cinq découpures lancéolées, ou- vertes , avec une petite dent. Les mâles ont «ne seule éta- mine , et les femelles un ovaire inférieur , hérissé , duquel s'élève un style qui s'épaissit insensiblement , et se termine en un stigmate en tête. K T. A ,3i Le fruit est une baie peu charnue , coriace , uhiloculaire , capsulaire , hérissée de pointes molles, et qui s ouvre avec élasticité en deux valves. Cette baie contient , dans une pulpe aqueuse, plusieurs semences ovales, anguleuses et comprimées. On compte deux espèces de ce genre , dont la plus com- mune, est TElatérie de Carthagène, qui .1 ies feuilles en cœur et anguleuses , les pédoncules mâles mulliliores , et les femelles unillores. Cette plante croît dans rAménque méri- dionale ; elle est annuelle et grimp;;nte. ELATERIUM. D après Tournefort, Adanson et beau- coup d'autres botanistes célèbres, l'on ne peut presque pas douter que Vetaierion mentionné par Théophraste et parDios- coride , ne soit cette plante que nous nommons la MoMOR- DIQUE A FRUITS HERISSES {momordica eluterium ^ L. j , qui croît dans le midi de l'Europe et en Afrique, et dont les fruits, appelés dans les boutiques élntériun^ sont remarqua- bles par l'élasticité avec laquelle ils s ouvrent et laissent échapper les graines, comme un jet, par un. petit trou voisin du pédoncule. Ce dernier caractère a engagé Boër- Uaave , Adanson, et Moench après eux, à distinguer cette espèce des autres momordicjues chez lesquelles le fruit se dé- chire irrégulièrement lorsqu il s'ouvre; ils en ont f;iit leur ^QXire. Elaterium ^ qu'on ne doit pas confondre avec V E/aienum de Jacquin , qui, quoique de la même famille, n'a aucun rapport avec la plante dont il est ici question. V. Elate- RIE (r,^.) ELATIKANTO. Nom brame du patsjotti des Malabares. V. ce mot. (ln.) ELATÎNK , Elatine. (ienre de plantes de l'octandrie té- tragynie , et de la famille des cariophyllées , qui présente, pour caractères : un calice de quatre folioles ovales , arron- dies, persistantes ; quatre pétales ovales, obtus , et ouverts ; huit éiamines ; un Ovaire supérieur, orbiculaire , surmonté de quatre styles astigmates simples; une capsule globuleuse, aplatie, divisée intérieurement i-i; quatre loges qui s'ouvrent par quatre valves, et qui contiennent des semences nom- breuses. Ce genre contient deux espèc -s , toutes deux propres à l'Europe , et dont les parties de ' fructification v e Crète , appelé en- core albynion. ( LN.) ELEACHNUS. Mot corrompu à'Elœagnus (F. ce mot). Burmann , Zeyl. , t. Sg , f. 2 , s'en est servi pour désigner le Chalef a larges feuilles, Elœagnus laii/alia. (ln.) ELEAGNUS. V. El^agnus. (ln.) ^ LECTRE, Elertra. Genre établi par M. Lamouroux , aux dépens des Flustres. Ses caractères sont : polypier ra- mcux; cellules caœpanujlées , ciliées en leurs bords, et verti- cillées. Une seule espèce compose ce genre : c'est la Flustre ver- ticlllée , dont la couleur est violette pendant la vie de l'a- nimal. On la trouve dans les mers d'Europe. Le naturaliste précité l'a figurée pi. 2 de son Histoire des polypiers coral- ligènes flexibles, (b.) ELECTRICITE. On appelle ainsi un principe invisible ^ intangible, impondérable , qui joue un très-grand rôle dans i34 ^^ L E les phénomènes de la nature ; c'est lui qui produit le tonnerre» la secousse fulminante de la torpille , et les éclairs, et les foudres qui partent des nuages de fumée formés au-dessus des volcans. Le moyen le plus simple d'exciter réleclricité, c'est de frotter un morceau d'ambre , ou de verre , ou de cire d'Espagne , contre une étoffe de laine. Ces substances ac- quièrent aussitôt la propriété d'attirer les corps légers qu'on leur présente ; il en part des étincelles lumineuses , et elles produisent plusieurs autres phénomènes que la physique ob- serve et décrit. On a reconnu ainsi qu'il y a deux principes électriques distincts , qui se développent, par exemple , en frottant contre une étoffe de laine , soit du verre, soit de la résine. C'est pourquoi on les a distingués par les dénomina- tions d'électricité vitrée et d électricité résineuse. Dans l'état naturel des corps ils existent réunis et se neutralisent mutuel- lement jusqu'à ce que l'action extérieure de quelque corps élcctrisé les sépare , en attirant l'un et repoussant l'autre. Cha- cun de ces principes est formé de partiesquise repoussent entre elles et attirent celles de l'autre principe , suivant la même loi que les attractions célestes, c est-à-dire, suivant la raison inverse du carré de la distance. Quand on a établi par l'ex- périence les lois de l'équilibre de ces deux principes, de leur distribution sur les corps , de leur transmission quand ils sont en mouvement , on parvient à les fixer , à les condenser , à les diriger. On opère ainsi des explosions toutes semblables à celles de la foudre , et on les prévient par des pointes ; ce qui a appris à prévenir aussi celles de la foudre par les para- tonnerres, qui ne sont que des conducteurs métalliques poin- tus, élevés sur les toits des édifices pour décharger l'électri- cité de l'atmosphère , et la conduire dans des puits ou dans i; des lieux humides par des communications métalliques , l'ex- [ périence ayant appris que l'une et l'autre électricité se meu- • vent très-facilement sur la surface des métaux et dans l'inté- rieur même de leur substance. Toutefois , quoiqu'on sacjlie ■ ainsi soutirer et absorber l'électricité des nuages , on ignore | comment cette électricité s'y excite , et il n'y a à, cet || égard, que des conjectures. 11 est également certain que ]{ l'électricité joue un grand rôle dans les phénomènes chimi- {: ques ; car elle opère des combinaisons et en défait d'autres ; | on sait même , à l'aide d'un admirable appareil , découvert par Volta et appelé colonne électrique , exciter des courans ; électriques continus,qui opèrentles décompositions chimiques ! 1 les plus énergiques; mais on ignore comment l'électricité agit ' dans cette circonstance. On sait aussi que certains animaux exercent des fonctions électriques , et qu'ils les exercent à l'aide d'un appareil analogue à la colonne de Yolta ; mais on E L E ,35 n'est pas encore parvenu à en exéciUer de semblables ; de même qu'on n'a pas imité l'œil , quoiqu'on sache que c'est un instrument d'optique; ni expliqué l'oreille, quoiqu'elle soit évidemment un instrument fondé sur la théorie des sons. Il est vraisemblable que beaucoup d'autres actions vilales , dans les animaux et les végétaux , sont opérées par des forces électriques; mais on ne sait ni comment ces forces s'exci- tent dans les êtres vivans, ni comment elles peuvent y être mises en jeu. Il y a aussi des minéraux qui deviennent électriques quand on les échauffe: de ce nombre sont la tourmaline, la topaze, le zinc oxydé. Alors, une ou plusieurs de leurs parties ma- nifestent l'électricité vitrée et les autres l'électricité résineuse; de sorte que l'effet total se réduit à une simple décomposition de l'électricité naturelle de ces substances, qui, sopérant dans chaque particule , mais d'une manière inégale , pro- duit des résultantes sensibles , comme cela a lieu dans les particules des aimans. Plus de détails sur les phénomènes électriques seroicnt dé- placés dans un ouvrage pareU à celui-ci. On peut consulter à cet égard mon Traité de pnysique. J'ajouterai seulement que le mot électricité vient dugrc#? exTfov qui signifie Jmbre^ parce que les anciens avoient remarqué la propriété qu avoit cette substance d'attirer des corps légers quand elle étoit frottée ; mais ils n'avoient pas été plus loin que cette ob- servation ; et la science , comme l'étude de l'électricité , est toute moderne, (biot.) ELECTRIQUES (Poissons). V. aux mots Raie, Tor- pille , Silure, Gymnote , etc. (des.^i.) ELECTROMÈTRE. Ce nom semble désigner un ins- trument propre à mesurer l'électricité ; mais on l'applique plus communément à un appareil qui est seulement destiné à la rendre sensible ; et qu'il sepoit plus exact d'appeler etectroscope. Le plus connu de ces instrumens est formé de deux brins de paille légers et droits, suspendus par le haut à un anneau métallique et pendans librement dans un vase de verre ^rmé de toutes parts. L'anneau métallique est sur- monté d'une tige qui sort du vase et se termine par un bou- lon , un crochet , ou une pointe que l'on met en contact avec la source d'électricité que l'on veut observer. Dès que la quantité communiquée est suffisante , les pailles qui la ressentent s'écartent l'une de l'autre, parce que les corps électrisés de même manière , se repoussent; et cet écart, selon qu'il est plus ou moins considérable , indique que l'électricité qui en est la cause , a une plus grande ou une moindre inlensitc. On peut ensuite étudier cette électricité i36 E L E par les mélhodes que la physique indique , et déterminer sa nature ; on peut aussi employer cet appareil à la détermina- tion de l'existence et de la nature de l'électricité atmosphé- rique , car Texpérience fait connoître que cette électricité est très-variable dans les différentes couches de l'atmosphère ; pour cela on substitue au boulon de l'électromètre une fine tige de métal , longue de plusieurs pieds et terminée par une pointe que Ton élève au-dessus de sa tête dans un endroit où r atmosphère circule librement. Cette pointe soutire Vélectricité delacouche oùelleplongelespailleschargées,eton létermine ensuite la nature de l'électricité quiles fait diverger. Lorsqu'on veut se mettre en communication avec des cou- ches d'air <;ncore plus hautes , on peut avoir une corde Aié- laJlique très-fme , terminée d'une part par une boule , de l'autre par un anneau à ressort que l'on enroule autour de la tige de réleclromctre. On jette la boule en l'air ; elle en- traîne le fil , le déploie , transmet de l'électricité à l'élec- tromètre le long de sa surface , et son mouvement continué détache enfin 1 anneau ; de sorte que l'électromètre redeve- nant isolé , conserve cette ékctricité. De Saussure , dans ses voyages aux Alpes , a souvent étudié l'électricité atmos- phérique , à l'aide de cé|| appareil ingénieux, (biot.) ELECTROPHORE. Instrumentpropre àconserverlong- lemps l'électricité qu'on lui a donnée. 11 est composé de deux plateaux métalliques , qui ont une forme circulaire, ti'un d'eux , appelé le gâteau^ est recouvert , d'un côté seulement, d'une couche de matière résineuse que l'on électrise en la frappant avec une peau de chat bien sèche; l'autre, qui se nomme conducteur, porte à son centre une colonne de verre qui sert à l'isoler. On peut faire en bois les deux plateaux , pourvu qu'on prenne la précaution d'y coller une feuille d'étain. (^pat.) ELECTRUM. Nom* donné par les minéralogistes alle- mands , • au mélange naturel d'or et d'argent natif qui se trouve dans quelques mines.* Les anciens donnoient ce nom à un mélange artificiel de ces deux métaux. C'étoit probablement ce que nou# appelons vermeil^ c'est-à-dire de l'argent simplement doré\ car on ne conçoit pas trop l'idée qu'on auroit pu avoir de faire un pareil alliage , puisqu'un métal composé de deux tiers d'or et d'un tiers d'argent , laisse à peine apercevoir une teinte jaunâtre , et paroîtroit plutôt un argent impur qu'un alliage aussi précieux. On donnoit aussi à l'ambre jaune le nom (ï electrum ^ ce qui confirme pleinement ce que je viens de dire; car un mélange intime d'or et d'argent n'auroit point eu..la cou^ K L E ,37 leur du succin , à moins que ce ne fût que de l'or presque pur. V. Or argental. (pat.) ELECTRUM des Anciens. Dioscorlde dit que Vehclrum (que nous pensons être TAjibre ou SucciN ) est une gomme produite par le peuplier. Pline le compare à une résine pro- duite par un arbre semblable à celui qui fournil la poix, (ln.) ELEDOXE, Eledona. Genre d'insectes, de Tordre des coléoptères , section des hctéromères , et de la famille des taxlcornes. Ce genre , formé par Latreille , est composé de plusieurs espèces tirées du genre o/w/re. Illigcr , en reconnoissant aussi l'existence de ce genre , lui a donné le nom de bolitophage , que tous les auteurs allemands ont adopté. Les élédone^ se rapprochent beaucoup des dlapères par les caractères pris du nombre des articles des tarses, par ceux des différentes parties de la bouche , et par les habitudes. Ces insectes , généralement petits et de couleur obscure, ont les antennes arquées , en masse formée de sept articles comprimés, saillans , dont le dernier est assez grand; la lèvre supérieure est petite ; le dernier article des palpes est cylindrique , allongé. Le corps est ovalaire , convexe et ar- rondi par-dessus. La tête est inclinée ; le corselet est grand , gibbeux. Les élvlres sont dures , voûtées , de la grandeur de l'abdomen ; les jambes antérieures sont menues , cylindri- ques. Les tarses des deux premières paires de pattes sont composés de cinq articles ; ceux de la dernière paire le sont de quatre seulement. Les élédones se trouvent dans les champignons pouris, et paroissent se nourrir de leur substance. Leur larve est inconnue. Parmi les espèces de ce genre , nous distingue- rons : L'Eledone CORNU, BolUopha^us cornutus,¥ ah. C'est la plus grande ; elle a six lignes de longueur sur trois de largeur ; tout son corps est noir et couvert de rugosités, placées sy- métriquement. Le corselet du mâle est armé de deux cor- nes rugueuses , pointues sur leur côté interne , dirigées en avant et un peu courbées ; le chaperon est aussi armé de deux petites cornes droites , réunies à leur base. Le corselet de la femelle ne présente que deux tubercules à la place des grandes cornes du mâle. Celles du chaperon n'existent pas. Cet in- secte a été rapporté de la Caroline par JM.Bosc, qui l'a trouvé dans les champignons. L'Eledone agricole, BoUtophagus agiir,oJa{o\x plutôt agari- cicola ) , Fab. , est l'une des plus petites. Elle est noire ; son corselet est lisse ; ses élytres sont striées. On la trouve aux environs de Paris , dans les bolets, (o. l.) x38 K L E ÉLÉGANTE STRIÉE. Nom donné par Geoffroy à une coquille du genre hélice àa Linnreus, figurée dans Dargenvllle, Appendice^ P^-9' ^S* 9- L'animal de cette coquille, observe Geoffroy , est pourvu de deux dards vénéneux qui sont ren- fermés dans deux poches différentes , tandis que les autres n'en ont qu'un seul. Draparnaud l'a fait entrer dans son genre cydostome ^ au- quel elle sert, pour ainsi dire, de type, V. aux mots CycLos- TOME , HÉLICE et Coquillage, (b.) ELEGIE, Elegla. Plante qui ressemble au jonc , c'est-à- dire -t qui est composée d'un faisceau de tiges roi des, simples » cylindriques, à peine feuillées et terminées par une spathe renfermant des fleurs disposées en épis. Cette plante , qui avoit été placée par Linn^eus parmi les Restio, forme , selon Thunberg , un genre dans la dioécie triandrie , dont les caractères consistent : dans les pieds mâ- les , en un calice de six valves inégales et en trois étamînes; dans les pieds fëVnelies, en un calice semblable et un ovaire à trois styles. Le fruit est une capsule à trois loges, (b.) ELEITIS de Dioscoride. C'est un des noms de la Parié- taire, (ln.) ELELISPHACON, Dioscoride. Cette plante paroît être une Sauge, (ln.) ÉLÉMENS. Principes qu'on suppose simples, et qui ser- vent à former les différens corps qui existent. On a cru, jus- qu'à ces derniers temps, qu'il n'y avoit que quatre élémens simples, le feu, l'air , l'eau et la terre. Mais la chimie mo- derne a fait voir qu'il exlstoit plusieurs terres qui paroissent être aussi des substances simples, et qui possè-dent chacune des propriétés distinctives. Elle a fait voir que Teau est composée de deux parties en volume de gaz hydrogène contre une de gaz d'oxygène; que l'air atmosphérique est composé de vingt et une parties d'oxygène , de soixante et dix-huit parties d'azote et d'un peu d'acide carbonique , le tout à l'état de gaz. A l'égard du feu ou du calorique , on ne sauroit affirmer s'il est simple ou composé ; mais comme la lumière avec laquelle il a la plus grande analogie , est évidemment composée d'une infinité de rayons qui ont des propriétés distinctes, il y a lieu de croire que le calorique n'est pas plus simple que les autres prétendus élémens ; et peut-être il n'existe rien qui soit véri- tablement simple. Mais où se terminera donc la composition des substances qui peuvent tomber sous nos sens ?... C'est le secret de la nature, (pat.) ÉLÉMENTAIRE (Pierre), Lapis elemeniarius. D'an- E L E 1.^9 ciens lilhologîstes ont donné ce nom bizarre à une pierre qui est de quatre couleurs ( arhates elementarlus seu quadricolor , Bertr., Dict. des fossiles ). F. Onyx, (desm.) ELEMI. Résines que l'on tire du Balsamier élémifère et du Balsamier de Ceylan. L'une et l autre sont jaunâtres, ordinairement molles , dune odeur aromatique forte et peu agréable. On les regarde comme fondantes , détersives , cal- mantes et antigangreneuses. On les fait entrer dans le baume d'arcaeus, etc. (d.) ELEMI. Adanson donne ce nom au genre que Linnseus avoit d'abord nommé ElemIFER A ( //o//. Clljf.), puis ainyris. V. Balsamier. (ln.) ELEMlFÈRE, Elemifera. Genre de plantes établi par Commerson, réuni d'abord aux Jacquiers, et ensuite avec ces derniers aux Balsamiers. (b.) ELEN. On appelle ainsi, en Allemagne , leRosEAU clTE- LYME des sables, (ln.) ELENDSBLUT. C'est le Bois gentil, jDo/?///ïe mezereum dans quelques parties de l'Allemagne, (lis.) ELENDSELLENT. Nom du Panicaut (jE/jn^/wwtam- pestre ) en Allemagne, (ln.) ELENGI des Malabares. C'est le Mnrusops elengi, L. Adanson en a fait le nom du genre, (ln.) ELENION , Dioscoride. V. Helemon. (ln.) EL-ENTAYEH. F.Nakhleh. (ln.) ELEOCHARIS, Eleocharis. (ïcnre de plantes établi par R. Brovvn , pour placer quelques SciRPES , qui différent des autres par les caractères de leur fructification, (b.) ELEOCHRYSUM. V. Elichrysum. (ln.) ELÉODON. Nom que donnoit Aristote aux SÈCHES qui n'ont qu'une rangée de ventouses sur leurs tentacules. Cu- vier propose d'en faire un sous - genre dans les Poul- pes, qui auroit pour type le poiilfte musqué de Rondelet , figuré dans les Mémoires de la Société d Histoire naturelle de Paris, (b.) EL'EOMELI. Baume fort épais qui vient d'Arabie , mais dont on ignore l'origine. On l'employoit autrefois pour faire évacuer , par les selles , les humeurs crues et bilieuses; mais comme les malades qui s'en servolent étoient attaqués d'engourdissemens et perdoient leurs forces , on l'a aban- donné, (b.) ELEOSELINON. Nom donné à I'Ache ( Apium graoc- olens ), V. Céleri, (ln.) ELEOTRIS , Eleotris. Genre de poissons établi 'par Gronovius , mais depuis réuni aux Gobies. Cuvier en fait aujourd'hui un sous-genre auquel il donne pour caractères : .4o F, L E d'avoir les nageoires ventrales parfaitement distinctes; les^ yeux écartés et six rayons à la membrane des ouïes. La (tOBIE no[RE sert de type à ce genre qui paroît devoir réunir six ou huit espèces , toutes d'eau douce et originaires des pnys inlertropicaux (B.) ELKPHANT, liJephas. Genre de mammifères , de l'or- dre des pachydermes ( ou à peaux épaisses), ainsi que les hippopotames, les rhinocéros et autres quadrupèdes de taille énorme ou colossale ; les tapirs , les cochons et d'autres espèces de moindre grosseur , mais ayant les mêmes caractères généraux de formes et d'habitudes, appartiennent en- core àcetledivisiondegrandsquadrupèdes. V. Pachydermes. Les éléphans ou mammifères à trompe et à défenses , PROBOsciniEîîS de Cuvier {Règn. anim. , t. i , p. 228), for- ment une sous-division dans la grande classe des quadru- pèdes et les distinguent à plusieurs égards des autres pachy- dermes. Leurs caractères d'organisation sont extrêmement remarquables ; ils consistent en une trompe ou nez très - al- longé , très-mobile, cylindrique, aplati en dessous , percé de deux tuyaux à l'intérieur dans sa longueur , organe mer- veilleux de l'odorat et de la préhension ou du tact , que nous décrirons plus loin ; ensuite en deux longues dents ou défenses d'ivoire qui prennent racine à l'os incisif ou inler- maxillaire de la mâchoire supérieure , sortent de la gueula aux côtés de la trompe, et se relèvent, s'allongent quel- quefois de plusieurs pieds. En outre , les os incisifs étant vastes pour contenir les racines de telles défenses , les na- rines de l'animal se trouvent placées près du sommet de la lête , et les cavités nasales communiquent et se déploient entre plusieurs parois du crâne. Aussi les éléphans ont une lête d'apparence volumineuse , bien que leur cerveau, comme nous le disons plus loin, ne soit pas très-considérable à pro- portion de leur grosseur; mais. celte lourde tête ne pouvoit être portée sur un long cou , aussi l'éléphant a le col très- court , et de plus, il a un ligament suspenseur qui, s'atta- chant aux apophyses des vertèbres dorsales, vient se fixer à la crête occipitale pour soutenir la tête.' Les éléphans manquent de dents incisives inférieures ; ils ont deux mamelles situées sur la poitrine , ce qui les dis- tingue des autres pachydermes et les rapprocheroil à cet égard des primates^ quadrumanes et chéiroptères ; ils ont cinq doigts à tous leurs pietls , bien qu'il n'en paroisse guère que trois ongles au-dehors , parce que leurs os sont encroûtés d'une sole ou épiderme extrêmement épaisse ou calleuse; cependant les pieds de derrière des éléphans d'Asie portent un quatrième ongle , mais petit. E L E ,4, Les éléphans ont un estomac ample, maïs simple, avec mi cœcum tfès-vaste et des intestins non moins élendus , parce que ces gros quadrupèdes , vivant uniquement de substances végétales, ont besoin d'une énorme capacité pour se nourrir, et ils n'avalent pas moins de deux à trois cenls livres d'ali- mens par jour. Leurs dents molaires, à couronne plate, sont formées de nombreuses lames parallèles , ainsi que celles de beaucoup de rongeurs pour mieux broyer les substances végétales; ils manquent de canines et même des incisives, puis- que leurs défenses n'en font pas la fonction proprement dite. Lamanière dontles dents mâchelières des éléphans s'accrois- sent et serenourelientdiffèredecellesdes autres animaux; ces molaires étant composées de lames d'émail posées de champ et réunies l'une à T autre par une substance moins dure ou corticale , la dent grossit par la naissance de nouvelles lames qui naissent au fond de chaque mâchoire. Ainsi , quand la mâchelière la plus antérieure est usée, il s'en forme une autre derrière qui la pousse. Les éléphans changent ainsi de dents plusieurs fois dans leur vie. Quant à leurs défenses , elles ne tombent qu'une fois comme les denté de lait. Outre les deux espèces d'éléphans connus et que nous dé- crirons plus loin, il paroît que d'autres ont existé jadis; tels que l'éléphant couvert de poils , les uns en grosses «soies , d'autres laineux , dont M. Adams a recueilli le cadavre , en 1807 ' ^'•"s les glaces de l'embouchure de la Lena, en Sibérie. Enfin, les mastodontes, dont les ossemens fossiles trouvés dans les deux Amériques, ont été décrits par M. Cu- vier ( V. Mastodonte), avoient aussi la trompe , lesdéfenses et les principaux traits d'organisation des éléphans ; mais avec des molaires plus anguleuses, le grand mastodonte ou l'animal fossile de TOhio ne cédoit point en taille à l'élé- phant , et peut-être le surpassoit en volume. Pennant a con- jecturé (^Synops. of quadrupeds , p. 92), que cet animal pou- voit encore se trouver dans les solitudes vastes et ignorées de l'Amérique septentrionale , aux sources du Missouri et; du Mlssissipi , et il pense que c'est de lui que parlent les sauvages en faisant mention du Père aux bœufs. Toutefois les explorations récentes des Anglo-Américains dans ces contrées n'ont rien appris à ce sujet. D'ailleurs tous ces énormes quadrupèdes à peau épaisse et presque nue , et devant crain- dre le froid, puisque nos éléphans (comme les rhinocéros et les hippopotames) ne sortent pas des tropiques, ou pé- rissent si l'on ne les garantit pas des hivers , tous , disons- nous , paroissent plutôt faits pour vivre dans les climats chauds etaumilieu d'une riche végétation. Us ne trouveroient pas de nourriture et de plantes suffisantes en hiver et en Si- ,i. E L E Lérie surtout , car à peine la terre s'y couvre de mousses et de bruyères rabougries. Nous ne pouvons donc point adopter la supposition du savant Cuvier, ni admettre que ces qua- drupè(ies aient pu y subsister; supposition d'ailleurs qui n est destinée qu'à faciliter une hypothèse de géologie. Nous tr-nterons de ce fait plus en détail dans la suite de cet ar- ticle. La nature , en créant les êtres vivans , a voulu varier ses œuvres el enrichir ses domaines de tout ce qui étoit possible dans 1 Univers. Elle a donné à Yaigle la puissance de s'élever dans les cicux ; elle a ordonné au serpeid de ramper sous la bruyère, au poisson de se cacher sous l'onde , et au quadru- pède de bondir de joie sur la verdure de la terre. Sa main toute -puissante arrondit la masse colossale des baleines et des plyhans , en mOme temps qu'elle dispose les vaisseaux et les muscles du ciron et de la mille. Dans le règne végétal , elle crée l'immense baobab et la mousse invisible : partout elle élend son bras protecteur sur le foible et met un frein à la force des espèces puissantes. KUe ne permet pas à ses créatures denvahir la terre , et se réserve , pour elle seule ^ le sceptre de Tunivers. Les extrêmes de grosseur ne sont pas plus excessifs que né le sont les extrêmes de petitesse , parmi les corps organisés. L'homme est une espèce de milieu entre eux ; et il semble que ces excès de grandeur et d'exiguité ne soient que des oscillations de la matière animée. Il y a même beaucoup plus de distance de l'homme à ! animalcule microscopique, que de l'homme à la plus énorme baleine. Mais ces extrêmes paroissent jouer un moins grand rôle dans la nature que les espèces intermédiaires, qui, étant mieux proportionnées pour agir, remplissent des fonctions plus importantes sur la terre. La baleine et 1 éléphant végètent sur la terre ; leurs généra- tions se succèdent sans laisser d'autres vestiges de leur exis- tence que les pesans débris dont ils fatiguent la terre. Les animalcules naissent et périssent chaque jour comme s'ils n'existoient pas. Les animaux intermédiaires de ces deux extrêmes de la chaîne de vie , paroissent avoir plus d'utilité générale dans la nature , et remplir des fonctions plus im- portantes. L homme , placé à leur tête , vit non-seulement dans rindividu , mais même dans l'espèce et pour tous les âges. D'ailleurs, le nombre des individus , dans les races colos- sales et microscopiques, est en raison inverse de la grandeur. Qu'il existe sur le globe terrestre deux cent mille éléphans et cent mille baleines , voilà ce qu'on peut supposer de plus vraisemblable; mais quelques gouttes d'eau putréfiée nous E L K ,43 fourniront un plus grand nombre d'animalcules microsco- piques ; combien de milliards en renferme donc tout l'O- céan ? L'étendue de l'intelligence n'est point en rapport avec la matière vivante. Une fourmi a plus d'instinct , peut-être , qu'une baleine , et l'esprit du chien ne le cède point à celui de l'éléphant ; car , quoique tout le monde soit assez disposé à reconnoître dans ce monstrueux animal une grande intelli- gence , nous prouverons facilement dans cet article qu'on lui en a beaucoup trop accordé. Des espèces connues d'éléphans vwcms actuellement^ et des races perdues. — On voit aujourd'hui plusieurs espèces et même des variétés, ou races particulières d'éléphans , indépendam- ment de cjes os fossiles d'éléphans inconnus ou de masto- dontes, qui présentent des espèces bien distinctes ( V. Mém. de M. Cuvier dans ceux de V Institut , tom. 1 ., p. [^ et sq. , et Kech. sur les ossemens fossiles , tom. 11.^). ) Il y a surtout deux espèces vivantes qui diffèrent entre elles par plusieurs ca- ractères, non moins que par la partie du monde qu'elles ha- bitent. 1 .0 Le Grand Éléphant d'Asie ou DES Tndes, E/e/ïZiflszW/a/s ( Cui>., Mém.instil.,ioTn.2,p.2X ); Buffon,, Hist. nal. , tom. XI, édit. du Louvre, in-^..", p. i, et Suppl., t. m ; VElephas niaxi- mus , Linn. V. pi. 6. de ce Dict., se remarque par sa taille plus élevée que celle de l'éléphant d'Afrique , une couleur de peau moins brune et par une plus grande docilité ; mais il a de plus , pour caractères distinctifs, le crâne exhaussé par deux bosses pyramidales, un front creusé et concave; les cou- ronnes de ses dents molaires sont des bandes transversales , ondoyantes et parallèles ; ses oreilles larges paroissent l'être moins cependant que dans l'éléphant d'Afrique , ce qui , du reste, est variable. La tête paroît aussi plus oblongue , les défenses sont en général moins volumineuses, surtout chez les femelles qui n'en portent que de courtes , que chez les éléphans africains. Cette espèce asiatique se trouve , comme nous le verrons plus en détail , dans presque tout le midi de l'Asie et dans les îles adjacentes , telles que Ceylan , Bor- néo , Java , etc. Elle est souvent réduite en domesticité ; bien qu'on ne la propage point en cet état, non qu'elle re- fuse de s'y accoupler, comme on l'avolt prétendu, en lui sup- posant des idées de pudeur et d'amour d'indépendance qu'on n'y remarque pas réellement. Il paroît que les éléphans albinos ou blancs etblafards, plusfoibles, plus dociles, se rencontrent dans cette espèce , plus communément que dans celle d'A- frique. ^ 2.0 L'Éléphant d'Afrique , Elephas afncanus , Cuvier , ,44 E L E Règne anim. , loni. ï , p. 23 1 ; Eleph. capensis {idem^ Mém. tie rinstîl. , tom. 2 , p. 21; et Perrault, Mém. pour servir à l'hist. des anim. ). Il a le front convexe , reculé , incliné et aplati en arrière , de grandes oreilles ; ses dents molaires ont des couronnes, des crêtes rhonnboïdales ou en losanges; ses défenses ou morfil sont très-grandes et deviennent la base d'un commerce lucratif à la Côte-d'Or et en Guinée ; les iS^ègres ne font la chasse à ces éléphans que pour obtenir leur ivoire et peut-être aussi pour se nourrir de leur chair , de la manière dont nous le dirons ; mais ils ne les réduisent point en domesticité. Ce n'est pas que l'éléphant d'Afrique soit plus indomptable que celui d'Asie , car les Phéniciens , les Carthaginois (comme on le sait par l'expédition d'An- nibal en Italie , et même celle de Pyrrhus) savoicnt em- ployer cet animal dans leurs guerres; et les Romains, dans leurs jeux publics , avoient des éléphans privés qu'on leur en- voyoit d'Afrique. On croit toutefois que l'éléphant d'Asie se trouve aussi sur les côtes orientales d'Afrique, et malgré les diversités de taille et de quelques formes particulières entre ces deux es- pèces , il seroit possible qu'elles se joignissent. Nous avons vu , en effet , à la ménagerie de Paris , un petit éléphant qui étoit probablement de l'espèce d'Afrique, et'qui montoit une femelle de l'espèce d'Asie , quoique plus grande que loi. Indépendatnment de ces deux espèces qui peut-être ne sont que de simples races , malgré les caractères que nous venons de leur assigner , il y a des variétés dont nous parlerons. Ou trouve aussi une grande quantité d'ossemens , en divers pays , de l'ancien et du nouvel hémisphère , qui ont bien certaine- ment appartenu à une ou plusieurs espèces d'éléphans. Les dents molaires de ces ossemens fossiles ont des lames minces et droites et fort nombreuses; leurs incisives se montrent quelquefois d'une dimension énorme ; le menton ou l'extré- mité de la mâchoire inférieure est petit ou obtus. On trou- vera à la suite de notre article, le détail des recherches faites sur les ossemens fossiles de ces animaux. Nous ren- verrons à l'article Mastodonte pour un autre genre d'élé- phans , dont les caractères ostéologiques ont été établis par M. Cuvier. Le mommout des Sibériens est l'éléphant fossile , dont l'ivoire encore recherché ,^ se trouve quelquefois teint en bleu par le phosphate de fer (l'oxyde du fer s'étant en partie substitué à la chaux dans le phosphate calcaire de ses dents) ; on en obll»'.nt alors des turquoises. Suivant les peuples de la Sibérie , le mammout est un immense animal , qui vit sous E L E 1^5 terre à la manière des taupes. Cette supposition absurde prouve qu'ils n'ont jamais vu vivant cet animal. Si l'on a trouvé dans les glaces des cadavres de ces éléphans , encore avec leurs chairs et leurs peaux , de même que Pallas a rap- porté les débris d'un rhinocéros avec des chairs si fraîches que des chiens en ont mangé après qu'elles furent dégelées , c'est parce que le froid glacial peut conserver , pendant des siècles , les substances organiques qui y sont toujours sou- mises. Cela , du reste , ne peut rendre raison de la manière dont ces vastes animaux se sont trouvés accumulés par milliers sous ces climats intolérables. On fait encore mention d'un éléphant nain de l'île de Cey- lan , et qui n'a, dit-on, que trois pieds de hauteur; mais il n'y a rien de certain à cet égard. L'animal appelé siicotyro ^ qui a la taille d'un gros bceuf avec un groin de cochon , de grandes oreilles, de longues défenses, arquées et aplaties près de chaque œil, me paroît plutôt quelque hufjle mal dé- crit, qu'une espèce d'éléphant. Non-seulement on connoît deux espèces distinctes d'élé- phans, mais on observe encore dans chacune d'elles quelques variétés. A Siam et dans les Indes , on recherche avec empres- sement les éléphans blancs. Ce sont des éléphans ordinaires , dont la peau est plus ridée et plus blanche à cause d'une sorte de maladie cutanée et d'une foiblesse de constitution fort ana- logue à celle des hommes blafards, des nègres albinos et des lapins blancs. Ces hommes et ces animaux blafards ont les yeux rougeâtres, la vue très-délicate et très-foible ; leur peau est mate, décolorée; leurs poils sont blancs; ils ne peuvent pas soutenir de grandes fatigues, et sont peu propres à la génération. V. Dégénération. Les prétendus éléphans rouges des terres du Cap de Bonne- Espérance sont des éléphans ordinaires qui se sont vautrés dans un terrain fangeux de couleur rougeâtre. ( Levaillant , Voyage premier dans l intérieur de F Afrique ^ t. i, pag. 247 et seq. ). On assure qu'une autre race d'éléphans du Cap ne porte jamais des défenses, et a la tête moins allongée que les autres. ( Levaillant , Voyage deuxième , tom. 2 , pag. 44- ) La lèpre appelée éléphantiasis , rend la peau épaisse et raboteuse comme celle des éléphans; et c'est de cette ressemblance qu'on a tiré son nom. Tous les quadrupèdes couverts d'un cuir épais, comme les éléphans, les rhinocéros, les hippopotames, les tapirs, cher- chent les terrains fangeux , les lieux humides, les marécages dans lesquels ils se vautrent, afin d'assouplir, d'attendrir leur peau et de lui donner plus de flexibilité. Dans l'état domesti- que , on est obligé de les frotter souvent d'huile pour le ménse X. 10 ,46 E L E objet. Tous ces animaux nagent fort bien , ont des yeux petits , une vue foible , une ouïe délicate , un odorat très-fin , et des poils ou des soies roides , grossières et rares. L'éléphant d'Afrique est plus sauvage que celui de l'Asie; il est aussi moins massif, et se plaît dans" les contrées maré- cageuses, sur les rives agrestes des fleuves, et dans les forêls humides et chaudes. Les nègres ne les apprivoisent pas; ils ne croient pas même possible de le faire, parce qu'ils n'en sont pas capables pour l'ordinaire. Seulement ils leur ten- dent quelques pièges ; ils creusent des fosses qu'ils recouvrent de feuillages, afin de les y faire tomber, et les tuent ensuite à coups de zagaies , espèces de longues piques. Ils trafiquent avec leurs défenses d'ivoire, ou morfil ^ et mangent, à demi- putréfiée , leur chair qui est naturellement fade et mollasse. Pigafetta nous assure que les Africains font grand cas de la queue et des crins de cet animal , - soit pour la parure , soit comme amulette contre une foule de maladies. En général , les éléphans sont les plus gros quadrupèdes , et ils surpassent même la taille du rhinocéros et de l'hippo- potame. Ils sont, après les baleines, les plus grandes masses de matière animée. Ils ont ordinairement de huit à douze pieds de hauteur (John Corse, Philos, trans. 1797? part, i, pag. Sa et seq. ) depuis l'épaule jusqu'à terre. Les mâles surpassent les femelles par la taille ; mais les jeunes indivi- dus ont l'épine du dos plus arquée que les vieux. L'éléphant qui vient de naître , n'a guère que trente-cinq pouces de hau- teur. Dans la première année de son âge , il grandit de onze pouces ; dans la seconde, de huit; dans la troisième , de six 5 dans la quatrième et la cinquième, de cinq, et ensuite de trois et de deux pouces et demi. Enfin il reçoit son entier dévelop- pement dans l'espace de dix-huit à vingt-quatre aas; et com- me c'est une règle assez générale, parmi les quadrupèdes vivi- pares , que la durée de la vie est six à sept fois plus longue que leur croissance , il s'ensuit que l'éléphant ne doit guère vivre plus de cent vingt ans. Ainsi tout ce que Philostrate {Vil. Apoll. Tyan.., liv. 6.) Arrien, Strabon, Juba, j^Elien, etc., ont dit du grand âge des éléphans se trouve faux. Ces animaux peuvent peser de cinq à huit milliers; leur tête paroît très-grosse et fort pesante ; cependant leur cerveau est bien petit à proportion de leur taille , car il fait à peine un 5oo.^ de leur poids. (Blair, Philos, irons. , n." SaG, etMém. anai. de VAcad. des se. .^ tom. 3, part. 3, pag. i35). Dans un jeune éléphant, en partie brûlé à Dublin, le cerveau ne pesoit que six livres. {Biblioth. méd. de Dublin., 1681 , pag. 37. Ruysch, dans Blancaard, Jaarregist.) C'est la grande éten- due des fosses nasales et olfactives qui se prolongent dans E L E 1/7 rinlérieur des os du crâne , qui augmente à ce point le volu- me de la têie de ce quadrupède. Comme elle est néanmoins fort pesante , un long cou n auroit pas pu la soutenir; la na- ture a donc dû raccourcir le bras de levier qui la supporte; mais comme cette tête ne pouvoit pas ensuite s'abaisser à terre pour brouter l'herbe, il a fallu lui donner un prolongement qui est sa trompe, \aici la composition de ce singulier ins- trument. La trompe de l'éléphant {proboscis) est une sorte de Viyau conique aplati en dessous, creusé intérieurement dan& sa longueur en deux canaux. Les parois intérieures sont revê- tues d'une membrane tendineuse , qui laisse suinter de ses pores ou cryptes une espèce de morve. Ces canaux commu- niquent avec ies trous du nez , et en sont séparés par une valvule. La matière de la trompe est un tissu charnu, épais, à deux ordres de fibres ; les unes vont de la membrane inté- rieure à la peau, comme les rayons d'un cercle, et en se contractant, elles élargissent les canaux de la trompe ; les au- tres , qui sont longitudinales, servent à faire replier la trom- pe en tous sens , et à la raccourcir : mais quoique ces fibres forment des milliers de faisceaux musculaires, il n'y a point de fibres annulaires. C'est un nez allongé et mobile , qui rem- place la main. A lextrémité on remarque une sorte de rebord ou de languette qui sert de doigt. C'est à l'aide de cet instru- ment que l'éléphant montre cette extrême adresse, qui sem- ble rivaliser avec la main de l'homme. H roule sa trompe en spirale pour saisir, pour embrasser, pour porter ses alimens à sa gueule. Sa langue est assez courte, et ne sort point; des deux côtés de la mâchoire supérieure, s'avancent deux dents incisives, longues, arrondies, coniques, et qui se relèvent en haut. 11 y a dans chaque mâchoire deux énormes dents molaires , à couronnes plates, et qui sont propres à broyer des matières végétales. Aussi l'éléphant ne vit que de plantes, d'herbes, de feuillages ; de rameaux, de fruits, ou de raci- nes sauvages. Avec ses défenses il arrache de terre les jeunes végétaux, et fend les tendres arbrisseaux, qu'il écrase ensuite. Ses intestins sont longs et très-amples, comme ceux de tous les herbivores. Comme cet animal aime les lieux humides et les terrains aqueux , sa constitution est molle , flasque , pâ- teuse ; son tempéramenl est naturellement phleginatique: voilà pourquoi sa démarche, ses mouvemens ont quelque chose de pesant et de grossier, à l'exception de ceux de sa trompe. Sans cet admirable instrument, l'éléphant seroit une bête stupide et brutale comme le rhinocéros; son corps est d'une cootexture aussi grossière ; ses organes sont , excepté sa trompe, .aussi informes, et ses sens aussi imparfaits. Nous avons vu plus haut que son cerveau étoit fort étrcjit, bien que sa tête pardi très-grosse; il est rare, parmi les animaux, que ,48 E I^ E l'étendue de la cervelle ne corresponde pas avec le degré de leur intelligence. Aussi quand on juge l'éléphant en lui-mê- me , on n'y reconnoît qu'un animal peu supérieur aux au- tres; car on a beaucoup trop exagéré son esprit. Toute son intelligence est dans sa trompe , et c'est à elle seule qu'il doit ses plus brillantes qualités. Buffon a fort bien remarqué que le sens de l'odorat étoit réuni dans cet organe au sens du tou- cher, et que celte union de deux sens agissant simultané- ment, doit donner sur tous les corps des notions plus exactes^ que si chacun d'eux étoit seul. D'ailleurs la trompe de l'élé- phant est très-sensible; des rameaux nerveux considérables de la cinquième paire et de la sixième, viennent s'y épanouir ; en outre , son extrême flexibilité s'appliquant assez exacte- ment à tous les objets, en rend le loucher plus parfait. C'est donc principalement dans cet organe que réside l'esprit, le sentiment de l'animal; le reste du corps est une masse brute, informe , une matière grossière , un poids inutile ; il est re- couvert d'une peau épaisse, dure et raboteuse comme l'écorce d'un arbre, qui se fendille si Ton n'a pas le soin de l'hu- mecter ou de la graisser; sa couleur est grise, sale, et l'a- nimal cherche à la couvrir de fange; il se plonge, com- me les cochons, dans des bourbiers; il est mal propre et brutal; il mange goulûment et avec excès. Dans 1 état sau- vage , il détruit encore plus qu'il ne mange. Lorsqu'il entre en nombre dans quelque champ de riz, dans quelque planta- tion de cannes à sucre , il brise et détruit tout ; il écrase avec ses pieds , arrache avec sa trompe ; il couche les cannes, en se roulant sur elles , à peu près comme un cheval qui se cou- che dans un pré ; car les cannes à sucre, quoique grosse? de plus de deux pouces de diamètre et hautes de dix-huit à vingt pieds , quoique garnies de feuilles très-coupantes , ne sont pour des éléphans qu'une espèce d'herbe qu'ils écrasent facilenvent. D'ailleurs, ils aiment beaucoup leur saveur su- crée, et les Indiens sont obligés d'écarter ces robustes qua- drupèdes de leurs plantations , en les épouvantant par de grands feux. Les éléphans se tiennent toujours en troupes assez nom- breuses vers les bords des fleuves , près des bois, des maré- cages remplis de joncs. Ils nesontpasméchansetne cherchent point à nuire , car ils ne s'occupent qu'à manger. Quelque- fois, en marchant, ils écrasent et renversent les cabanes des nègres, comme nous détruisons une fourmilière; mais ils ne font aucun mal , à moins qu'on ne les irrite. En ce cas ils font usage de leur force, et maltraitent beaucoup avec leur trompe et leurs défenses les hommes qu'ils peuvent attein- dre; mais comme ils font difficilement des détours, et que leur grosse lU^sse s'opppsq à leur agilité, on peut quelque- E L E ,49 fois les éviter. D'ailleurs , ils sont rancuniers et se souvien- nent long-temps des offenses, à ce qu'on assure. Quoiqu'ils ne soient pas timides, ils ne montrent pas le grand courage dés animaux carnivores ; ils entrent en furie , mais ils sont bien- tôt fatigués, parce que leur taille énorme exige beaucoup de vi- gueur musculaire. Plus un animal est gros, moins il a relative- ment de force; celle-ci n'augmente guère que comme le car- ré, tandis que la masse augmente comme les cubes. Par exem- ple, une hirondelle a beaucoup de vigueur musculaire, comme on le voit par son vol puissant ; mais si la mêtne proportion de force, relativement au volume, se trouvoitdanslecorpsde l'éléphant, qui est peut-être cent mille fois plus gros que Ihi- rondelle, sa force seroit invincible. Il déracineroit facilement des montagnes, il tordroit les plus gros chênes comme de la paille. La proportion de force diminue donc à mesure que le volume du corps augmente, et vire versâ.XJn hanneton^ une puce^ ont beaucoup de force pour leur grandeur; tandis que ia baleine si massive, si énorme, devient pourtant la proie de quelques pêcheurs. Si Ton supposoil quelque animal deux ou trois fols plus gros que la baleine , il ne se pourroit pas même remuer: voilà pourquoi la nature s'est Imposé des bor- nes dans la grosseur des animaux, tandis qu'elle a divisé leur petitesse presque à l'infini. La forme de l'éléphant est peu agréable, ses contours sont mal dessinés, son corps n'a aucune grâce; il a de grosses jambes , minces dans leur milieu , larges et plates vers la plante ; chaque pied a cinq doigts réunis. Le train de de- vant est plus haut que celui de derrière. Ses orelUcssont deux larges peaux échancrées, brunes et ridées, qui tapissent pour ainsi dire chaque côté de la tête. La lèvre inférieure finit en pointe ; la queue est longue et porte quelques grosses soies roides et noirâtres vers son extrémité seulement ; toute la peau du corps est nue, d'un gris brunâtre et pleine de rides boteuses comme l'épiderme des arbres. Entre \gs deux jambes de devant sont placées les deux papilles des mamelles. La ver- ge du mâle est renfermée dans un fourreau, et lorsqu'elle en- tre en érection, elle pend presque à terre, quoiqu'elle ne sur- passe guère en taille celle du rheoul. La vulve de la femelle est placée très-bas sous le ventre. Le mâle delà ménagerie du Jar- din des Plantes de Paris, enlroit souvent en érection, sollicité par les caresses de sa femelle, qui pressoit alors ses mamelles fie sa trompe , et Tentrelacoit avec celle du mâle; ensuite ils poussoientquelques cris d'amour, montolentsur le dosl'un de 1 autre , abaîssoienl leur croupe, et souvent le mâle éjacu- lolt une grande quantité de sperme limpide. Au temps du rut , qui étoit le mois de mars pour l'élépluMit mâle , mort à Paris dans l'hiver de l'an x ou 1802 , cet animal étoit inirailabje , ,5o E L E impatient, furieux. Je l'ai vu moi-même se serrer le gland entre les jambes de derrière, et ensuite émettre la semence. A cette époque du rut , on voit s'ouvrir , de chaque côté de la tête, vers la joue, une petite fente comme une écorchure, de laquelle suinte une humeur roussâtre. Vers le milieu du mois de mai, le rut se passe, et cette ouverture se ferme. La prétendue chasteté de Téléphant n'est donc pas diffé- rente de celle des autres bêtes, et les observations récentes d'un Anglais dans Tlnde , prouvent que cet animal s'accou- ple et produit en domesticité. Son accouplement s'opère ïnême à la manière des autres quadrupèdes , sans se cacher de 1 homme. John Corse, qui dirigea, depuis 1792 jusqu'en 1797, la chasse des éléphans dans le ïipérah, province du Bengale ( Voyez Phi/os. trans. 1799, P^^*- i et 2 , pag. 3i et 2o5, seq. ), décrit leur accouplement, dont il fut témoin. En Ï793, on mit une couple d'éléphans en rut, dans un enclos spacieux ; on les familiarisa ensemble , on leur distribua des nourritures abondantes , des alimens cchauffans, comme des ognons, des aulx, du gingembre, etc. Ils prirent bientôt une grande affection l'un pour l'autre, et se caressèrent conti- nuellement de leur trompe. Le 28 juin au soir on attacha la femelle à un piquet. Elle étoit vierge encore. Des gardiens apostés la virent couvrir sans difficulté par le mâle. Le len- demain , sans s'inquiéter de la présence des spectateurs, elle futcouverte de nouveau. John Corse avec le capitaine R. Burke Grégory , fut témoin d'un troisième accouplement , qui fut , dit-il , semblable à celui du cheval dans toutes ses circons- tances , la femelle demeurant tranquille. Elle auroit été cou- verte une cinquième fois dans l'espace de seize heures, si l'on n'eût pas empêché cette dernière , de peur d'énerver ces animaux. (Corse, Philos, tram. , 1799, part, i , pag. 4.0, et Bihlioth. britann.., t. 12 , n.^^ 91-94., pag. i94-3i6, seq. ). On a vu des femelles recevoir le mâle avant l'âge de seize ans, et croître encore. ( Voyez Hist. nat. de V Eléphant., dansVédit. de Biijfon ., par Sonn.., addition de Virey , pag. 281.) L'éléphant se contente communément d'une seule femelle. On en a vu «n farouche pris dans un keddah ( enclos où l'on enferme les individus sauvages qu'on prend ) , couvrir une femelle privée en présence d'une foule de témoins. L'éléphant n'est donc ni plus chaste, ni plus pudique que les autres animaux. On avoit pensé que son accouplement devoit se faire autrement que chez les autres quadrupèdes, parce que la vulve de la femelle est fort avancée sous son ventre ; mais il s'opère sans difficulté à la manière ordinaire des animaux. Cependant Houel a re- présenté la femelle tombant à genoux sur ses jambes anté- rieures et élevant ainsi sa croupe pour recevoir les cares- ses du maie. Les anciens ont dit que la gestation des femelles E L E ,5i d'éléphans duroit deux ans ; mais il paroît qu'elle s'étend beaucoup moins, et qu'elle surpasse peu celle de la vache ou de la chamelle, qui est de dix à douze mois. Chaque portée est d'un petit , rarement de deux. Le jeune éléphant suce la mamelle de sa mère avec sa gueule, et rtDn avec sa trompe, comme on l'avoit cru. Il paroît que l'allaitement dure un on deiix ans. Dans l'état de liberté, les éléphans vivent en troupes ou en compagnies ; ils nagent fort bien , parce que leur corps est très-volumineux. Lorsqu'ils entrent dans des eaux profondes , ils élèvent leur trompe pour respirer l'air à leur aise , tandis que leur corps est entièrement submergé. On pourroit de même adapter aux narines de nos plongeurs un tuyau flexible qui communiqueroit avec l'air , tandis qu'ils seroient sous l'eau : ce moyen seroit peut-être plus convenable que celui de la cloche ; je m'étonne qu'on n'en fasse pas l'essai , ou qu'on ne le mette pas en usage. Les défenses des éléphans varient beaucoup en grosseur et en qualité ; on en trouve du poids de laS liv. chaque; mais ces cas sont extraordinaires : ce sont surtout les éléphans d'Afrique qui fournissent les plus belles et les plus grosses dé- fenses. On distingue plusieurs sortes d'ivoire ou morfil ; celui qu'on appelle woirevert est le plus estimé. ( V. l'article Ivoire. ) On en fait un grand commerce au Congo, en Gui- née , au Sénégal , à la côte des Dents , au pays d'Acra, d'Ante, au Bénin , à Rio de Calbari, àla côte d'Or , etc. V. Bosman, Voyage en Guinée^ p. 24-3 ; Dracke , p. lo^ ; Le- maire , Voyage , p. 97. On trouve des éléphans , non-seulement dans l'Asie méri- dionale , comme au Bengale , à Cochin,*au Malabar, au Tonquin, à Siam , au Pégu, à Ceylàn , à Java, aux Philip- pines ; mais aussi dans presque toute l'Afrique, en Nigritie, en Abyssinie , en Ethiopie , et jusque vers les terres du Cap de Bonne-Espérance , quoique ceux d'Afrique soient d'une autre espèce que ceux d'Asie. Dans certains lieux , ils sont même si abondans, quil est étonnant d'y voir demeurer des hommes. Un vieillard de 8i ans , qui avoit été bon chasseur, assuroit à Thunberg ( Voyag. trad. franc., t. 2, p. 64 ) qu'il abattoit jadis quatre ou cinq /za«5 d'Annibal, morts dans ce voyage. Cependant les troupes aguerries des Grecs et des Romains apprirent bientôt à mépriser ce genre de défense , en s'attachant à détruire les conducteurs de ces animaux , qu'ils regardoient d'abord comme de gros bœufs. Lorsqu'Alexandre le Grand vainquit Porus , il fit passer en Europe les premiers élèphans et les premiers pen-oquels qu'on y ait vus. Homère , qui fait mention de l'ivoire , ne parle pas de l'animal qui le produit ; c'est Hérodote qui Ta nommé le premier. Cuiius Deniatus , qui vainquit Pyrrhus , montra le premier des élèphans dans Rome. Aujourd'hui que les armes à feu ont remplacé les traits , on ne peut pins se servir d'^'/e- /?//ao.ç, parce qu'ils redoutent le bruit et la flamme; c'est même par le moyen de pétards , de fusées et autres feux d'artifice, qu'on cause de la terreur à ces animaux; de telle sorte qu'ils portent le trouble , l'effroi et l'embarras dans leurs propres rangs ; aussi a-t-on cessé de s'en servir : on ne les emploie plus qu'à des travaux domest' ^otes, oupour étaler sa puissance et son luxe. «Le Grand-Mogol en nourrissoit plusieurs mil- liers, ainsi que les rois de Siam, de Pégu, du Tonqiiin, de Cor chin , de Maduré , de Narsingue , du Bisnagar , etc. On les couvre de riches harnois , on les peint , on met des anneaux d'or à leursdéfenses, on suspend des diamans à leurs oreilles, on les sert en vaisselle d'or et d'argent. Un éléphant s^^^ Axone se vend communément mille à douze cents francs , et se paye quelquefois jusqu'à cinq et dix mille francs dans l'Inde, selon sa beauté et sa grandeur , qui varie depuis huit jusqu'à douze pieds. Mais sa nourriture exige une assez grande dé- pense ; on lui donne , outre de l'herbe et du feuillage , du riz , des fruits, des racines , du pain, du sucre , et des échaof- fans , comme du poivre , du gingembre , de la muscade , et surtout de l'arak ou de l'eau-de-vîe de riz, qu'il aime beau- coup. \J éléphant sert dans les Indes à transporter des far- deaux , ou bien on l'emploie comme monture. Les femmes dos grands , renfermées dans des espèces de cages à treillis appelées micdemhers^ sont portées par des élèphans dans les i54 K T. E voyages. Leur marche est assez vive , maïs n'est pas douce , ei imprime un mouvement semblable au roulis d'un vaisseau, lieur cornak ou conducteur se pose sur leur cou , et avec un fer pointu et crochu , il les pique et les dirige à son gré : le pas allongé de 1 éléphant peut suivre un cheval vigoureux au. galop ordinaire ; mais il court rarement , et imprime for- tement, à cause de son poids , ses traces dans les terrains humides. La nourriture d'un éléphant coûte huit à dix francs par jour. Cet animal aime beaucoup le vin , l'eau-de-vie , les liqueurs , la fumée et la plante de tabac , et quelquefois on le voit enivré ; alors il chancelé et paroît fort gai ; sa boisson ordinaire est de l'eau , qu'il avale toujours trouble , et qu'il porte dans sa gueule par le moyen de sa trompe , dans la- quelle il aspire ce liquide. Il débouche fort bien avec sa trompe une bouteille de vin ; il peut aussi tourner une clef, pousser un verrou, détacher une boucle , dénouer une corde, et exécuter différentes choses que nous faisons avec la main. Il porte sur son dos tout ce dont on le charge , sans briser ou endommager le moindre objet ; il apprend à se charger lui-même avec sa trompe et à se décharger ; il tra- vaille avec beaucoup d'adresse. Lorsque son cornak veut monter sur son cou , il lève une jambe de devant pour lui servir d'échelon ; il saisit quelquefois un enfant , un homme avec sa trompe , et le pose sur son dos sans lui faire de mal, car cet animal est très-doux. Il aime beaucoup se baigner , ensuite se couvrir de poussière ; il sait chasser les mouches qui le piquent malgré l'épaisseur de sa peau ; il se sert pour cela de rameaux d'arbres ou d'une gerbe de paille. Cet animal si gros redoute beaucoup le tigre, dont la seule odeur le fait trembler et fuir de toutes ses forces. On a vu un roi des Indes faire combattre un tigre contre trois éléphahs plastronnes , qui eurent bien de la peine à se dé- fendre contre ce terrible quadnipède , si cruel et si agile. L'éléphant craint surtout pour sa trompe ; lorsqu'il y a quel- que danger , il la replie en spirale, et présente en avant ses dé- fenses: si Ton coupe sa trompe, il en meurt ordinairement , à ce qu'on assure. Le grognement du cochon est, dit-on, insup- portable à l'éléphant; il le fuit , il hait l'animal qui le produit. On prétend aussi que les rats épouvantent l'éléphant, et qu'il craint qu'ils ne s'introduisent dans sa trompe pendant qu'il dort. Quand l'éléphant devient trop fougueux , au temps du rut principalement , et qu'il porte partout le trouble , son cor- nak, placé sur son dos, peut, sans peine, le tuer d'un seul coup. Il suffit, pour cela, d'enfoncer un long clou entre Taxis et l'atlas , ou les deux premières vertèbres qui soutien- nent la grosse tête de cet animal ; il tombe soudain sans vie. C'est parce que la moelle éplnière est blessée ; et tous E L E ,55 les animaux qui reçoivent en ce lieu une blessure profonde , meurent rapidement. Les cris de l'éléphant sont une sorte de grognement {bar- ritus ) ph|s ou moins vif, selon les passions qu'il éprouve; lorsqu'il est en colère, il pousse des sons aigus et très-forts ; ses cris d'amour témoignent l'ardeur qui l'embrase. La mu- sique fait plaisir aux éléphans ; ils marquent leur joie, leur étonnement, le plaisir qu'ils ressentent, par de petits cris et par des mouvemens cadencés. On a donné un concert aux éléphans delà ménagerie de Paris, «les airs bruyans , les rhythmes vifs, les cadences bien marquées et précipitées, paroissoient surtout les émouvoir , les transporter. Les anciens ont prétendu que l'éléphant entendoit le lan- gage de l'homme , qu'il adoroit le soleil, la lune, et pré- sentoit ses supplications en tendant sa trompe couronnée de feuillage vers l'astre du jour. On a dit qu'il étoit ambitieux de gloire ; qu'il avoit en partage des mœurs , des vertus , telles que la justice, la prudence , l'équité, la religion; qu'il se purifîoit souvent ; qu'il ensevelissolt les cadavres de ses compatriotes , les couvroit de poussière et de rameaux , pleuroit leur mort , reliroit les flèches dfrleur corps, pansoit leurs plaies comme les plus habiles chirurgiens , etc. On lui avoit encore accordé la chasteté et des sentimens nobles et élevés. Les Indiens, imbus du dogme d« la métempsycose , pensent que les âmes des héros , des grands rois , animent le corps des éléphans : voilà pourquoi ils les respectent et les honorent. Les éléphans blancs, qui sont fort rares , passent pour des êtres presque divins, quoique leurs qualités soient bien inférieures à celles des autres éléphans. Toutes cesidées de perfection n'ont pu être inspirées que par l'admiration d'un aussi vaste et aussi étonnant quadrupède ; la religion du fétichisme a dll encore augmenter cette admiration ; on a pu regarder l'éléphant comme un animal sacré , un être pri- vilégié , ce qui s'allioit merveilleusement avec les sentimens religieux des nations indiennes. Cette admiration a passé en Europe avec l'éléphant; la rareté, la curiosité, la masse énorme de son corps , sa conformation singulière , l'ont rendu un objet d'étonnement et d'exagération. Cependant, en l'exa- minant sans prévention , un chien me paroît lui être supé- rieur, et en cela noire opinion est appuyée par M, Cuvier aussi {Règne aniin. i , p. 280 ) ; car l'adresse de l'éléphant dé- pend de la conformation de sa trompe et non pas de son in- telligence. Il est doux; il s'attache, il s'affectionne , dit-on, aux hommes ; cependant , il tue assez souvent son comak , surtout au temps du rut. Sans doute il n'est pas féroce , puis- q'i'ii est herbivore ; ses qualités dépendent de son tempéra- i55 E L E nient , de son organisation , et non de sa vertu. La mollessa de son caractère est visible dans la manière dont orw l'appri- voise ; la faim le dompte ; il oublie dans l'esclavage ses com- pagnons -, il obéit sans murmure à la volonté du j^iaître ; il Xï'ose résister ; il est foible et timide : tandis que le lion pris vieux, demeure indomptable ; il ne voit dans l'homme que son tyran. La faim ne le rend pas rampant et lâche ; il s'in- digne de ses fers et meurt avec un caractère libre. La colère de l'éléphant n'est qu'une fureur passagère , parce qu'elle n'est pas dans son caractère y de même que dans tous les herbivores. D'ailleurs les quadrupèdes aquati- ques , vivant de végétaux, sont tous d'une habitude de corps molle et flasque, ce qui les rend lourds et incapables d'agir avec beaucoup de vigueur , de sorte que leur naturel est obligé de suivre la pente de leur physique ; c'est ce qu'il ne faut jamais perdie de vue dans l'histoire des animaux. Tous obéissent aux impulsions physiques , bien plutôt qu'au mo- ral , dont ils sont presque entièrement privés. Le penchant d'un animal pour la société de l'homme n'est point im penchant naturel ; c'est un asservissement de l'individu , qui prouve la foiblesse de son caractère : les animaux les plus courageux , les plus robustes , dédaignent la présence de l'homme, fuient sa société, qui ne leur promet qu'un dur esclavage. L'associatjon des éléphans entre eux est un attrou- pement vague et sans liens. Ce n'est point par amitié qu'ils sont rapprochés ; c'est qu'ils sentent leur foiblesse indivi- duelle , leur impuissance de se défendre , s'ils ne sont en nombre : de même des étrangers qui veulent voyager en Afrique , se rassemblent en caravanes sans se connoître , sans avoir entre eux la moindre liaison d'amitié , et se sépa- rent lorsque le danger est passé. La docilité , la soumission de l'éléphant, ne prouvent donc que l'inertie de sa nature. Quoique grand et fort , il devient la proie du lion et du tigre ; il les fuit, et les redoute à l'excès. Dans l'état sauvage , ses inclinations naturelles ne sont pas supérieures à celles d'un rhinocéros , d'un hippopotame , d'un cochon et des autres espèces analogues. 11 n'a ni l'inlelligence du castor, ni l'a- dresse du singe , ni la finesse du renard, ni la sagacité du chien. Ce n'est donc guère qu'un animal vulgaire par son intelli- gence, curieux par sa masse et sa conformation. Les éléphans sauvages retombent stupidement dans les mêmes pièges où ils ont été pris ; ils ne sont ni plus ni moins délicats en amour que les autres quadrupèdes. Comme la nature leur a donné de grands intestins , et qu'ils vivent d'alimens peu substantiels, ce sont de grands mangeurs; ils sont même goulus et gourmands ; pour un peu d'eau-dc-vie, on exige È L E ir^ ^'eux les plus grands services-; ils vendent leur travail au prix de leur gourmandise ; ils se gouvernent par rappélil ^ convne les autres bêtes , et ne montrent point un caractère plus noble et plus élevé qu'elles. Comme les rhinocéros , les tapirs , les cochons , les hippopotames , ils aiment à se souil- ler dans la fange ; ils troublent Teau claire avant de la boire, et se plaisent dans les marécages immondes. Ils peuvent man- ger par jour près de deux cents livres d'herbe ou de feuilles. La voix menaçante de l'homme les épouvante ; ils ne savent pas se soustraire à son despotisme , et courbent leur tête sous le joug impérieux qu'on leur impose. Leurs mouvemens sont lentes et graves ; leurs actions se ressentent de la pesan- teur de leur masse. Pour les diriger , il faut les piquer avec un fer crochu. L'éléphant des Indes est , dit-ori , plus grand, plus courageux que celui d'Afrique ; cependant il apprivoise plus facilement. Les éléphans de la ménagerie de Paris sont venus d'Asie ; mais celui qui fut disséqué en 1681 , par Duver- ney, et qui avoit vécu à la ménagerie de Versailles , étoit ori- ginaire de Congo. Un éléphant ne fait que quinze lieues par jour , quoiqu'il ait des pas bien plus allongés que l'homme. Sa force peut égaler celle de cinq ou six chevaux , mais elle ne peut pas être aussi bien employée : voilà pourquoi l'élé- phant n'est partout qu'un domestique de luxe , un esclave d'ostentation, et non pas un serviteur utile ; d'ailleurs, il coûte beaucoup à entretenir. L'odorat est, par sa perfection , le premier sens de l'élé- phant • l'ouïe est le second; le toucher de la trompe, le troisième ; la vue est le quatrième ; et enfin , le goût est le dernier , parce qu'il est le plus brut : voilà pourquoi la saveur forte de T eau-de-vie , qui répugne aux autres animaux , lui plaît beaucoup. Il préfère aussi, dans ses alimens , les troncs moelleux et tendres des jeunes arbres , avec leur feuillage, à l'herbe et aux autres végétaux , et il les fend avec ses dé- fenses. Celles-ci sortent communément de deux à trois pieds environhors de la gueule. Dans lesvoyages et les caravanes de ces animaux sauvages, les plus robustes marchent à la tête et se présentent de front ; les femelles et les petits se tiennent au centre , ainsi que le font les ruminans , surtout dans le genre des bœufs , et les pachydermes du genre des sangliers. L'éléphant est , dit-on , aussi reconnoissant que vindica- tif : on en cite des traits remarquables , s'ils sont vrais. 11 se venge quand il peut le faire ; mais on le calme aisément en lui donnant à manger. Les femelles des éléphans ^Bont plus douces , plus affectionnées que les mâles , comme dans toutes les autres espèces. Presque tous les voyageurs accordent à cet animal des qualités supérieures ; mais ils citent en même ,58 E L E temps des exemples de vengeance et de brutalité : cepen- dant son naturel est doux quand on ne l'irrite pas. On l'ins- truit à saluer son maître, à se rendre souple, obéissant, et il fait tout ce qu on exige de lui , pourvu qu'on le traite avec douceur. On 1 apprend aussi à marquer la cadence , et à se mouvoir en mesure. Le bruitcomme la flamme l'épouvantent; on assure qu'il comprend ce que dit son maître, et exécute même des choses qui surpassent les autres animaux , comme de marcher sur une corde , ainsi que les funambules , et faire d'autres tours de force, etc. Ces faits sont loin d'être dé- montrés , si Ton en juge d'après ce que nous avons vu des éléphans de la ménagerie de Paris; car , sans être plusstu- pides que les autres quadrupèdes, ils ne paroissent cepen- dant pas leur être bien supérieurs en qualités. A la vérité , plus un animal est facilement dompté et instruit par l'homme, plus il nous paroît être intelligent ; mais ce n'est qu'un es- prit d'emprunt, une intelligence achetée à force de soins. Nous avons vu des chevaux qu'on avoit rendus assez intelligens. Que fait-on pas du chien ? Si l'on prenoit autant de soins du singe, on le rendroit étonnant. F. iNSTiNCT. Donnons cependant quelques faits que les auteurs ont rap- portés pour prouver l'instinct de l'éléphant ; nous ne préten- dons ni les infirmer , ni les garantir ; car nous savons qu'il est très-aisé de s'en laisser imposer à ce sujet, quand on n'y apporte pas une grande attention et le désir de la vérité. L'amourdumerveilleuxs'emparesouventdes hommes , quand ils voient pour la première fois un objet extraordinaire. a Un éléphant venoit de se venger de son comak (conduc- « leur) , en le tuant ; sa femme , témoin de ce spectacle , prit ou d'après Isbrand-Ides , Strahlenberg, Lebrun, dans leurs Voyages^ ou Buffon, dans son Histoire naturelle^ que tous ces ossemens ont été trans- portés par des alluvions ou des déluges dans le Nord ? Adop- tera-t-on Thypothèse de Pallas, Nov. Comment. Petrop. , t. i3 et T 7, où il suppose que l'Océan des Indes, soulevé par d'immenses explosions volcaniques , s'est précipité sur le pôle du Nord, en balayant toutes les productions des Indes, les éléphans, les rhinocéros , etc. , qui s'y trouvent entassés aujourd'hui ? Ensuite le froid les ayant saisis, leurs chairs même se seront conservées. C'est ainsi, disent encore avec Pallas , Gmelin , Steller, Georgi , etc., que les Sibériens conservent, des années entières, du poisson frais, ou d'autres substances, en les tenant gelées. Quoi qu'il en soit, les éléphans actuels ne peuvent nulle- ment supporter la froidure, même celle assez modérée de nos climats , pendant l'hiver le plus ordinaire , puisque l'un de ceux de la ménagerie de Paris , quoique logé chaude- ment et commodément, pendant l'hiver de 1801 à 1802 , est mort d'une péripneumonie. Quelle catastrophe a donc pu confiner sur nos continens les débris de ces animaux qui habitent exclusivement la zone torride de l' Ancien-Monde ? Quels prodigieux espaces de temps ont dû s'écouler depuis que ces vastes quadrupèdes ont disparu de tous les climats qui recèlent leurs ossemens .'' Il falloit donc que la terre fût alors tien différente de ce qu'elle est aujourd'hui. Non- seulement on trouve des débris d'éiéphans dans les contrées E L E i65 que nous avons citées, mais encore des ossemens d'autres animaux de familles analogues , tels que des rhinocéros, des tapirs, etc. Pallas rapporte aussi , dans ses Voyages , qu'on trouva, en Sibérie, une tête et un pied de rhinocéros ayant encore toute leur chair et leur peau. Voyez Rhi- nocéros. Il fut trouvé , en 1771 , sur le Vilhouï, dans le gouvernement d'Irkoutsk, Pallas , Nov. Comment. Petropol, tom. i3 , p. 439. La glace perpétuelle de ce climat les avoit pu conserver un nombre d'années très-considérable. Mais ceci indique aussi que la catastrophe qui a détruit ces animaux , a dà être soudaine. La froide Tartarieétoit-elle donc aupara- vant aussi chaude que les climats des tropiques ? Si l'on con- sidère que nous marchons sur les débris d'un monde anté- rieur ; que tant de forêts ensevelies, tant d' ossemens d'ani- maux , tant de couches de cpquillages , tant de terrains dé- posés par les eaux , agités par les volcans , bouleversés par les tremblemens de terre , nous attestent les grands chan- gemens de la terre , nous ne devons pas tant nous hâter de former des systèmes de géologie. Qu'elle est ancienne , la planète que nous habitons Combien elle a dû changer de fois, et combien elle doit se transformer encore dans le cours démesuré des siècles! Que sont auprès d'elle cinq à six mil- liers d'années ? Nous ne sommes que d'hier sur la terre , et cependant il nous faut, par la pensée, percer dans les ténè- bres du passé et de l'avenir, dans ces deux abîmes entre les- quels nous sommes placés , et où nous allons nous engloutir à jamais. 11 paroît donc que la plupart de ces éléphans, aujourd'hui fossiles , éloient plus gros et plus grands , et surtout d'une autre espèce que ceux qui vi^^ent à présent ; de même que lès baleines d'autrefois étoient plus puissantes que celles de nos mers actuelles. (F. notre article Baleine.) La guerre que l'homme a déclarée à ces animaux, les empêche de parvenir à une longue vieillesse et à tout le développement de leur masse. Les os et les dents fossiles d'éléphans nous annoncent des animaux de vingt et même vingt-cinq pieds de hauteur , gros et longs à proportion ; nous ne voyons rien de semblable à présent sur la terre. Est-ce que les anciens âges du monde auroient été plus favorables à la vie des animaux et à celle des hommes , comme la Genèse le rap- porte des premiers habitans de la terre , aux temps obscurs des Jared et des Mathusalem ; temps enfoncés dans une nuit profonde , et où l'esprit trouve peu de fonds pour se reposer. Est-ce que les générations des êtres mortels se seroient abâ-^ tardies dans la longue carrière des âges ? V. Dégénération. i68 E L E Nous n'aurions que des conjectures à imaginer, au défaut do l'histoire du monde ; mais ces témoignages des révolutions de la terre , ces antiques médailles des siècles qui nous ont précédés , doivent nous faire penser que, sur ce globe, la nature est sujette à de grands changemens , et que nous ne devons poiat assurer en téméraires tant de suppositions et de systèmes , que les livres les plus révérés et les plus antiques nous ont transmis. Comme un villageois , qui n'est jamais sorti de son pays , ne peut pas croire que le monde soit si vaste , et si étrange en certains climats , de même , ne pou- vant pas sortir de notre siècle et de notre temps , nous tenons souvent à tort pour des fables et pour des choses im- possibles tout ce que nous enseignent ces vieux monumens des catastrophes du monde, (virey.) ELÉPHANS FOSSILES. Les nombreux débris d'élé- phans que l'on a rencontrés dans une infinité de lieux , et surtout dans des terrains meubles ou d'alluvion , ont en gé- néral été rapportés à ces animaux ; mais comme , avant M. Cuvier , on n'avoit point reconnu les différences très- marquées qui existent entre leurs espèces vivantes, on n'avoit également pas été à même d'apprécier celles qui les dis- tinguent aussi de l'espèce fossile. Il étoit encore réservé à ce savant illustre de rétablir cette dernière , et d'en faire connoître les caractères particuliers. Depuis Théophraste jusqu'à nos jours , les ouvrages ren- ferment des notices nombreuses sur les ossemens d'éléphans découverts dans l'Asie septentrionale et en Europe , où les espèces vivantes n'ont été amenées qu'à compter du temps d'Alexandre. Ces ossemens, le plus souvent, étoient regardés comme des os de géans et de héros. On crut successivement retrouver les restes àiAntée, A^Entelle ou à' Oius, à^Emndre^ de Teutobochus ., etc. L'Italie et la Grèce en ont offert dans beaucoup de lieux; mais, dans ces contrées, on pouvoit les confondre avec les os des espèces vivantes , puisque les Ma- cédoniens et les Romains avoient possédé un grand nombre de ces animaux. Il n'en étoit pas de même des autres par- ties de l'Europe et de l'Asie, où l'on n'a jamais vu d'élé- phans que deloin en loin, et en très-petit nombre; et cepen- dant ces contrées ne sont pas j^lus dépourvues d'ossemens que l'Italie et la (irèce. Ceux qui ont été recueillis en France, sont notamment assez nombreux. Il est certain, dit M. Cuvier, que le pré- tendu géant trouvé sous Charles VII, en i4.56 , dans la ba- ronnie de Crusol , près Valence , étoit un éléphant, et il est probable que celui qui fut déterré , sous Louis XI , au bourg E L E ,67 de Saint-Peyrat , encore près de Valence , et dont parle Cœlius Rhodiginus, étoit de la même espèce. C'est aussi en Dauphiné , près du château de Chaumont , ou de Langon , entre les villes de Montricaut , Serre et Saint-Antoine , que s'est trouvé celui de tous les squelettes fossiles qui a donné lieu à plus de contestations , le fameux Teutobochus , sujet des longues disputes d'Habicot et de Riolan, Une molaire d'éléphant fut trouvée, en 1760, près de Saint- Valier, à demi-quart de lieue du Rhône; une mâchoire fut éga- lement recueillie à Pimoisson ,. près de Riez (Basses-Alpes). M. Soulavie parle d'im squelette presque entier , découvert dans les environs de Lavoûte ( Ardèche ) , dans des attéris- semens voisins du Rhône. M. Faujas décrit une défense trou- vée dans la commune d'Arbes , près Villeneuve de B erg, au pied des Monts-Coirons (même département) , à cinq pieds de profondeur, dans un tufa volcanique. On trouve beaucoup d'autres débris d'éléphans , en se rapprochant des Pyrénées. La Montagne-Noire en recèle une quantité dans ses pentes, notamment aux environs de^Cas- telnaudary ; à Gaillac en Albigeois, auprès de Toulouse; près du château d'Alan, résidence des évêquesduCommînges,etc- Il y a au Muséum une portion d'omoplate , déterrée à trois lieues au-delà de Châlons-sur-Saône , du côté de Tournus. Les ouvriers qui travaillent au canal du centre , ont récemment découvert un amas d'os d'éléphans dans la même province , près de Chagny. On a trouvé dans plu- sieurs endroits , aux environs d'Auxerre , et notamment au Pont-de-Pierre , des mâchelières plus ou moins entières, qui sont , à n'en pas douter , des mâchoires d'éléphans. A Fou- vent , près de Gray ( Saône) , et dans le Porentrui, on en 3 rencontré également des amas assez considérables. Les environs de Paris en ont offert à Argenteuil , à Meu- don , dans la forêt de Bondi , près Sevrans ; à Giérard , en Brie , à une lieue de Crecy, etc. On a trouvé une mâchelière d'éléphant sous le lit de la Moselle, près de Pont- à-Mousson , et un germe d'une de ces mêmes dents , aux environs de Metz. La Belgique en a offert, principalement aux environs d'An- vers , de V ilvorde , de Bruge , de Louvain , de Nonnen- weyer , etc. La vallée du Rhin fourmille de ces ossemens , et notamment auprès deBâle et de Strasbourg; et là, comme partout , ils sont enfouis dans les sables et autres terres d'alluvion àes rives de ce fleuve. L'Allemagne est , sans contredit , le pays de l'Europe oh Tan a trouvé le plus d'os d'éléphans fossiles , non pas , s68 E L E peut-être , dit M. Cuvier , qu'elle en recèle plus que les autres contrées , mais parce qu'il n'y a , dans cet empire , pour ainsi dire , aucun canton sans quelque homme instruit et capable de recueillir et de faire connoître ce qui s'y trouve d'intéressant. Nous nous dispenserons de nommer ici les lieux nombreux où on les a rencontrés. En Pologne, on en' a trouvé également dans les bassins de la Vistule et duDniester. Les lies Britanniques qui , par leur position , n'ont pas dA recevoir d'éléphans vivans , en offrent un grand nombre de fossiles , et il n'est pas jusqu'à l'Islande qui n'en ait. Mais , de tous les pays du monde , celui qui a le plus fourni de ces dépouilles, c'est le vaste empire de Russie , et sur- tout celles de ses provinces où l'on devoit le moins s'at- tendre à en trouver, les parties les plus glacées de la Sibérie; ces contrées, au rapport des voyageurs, fourmillent, pour ainsi dire, de ces monstrueux débris ; et ce phénomène y est si général, que les habitans ont forgé une fable pour Texpli- quer , et qu'ils ont supposé que ces os proviennent d'un grand animal souterrain vivant à la manière des taupes , mais ne pouvant voir impunément la lumière du jour. Ils ont nommé cet animal Mammont ou Mammouth. Les défenses de ces éléphans sont connues sous le nom de cornes de mammont ( mammoniooakost ) , et sont si nombreuses et si bien conservées , surtout dans les contrées septentrio- nales , qu'on les emploie aux mêmes usages que l'ivoire frais , et qu'elles font un article de commerce important. Ce sont principalement les berges des fleuves qui ont leur em- bouchure dans la mer du Nord, depuis la Vistule jusques ai| promontoire des Tschutchis , tels que le Volga , la Lena , l'Indigirska , le Jenlssey , l'Ob , et les rivières qui s'y jet- tent , notamment l'Irtisch , ainsi que les rivages de la mer d'Anadyr, qui en fournissent le plus. Feu Palrin pensoit que tous ces éléphans avoient été ame- nés des Indes par les fleuves qui s approchent des mon- tagnes du ïhibet ; mais M. Cuvier , qui n'admet point cette hypothèse , fait remarquer que l'Irtisch seule est dans ce cas , tandis que tous les autres descendent , pour la plu- part , de montagnes très-froides de la Tarlarie chinoise. « On en trouve à toutes les latitudes , ajoute-t-il ; et c'est du Nord que vient le meilleur ivoire , parce qu'il a été moins exposé à l'action des élémens. « Ce qui ^ indépendamment de cette prodigieuse abon- dance , excluroit toute idée d'expéditions conduites par des hommes , c'est que , en quelques endroits , ces os sont réu- nis à uue quantité innombrable d'os d'autres animaux sau- E L E 1G9 vagcs , grands et petits. Les os sont généralement dispersés, et ce nest que dans un petit nombre de lieux qu'on a trouvé tles squelettes complets , comme dans (tne sorte de sépulcre de sable. Ce qui est bien remarquable encore , c'est qu'on les trouve souvent dans , ou sous des couches remplies de corps marins , comme des coquilles , des glossopètres , et autres , selon le récit de Pallas ; mais une particularité , qui n'est pas moins frappante , c'est que , en quelques endroits , on a découvert des os d'éléphans qui conservoient encore des lambeaux de chair , ou d'autres parties molles , le plus souvent au milieu des glaces , qui les préservoient de la décomposition. « On douteroit peut-être de ces faits, s'ils n'étoient con- firmés, i'" par un squelette du même genre, à l'authenticité duquel rien ne manque ; celui du rhinocéros entier , déterré avec ses chaiis , sa peau et son poil , auprès du \ ilhoui, en 1771 , dont nous devons à Pallas une relation circonstan- ciée , et dont la tête et les pieds sont encore conservés à Pétersbourg , et 2." par la découverte plus récente , faite en 1807 par M. Adams, dans les glaces de l'embouchure de la Lena , dun mammoulh entier dont la chair étoil con- servée , ainsi que la peau qui étoit couverte d'un feutre épais et de long poils roides. (i) Ces faits prouvent tous en- semble^ que c'est une révolution subite qui a enterré ces élonnans monumens. « Les lieux les plus méridionaux de l'Asie , où Ton ait dit jusqu'à présent avoir trouvé des os fossiles d'éléphans , sont la mer d'Aral, et les bords du Sihon ou Jaxartes , et en général il est singulier qu'on ne déterre point de ces os, dans les climats où les éléphans que nous connoissons vivent habi- tuellement , tandis qu'ils sont si communs à des latitudes qu'aucun de ces animaux ne pourroit supporter. » L'Amérique , outre les ossemens du grand animal de l'Ohio, appelé mastodonte par M. Cuvier, et que Buffon regardoit comme des débris d'éléphans, offre encore bien réellement des ossemens de mammouts, en tout semblables à ceux de Sibérie. Ils sont plus abondans au Nord , mais on les rencontre aussi dans le Sud , et M. de Humboldt a rap- porté des fragmens de dentsmolairestroiwés à Hue-Hueloca, près de Mexico , et une pointe de défense de la Villa de Ibaira , province de Quito , au Pérou , à 1117 toises de hauteur au- dessus du niveau de la mer. (i) Cet éléphant fossile a été recueilli dans le cabinet de Petesr boiug. La collection du Muséum de Paris possède une touffe de poils et de bourre ou feutre qui lui appartient. 70 E L E La Barbarie a offert quelques fragmens Ae molaires de ces mêmes éléphans fossiles. Il nous reste à faire connoître les différences principales observées par M. Cuvier , entre l'éléphant fossile ou mam- mont, et les éléphans vivans. L'Eléphant fossile , Elephas primogenîus , Blumenbach, a le crâne allongé ; le front concave ; les alvéoles des défenses très-longues ; la mâchoire inférieure obtuse ; les mâchelières plus larges que celles des espèces d'Asie et d'Afrique , mar- quées de rubans transversaux d'émail plus serrés. On ne trouve ses os que dans l'état fossile; personne ïi'en a vu dans l'état frais, qui fussent semblables à ceux des siens par lesquels il se distingue , et l'on n'a point vu, dans l'état fossile, les os des deux espèces vivantes. On trouve ces os dans beaucoup de pays , mais mieux con- servés dans ceux du Nord qu'ailleurs. L'éléphant fossile ressembloit à Tespèce des Indes plus cju'à celle d'Afrique. Il différoit néanmoins delà première par lesmâchelières à rubans plus nombreux et plus étroits chezlui, les formes de sa mâchoire inférieure , qu'il avoitplus obtuse , et par celles de beaucoup d'autres os , mais surtout parla longueur des alvéoles de ses défenses. Ce dernier caractère devoit modifier singulièrement la figure et l'organisation de sa trompe , et lui donner une phy- sionomie beaucoup plus différente de celle de l'espèce des Indes , qu'on auroit dA s'y attendre d'après la ressemblance du reste de leurs os. Il paroît que dans celte espèce les défenses étoient généra- lement grandes et arquées. (i)Il n'y a point de preuve qu'elles aient beaucoup différé selon les sexes ou les races. La taille n'étoit pas beaucoup au-dessus de celle à la- quelle l'espèce des Indes peut atteindre : elle paroît avoir eu des formes en général encore plus trapues. On ne peut savoir quelle étoit la grandeur de ses oreilles , la couleur de sa peau , ni le nombre ordinaire de ses ongles, encore moins quelles étoient ses habitudes naturelles. Mais il est bien certain, par ses débris, que c'étoit une espèce plus différente de celle de l'Inde que l'âne ne l'est du cheval, ou le chacal'^et l'isatis, du loup et du renard. Il n'y a , selon M. Cuvier , rien d'impossible à ce qu'elle ait pu supporter un climat qui feroit périr celle des Indes, (i) La collection du Muséum de Paris , renferme la plus grande défense qu'on ait encore découverte. Elle a été trouvée près de Rome par MM. Larochefoucauld et Desmarest. Elle avoit dix pieds delong sur huit pouces de diamètre quoiqu'elle ne fut plus entière. E L E 17, c'est-à-dire le climat de la Sibérie ; et c'est ce que semble prouver le poils épais dont elle étoit couverte. Néanmoins , cette opinion est susceptible de quelques objections. V. Elé- Aant. ( Extr. des Mém. de M. Cuvier.) Quant aux différences qu'elle présente avec l'espèce d'A- frique, elles consistent principalement dans la forme du crâne qui est arrondi dans celle-ci, et dans celle des mo- laires , dont la couronne , au lieu de présenter des rubans d'émail étroits et nombreux , n'offre que quelques losanges transverales. (desm.) ELEPHANT. Poisson du genre Centrisque , le CerUrisqut bécasse, (b.) ELEPHANT DE MER. On a donné ce nom à deux qua- drupèdes amphibies fort différens l'un de l'autre : *.° au morse à cause de sa grande taille et de sts défenses analo- gues à celles de l'éléphant ; 2.*' au phoque à museau ridé , à cause de l'espèce de trompe qui termine le museau de ce grand animal. V. Morse et Phoque, (desm.) ELEPHANTOPE, Elephantopus. Genre de plantes de Ja syngénésie polygamie agrégée, qui offre pour caractères: un calice commun , composé de trois folioles ovales , renfermant plusieurs calices particuliers ^quadriflores. Cha- que calice particulier est ovale , oblong , imbriqué d'é- cailles étroites , lancéolées, serrées , droites et pointues. Ces écailles enveloppent chacune trois, et plus souvent quatre fleurons tubulés , quinquéfides , posés sur un réceptacle nu. Le fruit consiste en plusieurs semences oblongues , un peu comprimées , couronnées de plusieurs barbes sétacées non ouvertes. Ce genre contient trois espèces : I'Eléphatstope a fleurs TERMINALES, E/ephantopus sraber., Linn., qui a les feuilles ovales, oblongues, rugueuses, velues et dentées; les fleurs en têtes terminales; il se trouve dans l'Inde; I'Eléphantoi'è TO- MENTEUX, qui se rapproche infiniment du précédent, et qui se trouve en Amérique dans les lieux ombragés, où je l'ai fréquemment observé ; I'Eléphantope a epis , qui a les feuilles lancéolées et les fleurs disposées en épi axillaire. Ce dernier se trouve à Saint-Domingue. (B.) ELEPH ANTUSIE, ElepharUusia. Genre de Palmier, pro- pre au Pérou, qui renferme deux espèces, l'une à petit et l'autre à gros fruit. Ses caractères consistent à êtredioïque ; à avoir dans les fleurs mâles des étamines nombreuses , et dans les fleurs femelles un ovaire à style de cinq ou six divisions ; un grand nombre de fruits monospermes. Les deux espèces de ce genre ont des feuilles pinnées, très- 172 E L E grandes. Leurs fruits renferment, lorsqu'ils sont jeunes, une liqueur avec laquelle les voyageurs se rafraîchissent ; on les mange quand ils sont mûrs. Ce genre a été appelé Phytelas par Ruiz et Pavon. (b^ ELEPHAS, ELEPHANTUS. Noms latins de I'Elé- PHANT. (DESM.) ELEPHAS. Tournefôrt ayant observé que plusieurs es- pèces de CoCRÈTES {rhhianlhus) avoient la lèvre supérieure de la corolle plus étroite et prolongée en forme de trompe d'é- léphant , en a fait son genre Élépuas. Avant lui, Bauhin et d'autres botanistes avaient nommé ainsi l'une de ces espèces le Rfiinanlhus orientales. (LN.) ELETTARI. Deux espèces d'AinoMES sont ainsi nom- mées ^u Malabar. L'une , I'Amome rampant (Jmomum re- pens, W. ) est figurée pi. 4- et 5, vol. ii de VHortus mala- baricus de Rheede ; l'autre , figurée planche 6 du même ou- vrage , est I'Amome graine de Paradis ( Amomum granum paradisi, Linn. ), espèce très-voisine du Cardamome (y^mo- mum cardamomum , Linn. ). (ln.) Dans le dixième volume des Transactions de la Société Linnéenne de Londres , on a proposé d'établir un genre Elettari, pour placer celte dernière plante , et quelques autres espèces d'amomes. (b.) ELEUSINE, Eleusine. Genre de plantes établi par Gsert- ner, et dont le type est la Crételle coracan, Cynosurus co~ racanus^ Linn. Il diffère du genre CrÉtelle , principalement parce que les fleursdes espèces qui le composent n'ont pointde réceptacle propre. Il aélé adopté parla plupart des botanistes. Le genre Leptoculga lui enlève des espèces, (b.) ELEUTHERAN THÈRE , EleuthcraïUhera. Nouveau genre de plantes établi par Poiteau dans la syngénésie , et dans la famille des corymbifères. Il offre pour caractères : un calice commun à cinq folioles égales ; un réceptacle couvert de paillettes ciliéesau sommet, et portant quatre à neuffleu— rons hermaphrodites, ciliés; des étaniines distinctes; desgraiî lies hérissées de glandes, et couronnées. Ce genre ne renferme qu'une espèce, I'EleuthéraTï- thère à feuilles ovales , qui est une herbe étalée , à feuilles ovales , opposées, et à fleurs géminées, qu'on trouve à Saint-Domingue, (b.) ELEUTHERATES, jF/ew/Zierato. Première classe ou pre- mier ordre des insectes du Système Entomologique de Fabri- cius, et qu'il caractérise ainsi: mâchoire nue, libre, portant des palpes. Ce signalement, loin d'être exclusif, peut s'ap- pliquer à tous les in;sectes mâcheurs. Cet ordre comprend E T. H ,73 tous les coléoptères , et est divisé en dix sections dans son dernier ouvrage : elle ne Téloit qu'en six dans les précédens. Section 1. Antennes posées sur un bec long et corné. Section 2. Antennes en massue lameliée. Section 3. Antennes en massue perfoliée. Section 4- Antennes en massue solide. Section 5. Antennes flabelliformes. Section 6. Antennes qui vont en grossissant. Section 7. Antennes cylindriques. Section 8. Antennes moniliformes. Section g. Antennes filiformes. Section 10. Antennes sétacées. Les éleuthérates sont des insectes hexapodes, pourvus de deux antennes, très-souvent de deux ailes ^ et toujours de deux élytres. Leur bouche, d'où le caractère de la classe est tiré, est munie d'une lèvre supérieure (labre, lahrum)^ qui est liorizon taie et placée à la partie supérieure; de deux man- dibules transversales, cornées, fortes, souvent dentées , pla- cées une de chaque côté ; de deux mâchoires transversales, cornées ou membraneuses, unidentées, bifides ou entières , placées au-dessous des mâchoires , et portant deux ou qua- tre palpes; et d'une lèvre inférieure, formée d'une pièce ordinairement crustacée, le menton, mentum ^ et portant une languette, Hgula^ membraneuse, sur laquelle sont insérés deux autres palpes. Quant aux autres caractères, et tout ce qui peut avoir rapport à leur histoire , V. Coléoptère. (o.l.) ELEUTHERIE , Eleulheria , Br. Genre de plantes de la famille des mousses , quatrième tribu ou section , les DiPLO- POGONES munies de deux péristomes. Les caractères de ce genre, qui a été réuni aux Neckéries par Hedwig , sont : coiffe cucuUiforme ; opercule conique plus ou moins aigu ; seize dents lancéolées au péristome ex- terne, toutes celles du péristome interne libres. C'est par ce dernier caractère que les éleulhériesse distinguent des LeskÉes et des Hypnes. (p. b.) ELEUTHEROPODES. Famille de poissons établie par Duméril , et qui renferme ceux des thorachiques qui ont les branchies complètes , le corps arrondi , les nageoires paires inférieurement distinctes. Les genres qui lui appartiennent sont : EchineÏde , Gobio* MOROÏDE et GOBIOMORE. (B.) ELEUTHEROPOMES. FanfîUe de poissons établie parDuméril, pour placer ceux qui sont cartilagineux, dont les branchies sont operculées sans membranes , qui ont qua- tre nageoires paires et la bouche sous le museau. 174 ELI Les genres qui entrent dans celte famille sont: Pégase, ACIPENSÈRE et POLYODON. (B.) ELFEXING.Nom de la Seslerie bleue («cifemcterufea), en Suède, (ln.) ELFIL ou Elï»hil. Nom de I'Eléphant en Orient, (s.) ELFWEIDE. V. Elbweide. (l«.) ELGEBAUM. V. Egele. (ln.) ELGGRAES. C'est le nom de la Reine des vvcks^spirœa vlmaria ) , en Sudermanie , province de Suède, (ln.) EL-HACHYCH et Charaneq. Noms arabes du chanvre. L'emploi de cette plante pour obtenir la filasse , est incon- nu en Egypte ; les pharmaciens se servent de ses feuilles pour faire des liqueurs enivrantes, (ln.) EL-HANNE. V. Henné, (ln.) ELIAMTÈME. V. Helianthemum. (ln.) ELICE, Théophraste. C'est le Saule, (ln.) ELICHRYSE, EUchrysum. Genre de plantes, de l%syn- génésie polygamie superflue, et de la famille des corymbi- fères , qui a été établi par Gsertner , et adopté par les autres botanistes. Il est formé aux dépens des genres Gnaphale, Fi- lage et Xéranthème de Linnseus , et comprend une dou- zaine d'espèces. Ses caractères sont: un calice commun à écailles obtuses , scarieuses , ordinairement colorées et inégales ; tous les fleu- ronshermaphrodites et quinquéfides ; des semences à aigrettes sessiles, simples, quelquefois dentées ou ciliées. Les espèces de ce genre sont comprises parmi celles des genres auxquels elles appartenoient ci-devant. Willdenow n'a fait entrer que des Xéranthèmes dans ce genre, (b.) ELICHRYSO-AFFINIS. Hermann, Plukenet et Mo- rison, nomment ainsi le iarchonanthus camphoratus , L. (ln.) ELICHRYSOÏDES. V. Helichrysoïdes. (ln.) ELICHRYSON {Or des marais , en grec). Théophraste et Dioscoride nomment ainsi une plante qui croissoit dans les marécages, et dont les fleurs étoient d'un jaune d'or. Il paroît que c'est V amaranthus de Galien et Vaurelia de Gaza. Adan- son cite ces végétaux au nombre de ceux qu'il ramène à son genre e/ic^/yson, le même c^tV élichrysum de ïournefort, qui comprend les espèces à réceptacle nu des genres gnaphalium , xeranthemum et conyza de Linnseus. On a rapproché aussi l'ancien élychryson , de U Tanaisie annuelle , du Stœchas (^ ghaphalium sivechas), del'AcHiLLÉE AGÉRATE, etc. Depuis, ce nom diversement écrit , eliochrysos , helichrysum , eleochry- ium , elychrysum , a été appliqué à beaucoup de végétaux à E L L ,^5 fleurs jaunes, dispersés dans les genres Athanase, Tanai- siE, Filages, Naphale, Xeranthemum, St^eheline , Chrysocome , Tarchonante , Conyse , Paylica , et dans des genres faits aux dépens de ceux-ci. Uelichrysum de Lamarck et de Gsertner répond hVelichry- sum de ïournefort ; mais celui de W illdenow en diffère un peu. V. Elichryse. (ln.) ELIDE, Elis. Nom donné par Fabrîcius à un genre d'hy- ménoptères, formé de mâles des Scolies et de Myzines, re- marquables par leur forme étroite et allongée. V. Ces deux articles. (L.) ELIDE de Dioscoride. Plante rapportée par Adanson aa genre Smilax, dont plusieurs espèces croissent dans le raidi de l'Europe et en Barbarie, (ln.) ELIFACOS ouELISFACOS. C'est la Sauge {saloia officinalis ) , en Mauritanie, (ln.) ELI MUS. V. Elyme et Elymon. (ln.) ELIO, ELIAW. Nom du Lierre, en Basse -Bretagne. (LN.) « ELIOCARMOS. Reneaulme appelle ainsi la Dame d'onze heures ( ornithogallum umbellaium , L. ). (LN.) ELIOCHRYSOS. V. Elichrysum. (LN.) ELIOÏROPE. V. HÉLIOTROPE, (ln.) ELITRES. V. Elytres. (s.) ELKE. L'Elan en anglais. {V. ce mot). Elk est le cygnt sawage. V. Cygne, (s.) ELKERKEDON. Mot persan qui signifie porte come^ et qui est le nom du Rhinocéros. V. ce mot. (s.) ELKIALGEBER. Nom arabe du Romarin, (ln.) ELLA; Elenio et Enula. Noms italiens de I'Aunée {inuli fteleniurriy L. ). (LN.) ELLEBORE. V. au mot Hellébore, (b.) ELLEBORE BLANC. F. Varaire. (ln.) ELLÉBORINE, Serapias. Genre de plantes, de la gy- nandrie diandrie , et de la famille des orchidées , qui a pour caractères: une corolle de six pièces, dont cinq sont ovales, lancéolées, presque égales , et la sixième ou le nectaire, con- cave à sa base, et en languette ovale et réfléchie à son som-r met; deux étamines à filamens fort courts, et à anthères droites, situées dans les cavités du style; un ovaire oblong, inférieur, du quel s'élève un style épais et obtus , avec deux cavités distinctes; une capsule ovale, turbinée ou oblongue, un peutrigone, àtrob côtes ou arêtes longitudinales, s'ou- îjS E T^ L vrant par trois valves, et qui contient dans une seule loge des semences nombreuses. Ce genre renferme quinzeouseize espèces, la plupart d'Eu- rope. Ce sont des plantes à racines bulbeuses , à feuilles al- ternes, engaînées ou amplexicaules, communément nerveu- ses, et à (leurs disposées en grappe terminale. Les plus com- munes sont: L'Elléborine a feuilles larges, qui a les bulbes fibreux, les feuilles ovales et les fleurs penchées. Elle croît en Europe dans les bois et autres lieux couverts. L'Elléborine des marais, qui a les bulbes fibreux, les feuilles ensiformes , les fleurs penchées, et leur nectaire ter- miné par un appendice obtus, presque en cœur. Elle se trouve dans les marais. L'Elléborine rouge, qui a les bulbes fibreux, les feuilles ensiformes , les fleurs droites et la lèvre du nectaire aiguë'. Elle croît dans les montagnes élevées. L'Elléborine à languette, qui a les bulbes presque ronds , la lèvre du nectaire trifide , aiguë et plus longue que les pétales. Elle se trouve dans les parties méridionales «le l'Europe. Svvartz, dans sa Monographie des orchidées, a légère- ment modifié les caractères de ce genre , et lui a enlevé plu- sieurs espèces pour les placer dans d'autres, tels que Dise , EpIPACTIS , LiMODORE , NÉOTTIE et CyMBIDIE. (B.) ELLÉBORINE de Dioscoride. Synonyme de son Epi- PACTis, plante rapportée aux orchidées et au genre nommé actuellement Epipactis, L. V. Helléborine. (ln.) ELLEBOROS des Grecs , Elleborus des Latins. Voyez Helleborus. (ln.) ELLEBORUM. Synonyme d'HELLEBORUS. V. ce mot. (ln.) ELLEND. Nom allemand de I'Elan. V. ce mot. (s.) ELLER. L'un des noms allemands de I'Aune ( hetula aînus , L. ). (ln.) ELLERA. .Les Italiens donnent ce nom au Lierre. Ils nomment le Houx , ellera spiaosa. (LN.) ELLICHRYSUM. V. Elichrysum, L. (ln.) ELLIPSOLITE , Ellipsoliles. Genr'e de coquille , établi par Denys de Montfort , aux dépens des Planulites de Lamarck. Ses caractères sont : coquille libre , univalve , cloisonnée , en ellipse , et contournée en spirale ; tous les tours de spire apparens; bouche arrondie, recevant, dans son milieu, le retour de la spire ; cloisons unies, percées par un seul trou. -4 E L M I-, Ce genre renferme sept à huit espèces , toutes fossiles, et se trouvant dans les pierres calcaires d'ancienne forma- tion. On les connoît sous le nom vulgaire de Cornes d'ammon elliptiques, (b.) ELLISIE , Elïisia. Plante annuelle de Virginie , à feuilles alternes , pétiolées , profondément pinnatifides , à pétioles hispides , à découpures pointues , avec une dent de chaque côté ; à fleurs pédonculées, solitaires, penchées , blanches , parsemées de points rouges , qui forme un genre dans l;i pentandrie monogynie , et dans la famille des Sébeste- NIERS. Ce genre a pour caractères: un calice monophylle , per- sistant , plus grand que la corolle , et divisé , au-delà de moitié, en cinq découpures ovales, pointues; une corolle monopétale , campanulée , à cinq découpures émoussées ; cinq étamines ; un ovaire supérieur ovale , -conique , velu , chargé d'un style à stigmate simple ; une capsule charnue , scrotiforme , hispide , bivalve, imparfaitement quadriloci- laire , et qui contient quatre semences sphériques , noires et chagrinées, (b.) ELLISIA. Nom donné par Linnseus, Brownel Loefling, à un arbre de la Jamaïque qui , se rapprochant beaucoup du genre Duranta, y a été réuni. Linnéeus a transporté depuis ce nom à la plante décrite ci-dessus, qui est le Nyr.telea de Scopoli. Ce nom à'EUisia rappelle celui de J. Ellis , natu- raliste anglais , auteur d'une excellente histoire des Coral- lines et des Madrépores, et à la mémoire duquel Brown et Linnseus (lySS) avoient consacré les deux genres cités, (lis.) ELLORN. L'un des noms du Sureau , en Allemagne. ELLORTON. ISom vulgaire , dans la Haute-Marne , àe VA.Gkmc MEURTRIER (Agarir.us iiecator\ espèce extrême- ment dangereuse, (b.) ELM. Noms anglais, allemand et danois de I'Orme (Ul- miis rampestris'). (ln.) ELMIS , Elmis. Genre d'insectes , de l'ordre des coléop- tères, section des pentamères, famille des clavicornes, tribu des byrrhiens. Ce genre , établi par Latreille, se rapproche beaucoup de celui des DryopS; cependant il en diffère par la forme des antennes ; elles sont, dans le premier, presque filiformes, de la longueur du corselet , simples et libres ; dans les dryops , elles sont presque en massue et en scie, logées dans une ca- vité sous les yeux, et à peine de la longueur de la tète ; elles ont, en outre , un article de la base très-dilaté , ce qui fait paroître l'antenne comme bifide. X. 12 ,7» E I. O Le corps des elmis est ovalaire ^ convexe et bombé tn dessus , plat en dessous ; la tête est petite , enfoncée jusques aux yeux dans le corselet , et la bouche se renferme dans une mentonnière formée par le sternum ; les yeux sont peu saillans ; le corselet est presque carré, élevé dans son disque , avec les côtés déprimés , élargis et un peu rebordés; i'écusson est très-petit et arrondi ; les élytres sont voûtées , embrassent l'abdomen et recouvrent deux ailes ; les bords sont aigus ; les pattes sont assez grandes , avec les cuisses oblongues et renflées ; les jambes sont allongées , presque cylindriques , sans épines ; les tarses sont longs , compo- sés de cinq articles , dont les quatre premiers très-courts , égaux , et le dernier beaucoup plus grand , renflé vers le bout, et terminé par deux forts crochets arqués. L' Elmis de MaugÉ , Elmis Maugeiii , Lat. , Hist. nat. des Fourmis , Mém. , p. SgS , pi. 12 , fig. 6 , est noirâtre en des- sus , cendré en dessous ; on voit deux lignes élevées sur le corselet , et plusieurs sur les élytres. Maugé avoil trouvé cet insecte sous une pierre , dans un ruisseau des environs de Fontainebleau. On en connoît quelques autres espèces, telles que VElmis deWolckmar(£*///scw5 ÎVolckmari, Panz., Faun. Insect.Germ.i fasc. 7 , tab. 4-) ' ^^ VElmis de Dargelas. V. Latreille , Gêner. Crust. et Inseci. , tom. 2 , p. 5o et 5i. Ces insectes sont tous très-petits , et vivent dans les ruis- seaux, sous les pierres, auxquelles on les trouve attachés par leurs pattes. Le même genre a été reproduit dans Je Magasin eniomo- logique d'ïlliger (1806), sous le nom de Limnius. Il paroit que le Parnus obscurus de Fabricius est congénère, (l.) ELODE , Eludes, Lat. ; Cyphon , Payk., Fab. Genre d'in- sectes, de Tordre des coléoptères , section des p^entamères , famille des serricornes, tribu des cébrionates. Les élodes se distinguent des autres serricornes , par les caractères suivans : corps arrondi , généralement bombé et mou -, antennes filiformes et simples ; mandibules entières et couvertes ; palpes filiformes et dont les labiaux sont comme fourchus à leur extrémité ; pénultième article des tarses ^ bilobé. Ces coléoptères sont de petite taille , et se tiennent sur les plantes des bords des étangs et des mares : ils sont très- agiles. Fabricius les avoit confondus avec les cistèles et les galéruques ; mais ils en diffèrent, non-seulement par le nom- bre des articles des tarses, mais encore par les organes de la manducation. Illiger en a séparé , sous le nom générique de scirtes ^ E L 0 ,,, les espèces qui , par la grosseur de leurs cuisses posté- rieures , ont la faculté de sauter , et ressemblent à des altises. ( F. Scirte. ) Je citerai TElode gris , Cyphon griseus^ Fab. , dont le corps est noir, avec les élytres et les pieds roussâtres; TElode pubesceist, Cyphon pnbesrens, Fab. , qui est gris, avec la tête et l'abdomen noirâtres ; l'E- LODE BORDÉ , ayant le corps noir, avec le devant et les côtés du corselet jaunes ; I'Elode livide , Cyphon Iwidiis , Fab. , dont le corps est livide , avec les antennes noirâtres. UElode pâle ^ mentionné dans la première édition de ce Dictionnaire, est une espèce d^IIé/ops. Voyez ^ pour VElode hémisphérique , l'article SciRTE. (l.) ELODES. Genre de plantes, proposé par Adanson pour diviser celui des Millepertuis : Il aurolt pour tvpe le Mil- lepertuis AQUATIQUE et renfermcrolt tous ceux à trois styles. Il n'a pas encore été adopté , mais il le sera sans doute bien- tôt; car les millepertuis deviennent si nombreux, que déjà on ne peut qu'avec beaucoup de difficulté les étudier, (b). ELODEE, Elodea. Plante aquatique, à feuilles simples verticillées, à fleurs éparses et solitaires, enveloppées d'une spatbe, qui, selon Micbaux, Flore de l'Améiique septentrionale, forme un genre dans la triandrlc monogynie. Ce genre offre pour caractères : un calice dont le limbe est partagé en six parties pétaliformes ; point de corolle ; six étamines alternativement grandes et petites; un ovaire inférieur, à trois stigmates bifides; une capsule évalve, renfer- mant un petit nombre de semences oblongues. Ricbard , dans son beau travail sur les Hydrocharidées (Mémoires de l'Institut, année 1811 ), a joint deux nouvelles espèces à celle-ci , et il a figuré Tune d'elles, (b.) ELODIE. Synonyme de Serpicule. (b.) ELOENDRO. Nom du Laurier rose , Nerium oleander, en Espagne et en Portugal, (ln.) ELOPE, Elops. Genre de poissons de la division des Abdominaux, dont le caractère consiste en trente rayons au moins à la membrane branchiale ; une plaque osseuse au-dessous de la mâchoire inférieure ; la nageoire dor- sale opposée aux ventrales. Il ne renferme qu'une espèce I'Elope lézard, Elops sauras , qui se trouve dans les mers d'Amérique. On ne sait rien sur ses mœurs. F. pi, D. 24 où il est figuré. h'élope lézard ne diffère presque des Salmones que par l'absence d'une nageoire adipeuse sur le dos. Il a la tête comprimée, longue et un peu aplatie du haut , sans écailles • la mâchoire inférieure est plus longue que la supérieure et elles sont, ainsi que tout l'inléiieur de la bouche, aimées î8o E L O (.Vun grand nombre de petites dents ; les os des lèvres sont longs , et leur bord est un peu dentelé ; les narines sont doubles ; les opercules unis , et composés de deux feuillets ; Touverlure des ouïes grande ; la ligne latérale droite , et l'anus une fois aussi loin de la tête que de la queue , qui est fourchue, (b.) ELOPHILE, Elophilus, Meig, Genre d'insectes de l'ordre des diptères, famille des alhéricères , tribu des syrphies , ayant pour caractères : antennes sensiblement plus cour- tes que la tête ; une éminence en forme de tubercule , sur le museau ; antennes écartées , ayant leur palette ou dernier article aussi longue ou plus longue que large , avec la soie insérée au-dessus de la jointure de cet article avec le précédent. Ces diplères sont moins velus que ceux de quelques autres- genres de la même tribu , et qui ont de l'affinité avec lui. Réaumur a nommé leurs larves vers à queue de rat. Elles vivent dans les eaux bourbeuses et marécageuses ; elles sont de couleur blanchâtre , mais ordinairement couvertes de boue ; le dessous de leur corps est garni de six paires de mamelons charnus , qui font Toffice de paties. Ce que ces larves ont de plus singulier, c'est une longue queue com- posée de deux tuyaux qui rentrent l'un dans l'autre et dont le second leur sert pour respirer l'air. Comme ces tuyaux ren- trent l'un dans l'autre avec facilité , la queue a quelquefois cinq pouces d'étendue quand la larve les allonge autant qu'il est pos- sible, grandeur qui contraste avec celle de son corps, qui n'a que 7 ou 8 lignes de long. L'intérieur du corps présentedeuxgrosses trachées très-brillantes , et qui, vers l'origine de la queue, forment des plexus très-nombreux et dans une agitation con- tinuelle. La nourriture de ces larves consiste en desfragmens de feuilles pouries et beaucoup d'autres matières corrom- pues qui se trouvent dans les eaux ; quoiqu'elles habitent or- dinairement au milieu d'une boue d'une puanteur insuppor- table, elles peuvent cependant vivre dans des endroits moins fé- tides, car on en trouve quelquefois dans les mares et les étangs. Les vaisseaux qui se remplissent d'eau pluviale contien- nent un grand nombre de ces larves , et dont les queues s'élc- vant à la surface du liquide , présentent l'aspect de filets de racines. Ces larves sortent de l'eau et s'enfoncent dans la terre pour se métamorphoser en nymphes ; la forme de la coque diffère beaucoup de celle de la larve ; la queue se rac- courcit ; le corps devient plus gros , et il naît, à la tête de la coque, quatre cornes qui forment une espèce de carré ; elles servent à la nymphe pour respirer, et répondent à quatre Stigmates qui sonlsur le corselet de Tinsecte. Lorsque lasaisoft E L O ,8i est favorable , celte espèce de syrphe quitte sa dépouille de nymphe huit ou dix jours après le changement de la larve. L'espèce la plus commune , surtout en automne , est I'Elophile a forme d'abeille , Musca tenax , Linn. ; on la prendroit, aupremier coup d'œil, pour cet insecte. Son corps est brun , couvert de poils fins, d'un gris jaunâtre , avec une raie noire sur le front ; deux à quatre taches roussâtres de chaque côte de la base de l'abdomen. Sa larve vit dans les eaux bourbeuses , les latrines et les ëgouts ; on dit qu'elle est si vivace , que la compression la plus forte ne peut la faire périr. L'insecte parfait se trouve sur les Heurs. Fabricius l'a placé dans le genre Eristale , de même que les espèces suivantes : Pendulus , floreiis , arhustorum , glaudus ^ ruficomis , qui sont des élophiles dans ma méthode, (l.) ELOPHORE, Elophorus, Fab. Genre dinsectes , de Tordre des coléoptères, section des pentamères, famille des palpicornes , tribu des hydrophiliens. Les élophores ont le corps oblong ; deux élytres coriaces qui recouvrent deux ailes membraneuses , repliées ; le cor- selet ordinairement sillonné; les antennes courtes, en massue; les mandibules simples ; les mâchoires unidentées , avec quatre palpes filiformes; enfin , cinq articles aux tarses , dont le pre- mier très-court , a peine distinct. Ces insectes diffèrent des hourliers par les antennes ; des derinesf.es , par les mandibules et les mâchoires ; des hydro- philes , par les mandibules , les mâchoires , les palpes et les tarses. Les élophores sont de petits insectes qui vivent dans l'eau , et nagent ordinairement à la surface , où ils se tiennent sur la lenlille d'eau, la conferve , et autres plantes aquatiques. Selon Schrank , ils se nourrissent des larves d'autres insectes et des dépouilles des grenouilles. On a remarqué que quand cet insecte se trouve dans l'eau, il cache toujours ses antennes au-dessous de la tête , et ne fait paroître que les barbillons , qu'il tient dans un mouvement continuel ; mais quand il marche sur le sec , il avance d'abord les antennes. La larve est entièrement inconnue. Ce genre est peu nombreux en espèces. Nous citerons , comme le plus connu , I'Elophore aquatique , E/ophoms. uquaticus ^ Fab. , D. 19 , 2 : il a jusqu'à trois lignes de long ; les antennes et les palpes sont fauves ; la tête est noire ; le corselet est d'un grts obscur , plus ou moins bronzé , cha- griné, et marqué de cinq sillons longitudinaux; les élytres sont grisâtres , avec des rangées de points enfoncés ; le des- i6a E L S sous du corps est noir ; les pattes sont fauves. Il se trouve en Europe , dans les eaux douces et stagnantes, (o.) ELOPS de Commerson. Ce sont des poissons acantho- ptérygiens, voisins des labres , et placés dans le genre GoM- PHOSE par M. Lacépède. (desm.) ELOPTOS. Nom grec du Courlis, (v.) ELOTOTOTL. Oiseau du Mexique , de la grosseur du chardonneret , blanc ou bleuâtre , et à queue noire. Fernan- dez ajoute que Véiolototl vit sur les montagnes , ne chante point , et n'est pas mauvais à manger. ( Hist. Noo. Hisp. ) Une indication aussi vague ne permet pas de rapporter cet oiseau à aucune espèce connue ; cependant Buftbn a cru pouvoir le regarder comme le PiPiT bleu. Fernandez fait encore mention d'un autre oiseau èlotoiotl y qui paroît être une espèce de Barge. V. ce mot. (s.) ELPE , Elpel. Noms allemands du Merisier a grappes ( Prunus padus. ). (I^^^) ELPHIDE , Elphidium. Genre de coquille établi par De- nysde Montfort, auxdépens des Nautiles de Linnœus, dont il diffère par sa bouche triangulaire recouverte par un dia- phragme , et percée près du bec. L'espèce qui sert de type à ce genre a été trouvée par Fichtel et Mol , dans les éponges de la Méditerranée. Cette coquille ne présentant point de bouche , il y a lieu de croire que l'animal qui la forme l'enveloppoit complè- tement, (b.) ELPHIS. C'est l'un des noms de I'Eléphant. (s.) ELPOUT. Nam anglais du Gade lotte, (b.) ELPiIZEN. V. Egèle. (ln.) ELS , ELSEN. C'est I'Absinthe , en Allemagne, (ln.) ELSE et ELST. V. Eller. (ln.) ELSEBAUM. L'un des noms allemands de la Bourgène. (^Rhamnus frangula ). (ln.) ELSEN. V. Els. (ln.) ELSENBEEPv. C'est le nom des Merisiers ( prunus iwlum , et pr. padus ) en Allemagne, (ln.) ELSHOLTZIE , Elslwltzia. (ienre de plantes de la didy- namie gymnospermie , établi par Willdenow , et qui com- prend deux espèces, que Lamarck avoit réunies aux Hyssopes. Les caractères de ce genre sont d'avoir : un calice tubuleux, à cinq dents ; une corolle de deux lèvres , la supérieure à quatre dents , et l'inférieure plus longue , entière, ou légèrement crénelée ; quatre étamines écartées , dont deux plus courtes ; un ovaire supérieur , terminé par un style simple ; quatre semences unies , ovoïdes , et placées au fond du calice. Les deux plantes qui composent ce genre, ont les feuilles E L Y ,83 opposées , ovales , déniées ; les fleurs disposées en ««pi ter- minal, tournées d'un seul côlé , et accompagnées de bractées fort remarquables. La plus connue est I'Elsholtzie en crête, que Patrin a rapportée des bords du lac Baïkai , et qui est figurée sous le nom de meniha Patrini^ dans les Nouveaux Actes de l'Acadé- mie de Pétersbourg. C'est une plante annuelle , d'une odeur aromatique , forte, mais agréable. On la cultive dans les jar- dins de Paris, (b.) ELSKRUID. Nom hollandais de la Subulaire aqua- tique, (ln.) ELSOTA. Adanson donne ce nom au genre Securidaca de Jacquin , Linneeus et Brown , Jam. (ln.) ESTER-BAUM. Le Merisier a grappes et TAune por- tent ce nom en Allemagne, (ln.) ELTEN. V. Eller. (ln.) ÉLU. Nom brame du Pako-seroka des Malabares. ( V. ce mot et C a velu, (ln.) ELUMOS , V. Elymon. (ln.) ELTJTHERIA , Brown ( Jamaïque')^ a donné ce nom à un arbre d'Amérique , qui y est appelé Bois de crorodile et bois de musc : c'est le Guarea trirhilidides de Linnœus, (ln.) ELUTERION. Rich. Sorte de Fruit. Il ne diffère pas du Regmate de Mirbel. (b.) ELUTERIE , Eluteria. (ienre réuni aux Cluties. (b.) ELVASIE , Ehasia. Genre de plantes établi par Decan- doUe, dans l'oclandrie monogynie et dans la famille des och- nacées. Ses caractères sont : calice de quatre parties; corolle de quatre pétales; étamine^ pourvues d'anthères ovales, s'ou- vrant par deux fentes. Une seule espèce compose ce genre : c'est un arbre du Brésil , à feuilles veinées et à fleurs disposées en grappes terminales, qu'on appelle Elvasie a feuilles decalaba.EUc est figurée pi. 3i , vol. 17 des Annales du Muséum, à la suite du Mémoire de DecandoUe sur les Ochnacées. (b.) ELVEKONGE. C'est, en Norwége,le nom duPATURiN aquatique , Poa axfuatiqua. L. (ln.) ELVELE. Scopoli donne ce nom à la Trémelle nos- toc, (b.) ELVELLE. V. Helvelle. (b.) ELWANDU. Nom d'un singj^ féroce, à Ceylan. V. Lo- WANDO. (s.) ELXEN , Elxbeer. C'est le nom du'MERisiER A grappes ( Prunus padus ) , en Allemagne, (ln.) ELXINE. V. Helxine. (ln.) ELYCHRYSE , Etychysum. V. Immortelle, (b.) xU E L Y ELYCHRYSUM. V. Elichrysum. (ln.) ELYMAGROSTIS. Ce nom a été donné anciennement à plusieurs espèces du genre Paîïis, entre autres auK paniaim yhide , verikillatum et italicum. (ln.) ELYME , Elymiis, Linn. ( liiandric digynie.) Genre de plantes, de la famille des graminées , qui a beaucoup de japporls avec les Orges, et dont les fleurs sont disposées en épi, composé d'épillets sessiles, situés deux ou trois en- semble sur cbr.que dent de l'axe ; chaque éplUet a une espèce de calice formé de deux balles unilatérales , di- vergentes et rapprochées à la base ; il renferme deux ou plu- sieurs fleurs. La balle florale de chaque fleur a deux valves ; l'intérieure plane et courte ; l'extérieure grande , pointue et souvent terminée par une barbe; entre ces barbes sont trois élamines à anthères oblongues , deux styles velus à stigmates simples , et un ovaire supérieur qui se change en une graine allongée et enveloppée dans la balle florale. Les Elymes sont des plantes herbacées , la plupart vivaces. On en compte une vingtaine d'espèces , parmi lesquelles se distinguent Î'Elyme de Sibérie, ElymussUnncus, Linn., dont les feuilles sont un peu rudes sur leurs bords , et les épis tou- jours penchés; TElyme DU Canada, jE/ymusrflnflJie/îi/s, Linn., à épillels velus , lâches , et munis de très-longues barbes ; I'E- LYME de VlRGllsiE , Elymus virginicus, Linn. , qui a son épi droit , serré et assez court , avec des épillets rapprochés les uns des autres ; I'Elyme d'Europe, Elymus ewopœus, Linn. , qui croît sur les bords des bois , et aux lieux ombragés des montagnes, en Suisse , en France , en Allemagne et en An- gleterre : on en a fait le genre Cuvière; IElyme fluet de Ja Sibérie, Elymus iener^ L. F. , dont les barbes sont souvent fléchies en zigzag ; I'Elyme tète de Méduse , Elymus caput Medusœ, Linn., qui a une tige menue , haute d'un pied , ter- minée par un épi long ; il vient en Portugal et en Espagne , aux lieux maritimes ; TElyme hérissonisié , Elymus hystrix^ Linn. , qu'on trouve dans la Virginie : ses épillets n'ont point de balle calicinale ou d'involucre ; aussi Willdenow l'a- t-il ôtée de ce genre pour former celui qu'il a appelé As- PRELLE ; I'Elymedes sables , Elymus arenarius^ Linn. , très- belle espèce d'Europe , qui se plaît dans les sables et sur les dunes des bords de la mer : sa tige est articulée , feuillée et haute de deux ou trois pÎQ^s ; sa racine vivace et rampante ; ses fcnilles longues , striées et d'une couleur glauque très-re- marquable , ainsi que toutes les parties de la plante ; ses épis sont droits , blanchâtres, un peu cotonneux , et ont de sept à neuf pouces de longueur. Celte graminée végète bien aux bords de Id mer; elle fixe les sables, leur donne de la cansis- E L Y ,Rr, lance : par ses racines extrêmement longues el extrêmement nombreuses. On dcvroit, par cette raison, la multiplier sur les côtes basses et sablonneuses de la France, telles que les dunes qui se trouvent entre Bayonne et la pointe de Grave à l'embouchure de la Gironde, (d.) ELYMON etELYMUS, Théophraste, Dioscoride, etc., synonyme de Panicum , nom du Punis , ou d'une plante dont la graine pouvoit servir à faire du pain. Linnœus a transporté le nom à'Elymus à un genre particulier de gra- minée {V. Elyme) qui est le Sistospelus d Adanson. \JElymus de Mitchel est le Galega virginiana de Linnceus. (lm.) ELYNA. Schrader donne ce nom au genre Kobresia de Willdenow , que Wulfen proposoit d'appeler Fwelichia. Ce genre est très-voisin des Laiches {Carex). (ls.) FjLYO^UKE ^ Elyonums. Genre de plantes, établi par Willdenow sur une seule espèce originaire de l'Amérique méridionale, et figurée pi. 62 du superbe ouvrage de MM. de Humboldt , Bonpiand et Kunth sur les plantes de cette contrée. Il est de la polygamie monoécie , et de la famille des graminées. Ses caractères sont : balle calicinale d'une seule valve, bifide à son extrémité, et contenant deux fleurs, l'une hermaphrodite, sessile , à deux valves florales , l'autre mâle et pédicellée. (b.) ELYTRAIRE , Efytraria. Plante vivacc , à feuilles radi- cales , ovales, oblongues , sinuées à leur base ; à hampe éle- vée , couverte d'écaillés alternes , aiguës et amplcxicaules ; à fleurs blanchâtres, disposées en épis terminaux, et ac- compagnées de bractées semblables aux écailles des tiges , mais plus grandes. Cette plante , qui se trouve dans les lieux humides et dé- couverls de l'Amérique septentrionale , forme, selon Mi- chaux {F/ore de ce pays) , un genre dans la diandrie mono- gynie , et dans la famille des Acanthes , fort voisin de celui des CarmantIiSES, genre appelé Tubiflore par Walter : la Carmantine naine s'y réunit. Il offre pour caractères : un ca- lice coriace, divisé en quatre parties ; une corolle tuberculeuse à deux lèvres presque égales ; la supérieure à deux divisions relevées, l'inférieure à trois divisions évasées; deux étamines fertiles et deux stériles; un ovaire supérieur à style capillaire élargi, ovale ; une capsule oblongue, à deux loges et à deux valves , contenant un petit nombre de semences, (b.) ELYTRE , Elytrum. Mol dérivé du grec , qui signifie étui, et par lequel on désigne l'enveloppe qui couvre les ailes àes insectes plus particulièrement compris dans l'ordre des Co- léoptères. Nous pouvons ici rendre un nouvel hommage à cette grande ,86 E L Y vérité énoncée en histoire naturelle, que dans la nature tout se lie par des gradations successives et insensibles. En effet , s'il est des insectes dont toutes les ailes sont flexibles et pour ainsi dire à nu, il en est dont les ailes supérieures commen- çant par perdre une partie de leur flexibilité , et acquérant insensiblement plus de solidité dans d'autres insectes, for- ment enfin une enveloppe coriace et dure , et ne sont plus vé-' ritablement que les élytres ou les étuis des ailes inférieures ; ainsi les hémiptères présentent les premières traces des ély- tres ; elles deviennent plus marquées dans les orthoptères , et achèvent de se former dans les coléoptères. Non -seulement cette gradation s'observe manifestement dans le passage de ces différens ordres , mais on peut encore l'observer dans le passage des différens genres. Les ailes supérieures de la -çXm- ■pari des hémiptères ^ tels que les pucerons, les psiles., les cigales f sont d'abord simplement membraneuses , et diffèrent peu , pour la consistance , des ailes inférieures. Elles sont déjà plus dures et légèrement coriaces dans les tettigones , les membra- cis , les fu/gores , la notonecie , la corise. Les punaises ont de s étuis assez coriaces depuis la base jusque vers le milieu , et membraneux depuis le milieu jusqu'à l'extrémité : on peut remarquer que ces étuis sont en croix, et que la partie coriace est celle qui n'est pas croisée. Dans les orthoptères , les étuis devenus plus durs que ceux des hémiptères , forment entière- ment une espèce de parchemin coriace : dans ces insectes , quelquefois Vétui est beaucoup plus court que l'aile ; mais alors la partie extérieure de celle-ci , ou le premier pli qui couvre tous les autres lorsqu'elle est fermée , est coriace , et peut tenir lieu A^étui au reste de l'aile. On trouve dans les coléoptères de véritables élytres, c'est-à-dire des étuis très- durs , convexes , et réunis supérieurement l'un à l'autre par une ligne droite , nommée suture ; ces étuis , dans quelques espèces de buprestes et de charansons , sont si durs , qu'on ne peut les percer que difficilement avec une épingle forte. Nous avons sans doute à faire mention de l'usage et de l'utilité auxquels les élytres peuvent servir. Le nom même de ces parties désigne assez que c'est pour garantir les ailes qu'elles recouvrent; elles servent en même temps à garantir le corps de l'insecte : on diroit même que c'est plutôt pour celte dernière destination qu'elles sont fonnées ; car là où elles sont les plus dures et les plus solides , l'insecte qui en est pourvu se sert très-peu de ses ailes , qui sont cependant si bien garanties. Ainsi , dans les hémiptères , les ailes supé- rieures concourent au vol avec les ailes inférieures ; mais.