:^s.^ '^-^■-ik i/'P^ .xxiiiwi.. LIBRARY OF ie85-l©56 \ >. Sa É ■^ '♦<*# .^t^ •.•:*« I ^:^:^ '^-'i.--^'-^"?^^^^^-^ ."^^, ^':*^^ ^ ^-^-^^ ^^', ^ €:^: ; y. t •>:V. wiX' >#'--^'^:-/: \ -^ '♦t-' ,-^, NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE, APPLIQUÉE AUX ARTS, A rAgriculture ; à l'Economie rurale et domestique, à la Me'decine , etc. PAR UNE SOCIÉTÉ DE NATURALISTES ET D'AGRICULTEURS. Nouvelle Edition presqu entièrement refondue et considë- rabletnent augmentée ; AVEC DES FIGURES TIRÉES DES TROIS RÈGlïŒS DE LA I^ATURE. TOME XL l;£ L'IMPaïUERlE U'ABEL La»OE, nUE D£ LA IIAfU'E. A PARIS, Chez DETERVILLE, libraire, rue hautefeuille,»« .6i , un crapaud; « il vous répondra que c'est sa crapaude avec ses deux gros .< yeux et sa peau gluante, etc. » Le nègre doit faire sa beau- ié noire comme lui, sans doute. Mais n'y a-t-il pas un état de perfection , de régularité , d'harmonie d organisation d'ans chaque espèce .'' N'a-t-elle pas sa beauté propre indépen- damment de nos préventions? Les seuls aveugles ont laper- mission de nier sans absurdité qu'un visage dont les deux moi- tiés sont également formées , dont les traits sont symétriques , et dans une juste proportion avec l'ensemble , ne soit pas beau. Or, tout ce qui caractérise la perfection d'un être dans sa propre espèce, fût-ce un crapaud et une araignée, le rend beau relativement au rang que la nature lui assigne. Et comme l'homme est le premier de tous les anhnaux , il est" certain que plus il se distinguera d'eux par l'éminence de ses facultés intellectuelles, plus 11 aura de vraie beauté , et même- de majesté dans sa figure. C'est en effet ce qui résulte du dé- veloppement de son cerveau et de la diminution à^ts os de la face. Les peintres et les sculpteurs n'ont souvent pas d'autre artifice pour imprimer un caractère de noblesse et d'éléva- tion aux figures , que de leur donner un angle facial plus ou- vert, comme l'ont fait les artistes grecs. Les autres moyens tels que la régularité de l'ovale , les traits droits ou demi- onduleux ne sont que des auxiliaires da type principal de ia beauté. Après ces considérations qui nous montrent la supériorité de notre organisation sur celle des autres animaux, il importe d'examiner les traits même de face humaine , ce miroir vivant de l'àme , où viennent se peindre nos affections, nos pen- chans, où se décèlent même les lésions profondes de notre économie. L'homme est tout entier dans sa face; c'est dans la tête qu'il vil le plus ; c'est par-là qu'il se distingue de ses semblables: un tronc sans tête n'a pas de nom: ei sine nomiiie corpus. Les bêtes n'ont presque aucune phvsionomie diffé- rente entre elles , en chaque espèce. Hors des diversités de taille, de couleur, de sexe et d'âge, tous les individus de même sorte se ressemblent. Il paroît que l'homme inculte et sauvage dont les facultés morales sont rarement mises en jeu, dont l'intelligence estfoiblement éclairée, dont les pas- sions sont peu exaltées , a peu de phvsionomie ; ainsi l'on a dit des Brasiliens et de la plupart des Américains sau: agrs , 8 F A C , qu'ils avoienttous à peu près les mêmes traits. Chez les In- sulaires des mers du Sud, on n'oLserve, en général, qu'une physionomie brute et féroce ; les peuplades nègres , sauf les variétés nationales, de corpulence , de teint, etc. , offrent toutes le même museau plus ou moins prononcé. Ces êtres élevés par la simple nature, dans le même climat, nourris de mêmes alimens, aussi peu instruits les uns que les autres, réduits à des conditions toutes semblables , tous à peu près également apathiques, doivent avoir, en effet, très peu de diversité de physionomie ; et les animaux sauvages soumis pa- reillement à l'uniformité de vie et d'instinct dans leur espèce, sous le même climat, n'offrent aucune différence notable dans les traits de leur figure. F, Physionomie, (virey.) FACE. V. Phaca. (I.N.) FACE DE LOUP. C'est le Lycopside des champs, (ln.) FACKBLUM. Nom allemand du Bouillon blanc (Ter- bascum thapsus^ L. ). (ln.) FACKÉL. L'un des noms allemands du Pin sauvage ( Pinus sy/oestris). (ln.) FACKELBAUM et FACKEBEERE. Noms de 1' Obier ( viburnum opulus ^ L. ) en Allemagne, (ln.) FACKELDISTEL. Nom des Cierges ( tac/iw ) en Alle- magne, (ln.) FACKELROS. Nom danois de la S alicâire (ij/An/m saliraria). (LN.) FAÇON. F. Phaca. (ln.) FACOS. V. Phaca. (ln.) FACULTE. Nom donné à un pom'oîr parliculler qu'un objet considéré possède en soi, et conséquemment qui lui est propre. Ainsi, toute faculté est un pouvoir, celui de faire ou d'opérer quelque chose ; et ce pouvoir est le propre du corps , ou de l'organe, ou du système d'organes en qui on Tobserve. Il subsiste dans ces objets, tant que l'ordre de choses qui y donne lieu n'est pas détruit. D'après cette définition, il est évident qu'il n'y a que les corps vivans qui aient das facultés; qu'aucun corps inorgani- que , qu'aucune matière quelconque , ne sauroit avoir en pro- pre la moindre /flçw/te'; que , conséquemment, tout corps non vivant, toute matière quelle quelle soit, n'a que des qualités , que*des propriétés , et jamais le pouvoir de faire quelque chose , sinon accidentellement. Si celte définition est fondée, elle a sans doute une grande importance; car, dès qu'on la prendra en considération, elle seule pourra ramener diverses parties de nos théories physi- ques actuelles , dans la vraie route à suivre pour avancer so- lidement nos connoissances à l'égard des faits que ces parties PAC 9 considèrent. Je reprendrai ce sujet, mais aprèsavoir exposé ra- pidement ce qui concerne les/a6u/fe'5 des corps vivans , et avoir montré que ce sont des phénomènes purement organiques. Le premier objet essentiel à considérer ici, est la néces- sité de distinguer les facultés générales, c'est-à-dire, celles qui sont communes à tous les corps vivans, d'avec celles qui sont particulières à certains de ces corps. Voy. la Philosophie zoologique , vol. 2 , p. 1 13. Des facultés gui- sont générales aux corps vi^>ans. — C'est un fait certain et suffisamment connu , que les corps vivans pos- sèdent àes facultés qui leur sont communes, et quà cet égard il n'y a aucune exception ; tandis que l'on connoît différeus corps vivans doués de certaines/a/:i///^on?/m.Tournefort en avoit fait le nom d'un de ses quatre genres?, qui forment mainianant, par leur réunion , le genre Voiygonum^ L. Hiéloit caractérisa par des fleurs en grappe ou bouquet, et par les graines triaa- gulaires. A ces caractères on peut ajouter ceux des étamines , au nombre de huit , et la présence de trois styles, (ln,) FAGOTRrriCUM. Même élymologie que Fagopyrum. Ce nom désigne aussi les mêmes plantes, hcs fagofrùia/m si- milis de Plukenet, en font partie. Ils fonnent le genre Fal- LOPIA d'Adanson (F. ce mat) ,^ qui comprend les espèces grimpantes du genre polygonum. (ln,) FAGOUE. C'est k Thym , dans le midi de la France. (LN.) FAGRE , Fagrœa. Arbrisseau de Ceylan , dont les tiges sortt légèrement tétragones , les feuilles opposées , ovales , cunéiformes et entière* , et les fleurs disposées trois ensemble .74 F A G nu sommet des rameaux, lequel forme un gçnre dans la pcn. laiHJrie monogynie , et dans la famille des apc^cinces. Ses caractères sont : un calice campanule à cinq divisions ; une corolle monopétale, infundibuliforme , à très-long tube , et à limbe à cinq divisions obliques et obtuses; cinq éla- inities ; un ovaire supérieur, surmonté d'un style de la lon- gueur de la corolle , à stigmate orbiculaire et en plateau ; une baie ovale , charnue , glabre , de la grosseur d'une pe- tite poire, et divisée intérieurement en deux loges poly- spermes. (b.) FAGRE. Nom donné, en Norwége, ainsi que ceux de î^l)ITMAUR et QuiTMAUR, au galium ioreale , W(lN-) FAGU-JERA , FAKORI et FAlNRU.^Vois noms que, suivant Thunberg, on donne, au Japon, àlaMoROELiiSE, yUsine média , plus connue sous le nom de rnouron des petlh oîsranx. (ln.) FAGÙS. Les Latins désignoient par ce nom le Hêtre ; du moins , c'est Topinion de la plus grande partie des bola- nistes. Gaza avança que \efagiis des Latins étoit le même que le phagos ouïe phegm des Grecs, communémeni considéré comme une espèce de chêne , dont les glands ftrvoient de nourriture , ainsi que l'exprime le moi phegos^ originaire du gvec phagein (qui est mangeable). V. EscuLUS. Adanson semble suivre l'opinion de Gaza et de ses imita- teurs. Le Hêtre est ïoxyne de Théophraste , et Voxya des Grecs. Ce dernier nom se trouve transporté à une espèce de charme^ et au ge'nre r//^;r?W(? lui-même , que les botanistes, avant Linnœus, ont souvent nomméfogus sœpium. Si l'on en croit Lobel et Dodonée, la Faîne, fruit du hêtre , servoit de nourriture au bas peuple. L'huije de fnîne remplaçoit le beurre dans le carême , au rapport.de Schwenc- feld,*et le bois de hêlre servoit à faire des fourreaux d'épée, usage extrêmemfht ancien, puisqu'il en est mention dans Pline, IjCS botanistes font maintenant du Hêtre, Fi/gus, un genre distinct de celui du Chataigtmier, avec lequel Linnœus i'a- voit confondu. F. Hêtre. Tuefagiis amène anus de Pluken est le tetracera volubilis. (m.) FAGUTALIS. D'après \ arron , le bois de Hêtre por- toit ce nom aux environs de Rome. Selon Pline, les petits temples consacrés à Jupiter, construits en fngus^ éloient nommés faeutal. Ce nom àe fagukilis est très-probablement l'origine de notre mot fagot. (LIS.) FvVGYAL-FA. Nom du TROÈ^E en Hongrie, (lis.) FA-(iYONGY. Nom du Gui, Viscum album , en Hon-: FAI 25 FAHACA des ArabeJv C'est le Tétraodon le plus an- ciennement connu. 11 habite 1er Nil. Les Grecs le nomment phasco psaro. C'est le Tetr. pliysa de M. Geoffroy , Mém. de Tlnst, d'Egypt. (desm.) FAHLERTZ. Mine de cuivre grise, appelée aussi mine (T argent grise , quand elle contient une quantité notable de ce métal. V. Cuivre gris, (pat.) FAHNENHAFER. L un des noms de l'A\ oine , en Al- lemagne, (ln.) FAHPvSAND. Nom allemand du Dompte-venin , Ascle- pias vincetoxicon. (Lf>.) FAI , FIJE. DeiLT noms du PaNIS rude , Panicum verii- cillahim , au Japon. (i^N.) FAIHE. Suivant Parkinson, c'est, à Othaïti , le nom de la Figue-banane , musa sapienium , L. (ln.) FAIJO-SUGI. C'est, au Japon, l'un des noms du Ge- névrier coaiMUN. (ln.) F/VILLE. On nomme ainsi , dans les mines de houille , toute matière étrangère qui inlerrompt , comprime ou gêne une couche de houille, et la dérange de sa position primi- tive , ou lui fait subir quelques changemens. On distingue les failles en failles régulières on vraies failles et en failles ir régulières , appelées aussi crins , crans , voiles^ barre- mens^ brouillages^ etc. Lesfaillesrégulières ou vraies failles sont desmasscs très-.) Fy\lNE. C'est le nom vulgaire du fruit du Hêtre, (b.) FAIKE LA TETE. {Fauc). C'est accoutumer un oiseau qu'on dresse pour la fauconnerie, à se laisser mettre le cha- peron, (v.) FAISAN , Phasianus , Lalh. Genre de l'ordre des oiseaux G-ALUNACES , et de la famille des IStDirÈDts. {V. ces mots.) FAI 29 Caractères: bec robuste, convexe en dessus, un peu épais ; mandibule supérieure , voûtée, courbée vers le bout, et plus longue que l'inférieure ; narines situées à la base du bec , la- térales, couvertes en dessus par une membrane gonflée; langue charnue, entière; joues , dans la plupart des espèces , garnies d'une peauverruqucuse, prolongée jusqu'à la base du bec; tarses du mâle, éperonaés; quatre doigts, trois devant, un derrière ; les antérieurs unis à la base par une membrane ; le posté- rieur ne portant à terre que sur le bout ; ongles un peu cour- bés , presque obtus ; ailes concaves , arrondies ; les cinq pre- mières rémiges graduelles, la première étant la plus courte, et les quatrième et sixième les plus longues de toutes; queue composée de dix - huit pennes étagées , longues et voûtées. On peut diviser ce genre en trois sections , si le napaul et le faisan superbe lui appartiennent réellement; le premier se distingue de tous les autres en ce qu'il a les oi'bites et les joues couvertes de plumes sétacées , la lélc garnie de deux cornes cylindriques , et une membrane qui pend sur la gorge et le devant du cou ; ces caractères sont indiqués sur la figure qu'a publiée Edwards. L'autre aie frontgarnid'une caroncule arrondie, etlagorgenmniede deux membranes subulées , si les peintures chinoises sont exactes. Le nom de faisan a été prodigué a des oiseaux qui n'ont de rapports avec le faisan proprement dit qu'en ce qu'ils sont des gallinacés; il en est même deux qui n'appartiennent nullement- à cet ordre : l'un est un Musophage , Phasianus africanus , et l'autre I'Hoazin ou le faisan huppé de Gayenne, qui doit en être éloigné, d'après sa manière de vivre et ses caractères. Ainsi donc, le nombre des faisans reconnus pour tels se réduit à quatre espèces , savoir ; les faisans commun , noir et blanc , iricolor, et à collier. Le Faisan proprement dit, Phasianus colrhicus ^ Lath. ^ fig. pi. enlum. de Bujfon, n.° xai, le mâle, etn."^ 122, la fe- melle. Qui ne connoît l'oiseau du Phase , que les Argonautes rapportèrent de la Colchide .'* Argivà primuni sum traasportala rarinà ; Ante mibi noluni nil , n.si pliasis, eiat. Mart. Qui ne sait que le faisan embelltt nos forêts et nos parcs, tomme il fait l'honneur de nos tables par son goût savoureux et la délicatesse de son fumet? Son plumage a beaucoup d'é- clat; les tiges des plumes du cou et du dos sont d'un beau jaune doré , et font l'effet d'autant de lames d'or ; les barbes de ces mêmes plumes du cou , aussi bien que celles de la tête , brillent d'un vert doré , changeant en bleu et en violet; un rouge bal iui»aat s" étend sur le dos y le croupion et la poi- 3o FAI trlne ; les ailes sont brunes , avec des taches d'un blanc jau- nâlre , et iè ventre est blanc ; les couvertures du dessus de la queue vont en diminuant , et finissent en espèces de filets ; dix-huit pennes composent la queue, qui est fort longue ; cet- les du milieu ont plus de longueur que les autres, qui sont d autant plus courtes qu'elles sont placées plus près des côtés; les douze du milieu sont rayées transversalement de noir. Les plumés du cou et du croupion sont échancrées en cœur» comme quelques plumes de la queue du paon ; les yeux sont entoures d une membrane charnue d'un rouge écariale; deux bouquets de.plumes , dun vert doré , s'élèvent , dans le temps des amours, au-dessus de l'oreille , et l'animal peut fermer à sou gré l'ouverture fort grande de cet organe avec d'autres plumes qui l'environnent ; les pieds ont un ergot court et pointu , ils sont d'un gris-brun ; le bec a une couleur de corne pâle , et liris de 1 œil est jaune. Les couleurs brillantes que 1 on vient d'indiquerne sont pro- pres qu'au faisan mâle ; elles ont beaucoup moins d'éclat dans la feini'lle, et sa parure modeste est à peu près la même que cell_* de la caille; les pennes de sa queue sont beaucoup moins longues que celles du mâle , et elle a aussi derrière le pied un irès-pelii ergot , qui devient plus grand à mesure qu elle vieillit : il est tres-peu saillant au picîd des jeunes femelles; et il est entouré d'un petit cercle noir, qui ne disparoît qu'à la seconde ponte. La grosseur du faisan est celle d'un coq ordinaire, et sa longueur de deux pieds dix ou onze pouces; la queue seule est longue d un pied huit pouces; les ailes pliéesne s'étendent guère au-delà du commencement de la queue : cette brièveté des ailes rend le vol du faisan court et bruyant. Nous avons peu de cantons en France où il y ait des fai- sans vraiment sauvages , c'est-à-dire , qui n'aient point été élevés ilans des parcs avant d être lâchés dans les campagnes. L'on dit qu'il y a de ces fùsans sauvages dans les montagnes du Dauphiné qui confinent à celles du Piémont, ainsi que dans les montagnes du Forez, dans les forêts de Loches et d'A.mboise, dans celles de Cbinon, dans plusieurs îles du Rhin , etc. , etc. Ce sont des oiseaux extrêmement farouches, qu'il est pres- que impossible d'apprivoiser : lorsqu on les prive de la liberté ils deviennent furieux, et fondent à grands coups de bec sur les compagnons de leur capiiviié. Ils fuient l'homme et les lieux qu'il habite ; ils se fuient même les uns les autres ; ils ai- ment à vivre isolés, et ne se rapprochent que dans la saison des amours , au commencement du printemps. On dit que dans l'état sauvage , les ïnàles n'ont chacun qu'une seule FAI a» femelle. Celle-ci fait son nid au piedd'un arbre, de brins de bois et de débris de plantes sèches; elle y dépose douze à quinze œufs plus petits que ceux de la poule , et d'un gris verdâtre tacheté de brun. L'incubation est de vingt -trois à vingt-quatre jours. La poule faisane , suivant les observations de M. Leroy , a beaucoup moins d'empressement que la per- diix^ pour rassembler ses petits et les retenir près d elle. Elle abandonne sans beaucoup- d'inquiétude ceux qui s'égarent et la quittent; mais en même temps elle est douée d'une sensi- bilité plus générale pour tous les petits de son espèce ; il suffit de la suivre pour avoir droit à ses soins , et elle devient la mère commune de tous ceux qui ont besoin d'elle. Ces oiseaux se plaisent dans les bois; ils se tiennent à terre dans les taillis , d'où ils sortent de temps en temps pOur gagner les chaumes et les terres nouvellement ensemencées. Ce n'est que dans les cantons où ils sont communs , qu'ils se montrent dans les plaines : on peut encore se rappeler quelle quantité il y en avoit dans les campagnes des environs de Paris. Dès que le soleil se couche , les faisans gagnent ordinai- rement les gaulis et les cantons où il y a des chênes élevés ; ils s'y perchent pour y passer la nuit, et en y montant, le mâle fait toujours entendre son cri , qui a quelque rapport avec celui du paon et avec celui de la peintade ; le cri de la femelle est très-foible. > Dans les pays où l'on élève des faisans dans un^tat de de- mi-liberté , comme on le faisoit en France dans les capitai- neries, l'on voit ces oiseaux se réunir en troupe , lorsque la terre, dépouillée dès récoltes, les force de se rassembler aux remises dans lesquelles on les conserve; alors ils sortent du bois deux fois par jour pour chercher leur nourriture , ce qu'on appelle aller au gagnage. Tous à peu près ensemble s'achemi- nent au lever du soleil. Lorsque cet astre commence à mon- ter sur l'horizon , leur repas étant bientôt fait , parce qu'alors la nourriture est abondante , la chaleur qui se fait sentir les invite à rentrer au bois. Ils en sortent ensuite entre cinq et six heures, et leur souper dure jusqu'à la nuit; ils rentrent alors pour se percher. Foyez les Lettres sur les Animaux , par M. Leroy , pag. 254.. C'est encore dans la Colcliide , aujourd'hui la Mingrélie , antique berceau de l'espèce du faisan , qu'elle est plus forte et plus belle ; à mesure qu'on l'a forcée à s'en éloigner, elle a perdu de ses qualités originelles. L'espèce est à présent ré- pandue dans presque toute l'Europe , en Afrique , en Asie , même dans les contrées froides du Nord. Regnard avoit tué des faisans en Bothnie; Gueneau de Montbeillard ne pou- vant se persuader qu'un oiseau qui , en France rnéine , exige 32 F A î des soin? pour sa mulliplicallon , pût se trouver dans une la--» titude aussi élevée , révoquoit en doute le témoignage de ce voyageur. Mais le rapport de Regnard a depuis été confirmé par M. Pallas, qui a vu des faisans dans des contrées encore plus septentrionales. Le véritable domaine de cette espèce, dit cet illustre naturaliste , est dans les bois de Kuma , aux environs du Terek, du Kuban, des places couvertes de joncs qui avoisinent la mer Caspienne et tout le Caucase. {Nou- veaux Voyages dans les Gouoenirmens -méridionaux de l'Empire de Russie, en 1793 et lygl-) Dans ses premiers voyages , M. Pal- las avoit observé que les feisans ne sont nulle part plus com- muns que près du (leuve Amour en Sibérie. Ces oiseaux sont un article de commerce pour les Chinois, qui les vendent ge- lés au marché de Kiakîa. Les faisans vivent ordinairement six à sept ans ; c'est la durée de la vie de la poule commune. L'on sait qu'un fai- sandeau est un mets exquis et en même temps fort sain ; aussi c'est un morceau cher et fort recherché , et pour se le procu- rer, les riches n'épargnent point les dépenses. L'éducation des faisans est devenue un art, même assez difficile, dont on parlera après avoir indiqué les différentes manières de les chasser. Chasse du Faisan. — On chasse cet oiseau , soit avec les oi- seaux de vol , soit au fusil , soit aux lacets , ou avitres pièges. L'on trSuvera à l'article de la Fauconnerie , la manière de prendre les faisans avec l'oiseau de proie. Sonnini a vu les Turcs de Salonique se faire un amusement habituel de cette chasse, surtout pendant l'hiver, qù les faisans arrivent en très- grand nombre dans les bois et les plaines de la Thessalie. Au fusil , la chasse du faisan est la même que celle de la perdrix. On peut en tuer aussi , en se tenant à l'affût au ' pied des grands arbres , que ces oiseaux recherchent pour s y percher pendant la nuit ; et comme ils ne manquent pas de crier en y volant , ils se trahissent, et indiquent eux-mê- mes l'arbre qu'ils ont choisi pour y prendre du repos , et qui devient bientôt pour eux l'arbre de la mort. Cette chasse meurtrière étoit fort pratiquée par les braconniers des en- virons de Paris ; elle est en même temps très-facile ; car le faisan , perché sur son arbre , se laisse approcher tant qu'on veut , et souffre môme qu'on lui tire plusieurs coups de fusil sans quitter l'arbre. L'auteur du Traité de la chasse au fusil assure qu'en brûlant, pendant la nuit , une mèche soufrée au - dessous de la Itranche sur laquelle un faisan est perché , il tombe suffoqué par la fumée du soufre embrasé. Cet auteur cite, à celle oc- FAT 33 casion , une aventure de braconniers surpris à celte chasse dans le parc du château de l\ichelieu. Les lacets pour prendre les faisans sont les mêmes que ceux dont on se sert pour prendre les Peudrix, ( Foyez ce mot.) Les habitans des montagnes voisines an nioni Griu- case, où les faisans sont très-communs, se servent d'un lacet particulier pour attraper ces oiseaux, qui, en passant à tra- vers des roseaux épais, y laissent des traces en tous sens. C'est dans ces espèces de sentiers qu'on place le lacet; 11 est assu- jetti à une verge élastique que Ton courbe par le ban ; il est également entrelacé autour d'un petit bois, qui, tendu. por la verge élastique et un cordon, presse un bâton mis en travers sur un arc assujetti en terre , et le tient droit. Sur ce bâton , en reposent plusieurs autres petits qui traversent la trace sur laquelle on tend le piège. Sitôt que le faisan pose le pied sur un de ces petits bâtons , le poids de l'oiseau presse contre terre celui qui est mis en travers ; le petit bols part, la verge élastique se dégage et se relève avec promptitude, emprisonne les pieds de 1 oiseau dans le piège , et l'élève avec lui en l'air , de manière qu'il se trouve dans rimpossibilité de se dégager. De réducation des Faisans. — On suivra ici les préceptes et les indications de M. Leroy , ancien lieutenant des chasses du parc de Versailles. La place qu'il occupolt Tavoit mis à portée de faire les meilleures observations , et sa sagacité , ainsi que son esprit juste et philosophique , les rendent très- précieuses. On appelle faisanderie le Heu où l'on élève des faisans et des perdrix de toute espèce. Cette éducation domestique dugibier est le meilleur moyen d'en peupler promptement une terre , et de réparer la des- truction que la chasse en fait. Ce n'est que par-là que l'on est parvenu à répandre les faisans et les perdrix rouges dans les endroits que la nature ne leur avoit pas destinés. Les faisans étant le gibier qu'ordinairement on désire le plus, et que l'on sait le moins se procurer , nous donnerons ici en détail la méthode la plus sûre pour en élever dans une faisanderie. Cette méthode peut d'ailleurs s'appliquer aussi aux perdrix rouges et grises ; s il y a quelques différences , elles sont lé- gères , et nous aurons soin de, les remarquer. Une faisanderie doit être un enclos fermé de murs assez hauts pour n'être pas insultés par les renards , etc. , et d'une étendue proportionnée à la quantité de gibier qu'on y veut élever. Dix arpens suffisent pour en coiiteuir le nc.aibre dont un faisandier peut prendre soin ; mais plus une faisanderie est spacieuse , meilleure elle est. il est nécessaire que le* XI. 3 34 FAI handes dû jeune gibier qu'on élève soient assez éloignées les unes des autres , pour que les âges ne puissent pas se con- fondre. Le voisinage de ceux qui sont forts est dangereux pour les plus foibles : cet espace doit d'ailleurs être disposé de manière que Therbe croisse dans la plus grande partie , et qu'il y ait un assez grand nombre de petits buissons épais et fourrés , pour que chaque bande en ait un à portée d'elle ; ce secours leur est nécessaire pendant le temps de la grande chaleur. Pour se procurer aisément des œufs de faisans , il faut nourrir pendant toute l'année un certain nombre de poules : on les tient enfermées au nombre de sept avec un coq , dans de petits enclos séparés , auxquels on a donné le nom de par- quets. L'étendue la plus juste d'un parquet est de cinq toises en carré, et 11 doit être gazonné. Dans les endroits exposés aux fouines , aux chats , etc. , ou couvre les parquets d'un filet : dans les autres, on se contente d'éjoinler les faisans pour les retenir. Ejointer^ c'est enlever le fouet même d'une aile en serrant fortement la jointure avec un fil. 11 faut que ce qui fait séparation entre deux parquets soit assez épais, pour que les faisans de l'un ne voient pas ceux de l'autre. Au défaut de murs, on peut employer des roseaux ou de la paille de seigle. La rivalité troubleroit les coqs s'ils se voyoient, et elle nuiroit à la propagation. On nourrit les faisans dans un parquet , comme des poules de basse-cour , avec du blé , de l'orge, etc. Au commencement de mars , il n'est pas inutile de leur donner un peu de blé noir, qu'on appelle sarrasin^ pour les échauffer et hâter le temps de l'amour. Il faut qu'ils soient bien nourris ; mais il seroit dangereux qu'ils fussent engraissés. Les poules trop grasses pondent moins , et la co- quille de leurs œufs est si molle , qu'ils courent risque d'être écrasés dans 1 incubation. Au reste, les'parquets doivent être exposés au midi , et défendus du coté du nord par un bois , ou par un mur élevé qui y fixe la chaleur. Les faisans pondent vers la lin d'avril ; il faut alors ramas- ser les œufs avec soin tous les soirs dans chaque parquet ; sans celailsseroient souvent cassés etmangésparles poulesmêmes. On les met, au nombre de dix-huit, sous une poule de basse- cour , de la fidélité de laquelle on s'est assuré l'année précé- dente: on l'essaye même quelques jours auparavant sur des œufs ordinaires. L'incubation doit se faire dans une chambre enterrée , assez semblable à un cellier , afin que la chaleur y soit modérée , et que l'impression du tonnerre s'y fasse moins sentir. Les œufs de faisans sont couvés pendant vingt- quatre et quelquefois vingt-cinq jours , avant que les Jaisan- F. Faisan a collier Le Faisan coloré. M. Latham , dans son supplément au Synopsis of birds, désigne ainsi le Faisan noir. FAI 39 Le Faisan cortntu. F. Faisan napaul. Le Faisan couleur de feu. V. Coq couleur de feu. Le Faisan de la (Guyane. F. Marail paraka. Le Faisan couronné des Indes, de Brisson , n'est point un faisan. F. (iouRA. Le Faisan doré. F. Faisan trigolor huppé. Le Faisan hunéru. C'est, dans Frisch, le Coquar. F. ce mot. Le Faisan huppé. De'nominalion donnée, dans quelques ouvrages d'ornithologie, au RouLOUL. F. ce mot. Le Faisan huppé de Cayenne. F. Hoazin. Le Faisan d'Impey. F. Momoul. Le Faisan de Junon. F. Argus. Le Faisan du Maryland , est la Grosse Gelinotte du Canada ou Gelinotte a Fraise. Le Faisan de mer. Dénomination impropre , appliquée au Canard pilet. Le Faisan momoul. F. Momoul. Le Faisan des montagnes. Dénomination vulgaire du petit tétras. F. TÉTRAS. Le Faisan napaul, Phasianus satyms^ Vieill. ; Melcagris sa/yra, Lath., figuré pi, 116 de VHist. mit. des Oiseaux , d'Ed- wards. Latham Ta classé dans le genre du dindon. Edwards lui donne le nom àe faisan cornu , et Gueneau de Monlbeil- lard le regarde comme un faisan. C'est aussi l'opinion de Mauduyt dans ï Encyclopédie méthodique. Le premier attribut qui frappe à la vue de ce gallinacé , sont les deux cornes d'une substance calleuse , à pointe ob- tuse , couchées en arrière , et de couleur bleue, qu'il porte sur la tête , et qui s'élèvent derrière l'œil de chaque côté. C'est de là que la dénomination de faisan cornu lui a été im- posée , et que les nomenclateurs lui ont donné celle de satyre. Une membrane bleue et variée d'orangé pend sous la gorge et le devant du cou; le tour des yeux est garni de poils noirs. Les noms que cet oiseau porte dans l'Inde, signifient oiseau marbré et oiseau brillant. Son plumage brille en effet de vives couleurs, et de taches, dont les unes sont rondes et les autres en forme de larmes , mais toutes de couleur blanche entourées de noir, et très - rapprochées l'une de l'autre , paroissant de jolies marbrures sur un fond rouge , qui prend différentes nuances sur les diverses parties, La fe- melle n'a ni carnes , ni membrane pendante sous la gorge ; mais sa tête est garnie de longues plumes d'un bleu foncé , qui retombent en arrière. La grosseur de cet oiseau est celle à\i faisan ; il lui res- 4o FAT seniLle epcOre dans presque tous les détails de sa conforma- tion , el sLAi ïon; par la forme de sa queue. Quoique la figure du napaul se trouve communément dans les peinlures des Indiens , c'est un oiseau fort rare et encore Îeu connu. 11 vit au Bengale et dans d'autres contrées des ndes orientales. Cefcte espèce n'existe en nature dans au- cune collection. Le Faisan noir, Phasiarms îeucomelanos ^ Lath. , oiseau des Indes orientale^, dont les plumes sont noires el bor- dées de blanc ; celte bordure est plus large sous le corps qu'en dessus; sur le derrière de la tête, une longue huppe se couche en arrière ; les pieds sont armés chacun d un éperon , et la longueur totale de l'oiseau est de vingt-un pouces. Le bec est blanc , et les côtés de la tête sont unis et rouges. Celte espèce ne peut 'Hre un faisan^ puisqu'elle porte une queue dont les pennes sont d'égale longueur. L'on a aussi appelé faisan noir le petit tétras. V. Tétras. Le Faisan noir et blanc {Phasianus nycfhemenis, Lath., fig. pi, enlum. de Buffon, n.° laS le mâle, et n.^ 124 la femelle). Bel oiseau de la Chine, plus gros que le faisan commun ; il est aussi plus robuste, plus dispose à s'apprivoiser et moins délicat à élever que le dindon, même dans nos pays; ses œufs ont la grandeur de ceux de la poule, et une couleur rous- sâtre, avec de petits points blancs, Des traits noirs et déliés traversent obliquement le plumage de cet oiseau, sur le fond blanc du dessus du cou et du corps, et ce fond déjà si pur et si brillant reçoit encore plus d'éclat, parle contraste du noir pourpré qui couvre les mêmes parties en dessous. Les ailes et la queue sont également blanches et rayées de noir, à l'exception des deux pennes du milieu de la queue, dont le fond est uniforme ; une longue huppe , re- tombant en arrière, et d'un noir pourpré, surmonte la tête. Les yeux sont entourés d'une peau nue d'un rouge éclatant et qui peut s'étendre, suivant que l'oiseau est affecté, jusqu'à excéder beaucoup la tête en dessus et en dessous ; l'iris est jaune, et le bec jaunâtre avec un peu de brun à son extrémité; les yeux sont d'un rouge vif, et les ergots sont blancs. Le Faisan paon. Foyez Éperonnier et Faisan a collier. Le Faisan rouge. Albin et Klein donnent cette dénomi- nation au Faisan tricolor huppé. Le Faisan verdatre de Gaycnne. F. Marail. Le Faisan superbe ( Phasianus super/jus, Lath. ) L'on ne connoît encore cet oiseau, dont Buffon n'a pas parlé, et au- quel Lînnseus a donné la qualification de superbe ( Mnnfiss. 1771, pag. 526 ), que par sa figure, qui se trouve souvent sur les papiers peints de la Chine, Mais de pareilles peintures , F À I 4t dans lesquelles rimaginalion des artistes chinois joue , commet Ton sait, un grand rôle, ne nous paroissentpasdevoir mériter une grande attention de la part des naturalistes, ni suffire pour constater 1 existence d'une espèce. Cependant il existe dans la Chine un faisan qui surpasse tous les autres en beauté ; mais c'est en vain qu'on a cherché, Jusqu'à ce jour, à le pos- séder en nature ; tout ce que l'on connoîtde sa dépouille, ce sont deux longues pennes du milieu de la queue, que M. Them- minck conserve dans sa Collection. Ces deux pennes, ditcena- turaliste, ont quatre pieds de longueur, cequi fait supposer que la taille de cet oiseau doit être au moins de six pieds : elles sont larges d'environ deux pouces, se lerminent en pointe, et sont voûtées comme chez le faisan tricolOr. Leurs barbes sont d'un blanc grisâtre lïuancé d'un roux doré; on remarque quarante- sept bandes quisont lumilées sur chaque côlé, et quisont paral- lèles àlabasevers le boul de la queue, et allernes dansle reste; ces bandes sont noires à l'orii^ine de la plume et nuancées plus ou moins de couleur marron vers son extrémité, qui est entièrement de cette teinte. Le Faisan tricolor huppé ou FAISA^' doré de la CHl^"E (^Phasiamis pirtiis, Lalh), pi. D. 26 n," 2 de ce Dictionnaire. C'est un de ces oiseaux que la nature s'est plu h parer avec magnificence; l'or, l'azur, le pourpre, brillentsur son man- teau, et de longues plumes soyeuses qui tombent mollement le long de son cou, se relèvent quand il le veut, et forment au-dessus de sa tête un panache doré. Sa queue plus longue que celle dufaisan^ est aussi plus émaillée, et au-dessus des pennes qui la composent sortent des plumes longues et étroi- tes, à tige jaune et à barbes de couleur écarlale. Il a le des- sus du cou d'un vert doré, rayé transversalement de noir; la partie supérieure du corps d'un jaune doré, et l'Inférieure d'un rouge de pourpre ; les pennes moyennes des ailes d'un bleu d'azur; les pennes latérales de la queue rayées oblique- ment de noir sur un fond marron; l'iris , le bec, les pieds et les ongles jaunes. Dans la femelle , les dimensions et les proportions sont un peu plus petites. Son plumage n'a ni éclat ni vivacité dans les couleurs ; c'est du brun jaunâtre en dessous, et du brun rous- sâtre sur le corps et la queue. Les jeunes mâles ressemblent aux femelles, et ce n'est qu'à la seconde mue qu'ils comii\en- cent à se revêtir de toute la richesse et de toute la beauté de leur parure. A mesure que les femelles vieillissent; leur plu- mage se rapproche de celui du mâle, et elles prennent aussi les longues plumes qui, dans le mâle, accompagnent les pen- nes de la queue. 42 F A K Les îricohrs huppés sont originaires de la Chine , d'oii on les a transportés dans les ménageries et les parcs de l'Europe. Leur éducation exige plus de soins etd'altention que celle du. faisan commun. Ils sont plus délicats; Thumidité et Tinconstance de notre climat les font souvent périr; du reste, la manière de les élever et de les nourrir est la même que pour les faisans ; mais ils se familiarisent beaucoup plus aisément, et ils sont, en gé- néral, moins farouches, moins ombrageux. Ils produisent avec l'espèce commune, mais les oiseaux métis qui résultent de cette union demeurent inféconds. La femelle du tricolor huppé pond, dans nos pays, plus tôt que celle au faisan commun^ et souvent dès le mois de mars; ses œufs sont plus rongcâtres que ceux de nos faisaiis. (s. et v.) FAISAN. Kœmpfer paroît avoir indiqué sous cette déno- mination, le Spicifère. F. ce mot. (s.) FAISAN D'ARGENT. F. Faisan noir et blanc. (desm.) FAISAN DE CARASSOU. F. Hocco. (desm.) FAISAN. Nom marchand d'une coquille , dont Lamarck a fait un genre sous celui de Phasianelle. (b.) FAISAN D'EAU. On donne ce nom au iurùot. F au mot Turbot et au mot Pleuronecte. (b.) FAISANDE.Femelle du Faisan. F. aussiFAiSANE.(DESM.) "FAISANDEAU. Jeune Faisan. F. ce mot. (s.) FAISANE ou POULE FAISANE. Femelle dans l'es- pèce du faisan. On l'appelle aussi quelquefois poule faisande. F. Faisan, (s.) FAISCEAU MINÉRAL, FasdcuUs mineralis genicvlatus. Quelques anciens auteurs ont ainsi désigné des corps que l'on a pris pour des Corallines fossiles, (desm.) FAITAN ou FLETAN. Poisson du genre des Pleuro- nectes. (desm.) faîtière. Nom marchand de la Tridacne. (b.) FAJOL. Nom espagnol de la Renouée, Pulygonum a{>icu' lare , L. (LN.) FAKA. Suivant Xhunberg , on appelle ainsi , au Japon, la Menthe poivrée , Meniha pipeata. (ln.) FAKOBI. F. Fagu-jera. (ln.) FAKOBOKON. C'est un des noms donnés, au Japon , suivant Thunberg , à la DanaÏde fétide , pœderia fetida. (LN.) FAKONA-SASA, FATS-KU et FATSÎKU. Noms ja- ponais du Bambou et de plusieurs de ses variétés. (ln.)l F A L 43 FAKUTJOKE. Une espèce de Primevère , P/imw/a cor- tusdides , est ainsi nommée au Japon, (ln.) FALABRIQUIER. C'est le Micocoullier. ^b.) FALAISES. Côtes de la mer qui sont coupées à pic, comme une partie de celles qui bordent la Manche. Il n'y a guère que les montagnes calcaires à couches horizontales , qui forment àts falaises. V. CÔTES et CouRANS, (PAT.) FALANGE. V. Phalange, (s.) FALANGER. V. Phalanger. (desm.) FAL/VNOUC. Nom de la Civette zibeth a Madagas- car, (desm.) FALBINGER. L'un des noms allemands du Saule blanc , Salix alla, (ln.) FALCARIA de Rivin. C'est une Berle , dont les décou- pures des feuilles sont dentées et courbées en forme de fer de faux. C'est ce qu'exprime le nom At f al caria , conservé par Linnécus à cette espèce de berle , Sium falraria^ L. Sur la considération que , dans cette espèce , l'involucre commun est composé de six à douze folioles , Adanson a cru devoir en for- mer un genre , qu'il nomme , avec Tralllani , priom'tis , nom adopté par Delarbre {Flore d'Auvergne)^ et que W ibel et Moench ont changé en celui de drepanophyllum. (lts.) FALCATA. Nom latin du Courlis vert. V. Falcinel- LUS. (s.) FALCATE , Falcata. Genre de plantes de la diadelphie dé- candrie , qui a pour caractères : un calice à quatre dents ; une corolle papilionacée , tubuleuse , à étendard oblong , à ailes onguiculées et à carène divisée en deux parties ; dix étamines , dont neuf réunies par leur base ; un ovaire allongé , chargé d'un style relevé , à stigmate obtus ; un légume oblong , com- primé , recourbé en forme de faux , et aigu des deux côtés , qui contient plusieurs semences. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce , qui est une plante grimpante , h. feuilles ternées et à ilelirs blanches ca- pitées. Elle vient de la Caroline, (b.) FALCATULE. Selon Bertrand {JDJct. orj-dogr.), ce noni a été donné à des dénis pétrifiées en forme de faux, et qui paroissent être des Glossopètres. V. ce mot. (desm.) FALCHETTU. En Sicile, on appelle de ce nom un oi- seau de proie du genre des FAueoiss , décrit par M. Raf- fmesque - Schmallz , qui lui assigne les caractères sui- vans : bec bleu ; cire , pieds et dos bruns ; un demi- collier roussâtre ; corps blanc en dessous avec des taches brunes sur 44 F A L le ventre : queue rayée de ferrugineux. Il lui donne le nom de falr.o torquaius. (deSM.) FALCINELLE. Nom que M. Cuvier donne à une divi- sion de sa femille des longirostres , et qui correspond à mon genre Erolie. V. ce mol. (v.) FALCINELLUS. Nôin latin employé par Gesner, de même que celui de Falcata , pour désigner le courlis vert , dont le nom italien est Falcinello. Mais dans les livres de nomenclature, le mot laÛTifalcmelhts est appliqué aux colibris, aux grimpereaux , aux soin-mangas et aux promerops. (s.) FALCIROSTRES, Faklroslres. Famille de l'ordre des oiseaux Echassiers , et de la tribu des Tétradâctyles. {V. ces mots. ) Caractères : pieds allongés ; tarses réticulés ; doigts antérieurs unis à la base par une membrane ; le postérieur ar- ticulé au bas du tarse, appuyant à terre sur toute sa longueur; bec épais à l'origine , long, courbé en faux; gorge extensible; queue composée de douze pennes. Cette famille contient les genres Ibis et Tantale. V. ces mots, (v.) FALCK. V: Faucon, (s.) FALCO. Nom latin des Faucons, (desm.) FALCON , FALCONOS. Noms grecs du Faucon. Les Anglais l'appellent aussi Falcon. (v.) FALCONELLE , Fa/cunculus, Yieill.; Lamus^ Lath. Genre de Tordre des oiseaux Sylvains, et de la famille des Collu- RIONS. ( V. ces mots.) Caractères : bec court , robuste , très-com- primé latéralement, un peu arqué ; mandibule supérieure den- tée et crochue vers le bout ; l'inférieure plus courte , à pointe retroussée et acuminée ; narines rondes , latérales , situées près des plumes du capistrum; laiigue courte , triangulaire, la- cérée à lextrémité ; la première rémige la plus longue de tou- tes ; quatre doigts , trois devant , un derrière. Ce genre n'est composé que d'une seule espèce. La F ALCONELLE A FRONT BLANC, Fcilcunculiisfrontatus, Vieill. ; Lamusfrontatus , Lath. , pi. M. i6 , n.° i de ce Dictionnaire. La tête et le cou sont noirs ; deux bandes blanches se font remar- quer sur les côtés de la tête; l'une part de l'œil et s'étend vers l'occiput; l'autre est en avant de l'œil, passe sur le front et descend sur les côtés de la gorge ; les joues sont noires ; le corps est d'un joli vert-olive en dessus et d'un beau jaune en dessous ; les ailes et la queue sont brunes , celle-ci est termi- née de blanc ; le bec est noir et le tarse brun. Cette espèce se trouve à la Nouvelle-Hollande, (v.) FALCORDE. Nom que l'on donne , sur la Loire , à une Mouette blanche et noire, (v.) FALCULA. L'Hirondelle de rivage en latin. F. ce mot. (s.) F A L 45 FALCULATA. Nom donné par lUiger, {Prodr. mam.) a un ordre de mammifères qui réunit ceux des carnassiers proprement dits ou digitigrades , et des plantigrades de nos méthodes, (desm.) FALCUNCULUS. V. Falconelle. (v.) FALIER. Coquille du genre Volute, (b.) FALIGOULE. Ancien nom du Thym, en Languedoc. (LN.) FALK. Nom allemand des Faucons, (v.) FALK. Nom d'un voyageur, que Sonnini a donné à un Ol*- SEAU DE PROIE. V. Ce mOt. (V.) FALKIE , Falkia. Plante qui , par la forme de sa fleur , ressemble beaucoup aux Liserons , mais qui en est très- distinguée par ses fruits. Sa fleur a un calice monophylle, infundibuliforme , per- sistant, et partagé en cinq découpures lancéolées; une co- rolle monopétale , campanulée , à limbe ample , crénelé à dix divisions ; sixélamines; quatre ovaires supérieurs, gla- bres, d'entre lesquels naissent deux styles capillaires, diver- gens , à stigmates en tête obtuse ; quatre semences nues , globuleuses , situées au fond du calice. Celte plante croît au Cap de Bonne-Espérance, dans les lieux inondés. Il ne faut pas la confondre avec le comwhulus falkia de Jacquin , qui est un véritable Liseron, (b.) FALLANOUE. T-Falanouc. (desm.) FALLBAPx. L'un des noms du Framboisier en Suède. (LN.) FALLBLUME. C'est le Coquelicot ÇPapacer rhœas\ en Allemagne, (ln.) FALLEN. L'un des noms du Pin sauvage, en Allemagne. (LN.) FALLKRAUT. Ce nom est donné, en Allemagne, à I'Inule dysentérique, à TInule velue ( In. hirlà) et à I'Ar- NIQUE de montagne, (ln.) FALLOPE. Nom de la Farlouse, dans Belon. (s.) FALLOPE , Fallopia. Arbrisseau de la Chine , à feuilles éparses, ovales , lancéolées , garaies de nervures saillantes, ua peu dentées; à fleurs blanches, petites, portées sur des grappes terminales , qui , selon Loureiro , forme un genre dans la polyandrie monogynie. Ce genre offre pour caractères :un calice commun de douze folioles lancéolées, linéaires, caduques, contenant trois fleu- rons; point de calice propre ; une corolle de cinq pétales ovales, plus longs que le calice ; cinq écailles pétaliforjaes , 46 F A L très-petites , à la base interne de la corolle ; une cinquantaine d'étaniiîies inégales ; un ovaire supérieur , presque rond , à style épais et à stigmate simple ; une baie presque ronde ■, uniloculaire et tétrasperme. (b.) FALLOPIA. Adanson avant remarqué que dans le Poly- gunum scandens les fleurs offroienî neuf étamines , trois stig- mates cylindriques, et que le fruit étoit triangulaire , en forma le genre Fallopia. Depuis , ce même genre a été établi par Gsertner sous le nom de Bmnnichie, adopté par presque tous les botanistes , mais auquel on n'a pas encore rapporté toutes les espèces de polvgonum qui doivent y rentrer , et principalement les espèces grimpantes, (ln.) FALLTRANCKS. jSom que donnent les Suisses à un mélange de différentes plantes plus ou moins vulnéraires , que Ton récolte sur les hautes Alpes, et que l'on connoit, à Paris, sous le nom de tJjé de Suisse. Ces plantes sont ordi- nairement la sanidc, la bugle , la pervenche ^ la verge d'or, la véronique , la pyrole , le gnaphale didîque , Valchemille , la c)no- slosse, V armoise, Xz pulmonaire , la. hiine/le , la bétoine , la ver- veine, la scrophulaire , Vaigremoine , la rJiexie centaurée, la men- the, V épervf ère pi/ose/le , etc., ou mieux les espèces alpines de ces genres. Rarement on y met des fougères. Les habitnns des montagnes de l'intérieur de la France récoltent aussi des plantes d'espèces analogues pour former un composé, que l'on appeloit ci-àt;vanlvulnéraire d\4ui>ergne , mais qui est moins estimé ou moins recherché que le thé de Suisse. On se sert de l'un ou de l'autre , en infusion , contre la jau- nisse , les rhumes invétérés, et pour dissoudre les humeurs épaissies, (b.) FALONA. Synonyme de Cynosurus dans Adanson. Voy. Crételle. (l>.) FALOURDE. Dans le département de l'Ain on donne ce nom à l'hirondelle de mer , dite Pierre-garin. On l'appelle aussi Pagnon ou Poche, (v.) FALSE de Sonnerat. C'est le Grevier d'Asie ( Grewia asîatica, L. ). (l>-) FALTENBLUME. Synonyme de Lisero>- ( Comobulus) en Allemagne, (ln.) FALTRANCK. V. Falltra>-cks. (b.) FALTRÏAN. Nom allemand du Muguet ( Comallaria majalis^. (l>'.) FALUN. C'est le nom qu'on donne , en Touraine , à des couches composées de débris de coquilles et d'autres pro- ductions marines. Dans le Yesiû , elles sont appelées cran oa F AL ;, eron. Cette matière est employée , comme la marne , pour fertiliser les terres maigres et arides ; elle convient aussi par- faitement aux terres argileuses, qu'elle rend plus légères et plus trailables. Les falunières àe Touraiue ont plus de trois lieues de lon- gueur sur une largeur beaucoup moindre. La majeure partie des coquilles dont elles sont composées , sont tellement bri- sées , qu'elles sont à peu près réduites en craie : on y re- marque aussi des couches régulières de coquilles entières, placées dans leur situation naturelle. Ces couches de falun se rencontrent à peu de profondeur, quelquefois à trois ou quatre pieds seulement de la superficie; mais le bloc entier qu'elles forment , a jusqu'à vingt pieds d'épaisseur. Quant à l'origine et à la formation de ces couches , voici la manière dont on peut, je crois , en donner une explication naturelle , sans avoir recours à de prétendues révolutions qui n'eurent jamais lieu; caries grands travaux de la nature n'ont point été faits par secousses, mais toujours par des opérations graduelles et non interrompues. On ne sauroit douter qu'en général les couches coquillières n'aient été formées dans une mer tranquille : cela est évident parleur régularité. Elles étoient donc, dans le temps de leur formation , à une profondeur assez considérable pour que l'agitation des flots n'y fût pas sensible. Lorsquensuite , par l'effet de sa diminution graduelle , la mer s'est trouvée à peu près au niveau de ces mêmes cou- ches , le mouvement violent de ses ondes les a sillonnées , dégradées et enfin détruites , comme on peut l'observer dans les endroits où la mer s'est ouvert un passage (non par un effort momentané , mais par un travail long-temps con- tinué ). Dans le temps où l'Océan couvroit et la France et l'An- gleterre , il s'est formé des couches calcaires coquillières, qui s'étendoient , d'une manière uniforme , sur la surface de ces deux contrées. Lorsque les eaux se sont trouvées abaissées à leur niveau, il est arrivé que les courans qui venoient du N. E. , ont attaqué ces couches du côté de la Hollande, tau- disque les courans opposés les attaquoient entre la Bretagne et la pointe du Cornouailles ; et à force de les corroder de fiart et d'autre , ces courans sont enfin parvenus à former e canal qu'on nomme la Manche. Les couches parfaitement correspondantes qui existent des deux côtés de ce canal, at- testent l'exactitude de ce fait. Or, ces couches calcaires, aujourd'hui détruites, étoient remplies , comme à l'ordin.-iire , de productions marines , ^8 F A M dont les débris, roules et comminués par les flots , ont été successivement déposés et accumulés sur les côtes voisines , dans les parages les plus tranquilles. Les sables, les pierres roulées, et autres corps étrangers qui souvent se trouvent mêlés avec le falun , prouvent que c'est un dépôt de matières transportées par les eaux. A regard des couches oii l'on voit des coquilles entières dans leur situation naturelle , il paroît évident que ces co- quilles se formulent journellement sur les anciens débris , comme on les voit encore aujourd'hui se former sur tous les rivages ; et peu à peu elles étoient couvertes par d'autres sé- dimens , qui se peuploient encore de nouveaux coquillages vivans. (pat.) FALUNIÈRE. F. Falun. FALZBLUME. Nom allemand des Micropes , petites plantes herbacées, (ln.) FAM-FUM. Nom qu'on donne, dans le nord de la Chine, à une plante dont la racine charnue , presque fusiforme et blanche, est très-employée en médecine (Coreopsis leucorhizaj Lour. ). (ln.) FAMILLES NATURELLES ( des animaux et des plan- tes ) , ou ordres naturels. Ces termes étant très-souvent em- ployés et indiquant une méthode de classification suivie , nous en devons donner une exposition précise. Dans l'espèce humaine , ce qu'on ai^^eWe famille , se com- pose de plusieurs individus s'appartenant par des liens de consanguinité , comme frères , sœurs , cousins, oncles , tan- tes , etc. , ou par des alliances légales, comme le père et la mère. La famille suppose une sorte d'unité dans les mœurs , les habitudes , et des traits de ressemblance dans la phy- sionomie, comme on en observe parmi les hautes malsons de noblesse, qui ne s'allient guère qu'entre elles, et qui conser- vent, par cet isolement propre à renforcer même les carac- tères de leur race, les défauts comme les bonnes qualités du physique et du moral. C'est ainsi que toute noblesse anti- que craint de déroger, de forligner par des mésalliances , ou d'altérer cette pureté de son sang, reçu en droite ligne de Lucrèce en Lucrèce , d'illustres ancêtres. Ce n'est pas ici le lieu d'examiner si , au contraire , le défaut de croisement des races ne les abâtardit pas (nous en traitons à larticle DÉGÉNÉRATION ) ; s'il peut y avoir des lignées pétries d'un limon essentiellement plus noble que d'autre , dans cette vieillesse du monde et parmi ce mélange infini des nations de la terre ; enfin , s'il ne peut pas sortir , dit Boileau , du tronc le plus illustre , ime branche pourrie. V. Race , Espèce , Genre , etc. F A M 4^ Les bolanisfes , et Magnol, le premier, transportèrent le terme de famille à une réunion de plantes toutes plus ou moins analogues entre elles par des caractères communs, sans appartenir néanmoins aux mêmes espèces. Prenez , par exem- ple , des ombeliifères , le persil , le cerfeuil , la catrotte , le céleri , le panais, le fenouil , l'anis, le cumin, la berce , en^ fin plusieurs centaines dherbes portant ainsi leurs fleurs en parasol ( umhella ) sur une tige droite, ayant cinq pétales, cinq étamines, deux pistils et tous les autres attributs communs à ces plantes; vous aurez l'idée parfaite d'une famille natu- relle de végétaux , qui conserveront entre eux cette aimable ressemblance , qualem deret esse sorvrum , comme s'ils étoient parens. Il en sera de même pour toutes les herbes graminées, pour toutes les fleurs papilionacées , labiées , etc. La nature nous guide ainsi pour reconnoître de semblable.*} familles parmi les animaux ; tous les papillons, tous les sca- rabés , toutes les mouches, ou bien tous les petits oiseaux granivores , tous les oiseaux de proie, toutes les espèces pal- mipèdes , formeront des familles naturelles ^ des tribus ; comme les serpens,leslézards,Ies poissons plats ( ou pleuronectes), etc. en formeront dans les autres classes d'animaux. ( V. Créa- tures , Méthode , Rapports. ) Mais quelle différence , dira-t-on , les naturalistes mettent- ils entre les classes et les familles ? Où s'arrêtent l'une et l'autre de ces divisions ? le voici : Une classe se compose de plusieurs familles. Prenons, par exemple , la classe des oiseaux , bien distincte de tous les au- tres animaux : on y remarquera plusieurs tribus ou types généraux ; de telle sorte , qu'en prenant seulement un oiseau de chacun de ces types ou de ces conformations de famille ^ on aura le représentant de cette tribu. Ainsi, un canard, avec ses pieds palmés , sa démarche boiteuse , son bec aplati, sa voix nasillarde , représentera les principaux traits des cen- taines d'espèces d'oies, de cygnes, de sarcelles, de tadornes, de millouins , etc. Un faucon donnera les caractères d'un oi- seau de proie ; le coq et la poule offriront les traits de coji- formation des gallinacés, des faisans, des peintades , des hoccos , etc. Si l'on veut ainsigrouperdanstoutesles classes d'animaux, de végétaux( etpeut- être de minéraux avec Berzéllus), les espèces qui se ressemblent le plus, on en composera desfamillesfortna- turelles; et pour peu qu'on se représente les conformations propres à chacun des groupes, on pourra connoîlre bien plus facilement tous les êtres de la nature. C'est encore un des caractères des genres et des familles naturelles, par exemple, d'offrir des propriétés médicales analogues ( V. Decandolle , XI. 4 5o F A M il Miisitrlespropriêt. méd. des plantes, 2.'^ édit. Paris, i8iG,in-8.'') Comment ensuite disposera-l-on les familles entre elles ? Laquelle sera la première et la dernière ? Cette difficulté n'est pas plus grande que les préciédentes ; il s'agit d'examiner laquelle offre des êtres plus ou moins parfaits. Tout le monde conviendra que la famille des singes et autres quadrumanes, devra être placée immédiatement après l'homme , dans l'or- dre naturel, et bien avant les carnivores ; mais ensuite ceux- ci sont plus perfectionnés que les ruminans , qui seront donc rangés plus loin. Tout de même , nous avons montré que dans la classe des oiseaux, il étoit plus naturel de commencer par les perroquets et ensuite par les oiseaux de proie , que de placer ceux-ci les premiers ; puis viendront d'autres fa- milles inférieures , et ainsi s'établira une hiérarchie conforme à la marche qui nous est indiquée par la nature. Supposez , au contraire , une classification systématique qui sépare tous ces êtres parens entre eux , sous prétexte de quelque petite différence : par exemple , la sauge n'a que deux étamines, et le romarin en a quatre inégales , comme les autres labiées ; ainsi , dans un système fondé sur les éta-^ mines , on éloigne infiniment ces plantes que tant d'autres caractères plus importans rattachent k une même famille. "Voilà un divorce manifeste ; voilà une interruption forcée dans les lois que nous montroit si clairement la nature. Quand , de même , on rapproche des êtres disparates , un lézard d'un cheval , sous prétexte que ce sont des animaux à quatre pieds , sans avoir égard aux énormes différences de structure interne et externe, qui rangent ces animaux dans des familles bien séparées , on confond toute la nature, on dé- truit toute bonne méthode , et le naturaliste devient hors d'é- tat de juger les vraies harmonies des êtres , d'en tirer des observations précieuses. Mais pour constituer des familles naturelles , il faut avoir associé assez d'espèces analogues sous tous les rapports , pour les grouper sous des caractères connus. Vingt espèces de plantes voisines peuvent composer un bon genre. Si Ton en recueille ensuite deux à trois cents, ce genre seroit trop nom- breux ; on peut en établir une famille , pourvu que leurs ca- ractères ne les confondent pas trop évidemment avec des plantes d'une autre tribu. Plus la famille sera naturelle ou composée d'espèces voisines par leur ressemblance , quel que soit leurnombre, plus elle sera parfaite et avouée de tous; mais plus il sera difficile d'y constituerdes genres, des sections particulières bien distinctes, qui facilitent l'étude des nom- breuses espèces. Aussi les graminées , les crucifères , etc. , qui sont de Irès-nombieuses et belles familles naturelles, ont F A M 5, des genres ou Jes coupes difficiles à former , à bien asseoir ; les bolanistesne cessent de morceler ces familles en genres, chacun à sa manière , au grand détriment de l'étude, chacun croyant mieux faire qu'un autre, mais tous embrouillant mal- heureusement la science par l'introduction de nouveaux noms. Il y a des familles tellement naturelles enfin, qu'on ne peut pres- que pas y faire de divisions ; ainsi , le genre papillon et le genre /j//a/tW sont des familles chacune de sept à huit cents espèces, qu'il est fort difficile de bien déterminer. La plupart des grands genres de plantes établis par Lin- nœus , ayant acquis , par des découvertes ultérieures , urte multitude d'autres espèces , comme les mesembryanihemum , les cactus^ les géranium , les viola , les erica, leè polygala , les lichens, etc., sont devenus les types d'autant de familles natu- relles. Aussi ce grand botaniste soutenoit que les genres étoient naturels ; il y groupoit en effet si bien les espèces , qu'elles paroissent toutes tenir ensemble par des liens de parenté ; ce que nul autre , excepté notre habile Tournefort , n'avoit aussi bien fait avant l illustre Suédois. La différence àa genre à la famille n'est donc que du plus au moins ; quelques espères analogues peuvent constituer un genre; quelques genres ( ou même un seul genre bien distinct) font une famille, s ils se rapprochent assez entre eux par leurs ca- ractères; enfin, plusieurs familles, qui doivent être évidem- ment associées , constituent Vordre oxxi a. classe. Les classes sont les principales divisions ou les membres d'un Règne, Voy. ce mot. Les plantes, les animaux, sans analogues connus, et qu'on he sait pas encore où placer , comme les espèces inrertœ sedis , sont le type de nouvelles familles, ou se rattacheront plus tard, par la découverte d'intermédiaires, à quelques familles ,! comme on en a déjà vu des exemples. V. Genre , Espèce, elc- (VIREY.) FAMILLE {Botanique'). GrOupe ou série de genres réunis sous un ou plusieurs caractères communs àlous et conslans dans chacun. Ce sont ces caractères principaux qui distin- guent une famille naturelle de plantes de toute autre famille. V. à l'article Botanique, le développement de la méthode de Jussieu. (d.) FAMOCANTRATON. C'est le Gecko a tête plate, (b.) FAN. V. Faon, (s.) FAN. Nom arménien du Cornouiller, (ln.) FANABREGOU. C'est le Micocoulier , en Languedoc; (LN.) FANAGE. Préparation que l'on donne aux Foins après le fauchage, pour les faire sécher, avant de les rentrer, (s.) _ 5. FAN FANAT , FANÏN. Noms du Brua^'T tov à Turin. (V.) FAN-CllAU-CAN-TSAO. C'est le nom chinois de la Réglisse , Glycyrrldza ghibra. (ln.) FANCULUM.Nom du Fenouil, en latin corrompu, (lis.) FANDENS-AX. C'est, en Danemarck, le nom de I'Orge DES RATS , Hurdeuin murînum , si commun partout, (ln.) FANDENS MILK. Nom du Réveil matin , en Dane- marck, (ln.) FANE. Enveloppe de la corolle des anémones et des re- noncules, (d.) FANEL. Nom donné à la Nérite canrène. (b.) FANELLO. C'est, dans Olina, le nom de la Linote. 0'.) FANER. V. Fanage, (s.) FANESPORE. C'est, en Danemarck , la DAUPaiNELLE des blés , Delphinium consolida, (lis.) FANFARE. Air qu'à la chasse on sonne sur le cor. (s.) FANFRÉ. Nom donné , à Nice , à plusieurs poissons , no- tamment à la Baliste vieille et au Ceintronote pilote. Celui Acfanfré c/'awmVo est également appliqué à la Baliste BUNivA de ïlisso et au Coryphène pompile. Le même Risso appelle Oligopode noir, un poisson de Nice , nommé fan- jré negro. (desm.) FAN-KI-KOUC. Nom donné , en Cochinchine, à TIlIé- CÈBRE SESSILE , Ulecebrum sessile , L. (LN.) FAN-KHl-KOUC. Nom chinois d'une VerrEsine, Ver- lésina cnlendulacea , L. (LN.) FANNA-ROTU. C'est le nom donné , au Japon , à une espèce de Peucedanum , P. juponicum , Thunh. (ln.) FANNA IKADA. C'est, au Japon, un arbrisseau que T\\\mhev^non\mQosyrisjaponir.a. (ln.) FANNASHIBA. Grand arbre du Japon, dont les Heurs répandent une odeur fort agréable. On le plante dans le voi- sinage des temples. Est-ce la BadIxVNE de la Chine ? (b.) FANNA SKIBA et SKIMMI. Noms donnés , au Japon, à I'Anis étoile , llicium anisatum. (ln.) FANNx\-SUWO. Nom du Gainier , Cerds siliquaslmni , au Japon, (ln.) FANNA-TADSI-BANNA. Nom donné, au Japon , à la Bladhie a feuilles frisées, Bladhia crispa, selon Kc-Pinpfer. (LN.) FANNA-TSOB. Suivant Thunberg, c'est, au Japon, ie nom d'une ÏRis , Iris sibirica. (LN.) ]• \ ^ 53 FANNESWOK. Dénomination allemande du Femj GREC, Triqonella fœnuTn grœrum. (ln.) FAN^-FISKAR-HTS YI)EÎS'(iEN. Il paroît que ce nom islandais désigne le Dauphik grampus. V. ce mot. (desm.) FANNIN. F. Fanât, (v.) FANNI IRA. Nom donné , au Japon . à un Gaillet , qui, suivant Thunberg, est le Galium uliginosum^ Linn. (ln.) FAN(JNS ou BARBES. C'est la matière connue sous le nom de baleine , de laquelle on fait des busqués , des rayons de parapluies , des ressorts , des corps de femmes , etc. C'est un assemblage de fibres cornées , réunies par un gluten , en espèces de lames qui ont jusqu'à quinze pieds de longueur dans l'animal qui les porte. Ces fanons sont attacbés à la mâ- choire supérieure des vraies espèces de baleines, et leur ser- vent de dents. (V. l'article Baleine et l'article Dent.) 11 est assez remarquable que ces fanons soient composés d'une mul- titude infinie de poils ou de soies semblables h celles du co- chon , mais plus longues et agglutinées en espèces de lames. La corne du rhinocéros est de même formée par un faisceau de soies semblables à celles des sangliers. Il semble que la nature , n'ayant pas voulu placer des poils sur les corps des l)aleines et des rhinocéros , les ait réunis eu lames et mis dans la gueule des unes, ou façonnés en corne pour les placer sur le nez des autres. Tous les animaux qui ont du lard , tels que les cochons, les tapirs, les rhinocéros, leséléphans, les hip- popotames, etc., ont, au lieu de poils fins et serrés , de gros- ses soies clair-semées sur le corps , et quelques espèces sont même presque toutes nues. On observe aussi que les hom- mes et les animaux très-gras sont bien moins velus que les autres , et que les plantes grasses , épaisses , humides , n'ont i'amais autant depoilsque lesherbes grêles , sèches etmaigros. 'ourquoi tous les corps organisés qui vivent dans les lieux humides sont-ils lisses ou privés de poils, tandis qu'on ob- serve tout le contraire chez ceux qui habilent oans les lieux secs et élevés ? N'e^st-ce point à cause que l'exhalation est plus con- sidérable dans ce dernier cas ? Or, pins le système exhalant devient actif, plus il se développe de poils ou de villosités. C'est tout le contraire dans les êtres qui fréquentent des lieux humides. Mais, comme si la nature ne vouloil pas perdre ses droits, elle emploie les poils, les soies et autres organes d'exha- lation à quelque autre fonction. Dans le rhinocéros , elle en fait une corne , une défense ; dans les baleines , elle en compose des fanons qui remplacent les dents. (vinEY.) FAIS-QUA. V. Nan-qua. (ln.) FANRU. V. Fagu-jera. (ln.) FANTERNIO.Noni languedocien de rARiSTOLOCiiE.