étant rm peu moins souples , elles doivent être déjà moins propres que les dernières à repiplir leur office. Dans les orthoptères^ E L Y ,87 ces ailes supérieures ayant encore plus de consistance et moins de souplesse , commencent à servir véritablement d'étui aux ailes inférieures , et doivent se mouvoir dans le vol avec en- core moins d'agilité , jusqu'à ce que , ayant acquis toute leur dureté dans les coléoptères , elles doivent perdre entièrement le nom d'ailes , et ne recevoir que celui à'élytres. Ces élytres , dans ces derniers Insectes , ne concourent point du tout au vol par leur mouvement; quand l'insecte doit voler, elles s'ouvrent, s'écartent latéralement pour donner aux ailes la liberté de leur jeu , et restent dans la même position sans se mouvoir , tant que le vol dure. Il paroît qu'elles doivent peu servir à favoriser l'action du vol , puisque les coléoptères sont les insectes qui volent avec le moins de vitesse et de durée , ou qui , le plus souvent , ne font aucun usage de leurs ailes ; il y en a même quelques-uns , parmi ces derniers , qui n'ont que les élytres , et sont sans ailes au-dessous. On peut remarquer qu'alors ces élytres sont Intimement réunies A leur suture , sans pouvoir se séparer. Si nous passons maintenant h l'usage et à l'utilité des élytres, par rapport à la science , nous devons dire que ces parties avec les ailes ont servi à Linneeus , et à presque tous les ento- mologistes qui ont écrit après lui, de moyens propres à clas- ser ou faire distinguer les insectes ; et il est vrai de dire qu'au- cune partie du corps ne présente autant de caractères pour désigner et faire connoître ces espèces , que les élytres. En ef- fet, elles fournissent de grandes différences et bien sensibles, non-seulement dans les couleurs, mais encore dans leurs pro- portions , dans leur forme , dans leur consistance , dans leurs surfaces , dans leurs bords et dans leur extrémité. F. Ailes. (o.) ELYTRES. On a donné ce nom aux organes particu- liers des plantes Agames , qui renferment des Bourgeons SÉMINIFORMES , lorsque ces organes sont renfermés plusieurs ensemble dans une enveloppe commune, presque semblable à eux. (b.) ELYTRIGIE, Elytrigîa. Genre de graminées, établi par Desvaux , et qui rentre dans celui appelé Agropyron par Pâlisot-Beauvois. (B.) ELYTROPAPPE , Elytropappus. Genre de plantes , éta- bli par H. Cassinl , pour placer I'Immortelle hispide de Willdenovv qui a une aigrette double ; l'intérieure longue et plumeuse ; l'extérieure courte , formant une gaine mem- braneuse , campanlforme , imitant un calice dont le bord est sinué. (b.) ELYTROPHORE, FJyirophorns. V\m\.t gramince de i88 K M B rinde, qui a servi à Palisot-Beauvois de type pour l'établis- sement d'un genre. Ce genre offre pour caractères des épillets sessiles,rassem- Llés en boule , les inférieurs un peu écartés ; des involucres partiels de plusieurs folioles lancéolées; une balle calicinale de deux valves aiguës , renfermant de trois à six fleurs , cbacune composée d'une balle de deux valves; l'inférieure naviculaire, renflée, subulée ; la supérieure divisée en deux parties, dont le sommet est mucroné. (b.) ELZE , ELZBEERE et EL2CAUM. F. Egèle. (ln.) ELZERINE , Eherina. Polypier frondescent, dichotome, cylindrique , non articulé , dont les cellules ont de grandes ouvertures ovales, non saillantes, éparses surtoute la surface» qui a été trouvée sur la côte de Timor, par Pérou et Lesueur, v.t qui a servi à Lamouroux pour établir un genre voisin des Flustres. Ce polypier, qui appartient à l'ordre des Cellariées, est figuré pi. 2 de l'ouvrage de l'auteur précité sur les produc- tions marines flexibles de cette classe, (b.) EMA. Nom portugais de I'Autruche. (v.) EMAIL VOLCANIQUE. V. Verre de volcan, (luc.) EMAILLURES. Les fauconniers appellent ainsi les ta- ches rousses des pennes des oiseaux de vol, (s.) EMAN et EMEM. Noms du Chêne , en ïartarie. (ln.) EMARGINATIROSÏRES. Nom latin de la famille d'oiseaux, appelée Crénirostres ou Glyphoramphes , par M. Duméril. F. ces mots, (desm.) EMARGINULE , Emarginula. Genre de coquilles éta- bli par Lamarck, et dont les caractères sont d'être en forme de bouclier conique, à sommet incliné, concave en dessous, avec le bord postérieur fendu ou échancré. Il comprend un petit nombre d'espèces qui faisoient partie du genre Patelle de Linnœus. Il a pour type la patella fissura de cet auteur, vulgairement appelée l'cn/mV/e. (B.) EMATABI. C'est, au Mexique , l'un des noms du Ro- COUYER ( hixa orellana^ L. ). (LN.) EMBACTRON, Dioscoride. C'est le Dictamnus du même auteur, (ln.) EMBAUMEMENT. (F. Momie.) L'on conserve les corps, des animaux en les rendant incorruptibles , ou bien en les imprégnant de substances capables d'empêcher leur putré- faction. Cet objet est rempli par quatre moyens. i.° De dessé- cher les corps; la seule dessiccation suffit pour produire des momies naturelles, comme on en trouve dans les déserts de l'Afrique ; car les hommes qui y sont surpris par les vents E M B ,89 brûians qui transportent des nuées de sable fin , périssent et sont desséchés dans ce sable. 2." Par la transformation des muscles de la chair en matière blanche, graisseuse, que les chimistes nomment adipocire. Tel est l'état des cadavres humains plongés sous l'eau ou dans des terrains humides ou privés du contact de l'air. Tels étoient aussi les cadavres des charniers desinnocens de Paris. 3.» Parle tannage ou la des- siccation dans des poudres de plantes astringentes et aroma- tiques; mais la seule poudre de tan est excellente pour cet objet. Les baumes et les résines odorantes empêchent le con- tact de l'air, et arrêtent ainsi les progrès de la putréfaction. Ce dernier moyen est surtout pratiqué pour divers objets d'histoire naturelle. /^..° Enfin, dans des liqueurs, comme i'esprit-de-vin , ou les eaux chargées d'alun, de sel marin, ou même de carbonate de soude ounatron. Tous ces moyens sont plus ou moins utiles selon les circonstances, mais ne sont pas aussi parfaits que celui qu'on emploie maintenant pour le corps humain , par exemple. M. le professeur Chaussier a trouvé que comme le subli- mé corrosif (muriate de deutoxide de mercure ) avoit la propriété de coaguler la plupart des humeurs animales et même de se combiner avec les substances azotées, et d'en former un corps imputrescible , il appliqua ce moyen à la conservation des cadavres, des pièces analomiques. Pour cet effet, on place dans une quantité d'eau distillée, un nouet contenant du sublimé corrosif, et l'on plonge dans cette eau le corps que l'on veut conserver. Cette immersion sera pro- longée pendant quelques semaines, et l'on ajoutera suffisam- ment de sublimé pour que toute la matière animale en soit imprégnée à fond; il est convenable , pour cet effet, d'en- tr'ouvrir les parties trop épaisses. La forme se conserve très- exactement; les chairs se durcissent, se resserrent, sans perdre leur forme et leur aspect. On peut ensuite retirer de cette eau mercurielle, le corps, le laisser sécher; il ne se gâtera pas, et loin que les insecte.s l'attaquent, il les feroit périr: ils seroient empoisonnés par le sublimé. Pour prévenir toutefois les détériorations que l'air cause à la surface des corps , on peut les enduire d'un vernis aro- matique , par exemple de storax et de térébenthine dissous dans de l'alcool ou esprit-de-vin. On peut encore ajouter à cette momification ^ par l'eau de sublimé, un second embau- mement; les corps momifiés peuvent être recouverts de pou- dres astringentes et tannantes, telles que le tan, etc. La conservation des reptiles , des poissons , des mollus- ques et zoophytes, dans de l'espril-de-vin, est dispendieuse, 190 T'^ M B et cet alcool s'évapore , jaunit , etc. Il faut le remplacer. L'adoption des dissolutions de sublimé dans l'eau, peut et doit être plus avantageuse , sous divers rapports ; néanmoins elle a l'inconvénient d'altérer plusieurs couleurs et teintes des animaux, ou de les blanchir, (virey.) EMBELIA. Retz donne ce nom à la Salvador DE Per- se, plante que Forskaël a prise pour une espèce d'AcHiT {cissus), et que Linnseus, avant d'en faire un genre distinct, avoit confondue avec les PviviMiA. (ln.) EMBELIE , Embelia. Synonyme de RiLELlER. (b.) EMBERGOOSE. Nom que porte le Plongeon imbrim, dans les îles Orcades. (v.) EMBERIZA. C'est, dans les auteurs latins, le nom géné- rique des Bruants, (v.) EMBERIZE À CINQ COULEURS. V. Bruant aqua- tique, (v.) EMBEY. Arbrisseau rampant avec lequel on fabrique àcs cordes , au Brésil. J'i§nore quel est le genre dans lequel il se place, (b) EMBLIC, Emblica. Genre de plantes de la monoécie triandric, établi par Gœrtner pour placer le phyllanthus em- hlica de Linnseus, à qui il a trouvé des caractères distincts des autres Phyllanthes. Cet arbre de l'Inde, a en effet une capsule drupacée un peu différente , mais pas assez cepen- dant pour mériter d'en faire un genre particulier. C'est son fruit qui est connu chez les droguistes sous le nom de MiROBOLAN EMBLIC. (B.) EMBOLE, Embolus. Genre de champignons établi par Batsch d'après Haller, et depuis réuni aux Stemonites et aux Trichies. (b.) EMBOLINE de Pline. Ce nom paroît être celui d'une espèce d'ELLÉBORiNE. V. Epipactis. (ln.) EMBOLUCRUM. Nom que les Romains donnoient à la Cuscute, (ln.) EMBOÏHRION, Embothrium. Genre de plantes de la tétrandrie monogynie et de la famille des protétoïdes , qui présente pour caractères: une corolle monopétale, tubuleuse, grêle, longue, un peu courbée, qui se partage quelquefois, jusqu'à sa base, en quatre découpures linéaires , obtuses, concaves à leur sommet ; quatre étamines attachées au som- met de la corolle; un ovaire supérieur, oblong, presque li-7 néaire, légèrement courbé , se terminant en un style à stig- mate épais; un follicule oblong, presque cylindrique, pédi- E M B ,^, tulé sur son réceptacle, acumine' par le style qui persiste , coriace, s'ouvrant d'un seul côté, uniloculaire , et qui con- tient plusieurs semences comprimées, munies, d'un côté , d'une aile mince et membraneuse. Ce genre qui a des rapports très-marqués avec les BAîiïK- SIES et les Protées, est remarquable en ce que la corolle des espèces qui ne s'ouvre qu'après la fécondation, contient une vingtaine d'espèces originaires de la Nouvelle-Hollande ou du Pérou. Ce sont des arbrisseaux à feuilles simples et à fleurs alternes, disposées en grappes ou en ombelles. Ils sont encore rares dans nos jardins; mais, sans doute , ne tarderont pas à s'y multiplier, car ils naissent dans un climat analogue à celui de la France. Parmi eux il faut remarquer : L'Embothrion lancéolé, qui a les feuilles linéaires, lancéolées, très - entières. Il se trouve sur les montagnes du Chili. Ses semences réduites en farine, ont servi , dans une expédition, à nourrir l'armée espagnole. L'Embotiirion émarginé , qui a les feuilles oblongues , émarginées, très-entières. Ses fleurs sont si belles , qu'elles servent à orner les temples les jours de fêtes , et ses feuilles pilées sont propres à apaiser les maux de dents. Il croît au Pérou. Le genre Grevillée a enlevé quelques espèces à celui-ci. D'après R. BrOv^^n, ce genre ne doit contenir que deux espèces : les Embothrion ROUGE et lancéolé, toutes deux originaires du Chili. Celles de la Nouvelle-Hollande consti- tuent les genres Oréocalle , Telopée et Lomatie. (b.) EMBRASEMENT SOUTERRAIN. SI l'on entend sous ce nom les phénomènes volcaniques (lesquels ne sont nul- lement dus à un embrasement de matières combustibles comme on l'a cni jusqu'à ce jour ( V. au mot VoLcan. ) ; si l'on entend un embrasement de houille , je dirai que c'est un incendie ordinaire , occasioné presque toujours par l'imprudence des travailleurs; et quand une fois il a fait des progrès, il est très-difficile de l'éteindre. Il est infiniment rare que ces embrasemens arrivent spontanément. Quelque pyriteuse que soit la houille , il faudroit le concours d'un air beaucoup plus libre que celui des souterrains pour y occa- sioner une effervescence capable de produire l'Inflammation. Une circonstance (entre mille autres) qui distingue essen- tiellement, les embrasemens de la houille, d'avec les phéno- mènes volcaniques , c'est que les premiers occasionent tou- jours des affaissemens de terrain proportionnés à l'épaisseur des couches qui ont été dévorées par le feu ; tandis que jamais autour des volcans, il ne s'est fait le plus petit affaissemçiït > ,9^ E M B quoique les matières vomies aient formé des montagnes im- menses , et couvert de vastes contrées d'un nouveau sol de cent pieds et plus d'épaisseur : ce qui prouve évidemnient qu'il n'y a rien de commun entre les embrâsemens propre- ment dits et les phénomènes volcaniques, (pat.) EMBRIAIGO. Nom languedocien du Narcisse des prés. (LN.) EMBRÏEIGUAS. Aux environs de Montpellier , on nomme ainsi VOrchis morio , L. (ln.) EMBROSI. Nom que les anciens Egyptiens donnoient à la Laitue, (ln.) EMBRUNE. Synonyme d' Airelle, (b.) EMBRYON , Embryo. C'est ainsi qu'on nomme le Jeune animal qui se forme dans le sein maternel. On l'appelle aussi fœtus ; mais le mot embryon indique plus particulièrement les premiers rudimens du nouvel animal , et pour ainsi dire , le produit Immédiat de la conception. Il y a des embryons dans les quadrupèdes vivipares , les cétacés, les oiseaux , les rep- tiles , les poissons , les mollusques , les crustacés et les in- sectes. Mais comme plusieurs vers et presque tous les zoo- phytes se reproduisent de boutures ou gemmules, de même que les plantes, ils n'ont pas d'embryons ; car ceux-ci sup- posent l'existence d'un œuf ou d'une graine. Ainsi les plantes qui se propagent par des semences ont des embryons dans ces mêmes semences. Qu'est-ce que le germe d'une graine , sinon l'embryon de la plante future ? Si l'on pouvoit dis- tinguer exactement toutes les parties d'un embryon , malgré leur petitesse , l'on y trouveroit tous les organes de l'individu qui doit en être formé. En partant de ce principe , des phy- siologistes , et surtout Charles Bonnet , ont soutenu que les germes de tous les êtres ont existé de tout temps emboîtés les uns dans les autres malgré leur incommensurable petitesse ; mais quoique cette ténuité soit excessive, puisque ces germes sont composés de parties et d'organes , il faut que ceux-ci soient encore plus petits que le tout; d'où 11 suit qu'il faut admettre la division de la matière à l'Infini. Prenons un exemple. Une seule plante de tabac ou de pavot peut donner trois à quatre mille graines assez petites ; or , il faut que chacune de ces graines contienne non-seulement les rudimens de la plante qu'elle doit produire , mais encore les graines qui en sortiront , avec toute leur génération jusqu'à la fin du monde , jusqu'à l'infinité; de sorte qu'on pourroit ainsi mul- tiplier, pour ainsi dire, l'infini par l'infini. On sent jusqu'où mène une pareille opinion , et combien elle est monstrueuse. D'autres ont dit: L'embryon se forme par parties dans le corps de la raèrç : c'est ce qu'ils naiXiXix^TxxX'épigénhe. Par E M E ,93 exemple, dans l'homme, le cœur, disent-ils, se forme le premier ; ensuite les artères et les veines ; puis les nerfs , les muscles , les os , les membianes , et •. , qui viennent se super- poser et s'agencer les uns dans les autres. Mais ce n^est point là la marche de la nature; elle jette ses œuvres en moule d'un seul jet , c'est ce qu'on reconnoît à la symétrie , à la sage conformation de toutes ses productions. Je voudrois bien qu'on fit attention , en effet , qu^un seul organe d'un individu est tellement approprié à tout le corps , que celui d'un autre individu de la même espèce ne lui peut point exactement convenir ; que le visage d'un homme convient à sa nature, et non pas à celle d'un autre houmie ; qu'il y a autant de différence dans toutes les autres parties du corps, quoique le vulgaire n'y fasse pas attention ; qu'un phlegma- tique a tout son corps également phlegma tique , et le san- guin est partout sanguin ; que tous les organes de la femme correspondent à sa constitution, à son état de femme, et non à celui de l'homme ; enfin, que tout être a une nature particulière et unique ; ce qui seroit impossible si le corps étoit composé de parties faites à plusieurs reprises , et sans mie puissance uniforme qui agisse de concert. D'autres disent : Ne voyez-vous pas que nous nous déve- loppons peu à peu ; que nos organes , d'abord hnpercep- tibles , s'étendent, s'agrandissent , s'accroissent, et que l'éi>o- lution est le fondement de la génération.'' Que cherchez-vous davantage ? Fort bien ; vous ne nous apprenez rien de neuf, en nous assurant que le fœtus grandit; hic labor, hoc opus. Voyons un peu comment vous nous l'expliquerez , et c'est ce qu'on n'a pu faire. N'est-il pas clair, comme le soutiennent Blumenbach et d'autres physiologistes , que c'est une force formatrice , un nisus formatmis , qui organise l'embryon ? Belle découverte , qui nous apprend que le foetus se forme , parce qu'il se forme ! C'est comme si l'on disoit, la pierre tombe , parce qu'elle tombe. Les vers spcrmatiques plaisent-ils davantage^ Voyez-les fourmiller sous la lentille du microscope, avec Hartsoeker et Leuwenhoëk. Insinués dans la matrice , ils sont portés vers l'ovaire, par les trompes de Fallope ; là, il faut se dis- puter entre eux à qui entrera seul dans l'œuf pour s'y déve- lopper. Enfin, le plus fort ou le plus adroit s'y insinue , et voilà la conception; le reste va de soi-même. 11 y a toujours une petite difficulté : comment se sont organisés ces vers dans la semence ? d'où viennent-ils ï ou plutôt existent-ils réelle- ment.'' et pourquoi tant de milliers d'animalcules , tous ca- pables de se développer pour produire uu iseul individu ? 194 E M B Un philosophe plus profond, Buffon , vous répondra : Ce que vous prenez pour de petits animaux n'est autre chose qu'une multitude de molécules organiques , extraites de toutes les parties du père et de la mère , et qui conservent une dis- position à se réunir suivant l'organisation de l'être duquel ils émanent. Ils sont en quelque sorte figurés par un moule in- térieur qui les dispose. x\insi , dans la semence , il y a des molécules qui viennent de l'œil, de la bouche , de la tête, du cœur, des membres, etc. , du père et de la mère, et qui tendent à se réunir , à former les mêmes parties desquelles sortent ces molécules , et dont elles ont retenu la forme ou le moule. Voilà une idée très-ingénieuse, puisée néanmoins dans l'hypothèse d'Hippocrate et celle de Démocrite ; mais enfin , il suit de ce système , que les parties qui man- quent aux parens ne doivent pas se trouver dans l'enfant , puisqu'elles n'ont pu fournir leur contingent de molécules or- ganiques. Or, nous voyons que les Juifs circoncis produisent toujours des eiifans mâles avec leur prépuce ; que des père et mère , tous deux, soit manchots, soit bossus , soit boi- teux , etc. , engendrent des enfans bien conformés. Le papil- lon produit des chenilles qui ont de tout autres organes que lui. A ce système, succède Maupertuis qui dit : Tout s'opère par l'attraction. Les molécules organisantes sont attirées vers un centre ; par exemple , le nez attire les deux yeux, la main attire les doigts , le corps attire les bras et les jambes; ainsi, l'attraction est une loi qui s'applique aux animaux de même qu'aux planètes et aux soleils. A la bonne heure ; mais dai- gnez nous montrer comment se forme le tissu entrelacé des organes et la force secrète qui nous fait vivre. Selon d'autres : nous sommes d'abord une petite plante, nous nous animalisons peu à peu ; nous sommes d'abord des espèces de polypes , ensuite des insectes , puis des poissons , puis des reptiles , enfin , des hommes. Mais d'où vient cette plante .'' comment s'ost-elle formée ? Ne seroit-ce point par cristallisation ? dit quelque mo- derne. Mettez un acide et un alkali , voilà un sel qui cris- tallise : eh bien ! supposez qu'il en est de même dans les se- mences de l'homme et de la femme , car il faut que celle ci en ait. Ce système n'a pas fait plus de fortune que le moyen indiqué par Paracelse , pour faire de petits hommes dans un matras. Il prenoit pour cela du sperme et du sang menstruel, qu'il mettoitdans une fiole enfoncée dans le fumier chaud. Un fameux anatomiste anglais, Harvey, avoit dit que tout ce qui existe vient d'un œuf ou d'une graine (excepté les bou- tures des plantes ou des zoophytes) , et ce fait anatomique ' Ë M B ,g5 est resté seul au milieu des débris de tous les systèmes ; mais cet œuf mystérieux ne nous apprend rien sur le principe de la génération. Quand nous admettrons avec les anciens , le mélange des semences, en serons-nous plus avancés ? Si nous recevons que tout est rempli de germes dans la nature , que nous les prenons avec la nourriture , que ces germes ne cher- chent qu'un lieu convenable à leur développement, selon le système de la panspermie , établi par Anaxagore et soutenu par Perrault , Logan , etc. ; quelles obscurités ne nous en- toureront pas encore ? Si nous reconnoissons que rembrvon n'est qu'une émanation de la mère , et que le père donne seulement l'excitement vital , les difficultés seront - elles moindres? Quel que soit le système qu'on adopte, les autres le renversent sans être plus sûrs eux-mêmes. Il faudroit as- sister à la formation des êtres. On a suivi avec exactitude le développement du poulet dans l'œuf, du papillon dans la che- nille et la chrysalide; mais on n'a vu qu'un développement, et voilà tout : le premier moteur de la génération reste tou- jours caché. Il y a donc quelque chose au-dessus de l'intelli- gence humaine dans cette formation des êtres ; en vain on veut l'approfondir, c'est un abîme dans lequel on ne voit que la main de Dieu ; c^r rien ne seroit plus absurde que de sup- poser avec Epicure , que l'aveugle force du hasard préside à la génération des corps vivans qui sont organisés avec tant de prévoyance et de sagesse. Il ne faut pas avoir le sens com- mun , nous osons le dire , pour l'assurer aujourd'hui , et les générations équivoques révoltent la raison. /^. à l'article des Corps orgatsisés , ce que nous avons dit à ce sujet. A quoi bon s'appesantir sur le mystère de la formation des êtres, sans espérance de l'expliquer i* Ne vaut -il pas mieux observer les opérations de la nature , autant qu'il est permis à l'œil humain de les apercevoir .? Nous dirons à l'article de la Génération , ce qu'on peut établir de plus certain sur ce mystérieux objet de tant de recherches. Il paroît d'abord que l'embryon n'est qu'une extension du corps de la femelle , et qu'il n'est point produit par le mâle. Par exemple , il est certain que l'œuf existe dans la poule avec toutes ses parties , avant la fécondation. Les plantes n'ont- elles pas déjà leurs graines dans le péricarpe, tandis que les étamines n'ont pas encore épanché leur poussière fécondante sur le pistil ? La cicalrlcule ne se trouve-t-elle pas dans l'œuf infécond, de l'aveu même du célèbre Harveyr" On découvre déjà leslinéamens du futur animal, dans l'œuf des raies , des grenouilles, des tortues. Je conviens que la vie est commu- niquée par le mâle; mais il ne donne pas lui-même la matière formatrice ; il peut seulement modifier, dans les métis, l'or- îgG E M B g^nisation primlllve que la femelle a donnée anlérîeurement au fœtus. On observe même des faits plus étonnans dans les insectes , dans les zoophytes. Les polypes, les coraux, ne sont ni mâles ni femelles ; ce sont des animaux qui se multiplient de bou- ture , de même qu'une branche verte de saule , plantée en terre , forme un nouveau saule, quoique les deux sexes soient séparés dans ces arbres. Ce qui est plus frappant encore , c'est que Charles Bonnet, Reyger, Geoffroy, Ginanni, Bourguet, Réaumur , Trembley et Lyonnet , ont vu des pucerons sortis de leurs mères sans l'union des mâles , produire eux-mêmes d'autres pucerons sans le concours des mâles. Ce fait curieux a été si bien observé et détaillé par des hommes dignes de foi et sans intérêt d'en imposer, qu'on n'en peut plus douter. La preuve en est même facile , parce que dans un certain temps de l'été tous les pucerons sont femelles , sans exception , de sorte qu'ils ne peuvent être fécondés par des mâles. Ceux-ci ne sont produits qu'après trois ou quatre générations , et fé- condent les œufs destinés à passer l'hiver, pour se développer au printemps suivant. Les pucerons femelles ont donc la puis- sance de former seuls des êtres semblables à eux? Yoici com- ment ce fait s'explique : Lorsque les mâles fécondent les fe- melles , ils communiquent non-seulement la vie aux em- bryons contenus dans les œufs , mais encore un surcroît de vitalité qui doit suffire pour animer les générations subsé- quentes. Ils donnent la vie de l'espèce outre la vie de l'iu: dividu. La femelle est donc le tronc primitif des espèces vivantes, dont le mâle n'est que le fécondateur. L'embryon n'est donc rien autre chose qu'une branche de la tige maternelle , quel que soit le principe qui le forme. V. l'article GÉNÉRATION. Tout être organisé, soit animal , soit végétal, commence sa vie par un état gélatineux , qu'on voit prendre peu à peu de la consistance et développer ses organes. Si nous n'aperce- vons pas toutes les parties des jeunes fœtus , c'est qu'il en est de transparentes , qui échappent ainsi à notre vue. 11 n'est donc pas exact de dire que le cœur, la tête et la moelle épi- nière , sont formés les premiers dans les fœtus des animaux à sang rouge et vertébrés ; mais il faut dire seulement que tel est l'ordre dans lequel ces organes commencent à devenir vi- sibles. Dans le produit de la conception humaine , au bout de trente-une heures , il apparoît au milieu d'un mucilage gluti- neux , des rudimens imparfaits du cordon ombilical , et le point vital du cœur {Punctum saliens d'Aristote). Après cin- quante-huit heures , les artères carotides sont visibles ; mais E M E Ï97 î'épine dorsale peut s'apercevoir lorsque l'embryon n'a que dix-huit heures d'existence ; à peine garde-t-il une figure dé- terminée , car il n'a nulle consistance , nulle couleur , nulle odeur, et même nulle saveur, dans ces premiers instans. Bientôt le suc nourricier de la mère vient affermir et déve- lopper successivement tous les organes de l'embryon. V. l'ar- ticle Fœtus. On peut suivre la formation du poulet dans l'œuf , pour voir comment l«s parties prennent de la consistance, en s'a- Hmentant peuà-peu ; comment elles s'agrandissent, se forti- fient; comment le sang se forme dans les vaisseaux du germe,' et le jaune de l'œuf entre dans la cavité abdominale du poulet. Qui croiroit que cet œuf que nous mangeons ne soit rien autre chose quedusang, des os, des membranes, des musclés, dés nerfs, des intestins d'un poulet ? Comment se fait - il que la chimie ne puisse en extraire une seule goutte de sang , aucune molécule d'os ou de chair véritables ? Cependant rien n'est ajouté à cet œuf que la chaleur. Quel changement étrange dans la nature de ces matières ! et pourquoi ce changement est-il tout-à-fait différent ," quand il lui manque une goutte- lette de Thumeur prolifique du coq? Telle est la profondeur des lois de la nature, qu'elle confond notre raison ; de même que nos sens se troublent lorsque nous considérons un im- mense abîme sous nos pieds. Consultez les articles Fœtus , Gén'Ération. (virey.) EMBRYON. F. Semeînce. (d.) EMBRYOPTÈRE , Embryopteris. Genre de plantes éta- bli par Gœrtner, sur le fruit seulement. C'est le Marolo de Lamarck (Caoaw7/efl). V. Plaqueminier. (b.) EMÉ. Nom Indien du Casoar. (v.) EMEIN. V. Emaîs. (lis.) EMERAUDE {Omiûi. ) V. Samalte. (v.) EMERAUDE - AMÉTHYSTE. V. la section des 01> seaux-mouches , au mot Colibri, (v.) EMERAUDE. Celte pierre, connue de tout le monde , occupe un rang très-distingué panni celles que l'on anommées précieuses. Elle le doit à sa belle couleur verte et à la vivacité de son éclat. On la place immédiatement après le diamant et le rubis ; le saphir et la topaze viennent ensuite. V. au mot Pierres précieuses. Théophraste, qui en parle sous le nom de Smaragdos, dit qu'elle communique sa couleur verte à l'eau dans laquelle on la plonge , et qu'elle est bonne pour les yeux , d'où vient que plusieurs en portent des cachets gravés, pour les regarder de temps en temps. Pline, qui l'a décrite sous les noms de h'mo^ niâtes , de smaragdus et de gemma neronianctj ajoute plusieurs.; igS . E M E traits à celle description, qui font ressortir toutes les qualités de cette gemme; il vante surtout la beauté de sa couleur verte, à laquelle on ne peut comparer que celle dont la nature , au retour du printemps, décore les arbres et les prairies. « La lumière qu'elle lance , dit-il , semble brillanter l'air qui l'en- vironne , et teindre par son irradiation l'eau dans laquelle on la plonge ; elle est toujours belle , toujours éclatante , soit qu'elle pétille sous le soleil, soit qu'elle luise dans l'ombre , ou même qu'elle brille dans la nuit à la lumière des flam- beaux. » ( Hist. nat. , liv, 37. ) Enfin , tous les auteurs qui en ont parlé après eux, s'accordent à faire l'éloge de celte pierre. Boëce de Boot, en particulier, rapporte fort au long toutes les qualités vraies ou prétendues de l'émeraude, qui occupoit aussi un rang distingué parmi les amulettes , et dont on a employé la poudre en pharmacie, où elle entroit dans la composition de la thériaque. On a dit , entre autres rêve- ries , que , pendue au cou , elle préservoit du mal caduc , et faisoit évanouir les terreurs paniques ; qu'étant liée à la cuisse d'une femme en travail , elle hâtoit l'enfantement ; tandis que , placée sur son ventre , elle le retardoil. Une de &es vertus les plus précieuses , éloit de conserver la chasteté et de trahir l'adultère ; elle avoit aussi la propriété de rendre éloquent celui qui la portoit , et de lui donner la connoissance de l'avenir , en même temps qu'elle préservoit des attaques des démons, remédioit aux morsures venimeuses, etc. , etc. Revenons à l'histoire naturelle de cette pierre. L'espèce Emeraude, telle qu'elle est établie aujourd'hui, comprend l'émeraude proprement dite, et les variétés de ce minéral, auxquelles on a donné les noms de Ben'l el A'yligue- marine , lesquelles n'en diffèrent en effet que par la nature de leur principe colorant. Wallérius avoit déjà rapproché ces diverses substan- ces , avec lesquelles il confondoit, il est vrai , le péridot , et M. Haiiy fait voir que leur forme primitive éloit entièrement semblable. M. Werner les regarde cependant encore comme deux espèces distinctes, d'après celle considération que l'é- meraude a ses pans lisses , tandis que ceux du béril sont or- dinairement striés longitudinalement ; ce qui n'a pourtant pas toujours lieu. Il nomme la première schmaragd et la se- conde beryll. M. Brongniart donne à l'espèce dont il s'agit , le nom de im7, et la divise en deux sous-espèces , dont l'une comprend les variétés d'un vert pur , sous la dénomination de béril eme- raude^ et l'autre celle d'un bleu verdâtre ou d'un vert pâle, ou jaunâtres , sous celle de héril-aigue marine. Le bérii et l'émeraude ont été décrits avec beaucoup de E V. E .39 soin par Dolomieu , qui les regardoit alors comme deux es- pèces distinctes , dans le t. 2 du Magasin encyclopédique ^ et dans le t. 3 du Journal des ruines^ où il a , en quelque sorle , épuisé la matière , en rapportant tout ce qui étoit connu sur ces minéraux : nous lui avons emprunté une partie des dé- tails relatifs à ces diverses variétés. Caractères de l espèce. — Sa pesanteur spécifique est à peu près la même que celle du quarz, environ 3,7; elle raye le verre, et quelquefois, mais bien rarement le quarz. Les cristaux Iransparens ont la réfraction double et leur forme primitive est un prisme hexaèdre régulier, dont les pans sont des carrés, quand il est ramené à ses véritables dimen- sions. C'est aussi la forme dominante des cristaux secondai- res , dans lesquels les arêtes du prisme et de la base , ainsi que les angles solides, sont modifiés de différentes manières, par des facettes. V. plus bas. Leur cassure transversale est ondulée et brillante. Ceux que l'on a appelés bérils et aigue-marine , sont sujets à des accidens singuliers de configuration , qui ont été décrits par M. Patrin au mot Aigue-marine ( t. i , p. 289 ). Sa couleur varie , du vert pur , plus ou moins foncé , au bleuâtre , au bleu-verdatre , au jaune et au roussâtre ( ces dernières teintes appartiennent aux variétés nommées dtryso- Utiles du Brésil et de Sibérie , par M. Patrin ) ; il y en a aussi d'entièrement blanches, et c'est là véritablement le type de Tespècc. Cependant on préférera toujours une émeraude transparente, colorée en vert par le chrome, et même une ai- gue-marine, à cette variété limpide. Exposée à l'action du feu , elle fond en un verre blanc , un peu écumant ; avec le borax, elle fond sans bouillonner. M. Vauquclin y a découvert la présence d'une terre nou- velle, qui entre dans sa composition pour i3 ou 14. centiè- mes , et à laquelle il a donné le nom de glucine , d'après la propriété qu'il lui a reconnue de former avec les acides des combinaisons sucvées : glukiis ^ en grec, signifie doux^ sucré. V. Glucine. \J émeraude du Pérou et \ aiguë -marine de Sibérie, d'après les analyses de ce savant , renferment : La première, La seconde» Silice 64, 5o 68 Alumine 16,00 ' iS Glucyne i3,oo \l^. Oxyde de chrome 3,25 o Oxyde de fer . . 0,00 i Chaux , 1,60 2 Eau. 2,00 o ioo,3S 100 K M E Variétés de formes. — M. Haiiy en a décrit huit dans son Traité de minéralogie ; mais on en connoît actuellement davan- tage. Elles sont communes à toutes les teintes ; seulement, comme nous l'avons déjà fait observer plus haut , p. 198, les variétés vertes ont leurs pans lisses, tandis que les autres ont les leurs ordinairement striés , et quelquefois cannelés longi- tudinalement ; nous allons indiquer les plus simples. 1." Emeraude primitive ; le prisme hexaèdre régulier. Il est très-rai'e d'en trouver qui soient terminées des deux bouts par une face plane , l'une des deux extrémités étant presque toujours engagée dans la gangue: ceci s'applique éga- lement aux autres variétés, et en général à la plupart des cristaux. Les six faces du prisme sont quelquefois alternative- ment larges et étroites , ou bien il est comprimé. Certains prismes d'émeraude de Sibérie étant cassés , paroissent for- més de lames parallèles, concentriques , assez faciles à sé- parer; tandis que d'autres ont un tissu vitreux uniforme. Il y en a aussi qui sont formés de l'assemblage de sept prismes hexaèdres, dont six sont groupés autour d'i^n prisme central; de coudés , d'articulés , etc. 2." — peridodécaèdre ; la variété précé"dente , dont les arêtes du prisme sont remplacées par des facettes. 3.0 — épointée ; prisme à six pans, dans lequel les angles solides sont tronqués et présentent chacun une facette trian- gulaire. 4..° — anmdaire ; les arêtes au contour des bases sont rem- placées par des faces qui forment, par leur réunion, une sorte d'anneau. 5.° — rhombifère ; combinaison des deux variétés précé- dentes , qui produit des rhombes sur les angles solides du prisme à six pans. 6.° — cylindrdide ; en prismes déformés ou arrondis par des cannelures. 7.0 — amoiphe ou en fragmens arrondis , tels qu'on en trouve dans le lit de certaines rivières. Gisemens et pays. — Les émeraudes reconnues jusqu'ici pour telles dans le commerce , c'est-à-dire celles qui sont d'une belle couleur verte , viennent du Pérou; et parmi les endroits qui en fournissent aujourd'hui le plus abondamment, on dé- signe la juridiction de Santa-Fé et la vallée de Tunca , entre les montagnes de la nouvelle Grenade et de Popayan. Ces émeraudes s'y trouvent en vernis dans l'amphibole schisteux , suivant M. de Humboldt, dans le schiste argileux, et suivant Dolomieu , dans des cavités du granité. Elles sont souvent groupées avec des cristaux de quarz , de mica , et plusieurs ont leur surface parsemée de cristaux de fer sulfuré. On en E M E 2n voit aussi qui sont enveloppées de chaux carbonaice. La cLaux fluatée et la chaux sulfatée les accompagnent encore; et si, dans certains cas , leur formation paroit ancienne , dans d'autres elle semble assez récente. 11 s'en rencontre égale- lenient dans ce pays en fragmens roulés. La mine de Manta, d'où ont été tirées les plus belles , est épuisée. Il paroît bien certain qu'il a été trouvé des émeraudes vertes autre part qu'au Pérou, notamment en Egypte ( F. ci-dessous); mais on ne connoîtplus les lieux où elles se rencontrent. On à dé- couvert récemment en Bavière une variété de cette substance , en petits cristaux prismatiques , d'un assez beau vert , enga- gés dans un mica schistoïde. Nous en avons vu un taillé et monté en bague , qui faisoil un assez joli effet, quoiqu'il fût un peu louche. Quant aux variétés transparentes ou opaques, connues sous les noms de bért'l et à" aigxie-marine , on les trouve en cristaux dans les cavités do certains granités , et en particu- lier de celui que Ton a nomuié graphique , à cause de la dis- position de ses cristaux de quarz. Elles y ont pour gangue , soit une argile ferrugineuse , soit le quarz ou d'autres subs- tances. On voit qu'elles appartiennent aux terrains primitifs. Les granités des environs de Limoges et ceux des environs de Nantes , en contiennent de blanchâtres. On en trouve de semblables à Swizel en Bavière , en Espagne , en A'igle- terre , en Amérique et ailleurs. Les terrains d'alluvion en renferment également, etnotammentceuxduBrésil ,d'oùilen vient de transparentes, colorées, soit en jaune, soit enbleu pâle. M. le docteur Granville , de la Société géologique de Londres, nous apprend que la plupart des aiguë -marines employés en bijoux dans ce pays, y sont apportés du Brésil. (Lie.) Les émeraudes de Sibérie se trouvent en trois endroits dif- férens de cette vaste contrée , à cinq cents lieues environ les uns des autres : le premier est dans les monts Oural , à vingt- cinq lieues au nord d'Ekaterinbourg. Elles y sont d'un petit volume , mais d'une jolie couleur. Le second est dans les monts Altaï, entre l'Ob et l'Irtisch : ce sont des aigue-marinos d'une couleur mélangée de vert et de bleu. On en trouve de gros prismes , mais qui sont extrê- mement impurs , et même d'une forme très-irrégulière : j'en ai rapporté un tronçon de cinq pouces de long sur quatre et demi de diamètre , mais il est mêlé de quarz. Le troisième gîte , qui est le plus riche et le plus intéres- sant , est dans la partie orientale de la Sibérie , qui est au- delàdu lac Baïkal , et qui porte le nom de Damnie. La montagne Qù on les trouve est à cinquante degrés de latitude , à peu F. Aï E près sous le même méridien que Pékin. Elle est toute grani- tique , et on la nomme Odon-Tchelon ^ ce qui veut dire, en langue mongale , troupeaux pétrifiés^ parce que ses pentes sont couvertes de blocs de granité blanchâtre, qui, de loin, ressemblent à des troupeaux. Quand j'ai visité cette montagne au mois de juillet 1785, on y avoit exploité récemment trois gîtes différens , mais qui étoient presque totalement épuisés : Ce que j'en ai apporté de plus beau , je l'ai reçu des officiers des mines de ce can- ton, et surtout de M. Barbot de Marny , d'origine française, quiétoitun des chefs de cette administration. Les trois mines d'Odon-Tchelon sont vers le sommet de la montagne , et donnent chacune des émeraudes d'une es- pèce particulière. La moins élevée a pour gangue un détritus de granit , mêlé d'une argile extrêmement ferrugineuse , et parsemées de grains et de rognons de volfram.Les émeraudes y sont disséminées sans ordre ; elles sont d'un fort petit vo- lume , et à peine de deux ou trois lignes de diamètre sur un pouce de longueur. Leur couleur est d'un jaune de topaze , mêlé d'une teinte verdâtre: je les appelle chrysoliles. Le même filon contient quelques groupes de petites topazes. Le second gîte, situé un peu plus haut, mais à quatre cents toises de distance , est une espèce de filon rempli d'argile micacée , d'où l'on tire des prismes d'un fort volume et d'une belle cristallisation. J'en ai de superbes échantillons de sept à huit pouces de longueur sur plus de deux pouces de diamètre. Leur couleur est un vert tendre, sans mélange de bleu ni de jaune : je leur ai laissé le nom à' émeraudes. Le troisième gîte est sur la crête même de la montagne : la gangue est une argile blanche, durcie, dans laquelle se trouve abondamment disséminée la pyrite arsenicale qui semble y éive pétrie avec l'argile , et qui ne se présente jamais sous là forme cristalline. Les émeraudes de cette mine sont d'une couleur bleuâtre, ordinairement mêlée d'une légère teinte de vert, ce (jui lui fait donner le nom de béril ou à^ aigue-marine , que j'ai cru devoir lui conserver. Quelquefois elles sont d'un beau bleu de ciel pur et sans mélange , qui joue le saphir. On a donné le nom de béril-oriental tantôt à ces aigue-marines bleues , et tantôt à une variété de topaze couleur d'aigue-marine. Les plus petites sont cristallisées en prismes hexaèdres ; les autres sont cylindriques ou fortement cannelées. J'ai donné de plus amples détails sur ces gemmes, dans le Journal de Phys. {aoril 1791 , ;j. 289 etsuw. ) et dans mon His- toire naturelle des Minéraux- ( tom. 2 , p. 22 et suiv. ). Quelques naturalistes ont dit que l'émeraude étoit phospho- E M E ao3 rescenle par la chaleur; d'autres ont nié le fait ; et les uns et les autres peuvent avoir raison , d'après les échantillons qu'ils ont soumis à leurs expériences. Les énieraudes, surtout celles de Sibérie , ont souvent pour gangue le spath fluor. 11 seroit très-possible que ces deux substances , dont on voit que la formation a été simultanée, se fussent quelque- fois un peu mêlées. Cela me paroît d'autant plus probable que beaucoup d'émeraudes impures renferment des lames de quarz ; elles pourroient à plus forte raison contenir des mo- lécules imperceptibles de spath fluor, et alors il ne seroit pas surprenant qu'elles devinssent lumineuses par la chaleur. On trouve au Brésil des émeraudes qui , d'après la descrip- tion qu'en donne Romé-Dellsle {i. 2, p. 255 ), sont sem- blables pour la forme et la couleur à celles du premier gîte à' Odon-Tchelon ^ dont j'ai parlé ci-dessus, et auxquelles j'ai donné le nom de chrysolhes. On avoit mal à propos donné le nom à' émeraudes du Brésil A des cristaux d'une teinte verte obscure. On a reconnu que c'étoit une tourmaline. Plusieurs auteurs, tels que Boëce de Bootet Jean de Laët, ont distingué les émeraudes en orientales et occidentales , et ils caractérisent les premières par leur jeu brillant et leur excessive dureté. La même distinction est encore admise au- jourd'hui dans le commerce de joaillerie ; et l'on observe que la pierre dite émeraude orientale est d'un vert moins foncé, et presque toujours mêlé d'une teinte assez vive. Mais ces pierres précieuses ne sont nullement des éme- raudes : ce sont des variétés du saphir. On sait que celui-ci et la topaze d'Orient ne sont qu'une seule et même substance, ainsi que le rubis. On a des échantillons qui présentent ces trois couleurs réunies , mais distinctes. 11 n'est donc nulle- ment surprenant qu'elles se trouvent quelquefois mélan- gées, et c'est, en effet, ce qui arrive fort souvent ; de là vient i.° la vermeille orientale ou ndns orangé ^ par un mélange de jaune et de rouge ; 2.° Vaméihyste orientale , par un mélange de rouge et de bleu; 3.° V émeraude orientale ^ par un mélange de bleu et de jaune. V. Corindon, Si l'on donne le nom à' émeraude à cette gemme orientale , qui la surpasse de beaucoup en mérite, il est arrivé bien plus fréquemment encore, de décorer de ce nom des substances mluéralcs qui n'ont que la couleur de l'émeraude, sans par- tager son éclat et sa dureté. Les anciens comptolent douze espèces d'émeraudes, parmi lesquelles ils comprenoicnt toutes les substances minérales de couleur verte, même le jaspe. C'est ce qui a fait croire 2o4 ^^ ^T E au célèbre Dutens , que la véritable émeraude ne leur étoît pas connue , et que c'étoit une production particulière au Nouveau-Monde. Mais celles de Sibérie prouvent suffisamment que l'an- cien continent n'étoit point privé de cette pierre précieuse f puisque celle-ci ne diffère de celle du Pérou que par une couleur moins belle ; mais on sait que ta couleur n'est pres- que toujours qu'une modification accidentelle dans les subs- tances pierreuses. Parmi les émeraudes même du Pérou, il s'en trouve d'une teinte très-foible , et quelques-unes sont totalement décolorées , ainsi que l'atteste le jésuite d'Acosta qui avoit été dans le pays. «J'en ai vu, dit-il, quelques- « unes qui étoient moitié Planches et moitié vertes ^ et d'autres. « toutes blanches. » {Hist. nat. des hid. Paris, 1600, p. iSy.) Garcilasso de la Vega dit la même cbose , et d'une ma- nière qui n'est peut-être pas aussi dépourvue de sens qu'on le croiroil. « L'émeraude , suivant lui , a besoin de se mûrir 'f comme le fruit : elle commence par être blanche., ensuite elle " devient d'un vert obscur » .... {Hist. des Incas, 1. 11, p. 289.) li attribue ce cbangement de couleur à l'action du soleil , et Jous les faits viennent à Tappui de son opinion, puisqu'il est bien connu qne les pierres colorées, le sont d'une teinte bien plus vive entre les tropiques que dans les contrées plus éloignées de l'équateur. Or les émeraudes du Pérou naissent immédiatement sous la ligne : deux fois par an , le soleil lance des rayons perpendiculaires sur le sol qui les nourrit ; il n'est donc pas surprenant qu'elles soient plus richement colorées que celles qui se forment sous le triste ciel de la Sibérie (i). On a même remarqué dans celles-ci, que c'étoient cons- tamment les plus voisines de la surface du sol , qui se trou- voient être lès plus belles ; et qu'au-dessous , elles étoient fort inférieures en couleur et même en pureté. Les contrées méridionales de l'Ancien- Monde jouissoient à cet égard du même avantage que le Pérou ; aussi voyons- nous qu'une émeraude , qui est bien certainement de l'an- cien continent , est d'une couleur au moins aussi foncée qu'aucune émeraude du Pérou. C'est celle qui servoit d'or- nement à la tiare du pape Jules II , et qu'on a vue au Mu- séum d'Histoire naturelle de Paris. Or , ce pape est mort en i5i3 , et le Pérou ne fut découvert et conquis par Fran- çois Pizare, qu'en i54.5. Il n'est donc pas douteux qu'il existoit des émeraudes en Europe avant la découverte du Nouveau-Monde. D'ailleurs ^ (i) Cette opinion de la maturité des pierres gemmes colorées est celle des Indiens, mais n'est adoptée par aucun naturaliste, (luc.) E M E ,,j la manière dont Pline en a parlé , ne permet pas de douler qu'il ne connût la véritable éineraude. Dans l'ordre des pierres précieuses, il la place immédiatement après le dia- mant et les perles. 11 s'extasie sur la beauté ravissante de sa couleur verte , plus paifaite , dit-il , que dans aucune autre production de la nature. 11 exalte le jeu de ses rayons ver- doyans qui se jouent dans Tair qui l'environne , et qui sem- blent communiquer sa couleur à l'eau dans laquelle on la plonge. 11 ajoute que , de peur de l'altérer, on éloit con- venu , par une sorte d'accord unanime , de ne jamais rien graver sur cette pierre. (Voilà, sans doute, pourquoi il est si rare de trouver des émeraudes gravées antiques. Cependant , le naturaliste romain rapporte que les Grecs Tout quelquefois employée à cet usage. Cette pierre étoit à un tel degré d'estime cl'cz les anciens, que, lorsque Luculius, si célèbre par ses'ri-v chesses et par son luxe, quitta l'Egypte , Ptolémée , occupai du soin de lui plaire , ne trouva rien de plus précieux à lui offrir qu'une émeraude sur laquelle éloit gravé son portrait, et qu'il portoit au doigt. Dulomi'eu. ) Quelquefois on lui donnoit une forme concave, et il pa- roît que Ton s'en servoit comme d'une lorgnette propre à diminuer les objets ; car il me semble qu'il n'y a pas d'autre manière d'expliquer ce que dit Pline de l'empereur Néron qui regardoit les combats des gladiateurs avec une éme- raude. (X/i. 37 , 16.) Mais ce qui prouve , plus que tout le reste , que Pline parloit de la véritable émeraude, c'est la comparaison qu'il fait du bérll avec cette pierre. Il paroit, dit-il, que les bérils sont de la même nature que l'émeraude, ou du moins d'une nature fort approchante. Il ajoute que les lapidaires lui donnent la forme d'un prisme hexaèdre , et qu'on pense qu'ils sont ainsi formés naturelle- ment. Il ajoute encore qu'ils ont les mêmes défauts que l'éme- raude. Enfin, il nous apprend une chose intéressante pour l'histoire des arts , c'est que les Indiens avoient le secret d'imiter plusieurs pierres précieuses, et notamment le béril , par le moyen du cristal de roche, auquel ils savoient donner les couleurs de ces différentes gemmes. (Z/ô. 87, 20.) A l'égard des pierres vertes dlm gros volume , c'est à tort qu'on a prétendu que ïhéophraste et Pline les avoient regar- dées comme des émeraudes. ïhéophraste dit express;ément que l'émeraude est une pierre très-rare et d'un fort petit volume. Il ajoute qu'elle a , comme le succin, la propriété d'attirer les corps légers , ce qui ne peut convenir qu a une gemme. Enfin il se moque de l'obéilsque formé de quatre -»o6 E M E émeraudes, dont parlent les Commentaires des rois d'Egypte; et il dit nettement que de semblables émeraudes ne se trou- vent que dans les livres. (^Hill , p. 87 et io5.) Pline n'étoit pas plus crédule à cet égard, et en parlant de la colonne qu'on voyoit dans le temple d'Hercule à Tyr , du temps de Théophraste, et qu'on prétendoit être une éme- raude, il dit formellement que c'éloit bien plutôt une fausse émeraude {pseudo-smaragdus^. (^Lib. 87, 19.) Dans nos temps modernes , on a voulu pareillement faire passer pour des émeraudes , des substances qui n'en ont que l'apparence. Toi est le fameux plat du trésor de Gênes ( // sacru catîno di smeraido orientale)^ qu'on ne voyoit qu'en verlu d'un décret du sénat , et dans lequel M. de la Condamine observa des bulles d'air qui prouvoient , d'une manière évi- dente , que le sar.ro catîno sortoit d'un four de verrerie. Telle est encore la table d'émeraude de deux pieds de long sur un pouce d'épaisseur, qu'on fit voir à M. Coxe dans le trésor de l'abbaye de Reichenau, près de Constance, et que ce voyageur éclairé reconnut pour un spath fluor d'un assez beau vert. Quelques naturalites ont dit qu'il en étoit de même des pierres appelées émeraudes-monllons , émeraudes de Carlhagène ou nègres-caries. Ils pensent que ce sont des cristaux octaèdres de spath (luor. Ces émeraudes-morillons sont les rebuts et les petits fragmens d'émeraudes qu'on permettoit aux Nègres de faire chercher par leurs enfans , dans les déblais de la mine, après qu'on avoit enlevé tout ce qu'il y avoit de meilleur. Ces re- buts, arrivés en Europe, sont vendus à la livre à de petits lapidaires , qui tâchent d'en tirer quelques pierres qui sont toujours de peu de valeur. Si, parmi les émeraudes-morillons, l'on a trouvé des cris- taux octaèdres de spath fluor , c'est qu'ils s'y sont glissés ac- cidentellement par l'ignorance des enfans qui les ont recueil- lis , croyant que c'étoient des fragmens d'émeraudes. J'ai déjà observé plus haut , que celui qui se trouve en- tremêlé dans les groupes d'émeraudes de Sibérie , dont les cristaux entrelacés ne laissent pas facilement distinguer les formes , leur ressemble si parfaitement , que des minéralo- gistes y ont été trompés; il a fallu la pointe du couteau pouf distinguer ces deux substances par la différence de dureté. J'ajouterai que, dans ces mêmes groupes, l'on voit de pe- tits cristaux isolés , qui sont toujours engagés dans un mica jaune à grands feuillets , qui semble tomber en décomposi- tion, et qui se trouve fréquemment avec les émeraudes. Ces petits cristaux , dont les uns sont presque limpides , les au- E M E aoy très verdâtres , et quelquefois tirant sur le violet, paroissent avoir toutes les propriétés du spath fluor : ils ont le même degré de dureté , la pointe du couteau les raye facilement : ils sont éminemment phosphorescens par le frottement, de même que par la chaleur ; leur forme est celle d'un octaè- dre un peu allongé, (pat.) Les émeraudes vertes sont d'autant plus estimées, qu'elles sont plus pures ; mais il est rare d'en trouver qui soient à la fois d'une belle couleur et sans défauts. Elles sont ordinai- rement remplies àe. jardinages ou de glaces qui les obscur- cissent et nuisent à leur jeu. Cependant, on passe quelque- fois par-dessus certains accidens en faveur de la beauté de la teinte : c'est même la seule pierre à laquelle on souffre quelques imperfections , tant elle est agréable et amie de l'œil. Les émeraudes s'allient très-bien avec le diamant; on les porte en bagues et en épingles montées à jour ou enchâs- sées dans l'or , soit seules , soit entourées , en colliers , etc. Les émeraudes d'un vert foncé paroissent noires à la lumière. Leur prix varie beaucoup; la vivacité de la couleur ou son velouté , la pureté , le plus ou moins de fond de la pierre , apportent une grande différence dans leur valeur. Les émeraudes se vendent au carat et par parties , depuis dix sous jusqu'à cent francs le carat , suivant la qualité. Une pierre parfaite du poids de 2 grains vaut l^o fr. ; de 3 grains , 70 fr. ; et de 4- grains ou d'un carat, de 100 à 120 fr. Celles qui pèsent plus d'un carat sont vendues à la pièce, et dans la proportion suivante , quand elles joignent une bonne forme à une belle teinte ; savoir; de 8 grains, 24.0 fr.; de i5 grains, teinte claire, yoofr. ; de même poids, teinte veloutée, i5oo fr. ; de 20 grains , environ 2000 fr. La belle émeraude de 24. grains que possédoit M. le Mar- quis de Drée, a été vendue 24.00 fr. Au-delà d'un certain volume, surtout quand elles sont pures, il n'y a plus de règle fixe pour leur es\.\mai\\on\ Note de M. Champion.^ Nous avons indiqué la valeur des aigue-marines , en par- lant de cette sorte de gemme (t. i , p. 24.1 ) ; nous ajoute- rons ici que les bérils d'un bleu de ciel foncé, qui unissent à cette teinte une grande pureté et un vif éclat, sont très-chers, et qu'il y en a de jaunes qui imitent assez bien la topaze orientale , et d'autres d'un vert jaunâtre analogue à celui du péridot. V. AlGUE-MARINE. (LUC.) Emeraude de Sibérie. Ferber a donné ce nom à une substance très-différente de l'émeraude , à laquelle elle ressemble seulement par sa belle couleur verte. V. DiOP- TASE et Cuivre. .o8 E M E Emeraude du Cap. F. Preiinite. Emeraude fausse, ou Prime d'Emeraude. La chaux fluatée d une belle couleur verte , est communément déco- rée (le ce nom , que Ton a appliqué aussi au Feldspath vert , à la Chrysuprase et au Plasma de Werner. V. ces mots. Emeraude du Brésil. On trouve décrite sous ce nom , dans les anciens ouvrages de minéralogie , une variété de Tourmaline , d'un vert bleuâtre plus ou moins foncé , qui se trouve au Brésil , où l'on rencontre aussi des Aigue-mn- n'nes transparentes , d'un bleu-verdâtre mais où Ton n'a pas encore découvert la variété d'émeraude d'un beau vert^ qui porte plus particulièrement le nom Xémeraude. Emeraudes de Carïhagène , Morillons , ou Nègres- Cartes. V. plus haut , p. 206. Emeraude occidentale. Elle est d'un vert plus clair que celui de la variété dite orientale^ et quelquefois d'une teinte si gaie , qu'on la préfère à cette dernière qui tire un peu sur le noir. Emeraude orientale , ou de vieille roche. C'est l'é- meraude d'un vert foncé velouté , que l'on désigne ordinai- rement ainsi. Cependant quelques lapidaires ont encore nommé Emeraude orientale , une variété de Corindon-hyalin d'une belle couleur verte. V. Corindon. EMERAUDINE ( Delamétherie ). Minéral d'une belle couleur verte , regardé d'abord comme une pierre , et qui forme aujourd'hui une espèce particulière dans le genre Cuiore. V. CuiVRE-DIOPTASE. (LUC.) EMERAUDINE. Geoffroy donne ce nom à la Cétoine DORÉE, (o.) EMERAUDÏTE. Daubenton donnoit ce nom à la variété de Diallage , que Saussure avoit appelée d'abord smarag- 'dile, à cause de sa couleur. V. Diallage. (luc.) EMÈRE, JErnen/s. Genre de plantes établi parTournefort, réuni par Linnœus aux Coronilles, quoique sa gousse soit cylindrique et non articulée. Il a été rétabli dans ces derniers temps, (b.) EMERIL. On plaçoit anciennement cette substance parmi les mines de fer; mais ce métal fîfit à peine la vingtième partie de son poids; on a reconnu depuis quelques anrfees qu'elle appartenoit à la classe des substances pierreuses , et n'étoit qu'une variété de Corindon. La propriété la plus remarquable de Vémeril^ et qui le rend d'un si grand usage dans les arts, c'est l'extrême dureté des particules qui le composent, dureté qui se conserve toute en- tière, même quand l'effim/ a été réduit en poudre impal- pable. E M E • ,00 Cette poudre a la propriété de mordre sur les corps les plus durs , même sur les gemmes orientales : c'est avec la poudre à^émeril qu'on scie et qu'on taille le rul^is , le saphir, et toutes les autres pierres précieuses , à l'exception du dia- mant seul', qui ne peut être taillé que par sa propre poussière, qui ne s'obtient elle-même qu'en frottant deux diamans l'un contre l'autre. Uémeril sert également à dégrossir la surface de tous les corps durs qu'on destine à recevoir le poli. On en fait un grand usage dans toutes les manufactures où l'on polit les glaces , comme celle du faubourg Saint-Antoine à Paris. On commence le travail avec du grès pilé : on emploie ensuite Vénieril^ et enfin le tripoli et la polëe. La poudre d'^^rticn'/ qu'on emploie , doit avoir différens de- grés de finesse , suivant la nature des matières sur lesquelles on travaille. Plus elles sont dures , et plus la poudre à cmeril doit être fine. Si, au contraire, onemployoit un émeril fin avec tine matière telle que le verre, ses molécules seroient bientôt masquées par la substance même qu'elles en auroient déta- chée , et n'auroiént plus aucun effet. Pour obtenir ces différentes poudres A'émeril^ après qu'il a été pulvérisé dans des mortiers de fer fondu, on emploie des lavages réitérés , -de la niême manière que pour avoir du bleu d'azur de différens degrés de finesse. On trouve les dé- tails minutieux de cette manipulation dans tous lés recueils relatifs aux arts. La plus grande partie de l'emm/ qu'on emploie en France, nous est fournie par l'Angleterre ; il vient originairement de Naxos , dans l'Archipel , et est préparé pour les arts dans les îles de Jersey et de Guernesey , sur les côtes de Norman- die ; la poudre qui en provient est de couleur de cendre. Le meilleur f'mm/ se trouve en Espagne, près d'Alcocer en Estramadure, dans une montagne nommée Larès, composée d'un grès quarzeux. Les rognons à cmeril qu'il contient sont noirs , et ressemblent , suivant Bowles , aux brunissoirs d'hé- matite. Il ne paroît point grenu et sa cassure est lisse : on prétend qu'il contient de For. Uémen'l du Parmesan passe dans le commerce pour émeril d'Espagne ; il est intérieurement d'une couleur cendrée, et sa cassure est grenue. Le célèbre chimiste anglais^ S. Tennarit, a lu à la Société royale , en 1802 , un mémoire tendant à prouver que Vémeril n'est autre chose que le spath adamantin ou corindon, l'analyse qu'il a faite de Vémeril lui ayant donné à peu près les mêmes résultats que le corindon. V. ce mot. On a quelquefois donné ce nom à' émeril, et employé comme 210 E M E tel, certaines roches quarzeuses auxquelles le fer paroît com- biné dans un état particulier et qui forme une combinaison d'une très-grande dureté, (pat.) EMERILLON, pi. D. i8, f. 3, de ce Dictionnaire. Nom imposé au plus petit oiseau de proie d'Europe, dont on a fait trois espèces sous les noms de rorliiei\ Xémerillon des natu- ralistes ^ et à'' éinerillon des fauconniers. Le premier est le mâle avancé en âge, et les deux autres des individus mâle et femelle adultes.^ V. Faucon émerillon. Les Emerillons des Antilles, de la Caroline, de Cayenne , de Saint-Domingue, sont tous des individus de la même es- pèce. V. Faucon mal-fini. L'Émerillondu Bengale. V. Petit Faucon du Bengale. L'Émerillon bleu est le même, L'Émerillon de Malte. V. Epervier minulle. L'Émerillon de Sibérie. V. Faucon roitelet. L'Émerillon tiny, V. Faucon tiny. L'Émerillon varié est un jeune de l'espèce du Faucon DES PIGEONS. (V.) EMERITE, Emerita. Genre de crustacés, de l'ordre des décapodes, famille des macroures, établi par Gronovius , dans la description qu'il a publiée des animaux de son cabi- net (^gazophylacium ). Il en cite et figure deux espèces. La pre- mière se rapporte au genre hippa de Fabricius , qui a fait un double emploi, en distinguant mal à propos de celle-ci ( hippa emeritus ) l'espèce qu'il nomme adactyla; pour établir «ne opposition entre elles, il a donné un faux carac- tère à la première, en disant que le dernier article de sa queue étoit ovoïde. La seconde espèce d'émérite de Grono- vius appartient à mon genre remipède. Elle est distincte de celle que j'appelle ioHue., et se trouve sur les côtes de la Martinique , d'où elle a été rapportée par M. Moreau de Jonnès , cor- respondant de l'Institut, auquel je témoigne ici ma reconnois- sance pour le don qu'il m'a faitde ce crustacé et de plusieurs insectes des Antilles. V. HiPPE et Remipède. (l.) EMERUS (^Coronilla emenis , Linn. ). Arbrisseau naturel aux parties méridionales de l'Europe, et cultivé dans les jardins d'agrément. C'est le securidaca ou le séné bâfarxJ des jardiniers. Il a été classé avec les Coronilles par la plupart des botanistes qui ont suivi Linnseus; mais il s'en distingue par ses légumes subulés contenant des graines cylindriques, par ses pétales onguiculés et par deux callosités situées à la base de l'onglet de l'étendard. Ces caractères ont paru sufG- sans à Tournefort , Adanson , Miller, Moench, Desvaux, pour faire un genre parliculier de ïemenis, qui diffère en ou- E M O 21» tre, par son port, de toutes les autres espèces de coronilles. V. ce mot. (ln.) EMÈSE , Emesa , Fab. Genre d'insectes hémiptères. V. Ploière, (l.) EMEU. ( Voyez Emé. ) Barrère le nomme iouyou émeu à long cou. Les fauconniers donnent le nom à'émeu k la fiente des oiseaux de vol. Emeuter ou émeutîr, est l'action de rendre son excrément, (s.) EMIAULE. Sur nos côtes de Picardie Ton connoît la grande mouette cendrée ou mouette à pieds bleus^ sous le nom de grande émiaule; et la petite mouette cendrée , sous celui de petite, émiaule. (s.) EMIDE. V. Emyde. (b.) EMIGRATION. En ornithologie, ce mot signifie le pas- sage annuel et régulier des oiseaux, d'une contrée à une autre. V. Migration et Oiseau, (s.) EMIONITIS. V. Hemionitis. EMISSOLE , Mustehis. Sous-genre proposé par Cuvier , parmi les Squales, et qui a pour type l'espèce de ce nom. (B.) EMITES. Pierre blanche dont quelques auteurs anciens ont parlé , et qui paroît être un Albâtre gypseux. (pat.) EMMANES de Dioscoride. Synonyme de son Diosgya- MOS. (LN.) EMMA-TUS. La Fumeterre officinale est ainsi nom- mée en Esthonie. (ln.) EMMERING , EMMERITZ. Noms suisses du Bruant. (B.) EMO-GODIUM. Nom kalmouk du Chèvrefeuille a FRUIT bleu, Lunicera cœrulea., L. (ln.) EMOI. Nom spécifique d'un poisson du genre Polynème, qu'on trouve dans la mer du Sud. C'est le polynemus plebeius de Broussonnet. V. au mot Polynème. (b.) EMOSSE. C'est la Beslère violacée, arbrisseau qui croît à la Guyane, (ln.) E-MOTOO. Selon Parkinson, les habitans d'Otaïti don- nent ce nom au melasioma malabaÛirica , Linn. (ln.) EMOU , Dromàius^ Vieill. ; Casuarius^ Lath. (ienre de l'ordre des échassiers et de la famille des Mégistanes. V. ces mots. Caractères : ht c Atoxï^ à bords très-déprimés , un peu ca- réné en-dessus , arrondi à la pointe ; narines grandes , cou- vertes d'une membrane, ouvertes sur le milieu du bec ; lan- gue ; tête simple et emplumée jusqu'à un certain âge ; gorge nue; pieds robustes, très-longs; jambes charnues jusqu'aux talons ; trois doigts dirigés eu avant , dont les latéraux ii2 E M O sont d'égale longueur; pouce nul; ongles presque égaux, ûti peu obtus ; rémiges et rectrices nulles. Ce genre n'est com- posé que d'une seule espèce que Lalham a classée avec le ca~ soar; mais en comparant les attributs de ces deux oiseaux, on Saisira facilement les caractères qui les distinguent com- plètement. Voyez Casoar. Cette espèce est polygame ; les petits quittent le nid et mangent seuls dès leur naissance ; ils ont les yeux ouverts au sortir de l'œuf. On ne la trouve qu'à la Nouvelle-Hollande , où elle se compose de deux races dont l'une surpasse en hau- teur la plus grande autruche , et dont le plumage est totale- ment roussâtre. La seconde est celle décrite ci-après. L'Emou istoiR, Dromaïus atcr, Vieill. {Casuarius Novœ- Hollandiœ ^ Lath., pi. 99 des Nai.Mîsc.j et pi. pag. 129 du fVhitt's Journal). Dans le nombre des oiseaux curieux que l'on découvre à la Nouvelle-Hollande , l'émou se fait distin- fuer par sa haute stature et par des caractères particuliers. 4us grand que le casoar des Indes , il n'a guère moins de six pieds de haut dans son état parfait ; il est plus élevé sur ses jambes, et son cou est plus allongé; mais ce qui le sépare plus distinctement du casoar asiatique , c'est que sa tête n'est point chargée d'un casque osseux, ni le devant de son cou accompagné de deux caroncules charnues; ses ailes sont en^ core plus courtes et à peine apparentes; elles n'ont pas de piquans, elles sont revêtues de plumes semblables à celles du corps ; enfin , il en diffère encore en ce que le doigt intérieur n'est point sensiblementplus court que l'externe, et que l'ongle de ce doigt n'est pas, comme dans le casoar d'Asie, du double plus long que les autres , et acuminé. Toutes ses plumes sont soyeuses et ont leur extrémité re- courbée: elles s'étendent jusque près de la gorge ; etlapeau, à peu près nue, du haut du cou , est d'une couleur bleue , mais sans rides ni hachures. Sur la tête sont des plumes clair-' semées assez semblables à des poils, et variées de gris et de brun , aussi bien que celles du bas du cou et de toutes les parties supérieures ; mais à mesure que cet oiseau avance en âge , les plumes ^e la tête et du haut du cou disparoissent et laissent à découvert la peau , qui est de la couleur de la gorge. Les plumes du dessous du corps ont une teinte blanchâ- tre. Le bec , dont la forme se rapproche de celle du bec de l'autruche, est tout noir ; et les pieds, qui sont bruns , ont des dentelures saillantes le long de leur face postérieure. Il pa- roît que l'émou est long-temps avant de parvenir à toute sa croissance, car les individus vivans qui sont depuis plusieurs années à la ménagerie sont encore bien loin d'atteindre la hauteur que nous avons indiquée ci- dessus, Les jeunes ^ dans E M P 3,3 leur première année , sont entièrement couverts de plumes grises , brunes et d'un blanc sale. L'émou est plus léger à la course que le lévrier le plus alerte; il a , comme le casoar de l'Inde, le naturel très -fa- rouche , et il se nourrit également de végétaux; sa chair a un goût approchant de celle du bœuf, (y.) EMOUCHET. Les oiseleurs de Paris appellent ainsi la rresserelle , et particulièrement la femelle de çctle espèce. C'est aussi Xépervier mâle, (s.) EMPABUNGO. A Congo , c'est le nom que porte un quadrupède , qui est , suivant toute apparence , le Bubale. V. ce mot. (s.) EMPACASSA ou PACASSA. C'est le nom qu'on donne, à Congo , à un animal assez mal décrit par les voyageurs, mais qui cependant paroîlêtrele Buffle, ou peut-être leBu- BALE. V. ce mot. (DESM.) EMPAILLAGE des animaux pour les collections et les Musées d'histoire naturelle. V. Taxidermie, (v.) EMPALANGA. Quadrupède d'Afrique, mal décrit par d'anciens voyageurs ; c'est vraisemblablement le Buffle. V. ce mot. (.s.) EMPAPHOS. Nom que les Caffres donnent au Gnou. V. l'article Antilope, (s.) EMPAUMUBE. C'est le haut de la lêie , c'est-à-dire , du bois du cerf ftX. du <:hevrein/ ., qui est large, renversé et ter- miné par plusieurs andouillers rangés comme les doigts d'une main. Ce ne sont que les cerfs dix cors et les vieux chevreuils qui ont des cmpaumures , que l'on appelle aussi quelquefois porte-rJmndeliers. V. Cerf. Dans un autre sens, Ton dit , en vénerie, que les chiens empaument la voie., lorsqu'ils tombent sur la voie du gibier et la prennent, (s.) ËMPEHEUR. Dénomination donnée, par quelques-uns, au roitelet , à cause du petit et brillant diadème dont sa tête est couronnée. V. Koiïelet. (s.) EMPEREUR. Nom vulgaire du Xiphias espadon, (b.) EMPEREUR. Nom donné, par quelques entomologistes, au papillon appelé par Linnœus, pap. paphia^ le tabac à^ Es- pagne de Geoffroy. V. Arginne. (l.) EMPEREUR. On appelle ainsi le Boa devin, (b.) EMPEREUR, Imperaior. Genre de Coquilles établi Denys-de-Montfort , pour placer la ïoupie-Empereur figu rée par Chemnilz , pi. 1 78 et 1 74. Ses caractères sont : coquille libre . univalve , à spire régulière , toitée, à carène armée , orabiliquée ; ouverture anguleuse , enîière ; columelle épa- nouie : lèvre extérieure tranchante. par a,4 E M P La belle coquille qui sert de type à ce genre , vient de la Nouvelle-Zélande. Elle a trois pouces de diamètre ; sa cou- leur est vineuse, (b.) EMPEREUR DU JAPON. Poisson du genre des Ché- TODONs de Linneeus et des HoL acanthes de Lacépède. V. au mot HOLACANTHE. (b.) EMPETRUM. Pline dit que I'Empetrum est une plante qui croissoit dans les lieux pierreux (/« pétris") et sur les plus hautes montagnes. Cette manière d'être est commune à beau- coup de végétaux ; aussi plusieurs d'entre eux ont-ils été pris pour l'ancien empetriim àeVWne etdeDioscoride. Tragus pre- noit pour tel la Herniaire ; Rondelet et Lobel , la Criste- MARINE , crithmum maritimum que Lobel désigne aussi par calcifraga. Chabrée transporte ce dernier nom et celui dVm- peirum , à Vherba terrihilis des Narbonnais , c'est-à-dire , à la globulaire turbith {glob. a/j/>«/7z). D'autres naturalistes, comme ïournefort et Adanson , ont fixé , avec plus de raison , ce nom à^empeirum^ à la Camarine ; et Lmnaeus en a fait celui du genre. F. Camarine. Rumphius ( Amb. 5, t. 169), nomme empeù-um aceiosum ^ une espèce de Bégone (^Bégonia tuherosa^ Dr.) , qui croît à Amboine, et dans les îles Célèbes. (ln.) EMPIDES , Empides. Tribu (auparavant famille ) d'în ■ sectes , de l'ordre des diptères , famille des tanystomes, ayant pour caractères : antennes de deux ou trois articles , dont le dernier sans divisions ; trompe saillante , en forme de bec, cylindrique ou conique , renfermant un suçoir de plusieurs soies ; corps allongé ; balanciers nus ; ailes couchées sur le corps ; tête arrondie ou presque globuleuse , dont une grande partie est occupée par les yeux ; trompe perpendiculaire ou dirigée en arrière. Ces diptères sont de petite taille et vivent de proie , et sou- vent aussi du suc des fleurs ; leurs antennes sont courtes et toujours terminées par une soie. La trompe est souvent lon- gue ; l'abdomen est ordinairement, du moins dans les femelles, d'une figure conique. Ils forment les genres Empis et Sique. V. ces articles et celui de Tachydromyie. (l.) EMPIRÉE. V. Empyrée. (s.) EMPIS, Empis^ Linn. Genre d'insectes, de l'ordre des dip- tères , famille des tanystomes , tribu des empides. Ses ca- ractères sont : trompe saillante, presque cylindrique et perpendiculaire ; suçoir de quatre soies ; antennes de trois pièces principales, dont la dernière conique, subulée, surmon- tée d'une petite pièce, finissant en pointe roide ; tête petite, arrondie , séparée du corselet par un cou mince ; yeux grands, occupant une partie de la tête ; point d'yeux lisses ; corselet D. Prirr/'e f//'/. / . /; a. A 1^ '////IV<7/U' <-i ■ I ■ ^ / ,/'/.'c///r/-<' !■<>//////////,' -MoM^ tfm^ ■/<,/<■ <> ■ /.'/■(> i/n' //,i\f(' .' // . A'/frr/f A>/.',//,-i>///,- . /i. * /ù'ir ///'<• ir^yi, ■//,//,/,!,,•//;• . E M P .i5 arrondi , bossu ; ailes ovales , ordinairement plus grandes que l'abdomen , croisées et couchées; balanciers allongés, termi- nés par un bouton arrondi ; abdomen cylindrique ou coni- que ; pattes longues; tarses à deux crochets et à deux pelotes. Les empis ont beaucoup de rapports avec les asiles et les bombiUes : elles sont de grandeur moyenne , carnassières , se nourrissent de mouches et d'autres petits insectes , qu'elles saisissent avec leurs pattes , et qu'elles sucent avec leur trompe. On les trouve souvent accouplées : le mâle , pendant l'accouplement, est sur le dos de sa femelle, et quelquefois occu- pé à sucer une mouche. La larve de ces insectes est inconnue. Cegenre est composéd'une vingtaine d'espècesqu'on trouve presque toutes en Europe. Elles n'offrentrien de remarquable. J'ai fait dans ce genre deux divisions: La première comprenolt les espèces dont le premier ar- ticle des antennes est aussi longetplus longque le second; dont le dernier est conico-subulé , avec un style court , assez roide au bout et dont les palpes sont relevés, et courts relativement à la trompe, qui est plus longue que la tête : ce sont les empis proprement dits : dans la seconde division , le premier article des antennes est très-petit , et les palpes sont cachés sur la trompe. F. SiQUE. Empis livide , Empis Uvida^ D. 19. 3. Linn. Fab. Elle est d'un cendré livide , avec quelques poils noirs ; le corselet a trois lignes longitudinales noires ; les pâlies sont d'un fauve obscur, avec les tarses noirs; les ailes sont iransparentes, avec la base roussâtre. Cette espèce est Vas'ile à ailes réticulées de Geoffroy. Elle est longue de près de quatre ligues. L'Empis boréale , Empis borealis^ Linn. Fab. Elle varie pour la grandeur ; ordinairement elle a cinq li- gnes delong; tout le corps noir, sans taches; le corselet gros, élevé ; l'abdomen mince, allongé, pointu à Textrémité ; celui du mâle est terminé par deux crochets : celui de la femelle , par deux petites pièces mobiles ; ses ailes sont très-grandes , d'un brun obscur, avec le bord extérieur roussâtre ; ses pattes sont rousses ; et l'extrémité des cuisses , celle des jambes et les tarses sontnoirs. Onlatrouve au nord de l'Europe. M. Mei- gen en avoit d'abord formé un genre particulier, sous le nom de platyptèie. L' Empis maure , Empis maura. Elle a environ une ligne et demie de longueur ; la trompe grosse et courte ; tout k- corps noir , sans taches; les pattes noires; le premier article des tarses antérieurs, gros, ovale ; les ailes beaucoup plus longues que le corps, blanches, avec le bord extérieur obscur , depuis le milieu jusqu à l'extrémité. .iG E M P On la (rouve dans toute l'Europe , sur les fleurs. Suivant Fabricius, elle voltige enbourdonnant sur les eaux stagnantes. Cf'tte espèce est V asile noir à pieds de devant en massue, de Geoffroy. L'Empis PENNIPÈDE, Empis pennipes, Linn., Fab. Elle est presque de la grosseur de Vewpis livide. Le corps est noir, sans lâches ; les pattes postérieures ont les cuisses et les jambes garnies de cils , et comme pennées. Elle se trouve en Europe. On en rencontre une variété beaucoup plus petite, (l.) EMPLEVRE, JE'w/)/ci>n/m. Arbrisseau du Cap de Bonne- Espérance, dont les feuilles sont alternes , linéaires, poin- tues , très-glabres , légèrement dentelées en leurs bords , munies d'un point glanduleux et transparent à chaque den- telure , et dont les tleurs sont petites, fasciculécs et axillaires. Il forme seul un genre dans la tétrandrie monogynie et dans la famille des xanthoxylées. Chaque (leur offre : un calice monophylle , tétragone , glanduleux, à quatre lobes émoussés ; quatre étamines dont les anthères sont munies d'une glande à leur sommet ; un ovaire supérieur , oblong , à stigmate glanduleux. Le fruit est une capsule oblongue , médiocrement compri- mée , presque en sabre , terminée par une corne aplatie. £(ie estuniloculaire, s'ouvre d'un seul côté; et contient une sem ence ovale, noire , luisante , enfermée dans une tunique propre, coriace, bivalve, et qui s'ouvre avec élasticité. r. DiOSMA. (B.)* EMPOISSONNEMENT DES ÉTANGS. Beaucoup d'espèces de poissons peuvent «itre employées à peupler un «•fang; mais, en France, on est dans l'usage de se bornera la c.irpe , à la tanche , à la perche , au brochet , à la truite et à l'anguille , sans y comprendre les petits poissons, tels que les chevanes, goujons, ablettes , etc., qui ne servent qu'à nour- rir ceux de cette liste , qui sont voraces. La carpe est, de tous , le plus avantageux à employer, et sous le rapport de la multiplication, sous celui de la rapi- dité de sa croissance, et sous celui de la facilité de son trans- port au lieu de la consommation. On estime qu'on peut mettre dix-huit à vingt milliers d'alvin dans un étang de cent arpens ; mais il y a des étangs beaucoup plus propres que d'autres à nourrir un grand nombre de poissons. C'est à l'expérience à guider le raisonnement , lorsqu'on est dans le cas de faire cette opé- ration. Pour avoir de quoi empoissonner les grands étangs, il est très-avantageux d'en former de petits, qu'on nomme carpièrcs ou alvinières. Dans ces derniers on ne met que des c.trpes de E M P 217 moyenne grosseur , qui soient sans vices de conformation , et plus de femelles que de mâles. Il faut surveiller ces petits étangs dans le temps du frai , pour empêcher les animaux domestiques de fouler les herbes sur lesquelles les œufs sont déposés . surtout écarter les animaux sauvages , comme la loutre, et les oiseaux, tels que le héron et le canard, qui mangent les jeunes carpes. On trouvera , au mot Poisson , les données théoriques qu'on peut désirer sur cet article , et au mot Etang, les résultats de l'expérience, (b.) EMPONDHE. On donne ce nom , à l'Ile-de-France , aux bases des pétioles desséchés des feuilles de palmistes , bases qui ont la forme d'une grande cuvette , et qui servent à tenir les alimens liquides , et à beaucoup d'usages domes- tiques. V. au mot Palmier, (b.) EMPREINTES ou TYPOLITHES. Ce sont les ves- tiges que laissent sur les couches pierreuses , certains corps organisés de peu d'épaisseur , comme les feuilles d'arbres , les plantes , les insectes , etc. Les empreintes diffèrent des pétrifications et des fossiles , en ce que ceux-ci présentent la substance même des corps organisés qui furent jadis enfouis; au lieu que les empreintes n'en offrent ordinairement que l'image , et le corps lui-même a été détruit. Les empreintes sont extrêmement abondantes dans les couches Schisteuses qui accompagnent les charbons de terre ; et ce sont presque toujours des plantes exotiques qu'elles nous présentent. Voyez l'article Houille. Les empreintes, en général, sont d'une très-haute anti- quité, puisqu'elles remontent à l'époque où la mer couvroit encore les continens actuels. Les plus récentes peut-être qui existent , sont celles que Faujas a découvertes en 1800 , parmi les volcans éteints du Vivarais, à peu de distance S. O. de Privas. Ces empreintes sont dans une matière schisteuse d'un gris blanchâtre , qui a l'apparence dune marne, mais que Faujas assure contenir beaucoup de molécules quarzeuses; et cela ne seroit pas surprenant, puisqu'il y a des argiles où la silice entre pour plus des deux tiers. Cette matière schisteuse est adhérente à untufa volcanique de la même couleur, et qui, suivant mon opinion , lui est contemporain et a la même origine. Ce tufa, dans son lieu natal , est couvert de laves basaltiques et au- tres , dont la masse est, suivant Faujas, d'une épaisseur de douze cents pieds. Ces empreintes offrent des productions européennes , contre l'ordinaire de ces sortes de faits géologiques. On y reconnoît facilement des feuilles de châtaignier , d'érable de Montpellier, de peuplier blanc , de saule, de bouleau. ai8 E M TT un cône de pin sylvestre, et même un insecte d'eau douce , que Fabricius et LalrelUe ont reconnu pour l'hydrophile commun. Ce fait intéressant prouve qu'à l'époque où ces corps or- ganisés ont été enfouis, la mer, par sa diminution gra- duelle , étoit presque descendue à son niveau actuel , et ne baignoil plus que la base des volcans du Vivarais ; leurs flancs étoient déjà couverts d'une riche végétation, comme sont aujourd'hui le Vésuve et l'Etna. Le lieu où se trouvent les empreintes formoit probable- ment un petit golfe où se rendoient les eaux courantes du voisinage , qui y transportoient les feuilles des arbres qui bordoient leurs rivages. La matière terreuse , qui forme des couches extrêmement minces entre lesquelles se trouvent les feuilles , a été pro- duite par des émanations sous-marines, semblables à celles à qui toutes les couches secondaires doivent leur origine, ainsi que je l'expose au mot Volcan. Les cendres volcaniques , qui, suivant l'usage, ont précédé l'éruption des laves , ont abondamment couvert le golfe ; elles se sont peu à peu précipitées au fond , et ont formé le tufa qui couvre la matière schisteuse : les laves sont venues ensuite , et ont couvert successivement le tufa de leur masse énorme, (pat.) On trouve des empreintes de poissons dans différens lieux, entre des couches de pierre calcaire fétide et dans des schistes argileux. Les plus remarquables par leur belle con- servation , sont celles de Monte-IJolca , dans le Véronaîs , dontil existe, àParis, deux séries magnifiques; une au Muséum, et la deuxième dans la collection de M. le marquis De Drée, qui est aussi la plus riche en lypolithes de tous genres. F. Poissons FOSSILES. (LUC.) EMPUSE , Empusa. Illiger a ainsi nommé un genre d'or- thoptères , composé des espèces de viantis de Fabricius , dont les mâles ont les antennes pectinées : le front , dans les deux sexes, se prolongeant en forme de pointe ou de corne. Le corselet est ordinairement grêle , à l'exception de son extrémité antérieure. Les cuisses des quatre pieds posté- rieurs se terminent inférieurement par un lobe membraneux, une sorte de manchette. C'est ce que l'on voit dans les man- lis : mendica , flabellicornis , gongylodes , pauperaia , pectinicor- nis y etc. On n'en trouve qu'une seule en Europe, et que Fabricius a confondue avec celle qu'il nomme pauperata. (l.) EMPYREE. C'est le nom que les anciens astronomes don- noient à la partie la plus élevée de ce qu'on nomme le Ciel, qui n'est autre chose que l'espace sans bornes dans lequel meuvent une infinité de soleils et de mondes, (pat.) E N C 2,9 EMREKE. C'est, enHon^rie ^V Athamanta ceivaria. (ln.) EMUJAK. Les Tartares-Jakutes nomment ainsi la grande PIMPRENELLE , Sangiiisorba qffirinalis. Çln.) EMYDE, Emys. Genre établi aux dépens des Tortues , et qui comprend toutes celles qui vivent dans les eaux douces. Ses caractères consistent en des mâchoires cornées et tran- chantes ; des pattes à doigts mobiles et réunis par une mem- brane, (b.) EMYDO-SAURIENS. Nom de l'ordre établi par Blain- ville, pour placer les Crocodiles. F. EMYDEet Sauriens.(b.) EMYS. F. Emyde. (desm.) ENCAELIES. Hill appelle ainsi les Pezizes.(b.) ENAK. Nom lapon de l'OuRS brun mâle, (desm.) ENANTE. F. Œnanthe. (ln.) ENARGEE , Enargeo. Genre de plantes établi par Gsert- ner , et que Jussieu et Lamarck ont appelé Callixène. F. ce mot. (b.) EN ARTHRO CARPE, EnaHhrocarpus. Genre établi par Labillardière , dans la famille des crucifères , pour placer une plante annuelle qu'il a' observée sur le Liban, et qui se rapproche du Radis. Ses caractères sont : calice fermé ; fruit articulé , se brisant à chaque articulation après la maturité du fruit. Cette plante est figurée pi. 2 de la Cinquième Décade des plantes rares de Syrie. (B.) ENC ALYPTE , Encalypta. Genre de plantes cryptogames, de la famille des Mousses, dont les caractères consistent à être monoïques ; à avoir pour ileur femelle une urne cylin- dracée, à péristome de seize dents étroites, un peu redres- sées , à coiffe campanulée ; une fleur mâle axillaire , en forme de bouton. Hedwig l'a appelé Léersie. F. aux mots Bry et Mousse. Ce genre, qui renferme des Grimies de Svvartz, con- tient douze espèces , dans Y Œuvre posthume d Hedwig, publié par Schwaegrichen. (b.) ENCARDITE. Nom des Bucardes fossiles, (b.) ENCEINTE. Terme de vénerie , qui signifie le lieu où le valet de limier a détourne les bêtes , et dont il marque la circonférence par des branches brisées, (s.) ENCELADE. Genre d'insectes coléoptères carnassiers, de la tribu des carabiques , établi par M. Bonelli , mais qui , selon M. Latreille (^Règne anim.')., doit être réuni à celui des SiAGONES, dont il ne diffère que par des considérations peu importantes. (des3I.) E N C ENCELIE , Encelia. Plante à tige rameuse , à feuilles alternes, péliolées , ovales, entières, un peu nerveuses, Îjubescentes, à fleurs radiées , jaunes , pédonculécs , axil- aires ou terminales , qui forme un genre dans la syngénésie polygamie frustranée , et dans la famille des corymbifères , fort voisins des Coréopes. Ce genre aussi appelé Pallasie a pour caractères : un cz.'i lice commun, court, imbriqué de folioles ovales , lancéolées, lâches et pubescentes ; des fleurons hermaphrodites tubuleux, quinquéfides, à stigmates bifides; des demi-fleurons stériles , à languette large , ovale , trifide ou quinquéfide , situés à sa circonférence ; tous ces fleurons et demi-fleurons sont posés sur un réceptacle commun chargé de paillettes concaves , qui les embrassent par le côté. Le fruit consiste en plusieurs semences ovales , compri- fnées , planes , ciliées sur leurs bords, échancrées à leur sommet , renfermées chacune dans une paillette. Cette plante croît naturellement au Pérou , et se cultive dans les écoles de botanique. Elle est vivace. (b.) Ce genre établi par Adanson, adopté par Jussieu et Cava- nilles, a été nommé Pallasia par Aiton. Ce dernier nom a prévalu. Celui d'ENCELiA dérive du nom d'un botaniste al- lemand, (ln.) ENCENS ou OLIBAN , Thusaut OUbanum. Substance résineuse qu'on brûle communément dans les églises pour en purifierrairetpourhonorer laDivinité. Son odeur ne ressem- ble à aucune autre; elle est aromatique, à la fois pénétrante et douce, c'est-à-dire très-agréable : elle inspire ou rappelle toujours des idées religieuses. Les botanistes ont long-temps ignoré quel est l'arbre d'où découle celle résine précieuse. Linnaeus a avancé, sans preuve , que c'étoit le genévrier de Lycie qui ladonnoil; Desfontaincs croyoit que c'étoit le thïiya quadrÛHihis ; mais Roxburg nous a appris, d'une manière positive , que c'étoit la Brossvallie dentelée , arbre de l'Inde , qui fournissoit la véritable au commerce. Il résulte des informations que prit Bruce , dans son voyage en Abyssinie , qu'elle vient dans la partie de l'Afrique exlé-r rieure au détroit de Babcl-Mandel c'est-à-dire , 'dans le royaume d'Adel , d'où elle est Iransportée à Moka , et ache- tée par les Arabes et les Anglais de l'Inde , qui l'envoient ensuite en Europe , soit par 1 Egypte et la Turquie, soit par le Cap de Bonne-Espérance. L'encens est une substance sèche , concrète et fragile , d'un jaune pâle ou blanchâtre , à peine demi-transparente , farineuse en dehors , brillante en dedans , d'une saveur mo- E N C «lîocrémenl acre et amère. Lorsqu'on le jette sur le fcu^ il devient aussitôt ardent ; il exhale une vapeur aromatique, et répand une (lamme vive qui a peine à s'éteindre. Si on le met sous la dent^ se brise en petits morceaux, mais il ne se réunit pas comrnWe mastic , et on ne peut le rouler comme lui dans la bouche , parce qu'il s'attache aux dents. Ucncetis est soluble presque en aussi grande quantité dans l'eau que dans l'esprit-de-vin ; il se dissout aussi dans les jaunes d'œufs, la bile et la salive. Beaucoup de résines odorantes portent le nom di'encens , telles que celles des Genévriers commuas et de Lycie , du Thuya a quatre valves, de Chloroxyle dupada, du Benjoin , des divers sortes de Pin , etc. (b.) ENCENS, Quelques arbres verts , tels que Aespins^ et sur- tout le Genévrier a l'encens , Juniperus thurifera, portent ce nom. (lN.) El^CENS D'EAU. Nom donné quelquefois au Selin des marais , Selinum palustre, (en.) ENGENSIER. C'est le romarin officinal, qui répand, lorsqu'on le brûle , l'odeur de l'encens, (ln.) ENCÉPHALE, des mots grecs /g, dedans, et xtipaX:^, téie , se dit du Cerveau de l'homme et des animaux. F. ce mot. ENCEPHALOÏDES. Les anciens oryctographes appe- loient ainsi les madrépores pétrifiés, qui rentrent dans le gem"a Méandrine de Laniarck. (b.) ENCHELIDE, Enchelis. Genre de vers de la division des Infusoires. Ses caractères sont : animal cylindracé , très-sim- ple, qui diffère des Vibrions en ce qu'il est gros et court, tandis que ces derniers sont grêles et allongés. Plusieurs de ses espèces se rapprochent des Leucophres , mais elles sont dépourvues de poils ; d'autres , des Cyclides , mais elles ne sont pas aplaties. En général , elles varient de forme. V. le mot Animalcule. Les enchelides se trouvent principalement dans les eaux corrompues et dans les eaux pures gardées long-temps dans le même vase. Elles sont rares dans les infusions végétales. On n'en a observé qu'un petit nombre d'espèces dans l'eau de mer. Muller en a décrit vingt-sept, parmi lesquelles oa peut remarquer comme plus communes : L'Enchelide verte , qui est presque cylindrique , et dont l'extrémité antérieure est tronquée obliquement. Elle se trouve dans l'eau gardée. L'Enchelide ovale est cylindrique, ovoïde, diaphane, glissée longitudinalement. Elle se trouve dans l'eau gardée. L'Enchelide cornet est en forme de tasse , et son extré- 322 E N C mité anlérîeure est tronquée. Elle se trouve clans l'infusîoïî ancienne de foin. L'Enchelide coudée est allongée , obtuse en avant, et ter- minée en arrière par une queue diaphane. Ell« se trouve dans l'eau des marais. W^ L'Enchelide sp\tule est cylindrique , et son extrémité antérieure est aplatie en forme de spatule et diaphane. Elle se trouve dans les marais. L'Enchelide papille est en forme de cône renversé , et sa face antérieure est terminée par un mamelon. Elle se trouve dans l'eau de fumier. L'Enchelide fuseau est figurée pi. D. 20 de ce Dict. (b.) ENCHELYOPE , Enchelyopus. Genre -de poissons établi par Schneider, aux dépens des Gades, et qui réunit les sous- genres appelés Lotte , Moustelle et Brosme. Ce nom a aussi été appliqué par Gronovius , à la Blennie VIVIPARE , qui forme le genre Zoarecs de Cuvier. (b.) ENCHOIS. V. Anchois, (b.). ENCHYLENE , Enchylœna. Genre de plantes établi par R. Brown, dans la penlandrie digynie , et dans la famille des arroches , pour placer deux arbustes qu'il a découverts à la Nouvelle-Hollande. Les caractères de ce genre sont : calice persistant et se con- vertissant en baie divisée jusqu'à sa moitié en cinq découpu- res ; point de corolle ; une semence comprimée à un seul té- gument, (b.) ENCINA. Nom espagnol de TYeuse , Queraisilex. (ln.) ENCIOVA. Nom italien de I'Anchois. (desm.) ENCORVAD A. C'est , en Espagne , le nom d'une CoRO- NILLE , Coronilla secundaca , L. (ln.) ENCOUBERT. F. au mot Tatou, (s.) ENCRASICHOLUS. Nom de I'Anchois, selon Ron- delet, (desm.) ENCRIER. Ce nom se donne , dans quelques lieux , à l'A- Gâric atramentaire qui se fond en noir, (b.) ENCRIERS FARINEUX. Famille de champignons éta- blie par Paulet, pour placer les Agarics de Linnseus, qui se résolvent en liqueur noire dans leur vieillesse, et dont le cha- peau, qui n'apointd'épaisseur, est d'une forme conique fort allongée, dont la surface est couverte d'une espèce de farine, dont les lames sont noires et le pédicule très-long et très-grêle. Cinq espèces entrent dans cette famille ; savoir : le Cham- pignon du fumier , la Clochette a l'encre , le Grand étei- 1GN01R a l'encre, les Mamelles A l'encre et les Œufs rayés A l'éngre ou Pisse chien. E N G 223 ENCRIERS A PLEURS. Autre famille, de champignons établie par le même botaniste , dans le même genre, et qui diffère de la précédente par la forme plus ovale , par la plus grande hauteur, par la disposition à être écailieuse et à rester colletée des espèces qui la composent. Deux espèces se rangent dans cette famille ; savoir: le Cham- pignon typhoïde et la Touffe argentine (b.) ENCRIERS SECS. Paulet désigne ainsi les Champignons DE COUCHE. V. ce mot. (b.) ENCRINE , Encrinus. Genre de polypiers , qui a pour ca- ractères une tige osseuse ou pierreuse , ramifiée en ombelle à son sommet , articulée ainsi que ses rameaux , recouverte d'une membrane , et ayant ses rameaux garnis d'une ou plu- sieurs rangées de tubes polypifères. Cuvier place les encrines parmi les ECHINODERMES , et les considère comme des Euriales portées sur une tige arti- culée, Onn'a encore trouvé dans l'état naturel qu'une seule espèce de ce genre : c'est celle qui a été appelée palmier marin par Guettard, et qu'Ellis a décrite dans une dissertation* en 1 7G4. Elle a la tige quadrangulaire , haute d'environ trois pieds, sur quatre à cinq lignes de large ; on lui voit, à des distances à peu près égales , des verticilles de quatre branches rondes , articulées , de trois à quatre pouces de long , sur une ligne de diamètre , et dont on ne peut deviner l'usage. Du som- met de cette tige partent six rameaux principaux, ronds , également articulés , longs de quatre pouces , et larges de trois lignes , qui se subdivisent en deux ou trois rameaux secondaires , parfaitement semblables aux premiers , et qui leur sont presque parallèles : tous ces rameaux sont garnis , du côté intérieur, de deux rangées de tubes articulés, poly- pifères , selon Lamarck, et d'autant plus longs qu'ils sont plus éloignés du sommet. Ce singulier animal auroit besoin d'être étudié en place , car sa conformation donne lieu à d'importantes réflexions. Il se trouve dans la mer des Antilles , d'où il a été envoyé en France et en Angleterre. On en voit un exemplaire au Mu- séum d'Histoire naturelle de Paris. Mais si on ne possède que cette espèce d'ençrine dans l'é- tat naturel, on en connoitbeaucoup dans l'état fossile, plus ou moins entiers , et immensément d'articulations séparées, qui, par leur forme, annoncent avoir appartenu à des espèces extrê- mement différentes. Des oryctographes ont décrit et figuré, sous les noms à' entroqiies , de truchiies ou pierres étoiléd^ , ces ar- ticulations, et elles ont donné lieu à plusieurs systèmes avant qu'on connût leur origine. On en trouve de rondes et .24 END unies , de rondes et striées en large , Ou canncle'es , de sti ie'es du centre à la circonférence , etc., etc. ; de plus ou moins hautes; de carrées, de pentagones , d'hexagones, dont les côtés sont ou droits , ou bombés , ou creusés en arc , ou creu- sés en angles, c'est-à-dire, étoiles ; toutes faisoient partie de tiges qui avoient donc ces formes. Il y en a qui sont per- cées à leur centre , d'autres bombées d'un côté et concaves de l'autre , d'autres avec des cercles concentriques en saillie d'un côté et en creux de l'autre. Il y en a un à tige ronde , gravé dans le Journal de physique de février 1 785 , et qui , par sa belle conservation , mérite l'attention des curieux ; il a été trouvé en Angleterre dans un schiste. Il y en a un autre plus anciennement connu , qui a été appelé lilium lapideum , dont la partie supérieure est gravée pi. D. 20. On peut voir chez Faujas le dessin de grandeur naturelle d'un autre encrine fossile à tige ronde , différent de celui mentionné plus haut, qui a plus d'une toise de long : c'est la plus belle pièce , en ce genre , qui soit connue. Enfin il paroît , ainsi que je Tai déjà annoncé , que les espèces étoient extrême- ment nombreuses dans l'ancienne mer, car on trouve de leurs dépouilles dans beaucoup de pays calcaires de formation assez ancienne. Peut-être que celles actuellement existantes le sont également, car on soupçonne que toutes habitent les profondeurs de l'océan , lieu où elles peuvent rester éter- nellement ignorées des hommes. On doit faire des vœux pour que quelque naturaliste fasse une monographie de ce genre , si intéressant et si peuconnu. V. Entroque. (b.) ENCRINITES et ENCRINUS. Ce sont les Encrines fossiles. V. l'article précédent, (b.) ENCYRTE, Encyrtus^ Lat. Genre d'insectes, de l'ordre des hyménoptères , section des térébrans , famille des pupi- vores , tribu des chalcidites, ayant pour caractères : antennes coudées , composées de neuf à dix articles serrés , et dont les derniers comprimés , plus larges : celui du bout très-obtus ; tête très-concave à son point d'inserlion, bord supérieur ai- gu ; mandibules sans dentelures au côté interne ; écusson grand ; abdomen très-court , triangulaire. J'ai établi ce genre sur Vichneumon injidus de Rossi , qui me paroît avoir été figuré par Schellenberg, dans son ouvrage sur les diptères, pi, i4 , avec les noms de mira mucora. M. de Rrébisson, qui a étudié avec beaucoup de soin les espèces de cette tribu et de celle des oxyures, a découvert' d'autres espèces du même genre, (i.) END ACIN , Endacinus. Genre de plantes , de la famille «les Champignons, établi par M. Rafinesque , sur une seule END ,,5 espèce, I'Endacine teinturier, originaire de Sicile, elfiguré par Boccone , pi. 12. Il offre pour caractères : chapeau d'a- bord charnu intérieurement, ensuite granuleux et se remplis- sant de gongyles grenus.. On dit qu'on emploie sa pulpe, qui est bleue, à teindre la laine en pourpre, (b.) ENDERBIÏSCH. Les Ostiaks, horde tartare, nomment ainsi le Sorbier des oiseaux, Surbus aucupuria. (ln.) ENDIANDRE, EndUmdra. Arbrisseau de la Nouvelle- Hollande, qui, selon M. Brown , forme seul un genre dans la triandrie monogynie et dans la famille des lauriers. Les caractères de ce genre, sont : un calice à six décou- pures égales , glanduleuses à leur orifice ; une baie, (b.) ENDIVE. Nom vulgaire d'une espèce de Chicorée, (b.) END1VL\. Nom latin d'une espèce de Chicorée. Quel- ques botanistes Tont donné encore à plusieurs espèces de Laitue, entre autres à la Scarole et à la Laitue vireuse. Ils les ont aussi nommées Eî^divioia. (ln) ENDIVIE-COROAL. Nom belge du madrepora lacluca cle PallaSj ou CoNCHA fungiformis, Seba, Thés. IH. , tab. 89, fig io._(desm.) ENDIVÎO LE. Variété d'ENDivÈ à feuilles frisées, (ln.) ENDOBRANCHES.Fam. de vers formée par M. Dumé- ril, et qui comprend les Annelides de M.deLamarck,ouVERS À SANG ROUGE, de M. Cuvier, dont les organes respiratoires ne sont point apparens au dehors. Lesgenres contenus dans cette famille , sont les suivans ; Navade, Lombric, Thalassème, Dragonneau , Sangsue et Planaire, La classe des vers, selon M. Duméril, n'est autre que celle des annelides de M. de Lamarck. Il a caractérisé ainsi ces animaux : sans vertèbres, munis de vaisseaux, de nerfs, et pri- vés de membres articulés, (desm.) ENDOCARPE. C'estla partie mitoyenne des péricarpes, - GOULEVENT VARIÉ. L'Engoulevent bir-réagel, Caprîmulgxis sirigdîdes , Lalh. On le trouve à la Kouvelle-Galles du Sud , où il paroît en juin. 11 est de la taille de celui d'Europe ; la couleur générale de son plumage est, sur les parties supérieures et iiiférieu-' res , d'un brun ferrugineux , mélangé sur la tête de raies , et de plus , sur le dos , de taches sombres ; il y a sur les couver- iures des ailes trois bandes obliques plus pâles ; les pennes sont brunes , avec des taches sur le bord extérieur ; la queue est un peu fourchue ; le bec noir et les pieds jaunâtres. L'Engoulevent de Bombay. V. Engoulevent a collier, L'Engoulevent de la Caroline , Copriniuïgus carolinensis^ Y, Engoulevent popetué. E IN" G .33 L'Engoulevent cendré rayé de noir , Caprimulgm cineras- cenSy Vieiil. ; Capritnulgiis indiens , Lalh. Cet engoulevent de l'Inde a le sommet de la têle et le dos noirs, avec de très-peti- tes lignes noirâtres; les joues, lapoitrine, les couvertures d<'s ailes et les pennes secondaires , marquées des rticmes li- gnes , et de larges taches de couleur de rouille ; les pennes primaires noirâtres ; les interrnédiaires de la queue d'un cen- dré clair, avec quelques bandes transversales noires , et les extérieures variées en outre d'une couleur de rouille ferru- gineuse. L'Engoulevent a collier, Caprîmulgus pertoralis ^ Cuvier; Capr. asiatitnis , Lath, , pi. 4^9 '^*-*s Oiseaux d'Africjue. Lon- gueur, huit pouces trois lignes; bec noirâtre ; plunuige agréa- blement mélangé de cendré, de noir et de ferrugineux; le dessus de la tête d'un cendré plus pâle , avec un trait noi- râtre dans le milieu , et un autre de chaque côté de la man- dibule inférieure ; une tache blanchâtre sur la gorge ; des barres nombreuses et cendrées sur la poitrine ; les pennes des ailes noirâtres , avec une tache blanche sur le côté in- terne des quatre premières; la queue pareille aux ailes, avec des bandes rousses en dessous , et l'extrémité des latérales blanche. La femelle diffère en ce que le blanc de la gorge et les taches des pennes de la queue tirent au roux. Cette es- pèce se trouve à Bombay , et a été observée par M. Levaillant, sur les l)ords du Gamloos , dans le pays d'Antcniquoi. Elle a les m'èmes habitudes que celle d'Europe , et à peu près la même taille. Sa ponte est aussi bornée à deux œufs extrcme- inent blancs, que la femelle dépose sur la terre à nu. L'en- goulevent à collier ne diffère de celui de Bombay , qu'en ce que la couleur blanche de la gorge est bordée d'un jaune orangé , caractère distinctif du mâle , lorsqu'il est dans to!*!*- sa parure. L'Engoulevent a cou blanc, Capnmulgus alhicolUs ^'L:i\\\. , se trouve au Paraguay. 11 a le dessus et le derrière de la tele bruns ; quelques plumes noires dans leur milieu cl bordées de roux, sont sur le sommet de cette partie ; le dessus du cou, du dos et le croupion, d'un brun roussâtre avec di's raies noirâtres peu apparentes ; les plumes du haut du dos sont variées de roux foible , de noir et de petits points noirs et roux ; les couvertures supérieures des ailes sont du même roux à leur extrémité, rayées de noirâtre à l'extérieur, et pointillées de roux et de noirâtre sur le reste ; cette dernière teinte est celle des pennes, dont les intérieures ont àp-s. ban- des roussâtres , et les extérieures une seule bande blanche large de huit lignes. La queue a sa première penne presque Roirc ; la seconde blanche avec un peu de uoirâlre sur sen =34 E N G barbes extérieures vers sa pointe ; la troisième entièrement blanche, et les autres pointillées de roux et de noirâtre ; les côtés de la tête sont roux ; la gorge est blanche ; le devant du cou , le dessous du corps et les couvertures inférieures des ailes sont d'un roux léger , rayé transversalement de noirâ- tre ; on remarque quelques plumes noires derrière l'oreille ; le tarse est olivâtre ; l'ongle du doigt intermédiaire dentelé. Longueur totale , douze pouces et demi ; queue cunéiforme. L'individu décrit par Latham paroît être une femelle , puis- qu'on le dit plus petit que le mâle. Cette espèce à laquelle M. de Azara a conservé le nom àHbijau^ parce qu'il exprime ce mot dans son cri, reste toute l'année au Paraguay, vit de pi'éférence sur les chemins et s'y pose souvent. Elle se re- tire pendant l'hiver dans les boi^ et les lieux abrités. L'Etsgouleveist a CRÈTE, Caprimulgus NoviX- Hollandiœ , Lath. L'on trouve à la Nouvelle- Hollande ce petit engoule- vent , dont la longueur est à peu près de neuf pouces ; la cou- leur générale des parties supérieures du corps est d'un brun foncé, varié et rayé de bandes blanchâtres ; les pennes des ailes sont du même brun , et les quatre ou cinq primaires ta- chées d'un blanc sombre sur leur bord intérieur; la queue est arrondie , et marquée de douze petites bandes d'un blanc bru- nâtre , avec des taches blanchâtres comme celles du dessus du corps; le dessous du corps estmoins blanc; le devant du cou et de la poitrine est marqué de petites raies transversales ; le bec est noir; les coins de la bouche sont Jaunes et garnis de soies, comme dans celui d'Europe ; mais ce qui donne à cet engou- levent une apparence très-singulière, c'est d'avoir à labase du bec dix à douze soies rudes etélevées,unpeu barbues sur chaque coté, qui se tiennent exactement droites comme une crête; les pieds sontd' un jaune pâle; le doigt postérieur est long etfoible; les ongles sont noirs et l'intermédiaire n'est point dentelé. L'Engoulevent criard, Caprimulgus damator^ Vieill. ;Ca- primulgiis virginianus , Lath. , pi. 23 des Oiseaux de V Amérique septentrionale. Ti^hip-poor-ivill^ ou a^hiperiœJiip,, ou. ouiprouil^ sont les noms que l'on a imposés à cet engoulevent , d'après son cri différemment entendu. Les naturels de la Baie d'Hudson l'appellent yyaj A; ou peéch; dans d'autres contrées on le nomme muckaouise ^ d'après sa nourriture; enfin les Anglo- Améri- cains, guidés par le même motif, le désignent , ainsi que tous les engoulevens , par la dénomination de morchetto hawk (fau- con des moucherons). Cet engoulevent paroît dans les Etats-Unis, au mois d'a- vril , se plaît dans les lieux montagneux , et est aujourd'hui très-commun dans les pays maritimes. Il fréquente , le soir, les habitations rurales, où plusieurs se réunissent et font un E N G 235 vacarme qui dure une partie de la nuit ; ce bruit est occn- sioné par la répétition continuelle de leurs cris ; après avoir été quelque temps dans un endroit , ils se transportent dans un autre , où ils répètent les mêmes cris quatre ou cinq fois de suite. Ils se taisent quand la nuit est très-obscure, recom- mencent au point du jour jusqu'au lever du soleil. Les abeil- les sont leur nourriture favorite. La ponte est de deux œufs d'un brun verdâtre , parsemé de raies et de zigzags noirs , que la femelle dcpose à terre dans un sentier baliu. La longueur du whip-poor-will est de neuf pouces; il a le bec noirâtre ; le front et ies joues d'un fauve grisâtre ; cette teinte est mélangée de noir et de blanc sur le reste de la tête , et domine sur les parties supérieures dti corps et des ailes ; mais elle est plus foncée sur le cou et sur le dos , où elle est variée de grandes taches noires; les cinq premières pennes des ailes ont des taches pareilles , ainsi que celles de la queue , dont les plumes les plus extérieures sont blanches dans plus d'un tiers de leur longueur. La gorge est variée de raies blanches et noires ; les plumes du devant du cou et de la poitrine sont de cette dernière couleur, et bordées de roux ; les parties postérieures présentent un mélange de blanc sale , de gris et de noirâtre ; les plumes des tarses sont brunes et rousses ; la queue est arrondie. Des individus ont le haut de la gorge cou- vert d'une plaque blanche en forme de croissant renversé. La femelle est plus petite que le mâle ; ses couleurs sont plus ternes. Celle qui est indiquée par Latham appartient à l'es- pèce de V engoulevent ponriué. L'Engouleveist d'Europe, Caprimulgus Europœus , Lath, pi. D. 31 , fig. 2 de ce Dictionnaire. Le dessus de la tête et du corps, ainsi que les scapulaires, est varié de petites lignes grises et npirâtres, transversales^ en zigzags, avec des taches longi- tudinales noires ; de chaque côté de la tête une bande blan- che qui s'étend jusqu'à l'occiput; les joues, la gorge et la poi- trine ont de petites lignes transversales alternativement rous- sâtres etnoirâtres et quelques taches d'un blanc roux; il y a des raies d'un brun foncé surle fond blanc roussâtre du ventre et des couvertures inférieures de la- queue ; des raies, des taches et des lignes de même forme , les unes rousses, d'autres d'une teinte plus claire, grises et noirâtres sont répandues sur les cou- vertures des ailes; les pennes sont d'un brun noirâtre et variées sur les deux côtés de taches roussâtres ; les trois premières ont une tache ovale blanche du côté intérieur vers les deux tiers de le ur longueur ; la queue a ses pennes intermédiaires traversées de bandes noirâtres , sur un fond gris varié de zigzags; et les deux plus extérieures de chaque côté, termi- nées de blanc. La femelle diffère du mâle en ce ou'elle n"a 236 E N G point fie marques blanclies sur les ailes ni sur la queue ; de plus, ses couleurs sont plus ternes; le tarse est brun, garni de plumes presque jusqu'au bas ; les ongles et le bec sont noi- râtres. Ije peuple a donné à notre engoulevent plusieurs noms vul- gaires que les savans ont adoptés; tels sont ceux de iette-chèvre^ Aq. crapaud-Isolant , à^ hirondelle à c/ueue cajrée , àe corbeau de nuit. Le premier, parce qu'on supposoit que cet oiseau avoit l'ins- tinct de tetter une chèvre; mais ce fait est sans aucun fonde- ment. Ce qui a pu donner lieu à cette erreur populaire , c'est que ces oiseaux fréquentent le soir et le matin les. endroits oùl'on parque les chèvres et les moutons, non pour les tetter, mais pour y faire la chasse aux insectes, surtout à divers sca- rabés et bousiers qu'attire le crottin de ces animaux. Sa nourriture, la manière de la prendre et son vol, lui ont valu relui àliirondelle à queue cairée , pour la distinguer des vraies hirondelles qui l'ont fourchue. Montbeillard a adopté le nom runs et taclielés dans un creux d'arbre ; de sorte que la femelle accrochée dans une position verticale, sur l'ouver- ture du creux peut les toucherou les couver avec sa poitrine. Nous devons tous ces détails intéressans à M. de Azara. Il ajoute, comme un des contes que les naturels débitent au sujet de cet oiseau , qu'il passe pour constant , dans le pays , que les uiutaus collent leurs œufs aux arbres avec «ne espèce de gomme, et que les petits, au moment de leur naissance , ou leurs père et mère, cassent la moitié de la coquille, laissant la moitié inférieure collée à l'arbre, comme une espèce de console propre à soutenir les petits. Cet en- goulevent a le tarse sans écailles ; l'ongle du doigt intermé- diaire sans dentelures; de petites plumes courtes et droites, au-dessus de l'œil, lesquelles forment des espèces de petites cornes , lorsque les plumes de la tête sont couchées ; la gorge est roussâlre ; les plumes du devant de la tête, de la poitrine et des côtés du corps, sont d'un brun-roux ; quelques- unes ont leur extrémilé noires et toutes ont la tige de cette couleur ; le ventre est d'un brun blanchâtre ; le dessous des ailes d'un brun foncé et tacheté de blanc; les pennes et celles de la queue sont brunes et rayées de brun blan- châtre ; une teinte noirâtre couvre la tôle ; et les plumes de ses côtés , ainsi que celles du derrière du cou et du haut du dos, ont leurs barbes d'un brun mêlé de roux et leurs tiges noires ; des lignes rousses peu apparentes sont en travers sur le dos; une grande bande de brun foncé s'étend depuis l'an- gle saillant de l'aile jusqu'aux dernières pennes ; les couver- tures supérieures que cette bande ne traverse pas, sont noi- râtres; le tarse est d'un blanc rougeâtre, et l'iris d'un jaune pur; longueur totale , i^- pouces. M. Sonnini rapproche cet oiseau du grand engouleoent de Cayeime ^ qui a 31 pouces de long et toutes les autres dimensions et proportions de sa taille; ce qui suffit, je crois, pour ne pas les réunir. V. Ibij/VU. Engoulevent varié ou a queue blanche , Caprtmulgus leucurus, Vieill.; Caprimidgus cayanus, Lath. Les plantages , les chemins , et généralement les endroits découverts, sont les lieux que fréquente cet engoulevent; un mouvement de tré- pidation dans les ailes accompagne toujours le cri qu'il fait entendre; ce cri, lorsqu'il est à terré, a du rapport avec celui du crapaud ; il en a encore un autre qui n'est pas , dit- on, fort différent de l'aboiement d'un chien. Cet oiseau est si peu farouche, qu'on l'approche de fort près, et lorsqu'il part, il s'éloigne peu. Il aie dessus de la tête et le cou fi- nement rayés de noir, sur un fond gris nuancé de roux; de E N G 2/7 chaque côl^ de la l^fe, cinq bandes parallèles sur du roux; le dos rayé transversalement sur un même fond; la gorge et le devant du cou blancs ; la poitrine et le ventre avec des raies irrégulières et tachetées de blanc; le bas-ventre et les jambes blanchâtres, avec des taches noires ; les petites et moyennes couvertures des ailes variées de roux et de noir ; le roux domine sur les premières et le noir sur les secondes; les grandes sont terminées de blanc, ce qui forme une bande transversale de cette couleur sur les ailes , dont les pennes sont noires ; les cinq premières marquées de blanc vers les deux tiers de leur longueur; les deux pennes intermédiaires et couvertures supérieures de la queue d'un gris brouillé de noir et traversées par des raies noirâtres ; les autres noires et bor- dées de blanc ; le bec noir; l'iris jaune ; les pieds d'un brun jaunâtre , et sept pouces et demi de longueur totale. Cette espèce se trouve aussi au Paraguay ; mais elle n'y est que de passage , n'y restant que depuis septembre jus- qu'en novembre. Son cri est sonore et s'exprime par les syl- labes chuyguigitigid ; c'est Yibijau aux ailes et queue blanches de M. de Azara. L'Engoulevent whip - poor - \yill. V. Engoulevent CRIARD, (v.) ENGOURDISSEMENT (F. Sommeil^. Nous traiterons dans cet article de l'assoupissement hybçi'nal des loirs , des marmottes , des ours , des hérissons , etc. ; et de l'engourdis- sement des reptiles , de quelques poissons , des mollusques , des insectes et des vers. Cette suppression de la vie extérieure se remarque même dans les arbres qui passent l'hiver dans un état d'immobilité , semblable à celle de ces animaux, (virey.) ENGRAIS, S lerœralio y Ï^OMie. substance ou toute opéra- lion qui tend à améliorer le sol, c'est-à-dirè , le mettre en état de produire les plantes utiles à l'homme et aux ani- maux, porte ordinairement le nom à'engrais. Les matières employées en cette qualité sont très-nombreuses, et l'art est parvenu à en doubler l'effet ; les détails dans lesquels je vais entrer sont le résultat de quelques expériences entreprises il y a plus de trente ans , lorsque je crus devoir attaquer et combattre l'opinion qui faisoit résider exclusivemeut dans les matières salines le principe de la fécondité des terres 4 la puissance des engrais , et l'aliment des végétaux. A celle époque, ilesl vrai, les sciences n'avoient pas encore fourni des matériaux aussi abondans qu'il en existe aujourd'hui pour éclaircir celle question. Beaucoup de cultivateurs confondent les engrais avec les amendemens, tels que la Marne, la CuAUX , le Plâtre , les Cendres de diverses espèces ; mais ils ont tort. Ces subs- 2^8 E N G tances agissent ou rendent plus promptement solubles les por- tions d'humus qui se trouvent dans la terre ou qu'on y a in- troduit. Cela est si vrai qu'elles n'ont aucune action sur les terres complètement infertiles , et que si on ne met pas des engrais dans les terres où on en a mis souvent ou trop, ces terres diminuent de fertilité. Je l'ai dit souvent , et on ne sauroit trop le répéter, la ra- reté des engrais et leur emploi mal entendu sont les princi- pales causes de la stérilité d'un pays : inutilement les efforts se réuniroient pour découvrir de nouvelles méthodes de cul- ture, rectifier celles déjà connues, ou perfectionner les ins- trumens agraires; si l'on néglige cette première source de la fécondité, les récoltes seront toujours médiocres et incertai- nes, malgré les faveurs de la saison. Cependant, l'art de bonifier les terres par le moyen des ^ engrais est aussi ancien que celui de les labourer par la charrue : dès qu'on s'est aperçu qu'un champ, après plusieurs récoltes successives, cessoit d en produire d'aussi abondantes, on a eu recours auxamendemens pour lui rendre sa première fertilité. Il n'y a donc point, à proprement parler, de mau- vaises terres pour quiconque peut y employer des engrais et des labours suffisans ; les meilleurs fonds , auxquels il faut si peu pour produir*beaucoup , ne doivent cet avantage qu'aux engrais qu'ils ont reçus de temps immémorial , par le moyen des pluies qui y ont amené ceux des montagnes. C'est donc à fabriquer les engrais que nous devons nos soins les plus assidus, puisqu'ils sont le principal véhicule des belles récol- tes, et par conséquent des véritables richesses territoriales. S'ils étoient mieux connus , nous verrions peut-être s'établir des cultures nouvelles, que la nature du sol a rendues jusqu'à présent impraticables dans plusieurs cantons de la France. Quoique le raisonnement serve à diriger l'expérience et à l'éclairer , il est toujours suspect en agriculture ; il y a loin du conseil à la pratique ; des auteurs recommandables ont sou- vent été au-delà en établissant des théories particulières sur ce premier des arts. Lesunsavoientpenséque les labours fré- quemment répétés pouvoient remplacer les fumiers-, d'autres , en adoptant un système de culture tout-à-fait contraire , n'ont vu que des engrais ; plusieurs enfin ne se sont occupés que des moyens de donner au grain de semence une préparation capable de tout vaincre , de tout suppléer ; mais il n'est plus permis de douter que le climat , la position locale et la na- ture du sol doivent être les principaux guides sur les labours, les engrais et les semailles ; ainsi la première étude à faire de la part du cultivateur intelligent , c'est de s'assurer , par l'ex- périence , de ce que son domaine est réellement en état de K N G 2^9 pro mire , et de ce qu'il peut ensuite , aidé du secours des en- grais. Cette connoissance une fois acquise, il lui sera difficile de se tromper sur les espèces de végétaux qui conviennent le mieux à son exploitation , et sur la nature des engrais qu'elle exige pour le succès de ses récoltes. Depuis que la chimie nous a appris que le carbone étoit le principal élément des planfes , la manière d'agir des véri- tables engrais, a été plus facile à expliquer. Ainsi , on sait positivement que si les substances animales sont plus ferti- lisantes que les substances végétales, c'est qu'elles contien- nent davantage de carbone. Ainsi , on a reconnu qu'il falloit que les substances animales et végétales soient rendues sus- ceptibles d'être dissoutes dans Tcau , pour pouvoir être ab- sorbées par les racines des plantes , et concourir à Tac- croissement de toutes les parties de ces plantes. Or, cette faculté de devenir dissoluble dans l'eau est donnée aux en- grais, soit petit à petit et naturellement par l'action de l'air atmosphérique , soit rapidement et artificiellement par la potasse , la chaux, les cendres, etc. Chez les Romains , rien n'étoit oublié pour multiplier les engrais : ils savoient tres-bien qu on ne devoit jamais en ré- pandre par surabondance , parce que les terres trop fertiles produisent rarement une boipe récolte en grains : la paille y foisonne , et l'objet du cultivateur est manqué ; d'ailleurs , l'excès d'un engrais quelconque intervertit les odeurs et les saveurs de certains fruits , comme font les arrosemens trop multipliés ; la fraise et la violette des bois, comparées à celles de nos jardins bien fumés; les carottes, les pommes de terre de nos maraîchers , comparées égale- ment à celles de nos potagers particuliers ; la betterave, qui, dans un terrain trop amendé, cesse d'être douce et sucrée, pour prendre un caractère acre et amer , en offrent des exemples frappans. Dès que le terrain est trop substan- tiel, il est facile de l'appauvrir par des labours répétés et par la culture des plantes gourmandes. Les habitans des campagnes trouveroient un bénéfice in- calculable , si, au lieu de chercher à économiser sur les en- grais , ils s'appliquoient davantage à en multiplier les sources, à les rendre plus profitables, en les employant avec plus de discernement, et à suivre une marche différente. En France , un fermier ensemence ordinairement chaque année en blé un tiers de ses terres, quelle que soit leur étendue et le nombre de ses bestiaux. Le cultivateur anglais suit une marche con- traire : il règle toujours la quantité de terre qu'il sème en blé, sur ce qu'il a de bestiaux et d'engrais. Que de matières perdues , qui , au moyen de préparation* 25o E N G convenables , deviendroient propres a remplir les fonctions d'engrais ! Combien d'années se sont écoulées avant de savoir que le marc de pommes et de poires , employé autrefois à remplir les trous et à combler les ravines, pourroit procurer, comme engrais , dans les contrées à cidre et à poiré , sous ce rapport , les mêmes avantages que le marc de raisin dans les pays vignobles ? Sans doute si Paris se trouvoit placé au sein d'un canton tel que la Flandre , où l'on sait si bien ap- précier la valeur des engrais , il seroit possible , avec le sim- ple secours de ceux qu'on laisse échapper journellement dans l'air que nous respirons , et dans Teau que nous buvons , de faire croître une grande partie du lin et du chanvre que l'on tire à grands frais de l'étranger. On connoît deux espèces d'amendemens, les amendemens naturels et les amendemens artificiels : les premiers ne sont pas en notre pouvoir, nous n'avons seulement que la faculté de favoriser leur intluence et leur application ; il ne s'agira donc ici que de l'effet des seconds pris parmi les substances des trois règnes de la nature. Les Engrais d'animaux. — Ce sont ceux qui agissent»de la manière la plus prompte , et qui en même temps demandent le plus de précautions dans leur emploi. La qualité éminente des matières animales pour'faire l'office d'engrais, le succès marqué des plantes arrosées par de l'eau corrompue , prou- vent incontestablement que tout corps susceptible de con- tracter à un certain degré l'état putride, est le plus favorable à la végétation , et contribue le plus efficacement à celle grande opération de la nature. L'avantage inappréciable du parcage des bêtes à laine, et îa préférence qu'il doit avoir sur une foule d'engrais, pour les terres fortes et compactes, est démontré. Pour rendre , il est vrai, cet engrais utile, il ne faut pas négliger de donner à la terre un labour, aussitôt que les moutons ont quitté le parc , afin d'empêcher l'évaporation des urines et la réduction du volume des excrémens que ces animaux y ont laissés. Un second avantage non moins essentiel à faire connoître à la plupart des cultivateurs, dont celte branche d'agriculture doit fairç un des soins principaux, est celui qui résulte du parcage pour la sanié de leurs bêtes à laine , avantage bien prouvé par des exemples multipliés qu'on en a déjà eus en France , et qui est généralement reconnu en Angleterre. Le parc maintient les animaux en bon état; il supplée au fumier de la basse-cour, pourvu que la charrue recouvre aussitôt lit surface du terrain sur lequel ils ont séjourné. Si les sécrétions animales appliquées immédiatement aux E N G 25i plantes , étoient capables d'agir sur leur texture au point , comme on le prétend , de les corroder et de les brûler, com- ment les grains qui ont échappé à la nutrition , conserve- roient-ils, après avoir séjourné dans les déjections, leur fa- culté reproductive f Telle est l'avoine qu'on voit germer et grcner du milieu des crottins de cheval. N'est - il pas plus conforme à l'expérience et à l'observation, de présumer quf ces matières, douées encore de la chaleur animale et du mou- vement organique , répandent autour des plantes en végéta- tion , un principe délétère^ un gaz qui les tue, puisque bientôt après , la fane jaunit , se flétrit , se dessèche ; et la plante meurt , à moins qu'il ne survienne une pluie aussitôt qui ranime la racine ? L'action de les étendre au moyen de l'eau et de la terre , suftit pour leur faire perdre un principe des- tructeur de la vie végétale, et un commencement de fermen- tation augmente la puissance de l'engrais , de manière qu'on peut les employer aussitôt sans aucune déperdition de prin- cipes, sans avoir jamais rien à redouter de leurs effets. L'opération à la faveur de laquelle on parvient à dessécher les matières fécales , et à les réduire à l'état pulvérulent , ne peut s'exécuter qu'aux dépens d'une grande partie de prin- cipes capables d'une prompte évaporation, et qui constituent leur fluidité. Or, ces principes étendus dans l'eau , et enchaî- nés par leur mélange avec la terre , pourroicnt tourner au profit d'une récolte , tandis que le résidu acquerroit insensi- blement à celle qui leur succède le caractère et la forme qu'on a envie de lui procurer , en le desséchant à l'air libre. C'est ainsi que les Flamands usent de cet engrais pour la végétation du colsa , qui est pour leur canton une bran- che d'industrie agricole et commerciale très - importante. Jamais ils n'ont remarqué que la sève ait charrié les prin- cipes de sa mauvaise odeur, et que l'usage des fourrages , soit verts, soit secs, provenans des terres fumées de la sorte , parût déplaire à leurs bestiaux. Les excrémens de tous les animaux préjudicieront aux plantes s'ils leur sont appliqués avant d'avoir jeté leur feu, et rien ne seroit plus imprudent que d'eVi mettre une certaine quantité dans le bassin où l'on puise de l'eau pour hâter les semis et les plan- tations : malheur au jardinier, s'il n'est très-économe de cet engrais il paiera bien cher sa prodigalité , parce qu'en tout l'excès du bien devient un mal. On ne sauroit donc se refuser à croire que les matières fé- cales ne soient pour les terres fortes et argileuses , et pour la plupart des productions, un engrais avantageux. Plusieurs siècles d'une expérience heureuse , l'exemple d'une certaine éicndue de pays où ragricullure prospère, l'intelligence bien ^02 E N G reconnue des fermiers flamands , voilà des considérations qui doivent triompher des préjugés élevés contre l'usage de cet engrais. En supposant que les mauvais effets qu'on lui a at- tribués, dans l'état où il se trouve lorsqu'il sort des latrines, ne soient pas l'ouvrage d'une imagination préoccupée , nous pensons qu'il aura été employé sans précaution , outre me- sure , avant la saison , dans un temps peu convenable , sur une nature de sol et pour des cultures qui ne lui sont nulle- ment analogues. Quoique l'expérience ait fait reconnoître auxFlamands que les matières fécales , dans leur état naturel , ont plus d'acti- vité que sous forme sèche, cette circonstance n'empêche point que le moyen de les réduire àl'état depoudrette ne réunisse de très-grands avantages , par la facilité qu'il offre de trans- porter au loin une matière qui ne blesse plus les organes , qu'il estposslble d'employer àsongré, dans les champs, ainsi que iaer avec lés molécules iiu- reuses, et former ces êtres composés si propres à la végcla— lion. L'incinération des gazons, du chaume , après la moisson , et des plantes d'un tissu trop ligneux pour se confondre? dans le fumier, est une opération très-utile, quand elle s'exé- cute sur le terrain même. Souvent 11 ne faut non plus qu'un peu d'attention pour fertiliser les champs les plus arides; nous avons sous la maiu le pouvoir de conjposer à volonté des engrais avec une in- finité de substances végétales et animales, qui, réduites à un certain état et jointes aux terres labourables , concourent .i leur fécondité. La chimie ne nous en offre-t-elle pas encore dans une foule de substances qui, prises séparément, sont opposées à la faculté fertilisante, et qui , par leur réunion , forment un excellent engrais? Telle est cette espèce de com- binaison savonneuse qui résulte du mélange de la potasse , de l'huile et de la terre ; tels sont ces composts dont les An- glais se servent avec tant d'avantages, formes, comme l'on sait , de lits alternatifs de terre , de «larne » de fumier, de chaux et d'autres substances qu'ils ramassent sur les ados et dans les fossés, au fond des ruisseaux; les gazons, les b.?- layures et les boues des rues et des grandes roules ; la tourbe, les végétaux qui ont servi de litière; toutes ces substances se pénètrent réciproquement pendant plus ou moins de temps qu'elles séjournent ensemble avant de les répandre sur les champs ; mais on doit renoncer à la mau- vaise habitude dans laquelle on est de retourner ces composts , sous le prétexte d'en accélérer la maturité ; cette opération- là ne sauroit avoir lieu sans faire perdre du volume à la masse, sans empêcher qu'elle ne donne lieu à son affais- sement , et qu'elle ne s'affoiblisse par conséquent dans ses effets. Je devrois encore m'étendre beaucoup sur celte excellente opération , connue de tout temps , mais malheureusement trop peu pratiquée; c'est celle de semer des plantes annuelles à tiges nombreuses, à feuilles'épaisses pour les enterrer lors- qu'elles entrent en fleurs , et restituer à la terre, par leurs débris , les principes fertilisans que lui ont enlevés les ré- coltes antécédentes, (parm.) ENGRAISSEMENT des A^-IM\ux domestiques {Éco~ ?iomîe rurale.) L'emploi des divers moyens propres à déter- miner où à faciliter danslgs animaux domestiques l'accumu- lation de la substance onctueuse connue sous le nom de graisse , se désigne ordinairement par le mot Engraisse- ME!ST. Voyez' le mot (tRAISSE où nous traitons cet objet avec l">ns Içs détails que son importance e.\i§e. (yvart.) =5S E N H ENGRAP. Nom danois du paturln des prés, (ln.) ENGRAULIS.*M. Cuvîer donne ce nom au sous-genre des Anchois , dans le genre Clupée. Selon lui , les espèces de ce sous-genre sont particulièrement caractérisées par leur ethmoïde et leurs naseaux , formant une pointe saillante , au- dessous de laquelle leurs très -petits intermaxillaires sont fixés , tandis que leurs maxillaires sont droits et très-longs ; par leur gueule très-fendue ; par leurs deux mâchoires bien garnies de dents , et par leurs ouïes encore plus ouvertes qu'aux harengs ordinaires, (desm.) ENGRI ou ENGOI. Noms du léopard au royaume de Congo. V. LÉOPARD, (s.) ENGUICHURE. En terme de vénerie, c'est l'entrée de la trompe ou du cor-de-chasse, (s.) ENGULO. Nom d'un SANGLiERdu royaume de Congo. (s.) ENGUSSU. C'est le nom des Perroquets , en Afrique , suivant quelques voyageurs, (s.) ENHALE , Enhalus. Plante qui croît dans les mers de l'Inde , et que Koenig avoit réunie aux Stratigtes. Richard l'indique dans les Mémoires de l'Institut, an- née 1811 , comAie devant former un genre dans la famille des Hydrocharidées. La fleur femelle , la seule qui soit connue , a une spalhe pédonculée , diphylle ; un calice pétaloïde linéaire ; douze ap- pendices ligules ; un fruit drupacé , ovale , comprimé , et po- lysperme. (b.) ENHiffiMON , de Théophraste et de Pline. Adanson rap- porte cette plante à I'Olivier. (ln.) ENHYDRE , Enhydris. Genre de repliles , de la famille des SerpeiSS , qui offre pour caractères : un corps garni en 'dessous d'une suite de bandes transversales ; une queue très- comprimée , terminée ordinairement par une ou deux poin- tes , et garnie en dessous de deux rangées de petites écailles ; point de crochets à venin. • Les espèces de ce genre avoient été confondues par Lin- nseus, Pallas et autres , avec les Couleuvres , dont elles ont en effet la plus grande partie des caractères ; mais Schneider les en a séparées , fondé sur l'aplatissement de la queue , qui leur sert d'aviron pour nager dans les eaux des fleuves , des marais , et même de la mer, où elles vivent presque conti- nuellement , se nourrissant de poissons , de grenouilles et autres animaux aquatiques , comme les Hydrophis. E N H .5^ Les enhydres, que Schneiderappellemal àpropos Hydres, puisqu'il y a déjà un genre de ce nom dans les vers polypes , ont, en général, Tapparence des Anguis. Leur tête est petite ; leurs mâchoires sont armées de deux rangs de dents pointues et recourbées; leursyeuxsitués sur lemuseau; leur queue estter- minée par un ou deux crochets , qui leur servent probable- ment pour se fixer aux tiges des plantes aquatiques. On est fort peu instniit , au reste , des mœurs des enhydres , quoique Russel en ait décrit et figuré plusieurs dctns son su- perbe ouvrage sur les serpens de la côte de Coromandel. On sait seulement qu'elles ne sont point totalement aquatiques; qu'elles sont forcées de venir souvent à la surface de Teau pour respirer ; qu'elles voyagent quelquefois sur la terre , et qu'elles y déposent leurs œufs. Latreiile , dans son Histoire naturelle des Reptiles , faisant suite au Buffon , édition de Deten^ille , mentionne six espèces d'en- hydres , dont aucune ne se trouve en Europe, et qui sont même rares dans les collections. Daudin les réduit à une seule , I'En- HYDRE DORSALE. Il reporte les autres parmi les Couleuvres. L'Emhydre CASPIEls^'E , qui a cent quatre-vingts plaques abdominales , soixante-dix paires de caudales , le dos cendré- olirâtre , avec des taches noires , rondes , disposées en quin- conces sur quatre lignes. Elle a été découverte par Pallas dans la mer Caspienne , ainsi que dans les fleuves qui s'y jettent. Elle parvient jusqu'à trois pieds de long. L'Enhydre BLEUE a cent cinquante-neuf plaques abdo- minales, cinquante-deux paires de caudales, le corps bleu, la queue et le ventre jaunâtres, partagés dans leur niilieu par une ligne bleue. Elle se trouve dans les fleuves de I Inde, et est figurée pi. 3o de l'ouvrage de Russel. Sa longueur est d'envi- ron deux pieds. L'Enhydre AiusELiÈRE a cent quarante -quatre plaques abdominales , cinquante-neuf paires de caudales, le museau saillant en forme de bec , le corps d'un gris obscur, avec la tête en partie noire, la gorge et le ventre jaunâtres. Elle se trouve dans l'Inde, et est figurée pi. 17 de Touvrage de Russel. Sa longueur est de quatre pieds et demi. L'Enhydre PECHEUSE, qui a cent cinquante-deux! plaques abdominales , vingt-quatre paires de caudales ; qui est d un brun jaunâtre , parsemé d'un grand nombre de petites taches noires, rondes, en lignes obliques , avec des traits noirs. Elle se trouve dans les marais de 1 Inde, et atteint une longueur de trois pieds. L'ENHYDREDESMARAisquiacentquaranteplaques abdomi- nales , quarante-neuf paires de caudales , est d'un brun jaune, X. ,; 258 E N H avec des taches rhomboïdales , brunes, L ordées de noir, la queue d'un blanc roussâtre ev ^ressous. Elle se trouve dans le voisinage des marais» de l'Inde. Sa longueur est de deux à trois pieds. L'Enhydre dorsale est à peine longue d'un pied ; a la tête ovoïde , le cou serré et l'abdomen caréné. Sa couleur est d'un blanc sale, avec une bande dorsale noire , sinuée sur ses bords, principalement vers la queue , qui a quarante - trois paires d écailles. On n'a pas compté celles du ventre. On appelle aussi du nom. à' enfiyclre, oxxenydre^ un boa d'A- mérique. V. au mot Boa. (b.) ENHYDRES. Petites géodes de calcédoine, qu'on trouve dans les laves poreuses du Yicentin , qui renferment une goulte d'eau dans leur cavité , et qu'on fait monter en bague comme objet de curiosité. Pour expliquer ce phénomène , quelques naturalistes ont dit que cette eau avoit éié formée par la combinaison des gaz hydrogène et oxygène qui remplissoicnt les alvéoles de la lave. Mais ils ont oublié que, pour opérer cette combinaison, il faut nécessairement dégager , par la combustion , le calorique qui tient à i'élat de gaz les deux élémens de l'eau ; sans quoi ces deux gaz seroient éternellement mêlés sans se covtbiner. Or , leur combustion ne peut s'opérer que par le contact d'un V'Orps enllammé ou par l'explosion électrique ; et comme ni l'uiî ni l'autre de ces deux agens ne se rencontre dans une lave refroidie comme vcelle où se sont formées les calcédoines long-temps après l'éruplion , cette explication ne sauroit être adoptée. D'ailleurs, comme les gaz oxygène ethydrogène oc- cupent au moins deux mille fois plus d'espace que l'eau qu'ils peuvent produire , il est évident qu'en admettant même l'hy- pothèse dont il s'agit , la quantité d'eau qui seroit produite par tes deux gaz qu'on suppose remplir la petite alvéole , seroit absolument imperceptible ; tandis qu'au contraire le creux de ia géode est presque totalement rempli d'eau. Il est donc plus naturel d'en revenir à l'explication que j'en ai donnée dans mon Hist. mit. des Minéraux,, t. 2 , p. 180. La lave qui contient ces géodes est très-poreuse ; elle est donc continuellement pénétrée par les eaux météoriques , qui, à force de traverser ses alvéoles, y ont laissé un petit sédiment qui a fini par fermer les pores de la partie inférieure de ces alvéoles qui ont été alors comme autant de petites cuvettes qui retenoienl l'eau qui leur arrivoit par les pores de leur partie supérieure ; et lorsque, par la suite des temps , la coque de calcédoine s'est formée contre les parois de la géode , la goutte d'eau s'y u>t trouvée renfermée. E N K ,59 On pourroit même penser que celle eau s'est infillrée dans la géode après sa formation : on sait que tous les corps pier- reux , tant qu'ils sont dans rinlérieur de la terre , sont pé- nétrés d'un fluide aqueux qu'on nomme Veau de carrière; et il est très-possible que cette eau, une fols introduite dans la géode, puisse s'y conserver plus ou moins long -temps. Ge qui autoriseroit surtout cette supposition , c'est la porosité de la calcédoine elle-même , qui est bien constatée par l'évapo- ration , que ne manque jamais déprouver , à la longue l'eau qu'elle contient. Pour prévenir, autant qu'il est possible , sa déperdition , on a soin de tenir les enhydres dans de l'eau ; et je présume qu'on pourroit iiiême parvenir à leur rendre celle qu'elles auroient perdue , en les mettant dans une machine telle que la marmite de Papin, où l'eau, comprimée violem- ment par sa vapeur, chercheroit à pénétrer dans la géode par les moindres pores qui se trouveroient dans ce moment dilatés par la chaleur, et disposés à lui laisser un passage libre. Le savant naturaliste Etienne Lecamus possédoit dans sa riche collection une enhydre montée en bague , qui parois- soit être une simple coque de calcédoine à peu près aussi unie intérieurement qu'au dehors ; mais après qu'elle eut été pendant un certain temps enfermée dans un Uroir, il se trouva que l'eau avoit disparu , et Lecamus , de même que ceux qui connoissoient la bague , furent fort surpris de voir que cette petite géode étoit remplie de cristallisations qu'on n'aper- cevoit aucunement avant la disparition de l'eau qu'elle con- tenoit. V. QUARZ- HYALIN AÉRO-HYDRE. (PAT.) ENJOCKO ouJOCKO. F. l'article Orang. (desm.) ENKAFATRAHE. Arbre de Madagascar, dont le bois répand une odeur agréable , et est un remède contre les pal- pitations de cœur. On ignore à quel genre il appartient, (b.) ENKEST. C'est , en Norwége , le nom d'une espèce de PiGAMOlSf, Thalictmm simplex. (h^.) ENKIAjNTHE., Enkianihus. Arbre médiocre, à feuilles ramassées , oblongues , aiguës , très - entières , glabres , à (leurs agrégées , rouges , bordées d'une frange blanche , qui , selon Loureiro , forme un genre dans la décandrie mono- gynie. Ce genre offre pour caractères : on calice con»mun de six folioles presque rondes , colorées; une corolle commune de huit pétales oblongs , contenant cinq fleerons pédoncules et recourbés ; un calice propre de cinq folioles colorées , pe- tites , persistantes ; une corolle propre monopétale , cam- panulée, à limbe divisé en cinq parties arrondies ; dix éta- mines velues , attachées au fond de la corolle ; un ovaire su- ,66 , ^.^. périeur, à cinq angles, à style épais, et à stigmate simple; une baie ovale , oblongue , à cinq côtés , à cinq angles e* à cinq loges polyspermes. Uenkianthe croît à la Chine: il se rapproche des Nygtages. Une seconde espèce , TEnkianthe a trois fleurs, est figurée pi. 164.9 du Botanical magazin de Curtis. Il y en a encore une troisième, qui n'a que deux fleurs dans le calice commun, (b.) ENNEADYNAMIS de Gesner. C'est la Parnassie , Parnassia paluslns^ L. (ln.) ENNEANDRIE. Linnseus a ainsi nommé la neuvième classe de son Système de Botanique^ celle qui renferme les plantes à neuf étamines. Elle se subdivise en trois sections , savoir: la manogynie , la trigynie et Vhexagynie. C'est celle qui contient le moins de genres, (b.) ENNEAPHYLLON. Plante citée par Pline , et nommée ainsi , parce que ses feuilles étoient au nombre de neuf (sans doute sur chaque pétiole). Elle nous est inconnue, à moins que ce ne soit le denlaria enneaphylla ^ comme quelques au- teurs le présument, (ln.) ENNEAPOGON, Enneapogon. (xenre de plantes établi ar Desvaux , aux dépens des Pappophores de R. Rrown. caractères sont : balle calicinale de deux valves fort lon- gues , contenant deux ou trois Oeurs ; balle tlorale de deux valves , dont l'inférieure est terminée par neuf soies ; bords barbus; la supérieure mutique et entière, (b.) ENNEB, Nom donné, dans le Dar-Four, royaume d'A- frique , au midi de l'Egypte , à un petit arbrisseau, dont le fruit est rouge , aigrelet , de la grosseur d'un grain de raisin , et qui naît parmi les feuilles. Celles-ci sont d'un vert brillant selon Browne. Cet arbrisseau est inconnu aux botanistes. Enneh n'est pas probablement son vrai nom , puisque c'est celui de la vigne , en arabe, (lk.) ENNEMI DES CANARDS. Dénomination que Frisch a appliquée au Faucon, (s.) ENODION, Enodion, Persoon. Ce genre ne diffère pas des MoLiNiEs. (b.) ENODRON , ENORON et ENOTRON. Ces divers noms ont été donnés par Dioscoride à une plante qu'Adanson rapporte au genre Stramoine ; c'est peut-être le daiura fasluosa^ L. , qui devoit être connu des Grecs et des Romains, cette plante croissant en Egypte, (ln.) ENOLA. Nom ilalien de l'AuNÉE, inulahelenium. (ln.) ENOPLIE, EnopUum. Genre d'insectes , de Tordre àes ï E N O aCi coléoptères , section des pentamères, famille des clavicomes, tribu des clairones , et qui ont pour caractères distinctifs : pénultième article des tarses beaucoup plus petit que le précédent, sans lobes ; palpes presque égaux, terminés par un article plus grand et tronqué; les deux avant-derniers des antennes plus ou moins dilatés en forme de dent ; le dernier allongé et ovale. Les énoplics ressemblent d'ailleurs , par leurs autres ca- ractères , aux clairons et aux tilles. L'espèce suivante , qui a servi de type à ce genre , a été rangée par Olivier avec les tilles. Ekoplie SERRATI^.OR^'E , Tillus serraikomls , Oliv. Col. , iom. 2 , n.o 22 , pi. 1 ,fig. i. Son corps est fort allongé , cylindrique ; sa tête est de la largeur du corselet; et celui-ci, convexe en dessus et de forme carrée , est plus étroit que les élytres. Celles-ci sont au moins quatre fois aussi longues que le corselet; elles embrassent et dépassent Tabdomen ; elles sont molles , et recouvrent deux ailes membraneuses re- pliées. Cet insecte est tout noir, à l'exception des élytres, qui sont d'un jaune fauve. Il se trouve en été sur les fleurs , au midi de la France , et en Italie. Je rapporte aussi , au même genre, les tilles : iveùeri^ damïcomis de Fabricius, et sott corynetes sanguinirolUs. (l.) ENOPLOSE , Enoplosus. Genre de poissons établi par Lacépède dans la division des Thorachiques, et qui ne ren- ferme qu'une espèce, que Wbile, qui l'a décrite et figurée pi. 3q de son Voyage à la Nom'elle - Galles méridionale , avoit appelée chœtodon armatum. V. au mot CuÉTODON. Ce genre offre pour caractères : des dents flexibles , mo- biles et petites; le corps et la queue très-comprimés ; de pe- tites écailles sur la dorsale ou sur d'autres nageoires ; l'ou- verture de la boucbe petite ; le museau plus ou moins avancé , une dentelure et un ou plusieurs piquans à chaque opercule; deux nageoires dorsales. L'Enoplose de WniTE, considéré spécifiquement, a plus de six rayons aiguillonnés à la nageoire du dos , dont le troisiè- me est très-long ; la mâchoire supérieure plus avancée que l'inférieure; la lèvre d'en haut extensible; la poitrine très- grosse; sept bandes transversales d'un noir pourpre très- foncé. Les mœurs de ce poisson ne paroissenfr pas différer de celles des Ciiétodons. (b.) ENORCHITE. V. Enorchyte. (pat.) ENORCHUS de Pline. Sorte de Pierre précieuse qui nous est inconnue, (ln.) ENORCHYTE. Ce sont, ou des siaiactite&., tya. des pierres 263 E N s roulées qui ressemblent grossièrement au membre viril de l'homme, et sur lesquelles on a bâti des systèmes qui ne méritent pas d'être mentionnés. V. au mot Priapolite (b.) E'NOSTÉE, Enosteos. V. Ostéocolle. (desm.) ENOTRON. V. Enodron. (ln.) ENOUROU, Enourea. Arbrisseau laiteux et sarmenteux, dont les feuilles sont alternes, ailées avec impaire , compo- sées de cinq folioles ovales , acuminées , entières , portées sur un pétiole commun, nu inférieurement , de la base du- quel sort une vrille longue, aplatie ,"^ roulée en spirale, et dont les sommités des branches se garnissent d'un grand nombre d'épis axillaires , chargés de petites fleurs blanches disposées par paquets. Chacune de ces fleurs offre un calice monophylle , ouvert , partagé en quatre découpures , dont deux sont plus grandes que les autres ; quatre pétales , dont deux grands et deux petits , tous attachés au calice par un onglet muni d'une écaille simple dans les petits, et ac- compagné de deux grosses glandes dans les grands; treize étamines , dont les lilamens sont connés à leur base, rangés du côté des petits pétales, et attachés au disque du pistil ; un ovaire supérieur, arrondi , trïgone , posé sur un disque et surmonté de trois stigmates. Le fruit est une capsule arrondie, uniloculaire , qui s'ouvre en trois valves. Elle contient une seule graine sphérique , en- vironnée par une pulpe farineuse , que recouvre une mince pellicule. Cet arbrisseau , qui a été découvert dans la Guyane par Aublet, forme seul un genre dans la polyandrie trigynie. (b.) ENREDADERA. C'est le Liseron des champs, Con-r oohidus an>ensis, en Espagne, (ln.) ENSADE. Espèce àe figuier de l'Inde dont les rameaux poussent des racines qui gagnent terre , et donnent naissance à de nouveaux arbres. Les étoffes se font avec son écorce. On ignore si elle diffère du Figuier des Iisdes proprement dit. (B.) ENSAJAO et ENXAYAO. Ce sont des noms donnés, en Portugal , à la Joubarbe arborescente , Sempervwum ar- I^çrcscens. (l/N.) ENSAL. Suivant Burmann , c'est le nom que porte , à Ceylan , le Cardamome. (l^\) ENwS\Y()N. Clusius dit que les Portugais donnoient ce nom à la Joubarbe en arbre , Semperohum arboreum. (ln.) ENSEL. INom donné, à Ceylan, suivant Hermann, à une espèce d'AMOME, Amomum repensa,, L. (ln.) E N T 263 ENSETÉ. Nom d'une variété du Lananicr, ou peut- élre une espèce de ce genre , qu'on cultive en Abyssinle , non pour les fruits, qui ne valent rien, mais pour les tiges, qu'on mange comme des choux, en les faisant cuire avec du lait ou du beurre. Cette plante est figurée dans le Voyage de Bnire , qui fait léloge de la bonté et de la salubrité de la nourriture qu'elle fournit, et qui prouve qu'elle n'est pas le Artmi/HV/' ordinaire, (b.) I^NSIS, Césalpin. C'est le Glayeul commtm. (ln.) ENT. Nom du tapir, par corruption de anta , nom que ce quadrupède porte au Brésil. V. Tapir, (s.) ENT , ENDT. Noms allemands du Canard, (v.) ENTADA. Nom malabare d'une espèce dAcACiE , Mimosa entada, L. , figurée par Rbeed , Mal. q. t. 7, et dont Adanson fait un genre auquel il ramène le GiGALOBlUM de Brown (Jarn. ). F. ce mot. (lA.) ENTAILLE. L'un des noms vulgaires de I'Émarginule. (desm.) ENTASIKON. Sous ce nom , Théophrasle paroît dé- signer un Cerfeuil, (ln.) ENTE, ENTER. Synonymes des mots gr^/Tê, f;reffer. (p.) ENTELLE. C'est une espèce de Guenon ( V. ce mot) décrite par Dufresne , naturaliste au Muséum d'Histoire na- turelle de Paris, La queue de cette guenon est très-longue, et la teinte de tout son pelage est d'un blanc sale tirant sur le jaune de paille. Les pieds , les mains et la face sont noirs. Cet animal a beaucoup de rapports avec le doue (^sinih ue- maus , Linn.); mais il en diffère par ses fesses nues et cal- leuses , ainsi que par sa couleur, et quelques autres parti- cularités de conformation. 11 est figuré pi. î). 17 de ce Dic- tionnaire. (VIREY et DESM.) ENTENGRASS. C'est, en Allemagne, le Panispied-de- COQ ( PaniciuH crus gaUi) , la variété panachée de I'Alpiste- ROSEAU (P/irt/am arimdinacea^ L.), etla FÉTUQUE FLOTTANTE, ( Festucafluitans. ). (ln.) ENTENGRUM et Entengrutze. Noms allemands des Lentilles d'eau (Lemna\ appellées encore Enlenjlol et En- tenlinse. (ln.) ENTER. V. Ente, (d.) ENTES. Les oiseleurs appellent ainsi des peaux d'oiseaux bourrées avec du foin ou de la paille , que l'on pose sur un piquet fiché en terre , pour attirer les oiseaux dans les pièges. Entées, eu vénerie , se dit àes fumées du cerf, dont deux tiennent ensemble , en sorte qu'on ne peut les séparer sans les rompre. Entée, se dit aussi en fauconnerie, pour signifier une penne .64 E N T d'un oiseau de vol , froissée , rompue ou albrenée , et que l'on raccommode, de manière qu'elle paroisse entée, (s.) ENTIENGIE. Oiseau du royaume de Congo, dont il est impossible de reconnoître l'espèce au milieu de toutes les fables que quelques anciens voyageurs ont débitées sur son sujet, (s.) ENTILIOS. Nom des Lentilles, en Languedoc, (ln.) ENTOGANE, Entpganum. Genre de pi anl es établi par Gaertner; c'est le même que le Melicope de Forster. (b.) ENTOMODE, Entomoda. Genre établi par Lamarck, par- mi ses Epizoaires, aux dépens des Lernées. Ses caractères sont : corps mou ou peu dur, oblong , légèrement déprimé , ayant latéralement des bras symétriques , inarticulés ; bouche en suçoir , située sous le sommet de l'extrémité antérieure; point de tentacules; quelquefois deux cornes; deux sacs pen- dans à l'extrémité postérieure ; anus terminal. Lamarck rapporte quatre espèces à ce genre , savoir : La Lerisée du Saumon ( L. salmonœa , Linn.); à corps ovale , à corselet en cœur , dont les bras, au nombre de deux, sont linéaires et rapprochés. La Lernée du Gobion (£. goUna., Mull. ) ; à corps rhom- boïdal , à tète munie de deux cornes recourbées. La Lernée cornue ( L. comuta^ Mull. ) , à corps oblong , à tête presque ovale ; et dont les bras , au nombre de quatre , sont droits et échancrés. La Lernée rayonnée (£. radiata , Mull.) à corps déprimé, pourvu de cornes droites et de trois bras de chaque côté, (b.) ENTOMOLITHE.Linnseusadonnécenomàungenrede fossiles dans lequel il plaçolt tous les insectes et les crustacés pétrifiés. Nous avons déjà traité de ces derniers au mot Crus- tacés fossiles , et nous nous proposons de donner quelques détails sur les premiers , dans l'article Insectes fossiles. L'Entomolithe paradoxal deLlnnseusareçude M. Bron- gniart le nom de Paradoxite; et celui de Blumenbach a été appelé Calymène par le même naturaliste , dans son travail sur les Trilobites. V. ce» mots et aussi les articles Ogygie et ASAPHE. (desm.) ENTOMOLO,GIE, Entomologia. Nom de la partie de l 'histoire naturelle qui traite des Insectes , et composé des mots grecs entomon , insecte ; logos , discours. Les animaux sans vertèbres et pourvus de pieds articulés , forment aujourd'hui l'immense domaine de cette science; mais il n'en fut pas ainsi dans les premiers temps. Les na- turalistes grecs comprirent sous le nom à^ entomon ,\es arach- nides , les insectes proprement dits , les annelides et les vers E N T 263 intestinaux. Ils composèrent une classe particulière des crusta- cés , celle des malacostracés {i). Tous ces animaux falsoient partie de ceux qu ils regardoient comme dépourvus de sang ( les anœmes\ d'os, et même, d après leurs propres expres- sions , d'épine dorsale. Cetle division comprenolt en outre deux autres classes, celle des ma/arhies ou mollusques , et celle des zoophytes. Les sèches , les calmars et généralement tous les animaux qu'on appelle aujourd'hui céphalopodes, étoienl l'objet de la première. Ils rapporloient à la seconde les ascidies {teOiys^, les éponges , etc., ou les animaux qui, par leurs formes ou leur fixité , présentent quelques appa- rences d'analogie avec les végétaux. La classe des insectes, telle que Linnseus l'avoit compo- sée, ayant été restreinte, les deux qu'on en a démembrées, pourroient recevoir chacune une dénomination particulière. On conservcroit celle de gammurolu<;ie ^ déjà employée par Sachs , à l'égard des crustacés , et Ton désigneroit la partie qui traite des arachnides sous le nom à' aradmologie. Les animaux à corps et pieds articulés ressemblent aux cirrhipèdes et aux annelides par leur système nerveux. Leur cerveau est très-petit, placé sur l'œsophage, et fournil des nerfs aux parties qui adhèrent à la tête. Il donne naissance à deux cordons qui , embrassant l'œsophage , se prolongent le long du ventre , et se réunissent , d'espace en espace , par des doubles nœuds ou ganglions, d'où partent les nerfs du corps et des membres. Chacun de ces ganglions semble faire , pour les parties environnantes , les fonctions de cer- veau , et suffire , pendant un certain temps , à leur sensibi- lité , lorsque l'animal a été divisé ( Guvier, Règne ani- mal ^ tom. 2 , p. Sog et 5io ), Mais ces animaux sont distin- gués de ceux de la même série, ou des articulés, ainsi que des lernées , par leurs pieds articulés, et qui sont au moins au nombre de six ; chacun de leurs articles est tubuieux , et contient , dans son intérieur, les muscles de l'article sui- vant qui se meut toujours par ginglyme, ou dans un seul sens. On divise le pied en quatre parties : la hanche , for- mée par les deux premiers articles ; la cuisse , qui est d'or- dinaire dans une situation presque horizontale, compose l'ar- ticle suivant ; le troisième , le plus souvent vertical , se nomme la jambe; enfin, la partie qui termine ces organes, et qui pose plus ou moins à terre, est le pied proprement dit , ou ce qu'on appelle le tarse. Le nombre de ses articles varie; le dernier est terminé par un ou deux onglets , qu'on nomme le plus souvent crochets. (î) Quelques anciens naturalistes les ont mis avec les poissons. »G6 E N T Les uns respirent par des brancliîes ou par des organes presque semblables , ayant des fonctions analogues à celles du poumon; les autres reçoivent le fluide respiratoire par des trachées , et n'ont point de circulation. La dureté de l'enveloppe calcaire ou cornée de ces ani- Tuaux ^ dépend de celle de l'excrétion qui s'interpose entre le derme et l'épiderme , et qu'on appelle dans l'homme le tissu muqueux. C'est dans cette excrétion que sont fixées ies couleurs souvent brillantes et variées qui les décorent. Le corps est divisé en trois parties : la tête , le tronc et l'abdomen. La tête, le plus souvent mobile, mais intime- ment unie au tronc , fixe dans d'autres et quelquefois même confondue avec lui, porte les yeux, deux à quatre filets articu- lés , appelés antennes , et les organes de la manducation. Les yeux , où la vision s'opère par des moyens Irès-diffé- rens de ceux qui ont lieu dans cens, des vertébrés , sont de deux sortes : les uns se présentent sous la forme d'une très-petite lentille très-unie , et on les désigne sous le nom de simples «u de lisses. On appelle composés ceux dont la surface est divisée en une infinité de petites lentilles ou de facettes , et à chacune desquelles répond un filet optique. Le nombre de ces yeux est constamment de deux; celui des autres varie. Les animaux qui sont privés d'ailes , n'ont presque toujours qu'une seule espèce d'yeux , soit composés , soit lisses ; et quelquefois ceux-ci sont rassemblés en groupe , et forment des yeux grenus ; maïs dans ceux qui ont des ailes , l'on voit souvent les deux sortes d'yeux ; les simples y sont ordinairc- m^ent au nombre de trois, et rapprochés en triangle sur le sommet de la tête. Les antennes ( V. ce mot. ) ne sont propres qu'aux crusta- cés et aux insectes ; elles sont infiniment diversifiées pour la forme, tiennent à la tête , ce qui les distingue des anten- nules ou palpes , et paroissent éminemment consacrées à un toucher délicat, ou peut-être , suivant l'opinion de M. Cuvier, à quelque] autre genre de sensation dont nous n'avons pas d'i- dée, mais quipourroit se rapporter à l'état de l'atmosphère. On observe au-dessous de l'origine des antennes latérales des crustacés, un petit corps arrondi, en forme de tubercule, que l'on prend pour l'organe extérieur de l'ouïe , ou une espèce d'oreille. Ce sens existe aussi dans les autres animaux à pieds articulés ; mais son siège est inconnu. 11 en est de même de celui de l'odorat: quelques auteurs le placent dans les antennes; d'autres, comme M. Duméril, à l'orifice des trachées ; d'autres encore, dans les palpes, comme M. Marcel de Serres ; ou à la bouche, en général, sans désigner au- cune de ses parties , comme l'a fait M. Hubert fils. E N T ,67 Ces animaux,- considérés sous le rapport des organes de la manducation, sont ou broyeurs ou suceurs , suivant qu'ils se nourrissent de matières solides ou de substances liquides. En adoptant l'opinion de M. Savigny qui ne voit dans les parties de la bouche des suceurs qu'une modification de celles dont se compose la bouche des broyeurs^ il sera vrai de dire qu'ils ont tous deux à trois paires de mâchoires ou d'organes ana- logues, et qui se meuvent transversalement. La bouche des insectes broyeurs est formée de deux paires de mâchoires latérales, et de deux pièces qui les recouvrent en avant et en arrière , et portant le nom de lèvres. Les deux mâchoires supérieures, ordinairement plus dures et propres k couper ou à triturer les matières alimentaires , sont appe- lées mandibules ; les inférieures ont conservé le nom de mâ- choires; celles-ci povieni chacune un ou deux filamens articulés, les palpes ou antennules, et qui paroissent servir à l'animal pour discernersesalimens. On voit deux corps semblables à la lèvre inférieure , et que l'on distingue des précédens par le mot de labiaux. Cette lèvre est composée de deux pièces : l'une, supérieure et membraneuse , est la languette ; l'autre , ou l'inférieure , est cornée ou coriace , et s'appelle le men- ton. Le mot de labre désigne particulièrement la lèvre supé- rieure. Quelquefois , comme dans les abeilles , les bourdons , les mâchoires proprement dites et la lèvre inférieure se pro- longent singulièrement et représentent une sorte de trompe , ayant le pharynx sur sa base. Mais dans les insectes suceurs, la bouche forme une véritable trompe ou un siphon , dont la convposition et la forme varient selon les modifications particulières qu'ont éprouvées les organes masticateurs dont j'ai parlé précédemment. Tantôt, comme dans les papillons, les lèvres et les mandibules sont presque oblitérées , et les deux mâchoires /se sont accrues aux dépens des autres par- ties ; elles formeiût, réunies , une espèce de langue tubulaire , roulée en spirale; tantôt toutes ces parties se prolongent, et leur ensemble T^résenle l'aspect d'un bec cylindrique ou co- nique et articulé ; les mandibules et les mâchoires sont trans- formées en autant de petit filets ou de soies , compo^sant le suçoir , et sont reçues dans un canal de la lèvre inférieure , qui est poi.r irvrs une gaine : c'est ce que l'on voit dans tes punaises , les cigales, etc. Enfin , cette dernière partie, éga- lement prolongée, mais sans articulations , plus susceptible de mouvemeijs propres, et terminée par deux lèvres, est encore l'étui d'un autre suçoir , dont les pièces , en forme de soies, ou dtr lancettes, ont la même correspondance , mais sous des rapports numériques moins constans. Telle est la bouche en fot-me de trompe , des taons , des mouches, etc. 2G8 E N T Tous les însecteshexapofles nous offrent, dans la composi- tion de leur bouche , aux changemens près que nous venons d'exposer, un même type. Mais , d'une part, les insectes myriapodes, et la majeure partie des crustacés; de l'autre, les arachnides et le surplus des crustacés , s'éloignent sous ces rapports du plan général , et nous montrent dans leur appareil masticatoire deux types spéciaux. Ici, la bouche est composée de deux mandibules , quelquefois accompagnées d'un palpe , de deux paires de mâchoires , et offre en dessous une à trois paires de pieds-mâchoires ( V. Crustacés); le plus souvent il n'y en a qu'une et tenant lieu de lèvre infé- rieure. Là, les mandibules sont remplacées par deux pieds- mâchoires; la hanche ou la base d'une autre paire d'organes analogues , et quelquefois celles même des pieds qui succè- dent, font Toffice de mâchoires. Ce mode de conformation est propre aux arachnides et à quelques crustacés branchio- podes ; le précédent caraclérise les autres crustacés et les insectes myriapodes. On voit par ces derniers ( V. Myria- podes) , que la Nature nous prépare au type qu'elle a adopté pour les insectes hexapodes, en commençant parles machiles et les lépismes. J'ai exposé à l'article Bouche des insectes^ une connoissance plus détaillée de ces parties , ainsi que le tableau du sys- tème de Fabricius, sur lesquelles il est fondé. Le tronc, nommé souvent corselet, composé de trois seg- mens dans presque tous les insectes, dun à sept , ou même d'un plus grand nombre , dans les autres animaux à pieds ar- ticulés , porte les organes du mouvement, qui sont de deux sortes. Les uns, insérés sur la poiirine, et inférieurs, servent à la course ou à la natation ; les autres, placés sur le dos, sont destinés au vol , au nombre de deux à quatre , et sous la forme de lames élastiques, composées de deux membra- nes appliquées Tune sur l'autre et divisées par une quantité plus ou moins considérable de nervures, qui sont autant de conduits aériens. La consistance, la grandeur et la figure de ces ailes, leur disposition, dans le repos, varient.. Les deux supérieures sont plus épaisses et opaques dans, plusieurs. On leur donne alors le nom d'étuis ou d'élytres, parce qu'en effet elles recouvrent et défendent les inférieures. Tantôt ces ailes sontnueset transparentes, tantôt elles sont saupoudrées d'une poussière farineuse, qui les colore de mille manières, et qui, vue au microscope , nous présente, dans ses parcelles, autant de petites écailles, de formes très-variées et qui s'in- sèrent , par un petit pédicule , avec une grande symétrie ^ sur les surfaces de ces organes. Les pieds ne manquent ja- mais , et le plus grand nombre de ces animaux n'en offre que E N T 269 six. Les crustacés, les arachnides et les insectes de nos quatre premiers ordres , sont toujourrs dépourvus d'ailes. J'ai présenté à rarticle Ailes des insectes, une connoissance approfondie de ces organes , et de deux autres qui les ac- compagnent quelquefois , lesBALA^'ClERS et les AiLEROiss ou CuiLLERONS ( V. ces mots ). On y verra auss^une exposi- tion succincte de la méthode de Linnseus et de celles qui ea dérivent. L'examen des autres organes locomoteurs ou dea pieds , sera le sujet d'un article semhlable ( V. Pieds ). L'abdomen se confond , en très-grande partie , avec le tronc , dans les crustacés; mais, à partir des arachnides, il forme une masse distincte , ordinairement composée de six è neuf anneaux, et qui renferme les viscères et les organes reproducteurs. Ces organes sont doubles dans les crustacés et les arachnides pulmonaires, et uniques dans tous les autres animaux à pieds articulés. Ici ils sont presque toujours situés à l'anus et Intérieurs ; mais dans les précédens , ils sont tan- tôt placés sur la poitrine, et tantôt à la base de l'abdomen , ou à l'origine de la queue. Ceux des mâles sont souvent exté- rieurs , et quelquefois annexés , soit à deux de leurs pieds , soit à deux antennes ou à deux palpes, qui ont même une grande analogie avec les organes du mouvement. Plusieurs femelles ont à Textrémité postérieure du corps un aiguillon ou une tarière ( V. ces mots ); quelquefois cet aiguillon, mais sous une forme différente {V. Scorpion), et d'autres appen- dices , soit propres à la défense, soit d'un usage inconnu, terminent l'abdomen des deux sexes. Tous ces animaux sont ovipares ; quelquefois cependant les œufs éclosent dans l'intérieur de la mère , et Ton dit qu'elle est ovo-vivlpare. Leur nombre et leurs formes varient prodigieusement. Guidées par un instinct merveilleux , les femelles assurent, en mille manières différentes , la conser- vation des germes de leur postérité , et pourvoient toujours à la nourriture de leurs petits , soit en plaçant les œufs dans les lieux où ces petits trouvent à leur portée leurs allmens, soit en les approvisionnant d'avance. Quelques insectes, tels que les abeilles^ les bourdons^ les fourmis et les guêpes ^ nous montrent une institution unique dans l'histoire des animaux, savoir : une société nombreuse d'individus femelles , mais privés de la faculté génératrice, et qui sont chargés de Tédu- cation des petits et de tous les travaux nécessaires à la pros- périté de l'établissement ( F. ces articles et celui de Ter- mes ). Les animaux à corps et à pieds articulés ^ ainsi que tous les autres , ne deviennent semblables à leurs 'parens , ou n'ont acquis toute la perfeçtioû de leurs organes ,, qu'au bout d'un ayo E N T intervalle de temps plus ou moins considérable. Les uns subissent plusieurs mues ; d'autres éprouvent des cîiangemens extraordinaires qu'on nomme Métamorphoses ( V. ce mot). L'accouplement est nécessaire pour la fécondation des œufs , et s'opère, le plus souvent , comme dans la plupart des autres aniq^ux , le mâle étant placé sur le dos de la femelle. Lesdeux sexes des insectes hexapodesne se réunissent guère qu'une foisdans lecoursdeleurvie,etmeurenlbienlôtaprès ; mais les insectes myriapodes , les arachnides , et surtout les crustacés, s'accouplent et engendrent plusieurs fois -, ils con- tinuent de croître et de changer de peau, du moins pendant un certain temps, et la durée de leur existence s'étend sou- vent à plusieurs années. Le nombre de ceux qui nous sont utiles est fort petit ( V. Abeille, Bombyx, Cantharide, Cochenille, Crustacés, Kermès, Mylabre); mais la quantité de ceux qui nous sont nuisibles n'est que trop grande. Telles sont les considérations les plus générales et les plus importantes qu'offre l'histoire de ces aniuiaux. Nous nous étendrons davantage à l'article Insectes , nom sous le- quel on les désigne communément, surtout depuis Lin- naeus, qui s'est écarté des méthodes anciennes , en confon- dant avec eux les crustacés. Les animaux à corps articulé et pourvus de pieds articulés, ne forment pour lui qu'une seule classe , à la fiinAe laquelle sont placés tous ceux qui n^ont point d'ailes , ou les aptères; cette série est contraire à l'ordre naturel. Brisson (^Règne animal) , par l'établissement de sa classe des crustacés , et la supériorité qu'il lui a assignée sur celle des insectes , a xnieux apprécié ses rapports. La première de ces classes comprend nos crustacés , nos arachnides et nos myriapodes. Sans m'écarter essentiellement de la méthode de Linnseus , je fis néanmoins, dans mon Préch des caractères génériques des insectes (i), des changemens importans à son ordre des ap- tères. Profitant de l'observation déjà faite par Aristote, re- nouvelée par Derham , Lyonnet , et surtout par Degeer (2), j'y définis le mot insecte (_ animal sans vedèbres , dont le corps et les pattes sont de plusieurs pièces ) , d'une manière plus ri- goc'reuse et plus laconique qu'on ne l'avoit fait jusqu'alors. MM. Cnvier et de Lamarck ayant depuis fixé les bases des coupes piiincipales de la zoologie , j'ai successivement per- (i) Imprimé à Brive, en 1796. (2) Les véritak'es insectes sont des animaux qui n'ont point de squelette ou d'osse^'nens inte'rieurs, etc. Mém. pour servir à Vhist. des injectes, iom. 7, ^4 '^. 63o. E N T ,7, feclionné mon premier travail, en cherchant à me rappro- "^ cher, de plus en plus, de la méthode naturelle; celle que Î'e suis dans cet ouvrage, est, à peu de différence près, a même que celle que j'ai publiée dans le troisième volume de l'ouvrage sur le Règne animal de M. Cuvier. Pour me con- former au plan qu'il avoit adopté , et faire cadrer, le plus qu'il étoit possible, avec mes coupes, les genres de Linnœus, j'ai réuni souvent plusieurs des familles, que j'avois éta- blies dans mes ouvrages précédens , en une seule, à la- quelle j'ai imposé une nouvelle dénomination; mais je par- tage ces grandes coupes en tribus, qui correspondent le plus souvent à mes anciennes familles. J'ai supprimé ici le mot de sous-genre , dont j'avois été obligé de me servir, M. Cu- vier désignant ainsi les genres dérivés de ceux de Linna^us. N'ayant pas entièrement achevé la rédaction de la partie entomologique de son ouvrage , lorsqu'on a mis sous presse les premiers volumes de ce Dictionnaire, je n'ai pu donner ici les articles que j'ai traités postérieurement, et qui s'é- loignent , quant à leur disposition et à leur nomenclature , de ceux de ma méthode précédente ; mais ces articles sont en très-petit nombre, et ces lacunes seront remplies, soit dans le courant de cet ouvrage , soit dansSes supplémens. L'entomologie est une des branches de l'histoire naturelle qu'on a le plus cultivée , et ce seroil ici le lieu de faire con- noître les principaux ouvrages qu'on a publiés sur celle science. Mais, outre que j'ai donné aux articles Ailes des in- sectes^ Aptères^ Arachnides , Bouche, une idée succincte des méthodes principales et les plus suivies ; que j'en ai encore parlé , d'une manière générale , dans celui-ci , je renvoie , comme l'avoit fait Olivier , dans la première édition de ce Dictionnaire, au mot Insecte. La plupart de nos lecteurs , en effet, consulteront plutôt cet article que celui d'entomo- logie , moins familier pour eux. J'ai jugé néanmoins qu'il étolt plus convenable d'exposer ici le tableau général de la méthode que je suis dans cet ou- vrage. Il abrégera singulièrement les recherches que , sans lui, on seroit obligé de faire., pour arriver, en dernière ana- lyse, à la détermination des genres et des espèces que je mentionne. On saisira d'ailleurs plus facilement les grands rapports auxquels j'ai coordonné ma méthode, fruit d'un tra- vail qui a rempli presque tous les instans de ma vie. .Noussommes forcés dansnos classifications, de présenter les animaux dans une série continue. Ils composent , dans la naéihode de M. de Lamarck , quinze classes: les insectes suc- cèdent anxvers ; viennent ensuite les arachnides el les cmstacés , qui conduisent aux annelides. 272 E N T M. Cuvier partage maintenant les animaux ( le Règne ani- mal), en dix-neuf classes , en allant du plus composé au plus simple , ou dans un sens inverse de celui adopté par M. de Lamarck. Les crustacés succèdent également aux anne- lides ; mais il passe des insectes à la classe des échinodermes. La Nature , ainsi que Tout d'ailleurs observé de célèbres zoologistes, s'est écartée de ce plan dans la formation des animaux ; la série, au lieu d'être simple, se divise en diver- ses branches ; et par-là, des êtres qui diffèrent par des ca- ractères secondaires et qu'on est obligé d'éloigner dans une échelle méthodique , mais allant de pair sous les rapports d'un système général d'organisation , se trouvent au même niveau. J'ai essayé, depuis long-temps, de découvrir ces filiations naturelles , et le résultat de mes recherches est exposé dans le premier des deux tableaux suivans. J'avois commu- niqué à M. de Lamarck , lorsqu'il rédigeoit le premier vo- lume de son Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, mes deux divisions principales ( V. le supplément de ce vo- lume ). J'ai profilé moi-même de plusieurs de ses observa- tions et de ses idées ingénieuses. Un ami des hoînmes et des lettres , M. le marquis de Bar- bançois, qui, dans un Mémoire présenté , Tannée dernière, à l'académie des sciences , et ayant pour objet une classifi- cation générale des animaux , nous a donné lieu , par l'em- plo souvent heureux qu'il a fait de nos connoissances sur la zoologie , de regretter qu'il ne se soit pas livré spécialement à son étude, a publié , peu de temps après , un tableau des affinités des animaux , non moins digne d'intérêt. ( Journ. de Phys.) Je partage , d'après les deux types du système nerveux , les animaux sans vertèbres en deux grandes sections , les ar- ticulés et les inarticulés (i). La première se divise en deux (i) De protonds observateurs ont déjà remarqué que la nature re- produit avec des combinaisons particulières certains types de for- mes. 11 semble qu'elle nous laisse entrevoir un exemple de ces analo- gies dans la manière dont elle a distribue' les grandes masses des ani- maux vertébrés à sang froid et celles des animaux invertébrés. Les reptiles sont les seuls de tous les vertébrés ou nous observons une mue parfaite ; les batraciens, formant une coupe parfaitement inter- médiaire entre les autres reptiles et les poissons, devroient même constituer une classe particulière, ainsi que je l'ai dit dans les tables de la première édition de cet Ouvrage ; ce sont, en effet, des espè- ces de reptiles-poissons.\j^s poisjons , dans la méthode de M. Cuvier, se divisent naturellement en deux séries. La pieinière, celé des chondroptérygiens, tient, sous quelques considérations, aux reptiles, et paroitcoaduire, à quelques autres égards, comme par l'imperfeclion du E N T 273 îjranches, dont l'une , celle des entomes^ se compose des in- sectes de Linnseus ; et l'autre , celle des yens, renferme les cirrhipèdes, les annelldes elles vers de M. de Lamarck. C'est la classe des animaux invertébrés qu'il désignoit auparavant ainsi , et augmentée des cirrhipèdes. Ces derniers animaux eemblent se lier , soit avec les mollusques , soit avec les crustacés ; de sorte que cette branche entière pourroit être: considérée comme un rameau de l:i section des animaux sans vertèbres inarticulés, et à la tête de laquelle il faudroit peut- être placer les brachiopodes ; car ils sont, ainsi que les cir- rhipèdes, des espèces de vers mollusques, ayant de l'analo- gie avec les acéphales de M. Cuvier , ou les conchifères de M. de Lamarck , qui composent les genres solen , pholade y fistulane, tciret, etc. Quoique le corps proprement dit des bra- chiopodes et des cirrhipèdes ne soit pas arliculé, on voit ce- pendant sur le pédicule tendineux et tubulaire, dont la plu- part d'entre eux sont pourvus , et au moyen duquel ils sont fixés, des apparences d'anneaux; les bras des uns, les cirrhes squelette, aux mollusques et aux annelides. La seconde, celle des 'ço'xs— sons proprement dits, forme une branche parallèle à la préce'dente, qui 5e prolonge cependant beaucoup moins à st partie inférieure, ou laisse,' entre les animaux que nous venons de cl 1er. un vide conside'rable.' Parmi les invertébrés , les entomes , à raison de leur faculté locomo- trice , de leurs mues ou de leurs métamorphoses, paroissent repré- senter une partie des reptiles , tandis que jiotre branche des vers nous offre quelques traits de ressemblance, d'une part, avec d'autres reptiles, ceux de l'ordre des batraciens, et de l'autre avec les pois- sons de la famille des cyclostomss de M. Duméril. On peut opposer le type des mollusques à celui des poissons , considérés en général. Les céphalopodes et les ptéropodes sont, en effet, des mollusques à nageoires, ou des sortes de mollusques - poissons. Nous passons de lèt aux gastéropodes ou mollusques rampans, dont le manteau ne forma sur le dos qu'un écusson ou un bouclier ; puis viennent les acéphales» où ce manteau enveloppe le corps et s'y réunit même en devant. Ceux qui n'ont point de coquille et qui composent la classe des tuniciers dô M. de Lamarck, réunissent certainement les mollusques aux zoophy tes: or, ici la nature adopte un plan particulier, et qui tend à nous faire descendre au règne végétal : car les iufusoiresne diffèrent de quelques plantes agames que par leur extrême irritabilité et leur faculté loco- motrice. J'ai dit que les tuniciers étoient placés sur leslimites del'em- branchement des mollusques et des zoophyles; leur système nerveux, en effet, se compose d'un ganglion jetant des rameaux en manière de rayons. Cette forme radiaire affecte aussi souvent, comme dans les ascidies, les bords de deux ouvertures extérieures de leur corps, et dont l'une, située à son sommet, conduit au sac branchial et à la bouche proprement dite, et dont l'autre latérale, et ordinairement plus basse , sert d'anus Les tuoicjys 50nt 4oac des espèces de mol-^ lif:quei radiaJres ou fhyiQi'dfi, =7i E N T articulés des autres , nous annoncent encore que l'organisa- tion de ces animaux est déjà établie , quoique d'une manière moins frappante , sur le modèle de celle des annelldes. Les Lrachiopodcs ont un système vasculaire qui a des rapports avec celui des céphalopodes , et des branchies placées sur les bords des lobes de leur manteau , caractère qui leur donne quelque conformité avec les pléropodes. M.Guvier met les vers inleslinaux dans son quatrième et der- nier embranchement des anlmaus, celui des zoophytes, et entre les écliinodermes et les acalèphes ou orlies de mer. Les lomhricsy les iJuilassèmes ^ lesnai'des , les sangsues et les dragonneaux ou gordius^ forment son troisième et dernier ordre des annelides. Mais les^tr/i/a, les' éddnoiinques ^ et un grand nombre d'intes- tinaux, sont aussi bien articulés ou annelés que les lombrics et les sang-sues ; et les annelides de ces deux genres , ainsi que les dragonneaux, semblent nous conduire, tant par leurs formes que par leur manière de vivre, à la classe des vers in- testinaux. Les larves de plusieurs diptères , celles particuliè- rement des œstres,, des mouches,, elc.,ne diffèrent de ces ani- maux qu- par leur syslème respiratoire ; de sorte que les vers inteslinaux sont presque des larves de diptères sans trachées et sous une forme permanente; les lernées et tous les autres épizoairesde M. de Lamarck, ont les plus grands rapports avec les insectes et même avec des crustacés branchiopodes. M. Cuvier a distingué , dans plusieurs vers intestinaux, deux lignes ter.dineuses ou deux filets nerveux, partant d'un collier autour de la bouche : mais ne seroient ils pas deux cordons simples ou sans ganglions de la moelle épinière , et n'a-t-on pas déjà remarqué que celle des lombrics n'est qu'une suiie d'une infinité de petils ganglions serrés les uns contre les autres ? Ils doivent , en suivant la décroissance des organes , finir par dlsparoîlre. Les annelides abranches de M. Cuvier n'ayant aucun or- cane de respiration apparent , et paroissant respirer par la surface entière de la peau , doivent, je crois, former une classe particulière , que je nomme Lombricites , parce que le genre lombric en est ie principal. Son type de forme est à peu près commun aux autres animaux de la même classe. Ainsi 1 la série des vers se divise naturellement en deux cou- pes principales: les uns, tous habitans des eaux salées, ont des branchies extérieures; les autres, vivant, soit dans la terre ou dans les eaux douces , soit sur d'autres animaux , ja'oflVent point de syslème particulier de respiration ; leur derme absorbe par ses pores le fluide destiné à entretenir la vie, et a la propriété d'en séparer ou de tamiser, pour ainsi dire, Toxygène , dont ia quantité nécessaire à leur couser- E N T 275 ration doit être , proportions gardées , moins considérable que celle que reçoivent les animaux supérieurs ou pourvus d'un système de circulation. Ces vers se distinguent aisément des autres par les caractères suivans : corps contractile^ an- nelé , sans pieds articulés ni organes respiratoires ; ayant pour bouche un suçoir intéiieur et rétraclile ; animaux pour la plupaii parasites. J'ai suivi , relativement à la division des mollusques , la méthode de M. Cuvier. Ses belles observations sur les cé- phalopodes me semblent établir , d'une manière évidente « qu'ils sont, de tous les animaux du même embranchement, les mieux organisés; qu'ils forment, même à la tête des animaux sans vertèbres, un type spécial, nous offrant des caractères communs aux poissons et aux mollusques. Leur cerveau, ren- fermé dans une espèce de crâne ; leur système vasculaire ; la couip icalion de leurs yeux qui, parleurstructure, ne Je cèdent point en perfection à ceux des animaux vertébrés les plus élevés dans l'échelle ; leurs mâchoires robustes ; leur faculté locomotrice, et toute leur organisation, assurent à ces ani- maux leur prééminence sur les autres invcriébrés connus , ^ sans en excepter les hétéropodes de M. de Lamarck , qui ne se rapprochent des poissons que par des caractères très-se- condaires ou beaucoup moins itnporlans. L on peut dire que les céphalopodes sont à(t% espèces de mollusc^ues-poissons. Les ptéropodes sont, après les céphalopodes, les mollus- ques où la faculté locomotrice est le plus développée; ce sont tous des mollusques nageurs , et \ argonaute arctique d'Othon Fabricius (I,//72a/?m sites, sautant et subissant des métamorphoses. Ordre V. — COLÉOPTÈRES, Cohoptem. Deux ailes re- couvertes par deux élytres; bouche composée de par- ties (deux mandibules, pareil nombre de mâchoires et de lèvres ) propres à la mastication ; élytres crus- tacées; ailes pliécs transversalement. (Jamais d'yeux lisses ; élytres à suture droite ; antennes n'ayant ordi- nairement que onze articles. ) Section première. — PentamÈRES , Pentamera. Cinq articles à tous les tarses. Famille I. — Carnassiers, Entomophaga. — Six palpes j les deux pieds postérieurs insérés sur une lame pectorale très-grande , avec un grand trochanter à leur base. Tribiis. — Cicindelètes, carabiques , hydrpcanthares , tour- niquets. La seconde se divise en sept sec;es , Serricomes. — Quatre palpes ; élytres recouvrant la totalité ou la majeure partie de l'abdo- men; antennes ordinairement filiformes ousétacées, soit en panache ou en peigne , soit simplement en scie , du moins , dans les mâles. Les uns, ou \QSslernoxes , composent deux tribus: les bu- preslides et les élatérides; les autres, ou les malacodermes , en forment cinq : cébrionites, lampyrides, mélyrides, ptiniorea et lime-bois. 38, E N T Famille IV. — Clavicortses , Claviromes. — Quatre palpes \ élylrcs recouvrant la totalité ou la majeure partie de Tabdo- men; antennes grossissant vers le bout, ou terminées en massue soit perfolice , soit solide , notablement plus longues que les palpes maxillaires, avec leur base nue ou peu couverte. Trllms. — Clairones, palpeurs, histérides, peltoïdes, der- mcslins, byrrhiens, macrodaclyles. Famille V. ~ Palpicorts'ES , Palpiromes. Quatre palpes ; élyfres recouvrant la totalité ou la majeure partie de l'abdo- men; antennes terminées en massue perfoliée ou solide, composée de six à neuf articles , pins courtes ou à peine plus longues que les palpes maxillaires, insérées dans une fossette profonde, sous les bords latéraux delà tête. Tiibus. — Hydrophiliens, sphéridiotes. Famille VI. — Lamellicorîïes , Lamellicornes. Quatre pal- pes; élytres recouvrant la totalité ou la majeure partie de l'abdomen; antennes terminées en massue lamellée, soit en éventail ou plicatiîe, soit en peigne. Tribus. — Scarabéides , lucanides. La première se divise en six sections naturelles: les coprophagcs, les géotrupins, les xylopliiles , les phyllophages, les anlhobies, les mélito- philes. Section deuxième. — HÉTÉROMÈRES, Heteromera. Cinq arti- cles aux quatre tarses antérieurs, et quatre aux postérieurs. Famille I. — MÉLASOMES , Melasoma. — ïéte ovoïde , s'en- fonçant postérieurement dans le corselet , sans étranglement brusque , en forme de cou , à sa base ; un petit crochet écail- leux au côté intenP des mâchoires. (Etuis soudés et repliés en dessous , dans la plupart ; antennes moniliformes, insérées sous les bords de la tête, avec le troisième article allongé ; corps noir). Tribus. — Piméliaires, blapsides, ténébrionites. Famille IL — Taxic<3RNES , Taricornes. Tète ovoïde , «'en- fonçant postérieuremenl dans le çorseiet, sans étranglement brusque , en forme de cou , à sa base ; point de crochet au côté interne des mâchoires ; antennes filiformes ou sétacées. Tribus. — Cossyphcurs , diapériales. Famille IlL — StÉNELYTRES, Sienclytra. — Tête ovoïde, s'enfonçant postérieurement dans le corselet, sans étrangle- ment brusque, en forme de cou , à sa base ; point de crochet au côté interne des mâchoires ; antennes filiformes ou séta- cées. Tribus. — Hélopiens, œdémérites. E N T =83 Famille IV. — TrACHÉLIDES, jrrac^.<;//(fc^. i— Tête l ri angu- laire et ovoïde , emicrement découverte, avec ud rétrécis- sement brusque , en forme de cou, à sa base. Tribus. — Pyrochroïdes , mordellones , anthicites , horiales, cantharidies. Seclion troisième. — TÉTRAMÈRES , Tetramera. Quatre ar- ticles à tous les tarses. Famille î. — P^HINCHOPHORES , Khinchophora. — Tête pro- longée antérieurement, en forme de museau ou de trompe, avec la bouche terminale. Tribus. — Bruchèles, charansonites. • Famille IL — Xylophages, Xylophagi. — ^^Point de museau ni de trompe ; tarses à articles entiers , ou dont le pénultième (rarement) est seul élargi et en forme de cœur; antennes plus grosses vers leur extrémité , ou terminées en massue. Tribus. — Scolitaires, bostrichins, pausslles, trogossl- taires. Famille III. — Platysomes , Plafysoma (^aiatjipesX Tous les articles des tarses entiers ; antennes filiformes ou sélncécs. Famille IF. — Lomgicor^îES , Lougicornes. Les trois pre- miers articles des tarses garnis de brosses en dessous , le se- cond et le troisième presque triangulaires ou en cœur, celui-ci profondément bilobé ; point de crochet écailleux au côté in- terne des mâchoires; corps allongé; la languette toujours triangulaire ou en cœur, profondément échancrée ; antennes filiformes ousétacces, longues, et insérées dans une échan- crure des yeux, qui environne leur base, ou situées entre eux , mais ces insectes , ayant alors le corselet conique ou en tra- pèze, et les pieds longs et grêles, avec les tarses allongés. Tribus. — Prioniens , cérambycins, leplurètes. Famille V. — EupODES, Eupoda. Les trois premiers ar- ticles des tarses garnis de brosses en dessous , le second et le troisième triangulaires ou en cœur, celui-ci profondément bi- lobé ; point de crochet au côté interne des mâchoires ; corps allongé; languette sans échancrure dans plusieurs; antennes filiformes, insérées hors des yeux et au-devant d'eux, guère plus longues que la lete et le corselet; corselet étroit , cylindrique ou carré, recevant la tête jusqu'aux yeux; pieds courts, avec les cuisses ovalaires et épaisses, et les trois premiers articles des tarses courts (le troisième renfermant souvent le dernier); division extérieure des mâchoires s'élar- gîssant au bout, et point semblable à un palpe. Tribus. — Sagrides, crlocérides. 1% E N T Famille VI. ^^ CvctiQUES, CycKca. Le^ trois premiers ar- ticles des tarses garnis de brosses en dessous, le second et le troisième triangulaires ou en cœur, celui-ci profondément bilobé ; point de crochet au côté interne des mâchoires > corps ovale ou rond; languette toujours entière oupeu échancrée, presque carrée ou ovale ; antennes filiformes ou grossissant insensiblement vers le bout; division extérieure des mâchoires cylindrique, noirâtre, presque semblable à un palpe. Nota. Elle se divise en trois sections ou petites tribus, que Ton peut désigner sous les noms de cassidaires, cbryso* mélines et galérucilcs. Famille VU. — Clavipalpes, Claoopalpata. — Les troi» premiers articles garnis de brosses en dessous , le second et le troisième triangulaires ou en cœur , celui-ci profondé-r ment bilobé; un crochet écailleux au côté interne des mâ- choires; corps presque toujours ovale ou hémisphérique v an- tennes en massue perfoliée , ovale ou arrondie. ■ Tribus. — Erotylènes , globulites. Section quatrième. — Trimères , Trimera. Trois articles à tous les tarses. Famille I. — Aphidiphages , Aphidiphaga. — Antennes plus courtes que le corselet, terminées en une massue en forme de triangle renversé, comprimée; dernier article des palpes très-grand, en forme de hache; corps hémisphérique ou en ovale court, avec le corselet presque en croissant. Famille II. — FuiSGiCOLES, Fungicola. — Antennes plus longues que la tête et le corselet; palpes maxillaires filiformes ou simplement un peu plus gros à leur extrémité; corps ovale, avec le corselet eii trapèze. Je réunis la section des DiMÈRES à la famille des Bra- chélytres. Ordre VI. — ORTHOPTÈRES, OrtJiopiera.Benx ailes re- couvertes par deux élytres; bouche composée de parties propres à lamasticatlon; élytrescoriaces, souvent réti- culées; ailes pllées dans leur longueur, et quelquefois aussi dans les deux sens (des yeux lisses dans le plus grand nombre ; antennes ayant ordinairement plus de onze articles ). Famille I. — Coureurs , Cursoria. — Tous les pieds uni- quement propres à la course ; élytres et ailes toujours hori- zontales. Tiibus. — Forficulalres, blatlalres, spectres, niantides. Famille IL — Sauteurs, Saltaioria, — Pieds postérieurs E N T ^85 propres pour le saut ; élytres et ailes le plus souvent en toit; mâles produisant , avec leurs ailes, une stridulation. Tribus. — Gryllones , acrydiens , locustaires. Ordre. VIL— HÉMIPTÈRES, ffem/>toa. Deux ailes re- couvertes par deux élytres ; bouche propre à la succion, composée d'unegaînetubulaire, articulée, remplaçant la lèvre et recevant, dans un canal supérieur, des filets écaiUeux, représentant le labre, les mandibules et les mâchoires ; élytres des uns crustacées, avec les ex- Irémités membraneuses ; celles des autres ne différant des ailes que par plus d'épaisseur et souvent par leur coloration. Section première. — HÉTÉROPTÈRES, Heteroptera. Bec nais- sant du front ; étuis membraneux à leur extrémité ; premier segment du tronc beaucoup plus grand que les autres. Famille I. — GÉOCORISES, Geocorisœ. — Antennes décou- vertes, plus longues que la tête, insérées près du bord in- terne des yeux. Tribus. — Longilabres , membraneuses , nudicolles , ocu- îées, rameurs. Famille IL — Hydrocorises , Hydrocorisœ. — Antennes insérées et cachées sous les yeux, et tout ^u plus de la lon- gueur de la tête. Tribus. — Ravisseurs , platydactyles. Section deuxième. — HoMOPTÈRES , Homoptera. Bec nais- sant de la partie la plus inférieure de la tête , ou près de la poitrine , de Tenlre-deux des pattes antérieures ; étuis de la même consistance, demi-membraneux et quelquefois presque semblables aux ailes; premier segment du tronc de la gran- deur au plus des salvans, et souvent beaucoup plus petit. Famille I. — Cic AD AIRES , Cicadariœ. — Trois articles aux tarses; antennes ordinairement très-petites , coniques ou ea alêne , de trois à six articles , avec une soie au bout. Tribus. — Chanteuses, fulgorelles, clcadelles. Famillell. — HYMÉNÉLYTRES,iïj;nerte/^7ra {aphidii). Tarses à deux articles; antennes filiformes ou sétacées, plus longues que la tête , de six à onze articles. Tribus. — Psyllides, thripsides, aphidiens. Famille III. — Gallinsectes, Qallinsccla. — Un seul ar- ticle et un seul crochet aux tarses ; femelles aptères et munies 4' un bec; mâles ayant deux ailes, et dépourvus de bec ; an- tennes de onze articles , avec deux soies au bout. 286 E N T Ordre VIII. — NËVROPTÈRES, Ncowptera. — Quatre ailes nues; bouche propre à la mastication; mâ- choires et lèvres de figure ordinaire, ne formant point une espèce de trompe, droites , étendues; ailes réti- culées, le plus souvent égales : les inférieures plus étroites et plus longues ou plus larges, dans quelques uns; jamais d'aiguillon, et rarement de tarière dans les femelles* Famille L — SubultcORNES , SubuUcornes. — Antennes en forme d'alêne , guère plus longues que la tête , de sept articles au plus , dont le dernier en forme de soie. Tribus. — Libellulines, éphémérines. Famille IL — Planipennes , Planipennes. ■ — Antennes tan- tôt fdiformes ou sétacées, tantôt pki« grosses vers le bout, beaucoup plus longues que la tête , composées d'un grand nombre d'articles ; ailes inférietîrcs étendues ou simplement un peu courbées au bord interne, de la largeur environ des supérieures, ou plus étroites, Trilms, — Panorpates, fourmilions, hémérobins, pso- quilles, termitlnes, raphidines, mégaloptères , perlides. Famille ni. — Plicipennes, PUcipennes. — Antennes fili- formes ou sétacées, beaucoup plus longues que la tête , com- posées d'un grand nombre d'articles; ailes inférieures piis- sées, beaucoup plus larges que les supérieures; mandibules nulles ou très-petites. Ordre IX. — HYMÉNOPTÈRES, Ilymenoptera. Quatre ailes nues; des mandibules propres; mâchoires en forme de valvules ; lèvre tubulaire a. sa base , terminée par une languette , soit double , soit repliée : ces par- lies se rapprochant pour former une sorte de trompe, propre à conduire des substances liquides ou peu concrètes ; ailes veinées, inégales : les inférieures tou- jours plus petites, sous toutes leurs dimensions ; une tarière ou un aiguillon dans les femelles. Section première. — TÉRÉBRANS, Terebraniia. Une tarière dans les femelles ; antennes ayant souvent moins ou plus de douze à treize articles. Famille I. — Porte-scie , securifera. — Abdomen parfaite- ment sessile. Tribiis. — Tenthrédines , urocérates. Famille II. — PupivoRES, Papioora. —Abdomen fixé au tronc par un pédicule ou un rétrécissement de la base de son premier anneau: son point d'insertion très-distinct. E N T 287 Tribus. — Évanîales, ichneumonides , gallicoles, chalci- dltes, oxyures, chrysides. Section deuxième. — PoRTE-AIGUILLON , Acuteata. Point de tarière; un aiguillon inlérîeur ou des glandes renfermant un acide, dans les femelles ainsi que dans les mulets. I. Femelles et mulets prive's d'ailes. Famille I. — IlÉTÉROGY^'ES, Heterogyna. IViùus. — Formicaires, mutillaires. II. Tous les individus ailes. Famille II. — FOUISSEURS , Fossores. — Pieds uniquement ambulatoires , point propres à récolter le pollen des (leurs ; ailes éicndues. Trilnts. — Scoliètes , sapygîtcs , pompiliens , sphégimes , bembécides, larrates, nyssoniens, crabronites. Famille III. — DiPLOPTÈRES, Diplo/jfera. — Pieds unique- ment ambulatoires, point propres à récolter le pollen des fleurs ; ailes supérieures doublées dans leur longueur. Tribus. — Guépiaires , masarides. Famille IF. — IMellifÈUES, MclUfera. — Des individus (femelles ou mulets) recueillant le pollen des fleurs avec leurs pieds postérieurs , dont le premier article du tarse est en palette soyeuse ou très-velue, et dont la jambe est pareil- lement ou très-velue ou creusée en corbeille ; une brosse au ventre dans quelques-uns. Tribus. — Andrenètes , apiaires. Ordre X. — lAl^lDOï^lÈWES, Lcpidoptera. Quatre ailes couvertes d'une poussière farineuse , formée de petites écailles; bouche composée d'un suçoir nu, formé de deux filets (les mâchoires) tubulaires, se réunissant, par leurs bords internes , en une langue roulée ea spirale, et dont l'intérieur présente trois canaux; un petit palpe, souvent peu distinct, à la base de chaque filet; deux palpes labiaux, inférieurs, très-apparcns, remontant de chaque côté de la langue, et lui for- mant une sorte d'étui; dés vestiges de mandibules. Famille I. — DlURNES, Diurnu. — Ailes toujours libres: point de frein aux inférieures, pour retenir dans le repos les supérieures; les quatre, ou celles-ci, perpendiculaires dans le repos; antennes grossissant vers le bouL ou terminées par une petite massue dans les uns , plus grêles et très-crochues a4i bout dans les autres. Tribus. — Papilionides , hespérides. ,88 E N T Famille II. — Crépusculaires, Crepuscularia. — Un frein,' en forme de crin écailleux , fort, roide et irès-pointu , par- tant du bord antérieur des ailes inférieures , près de leur base, se glissant, lors du repos , dans un anneau ou coulisse du dessous des supérieures, et les retenant dans une situation horizontale ou inclinée ; antennes en massue allongée , pris -. matique ou en fuseau. Tribus. — Sphingides , zygénides. FamillelII. — NOCTURNES, Nocturna. — Un frein, en forme de crin écailleux, fort, roide et très-pointu, partant du bord antérieur des ailes inférieures, près de leur bord, et se glis- sant, lors du repos, dans un anneau ou coulisse du dessous des supérieures, et les retenant dans une situation horizon- tale ou inclinée ; antennes sétacées , en peigne dans plu- sieurs. Tiibiis. — Bombycites, faux-bombyx, phalénltes, deltoïdes, noctuélites, tordeuses, linéites, fissipennes. Ordre XI. — RHIPIPTÈRES, 7î;ii>7>/gra. Deux ailes nues , plissées en éventail, sans balanciers au-dessous; bouche composée de deux mandibules, de deux mâ- choires, portant chacune un palpe très-petit d'un seul article , d'un labre et d'une lèvre sans palpes ; deux corps crustacés , mobiles , représentant de petites élytres, insérées à l'extrémité antérieure et latérale du corselet. ( Observations communiquées par M. Saç>igny. ) Ordre XII. — DIPTÈRES, Biptera. Deux ailes nues, étendues, avec deux balanciers au dessous; bouche en forme de trompe ou de tube ; gaîne (la lèvre) inar- ticulée, renfermant, dans un canal supérieur, ou re- couvrant un suçoir ( représentant les mandibules et les mâchoires , ou quelques-unes de ces parties ) , d'un nombre variable de soies ou de lancettes écailleuses. Section première. — PROBOSCIDÉS , Proboscida. Gaîne de la trompe toujours univalve , renfermant dans une gouttière su- périeure et longitudinale le suçoir, coudée à sa base, et termi- née par un empâtement plus ou moins marqué , divisé en deux lèvres. Tête toujours très- distincte dutronc; crochets destajses droits ou amplement arqués et unidentés au plus en dessous. Famille I. — NÉMOCÈRES , Nemocera. — Antennes de siï articles et au-delà , de quatorze à seiic le plus souvent. Tribus. — Culicides , tipulaires. Famille II. — Tanystomes, Tanystoma. — Antennes de deux ou trois articles; trompe entièrement ou en partie sail- lante j renfermant un suçoir de plusieurs SQÏes. E N T 289 Tribus. — Asiliques, empides , vésîculeux, bomhyliers , anthraciens, taonlens, slcaires, mydasiens, rhagiouides, dollchopodes. Famille III. — Notacanthes , Notacantha. — Antennes de deux ou trois articles; trompe renfermant un suçoir de deux soies ; celle des uns à tige très-courte , terminée par deux grandes lèvres saillantes ; celle des autres longue » en siphon , cachée sous un museau en forme de bec , portant les antennes; dernier article des antennes ayant des divisions transverses , en forme d'anneaux. Tribus. — Décatomes , stratiomydes. Famille IV. — Athéricères, Athericefa. — Antennes de deux ou trois articles, dont le dernier toujours sans divisions annulaires ; trompe ( quelquefois nulle ) toujours allongée quand elle existe , tantôt entièrement rétractile , et jamais retirée sous un museau portant les antennes, tantôt saillante, en forme de siphon, et dont le suçoir n'est toujours alors que de deux soies: deux des soies portant un palpe membraneux et logé avec elles dans la gouttière de la trompe, lorsque le suçoir est composé de plus de deux pièces. Tribus. — Conopsaires , syrphies , œstrides, muscides. Section seconde. — EproboscidÉS , Eproboscida. Bouche en forme de bec, composée d'une à deux lames, recouvrant une manière de tube , ouvert en dessous , un suçoir (^de deux soies réunies en une ) , partant d'un bulbe radical de la cavité buc- cale. Télé souvent intimement unie ou comme soudée au corselet , quelquefois ne se présentant que sous l'apparence d'un tubercule , inséré verticalement sur le corselet; crochets des tarses très-corUour- nés, paraissant doubles ou même triples. Famille unique. — PuPlPARES , Pupipara. Tribus. — Coriaces , phthyromyies, (l.) ENTOMOLOGISTE. Nom que l'on donne au natura- liste qui s'occupe de la partie de l'histoire naturelle qui a rap- port à la connoissance des insectes , et qu'on a nommée En- tomologie. V. ce mot. (o.) ENTOMON. Nom générique donné par Klein à une de ses divisions des crustacés , et dans laquelle il renferme les scorpions , la squille-mante , les aselles , les pagures. Voyez ses Remarques sur les Crustacés., traduction française, pag. 71. (l.) ENTOMOPHAGES.Nom que l'on donne aux oiseaux qui vivent dinsectes. (v.) ENTOMOP H AGES , Entomophagi. Nom que j'ai donné, dans mon Gênera des crustacés et des insectes, à une division de coléoptères pentamères , dont le caractère est d'avoir six pal- X. 19 2go E N T pes , savoir, deux k chaque mâchoire , et un pareil nombre à la lèvre. Ces mêmes insectes composent la famille des co- léoptères carnassiers de M. Cuvier, et celle des adéphages de M. Clairville, et embrassent les créophages et les neciopodesàe M. Duméril (Zool. ancd.). V. Carnassiers ( mse^/es ). (l.) ENTOMOSTRACÉS, Eniomostmca (insectes à coquille), Miill. , ordre de crustacés, V. Branchiopodes. (l.) ENTOMOTILES ou Insectirodes. Famille d'insectes hyménoptères , établie par M. Duméril , et qui comprend les genres : Fœne , Eoanie , Ichneumon , Ophion et Banche. Elle répond à notre tribu des Ichneumonides. F. ce mot. (l.) ENTOMOZOAIRES. M. de Blainville , dans son Pro- drome d'une nowelle distribution du règne animal , Bull. soc. phil. 1816 , donne ce nom à une grande série d'animaux , qui correspond aux classes des insectes , des crustacés , des arachnides, des vers intestinaux et des annelides. Les entomozoaires sont des animaux pairs, invertébrés, articulés; ils sont subdivisés en huit classes, savoir: les Hexa- podes ou insectes proprement dits ; les Octopodes ou arach- nides, les Décapodes ou crustacés macroures et brachyures; les Hétéropodes qui se rapportent aux entomostracés de Millier, et aux squilliares ou crustacés stomapodes de M. La- treille ; les Tétradécapodes qui correspondent aux crus- tacés isopodes de ce dernier naturaliste , aux cloportides et aux lernées, cyames, calyges, etc. ; les MifRiAPopES ou mille pieds ; les SÉTIPODES ou annelides proprement dits , et enfin les Apodes qui renferment les sang-sues et les vers intesti- naux proprement dits , qu'il appelle Entozoaires , ainsi que Rudolphi. (desm.) EIN TOMOZOOLOGIE. M. de Blainville propose ce nom pour la partie de l'histoire naturelle qui traite des in- sectes , des crustacés , des arachnides , des annelides et des vers intestinaux , dont il forme un seul groupe sous le nom d'ENTOMOZOAiREs. V. ce mot. (desm.) ENTONNOIR. Coquille du genre patelle^ remarquable par sa grande élévation. Elle est figurée dans Gualtieri, tab. 9, fig. E. V. au mot Patelle, (b.) ENTONNOIR , Infundibulum. Genre de Coquilles éta- bli par Denys-de-Montfort, pour séparer des Sabots ( Turbo ^ Linn. ) , quelques espèces qui s'en écartent. Ses caractères sont : coquille libre , univalve , non-ombillquée , à spire ré- gulière, élevée ; ouvertuVe entière, aiguë', à bords tranchans. L'espèce qui sert de type à ce genre , vit à vingt-cinq pieds de profondeur sur les rochers des côtes de l'Afrique et de l'Amérique. Elle parvient à deux pouces de diamètre. Sa cou- E N T àg, leur est gris de-lin en dehors et nacrée en dedans. On la voit rarement dans les collections, (b.) ENTONNOIR BRUN. L'Agaric cyathiforme figuré par Vaillant, pi. 14. , n°. i , 2 et 3, porte quelquefois ca nom, (b.) ENTONNOIR ÉPINEUX. L'Hydre -tomenteux se nomme ainsi dans quelques lieux, (b.) ENTONNOIR DES JARDINS. Agaric couleur de tabac d'Espagne foncé , à chapeau relevé en entonnoir , de trois pouces de hauteur , qui croît dans les allées des jar- dins et des bois , aux environs de Paris ; il n'est point dan- gereux. Paulet l'a figuré pi, 63 de son Traité des Cham- pignons, (b.) ENTOisnsfOiR PIED DE CHÈVRE OU de BoNDY. Autre Jgaric de mêmes forme, couleur et localité que le précédent . dont il diffère par son pédicule en zigzag. On peut le manger. Pau- let l'a figuré pi. 65 de son Traité des Champignons, (b.) Entonnoir de Provence. Autre Agaric couleur de chair , qui croît en Provence sous les pins , et que Garidel a fait connoître. Il est remarquable par son chapeau qui se relève par ses bords , et qui se creuse par son centre , de manière à représenter un entonnoir pourvu d'un goulot. On le mange sous le nom de Piiiedo. Paulet l'a figuré pi. 63 de son Ti-aité des Champignons, (b.) Entonnoir vénéneux. Agaric à chapeau d'un fauve clair sale, en dessus et grisâtre en dessous, dont les bords se relè- vent , et les lames se prolongent sur le pédicule. Paulet a fi- guré ce champignon qui est dangereux , pi, 67 de son Traité sjir les plantes de cette famille, (b.) ENTONNOIRS-MOUS. Famille établie par Paulet , dans le genre Agaric de Linnaeas. Elle se distingue par le chapeau relevé en ses bords , et par les lames décurrenies sur le pédicule qui s'amincit à sa base. On en compte onze es- pèces ; savoir : le Champignon rouge bord, le Champignon DES FOSSÉS , le \ ERRE A BOIRE , I'EnTONNOIR DES JARDINS I'Entonnoir DE Provence, I'Entonnoir pied de chèvre ou deBoNDY, la Colombette de Jean Bauhin, la Trompette BLANCHE, la Girolle entonnoir ou Fausse Girolle, la Gi- rolle femelle ou jumelle, le Petit Bijou blanc de lait le Colimaçon , enfin la Girolle en bouquet de Vaillant fs \ ENTOPO(;ONS , Entopogoni, P. B. Nom donné aux plantes de la troisième tribu ou section de la famille des mousses , dont l'orifice de lurne est privé de dents ou de pé- ristome externe , mais qui est garni de cils tantôt libres , tan- tôt réunis en une membrane plissée , et qui constitue ce qu on appelle le péristorae interne, (p, b.) 292 E N T EISTOZO AIRES. Sous - classe étabïîe parRudolphî et adoptée parBlainville, quilaplace entre les Vers etlesRA- DiAiRES. Elle renferme une partie des Vers intestinaux, (b.) ENTRAILLES, Viscera. Ce sont les diverses parties que contient la cavité du bas-ventre, dans Thomme, les quadru- pèdes, les cétacés, les oiseaux, les reptiles, les poissons, les mol- lusques, lesinsectes, etc. Qts entrailles consistent: i.°enun es- tomac, quelquefois simple, quelquefois composé de plusieurs pochesî 2." en intestins, lesgrêlessont placés au milieu, et les grosboyauxàlacirconférence; ceux ci sont au nombre de trois; le cœcum qui n'existe point dans beaucoup d'espèces ,1e colon et le rectum; il y a trois sortes d'intestins grêles; le duodénum y \e jéjunum et Vileum ; 3.» une membrane , appelée le mésen- tère, rassemble ces intestins ^, ^^ on trouve ensuite le foie à droite avec la vésicule du fiel ; 5.° la rate à gaucbe ; 6.° les deux reins sont placés près des lombes ; 7.° la vessie de l'urine est en avant du bassin ; et 8." le pancréas derrière l'estomac. Chez les mâles on remarque encore les vésicules séminales, les vases déférens, et autres parties servant à la génération; chez les femelles , se trouvent la matrice et ses trompes avec les ovaires , les ligamens , etc. Tous les intestins sont couverts de l'épiploon , membrane plus ou moins grasse et réticulée. Le péritoine est une autre membrane qui enveloppe particu- lièrement l'estomac, les intestins, le mésentère, l'épiploon, le foie , la rate et le pancréas ; lorsqu'elle se rompt , elle donne naissance à des hernies dangereuses, (virey.) ENTREFEGOS. Nom languedocien de la pomme-de- terre, (ln.) ENTREVADIS. C'est , dans quelqties parties du Midi , THeRBE-AUX-gUEUX, clematis vitis-alba. (ln.) ENTREVIGHEet AONBOVI. Nom de la Clématite ODORANTE , dans les environs de Montpellier, où on l'em- ploie comme fourrage , après sa dessiccation, (b.) ENTROCHITE. V. Entroques. (desm.) ENTROQUES. On appelle ainsi de petits corps fossiles , enformede rouelles, tantôtparfaitementrondesouellipliques, tantôt pentagones, et d'autres fois en étoiles à cinq branches , dont l'épaisseur varie beaucoup , mais qui ont le plus souvent, sur leurs faces planes, des sfries ou sillons divergens du cen- tre à la circonférence. La plupart des entroques sont pleines } mais il en est dont l'axe est creusé d'un canal cylindrique plus ou moins étendu, et qui l'est quelquefois tellement que ces corps ressemblent à des anneaux. On pense que ce sont les articu- lations détachées du pied ou des branches d'animaux marins très-voisins des échinodermes pédicellés, appelés Encrine, lesquels ne peuvent être comparés qu'a des étoiles de met du E N T 93 genre Euryale , dont le corps seroit supporté par une lon- gue tige fixée sur les roches. Cette forme même a valu aux enclines \q nom de palmiers maiins , sous lequel elles sont plus vulgairement connues. Les enlroques sont ordinairement de nature calcaire , et conservent le tissu qu'elles avoient lorsqu'elles faisoient par- tie d'animaux vivans ; mais d'autres fois elles sont converties tantôt en pyrite ou fer sulfuré , tantôt en spath fluor ou chaux fluatée , ainsi que l'a observé M. de Bournon , dans le Derbyshire ( Catal. de sa CollecL minéral. ). On en trouve aussi qui sont changées en silex. Ces corps fossiles sont disséminés en grande abondance dans certains marbres ou pierres à grain fin et bitumineuses , qui accompagnent la houille, etdanstoute la formation, quiareçu knom de calcaire du Jura ou de calcaire des cavernes. La craie et le calcaire à cerithes n'en présentent jamais; et à plus forte raison on ne les observe point dans les terrains d'eau douce , ou dans les dépôts gypseux, tels que ceux de nos environs. Le marbre de Flandre, si employé à Paris, depuis quel- ques années , sans doute en raison de la modicité de son prix , et connu sous le nom Aq petit granité ^ en est rempli. Le fond de ce marbre bitumlnifère est noir foncé , et les entroques de couleur blanchâtre qu'il contient, s'en détachent parfaitement. Les entroques ont été décrits et figurés principalement par D'Annone, dans les Acta hehetica 2. t. 2 , par Guettard , Mé- moires de V Académie royale des Sciences de Paris ijSS ; et par Knorr. Monum. du déluge, seconde part. pag. net suivantes. Ayant eu égard aux diverses formes que nous avons indi- quées plus haut , les naturalistes ont souvent multiplié les espè- ces d'entroques, mais à tort , parce que la même tige à'encrine yb5«7e peut présenter des entroques déforme variée. Ainsi une tige d'abord ronde , devient ensuite pentagonale et puis mar- quée de cinq sillons longitudinaux : ce qui détermine des formes rondes , p/entagonales ou en étoile pour les entroques. Les pièces qui forment le centre des rayons de l'encrine fossile ont quelque analogie avec celles du centre des astéries ou étoiles de mer. Elles ont été moins étudiées que les arti- culations des tiges, et sont aussi plus rares. On les trouve or- dinairement réunies en une seule masse ou culot dont les formes varient selon les espèces. Les encrinites les mieux conservées sont celles que l'on rencontre dans des schistes noirs bleuâtres, ou ardoises, et qui sont changées en sulfure de fer ou pyrite. M. de Drée en possède un très-bel individu dans sa collection de fossiles. Il arrive quelquefois que d'énormes amas d'entroques fer- rugineuses forment à elles seules une mine de fer proj^rement 294 E N T dite. On en trouve de semblaLles, dans la principauté de Salm. M. de la Fleugraye a cru reconnoître dans des schistes ar- gileux de Bretagne des entroques; ce qui rapporteroit la for- mation de ces schistes aux terrains zootiques de M. Bron- gniart. Quelques doutes se sont formés à ce sujet , et l'on a pensé que ces corps appelés entroques, pourroient bien n"ê- tre dans ce cas, que des fragmens de macle , pierre magné- sienne qui se rencontre assez fréquemment dans ces mêmes schistes. V. l'article Encritse. (desm.) ENTSTAN. V. Enzian. (ln.) ENITCLf.\TOR. Nom latin du dur-bec, dans des ou- vrages d Ormliiologie. (s.) ENULE CAMP ANE. Nom de I'Inule aunée. (b.) ENUMITANNE. Nom kouril du Camerisier ( Loni^ cera xylosicuin , L.). (en.) ENUMU-CUTAN. Les Tartares Kurils nomment ainsi l'AiRELLE VEI1SÉE , Vacciniiim iiUginosiim. (LN.) ENUREA. V. Ets-ourou. (ln.) ENVERGURE. C'est l'étendue qu'embrassent les ailes d'un oiseau, ouvertes comme pour le vol, à prendre du bout de l'une à celui de l'autre, (s.) Envergure. — Parmi les oiseaux , ceux dont les ailes ont le pFus d'envergure , sont , en général, ceux qui se nourrissent de proie vivante , tels que les aigles , les faucons , les mi- lans, les vautours, etc. , ou ceux qui saisissent les insectes au vol , comme les hirondelles et particulièrement les marti- nets. La frégate et les hirondelles de mer sont encore remar- quables par la grande envergure de leurs ailes. Les gallinacés et certains échassiers sont, au contraire de tous les oiseaux , ceux qui en ont le moins. On dit aussi vol pour envergure, (desm.) ENXAYAO. Nom portugais de la Joubarbe arbores- cente, (ln.) ^ ENYDRE, Enydra. Plante des marais de la Cochinchine, à racine rampante , à tige herbacée et rameuse, à feuilles op- posées, hastces, dentées et glabres ; à fleurs blanches, soli- taires , sur des pédoncules terminaux , qui forme un genre dans la syngénésie polygamie frustranée. Ce genre offre pour caractères : un calice commun de quatre grandes folioles ovales , dont deux opposées plus petites; un calice particulier monophylle , contourné en lube , denté à son sommet ; un réceptacle commun nu , portant dans son disque des fleurons hermaphrodites , et à sa circonférence des fleurons femelles fertiles ; plusieurs semences ovales et sans aigrettes, (b.) E P A ogS ENYDRIS. Nom de la Loutre, chez les Grecs de l'an- tiquité. F. Loutre, (s.) ENZIAN, Nom des Geîîtiatses , en Allemagne. Les Al- lemands le donnent aussi à la Bryoke blanche , à VJl- thamarUa cervaiia et au Laser à larges feuilles, (lis.) ENZINO. C'est TYeuse , chez quelques anciens bota- nistes, (ln.) EOLIDE, 7£o//V/^5, Genre de Coquille établi par Denys- de-Montfort , aux dépens des Polythalames de Soldani. Il a pour expression caracléristique : coquille libre , univalve , cloisonnée , à spire relevée et à base aplatie ; ouverture ronde , placée au centre de la base ; dos caréné et armé ; cloisons unies. La seule coquille connue dans ce genre, vit dans la Mé- diterranée , et ne parvient pas à une ligne de diamètre. Elle est fort singulière. Il y a lieu de croire qu'une partie du corps de l'animal qui la contient lui est extérieure. V. Porce- laine, (b.) EOLIDE , Eolîdla. Genre établi par Cuvier aux dépens fies DoRis. Ses caractères sont: 1.° quatre tentacules au- -dessus de la bouche , et deux sur les côtés ; 2.° branchies formées par des lames disposées par rangées transversales des deux côtés du dos. Les DORIS FASCICULÉE , branchiale , PAPILLEUSt , NAINE, etc., entrent dans ce genre , qui a réuni auffei les DoRis PÈLERINE et RAPPROCHÉE , dont Bruguières avoit fait son genre Cavoline, Le genre Laniogère s'en rap- proche beaucoup, (b.) EOLIE. V. DoRis. (b.) EOROO. L'arbre à pain est ainsi appelé à Othaïti, selon Parkinson. (ln.) EOUNO et EURO.Noms languedociens duLiERRE.(LN.) EOUZE, EOË et ELZË. Noms languedociens de Ï'Yeuse ou chêne vert. Les pourceaux nourris de ses glands {eouzino) ont la chair ferme et de bon goût. V. le Dictionnaire de l'abbé de Sauvage, (ln.) E-O^VHNE. C;est le Bambou, à Othaïti. (ln.) EPACRIS, Epacris. Genre de plantes, de la pentandrie monogynie , et de la famille des biconies , qui offre pour caractères : un calice persistant , divisé en cinq folioles lan- céolées -, une corolle monopélale , infundibuliforme , divi- sée en cinq parties ovales, pointues ; cinq étamines courtes ; un Ovaire supérieur, arrondi, à cinq stries, ayant, à sa base, cinq écailles ovoïdes , échancrées , et surmontées d'un style court , à stigmate en tête ; une capsule globuleuse , un pe« 296 E P E aplatie en dessus , à cinq loges, s'ouvrant en cinq valves , et contenant des semences petites et nombreuses. Ce genre contient une trentaine d'espèces , qui viennent toutes des terres australes, et qui sont peu importantes à connoître : l'une d'elles , la seule qui soit herbacée , a été réunie au genre Styphélie. Les genres Dracophylle de Labillardière , Lasynème , Prionote et Pentachondre de R. Brown , diffèrent infi- niment peu de celui-ci. (b.) EPAGNEUL. Race de chiens à tête petite et arron- die , à oreilles pendantes , à longs poils , à queue touffue et relevée, et à jambes sèches et courtes. Il y a de grands et de petits épagneuls ; ceux-ci sont les plus communs. La plupart des chiens de cette race sont blancs. Ils sont origi- naires d'Espagne , ainsi que leur nom l'indique. Les épagneuls conviennent pour la chasse dans les can- tons couverts , et sont propres au poil et à la plume ; ils quê- tent ordinairement le nez bas. (s.) EPANOUISSEMENT DES FLEURS. C'est le déve- loppement parfait de toutes leurs parties, (d.) EPARÈTE. Synonyme de Sainfoin, (b.) EPARGNE. Sorte de Poire très-longue , verdâtre , et tachetée de fauve, (ln.) EPARVIER. Nos pères écrivoient et prononçoiént ainsi i%nom de I'Epervier. V. ce mot. (s.) EPATICA. V. Hepatica. (m.) EPATITIS de Dioscoride, Plante voisine ou la même que le Clymenum du même auteur, (ln.) EPATORION de Dioscoride. F. Eupatorium, Linn. (LN.) EPAULARD. Les Saintongeois ont donné ce nom à un cétacé du genre Dauphin , qui est le Grampus des Anglais , et sans doute V Orgue d'Othon Fabricius et des autres natu-i ralistes du Nord. On l'a aussi réuni au Dauphin gladiateur. V. l'article Dauphin, (desm.) EPAULE ARMÉE. V. au mot Crapaud, (b.) ÉPAULÉE. Nom vulgaire d'une Telline. (b.) EPAVES DE MER. Ce sont toutes les espèces de subs- tances marines , que la mer jette et abandonne sur le ri- vage, (s.) EPEAUTRE , Triiicum spelta, Linn. Ce grain étoit plus cultivé autrefois qu'il ne l'est maintenant : on en recueille ce- pendant encore en Italie , dans l'Helvétie , dans la ci-devant province d'Alsace et dans quelques endroits du Limousin et de la Picardie. Partout on prétend qu'il résiste mieux au froid EPE _ =g,. que les autres fromens. Son épi est un peu comprimé et dé- pourvu de barbes ; s'il en a, elles sont très- courtes, et seu- lement disposées dans sa partie supérieure. Les petits épis qui forment Tépi général , sont composés de quatre fleurs, dont deux ou trois , tout au plus , sont fertiles. Uépeautre est sec, de couleur rougeâtre ; il ressemble à Torge , par la disposition de ses épis, et diffère du froment, en ce que le grain est plus petit , et adhérent à la balle. C'est principalement sur les montagnes froides , et dans les terres granitiques ou schisteuses qu'on cultive Vépeauire. Il craint l'humidité. On le sème en automne avec son enveloppe. Deux me- sures équivalent à une mesure égrugée. Il faut donc en répandre le double de froment. Mais comme il mûrit lente- ment, on doit le semer de bonne heure , soit en automne, soit au printemps : car on en distingue une grande et une pe- tite variété. Il faut, pour Vêpeautre, les mêmes soins de culture que pour le froment. Il est susceptible des mêmes accidens et des mêmes maladies ; il exigt donc les mêmes précautions pour l'en préserver. On bat Vêpeautre comme le froment; puis on le porte au moulin à égruger , pour en séparer Tenvcloppe. Cette opéra- tion s'exécute par des meules tenues assez écartées pour ne pas endommager le grain; l'enveloppe seule est froissée. La balle , mêlée avec un peu d'avoine , fait une bonne nourriture pour les chevaux ; la paille est plus tendre que celle du froment , et les animaux la mangent plus volontiers. iSêpeauire est d'une plus facile conservation que le fromcnf, à cause de la balle qu'il conserve jusqu'au moment de la vente ou de sa conversion en farine. Exactement vanné et criblé, il se broie avec facilité et donne une farine peu abondante, mais d'un blanc jaunâtre , aussi belle que celle du gruau de froment. Cette farine est composée des mêmes principes que celle de froment. Elle contient une matière sucrée , de l'amidon et de la substance glutineuse. Ce dernier principe s'y trouve même en assez grande abondance : aussi la farine à'épeauire est-elle très-propre à la panification et à faire de l'excellente pâtisserie. Quoique la farine Vêpeautre renferme les mêmes élémens que celle de froment, il faut, à cause de la diversité de leurs proportions , s'écarter des manipulations ordinaires pour le pain de froment. Elle ne produiroit qu'un pain lourd et fade, . ^"'î'- 7- La femelle di/fère de la pré- cédente en ce que la tache toilacée du dessus de l'abdomen a dans son inllleu une croix blanche festonnée, mais qui est moins prononcée dans le mâle. La seconde paire de pattes de ces individus est armée de deux épines , 1 une au côlé in- terne de leur troisième articulation , et l'autre , sous la cuisse, et plus courte. Celte espèce est une des plus grandes d'Europe, «t a été prise auK environs de Turin. B, Intervalle comnris entre les y?ux , ou ceux qui forment un quacîii'alère , e'jjal ou presque e'gnl à celui qui les sépare des yeux latéraux ; troncature ante'rieure du corselet très-courte , ou de la longueur au plus du tiers du plus grand diamètre de ce corselet. * Abdomen des unes charge d'e'mlnences charnues, en forme de tubercules : celui des autres terminé , en pointe en forme de corne , avec une saillie anale. ÎEpÉÏRE TCBERCULÉE, Epeira tuherrulaia^ Deg. Elle est petite, avec l'abdomen triangulaire , d'un brun obscur , mêlé de rougcàtre , coupé par quelques raies noires et des points blancs- il offre, à sa base , deux mamelons charnus, en forme de tubercules, et deux petites éminences intermédiaires, et de là, à son extrémité postérieure, plusieurs rides transverses. Son cocon, quelle fait au printemps, et qu'elle suspend souvent aux charpentes des greniers à foin, a une forme très^ remarquable. Il ressemble à un petit sac , de figure ovoïde ou globuleuse , porté sur un pédicule ou un fil Irès-lo^ig , qui s'épanouit, en façon d'entonnoir, <à son point d'attache. La soie est d'un blanc sale , peu serrée , ce qui permet de dis- tinguer les œufs qui y sont contenus. Leur nombre est de dix à onze. Ils sonttrès-pelits , sphériques , d'un gris-brun , très- luisant , et placés, au milieu de la coque , dans une espèce de soie fine comme de la laine. J'ai souvent trouvé ce nid dans l'intérieur de Paris ; mais je n'ai pas encore observe l'épéïre qui le construit ; elle pa- roît se rapprocher de celles que M. VValckenaer nomme hi- tuberculée et dromadaire. On rencontre souvent sur les genêts, les tiges des graminées , un cocon d'aranéide d'une forme très-analogue à celle du précédent , et que Degeer a aussi trouvé en Suède. Ce cocon est blanc et a la figure d'une pe- tite carafe , de la grosseur d'un petit pois, à fond plat et uni , et dont le cou forme le pédicule. La soie est très-serrée. Il renferme une douzaine d œufs , qui sont ronds , luisans , lisses , et d'un blanc sale. EpÉïRE OCULÉE , Epeira ocvlaia , Walck. , Hisl. des Aran. , fasc, i,tab. 7. Elle est longue d'environ trois lignes. Son cor- E P E 3o7 selet est noir , poinlu en devant , avec les yeux gros , sail- lans , et dont les deux antérieurs et mitoyens sont portés sur des tubercules coniques , dirigés en bas. L'abdomen est ovoïde , noirâtre , avec cinq tubercules , dont deux près de la base , et deux taches noires et dentées sur les côtés de sa partie postérieure. Le mâle est presque enllèrement noir. Elle est rare aux environs de Paris. EpÉïRE conique, Epéira conica, Walck. , ihtd., fasc. 3 , tab.Z; Amnea conica, Deg.^ Pallas. Elle ressemble à la prccédenle par sa grandeur et sa forme ; mais son abdomen , qui est d'un gris cendré , avec trois taches brunes, allongées et découpées, s'élève en manière de bosse à sa base, se termine en poinle conique et obtuse , et offre , en dessous, une proéminence , au centre de laquelle est l'anus. Elle file , dans les Fois ombragés , entre les branche, d'arbres ou sur les buissons, une toile verticale, grandes et à l2<^uelle Lister a compté plus de quarante rangs de mailles. Elle en occupe le centre. Lorsqu'on la touche, elle contracte ses pattes, et coule à terre, par le moyen d'un Cl. Elle se nourrit particulièrement de petites teignes , et attache ces insectes , ainsi que les autres qu'elle a pris, au\ nœuds des mailles, mais en suivant constamment une ligne droite. ** Abdomen sans t'niinences charnues, ni saillie poste'rieure. ■}- Corselet très -plat, couvert en dessus d'un duvet soyeux argenté'. EpÉïRE soyeuse, Epeira seiicca ^ Walck., ihîd. fasc. 3, tab. a ; Aranea serlrea , Oliv. Elle est longue de huit à neuf lignes , couverte en dessus d'un duvet soyeux d'un blanc ar- genté , avec une tache noirâtre à l'extrémité postérieure du corselet. L'abdomen est déprimé , avec des points enfoncés , disposéslongiludinalement, et ses bords extérieurs sont lobés; chaque côté a cinq dents , et son extrémité postérieure en offre trois autres. Les pattes sont roussâtres et annelées de noir. Elle habite les départemens méridionaux de la France, ou l'Espagne , et même le Sénégal , suivant Olivier. i-à\iralgnée mamelonnée de ce dernier et de Degeer est une espèce analogue , mais propre à l'Améritjue. Ici la moitié postérieure de labdomen est jaune. Je crois qu'il faut y rap^ porter l'araignée nhamdiu 3, figurée par Pison, dans son Histoire du Brésil. L'Epéïre australe de M. Walckenaer ,"et qui me paroît être \ aranea lobata de Fahricins et de Pallas, encore voisine de la même; se trouve au Gap de Bonne-Espérance. Son 3o8 B P R abdomen est plissé , roussâtre , avec deux bandes transversés argentées ; chaque côté a trois lobes. Son cocon a la forme d'un cône court ou d'un demi-ovoïde , dont la section est transversale. L'enveloppe extérieure est composée d'un tissU de soie blanche , douce au toucher , très-fine et très-serrée ; elle se divise en deux pièces membraneuses ; l'une supérieure, en forme de calotte allongée, d'un blanc miiforme en dessous, mais ayant extérieurement , et particulièrement sur ses bords, uile teinte verte , formée par des fils de cette couleur ; l'autre , inférieure, plate, presque circulaire , entièrement blanche , unie à la précédente par ses bords , et la fermant herméti- quement. L'intérieur offre une matière laineuse, d'uri noi- râtre clair et agglomérée. J'y ai aussi trouvé une pellicule soyeuse , verdâtre , avec un peu de bourre de cette couleur. Jl paroît qu'elle forme l'enveloppe jjroprement dite des œufs. On remarque sur la face supérieure ou interne de la plaque qui ferme la coque, des points enfoncés, résultant de la pres- sion des œufs. * EpÉïRE fasciÉE, JE/je/m/fl5c/ate, Walck., ibid. fasn. 3, lab. 1 , fcm. ; Aranca fasciata ^ Fab, ? A. formosa , Vill. Cette belle espèce, connue depuis long-temps , puisqu'elle est figu- rée dans Aldrovande, a de seçl à neuf lignes de long. Son abdomen est en forme d'ovoïde allongé , d'un beau jaune , et coupé transversalement, d'espace en espace , par des li- gnes noires ou d'un brun noirâtre , arquées et un peu sinuées ; les dernières s'élargissent en manière de bandes. Vers le mi- lieu , ces raies sont souvent rapprochées trois par trois ; dans plusieurs individus, la base de l'abdomen et quelques autres parties sont couvertes d'un duvet argenté. Cette espèce fréquente les bords des ruisseaux ou les lieux humides, où elle tend, entre les végétaux qui y croissent , une grande toile verticale. Elle est très-commune dans les déparlemens méridionaux de la France , et se trouve même , mais très-rarement , aux environs de Paris. Son cocon a la forme d'un ballon ou d'un aérostat. Il est long d'environ un pouce , grisâlre , avec des bandes ou des raies noires , longi- ludinales; son extrémité supérieure est tronquée et fermée hermétiquement par un couvercle plat. L'intérieur est rempli d'un duvet d'un brun clair. L'animal le fixe au» joncs et à d'autres végétaux qui avolsinent son domicile. lÀaruignce spécieuse de Pallas a de grands rapports avec cette espèce. Les Cosaques du désert de Jaïk la nomment bojie nnzguir , ou l'araignée des choses sacrées, parce qu'elle tend souvent sa toile autour des images des divinités du pays, et qu'ils ont pour elle une sorte de vénération. f .'F.PLÏiiE LATRElLLÈNE , Ejjclva latrcîHcna de M. Walcke- E P E 309 ^laer, ihid.^ fuse. 2-, lai. 4-, se trouve , non au Bengale^ mais à l'Ile-de-France, Son abdomen est ovoïde , jaunâtre , avec quatre bandes argentées , transverses , et bordées , tant en devant que postérieurement , d'une ligne noire; ces bandes diminuent graduellement de largeur, de la base à l'anus. •j-f Corselet convexe, du moins à son extreinilc antérieure , qui n'çst point couverte de duvet arîjcnlé. EpéVre Calophylle , Epeim ralopliyllu , "Walct. , Schœff. , Iron.insect., tab. l^i.,fig. i3. Elle est de grandeur moyenne ; le corselet est d'un jaunâtre livide, avec son extréuiilé anté- rieure et les mandibules noirâtres ; l'abdomen est gros , pres- que ovoïde, d'un gris cendré , avec quatre points enfoncés et une bande d'un gris presque argenté , sinuée latéralement et bordée de noir, sur le dos; on voit do^ax taches noir«^s à sa partie antérieure ; les pieds sont jaunâtres , avec des taches noirâtres. Elle est très-commune dans les maisons, aux angles des murs, près des fenêtres , sous les corniches, les toits, etc. Elle y file une toile assez grande et verticale. L'n de se» rayons, garni de chaque côté d'un feston formé par des mailles, se rend du centre à la circonférence, el devient pour l'animal une sorte d'échelle , qui lui sert à descendre et à rernonter dans le domicile où elle se tient le jour. C'est im tube de soie blanche , placé à la partie SJipérieure de sa toile , et quelquefois dans une fente ou quelque cavité du Jocal attenant. On ne la trouve guère dans son filet que pen- dant le crépuscule ou durant la nuit. Elle ppnd à la fin d.aoùù, Ses œufs sont assez grands , d'un blanchâtre foncé , et enve- loppés d'un cocon composé de fils lâches et jaunâtres. On eq a compté quatre-vingts et au-delà. EpÉïRE de Mekard, EpeimMenmdli, Lat. ; EpeîrcL fusra ^ W"alr,k. , ibid., fasr. 2., tab. i, fem. ; Aranea fusca , Deg. Cette épéïre est longue d'environ sept lignes. Son corselet est d'un rouge^tre livide , avec une partie de ses côtçs.et una ligne dans son milieu, noirâtres; cette ligne estbiiide. L'ab- domen est ovalaire, d'un brun rougeâtre et foncé en dessus ^vec la partie antérieure plus claire ; on y voit, de chaque côté , une tache arrondie, noirâtre, et quatre points enfon- cés, disposés en carré ; son estrémité postérieure offre quel- ques rides , et de petites portions d'arcs concentriques , for- més alternativement par des traits d'un gris jaunâtre el de brun rougeâtre , entremêlés de traits plus obscurs. Les gî^tles. îjonl rougeâtres , avec des anneaux noirâtres. Cette espèce est très-commune dans toutes les caves de \a ville du Mans, et se nourrit particulièrement de clopories< 3io K P E Sa lolle est composée de fils lâches, croisés irrognlièrcmcnt, et dans une direction qui varie selon les circonstances; l'a- nimal en occupe le centre. Le cocon est globuleux , d'un blanc sale, et formé d'une soie très-fine , douce au toucher, et presque analogue à de la laine. Son diamètre est d'environ un pouce. Un pédicule, de la même longueur , sert à le fixer à la voûte ou au mur de I habitation de l'animal. Le cocon , proprement dit , ou celui qui enveloppe immédiatement les œufs , est beaucoup plus petit, cl paroît à travers la demi-transparence du premier. Ija femelle veille continuellement à la conservation de sa postérité. Si le cocon vient à tomber, elle le rattache, et quelquefois le change même de place. 11 est, pour les petits, un asile où ils se réfugient au besoin, et c'est ce qu'on ob- serve aussi , relativement à d'autres épéïres , la diadème no- tamment. J'ai dédié cette espèce à M. M» nard de laGroye, corres- pondant de l'Académie des Sciences , très-distingué par ses connoissances en minéralogie et en conchyliologie, et qui m'a communiqué, avec une amitié particulière, non-seulement les observations que je viens de rapporter , mais encore plu- sieurs insectes qu'il a recueillis en Italie. M. Walckenaer croit que cette épéïre avoit déjà été décrite par Dcgcer , sous le woinAcfusrn, et qu'il dit être très-commune en Suède, dans les maisons et particulièrement dans les latrines. Epéïre incliiske , Epeira indlnata^ Walck. , ihid. , fuse. 5 ,' tab. a ^Jig. i , 2 , la femelle,, et^,^'. 