(LN.) Si F A R FAON. Petit du cerf, du chevreuil tX. du daim. V. Cerf. (s.) FAOU. Nom du Hêtre, en Languedoc, (ln.) FAO UTERNO et FANTERNIO. L'Aristoloche porte ce nqm en Languedoc, (lis.) FAQUOS. V. Khyar. (ln.) FAR. Nom latin de tout grain propre à faire de la farine- Il désignoit aussi les grains dépourvus de leur écorce, comme l'orge mondé , Tavoine perlée que les Italiens nomment en- core farro. Farris est le nom de la farine. Certaines es- pèces de blésprivés de la peau et réduits en farine grossière , donnoient le simila des Latins. C'est la semola des Italiens, et notre semoule, autrefois dite Froumentée. F. Farine, (ln.) FAR. Nom de la souris, en Egypte, (desm.) FARA ou RAVALE. Gumilla donne ce nom au Sarigue. V. Didelphe. (desm.) FARAEH. Nom arabe d'une espèce d'AcACiE (^acacia Tieterorurpa.! Delil ) , qui croît près de Qoccyr dans la Haute - Egypte. On vend ses fruits auKaire, chez les pharmaciens. Bruce donne ce nom à la Rauhinie acuminée. (ln.) FARAFES. Si l'on en juge par plusieurs indications vagues de quelques anciens voyageurs, le/«ra/« de l'île de- Madagascar doit être le Chacal, Voy. à l'article Chien. (s.) FARAIRE. V. au mot Ferrare. (b.) FARAMIER, Fammea. Gcme. déplantes, qui a les plus grands rapports avec le Pavet. Sa fleur offre un calice monophylle , turbiné , dont le bord est à quatre petites dents ; une corolle nionopétale, in- fundibuliforme , à tube long et à limbe divisé en quatre parties; quatre étamines; un ovaire inférieur, couronné d'un disque , et surmonté d'un style filiforme à sligmate à deux lames. Le fruit n'est pas connu, mais l'ovaire semble indiquer qu'il est à deux loges. Aublet qui a établi ce genre , en décrit deux espèces, le Faramier a bouquet et le Faramier a fleurs sessiles. Ce sont des arbrisseaux à feuilles simples , opposées, ac- compagnées de stipules, et à fleurs en bouquets terminaux. Ils se trouvent dans les grandes forêts de la Guyane, (b.) FARAS. Vers rOrénoque, c'est le nom d'un animal du genre JDidelphe , probablement la Sarigue, (desm.) FAR AT UNGOR. C'est VanchusaoJJicinalis, en Uplande, province de Suède, (ln.) FARB. Lim des noms allemands du Safran, (lk.) FAR 55 FARBEDORN et FARBEKORNER. ISoms allemands du Nerprun cathartique. (ln.) FARBEGINSTER. C'est un des noms du genêt des teinturiers , en Allemagne, (ln.) FARBELAUB. Nom donné, en Allemagne , auFusTEï (^rhiis cotinus) et à la GARA^XE. (ln.) FARBENHAUT. Nom des Iris , en Allemagne, (ln.) FARBERBAUM. Nom donné par les Allemands au FusTET et au Sumac ( rhus coUnusel conuria.)(l.lS.) FARBERBEÈRE. F. Farbedorn. (m.) FARBERBLUME. F. Farbeginsteh. (ln.) FARBER-DISTEL. Nom de la Sarrette des teintu-^ rlers ( serratula imciana) , en Allemagne, (ln). FARBERGRASS. Dénomination de la Gaupe, en Alle- magne, (ln.) FARBERKORNER. F. Farbedorn. (ln.) FARBERKR.\UT. Les Allemands désignent par ce nom le Genêt des teinturiers , quelques Bidents ^i\ la Sar- rette commune ( S. tinctoria ). (LN.) FARBERPFRIÉME. F. Farbeginster. (ln.) FARBERROTHE. Nom allemand de la Garance et de quelques autres Rubiacées , telles que le Gaillet blanc , l'AsPÉRULE teinturière , etc. (ln.) FARBERS CHARTE. F. Farberdistel. (ln.) FARBERW AID. L'un des noms du Pastel , en Alle- magne, (ln.) FARBERWAN. F. Farbergrass. (ln.) FARBERWURZEL. F. Farberrothe. (ln.) FARBHOLZ. Nom allemand du Bois de Brésil, (ln.) FARGAT. Nom de I'Épervier, à Turin, (v.) FARCAT D'MOUNTAGNA. Nom de l'ÉMERiLLONct du Hobereau , à Turin, (v.) FARCHETD'LE PASSOURE.Nom de I'Émér^llon; dans des cantons du Piémont, (v.) FARCINIÈRE. F. Potentille printanière. (s.) FARCOUN. Nom piémontais du Faucon, (v.) FARD , Pigmentum. Nous rendons compte , dans une sec- tion de l'article Homme, de ce qui concerne sa parure. On peut voir aux diffçrens mats. Bracelets, Ceinture, com- bien le besoin des oroemens paroît être essentiel à notre es- pèce. Chaque peuple a ses goûts ; et le Hottentot, barboujillé de graisse et de suie, ne croit le céder en rien à une belle européenne plâtrée de rouge et de blanc. Les insulaires de la me r du Sud se peignent avec des terres bolaircis rouges, bleues, 56 FAR blanches, vertes , etc. D'autres peuples se peignent en bleu; les femmes arabes en orangé ; les Américains en rouge de ro- rou. Les uns aiment certaines couleurs, ceux-là en veulent d'autres, et chacun se croit supérieur à tous. Ce désir de plaire, ce besoin de se faire admirer, cet amour-propre qui se nourrit d'illusions , qui aspire à la prééminence , est l'apa- nage de Thomme seul ; car on ne voit rien de pareil chez les animaux. C'est une foiblesse ajoutée à notre nature , et qui est le principe de beaucoup de biens comme de beaucoup de maux. Je sais bien que c'est l'un des plus puissans liens de la société , et une source féconde d'avantages, quand cette va- nité est bien dirigée. Quiconque s'en moque, ne se donne pas garde qu'il tombe lui-même dans une autre vanité; celle de se croire plus sage et plus raisonnable. Le cœur Immain est pétri de deux élémens : l'intérêt et la vanité; mais chaque individu place ces choses sur différens objets, et s'imagine avoir seul raison. Vaniias vanilatum^ omnia vanikis. Cela est pourtant nécessaire à la plupart des hommes ; ils seroient bien misérables s'ils ne se flattoient pas quelquefois d'être regar- dés ; et tel qui fait gloire de mépriser tous ces objets, cherche encore un genre de vanité, (virey.) FARDAGAKAL. Nom islandais d'une espèce de Pa- tience ( rumex acuiiis ). (ln.) FAREBLAD. Nom de la Scabiettse Mors du Diable ^ en Norvvége. (ln.) FAREk. Nom abyssin de la Bauhinie acuminée. (b.) FARÈNE. Poisson du genre Cyprin, (b.) F ARFALLA. Nom de la Scorsonère laciniée , en Es-. pagne, (ln.) FARFANAZZA. C'est le nom de laBARDANE, en Italie. (LN.) FARFANELLA. Nom itahen d'un Tussilage ( tussUagor Jarfara^ L.). (ln.) FARFARA. Nom d'une espèce de tussilage plus connu sous celui de pas-d'àjie à cause de la forme de ses feuilles. Il paroît que celte plante est le Tussilago de Pline et le Be- ciiiON des Grecs, (ln.) FARFUGIUM des Latins. Il est rapporté au pas-d'âne et au peuplier. Fcufenum est le même nom altéré, (ln.) FARINE. Poudre qui résulte d'une semence de céréale broyée par des meules ; elle est plus ou moins blanche , douce au toucher ,' peu sapide , se combine avec l'eau, est susceptible des trois degrés de la fermentation, et exhale sur les charbons ardens , une odeur qu'on désigne sous le nom âepain grillé. Lorsqu'on parle de la farine sans désigner eï\ FAR 57 mi^me temps le grain auquel elle a appartenu, c'est toujours celle de froment dont il s'agît, L'expérience journalière prouve que le grain du froment , de toutes les graminées le plus propre à la panification, peut perdre de ses bonnes qualités par l'ignorance du meunier, ou par l'imperfection du moulin ; qu'il y a autant de diffé- rence entre un bon etun mauvais moulage, qu'il en existe entre un blé d'élite etun blé médiocre : il faut donc considérer la mouture comme la première opération du boulanger, et sous ce point de vue , le développement des soins qu'elle exige doit précéder tout ce que nous avons à dire sur la farine. Voy. Pain. En supposant que toutes les conditions nécessaires pour obtenir des fromens extrémemenl nets aient été remplies, on peut, dès qu'on est assure de jodir du moulin , les y envoyer sans aucune opération préalable , surtout si au-dessus de la trémie se trouve placé un crible destiné à rafraîchir le grain , à dissiper l'odeur qu'il aurolt contractée , et à le mettre en étal, en subissant Taction des meules, de prendre le moins de chaleur possible. Si l'on est forcé de se servir des blés nou- veaux, même avant qu'ils aient ressué au grenier, il faut tou- jours faire en sorte de les mêler avec des blés vieux; la mou- ture s'en fait plus aisément , et ceux-ci produisent une farine qui donne , par ce moyen , au pain le goût de fruit. A la vérité, ce mélange ne doit avoir lieu que pour le fro- ment de diverses qualités; car nous ne pouvons nous dis- penser de désapprouver l'usage adopté en quelques cantons, d'envoyer moudre à la fois des grains , dont la nature , la configuration et le volume étant entièrement différens , de- mandent chacun une mouture particulière. Jamais ils ne peuvent donner une farine aussi abondante, que s'ils eussent été broyés séparément. Il faut donc toujours les moudre à part, quoiqu'on ait l'intention de mêler ensuite leurs fa- rines. Les blés , sans avoir passé à l'étuve , peuvent avoir acquis une sécheresse précieuse pour la qualité de l'aliment , mais préjudiciable à l'opération qui doit les convertir en farine. Pour obtenir une bonne mouture, il faut que le grain con- serve une portion d'humidité , s:ins quoi la totalité se pulvé- rise au même degré. Le son se tamise à travers les bluteaux les plus serrés, se mêle à la farine , d'où résulte une farine terne et piquée , ce qui lui enlève sa valeur dans le com- merce , et dans le pain qu'on en prépare. Or , les blés du Midi sont toujours dans ce cas ; ils exigent constamment (ju'onleur restitue l'eau que ceux àe;4 contrées seplealrioaaies 53 FAR ont souvent par surabondance , et c'est environ sept à huit livres par quintal de grain qu'il faut y ajouter. Mais la précaution du mouillage est insuffisante pour les blés qui auront contracté à leur superficie une odeur de moisi ou d'insectes. Pour les blés sales et recouverts de poussière , il faut les laver à grande eau la veille de leur envoi au mou- lin ; ils acquièrent par ce moyen la qualité désirée, et le pain qui en provient est infiniment plus blanc. C'est en mettant en pratique le mouillage et le lavage des blés , que les Fran- çais sont parvenus, en Egypte, à améliorerla qualité de leur subsistance principale. La mouture consiste à séparer les différentes parties qui constituent le grain, et à conserver à chacune les proprié- tés spécifiques qui les caractérisent. On reconnoît qu'une mouture est bien faite, lorsque lafarine n'est que tiède en sor- tant des meules , que le son est large , parfaitement évidé , qu'il a la même couleur qu'avant d'avoir été détaché du grain. Cette opération , dont l'influence sur la perfection des fa- rines ne saurollplus être révoquée en doute, a été tellement subdivisée, qu'on a Jeté beaucoup de confusion dans les idées sur l'art de moudre : cependant on peut rapporter toutes les méthodes connues et pratiquées jusqu'à présent , à deux ; savoir ; la mouture à blanc ou par économie ^ Xîimouture rustique ou à la grosse. Par la preinière , il s'agit de moudre et de re- moudre ; dans la seconde, il n'est question que d'un seul moulage ; ainsi celle-ci est fin,ie lorsque le grain est bioyé, et que. la farine sort d'entre les meules , tandis que l'autre ne fait que commencer. Présentons ici les inconvénieus et les. avantages de l'une et de l'autre méthode. La mouture à la grosse varie infmiment , non - seulement de pays à pays, mais encore de moulin à moulin , selon que les meules sont plus ou moins serrées, les bluteauxplus ou moins ouverts , et le moteur plus ou moios fort; d'où ré-. sullent des iaconvéniens sans nombre ; arrêtons-nous aux principaux. Comment pouvoir se flatter de retirer d'un seul moulage la totalité de la farine que les grains renferment P Us sont com- posés de différentes parties plus ou moins dures , plus ou moins sèches ; il faut bien nécessairement qu'il y en ait qui échappent au premier broiement, et ne se trouvent que gros- sièrement divisées, tandis que les autres seront en poudre im-s palpable. Premier inconoénienL Les meules étant rapprochées, et faisant jusqu'à cent tours par minute , une partie du son est réduite en poudre très- ihie ; l'autre se trouve rougie par, la chaleur, la farine sort F A Pl 59 îjrMante et piquée ; elle perd par ce moyen de sa valeur dans le commerce et dans l'emploi auquel on la destine. Second l'iicoTn^énient. Les meuniers rendant tous les produits ensemble, sans aucune distinction , ils ont la faculté de substituer des blés inférieurs à ceux de première qualité , de la farine bise à de la farine blanche, enfin du son à de la farine, sans qu'il soit trop possible de reconnoître si les résultats appartiennent réellement au grain qu'on a donné à moudre. Troisième incon- vénient. On peut au moulin mouiller le blé plus que son degré de sécheresse ne l'exige; ce qui, d'une part, augmente les diffi- cullés de conserver la farine, et donne de l'autre un moindre produit en pain; le meunier en outre aura une bonne mesure ou du poids, qui rendra nulles les précautions de peser ou de mesurer avant et après la mouture. Quatrième incowénieni. Tous ces inconvcniens sont bien plus considérables encore, lorsque le moulin est ouvert de toutes parts à l'humidité, aux insectes, à la poussière, que les meules sont tendres et mal rhabillées , que le moulage trop accéléré en a fait détacher une poussière qui, ajoutée à celle dont le blé non criblé est recouvert , passe dans la farine , qu'elle rend sableuse et co- lorée. La mouture économique. — On peut définir ainsi l'art de faire la plus heWe farine , d'en tirer la plus grande quantité possible , d'écurer les sons sans les diviser, de les séparer si exacte- ïnent des produits , qu'il n'en reste pas la moindre parcelle. La mouture à la grosse , telle qu'elle est pratiquée dans la plupart de nos cantons , doit être regardée , au contraire , comme l'art de faire manger à l'homme layà/v/jcavec le son, et aux animaux , le son avec la farine. Un criblage dirigé comme il convient, un excellent mou- lage répété plusieurs fols, une bluleriebien conditionnée, le tout mis en jeu par des agens qui ne coûtent rien ., constituent essentiellement la mouture économique ; et les meilleures fa- rines , dans quelque pays qu'elles se fabriquent , seront tou- jours celles qui résulteront de cette mouture bien exécutée. Quand verrons-nous donc la routine céder à l'expérience et à ses résultats? Nous déplorons bien l'aveuglement où sont ceux qui , pou- vant se servir de la mouture économique., continuent de donner ïa préférence à la mouture ii la grosse. C'est autant leur inté- rêt que la qualité et le bon marché du pain, que nous avons principalement en vue , en présentant ici les avantages les pluâ fnippans de la moulure économique. 6o FAR Tous les produits de cette mouture étant rendus à part , on peut facilement juger de leurs qualités respectives ; et s'ils sont bien réellement les résultats du blé qu'on a donné à inoudre. Premier açanUige. Si le blé a été mouillé plus que son degré de sécheresse ne le comporte , ou qu'il soit mal moulu , les produits qu'on en obtient manifestent sur-le-champ se? défauts. Deuxième m'antage. Chaque mouvement de la roue du moulin fait aller les cribles destinés à nettoyer les grains, les meules qui doivent, les broyer, enfin , lesbluteaux qui séparent les farines d'avec les sons ; ce qui produit une grande épargne de temps , de frais de transport et de main-d'œuvre , puisque ces diffé- rentes opérations s'exécutent de suite , dans le même lieu et par le même moteur , sans presque aucun déchet. Troisième mnnkige. Ajoutons à ces avantages , un tableau pour fixer les bases sur lesquelles portent les difîérens produits de la mouture écor nomique. lltal des produits en farines et issues^ retirés par la mouture écouo- miijue d'un setier de blé , mesure de Paris , du poids de 2l^Q. lipres. Poids du setier de blé • • • • 2^0 liv. Farine fj/anehe.Vremiètc, dite de blé. 1 Seconde , dite première de gruau. . . ^ i6o liv. Troisième, dite seconde de gruau. . . j Farine ùise. Quatrième, dite troisième de gruau ( 20 liv. Cinquième , dite quatrième de gruau. ^ Issues. Remoulage. Recoupes ' 54. 1 IV. Sons j Déchet de mouture 6 Poids égal au setier 24.0 liv. CJioix de la farine. — La farine est composée des mêmes principes que le grain d'où elle provient ; ils s'y trouvent seule- snent dans des proportions différentes. I)c là, celte variété de nuances qu'elle offre si souvent. Ainsi la farine la plusblanche eL la farine la plus bise , contiennent l'une et l'autre les subs- tances que nous désignerons au mot Froment, connne par- ties constituantes du blé. 11 s'agit maintenant d'indiquer à quels signes on peut reconnoître leurs qualités. La meilleure farine est d'un jaune-clair, sèche et pesante; comprimée dans la main , elle reslc en une espèce de pelote. FAR Gf Elle n'a aucuùe odeur; mais la saveur qu'elle répand dans la îïouche , est semblable à celle de la colle fraîche. La très- petite quantité de son qo* les meules en détachent , et que les bluieaux les plus fins laissent passer , n'y est perceptible pour aucun de nos organes. La farine de seconde qualité a un œil moins vif, et est d'un blanc plus mat. Une p:irlic s'attache en la pressant dans la main : et comme le gi'aiu mal moulu donne un résultat qui ressemble à peine à celui d'un blé de qualité inférieure , cette farine pourroit bien appartenir à un blé d'élite , quoiqu'elle ne réunisse que \es caractères qui appartiennent à une farine de seconde qualité. La farine de troisième qualité est celle qui résulte des pe- tits blés parmi lesquels se trouvent des semences étrangères. Klle a différentes nuances de couleur, de saveur et d'odeur. Le pois gras lui communique un gris-blanc; la cloque ou ca- rie , une odeur de graisse ; la nielle , un goût amer ; la rou- geole, un jaune de rouille. Toutes ces hétérogénéités, que des négligences dans la préparation des semailles , le défaut de sarclage et de criblage rendent plus ou moins considérables ^ sont cause que le blé de première qualité ne fournit que des résultats inférieurs. Conime les blés ne donnent pas seulement de la farine blanche , que l'art de moudre perfeclionné , a sU en retirer celle qui, étant la plus voisine de l'écorce, se ressent de son odeur et de sa couleur, celle-ci est connue sous le nom de farine bise. Sa bonne qualité est remarquable par un jaune plus ou moins obscur , et ses qualités inférieures , par un toucher un peu ruJe et une couleur rougeâtre. On appelle farine piquée , celle où l'on remarque des ta- ches: c'est un défaut qui la déprécie Si ces taches sont noires, elles indiquent que la fariue a souffert et quelle est échauf- fée. Si, au contraire, elles ne sont que grises ou jaunâtres , c'est que la mouture a été mal faite , et que les bluteaux ont laissé passer du petit son, qui s'y est mêlé quelquefois en si grande quantité , qu'elle ressemble plutôt à du remoulage qu'à de la farine. Les farines détériorées s'annoncent suffisamment par leur aspect et leur odeur. Elles sont quelquefois aigres, d'un blanc terne ou rougeâtre, et elles laissent dans la bouche une im- pression acre et piquante ; saveur qu'il faut bien distinguer de celle qu'elles doivent au terroir ou auK engrais qui ont amendé le sol sur lequel le grain a été l'écolté, .Nous ne ferons pas ici rénumération des differens movens d'épreuves usités pour reconnoilrc les qualités de la farine , parce que la plupart sont insignifians ; nous nous conten- 62 FAR terons seulement d'indiquer ceux dont on se sert le plus communément , et qui doivent être regardés comme la vé- ritable pierre de touche de la valeur des farines. Il y a trois moyens usités pour éprouver la farine : i.° On en prend une pincée qu'on met dans le creux de la main , et après l'avoir comprimée , on traîne le pouce sur la masse , pour juger de son corps et de son moelleux ; ou bien on en rend la surface extrêmement unie avec la lame d'un couteau; et se tournant vers le jour le plus clair, et changeant de po- sition , on juge de sa blancheur, de sa finesse , si elle est pi- quée et contient du son. Plus elle est douce au tact , et plus elle s'allonge , plus on doit se flatter qu'on en obtiendra du {)ain de bonne qualité. 2.° On prend la quantité de farine que e creux de la main peut renfermer, et avec de l'eau fraîche , on en fait une boulette d'une consistance qui ne soit pas trop ferme. Si la farine a absorbé le tiers de son poids d'eau , si la pâte qui en résulte s'allonge bien sans se rompre ^ en la tirant de tous les sens , si elle s'affermit promptement à l'air, et qu'elle prenne du corps , c'est alors un signe que la farine est bien faite , qu'elle n'a pas souffert, et que le blé qui l'a fournie est de bon choix. Si au contraire la pâte mollit , s'attache aux doigts en là maniant , qu'elle soit courte et se rompe volontiers , on en conclut que la farine est de qualité inférieure ; et si à cette circonstance elle ajoute celle d'avoir une odeur désagréablft et un mauvais goût , c'est un signe d'altératiop. 3.° On mêlft ensemble une livre de farine et huit onces d'eau froide ; on en forme une pâle ferme , qu'on pétrit bien ; on dirige en- suite sur cette pâle un filet d'eau; on la presse doucement en fabanl passer l eau à travers un tamis, ayant soin de réunir à la masse les portions de pâte qui peuvent échapper des mains- Peu à peu l'eau détache de la pâle les autres principes qui, confondus avec elle , sont reçus dans un vase placé au-des- sous du tamis. Quand l'eau cesse d'être laiteuse , il reste dans les mains un corps spongieux , élastique ; c'est la matière glutineuse. Si la farine appartient à un blé de bonne qualité, elle four- nira par livre , entre quatre et cinq onces de matière gluti- neuse , dans l'état mou , de couleur jaune-clair et sans mé- lange de son. Si elle provient au contraire d'un blé humide, ou mal moulu , ou tamisé par un bluteau trop ouvert , elle n'en donnera que trois à quatre onces au plus, dont la couleur sera d'un gris cendré , qui se trouvera en outre mélangée de particules de son ,plus ou moins grossières. Enfin , si la farine est le résultat d'un blé gâté , elle ne FAR 63 'contiendra que tres-peu oa point de matière glutineuse , qui alors n'est ni aussi tenace ni aussi élastique , attendu que les altérations qu'éprouve le grain par les vicissitudes des saisons et l'influence du sol, se portent entièrement sur cette matière ; et comme le seigle , l'orge, l'avoine , le maïs et les semences légumineuses ne contiennent point de matière glutineuse , cette épreuve servira non- seulement à faire connoître la qualité des farines , mais encore leur mélange ou leur dété- rioration. Toutes ces vérités , que nous avons établies par des expériences positives, ont dirigé les travaux de ceux qui, depuis nous, ont écrit sur les mêmes objets d'économie. Nous avons examiné les effets de toutes les pratiques usitées pour conserver les farines, et c'est d'après cet examen que nous allons faire connoître les divers moyens de con- serveries farines, afin qu'on puisse juger laquelle mérite la préférence. La conservation des farines en rame a été sans doute la première adoptée : elle consiste à porter au magasin la farii^e telle qu'elle sort de dessous les meules, c'est-à-dire, la farine confondue avec les gruaux et les sons, à laisser ce mélange à l'air , et à ne bluter que cinq ou six semaines après , ou même lorsqu'il a fermenté ; telle est l'expression dont on se sert dans les parties méridionales de la France , où cette méthode a été long-temps suivie , spécialement pour le commerce des farines, qu'on nomme fai-ines de minot. Il est certain que le son et les gruaux se trouvant interposés entre les molécules de la farine , ils empêchent qu'elle ne se tasse et ne s'amoncèle ; ils permettent à l'air sec de pénétrer plus aisément dans la masse , à celle - ci de laisser exhaler une portion de Thumidité qu'elle renferme , et de se combi- ner plus intimement avec l'autre ; cet effet , appelé si impro- prement la fermenlalion de la rame , n'est qu une véritable dessiccation insensible et spontanée, en sorte que la totalité de la farine se détache mieux de l'écorce , et se blute plus par- faitement. * Mais l'écorce , par son séjour dans les farines , leur com- munique du goût et de la couleur; elle perd de son volume , et la farine bise qui s'y trouve toujours adhérente , acquiert la faculté de se tamiser en même temps que la farine blan- che ; elle ternit sa blancheur et la pique; d'ailleurs les mites se mettent aisément dans le son : et si le grain d'où il ré- sulte , provient d'années humides , et qu'il fasse chaud , la farine ne tarde pas à s'altérer; souvent même c'est l'affaire de deux fois vingt-quatre heures. Pour conserver lajaiine en garenne. — Etant blutée au mou- lin ou chez le particulier qui l'emploie ou qui en fait le corn-;» H F A R merce , on la répand en couches ou en tas sur le carreau ou le plancher du magasin, en ayant la précaution de la remuer de temps en temps , et même tous les jours quand il fait chaud , afin d empêcher qu'elle ne contracte de l'odeur, de la couleur, et ne se marronne. Cette méthode est encore exposée à plus d'inconvéniens que celle des grains abandonnés en couches. La farine , une fois salie par toutes les ordures et les insectes quiy onteu ac- cès , ne sauroit être nettoyée par aucun instrument ; il en coûte ensuite des déchets et beaucoup de frais de main- d'œuvre , pour empêcher que ces corps étrangers , aussi nui- sibles à la santé du consommateur qu'à la conservation de la denrée , n'augmentent les dispositions naturelles qu'elle a à s'échauffer et à fermenter : aussi le pain , à l'approche des vives chaleurs , se ressent-il plus ou moins de cette défec- tuosité dans la conservation ; tantôt il a le goût de poussière, tantôt celui de ver ou de charanson, ce qu'on ne manque pas d'attribuer à la mauvaise qualité du grain ou à un vice de fa- brication , tandis qu'il ne faut accuser que le procédé défec- tueux de garder la farine. Afin d'éviter les inconvéniens des méthodes qui viennent d'être exposées , on renferme la farine dans des sacs rangés les uns à côté des autres auprès des murs , ou entassés en piles , de manière qu'ils se touchent par tous les points de leur surface. L'air ne peut circuler autour des sacs empilés ; l'humidité qui transsude perpétuellement des farines , n'est pas dissoute ni entraînée au-dehors : or, ne faisant plus partie du corps' d'où elle émane , elle réagit sur lui , le dispose à la fermen- tation. La farine alors commence à pelotonner à la surface interne du sac , et bientôt l'altération gagne les couches voi- sines. Souvent cette méthode peut , malgré toutes les précau- tions , devenir perfide. Quelquefois on est dans la plus par- faite ^curité sur le compte de ses farines , parce que de temps en temps on a eu soin de visiter les sacs qui sont les plus extérieurs des piles , et par conséquent rafraîchis par le contact de l'air , ce qui fait qu'ils n'ont éprouvé aucune al- tération, tandis que les autres sacs placés au centre , sont déjà échauffés et détériorés. Ainsi, on ne s'aperçoit du mal qu au moment où il n'y a plus de remède , et on fait circuler dans le commerce une marchandise qui a perdu une grande partie de ses qualités. L'humidité ayant été regardée de tous les temps comme un des principaux instrumens de l'altération des farines , et leur transport ne pouvant se faire au loin, surtout quand les grains ont été récoltés en temps pluvieux , sans subir des ava- FAR 65 ries, on a cherché à leur appliquer, comme aux blés , la chaleur du feu dans des éluves ; niais, malgré les éloges don- nés à cette méthode , nous ne pouvons nous dispenser de lui faii'e quelques reproches fondés sur des expériences dont nous avons publié les résultats. On peut consulter le Mé- moire qui a pour litre : Méthode facile de conserver à peu défiais les grains et les farines. Si le grain défendu par Técorce ne sauroit résister à Fac- tion du feu sans perdre de ses qualités , à plus forte raison la farine sur laquelle celte action se portera plus immédia- tement. Le préjudice notable que le feu apporte aux principes de la farine, n'est pas le seul inconvénient de Téluve ; son ap- plication est gênante , coûteuse , et il est démontré , en outre , que les meilleures farines éluvées exigent plus de sur- veillance ensuite , pour être conservées en bon elat. Eclairé par le vice de toutes les méthodes de conserver les farines, on a pris le parti de les tenir renfermées dans des sacs isolés , placés et disposés par rangées , et éloignes à quelque distance des murs. En supposant que ces farines pro- viennent de grains d une récolte pluvieuse , et qu'il règne des chaleurs vives , accompagnées d orages , on déplace les sacs , et on les retourne cul sur gueule. On conçoit aisément que la farine , ainsi subdivisée , doit moins s'échauffer que si elle étoit amoncelée en grandes masses. Dans des masses de farines répandues en tas ou en cou- ches , lair ne peut pénétre^; mais il circule librement au- tour du sac , entretient en dedans une fraîcheur salutaire ; b» poussière apportée par las portes- et les fenêtres, ou qui tombe du plancher, n en salit plus la superficie ; enfin, les rats, les chats et les insectes n y occasionent aucun dégât. Ainsi, l'on évite les déchets occasionés , soit par les opérations du grenier , soit par les animaux ; on est encore à l'abri de mille autres accidens qui détériorent la denrée , renchérissent son prix , et diminuent nos ressources. L'efficacité de cette méthode , et tous les avantages qui en sont la suite, ont été constatés par les expériences les plus décisives. Les administrations ne se sont déterminées à l'a- dopter, qu'après en avoir bien apprécié le mérite. Arrêtons- nous à faire voir combien en effet elle est simple, commode et économique. Les avantages de conserver les farines en sacs isolés , sont : i.° de placer dans l endroit où il y a déjà du blé , les farines de différentes qualités , provenant de deux récoltes , sans confusion ni mélange. 3.0 II sera possible d'ouvrir et de fermer le grenier, d'y 66 FAR entrer , «le le nettoyer , sans crainte d'apporter dans les (et- rines , des ordures ou de l'humidité qui en accélèrent le dé-- périssement. 3." La farine étant marquée et numérotée , on verra sur- le-champ le grain dont elle provient , le pays et l'année de la récolte , le nom du marchand qui l'a vendue , la date de l'achat et de la mouture. 4-.° La poussière qui tomhe du plancher , et salit la super- ficie du tas, se déposera sur les sacs , qu'il suffira de brosser au moment de leur transport ou de leur emploi, 5.° La farine renfermée ne répandra plus au loin une odeur qui allèche les insectes; leurs papillons ne pourront plus y pénétrer , ni par conséquent y déposer leur postérité. 6." Comme il est incontestablement démontré que les fa- rines se bonifient à la longue , on pourra en avoir en avance au-dessus de la consommation , sans courir des risques , ni payer aucuns frais. 7." On pourra profiter des temps favorables aux moutures, faire des amas de farines , se précautionner surtout contre ces disettes momentanées , que fait naître , même au sein de l'abondance , le chômage des moulins. 8." Dans un jour chaud et orageux, On pourra s'assurer, sans qu'il soit nécessaire de vider un seul sac, si la farine du milieu et du fond est aussi fraîche que la superficie. 9.0 On saura bientôt s'il faut déplacer les sacs, ce qui n'ar- rivera que fort rarement. Cette opération, qui entraîne peu de frais et de déchet , ne sera pas autant préjudiciable à la santé des ouvriers , que celle du remuage au grenier à l'air libre, qui fait avaler, par la voie de la déglutition , une pous- sière ténue , sèche et absorbante. io.° Quand il s'agira de faire des mélanges de farines , pro- venant de blé nouveau ou de blé vieux , de blé sec ou hu- mide , de blé revêche ou tendre , il suffira de déterminer , par des essais en petit, la quantité de chaque sac , de chaque espèce à vider. ii.° On aura la facilité, en un clin d'œil , de vérifier l'état du magasin, de se rendre compte à volonté de la recette et de la consommation , de ce qui reste au bout du mois , du trimestre ou de l'année. Un des moyens de perfectionner promptement, d'une ex- trémité à l'autre de la France, la meunerie et la boulange- rie , c'est de substituer le commerce des farines à celui des grains. Il n'existe pas de pays aussi favorablement situé , pour en tirer un parti avantageux, soit à cause de la multiplicité de ses moulins , soit par rapport à l'abondance et à la qualitç FAR G7 ^e ses grains , soit , enfin , relallvemenl à ses différenlcs ri- vières navigables et à ses ports maritiities. On ne connoissoit autrefois , dans les environs de Paris, que le commerce des grains, et la mouture n'avoit lieu qu à proportion de la consommation. La moindre apparence d'une belle récolte suspendoit les achats, engorgeolt les mar- chés, enlevoit aux laboureurs la faculté de remplir leurs en- gagemens ; ce qui metloit nécessairement à la gène le pro- priétaire, et concouroit souvent à détériorer les produits de la moisson. Mais la mouture économique ayant remplacé la moulure à la grosse , la majeure partie des récoltes est convertie en farines ; les fermiers qui ont des moulins , viennent les ven- dre eux-mêmes aux marchés. Les meuniers qui travailicni. alternativement pour le public et pour leur compte, sont devenus marchands de farines. D'autres enfin , qui ne sont ni meuniers, ni fariniers, achètent des blés, les font moudre, en sorte qu'on ne voit actuellement à la halle de Paris , et dans les marchés des environs, que des farines, et fort peu de grains. Il faut bien que cette méthode ait présenté , dans la spéculation comme dans la pratique , une utilité réelle pour toutes les classes , puisqu'on n'a jamais vu re- venir sur leurs pas ceux qui ont été à même d'en calculer tous les avantages. Si on objectoit que la farine est moins susceptible de se garder que le gram, je ferois cette réponse, qui à elle seule doit valoir toutes celles que je pourrois accumuler ici ; c'est que depuis la découverte du Nouveau-^Eondc , nous n'avons approvisionné les Colonies qu'en farines ; et lorsqu'elles se sont gâtées en passant les mers, cet inconvénient a toujours eu lieu par la faute de ceux qui ont négligé de se servir .de blés secs, qui ne les ont pas dépouillées de leur humidité sur- abondante , qui n'ont pas employé une moutur(; convenable , qui les ont embarquées dans un état de malpropreté , et déjà remplies d'insectes. Pour achever de se convaincre des avantages du commerce des farines, il suffira de jeter les yeux sur le tableau des pro- duits en argent, que rapporte une mesure de blé convertie en farine par la mouture économique. Pjvihiil en Farine blanche. Les i6o livres composant un demi-sac du poids de 320 liv.. à 21 liv. le sac , ou 2 sous 7 den. '- la livre n i 1. * 68 FAR Report d'autre part. 21 1. Produit en Farine bise. Les 2 1 livres de farine troisième , à 3o liv. le sac du même poids , ou 1 sou 10 den. ^ la livre i 2 s. 6 d. Farine quatrième , à 25 liv. le sac du même poids , ou i sou ^ la livre 12 6 Produit en issues. Les i3 liv. de remoulage fai- sant un boisseau à 10 sous. . . . 10 s. Les i5 livres de recoupes fai- , ^ n sant deux boisseaux, 37 sous. . i4 Les 24 livres de gros son fai- sant 4- boisseaux | , à 6 sous. .,. il. 7 Total 25 G Dépei nse. Prix d'achat du setier 21 ) ^o Mouture et voilure 2 \ " Bénéfice sur la vente de la farine 2 6 On voit donc que le setier de blé converti en farine par la mouture économique, produit un bénéfice réel de 2 livres 6 sous ; ce qui fait un dixième en sus du prix d'achat. 11 ne s'agit plus que de comparer ces produits et ces bénéfices, et de les appliquer à la mesure du pays. ^ Il seroit possible , peut-être, que différentes circonstances augmentassent ce bénéfice ; mais il faut aussi faire entrer en compensation les loyers des magasins, l'entretien des sacs , les avaries, les frais de transport , l'attente de la vente , les diminutions de poids et de mesure que les issues éprouvent en les gardant. Ces déchets, il est vrai, se réduiront à peu de chose , si l'on conserve les sons en sacs isolés, à l'instar des blés et des farines. Considérons maintenant les avantages de ce commerce sous ses différens rapports. Les fermiers qui s'adonneroient au commerce des farines, trouveroient dans la vente de cette denrée de quoi payer le prix du grain , les frais de mouture et de transport , ainsi que le bénéfice attaché à ce commerce. Us s'appllqueroient da- vantage à la recherche des moyens de donner à leurs blés le degré de pureté et de sécheresse capable de mettre les pro- duits en état d'être exportés, en cas de besoin, dans les F A R G9 contrées les plus éloignées, sans avoir à craindre d'avaries. L'expérience a déjà prouvé que le commerce des farines de minot occasionoit une activité favorable à l'agriculture dans les cantons qui avoisinent les villes maritimes, et que, sous quelque forme qu'on exporte l'excédant des récoltes , c'est toujours celle qui approche le plus du but qu'on se pro- pose , qui produit le plus grand effet, et qu'il faut le plus encourager. Ainsi , le commerce des farines perfectionnant nécessaire- ment les produits des grains , et l'industrie leur donnant toute la valeur qu'ils ont reçue de la nature , il s'ensuivroit que le laboureur soigneroit davantage ses semailles, ses ré- coltes et ses greniers ; qu'il seroit moins indifférent aux ins- tructions qu'on lui offre , et qu'il ne perdroit point, par son entêtement ou ses négligences , un quart , et quelquefois mê- me un tiers de sa moisson. Les meuniers qui ne travaillent que pour le marchand ou le boulanger , seroient moins obligés d'interrompre le moulin ; ils feroient pour l'un ou pour l'autre ce qu'ils sont forcés de faire pour le public ; ils ne perdroiont pas autant de temps , moudroient mieux , plus fidèlement et à moins de frais. Ceux d'entre eux qui auroient assez de moyens pour faire le commerce des farines , moulant pour leur propre compte, seroient beaucoup plus intéressés à l'entretien de leur mou- lin , et à la perfection de leur travail; ils rentreroiont dans la classe des meuniers-fariniers , et ne pourroient dans au- cun cas être suspectés : on ne seroit plus fondé à crier sans cesse au voleur contre eux ; on ne les accuseroit plus de faire leur pain, d'engraisser leurs volailles, et de nourrir leurs bestiaux aux dépens des grains d'autrui. Les élablissemens de mouture économique ne nécessile- roient pas de grandes dépenses ; formés dans lesgrandes villes , ils deviendroientpourles jeunes meuniers un cours pratique; c'est là où ils apprendroient àbien monter les meules, aies piquer parfaitement , à sasser convenablement les gruaux ; enfin ils acquerroiçnt la preuve qu une perfection d'une chose tient souvent à des soins peu dispendieux, dont on est am- plement dédommagé par la valeur des marchandises qui en sont l'objet. La meunerie a tant de liaison avec la fabrication du pain , qu'il seroit à désirer que le boulanger fàt en même temps meunier, ou qu'au moins il pàt toujours réunir les connois- sances les plus essentielles de la mouture et celle de la fabri- cation du pain ; il seroit en état de guider , dans l'occasion , les meuniers relativement aux vues de ses opérations. Oui yo FAR ào\\ s'intéresser davantage à la perfection d'une matière, que celui qui est chargé de la manipuler, et sur lequel retombent toujours les plaintes , quand elle a quelque défaut ? Les boulangers seroient dans le cas, en achetant des grains, de les faire moudre surrle-champ, parce qu'en supposant que l'état des eaux et de l'atmosphère fût favorable auxmoutures , que par conséquent le prix de la farine se trouvât en propor- tion avec celui du blé, ils ne perdroient jamais le fruit de leurs soins et de leur attente , la farine conservée suivant les bons principes n'exposant à aucune dépense , et s'améliorant avec le temps. Au lieu d'aller au loin faire moudre , les boulangers pour- roient se réunir en communauté , former dans le voisinage des établiss'Mïiens de mouture économique , dirigés par un commis suffisamment instruit en meunerie et en comptabilité, et dont la gestion seroil examinée et surveillée à tour de rôle par l'un des associés. Il n'y a pas jusqu'aux petits boulangers de campagne qui ne trouvassent aussi un bénéfice dans le commerce des fa- rines ; les précautions qu'ils sont obligés d'employer dans leurs achats en grain ne seroient ni aussi gênantes , ni aussi incertaines , s'ils étoient faits en farine ; ils ne seroient plus la dupe des fraudes mises en usage par les blatiers , pour augmenter le poids et le volume du blé -, car ces fraudes sont impraticables pour les farines. Les marchands de farine qui , sans être meuniers ni bou- langers, voudroient s'établir dans les différentes parties de la France pour faire ce commerce , y trouveroient aussi leur compte ; ils garderoient la farine dans l'espoir de profiter des circonstances , et saisiroient le moment de la vendre avec le plus de profit. Inutilement on objecteroit qu'il est moins aisé de connoître la farine que le grain , et plus facile encore de l'allonger ea y mêlant des farines inférieures en prix et en qualité ; nous avons déjà fait voir que celte connoissance étoit aussi aisée à acquérir , et qu'il y avoit également des pierres de touche qui déceloient la présence des mélanges. Les particuliers qui achètent du blé pour leur consom- mation, n'ont pas plus de moyens pour prononcer sur sa nature: d'ailleurs, l'intérêt du négociant ne sera-t-il pas de donner toujours à sa marchandise la plus grande pureté ? Jamais un pareil soupçon n'a eu lieu à Paris, quoique tout le commerce de la halle si fasse en farines ; et nous nous dis- penserions de répondre à cette objection , si de temps en temps elle nétoit renouvelée par des écrivains quine parois- I F A II 71 sant pas avoir une grande idée de respèce humaine , lui im- putent toujours des torts , sans examiner s'ils ont quelque fondement. Mais, en supposant que toutes les craintes alléguées contre le commerce des farines soient fondées, comment sera-t-on plus en sûreté du côté de son meunier , toujours intéressé à expédier l'ouvrage , sans trop s'embarrasser s'il est bien ou mai fait ., toujours indifférent sur la quantité des objets qu'il obtient et qu'ij rend ï Une fois le grain acheté, ne faut-il pas l'envoyer au moulin ? Si le meunier y mêle d'autres grains inférieurs ; s'il substitue de la farine bise aux gruaux , et qu'il remplace ceux-ci par du son, quels moyens employer pour le convaincre de cette manœuvre i" Enfin, nous dirons plus: c'est que les grains peuvent avoir contracté une légère odeur, que le marchand aura pu masquer , soit en les lavant , soit en les éluvant , mais que les meules développent et manifestent très-sensiblement. Tout est donc en faveur du commerce des farines. 11 est évident que le commerce des farines seroit également avantageux au gouvernement, en donnant lieu à une expor- tation d'autant plus nécessaire, que les combinaisons instan- tanées prometlroicnt à ceux qui apporleroient de la farine , d'avoir la préférence sur la marchandise du blé, parce que leur marchandise ayant déjà subi une préparation essentielle, ils profileroient de la faveur du moment ; et les marchands appelés en foule par la certitude de la vente , entreroient en concurrence et amèneroient l'abondance. On ne seroit plus obligé de calculer la distance des moulins, ni exposé aux inconvéniens de la mouture^ On pourroit sur- le-champ approvisionner de farines les grandes villes , où le choc des événemens et les hasards produisent des eifets si terribles en matière de subsistances. On ne verroit plus des cantons épuisés par des levées de grains trop considérables ; on ne les feroit pas revenir, vendus d'abord vingt livres le setier, lorsque le besoin les rappelle, décentrées fort éloi- gnées , pour les payer un tiers en sus de la piemière valeur , après avoir perdu quelquefois de leur première qualité. L'objet des subsistances étant celui qui intéresse le plus la tranquillité d'un pays et les besoins indispensables des habi- tans , le gouvernement auroit dans tous les temps sous la main , à la faveur du commerce des farines , un moyen prompt et assuré de prévenir les disettes locales ou les ren- chérissemens subits , d'apaiser les émeutes populaires dans le moment de cherté et de chômage des moulins , de faire avorter sur-le-champ les projets des spéculateurs. L'administration pourroit accorder une préférence mar- 72 FAR quée à Texportation des farines sur celle des grains , parce que la main-d'œuvre, qui resteroit dans le ranlon, donne- roil naissance à des établissemens utiles. Celle exportation ayant lieu dans des barriques, elle mulliplieroit le travail des tonneliers; les moulins économiques étant en plus grand nombre, ils revivlfieroient les manufactures détamines à bluteaux ; la menuiserie , la charpente et les forges se res- sentiroient aussi de l'accroissement de ce genre de travail. Ces objets réunis augmenteroient peut-être le prix du setier de blé de 2 à 3 liv. au profit de la France , qui seroit en pos- session de ce nouveau genre de commerce , long temps avant que les étrangers fussent en état de lui disputer la concur- rence. Enfin, le bénéfice de la main-d'œuvre nous paroît mérilcr une si grande considération , que s'il étolt possil^le de procurer aux autres nations leur subsistance en p. in , nous osons assurer que ce seroit à lexportation en pain qu'il fau- droit donner la préférence. Après avoir prouvé que le commerce des farines seroit favorable à l'agriculture, aux meuniers, aux boulangers, aux marchands et au gouvernemcnl, il convient d'examiner et de calculer, dans cette circonstance, 1 intérêt du consomma- teur de toutes les classes. Les grains en nature n'étant pas l'aliment propre à ser- vir de nourriture, nous ferons remarquer que leur abon- dance ne suffit pas toujours pour tranquilliser sur les besoins de la consommation journalière. Les temps calmes , la sé- cheresse , les inondations , les gelées , toutes ces variations sont autant de circonstances qui peuvent retarder, susp;ndre même la moulure , et renchérir les farines , au point que leur prix ne soit plus en proportion avec celui du blé. 11 n'y a presque point d'années où ces événemens fâcheux n'arrivent dans quelques endroits de la France. Tous ces inconvéniens n'auroient pas lieu moyennant le commerce des farines ; on ne redouteroit plus cette disette momentanée que fait naître , au sein même de l'abondance des grains , le chômage des moulins ; on ne seroit plus exposé à être trompé par la mauvaise foi et l'ignorance du meunier ; les pertes , les négligences , les maladresses seroient tou- jours à la charge du marchand, qui, par cette raison - là même , auroit le plus grand intérêt de surveiller le moulin et le meunier. Ceux au contraire qui , n'ayant pas de blé , voudroient que le pain se fit à la maison, trouveroient un grand bénéfice en achetant des farines en place de grain , parce que quand ils envoient moudre , ils ne s'attachent point à connoîlre d'une manière positive la nature et la qualité des produits de F A T^ 73 leurs blés; et quand ils le pourroient, ils n'en ont pas les moyens , puisque le plus souvent ils sont livres à l'igno- rance et à la discrétion du meunier , qui relient et rend ce qu'il veut. Des magasins de farines établis dans les villes principales, seroient de la plus grande ressource pour tous les ordres de consommateurs. Ils trouveroient trois qualités de farine, le blanc, le bis-blanc et le bis, au prix qu'ils le désireroient : chacun pourroit préparer l'espèce de pain conforme à ses besoins , à ses facultés , et savoir tout d'un coup , d'après un calcul exact , s'il ne seroit pas plus économique de l'acheter chez le boulanger, sans compter qu'on seroit exempt d in- quiétudes et de soupçons ; qu on ne perdrolt plus de temps à attendre son tour au moulin et à soigner la mouture ; qu'on n'auroit plus l'attirail des bluleaux, le> g^nes continuelles de porter le blé au moulin , de le rapporter en farine , de rem- plir et de vider les sacs , tous embarras qui partagent le temps en pure perte , et occasionent encore des déchets. Les farines retirées d'un même grain étant faites pour aller ensemble, on en préparera sans doute un jour partout le vrai pain de ménage, aliment plus analogue à la constitu- tion de la classe ouvrière , et dont la livre pourroit lui revenir moins cher encore que la livre de blé , si 1 on y faisoil entrer le remoulage ; mais jamais ce pain de ménage ne sera ni aussi bon ni aussi abondant par le procédé défectueux de la mou- ture à la grosse , quelque forts qu'en soient les produits. Enfin , le commerce des farines donneroit lieu en même lemps au commerce des issues , qui coûteroient d'autant moins, que les moulins éconouiiques seroient plus multipliés. Ainsi , les particuliers qui ont une basse-cour, trouveroient également un très-grand bénéfice à acheter aussi du son au poids et non à la mesure , parce que quand ils font moudre, ce son leur revient souvent au même prix que la farine. Ils se procureroient l'espèce dont ils auroient besoin : le gros son pour les chevaux , le petit son et les recoupes pour les vaches : enfin, le remoulage pour l'engrais des porcs, des volailles, et pour faire des élèves. Tous ces avantages tourneroicnt au profit du pauvre , pour qui le pain est , dans tous les temps , la dépense la plus considérable , et souvent la seule que ses moyens puissent lui permettre. Le commerce des farines, préférable à celui des grains, a donc l'avantage de réunir à l'intérêt public l'intérêt particu- lier, et, sous ce double rapport, il mérite de fixer l'attention des hommes d'état. (parm.> FARINE CHAUDE. C'est, à la Guadeloupe, le nom vul- .^4 ^ A R gaire d'un Xylophyllon , parce qu'il sent là farine de manihoi quand il est en fleur. (b.( FARINE piPOlSONNÉE. Les mineurs donnent ce nom, soit à l'arsenic oxydé pulvérulent qui se trouve à la sur- face des minerais de cobalt et d'arsenic , dans le sein de la terre; soit au dépôt blanchâtre produit par la sublimation et qui s'attache à la voûte des fourneaux dans lesquels on grille les mêmes minerais pour préparer le bleu de cobalt, (luc.) FARINE FOSSILE ou MINÉRALE. Terre calcaire pulvérulente , très-blanche et très-légère , qu'on trouve dans les fentes des montagnes calcaires. On lui donne aussi les noms de lait de lime et de craie coulante , parce qu'elle est assez sou- vent délayée parles eaux souterraines , et présente alors une matière iluide , blanche comme du lait. V. CuAUX carbo- NATÉE PULVÉRULENTE. (PAT.) Le nom à^ farine fossile est appliqué, en Toscane , à une substance terreuse de couleur blanche , employée , dans ce pays, à polir l'argent , et dont la nature est très-différente. Le savant directeur du cabinet de Florence , M. Fabroni , en a fabriqué des briques de la forme ordinaire, qui, éiant jetées dans l'eau, revenoient et demeuroient à sa surface. Il paroît que c'est avec une terre semblable que l'on fabriquoit les briques légères dont Pline, Vitruve et Strabon font men- tion , et qui se tiroient de Pitane en Asie , de Calento et de Maxilua en Espagne. Ce qui en indique encore l'identité , c'est le passage de Polidonius , qui rapporte qu'on s'en servoit à nettoyer l'argenterie , usage auquel elle est encore employée aujourd'hui. Celle qui se trouve aux environs de Santa-Fiora, terri- toire de Sienne , exhale une odeur argileuse , par l'insufiJa- tion de l'haleine , et il s'en élève une poussière blanche très- iine, quand on essaye de la délayer dans l'eau. Sa pesanteur spécifique est de 0,862. Elle ne fait point d'effervescence avec les acides , est infusible sans addition , et perd au feu un hui- tième de son poids, sans diminuer sensiblement de volume. 100 parties sont composées de silice , 55 ; magnésie , i5 ; alumine , 12 ; eau, i/}.; chaux, 3 ; et fer, i 11 se pourroit que le minéral dont il s'agit soit une variété pulvérulente de magnésie carbonatée siliclfère. (f. ce mot.) Chacune des briques faites avec cette substance ne pesoit que quatorze onces un quart , tandis que les briques de la tnême grosseur , en argile ordinaire , cuites au même degré , pèsent cinq livres neuf onces trois quarts ; ainsi la pesanteur A&s briques de farine fossile est à celle des briques commu- nes comme 57 , est à SSg, c'est-à-dire environ comme i est à 6; leur pesanteur spécifique n'est que de 0,20, quoique celle de FAR 75 la terre dont elles sont formées soit de o,36 , ce qui vient de ce que ses molécules laissent entre elles beaucoup d'interval- les qui rendent ces briques très-poreuses : elles sont cepen- dant d'une assez grande force. Fabroni assure qu'elles por- tent un poids égal à 10 , lorsque celles d'argile blanche la plus pure de Montecarlo en portent 20, et lorsque les briques ordinaires en portent i/^. Les architectes profiteront sans doute de celte découverte , qui ajoute au nombre des matériaux légers, tels que la pierre ponce, latuiet lapoteriedelerrecuite, qu'ilsrecherchentdans plusieurs circonstances. On en feroit des voûtes dont la pous- sée seroit très-peu considérable. L'auteur propose aussi de les employer pour construire en maçonnerie sur les vaisseaux. Il soupçonne qu'elles ont pu servir à élever des tours que les bâtimens de mer des anciens portoient souvent à la partie antérieure de l'arrière , ainsi que des édifices flottans plus considérables, dont l'histoire fait mention. On pourroit , parmi nous , bâtir avec ces briques , qui s(»nt plus légères qu'aucune espèce de bois , la cuisine des vais- seaux , et surtout la sainte barbe ou soute aux poudres , qu'il est si important de mettre à l'abri de toute communication avec le feu. Si les batteries flottantes , employées au siège de Gibraltar, eussent été doublées intérieurement avec des briques , il auroit été presque impossible aux Anglais d'en triompher ( Cet article est extrait du Journal des Mines , tom. 2 , n.o 12 , p. 62 et suiv.) (LUC.) FARINE. MINÉRALE. V. Farine fossile, (desm.) FARINE VOLCANIQUE. M.Delaméiherie a donné ce nom h \di farine fossile de Toscane. F. ci-dessus, (luc.) FARIO. Poisson du genre Salmone. (b.) FARKAS-ALMA {Pomme de loup). Nom de I'Aristo- LOCHE CLÉMATITE , en Hongrie, (ln.) FARKAS- SZOLO {Raisin de loup). Nom hongrois de r Herbe St.- Christophe , Jcfœa spicata , Linn. (ln.) FARKASGH. Nom hongrois du Loup, (desm.) FARKAS-TEJ {Lait de loup). Nom donné , en Hongrie , à i'EupiiORBE à feuilles de cyprès, Euph. ryparissias , Linn. FARLOUSAIRE. F. le genre Pipi, (v.) FARLOUSE. r. Pipi des arbres, (v.) FARLOUSE DES PRÉS (La Grande). C'est le PiPi roux ou ROUSSELINE. (v.) FARNIA,Césalpin. Le Chêne roure en Italie, Quercus robur. (ln.) FAROIS. Coquille du genre Volute, (b.) jG F A S FAROLILLO. Les Espagnols nomment ainsi la CoRiNDE, Cardiospermum halicacabum. (ln.) FAROS. Nom de deux variétés de Pommes d'automne , l'une , le gmsjaros , est grosse , comprimée , lisse et rouge ; l'autre , le petit JaroSy moins grosse, est oblongue et pourpre. FAROUCHE. On appelle ainsi le Trèfle incarnât, dans le midi de la France, (b.) FARRAGO. Pline désigne sous ce nom IcBlé-méteil ou le seigle. Selon ColumelleetYarron, c'est un mélange de tou- tes sortes de grains. Ce terme étoit encore prisau figuré pour exprimer un mélange quelconque, (ln.) FARRANUM de Pline. Synonyme ôefaifugium. T. ce mot. (LN.) FARRATAGE. he Trèfle incarnat porte ce nom aux environs de Narbonne. (b.) FARRENSAMEN. C'est la Fumeterre bulbeuse , en Allemagne, (ln.) FARRO et FARRA. Noms italiens de 1' Orge mondé , cî de l'AvoiNE perlée, (ln.) FARSETIE , Farsetia. Genre établi par Cliton , aux dé- pens des Juliennes et des Alysses. 11 a pour caractères : fi- lamens des étamines pourvus d'une dent ; silicule ovale , oblongue , sessile , polysperme , à valves planes, ou au plus légèrement convexes ; semences entourées d'un rebord, La Julienne FARSETIE et les Alysses lunaroïde, en bou- clier, blanchâtre et deltoïde, entrent dans ce genre, qui est le même que celui appelé Fibigie par Moench. (b.) FARTARMAR. Nom du Liseron des champs ( CowoJ- vulus aroensis ) , dans la province d'Uplande en Suède, (ln.) FARTIS. Adanson nomme ainsi le genre Zizania de Linnaeus. (ln.) FARVALA-JASSA. Nom de la Pie-grièche dite I'Écor- CHEUR dans le bas Mont-Ferrat. (v.) FARVALA-ROUSSA. Nom de la Pie-grièche rousse, dans le bas Mont-Ferrat. (v.) FARVERRODE. L'un des noms danois de la Garance. (LN.) FARVEURT etFANDENSMELK. Noms danois du Réveil- matin ( EM^Aorèm helioscopia'). (LN.) FARVEVEIDE. C'est le Pastel, en Danemarck. (ln.) FASAN-d'MOUNTAGNA. Nom piémontais du Petit Tétras, (v.) FASANOT. Nom de la Gelinotte , dans les Langues , canton du Piémont, (v.) F A s «7 FR\SCHE. C'est le Pin-sauvage , dans quelques parties de l'Allemagne, (ln.) FASCI-NAKI. Nom du Sumac ou Vernis, auJapon.(B.) FASCIOLAIRE , Fasdolaria. Genre de coquilles de la division des univalves, établi par Lamarck , aux dépens des Rochers. Il offre pour caractères : une coquille presque fusi- forme , canaliculée à sa base , sans bourrelets , ayant sur la columelle deux ou trois plis égaux , très-obliques. Ce genre a pour type le Rocher tulipe, (b.) FASClOLE,i^tfsc/b/fl. Genre de versintestinaux, qui apour caractères: un corps oblong, ayant deux suçoirs, dont l'un est à l'extrémité antérieure, et l'autre sur le côté ou sous le ventre; le premier constituant la bouche et le second Tanus. Les espèces de ce genre, appelé Distome par Retzius, sont fort bien caractérisées par les deux ouvertures , qui jouissent toutes deux de la faculté de se fixer sur les corps étrangers , par succion , à la manière des sangsues. Leur in- térieur présente un canal intestinal , qui , après avoir circulé dans toute sa capacité , revient sur lui-même , et aboutit à la seconde ouverture. On y voit , de plus , deux ou trois autres vaisseaux , dont on ne peut pas déterminer positive- ment la nature. Les genres Ligule , Linguatule , Monostome , Ampbi- STOME et GÉROFLÉEont été établis aux dépens de celui-ci. Malgré les travaux de l'infatigable MuUer, ceux de (ioëze, Pallas et autres, ce genre , quoique contenant quatre-vingt- quatre espèces dans l'ouvrage de Rudolphi sur les vers in- testinaux , sans y comprendre celles qui forment les genres ci-dessus indiqués , n'est sans doute encore qu'effleuré. On ne connoît encore d'exotiques , que les espèces que j'ai fait graver dans Y Histoire natur. des Vers, faisant suite au Biiffon , édition de Deterville , et il paroît cependant qu'elles sont excessivement abondantes dans les poissons et autres ani- maux des pays chauds. L'espèce la plus commune , et la plus anciennement con- nue , est appelée dowe par les habitans des campagnes et les artistes vétérinaires. Elle a la forme d'une petite raie , c'est- à-dire , qu'elle est très-plate , très-mince sur les bords , et terminée , antérieurement, par un prolongement tubuleuxet percé. L'autre trou est vers le tiers du ventre, en-dessous. Sa couleur est d'un vert obscur, quelquefois rougeâtre. Sa lon- fueur est de quatre à cinq lignes sur deux à trois de largeur. iÇs canaux biliaires ou excréteurs du foie , sont sa vraie de- meure. Ce n'est , pour ainsi dire , que par accident qu'on la rencontre ailleurs. Tant que les douves ne sont qu'en petit nombre dans un 78 F A S animal , elles ne paroissent pas lui nuire ; mais lorsqu'elle^ remplissent les canaux biliaires , elles les tuméfient de toutes paris et deviennent la cause de plusieurs maladies. Dans les moutons . qui y sont plus sujets que les autres quadrupèdes domestiques, elles produisent la pouriture et la consomption. (^ Voyez au mot Mouton et au mot Vers intesïinalix. ) Dans ce cas, la laine tombe , la conjonctive est blancbe , les forces se perdent , et l'animai périt de l'espèce d'hydropisie appelée asa'/e. Chabert, qui a décrit ces symptômes , ne parle pas des re- mèdes ; et, en effet , il paroît difficile de les faire agir sur des animaux qui sont bors de l'estomac et des intestins. Aussi sait-on que le meilleur parti à prendre , lorsqu'un mouton commence à dépérir par cette cause , est de le tuer et de le manger, les doiwes ne nuisant en aucune manière à la bonté de la cbair des animaux qu'elles attaquent. Quoiqu'on ait cité àes fasa'oles trouvées dans le corps de l'bomme , il n'est pas encore véritablement constaté qu'il soit sujet à ce genre de vers. lues fasdoles ont été déclarées hermaphrodites et ovipares, sur l'observation qu'un très-grand nombre d'individus de la même espèce existans dans le même animal, avoient tous un paquet d'œufs visibles; mais le fait est qu'on n'est pas plus ins- truit sur le mode de leur génération, que sur celle de la plu- part des autres vers intestinaux. Tout ce qu'on dit à cet égar/.■ /:■„„../„;, :■„/.■ . ////,. //v '/,;>n,;,f.' fo./,.- /V'.Y-AV/V/V' . J7. //llllirillO/>f />lni-r). ///',/,///,!iii>/it/i ■ ri/. /A/,//v /vv/,-. ' 2.'.. J///,/r.: ,;>,■,/„, „W ■ F A S ?9 La Fasciole bïiune , la Fasciole de la Dorade, el la Fasciole caudale , toutes trois également trouvées par moi ilaus les viscères des dorades, sontfigurées dans la même planche à côté de la précédente. On peut voir, dans V encyclopédie, la figure d'une partie des autvesf ascioles qui se trouvent dans les poissons. 11 y en a aussi une , la Fasciole massue, figurée dans le premier volume des Actes de la Société linnéenne de Londres. Elle a trois trous , et est très-digne de remarque. Rudolphi a fait un genre particulier àes fascioles ^ dont la bouche est antérieure , et l'anus à l'extrémité de la queue. F. au mot Amphistome, (b.) FASELN. Nom que les Allemands donnent auxHARiCOTS. Il dérive de phaseolus, nom latin de ces légumes, (ln.) FASEN. L'un des noms allemands de I'Épeautre ( Tri- iicum spelia). (ln.) FASEOLARL\deCcsalpin. C'est V Anagyris fœtida. (ln.) FASEOLE. On appelle ainsi les semences de quelques espèces de Haricots ou de Dolics , qui se mangent dans le midi de la France. (B.) FASI-BAML C'est le Noisetier , au Japon, (ln.) FASIN. Coquille du genre des Tonnes, (b.) FASIO-MAME. Nom qu'on donne, au Japon, au Pois- sabre, doliclios ensiformis, et 3M.dolichos Uneatus^ Thunb. (ln.) FAS-NQKADSURA. C'est, au Japon, le menispermum japoniciim^ Thunb. (ln.) FASOLCHEN. Voyez Faseln. (ln.) FASOLO. Voyez Fagioli. (ln.) FASOLUS, Césalpin. Voyez HARtCOT et Phaseolus. (ln.) FASSAITE. Le minéral nouvellement introduit par M. Werner, dans le tableau de sa méthode, sous le nom de Fassdile^ n'a offert à M. Haiiy, qu'une variété de pyroxène.,à''un vert grisâtre ou d'un vert obscur. On le trouve dans la vallée de Fassa en Tyrol , d'où lui est venu son nom , ordinaire- ment sous la forme de petites masses grenues lamellaires, et quelquefois cristallisé , dans une chaux carbonatée lamellaire bleuâtre. Les minéralogistes tyroliens avoient deviné juste en le rapprochant de la sahlite qui n'est elle-même qu'un Py- koxÈNE. V. ce mot. Ces cristaux ont présenté de nouvelles variétés de formes, que le savant professeur du Muséum a décrites dans le t. a des Mémoires de cet établissement. 8o F A U M. Lenz avoît déjà donné le nom de fassdUe à la stilblte rouge , qui se trouve dans la vallée de Fassa. (luc.) FASSPIEPEN. C'est ainsi que le Cameri6I£R (^Lonicera ■xylosteum) est nommé en Allemagne. (LN.) FASTAEKI. Nom des Agarics, en Hongrie, (desm.) FASTIGIAIRE, Fasti^i'nria. (ienre de plantes, établi par Stackhouse, Neréiile Brilanniqiie aux. àéptius des VarecS de' Linnaeus. Ses caractères sont : frondes cylindriques, ra- meuses, dichotomes ; fructifications dans un tubercule termi- nal et noyées dans »ne mucosité. Ce genre rentre dans celui appelé Furcellaire par La- mouroux. 11 renferme cinq espèces dont fait partie le Varec LOMBRiCAL, pi. 8 du grand ouvrage de l'auteur précité, (b.) FASTUCA. Dans quelques cantons de Tllalie méridio- nale, on donne ce nom au pistachier, (ln.) FAT AGINO. r. l'espèce du Phatagin à l'article Pan- golin, (desm.) FATALiS. Nom que lesRomains donnoient au Potamo- GETON. V. ce mot. FATAGDE. Graminée de Madagascar , qui s'élève à plus de huit pieds, et qui fait un excellent fourrage. On Ta trans- plantée à rile-de France. Le genre auquel elle appartient ne m'est pas connu, (b.) FATAN. C'est la venus blanc de neige. V. au mot VÉNUS. (B.) FATNO. Voyez Fadno. (ln.) FATSIKU. C'est, au Japon, le nom du Bambou- et de ses rariétés. (ln.) FATSKU. Voyez Fakona s as a. (ln.) FAU. C'est le hêtre, dans quelques parties de la France; il dérive sans doute de fagus ., nom latin de cet arbre, (ln.) FAUX-PERDRIER. C'est sous ce nom qu'on appeloit, du temps de Belon, le Busard de marais, (v.) FAUCHET. Oiseau des mers 31agellaniques, qui paroît être une Hirondelle de mer. (v.) FAUCHEUR, Phalangium^ Linn. Genre d'arachnides trachéennes, famille des holètres , tribu des phalangiens, ayant pour caractères : tête , tronc et abdomen réunis en une masse, sous un épiderme commun; des plis sur l'abdo- men formant des apparences d'anneaux; mandibules articu- lées, coudées, terminées en pince, saillantes en avant du tronc; deux palpes (ou plutôt pieds-palpes) filiformes, de cinq articles, dont le dernier terminé par un petit crochet; et huit pattes simplement ambulatoires; six mâchoires, dis- posées par paires: les deu.x premières formées parla dilata- F A U 8i tion de la base des palpes, et les quatre autres par les han- ches des deux premières paires de pieds; une langue sler- nale , avec un trou de chaque côté , servant de pharynx; deux yeux portés sur un tubercule commun. Les faucheurs sont très-remarquables par la longueur de leurs pattes. Les premiers naturalistes qui ont écrit sur ces insectes, les ont nommés araignées à longues pattes; mais ils diffèrent des araignées, non-seulement par leur organisation intérieure , mais encore à l'égard de la forme générale du corps , du nombre de leurs yeux , des parties de la bouché ou de leur manière de vivre. On les rencontre partout. Ils se prennent dans la campagne, silr les plantes; on les trouve aussi dans les maisons , sur les murailles enduites de plâtre , où ils aiment à s'accrocher. Leur corps est ovoïde ou arrondi, souvent déprimé, re- bordé, renfermé sous une peau foiblement coriace. Leur corselet, dont le contour est anguleux, et qui a environ un tiers et demi de la longueur du corps , n'est séparé de l'abdo- men que par une ligne transversale; cet abdomen est recouvert d'une peau d'une seule pièce, formant plusieurs plis qui en marquent les anneaux ; il a un stigmate de chaque côté, près l'origine des pattes postérieures ; ces stigmates sont cachés par les hanches. Les pattes, au nombre de huit , sont très- longues , très- déliées, cylindriques, composées de la hanche, de la cuisse, de la jambe formée de deux articles, et du tarse, dont la lon- gueur égale au moins celles de la jambe et de la cuisse prises ensemble, et qui est composé d'un grand nombre d'articles, dont le premier très - long, et le dernier muni d'un petit crochet, qui paroît simple et arqué. Les naturalistes qui ont traité des faucheurs , à l'excep- tion de Lister et d'Hermannfils , dont les observations n'ont cependant été publiées qu'après les miennes, n'ont point connu les organes sexuels de ces insectes ; ils ont tous regardé comme une espèce distincte, \& faucheur cornu ^ que des ob- servations répétées m'ont fait connoître pour le mâle du fau- cheur des murailles, Phal.opilio, Linn. Voy. mon Mémoire sur ces animaux, imprimé à la suite de mon Histoire des fourmis. Les organes de la génération dans ces arachnides ont une forme singulière, surtout ceux des mâles, et dans les deux sexes leur position est bizarre. La partie du mâle est une es- pèce de dard allongé, composé de deux pièces, dont la pre- mière , qui forme la base , est courte , grosse, d'une consis- tance molle ; elle sert d'étui à la seconde , qui est un peu plus longue, plus étroite, presque écailleuse, terminée, dans le faucheur cornu, ]^àr une pièce triangulaire, membraneuse j XI. 6 > 82 F A U crochue au côté interne , avec une petite pointe sétacée , noire et arquée, qui part de l'angle supérieur de cette pièce. Hors de l'action, cette partie est cachée dans une gaîne si- tuée immédiatement au-dessous de la bouche. La partie sexuelle de la femelle est placée comme celle du mâle ; on y découvre un tuyau membraneux, comprimé , trcs-flexible, qui sert d'oviducte. En pressant une petite émiuence appelée lè- vre , qui se trouve entre les deux dernières paires de pattes , à la base de l'abdomen , on fait sortir ces parties dans les deux sexes. Ces arachnides ne filentpoint, comme quelques auteurs l'ont prétendu; plusieurs espèces ont une odeur forte de feuilles de noyer, et toutes sont carnassières. Elles se nourrissent de petits insectes qu'elles saisissent avec leurs mandibules-, elles les per- cent avec les crochets dont elles sont armées , et les sucent. Elles se livrent aussi entre elles des combats à mort, et s'en- tre-dévorent , à ce que l'on assure. Les longues pattes dont la nature les a pourvues, leur ser- vent non-seulement à marcher avec beaucoup de facilité , mais encore à échapper à la poursuite de leurs ennemis , et à les avertir de }eur présence. Dans le repos, posé sur une muraille ou sur le tronc d'un arbre, le faucheur étend circu- laireraentses pattes autour de son corps. Comme elles occu- pent un espace assez considérable , si un animal touche à une de ses parties , le faucheur se met aussitôt sur ses pattes, qui forment autant d'arcades , sous lesquelles l'animal passe s'il est petit ; cette ruse ne lui réussit-elle pas , il saute à terre, et s'éloigne promptement. Souvent aussi il s'échappe des mains de l'observateur , mais en laissant ordinairement entre les doigts qui l'ont saisi , une ou plusieurs de ses pattes , qui conservent encore du mouvement pendant des heures en- tières , en se pliant et se dépliant alternativement. Ce phé- nomène a lieu, parce que chaque patte est un tuyau creux, qui contient, dans toule la longueur de sa cavité, une espèce de filet tendineux très-délié , sur lequel l'air agit , quand la patte est détachée du tronc. Le célèbre naturaliste Geoffroy, qui a trouvé un faucheur ayant la troisième patte beaucoup plus courte que les autres, présume que cette patte avoit remplacé celle qu'il avoit perdue , ainsi que cela ar- rive aux crabes et aux écremses qui perdent les leurs. Mais cette conjecture ne me paroît pas assez fondée , attendu que les faucheurs ont une vie très-courte. On ne trouve ordinairement au printemps que de petits faucheurs qui proviennent des œufs déposés l'automne pré- cédent. Ce n'est guère que vers la fin de l'été qu'ils ont pris tout Itur accroissement , et c'est alors qu'ils s'accouplent. F A U 83 L'accouplement n'a pas lieu quelquefois , surtout dans l'es- pèce la plus commune aux environs de Paris, le faucheur des murailles^ sans un combat entre les mâles , et sans un peu de résistance de la part de la femelle. Quand celle-ci se rend aux désirs du mâle , ce dernier se place <^e manière que sa partie antérieure est en face de celle de la femelle dont il saisit les mandibules avec ses pinces. Le plan inférieur des deux corps est sur une même ligne ; alors l'organe du mâle atteint celui de la femelle , et l'accouplement a lieu; il dure trois ou quatre secondes. Après l'accouplement , la femelle dépose dans la terre , à une certaine distance de sa surface , des œufs de la grosseur d'un grain de sable , de couleur blan- che , entassés les uns auprès des autres. Quoique ces animaux soient voisins des araignées, ils ne vivent cependant point , comme elles , pendant plusieurs an- nées ; presque tous périssent à la fin de l'automne. Un de leurs ennemis , et qui se fixe sur leur corps pour les sucer , est une espèce de mitte ( Voy. Lepte) ; cet insecte ne tient quelquefois au. faucheur que par son bec ; le reste de son corps semble suspendu en Talr. \Jn gordius, semblable à celui qu'on trouve souvent dans 1 intérieur des sauterelles , et dont on forme aujourd'hui un genre , sous le nom àejilai're, trouvé dans l'abdomen du faucheur cornu, peut faire croire que ces arachnidessontsujettes à se nourrir de ces vers. Celui qui a été observé éloit très-lisse, un peu transparent, rempli d'une matière laiteuse ; il avoit environ sept pouces quatre lignes de longueur , et deux dixièmes de ligne de largeur. On connoît douze à quatorze espèces de faucheurs, qui se trouvent, pour la plupart, erl Europe. •Le Faucheur des murailles , Phalangium opilio^ phalan- gium cornuium , Linn. Le mâle {phalangium cornutum) a le dessus du corps d'un gris roussâtre , un peu plus foncé au milieu ; les mandibules, les antennules et le dessous du corps blanchâtres, et les pattes grisâtres ; les mandibules s'élèvent en pointe. La femelle a tout le dessus du corps d'un brun grisâtre , marqué de traits obscurs , et de quelques points blanchâtres ;-- le dessous d'un blanc-gris, avec quelques nuances obscures vers les côtés de l'abdomen ; les mandibules et les anten- nules d'un blanc-gris ; les pattes d'un gris clair , tachetées de brun ; les yeux placés de chaque côté d'un tubercule lisse. Onle trouve dans presque toute l'Europe , dans les champs, le plus ordinairement sur lès murailles et sur le tronc des arbres. Le Faucheur a quatre dents , Phalangium çuadndeiUa- um , Cuv. , Fab. 84 F A U Il aie corps arrondi» très-plat, d'un grîs cendré, quel- quefois jaunâtre en dessous; une pointe conique sur le milieu du bord antérieur du corselet ; un tubercule oculifère , pres- que lisse; deux rangs de tubercules sur Tabdomen ; quatre pointes , dont leA' latérales plus petites postérieurement ; les hanches et les cuisses épineuses. On le trouve à Paris , à Bordeaux , à Erives , sous les pierres. Le Faucheur des mousses , Phalangîum muscorum , Nob. Il a le corps ovale, d'un cendré jaunâtre, tacheté d'obscur en dessus, pâle en dessous ; un tubercule oculifère, dentelé ; une bande dorsale , longitudinale , noirâtre ; les cuisses an- guleuses. Je l'ai trouvé dans le Midi de la France. Consultez la Mo- nographie de ce genre , par Herbst, le Mémoire aptérolo- gique de Hermann , le premier volume de mon Gênera crust. et insect. , et le premier fascicule de la première partie des Mémoires sur les animaux vertébrés , de M. Savigny. (l.) FAUCHEUR. C'est le chœtodon punctatus , Linn. Voy. au mot Chétodon. On appelle anssi faucheur^ un autre poisson du genre La- bre, (b.) FAUCHEUX. F. Faucheur, (desm.) FAUCILLE. Trois espèces de poissons portent ce nom: un Spare , Spams falcatïis , Linn.; un S ALMOJiiE, S almofal- caius ; et un Cyprin , Cyprinusfakatiis. (b.) FAUCILLE. C'est le nom d'un lépidoptère du genre Phalène (Phalœna falcatarià). (desm.) FAUCILLE, Cainpiilosus. Genre de la famille des grami- nées, établi par Desvaux, pour placer la Chloride a UN SEUL EPI , celle en Faux de Swartz et quelques autres. Ses caractères sont : épi courbé ; épillets unilatéraux sessiles , sur deux rangs; de trois à cinq fleurs ; la balle cali- cinale de deux valves , l'inférieure très-petite , membraneuse, persistante ; la supérieure pourvue d'une arête presque ho- rizontale, sortant au-dessous du milieu du dos de la nervure; la fleur latérale à une seule valve , mâle et monandre; la fleur intermédiaire heimaphrodite , à balle de deux valves, l'infé- rieure crénelée et portant une soie droite un peu au-dessous de son sommet ; la supérieure entière et mutique ; la fleur supérieure a trois étamines , mâles ou stériles, (b.) FAUCILLE D'ESPAGNE. C'est une Coronille (Coro^ nilia securidaca , Linn.). (ln.) FAUCILLETTE. Un des noms provençaux du Marti- net NOIR. (V.) F A U 85 FAUCON, Falco, Lath. Genre de Tordre des Accipi- TRES, de la tribu des Diurnes et de la famille des Accipi- TRiNS. F. ces mots. Caractères : bec garni d'une cire et courbé dès la base , un peu comprimé latéralement, arrondi en des- sus ; mandibule supérieure à bords dilatés , dentée vers le bout, crochue etacuminée à la pointe; l'inférieure plus courte, convexe en dessous , droite, obtuse et échancrée à son extré- mité ; narines orbiculaires , tuberculées dans le milieu ; lan- gue charnue , canaliculée , échancrée ; tarses nus , épais chez les uns , grêles chez les autres ; quatre doigts , trois devant , un derrière ; les antérieurs unis à la base par une membrane; ongles presque égaux; ailes longues , la deuxième rémige la plus longue de toutes. Les Jaucons-gerfauts ont le bec seule- ment muni d'un feston sur chaque bord de sa partie supé- rieure et sans échancrure prononcée à l'extrémité de l'infé- rieure : différence que M, Cuvier a jugée suffisante pour en faire un sous-genre sous le nom de l'hierofalco. Excepté donc les gerfauts dontj'aifait une division particu- lière , tous les autres ont les caractères indiqués ci-dessus ; mais ils sont susceptibles d'être divisés en plusieurs sections , d'après quelques attributs particuliers à plusieurs espèces. Ce- pendant, pour pouvoir signaler toutes celles qu'on doit placer dans chacune , il faudroit les avoir toutes examinées en na- ture , et Je n'ai pas cet avantage. Je me bornerai donc à dire : i.*» que le faucon proprement dit a la première rémige plus longue que la troisième, le tarse épais, les doigts longs , les ongles allongés , robustes et très-aig'us; 2.° que les hobereaux ont les première et troisième rémiges proportionnées comme celles du précédent, les tarses grêles, les doigts allongés, les on- gles médiocres et aigus ; 3." que , c\ïez\escresserellese\Aii& faucons malfinis^ la première rémige est de la longueur ou à peu près de la quatrième , et plus courte que la troisième ; les tarses sont grêles , les doigts courts, les ongles médiocres et seule- ment pointus ; 4° que le faucon des pigeons ne diffère de ceux ■ ci qu'en ce qu'il a les doigts allongés et les ongles plus aigus; 5.° que les émerillons ont les doigts pareils à ceux du ho- bereau , les ailes semblables à celles de lacresserelle , les on- gles grands et Irès-aigpis. La première division de mes faucons se compose des es- pèces qui ont le bec denté et échancré ; il en est peut-être encore d'autres parmi le grand nombre de celles que renferme le genre falco des auteurs ; mais ne les conrtoissant que par des descriptions ou des figures qui ne m'en indiquent point les attributs nécessaires, je ne les ai placées dans aucun genre, et je les ai décrites au mot Oiseaux de proie ; en me condui- sant ainsi, je m'évite des méprises, et je les signale à ceux 86 F A V qui auront occasion de les observer , afin qu'ils déterminent le groupe qui leur est propre. A. Bec denté et échancrê. Le Faucon proprement dit, Falco peregrinus , Lalh., pi. D. 26 fig. 2 de ce Dictionnaire. Si des ornithologistes systématiques ont réuni, sous l'indi- cation générique de faucon^ un grand nombre d'oiseaux d'es- pèces fort éloignées les unes des autres, ils ont augmenté la confusion qui résulte de cette réunion , en faisant autant d'espèces An faucon proprement dit , que l'on peut remarquer de nuances sur le plumage du mâle et de la femelle , aux di- verses époques de leur vie. 11 est , eu effet , peu d'oiseaux dont les couleurs changent aussi fréquemment. On lui voit prendre de nouvelles teintes et même distribuées autrement à chaque mue qu'il éprouve, et ce n'est guère qu'au bout de trois ou de quatre années que cet oiseau prend une livrée moins variable, mais qui n'est pas encore constante, car elle change dans sa vieillesse. La pi. enl. de Buffon, n." l^.'^o , représente un vieux mâle sous la dénomination de Lanier. Le même, âgé de trois ou quatre ans , a le dessus de la tête et du cou d'un bleu noi- râtre; le manteau d'un cendré bleuâtre, avec des bandes d'une teinte plus claire, une espèce de moustache noirâtre qui, de la base de la mandibule inférieure , descend sur les côtés de la gorge ; une bande blanche au bas des joues ; toutes les parties inférieures de cette couleur, marquées en long de quelques traits d'un brmi foncé sur le devant du cou et sur la poitrine, et en travers sur les parties postérieures; les pennes des ailes et de la queue d'un brun noirâtre ; celle - ci est rayée transversalement d'une teinte plus sombre ; le bec bleu; les paupières et l'iris jaunes ; les pieds et la membrane du bec sont ordinairement verdâtres ; quelques-uns les ont jaunes; ceux-ci, que [es fauconniers nomment faucons becjaunej sont dédaignés pour la chasse du vol. La grosseur Am faucon est celle d'une poule ordinaire. II a dix-huit pouces de long et trois pieds âftiemi d'envergure ; sa queue est longue d'un peu plus de cinq pouces, les ailes pliées atteignent presque son extrémité. Le même, adulte, pi. enl. 421, est d'un gris^brun sur toutes les parties supérieures, avec des bandelettes transversales d'une teinte plus claire; blanchâtre en dessous et rayé en tra- vers de brun clair. A mesure qu'il avance en âge, la couleur blanche s'épure et les raies deviennent beaucoup moins nombreuses.j F A U 87 Le jeune, Falco stellarîs, Lalh., pi. enl. 4-70i sous le nom Ae faucon sors, a le front, les joues et la nuque d'un blanc roussâlre , avec quelques taches d'un brun foncé ; les plumes des parties supérieures d'un gris noirâtre, bordées et termi- nées de brun clair ; les pennes caudales rayées irrégulière- ment de roussâtre , et terminées de blanchâtre ; la gorge et toutes les parties inférieures, d'un blanc sale couvert de ta- ches longitudinales brunes; Tiris de cette couleur; la cire d'un bleu jaunâtre ; les pieds jaunes. La vieille femelle a la tête , le dos , les plumes scapnlaires, les couvertures supérieures d'un gris ceqdré rembruni, ou d'un brun sombre; le dessous du corps d'un blanc jaunâtre, avec des bandes transversales d'un brun sombre; ^ queue d'un cendré brun, traversée par des bandelettes d'urrgris jau- nâtre. Elle a, dans son jeune âge, le bec bleuâtre , l'iris d'un gris-brun ; les paupières et une tache en avant de l'œil d'un vert-jaune ; la tête et le dos d'un brun noirâtre ; la nuque un peu nuancée de brun ferrugineux; les couvertures supérieures de la queue d'un gris noirâtre avec des taches ovales roussâ- tres , et sur les plus longues, des bandes d'un brun rougeâtre; les joues d'unbrun-noir; la gorge jaunâtre, et variée de petites lignes noires ; les parties postérieures d'un jaune verdâ- tre, avec des taches noirâtres sur le milieu de la plume; le bas-ventre d'un blanc jaunâtre parsemé de bandes d'un brun sombre ; la queue d'un brun-noir avec huit bandes oblongues d'un brun rougeâtre sur chaque côté des pennes , mais ne s'é- tendant pas jusqu'à la tige. Le falco commimis ater de Gmelin, ainsi que le faucon passager de Buffon , pi. 469 , sont des fe- melles âgées de deux ans. La description du falco communis de Linnseus et de Latham^ ne peut convenir au /aîicon proprement dit, et me semble plutôt signaler la buse changeante dans ses deux première* années ; c'est pourquoi je ne l'ai point indiqué comme syno- nyme. Le mâle est d'un tiers plus petit que la femelle, ets*appelle tiercelet de faucon. Cette espèce se trouve en France, en Allemagne, en Suède, en Islande , dans les îles de la Méditerranée, etc., toujours sur les rochers les plus hauts et les montagnes les plus escar- pées. Les faucons des pays du Nord sont ordinairement plus grands que ceux de iios montagnes des Alpes et des Pyrénées, il y en a qui sont voyageurs et que les fauconniers appellent faucons passagers. On en prend en France, aux deux époques de leur passage , c'est-à-dire en octobre ou novembre , et en fé- vrier ou mars. 88 F A U Ces oiseaux , dont les ailes sont fort grandes, volent haut et avec rapidité ; ils s'approchent rarement de la terre, et ils ne se posent que sur la cime des rochers les plus élevés; ils choisissent ceux qui sont exposés au soleil du midi, pour y placer leur aire, dans laquelle les femelles déposent ordinai- reinen! quatre œufs d'un jaune rougeâtre et tachetés de hrun. L'incubation ne dure pas long-temps , et dès que les petits sont en état de voler, ce qui arrive dans nos climats vers la mi-mai, les père et mère les chassent et les forcent à s'éloi- gner du canton qu'ils habitent. De même que les grands oi- seaux de proie, ceux-ci passent pour vivre très-long-temps. L'on a parlé d'un faucon privé, qui, à Tâge de cent quatre- vingt-d^x ans, avoit conservé beaucoup de vivacité et de vi- gueur. " Parmi les oiseaux de proie , le faucon est l'un des plus vi- goureux; c'est aussi l'un de ceux dont le courage est le plus franc et le plus grand, relativement à ses forces, et,pourainsi dire, le plus noble. Il fond perpendiculairement sur sa proie, et l'enlève si elle n'est pas trop lourde, en se relevant de même à plomb. Si c'est ainsi que se comporte \e faucon dressé pour la chasse, il n'agit pas de même dans son état sauvage ; du moins il at- taque sa proie d'une manière tout opposée , dans les plaines de Champagne. L'exposition que je vais en faire, est le ré- sultat d'observations réitérées , pendant une longue suite d'an- nées, par M. le comte de Riocourt qui, rempli de zèle pour les progrès de l'ornithologie, me les a communiquées, afin d'en faire mention dans ce Dictionnaire. "Les faucons arrivent dans les plaines de la Champagne; vers la fin d'août, et quoi- qu'ils ne soient pas en grand nonjbre, ils occupent un terrain considérable. Ils chassent seuls, ou quelquefois deux ensem- ble. Le faucon se tient alors sur une motte de terre ou sur une branche basse, d'où il part avec la rapidité de l'éclair, dès qu'il aperçoit une compagnie de perdrix à quelque dis- tance que ce soit. Il la suit ou la croise , l'atteint , et en la traversant , tâche d'en saisir une avec ses serres; s'il ne réus- sit pas de cette manière, il lui donne, en passant, un coup si violent avec sa poitrine, qu'il l'étourdit s'il ne la tue. Il revient alors sur elle, et son agilité est telle qu'il l'enlève souvent avant qu'elle soit à terre. Alors il la dévore sur la place même ou il la porte derrière un buisson : ]e faucon ne suit pas à pied, les perdrix, comme font lasoubuseet l'autour, et ne se jette pas non plus d' à-plomb sur elles; c'est en passant et repas- sant au-dessus qu'il cherche à les faire lever. Il vole bas lors- qu'il chasse, en rasant la terre un peu a'.<-dessus de sa proie, et fait alors un bruit semblable au sifflement d'une balle. Son F A U 89 cri, qu'il ne fait guère entendre qu'en janvier ou février, res- semble à celui d'un hohereau : mais sa voix est plus forte et plus éclatante. 11 fait sa pâture de tous les oiseaux, alouettes, grives, pigeons et canards ; ceux-ci plongent aussitôt qu'ils l'aperçoivent, et les perdrix se jettent à terre et se cachent dans les buissons, d'où il est difficile de les faire sortir. C'est presque toujours dans le même endroit que le faucon passe la nuit. Il s'y rend peu de temps après le coucher du soleil, et se blottit sur une grosse branche d'arbre , près du tronc. Son sommeil n'est pas aussi profond que celui de la buse\ aussi l'approche-t-on plus difficilement. Le moyen le plus sûr pour le tuer, quand on a découvert l'arbre sur lequel il couche, est de se rendre sur le lieu, une demi-heure avant le lever du soleil , et de le tirer aussitôt qu'on le voit. Il quitte les plaines de la Champagne vers la fin de février, et il ne revient qu'après la récolte des graines céréales. L'on a su profiter de la vigueur du faucon et de son cou- rage, pour le dresser à la chasse. Mais, comme son naturel est en même temps sauvage, et m^me féroce, il a fallu beau- coup d'art et de peines pour parvenir à le dompter et à en faire un captif plutôt qu'un domestique. Et cet état d'escla- vage est tellement opposé au naturel des faucons, que jamais ils ne produisent dans no& fauconneries., et que l'on n"a jamais pu ni en élever ni en multiplier l'espèce. On trouvera au mot Fauconnerie , un précis de TArt de les- dresser à la chasse du vol. Le Faucon de la baie d'Hudson, Falco obsoletus^ Lalh. V. Buse de la baie d'Hudson. Le Faucon de Barbarie est regardé comme une variété du Faucon proprement dit. Le Faucon a bec jaune. Faucon dont les pieds et le bec sont jaunes ; l'on n'en fait point de cas en fauconnerie. Le Faucon behrée. V. Oiseaux de proie. Le Faucon du Bengale. V. Petit Faucon du Bengale. Le Faucon bidenté , Fako bîdentatus^ Lath. La double échancrure qui est sur les bords de la mandibule supérieure, caractérise cet oiseau de la Guyane. Son corps est, en dessus, de couleur de plomb , excepté le croupion , qui est roux , ainsi que la poitrine et le ventre ; les ailes sont rayées ; les pennes de la queue ont des bandes blanchâtres ; le bec est brun, et treize pouces font sa longueur totale. Le Faucon blanc, Falco albus, var. D, Lath., figuré pi- 3o de Frisch, est l'OiSEAU Saint- Martin ou le mâle de la 30UBUSE. Le faucon blanc se trouve en Russie , et dans d'autres pays 90 F A U du Nord; il y a des individus tout blancs , d'autres qui ont des taches brunes sur le dos , les ailes et la queue ; il est de la même grandeur que le faucon commun. Le Faucon bleu d'Edwards, est le mâle de la Soubuse. ^A ^^^^<^^ BLEUATRE A QUEUE NOIRE ,/a/<:o niiidus, Latb. F. Oiseaux de proie. Le Faucon BOSSU. V. Faucon hagard. Le Faucon brun , Falco fuscus. Var. A , Lath. , figuré pi. 76 de Frisch , est la BysE changeante. V. ce mot. -L|6 Faucon brun et bleuâtre, Fatco fusco-cœmlescens , Vieill., se trouve au Paraguay où il est fort rare. 11 a le bectrès- fort,gros, d'unbleufoncé en dessus et àson extrémité, vert dans toutle reste ; la cire d'un vert jaunâtre; dixpouceshuit lignesde longueur totale ; près de la base de la mandibule supérieure, une tache blanchâtre qui se termine en dessous et à la moitié de l'œil ; sur les côtés de la tête une moustache noire qui des- cend vers la gorge et s'étend de l'autre côté, derrière l'oreille, jusque près de l'occiput ; les plumes du dessus de la tête , du cou et du corps , ainsi que les couvertures supérieures des ailes d'un brun mêlé de bleu terreux avec leur tige d'un noir peu apparent ; les couvertures supérieures de la queue de la cou- leur du dos et traversées par des bandelettes blanchâtres ; les pennes de la queue , les pennes extérieures des ailes et leurs couvertures supérieures d'un brun plus foncé sans mélange de bleuâtre ; les pennes alaires avec des taches en forme de larmes sur le milieu des barbes inférieures; les plus proches du corps terminées de blanchâtre ; le bas de la gorge, le dessous ducouetlapoitrine bruns et rayés transversalement de blanc; le ventre et les couvertures inférieures de la queue roussâtres; celles-ci tachetées de brun. C'est VAlconcillo ohscuro azuiego de M. de Azara. Le Faucon de la Caroline, Falco dubius, me paroît être un individu de l'espèce du Faucon des pigeons. V. ce mot. Le Faucon de Ceylan, Falco ceylanensis , Lath. V. Oi- seaux de proie. Le Faucon chanteur. V. Autour chanteur. Le Faucon chicouera, Falco chicquera^ Lath., pi. 3o des Oiseaux d'Afrique par M. Levaillant, Cet oiseau ha- bite l'Inde et porte à Chandernagor le nom de Chicquera. Il n'est pas plus gros qu'une tourterelle commune ; ses ailes pliées ne s'étendent pas au-delà des deux tiers de la longueur de la queue, dont les pennes sont légère- ment étagées et arrondies; le dessus de la tête et le der- rière du cou sont d'un roux mêlé de rougeâtre ; une foible teinte de la même couleur se répand autour du bec , devant T' A T le cou , ainsi que sur le haut de l'aile , et se mêle au blanc de la gorge ; toutes les parties supérieures du plumage sont d'un joli gris-bleu, et les inférieures blanches, avec une légère rayure de gris-blanc ; il y a également des raies transversa- les sur les pennes des ailes et de la queue , et celle - ci porte une large bande noire vers son extrémité , qui est d'un blanc roussâtre ; le bout du bec est noirâtre, le reste est jaune pâle; les yeux et les pieds sont d'un beau jaune. L'qn ne connoît point les habitudes du rhirquera ; et l'es- pèce ne paroît pas nombreuse , puisque Levaillant assure qu'il a acheté le seul individu que l'on connoisse. (s.) Le Faucon a collier. Nom donné par Brisson à I'Oiseau Saint-Martin. V. Busard-soubuse. Le Faucon a collier de Sonnerat , est un biisai-d. V. Bu- sard TCHOUG. Le Faucon a collier blanc , Falco rustîcolus. Cet oiseau n'est point du genre àa faucon : il doit être rapporté au Bu- sard-soubuse. Le Faucon commun. F. Faucon proprement dit. Le Faucon a cou blanc, Falco albicolUs^ Laih. V. Oiseaux DE PROIE. Le Faucon a cou noir, Falco nigricoUis^ Lath. V. Oiseaux DE PROIE, Le Faucon de couleur de chocolat , Falco spadiceus, Lath. , est une Buse patue. V. ce mot. Le Faucon couronné de bleu. V. Oiseaux de proie. Le Faucon cresserelle {Falco tinnunculus, Lath., pi. enl. de Buffon, n."' ^oi et 4^7 1- C'est l'oiseau de proie le plus nombreux , le plus répandu, et celui qui approche le plus de nos habitations ; il s'y fait entendre par un cri précipité, ^r/, pri^ pri^ qu'il ne cesse de répéter en volant. Le bruit ne paroît pas l'effrayer, car il vient s'établir sur les vieux bâtimens, au milieu des grandes villes, et y fait la chasse aux petits oiseaux dans les jardins. Aux champs , il choisit les anciens châteaux , les tours aban- données , et plus rarement l'épaisseur des bois ; cependant il y fait assez souvent son nid, qu il construit avec des bûchettes et des racines, sur les arbres les plus élevés ; quelquefois il s'empare des nids de corneilles. Sa ponte est de quatre à cinq œufs rougeâtres, et tachetés de brun-olive, quelquefois blancs, et tachetés de rouge. Dans le premier âge, les petits ne sont couverts que d'un duvet blanc; ensuite ils ont le dessus de la tête, la nuque et le dos, d'un roux rembruni et tachetés de noir ; les taches sont triangulaires sur la dernière partie ; les pennes dorsales noi- res ; les primaires ont, à rintérieur, sept taches blanches et 9s F A U roussâlres, et une d'un brun noirâtre et arrondie à réxtrémilé; la queue est d'un brun-roux , avec une bande noire vers le bout, et terminée de blanc roussâtre ; ses pennes extérieures sont traversées en dedans par sept bandes noires ; la gorge est d'un blanc roussâtre ; une bandelette noire part des coins delà bouche et descend sur les côtés du cou; les autres par- ties inférieures sont d'un blanc roussâtre clair, avec des ta- ches noires , longitudinales ; la cire et les paupières sont d'un jaune verdâtre ; l'iris est d'un brun noisette. La femelle, qui est un peu plus grande que le mâle, a le dessus de la tête et du corps, les scapulaires et les couver- tures supérieures des ailes, d'un roussâtre sale et parsemé de taches brunes, en forme de lignes sur la tête, transversales aur les couvertures et sur les pennes secondaires des ailes ; les rémiges sont d'un brun foncé, avec des taches blanches sur les unes et roussâtres sur les autres ; toutes sont blanchâtres en dessous, avec des taches brunes effacées ; le croupion est d'un gris bleuâtre ; la queue d'un roux clair, avec huit taches noires sur chaque côté des pennes latérales ; ces taches sont rondes et en forme de cœur à l'extérieur; transversales en dedans; toutes ont une large bande noire vers le bout, qui est blanc;'le bec est jaunâtre à la base cl noir à la pointe; la cire d'un jaune verdâtre ; l'iris couleur noisette; les paupières et les pieds sont jaunes; le menton est blanc; la gorge roussâtre; le devant du cou et la poitrine d'une nuance pâle et parsçmés de taches brunes et longitudinales; le reste des parties infé- rieures d'un roux clair. Le mâle parfait est d'un gris bleuâtre sur la tête et la nu- que, avec un petit trait noir sur lemilieu de la plume; d'un brun rougeâtre sur le manteau avec quelques taches noires trian- gulaires ; roussâtre sur la gorge, ainsi que sur les parties in- férieures , lesquelles sont tachetées de noir; les pennes des ailes sont noirâtres avec des taches blanches à l'intérieur; le bas du dos, lecroupion, les couvertures supérieures et les pen- nesde la queue sont d'un gris bleuâtre; celles-ci, à l'exception des deux internxédiaires, ont quelques bandelettes transver- sales, noires en dedans, et toutes ont vers le bout qui est blanc, une grande tache noire ; le bec est bleuâtre ; la cire, les paupières, l'iris et les pieds sont d'un beau jaune ; lon- gueur, quatorze pouces ; queue arrondie. Les ornithologistes font mention de plusieurs variétés: i.* Ije faucon gris de Lewin , pi. ij des Oiseaux de la Grande- Bretagne ; 2,° la cresscrelle jaune de Sologne, décrite par Sa- lerne, et dont les œufs sont également jaunes ; 3." l'oiseau que Gmelin a donné comme une cressereUe à plumes grises et ti- ges noires {iinnunculus pennis griscis ), et que Sonnini croit être F A U 95 le faucon rochier; 4-° la cresserelle à pieds noirs, assez rare en France ; 5.° la cresserelle à tempes noires; 6." la cresserelle à corps blanc. Enfin, Yéperder des alouettes, figuré pi. 88, dans Frisch , est une femelle cresserelle. J'ai sous les yeux un individu mâle, tué en Suisse, lequel n'est pas plus grand que \q faucomnal-fini \ il a le bec bidenté sur chaque côté de sa partie supérieure ; une des dents est vers le bout, et l'autre est émoussée et formée par une échan- crure profonde qui se trouve au milieu. Cet oiseau a la tête, la nuque, le croupion, les couvertures supérieures des ailes et la queue d'un bleu très-clair, uniforme, et le manteau d'un roux vif. On peut dresser la cresserelle pour la fauconnerie; elle s'ap- privoise assez facilement quand on la prend jeune. On la nourrit de viande crue. Cette espèce se trouve dans presque toute l'Europe, en France, en Angleterre, en Italie, en Espagne, en Alle- magne, etc. Elle ne reste en Suède que pendant l'été, et dans cette saison elle s'avance au Nord jusqu'en Sibérie. Le Faucon a croupion blanc, Falco hyemalis, Var. Lath,, est un mâle de l'espèce de la Souhuse. V. Busard-soubuse. Le Faucon a culotte noire , Fakotibialis , Lath., pi. 29 des Oiseaux d'Afrique. Ce ne sont pas seulement les culottes ou les plumes qui recouvrent les jambes ou les cuisses de cet oiseau de proie , qui sont teintes de noir mêlé de brun , mais encore la tête, les ailes et la queue ; une bordure blanche se fait remarquer aux pennes de ces dernières , dont les cou- vertures supérieures, ainsi que les plumes scapulaires , sont d'un gris-brun, avec quelques nuances plus foncées sur le mi- lieu de chaque plume; la gorge est blanche; un roussâlre clair, tacheté de brun, est répandu surtout le devant du corps, le Las du ventre et les couvertures inférieures de la queue ; le bec est moins courbé, et plus gros que celui dix faucon commun; les deux mandibules sont jaunes à leur base , et couleur de corne dans le reste de leur longueur ; la queue n'outre-passe les ailes pliées que dans un tiers de sa longueur ; ses pennes sont arrondies à leur bout; les doigts gros et jaunes, ainsi que les tarses, qui sont emplumés un peu au-dessous du talon ; enfin, l'iris est d'un brun noisette. Cette espèce paroît très-rare en Afrique , et on la rencon- tre quelquefois dans le pays des grands Namaquois, Les co- lons du Cap de Bonne-Espérance lui donnent le nom de kliue- berg-haan, c'est-à-dire petit coq des montagnes ; mais au Cap, c'est le nom générique de tous les oiseaux de proie un peu grands. 94 F V TT Le Faucon' a double échancrure au bec. V. Faucon BIDEINÏÉ. Le Faucon émerillon, \Fa/co Uthofalco^ Laih. , pi. enl. de Buffon, n." 44^7 , el pi. D. i8 de ce Dict. , sous le nom de Tochier. Le plumage du vieux , de l'adulte et du jeune, pré- sentant des différences, il en est résulté deux espèces et une variété dans les ouvrages d'ornithologie. Le mâle, dans un âge avancé, a été donné pour une espèce particulière, sous le nom de faucon de roche ou rochier. Les descriptions que je vais faire de ce& oiseaux, sont d'après nature. Le mâle parfait a dix pouces et demi de longueur totale; le dessusdelatête, le dos, le croupion, les scapulaires et les couvertures supérieures de la queue d'une couleur de plomb, avec des lignes isolées , longitudinales et noires ; le dessous du cou varié de roux , de blanc et de bleuâtre ; les couvertures su- périeures et les pennes des ailes brunes ; les premières ter- minées de bleuâtre clair; les autres tachetées de blanc en de- dans et en dessous; les pennes les plus extérieures, bordées de cette couleur en dehors ; la queue bleuâtre en dessous, avec une large bande noirâtre vers le bout et terminée de blanc , d'un gris bleuâtre en dessous , avec des taches noirâtres; les joues blanches et tachetées de brun ; la gorge blanche ; les parties postérieures d'un blanc roussâtre , avec des taches étroites, longitudinales et noires; le bec bleuâtre; la cire, les paupières et les pieds jaunes ; l'iris brun et les ongles noirs. Tel est aussi le fuira cœslus de Meyer. La description suivante que Sonnini fait du rochier , pré- sente quelques différences dans les nuances ; ce qu'on doit attribuer à son âge moins avancé que celui du précédent ; mais c'est à tort qu'il le donne pour une espèce distincte, ainsi que Latham, Gmelin et Daudln. Sur les parties supérieures, les plumes ont leur tige noire et leurs barbes cendrées ; une teinte roussâtre paroït entre l'œil et les ouvertures des narines, et une autre, brune, sur le cou et tout le dessous du corps où les liges des plumes sont noires comme en dessus; les grandes pennes des ailes sont brunes, les moyennes cendrées , et toutes rayées de blanc sur leur côté intérieur, excepté la première qui l'est des deux cô- tés ; le bout de la queue est blanc , tacheté de noirâtre ; le reste est cendré; la membrane de la base du bec, Tiris et les pieds sont jaunes , les ongles noirs, et le bec est d'un cendré bleuâtre. . , On l'a novnxtié faucon de roche ou rochier, parce qu'il se re- tire et niche dans les rochers de plusieurs parties de l'Europe, Il est à peu près de la grosseur de la cresserelle ; ses ailes piiées YOiit jusqu'aux trois quarts de la longueur de la queuej D. i8 F A U 95 leur première penne est beaucoup plus courte que la se- conde, et celle-ci est la plus longue ; toutes sont échancrées, ce qui fait ranger en fauconnerie le rochier au nombre des oi- seaux de basse volerie. Le même , dans la première année, ressemble à la fe- melle; c'est alors I'Emerillon commun, /«/to œsalon, Lath,, figuré dansFrisch, pi. 89 , et TEmerillondes fauconniers, falcoœsalon^ var., Lath., pi. enl. de Buff. n.» 4.68. Il a la tête et le dessus du cou bruns , rayés en long de noirâtre; le dos et les couvertures des ailes d'un brun plus foncé, avec une bordure extérieure roussâlre à chaque plume ; les joues blan- ches, avec de petites lignes brunes ; la gorge blanche ; le de- vant du cou et la poitrine blancs, avec des taches lon- gitudinales brunes; les parties postérieures roussâtres; le dessous de la queue brunâtre et traversé par d^s bandes d'un blanc - roux ; les pennes des ailes tachetées de roux en dessous; le bec d un bleuâtre clair et noirâtre à la pointe ; la cire verdâtre ; l'iris brun ; les pieds jaunes. Chez le jeune, la couleur roussâtre domine plus que dans les au- tres ; chez d'autres , les taches du milieu de la plume sont moins saillantes. ^ C'est de Vémerillon des fauconniers qu'il est question dans les ouvrages des naturalistes anciens; il portoit le nom A^œsu- lon , et Aristote l'a mis le second pour la force parmi les épejviers. Suivant le philosophe grec, Vémerillon fait une guerre continuelle au renard dont il mange les petits; et les corbeaux, dont il casse les œufs, viennent se joindre au renard pour re- pousser leur ennemi commun (^Hist. animal., lib. 9, ch. i , et Plin. Hisl. nat. lib. 10 , cap. 74 )• H y ^ sans doute quel- que exagération dans ce récit des anciens ; mais cela prouve qu'ils connoissoient bien Vémerillon, l'un des plus petits, mais en même temps l'un des plus courageux entre les oisea?îx de proie, il est au rang des oiseaux nobles , et les fauconniers savent mettre à profit ses bonnes qualités pour le dresser à la chasse du vol. 11 a autant d'ardeur que de force et de cou- rage ; il est très-propre à la chasse des alouettes et des cailles; il prend même les perdrix, il les transporte quoique plus pe- santes que lui, et souvent il les tue d'un seul coup en les frap- pant de l'estomac, sur la tête ou sur le cou. Son vol est bas, mais léger et très-rapide, et il fond comme un trait sur les petits oiseaux, auxquels il fait la chasse dans les bois et les buissons. C'est une méprise de quelques commentateurs, répétée par Buffon dans une note de l'histoire de Vémerillon ( Voyez le vol. 39, page 22S de mon édition), de dire que Vémerillon portoit, chez les anciens, le nom à'œsalon, parce qu'il se 96 F A U montre en toute saison. L'erreur a sa source dans un passage! de Pline, auquel des érudits ont cru mal à propos devoir faire une correction. Ce passage est relatif à la Luse : Pline dit que les Grecs l'appellent épÙéum on épilewn ^ parce qu'elle paroît en tout temps ; et dans quelques éditions, 1 on a subs- titué le mot œsalon à celui à'épiléion. Les émerillons sont des oiseaux voyageurs qui vont au printemps vers le Nord, et re- viennent au Midi lorsque 1 hiver approche. Dans cette espèce , le mâle et la femelle sont à peu près de la même grandeur, au lieu que dans tous les autres oiseaux de proie, le mâle est bien plus petit que la femelle ; celle-ci pond cinq à six œufs nuancés d un brun-roux. Le nid est placé sur un arbre dans les bois et les montagnes , et quelquefois dans les rochers. Le Faucon étoile, Falco stellaris, est un îewne faucon dans sa première année Le Faucon étranger , le même que le Faucon passa- ger. Le Faucon falk. V. Oiseaux de proie. Le Faucon gentil. C'est, en fauconnerie , un faucon qui a de belles formes et qui est bien éressé; mais le Faucon gentil de Brisson ^Jalco gentilis^ Lath. , est un individu de l'espèce de Vautour. Le Faucon gris, pi. 17 des Oiseaux de la Grande-Bre- tagne , par Lewin , est une variété du mâle Cresserelle. Le Faucon gris, Falco griseus^ Lath. , est un jeune Ger- faut. Je dois cette indication à M. Bâillon qui possède cet oiseau dans sa collection. Le Faucon hagard, Falco gibbosus ^ var. F. Lath., pi. enl. 4.71. Vieux /âi^ron qui a plus de blanc sur son pennage que le sors ou jeune : hagard, en fauconnerie , est synonyme de sau- vage. Le Faucon-Hobereau , Falco subbufeo , Lath. , pl.enlnm. de Buff , n.° 4-32. La longueur totale du mâle est de onze pouces ; il a une moustache noire qui descend sur les côtés de la gorge ; les plumes des parties supérieures , d'un noir bleuâtre , et bordées d une teinte plus claire ; la gorge et le devant du cou blancs , la poitrine et le ventre tachetés longi- tudinalement de brun-noir , sur un fond blanchâtre ; le bas- ventre et les culottes rousses ; les ailes noirâtres , rayées de roux à l'intérieur-, les pennes latérales de la queue rayées en-dessus de noirâtre , blanchâtres en-dessous , avec des bandes transversales brunes; le bec bleuâtre ; la cire et les pieds jaunes ; l'iris couleur noisette foncée ; la femelle diffère en ce qu'elle a des couleurs moins pures, moins pro- noncées, et un peu plus de longueur. Elle est d'un brun-noir F AU g, sur le corps , et les taches des parties infe'rieures se rappro- chent plutôt du brun que du noir. La livrée du jeune est plus sombre sur les parties supérieures, dont les plumes ont leurs bords d'un roussâtre rembruni ; le haut de la tête est de cette teinte; deux grandes taches jaunâtres se font remar- quer sur la nuque ; la gorge est d'un blanc jaunâtre; les par- lies postérieures ont des taches longitudinales d'un brun clair sur un fond d'un roux jaunâtre ; la queue est terminée de roussâtre; la cire est d'un vert jaunâtre, et l'iris d'un gris rem- bruni. Le vieux se distingue en ce que ses parties inférieures sont d'un blanc plus éclatant que chez l'adulte. L'individu figuré sur la pi. enl. de Buffon, n». 4-3 1, et présenté comme une variété singulière du hobereau ^ est le mâle d'une autre espèce. V. Faucon Kobez. Le hobereau est un grand destructeur d'alouettes; il les pour- suit devant le fusil du chasseur , et les saisit avec adresse ; il prend aussi les cailles ; mais ce n'est que lorsqu'il est dressé , qu'il attaque les perdrix. C'est dans les plaines voisines des bois , qu'il exerce son industrie et qu'il fail; la chasse aux petits oiseaux; son vol est facile, et quoique l'a- louette s'élève beaucoup dans les airs , il peut voler en- core plus haut qu'elle. Dès qu'il s'est emparé d'une proie, il se retire dans la forêt, où il se perche sur les plus grands ar- bres: c'est aussi là qu'il niche. Ses œufs sont blanchâtres, pi- quetés de brun , avec quelques taches noires plus grandes. Celte espèce est assez commune en France , en Allemagne, en Suède , dans les déserts de la Tartarie et en Sibérie. Elle est susceptible d'éducation , et on peut la dresser avec succès pour le vol de la caille et de la perdrix. Le Faucon huppé. V. Faucon-tanas. Le Faucon huppé des Indes , Falco cirrhatus, haiih. F. Oi- seaux DE proie. Le Faucon de l'Ile de Java. F. Oiseaux de proie. Le Faucon de l'Ile St.-Jean , Falco SancU Johannis , Lath. , est une Buse patue. V. ce mot. Le Faucon de l'Ile de Ste.-Jeanne, Falco Johannensis , Lath. F. Oiseaux de proie. Le Faucon d'Islande. F. ci-après Gerfaut, pag. log. Le Faucon d'Italie , Falco italiens , Lath. F. Oiseaux DE PROIE. Le Faucon Kobez ou Kober , Falco vespertinus y Lath. ; Falco ntfipes ^ Meyer. On le trouve en Sibérie , en Russie , et ilest de passage en Allemagne et en Italie. Les Russes l'ap- pellent Kobez; les Baschkirs le nomment Kuigunak et quel- quefois Jagalbai. On dit q'uil a l'habitude de ne voler et de g8 F A U ne chasser que le soir et pendant la nuit, habitude qu'il pai*»; tage avec les soubuses : c'est surtout aux cailles que cet oiseau fait le plus ordinairement la guerre. 11 niche dans des creux d'arbres , ou bien il s'empare des nids que les pies ont cons- truits. Comme chez presque tous les oiseaux de proie, le plu- mage du mâle varie depuis son premier âge jusqu'à l'âge avancé. Il est , dans son état parfait , totalement d'un bleu ardoisé , ou gorge de pigeon , avec la queue noire et les plumes des jambes rousses. Chez quelques-uns, le bas-ventre et les cou- vertures inférieures de la queue sont aussi de cette couleur ; le bec est noir à la pointe , rouge de brique dans le reste ; la cire , l'iris et les pieds sont de cette dernière teinte. Taille du Faucon émerillon. D'autres mâles ont tout le corps d'un brun nuancé de bru- nâtre , à l'exception du ventre qui est blanchâtre ; les pennes des ailes sont d'un brun tirant sur le bleu; les primaires noi- râtres à leur extrémité ; la queue est brune. Le même oiseau, dans un âge moins avancé , a le dessus du corps et des ailes rayé en travers de brun et de bleuâtre; la queue traversée par quatorze bandes alternativement bleuâtres et noirâtres; les plumes du tour de l'œil noires; la tête etlanuque rousses ; la gorge , le devant du cou , d'un blanc qui prend un ton roux sur les parties inférieures , mais qui est plus pro- noncé sur les culottes. La femelle est un peu plus forte que le mâle ; elle a les paupières , la cire et les pieds d'un rouge orangé sali; la tête rayée longitudinalement ; les plumes de la nuque d'un roux jaunâtre sur le milieu et noirâtre sur les bords ; le dessus du corps, de cette dernière teinte, bordée de gris-bleu ; les pen- nes alaires d'un brun-noir, et frangées de roussâtre; la gorge d'un jaune roussâtre ; les parties inférieures de la même cou- leur , avec des taches longitudinales d'un brun-noir ; les cu- lottes rousses; la queue d'un gris-bleu, rayée en travers de noi- râtre, et blanche à son extrémité. Le mâle lui ressemble jus- qu'à la deuxième année. LerAUCbTSiLAisiEK,F«/r:o/a«ar/M5,Lath.L'oiseaureprésenté sur la pi. enl. de Buff, , n.° ^So , est le Faucon commun avancé en âge , ainsi que celui qui est figuré dans l'édition de Sonnini. 11 est un peu plus petit que \dibuse ; il a le front blanchâtre; le dessus de la tête d'un gris-brun ; une ligne blanche cei- gnant la tête au-dessus des yeux ; les plumes du dos et les cou- vertures des ailes d'un brun-noirâtre , et bordées d'un brun lavé ; la gorge blanche ; une tache noire près àts oreilles ; tout le dessous du corps blanc teinté de cendré ; les pennes des ailes noirâtres et tachetées de gris foncé sur leur côté in- lérieur ; la queue longue, rayée de brun en-dessous et tache- F A U gg iée de blanc ; la membrane du bec jaune ; enfin , les pieds courts et bleus , de même que le bec La femelle a les taches des pennes plus blanchâtres , et l'oiseau jeune a la membrane du bec d'un jaune verdâtre , et le dessous du corps d'un jaune sale. Cette espèce , qui se rapproche davantage du gerfaut que de toute autre, étoit autrefois assez commune en France ; elle y établlssoit son aire sur les plus hauts arbres des forêts ou dans les trous des rochers les plus élevés. Nos fauconniers en faisoient grand cas , à cause de sa douceur et de sa doci- lité ; ils l'émployoient tant pour le vol du gibier de plaine, que pour celui des oiseaux aquatiques. De nos jours ,1e /ania' a disparu de nos pays et des pays voisins , et l'on ne connoît pas la cause de cette disparition totale ; il s'est retiré dans des contrées plus septentrionales. Les auteurs de la zoologie britannique disent qu'il se montre encore en Angleterre , mais très-rarement ; et il ne fréquente plus guère que les déserts de la Tartarie. C'est encore urie espèce très-douteuse. Le Faucon lanier de Brisson , est I'Oiseau Saiisï- Martin. Le Faucon-leverian. F. Balbuzard. Le Faucon - luisant. F. Faucon bleuâtre , a queue NOIRE. Le Faucon-lunulé. F. Faucon-behrée. Le Faucon màlfini , Falro spawerius , Lath. , pi. 12 , (le mâle), pi. i3. (le jeune) , des Oiseaux de l'Amérique septentrionale , sous le nom de Cresserelle jEsalon. Los Colons de Saint-Domingue donnent ce nom à un émerillon^ qui se trouve encore à la Caroline, à Cayenne, au Paraguay et dans les Etats-Unis. Buffon pensoit que ce nom de malfini étoit le même que celui de mamsfini mal prononcé. Mais l'oiseau des îles An- tilles , que le père Dulertre a désigné par ce dernier nom , n'a d'autre rapport avec le malfini ., que d'être également un oiseau de proie , et il en diffère à beaucoup d'égards , ainsi qu'on peut le voir en jetant un coup d œil sur la description que nous en donnons au mot mansjïni, article des Oiseaux DE PROIE. Mais on ne peut méconnoîlre le malfini dans cette autre notice du père Dutertre. « h'émerillon , dit-il , que nos habi- tans appellent gry-gry , à cause qu'en vobint il jette un cri , qu'ils expriment par tes syllabes gij-gry , est un autre petit oiseau de proie qui n'est guère plus gros qu'une grii)e ; il a toutes les plumes de dessus le dos et des ailes rousses, tachées F A U de noir , et le dessous du ventre blanc , moucheté comme les fourrures d'hermine; il eslarmé d'un bec et de griffes à propor- tion de sa grandeur; il ne fait la chasse qu'aux petits lézards et aux sauterelles, et quelquefois aux petits poulets quand ils sont nouvellement éclos; je leur en ai fait lâcher plusieurs fois; la poule se défend contre lui et lui donne la chasse. Les habitans en mangent, mais il n'est pas bien gras. » (Jiîst. naU des Antilles^ lom. 2 , pag. 253.) Cette description peut bien convenir à l'individu observé par Dutertre , mais le plumage de cet oiseau change tellement depuis le jeune âge jusqu'à l'âge avancé , qu'il en est résulté des espèces purement nomi- nales et des variétés de notre émerillon; en effet , c'est à cette espèce qu'il faut rapporter les Falco œsalon, novœ~ boracensis et caribacanim de Gmelin ; son Falco sparrerius (plane, enlum. de Buffon , n.° 465, sous le nom à'éme- rillondela Caroline'); le Falco dominicensis ^ figuré dans Bris- son , pi. 32 , f. 2 , sous la dénomination à^ émerillon de Saint- Donûngue ^ et enfin V émerillon de Cayenne ^ pi. enL , n." 4-4.4- I^es individus ont sept taches noires sur les côtés de la tête et sur la nuque ; d'autres n'en ont point ou elles sont peu visibles ; plusieurs ont les parties inférieures d'une cou- leur uniforme , blanche , rousse ou d'un roux vineux ; d'au- tres ont les mêmes parties tachetées ou rayées ; la tête de quelques-uns est totalement brune ; chez d'autres l'occiput seul est de cette couleur, et le reste d'un cendré bleuâtre ; il en est encore qui diffèrent des précédens par des nuances plus ou moins foncées, par la distribution et le nombre des taches et des raies ; on ne peut néanmoins les isoler spéci- fiquement, puisqu'il y a entre eux conformité de formes , d'instinct , de mœurs et d'organes. Ces oiseaux se rappro- chent beaucoup plus de la cresserelle que de l'émerillon , par leurs cris , leurs habitudes et leur naturel. Buffon étoit donc bien fondé à dire « ces émerillons de l'Amérique paroîlront à tous ceux qui les examineront attentivement, plus près de la cresserelle que de Vémerillun àcs fauconniers. » Cette espèce porte aux Antilles les noms de malfini ^ de pri-pri et de gry-gr^'. Le premier de ces noms leur est donné par les Créoles, ainsi qu'à d'autres petits oiseaux de proie, d'après leur peu de prévoyance, qui les expose à mal finir leur carrière ; les autres sont tirés de son cri différemment entendu. Les habitans des Etats - Unis l'appellent Sparrow liltle haœk (^pelilépen'ier des moineaux). Celte espèce est rare dans le nord des Etats-Unis, plus commune dans le Sud et très-nombreuse à Saint-Domingue, surtout aux mois d'avril et de mai. La facilité avec laquelle elle peut trouver à tout instant les lézards anolis, sa principale nourriture, dans les F A U loi Antilles , semble avoir changé ses mœurs et l'avoir rendue plus sociable ; en effet, elle n'a point, à Saint-Domingue, la méfiance, Tardeur et l'activité qu elle montre dans le nord de l'Amérique. Là , cet oiseau aime à vivi-e dans la société de ses semblables, et montre beaucoup d'attachement pour sa femelle. Il fait son nid dans les forets, à la cime des plus grands arbres. Sa ponte est de quatre œufs blancs, et ta- chetés de roux; il niche au Paraguay dans des trous d'arbrfe , ou dans les galeries des églises. Là, sa ponte n"est que de deux œufs. Il est à remarquer que la couvée des oiseaux de cette partie de l'Amérique est, chez tous , au rapport de M. de Azara, composée d'un moindre nomdre d'œufs que dans le nord de ce continent. Le mâle a le bec d'un bleu noirâtre et couleur de corne à la base de sa partie inférieure ; le tour des yeux ; le front et les joues blancs ; la cire et les pieds jaunes ; le sommet de la tête d'un gris ardoisé ; sept taches noires qui sont situées à une distance presque égale sur la nuque et sur les côtés de la tête ; le dessus du corps d'un brun-roux ; le dos rayé trans- versalement de noir ; les petites et les moyennes couvertures des ailes d'un gris bleuâtre sombre, moucheté de noir; les grandes, de cette dernière couleur et grises à leur extrémité ; les pennes noires , bordées de gris en dehors et terminées de blanc ; la queue d'un brun-roux dans une partie de sa longueur , ensuite noire et blanche à sa pointe ; la gorge d'un blanc sale , ainsi que le bas-ventre ; les autres parties infé- rieures sont fauves et tachetées de noir. Longueur totale, neuf pouces et demi. La femelle diffère par une taille un peu plus forte et par des couleurs un peu moins belles. Elle a en outre le dessus de la tête varié de brun ; les couvertures des ailes de celte dernière teinte ; un plus grand nombre de bandes transversales sur le dos , et plus de taches ou de raies en dessous du corps. Le jeune ( que je décris d'après 'les individus que j'ai eu l'occasion de voir à Samt - Domingue et dansles États- Unis ) , est un peu moms long que les adulteg , il a le bec bleuâtre en dessus, et couleur de corne en dessous; liris noisette ; le dessus de la tête de deux nuances grises; une tache rousse sur l'occiput ; sept marques roassâtres et distribuées comme chez les adultes; le manteau rayé de roux et de noirâtre ; les pennes des ailes de cette der- nière couleur ; les deux premières bordées de blanc sale en dehors et tachetées de roussâtre en dedans; la queue d un brun-roux en dessus , et traversée par des bandes noires et une blanche qui est à sou extrémité ; ces bandes sont en dessous sur ua fond gri» , plus étroites et d'une nuance plus. ,o2 F A U claire ; la gorge est blanche ; le devant du cou et de la poi- trine sont gris et tachetés de brun ; les parties postérieures pareilles à la gorge et les pieds d'un jaune pâle. Tel est le jeune avant sa première mue. Celui que J^atham donne pour une variété de notre émerillon , sous le nom de neuli"es. Il attaque de la même manière les pigeons à longue F A TT ,o5 çueue, dont Thabitude est de se tenir toujours en troupes serrées, lorsqu'ils volent, ou qu'ils sont perchés. La cresserelle des pigeons a le bec d'un bleu-noir en dessus ,' de couleur de corne en dessous et vers la base ; la cire bleuâtre ; l'iris et les pieds jaunes ; une ligne dun blanc rous- sâtre sur Toeil , laquelle part de la mandibule supérieure et s'étend jusqu'à l'occiput; le dessus de la tête , du cou et du corps d'un brun un peu ardoisé et tacheté de noir longitudi- nalement sur les deux premières parties, dont les côtés sont blancs et marqués de brun foncé. La gorge estblanche; cette couleur se ternit sur la poitrine et sur les parties postérieures , dont les plumes ont des taches brunes sur le milieu et les bords blancs ; les couvertures supérieures et les pennes des ailes sont d'un brun foncé ; les primaires grises en dessous et rayées transversalement de noirâtre ; les secondaires et les couvertures inférieures ont des taches presque rondes , ferru- gineuses chez quelques-uns , et d'un gris-blanc chez d'autres ; ces taches , qui sont sur le bord des plumes , vers le bout , se trouvent encore , au nombre de quatre , sur chaque plume des flancs ; la queue est pareille aux ailes , et a quatre ou cinq raies blanches , plus larges en dessous qu'en dessus. Lon- gueur totale , dix à onze pouces. Tel est l'oiseau parfait. Le jeune a dix pouces de longueur. Sa couleur dominante est le brun , mais ses joues sont couvertes de plumes blan- châtres à tige brune ; une ligne blanche passe au-dessus des yeux ;' les plumes du croupion sont terminées de gris clair, et si on les soulève , on découvre des taches blan- ches , en forme d'œil ; toutes les parties inférieures sont blanches, et, à l'exception de la gorge, semées de ta- ches brunes ; sur les flancs et sur les couvertures du dessous de la queue , il y a des taches rondes et blanches ; des bandes ou raies de la même couleur traversent les pennes des ailes et de la queue ; enfin les plumes des jambes ont leur tige noire et leurs barbes jaunes. Dans ses premières années , ses couleurs ne sont pas tout-à-fait les mêmes ; il n'est donc pas étonnant qu'il soit décrit d'une autre manière , et qu'il diffère du pigeon Hawk, des Falco duhius , obscimis , fiisrus , de Latham, et de ïéîiierillon varié de Daudin , lequel est un jeune oiseau. Le Faucon a poitrine orangée, Falco aurantius, Lath., a quatorze pouces de long -, le bec couleur de plomb , presque blanc à la base , assez robuste , proportionnellement à la taille de l'oiseau ; le plumage d'un brun-noir en dessus , uni- forme sur le cou ; le sommet de la tête et les couvertures des ailes variés de bandes blanchâtres transversales , interrom- pues et peu nombreuses sur le reste des parties supérieures ; io6 F A U les plumes du menton très-longues, e'troites,sétacées, et d'une couleur blanchâtre ; la gorge et la poitrine orangées ; cette teinte incline au brun sur la première partie, et est variée de taches blanches arrondies ; le ventre d'un brun-noir avec des Landes interrompues d'une couleur de buffle sale ; les plumes des jambes ferrugineuses et tachetées de brun sur leur tige ; les couvertures inférieures de la queue pareilles , avec quel- ques bandes transversales noirâtres ; la queue de la couleur du dos , traversée, dans sa moitié inférieure , par des raies blanches; l'autre moitié d'une teinte brune foncée uni- forme; les pieds couleur de plomb , et les ongles noirs. Quel- ques individus ont une taille moins forte , et les raies du dessus du corps d'une nuance moins foncée ; d'autres sont rayés de bleuâtre sur le dos , dont le fond est lui-même d'un noir bleuâtre ; ils ont, en outre , du roux , au lieu d'o- rangé , au-devairt du cou et à la poitrine ; le bas-ventre de la même couleur ; une tache blanche au milieu du cou et les pieds fauves. Ce sont des variétés produites par la diffé- rence du sexe ou de l'âge et par la mue , et qui ne constituent point des races constantes. C'est le hobereau-orangé de Son- nini , et je pense comme ce savant, que Valconcitlo plomado , de M, de Azara, fait partie de la même espèce , quoiqu'il y ait quelques différences dans les nuances des couleurs. Ces faucons se trouvent à Surinam et dans l'Amérique aus- trale. Ils suivent , dit l'historien des Oiseaux du Paraguay , les voyageurs et les chasseurs qui traversent les campagnes , et voltigent autour d'eux pour se jeter sur les petits oiseaux et les perdrix que les hommes font lever ; genre de vie qui les rapproche de notre hobereau. Le Faucon punicien. F. Faucon tunisien. Le Faucon a queue en ciseaux. V, Milan du Para- guay. Le Faucon rhomboïdal. V. Oiseaux de proie. Le Faucon rieur. V. Macagua. Le Faucon de roche ou Rochier , est un vieux mâle de l'espèce du Faucon émerillon. Le Faucon roitelet , Falco regulus , Pallas; se trouve en Sibérie. Sa longueur n'est pas indiquée ; mais ce savant voya- geur dit que c'est l'oiseau de proie le plus petit qui soit connu. Il a le bec et l'air de la cresserelle ; la cire verdâtre ; l'iris brun ; le dessus de la tête d'un brun grison varié de lignes noirâtres ; une couleur ferrugineuse autour du cou ; les plumes du dos d'une couleur de plomb grisâtre et brunes sur leur tige ; la gorge et les parties postérieures blanchâtres, avec un grand nombre de taches d'un brun ferrugineux ; le F A U ,07 bord de l'aile blanc ; les pennes de la queue presque égales, de la couleur du dos , rayées transversalement en dessous , noires sur les bords et blanches à leur extrémité; les pieds d'un jaune foncé. Il fait la chasse principalement aux alouettes. Le Faucon rouge. Nom que les Hollandais du Cap de Bonne-Espérance donnent au Faucon montagnard. V. ce mot. Le Faucon rouge des Indes. V- Oiseaux de proie. Le Faucon sacre, Falco sacer^ Lath. Aux yeux de plu- sieurs ornithologistes nomenclateurs , il n'est même qu une variété du faucon commun ; cependant lielon , observateur exact, qui le premier a décrit le sacre, le donne pour une espèce distincte ; et il est juste, dit Buffon, de s'en rapporter à lui. M. Cuvier {Règne animal^ le cite dans la synonymie du Gerfaut. On ne peut donc assurer que ce soit une espèce particulière et distincte. Au reste , le sacre est devenu fort rare dans nos pays. On l'y employoit néanmoins au temps de Belon , dans les fauconneries , comme un oiseau de haut vol , dont on se servoit pour chasser le milan et toute espèce de gibier. C'étoitla femelle qui portoit le nom de sacre ; le mâle s'appeloit sacrei : il n'y a d'autre différence entre eux que dans la grandeur. Ce sont des oiseaux passagers qui pa- roissent venir du Nord pour se rendre dans des contrées mé- ridionales, et y passer Une partie de Tannée. On les voit en Sardaigne , à Rhodes , dans l'ile de Chypre , et dans plu- sieurs autres îles de l'archipel de la Grèce. Ils sont encore à présent, dans Tlnde , au nombre des oiseaux de vol les plus estimés pour la force et le courage. Si le corps du sacre n'étoit pas arrondi , il paroîtroit aussi grand que le faucon ; mais ses jambes sont plus courtes ; son bec et ses pieds sont bleus, et son plumage tacheté de brun sur le dos , la poitrine et les couvertures des ailes ; les pennes de la queue ont des taches en forme de lunules ; le dos est noirâtre chez des individus , et roussâtre chez d'autres; l'iris est noir. Sa taille tient le milieu entre celle au faucon et celle du gerfaut. Le Sacre américain, Falco sacer., var. Lath., passe pour être une variété au. sacre de l'ancien continent; mais aucune observation positive n'appuie cette assertion des auteurs sys- tématiques. C'est au nord de l'Amérique , et particulière- ment à la baie d'Hudson , que se trouve ce sacre ; il y fait sa proie ordinaire des perdrix et des gelinottes. Il est plus grand et moins ramassé que le sacre proprement dit ; les teintes de son plumagesont moins sombres , et sa tête , sa poitrine et son ventre ont des taches brunes et longitudinales sur un fond blanc ; il a , comme l'autre , le bec et les pieds bleus. io8 ~ F A U Le Faucon SORS, Falœ homotinus,\^T., pi. enl. de Buffon, n." 470 ■) est un ']&\xae faucon commun. Le Faucon souffleur. V. Oiseaux de proie. Le Faucon a sourcils nus. V. Oiseaux de PROit,. Le Faucon a taches rhomboïdales. Voyez Oiseaux de proie. Le Faucon tacheté , Falco maculatus , var. , Laih. , est , suivant Biiffon , le jeune du Faucon passager. Il a plus de vingt-un pouces de longueur totale ; la tête blanche et mé- langée de ferrugineux; les plumes du dos blanchâtres , fas- ciées de brun et bordées de blanc; la queue avec quatorze bandes transversales , alternativement brunes et blanches ; les ongles noirs ; le postérieur assez long. Le Faucon tanas , Fako pîscator^ Lath. , fie. dans VHist. nat.des Oiseaux d Afrique, par Levaillant , n.