3, 4-? le mâle; \ Araignée porte-feuille ^ Geoff. Elle est roussâlre , avec les yeux noirs , et une ligne obscure le long du milieu du corselet ; l'abdomen est ovoïde , tantôt de la couleur du corselet , tantôt cendré et comme doré, avec la base supérieure et les côtés blancs ou blanchâtres ; son milieu offre une grande bande , noirâ- tre , imitant une feuille , avec une série de taches triangu- laires, et des raies transverses, plus bas, blanches. Elle fait une toile orbiculaire et presque toujours inclinée d'environ quarante-cinq degrés. Suivant Lister , lorsqu'elle a tressé les mailles du milieu de sa toile , elle en achève le reste , en formant d'abord , avec ses fils , de grands carreaux, ou de grands intervalles , qu'elle égalise ou remplit ensuite , à partir du bord extérieur. Un fil assez épais , partant du centre inférieur de son réseau , se rend , en dehors de son plan , au point du lieu adjacent, où l'épéïre se réfugie, lors- qu'elle abandonne le centre de sa toile , pour se mettre en sûreté; mais elle ne se forme point de retraite particulière. L'accouplement et la ponte se font en septembre, T p T7 , Le m(?me naluralisle a vu des mâles se disputer avec achar- nement la possession d'une fcnielle. L'épéïre inclinée est très-commune dans les bois, sur Tortie , le genêt , etc., depuis la fin d'avril jusqu'à la mi- octobre. Elle se réfugie dans les maisons, sous les toits, si ce mois est trop pluvieux. C<'tte espèce, la précédente, et le& E. calopliylle et eu- curbiline, composent, drns la méthode de M- Walrkenaer, la septième famille de ce genre , celle des ovuknres ^ à màrlioi- res allongées; l'abdomen est ovale, et présente en dessous deux lignes droites , parallèles , d'une couleur plus pâle. Ces ëpéïres paroissent , sous pksieurs de ces considérations , se rapprocher des télrap^nalhcs. Notre dernière division comprend encore les cpéiVesrra- ière ^ npalcne ci myabore de M. X'V'^alckenaer, espèces qui ont une habitude particulière , celle de se former , près de leur toile, une habitation , dont l'extrémité supérieure n'est pas recouverte, et qui imite une coupe ou un nid d'oiseau. Leur ventre offre, comme celui des espères d'une des divisions précédentes, deux courbesjaunes ou blanches et opposées. (L.) EPELEM . L'un des nouis allemands de l'EuABLE CilAM- PÈTKE , Acer campeslre. (l-N.) EPEN. V. Elxen. (ln.) EPENATZE SAUVADZK. Nom languedocien de la Mercuriale annuelle , L. (ln.) EPENMOLZ. Nom d'une variété de I'Orme ou I'Or- MILLE , en Allemagne. (i-N.) EPËOLE, Epeo/iis, Lat., Fab., Jur. Genre d'insecles, de l'ordre des hyménoptères , section des porte-aiguillons, fa- mille des melllfères, tribu des apiaires. il est très -voisin de celui des nomades^ doni il est un démembrement. L'organi- sation des parties de la bouche est presque la nu^-me dans les deux ; \cs ppe'oles cependant ont leurs palpes iriaxillaires d'un ou de deux articles au plus, et presque obsolètes, et leurs mandibules imldentées ; ati lieu que les nowadea ont leurs palpes maxillaires de six articles distincts, et que leurs man- dibules n'ont pas de dentelures. Les f/?^'o/r5 ressemblent aussi aux nomades \tonv la fornu» du corps; leur corselet seu!enu>nt se termine plus brusquement , et leur abdomen est plutôt conique qu'ovalaire ; d'ailleurs, leurs ailes supérieures n'ont que deux cellules cubitales, dont la seconde reçoit les deux nervures récurrentes. EpÉole bigarré, Epeohis vnn'egatits, Fab., Jur., Ilyrn. , pi. 14. Cet insecte est long d'environ trois lignes; le corps est d'un noir mat ; la tète est garnie , au-dessus de la bou- che et près du bord interne des yeux , d'un duvet soyeux , $12 E P E blanc et luisant; s yeux sont grisâtres; le corselet est élevé, finement ponctué, avec une ligne au bord antérieur, transversale , interrompue au milieu , et deux petits traits perpendiculaires , près de ce milieu , d'un jaune obscur, et formés par u» duvet; les côtés antérieurs, au-dessous des épaules , ont une tache grise , soyeuse , et un point rou- geâtre ; il y a de chaque côté , entre les ailes , deux points d'un gris soyeux ; Técusson est large , ferrugineux , avec un vsinus au milieu et une petite saillie de chaque côté , peu mar- quée ; les côtés des quatre premiers anneaux de l'abdomen ont des taches d'un gris jaunâtre ou duveté ; deux taches au premier, l'une sur l'autre; deux au second, réunies et formant une petite bande transversale ; deux points sur une ligne éga- lement transversale aux troisième et quatrième ; les pattes sont ferrugineuses , avec un peu de noir sur les cuisses, et un duvet soyeux, gris et clair-semé ; les ailes supérieures sont obscures , avec un trait plus clair; leur naissance est fortifiée par un gros tubercule rougeâtre. Il se trouve dans les lieux sablonneux et exposés au soleil. M. Bosc a rapporté , de la Caroline , une autre espèce d'(°- péole , celle que Fabricius a nommée mercatus. Quant à l'E^ PÉOLE KIUBYEN , décrit dans la première éditioiî de cet our vrago. V. Philérème. (l.) EPERI. Nom du Fraisier , en Hongrie, (ln.) EPERLÂN , Osmenis. Sous - genre établi par Cuvier parmi les Salmoises , et qui a pour type l'espèce de ce nom. Il diffère des autres salmones, parce qu'il n'a que quelques dents sur le devant du vomer, et seulement huit rayons à sa membrane branchiale. Lacépède l'avoit placé au nombre de ses Osmères. Le corps de' Vèperlan ressemble un peu à un fuseau , c'est- à-dire , qu'il finit en pointe des deux côtés. Il est demi-trans- parent , couvert d'écaillés minces , argentines , qui se déta- chent aisément : rarement il est de plus de six pouces de long. Son dos est gris-brun ; ses côtés variés de vert , de bleu et de blanc; son ventre blanc tirant sur le rouge ; la nageoire de sa queue est fourchue et grise, ainsi que les autres. Ce poisson vit de vers et de petits coquillages. On le pêche avec desfilets à mailles très- étroites. On en prend assez abon- damment à l'embouchure de la Seine ; mais en Angleterre et en Allemagne on l'apporte par tonneaux dans les marchés , au commencement du printemps , époque où il quitte les profondeurs des lacs , et où il remonte de la mer dans les ri- vières pour frayer. L'éperlan répand une odeur de violette , qui quelquefois devienlsi forte , et se modifie si désagréablement, en se mêlant E P E 3i3 avec celle qui est la suite d'un commencement de corruption , qu'elle est insupportable. Sa chair est très-délicate et agréable au goût, quoique d'assez difficile digestion : on la mange principalement frite. On sèche et on sale aussi Téperlan pour l'envoyer au loin , par des procédés analogues à ceux que l'on emploie pour la Sardiise. V. ce mot. Bloch regarde l'éperlan qu'on trouve dans la mer, comme une espèce distincte de celle des lacs ; mais il ne lui trouve point de caractères spécifiques bien prononcés, autres que sa grandeur trois fois plus considérable. L'OsMÈRE SAURE diffère si peu de l'éperlan, qu'on le con- fond presque partout avec lui. Il n'a que onze rayons à la nageoire de l'anus , tandis que l'éperlan en a dix-sept. On appelle éperlan bâtard y dans quelques cantons , de pe- tits poissons , tels que les ahlelles dont on se sert pour amorcer les lignes, (b.) EPERMOLOGOS. Nom grec du Freux, (v.) EPERON {Ornithol.') Dénomination d'un tubercule os- seux, le plus souvent aigu, que des gallinacés ont sur le der- rière du tarse , et dont est armé le pli de l'aile de plusieurs oiseaux échassiers ci palmipèdes. V. Ergot, (v.) EPERON , Cakar. Genre de Coquiîxes établi par Denys-de-Montfort , aux dépens des Sabots. Ses caractères sont: Coquille libre, univalve , non ombiliquée, à spire ré- gulière ; ouverture entière , à lèvres continues , à bords tran- çhans ; carène armée. Le Sabot éperon , Turbo calcar ^ Linn, , sert de type à ce genre , qui renferme plusieurs espèces. C'est une coquille d'un pouce et demi de diamètre , qui vit dans la mer des Indes. (B.) EPERON , Calcar. Prolongement droit ou recourbé du calice ou du nectaire de la corolle, dans certaines fleurs, (d.) EPERON DE CHEVALIER. C'est le Pied - d'A- louette, Belphinium consolida. V. Dauphinelle. (ln.) EPERON. Poisson du genre des Scombres , Scomber calcar. (b.) EPERON DE LA VIERGE. Nom vulgaire de la Dau- PHINELLE DES CHAMPS , OU PiED-D'AlOUETTE. (b.) EPERONNK. Nom du Spare p5rte-épine. (b.) EPERONNELLE. C'est le GratERON, Gallium aparine; la Croisette ( Valaniia cruciatd) ; le Pied-d'Alouette , et les Lampourdes , Xanthium. (ln.) EPERONNIER, Diplectron , Vieill. ; Paoo , Lath. Genre de l'ordre des Gallinacés et de la famille des Nudipédes. 3i4 K P E F. ces mots. Caractères : bec un peu grolc , méiliocrc , en partie couvert de plumes , convexe en dessus ; mandibule supérieure voûlée, plus longue que l'inférieure , courbée vers le bout; narines garnies d'une membrane bombée, située vers le milieu du bec et ouvertes par-devant; langue cbar- nue, entière; joues et orbites dénués de plumes; tarses armés de deux éperons, quelquefois trois sur l'un, etdeux sur l'autre , ra- rement trois sur cbacun, et jamaistous les trois isolés ; quatre doigts , trois dirigés en avant, un en arrière , les antérieurs réunis à la base par une membrane ; le pouce portant à terre seulement sur l'ongle ; ailes courtes , concaves et arrondies ; les quatre premières pennes élagées ; la première la plus courte , les cinquième et sixième les plus longues de toutes; queue toujours horizontale, à seize rectrices , larges, ex- pansibles , étagées. Ce genre n'est composé que d'une seule espèce qu'on a classée dans celui du paon , quoiqu'elle n'en ait pas les principaux attributs; en effet, le mâle n'a pas , comme le paon , la faculté de relever sa queue en forme d'éventail ; il n'a point les plumes du croupion longues , dépassant considérablement la véritable queue et s'élevant avec elle. Sa queue est d'une forme particulière à son espèce ; elle est composée de deux rangs de plumes , dont l'un surmonte l'autre ; ces plumes sont couchées sur celles du second rang qui ont un tiers de plus en longueur que les entres; toutes sont élagées et arrondies à leur extrémité ; l'oiseau les déploie borizontab-ment quand il est agile. En jetant les yeux sur les pieds d'un rperonnier mâle , on découvre à l'instant les motifs et la justesse de l'application de son nom à l'espèce entière. Cet oiseau porte eu effet à chaque pied un double ergot ou éperon ; l'un placé à peu près à la moitié de la longueur du pied-, et l'autre au-dessus , aux deux tiers environ de cette même longueur ; le premier est le plus long. La femelle manque de cette double armure ; mais ce qui pourroit faire croire que cet excès de substance qui se dirige vers les pieds ne produit pas toujours des effets constnns , c'est que des individus mâles ont deux ergots très- forts au pied droit, et trois au pied gauche, dont deux se tou- chent à leur base , et que d'autres en ont trois sur chaque tarse , mais dont deux sont toujours réunis à leur origine ; ainsi donc cette inégale répartition de matière n'est point un attribut commun à l'espèce de 1 éperonnier. L'éperonnier est d'un tiers moins gros que le faisan d'Eu- rope ; c'est au moins ce qu'assure M. Sonnerat, dont le té- nîoignage doit prévaloir , puisqu'il a vu cet oiseau dans l'état de nature ; au lieu que la plupart des ornithologistes, qui le E P E 3x5 font plus grand que notre faisnn , n'ont eu sous les yeux que àcs dessins ou des peaux bourrées , d'après lesquelles Ton ne peut juger avec exactitude du volume des animaux. Celui-ci est remarquable par rélégance de ses formes et la richesse de sa parure. Le naturaliste regrclle d'êlre réduit à se servir de la plumetandisquelepinceaule plusdélicat et la palette lamieux fournie suffiroicnt à peine pour rendre fidèlement le pliunage de l'épcronnier; mais, puisque noire tâche esl de décrire , essayons du moins de donner quelque idée de l'oiseau qui nous occupe , et surtout de faire naître Tenvic de le con- noître , et en cherchant à l'acclimater, d'en faire un des or- nemens les plus agréables de nos ménageries, cl peut-èlre une parure utile de nos parcs et de nos basse-cours. Sur la tête de Téperonnier ne s'élève point , comme sur celle du paon , auquel on la toujours comparé , Taigrctle , symbole de la fierté ou de la magnificence ; le dessus de la tête est brun; les yeux , dont l'iris est jaune, sont placés au milieu d'une peau nue de la même couleur; les joues sont blanches ; la gorge esl d'un gris clair, et un bec rouge en dessus et d'un brun foncé en dessous termine celle tête si joliment variée , et dont la forme le dispute en élégance à celle du paon. Mais c'est sur le reste de son plumage que sont répandues des beautés vraiment admirables. J)cs ondes d'un brun sombre se jouent mollement sur le fond dun brun vif et pourpré qui rouvre le dessus du cou; chacune des plumes du dos , dont le fond est d'un gris jaunâtre clair , porte vers son extrémité une lâche, ou plutôt un œil éclatanl d'or et de vert brillant ; les ailes, qui sont brunes, sont chargées, excepté sur les grandes pennes , d'une grande qur.ntité de ces miroirs ; en sorte que , pour me servir de l'expression de Gueneau de IMonlbeillard , on croiroit voir une belle peau de marie zibeline enrichie de saphirs, d'opales, d'énieraudes et de topazes ; la queue est également semée de ce.^ miroirs ou taches brillantes , de forme ovale et d'une belle couleur pourpre , avec des reflets bleus , verls et or ; un double cercle, l'un noir et l'autre orangé obscur, les entoure. L'oi- seau n'a pas la puissance de relever cette belle queue, et de l'étaler avec orgueil comme le paon ; mais dans îa position inclinée et moins avantageuse qu'elle conserve , on n'y ad- mire pas moins tout l'éclat et le feu de l'or pur et des pierres précieuses. Le dessous du corps n'offre qu'un vêlement modeste , mais bien propre à rehausser 1" éclat des parties supérieures : un 3i6 E P E gris terreux s'étend sur le devant du cou , sur la poitrine oj sur le ventre ; mais des bandes noires , transversales et en. ondes , de même que la blancheur des tiges des plumes , in- terrompent agréablernent l'uniformité d'une robe qui paroît trop simple , lorsqu'on la coijipare au luxe dont brille la plus belle portion, celle qu;estla plus exposée à la lumière et aux jegards. Il n'y a d'autre différence entre le mâle et la femelle „ que moins de vivacité dans les couleurs , et moins de reflets étin- celans dans les taches ou miroirs de la femelle ; son bec n'a point de rouge en dessus ; elle manque d'éperons aux pieds , que les deux sexes ont également noirs. Les éperons sont remplacés par un tubercule calleux , assez saillant ; le jeune est entièrement d'un gris sale , avec de grandes taches, et des raies fines de couleur brune; après la première mue, il a sur les ailes et sur la queue de grandes marques arrondies qui indiquent la place où doivent leur succéder les miroirs qui brillent sur le plumage de l'adulte; ces marques sont alors d'un bleu foncé avec quelques reflets verts. La longueur totale est de vingt-deux pouces, dont la queue en tient dix. Le Chinguis , Pai>o lihelanus , Lath. , que Pon a isolé spécifiquement, est un individu de cette espèce. Nota. Les figures de l'éperonnier qu'on a publiées jusqu'à ce jour, manquent de fidélité. La seule que l'on pourroit citer, est celle que Edwards a donnée de la femelle ; mais l'image du mâle est défectueuse. Les figures des pi. enl. de Buffon manquent totalement d'exactitude, car le mâle n'a point de huppe , et on a peint , sur la queue , quatre rangs d'yeux qui n'existent point. C'est à la Chine et dans quelques autres contrées de l'Asie méridionale que vit ce bel oiseau, (s. etv.) EPERONNIÈRE. Nom donné àla B auphinelle des j ar- Dliss ( Delphinium. Ajacis), aux Anchqlies ( Agm'/cgia) , et à la LlNAlRE (ln.) EPERU , Panzera. Très-grand arbre qui forme un genre dans la décandrie monogynie. Ce genre a pour caractères : un calice monophylle , divisé profondément en quatre parties ovales, obtuses et concaves ; un seul pétale , large , ovale , ar- rondi , rouge , à bords ondes , embrassant les étamines et le pistil par sa base, et attaché au calice ; dix étamines , dont les filamens très-longs , plies ou courbés en divers sens , ve- lus et plus épais à leur base , violets et presque entièrement libres , sont placés dans le fon4 du calice , autour du pistil ; E P E 3i7 liii ovaire supérieur un peu pédicule , presque ovale , com- primé , chargé d'un long style à stigmate obtus*; une gousse allongée en sabre ou en forme de serpe, comprimée , unilo- culaire, coriace , s'ouvrant avec élasticité en deux valves, et contenant trois à quatre graines aplaties et irrégulières. ÏJ'éperu croît dans les forêts de la Guyane, où son fruit est appelé pois-sabre par les Créoles. Ses feuilles sont ailées sans impaire , composées de deux ou trois paires de folioles , ovales, lancéolées , entières , vertes , glabres et luisantes. Ses fleurs sont disposées sur de longs pédoncules communs , axillaires et alternes, (b.) EPERVIER, Spajvius, Vieill. ; Fa^co , Lath. Genre de l'ordre des oiseaux Accipitres , de la tribu des diurnes , et de la famille des accipitrins ( F. ces mots) , Caractères : bec in- cliné dès la base , garni d'une cire , convexe en dessus , com- primé latéralement, court chez les épejviers , plus long chez les autours; mandibule supérieure à bords dilatés , crochue , aiguë ; l'inférieure droite, plus courte , obtuse ; narines un peu ova- les, ou arrondies; langue charnue , épaisse , échancrée ; bou- che très-fendue ; tarses allongés , grêles chez les éperviers , plus épais chez les autours ; quatre doigts , trois devant , un derrière , les antérieurs longs , les exté^eurs munis à la base d'une petite membrane ; ongles longs , très-arqués , très- aigus; l'interne et le postérieur les plus grands; ailes moyen- nes, la première rémige des primaires la plus courte ; la qua- trième la plus longue de toutes. Ce genre est divisé en deux sections ; la première contient les éperviers proprement dits, qui ont les tarses longs et grê- les ; la deuxième se compose des autours dont les tarses sont plus courts et plus épais ; du reste , les uns et les autres ont les mêmes attributs ; mais ces derniers sont ordinairement d'une taille plus ramassée et plus grosse que les éperviers. Ces oiseaux se distinguent des autres accipitres par une réunion d'attributs qui leur sont particuliers , comme d'avoir la tête rétrécie en devant , le bec courbé dès la base , les pieds al- longés, leurs ailes courtes relativement à la queue; par de grands yeux plein de feu et placés presque au sommet de la tête , et enfin par la courbure de l'épine du dos et le ré- trécissement du ventre ; ce qui les fait paroître comme bossus. Us ont encore dans leur plumage un caractère qui les distingue parfaitement de tous les autres accipitres. Ce caractère consiste dans les raies transversales qui , chez la plupart des adultes mâles et femelles sont en dessous dut corps. 3x8 E P E Une astérisque indique les espèces que je n'ai vues ni en nature, ni figurées. Les éperviers elles autours nichent sur les arbres, se tien- nent pendant l'été dans les forêts, et se répandent à l'arrière- saison dans les campagnes. On les voit souvent seuls , quoi- que le mâle ne sfeit pas éloigné de la femelle. Ils chassent quelquefois en famille composée du père , de la mère et des petits, ce qui n'arrive que lorsque ceux-ci sont dans leur pre- mier âge. Ils dévorent les petits oiseaux , les souris et les mulots ; les autours , surtout , sont pour les poules et les pi- geons des ennemis d'autant plus dangereux, qu'à un naturel féroce et sanguinaire , ils joignent beaucoup de ruse ; les uns et les autres savent cacher leur poursuite en volant bas et ra- sant la terre de très - près ; jamais ils ne tombent d'aplomb sur leur proie , et ils se précipitent sur elle tout à coup et toujours de côté. Du reste , ils ne volent pas aussi haut que les autres espèces d'oiseaux de proie qui ont les ailes plus longues à proportion du corps ; leurs mouvemens brusques et impétueux répondent parfaitement à leurs habitudes farou- ches. Ces accipitres plument fort proprement les oiseaux , et ensuite les dépècent avant de les manger, au lieu qu'ils ava- lent les souris tout entières, dont ils rejettent souvent , par le vomissement , les p^aux roulées. * L'Epervier des Alouettes estla femelle de la cresserelle^ mal à propos confondue , par quelques ornithologistes , avec l'espèce de notre épervier. V. Cresserelle, article Fû;/ro«. L'Epervier brun, Spurmis badins, Yieill. ; Falco badins , Lath.,fig. Ùhislrat. zool. de Brown, pi. 3. Cet épervier de l'île de Ceylan, a le plumage brun sur les parties supérieures, et d'un blanc rayé de jaunâtre sur les inférieures ; une bordure blanche entoure les couvertures du dessus des ailes , et une autre d'un brun lavé marque le bord extérieur des pennes; quatre bandes, d'un brun très-foncé, traversent la queue ; le bec est bleu jusqu'à son extrémité , qui est noire ; l'iris et les pieds sont de couleur jaune ; la longueur totale est de treize pouces. Brown a fait un dessin de cet oiseau , d'après un individu apporté de Ceylan ; il V appelle faucon brun ; mais il se rap- proche davantage des éperviers. L'Epervier ardoisé, Spanmis cœrulcscens, Vieill. , a la tête et le corps de couleur d'ardoise; les ailes et la queue noires, avec de grandes taches blanches sous les pennes alaires, et deux larges bandes de la même couleur sur les pennes cau- dales ; le bec est noir ; les pieds sont très-longs , très-grêles et jaunes. On le trouve dans l'Amérique méridionale* E P E 3,3 L'EpERViERDELABArE d'Hudson. F. Busard Sousbuse. L'Epervier BRULOIR ^Spanuussiibniger, Yieill. ; espècier rayé a la taille de l'espèce commune : tout est raies sur son plumage ; celles de la tète sont blanches et cel- les du corps sont noires , sur un fond cendré, brun en dessus et blanchâtre en dessous ; il y a , en outre , quatre bandes d'un brun foncé sur la queue, dont le fond est d'un brun plus clair; le bec est cendré ; les pieds sont jaunes et les ongles noirs. La femelle est encore plus rayée que le mâle. L'Epervier Minulle, Sparmis mînullus, Yleill.; F«lco mi- nul/us., Lath. , Hist. nat. des Oiseaux d'Afrique^ par Levaillant, n.o 34. Ce nom de minulle indique la petite taille de l'oiseau; il ne surpasse pas le merle en grosseur ; mais son courage , son intrépidité et son audace sont beaucoup au-dessus de ses dimensions, et même de ses forces. îi ne souffre dans son voisinage aucune pie-grièclie; il les contraint à fuir, et il ne redoute pas même d'attaquer les milans et les buses , oiseaux poltrons , à la vérité , mais dont la masse et les armes pour- roient lui en imposer. Les corbeaux sont principalement les objets de sa colère.; il les chasse avec acharnement en jetant un cri approchant de celui de la cresserelle. La feineUe»est près du double plus grosse que le mâle , et elle n'en diffère dans son plumage que par des nuances moins foncées.La ponte est de cinq œufs, dans un nid assez m-al travaillé avec des ra- K P E 327 meaux flexibles , sur lesquels sont posées des feuilles et de la mousse. Les parties supérieures du minulle sont brunes , et les infé- rieures blanches ; la poitrine est traversée par des raies bru- nes, et le ventre par des bandes de la même couleur, qui s'éten'dent sous les ailes; le bec est noir, l'iris orangé; la membrane du bec et les pieds sont jaunes , et les ongles noirs. C'est vers la pointe australe de l'Afrique , depuis le (iam- toas en remontant dans le pays des Cafres , que Levaillant a observé cette petite espèce à'épenner. *L'Epeivvier moucheté, Spatviiisguttatus, "Vieill. Nous de- vons à M. de Azara la connoissance de cet oiseau de proie qui se trouve au Paraguay. Il a seize pouces de longueur totale , dont la queue en tient sept un quart ; la tête est marbrée de blanc et de brun noirâtre ; le reste des parties supérieures , jusqu'à la queue , est brun et rayé de franges d'une nuance plus claire, etde roussâtre sur les plumes qui recouvrent en dessus les ailes et la queue ; on remarque une tache blanche trian- gulaire à quelque distance de l'extrémité de toutes les plu- jnes du cou etdesscapulaires; la queue est couverte de bandes noirâtres et d'un brun clair; toutes les parties inférieures sont blanches avec des mouchetures noirâtres , si ce n'est sur le ventre j ces mêmes mouchetures se voient encore sur le fond roussâtre des plumes des jambes et des couvertures inférieu- res des ailes ; les pennes alaires ont, en-dessous, des bandes blanchâtres et brunes; l'iris , le bord des paupières et le tarse sont jaunes ; le bec est d'un bleu foncé. Cette espèce fait son nid sur les arbres, et le compose de petites bûchettes. Sa ponte est de deux œufs blancs. * L'Epervier noir et blanc , Sparvius me/anoleucus , Vieill. , se trouve au Paraguay. Un très-beau blanc couvre la gorge , le devant du cou, le dessous du corps et les couver- tures inférieures des ailes , sur lesquelles on lemarque quel- ques taches arrondies ; cette même couleur-blanche , mêlée d'un peu de brun , forme im demi-collier sur la nuque , en passant sous l'œil ; les plumes de toutes les parties supé- rieures sont noires avec du blanc à leur racine ; cette cou- leur indique cinq bandelettes étroites et transversales sur les pennes caudales, dont l'une est à lextrémité ; les pennes des ailes sont aussi variées de blanc à l'extérieur ; le bec est noir ; la cire d'un vert bleuâtre ; l'iris de couleur de can- nelle, et le tarse jaune. Longueur totale, vingt pouces un quart , dont la queue tient neuf pouces 3 lignes, L'Epervier parakoureké, Spam'us n'nereus, Tieiil., nom- mé par les créoles de la Guyane pagani gris, et paries naturels 3.8 E P E parakoureké. îl est un peu plus grand que Vèpemer commun^ entièrement d'un gris cendré , auquel se mêlent, sous le ventre , des traits blancs, qui font paroître cette partie d'un cendré clair; deux larges barres blanches font ressortir le no'ir de la queue , doni chaque ponne est terminée en des- sous par une tache cendrée ; les pieds sont d'un rouge" assez vif, et le bec , aussi bien que les ongles , sont noii's. L'Epervier PIE. jT. Busard TCHOUG. L'Epervier des pigeons , figuré dans Catesby , tom. i , pi. 3 , a été décrit d'après cette figure: mais, comme elle n'est nullement correcte , il en est résulté que l'on a donné mal à propos cet oiseau pour un èpervier, tandis que c'est réellement un faucon de la section des cresserelles , ainsi que je l'ai prouvé dans mon Histoire des Oiseaux de l'Amérique septentrionale. V. à l'article Faucon , la Gresserelle des pigeons. Le Petit Epervier. Catesby a donné, sous ce nom , la figure de la cresserelle œsalon. V. le genre Faucon. Le Petit Epervier de Cayenne. V. Epervier brunoir. L'Epervier pygmée , Spaivius minuUis ^ Vieill. , se trouve à Cayenne, Il est brun sur toutes les parties supérieures, sur les ailes et la queue; blanchâtre sur la gorge et le devant du cou ; rayé de brun en travers sur toutes les parties posté- rieures ; tacheté de cetUe même teinte en dessous des pennes caudales, où les taches forment des bandes transversales et in- terrompues ; son bec est noir; ses pieds sont jaunes; sa lon- gueur c^.î de sept pouces environ. • L'F.PERVîEU, TRlCOLOR , Spcuvlus trirolor ^ Vieillot, , se trouve dans l'Amérique méridionale. Il est brun en dessus et sur les ailes ; blanc sur toutes les parties inférieures. Cette couleur y est coupée en travers par des raies rousses ; les pennes de la queue ont en dessous quatorze raies trans- versales brunes et blanches; le bec est noirâtre; les pieds sont jaunes. Taille de I'Epervier minulle. L'Epervier a queue d'Hirondelle. C'est, dansCatesby, le Milan de la Caroline. L'Epervier ramage. C'est ainsi que les fauconniers dé- signent Vêperoier dans son état sauvage. L'Epervier raye. F. Epervier mal fini et Epervier mil- leraies. L'Epervier royal. Qualification donnée en fauconnerie à l'épervier qui est dressé et instruit à la chasse du vol. L'Epervier a serpens. C'est le vnlan de la Caroline. * L'Epervier a sourcils blancs , Spawhis superdlians ; Vieill. Plumes de l'occiput terminées en pointe ; celles du de&sus de la tête presque blanches et roiratres à leur exlré-^ V.VT. 3,9 mite ; côtés àe la tête noirs ; front blanc , ainsi qu'une bande qui passe sur l'œil , et s'étend jusqu'à Tocciput ; dessus du cou, dos et couvertures supérieures (ks ailes bruns, avec une bordure étroite roussâtre sur celles-ci et blanchâtre sur les autres plumes ; croupion blanc avec quelques mouchetures; gorge et devant du cou blancs; un rang de plumes noires sur le Jiaut de celte dernière partie ; poitrine blanchâtre , avec quelques mouchetures cordiforines, roussâlres au milieu et noirâtres sur les bords ; ventre blanc ; plumes des jambes rayées transversalement de roux ; premières pennes des ailes d'un blanc teinte de roux sur plus de la moitié de leur lon- gueur , ensuite noirâtres, avec un peu de blanc à leur pointe ; les autres pennes bleues; queue mélangée de blanc et de roux , avec du brun vers les deux tiers de sa longueur , et quatre ou cinq bandes transversales noirâtres ; dessous de Taile blanchâtre , avec quelques taches en forme de flèches , et des traits d'un roussâtre obscur; bec noir à son crochet , bleu céleste dans le reste ; cire et pieds jaunes ; queue éta- gée; longueur totale , quinze pouces , dont la queue en tient six et demi, M. de Azara a observé un individu de la même espèce , lequel différoit du précédent en ce qu'il avoit les sourcils à peine apparens , et variés de brun noirâtre et de roux ; le croupion d'un blanc roussâtre , couvert de taches en forme de cœur; les grandes pennes des ailes d'un brun clair à leur pointe , avec, des bandes transversales de cette même nuance, et noirâtres ; le devant du cou jusqu'à la poi- trine tacheté de noirâtre sur un fond blanc sale. Ces oiseaux se trouvent au Paraguay. De nouvelles observations décide- ront si ce sont réellement des éperviers. L'Epervier tacheté. Variété accidenfllle de Tespèce commune de Vêpervier : elle avoit été envoyée , du pays de Marienbourg , à Klein , qui l'a indiquée. Foyez I'Epervier COMMUN. L'Epervier tête grise , Spanmis drrocephalus , Vieill. ; Falco nisus ., Var, , Lath. , s£ trouve à la Nouvelle-Hol- lande. Longueur , dix-sept pouces ; bec d'un bleu pâle ; iris et pieds jaunes ; dessus de la tête d'un gris cendré ; dessus du cou roux ; dos et ailes d'un gris foncé , presque noir ; gorge et devant du cou de couleur rousse; la poitrine et le ventre d'un blanc terne , avec des raies transversales rousses et nombreuses ; queue longue , blanche en dessous , avec trois bandes blanches assez éloignées l'une de l'autre. L'Epervier tachiro , Spaivius tachiro^ Yieill. ; Falco ta- chiro , Lath. , fig. dans YHisi. nai. des Oiseaux d'Afrique , par Levaiilant. Les grandes et cpaiss«s forêts qui bordent le Queur-Uoom et celles d'Anteniquoy , dans l'intérieur des 35o E P E terres du Cap de Bonne-Espérance , recèlent le iachiro , ei Levaillant est allé l'y observer. Cet oiseau de rapine est gros à peu près comme notre autour, et conformé comme notre épervier, si ce n'est qu'il a le tarse plus court, les ailes plus longues et coupées différemment. Son plumage a des teintes -jsombres ; c'est en dessus un mélange de brun noirâtre , avec im peu de roux, et en dessous, du blanc fortement chargé de roussâtre et parsemé de taches brunes plus ou moins foncées, rondes on en demi-cercle, et prenant la forme d'un cœur sur les plumes des jambes. Chacune des plumes des couvertures supérieures des ailes a une bordure d'une teinte plus claire que celle du fond; l'iris a la couleur de la topaze ; le bec est bleuâtre ; les pieds sont jaunes , et les ongles noirs. La fe- melle , plus grosse que le mâle , a plus de roux et moins de taches sur son plumage. Dans le nid , les petits sont revêtus d'un duvet roussâtre. Cet épervier , d'un naturel sauvage et cruel, ne quitte jamais ses retraites obscures et silencieuses; jamais il ne se montre dans la plaine ni dans les lieux découverts. Il pousse des cris aigus et discordans , cri-cri , cri-cri-cri , cri-cri , qui augmentent la sorte de terreur dont on ne peut se défendre lorsqu'on pénètre dans les hautes forêts, dont les échos ré- pètent ces lugubres clameurs. La chair sanglante est sa nour- riture ordinaire , surtout celle des petits oiseaux, dont il fait une grande consommation, car il est très-vorace. Son aire, placée sur les arbres les plus élevés , est formée de rameaux ■souples , et tapissée de plumes à l'intérieur ; la femelle y dé- pose trois œufs blancs , et variés de quelques taches rous- sâtres. L'Epervier # VENTRE ROUX , Sparvius îTifioentris , Vieill. ; Falco rufus , I^ath. ; par les naturels de la Guyane vue pile , et par les Créoles y^o^am roux. Il est aussi grand , mais plus gros que Vépervier commun , et son bec appi^oche beaucoup de celui de Vépervier à gros bec. Son plumage est en dessus d'un brun foncé , qui est mêlé de cendré sur la tête et le cou , et roux en dessous , à l'exception du milieu de la gorge et du dessous de la queue, qui sont d'un blanc sale. Le bec est noi- râtre ; les pieds sont jaunes et les ongles noirs. Cette espèce est commune à la Guyane : Sonnini a re- marqué qu'elle se tenoit de préférence dans les savanes , où elle trouve une pâture plus abondante en reptiles dont se compose le fond de sa nourriture. Ce savant ( Traduct. de VHist. des Oiseauoo du Paraguay} rap- proche de cet accipitre Vépervier bleuâtre de M. de Azara. En effet ces deux oiseaux ont des rapports ; celui-ci est d'un bleu terreux; foncé sur la tcte , du même bleu , mais. E P E 33i plus clair en dessus du corps et en dessous jusqu'au rentre qui est d'un roux blanchâtre; les plumes des jambes et les cou- vertures inférieures des ailes sont d'un roux plus foncé ; les petites couvertures supérieures et les barbes extérieures des pennes ont des bandes noirâtres ; le dessous de la queue et ses couvertures inférieures sont d'un bleu sale , avec des bandelettes d'une teinte plus foncée. EPERVIERS-AUTOURS. — L'Autour , proprement dit S paivius palumharlus 1 Vieill. ; Falco palumbaiius, Lath., pi. enl. de Buff., n.» ^i ; en latin moderne, Asiui\ mot qui, de|mênie que les dénominations fiançaises et italiennes , viennent à'Js • terius , nom que les Grecs donnoient anciennement à cet oi- seau. Or ce nom grec asterias , c'est-à-dire étoile , est upe des- cription abrégée de Vautour^ dont le plumage est couvert de grandes mouchetures semblables à de petites étoiles. Cette interprétation me paroît mieux fondée que celle de quelques fauconniers, qui prétendent trouver l'origine de la désigna- tion dVZoiVc', par laquelle Aristote a distingué l'autour , dans l'apparence d'une étoile que l'on remarque, disent-ils , dans chacun des yeux de cet oiseau. ( Voyez la Fauconnerie de Charles d'Arcussia,/). 297.) \J autour a des traits nombreux de ressemblance avec Véper- vier ^ mais il est beaucoup plus grand et plus épais ; sa tête est plus grosse et s^on bec plus robuste et plus crochu ; ses yeux sont plus enfoncés , moins grands , proportion gardée , et placés moins haut ; ses pieds et ses doigts moins allongés et moins grêles , ses serres plus fortes et plus aiguës. Sa tête , comme celle de Vépervier et de V aigle , est aplatie en dessus, et diminue insensiblement d'épaisseur jusqu'à l'origine du bec; il a le cou plus long , relativement à sa taille , que celui du grand-aigle , et la langue large , épaisse et charnue. Cet oiseau a aussi quelques rapports avec le gerfaut , et des naturalistes ont pris l'un pour l'autre ; cependant, outre quelques diffé- rences dans les formes et les couleurs , il sera toujours très- aisé de distinguer ces oiseaux , dans la longueur des ailes et dans la conformation du bec ; car l'autour a les pieds d'un beau jaune, et le gerfaut les a pâles et bleuâtres. Dans cette espèce d'oiseaux de proie , plus que dans toute autre , il existe une disparité remarquable de grandeur entre le mâle et la femelle. Celle-ci, qui égale en grosseur un gros chapon , est au moins d'un tiers plus grasse que le mâle. La disproportion en longueur n'est pas si forte ; le mâle n'a que trois pouces de moins que la femelle , dont la longueur me- surée du bout du bec à celui de la queue , est d'un pied dix pouces. Quant aux couleurs , elles sont à très-peu près les mêmes sur le plumage du mâle et de la femelle ; mais la dif- 332 E P E ; férence de l'âge les fait singulièrement varier dans l'un- et i dans l'autre. Pendant cinq ou six semaines après leur nais- sance , ces oiseaux sont d'un gris-blanc ; ils prennent ensuite | du brun surtout le dos, le cou et les ailes. Le ventre et le ! ffessous de la gorge changent moins , et sont ordinairement I blancs ou blancs jaunâtres , avec des taches longitudinales i aussibrunesdanslaprcmière année, et des bandes transversales | biTjnes dans les années suivantes ; le bec est d'un bleu sale , j et la membrane qui en couvre la base est d'un bleu livide;, j les tarses sont dénués de plumes , et les doigts sont d'un jaune i foncé ; les ongles sont noirâtres, et les plumes de la queue, ! qui sont bruntîs , ont plusieurs raies transversales fort larges, ; d'un gris sale. Le mâle a sous la gorge , dans cette première j année d'âge , les plumes mêlées d'une couleur roussâtre , ce | que n'a pas la femelle à laquelle il ressemble par tout le 1 reste, à l'exception de la grosseur qui , comme on l'a dit , est \ de plus d'un tiers au-dessous. Cette description des autours , avant leur première mue , | c'est-à-dire pendant leur première année, est d'un grand ' observateur, deBuffon, qui a fait nourrir long-temps à Monlbard un mâle et une femelle de cette espèce. Lorsqu'il a subi ses deux premières mues , l'autour est d'un brun profond et tirant au bleuâtre sur la tête , le haut du , rou , le dos , le croupion , les ailes et soas la queue ; il reste | un peu de blanc du premier âge derrière la tête , et par taches i clair-semées sur le côté intérieur des pennes des ailes : il y a I aussi des raies blanchâtres sur le fond brun des joues ; mais ' toutes les parties inférieures sont toujours blanches , avec des i bandes transversales d'un brun fonc^ , et accompagnées d'une pointe également brune qui, s'étendant le long de la lige de chaque plume , présente à peu près la forme d'un fer de iance , et en quelque sorte des étoiles. Les yeux noirs, dans le , jeune âge, prennent du rouge après la première mue, et de- I viennent d'autant plus rouges que l'oiseau est plus âgé. Les. ; pieds et les doigts sont jaunes, et les ongles noirs. La femelle est , à la même époque , brune , sans au- i cune nuance bleuâhe , et variée de taches longitudinales i très-fines sur les parties supérieures , avec des ondes d'utt brun-noir sur la gorge. La variété du plumage de l'autour, pendant ses premières, j années, et la disproportion de la taille du mâle et de la femelle, i ont donné lieu à des espèces purement nominales ; tels sont le gros busard de Brisson {fako galLinariiis , Lath. pi. 72 de Fnsch ) ; la buse variée , Frisch , pi. 78. MM. Savigny et ; Cuvier me paroissent fondés à rapprocher \ç. faucon gentil qX le bumrd di." la planche enîumiHée de Bufioa, zî," f^zo. M» | • E P E 333 Cuvier lui rapporte encore lefalco gyrfaîco. La variété la plus remarquable est celle de Vautour blanc , dont la couleur est en effet toute Llanche. C'est un gros et bel oiseau plus facile à dresser, mais plus foible que les autres. On le trouve en Orient, où il est assez rare pour être considéré comme un présent digne d'être offert à un souverain. On voit, parmi les variétés accidentelle», des individus qui ont le corps d un blanc pur ou blanchâtre ; cliez d autres , le corps est ou nuancé de blanc , de brun el de jaune , ou avec des taches blanches régulières cl irrcgrilières , particulièrement à la base et sur le bord des couvertures alaires ; quelques - uns sont d'une couleur paie et éteinte , avec des marques blan- ches ; d autres, enfui , ont sur la queue des bandes brunes si peu prononcées, qu'elle parait n'être que d'une seule couleur. 11 n'y a pas moins de différence dans la grandeur des au- tours que dans leurs couleurs , et ces disparités ont été ob- servées depuis long-temps par les personnes qui font un art ou un amusement de l'éducation de ces oiseaux pour la chasse du vol : ce sont des indices qui dirigent dans le choix des au- tours propresà cette chasse. Ceux d'Arménie et de Perse tien- nent le premier rang; et comme il est difficile de s'en procurer, on en voit fort rarement en Europe; ils surpassent les autours de toutes les autres races en grosseur, en beauté, en force et en courage ; ils ont la tête grande, le cou gros et tout le corps fort emplumé; ceux d'Arménie ont les jambes blanches , et pour rordinaire\les yeux verts ; cependant l'on préfère ceux dont les yeux et le dos sont noirs. Les autours de Perse ont les yeus clairs, concaves et enfoncés. Après ces deux races distinguées, vient celle de la Grèce ; latête de ces oiseaux est grande et leur cou gros , mais peu couvert de plumes , tandis qu'ils en ont beaucoup sur les autres parties. Ceux d'Afrique ne sont point estimés; ils ont le dos noir, et ils deviennent roux en vieil- lissant. En Sardaigne, ils ont les pennes de l'aile noires, les jambes courtes, les pieds longs et d'une couleur pâle. Ils sont d'une grosseur moyenr^e en Dalmatic ; il y en a quelques-uns de noirs, quelques autres de blonds, et d'autres ont des plu- mes d'un roux vif; leur bec est plus prolongé que dans les autres races , plus épais et plus aigu à sa pointe ; leurs pieds sont plus grands , et la face interne de leurs jambes est aplatie comme la paume de la main , au lieu que ks autres races ont cette partie arrondie. Ces autours dalmates ont une grande valeur aux yeux des fauconniers, et les mâles, quoique beau- coup plus petits, ne sontpas moins estimés que les femelles. Les grands autours de Calabre sont d'une qualité très-inférieure; ils ont néanmoins de la force et de la fierté : ils sont propres à lâchasse dulièvre; leur plumage varie, mais la forme de leur €orps est plus allongée ^ue daus les autours des autres pays. 334 E P E On en trouve aussi de fort grands dans les Apennins et les Alpes; mais leur indocilité les fait généralement écarter des fauconneries. L'on en voit dans les montagnes de Suisse de très-grands , que l'on appelle wockltabiich. Ces oiseaux sont peut-être plus communs en Allemagne qu'ailleurs; c'est aussi le pays où l'on s'en sert le plus fréquemment. Ils sont moins communs et moins beaux en France; ehfin, cette espèce est répandue en Perse, en Arménie, en Grèce, en Afrique, eir i Suisse , dans les Apennins et les Alpes ; dans les pays du I Nord, en Saèrle , en Danemarck , en Pologne, en Islande , i en Russie, près du lac Baïkal , où les Calmouques les élèvent ! et les instruisent, etc. , etc. On les retrouve même dans les I parties septentrionales de l'Amérique ; mais là ils ont subi ! quelques modifications. Tous ces oiseaux sont-ils réellement j des variétés de notre autour , et appartiennent - ils à son | genre? c'est ce que j'ai peine à croire, (v.) ' Partout les autours préfèrent pour leur demeure les mon- tagnes et les forêts ; ils construisent leur aire sur les plus grands arbres , et ils y déposent quatre ou cinq fceufs tachés de fauve ! sur un fond d',un blanc bleuâtre. Leur cri est fort rauque et finit toujours par des sons aigus, très-désagréables. Chasse à r autour. — On prend souvent les autours aux nappes à alouettes. L'on se sert aussi avec beaucoup de succès de qua- tre filets de neuf ou dix pieds de hauteur , qui renferment un espace de la même étendue en longueur et en largeur. Au centre de cet espace , l'on met un pigeon blanc , afin qu'il soit vu de plus loin ; l'oMtoz/r arrive obri(juenient ets'empêlre dans les filets ; mais ces entraves ne l'empêchent pas de dévorer le pigeon , et il ne fait de grands efforts pour s'en débarrasser que quand il est repu. Les fauconniers distinguent les oiseaux de chasse en deux classes ; savoir: ceux de \^ fauconnerie proprement dite, et ceux qu'ils appellent de ï autourserie ; et dans cette seconde classe , ils comprennent non-seulement Vautour., mais encore Vépervier ., les buses., etc. Cette distinction est ancienne , car les Komains avoient aussi V ars falconaria et ïars aaipitraria. \2 autourserie est donc l'art d'élever et de dresser les autours pour la chasse du vol ; et celui qui en fait profession se nomme autoursier. On compte les autours au nombre des oiseaux de lasse volerie , et qui sont de poing ei non de leurre., parce qu'ils ne chassent pour l'ordinaire que les perdrix et les autres oiseaux qui ne s'élèvent pas fort haut, et qu'ils fondent sur le poing dès qu'ils sont réclamés. Le mâle de cette espèce , comme celui des autres oiseaux de proie , s'appelle tiercelet. Le niais est celui qui n'est pas encore sorti du nid ; le branchier commence à voler de bran- E P E 333 che en branche ; le passager se prend au filet, et Xefourcheret est d'une taille moyenne. Il y a encore le demi-autour , dont la grosseur est moyenne entre le tiercelet et la femelle de la race commune ; les autoursiers font peu de cas de ce petit oiseau, qui est toujours maigre et mauvais chasseur; aussi l'appellent-iis peu prenant. On ne doit pas enlever du nid Vautour niais , avant que se& plumes naissantes commencent à prendre une teinte noire , et que les pennes de sa queue aient atteint la moitié de leur longueur. On le nourrit de moineaux et autres petits oiseaux vivans , que Ton a soin de plumer , de peur qu il ne s'empe- lotte, c'est-à-dire que ne pouvant digérer les plumes, ni les rendre par le vomissement , il ne soit en danger d'en être suf- foqué. On le met en lieu chaud et sec , et dès qu'il commence à se percher , on le tient quelquefois sur le poing , afm de l'accoutumer à se laisser manier. Il est bon aussi de l'habituer au bruit , et pour cela , on fera bien de le garder à la cuisine , où il prendra l'habitude de voir sans cesse des hommes et des chiens. C'est de cette précaution assez en usage , que l'on a appelé les autours 'cuisiniers : d'autres veulent que ce sur- nom ait été donné à ces oiseaux , parce qu'étant bons chas- seurs , ils fournissent abondamment la cuisine de gibier. Les branchiers , plus forts que les niais , sont aussi beaucoup meilleurs ; mais leur éducation demande de la patience , et il faut se garder de les rebuter ; mal à propos on penseroit les accoutumer aux exercices auxquels on les destine par la contrainte ou par la faim ; Ton ne fcroit que leur ôler le courage et la gaîté. Il est essentiel de les mener à la chasse de bonne heure ; dès le mois d'août, on leur fera voler par jour un perdreau, qu'on leur laissera manger, après lui avoir arraché les grandes plumes ; et en septembre , deux ou frois ; mais toujours par un temps frais , car le chaud les décourage. Avec ces ménageraens , les niais et les branchiers seront de bons oiseaux de vol pour l'hiver. On ne doit pas leur mettre le chaperon ( c'est le morceau de cuir dont on couvre la tcte des oiseaux de leurre); encore bien moins leur faire con- noître la volaille et les pigeons , qu'ils ne manqueroient pas d'aller chercher dans les fermes , de préférence à tout autre oiseau. Si on réussit à se procurer des passagers , l'on usera, pour lies rendre doux et dociles, de plus de ménagemens encore qu'à l'égard des niais et des branchiers. On peut les chape- ronner comme les faucons , et les dresser au leurre , car ils y viennent fort bien. En tout point , ce sont les meilleurs au- tours pour la chasse , mais particulièrement dans les pays de eateauK , qù il y a des arbres , sur lesquels.ils savent se po&ec 336 E P E . fort à propos en suivant le chasseur ; l'on préfère ceux qiii n'ont qu un an ; cependant il s'en trouve de plus âgés, qui ne laissent pas d'être fort bons. Lorsqu'ils ont perdu toute crainte , et que leur caractère naturellement farouche s'est adouci , on commence à les éprouver au vol. Il faut observer que ne partant pas du poing comme les niais et les bran-' chiers , il faut les accoutumer à suivre ; mais en les y dressant , on ne doit pas les perdre de vue , parce qu'ils pourroient prendre une perdrix à la dérobée et s'échapper ; on ne doit pas non plus, dans les commencemens, les laisser suivre ni voler long-temps, de peur qu'ils ne soient tentés de repren- dre leur liberté. Pour éprouver un passager^ on cherche des perdrix , et lorsqu'on a remarqué Tendroit où elles sont, on déchaperonne V oiseau^ et on le laisse aller sur quelque arbre , où il soit avantageusement posté ; on met alors les chiens en chasse pour faire enlever les perdrix, et si elles passent près de l'arbre sur lequel l'autour est perché, il ne manquera pas de faire preuve de son adresse. Quant aux fourcherets et aux demi-autours , qui sont des oiseaux formés , on les traite de la même manière que les passagers. Voici les signes auxquels on reconnbît les autours de bonne qualité pour le vol : le^ bec long , gros et noirâlre , la langue de la même couleur , le cou long et grêle , les épaules larges , le corps ramassé, la poitrine arrondie, la queue de moyenne grandeur , les cuisses charnues et point trop près l'une de l'autre , les pieds gros , les doigts 4ongs , les serres fortes et aiguës ; enfin , le plumage roux , ou gris clair , ou tendant au noir. En langage de fauconnerie , on nomme cure., des pilules faites'avec de l'éponge , du coton et de la plume , que l'on donne aux oiseaux de proie , pour dessécher leurs flegmes ; ils se portent bien quand ils ont rendu leur cure., ou qu'ils ont curé : on ne leur donne point à mnnger qu'ils n'aient curé. AiTner les cures., c'est y attacher un peu de viande pour que l'oiseau les avale mieux. C'est ainsi qu'on les donne aux autours ; on les fait manger tous les malins , ou plutôt bec- queter quelque morceau dur et nerveux sur le tiroir dont les fauconniers se servent pour rappeler l'oiseau sur le poing, et qui est une paire d'ailes de volaille , ajustée en forme d oiseau avec une petite pièce d'étoffe rouge. Cet exercice plaît beau- coup aux autours et excite leur appétit ; mais il faut éviter de les y soumettre à l'ardeur du soleil, ou trop près du feu, car ils en mourroient. Le tiroir doit être quelquefois en été im- bibé de vinaigre et d'eau sucrée avec du sucre candi. Les au- tours craignent d'être abattus j ou tenus et serrés entre Iôs E P E 3V mains, et Ton ne ddit les approcher qu'en leur présentant le tiroir. Après qu ils sVn sont servis le matin , on les expose pendant deux heures sur la perche dans un jardin , au soleil , mais à l'abri du vent. 11 est bon de les faire baigner toutes les semaines, et quoique les passagers n'aiment guère le bain , on fera toujours bien de le leur présenter. On ne les fait point voler le jour du bain ; en général ils ne doivent pas voler deux jours de suite ; afin de les délasser d'être sur la perche, on les met dans un lieu clos où ils ne sont pas attachés. La chasse du vol avec les autours demande beaucoup moins de connoissances en fauconnerie , que la chasse avec les oiseaux de haut vol ; elle exige peu d'art , de dépense et de fatigue ; aussi convient-elle à un plus grand nombre de personnes. Lorsqu'on a élevé les autours avec douceur, qu'on les soigne avec attention , qu'on ne les rebute pas par trop d'impatience , cette chasse est très-amusante et profitable. Avec douze autours, que l'on fait chasser successivement et séparément , on prend aisément une grande quantité de gi- bier: l'on peut s'en servir pour les perdrix , \cs faisans , les canards j les oies sauvages^ les lièvres^ les lapins., etc. On étudie leur penchant pour tel ou tel gibier, et l'on a soin de leur en présenter souvent une pièce pendant qu'on les dresse, afin qu'ils s'accoutument à ne s'adonner qu'à l'espèce pour laquelle ils auront marqué le plus de dispositions. yVutant qu'il est possible , il ne faut faire voler les autours qu'à la même heure, ne point chasser par un vent trop fort, ni dans le fil du vent , ni par un temps humide , ni lorsque la terre est couverte de rosée ou de gelée blanche. Ils n'aiment point à être retenus trop long-temps dans l'inaction , mais ils se re- butent aussi quand on ne leur laisse pas le temps de se repo- ser ; dans une chasse on doit toujours avoir deux ou trois de ces oiseaux prêts à voler , tandis que d'autres volent. L'on y mène aussi des chiens, afin de découvrir, retrouver et faire partir le gibier; mais un trop grand nombre de chiens, aussi bien que leur trop forte taille ou leurs mouvemens trop vifs, effarouchent les autours. Maladies des autours. — L'autour en état de domesticité est d'un tempérament délicat; la propreté dans les lieux où on le tient , est un des premiers et des meilleurs moyens de le conserver en santé. On le purge quelquefois avec de la manne qu'on ajoute à son past ; c'est la médecine qui lui convient le mieux. Pendant l'hiver on lui donne de la même manière , et de vingt jours en vingt jours , six grains de poivre. La ché-i lidoine est propre à lui faire rendre les humeurs visqueuses , mais il suffit de l'employer une fois par an. De dix jours ei> dix jours on lui fera prendre le blanc d'un œuf, battu avec du X. 2 2 438 E P E sucre candi en poudre : l'huile , de mêmfe que le lait , lui fait beaucoup de bien au temps de la mue. Charles d'Arcussia ^ qui a écrit un fort bon traité de la fauconnerie , recommande le moyen suivant, comme un excellent remède contre toHites les maladies des autours. Cet auteur assure, d'après une lon- gue expérience , qu'en suivant sa méthode , l'on ne perd ja- mais d'oiseaux de vol pendant la mue , et qu'ils ne sont point attaqués des maladies auxquelles leur captivité les expose. Quand on veut faire paître ou manger l'autour , après qu'il a tiré sur un tiroir sec ( j'ai donné plus haut la signification de ces mots usités dans la fauconnerie ) , l'on met par morceaux de la viande qu'on lui prépare , dans un plat plein d'eau tiède et édulcorée avec du sucre ou de la manne : quelque chaleur qu'il fasse , l'eau doit toujours être tiède. Lès autoursiers donnent le nom de boulimie à une espèce de défaillance qui jette les autours dans l'abattement, et les met en risque de mourir. La cause de cette maladie est la Tiégligence ou la parcimonie de ceux qui ont soin de ces oi- seaux , et qui ne les nounissent pas assez largement. L'abon- dance et le choix de la nourriture sont les préservatifs et le remède de cette maladie. Comme la plupart des maladies des autours sont les mêmes que celles des faucons ^ l'on trouvera au mot Faucon les moyens de les éviter et de les guérir. L'Autour blanc, Sparvius niveus, ^ieill. ; Falco Novec^ ïlol/andicc, Lath.Sonnini, édil. de Buffon, a donné cet oiseau pour un aigle ; mais ses caractères le placent naturellement parmi les autours. Tout son plumage eét d'un blanc de neige ; le bec et les ongles sontnoirs; la cire et les pieds sont jaunes. Taille de l'autour d'Europe. La femelle est au moins d'un tiers plus forte que le mâle. L'Autour cendre , Sparmis r.inereus , Vieill. Quoique j'i- sole cet autour de la Nouvelle-Hollande, je soupçonne que c'est un individu de l'espèce de Vautour blanc , mais un mâle dans son jeune âge. Il a toutes les parties supérieures d'un gris cendré , et les inférieures blanches , avec des lignes grises et transversales sur le devant du cou , sur la poitrine , sur les flancs et en dessous des pennes latérales de la queue. L'Autour chanteur , 4S)9û!mi« musicus, Vieill. ; Falco mu- sicus, Lath. , pi. 27 des Oiseaux d'Afrique , sous le nom de faucon chanteur. Un plumage agréable et des formes élégantes sont les attributs de cet oiseau ; un joli gris perlé , sa couleur^ dominante , est d'une nuance plus foncée sur le haut et les côtés de la tête et sur une partie des plumes scapulaires ; les couvertures supérieures de la queue sont blanches , piquetées et rayées de gris-brun sur les côtés ; un gris-bleu , indiqué par E P E 335 des lignes, coupe transversalement le fond blanchâtre du ventre et des jambes. Les ailes sont noires, toutes les pennes delà queue, excepté les intermédiaires; noirâtres et terminées de blanc, avec de larges bandes .transversales sur toute leur longueur, Tiris est d'un rougç-brun foncé ; la base du bec jaune, le reste noir, ainsi que les ongles; les pieds sont d'un jaune qui devient orangé dans la saison des amours ; queue étagée ; grosseur du faucon d'Europe. Le jeune a son plumage mélangé de beaucoup de rous- sâtre. La femelle , d'un tiers plus forte que le mâle , pond quatre œufs blancs et presque ronds dans un nid placé à lenfourchure des arbres , ou dans de gros buissons touffus. Levaillant a rencontré cette espèce dans la Cafrerie , ainsi que dans leKarrowet le Cam-de-Bon, et lui a donné le nom de chanleur, parce qu'elle fait entendre sa voix ou ses cris pendant des heures entières, le matin , le soir, et quelque- fois pendant la nuit. Je soupçonne que l'autour gris à ventre i-ayé de Madagascar, appartient à cette espèce, mais comme femelle. * L'Autour a dos noir , Spannus me/anops , Vieill. ; Falco melaiiops , Lath., est blanc sur la tête et sur le cou, avec des traitsnoirssur le milieu de chaque plume; touies les parties inférieures sont d'un blanc pur; une bande noire entoure l'œil ; le manteau est de cette couleur et varié de mouche- tures blanches ; la queue est noire , avec une large bande blanche transversale sur les deux tiers de sa longueur; le bec est noir; la cire et les pieds sont jaunes. Longueur totale,' quatorze pouces environ. Il y a au Muséum d'Histoire naturelle un individu , que fe prends pour une variété d'âge , lequel est tacheté de roux et de blanc , et dont la queue est traversée par trois ou quatre bandes noires sui- un fond blanc. Ces oiseaux se trouvent à Cayenne. Le Grand Autour de Cayenne , femelle. V. Autour noirâtre. Le Grand Autour de Cayenne , mâle, Falco Mauduytiy Lath. V. Spizaète. L'Autour gris a ventre rayé de Madagascar {Spaivius. madagascan'ensis^ Vieill. ; Falco madagascariensis, Lath., pi. io3 des Voy. de Sonnerai. Les Français de Madagascar l'appellent aigle rayé. Il est de la taille àa faisan commun , et il a le dessus de la tête , le cou et le dos d'un gris cendré clair; les petites couvertures des ailes pareilles , ainsi que les moyennes ; mais sur chaque plume de ces dernières , il y a une tache presque ronde de couleur noire ; les pennes secondaires spnt cendrées au-dehors jusqu'à la moitié , çt Uaiiches en dedans 34o E P E <]e même jusqu'à la moitié , et entrecoupées par àes bandes obliques ; le reste est noir et bordé de blanc à l'extrémité ; les pennes primaires sont de cette dernière couleur , jusqu'au tiers , avec des bandes noires transversales ; le croupion, la poitrine et le ventre sont blants et rayés transversalement de noir ; la queue est de cette couleur et barrée de blanc dans le milieu , avec de petites lignes noires. Les pieds et l'iris sont jaunes , et le bec est noir. \jt faucon chanteur, des Ois. d'Afrique ^ pl- 27, décrit par M. Levaillant pour une espèce f>artlculière , a de si grands rapports dans son plumage avec e précédent , qu'on est tenté de le regarder comme le mâle de cette espèce , vu qu'il est plus petit que Vautour gris ;ce- lui-cl en serolt la femelle. F. Autour chanteur. L'Autour huppé. F. Spizaète. * L'Autour DU Japon , Sparoius orientalis ^ Vieill. ; Fako orienialis , Lalh. Sa longueur est de dix-sept pouces, et celle de sa queue de huit ; son bec est gros , noir en dessus et jaune en dessous; un trait cendré passe au-dessus de ses yeux ; tout son. plumage est brun , plus foncé sur les parties supérieures que sur les inférieures ; ses pieds et ses doigts ont une teinte plombée. Un oiseau de celte espèce a été apporté des côtes du Japon.à Londres ; il est dans le cabinet de M. Banks. * L'Autour de Java , Falco indiens , Lalh. La couleur générale de son plumage est le brun rougeâlre ; le front , le croupion , le bas-ventre , et des bandes transversales au ventre , sont de couleur blanche ; les ailes en dessus , de même que la queue , sont rayées de noir , et il y a des ondes roussâtres sur le fond blanc sale du dessous des ailes ; le bec est noir , et la membrane de sa base est jaune aussi bien que les pieds- Dans la femelle , les plumes du ventre sont fauves et boi- dées de blanchâtre ; les scapulaires d'un brun mêlé de rous- sâtre , et les pennes de la queue d'un brun clair , avec deux larges bandes d'un cendré pâle en dessous. On voit presque toujours dans l'île de Java , le mâle et la femelle de cette espèce , réunis ; ils chassent ensemble aux ramiers et aux tourterelles , qu'ils prennent avec beaucoup d'adresse. L'Autour jaunâtre , Falco radiatus , Lajh., pi. 121 du2.« suppl- io the gen. Synop. Cette nouvelle espèce est très-rare à la Nouvelle-Hollande , sa patrie. Jusqu'à présent , on n'en connoît en Angleterre qu'un seul individu. Sa taille est de vingt pouces de longueur, et ses ailes déployées ont quatre pieds d'étendue d'une extrémité à l'autre ; cependant elles ne dépassent pas le milieu de la queue , parce qu'elle est elle même très-longue. Ce bel autour a le bec noir ; la mem- E P E 3it brane qui en recouvre la base , d'un bleu pâle , ainsi que le tour des yeux , qui est dénué de plumes ; 1 iris brun ; le plu- mage généralement teint d'une belle couleur de rouille , ta- cheté et strié de noir Jongitudinalement ; il faut cependant en excepter la tête et le cou , qui ont des lignes fines de même teinte, mais transversales ; les ailes et la queue sont brunes , variées de raies blanchâtres et noirâtres; huit ou neuf de ces bandes traversent la queue ; les pieds sont blçus; les ongle» longs, noirs et pointus. Cette description, faite d'après celle deLatham(2.6suppl. fo ihe gen. Synop.), diffère de l'individu que ce naturaliste afait figurer dans le même ouvrage; mais comme la différence n'existe que dans la forme et la distribution des taches, on doit pré- sumer que c'est l'effet d'une mauvaise enluminure. * L'Autour moine, Spatvlus monachus , Vieill. Il a dix- huit pouces de long; les tarses à moitié vêtus; le bec noir; les pieds et la cire jaunes (celle-ci s'étend sur les côtés de la tête jusqu'aux yeux) ; le devant de la tête, le cou et les parties inférieures sont d'un blanc pur ; l'occiput, le manteau et les ailes d'un brun noirâtre ; les couvertures supérieures et les pennes terminées de roussâlre;laqueue est arrondie, d'un brun ferrugineux, traversée par deux bandes noires , et terminée de blanc roussâtre. Il se trouve au Brésil. Cette nouvelle espèce m'a été indiquée par M, Them- minck, qui la conserve dans sa nombreuse et riche collec-î tion. L'Autour noirâtre , Spatvws nigrirans ^ Vieill. ; Fa/eo Mauduyii fœminn , Lath. Mauduyt a présenté cet oiseau de proie de la Guyane pour la femelle de son grand autour de Cayenne , ainsi que les auteurs qui l'ont décrit d'après lui. Cependant il me semble qu'on n'auroit pas dû le rapporter k la m.ême espèce , puisqu'il a des attributs qui ne sont pas occaslonés par la différence de sexe ; comme d'avoir le tarse plus court d'un pouce , et plus grêle que l'individu donné pour un mâle , quoique cette femelle ait plus de grosseur et de longueur. Je me suis décidé à l'isoler, avec d'autant plus de motifs, que son sexe n'a été indiqué que d'après sa dé- pouille. Cet autour n'a point de huppe , et l'autre en a une as- sez longue sur l'occiput. Sa taille est d'environ vingt -six pouces. Il a le sommet de la tête et le cou d'un brun noirâ- tre ; la poitrine et le ventre blancs, avec des raies noij^s , transversales et larges ; le dessus du corps, les scapulaires , les couvertures supérieures des ailes d'un brun-noir ; les ailes rayées transversalement de noirâtre et de gris jusqu'aux deux ùers de leur longueur ; ensuite , d'un noir lavé ; la queue 342 P' P E traversée par huit bandes alternativement grises et noires; ha, pieds sont jaunes ; le bec et les ongles noirs. Le Petit Autour de Cayenne. V. Asturine. L'Autour a queue rousse , des Oiseaux de l'Amérique septentrionale , n'est point une Buse. Voyez Buse a queue rousse, (s. et y.) EPERTlÈPtE, Hieracium. Genre de plantes de la syngé- nésie polygamie égale, et de la famille des chicoracées , qui offre pour caractères : un calice commun ovale, imbriqué d'é- çailles linéaires, droites , inégales, et disposées sur plusieurs rangs ; un grand nombre de demi-fleurons , tous hermaphro- dites , dont la base est un petit cornet qui s'allonge d'un côté en une languette linéaire ^ tronquée et à cinq dents , tous, portés sur un réceptacle commun nu ; un grand nombre de semences oblongues , légèrement anguleuses , couronnées d'une aigrette sessile , à poils très-simples ou imperceptible- ment dentés. Ce genre se confond souvent avec les Crépides , les Pissen- lits , les Liondents et les Hypochérides, parce que ses ca- Tactères ne sont pas tranchés , et que ses espèces qui mon- tent à près de cent , varient beaucoup selon les lieux où elles croissent. Ce sont des herbes vivaces ou bisannuelles , à feuilles simples , alternes ou éparses , à fleurs terminales , qui sont pour la plus grande partie propres à l'Europe ; on les dir vise en épervières à tiges nues ou presque nues ^ et eu épetvières à tiges feiiillées. Parmi les premières , les plus communes ou les plus re- marquables sont : L'Èperyière dorée , dont les feuilles sont dentées ou vongées , glabres des deux côtés, plus larges à leur extrémité, et dont le calice est noir et velu. Elle se trouve dans les Alpes. Son suc est laiteux et amer. L'Eperyière piloselle , vulgairement la pîluselle ou oreille^ de-souris , a les feuilles ovales , très-entières , velues en des- sous , et la tige uniflore. Elle se trouve dans toute l'Europe, aux lieux secs et sablonneux; elle est acre , astringente , vul- néraire ctdétersive : on l'emploie pour guérir les dyssente- ries , les hernies , les ulcères internes. On prétend que son infusion dans le vin blanc guérit les fièvres tierces. Le bota- niste trouve , dans sa racine , un secours pour apaiser mo- mentanément sa soif; car, mâchée , elle détermine une grande sécrétion de salive. L'Eperyière orangée a les feuilles entières, la tige pres- que nue , velue et corymbifère. Elle se trouve sur les mon- iagnes froides. Ses fleurs, d'un rouge-brun, la rendent remar-- E P H 3/> c^ble. On la cultive quelquefois en bordure dans les jardins, ce à quoi elle est très-propre. Parmi les secondes , il faut distinguer : L'Epervière des murs , dont la tige est presque nue, ter- minée en corymbe ; les feuilles radicales ovales , en cœur, dentées, velues etpétiolées; celles de la tige peu nombreuses et fort petites. Elle se trouve par toute l'Europe , dans les pâ- turages secs et montueux, sur les vieux murs , etc. Ses feuilles radicales sont souvent un peu rougeâtres en dessous , et mar- brées ou tachées de brun en dessus ; ce qui lui a valu le nom vulgaire de pulmonaire des Français. On la regarde comme vulnéraire et adoucissante. L'Epervière marécageuse , dont la tige est panicnlée à son sommet ; les feuilles amplexicaules, dentées , glabres , et le calice velu. Elle se trouve dans les lieux marécageux des montagnes. L'Epervière amplexicaui.e est couverte de longs poils glanduleux et glulineux , a la tige rameuse , multillore , les feuilles de la tige en cœur , presque dentées et amplexicaules. Elle se trouve sur les montagnes froides. Ses feuilles froissées ont une odeur balsamique. L'Epervière glutineuse , qui a les feuilles lancéolées, rongées , un peu rudes , et les fleurs en ombelles. Elle est commune dans les bois, s'élève beaucoup et estlégcrement visqueuse. L'Epervière a ombelles a les feuilles linéaires , un peu dentées, éparses, et les (leurs en ombeJles. Elle se ti ouve avec ia précédente dont elle diffère peu. V. Hiéracium. (b.) EPEï\VIERS. Noms donnés à quelques insectes du genre des SphUSX,, .J^i/a stellatarum, fuciformis^ etc.de M. Fabricius, parce qu'ils sembJenl planer au-dessus des tieurs. (l.) EPETIT, Plante de Cayenne , que les habitans croient douée, de la vertu de faire aimer ceux qui en portent sur eux , de toutes les femmes qui les voient. Ils s'en servent aussi pour frotter le nez des chiens de chasse , afin de le rendre plus fm. On ignore à quel genre elle appartient, (b.) EPHEDRA. {Bottin.) L'Ephedra , le Caucon et IAna- ^ASIS , dit Pline , croissent dans les lieux exposés au vent ; ils grimpent aux arbres., et pendent à leurs branches. Ils n'ont point de feuilles, n^ais beaucoup de vrilles, et leur racine est pâle. Gesper juge que Epliedra dérive de Epliydron ( du grec £7r(, w^%/i), ce qui s' accorderoit avec l'opinion de quelques botanistes qui pensentquelaPRÊLE(£'9«7!$e/um)o,ulaPESSE7«/>- puris') plagtes aquatiques , sont VEphedra des. anciens. Her- molaiis rejette ayec raison cette explication, qui ne peut s'appli- quer au texte de Pline.- On s'est reporté ensuite sur l'U vêtu 3^.( E P H ou Raisin DE MER, etilparoîtroitquerJÈ/j^^^ra est\e Pofygonum maritimiimscandensàe C.Bauhln, c'esl-à-dire, l'UvETTË grim- pante ( Ephedra altissima , Desf.), que Belon avoit prise pour Vanabasîs de Pline. Alors rexplication de Tournefort qui fait venir ephedra de deux mots grecs qui peuvent signifier supi-à sedes ne souffriroit point de critique , et le texte de Pline seroit aussi bien appliqué qu'il peut l'être , et mieux qu'à la Cuscute ,• autre plante prise pour V ephedra. Tournefort , Adanson et Linnœus ont donné le nomd'EPHEDRA au genre Uvette lui- même, genre qui a été le sujet d'observations intéressantes faites par M, Mirbel(r. Nouv. Bull. Soc. Phil.,n.° 55 ). (ln.) EPHEMERE, Ephemera^hm. Genre d'insectes, de l'ordre des névroptères, famille des subulicornes, et qui a pour carac- tères : antennes très-courtes , terminées par une soie ; lèvre supérieure couvrant la bouche ; mandibules nulles ou très- petites ; palpes fort courts , peu distincts ; tarses à cinq ar- ticles. Les éphémères ont le corps allongé , très-mou ; la tête courte , large , avec les yeux à réseau très-gros , deux à trois yeux lisses , ou plus , quelquefois aussi très - gros ; le premier segment du corselet petit ; les ailes triangulaires , relevées ou horizontales , très-réticulées , et dont les inférieures sont beaucoup plus petites , quelquefois presque nulles ; l'abdo- men long , presque «ylindrique , terminé par deux ou trois filets fort longs , et les pattes antérieures longues et avan- cées. Le nom d'éphémère a été donné à ces insectes à cause de la courte durée de leur vie , quand ils ont acquis leur der- nière forme. Il y en a qui ne voient jamais le soleil ; ils nais- sent après qu'il est couché , et meurent avant qu'il reparoisse sur l'horizon. Plusieurs naturalistes ont fait des observations très-intéressantes sur ces insectes. Svvammerdam parle des éphémères , qui sortent des rivières de Hollande , pendant deux ou trois jours de suite » dans une abondance surprenantô. Ces insectes paroissent à différentes époques , suivant les es- pèces et les pays. Les éphémères de Hollande se montrent en été ; celles de certaines contrées , à la fin du printemps ; vers le milieu de l'été, on en voit, aux environs de Paris, des nuées qui obscur- cissent l'air. A de certaines heures du jour, elles commencent à sortir de l'eau, et cette heure n'est pas la même pour toutes les espèces. Celles du Rhin, de la Meuse, duLech, de l'Yssel et du Wahal , commencent à voler sur ces rivières vers les six heure? du soir , environ deux heures avant que le soleil se couche ; les pins diligentes de celles de la Marne et de la Seine , qui ont été observées par Réaumur , ne s'élèvent en E P Tî :i4.t; lair que quand le soleil est prêt à se coucher , et ce n'est qu'après qu'il a quitté l'horizon , que la plus grande quantité paroît. Les époques des différentes récoltes ne sont pas mieux connues des laboureurs , que ne l'est des pécheurs, le temps où les éphémères doivent se montrer sur les rivières dont ils habitent les bords. Quelle qu'ait été pendant le four la tem- pérature de l'air , l'heure à laquelle les éphémères commen- cent à quitter leur dépouille , est la même pour le plus grand nombre , et une autre heure paroît marquée , au-delà de la- quelle il ne leur est plus permis de le faire. Celles qui ont été étudiées en Suède, par Degeer , éclosent le soir vers la fin du 'printemps , en très-grande quantité , tou- jours au coucher dusoleil. Elles se rassemblent par centaines, voltigent continuellement , s'élèvent au-dessus de quelque grand arbre , et s'en écartent rarement ; la durée de la vie de celles-ci est plus longue que celle des espèces observées par Svvammerdam et Réaumur. Ces éphémères commancent à voler une heure avant le coucher du soleil , s'attroupent toujours dans des endroits peu éloignés d'une rivière ou d'un ruisseau , et y restent jusqu'à ce que la rosée s'élève en trop grande abondance; alors elles disparoissent , se retirant sur les murs ou sur les plantes , et s'y tenant dans un parfait repos , jusqu'au lendemain où elles se raniment et s'élèvent en l'air de nouveau. Ces insectes ne sortent de l'eau que pour s'accoupler et pour pondre. Suivant Degeer , le premier observateur qui ait vu l'accouplement de ces insectes , il y a beaucoup plus de mâles que de femelles. On dislingue celles-ci parles filets qui terminent leur abdomen ; elles en ont trois d'égale longueur, au lieu que les mâles n'en ont que deux, un de chaque côté, et le commencement d'un troisième dans le milieu; outre ces filets, ils en ont quatre autres très-courts au-dessous du venfre, et deux atrtres parties eu forme de crochets recourbés en arc , avec lesquels ils s'accrochent à la femelle pendant l'accouple- ment. L'organe du sexe des femelles , qui consiste extérieu- rement en deux ouvertures, est situé au-dessous du ventre, entre le septième et le huitième anneaux; c'est par ces ouver- tures que sortent lesceufs. Les rassemblemcns de ces insectes, suivant Degeer, sont entièrement composés de mâles ; mais dès qu'il se présente une femelle, ces mâles se mettent aussi- tôt à sa poursuite , et semblent se disputer sa conquête ,- celui qui a obtenu la préférence , s'envole seul avec elle , et les autres rentrent dans le groupe pour y attendre les femelles. Le couple va se placer sur une muraille ou sur un arbre , pour n'être point troublé d.ins ses amours. A l'instant de l'ac- couplement , le mâle est placé en-dessous de sa femelle , 346 E P H ayant son ventre élevé en l'air , et l'extrémité appliquée snr^ les ouvertures sexuelles de la femelle , qu'il retient avec se» crochets ; leur jonction ne dure qu'un instant. Dès que les femelles sont fécondées , elles déposent leur» œufs ; c'est dans l'eau qu'elles devroient toutes les placer , mais la plupart les laissent sur les corps où elles se posent ;■ il n'y a guère d'insectes qui doivent en mettre au jour un si grand nombre et les pondre aussi promptement. Ces œufs sont arrangés en deux espèces de grappes , dont quelques-unes ont trois lignes de longueur. Chacune de ces grappes contient trois cent cinquante à quatre cents œufs. Chaque éphémère a sept à huit cents œufs à pondre , et c'est pour elle l'affaire d'un moment , car elle fait sortir ses deux grappes à la fois ; pour se disposera cette opération, elle élève l'extrémité de son abdomen , auquel elle fait faire un angle presque droit avec le resie de son corps; et elle pousse en même temps au- dehops les deux grappes, qui sortent par les deux ouvertures dont il a été parlé. Celles qui font leur ponte dans l'eau , s'appuient avec les filets de leur queue sur l'eau même , pen- dant qu'elles se débarrassent de leurs œufs. Ces œufs , plus pesans que l'eau , tombent aussitôt au fond , et sont bientôt séparés les uns des autres ; an ignore le temps qu'ils sont à éclore. Les éphémères nous paroissent avoir une existence très-c courte, parce qu'elles ne restent qu'un instant sous leur der- nière forme ; mais elles vivent beaucoup plus qu'un grand nombre d'insectes , sous la forme de larve et sous celle de nymphe, passant un , deux , et même selon quelques auteurs , trois ans , avant de devenir insecte parfait. La larve et la nymphe vivent dans l'eau , ou dans des trous au-dessous de sa surface. Ces larves ont six pattes , la tête triangulaire , et munie en dessous de deux parties écailleuses recourbées, qui se terminent en pointe; le corps divisé en dixanneJftix; de l'ex- irémité du dernier , il sort trois filets presque aussi longs qu« Je corps , et plus ou moins garnis d'une frange de- poils dis- posés comme les barbes d'une plume ; elles sont de couleur brune ou jaunâtre , selon les espèces. Les nymphes ne dif- fèrent des larves, qu'en ce qu'elles ont des fourreaux d'ailes sur le corselet. Toutes les larves d'éphémères ne diffèrent entre elles que par les inclinations que la nature leur a données ; les unes passent leur vie dans des habitations fixes : chacune a la sienne, qui consiste en un trou creusé au-dessous de la surface de l'eau, dans la terre qui en forme le bassin ; rarement la larve quitte ce trou pour nager; ce n'est que dans des circonstances qui exigent qu'elle s'en creuse un nouveau; les autres sor,t E P H 0/7 Four ainsi dire errantes , et nagent et marchent au fond de e«n ; quand les larves se tiennent tranquilles , on, re- marque autour de leur corps des houppes d'une grandeur sensible , qui sont continuellement dans une agitation ex- trême ; dans les unes , les houppes sont siiuces comme les rames d'une galère , dans d'autres elles sont placées au-des- sus de leur corps ; quelques espèces les ont couchées sur le dos , et elles sont dirigées en arrière ; le nombre de ceshouppes, qui ont l'aspect d'ouïes ou de branchies , n'est pas le même dans toutes les larves ; celles-ci en ont six de chaque côté ; celles-là sept ou davantage. L'espèce la plus commune aux environs de Paris , a les ouïes couchées sur le corps , et ne nage pas habituellement ; elle est de celles qui se tiennent renfermées dans des trous. Ces trous sont placés horizontale- ment; leurs ouvertures sont un p'eu ovales , et il y en a deux pour chaque habitation; elles sont très-près l'une de l'autre, et elles communiquent avec un canal qui a deux branches, qu'on ne peut mieux comparer qu'à un tube de verre qu'on auroit plié en deux ; ainsi les larves habitent un logement de deux pièces. On ne trouve jamais de ces trous dans les bancs de gravier , la larve ne vivant que dans la terre glaise ; son lo- gement est toujours proportionné à sa grandeur; tous les vides que son corps y laisse sont remplis par Tcau , dont elle est environnée comme elle'lç seroit au milieu de la rivière ; et elle y est en sûreté contre la voracité des poissons et de dif- férens insectes aquatiques. Ces larves quiparoissenlsifoibles, ont cependant des organes assez torts pour digérer une nour- riture très-grossière : elles ne semblent saîimcnter que de terre , dont elles rejettent les grains après avoir enlevé ce qu'elle a de succulent. Lorsque les éphémères sont prèles à quitter leur dépouille de nymphe, elles sortent de leau et vont se placersur quel- que endroit sec : elles ne tardent pas à se débarrasser de leur peau, qui se fend au-dessus de la tête et du corselet , et aussi- tôt que V éphémère en est dehors , elle s'envole et va se placer sur un mur ou sur un arbre. Quoiqu'elle ait alors des ailes, et que rien tie semble lui manquer , elle a cependant encorç une mue à faire : pour cette dernière opération elle s'accroche avec ses pattes sur un mur, se met le plus ordinairement dans une position verticale , la tête en haut, et y reste quelquefois une heure , jusqu'à ce que la peau qui la couvre se fende sur la tête et sur le corselet ; à mesure que la fente augmente, l'insecte tire toutes ses parties les unes après les autres ; les ailes qui se dépouillent, comme tout le reste , sortent peu h peu dune pellicule qui les couvroit, et la dépouille reste at- tachée au mur ou sur l'ai'bre où rinâccte s'est fixé. S.nammeçH 348 E P H dam prétend que dans l'espèce sur laquelle il a donné des observations , le mâle est seul assujetti à ce second dépouil- lement. Avant cette dernière mue, le corps et les ailes de Tinsecte éloient d'un brun terne; mais après, la peau du corps et dans plusieurs espèces , les ailes, est comme vernissée , sèche et friable. Les éphémères n'ont point de bouche très- sensible , et il n'y a pas d'apparence qu'elles prennent de nourriture ; elles sont si foibles et si délicates , que le moindre attouchemen, les blesse. Celles des environs de Paris , dans la plupart des années, sur la fin de l'été et pendant trois ou quatre jours de suite , offrent aux habitans des bords de la Seine une sorte de phénomène : il en naît un si grand nom- bre en peu d heures , qu'elles forment un nuage épais ; elles se hâtent de remplir les fonctions pour lesquelles elles sont nées , n'arrivant à l'état parfait et ne paroissant dans les airs que pour perpétuer leur espèce. Mais après l'accouplement et la ponte , qu'est devenue cette prodigieuse quantité d'éphé- mères , puisqu'il n'en paroît plus dans l'air .'' elles sont déjà mortes ou mourantes pour la plupart : une grande partie est tombée dans la rivière même où elles ont vécu; les poissons n'ont aucun jour dans Tannée où ils puissent faire une chère aussi abondante, et se régaler ainsi d'un mets auquel les pê- cheurs ont donné le nom de manne. Celles qui, en tombant dans l'eau, ne sont pas devenues la proie des poissons , n'en périssent guère plus tard , elles sont bientôt noyées ; les autres tombent sur les bords de la rivière , et y forment quelquefois une couche si épaisse , que la terre n'est pas mieux couverte en hiver par la neige, qu'elle ne 1 est parleurs corps. La durée de la vie Je celles-ci n'est pas tout-à-fait si courte que celle des autres ; mais autant vaudroit-il pour elles que leur fm evlt été plus proche : entassées les unes sur les autres , sans avoir assez de force pour changer de place, sans se donner un mou- vement considérable , elles meurent lés unes après les autres ; celles qui poussent leur vie le plus loin, et qui sont, par rap- port aux premières , plus que des centenaires , voyent au plus Je lever du soleil. C'est ainsi que ces insectes terminent leur vie , qui est si longue pendant qu'ils sont sous la forme de larve et de nymphe , et si courte quand ils sont devenus in- sectes parfaits : on en connoît une vingtaine d'espèces, qui se trouvent toutes en Europe. Ephémère commune , Ephemera vulgata , Linn. , Fab. , D. 19-5. Cette espèce est la plus grande de celles des environs de Paris; ellciA le corps mélangé de brun et de jaune ; les ailes brunes avec cinq ou six taches d'un brun foncé ; les trois fi- E P H 349 filets de la queue beaucoup plus longs que les ailes. On la trouve auprès des lacs et des rivières. Ephémère diptère, Ephemera diptera ^ Linn. , Fab. Elle est moins grande que la précédente ; elle a le corps d'un gris ardoisé obscur, avec quelques lignes d'un rouge foncé sur les anneaux de l'abdomen ; les pattes d'un gris clair un peu ver- dâtre ; les filets blancs avec des points noirs ; les ailes transpa- rentes , bordées extérieurement de brun pâle , avec plusieurs tacbes blanches à l'origine. Linneeus dit que cette espèce a les ailes inférieures très- peu apparentes; mais, suivant Degeer, elles n'existent point, et l'insecte est diptère sous ce rapport, (l.)' EPHEMERE, EPHÉMERINE , Tradescantia , Linn. (Hexandrie monogynie.) Toutes les fleurs qui ne durent qu'un jour sont éphétnères , mot grec qui désigne cette durée , et il y en a un grand nombre ; mais on a donné particulièrement ce nom à une plante de l'Amérique septentrionale , qui , réu- nie à quelques autres ayant les mêmes caractères , constitue un genre dans la famille des joncoïdes , lequel se rapproche beaucoup des Commelines, Dans ce genre les fleurs ont un calice composé de trois folioles ovales, concaves et persistantes ; une corolle à trois pétales , larges , orbicu- laires et égaux; six étamines érigées, de la longueur du calice , ayant leurs filets velus, et leurs anthères en forme de rein ; un germe supérieur, ovale et à trois côtés obtus , sou- tenant un style mince , coloré et terminé par un stigmate simple. Le calicti, qui se referme quand la corolle est flétrie , couvre une capsule ovale à trois valves et à trois loges ; cha- que loge contient quelques semences angulaires. Le genre Callisie a été réuni à celui-ci par Svvartz. Les éphémères sont des herbes exotiques; leurs feuilles sont simples , et embrassent la tige de leur base. On en compte une vingtaine d'espèces. L'Ephémère de Virginie , TradesVt cantla virginiana^ Linn. , est la plus belle de toutes , et à peu près la seule qu'on cultive ordinairement dans les jardins. Elle a une i-acine vivace ; ses tiges sont droites, lisses , articulées, sijcculentes et garnies de feuilles alternes , d'un beau vert , fort longues , et pliées en gouttière. Les fleurs naissent en faisceaux au sommet des liges ; chaque fleur ne dure qu'un jour. Cette plante se multiplie d'elle-même par ses racines et par ses semences. L'Ephémère nervale constitue aujourd'hui le genre Te- LIPOGON. Sept espèces nouvelles de ce genre sont mesition- nées daqs le bel ouvrage de MM. de Humboldt , lîonpland et Kunth , sur les plantes de l'Amérique méridionale, (d.) EPHEMERON de Dioscoride. On croit que ce peut 35o E P H (■Ire , ou le colchique, ou une iris, ou bien la lisymachie éphé- mère. Le nom iYEphememm a élé donné par Morison à une plante de Virginie remarquable par ses fleurs bleues qui ne per^ sistent qu'un jour. Tournefort lui conserve cenom, mais Lin- naiMs la comprend dans son genre Tmdescaniia. V. Ephémère. On a encore appelé Ephemerum, V Eranthemum capense ^ des CoMMELiNES , et une espèce d'HELONiAS ( H. huila- ta ). (LN.) EPHEU. Nom allemand du Lierre , Hedera hélix, (ln.) EPHIELIS. Nom donné par Schreber , et adopté par ^^illdehow et Persoon , au viatayha d'y\ublet , arbre de la Guyane. V. Mataybe. (m.) ÉPHIPPIE , Epliippium , Lat. ', Clitetlaria , Meig. Genre d'insectes, de l'ordre des diptères, famille des nolacanlhes , ayant pour caractères : antennes à peine plus longues que la tcte , de trois articles , dont le dernier presque conique, al- longé, à six anneaux et terminé par un long stylet ; ailes cou- chées sur le corps ; deux épines à l'écusson , et Une dent de chaque côté du corselet. La seule espèce connue estrEPHiPPiETHORACiQUE, Ephîp- pium. tlioracicum ; Stratiomys ephippium , Eab. , Panzer, yawn* Insect. Germ. ^fasc. 8, tab. 23, mâle. Elle est longue de six lignes , noire , avec le corselet couvert d'un duvet d'un rouge brillant ou comme satiné ; ce corselet a, de chaque côté , une dent très-aiguë , et l'écusson est terminé par deux épines. Les ailes sont noires. On la trouve sur les charmilles et sur le tronc des vieux arbres. Le stratyome microUon de Fabricïus que favois rapporté à ce genre , dans la première édition de cet omTage , doit être placé avec les odontomyies , et n'est pas l'insecte que Fabri- cius désigne ainsi , mais son stratiomys argentata. (l.) EPHONSKYCA. Nom que les naturels des Florides donnent à un courlis , et qui signifie , dans leur langage , Oiseau criard, (v.) EPHYDATIE , Ephydatîa. Nom donné par M. Lamou- roux aux Epot^ges fluvlatlles. (b.) EPHYDPiUM. V. Epuedra. (ln.) EPHYRE, Ephym. Genre établi par Péron , aux dépeniS des Méduses. Ses caractères sont : corps orbiculaire trans- parent , sans pédoncule , sans bras , avec quatre bouches , ou davantage , au disque inférieur. Lamarck a réuni le genre Euryale du même auteur à ce- lui-ci. Trois espèces seulement entrent dans ce genre , dont une seule étoit connue. C'est la Méduse simple de Pennant , fi- gurée dans Borlas , Com. , pi. 35 , n."* i3 et il^. (b) EPI 35t EFI , Spica. On donne ce nom à un assemblage de fleurs distinctes les unes des autres ^ sessiles ou ayant chacune leur pédoncule particulier , et disposées çà et là alternativement , sur un axe commun assez long. Quand la disposition des grains qui leur succèdent est la même , elle porte le même nom. C'est ainsi qu'on dit un épi de froment , soit qu'il soit en fleur ou en fruit, (d.) EPI-D'EAU. Nom vulgaire des Potamots, (b.) EPI DE BLÉ PÉTRIFIÉ. Scheuzcher {Herbarum é'- îimanum , pag. 8 , tab. i ) décrit et figure un fossile qui pré- sente en effet la forme d'un épi , mais qu'on ne sauroit ce- pendant rapporter d'une manière certaine , ainsi qu'il le fait , à un épi de graminée. (desm.) EPI FLEURI. C'est la Stachide d'Allemagne, (b.) EPI FLEURI DE SIBÉRIE. C'est le melanlhium sibiri- cum. (ln.) EPI DE LAIT. C'est I'Ornithogale pyramidal, (b.) EPI DE LA VIERCxE. F. Epi de lait, (ln.) EPI-DU-VENT (^Agrostis spiraventi). Jolie graminée, commune dans nos moissons , remarquable par la gran- deur et la beauté du long panache que forment ses fleurs mol- lement agitées par le moindre vent, (ln,) EPI-NARD. F. Nard et Barbon, (ln.) EPI-NARD CELTIQUE. F. Valériane, (ln.) EPI- SAUVAGE. Nom donné , dans le Midi , au Caba- ret , Asanim europœum. (ln.) EPIAIRE. On donne ce nom aux Stachides. (b.) EPIBAT , Epibalerium. Plante grimpante que Forster a découverte dans ses voyages , et dont il a fait un genre parti- culier dans la monoécie hexandrie. Ce genre , ainsi que ceux Baumgartie et Chondroden- DRON, doivent être réunis au genre Limacie de Loureiro» V. MÉNISPERME, (b.) EPIBLÈME , Epiblema. Plante de la Nouyelle-Hollande ^ qui seule forme , d'après R. Brovvn , un genre dans la gynang drie diandrie et dans la famille des orchidées. Les caractères de ce genre sont : cinq pétales égaux étalés et un sixième en forme de lèvre onguiculée , entière , compo- sée de saillies filiformes , fasciculées, qui partent de la base; deux lobes latéraux entiers ; une anthère parallèle au stig- mate, (b.) EPIBULUS. m. Cuvier (Règne animal) donne ce nom la- tin aux poissons du sous-genre Filou , du genre Labre , et qui ne renferme que le spams insidiator de Pallas , Spic. Zool. fasc. 8 , pi. 5. (desm,) 35 EPI EPîCARPE. C'est l'enveloppe extérieure des Fruité, leur ÉcoRCE , leur Peau, (b.) EPICEA. Nom d'une espèce de Sapin, (b.) EPICEROS d'Hippocrate. C'est le Fenu-grec , Trigo- nella fœnum-gjœrum. (ln.) EPICES ouEPICERIES. Quoique l'on comprenne engé- néral , sous ces deux noms , toutes les substances végétales étrangères qui ont une saveur chaude et piquante, et dont on fait usage pour assaisonner divers alimens, cependant ils sem- blent désigner plus particulièrement celles de ces substances qui sont aromatiques, et qu'on apporte de l'Orient , telles que la Cannelle, la Muscade, le Clou de girofle, le Poivre, le Gingembre , etc. De tout temps, les épiceries ont été un des principaux ob- jets de commerce. Avant la découverte d'un passage aux Indes par le Cap de Bonne-Espérance , ce commerce étoit entre les mains des Vénitiens , qui achetoient ces sortes de denrées aux Egyptiens et aux Arabes, et les revendoient aux peuples de l'Europe. Le sucre n'étoit point alors connu dans cette partie du monde ; les épiceries en tenoient lieu ; elles étoient si es- timées , que dans les festins des noces, l'épouse en distribuoit à tous les convives , et qu'après la décision d'un procès , on ne pouvoit offrir rien de plus agréable aux juges ; de là est venu le nom à'épices du palais. Au quinzième siècle , les Européens pénétrèrent dans les contrées mêmes d'où venoient ces productions si recherchées. Les Portugais s'établirent les premiers dans quelques-unes des îles qui les fournissent ; mais ils en furent bientôt chassés par les Hollandais. Depuis cette époque , ceux-ci ont fait en Europe le commerce presque exclusif des épiceries ; et ce commerce leur sembloit assuré pour toujours , tant ils avoient pris de précautions pour empêcher les autres nations d'y par- ticiper , et tant leur surveillance à cet égard étoit active et ombrageuse. Mais au milieu du siècle dernier, un Français, plein d'amour pour son pays , et non moins recommandable par ses vertus que par ses talens , désirant affranchir l'Europe d'un monopole odieux, conçut le projet hardi d'aller cher- cher, à travers mille dangers , dans leur lieu natal, les plantes précieuses qui produisent les épiceries. Il fut secondé dans son entreprise par la compagnie des Indes et par le gouver- nement , et il eut le bonheur de réussir. Ce Français est M. Poivre , ancien intendant de l'Ile-de-France. Aujourd'hui les épiceries sont cultivées dans toutes les co- lonies françaises où elles ont été portées de l'Ile-de-France; déjà elles y produisent plus que ce ^u'il faut pour la consom- mation de la France , et bientôt elles fourniront un excédent EPI 353 qui sera mis dans le coijimerce extérieur. Voyez les détails aux articles particulièrement précités, (d.) EPICHARIS, Epicharis, Kl. Genre d'insectes, de Tordre des hyménoptères, section des porte-aiguillons , famille des mellifères, tribu des apiaires , ayant pour caractères : pre- mier article des tarses postérieurs des femelles , en palette , dilaté à l'angle extérieur et très -velu; mandibules triden- tées; palpes labiaux en forme de soies , et terminés en pointe aiguë ; les maxillaires très-petits et composés d'un seul ar- ticle. Le genre Centris de Fabricius est composé d'insectes très- différens , et M. Kliig, célèbre naturaliste de Berlin , a beau- coup contribué , en fondant de nouvelles coupes génériques , à débrouiller ce chaos. Je ne connois encore qu'une seule es- pèce d'épicharis , et qui est lapis nistica d'Olivier , et le centn'a hirtipes de Fabricius. Par ses antennes , ses organes mastica- teurs et ses ailes, cet insecte est singulièrement rapproche des euglosses , et se range , dans la Méthode de IVI. Jurine, avec ses brèmes. Mais ses pieds postérieurs nous offrent des caractères qui l'éloignent de ces deux genres. Le côté exté- rieur de leurs jambes et du premier article de leurs tarses est garni de poils nombreux et très-serrés , de même que le sont ces parties dans la plupart des autres apiaires solitaires , et particulièrement dans les lasies de M. Jurine et les centris proprement dits. Les apiaires de ce dernier genre ont quatre dents aux mandibules , celle du sommet comprise; leurs pal- pes maxillaires sont composés de quatre articles; les labiaux en ont aussi quatre , et dont les deux derniers forment une petite tige oblique ; le labre est triangulaire ou presque demi-cir- culaire , tandis qu'il forme un carré long et arrondi au bout , dans les épicharis ; enfin les petits yeux lisses sont situés ici sur une ligne transverse, au lieu que ceux des centris sont dis- posés en triangle. D'ailleurs , les ailes supérieures de toutes ces apiaires ont une cellule radiale allongée; trois cellules cubitales , dont la première est coupée par un petit trait per- pendiculaire , et dont la seconde et la troisième reçoivent chacune une nervure récurrente ; la seconde cellule est pins grande que la dernière ; celle-ci est presque triangi.iîaue. Lès antennes sont courtes, filiformes, coudt es , avec le troisième article beaucoup plus long que les suivans , et aminci à sa base. Tels sont les caractères communs et particuliers de ces deux genres. L'EpiCHARlS DASYPE , Epîcharls dasypus , Kliig ; Apis rm~ tica, Oliv. , Eiicyd. méih.; Cenùis hvrinrs .^ Faj/.Ti n.-uf li- gnes de longueur. Son corp^ est noir , avec les aiies d'un «leu foncé ^ et les jambes , ainsi que le premier article des ^. 23 354 EPI tarses des pieds postéTÎeurs , hérissés de poils jaunâtres. Cet insecte se trouve à Cayenne et au JBrésil. J'avois réuni à ce genre celui d'AcANTHOPE , Acanthopus^ de M. Kllig , formé sur un insecte des mêmes contrées , la xylocopc splendide de Fabricius , et dont M. Ant. Coquebert a donné une bonne figure {Illust. icon. insect. dec. i , tab. 6,, f]g. 6 , mâle) ; mais ayant reçu depuis cet insecte , j'adopte son opinion. Les acanthopes n'ont point de palpes maxillai- res distincts. Les labiaux ressemblent à ceux des centris ; les mandibules des mâles , les seuls individus que je connoisse , n'ont point de dentelures au côté interne , et se terminent simplement en pointe ; le labre est petit et presque triangu- laire ; la troisième cellule cubitale reçoit les deux nervure» récurrentes ; enfin les jambes intermédiaires des mêmes in- dividus sont terminées par une épine très-forte , fourchue , et dont une des branches est plus grande et dentelée; le pre- jnier article des tarses postérieurs est fort long , très-com- primé et très -cilié. L'Acanthope splendide, Acanthopus splendidiis , est d'un bleu verdâtre foncé , avec les ailes d'un bleu-violet et très-brillantes, (l.) EPICIA. V. Epicéa, (v.) EPICORAILES. C'est un des noms anciens des Gor- GOTSES. (B.) EPICORALLUM. Petiver donne ce nom à diverses productions animales marines : i.<* à la Gorgonîa fiabellum , Pall. ; 2.° à la Gorgonia anceps ^ Pall. ; 3.<* à la Gorgonia murkata , Pall. (desm.) EPICURE. V. Engoulevent, (v.) EPIDENDRON , qui vient sur le bois, en grec. C'est le nom donné par Linnœus au genre qui renferme la Vanille, et appelé en français Angrec.Cc genre, qui s'étoit considé- rablement accru depuis Linnœus, a été subdivisé en un grand ©ombre d'autres , dont l'établissement a développé et faci- lité l'étude de la famille des Orchidées , à laquelle ils ap- partiennent. Sans cette création de genres , commencée par Loureiro , Ruiz et Pavon , et complétée par Sw^artz , Dupe- tit-Thouars, R. Brown , Humboldt, Bonpland et Kunth, le genre Angrec seroit un des plus nombreux en espèces, (ln.) EPIDERME vient de deux mots grecs qui veulent dire $ur peau. C'est cette pellicule qui recouvre le derme ou le cuir, et qui peut se détacher. Elle adhère à la peau par le corps réticulé de Malpighi, et n'a point de couleur; c'est le réseau muqueux de Malpighi , qui communique sa teinte à Vépiderme^, comme un verre est coloré par les peintures dont on l'enduit. Dans les Nègres , le réseau muqueux est noir; il est blond chez l'Européen ; brun dans le Tartare ; olivâtre EPI 355 dans le Chinois, etc. ( V. l'ariicle Nègre, et le mot Peau. ) En observant l'épiderme au microscope , il paroît composé de lames écailleuses et posées par couches ; on y découvre des pores nombreux pour le passage des poils , de la sueur , et de la vapeur de la transpiration. La plante des pieds, la paume des mains , ont un épiderme fort épais , avec des sil- lons, des lignes , des fentes diverses, et plus ou moins pro- fondes. Lorsqu'on enlève Tépiderme , il se reproduit faci- lement. Son usage est de défendre la peau des chocs trop rud^ , d'en modérer la sensibilité par son interposition, d'arrêter la trop grande exhalaison des fluides du corps , et d'empêcher l'introduction de plusieurs malières nuisibles dans la peau. L'épiderme est inattaquable à plusieurs agens chimiques; c'est un enduit défenslf de la peau ; il se régénère sans cesse ; et sa superficie se durcit, s'écaille et tombe en très-petites parcelles , à mesure qu'il s'en produit d'autres. F. Peau, (virey.) EPIDERME. C'est l'enveloppe la plus extérieure des végétaux. V. l'article Arbre, (d.) EPIDORCHIS, Epidorchis. Genre établi par Aubert- Dupetit-Thouars, dans la famille des orchidées, et qui pa- roît rentrer dans les Angrecs de Swartz. (b.) EPIDOTE , Haiiy. Peu de substances minérales ont porté des noms aussi variés que celle-ci. La forme allongée de ses cristaux l'a fait ranger parmi les Schorls. Les pre- miers échantillons étoient d'une assez belle couleur verte, et venoient du Dauphiné; on l'a nommé Schorl vert du l)au~ phiné ^ nom que M. Delamétherie a traduit par celui de Thaï- lite^ qui signifie feuillage vert ; c'est la Delphinite de De Saussure. D'autres cristaux , d'un vert plus sombre , venant d'Arendal , lui ont valu le nom à! Arendaliie^ et celui à'Jkan- iicone , parce qu'on a reconnu que leur poussière étoit d'un jaune verdâtre analogue à celui du plumage du serin. M. Wer- ner les a nommés J?istacite. Les cristaux verts éclatans du Dauphiné sont encore une variété de la Rayonnante vitreuse {Glasiger Siraklstein d'Emmerllng) ; et le Schorl aigue-marine , enfin une variété d'épidote d'un gris éclatant, trouvée d'abord dans le Valais , et depuis en Tyrol et ailleurs , a reçu le nom de Zoysite. De Saussure, qui a décrit le pre- mier cette variété , la regardoit comme une Prehnite; enfin une autre variété, d'un noir brunâtre, venant d'Arendal, a élé nommée Sidero-titane. L'épidote est assez dur pour rayer facilement le verre, et pour étinceler par le choc du briquet ; sa pesanteur spéci- fique est 3,4529. Les cristaux iransparens ont la réfraction simple , et ne 356 E P I s'électrisent qu'avec «difficulté par le frottement; ils ne sont point électriques par la chaleur , ce qui les distingue de la tourmaline. Ils donnent , par la trituration , une poussière d'un blanc jaunâtre ; ceux de Norwége sont opaques , et leur poussière est d'un jaune verdâlre ; ils sont aussi moins éclatans que les cristaux de l'Oisans et de Chamouni. La division mécanique des cristaux ou des masses lamel- leuses de ce minéral est assez nette dans le sens de leur lon- gueur, et conduit à un prisme droit , dont les bases sont des parallélogrammes obliquangies, ayant leurs angles de if4°et demi et 65" et demi environ ; leur cassure transversale est ra- boteuse ef un peu éclatante. Ce caractère , indépendamment de ceux qui se tirent d^ la dureté et de la manière de se comporter au feu , suffit pour faire distinguer l'épidote de l'amphibole vert , dit Acti- note (Rayonnfinte et Strahlsiein) et du pyroxène, dont les bases sont des rhombes, et les incidences des faces du prisme très- différentes ; ainsi que de Tidocrase , qui a pour forme primi- tive un prisme droit à bases carrées , et dont les cristaux secondaires n'ont aucun rapport avec les siens , mais qui se trouve aussi , comme lui , en cristaux prismatiques , dé- formés par des cannelures plus ou moins profondes. C'est de cette espèce d'accroissement de la base , qu'est emprunté le nom à^épidote. Ce minéral est fusible au chalumeau, en une scorie brune qui noircit par un feu continué. Il offre cela de particulier, que les résultats des analyses , faites par les chimistes, de plusieurs de ses variétés, venant de pays différens , présentent moins de divergence entre elles que celles des autres pierres , comme le prouve le tableau suivant : Analyse, par M. Laugier, de Vépidote gris du Valais, comparée à l'analyse de Vépidote de l'Oisans , par Descoslils , et à celle de Vépidote «f'Arendal , par M. Vaiiquelin. Epidote du Valais. Silice 37,0 Alumine a6,6 Chaux 30,0 Oxyde de fer i3,o Oxyde de manganèse. 0,6 Eau 1,8 Perte 1,0 l'Oisans. — i VArendat. . 37,0 . . . 37,0 . 37,0 . . . 21,0 . i4,o . . . i5,o • i7'0 • • . a4.,o . 1,5 . . . 1,5 . 3,5 . . . 1,5 0 . . 0 100,0 100,0 I.a couleur des cristaux et des masses de ce minéral est EPI 35; assez ordinairement le vert jaunâtre , quelquefois aussi le vert foncé tirant sur le noir; ces diverses teintes s'observent également dans les cristaux du Dauphiné et dans ceux de Norvvége ; «mais ces derniers, dont le volume est souvent considérable , sont opaques. Il y en a aussi de jaunâtres et de roussâtres. La variété violette doit sa couleur au man- ganèse. V. plus bas Epidote manganésifère. Variétés de formes. - Les formes déterminables de cette sub- stance sont assez variées. M. Haiiy, qui en a décrit sept dans son Traité de Minéralogie , en connoît aujourd'hui davantage. Elles se présentent, pour la plupart, sous la forme de prismes à six ou à huit pans , terminés soit en biseau , soit par plu- sieurs facettes obliques, ou par une facette horizontale. Elles offrent presque toutes une couleur vert grisâtre , plus ou moins foncée. L'épidote en prismes rhomboïdaux très-aplatis , à som- mets terminés , et d'une couleur grise ou jaunâtre ou brune , a été nommé Zoysite par M. Wemer, en l'honneur de; M. le baron de Zoys, auquel on en doit la découverte. Ce nom a été étendu depuis aux variétés lamelleuses de ce mi- néral qu'on trouve dans certains granités. Cette substance se trouve aussi sous la forme de masses granuleuses d'un jaune verdâtre ou d'un jaune pâle , dissé- minées dans plusieurs roches ; et sous cet état , elle a été quelquefois confondue , suivant M. de Bournon , avec du grenat en masse. M. le baron de Beauvois , de l'Académie royale des Sciences de l'Institut de France , a rapporté des échan- tillons d'épidote terreux de la Caroline du Sud , qui renfer- moient, dans leur intérieur, de petits cristaux de cette même substance. Enfin Tépidote se trouve en très-petits grains, et sous forme arénacée ; cette variété a été nommée Scorza. L'épidote se trouve en cristaux disséminés , de couleur grise , dans lé granité , à Hoff, dans le pays de Bareith ; à Laybach, pays de Salzbourg ; à Saualpe , en Carinlhie ; au Mont-Rose dans le Tyrol ; près de Bieber, en Hanau, etc. , et en cristaux verts jaunâtres , d'un beau volume , dans les mines de fer de Persberg, de Langbanshytta et de Norberg, en Suède. On en trouve aussi de très-beaux dans la mine de fer de Kiifetad à Hergoland, et à Arendal, en Norvvége , dans les mines de fer de Tornbionsbo , Utrille , etc. {D'An- drade.") Il se rencontre encore sous la forme d'aiguilles ou de cris- taux déliés, d'un beau vert, ou jaunâtres, ^n France , dans le département de l'Isère , et dans la vallée de Chamouni; 358 EPI , en Piémont , en Corse , au Saint -Gotha rd ; à RonsLerg, en j Korwége, dans la chaux caibonatée laminaire avec l'argent ' natif; dans l'Inde , la Caroline , etc. , etc. Il est en grains^ ! très-fins, dans le sol de transport, dans le lit de l'Aranyoschs, i en Transylvanie. { Cette substance est très-répandue dans TOisans ; tantôt I elle y constitue des roches, et tantôt elle est en filons. Dans le premier cas , elle est en masse ou cristallisée , comme les , autres élémens du granité dont elle fait partie. Je l'ai éga- i lement trouvée dans les roches cornéennes amygdaloïdes , , appelées Variulites du Drac , associée aux globules calcaires, i Les plus belles roches épidotiques sont celles d'Allemont, i deLivet, et de la cascade de bâton. Dans les filons, elle se ! trouve avec le quarz , le feldspath , l'amiante , la prehnite , { i'anatase , la chlorile , etc. Les échantillons les plus remar- | quables proviennent de l'Armentières , de Vaujany , d'Aile- ' îîiont, de Livet, du mont de Lans , etc. {HéricaH de Thury.) ! Les veines de quarz-hyalin qui coupent les couches hori- zontales du schiste argileux , gris verdâtre , qui constitue la ! colline du Geisberg , au nord-est de Francfort, sur la route cle Coblentz, renferment de l'épidote d'un vert clair. Il est le plus souvent sous la forme de cristaux aciculaires et ra- rement en petites masses. {LeonJiard.') M. Rozière l'a trouvé en Egypte , et dans presque toutes les montagnes de l'Arabie-Pétrée. Suivant M. Jameson , l'épidote se rencontre à l'île d'Ar- î ran , dans la syénite de transition et dans le schiste argileux. Il est disséminé dans plusieurs roches à base de quarz et de feldspath des îles de Rona et d'Icolmkill, en Ecosse ; avec le feldspath et l'amphibole dans les montagnes de Malvern en Worcestershire ; dans le quarz à AVellow Crag , près de Keswick , en Cumberland ; près de Marazion , en Cor- nouailles , et dans les roches granitiques de Jersey et de Guernesey. Le docteur Sommervillc l'a trouvé dans le quarz commim, en Afrique, sur les bords de la rivière d'Orange; et suivant M. Greenough , il accompagne la tremolite sur les bords du lac Champlein , en Canada. (M/«. , t. i , p. g6.) Epidote MAisiGANÉsiFÈRE ( Epidote violet , Brongniart). Ce minéral, décrit d'abord sous le nom de Mine de Manga- nèse violelie du Piémont, que lui avoit donné M. Napione, qui lé regardoit comme une espèce particulière.de ce métal (jyiém. deVAcad. de Turin pour 1788 et 1789.), est regardé au- jourd'hui comme une simple variété d'^pidote, de couleur violette. M- Cordier a établi ce rapprochement dans le Journal des Mines (t. i3,p. i35 et suiv.), et fait voir que , malgré la quan^; EPI 359 tité notable d'oxyde de manganèse que renfermé ce miné- ral , sa forme primitive n'en est point altérée , et que les autres caractères sont très-peu modifiés, la couleur exceptée. Cent parties d'épidote violet contiennent , d'après son analyse: Silice, 33,5 ; alumine, i5 ; chaux, i4,5 ; oxyde de fer, ig,5, et oxyde de manganèse, 12. II y a eu 5,5 de perte. L'épidote manganésifère se trouve k Saint-Marcel , eri Piémont (Val d'Aoste), dans une montagne de gneiss, où il accompagne, sous la forme de cristaux prismatiques ou d'ai- guilles , et sous celle de masses lamelleuses , le manganèse oxydé métalloïde compacte , auquel il sert de gangue , con** jointement avec l'asbeste, le quarz, l'amphiLole blanc ou bleuâtre , fibreux, et le calcaire spathique (luc.) ÉPIÉ. Un chien épié est, en terme de vénerie , celui qui a sur le front des poils plus grands que les autres , et dont les pointes dirigées en sens opposé , les unes contre les au- tres, se rencontrent. Les chasseurs prétendent que c'est un signe de vigueur et de courage, (s.) EPIETTE. Graminée du genre Stipe. (b.) EPIGEE , Epigea. Genre de plantes , de la polygamie dioécie , et de la famille des rhodoracées, qui a pour carac- tères : un calice campaniforme , persistant, et divisé en cinq parties; une corolle hypocratériforme, insérée sur un disque glanduleux, adné au fond du calice, hérissée intérieurement de poils blanchâtres, et divisée en cinq parties en ses bords; dix étamines, insérées à la base du tube, dont les anthères sont sujettes à avorter; un ovaire supérieur, velu, à style persistant, à stigmate presque urcéolé , quinquéfide ; une capsule presque globuleuse, aplatie en dessus, pentagone , à cinq valves , à cinq loges , et qui contient des semences arrondies et nombreuses , disposées sur un placenta à côtes saillantes. Ce genre , qui a été exactement analysé par Ventenat ,, ne renferme . qu'une seule espèce. C'est un. sous-arbris- seau rampant , toujours vert , hérissé de poils roussâtres^ à feuilles ovales , alternes , à fleurs axillaires ou termi- nales, disposées en grappes serrées, munies chacune de trois bractées , qui croît dans toute l'Amérique septentrio- nale , aux lieux secs et ombragés. Elle répand , ainsi que je l'ai observé en Caroline, une odeur foible , mais suave, lorsque la chaleur du jour commence à tomber. Svvartz a rapporté le B rosée à ce genre, (b.) EPIGETIS de Dioscoride. Plante rapportée aux Clé- matites, (ln.) EPIGLOTTIS. Espèce d' Astragale , ainsi nommée k 3Go T^^ r T cause de ses gousses qui ressemblent à l'epiglotte. Cette espèce croît dans le midi de FEurope et en Afrique, (lîî.) EPK^rYNIE. Nom donné par Jussieu à la disposition des Examines sur le Pistil. Il est, par conséquent, synonyme de Gynandrie; (b.) EPILANCE {Fauconnerie). Epllepsie des oiseaux de vol ; ceux qui y sont sujets , en éprouvent les accès deux fois par jour. Les fauconniers regardent cette maladie comme conta- gieuse, (s.) EPILESTE. C'est le Pied-de-veau {Arum maculatuni). (LN.) EPILLETS. Réunion de fleurs des Graminées , dans une enveloppe ommune , nommée JSalle calicinale , ou Tegmen , ou Locuste. V. Fleur, (b.) EPILOBE , Epilobhim , Linn. ( Octaridrie monogynie. ) Nom d'un geare de plantes de la famille des épilobiennes , qui a des rapports avec l'onagre , dont les feuilles sont sim- ples, opposées ou alternes, dont les fleurs sont disposées en épi terminal. Chaque fleur a ua calice à quatre folioles ou, à quatre divisions profondes , et non persistant ; une corolle à quatre pétales souvent échancrés à leur sommet ; huit étamines alternativement longues et courtes; un ovaire in- férieur très-allongé, et un style couronné par un stigmate épais , divisé en quatre parties roulées en dehors. Le fruit est une capsule en forme de silique , grêle, très-longue , ayant «juatre valves et quatre loges, et remplie de semences aigret- tées , qui sont attachées à un plajcenta linéaire et central. La seule espèce, parmi les vingt qui entrent dans ce genre, digne de figurer dans les jardins , est TEpilobe a épi , Epi- lobium angustifoliinn , Linn. , connu sous les noms vulgaires de petit lawier rose , heite (k >j> al id- Antoine , laurier Saint-An- ioine , osier fleuri , etc. C'est une très-belle plante , qiii croît dans les bois de la France et d'une grande partie de l'Eu- rope. Sa racine est vivace , et pousse chaque année plusieurs tiges cylindriques , hautes de trois ou quatre pieds , garnies de feuilles alternas, lisses, enti»;res et lancéolées, assez semblables à celles f'e l'arT^andier. Ses fleurs grandes, belles et d'une couleur rouge ou presque violette, forment au som- met de chaque tige un épi pyramlual d'un aspect très-agréa- ble ; elles paroissent en juin , et se succèdent pendant trois mois. Le laurier Saint- Antoine trace beaucoup ; il aime une terre légère et humide. On le multiplie par le déchirement EPI 36i de ses racines en hiver : il offre une variété à fleurs blanches. Les racines de cette plante et de quelques autres épilobes , sont nutritives, surtout au printemps. On peut, avec leur mucus, préparer une bonne bière. Dans quelques pays du Nord, on mange ses drageons et la moelle de ses liges. Les ai- grettes de ses semences, mêlées et battues avec le coton, forment une bonne ouate , et peuvent être employées à faire une espèce de toile ou de feutre. Ce sont ces ai- grettes qui distinguent principalement les épilobes des ona- gres. (D.) EPILOBILTM. Gesner donnoit ce nom à une espèce du genre •Epilobe. LInnseus l'a rendu générique. Il signifie en grec , violette sur sillque. En effet , dans les espèces de ce genre , la fleur est d'une couleur approchante de celle de la violette , et portée sur un ovaire allongé qui devient un fruit semblable ponr la forme à une silique. Les épilobes sont générab'înent appelés , par les anciens bota- nistes , Lysimachia et C'iaint:c:.:roOn. Ce dernier nom , tiré du grec , étoit celui de I'Epilobe à feuilles étroites ( Epilobium angusiifolium) y dont les feuilles et les fleurs ont quelques apparences de celles du Laurier rose ( Nerium oleander ) ; Toumefort et Adanson l'ont adopté pour désigner le genre. Parmi les plantes décrites comme des espèces d'épilobes, il est à remarquer que celles de Loureiro appartiennent aux onagres , genre avec lequel V Epilobium a beaucoup d'affinité. (LN.) EPILOBIENNES , Onagrœ, Jussieu. Famille de plantes qui ont pour caractères : un calice monophylle , tubuleux , divisé en son limbe; une corolle composée de pétales en nombre déterminé , insérés au sommet du cilice , et alternes avec ses divisions; de étamines en nombre égal, ou en nombre double de celui des pétales, également insérées au sommet du calice ; un ovaire simple, inférieur, à style unique, dont le stigmate est simple ou divisé. Le fruit est ordinaire- ment multiloculaire et polysperme , rarement uniloculaire et monosperme , surmonté quelquefois par le limbe du ca- lice qui persiste. Son périsperme est nul ; son embryon «droit ; ses cotylédons planes ; sa radicule presque toujours inférieure. Les plantes de cette faraiPe sonlherbacées ou frutescentes, rarement arborescentes , et ont une t\£.(i ordinairement droite et cylindrique ; leurs feuilles , qui sortent de boutons co- niques ou dépourvus d'écaillés , sont alternes ou opposées et toujours simples ; leurs fleurs , en général , d'un aspect agréable et d'une coulenr éclatante , affectent différentes dispositions. 3G. EPI Ventenat, de qui on a emprunté ces expressions , rapporte à cette famille, qui est la huitième de la quatorzième classe de son Tableau du Règne végétal ^ et dont les caractères sont figurés pi. 19 , n." 4 du même ouvrage, neuf genres sous quatre divisions : i.** Les épilobiennes , qui ont pour fruit une noix unilocu- laire , et les étamines en nombre égal à celui des pétales : Macre. ' 2.° Les épilobiennes , qui ont pour fruit une capsule mul- tiloculaire, et les étamines en nombre égal à celui des pétales: CiRCÉE , LOPÉSIE, LUDWIGIE. « 3.° Les épilobiennes , dont la capsule est ani-multilocu- laire, et les étamines en nombre double des pétales : JussiE , Onagre , Epilobe et Gaure. 4..° Les épilobiennes , qui ont quelques rapports avec [les Myridides : FusCHlE. Depuis, on a ajouté seize autres genres à ceux ci-dessus , savoir: Santalin, Cutule, Mémécylon, Sirion, Isnarde, Serpicule , MoNTiN , Yahlie , MocANÈRE , Cercodée , Cacoucier, Chigomier , GuiER, MouRiRi, Ophire et TlOîSrGINE. (B.) EPIMAQUE. Nom grec d'un très-bel oiseau des Indes, d'espèce indéterminée, dont M. Cuvier (^ Règne animal) fait l'application à des Prômerops. (v.) EPIMÈDE , Epimedium. Plante de la tétrandrie mono- gynie , et de la famille des Berbéridées, qui a une racine fibreuse, traçante et vivace ; des feuilles radicales , longue- ment péiiolées, biternées , à lolioles en cœur, pointues et ciliées sur les bords, et pendantes ; une tige à peine plus haute que les feuilles, qui porte , à son sommet , une pani- cule lâche , à fleurs petites , rougeâtres et jaunes , d'un as- pect agréable. Cette plante forme un genre , dont les caractères sont : un calice de quatre folioles ovales, concaves et caduques , dont deux sont munies dune petite bractée à leur base; une corolle de quatre pétales ovales , obtus, ouverts; plus quatre pétales intérieurs ou cornets cyathiformes , irréguliers , de couleur différente ; quatre étamines , dont les filamens en languette subulée , membraneuse , avec deux appendices ou deux rebords , portent chacun une petite anthère composée de deux lobes; un ovaire supérieur, oblong , se terminant en un style court à stigmate simple ; une petite silique oblongue, pointue , bivalve , uniloculaire et polysperme. Cette singulière plante croît sur les montagnes élevées de EPI 3G3 l'Europe , mais elle est rare. Je l'ai trouvée près de Dijon. On la cultive dans quelques jardins , sous le nom vulgaire de chapeau d'éoêque. (b.) EPIMEDIU M. C'est , dit Dioscoride, une plante dont la tige , peu grande , est garnie de feuilles semblables à celles du lierre. Elle ne porte ni fleurs ni fruits. Ses racines sont noires, tenues et odorantes. Elle croît dans les lieux aqua^ tiques. Ses feuilles étoient employées en cataplasme. Son in- fusion dans du vin donnoit une liqueur qui causoit l'avorte- ment. Pline et Galien s'accordent avec Dioscoride. Les botanistes ne savent de laquelle de nos plantes il s'agit. La forme des feuilles a fait penser que ce pouvoit être I'Hépa- TIQUE , Anémone hepaiica ; mais cette plante a des fleurs et des fruits. Lobel, tout en donnant, avec Anguillara, le nom à'epimedium à I'EpimÈde qu'il prend aussi pour Vepipftnim et Vepimetron de Pline , convient que les fougères seules man- quent de fleurs et de fruits , ce qui est conforme aux idées qu'on avoit de son temps sur ces végétaux. Il nous semble qu'il est plus près de la vérité que les aWres botanistes , et qu'il pourroit bien se faire que Vepimedium de Dioscoride fût notre marsîlea. Epiniedium vient, selon les uns , de tzs-i fojha , in Bledià, parce que cette plante croissoit abondamment en Médie. A entenat le tire de deux mots grecs , qui signifient swr milieu , parce que dans notre Epimède le panicule de fleurs naît sur le milieu de la tige. Cette explication est inexacte , en ce qu'elle ne peut nullement s'appliquer à Vepimedium de Dios- coride (qui a créé le nom) que nous ne regardons pas comme Vepimedium de Lobel , Tournefort , Adanson , Lin- nœus et Yentenat. F. Epimède. (ln.) EPIMELIS de Diosc. C'est un Néflier, Mespilus.(i.y.) EPIMENIDION de Théophraste. Adanson rapporte celte plante à son genre Scilla. (lts'.) EPIMEREDI. Nom indien d une plante cultivée au- trefois au Jardin des Plantes , sous le nom de Stachys indica , et dont Adanson fait un genre qui diffère du nepeta ( Cataria , Adanson ) par la lèvre supérieure de la corolle qui est fendue , et par son tube beaucoup plus allongé que dans le cataria. (lîJ.) EPIMETRON de Pline. V. Epimedium. (ln.) EPINARD , Spinacia , Linn. {Bioécie pentandrie.) Genre de plantes herbacées , de la famille des chénopodées , qui a des rapports avec la Leiie , et dont les fleurs sont dépour- vues de corolle, et d'un seul sexe. Les mâles et les femelles naissent sur différens pieds. Les fleurs mâles sont composées de cinqétaminesî et leur calice est découpé eu cinq Segmens oblongs , concaves et obtus. Les femelles ont quatre pistils ; avec un calice divisé en quatre parties , dont deux grandes et deux petites. Ce dernier calice , qui est persistant , se durcit et offre une surface , tantôt nue , tantôt munie de deux à quatre pointes épineuses. Il renferme une seule semence obronde. L'Epinard commun , Spinacia oleracea , Linn. , dont on fait usage dans les cuisines, croît naturellement en Perse, ainsi que l'a constaté le voyageur Olivier de l'Institut. Il est cultivé en Europe depuis environ deux siècles. C'est une" plante potagère, annuelle, dontles tiges s'élèvent à la hauteur d'un à deux pieds ; elles sont creuses , cylindriques , can- nelées et rameuses. Ses feuilles simples et entières, varient beaucoup pour la forme ; elles sont communément en fer de flèche; quelquefois elles ont des découpures angulaires à leur base. Elles sont alternes, tendres, d'un vert obscur, lisses, molles et succulentes. On cultive une autre espèce A^épinard., que quelques botanistes regardent comme une variété du précédent ; on l'appelle le grand épinard ou M épi nard de Hol- lande dont le fruit n'est pas épineux. Il a le port et les pro- priétés àvL commun^ et il est employé aux mêmes usages. Les épinards supportent très - bien les intempéries de l'hiver; celui de Hollande est pourtant plus délicat que l'autre, lis se plaisent dans une terre meuble et fumée, à une expo- sition chaude , et ils demandent à être fréquemment arrosés dans les temps secs. Au nord de la France , on peut les semer depuis la fin de l'hiver jusqu'à la fin de l'automne. Dans le Midi, on est privé de cet avantage; les premières chaleurs font monter cette plante. iJépinard ne se coupe qu'une fois ; mais quand on en cueille seulement les feuilles , il en re- pousse d'autres. On le sème à la volée ou par sillons ; cette dernière méthode est préférable. Sa graine est bonne pen- dant trois ans ; la meilleure est celle qu'on ramasse sur les individus qui ont passé l'hiver : pour s'en procurer, on doit laisser monter à part quelques tiges mâles à côté des femelles. On mange les épinards cuits. Privés de leur première eau , ils forment un aliment léger, qu'on digère facilement, et qui dissipe les glaires et autres embarras de l'estomac. En mé- decine , on en fait usage pour tempérer la chaleur de la poi- trine, de l'estomac , des intestins et des voies urinaires. Leur décoction est employée dans les lavemens laxatifs des hommes et des animaux. L'Epinard de Sibérie , Spinacia fera , Linn. , est une es- pèce botanique , distinguée des deux précédentes par ses fruits , qui sont rassemblés par trois ou davantage , et sus- pendus à des pédoncules qui les égalent en longueur. E P I 365 Ces trois espèces sont les seules connues de ce genre. (i>.) E PINARD D'AMÉRIQUE. La R a selle porte ce nom. (B.) EPINARD DE CAYENNE. C'est le Phytolacca ocian- dm, L. (ln.) EPINARD D'INDE. C'est la Baselle rouge , Basdla ruhra, (lîsi.) EPINARD-DOUX , Barrère. C'est le Phytolacca de^ candra. (ln.) EPl-NARD, EPI-CELTIQUE, 5>tca celtica. C'est une Valériane , Vahriana celtica , L. Le premier nom est aussi celui du Barbon-NARD, Andropogon nardiis , L. (LN.) EPINARD-FRAISE. C'est I'Arroche a fruit en rose, Atrlplex rosea; et laBLÈTE , connue sous le nom d'ARROCHE- Fraise, Blitum fragiferum ^ à cause que ses fruits forment de petites pelotes rouges semblables à des fraises, (ln.) EPINARD SAUVAGE. L'Anserine-bon-Henri , Che- nopodium bonus Heniiciis, porte ce nom. (b.) EPINARDE. Poisson du genre Gasterostée. (b.) EPINE , Spina. Pointe dure et piquante qui adhère aux corps ligneux, (D.) EPINE AIGUË , Spina acuta. Nom de T Aubépine et du Mespilus pyracantha. (ln.) EPINE-AIGRETTE, Spina acida. C'est I'Epine vinette, lierberis vulgaris. (ln.) EPINE AMÈRE , Espîna amarillo des Espagnols. C'est TArgousier, hyppophœ rhamnoïdes., L. (iN.). EPINE ARDENTE.Un arbrisseau du genre desNÉFLiERs porte ce nom, qu'il doit aux fortes épines dont il est hérissé, et au nombre considérable de fruits rouges dont il se couvre en automne. C'est le mespilus pyracantha^ L., cultivé dans les jardins pour l'ornement. Un autre arbrisseau épineux, le Celastrus pyracanthus , L. , également cultivé , porte encore ce nom. (ln.) EPINE BLANCHE. F. Aubépine, (d.) EPINE BLANCHE. V. au mot Néflier, (b.) EPINE BLANCHE. C'est une espèce de Panicaut , Eiyngium bourgaii, qui croît dans le midi de l'Europe. (LN.) EPINE BLANCHE SAUVAGE. C'est ÏOnopordon açanthium. (LN.) EPINE DE BOEUF. L'Arrête - bœuf et la Bardane sont quelquefois ainsi nommés, (ln.) EPINE DE BOUC. Nom vulgaire de I'Astragale tra- «A^NTHE. (B.) EPINE A CERISJE. C'est le Jujubier, (ln.) 366 E P î EPINE DE CERF , Cern spina. C'est le Nerprun ca- THARTIQUE , Rhammis catharticus , L. (ln.) EPINE DE CHRIST. Plusieurs arbrisseaux épineux portent ce nom dans quelques cantons. Ce sont le Houx , l'AuBÉPiNE, le Paliure et le Nerprun cathartique. (ln.) EPINE D'AFRIQUE , Espine Africano des Espagnols. Nom d'un Lyciet. C'est le Lycïum ajrum. (ln.^ EPINE DE SCORPION. Espèce de Panicaut, Eiyn- gîum aquaticum , L. , qui croît ^u Pérou, (ln.) EPINE DES EPINES. F. Damnacanthe. (ln.) EPINE D'ÉTÉ. Sorte de Poire hâtive , moyenne , allongée , verte, mais jaunâtre vers la queue, (ln.) EPINE D'HIVER. Grosse et longue Poire d'hiver. Elle est tardive et d'un vert blanchâtre, (ln.) EPINE DOUBLE. Poisson du genre Syngnathe, (b.) EPINE DOUBLE. C'est une espèce de Groseillier épineux, Piif^es diacantha, dont lesépines sontgéminées. (ln.) EPINE FLEURIE. C'est le Prunier épineux, (b.) EPINE JAUNE. Nom du Scolyme d'Espagne, (b.) EPINE JAUNE. C'est le ]^alwre, Rhamnuspaliunis, L. (LN.) EPINE LUISANTE. C'est le Cmtœgus crus galli, L. , espèce du genre Alizier. (ln.) EPINE MARANTE. L'Argousier porte ce nom aux environs de Boulogne, (b.) EPINE NOIRE. On appelle ainsi le Prunier épineux. (B.) EPINE NOIRE , Spina negro des Espagnols. C'est le Nerprun lycioïdes ( RJiamnns lycidides , L. ). (ln.) EPINE PUANTE. Arbrisseau qui produit la graine d'A- vignon. Selon Haller , ce seroit le Nerprun saxatile , Rha- mnussaxaiilis, L. V. Nerprun, (ln.) EPINE ROSE. Grosse poire hâtive , presque ronde , et un peu comprimée , partie d'un vert blanchâtre , partie d'un rose pâle, (ln.) EPINE SOLSTICIALE. C'est une Centaurée , dont les fleurs hérissées de longues épines sont d'un jaune pâle et s'épanouissent vers le milieu de l'été, (ln.) EPINE TOUJOURS VERTE. Variété de Houx , dont les feuilles sont hérissées d'épines, (ln.) EPINE- VINETTE , VINETIER , Berheris , L. {hexan- drie munogynie.) Genre de plante de la famille des berbéri- dées , qui comprend des arbrisseaux épineux , indigènes et exotiques, dout les ftevus sont composées d'un calice à six fo- EPI 367 lioles ovoïdes , colorées , concaves et inégales ; d'une corolle à six pétales elliptiques , munis chacun de deux glandes à leur base ; de six étamines et d'un ovaire , sans style , couronné par un stigmate large , orbiculaire et persistant. Les anthères sont placées sur les côtés des filamens des étamines ; et ces filets , engagés dans les glandes des pétales , s'en détachent avec élasticité au moment de la fécondation. Le fruit est une petite baie ovoïde , renfermant deux ou trois semences. Les espèces de ce genre sont peu nombreuses , et se ré- duisent à trois ou quatre , dont la seule dans le cas d'être ci- tée est : L'Epine-vinette COMMUNE, Be/Z/rnsï^u/^a/w, Linn. Arbris- seau qui s'élève à quatre ou cinq pieds, et qui, au bas de cha- que rameau, se garnit d'une épine , et souvent de trois. Ses feuilles sont pétiolées , entières , ovales , obtuses , lui- santes, assez fermes et épineuses à la circonférence. Les fleurs , qui sont jaunes , naissent aux aisselles des feuilles , en petites grappes , comme celles du groseillier ; elles pa- roissent au printemps , et elles sont remplacées par des fruits ovales , d'abord verts , et qui deviennent d'un beau rouge à leur maturité.. Ces fleurs offrent un exemple frappant de l'irritabilité des plantes. Si on touche légère- ment, avec une épingle, le filet de leurs étamines, elles se replient aussitôt du côté du pistil. Ce mouvement a lieu aussi sans irritation ; car on les trouve tantôt collées sur le stigmate , tantôt divergentes. Cet arbrisseau épineux doit en- trer dans la composition des haies ; elles seront impénétra- bles , si on a soin de courber et de croiser ses tiges. Il aime les terrains secs et sablonneux , et croît communément dans les parties méridionales de la France , sur les montagnes pierreuses et découvertes. Il est plus rare aux environs de Paris. On le cultive fréquemment .dans les jardins, ainsi que ses variétés, roses , jaunes et blanches. Il n'exige ni engrais , ni culture recherchée. Si l'on veut récolter son fruit , il faut supprimer les tiges qui partent de ses racines. Sa multipli- cation a lieu par déchirement des vieux pieds, par section de racines, par drageons, ou mieux encore par marcottes , fai- tes au commencement de l'automne avec les rejetons de l'année. « Le bois de \ épine-vinetie est jaune. Son fruit, acide , peut suppléer le citron. Il y a des variétés à fruit blanc, violet, moins acide. Ses fleurs ontuAe odeur désagréable;c'est probablement à tort qu'on les croit nuisibles à la fructification des grains. Les fruits encore verts remplacent les câpres ; mûrs , on en fait d'excellentes confitures et des sirops ; on les confit aussi au vinaigre. La racine , le bois , l'écocce , fournissent une cou- 368 EPI leur jaune pour teindre les étoffes , le cuir et le bois. Ann. du CultÙK ». Des observations récentes de plusieurs agriculteurs, et notamment de M. Yvart, paroissent avoir prouvéla réalité de l'influence nuisible que l'épine-vinette est accusée depuis long-temps d'exercer sur la fructification dii froment , soit en y occasionant l'accident désigné fréquemment sous le nom de coulure, soit en lui donnant la maladie appelée carie ;so'\i enfin en l'infectant de celle nommée vulgairement nielle ou rouille, (desm.) EPINES, r. Arbre, (toll.) EPINEPHÈLE. Genre de poissons établi par Blocb , et appelé par lui iaye en français. Ce genre a été réuni par La- cépède avec les Holocentres. (b.) EPINETTE. C'est le nom vulgaire de plusieurs petites espèces de Sapin du nord de l'Amérique, (b.) EPINEUX. Poisson du genre Bahste. On donne aussi vulgairement ce nom au Pleuronecte papilleux. (b.) EPINTEUX TOURNANT. On donne ce nom à I'Hydne STRIÉ, figuré par Schœffer, tab. 271. (b.) EPINIÈRE.C'est l'AuBÉPiNE dans quelques endroits, (ln.) EPINOCHE ou EPINOCLË. Nom spécifique d'un pois- son du genre Gastérostée, (b.) EPIODON. M. Rafinesque Scbmalt , dans son Prodrome , forme sous ce nom un genre de cétacé voisin de celui des dauphins , et auquel il attribue pour caractères : pUisieurs dents à la mâchoire, supérieure , aucune à Tinférieure •, point de na- geoire dorsale ; évents réunis sur la têtji. La seule espèce qu'il décrit, et qu'il appelle epiodon urga- nantus , a le corps oblong , atténué postérieurement ; le mu- seau arrondi ; la mâchoire supérieure un peu plus longue que l'inférieure ; les dents égales et obtuses. Ce cétacé fut pris sur les côtes de Sicile , en 1790. Cette description bien abrégée ne nous permet pas de rap- porter cette espèce plutôt a Tune qu'aux autres , parmi celles que nous comprenons, avec M. de Blainville , dans le sous- genre Hétérodon , ou le sixième du genre Dauphin, auquel, cependant , nous pensons qu'elle doit appartenir, (desm.) EPIPACTIS , Epipactis. Genre de plantes établi par Hal- ler dans la famille des orchidées , et renouvelé p:.r Swartz , qui lui a donné pour caractères : une corolle redressée , ou- verte, à sixièmepétale ou nectaire, sans éperon ; une anthère en opercule persistante , et dont Je poli< u est pulvérulent. Ce genre renferme , dans W iildenow , Velléborine à larges feuilles et Velléhorine rouge de Linnœus, les ophrides nid d'oiseau^ ovale et àfevtUkcncauir^ et autres, au nombre de quatorze. Voyez, E P I 36.J Ophride, Ellébôrine, Echtochile, Acianthe, Lisière, (r.) EPIPACTIS. Dioscoride nous apprend que Vepipactis, qu'on nommoit aussi ellébôrine , éloit un arbrisseau nain , re- marquable par la petitesse de ses feuilles, utiles contre les em- poisonnemens , et surtout dans les maladies hépatiques. Ces dernières qualités semblent avoir donné naissance au mot épipactis. Pline ajoute que cette plante étoit étrangère au cli- mat d'Italie ; il la met au nombre des arbrisseaux particuliers à la Grèce et à TAsie. Cela étant , il n'est pas du tout vrai que les plantes suivantes puissent être V épipactis des anciens. Ce sont Vasirantia épipactis (épipactis MatÛi.) ; la Herniole , (Epipactis Anguil.'); une gentiane, et surtout les ophrysovata et cordifoUa^ eiies serapias latifolia et longifolia , Linn. Cependant le nom A'epipactis est demeuré aux orchidées que nous venons de citer , et Hallcr en fit celui d'un genre de la même fa- mille , dont Linnœus avoit dispersé les espèces parmi les se- rapias, les ophry's^ les orchis et les suiyrium , et que Swartz a rétabli avec quelques modifications , ayant compris dans les genres Limodorum et Neottia , les espèces à'epipactis que Linnseus avoit rapportées auxorchis et aux satyrium. Swartz con- sidère comme des espèces de son genre Cymbidium , les épi- pactis connus et nommés au V ér ou. ganlcs ci piquiclten. (Lis.) EPIPETRON de Pline. V. Epimedium. (ln.) EPIPHLOSE. Nom donné à I'Epiderme des arbres, (b.) EPIPHRAGME. Membrane fort mince qui est attachée au Périsiome de quelques Mousses , et qui subsiste le plus souvent, même après la chute de I'OperCule. (b.) EPIPHYLLANTllUS (fleurs sur feuilles , en grec). Ce sont IcsXylophylla, dont les fleurs naissent dans les crénelures desfeuilles. Pluckenet leur adonné, lepremier, ce nom. (lk.) EPIPHYLLE, Epiphylla. Genre de plantes établi par Stac- khouse , Néréide Britanicjue^ aux dépens des Varec.S de Lir- nœus. Ses cai-aclères sont : frondes roides , membraneuses , glabres, grêles; rameaux dlvariqués , égaux, en chaîne ; fruc- tification prolifère. Ce genre ne renferme qu'une espèce , le Varec rouge , figuré par l'auleur, pi. 19 de son ouvrage sur les Varecs.(b.) EPIPHYLLUM {qui est sur feuille ^ en grec ). Espèce de radier ou cierge, ainsi nommé par Herraann à cause de la dis- position de ses fleurs. (Lis.) EPiPHYTES, EpypJiitœ. Ordre premier de la première classe d'une nouvelle distribution de plantes cryptogames , proposée par Linck. Il a pour caractères: des organes reproduc- tifs {sporidia) , nus , libres ou attachés à un pédicelle formé par un tube siniple. Cet ordre comprend treize geflres, savoir : Cœomë, Pue- 24 370 E P I CÎNIE, BULLAIRE, StILBOSPORE, FUSIDION, CoNISPORION, ME-^ LANCONION , GyMNOSPORANGE , PoDISOME, ExOSPORE , HeL- MisPORE , FusÂRiON et Atraction. V. ces mots, (b.) EPIPLOO.N, Omentum. C'est une membrane adipeuse ou grasse placée sous le péritoine ou la membrane séreuse qui enveloppe les intestins; et cet épiploon est une espèce de coussin mollet qui défend ces intestins des chocs trop ru- des. L'on connoît cette sorte de réseau à jours irréguliers dans le cochon , et entre les deux tuniques dont il est composé se ramifie un nombre considérable de conduits ou méandres adi- peux en tous sens. L'épiploon , libre par sa partie inférieure , s'attache par son bord supérieur, au-dessous de Testomac -, du duodénum €t de la rate , quelquefois avec le foie, et postérieurement au colon et aux pancréas. 11 re^^oit des artères de la céliaque , et nommées rameaux épipldîques; il rend ses veines au rameau splé- nique de la veine porte ; ses nerfs lui viennent du grand sym- pathique et du pneumo-gastrique ; il contient un grand nom- bre de vaisseaux lymphatiques. Nous ne citerons ni sa grande ouverture remarquée par Winslovv, ni ses conduits adipeux décrits par Malpighi et Ruysch , pour nous occuper plutôt de ses usages. La sécrétion abondante de la graisse qui s'opère en cette membrane , par exsudation des pores latéraux des veines , a plusieurs buts dans l'économie animale ; elle débarrasse d'a- bord le sang d'une superflulté de Graisse (V. cetnol). Ejx^ suite, l'épiploon défend les intestins contre le froid; c'est une pièce d'estomac qui conserve la chaleur des organes diges- tifs ; enfui c'est une sorte de réserve de matière nutritive pour les animaux. Effectivement, les animaux dormeurs ouhybernans, comme les marmottes, les loirs, les, ours et blaireaux, etc. , ont en au- tomne de très-gras et très-volumineux épiploons , et même des appendices ou épiploons surnuméraires ; pendant qu'ils sommeillent en hiver, la graisse de ces épiploons se résorbe en grande parlle dans le torrent circulatoire , afin de sup- pléer au défaut d'autres nourritures ; ce qui fait que ces ani- maux n'ont pas besoin de manger. Ils se réveillent seulement plus lestes et moins ventrus au printemps. Les hommes à ventre énorme , ou affectés de trop d'em- bonpoint, d'obésité, de physconle , doivent cet état, sou- vent , à rimmensité de la graisse accumulée dans leur panne ou épiploon. L'on prétend qu'un Hollandais menacé d'étouf- fement sous cette graisse supertlue , se rendit à Paris , sol- licitant un habile chirurgien de lui dégraisser la panse. On ajoute f[ue le chirurgieu ayaftt fendu le péritoine ou la cavité EPI 37« abdominale , retrancha une soixantaine de livres de graisse de l'épiploon du bon Batave , qui s'en retourna bien recousu et guéri, sauf à se rembourrer de nouveau de beurre et de fromage, (virey.) EPIPOGE, Épipogion. Genre établi par (imelin, sur une plante de Sibérie , qui a été réuni aux Satyrions. (b.) EPIPONE , £yDz/307ia. J'avois , dans mes premiers ou- vrages sur les insectes, et notamment dans la première édi- tion de ce Dictionnaire , désigné ainsi un genre, ayant pour objet les guêpes caHonnières, celles que Fabricius a nommées nidulans et niono. Mais les caractères de ce genre étant trop minutieux et d'un examen difficile , je lai réuni depuis à celui de PoLiSTE. On trouvera à cet article , la description et Ihistoire de ces deux insectes , dont le premier est repré- senté ici , avec son nid (Epipone carionnière) , D. 19. 6. 7. (l.) EPIPTERON. Un des noms que Dioscoride donne aux Canillées, Lemna, Linn. (ln.) EPISINE , Episinus , Walck. Genre d'arachnides pul- monaires , de la famille des aranéides , tribu des inéqui- tèles , et qui a pour caractères : huit yeux presque égaux , rapprochés sur une élévation commune, et formant prtsque un segment de cercle transversal ; corselet allongé. J'ai présenté, dans les supplémens qui terminent mon Gê- nera^ les caractères de ce genre, d'après des dessins et des notes particulières que m'avoit fournis mon ami M. W^alc— kenaer. L'espèce qui en éloit Tobjet avoit été prise dans les envii*ons de Turin ; mais je Tai trouvée depuis dans les bois de Saint-Cloud , et il m'a paru que cette aranéide, quoique ayant de l'affinité avec les thomises, devoit cependant, par la masse de ses rapports, être placée dans la division des araignées filandlères ou de nos inéquitèles. N'ayant rencontré qu'un seul individu, et n'ayant pu étudier ses habitudes , je me borne cependant à de simples présomptions ; les lon- gueurs respectives des pieds et des parties la bouche le rapprochent évidemment des théridions. L'Episine tronqué, Episinus iruncatus, a la forme d'un. . thérédion dont le corps est proportionnellement plus al- longé. Il est d'un brun noirâtre , avec la poitrine , les pieds , à l'exception de la troisième paire , d'un bran plus clair ou roussâtre ; ceux-ci , ainsi que quelques parties des autres , sont blanchâtres; le corselet a la figure d'un cœur; l'ab- domen s'élargit postérieurement en manière de tiiangle al» longé ; on voit quelques espaces blanchâtres à cette extré- mité. L'animal n'a guère plus de deux lignes de long, (l.) EPISPASTIQUES ouVÉSICANS. Famille d insectes coléoptères, de la section des hetéi'omères, établie par M. Du- 3J» EPI méril , et qui comprend les genres : Dasyte , Lagrie , ISo- TOXE, Anthice, Meloé , Cantharide, Cérocome , Myla- BRE , Apale, ZOiSiTE ; elle se compose , en grande partie, de notre famille des trachélides. V. ce mot. (l.) EPlSPEPiME , Epispenna. Genre de plantes établi par Rafmesque , aux dépens des conferves. Il offre pour carac- tères : fiîamens inarticulés ; gongyles terminaux ., solitaires. Une seule espèce, appelée Ëpisperme micratsie, com- pose ce genre. Elle croît dans les mers de Sicile, (b.) EPISTYLE , Epistylium. Genre établi par Swartz , pour séparer des Omphaliers , deux espèces qui s'en écartent un peu. V. ce mot. Ce nouveau genre, de la monoécie monadelphie , a pour caractères : dans les fleurs mâles un calice de quatre folioles , quatre glandes à la base des étamines qui sont réunies en faisceaux ; et dans les fleurs femelles , un calice de cinq fo- lioles , un ovaire à stigmate sessile et bifide ; le fruit est une capsule à trois coques. Ces deux espèces sont des arbres de la Jamaïque à feuilles alternes, ovales, aiguës, et à fleurs en grappes axillaires ou caulinaires. (b.) EPITHIUM. Un des noms de la Cuscute, (b.) EPITHYM ou EPITHYMON (du grec , Epithymos, qui nait sur le %m). C'est la Cuscute, appelée encore, selon les plantes sm- lesquelles elle croît : Epilavaîsde , EpiaiARRUEE ,* Epijacée , Epi LUZERNE , Epigeîset , Epiortie, etc. (l*î.) EPITRAGE , Epitragus , Lat. Genre d'insectes , de l'ordre des coléoptères , section des hétéromères , famille des taxicornes , ayant pour caractères : antennes insérées sous les bords latéraux de la tète , un peu plus courtes que le corselet , plus grosses ou presque en massue vers leur ex- trémité ; le septième article et les trois suivans presque tur- bines et un peu saillans au côté interne en forme de dents de scie ; le dernier presque globuleux ; le même des maxil- laires plus grand, presque sécuriforme ; menton grand, pres- que carré , recouvrant la bouche. J'ai établi ce genre sur un insecte de Cayenne , dont le port se rapproche un peu de celui des érotyles. Le corps est presque elliptique , arqué et rétréci aux deux bouts ; la tête est plus étroite que le corselet, triangulaire , avec les yeux assez grands et recourbés en dessous ; la bouche a de grands rapports avec celle des helops , mais le menton est beau- coup plus grand ; le corselet est légèrement rebordé, en forme de trapèze , avec le bord postérieur plus large et un peu sinué ; l'écusson est petit ; les élytres sont dures et re- E P O 3;5 couvrent des aiies assez grandes ; les jamLes sonl grêles et presque cylindriques ; les articles des tarses sont enliers et garnis d'un duvet soyeux en dessous. J'ai présumé d'abord que cet inserte étoit ïhelops variegatus de Fabricius; mais celui-ci est oblong et propre à l'Afrique ; notre espèce est longue d'environ six lignes, d'un brun luisant, mais comme parsemé de petites écailles jaunâtres , plus abondantes sur la tète et le corselet ; les élytresont de très-pelitspoints en- foncés, disposéscn lignes longitudinales. M. Richard, de rx\- cadémie des sciences, a rapporté cet insecte de Cayenne.(^L.) EPITYRUM. Les Romains donnoient ce nom aux Oli- ves CONFITES dans Ihuile et le vinaigre avec du fenouil. Plaute cite l'EpiTYRUM. (ln.) EPIZOAIRES. Lamarck, dans son ouvrage intitulé, His~ toire des Animaux sans vertèbres , appelle ainsi une division du troisième ordre de sa cinquième classe, qui réunit les genres Choîhdracatsthe, Lerîsee et Entomode. (b.) EPIZOAIRES. ai. de Blainville donne ce nom à une sous-classe , qui contient , outre les lernées et plusieurs genres nouveaux que le docteur Léach et lui ont cru devoir établir, les calyges, lescyames, leschevrolles, etc., de manière à éta- blir un passage entre les Branchiopodes et les Tétracères. Les épizoaires appartiennent, comme ces derniers , à la cin- quième classe des eniomozoaires ^ celle des TÉTRADÉCâPODES , ou animaux à corps articulé , munis d'appendices également articulés ou de pieds au nombre de quatorze, (desm.) EPOCHNION , £/?067/muTO. (jenre de plantes de la classe des anandres , deuxième ordre ou section, les moisissures , proposé par M. Linck. Il a pour caractères : un tallus composé defilamens réunis en gazon, cloisonnés, rameux, àsporidics oblongues , ayant un appendice filiforme aussi cloisonné. M. Linck n'en décrit qu'une seule espèce; la même que la MôNlLIE DES FRUITS , Motiilia fruriigena , PerS. (P. B.) EPOIS. Cors qui sont au sommet de la tête oubois du cerf. Quand ils sont rangés en forme de couronne , on les appelle épois de coronnure : il y a bien peu de ces bois en France, et i on n'en trouve guère qu'en Allemagne et en Russie. Si les ■ épois sont rangés en forme de main, on dit que la tête est 1 paumée. S'ils sont tout-à-fait au sommet et comme un bou- quet de poires , on appelle les têtes portant trocheures. La tète est enfaurchée {\yianA il y a deux épois faisant la fourcha; quel- i quefois les épois se recourbent en bas. (s.) EPOLLICATI ( sans pouces). Famille d'oiseaux gallina- cés , voisins des cailles et des perdrix, établie par lUigei', et caractérisée par un bec médiocrement long, peu épais, 374 E P O droit, un peu comprimé, avec l'extrémité des mandibule» éeaieinent comprimée et arquée; les pieds propres àlamarche, tridactyles; le pouce nul. Cette famille comprend deux genres seulement : i.° celui «a'illiger nomme Outygis, et qui correspond aux Tridac- iv/es de M. de Lacépède ; 2.° le genre Syrrhaptes, formé sur le ieirao poradoxus , Linn. , et appelé Hétéroclite par M. Yieillot. (desm.) ÉPONGE , Spongia. Genre de polypier polymorphe ^ dont l'expression caractéristique est : masse flexible, très- po- reuse , ou lobée, ou ramifiée , ou tubuleuse , formée de fi- bres cornées ou coriaces , entrelacées , agglutinées et en- croûtées, dans l'état vivant, dune matière gélatineuse, irri- table et très-fugace. Les éponges communes , employées de toute antiquité aux «sages domestiques , sont généralement connues ; cependant elles sont au nombre des corps organisés sur lesquels la science a le moins acquis depuis la renaissance des lettres. Déjà avant Aristote qui rejette cette idée, on croyoit que les éponges étoien^ produites par des animaux; mais l'autorité de ce philosophe leî a fait ranger depuis parmi les végétaux. On les trouve en conj séquence classées dans les ouvrages des botanistes duderniei siècle. Certainement Taspect des éponges , telles qu'elles son^ dans le commerce, rend excusable cette erreur, puisque elles ne présentent qu'un tissu de fibres très-fines , entrela-^ cécs , analogues à celles des Cokferves , des Bysses , etc. et ainsi qu'elles , elles paroissent comme enracinées sur le]| rochers. Cependant, quand on observe les éponges dans la mer on les voit , comme je l'ai indiqué à Texposilion des carac- •Jcres génériques, encroûtées dune mucosité évidemment animale, et que plusieurs observateurs ont dit avoir vue mon- trer des signes de vitalité ; aussi quand on les brûle , répan- dent-elles une odeur semblable à celle de la corne, du poil, dos plumes et autres productions du même genre. Quoique je n'aie pas pureconnoître de mouvemens vitaux dans les cinq à six espèces d'épongés que j'ai eu occasion de voir vivantes ( elles sont toutes au nombre des petites ) ; quoi- que Péron et Lamouroux , ces habiles explorateurs des pro- ductions marines, n'aient pas été plus heureux que moi; ainsi qu'eux , ainsi que tous les autres naturalistes de quel-- que réputation, je crois qu'elles doivent être classées parmi ies animaux. Mais quel est le genre bien connu dont elles se rapprochent le plus I' La plupart des écrivains les rangent E P O 375 parmi les polypiers ; cependant j'ai vu entre les mains de Cherighlni , naturaliste de Chiozza , qui a consacré sa vie et sa fortune à l'étude des poissons et autres productions de l'Adriatique , un superbe travail , accompagné de figures trcs- multipiiées, duquel il résulte que l'éponge commune, une des plus grandes du genre , est uiè composé d'AsciDiES , ayant une vie commune , et dont chacune a une de ses ouvertures à la surface et l'autre dans une des grandes cavités. On pour- roit comparer cette organisation des éponges à celle des EoTRYLLES, si elle n'étoit pas aussi confuse et aussi régulière. Il est extrêmement à désirer que Cherighini fasse bientôt jouir La science du résultat de ce travail. Lamarck, Duméril , Cuvier^ placent les éponges à côté des Alcyons ; mais Lamouroux , dans son travail sur les po- lypiers coralligènes flexibles, a écarté ces deux genres. Les éponges varient extrêmement en grandeur : j'en ai observé une qui n'avoit que quelques lignes , et il en est qui surpassent un mètre. Leurs formes sont extrêmement diffé- rentes. C'est sur les rochers , dans les lieux les plus battus par les flots , qu'elles se trouvent le plus souvent. On en rencon- tre cependant de petites sur les coquilles , sur les bois flottans, etc. Lorsqu'elles sont desséchées, les éponges ont la propriété d'absorber l'eau et de la garder pendant iDng-temps,ce qui les rend d'un usage journalier chez tous les peuples de l'Eu- rope ; en conséquence, elles sont devenues, dès les temps l'es plus reculés , l'objet d'un commerce très-considérable. C'est principalement dans la Méditerranée , autour des îles de l'Archipel delà (xrèce, que se fait la pêche de l'espèce que son volume , son abondance , et sa ténacité , rendent la plus précieuse sous les rapports économiques. Comme les épon- ges sont fixées aux rochers, à la profondeur de cinq à six toises au moins , il a fallu que les habitans de ces îles devinssent d'excellens plongeurs ; aussi n'y marie-t-on pas un garçon , dit Tournefort , qu'il n'ait donné des preuves de sa capacité à cet égard. Cette fatigante et dangereuse pêche, quoique exclusive entre leurs mains , ne les enrichit pas ; car Olivier rapporte qu'ils sont dans la plus affreuse misère. Elle se fait penda^it l'été seulement. Lorsque les éponges sont retirées de la mer , on les lave à plusieurs reprises dans de l'eau douce , pour leur enlever l'odeur de marée' qui est la suite de leur nature. C'est la seule préparation qu'on leur donne. Il paroît que la reproduction des éponges se fait assez ra- pidement, puisqu'on peut pêcher , dès la seconde année , dans les lieux qui avoieat été épuisés. 376 E P 0 I Les éponges fluviatiles constituent aujom"d'huî le genre i appelé Spongile par Lamarck , et Ephidotie par Lamou- roux. Le premier de ces naturalistes a , dans les Annales du \ Muséum^ vol. 20, publié un travail très-important sur les ] éponges. 11 divise les cent quarante espèces qu'il mentionne , j en sept sections, dont voici Jes titres: 1 i." Masses sessiles , simples ou lobées, soit recouvrantes, | soit enveloppantes. 2.° Masses subpédiculées ou rétrécies à leur base , simples ou lobées. , 3.° Masses pédiculées , aplaties ou flabelliformes , simples j ou lobées. 1 4..° Masses concaves , évasées , cratériformes ou infundi- buliformes. " 5." Masses tubuleuses ou fistuleuses, non évasées. 6." Masses foliacées ou divisées en lobes aplatis foliifoi;'mes, 7.° Masses rameuses , phytoïdes ou dendroïdes. I Le second , dans son ouvrage intitulé Histoire des PoIy~ piers coralligènes flexibles , a augmenté le nombre de ces es- pèces , de vingt-sept. Dans la première section, je dois principalement men- tionner : L'Éponge commune , Spongia offidnalis^ Linn. , qui est en masses assez grandes, légèrement convexes, molles, tenaces, grossièrement poreuses ou lacuneuses , surtout en dessous, lille se trouve dans la Méditerranée , la mer Rouge , la mer des Indes , etc. C'est celle qu'on vend le plus communé- ment dans le commerce, et qu'on emploie aux usages domes- tiques les plus grossiers. L'Eponge pluchée , Spongia lacinulosa , Lamarck , est finement poreuse , hérissée de dentelures nombreuses et molles. Elle vient de la mer Rouge et de celle des Indes. On la vend dans les grandes villes , où on la confond avec Vé~ ponge usuelle , quoique fort différente , sous le nom à'eponge fuie , pour l'usage de la toilette. li'EpoNGE FASCICULÉE est roide , presque globuleuse , for- mée par des fibres en faisceaux prismatiques, et rameuses. Plancus l'a figurée , App. 2 , tab. i5. E. C'est dans la Mé- diterranée qu'elle se trouve. Il suffira de citer dans la seconde section : L'Eponge rouge , couleur de brique , simple , tenace , presque ronde , poreuse , à tubercules saillans. On la trouve dans la mer Rouge. L'Eponge pezize, couleur jaune ; rameaux sortant des E P O 377 cavités des pierres sous la form« d'une pezize. Je l'ai obser- vée, décrite et dessinée dans la rade de Charleslon , où elle est aussi abondante que possible, c'est-à-dire qu'il n'y a pas une pierre dont toutes les cavités n'en soient garnies. V. pi. D. 20 , où elle est figurée. Lascule espèce à mentionnerdanslatroisième section , est : L'Eponge flabelliforme , qui est droite , pédiculce , brune ou noire ; dont les fibres sont roides , réticulées , en- croûtées. Rumphius l'a figurée pi. VI, tab. 8,n.°. i. Elle vient de la nier des Indes, et se voit fréquemment dans les cabinets d'Europe. Dans la quatrième section, on doit principalement remar- quer : L'Eponge usuelle , qui est tenace , molle , tomenteuse , très-poreuse , avec les trous disposés par rangées rayon- nantes sur les parois de la cavité. On la trouve dans les mers d'Amérique. Elle varie beaucoup dans sa forme ; mais cette forme tend toujours vers celle d'un entonnoir. Son emploi dans la toilette est fort étendu en ce moment dansParls, où on la confond, sous le nom à' éponge fine^ avec 1' Eponge pluchée. L'Eponge caliciforme, Spongia calydformis , Lamarck, est en forme de calice irrégulier, roide, comme drapé, en partie encroûté et très-poreux, à surface extérieure finementfendil- lée. Esper l'a figurée dans son supplément i , tab. 57. On la trouve dans la mer du Nord. On remarque principalement dans la cinquième section : L'Eponge fistulaire , qui est composée de tubes longs et étroits; qui a les fibresnucs, roides, réticulées, lâchementen- trelacées. Esper l'a figurée pi. 21. C'est des mers d'Amérique qu'elle est apportée dans nos cabinets , où elle est commune. On la connoît vulgairement sous le nom de chandelle de mer. L'Eponge intestinale, qui est lobée, fibreuse , roide , intérieurement creuse ; dont les lobes sont inégaux , cylin- dracés , fistuleux , avec des trous ou des fentes. On la trouve dans le golfe de Gènes. L'Eponge couronnée est tubuleuse , simple, très-petite, et a l'extrémité couronnée de rayons épineux. Esper l'a figurée supp. I , tab. 61 , n.o* 5 et 6. Elle se trouve sur les côtes de France et d'Angleterre. Dans la sixième section je ferai remarquer: L'Eponge panache noir, dont les expansions sont fibreu- ses , subfoliacées, contournées, comme frisées et ressem- blant à un panacbe. Esper la figurée vol. 2, pi. 2$. Elle vient de la mer des Indes , et se voit assez souvent dans nos , cabinets. L'Eponge feuille MORTE , S. xerampelina, Lamarck, a 378 E P O I la tige courte et comme subéreuse ; les expansions aplaties ^ \ foliacées , ovales , un peu lobées ; des nervures i^aillantes. i Esper Ta figurée vol. 2, pi. 12. On la trouve dans les mer» j du Nord. | La septième et dernière section offre beaucoup d'espèces { propres aux mers de l'Europe. On y remarque principale- 1 ment : I L'Eponge a verge, qui a la tige dure , verte , inégalement i cylindrique ; les rameaux allongés en forme de verge , droits , ' ramuleux , inégaux , terminés en pointes émoussées. Elle j provient des mers de l'Europe. i L'Eponge dichotome aies rameaux cylindriques, velus et j latéraux. Pontoppidam l'a figurée dans son Histoirede laNor~ j wége. On la trouve dans toutes les mers de l'Europe. j L'Eponge hértssonnée est subéreuse, rameuse , a les ra- j meaux droits, irrégulièrement cylindriques , velus et épineux, i Esper l'a figurée vol. 2 , tab. 10. Elle n'est point rare sur les ^ côtes de la Manche. I L'Eponge oculée est rameuse , droite , tenace , cylindra- ' cée ; a les rameaux obtus , les trous souvent sur deux rangs. Ellis l'a figurée pi. Sa, F. f. de son Traité des coralline&. On la trouve fréquemment sur nos côtes. V. pi. D. 20. j L'Eponge amantifère est rameuse, molle , très-poreuse ;: ( a les rameaux ascendans, rares, cylindriques ou légèrement 1 comprimés ; à sommet obtus , semblable à des chatons. Es- j pcr l'a figurée vol. 2 , pi. 20. Elle vit dans la Méditerranée, i L'Eponge porte- voûte a la base étalée, ramuleuse ; les j ramifrcations s'aplatissant , s'élargissant , s' anastomosant et ' formant des voûtes et des arcades.. C'est dans la Méditerra- née qu'on la pêche. L'Eponge semi-tubuleuse est molle , très-rameuse ; a les rameaux quelquefois tubuleux , irrégulièrement cylindriques , et tantôt rapproches , tantôt écartés. Plancus l'a figurée pi. i4- C. On la trouve dans la Méditerranée. L'Eponge étoupe a les rameaux courts , cylindriques , ob- tus , presque dichotomes , velus et de consistance d'étoupe. Ellis Ta figurée dans les Transactions philosophiques, vol. 55^ tab. 10. C. On la rencontre dans la Manche. L'Eponge coalite a la base étalée en membrane qui en- veloppe plusieurs corps, et qui se divise en rameaux proli- fères , mous , doux au toucher; sa surface est irrégulièrement réticulée. Esper l'a figurée vol. 2 , p. 4^. On la trouve dans la mer du Nord. L'Eponge fovéolaire est rameuse , allongée , noirâtre ; a les rameaux anastomosés , presque cvlindriques , coniques au sommet -, les trous inégaux et raboteux en Leurs bords. E P 0 379 Plancus l'a figurée pi. i3. On la pêche dans la Méditerranée. L'Eponge botryoïde est rameuse ., diffuse , petite ; a les rameaux chargés de splnules triples et portant de petits lobes oblongs , ovales , creux, ouverts au sommet , finement po- reux et drapés. Elle est figurée dans Esper . suppl. , pi. 61 , I, i4- Elle est très-commune dans la Manche. L Eponge ossiforme est blanche , peu rameuse, et a ses extrémités renflées. Muller l'a figurée dans sa Zoologie da- noise^ pi. 4-0. On la trouve dans les mers du Nord. L'Eponge cruciée et TEponge baccilaire provenant des mêmes mers, s'en rapprochent beaucoup. EPONGE D'ÉGLANTIER. Nom de U galle de Véglan- tler. V. les mots Galle, Diplolèpe et Rosier, (b.) EPONGE PYROTECHYQUE. On appelle quelque- fois ainsi le Bolet amadouvier. (b.) EPONGES iyénene). Talon des bêtes fauves, (s.) EPONIDE, Eponkîes. (ienre de coquille établi par Denys- de-Montfort, et très-singulier. Ses caractères sont: coquille libre, univalve, cloisonnée, spirée et globuleuse , ou pres- que lenticulaire ; le test recouvrant la spire ; sommet et base formés en calotte; marge carénée ; ouverture située à la base, dessinée en arc et ayant en longueur le quart de toute la circonférence , recouverte par un diaphragme échancré contre le retour de la spire, et offrant un siphon à son angle extérieur; cloisons unies. Une seule espèce constitue ce genre, et elle a moins d'une ligne de diamètre. On la trouve dans la Méditerranée, sur \(ts varecs. Fichel et MoU font, les premiers , fait connoî- tre sous le nom de Nautilus repondus, (b.) EPONTES. Salbandes ou Lisières d'un filon. V. Sal- bandes et Filon, (pat.) EPOPS. Nom grec de la Huppe, (v.) EPOPSIDES. Nom d'une famille de l'ordre des oiseaux syl vains, et de la tribu des Anisodactyles. V. ces mots. Caractères : pieds médiocres , un peu robustes ; tarses anne- Ics , nus; doigts extérieurs réunis seulement à la base; pouce épaté; bec glabre à l'origine, allongé, un peugrôle, arqué , Ou entier , ou échancré ; langue courte , entière chez les uns , médiocre et ciliée à la pointe chez les autres. Cette famille est composée des genres: Polochion , Fournier, Puput et Promérops. F. ces mots, (v.) EPOU VANTAIL. Nom d'un Hirondelle de mer. (v.) LPPE. C'est VAciiE (apium gnweolens) , en Hollande, (ln.) EPPIGH, EWIG, ERDEWIGE. Divers nnms alle- mands du Lierre. Le premier de ces noms s'applique égale • 38o E Q U ment à la berh., à Xsl ficaire et à d'autres plantes, dans divers cantons de l'Allemagne, (ln.) EPRAULT. Le Céleri est ainsi appelé dans quelques canions. (ln.) EPREINTES. Ce sont, en terme de chasse, les fientes des Loutres. V. ce mot. (s.) EPROT. V. ESPROT. (DESM.) EPUREE, Epurea. C'est le même genre que Panzère. (B.) EPURGE. Nom spécifique d'une Euphorbe, (b.) EQUAPIUM , Gaza , ou Persil de cheml. C'est le Ma- CERON ( Smyriùum oins ainim ). (lis.) EQUATEUR. Grand cercle qu'on suppose diviser la terre en deux parties égales , qu'on nomme ïhémisphère boréal ^ et V hémisphère austral ou méridional , quoique les deux hémi-r sphères ne soient en effetpas plus méridionaux l'un que l'au- tre ; et l'on n'a donné ce nom à l'hémisphère opposé au nôtre, que parce qu'il est au midi par rapport à nous. L'équateur est traversé à angles droits par la ligne idéale qu'on nomme Vaxe de la terre ^ et c'est dans le plan de l'équa- teur que se fait son mouvement diurne; mais dans sa marche annuelle , la terre parcourt le cercle qu'on nomme Vérlip- tique ^ dont le plan coupe celui de l'équateur sous un angle d'environ 24^egrés : c'est celle obliquité de Védiptiquc qui opère la vari^ des saisons, (pat.) EQUERRE. V. Cuisse, (s.) EQUIlfCffiNICULUM de Gaza. C'est le Fenouil {Ane- thiim fœnirulum , L. ). (LN.) EQUINOXE. On donne ce nom aux deux époques de l'année où Vécjuateur se trouvant perpendiculairement sous le soleil, les jours sont égaux aux nuils dans toute la terre. luéquinoxe du printemps arrive le 21 mars , quand le soleil entre dans le signe du Relier; et Véquinoxe d'automne arrive vers le 22 ou 28 de septembre , au moment où le soleil entre dans le signe de la balance. Ces deux époques sont redoutées des marins , à cause des coups de vent brusques et violens qui pour lors se font ordinairement sentir, (pat.) EQUISÉTACÉES. Famille de plantes qui a le genre Prèle pour type. Elle a été appelée Peltatées. F. Fou- gères, (b.) EQUISETUM. Nom latin du genre Prêle, (desm.) EQUITES, Chemliers. Nom donné par Linnceus à une di- vision de son genre Papilio^ et qui dans notre méthode com- pose seule maintenant le même genre. V. Papillon et Lé- pidoptères, (l.) EQUORÈE , Mquorca. Genre établi par Péron , dans la E R A 38f fAinille des Méduses. Ses caractères sont : corps libre , or- biculaire , transparent, sans pédoncule et sans bras, mais garni de tentacules ; bouche unique , inférieure et centrale. Lamarck lui a réuni les Cuviéries elles Bérénices du même auteur, au moyen de quoi ce genre contient dix-huit espèces, la plupart figurées pi. 2 , 7 , 8 , g , lo , 11 et 12 du Voyage de Péron et Lesueur. Trois d entre elles ont été décrites précédemment par Forskaël, et figurées par lui dans son \ oyage , pi. 8 , 28 et 33. (B.) EQUUS. INom latin du Cheval, (desm.) ERABLE, Acer^ Linn. (^Polygamie monoéde.) Genre dé plantes de la famille des malpighiacées , qui comprend des arbres indigènes et étrangers , dont les fleurs sont polygames , c'est-à-dire, qu avec les fleurs hermaphrodites fertiles que portent ces arbres , il se trouve sur chaque individu (et quel- quefois sur des individus ^différens ) des fleurs unisexueîles, mâles ou femelles , mais qui ne sont telles que par l'avorte- ment de Tun des deux sexes. On en connoît une trentaine d'espèces. Tous les érables ont les feuilles opposées, et le plus sou- vent découpées en lobes, avec un pétiole dilaté à sa base et embrassant à demi la tige ; elles sont rarement ternées on ailées. Les fleurs naissent aux aisselles des feuilles ou au som- met des rameaux , et sont disposées en grappes ou en bou- quets corymbiformes; chacune est soutenue par unpédlcelle muni d'une bractée à son extrémité inférieure. Le nombre des parties de la fructification varie tellemenf; dans ce genre, que plusieurs de ses espèces semblent n'être pas congénères. Ordinairement les fleurs ont un calice à cinq divisions profondes ; une corolle à cinq pétales alternes avec les divisions du calice et presque toujours de la même couleur; cinq, huit ou dixétamines attachées à un cercle glan- duleux, avec des filets en alêne et des sommets oblongs ; un double ovaire, elun style simple, quelquefois partagé et tou- jours couronné par deux stigmates aigus et réfléchis. Le fruit est composé de deux capsules ( que Gaertner et Ventenat appellent samares') jointes à leur base, à peu près rondes, un peu comprimées, et terminées chacune par une aile membraneuse très-remarquable , qui s'élève en diver- geant plus ou moins. Ces capsules sont à une loge , et con- tiennent l'une et l'autre une ou deux semences arrondies ou ovales. Voici les espèces d'érables les plus communes: Erable de montagne ou Sycomore, Acer psniâo-plata- nus^ Linn. Il croît en France, en Allemagne, en Suisse, etc., dans les bois des montagnes. C'est un arbre élevé dont le 382 E R A tronc est droit, l'écorce brune , épaisse et raboteuse , et le bois blanc ; il est orné de grandes feuilles découpées en cinq lobes pointus et inégalement dentés ; leur surface supérieure est lisse et d'un vert foncé , Tinférieure glauque ou blanchâtre, nerveuse et un peu velue ou pubescente dans la jeunesse; les pétioles ont communément une teinte rougeâtre ou pour- pre. Il ne faut pas confondre cette espèce avec la suivante, dont elle diffère par ses grappes de fleurs oblongues et tou- jours pendantes , par les angles saillans de ses feuilles, qui sont tous obtus, et par la moindre ouverture que forment les deux ailes de son fruit. D'ailleurs, dans cet érable, les Heurs s'épanouissent après le développement des feuilles. Il offre deux variétés , l'une à feuilles panachées , l'autre connue sous le nom à^ érable blanc de Hollande. Cet arbre est très-propre à être employé à l'ornement des jardins paysagers, et s'y emploie en effet. On en a tiré du sucre en Allemagne. Son bois est propre pour le tour, pour l'ébénisterie et pour les instrumens de musique. Son broussin dispute de beauté aux arbres étrangers. Erable plane ou de Norwége, ou a feuilles de Pla- TAKE, Acer platandides , Linn, Il s'élève moins que le précé- dent, mais il est fort droit et d'un beau port. Ses feuilles lui- santes , vertes et unies des deux cotés , à cinq lobes très-poin- tus et anguleux, avec des angles rentrans très-profonds ; ses fleurs d'un vert jaunâtre, disposées en grappe courte et à demi redressée, et ses capsules à ailes très-écarlées, distin- guent assez, sans autres caractères, cet érable de l'érable de montagne. On le trouve en Suisse, en Bauphiné, au Mont- d'Or , dans le Languedoc. Il fournit une variété ; ou plutôt une monstruosité qu'on appelle Erable à feuilles de persil, qu'on multiplie par la greffe. Ses fleurs paroissent avant le développement des feuilles. Lorsqu'on casse le pétiole de ces dernières , au printemps , il eu sort une liqueur lai- teuse. Cet érable , à raison de sa liqueur laiteuse, ne reçoit la greffe d'aucune autre espèce, L'Erable duret , AceropulifoUum, Villars, se trouve dans les Basses-^lpes; il est intermédiaire entre les précéden;' dont il partage les avantages. On multiplie aisément ces trois érables par leurs graines, qu'il faut semer, aussitôt après leur maturité, dans une terre ordinaire , et couvrir légèrement. Elles germeront au prin- temps, et quelques-unes des nouvelles plantes croîtront au- dessus d'un pied dès la première année. Erable commun, y^^er rampeslre, Linn. Il est ainsi nommé, parce qu'on le trouve presque partQut en Europe ; il croît dans E R A 383 îes bois et les haies, et forme un petit arbre ou arbrisseau plus ou moins élevé , selon le lieu et le sol qui l'ont vu naître j son écorce est grisâtre et crevassée ; ses feuilles , de grandeur médiocre, sont divisées en cinq lobes obtus. Il produit des fleurs d'un vert jaunâtre réunies en grappes courtes , et des fruits dont les ailes presque écartées forment une ligne droite. Cet érable , qu'on appelle quelquefois petit éruhJe des Lois ^ est très-touffu , souffre très-bien le ciseau , et peut servir à faire de belles palissades et d'excellentes haies. 11 est peu dé- licat sur la nature du terrain. Son bois offre les mêmes avan- tages que le précédent, et même passe pour ctre plus liant et meilleur au feu. Les Erables OPALE , trilobé, de Candie, de Montpel- lier , sont certainement trois espèces, mais très-peu diffé- rentes. Elles se distinguent par des feuilles plus coriaces et d'un vert foncé. Elles se font remarquer dans les jardins pay- sagers. On les multiplie par le semis de leurs graines et par la greffe sur le sycomore. Erable de Tartarie, Acer tatancum , Linn. Arbre moyen, ou grand arbrisseau dont les feuilles sont en cœur, presque simples, un peu anguleuses , finement dentées, et d'un vert très- gai. Ses fleurs naissent en grappes composées droites et courtes ; leur calice est un peu rougeâtre en dehors; leurs pétales sont blancs , et les étamines saillantes hors de la fleur. Les ailes des fruits grandes, très-minces et rappro- chées , offrent une teinte rougeâtre ou pourprée en leur bord intérieur, dans le commencement de leur maturité. Cet ar- bre , qui fleurit assez tard, croît en Tartarie ; il se plaît dans les terres humides et n'est point délicat ; mais il est moins propre que les précédeus à l'ornement des jardins. Les érables qui suivent , sont tous indigènes de l'Amérique septentrionale; ils ont été envoyés en France par M. le comte de la Galissonnière , et MM. Duhamel les ont obtenus de graines. Erable à feuilles de frêne , Acer negundo , Linn, Il est originaire de Virginie , et il s'élève à une hauteur considé- rable. On le distingue aisément des autres érables par ses fruits plus petits, et par son feuillage d'un vert très-gai , qui res- semble à celui an frêne. Ses fleurs sont dioïques , et paroissent avant l'entier développement des feuilles. Oa peut multiplier cet érable par boutures; mais il vaut beaucoup mieuxle faire par ses semences, qui mûrissent très-bien dans nos climats. Erable jaspé. C'est VacercanadcnseàviJdiTàin des Plantes, et \\acer striatitm de Lamarck. Il est remarquable par la belle 384 E R A couleur de sa tige et de ses principales branches, qui sont d'un verl glauque, relevé de stries blanchâtres. On le distingue aussi à ses feuilles, les plus grandes de toutes les espèces du genre. Ses fleurs pendent en grappes vertes, et ses capsules ont chacune d'un côté, une fossette elliptique. Cet arbre croît naturellement dans le Canada et se cul- tive dans nos jardins paysagers qu'il orne beaucoup. On le multiplie principalement par la greffe sur TEr AELE sycomore. Erabledela VEVîSYhwmE^Acer pens)haniaim^ l^'inn.; yJcer spîcatum^ Lam. Cette espèce n'est pas aussi belle que la pré- cédente ; elle en diffère par ses fruits moins grands, et sur- tout par la disposition de ses fleurs , qui , au lieu d'être pen- dantes, viennent en bouquets ou épis redressés. Les feuilles ovales,el un peu en cœur à leur base, sont terminées par trois lobes pointus ; celui du milieu est toujours le plus grand ; quelquefois elles ont comme cinq lobes. On trouve cet érable dans plusieurs parties de l'Amérique septentrionale , mais particulièrement en Pensylvanie. L'Erable de montagise , Acer spicaUim , se rapproche beaucoup du précédent ; mais il est à peine strié de blanc ^ et ses épis de fleurs sont droits. H vient du même pays , et se cultive de même dans nos jardins. Erable de Virginie, Jcer eriocm-pon^ Mich. , a élé géné- ralement confondu avec le suivant. Ses feuilles grandes, très - iftinces et portées sur de menus pétioles , sont d_é- coupées en cinq lobes aigus et dentés ; leur surface supé- rieure est d'un verl luisant, et l'inférieure d'un blanc ar- genté avec des nervures saillantes ; lorsqu'elles sont tant soit peu agitées par l'air, ses deux nuances se mêlent et offrent un coup d'ceil très-agréable. Cet arbre a d'ailleurs un beau port, et parvient à une grande hauteur. Il porte des fleurs dioïques ; elles paroissent avant les feuilles , sur la fin de l'hi- ver ou au printemps. Elles forment des ombelles sessiles. Cet érable est vraisemblablement le plaine du Canada , et par conséquent Tun des deux arbres de ce genre , dont les Canadiens retirent du sucre. La beauté de son feuillage le rend très-propre à orner les bosquets d'été ; il peut aussi être planté en allées. Il est aujourd'hui très-commun dans les jardins des environs de Paris. C'est de graines qu'on le multjplie/ Erable rouge, vulgairement I'Erable de Charles Wa- ger, Accrmhrum, Linn., a été confondu avec le précédent dont il diffère par sa grandeur beaucoup moindre, par ses fruits bien plus petits, mais velus et rouges; ses feuilles ont leurs lobes, leurs dents et leurs angles pointus, et leur surface in- férieure est couverte d'un léger duvet, très -abondant dons E R A 38". leur jeunesse. On le cultive aussi, maïs moins fieq[«emmf;nj, dans nos jardins. Erable noir, Mich. , est depuis peu de temps introduit dans nos jardins. 11 se rapproche infiniment du suivant , et donne probablement du sucre comme lui. Erable à sucre, Acer saccharinum^ Linn., appelé aussi érable plane du Canada^ sans doute à cause de la ressemblance qu'il a avec notre érable plane. Il en diffère par ses feuilles qui ne sont point , comme dans ce dernier, luisantes en dessous , mais d'une couleur mate ou terne ; elles ont aussi plus d'épaisseur, et prennent en automne une teinte pourpre , ce qui n'arrive pas au plane ; leurs lobes , au nom- bre de cinq, sont anguleux et aigus. On peut le distinguer encore par son fruit qui a ses ailes moins longues et moins écartées; ses capsules sont renflées. Ses fleurs viennent en bouquets lâches ou en grappes courtes peu garnies. Cet arbre intéressant est naturel au Canada et à la Pensylvanie ; nous le possédons depuis assez long - temps en France. Il n'exige pas une terre humide , mais il faut qu'il soit à l'abri d'un soleil brûlant. Planté en avenues , il peut servir de décoration. Malgré sa ressemblance à l'exté- rieur avec le plane ^ il ne prend pas cependant lorsqu'on le greffe sur ce dernier ; mais il prend très-bien sur le sycomore. C'est un des plus beaux arbres de l'Amérique, et son bois est fort estimé, surtout des menuisiers. La liqueur sucrée qu'il fournit le rend précieux aux habitans de ce pays. Entre plu- sieurs érables de ces contrées , desquels on retire cette liqueur qui, épaissie , sert aux mêmes usages que le sucre, cette es- pèce est celle qui en fournit le plus abondamment. On distingue, en Amérique, deux sortes de sucre que l'on retire de deux espèces A' érables qui y croissent ; le premier sucre s'appelle sucre d'érable , et le second sucre de plaine ; ce- lui-ci est fourni par Yérable de Virginie , et l'autre par celui que nous venons de décrire. fr La liqueur de ces érables, dit M. Duhamel, est, au sortir de l'arbre , claire et limpide comme l'eau la mieux filtrée ; elle est très-fraîche, et elle laisse dans la bouche un petit goût sucré fort agréable. L'eau à'érable es't plus sucrée que celle de plaine^ mais le sucre de plaine est plus agréable que celui àH érable. L'une et l'autre espèce d'eau est fort saine , et on ne remarque point qu'elle ait jamais incommodé ceux qui en ont bu, même après des exercices violens et étant tout en sueur: elle passe très-promptement par les urines. On con- centre cette liqueur par l'évaporalion au moyen du feu. Aus- 20 38G E R A sitôt qu'elle a acquis la consistance d'un sirop épais, on 1» verse dans des moules de terre ou d'écorce de bouleau ; en se refroidissant, le sirop se durcit, et l'on a ainsi des pains ou des tablettes d'un sucre roux et presque transparent, qui est assez agréable si l'on a su atteindre le degré de cuisson con- venable ; car le sucre A'érable trop cuit a un goût de mélasse qui est peu gracieux. u Deux cents pintes de liqueur sucrée produisent ordinai- rement dix livres de sucre. On l'emploie au Canada aux mê- mes usages que le sucre de canne, surtout comme remède adoucissant et pectoral. On le raffine , et alors il ne dif- fère du sucre de canne , ni par l'aspect , ni par le goût. ties; deux étamines; un ovaire supérieur, ovale , très-pelit , à style filiforme et à stigmate simple ; une capsule. Ce genre contient quatre espèces , toutes propres à l'Afrique , Ge sont des arbrisseaux ou des herbes à feuilles simples, op- posées ou alternes, et à fleurs disposées en épis axillaires ou terminaux , qui ne sont pas cultivé* dans nos jardins , et dont aucun ne se distingue assez pour être dans le cas d'être particulièrement mentionné, (b.) ERANTilEMUM. Nom donné à T Ado^ide ( /iJorns (B5-. iim/îs), par Gesner et Dodonée, et à la DAUPHiNELLE,par Fuchsius. 11 est possible que I'Eranthémum de Dioscoride soit l'une de ces plantes ou une espèce d'AnÛiemide. Lin- nsçus transporte ce nom à un autre genre. Voyez Erak- THÈME. (lN.) ERBA-LUCCIUOLA. Nomitgliende I'Holostée (ifo- losteum wnbellqiimi). (lt^.). ERBA-DELLA-PvOTA. Nom donné, en Piémont, à unti espèce d'AcHILLÉE ( AcldUea herha-roia., AU. ). (ln.) ERBATO. Nom donné , en Espagne, auPeucedaruan offi^ çinale. (LN.) ERBES, Erbis , Erbse. Noms allemands du Pois cul-î» IWÉ (Pisum s£itii>um). (ln.) ERBIATOM. Les Africains de la côte de Barbarie don- noient ce nom aux câpriers , du temps de Dioscoride. (3;'N.) ERRIN. Nom vulgaire des CÂ^XHES, genre de la famille des graminées, (b.) ERBIONE. Le Pois cultivé (^Pùwn satimm) porte ce nom à Milan, (ln.) ERBIS. V. Erbes, (ln.) ERBSBOHNEN et Eyerboiïnen. Noms donnés, en Al- lemagne , au Haricot nain ( Pkaseolus vulgarls ). (ln.) ERBSE. Nom donné, en Allemagne, à différentes plantes, et notamment aux Pois {Pisum) , à quelques Gesses , au v Groseillier a maquereaux , etc. (ln.) ERBSEL , Erbseldorn. Noms allemands de I'Epine- VINETTE. (ln.) ERBSENBAUM.Nom derAcACiA, en Allemagne ( Ro- hinta pseudo-acacia, L.). (LN.) ERBSENWURGER et Erwenstrang. Noms de i'O- ROSANCHe( Oroh. major) , eu Allemagne, (ln.) ERBSHOSEN. V. Erbsel. (ln.) ERBSICHDORN. V. Erbsel. (ln.) ERCINITE. M. de Napione a nommé ainsi le minéral Sgo E îî D connu d'abord sous le nom A'' Hyacinthe cruciforme^ et depuis sous celui A^ Andréùlithe. V. Harmotome. (luc.) ERNSTINGIA de Scopoli. C'est I'Ephiélis de Schre- fcer, ou Matayba d'Aublet. (ln.) ERDAPFEL (Pomjne-de-terre.')'Les Allemands donnent ce nom à la Pomme-de~terre , aux Topinambours , aux Cy- <;lames, à la Mawdragore , à des Courges, et aux Truf- fes, (ln.) ERDARTISCHOKEN {Ariichautde terre). En Alle- magne , on donne ce nom aux Topinambours et à la Pomme- de-terre, (ln.) ERDBIMEN. F. Erdtuefeln. (ln.) ERDBOULD. Nom autrichien du Butor, (v.) ERDBROD, L'un des noms du Topinambour , en Alle- magne, (ln.) ERDEl-MÈH-FU. C'est, en Hongrie , le nom de laMÉ- LISSE-DES-BOIS ( Melitis melissophyllum , L. ). (ln.) ERDEI-MESTER. C'est , I'Aspérule odorante , en Hongrie, (ln.) ERDEPHEU ( Lierre de terre , en allemand ). La Ter- bette, le Lierre , la Cymbalaire et le Ciste hélianthème portent ce nom , en Allemagne, (ln.) ERDEWIG.L'un desnomsduJL/e/re,en Allemagne, (ln.) ERDFEIGEN. C'est la Gesse tubéreuse ( Lathyms tu- lerosiis) , en Allemagne, (ln.) ERDGALLE. Nom donné par les Allemands , à la Pe- tite Centaurée ( Gentiana centaurium) ^ a la Gratiole offi- cinale , et au NosTOc. (ln.) ERDGERSTE. Nom allemand de la Ficaire , espèce de Renoncule, (ln.) ERDHOPFEN. L'un des noms allemands du Mille- pertuis, (ln.) ERDKRAUT et Erdrauch. Noms de la Fumeterre , en Allemagne, (ln.) ERDMyiUSE. Nom allemand de la Gesse tubéreuse ( Laûiyrus tuherosus , L. ) , appelée aussi Ermandeln , Erdfei- gen et Erdeicheln. (ln.) EPxDMOHREN. V Asiragalus gfycyphyllos est ainsi nom- mé dans quelques contrées allemandes, (ln.) ERDNUSS. C'est, en Allemagne , l'espèce d'ORNiTHO- GALE appelée chez nous la Dame d'onze heures ( Ornith. umhellatum ) , à cause de ses fleurs qui s'épanouissent vers onze heures du matin, (ln.) ERDRAUCH. C'est la Fumeterre, en Allemagne, (ln.) ERE 391 ERDROSE. C'est , en Allemagne , le nom d'un Rosier {Rosa spinosissima), et du Lychnide DIOÏque. (lîî.) ERDTUFFELN, Erdtoffeln, Erdbimen et Erdbrod. Noms de la Pomme-de-terre, en Allemagne, (ln.) ERDWÎNDE. Nom que les Allemands donnent au Li- seron DES CHAMPS {Cowobulus arvcnsis), et à I'ElaïiNE ( Jn- titrhinum clatine^ L. ). (LIS.) ERBUE ou Herbue. Terre argileuse qu'on ajoute au mi- nerai de fer abondant en terre calcaire, pour en faciliter la fusion., (pat.) ERÈBE , Erelus. Nom que j'ai donné, dans l'ouvrage in- titulé Considérations générales sur l'Ordre naturel des Crustacés^ des Arachnides et des Insectes , à un genre démembré de celui de Noctua de Fabricius. Il est composé des espèces qui ont le troisième et dernier article des palpes inférieur , ou de ceux qui sont apparens, grêles, allongés, et presque nus. Telles sont celles qu'on a nommées : strix , bulo , odora, crepuscu' laris ; la plupart sont exotiques , grandes , et ont les ailes presque horizontales. (L.) EREBINTHUS. Nom donné par Hippocrate au Pois- CHICHE ( Cicer arietinum, L. ). Il désigne aussi un genre établi sur le Galegade Virginie , lequel n'a pas été adopté, (ln.) EREGTA. Premier ordre et première famille de mam- mifères , selon lUiger {Prodr. mamm.), correspondant à l'ordre des Bimanes , et renfermant le seul genre Homme. V. ces mots, (desm.) EREGTITESdeDioscoride. C'est un Séneçon, d'après Adanson. (ln.) EREIKE , Dioscoride. V. Erica. (ln.) ERÈME. Sorte de Fruit. Il répond à Graine nue de Linnseus , et n'offre ni valvesni sutures, ni reste du style. Les Labiées en offrent des exemples, (b.) EREMOPHILE , Eremophilus. Poisson de rivière de Santa-Fé, de Bogota , décrit par Humboldt dans les Ob- servations de zoologie qui font suite à sonVoyage dans l'A- mérique méridionale. Il est de Tordre des apodes et de la forme des anguilles. Sa longueur est au plus d'un pied. Seul , il forme un genre , dont les caractères sont : corps allongé , de couleur gris de plomb, tachée de vert ; six barbillons à la mâchoire supérieure qui avance au-delà de l'inférieure ; na- rines tubulées ; dents très-petites ; opercule des branchies dentelé; nageoire dorsale de huit rayons; pectorale et anale, de six ; caudale, de douze. La chair de ce poisson est excellente, (b.) EREMOPHILLE, Eremophilla. Genre de plantes de la didynamie angiospermie , et de la famille des verbenacées , 3g2i ERE ou mieux (îes myoporindes , qui réunit deux arbrisseaux de la INouvelle-Hollande , encore incomplètement observés. Ce genre , au rapport de R. Brown, présente pour carac- tères: un calice à cinq divisions; une corolle; un drupe sec à quatre loges et à quatre semences , entouré'par le calice dessécbé. (B.) ÉRÈSE , Eresïis , Walck. Genre d'arachnides pulmo- naires , de la famille des aranéides , tribu des saltigrades , dont les caractères sont : yeux formant , quatre par quatre , deux quadrilatères , dont un très-petit, inscrit antérieure- ment daps l'autre ; les deux postérieurs de ce dernier les plus grands de tous; lèvre triangulaire. Les érèses , quoique semblables aux autres aranéide» saltigrades par la forme générale du corps, forment néan- moins un genre très-distinct sous le rapport de la disposi- tion des yeux. Ils avoisinent , à cet égard , les ararréides de Tarant-dernière sous-famille. Supposons, en effet, que lea deux yeux de la première et de laseconde ligne se rapprochent, pour occuper un plus petit espace , et que les deux laté- raux de la première et les deux de la dernière s'en éloignent, dans lameme direction, pour venir se fixer à une assez grande distance des précédens , près des côtés du tronc ; nous au- rons fait prendre aux yeux des aranéides citigrades ou araignées loiips^ la disposition qu'ils nous présentent dans les érèses. Les deux postérieurs sont moins distans l'un de l'autre que les deux latéraux de la ligne antérieure le sont entre eux; de sorte que le quadrilatère, formé par eux, est plus étroit postérieurement et figure un trapèze ; les deux in- termédiaires de la première ligne et les deux de la seconde , qui sont très- rapprochés les uns des autres et composent un petit groupe , situé sur une éminence , représentent aussi un trapèze, mais disposé en sens inverse de l'autre, le côté j)Ostérieur étant plus large que l'antérieur, ce qui vient de ce que les yeux de la seconde ligne , d'ailleurs un peu plus écartes, sont les plus grands de tous, comme àânsles araignées hups, au lieu que dans le genre saltique, les deux intermé- diaires de la première ligne surpassent à cet égard les autres. Les érèses ont le tronc plus bombé en devant que les sal- liques ; le bord antérieur est sinué et plus ou moins avancé dans son milieu ; les pattes sont grosses, comtes , presque égales en longueur , et propres au saut ; la quatrième est un peu plus longue que les autres ; la première ensuite ; la troi^ »ième est la plus courte. On trouve ces aranéides sur les troncs des arbres, sur les jilantes ; et leur manière de vivre doit être la iRerae que E R E 393 celle des autres aranéîdes saltîgrades î mais nous n'avons pas néanmoins , à cet égard , d'observations directes. I. Yeux lateraus de la première li{];ne portés sur un tubercule tres- saillant ; les deux intermédiaires de la même ligne plus grands que les quatre latéraux ; abdomen notablement plus volumi- neux que le tronc (ovalaire) et convexe. ErÈse rayé, Eresus lîneatus. Cette espèce, que M. Dufour m'a envoyée d'Espagne , forme une division particulière, et se rapproche plus que les suivantes des araignées loups. Le tra- pèze, formé par les yeux latéraux, est proportionnellement plus petit , les yeux étant moins distans ; ils sont plus petits que ceux du petit trapèze inscrit , et tous portés sur une éminence , mais qui est plus sensible et forme un tubercule aux points où sont placés les antérieurs. Le bord extérieur du tronc est presque droit ou presque pas avancé dans son milieu. L'abdomen est grand et ovalaire. Le corps de la fe- melle a environ six lignes de long ; il est tout couvert d'un duvet gris-blanchàtre , ponctué de noir sur l'abdomen ; une partie de celui qui recouvre la base des mandibules et de l'ex^ Irémité antérieure du tronc , est roussâtre ; le front est rayé longitudinalement de noir et de gris ; les deux lignes noires extérieures se prolongent un peu sur le dos ; l'intervalle offre, de chaque côté , une raie grise , plus longue et un peu arquée ;. une autre au milieu des quatre yeux du petit tra- pèze , et deux plus petites au-dessus; les yeux sont rougeâlres ; le dessus de l'abdomen a deux bandes noires et longitudi- nales , dont la largeur varie , les pattes ont des taches Ivoires. II. Yeux latéraux de la première ligne sessiles ou point portés sur yn tubercule bien distinct ; les deux intermédiaires de la pre- mière ligne plus petits, ou de la grandeur au plus des quatre latéraux ; abdomen petit ou moyen (se rapprochant souvent de la forme carrée) et déprimé. Erèse FRO^TAL , Eresus fronialis. Corps de la longueur de celui de l'espèce précédente , mais plus large et paroissant plus carré , tout noir , parsemé finement de poils gris , avec la base des mandibules et l'extrémité antérieure du tronc , garnies d'un duvet d'un brun roussâtre ; abdomen en ovale court. D'Espagne, d'où lia été apporté par M. De Lalande , aide-naturaliste au jardin du Roi, de Paris. Il se trouve aussi à Montpellier. Erèse cinnabre , Eresus cinnaberînus ; A. cinnabennus , "W alck. Hist. àesaran. , fasc. '^^ tah. 10, fem.; aranea cmna- bsriiia, OnY. ; A. moniUgera , Vill. ; a. 4 — guttaia, Rossi ; 394 ERG Coqueb. Ilhist. icon. insect. dec. 3 , tah. 27, fig. 12 ; Schœff. Icon. Insect. , pi. 82 ^fig. 20. La femelle a près de quatre lignes de long ; le corps est très-noir , avec des poils sur le tronc ; rabdomen est pres- que carré, arrondi aux angles, avec son dessus d'un rouge cinnabre , et marqué de quatre gros points noirs (quelque- fois six) bordés de blanc, et formant un carré ; les pattes sont noires , avec quatre anneaux blancs aux trois premières paires , et trois à la dernière ; les bords latéraux et postérieurs du tronc, les cuisses et le premier article des quatre pattes 1 postérieures sont d'un rouge de cinnabre pâle. j M. Léon Dufour a trouvé, en Espagne, une variété de j cette espèce une fois plus grande , et dont les quatre pattes t postérieures sont noires comme les autres. J'ai une autre | variété où les deux antéfieures seules n'ont pas de rouge, j 'L'araignée noire de Pétagna forme peut-être une troisième t variété , n'ayant pas de points noirs sur le dessus de l'ab- domen. Aux environs de Paris où elle est fort rare ; au midi de j la France et en Italie. Elle saute peu , relève sans cesse en 1 l'air les pattes de devant, et lorsqu'elle a saisi sa proie ,•] elle l'entraîne de côté. Le mâle diffère peu de la femelle. EPiESlE , Eresia. Genre de Plumier , réuni depuis aux COQUEMOLLIERS. (B.) ERETMON. Nom donné par les anciens Egyptiens à un VÉLAR , Eiysimum. (lN.) \ EREUNÈTES. Nom générique que Illiger a imposé, dansi son Prodromus , à plusieurs petits Tringas , mais qui ne sont! pas parfaitement déterminés. Cependant , il cite un oiseau du Brésil, qui a des rapports avec le tiinga hipoleucosàe Lin- napus, (v.) EREUTODANON. L'un des noms qne Dioscoride donne à la Garaisce. (ln.) ERF. Nom boUandais de la Morgeltne ou Mouron des OISEAUX , Alsine média, (ln.) ERGAI , ÏRGEI , IRGA et IRGAL Différens noms donnés au mespilus cotoneasier par les Tartares. (ln.) ERGATILLE ou ERGATILE. Nom vulgaire de l'Hi rondelle de RIVAGE. (V.) ERGERBOHNEN. Nom du Haricot nain, en AUe-, magne, (ln.) i ERGETT. Nom qu'on donne , en Abyssinie , aux arbre ! du genre Acacie , qui y sont très-communs, (b.) ERGOT. Maladie des graines, principalement du Seigle, que, dans un Mémoire présenté à l'Institut , M. DecandoU ERG ^r> a prétendu être une espèce du genre Sclérote^ Sclerotîum clams ^ fort voisine du ScLÉROTE COMPACTE , qui naît sur le réceptacle des composées. Quelques botanistes, stimulée par Yirey, ont depuis jeté des doutes sur cette nature de TErgot. Mais Desfontaines, dans son rapport dans lequel il balance les raisons pour et contre, fait voir qu'on ne peut encore prononcer , quoique l'ana- lyse comparative faite par Vauquelin soit contraire à l'opi- nion de Decandollc. TJergoi se montre plus abondant sur le seigle dans les an- nées humides et pluvieuses , et surtout dans les terrain* voisins des marais et desbois-JeTaivu formerpresquelequart de la récolle. Son introduction dans le pain donne lieu à la cruelle maladie appelée gangrène sèche , maladie où les mem- bres tombent successivement en pouriture , et se détachent du corps au moindre effort. Heureusement il est facile, à raison de sa grosseur et de sa forme , de le séparer du bon grain par les criblages, et il est toujours indispensable de le faire avec le plus scrupuleuse exactitude. On doitàTessierletravail le plus complet qui ait été publié sur Vergot , sous les rapports de Téconomle agricole et domestique , et j'y renvoie ceux qui désireroient de plus grands détails sui' ce qui le concerne. (B.) ERGOT DE COQ. C'est une espèce de Panis (^pani- cum crus galli ^ L. ). (ln.) ERGOT DE COQ. Nom spécifique d'un Néflier, (b.) ERGOTE. Les chasseurs nomment un chien ergoté, quand son pied a un ergot de surcroît, (s.) ERGOTS ou ÉPERONS , Cakaria. Ce sont des espèces de cornes placées sur les jambes (ou tarses) des oiseaux gal- linacés mâles. On observe que la plupart des gallinacés d'A- mérique , comme les colins^ les hoccos , les guans , etc. , sont privés d'^rg'oi^^; mais on en trouve chezles perdrix mâles, les coqs, les faisans, les paons., les gelinottes ., etc. Une espèce de paon (^paoo bicalcaratus , Linn. , ou Véperonnier de Buffon ) a même deux ergots à chaque patte. Ces éperons sont de vraies cornes, pourvues intérieurement d'une cheville osseuse comme la corne de bœuf,, et croissent de la même manière. ( F. Corne.) On a fait une expérience curieuse à ce sujet. Si l'on coupe ïergoi d'un coq, et qu'on l'implante dans sa crête , il y prendra de l'accroissement , et fera un oiseau cornu. C'est une espèce de greffe animale. Au reste, les mâles seuls ont des ergots; et lorsqu'ils sont châtrés à leur naissance , ces armes ne leur poussent pas, de même que la barbe ne croît point aux eunuques 396 E R I cerfs coupés. La nature a donné des ergots aux gallînacé» mâles , comme des cornes aux ruminans. Ces deux familles d'animaux sont polygames , et au temps du rut, l'amour les rend guerriers ; les plus courageux ont seuls le droit de jouir, et écartent leurs concurrens par droit de conquête. Les verrues des jambes du cheval , du bœuf, etc. , sont, analogues aux ergots des oiseaux , et portent le même nom. Plusieurs espèces de piwiers , de vanneaux , àcjacanas , de kamichis^ portent à leurs ailes une épine ou aiguillon osseux , dont ils se servent pour frapper et percer leurs ennemis. Ij'aiiiriiche est aussi armée de cet éperon à ses ailes, et s'en sert, dit-on, pour s'aiguillonner en courant, (virey.) ERIACHNÉ , Eriachne. Genre fort voisin des C anches, qui réunit dix espèces de plantes de la Nouvelle-Hollande, découvertes par R. Brown. Ce genre a pour caractères : un calice de deux valves rcn- fermant'deux fleurs, dont les valves sont barbues et dont l'une ost aristée dans la moitié des espèces. Deux petites écailles accompagnent l'ovaire. Le genre Achtsérie, de PalisotBeauvois, lui enlève toutes les espèces à balle aristée '(b.) ERIANTHE, Erianthus. Genre de plantes établi parMi- cbaux {Flore de ï Amérique sepientiionale), dans tti diandrie di- gynie et dans la famille des graminées. Il offre pour carac- tères : une balle calicinale de deux valves presque égales et environnées de poils à leur base ; une balle florale de deux valves , l'extérieure mutique et l'intérieure aristée ; deux éta- niines ; un ovaire à deux styles et à deux appendices latéraux cunéiformes ; une semence oblongue. Ce genre , qui se rapproche de la Cannamelle , et que Walter n'a pas distingué de la Flouve , renferme deux jdantes, dont l'une que j'ai rapportée de la Caroline, s'élève de six à neuf pieds de haut , et croît dans les lieux humides. (B.) ERIANTHOS. Nom spécifique d'un arbre du genre des Fromagers , Bombax erianthos , L. , dont les corolles sont très-laineuses, (ln.) ERIBLE. Synonyme d'ARROCHE. (b.) ERICA. Dioscoride applique ce nom à un petit artrô semblable au myrica^ mais plus petit. Théophraste place l'E- KlCE (^erice et erîca) au nombre dcs arbustes qui portent leurs fruits à l'extrémité des branche»» Pline dit que ïérice des (irecs ressenibloit au romarin' pour la couleur, et surtout par lés feuilles. Ces diverses données ont fait croire que le ta- marisque ou la bruyère en arbre éloit ïerica des anciens. Les E R I Ôgy Romains nommoient aussi erica notre bruyère commune, et appeioient erîceum , le miel recueilli dans les ruches que les abeilles s'étoient faites dans les lieux plantés de bruyères. Ils attribuoient aux bruyères la vertu de briser (dissoudre) les calculs de la vessie. Tous les botanistes ont conservé aux bruyères le nom à'érica , et Linnœus l'a fixé déci- dément au genre Bruyère, très-naturel et très-nombreux en espèces. Dans ces derniers temps, Salisburry ayant remarqué que la bruyère commune (celle des anciens) dif- féroit des autres espèces par ses fruits , en en faisant un genre , crut devoir le nommer calluna , et non pas erlca ; ce qui auroit dû être , car en adoptant cette dénomination de calluna^ il deviendroit nécessaire de changer les noms des trois cents espèces ajoutées depuis. Les botanistes des i5.« , i6.« et 17.^ siècles ont classé avec les bruyères , ou plutôt ont appelé erica beaucoup de petits arbustes qui n'ont de commun avec elles que la forme , la consistance ou la disposition des feuilles : tels sont les ca- marines^ V azalée couchée^ des passerines , des sarcocouliers (^ pe— nœà),desandromèdes , àcs diosma, des brunia^ des alyssum , des phylica connues sous lesnoms de Bruyères du Cap. V. encore Salaxis, Calluna et Blairie. (ln.) ERIC AL A. V. EkicoiLA. (ln.) ERICx\ MARINA. Rumphius donne ce nom à trois esr> pèces de polypiers marins , du genre des Antipathes , qui sont les -'^. pennacea, myriophylla tiflabellum de Pallas. (desm.) ERICALE. Nom donné par Reneaulme à la Gentian^: printanjère. (b.) ERICE. V. Erica. (ln.) ERICHELYOPE. Genre de poissons qui fait partie des blennles de Linnœus. lia pour type la Blennie vivipare, (b.) ERICINEES. Famille de plantes modifiée par Desvaux, et à laquelle se réunissent celles appelées Rhodoracées par Jussieu, et Epacridées, par R. Brown. V. Bicornes, (b.) ERICAE FORMIS {Pluk. Alm., t. 279, f. 2.). C'est le diosma ericoides , L. (lN.) ERICOIDES (qui ressemble à la bruyère'). Ce nom a été donné à plusieurs plantes, et spécialement à I'Elatine alsi- KASTRUM (Ruppius et Buxbaum). (ln.) ERICOIDES. V. Bicornes, (b.) ERICOÏLA. Reneaulme appelle ainsi le Gentiana verna. (ln.) ERICU. C'est l'AscLÉPiADE géante, (b.) ERIGENION. Plante de Dioscoride , qu'Adanson croit être la Verveine, (ln.) ERIGERON. Chez les Grecs , c'étoit le nom Aasèneçon^ 398 ERI Cette plante fleurit dès le premier printemps, et se couvre presque aussitôt d'aigrettes blanches, que les anciens ont comparées à la barbe des vieillards; c'est ce qu'exprime le mot Erigeron {vieillard du printemps') , et c'est ce qui fit nommer ce végétal séneçom^ax les Romains, du mot XaAmsenex (vieil- lard). Les botanistes ont préféré ce dernier nom pour dési- gner le séneçon , et par suite il est devenu celui d'un genre dont cette plante est le type. Linnaeus s'est servi du nom d'e- n'^ero/i pour les VERGERETTEs(f^. ce mot) , plantes auxquelles il convient parfaitement, h' Eiigeron , Linn., comprend une partie du yirgaurea et de Vaster de ïoumefort , et des espèces qui sont placées tantôt dans un genre , tantôt dans un autre , parmi les genres conyza , chrysocoma , inula. Ues- çhenbachia de Moench est un genre fondé sur une de ces es- pèces ambiguës. Ily a encore des crépides qui ont été désignées par le nom à'erigeron ou à'erigenim. (ln.) ERIK. ISom de la Prune, en Turquie et en Tartarie. (ln.) ERIMA-PAVEL. Nom malabare d'une variété de Con- combre, (ln.) ERIMATATI. Plante de l'Inde à racine rampante, à tige herbacée et sarmenteuse , à feuilles alternes, pétiolées , ovales, pointues , épaisses et entières , à fleurs disposées en longues grappes axillaires , qui forme un genre peu connu dans la pentandrie pentagynie. Ses caractères sont : un calice caduc partagé en cinq par- ties ; une corolle de cinq pétales , à sommets échancrés et frangés , et à base accompagnée d'une écaille ovale et poin- tue ; cinq étamines ; un ovaire supérieur , surmonté de cinq styles ; cinq baies fort petites , ovales et monospermes, (b.) ERINACE , Hydmim. Genre de Champignons qui offre pour caractères : fongoslté charnue ou coriace , dont la sur- face inférieure et quelquefois la supérieure , sont hérissées de pointes ou coniques ou lamelleuses , plus ordinairement dirigées vers la terre. Les bourgeons sémiformes se trou- vent à l'extrémité de ces pointes. Les botanistes ont décrit plus de cinquante espèces de ce genre, aux dépens duquel ont été établis les genres Urchin , hericium , Odontie et SiSTOTRÈME. V. ces mots , ainsi que celui Cérophore. Les espèces le plus dans le cas d'être citées, à raison de leur abondance dans nos campagnes , sont : L'Erinace hérisson , Hericium erinaceum , qui est blanc dans sa jeunesse et jaune dans sa vieillesse. Il croît sur les arbres mourans , devient convexe , fort gros , et se mange , dit-on, dans les Yosges. On voit sa fiçurc danjs Buliiard, pi. 34. E RI 399 L'ErinaCE barbe de Jupiter , Odonlia hurla Jwis , Pers. , forme des couches surle bois mort. Il est figuré dans Bulliard. pi. /,8t. L'ÉrinaCE DIGITÉ, Systotrema digiia/a ^ Pers. Il est blanc, s'étend sur les arbres morts, et offre des saillies courbées, velues et digitées à leur sommet. L'Erinâce cure-oreille est brun , a un long pédicule et le chapeau latéral. Il est figuré pi. 4.81 de rou\Tage de Bul- liard. On le trouve sur le bois mort et les écorces de pin tombées à terre. L'Erinace siNUÉ , Hydnum repandum , Pers. , est jau- nâtre , légèrement lobé , a la chair sèche. On le mange dans quelques cantons sous le nom d'urchin, urchon-ngnoche. Cru , <^ a un arrière -goût poivré et acerbe. Bulliard Ta figuré n|7 172 de son Ouvrage. L'ÉriWACE lamelleux, Systotrema confluens^ Pers., est gris , mou , pédicellé. On le trouve sur la terre. Bulliard l'a figuré pi. 453. Les Escudardes épineuse , papillée , co.uleuvre el cure-oreille de Paulet, appartiennent à ce genre, (b.) ERINACEA. Clusius(///5/j., t. 214.) donna le premier ce nom à un arbrisseau de la famille des légumineuses, qui croît en Barbarie et dansle Midi de l'Europe. Ses nombreux rameaux se terminent en pointe aiguë , et sont garnis de feuilles simples ou ternées, caractère insuffisant pour le dis- tinguer des anthyllides , comme l'ont fait Tournefort et Adan- son. (ln.) ERINACEUS. Nom latin du Hérisson. V. ce mot. (s.) ERINE, Erinus. Genre de plantes de la didynamie an- giospermie , et de la famille des personnées , ou mieux des crinées , qui o|^e pour caractères : un calice divisé en cinq folioles lancéolées et persistantes ; une corolle monopétale, infundibuliforme , à tube long , à limbe plane , irrégulier , partagé en cinq lobes échancrés en cœur ; quatre étamines, dont deux plus courtes; un ovaire supérieur, ovale, chargé d'un style court à stigmate obtus ; une capsule ovale , bilo- culaire et polysperme , entourée par le calice. Ce genre comprend une douzaine d'espèces , dont une d'Europe , une d'Amérique , et les autres d'Afrique. Ce sont des plantes vivaces, à feuilles ordinairement alternes, et à fleurs disposées en épi axillaire ou terminal , accompagnées, chacune, d'une bractée. L'espèce d'Europe , I'Erine alpine, a les fleurs purpu- 4oo E R I fines et les feuilles spathulées. On la trouve dans les Alpes ,' et on la cultive dans quelques jardins , quoique sa petitesse la rende peu propre à l'ornement. On l'appelle vulgairement Mandeline. Parmi les autres, la plus remarquable est I'Erine odo- KANTE , dont les feuilles sont oLlongues , dentées, et les dé- coupures du limbe des fleurs entières. Elle se trouve au Cap de Bonne-Espérance. Ses fleurs répandent une odeur très- suave, (b.) ERINÉE , Enneum , Pers. Genre de la famille Aes cham- pignons, Pers., de lafamille des algues, deuxième Iribuou sec- tion , [es irichomates munies de filets fisluleux ou simples, ou cloisonnés ou articulés; filamens articulés, entremêlés, courts, réunis en forme de taches dans des cavités qa'ils se forment à Ja surface inférieure , pour l'ordinaire, des feuilles vivantes. Un grandnombredeplantesportentcelte espèce parasite; elle i est très-commune sur les feuilles de Vigne. On remarque ■ que les filamens sont ordinairement blancs sur les vignes à raisins blancs , quelquefois brunâtres et tirant sur le rouge I dans celles dont le raisin prend cette couleur. F. Erésyphe et j Urède. (p.b.) j ERINEES. Famille de plantes établie aux dépens de celle des personnées et dont le type est le ^enre EamE. R. Brown en sépare plusieurs genres pour les placer parmi les ! BiiTTNÉRiACÉES. 11 y a lieu de croire qu'elle a encore besoin ] d'êtce examinée pour être généralement adoptée, (b.) ' ERINEOSde Théophrasle. C'est le Caprifiguier. Foy. Figuier, (ln.) ERINERIS. Synonyme d^ Eryngium chez Dioscoride. (ln.) ERINUSetERlNOS. Les anciens donnoientcenomàune plante lactescente; elle croissoit près des fontaines et des fleuves ; ses feuilles étoient plus petites que celles du basi- lic ; à ses fleurs blanches succédoient des gi^ines noires et acerbes ; le suc laiteux qu'elle contenoit avoit une saveur dou- j ceâtre. On la désignoit encore par les mots erineos et echinos, dont l'étymologie sembleroit nous apprendre que la plante dont il s'agit, étoit hérissée de poils àuvs {echinos , hérisson), et lactescente à la fois {erinos, lait, F. Lobel ). Les commen- tateurs de Dioscoride et de Pline ont été fort embarrassés pour la rapporter à l'une de celles que nous connoissons; ils , concluent assez généralement pour une campanule; c'est peut- être la Raiponce, ou bien une plante lactescente, à la- quelle la description ci - dessus convient moins, de même que les noms m A'ennus et celui à'erindides sont devenus des noms spécifi- ques pour quelques plantes qui ressemblent à la campanule érine ou à ïerinus alpinus. Telles sont plusieurs espèces de lobélies. (m.) ERIOCAULON (tige laineuse, en grec). Plukenet adon- né le premier ce nom à une jolie petite plante qui croît dans les marais de T Amérique septentrionale , et dont les tiges à dix angles sont couvertes d'une laine noire et luisante ; c'est Verlocaulon decangulare. Linnœus a rendu générique le nom à'eriocaulon. Ce genre , décrit dans ce Dictionnaire à l'article Joncinelle^ répond au rondalia de, Petiver. Rottbol y rap- porte la plante dont Aublet a fait son genre Tonine (Jiyphy- draàe Yahl ). (ln.) ERIOGÉPHALE,;E:noc^/>/ia/H5. Genre de plantes delà syngénésie polygamie nécessaire, et de la famille de corymbi- fères, qui offre pour caractères : un calice commun double ; l'extérieur de cinq folioles , et l'intérieur monophylle , à cinq divisions toutes cachées par de longs poils; des tleurons mâles tubulés , à cinq dents ouvertes , dans le disque , et cinq demi-tleurons femelles fertiles, à languette courte, pres- que en cœur, et à trois crénelures , à la circonférence ; un réceptacle commun, plane et garni de paillettes velues ; plusieurs semences ovoïdes , nues et velues. • Ce genre ne comprend que deux espèces, qui sont des ar- brisseaux à feuilles épaisses, linéaires , entières ou divisées, à tleurs terminales , disposées en corymbe ou en panicule , toutes deux originaires de l'Afrique. L'une , I'Eriocéphale ACORYMBES, est cultivée au Jardin des Plantes de Paris; ses feuilles ont une saveur aromatique. L'autre , I'Eriocéphale A GRAPPES, s'éloigne du caractère du genre , en ce que son calice est simple, (b.) Théophraste paroît désigner sous le nom i'enocephalon un chardon à têie laineuse. Plukenet s'est servi de celui d'morejo/«û/j/5 pour indiquer une élégante espèce de bruyère ( erica bnmiades ) , remarquable par ses calices très - lai- X. 26 403 neux. Dillen le fixe, ainsi que Linnseus, au genre ÉRIûP- CÉPHALE décrit ci-dessus , auquel Vhippiafrutescens avoit été rapporté, (ln.) ERIOCHILE , Eriodiilus. Genre établi par R. Brown, pour placer I'Epipactis en capuchon , dont la fleur diffère légèrement de celle des autres, (b.) ERÏOCHLOA, Eriochloa. Genre de plantes établi dans le superbe ouvrage de Humboldt, 3onpland et Kunth , sur les plantes de l'Amérique méridionale , aux dépens des PiPTATHÈRES de Palisot-Beauvois. Il lui donne pour carac- tères : épillet unilatéral , involucre sétacé , persistant ; balle calicinale de deux valves aiguës , aristées ; balle florale de deux valves obtuses, beaucoup plus courtes que ïa balle flo- rale. Ce genre renferme deux espèces provenant,! une, plus pe- tite, des rives de rOrénoque; l'autre, plus grande, du royau- me de Quito. Toutes deux sont vlvaces. (b.) ERIODON, E'rzWo/ï , Lat. Genre d'arachnides pulmo- naires , de la famille des aranéides , tribu des territèles , que j'ai établi dans le vingt - quatrième volume de la pre- mière édition de cet ouvrage , et auquel M. Walcknaer a donné , plus tard , le nom de missulène. Ainsi que celui d'a^ type , il diffère des mygales en ce que les palpes, ou plu- tôt les pieds-palpes , sont insérés à la base latérale et exté- rieure des mâchoires , et non à l'autre extrémité ; la lèvre s'avance entre elles , en forme d'une languette conique et tronquée , et sur laquelle on distingue , un peu au-dessous du milieu die sa hauteur , une ligne imprimée , transverse. La saillie et la forme de cette partie de sa bouche distinguent ce genre de celui d'atype. Les yeux sont d'ailleurs plus écar- tés entre eux , dans le sens de la largeur du corselet , pres- que égaux et point groupés sur une élévation commune. Ori ne connoît qu'une seule espèce , qui a été rapportée de la Kouvelle-Hollande par feu Pérou et .son digne ami M. Le j Sueur ; c'est I'Eriodon uerseur , Eriodon occatorium. Sovt 1 corps est noir et long d'environ un pouce. V. le Tableau deS; ! aranéides de Walcknaer. (l.) EPvlOGONE, Eriogonum. Plante vivace , très - velue dans toutes ses parties, à feuilles radicales ovales oblongues , à feuilles caulinaires presque cunéiformes et terhées , à tige dichotome et à fleurs blanchâtres, renfermées avant leur, développement , dans un involucre campanule ; laquelle j forme, selon Michaux, un genre dans l'ennéandrie m&no- ! Ce genre offre pour caractères : un calice cannpanulé a six divisions , dont trois plus courtes ; neuf étamines ; un E R I 4o3 ovaire supérieur à trois angles et à trois stigmates ; une seilience trigone, renfermée dans le calice qui subsiste. L'érigone. croît dans les sables les plus arides de la Ca- roline et de la Géorgie. On le cultive chez Cels. (b.) ERIOLITHE, Eriolithis. Genre de plante établi par Gsertner, uniquement sur le fruit , qui est une noix osseuse, extrêmement velue , à deux loges et sans valve. Elle contient une seule semence. Ce fruit vient du Pérou, et paroît se rapprocher de celui du Mamei. V. ce mot. (b.) ERIOPHORUM , ERIOPHOROS oa ERIOPIIO- RXJS (^poHe-laine en grec ). Ces noms ont été donnés par Clusius à quelquesliliacées dontune est le scilla perimana; une autre , le scilla hyacinthoïdes^ plante qu'il soupçonne être lé iu/èuimo/j/ioro* de Théophraste, quicroissoit sur les rivages, et dont les tuniques de Tognon étoient hérissées dune sorte de coton avec lequel on faisoit de la toile et des habillemens. La figure de l'Ecluse , copiée par Lobel, Chabrée , etc., ne ré- pond pas à cette description. Théophraste nomme eriopho- ron les Cotonniers. Le genre Linaigrette ( V. ce mot et Trichophore) est celui qui a conservé le nom d'enopho- rum que Linnseus lui a assigné, bien que celui de lînagroslis , que ses espèces avoient déjà reçu, fût plus convenable. Ce naturaliste auroit dû laisser aux andryla le nom d'eriophorus que Vaillant leur avoit donné. Le fromager ^entândre ' {hombax pentandrum)^ dont les corolles sont extérieurement laineuses, est V eriophoros javana de Rumph. (Amb. i , t. 80). Il existe une espèce de chardon , à tête très-velue , qui a pour nom spécifique celui d'eriophorus ; quelques botanis- tes pensent que ce peut être 'ïeriocephalon de Théophraste. (LN.) ERIOPILA. Nom spécifique du dnroia , arbre de Surî- jnam, remarquable par ses fruits sphériques, plus petits que des œufs, et qui sont hérissés de poils très-denses. L'inté- rieur de ces fruits est juteux et fort agréable à manger. (lA.) ERIOPTÈRE,^/^^;»/^/^. Genre d'insectes établi par Mei- gen, et qui appartient à la famille des némocères. Ses carac- tères le différencient peu de notre première division des linio- hies. Nous n'en avons pas une connoissance suffisante, (l.) ERIOSPERME, Eiiospermum. Genre de plantes établi par Jacquin pour quelques espèces d'ORMTHOGALES qui lui ont paru devoir être séparées des autres, parce qu'elles ont les semences lanugineuses. Les caractères de ce genre sont : corolle de six pétales campanules, persistans ; six étamines, 4ont les filamens sont dilatés à leur base ; ovaire supérieur , 4o4 K R I terminé par un style à sûgmate simple ; capsule à trois loges, à trois valves , qui contiennent des semences enveloppées dans une laine très-dense. Ce genre comprend quatre espèces, qui sont des plantes tubéreuses du Cap de Bonne-Espérance, à feuilles ovales, et à fleurs disposées en épi lâche. La première de ces espè- j ces, I'Eriosperme a larges feuilles , est V omilhogalum ca- pense de Linnreus. (b.) * [ EEvICSTEME , Eriostemon. Genre de plantes établi par | Smith , dans la décandrie monogynie , et dans la famille des ] rutacées. Il offre pour caractères ; un calice divisé en cinq j parties; une corolle de cinq pétales sessiles; dix étamines à j filets aplatis et ciliés, et à anthères pédicellées; un style in- séré à la base du germe -, cinq capsules réunies , attachées à un i réceptacle et rentersuant des semences arillées. i Ce genre réunit des arbrisseaux à feuilles alternes et à I fleurs solitaires , qui ont les plus grands rapports avec les \ diosma^ et même, le diosma unijlora de Linnseus en fait partie. Ils se trouvent en Australasie ou Nouvelle-Hollande, (b.) ERIOSÏOME. V. Crapaudine. (b.) ' ERIOSTYLE, Eriosiylis. Genre de plantes établi par R. Brown , et qui est si voisin des Grevillées qu'il ne paroît pas dans le cas d'être conservé, (b.) ERIOTRIX, Erioinjc. Genre de plantes voisin de l'Hu-, BERTIE, établi par H. Cassini. Il a pour caractères : calice commun, presque hémisphérique , à épines nombreuses très- serrées , coriaces; à réceptacle nu , portant des fleurs ré- gulières presque globuleuses; aigrettes plus longues que la co- rolle , flexueuses , filiformes , légèrement barberuUées. (b.) ERIOX. Poisson du genre Salmone. (b.) ERIPHIE, Erlphia. (ienre de crustacés, de l'ordre des décapodes, famille desbrachyures, tribu des quadrilatères, ayant pour caractères: test presque en forme de cœur, tron- qué postérieurement; yeux écartés; pieds-mâchoires exté- rieurs fermant la bouche , sans vide entre eux; antennes ex- térieures assez longues, distantes de l'origine des pédicules oculaires, et insérées près du bord antérieur du test; les in- termédiaires entièrement découvertes. Les ériphies se rapprochent, par la coupe de leur test, dfes tourlouroux, et plus particulièrement des potamophrles; mais leurs pieds-mâchoires extérieurs ne sont point écartés entre eux, comme ceux des premiers, et leurs antennes extérieures,! d'ailleurs plus longues , ne sont pas insérées au canthus in- terne des pédicules oculaires, comme celles des seconds., Le milieu du bord antérieur du test n'est point rabattu en ma-l nière de chaperon , cn-dcssus des antennes intermédiaires ;; E R T Co^ ce qui les dislingue des autres tlérapodes de îa même tribu , et les rapproche davantage des crabes. La queue , dans les deux sexes, a sept tablettes, et l'article radical des anJennes intermédiaires est creusé à sa face antérieure , pour recevoir l'article suivant; de sorte qu'il cache une partie du précédent. Ces derniers caractères éloignent les ériphies des crabes. Eriphie FRONT-ÉPllSîErx , Enphis spinifrons ; Cancer spini— frons, Fab. ; Herbst , Cmsi. , tab. ii, fig. 65 ; Aîdrov. Cnist.y^ pagw-e, pag. 189. Elle est de grandeur moyenne. Les côtés et le devant du test sont hérissés de pointes, ainsi que les serres , qui sont grosses, inégales, avec les doigts noirs. On la trouve sur nos côtes. M. Delalande fils , a rapporté , des mers du Brésil , une espèce très-voisine de la précédente. Je rapporte au même genre ^ mais seulement d'après l'ins- pection des figurés (n'ayant pas vu ces espèces en nature )j^ les crabes suivans d' Herbst : C. rufo-punctatus^ tab. 4-7 -, fig- 6 ; C. cymodoccy tab. 5i , fig. 5; C tridens, tab. 21 , fig. i25. (l.) ERIPHIE , Erîphia. Genre de plantes voisin de celui des AcHiMÈNES , établi par R. Brown sur des espèces qu'il a découvertes dans la Nouvelle-Hollande. Ses caractères sont : calice, ventru à cinq dents ; corolle tubulée , renflée , à cinq lobes ; quatre étamines à anthères réunies; ovaire supérieur à un seul style; une baie globuleuse, recouverte par le calice, à une seule loge polysperme. (b.) ERISIMUM. Nom latin du Vélar. f^oy. Érïsimum. (b.) ERISITHALES , Daléchamps. C'est une espèce de Que- nouille ( Cnicus erîsithales , Linn. ) dont les fleurs varient du pourpre au jaune et au blanc, (ln.) ERISTALE, Eiisialis, Lat., Fab. (ienre d'insectes , de l'ordre des diptères, famille des alhéricères, tribu des syr- phies , ayant pour caractères : une petite éminence sur le museau; ailes écartées j antennes presque contiguës à leur base, plus courtes que la tête, avec le troisième article ou la palette aussi large ou plus large que long, et dont la soie , ordinairement simple, est insérée au-dessus de la joinr ture de cet article. Des poils nombreux , serrés et diversement colorés , re- couvrent le corps de ces diptères, et les font ressembler, au premier aspect , à des bourdons. Une espèce des plus remarquables estl'ERLSTALE du nar- cisse , eristalis narcissi ^ Fab., dont la larve décrite par Réau- mur, Mem. Insect., tom. 4 ^ p'- ^4-1 ronge l'intérieur d^s ognons de cette plante , et la fait périr. Elle est cylindrique , amincie en pointe aux deux bouts et ridée; son extrémité an- térieure , près de laquelle sont deux stigmates, est armée de 4o6 E R I deux crochets parallèles , et l'on voit en-dessus de chacun d'eux une espèce de corne refendue ; les stigmates postérieurs sont placés sur une partie cylindrique, recouverte par des chairs; l'anus est accompagné de deux mamelons. Quelque- fois la larve se transforme dans lognon même; mais elle en sort alors le plus souv.>nt , en y faisant un trou rond. La coque de la nymphe est grosse , ridée , grise , avec deux cornes en devant. L'insecte parfait a le corselet couvert de poils fauves ; ceux d.' l'abdomen sont plus pales ou grisâtres. L'Eristale ŒSTRlFORaiE, Eristalis osfrareus, Fab., Panz. , Faun. inserf. Germ.^ fasc. 5^ ; tab. i3, (la fem.), est noir avec lécusson blanc , et 1 extrémité de l'abdomen jaunâtre. L'Eristale bourdom, EmtuHs fucifomm, Fab., Coqueb. , lllustr. l'ron. însect. dec, 3, tab. 28, fig. i4-i fem.; a le cor- selet jaune , avec une bande noire ; son abdomen est jaune à sa base, noir au milieu, et fauve à son extrémité posté- rieure ; ses ailes diffèrent un peu de celles des précédentes. Toutes ces espèces se trouvent aux environs de Paris. Il faut retrancher de ce genre plusieurs de celles que Fabricius y rapporte, (l.) EKITHAKOS. Nom grec de la rouge-gorge; en latin, c'est erîLhacus. Linnœus a aussi appliqué la dénomination <\'eritharus à la RouGE- QUEUE. Voyez ces mots à l'article Fauvette, (s.) ERITHALE, Erithaîis. Genre de plantes de la pentandrie monogynie et de la famille des rubiacées, qui offre pour ca- ractères: un calice monophylle et à cinq dents; une corolle monopélale divisée en cinq découpures linéaires et recour- bées; cinq étamines; un ovaire inférieur, arrondi , chargé d'un style astigmate simple; une baie pisiforme, couronnée par le calice qui persiste , à dix loges , qui contiennent chacune une semence anguleuse. Ce genre réunit trois espèces. Ce sont des arbrisseaux à feuilles opposées, entières, et à fleurs disposées en corymbes terminaux ou axillaires. L'une vient d'Amérique, et les au- tres de l'Inde et de la mer du Sud. La première a les feuilles ovales et les corymbes terminaux. Ses fleurs, qui ont l'as- pect du lilas blanc , répandent une odeur très-suave. C'est son bois qui est connu dans le commerce sous le r^om de saa- tal (ï Amérique. V. au mot vSantalin, (b.) ERrrHALES. Suivant Adanson , c'est le nom de la Jou- barbe chez les Romains. (^N.) ERlTHREE,£'«///ru5a. Genre de plantes établi pour pla- cer la Gentiame centaurée, geniiana centauriurn ., Linn. , qu'on a depuis mise parmi les Chirones. Ce genre renferme neufespèces selon Persoon. (b.) E R O 407 ERÏZO. Les Espagnols donnent ce nom à diverses plan- tes, à I'Anthyllide érinacée et au Statice, (ln.) ERKOOJVIS, ABBAGUMB A. Noms que porte, en Abys- sinie, un calao de ce royaume, (v.) ERLE. L'un des noms de I'Aune , en Allemagne ; la BouR- GÈNE {rhamnusfranguld) y est appelée ScHWARTZ ERLE. (ln.) ERLEBAUM et ERLEBINNE BAUM. Dans quelques parties de l'Allemagne, ces deux noms sont ceux de I'Era- BLE CHAlVfPÊTRE. (LN.) ERLOU. ]N[om piéniontais du Harle. (v.) ERMELLINUS de Césalpin. C'est le Plaqueminier; (LN.) ERMEN. Nom donné au Framboi.sier ( rubus idœus) par quelques hordes tartares. (ln,) ERMINE ou plutôt Hermine. Voyez au genre Marte. (desm.) ERMION de Dioscoride. Synonyme à'Eiyngium. (ln.) ERNAB. Nom du Lièvre, en arabe, (desm.) ERNEB , Arnab , Ernap. Voyez Lièvre d'Afrique. (desm.) ERNEUTE ou ERNOTE. Nom vulgaire de la Terre- noix, venant de l'anglais earih nul. (b.) ERNODEE, Ernodea. Genre de plantes de la tétrandrie monogynie et de la famille des rubiacées, établi par Swarlz. Il a pour caractères : un calice divisé en quatre parties ; upe corolle monopétale hypocralériforme; quatre étamines ; un ovaire terminé par un style simple ; une baie à deux lo- ges , dans chacune desquelles il n'y a qu'une semence. Ce genre est formé sur deux arbrisseaux rampans à feuil- les opposées, oblongues et roides, et à fleurs solitaires, qui croissent sur les bords de la mer, à la Jamaïque et au Bré- sil. (B.) ERNOTE. C'est le nom de la Terre noii^. (b.) ERNTROSE. La Rose trémière {akea rosea, L. ) re- çoit ce nom en Allemagne, (ln.) EROCA ou EROGA. Le Millepertuis éricoïde reçoit ce nom en Portugal, (ln.) ERODENDRUM. Genre de plante de la famille des protéacées, établi par Salisburry; il répond au genre /?ra/m; ainsi que M, R. Brown l'a caractérisé. V. Protée. (ln.) EROBIE , Ewdius , Fab. Genre d'insectes , de l'ordre des coléoptères , section des hétéromères , tribu des méla- çomes , distinct de ceux de la même division par les carac- '/,o8 E R O tères suivans : corps aptère , presque orbiculaire ou oval bombé ; palpes maxillaires presque filiformes, ou légèremen plus gros à leur extrémité ; menton grand ; dixième articl des antennes renflé , en forme de bouton, recevant le suivan et dernier ; jambes antérieures dentées au côté extérieur. Fabricius et Olivier ont confondu avec les érodies, des in sectes dont le corps a la même forme , mais dont les deu premières jambes ne sont point palmées , et dont les an tenues grossissant insensiblement ont leur onzième ou der nier article très-distinct. Ces espèces composent mon genrj Zophose. Les érodies se trouvent dans le sable des pays le; plus chauds de l'Europe , de l'Afrique et des parties occi] dentales de l'Asie. ! Erodie bossu, Erodius gihbus ^ Fab. , Oliv, , Co/. , tom. 3! n.° 63, pi. I. f 3. Le corps est entièrement noir, luisant en forme d'ovale court et très-convexe ; le corselet est lissej et bordé antérieurement de cils jaunâtres ; chaque élytrj a trois côtes longitudinales , arrondies , dont les deux inté rieures plus courtes ; l'extrémité de ces élytres est finemer' grenue , et se termine en pointe ; les deux pieds antérieuï. sont un peu velus , et ont deux fortes dents au côté exlérie«| des jambes. On voit quelques fines dentelures au même côt; des autres. On le trouve en Espagne , au royaume de Naj pies , et dans la partie de l'Afrique située sur la Méditerranée^ Erodie lisse, Erodius lœoi'gatus, Oliv. , iùid. pi. ead.^fig. 4| D. ig. 8. de cet ouvrage. Il est noir, lisse, avec les antenne; et les pattes brunes. 11 se trouve au Sénégal, (l.) I ERODIE , Erodlum. Genre de plantes , de la monadell phie pentandrie , et de la famille des géranioïdes, qui a éti établi, par Lhéritier, pour diviser le ^enre Geranion d ïjinnseus , qui lui a paru susceptible de trois coupures. Cj genre , qui a été adopté par les autres botanistes , a pou. caractères : un calice de cinq folioles ; une corolle régui lière de cinq pétales ; cinq étamines réunies par leur base! et accompagnées de cinq petites écailles alternes avec le; filamens; un ovaire supérieur, garni, à sa base, de cinr glandes melllfères ; cinq coques aristées , presque toujours monospermes , à arêtes adnées au style, roulées en spirale ! barbues intérieurement, s'ouvrant avec les coques, de l base au sommet. Ce genre renferme trente-quatre espèces, sous trois divi-i sions , savoir ; ' Les érodies à Jeuîlles composées^ pinnées ou pinnatifides Les Gérassions DES ROCHERS, DES Alpes, Giconier, Cicutin sont les principales espèces. E R O 409 Les èroâies à feuilles iernées , ou divisées en trois parties. Le Géranion a long bec , et le Chion, en font partie. Les érodies a feuilles lobées et entières, où on trouve les (iÉ- RANIONS MALACOÏDE, MARITIME , etC. (B.) ERODIOS. Nom grec du Héron, (v.) ERODONE, Erodona. (jtxïve de coquilles établi par Daudin, dont les caractères sont : coquille bivalve, subtrans- I verse, irréguiière et bâillante; une des valves garnie d'une dent I creuse et redressée , et l'autre avec un enfoncement entre I deux saillies. Ce genre est intermédiaire entre les MactreS et les Myes. Il n'est composé que de deux espèces, toutes deux bâillantes; ce qui indique qu'elles s'enfoncent dans le sable de la mer , ou s'y fixent par un byssus. L'une , I'Erodone mactroïde , est épaisse, arrondie, avec une des valves débordant sur l'autre , seulement vers le bord opposé à la cbarnière ; l'au- , tre, I'Erodone smuÉE, est épaisse , allongée, inéquilaté- , raie, avec l'une des valves débordant sur l'autre , près la charnière , et au côté opposé , où elle est comprimée et forme un sinus. Toutes deux viennent du cabinet de Favanne. On ignore leur patrie. V. pi. E. i5, où l'une d'elles est figu- rée. (B.) EROGA. Voyez EROCA. (ln.) EROLIE, Erolia^ Vieill. Genre de Tordre des EcHAS- SIERS, et de la famille des AEgiâlites. V. ces mots. — Ca- ractères : bec arrondi à la base , plus long que la tête, arqué , un peu obtus ; mandibule supérieure sillonnée sur les côtés ; narines linéaires , situées dans une rainure à la base du bec ; langue courte, pointue ; trois doigts devant , point derrière ; les extérieurs unis à, la base par une membrane; rinferne libre ; la première rémige la plus longue de toutes. Ce genre ne contient qu'une espèce , qui se trouve en Afrique, et dont on ne connoît que la dépouille. L'Eroi.ie VARIÉE, Erolia variegala , Y leill , est tachetée de gris et de blanc en dessus ; blanche avec de pclitcs lignes brunes sur le devant du cou et sur la poitrine ; une bande blanche est entre le bec et l'œil ; les pennes des ailes et de la queue sont noirâtres ; le bec et les pieds noirs. Elle ' est de la grosseur de l'alouette de mer, mais plus haut mon- tée. (V.) EROTE, Eroteum. Genre de plantes établi par Swartz , dans la polyandrie monogynie. Il a pour caractères : un ca- lice de cinq folioles ; une corolle de cinq pétales; beau- coup d'étamines ; un ovaire supérieur , terminé par un style trifide ; une baie sèche , à trois loges et. à plusieurs se-, menées. 4io E R O Ce genre se rapproche beaucoup de celui du Thé, et a été mentionné , par Willdenow , sous le nom de Frezière. Il contient sept espèces. Ce sont des arbrisseaux à feuilles en- tières , et à fleurs axillaires , qu'on trouve dans les Antilles et i»a Pérou. L'Erotie onduleuse s'appelle Orme pyramidal^ à la Gua- deloupe, (b.) EROTYLE , Erotylus , MgUhm , Fab. Genre d'insectes , do l'ordre des coléoptères, section des tétramères , famille des clavipalpes , ayant pour caractères : pénultième article des tarses bilobé ; antennes terminées en massue perfoliée ; mâchoires onguiculées au côté interne ; dernier article de* palpes maxillaires très-grand, transversal, presque en forme de croissant ou de hache ; corps ovale ou hémisphérique , bombé ; articles intermédiaires des antennes presque cylin- driques ; massue terminale oblongue. Ces coléoptères ressemblent beaucoup aux chrysomèles et aux coccinelles , avec lesquels on les avoit confondus ; mais ils diffèrent de ces derniers insectes par le nombre des articles de leurs tarses , et des chrysomèles p-jr leurs antennes ter-r minées en massue , et leurs mâchoires munies au côté interne d'une ou de deux dents cornées. La forme des articles inter- m^édiaires de leurs antennes et l'allongement de la massue les distinguent des triplax et des iriiomes de Fabricius. Les érotyles sont propres à l'Amérique méridionale , et se trouvent , à ce que l'on dit , sur les fleurs et sur les feuilles ; mais la forme et la consistance de leurs mâchoires semblent annoncer d'autres habitudes. Olivier présume que leurs lar- ves ne doivent pas beaucoup différer de celles des chrysomè- les. Cependant, comme celles des iriplax et des trilomes^ in- sectes qni ont une grande analogie avec les érotyles, offrent des habitudes différentes , je crois que les larves des érotyles ont , &0US ce rapport, plus de conformité avec les dernières qu'avec celles des chrysomèles. Le môme naturaliste a aussi remarqué que cesinsectesnesetrouvcntquedans l'Amérique méridiona- le, et particulièrement àCave^ine età Surinam-, il ajoute que des genres d'insectes sontren'^r;;:é3tiJre certaines limites, et que si ces observations étoient bien suivies , l'on pourroli: avoir un iour une espèce de géographie des insectes , qui scroit un ou- vrage aussi curieux qu'instructif Nous avons essayé de répon- dre à son attente , dans 'n Mémoire , dont nous donnerons un extrait à l'article Insecte. Fabricius a séparé des érotyles , les 'espèces dont le corps est plus rond oa presque hémisphérique , et en a formé le genre jffioiTHE, M^ithus, Mais nous n'avons pas encore trouvé ERP 4ii de caractères qui distinguent essentiellement et d'une manière claire ces deux coupes. Erotyle bigarré , Erotylus variegatus , Fab. , Oliv. , Col. ; tom. 5, n.° 89, pi. I, fig. 7; D. 19. 9. de cet ouvrage. Le corps est ovale-oblong, noir, avec le corselet plane, marqué dp plusieurs enfoncemens : les élytres très-ponctuées , et offrant au milieu des taches rouges réunies, y formant presque trois bandes , et disposées en échiquier, A Cayenne et à Surinam. Erotyle géant, Erotylus giganiens ^ Fab. , Oliv. , ibid. y pi. I , fig. 6. Il a environ dix lignes de long et six de large ; les antennes et la tête sont noires ; le corselet est noir, lui- sant, plane , un peu inégal ; les élytres sont très-convexes , noires, avec un grand nombre de petites taches rouges, doi\t quelques-unes réunies ; le dessous du corps et les pattes sont noirs. Il se trouve à Cayenne , à Surinam. L' Erotyle cinq-points, Erotylus quinque-punctaius , Fab., Oliv. , ibid. , pi. I , fig. 5 , est un peu plus allongé que le pré- cédent. Tout le corps est noir, un peu luisant ; les élytres ont chacune cinq taches presque rondes, jaunes. Il se trouve dans rAmérique méridionale , à Cayenne , à Surinam. Parmi les espèces qui composent le genre AEgithe de Fa- bricius , nous citerons TErotyle surinamois , Erotylus suri- namensis , Oliv, , ibid. , pi. i , fig. 9 , dont le corps est hémi- sphérique, noir, avec les étuis et l'abdomen rouges ; et TEro- TYLE bordé , Erotylus marginatus ., Oliv. , ibid. , pi. i , fig- 8 î Mgithus guadeloupensis , Fab. Cette espèce est petite , noire ^ avec le corselet lisse; l'abdomen rougeâtre, et les élytres noi- râtres dans leur disque , roussâtres tout autour -, elles ont de petits points, formant des lignes, rapprochées ^ar paires. Je dois cette espèce à M. Lherminier, habile chimiste et zélé naturaliste , qui a enrichi ma collection et celle de M. Bosc, d'un grand nombre d'insectes qu'il avoit recueillis aux An- tilles, (l.) EROTYLÈNES , Erotylenœ. Famille d'insectes coléop- tères, de la section des tétramères, et formant la plus grande partie de celle que j'ai désignée dans le tome troisième de l'ouvrage sur le Règne animal par M. Cuvier, sous le nom de claoipalpes. (l.) ERPETOLOGIE, Eipetologia. C'est la science qui traite delà description des Tortues, des Grenouilles, des Lé- zards , des Serpens et autres genres voisins, c'est-à-dire, celle qu'on connoît plus généralement sous la dénomination d'Histoire naturelle des Reptiles , sous celle d'Histoire naturelle des Amphibies , ou des Quadrupèdes ovipares et 'les Serpens. On trouvera aux mots cités plus haut, les généralités qui conviennent à chacune de ces familles naturelles. Le but de iti2 ERP , cet article est uniquement de donner un aperçu succinct j des progrès de la science qui les a pour objet , et des princi- j pales méthodes qui oui été successivement proposées pour en <\ faciliter l'étude. | Les auteurs grecs et romains nous ont transrais quelques j faits d'' erpétologie ; mais ces faits ont été présentés isolément, j et même presque jamais accompagnés de la description des i animaux qui en étoicnt l'objet. i Les premiers naturalistes modernes ont rangé les reptiles sous les quatre grandes familles naturelles, ci - dessus dési- gnées ; cependant on ne peut pas dire qu'ils eussent l'idée d'une véritable méthode; car Gesn^r, Aldrovande et Jons- ton, les principaux d'entre eux, n'ont pas même mentionné . les caractères de ces familles. Ainsi , c'est à Linnseus qu'on j doit la première méthode d'erpétologie. Ce grand génie, qui i a si puissamment concouru aux progrès de toutes les parties | de l'histoire naturelle , a préludé en lySS dans sa première i édition du Syslema naturce; mais il a commis une grave erreur en confondant avec les reptiles et les serpens , sous le nom | commun à'ampliibie, les poissons cartilagineux, uniquement parce qu'ils ne respirent pas par des branchies semblables à celles des autres. Cette erreur, (imelin l'a corrigée dans l'édition du même ouvrage qui porte son nom, c'est-à-dire la dernière de 1788. La méthode de Linnseus, qui, par sa simplicité, a dû avoir et a eu en effet, malgré ce défaut, les plus grands succès, divise les amphibies en trois ordres : les reptiles , qui ont des il pieds; les serpeip , qui n'en ont point; et les nantes y qui ont; des nageoires. Les reptiles renferment quatre genres : Les Tortues dont le corps est couvert d'un test. Les Grenouilles dont le corps est nu , et qui n'ont point de queue. • Les LÉZARDS dont les uns sont couverts d écailles , et dont les autres ont la peau nue , mais qui tous sont pourvus d'une queue. Les Pragons dont le corps est pourvu d'expansions laté- rales propres au vol. Les serpens renferment six genres : Les Crotales qui ont des lames sous le ventre comme sous la queue , et des sonnettes à leur extrémité postérieure. Les Boas qui ont des lames sous le ventre comme sous la queue, et point de sonnettes. Les Couleuvres qui ont des lames sous le ventre , et deux rangs de larges écailles sous la queue. ERP 4x3 Les Atsguis qui ont des écailles sous le ventre comme sous la queue. ! Les Amphibènes qui ont des anneaux dans toute leur lon- gueur. Les CvECiLES qui sont nues et ont des rides latérales : Ces genres sont aujourd'hui devenus, pour la plupart," trop nombreux en espèces , pour pouvoir être conservés sans nuire aux progrès ultérieurs de la science. On les a en consé^ quence subdivisés; mais leurs noms subsisteront toujours dans une de leurs divisions. Ils resterontpour témoigner à la pos- térité , en faveur de Linnceus, s'il étoit possible que les ser- v^ices qu'il a rendus à l'histoire naturelle puissent être ou- bliés. Klein, dans son Tentamen erpetologiœ, a rangé les serpens len deux classes. i." Les serpens qui ont la tête distincte du corps et la queue amincie. Elle contient quatre genres, savoir : les Vipères, [jui ont des crochets à venin ; les Vipères d'eau , qui ont les dents pectinées comme celles des crocodiles; les Couleuvres, ijui ont les dents aiguës, courtes et cachées; les Anodons, qui n'ont point de dents aux mâchoires, 2.0 Les serpens, qui ont la tête confondue avec le corps , et dont la queue est obtuse. Elle contient deux genres , sa- VOIT : les ScYTALES , dont la queue est plus arrondie que la tête; les Amphisbènes, dont la tête et la queue sont de forme semblable. Après Klein , vint Laurenti , qui , en 1768 , dans son Spe^ dmen medicum exhibens synopsim reptilium^ a donné une mé- thode à' erpétologie bien plus générale que celle de Klein, mais dans laquelle il a cependant oublié de placer les tortues. \\ les divise en trois ordres et en trente-cinq genres ; savoir : . i.^f Ordre. Reptiles sauteurs : Pipa , Crapaud, Gre- nouille , Rainette , Protée. 2.6 Ordre. Reptiles marcheurs : Triton , Salamandre, Fouette-queue, Gecko, Caméléon, Iguane, Basilic, Dragon, Cordyle , Crocodile , Scinque , Stellion et Chalcide. 3.« Ordre. Reptiles serpens : Cécilie , Amphisbène , An- guis , Natrix , Céraste , Coronelle , Boa , Dipsade , Naja, Serpent a sonnettes , Couleuvre , Vipère , Cobra , As- pic , Constricteur et Large queue. Scopoli a aussi donné une méthode dans son Jntroductio ad historiam naturalem , en 1777; mais ce n'est qu'une léc^ère modification de celle de Linnseus. Il en est de même de celle de Gmelin , dont il a déjà été fait mention. Ce sont les genres de Linnseus, subdivisés eU 4.4 ERP sections concordantes , pour la plupart , avec les genres cor- respondans de Laurenti. Celle de Lacépède , publiée la même année que celle de Gmelin , c'est-à-dire , en 1788 , né diffère pas non plus es- senliellement de celle de Linnœus ; mais elle est plus perfec- tionnée, et il y a été introduit plusieurs genres nouveaux. Ce célèbre continuateur de Buffon a bien mérité de Thisloire naturelle en général ,* et de Verpétologie en particulier , en réunissant dans son Histoire naturelle des quadrupèdes ovipares et des serpens , la précision méthodique de Linnseus , au style séduisant de Buffon : voici l'ordre qu'il a adopté. i.""