° 28 , sous la dé- nomination Aq faucon huppé. {Nota , que la planche enluminée , n." 478 de VHist. nal. des Oiseaux de Buffon, présente une figure très-fautive du tanas. ) Cet oiseau de proie , un peu plus petit que le faucon com- mun , porte sur la tête de longues plumes en arrière , for- mant une sorle de huppe qui ne commence à paroître que quelques mois après que le tanas a pris l'essor. Le bec , dans cette espèce , a des dents très-sensibles ; la tête est cou- leur de rouille , le corps cendré en dessus , avec une bordure brune à chaque plume , et le dessous jaunâtre , tacheté de brun ; le bec est jaune et les pieds sont bruns. L'âge ou le sexe apportent des différences , non-seulement dans la gran- deur des individus, mais encore dans les couleurs du plu- mage ; les jeunes ont la gorge , le cou et la poitrine variés de roux et de gris-brun , et tout le corps fauve. Les Nègres du Sénégal donnent à ceyâz) idées dans son travail, d'où nous allons les extraire ». En joignant à ces sources d'instruction ce que la première Encyclopédie , el celle qui l'a suivie , ont rédigé sur la faucon- nerie, on aura tout ce qu'il importe de savoir en ce moment sur cet art d'agrément. Il comprend quatre articles principaux: i.° Choisir le faucon; 2.° l'élever; 3.° le dresser; 4-° soigner sa santé. I." Le choix du faucon. — Ce premier point est le plus essen- tiel: de la bonne ou mauvaise acquisition du sujet, dépend tout le succès de l'éducation, et la somme de plaisir que l'é- lève doit procurer dans la suite ; car, dans la variété des indi- vidus de l'espèce, se retrouvent, et d'une manière bien pro- noncée , au moins à l'intérieur, la diversité et la dissimili- tude des nuances de caractère, d'appétit , de passion et de facultés. La nature heureusement n'a point voulu que dans l'acquisition de ces oiseaux on fût trompé, et elle a pris soin de désigner par des indices assez sûrs et faciles à reconnoître , les faucons qu'il lui a plu d'enrichir des dons les plus estimables. Un bon faucon doit avoir la tête ronde; le bec court et gros, le cou fort long, la poitrine nerveuse ; les mahutes(/e haut des ailes près du corps) larges ; les cuisses longues ; les jam- bes courtes; la main large; les doigts déliés, allongés, et nerveux aux articles; les ongles fermes et recourbés ; les ailes longues. Les signes de force et de courage sont les mêmes pour le gerfaut et pour le tiercelet., qui est le mâle dans toutes les espèces d'oiseaux de proie, et qu'on appelle ainsi, parce qu'il est d'un tiers plus petit que la femelle. Une marque de bonté moins équivoque dans un oiseau, est de chemucher con- tre le vent, c'est-à-dire de se roidir contre , et de se tenir fer- me sur le poing lorsqu'on l'y expose. Le pennage d'un faucon doit être brun et d'une pièce, c'est-à-dire de même couleur; la bonne couleur des mains est de vert d'eau ; ceux dont les mains et le bec sont jaunes, ceux dont le plumage est semé de taches , sont moins estimés que les autres. On fait cas des faucons noirs ; mais quel que soit leur plumage , ce sont toujours les plus forts en courage qui sont les meilleurs. « Il y a des faucons lâches et paresseux, dit un observa- « teur célèbre, et il y en a d'autres si fiers, qu'ils s'irritent « contre tous les moyens de les apprivoiser; il faut abandon- « ner les uns et les autres ». XI. 8 ii4 F A TT T^ous r(?sumons, sousun seul point de vue, les principales observations relatives au bon choix de loiseau de proie. On préfère en général celui qui a la taille plus dégagée ^ et les formes plus élégantes, les ailes plus longues, l'œil plus fier et plus assuré ; qui a plus de finesse dans les jambes , plus d'allongement dans les doigts , plus de largeur dans la main , plus d'angle dans la prise ; dont le plumage a moins de mou- chetures, est plus foncé, d'après la nuance commune au pennage de toute lespèce. 2.'' Acquisition du faucon.' — Ou l'on se procure à prix d'ar- gent des faucons tout élevés, ou il s'agit d'en prendre par les moyens que je vais indiquer, et de se charger de leur éduca- tion jusqu'à l'âge où ils peuvent être dressés. Bans le premier cas , on s' épargne une besogne et des soins longs et minutieux. Mais avant de payer l'oiseau, et après lui avoir appliqué toutes les remarques dont on vient de parler, il est encore essentiel de s'assurer de la bonté de sa constitu- tion intérieure; il faut examiner s'il n'est point attaqué du chancre^ espèce de tartre qui s'attache au gosier, ainsi qu'à la partie inférieure du bec; s'il n'a point sa mulelte empelotée^ c'est-à-dire, si sa nourriture ne reste point par pelotons dans son estomac; s'il se tient sur sa percbe sans éprouver de va- cillations; s'il n'a point la langue tremblante; si les émeus ou excréinens sont blancs et clairs; les émeus bleus sont, dans ces oiseaux, un symptôme de maladie et de mort pro- chaine. Dans le second cas , ou l'on a le rare bonheur de découvrir un nid, et d'y trouver les jeunes faucons formés, et en état de subvenir eux-mêmes à leurs besoins; pu il faut se résoudre à s'emparer, par adresse et par surprise , des faucons adultes. En terme de fauconnerie, on appelle niais^les oiseaux qu'on déniche ; sors, ceux qu'on prend jeunes, avant la première mue , et hagards , ceux qui ont déjà éprouvé une ou plusieurs mues : cette différence se reconnoît aux mouchetures et aux autres nuances du plumage. Les branchiers sont les jeunes oiseaux qui , sortis du nid, sautent de branche en branche, sans pouvoir encore pren- dre le vol, ni s'élancer sur la proie. Dans la doctrine de M. Hubert, il faut absolument négli- ger ces sortes d'oiseaux, et même effacer de la nomenclature de la fauconnerie les termes sous lesquels on a coutume de les désigner. « Les branchiers., dit-il, déjà faits en partie, « sans être cependant tout-à-fail formés , s'habltueroient dif- « ficilement à la nourriture qu'on leur donneroit ; avides de « la liberté dont ils ont déjà joui , il seroit impossible de le»- F A U „5 ft retenir, éans les soumettre aux exercices de Vaffuitage^ ou « de l'art de les dompter, parce quils ne seroient plus en « état de le supporter , à cause de la délicatesse de leurs or- « ganes et de la foiblesse de leur tempérament ». On prend les oiseaux dans Vaire ou nid, pendant qu'ils sont encore couverts de duvet, au moins sur la tête; dans un âge plus avancé , le jeune faucon se forme beaucoup plus difficilement au régime qu'on est forcé de lui faire observer, pour le rendre propre à la chasse. L'oiseau pris dans r^jV^ reçoit, au moment même, dans la domesticité, une première éducation distinguée de Vaffaitage, mais qui y prépare. Celte première éducation s'opère sous les auspices de la liberté; la contrainte et l'esclavage ne manqueroient pas d'amollir leur caractère , et d'altérer le principe de leurs facultés , qui alors ne se développant plus que très-imparfaite- ment , ne donneroient qu'un élève dégradé et indigne du rôle qu'il doit jouer. Quoique ce premier traitement soit, en général, assez uniforme pour les oiseaux de haut et bas vol, on y découvre néanmoins quelques difierences qui leur sont relatives. De quelque espèce que soient les niais ^ on leur attache des grelots aux pieds en les recevant , et on les place dans Vaire qui leur est destinée. Pour l'oiseau de haut vol, c'est un tonneau défoncé à un des bouts , couché, couvert en dedans de paille, posé sur un mur bas ou sur un tertre à portée du maître, l'ouverture tournée au levant. Pour celui de bas vol, Vaire est une hutte de paille nattée , posée sur un arbre peu élevé, à la portée de la main. Quelques planches en forme de table , adaptées à l'ouver- ture du tonneau ou de la hutte , servent aux premières cour- ses des jeunes oiseaux, et à recevoir le pât ou nourriture qu'on leur donne. Il consiste en viande de bœuf ou de mou- ton , dont on a retranché avec s^in la graisse , les parties tendineuses , membraneuses et nerveuses , coupée en mor- ceaux minces et oblongs ; il est bon d'y ajouter quelque- fois de la chair de volaille avec les plumes et les os. La chair de cochon est trop nourrissante ; celle de veau ne l'est pas assez. On donne le pât deux fois par jour, à sept heures du ma- tin et à cinq de l'après-midi; on le jette sur la table, et pen- dant le repas on excite les jeunes oiseaux par un cri quel- conque , mais toujours uniforme, afin qu ils puissent le re- connoître. Au bout de trois semaines environ , après la première soi- :i6 F A U tie de Vaire^ les oiseaux de haut vol commencent à montera l'essor. D'abord ils se jouent entre eux, puis ils se confient à leurs ailes ; et au bout de six semaines , les foibles habitans de Tair, les hirondelles et les chauve-souris, deviennent leurs premières victimes; c'est le moment de ne plus les laisser jouir de la liberté, et de les dresser pour la chasse. Si on n'a pu se procurer de jeunes faucons en les déni- chant , il faut chercher à s'emparer de quelques adultes ; en voici les moyens. Comme tous les autres oiseaux, le faucon peut se prendre à cette espèce de filet qu'on emploie pour prendre des alouettes ; mais la difficulté est d'attirer l'oiseau. Si son appé- tit est salifait , ou qu'au haut des airs il soit occupé à pour- suivre une proie qui redouble d'efforts pour lui échapper, il ne quittera pas prise , et il ne descendra pas de cette hauteur à la vue d'un appât immobile et qu'il méprise. Il faut donc plus d'art pour réussir. Le chasseur expérimenté place et fixe au centre de ses filets une poulie ( ou un fort fil de fer courbé en arc ) , dans laquelle il passe une filière de trente à quarante toises de long, et à son extrémité il lie par les pieds un pigeon vivant , qu'ij emporte avec lui dans sa loge pour attendre le faucon. Comme cet oiseau est quelquefois si élevé qu'il échappe- roit à ses regards , il en est averti par les mouvemens d'une pie-grièche qui, par une ficelle attachée à un corselet fixé près du filet, désigne par son genre d'agitation l'espèce d'oi- seau chasseur qui plane dans l'air. Est-ce une buse ou tout autre ennemi lourd et peu dangereux ; la pie-grièche ne se remue qu'assez mollement: mais si elle se précipite dans la loge et s'y cache , cette démonstration a pour annonce un oiseau d'un genre noble. Alors le chasseur lâche le pigeon , dont la vue et l'état appa- rent de liberté attirent les regards du faucon. S'il s'approche facilement , on retire le pigeon , et un moment après on le lâche de nouveau. Cette seconde apparition ne manque pas d'irriter l'oiseau de haut vol, qui fond sur sa proie , et se trouve à l'instant empêtré dans les filets ; car , à l'aide de la filière, le chasseur entraîne la proie et l'oiseau qui s'acharne au point où le filet peut jouer et le réduire en captivité. Voici une autre méthode. Un faucon privé que l'âge , les infirmités, ou d'autres mau- vaises qualités , rendent de nulle valeur, est attaché au bout d'une gaule , d'un bois pliant , longue de quinze à \ingt pieds ; l'autre bout de cette gaule est fixé en terre. Au bout auquel le faucon est fixé, on attache une filière passée par la poulie ou l'arc placé au centre du filet. F A U „^ Au sort et aux mouvemens de la pie-grièche, au moyea de la filière que le chasseur tient à la main, la gaule s'abaisse et se plie en arc vers la terre; le faucon qui y est attaché les ailes pendantes , la tête en bas , représente par cette atti- tude un oiseau abattu sur la proie ; celui de son espèce qui l'aperçoit du haut des airs , se précipite vers lui, et se jette dans le piège. Le grand-duc est T oiseau de nuit dont on se sert par pré- férence, et même le plus ordinairement pour attirer et pren- dre spécialement les oiseaux qui servent à la fauconnerie. L'instruction du grand-duc se réduit à lui apprendre à voler , à tout moment , d'un bout à l'autre d'une corde d'en- viron cent pieds de long , attachée à deux billots sur lesquels le duc se repose après sa volée. Pour l'y accoutumer, on l'enferme dans une chambre oh l'on a placé des billots en ligne droite , à peu de distance d'abord, mais que de jour en jour on éloigne davantage. On attache une corde d'un billot à l'autre, et aux jambes du duc des menottes; on passe dans l'anneau de'ces menottes une corde qu'on y fixe, et l'autre extrémité est liée à un anneau, à travers duquel passe la corde tendue entre les deux billots. On pose ensuite le duc sur un des deux billots, et on lui présente à manger sur l'autre : il ne peut prendre la nourri- ture offerte qu'en filant tout le long de la corde; bien entendu que celle qui l'attache ne doit pas être assez longue pour qu'il puisse se poser à terre , et il faut qu'il soit forcé de faire le trajet en volant. A-t-il pris une hêr.ade^ on pose le pal sur un autre billot, en continuant le même exercice jusqu'à la fin du repas. Peu à peu le duc de lui-môme s'habitue à voler d'un billot à l'autre, seulement pour changer de place, et sans y être obli- gé par l'éloignement de la nourriture ; alors son instruction est finie , et voici l'usage que Ton en fait. Dans un taillis où , en élaguant quelques arbres, on a for- mé une ouverture et une espèce de salon , on place en ligne droite, et à cent pas environ de distance, deux billots; on les joint par une corde tendue, à laquelle le duc est attaché, comme dans le lieu de ses premiers exercices. Cet emplace- ment doit être à découvert , et placé en face du salon. Ce salon est disposé de manière qu'il soit ouvert, et que l'accès en soit libre en dessus et sur les côtés à trois ou qua- tre pieds de la surface delaterre. Lesparois mitoyennes entre cet espace et le dessus sont fermées par des branches qui , laissant la liberté de voir dans le salon, en interdisent l'entrée à un oiseau de proie qui voudroit s'y précipiter les ailes étendues. îi8 F A V On suspend des filets nommés araignées aux Lranclies dont se forment les parois intérieures du salon; il y en a de même à la partie supérieure. Ils sont attaches très-légèrement aux branches qui sont à l'entour ; il n'y a de libre que le côté tourné vers le billot sur lequel on a posé le duc. Dans cet état de préparatifs, le chasseur se retire dans une loge aux environs. Lorsque le duc baisse la tête en tour- nant le globe de l'œil vers le ciel, on juge qu'il découvre quel- que oiseau de proie. A cette approche , l'oiseau captif quitte son poste , et vole vers le billot du salon où il va se reposer. L'oiseau de proie ne le perd pas de vue, et alors , ou il se précipite vers le salon, de plein vol, en y fondant du haut des airs par l'ouverture supérieure , et il s'embarrase dans l'araignée qu'il emporte , et dont les côtés retombent sur lui ; ou il vient se poser sur les branches qui forment les parois supérieures. A l'instant il s'en précipite pour se jeter parles côtés inférieurs sur l'ennemi; mais alors il fait tomber les araignées^ et il se prend dessous. De quelque manière que cela arrive, dès qiîe l'oiseau de proie a pénétré dans le salon, il faut y courir à la hâte, et le saisir avant qu'il ait pu se dé- gager des filets , ou se blesser en essayant de s'en débar- rasser. Les auteurs qui ont écrit sur la fauconnerie , ne manquent pas d'indiquer d'autres méthodes pour s'emparer de l'oiseau de proie ; mais toutes sont fondées sur les mêmes principes que celles que l'on vient d'exposer, et elles n'offrent rien agne , en le tenant toujours attaché à la filière , qui doit avoir au moins dix loises de long. On lui présente le leurre , on l'appelle t\a, geste et de la voix, d'abord à quelque distance, et de jour en jour d'un peu plus loin. Toutes les fois qu'il vient anleune, on lui sertàe la viande dont on le nourrit, et on lui en laisse prendre bonne gorge , pour Vaffriander. Enfin quand, au bout de ces fréquentes ré- pétitions, l'oiseau fond vivement sur le leurre de la longueur de la filière , le moment est arrivé de lui donner Vescap. Cet exercice consiste à lui faire connoître et manier sou- vent l'espèce particulière de gibier auquel on le destine ; on f' parvient soit en attachant ce gibier sur le leurre, soit en le aissant en présence de l'oiseau courir ou voler, d'abord attaché aune ficelle, puis en liberté. G'esllà la dernière leçon; tant qu'on la juge nécessaire à l'élève , on continue de le retenir par la filière ; mais quand il est parfaitement assuré, on se confie à lui, on le met en liberté, et c'est ce qu'on appelle voler pour bon. ' Nous observons de nouveau, que toutes les méthodes pour dresser l'oiseau de proie expliquées jusqu'à ce moment, ne contiennent que les principes généraux ; et que quant àfappli-^ cation particulière, il y a nécessairement une foule de dé^ talls et d'exceptions qui admettent des nuances infinies. PIut sieurs de ces oiseaux exigent des soins très-particuliers ettrès-» différents, selon l'espèce , l'âge , le sexe, le climat qui les vit F A U X23 Bâîlre , et même d'après la dureté ou la souplesse du carac- tère individuel, enfin d'après la qualité du vol auquel on des- tine l'élève. Circonscrits dans des bornes étroites , il nous est sans doute impossible de décrire toutes ces particularités, ni lyême d'y entrer; mais il est dans l'art de la fauconnerie des éducations remarquables , par les talens nécessaires pour y présider , ou par l'espèce singulière de soins , de patience et de travaux qu'elles demandent: il est juste de s'y arrêter et d'en mettre les divers tableaux sous les yeux du lecteur. Affaitage des gerfauts de ISurwége. — En principe général, un oiseauest d'autant plus difficile à dresser, qu'il appartient à une espèce plus grande, qu il est plus âgé , et qu'il arrive de contrées plus septentrionales. On a aussi observé que les plus difficiles à traiter éloient les tiercelets hagards des gerfauisde Nonvége. Il s'agit d'abord de les essimer ou maigrir, ce qu'on appelle aussi baisser le corps ; mais, pour y procéder avec sûreté , il est indispensable de faire une grande attention à la force de leur constitution ; au temps qui .s'est écoulé depuis qu'on les a pris jusqu'à l'instant où Ton commence à les dresser , loin des lieux qu'ils avoient coutume d'habiter ; à l'inaction dans laquelle ils ont vécu, et à la qualité des viandes plus ou moins nourrissantes qu'on leur a données. U faut surtout bien se garder de ne rien outrer; un jeûne poussé à l'excès ne produiroit qu'un effet momentané ; moins rigoureux, mais trop prolongé, il feroit naître le marasme: que l'on se tienne donc dans un juste milieu , et eh cherchant à amaigrir l'oiseau pour le dompter, il faut tout combiner de manière que le dépérissement passager que l'on occasione puisse être facilement réparé quand on le voudra, et sans altérer les facultés naturelles, toujours infiniment précieuses, et qu'il est à propos de conserver par tous les moyens pos- sibles. L'expérience et des observations assidues ont appris que l'on atteint ce but en ne donnant à l'oiseau que la moitié de la nourriture qu'on lui abandonnerolt, si onavoit dessein de le faire jouir de toutes ses forces. On pousse même le soin jusqu'à passer à l'eau, et à laver les chairs qu'on lui offre pour les rendre moins nourrissantes et un peu laxatives. Celte double précaution, répétée quelques jours, maigrit, àla vé- rité , l'oiseau; mais telle est la force de sa constitution, que même après un grand mois de ce traitement, son embonpoint n'est pas encore assez diminué pour le rendre souple , et suffisamment docile ; et pour y parvenir, il faut recourir au pat suivant. 124 F A U On réduit , en le battant, un cœur de veau en une espèce de bouillie mucilagineuse. Après avoir laissé l'oiseau jeûner un peu plus qu à l'ordinaire, pour aiguiser son avidité, on lui donne une pelote arrangée avec cette bouillie , de manière. qu'il fas^e gorge de la pelote entière; deux ou trois jours après cette opération, les forces et le corps étant suffisan)^ ment baissés, on revient à la première nourriture de cbair lavée , mais à demi-ration seulement; on la continue pendant quinze jours, et, tout ce temps, on fait souvent la têle k l'oiseau, c'est-à-dire, qu'on l'accoutume à se laissermettre le chaperon. Cette manœuvre particulière exige quelques détails , par rapport au gerfaut , que l'on pourra modifier en traitant des oiseaux moins difficiles. Vers les qumze derniers jours du régime que l'on vient de tracer, on bride une des ailes du gerfaut au moyen d'un fil ; on lui mouille le dessus du dos, les côtés et le devant ducorps, en lui jetant de l'eau avec une éponge ; puis on passe la main devant et derrière la tête qu'on manie , mais sans ôter ni re- lâcher le chaperon. Ensuite , avec une aile de pigeon que la fauconnerie nomme frist-frast, on le frotte, en appuyant sur le dos, sur les côtés et entre les jambes. Alors la main se reporte vers la tête; si les mouvemens en sont souples, dociles h. l'impression de la înain , on relâche le chaperon, en découvrant à moitié un des yeux. Le chaperon se remet en état plus ou moins promptenient suivant la contenance de Toiseau; on renouvelle la friction du frist-frast ; on découvre un œil, et ainsi de suite , retirant la lumière, et l'ôtant tour à tour; dans les intervalles, frot- tant avec l'aile de pigeon, on arrive à découvrir les deux yeux, sans cependant ôter entièrement le chaperon , dans lequel on lient toujours le bec engagé. Cette opération , pratiquée d'abord dans un lieu absolu- ment solitaire, et qui ne reçoit qu'une lumière sombre, est tellement efficace , que si on la commence de grand matin , et qu'on la répète dans la journée , il est très-ordinaire que le gerfaut, ainsi tourmenté sans cesse , se trouve le soir assez doux , quoique découvert , pour qu'on puisse lui faire voir compagnie. Mais il faut bien observer : i.** que toutes les personnes qui se trouvent en présence de l'oiseau, soient placées de façon qu'il leur soit présenté en face, et qu'aucune ne passe der- rière lui , ce qui ne manqueroitpas de l'effrayer ; 2." d'éviter tout ce qui pourroit l'intimider , car la moindre émotion de F AU „5 crainte au point où il en est, feroit perdre tout le fruit de sa première éducation , et la reculeroit de beaucoup. Du reste , le gerfaut , dans ce lieu habité , est traité comme il Tétoit dans sa solitude , c'est-à-dire, que l'on continue de le découvrir , de lui remettre le chaperon , de lui faire éprou- ver lefnsl-frast jusqu'au milieu de la nuit ; alors on lui donne un repos dont il a sûrement très-grand besoin. Tout ce qu'on vient de dire, et qu'on renouvelle sans relâche pendant six semaines, n'est encore que ce qu'on ap- pelle la première éducation du gerfaut et comme son ébauche ; et ce n'est qu'au bout de deux nouveaux mois d'apprentissage, qu'on dira qu'elle est achevée. Nous considérerons chacun des exercices qui ont lieu dans cet espace de temps. Les dix premiers jours sont employés à la fréquente répé- tition des leçons que l'on vient de décrire , et qui, commen- cées le matin , se continuent jusqu'au milieu de la nuit; mais à cette époque on laisse peu à peu l'oiseau plus long-temps découvert; on l'accoutume au bruit, au mouvement , à la vue des chiens qu'on tient en laisse , d'abord dans un grand éloignement , et de jour en jour à une moindre distance. L'oiseau à demi découvert reçoit quelques décades , purs-on en permet un plus grand nombre sans mettre le chaperon ; enfin on le forme à prendre sa ration entière sans être cou- yert. L'éducation le perfectionne et s'avance lorsqu'il se inontre à la fois empressé à prendre sa nourriture , docile aux autres exercices, paisible à la vue des chiens et des autres objets qui l'entourent : parvenu à ces points capitaux , l'élève passe à d'autres manœuvres. On le porte dans une chambre où n'entrent que le maître et deux aides, et où se trouve une table sur laquelle est atta- chée une (jfueue de bœuf; les aides sont placés de manière que l'oiseau les aperçoive en face lorsqu'il sera découvert ; le maître s'approche ayant à la main une aile de pigeon san- glante , et nouvellement arrachée du corps de l'animal. Il la fait sentir au gerfaut ; au moment où il s'acharne dessus , il est découvert, et permis à lui d'en prendre quel- ques hécades ; puis on tire doucement l'aile vers la queue de bœuf, sur laquelle l'oiseau se jette vivement , parce qu'on en a retiré l'aile , qu'on lui représente quelque temps après dans le creux de la main : à mesure que l'oiseau pose sur cette aile l'une ou l'autre de ses serres, on élève doucement la main en faisant le cri du leurre^ les premiers jours à voix basse, et tandis qu'il s'acharne sur l'aile, on le couvre légèrement du chaperon. Un moment après , on retire l'aile , et l'exercice recom- Kîence. L'oiseau découvert reprend la queue de bœuf; on le ,2G F A U relève en lui présentant l'aile de pîgeon , aved laquelle on le leitrre. Un des aides lui donne dans sa main la ration; pendant qu'il la prend , on le recouvre encore aux dernières bécades ; on Tacharne encore quelques instans sur l'aile , et l'exercice finit par la friction àafrist-frasf. Le lendemain on recommence , en attirant l'oiseau vers la table , par un appât dont on le tient un peu plus éloigné , en haussant la voix par le cri du leurre , en même temps qu'où ïachame. Le soir du même jour , l'oiseau placé sur sa perche et dé- couvert , on passe devant ses yeux , à quelques pas de dis- tance , une lumière ; on la promène doucement, en prenant garde d'abord que l'ombre ne passe derrière lui; ensuite on l'y accoutume peu à peu, et lorsqu'on s'aperçoit qne les di- vers mouvemens qu'on répète ne lui font plus d'impression , on emporte la lumière, après la lui avoir montrée une heure ou deux. Les quatorzième et quinzième Jours suivans , les mêmes leçons se renouvellent ; mais o« les rend plus fortes , et on les donne en plein air sur le gazon. On tient d'abord l'oiseau fort court , et on le leurre de près ; puis la longe se lâche insensiblement, et on le leurre de plus loin, en sorle que le quinzième ou seizième jour, le leun-e soit présenté à cent cinquante ou deux cents toises ; on ne manque pas , à chacun de ces exercices , de l'accoutumer au cri du leurre dans tout son éclat,, et tel qu'il l'entendra les jours de chasse. Pendant toute la durée de ces leçons , la ration se diminue d'autant plus qu'on approche davantage du terme des quinze jours , et l'oiseau est vidé deux ou trois fois, par l'usage à^une cure d'ail et d'absinthe qu'on lui fait avaler enveloppés d'éloupes. Chaque soir on le couche à la lumière , et on s'efforce de le fortifier et de le tranquilliser dans l'habi- tude des objets qu'il aperçoit , et des mouvemens qu'il voit faire. Pendant les deux jours qui suivent cette laborieuse quin- zaine , on acharne le gerfaut sur une poule ; le premier jour, on ne lui ôte le chaperon que lorsqu'on le voit acharné, et on jette la volaille à trois ou quatre pas : le second , on com- mence par le découvrir ; la poule lui est montrée à cinq ou six pas , en l'avertissant par le cri du leurre. Ces deux jours la poule est à sa disposition , et pendant qu'il s'en repaît , on affecte de parler , de crier , de se mouvoir autour de lui , pour le fortifier de plus en plus au bruit et à l'agitation. Le jour suivant on le tient ferme ^ c'est-à-dire que , peu nourri , on le rend plus âpre et plus disposé à la leçon du len- «lomain : ce jour on le leurre à deux cents toises , sans filière. F A U ,27 Les (lîfférens exercices décrits jusqu'à ce moment , forment la première partie de l'éducation du gerfaut : ce ne sont en- core que de simples préparatoires, et le but unique du chas- seur n'a été que de rendre Tolseau docile en l'affolbirssant , de s'en assurer par les secours qu'on lui donne , de le faire au bruit et à toute espèce de mouvement. Il est actuellement question de le former sérieusement et directement à la pra- tique de Tétat auquel on le destine , c'est-à-dire , à poursuivre une proie qui s'efforce d'échapp%r , à connoître particulière- ment celle à laquelle on veut l'attacher, et à se montrer prompt à l'atteindre , et apte à la saisir : or , pour parcourir toute la série des nouveaux exercices relatifs à cette seconde partie de sa grande éducation, il faut encore à Toiseau quinze ou vingt jours, et quelquefois davantage, d'après le plus ou le moins de disposition, de patience et de docilité qu'il possède. Le premier jour on enferme dans une peau de lièvre un poulet , qui passe la tête en dehors par un trou pratiqué à cette enveloppe, et on la fixe sur le plancher, comme si le lièvre étoit en repos sur le ventre. Dès que ce leurre est montré au disciple , à trois ou quatre pas, il s'y porte , et le poulet rentre la tête ; mais ses mouve- mens et ses cris animant le gerfaut , il s'acharne sur la peau; on l'excite encore en lui présentant , sur le poil du lièvre, quelques bécades ensanglantées ; puis on le relève et on le recouvre. Un moment après on fait la répétition , mais à cinq ou six pas de distance , et même en faisant faire quelque mou- vement au leurre , qui d'abord s'étoit présenté entièrement immobile. Dix jours consécutifs sont employés à la même manœuvre, en lui donnant plus d extension de jour en jour; la peau qui sert de leurre se montre toujours de plus loin ; elle reçoit plus de mouvement. Un plqueur, qui d'abord la traînoit fort dou- cement , peu à peu marche plus vite , enfin l'emporte en cou- rant à toutes jambes; et les derniers jours, monté à cheval, il part au galop le plus rapide ^ traînant après lui la peau de lièvre. L'oiseau étonné , ne l'atteint d'abord que le bec ouvert et haletant; mais l'exercice le met bientôt en haleine, et la leçon se répète jusqu'à ce que l'oiseau arrive le bec serré et sans haleter. En répétant ainsi ce point de l'éducation , l'objet du maître est non-seulement d'apprcndie au gerfiut à connoître le lièvre ^ mais de le foriifioi par rexercloe même, et le mettre en haleine , ce qui est absolument Indispensable , à quelque vol qu'on le destine, en observant de lui donner sa cure chaque fois qail atteint la peau et qu'il s'y acharne vivement; 128 F A U L'éilucalion est finie , si l'oiseau est destiné pour le lièvre; mais si l'on a dessein de lui faire voler le héron ^ la buse , ou quelque autre habitant de l'air , il y a d'autres choses à ajou- ter , au moment où il est en haleine par l'exercice de la peau du lièvre, qu'on nomme traîneau; on lui fait connoître l'en- nemi auquel il doit faire la guerre, et on l'y habitue en le tenant sur une peau de l'espèce pour laquelle on le dresse ; en la lui jetant de plus loin en plus loin; en l'accoutumant à la lier en l'air, ou saisir dans les serres pendant qu'elle re- tombe; en lui faisant manier le vif ^ lui donnant, pour l'y acharner, des bécades ensanglantées à travers les plumes; en lâchant la proie devant lui, le découvrant au moment qu'elle prend l'essor ; la lui faisant lier d'abord à une foible hauteur , puis à une plus élevée ; car on a remarqué que l'oiseau qui une fois a fôla proie à trente pieds d'élévation , la //' faucons s'engendrent et forment grosses et dangereuses apos- « tûmes, dit le seigneur de Franchières, dont nous rapportons « le texte , pour que l'on puisse juger, malgré son vieux style , e< comhien il avoit étudié les maladies de cet oiseau ; il leur «f vient ce mal, pour prendre trop les haies et les buissons, « ou pour trop se débattre, soit sur le poing, soit à la perche, « de frapper sur leur proie , en quoi faisant, ils se froissent « et s'échauffent, puis se refroidissent, et ce leur vient l'a- « postumc. «De ce mal vous pourrez prendre indice et démanstra- « tion , quand vous verrez les narines de vostre oiseau sou- « vent s'estouper, et le cœur lui battre fort dans le corps. « Pour remédier à ce mal... prenez le blanc d'un œuf et « le battez bien fort, et des feuilles de chou que ferez piler « et en espreindre le jus , puis le mêlerez avec le blanc de « l'œuf battu, et en composerez une médecine, laquelle « mettrez dans un boyau de geline , et la ferez, le matin, « prendre à vostre oiseau , que vous ferez, puis après , te— « nir au feu ou au soleil, et ne le paistrez jusqu'après midi , « que lui donnerez d'un cœur de mouton ou d'une jeune pou- « laillc. « Le lendemain, prenez du romarin que ferez brûler et « réduire en cendre et poudre , de laquelle vous lui poudre- « rez sa chair, quand le voudrez paistre à discrétion ; puis par « trois jours, lui donnerez du sucre, et le quatrième jour eu- « suivant, retournez à lui donner de telle poudre ou cendre « de romarin , changeant ainsi le sucre et la poudre de trois « en trois jours , pour l'espace de quinze jours , pendant les- « quels advisez soigneusement à le tenir chaudement jour et « nuit , et ne le paistre que de bon past à moyenne gorge. » Mal de foie. — Le niai ou échauffement de foie , survient ordinairement aux oiseaux par la faute de ceux qui sont char- gés de les gouverner, c'est-à-dire , en leur donnant pour nour- riture de grosses ou mauvaises chairs , souvent vieillies et gâ- tées , ou parce qu'on néglige de baigner ces oiseaux , qu'on épargne leurs boissons , ou que l'eau n'est pas propre , au- tant de moyens de leur échauffer le foie. Des pieds fort échauf- F A U ,39 fés , la gorge blanchie par les vapeurs irritantes du foie échauf' fé, sont les tristes indices du mal intérieur. Si , lorsque Ton s'en aperçoit , il a déjà fait assez de pro- grès pour que la langue paroisse noire, l'oiseau est perdu ; il est inutile de songer à le soigner. Mais si ce symptôme mortel ne se manifeste pas, on peut espérer de sauver le malade. On fait usage en pareil cas de limaçons détrempés dans du lait d'ânesse , ou de chèvre , dans un verre couvert , pour que les limaçons n'en puissent sortir. Le lendemain , après avoir rompu les coquilles et lavé les limaçons dans du lait frais , on en fait avaler à l'oi- seau quatre ou cinq , selon leur grosseur. Il faut tout de suite le placer au chaud ou au soleil , et ly laisser jusqu'à ce qu'il se soit vidé quatre ou cinq fois, et "même le retenir au so- leil plus long-temps s'il en peut endurer l'ardeur. On le paît ensuite de chair de mouton ou de volaille baignée dans le lait, et il faut le tenir à cette nourriture huit à dix jours. Lorsque les premières purgations auront évacué les mau- vaises humeurs, et que la langue aura repris sa couleur fraîche et naturelle , on la lui arrose , ainsi que la gorge , avec de l'huile d'amandes douces , ou d'olives , en se servant d'une plume , deux ou trois fois par jour ; ensuite avec un instrument d'ar- gent ou d'or, on lui racle la langue et la gorge jusqu à parfaite guérison , toujours en continuant de laver son past dans du lait. Si la maladie étoit telle que l'oiseau ne pttt manger , gar- dez-vous de l'abandonner ; c'est tout au contraire le moment de reconnoître ses services et de redoubler vos soins : à l'aide d'une petite fourchette , enfoncez doucement la nourriture à petits morceaux dans la gorge , de manière qu'il puisse l'a- valer ; car ce n'est que le mal qu'il éprouve de l'endure de la langue , qui l'empêche de prendre des alimens. La patience et la douceur ne peuvent manquer de triompher au bout de quelques jours. \Jépilepsit. — \Jèpilepsie ou le haut-mal , qui , quelquefois , tourmente les faucons , a pour principe une certaine ardeur du foie , qui , faisant monter des chaleurs au cerveau , les étourdit et les fait tomber. Il faut en pareil cas , selon l'au- teur que je viens de citer , examiner le derrière de la tête de l'oiseau, où l'on trouvera à.*^\ys. fossettes ^ que l'on chauffera avec un fil d'acier ; si celle opération ne réussit pas , on aura recours au traitement suivant : Faites sentir au malade sur la tête un petit fer rond et chaud , en observant de ne point blesser l'animal, et de pré- senter le fer avec autant de douceur que d'adresse. Puis, mê- lez et battez bien ensemble une égale quantilc de lentilles ^^o y A II rousses séchées n" four et réduites en poudre fitic , et de la limaille de fer la plus déliée , îe tout jeté dans du miel frais. Faites avaler à l'oiseau des pilules de cette matière , grosses « omme un pois. Placé ensuite sur le poing au soleil , il doit y demeurer jusqu'après deux évru-.uations ; alors on lui donn;; une aile de pigeon , et ce reujède se continue sept ou huit jours. ijApepi'e. — Une mauvaise nourriture , mal lavée et mal net- loyée, produit des phlegmes et des humeurs grossières dans le corps , et surtout dans les entrailles des oiseaux chasseurs ; les fumées, en montant à la tête , et condensées en pituite , tomhenl sur la langue , et leur corruption y engendre la pé- pie. Le fréquent éternucment de l'oiseau , suivi d'un ou deux cris , annonce la maladie , c'est-à-dire , la pépie sur la langue. On trempe dans de l'eau rose un morceau de coton au bout d'un petit bâton , et on en lave , à plusieurs reprises , la langue. tiUSiiile , «îui'ant quatre ou cinq jours, à deux ou trois fois le jour, on fait la même lotion avec l'huile d'amandes douces ou d'olives. Alors la pépie étant devenue blanche et molle, on la tire doucement dehors avec la pince d'un instrument, comme on le fait à la volaille en pareil cas. Mal d'oreille. — Le froid et le rhume de tête produisent cet accident. On connoît que l'oiseau en est atteint , lorsqu'il met l'œil de travers , et que son appétit diminue sensiblement , à cause des humeurs qui coulent dans ses oreilles, comme vous pourrez vous en apercevoir en v jetant les yeux. On prend un petit fer dont le l)ord est arrondi comme un petit pois : on le chauffe et on le trempe dans l'huile d'aman- des douces , et on en fait dégoutter dans les oreilles de l'oi- seau : il seroit bien à propos de pouvoir en même temps , avaC l'extrémité de ce fer, insinuer de cette llqueurau fond des oreil- les , ce qui hâteroit la guérison , en prenant bien garde de ne pas chauffer trop le fer, et de ne pas le pousser trop avant, de peur de blesser le malade , et de lui causer un nouveau mal pire que le premier. On répèle ce traitement cinq ou six jours, en continuant toujours d'enlever et d'essuyer avec toute la douceur et toute la propreté possibles l'humeur qui découle du siège du mal ; 11 faut aussi visiter la gorge pour voir si l'humeur ne l'a point attaquée. La teigne. — Ce mal vient le plus souvent de ce que l'oi- seau trop ardent ou trop courageux, brave le vent avec trop de force , et s'obstine à lutter contre son souffle impétueux; car alors le sang , par la violence du battement et du vol , se porte aux extrémités , c'est-à-dire , aux ailes et aux mains ; en sorte que la liqueur vitale meurtrie ou émue, n'étant pas assez F A U x,4i tôl év;»cijée par la saignée, elle se conuiupt et produit les boulons teigneux aux mains, et de petites vessies aux ailes ; l'oiseau les crevant avec le bec , le bout de l'aile paroît souillé comme un fer de la rouille. Voici le remède indiqué par le seigneur d Esparron, dont on a parlé au comniencemenl de cet article. « Or, pour préserver vos oiseaux de teigne^ tenez-les en « bon point; et si tant estait qu'ils s'en trouvassent atteints, <( la première chose que vous ferez, c'est de remonter l'oi- « seau , car tant qu'il sera à bas , vous ne le sauriez guérir. » Pour ce, traitez-le bien, et ''e bonnes viandes, comme pi- «' geonneaux, moineaux, cl autres petits oiseaux que vous lui « laisserez en vie, s'il est possible, tenant toujours l'oiseau au mois de mai ou juin -, preaez les glandes que ces animaux ont sous l'oreille, à l'extrémité de la mâchoire, et qui sont à peu près de la grosseur d'une amande; emporiez-en dix ou douze; faites-les hacher avec 4a nourriture de l'oiseau , et tâchez qu'il prenne le tout ; si l'amertume naturelle de ces glandes rebutoitloiseau, tâchez d'y mêler quelque ingrédient qui adoucisse ce mélange. Observez que quand le malade commencera à muer vérita- blement , et à perdre ses plumes , il faut bien se garder de continuer le remède , mais le cesser sur-le champ; car il fe- roit aussi bien perdre les nouvelles plumes que les vieilles. Un ancien auteur cité par le seigneur de Franchières , donne, à ce même sujet, un autre remède. Faites bouillir les tronçons d'une couleuvre, dans un pot neuf plein d'eau; faites tremper dans cette eau refroidie des grains de froment ; nourrissez de grain quelques pigeons ou tourterelles , et sem- blables oiseaux, et vous en paîtrez Toiseau, dont la mue , à ce moment, lente et pénible, prendra bientôt un caractère d'amélioration et de salubrité qui sauvera le malade. Si c'est un faucon dont la mue ait peine à fournir son cours, faites griller au four, jusqu'à la réduction en poudre, des chauve-souris ; mêlez cette poudre à la nourriture ordi- naire de l'oiseau , qui ne tardera pas à en éprouver le meil- leur effet. Traitement pendant la mue. — « Si vous voulez , dit l'auteur » que l'on vient de citer , avoir bonne entrée et bonne issue » de la mue de votre oiseau, advisez premièrement à ce que , » entrant en la mue , il soit //«? cette occasion la recette du docteur Jean de Franchières , grand- I rieur d'Aquitaine , un des plus célèbres fauconniers du sixième siècle : « Prenez de l'herbe vulgairement appelée « pied de coloinb , autrement herbe robert , et l'ayant pilée avec « un mortier , exprimez-en le jus; puis fait , prenez l'oiseau, « et sa plaie visitez ; et si le coup est grand et noir à l'en- « tour , et néanmoins il n'y ait pas grand pertuis , en faudra « faire l'ouverture plus grande , ainsi qu'on le verra être « besoin , et dedans ladite plaie mettre du jus de Therbe sus- « dite , et dessus icelle, puis après en appliquer le marc en for- ce me de cataplasme, etlebanderbien migncnnement, et puis « n'y toucher de vingt-quatre heures. Aussi doit être le fau- « connier, averti d'arracher lesplumesdel'enlour de la plaie, « en temps qu'il les verra faire nuance et empêchement à « l'application du médicament. Or a ladite herbe robert « telle vertu que la plaie à laquelle est appliquée en la ma- « nière susdite , n'apostume point, qui est un admirable sou- « lagement pour les oiseaux. » Toutes fois au défaut de pouvoir recouvrer de cette herbe « de pied de colomb en sa verdure , et conséquemment du jus « d'icelle, prendra la peine le fauconnier d'en avoir de la « sèche en poudre, et d'icelle poudre, se pourra aider, ne « plus ne moins que du jus , appliquant l'un et V^inKvQ {remède) " à son aisance et commodité à la plaie, parla fonne ci-des- « sus indiquée, après avoir néanmoins bien nettoyé et lavé fc ladite plaie de vin blanc; car Tun des grands secrets et « moyens de bien guérir l'oiseau blessé, est de bien tenir « toujours la plaie nette .» Onglerompu. — Ou l'oiseau a perdu l'ongle entier, ou seu- lement une partk : dans le premier cas, c'est-.î-dire, s'il a tout perdu, et qu'il n'ait que le petit tendon ou cartilage intérieur, il faut prendre du cuir mince, en faire un doigtier à l'oiseau, que l'on emplit de graisse de poule, et le dedans de Vorteil au doigt , dont l'ongle est perdu , en attachant adroite-r ment ce doigtier à la jambe de l'oiseau, avec de petites cour- roies du même cuir, et le renouvelant de deux en deux jour* jusqu'à ce qu'il ait fait revenir l'ongle. Dans le second cas, c'est-à-dire, si l'ongle est seulement rompu et le bout emporté , de manière qu'il en reste encore assez , il faudra oindre ce reste de graisse de serpent , ce qui fera revenir et croître insensiblement cetongle, aupointqu'au bout de quelques jours l'oiseau pourra s'en servir comirie des , autres. t% F A U Lorsque l'ongle est foîblement séparé de la chair , et que la plaie est sanglante, prenez du sang - dragon en poudre, mettez-le sur la plaie, et sur-le-champ le sang sera étanché. Si à la suite de la blessure il survenoit quelque enflure , il faut l'oindre de graisse de poule, et la tumeur ne tardera pas à disparoître. Rupture de la cuisse et de la jambe. '— Prenez une jeune branche de pin, de la grosseur du petit doigt; fendez-en l'écorce en deux éclisses pour faire tenir droit le membre malade ; faites ensuite un emplâtre de bol d'Arménie , de sang - dragon et de glaire d'œuf; appliquez-le sur la partie offensée de manière que le bandage ne soit pas levé avant trente jours. A cette époque on peut relâcher peu à peu ca éclisses, sans les ôter entièrement que dix jours après; alors, c'est-à-dire au bout de cette quarantaine , l'oiseau doit être guéri. Observez que, pour l'empêcher de se débattre pendant tout ce temps, il est à propos de le tenir en lieu obscur, qui ne soit ni froid ni humide. Si la rupture est au-dessus du genou, et si haut, qu'on ne puisse que difficilement appliquer les éclisses, n'en concevez aucune Inquiétude ; le cataplasme , fi%é du mieux qu'on pourra, fera son effet, et la guérison s'opérera. Rupture de l'aile. — Si l'oiseau a l'aile rompue à l'une des jointures, elle est perdue, et iln'y a point de remède. Si lables- sare est dans une autre partie du membre , on peut la guérir. n Tondez premièrement tout autour de la blessure , dit le " sieurd'Esparron, et coupez toutes les plumes plus proches ; « puis redressant bien l'aile en son lieu , prenez des pièces " d'écorce de pin , des plus jeunes branches , et de celles qui « sont de la grosseur du petit doigt , et accommodez ces deux •< pièces d'écorce en liant bien l'aile au milieu d'icelles, le » mieux qu'il se pourra; après appliquer -lui un emplâtre, « ( comme dans Varlirle immédiatement précédent ) ; estant « guarry du tout, vous lui ferez une estuve pour ramollir ses » nerfs , comme s'ensuit. « Remplissez un pot de terre tout neuf, du meilleur vin « que vous pourrez trouver; puis mettez avec ce vin une poi- « gnée de roses sèches , et autant de son de froment, et une « quatrième partie de poudre de myrte ; après , couvrez le « pot avec de grosse toile , laquelle vous enduirez de pasle ou « d'argile, en façon que cesle toile ne brûle point; puis faites n ainsi bouillir le tout dans ce pot, durant une bonne heure, « après laquelle vous osterez du feu, et y ferez un troupar- « dessus, au milieu de la toile; et en abattant vostre oiseau, * tenez-le en sorte qu'il en reçoive la fumée à Tendroict do F A U ,55 « la blessure. Cette esfuve réitérée ainsi trois fois , lui profi- u tera beaucoup. Cependant, soyez soigneux de le tenir en « lieu chaud, altendan' que le temps de muer soit venu; car K après la mue , il volera comme auparavant. » lu aile démise. — Lorsque l'oiseau se sera démis l'aile , ou en volant avec trop d'efforts, ou en frappant trop vivement sur sa proie , hâtez-vous de le traiter comme il suit : Prenez avec douceur l'oiseau blessé, et remettez légèrement l'aile à sa place; appliquez ensuite à l'endroit malade un cataplasme de sang - dragon, et bol arménien, comme celui dont on a parlé ci-dessus ; ce cataplasme doit rester appliqué trois ou quatre jours. On doit avoir soin de couper en petits morceaux la cliair qu'on lui destine , afin qu'en mangeant il ne fasse aucun effort qui puisse déranger le bandage qui retient l'em^ plâtre. Notice de quelques auteurs qui ont écrit sur la fauconnerie. A la suite de ceux dont on a parle au commencement de Tar- ticle général, et qui se sont rendus célèbres en cette matière , il faut placer: I ." Guillaume Tardif., du Puy en Vêlai. Ainsi que tous les maîtres de l'art, il défend expressément de donner à aucun oiseau de proie de la chair d'un animal en rut; quelque peu vraisemblable que soit le danger d'une pareille nourriture , il seroit curieux d'en vérifier la réalité, et de lever toute espèce de doute à cet égard. 2.*î Arletouche de Alagona. Ce qui appartient en propre à cet écrivain , c'est qu'il divise les différentes sortes de chairs pour les oiseaux de proie, en bonnes, restauradves, laxati- ves et pernicieuses ; selon lui, les bonnes sont celles de vache , porc, mouton, lièvre, toute chair sauvage , excepté le cerf et le sanglier : les restaurantes sont celles d'oies, de canes, de chevreaux, de souris, de faisan , de perdrix , et de volaille en général : la chair de poulet, le poulmen et le foie de porc, sont laxatÏQes ; les pernicieuses sont celles de sarcelle , de cor- moran, de chouette , de corbeau et de corneille. 3.0 M. Leroi., lieutenant des chasses du parc de Versailles, et qui a fourni l'article sur l'art de la fauconnerie , dans la première édition de V Encyclopédie, s. et v.) FAUCONNIER. Celui qui instruit et soigne les faucons et les autres oiseaux de proie , que l'on élève pour la chasse. On l'appelle autoursier ., lorsqu'il est spécialement chargé du soin des autours. V. Faucon et Épervier-Autour. (s) FAUFEL. Nom indien de la noix, d'arek ou catechu. V. Arec, (b.) FAULB AUM. Nom donné par les Allemands à la Bour- GÈNE, au Merisier à grappe, à I'Ojbier et au Troène, (list.) ,56 F A U FAULBEERE. V. Faulbaum. (ln.) FAULE. Nom allemand qui désigne la Carie qui atta- que les grains, (ln.) FATJLESCHE. C'est le Tremble, en Allemagne, (ln.) FAULGRETHE. La Rerle à feuilles en faux (^sium fakana^ et la Petite Ciguë (^œûiusa rynapium) sont ainsi nenmiées en Allemagne. (LN.) FAULWEIDE. C'est, en Allemagne, une espèce de Saule { saJix pentamlra). (ln.) FATJLX. Instrument ou grande lame qui sert à Faucher. (s.) F AULX. F. au mot Cépole. (b.) FAUNE. C'étoit un dieu champêtre de l'ancienne mytho- logie. Il habitoit les bois, se plaisoit à fréquenter le rocher solitaire et à se désaltérer dans les fontaines mousseuses. Il étoit fils de Mercure et de la Nuit. Les satyres, les sylvains, les nymphes avoient aussi les mêmes parens. Les faunes ëtoient représentés comme des hommes avec des pieds de chè- vre , un aspect sauvage et approchant du bouc. Il paroît que ces dieux fabuleux avoient été introduits par les Egyptiens qui honoroient les singes et les cercopithèques. Qu'est-ce en effet que les satyres , les égipans , les sphinx , les onocentaures , sinon des pithèques, des magots, des chimpanzés, despapions, des singes cynocéphales? Aujourd'hui le singe malbrouk porte le nom de simiafaunm , Linn. Comme l'histoire naturelle des plantes d'un pays se nomme une Flore , Linnaeus appelle une Faune l'histoire naturelle de ces animaux. Nous avons des flores d'un grand nombre de contrées, mais peu de faunes. Selon les anciens, ces dieux champêtres qu'ils nommoient faunes et satyres, étoient très-lascifs et pélulans. Ils indiquoient sous cette allégorie , la fécondité et les perpétuelles généra- tions de la nature. Ces dieux chantoient, exécutoienl des fêtes rustiques, charmoient les bois des accens de leurs (lûtes, et poursuivoient les naïades dans leurs roseaux, les dryades dans les bocages touffus. C'étoient des emblèmes frappans de l'a- mour qu'inspirent les campagnes dans les beaux jours, et des charmes dont elles s'embellissent. C'est ainsi que les anciens éludioient l'histoire naturelle ; ils la remplissoient des agréa- bles mensonges de la mythologie, et cherchoient moins âdis- séq-'ior en détail les objets de la nature , qu'à s'enivrer des sentlmens que leur aspect inspiroit à leurs cœurs; ils savoient moins , mais ils jouissoient davantage, (virey.) FAUNE. Nom donné à un papillon^ par Esper et Fabrî- cius, et qui paroît être Varachné d'Engramellc ( FopiUons d'Europe^ V. Satyre, (l.) F A U ,5; FAUNE, Faunus. Genre de coquilles e'tablî par Daude- bard, dans le voisinage des Vis. Ses caractères sont : coquille libre, univalve, turriculée; spire régulière, aiguë"; ouverture semilunaire ; columelle lisse, arquée, soudée, dans le haut , à la lèvre extérieure qui est tranchante et terminée par une légère dentelure ; base échancrée. La seule espèce qui constitue ce genre a trois pouces de long. Sa couleur est un noir de jayet. Elle paroît (luviatile , mais son pays natal n'est pas connu, (b.) FAUSSE-AIGUE-MARINE. Variété de chaux Huatée transparente , d'un bleu verdâtre ou d'un vert bleuâtre pâle , cristallisée ou amorphe, (luc.) FAUSSE AILE DE PAPILLON. Nom marchand d'un cône ( conus gennanus). (desm.) FAUSSE-AMÉTHYSTE, spath fluor violet. Le spath fluor vert est une fausse émeraude ; le bleu, un faux saphir; le jaune , une fausse topaze, etc. V. Chaux fluatée et Spath FLUOR. (PAT.) FAUSSE-BRAN C-URSINE. C'est la Berce, (b.) FAUSSE-CANNELLE. C'est le Laurier cassie. (b.) FAUSSE -CHÉLIDOINE. Nom très-impropre qu'on donne à de petites calcédoines lenticulaires qu'on trouve dans un ruisseau , près de Sassenage en Dauphiné : on les nomme aussi pierres d'hirondelles, (pat.) FAUSSE-CHRYSOLITHE. Quarz hyalin de couleur jaune verdâtre , que l'on a nommé aussi fausse topaze d'un jaune verdâtre. (luc.) FAUSSE-COLOQUINTE. Espèce de Courge, (b.) FAUSSE-ÉBÈNE. C'est le Cytise des Alpes, (b.) FAUSSE-GALENE. On donne ce nom à une variété de llende qui a de la ressemblance avec la galène ; mais on la distingue facilement en soufflant dessus : la blende se ternit, ce que ne fait pas la galène. V. Zinc sulfuré, (pat.) FAUSSE-GALLE. F. au mot Galle, (b.) FAUSSE-GUIMAUVE. C'est I'Abutilon. (b.) FAUSSE-HYACINTHE. Quarz transparent, de cou- leur jaune-roussâtre. (luc.) FAUSSE-IRIS. Voyez Morée de la Chine. Tb.) FAUSSE-IVETTE. C'est une Germandrée {^teucrium pseudo-chamœpytis , L. ). (ln.) FAUSSE-LINOTTE. V. Fauvette bimbelée. (v.) FAUSSE -LYSIMACHIE. C'est I'Epilobe à feuilles étroites, (ln.) FAUSSE-MALACHITE. Nom très-impropre donné au jaspe vert. (PAT.) ,58 F A U FAUSSE-MUSIQUE. C'est une variété de la Volute MUSIQUE {vol. musica).(liESM.) FAUSSE-ORANGE. Espèce de Courge jaune, (b.) FAUSSE ORONCiE. C'est un agaric très-vénéneux, et qui a beaucoup de ressemblance avec I'Agaric oroinge VRAIE, (desm.) FAUSSE -OREILLE DE MIDAS. C'est le Bulime BOUCHE ROSE {biilimiis roseus). (desm.) FAUSSE -POIRE ou Cougourdette. Variété de la Courge, (ln.) FAUSSE-PRASE. V. Prasem et Quarz. (luc.) FAUSSE-REGLISSE. C'est un Astragale ( Astragalus glyciphyllos). (ln.) FAUSSE-RHUBARBE. C'est le Pigamon des prés. Dans les colonies françaises, c'est le RoYOC, et le Piga- mon tubéredx, L. (b.) FAUSSE-ROSE DES SAULES. Des auteurs appellent ainsi une monstruosité que l'on observe quelquefois sur des tiges du saule, ou au bout de ses branches. C est un assem- blage de feuilles imitant, grossièrement , par leur nombre et leur disposition, une fleur de rose: cette production, qui ne se voit que dans les endroits où il y a eu un bouton, est pro- bablement occasionée par la piqûre de quelques insectes , qui modifie la direction des sucs de l'arbre elles fait passer en plus grande abondance en cette partie. Elle est pour l'i- gnorant un présage de malheurs, (b.) FAUSSE-SAUGE DES BOIS. C'est une Germandrée ( ieucrium scorodonia , L.). (LN.) FAUSSE-SCALATA. C'est une coquille univalve du genre turbo de Linnseus. C'ç^tson Turbo dathrus ., qui sert de type à un genre particulier. V. Scalaire, (desm.) FAUSSE- SENILLE. C'est la Renouée {polygonum m'iculare^ Linn. ). (ln.) FAUSSE-TEIGNE. Nom donné par Réaumur à des chenilles qui, à la manière de celles des teignes proprement dites , vivent dans des fourreaux qu'elles se sont construits , mais fixes. V. Tinéïte , Aglosse , Gallérie. (l.) FAUSSE-THIARE. C'est le nom d'une coquille d'eau douce. C'est le Strombus palustris Linn. (desm.) FAUSSE-TINNE DE BEURRE. C'est un cône (co««5 glaucus ). (DESM.) FAUSSE-TOPAZE. F. plus haut Fausse-Chrysolithe et Quarz. (luc.) FAUSSES - NAGEOIRES ou Nageoires adipeuses. On donne ce nom à des appendices de la peau remplis de graisse, et non supportés par des arêtes, que l'on remarque F A U ,39 sur la ligne dorsale de certains poissons, et notamment de ceux du genre Salmone. (desm.) FAUSSES-CHENILLES. On a ainsi nommé les larves àes tenthrèdes de Linneeus , à cause de leur grande ressemblance avec les véritables chenilles : elles diffèrent de celles-ci par leurs pattes membraneuses, qui n'ont pas de crochets, et dont le nombre est au-dessus de dix, ou qui manquent tout-à- fait. (L.) FAUSSES-PLANTES MARINES. Ce sont les diverses espèces de productions polypeuses, que les anciens natura- listes prenoient pour des végétaux , à raison de leur forme branchue. P'. Polypier, Corail , Gorgone, Antipathe CoRALLiiSE, Sertulaire, Flustre , etc (b.) FAUSSES-PLANTES PARASITES. Ce sont des plan- tes que les circonstances font quelquefois croître sur les ar- bres, mais qui viennent ordinairement sur la terre: ce sont encore les plantes grimpantes qui s'attachent au corps des arbres, sans pour cela vivre à leurs dépens, comme le lierre (B) FAUSSES-TRACHEES. F. Trachées et Arbre (b ) FAUVE, BÉTE FAUVE. Dénomination que les chas- seurs appliquent au cer-f, au daim et au chevreuil, (s.) FAUVE. Dans YHisl. nat. des Antilles ^ par Louvilliers de Poincy , on trouve , sous la dénomination de fauve , l'indi- cation d'un oiseau à pieds palmés , qui paroît être \efou. (s.) FAUVE. Poisson du genre Labre, (b.) FAUVETTE,^j/(;ia,Lath.,mo/aa7/a, Linn. Genre del'or- dre des oiseaux sylvains , et de la famille des chanteurs. V. ces mots. Caractères: bec grêle, subulé , àbase un peu comprimée chez les uns, un peu déprimée chez les autres, rarement tout-à- fait droit, toujours étroità son extrémité; mandibule supérieure entière ou échancrée vers le bout, le plus souvent fléohie à la pointe-, l'inférieure droite; narines garnies en dessus d'une membrane , à ouverture de diverses formes , oblongue , li- néaire ou lunulée; langue cartilagineuse, lacérée à la pointe; bouche ciliée; ailes à penne bâtarde courte chez le plus grand nombre; rémiges les plus longues, variables ; les i.« et 2.^ chez les unes, les 2.* et 3.^ chez les autres , les 3.^ et 4..e chez plusieurs ; quatre doigts, trois devant, un derrière ; les exté- rieurs soudés à la base, l'interne totalement libre. Ce genre est divisé en. deux sections: la i.r« se compose des espèces dont le bec est échancré et plus ou moins incliné à la pointe de sa partie supérieure ; la 2 ."»« de celles qui l'ont droit et aigu. A l'exception du rouge-gorge^ tous ces oiseaux nous quittent aux approches de cette saison où les arbres dépouillés defeuilleset de fruits, les insectes morts ou engourdis, les privent de leur î6o F A U nourriture habituelle ; mais dès que les fleurs commencent à s'épanouir , (juc les bocages se couvrent d'une naissante verdure, et offrent de tendres alimens à des milliers de petits animaux, la nombreuse famille desfawe/tes reparoît et se dis- perse dans nos campagnes; plusieurs se fixent dans nos jardins et nos bosquets; d'autres préfèrent la lisière des taillis ou l'é- paisseur des bois; quelques-unes ne se plaisent que dans des lieux aquatiques, où elles établissent leur domicile d'amour; toutes animent les endroits qu'elles habitent , par la gaîlé de leurs chansons, la variété, la vivacité de leurs mouvemens, leurs jeux et leurs combats amoureux. Parmi ces oiseaux, les uns ne vivent que d'insectes ; d'au- tres y joignent les baies et les fruits succulens. Lorsqu'ils se nourrissent de raisins , de figues , de mûres , ils deviennent gras, et ont la chair presque aussi savoureuse que le hec-figue, ce qui les fait confondre avec lui dans nos contrées méridiona- les. Les bosquets, les buissons, les halliers sont les endroits que la plupart choisissent pour y établir leur nid, tandis que d'autres préfèrent les joncs et les roseaux; les culs-rouges confient leur progéniture à des trous de muraille , de rocher ou d'arbre ; les pouillots nichent à terre et donnent à leur nid la forme d'un petit four. Leur ponte ne se compose, chez le plus grand nombre, que de quatre à cinq œufs, et de six à huit chez les pouillots. Tous les ornithologistes se récrient avec raison , contre la difficulté de débrouiller la nomenclature Aes famettes et des pouillots d'Europe , difficulté bien surprenante quand il s'agit d'oiseaux qui habitent parmi nous; mais elle cesse néanmoins de l'êtrepour celui qui s'est assuré des erreurs qui fourmillent dans la plupart de leurs descriptions et de leur synonymie. 