*^ Classé. Quadrupèdes ovipares qui ont une queue. Les Tortues , qui se subdivisent en Tortues de MER et eji Tortues de terre ou d eau douce. Les Lézards , qui se siibdivisent en Crocodiles , Iguanes , Lézards proprement dits , Caméléons , Geckos , Chal- cides, Dragons et Salamandres. 2.* Classe. Quadrupèdes ovipares, qui n'ont pas de queue. Grenouilles, Rainettes, Crapauds. 3.^ Classe. Bipèdes ovipares, qui ont des écailles sur le corps , deux pieds et une queue. Elle se subdivise en bipèdes 1 qui ont leurs deux pieds antérieurs ; et bipèdes , qui ont leurs deux pieds postérieurs. 4..^ Classe. Les serpens , qui n'ont ni pieds ni nageoires '• Couleuvres , Boas , Serpens a sonnettes , Erpetons ^ Anguis , Amphisbènes , Ibiares et Acrochordes. Alexandre Brongniart , profitant des travaux de ses prédé- cesseurs , et partant de bases incontestablement plus solides qu'eux, a , en 1799 , proposé une nouvelle classitication des reptiles , qui est plus adaptée à l'état actuel de nos connois- sances , qu'aucune de celles ci-devant mentionnées. On va'j en conséquence , entrer à son sujet dans des détails plus étendus. Ce naturaliste a d'abord choisi , pour établir ses ordres , des caractères tirés uniquement des principales ditférences qu'offrent les organes les plus importans des reptiles, tels que ceux de la respiration et de la génération ; puis il a ensuite ajouté à ces premiers caractères , ceux qui ne paroissent que secondaires dans l'organisation animale , comme ceux que présentent les organes du toucher, de la digestion, du mou- vement , etc. C'est par un rapprochement heureux des carac- tères principaux et Secondaires, qu'il a divisé tous les reptiles en quatre ordres. i.'r Ordre, Les Chéloniens. Point de dents enchâssées i corps couvert d'une carapace. ERP 4,5 Les chélomens ou tortues ont le corps court , ovale et jbornbé ; la tête petite ; les mâchoires armées de gencives cornées et coupantes ; leur estomac volumineux ; leur canal intestinal plus grand qu'aux autres reptiles et garni d'un cœcum : ils ont deux oreillettes au cœur. La fécondation a lieu intérieurement , et la femelle pond ensuite des œufs à coquille calcaire solide. La plupart mangent des végétaux. Il renferme deux genres, les Ghélones, ce sont les tortues de mer , et les Tortues proprement dites , qui se trouvent sur terre et dans les eaux douces. 2.^ Ordre. Les Sauriens. Des dents enchâssées; corps couvert d'écaillés. Les sauriens ou lézards se conviennent presque tous par les caractères suivans : ils ont la plupart les pattes assez hautes et assez fortes pour que leur ventre soit élevé au-dessus de la terre dans la marche ; leurs doigts sont presque toujours gar- nis d'ongles ; ils ont tous une queue souvent fort longue ; leurs os sont plus solides , et leur squelette se rapproche davantage de celui des mammifères ; les branches de la mâchoire infé- rieure sont osseuses et soudées antérieurement ; leurs dents sont droites et sortent beaucoup hors des gencives ; ils ont un larynx , un os hyoïde , une trachée-artère à anneaux car- tilagineux; des côtes nombreuses, longues et arquées, qui viennent se joindre en avant de la poitrine sur un sternum ; leur cœur a deux oreillettes ; ils se fécondent réellement ; la verge du mâle est simple ; leurs œufs , pondus à terre , sont enveloppés d'une coquille ordinairement solide ; les petits sortent de l'œuf organisés comme leurs parens : ils ne se nour* rissent que de matières animales. Cet ordre renferme neuf genres , savoir : Crocodile ^ Iguane , Dragon , Stellion, Gecko , Caméléon, Lézard , SciNQUE et Cbalcide. 3.e Ordre. Les Ophidiens. Point de pattes ; corps allongé, cylindrique. Les ophidiens ou serpens ont presque tous une peau cou- verte d'écaillés ; leur col n'est point distinct; leur tête est pe- tite en comparaison du corps ; leurs os sont moins solides que ceux des reptiles précédens; leurs vertèbres, nombreuses^ portent des côtes également nombreuses, longues, arquées, qui se recourbent sur la poitrine ; ils n'ont point de sternum : les deux mâchoires sont souvent mobiles ; mais l'inférieure , plus mobile , est fréquemment composée de deux branches, qui ne sont point soudées antérieurement ; elles sont armées de dents nombreuses , aiguës, assez longues, dont la' pointe est dirigée en arrière ; il n'y a point de vessie ; la trachée- artère est composée d'anneaux cartilagineux ; le cœur n'a 4.6 ERP qu'une seule oreillelle ; ils s'accouplent; la verge du mâle est double ; la femelle pond des œufs enveloppés dans une co- que calcaire, molle : ils vivent à terre dans des lieux exposés au soleil. Cet ordre renferme neuf genres , savoir: Orvet ,'Ibiare ou Cécilie, Amphisbène , Crotale, Yipère, Couleuvre , Boa ou Devin , Langaha et Acrochorde. ^.f Ordre. Les Batraciens. Des pattes ; la peau nue. Tous ces animaux ont , en commun , les caractè res suivans , presque toujours opposés à ceux des deux ordres précédens: une tête aplatie , assez grande en comparaison du corps ; des doigts réunis par une membrane; souvent point d'ongles; une peau fine et enduite d'une humeur visqueuse ; leurs os ont presque la consistance cartilagineuse des arêtes des poissons ; leur mâcboire inférieure.est composée de deux branches , réu- nies antérieurement par une saillie ligamenteuse ; leur bou- che est très-large ; ils n'ont quelquefois point de dents ; quand elles existent, elles sont à peine visibles; leur langue est char- nue , enduite de mucosités ; ils se nourrissent de matières ani- males ; ils n'ont point de côtes ou n'ont que de simples ru- dimens de côtes, et ils sont droits; ils n'ont point de trachée- artère , leurs bronches membraneuses sortent immédiatement du larynx; le cœur n'a qu'une seule oreillette ; le mâle n'offre aucun organe extérieur de la génération ; il n'y a pas d'ac- couplement réel ; les œufs sont fécondés hors de l'animal ; ces œufs sont nombreux , pondus ordinairement dans l'eau, et composés d'un point coloré , entouré d'une matière vis- queuse , sans coquille qui les enveloppe ; les petits qui en sortent sont d'abord différens par leur forme et par plusieurs de leurs fonctions vitales , des animaux qui les ont produits ; ils respirent par des trachées , se nourrissent de matières vé- gétales , et ont un canal intestinal plus étendtw Cet ordre renferme quatre genres : Grenouille, Cra- paud , Rainette et Salamandre. Latreille , dans son Histoire naturelle des reptiles^ faisant suite au Buffon , édition de Deterville, a fait quelques changcmens à cette méthode de Brongniart; mais il en a conservé le fond : il ne divise point le genre des tortues; il sépare des boa ceux qui ont des crochets à venin pour en former le genre Scvtale ; il divise les vipères en deux familles ; il adopte les nouveaux genres Plature , Erpeton , Hydrophis et Enhydre. Il éta- blit un nouvel ordre sous le noui de Pneumobranchiens , qui a pour caractères : des poumons et des branchies cons- tantes. 11 contient trois genres , savoir : Protée , SiRÈNE et IcHTHYOSAURE : ce dernier ne paroît pas devoir être conservé , ayant été fait par Laurçnti »ur un têtard de salamandre. ERP K.f Dauâîn s'est chargé de la rédaction d'une Histoire naturelle lîes reptiles pour l'édilion de Biiffon, entreprise par DulCart, sous la direction de Soiinini. Plusieurs genres nouveaux , beaucoup d'espèces nouvelles, la plupart des autres dégagées de leur fausse synonymie , des vues générales piropres à avan- cer la science , sont ce qu'on y remarque presque à chaque page. Les genres nouveaux qu'il a introduits dans cette édition, sont : Dragome , Agame , Basilic, Tupinam-. BIS, TaKIDROME , AnOLIS, BoNGARE , ACANTHURE , La- CHESIS , CeTSCHRIS, ClOTONIE , PlTHON , CORALLE , HuRRIAH , Eryx, Opiiisaure , Pelamide. Ces nouveaux genres ne sont qu'indiqués à leurs articles dans ce Dictionnaire, et le détail de ce qui les concerne est mentionné à ceux des genres dont ils faisoient partie. Daméril , dans sa Zoologie analytique , a peu modifié le travail de Daudin. Les genres de ses chélotiiens sont : Ghelonée , Tortue ,i Emyde, Chelyde. Il divise les Sauéiens en Planicaudes, comprenant les genres Crocodile, Dragone , Lophyre , Basilic, Tupi- rambis, Uroplate ; et en Terreticaudes où se trouvent , les genres Caméléon, Stellion, Iguane, Lézard, Agamé, Dragon, Anolis, Gecko, Scinqueci Chalcide. Ses ophidiens offrent également deux divisions , les Ho- MODERMES, constitués par les genres C^cilie , Amphisbène^ Acrocuorde, Ophisaure , Orvet, Hydrophide ; et les Hé- téroDermes, qui rassemblent les genres Crotale , Scytale ^ Boa , Erpeton , Erix , Vipère , Couleuvre et Plature. Il en est encore de même des Batraciens. On y trouve y dans la famille appelée des Anoures, les genres Rvinette, Grenouille, Pipa ciCrapaud; et dans celle appelée desURO- DÈLES, les genres Triton, Salamandre, Protee, Sirène. Cuvier, dans son ouvrage intitulé le Règne animal distribue' d'après son organisation , divise : 1.0 Les Chéloniens en cinq sous-genres, ayant ajouté aux quatre existans celui appelé Trionyx par GeoQioy. 2.^ Les sauriens, qui se subdivisent , savoir : les Croco- diles , en (iâvials, en Crocodiles proprement dits, en Caymans. Les Lacertiens, en Tupinamisis, enDRAcoNES, en Sauve-gardes, en Lézards et ert TakidroMes. Les Igua-. NiENS, en Stellions, Cordyles, Fouette-queues, Agames Changkans, Galéotes, Lophyres , Basilics , Dragons Iguanes, Marbrés. Les Geckotiens, en Geckos, Hémidac- tyles , Thécadactyles et Piyllures. Les Caméléon.'^. Les SciNcoÏDiENS , en Seps, en Scinques, en Bipèdes, en Chal- cides et en Bimanes. 4.3 y^ R Q 3." Les Ophidiens divisés en deux familles où se trouvent lés A>GUis subdivisés en Orvets et Ophisaures. Les Ser- PENS contenant les genres Amphisbène , Typhlops , Rou- leau , Boa ( renfermant les sous-genres Eryx et Erpé- ton) , Couleuvre (renfermant le sous-genre Python), Acrochorde , Bongare , Trimeresure , Hydre (ren- fermant les sous-genres Hydrophis, Chersydre et Pe- lamide), Crotale, les Acanthophis , Langaha ; Vipère (renfermant les sous-genres Trigonocephale), les Platu- res, Naia et Elaps ; enfin les serpens nus contenant la Cécilie. 4.." Les Batraciens. Us renferment les Grenouilles , qui se subdivisent en Rainettes , en Crapaud et en Pipa ; les Salamandres , les Protées et les Sirènes, (b.) ERPETON , Erpeton. Genre de reptiles de la famille des Serpens , établi par Lacépède dans les Mémoires de V Institut national. Ses caractères sont : le dessous du corps garni de plaques transversales nombreuses ; le dessous de la queue re- vêtu de petites écailles semblables à celles du dos , et point de crochets à venin. Ainsi il est Couleuvre par le corps et Anguis par la queue. Les Eryx de Daudin s'en rapprochent beaucoup. La tête de V erpeton est couverte de neuf plaques , comme dans les couleuores; mais ici elles sont sur cinq rangs trans- versaux , au lieu de quatre , savoir : 2 , 2 , 2 , 1,2. Les arcs osseux des mâchoires sont écartés les uns des autres , et ne portent que de très-petites dents ; l'extrémité du museau a deux appendices charnus ou deux tentacules , très-flexibles , prolongés horizontalement en avant, assez longs et garnis de très-petites écailles , semblables à celles du dos, c'est-à-dire , hexagones et carénées. Lesplaques abdominales ont cela de remarquable , qu'elles ont deux carènes longitudinales , exem- ple unique dans les serpens. L'Erpeton tentacule a environ quatre pouces de lon- gueur, dont la queue fait le tiers. Il se voit au Muséum d'His- toire naturelle 'de Paris ; mais on ignore de quel pays il vient. (b.) ERPORKIS , Erporkis. Genre établi par Aubert Dupetit- Thouars , dans la famille des orchidées , mais qui paroît peu différer des Néotties de Swartz. (b.) ERPYLLOS , ERPYLLON. Noms grecs du Serpolet, Thymus serpyllum , L. (ln.) ERPYXE de Dioscoride. Suivant Adanson, c'est une es- pèce de son genre Panais , Pasiinaca. (LN.) E'RQ ANGIBAR, Nom arabe d'un Statice , Statice- Limonium , L. (LN.) E R U ^,,^ ÉRS. Espèce d'OROBE et de Lentille, (b.) ERTELA d'Adanson. C'est le genre Monnieria de Lin- naeus , appelé Aubletia par M. Persoon. (ln.) ERTEK. C'est, en Danemarck, le nom du Pois cul- tivé , Pisum satmim , L. (ln.) ERUCA. C'éloll, chez les Latins, le nom d'une plante qui làissoit sur la langue une saveur acre et brûlante , ce qu'ex- prime le molerura^ qui signifie ronger. Théophraste place l'e- ruca au nombre des plantes potagères , Dioscoride lui donne l'épithète à'euzomon , et Pline nous apprend que c'étoit un ex- cellent manger. II paroît que cette plante est la ro<^ueite , es- pèce de chou, dont le nom même est une corruption de ce- lui à'eruca. La roquette forme dans le genre Cuou , Bras- sica., une division caractérisée par la silique , surmontée d'une pointe en forme de sabre , qui n'est autre chose que le style. Tournefort, Adanson, Moench, en ont fait un genre distinct du brassica , et le nomment eruca. Tournefort y compre- noit quelques espèces de sis^'mhrium. Les phylographes ont compris sous cette dénomination à'eruca , beaucoup de crucifères différentes , des Sénevés , des Arabettes , des Choux, des Velars, des Sisymbres , le Caquilier et I'Érucage. (ln.) ERUCAGE , Enicago, Genre de plantes de la tétradyna- mie siliculeuse , et de la famille des crucifères , qui avoit été établi par Tournefort, que Linnœus a réuni avec les Bu- KIADES , et que Jussieu et Ventenat en ont séparé , sous la considération qu'il en diffère par sa silicule, qui est tétra- gone et quadriloculaire , c'est-à-dire, qui a deux loges au sommet et deux à la base. Ce genre n'a pas été adopté par Lamarck et Willdenow. Il a pour type la Buniade masse DE bedeau, (b.) ERUCAGO. Columelle (Ecphr.) donne ce nom à un Ré- séda (jR. phyteumà) ., et Tournefort au genre Erucage , dé- crit ci-dessus, adopté aussi par Adanson , Moench et Vente- nat. (ln.) ERUCAIRE , Erucaria. Genre de plantes de la tétrady- namie siliqueuse , et de la famille des crucifères , établi par Gsertner. Il a pour caractères: une silique cylindrique à deux articulations ; l'articulation inférieure bivalve et polysperme , la supérieure sans valve, oligosperme ou stérile ; le reste des parties de la fructification ressemble à celles des choux, L'erucaii-e est annuelle et vient de Syrie; elle a les feuilles pinnées ; et les fleurs violettes. Ventenat en a donné une très- belle figure , pi. 6 , de ses Plantes du Jardin de Ccls , avec une synonymie complète. C'est pour Willdenow une espèce de CORDYLOCARPE. (B.) iào E R V ERUCASTRUM. C'est la Roquette sauvage ,' espèce j du genre Chou (Brassica erucastrum). Des sisymbres ont été ' Cgaicmcnl nommés enicastmm. (lis.) | EPvUCOÏDES (qui ressemble à Veruca^. Nom donné à I «luelques crucifères des genres Chou , Sénevé et Sisymbre. | (LN.) ERUCULA (Petite Roquette). Quelques petites espè- j ces de Sisymbres ont porté ce nom. (ln.) . ERUPTION VOLCANIQUE. C'est le moment où les volcans , après avoir occasioné des secousses de tremble-] mens de terre , après avoir vomi des torrens de fumée et de cendres , font sorlir de leur sein des fleuves embrasés d'une ' lave liquide, qui renverse et détruit tout ce qui s'oppose à; son passnge , jusqu'à ce qu'enfm elle soit arrêtée par la mer, où , pour l'ordinaire , elle va se jeter. Il arrive quelquefois que les volcans, au lieu de cette lave' brûlante, font des éruptions d'une matière fangeuse, qui , ve- nant à se durcir, forme ce qu'on appelle les tufs volcaniques, V. Cendres et Volcans vaseux, (pat.) ' ERVA CAPITAON. C'est le nom que Marcgrave donne à ïfiYdrorofyle umhellaia. (ln.) ERVANÇO. C'est le nom du Pois chiche , Cicer arieti-^ num , L. , en Portugal, (ln.) ERVANGA. Gaza donne ce nom à une espèce d'Oao-i BANCHE. (ln.) I ERVELLADA. C'est le Cyitse velu, Cyt. hirsuius, en\ Espagne, (ln.) i ERVEN. Les Orobes, les Gesses et I'Ers portent ce! nom dans différens états d'Allemagne, (ln.) ERVENSTRANG. F. Erbsenwurger. (ln.) ERVILIA et ERVILIUM. F. Ervum et Lentille, (ln.) ERV1LHACAS. Nom de la Vesce cultivée, Vicia sa- tiva , en Portugal, (ln.) ERVILHAS. Nom du Pois cultivé , Pisum satimm , L. , en Portugal, (ln.) ERVODO. Nom de I'Arbousier , en Portugal, (ln.) ERVT. F. Erbis. (ln.) ERVUM. Les Latins nommoienl ainsi Verhum ou kersène des Arabes; c'étoit Vorobon des Grecs, et peut-être le cicer orobœon de Théophraste , que 1 on croit être ou une Gesse cultivée, onV ewum erv'ilia^ c'est-à-dire , I'Ers, ou bien une autre espèce du même genre. Ce genre en a conservé le nom d'e/vum. Linnseusy aréuni le/ensde Tournefort, ainsi qu'une partie des vicia du même botaniste , et en a ôté Vervum onen- talcy de Tourn. dont il a faitun Sophora. {S, alopecuroides , L). E R y i^, Quelques espèces d'ervum de Linnaeus , telles que les ervum sotûTiiense ^monanthos et ervilia, sont, pour plusieurs botanistes, des lalhynts ou des vicia. Les botanistes ont nommé ejvum , etvilium oneivilià , diffé- rentes espèces de gesses dont on mange les graines. V. (iESSE, Orobe , Lentille, (lin.) ERXOE. Les Egyptiens nommolent ainsi le Bulbocas*- TAMUM ou Terre-noix. V. Adanson , Famil. (l>'.) ; ERYCIBE, Erycibe. Arbrisseau grimpant de la cote de jCoromandel , qui forme un genre dans la pcntandrie mo- nogynie. Ce genre présente pour caractères : ud calice de cinq dents; une corolle monopétale à dix lobes ; cinq étamines ; un ovaire surmonté d un stigmale à cinq sillons ; une baie mo- nosperme, (b.) ERYCINE, Erycina. Nom donné par Fabricius, dans son Système des glossates, à un genre de lépidoptères for- mé des papillons nommés : tyji'ppus , mcliùœus, ursÛochus , etc. En adoptant ce genre ( Gen. trust, el iiisect. , tom. 4 , p. 2o5 ) , j'y en ai réuni, sous la même dénomination, plusieurs autres de cet auteur, tels que ceux de nymphidium , emesis ^ myrina , helicopis et danls. Ces insectes m'ont paru se rappro- cher, sous plusieurs rapports , et surtout quant à la forme de leurs palpes , des papillons qu'on désigne communément sous le nom d'a7g7«, et qui composent mon genre Polyom- MATE. Mais leurs pieds antérieurs , ou du moins ceux ds l'un des sexes, sont petits , repliés en palatines et inutiles à la locomotion. Tel est le caractère général qui les distingue des précédens. Les érycines sont particulières à l'Amérique méridionale; elles présentent des diflérences assez notables dans la coupe de leurs ailes , dans la forme de la massue de leurs antennes et dans la proportion de leurs palpes exté- rieurs. Il est donc probable qu'on pourra, en employant ces di- vers caractères , conserver plusieurs des genres dans lesquels Fabricius en a dispersé les espèces ; mais n'en ayant vu qu'ua petit nombre, et dont la conservation nctoit pas asseît par- faite , ne connoissant pas leurs métamorphoses , et n'adop- tant jamais des genres de cet auteur que d'après mon propre examen , j'ai dû me borner, pour le moment , à établir une grande coupe qui embrassât toutes celles de Fabricius. J'ai décrit et fait représenter quelques espèces nouvelles dans le bel ouvrage de M. le baron de ilumboldt sur les ani- maux de son voyage au Pérou et à la Nouvelle-Espagne, (l.) ERYCINE , Erycina. Genre de coquilles bivalves , établi par Lamarck , dans le trente-sixième cahier des Afuui/es du Muséuiru Vay€z Mact^e, %» F. R y ^ ^ H offre pour caractères : une coquille équivalve, inéquîla-| .térale , transverse; deux dents cardinales divergentes , avec! une fossette Interaiédlalre ; les latérales comprimées, oblon- gues ; le ligamçm, ipséré dans la fossette ; deux impression;! jnusculaires. i Lamnrck décrit onze espèces de ce genre , qui toutes sonj des fossiles de Xirignoii ou pays voisins. 11 soupçonne que! leurs valves sont bâillantes, (b.) j ERYMON. Une espèce d'arroche { atriplcx halimus) t&\ peut-être IJijrymon de Dioscoride. (ln.) ERYNGION ou ERYISGIUM. Plante épineuse, citéd par Dioscoride, dont le nom signifie en grec poil-de-bouc | selon Yentenal. D'après tous les commentateurs, ildériveroit du mot «puAy*, vomir, parce que les anciens s'imaginoieni <]ue , lorsque dâîis un Iroupeau , il se trouvoit qu'une chèvrij exil mange de la plante eryjigion , le troupeau tomboit dan i «ne sorte : depuis ce sentiment, (ln.) ERYOIN. Nom donné à un crustacémacroure qu'ontrouv fossile à Solnhofen. Foy. Tart. Crustacés fossiles, (desm.) - ERYSIMOÏDES. Nom spécifique d'une espèce de cruel; fcre que ses caractères ambigus ont fait placer, tantôt ave les chciranthus , et tantôt avec les erysimum. Elle est commun en Europe , dans les vignes et dans les lieux cultivés, (ln. ERYSIMON ou ERYSL>IUM. Nom d'une espèce d plante chez les anciens. Théophraste la place au nombre de légumes. Dioscoride compare ses feuilles à celles de la Ro QUETTE {erura ); il ajoute que ses tiges, longues cl flexibles portent des fleurs jaunes et des siliques semblables à celle. iinfenugrec , et qui contiennent des graines pareilles à celle' du nasturtium, petites, noires, d'une saveur acre et brûlante Il paroît que la plante de Théophraste et celle de Dioscorid sont différentes. Pline les confond toutes deux. Leurnom peu signifier en grec découpé , allusion à la forme des feuilles. ^ E R Y ^23 I La description ci-dessus convient parfaitement àla plupart des Crucifères ; et c'étoit naturellement parmi les végétaux cultivés et qui appartiennent particulièrement à cette famille, qu'on devoit chercher Ver)simon; cependant l'on s'est fixé sur des espèces qui n'ont aucun usage'; ce sont des sénevés , plu- • sieurs vélars , et surtout Virloi^sisymbiium irio ) , et le sisymbrium ■ sylvestre^ etc. L'mo des Romains, quitiresonnomdcsasavcur acre et brûlante, paroît être la même plante que Verysinion do Dioscoride, et le c/eome d'Octave. Tournefort semble penser que Verysimon est un vélar , puisqu'il donne au genre le même nom d'erysimum que Linnœus lui a conservé , tout en y rap- portant beaucoup de plantes que Tournefort en avoil écar- I tées.Quelques botanistes ont ensuite rapporté à ce genre ou I en ont ôté des espèces de sisymbrium, hrassica ^ cheiitinthus, etc. I Bauhin nomme le Sarrasin, erysimum céréale, (ln.) ERYSIPHE. V. Urède. (b.) , ERYSISÇEPTRON de Dioscoride. Cette plante est rap- '' portée aux Echinopes. Chabrce regarde le nom dC erysiscep^ i'ron comme appartenant au jîois de Rhodes, (ln. ) ERYTRA.L'un desnoms de la Mélisse, chez les Grecs.(LM) ERYTHREE , Erylhrœus, (xenre d'arachnides trachéen- I nés, très-voisin de celui de trombidium de Fabricius ( V. ce mot) , et avec lequel il a même été confondu par Hermann fils , dans son Mémoire apiérologique ^ mais en étant distinct par les yeux qui sont sessiles et en ce que le corps est d'une même venue ou sans divisions; celui des tromhidies est partagé en deux portions , dont l'antérieure porte la bouche, les yeux et les deux premières paires de pieds. I Les érythrées sont des acarides vagabondes , et que r«n ' trouve courant à terre ou sur les écorces des arbres. Leur corps est généralement rouge et très-mou ; elles vivent pro- bablement de très-petits insectes qu'elles peuvent saisir avec ; leurs palpes terminés, comme ceux destrombidies , par un I crochet et une espèce de doigt mobile , ou avec leurs man- I dibules en forme de griffes. L'espèce la plus commune dans nos environs est TEry- THRÉE faucheur, Ery thrœus phalangidides ; le M ITTE FAUCHEUR 1 de Degeer, Mem. insect. , tom. 7, p. i34, pi. 8, fig. 7. 8. Son corps est d'un rouge obscur, avec jme bande orangée-jaunâtre sur le dos ; les pieds sont très-longs , avec le dernier article large et comprimé. Je l'ai souvent trouvé sur les chênes du bois de Boulogne , et quelquefois à terre. Je place dans le même genre les trombidions suiv.ans <\'Hermann : quisquilianun , parielinum , pusillum et murorum. I V. son ouvrage sur les Insedes aptères de Linncpus. (l.) ERYTHREE , Lrylhnxa. Geure de planter cLabU aux dé~ W ERY pens - drie monogynie, et probaWeraent de la famille des bicor- nes, qui offre pour caraclères : un calice monophylle, plane, à cinq dents, el persistant ; une corolle de cinq pétales lin- gulés ; cinq étamines ; un ovaire inférieur, hémisphérique, chargé d'un style à stigmate en tcte -, une capsule arrondie , couronnée par le calice, biloculaire, et contenant des se- mences petites et nombreuses. Ce genre contient trois espèces, qui sont des arbrisseaux de l'Amérique méridionale, à feuilles alternes, et à fleurs solitaires et terminales, dont l'une, ^EscALO^'E myrtiloïde, a les feuilles veinées en dessous., et l'autre, I'Esgalone den- telée , les a unies. Ce genre est le même que celui appelé Forgesia par Jus- sieu. 11 se rapproche infiniment du Stereoxylon. (b.) ESCALRACHO. C'est, en Portugal, le nom du Chien- dent pied -de-poule ( Pon/bf m dnclylon^ L. ). (LIS.) ESCAMBROEIRO. Nom donné par les Portugais a« Nerprun cathartique, (ln.) ESCAMUJO. Les Espagnols donnent ce nom aux branr- ches de I'Olivier, lorsqu'elles ont été dépouillées de leurs fruits, (ln.) ESCANActESCANDL\.Noms de I'Epeautre, triUcum spelia, en Espagne, (ln.) ESCARABISSE ou JHAMBRÉ. Noms languedociens de l'EcBEVissE. (desm.) ESCARAML^JO, Un des noms donnés en Espagne à J'Eglantier sauvage {rosa canina^ L.). (ln.) " ' ESCAROLE. V. Scarole, espèce de laitue, (ln.) ESCARBEAU. Nom ancien du Corbeau, (v.) ESCARBOT, Hister, Llmi, Fab. ; Attelabus, Geoff: (ienre d'insectes, de l'ordre des coléoptères, section des pen- tamères, famille des clavicornes, tribu deshistérldes ( V. ce mot), distingué de celui d'hololepte, que M. Paykull en a démembré , en ce que sa bouche est couverte par un avance- ment de l'avant - sternum ; que les mâchoires sont termi-ç ESC 429 «îées par un lobe court ou médiocrement allongé; que le men- ton est simplement coriace, et que les articles des palpes , le dernier excepté , sont courts et obconiques. Leur corps est d'ailleurs assez épais, tandis que celui des hololeptes est très- aplati. Les escarbots ont deux ailes cachées sous des étuis très- durs, plus courts que Tabdomen ; deux antennes courtes, coudées, dont le premier article très-long, et les trois der- niers en masse ovale, presque solide; une tête petite , enfon- cée dans le corselet ; la bouche munie dune lèvre supérieure, de deux mandibules cornées , assez grandes , de deux mâ- choires , d'une lèvre inférieure et de quatre palpes , un peu plus gros au bout; les pieds contractiles, avec les jambes épi- neuses, et dont les deux premières ordinairement larges et dentées ; enfin, les tarses composés de cinq pièces. Les escarbots ne peuvent être confondus avec aucun autre genre d'insectes. Les antennes empêchent de les comprendre avec les lucanes^ les scarabcs, les bousiers, les trox , les hannetons et les cAoines y avec lesquels ils ont quelque rapport par la forme des pattes antérieures. La tête rétractile, les antennes coudées, les mâchoires simples, les antennules presque en masse, et enfin les jambes ant^érieures dentées , doivent en- core les distinguer des dermestes , des anthrènes , des spheridies et des byrrhes^ avec lesquels ils ont quelques légères ressem- blances dans la forme du corps et la manière de vivre. On trouve les escarbots dans les bouses, les fientes, les charognes et dans les tueries, sur le sang qui y est resté des- séché. Quelques espèces vivent sousl'écorce des arbres morts ou cariés. On les rencontre pendant le printemps , l'été , et une grande partie de l'année. Quelquefois on les voit courant par terre , sur le sable , dans les chemins. Lorsqu'on veut les toucher , semblables aux dermestes , aux hyrrhes , ils collent leurs pattes et leurs antennes contre le corps, suspendent tout mouvement, comme s'ils étoient morts, et ils restent dans cette position tant que leur crainte peut durer. Les lar- ves vivent dans la terre , dans le fumier, et dans les cha- rognes. ^^ M. Paykull , qui a publié une excellente monographie des histéroïdes, y a joint la description et la figure d'une espèce de celte tribu {Hisler mei-darius) , qui lui avoit été communiquée par M. Miiller ; mais l'analogie m'autorise à élever quelques doutes sur la forme en massue qu'il donne aux antennes.J' ai observé la larve d'une autre espèce, celle des cadavres , H. cadai^erinusj que j'ai trouvée le 20 août i8ii, 60US des excrémens humains desséchés. En voici la descrip- 43o E S C tîon. Les plus grands individus ont neuf à dix lignes de lon- piicur, sur un peu plus d'une ligne de largeur; le corps est d'un blanc jaunâtre , luisant, cylindrique , presque linéaire ^ mais déprimé, d'un tiers environ plus large que haut, et glisse entre les doigts. 11 est composé, la tête non comprise , de douze segmens, en forme de carré transversal, et presque tous égaux ; le premier est un peu plus grand, un peu rétréci à sa partie antérieure, recouvert d'une plaque écailleuse d'un brun rougeâtre assez vif, très-luisante , avec deux sillons lon- gitudinaux, un de chaque côté, etune ligne imprimée dans le mi- lieu, très-droite et parcourant toute la longueur de la plaque ; on y voit aussi quelques autres petites stries inégales ; le des- sous du même segment offre aussi en devant une plaque , mais plus petite, transverse , brune et écailleuse ; ce segment porte la première paire de pieds. Les autres sont très-mous, présentent quelques rides transverses (quatre environ), gar- nies chacune d'une rangée de poils très-courts et vers le mi- lieu du dos, ainsi qu'en devant, de petits traits qui parois- sent des points écailleux et d'un brun clair ; la demi-transpa- rence de ces anneaux permet de distinguer les vaisseaux in- térieurs et les matières digérées ; le second et le troisième servent chacun d'attache à une autre paire de pattes ; le mi- lieu de leur face supérieure est défendu par une petite plaque, foiblement écailleuse', enforme d'ovale transversal , et comme un peu cintrée dans son contour ; leurs côtés paroissent se dilater et former une petite éminence qui sert pour la mar- che ; le dernier segment est un peu plus étroit et arrondi au bout; il a, en dessous, un mamelon court, assez gros, tubu- laire , et où l'anus est placé ; chaque côté de l'extrémité pos- térieure du même anneau est dilaté et sert de base à un ap- pendice écailleux, composé de deux articles cylindriques, de la même longueur, et ayant chacun, à leur extrémité, deux poils assez longs; le premier article est sensiblement plus gros que le second. Ces deux appendices forment une espèce de double queue , un peu plus large que le dernier segment, di- vergente et un peu relevée. Tous ces anneaux , à l'exception du premier, du troisième et du dernier, ont, de chaque côté, un petit stigmate, «Énorme de point, brun , qui, vu à la loupe , paroît presque carré et divisé en deux par une ligne longitudinale ou l'ouverture. La tête est plate tant en dessus qu'en dessous , moins éten-- due que le premier segment, en forme de carré transversal, écailleuse , d'un noirâtre luisant, et offre en dessus quatre sillons longitudinaux, inégaux sur leurs bords, et dont deux au milieu , les deux autres latéraux ; ses côtés sont arrondis , un peu épais , avec deux lignes eûfonçées. Elle est année de ESC 43i deux fortes mandibules, cornées, avance'es, arquées, très- polnlues, croisées à la pointe, etunidentées au côté interne. Au-dessus de la base de chaque est insérée une antenne cy- lindro-conique, presque de la longueur de la tête, brune , écailleuse, de trois articles, dont le premier beaucoup plus grand, cylindrique, un peu renflé au bout; le second, court, obconique, et le dernier plus petit et cylindrique. J'ai aper- çu au -dessous de l'origine de chaque antenne, et à un cer- tain jour, un point brillant, mais peu saillant, qui pa- roît répondre à l'organe de la vision. Le bord antérieur et su- périeur de la tête forme un lobe garni de petits poils , ar- rondi sur les côtés , et dont le milieu a quatre dents, cour- tes et à peu près égales. Le dessous de la tête est divisé, dans sa longueur, par trois sillons, avec les espaces intermédiai- res un peu élevés. Les deux mâchoires paroissent être com- posées d'une pièce cylindrique, concave au côté interne, et terminée par un palpe de quatre articles cylindriques , dimi- nuant de grosseur vers l'extrémité ; ce palpe est à peu près aussi long que la mâchoire, et leurs longueurs réunies surpas- sent un peu celle de l'antenne. Le sillon du milieu se bifur- que vers l'extrémité antérieure, et l'espace compris entre les deux divisions et formant un ovale tronqué, sert de base à la lèvre inférieure. Elle est petite , presque carrée , écail- leuse , un peu plus large au bout, et fait une petite saillie au-delà du bord supérieur de la tête , entre les mandibules ; à chacun de ses angles supérieurs est inséré un petit palpe , de deux articles cylindriques et presque égaux. Cette lèvre et les mâchoires sont dans un même plan et appliquées contre la paroi inférieure de la tête , de manière que l'ouverture de la bouche ne forme qu'une fente transverse et linéaire, dans rintervalle qui sépare ces parties. Entre les mâchoires et la lèvre est une petite saillie , en forme de dents , produite par des poils. Les pattes sont au nombre de six, très-petites, écailleuses, menues, un peu courbes, et composées de qua- tre articles, le mamelon charnu qui leur .sert de base , non compris ; ils sont presque cylindriques ; le premier est beau- coup plus court et plus gros ; le second est le plus grand ; le troisième est un peu plus court et plus menu ; le dernier est très-fm , long, arqué , et semble former un crochet délié, en manière de soie. Cette larve rampe ou se traîne plutôt qu'elle ne marche ; elle peut aller à reculons. Sa peau est si glissante, qu'elle s'échappe des doigts. M. PaykuU divise ce genre en trois sections: i." Corselet strié longitudinalement; 2." corselet sans stries longitudinales; 3." corselet sillonné. La première comprend deux tribus. Dans 43» ESC la première , les côtés du corselet ont deux stries ; ils n'eii ont qu'une dans la seconde. Chacune de ces tribus se par- tage en deux familles , d'après la présence ou l'absence de la strie marginale des étuis; la seconde et la troisième section sont également coupées en deux tribus. Celles de la seconde! sont caractérisées d'après la forme ovoïde ou obtongue du corps ; la première de ces tribus est composée, de trois fa- milles, distinguées de la manière suivante : i.* Elytres ayant cinq stries dorsales ; 2.° élytres ayant quatre stries dorsales ou moins; 3." élytres sans aucune strie dorsale. La seconde famille présente trois subdivisions. Les espèces des deux pre- mières ont une strie à la suture, tantôt entièrement séparée de la strie dorsale la plus voisine ou de la quatrième , tantôt réunie avec elle à la base , en forme de courbe. Les cscarbots de la troisième subdivision n'ont point de strie à la suture ; enfin , parmi ceux de la dernière section, les uns n'offrent qu'un seul sillon longitudinal , à chaque côté du corselet , et composent une première tribu. Cette partie du corps en a plusieurs dans les autres , et tels sont ceux de la seconde et de la dernière tribu. EsCARBOT QUADRIMACULÉ, Hîsier quadrimaçulotus , Linn. ; Payk. Monog.hist.^ tab. 12, fig. i; Hister lunatus ^ Fab.; H, re- niformis ^ Oliv, Il est très-noir, avec deux stries de chaque côté du corselet, et dontl'extérieure très-courte; les étuis ont une tache rouge, lunulée, annexée au bord extérieur; les jambes antérieures ont trois dents au côté extérieur. Com-. mun en France , surtout dans la partie méridionale. EscARBOT UNICOLOR, Hister imicolor ^ Linn. ; Payk. ibid. tab. 2 , fig. 7 ; ovoïde , très-noir, sans taches ; corselet ayant de chaque côté deux stries, dont l'extérieure courbe ; la strie marginale des élytres interrompue , disloquée ; jambes anté- rieures tridentées extérieurement. Cette espèce est moins commune aux environs de Paris que la suivante, et que Ton prend souvent pour Yunicolor de Linn?eus. EscARBOT DES CADAVRES, HisUr cadavermus ^ Payk., ibid. tab. 2 , fig. 8 ; Escarbot unicolor^ D. 19, 10 de cet Ouvrage. Elle ressemble beaucoup à la précédente ; mais elle en dif- fère, i.° en ce que les deux stries des côtés du corselet sont presque égales, et que l'extérieure est plus éloignée des bords; 2." en ce que les élytres ont chacune cinq stries dorsales en- tières ou de la longueur de ces étuis , tandis que dans Yes- carbot unicolor , les deux stiies internes sont plus courtes ; 3."* parles dentelures, au nombre de six, des jambes antérieures* On trouve des individus de couleur brune, et dont Fabri- cius a fait une espèce, hister brunneus. Ces trois espèces ap-; ESC 433 partîennent à la première section , tribu et famille pre- mières. L'EsCARBOT QUADRINOTÉ, Hisler quadiinotatus , Payk. îbid. tab. 12 , %• 3, et que divers auteurs ont confondu avec l'^^- carbot à quatre taches , n'a point de stries au bord extérieur des élytres et se range dans la seconde famille de la même tribu. Il «st très-noir , luisant, avec une tache à la base extérieure de chaque élytre et une autre sur leur disque , rouges. Le sternum est échancré , et les jambes antérieures ont trois dents. L'EscARBOT BIMACULÉ, Hister bimaculatus ^ Linn. ; Payk. ibid. , tab. 3 , fig. 6 , est placé dans la première famille de la seconde tribu de la même section. Les côtés du corselet n'ont qu'une seule strie , et les élytres n'en offrent aucune au bord extérieur. Le corps est noir , avec une tache rouge sur chaque élytre, occupant en diagonale sa partie postérieure. Le cor- selet a, près de chaque angle antérieur , une petite fossette. Les jambes antérieures ont quatre dents. EscARBOT BRONZÉ, Hister Œneus , Eab.; Payk. jè/^.,tab. 6, fîg. 6. Son corps est ovoïde et bronzé ; le corselet n'a point de stries ; il est pointillé , avec le disque très-lisse. Les ély- tres ont quatre stries dorsales dont l'intérieure se réunit en devant avec celle qui est le long de la suture, et sont pointil- lées extérieurement; les jambes antérieures ont plusieurs cré- nelures. EscARBOT STRIÉ, Hister striatus , Fab. ; Payk. ibid., tab. II, fig. I. Il est très-petit, presque globuleux, noir, avec six lignes élevées sur le corselet et les élytres, et une rangée de points enfoncés dans les intervalles des côtes des élytres. On le trouve dans les bouses, (l.) ESCARBOT TIREUR. On a donné ce nom à deux insectes des environs de Paris , le Brachuste péteur {Bra- chinus crepitans) , et le BrachiNE PISTOLET {Brachinus sclw peia). (DESM.) ESCARBOUCLE {Omith.). F. la section des Oiseaux- mouches, aii mot Colibri, (v.) ESCARBOUCLE. C'est le nom que les anciens don- noient à une pierre brillante , couleur de feu. On présume que c'étoit ou le rubis ou le grenat ; mais comme c'étoit plu- tôt la couleur que les autres propriétés , qui , chez les an- ciens , déterminoit le nom qu'ils donnoient aux pierres , il est probable qu'il en étoit de l'escarboucle comme de l'é- meraude , et qu'il y avoit plusieurs substances très-diffé- rentes auxquelles'on donnoit le même nom qu'aux véritables gemmes. Quand Pline dit qu'il y avoit, dans les Indes, des escarboucles qui , étant excavées, contenoient un setier (qui X. 2b IfiK . ^ ^ ^ . étolt la sixième partie du congé romain , ou Te'quivalent Je iiotre chopine), il n'est guère plus probable que ce fussent de véritables grenats , qu'il n'est probable que les quatre émeraudes qui formoient l'obélisque de quarante coudées , dont parle ïhéophraste , fussent de véritables émeraudes. (PAT.) ESCARE ou ESCHARE, Eschara. Genre de Polypiers presque pierreux, à expansions minces, fragiles, dilatées en membranes ou lanières rameuses , poreuses intérieurement , et ayant, en outre , les deux surfaces garnies de pores dis- posés en quinconces. Ce polypier, qui avoit été distingué par les premiers natu- ralistes qui se sont occupés de l'étude des productions ma- rines , a été ensuite réuni, par Linnœus, avec les Millépores. Lamai'ck l'en a de nouveau séparé; et, en effet, sacontexture extérieure est assez dissemblable pour permettre l'établisse- ment d'un genre particulier ; mais il y a tout lieu de croire que l'organisation des animaux quil'habitent, ne diffère pas de celle des animaux des millépores, figurés parDonati, Hist. nat. (le la mer Adriatique^ tab. 7. Le millépore foliacé sert de type à ce genre, qui peut contenir cinq à six espèces connues, ve- îiTant des mers de l'Inde et d'Europe. Ellis , dans son Traité des Corallines , a beaucoup plus gé- néralisé le mot EsCHARE qu'il ne l'est ici ; il l'a aussi ap- pliqué aux Flustres ; mais comme sa classification des productions polypeuses de la mer n'est plus suivie , il de- vient inutile de développer son système , et on doit renvoyer à son ouvrage , ceux qui seroient curieux de le connoître en détail, (b.) -^ ESCARGOT. Nom vulgaire des grandes Hélices ter- restres, (b.) ESCARGOULE. Nom général des bons champignons , ■^ux environs de Périgueux , et en particulier de la Cou- lemelle, (b.) ESCARLANDE. Nom vulgaire du Cujelier , aux en- virons de Nantes, (s.) ESCARPO. La Carpe , dans le midi de la France. " (desm.) ESCARSÏLLE , ESCAU. C'est la Chanterelle, (b.) ESCAYE. V. EsQUAQUE. (desm.) ESCAYOLA. C'est I'Alpiste. (b.) ESCHARBOT. Nom donné, dans quelques départe- mens, à la Macre ou Châtaigne n'EAU {Trapa natans). (ln.) ESCHARCHOSA. La plante dite Glaciale {Mesem- >hryanthemuin crystallinum ) est ainsi tiomméc en Espagne. (ln.) E S G 435 ESCHARE., r. EscÂRE. (b.) ESCHASMENE. Plante mentioriRée par Dîoscoride, et i^ui paroît être I'Esparce'JTTE {Hedysarum onohrychis. ). (ln.) ESCHE, ESC HERE. Le Frêne, en Allemagne, (ln.) ESCHELETTE. V. Echelette. (lts.) ESCHELL. L'un des noms arabes du CoRJSfouiLLER san- guin , Cornus sangiiinea ^ L. (ln.) ESCHENBACHIA. Moench ayant remarqué que, dans les fleurs de la vergerette égy ptienne ( Erigeron œgyptiacum) , les fleurons de la circonférence étoient apétales, a jugé conve- nable d'enfr.ire un genre particulier qu'il dédie à Eschenbach, professeur à Léipàig, qui publia, en 1784, des Obseivatiutis bo- taniques. Selon quelques botanistes, la plante ci-dessus doit être considérée comme une e:spèce de Conise. (ln.) ESCHERN. Nom allemand du Frêne, (ln.) ESCHINEZA. C est le noai du Cm^x{Smilax china), en Portugal, (ln.) ESCHROSEL. Nom du Sorbier {^Sorbus domesiica), en Allemagne, (ln.) ESCHRUFFEL. F. Eberscke. (ln.) ESCLAIRE ( Fauconnerie). Cl'est un oiseau de vol d'une belle forme, (s.) ESCLAVE , Dulus , Vieill. ; Tanagra ^ Lath. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvains , et de la famille des Chan- teurs. V. ces mots. — Caractères : bec un peu robuste, con- vexe en dessus , comprimé latéralement ; mandibule supé- rieure un peu arquée , échancrée vers le bout ; l'inférieure droite ; narines arrondies , nues ; langue cartilagineuse , bi- fide à la pointe; ailes à penne bâtarde courte; les deuxième et troisième rémiges les plus longues de toutes; quatre doigts, trois devant, un derrière. Ce genre n'est composé que d'une seule espèce , qui se trouve à St.~Domingue et à Cayenne. L'Esclave des palmistes, Dulus palmanim , Vieill. ; Ta- na§7« rfo/n/Vi/'r« , Lath. , pi. enl. de Buffon , n." i56 , f, 2. Le nom à' Esclave , q«e porte , à Saint-Domingue , cet oi- seau, vient de la prédilection qu'il a pour le palmiste , où il se tient presque toute l'année ; c'est aussi sur cet arbre qu'il construit son nid : il le pose sur les tiges qui portent les graines, le compose de petites branches sèches à 1 extérieur, et en tapisse le dedans de filamens, de racines et d'herbes soyeuses. Son cri est à peu près pareil à celui de nos moi- neaux ; et , comme ceux-ci, les esclaves mâles se battent à outrance , dans la saison de leurs amours , pour la posses- sion d'une femelle. Ces oiseaux ont six pouces de longueur; le bec d'un gris rembruni ; la tête et la partie supérieure du corps brunes , avec quelques reflets d'un vert-olive, f^lus visi- 436 E S C Lies sur le croupion ; les couvertures et les pennes des ailes brunes et bordées de vert-olive; celles de la queue pareilles; le dessous du corps d'un blanc sale, varié de taches brunes longitudinales, qui occupent le milieu des plumes dans toute la longueur de la tige ; les couvertures du dessous des ailes d'un blanc sale , et le dessous des pennes caudales d'un cendré-brun ; queue un peu fourchue ; pieds de même cou- leur que le bec. La femelle ne diffère qu'en ce que ses couleurs sont sans reflets, (v.) ESCLAVE DORÉ. V. Garouge esclave, (v.) ESCLAVE , Tempon. Sous-genre , établi par Cuvier , aux dépens des Holocentres de Lacépède. Ses caractères sont : corps et tête oblongs ; museau obtus ; écailles pe- tites ; bouche peu fendue et peu extensible ; une rangée ré- gulière de dents égales et serrées à chaque mâchoire, der- rière lesquelles s'en trouvent un grand nombre d'autres très-petites ; préopercule et os de l'épaule dentelés ; oper- cule épineux; membranes des branchies à six rayons; une fossette entre leurs nageoires dorsales. Ce sont les Holocentres esclave et a quatre raies qui servent de type à ce genre, (b.) ESCO. V. ESCA. (DESM.) ESCOBA. Nom espagnol d'une Centaurée ( Cent, sal- mantica, L.). (ltsi.) ESCOBA-CïMARRONA. Nom donné, au Pérou , par les Espagnols, à une espèce de Mauve (^Malva scoparia ^ Lk.) que Dombey nous a fait connoître le premier, (ln.) ESCOBA DE ALGrABlA. Les Espagnols nomment ainsi TOdontites {Éuphrasia odontiies). Le Buphthalme AQUATIQUE est VEscoha de Casiagnuela. (ln.) ESCOBAJO. Mot qui désigne, en Espagne , la grappe de raisin dégarnie de ses fruits, (ln.) ESCOBEDIE, Escobedia. Plante du Pérou, qui forme un genre dans la didynamie angiospermie , et dans la fa- mille des scrophulaires, (des rhinantacées, selon R, Brov/n). Elle offre pour caractères : un calice persistant , urcéolé , à dix angles , à cinq dents ovales aiguës , dont les trois supé- rieures sont plus écartées ; une corolle iufundibuliforme , irrégulière , à lube courbé , tors , à lèvre supérieure bifide , à lèvre inférieure tripartite , toutes deux ondulées ; quatre étamines , dont deux plus courtes ; un ovaire supérieur , à style sillonné et à grand stigmate recourbé ; une capsule ovale , aiguë , biloculaire , bivalve , à cloison contraire , contenant un très-grand nombre de semences renfermées , K S G 43^ chacune, dans une nvembrane vésiculaire , cunéiforme, et attachées à un réceptacle adné aux valves, (b.) ESCOBILLA. Les Espagnols désignent, par ce nom , plusieurs espèces différentes de Centaurées. L'Armoise DES CHAMPS estV Escobilla parda , et la ScABiEUSE pourpre est VEscobilla morisca. (ln.) ESC OBON. Le Cytise velu ( Cyi. hirsidits) porte ce nom en Espagne, (ln.) ESCOMEL. Nom vulgaire de I'Agaric élevé, qui se mange dans beaucoup de lieux, (b.) ESCOMPENO. La Scorpène porc porte ce nom à Marseille, (b.) ESCORPIOU. Nom languedocien du Scorpion et de la grande Scolopendre, (desm.) ESCOUBARDE. Nom vulgaire , aux environs d'Or- léans , de I'Agaric auriculé , qui s'y mange habituelle- ment, (b.) ESCGUFLE, C'est l'un des noms du Milan, (v.) ESCOURGEON. Nom vulgaire de I'Orge a six lik^GS {hor-deum hexasiichon.) V. Orge. (B.) ESCOURGOL, V. Escagarol. (desm.) ESCRIVEAU. Nom généralisé à presque tous les oi- seaux de proie , dans les environs d'Arles et dans la plaine de la Crau. Cette dénomination correspond à celle de l'E- pervier. (v.) ESCUDARDE ou SAVATELLE. Famille de cham- pignons établie par Paulet, remarquable par l'irrégularité de son chapeau et de son pédicule. Il lui rapporte sej)t espè- ces , savoir : L'Escudarde truffe est un bolet à chapeau noir et gra- nuleux, à pores peu nombreux et fort larges, qu'on trouve dans le midi et dans l'orient de la France. On le mange. 11 est figuré pi. 3i du Traité des champignons ^ du médecin pré- cité. L'Escudarde baie brune, ouSavatelle baie brune , est plus grande et moins foncée en couleur que la précédente, à la- -quelle elle ressemble beaucoup. L'Escudardeépineuse est rousse en-dessus et brune en-des- sous. Au lieu de pores, elle a des pointes piquantes sur cette partie. Elle appartieiit donc au genre Hydne de Linnœus. On voit sa figure pi. 32 de l'ouvrage précité. Ces trois espèces peuvent se manger. L'Escudarde papillée ou tigrée, figurée planche 33, ou I'Hydne écailleux de Bulliard, est jaune-brune , avec des taches plus foncées en-dessus. P8 E S E L'EscuDARDE OMBRÉE OU Terre d'ombre, esl de Cette couleur. C'est VAgaticus atro-iomentosm de Batch. ' L'EscuDARDE cure-oreille est I'Hydne du même nom, de Bulliard. Elle croît sur les pommes de pin pouries. L'Escudarde couleuvrf- est d'un fauve clair, avec des taches irrégulières, plus foncées. C'est I'Hydne sinué de Bulliard. Paulet l'a égalememt figurée pi. 34.. (b.) ESCUDES. Vieux nom français d'un Cotylet (Cotylé- don umbilicus Veneris ). (lN.) ESCUDETE. Nom que les Espagnols donnent au Nénu- phar A fleurs jaunes {nymphœa lutea^ L. ). (ln.) ESCULAPE. Nom spécifique d'une Couleuvre d'Euro- pe, dans Lacépède, et d'une Couleuvre d'Amérique, dans Linnspus. (b.) ESCULUS, du mot laiin «ça, Aliment. Arbre dont il est parlé dans Virgile et dans Pline, et dont les fruits convertis en farine servoient à faire une sorte de paia. Le Hêtre n'est pas arbre , comme quelques commentateurs anciens l'on cru ; mais il est plus certain que ce peut être un Chéne a glands doux et comestibles. Nous savons que plusieurs espèces de chênes particuliers à l'Espagne et à la côte nord de l'Afrique, produisent des glands qui servent de nourriture dans ces pays , et surtout en Espagne , où, dès le temps de Pline, ces chênes étoîent un objet de culture. Linnaeus en conservant ce nom, que l'on écrit aussi œsculm , à un Chêne {quercus esculus), l'a encore donné au genre du Marronîsier d'Inde, (ln.) ESCUMEL. Nom languedocien du champignon nommé Cluseau. r. cemol. (desm.) ESCtJMEL. Synonyme du Coulemelle, (b.) ESCUPAGNÔ, ESCOUPILNIO ou ESCUPINO. Noms languedociens qui signifient salive ou crachats , et qui sont donnés aux amas d'écume blanche dans lesquels se ca- chent les larves d'une espèce de Cercope ou cicadelle, qui vit sur la luzerne ( Cercopis spumar-ia). Tdesm.) ESCURIAU ou ESGURIEU. Nom de I'Ecureuil, en vieux français, (s.) ESCURRIPA. C'est la Lobélie cardinale , en Espa- gne. (LN.) ESELSBOHNE (Fèi^eaux ânes). C'est la Fève, en Al- lemagne, (ln.) ESELSMILCH {lait d'ânesse ). Les Allemands nomment ainsi I'Euphorbe à feuilles de cyprès , et l'EsuLE, à cause 4u suc laiteux acre qui en découle lorsqu'on les déchire. (LN.) E S O 439 ESELSOHREN. Nom donné, dans diverses parties de l'Allemagne, au Pied-de-veau {aru?n maculatum), à la Grande Consoude {symphytum officinale^ et à la Qesse a LARGES feuilles ( lathyrus laiifo/ius, L. ). (LN.) ESELSWICKEN. C'est un des noms de I'Esparcette ( hedysai-um onobrychis , L. ) en Allemagne, (ln.) ESERE, Esera. Genre établi par Necker aux dépens des RossoLis. Il y a lieu de croire qu'il n'est pas dans le cas d'être adopté, (b.) ESGUILLAT ou AIGUILLAT. Voyez au mot Squale. (desm.) ESKICHO-GRAPAOU. V. Esquicho-grapaou.(desm.) ESKIROOU. V. EsQuiROOu, (desm.) ESK,ÏROUNEL. V. Esquirounel. (desm.) ESLE1N. L'un des noms allemands de I'Alisier. (list.) ESOB des Hébreux. V. Hysope. (ln.) ESOCE , Esox. Genre de poissons de la division des ab- dominaux, dont les caractères consistent à avoir l'ouverture de la bouche grande ; le gosier large ; les mâchoires garnies de dents nombreuses , fortes et pointues ; le museau aplati ; point de barbillons; l'orifice des branchies et son opercule très-grands ; le corps et la queue très-compriniés latérale- ment; les écailles dures; point de nageoire adipeuse ; les nageoires du dos et de l'anus courtes; une seule dorsale; cette dernière nageoire placée au-dessus de l'anale ou à peu près, et beaucoup plus éloignée de la tête que les ventrales. Cette description, empruntée de Lacépède , sépare des ésoces les genres et les espèces de Linnœus , que le premier de ces naturalistes a placés dans ses genres Synode , SpHY- RÈNE , LÉPISOSTÉE et ScOMBRÉSOCE. Depuis, Cuvier a établi à ses dépens les sous-genres Ga- laxie, MicRosTOME, Sïomias, Chauliode, Salanx, sur des espèces inconnues à Lacépède; et les spus-gcnres Orphie et I>EMi-BEC , pour placer les Esoces belloîne pu marginé de cet auteur. Il réunit aussi le scombrésoce du même natu- raliste au même groupe. Au moyen de ces séparations, le genre ésoce ne reste plu» composé que de sept à huit espèces connues; savoir : L'EsocE brochet, qui a vingt rayons à la nageoire du dos; dix-sept à celle de l'anus; quinze à la membrane des bran- chies ; la tête comprimée ; le museau aplati ; l'entre-deux des yeux et la nuque élevés et arrondis ; la dorsale, l'anale et la caudale brunes avec des taches noires. Il se trouve dans les rivières, les lacs et les étangs de l'Europe, qu'il dépeuple sou- vent des autres poissons. V. au mot Brochet. L'EsocE AMÉRICAIN a seizc rayons à la nageoire du dos, ^4o ESP douze à la membrane des branchies ; huit à chaque ventrale ; la léte comprimée ; le museau très-aplati; Tentre-deux des yeux et la nuque élevés et arrondis; la mâchoire d'en haut plus courte que celle d'en bas. Il vit dans les rivières de l'Amérique septentrionale, où je l'ai observé. Tout ce que j'ai dit du brochet , auquel il ressemble beaucoup , lui convient. L'ËsocE ARGENTÉ a le corps et la queue très-déliés , la rouleurgénérale brune ; des taches brunes en forme de lettres, ïl vit dans les eaux douces de la Nouvelle-Hollande, L'EsoCE ESPADON a quatorze rayons à la dorsale, douze a l'anale, quatorze à la membrane branchiale; sa mâchoire in- férieure est terminée par une prolongation très-étroite, coni- que , et sept à huit fois plus longue que la mâchoire d'en haut; sa ligne latérale est située très-près du dessous du corps et de la queue , dont elle suit la courbure inférieure ; ses couleurs sont distribuées par bandes transversales. Il vit dans les mers îutertropicales. Sa chair est fort délicate. Sa tête ressemble à celle d'un Xiphias renversée. L'EsocE TÈTE NUE a treize rayons à la nageoire du dos ; vingt-six à celle de l'anus ; sept à chaque ventrale ; les deux mâchoires également avancées; la tête dénuée de petites écailles. Il habite les Indes. L'EsocE CHiROCENTRE a la mâchoire inférieure plus avan- cée que celle d'en haut; les dents longues et crochues ; les nageoires du dos plus courtes que celles de l'anus , ces deux nageoires falciformes ; les ventrales très-petites; point de pe- tites écailles sur la tête ni sur les opercules ; un piquant très -i fort , long et dégagé au-dessus de la base de chaque pectorale. Il habite les Indes, au rapport de Commerson auquel on en doit la connoissance. L'EsocE VERT a onze rayons à la nageoire du dos ; dix- sept à l'anale ; la caudale arrondie ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure; les écailles minces ; la cou- leur générale verte ou verdâtre. Il habite les eaux douces de la Caroline. L'EsocE CAÏMAN servant de type au genre Lépisostèe, est figuré pi. D. 24.. L'EsocE BELLONE, servant de type au sous-genre Orphie de Cuvier, s'y voit également, (b.) ESOPON. On rapporte aux Chicorées cette plante citée par Dioscoride. (ln.) ESOX. F. ESOCE. (DESM.) ESPADANNA ( en Espagne). Ce nom , suggéré par la forme en sabre ou en épée desfeuillesde quelques plantes, est donné à la grande Masette ( typha latifolia) et à l'iris faux- acore. LeGLAYEUL(g'/ac?/b/Ms cowîTm/nw) est appelé espadilla.QL^.) K S P a, ESPADON ou Epée de mer. F. cet article et celui des Dauphins, (desm.) ESPADON. Poisson du genre Xiphias. Le petil espadon est l'EsoCE du Brésil. On appelle aussi espadon denté le Squale SCIE, (b.) ESPAGNENO. C'est , en Provence , une variété d'OuVE originaire d'Espagne, (ln.) ESPALE. On donne ce nom au Cépole t^nia. (b.) ESPANTALOBOS. Nom du Baguenaudier, en Espa- gne et en Portugal. (Lisf.) ESPARAGOS. Nom de I'Asperge en Espagne. En Erance , les paysans nomment encore cette plante Aspargf, et Esparge. (Lis.) ESPARCETTE. Dans quelques cantons , on donne ce nom au Sainfoin {hedysamm onobrychis, Linn. ). V. le mot Sainfoin, (b.) ESPARGOUTTE. F. Spergula. (b.) ESPARTO. Les Espagnols et les Portugais donnent ce nom à deux plantes graminées, dont le chaume très-tenace leur sert à faire des nattes; ce sont le siipa ienacissisma, et le lygeum spaiium. V. Sparte, (ln.) ESP AR13 TE. C'est, enDauphiné, lé nom du Sainfoin cultivé (Jiedysarum onohrjchis). (LN.) ESPARVIER ou ESPERVIER. C'est I'Epervier en vieux français. V. ce mot. (s.) ESPATULE. C'est I'Iris fétide (i'm fœiîdissima, L. ). V. aussi Glayeul. (b.) ESPATULE , pour Spatule. F. ce mot. (s.) ESPAULARD.F. Epaulard et rarticleDAUPHiN.(DESM.) ESPE , ESPIE, ES. Noms divers des Abeilles (tous dérivés du mot apis, (desm.) ESPE. Nom des Peupliers , en Allemagne et en Angle- terre , et principalement du Tremble {populus tremula^ L. ). (LN.) ESPECE. On donne ce nom à toute collection d'individus semblables et de même nature qui existent , quoique nous ne puissions observer que certains de ces individus, et jamais à la fois la collection entière. On doit distinguer l'espèce , parmi les corps inorganiques , de celle qui appartient aux corps vivans ; parce que , dans les deux cas , la définition de l'espèce et la source des indi- vidus , sont fort différentes. L'espèce , parmi les corps inorganiques , réside dans la collection entière d'individus eu tout semblables , qui ne fur-. ^42 ESP j rent point produits par d'autres individus pareils à eux , et j qui, par suite , ne forment point ;«re. Or, comme, dans les 1 corps non vivans , l'individualité de l'espèce existe uniquement dans la molécule intégrante qui appartient à cette espèce, i et non dans les masses qu'une aggrégatlon de ces molécules i peut former, les individus de toute espèce quelconque, parmi { les corps qui ne sauroient vivre , sont fort différens, par leur | nature et leur origine , de ceux qui jouissent de la vie, et qui ] font partie d'une espèce quelconque parmi les corps organisés. El ''ffet . parmi les corps vivans , Tespèce réside dans la ! collection entière d'individus en tout semblables , qui furent { produits , sauf les générations spontanées , par d'autres in- j dividus pareils à eux , et par conséquent qui forment race. Or, | co.nme , dans les corps vivans, rindlvidualité de l'espèce ne i sauroit exister dans une molécule intégrante seule , mais se j trouve nécessairement dans une réunion de molécules inté- i grantes de diverses natures, formant un corps particulier, ' indispensablement hétérogène dans la composition de sa masse, les individus de l'espèce, ici, n'ont rien de commun i avec ceux qui constituent l'espèce parmi les corps inorgani- ques. Voyez , dans \ Introduction de V Histoire naturelle des ani- maux sans veHèhres , la distinction des corps inorganiques d'avec les corps vivans. Ici, se présente une question dont la solution est des plus iuiporlantes. En effet, de cette juste solution découlera une suite de vérités qui pourront nous éclairer avantageusement , sur tous les objets que nous pouvons observer, qui nous mon- treront ce que ces objets sont réellement , ce qui les a ame- nés à l'état où nous les voyons, ce qu'ils peuvent devenir, ' en un mot , les causes qui peuvent les faire varier , les al- térer ou les détruire ; tandis qu'une opinion sans base solide, mise , par quelque intérêt , à la place de cette solution, en- traînera nécessairement un enchaînement d'erreurs sur tout ce qui concerne ces mêmes objets , et entjpavera les connols- saiices les plus utiles que nous pourrions nous procurer à leur égard. 11 s'agit donc de savoir ce que sont positivement les espè-^ ces : ont-elles toujours été ce qu'elles sont actuellement , aussi nombreuses et aussi diversifiées que nous les observons; peut-Il s'en former de nouvelles ; ou toutes celles qui existent resteront-elles toujourstellesqu'çllessont,en même nombre,; i^i plus ni moins 't ' • Certes , comme je l'ai dit dans ma Philosophie zoologue ^ vol. I , p. 53 , ce n'est pas un objet futile que de déterminer positivement l'Idée que nous devons nous former de ce que ron nomme des espèces parmi les corps vivans , et que de E S P 443 rechercher s'il est vrai que les espèces aient une constance absolue , soient aussi anciennes que la nature , et aient toutes existé originairement telles que nous les observons aujour- d'hui; ou si , assujetties aux changemens de circonstances qui ont pu avoir lieu à leur égard , quoique avec une lenteur ex- trême , elles n'ont pas changé de caractère et de forme par la suite des temps ; et si , par-là, elles ne se sont pas multi- pliées en se diversifiant davantage. L'éclaircissement de celte question , ai-je ajouté, n'inté- resse pas seulement nos connoissances zoologiqucs et bota- niques , mais il est en outre essentiel pour l'histoire de notre globe. Pour parvenir à obtenir cet éclaircissement important , il est question de savoir si l'opinion à peu près générale que l'on s'est formée de l'espèce et de son origine, s'accorde ou peut s'accorder avec ce que Vobsetvutlon nous apprend. Or , comme c'est une vérité de toute évidence , que nous ne savons de positif que ce que l'observation a pu nous faire connoître, '. il s'ensuit que toute opinion qui a pris sa source ailleurs , et qui n'est pas confirmée par elle , ne sauroit avoir de fon- dement solide. Il ne s'agit donc plus que d'examiner si celte même observation s'accorde réellement avec l'opinion dont je veux parler , et s'il est vrai qu'elle la contrarie d'une ma- nière évidente. Les considérations suivantes pourront répandre quelque jour sur cette question ; et après les avoir exposées , nous ': consulterons ce que l'observation nous fait connoîlrc. Rien assurément n'existe q»e par la volonté du souverain auteur de l'univers et de la nature ; conséquemment , tous les êtres , quels qu'ils soient , lui doivent leur existence. De celle vérité , à laquelle l'homme seul , ici bas , a pu ' s'élever par sa pensée , on a conclu que le puissant auteur de : toute chose avoil créé primitivement toutes les espèces , leur avoit donné à chacune leurs qualités, leurs facultés pro- pres , ainsi que les moyens de les posséder ; et de là l'opinion générale que les espèces sont immutables , et qu'elles sont à peu près aussi anciennes que la nature même. ; Cela, sans doute, auroit pu être ainsi: la volonté ation^e\. nous ne pouvons observer que la na- ESP 445 lure, que les corps , fpie leurs qualités , que les phénomènes qu'ils présentent , et conséquemment que les produits des actes de la nature. S'il en est ainsi , tous les corps que nous observons , inor- ganiques ou vivans , sont des èiv es physiques ; toutes les quali- tés que nous leur remarquons sont physiques ; toutes les fa- cultés que nous apercevons en certains d'entre eux sont es- scnûeWQxneui physiques ; or, ces corps sont généralement des productions de la nature ; et nous l'avons tellement senti , que , sans y avoir beaucoup réfléchi , nous les avons effectivement ainsi nommés. La nature elle-même , quelque grande que soit sa puis- sance , n'agit et ne sauroit agir que physiquement ; ne produit rien, n'exécute rien qu'avec du temps , que progressivement - et jamais instantanément. Toute action particulière de sa part est dirigée par une loi; et lorsqu'une circonstance, aussi par- ticulière , vient changer la direction de son action , c'est en- core par une loi pareillement particulière que son action nouvelle est dirigée : voilà ce qui s'observe constamment. Si c'est là le tableau fidèle de ce que l'observation nous montre à l'égard de la nature , on demande s'il est possible de concevoir que cette nature, dont l'activité faitl'essence; qui forme et produit sans cesse , quoique progressivement ; et qui change la direction de ses actions,chaquefoisque les circonstan" ces l'y contraignent; on demande, dis-je, si elle a pu faire Aesespè- cesimmutables. Nous allons voir que la négative que la raison nous montre , est confirmée clairement par l'observation des faits. Premier Fait. — Les naturalistes , en déterminant les es- pèces , reconnoissent des variétés et sont obligés de le faire. Or, silesespècesétoientimmutables etse conservoient tou- jours les mêmes , malgré la différence des circonstances dans lesquelles chacune d'elles peut se rencontrer habituel- lement , à quelle cause devroit-on attribuer les var/(?Ve5.^ On répondra que les circonstances changées et devenues habi- tuelles , peuvent , à la vérité , faire varier un peu les espèces , mais sans les éloigner trop de leur type , qui se conserve toujours le même. A cette réponse , je répliquerai : i.» qu'ici l*on explique sans fournir de preuve ; car on n'en présente point qui atteste positivement que le type des espèces n'ait jamais changé, et l'allégation de celles que nous voyons cons- tantes, les circonstances dans lesquelles elles se trouvent l'é- tant pareillement , ne fournit nullement la preuve deman- dée ; 2.0 si l'on connoît beaucoup de variétés qui paroissent chacune appartenir à une espèce déterminablc , on en con- noît aussi beaucoup qui sont évidemment moyennes entre deux espèces aroîsinantes, en sorte que c'est alors l'arbitraire UG ESP qui décide à laquelle de ces deux espèces ces variétés ap-* partiennenl ; aussi voit-on fréquemment que des variétés que des naturalistes avoient présentées comme telles , sont en- suite considérées par d'auti'es, comme des espèces; 3.° on sait encore que de véritables variétés dont on connut la source, se sont ensuite montrées constantes, même par la reproduc- tion. Il est donc évident que si les espèces étoient immu- tables, ces individus, moyens, par leurs caractères et leurs formes , entre deux espèces différentes, ne se rencontreroient jamais , et ce qu'on nomme des variétés n'auroit pas lieu. Dans les végétaux, où des variélés s'obtiennent souvent su- bitement, ces variétés ne se conservent, en général, que par des moyens particuliers , comme par des greffes ou des bou- tures , etc. ; elles rentrent dans l'espèce , lorsqu'on emploie leurs graines pour les multiplier. Quoique ce3a ne soit pas général , le plus grand nombre des variétés obtenues , soit subitement , soit à la longue par les soins de la culture , se trouve réellement dans ce cas. Celte considération faisoit es- pérer que l'on pourroit déterminer l'espèce, par la constance dans sa reproduction naturelle. Mais , dans le règne animal , où toute variation ne s'obtient qu'avec une extrême lenteur, et où tout ce que les individus ont acquis se trouve conservé par la génération, la reproduc- tion , comme moyen pour déterminer l'espèce , n'a plus la moindre valeur. . Ainsi , la considération seule des variétés déposera tou- jours évidemment contre ropinion de ï immutabilité des espèces. Deuxième Fait. — Lorsque nos collections d'histoire naturelle étoient encore peu avancées , peu riches dans les objets divers qui les composoient , les naturalistes expérimen- tés savent qu'alors la détermination des espèces étoit très- facile , que celle des genres l'étoit davantage encore , et que toutes les coupes qu'il importe d'établir dans la série des objets observés , étoient à cette époque bien tranchées , très- distinguées les unes des autres, et faciles à circonscrire par des caractères qui ne laissoienl pas le moindre doute. A la vue de ces collections , on étoit dans le cas de penser que la na- ture avoit divisé ses produclioiis par groupes bien détachés et conslans , et que les objets qui les composoient ne prove- noient point les uns des autres, puisque ces groupes étoient séparés par des limites si remarquables. Mais , à mesure que nos collections s'agrandirent , que les naturalistes observateurs et surtout voyageurs les enrichi- rent , et qu'une multitude énornte d'objets nouveaux et re- cueillis, furent introduits dans les genres, les familles, les ordres et les classes, la difficulté des déSerminations devint ESP 447 graduellement plus grande ; nous vîmes presque tous les vides se remplir, et nos lignes de séparation s'effacer. Maintenant, dans les portions les plus riches de nos collections , nous nous trouvons réduits à une détermination arbitraire , qui, tantôt nous porte à saisir les moindres différences qu'offrent les va- riétés pour en former le caractère de ce que nous appelons espèce , et tantôt à regarder comme variété de telle espèce ce que d'autres considèrent comme étant une espèce particu- lière. Ainsi , plus nos collections s'enrichissent , plus nous ren- controns de preuves que tout est plus ou moins nuancé , sur- tout parmi les productions vivantes de la nature ; que les différences remarquables que nous observions d'abord entre les premiers objets recueillis , s'évanouissent ensuite peu à peu, à mesure que de nouveaux objets découverts et placés selon leurs rapports , remplissent les intervalles ; et que , le plus souvent, la nature ne laisse à notre disposition, pour éta- blir des distinctions entre les espèces, que des particularités minutieuses , et en quelque sorte puériles. « Que de genres , parmi les animaux et les végétaux , sont d'une étendue telle, par la quantité d'espèces qu'on y rap- porte , que l'étude et la détermination de ces espèces y sont maintenant presqueimpraticables! Les espèces de cesgenres, rangées en séries et rapprochées d'après leurs rapports natu- rels , présentent, avec celles qui les avoisinent, des diffé- rences si légères, qu'on peut dire qu'elles se nuancent et se confondent en quelque sorte les unes avec les aulres,ne laissant presque aucunmoyen de fixerpar l'expression, ces petites dif- férences qui [q& distinguent. » Philosophie zool.^ vol. i. p. 58. « Il n'y a que ceux qui se sont long-temps et fortement oc- cupés de la détermination des espèces, et qui ont consulté de riches collections, qui peuvent savoir jusqu'à quel point ces espèces, parmi les corps vivans , se fondent les unes dans les autres, et qui peuvent se convaincre que , dans les par- ties où nous voyons des espèces isolées , cela n'est ainsi que parce qu'il nous en manque d'autres que nous n'avons pas encore recueillies ( ou parce qu'elles terminent des rameaux qui font cul-de-sac. ) » Phil. zool. , ibid. , p. 5g. Troisième Fait. — Si Ton prend en considération une espèce quelconque dans le pays que l'on habite, choisissant parti- culièrement une de celles que l'on connoît bien et que l'on a l'habitude de voir , et qu'ensuite , en voyageant de ma- nière à pouvoir observer, l'on soit attentif à rechercher la même espèce, on pourra, en général, la retrouver ef- fectivement. Mais à mesure que l'on s'éloignera davantage du point de départ, on apercevra en elle des cbangeraens. 448 ESP soit clans la taille , soit dans les proportions de certaines parties , soit dans la coloration , etc., etc. ; changemens qui seront d'abord presque insensibles, qui paroîtront s'accroî- tre avec les distances et la diversité des circonstances d'ha- bitation, et enfin qui deviendront tels, que si Ton met en comparaison les derniers individus observés , avec les pre- miers que l'on connoissoit , l'on n'hésitera nullement à re- garder les uns et les autres comme appartenant à des espèces distinctes. On ne trouvera pas seulement une série simple de variétés, amenant de nuance en nuance l'espèce à distinguer; mais on pourra remarquer que , parmi les variétés obtenues , il s'en trouve souvent qui sont le type de séries latérales , qui amènent d'autres espèces encore. Ce fait est difficile à constater , parce que la réunion de circonstances qu'il exige , à l'égard de l'observateur , est elle- même très-difficile à rencontrer. Cependant ce que l'on a déjà vu à cet égard , en montre lout-à-fait le fondement; et je tiens de Péron , naturaliste célèbre par ses voyages , ses observations et ses découvertes , qu'il en fut lui-même frappé d'étonnement , en comparant successivement les objets qu'il recueilloit. Assurément nous ne connoissons pas tous les insectes in- termédiaires entre la îhrée d'Europe ( Bombix neustiia ) et le ver-à-soie (Bombix mon)\ mais nous ne saurions méconnoître que , par la voie de ces intermédiaires , l'un a évidemment amené l'autre. Olivier a recueilli en Egypte une hélice qu'il regarde avec raison comme Y hélix pomaiia fortement changé ; M. Menard l'a retrouvée en Italie , n'offrant seulement que quelques petites différences ; celle des provinces méridiona- les de la France est plus rapprochée de la nôtre qui habite la France boréale ; mais elle est un peu plus vivement colo- rée ; comme on le fait ailleurs , il faudra bien désigner, par un nom particulier , l'hélice citée qu'Olivier a découverte. Si nous suivons le papillon du chovk (^papilio brassicœ , L. ) , si commun dans nos contrées , nous lui observerons dif- férentes variétés , et de proche en proche nous verrons ces variétés amener , dans d'autres contrées, des races que nous caractériserons comme des espèces. Les naturalistes vrai- ment expérimentés pourroient entreprendre cette recherche, si la réunion de circonstances , nécessaire pour cela , n'é- toitpas, comme je l'ai dit, aussi difficile à rencontrer. Ils nous feroient connoître alors , en suivant les variétés produites , la source de presque toutes les espèces que nous admettons comme telles. Chacune d'elles , sans doute , est constante et se reproduit toujours la jnême , dans les circonstances où elle vit habituellement ; elle ne changera jamais , tant que ESP ^{.j ces circonstances seront les mêmes; cela est certain , connu , et résulte des principes que j'ai établis; mais on ne sauroit en rien conclure en faveur de la prétendue stabilité des espèces. Maintenant que nous pouvons prendre en considération ce que les trois faits ci-dessus cités nous montrent, revenons à l'examen de cette question : l'ordre de choses qu'il a plu à l'Etre suprême de créer, cet ordre que nous observons, dont nous connolssons déjà plusieurs des lois qui en régissent les actes, cet ordre enfin que nous avons nommé la Nature^ a-t-il quelque pouvoir, fait-il et produit-il quelque chose ? Assurément, nous pouvons répondre à la question pro- posée, par l'affirmative ; car nous avons été, et nous sommes encore tous les jours, les témoins de son pouvoir ei des résul- tats de ses actes , dans tous les faits physiques, chimiques et physiologiques que nous avons suivis et étudiés. Ce ne fut donc .pas sans fondement que depuis long-temps l'on désigna tous les corps que nous observons sous le nom de corps natu- rels ^ et que l'on a dit que les minéraux , les végétaux et les animaux étoient des productions de la nature. Si n^s avons été fondés dans ces désignations ; si la na- ture a eu et a toujours le pouvoir de faire tout ce que nous apercevons; si c'est elle qui opère tous les changemens, tou- tes les altérations, toutes les décompositions , toutes les com- positions et tous les renouvellemens ; c'est elle aussi qui a produit les corps de toutes les sortes , et qui a amené l'exis- tence de ce que nous appelons espèce parmi ses productions. Or , comme elle n'exécute rien qu'à l'aide du temps , et qu'instantanément elle ne sauroit rien produire ; comme ses actes sont dirigés par des lois , et que ces lois sont toujours particulières et relatives aux circonstances dans lesquelles elle agit (i) ; il est évident qu'elle n'a pu amener l'existence ^es espèces que successivement ou que graduellement , et qu'elle a varié ces espèces, à mesure qu'elles se répanfloient (t) On sait que si notre corps a reçu quelque lésion, quelque bkr- sure , c'est la nature elle-même qui travaille à la guérir, et qu'un mé- decin éclairé n'a d'autre but que de l'aider par ses remèdes. On sait encore que le succès de la nature , à cet égard , est tout-à-fait dépen- dant de l'étal particulier du corps blessé ; en sorte que ce succès est tantôt prompt et complet, tantôt lent , incomplet ou nul , selon l'él.it de ce corps. Enfin, l'on sait que c'est par des lois employées que la nature parvient à la guérison de ce corps, et que c'est aussi par d'au- tres lois qu'elle emploie , qu'elle amène elle-même les désordres qui suivent une blessure , une lésion quelconque , que les circonstances ne lui ont pas permis de guérir. Tout ce que fait la nature est donc assujetti aux circonstances dans lesquelles elle agit; et dans toutes ses opérations , elle emploie du ten»ps. X- 29 ^5o , '^^ ^ ! partout sur le globe , d'une manière parfaitement propor- lioniielic aux circonstances qui ont présidé aux opérations qu'elle exécutoit. Les espèces sont donc ce que la nature et les circonstances ont pu faire à leur égard; elles n'ont d'autre stabilité que celle des circonstances dans lesquelles elles se trouvent ; et si l'on suppose les circonstances partout invariables , les espèces , les variétés mêmes , le seront pareillement. De tout ce que je viens d'exposer dans cet article, et sur- tout des considérations que j'ai présentées dans ma Philosophie zoologique , sur ce que sont les espèces parmi les corps vivans (vol. I , p. 53 ) , on peut et l'on doit conclure; i.° Que les espèces ne sont point immutables , et n'ont jpolnt de constance absolue , mais seulement une constance conditionnelle ; 2." Que , comme tous les autres corps physiques , les indi- vidus d'une espèce quelconque font partie du domaine de la nature , ne cessent jamais d'être assujettis à son pouvoir, et que tout ce que la nature peut exécuter à leur égard , est toujours soumis aux influences des circonstances qui modifient nécessairement partout les résultats de ses actes ; • 3." Que tant qu'une espèce subsistera dans le même or- ^re de circonstances^ on la verra toujours se conserver la même ; 4-.° Que , dès que les individus de cette espèce ou quelques- uns d'entre eux, se trouveront forcés de vivre et de se régé- nérer dans un ordre de circonstances différent de celui dans lequel l'espèce s'étoit jusque-là rencontrée , ces individus dès lors {ormaronl variété ^ c'est-à-dire, présenteront des dif- férences qui les distingueront plus ou moins de ceux de l'es- pèce dont ils proviennent ; et que cette variété , conservable comme l'espèce même, tant que les individus qui lui app'ar-^ tiennent resteront dans les mêmes circonstances, sera en- core dans le cas d'en produire d'autres, si une cause analo- gue à celle qui l'a formée, vient à agir sur ces individus ou sur certains d'entre eux; 5.° Enfin , qu'il faut distinguer les variétés obtenues acci- dentellement pendant les développcmens d'un embryon, soit dans une graine^ soit dans un œuf ou dans un utérus , de celles qui se sont formées pendant le cours de la vie d'un individu ; la variété résultante du premier cas , étant moins conserva- fcle que celle du second. Si ces considérations sont conformes à tout ce que l'ob- servation peut nous montrer , en un mot, si ce sont là des vérités de fait, elles resteront à jamais indépendantes de rasscnlimeot qu'on voudioit leur refuser, et se retrouveront ESP 45k toujours, dans tous les temps , lorsqu'on recherchera ce qu'elles ont de réel. L'espèce , dans les corps vivans , est l'objet le plus direct de nos éludes ; les genres , les familles , les ordres et même les classes ne sont que des moyens utilement employés et qui nous en facilitent la connoissance. (lam.) , ESPÈCES , YARIÉTÉS ET RAPPORTS DES ETRES , Species , varietas et vwentium coordinatio. Après les principes généraux savamment exposés par M. le professeur Lamarck, qu'il nous soit permis d'ajouter quelques recher- ches ultérieures sur un point si important et fondamental pour l'Histoire naturelle pnilosophique. Nous entendons généralement, par espèce^ tout corps, soit organisé, soit même inorganique, affectant constamment une même forme , ou présentant les mêmes caractères et attributs habituels , et les transmettant à d'autres corps éma- nant de lui. On nomme variétés^ les différences peu considé- rables et individuelles, susceptibles de se dissiper; enfin, les analogies de ressemblance entre plusieurs espèces , déter- minent leurs rapports ou leurs affinités de parenté naturelle ou de voisinage. Toutes les erreurs et la source de toutes ces méthodes dont la science de la nature est surchargée , résident dans la détermination des rapports des êtres, et dans celle des espèces et des variétés. On ne dispute presque jamais sur le fond de la science elle-même , qui vient de la nature , mais sur ses formes qui appartiennent à l'esprit humain. Quelles que soient, au reste, les diversités d'opinion sur les méthodes en histoire naturelle , on ne peut s'en passer ; car le nombre des productions vivantes est si multiplié , leurs variations sont si nombreuses et si étendues , qu'il est impos- sible à l'esprit humain de les embrasser en entier sans y éta- blir un ordre qui en facilite la connoissance et qui aide la mémoire. 11 a donc fallu établir des groupes, des classes, des ordres , des familles , déterminer des genres , des espèces et des variétés. Mais , dans un tel ouvrage , comment ne s'y glisseroit-il pas de l'arbitraire? Connoissons-nous assez les choses pour les ordonner suivant toutes leurs ressemblances respectives ? Avons-nous pénétré les lois mêmes de la na- ture, pour déterminer la place de chacune de ses créatures ? Qui vous indiquera le lieu fixe de vos coupes ? ( V. Méthode NATURELLE et GeNRE.) Ne pouvant résoudre toutes ces difficultés , les naturalistes ont établi des méthodes artificielles qui s'écartent plus ou moins de la nature. Cependant ils ont reconnu, par l'obser- vation , certains principes généraux qui sont des matériaux d'attente pour l'édifice à venir de la science des méthodes. 45. ^ -^ ï* . Article I.*"^ Un homme qui voudroît commencer à s'ins- truire seul et sans secours de l'hisloire naturelle , commence- roit par assembler et voir un grand nombre d'objets. Le voilà donc courant les champs et les forêts pour ramasser pierres, plantes, fleurs, insectes, reptiles, oiseaux, etc. , de toute sorte et en tout état ; mais bientôt , sentant le besoin de les classer , il rnettroit ensemble tout ce qui est à peu près pa- reil. Ainsi, il rangera Therbe à côté de l'herbe, l'insecte à côté de l'insecte. Cependant il ne connoîtra encore que les diffé- rences et les ressemblances les plus grossières , les plus im- parfaites ; car si le nombre de ses herbes ou de ses insectes devient si multiplié qu'il ne puisse plus rappeler à sa mémoire chacun des individus de sa collection , il se dira : Jusqu'ici , j'ai considéré les plantes, les insectes , etc., en masse, mais cela ne suffit pas; car il y en a tant, que chacune de ces masses est devenue un monde. Il prendra donc ses plantes , et mettra d'un côté les arbres, d'un autre les herbes. Mais il faut encore aller plus loin. Les herbes d'une telle forme se- ront séparées des herbes d'une autre forme , et enfin il mul- tipliera ses groupes au point d'arriver jusqu'aux individus. Alors, trouvant plusieurs êtres absolument semblables , et voyant que chaque année ces individus se reproduisent les mêmes , il dira : cette production est constante ; je l'appelle une espèce; un seul individu me suffira pour représenter tous ; ceux qui existent sur le globe. Je veux appliquer cet axiome à tous les différens individus de ma collection. Tous ceuxqflt i ne seront pas constamment différens entre eux , seront des j espèces. Mais bientôt notre nouveau Pline va être embarrassé, i Tous les chiens , tels que les dogues , les bassets , les épa- gneuls, les bichons , les lévriers, les braques, les barbets, les mâtins, etc., sont-ils autant d'espèces P Ils se mêlent; ils produisent ensemble; ils procréent des individus mixtes qui peuvent eux-mêmes engendrer ; ils sont donc d'une môme espèce. Reste ici une petite difficulté. L'âne et la ju- ment produisent un mulet ; ils seront donc aussi d'une même espèce. Non , répondra notre philosophe; ces mulets n'en- gendrent pas eux-mêmes , ou du snoins très-rarement. Néanmoins, celle règle n'est pas assez sûre, car nous avons des métis procréés par le chardonneret et la serine , qui sont féconds ; on pourroit rapporter encore plusieurs autres exemples semblables. Cherchons donc une autre règle. Tout animal, toute plante , qui se multiplieront naturelle- mentenlre eux, en conservant leurs mêmesî'orines , seront des espèces. Mais notre naturaliste ayant vu que les mêmes es- pèces, les mêmes individus nés dans un lieu, élevés d'une telle manière , diffèrent par quelques parties des mêmes es- ESP 453 p-ces nées sous un autre climat, etc., sentira qu'il existe des variétés dans chacune de ces espèces. 11 verra le pelage des quadrupèdes , le plumage des oiseaux, les couleurs, la taille de chaque individu , prendre diverses formes, diverses gran- deurs, diverses teintes; et il sentira la nécessité de distin- guer ce qui est variable de ce qui est invariable, ou du moins plus constant, afin de ne pas confondre les espèces avec les variétés. Or, voici le grand nœud de la difficulté ; car on ne sauroit décider par défaut d'observation et d'expérience , si tel animal n'engendre point avec tel autre , et l'on ne suit pas un quadrupède dans les forêts , un oiseau dans les airs , un poisson dans les gouffres des mers , pour savoir s'il s'ac- couple et produit avec tel animal voisin. N'a-t-on pas trouvé accouplés des papillons d'espèces que l'on croit distinctes , 1 et des coccinelles dont le mâle étoit différemment ponctué et coloré que la femelle? Se fonne-t-il des métis constans, et qui, se reproduisant soit entre eux, soit avec leurs tiges maternelles et paternelles , lient, ou plutôt brouillent et con- fondent les limites des espèces ? Combien de champignons, de lichens , de mousses , etc. , décrits comme espèces par des botanistes, ne sont que des variétés pour d'autres naturalislesi* Combien de mâles et de femelles d'oiseaux , d'insectes , etc. , donnés comme espèces à cause qu'ils diffèrent pour les cou- leurs, la taille , certaines formes des ailes , des plumes, etc.? Qui se reconnoîtra dans ce dédale ? car quel moyen de sa- voir la vérité sur ces papillons des Indes, sur ces oiseaux d'Afrique , ou même de pays inconnus .'' I Mais pour traiter ici cette matière sur des objets plus con- inus, prenons les seuls mammifères , et noire espèce à leur ^tête. Je crois qu'on n'a point encore nettement décidé , par la seule raison et la science de la nature , si le nègre , par exemple , forme une espèce ou seulement une variété dans lie genre humain. Les naturalistes établissent que le loup, le 1 chien , le renard , habitans de nos contrées , ayant une foule I de caractères communs d'organisation, et de forme exté- rieure , sont trois espèces distinctes. Ils avouent bien cepen- dant que l'on a formé entre elles des alliances ; qu'il en est résulté des métis ; que ceux-ci se sont ensuite multipliés, soit entre eux, soit avec leurs souches originelles. Mais enfin, leurs espèces primitives, disent ces naturalistes , se maintiennent isolées , et comme fières de la pureté, de la noblesse antique de leur race , pour ainsi parler ; elles dédaignent communé- ment les mésalliances. Bien plus, le loup noir et le loup gris- , fauve, l'ours noir et l'ours brun, forment, sinon des espèces, 'au moins des races permanentes dans les mêmes climats. 45/, . ^ ^ ^. Parmi les singes , il en est qui ne diffèrent les uns des autres que par des couleurs du pelage , et qui, par la cons- tance de ces diversités dans une même contrée, méritent, aux yeux du naturaliste , le titre à^ espèces; car , disent cessa- vans , si c'étoient de simples variétés , elles se nuanceroient, se confondroient par des mélanges, comme nous voyons nos chiens, nos lapins, nos chats, nos pigeons, nos poules , prendre une multitude de couleurs , et par conséquent s'unir dans la même espèce. Mais la permanence décèle la sépa- ration , une sorte d'antipathie entre ces êtres; c'est ainsi le vœu de la nature , qui tend à nçiaintenir pures ses espèces , et qui a mis la répugnance pour limite à toute confusion. Si c'étoit , ajoutent encore ces naturalistes , la seule ex- position au soleil brûlant de l'Afrique qui noircît et la peau et les poils des mammifères , les plumes des oiseaux , pour- quoi trouveroit-on de ces animaux blancs, ou gris, ou blonds, comme des singes , des antilopes , des oiseaux des genres muscicapa , fiingilla , en Afrique ; et d'autres espèces plus ou moins noires en nos climats froids et si peu brûlés du soleil? Il y a donc d'autres causes que celles des influences exté- rieures , qui déterminent les couleurs et les formes des es- pèces animales : les mêmes faits s'observent dans le règne végétal. Mais si , depuis tant de siècles , les Maures , les Abyssins, placés sur le sol ardent d'Afrique , n'y ont pas contracté , malgré leur brunissement de peau , cette couleur essentiel- lement noire des Nègres , qui pénètre jusque dans les en- trailles de ceux-ci , dans la portion corticale de leur cer- velle, dans la teinte de leurs chairs, de leur sang, de leurs Lumeurs(comme la chair du lièvre, qui est plus noire que celle du lapin ); si le Nègre a une autre conformation des os du crâne et des mâchoires , une autre nature de cheveux que celles des Maures et des Abyssins ; s'il conserve , comme on le voit , ces caractères , dans des îles assez froides où sa race habite de temps imusémorial , comme à la terre de Diémen et à la Nouvelle-Hollande , et partout où l'on le transporte , pourquoi ne formcroit-il pas une espèce radica- lement distincte de Thomme de race blanche ? S'il s'agissoit d'un quadrupède ou d'un singe , la question ne souffriroit pas la moindre difficulté à résoudre ; par conséquent, elle me paroît résolue affirmativement , et des considérations , autres que celles .de la science , sont les seules raisons que l'on puisse opposer ici. L'alliance entre les individus des différentes espèces et les métis féconds ou stériles qui en résultent, ne sont point des motifs suffi s an s pour nier cette différence d'espèces; on n'a i ESP 455 Jamais douté que l'âne ne fàt d'une autre espèce que le cheval, et toutefois les mules et les mulets qui en résultent n'ont pas été toujours absolument stériles. Ici s'élèvent donc de plus hautes questions. Les espèces sont-elles constantes?Ont-eIles changé, ou peuvent-elles chan- ger dans la suite des siècles? Peuvent-elles se mêler, se con- fondre par des alliances en quelque sorte arlnltérines P II faut nécessairement examiner ces sujets pour bien comprendre la nature des espèces , et déterminer également s'il en existe de véritables parmi les minéraux , quelles peuvent être les causes des transformations , des aberrations et des monstruosités, ou des êtres polymorphes, etc., etc. Toutes les substances de notre globe reconnoîssent panr principes un nombre plus ou moins considérable d'élémens , que nous n'appelons de ce nom que parce que nous n'avons pas pu les décomposer ultérieurement. Ainsi le fer, les mé- taux, les substances terreuses, dont aujourd'hui l'on admet pour base un métal , le calcium pour la chaux , le barium pour la baryte, etc., forment des espèces distinctes; qui peut- être ne sont pas simples , mais au moins qui n'ont pas p« I être analysées au-delà, jusqu'à présent, par les moyens chi- ! mîques actuels. [ De même , l'oxygène, l'hydrogène , l'azote , le carbone , j le phosphore , le chlore, le soufre, etc. , passent pour des ) corps simples formant autant d'espèces différentes , ainsi . que les métaux. On n'a pas pénétré plus avant dans l'intime i essence des fluides électrique, magnétique, lumineux, ca- lorique, et d'autres principes impondérables de l'univers ; si I l'on considère la plupart d'entre eux comme des espèces dis^- [tinctes , ce n'est que provisoirement, et parce qu'il est im- ( possible de déterminer exactement quels sont leurs principes j constitutifs , ni même s'ils en ont plusieurs. Mais dans l'histoire naturelle proprement dite , le nom iYcspèce s'applique surtout à des corps mixtes. Par exemple , tous les animaux et les végétaux , formant des multitudes d'espèces, sont coinposés chimiquement de trois à quatre (principes au moins , de carbone, d'hydrogène, d'oxygène, -d'azote, etc., en diverses proportions ; l'on peut encore tirer de chaque espèce d^ plante ou d'animal diverses sortes de produits immédiats , comme de l'huile , de la gélatine , de la gomme, du sucre , de la fécule, etc. Dans le règne minéral, on obtient de la chaux pure , de la magnésie , etc. Chacune des terres, chaque oxyde métallique ou autre subs- tance , par son mode d'agrégation naturelle ou de combi- i naison chimique , forme une espèce de rociic ou de minéral 456 ESP comme dans les genres chaux , siliCe , strontiane , alu- jîiine , etc. , selon que ces substances y sont dominantes. Nous voyons dans l'arrangement de cet univers certaines formes habituelles permanentes , ou se reproduisant cons- tamment d'une manière uniforme : ainsi, par exemple, le chêne rouvre ( Quercus rohur, L. ) , et le cheval , depuis un nombre considérable de siècles , se propagent toujours de même dans la nature. 11 est probable aussi que les diverses sortes de sulfates de chaux ou de pierres à plâtre ont toujours existé, ou se sont toujours cristallisées de même dans le cours immense des âges du monde et dans les diverses régions du globe. Ce fait général doit nous élever à des considérations bien remarquables, savoir, si les espèces et leurs rapports sont un résultat forcé du mélange ou de la combinaison des élémens de notre globe ; si tout s'est arrangé, casé , distribué fortui- tement par l'effet des grands mouvemens terrestres , non pas pour un but déterminé, mais par la pondération mutuelle des choses; si le nombre des espèces est l'effet de cette combinai- I son universelle des principes constitutifs de notre planète, s'il éloit possible que tout s'arrangeât d'une autre manière, j ou si tout peut et doit changer par la succession nécessaire de toutes choses, par la révolution inévitable des temps et des nouvelles circonstances. En d'autres termes , c'est de- mander si tout ce que nous voyons sur la terre peut être mieux ou plus mal, si les êtres ont été créés pour une fm quelcon-r que, ou si, comme le soutiennent les Epicuriens , le hasard ayant produit une Infinité de formes différentes , les seules utiles et convenables au tout on* pu subsister et se sont perpé tuées ; de là viendroit , selon eux , que les êtres n'ont pas été formés pour un dessein prémédité, mais les seules parties utiles à l'organisation d'un corps ayant persévéré de se re produire , il s'est trouvé , par ce seul fait , des causes finales ou des relations nécessaires d'existence. ( V. l'article Créa- tures, où celte hypothèse est discutée et combattue.) D'abord , d'après le nombre des élémens (connus ou in- connus) de notre planète , il est évident qu'un nombre quel^ conque de combinaisons inorganiques et de mixtes organisés ^ étant possible , il devoit exister un rap|>ort nécessaire entre ces combinaisons ou espèces créées, et la quantité des élé-^ mens employés. D'où il suit que nos espèces minérales , vé- gétales et animales représentent , en quelque sorte , les prin^ cipes constitutifs de notre planète, qu'elles sont un résultat de la nature et des mixtions de ces élémens. Certainement nos espèces ne pourroient point subsister en Mercure ou Sa lurne , et nous voyons que les plantes , les animaux des ré E S P 4^5; gions polaires ne sont nullement les mêmes que les espèces Jes contrées de l'équateur. A Tégard des substances miné- rales , elles paroissent se former-à peu près également en tous les climats, parce qu'elles n'ont pas besoin de se pro- portionner aux températures et n'ont aucune vie ; on n'a pourtant guère trouvé de mines de diamans et d'autres gemmes ou pierres précieuses (excepté les aigues-marines de Sibérie) ailleurs que sous les zones chaudes, où les mines d'or se trou- ; vent aussi plus fréquemment qu'autre part, (K. GÉOGRAPHIE I natureixe). i Ainsi, chaque monde comme chaque climat offrant, pour ' ainsi dire , au suprême Artisan ses propres élémens, donne i naissance à des' espèces particulières en rapport avec ces i principes. Toutefois on demandera si, par cette cause même, le nom- I bre des espèces peut être naturellement limité, ets'il peut ou ! diminuer ou s'accroître, si tout ce qui étoit possible s'est pro— ! duit. Comme nous ne croyons pas qu'une nécessité fatale ait présidé à la création des êtres , mais, qu'au contraire , une puis- sance infiniment intelligente elsage est évidente, il peutyavoir, suivant les circonstances , les temps , les révolutions de ' chaque planète et même chaque année , des espèces tan- tôt vivantes et développées comme en été, tantôt latentes dans des œufs ou des graines, des germes, comme une foule d'her- bes, d'insectes , etc., en hiver. De plus, des espèces peuvent périr absolument. Nous en avons des preuves assez manifestes I dans ces grands débris d animaux dont les ossemens fossiles I jonchent nos continens ; ils nous révèlent l'existence d'un monde antique , fort différent de celui d'aujourd'hui , lorsque les megatherium , les anoplolherium, les mastodontes et d'autres quadrupèdes énormes, maintenant Inconnus, ve- noient sur les rivages des lacs et des marécages qui cou- ivroient nos terrains anciens, et se vautrant dans la fange , i broyant des joncs immenses sous leurs grosses dents, ils fai- I soient retentir les solitudes de clameurs que n'a jamais en- tendues l'oreille humaine. Quelque jom* les naturalistes de- i manderont ce que furent nos aïs , nos unaus ou paresseux , que leur inertie expose à la destruction , comme on a vu disparoître le dronte , l'oiseau de Nazare , lourdes espèces qui , confinées en de petites îles de l'Archipel indien , n'ont pu échapper à la destruction que l'homme porte partout où il aborde. Il s'en est peu fallu que les beaux cocotiers des îles Maldives et des Séchelles n'aient également disparu pour tou- jours , comme nous l'apprend Sonnerat. Enfin , il est évi- jdent que Thomme , ou des désastres, des inondations, la submersion d'une seule île , peuvent causer l'exlinction totale '458 ESP ou rexlcrmination He plusieurs espèces d'atiimaux et ^c^ végétaux. La chaîne de la vie a même dû souffrir des déchi- remens plus ou moins considérables dans les révolutions inouïes qui ont bouleversé la surface de notre planète. L'idée que s'éloicnt formée des anciens philosophes sur la néces- sité de l'existence de toutes les espèces possibles, n'est donc pas prouvée , et si la perfection du monde consiste à n'avoir point subi d'atteintes dans les productions qui décorent la surface de ce grand théâtre , le monde a sans doute des brèches à réparer. On comprend même qu'une plus grande quantité d'autres espèces pourroit disparoître encore sans que le total en souffrît absolument, soit que des races voi- sines ou intermédiaires remplacent les fonctions de celles qui s'éteignent, soit que le but pour lequel ces espèces furent créées n'existe plus. Par exemple , qu'un terrain devienne aride ; que le Nil cesse de couler en Egypte , tous les ani- maux, les végétaux qui peuploient auparavant ces lieux hu- mides, disparoissent,et les oiseaux aquatiques qui purgeoient d'immondices et de vermines ses marécages , cessent d'être miles. On ne peut donc pas dire qu'une chose manquant , toute la machine de l'univers se dctraqueroit, comme il arri- vcroit dans les rouages d'une montre , qui tous sont néces- saires et s'engrènent les uns dans les autres. L'homme dis- paroîtroit du globe (et il fut probablement une époque où notre espèce n'existoit pas encore) , qu'il se fornieroit ua nouvel équilibre dans le système des êtres vivans pour sub- sister sans nous-, ce qui donne encore unenouvelle preuve que nous ne sommes pas l'objet final et nécessaire de l'existence du monde et de ses créatures, comme un sot orgueil le suppose. Mais si le nombre des espèces peut diminuer évidem- ment, peut-il s'accroître et s'en forme-t-il de nouvelles dans le cours des siècles ou dans ces nouvelles circonstances , telles qu'en ont dû amener les catastrophes dont notre sot nous présente tant de monumensirrécusables ? Nous n'hésitons pas à le croire, bien que nous n'en puissions avoir aucun exemple assez manifeste; mais voici les raisons qui doivent autoriser notre sentiment. Si le long empire de l'homme sur le chien a pu modifier étrangement les races de cette 'espèce ; si l'influence permanente, pendant des siècles, d'un climat , altère radicalement les formes habituelles d'une plante d'un animal, et en crée une espèce distincte; si nous voyons des herbes varier spontanément de figure , comme la mâche ( valerianclla ) , les srorphinis , les ivedicago dans une même contrée; si des plantes fort différentes ou des animaux de plusieurs genres se marient , se mélangent entre eux , et s'il en naît des lignées métives , bâtardes , intermédiaires , ESP 4S9 qui se peuvent propager constamment comme les mulâtres , * nous ne voyons pas d'impossibilité à la formation de nou- velles espèces. Sans doute des espèces inconnues ne s'élè- vent pas soudain, à la manière des champignons, du sein de la terre, par quelque force plastique , par quelque puissance végétative spontanée du globe , comme le supposent gra- tuitement certains philosophes à qui les hypothèses coûtent peu , parce qu ils ne prennent guère soin de les rendre soJ lides par des observations. Il faut des intermédiaires, une filiation deperfectionnemens ou d'altérations, et Tonne sau- roit refuser d'admettre que tant d'espèces variées, d'un même genre de violettes, de roses, etc., doivent beaucoup aux cir- constances permanentes de climats, de terrains, de localités et d'autres causes analogues. (K. Dégénération.) Quoique le nombre des espèces vivantes soit relatif aux élémens de notre monde et se conforme nécessairement à la nature des lieux , aux températures , nous ne devons point prétendre que toutes choses soient parvenues à leur faîte ; nous ignorons même s'il y a quelque faîte que rien ne puisse outre-passer. La puissance divine qui a tout organisé, ne peut-elle pas former d'autres comblnaisonsf Savons-nous ce que l'avenir réserve à notre planète , et connoissons-nous bien toutes les phases par lesquelles noire monde a àù. pas- ser? Sans doute, dans notre constitution actuelle, les formes spécifiques des animaux et des plantes se transmettent dans une route uniforme et générale ; mais c'est par rapport à notre courte durée d'observation. Si nous ne voyons pas à l'œil le progrès journalier de la végétation d'un arbre , il apparoît dans le cours d'une année ; de môme en vingt ou trente siècles , si nous n'apercevons aucun changementnotable en plusieurs espèces, il faudroit peut-être plusieurs mil- liers d années pour l'observer. La vie des espèces doit être proportionnée à la vie des individus qui en résultent. {Foyez Corps organisés). Si, d'après tant de débris enfouis, tout fut autrement jadis , tout peut être aussi autrement pour l'a- venir , et la constitution actuelle de notre globe peut n'offrir qu'une transition à un état différent, meilleur ou pire. Ce que nous regardons comme bien, n'est, en effet, qu'une relation des convenances utiles des objets entre eux : mais le mode général d'organisation changé, le bien ou la perfection relative seront autres parmi les espèces vivantes. Tout à cet égard, est donc conditionnel. Des philosophes , trouvant que le monde va fort mal , ac- cusent la Puissance divine de n'avoir pas su mieux faire. A quoi bon , disent-ils , créer des vipères, des poisons , ani- maux , végétaux, minéraux ï ou même n'est-ce pas, en quel- 46o ESP que manière , pour s'amuser, que la nature a créé des pa^ pillons , les fleurs des champs, tant à^espèces inutiles , sans compter les nuisibles, telles que les punaises , les cousins , etc.? îitoit-ce pour manifester vainement sa puissance, friire pa- rade de sa sagesse, qu'elle a créé tant d'objets? ou s'ils résul- tent de la nécessité, du mélange des élémens , Dieu n'est donc pas un agent libre ? on ne lui doit donc aucune obligation de la vie ? Et enfin , si c'étoit une nature sage et toute prévoyante qui réglât l'organisation des espèces, pourquoi naitroil-il des monstres? La nature se trouble-t-elle ou est- elle aveugle ? une matière rebelle ou indomptable résiste^ t-elle à la toute-puissance divine ? Telles sont les objections que fait naître l'étude des es- pèces : essayons quelques réponses. D'abord, on ne sauroit affirmer que le monde etsea créatures ne soient point aussi parfaits en leur genre qu'ils peuvent l'être ; la mort, par exemple, et d'autres maux que l'on allègue comme de grandes imperfections , ne sont tels que par rapport à nous , mais sont certainement des biens dans Tordre universel ; rien ne pouvant naître et se nourrir , si rien ne pouvoit périr. ( V. le Discours prélimitsaire.) Il est bien téméraire à l'esprit humain , si étroit , de con- damner ce qu'a dii faire l'auteur du grand tout, dans l'iin- mcnsité de ses vues. Si le particulier juge mal très - souvent sur les affaires d'un grand empire dont il faut embrasser tous les rameaux d'administration , comment une créature finie et bornée comparera-t-elle ses idées à celles de l'être infini, son Créateur ? L'huître ou le ver de terre , direz-vous , sont imparfaits ; mais c'est relativement à un oiseau, et à celui-cî i homme. Tous les animaux , tous les végétaux n'ont-ils pas ce qui leur convient pour subsister et se reproduire parfai- tement , eu égard à leur espèce ? Un horloger, dit Boyle , fabrique des montres à tout prix; il en fait à répétition, d'autres à secondes , d'autres pour indiquer les jours ; il ei complique plus ou moins les rouages ; mais la plus simpl^ montre peut être aussi bien exécutée en son genre que la plus composée, et chacune remplit fort bien le but que l'ou vrier s'est proposé. Ainsi les hiérarchies des êtres ne soi point une marque d'impuissance ni d'imperfection ; c'est contraire, une appropriation de chaque être à un but déter- miné ; le poisson pour vivre dans les eaux, l'insecte pour te} genre de plante, etc. Nous avons déjà prouvé bien des fois que l'homme n'avoit que sa part, et elle est belle et grande dans l'immense répuj blique des corps organisés , mais qu'il eût été injuste de h saciifier tous les êtres , ou de les créer tous absolument poi ESP 461 îui seul. Or , àe ce que nous trouvons un objet inutile pour ; nous , comme un papillon , notre critique insensée s'exerce contre sa production , mais certainement à tort. Que savons-nous si les venins établis par la nature , en ' chaque règne , ne sont pas une réaction nécessaire entre ces règnes pour maintenir leurs limites et l'équilibre général des espèces ? S'il faut que celles-ci puissent subsister , puisque toutes naissent avec des droits égaux à la vie , il convenoil . que le lion, la vipère , lamancenille, l'aconit, fussent les gar- diens, les vengeurs naturels des faibles espèces, comme il faut des épines , des griffes aux animaux , aux plantes , et des armes à l'homme pour faire respecter son indépendance. Les es- pèces dites nuisibles ne sont pas créées dans l'intention I de nuire absolument, mais de se garantir ou d'adminis- trer quelque intérêt. Le lion n'est que l'exécuteur des lois naturelles; il n'agit point par sa volonté , mais par la néces- sité de sa structure : or , s'il fut ainsi formé, ce n'étoitnisans dessein, ni sans utilité, pour détruire la surabondance d'au- tres races. Quand nous n'apercevrions nullement la raison de la destinée d'un être , il ne faudroit pas se hâter de con- damner la nature, comme nous ne le faisons que trop sou- vent en tout ce qui ne nous sert pas. Créés rois par la nature , I nous devenons trop aisément despotes, et toujours prêts à ' exterminer tout ce qui ne nous convient pas ; non moins in- grats des bienfaits reçus , que mécontens de voir tout l'uni- vers ne pas nous obéir. ! Nous ne sommes donc point placés convenablement pour 1 jugersi les punaises et d'autres espècesmalfaisanlespournous, ; n'étoient pas utiles dans une ordonnance générale ; et loin de soutenir que Dieu n'avoit rien pu faire de mieux que le crapaud, dans ce genre d'êtres , cherchons auparavant s'il n'entroit pas dans un plan plus vaste , dans un ordre univer- sel, que chaque espèce eût ses limites, qu'il naquît des races ! parasites pour recueillir le superflu , afin que rien ne se per- I dît , ou que tout fut employé. Ainsi , la nature concourt à ; l'existence totale ; elle aspire à la perfection générale , fût-ce i au détriment des particuliers, comme il faut que chacun, dans '■ un gouvernement , contribue selon ses nîoyens, à payer l'im- pôt , et à fournir le sang réparateur qui alimente le corps j social. 1 Mais si la nature , comme mère prévoyante et sage , a dû I organiser habilement toutes les espèces, et si les venimeuses j mêmes sont , par rapport au tout , ce que des gens-d'armes I sont dans un état, pour faire respecter l'ordre et la justice, i pourquoi créer des monstres ? La nature peut-elle se trom- ' per , ou la matière est-elle un principe revêche , insubordonné 46a ESP aux lois sages qui lui sont prescrites? La nature enfin a-l-elle pour but aussi de produire le mal , absolument parlant ? Celte dernière supposition , que nous ne faisons que par surabondance, sera bientôt écartée, si l'on considère que les individus monstrueux ou trop écartés du tronc de V espèce ^ ne vivent jamais long-temps , par suite des irrégularités de leur structure qui ne remplit pas les fonctions nécessaires pour l'existence. Ainsi la nature n'a pu avoir l'intention d'organi- ser des monstruosités : faire le mal , seroit destructif d'elle- même qui est le bien. Mais l'on dira : elle essaye de nouvelles formes d'espèces^ et avant de parvenir à d heureux résultats , il est force qu'on voie des ébauches imparfaites , jusqu'à ce qu'elle ait trouvé la route pour réussir dans ses combinaisons, et l'étude des monstruosités sera pour nous l'étude des procédés par lesquels la nature opère la génération des espèces. ( Voyez Monstre. ) Je suppose d'abord qu'on ne prend pas pour des monstres les vraies espèces permanentes, quelque difformes et extraor- dinaires qu'elles nous paroissent d'abord , counne plusieurs animaux d'Afrique , de la Nouvelle-Hollande , etc. , très-sin- guliers, l'ornithorhynque , quadrupède à bec de canard, les kanguroos , le gnou , la sirène-lacertine ; certains poissons fort bizarres , comme des baudroies ; des insectes de formes étranges , comme les phasma, les fulgores, etc. On n'appel- lera point encore monstruosités , les variétés individuelles , comme d'un nègre blanc, d'un homme couvert de poils, ou d'un goitreux, etc. Toutes les causes de ces altérations , soit naturelles , soit maladives, ont été étudiées , et leurs causes plus ou moins appréciées aumot Dégénération. Restent donc les vraies monstruosités , les troubles organiques qui dépla- cent souvent les parties, mettent, par exemple , les organes sexuels au visage , ou présenlent , dans un fœtus humain, une tête de cochon , etc. Les alliances ou soudures de deux ou plusieurs embryons , dans la matrice ou dans l'œuf, qui font des poulets à quatre ailes et deux têtes , ou des enfans accolés diversement , ne sont pas rares. Nous essayons d'en donner les expllcatfons aux articles Génération et Mons- truosité. Mais peut-on croire que la nature aspire îf se dé- grader , ou bien à dépraver ses plus nobles espèces , pour tenter de nouvelles races ? N'est-ce pas plutôt parce qu'elle est contrariée , offensée , tourmentée dans sa marche , soit par les affections vives d'une mère portant un être mou et délicat dans son sein , soit par un régime de vie nuisible , qui altère le cours des humeurs maternelles , soit par des com- pressions, des chocs éprouvés dans rulérus2 ou des spasmes ESP 465 KeiTCux qui le resserrent, le tordent, l'irritent en mille sens? Si la nature se complaisolt à former sans cesse mille es- pèces nouvelles, ne s'en seroit-elle pas ménagé une belle oc- casion chez les poissons? Ces animaux, pour la plupart, ne s'accouplant pas, le mâle vient répandre sa laite fécondante sur les œufs déposés par sa femelle; mais cette laite, se mê- lant à l'eau , pourrolt porter la fécondité aux œufs d'autres espèces ; cependant nons ne voyons rien de pareil , et les soles d'aujourd'hui ne sont point autres que celles qu'on servoit sur la table de LucuUus. La nature , bien loin donc d'aspirer à former des mélanges et des monstruosités parmi les espèces , les maintient pures, même chez les plantes dioï- ques où le zéphyr est chargé d'opérer les fécondations, et ce qui semble livrer tout au hasard; au contraire, comme chaque animal ne va point naturellement s'adresser en amour à une autre espèce que la sienne , à moins que la violence ^es désirs et des circonstances impérieuses ne rapprochent, par exemple , un loup d'une chienne , un faisan d'une cane , etc. : il en est ainsi chez les végétaux ; les pistils n'admettent que les pollens d'espèces semblables ou voisines. Hors ces cas, la plupart forcés, chaque espèce répugne à s'unir aux autres. Elle a ces jouissances en abomination ; le libertinage ne se voit guère que dans l'espèce humaine et dans les espèces qui lui ressemblent , tels que les singes , ou qui l'approchent et participent au luxe de ses nourritures , tels sont les chiens. î)e là vient aussi que les passions et les vices de la vie so- ciale , les abus des jouissances sont les principales causes qui troublent la nature dans ses reproductions. Livrée à elle- même dans les forêts , chez tous les êtres sauvages , elle ne produit presque jamais de difformités, de monstruosités; elle suit naïvement ses voies simples et régulières ; c'est notre état de sociabilité qui , rassasié des plaisirs les plus purs , cherche de nouvelles jouissances , comme un goût blasé par des alimens sans apprêts , aspire à ranimer ses appétits éteints par tout ce que l'art culinaire peut inventer de plus irritant. Article IL — Des Variétés d'Espèces, et quelles sont leurs causes i* — Nous avons d'abord examiné celles de la grandeur ou de la taille, et à l'article Géant et l'article Dégénération établit les diverses causes des variétés : nous ne devons pas les répéter ici. Pour bien entendre cette matière , il faut savoir que les corps organisés vivans sont seuls exposés à des variations , parce qu'ils sont composés de différens organes. Les miné- raux n'QOt pas de véritables variéLés ; ce sont des sortes ^ car i6i ESP 1 ils iront point de types uniques comme les animaux et' les végétaux , excepté la cristallisation. j Or , les organes de ces corps vivans ont chacun leur somme i de facultés qu'ils tiennent de la vitalité générale de l'individu. | Mais chacune de ces facultés partielles est en rapport avecj les divers objets de la nature, de manière que des objets sont plus favorables que d'autres à ces mêmes organes. Ainsi , I lorsqu'une ou plusieurs de ces facultés rencontreront des] causes favorables , elles développeront davantage leurs or-! ganes , ou les modifieront , relativement à ces causes, jus-j qu'à ce qu'elles se mettent en équilibre. Par exemple , lesj vents froids sont favorables à la production des poils danslesi animaux et les plantes, comme l'observation le prouve ; ilj s'ensuit que les.animaux et les végétaux seront plus velus dansi les lieux exposés aux vents froids , comme sur les hautes mon-j tagnes et dans les climats du Nord , que dans les bas-fondsj et les pays chauds, où l'on voit le contraire. 11 suit encore, de là , que plus les êtres vivans seront exposés à ces causes ,| plus ils en ressentiront les effets ; de sorte qu'il s'établira un véritable équilibre des unes aux autres. Ainsi , en Syrie , en; Espagne , à Angora , à Malte , le climat .est favorable à là' production des poils longs et soyeux , comme nous le voyons; dans les chèvres , les moutons , les lapins , les chats , les chiensi de ces pays. L'abondance ou la disette de la nourriture , là' chaleur et le froid , influent aussi beaucoup sur la taille et leSj qualités extérieures des espèces. Les couleurs surtout , sont les! choses les plus variables, en raison , soit de l'âge et du sexe j} soit de la lumière , du climat, de la nourriture , soit de plu-"! sieurs autres causes moins connues. Enfin, ces variations, quelles qu'on puisse les rencontrer,! sont surtout le résultat des influences des substances exté- rieures sur les corps vivans ; mais comme ces influences; s'exercent d'un sens en un sens contraire par des manières' d'oscillations, telles que la froidure et la chaleur , l'humidité; et la sécheresse, l'abondance et la disette , la lumière et les! ténèbres , la jeunesse et la vieillesse , elles forment une conti-j nuit<; nuancée de variations dans tous les êtres ; on ne pourra! donc point reconnoître l'espèce pure , intacte ; on aura tou- jours une variété quelconque , et les corps vivans seront plu- tôt des modifications d'un type abstrait , que ses représenta-! tions naïves. Si tout est variété plus ou moàns profonde , oui sera l'espèce ? C'est dans les points milieux, c est dans l'in- termédiaire des oscillations des varié/es. Trop jeune ou trop vieux , trop petit ou trop gros , trop sec ou trop humide, l'individu ne représente pas exactement l'espèce dans toute sa pureté. S'il est pris à une extrémité des variations, il est; ESP 465 trop éloigné de l'autre extrémité ; car il y a moiivs de chemin du milieu à chaque bout, que de l'un à l'autre terme. Considérez que ces variations ne sont autre chose que des iempéramens parliculiers ou des maladies constitutionnelles des corps vivans. Quelques-unes sont imprimées parla main de l'homme dans les espèces d'animaux et de plantes qu'il &est assujetties. C'est ainsi que le chien, la poule, le pigeon, ; le rosier, le pommier, le pécher de l'homme , ne sont pas ceux de la nature. 