3En effet , des auteurs ont divisé ce qu'on devroit réunir, tan- dis que d'autres ont réuni ce qu'il falloit diviser; presque tou- tes les figures de ces oiseaux, publiées jusqu'à ce jour, ont encore contribué à l'embarras où l'on se trouve; car, ou elles sont défectueuses , ou il en est parmi les plus fidèles, qu'on ne trouve pas d'accord soit avec le texte , soit avec le syno- nyme. Linnseus , le guide de presque tous les naturalistes, a quelquefois occasioné des méprises en indiquant des carac- tères spécifiques d'une manière insuffisante ou susceptibles d'être appliqués à des espèces différentes ; aussi Retzius avoue dans son édition de la Fauna suecir.a , qu'il lui est im- possible de se reconnoître dans la nomenclature des mota- a'ila; en conséquence, il s'est borné à opposer les unes aux autresles descriptions des_/âm>ia chioi, Vieill., se trouve au Para- guay. Le ramage du mâle est assez agréable, et si sonore qu'on l'entend de fort loin. L'expression de son chant est difficile k rendre ; car tantôt il semble dire chin-cJmi ., et tantôt fde- ble-ble. Il construit son nid à la bifurcation de deux petits ra- meaux , et le compose de petites feuilles sèches très-déliées , quoique larges, et assujetties avec des toiles d'araignées re- couvertes en dehors de quelques brins d'écorce très-flexible des plantes , de sorte que sa surface paroît fort lisse. La cou- che intérieure se compose de fdamens aussi fins que des che- veux et artistement arrangés, et l'intérieur de ces couclies est garni de matières cotonneuses. Le tout n'excède pas 3 lignes d'épaisseur; l'ouverture , comme la profondeur , est de i8 lig. Cet oiseau que M. de Azara appelle ^«wV/o (gabier) a 5 p. de longueur; un trait noirâtre qui va du bec à l'oreille , surmonté par un arc très-apparent d un blanc pâle; au-dessous , un autre trait noirâtre; le dessus de la tête d'un bleu d'ardoise clair; le dessus du cou et du corps, les couvertures supérieures et les bords des pennes des ailes et delà queue d'un vert som- bre , mêlé de jaune , de même que les côtés de la tête et du cou ; les pennes alaires et caudales , le milieu des grandes couvertures, brunes; les parties inférieures blanches jusqu'au bas-ventre , qui est d'un jaune pur, ainsi que les côtés du corps ; le bec noir en dessus et à sa pointe , blanchâtre dans le reste ; les tarses d'une teinte de plomb clair ; l'iris brun foncé ; la queue égale. La Fauvette CHRYSOPTÈRE, Sylnachrysopiera, Sybia Jla- vîfrens , Lath. , pi. 97 des Ois. de l'Am. sept. Un jaune brillant colore le front et le dessus de la tête de F A U ,;1 cet oiseau, que l'oîi trouve enPensylvanîe; une bande noire, liserée de bianc sur chaque coté, passe à travers l'œil; la gorge et le devant du cou sont noirs ; la poitrine et le ventre blancs ; le dessus du cou et du corps, le croupion et les pe- tites couvertures des ailes sont d'un gris bleuâtre clair ; les grandes couvertures et les moyennes d'un jaune éclatant , ce qui forme sur chaque aile une large tache de celte couleur ; les pennes primaires et celles de la queue sont d'un cendré foncé ; les latérales ont une tache blanche sur les barbes ck- térieures ; le bec et les pieds sont bruns. La Fauvette citriîse , Syhiasubjlum , Vieill. , pi. 1 2 7 , f. i ,2 des Ois.d^Àf.3iunipeiinioinsde^vossiHir{[ixe\afauveiteèii/jil/u?Yle; la queue aussi grande que tout le corps et étagée ; les ailes courtes, les parties supérieuresd'unbnm clairteinté de jaune; les pennes alaires et caudales de couleur isabelle; lagorge et le devant du cou blanchâtres, avec quelques taches brunes disper- sées sur lebas ducou; lesparties postérieures d'un jaune foible; le becbrunetlespiedsjaunâtres. La femelle diffère dumâie en ce qu'elle est privée de la tache au bas du cou, que sa couleur Isabelle est plus roussâtre et la teinte jaune plus faible. Son nid est ovale , couvert sur les deux tiers de sa hauteur , com- posé de la bourre des fleurs , et posé sur un arbrisseau, à une hauteur médiocre. La ponte est de cinq à six œufs d'un blanc roux , tachetés de brun. N'est-ce pas \e. figuier à ventre gris du Sénégal i* *La Fauvette citrinelle, ^j/wa citrina^ Lath. La Nou- velle-Zélande est la patrie de cet oiseau,dont la taille est celle i\\x pouilloi. Il a trois pouces et demi de longueur; le bec noir ; l'iris d'un bleu très-pàle ; le plumage jaune en dessus et strié de noirâtre; la tête, au-dessous des yeux, ainsi que le devant du cou et lapoitrine sont blancs ; le ventre, le bas-ventre et le croupion très-jaunes ; la queue est courte, n'ayant qu'un de- mi-pouce de long, de couleur noire et terminée de jaune terne ; les pieds sont noirâtres, et les ongles grands, La Fauvette col d'or, Sybia auraticollis , Vieill. , pi. 119, f . I , 2 des Oiseaux d' Afrique. La gorge et le devant du cou sont d'un jaune couleur d'or; la poitrine et les parties posté- rieures blanches ; les pennes latérales de la queue , le milieu des premières pennes de l'aile et le bord des grandes cou- vertures supérieures jaunes; le dessus du corps, les ailes et la queue d'un brun clair; le bec et les pieds noirs ; les yeuj rougeâtres. La femelle se distingue par sa couleur, qui e si moins vive que chez le mâle. La Fauvette a collier , Syloia lorquata , Vieill. ; Parus americanus., Lath. , pi. 99 des Oiseaux de l'Amérique septen- trionale. Latham et Gmelin ont fait de cet oiseau une mé- 176 F A U sange^ quoique Buffon et Brisson l'aient mis à sa place. On ignore quia pu déterminer ces méthodistes à faire cetle trans- position, puisque cet oiseau n'a point le caractère distinctii'des mésanges. Q est le Jinch crceper àe Catesby {grimpereau pinsoiï), et non pas mésange pinson. Le mâle a quatre pouces de longueur et quelquefois deux et trois lignes de plus ; le bec brun en dessus , jaunâtre en dessous ; la tête , le dessus du cou et le croupion gris bleuâtre ; le milieu du dos vert-olive ; une tache noire entre le bec et l'œil ; une petite marque blanche au-des- sus des yeux, et une autre en-dessous; les couvertures des ailes,, leurspennesetcellesdelaqueuenoires , à l'extérieur, et bor- dées de gris-bleu-, les couvertures terminées de blanc, ce qui forme deux bandes transversales sur chaque aile ; lesdcux pennes latérales de la queue blanches à l'extrémité sur le côté inté- rieur; la gorge et le devant du cou jaunes; sur la poitrine, undemi-collier d'un brun rouge; chaque plume ayantune petite frange jaune (sur quelques individus il est cendré, et le rouge est par taches sur les côtés ) ; le bas de la poitrine jaune clair ; le reste du dessous du corps blanc ; les pieds bruns. Tel est le mâle au printemps. La femelle a les couleurs plus rembru- nies , moins vives , et est privée de la teinte rouge sur la poi- trine ; il y a des individus qui ont cette partie pareille à la gorge; chez d'autres , le rouge n'est indiqué que par des ta- ches. Cette espèce se trouve , pendant l'été , dans les États- Unis ; et en hiver, aux grandes Antilles. La Fauvette colombaude de Buffon. Des ornithologistes sont d'opinion que cet oiseau n'est autre que lafawette grise. Bufîon , au contraire, la présente comme une variété de la fauvette à tête noire ^ et dit l'avoir vue en nature. Au reste , la description qu'il en donne est trop succincte pour la dé- terminer avec certitude; et l'on doit, afin d'y parvenir , s'assurer si la colombaude a la queue de deux couleurs comme la famette grise., ou d'une seule, comme la fauvette à tête noire. La Fauvette a cordon noir, Syhia melanoleucos, pl.iSo, f. I, 2 des Oiseaux d' Afrique ., sous le nom de gobe -mouche à cordon noir. Le mâle a la tête , le dessus du cou , le ventre et les parties inférieures blancs ; plusieurs plumes scapulaires et les ailes d'un noir lavé de brun ; le reste des scapulaires , le milieu des trois premières pennes primaires , le pli de l'aile et une partie du front blancs ; les pennes latérales de la queue d'un beau noir et liserées de blanc en dehors ; les pennes intermédiaires très-longues , blanches; le bec, les pieds et les ongles noirs. La femelle n'a point de longues plumes à la queue ; sa poitrine est d'un roux lavé. Le jeune et le mâle ,. en hiver, lui ressemblent. F A U ,.. La Fauvette coryphée , Syhîa coryphœus , Yieiil. ^ pi. 1 2 o, f. I, 2 des Oiseaux d'Afrique , a les sourcils blancs , une ta^ che noirâtre entre le bec et rœll ; la queue un peu étagée ; le milieu de la gorge blanc ; le dessus du cou , les ailes et les pennes intermédiaires de la queue d'un brun uniforme ; les latérales d'un gris-brun à l'origine , ensuite noirâtres et ter- minées de blanc; le devant du cou gris de perle ; le dessous du corps d'un brun roussâlre ; le bec et les pieds noirâtres. La femelle est d'un gris-blanc sur la poitrine et sur les flancs. Elle fait son nid dans les buissons et pond de trois à cinq œufs, d'un bleu verdâtre , fort pâle et sali vers le gros bout. * La Fauvette a cou bleuâtre, ^Sy/j^/a cyanicolUs^ Vieill, , a quatre pouces deux lignes de longueur totale ; un trait blanc à la base supérieure du bec ; la tête et le cou en dessus d'une couleur bleue d'ardoise; le dessus du corps et les petites cou-' vertures supérieures des ailes d'un brun verdâtre ; les grandes de la partie interne sont d'un noirâtre foncé et d'un roux vif à l'extrémité; la gorge presque blanche; le devant du cou gris de perle ; la poitrine et le ventre blancs; les côtes du corps, les couvertures inférieures des ailes et de la queue blanchâtres; le pli de l'aile jaune; les tiges et lesbords despennes alaires de couleur blanche ; le tarse d'une couleur de plomb ; le bec noirâtre en dessus et blanchâtre sur le reste; les coins de la bouche orangés ; la queue égale ; les plumes de la tête longues, brunes et étroites. On la trouve au Paraguay. La Fauvette a cou jaune , SyMa pensilis, Lath. , pi. enl. n." 688. Vivacité , gaîté , ramage agréable , jolie robe , taille dégagée ; tels sont les attributs de celte charmante /«weZ/e dé Saint-Domingue ^ où les uns l'appellent cou jaune ^ d'après la couleur de sa gorge, et d'autres, chardonneret, sans doute d'a- près quelques rapports dans le chant , car elle n'en a ni le plumage ni les habitudes. Son gosier la rapproche beaucoup plus du guit-guii sucrier, avec lequel elle auroit de l'analogie dans le choix de sa nourriture , dans ses mœurs, dans la ma- nière de construire et de placer son nid , si réellement ils sont tels que le dit Buffon ( V. Sucrier ). Le cou jaune a le sommet de la tète gris-noir , plus clair sur le cou et plus foncé sur le dos ; les sourcils blancs ; une petite tache jaune entre le bec et l'œil ; les couvertures des ailes mouchetées de noir et de blanc par bandes horizontales ; de grandes taches blanches surles pennes, dont la bordure ex- térieure est gris-blanc; les quatre pennes latérales de la queue terminées par une large tache blanche ; la gorge , le devant du cou et la poitrine jaunes ; le ventre blanc ; les flancs gri- velés de blanc et de gris-noir ; les pieds d'un gris verdâtre ; longueur , quatre pouces neuf lignes. ,78 F A U La femelle diffère par des couleurs plus ternes et par le jaune du dessous du corps , qui est beaucoup moins vif- La Fauvette couleuu de girofle. F. Fauvette brun CANNELLE. La Fauvette couroisnée d'or , Syloia coronata , Lath' ; pi. 7 7 (le mâle) ctpl. 78 (le jeune) des Oiseaux deV Amérique sept. Ctitte fauvette, que j'ai observée avec la plus grande atten- tion dans le nord de l'Amérique, ne portant pas en toutes saisons ni dans les diverses périodes de son âge un vêtement tout-à-fait pareil, il en est résulté plusieurs espèces purement nominales. Telles sont la Fauvette ombrée, 5)7p. umhria^ pi. enl. 709, f. I, sous le nom defauçeltetacheiéede la Louisiane qui est une fauvette couronnée d'or, sous sonplumage d'automne; le Figuier GRASSET, Sylviapinguis etle Figuier du Mississipi, pi. enl. 701, f.2, que Gm. a donnépour la variété d'une autre es- pèce, l'un et l'autre sont souslalivrée d'automne; le Figuier a CEINTURE , Syhia dncfa, quiest un mâle en habit d'é té ; il n' a réel- lement point de ceinture , mais bien deux taches jaunes iso- lées sur chaque côté de la poitrine, lesquelles ont été rap- prochées , dans la figure publiée par Brisson , au point de représenter Tornement dont Buffou a tiré la dénomination 4e cet oiseau. L'individu indiqué pour la femelle est un jeune. Le mâle , ndans la saison des amours, a le front gris et marqué de noir ; ces deux couleurs servent de bordure d un jaune d'or qui est sur le sommet de la tête; les sourcils sont blancs, ainsi qu'un petit trait qui se trouve au dessous de l'œil; la bande noire qui couvre les tempes s'étend sur les joues ; et se prolonge jusqu'au bec; le croupion est jaune, de même que deux taches qui sont sur' chaque côté de la poitrine ; le des- sus du cou est gris-; cette teinte est variée de noir sur le dos et la partie antérieure de l'aile ; les couvertures supé- rieures sont noires, bordées et terminées de blanc ; le devant du cou, les pennes alaires et caudales sont noires, et celles- ci ont leurs barbes extérieures grises ; les trois premières de la queue sont terminées à l'intérieur par une grande tache blanche; le menton et le dessous du corps sont blancs , avec des taches noires sur la poitrine et sur les flancs; le bec et les pieds sont noirs. Longueur totale , cinq pouces. La femelle a une bande noire et étroite sur les côtés de la tète , du gris- brun varié de noirâtre sur les parties supérieures ; les taches des (lancs moins grandes et moins prononcées que celles du mâle , et un jaune moins étendu , moins brillant sur la tête , le croupion et les côtés de la poitrine. Le jeune , après sa première mue , a la gorge et le dessous du corps d'un gris- ilaftcavec des taches brunes, longitudinales; sur l'estomac, F A U 17g le ventre et les flancs ; le sommet de la tête , les côtés de la poitrine et le croupion d'un jaune pâle ; le dessus du cou > le dos d'un gris brun , plus foncé sur le milieu de la plume ; les couvertures et les pennes des ailes noirâtres. Enfin , le même , dans son premier âge , est d'un gris-brun sur toutes les parties supérieures, d'un blanc sale varié de brun som- bre sur les inférieures, et il n'a point de taches jaunes sur les côtés de la poitrine et sur la tête. Qes fauoeties paroissent en troupes assez nombreuses dans l'état de New-Yorck aux mois d'avril et de mai, époques où elles sont sousleurhabit de noces; mais elles y restent peu de temps, et se rendent dans le Nord, où elles nichent; elles y re- viennent en automne, ne font que passer, et se retirent dans le Sud pendant l'hiver. Elles portent à la Louisiane le nom de grasset, parce qu'à l'automne elles y viennent avec beaucoup de graisse , ainsi que toutes les fameltes et tous les figuiers qui s'y trouvent pendant cette saison, * La Fauvette couro>^née de roux, Syhia mficapiUus ^ Vieill., habite dans le Paraguay. Longueur totale , 4- pouces 4. lignes ; plumes du sommet de la tête d'un roux vif et ter- minées de brun; dessus du cou et du corps d'un brun foible- ment teinté de vert ; ailes et queue d'un brun foncé ; yeux en- tourés de roussâtre clair; gorge blanchâtre; devant du cou et dessous du corps blancs; couvertures et bord inférieur des ailes d'un jaune clair; tarses violets; bec noirâtre; intérieur, de la bouche jaune paille. La Fauvette couturière , Syhia sutoria , Lath. , Zoologie» indîca, pi. 17 , tab. 8, n'a que trois pouces de longueur , ne pèse pas plus de quatre-vingt-dix grains, et est totalement d'un jaune clair. Cet oiseau qu'on appelle aussi to/z', est doué d'une industrie remarquable pour mettre sa famille à l'abri de la voracité des serpens et des singes ; il choisit une feuille d'arbre vers l'extrémité d'une branche, à laquelle il en adapte une morte qu'il a l'adresse d'attacher à la première; de ma- nière que le nid est en forme de hotte. Il en tapisse l'intérieur de duvet et de coton, et y dépose trois ou quatre œufs blancs, un peu plus gros, dit Pennant, qu'une chrysalide de fourmi. Cette espèce se trouve dans l'Inde. La Fauvette a cravate noire, Syhia virais^ Lath. , pL 93 des Oiseaux de rAmcrii a cyane, Lath.Nousde- vonsà Pallasla découverte de cette jolie fauvette, qu'ila vue à l'extrémité de la Daourie, entre les rivières d'Anot etd'Argun; elle y paroîtauprinteinps,maisy est rare. Sa taille égale celle du rossignol de muraille; un bleu foncé est la couleur de la tête et des parties supérieures du corps; un beau blanc celle des parties inférieures et des deux pennes latérales de la queue i enfin, un trait noir part du bec, et s'étend jusqu'aux ailes. * LaFAUVETTE A DEMI-COLLIER, Syma semî-torquata^YiAÛi. Ce petit oiseau se trouve à la Louisiane ; il a quatre pouces et demi de longueur ; le bec noirâtre en dessus et blanchâtre en dessous; le dessus de la tête olivâtre , tirant au jaune; une bande cendrée derrière les yeux ; la gorge et tout le dessous du corps d'un cendré très-clair, avec un demi-collier jaunâtre sur la partie inférieure du cou. Celte couleur nuance aussi le gris du ventre; les couvertures supérieures et les pennes des ailes sont brunes ; les premières bordées de jaune, les rémi- ges primairesbordéesdeblanchâlre; les secondaires d'olivâtre et terminées de blanc ; les pennes de la queue cendrées, et les quatre latérales de chaque côté bordées de blanc à l'inté- rieur ; toutes les dix , dit Buffon , sont pointues par le bout. N'y auroit-il pas erreur .'' car tous \tts figuiers ou fauvettes con- nus ont douze pennes à la queue. La Fauvette discolor, Syhia discolor^ Vieill. , pi. 98 des Oiseaux de l'Amer, sept. , se trouve aux Grandes Antilles et dans les États-Unis. Elle a au-dessous de chaque œil une tache noire en forme de croissant; le dessus de la tête d'un vert-olive ; une raie jaune sur les côtés, laquelle s'étend de la mandibule supérieure au-delà des yeux qui sont placés au milieu d'une tache noire ; une bandelette de cette dernière cou- leur est sur les côtés du cou, et des taches semblables se remar- quent sur les côtés du corps , qui sont d'un très-beau jaun e, ainsi que la partie antérieure de Taile, la gorge et la poitrine; cette teinte se dégrade sur le ventre et sur les parties postérieures; le dessus du cou, le dos et le croupion sont du même vert que latête; les couvertures supérieures de la queue sont grises; les pennes noirâtres et bordées de gris-jaune en dehors ; les pen- nes extérieures blanches en dessous et sur le bord interne ; les moyennes couvertures, les grandes et les pennes des ailes noirâtres ; le bec est de cette dernière teinte et les pieds sont bruns; longueur totale, quatre pouces et demi. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle n'a point de croissant sur chaque côté de latête; ce croissant estremplacé par despoints d'un brun obscur, semés sur un fond verl-olive; les taches des côtés de la gorge et de la poitrine sont brunes et répandues sur un fond i8. F A IJ jaune , le vert-olive des parties supérieures est un peu rem- bruni sur le dos. La Fauvette a double sourcil, Syh'ia diophrys^ Yieill. , pi. 128, fig. 2 àes Oiseaux d'JfiL'/ue ^ a les yeux placés entre deux traits noirs ; le dessus de la tête d'un roux foncé ; le des- sus du corps d'un brun-roux ; le dessous d'un blanc sali de roussâtre sur les flancs et sous la queue ; celle-ci longue et étagée. Taille de lafawelie cilrine. La femelle n'a point de sourcils noirs, et est d'un brun plus terne en dessus. La Fauvette effarvatte, ôiy/oia strepera^ Vieill. Buffon parle très-succinctement de cet oiseau, à l'article de la rousse- rolle. Je crois le reconnoître dans le syh'ià palustris de Meyer qui ne l'a décrit que d'après Nauman. (Z etie fuiwette^ une des plus communes en France, a été confondue avec celle des roseaux de Buffon ; en effet , lliistorique de cette dernière espèce lui convient parfaitement , mais non pas la figure de la pi. enl. , qui est celle d'une espèce bien clistincte. Elle a la tête, le dessus du cou et du corps, d'un gris tirant à l'oli- vâtre , principalement sur le croupion ; les sourcils , les pau- pières, les côtés de la poitrine et du ventre roussâtres; la gorge et le milieu de l'abdomen d'un blanc un peu sali ; celte teinte foiblement lavée de roux sur les bords des couver- tures inférieures de la queue ; les petites couvertures des ai- les sont de la couleur du dos ; les grandes et les pennes d'un gris rembruni, bordées en dehors de fauve, et de blanc en iiedans ; la queue est arrondie , pareille aux ailes en dessus et grise en dessous ; les plumes des jambes sont rousses; le front est allongé et aplati. Longueur totale , quatre pouces, six à sept lignes, et quelquefois , cinq pouces; bec brun , d'un blanc jaunâtre en dessous et sur les bords de sa partie inftirieure; pieds et ongles d'un gris-brun. Les différences que j'ai remarquées entre le mâle et la femelle , consistent en ce c[ue celle-ci a les sourcils et les paupières d'un blanc sale ; les parties inférieures d'un blanc plus pur, et en général, des cou- leurs moins prononcées. J'ai lieu de croire que celte espèce est composée de deux races, mais qui ne diffèrenl guère que par des dimensions et des proportions plus fortes chez Tune que chez l'autre ; car j'ai vu plusieurs individus, communiqués par M. Bonelli, les- quels sont plus grands que ceux qui se trouvent dans nos con- trées; ils en diffèrent encore en ce qu'ils ont le bec et les ailes plus allongés et les deux premières rémiges d'égale longueur, tandis que chez nos cffaroal/cs, la première est plus courte que la deuxième. Ces individus habitent dans le Piémont. Les uns el les «autres fréqueutenl le bord des rivières , F A U ,83 fies lacs et des étangs, où ils se tiennent dans les roseaux , et généralement dans les lieux arrosés où croissent ces plan- tes ; ils en saisissent la tige par le travers avec leurs doigls, et les parcourent en sautillant. Le mâle fait entendre pendanl le jour, et souvent, pendant les nuits calmes, un ramage qui semble exprimer les syllabes iran ^ Iran ^ tran^ répétées douze à quinze fois de suite. Le nid se trouve dans les mêmes endroits , ordinairement à un pied de Teau. Il est construit des mêmes matériaux que celui de la rousseroUe {iurdus anin- dinareus). Des feuilles et de petites tiges de plantes aquati- ques tapissent la couche sur laquelle la femelle dépose quatre ou cinq œufs verdâtres et tachetés irrégulièrement de vert- olive ; ces taches sont confluentes vers le gros bout. Ce nid est attaché à plusieurs roseaux, de manière qu'il est suspendu en l'air. On prétend que, par le moyen de trois ou quatre an- neaux assez lâches et composés de mousse et de crin , il peut s'élever et se baisser suivant la hauteur de l'eau. Cette asser- tion est combattue par des naturalistes qui m'ont assuré que ces nids, quoique suspendus de celte manière, ne peuvent s'élever tout au plus qu'à deux ou trois pouces, les anneaux se trouvant arrêtés par les nœuds des roseaux ; alors ils se trou- vent submergés si la crue des eaux est un peu forte. Ufj^aivale présente de si grands rapports avec la rousseroUe par la forme et la position du nid, par les couleurs des œufs, par son plumage et son genre dévie, qu'en certains cantons on ne la distingue que par l'épithète de pefi'te. Une si grande analogie ne permet guère d'éloigner génériquement ces deux oiseaux; ainsi donc M. Cuvler me paroît très-fondé à les classer à la suite l'un de l'autre. Les habitans des campa- gnes de la Lorraine Jugent par la hauteur où se trouve le nid de la rousseroUe, 1 élévation où parviendront les eaux pendant l'été. (Note communiquée par M. le comte de Rio- court.) J'ai donné pour synonyme de Veffmvotle ^ le sybia pahistn's fig. pi. 4-6 , n." io5 des Oiseaux de Nauman , parce que la des- cription qu'en fait M. Meyer me paroît lui convenir, sauf quelques foibles dissemblances qui me semblent être le ré- sultai d'un âge plus ou moins avancé. Ces /^o/i/^/n'i se rappro- chent de la grande race signalée ci-dessus, mais je ne crois pas, comme M. i^Ieyer, que ce soitune espèce purementnominale; car il est bon de remarquer que ce savant ornithologiste ne eonnoît pas notre effarvatte ; du moin^ je n'ai trouvé dans son ouvrage , aucune fauvette à laquelle on puisse la rappor- ter, si ce n'est peut-être celle qu'il appelle fauvette de ro- seaux, qui néanmoins en diffère par un plumage autrement coloré, ou plutôt par des couleurs plus vives et plus pronon- .84 F ^ TT cées ; car, du reste, elles ont l'une et Tautre les mêmes habi- tudes, un nid pareil, et elles se tiennent dans les mêmes en- droits, f^. Fauvette de roseaux de Meyer. Je transcris ici la des- cription de la syhia paluslrîs , pour ceux qui ne possèdent pas les ouvrages des auteurs allemands cités ci-dessus. Elle a le dessus du corps d'un gris verdâtre, une grande raie d'un blanc sale au-dessus de l'œil ; le dessous du corps de celte couleur, mais tirant au roussâtre sur les côtés. Longueur, cinq pouces. Queue un peu arrondie en forme de coin. La Fauvette épervière , SyMa nisoria , Bechstein; a la tête et le dessus du corps d'un gris-brun cendré; la gorge et les parties postérieures d'un blanc ondulé de gris, rembruni sur les flancs et lavé de roux sur les côtés de la poitrine ; les petites couvertures des ailes sont entourées d'un blanc un peu roussâtre ; les inférieures de la queue marquées de gris-brun ; les pennes d'un gris cendré , et les deux intermé- diairesmarquées de raies transversales d'une nuance un peu plus foncée , et visibles seulement sous un certain aspect ; toutes les latérales sont terminées par une tache blanche , qui est en forme de coin sur les deux premières; les pennes des ailes sont d'un gris cendré ; le bec est brun et d'une teinte plus claire à la base de sa partie inférieure ; l'iris est d'un beau jaune ardent ; les pieds sont bruns. Grosseur du rossignol ; lon- gueur totale , six pouces et demi. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle est d'une couleur plus sombre sur le dos , blanchâlre en dessous avec des raies transversales d'une teinte de rouille brunâtre et des lunules d'un gris-brun éteint sur les côtés ; la tache cunéiforme des deux rectrices extérieures est chez elle plus petite et d'un blanc sale ; les taches des autres sont d une couleur ferrugi- neuse claire. Les jeunes, avant leur première mue, sont cou- verts de taches en forme d'écaillés ; d'un gris cendré brun sur la gorge , le devant du cou , le haut de la poitrine et les flancs. Cette espèce se trouve en. Allemagne , et est de passage dans le Piémont. Elle fréquente les taillis des plaines , les haies et les bosquets qui entourent ou bordent les prairies. On trouve son nid dans les buissons les plus fourrés ; il est com- posé à l'extérieur, d'herbes et de petites racines , et à l'in- térieur, de crins et de bourre. La ponte est composée de quatre œufs d'un gris blanchâtre , parsemés de taches irrégu- lières , confluentes, d'un cendré roussâtre et d'un gris de plomb. Le cri de cette fauvette ressemble au son que le ros- signol fait entendre lorsqu'il prélude, et son chant a de grands ra ports avec celui de \3i facette cendrée ou grlsette. C'est de toutes les fauvettes la moins agile ; ses raouvemens sont gau- F A r îS5 ches et pesans ; mais son vol est très-rapide. On la voit sou- vent, dans la saison des amours, s'élever droit en Tair jusqu'à quinze ou vingt pieds, la télc en haut et la queue perpendi- culaire. Elle s'arrête alors ; descend ensuite lentement en battant des ailes comme le pipi des arbres^ et voltige encore un instant au dessus du buisson qu'elle vient de quitter. * La Fauvette ferrugineuse, Syhdafermginea ^ Lath. , se trouve en Russie. Elle est cendrée en dessus , blanchâtre en dessous , et elle a la gorge et le cou ferrugineux. * La Fauvette fitert, Syhia sybilla^ Lath. Fi/ert est le nom que porte cet oiseau à Madagascar ; il habile les bois touffus, qu'il fait retentir d'un chant très-agréable. 11 est un peu plus gros que notre troquet; il a cinq pouces quatre li- gnes de longueur; la tête et tout le dessus du corps jusqu'au bout de la queue, noirs , avec quelques ondes roussâlres sur \i\ dos et les épaules; le devant du cou, l'estomac et le ven- tre blancs; la poitrine rousse; la gorge noire; les grandes couvertures de l'aile les plus proches du corps, blanches; celte couleur termine aussi les pennes du côté intérieur, et est plus étendu à proportion qu'elles sont plus près du corps; les pen- nes sont noirâtres dans la moitié de leur longueur, et celles de la queue noires, ainsi que les pieds, les ongles et le bec. La Fauvette flavéole, Syhiaflai>eo/a, Vieill. , se trouve, en France, quelquefois en Lorraine d'où m'ont été envoyés les individus que j'ai observés. Elle a le dessus de la tête , du cou et du corps d'un vert-olive ; les sourcils , le tour de l'œil , le pli et les couvertures inférieures des ailes, la gorge , le devant du cou et le dessous du corps d'un beau jaune ; les couvertures supérieures et les pennes des ailes, ainsi que celles de la queue d'un gris rembruni et bordées d'une teinte oli- vâtre , qui incline au jaune sur le bord externe des pennes secondaires , lesquelles sont, ainsi que les primaires , blan- ches en dedans; le bec comprimé en entier latéralement, d'un brun bleuâtre en dessus, tirant au jaunâtre sur les bords et en dessous, aussi large que haut à la base, ensuite plus haut que large et finissant en pointe aiguë ; les pieds d un gris-brun ; longueur totale, quatre pouces trois lignes. Lafemelle se distin- gue du mâle par des couleurs moins vives. Le jeune , avant sa première mue, ne diffère de l'adulte qu'en ce que la couleur jaune est encore plus pâle que chez la femelle. En comparant le bec de \di flavéole à celui de la fauvette lusciniole, l'on apercevra aisément les différences qui les caractérisent , et qui sont suffisantes pour ne pas les réunir; d'ailleurs, la ^Zop^b/e est un peu plus petite que l'autre , et la première penne de son aile est un peu plus longue que la quatrième et plus courte que la troisième , tandis que chez \:ilusciuioIc^ la première penne n'est jamais plus longue que la quatrième , et quelquefois un peu i86 F A U pins courte. Cotle eispèce se tient dans les roseaux, au mîliea des étangs et tles lacs. La Fauvette fluviatile, Syhia fliwiatilis , IMeyer, se trouve en Autriche sur les Lords du Danube, où elle se lient dans les broussailles et dans les roseaux. Son chant, dit-on, semble exprimer zi zi zi zi zi zi zi zi zi zi i il. Son nid et ses œufs sont inconnus ; on soupçonne cependant qu'elle ni- che sur les rivages h. terre, ou dans un trou entre les racines des saules. Le mâle a la tétc, le dessus du cou et toutes les parties supérieures d'un vert-olive sombre ; les sourcils blan- châtres; la gorge et le devant du cou de cette mente teinte avec des taches longitudinales dun vert-olive rembruni; ces taches descendent jusque sur le haut de la poitrine , qui est dans le milieu, ainsi que le ventre, d'un blanc sale , nuancé de brun, olivâtre sur les côtes , sur les plumes de l'anus et sur les couvertures inférieures de la queue ; celle-ci et les ailes inclinent plus aubrun et le dos plus au vert; les pennes cau- dales, vues sous un certain aspect, présentent des bandes transversales d'un ton plus prononcé que la teinte du fond; longueur totale, cinq pouces environ ; bec grêle , d'un brun- clair ; pieds couleur de chair terne, queue arrondie. La fe- melle ne diffère du mâle qu'en ce que les taches de sa gorge sont très-pâles et ne se prolongent pas aussi loin. * La Fauvette foudi-Zai.a, Sybiamadagascancnsis, Lath. Elle a six pouces cinq lignes de longueur ; la tête rousse ; le dessus du cou et du corps, les ailes et la queue d'un brun olive; le dessous du cou et la poitrine d'un roux clair; la gorge blanche ; le ventre d'un brun-olive et roux; le bec et les pieds d'un brun foncé. Cet oiseau porte à Madagascar le nom de foudi zala. La Fauvette des fragons , Syhia rusdcola., Vieill. , a la tête noire jusques au-dessous des yeux et jusqu'à la nuque ', le dessus du cou , le dos et le croupion, les couvertures supé- rieures des ailes et de la queue d'un gris plombé; le pli de l'aile , la gorge , le milieu du ventre, l'extérieur de la pre- mière penne caudale et la pointe des trois suivantes, blancs; le devant du cou , la poitrine, les (iancs et les couvertures in- férieures de la queue d'un gris bleuâtre un peu plus foncé sur les côtés du ventre ; les pennes des ailes d'un gris sombre ; celles de la queue noirâtres , dont les quatre intermédiaires sont d'une teinte uniforme; longueur totale , 5 pouces G à 7 lignes; grosseur de \i\ fdTn^ette bah'dlarde ; bec noir et cou- leur de ckair à la base de sa partie inférieure; iris d'un rouge un peu o>rangé; piiupières jauijcs ; pieds d'un gris rem- bruni ; ailes courtes et outre-passant un peu l'origine de la queue, laquelle a deux pouces et demi de longueur; sesiniil premières pennes étagécs et les autres à peu près égales , F A U 187 et les plus longues. La femelle , le jeune , le nid et les œufs sont inconnus. On trouve cette espèce en Provence, en Sar- daigne et aux Canaries , elle se tient de préférence dans les fragons. * La Fauvette a gorge brune de Cayenne, Syhiafm- cîcollis , Lath. Sa taille est celle du pouilïot; un brun verdâtre couvre la gorge , le dessus de la tête et du corps , les couver- tures des ailes , les pennt-s et celles de la queue ; les premiè- res sont bordées de roussâlre , et les dernières de verdâtre ; un jauiie ombré de fauve est répandu sur la poitrine et le ven- tre ; lorsqu'on connoîtra les habitudes et les mœurs de cet oiseau , peut-être le classera-t-on parmi les gobe-mouches ^ dont le rapproche la conformation de son bec large et aplati à sa base. * La Fauvette a gorge dorée , S\hia orhroleuca Vieil!.' miiscîrapnochrol. , L. ; se trouve aux Etats-Unis elle n'est que de passage , ainsi que la plupart àes faiioetfes on figuiers qui ni- chent dans le nord de l'Amérique. La couleur olive sale qui couvre la tête et toutes les parties supérieures de cet oiseau, est remplacée par un beau jaune doré sur la gorge et sur le bord de l'œil; par du blanc nuancé de jaunâtre sur la poitrine et sur les parties postérieures; les pennes alaires et caudales bor- dées d'un vert-olive brillant; le bec et les pieds sont noirâtres. La Faua'ette a gorge guise , Sybîa gviseiroUls , Vieill. , pi. 87 des Oiseaux de V Amérique Septentrionale ^ se trouve à Saint-Domingue, à Porto Pvico et à la Louisiane. Elle a le bec brun ; la tête , le manteau et le croupion , d'un brun verdâtre ; une tache blanche entre le bec et l'œil; les paupières de cette couleur ; les couvertures et les pennes des ailes brunes et bor- dées de vert à l'extérieur; le dessus de la queue pareil au dos, le dessous d'un gris ardoisé et bordé de vert; ses deux pen- nes latérales de chaque coté blanches vers leur extrémité et sur leur côté interne ; la gorge d'un gris-blanc ; la poitrine , les flancs et les couvertures inférieures de la queue , jaunes ; le milieu du ventre blanc et les pieds bruns. Longueur totale , quatre ponces sept lignes. La femelle, décrite sous la dénomination de Figuier srun- OLlVE, Sy/i^ia ftisra , Lath. , a le dessus de la tête, du coa et du corps d'un brun olivâtre ; les couvertures de la queue de couleur d'olive; le devant du cou, la poitrine, blanchâtres et variés de traits gris ; le ventre blanc ; les couvertures infé- rieures de la queue jaunes ; les couvertures des ailes et les pennes secondaires brunes, frangées de la même teinte , mais plus claire , et terminées de blanchâtre ; les primaires bor- dées de gris clair, avec une tache blanche à l'extrémité du côté inlcricur des deux latérales. Les pennes de la queue pareilles; ,88 F A U la plus extérieure est bordée de blanc ; le bec brun en dessus, plus clair en dessous ; les pieds bruns. * La Fauvette a gorge jauise, Syhia fuba^ Lath. Tête et dessus du corps d'un olivâtre brun ; gorge , cou et haut de la poitrine jaunes; celle teinte un peu rembrunie sur la der- nière partie ; le reste du dessous du corps roussâlre , tirant au jaune sur les couvertures inférieures delà queue; les petites couvertures supérieures des ailes d'un jaune varié de brun ; le jaune forme une bordure assez apparente; les pennes des ailes et de la queue , brunes ; les primaires bordées de grisclairqui, s'éclaircissant de plus en plus, devient blanc sur la première penne ; les secondaires bordées d'olivâtre ; celles de la queue brunes, bordées de même que les secondaires; bec brun en dessus , plus clair en dessous; pieds d'un brun jaunâtre. Elle se trouve à la Louisiane et à Saint-Domingue. * La Fauvette a gorge orangée, Sybia auricolUsr, Lath. La tête , le dessous du cou , le haut du dos et les petites cou- vertures du dessus des ailes sont de couleur olive ( Buffon dit que ces parties sont cendrées ; n'est-ce pas une faute de copiste , puisqu'il ne la décrit que d'après Brisson , qui les dé- signe comme nous?) ; la partie inférieure du dos et le crou- pion sont cendrés , ainsi que les couvertures du dessus de la queue et les grandes des ailes ; cette teinte borde à l'extérieur les pennes alaires , qui sont brunes , et couvre les intermé- diaires de la queue ; les latérales sont blanches sur leur côté intérieur, noirâtres du côté extérieur et à l'extrémité ; la gorge, le devant du cou et la poitrine sont d'un jaune orangé; le ventre est d'un jaune pâle , qui , sur les lianes , tire au vert-olive ; le bas-ventre et les couvertures inférieures de la queue sont d'un blanc sale ; longueur, cinq pouces une ligne; grosseur de la fauQelte a tête noire ; bec brun ; pieds couleur de chair; la fe- melle a les couleurs moins vives ; ces oiseaux se plaisent dans les buissons qui sont arrosés d'eau vive. Ils passent l'été dans le Canada et la Nouvelle-Ecosse. La Fauvette grignette, Sybia subcœmlea^ Vieill. , pi. 126 , f. I des Oiseaux d'Afrique , est d'un gris ardoisé en dessus , sur les couvertures supérieures et sur le bord ex- terne des pennes de l'aile; cendrée sur la gorge avec de pe- tites taches noires , oblongues , deux taches sur les parties postérieures d'un roux fonce sur le bas-ventre et sur les cou- vertures inférieures de la queue , dont les pennes intermé- diaires sont noirâtres et les latérales en partie blanches. L'in- dividu fig. 2 de la pi. citée ci dessus, est une variété acciden- telle , entièrement blanche , à l'exception du bas-ventre et des couvertures inférieures de la queue. La Fauvette grise, Syhia grisea ^ Vieill. \Sylvia Jwrtensis, Lath., est d'un gris cendré en dessus (tirant au noirâtre sur F A U ,89 la tête et derrière l'œil du mâle), In gorge est d'un blanc pur , un peu sali sur les parties postérieures , et inclinant au roussàtre vers 1 anus ^ un trait blanchâtre est en avant de Toeil; les grandes couvertures des ailes sont bordées de gris roussâlre ; les pennes d'un cendré sombre , noires sur la tige , bordées de gris en dehors et d'un blanc saie en des- sous; celles de la queue pareilles à celles-ci en dessus et sur les barbes extérieures ; un blanc pur est sur le pli de l'aile et il tire au gris sur ses couvertures inférieures ; la première penne de la queue est blanche en dehors dans la plus grande partie de sa longueur, et en dedans le long de la tige , et des deux côtés seulement à sa pointe ; la deuxième terminée par ime tache échancrée de la même couleur qui se fait remar- quer à Textrémlté de la troisième ; le bec se courbe un peu en arc chez quelques individus, mais il est ordinairement droit; il est noirâtre et d'une nuance plus claire à la base de sa partie inférieure ; les pieds et les ongles sont bruns; lon- gueur totale , six pouces. La femelle a la tête du même gris que le dos : la teinte rousse des couvertures de l'aile plus étendue et le bec d'une teinte plus pâle que chez le mâle. Les jeunes lui ressemblent. Cette espèce ne se trouve point dans nos provinces sep- tentrionales; mais on la rencontre en Hollande , en Lor- raine, en Piémont, en Provence, et probablement en Alle- magne , quoique MM. Bcchsiein et Meyer n'en fassent pas mention. Son genre de vie tient aux localités , car en Hol- lande elle habite , selon Nozemann, les lieux humides , et elle construit son nid dans les roseaux avec des herbes sè- ches et des feuilles de plantes aquatiques ; sa ponte est de quatre ou cinq œufs tachetés de brun-roux sur un fond blanc. En Provence , au contraire, elle préfère les lieux arides près les forêts de pins au haut desquels le mâle se plaît dans la saison des amours, et d'où il fait entendre une voix forte , sonore , et un chant qui ne manque pas d'agrément. Je n ai point cité la^î^. i delà pi. enl. de Buffon, n.° SjG, parce que n'étant pas correcte , elle donne une fausse idée de cette fauvette à laquelle Buffon a rapporté les habi- tudes des fauvettes giisette et babillarde , en disant qu'elle ha- bite dans nos jardins, nos bosquets et dans les champs se- més de légumes, comme fèves et pois. Sonnlni a encore con- tribué à la confondre avec d'autres fauvettes , en ajoutant qu'elle construit son nid à découvert sur des arbrisseaux, et quelquefois même sur les rosiers des jardins. Ce nid est celui de \ft fauvette œdonie ou bretonne. * La Fauvette grise et blaîsche , Sybia leucophœa^ se trouve à la Nouvelle-Hollande. Elle a le dessus de la tête. igo F A U le dessus du cou et du corps d'un joli gris clair : les sourcils^ les joues , la gorge , le devant du cou et toutes les parties postérieures blancs; celle couleur borde largement les cou- verlures supérieures des ailes et à peu près un tiers des jpennes latérales de la queue jusqu'à leur pointe ; ces pennes sonl noirâtres ainsi que les couvertures et les pennes alaires, et un trait qui traverse Tœil; le bec est de celle teinte en dessus, jaune en dessous , si ce n'est à la pointe; les pieds sont bruns; taille de làfaiwelte épervière. La Fauvette grise des Etats-Unis, SyMagiha, Vieill. , pi. 34. des Oiseaux de VAinériijue septentrionale , sous le nom de mourJiewUe gris. J'avois d'abord placé cet oiseau parmi les moucherolles dont il se rapproche par la base déprimée de son bec ; comme ce caractère n'est pas étranger à beaucoup de fauvettes, je crois qu'il est mieux classé parmi elles. 11 a un chant analogue à celui de lafametie œdunie ou bre- tonne et ses mêmes habitudes. C'est par erreur que je Tai comparé alors à celui de la fauvette rousse ( moiacilla rufa , Gm. ). Celle espèce a le bec et les pieds bruns; la tête, le dessus du cou et du corps d'un gris légèrement nuancé de ver- dàlre sur le dos ; les pennes des ailes et de la queue brunes et bordées d'une teinte plus claire ; toutes les parlies in- férieures d'un blanc sale qui lire au gris sur les lianes et sur les couvertures inférieures de la queue; les pennes caudales blan- ches en dessous. Longueur totale , quatre pouces neuf lignes. La Fauvette GRiS-DE-FER, Syhia cœrulea , Lath., pi. 88 des Oiseaux de l'Amérique septentrionale. Le mâle de cette es- pèce se distingue de la femelle par un trait noir situé sur le front et au-dessus des yeux ; l'un et l'autre ont la têle et tout le corps d'un joli gris bleuâtre qui s'éclaircil sur les par- ties inférieures ; les pennes des ailes d'un brun foncé el bor- dées en dehors du même gris ; cette teinte devient presque blanche sur les secondaires les plus proches du dos; les pennes caudales sont noires, à l'exception de la première de chaque côté qui est blanche , si ce n'est sur la tige; 1^ deuxième est de celte couleur dans moitié de sa longueur, et la troisième seulement à son extrémité; le bec et les pieds sont noirs; longueur totale , quatre pouces quatre lignes. Le Figuier à gorge cendrée, Sybia cana., est un jeune individu de celle espèce. Le chant de cette fauvette, que l'on trouve dans les Etats-Unis pendant l'été , est foible et court. Elle fréquente les taillis et les bosquets, 911 elle nonstruii son nid avec beau- coup d'art. Elle le place à la cime d'un buisson ou d'un ar- brisseau et lui donne une forme cylindrique ; le compose de mousse à l'extérieur, ensuite de crins, el en garnit l'intérieur d'une sorte de bourre qui enveloppe les boutons de certains F A U ig* arbres et du duvet des plantes ; le tout est recouvert d'un li- chen grisâtre. Sa ponte est de cinq œufs blancs tachetés de gris. La Fauvette gris-de-fer. a tête noire , Sylvia cœrulea , var. , Lath. , pi. enl. de Buff. , n." 70^, fig. i , est donnée par Buffon pour une variété de la précédente; en effet, tout son plu- mage offre les mêmes couleurs , à Texception de la tête, des pennes des ailes et des six intermédiaires de la queue, qui sont d'un beau noir. Je pense que c'est une espèce distincte. * La Fauvette gris de souris , Syhna murina , Lath. Son pays est inconnu. Elle a la grandeur du moineau;l?i tête et le cou noirs ; le corps et les ailes gris de souris ; une strie blan- che sur chaque côté de la tête , qui part du bec , passe à tra- vers Toeil et descend sur chaque côté du cou; le ventre est blanc sur les côtés et noir dans son milieu ; cette dernière cou.- leur teint la queue , dont les plumes les plus extérieures sont les plus courtes et frangées de blanc. * La Fauvette grise a gorge jaune , SyMa flcu'icollis , Lath. J'ai peine à croire que cet oiseau soit une espèce dis- tincte de \difamdte à poiiiine jaune de la Louisiane , tant il y a d'analogie entre eux. Mais il est certain que ce n'est point une mésange^ quoique Catesby l'ait ainsi dénommée. C'est d'après la figure qu'il en a publiée qu'on l'a décrite. Elle a cinq pouces un quart de longueur; le bec noir; lagorgeetle devant du cou, jaunes; une petite tache de cette couleur de chaque côté de la tête vers la base de la mandibule supérieure, le reste du des- sous du corps blanc, avec quelques mouchetures noires sur les flancs ; toutes les parties supérieures d'un joli gris ; un ban- deau noir sur le front , qui s'étend sur les yeux , descend des deux côtés du cou , et borde la couleur jaune ; les ailes d'un gris-brun ; les couvertures supérieures terminées de blanc , ce qui forme deux bandes transversales sur l'aile ; la queue noire et un peu fourchue ; toutes les pennes, excepté les deux intermédiaires, ont leur bord intérieur blanchâtre ; enfin, les pieds sont bruns. La femelle n'a sur son plumage ni noir ni jaune , et se distingue très-facilement du mâle. Une variété décrite par Latham , diffère par son bec de couleur de corne , par la privation de la bande noire dans la partie où elle borde la couleur jaune de la gorge ; par la bor- dure blanche des couvertures et des pennes des ailes ; par son ventre blanc, sans taches, et par sa queue d'une couleur uni- forme , et dont toutes les pennes sont égales entre elles. Catesby dit que cette espèce est commune à la Caroline- La Fauvette grisette. V. Fauvette cendrée. La Fauvette grivetine, Sybia leucophrys , Vieill, , pi. ii8 , fig, X et 2 , des Oiseaux d^ Afrique , sous le nom de gri- ,g. F A U vetine. Elle fait son nid dans les buissons ; sa ponte est de quatre ou cinq œufs d'un vert-d'eau très-pâle et barbouillé de brun. Elle est un peu plus petite que le rossignol commun ; d'un gris-brun en dessus ; de couleur de rouille sur le crou- pionetsurlescouvertures supérieures delà queue: d'un blanc sali de brunâtre en dessous du corps; d'un blanc pur, avec quelques traits noirâtres sur la gorge et le devant du cou ; blanche sur le bord du front et sur les sourcils; lesscapulal- res et les couvertures supérieures des ailes sont d'un brun gri- sâtre et bordées de blanc ; les yeux grands et d'un brun clair. La femelle diffère du mâle par un brun plus lavé ; un blanc plus roussàtre , et un roux moins foncé sur le croupion. La Fauvette grjse tachetée, de Brisson. V. Fauvette LOCUSTELLE. *La Fauvette ^k^w-v^i ^ Sybia campestris, Lath,, pi. 122, fig. 7 des Oiseaux d'Edivards. Montbeillard a placé cet oiseau avec ses demi-fins , parce qu'il a le bec plus fort et plus gros que ne l'ont ordinairement les fauvettes. Edwards, à qui l'on doit la connoissance de celte espèce , la décrit ainsi : son bec est assez fort, mais pas autant que celui d'un oiseau qui vit de graines; il est pointu vers le bout, un peu recourbé en bas , et de couleur noire ; la tête et le cou sont d'un cendré tirant un peu sur le vert ; le dos , les ailes et la queue sont bruns; le dessous des pennes est presque cendré; la poitrine, le ventre , les cuisses , les couvertures inférieures des ailes et de la queue sont d'un blanc nuancé de brunâtre ; les pieds et les ongles sont bruns. Cet oiseau se trouve à la Jamaïque. C'est d'après ce plumage , presque uniforme , que Mont- beillard a désigné cet oiseau de la Jamaïque par la dénomi- nation à'habiù-imi. La Fauvette des haies. V. Mouchet. *La Fauvette des herbes, Sylvia herLicola^YieiW. C'est un oiseau solitaire qui se trouve dans les terrains inondés du Paraguay , ainsi que dans les campagnes couvertes de grandes berbes et de buissons dans lesquels il se cache ; cependant il se montre quelquefois au haut des branches. Il a sept pouces cinq lignes de longueur , dont la queue tient trois pouces cinq lignes ; ses pennes sont pointues et fort usées à leur ex- trémité , surtout les deux du milieu qui n'ont que la tige k leur bout et dépassent la penne extérieure de cinq lignes ; les autres sont étagées; le bec et les pieds sont de la même force que ceux de \difauveUe des broussailles ; les plumes de toutes les parties supérieures sont noirâtres sur leur milieu et d'un brun verdâtre sur leurs bords ; le vert est plus apparent aux ailes; les pennes de la queue sont à barbes décomposées, noirâtres et bordées de brun ; les côtés de la tête de cette der- F A U uj3 nlère couleur; le pli de Taile est d'un jaune pur; la gorge, le devant du cou et la poitrine sont blanchâtres, et le ventre est d'un brun-roux ; les couvertures Inférieures des ailes sont d'un gris de perle ainsi que les tarses; le bec est noir à sa base et jaune dans le reste. La Fauvette HiPPOL Aïs, Motadlla J/ippolais, Llnn.; Founa siiecîca, me semble, d'après sa description, appartenir à Vts- -çèct àxx pouillot Jitis ^ comme une des variétés que j'ai indi- quées à son article; mais ce n'est plus ce pouillot, si Ton s'en rapporte aux auteurs, chez qui cet hippoldis est tantôt le syno- nyme de fauvettes très-différentes de celui-ci et aussi très-dif- férentes entr'elles, tantôt le nom spécifique de quelques-unes. Consultez Brisson etBuffon, ils vous dirontque c'est leur fau- vette proprement dite (^^. Fauvette grise.), quoiqu elle n'ait aucune trace dejaune dans sonplumage, et qu'elle soit d'une taille très-supérieure. Pennant assure que c'est cette même fauvette et son pettychaps qui diffèrent plus de celle-ci que de l'hippolaïs de Linnseus ; c'est, selon Bechstein et Meyer, ma faui'efle hiscî m'oie ^ dont non-seulement les sourcils sont jaunes, mais encore tout le dessous du corps , et de plus le pettychaps de Latham , de Pennant , et la fauvette propre- ment dite , dont il vient d'être question; synonymie bien contradictoire , surtout de la part de Bechstein , qui ne sa- chantque faire de ladernière , la rapproche aussi mal à propos de sa Syhia horiemis (ma fauve lie tedonie). Au moins M. Meyer accompagne cette synonymie du doule. Cet hippolaïs est donné par Retzius comme le même oiseau que Thippolaïs de Latham cl\n fauvette de roseaux de Brisson et de Buffon, deux espèces très-différentes. Si l'on s'en rapporte à Lewin , ce sera son lesseï' pettychaps et la petite fauvette de Brisson, qui en diffèrent autant que de la fauvette proprement dite. D'autres ornithologues ont aussi leur hippolaïs ; mais ce n'est plus celui de Linnœus et des auteurs ci-dessus. Aldro- vande appelle ainsi lâfouoette habillarde ; Tengmalm donne ce no«i à une espèce que je soupçonne être ma fauvette iEéole et ictérine ayant dans les couleurs une grande analogie , 11 est nécessaire de les rap- procher pour saisir les différences qui les caractérisent : la luscinîole a le bec déprimé depuis la base jusqu'au-delà du milieu; la première rémige plus courte que la quatrième: la flavêole a le bec comprimé latéralement dès la base , grêle , effilé et aigu ; la première rémige un peu plus longue que la quatrième , et sensiblement plus courtequela troisième; une taille plus petite et des couleurs plus vives et plus prononcées que les deujyiutres : ïiciérine a le bec un peu déprimé, seule- ment à l'origine; lapremlère rémige sensiblement plus longue que la quatrième , et presque égale à la troisième ; le plumage à peu près pareil à celui de la flavéole ; mais elle est plus grande que celle-ci , et plus petite que la lusciniole. Si l'on «'attache à ces différences caractéristiques et spécifiques , il sera facile de distinguer ces oiseaux ; autrement on les con- fondra toujours , surtout si on les voit isolément. * La Fauvette de l'île de Noël, Sybia aquinociialis , Lath. Taille de notre moineau ; chant très-folble , et cepen- dant très-agréable; plumage d'un brun terreux sur le dos, presque blanc sous le corps, et pâle sur le croupioi^; bandes irrégulières sur la queue. F A U 195 La Fauvette isvbelle, Sybla hœlicata^ Vieill, , pi. 121 , fig. 2 des Oiseaux d'Afrique^ a le bec d'une couleur jaunâtre ; le dessus du corps d'un brun tirant à la couleur fauve ou Isa- belle , le dessous d'un blanc un peu roussâtre ; le bec et les pieds d'un brun clair. Elle niche dans les roseaux. Sa ponte est de cinq à six œufs blancs et tachetés de brun. La GRANDE Fauvette de la Jamaïque, Syîoia calidm ^ Lath.,pl. 121 des Oiseaux d'Edwards, qmXdinonvmQ rossignol d'yl- méri(fue;el[e a le dessus du bec noirâtre, le dessous de couleur de chair ; le sommet de la tête , le dessus du cou , le dos , les couvertures des ailes et de la queue , d'un brun verdâtre obscur ; cette teinte lire au jaune sur le croupion et les bords extérieurs des pennes des ailes ; les côtés de la tête ont deux bandes d'un brun noirâtre sur un fond orangé sale ; l'une passe au-dessus des yeux , et l'autre au-dessous ; les pennes de la queue sont pareilles aux ailes; enfin les pieds sont cou- leur de chair : taille du rouge-gorge. La Fauvette jaune , Sybiaflam^ Vieill., pi. 89 des Ois. de l'Amer, sept. Buffon s'est mépris en donnant cet oiseau pour une variété de son figuier tacheté, décritci-aprèssous le nom de fauvette tachetée ; car ayant observé avec attention ces deux oiseaux dans leur pays natal , je me suis assuré que ce sont deux espèces distinctes. L'un etl'autre arrivent aucentre des États-Unis à la même époque, lors de leur retour du Sud; mais {a fauvette jaune n'y reste que peu de temps, tandis que l'autre y passe toute la belle saison. Le mâle a le front et les côtés de la tête d'un beau jaune ; le dessus de la tête , l'occi- put , le dessus du cou et du corps d'un beau vert-olive ; les petites couvertures des ailes grises , les autres et les pen- nes secondaires d'un brun clair; les primaires d'un brun foncé; toutes les couvertures et les rémiges d'un vert jaune à l'exté- rieur ; lespennesdelaqueue pai^eillesaux primaires des ailes, et toutes les latérales jaunes en dessous et en dedans ; cette couleur , mais plus brillante , règne sur toutes les parties in- férieures ; quelques individus ont sur les flancs plusieurs ta- ches effacées; le bec est brun, et le tarse d'un gris-roux; lon^ gueurtotale, quatre pouces deux lignes. La femelle a le dessus de la tête et du corps d'un brun verdâtre , et le dessous d'un fauve pâle. \jQ figuier vert et blanc mâle , de Buffon, Sylvia chroroleuca , Lath, , a une grande ressemblance avec cette fauvette; il en diffère néanmoins par une nuance moins pure sur la tête , sur le devant du cou et sur les parties inférieures. Peut-être est-ce un jeune oiseau. La Fauvette jaunâtre, V. Fauvette a gorge d'or. * La Fauvette jaunâtre à front jaune, Sylvia lutescens^ Lath., a cinq pouces et demi de longueur; le bec noirâtre ; le X96 T' A U front et le liaut <1e la gorge d'un fauve sombre ; une grande tache d'un brun rouge sur les oreilles ; le dessus du corps et les couvertures supérieures de la queue d'un brun ferrugi- neux ; le dessous du corps d'un blanc rougeâlre , plus sombre sur la poitrine; les pieds bruns. Son paysnalal est inconnu. La Fauvette DES JONCS , Motadlla srhœmbœnus ^ Linn.; Sylvia phragmiLis^ Meyer, pi. 107 des Oiseaux de Lewin. Elle a le dessus de la Jeté et du corps testacé, avec des taches d'un brun sombre sur la première partie, et presque éteintes sur le dos; la gorge blanchâtre ; les sourcils, la ppitrinc et les parties postérieures d'un blanc légèrement teirit de jaune ; le croupion et les couvertures supérieures de la queue sont d'une couleur de tan foncée chez les vieux mâles; le haut de la poitrine est tacheté debrunchezles adultes mâle et femelle, et ils ont les sourcilsetle dessous du corpsblaucs; mais cette couleur est un peu sale sur la poitrine ; lavée de roussâlre sur les flancs et bur les couvertures inférieures de la queue. Les lâches du dos sont prononcées chez les jeunes femelles , effacées chez les vieilles. Tous ont le pli de l'aile et ses couvertures inférieures blanchâtres ; les supérieures, les pennes, ainsi que celles de la queue, sont brunes et bordées de roussâtre ; la queue a 10 à 12 bandes transversales d'un brun plus sombre que le fond, apparentes vues obliquement, invisibles dans toute autre direction. Longueur totale, 4- pouces 6 à 7 lignes; bec très-fin , brun en dessus , pâle en dessous ; pieds d'un brun rougeâlre clair; queue arrondie. Le plumage de cette espèce est très-sujet à Varier; car, outre les différences indiquées ci-dessus, quelques individus ont toutes les parties inférieures et les sourcils d'un blanc pur; d'autres ont ceux-ci jaunâtres, tandis que chez d'autres encore ils sont totalement blancs , quoiqu'ayant le dessous du corps jaunâtre. Il en est , selon M. Meyer , dont le dessus du corps a plus de brun olive eï plus de taches d'un brun sombre. On rencontre celte fauvette en France, sur les bords des étangs et dans les marais inon- dés , où elle se tient dans les joncs, les roseaux et les brous- sailles épaisses qui les entourent. Elle construit son nid près de terre , au centre d'un buisson ou entre les racines des saules , avec des herbes sèches en dehors, et en dedans. Je n'ai point vu ses œufs , et les auteurs ne sont pas d'accord sur leurs couleurs : ils ont, selon M. Meyer , des lâches isolées noires et d'un brun jaunâtre , sur un fond d'un blanc sale. Lewin les présente avec des taches d'un verdâîre foncé et quelques grands zigzags sur un fond couleur de bistre, lis sont, suivant Lalham, d'un blanc sale et marbré de brun. Nozeman les a fait dessiner sur la pi. 53 de son ouvrage , avec de y>elites taches brunes sur du blanc verdàtre ; enfin , undc mes amis m'aassuré qu'ils resseiiibloient beaucoup aux F A U- ,97 œufs de lafauvefle cffarvatle C'est à ceux qui les examineront par la suite, à nous faire connoître la vérité; car il es! très-probable que Ion décrit les œufs de plusieurs espèces. Comme il est facile de confondre cette fauvette avec celle des marais , je vais indiquer ce qui les distingue parfaitement. Les couleurs de la dernière sont plus tranchées et d'une nuance plus décidée ; \ç.?> taches de sa tête forment deuK bandes noires longitudinales très-prononcées; les pennes de sa queue sont étroites, terminées un peu en pointe et. dune couleur uniforme. Les teintes de la fauvette des jonc» sont plus ternes , ses taches plus petites, isolées , et formant sur la tête cinq raies longitudinales, distinctes seulement quand les plumes sont serrées et couchées ; les pennes cau- dales ont plus de largeur que celles de la fauvette de marais , et offrent les bandelettes transversales indiquées ci-dessus ; ce qui lui est commun avec \e& fauvettes lociistelle eiflimatile. J'ai donné le Molar.ûla schœnohœinis de Linnœus pour être le même oiseau que mdi fauoette de.^ joncs , non pas d'après la phrase spécifique prise isolément , telle qu'op la voit dans Latham et Gmelin , car elle ne la caractérise point assez , et elle pourroit en quelque sorte être appliquée, peut-être avec autant de fondement , à la. fam^ette de marais , niais d'après la description quen fait Retzius, qui, selon moi, ne laisse rien à désirer , en ce qu'elle n'indique des taches que sur la lele et sur le dos , principalement sur la tête ( caput , dorsiim et vropygium spadlcea , macuUs nigris in capite dorsuque , impiimis in rapite). En effet , les taches sont prononcées sur la tcîe , peu nombreuses ou presque nulles sur le dos. * La Fauvette aux joues noires SyLua a-hysops ^l^ath. On retrouve , dans cette fauvette de la Nouvelle Galles du Sud , la vivacité et la gaîté de son aimable famille ; elle est plus grosse qu'un moineau ; son bec et ses pieds sont noirs ; une tache noire couvre les joues , et entoure l'œil , au-des- sous duquel passe une raie irrégulière d'un beau jaune ; la tête , le manteau , les ailes et la queue sont d'un brun rou- geâtre ; le dessous du corps est dun blanc sombre , excepté le menton qui est d'un gris-bleu. Cette fauvette a la langue ciliée à son. extrémité , attribut qui se trouve chez un grand nombre des oiseaux de l'Australasie , quoique de genres très- différens , d'après la forme du bec. * La Fauvette latncifère, Syhia nitida, tel est le nom im- posé par M. 'J'hemminck, à une espèce qui se trouve à la Nouvelle - Galles méridionale. Elle a quatre pouces et demi de longueur totale ; les plumes de la tête allongées en forme de huppe , d'un brun de bistre , plus clair vers leur bout; les sourcils d'un roux éclatant; le dos tacheté de brun , ir,S F A C sur un fond vert-olive ; la gorge , le devant du cou , la poi- trine et le ventre d'un blanc foiblement teint de jaunâtre , avec une tache noire, en forme de fer de lance , le long de la tige ; la queue de cette couleur ; le bec et les pieds bruns. La Fauvette locustelle ou a queue en éyentail, Syl- via locustella^ Lath. , Meyer, pi. 98 des Oiseaux de Le win. L3 locustelle est d'un brun olivâtre , tachetée de brun en dessus ; les taches sont petites sur la tête, où elles forment six raies longitudinales, lorsque les plumes sont couchées. Ces taches sont plus grandes sur le dos et sur les parties postérieures ; une ligne fauve et fort étroite est au-dessus de l'œil; les pau- pières , la gorge^t les parties inférieures sont de cette teinte , qui est claire sur le milieu du ventre , moins sur la poitrine , foncée sur les côtés avec des marques sagittées sur quelques plumes des couvertures Inférieures de la queue. Les couver- tures supérieures et les pennes des ailes sont brunes et bor- dées d'olivâtre sombre ; le pli et les couvertures subalaires roussâtres; les pennes caudales larges, un peuétagées, d'un brun foncé , avec des raies transversales , d'une nuance plus sombre , qu'on ne distingue bien que lorsque la queue est posée obliquement ; les deux intermédiaires longues de deux Souces un quart , et un peu pointues ; la plus extérieure e chaque côté est longue d'un pouce , un peu arrondie à . l'extrémité ; et les autres étagées , et d'autant moins ar- rondies qu'elles sont plus proches des deux du milieu. Lon- ueurtotale, cinq pouces trois à six lignes.Becbrunen dessus, d'une couleurplus claire en dessous; pieds d'un brun olivâtre. Le jeune diffère de l'adulte , en ce qu'il a les paupières, la gorge et le dessous du corps d'un blanc sale , plus chargé sur les côtés, varié de petites taches brunes sur le devant du cou , et en ce que les taches des couvertures inférieures de la queue sont plus larges et plus nombreuses. Cette espèce , qui est assez rare en France, fréquente or- dinairement les pâturages, se tient dans l'épaisseur des haies, dans les buissons les plus touffus , les genêts épineux, et dans les bruyères. On la rencontre, maispeufréquemmenten Lor- raine et en Picardie , oùelle habite tantôt les forêts etlestaillis les plus fourrés , tantôt au milieu des roseaux qui bordent les étangs et les marais situés au centre desgrands bois. Le mâle arrive le premier au printemps, se perche alors à l'extrémité des branches, el fait entendre une sorte de ramage pareil au bruit que le grain fait sous la meule. Ce ramage est clair, aigu, et semble exprimer en commençant, sr, 5r, sr ^ sr ., sr,sr. En d'autres temps , il gazouille d'une manière très- agréable, etilchantependant la nuit, lorsque le ciel est serein. Le nid est d'une élégante slruclure , ci les œufs sont aussi F \ U ,g3 gros que ceux de la fauvette cendrée ou grlsette , mais plus allongés et d'un bleu pâle ou d'un blanc bleuâtre. Cette fau- yetle devient si grasse à l'automne , qu'après deux ou trois vois, on peut la prendre à la main. Je n'ai point cité lafig. 3, de la pi. enl. de Buffon, n." 58i , parce qu'elle manque d'exactitude, et que celle qui a été publiée par J^ewin est plus correcte ; en outre, la description qu'en fait le Pline français , n'est le signalement ni de la locustelle , ni de l'oiseau figuré ; car aucun des deux n'a de blanc dans les ailes ni à la queue, comme l'indique cette description. Cette fauvette du texte , que Brisson et Buffon ont nommée iache~ fée , étant , comme ils disent, la boarina d'Aldrovande, n'ap- partient point à cette famille, puisque cette boarina est une jeune femelle de la bergeronnette de printemps^ avant la premier» mue. V. Fauvette tachetée. Il en est tout autrement de Idi Fauvette grise tachetée^ décrite et figurée dans le supplément de l'Ornithologie de Brisson, et dont Buffon ne parle point, mais que Latham a eu raison de rapporteràson GrasshouperWarhlerà\i2..^^SM]^^\éinQni de son synopsis ; cet oiseau est bien ma fauvette locustelle ; mais celle- ci n'estpoint la locustelle de Buffon, décrite d'après Willughby^ qui a , selon cet auteur anglais , l'ongle postérieur très-long. Cependant M. Meyer dit qu'on a tort de la séparer de la lo- custelle de Latham ; et je le crois fondé , si réellement Wil- lughby s'est trompé, comme l'assurenlles ornithologistes an- glais modernes. Dans tous les cas, celte locustelle n'est certai- nement pas l'alouette pipi de Buffon, ni celle de buisson de Bris- son, que lui rapporte Latham, puisque ces Pipis ont la queue bicoloje et fourchue, l'ongle postérieur très-long et presque droit , tandis que la fauvette locustelle a la queue anondie, uniforme , et cet ongle court et crochu. *La Fauvette A LONG bec nu KAMTSCHATKÂ,5jAv/2A'amis- chatkerisis^ Lath. La partie supérieure du corps de cet oiseau est d'un brun-olive ; le front , les joues et le menton sont d'un ferrugineux pâle ; le milieu du ventre est blanc. On le trouve dans le nord de l'Asie. * La Fauvette a longs pieds , S/Ma longipes , Lath. Cette espèce de la Kouvelle-Zélande a les tarses plus longs que ne les ont ordinairement ses congénères ; ils ont plus d'un pouce de longueur ; elle a le bec noir , l'iris d'un cendré bleuâtre ; le dessus du corps , les ailes et la queue d'un joli vert clair ; le front, les côtés de la tête et du cou et le dessous de l'œil cendrés ; au-dessus des yeux on remarque une tache noire demi-circulaire ; le dessous du corps est d'un gris cendré très-pâle ; les jambes et le bas-ventre sont jau- çâtres, et les pieds de couleur de chair. 