11 les a modifiés , il les a rendus plus utiles à ses besoins , ou plus favorables à ses jouissances. Cependant , au milieu de toutes ces modifications , il est ' une loi primitive qui peut bien se prêter aux différens efforts i qu'on lui oppose , mais qui ne se laisse point entièrement transgresser , et qui revendique souvent ses droits mécon- nus. Lorsque les causes des variations ne subsistent plus , leurs effets s'effacent d'eux-mêmes , comme l'arbre plié qui se redresse par son ressort naturel. Tantôt les variétés se dis- sipent promptement , tantôt elles ne disparoissent que par la suite des générations , suivant qu'elles sont plus ou moins profondes. Puisque les variations des êtres sont contre nature et se détruisent d'elles-mêmes , elles ne sont pas essentielles aux individus, et par conséquent elles ne tiennent qu'à leur exté- rieur; caries organes internes sont les plus invariables et les plus importans à la vie , parce qu'ils sont les plus utiles ; et d'ailleurs ils sont plus soustraits aux influences et aux chocs extérieurs , que les parties superficielles du corps. Les or- ganes extérieurs sont même dans un rapport constant avec les parties internes , de manière que la moindre variation dans ces mêmes organes en amène un grand nombre d'autres à la superficie du corps. L'intérieur est donc le régulateur de la circonférence dans chaque être organisé , et les modifica- tions momentanées que lui font éprouver des circonstances ! étrangères , n'intéressent point le centre de sa vie. Les espèces les plus fécondes paroissent aussi plus sujettes que les autres aux variations, soit que le type original reste moins ferme , soit que les races soient plus voisines , ou les forces vitales plus mobiles. Il est certain que l'éléphant , la giraffe , le rhinocéros et même l'homme , ont bien moins de variétés que les rats , les chiens , et surtout les petites espèces d'oiseaux, de reptiles, de poissons et d'insectes qui sont éga- lement et très-nombreuses et très-fécondes. On diroit que la nature a moins pris de soin de ces dernières que des pre- mières , comme si elle ne formoit les petites espèces d ani- maux ou de plantes, que pour employer la matière vivante, t't ne la point abandonner â l'inaction. ^- 3o ^6& ESP Il me paroît , de plus , que les êtres les moins compllque's sont aussi les moins susceptibles de variations. Qu'on ob- jecte tant qu'on voudra les nombreuses différences qui se re- marquent entre les moisissures , les champignons parmi les plantes , les zoophytes , les vers , les insectes parmi les ani- maux , quoique ce soient les êtres les plus simples» de la na- ture : pour moi , je n'y vois pas des variétés véritables , mais bien des espèces très-multipliées. Après avoir reconnu les variétés et les avoir rapportées aux espèces , il s'agit maintenant de donner un ordre à celles-ci. Mais lequel choisirons-nous? à quelle secte nous agrégerons- nous r" car il en est des opinions philosophiques comme des opinions religieuses; les hommes suivent naturellement celles qu'on leur enseigne , et les tiennent pour les meilleures comme s'ils étoient les seuls êtres raisonnables. 11 y a pourtant , ce nous semble, une route tracée par la nature et l'observation. Et pour prendre les êtres connus de tout le monde , n'est-il pas certain que l'âne ressemble plus au cheval qu'au chien ? que la grenouille ressemble plus au crapaud qu'au serpent ? que le chardonneret ressemble plus au moineau qu'à la poule? Le blé ne ressemble-t-il pas plus aux gramens des prairies qu'au chêne et à l'orme desbois? Il faut donc suivre cette route d'analogies, étranger les êtres sur une ouplusieurs files, de ma- nière que toutes les ressemblances soient rapprochées et tou- tes les différences éloignées ; pour cela il n'est besoin que de comparer les êtres ensemble : mais il se présente quelque difficulté. Cette chaîne , qui paroît si naturelle dans beaucoup de cas, se trouve souvent interrompue de telle sorte qu'on ne «ait où la rattacher. D'autres fois on trouvera des êtres ambigus qu'on ne saura dans quel lieu placer; car ils appartiendront à plusieurs chaînons naturels , suivant la manière dont on les considérera. Par exemple , où l'étudiant placeroit-il la chauve- souris ? Est-ce un oiseau? Il s'agit de savoir si tout ce qui vole est oiseau ; non , car les papillons , les poissons volans seroient donc aussi des oiseaux. De plus, il est des oiseaux qui ne peuvent voler, comme l'autruche, les manchots, etc. De même, la baleine, l'huître, sont -ils des poissons? Quoi! vous mettriez dans une même classe des animaux si dispa- rates, par la seule raison qu'ils habitent les eaux? Ne sentez- vous pas le vice de cette méthode ? Est-ce sur quelques qua- lités extérieures que vous établissez votre ordre , plutôt que sur la convenance intime des parties des animaux ? Il faut donc recourir à des caractères plus sûrs ; mais quels seront- ils? L'observation enseigne que les organes les plus constans sont les plus essentiels à la vie ; d'où il suit que ce sont ceux ESP 467 fle l'intérieur des êtres , ou ceux qui servent à quelque fonc- tion importante et générale. Or, nous avons vu à Tarticle Amimal, que ce sont , après la forme du système nerveux , les parties destinées à la nutrition et à la génération , comme , par exemple , le cœur, les intestins , les poumons ou bran- chies, les organes de reproduction , les œufs ou les petits vi- vans, etc., ou même la conformation intime des espèces, telles que l'existence ou Tabsence d'une colonne vertébrale articu- lée dans les animaux , le nombre des cotylédons ou feuilles séminales dans les graines des végétaux. C'est à l'aide de ces moyens qu'on parviendra ensuite à bien déterminer le rang de chaque espèce d'êtres, et qu'on établira des divisions na- turelles pour former des classes et des ordres. On saura que la chauve-souris étant vivipare, allaitant ses petits, ayant des mâchoires et des dents , ne peut être un oiseau , puisque ces derniers ont pour caractères un bec , des plumes et des œufs. Mais si l'on veut encore y ajouter des caractères secondaires, c'est-à-dire, moins importans, on trouvera que la chauve-souris a du poil au lieu de plumés, que ses prétendues ailes ne sont que des bras dont les doigts très-allongés sont garnis de mem- branes extensibles, etc. C est ainsi qu'on parviendra à classer tous les êtres en les analysant comparativement entre eux. Si cet ouvrage étoit achevé , si tous les êtres de la nature étoient ainsi examinés , il seroit facile de les ranger dans un ordre analytique et dans une espèce d'enchaînement qui des- cendroit imperceptiblement depuis Thomme jusqu'au polype, et depuis le polype jusqu'au chêne. Ce seroil-là une méthode naturelle ; mais elle n'est pas encore entièrement trouvée , quoiqu'on en tienne aujourd'hui plusieurs chaînons. 11 y a de grandes lacunes, soit que nous ne connoissions pas tous les êtres , soit que des espèces entières soient disparues de la sur- face du monde. 11 y a long-temps qu'on a dit que la nature ne faisoit point de saut , qu'elle descendoit par nuances graduées d'une espèce à l'autre , d'un ordre à l'autre , d'une classe à une nouvelle classe. Cette grande et sublime vérité a pourtant ses limites ; car il est incontestable qu il existe un saut immense des matières brutes aux Corps organisés {Voyez ce dernier mot); que jamais la matière informe ne peut se rapprocher, se nuancer avec l'organisation qui vit , se nourrit, se régénère et meurt. Au reste , nous renvoyons à l'article Animal, pour pré- senter les affinités principales des êtres vivans entre eux. Elles suivent ordinairement l'ordre de composition , c'est-à-dire , que les animaux les plus compliqués sont au haut de l'échelle organisée , et que les moins compliqués forment les dernières classes. C'étoit une idée plus philosophique qu'on ne pense, 4&8 ESP que celle d'admettre , par analogie , des êtres supérleni's à rhoniine , pour remonter ainsi jusqu'au trône de Dieu. Leib- iiltz, qui avoit conjecturé l'existence d'êtres très - inférieurs à ceux connus de son temps , avoit deviné juste , puisqu'on a découvert depuis les polypes d'eau douce et les animalcules qui font le lien intermédiaire des plantes et des animaux. Il existe donc une chaine naturelle des êtres : nous la sen- tons, nous la découvrons par portions ; mais 11 en reste en- core beaucoup de parties inconnues , qui ne sont que soup- çonnées par analogie. Toutefois , comme la nature n'agit poijit au hasard, quoiqu'en disent certains philosophes, il ne faut désespérer de rien dans son observation. Les anciens , son- vent plus ingénieux que nous , représentoient la Nature sous la forme d'une déesse couverte de mille voiles épais , que la main du Temps arrachoit successivement et aveclenteur. C'est à l'ami de la Nature qu'il doit être permis de soulever ces voiles. F. DÉGÉNÉRATION , CORPS ORGANISÉS , AnIMAL , MÉ- THODE NATURELLE , etc. (VIREY.) ESPÈCE {Botanique)^ Species. Réunion de plusieurs va- riétés ou Individus sous des caractères communs , qui les dis- tinguent de toutes les autres plantes dumême genre. Les espèces se reproduisent sans altération , par une génération succes- sive et continue. V. Botanique, (d.) ESPELETIE , Espehtia. Genre établi par Humboldt et Bonpland , dans leur superbe ouvrage sur les plantes de l'A- mérique naéridionale. Il est de la polygamie nécessaire, et de la famille des corymbifères. Les caractères de ce genre sont : calice commun à trois rangs de folioles droites ; fleurs compoeées d'un grand nom- bre de demi-fleurons femelles et de fleurons hermaphrodites; 1 éceptacle garni de paillettes ; semence nue. Ce genre renferme trois espèces. Ce sont des herbes vi- vaces à feuilles opposées, connées, et à fleurs axillaires. La plus importante est I'Espeletie a grandes fleurs , origi- naire des hautes montagnes du Pérou , parce qu'elle est sus- ceptible d'être cultivée en pleine terre en Europe , et qu'elle fournit abondamment une résine transparente, d'un beau jaune, dont il sera possible de tirer un parti utile, (b.) ESPEAUTE, ESPIAUTE. Altération d'EpEAUTRE.(B.) ESPERE , Espéra. Arbuste à rameaux cylindriques , ta- chetés de blanc, à feuilles alternes en cœur, à fleurs dispo- sées en panicule terminale , qui seul constitue , selon Will- denow , dans la polyandrie monogynie , un genre voisin des Myrodendres, des Trioptères et des Hirées Les caractères de ce genre sont : calice divisé en quatre parties oblongues et ouvertes; corolle de six pétales persis-^ E S S 46., tans ; ovaire supérieur , à style filiforme et h. stigmate simple ; capsule à quatre ou cinq loges monospermes , accompagnétj de quatre ou cinq ailes; semences compriméesethérissées. (b.) ESPERLIN. Selon M. Risso , on donne, à JNice , ce noni au Spare haffara {Spams haffara , L. ) (DESM.) ESPERVIEÏl. C'est I'Epervier. (s.) ESPIC et ASPIC. Noms provençaux de la Lavande, Laoandida spica. (ln.) ESPICINARDO. L'un des noms portugais de la La- vande, Lavandula spica ^ L. (LN.) ESPIE. V. ESPE. (DESM.) ESPIGADE. Nom espagnol des Potamogeton. (ln.) ESPINE ROUGE. Ancien nom français de V épine vinetle. (LN.) ESPINHEIRO. Nom portugais du Paliure , Rhamnus paliurus , L, (ln.) ESPINOGHES. Vieux nom français de I'Epinard. (ln.) ESPION. Nom d'un Merle d'Afrique, F. ce mot. (v.) ESPIQUE. Nom portugais de TArroche halime {Atri- phx halimus^ L. ). (LN,) ESPLANADE. (T^flMcon/zme). L'espace que parcourt Foi- ' seau de proie lorsqu'il plane, (s.) ESPLANDIAN. Espèce du genre Cône, (b.) ESPLIEGO. L'un des noms espagnols de la Lava^^de ( Lavanduîa spica ). (LN.) ESPONJA ou ESPONJEIRA. C'est I'Acacie farné- 5IENNE ( Mimosa farnesiana ) , en Portugal, (ln.) ESPROT. Les pêcheurs de la Manche distinguent plu- sieurs petites espèces de ClupÉes , sous les noms A'esproi, de blaïKjuet et autres ; mais les naturalistes n'ont pas exaunné ces poissons d'assez près pour les placer dans le système, (Cuv. Règn. animal), (desjvi.) ESQUAQUE. C'est le Squale ange, (b.) ESQUICHO-GRAPAOU. En Languedoc, c'est le nom de I'Engoulevent d'EuROPE. (desm.) ESQUILO, En espagnol, c'est I'Ecureuil. (desm.) ESQUINE. F. au mot Squine, (b.) ESQUIROL. Nom de TEcureuil vulgaire, dans le de'- partement de l'Aude, Ce petit animal est principalement commun dans les forets au-dessus de Quillan. (desm.) ESQUIROOU.Nom languedocien de rEcuREUiL.(DESM.) ESQUÎROUNEL. En Languedoc, c'est le nom du tiercelet ou du mâle de l'EpERviES. (desm.) ESSAI. On appelle ainsi , en général, l'art aumoyen du- ijucl on s'assure de la quantité de métal contenue dans une 470 ESS_ I mine ( V. Docimasie), et plus particulièrement de la quan- { tilé d'alliage que renferment l'or ou l'argent, (luc.) j ESSAIM. Lorsqu'une ruche est devenue trop peuplée , et ! qu'elle ne peut plus contenir tous sesh tbitans, il faut qu'une | partie s'en sépare, pour aller chercher un autre domicile et j fonder une nouvelle colonie. Cette réunion d'insectes émi-' i grans s'appelle essaim. Cependant les jeunes abeilles ne se ré- I soadroient point à quitter la ruche , quelque peuplée qu'elle j fût , s'il ne se Irouvoit une jeune reine disposée à se mettre à i leur tête et à les conduire : ainsi , pour avoir des essaims , il j ne suffit pas que les ruches renferment un peuple immense j d'abeilles , il faut encore qu'il y ait de nouvelles reines , et 1 qu'elles aspirent à se charger du soin de gouverner cette nou-» velle république , et de lui donner une nombreuse postérité. V. Abeille, (o.) ESSAN. Nom donné , par Adanson , à une coquille qui n'est peut-être qu'un jeune âge de l'HiRONDE. (b.) ESSENCE D'ORIENT. On appelle ainsi la matière nacrée qui se trouve à la base des écailles de beaucoup de poissons, et plus particulièrement celle qu'on retire du cyprin ab/e^ et qu'on emploie pour faire des perles artificielles. F. au mot Able. (b.) ESSES. C'est la Lei;tille. (b.) EST , ou ORIENT. C'est l'un des quatre points cardinaux, et celui où l'horizon est coupé parl'équateur du côté où les astres se lèvent, (pat.) ESSIGûORTE. L'Epine viTsiETTE est connue sous cette dénomination, en Allemagne, (ln.) ESSIGROSE. Nom de la Rose de Provins , Bosagallica , Linn., en Allemagne, (ln.) ESSORILLÉS ou RATS-TAUPES , Inauriti. Dans le Tableau méthodique du dernier volume de la précédente édi- tion de ce Dictionnaire, j'ai donné ce nom, d'après Vicq- d'Azyr, aune petite famille de mammifères, de l'ordre des rongeurs , qui présentent les caractères suivans : corps très- allongé ; tête de la largeur du corps ; dents incisives supé- rieures et inférieures simples, excessivement fortes et lon- gues, terminées en biseau ; trois molaires cylindriques et à couronne plate , de chaque côté , à l'une et à l'autre mâ- choire ; extrémités courtes, les antérieures très-éloignées des postérieures, toutes à cinq doigts armés d ongles très-forts*, clavicules robustes ; point d'oreilles externes ; yeux très-pe- tits , quelquefois entièrement cachés sous la peau ; queue nulle , ou ne consistant qu'en un simple tubercule. Je placois EST 47, dans celte famille le genre ialpdîde de Lacépède , quî, depuis, a été démembré , une partie des espèces formant le genre bathyergus di'WWgev ^ et l'autre, rentrant dans celui des cam- pagnols ; et le genre aspalax, qui forme le genre rat-taupe de M. Cuvier. (desm.) ESSWURZEL. Nom allemand de la Lysimachie com- mune, (ln.) ESTANCA-CAVALLOS. C'est, en Portugal , le nom de la Gratiole. (ln.) ESTANCADEIRA. C'est le Statice , en Portugal, (ln.) ESTARDO, Nom de I'Outarde, en Provence, (v.) , ESTEBA. La Persicaire , Polygnnum persicaria , est ainsi nommée dans quelques parties de l'Espagne, (ln.) ESTECHA. Nom espagnol de la Lavande, Stœchrs. (ln.) ESTEPA, ESTREPA et ESTREPl LLA. Divers Cistes portent ces noms en Espagne, et celui d'EsTEVA en Portu- gal. (LN.) ESTERNEÀU. C'est I'Etourneau, en vieux français. (s.) ESTER-PAREJ. C'est, en Hongrie, I'Anserine des murs , ^Chenopodium murale. (LN.) ESTIOT. Le Piment annuel , Capsicum annuum, est dé- signé par ce nom en Perse, (ln.) ESTOMAC. L'on entend assez ordinairement, sous ce nom, un renflement plus ou moins considérable, plus ou moins complexe du canal intestinal situé dans la cavité vis- cérale en arrière de la cloison musculaire qui sépare la poi- trine de l'abdomen; mais considéré d'une manière plus géné- rale , l'estomac doit être défini la partie du canal digestif dans laquelle est déposée la masse de matière alimentaire, plus ou moins préparée d'avance, qui doit être convertie en chyme ou éprouver la première véritable digestion ; en sorte que quelquefois il forme à lui seul tout le canal intestinal ; et c'est ainsi qu'il devient, pour certains physiologistes, l'un des caractères les plus distinctifs des corps organisés vérita- blement animaux, tandis que le plus souvent il n'en forme qu'une très-petite , mais fort importante partie. Sa position relative , par rapport aux deux extrémités du canal alimentaire , est extrêmement yariable ; cependant il est généralement beaucoup plus rapproché de l'antérieure que de la postérieure. La partie du canal alimentaire qui le précède , se nomme œsophage ; celle qui le suit est appelée intestin ou canal in- testinal proprement dit. La première existe toujours , mais l^^ E s T elle est plus ou moins longue ; quant à la seconde , il n'en est pas ainsi, car certains animaux, comme une très-grande partie des actinozoaires, les polypes, les méduses en sont privés, et alors le canalalimentairen'aqu'une seule ouverture qui semble quel- quefois séparée en quatre parties par la manière dont naissent les appendices contractiles de préhension, comme dans certains genres de médusaires. Dans tous les autres cas, l'estomac offre deux orifices plus ou moins contractés; le premier qui se trouve à l'endroit de communication avec Tœsophage , est appelé cardia , à c^use de ses rapports avec le cœur dans les animaux mammifères ; quand l'œsophage est fort court , il est presque confondu avec la bouche ; et l'autre qui est à l'endroit de communication avec les intestins , se nomme py- lore^ nom dérivé du grec, qui veut dire portier, parce que, dans les animaux mammifères , il est entouré d'un anneau fibro-musculaire souvent assez épais , qui semble ne permet- tre le passage des alimens que lorsque la fonction de l'es- tomac sur eux est parfaitement terminée. La direction de la dilatation stomacale •, par rapport à celle du reste du canal intestinal, est aussi assez variable ; le plus ordinairement elle est tout-à-fait comme celui-ci dans l'axe du tronc , mais elle peut aussi lui être presque perpen- diculaire , c'est-à-dire, former un angle à peu près droit avec l'œsophage ; d'autres fois, elle est plus ou moins oblique entre ces deux directions. De ce que nous avons dit plus haut, que l'estomac n'est réellement qu'une partie du tube alimentaire , on doit con- clure que sa composition anatomique doit être la même ; et en effet, comme nous verrons à l'article Intestins que ceux-ci ne sont autre chose qu'un repli intérieur, non-seulement de la peau, mais encore de la couche musculaire plus ou moins compliquée, plus ou moins subdivisée, qui la double et qui sert à la locomotion, en un mot de toute l'enveloppe extérieure du corps de l'animal, il s'ensuit que l'estomac doit nous offrir la même composition que cette enveloppe , mais dans une dispo- sition en sens inverse, comme nous allons le voir toutàl'heure. Lorsqu'en effet l'enveloppe extérieure n'est point distincte du tissu de l'animal , il en est de même de l'estomac, c'est- à-dire qu'il semble creusé dans la masse même du corps , et ses parois ne sont pas distinctes ; c'est ce qui a lieu dans les animaux les plus infimes, comme dans les polypes; aussi dans ces animaux , la surface externe et l'interne sont si parfaite- ment semblables, organiquement, qu'elles peuvent se rem-f placer réciproquement dans leurs fonctions , comme l'a prouvé Trembley, dans sa curieuse expérience, qui consiste à retourner un polype comme un doigt de gant. EST /.-jZ Mais dans tous les animaux où la peau ou enveloppe exté- rieure est distincte, il enest demême dacanalintestinal,et par conséquent de l'estomac; et il est alors composé des mêmes parties, plus ou moins modifiées, suivant Tusage qu'elles doi- vent remplir, mais disposées en sens inverse, c'est-à-dire que la face externe de l'enveloppe extérieure devient ici interne, et au contraire ; en sorle que l'épiderme, ou ses dépendances, quand il y en a , est en dedans, et la couche contractile mus- culeuse , ou de locomotion, est en dehors par rapport à celle- ci. Les principales modifications de l'enveloppe extérieure formant l'estomac consistent, en outre, en ce que l'épiderme est le plus souvent réduit à une minceur presque impercep- tible ; mais aussi, dans plusieurs animaux, il devient au con- traire fort épais, comme dans la panse des mammifères ru- minaii's, dans le gésier des oiseaux et surtout des gallinacés; et enfin» il peut se prolonger, pour ainsi dire, en des espèces de dents ou d'écaillés comme dans les décapodes ou crustacés et certaîws mollusques, par exemple les huilées. liC corps pa- pillaire est aussi fort souvent très-développé, et beaucoup plus qu'il ne l'est jamais à la peau proprement dite ; le réseau vasculaire qui s?e trouve au-dessous , est toujours beaucoup plus considérahJe ; il forme une sorle de membrane particu- lière et d'autant plus épaisse que les cryptes qui, de sébacés qu'ils étoient à lapeau, sont devenus muqueux, et mcrne peut- être acidipares da.ns certains cas, sont extrêmement nom- breux en général, ot prennent quelquefois l'aspect vérita- blement glanduleux. C'est à toute cette parlie des parois de l'estomac que Ton donne communément le nom de mem- brane muqueuse. Au-dessous d'elle , et en dehors , dans la position réelle^ se tvouve une autre membrane que Bichat a nommée tissu cellulaire sous-muqueux, que d'autres dési- gent sous le nom fort impropre de membrane nerveuse , mais qui est évidemment l'analogue du derme proprement dit, qiii a la même structure feutrée , mais en général moins serrée et moins épaisse , ce dont il est aisé de sentir la rai- son ; enfin tout-à-fait en dehors existe la couche musculaire, composée de fibres plus ou moins nombreuses, dirigées or- dinairement à peu près longitudinalement et transversale- ment, et qui se séparent fort rarement en muscles pro- prement dits , si ce n'est dans le cas où ils doivent agir d'une manière phis déterminée, 'comme dans le gésier des oiseaux et dans l'estomac des huilées et des écrevi^ses. On nomme estomacs membraneux ceux dans lesquels la couche musculeuse est mince; tl axk cc>x\VTd\'ce. estomacs muscuîeux ou gésiers, ceux où elle est fort épaisse. Ainsi, cettecouche mus- puleuse offre beaucoup >noios de différence que celle qui ta- 474 F' S T pisse la peau proprement dite, et dans laquelle se développent même souvent des parties solides dont l'ensemble forme ce qu'on nomme un squelette, parce qu'elle sert rarement à une locomotion bien active , si ce n'est peul-^tre dans les animaux que nous avons cités plus haut, et dans le§ entxjmo- zoaires ou animaux articulés que nous avons nommés séti- podes et apodes , comme les vers de terre, etc. Quanta la forme de l'estomac, on peut dire, en général, qu'il est d'autant plus semblable au corps, d'autant plus dans sa même direction, que l'on s'éloigne davantage des animauy. mammifères pour arriver aux polypes , et qu'au contraire il est d'autant plus distinct , qu' -o, remonte davantage de ce»jx- ci à ceux-là. C'est essentiellement sous le rapport de la forme, et uv. peu sous celui de la structure, que, dans la série des animarjx qui en sont pourvus, on partage les estomacs en simple/, et en composés. On appelle estomacs simples , ceux qui ne 5,ont pas partagés en deux ou plusieurs parties, par des étra/iglemens extérieurs ou des cloisons intérieures ; et au contrrûre , esio- macs composés ou complexes , ceux qui sont paclsgés en plu- sieurs poches placées les unes à la suite des ay très. Je distingue d'abord les espèces d'estomacs qu'on peut nommer vasculaires ou ramifiés , de ceux qui. sont bornés; par estomacs vasculaires, j'entends ceux de la circonférence des- quels partent des espèces de cœcum ou d'appendices qui vont, en se ramifiant plus ou moins, porter dans les différentes parties du corps les sucs élaborés dans 'leur intérieur : de ce nombre sont les estomacs desmédusair es, et même de cer- taines espèces d'aphrodites. Los estomacs bornés sont , au contraire, ceux des parois desquelles il ne sort pas d'appen- dices aussi évidens , mais très-probabl/^ment un ordre de vais- seaux qui transportent le fluide élaboré, ou dans un autre lieu déterminé, pour lui faire subir une ,'jeconde élaboration, ou dans un organe d'impulsion qui le chasse dans des canaux qui le portent dans toutes les parties dn corps. Cette dernière es- pèce d'estomacs est de beaucoup la plus commune , et elle varie considérablement sous le rapport de la forme propre- ment dite. La première espèce est tout-li-fait cylin/irique , et alors l'estomac ne diffère réellement guère du reste du canal in- testinal qui se trouve entièrement da.ns la direction du tronc; c^est ce que l'on voit dans un certaJin jjiombre d'entomo- zoaires à l'état parfait ou à l'état de larve, La deuxième sorte est plus distincte , en ce qu'elle estfusî- forme , c'est-à-dire renflée au milieui et appointie aux deux extrémités ; les deux orifices sont alo fs mieux marqués ; mais F> S T /p la direction egt toujours celle du corps de l'animal ; un assez grand nombre d'entomozoalres offrent encore cette sorte d'es- tomac. La troisième espèce commence à avoir un petit cul-de-sac vers l'orifice pylorique ; elle a à peu près la forme d'un alam- bic dont le sommet seroit au cardia, et elle est déjà un peu moins dans la direction du tronc. Un grand nombre de pois- sons offrent un estomac de celle forme. La quatrième sorte est, pour ainsi dire , la précédente ren- versée ; elle est à peu près pyriforme. L'œsophage ne s'insère pas tout-à-fait à l'extrémité cardiaque, de manière à laisser en dehors un cul-de-sac plus ou moins considérable; et au con- traire le pylore est entièrement à l'extrémité intestinale. Dans ce cas, l'estomac est encore un peu plus transversal. Un assez grand nombre de mammifères offrent des exemples de cette espèce. Enfin, la cinquième espèce, la plus commune dans les ani- maux mammifères, est celle dont la forme approche plus ou moins d'une cornemuse, quelquefois globuleuse ou allongée ; l'estomac est alors plus ou moins recourbé sur lui-même, ou suivant sa longueur. D'après cela, on voit qu'on peut y distin- guer ce qu'on nomme deux courbures : une concave anté- rieure ou supérieure, toujours la plus petite; et l'autre con- vexe, la plus grande; et comme celte espèce d'estomac est tou- jours placée plus ou moins transversalement; l'œsophage n'est plus à Tune des extrémités, ni quelquefois mèn»e le pylore à l'autre. 11 en résulte qu'on peut considérer Testomac comme formé de trois parties : la première, médiane, comprise en- tre les deux orifices qui peut recevoir le nom de corps de l'esto- mac; et les deux autres. Tune du côté du cardia et de la rate à gauche, et qui est ordinairement plus grande, d'où lui vient la dénomination de grand cul-de-sac ou de cul-de-sac gauche , splénique ou cardiaque, et l'autre du côté du pylore, celle dont les parois sont le plus épaisses , qui est ordinairement la plus petite, et qu'on désigne sous le nom de petit cul-de-sac, de cul-de-sac gauche , pylorique ou même hépatique , à cause de ses rapports avec le foie. Les estomacs composés le sont sous le rapport du plus ou moins grand nombre de loges ou d'estomacs partiels qui les composent, et suivant la différence de structure de chacun d'eux. Les estomacs complexes les plus simples, sont ceux qui, étant entièrement membraneux, sont partagés endeuxparties, et presque seulement à l'extérieur, comme dans certains ron- geurs. 11 en est un certain nombre qui sont encore plus profou- 476 EST dément subdivisés en deux, et même en un plus grand nom-< hve de poches , surtout à l'extérieur, comme dans les porcs- épics, et dont quelquefois le grand cul- de-sac se prolonge en un grand appendice partagé en plusieurs boursoufflures, comme dans les kanguroos , etc. Une troisième espèce d'estomacs complexes est celle qui se renj.arque dans les dauphins, quoique ce soient des animaux véritablement carnassiers. C'est une série d'estomacs fort distincts à l'intérieur , comine à l'extérieur , entièrement membraneux, et dans une disposition réellement très- sin-r gulière. Enfin , l'estomac le plus compliqué est évidemment celui- des animaux mammifères ruminans, chez lesquels il est sub- divisé en quatre partiesbiendistinctespar leur forme, parleurs usages, et même par la disposition de la membrane interne. Les deux premières , la pause et le bonnet^ correspondent au grand cul-de-sac des estomacs simples, lefeuîilei au corp3, et ia caillette au petit cul-de-sac ou à la portion pylorique. V. pour plus de détails, RuMmANS et Rumination. Le second gen.re d'estomacs complexes comprend ceux qui non-seulement sont composés de plusieurs poches , mais dont les parties sont de structure différente. Nous en trouvons beaucoup d'exemples dans la classe des oiseaux. En effet, dans «n assez grand nombre d'espèces de ce groupe , et surtout dans celles qui sont granivores, la cavité digestlve se compose de trois parties , une première plus ou moins grande, entiè- rement membraneuse, appelée ya/yo/; elle est, jusqu'à un cer- tain point, l'analogue de la panse de Testornac des ruminans; une seconde plus intérieure, à parois plus épaisses, à glandes muqueuses plus évidentes, qu'on nomme ventricule succen- tiinrr y c'est le corps de l'estomac; enfin, la troisième, qu'on, peut, jusqu'à un certain point, comparer à la portion pylo- rique, qui est toujours la plus épaisse, la plus musculaire, est le gésier^ estomac entièrement musculaire et presque corné à l'intérieur. . Dans un certain nombre d'oiseaux, le jabot i:i'existe pas , le ventricule succenlurier restant fort distinct du gésier; niais aussi dans quelques espèces, comme dans les hérons , celui-ci se confond, pour ainsi dire , avec le premier. Il est également un certain nombre de mollusques dans lesquels on trouve aussi un estomac compliqué sous les deux rapports dont nous venons de parler ; ainsi dans les sèches , etc. , il y a un jabot , une portion tiès-musculeuse ou espèce de gésier, et une partie membraneuse formant une sorte de cul de-sac en spirale. Plusieurs gastéropodes ont aussi un gé- sier et un estomac inembraneu.x. EST 477 Enfin, un ordre presque entier d'insectes hexapodes, comme les orthoptères, et surtout les taupes-grillons , ont aussi à 1^ suite d'un estomac membraneux fort grand, un véritabl ■ gésiei' souvent armé de dents ou d'écaillés de formes ditiereutes. Au sujet de ces écailles qui garnissent l'intérieur dugésier de certains hexapodes , il faut aussi former un genre particu- lier (les estomacs qu'on pourra appeler armés ^ parce que leur intérieur est pourvu de dents quelquefois calcaires ou cor- nées, fort dures, de forme et de disposition variables, et qui agissent sur la substance alimentaire presque comme de vé-- ritables dents ; on voit l'origine de ces organes dans les es- tomacsdontla membrane épidermoïdeestfort épaisse, comme dans la panse des ruminans , dans certains rongeurs , dans le gésier des oiseaux, dans celui de plusieurs insectes, et leur plus grand degré de perfectionnement chez les huilées, et surtout dans les écrevisses et genres voisins , où ces organes en forme de dents, sont portés par des espèces de mâchoires ayant un appareil locomoteur particulier. V. Ecrevisses. Enfin, les deux derniers rapports analomiques sous les- quels on puisse envisager Testomac dans la série des animaux, sont ceux de sa grandeur et de sa position relatives. En gé- néral, on peut dire qu'il est d'autant plus grand proportion- nellement, et qu'il occupe par conséquent une partie du corps d'autant plus considérable , que l'on se rapproche davantage de l'extrémité inférieure de Téchellc. En effet, dans les po- lypes, les médusaires, les échinodermaires , il occupe pres- que tout l'animal. A mesure qu'on s'élève , il diminue de plus en plus. Quant à sa position, il offre encore quelques diffé- rences assez notables et caractéristiques: ainsi, il est quel- quefois, au moins en partie, hors des cavités splanchniques , comme, par exemple, le jabot des oiseaux ; d'autres fois il est placé dans le thorax, comme chez les crustacés; mais le plus souvent, c'est dans la cavité abdominale, proprement dite , qu'il se trouve confondu avec tous les viscères, comme dans les animaux qui n'ont pas de diaphragme, et tou- jours au-delà , chez ceux qui en sont pourvus, comme les mammifères. C'est dans l'estomac que s'exécute une partie de la diges- tion ; celle qui , dans les animaux les plus élevés , sert à con- vertir la masse alimentaire en une sorte de pâte qu'on nomme chyme, ou à la disposer à recevoir l'action de la bile et du suc pancréatique quand il existe ; c'est l'espèce de digestion qu'on nomme digestion stomacale. C'est aussi dans cet organe aidé de l'œsophage , que se trouve la cause principale du raouvcmenl quou nomme vo-* ^^^ EST raissemeiît , et par lequel une partie plus ou moins conside'- rable des matières qu'il contient, est rejetée. Nous ne terminerons pas cet article sans faire observer qu'il faut bien se garder de croire que la considération seule de l'estomac, sans avoir égard au reste du canal intestinal , puisse conduire à des conclusions un peu rigoureuses sur l'es- pèce de nourriture d'un animal. En effet, on voit des ani- maux mammifères avec un estomac remarquable par sa pe- titesse, comme les chevaux par exemple, qui se nourrissent cependant de substances végétales ; tandis que les dauphins, qui sont essentiellement carnassiers , ont un estomac fort complexe. Nous sommes donc obligés de renvoyer à l'article Intestins, où nous considérerons le canal alimentaire tout entier, et où nous montrerons que son étendue, sa longueur, sa largeur, sa complication dans l'une ou Tautre de ses par- ties, se trouvent assez bien en rapport avec l'espèce de nour- riture. Il est cependant vrai de dire que, sauf quelques excep- tions, la grandeur de l'estomac peut aussi indiquer la nature des alimens. Ainsi, les animaux carnassiers, en général, ont l'estomac plus petit, plu3 simple et plus membraneux; ou bien s'il est compliqué, on peut, jusqu'à un certain point, expliquer cette anomalie en admettant qu'elle sert à com- penser quelque imperfection dans l'appareil masticateur. Dans les espèces omnivores, il est en général un peu plus dé- veloppé ; il le devient encore davantage dans les frugivores et granivores ; mais il acquiert ses plus grandes dimensions dans les espèces qui se nourrissent de substances végétales herbacées, qui contiennent une très-petite quantité de matiè- res réellement alimentaires sousun très-grand volume, comme par exemple dans les ruminans. V. pour plus de détails sur les "considérations générales qu'on peut tirer de l'examen des vis- cères digestifs, l'article Intestins; et pour ceux des différen- ces de forme, décomposition et déstructure, etc., les articles d'organisation des différentes classes d'animaux, (blainv.) ESTORGA. Nom de la Bruyère, en Portugal, (ln.) ESTORNEAU. Ancien nom de I'Etourneau. (s.) 'ESTOURNEOU. Nom provençal de I'Etourneau. (v.) ESTOURNEAU. V. Etourneau. (v.) ESTOURNEL. Dénomination vulgaire de I'Etourneau, en Périgord. (s.) ESTRAGON. Plante du genre Absinthe, (b.) ESTRAGON DU CAP. C'est I'Eriocéphale. (b.) ESTRELAMIM. Nom portugais de I'Aristoloche lon- gue. (LN.) EST 4;g ESTREPA. r. EsTEPA. (ln.) ESTROPIÉS. Lépidoptères diurnes , du genre Hespé- RIE ; ce sont les papillons urhicolcs de Linnœus. (desm.) ESTURGEON. Espèce de poisson du genre AciPEN- SÈRE (V. ce mot) , qui est célèbre à raison de sa grosseur , de la bonté de sa chair, et de lutilitéqu on retire de quel- ques-unes de ses parties. On le pêche non-seulement dans la mer , mais aussi dans presque tous les grands fleuves de l'Europe et de l'Asie septentrionale , et dans les lacs qui s'y déchargent. La tête de l'esturgeon est longue , terminée en pointe obtuse , et couverte par huit pièces osseuses en losange ; sa bouche est placée en dessous du museau; des cartilages assez durs garnissent les deux mâchoires, et tiennent lieu de dents; la lèvre supérieure est, ainsi que l'inférieure, divisée au moins en deux lobes, et rétractile. Cette dernière est pour- vue de quatre filamens très-menus, très- mobiles ; soa corps est très - allongé , pentagone, terminé en pointe, couvert, sur le dos , d'une rangée de pièces osseuses, rayonnées, saillantes dans leur milieu , qui se terminent en pointe recourbée en arrière, et sur les côtés, de deux autres rangées de pièces analogues aux précédentes , mais plus petites , moins saillantes , et de beaucoup d'autres intermé- diaires, La couleur générale est d'un bleu grisâtre , parsemé de points bruns et noirs. Le ventre est blanc. La nageoire caudale est placée en dessous , et a la forme d'une faux , comme celle des Squales. Cette ressemblance n'est pas la seule qui se remarque entre Testurgeon et le requin ; la position de la bouche , la forme générale et la grandeur du corps , la dureté de la peau , les en rapprochent encore : mais il n'en est pas de même des qualités; l'un est aussi tranquille et aussi doux que l'autre est actif et féroce, et cela tient à la différence de leur nourriture. Le requin ne vit que de gros poissons qu'il est obligé de vaincre et de dévorer; et l'esturgeon ne se nourrit que de vers , de reptiles , de petits poissons , qu'il attend au passage , caché dans les roseaux ou dans les varecs , ou qu'il fouille dans la vase , comme les cochons, avec son museau, très-bien organisé pour cet objet. Le nombre des plaques qu'on remarque sur le corps de l'esturgeon, varie dans chaque rang, et est peu constant , même dans chaque individu. Il est quelquefois de onze ou douze dans la rangée du dos , où la plaque du milieu a quel- quefois quatre à cinq pouces de diamètre. L'épaisseur et la dureté de ces plaques répondent à leur largeur, et elles se- ièo EST roient une excellente défense , si les rangées n'étoîent paâ ! séparées les unes des autres par de grands intervalles. Ce poisson , qu'on peut, avec raison, appeler énorme , puisqu'il atteint à plus de vingt-cinq pieds de long , et que ceux de douze à quinze pieds ne sont pas rares , remonte , comme on l'a déjà dit , les grands fleuves , pour y déposer son frai. Ceux qu'il fréquente plus particulièrement , sont le Volga , le Tanaïs, le Danube, le P6, la Garonne, la Loire, le Rhin , l'Elbe et l'Oder. On ignore la cause de cette pré- férence ; mais on a remarqué que ces rivières sont aussi celles où abondent les saumons, des petits desquels l'esturgeon se nourrit; de sorte qu'il y a lieu de croire que cette circons- tance influe sur son choix. Ce fait est si bien établi , que les pécheurs , certains de voir arriver ces poissons peu de jours après qu'ils ont pris le premier esturgeon , l'ont nommé le conducteur des Saumotss. Cependant, quelque vraie que soit , généralement, la re- marque précédente, on voit quelquefois des esturgeons dans les autres rivières. On en prend de temps en temps , par exemple, dans la Seine , surtout lorsque l'arrivage des ba- teaux de sel coïncide avec leur entrée dans les eaux douces. Ils suivent ces bateaux dont le coulage les attire. J'en ai va prendre ainsi cinq à six individus dans l'enceinte même de Paris , depuis une vingtaine d'années , individus que les pêcheurs onltoujours montrés pendant plusieurs jours, pour de l'argent , avant de les vendre. La chair des esturgeons est très-délicate. On la compare,^ pour la consistance et le goût , à celle du veau. De tout temps elle a été très-recherchée par les amis de la bonne chère. Les Romains l'estimoient beaucoup , et la payoient à des prix exorbitans, à T époque où, gorgés des richesses du monde et avilis par le despotisme , ils mettoient toute leur gloire et leur félicité dans le luxe de leur table. Aujourd'hui on est moins en état , ou moins disposé qu'alors , à faire d'aussi grands sacrifices à la gourmandise ; mais on n'en savoure pas moins la chair des esturgeons. On la mange fraîche , on la sale , on la fait sécher , on la marine , pour pouvoir l'envoyer au loin. La laite du mâle est la partie qu'on préfère à toutes les autres, et, en effet, elle est déli- cieuse. On fait, avec les œufs de la femelle, un caviar qui ne le cède en rien aux autres. La fermeté de la chair de l'esturgeon permet de la faire cuire à la broche, comme la viande de boucherie ; et c'est ainsi qu'on l'apprête le plus ordinairement dans nos cuisines. La femelle de l'esturgeon dépose dans les fleuves une im- mense quantité d'oeufs qui, malgré la consjomnialion que» K s T ^8i iTôiil les saumons, les brochets, les anguilles , etc. , doivent donner naissance à beaucoup de petits ; cependant on n'en prend jamais. 11 est probable que, dès qu ils sont nés, ils regagnent la mer , et n'en sortent plus que lorsqu'ils ont acquis quelques années, et qu'ils sont aptes a reproduire leur espèce. Des faits semblables ont été observes sur un trop grand nombre de poissons, même sur ceux qui -ne quittent pas la mer , mais qui viennent frayer sur les côtes ( connne les harengs , par exemple ) , pour qu'il soit permis d'eu douter. On peut garder l'esturgeon plusieurs jours hors de l'eau , dans un lieu humide , sans qu'il périsse. Cette faculté , qui tient à la conformation de ses ouïes , lui est comnmne avec un petit nombre de poissons , tels que la Carpe , i' An- guille , etc. Ce poisson est peu vif dans ses mouvemens, et ne se dé- bat point quand il est entortillé dans les fdets des pécheurs. Cependant il faut bien prendre garde à sa queue lorsqu'on le sort de l'eau , car elle est capable de tuer un homme d'ua seul coup. L'espèce dont il vient d'être question est proprement l'es- turgeon , Vacipenser sturio de Linnseus , celui qu'on appelle esturgeon, sturion^ créac ^ irhihyocolle et belluge , dans d'autres contrées , ou dans les parties méridionales de la France. Mais il en est un autre encore plus grand que celui-ci , qu'on nomme le grand Esturgeon , acipenser huso , Linn. , qui , quoiqu'il ne se trouve pas dans les rivières de France, excite cependant un grand intérêt , et mérite un article par- ticulier. Ce qu'on va dire de lui, complétera ce qu'on a rap- porté du précédent, auquel il convient pour les propriétés générales. On ne trouve guère le grand esturgeon que dans la mer Cas- pienne, la mer Noire et dans les grands fleuves qui y versent leurs eaux. Mais il y est bien plus nombreux que l'esturgeon proprement dit ne l'est dans les mêmes mers et fleuves, et dans tout autre endroit connu. II parvient, d'ailleurs , à des dimensions bien plus considérables , puisque la longueur de vingt-cinq pieds , qu'on a citée comme le maximum du premier, est la mesure ordinaire du second. Pallas en cite un qui pesoit deux mille huit cents livres , ce qui autorise à croire qu'il avoit près de quarante pieds de long. 11 y a , au reste , les plus grands rapports de conformation entre eux. Cependant on distingue très-aisément le grand estur- geon par son museau plus court, par ses lèvres non fen- dues , et par ses plaques osseuses moins saillantes , et ter- minées par une pointe obtuse. Ces plaques tombent suc- X. Si 48, EST cessivement , à mesure qu'il avance en âge , et quelquefois il n'en a plus du tout, ce qui a induit en erreur Arlédi et autres , qui ont mentionne un esturgeon tout nu. V. au mot ACIPENSÈRE. Le grand esturgeon fraye dès le premier printemps, et monte les fleuves avant l'autre, c'est-à-dire , au milieu de l'hiver, lorsqu'ils sont encore entièrement couverts de glaces. Il dépose sur les pierres , dans les endroits où le courant est le plus rapide , une prodigieuse quantité d'œufs. Peu de temps après qu'il a frayé, il retourne dans la mer, et ses petits le suivent dès qu'ils le peuvent. Voilà pourquoi on n'en trouve point, ou presque point dans les fleuves pendant tout l'été et l'automne. 11 est très-vorace , et consomme une quantité d'alimens proportionnée à sa masse ; c'est , selon Bloch , les Cyprins Grislangine qu'il poursuit avec le plus d'acharnement ; mais il mange tous les poissons en général , les oiseaux d'eau , et même les végétaux qui sont arrachés des fleuves , ou qu'il déracine avec son museau , comme le cochon le fait avec le sien. La pêche du grand esturgeon est d'une grande impor- tance pour quelques nations , qui font un commerce fort étendu en Europe et en Asie , avec sa chair , ses œufs pré- parés , et la colle qu'ils en retirent. On le prend de diverses manières. Dans le Danube , on Le harponne ; et lorsqu'il est ar- rêté , on le hisse à bord , par le moyen d'une corde qu'on lui passe par la bouche et par les ouïes , ou bien on l'arrête avec des filets de ficelle à large maille , et on le traîne dans un endroit peu profond où on le fait échouer, et où on s'en empare facilement. Il n'est pas rare d'en voir arriver à Yienne qui ont été pris ainsi quarante à cinquante lieues plus bas, attachéspar les ouïes à la remorque d'un bateau, et encore pleins de vie. On vend leur chair à la livre, comme la viande de boucherie. La manière de pêcher le grand esturgeon , dans le Jaïk et le Volga, est beaucoup plus remarquable encore. 11 est vrai- ment étonnant que des peuples qui n'ont aucune connois- sance des arts et des sciences , tels que les Tartares , aient montré plus de génie et d'invention que les nations les plus éclairées. Voici comme Pallas l'a décrite dans la relation de ses voyages : On choisit un endroit où un fond uni s'étend depuis le bord jusque presque au milieu du fleuve. Là, on enfonce une ran- gée d'arbres ou de pieux qui traversent une partie du fleuve , soit en ligne droite , soit en forme d'angle obtus ouvert vers le courant, de manière que les pieux s'élèvent au-dessus de la EST ^83 surface de l'eau; après cela on prend des claies, aussi larges que l'eau est profonde , et on les assujettit contre les pieux. l)ans le milieu du fleuve est une ouverture , d'environ deux ou trois brasses de large, qui sert d'entrée à une chambre carrée , faite aussi de pieux, au fond de laquelle est un cadre garni d un filet de grosse ficelle , qui peut se lever très-faci- lement au moyen de cordes et de poulies. Le poisson qui tend toujours à remonter, trouvant un obstacle, entre nécessai- rement dans la chambre , où son arrivée est annoncée par le trémoussement des cordes placées à l'entrée; alors les pé- cheurs qui sont en sentinelle laissent tomber un filet qui ferme l'ouverture, lèvent le cadre, et s'emparent ainsi, sans coup férir, du poisson. Trois hommes suffisent pour cette opéra- tion, qui se fait presque toujours pendant l'hiver, lorsque les lleuves sont gelés ; aussi a-t-on soin de bâtir auprès de l'ou- verture faite dans la glace , au-dessus de la chambre , une petite cabane où ces trois hommes peuvent se retirer et sa chauffer . lorsque leur présence n'est pas nécessaire dehors. On les relève d ailleurs toutes les vingt-quatre heures. Dans quelques lieux, l'entrée des poissons dans la chambre est an- noncée par une sonnette attachée aux cordes trémoussantes , et qui fait assez de bruit pour éveiller les pécheurs endormis. Dans d'autres , le filet destiné à fermer la porte de la cham- bre tombe pari effet d'une bascule que le poisson détend lui- même , de sorte que les pêcheurs peuvent s'absenter sans inconvénient. La pêche au filet usitée dans les environs d'Astracan, pour prendre ce poisson , mérite d'être rapportée, à cause de la solennité avec laquelle elle se fait. Il y a un directeur et des inspecteurs de la pêche qui jouissent d'une grande autorité. Lorsque la rigueur de la saison annonce l'arrivée des granJa esturgeons , qui ont l'habitude de se tenir dans les trous les plus profonds du fleuve , on envoie ordre à tous les inspec- teurs de défendre toute espèce de pêche dans les endroits connus pour être les refuges des esturgeons, et on y place des sentinelles. Au jour fixé pour la pêche , on avertit tous les pêcheurs de se trouver à une certaine heure avec tous leurs filets , qui n'ont que deux brasses de long sur deux brasses de large , et on les divise en plusieurs bandes , char- gées, chacune, de l'exploitation d'une fosse. On faitHe moins de bruit possible ; un coup de fusil donne le signal de jeter les filets ; et dès que cette opération , qui doit être instan- tanée , quoiqu'il y ait quelquefois plus de trois cents bateaux, est terminée, de grands cris succèdent au silence. Les pois- sons effrayés cherchent à se sauver ; mais ils sont entoures de toutes paris , et ils sont pris dans une autre espèce de filet m . EST qu'on nomme pogonai ^ qui n'est autre qu'une trubîe lorigtîft «ie deux brasses et large de deux aunes , qu'on place sur leur passage. Celte pêche dure ordinairement trois heures, et produit une grande quantité de poissons. On la répète quelques jours après , même souvent une troisième fois , selon que la quan- tité de poissons est considérable. Dans le même pays, on pêche aussi l'esturgeon avec la ligne de fond , à rembouchure même du fleuve , ou dans la mer , aux lieux où la profondeur de l'eau ne permet pas d'em- ployer les filets. Ces lignes sont de grosses cordes de plusieurs centaines de brasses de long, attachées à des ancres , et gar- nies , de distance en distance , de cordelettes , auxquelles est attaché un hameçon muni d'un poisson , qui est ordinaire- ment un cyprin grislagine^ parce que c'est l'espèce que le grand esturgeon préfère , comme on l'a déjà dit. ( V. au mot Cy- prin.) On visite les cordes deux fois par jour ; et lorsqu'il y a des esturgeons de pris, on leur passe une corde par la ■ bouche et les ouïes, et on les laisse dans l'eau lorsqu'on veut les transporter vivans au loin ; mais lorsqu'on veut les dé- . pecer sur-le-champ, on les amène sur le rivage. Voici les détails des produits qu'on en tire. Dès qu'un esturgeon est amené à terre, on lui fend la tête avec une hache, puis on lui ouvre le ventre depuis la tête jus- qu'à l'anus , et on tire , les uns après les autres , les intestins» les œufs, la vésicule aérienne, et enfin la moelle du dos. On jette la partie inférieure de l'estomac et le boyau ; mais on garde la partie supérieure de l'estomac ou le gosier , pour le manger frais , ou le saler. La vésicule aérienne se met dans l'eau aussitôt qu'elle est détachée , afin qu'elle ne se dessèche pas , et qu'on puisse la vendre toute sa valeur à ceux qui font la colle de poisson. La moelle , après avoir été lavée , se met sur des bâtons pour la faire sécher à l'air. Lorsque toutes ces opérations sont terminées , on coupe , avec un couteau, la graisse qui se trouve dans l'intérieur de l'abdomen , surtout chez les mâles, et on la nettoie. Cette graisse , quand elle' est fraîche , est de bon goût , et on peut s'en servir en guise de beurre ou dhuile. Le poisson étant ainsi vidé , on le lave , puis on le porte dans des glacières , où on le laisse mariner pendant douze heures dans une forte saumure. Apres cela, on le stratifié avec du sel. Les plus gros se coupent d'une manière particu- lière. On en fait cinq morceaux , qui sont la tête , le ventre , les côtés et le dos. Ces derniers se coupent souvent encore en longues lanières , que l'on fait sécher sur des perches. La chair du grand esturgeon est blanche , grasse , douce , et approche , comme celle de T autre, de la consistance et du goût de celle du veau ; aussi Tassaisonne-t-on de la môme manière lorsqu'elle est fraîche ; mais la plus grande partie se sale et s'expédie en Europe et en Asie, où on la recherche beaucoup. On a dit que lors de Touverlure d'un esîurgeon femelle , on meltoit ses œufs de côté sans indiquer leur d'jstlnation. C'est; pour les préparer d'une manière particulière , pour en faire ce qu'on appelle le camir , dont on dislingue deux espèces; savoir, le cmn'ar gréné et le saek canar. La fabrication du premier consiste à presser les œufs sur un crible , à les manier en tous sens pour les nettoyer des peaux et des petits vaisseaux qui y sont attachés , à les mettre pendant une heure dans une saumure forte, à les faire égout- ter sur un tamis, à les entasser avec force dans des barils ^ dont on ferme le fond après qu'ils soot remplis. La fabrication du second ne diffère de celle-ci que parce qu'on manie les œufs lorsqu'ils sont dans la saumure , po!.r- k'S amollir , et qu'on les met par petites parties, d'une demi-, livre, dans des sacs de toile, qu'on tord fortement pour faire égoutter toute la saujiiure avant de les presser dans des barils. Les ouvriers employés à ces opérations, fabriquent encore une troisième espèce de caviar, avec toutes les parties qu'ils rejettent;; mais elle est destinée à la classe la plus pauvre , et ne mérite pas d'être mentionnée. Enfin, depuis peu , on a introduit la méthode de saler les œufs tels qu'ils sortent du poisson , de les laisser pendant sept à huit mois dans les barils où ils ont été entassés , et enfin de les saler de nouveau , et de les f;ure ensuite sécher au soleil. Le caviar est fort recherché dans la Russie , la Turquie , une partie de l'Allemagne et de l'Italie. Les Grecs surtout en font presque leur nourriture exclusive pendant leurs longs carêmes j mais on en apporte rarement en France. C'est un manger aussi agréable que sain , lorsqu'il est bien choisi et convenablement préparé. Il rapporte des sommes considéra- bles au commerce de la Russie, qui, jusqu'à présent, l'a exclusivement vendu. Il faut désirer que les autres nations , surtout celles qui se livrent aux grandes pèches maritimes , prennent 1 habitude d'en préparer ; car il est. prouve que les œufs de la plus grande partie des poissons peuvent en fournir d'aussi bon que celui de l'esturgeon. Il n'y a pas de dout€ que si le prix du canar baissoit, sa consommation s'étendroit en Europe et dans les colonies à sucre , et qu'il naitroit une 486 E S T nouvelle branche d'industrie avantageuse sous tous les rap- ports. La colle de poisson se prépare de la manière suivante : Quand on a lavé la vésicule aérienne, on la coupe en long, c!. on en ôle la peau extérieure ; après cela on l'enveloppe dans de la toile , et on la presse dans les mains jusqu'à ce qu'elle devienne molle comme de la pâle ; ensuite on en fait des tablettes ou des cylindres , qu on contourne de diverses manières, et que l'on fait sécher à une chaleur modérée, et îion au soleil. Quand on dissout cette colle dans l'eau , avec du sucre , el qu'on la fait cuire jusqu'à ce qu'elle devienne jaune et transparente, on obtient ce qu'on appelle la co//e à bouche ; en y ajoutant de l'eau-de-vie, on peut s'en servir pour rac- commoder le verre et la porcelaine cassés, pour fai^-e un vernis si fin , qu'il rivalise , en apparence , avec ceux de la Chine. Les Russes possèdent encore le commerce exclusif de cette substance qu'on emploie dans plusieurs arts , et qui se sou- tient toujours à des prix trop élevés pour être d un usage aussi g'.inéral qu'il seroit à désirer. Il est prouvé que la vessie aérienne et les parties cartilagineuses de beaucoup d'autres poissons peuvent donner une colle , sinon aussi belle et aussi bonne que celle que fournit 1 esturgeon , au moins en approchant assez pour pouvoir la remplacer dans un Irès- crand nombre de circonstances. On doit faire des vœux pour que cette branche d'industrie s'introduise parmi nos p'frcheurs, t très-mou , et il est le plus fusible et le plus le- im ETA ger des métaux ductiles: sa pesanteur spécifique est, snivan^ Brisson, de 7,2914- Un pied cube de ce métal pèse environ 5 10 livres; il est très-ductile sous le marteau; mais sa téna- cité n'est pas considérable , comparativement à celle des autres métaux; un fil d'étain d'un 10. ""^ de pouce de diamètre, ne peut supporter, sans se rompre , que ^9 livres 8 onces. On ne fait pas aussi facilement cristalliser l'étain par la fusion que la plupart des autres métaux; néanmoins Appel Laché- naye y est parvenu en le faisant fondre à plusieurs reprises ; il a obtenu , par ce moyen , un assemblage de prismes rhom- Loïdaux réunis en faisceaux. La mine d'étain est ou blanche ou colorée. Pour faire l'essai d'une mine d'étain , où ce métal est simplement à l'état d'oxyde , ce qui est le cas le plus ordi- naire, il ne s'agit que de la fondre à travers les charbons. Pour le traitement de la mine d'étain, il faut d'abord trier le minerai bien exactement , après quoi on le bocarde et on le lave sur des tables garnies de toile , en l'agitant avec un râteau; par ce moyen, les parties terreuses sont entraînées , et le minerai d'étain reste pur. Les mines d'étain de Comouaillcs sont souvent mêlées avec du cuivre et de la pvrile arsenicale ; le quarz , qui leur sert de gangue , est très-dur ; c'est pourquoi l'on commence par torréfier lamine avant de la bocarder ; on la lave ensuite, après en avoir enlevé le fer par le moyen de l'aimant. Or\ fond ordinairement la mine au fourneau de réverbère. Le fourneau qu'on emploie en Saxe pour la fonte des mines d'étain , est une variété du fourneau à manche, dans le sol duquel on pratique une rigole qui reçoit le métal fon- du, et le transmet dans un bassin , d'où il est tiré pour être coulé sur des tables de cuivre ou de fer. En Saxe et en Angleterre, on fond à trois reprises les sco- ries, pour en séparer l'étain ; on les bocarde ensuite pour en retirer les dernières portions de métal. Comme dans les jnines de Cornouailles le filon d'étain est toujours mêlé ou accompagné d'un filon de cuivre, l'étain doit contenir quel- ques portions de ce dernier métal, quelques précautions qu'on apporte dans les travaux. On eonnoît dans le commerce trois espèces d'étain: i.° l'étain pur, tel que celui de Malara^ celui de Banca et Vélainduux d' Angleteire. Celui de Malaca a été coulé dans des moules qui lui donnent la forme d'une pyramide quadrangu- laire tronquée , avec un rebord mince à la base ; on l'ap- pelle ciain en chapeau ou en éf^ritoîre. Chaque lingot pèse unç livre. Celui de Banca est en lingots oblongs de 4^ à 4^ livres. . ETA -^89 2.0 L'ëtain d'Angleterre est coulé en baguettes de 10 à 12 lignes de diamètre sur un pied et demi de longueur. 3." L'étain des plombiers ; celui-ci est allié avec divers mé- taux; l'ordonnance leur permet d"y ajouter du cuivre et du bismuth; et eux, de leur autorité, y mêlent du zinc, du plomb et de l'antimoine. L'étain, quel cpi'il soit, entre en fusion avec assez, de faci- lité ; c'est le plus fusible des métaux; si on le tient on fonte pendant quelques momens, exposé à l'action de lair, sa surface se ride et se couvre d'une pellicule grise ; si on enlève cette première couche, on découvre l'étain avec tout son brillant; mais il perd bientôt cet éclat et s oxyde de nouveau; c'est cette pellicule que les fondeurs d'élain ainbulans appel- lent/a «:/w5A-e on fait glisser la glace sur celte couche -, en la présentant par un des côtés , et ayant l'attention de prerulre le niveau sous celui du mer- cure, pour chasser les impuretés qui empêcheroient le par- fait contact. On incline alors légèrement la table qui est mo- bile sur un axe, et l'on charge la glace avec des poids qu'on distribue également sur toute sa surface; on exprime ainsi tout le mercure excédant , qui coul^j dans une rigole prati- quée au bord de la table. Cette forte compression sert singu- lièrement à rendre l'amalgame adhérent, et au bout dequel- *iues jours on peut lever la glace. L'alliage métallique le plus fusible que l'on connoisse , esfc un mélange de 7 parties de bismuth, 5 de plomb et 3. d'étain; ETA 433 tet alliage devient fluide par la seule chaleur de l'eau bouil- lante. D Arcet en est l'inventeur. L'élain s'allie facilement au cuivre, ce qui forme Vêta- viage. Pour étamer, il faut d'abord décaper ou mettre le mé- tal bien à nu; car les oxydes ne s'allient point avec les métaux; on remplitce premier objet, soit en frottant avec dumuriate d'ammoniaque, le métal qu'on veut étamer, soit en le raclant fortement, soit en passant un acide foible sur toute sa sur- face ; après cela on applique l'étaln; et, pour cet effet, on le fait fondre dans le vaisseau qu'on veut étamer, on l'étend avec des étoupes, et on empêche l'oxydation de ces métaux, par le moyen de la poix-résine. L'étain fondu avec le cuivre forme Yairain ou le bronze. Cet alliage est d'autant plus blanc, plus cassant et plus sonore qu'on a fait entrer plus d'étain dans la composition ; il est alors employé pour faire des cloches. Lorsqu'on veut en couler des statues ou des pièces d'artillerie, on y fait entrer une plus grande quantité de cuivre , parce qu'alors c'est la solidité surtout qu'on doit avoir pour objet, (chapt.) Ce métal, connu dès la plus haute antiquité, étoit appelé par les Grecs cassileros; ilsnommoient cassilerides les îles dont ils le tiroient, et qui sont situées, selon les uns sur la côte de Cornouailles , et suivant M. Coquebert de Montbret, sur celle de Galice. Les Latins l'ont décrit sous le nom de plum- bum album et sous celui de siannum, Pline fait aussi mention de l'étain de Flnde. C'est dans cette partie de l'Asie que sont situées les mines qui fournissent ce métal en plus grande abondance ; les mi- nes du comté de Cornouailles, les plus riches de l'Europe , en fournissent annuellement 60,000 quintaux , et celles de la Saxe, 25oo ; la Bohème, seule partie de l'empire d'Au- triche qui renferme des mines d'étain , en fournit à peu près autant. {Héron de Villefosse.) L'étain se trouve dans la nature sous deux états différens; à l'état d'oxyde, c'est la mine d'étain proprement dite, et combiné avec le soufre. F. ci-dessous. ÉTAIN OXYDÉ. (Mine d'étain commune, ou Pierre à^ étain: Zinnstein , W^erner; Zinngraupen Aes mineurs alle- mands ; Etain vitreux ou Mine d'étain vitreuse, deBorn; Etain oxydé au maximum, Delamélherie ) ; les cristaux ont été nommés par quelques auteurs Grenats d'étain. Ce minéral est assez dur et pesant; il étincelle parle choc du briquet; sa pesanteur spécifique est d'environ 6, 9. Son éclat extérieur est assez vif, et son éclat intérieur luisant ou gras; la poussière obtenue par la trituration est d'un gris cendré. 3a cassure estordinairement raboteuse ou à gros grains, <94 ^'^^ . . ou imparfaitement conchoïde, et quelquefois, mais rarement, feuilletée et lisse. De nouvelles observations ont conduit M. Haiiy à admet- tre pour la forme primitive de cette substance, au lieu d'un cube , un octaèdre très-surbaissé , composé de deux pyra- mides dont la base commune est un carré et les faces des triangles isocèles , et dans lequel 1 incidence de ces mêmes faces sur la base , est de 67° 4-2'. Ce cbangement de forme primitive a nécessité celui des noms des formes secondaires ; ainsi, par exemple , les variétés pyramidée, équivalente et souslracUoe du Traité, correspondent actuellement aux variétés quadriocionale ^ orlu-sexdé, iinale et bissexdécimale. V. le Tableau comparatifs publié par ce savant, en i8oy. La couleur la plus ordinaire de l'étain oxydé est le brun noirâtre ; il y en a aussi de brun rougcâtre , de jaunâtre et même de blanc. Ce dernier a été assez souvent confondu avec le scbeelin calcaire, et ce d'autant plus facilement, que l'un et l'autre se rencontrent dans les mines d'étain. Les cristaux de ce minéral sont ordinairement opaques ; leurs formes sont assez variées, mais rarement très-nettes ; et ce qui les rend encore plus difficiles à déterminer, c'est qu'ils sont presque toujours maclés ; ceux qui sont simples viennent du Cornouailles, ils ont une forme pyramidale très-aiguë , et portent dans le pays le nom de niedeltin. Les hémitropiesoumacles sont composées le plus souvent delà réunion de deux moitiés de cristaux, qui étant complets, seroient des prismes quadrangulaires terminés par à*is pyra- n)ides surbaissées du même nombre de faces, etdont les arêtes sont tantôt simples et tantôt remplacées par des facéties. M. William Philipps , de Ia Société géologique de Lon- dres, a publié, dans le second volume des Transactions de cette célèbre compagnie, une description très-etendue et très-soignée , des différentes variétés de formes que présente l'étain oxydé , et parmi lesquelles il s'en trouve plusieurs d'entièrement nouvelles. Exposé à l'action du feu du chalumeau, sur le charbon, l'élaln oxydé décrépite et devient plus clair, puis se réduit , niais difficilement, en un globule métallique. Les acides dissolvent le fer qu'il contient, sans lui enlever la plus petite portion d'étain. (Jameson.) Suivant Klaproth , cent parties détain oxydé d'Alternon en Cornouailles, contiennent : étain, 77,50; fer, o,25 ; oxy- gène, 2 i,5o; silice, 0,76; celui de Sclilakenwald, en Bohème, d'après le même savant, renferme: jS délain; o,5o de fer, et :î4-?5o d'oxygène. ETA / r L'étain oxyde d'Ehrenfriedersdorf en Saxe , est beaucoup plus abondant en fer. M. Laïupadius y a trouvé : clain , 68 ; fer, 9; oxygène, 16, et 7 de silice. Ce minéral est encore mélangé quelquefois d'un peu d'oxyde de manganèse. L'on a considéré quelquefois comme une mine particulière de ce métal, une variété concrétionnéc, à structure fibreuse radiée, connue des Anglais sous le nom àewoudd'n oueluin dg bois , à cause de sa structure et de sa couleur. Elle a été nom- mée élain limoneux, par de Born ; hématite iTétain et mine d'é~ tain ferrugineux^ par Delamélherie; c'est la nn'ne d'élain gre- nue , kornischcs zinnen de Werner, et le hohinnerz de Kars- ten. Celle variété, qui est fort rare, se trouve en Comouail- les, dans la paroisse de Saint-Denis, sous la forme de petits fragmens à bords arrondis, de couleur brun-clair, et sous celle de masses arrondies à couches concentriques assez dis- tinctes et d'un volume plus considérable, dans la Nouvelle- Espagne à Guanaxualo: ces dernières sont brunes ou rou- geâtres, et susceptibles de produire un assez joli effet après avoir été polies. L'étain oxydé granulaire ou en grains disséminés dans dif- férentes roches, est le zinnstvif^r des Allemands, qui ontap- pelé sable d'étain ou étain de lavage , zinnsaud ttseifenzînn, î étain oxydé en grains informes des terrains de transport. Ce minéral est distingué du scheelin ferruginé ou wolfram, par sa dureté bien supérieure à la sienne et par sa division mécanique; du zinc sulfuré ou blende, par sa pesanteur spéci- fique et sa dureté à la fois; le premier de ces deux caractères le sépare encore du grenat. Enfin le chcelin calcaire ou tungstène, auquel il ressemble un peu , quand il a une cou- leur blanche , est facile à entamer avec le couteau, et sa poussière jaunit dans l'acide nitrique, La variété concré- tionnéc fibreuse est plus dure que le fer oxydé brun , etc. L'étain oxydé appartient aux montagnes primitives et aux terrains d'alluvion- provenant de leur décomposition. 11 est en lits dans le schiste micacé à Monte-Rey en Galice , dans le royaume d'Espagne ; et en veines dans le granité et dans le gneiss, en Bohème et en Saxe, il est également en veines dans la syénile et dans le schiste argileux, au comté de Cor- nouailles, en Angleterre. Le quarz, le mica, la lilhomarge, la chaux phosphatée , la chaux fluatée , le schéeiin ferrugi- né, le fer arsenical, le scheelin calcaire, etc., l'accompa- gnent ordinairement. On le rencontre encore et même en assez grande quantité dans les terrains d'alluvion , au comté de Cornouailles , et au Mexique. 496 ETA L'étain mexicain , dit M. de Humboldt , est retiré , par le lavage , des terrains d'alluvion de l'intendance de (iua-* naxuato , près de Gigante, San- Felipe, Robledal et San Mi- guel cl Grande, de même que dans l'intendance de Zacate- cas, entre les villes de Xérès et de Villa Nueva. Une des mines d'étain les plus communes de la Nouvelle-Espagne , est l'étain oxydé concrélionné , ou le f^F'ood-tîn des minéra- logistes anglais. Il paroît que ce minerai se trouve originai- rementdans dcsfilons qui traversent des porphyres trappéens ; mais les indigènes, au lieu d'attaquer ces filons, préfèrent d'ex- traire l'élain des terrains de rapport qui remplissent les ravins. L'intendance de Guadalaxara produisit, en 1802, à peu près 0200 arobas de cuivre et 4-00 d'élain. {llumboldl ^ t. 2, p. 58i.) L/aroha équivaut à environ 20 livres anciennes. On exploite des mines d'étain, sur la côte orientale de Sumatra , à Siam et au Pégu ; mais il est principalement importé de l'Inde, comme article de conmierce très-impor- tant , de Queda, de Junk , de Ceylan, de Tavai dans le bas Siam, et de Tîle de Banca; les mines de ce dernier pays en fournissent seules chaque année une quantité considérable, et qui s'élève jusqu'à 70,000 quintaux, suivant les observa- tions de M. Ellmore {T'.Jarneson). Il y en a en Chine, dans la province de Kian-fu, à ci#q journées de INankin. {Sage.) Nous avons aujourd'hui plus que des espérances sur l'exis- tence de ce métal en France ; elle y a été constatée pour la première fois , en 1809, de la manière la plus positive, par M. de Cressac, qui a trouvé des cristaux d'étain oxydé dans un filon qui traverse un monticule granitique , nommé lé Puy-les-Mines, aux environs de Sainî-Léonhard , départe- ment de la Haute-\ienne. Ce filon renferme, en outre, dii scheelin ferruginé en abondance , du fer arsenical , du fer ar- scniaté, du cuivre arseniaté ferrifère et du bismuth, miné- raux qui accompagnent assez ordinairement l'étain oxydé. Il reste actuellement à savoir dans quelle proportion ce métal existe dans le filon de Puy-les-Mines, et si son abondance doit dédommager des frais d'exploitation ; les simples tra- vaux de recherches qui ont été faits jusqu'à ce moment , ne suffisent pas pour résoudre cette question ; mais il y a tout lieu de croire qu'en attaquant la veine dans une plus grande profondeur,"sa richesse ira en augmentant. C'est ce qui a lieu du moins pour les filons d'étain du Cornouaillcs, qui ne de- viennentvraimentimportans qu'à une grande distance du jour, î/habile ingénieur auquel on doit la première découverte de l'étain en France , a déposé dans le Cabinet du Roi des échan- tillons du minerai, et un lingot du métal qui en a été ob-; tenu dans le laboratoire de 1 Ecole royale des Mines. K T A ,,„ M. de la Guerrande , officier de marine distingué , a recon- nu, en i8i3, des fragmens de ce même minerai parmi les cailloux roulés de la côte de Piriac , à deux lieues de Nantes. Les observations que MM. Dubuisson , Atbenas et Hersart de la Villemarqué ont faites depuis, tant sur la nature de cet oxyde d'élain , que sur celle des roches de la décomposition desquelles il provient et qui ont une si grande ressemblance avec celles du Cornouailles , ne laissent aucun doute qu'un jour nous extrairons de nos propres mines la quantité d'élain nécessaire à nos besoins. Déjà même, en allendaiU que Je grands travaux d'exploitation soient entrepris, le sable de la mer dans certains endroits de la côle de Piriac en peut four- nir abondamment. Voyez à ce sujet le Mémoire de M. Her- sart de la Villemarqué, inséré dans le 35.* volume du Journal des Mines ^ et le Rapport fait à la Société des scienr«;s et arts de Nantes , par M. Atlienas (^Annules de chimie^ t. 88 , pag. 162 et suiv. ). Relativenient à l'étain du Limousin, voyez le Nou\>eau Bullelin de la Société pJnlomatliique , tom. 2 , pag. 108 et 109. Ce métal a été trouvé aussi , mais en petite quantité, à Finbo, en Finlande, avec le Tantale oxydé. ETAIN PYRITEUX. V. Etain suLtxiiÉ. (luc.) ETAIN SULFURÉ. ( Or mussif natif, de Born ; Zinn- kies, Werner et Karslen ; Pyrite d'étain ou élain pyriteux , Brochant.) Ce minéral jusqu'ici fort rare , ressemble au premier coup d'œil à certaines variétés du cuivre gris; les petites portions •de cuivre pyriteux qu'il contient très-souvent, contribuent encore à rendre la méprise plus facile. Sa couleur est le gris d'acier, avec une teinte de jaune , et sa pesanteur spécifique 4-»35. 11 est fragile, facile à entamer et pulvériser; sa cassure est conchoïde à petites évasures , et plus ordinairement grenue avec éclat métallique; quelquefois imparfaitement lamelleuse; idi poussière est noire , sans mélange de rougeâtre. Il y a des échantillons de ce minéral qui se soudivisent dans le sens d'un prisme rhomboïdal droit (/Jaùj); mais on ne l'a pas encore rencontré cristallisé. 11 est facile à fondre au feu du chalumeau , en exhalant une odeur sulfureuse, et donne une scorie noirâtre irréduc- tible. Il colore en jaune verdâtre le verre de borax. L'acide nitrique ne le dissout qu'en partie ; l'oxyde d'étain veste aufond de la liqueursous la forme d'unepoudre blanche. La plupart des échantillons sont un mélange d'étain sul- furé et de cuivre sulfuré, comme le prouvent les analyses de 498 ETA Klaproth; il s'y joint aussi un peu de fer. Ce savant a retiré de cent parties d'un échantillon d'étain sulfuré d'Angleterre: étaln, 34.; cuivre, 36 ; fer, 3; soufre, aS, et 2 de matière ter- reuse. Un autre échantillon a donné 26,5o d'étain , 3o de Ciiîvre, 12 de fer , et 3o,5o de soufre. L'étain sulfuré a été trouvé d'abord en Angleterre , où il se rencontre dans plusieurs mines du comté de Cornouail- ies , et notamment à Sainte-Agnès , Stenna Gwynn , Huel ^ Rock et Huel Scorier: il y accompagne diverses mines de. cuivre , surtout le cuivre pyriteux et la blende (Jameson ) ; le quarz et le schiste argileux lui servent aussi de gangue. Il a été rencontré depuis à Catorce et à San-Luis de Po- tosi , dans la Nouvelle-Espagne {Del Rio). Les petites mas- ses de ce minéral sont souvent recouvertes d'un enduit blan- châtre, qui est de l'oxyde d'étain. La Mine de Cloches ou Glockenerz des Allemands, est un _ mélange d'étain sulfuré et de cuivre pyriteux qui donne par ' la fusion un alliage semblable à celui dont on fait les cloches. ( Brochant, Minéralogie ^ t. II, p. 212.) Etain d'Angleterre , ou de Cornouailles, Etâin fin, Etain plané , Etain sonnant, etc. ( V. ci-dessous et plus haut , pag, 4-^8 ), Etainjcommun. On a donné ce nom, tantôt à l'étain oxyd«,i qui est en effet la mine d'étain commune , et tantôt à l'al- liage d'étain, de plomb, et quelquefois d'un peu de cuivre jaune , que les potiers d'étain emploient ordinairement. ( Voy. plus haut , pag. 489-) Les ordonnances indiquent la quantité de métaux étran- gers qu'il est permis d'allier à l'étain, et qui ne doit pas être de plus d'un quart de son poids ; mais on outrepasse fréquem- ment cette quantité. L'alliage nommé en Allemagne ètain à âeux lit^res , ren- ferme parties égales de plomb et d'étain ; c'est ce que les potiers appellent ici claire soudure ou claire étoffe. Il n'est per- mis de l'employer que dans la fabrique des moules à chan- delles, et pour les petits ouvrages destinés aux enfans, que les ouvriers appellent bimblot. L'étain mélangé avec un tiers de plomb porte deux marques ou poinçons; celui qui n'en contient qu'un cinquième , en a trois ; enfui , celui qui a quatre marques , est seulement allié de 3 parties de plomb sur 100. On le nomme dans le commerce élain d'' Angleterre- Il en vient aussi d'Allemagne. Uétain plané ou etain des marais est le plus pur que l'on puisse trouver chez les marchands ; il porte aussi les noms. d'étain cristallin , étain ci la rose, etc. Ce qu'ils nomment étain ^n ou sonnant ., est un alliage d'étain y de bismuth y de cuivre et de zinc , auquel on joint quelquefois de l'antimoine. Ce dernier métal donne à l'étain une certaine dureté; aussi le fait-on entrer dans la composition du métal destiné aux us- tensiles de ménage : on l'appelle alors élain dantîmoine. Le Dictionnaire de chimie de Klaproth , dont nous devons une très-bonne traduction à MM. Yogel et Bouillon-La- grange , renferme des détails très-intéressans sur les divers alliages de Tétain , et une table fort étendue des différens poids de volumes égaux d'étain allié de plomb dans diverses proportions , etc. ; nous y renvoyons. ETAIN NATIF. Romé-Delisle et Kirwan ont admis comme tel des échantillons de ce métal, en petites masses granuleuses et friables, renfermant des grains d'étain duc-* tiles. Ils avoient été trouvés en Cornouailles. L'on a aussi donné pour de Vétaln natif une masse ana- logue , venant du bourg d'Epieux , près de Cherbourg ; mais suivant M. Schrseber, ce n'étoit autre chose que de l'étain enfoui et altéré par son séjour dans le sein de la terre. L'existence de ce métal à l'état natif, n'est admise aujour- d'hui par aucun minéralogiste. (LUC.) ETAIN-DE-GLACE. On donne quelquefois ce nom au bismuth, attendu qu'on le fait entrer dans l'étamage de cer- tains miroirs convexes. F. Bismuth, (pat.) ETAIRION. Sorte de Fruit. Les KENo^cuLEs, les Jou- barbes , les Fluteaux en offrent des exemples, (b.) ETAÏRIONAIRES. Nom du 4..« ordre , i." classe de la classification des fruits , par M. Mirbel. Elle comprend les fruits composés, provenant d'ovaires portant le style, (b.) ETALON. Cheval entier , destiné à servir les jumens dans les haras. Du choix de l'étalon, dépendent la beauté et la bon- té des races de chevaux. F, a ce sujet le mot Cheval, (s.) ETAMINES, Stamina. Organes mâles des fieurs. (Fovea Fleur.) Leur forme est ordinairement celle d'un Filet, qui supporte une tête appelée Anthère ou Sommet. L'anthère contient une poussière prolifique , qui s'échappe , soit par ex- plosion, soit par dilatation, et qui va s'introduire dans le Stigmate , pour être portée aux ovaires qu'elle féconde. Les étamines varient par la forme et par le nombre. On a dernièrement donné le nom d'ANDROPHORE aux éta- mines qui offrent plusieurs Anthères à leur sommet. V. Fi- let, (b.) ETANG. C'est une pièce d'eau plus ou moins grande, or- dinairement faite de main d'homme , pour y placer du pois- son qu'on puisse pêcher à volonté. On dit ordinairement , parce qu'on appelle aussi étangs les amas d'eau salée qu on 5oo K T A trouve sur quelques côtes ^ principalement sur celles de la Méditerranée, et qui sont naturellement formés par les lais- ses de la mer. V. au mot Mer. Toute pièce d'eau d'une certaine étendue , formée natu- rellement, et qu'on ne peut dessécher sans de grands travaux, s'appelle un Lac. V. ce mot. C'est des étangs proprement dits , de ceux qui sont le résultat de l'industrie humaine , et qui sont destinés à pro- curer un revenu par la vente des poissons qu'ils contien- nent , dont il doit être question ici. Un étang est alimenté , c'est-à-dire , rempli par les eaux pluviales , par de petites sources , ou par une rivière. Il peut être sur un fond boueux, sur un fond argileux, ou sur un fond sablonneux. Ces six considérations prises deux par deux, fournissent toutes les données générales que peut désirer ce-, lui qui veut entreprendre de former un étang, lorsqu'il est certain que l'eau ne s'infiltrera pas dans les terres, qu'elle ne manquera pas pendant les étés les plus secs , et qu'il n'a pas à craindre , à la suite des hivers pluvieux , des débord^mens trop considérables. Ainsi , la première chose dont on doit s'assurer , c'est de savoir si le sol retiendra l'eau. Les localités seules peuvent indiquer les moyens à employer. Une couche argileuse , re- couverte de quelques pouces de sable , est ce qui donne le plu( d'espérance. La seconde chose est de savoir quelle doit être la hautei de la chaussée , relativement à l'étendue de terrain qu'on vei inonder. Un nivellement exact l'apprend. La troisième , quelle est la quantité d'eau qui y affluera dam le cours d'une année ordinaire , et quelle est celle que l'éva^ poration en enlève journellement. Des calculs approximatifs^ fondés sur quelques expériences , suffisent pour la faire con- noître. Lorsqu'on s'est assuré de la possibilité d'établir un élan^^ dans un local, et qu'on est déterminé à le construire , soit par des motifs de spéculation , soit par d'autres raisons , il faut d'abord s'occuper de la formation de la chaussée. C'est la partie la plus essentielle ; c'est , si on peut employer ce mot, î'âme de l'étang. Là, il est d'une bonne économie de ne rien épargner. La plus légère parcimonie peut, par la suite , ame- ner de grandes dépenses. Il faut que tous les matériaux soient de la meilleure qualité possible, et qu'ils soient mis en oeuvre par les meilleurs ouvriers. A l'endroit le plus profond , dans la ligne de direction de la digue , endroit indiqué par les nivellemens ou par le cours E T A 5oi naturel des eaux, on pratiquera un canal en maçonnerie , des- tiné à donner écoulement à Teau, lors de la pêche , et qui doit avoir , en conséquence , une largeur proportionnée à sa masse. Il sera de deux ou trois pieds plus bas que le sol de l'étang , et assez solide pour supporter le poids de la chaussée. La chaussée doit être faite , autant que possible, en argile, ou au moins sa partie antérieure doit l'être , si elle n'est pas revêtue de pierre. Sa hauteur et sa longueur seront toujours proportionnées à la hauteur de Teau, c'est-à-dire, de deux a trois pieds de plus , et son épaisseur , à la base , au moins trois fois plus large que sa hauteur. Son sommet , lorsque les matériaux sont bons , peut n'avoir qu'une épaisseur égale à la hauteur. La cliaussée doit être terminée une année avant l'époque où on doit mettre Teau dans l'étang , afin que les terres aient le temps de se tasser et de se revêtir de gazon , qui concourt beaucoup à sa solidité. Souvent , pour l'assurer davantage , on fait , dans l'intérieur, un clayonnage de pieux et de planches ou de perches ; mais ce moyen , excellent dans les premières années , peut devenir fort nuisible , parce que les bois pou- rissant fournissent des issues à l'eau. On laisse à une des extrémités de la chaussée , un espace un peu moins élevé que le reste, et que Ton recouvre de dalles de pierre. On appelle cet endroit , qui a une ou deux toises de large , le dèchargeoir, parce que c'est par-là que les grosses eaux sortent de l'étang. Souvent, et on doit le désirer toujours, les eaux d'un étang font mouvoir les roues d'un moulin ou d'une usine ; alors on place la vanne aune petite distance du point central d'écou- lement des eaux -, on la perce à un ou deux pieds au-dessous du dèchargeoir , et on a soin de la garnir d'un grillage en Lois , propre à empêcher la sortie du poisson. Une grille semblable doit aussi toujours être placée à l'ex- trémité extérieure du canal en maçonnerie dont 11 a été parlé. * L'extrémité intérieure de ce canal aboutit à un petit étang creusé dans le grand , et ulgaris , Lath. , pi. i). 21 , f, 3 de ce Dictionnaire , est moins gros que le mer/e, et a huit pouces six lignes de longueur ; ïe bec jautiâlre à son origine et brun vers le bout ; l'iris de couleur noisette ; un beau noir lustré, à reflets verts , pourpres et violets sur di- verses parties , couvre le dessus et le dessous du corps ; chaque plume est terminée par une tache roussâtre sur les parties supérieures et sur les couvertures des ailes et de la queue ; cette même teinte borde les pennes alaires et caudales, qui sont d'un brun noirâtre à l'intérieur ; les plumes de la tête et du cou sont longues et étroites ; celles des joues , le devant du cou , de la poitrine et du ventre, ont à leur extrémité une tache blanchâtre ; les pieds sont couleur de chair et les ongles noirâtres. Tel est le mâle après la mue, pendant l'hiver, et dans le premier mois du printemps; mais vers le mois de înai , son bec devient totalement d'un beau jaune orangé ; les mouchetures rousses et blanches disparoissent en grande partie , et quelquefois totalement ; alors les plumes ont des reflets plusprantmcés, plus vifs, et sont d'un beau noir violet. La femelle a moins de reflets , a des mouchetures plus larges ou plus longues et plus nombreuses ; son bec est brun. Le mâle lui ressemble après la mue. Les jeunes , dans leur pre- mier âge , sont d'un brun noirâtre , sans taches blanches et sans reflets ; les mouchetures commencent à paroître à la première mue^ tantôt sur une partie du corps, tantôt sur une autre, mais le plus souvent sur les parties inférieures , ensuite sur la tête , et après sur le dos. Pendant la mue, peu d'oi- seaux offrent des variétés de plumage plus nombreuses et plus agréables que les étourneaux. Les deux sexes portent dans leur jeunesse une robe si semblable, qu'il est impossible de les distinguer: comme les niâlçs sont seuls susceptibles d'éducation, et par conséquent recherchés, les oiseleurs les reconnoissent, à cet âge, parune tache noirâtre presque im- perceptible, qu'ils ont sous la langue ; il faut que ce soit vrai- ment un caractère distinctif , puisqu'ils ne s'y trompent que lorsqu'ils veulent tromper l'acheteur. Selon Salerne, la dif- férence etiire les detix sexes consisteroit dans la forme de la langue ; le mâle l'auroit fourchue , et la femelle pointue ; mais cfette différence n'existe pas. Le temps des ariiours pour les étourneaux commence dans les premiersjours dû printemps; alors chaque paire s'assortit et s'isole; mais cette imion ne se fait pas paisiblement. Les mâles se disputent les femelles avec acharnement , et celles-ci n'ont pas le droit du choix ; elles appartiennent aux vain- tjueurs. C'est à cette époque qu'ils font entendre leur chant, qui est un gazouillement presque continuel: ils ont en outre l S,6 E T O un cri qui n'est qu'un sifflement long et très-aigu. Ce même cri est aussi pour eux celui de Tinquiétude. Une fois appariés, ils cherchent un endroit favorable pour y poser le berceau de leur progéniture ; les uns s'emparent d'un nid de pic vert ^ d'autres font leur ponte dans les colombiers , sous les cou- vertures des maisons , des églises , et même dans des cre- vasses de rocher ; mais il n'est pas certain qu'ils cons-- truisent leur nid sur les arbres. Les matériaux qu'ils em- loient, sont de la paille à l'extérieur, du gros foin pour e centre , des herbes fines et quelques plumes pour Tin- Aérieur. C'est dans ce berceau , fait sans art , que la femelle dépose quatre œufs d'un bleu verdâtre, de la grosseur de ceux de la grive. Le mâle partage avec elle l'incubation ; les jeunes ne sortent du nid que lorsqu'ils sont très-emplu- anés. Cet oiseau n'est point recherché pour son chant natu- rel , mais pour son plumage , et spécialement pour sa doci- lité et son aptitude à apprendre tout ce qu'on lui enseigne ; sa voix devient claire et sonore , son sifflet très-agréable ; il prononce facilement des mots , et quelquefois une phrase de suite , et il répète des airs de serinette à s'y méprendre ; enfin , son gosier , souple , se prête à toutes les inflexions , à tous les accens. Pour avoir un chanteur parfait , il faut le prendre dans le nid trois ou quatre jours après sa naissance; car s'il y reste dix à douze , il se ressouviendra toujours de son ramage naturel et de son cri désagréable : on le tient à cet âge tendre dans une petite boîte garnie de mousse , qu'on a soin de changer tous les jours , car de la propreté dépend le succès ; et on lui donne souvent à manger , mais peu à la fols ; dès cet Instant , on lui répète ce qu'on désire lui ap- prendre. Dans nos climats tempérés , les étourneaux ne font que deux couvées par an; encore la seconde est peu nom- breuse. Pour se procurer des petits avec plus de facilité, quand les vieux ont établi leur demeure sous les toits des églises et des colombiers , on attache sur les murs des vases de terre , comme on le fait pour les moineaux ; ils ne manquent pas, de s'en emparer, surtout si on les trouble dans les lieux où ils couvent ordinairement , et quoiqu'on leur retire leurs pe- tits , cela ne les empêche pas d'y couver de nouveau. Lors- qu'on veut élever des jeunes , on leur donne pour nourriture du cœur de mouton haché par petits morceaux et dans la forme de chenilles; on les leur présente au bout d'un petit Jiâton , jusqu'à ce qu'ils mangent seuls. Alors o» les nourrit avec la pâté que l'on donne aux rossignols ; cependant on doit varier leurs allmens , car ils s'accommodent volontiers de tout. Dans l'état sauvage , ils vivent de limaces, de ver- rpi?seaux, de scarabés, de diverses graines , de bajes de su- E T O 5i7 reau, d'olives, de cerises et de raisins. On prétend que ceê derniers alimens , surtout le raisin , corrigent l'amerlume naturelle de leur chair. Généralement, dans tous les pays et dans toutes les saisons , elle est sèche , dure et de mauvais goût; il est des précautions que l'on recommande pour lui donner une saveur passahle , qui consistent , d'après les uns, à arracher la langue de ces oiseaux à l'instant où on les tue, ou à les saigner au cou ; il ne s'agit, selon d'autres , que de leur couper la tête, parce qu'elle sent un peu l'odeur de four- mi, ou de leur enlever la peau, parce qu'elle seule a de Tamer- fume ; mais de quelque manière qu'on s'y prenne, la chair des vieux est toujours sèche , amère , et un mauvais manger. Enfin , on a cherché à en tirer un parti quelconque, et l'on ^sure qu'on peut les engraisser dans les volières ; mais , dit- Wn , il leur faut des juchoirs, les y nourrir de millet , de fro- ment, et avoir soin de les abreuver deau tfès-claire ; il ne faut qu'un mois pour leur donner toute la graisse dont ils parois— sent susceptibles; ils sontpourlors, ajoute-ton, bonsà manger et à vendre. Plusieurs personnes vivent de ce commerce. Ce n'est certainement pas à Paris; et je ne crois pas qu'on puisse même nourrir ces oiseaux qui sont insectivores et frugivores avec de pareilles graines. Comme les étourneaux qu'on nour- rit en cage sont su]ets k V epilepsie , maladie assez commune parmi les oiseaux que l'on retient en captivité , on a pré- tendu que leur chair étoit un remède spécifique pour les hommes attaqués de cette même maladie. Les étounieaux font beaucoup de dégât dans les vignes , surtout dans nos contrées méridionales , à l'époque de la ma- turité des figues et des raisins ; là , leur tête doit être mise à prix : il n'en est pas de même dans les parties septentrio- nales de la France. Cette espèce est du nombre de celles dont l'agriculture réclame la conservation , d'après les ser- vices qu'elle lui rend en détruisant une grande quantité de ces insectes rongeurs , qui , par leur prodigieuse multiplicité, finiroient par anéantir l'espoir de l'agriculteur. Ces oiseaux vivent sept à huit ans , et on en a vu , dans l'état de domesticité , ne finir leur carrière qu'à vingt. Ils aiment tellement la société , que dès qu'ils ont fini leur cou- vée , ils se rassemblent en troupes nombreuses ; ne se quittent plus ni nuit ni jour. Ils se retirent, au coucher du soleil, dans les marais couverts de roseaux qu'ils choisissent toujours pnaur leur gîte ; dès le matin , on les entend jaser tous en- semble , et dès l'aurore , ils quittent leur asile nocturne , et se répandent dans les campagnes , où souvent ils se mêlent avec les corneilles , les choucas , les litornes , les mauvis , et même les pigeons , mais plus rarement; ils se plaisent volaa- 5i8 E T O tiers avec les bœufs et aulre gros bélail qui paissent dans le* prairies ; ils sont souvent au milieu d^un troupeau de mou- tons, et il n'est pas rare de les voir perchés sur leur dos; ils y sont attirés par les insectes qui voltigent autour d'eux , par ceux qui fourmillent dans leur fiente , et par un plus grand nombre de vermisseaux que ceux-ci découvrent en paissant. Les étourneaux ont une manière de voler qui leur est propre ; leur vol est circulaire et serré ; le vol circulaire fa- cilite au chasseur le moyen d'en tuer beaucoup avec les armes à feu; il suffit d'être à couvert de quelques branches ou ro- seaux ; car dès qu'il en tombe un , tous les autres reviennent voltiger autour. Le vol serré leur est avantageux pour échap- per à l'oiseau de proie; dès l'instant qu'il veut les attaquer, ils serrent leurs rangs, et soit qu'il se trouve embarrassé nar le nombre , soit que le bruit de leurs ailes et de leurs. xril' l'étourdisse , soit enfin qu'il ne puisse ou les enfoncer , ou choisir sa proie , il est presque toujours forcé de les aljandon- ner. Nozeman dit qu'il est constaté que les étourneaux , pres- sés par l'oiseau de proie , envoient leur fiente avec une telle force , que l'assaillant est obligé de cesser ses poursuites. Celte observation , néanmoins , demande encore à être vérifiée. Montbeillard , et la plupart de ceux qui depuis ont parlé «les étourneaux, assurent qu'ils ne sont point voyageurs, et qu'ils restent constamment pendant l'hiver dans les con- trées où ils ont prisnaissance; ce faitestcontreditpar d'autres naturalistes ; selon eux , une partie voyage et change de cli- mat , tandis que l'autre ne s'éloigne pas des lieux qui l'ont vue naître. Ceux que l'on voit , dit Sonnini , dans l'île de Malte , y sont de passage, de même que ceux qui paroissenl dans les îles méridionales de l'Archipel grec, dans celle de Candie, en Egypte, et vraisemblablement en Barbarie, où Poiret assure qu'ils sont communs en automne : il estcertain que dans les contrées qui avoisinenlRome, ils disparoissent 9près les couvées ; à cette époque , ils sont plus nombreux du côté de Bordeaux , et l'on en voit moins dans les contrées septentrionales : je les regarde comme des oiseaux errati- ques, qu'une plus grande abondance de nourriture attire , à certaines époques, dans divers lieux. Celte espèce est répan- due dans une partie de l'ancien continent ; on la trouve en Suède , en Allemagne, en Italie, dans le nord de l'Asie, au Cap de Bonne-Espérance, selon Kolbe (elle n'y existe pa? au rapport de Lcvaillant ) ; mais elle ne se trouve point dans le nord de l'Amérique. On a donné , il est vrai, son nom à divers oiseaux qui ont à peu près son genre de vie , surlout <»ux jeunes coimnandeurs , d'après leur taille, et leur plumage E T O 5i9 îachelé de blanc et de roussâlre ; mais ce sont des espèces très-différentes. Chasse de V Etoumeau. — Quoique la chair de cet oiseau ne soit pas un bon manger, les anciens la rechercbolent , et en servoient souvent sur leur taJjle. Il passe en Hollande pour jun bon gibier; d'après cela, il n'est pas étonnant que l'on .ait employé divers moyens pour s'en procurer. En Hollande, où II y a de vastes marais fréquentes par les élounieaux, l'on a coutume , lorsque la nuit est close , d'y attacher et d'y ten- dre, à des pieux, plusieurs filets garnis d'une lanterne où brûle une chandelle ; on bat alors les joncs et les roseaux avec des perches, et ces oiseaux assaillis de coups de gaules et étourdis par le bruit , volent éperdus vers la lumière , et s'embarrassent dans les filets. On en prend ainsi à cette chasse plusieurs centaines Ik la fols. Une chasse très-amusante, est celle que Ton fait lorsqu'ils sont en grandes bandes. On attache , soll à lit queue , soit à chaque patte d'un étourneau , une ficelle engluée à une palme environ du corps ; lorsqu'on a découvert une troupe de ces oiseaux , on s'en approche le plus près possible , et on laisse aller le prisonnier; il s'empresse d'aller rejoindre les autres , se mêle parmi eux, el englue ceux qui l'approchent; ceux-ci ne pouvant plus se soutenir en l'air , tombent à terre ; on les étourdit alors à coups de branches d'arbres : en lâchanl plu- sieurs de ces oiseaux, celle chasse devient plus avantageuse. On en prend aussi beaucoup au lacet ^ à la pantière , et avec wne vache aiiifirielle. Pour cette dernière chasse, Ton s'en- ferme dans une vache d'osier,- recouverte dune peau, et tellement imitée , que ces oiseaux s'y méprennent. On la place au milieu d'un troupeau , et de là le chasseur peut tirer à son aise au milieu des vols d'étourneaux , qui suivent et se mêlent avec le bétail dont ils ne se méfient pas, et en tuet plusieurs de suite; car, comme je l'ai dit précédemment, dès qu'il en tombe un mort ou blessé , tous les autres volenr çn cercle à l'cntour. On les prend encore avec àc:?, filets ou nappes aux alouettes , le long des mares , depuis la Saint-Jean jusqu'à la mi -août. Pour cette chasse , il îaul des appelans. La méthode qui est en usage en Italie pour les attraper ,. consiste, au rapport d'Olina, dans le choix de l'emplacement ; car s'il est mal choisi, on en prendra peu, « Lorsque le temps est sec , dlt-il , on cherche un endroit où il y ait de l'humidité , près d'un buisson ou d'une haie , à la portée des terres ense- mencées, ou des bestiaux. Les filets qu'on emploiera pour cette chasse , doivent être de sept pas ; les perches auront huit palmes de hauteur, et la corde pour les tirer sera longue de K.o E T O quinze pas. Il faut en outre que les filets soient d'un fil fort , et que les mailles soientplulôt serrées que claires. On aura en outre une cage de cinq palmes , avec son entre-deux dans la partie supérieure ; on y mettra environ une centaine d'étour- neaux; et dans la partie inférieure, on tiendra ceux qui doivent servir d'appât, liés séparément l'un de l'autre parla queue avec un peu de ficelle , près des perches qui sont en dedans des filets, pour pouvoir les tirer au besoin. On pourra donner à manger à ceux-ci quand on voudra ; mais à l'égard de ceux qui sont dans la partie supérieure , comme ils doivent servir de réclame, on ne leur présentera à manger que dans «n endroit : on ne leur donnera pour boire même qu'un abreuvoir fort étroit , afin qu'étant pressés de la faim et de la soif, ils fassent plus de tapage. Il seroit mieux encore , quand on voudra s'en servir le matin, d'ôter leur manger dès La veille ; on place la cage au-dessus du vent , afin que les cris des prisonniers puissent être portés aussi loin qu'il est pos- sible -, l'oisaleur se tiendra dans une loge pour tirer le filet , autrement il ne réussiroit pas. Telle est la chasse de l'étour- neau djns le temps du passage. Celle que l'on fait aux jeunes , a lieu depuis la Saint-Jean jusqu'à la mi-août. On se sert des mêmes filets, et on prend les mêmes précautions. On tend les filets dans des endroits frais , et près du bétail. C'est en- core à peb près dans le mêine temps qu'on en fait une autre , nommée chasse au gué , parce qu'elle a lieu dans les endroits où ces oiseaux vont se baigner. On tend les filets dans quelque prairie où il se trouve de l'eau à la hauteur au moins de quatre doigts , et à la proximité des arbres ; on met pour appelans quatre étourneaux, et on coQche l'herbe quipourroit cacher l'eau ». Varu'tés de VEtoumeau. — On doit considérer toutes ces variétés individuelles comme des jeux de la nature ; car ou les trouve dans les nids des étourneaux ordinaires^ et elles ne se perpétuent point. Telles sont : JJ éiournenu hlanc d'Aldrovande ; il est totalement de cette couleur, avec le bec d'un jaune rougeâtre , et les pieds cou- leur de chair. On voit souvent de ces étourneaux en Pologne. Uétourneau hlanr et noir est de la taille des précédens , et a le sommet de la tête , le cou , les plumes des ailes et de la queue noirs; tout le reste du corps blanc ; le bec noir et jaune. Ij étourneau à tête blanche a la tête et le cou blancs , avec deux taches noires contiguës près du bec , un peu au-dessus des yeux ; la poitrine , le ventre , les couvertures des ailes , et celles du dessous de la queue , d'un blanc varié de taches bleuâtres ; les pennes alaires et caudales , noires ; les pieds jaunes ; le bec et les ongles noirs. E T O 52Î ISé/oumeau gris cendré. Tout son plumage est d'un cendré jaunâtre , varié de quelques petits points sur la poitrine ; les pieds et le bec sont noirs. Enfin, on en voit de totalement blancs, avec la tête noire ; d'autres entièrement de la couleur que l'on appelle soupe de lait , et parsemés de petits points blancs. Cette variété est très-jolie. L'Etourneau a ailes rouges de Catesby , est le Trou- PIALE commandeur. L'Etourneau atthis. Nom donné par Hasselquitz à un C01VUS ; par Latham, à un gracula (mainate) ; par Daudin, à un quiscale; par M. Cuvier, à un merle ; c'est notre maHin- pêcheur., comme l'a fort bien observé M. Savigny dans son Histoire des oiseaux d'Egypte et de Syrie. En effet , il suffit de lire la description de ï atthis pour se ranger de son sen- timent. L'Etourneau du Cap de Bonne-Espérance. V. Etour- neau pie. L'Etourneau caroncule. V. le genre Créadion. L'Etourneau de la Chine. V. Merle huppé de la Chine. L'Etourneau choucador. V. Merle choucador, L'Etourneau a cravate frisée. V. le genre Polochion. L'Etourneau cureu, Sturnus curœus., Daudin. Cet oiseau, qui a le bec recourbé à lapointe et garni de soie à sa base, ne peut être un élourneau ; ses caractères indiquent , en quelque sorte , le bec d'un merle; cependant je ne garantis pas qu'il doive être placé convenablement parmi ceux-ci , puisque ce n'est pas d'après une description aussi succincte que celle faite par Molina qu'on peut déterminer cet oiseau, * L'Etourneau de la Daourie , Sturnus dauricus , Lath. M. Pallas a rencontré cet élourneau dans la Daourie méri- dionale , et ne l'a pas vu dans les autres parties de la Sibérie. L'espèce se lient ordinairement dans les saussaies , où elle vit d'insectes et de quelques végétaux ; elle place son nid dans les trous des rochers, et quelquefois sous les toits dans les vil- lages ; la femelle y dépose trois œufs d'un vert foncé. La lon- gueur de cet oiseau est d'un peu plus de six pouces ; il a le bec noir, et plus incliné que ne l'ont ordinairement les étourneaux; l'iris brun; une strie blanche sur les' côtés de la tête, dont le sommet est ainsi que le dessus du corps d'un noir violet; le dessous est blanc cendré; les couvertures des ailes sont noires, à reflets verts ; celles de la queue violettes; les pennes alaires noires , terminées et bordées de blanc; la queue est un peu fourchue, et d'un noir verdâlre ; les pieds sont d'un bleu- noir. La femelle a la tête et le dos bruns; les ailes et la queue d'un noir mat ; le reste du plumage d'un blanc cendré 522 E T O sale. Il faut voir cet oiseau en nature, pour assurer que c'est un véritable étourneau , avec d'autant plus de motifs que Pallas l'appelle Gî-aciila sturnîna. Daudin l'a décrit deux fois, l'une sous le nom de Sturnus dauiïcus, et l'autre sous celui de S tu mus stuminiis. L'Etourneau éclatant. V. Merle éclatatnt. L'Etourtseau d'Egypte ne diffère de celui d'Europe que parce que son plumage a ses reflelsd'un bleu éclatant. L'Etourneau Geoffroy. V. Bagadais. L"Etourkeau hablizt , Siiimus mauntanicus , Latb. C'est la Fauvette des Alpes ^ dite le PÉGOT, V. ce mot. L'Etourneau jaune de Bengale. C'est , dans Albin , le nom du Loriot du Bengale. L'Etourneau jaune des Indes d'Edwards, est le Loriot DU Bengale de Brisson. L'Etourneau de la Louisiane. V. Stournelle a collier et le Troupiale commandeur. L'Etourneau loycà. V. Stournelle loyca. L'Etourneau more est \afaui>etiedesJ/pes, dite le Pégot, F. ce mot. L'Etourneau noir et blanc des Indes. C'est , dans Edwards , I'Etourneau-pie. L'Etourneau de la Nouvelle-Espagne , est le Trou- piale BRUANTiN. F. ce mol. * L'Etourneau olivâtre, St.olhaceus^ Lath., se trouve k la Chine ; il a le bec d'un rouge blanchâtre ; les yeux placés dans une longue raie , d'un bleu pâle ; tout le corps , les ailes et la queue d'un brun olivâtre clair; cette teinte est foible , et incline au jaune sur le ventre ; les pieds sont d'un rouge , pâle , et la queue est longue. La description qu'Osbeck fait de cet oiseau est trop succincte pour garantir qu'il fait partie de ce genre. L'Etourneau-pie , Slurmis capensis , Lath. Il paroît cer- tain que cet oiseau ne se trouve paS*au Cap de Bonne-Espé- rance , mais au Bengale, où il est connu sous le nom de rontrn. Brisson Fa décrit deux fois sous les noms à^ étourneau du Cap de Bonne-Espérance , et de troupiale du Bengale. Il a le bec jaunâtre à sa base , et rougeâtre vers le bout ; sur les joues, au-dessous des yeux, est une grande tache ronde, d'un blanc roussâtre , de laquelle part une petite bande de la même teinte, qui s'étend vers l'occiput ; la tête , la gorge et le cou sont d'un noir brillant , et tirant un peu au violet ;, on remarque, entre la narine et l'œil, ui>e petite tache d'im blanc roux; le dos, le croupion, les scapulaires , les grandeSi couvertures , les pennes des aile^ et de la queue, soiil aoi-. E T R r.2:^ râlres ; le reste du plumage est blanc ; les pieds sont jaunes , ri les ongles gris ; grosseur de Vétourneou commun; longueur , huit pouces trois lignes. Cet oiseau est un double emploi dans Gmelin , sous les noms de slurnus capensis et contra. *L'Etourneau a plumes soyeuses, St. serkeus^ Lalh. , pl. 21 des lUust. de Broam. Les plumes de cet ctoiuneau du nord de la Chine ont Téclat approchant de celui de la soie; sa longueur est de sept pouces et demi; son bec d'un rouge pourpré , et noirâtre à son extrémité ; toute la lêle d'un blanc jaunâtre , plus foncé sur le sommet; le haut du cou de la même teinte; le dessus du corps d'une belle couleur cendrée; les pennes des ailes etde la queue sontblanchesà leur origine, et noires dans le reste de leur longueur , à l'exception des se- condaires qui sont totalement blanches ; le dessous du corps est plus pâle que le dessus ; les pieds sont d'un jaune rou- geâlre. La femelle est brune où le mâle est noir ; cette der- nière teinte est celle du sommet de sa tête ; le front est mé- langé d'un blanc sale . qui est la couleur des côtés et du crou- pion ; les pieds sont bruns. Ces oiseaux ont les mêmes bal)i- ludes que Vétoumcau commun. La figure indiquée ri -dessus n'est pas assez correcte pour assurer que c'est un véritable clourneau. L'Etourneau rouge-aile, d'Albin, est le Troupiale COMMA>DEUR. L'Etourneau des Terres Magellaniques. V. Stour- TîELLE blanche-raie. * L'Etour^ieau \LRT.,Sf.vîridis., Latb. Le voyageur Osbcck a fait connoître cet oiseau de la Chine , qui porte sur le front , et au-dessous de la base du bec , une petite touffe de plumes noires et blanches ; plusieurs taches blanches sont semées sur son plum.age : une sur le dessus de la tête et au- dessus de l'œil , deux autres sur les plumes scapulaires ; les parties supérieures du corps , les ailes et la queue sont vertes ; les bords extérieurs des premières pennes , et les liges de toutes, sont blancs; le devant du cou, la poitrine elle ventre d'un bleu pâle ; les pieds d'un bleu cendré. Est-ce bien un étourneaii ? (v.) EXPIE. C'est la Pie, en Savoie, (s.) ETRANGLE-CHIEN. C'est le nom de deux plantes de genre et de famille très-différens ; l'une est une Aspéuule i^asperula cynancJiica ) , et l'autre le Cyna>!QUE. Foy. ce mol. (EN.) ETRANGLE-LOUP. On appelle ainsi, dans quelques lieux, la Parïsette ; dans d'autres 1' Aconit tue-loup. (b.) ETRECICE. Ancien nom égyptien de I'Eruca de Dios- çoride. F. ce mot. (lts.) 524 K T U ETRILLE, r. Fortune, (l.) ETRONGNER. Synonyme d'ETRONçoNNER et d'EiAr GUER. (B.) ETROUBLE. Synonyme de Chaume, (b.) ETTELACH. Nom donné par Scaliger à un arbre du genre Genévrier , qui croît en Libye, et dont il découle une résine. Son bois est sudorifique, et sert à faire des instru- mens de musique. C'est probablement le genemer oxicèdre. V. au mot Genévrier, (b.) ETTO W. Nom d'une espèce de CASSiNEqui croît au Cap de Bonne-Espérance, (ln.) ETUI, Elytrum. On a donné le nom ^éiui^ àe fourreau^ aux enveloppes convexes et coriacées qui couvrent les ailes Aes coléoptères ; mais dans la langue des entomologistes, ce mot rentre dans celui à'élytre. V. Elytre et Ailes des In- sectes, (o, L.) ETUI MÉDULLAIRE. V. Moelle, (b.) ETUI DE SCOLOPENDRE. Nom vulgaire du tube de TAmphitrite à pinceau (amphitrite penicillus , L. ) (desm.) ETURGEON. V. Esturgeon, (desm.) ETUVES NATURELLES. Ce sont des cavernes qui se trouvent dans des laves ou tufs volcaniques , près des volcans éteints, et d'où il sort, par les fissures de la pierre, des vapeurs chaudes et humides, communément accompagnées de di- vers gaz, et surtout de gaz hydrogène sulfuré. Ces étuves offrent des bains de vapeurs qu'on regarde condme très -salutaires dans les affections rhumatismales , et dans toutes les maladies dont le traitement exige une forte transpiration. Telles sont les étuves de San-Germano, près de la fameuse Grotte-da-chien , sur le bord du lac d' Agnano , entre Naples et Pouzzole. Ce lac est un ancien cratère. Les étuves de l'île d'Ischia dans le golfe de Naples, ont une température, les unes de 4-6 degrés, les autres de li.'j. Dans les étuves de Lipari, l'une des îles Eoliennes, la tem- pérature est de 48 degrés. Dans les étuves de Tritoli, appelées aussi les Bains de Né- ron, dans le golfe de Naples, à l'ouest de Pouzzole, entre Baïa et le lac Lucrin , la chaleur est extrêmement forte ; le thermomètre y monte à 6o degrés. Pour expliquer cette chaleur, on ne manque pas de sup- poser qu'il existe des fournaises au-dessous de ces étuves. Mais comme il y a une longue suite de siècles qu'elles sont à la même température, ainsi que toutes les eaux thermales „ E U C 5a5 celte supposition paroît entièrement dénuée de vraisemblance. V. Volcans, (pat.) EUBELDE-LIWECK. Les colons du Cap de Bonne- Espérance donnent ce nom à I'Alouette a gros bec. (desm.) EUBLE. Synonyme d Yèble. (b.) EUBULOS des Grecs. F. Ebulus. (ln.) EUCiELION , Eucœlium. Genre établi par Savigny , aux dépens des Alcyons, aété réuni aux Polyclinons par Cuvier. Laraarck le conserve, mais en lui réunissant le Diderme du même naturaliste. Ce dernier lui attribue pour caractères: animaux bifores, agrégés, vivant dans une masse commune étendue en croûte, spongieuse ou subgélatineuse, parsemée de mamelons à sa surface, et n'offrant point, par leur disposi- tion, plusieurs systèmes particuliers; une seule ouverture apparente au-debors ; vessie gemmifère, unique et latérale. Ce genre renferme deux espèces t-l'EucELiON gélatineux et l'EuCvELiON FONGUEUX, vivant toutes deux dans les mers d'Europe, (b.) EUCALYPTE, Eucalyptus. Genre déplantes de l'icosan- drie monogynie et de la famille des myrtoïdes , qui a été établi par Lhéritier dans le Sertum AngUcum. Ce genre a pour caractères: un calice turbmé, tronqué jCtentier àson sommet, qui est couvert d'un petit opercule en forme de coiffe et caduc ; un grand nombre d'étamines très-longues et à anthères va- cillantes; un ovaire inférieur ovale, terminé par un long Style astigmate simple ; une capsule à quatre loges, s'ouvranS au sommet en quatre valves, et renfermant des semences nombreuses, anguleuses, insérées sur un placenta central. Ce genre compte plus de vingt espèces , toutes de la Nou- velle-Hollande, la plupart figurées par Smith, Labillardière et White. Ce sont des arbres d'une très-grande beauté, qu'on peut espérer de voir senaturaliseren Europe, et dont plusieurs existent déjà dans nos jardins et y fleurissent. Ils ont dans leur pays natal souvent plus de trois pieds de diamètre sur cent quarante de hauteur. Leurs feuilles sont alternes, sim- Eles; leurs fleurs, souvent fort grandes, sont disposées enom- elles terminales, latérales ou axillaires. Leurbois est si pesant et si cassant, qu'on n'en peut faire aucun usage dans la cons- truction des maisons et des navires. Ou multiplie très-facilement les eucalyptes de boutures faites sur couche a châssis. Lorsqu'on fait une incision au pied des eucalyptes^ il en découle une grande quantité de liqueur rouge , qui s'épaissit par l'évapor^tion, et se change en une gomme-résine fort as- 5^6 E U 0 tringente, que l'on a employée avec beaucoup de succès dahé la guérison des dyssenteries. La gomme-résine d'une de ces espèces , FEucalypte ré- smiFÈRE , est si solide, que les naturels de la Nouvelle-Hol- lande s'en servent pour fixer leurs haches de pierre aux man- ches, et qu'elle devient presque aussi dure que la pierre même. Ventenat croit que l'opercule conique ou hémisphérique qui ferme le calice avant la fécondation , peut être considéré comme formé de pétales soudés ensemble et caducs. Lamarck pense que le genre Gai-YPTRANTE doit être réu- ni à celui-ci ; mais il a une baie unilocuiaire , et il semble que ce caractère est d'une importance telle qu'on ne peut négli- ger de le faire entrer en considération, (b.) EU GÈRE, Eucera^ Scop. Fab. Genre d'insectes, de l'ordre des hyménoptères, section des porte-aiguillons , fa- mille des mellifères, tribu des apiaires, et qui a pour carac- tères: premier article des tarses postérieurs des femelles en palette dilatée extérieurement ; labre presque demi-circu- laire; mandibules étroites, arquées, pointues, avec une seule dent au côté interne ; palpes maxillaires de six articles : le troisième des labiaux inséré sur le côté extérieur du précé- dent, près de sa pointe, et formant avec le quatrième et der- nier une petite tige oblique; paraglosses ou divisions latéra- les de la languette , en forme de soie, aussi longues au moins que les palpes labiaux; antennes filiformes, fort longues dans les mâles. Leseucères, ainsi nommées par Scopoll, à cause de la lon- gueur de leurs antennes, sont distinguées des autres a/?/a/r^5par Je prolongement des soies qui accompagnent leur langue. Le caractère de ce genre ne doit pas porter sur l'existence de ces pièces qui accompagnent la langue , car la trompe des apiaires est toujours plus ou moins quinqucfide ou de cinq pièces : il est vrai que dans les mégachilcs ^ les bourdons et les abeilles^ ces divisions de la langue sont très-courtes, et ne ressemblent qu'à de petites écailles ; mais elles n'en existent pas moins. Cette observation étoit nécessaire pour prévenir Terreur qui peut résulter des caractères assignés à ce genre par Scopoli et Fabricius. Ces insectes sont très-voisins de mes anthophores ou desm^'- gilles de Fabrlcius , par la forme de leur corps qui est court , ramassé, velu, avec la tête un peu basse; le corselet élevé, et très-obtus ou tronqué postérieurement; l'abdomen court, ové, déprimé et tronqué à sa base; les pattes postérieures grandes, et dont les jambes ainsi que le premier article des tarses sont très-velus , houppeux dans les femelles. Les trois E IT Ç 5^7 petits yeux lisses sont disposés sur une ligne presque droite. Tous les mâles connus de ce genre sont remarquables par la longueur de leurs antennes; elle égale, excède même celle du corps. Dans les femelles, au contraire, à peine en fait- elle le quart. Les eucères volent avec rapidité et s'arrêtent peu sur les fleurs. Les femelles pratiquent dans la terre un Irou cylin- drique de quelques pouces de profondeur, en polissent avec soin les parois, et après avoir mis au fond une certaine quan- tité de pâtée , dont le pollen des (leurs est labase , elles y pon- dent un œuf. Elles bouchent ensuite le trou, et en creusent de nouveaux à côté pour achever leur ponte. Les femelles de l'espèce que j'ai eu occasion de suivre, avoient choisi les bords relevés et exposés au levant, d'un chemin fréquenté. L'accou- plement se fait peut-être dans les cavités creusées par les femelles, car j'ai vu un grand nombre de mâles y entréVet y demeurer lorsque celles-ci s'y trouvolent. Les considérations prises des nervures des ailes indiquent ici deux coupes: dans l'une, les cellules cubitales des ailes supérieures sont au nombre de deux: Eurera lungiconùs^ Fab. ; dans l'autre, elles sont au nombre de trois: Euceru antenmiia , Fab.; aussi M, Jurine place-t-il les eucères dans ses genres Trachuse et Lasie. EucÈRE LO>{GlCORNE, Eucera longicornis , Fab. Le mâje a environ six lignes de longueur; le corps est noir, avec le som- met de la tête, le corselet et les deux premiers anneaux de Tabdouien en dessus, couverts d'un duvet gris fauve; les derniers anneaux de l'abdomen sont presque glabres, d'un noir luisant et qui contraste avec la couleur des premiers; les pattes sont velues; les ailes supérieur,es ont des nervures noirâtres. Les antennes sont un peu plus longues que le corps. La lèvre supérieure et la partie au-dessus sont jaunes, Fabri- cius avoit d'abord fait une espèce particulière de la femelle, sous le nom à' apis tuhercidala. Ses antennes sont courtes. Sou abdomen a des raies grisâtres, transverses, et dont quelques- unes sont interrompues, avec l'anus fauve. V. Panzer, Eaun. Ins. Germ.fasc. 78, lab. 19, et fasc. G4., tab. 16. Les eucères iinguaiia^ ^risea et a^ncora^ de Fabricius, sont, quant au nombre des cellules cubitales , de la même divi- sion. Je doute que ï andrèiie , que Panzer nomme st/igosa , soit la femelle de cette espèce. Son abdomen est très-différent par ses taches, de celui de ïeurère longicome, et cet insecte ^e paroît qu'au milieu de l'été , tandis que le dernier ne se Voit qu'au printemps. S.8 E U C ÉucÈRE ANTENNÉE, Eucera antennûfa , Fab.; Panz, ibid. fuse. 99 , t. i8 (le mâle). Elle est de deux lignes environ plus petite que la précédente , noire, avecla tëtc , le coi^elet et les pattes couverts de poils courts et d'un gris roussâtre , l'ab- domen a des bandes grises, savoir, deux sur le second an- neau, et une au bord postérieur de chacun des deux suivans; le cinquième a aussi de chaque côté une tache d'un gris rous- sâtre. Le mâle a la lèvre supérieure et la partie de la tête , qui est immédiatement au-dessus, jaunes. Cette espèce est commune aux environs de Paris en au- tomne ; c'est celle dont j'ai observé les mœurs. La femelle se plaît sur les fleurs des malvacées. (l.) EUCHARIS, Eucharis, Lat. , Fab. Genre d'insectes , de l'ordre des hyménoptères , section des térébrans, famille des pupivores , tribu des galllcoles. Ce3 insectes ont le port des espèces de chalcides, dont l'abdomen est porté sur un long pédicule ; mais les cuisses postérieures ne sont pas renflées ; leurs antennes sont fili- formes , un peu amincies vers le bout , et composées de onze à douze articles grenus , assez épais , et dont le premier et le troisième plus longs; elles sont droites et un peu plus courtes que le corselet. Les mandibules sont crochues et sans den- telures. Je n'ai pu distinguer les autres parties de la bouche , et je présume qu'elles avortent ou manquent, du moin,s dans 1 un des sexes. Les ailes supérieures n'offrent qu'une nervure marginale , très- courte , et épaissie à son extrémité. M. Ju- rine réunit ce genre à celui des chalcides ; et en effet , il pa- roît faite le passage des galllcoles aux chalcidltes. Il est peu nombreux enespèces. Cellesque Fabricius nomme fiircata et flabellata^ sont remarquables par leur écnsson armé de deux épines. Elles se trouvent, suivant lui, dans l'Amérique méri- dionale. La seconde doit être exclue du genre , à raison de ses antennes. Vichneumon cyniforme, observé en Italie par Rossi, et qu'il a représenté dans le second Supplément de sa Faune de Toscane , est une eucharls très-analogue à la première de ces espèces. La plus connue de toutes , et que l'on trouve en Allema- gne et dans l'Europe méridionale , est I'Eucharis ascen- DAKTE , Eucharis ascendens^ Panz., Faun., Insect. Germ.fasc. 88, tab lo. Elle est longue d'environ deux lignes et demie , d'un vert bronzé , luisant , avec les pieds jaunâtres, (l.) EUGHILE , Euchilus. Plante de la Nouvelle-Hollande , qui, selon R. Brown, constitue seule un genre dans la décan- drle monogynle. Ses caractères sont : calice bllabié , à cinq divisions profondes ; la lèvre supérieure très-grande , avec dciix bractées k saba.se^ corolle papUionacée , à carène aussi l". U C S,g ïoiigue que les ailes; ovaire pédicule; style en alêne, rele- vé, à stigmate simple ; légume comprimé, (b.) EU CHFvijVu ^ Eut h rœus. J'ai désigné ainsi un genre d'in- sectes , détaché de celui des chrysis , et très-rapproché de celui des slilbes, de M. Maximilien Spinola. Dans les stilbes et les euchrées, d'ailleurs semblables aux chrysis proprement dits, aux élampes et aux hédicres , quant au nombre ( trois ) des anneaux extérieurs de l'abdomen , quant àla composition des palpes (cinq articles aux maxillaires et trois aux labiaux), on observe des différences en ce que ces parties de la bouche sont presque de la même longueur, et que le dernier segment abdominal est traversé par une es- pèce de cordon élevé ou de bourrelet. La lèvre est bifide ou profondément échancrée. Dans les euchrées , la bouche n'est point avancée en forme de museau, comme celle des stilbes ; leurs mandibules ont une dent au côlé interne , et l'écusson n'est point prolongé en forme de pointe. Nous trouvons , aux environs de Paris, deux espèces d'eu- chrécs,mais qui y sont très-rares, du moins dans certaines an- nées. L'une estrjEucnRÉE pourprée? C/nysispurpurafa, Fab., dontla couleur , sur l'insecte vivant, est d'un rouge cuivreux, mêlé d'or et très -brillant, avec des bandes violettes et trans- verses sur l'abdomen ; l'autre estl'EuCHRÉE à six dents, Chtysis sex-dentata , Panz, , Faun. hiseci. , Germ , fasc. 5i , lab. 12. Elle est verte , avec une bande bleue , à la base supérieure du second anneau de l'abdomen ; l'exlrémlté du troisième est de cette couleur et terminée par un grand nom- bre de petites dentelures. On en voit aussi à l'extrémité de l'ab- domen de la précédente; mais elles sont plus petites et moins nombreuses; ontrouve ces insectessur les fleurs, et particuliè- rement sur celles du Chardon Roland (£r>n^mm <:aw;;^j,//f).