20O F A U Cet oiseau porte , à la baie Duskl , le nom dV teelee tee poinoni. * La Fauvette a longue queue de la Chine , Syhia lon- gîcauda^ Lalh. Cette aimable fauvette, qui joint un chant agréa- ble à un instinct doux et familier , se plaît dans les arbres qui oiiibragent la demeure des Chinois. Un roux pâle couvre le sommet de sa tête ; un vert-olive teint le dessus du cou , le dos, le croupion , les couverlures des ailes et de la queue; les pennes alaires sont d'un brun-olive , et celles de la queue longues et étroites. * La Fauvette a longue queue du Guzurat , Syhia asialica , Lath. Cet oiseau égale notre rossignol en grandeu-^i son bec est noir , et garni de quelques soies à la base ; la tête et le cou sont de la même couleur ; le menton est blanc ; le dessus du corps brun , le dessous jaunâtre , avec quelques taches blanches sur la poitrine ; la queue longue de trois pouces trois quarts, et cunéiforme; toutes ses pennes, excepté les deux intermédiaires , sont , du milieu h. l'extré- mité , d'une teinte pâle. Une variété de cette espèce a le front, une strie au-dessous des yeux, et toutes les parties in- férieures blanches ; les pennes de la queue , dans la partie où l'autre les a d'une teinte pâle , sont de la couleur du ventre. Ces deux oiseaux se trouvent dans la même contrée. La Fauvette lusciniole ou Polyglotte, Syhia polyglotta. Vieil!. ; Syhia hippoldîs , Bechst., a le dessus de la tête, du cou et du corps d'un gris-cenflré olivâtre , inclinant au vert sur le croupion ; les parties inférieures d'un jaune pâle, ten- dant au gris sur les flancs ; les sourcils , les paupières et le pli de l'aihe, jaunes ; les grandes couverlures des ailes gris- brun , et bordées de gris-olivâtre ; les pennes offrant les mêmes couleurs, avec une large bordure blanche en dessous ; les dernières secondaires frangées d'une teinte blonde à l'ex- térieur ; les pennes caudales pareilles aux primaires de l'aile en dessus et grises en dessous; la première, de chaque côté , d'une nuance plus claire et bordée de blanchâtre ; les couvertures inférieures des ailes d'un blanc lavé de jaune ; les plumes des jambes grises et jaunes. La femelle diffère du mâle par un jaune plus pâle , presque blanc sur la gorge et sur le milieu du ventre, par une teinte plus terne sur le dessus du corps. Les jeunes mâles lui ressemblent avant leur première mue, et les jeunes femelles sont , à la même époque , grises en dessus , blanches en dessous , avec une foible nuance de jaune sur les côtés de la gorge et sur les joues. Le dessus du bec est d'un gris un peu bleuâtre , le dessous d'un jaune tirant à la couleur de chair , aplati jusqu'au-delà du F A U :.oi milieu comme celui Au gobe-mouche ; la laugue jaune, cou- pée carrément à la pointe et terminée par trois soies roides et courtes ; la bouche large et couleur de citron ; l'œil grand, d'un brun obscur , entouré d'un cercle jaunâtre très-étroit ; le front un peu aplati et pointu ; les pieds d'une couleur de plomb, glacé d'un gris orangé ; les doigts jaunes en dessous. On rencontre celte espèce dans les taillis , les bosquets, et quelquefois dans les roseaux. Le ramage du mâle a une sorte d'analogie avec celui de l'effarvate ; mais il est plus varié , plus aigu dans des reprises , et dans d'autres à peu près semblable au chant àtV hirondelle de cheminée. Bechstein le dit plus suivi , plus continuel que celui du rossignol , ce qui est vrai ; c'est pourquoi il nomme cet oiseau bastard nachiigall {rossignol bâtard). Quand il chante^ il se perche ordinairement sur une branche sèche , isolée , tend le cou en avant , et enfle considérablement la gorge. Ses cris d'amour et de colère semblent exprimer ^«^^ue, dague., fidhol ., fidhoi ; et celui de l'inquiétude peut se rendre par les syllabes g^/«, re ., re ., re ., /-e , r«, prononcées d'un ton aigre. Cette espèce donne à son nid une forme élégante ; elle le construit dans les buissons élevés , le place a l'angle des branches , et souvent à six ou sept pieds de terre. Les maté- riaux qu'elle emploie sont, des écorces de bouleau blanc, ou des herbes de celte couleur , quelques coques de chrysa- lides, de la laine , du duvet des plantes sur les bords, et des herbes fines à l'intérieur. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs de couleur de chair , avec des taches rares, noires ou d'un rouge sombre. Le mâle , comme tous ceux de ce genre, partage l'incubation, mais il couve plus long-temps que les autres ; savoir , depuis midi jusqu'au soir. Si l'on visite son nid plusieurs fois , cette fauvette l'abandonne , même lorsqu'elle a des petits. Ceux ci ne le quittent que très-couverts de plumes , et naissent avec un léger duvet. Je rapproche de la hisciniole Isifaiwette de roseaux de Bris- son et de Buffon , attendu que la description du plumage , que ces naturalistes en font, lui convient parfaitement; et c'est d'après cette convenance que la lusciniole n'est conr nue à Paris que sous le nom d^ fauvette de roseaur : mais il n'en est pas de même de la figure pi. enl. n." 58i ; car elle re- présente un autre oiseau décrit ci-dessus , sous le nom de flaoéole. On trouve en France trois fauvettes à plunutge jaune, qui sont des espèces différentes, les deux dont il vient d'être question, et celle que j'appelle ictèrine; mais il en est de ces oiseaux comme des fauvettes à plumage gris , et à plumage tacheté ; on les confondra toujours dès qu'on F A U ne les déterminera que d'après un vêlement dont les couleurs n'offrent , au premier aperçu , que de très- foibles dissemblances. Il en sera tout autrement pour celui qui les étudiera dans la nature vivante , parce qu'en remarquant que chacune a des mœurs, des habitudes, un instinct, un chant et un cri particuliers, il cherchera alors, et il trouvera les caractères spécifiques qui les distinguent à l'extérieur. C'est en me conduisant de cette manière que je suis parvenu à une connoissance que je crois complète de ces oiseaux d'Eu-r rope ; c'est aussi par les mêmes moyens que je suis venu à bout de distinguer quatre pouillots présentés par des natu^ ralistes , comme ne composant que deux espèces , et par d'autres comme des individus d'une seule. V. ci-après l'ar- ticle des Pouillots. * La Fauvette de Magellan, Sybia magellanka ^ Lath, C'est au détroit de Magellan que l'on rencontre cet oiseau, dont l'iris est rougeâtre ; le dessus du corps d'un jaune rem-: bruni , onde de noir et de rougeâtre , surtout vers le dos ; le dessous du corps d'un jaune cendré, rayé transversalcT ment de noirâtre ; la queue, arrondie à son extrémité , d'un brun jaunâtre , mélangé de rouge et rayé de noir ; les pieds de couleur jaune. La Fauvette de marais , Syhiapaludlcola^ Vieill. ; Syhia salicaria , Meyer , a trois bandes longitudinales sur le som- met de la tête , dont deux noires et l'autre d'un blanc jau- nâtre ; les sourcils de cette dernière teinte , ainsi que toutes les parties inférieures, mais plus claire sur la gorge ; le des- sus du corps roussâtre, avec des taches allongéesd'un brun- noir sur le milieu de la plume , larges sur le dos , étroites , et seulement le long de la tige sur le croupion et sur les couvertures supérieures de la queue ; les couvertures et les pennes des ailes sont brunes et bordées de roux foncé ; des individus ont un trait noir sur le milieu des plumes pectorales , et d'autres en ont sur celles des flancs et du dessous de la queue , dont les pennes sont étroites , un peu pointues et pareilles aux rémiges. Longueur totale , quatre pouces et demi. La femelle est plutôt grise que rous^- sâlre sur les parties supérieures , sur les ailes et sur le bord .des couvertures de la queue ; d'une couleur plus claire que tcelle du mâle en dessous du corps, avec une teinte jaunâtre sur les côtés et sur le haut de la poitrine ; bec très-fin, brun en dessus , plus pâle à la base de sa partie inférieure , très- fendu ; pieds couleur de chair pâle. Cette espèce se trouve sur le bord des fleuves et de$ étangs, ainsi que dans les marais inondés et remplis de ro- seaux. Elle les quitte après les couvées pour chercher sa F A U 2o3 nourrliure dans les champs de pois et de vcsces. Elle prend alors beaucoup de graisse , souvent au point de ne pouvoir presque pas voler, et d'être quelquefois la proie des chiens de chasse. Sou nid et ses œufs sont inconnus. On trouve cette espèce en Lorraine et en Picardie , mais elle y est rare et semble n'y être que de passage. J'ai donné une autre éplthète à cette fauvette , quoique celle qui lui a été imposée par M. Meyer lui convienne très- bien, parce qu'ayant déjà été appliquée à deux espèces très- distinctes de celle-ci, ilpourroiten résulter des méprises de la part de ceux qui ne consultent que la nomenclature. Ces es- pèces sontles5a//canade Linnasus , de Gmelin et de ïengmalm. La Fauvette de la mer Caspienne. F. Fauvette de BIVAGE. La Fauvette mitrée, SyMa mùraia, Lath. , pi. 75 des Oiseaux de r Amérique septentrionale , a été décrite par Buffon , sous le nom de gobe -mouche citrin et de mésange à collier ; mais elle n'appartient point à ces genres ; c'est une vraie fauvette , ainsi que l'a jugé Latham. Le mâle a l'oc- ciput et la nuque «mrs ; cette couleur remonte en avant jusque sous le bec, forme un plastron arrondi sur le devant de la poitrine , et sert de bordure au jaune brillant qui colore le sinciput et les côtés de la tête; ce même jaune couvre aussi le reste de lapoilrine et lesparties postérieures , à l'exception des flancs qui sont d'un vert-olive foncé, ainsi que tout le dessus du corps; il borde en dehors, mais avec une nuance plus claire, les couvertures supérieures , les pennes des ailes et celles de la queue ; le bec et les pieds sont noirs. Longueur totale , quatre pouces neuf lignes. La femelle a le dos et les épaules olivâtres ; les pennes des ailes frangées de cendré ; toutes les parties inférieures d'un jaune pâle. Cette espèce ne se plaît que dans les lieux solitaires , et est rare dans le nord des Etats-Unis, où elle ne passe que la belle saison. * La Fauvette mordorée , Sybia ruhida , Vieill. , a les plumes du dessus de la tête noirâtres dans le milieu, d'un brun roussâtresur le reste; les côtés de la tête; le dessus du cou et du corps , la bordure des pennes caudales et les petites couvertures supérieures des ailes, mordorés; la queue, les pennes et les grandes couvertures supérieures des ailes brunes ; les couvertures subulaires jaunâtres; les parties in- férieures d'un jaune pur et vif; le tarse noirâtre ; le bec noir en dessus et blanchâtre en dessous; l'iris d'un brun rou— geâtre; les pennes des ailes pointues, ainsi que celles de la queue qui sont étagées. Elle se trouve au Paraguay. La Fauvette mosqujte. F. l'article de la Fauvette a lâTE NOIRE. 2o^ F A U La Fauvette NAmE. V. ci-après Pouillot naitï. La Fauvette naine de la Nouvelle-Galles du Sud. V. 3IÉRI0N BRUN. La Fauvette nébuleuse, *.Çj/wc/ nehuJosa, Vieill., pi. i/^q, ng. I, 2 des Oiseaux d'Afrique^ sous le nom de gohe-moui:be nébuleux. Le mâle est totalement blanc , à l'exception des ai- les et de la queue qui sont noires; le bec et les pieds sont de celte couleur. La femelle est d'un brun terreux où le mâle est noir, et n'a point la longue queue qui distingue celui-ci et qu'il ne porte que pendant la saison des amours. Celte fau- vette place son nid à l'extrémilé des branches qui pendent sur l'eau. Ses œufs sont d'un vert pâle, pointillé de brun. Son cri exprime les syllabes tchirit. J'ai rangé cette espèce ainsi que celle à cordon noir parmi les fauvettes, parce que M. Le\ aillant, qui nous les a fait connoître et qui les a décrites connue des ^ohe-moucltes , nous dit qu'elles doivent être plulôt parmi celles-là. * La Fauvette NOIRATRE (grande), Syhia syhestris^ Vieill. Elle ressemble tellement à la petite faui>cite noirâtre , que l'on pourroit croire, dit M. de Azara, que ces deux oiseaux sont de la même espèce; cependant, comme il y a quelques différences dans leurs dimensions et de plus grandes encore dans la nature des terrains qu'ils fréquentent , il pense qu'ils forment deux espèces distinctes. En effet, la petite habite au milieu des plantes aquatiques et des buissons qui sont sur les bords des eaux stagnantes, et la grande se tient sur les branches médiocrement élevées des grands bois du Paraguay. Celle-ci diffère de l'autre en ce qu'elle a , i." cinq pouces et demi de longueur totale (trois quarts de pouce plus que la petite), et les autres dimensions dans la même proportion ; 2.° la teinte des parties supérieures d'un brun plus clair et le gris des in- férieures plus foncé, à l'exception du ventre qui esl blanchâ- tre ; 3." le bec noirâtre en dessus et d'un orangé clair en des- sous. Queue étagée * La Fauvette noirâtre (petite) , SyMa mgricans, Vieill., se trouve dans le Paraguay et aux environs de la rivière de la Plata ; elle se tient au bord des eaux stagnantes , dans les buissons etsur les plantes aquatiques; longueur totale, quatre pouces trois quarts; tête et parties supérieures d'un brun som- bre mêlé de vert; queue presque noire, étagée ; pennes des ailes et couvertures noirâtres ; celles-ci avec un liseré brun; gorge, devant ducouetventred'ungrisdeperle; le reste despar- tics inférieures d'un brun sombre; bec et tarses noirs; iris brun. La Fauvette NOIRE , Syli^ia multicolore Laih. , pi. enl. de Buffon, n.^Sgi,^, 2, On trouve cet oiseau à Cayenne, mais il y est rare ; la tête, la gorge , le haut et les côtés du cou , F A TT 2o5 les ailes et le dos jusqu'à l'origine de la queue, sont noirs ; cette même teinte reparoît encore vers l'extrémité des pennes caudales , qui sont d'un roux bai dans leur première moitié; un trait assez court de cette même couleur est tracé sur les six ou sept pennes de l'aile vers leur origine, et les côtés du cou et de la poitrine ; le devant du corps est gris blanchâlre; le bec et les pieds sont d'un brun jaunâtre ; longueur, près de cinq pouces. LaFAUVETTENOIREETELANCHE. F.FaUVETTE A TÊTE NOIRE. * La Fauvette noire de Cambaye , Syhia cambaiensls , Lath. Celte espèce a la taille du rossignol; le bec noir; le corps brun noirâtre en dessus , noir brillant en dessous , d un roux ferrugineux sur la partie inférieure du ventre et vers l'a- nus ; les couvertures des ailes blanches ; la queue longue de trois pouces , et égale à son extrémité ; les pieds bruns. Elle habite le royaume de Guzurat. La Fauvette noirâtre, SyMa airata^ Lath. , est un indi- vidu de l'espèce du Rouge-queue titcys. V. ce mot. La Fauvette olivâtre des Indes, Syhia olioacea^ Lath. lUust. of zool. tab. i4- Cet oiseau, qni se trouve dans l'île de Ccylan , a le bec blanchâtre , et environné à sa base de plu- mes d'un jaune pâle ; la tête , le dessus du corps , les ailes et la queue couleur d'olive ; la poitrine et le ventre blancs. 11 a rhabitude de relever sa queue en angle aigu avec le corps, et la reriverse sur le dos. La Fauvette olive, Syhia œqiduoctiaUs^ Lath., pi. 82 des Oiseaux de r Amériqus sept. Cette espèce est répandue à Cayenne et dans l'Amérique septentrionale; mais elle est sédentaire àja Guyane , et ne paroît que pendant l'été dans le nnrd de cette partie du monde. Longueur , quatre pouces neuf lignes ; trait jaune sur l'œil ; dessus de la tête et du corps, bord extérieur des pennes des ailes et de la queue d'un vert d'olive; des- sous du coips d'un jaune clair, inclinant au vert sur les côtés; bec brun; pieds noirs. La femelle, pi. enl. de Buffon, n." 685, fig. 1 , diffère du inâls en ce que le vert-olive est ré- pandu sur un fond brun, et que le ventre est jaunâtre. La Fauvette olivert, Syhia oVwavea ^ Vieiil., pi. laS, fig. I , 2 des Oiseaux d'Afrique , a la queue fort courte ; les ailes longues ; le dessus de la tête , du cou, le manteau, les ailes et la queue d'un beau vert jaunâtre ; le dessous de la queue blanchâtre ; les ailes noirâtres à l'intérieur ; la gorge et les parties postérieures blanches; le bec grisâtre et les pieds d'un jaune pâle. La femelle est d'un verl d'olive en dessus et d un blanc sali d'olivâtre en dessous. La Fauvette ombrée est une femelle de l'espèce de la FAuvETTiicoiTvO^îNÉE d'or, CD habit d'automné. aoG F A U La Fauvette orakgée, Syhna chjsocephala ^ Laih. Cctie espèce, que l'on trouve à la Guyane, a le sommet et les cô- tés de la tête, la gorge , les côtés et le dessus du cou d'une belle couleur orangée, avec deux petites bandes brunes de chaque côté de la tête ; le dessus du corps et les pennes des ailes d'un brun rougeâtre; les couvertures supérieures des ai- les variées de noir et de blanc ; la poitrine et le ventre jaunâ- tres ; les pennes de la queue noires et bordées de Jaunâtre ; le bec noir, et les pieds jaunes. * La Fauvette patXgone , Syhia patagonica , Lath. Cet oiseau habite la Terre-de-Feu , à l'extrémité de l'Amérique méridionale ; il vit de coquillages et de vei'misseaux qu'il cher- che sur les bords de la mer. C'est bien la plus grande des fau- i>elles^ siréellcmentc'en est une; son bec est long de seize li- gnes , un peu courbé vers la pointe ; noir et bordé de cendré; le dessus du corps et le dessous depuis la poitrine^ sont de cette mêgie teinte , mais plus claire sur les parties inférieures; la gorge est blanche , ainsi qu'un trait qui passe au-dessus des yeux et les pennes latérales de la queue ; les ailes sont d'un brun cendré et traversées par une bande brunâtre; les pieds noirs avec les doigts très-longs. Longueur totale, huit pouces trois lignes. * La Fauvette aux paupières blatsches, Srloi'a îeucohle- pliara^ Vielll. , a un petit sifflement doux et expressif, sans autre variation que de hausser ou baisser de ton , d'en presser plus ou moins les notes et de les allonger ou de les abréger. Elle habite lesgrandsboiset se tient ordinairement sur les ar- bres. Elle descend quelquefois à terre, et il cherche les insec- tes dans les feuilles tombées. Les paupières sont blanches; l'espace entre le bec et l'œil est noir; un trait blanc part de la narine et se perd à l'occiput, près duquel il prend une teinte plombée; en dessous est un autre trait parallèle et noir, et un troisième d'un blanc plombé commence h la base de la mandibule supérieure , et divise en deux portions égales le sommet de la tête; l'occiput et les côtes de la tête sont d'une couleur d'ardoise ; les parties inférieures blanches jusqu'au bas-ventre qui est jaune. Bec noirâtre; tarses d'un blanc pâle; longueur totale , cinq pouces sept lignes; pennes de la queue temiinées en pointe et étagées. La Fauvette dite le Pavaneur, Syhla bmchypiera , VieilL, p4. 122, fig. I, 2, des Oîs. d'Afrique^ est d'un brun très^som- bre en dessus, sur les aileset la queue; d'un brun plus clair sur la gorge et sur le bas-ventre; le bec est noir en dessus, jaunâtre en dessous; la queue arrondie; les ailes sont très-courtes. La femelle diffère dumâle,en cequ'elleestd'unbrunmoinsfoncé, et en ce qu'elle a quelques lignes brunâtres sur la gorge et sur F A U 207 le devant du cou. Elle niche dans les marais ; sa ponte est de quatre ou cinq œufs. Cet oiseau a une certaine analogie avec n otre faiwelie locustelle. La Fauvette petit-simon, Syhia borbonica , Lath.;elle a trois pouces huit lignes de longueur totale ; le dessus du corps d'une couleur d'ardoise claire; le dessous gris-blanc; la gorge blanche; lesgrandespennes des ailes etde la queue d'un brun foncé , bordées d'un côté de couleur d'ardoise ; le bec brun , pointu et effilé ; les pieds gris et l'œil noir. La femelle et les petits ont à peu près le même plumage que le mâle. Nid sur les arbres isolés , composé d'herbes sèches et de crin à l'intérieur ; ponte de trois œufs bleus. La petite Fauvette. V. Fauvette œdonie. La PETITE Fauvette de l'île de la Trinité a un plu- mage très-analogue à celui de la Fauvette a collieb ; mais ses couleurs sont plus vives ; elle n'a point de collier , et sa taille est encore plus petite. La petite Fauvette a poitrine jaune. V. ci-après POUILLOT SYLVICOI.E. La petite Fauvette tachetée du Cap de Bonne-Espé- rance, V. Fauvette capocière. * La petite Fauvette verte et brune , Sybia giizuratay Lath. Grosseur duy9oz«7/o/; longueur, quatre pouces trois lignes; bec et pieds d'un brun pâle ; dessus du corps d'un vert sale ; dessous blanc ; sommet de la tête marron ; ailes et queue bru- nes , frangées de vert ; celle-ci arrondie; on trouve cette es- pèce dans le royaume de Guzurat. * La Fauvette PHRYGANOPHILE, Syhia phryganophila ^ Vieill. , a huit pouces trois quarts , dont la queue en tient quatre et demi; celle-ci estcomposée de pennes extrêmement étroi- tes, foibles, terminées en pointe et étagées; les ailes foibles et concaves ; le bec noirâtre en dessus, blanchâtre en dessous, fort pointu et presque droit ; les pieds et les doigts robustes. De petites plumes brunes et noirâtres dans leur milieu, cou- vrent le front de cet oiseau ; celles du dessus de la tête sont couleur de carmin, et marquées dans le milieu par un trait longitudinal et noirâtre; un trait blanc part des narines et en- toure à peu près les yeux; lespiumes des côtés, du derrière de la tête et de la partie postérieure du cou, sont brunes avec une légère teinte de noirâtre sur leur milieu; celles du haut du dos sont d'un brun clair , avec un trait noir sur leur tige ; les grandes couvertures supérieures et les pennes secondaires des ailes sont pareilles aux plumes du haut du dos, et les autres d'un rouge carmin; le bas du dos et le croupion sont d'un brun roussàtre ; la queue est brune et bordée de roux près de l'o- rigine des pennes ; la gorge est d'un jaune pur ; au dessous est 2o8 F A U une tache d'un noir velouté , acconrîpagnc de chaque côté pai* une marque blanche ; toutes trois ne dépassent pas le bas de la gorge ; le devant du cou est roux, de même que les cô- tés du corps dont le dessous est blanc, ainsi que les couver- tures inférieures de l'aile ; le tarse est d'un bleu rougeâlre , et le bec noirâtre. On la trouve au Paraguay , où elle se lient dans les broussailles élevées. * La Fauvette AUX pieds dorés, Sybia chrysopus , a quatre pouces de longueur totale; lebecbnm en dessus, jaune en des- sous ; le tarse long et d'un jaune doré ; les ongles bruns ; la tête et le haut du dos tachetés de brun et de roux ; les ailes brunes; ses grandes couvertures entourées de blanc ; ses pen- nes et ses petites couvertures bordées de roux en dehors ; le croupion de cette couleur; la queue courte, arrondie et ter- minée de blanc ; la poitrine et le ventre irrégulièrement ta- chetés de brun. Cet oiseau se trouve à la Guyane , et fait partie de la collection de M. Themminck. * La Fauvette aux pieds jaunes, SyI^ïu rubricata^ Lath. Cet oiseau, un peu plus grand que le rouge-gorge, se trouve dans la Nouvelle-Galles du Sud. Son bec est noirâtre ; Tiris couleur noisette; le dessus du corps d'un cendré brunâtre; le dessous d'un ferrugineux qui incline au jaune ; les ailes et la queue sont brunes ; cette dernière est un peu arrondie à son bout ; les pieds sont jaunes. La Fauvette PiNC-PiMC, Syhna textrix ^ Vieill. , pi. i3i des Oiseaux d'Afrique^ est de deux nuances brunes en dessus, Tune noirâtre sur le milieu de la plume et l'autre plus claire sur les bords ; le dessous du corps est d'un blanc roussâtre grivelé de brun ; la queue très-courte, noirâtre à l'extérieur, terminée de blanc et étagée ; le croupion et le bas-ventre sont roussâtres ; le bec est brun et le tarse d'un jaune paie. Cette espèce construit son nid très-artistement ; il est rond , composé de bourres de plantes, avec une entrée en forme de gorge en haut. M. Levaillant nous assure que Sonnerat a eu tort d'indiquer ce nid pour celui de sa mésange petit deuil. La Fauvette PlPt , Syhia anthdides , Vieill. ; Syhia nui^eho- racensis et tigrina , var. , Lath. , pi. 82 des Oiseaux de V Amé- rique septentrionale , sous le nom àe fauvette brune. Elle se trouve à Saint-Domingue pendant l'hiver, et dans le nord de TAnié- rique pendant l'été. Le dessus de la télé et toutes les parties supérieures ., les ailes et la queue sont d'un brun nuancé de vert ; deux traits d'un blanc jaunâtre se font remarquer sur les côtés de la tête , l'un au-dessus de l'œil et l'autre au-dessous ; une moucheture noirâtre les sépare près du bec ; la gorge et les parties postérieures sont d'un blanc nuancé de jaunâtre el tacheté de brun-noir sur le devant du cou, la poitrine et le* flancs ; le dessous de la queue est gris ; le bec brun foncé en dessus, plus clair en dessous; les pieds d'unbrun jaunâtre.Lon- gueur, qualrepouces quatre lignes. Cet oiseau est de'crit deux fois dans Latham et Gnielin , d'abord comme espèce , ensuite coiame variété dune fauvette qui n'a avec lui aucun rapport. F. Fauvette tigrée. Cette fauveite paroît dans l'état de New-Yorck vers la fin de mars , y reste quelque temps et se retire ensuite dans des contrées plus boréales. A son arrivée, elle se tient sur les ar- bres en (leurs , particulièrement les pommiers et les poiriers, où elle fait la chasse aux insectes ailés. Ses habitudes ne sont plus les mêmes à son retour, vers les mois de septembre et doclobre ; alors je ne l'ai trouvée qu'au pied des haies , sur le revers des fossés humides et presque toujours à terre. Cette manière de vivre à l'automne, et son plumage, la rapprochent du pi/ji des arbres, ce qui m'a décidé à lui en donner le nonu M. Dufresne, naturaliste du Jardin du Roi, possède un indi- vidu qui a été trouvé dans le nord de l'Europe ; c'est pourqiioi je l'ai rangé parmi les fauvettes de cette partie du monde. La Fauvette pitchou , Svbia fcmiginea ^ \ieill. ; Syhna dartfordimsis , Lath. ; Motacilla proinneialis ^ Gm. , pi. enl. de Buff 655, fig. I. Lewin a publié, pi, 108, une figure plus cor- recte du mâle. Cette espèce habite dans nos contrées méridio- nales, dans quelques provinces de l'Angleterre, et se trouve quelquefois en Bretagne. Elle construit son nid au haut des genêts épineux et à l'endroit le plus fourré ; elle le compose^, à l'extérieur , de tiges d'herbes sèches avec quelques petites branches mortes de ces arbrisseaux , et en garnit lintérieur de laine et de plume. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs d'un blanc un peu verdâtre , couverts de petits points irréguliers d'un brun olivâtre et cendré , très-nombreux et denses au gros bout sur lequel leur réunion prend la forme d'une zone. Le pitchou est d'une extrême mobilité et se présente sous diverses attitudes et gesticulations ; il vit d insectes , surtout de mouches. Quand il les chasse, il se cache dans l'épaisseur d'un buisson , les guette au passage , les saisit au vol et re- vient aussitôt à son poste favori. Son cri semble exprimer r//«, cha^ dm. Il paroît peu sensible au froid , car il passe quelque- fois l'hiver en Angleterre, et souvent on l'y voit encore àNoël. Le mâle a la tête et le dessus du corps d'un cendré foncé; les parties inférieures ferrugineuses , avec de petits traits blancs , presque imperceptibles chez l'oiseau avancé en âge ; le pli des ailes , le bord de l'aile bâtarde et le milieu du ventre blancs ; les couvertures supérieures pareilles au dos ; les pen- nes et celles de la queue noirâtres et frangées de gris obscur, à l'exception des deux pennes les plus extérieures de celle-ci, XI. 14 F A TJ qui sont blanches en dehors et à rextrémîté, chez (les indivi- dus , tandis que chez d'autres c'est seulement la première de chaque côté qui estde celte couleur; les paupières sont oran- gées et l'iris estd' un rouge jaunâtre dans les deux sexes; hecnoir couleur de corne à labasedc sa partie inférieure ; pieds jaiftaâ- tres; ailes courtes, dépassantà peine l'origine de la queue quiest longue de deuxpouces, et dont les huit pennes latérales sont éta- gées, et les quatre intermédiaires égales entre elles et les plus longuesde toutes. Longueurtotale, quatrepoucesetdemi.La fe- melle diffère du mâle en ce qu'elle est en dessus d'un gris rem- bruni , plus foncé sur la tête , et d'un roux clair en dessous. * La Fauvette pivote de la Chine , Syhia albicapilla , Lath. Sept pouces font la longueur de cet oiseau ; on remar- que des taches blanches sur sa têle et vers ses yeux; le dessus de son corps est noir; le dessous et la gorge sont blanchâtres, La Fauvette a plastron noir , Syhna lunulata , Vieill. , pi. 123, fig. 1, 2 des Oiseaux d'Afrique^ a un croissant noir au bas du cou sur un fond blanc ; le dessus du corps d'un gris olivâtre ; les pennes des ailes noirâtres et bordées d'olivâtre; les pennes du milieu de la queue pareilles ; les latérales en partie blanches; le dessous du corps d'un blanc jaunâtre; une tache noire autour de l'œil , laquelle couvre une partie des joues ; le bec de cette couleur et les pieds jaunâtres. Taille de la fauvette œdonie. La femelle n'a point de croissant sur le cou ; elle niche dans les buissons , les herbes et les plantes basses. Sa ponte est de six œufs d'un blanc roussâtre. La Fauvette plombée. V. Mouchet. La Fauvette a poitrine blanche , Sybia dumetomm , est un mâle, dans l'âge avancé, de la Fauvette babillarde. La Fauvette a poitrine jaune. V. Fauvette trichas. * La Fauvette a poitrine jaune du Paraguay , Syhna pectoralis, \ieilL , a un trait blanchâtre à travers l'œil; le des- sus de la tête noirâtre seulement à l'extrémité , et blanc dans le reste ; l'occiput , le dessus du cou et du corps d'un brun teinté de roux ; cette couleur termine les couvertures des ailes qui sont noirâtres ; les pennes de cette dernière teinte et finement bordées de roussâtre ; la queue liseréc de blanchâtre sur un fond brun ; les parties inférieures couleur de jaune d'œufun peu pâle; les tarses noirâtres ; le bec noir, garni à sa base de quelques poils également noirs. Longueur, «juatre pouces un tiers environ; queue égale. * La Fauvette A poitrine rouge, Sylvia iiibrkolUs ^ Lath. Cet oiseau, dont on ne connoît pas la taille , a le bec et les pieds bruns; le dessus du corps bleu; le dessous blanc; le de- vant du cou et la poitrine rouges. On le trouve dans la Nou- velle-Galles du Sud, D . -211 />,',^<'n,- Je/- j . Moiic/icf ■ 5. Fmtvcffc .aivcj'oc '1. Fttuvc/tc p/'otonot(iu'c ■ ^. Fo7(/(jfltC . F A U LaFAUVETTE PROTOTS'OTAIRE,5y/p/a /?ro/ono/anM5, L.,pl. J). ^2, n.° 2 de ce Dictionnaire Tei est le nom que porte cet oiseau à la Louisiane. 11 ne s'avance pas au-delà de la ( iéorgie dans T A- mérique septentrionale, encore y est-il rare. Il a quatre pouces dixlignes de longueur :1e bec d'un brun jaunâtre en dessus et plus clairen dessous (quelques individus l'ont noir) ; la tête, le cou, la poitrine, le ventre, d'un beau jaune; le dos d'un vert sale; le croupion et les couvertures supérieures de la queue d'un gris ardoisé ; les inférieures blanches ; les plumes qui recou- vrent l'aile et lespennes noirâtres à l'intérieur et grises à l'ex- térieur; les petites couvertures bordées de vert jaune ; les pen- nes de la queue pareilles aux ailes , à l'exception des deux plus extérieures de chaque côté , qui sont blanches à l'inté- rieur jusqu-'aux deux tiers de leur longueur, et terminées de gris ; les pieds bruns. * La Fauvette A QUEUE blanche, Sylvialeucophœa^ Lath., se trouve en Australasie ; elle est brune en dessus , d'un blanc bleuâtre en dessous ; les pennes des ailes sont noires , avec une marque transversale blanche sur le milieu ; la queue est assez longue et de cette même couleur, à l'exception des deux pennes intermédiaires ; les pieds sont de couleur de plomb. La Fauvette a queue bleue. F. Traquet a queue bleue. La Fauvette a queue en éventail. V. Fauvette locus- telle. La Fauvette a queue gazée des Oiseaux d'Afnque^ pi. i3o, fig. 2 , a dans son plumage de tels rapports avec le méiion lin- mon, que je ne doute pas qu'elle soit de la même espèce, quoi- qu'on dise qu'elle se trouve à Java , tandis que l'autre habite dans la Nouvelle -Hollande , mais sa demeure dans l'île de Java n'est pas certaine. V. Mérion binion. * La Fauvette a queue jaune, Syhia casta^ Lath., habite r Australasie ; elle a le plumage des partiessupérieures d'unbrun ferrugineux; ledessousducorpsdunblancjaunâtre, nuancé de bleu-clairsurlapoitrine, etd unj^aunede rouille sur les côtés- au-dessus de l'œil un trait irrégulier d'un brun noirâtre • la eite tachetée; mais ce n'est point la Loarina des Italiens , ni la famctte tachetée du texte ; c'est celle de la fouoelte grise tachetée <[u Supplément de l'Ornithologie de Brisson, et conséquemment mRfaiwetle locmteUe. Je ne par- lerai point des autres auteurs, qui n'ayant fait que copier les ornithologistes français, sont tombés dans les mêmes fautes. Celte molaciUa nœi>ia est à présent dans la Collection pu- blique , sous le nom dune autre fauvette qui n'a aucun rap- port ni avec la figure citée ci-dessus , ni avec le texte de Brisson et de Buflbn; car c'est maFAUVETTE des joncs. (F.ce mot eî le motacilla schucnolœniis de Linn. ) La Fauvette tachetée du Cap de Bonne-Espérance, iSj7c/fla//vca/îrt. C'est le merle (iuteur de Levaillant. V. Merle. La Fauvette tachetée de la Louisiane, pi. enl. 70g , f. I. V. Fauvette couronnée d'or. La Fauvette tachetée de la Louisiane du texte de Bujjon. V. Fauvette pipi. La Fauvette tachetée de rougeAtre, Sybia œstii->a y Lath , p'i. 90 des Oiseaux de l'Amérique septentrionale. C'est non-seulement en Canada que Ton volt cet oiseau pendant Tété , mais encore dans la Pensylvanie et les Etats voisins : il y arrive au printemps , y niche , et les quitte à l'automne. C'est donc par erreur que Buffon dit qu'il n'y niche pas, erreur répétée par Latham et autres : il est vrai qu'on le trouve aussi à Cayenne et à Saint-Domingue. Il a à peu près quatre pouces et demi de longueur; la tête et le dessous du corps d'un beau jaune , avec des taches rougeâtres sur la partie inférieure du cou , sur la poitrine et les flancs ; le dessus du corps , les couvertures des ailes et le bord des pennes d un vert-olive ; celles-ci sont brunes ainsi que les plu- mes de la queue dont le bord est jaune ; bec et pieds noirâtres. Lafemelleaunplumagepeudifférent; les taches sontmoins nombreuses et d'une nuance moins vive, et le dessus de la tête est vert-olive. Les jeunes mâles, après leur première mue, diffèrentdes vieux, ence qu'ilsont le dessus de latête d'un vert- olive ; du blanc jaunâtre sur les côtés et sur la gorge ; du jaune pâle sur la poitrine et sur le ventre ; de l'olivâtre à l'extérieur des couvertures et des pennes alaires ; du jaune brun au-dessous des pennes caudales. Avant la première mue, ils ont la gorge blanche ; les parties supérieures vertes et mélangées de gris. hes^guiers à gorge blanche de Buffon ( Syhna alhicoUs ) , mâle et femelle , ne sont que des mâles de cette espèce après et avant leur première mue. Le figuier du Canada de Brisson et le figuier tacheté àe Buffon , sont aussi des mâles. F A U Celte fauvette, encore la Mésange jaune de Calesby, pi. 65 , rapportée mal à propos , par Gmelln et Latham , comme variété, au syhia ùvchiius , et au UoiTELET JAUNE d'Edwards , pi. 278, f. 2. t La fauvette de cet article niche sur des arbrisseaux de moyenne hauteur ; sa ponte est de quatre ou cinq œufs Lianes, tachetés de brun verdàtre. La Fauvette tachetée du Sénégal , Syhna rufigaslra , Lath., pl.enl. 162, fig. 2, n'a guère que quatre pouces de lon- gueur , sur quoi sa queue, qui est étagée , en prend deux ; toutes ses pennes sont brunes et frangées de blanc roussâtre , ainsi que les primaires de l'aile ; les secondaires et les cou- vertures, les plumes du dessus de la tète et du dos sont noires etbordées d'un roux clair; le croupion est d'un roux plus foncé, et le devant du corps blanc. Buffon soupçonne que cet oi- seau est un mâle de l'espèce de la fauvette du Sénégal ou de celle à ventre jaune^ et que celles-ci ne sont que des variétés d'âge. La Fauvette tailor, Syhia 5f/M[to,Lath., pi. yS et 76 des Oiseaux de l'Amérique septentrionale. On ne voit cet oiseau à New-Yorck qu'au printemps ; encore n'y reste-t-il que huit à dix jours : il niche à Terre-Neuve. Dessus de la lëte noir; joues blanches; dessus du cou, dessous du corps blancs et rayés de noir ; dos gris ettachelé de noir ; ailes et queue noi- râtres; deuxbandes transversalesblanches sur les ailes; les pen- nes secondaires et les pennes latérales de la queue bordées de cette dernière couleur; les primaires frangées de gris; le bec noir en dessus , blanchâtre en dessous ; les pieds » F A TT 229 Oiseaux de l'Amérique septentrionale , est le figuier tacheté de jaune de Buffon, il seroil mieux de le dire tacheté de noir puisque ce sont des taches noires qui sont répandues sur un fond jaune. Au reste , il se trouve au printemps dans la Pensylvanie. 11 a quatre pouces et demi de longueur ; le bec et les pieds noirâtres ; la tête et le dessus du corps d'un vert - olive ; une bande jaune passe au - dessus des yeux ; la gorge , la partie inférieure du cou , la poitrine et les couvertures inférieures de la queue sont d'un beau jaune, avec de petites taches noires; le ventre et les jambes d'un jaune pâle, sans taches; les ailes et la queue d'un vert -olive obscur; les grandes couvertures des ailes terminées de blanc , ce qui forme une bande transver- sale ; les deux pennes latérales de la queue sont blanches à l'extérieur sur la moitié de leur longueur. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle a des taches brunes sur les parties inférieures; le bord extérieur des couvertures et des pennes alaires et caudales d'un gris-blanc ; les parties supérieures d'un vert-olive un peu rembruni, et le dessous du corps d'un jaune moins vif. *La Fauvette a toupet, Syhia subcn'stata , Vieill. , fré- quente les broussailles du Paraguay, les parcourt entons sons avec beaucoup de légèreté. Elle a sur le sommet de la tête quelques petites plumes étroites et pointues qui forment un toupet ou une huppe de cinq lignes de long , que l'oiseau relève plus ou moins. Ces plumes sont noirâtres et blanches à la base ; le reste du dessus de la tête , ses côtés et sa par- tie postérieure sont d'un brun clair , foiblement mélangé de bleuâtre ; le dessus du cou et du corps est brun , et mélangé plus ou moins de verdâtre ; les pennes des ailes et leurs •grandes couvertures sont noirâtres , et ces dernières termi- nées de blanc ; les pennes de la queue étroites , étagées et brunes, et le côlé externe de la première est blanc; la gorgé et le devant du cou sont d'un blanc légèrement nuancé de gris de plomb ; le reste des parties inférieures est d'un beau jaune ; l'iris brun ; le bec noir, ainsi que le tarse: longueur totale, quatre pouces deux lignes. Sonnini rapporte cet oiseau au roitelet mésange ( syhia elata) ; mais je crois que c'est une espèce distincte. Ce roitelet est plus petit , n'ayant que trois pouces et demi de longueur ; en outre , il en dif- fère par les plumes de sa tête , qui sont couleur de citron ; il y a encore d'autres différences dans son plumage. F^. Ty- ranneau. La Fauvette trichas , Syhia trichas , Lath. ; tuidus trichas ^ Linn. , pi. 85 et 86 des Oiseaux de tAm. sept, (mâie et femelle)^ 93o y A V Cet oiseau a e'té donné pour une gnW dans le Sysiema naùirœ de Linnc-eus. On le retrouve parmi \es figuiers , sous la déno- minaiion Ae figuier du Maryland ou aux joues noires. Cette charmante y«Mc;c«« est, pour le chant et les habi- tudes , le pendant de notre grisette ; même pétulance , même gaîlé ; mais à ces qualités, elle joint de jolies et brillantes couleurs; un demi-masque noir , surmonté d'un bord ardoisé clair , lui couvre le front, les tempes jusqu'au- delà de l'œil , et descend sur les côtés du cou ; l'occiput et le manteau sont d'un vert-olive , plus foncé sur les ailes et la queue ; un beau jaune domine sur la gorge . la poi- trine , le ventre et les couvertures inférieures de la queue ; le bas-ventre est blanc ; le bec noir ; les pieds sont jauTiâires: longueur , quatre pouces trois lignes; queue un peu arrondie. La femelle diffère en ce que îe noir est remplacé sur la tête et les tempes par un brun verdatre , qui est la couleur du manteau, d-s ailes et de la queue ; le jaune des parties infé- rieures du corps est moins vif, et s'affoiblit en gris jaunâtre sur le ventre ; le bec et les pieds sont d'une teinte brune , mais plus claire sur les derniers. Cette espèce se trouve dans l'Amérique septentrionale. * La Fauvette tschecaktschiki , Syhia tschecanfschia , Lath. Celle espèce a une partie du dessus du corps noirâtre ; le dessous ferrugineux ; la tête noire ; la nuque blanchâtre ; le dos noir ; un collier blanc ; ime tache blanche et oblongue , sur chaque aile. On la trouve en Sibérie. La Fauvette a veistre gris du Sénégal , Syhîa suhflava^ Var. , Lath. , pi. enl. de Buffon, n.° 584- , f. 3 , ne diffère de Xa fauvette blonde qu'en ce que la teinte grise est plus claire. * La Fauvette a veistre jaune doré , Syh'ia JJaçigasira^ Lath. Cette jolie espèce se trouve à la Nouvelle-Galles dij 3ud. Un jaune doré règne sur les parties inférieures du corps , mais il est plus foncé sur le menton et la poitrine ; une tache noire est entre le bec et l'œil , et entoure celui-ci ; une couleur d'un cendré ardoisé couvre la tête , le dessus du cou , le dos , et prend un ton plus foncé sur les ailes et la queue ; un beau jaune est sur le croupion ; le bec est fin et d'un noir sombre , ainsi que les pieds. Taille de lu fistuoette à ventre roux. La Fauvette a ventre jaune du Sénégal, Syhia fia- vesccns , Var., Lath. , pi. enl. SBa, fig. 3, a le haut de la tête, le dessus du corps et la queue bruns ; l'aile d'un brun noi- râtre , frangée sur ses pennes et ondée sur ses couvertures de brun roussâtre ; le devant du corps est d'un jaune clair , et il y a un peu de blanc sous les yeux. Elle n'a pas la queuçi élagée comme \e figuier tacheté du Scncgal. F A U 23i * La Fauvette a ventre et queue jaunes, Syhia ochmra, Lalh. Taille du rossignol; bec brun; paupières nues; som- met de la tête et nuque d un brun cendré ; cou et dos noirs ; croupion et couvertures inférieures de la queue mélangés de blanc et de cendré ; gorge et poitrine d'un noir brillant ; venlre blanc ; pieds noirâtres. Cette espèce habite les mon- tagnes de la Perse. Je soupçonne que c'est un motleux. * La Fauvette A VENTRE ROUGE, Syhîaer^'ihrogastm^ Lath., se trouve dans les monts Caucasiens. On la voit pendant l'été sur le gravier du lit des torrens qui descendent de ces monts. Elle fait sa nourriture ordinaire des semences de l'hippophaë ( hippophae rhamndîdes , Linn. ) , et place son nid sur les branches de cet arbrisseau. Le mâle est noir en dessus , à l'exception du croupion et de la queue , qui sont , ainsi que les parties inférieures , d'un marron clair , et du sommet de la tête, qui est cendré; une tache blanche est sur les ailes ; le bec et les pieds sont noirs , et l'iris est brun : longueur totale , sept pouces. La femelle diffère du mâle en ce que son plumage est cendré , qu'elle a du roux seulement au milieu du vénère , et que les deux pennes intermédiaires de la queue sont toutes brunes. * La Fauvette a ventre roux, Syloia nifioentris, Lath. On remarque quelque analogie dans les couleurs de cette fauvet/e de la Nomelle-GaUes du Sud, avec celles de notre gorge bleue; mais cette espèce est près d'un tiers plus grosse; son bec et ses pieds sont noirâtres ; sa langue est bifide à son extrémité et plumeuse sur les bords ; un gris ardoisé couvre le dessus du corps , s'avance sur les côtés du cou , se colore de bleii sur la poitrine , où il forme une sorte de croissant , sur le fond roux qui s'étend sur le ventre , les jambes et les couvertures inférieures de la queue ; la gorge et le devant du cou sont blancs , et les pennes caudales d égale longueur. La Fauvette verdAtre , Syhia viridicans , Vieill. , Syhia atricopilla, Var. ; Lalh. 11 est difficile de deviner quel est le motif qui a pu décider Latham et Gmelin à faire de cet oi- seau une variété de \aJaiioeite à têt é noire ; car la forme de son bec, qui diffère même de celui des fauvettes, comme on* peut le voir dans la figure que j'en donne dans mon Histoire des Oiseaux de r Amérique sept. , pi. i , et ses couleurs sont très-différentes ; le seul rapprochement qui existe entre ces deux oiseaux, est la teinte du sommet de la tête , qui est d'un gris un peu noirâtre dans la fauvette verdàtre ; une raie blanche sale passe au-dessus des yeux , et part de la mandibule supérieure : le tour de l'œil est gris; le dessus du corps ver- dâtre ; celte teinte borde les couvertures , les pennes des aile s et de la ia Australasiœ, Vieill., est d'un verl-olive tirantaujaune sur latête; de cette dernière couleur sur le bord du front , la gorge et le devant du cou ; blanc sur les parties postérieures ; noirâtre sur les pennes des ailes et de la queue , dont les bords sont d'un vert-jaune ; le bec brun; les pieds couleur de chair rembrunie. Taille du pouillotjitis. Le Pouii.LOT COLLYBITE, Syhia collybita, Vicill.; SyMantfa^ Bechst. et Meyer. Le mâle a toutes les parties supérieuresd'un vert-olive sombre , plus foncé sur la tête ; les sourcils et les paupières jaunes ; une tache brunâtre en avant et à l'arrière de l'œil ; la gorge, le de\v'»nt du cou et la poitrine d'un jaune roussâtre , avec des ondes jaunes et oblongues ; le milieu du ventre d'un blanc sali ( d'un jaune roussâtre chez les vieux); les flancs roussâtres ; les plumes des jambes d'un gris ver- dâtre ; le pli et les couvertures inférieures des ailes d'un beau jaune ; les couvertures supérieures et les pennes d'un gris 236 F A V rembruni et frangées d'olivâtre en dehors ; ces dernières lar- genncnt bordées de blanc en dessous ; les couvertures inte - 1 ieurcs de la queue d'un jaune clair ; ses pennes pareilles à celles des ailes ; le bec brun , jaune sur les bords et en de- dans ; les pieds d'un brun noirâtre ; la première penne de laile plus courte que la cinquième. Longueur totale , quatre pouces un quart. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle est en dessus d'un vert olivâtre clair, et en dessous d'un roux blanchâtre où celui-ci est d'un roux plus prononcé. Les jeunes mâles lui ressemblent après leur première mue. Quelque analogie que ces oiseaux présentent dans leur plu- mage avec le pouiliot Jiti's ^ la proportion relative de la pre- nuère et de la cinquième rémiges suflit pour qu'on ne puisse les confondre. Ce pouillot est, de nos oiseaux printaniers , celui qui se montre le premier. Il revient dans nos régions septentrio- nales au commencement de mars , et y reste jusqu'à la fm d'octobre. On le voit souvent avec le Jilis à la cime des arbres dans les forêts et les bosquets ; alors on les confond toujours , tant leur vêlement et leur taille ont d'analogie à une certaine distance ; mais on ne peut s'y méprendre quand ils chantent, leur ramage élanl fort différent ; l'un et l'autre préludent par leur cri tidt , répéîé trois ou quatre fois de suite sur un ton bas; ensuite le collybite fait entendre un petit gloussement entrecoupé et des sons argentins dé- tachés, semblables au tintement d'écus qui tomberoient l'un sur l'autre. Quant à la seconde partie du chant que iîuffon attribue au même pouillot, elle appartient aiiijllis , ce dont je me suis assuré lorsqu'ils ramageoient l'un et l'autre sur ie même arbre et en même temps ou alternativement. Le chant du coUybUe lui a valu , dans divers cantons de la Normandie, le nom de compteur d' argent. On l'entendde très- loin , et il m'a paru exprimer les syllabes typ , iap , ré- pétées sept à huit fois de suite ; la première d'un ton élevé. Bechstein le note ainsi en allemand, se)», zap , zip, zap, Zip , zap , précédé du cri iJiroid. Lorsque les oiseaux sont près de muer, ils se taisent; mais celui-ci chante encore, et souvent jusqu'à la mi-septembre , époque à laquelle il quitte les bois , sa demeure favorite pendant toute la belle saison , pour visiter nos jardins ; alors il ne jette plus que son cri plaintif /wV , iuit, cri qui , étant pareil à celui des pouillots à ventre jaune et fitis , a donné lieu de les prendre pour des individus d'une même espèce. Les coUybitcs habitent non - seulement les bocages qui sont sur la lisière des grands bois» mais ils se plaisent aussi daas l'intérieur des forels épaisses et sombres , et sur les F A U .-,. ' " '' grands arbres qui, dans la Haute-Normandie, entonrent les habilations rurales; partout ils préfèrent les endroits les plus frais. Ils placent leur nid sous des feuilles tombées , soit dans un vieux trou de taupes , soit dans les crevasses que laissent entre elles les grosses racines qui s'étendent à fleur de terre. La ponte est de quatre à six œufs blancs , avec des points isolés d'un rouge noirâtre et poui-pré , nombreux et con- (luens vers le gros bout. J'ai rapporté ce pouillot au s^dvia nifa des auteurs Alle^ mands, quoique la description qu'ils en font offre quelques dif- férences dans les teintes du plumage supérieur qui, selon eux , est d'un gris roux chez le maie et d'un gris roussâtre cherAa femeHe , laquelle, ajoutent-ils, se distingue encore,, en ce qu elle a le dessous du corps onde de jaune , ce qui sentie indiquer que le mâle est privé de ces ondes: cepen- dant fous les mâles que j'ai examinés et en grand nombre , sont pareils à celui que j'ai décrit ci-dessus. Comme , du reste, leur description dépeint bien le collybite, et queThis- torique du syli^i'a riifu de fiecbstein lui convient totalement , je ne doute pas que c'est du même oiseau que nous parions l'un et l'autre. * Le Pouillot d'Espagne , Sybia medileiranea , La th. Cette espèce , décrite par le voyageur Hasselquitz est de la taille Au pouillot commun; elle en diffère principalement en ce que la partie supérieure du bec est un peu crochue à son extrémité ; tout le dessus du corps et la tête sont d'un brun verdàtre ; le devant du cou et le haut de la poitrine fauves ; le dessous du corps et l'extrémité des couvertures supérieures des ailes ferrugineux. Cet oiseau a été pris à bord d'un navire sur les côtes d'Espagne. Le Pouillot FiTis, Sybiafith, Meyer, a les parties supé- rieures d'un gris verdàtre. Un trait de la même teinte traverse l'œil; les sourcils, le pli de l'aile et ses couvertures inférieures sont jaunes; les joues, la gorge, la poitrine et les couvertu- res du dessous de la queue, sont d'un blanc nuancé de jaune; le ventre est d'un blanc argentin pur; les pennes alaires et cau- dales sont d'un gris-brun , bordées d'un vert-jaune en dehors et de blanc en dessous; le bec est brun en dessus, jaunâtre sur les bords, en dedans, et à la base de sa partie inférieure; les pieds sont jaunâtres ; la première rémige est plus longue que la cinquième et plus courte que la quatrième; longueur totale quatre pouces trois à quatre lignes. Le plumage de cette espèce varie: des individus ont les sourcils d'un blanc jaunâtre, d'au- tres les ont blancs, du côté du bec, jaunâtres en dessus et au- delà de l'œil, quelques-uns les ont totalement d'un blanc sale; plusieurs ont la gorge blanche , et seulement quelques taches a38 F A U jaunes oblongues sur le haut de la poitrine. Il en est qui ont toutes les parties supérieures d'un verdâtre rembruni, les joues et le dessous du corps blancs , mais lavé de jaune sur la poitrine. Cette variation dans les nuances , de vert , de jaune et de blanc, ne caractérise point particulièrement l'un ou 1 autre sexe; car on la trouve chez les mâles et chez les fe- melles ; mais les teintes foibles sont toujours l'attribut de celles-ci. Le vert est rembruni, et le dessous du corps est d'un blanc sale chez les jeunes. Le 7?//s arrive plus tard dans nos contrées que le collyhile; des mâles se montrent quelquefois vers la fin de mars ; mais le plus grand nombre ne paroît que dans les premiers jours d'avril. 11 construit son nid à terre, au pied d'un buisson, sur le revers d'un fossé, dans une touffe d'herbes; lui donne une forme ovale , et en place l'entrée sur le devant prà> du sommet. De la mousse, des herbes grossières sont les ma- tériaux qu'il emploie à l'extérieur ; des plumes , de la laine ^ du crin , en garnissent l'intérieur. La ponte est de cinq à s^pt œufs blancs , avec de petites taches roussâlres ou violettes j isolées, quelquefois plus fréquentes vers le gros bout. Ce pouillot jette le même cri (///?///) que le coUybite; mais son ramage est très-différent. On ne peut le décrire uniforme^ ment; car son expression dépend de la manière dont on l'en- tend. Suivant Latham, il prononce les syllabes W/, /«'/V, tvii^ iwit, twil^tivit, répétées vivement et délicatement; Ijechstein le note ainsi en allemand, didi ^ dlhu ^ dehi, zia, zia ^ et lui donne le nom Aefitis d après son en fit. Quant à moi., j'ai cru entendre thuU^ thuit^ thuity hiivoen hU'oen œhia , les trois premières syllabes prononcées vivement, les suivantes lente- ment et la dernière d un ton plaintif Je ne doute pas qu'on ne signale encore son ramage dune autre manière; car il est plus aise d'imiter le langage des oiseaux que d'en donner une des- cription suffisante. * Le (iRAND Pouillot deBuffon, Sybia trochilus major, Lath. ; trochilits lothariiigirns ^ var., Gm. Oiseau peu connu, d'un quart plus grand que ic jjuuillot /dis ^ et qui a la gorge blanche, un trait blanchâtre sur l'œil ; une teinte, roussâtre sur un fond blanchâtre, qui couvre la poitrine et le ventre; la mê- me teinte formant une large frange sur les couvertures et les pennes de l'aile, dont le fond est de couleur noirâtre ; un mélange de ces deux couleurs se montrant sur le dos et la tête. Le Grand Pouillot de Brisson, qui a le double de la gran- deur An pouillot fitis , est encore un oiseau qu'on ne peut dé- terminer; Buffon croit que Willughby, d'après lequel Brisson en fait mention , aura pris pour un pouillot sa fam'elte de ro^ seaux qui lui ressemble assez^ enfin , le Grand Pouillot de F A U â39 M. Cuvier est la motaci'lla hippohiis de Bechstein, laquelle^ce- pendant, n'a pas le ventre argenté , ainsi qu'il le dit. F. ma Fauvette lusciniole. Le PouiLLOT NAIN , iS'f/wflj9«mi7/a , syhia trochilus, var. Lath., pi. loo des Ois. de l'Amérique septentrionale^ sous le nom de fam>ette naine. Cet oiseau, le plus petit des pouillots , a trois pouces cinq lignes de longueur totale ; toutes les par- ties supérieures d'un beau vert, plus clair sur la tête ; toutes les inférieures d'un vert-jaune ainsi que le bord extérieur des pennes alaires et caudales qui sont noirâtres dans le reste. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle a le dessus de la tête et du corps d'un brun verdâtre; une bande brune sur les côtés de la tête ; tout le dessous du corps jaune, de même que le bord extérieur des pennes des ailes et de la queue où celte couleur est plus pâle. Le jeune lui ressemble. Ce pouillot fait un nid à claire- voie, assez profond, composé seulement d'herbes fuies, etartistement construit à la bifurcation de trois petites branches auxquelles il est attaché , de manière qu'il paroît suspendu en l'air. On trouve cette espèce dans le Sud des Etats-Unis, aux Grandes-Antilles et à Cayenne. Le Pouillot sylvicole, Syhia syhicola^ Lath. ; syhia si- hilatrix., Meyer , est d'un beau vert-jaune en dessus , depuis le front jusqu'à la queue ; d'un jaune clair sur les sourcils , le devant du front , les joues, la gorge et sur la poitrine ; d'un blanc de neige sur les parties postérieures ; un trait jaune est au-dessus de l'œil, et un autre, brun, passe à travers, lequel se prolonge au - delà et part des coins de la bouche. Les pennes alaires et caudales sont d'un gris un peu sombre, frangées de blanc en dessous , bordées en dehors d'un jaune verdâtre, qui est moins vif et plus étendu sur les dernières pennes secondaires ; les couvertures supérieures des ailes sont du même gris, avec une bordure d'un vert-olive ; les in- férieures jaunes; le pli de l'aile est de cette couleur, qui, en dessous, est tacheté de brun ; les plumes des jambes sont pareilles à celles du dos; la queue est grise en dessous et échan- crée ; l'iris noisette ; le bec brun en dessus , jaunâtre à la base de sa partie inférieure, sur les bords et en dedans ; le tarse d'unbrun jaunâtre; la première penne de l'aile plus lon- gue que la quatrième et égale à la troisième ; la deuxième la plus longue de toutes; longueur totale , quatre pouces deux à quatre lignes; grosseur de la fauoette habillarde. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle est un peu plus petite et qu'elle a les parties supérieures d'un vert-olive; le jaune des sourcils et eUe à lête noire ; c'est le DEMI-FIN MANGEUR DEVERS de Buffon. 11 paroît qu'il se trouve aussi au Paraguay , ou plutôt qu'il y existe une race voisine à laquelle M. de Azara rapporte le mangeur de vers , qu il appelle contre-maître couronné. Il le décrit ainsi : le som- met de la tête est partagé en longueur par une bandelette noire et large de trois lignes ; sur les côtés de la tête , on remarque quatre autres lignes parallèles , dont la première est presque noire ; la seconde , qui forme le sourcil , blan- châtre ; la troisième , qui traverse l'œil, noirâtre , de même que la quatrième ; une plaque d'un brun clair couvre l'o- reille ; un jaune pur s'étend sur toutes les parties infé- rieures, et il est lavé de blanc sur les couvertures des ailes ; tout le dessus du corps ainsi que le tarse sont olivâtres ; les pennes alaireset caudales sont brunes et bordées d'olivâtre , de même que les couvertures supérieures des ailes ; le bec est noirâtre en dessus et d'un brun clair en dessous ; lon- gueur, cinq pouces. La femelle a des couleurs, et particu- lièrement celles de la couronne , moins vives et moins pures. Cette espèce vit dans les forêts et les grands halliers. La défiance et l'inquiétude sont les traits principaux de son ca- ractère. On la voit souvent sautillant de branche en bran- che , les pieds en haut , la tête en bas pour saisir les in- sectes qui se cachent dans les feuilles. Elle est solitaire ; son ramage est peu varié, mais agréable : il semble exprimer les syllabes chi , chi ., chi , chi , chica , en appuyant sur la der- nière. Cv.) FAUVE , BÊTE FAUVE. Dénomination que les chas- st^urs appliquent au cerf^ au daim et au chevreuil, (s.) F A U 279 FAUVIX. Le Redoul et le Sumac portent ce nom dans quelques parties du midi de la France, (ln) FAUX ou RENARD , Squalus vulpes. C'est un poisson du genre Squale, figuré par Rondelet, pi. 387. (desm.) FAUX-ACACTA. V. aux mots Acacie et Robinier, (b.) FAUX ACCRUS. C'est TIris des marais {iris pseudo-, acorus ). (ln.) FAUX ALBATRE ou ALABASTRITE. V. Albâtre gypseux. (pat.) FAUX ALUN DE PLUME. On donne ce nom à des substances minéralesblanches elfibreuses, telles que V amiante ^ ïasheste, lé gypse Jiùreux ^ etc. , qu'on fait passer pour Valun de plume. V. ce mot. (pat.) FAUX-ARBOUSIER. C'est la Cunone. (ln.) FAUX-ARGENT ou Argent de chat. Variété de mica d'un blanc argentin, (luc.) FAUX-ASBESTE. Amphibole fibreux , blanchâtre. Voy. t. i,p. i63. (luc.) FAUX BAUME DU PÉROU. Nom vulgaire du Méli- LOT ODORANT. (B.) FAUX BENJOIN. V. Badamierde Bourbon, (b.) FAUX BOIS. Terme d'agriculture qui désigne les bran- ches des arbres qui ne doiv^ent pas donner de fruits , ou bien qui sont incapables de devenir belles, (ln.) FAUXBOIS DE CAMPHRE. C'est le Selage en co- KYMBE dont les habitans du Cap de Bonne-Espérance se servent pour faire du feu, et qui répand une odeur forte « approchant de celle du camphre, (b.) FAUX-BOMBIX, iVprfMo-i5omèjc//«5. Tribu d'inSectes, de l'ordre des lépidoptères, famille des nocturnes , très-sem- blables aux bombix ^ aux hépiales ^ aius. cossus et autres bomby- cites , mais qui ont une langue très-distincle et plus longue que la tête. Les ailes sont toujours inclinées en forme de toit. Cette tribu comprend les genres : Arctle et Calumorpiie. Celui des Lithésies et quelques iinéites paroissent aussi, dans un ordre naturel, devoir lui appartenir, (l.) FAUX-BOURDON. Nom vulgaire de 1' Abeille malk. (desm.) FAUX BRESILLOT. C'est le Brésillot de Saint- Domingue, (b.) FAUX-BUIS. Nom donné au Gale , Myrica gale , à la Fernelie, et au Fragon-epineux, ruscAis amleatus. (r:N.) ■ FAUX CABESTAN. Nom marchand du Rocher cu- TACÉ. V. AqUILLE. (b.) FAUX C-\FE. Les nègres de Saint-Domingue donnent ce nom au fruit du Ricin, (b.) 28o F A V FAUX CALAMENT. C est VUis fau^acore (lv.) FAUX CHAMARAS. C'est la Germandrée des bois, ITeucriiim srorodonia. (ln.) FAUX CHERVI. Nom de la Carotte sauvage, (b.) FAUX CHOUAN. C'est la graine du Myâgre orien- tal. On s'en sert dans la teinture. (B.) FAUX CISTE. C'est la Turnère a fleur de ciste, Tm/v nera cistoïdes. (ln.) FAUX CORAIL. On donne ce nom aux Madrépores, aux Isis, et même aux Corallines qui ont des affinités avec le Corail, (b.) FAUX CUMÎN. Graine de la Nielle romaine, Nigella. Voy. Nielle, (b.) FAUX CYTISE. L'Anthillide à Feuilles de cytise porte ce nom. (b.) FAUX DIAMANT ou Jargon. On a donné ces noms et celui de Diamant brut , au zircon limpide. V. Diamant brut et Zircon. (luc) FAUX DICTAME. Espèce àedktame, différente de celle cle Crète. V. Dictame. (b.) FAUX EBÉNIER. C'est le Cytise des Alpes, (b.) FAUX ÉBÉNIER D'AMÉRIQUE. V. Ebenus. (ln.) FAUX ESPARGOUTTE. F. Mollugo. (ln.) FAUX FROMENT. C'est I'Avoine élevée, (b.) FAUX-FUYANT. En terme de vénerie , c'est un sentier ^ans les bois, (s.) FAUX GRENAT. Suivant Bomare , c'est un cristal d'un rouge obscur, tirant sur le noir, (luc.) FAUX HELLÉBORE. V. au mot Hellébore, (b.) FAUX HERMODACTYLE. C'est une espèce d'iRis, Jn's iuberosa , Linn. (ln.) FAUX INDIGO. C'est le Galéga officinal en Europe, le Galéga des teinturiers dans l'Inde , et I'Amorpha dans nos jardins, (b.) FAUX IPÉCACUANHA. Les racines d'une espèce de Crustole et d'une espèced'AscLÉPiADE,quicroissent dansles Antilles, et qui servent aux mêmes usages que I'Ipécacuanha, portent ce nom. (b.) FAUX JALAP. C'est un des noms de la Belle-de-nuit, Mirahilis jalapa. (ln.) FAUX LAPIS. On donne ce nom à la pieire d'Arménie, qui est un bleu de montagne , ou carbonate de cuivre mêlé avec des matières terreuses durcies, qui lui donnent la con- sistance d'une pierre susceptible d'un certain poli, (pat.) F A tJ aS, FAUX LOTIER. C'est la Glinole , Gh'nus lotoUes. (ltî.) FAUX LOÏIER D'ATHÈNES. C'estlePLAQUEMiNiER, Diospyros lotus, (ln.) FAUX LUPIN. C'est une espèce de Trèfle , Tnfolium lupinaster. (ln.) FAUX MARQUÉ. Inégalité des cors sur la tête du cerf., quand elle en a six d'un côté et sept de l'autre : ce que les veneurs expriment en disant que le cerf porte quatorze faux marqués, (s.) FAUX MÉLÈZE. C'est VJspalathus chenopoda. (ln.) FAUX NARCISSE. C'est une espèce de Narcisse , N. pseudo narcissus. (ln.) FAUX NARD. C'est la racine de I'Ail serpentin, Allium victoriale , Linn. (b.) FAUX-NÉFLIER. C'est une joliçjpellle espèce du genre des Néfliers , Mespilus chamœmespilùs. (ln.) FAUX OR ou Or de Chat. Mica d'un beau jaune; (LUC.) FAUX PERDRIEUX. V. Fauperdrier. (desm.) FAUX PIMENT. Ces,i\GSchmusmolleQt\msolanum.{m.') FAUX PISTACHIER. V. Staphylier a feuilles pin- ISIÉES. (b.) FAUX PISTACHIER D'AMÉRIQUE. C'est le Royena lucida , L. (ln.) FAUX POIVRE. Ce sont le Piment, Capsicum, et le Solarium pseudo-capsicum. V. Morelle. (ln.) FAUX PR ASE , ou plutôt FAUSSE PRASE ou PSEU- DO-PRASE. Quelques naturalistes donnent ce nom à un quarz agathe verdâtre. V. au mot Prase. (pat.) FAUX PUCERONS. V. Chermès. (desm.) FAUX QUINQUINA. C'est \ ba fmtescens et le senecio pseudo-china. (LN.) FAUX RAIFORT. Nom du Cranson rustique, (b.) FAUX RUBIS ou Cristal rouge. V. Quarz. (luc.) FAUX SANTAL DU BRESIL. Le Brésillet porte quelquefois ce nom. (b.) FAUX SANTAL DE CANDIE. C'est le bois de Vala^ terne. V. Nerprun, (b.) FAUX SAPHIR, Quarz-hyalin. Ce nom a été donné au Saphir d''eau des lapidaires , que l'on regarde aujourd'hui comme une variété du Cordiériie. V. ce mot. On l'a aussi ap- pliqué à la chaux fluatée d'une couleur bleue , au quarz. (luc.) FAUX SAPIN. C'est la Pesse , lUppurîs vulgaris. (ln.) FAUX SGORDÏUM. V. au mot Gebmandrée. (b.) a82 F A Y FAUX SCORPION, Phalangium cancrdîdes , L. V. l'ar- ticle Pince , CheUjer. (desm.) FAUX SEIGLE. C'est, dans quelques cantons , le/ro- mental. V. aumotAvoiNE élevée, (b.) FAUX SENE. V. Baguenaudier. (b.) FAUX SIMAROUBA. Racine de la hignone cnupaya. V. aux mois Bignone et Coupaya. (b.) FAUX SOUCHET. C'est le carex pseudo-cyperus de Lin- nœus. F. au mot Laiche. (b.) FAUX SPATH , Bomare. C'est un des noms du Feld- spath. V. ce mot. FAUX SYCOMORE. C'est I'Azédérach. (b.) FAUX TABAC. C'est la NicoïIANE rustique , nîcotiana nistica , L. (ln.) FAUX TÉLESCOPE. C'est une coquille du genre StromBE , Str. palustn's. (DESM.) FAUX THÉ. C'est VAlstonia thea. (ln.) FAUX THUYA. Espèce de Cyprès , cupressus thuydides. FAUX THLAPSI. F. Lunaire annuelle, (b.) FAUX TREFLE. C'est la Paullinie asiatique, (ln.) FAUX TREMBLE. Espèce de Peuplier, (b.) FAUX TURBITH. On croit que c'est la racine de la Thai'Sie gaugânique, dont on se sert en place du véritable jurbiih , qui est la racine d'une espèce de Liseron, pour purger les humeurs goutteuses et autres, (b.) FAVA. En Italie , c'est la Fève , vicia Faha. (ln.) FAVAGELLA. C'est , en Italie , le nom de la Grande ChÉLIDOINE , Chelidonium majus. (ln.) FAVAGELLO. C'est, en Italie, le nom de I'Orpindes vignes , Sedurn telephium , L. (LN.) FAVAGITE. Nom que quelques oryctographes ont don- né à des Madrépores fossiles dont les étoiles sont un peu semblables aux alvéoles des rayons d'abeilles, (b.) FAVAL. C'est la Vis maculée, (b.) FAVARIO. V. Favagello. (ln.) FAVAS D'AYA des Portugais. V. Salken. (ln.) FAVAS DO RATO des Portugais. V. Moullava. (ln.) FAVAS DE TRES HUMAS des Portugais. V. Ponge- lion, (ln.) FAVASEI. En Italie , on donne ce nom au Beccabunga , espèce de Véronique, (ln.) FAVE et FAVETOS. Noms languedociens de la FÈvt et de la Féverole. (ln.) FAVEIRA.Nom de la Fève, en Portugal, (ln.) F E B 2S:\ FAVELGTTE. Synonyme de Fève, (b.) FAVELOU. C'est le Laurier-thym, vibumumtinus^ L. , en Languedoc, (ln.) FAVETOS. V. Fave. (ln.) FAVIOOUS. Nom l^guedocien des Haricots verts , Phaseolus vulgaris^ ceux qu'on mange avec la cosse, (ln.) FAVONIE, Favonium. Genre de plantes qui diffère très- peu du DiDELTA de Lhéritier , et du Choristée de Thun- berg. F. le premier de ces mots et le mot Polymkie épi- neuse, (b.) FAVONITE. On donne ce nom à I'Astroïte, rayon d'abeille fossile. V. Favagite. (pat.) FAVORITE. Nom d'une Poule sultane de Cayenne. FAVOSCELLO. Un des noms italiens de la Ficaire. (ln.) FAVO SITE, /^apo^/to. Genre de polypiers foraminés établi par Lamarck. Il se rapproche des Tubipores et des Alvéo- lites. Ses caractères sont : polypier pierreux , simple , de forme variable et composé de tubes parallèles, prismatiques disposés en faisceaux; tubes contigus, pentagones ou hexago- nes , plus ou moins réguliers , rarement articulés. Ce genre renferme deux fossiles fort rares. Il me semble qu'il a besoin d'être discuté, (b.) FAVOUETTE. C'est la Gesse tubéreuse dans les Al- pes méridionales, (b.) FAXE. Nom du Brome seiglin , Bromus secalinus , en Suède et en Danemarck, (ln.) FAYA. Nom portugais du Hêtre, (ln.) FAYAN, F. Fan. (s.) FAYON. On nomme ainsi les Haricots, dans le midi de la France, (b.) FE. Nom donné au Japon aune espèce de Lentille d'eau. ( lemna rninor'). (LN.) FEABERRIES et FEABERS. Noms anglais des Gro- seilles A MAQUEREAU. (LN.) FEATHERFOIL et WATER VIOLET. Noms an- glais du Plumeau aquatique ( Hottonia palustris). (ln.) FEATHERGRASS. C'est, en Angleterre, le Stipa pen- NATA. (ln.) FERERBOD. Nom danois des Benoîtes ( Geum ). (ln.) FEBERURT. Nom danois de la Scutellaire commune ( Snitellaria galejiculaia ). (ln.) FEBRIFUGA. Nom sous lequel on a indiqué deux plan- 284 F E C tes , la petite Centaurée ( Gentiana centaurium ; et la grantle Gentiane ( G. lulea'). Gaza le donnoit à la première ; il pa- roîtroit que \q fehrifuga oa fehrifugia d'Apuleus désigneroit la Matricaire. V. aussi Scutellaire. (lis.) FECONDATION. Opération naturelle par laquelle les ëtamines portent, au moyen du fistil , jusqu'à l'ovaire, le principe de vie nécessaire au développement et à la maturité o. ( Gui. Harvey , de Gênerai, animal, exercit. ùnaiom. ) Ordinairement les fécondations s'opèrent par l'accou- plement des sexes chez les mammifères , les oiseaux , les rep- tiles ( excepté quelques batraciens), les poissons sélaques (raies, squales), et quelques autres; lesmollusques , les gasté- ropodes androgynes (quoique ayant chacun les deux sexes, ceux-cî sont disposés de sorte que l'animal a besoin d'accou- plement mutuel ) , les crustacés, les insectes proprement dits , sous leur dernière forme , plusieurs helminlhides ou annélides, des entozoaires ou vers intestinaux, etc. Il n'y a point d'intromission de sperme , mais cependant il existe une vraie fécondation extérieure ou une irroration du sperme sur les œufs, chez les reptiles batraciens, gre- nouilles et salamandres , chez la plupart des poissons qui frayent ( F. Frai ) , et les mollusques céphalopodes. Les animaux et les végétaux hermaphrodites ont aussi des fécon- dations; par exemple , Méry a vu que dans l'huître , les em- bryons sortant de T ovaire pour se répandre dans les bran- chies , étoient fécondés par les vaisseaux spermatiques ou déférens. On prétend que chez quelques insectes , les hé- mérobes, la fécondation a lieu après la ponte des œufs, qui sont portés sur un pédicule long , sur des feuilles , le mâle venant les féconder de son sperme. Les étamines fécondent l'ovaire en déposant sur le stigmate des pistils un pollen fé- condateur, soit que la fleur soit hermaphrodite, ou qu'elle soit monoïque ou dioïque ( F. Fleur). Outre ces fécondations naturelles, on en peut faire encore d'artificielles , et l'on a produit ainsi des métis à volonté. C'est ici lyj triomphe, de l'art pourscruterlcs lois de la nature. 286 F E C Dans les végétaux, un palmier dattier femelle fleurissoit en vain chaque année dans les serres de Berlin; le botaniste Gle- ditsch fit venir de Dresde, par la poste, du pollen dun dat- tier mâle qui fleurissoit alors, et féconda la femelle qui porta du fruit. Les plantes dioïques se fécondent ainsi par le moyen des vents qui apportent le poUeo du mâle sur les fleurs fe- melles éloignées ; exemple facile à répéter dans le chanvre, le houblon , etc. Koëlreuter, d'après ces faits, essaya de féconder plusieurs fleurs femelles ou les pistils , avec le pol- len d'autres espèces déplantes; et il obtint de cette manière un grand nombre de métis de toute espèce voisine. Linnaeus, frappé de ce fait merveilleux , fut disposé à conclure que toutes les espèces si variées des plantes pourroient bien n'être primitivement que des hybrides ou produits mélangés d'un petit nombre de genres primitifs de végétaux. ( V. la dis- cussion de cette hypothèse à nos articles Dégénération et Espèce ). Quant aux fécondations artificielles des animaux , elles peuvent s'opérer facilement chez ceux qui ne s'accouplent pas. Ainsi , en mettant des culottes de taffetas à des gre- nouilles mâles en leurs amours , ils ne fécondent pas les œufs de la femelle , ou son frai ; si l'on prend , comme l'a fait en- core Spallanzani , très-peu de ce sperme de mâle , qu'on le délaie dans l'eau , on pourra féconder un grand nombre d'œufs de grenouille avec celte eau spermatifiée. Le même abbé Spallanzani a expérimenté (jue ce n'étoit pas la vapeur ou la prétendue aura seminalh du sperme qui pouvoit fécon- der les œufs de grenouille , mais qu'il falloit de la substance même de ce sperme , quoiqu'en extrêmement petite quan- tité, lia remarqué, de plus, au microscope, que ce nétoicnt pas les animalcules spermatiques qui fécondoient, selon l'hy- pothèse d'Hartsoëker et de Leuwenhoëck , puisque les par- ties du sperme bien privées de ces animalcules microscopi- ques n'en ont pas moins fécondé les œufs de grenouille. Ensuite Jacobi a répété les mêmes faits avec la laite des poissons mâles sur les œufs de poissons. Il a obtenu des métis en fécondant ainsi artificiellement les œufs d'une es- pèce , au moyen du sperme d'une autre espèce. Il a même constaté que la laite d'un poisson mort depuis trois jours , rnais qui n'étoit pas gâté , pouvoit féconder encore les œufs d'une femelle. Spallanzani avoit vu qu'une goutte d'eau ne contenant qu'un 2,994,687,500.6 de grain de sperme de gre- nouille , suffisoit néanmoins pour féconder des œufs. £nfin, on a produit des fécondations artificielles dans les quadrupèdes. Du sperme de chien, délayé dans un peu d'eau chaude , fut injecté par Spallanzani dans le vagin d'une F E C 287 chienne en chaleur, laquelle avoit été et fut séparée de tout chien ; elle porta trois petits , après un terme ordinaire , et ces chiens ressembloient à celui dont on avoit obtenu le sper- me. Cette expérience répétée par d'autres savans italiens, a également réussi. Mais il y a un autre phénomène à considérer dans les fé- condations ; ce sont celles qui se conservent pour plusieurs générations. Une poule cochée une seule fois, pond des œufs féconds pendant vingt jours. , Une araignée dont les espèces sont ennemies les unes des autres et s'entre-dévorent souvent dans leurs approc'ies, (à moins qu'un amour très-violent ne les force à faire trêve à leur férocité ) , Taraignée une fois fécondée , l'est- dit-on , pour deux ans , sorte de prévoyance dans la natut-e à cause de la difficulté des accouplemensde ces espèces. Un autre mode de fécondation plus merveilleux, est celui des pucerons , de quelques daphnies {rnonoru/us pulex, L.), ou puces aquatiques, qui, s'étant une seule fois accouplées, produisent des individus uniquement femelles pendant cinq ou six générations, sans accouplemens postérieurs ; ainsi une femelle imprégnée par le mâle, produit des femelles, lesquelles, sans accouplement, font une seconde génération , celles-ci une autre et ainsi de suite, jusqu'à ce que l'hiver ar- rivant , la dernière génération contient des mâles et des fe- melles. Ici se fait l'accouplement une fois pour toutes les gé- nérations subséquentes de l'année qui doit suivre. Pour expliquer ce fait, il faut considérer que la femelle pu- ceron on puce aquatique, par son imprégnation avec le mâle, devient, en quelque façon , mâle et femelle, ou reçoit toute la vertu fécondante masculine. Elle transmet cette sorte de faculté mâle aux individus femelles dont elle accouche ; ces femelles se fécondant d'elles-mêmes, accouchent égale- ment d'autres femelles qu'on peut considérer comme andro- gynes , et enfin , ce n'est qu'à la dernière génération que la vertu fécondante mâle se sépare des individus femelles , et produit des individus masculins, pour procéder à un nou- vel accouplement. 11 y a quelque effet semblable dans des plantes dioïques , comme nous l'avons remarqué. Ainsi le junipenis ranadensis et quelques salix sont une année chargés de Heurs femelles , une autre année , de (leurs mâles ; ils sont ainsi , quoique dioïques , essentiellement imprégnés des deux sexes et ca- pables de se reproduire. C'est peut-être ainsi que l'on peut expliquer comment Spallanzani a vu des épinards, des pieds de chanvre femelles, bien séparés de tout mâle , porter ce- pendant des graines fécondes. Nesait-on pas, d'ailleurs, que 288 F E C sur les plantes dîoïques , ou mâles ou femelles , on peut trouver, parfois, des fleurs d'un autre sexe , qui fécondent incognito et comme furtivement les femelles , et font rentrer ces végétaux dans l'empire général de l'hermaphrodisme qui semble naturel à ce règne ? V. Hermaphrodisme. A l'égard des circonstances de la fécondation , nous ren- voyons à l'art. Génération , et au mot î>exe. On sait, par exemple , que chez les plantes , les organes femelles ou pis- tils sont ordinairement moins nomhreuxque les mâles ou éta- mines. Chez les animaux , au contraire , un mâle suffit quel- quefois à plusieurs femelles ; il en est ainsi sans doute des anguilles et d'autres poissons chez lesquels on trouve si rare- ment des mâles, que des naturalistes ont cru qu'il n'en exis- toit pas dans ces espèces. Parmi les insectes à métamorpho- ses , les mâles meurent après la fécondation , comme s'ils Iransmetloient toute leur vie à leur progéniture. Les femelles persistent jusqu'après la ponte. La Fécondité ou la puissance procréatrice se développe diversement dans les végétaux et les animaux. Dans toutes les familles des plantes agames ( ou sans sexe connu ), comme les truffes , les algues , de même que chez les animaux ra- diaires , les polypes hydres, les méduses , les actinies , les holothuries, etc., la reproduction s'opère par la simple di- vision de l'individu qui reforme ainsi des individus complets^ ou par des bourgeons, des germes, des expansions de la substance de Têtre procréateur, lorsqu'il éprouvé une sura- bondance de nutrition et de vie. La plupart des plantes les plus parfaites et à sexes très-apparens , ou les phanéroga- mes , sont aussi susceptibles de se multiplier , outre la voie des graines ou semences , par des bourgeons , des caïeux , des drageons, des portions même de racines , de tiges, de feuilles prolifères, etc. Il n'en est pas ainsi des animaux pourvus de sexes; car ils ont besoin alors d'engendrer, sait par accouplement , comme toutes les espèces dioïques, soit par eux-mêmes, comme chez les monoïques, tels que les mollusques bivalves , les helminthides , etc. Parmi les espèces pourvues de sexes , il existe encore beaucoup de différence entre les végétaux et les animaux re- lativement à la fécondité. Chez les plantes , le sexe féminin paroît être le plus capable de multiplier , même sans l'in- tervention du mâle. Ainsi l'on voit des femelles de végétaux dioïques cultivées seules en Europe, comme le mûrier à pa- pier {broussonetia papyrifera, Lhérit. ) , qui vient de Chine; Je tacaniaque {populus balsamifera ^ L.) apporté du nord de l'Amérique , se propager de bouture; tandis que les indi- f idas mâles de toutes le§ espèces dioïques sont plus foible* ? F E G 28g et refusentmême quelquefois de se perpétuer par cette voie. De plus , des clutia femelles , cultivées dans nos terres , sans mâles, ont développé plusieurs fois des fleurs mâles aussi, et se sont rendues monoïques , ainsi que G. Forster l'a remarqué pour diverses plantes des îles des mers australes. Spallanzani a vu un pied femelle de chanvre , bien isolé , produire des graines fécondes. D'ailleurs les étamines avor- tent ou se changent souvent en pétales dans les fleurs, tandis que les organes femelles sont presque toujours cpnstans, im- muables. Dans le règne animal , au contraire , les individus mâles pa- roissent être , en général , plus robustes , plus capables de fécander que les femelles, et, chez quantité d'espèces même, un seul mâle, le taureau, le coq, suffit à beaucoup de femelles; ce qui est l'inverse des plantes , où les étamines surpassent presque toujours le nombre des pistils. La reine abeille est dans ce cas ; elle a un sérail de mâles. Quant à la multiplication relative des végétaux et des ani- maux , elle paroît être également prodigieuse ; et je ne sais même si le règne animal n'a pas la supériorité. Qu'une tige de maïs produise deux mille graines ; qu'un soleil en ait le dou- ble -, qu'un pied de pavot donne jusqu'à trente-deux mille se- mences ; qu'une tige de tabac en fournisse plus de quarante mille ; qu'un orme, un platane, fournissent jusqu'à cent mille graines par an ; qu'un giroflier produise plus de sept cent vingt mille clous de girofle ; qu'en comptant les bourgeons qu'il peut donner en outre , on double le nombre de ces moyens de re- production chaque année, ils sont immenses sans doute ; et si toute l'énergie procréatrice d'un seul végétal se développoit en autant de nouveaux êtres , la terre et \es sphères célestes même ne suffiroient plus bientôt pour les nourrir tous. Mais tout cela est peu encore en comparaison des animaux. Je ne parlerai pas de la multiplication innombrable des insectes , et des cinq à six mille œufs qu'une reine d'abeille pond chaque année ; je ne parlerai ni des moucherons , ni des sauterelles qui s'avancent dans les champs de la Tartarie, en nuées assez épaisses pour obscurcir le soleil, et dévorer, en quelques heures, toutes les productions végétales ; mais je ne citerai en exemple que les animaux aquatiques , et particulièrement les poissons. Le moindre hareng a près de dix mille œufs. Bloch en a trouvé cent mille dans une carpe de demi-livre. Une autre, longue de quatorze pouces , avoit,de calcul fait suivant P. Petit , deux cent soixante-deux mille deux cent vingt-quatre œufs ; et une autre , de seize pouces , trois cent quarante-deux mille cent quarante-quatre. Une perche avoitdeux cent quatre-vingt mille œufs; une autre , trois cent quatre-vingt mille six cent Xi. J9 200 F E C t|uaiante. Cela n'est rien encore. Une femelle d'esturgeon pondit cent dix-neuf livres pesant d'œufs, et comme sept de ces œufs pesolent un grain , il en résulte que le tout devoit être évalué à sept millions six cent cinquante-trois mille deux cents œufs. Leuvvenhoëck a calculé, parce procédé, jusqu'à neuf millions trois cent quarante-quatre mille œufs dans une seule morue. Or, si l'on considère que ce seul poisson en peut don- ner r.utant pendant beaucoup d'années ; que l'Océan nourrit bien des millions de ces mêmes morues ; que tous leurs œufs peuvent donner autant de poissons, qui en produiroient des milliards de milliards à leur tour, l'on sera effrayé de l'épou- vantable fécondité de la nature. Les bornes de l'univers même deviendroient à la fmtrop étroites, si l'on suppose cette puis- sance productive agissant de tous ses moyens sans que rien l'arrête ; car la nature se porte d'ailleurs avec impétuosité vers la reproduction , par l'attrait inconcevable du plaisir ; de sorte que l'équilibre de l'univers ne pourroit pas subsister sans la puissance de destruction qui rétablit le niveau parmi tous les êtres. Mais , dans l'espèce humaine, la puissance de reproduc- tion est heureusement plus limitée, quoique l'union sexuelle y soit plus fréquente que chez les autres espèces, ,et l'on ne peut méconnoître en cela une faveur de la nature. § I. Des causes générales de la fécondité et de la stérilité. — Crois- sez et multipliez, dit la Genèse à l'homme; mais quelquefois ce but n'est pas atteint: les causes de la fécondité et de la stéri- lité étant variées, nous devons les parcourir toutes pour les reconnoître. En général il y a moins d'hommes impuissans que de femmes stériles , et il semble que le sexe le plus foible soit aussi le plus exposé aux imperfections naturelles. L'homme , pour être fécond, doit avoir les organes sexuels bien conformés. Si les testicules sont atrophiés ou oblitérés ( ceux qui demeurent toute la vie dans l'abdomen , ne sont pas moins actifs pour cela ; il paroît même que la chaleur du lieu excite davantage en eux la sécrétion du sperme ) , si l'é- pididyme est obstrué ainsi que les canaux déférens , s'il man- que de vésicules séminales , si l'émission du sperme ne s'opère pas convenablement , si ce sperme n'est pas suffisamment éla- boré, etc., l'imprégnation n'aura pas lieu. De même, si l'érec- tion ne peut se faire, s'il y aunhypospadias ou autre vice de structure, il existe un empêchement dirimant pour le mariage. x^lais , quoique bien conformé , l'homme peut être plus ou moins fécond , et il y a tel tempérament très-lymphatique , telle complexion trop grasse, surtout tel état d'épuisement, de foiblesse nerveuse, de froideur, d'hébétation physique ou morale, qui peuvent rendre le coït infécond ou même impos- F E C 291 sîble. II exisle de grandes variétés dans la puissance sexuelle, suivant les constitutions. Celui en qui prédomine le système sanguin artériel, est fort fécond d'ordinaire, quoiqu'il n'ait nî l'ardeur , ni la force du tempérament bilieux , brun, sec et velu ; car le développement des poils annonce surtout la vi- gueur. Celui-ci s'accommode mieux d'une femme de consti- tution molle et humide , afin de tempérer son excès de viva- cité , et une telle union est ordinairement très-féconde. Ne seroit-ce point à cause de ces rapports que certains mélanges de races , par exemple d'un nègre avec une femme blanche, produisent quelquefois beaucoup d'individus ? Quant à la femme , la stérilité peut reconnoître bien des causes de conformation , tantôt par l'absence ou l'altération morbifique des ovaires , tantôt par une obstruction , une direc- tion vicieuse des trompes de Fallope, tantôt par l'obliquîté de l'ouverture de l'utérus ou par des carnosités , une mauvaise situation du col de la matrice , etc. Outre ces vices naturels , l'utérus peut avoir , dans sa substance , telle altération qui le rende incapable de s'imprégner de sperme , comme un état spasmodique, une disposition cancéreuse , une humidité sur- abondante qui le relâche , par exemple , dans les flueurs blan- ches excessives , ou une sorte d'aridité et d'inaction, ayant, comme chez les femmes non menstruées ou mal réglées , des hydatides , une mole , et beaucoup d'autres causes sembla- bles. Quoique létroitesse excessive du vagin , sa clôture par une épaisse membrane d'hymen, ousa constriction spasmo- dique maladive ( affection rare , mais dont nous connoissons un exemple ) , rende la cohabitation impossible quelquefois, l'imprégnation peut cependant avoir lieu encore sans intro- mission , pourvu que la semence parvienne à l'utérus. On peut ainsi être enceinte et paroître vierge. L'absence des règles, pendant toute la vie même, n'est point un caractère suffisant pour faire présumer la stérilité , absolument parlant ; beaucoup d'expériences la démentent , surtout dans les pays chauds. La cessation des menstrues ne met pas toujours une limite , non plus , à la fécondité de la femme , et on cite plusieurs sexagénaires devenues mères. Mais plusieurs dispositions de constitution augmentent ou diminuent la faculté fécondante de la femme. Telle qui est trop ardente, trop vive, trop nerveuse et sèche, ne retiendra pas mieux le sperme qu'une autre d'une complexion trop grasse , trop molle , trop indolente , trop humide. Ainsi la poule grasse pond peud'œufs; ainsi la castration, l'âge de re- tour qui accompagne la mort des fonctions sexuelles , aug- mentent l'embonpoint; ainsi les parties sexuelles relâchées, béantes dans les femmes lymphatiques, retiennent difficile- 392 F E C ment. Voyez ces personnes d'une conslltulion modeVément sanguine et lymphatique , d'un caractère porté à la gaîté et aux affections tendres , d'une sensibilité douce , d'un tempé- rament calme sans trop de froideur ; voilà les meilleures mè- res, les femmes les plus fécondes, surtout lorsqu'elles sont bien faites, d'un teint plutôt intermédiaire que trop blond ou trop brun , qu'elles ont un sein bien développé (caractère d'une bonne coniplexion utérine ) , et des passions plutôt ai- mables que violentes. Mais une femme à peau aride et velue, d'une chair sèche et très-irritable, d'un caractère impétueux, avec des passions irascibles de haine , de vengeance surtout, avec un tempérament très-érotique et de la disposition aux ménorrhagies , une complexion brune et bilieuse principale- ment , ne sera imprégnée qu'avec peine , ou avortera plutôt que toute autre. Toutefois il est des rapports encore peu connus entre les sexes , qui font qu'une femme et un homme , très- capables d'engendrer chacun séparément , ne peuvent cependant pro- duire ensemble ; et voici ce qu'on peut observer sur ce point. i.» Il faut, pour un mariage fécond , une certaine harmo- nie entre les deux sexes, soit au physique , soit au moral ; cette harmonie se manifeste dans les sympathies d'instinct, qui nous font préférer telle personne à telle autre , indépen- damment du charme de la beauté. Les sexes sentent secrète- ment leur unisson par une impulsion naturelle qu'on ne peut trop expliquer ; c'est pourquoi nous sommes machinalement entraînés, dans une société nombreuse, plutôt vers une per- sonne que vers toute autre ; la nature nous inspirant mieux à cet égard que la raison. 2.° Cette harmonie consiste moins en une similitude de tempérament , d'âge, etc. , que dans un rapport de diversité ; car, si l'on y prend garde, l'homme violent et bilieux préfé- rera une compagne douce et modeste , tandis que la femme passionnée , Impétueuse , trouvera plus de charme dans un nomme modéré et tranquille , soit que l'un ait besoin de se tempérer par l'autre , soit que deux complexions ou trop froides ou trop chaudes se choquent entre elles , sans pouvoir se joindre parfaitement. On sait que le congrès fut aboli , au dix-septième siècle , au sujet du marquis de Langeais , qui , ne pouvant remplir avec sa femme le devoir conjugal , montra une grande fécondité avec une autre, plus en rapport avec lui. 3." Des caractères cependant trop disparates, ne pouvant pas entrer en relation d'harmonie, demeurenlstériles , comme une femme trop lente et un homme trop vif dans l'acte , jus- qu'à ce que l'âge ou 1 habitude amènent quelquefois un rap- port convenable ; c'est ainsi que des époux ayant passé quinze F E C 293 oa vingt ans sans enfans , malgré leur désir , en font quelque- fois dans un âge avancé. Abraham et Sara, ainsi que Rachel avec Jacob , en offrent l'exemple dans la Bible. S'il y a d'ailleurs antipathie , dégoût , haine ou colère , il est bien difficile que l'union sexuelle soit féconde ; il nous semble que la femme qui, se prétendant violée , devient enceinte , ment par cela seul qu'elle a conçu; elle a nécessairement acquiescé au plaisir ; il ne paroît pas que l'imprégnation puisse s'opérer dans une haine bien prononcée. On a des exemples de femmes qui ont conçu étant endormies , même profondément : il existe certainement des femmes qui engendrent, quoique ra- rement , sans volupté ( toutefois elles ne sont pas toujours vé- ridiques sur ce point ) , mais c'est sans répugnance ; car la vo- lupté , ou du moins l'absence d'antipathie, paroît indispen- sable pour former un nouvel être. On peut dire à la vé- rité que telle qui commence avec haine , finit avec amour quand le transport du plaisir ravit sa volonté. Il ne faut pas présumer pourtant que plus la volupté est vive , plus la conception soit prompte et facile ; trop de preuves démontrent au contraire que l'utérus , dans un état «l'extrême excitation vénérienne , s'ouvre à de nouvelles jouis- sances , et recommençant toujours l'ouvrage , n'en finit au- cun ; c'est le tissu de Pénélope. Les animaux , comme les ca- vales , les ânesses trop en chaleur, ne retiendroient point le sperme du mâle , si l'on ne jetoit pas de l'eau froide sur leur croupe , ou si on ne les frappoit pas rudement après l'accou- plement , afin d'amortir leur ardeur. Les Arabes ont soin de fatiguer, à la course , leurs cavales , avant de les soumettre à l'étalon ; c'est ^fin qu'elles soient moins lascives et plus foi- bles. Toutes les courtisanes , toutes ces prêtresses de la Vé- nus vulgivaga , qui abusent continuellement de l'incontinence publique , ces luxurieuses Messalines , loin d'en être plus fé- condes , ne produisent presque jamais , si ce n'est avec quel- ques personnes qu'elles préfèrent par goût. En effet , un uté- rus sans cesse ouvert, sans cesse stimulé au plaisir, tend plutôt à se dégorger ; car le coït trop multiplié dispose aux ménorrhagies , comme aux avortemens ; ou bien la sensibi- lité s'émousse , se distrait par tant de jouissances diverses ; de sorte que la conception ne peut avoir lieu que lorsque tout le sentiment se concentre uniquement sur une personne et dans un seul amour. Il en existe une expérience manifeste. Les Anglais voulant peupler Botany-Bay, ont déporté, dans cette colonie , avec des malfaiteurs , beaucoup de prostituées. Celles-ci , qui étoient stériles dans leurs commerces vagues , sont devenues mères fécondes lorsqu'elles ont été astreintes à un mariage sévère ( Féron , Voyog. , tom, i ). De même , =94 ^ ^' ^' riiomme qui exerce trop le coït n'engendre point, parce qu'il produit un sperme trop peu élaboré et trop foible , ou bien agit avec trop de froideur et de mollesse. En général , il est prouvé que la polygamie , toute favorable qu'elle paroisse être à la population , ne propage cependant guère plus que la monogamie, parce que l homme s'épuise trop par des jouis- sances illimitées. La chasteté, au contraire, augmentant la vigueur des organes et l'ardeur amoureuse, est l'un des plus sûrs moyens de fécondité. C'est pour cela que les animaux , ne se livrant à la copulation qu'à l'époque du rut, une ou deux fois par année ( excepté les espèces domestiques mieux nourries ) , s'imprègnent facilement par un seul acte. H suit encore de celte cause une chaîne très-importante de conséquences pour la société et les gouvernemens ; c'est que l'état des mœurs influe prodigieusement sur la population des empires. Que fon considère la reproduction relative des grandes villes de luxe et des campagnes les plus pauvres. Qui ne croiroit que les premières s'augmentent , se peuplent sans cesse à cause de l'abondance des nourritures , de l'aisance et de la richesse des familles , tandis que le misérable agricul- teur , pressuré par l'indigence et harassé de travaux , doit à peine se léconcilier avec l'amour et se remplacer dans la vie? Tout au contraire, le citadin souvent se marie tard, passe une jeunesse ardente au milieu des voluptés qu'il dérobe ai- sément à la connoissance publique. Il ne se marie enfin que par des convenances d'intérêt qui sacrifient d'ordinaire tout le reste. La nécessité du luxe fait redouter la multitude des enfans, et au peu d amour des époux se joignent les moyens sacrilèges d'éluder les plus saintes lois de la nature dans la reproduction. Le célibat devient dans les villes un état forcé pour beaucoup de personnes mal partagées en fortune. Mais , dans les campagnes, l'on ne peut dérober au grand jour des liaisons iliégitîVnes , parce que chacun se connoît dans un petit lieu où la médisance même est un frein : on se marie plus jeune , on a moins de besoin de luxe , et les enfans, qui s'élèvent presque d'eux seuls, deviennent d'utiles auxiliaires dans les travaux. On consulte moins les rapports d'intérêt, dans des conditions également pauvres ; on s'unit plus par choix , on s'aime plus naïvement, par nécessité même. § II. De la fécondité relativement aux climats, aux saisons^ etc. On compte, dans nos contrées tempérées, une naissance par vingt-cinq personnes en général ; mais il est des circonstances où une naissance a lieu sur dix-huit personnes seulement, ou même sur quatorze dans les campagnes , tandis qu'elle n'a lieu que sur trente personne ou même^lus,en plusieurs villes. Toutefois, les naissances surpassent le nombre des morts ; F E C ,95 car il meurt ordinairement un individu sur trente-cinq dans les villages , et un sur trente-deux dans les villes, générale- ment. En France , on comptoit, avant la révolution , deux mariages féconds par année sur treize ; et dans la durée en- tière de deux mariages , il y avoit de sept à neuf enfans à at- tendre , quoiqu'on ne pût pas espérer de les voir vivre tous l'âge d'homme. Dans le nombre de mille personnes des deux sexes , cent soixante-quatre couples contractoient le lien conjugal. La population ne peut guère s'accroître aussi rapide- ment en Europe qu'elle le fait aux Etats-Unis d'Amérique, oCi elle s'est doublée en vingt-cinq ans , tandis qu'il faudroit plus de deux ou trois siècles à la France , en supposant , par im- possible , que les maladies , les fléaux, la guerre, la famine et d'autres causes de dévastation n'aient jamais lieu. De plus , le territoire partagé et cultivé presque partout, ne fournit qu'une quantité bornée de nourritures , au lieu qu'en Amé- rique , il existe d'immenses terrains susceptibles de colonisa- tion. L'on ne doit donc pas supposer, avec quelques écri- vains , que l'Europe peut nourrir le double de ses habitans , ni même qu'elle a été infiniment plus peuplée jadis qu'elle ne l'est de notre temps. La Russie, la Pologne, l'Espagne, ont à la vérité bien plus de terrain qu'il n'en faut à leurs habitans ; et si leur population ne s'y accroît pas en proportion de l'é- tendue , c'est par des causes peu difficiles à trouver. Les pays modérément froids présentent généralement une plus grande fécondité que les régions chaudes. On a de tout temps célébré la fécondité des Suédoises, par exemple (Olai l^adheck,Jtlantira, Upsal , 1684., fol. 2 vol.) ; elles font d'or- dinaire , dit-on , de huit à douze enfans ; plusieurs en ont jus- qu'à dix-huit ou vingt , même vingt-cinq ou trente , si l'on en croit les observateurs de ces mêmes contrées. On voit des Is- landaises avoir quinze à vingt enfans communément; eni707, rislandc étant dépeuplée par une contagion, le roi de Dane- marck déclara , par une ordonnance , que toute fille qui feroit six enfans ne seroit pas déshonorée. Les Islandaises furent , dit-on, si jalouses de concourir à la population de leur patrie, qu'il fallut bientôt arrêter par une loi ce débordement d'en- fans (Lord Kaimes , Sketches of the hisl. of man. book i. Sk. Yi , p. 180). Si l'on en croyoit les relevés annuels de nais- sances en Russie , celles-ci s'éleveroient d'une manière ef- frayante et menaceroient l'Europe australe d'un nouveau flux de hordes barbares, comme au temps destroisième ausixième siècles , à l'époque de la décadence de l'empire romain. D'où venoient en effet ces Cimbres et Teutons défaits par Marius , ces multitudes de Golhs, d'Ostrogolhs et de "SVisigoths, ces Huns , ces Alains , ces Vandiiics , ces Hérules , ces Loui- us6 F E C bards , ces Francs, ces Saxons , ces Normands qui , tour à tour, sejetoient surles (iaules, l'Italie, l'Espagne, passoienl même jusqu'en Afrique , ravageant tout sur leur passage , éle- vant et détruisant de nouveaux royaumes , renouvelant ainsi la face du monde asservi sous le joug des Romains ? C'étoit des antres et des forêts du Nord, de celle offirina genlium, comme l'appelle Saxo Grammaticus. Les colonies d'Améri- que et des Indes ont été un utile cautère , un cxutoire né- cessaire à cette pléthore du genre humain chez les Anglais , les Suédois, les Danois, les Allemands, et même les Fran- çais , depuis la découverte du Nouveau-Monde ; auparavant les croisades avoient également diminué cette population sur- -ibondante qui affameroit l'Europe si cette partie de l'univers éloit trop long-temps pacifique ou concentrée en elle-même. Au contraire , les régions équ atonales , malgré la richesse , la profusion de leurs productions alimentaires, malgré l'ar- deur et la beauté de leur climat , qui favorisent tant l'amour , malgré la surabondance des femmes, la polygamie, la faci- lité des jouissances , sont moins fécondes par plusieurs causes. i.° La grande chaleur dissipe beaucoup les fluides , relâche les parties solides et les rend très-flasques ; de là vient que les habitans des pays entre les tropiques sont toujours mous et en sueur, état très-peu favorable à l'acte vénérien ; aussi se plaignent-ils d'anaphrodisie, et ont souvent recours à des mé- dicamens aphrodisiaques. 2..° L'usage, ou plutôt l'abus des bains, en ces mêmes con- trées , concourt à rendre les organes flasques ; il relâche sur- tout ceux des femmes tellement que la conception s'opère peu, puisque la coutume de se mettre au bain après le coït dilate leurs parties sexuelles. 3." Les femmes méridionales sont plus ardentes que les hommes, parce qu'étant en plus grand nombre, elles ont moins d'occasions de satisfaire leurs désirs qu'eux; et de plus, la chaleur du climat détermine en elles des menstrues plus abondantes que sous des cieux froids ou tempérés ; il en ré- sulte une tendance aux ménorrhagies, à des hémorragies ca- pables de décoller le placenta, d'exciter l'avortement. C'est ce que prouve l'expérience ; et si l'on voit la femme froide , stérile en Europe , devenir féconde dans les colonies du midi, l'on remarque aussi que la femme nerveuse et stérile des pays chauds acquiert un tempérament plus calme et plus fécond sous nos cieux tempérés. /^.^ Enfin , l'abus des jouissances chez les hommes , les rend bientôt inhabiles ou impuissans, tandis que l'amour sage et modéré dans les pays froids , maintient les forces génitales dans toute leur vigueur. F E Cî =97 La race nègre conserve, seule, une plus grande fécondiîé sous les cieux ardens que sous des températures froides. Nous pensons que la cause en est dans la constitution même de celle espèce d'hommes , moins affectée que les blancs par la cha- leur, moins exposée aux ménorrhagies , plus simple et plus animale dans sa vie et ses affections qui contrarient moins le but de la nature. Un climat froid paroît trop abattre la coui- plexiondunègre,forméepourune température chaude et sèche. On voit ainsi diminuer, dans les autres races humaines , la fécondité, à mesure qu'on s'avance des pôles vers l'équateur. Si l'Islandaise a jusqu'à quinze ou vingt enfans , la Flamande en aura dix à douze , l'Allemande six à huit, la Française qua- tre à cinq , Tltalienne , l'Espagnole deux à trois ; et un prolé- taire romain qui avoit trois enfans, jouissoit de droits civils particuliers. En Ecosse, dans les îles Orcades, selon Mar- tyn ; en Suède , au rapport de Rudbeck ; dans le nord de l'An- gleterre, suivant Thoresby, l'on voit beaucoup de femmes enfanter des jumeaux ; il y a même des familles gemellipares (Morton, Nai. hisi. of Northamptonshire , pag. 4-54) QtSdanoo.f pag. 64. ) , et des femmes qui font plusieurs fois de suite des imneaux. Dans la Pensylvanie tempérée, ces exemples sont fréquens, d'après Acrell , et les vaches, les autres bestiaux partagent même cette fécondité. En Allemagne, Sussmilch (Gottiich. ordn. , tom. i , pag. igS. édit. Il) , a trouvé un ac- couchement de jumeaux sur soixante-dix accouchemens ordi- naires. La proportion, quoique très-variable, paroît d'un sur quatre-vingt , en France. Dans les Indes orientales soUs les tropiques, les jumeaux sont extrêmement rares, suivantles re- cherches de Daklemans (Gg^oMtv. , pag. 142). Le Chili, qui est assez tempéré à cause de ses montagnes , voit naître beau- coup de jumeaux (Molina, Saggio sulla stor. nat. di Chili-, pag. 333). Les exemples de trois enfans, d'un seul part, ne se montrent guère , en Europe , qu'une fois sur six mille cinq cents ; et ceux de quatre enfans , qu'une fois sur vingt mille ; enfin il n'arrive peut-être pas un accouchement de cinq en- fans sur un million de fois. Comme la nature proportionne d'ordinaire le nombre des mamelles à celui des petits, ainsi que le prouve l'exemple des chiens , des chats, des cochons, des brebis et chèvres, etc., il s'ensuit que la femme est tout au plus hipare naturellement ; en général, les animaux multipares produisent plus souvent en nombre pair qu'impair, par l'effet de l'action symétrique des ovaires , ou des autres organes doubles du corps. Mais si une froidure modérée raffermissant les solides, em- pêchant la dissipation des forces, conserve la fécondité même jusqu'à un âge avancé ( comme nous le montrons à Tarlicie 298 F E G femme ) , l'excessive froidure s'oppose à son développement , ainsi qu'à la floraisondes plantes. Les Lapons, les Samoïèdes, \e.s, Osliakes , les Jakutes, les Kamlschadales, et en Amé- rique , les Esquimaux , les Groënlandais sonttrès-peu féconds; l'on ne voit presque jamais de jumeaux parmi ces derniers , ( Eggède, Hisior. von Groenland. , p. 112 , et Otho FaLric. , Faun. Groenl. , p. i ). I^a plupart des peuplades sauvages er- rantes dans le nord de l'Amérique se multiplient fort peu. Ces nations ne sentent presque pas l'amour , et les femmes y sont par cela même très-maltraitées. Sous le même parallèle , la fécondité est souvent fort dif- férente parmi diverses contrées. De tout temps l'Egypte, par exemple, a été plus fertile en toute production que les régions voisines , ce qu'on attribue au limon fertilisant du Nil *, et môme on prétendoit que l'eau de ce fleuve rendoit les femmes fé- condes ( pour les animaux , V. Aristot. Hht. anim. , l. vu , C. IV ). La Chine passe encore pour un climat extraordinaire- ment fécond. En Europe , nous voyons les Pays-Bas , la Hollande , les plaines de la Lombardie , et divers lieux en France , comme les côtes fertiles de la Normandie , la So- logne, la riche Limagne, etc. , offrir un plus grand nombre de naissances , à proportion de la population , que les terri- toires voisins. Pareillement , le canton de Lucerne est plus fécond que la Haute-Suisse et l'Underwald. Il nous semble que la cause en est dans l'humidité ; car tous les lieux très-arides , élevés , venteux , sont et moins^ peuplés , et moins fertiles en productions , tandis que dans les bas-fonds gras , dans les vallons plantureux où s'amasse le terreau, et où des ruisseaux arrosent toute la végétation , les êtres vivans y pullulent avec abondance. Une humidité mé- diocre paroît donc rendre les êtres plus féconds ; aussi les mollusques , les poissons , les reptiles qui vivent dans l'humi- dité, sont plus féconds que les oiseaux , ou les quadrupèdes vivans dans les lieux secs. Le cochon, les oies et canards qui cherchent l'humidiié, font même beaucoup plus de petits que les autres espèces qui fuient l'eau. La femme aime l'humi- dité ; une complexion molle et lymphatique , sans excès , pa- roît la plus favorable à l'imprégnation ; il s'ensuit donc que les pays les plus féconds seront les lieux bas et plutôt humides que trop secs. Les lieux maritimes sont ordinairement féconds par la même cause. Les saisons qui sont des climats passagers doivent influer également sur la fécondité. Selon les tables des naissances, en France , il vient au monde un plus grand nombre d'enfans aux mois de janvier, février, et surtout mars, qu'en tout autre temps ; c'est-à-dire , que la copulation est plus prolifique F E C agq dans les mois d'avril , mai et juin, ou dans le printemps, gé- niale tempus ^ lorsque toute la nature, entrant en ardeur, de- vient enceinte de nouvelles créations : zephyrique , iepentibus auris^ laxant awa sinus. Messance a trouvé que les mois d'été étoient les plus favorables à l'imprégnation ; mais les mois de juin , de novembre et décembre voyent moins de naissances, c'est-à-dire , que les mois d'automne sont les moins favora- bles à l'imprégnation. Dans des climats plus froids , tels que la Suède , les saisons n'étant pas les mêmes que dans l'Europe australe , les époques de la grande fécondité diffèrent à plu- sieurs égards ; ainsi Wargentin Ç^Swensk. Vetensk. Jcad.,Hand~ h'ngar , an 1767 , tom, xxvili , pag. 249 et seq. ) observe que le mois de septembre est le plus abondant en naissances ; ce qui répond à décembre précédent pour l'époque des impré- gnations. En effet, l'hiver , sous les cieux froids, est le temps ou les habitans vivent le plus réunis ensemble dans leurs chaudes habitations , et où les sexes sont le plus rapprochés. A Marseille , les femmes conçoivent davantage en automne et en hiver, que dans l'été; le mois le plus prolifique est octo- bre , et le moins est mars ( Raymond , Topograph. de Marseille dans les Mém. de la soc. méd. , tom. il , pag. 128 et seq. ). En général, l'ardeur de Tété est moins favorable à la conception, que les saisons tempérées; les équinoxes le sont plus que les solstices ; de même les régions tempérées sont plus fertiles que les contrées trop froides ou trop brûlantes. On croit avoir observé que les années d'une constitution australe ou chaude et humide , donnoient naissance à une plus grande quantité de filles que de garçons , tandis que les an- nées froides etsèches, ou de constitution boréale, produisoient le contraire ( Raymond , Mars. ib. , pag. 126, et Hippocrate , De aer. loc. et aq. et de stejilib.^ § II ). 11 est certain , par di- vers relevés de naissances , qu'on peut voir dans Moheau , Mourgues , et les aperçus statistiques de plusieurs départe- mcns de France , des années plus fécondes en femmes qu'en hommes, quoique la surabondance de ceux-ci soit la plus or- dinaire ; les années femelles ont été remarquées soit de deux en deux ans, soit de quatre en quatre ans , avant la révolu- tion , quoique cela n'ait pas lieu constamment , et ne se rap- porte pas toujours exactement à la constitution de l'année. Comme la durée du jour représente en petit celle de l'an- née , selon la remarque d' Hippocrate , on peut demander s'il est une hora genitalis , un temps plus favorable à la conception, ainsi que Tout cru les anciens. Dans les hôpitaux des femmes en couche, le plus grand nombre des accouchemens arrive la nuit ; il en est de même pour toutes les femmes , sans doute parce que pendant ce temps la plus grande partie des impré- 3oo F E C gnalions s'opère (raccouchement , selon sa période natu- relle , doit avoir lieu après une révolution complète de la ges- tation). Mais de plus , il paroît que le matin est le moment le plus propre à la génération -, alors le corps fortifié par le repos dusommeil, jouit de la plénitude de son énergie ; le réveil est souvent accompagné du signe de sa vigueur, et c'est dans le sommeil matinal qu'ont lieu le plus communément des iK lusions nocturnes de la volupté. Les oiseaux, le coq par exem- ple , coche ses poules , surtout le matin ; c'est dans ce prin- temps de la journée que les fleurs s'épanouissent et se fécon- dent {Voyez, cette question dans Plutarque , Propos de table ^ liv. m , quest. vi). L'agitation et les travaux du jour, les repas , les objets de distractions , les études ou les affaires doivent rendre les conjonctions moins fécondes aux autres époques. Il est encore, pour la femme, un temps plus favorable à la fécondation que tout autre. On sait qu'elle appelé davantage l'acte vénérien à l'approche et à la fm de l'écoulement des rè- gles , parce que ses organes utérins éprouvent vers ce temps une turgescence considérable de sang et d'humeurs. C'est im- médiatement après que les règles cessent , que le coït est sur- tout fécond (Galien , Dissect. vuh>. , cap. ult. ; Paul TÏEginet. , Uh. m , c. Lxxiv ; Harvey , Gêner, anim. , pag. 273 ; Mauri- ceau, Accouch. , tom. 11, pag. 2o5 , etc.). C'est en suivant ce conseil indiqué par Fernel, que Catherine de Médicis devint enceinte. On prétend qu'alors l'utérus est encore ouvert et admet plus facilement le sperme ; mais il paroît que l'impré- gnation est plutôt due à l'état d'excitation modérée dans le- quel se trouve cet organe à cette époque. § IlL De l'influence des nourritures , des habitudes , etc. , sur la fécondité. — 11 n'est point de plus grande source de reproduc- tion que l'abondance des nourritures. En tout pays , le nom- bre des consommateurs augmente ou diininuc en proportion des alimens qu'ils trouvent. Voyez les années d'opulence et de fertilité , tout pullule, hommes, bestiaux , insectes ; tout multiplie et remplit la terre ; mais les tristes périodes d'in- digence et de misère, les saisons de calamité ne voient naître que des Individus rares et chétifs, de foibles rejetons qui ac- cusent les rigueurs de la nature. C'est ainsi que les années de disette sont constamment accompagnées d'un grand déficit dans la reproduction , comme le prouvent les tables de nais- sance. C'est faute de subsistances assurées , et par défaut de toute culture, que les peuplades sauvages s'accroissent extrê- mement peu , tandis que les nations agricoles qui recueillent chaque été d'abondantes moissons , s'étendent et se multi- plient ; tels sont les peuples des États - Unis comparés aux sauvages leurs voisins. Nous remarquons de môme que les F E G 3oi -chiens , les cliats , etc. , produisent bien plus dans l'état de domesticité où la nourriture ne leur manque pas , qu'en l'état sauvage où ils soîit forcés à de longues abstinences. De là est venu l'adage : sine Cerere v.t Bacclio friget Venus. Le plus puis- sant moyen d'amortir l'aiguillon de la chair, selon les mora- listes , est le jeûne. On observe aussi que le coït produit la faim , ou un besoin de restauration , comme une réfection abondante engendre le besoin du coït. Ce n'est pas que toute nourriture soit égale ; avec quelque profusion qu un individu fasse usage de fruits, de légumes , et d'autres alimens végétaux , il n'atteindra ni la vigueur de corps , ni l'ardeur amoureuse de celui qui vivra de chairs suc-' ententes, oumême de poissons. Certainement on nourrit assez abondamment la plupart des bestiaux ruminans , mais avec l'herbe ou le foin , et même des semences et des racines ; ils ne produisent guère qu'un ou deux petits , tandis que les animaux carnivores , moins abondamment nourris , créent d'ordinaire une nombreuse lignée. C'est que la chair donne , eomme on sait , bien plus de substance nutritive que les végé- taux. L'expérience a fait voir aussi que la nourriture de pois- sons étoit en général très-prolifique , et l'on a remarqué , en effet, que les peuples maritimes ichthyophages étoient irès- féconds et très-nombreux. L'illustre Montesquieu {Esprit des Lois , liv. XXIII , chap. xni) attribue cet effet aux parties hui- leuses des poissons ; mais il nous paroît plutôt dépendre de plusieurs autres causes : i." la pêche fournit presque toujours une grande quantité de poissons qui remplacent même le pain et d'autres alimens végétaux ; il s'ensuit une abondante ali- mentation ; 2,° le sel ou les salaisons que l'on emploie si sou- vent pour les poissons , porte dans l'économie vivante un prin cipe d'àcreté ou d'irritation qui se manifeste par des mala- dies de peau, si communes chez les ichthyophages; or ces af- fections rendent salace , et ce mot annonce même que cette disposition est due à des alimens salés et épicés ; 3," l'on sait que la chair des poissons , et en particulier leur laite , contient beaucoup de phosphore , substance dont la qualité excitante est reconnue. Telles sont donc les raisons qui peuvent rendre l'emploi des poissons en aliment très-propre à stimuler la luxure et la fécondité ; si quelques ordres religieux ont été décriés sous ce rapport , ne seroit-ce pas à cause de leur régime en pois- sons , suivant l'institution de leurs fondateurs trop peu instruits en physique ? Plusieurs substances végétales paroissent stimulerd'alUeurs les organes sexuels : ainsi Ton a dit {Mém. de la soc. roy. méd. en 1776, part. Il, pag. 70) que le blé sarrasin dont on se uourrit dans la Sologne, excite tellement la luxure , que àzs 3o2 F E C enfans de sept à huit ans ont déjà commerce ensemble , et que les femmes y sont également lascives et fécondes. Les ra- cines des ombellifères, les bulbes des alliacées, les crucifères, les orchidées , etc. ., passent aussi pour porter a l'amour. ( Voyez notre Dissertation sur les Aphrodisiaques dans le Bulletin de pharmacie , mai i'8i3). Si l'emploi modéré des boissons spiritueuses , du vin, du cidre , etc., contribue à la fécondité , leur abus ne peut être que très-pernicieux , ainsi que les boissons chaudes de thé et de café ( mais non le chocolat qui , de même que toutes les substances Irès-restaurantes , oléagineuses, comme Tœuf, les amandes, etc. , ranime la vigueur épuisée). L'on a dit que les ivrognes de profession , ou ceux qui engendroient dans l'ivresse, ne produisoient que des filles, soit que la palestre vénérienne s'exerce alors avec moins d'énergie , ou que l'a- mour ne soit pas aussi ardent , ou que le sperme soit moins élaboré que dans l'état naturel. Il est certain que dans une extrême plénitude d'estomac , le coït , non-seulement doit s'opérer mal, mais encore il en résulte souvent de funestes indigestions ; car rien ne débilite davantage Testomac que l'excrétion de la liqueur séminale , comme rien n'affoiblit plus la puissance génératrice que la débilité de l'estomac. L'ivresse qui détend l'appareil musculaire et engourdit le système nerveux, reiad quelquefois ainsi le coït impossible, ou du moins imparfait. On remarque dans les Pays-Bas et la Hollande, que les grands buveurs d'eau-de-vie , qui sont blasés , deviennent impuissans ; et l'on a cru reconnoître une diminution très -sensible dans la reproduction, depuis que les abus des liqueurs spiritueuses se sont tant multipliés parmi les nations du Nord, comme Danois, Suédois, Allemands, Anglais, etc. D'ailleurs, l'acidité du vin et du cidre resserre , astreint les diverses parties du système glanduleux, diminue les sécrétions, comme le prouve l'expérience; aussi l'on a remarqué plusieurs fois que les buveurs d'eau étoient plus vaillans même que les suppôts de Bacchus dans les combats de l'amour, et plus libéraux. Tels sont les Egyptiens , les Sy- riens et Chaldéens hydropotes , desquels un prophète juif a dit : Eonim carnes sunt ut cames asinorum , et sicut fluxus equo- rum , fluxus eorum (Ezéchiel , cap. xxill , v. 20). Il est une remarque importante pour ceux qui font usage de boissons ou de remèdes narcotiques , en qualité de slimu- lans ou d'aphrodisiaques ; c'est que l'opium , par exemple , uni à des aromates, excite , à la vérité , assez vivement d'a- bord à l'amour , mais bientôt affoiblit tellement la faculté génitale , qu'il fait tomber dans une impuissance absolue. Les applications indiscrètes de stupéfians, tels que l'opium, F E G 3o3 les plantes solanées ou vîreuses sur les organes sexuels, ap- portent bientôt une inertie presque complète , produisent Vé^ïration , et une sorte à' eiinuchisme. M. Larrey (^Mémoire de chirurgie et Campagnes, Paris, 1812, in-8.°, 2,*^ vol.) cite des soldats habitués à des boissons enivrantes et à l'abus de ces stupéfians, chez lesquels les testicules se sont peu à peu obli- térés, avec le cordon spermatique ; l'estomac s'affoiblit ainsi que le corps , et la barbe tombe , l'effémination devient bien- tôt universelle. C'est surtout en Egypte que ces exemples sont plus fréquens , comme dans tous les pays chauds et hu- mides ; car une température semblable concourt à produire cette effémination , principalement dans les constitutions lymphatiques et molles. ThurnbuU ( Voyage autour du monde , traduction française, 1807, Paris, in-8.°, pag. 34-4^ nole)^ en a vu des exemples singuliers à l'île d'Otahili ; ces indivi- dus efféminés , réduits à la condition des femmes , et nom- més mahoos , s'abandonnent à des actes honteux que nous ne pouvons exprimer qu'en latin : penem adrigentem alio- nim virorum exsugunt ità ut in ejaculatione , semen avide deglu- tient. Putant enim , per hanc spermatis absorptionem , robur vinle vigorem^que sexûs quo privati sunt , recipere. Au reste , les médicamens aphrodisiaques échauffans peu- vent servir utilement à rendre plus fécondes les complexions lymphatiques et inactives , sous des cieux humides et froids ; mais dans les contrées arides et ardentes, les remèdes humec- tans et rafraîchissans doivent être de meilleurs aphrodisia- ques. Les constitutions sèches et tendues des habitans des pays chauds ont besoin de bains, de caïmans; et si plusieurs femmes de l'Orient , de la Turquie, de la Moscovie, perdent souvent , au lieu de concevoir , c'est parce qu'elles font abus de ces bains chauds, et parce qu'elles s'y plongent immé- diateraient après les approches de l'homme. Enfin il est des conditions et des états plus ou moins favo- rables à la fécondité. Les anciens ont observé que les hommes et les femmes qui tissent la toile , exerçant divers mouvemens du bassin et des membres inférieurs, étoient plus portés que d'autres à l'acte conjugal. La posture des tailleurs paroît con- tribuer, selon quelques observateurs , au même effet , tandis que les cavaliers, d'après Hippocrate , deviennent quelque- fois stériles, parce que leurs organes sexuels sont comprimé» et comme froissés par l'habitude de l'équitation. Si l'on ne remarque pas un pareil effet aujourd'hui, c'est que nos cava- liers ne montent point à cru et les jambes pendantes , sans élriers , comme faisoient la plupart des Scythes dont Hippo crate a parlé. D'autres auteurs ont pensé que l'habitude de porter des haut-de-chausses très-serrés , diminuoit le volume 3o4 F E G el l'activllé des organes sexuels ; ils citent en preuve de leur opinion les Nègres, les Ecossais, et d'autres nations qui, ne portant point de culottes, conservent, dit-on, des parties génitales plus volumineuses. 11 paroît, au contraire, que la culotte faisant l'effet d'un suspensoir, prévient beaucoup de hernies inguinales. Le pagne des Nègres et des Sauvages leur est de la même utilité , surtout lorsqu'ils courent. Les boi- teux , et principalement les personnes privées de quelque extrémité inférieure , paroissent être évidemment plus fé- condes et plus luxurieuses ; car il semble que le superflu de la nourriture , non employée dans ces membres nmtilés , se reporte sur les organes voisins. En effet , on voit beaucoup d'amputés acquérir plus d'embonpoint, de fleur de santé qu'ils n'en avoient avant leur mutilation; car pouvant man- ger autant que s'ils avoient tous leurs membres , ils jouissent d'une surabondance de nutrition et de vie. L'état le moins favorable à la propagation , est celui du travail de l'esprit. Il est rare que les hommes d'un gi'and génie soient très-féconds; aussi les anciens ont dit que les Muses étoient vierges, et ils ne donnolent que de petites parties sexuelles aux statues de leurs grands hommes. On sait combien les plaisirs de l'amour éteignent le feu de l'imagination , abattent le génie elle cou- rage : mille preuves l'attestent , et les eunuques en sont des exemples incontestables. Quand Horace veut que le poêle entre en verve , il lui recommande l'abstinence de Vénus : Ahsiinuit Venere et vino , sudavil et alsit. IjCS athlètes mêmes s'en privolent pour être plus robustes. Les hommes , au con- traire , les plus bruts , et tous ceux qui soignent plus le corps que l'esprit, sont beaucoup plus propres à la génération que tout autre, (virey.) FÉCONDITÉ, r. FÉcoî^DATioN. FÉCULE. Toute matière colorée, suspendue dans une grande quantité de véhicule aqueux, et qui, par le repos, se précipite insensiblement sous forme sèche et pulvérulente , portoit autrefois le nom àc fécule. Or, la partie verte qui re- vêt la surface des plantes, l'indigo, les pastels, le bleu de Prusse, les carmins, étoient autant de fécules. Mais aujour- d'hui on ne donne plus cette dénomination qu'à la fécule amîlacée , substance spécialement blanche , reconnue pour être un des principes Immédiats des végétaux. Il seroit déplacé d'exposer ici la variété d'opinions que la fécule amilacée a fait naître, et le résultat des expériences entreprises pour exajTiiner sa nature. On sait qu'elle est , comme le sucre , un corps identique , à quelque plante qu'elle ait appartenu; que si elle en diffère , ce n'est que par quel- ques nuances. On peut la définir une gomme parliculière , une F E G 3o5 gelée sèche, s'il est permis de s'exprimer ainsi, répandue dans une iofinilé de végétaux, et dans la plupart de leurs organes, indépendamment de leur couleur, de leur saveur et de leur odeur, jouissant d'un très-grand degré de bl.mcheur, de ténuité et d'insipidité, inaltérable à l'air, indissoluble à froid dans tous les fluides , et se convertissant , par la chaleur, en une gelée transparente , couleur d'gpale. Comme l'amidon , la fécule peut se transformer en sucre, presque en totalité , par le procédé de M. Kirchoff , simpli- fié. V. Sucre. Long-temps la fécule amilacée a été regardée comme réu- nissant les propriétés des plantes d'où on la retiroit ; mais il est démontré maintenant que cette matière , épuisée de pa- renchymes , des sucs acres et caustiques , au milieu desquels elle se forme , est trop fade pour exercer l'effet d un médi- cament. La fécule de marron d'Inde n'a point d'amertume ; celle de gouet n'est point caustique; \3l fécule de bryone n'est pas purgative ; celle des glaïeuls est inodore; celle de filipendule est sans couleur : toutes ces différentes fécules, en un mot , bien lavées , ne conservent plus que la f.ici'Ité nu- tritive. C'est sous ce dernier point de vue que nous allons les considérer. Nous dirons ensuite un mot sur leur usage dans les arts et les manufactures. En considérant la fécule du côté de ses propriétés phy- siques, onne peut disconvenir qu'elle ne réunisse, à un très- haut degré , toutes les qualités qui caractérisent la vertu ali- mentaire ; le froment parmi les semences graminées , les pommes-de-terre parmi les racines potagères , sont , sans contredit , les végétaux qui en contiennent le plus : il n'en faut qu'une très-petite quantité pour donner à beaucoup de fluide aqueux, aidé de la chaleur, la consistance d'une gelée semblable en tout point à celle que nous obtenons des subs- tances végétales et animales lesplus substantielles, La faculté éminemment nutritive de la fécule amilacée, bien détermi- née , il restoit à connoître si , quelle qu'en fiit la source, elle pouvoit entrer dans la composition du pain, et augmenter la masse de nos alimens. Toutes les expériences faites dans cette vue , n'ont abouti qu à prouver que cette matière ne contractant avec l'eau ni liaison ni ductilité , elle n'est pas susceptible de se panifier; qu'employée dans la moindre proportion avec la fariné de froment, elle rend le pain qui en résulte fade , compacte , sec et dispendieux : c'est donc sous forme de gelée ou de bouillie , qu il faut de préférence consommer la fécule amilacée ; les services que celle de pommes-de-terre a déjà rendus, et rend journellement à tous les âges et à toutes les constitutions, sont incalculable». 3o6 F E C Je m'appiaudis d'avoir long-temps insislé sur les avantages d'une préparation qui offre au public une ressource impor- tante dans la plupart des maladies, et pour Thomme en santé un aliment aussi agréable et aussi sain qu'il est peu coûteux. Le luxe de nos tables a tiré aussi un bon parti de la fé- cule de pommes-de-terre : nos pâtissiers les plus renommés en font la base des biscuits de Savoie , et d'une crème sur- tout dont les hommes auxquels on interdit les farineux font usage sans aucun inconvénient pour leur santé; en voici la préparation. On prend une cbopine de lait , dont la moitié est mise sur le feu avec un quarteron de sucre ; dans Tautre on délaye trois jaunes d'œufs et une cuillerée à bouche de fécule de pommes-de-terre , qu'on jette dans le lait prêt à bouillir ; on remue le tout , et après deux ou trois bouillons , on ajoute un peu d'eau de fleur d'orange , et la crème est faite. 11 se- roit possible de donner à cette crème toutes les couleurs et les saveurs qu'on désireroit. En substituant la fécule à la farine , et s'en servant dans nos ragoûts, elle rend les sauces blanches moins visqueu- ses, moins collantes, et plus légères à l'estomac. Peu de ménages dans les campagnes sont assez pauvres pour ne pou- voir se procurer du lait de beurre ou écrémé ; ils prépare- roient avec cette fécule et un peu de sel , la bouillie la plus agréable et la plus substantielle qui 4oit à la portée de leurs facultés. Le sagou est , comme l'on sait, la fécule que l'on sépare par les tamis et le lavage , d'une moelle farineuse contenue dans le tronc de certains palmiers , principalement du Sa- GOUTiER.