(L.) EUCLASE, Haiiy ; Euklas^ Werner. Cette pierre, que son éclat et sa couleur ont fait placer parmi les gemmes, est une des substances minérales les plus rares. La facilité ex- trême avec laquelle ses cristaux se divisent , dans le sens de leurs lames, a suggéré à M. Haiiy le nom qu'elle porte. Eii- clase signifie /aa'/e à briser. Cependant sa dureté, qu'il ne faut pas c'onfondre avec la fragilité, est assez grande , puisqu'elle raye le quarz. Sa réfraction est double , à un degré très-marqué ; et sa pesanteur spécifique, de 3,o625. M. Lowry ne l'a trouvée que de 2,907 ,. dans un cristal appartenant à M. Rundell , de Londres. La division mécanique de YEudase conduit à la forme d'un prisme à bases rectangles ; la position des bases n'est que pré- sumée , la cassure transversale étant conchoïde. X. 53o I' U G Au chalumeau, elle perd d'abord sa transp-arence , ce qui indique la présence d'une certaine quantité d'eau de cristalli- isation ; puis elle se fond ensuite en émail blanc. D'après une analyse faite par M. Vauquelin, sur 36 grains seulement , l'euclase seroit composée comme il suit : silice , 35 à 36 ; alumine ,18319; glucyne , i^ à i5 ; fer , 2 à 3 ; avec 3i de perte pour le premier résultat, et 27 pour le se- cond; laquelle est due en partie à l'eau de cristallisation, et très-probablement aussi à un alkali. Les collections publiques de la capitale ne renferment pas loutes des cristaux de ce minéral ; mais il en existe plusieurs tlans celles de M. de Drée et de M. Haiiy. M. Brochant , de l'académie royale des sciences, en possède une très-belle qui est remarquable par sa netteté et par l'intensité de sa couleur verte. Celte pierre est ordinairement d'un vert bleuâtre, très- pâle. Les formes cristallines de l'euclase sont encore peu con- nues , et difficiles à déterminer tant à cause des nombreuses cannelures de leurs prismes, de la quantité des facettes de leur sommet. L* seule que M. Haiiy ait décrite et qu'il nomme sur-com- posée^ auroit eu 78 faces en la supposant terminée des deux cô- tés; ce qui a lieu très-rarement. Elle appartient à M. de Drée. Il s'en trouve de très-nettes , de formes et de teintes assez variées , dans les riches collections de M. Heuland et de M. Rundell, à Londres. Ce dernier en possède i4 cristaux, dont un est d'un bleu vif, analogue à celui du saphir : ils viennent tous du Brésil. L'euclase a été rapportée du Pérou , par Dombey , en 1785; mais il est très-douteux qu'elle soit originaire de ce pays . On la trouve au Brésil , dans la mine appelée Gérais^ près de Casson , où elle est en cristaux isolés. La grande fragilité de l'euclase empêché qu'elle ne soit em- ployée par les lapidaires; elle auroit la couleur de Taigue-ma'- ïine ordinaire, (luc.) EUCLÉE, Euclea. Arbrisseau toujours vert, du Cap de Bonne-Espérance, dont les feuilles sont alternes, ovales ob- longues, entières et glabres , et les fleurs disposées en grappes axillaires pendantes , quelquefois munies de bractées , qui j forme un genre dans la dioécie dodécandrie. Les caractères de ce genre sont : un calice fort petit } et à cinq dents; cinq pétales ovales, sessiles et peu ouverts ; i quinze étamines dans les fleurs mâles ; un ovaire supérieur j ovoïde , chargé de deux styles , à stigmates à quatre dents î dans les fleurs femelles ; le fruit est une baie ovale , bilocu- j ; iaire , qui contient une seule semence dans chaque loge.' E U G 53» L'EuCLÉE A GRAPPES cst mise par Thunberg au rang dea plantes dont les fruits servent à la nourriture de Thoniine. Loureiro mentionne deux autres espèces de ce genre dans sa Flore de la Cochinchine ; dont l'une est un grand arbre à feuilles ovales , lancéolées, velues, et à fleurs en grappes égale- ment velues, qu'on emploie à la construction des maisons; et l'autre une plante herbacée à fleurs latérales, (b.) EUCLIDIE, EucUdium. Genre de plantes établi aux dé- pens des Myagres. 11 est le même que celui appelé SoRiE par Adanson , et ne paroît pas dans le cas d'être adopté, (b.) EUCOELION , Eur.œlium. Genre établi par Savigny ^ dans la famille des Alcyons , sur une seule espèce qu'il a trouvée dans la mer Rouge , incrustée sur les madrépores et autres corps marins. 11 se rapproche beaucoup du Didem- NON par sa couleur blanche; mais chaque polype n'occupe ici qu'une seule loge , et son abdomen est sessile ; sa sur- face est parsemée d'une grande quantité de tubercules, au sommet de chacun desquels est une ouverture peu visible , non étoilée , d'où doivent sortir six tentacules que l'obser- vateur précité n'a pas vus en action. V. Tethyes. Je renvoie pour les détails anatomiques et pour la figure , \ l'ouvrage si important de Savigny , intitulé : Mémoires sur les animaux inoertèbrès. (b.) ETJCOME , Eucomis. Nom donné par Lhéritier au genre de plantes que Lamarck a appelé Basile, (b.) EUCRATÉE, Eucratea. Genre de polypiers, établi par La- inouroux aux dépens des Cellulaires. Ses caractères s'expri- ment ainsi -.polypier phytoïde, articulé ; chaque articulation composée d'une seule cellule simple et arquée ; l'ouverture oblique. Deux espèces constituent ce genre dans l'ouvrage de La- mouroux , intitulé : Histoire des polypiers coralligènes flexi- bles , savoir : I'Eucratée cornue et I'Eucratée cornet, fort peu différentes l'une de l'autre , et se trouvant toutes deux dans les mers d'Europe. Ellis les a figurées, la première lab. 21 , c. G. , la seconde, tab. 22 , b. B. (b.) EUCRYPHIE , Eucryphia. Grand arbre à feuilles oppo- sées, ovales en cœur, crénelées, coriaces, ferrugineuses en des- sous et légèrement pétiolées; àfleurs grandes, rouges, solitaires et axillaires, qui forme un genre dans la polyandrie polygynie. Ce genre offre pour caractères: calice formé de cinq petites folioles ovales et persistantes ; une corolle de cinq pétales, re- couverts, avant leur épanouissement, par une coiffe caduque; un grand nombre d'étamines insérées au réceptacle ; un ovaire supérieur , ovale , strié , surmonté d'une douzaine de styles à stigmate jsimple ; une capsule générale , ovale , à S3a E U F écorce presque ligneuse , sillonnée , et s'ouvrant , de la base au sommet, en cinq divisions, qui renferment autant de capsules partielles qu'il y a de styles; ces capsules sont uniloculaires , s'ouvrent longitudinalement , et contiennent plusieurs se- mences ovales , aiguës, terminées par une aile , et attachées à la suture. JJEucrypJne à feuilles en cœur croît au Chili. C'est un su- perbe arbre , dont le bois est rouge et presque incorruptible. On l'appelle chêne dans le pays. (B.) EUJJESMIE, Eudesmia. Avhnssean de la Nouvelle-Hol- lande , à rameaux tétragones ; à feuilles opposées , lancéo- lées ; à fleurs disposées en ombelles latérales peu garnies ^ qui seul constitue un genre dans la polyadelphie polyandrie , et dans la famille des myrtes. Ses caractères sont : calice à quatre dents ; pétales réunis en un opercule caduc, à quatre stries ; étamines réunies en quatre paquets; ovaire inférieur, n'ayant qu'un style terminé par un stigmate obtus ; une capsule à quatre loges polys- permes, s'ouvrant par son sommet. Ce genre est figuré planche 3 des Remarques sur la bo- tanique des Terres Australes, par R. Brovvn.(B.) EUDORE , Eudora. Genre établi par Péron , dans la fa- mille des Méduses. Ses caractères sont : corps libre , orbi- culaire, discoïde, sans pédoncule , sans bras et sans tentacules ; bouche unique inférieure et centrale. Ce genre, qui se rapproche des Porpites , ne renferme fig- 10 7 fem. ) , et qu'Olivier a aussi décrite sous le nom de guêpe infundibuliforme. Son corps est long d'en- viron un pouce, noir, et mélangé de fauve et de jaune. Le premier amieaude rabdpmen est noir, avec du fauve obscur, E U II 559 àe chaque côté, à son exlrémité; le suivant est noir, avec une grande tache ferrugineuse de chaque côté ; les autres sont noirs , bordés de jaune. On la trouve sur les fleurs d'o- gnon. V. pour la guêpe mexicaine^ mentionnée dans la pre- mière édition de cet Ouvrage , le genre Zèthe. (l.) EUMOLPE, Eumolpus, Kug., Fab. Genre d'insectes, de Tordre des coléoptères, section des tétramères, famille des cycliques, ayant pour caractères : antennes insérées près de l'extrémité antérieure et interne des yeux , très - écartées , aussi longues au moins que la moitié du corps; les cinq à six derniers articles plus grands , comprimés ; mandibules brus- quement rétrécies , arquées et fortement bidentées à leur extrémité ; dernier article des palpes maxillaire* ovalaire ou presque globuleux. Ce genre, formé parKugellan , a été adopté par Fabriclus, et successivement par les autres entomologistes. Linnœus avoit placé plusieurs des espèces dont il se compose, dans son genre des chrysomèles ; on en avoit fait depuis des gri- bouris,donl les eumolpes sont effectivement très-voisins.Leur corps est ovale ou oblong, avec la tête verticale, et le cor- selet plus étroit, dans toute sa longueur, que les élytres , con- vexe et un peu cylindrique : caractères qui distinguent ce genre de celui de colaspe, avec lequel il a de grands rapports, et auquel il passe même par des nuances insensibles. Les antennes des eumolpes sont environ de la longueur des deux tiers de celle du corps , et se terminent par cinq à six ar(i- cles plus grands, comprimés, quelquefois même fortement dilatés et presque en scie, à l'exception du dernier, qui est plus ou moins ovale , et dont l'extrémité, par un resserrement latéral, présente l'apparence d'un autre article; les palpes sont terminés par un article un peu plus gros ; les maxil- laires sont plus longs et avancés. Les yeux sont allongés , et les élytres, convexes et arrondies sur le dos, embrassent l'ab- domen. Parmi les espèces de ce genre, il en est une fort remar- quable par les dégâts qu'elle commet : c'est TEumolpe de la viGTSE.Il est petit, glabre , et tout noir, à l'exception des ély- tres qui sont d'un fauve brunâtre. Sa larve vit sur la vigne , el cause souvent de grands dommages , en dévorant les feuilles, lesjeunespousses , et quelquefoisle raisin même. Celte larve a le corps à peu près ovale , d'une couleur obscure ; elle a six pattes, la tête écaiileuse, armée de deux petites mâchoires assez fortes pour ronger les feuilles , les tiges nouvelles et même les raisins. Elle paroît au printemps , et s'attache sur- tout aux jeunes pousses de la vigne ; elle ronge le pédicule de la grappe au moment où , tendre, pulpeux, et plein de sucs. 54o E U M il sort du Louton ; elle l'épuisé, détruit son organisation, et le fait lomber entièrement desséché et flétri; ou s'il résiste, il se ressent toujours des plaies qu'il a reçues à son développe- ment ; il ne transmet à la grappe que des sucs trop peu abon- dans et mal élaborés ; les grains languissent, et l'on voit les parties de la grappe qui correspondent aux fibres blessées, de- meurer foibles ou stériles, ne porter que des fruits avortés ou ne point produire du tput, tandis que les autres parties se dé- veloppent et fructifient. Cet insecte n'est que trop connu des cultivateurs, surtout dans les pays de vignobles , où il cause en certaines années des ravages considérables, et répand la désolation dans toutes les familles qui attendent leur subsis- tance du produit de leurs vignes. On n'a jusqu'à présent op- posé à ce fléau que des remèdes peu efficaces, et il est sans doute bien difficile d'en proposer qui soient capables, non pas d'exterminer cette race d'insectes dévorans, mais seulement de la diminuer, de nuire à sa population, et de s'opposer avec succès aux maux qu'elle cause. Peut-êtrefaudroit-il épier l'instant où l'insecte dépose ses œufs. Faire détacher et en- lever les larves par des femmes et des enfans, comme on le pratique dans les pays de vignobles, est un procédé long, et dans lequel on court le risque d'augmenter le mal en rompai:t les jeunes pousses. Ces détails relatifs à l'eumolpe de la vigne, nous opt été donnés par Geoffroy, et reproduits ensuite dans d'autres ou- vrages ; mais je préviens mes lecteurs que n'ayant jamais eu occasion de vérifier ces faits, je ne les ai rapportés que d'après son témoignage. EuMOLPE DE LA VIGNE, Eumolpus vUis, Fab ; Oliv. Coléop.^ i. 5, suite du n." 96, pi. i, fig. i. Il est long d'environ deux li- gnes, noir, avec la base des antennes fauve, et les élylres, d'un brun ferrugineux et Irès-pointillées. 11 n'est pas commun aux environs de Paris. EuMOLPE OBSCUR, Eumolpus obsr.urus , Oliv. , ihid. suite du n.'* 96, Ejunolpe , pi. 2 , fig. 22. Il ressemble au précédent, et n'en diffère que parce que les élytres sont noires. Je l'ai trouvé à Saint-Cloud , sur les feuilles du bouleau. EuMOLPE PRÉCIEUX, EumoIpus preliosus, Fab. ; D. 19, i3, de cet Ouvrage. Il a près de quatre lignes de long. Son corps est d'un bleu foncé, un peu violet, et très-luisant, avec les antennes et les tarses noirs. Il est très-commtui sur l'asclé- piade dompte-venin, surtout dans les départemens du midi de la France. EUMORPHE, EM/7io7?A7/5,Web., Fab. Genre d'insectes, de l'ordre des coléoptères, section destrimères, famille des iungicolcs, très-voisin de celui d'cndomyque. Il en diffère T. V N 54* par ses antennes, dont le troisième article est fort allongé, et dont les trois derniers forment une massue très-comprimée et presquetriangulaire,ainsiqueparses palpes, dont les raaxillai- ressontfiliformes, et dont les labiaux se terminent en une mas- sue triangulaire , composée des deux derniers articles réunis. Leur corps est ovale, plus étroit en devant, avec la tète petite, le corselet presque carré, plat, et les antennes un peu plus courtes que le corps. Les espèces de ce genre, institué par AVeber, se trouvent aux Indes orientales, dans les îles de la mer du Sud et en Amérique. Elles sont remarquables par la disposition tranchée de leurs couleurs. KuMORPUE MARGINÉ , Eumorphus marginahis ^ Fab. ; Oliv. tom. 5, n.° 99, pi. I , fig. I. a. b. Le corps est très-noir, luisant, avec les élytres d'un noir-violet, relevées en bosse dans leur milieu, dilatées et rebordées extérieurement; elles ont cha- cune deux taches jaunes. Les angles postérieurs du corselet se prolongent en une épine aiguë. Celte espèce, la plus grande de celles qui nous sont connues, a été rapportée par M. de Labillardière, de son voyage aux Terres Australes. Elmorphe IMMARGIN'É , Eumorphus immarginatus ^ Fab. f Oliv. iiid. , pi. I , fig. 2. Le corps est entièrement noir , avec deux taches jaunes et arrondies sur chaque clytre. A Sumatra. L'EuMORPilE DE KiRBY, Eumorphus kirbyanus, Oliv. ibid. pi. I , fig. 3 , ressemble au précédent; mais il est plus petit ,' d'un noir plus luisant, a aussi deux taches sur chaque élytre,' mais d'un jaune fauve. Aux Indes orientales, (l.) EUjSICEE, Eunicea. Genre établi par Cuvier, aux dépens desNÉRÉiDES. Ses caractères sont :trois ou cinq tentaculesat- tachés transversalement sur la bouche, et deux autres sur la base de la tête ; branchies en forme de houppes; rarement des yeux. Ce genre renferme plusieurs espèces décrites, telles que les Néreïdes pinnée, de Norwége , îubicoles, cuivrée, plusieurs non décrites , parmi lesquelles il en est une qui a plus de quatre pieds de long, (b.) EUNICEE, Eunicea. Genre de polypier dendroïde, ra- meux, à axe presque toujours comprimé, recouvert d'une écorce cylindrique épaisse , parsemée de mamelons saillans, terminé par une cellule, établi par Lamouroux aux dépens des Gorgones. Ce genre renferme deux espèces dans le Traité des poly- piers coralligènes flexibles, .publié par le naturaliste précité. Les plus communes d'entre elles sont : L'EuNicÉE ANTIPATHE dont lesdoubles rameaux sont apla- tis; dont l'écorce est très-épaisse et de couleur biune ; dont ks polypes sont très-grands. Elle se trouve dans la Méditer- 342 E U N ! ranée ella iticr des Indes^ Donati a puî)llé sa monographie accompagnée de figures. \ L'EuisicÉE ÉPINEUSE est dichotome ; ses mamelons sont j cylindriques, épars, droits et presque imbriqués. Petiver , Knorr, Esper, Turgot, l'ont figurée. On la trouve dans les | mers de l'Amérique, (b.) EUNOUGHIAS de Théophraste. C'est le Rotang suivant Adanson. Ce même botaniste prétend aussi que c'étoit, chez | les Grecs, le nom d'une Laitue, (ln.) j EUNUQUE, Eunuchus. Nom formé des deux mots grecs^ tûviîv lectum et iy-av iueri^ c'est-à-dire, gardien du lit nuptial, parce que telle est l'occupation des eunuques chez les Orien- taux. Le nom de spado , qu'on leur donnoit encore , vient de ' c-Ti^v extirper ^ parce qu'on extirpe les testicules dans la cas— V tration. Ceux qu'on appeloit ôxaê'iui ou èxtZiai éloient j rendus impuissans au moyen du froissement ou de la deslruc- ' lion des organes spermatopoïéliques par écrasement ou par de fortes frictions. Encore aujourd'hui , le moyen pour bistoumer les veaux , les agneaux, les poulains, etc., est analogue; car on déchire par la torsion les vaisseaux spermaliques qui se rendent aux testicules ou qui en viennent. F. Castration. \ § L Cette bizarre et cruelle coutume d'ôter à un individu le pouvoir de perpétuer son semblable , de le réduire au rôle outrageam de gardien, de ministre désintéressé des plaisirs d' autrui, de commencer par le dégrader pour mieux asservir vlu sexe dont les faveurs n'ont de prix qu'autant qu'elles sont V*olontaires ; enfin , l'eunuchisme , ce résultat nécessaire de la polygamie, et qui 1 entretient à son tour, est-il autorisé par les lois naturelles .'* On pourroit alléguer en sa faveur l'exemple de certaines espèces d'animaux chez lesquels la lîature crée des eunuques pour veiller aux soins de la gé- nération naissante , et lui préparer des nourritures. Ainsi , chez les abeilles , les fourmis , les termites , il y a des neu- tres , dont les organes sexuels sont naturellement oblitérés. Ces laborieux ilotes n'existent que pour la république , pour l'espèce capable de se reproduire, ou les grands de l'é- tat, dont la génération trop nombreuse n'auroit pas pu sub- sister sans leur secours; mais pour les [espèces qui trouvent plus aisément à se nourrir , ou pour celles dont la repro- duction est moins multipliée , la nature n'a pas eu besoin de sacrifier une portion des membres de la société à l'exis- tence des autres. Priver un individu parfait de la faculté de se perpétuer, c'est donc violer la plus sacrée des lois, puis- qu'il n'y a point de penchant auquel la nature aspire avec plus d' ardeur et de volupté qu'à la reproduction des espèces, _ E U N S^î qui est son objet principal (F. Nature et ce que re'tvmoio- gie même de ce nom annonce ). Qu'est-ce en effet qu un eunuque ? Un être annulé sur la terre, qui, dans son existence ambiguë, n'est ni homme ni femme; méprisé du premier comme incapable, haï de celle- ci comme impuissant ; qui s'attache au fort pour opprimer le foible ; tyran parce qu'il n'est pas maître ; qui joint à son despotisme emprunté la rage et le dépit d'être privé des plaisirs dont il devient le témoin ; qui nourrit en son cœur des passions avec le désespoir éternel de ne pas les assouvir.On peut bien retrancher les organes extérieurs, mais non déraciner les désirs intérieurs. Origène et ses sectateurs (Léonce d'An- tioche , les Valéziens , etc. ) , se trompèrent , en se rendant eunuques; ils se créèrent des regrets sans se donner une vertu. C'est pourquoi l'Eglise condamne avec raison cette pratique; l'on a vu le pape Clément XIV, abolir au iS.^^ siè- cle l'usage de la castration des hommes, qu'on pratiquoit en Italie pour faire des soprano (on sait que les castrats conser- vent la voie aiguë de l'enfance ) , et défendre à ceux-ci de chanter dans les églises. C'est encore pour cette raison que nu/ homme ne peut recevoir aujourd'hui les ordres sacerdot;tux, s'il est eunuque ; car , bien que les prôtres soient tenus à un eunuchisme moral, puisqu'ils doivent garder le célibat, il faut avoir le mérite de la résistance à l'aiguillon de la chair pour obtenir la palme de la récompense. Plusieurs peuples ont cru la chasteté indispensable au ser- vice des autels; c'est pourquoi ils ont non-seulemenj consacré des vierges à la religion , mais ils ont ordonné le célibat. Ori- gène et sa secte, emportés d'un faux zèle religieux, ont été plusloin ; ils se sont privés des organes de la reproduction, pour se mettre dans l'impossibilité de manquer à leur vœu. Les anciens prêtres de Cybèle , Astarté , ou Vénus assyrienne , étoient obligés de s'amputer les parties génitales. ( Seldenus de Dîis syris , Syntagma 2 , et Jablonsky , Panth. œgypt. ) D'autres dieux, plus humains sans doute, exigeoient des fem- mes le sacrifice de leur virginité. Les Arméniennes l'immo- loient à l'idole Anaïtis , selon Strabon et Agathias. Saint Au- gustin, Arnobe et Lactance, assurent que les Romains consa- crèrent un temple à Priape , où les jeunes filles faisoient hom- mage de leurs prémices. Les Canarins de Goa en font de même encore aujourd hui , malgré l'inquisition portugaise, ( Schouten , Voyag. t. i , p. 517 et seq. ) Non-seulement on a voulu débarrasser des soins d'une fa- mille , le pasteur des âmes , pour le charger tout entier d'un grand troupeau ; mais on a de plus eu l'intention de donner au prêtre une grande énergie morale , résultat de la chasteté 544 E U N et du célibat , pour mieux conduire les autres hommes. En effet , qui ne sait pas que le sperme , résorbé dans l'écono- mie animale, quand il n'est pas évacué au dehors, augmenté étonnamment les forces corporelles et mentales ? Ce nouvel i'jofiuov , ce puissant stimulant vital , anime, échauffe toute l'économie , la met dans un état d'exaltation et d'orgasme , rend en quelque sorte plus qu'homme , plus capable de pen- ser et d'agir avec ascendant , avec supériorité , comme on l'observe également parmi les animaux àl'époque du nit. C'est ainsi que l'amour inspire la poésie et allume le flambeau du génie. C'est par cette raison que les célibataires sont très- exposés aux maladies inflammatoires, à la manie , à la fré- nésie , etc. ( Aretseus, DiuL 1. 2 , c. 5. ) Cet état contribue tellement au courage et à la vigueur , que les athlètes , les gladiateurs étoient astreints chez les anciens , par cette cause , à la privation des plaisirs de l'amour , et qu'on la con- seilloit de même aux guerriers. Moïse défend aux Israélites , en guerre, d'approcher de leurs femmes. La milice spirituelle a donc besoin de semblables moyens. Le nom même de prêtre, srpisQus , annonce une vaste éten- due d'idées, une vue presbyte , comme au vieillard ou à l'oi- seau dansles airs, ainsi que ce mot l'indique; et ceteffet a lieu non-seulement au moral , mais môme encore au physique , puisque la castration , ou l'épuisement de semence par l'a- bus des jouissances , n'affoiblit pas moins les yeux que l'in- telligence ( Bacon Verul. syltfa sybar. , cent. 7 ; Withof, de castratis , 1 1 , p. 38 ). Ce n'est pas sans raison que nous attri- buons le grand nombre de vaillans hommes qu'a produits Sparte, à l'état du mariage tel que l'avoit institué Lycurgue dans cette république. § II. On ne doit pas considérer toujours comme eunuque l'homme qui n'a point de testicules apparens dans le scro- tum , puisqu'ils peuvent être demeurés dans la cavité abdo- minale, comme l'ont fait voir Quelmalz, Alex. Monro fils, J. Hunter et d'autres anatomistes. Les oiseaux , les lapins , etc. , presque tous les jeunes animaux sont dans ce cas. Les individus monorchîdes ( à un seul testicule ) , ne sont pas effé- minés pour cela , témoins Sylla le dictateur, et le tartare ïamerlan , qui étoient ainsi conformés. L'organe existant se trouve alors plus gros et peut faire la fonction de deux. Les tjïonhides , comme la famille des C... de Bergame , dont parle Sinibald , ne sont pas toujours plus ardens que les au- tres hommes, et leur troisième testicule n'est souvent qu'ua renflement de l'épididyme ou de quelque autre partie. Les castrats faits par la compression, la distorsion des organes sécréteurs du sperme ^ ne §pni pas toujours parfaitement privés E tî N Ei6 de la faculté d'engeftclrer ; quelques vaisseaux oiit pu échap- per à l'opération ; c'est ainsi qu'on a vu des bœufs capables encore d'imprégner leur femelle. Pythias, amie d'Aristote , étoitfdle d'un eunuque 6A«^('«f, ou par compression , au rap- port de Suidas ( Lexic. , p. BSg ). Tels étoient sans doute les Scythes qui devenoient eunuques , selon Hippocrate , à force de monter à cheval sans étriers ni selle. D'après ces faits , Valentini ( Novellœ viedico-legales ) , Paul Zacchias , Martin Schurig, etc. , ont pensé que le mariage pouvoit être permis en plusieurs cas aux eunuques. Dans le temps de la dépravation des mœurs chez les Ro- mains , Juvénal reproche aux femmes leurs excès avec les eunuques auxquels on avoit laissé la verge (nommés iKrofcoî , exsecti ). Ceux-ci peuvent exercer le coït , selon Plazzoni , Obs. 52, sans répandre de semence, puisque les testicules qui la sécrètent sont amputés ( Juvénal , Sut. IV , v. 364 )• Sunt quas Eunuchi imbelles, ac mollia semper Oscula délectent et desperatio barboe , . Et quod aboitivo non est opus Chez les Orientaux , les eunuques de ce genre peuvent se marier ; mais ils n'ont pas autant de pouvoir sur leurs fem- mes que les autres hommes ; celles-ci seroient bien malheu- reuses, de se trouver toujours auprès des plaisirs et jamais dans les plaisirs ( Montesq. , Lett. pers. 53 ). Les sultans , pour préve- nir tous les abus de ce genre avec les femmes de leurs harems, veulent des eunuques privés absolument de toute partie exté- rieure , de sorte que ceux-ci ont besoin de canule pour uri- ner commodément ( Busbeq. epist. ; Belon, Obs. t. 2 , c 29 ). Les voyageurs Tavernier et Thévenot, assurent qu'il survit à peine un quart de ceux auxquels on a fait subir cette opé- ration cruelle, qui a lieu d'ordinaire sur des nègres de huit à dix ans; de là vient qu'ils sont plus coûteux que les autres. Il y a beaucoup moins de danger pour la vie dans la castra- tion par compression. Il ne faut pas regarder comme castra- tion chez les femmes , en quelques régions de l'Afrique et de l'Inde orientale , l'excision des nymphes et du clitoris, par- ties souvent proéminentes , sous les climats chauds ; car la vraie castration des femelles consiste dans l'extirpation des ovaires. C'est ainsi que les truies et autres femelles d'ani- maux sont châtrées. Paul Zacchias prétend qu'on faisoit quel- quefois cette opération en Allemagne sur des femmes. On ne connoît cependant guère d'exemple en nos contrées de femmes eunuques , si ce n'est cette fille d'un opérateur d'ani- maux , laquelle se livrant à la débauche , irrita son père telle- ment, qu'il exerça son art sur elle ; le succès en fut complet (Gcorg. Franckias, lîa/". med. p. 40* X. 35 S46 E U N Nous ne parlons pas ici de l'infibulation des hommes , sur- tout des chanteurs, chez les anciens Romains, ni des sutures pratiquées aux parties sexuelles des femmes , en divers pays , ni de la ceinture de virginité , triste cadeau que font à leurs épouses des maris jaloux , etc. Ces moyens ne constituent pas dasi eunuques , et se bornent à empêcher le coït. L'abus excessif des acides, surtout le sulfurîque étendu d'eau, en boisson , en topique , l'usage trop fréquent de To- pium , des narcotiques , des rafraîchissans , Thabitude jour- nalière de l'ivresse par des liqueurs fortes ; enfin , la répres- sion absolue de tout penchant à l'amour par la pratique lon- gue et sévère de la chasteté , affoiblissent , oblitèrent les or- ganes sexuels, les mettent dans un état d'impuissance, et ren- dent indirectement eunuque. L'épuisement qui succède à des jouissances trop multipliées , cette maladie trop commune sous les climats chauds, où l'on se marie fort jeune, et où l'on abuse tant des femmes , rend comme eunuques la plupart des hommes dès l'âge de trente ans. En effet, si les animaux, après l'époque du lut, sont tellement défaits et affoiblis que leur chair devient mollasse et flasque , leurs poils , plumes , •écailles , etc. , muent et tombent ; si même les insectes en meurent, l'homme est aussi extrêmement débilité par de sem- blables excès, quoique sa faculté d'engendrer en tout temps, suite d'une nourriture abondante, répare en partie ces pertes cl les rende moins funestes qu'aux autres espèces. Arétée dé- |)eint en ces termes l'homme épuisé : « Il marche , dit-il , courbé , abattu, pâle et triste comme les vieillards ; son corps prend inême les marques anticipées de la décrépitude ; il devient lourd, cassé; tout est relâché, énervé, re- froidi , amorti ; ses membres se meuvent à peine , l'esprit tombe dans l'imbécillité ; les jambes plient sous le faix ; on n'a ni courage, ni force, ni goût à rien ; l'estomac n'appelé plus les alimens, tous les sens s'émoussent ; on est sujet à tomber en paralysie. » Diuturn. morb., 1. a.c. 5. On observe encore que la maigreur , le marasme , les tremblemens des membres, la perte de la mémoire, les embarras inextricables dans les viscères abdominaux, enfin le dépérissement rapide de toutes les facultés physiques et morales, sont le funeste fruit des excès de volupté. Chaque excrétion de liqueur sé- minale équivaut à la perte de vingt fois , selon Warthon ( Glanfiul.,y>. i84 ) , ou même de quarante fois plus de sang, suivant Buffon , d'après Averroës. § IlL Quoique la castration ne produise pas en tout les mêmes résultats que l'épuisement, ils sont cependant très- analogues. Le premier trait distinctif de l'eunuque est la mol- lesse , la pâleur , la flaccidité de ses chairs , le relâchement E U N 5^7 de son tissu cellulaire ; son système glanduleux et lymphali- que est très-dé veloppé , très- humide ( Murait , Vade mecuni med. , p. 4-68 ) , comme chez le sexe féminin, Unsecond trait est le défaut de barbe, de poils aux aisselles et au pubis , chez les castrats faits avant Tagc de puberté, époque de la naissance de ces productions. Les animaux chez lesquels les mâles sont distingués par des cornes , comme le cerf, ou par des crêtes ou des ergots , tels que les coqs, etc. , manquent toujours de ces signes dislinclifs, s'ils sont soumis à la castration avant de les avoir produits; mais s'ils subissent cette castration après Tâge de leur puberté , ils peuvent con- server ces armes ou ces caractères masculins. De même , l'homme rendu castrat, après l'accroissement de la barbe, la conserve , quoique moins fournie et moins épaisse qu'à l'or- dinaire (Aristot. , llist. anim. ^ 1. 9 , c. 5o ; Buffon, HisL nat. ; Withof , de Castraiis , p. 60 ). Il suit de cet affoiblissement physique que les eunuques ont d'ordinaire plus d'empâtement et d'embonpoint que les autres individus ; ce qu'on observe chez les bœufs , les mou- lons , les chapons comparés aux taureaux , béliers, coqs, etc. Les individus trop gras , les femelles surtout deviennent in- habiles à la génération, par 1 effet delà débilitation qui ac- compagne la polysarcie. Charlevoix assure que les Caraïbes anthropophages avoient soin de châtrer leurs prisonniers de guerre , avant de les man- ger,afm queleur chair devintplus grasse et plus délicate. Ce que ces barbares pratiquent, dit-on, sur leurs semblables, nous le faisons sur les animaux qui nous sont soumis. Un Angl.iis a jTieme pratiqué celle opération avec succès , sur les carpes et autres poissons. La structure des animaux châtrés devient quelquefois plus grande , plus grosse , plus belle, mais aussi plus (lasque que celle des Jautres. Leur caractère est plus flexi- ble , plus doux , de même que leur voix. Les voyageurs ont écrit , surtout d'après P. Koibe , que les Hottentots se privoient d'un testicule , afin d'être plus lé- gers à la course , disent-ils. Des observateurs modernes et dignes de foi n'ont pas remarqué cette coutume , et l'ont ré- voquée en doute , ou plutôt rejetée. 11 paroît donc que ce peuple ne pratique point la semi-castration ; cependant , il est fort chaste, porte peu de barbe , est paresseux comme la plupart des autres nègres ; mais il faut attribuer ces effets au climat. On observe encore que les eunuques ont le ventre mou et relâché , de grosses cuisses , des jambes gonflées par l'humi- lité surabondante qui y descend. Cette même flaccidité dé- forme leurs pieds , les rend peu ingambes , peu propres a K4& K V N la marche. Comme leurs organe'^ se distendent aisément , ils ne sont guère exposés aux hernies , aux ruptures ( Ramazzini , Mail/, artlf. , p. 621 , Edit. Genèv. ), aux affections qui dépen- dent du strictum des solides ; c'est ainsi, selon Hippocrate, qu'ils ne sont presque jamais sujets à la goutte. Par la même cause, on a des exemples d'individus maniaques , guéris par* la castration ( Laz. Riverlus, Oper.omn. , p. Sy^ ', Lanzoni , Op. t. 2 , p. 4-86 , etc. ) et les chiens soumis à cette opéra-- lion ne sont plus susceptibles de devenir enragés (Golumelle , Re rust. , p. Sig). En effet, les maniaques éprouvent, par l'oestre vénérien , un redoublement de violence ; et ils se portent quelquefois au coït avec une fureur horrible ( Pfe If- fer , de Mania ^ p. 82 ) ; l'hydrophobie peut exciter les plus violentes érections , suivies d'émissions multipliées ( Amatus Lusit. , Cent. VII , curât. 4-i )• La rétention du sperme peut aussi déterminer la manie, comme l'avoient déjà vu Fores- tus ( Lib. 10 , Obs. 24 ; et EttmuUer , Oper. tom. 2 , part. 2 , p. 983 ) ; voilà pourquoi sans doute les célibataires comme les ecclésiastiques , présentent dans leurs maladies un type plus intiammatoire et plus bilieux que les hommes mariés ( Baglivi , Morbor, succession. , cap. 10 ). Lorry (More, cutan.) a démontré les relations qui existent entre l'appareil reproducteur et l'organe cutané. Les femmes ont la peau plus lisse , ou moins velue, et plus douce que les hommes. A cet égard, les eunuques se rapprochent encore du sexe féminin ; ils sont , comme lui , moins sujets à la calvitie que les hommes ; pour expliquer ce fait , les anciens suppo- solentque les eunuques avolentle cerveau fort humide ; car, puisque, selon eux, le sperme étoit un écoulement de la subs- tance médullaire le long de l'épine du dos , stilla cerehri ^ et qu'ils établissoient par ce moyen la cause de l'énervation qui suit l'épuisement et la consomption dorsale ; ainsi la conti- nence, l'eunuchisme , selon eux, retenant l'humide radical dans l'encéphale , les cheveux trouvoient plus de nourriture , et persistoient plus long-temps. Par la même laison l'on ex- pllquoll comment les bœufs ont de plus grandes cornes que les taureaux. L'humidité prédominante dans tous les tissus des animaux et des hommes castrats explique elle seule l'allonge- ment des cheveux, des cornes, la procérité du corps, en lon- gueur, surtout, comme on l'observe chez les eunuques ; et de plus , ces Individus ne perdent point l'humeur la plus vi- tale , la plus anlinallsée du corps , leurs organes profitent , s'engraissent , s'enrichissent de cette continence forcée. C'est par la même cause que les moines et autres eunuques spiri- tuels tombent dans la corpulence , Indépendamment de l'ol- isiveie et de la bonne chère. On doit remarquer aussi que les E U N 54e, cheveux n'acquérant pas, chez les eunuques et les femmes, ic même degré d'aridilé que chez les hommes ardens, ils iis parviennent pas sitôt à blanchir, à se dessécher, à tomber de vieillesse. Peut-on attribuer à cette humidité surabondante l'absence de la lèpre , de Téléphantiasis et même des dartres chez tous les eunuques ? Les individus parfaits chez lesquels le système lymphatique recèle , au contraire , quelque principe acre ou stimulant, à la périphérie du corps , sont très-disposés à ces affections, surtout s'ils sont très -ardens en amour. Par la même réciprocité , ces maladies excitent beaucoup l'activité du système reproducteur à cause de la propagation à ce sys- tème de l'irritation cutanée ; ainsi les lépreux sont fort lascifs. Mais chez les eunuques, il y a peu de tendance à la peau, peu de poils, peu de transpiration, peu de chaleur extérieure ; de là vient l'humidité prédominante , leur ventre relâché, l'a- bondance d'urine crue comme chez les femmes. Il s'ensuit encore que ces individus sont aussi rarement affectés qu'elles , de calculs des reins ou de la vessie. Enfin leurs jambes gon- flées d'humeurs lymphatiques superflues s'ouvrent souvent en ulcères aloniques rebelles. On comprend que des êtres ainsi énervés ne peuvent pas pousser leur carrière aussi loin que les autres hommes ; on n'en cite pas un seul centenaire. Ils paroissent , en effet , vieux de bonne heure , d'abord ridés et décrépits ; leur pouls est lent et foible ; ils ont peu de sang et sont d'une complexion froide et lymphatique. Ces effets se remarquent chez tous les êtres qu'on prive de leurs organes sexuels. Il faut considérer que ious sont dépourvus, par la castration, d'une odeur qui leur est particulière , et d'autant plus forte que le sperme se résorboit davantage dans l'économie; par exemple, l'enfant, la femme , n'ont point cette odeur de mâle, fioçs?, qui se dé- veloppe à l'époque de la puberté avec les poils, qui imprègne la chair des animaux mâles, du verrat, du taureau , du bouc , du bélier , etc. , surtout lorsqu'ils sont en chaleur, qui paroît augirienler leur énergie vitale , et agir même sur le système; nerveux des femelles dans les approches. Aussi la chair de ces bestiaux n'est pas mangeable alors ; elle passe prompte- ment à la putréfaction ; c'est pourquoi la castration est néces- saire pour leur ôter cette saveur sauvage et rebutante. En même temps on adoucit la fierté native des animaux , on les accoutume à porter en paix le joug de la domesticité. La chair de venaison doit même à ce principe odorant, la faculté stimulante qu'on lui reconnoîl , et qui diminue après la saison du rui. Mais c'est principalement sur l'organe vocal que la castra- tion manifeste son influence. Comme l'époque de la pub trié 55o E U N ou la première sécrétion du sperme développe tout à coup les forces mvisculaires , tend la fibre , les cordes vocales ou les rubans ligamenteux de la glotte acquièrent plus de ten- sion , plus d'épaisseur ; le larynx et les cartilages aryténoï- diens se dilatent. (On le remarque surtout chez les cerfs en rut qui ont le cou gonilé et qui brament avec force , ainsi que chez les oiseaux chanteurs au printemps.) Aussi la voix change beaucoup alors , et descend d'un octave dans Thomme. Les plus forfcs basses-tailles ne conservent la gravité de leur voix quepar l'assujettissement à la continence; c'était pour parve- nir à ce résultat que les anciens Romains infibuloient leurs chanteurs. On a vu un homme privé naturellement des prin- cipales parties sexuelles, changer de voix à l'âge pubère (Te- non , 3Iém. acad. 1761) ; c'est la preuve qu'il étoit cependant homme ; et les femmes qui ont un timbre de voix hommasse , ont la réputation d'être ardentes en amour. La castration , au contraire , détendant les fibres vocales , ne permettant pas au larynx de s'élargir , conserve à l'eunuque le même son de voix aigu ou de dessus (soprano) qu'il avoit dans l'adolescence ; tout au plus s'il acquiert un plus grand volume de voix , par l'élargissement de la poitrine avec l'âge. Cette même mol- lesse des ligamens aryténoïdiens empêche le soprano d'articu- ler distinctement la lettre P\ , qui exige un frôlement rapide de l'air dans ces parties. C'est par cette raison que les en- fans, les individus d'une texture molle ont d'ordinaire la langue grasse, et que le grasseyement est une mai'que de délicatesse (\an. Helmont, Alphab. natur. dellneat. , p. 35) ; au contraire, nous voyons les hommes mâles articuler âprement la con- sonne R, surtout dans la colère et les imprécations, tandis que le doux Chinois, le Nègre esclave ne la peuvent pronon- cer , soit par foiblesse , soit par la situation oblique de leurs dents. C'étoit donc pour avoir des chanteurs capables de remplir les rôles de femmes sur les théâtres où celles^-ci n'étoient pas admises (comme autrefois en Italie), qu'on avoit maintenu dans cette contrée l'usage horrible de celte mutilation (Atha- naseKircher, Art. magnet. et musiirgia , p. 583 , sq). Les cha- pons et autres animaux perdent aussi la force de leur voix par la castration ; la plupart des femelles d'oiseaux ne chantent pas et les mâles se taisent après l'époque de la génération ; Je rossignol même n'a plus qu'un vilain cri ou gloussement. Tout cela démontre l'étroite sympathie qui existe entre la glotte et les organes sexuels, et qui se remarque dans diver- ses affections , comme dans la constriction spasmodique des hystériques , les maux de gorge et les gontleniens des testi- cules, etc. Voyez Glotte. E U N 55i Enfin , la vigueur du corps , l'ardeur du courage qui rac- compagne , l'énergie de la pensée , ne sont pas moins inté- ressées que le reste dans la castration. Tous les fn'gîdi et ma- /^yîcrâ// sont naturellement pusillanimes; ils ont l'esprit aussi petit que le caractère. On a dit que les femmes n'avoient ja- mais réussi dans les hautes sciences , dans l'épopée , la tra- gédie, dans les travaux qui demandent un génie élevé, parce qu'elles manquoient du principe de la force. Le mot ^^/rW/e vient originairement de la puissance généralive , qui crée , qui in- vente. Quoiqu'on instruise beaucoup les castrats en musique, la plupart y sont très-médiocres , et l'on ne voit pas qu'au- cun d'eux ait composé quelque œuvre remarquable (Huarte , Examen des espiïls, tom. 2 , Jean Alph. Borelli, mot aw'm./ part. 2 , prop. 171). On cite Phavorinus le philosophe , Aris- tonicus , général d'un des Ptolomées d'Egvpte , Narsès, sous Justinien , Haly , grand visir de Soliman 11 , et quelques au- tres eunuques qui montrèrent de l'élévation d'esprit ou du courage ; on peut dire néanmoins qu'ils en auroient montré davantage , sans doute , sans cette mutilation. Ainsi Abeilard ne conserva point , après le traitement cruel qu'on lui fit su- bir, la même ardeur de génie que son Héloïse. C'est peut-être à cause de cette foiblesse naturelle aux eu- nuques , qu'on les a chargés , dans l'antiquité , et qu'on les charge encore aujourd'hui en Turquie , en Perse et dans l'In- dostan , de l'éducation de la jeunesse chez les grands. Xéno- phon rapporte dans son roman de la Cyropédie , comment aglssoientles Perses à cet égard. Les icoglans ou pages de sa hautesse turque sont instruits parles eunuques du sérail. Il est particulier que cet attachement aux enfans , cette philogenésie si naturelle aux êtres foibles, se remarque chez tous les ani- maux neutres ou eunuques, chez les abeilles et fourmis mu- lets , et chez les chapons ; car ceux-ci s'apprennent à couver d s poussins avec autant de sollicitude que les poules. Ou voit à peu près la même chose parmi les cochons , etc. Si le foible recherche le foible , il aime aussi s'attacher au fort pour en recevoir de la protection ; c'est pourquoi tout eu- nuque tend naturellement à l'état d'esclavage domestique. Son impuissance flatte même le pouvoir de son seigneur , celui-ci 8e croit plus homme auprès d'un demi-homme , semi-vir, comme on nommoit jadis les eunuques. C'est à cause de cet état de servitude que les Romains ne recevoient point leur témoignage en justice. Mais, en devenant esclaves, ils contractent aisément tous les vices de la bassesse. Leur foiblesse les rend craintifs , et par-là même , fourbes et faux ; ne pouvant rien par la force, lis recourent à rinlrigue , à la liatlerie : incap:d>les de grands 552 E U N travaux , ils sont iVune avarice sordide ; ne pouvant atteindre à la gloire , ils se rabattent sur la vanité ; chargés de la garde des femmes , ils rivalisent avec elles de finesses et d'artifices , pour déjouer leurs tromperies , pour se garantir de leur haine , pour se venger d'elles dans leurs querelles éternelles. Aussi la plupart des eunuques sont vicieux et méchans avec une feinte douceur. Rien ne prouve mieux que cet exemple, que la vraie vertu dépend de la force. § IV. L'histoire de l'eunuchisme remonte très-haut darts l'antiquité ; car le livre de Job , l'un des plus antiques , parle déjà d'eunuques. Ceux-ci sont donc de beaucoup antérieurs au temps de Sémiramis, cette reine fastueuse de 1 Orient qui, dit-on , soumit la première des hommes à la castration , pour mieux les asservir dans sa cour(Amm. Marcellin, Hisf. , lib. XIV ^ Justin, Breo. hîst. , l. i , c. 2). Des opinions reli- gieuses avoient introduit aussi la castration parmi les Galles , prêtres de Cybèle , dans l'Orient : ia circoncision des mâles, l'excision des nymphes des femmes , quoique pouvant avoir des raisons fondées selon les climats , ne sont pas moins le résultat d'opinions religieuses. Qnant à la castration des fem- mes , s'il est vrai que le roi de Lydie , Andraraytis , l'ait fait pratiquer (Athénée , deipnosoph. , lib. u , <:. 2 et 3), il seroit difficile d'en voir l'utilité , si ce n'est pour les rendre stériles. L'extirpation des ovaires est une opération encore plus dan- gereuse pour la vie que celle des testicules. On peut croire qu'une femme en cet état n'est pl'is sujette aux évacuations menstruelles. Il est probable , toutefois, que cette prétendue castration n'étoit que la nymphotomle e.icore en usage au- jourd'hui en plusieurs pays chauds où les nymphes des fem- mes sont fort allongées ; ou peut-être le bouclage par un an- neau. On fait aujourd'hui beaucoup d'eunuques, soit dans les états du Grand-Seigneur, soit en Perse, soit en Afrique chez les nè- gres , et on les vend plus ou moins cher, selon qu'ils sont en tout ou en partie privés d'organes extérieurs. 11 n'y a point de grande maison où il ne s'en trouve , soit pour garder le ha- rem , soit pour élever la famille , soit pour avoir soin des af- faires domestiques. Les eunuques nègres et les plus hideux sont plus spécialement chargés de surveiller les femmes , coxTune étant les moins susceptibles de séduction. En effet, les jeunes eunuques blancs , s'ils ont encore la verge , sont capables d'a- buser des femmes ; ils ont un air de fraîcheur , une peau douce , un mol embonpoint qui les fait rechercher même des hommes , sous ces ardcns climats où la facilité des jouissan- ces des femmes en diminue le désir. C'est par ces sortes de liaisons si réprouvées par la nature et si coulraires à son but, K u p :,s?. que plusieurs eunuques parviennent dans les cours de l'Asie aux plus hauts emplois ; comme ils sont débarrassés des soins dune famille, et que leur état leur permet peu de se laisser déduire aux grandes passions , d'aspirer même aux premier» postes, ils passent pour être plus fidèles , plus sûrs , plus as- sujettis que les autres hommes ; ils excitent moins d'envie et de craintes que l'ambition si ordinaire à ceux-ci. Alexandre le grand avoit son eunuque bagoas , Néron son sporus , etc. Ainsi Photin sous Ptolomée , Philétère sous Lysimaque , Mc- nophile sous Mithridate , Eutrope sous Théodose , etc. , gou- vernoicnt les états de ces princes ; mais on sait en général quils montrèrent tous les vices des petites âmes ; tandis que le gouvernement des empires requiert une grande force de ca- ractère et de génie. V. Castration, Sexe, etc. (virey.) EUOMPHALUS (Sowerby,) ^^in- conchol.pl. ^5. 46. 5iî.) Genre de coquilles fossiles univalves, voisin des turho , et ainsi caractérisé : coquilles spirales , à spire comprimée à sa partie supérieure et convexe en dessous; ouverture anguleuse, ombilic fort large, (desm.) EUOSME ou EVOSME, Eco^ma. Arbrisseau de la Nou- velle-Hollande, à feuilles opposées, lancéolées; à fleurs blan- ches, odorantes', disposées en petites grappes dans les ais- selles des feuilles. Il constitue seul, selon Andrews, Botanical repository'^ un genre dans la penlandric monogynie , et dans la famille desGENTiANÉES. Ses caractères sont : calice accompagné de bractées , per- sistant, divisé en cinq parties arrondies et rapprochées; co- rolle campanulée à cinq lobes ; cinq élamines insérées au tube de la corolle ; ovaire supérieur à style épais persistant , cl à sligtaale en lêle; capsule aplatie, à deux loges et à deux valves, renfermant plusieurs semences attachées au bord des valves. V. Logania. (b.) EUPARE, Eitpmea. Genre de plantes de la pcntandrie monogynie et de la famille des primulacées, qui a pour caractères : un calice de cinq folioles; une corolle de cinq à douze pétales oblongs et aigus ; cinq étamines ; un ovaire su- périeur surmonté d'un style simple ; le fruit est une baie sè- che , uniloculaire , à réceptacle libre et à plusieurs semences. Ce genre a été établi par Forster, sur une plante de la IN ouvclle- Hollande, (b.) EUPATOIRE , EupatoHum. Genre de plantes de la svn- génésie polygamie égale et de la famille des corymbifères , qui présente pour caractères : un calice commun , oblong ou cylindrique , imbriqué d'ccailles linéaires et inégales, et un petit nombre de fleurons hermaphrodites et quinquéfides , poses sur un réceptacle uu ; plusieurs petites semences 5H E U P oblongues chargées d'une aigrette sessile, longue et plumeuse; Ce genre se rapproche, par l'aspect, des CoisiSES et des Bacchantes; et par ses caractères, des Cacalies etdesCflRY- socoMEs. 11 est fort nombreux en espèces déjà connues, puis- qu'on en compte près de cent ; cependant il augmente encore chaque jour, car il en est peu qui aient été plus négligés par les voyageurs, à raison des difficultés que présente son étude. Il renferme des plantes à tiges frutescentes ou herbacées, quel- quefois grimpantes , vivaces ou bisannuelles , à feuilles or- dinairement opposées , rarement verticillées ou alternes , à fleurs disposées en corymbes terminaux ou axillaires. Une seule espèce est propre à l'Europe; les autres , pour la plu- part , croissent en Amérique , et quelques-unes dans Tlnde. On les divise en six sections, d'après le nombre des fleurons que renferme chaque fleur. Les eupaioires à trois fleurs dans le même calice, sont au nombre de deux; elles sont frutiqueuses , et viennent des par- tics les plus chaudes de l'Amérique méridionale. Ce sont les Eupatoireparviflore et TRiFLORE,plantestrès-peuconnues. Celles à quatre fleurs sont au nombre de cinq , parmi les- quefles la plus importante est I'Eupatoire a feuilles de mo- RELLE , Eupatonum srandens , Linn. , dont les tiges grimpent sur les buissons, dont les feuilles sont opposées , en cœur, dentées , aiguës , et les fleurs disposées en corymbes ou en panicules axillaires. Lamarck croit qu'elle se rapproche plus des cacalies que des eupaioires. Elle est fort commune dans les lieux humides en Caroline, où je l'ai observée, et elle se mul- tiplie très-bien dans nos jardins de Paris. Celles à cinq fleurs sont au ntmibre de dix-huit, parmi les- quelles il faut distinguer : L'Eupatoire a feuilles sessiles , dont les feuilles sont presque amplexicaules , opposées et crénelées. Elle se trouve très-abondamment en Caroline , où on l'emploie , avec suc- cès , contre les fièvres. Elle est extrêmement amère , ainsi que je m'en suis assuré sur les lieux. L'Eupatoire a feuilles de fenouil, dont les feuilles sont composées et linéaires. Je l'ai vue couvrir des étendues immenses de sable dans les parties méridionales de l'Amé- rique septentrionale. Elle s'élève à hauteur d'homme, en touffes très-denses , et d'un aspect agréable , quand elles sont isolées. L'Eupatoire commun , 'Eupatonum cannabinum , Linn. , qui a les feuilles divisées en trois lobes très-profonds, lan- céolés et dentelés. Elle se trouve en Europe dans les lieux aquatiques , dans les bois humides. Elle s'élève à hauteur d'homme et plus. Ses feuilles ont une saveur amère. Elle passe pour apériUve , hépatique , hystérique, vulnéraire et E U P 5.0 délerslve. On l'emploie surtout en décoclion contre Thydro- pisie et la jaunisse, et en fomentaiions contre la gale ouïe» maladies de la peau. On l'appelle vulgairement Vcupatoire d Aoîcène. L'EuPATOiRE DU Chili, qui a les feuilles opposées, am- plexicaulcs , lancéolées et denliculées. Elle est vivace et se trouve au Chili , où elle porte le nom de conlrayerba , et où on en tire une belle couleur jaune. Il n'y a qu'une espèce dans la division des eupatolrcs à sept fleurs ; c'est TEupatoire cendrée , qui vient dans l'iimérique méridionale. Il y en a cinq dans celle à huit (leurs , dont la plus connue dans'L's écoles de botanique est IEupatoire maculée, qui vient dans les lieux humides de 1 Amérique seplenlrionale. Elle a les feuilles verlicillées cinij par cinq, un peu velues , lancéolées, et également dentées dans toute leur longueur. Je l'ai observée fréquemment en Caroline. Enfin , parmi les eupatoires qui ont dix fleurons ou plus dans le môme calice , il y a lieu de remarquer : L'EuPAToiRE AROMATIQUE, donllesfeuillessont ovales, ob- tuses, dentelées, pélioléeselà trois nervures, le calice presque simple. Elle croit dans les lieux humides de l'Amérique méri- dionale. Ses feuilles, pendant les grandes chaleurs, répandent une odeur aromalique très-forte, qui porte facilement à la tête, et peut causer des vertiges , ainsi que j'ai été dans le cas de l'éprouver. Plusieurs espèces sont confondues avec elle. L'EuPAToiRE GLUTiNEUSE a les feuilles opposées, pctio- lées, cordato-lancéolées , dentelées , rugueuses et velues en dessous. Elle croît au Pérou. Ses sommités sont glulineuses. L'EUPA'TOIRE A FEUILLES DE SCROPHULAIRE , Eupatorium celesliiium , Linn. , a les feuilles opposées , en cœur , ovales , obtuses, dentelées et péliolées. Elle croît dans les lieux om- bragés de l'Amérique septentrionale , et est propre , par la réunion de ses fleurs en corvmbe terminal, et par leur belle couleur bleue , à orner les bosquets d'automne. L'EUPATOIRE A Y APAISA A les feuilles lancéolées , très- entières , les inférieures opposées. Elle est originaire du Chili, et est figurée pi. 3 du Jardin de la Malmaison. Elle a été apportée à l'Ile-de-France comme une panacée univer- selle. Le vrai est qu'elle est très-aromatique et amère , et comme telle , alexipharmaque et sudorifique , ainsi que beau- coup de ses congénères. L'EUPATOIRE A GRANDES FEUILLES , qui croît à la Mar- tinique , est un puissant sudorifique qu'on peut employer, en infusion, à la guérison des morsures des vipères ; en géné- ral, toutes les espèces de ce genre jouissent plus ou moins de cette propriété. 555 r E U P V. les genres Mikanie , Vernonie et Kuhkie, établis aux dépens de celui-ci. EUPATOIRE DE MeSUÉ , c'est l'ACHILLÉE VISQUEUSE, (B.) EUPATORIA. Nom sous lequel Plukenet a fait con - noître plusieurs espèces de plantes syngénèses , des genres Serrohila, Liatris ^ Eupalorium ^ Conyza ^ etc. C'est aussi celui de l'AiGREMOiT^E , regardée comme l'eupatoire des Grecs, (ln.) EUPATORIÉES. Tribu ou division établie par H. Cassini , dans la famille des synanthérées , et ayant pour type le genre Eupatoire. (b.) EUPATORIOÏDES. Des espèces de stoëbe , de mille- ria et de gnaphalium sont indiquées ou décrites sous ce nom par Petiver , Feuillée et Ray. (ln.) EUPATORIOPHALACRON. Genre établi par Vail- lant, mais qui n'a pas été adopté par les botanistes. Ses espèces sont dispersées dans les genres Lavenia , EcUpta , Vcrbesina, Siegesbeckia et Flaveria. Adanson a conservé ce nom , ainsi queDillen, Feuillée , Burmann (Zeyl. )et Sloane. (ln.) EUPATORIUM. Nom d'une plante cbez les anciens. Dioscoride et Pline lui attribuent des feuilles semblables à celles du chanvre. Selon eux, l'infusion de la plante ou de ses semences dans du vin formoit une boisson excellente pour la guérison de la dyssenterie, des maladies hépatiques et des morsures de serpens. La comparaison des feuilles et l'étymo- logie du, nom à'' Eupatorium a donné naissance à plusieurs opinions sur la question de savoir quel est celui des végétaux que nous connoissons , qui peut avoir été I'Eupatorium. Plusieurs botanistes prétendent que ce nom dérive d'EuPA- tor , médecin grec , qui mit cetle plante en vogue, ou de Mithridate, roi de Pont, surnommé Eupator, lequel s'éloit adonné à la médecine. D'autres naturalistes l'expliquent en faisant remarquer que les mots Eupatorium et Hepatorium désignoient la plante ci-dessus , dont les vertus justifient l'application du dernier de ces noms, qui diffère peu du premier. La comparaison faite des feuilles , et la description ou plutôt le peu que Dioscoride , Pline et Galien disent de cette plante , convient assez bien a VAi'gremoine {Agrimow'a Eupatoria, L.), dont le nom latin Agrimonia^ altéré A' Argemone^ est une preuve de la dissemblance desnoms d'une même plante chez lesanciens, opérée parun.légerchangemcnt, produitsans doute par l'incurie des copistes. Avicennes a cru que l'Eu- PATOIRE COMMUN étolt V Eupatorium (peut-être parce que E U P 557 IMoSconde nomme ccUc-ci Epatorium ) ; de là les noms à' Eupaiorium Aoicennœ , iVEupaloire mâle , de Pseudo-Hepalu- rium^ (ï Eupatorium caimabium, etc., que les botanistes lui ont donnés ; de là encore le nom à' Euputorium , que ïourne- fort, puis Adanson , Linnceus et tous les botanistes donnent au genre qui comprend celte plante {Eiipatorium (Miinabinum, Linn.). On lui assigne les mêmes propriétés quà Taigre- inoine. 11 n'en est pas de même de V Eupatoire de Mesué (^Achil- lea ageratiun) , ni des Eupatoires femelles ou bâtardes ( LUkiis iripartita et remua , Linn. ). Quelques autres opinions ont été émises sur VEupatorium des anciens ; mais comme elles n'ont pas été aussi soutenues que celles que nous avons rapportées, il n'en sera pas question ici. Outre les plantes déjà citées , ou qui constituent le genre EuPATORiUM , on rencontre des espèces qui ont été appe- lées , Evpntoriiim , Eiipaturiun , Eupaturia , et Euputvriuides par les botanistes, dans les genres suivans : Kultnia , Age- ralum, Mikania , Batsrhia (iMoench), Bacrhuris ^Conj za ,Arht/- lea , Stuebe ^ Serralula , Seriphium^ Agrimunia^ etc. V. Eu- PAT0IRE.(LN.) EUPETALE, Eupetalus, Eupetahs. C'est, selon Pline, une pierre précieuse , qui étoit de quatre couleurs. Boéce de Ijoot la regarde comme une opale. ( Bertrand , Dirt. des Foss. ). (DE5M.) EUPETALON. Plante de DIoscoride , que l'on croil être une espèce de Dapiiné. (ln.) EUPHOCARPUS. Nom sous lequel a d'abord été connu le genre Mazeutoxerow de Labillardière. Il a été changé en celui de Correa. (ln.) EUPHONE. C'est, dans V Histoire des Tangaras par M.Dé- maresl, la dénomination de la deuxième section du genre Tancara. (v.) EUPHORBE , Euphorbia. Genre de plantes de la dodé- candrie trigynie etde la famille destithymaloïdes, qui présente pour caractères : i. "un calice monophylle, persistant, divisé en son limbe , en huit ou dix dents , dont quatre à cinq in- térieures , droites , quelquefois rapprochées par leur sommet, ovales-pointues, d'une couleur herbacée, et les quatre ou cinq autres, alternes, avec les premières extérieures , plus épaisses , plus colorées , pétaliformes , turbinées , ou ovales , ou en cœur, ou en croissant , ayant quelquefois des dents très- remarquables. ( Linn sens appelle ces dernières pétales'); 2.<* douze étamines (quelquefois plus, rarement moins) qui se . développent successivement, naissentpar faisceaux, sont atta- chées au réceptacle du pistil, et dont les filamens, articulés tt un peu plus longs que le calice , portent des anthères arron- 1 55S E U P «lies et dldymes ; 3." des écailles ou languettes courtes , velues, laciniées et frangées , interposées entre les étamines, et pro- duites, comme elles, par le réceptacle du pistil ( Adanson les a appelées pétales^ ; 4-'*- un ovaire supérieur, arrondi, tri- gone , pédicule, incliné ou pendant sur le côté de la fleur, surmonté de trois styles bifides , à stigmates obtus. Le fruit est une capsule arrondie ou lisse , ou velue , ou verruqueuse à l'extérieur , portée sur un pivot courbé en de- hors , et formée de trois coques jointes ensemble , renfer- mant chacune une semence obronde. Ce genre a de tout temps fixé l'attention des botanistes , lant par la singularité des organes sexuels , que par le nombre de ses espèces et leurs qualités vénéneuses. Plusieurs pré- sentent, sur le même individu , des fleurs uniscxuelles et des fleurs hermaphrodites, ce qui a déterminé Jussieu à croire que la fleur n'est qu'une enveloppe multiflore, dans le centre de laquelle réside une seule fleur femelle , entourée de beau- coup de fleurs mâles monandrcs, et séparées les unes des autres par des écailles qui tiennent lieu de calice. On en trouve dans toutes les parties du monde : les indigènes portent gé- néralement le nom de Utliymaîe. Les euphorbes sont toutes lactescentes, et varient beaucoup dans leurs formes. Les unes, munies d'une tige épaisse char- nue, persistante, assez semblables à celle desCACTiERS, pa- roissent toujours dépourvues de feuilles , et ont des épines sur leurs angles; tandis que les autres à tiges beaucoup moins épaisses ont , à la manière des autres plantes , des feuilles toujours simples, communément alternes, quelquefois cepen dant opposées et verticiilées. Les espèces à tiges épaisses portent des fleurs presque ses- siles, simples, et situées latéralement vers leur sommet. Les autres sont remarquables parleurs ramifications, le plus sou- vent disposées en ombelle , et ensuite plusieurs fois dicholo- mes, et par leurs fleurs ramassées en tête au sommet des rameaux , et solitaires dans les bifurcations , toujours accom- pagnées de bractées opposées ou verticiilées , qui imitent une collerette. Ce genre, qui, comme on l'a dit, est très-nombreux, puis- qu'il renferme près de deux cents espèces bien déterminées , a été divisé en sept sections. I." Les euphorbes à tiges frutescentes et épineuses habitent toutes l'Afrique ou les parties les plus chaudes de l'Asie. On en compte de treize espèces, dont les plus remarquables sont : L'Euphorbe des akcieiss, qui a la tige presque nue, trlan gulaire , articulée , et les rameaux écartés. Elle croît dans E U P 559 les cantons arides de Tlnde et de TArabie. C'est d'elle <[ue les anciens retlroient le suc connu sous le nom à'eupJiur/je. L'EupuoRBE OFFICINALE a la tige nue à plusieurs angles et les épines géminées. Elle croît dans les parties les plus arides et les plus chaudes de l'Afrique. Il découle de sa tige , soit naturellement, soit par incision, un suc laiteux , trés-âcre, qui s'épaissit à l'air , se condense et se dessèche en petits mor- ceaux friables, connu , comme le précédent , sous le nom (Veu~ phorbe. Ce suc est une gomme-résine jaunâtre , inodore , d'une saveur brûlante et caustique, qui se dissout en plus grande partie dans Teau que dans l'espril-de-vin. C'est un purgatif hydragogue très-violent et dangereux. Il cause des coliques très-vives et souvent l'inflammation de Tcstomac et des intestins. Appliqué extérieurement , il atténue, déterge et résout : il convient dans les tumeurs scrophuleuses disposées à la résolution , dans la carie des os, etc. V. pi. D. 23 où elle est figurée. L'EuPUORBE viREUSE, dont la tige est multiangulairc , dont les épines sont géminées et les fleurs pédonculées. Elle croît dans les parties les plus chaudes de TAfrique. C'est un des poisons les plus violens qui existent : elle cause la mort non-seulement aux animaux qui en mangent, mais même à ceux qui sont blessés avec des flèches trempées dans son suc. L'EuPnORBE MATSGEABLE, qui aies tiges épineuses , à cinq angles, fcuillées, les pédoncules polydores, terminaux, elles fleurs sans pétales. Elle croît et se cultive à la Cochinchlne, où on mange ses feuilles , comme ici l'oseille , sans incon- vénient. ■j..'^ Les euphorbes à tiges frutescentes et sans épines se trouvent dans les mêmes pays que les précédentes , et de plus sous les mêmes latitudes en Amérique. On en compte vingt-cinq espèces, parmi lesquelles se remarquent: L'EuPHORBE A CÔTE DE MELON, qui est presque globuleuse et à plusieurs angles- Elle se trouve dans l'intérieur de l'A- frique , et est figurée dans les Annales du Muséum. L'Euphorbe tète de méduse , dont les rameaux sont im- briqués , couverts de tubercules qui semblent tenir lieu de feuilles, dont les fleurs sont pédonculées et les divisions inté- rieures du calice palmées. Elle fournit plusieurs variétés qui sont probablement des espèces distinctes. Elle se trouve dans l'intérieur de l'Afrique. L'Euphorbe piscatore est grêle , a des ombelles quin- quéfiques , terminales; des involucres oblongs , et des feuilles lancéolées et unies. Elle se trouve en Afrique et dans les Ca- naries. Pilée et jetée dans l'eau, elle enivre ou empoisonne le SGo É U P poisson, lequel vient à la surface, et se laisse prendre à la main. L'Euphorbe effilée, EuphorbîaUrucalU^ Linn., est presque sans feuilles , filiforme , droite, avec des rameaux fort longs. Elle croît dans les Indes. Les Indiens l'emploient dans la médecine , principalement pour guérir la vérole , ce à quoi elle est très-bonne , ainsi qu'il me l'a été certifié par Romé- Delisle : ils s'en servent aussi comme purgatif et vomitif. L'Euphorbe hétérophylle a les feuilles dentelées, la plu- part panduriformes , les fleurs terminales et presque en om- belle. Elle se trouve dans l'Amérique méridionale. Elle est remarquable en ce que ses feuilles supérieures sont différentes des autres en forme, et ont de plus une tache rhomboïdale «l'un rouge fort éclatant à leur base. On la cultive dans nos écoles de botanique. j L'Euphorbe ponceau a les feuilles ovales, lancéolées ; les 1 Ombelles quinquéfides et trifides , les involucres ovales , aiguës, i grandes et colorées en rouge vif. Elle croît à la Jamaïque , et est figurée dans les Icônes pictœ de Smilh. C'est une plante du plus grand éclat par ses involucres. 3.° Les euphorbes herbacées qui n ont point d'ombelle ^ ou qui en ont une seulement bifide. On en compte vingt-neuf espèces vi- vaces ou annuelles, qui se trouvent en Europe , en Asie, en Afrique et en Amérique. Les plus remarquables ou les plus communes sont : L'Euphorbe articulée , dont les rameaux sont articulés ; les feuilles opposées et linéaires ; les pédoncules terminaux, solitaires et uniflores. Elle se trouve dans l'île de Saint- Christophe. L'Euphorbe a fleurs e^ tête ^ EupJiorbia pilulifera^ Linn., a les feuilles dentées , ovales , oblongues , les pédoncules axillaires , bicapités, et la tige droite. Elle se trouve dans l'Inde et en Amérique. On s'en sert au Brésil contre la vé- role et la morsure des serpens. L'Euphorbe CA^ESCENTE a les feuilles entières , presque rondes , velues ; les fleurs solitaires , axillaires , et la tige rampante. Elle croît en Espagne , et offre encore un remède contre les maladies vénériennes. Elle est annuelle. L'Euphorbe mo^oyère, Euphorbia chamœsy ce ^hinn. , a le; feuilles crénelées, presque rondes, glabres, les fleurs soli- taires , axillaires , et la tige rampante. Elle se trouve dans les parties méridionales de la France. Elle est annuelle. J L'Euphorbe auriculée, Euphorbia peplis, Linn., a lesl feuilles très-entières, presque en cœur ; les fleurs solitaires^»^ axillaires , elles liges rampantes. Elle se trouve dans lespnr^ lies méridionales de la France. Elle est annuelle. 'i E U P 56i L'Euphorbe a longs pédoncules, Euphorlîa ipecacuanha^ Llnn., aies feuilles très-entières, lancéolées; les pédoncules axillairès , uniflores, très-longs, et la lige droite. Elle se trouve dans l'Amérique septentrionale, aux lieux secs et oni- hragés. Les habitans se servent quelquefois de sa racine pour se faire vomir. Elle est vivace , ainsi que je m'en suis assuré dans le pays, où je l'ai fréquemment observée. 4-" Les euphorbes herbacées à ombelles tri/ides comprennent huit espèces, dont trois d'Europe , savoir: L'Euphorbe des vignes, Euphorbla peplus, quia des invo- lucres ovales, des feuilles très-entières, presque ovales et pétiolées. Elle est extrêmement commune dans tous les lieux cultivés, et fleurit pendant Tété et l automne. Elle est an- nuelle. On l'emploie contre 1 hydropisie. L'Euphorbe mucronée, Euphorbia falcata^ Linn., dont les involucres sont presque en cœur et mucronés ; les feuilles lancéolées et obtuses. Elle se trouve dans les cbamps des par- ties méridionales de l'Europe. Elle est annuelle. L'Euphorbe fluette a les involucres lancéolés et les feuilles linéaires. Elle se trouve avec la précédente , et est annuelle comme elle. 5.° Les euphorbes herbacées à ombelles quadrijides , qui sont au nombre de cinq , toutes d'Europe , mais dont une seule est dans le cas d'être citée: c'est T Euphorbe epurge, Eu- phorbiu Idfhyris, Linn. , qui a les feuilles opposées, très-en- tières.On latrouvedans lesparties mérldionalesde la France, dans les lieux cultivés. Elle est bisannuelle. Sa décoction est émétique, drastique , caustique et dépilatoire: sa semence purge fortement par haut et par bas ; mais son usage él-»nt très-dangereux, on ne l'emploie plus guère que pour les che- vaux , les bœufs , etc. Cependant, connue elle agit principa- lement sur les sérosités, on peut s'en servir dans les hydro- pisies. Son suc laiteux appliqué sur les verrues , les ronge, et ses feuilles jetées dans l'eau enivrent le poisson. 6.° Les euphorbes herbacées à ombelles quinquéfides^ qui com- prennent vingt-sept espèces, la plupart vivaces , en partie d Europe , parmi lesquelles il faut remarquer : L'Euphorbe maritime , Euplwrbia paralûis, Linn., dont les involucres sont cordato-réuiformes , et les feuilles im- briquées ou très-rapprochées et relevées. On la trouve sur le bord de la mer , où elle forme des touffes très-denses. Elle tst vivace. L'Euphorbe réveille-matin, Euphorbiahelîoscopia^ Linn., a les involucres presque ovales; les feuilles cunéiformes, dentées, glabres , et les capsules unies. Elle se trouve très- abondamment dans les lieux cultivés , surtout dans les jacr- X. 36 56a E U P dlns humides. On lui donne le nom de réo tille -malin , parce que lorsqu'on se frotte les yeux après en avoir touché , on éprouve des démangeaisons qui empêchent de dormir. L'Euphorbe verruqueuse, £M;>/io7Z>/«3Jerni^o5«, Linn., a les involucres presque ovales, les feuilles lancéolées , den- telées , velues, et les capsules verruqueuses. Elle se trouve dans les lieux sablonneux, le long des chemins. Elle est bis- annuelle. L'Euphorbe des champs, Euphoi-hia platiphyllus^ Linn., dont les involucres ont la carène velue ; dont les feuilles sont dentelées , lancéolées , et les capsules verruqueuses. Elle se trouve abondamment dans les champs, sur la berge des fos- sés , etc. Elle est annuelle. 7." Enfin les euphorbes herbacées qui ont l'ombelle vniJti- fide^ et qui comprennent treize espèces , presque toutes vi- vaces et originaires d'Europe , parmi lesquelles il faut dis- tinguer : L'Euphorbe ésule , dont les involucres sont presque en cœur; lespclales légèrement bicornes; les rameaux stériles, el les feuilles eusiformes. Elle se trouve dans les pâturages secs , sur le bord des chemins, des montagnes calcaires , en touffes denses. Elle est vivace. L'Euphorbe cyparisse , Euphorlia cyparissias^ Linn. , qui a les involucres presque en cœur ; les rameaux stériles ; les feuilles sélacées , celles de la tige plus larges que celles des rameaux. Elle se trouve dans les bois secs , dans les friches , le long des chemins , etc. Elle est vivace et extrêmement commune. On l'emploie contre Ihydropisie , et en place de scammonée pour purger la bile. On la dit mortelle pour lus brebis. L'Euphorbe des marais a les involucres ovales ; les feuilles lancéolées, et les rameaux stériles. Elle se trouve dans les marais , sur le bord des rivières. Elle s'élève de deux à trois pieds , et est vivace, L'Euphorbe des bois a les involucres perfoliés , presque en cœur et aigus ; les feuilles lancéolées , très - entières. Elle se trouve très-abondamment dans presque tous les bois de la zone tempérée de l'Europe. Elle est vivace. L'Euphorbe a fleurs pourpres aies involucres perfoliés, émarginés ; les feuilles lancéolées , très-entières , et la lige frutescente. Elle se trouve dans les provinces méridionales de la France , aux lieux montagneux et ombragés. Elle est vivace. (b.) EUPHORBE. {Mat. médicale.) Gomme-résine qui dé- i E U P 5G^ coule naturellement et par incision tle deux espèces à'eu- phorbe ^ eiiphoihia anUquorum^ Linn. , et cuphoihlu nffidna- mm, Linn. C'est une substance friable , jaundlre , inodore , d'une saveur brillante et caustique , et solublc en plus grande quantité dans Teau que dans l esprit-de-vin. (d.) EUPHORBIA. F. Eupuoulion et EuPHortF,E. (ln.) EUPHORBION. Plante citée par Dioscoride, remar- quable par le suc laiteux dont elle est gorgée. Un médecin de Juba , roi de Mauritanie , dans le pays duquel ieuphor- bion croissoit , en fit, le premier, usage en médecine : elle reçut son nom. Les naturalistes ne mettent. pas en doute que l'euphorbion ne soit V euphorbe des anciens ; et, dans le principe, ils nommèrent Eiiphorhium toutes les espèces d'-eu- phorbes grasses ou arborescentes : les espèces herbacées étoient appelées Tithymalus, Tltliynialoïdes , Esula , etc. Lin- nœus a réuni toutes ces plantes en un seul et même genre , très-naturel. C'est son Euphorbia , qu'Adanson propose d'appeler Tkhymalus , et qui est le type d'une des plus belles familles du règne végétal. Quelques espèces du genre Crassula ont été désignées par le nom d'Euphoibium , parce que, counne la plupart des euphorbes en arbre, elles sont des plantes grasses. Dos Cy- nanchum , des Apocînurn , sont des euphurbia pour plusieurs botanistes anciens , parce qu'ils contiennent un suc laiteux , acre , comme celui des Euphorbes. V. ce mot , et PÉni- LANTiiE. Il ne faut pas confondre V Euphorblon avec VAideii- phorhion , qui est une espèce de Cacalie. (ln.) EUPHOPiLV (^fertile, en grec ). Commerson donne ce nom à un genre de plante appelé Lischia par Zrtnonni, Litsea par Lamarck , Scytalla ^an' (iserlner , Dimorarpjis par Lou- reiro et Willdenow. Ce genre est décrit dans ce Diction- naire , à l'article Litchi. Aiton et Wahl le réunissent au Sapindus. (l-^.) EUPHOTIDE. MM. Haiiy et Brongniart nomment ainsi une roche formée de diallage, soit verte, soit métalloïde, unie au jade ou au feldspath compacte , ou à ces deux substances. Saussure a le premier appelé l'attention des minéralogistes sur les blocs nombreux de cette roche qui se trouvent dans les environs du lac de Genève. M. de Buch et M. Struve ont reconnu, dans le Haut-Valais, le gisement d'où ces blocs semblent provenir. L'euphotide y constitue toute la crête qui sépare la vallée de Saas de celle de Saint-Nicolas. Il repose sur le micaschiste , et il est associé à la serpentine qui foime les hauteurs du Mont-Cervin , la pyramide du Breithorn et une partie de la pente du Mont-Kose. 564 ï^ U P M. de Buch a décrit l'euphotide sous le nom de Galhro que lui donnent les Florentins. On en trouve plusieurs va- riélcs, aux environs de Florence, travaillées par les artistes de ce p;iys , sous les noms de New diprato , Verde dî pralOy Gra- nilo deir Impruneia^ et Graniio di gabbro. La roche célèbre sous ie nom de Verdè di Corsica, est aussi une euphotide. Apportée de Corse à Florence, en blocs volumineux et nombreux , au commencement du dix-septième siècle , elle a été employée, depuis cette époque , par les sculpteurs florentins. La cha- pelle Laiirenline , à Florence , renferme de nombreux et magnifiques ouvrages exécutés en euphotide de Corse. Ce n'est que depuis quelques années, que M. Rampasse , ingénieur français, a trouvé celte roche en place , dans les montagnes de San-Pietro di Rossino qui forment une chaîne assez éle- vée entre Corte et la mer. Dans les montagnes des environs de Gènes, on trouve l'euphotide associé à la serpentine près de Rocchetta , entre Borghetto et Matarana , près de Voltri et ailleurs. Elle est située sous les schistes argileux qui sont exploités à Lavagna comme ardoise , et sur le micaschiste. On la connoît encore à la montagne du Musinet , près Turin, En Silésic , le Zohienherg est formé d'euphollde , qui pa- roît reposer sur la serpentine dont on exploite deux car- rières au pied de celte montagne, h. la partie nord-est au Hartz , l'euphotide se trouve dans la forêt de Hartzburg , à Baste, et dans la vallée de Radan, associé à la serpentine dans laquelle est empalée la dlallage métalloïde , connue sous le nom de Schillerspath ou Schillersîem. On exploite l'euphotide à Laugenlois , près Crems , en Basse-Autriche. La ville de Yienne en est pavée. La même roche se retrouve au cap Landsend , à l'extré' mité du Cornouailles , toujours avec la serpentine. En Norwége , près de Bergen , l'euphotide repose sur le schiste primitif; entre Roraas et Foldal, il constitue la masse de montagnes nommée 2'rongebirge. On le retrouve dans l'île de Mageroë, au cap Nord. Dans cette dernière localité , on voit, sur le schiste primitif, ungranile ou une syénite à petits grains , puis une euphotide à pelils grains , puis l'euphotide à gros grains. On peut suivre une série de nuances, par les- quelles il y a passage complet du schiste au granité , et du granité à l'euphotide. — M. de Humboldt a trouvé l'eupho- tide avec la serpentine, dans l'île de Cuba. La place gcognostique de cette roche , dans la série des terrains, paroîl être la même que celle de la seconde for- E U P 5G5 malîon de la serpentine , c'est-à-dire , après les schistes pri- mitifs et avant les anciens schistes de transition. M. de Buch croit , par suite de cette union presque constante de la serpentine et de Teuphotide, que la première de ces roches n'est peut-être qu'un euphotide à grains très-fins , mélangé de beaucoup de parties talqueuses. Il explique, dans cette hypothèse , l'absence de la serpentine en Norwége , en faisant remarquer que, dans le nord de l'Europe, les ter- rains paroissent s'être formés beaucoup plus tranquillement que dans les contrées méridionales, et qu'ils contiennent , en conséquence , des roches distinctement cristallisées , à des époques de formation où il n'en existe plus ailleurs. Ainsi , les calcaires de transition , renfermant des débris de corps organisés, sont recouverts, en Norwége, par des porphyres, des syénites et des granités très-caractérisés, et dont on ne trouve aucune trace dans les autres latitudes. Ce qui auroit constitué la serpentine dans le Nord , dit M. de ]>uch , s'est séparé en pariies cristallisées très-distinctes , et se présente comme un euphotide mélangé de talc. L'euphotide ayant été jusqu'à présent peu observé , ou même entièrement méconnu , il est probable qu'on le re- trouvera dans un plus grand nombre de contrées , et qu'on reconnoîtra que beaucoup de terrains qu'on a cités comme étant formés dediabase ou diorite primitive (urgrunslein) sonty en effet, formés d'euphotide. (bd.) EUPHRAISE. r. EuFRAisE. (b.) EUPHRASIA ( (fui plaît aux yeux , en grec). Ce nom a été créé, dans le quatorzième siècle, pour désigner l'euphraise officinale , très-célébrée alors pour les vertus qu'on lui attri- biioit, de guérir les inflammations des yeux et d'éclaircir la vue, etc. On l'employoit en cataplasme , ou l'on faisoit usage de son suc on de son eau obtenue par distillation. Depuis lors , celte plante a constamment conservé ce nom d'jE'i*- plirasia , devenu celui d'un genre de Tournefort. Des com- paraisons ou des rapprochemens plus ou moins exacts , ont fait nommer Euphrasia , outre les espèces de ce gi'nre , des Myosotis , des Bartsia, des Rhinanthus , le Schwal- ùen, le Tozzia , des Erinus ou Bi/chnera , des Justida , etc. Ce nom à'Euphrasia a donné naissance à ceux diEuphragia et {\ Eufrasia^ qui appartiennent toujours à VEufraise. V. ce mot et Ôdontites. (ln.) EUPHROSINON {herba exhUarans). Dioscoride et Piine donnent ce nom à b Bourrache , dont un des noms l".tins , Eorrago ^ est une corruption de Bovago^ synonyme de Buglossum. (ln.) EUPLO CAMPE , Eiiploaiinpus ^ Lat. Genre d'insecte*, SG6 E U P de l'ordre des lépidoptères, famille des nocl urnes, tribu des' tinéïles , ayant pour caractères : palpes inférieurs grands , avancés , avec un faisceau d'écaillcs au second article , el le suivant nu , relevé ; langue très-courte ; antennes des mâles pectinées. L'espèce d'après laquelle ce genre a été établi , a été pla- cée par Fabficius et les auteurs du catalogue systématique des lépidoptères de \ ienne , en Autriche , parmi les teignes. Elle présente, quant au port et à la forme des parties de la bouche , les caractères du genre Phycis ; mais les antennes sont très-pectinées dans les mâles. L'EuPLOCAMPE movcME'rt , Euploçampus giifùdus ; Tineagut- tella , Fab. ; Hybn. , Beylr. i , tab. 3 , fig. g , est noire , avec le dessus de la tcte fauve , et de petites taches arrondies , d'un blanc jaunâtre , sur les ailes supérieures. Elle se trouve en Allemagne, (l.) EUPODE , Etipoda , Lat. Famille d'insectes , de l'ordre des coléoptères , section des tétramères , ainsi nommée de ce que beaucoup d'insectes qui y sont compris, tels que les mrgalopes , les sagres , les donucies , ont les pattes postérieures d'iine grandeur extraordinaire. Cette famille fait le passage de celle des longicornes à celle des cycliques. La division extérieure des mâchoires des eupodes n'a ni la couleur ni la forme d'un palpe , ce qui est propre aux insectes de la der- nière famille. Dans plusieurs genres, la languette est en cœur, comme celle des longicornes. Leurs antennes sont insérées liors des yeux, caractère qu'ils partagent aussi avec plusieurs insectes de cette dernière famille ; mais leur corselet est presque cylindrique , carré ; leurs pieds , et surtout leuri tarses , sont proportionnellement plus courts, ce qui empê- chera de confondre les eupodes avec les mêmes longicornes. I. Languelle trh-èchancrèe , extrémité des mandibules entièix , ou sans échancmre. Les genres : Mégalope , Orsopacne , Sagre. IL Languette entière ou peu édiancrée ; extrémité des mandibules bifide. Les genres : Donacie , Criocère. (i..) EUPOMATIE , Eupomatia. Arbre de la Nouvelle-Hol- lande , à feuilles alternes , ovales , lancéolées, entières , à fleurs solitaires et axillaires, qui seul constitue un genre dans l'icosandrie polygynie , et dans la famille des hilospermes. Les caractères de ce genre, qui est figuré pi. 2 des Remar- ques sur la botanique des Terres Australes, parR. Brown, sont : opercule caduc , recouvrant les parties de la fructiT V V R 56; ficallon ; étamines nombreuses, les extérieures fertiles, les intérieures pélalifornies ; ovaire supérieur surmonté de stig- mates nombreux, aplalisau sommet.; baie poly sperme, (b.) EURCHON. Espèce d'ÉRiN.vcE. C'est l'ancien nom du Hérisson et de rÉaiNACE. (b.) EUKECIINEUMONOS des prophètes. Nom d'une es- pèce de plante , présumée être le Plantain, (ln.) EUPiLV , Euria. Petit arbrisseau toujours vert , dont les feuilles sont alternes, ovales , dentées , et les fleurs dispo- sées une à trois dans les aisselles des feuilles. 11 forme un genre dans la dodécandrie monogynie , dont les caractères sont : un calice double ; l'extérieur de deux et l'intérieur de cinq folioles; cinq pétales ovales, arrondis, concaves, blancs , bordés et ponctués de rouge ; treize étamines ; un ovaire supérieur, convexe, glabre , pourvu d'un style à trois stigmates réfléchis ; une capsule globuleuse chargée du style qui persiste , divisée intérieurement en cinq loges qui s'ou- vrent par cinq valves. Les semences sont glabres et un peu Irigones. Cet arbre croît dans les montagnes du Japon où il a été observé par Kœmpfer, sous le nom àejisakab' , et par Thun- berg qui a fait connoitre ses caractères, (b.) EURIALE , Euriulcs. Genre établi par Pérou , dans la fa- mille des Méduses , mais depuis réuni aux Ephyres du même auteur, par Lamarck. (b.) EURIALE, Eurîaie. G cnrQ établi par Lamarck aux dépens des Astéries de Linnœus. II est le même que celui appelé Artrophyton par Linck. Ses caractères sont : corps orbi- culaire, déprimé , à dos nu, portant, dans sa circonférence , une rangée de rayons allongés , grêles , dicholomcs , très- divisés, cirrheux; aplatis en dessous , cylindracés sur le dos; bouche inférieure et centrale ; dix trous allongés sur le dis- que et vers son bord. L'Astérie tète de méduse sert de type à ce genre, qui renferme six espèces des pays chauds. Cuvier rapproche les Encrines de ce genre , et il paroît fondé à le faire, (b.) EURL\NDRE , Enriandra. Genre de plante établi par Forster, et depuis réuni aux Tétracères. Il ne contenoit qu'une espèce qui est grimpante , et qui croît dans les îles de la mer du Sud. (b.) EURICEROS. C'est, dans Oppien, le nom du Daim. Voyez ce mot. (s.) EURIDICE. Subdivision du genre Ixie. V. ce mot et . EUKYDICEA. (b.) £68 E U R t URISPERME , Euryspenninn. Genre de plantes qui ne diftère pas des LtUCADENDRES. (b.) EURITE. MM. Daubuisson, Brongniart et de Bonnard, donnent ce nom à la roche que M. Werner et les minéraio- gis es étrangers ont décrite sous celui de weisstein. Cette roche, dont la base est un feldspath granulaire, a ordinairement une texture schistoïde et renferme dissémi- nés , tantôt du grenat , du mica , du disthène , et tantôt de Tamphibole , du titane silicéo-calcaire , etc. M, Haiiy l'ap- pelle lepiynite. Celte roche est une des plus anciennes ; M. Tondi la place immédiatement après le granité et avant le gneiss; M. deBon- nard partage cette opinion. V. Leptynite et Roches, (luc.) EURO. Nom espagnol de I'Erable champêtre, (ln.) EUROES ou EUREOS. C'est le nom que Pline donne à certaines pierres auxquelles il attribue une vertu diurétique. De Boot croit que ce sont des pierres judaïques , qui sont des pointes d'oursins pétrifiées. (F. ces deux articles.) C'est ainsi, dit Bertrand, qu'on a attribué beaucoup de vertus imaginaires aux fossiles , et que quelques modernes ne sont pas encore entièrement revenus de ces préjugés. (Biciionn. des Fossiles.) (DESM.) EUROPERDIX. Nom grec du Ganga , selon Belon. (V.) EUROPOME. Nom donné par Esper à une espèce de lé- pidoptère du genre Coliade. F. cet article, (l.) EUROTE , Eurotium. Genre de plantes de la classe des anandres, troisième ordre ou section, les gastéromyces , pro- posé par M. Linck , et ayant pour caractères : forme globu- leuse, sessile, entourée d'un thallus filamenteux propre à cha- cun; péricarpe membraneux; sporidies rassemblés. M. Linck rapporte à ce genre le Mucor herbanorum , Pers. (p. B.) EUROTIA. Nom qu'Adanson employé pour désigner Vudytis de Linnœus , ou cératdides de Tournefort. (ln.) EURRE ou EUVRE. Anciens noms du Lièvre, (desm.) EURYA. V. EuRiA. (LN.) EURYALE , Euryales. Genre de plantes , qui ne diffère pas de celui appelé Anneslé. (b.) EURYANDRA ( il/«m /arjÇ'^ , en grec), parce que les filets des étamines sont élargis à l'extrémité. V. EuRlANDRE. (LN.) EURYCHORE , Eurychora , Lat. , Fab. Genre d'insectes , de l'ordre des coléoptères , section des hétéromères , famille EUR 5G9 des mélasomes , ayant pour caractères : elytres soudées ; pal- pes maxillaires presque filiformes ; menton large , en forme de cœur , recouvrant la base des mâchoires ; corps ovale , avec le corselet presque en demi-cercle , fortement échancré en devant , pour recevoir la tête ; antennes comprimées , à ar- ticles presque cylindriques , et dont le dixième un peu plus gros et terminal , le onzième étant caché ou très- peu appa- rent. Ce genre est voisin de celui d'AKis ; mais ici les antennes ont onze articles très-apparens ; la forme du corselet se rap- proche de celle d'un cœur largement tronqué ; Tabdomen est presque ovale; et les jambes sont terminées par deux épines distinctes. Herbst a représenté plusieurs espèces d'eurycho- res ; mais la plus connue et la plus commune dans les collec- tions, la seule que Fabriciusait mentionnée, est 1 Euryciiore CILIÉ, Eurychora ciliata , Oliv. , Col. , tom. 3, n.° 5q , pi. 2 , fig. 17. Le corps est long d'environ neuf lignes , noir, mais quelquefois recouvert d'une matière laineuse grisâtre , avec les côtés du corselet et des élytres garnis de cils bruns. Celte espèce se trouve au Cap de lionne-Espérance. Les autres aussi sont exclusivement propres à TAlrique. M. Kummer m'en a envoyé une du Sénégal , beaucoup plus petite et plus oblongue , et qui habite aussi l'Egypte, (l.) FjDlàYDlCE j Eurydice. Genre de crustacés, élabli par M. Léach , et que je réunis à celui de Cymothoa., V. ce mot. (L.) _ EURYDICEA. Une des divisions du genre Ixie, qui comprend les espèces monadelphes , porte ce nom , que M. Persoon lui a imposé. (lin\) EURYNOME, Èunnome. Genre de crustacés, de l'or- dre des décapodes, famille desbrachyures, tribu des trian- gulaires, établi par M. Léach sur une seule espèce qui se trouve dans les mers britanniques , le cancer aspcr de Pennant. Ce genre a de grands rapports avec celui de parthenope de Fabricius: mais les mâles ont seuls de grandes serres ; et les antennes insérées d'ailleurs près de 1 origine des pédi- cules oculaires, et non près du milieu du bord inférieur de leurs orbites , comme celles des parthenopes , sont termi- nées par une tige allongée , très-menue ou en forme de soie, et beaucoup plus longue que leurs pédoncules, tandis que celles des crustacés de ce dernier genre sont extrême- ment courtes, presque coniques ou en alêne. Le test est triangulaire , très-inégal et avancé en forme de bec fourchu à son extrémité antérieure. Les serres du mâle sont environ une fois plus longues que le corps , et ressemblent par leur Sjo E U S gianJeur, leur direction , et celles de leurs doigts , aux serres des parlhcnopes. Elles ne dépassent guère la longueur du corps dans les femelles. La queue des deux sexes offre distinctement sept tablettes; celle des mâles est étroite ^ allongée, et un peu resserrée par le milieu; elle est ovale «lans la femelle. Les pieds mâchoires extérieurs ont la forme de ceux des parthenopes et des crabes, etc. EURYNOME RABOTEUSE , Eurynome aspera^ Léach, Malac. hril. fasc. 3. lab. 17. Les serres, les cuisses des autres pieds et le test sont chargées de tubercules ; on en voit huit plus élevés sur le dos , disposés ainsi : 2 , i , 2 , 3 , outre plusieurs autres irréguliers, et bordés de poils aplatis; chaque côlé du test offre quatre saillies en forme de grandes dents ; le museau est pointu et bifide, (l.) EURYPYGA. C'est, dans le Prodroinus dllliger, le nom générique du Catrale. (v.) EUKYTHALIA. Reneaulme donne ce nom à la Gen- tiane DES CHAMPS ( Gcnt. rampestiis ). (ln.) EURYSPERMUM. Genre de la famille des protées, établi par Salisburry, et que R. Brown rapporte à son genre leucadmdiiim peu distinct du genre Protea, (ln.) EURYSTOMUS ( qui a une grande bouche ). Nom tiré du grec , et générique des Rolles. V. ce mot. (A^) ELTSINE. Ce nom est un de ceux attribués à la Parié- taire par Dio^coride , suivant Adanson. (ln.) EUSTACïlYS, Eiistacfijs. Qem-e de graminée établi par Desvaux , pour placer le Chloris des rochers de Swartz. 11 offre pour caractères : balle calicinale, à valve inférieure ovale, émarginée , avec une arête dorsale oblique , à valve supérieure aiguc , renfermant deux fleurs, la supérieure mâle , l'inférieure hermaphrodite, (c.) EUSTASA. r. Eutasse (ln.) EUSTE(tLV.. Genre de plantes établi par Robert Brown dans la famille des Asclépiadèes, et aux dépens des Apo- ciNS ; il lui assigne les caractères suivans. Corolle en roue, couronne staminifère triple; chaque cou- ronne a cinq divisions ; couronne extérieure fixée sur la gorge de la corolle et à divisions opposées à ses lobes, alternes avec les divisions des deux autres couronnes et les anthères ; découpures de la couronne intermédiaire , triparlites ; celles delà couronne interne, entières; masses du pollen fixées , pendantes, rétrécies à Textrémité; stigmate mutique ; fruit inconnu. Ces caractères minutieux et difficiles à saisir ont été re- E U T r.7, connus dans trois espèces d'apocins qui croissent au Cap de Bonne Kspérance, savoir Taporynum Jiasfaium^ Thunh.l'apory- num ruiimfi/m, Linn.,suppl. el une troisième espèce inédite. (ln.) EUSTEPîllE, Eustephia. (ienre de planles de Tliexan- drie inonogvnie , et de la l'aniille des narcissoïdes, élablipai Cavanillcs. Ha pour caractères: une corolle à cinq divisions rapprocliées en cylindre ; six ét.'tmines insérées chacune dans une fossette située à le base des divisions du calice , à filamens planes divisés en trois partifs, dont deux latérales, courtes, et la troisième longue et anlheritV-re ; un ovaire inférieur à stigmate épaissi; une capsule triloculaire , irivalve et po- lyspcrme. Ce genre ne contient qu'une espèce qui a le spatlic divisé en quatre parties colorées; les Heurs rouges et en ombelles penchées ; les feuilles lincairft et obtuses. On ignore son pays natal, (b.) - Eustephia , bien ronronné , en grec , à cause de la couronne élégante que forment les étamines à l'entrée de la corolle, (ln.) EUSTERALIS , de Dioscoride. Sorte de Menthe, (ln.) EUSTREPHE , Eustrephus. Genre de plantes, établi par l\. Brovvn , mais qui rentre 4'ins celui appelé Lt'ZU- KiAGE par Ruiz et Pavon. Une de ses espèces, l'ErsTRÈPHE a larges feuilles , se cultive en Angleterre , et se voit figurée pi. i245 du Botanical Magasine de Curiis. (b.) EUSTROPHE, Eiistrophiis. (àcnre d'insectes, de l'ordre des coléoptères , section des hétéromères , famille des taxi- cornes, établi par JUiger. Les eustrophes ont des rapports généraux de forme avec les dermestes et les télratomes ; mais leurs tarses posté- rieurs n'ont que quatre articles, ce qui les distingue des premiers, et leurs antennes grossissent un peu, et insensible- ment vers leur extrémité , ce qui les éloigne des seconds, où ces organes se terminent en une massue perfoliée. Leur insertion eslnue comme dansles tétratomes, lesléïodeset les orchésies. Fabricius avoil placé la seule espèce connue de ce genre , avec les mycétophages, et Tavoit nommée desmes- idide. Elle est noirâtre, avec l'abdomen et les pieds d'un brun roussâtre. On la trouve dans les bolets , en Allemagne. (L.)^ EU TASSE, Entassa. Genre de plantes établi par Salis- burry, pour placer le Cyprès columnau'E de Forster, arbre de l'ile de Norfolk , de plus de deux cents ;)ieds de haut. Ses caractères sont : dans les (leurs femelles , des écailles formant 572 E V A un cône globuleux , portant des bractées ligneuses , fort lon- gues et fort larges , ailées en forme de samare. (b.) EUTAXIE , Euiaxia. Genre de plantes qui ne diffère pas de celui appelé Dilwimie. (b.) EUÏERPE, Euterpe. Genre de plantes de la famille des Palmiers, qui est confondu, dans les îles françaises de l'Amérique, avec Varec^ sous le nom de chou palmiste. Les caractères de ce genre sont : des fleurs mâles et femelles sur le même régime ; des spathes partielles; un calice de six folioles coriaces , dont trois extérieures plus grandes, plissées et tridentées à leur extrémité ; neuf étamines dans les fleurs mâles ; un ovaire supérieur à trois styles dans les fleurs fe- melles ; une baie pisiforme , ovale , mucronée , très-glabre , uniloculaire et monosperme , dont la semence a l'embryon excentrique. ♦ Ce genre n'est composé que d'une espèce , qui a les plus grands rapports avec TArec et le Sabal , et qui jouit des mêmes qualités et propriétés, (b.) EUTHALES, EuthaJes. Genre de plantes établi par H. Brown , et qui ne diffère pas du Velleia de Labillar- dière ; la Goodetsie grêle d' Andrews lui sert de type, (b.) EUTHERISTON , de Dioscoride et de Pline. V. Eu- MEKES. (LN.) EUTMON. Nom donné par les Egyptiens au Sénevé. (LN.) EUVRE. V. Eurre. (desm.) EUZOMON, des Grecs. C'est la Roquette cultivée ,' Brassica eruca. V. Eruca. (lK.) EVA. Synonyme d'OEuF. (b.) EVAESTHÈTE Eoœstetus , Grav. Genre d'insectes, de l'ordre des coléoptères, section des pentamères , famille des brachélytres ou staphyliniens , division des longipalpes , et distingué des autres genres qu'elle renferme , par les carac- tères suivans: antennes insérées devant les yeux, et terminées par une massue de deux articles. Ce genre , établi par M. Gravenborst , ne comprend en- core qu'une seule espèce qu'il nomme Scaber , Raboteux , et qui a été trouvée aux environs de Brunswick. Cet insecte a un peu moins d'une ligne de long; son corps est noirâtre, lui- sant , avec les antennes , les palpes et les mandibules plus pâles , et la tête fauve ; les pieds sont d'un roussâtre obscur, (b.) ÉVAGORE , Eoagora. Genre établi par Pérou , dans la^ famille des Méduses , mais qui a été réuni aux Orythies, par Lamarck. (b.) E V A ^73 ÉVANDPiE, Emndra. Genre de plantes de la dodécan- drie monogynie et de la famille des souchets , qui réunit deux plantes de la Nouvelle-Hollande , découvertes par R. Brown. Ce genre présente pour caractères: des épillets presque uni- flores , composés d'écaillés imbriquées , dont plusieurs sont Sans fleurs ; point de soies à la base de l'ovaire ; une noix cylindrique contenant un noyau lisse, (b ) EVANIALES , £i'amVz/^5. Insectes hyménoptères formant une division ( auparavant famille) de la tribu des ichneumo- nides, famille des pupivores , distingués des autres icbneu- monides , par leurs antennes composées seulement de treize à quatorze articles. Les évanîales ont la tête verticale , comprimée transversa- lement , ou ronde ; le corselet arrondi ; les ailes courtes; l'abdomen ne tenant au corselet que par un point , ou un petit espace , aminci près de sa base , inséré près de l'écusson et très-court , ou au milieu de Tenlre-deux des hanches pos- térieures et allongé ; pattes postérieures longues , ou ayant leurs jambes renllées , avec des épines très-petites. Cette division comprend les genres : PÉLÉcmE , Évanie , Fœtse, Aulaque et Paxylomme. (l.) E\ ANIE , Eoania. Genre d'insectes, de Tordre des hy- ménoptères , section des térébrans , famille des pupivores , tribu des ichneumonldes , établi par M. Fabrlclus. Ses ca- ractères sont : une tarière dans les femelles ; antennes fili- formes , brisées, de douze et treize articles; mandibules den- tées au côté interne ; palpes maxillaires fort longs, de six ar- ticles inégaux ; les labiaux de quatre ; lèvre inférieure à trois divisions , dont celle du milieu fortement échancrce : sa gaine large et dilatée sur les côtés ; tète un pou aplatie , inoins large que le corselet ; yeux ovales ; corselet grand , convexe , presque cubique; abdomen très-petit, triangulaire ou ovale , comprimé, joint au corselet par un pédicule long, mince , arqué , inséré à la partie supérieure du corselet ; ailes supérieures ayant une cellule radiale et le plus souvent deux cellules cubitales, dont la première presque carrée, recevant une nervure récurrente ; seconde nervure récur- rente nulle. Ce genre ne contient que quelques espèces dont on ne connoît ni les habitudes ni les larves ; toutes se trouvent en Europe. Ea^anie appendigastre , Eoanîa appendigaster , Fab. ; Spliex appendigaster ^ Llnn. , 1). ig , 12 de cet ouvrage. Elle a environ quatre lignes de longueur ; le corps entièrement 5;! EVE noii'; la tête el le corselet raboteux ; «l'abdomen lisse et lui- sant ; les ailes blanches, veinées de noir, avec un point noir au milieu du bord extérieur des supérieures ; les antennes , les tarses et les quatre jambes antérieures sont fauves. On la trouve dans les parties méridionales de la France, en Italie , en Espagne et en Afrique. Dans les environs de Paris , habite une évanie beaucoup plus petite , et qui diffère', en outre , de la précédente par ses antennes moins brisées , ses ailes veinées simplement de noir à leur base , et par son abdomen plus petit encore , et presque ové. C'est Vé^anie naine , evania iiiimila de M. Fabricius , figu- rée dans la première Décade des Iltustrutions iconographiques de Coquebert. On trouve , dans l'Amérique méridionale , une ( éoanie lisse ^ Oliv. Encycl. viélhod.') très-voisine de Vappendi- gastre ^ mais qui est plus lisse et entièrement noire. Ces trois espèces présentent quelques légères différences dans les parties de la bouche , et dans la disposition des cel- lules des ailes; de sorte qu'elles peuvent former trois petitesj divisions dans ce genre, (l.) EVANTAIL. F. Eventail. (B.) EVATERIE, j&afe/va. Genre de plantes établi par Des-' vaux, dans le second volume de son Journal de botanique. (B.)j EVAX , K?ax. Genre de plantes de la syngénésie polyga-1 mie superflue , et de la famille des corymbifères , qui a éléî établi par Gsertner, pour placer le^J/a^o acaulis de Linnaeus.| Il a pour caractères : un calice presque globuleux , muni dip bractées disposées en forme d'involucres , et imbriqué d'é- cailles oblongues , acuminées , dentelées , dégénérant insen- siblement en paillettes du réceptacle ; des fleurons infundi— J buliformes, quadridentés , hermaphodites , stériles au cen-j tre ; des fleurons filiformes, très-courts, entiers et fertilesf à la circonférence ; un réceptacle subulé ou cylindrique,] hérissé de paillettes formées par les écailles calicinales ; de^ semences nues. Ce genre comprend deux espèces, toutes deux annuelles propres aux parties méridionales de l'Europe, et qui croisser dans les sables les plus arides, (b.) EVE , Evea. Arbrisseau à rameaux tétragones , à feui opposées , ovales , lancéolées, stipulées , entières, très-légèl rement péliolées, et à fleurs ramassées en tête , garnies dé paillettes presque axillaires , renfermées dans une collerette de quatre folioles ovales , pointues , dont les deux extérieures sont plus larges , qui forme seul un genre dans la tétran'j drie monogynie , qu'il ne faut pas confondre avec I'Hevée.J E V 0 575 Chaque fleur, en effet, a un calice mortopliyiic cl à quatre Oents ; une corolle monopëtale , infundibuliformc , à long tube et à limbe partagé en quaire petits lobes pointus ; quatre élamines très-courtes ; un ovaire inférieur couronné d'un disque , duquel s'élève un style court , à stigmate à deux lames. Le fruit n'est pas connu. Cet arbrisseau croît naturellement dans les forêts de la Guyane. 11 a été nouvellement réuni aux Tapogomes. (b.) EYEINT. 11 se dit de l'ouverture simple ou double du nez, située au-dessus du museau des cétacés , des baleines , etc. , et par laquelle ces animaux respirent à la surface de l'eau. C'est aussi par-là qu'ils rejettent l'eau qui a pénétré dans leur gueule quand ils mangent; et comme ils repoussent avec force cette eau , par le resserrement de la bourse musculeuse si- tuée à leur arrière-bouche et à la base de ces évents , ils forment des jets d'eau ; ce qui les a fait nommer aussi pois- sons souffleurs. V. Cétacés. Quelques auteurs nomment encore Jp vents , les ouver- tures à l'extérieur des branchies des poissons cartilagineux, ou chondroptérygiens {^ Sélaques^ ^ tels que les raies , les squales , les pétromyzons. C'est par ces ouvertures, au nom- bre de cinq ou sept de chaque côté , que sort l'eau qui a servi à la respiration branchiale de ces poissons. Voyez Bran- chies, (a^irey.) EVENTAIL. C'est I'Oligopode vellifère. On appelle aussi ainsi les coquilles du genre des Peignes, (b.) EVENTAIL DE MER. Nom vulgaire d'un polypier du genre Antipathe ( Antipathes flahellum^ L. ). (desm.) EVÎ2QUE. Nom donné à plusieurs oiseaux d'Amérique , d'après la couleur bleue de leur plumage ; au. ministre ^ à l'or- ganisie et à un tangara. (v.) EVÉQUE (Pim-e d'). C'est le Quarzamétiiyste.(desm.) EVERESCHE. V. Ebersche. (ln.) EVERLASTING. V. Cud-weed. (ln.) EVERNIE ,£i'fr«/a. Genre de lichens , établi par Achard , et qui rentre dans celui qu'il a appelé Usnée. (b.) EVIE , Eoia. Genre de Commerson , qui ne diffère pas du MOMBIN. (b.) ÉVODIE, Ei^och'a, Panz. Genre d'insectes. Foj. Col- leté, (l.) EVODIE , Ei'odia. Genre de plantes , établi par Forster , mais réuni depuis aux Fagariers, C'est aussi le nom donné 376 E V O par Gœrlner , au genre Ravensarv de Sonnerai , que "VVIU- denow a mentionné sous le nom à^agathophylliim. (B.) ÉVOLUTION ORGANIQUE , se dit du développe- ment des organes des animaux et des plantes, par l'XccROis- SEMENT. V. cet article. La graine d'une plante contient d'a- bord les rudimens de ce végétal, qui successivement gran- dissent et se déploient, se déroulent; comme on voit, dans les boutons des fleurs, se développer le calice, puis les péta- les , puis les étamines, les pistils ou Tovaire qui doit donner le fruit, les semences ; celles-ci se développeront à leur tour, ainsi successivement de génération en génération, ou d'âge en âge ; de telle sorte que toute la marche des corps organi- sés n'est qu'une évolution perpétuelle du dedans au dehors. Nous-mêmes, nous nous accroissons sans cesse par l'inté- rieur et nous nous usons par l'extérieur ; l'épiderme s'enlève par petites écailles; tous nos organes s'usent par leur conti- nuel frottement, et des vaisseaux excrétoires transportent au dehors par la transpiration, les excrétions, les molécules qui ont servi à l'organisation et qui sont remplacées par de nou- velles. De là, la nécessité de la nourriture pour réparer ces pertes; elles sont même telles , qu'après un temps suffisant, tout notre corps est renouvelé. Cette rénovation se confirme par une preuve évidente. On nourrit un animal, comme un porc , avec de la racine de garance mêlée à ses allmens. Elle a la propriété de teindre en rouge le phosphate calcaire des os. Ainsi l'animal a bientôt une couche rouge déposée dans ses mailles osseuses; à mesure que celle-ci s'accroît, les cou- ches blanches de l'os diminuent d'autant ; elles redeviennent blanches en cessant de donner de la garance. Ainsi tout, dans les corps organisés, marche du centre à la circonférence pour s'user et se détruire'. Cette évolution perpétuelle est bien différente de ce qui se passe chez les minéraux, puisque ceux-ci s'accroissent ou plutôt se grossissent par la juxtapo- sition, l'accoleinent de nouvelles molécules à l'exléricur du noyau central, ou de la molécule primitive, comme dans les cristaux. L'évolution est donc un phénomène de lorganisme vivant; c'est par lui que chaque année l'arbre jette de nou- velles feuilles et de nouvelles fleurs, que l'animal mue son pelage, l'oiseau son plumage, le serpent son épiderme; enfin à mesure que nous remplissons l'intérieur, lextérieur s'é- corce et se désorganise. V. Corps organisés , Animal , Règnes , Vie , etc. (virey.) EVOLVULUS (tow/ner oMtour, en latin). C'est le nom imposé par Llnnœus à un genre voisin des cowobuhis et des ipomœa. V. Liserole. (ln.) E X G S,^ EVOl^flMOlDE. Nom donné au Célastre grimpant; EVONYMUS des Latins , Evonymos de Théophraste. Arbrisseau nuisible aux bestiaux qui en mangeoient, et même aux hommes qui, par imprudence, avoient goûté de ses fruits. De là, par antiphrase, le nom dVconjmjw, bon nom, en grec. Théophraste le nomme encore ietragonia^ par allusion à la forme carrée du fruit, ou de celle des rameaux. Ces indica- tions font reconnoître le Fusain , petit arbre auquel on a toujours conservé le nom A"" eçonymus ^ que les botanistes, de- puis Tournefort, ont rendu générique. V. Fusain. Des ar- bres ou arbrisseaux des genres spirœa , coffea, irkhilia, rho- dodendrum, ochna^ ceanothus, ihea, kigellaiia^ celastnjs^ pilocar- pusy zanthoxylum, tetragonia, à cause de quelque ressemblance avec les fusains, ont été appelés evunymus, eiyonymoides, evo- nymo affinls, evonymo similis, par Commelin, Sloane, Pluke- liet. Plumier et Forskaël. Daîéchamps penche à croire quels rosage ferrugineux est l'évonymos de Théophraste. (ln.) EVOSME. V. EuosME. EVOSME, Evosma. Genre de plantes, établi par An- drews , mais qui ne diffère pas assez des Gentianelles pour être conservé, (b.) EVRARDIA, Adanson et Scopoli. V. Terebinthus.(ln.) EWIG. V. Eppich. (ln.) EWISCHBAUM. V. Ebersche. (ln.) EXACUM, Dioscoride. Plante qui nous est inconnue. Elle paroît avoir été d'usage en médecine, puisque son nom signifie en grec, apporter du remède. Linnaeus s'eil est servi pour désigner un genre {Centaurium, Pluk.) voiçin de celui des gentianes, et dont plusieurs des espèces de Funetde l'autre, leur ont été réciproquement rapportées, ainsi qu'au chironiOf autre genre formé à leurs dépens. Quant à l'exacum, V. Gen- TIANELLE. (LN.) EXARRHENE, Exarrhena. Genre établi par R. Brown^ aux dépens des Myosotes dont il ne diffère que par des éta- mines saillantes hors du tube, (b.) EXCiECARIA {qui aveugle, en latin). C'est le nom que Linnaeus donne au genre Agalloche, à cause des propriétés de cet arbre. Ce genre renferme maintenant cinq espèces, y compris les deux qui constituoient le genre Gymnanthe de Swartz. (ln.) EXCRÉMENS et RÉCRÉMENS. On nomme excremens toutes les matières qui sont rejetées hors du corps des ani- maux ou des végétaux par les fonctions naturelles de la vie. Ainsi, l'urine, le résidu de la digestion, la sueur, la tran^~ 578 E X G plration cutanée et pulmonaire, le mwcus ^u nez, le céra- men des oreilles, les évacuations critiques des maladies, elc..^ sont des excrémens. Les récrémens sont , au contraire , des hu- meurs préparées pour quelque fonction utile à la vie, comme la salive , la bile , le mucus des bronches , le suc pancréati- que , la lymphe , le sperme , les larmes , la graisse , et plu- sieurs autres substances , telles que l'eau de l'amnios, la li- queur du péricarde , la synovie ; et chez les plantes , la sève, les sucs propres, l'huile, la gomme, la résine, etc. Les excrémens sont donc le résidu de la vie, ou plutôt le résultat de la décomposition des organes, et le marc des alî- mens, tandis que les récrémens sont les élémens de la vie, la matière qui répare les organes, ou qui sert à leurs fonctions., Ces deux genres de matières sont donc opposés. L'urine et la sueur semblent être des excrémens de même nature à peu près ; l'une supplée constamment à l'autre. Quand on sue beaucoup, on urine peu; si la transpiration se porte sur la vessie, elle augmente laquantité de l'urine. Il sem- ble donc que la vessie soit un organe destiné à recueillir la sueur intérieure du corps, tandis que la peau exhale la sueur extérieure. Ces deux fluides sont reçus par des tissus séreux qui les sécrètent. En effet, la vessie paroît aussi sécréter elle- même de l'urine, indépendamment des reins, ce qu'on reconnoît facilement par l'urine crue qu'on rend au sortir d'un repas dans lequel on a beaucoup bu. Cette sécrétion s'opère promp- tement, sans passer par le long circuit du cœur, des artères et des veines. La matière fécale est le marc des alimens, et la partie non nutritive pour l'homme. Cependant d'autres animaux, tels que les chiens, les loups, les cochons, y trouvent encore des substances nourricières, puisqu'ils l'avalent. Celle des grives . et de quelques autres oiseaux n'est pas dédaignée des gour- mets. On dit que la baleine évacue des excrémens rouges qui peuvent servir dans la teinture, et que les poissons avalent ; elle fournit aussi l'ambre gris, comme on sait. Cette matière est une sorte di'excrément stomacal ^ un vrai bézoard de ba- leine. L'homme rend plus ou moins de matière fécale, suivant la nature de ses alimens. Elle est pâle dans les maladies du foie, parce que la bile reflue dans les humeurs, comme dans la jaunisse. Alors l'urine est très-Jaune. Les nourritures animales donnent uuc matière fécale très-putride, comme on le voit chez les carnivores, tels que les chats, les fouines, etc. Les nourritures végétales produisent des matières fécales d'une odeur peu désagréable. Elles sont très-utiles aux engrais des terres, surtout celles des bœufs, des chevaux, etc. La fienle de pigeon est de nature chaude et irritante. Le chimiste Yau- E X C 579 tquelîn a trouvé du phosphate calcaire ( terre des os ) dans la fiente de poule , et cependant il nourrissoit ces oiseaux avec des semences d'orge gui n'en contiennent pas. Celle des oies est très-pernicieuse aux plantes, qu'elle fait périr. 11 en est de même de celle du chien, qu on 3i nommée al/mm grœcum ^ et qu'on a quelquefois employée en médecine pour appliquer en cataplasme dans les esquinancies. La matière fécale hu- maine est un puissant maturatif pour les furoncles , les bu- bons sur lesquels on l'applique. F. Paullini, Dreckapoieck^ etc. D'anciens alchimistes qui ont cru trouver la pierre philo- sophale dans la matière fécale et l'urine, les ont examinées de diverses manières. En cherchant ce qu'ils ne purent ren- contrer , ils trouvèrent ce qu'ils ne cherchoient point. Kunc- kel et Brandt retirèrent du phosphore, de l'urine , et Hom- berg, du pyrophore, de la matière fécale. Maintenant le pre- mier se tire avec plus d'avantage de la terre des os ( phosphate calcaire), et le second se prépare avec toutes les matières combustibles et l'alun (sulfale d'alumine). Ces deux décou- vertes précieuses sont dues ainsi à un travail ingrat et dégoû- tant. V. les ouvrages de chimie, et surtout Fourcroy, SysL des connoiss. chîmiq.^ t. X (i). Comme certains animaux ne digèrent pas toutes les se-- menccs qu'ils mangent, parce que le suc digestif n'attaque point les corps non broyés qui sont entourés d'un épidcrme, il arrive que ces semences sortent du corps sans altération , et que, rendues avec les matières fécales, ellts sont comme entourées d'engrais naturel, et se développent plus prompte- ment. Ainsi la drenne, sorte de merle (lurdus visri^^orus^ Linn.), rend les semences de gui entières, et les dissémine au loin sur les arbres où elle dépose ses excrémens; d'où l'on a dit : Turdus sibimet ipsi malum carat. Les canards rendent intacts les œufs de barbeau (^cyprinus barbus., Linn.) qui sont purga- tifs, et vont ainsi les semer dans d'autres étangs. Les chats, les lions, les tigres et autres carnivores de ce genre, ont finstinct d'enterrer leurs excrémens., comme si la nature avoit voulu dérober à l'air leur puauteuf extrême , tandis que les animaux herbivores répandent leurs excrémens engraissans dans les mêmes lieux où ils paissent, et semblent ainsi acquitter la dette qu'ils ont contractée avec le champ (i) Les Egyptiens et Arabes extraient tlii rauriaie d'aniinoniaque , ou se! ammoniac , de la iume'e des excrémens des chameaux et des buffles, qu'ils «mploient pour combustibles. Les excrémens des hom- mes sont un excellent engrais qu'on emploie commune'ment dans les environs de Paris et dans plusieurs autres endroits, en Flandre sur- tout. On nomme gadoue , les excrémens u'on tire des fosses d'ai-. sance. Desséchés et pulvérisés, on les x\omme. poudreite , eiç. SSo Ë X C qui les nourrit. Au reste, une foule d'insectes sont deslîne's a détruire les excrèmens des animaux; tels sont les scarabés Stercoraires (^geotmpes stercorarius de Latreille ) , les bousier^ {^copris^ ^- ) » ^*^' Diverses espèces de quadrupèdes sont pourvues , près de i'anus, d'une ou deux glandes qui sécrètent une humeur odo- rante , quelquefois agréable, comme dans les civettes, gc- ïieltes; souvent très-puantes, comme dans les putois et mouf- feltes. Ces odeurs sont une sorte de défense pour ces animaux, car elles écartent d'autant mieux leurs ennemis, que la sécré- tion en est plus abondante lorsqu'ils sont irrités. On peut re- garder ces humeurs comme un véritable excrément qui com- munique souvent son odem- à la matière fécale, comme dans i'ondatra (miis zibetliicus^ Linn. ), quelques rats, et même dans le crocodile et les serpens, qui répandent souvent une odeur musquée peu agréable. On assure que les singes lancent leurs excrèmens avec leurs mains pour se défendre. Plusieurs ani- maux, frappés de terreur, urinent et rendent des excrèmens. La plupart des oiseaux palmipèdes marins qui se gorgent de poissons, rejettent des excrèmens \i(\Viiàes., huileux et rances. On employoit jadis les excrèmens de quelques lézards d'Egypte comme cosmétiques, à cause de leur odeur musquée ; et saint Jérôme reproche vivement ce luxe aux dames romaines de son temps. Ceux des chiens de mer et de plusieurs oiseaux aquatiques exhalent une odeur très-puante. On prétend que les excrèmens humains ont une saveur douce et fade, et on a connu un homme riche de Paris, nommé Pa- parel, qui, par une rare dépravation , avaloit des excrèmens de petits enfans. Un homme :^'^'}'^■ ^^:'^^^ X ^s'■; >t V-. Aï. j-s *-,' .-^ivi^C^ ^, -.i-'" I fr. ■' ' '-r £p- i'v^rv^ls ► c '^ ''^ ■..<-i./ r >A ' V ■-^,V^r'^<^ « .,-/ : m^-^^ A*J^T