(F6ije2ce mot, et le mot Palmier.) La figure de pe- tits grains sous laquelle on nous l'apporte, et sa couleur rousse, viennent du degré de chaleur que les Indiens lui ont fait subir pour la sécher; ilseroit possible de donner à \a fécule depom- ,mes-de-terre cette apparence extérieure du sagou , si on croyoit qu'une dessiccation un peu vive pûtavoir de l'influence sur ses propriétés économiques ; mais cette forme granulée est abso- lument inutile , puisque le sagou la perd dans le véhicule em- ployé à sa cuisson , et qu'il ne présente plus ensuite qu'un magma gélatineux, comparable , en tout point, pour la sa- veur et les propriétés, à Xa fécule de pommes-de-terre \ celle-ci peut donc complètement remplacer le sagou , d autant mieux qu'elle peut être extraite sous nos yeux, et que l'autre, ap- portée de loin , peut , par cette seule circonstance , faire soupçonner des mélanges infidèles. On peut préparer le sagou de pommes-de-terre avec de l'eau de veau, de poulet, ou du bouillon ordinaire, de la F E C 3o7 même manière que l'on cuit la semoule ou le riz au gras , ei le tenir plus ou moins épais, suivant le besoin eJ le goût de ceux pour lesquels on le prépare. Combien d'estomacs foibles de constitution, ou fatigués par les excès d^ la table ou par les maladies , qui ne peuvent digérer dalimens solides , se trou- veroient soulagés et même guéris par Tusage de celte fécule , qui remplira les mêmes indications que celui produit par le palmier sagoutier C'est un restaurant pour les convalescens, le premier âge et la décrépitude. Le tapioca des Américains, qui n'est que l'amidon le plus blanc et le plus pur du magnoc, donne des bouillies excellentes et très-salutaires dans les ma- ladies d'épuisement et de consomption. Si le sagou est réellement, comme beaucoup de médecins le croient , un spécifique dans les maladies dont il s'agit , le prix auquel il se vend communément ne permet point à l'in- digence dy atteindre et de profiter de ce bienfait. Le substi- tut que je propose ne coûteroit presque rien ; il faut six livres de pommes-de-terre pour obtenir une livre de fécule. La préparation pour amener ces racines à l'état de sagou ne sauroit entraîner dans de grandes dépenses. 11 suffit de les râper cnies , de les passer à travers un tamis et de les laver. Faudra-t-il donc toujours mettre àcontribulion les deuxindes, pour satisfaire à grands frais nos principaux besoins ! Dans tous les temps on a été révolté de penser que la farine de nos meilleurs grains pouvoit être consacrée à des arts de luxe ; aussi est-il arrivé souvent que , menacés de cherté ou de disette, plusieurs souverains de l'Europe se sont vus forcés les uns de défendre aux troupes de se poudrer, les autres d'or- donner qu'on leur coupât les cheveux. On ne sauroit douter que les ouvriers qui par éttit con- somment de la farine pour en préparer de la colle , ne trou- vassent une grande économie à se servir de préférence de celle fabriquée avec de la farine contenue dans une foule de végétaux sauvages , et associée à des sucs acres et vénéneux , parce qu'elle s'altéreroit moins aisément, et que d'ailleurs il n'est pas possible d'en tirer un autre parti ; mais il est né- cessaire de convenir que ces végétaux ne sont pas toujours assez abondans pour fournir à une grande consommation , et que les frais pour s'en procurer, conformément au besoin , excéderoient souvent ceux que demanderoit leur culture. On a indiqué et on indique encore journellement , pour suppléer l'amidon du blé , une foule de substances dont la plupart n'en contiennent pas un atome. Mais dans le nombre des plantes qui pourroient fournir à la consommation de la colle farineuse, je proposerai encore l«s pommes-de-terre ; ces racines divisées par tranches , sé- chées au four ou à l'étuve , et broyées au moulin, donnent 3o8 F E C une poudre propre à remplir cet objet. L'économie qui en résulteroit n'est certainement pas à dédaigner dans les can- tons qui, ne récoltant pas assez de grains pour leur subsis- tance journalière , sont contraints de recourir à l'étranger, souvent à grands frais , pour se la procurer. Les diverses recherches que j'ai faites pour m'assurer si la fécule de pomme -de- terre étoit comparable en tout point à ï amidon de hlè , et si elle pouvoit soutenir les épreuves de comparaison dans les arts pour lesquels ce dernier est ordi- nairement employé , m'ont prouvé d'abord que l'empois qu'on en préparoit étoit bien conditionné , que l'émail bleu s'y mêloit aussi uniformément, aussi parfaitement, et qu'il communiquoit au linge , aux blondes et à la dentelle , beau- coup de roideur et d'éclat. Cependant comme cette fécule semble composée de lames cristallines , brillantes , et qu'elle est spécifiquement plus pesante que l'amidon de grains, il m'a paru que l'objet d'éco- nomie , la poudre à poudrer, pour lequel on avoit proposé l'usage des pommes-de-terre, étoit précisément celui que ces racines ne pouvoient remplir : elle ne se répand pas d'une manière assez divisée ; la houppe de cygne ou de soie ne i'eiilève ni ne la distribue uniformément ; elle tombe par plaques sur les cheveux , et n'y adhère que très-foiblement , quoiqu'ils soient recouverts de pommade. Il est donc impos- sible de la faire servir de poudre à poudrer , et par consé- quent de supplément à l'amidon de froment ou d'orge. On a dit autrefois que la vanité et le luxe des grandes villes enlevoient aux pauvres leur subsistance principale pour la faire voler sur les têtes évaporées des coquettes et des petits- maîtres : Rousseau a ajouté à ce reproche qu'il falloit de la poudre pour poudrer; voilà pourquoi tant de malheureux n'avoientpas de pain : il convient cependant de faire remar- quer que les accommodages exigent infiniment moins de poudre , depuis que les perruquiers se servent de la houppe de cygne ; invention qui, si elle eût été imaginée dans la vue d'être utile , auroit dû mériter une récompense à son auteur. D'ailleurs les coiffures à la Titus, l'usage où sont les femmes de porter les cheveux d'autrui avec la couleur qui leur est naturelle , le parti extrême qu'ont pris les Anglais de renoncer à admettre l'amidon dans leur toilette, non pas avec l'inten- tion de nous imiter, mais pour échapper à un impôt qui leur a déplu ; ces considérations doivent avoir infiniment restreint la consommation de l'amidon , et relégué son usage dans les ateliers des confiseurs , des cartonniers , des papetiers et des blanchisseuses ; les amidonniers n'enlèvent donc pas autant de ressources à la subsistance publique qu'on a cherché à le faire croire. J'ajouterai que quand des mesures de sagesse et de prévoyance détermineront le gouvernement à suppléer le F E G 3wj commerce dans les approvisionnemens de grains , les fabri- cans dont il s'agit trouveront amplement dans les blés avariés, de quoi se passer des grains de bonne qualité. Les règlemens qui prescrivoient autrefois aux amîdonnîer» de n'employer dans leurs fabriques que des gruaux, réputés alors n'être à peu prè's que du son , c'est-à-dire , la partie la plus grossière du froment , ne sauroient plus leur être appli- cables , parce que la mouture économique est parvenue à en retirer la plus belle et la meilleure farine. Ces gruaux sont même aujourd'hui presque aussi chers que le grain lui-même d'où ils proviennent. Or, en supposant qu'on voulût renou- veler cesrèglemens^ il faudroitse borner à permettre l'usage des blés gâtés; et à leurdéfaut , celui de l'orge qui, après le fro- ment , est celui qui fournit le plus d'amidon ; le seigle , l'a- voine et le maïs n'en contiennent que très-peu ou point. Mes tentatives pour remplacer ces dernières matières par des pro- ductions d'une moindre valeur , dans la vue unique de mé- nager notre subsistance habituelle , se trouvent consignées dans un ouvrage sur les moyens d'écarter de nos foyers les disettes. Mais ce ne sont que des vues générales que j'ai pré- sentées , et dont une nombreuse population ne peut guèr« tirer qu'un parti médiocre. Mon dessein , en rappelant ici le résultat de mes expé- riences et de mes observations sur l'utilité de la fécule de ' pomme-de-terre , a été de fixer irrévocablement l'opinion à l'égard de la proposition qu'on fait tous les jours de la substi- tuer à l'amidon des grains. Il est bon que les hommes placés à la tête des grandes administrations se prémunissent contre ces têtes exaltées ou ces gens à projets qui sollicitent, sous le prétexte du bien public , des permissions d'élever des fa- briques de ce genre , dans l'espérance d'y trouver d'immenses bénéfices , ou qui viennent éveiller leur sollicitude en assu- rant qu'on fait passer nos grains à l'étranger sous forme d'a-^ midon , parce qu'on a ensuite la faculté de rendre celui - ci apte à la panification.. Je déclare donc , en terminant ces observations , que la fécule amilacée , une fois débarrassée des substances mu- queuses et extractlves, auxquelles elle est toujours unie dans l'état farineux, ne peut subir l'action du pétrissage ni le mouvement de la fermentation panalre , et que quand bien même l'art viendrolt un jour à bout de lui rendre ces subs- tances pour la faire servir ensuite à la boulangerie , ce ne serolt tout au plus qu'un tour de force , d'où il ne résulteroit qu'un pain mauvais et excessivement cher. J'ajoute que s'il esi possible d'employer des pommes-de-terre en substance dans les fabriques de colle, leur fécule ue sauroit suppléer la poudre. Les propriélés qu'elle a réellement n'offrent - elle* 3io FED pas déjà assez d'avantages, sans lui en prêter encore d'au- tres qu'elle ne peut posséder à cause de sa constitution phy- sique? (PARM.) FEDE. C'est la Brebis , dans le midi de la France, (b.) FEDEROK. Nom de IOrpin Çsedum telephiiim)^ en Nor- wcge. (LN.) FEDERACKELEY. L'un des noms allemands des Piga- MOTS^S (tho/irfnwi). (lis.) FEDtiRBALL. Les MYRioPHYLLuai portent, en Alle- magne, ce nom et celui de Federkraut. (L^^) FEDERBAUM. Nom allemand de I'Ibéride toujours verîe ( ihen's sempetvirens). (Lis.) FEDERBINSEN. C'est la Linaigrette (ejiophomm) , en Allemagne, (ln.) FEDERBUSCH. Nom que les jardiniers allemands don- nent à laFRlTlLLAlRE de Perse ( Frhillaria persira^. (ln.) FÉDERERTZ. Mine d'antimoine en filets extrêmement déliés, qu'on nomme aussi antimoine en plumes; quand ce mi- néral contient de Targeiit, on l'appelle mine d'argent en plu- mes. V. AnTIMOIISE sulfuré. (LUC.) FEDERCiARBE. C'est , en Allemagne , cette plante marécageuse nommée Plumeau et Millefeuille aquati- que ( hotlonia palustris ). (LN.) FEDERliRASS. Plusieurs graminées portent ce nom en Allemagne , et notamment le slipa pennata. (ln.) FEDERKNOPF. Nom allemand de la Lagoécie cumi- noïde. (ln.) FEDERKOHL. Nom allemand d'une variété du Chou {Ijrassica oleracea , var. selenisia). (ln.) FEDERKRAUT. Nom allemand de la Verge d'or et des Mvriophylles. (ln.) FEDERMÛTZE. Nom allemand de la Mitelle. (ln.) FEDERWINDEL. Synonyme du Quamoclit en Alle- magne. C'est une espèce du genre Ipomea. (ln.) FÉDIE, Fedia. Genre de plantes établi par Adanson , pour séparer la mâche des jardiniers, et quelques espèces voisines, du genre des Valérianes. Ses caractères sont d'a- voir un calice à trois ou six dents; une corolle monopétale, à tube court, à limbe à cinq divisions régulières ou irrégu- lieres; deux ou cinq étamines; un ou trois stigmates; une cap- sule couronnée par le 'calice , trilocuiaire , monosperme ; seule loge étant ordinairement fertile. Ce genre n'a pas été adopté par tous les botanistes. Les genres Fédieàe Gsertner et de Moench sont différens de celui- ci , quoique faits aussi aux dépens des Valérianes. C'est à celui qui a pour type la valériane corne d'abondance, que Jus- sieu pense qu'il faut donner ce nom. (b.) F El 3i, FEDO (la). C'est la Brebis dans le Languedoc, et surtout particulièrement aux environs de Garcassonne. (desm.) FEESTBLOEM. Nom donné par les Hollandais de l'Inde, à la Rose -de-Chine (^/nuisais rosa-sinensis ^ L. ). FEFE. Singe des provinces méridionales de la Chine, qu'on ne sauroit rapporter avec exactitude à aucune espèce connue. Quelques naturalistes croient que c'est le grand gibbon (^siniialar, Linn.), parce qu'il a les bras très-longs, et qu'en marchant debout il s'en sert comme de balan- ciers pour se tenir en équilibre; mais ce caractère appar- tiendroit également au Pongo ou singe de ^Vurmb , de l'île de Bornéo, dont les habitudes sont sans doute plus en rap- port avec celles qu'on attribue au Féfé^ qui, dit-on, mange des hommes, (uesm.) FEGARO. Nom italien delà Sciène umbre. (b.) FEGATELL.\ des Italiens, C'est 1' Anémone hépatique ( Césalpin); c'est aussi une espèce de Lichen, (ln.) FEGOS. F. Phegos. (ln.) FEGOULE. C'est le nom d'une espèce de rongeur du genre des campagnols. F. Campagnol économe, (desm.) FEGUIÈRES. Altération de Figuier, (b.) FEHNBEERE. Nom allemand de la Canneberge {vcc- cinium oxycoccos ). (i.N.) FEICHTE. Nom allemand de 1 'Epici A (^tniwaii^i). (ln.) FEIDBOK. C'est, en Norwége, la Vermiculaire Acre ( sedum acre), (ln.) FEIFURS-KADSURA. C'est, au Japon, \e pœderiu fœtida. V. Danaïde. (ln.) FEIGBLATTERKRAUT. C est la Linaire, en Alle- magne, (ln.) FEIGBLATTERNEPPICH. Nom allemand de la Re- noncule scélérate, (ln.) FEIGBONE. Nom des Lupins, en Allemagne, (ln.) FEIGE. Nom du Figuier en Allemagne, (ln.) FEIGENBAUM. C'est le Figuier, en Allemagne. Dans quelques parties de cette vaste contrée, on donne ce même nom à r Erable et à I'Orme. (ln.) FEIGENKRAUT. C'est, en Allemagne, la Scrophu- LAIRE DES BOiS. {^scrophularia nodusa^ Linn.). (ln.) FEIGENWARZENKRAUT. Plusieurs Linaires et la ToRMENTiLLE portent ce nom, en Allemagne, (ln.) FEIGENWARZEN'W'URZ. V. Feigenkraut. (ln.) FEIJO. Nom portugais des Haricots, ^ln.) 3ia F E L FEILE. Nom allemaiid de I'Alpiste rude {phalarîs as- pera). (ln.) FEINAH. Nom arabe de la Phène. V. ce mot. (v.) FEINE. V. Faine, (desm.) FEINE. V. Feinte, (desm.) FEINSCHKRAUT. C'est, en Allemagne, le nom du Stœcha s ( gnaphalium stœchas ). (ln.) FEINTE. Nom vulgaire d'une Clupée qui se trouve dans la Seine, el qui a beaucoup de rapports avec I'Alose , avec laquelle on la confond, (b.) FEJER ARVA. L'un des noms hongrois du stipa pen- nala. (ln.) FEJER PESZERTZE et FEJER PEMET-FU. Noms hongrois du Marrube blanc (^mumibium vulgare^ L.). (LN.) FEJER-PEMET-FU. V. Fejerpeszertze. (ln.) FEJER-PIPATS. C'est, en Hongrie, le nom de I'AnÉ- MONE DES BOIS ( anémone nemorosa , L. ). (LN.) FEJER-TAVASZIKA. L'un des noms du Galanthus NIVALIS, en Hongrie. FEKETE-NiVDALY. C'est, en Hongrie, le nom de la Grande Consoude ( symphytum officinale ). (ln.) FEJER-UROM. C'est I'Absinthe des boutiques, en Hongrie, (ln.) FEKE TE-GYOPAR. L'un des noms de I'Origan , en Hongrie. FEKETE-TSALLYAN. Nom de la Scrophulaire des bois {^scrophularia nodosa, L. ), en Hongrie, (ln.) FEKETE-UROM. Nom hongrois de I'Armoise vul- gaire. (LN.) FEKOFA.TS. Nom japonais d'un Lyciet ( fycium bar- ban/m), (ln.) FELAN. C'est la Vénus diaphane, (b.) FELANDORN. Ce nom désigne, en Allemagne, plu- sieurs espèces d'Epi aires Ç^stachys) et une espèce d'AoRi- PAUME ( /eo«z/r«s marnibiastnim ^ Linn. ). (LN.) FELAT. A Nice c'est lenom de la Murène congre. (desm.) FELBAUM. L'un des noms allemands du Peuplier ( populus nigra ). (ln.) FELÎiE , FELBER , FELBINGER. Le Saule blanc, rOsiER JAUNE et le Saule fragile portent ces noms en Allemngne. (ln.) FELBEERE. On désigne par ce nom , en Allemagne , F E L 3i3 le Nerprun cathartique ( rhamnus catharticus , L.). (ln.) FELBER. r. Felbe. (ln.) FELBINGER. F. Febbe. (ln.) FELCHEN. V. Ferra, (desm.) FELDBACILLEN. Nom allemand d'une espèce de Berle {shimfalcaria). (ln.) FELDBEERE. V. Felbeere. (ln.) FELDBLUME. Nom vulgaire allemand de TArgentine ( poientida amerina , L. ). (ln.) FELDDARM. Nom qui désigne, en Allemagne, les es- pèces de CÉRAîSTES(r;era5//Hm)qui croissent dans les champs. FELDEISENKRAUT, Cest, en Allemagne, le Ga- LEOPE, Ladanum. (ln.) FELDEYPES. Nom allemand du Genévrier commun- (LN.) FELDCYPRESSE. En Allemagne on donne ce nom à trois plantes: à la Petite-Ivette {ieurriiim chamœpiihys ^ y au Petit- Chêne (^teuaium chamœdiys), et au Genévrier {^juniperus communis). (LN.) FELDGARBE. Nom de la Millefeuille ( achdlea millefolinm), en Allemagne, (ln.) FELDHIRSE. Nom allemand du Gremil des champs ^ lithospermum aivense ). (LN.) FELDHOPFEN. C'est, en allemand, l'un des noms du Houblon et du Millepertuis perforé, (ln.) FELDHUHN. Nom allemand et générique des Per- drix, (v.) FELDK.VPP et FELDKROPF. Deux noms de la Mâ- che {^vahriana locusta^ Linn. ), en Allemagne, (ln.) FELDKERZE. Nom du Bouillon blanc, Verbascum thapsus , en Allemagne, (ln.) FELDKICHERN. La Gesse des VKÈsÇ^lathyrus pratensis^ L. ) porte ce nom en Allemagne (ln.) FELDKLE TTEN. Nom vulgaire aUemand des Toryd- les et des Caucalides. (ln.) FELDKOHL. Nom que les Allemands donnent au Ra- phardsirum ^ espèce du genre Radis, crucifère excessivement commune dans les moissons.(LN.) FELDKRArï. C'est la Fumeterre, en Allemagne, (ln.) FELDKROPF. L'un des noms de la MAche, en Alle- magne, (ln.) FELDKUMMEL. En Allemagne, c'est l'un des noms du Serpolet, (ln.) FELDLILIE. (Zw des champs') Nom allemand du Lis marïagon. (ln.) 3r4 F E L FELDMAUS. Nom allemand du Mulot, du Campa- gnol, et en général des Rats des champs, (desm.) FELDMOHN. L'un des noms du Coquelicot, en Alle- magne (^papai'er rhœus). (ln.) ^ FELDMUNZE. Nom donné quelquefois , dans le Nord, à la mélisse de Crète, (ln.) FELDNELKE. Nom allemand du Quamoclit {ipomœa quamocUt , L. ). (ln.) FELD RAPPEL. L'un des noms allemands de la Mauve COMMUNE ( vialm rotundlfoUa , L. ). (lN.) FELDPOLEY et FELDQUENDEL. V. Feldkum- MEL. (ln.) FELDQUENDEL. V. Feldkummel. (ln.) FELDRAUTE. V. Feldkraute. (ln.) FELDRIN(;ELBLUME. Nom allemand du Souci des CHAMPS {cal endula arvensis , Linn. ). (ln.) FELDROSCHEN. L'un des noms qui désignent, en Allemagne, I'Adonide estival, (ln.) FELDRYPERS. L'un des noms allemands du Genévrier ( juniperus rommunis) appelé également y^Wtjysr^sse. (ln.) FELDSALAT. F. Feldkapp. (ln.) FELD - SPATH. Espèce minérale de la classe des pierres. Le feldspath est particulier aux anciennes forma- tions et à celles qu'on nomme de transition. Il ne constitue pas à lui seul les montagnes , mais il en fait la base. Il entre dans la composition d'une multitude de roches; c'est la partie dominante de beaucoup de laves. Avec le quarz , l'amphi- bole, etc. , etc. , il constitue des roches quelquefois très-com- pactes, tant ses principes sont en partie fermes; mais à l'aide du microscope , on reconnoît le feld-spath ; il jouit en effet d'un caractère particulier très- remarquable , donné par sa structure cristalline. Elle est lamelleuse et les fragmens sont des parallélipipèdes Obliquangles àfaces brillantes , ex- cepté deux opposées qui sont d'un éclat différent, ternes ou même raboteuses. Indépendamment de ce caractère , le feld-spath en pré- sente d'autres qui sont d'une grande importance. Il est beaucoup plus dur que le verre ; il raye la diallage , mais il est rayé par le quarz ; il fait feu au briquet. Cette propriété et sa structure lamelleuse l'avoient fait nommer spath éliiicelant pu scintillant. Au chalumeau , le feld - spath fond en un émail blanc. Celui des laves est plus difficile à fondre que celui des roches volcaniques. Sa pesanteur spécifique varie entre 2,437 et 2,704. Les acides n'ont point d'action sur le feld-spath. F E L 3i5 A ces propriétés, qu'on peut regarder comme essentielles , il faut ajouter le caractère offert par la figure du noyau pri- mitif des cristaux : c'est un parallélipipède obliquangle irrégulier , dans lequel l'incidence des pans entre eux est de 120° et 60", et de ces mênies pans sur la base, de 90 et m" 28' 17" L'on observe en outre des joints naturels , également nets dans deux sens perpendiculaires l'un sur l'autre. La forme irrégulière de ce noyau donne aux formes secondaires une apparence d'irrégularité qui les rend ex- trêmement remarquables et assez difficiles à définir. Ces formes sont souvent des hémitropies , c'est - à dire, deux moitiés d une même forme tournées l'une sur l'autre , ce qui occasione des angles renlrans d'une part, et de l'autre un ensemble de facettes difficiles à reconnoître. L'on re- marque assez généralement que les cristaux de feld-spalh hémilropes se partagent aisément dans le plan de jonction des deux demi-cristaux , et que la suture est le plus souvent apparente. On pourroit supposer que ces cristaux-là doivent leur naissance à deux noyaux primitifs accoles sur une de leurs faces analogue en sens inverse , et que chacun d'eux produit un cristal dont la croissance a été arrêtée dans les points où il se trouvoit en contact avec le cristal voisin. hes formes cristallines de feld-spalh sont en petit nom- bre , et ne se retrouvent dans aucune autre substance mi- nérale. Les cristaux de feld-spath sont généralement des prismes à quatre , six ou dix pans , terminés par deux faces en biseaux sur les bords ou sur les angles , dès qu'elles naissent des fa- cettes qui ne sont correspondantes que d'un sommet à l'autre et dans un planoblique à l'axe des cristaux. Dans les cristaux hémilropes , ces faces analogues se trouvent en opposition sur le même sommet et sur la même moitié de ce sommet , en le supposant divisé par un plan milieu , qui couperoit le plan de jonction des deux demi - cristaux. A l'aide de ces considérations, on peut aisément reconnoître les formes du feldspath qui s'élèvent, d'après M. Haiiy , à 21. Voici les plus remarquables. i.° Feld-spaÙi binaire , prisme oblique à base rhombe. 2." F. prismatique^ prisme hexaèdre oblique. 3.0 F. a//z jouissent de l'éclat et du brillant du labrador. Quant à l'origine de cette pierre , en général , je pense , dit Patrin , « qu'elle provient d'un feld- spath commun , à lames - petits et qui forment des polygones de diverses formes , suivant le plan dans lequel ces cristaux ont été tranchés. Leur couleur est généralement différente de la pâte ; c'est ce qui fait la beauté des porphyres employés dans les arts. , Le feld-spalh commun paroît être le premier qui ait porté le nom de Feld-spath, ou plutôt celui de Fels- spath ; spath des ruches en allemand, et non pas spath des champs j comme l'exprime le mot feld-spath. En effet, cette substance est excessivement répandue dans les roches, et ne se trouve qu'accidentellement dans les champs. V. Feld-spath-petu^t-zé , ( Feld-spath laminaire , Haiiy.) Les Chinois donnent le nom de Petimi-zé , à un feldspath blanc et solide , qui forme avec le kaolin la base de leur porcelaine. Le véritable petunt-zè se trouve en grandes masses confusément cristallisées comme les marbres primitifs ; mais il est infiniment rare d'en rencontrer. [ Il existe une colline composée d'une matière à peu près semblable , en Daourie , au bord de la Ghilka ou fleuve F E L 3a5 Amaur, à Sj verstes , au-dessous de la fonderie d'argent. Celle pierre a été exploitée par les Chinois, lorsqu'ils possé- doient celte contrée. J'en al rapporté des échantillons pris à la .^'irface même de la roclie. La matière est blanche comme , la ndge , toute composée de petites lames confusément grou- pées , et ressemble parfaitement à un marbre salin ; elle est parsemée de petites particules de mica blanc et brillant. Quelques minéralogistes ont prétendu que les Chinois doo- ivoient indistinctement le nom de petunt - zé à toute espèce de feld-spath; maïs il est plus probable qu'ils n'ont dénommé ainsi que celui qu'ils empîoyoient dans les arts. Comme autrefois l'on confondoit le feld-spath avec le spath-fluor , on a quelquefois donné à ce dernier le nom de petunt-zé vert , violet, etc. (pat.) ] Minéralogiquement parlant , on peut étendre davantage les caraclères de ce feld-spath, qui constitue dansla nature une S)rte de roche granitique bien caractérisée. Il est généra- IcMient laminaire, blanc, gris ou jaunâtre et même rosé, associé au mica et au quarz. Ces trois substances varient dans leurs proportions : tantôt elles sont en très-petites par- ties et fornientune roche de feld-spath granulaire, ouuneroche lamellaire qu'on emploie comme fondant dans la composi- tion de la porcelaine, et qui parfois est feuilletée ; tantôt elles sont en morceaux de plusieurs pouces de diamètre et forment ainsi des granités à très-grands élémens. Quelquefois, par une sorte de cristallisation confuse , le feld-spath et le quarz for- ment ce qu'on nomme le granité graphique , parce qu'à la coupe , le quarz présente des lignes semblables à des carac- tères arabes. La même roche offre tous ces états , soit en vei- nes, en couches, en amas ou nids. Ce feld-spath a quelquefois des formes régulières -, elles sont ordinairement ou simples ou mâclées dans un sens particulier. Les plus beaux cristaux se trouvent à Alençon, en Corse, et surtout à Nertschinski , en Sibérie. Ce qui caractérise encore celte roche, et ce qui fait reconnoitre le feld-spath petunt-zé, c'est qu'elle contient dans son sein; i."^ Des nids de grosses tourmalines noires à Tarascon, dans les Pyrénées, enTyrol, etc. 2.° Des tourmalines apyres rouges et vertes; Sibérie, Connecticut. 3." Presque toujours des aigue-marlnes ; Daourie , Nertschinski, Ekaterinbourg, Bavière , Limoges ; ou de la chaux phosphatée , à Vie dans les Pyrénées; 4." De l'urane oxydé vert - serin ( Limousin , Autun, liourgogne , Sibérie ; et 5.° surtout des veines ou des couches de Feld-spath Kaolin ( V. ce mot) , terre blanche employée dans la fabrication de la porcelaine, et qui paroît due à la roche petunt-zé elle-même décomposée» 32G F E L Cette roche maintenant appelée Segmatïte (^V. ce mot), il faut y rapporter le feld-spalh commun désagrégé des mi- néralogistes allemands. Le feld-spath de Passau , et celui de Mossossella , en Piémont , qui contient les corindons, et probablement celui du Carnatequi renferme les corindons, appartiennent aupe- tunl-zc ; ils ont donné à l'analyse : i." Celui de Passau : silice, 60, aS; alumine, 22; chaux, y5; potasse, i4 ; oxyde de fer, une trace ; eau, i (Rose); 2.» Celui du Piémont : silice , 62,4.; alumine, 24-;cbaux, 1,2 ; fer, 4; eaux et potasse , i5,4 ( Vauquelin ) ; 3." Celui du Carnate: silice, 64.; alumine, 24; chaux, 6,25; fer, 2; perte, 3,y5 (Chenevix). Réaumur et Guettard ont remarqué que quelques petunt-ze ont le goût salin, à l'exception Au petunt-ze proprement dit , qui entre dans la composition de la porcelaine comme fon- dant ; ce feld-spath n'est pas employé dans les arts ; la ma- nufacture de porcelaine de Sèves tire sont petunt-ze du Li- mousin, comme son kaolin; Ton emploie quelquefois, mais comme curiosité, le granité graphique. Les plus beaux se trouvent en Corse , en Bourgogne et en Sibérie. On en fait des clefs de montres , des boîtes , desTases , etc. (I VL Feld-spath vert. Il est d'un vert-pomme, rarement uniforme , et presque toujours panaché de blanc. Ses lames sont souvent de plusieurs pouces d'étendue en tous sens, or- dinairement planes , et quelquefois légèrement ondoyantes ; dans ce cas, elles ont un éclat nacré , et dans quelques par- ties elles offrent des points brillans et argentés, qui en font une jolie espèce d'aventurine , ainsi que je l'ai observé ci-dessus en parlant du feldspath aoeniuriné veti ^ qui n'est autre chose qu'une variété accidentelle de celui-ci ; mais dans les cabi- nets, on pourroit les prendre pour deux substances distinctes. Le feldspath vert se trouve dans une colline de la base orientale des monts Oural en Sibérie , à 70 lieues environ au sud d'Ekaterinbourg , sur la rivière Oj« qui descend de ces montagnes , et qui bientôt après se jette dans le Tobol. Près de cette colline se trouve la forteresse de Trditzk ou Tru'ùzkuïa; et celle de Tchébarkoid n' en est pas fort éloignée. Je rappelle ces indications pour faire disparoître la confu- sion qui règne sur la localité de ce feld-spath vert; car je vois que le même auteur le place dans quatre lieux différens : i.° sur le rivage de la mer Blanche ; 2.° à cinq cents lieues de là, près de la forteresse de Troïtz ; 3." dans un autre endroit de la Sibérie , qui n'est pas désigné ; ^.° enfin , dans l'Amé- rique méridionale , sous le nom de pierre des Amazones, A l'égard de celte dernière indication , il paroît qu'elle n'a F E L 307 ^té donnée que d'après nne simple conjeclure de M, DeBorn ; mais il est aisé de faire voir combien cette conjecture est dé- nuée de fondement. M. Deborn trouva dans la collection de mademoiselle de Raab , deux échantillons àc feldspath vert chatoyant; l'un dont le lieu natal étoit indiqué en Sibérie , dans une montagne à quelques lieues de la forteresse de Tchébarkoiil , ce qui est exact ; l'autre étoit désigné comme venant, de la nvîère des Amazones en Amérique ; sur quoi Deborn ajoute cette note : « C'est probablement cette pierre qu'on désignoit autrefois sous « le nom de pierre des Amazones. ] Nous devons faire remarquer ici qu'il vient du Brésil des quarz avenlurinés verts , qui ressemblent beaucoup au feld- spath vert de Sibérie. Jameson indique aussi le feld-spath vert , en petits cailloux roulés, sur les bords de la rivière des Amazones. [La colline qui renferme les filons de ce feld-spath vert, avoit déjà été observée par Pallas en 1770; mais comme pro- bablemenl on avoit enlevé tout ce qu'on avoil trouvé de cette pierre , il jugea , d'après les rapports qui lui furent faits , que ce pouvoit être une espèce de serpentine. Voici comment le traducteur a rendu ce passage : « La forteresse de Troïtzkaïa « est située sur la rive gauche de ÏOuï , qui sort des monts «( Oural.... On découvre sur son rivage.... une montagne unie, « composée de rochers qui présentent de hauts escarpemens , « surtout au-dessous de la forteresse. Ces rocs sont un schiste « corné , dont les couches dressées (ou relevées) s'étendent « de l'est à l'ouest. Dans plusieurs places, cette roche est sus- « ceptible de poli ; on peut la regarder comme une espèce « de serpentine d'une couleur verdâtre, imprégnée détaches « noires ». {Voyage , t. n , p. 4.17 , in-/^.") Il y a en effet des échantillons de ce feld-spath vert qui sont tachetés de noir par un oxyde de fer ; j'en ai rapporté moi-même qui présentent cet accident. L'analyse de ce minéral a été faite par M. Vauquelin. Cet habile chimiste a fait voir que le feld-spath vert de Sibérie étoit composé des principes suivans : silice , 62,88 ; alumine, 17,02; chaux, 3,00; potasse, i3,oo ; fer oxydé, 1,00. (pat.) Depuis la rédaction de cet article , par M. Patrin , l'on a découvert en Sibérie des cristaux d'un volume considérable de feld-spath vert , et une variété graphique très-jolie. Cette substance a été retrouvée dans les granités des bords du lac Onega auBrésil et encore au Groenland, du moins c'est l'opi- nion de M. Neergaard, qui possédoitun cristal de feld-spath vert de huit pouces de longueur , rapporté de cette contrée bo- réale par le voyageur Giseeke. Ce feld-spalh vert, absolument 328 F E L semblable à celui de Sibérie , est maintenant dans la collec- tion de M. le marquis de Drée , dans laquelle on voyoit aussi un vase très-beau avec son piédestal en feîd-spathvert de Sibé- rie. On a encore indiqué du feld-spath vert en Bavière , mais nous pouvons assurer que ce n'est qu'une variété vert-poreau du feld-spath commun. Elle a été nommée amazunensteîn. Le feld-spath vert appartient à la formation du feld-spath pe- tunt-zé. Les arts emploient quelquefois le feld-spath vert. Sa cou- leur aimable et un reflet pailleté argentin lui donnent du prix dans la bijouterie. Il y porte le nom impropre de pierre des amazones de Sibérie. VIL [Feld-spath kaolin, ou ab.gilitohme , feld-spath dé- composé, Haiiy ; PorzeIlanerd,^^cr. , vulg. terre à porcelaine. C'est un feld-spath ordinairement blanchâtre , qui paroît être dans un état de décomposition qui le fait plus ou moins ressembler à âe l'argile , dont il n'a pourtant pas l'onctuosité. Cette terre, au moyen des lavages et de quelques autres prépa- rations, devient un des principaux ingrédiens de la porce- laine. On trouve du kaolin dans plusieurs parties de la France. Le plus connu est celui de Saint-Yriex-la-Pcrche ., près de Limoges, qu'on fait entrer dans la pâte de la belle porce- liline de Sèvres. Celui de Oiâieau-Dim ., à lo lieues au N. O. d'Or-léans, est employé dans la manufacture de porcelaine de cette der- nière ville. 11 existe depuis quelques années, à Valogne, en Norman- die , une manufacture de porcelaine qui est alimentée par un kaolin qui se trouve au Bourg-des-Pieiico , près de la mer, dans Iq partie occidentale du Cotcnlin. Bosc a trouvé du kaolin dans plusieurs cantons de l'Au- vergne , notamment dans la foret de Moniel-de- Gelât ., entre Clermont et Limoges-, à Malzieu, près Saint-Flour ; à Ja- vougue ., près de Brioude ; à Sauxillanges., près d'Issoire ; à Marsac , près de Riom ; à Bord-Pré , entre Clermont et l'hiers ; au Bordet, sur la roule de Clermont à Brioude. Le kaolin de cette dernière qualité est une argile absolument pure et sans mélange. Les autres contiennent du sable quar- zeux et des paillettes de mica , de même que ceux de Port- Louis en Bretagne , de Maupertuis et de Chaoigny , près d'A- lençon, de Bayonne , etc. Aux environs de Gannai., dans le Bourbonnais , on trouve un kaolin de la plus grande finesse, et qui est exempt de mé- lange , de même que celui de Bordet. La manufacture impériale de porcelaine de Pétersbourg F E L 329 lire son kaolin de Sibe'rie , de la partie orientale des monts Oural, à6o lieues au midi d'Ekaterinbourg, où l'on en trouve des couches considérables qui sont d'alluvion , et dont on fait le lavage dans la forteresse de Tchébarkoul. La base orientale des monts Oural peut fournir une quan- tité incalculable de kaolin. J'ai vu à 25 ou 3o lieues au nord d'Ekaterinbourg, des plateaux granitiques de plusieurs lieues d'étendue, entièrement composés de couches presque verti- cales de granité, d'environ un pied d'épaisseur, dirigées du nord au sud comme l'Oural, parfaitement parallèles entre elles , et alternant avec des couches de kaolin d'une épaisseur à peu près semblable. Le granité est de l'espèce qu'on nomme graphique { V. Feld-SPATH PETUNT-ZÉ , p. 324) , mais il est friable et grossier. Il renferme ^à et là quelques nids de topa- zes et de petites aigue-raarines , et une prodigieuse quantité de cristaux de roche blancs , jaunes , fumés et améthystes , qui se trouvent aussi disséminés en groupes isolés dans le kaolin ; mais ils sont rarement d'une belle eau. (PAT.)] Le kaolin est friable , terreux , rude ^u toucher , happant à la langue ; il est infusible au chalumeau et au feu des fours à porcelaine. Il fait difficilement pâte evec !'eau. Ses cou- leurs sont : le beau blanc, le jaunâtre , le gris et le rougeâtre. Il est communément mélangé de paillettes de mica ; il est essentiellement composé d'alumine et de silice, M. Rose a trouvé dans le kaolin de Ave, près de Schneeberg en Saxe : silice , 52 ; alumine , 4/ » et ifer, 6,33. Mais il s'en faut que toutes les variétés de kaolin offrent les mêmes nombres dans les proportions de leurs parties composantes. On obser\'e beaucoup de différence à cet égard. Il ne renferme pas de po- tasse. Sa pesanteur spécifique est de 2,2 16 environ. Le kaolin se trouve en bancs dans les granits dont nous avons parlé à l'art. Fei.d-spath Petunt-zé, et dans les gneiss qui l'accom- pagnent. La Chine et le Japon sont riches en cette substance, qui n'est pas rare non plus en Europe. La Saxe fait entrer dans la composition de sa porcelaine le kaolin de Schneeberg. Le kaolin de Passau est la base de la porcelaine d'Autriche. On trouve du kaolin en Irlande, en Ecosse, en Angleterre , etc. VIII. Feld-SPATH bleu {Blaiispalh, "Wern. ; Blue-spar ^ Jameson; Fehite^ Kirvv. ), Il est d'un bleu pâle ou d'un bleu céleste , et accidentellement verdâtre oud'unblanc laiteux. Il se trouve en masse ou disséminé dans sa roche ; son aspect est peu brillant et son tissu serré ; sa cassure est imparfaitement lamelleuse , translucide sur les bords. Sa pesanteur spéci- fique est de 3,04.6, par conséquent moindre que celle du feld-spath en général. Au chalumeau , il se fond moins fa- cilement que les autres variétés. Il devient blanc opaque , et 33o F K L puis se change en une sorte d'émail blanc. Il colore le bo- rax en noir. Klaproth a trouvé qu'il se composoitde : Silice 14., oo Potasse 0,2$ Alumine 7i>oo Oxide de fer. . . . 0,75 Magnésie 5, 00 Eau 5,oo Chaux 3,00 Perte 1,00 Ce feld-spath n'a été trouvé jusqu'à présent que dans la vallée de Murz, près de Krieglach , dans les hautes monta- gnes de Stirie, à i5 lieues S. S. O. de Vienne. Il se ren- contre dans une roche composée de quarz , de mica et de grenat, qui forment sans doute des lits ou des montagnes. Ses caractères le font aisément reconnoître du lazuUt de Wer- nev { klaprolhite de Drée, azurite de Jameson), et des autres substances bleues avec lesquelles on l'a confondu. Feld-spath agrégé ( schorl blanc , Romé-Delisle ). Voyez Feld-spath adulaire , pag. Feld-spath APYRE {Andalomite^ Lamarck) V. Jamesonite. Feld-spath ârgiliforme. V. Feld-spath kaolin, p.SaS. Feld-spath chatoyant. F. Feld-spath adulaire, Feld- spath OPALIN et Feld-spath aventuriné, Feld-spath calcarifère. V. Spath en table. Feld-spath compacte. V. Petrosilex. Feld-spath cubique. [ Cette variété se trouve en Saxe , près d'Ehrenfriedersdorf ; elle ne diffère du feldspath com- mun , qu'en ce qu'elle se divise en lames beaucoup plus faci- lement, et qu'elle se délite en fragmens à peu près cubiques. Kirwan lui donne le nom de pétiiliLe. (PAT.) Feld-spath décomposé (Hauy).Po7-ze//û72e7'rfe, vulg. Terre à porcelaine.V . Feld-SPATH KAOLIN, pag. 328. Feld-spath déodalite. C'est un feld-spath volcanique extrêmement fusible , que Nose a observé dans les anciens volcans des bords du Rhin ; et comme il forme une variété remarquable, il lui a donné le nom de déodalite^ en l'honneur de l'illustre Déodat de Dolomieu, l'un des plus grands obser- vateurs des volcans. Feldspath désagrégé. F Feld-spath petunt-ze,p. 325. Feld-spath diaphane, quelquefois nacré. On peut rapporter à cette variété I'Argentine de quelques lapidaires , qui est un feld-spath blanc , d'un tissu plus égal que celui de Vadulaire commune , et qui rélléchit la lumière à peu près comme une plaque d'argent polie. Elle se trouve à Ceylan. V. Feld-spath adulaire. F E L 33i Feld-spath GLOBULEUX.C'est le graniie globulaire ÇV.'Dio- hite) trouvé en Corse, dans le vallon qui conduit de la mon- tagne du Niolo à Santa-Maria-la-Slella. M. Faujas possède un noyau de ce granité , qui est un véritable cristal de feld- spath. Feld-spath gras. [Dolomieu donnoit ce nom à une va- riété de feld-spath commun des granités, qui présente un as- pect un peu gras et un tissu lamelleux moins distinct que le feld-spath ordinaire ; il m'a paru quelquefois que cet accident étoit dû à un commencement de décomposition ; il peut pro- venir aussi du mélange d'une petite quantité de stéatite , comme dans celui dont parle Saussure, § 1974- ^^ feld-spath est particulier à plusieurs roches , notamment aux granisiein des Allemsnds , et à quelques kimgsteins. (pat.) Feld-spath grenu. [ 11 n'est pas rare de trouver dans les schistes primitifs des couches blanchâtres qui ont l'aspect du grès ; c'est un mélange de grains de feld-spath , de grams quarzeux et de parcelles de mica. Les proportions de ces substances varient à l'infini; quand c'est le feld-spath qui do- mine , on appelle cette i^ierre feld-spatJi grenu: quand ce sont les grains quarzeux , on pourroit l'appeler grès primitif. L'on peut citer encore le weisisin des Allemands comme un exemple de cette variété, (pat.) Feld-spath indianite. V. Ttsdiatîite. Feld-spath nacré. V. F. adulaire , pag. Feld-spath petuntse. V. Feld-spath petunt-ze, p. 325. Ne seroit-il pas plus conforme à la langue chinoise d'écrire Petuntse ? Feld-spath tenace. V. Jade.(ln.) FELDSTABWURZ. C'est, en Allemagne, I'Armoise champêtre, (ln.) FELDTASCHE. Nom allemand du Thlaspi des champs ( thlaspi aroense ). (LN.) FELD WEIGEN. Nom des Roses sauvages , en Alle- magne, (ln.) FELDZWIEBEL. Ce nom allemand désigne plusieurs LiLiACÉEs: savoir, I'Ornithogale JAUNE, des Scilles et des Iris, (ln.) FELFEL - AHMAR. Nom arabe du Piment frutes- cent Ç^capsicum fruiescens ^ Linn. ), cultivé dans les jardins du Caire, (ln.) FELFEL-TAYIL. Selon Prosper Alpin , c'est le nom égyptien de l' Euphorbe effilée (£. tirucalli). (ln.) FEL-FUTO, Nom qu'on donne, en Hongrie, au Lise- ron des haies {cGiwohubis scpium ., L. ). (ln.) FELINS. Famille de mammifères carnassiers, que j'ai 333 F E M établie dans le Tableau méthodique des maminlfères , inséré dans le 24.6 volume delà première édition de ce Dictionnaire, et qui renferme les genres Chat et Civette, (desm.) FELIS. Nom latin du Chat , qui est aussi celui d'un genre de quadrupèdes, dans les ouvrages systématiques. F.Chat.Cs). FELONGÈNE. C'est la Chélidoine. (ln.) FELLOS. V. Phellos. (ln.) FELLRISS, FELRIS ou FELRIS WURZEL. Noms qui , dans différentes parties de l'Allemagne , désignent la Mauve alcée, la Rose trémière { alcea rosea ) , le Pis- senlit et le Petit Pavot cornu ( hypecoon ). (ln.) FELOUGNE. Nom vulgaire de la Chélidoine. (b.) FELOUVE. F. Flouve. (ln.) FELRIS. V. Fellriss. (ln.) FELRIS WURZEL. F. Fellrissiet. (ln.) FELSEN ROSE. Nom allemand de quelques Cistes à fleurs roses. \,ln.) FELSENSTRAUCH.Les montagnards allemands don- nent indifféremment ce nom à la Camarine {empelnnn nî- grum ) et à I'Azalée couchée, (ln.) FELSITE de Kirwan. F. Feld-spath bleu, pag. 829, FELS-SPATH (spathdes roches en allemand). C'est le véri- table nom de la substance minérale appelée feld-spalh par les minéralogistes. Quelques naturalistes ont rétabli TaHcienne dénomination. Si l'usage n'avoit pas consacré le nom de feld- spath, on auroil pu adopter celui d'orthose, qui a été pro^ posé par M. Haiiy. (ln.) FELTERRAE. Nom donné à la Petite Centaurée {^geniiana ceniaurium, Linn.). (ln.) FELVER. Nom du Merle, en Turquie, (v.) FELWINDE. C'est le Liseron des champs ( comobulus arvensis^ L. ), en Allemagne, (ln.) FELWORT. C'est un nom que la Gentiane amarelle porte en Angleterre, (ln.) FELZE. F. Feouze. (desm.) FEMBEEREN. F. Fehnbeere. (ln.) FEMELLE , FEMME , FÉMININ , Fœmma. Ce terme vient àefowre^fœiare^Jotus^ qui désignent la qualité de cou- ver, d'échauffer, de fomenter un nouvel être, un jeune in- dividu, parce qu'en effet les femelles sont spécialement chargées par la nature de former , nourrir et faire croître les foetus , les embryons engendrés dans leur sein. Pour celte respectable fonction , la nature a créé , en gé- F E M 333 «éral, les femelles tendres, sensibles, ou affeclueuses pour les petits; elle leur a donné un sein ample pour les contenir dans la gestation, et aux mammifères , des mamelles pleines de lait pour la première nourriture de ces petits. Dans les didelphes , leskanguroos , et autres animaux marsupiaux, les femelles portent vers le bas-ventre un sac de peau dans le- quel les petits naissans avant le terme ordinaire , sont re- cueillis chaudement. Les oiseaux couvent leurs œufs et dégor- gent la becquée à leurs petits ; si ce sont des oiseaux de proie, les femelles sont nées plus fortes et d'un tiers plus grosses que les mâles, afin de pouvoir chasser et apporter une proie suffisante à leurs petits, ce qu'on observe chez les faucons e* 1-es tiercehets. Parmi les reptiles, quoique la plupart des femelles aban- donnent les petits ou les œufs , on voit cependant celle du crapaud pipa chargée de ces œufs sur son dos , où les petits éclosent et se nichent ; et d'autres espèces de crapauds por-. t-ent leurs chapelets d'œufs gluans autour de leurs pattes. Chez plusieurs poissons, les petits éclosent dans le ventre de la mère , ainsi que chez les serpens venimeux , quoique ce soient des animaux, en général , ovipares. Chez certaines espèces, comme la. Jislidurla paradoxa , on n'a pas vu de mâles; Pallas suppose qu'elle se suffit seule. Parmi lesinsecles, les femelles, souvent plus volumineuses que les mâles et plus sédentaires , déploient les instincts les plus merveilleux pour la conservation de leurs petits. ( Voyez Abeille , Araignée , Fourmi , Guêpes , Ichneumoins , etc. ) Elles manquent souvent des crochets aux pattes qu'on voit aux mâles pour retenir ces femelles pendant l'accouplement. Dans les plantes dioïques , les pieds femelles paroissent plus propres que les mâles à se propager de bouture, comme si elles contenoient plus spécialement l'espèce. D'ailleurs , dans les végétaux , les pistils ou les organes femelles sont pla- cés au centre de la fleur , et les parties mâles ou élamines , à la circonférence; donc la nature a considéré les parties femelles comme les plus importantes. En histoire naturelle , la dislincîion des femelles et des mâles devient d'une importance extrême, pour ne pas mul- tiplier inutilement les espèces , ce qui n'a lieu que trop sou- vent dans l'ornithologie , l'erpétologie, l'ichthyologie et len- tomologie, faute de pouvoir observer les organes' sexuels. Cherchons donc les autres différences. Caractères des femelles, i." Les femelles des animaux de toutes les classes dioïques, ou à sexes séparés, ont, en général, des couleurs plus pâles, plus lavées, ou moins brunes , moins vives, moins foncées que les individus mâles; 334 F E M elles conservent quelques nuances de l'enfance ou de la robe du premier âge. Ce n'est qu'en devenant très-vieilles ou hors d'âge d'engendrer, que l'on voit quelques femelles chez les oiseaux prendre des couleurs plus approchantes de celles des mâles. 2." Les femelles ont d'ordinaire la tête plus petite , les ailes , les nageoires, les pieds et autres membres plus grêles ou plus foibles , ou plus courts que les mâles ; mais un ventre ou un abdomen plus gros, plus long, et môme cette partie armée quelquefois; ce qui n'a pas lieu chez les mâles. Ainsi , des femelles de bombyx, de lampyres, de kermès et coc- cus , etc., d'une foule d'autres insectes, ne développent pas d'ailes assez pour voler; les seules femelles d'hyménoptères ont un aiguillon venimeux à l'anus : les cynips , les ichneu- mons , les tenthrèdes femelles , une scie, une tarière, etc. ; les taupes-grillons, les sauterelles , une espèce de sabre ou de tuyau pour déposer leur œufs en terre. Parmi les mammi- fères marsupiaux , les femelles seules ont une bourse ingui- nale. 3.° Les organes qui servent d'ornement ou de défense , ou de moyens de tact , etc. , à la tête , chez les mâles, man- quent très-souventchez lesfemelles. Ainsi plusieurs femelles de ruminans manquent de cornes, comme la biche, la chevrette; lesfemellesd'éléphansetdebabyroussas, n'ont que de petites défenses , ce qui a même lieu chez des scarabées femelles ; la lionne manque de crinière , ainsi que les femelles de l'ouan- derou et d'autres singes à crinière ; parmi les oiseaux, on voit rarement aux femelles , ces crêtes , ces aigrettes brillantes , ces huppes, ces queues en roue du paon, du coq, de la lyre, etc. Aucune femelle de gallinacé n'a des ergots aux pattes comme les mâles , ni d'aiguillons aux ailes comme les pluviers (c/ta/Wm/s), ni des collerettes comme le triiign piig— nax , L. , ni ce pinceau de poils à la gorge comme le dindon , ni ces grandes caroncules d'autour de la gorge , des yeux et du bec, comme plusieurs mâles de vautours, de gallinacés, ni ces plumes hypocondriacales et humérales des oiseaux de paradis, etc., tous attributs masculins. Parmi les reptiles , plusieurs femelles de lézards , de tupi- nambis, etc., manquent de crêtes , de goitres et autres or- ganes analogues. Les femelles des batraciens n'ont point non plus de verrues aux pouces pour retenir , comme les mâles , un individu. De même, les femelles de poissons sélaques , raies et squales , manquent des deux appendices inguinaux des mâles , destinés à retenir les femelles dans l'accouple- ment. Les bleimius phycis ou coquillades , et autres espèces portant des appendices sur la tête ou certains barbillons, ou F E M 335 des crochets, des piquans , des défenses, n'en moiitrent point chez les femelles , ainsi que des taches , des raies, des peintures qui sont toujours moins vives chez les femelles. Les femelles de criquets , de grillons, de cigales manquent d'ins- trumens bruyans ; des guêpes , àes libellules femelles n'ont aucun crochet. 4° Les femelles des oiseaux de proie , celles des quadru- pèdes féroces sont ou plus volumineuses de corps, ou plus hardies et plus violentes dans la faim et la nécessité que les mâles eux-mêmes, pour nourrir leurs petits. Elles affrontent, ou plutôt ne connoissent pas le danger, tant elles sont trans- portées alors d'audace et de fureur. Les cavales aussi courent mieux que les chevaux entiers ; car les lourds testicules de ceux-ci les gênent dans ce violent mouvement. En général , la femelle comme plus foible de muscles, et plus timide ou craintive , est forcée de recourir à la ruse ; elle est plus traître, dit-on, et plus cruelle que le mâle, parce qu'elle doit être plus tendre , plus dévouée à ses petits. Elle a moins de voix ou donne moins de bruit et de chant parmi les animaux pourvus de poumons. Il y a des espèces d'insectes, comme les termites, les roccus^ où les femelles portant dans leur sein une énorme progéniture , elles acquièrent par l'imprégnation un volume extraordinaire et bien plus grand que celui du mâle. En des espèces , les petits éclosant dans le sein maternel , le dis- tendent tellement, comme dans le silure ascite , le syngna- the, et des insectes, tels que les cloportes , lesgallinsectes , qu'ils le contraignent de se fendre ou de se déchirer. Les femelles d'écrevisses ont sous l'abdomen ou la queue, des filamens pour retenir leurs œufs. 5." Enfin , la femelle est plus humide , plus molle que le mâle ; c'est pourquoi elle a le ventre plus gros , et les or- ganes secs ou chauds, tels que la tête, l'épine dorsale, etc., plus foibles. L'humidité de la femelle lui donne plus de moyens de nourrir les petits dans son sein, ou de les allaiter de ses mamelles ; ou elle a des menstrues , ou elle rend plus d'u- rine que les mâles. Elle ne transpire pas autant que ceux- ci , c'est pourquoi elle est moins fournie de poils ou de plumes, d'excroissances, d'écaillés, etc. Elle a ses parties plus renfermées au-dedans , non-seulement ses organes sexuels qui sont toujours intérieurs (F. Sexe), tandis que ceux des mâles sont saillans au-dehors ; mais , en général , toutes les parties externes sont moins développées, moins fortes que chez les mâles. Ceux-ci ont , au contraire , le ventre ou l'abdomen ordinairement resserré , petit , et les membres extérieurs , la tête , les épaules , le cou , l'épine du dos plus 336 F E ^I robustes cl plus épais. Aussi dans les produits métis , ou de deux espèces différentes , le père influe davantage sur les membres extérieurs et antérieurs du corps , comme sur la laine , la tête des béliers mérinos , et la mère sur les organes intérieurs. On peut donc dire qu'en général, les femelles sont plus volumineuses et développées par les hancbes et les régions inférieures ou postérieures ; les mâles , au contraire, par les organes antérieurs ou supérieurs. Nous exposerons ces vues importantes avec plus de détail , en traitant des sexes. Les femelles parviennent encore plus tôt que les mâles à l'époque de la puberté , parce qu'elles sontd'ordinaire-d'une moindre taille au total que les mâles, et ainsi sont plus tôt arrivées au faîte de leur croissance ; mais comme elles sont plus humides , plus molles, et vivent avec moins d'intensité et d'action que les mâles , elles poussent plus loin leur car- rière de vie -, la nature les ayant chargées de veiller à la pro- géniture, les mères subsistent plus long-temps que les pères qui , dans beaucoup d'espèces d'animaux et de végétaux, suc- combent après la génération. La femelle est le dépositaire , la matrice originelle des germes et des œufs. Tout individu femelle est uniquement créé pour la propagation ; ses- organes sexuels sont la racine et la base de toute sa structure : Mulier propler iderum condila est; tout émane de ce foyer de l'organisation; tout y conspire dans elle. Le principe de sa vie , qui réside dans ses organes utérins, influe sur tout le reste de l'économie vivante. Le sexe masculin est en effet plus extérieur ou plus excentrique dans la génération. La femelle est donc , pour ainsi dire , l'âme de la reproduction , parmi tous les êtres animés , soit chez les pucerons , soit chez d'autres animaux qui engendrent d'eux seuls. Source féconde et sacrée de la vie , la mère est la créa- ture la plus respectable de la nature ; c'est d'elle que décou- lent les générations sur la terre; c'est iu^e ou l'être vivifiant qui nous réchauffe dans son sein , qui nous allaite de ses ma- melles , nous recueille entre ses bras et protège notre enfance dans le giron de son inépuisable tendresse. Femme! mère! honneur de la création ! quels hommages éternels ne vous sont pas dus dans tout l'univers "î Parmi les grandes familles des animaux , le sexe féminin , dans les espèces dioïques , est en général le plus foible ; il l'est davantage surtout chez les animaux, dont les mâles sont po- lygames , comme parmi les quadrupèdes ruminans et les oi- seaux gallinacés. La différence des forces et de la taille est moindre dans les sexes des monogames , tels que les singes , les perroquets , etc. , mais sans qu'il y ait jamais égalité. De F E M 337 même , quelles que soient les raisons alléguées pai' les parti- sans de Tégalilé des deux sexes , et bien qu'une éducation plus mâle , des exercices plus forts puissent augmenter la vi- gueur physique et morale de la femme , elle ne peut pas être assimilée à l'homme sous ce rapport, malgré le divin Platon {Resp. , lib. v). Jamais les filles andromanes de Sparte , lut- tant sur le mont Taygète , ou dansant la pyrrhique guerrière sur les rives de TEurotas , n'ontégaléla vigueur du Spartiate. Jamais femme ne s'est élevée par la culture de son intelli- gence , à CCS hautes conceptions du génie dans les sciences et la littérature , qui semblent être la plus sublime conquête de l'esprit humain ; celles qui se sont le plus distinguées dans cette carrière, ont souvent mérité l'épithète mascida , qu'Ho- race donne à Sapho ; car Ton a remarqué d'ordinaire, chez plusieurs femmes de lettres , une constitution plus erotique que celle des autres femmes (Muret, variur. lection. , lib. viti , cap. 21. 11 cite aussi Juvénal , sat. vi, et Euripide, Hippolyt.^ âct. 3, etc.). Les lois les ont exclues et du sacerdoce, des em- plois civils , de la magistrature , et des ordres de chevalerie; l'ancienne loi salit^ue des Francs les excluoit du trône. On nomme , il est vrai , plusieurs femmes qui ont régné avec gloire , depuis la fameuse Sémiramis, jusqu'à Elisabeth d'An- gleterre et Catherine II de Russie ; mais, indépendamment de la raison qu'on en a donnée , que les hommes gouvernent quand les femmes régnent , jamais la Russie , par exemple , n'a subi plus de révolutions, n'a vu plus de guerres et de calamités fondre sur elle , que sous les six règnes de femmes qu'elle a eus pendant le cours du dix-huitième siècle (Masson, Mémoires secretssur la Russie, tom. l£ , pag. 1 13 ). De ce que Thomme , par toute la terre , est plus robuste que la femme , il ne s'ensuit pas que la nature ait accordé exclusivement l'empire au plus fort sur le plus foible. La violence ne fait qu'un esclave ; c'est le consentement qui donne une compagne, et les lois mêmes de la guerre se plient devant la captive qu'on épouse. L'amour est le règne de la femme ; c'est par lui qu'elle devient souveraine arbitre de son vainqueur ; en se réservant le droit de succomber , elle l'asservit par sa foiblesse , autant qu'elle le révolteroit par sa force ; et lorsqu'elle paroît céder, ce n'est que pour com- mander bientôt avec plus d'empire. Sa douceur, voilà sa puissance ; ses charmes , voilà sa gloire : précieux joyaux dont la nature voulut Torner dans toute sa magnificence. Tel est le véritable rapport naturel des sexes entre eux. Il faut donc éloigner cette idée extravagante qui n'a pu se sou- tenir que dans un siècle barbare, que la femme n'apparte- uoil pas au genre humain {Mulicres, liomines non esse , Disserl. â38 F E M anonyme d'Acidalius) , et dont nous ne parlerions pas si elle n'avoit été discutée dans un concile à Mâcon (Gregor. Tii- ronens. Hist.). C'est par suite de l'avilissement dans lequel les Orientaux ont toujours tenu les femmes, que le koran attribue une si grande supériorité à Thomme , et qu'il exclut celles-ci du paradis. D'anciens philosophes et des médecins , tels qu'Hippoerate , Aristote , ont même regardé la femme comme un être imparfait , un demi-homme. Elle n'étoit ja- mais ambidextre , selon Hippocrate , et ses organes sexuels étoient, à l'intérieur , ce que sont les nôtres à l'extérieur; mais comme la chaleur les faisoit sortir dans le sexe mâle , la froideur les retiroit au-dedans chez le sexe femelle. On voit combien ces opinions sont éloignées de la vraie physiologie , puisque la femme est, par sa nature, aussi parfaite que l'homme l'est par la sienne. En la comparant aux autres femelles d'animaux, la femme s'en distingue par des caractères spécifiques et des attributs qui n'appartiennent qu'à elle. Sans doute les singes, les ma- kis, les chauve-souris et même l'éléphant, qui sont, d'or- dinaire , unipares comme elle, porl<'nt deux mamelles pec- torales ; et cette disposition que des philosophes ont cru être l'apanage de la femme seule , afin qu'elle pût mieux embras- ser ses enfans en les allaitant, n'est pas une prérogative ac- cordée à notre seule espèce. Pline approche davantage de la vérité , en nommant la femme un animal menstruel ; car , bien que plusieurs femelles de singes (des jockos et des gibbons surtout) , éprouvent un écoulement sanguinolent par la vulve , sans époque déterminée, mais principalement quand elles sont en chaleur ; si l'on a vu quelque suintement ana- logue chez les vaches , les chiennes et d'autres femelles en rut , aucune cependant n'est soumise à une évacuation mens- truelle périodique. La présence de la membrane de l'hymen chez la femme vierge , n'est pas le seul exemple de cette con- formation qui soit connu parmi les animaux , comme le croit Haller {Physiul. , tom. vil , lib. 28, pag. 91 ). Ce sa- vant physiologiste soupçonne que cette membrane dont on ti'a pu , jusqu'à ce jour , deviner l'utilité , n'existe que pour un but moral , que pour indiquer la pureté originelle du sexe ; opinion qui a paru peu fondée à Blumenbach (^De Gêner, hum, var. nat. , éd. 3 , pag 20). D'ailleurs, M. Cuvier a faif;.voir que les femelles des mammifères avoient une sorte de mem- brane de l'hymen (ier. danat. comparée , tom. v, pag. 182 ). Steller et d'autres observateurs l'avoient déjà remarqué dans le lamantin du Nord, la cavale et quelques singes. La station naturellement droite dans notre espèce, pro->- duit encore chez la femme des effets différens de ceux qui F E M 3:î^ résultent île la situation transversale du corps-des autres ani- maux. Si l'on doit attribuer la disposition hémorroïdaire , on ia stase fréquente du sang dans les rameaux abdominaux de la veine porte , à notre situation droite , puisqu'on n'observe aucune disposition semblable chez les autres espèces , il est probable que le flux cataménial reçoit aussi plus d'activité de cette situation habituelle , dont on n'a pas assez apprécié l'influence. Elle est si réelle, que les organes sexuels en re- çoivent un plus grand afflux de sang et de vitalité , et ac- quièrent par-là une activité plus intense que chez les ani- maux à situation transversale ; car les singes dont la sta- tion se rapproche de la perpendiculaire , sont très-lubriques , et leurs femelles ont, sinon des menstrues, au moins des écoulemens irréguliers. De plus , la femme doit à cette sta- tion la funeste prérogative d'être plus exposée que les autres animaux à l'avortement , à la chute de la matrice et aux ménorrhagies. La nature a cependant prévenu une partie de ces inconvéniens , en donnant au vagin une direction oblique en devant à la femme , tandis qu'il est parallèle au bassin chez les quadrupèdes. Il en résulte que l'enfant ne pèse pas directement sur la vulve, lorsque la femme enceinte est de- bout ; il s'ensuit encore que les urines s'écoulent en devant , et non en arrière comme dans les quadrupèdes ; et cette même obliquité rend moins naturelle l'union sexuelle , more ferarum , quadrupedumque ritii , que conseillent Lucrèce et quelques médecins , tels que Varole , comme plus prolifique (Ksempf, Enchirid. med. , pag. i8i ). Enfin , si la femme doit à la station droite plusieurs mala- dies , et par suite peut-être aussi l'hystérie que n'éprouvent point les autres animaux, elle doirsans doute encore à la di- rection oblique du vagin , des accouchemens plus laborieux que n'en ont les quadrupèdes , indépendamment dé la gros- seur de la tête du fœtus , laquelle est plus considérable que chez les autres espèces. C'est ainsi que la situation long- temps couchée devient un secours indispensable dans plu- sieurs maladies des femmes. (F, au mot Homme , et notre ar- ticle Femme, du Dîct. des Sciences médicales, et Sexe.) (VIREY.) FEMME-MARINE ou POISSON-FEMME. C'est le pesce mulier des Portugais , ou le Manati. V. ce mot et celui de Lamantin. On a cru jadis qu'il existoit des hommes marins et des femmes marines. Tout le monde a entendu parler des syrènes qui charmoient par leurs chansons flatteuses les navigateurs, et les faisoient échouer. Cette belle allégorie de l'Odyssée 3 été prise à la lettre par quelques auteurs crédules et peu Rio F E N ^ _^ instruits. Ces syrènes étoient femmes jusqu'à la ceinture , et le reste étoit poisson. Destnit in plscem muller formosa superne. Horace. Nous examinerons à l'article Homme MARm, d'où provien- nent ces idées. On peut consulter à ce sujet un Mémoire que nous avons donné dans le Magasin Enoyclopéd. an 6 de la république , mois de messidor, (virey.) FEMELLE {Fleur). On appelle ainsi toute fleur non hermaphrodite , qui , étatit dépourvue d'étamines , ne porte que le pistil, (d.) EEMKNOP. Nom de I'Orpin des rochers , Sedum ru- pesti-e , en Norvvége. (ln.) FEN. Nom de la Fève , Viciafaba, au Japon, (ln.) FENABREGNE. C'est le Micocoulier, Celtis australis , en Provence, (ln.) FENAISON. Temps de faucher, i^oyez Prairies. (tol.) FENASSE. Le Sainfoin , Hedysamm onohrycMs , L. , est ainsi désigné dans quelques départemens. (ln.) FENCHEL des Allemands. C'est le Fenouil, (ln.) FENCH , FENCHELHIRSE. Noms allemands du panh cultivé , Panicum italicum , vulgairement appelé millet en épi. (LN.) FENCHELBLUME. Nom donné à la Garidelle par les Allemands, (ln.) FENCHELGARBE. C'est le Plu aiE au d'eau , Hoitonia palustris , en Allemagne. fi'N.) FENCHELHOLZ. {Bois de fenouil). Les Allemands don- nent ce nom au Laurier sassafras, (ln.) FENCHELKIRSE. C'est, en Allemagne , un des noms du Panis d'Italie , ou Millet en épi. (ln.) FEN-CHOU. Quadrupède des contrées hyperboréennes , auquel les Chinois ont prêté des aiuibuts imaginaires; mais en éloignant ceux de ces attributs qui sont évidemment fabu- leux, il restera peut-être l'indication" d'un animal encore in- connu aux naturalistes, ou dont la race s'est éteinte comme celle de quelques autres grands quadrupèdes du Nord. Cette considération m'a engagé à consigner ici ce qu'on lit au sujet du fen-chou , dans les Observations de Physique de l'empe- reur Kang— Hi , traduites dans les Mémoif-es des Missionnaires delà Chine ^ tome 4, pag. ^Si. « Le froid est extrême et presque continuel sur la côte, de « 1^ mer du Nord, au-delà du Tai-Tong-Kiang; c'est sur F E N 34. « cette côte qu'on trouve J'animai fen-chou , dont la figure « ressemble à celle du rat , mais qui est gros comme un élé— " phant: il habite dans des cavernes obscures, et fuit sans « cesse la lumière. On en tire un ivoire qui est aussi blanc " que celui de l'éléphant , mais plus aisé à travailler, et qui « ne se fend pas. Sa chair est très-froide et excellente pour '« rafraîchir le sang. L'ancien livre Chin-y-King parle de cet « animal en ces termes: Il y a dans le fond du Nord, parmi ff les neiges et la glace qui couvrent ce pays , un chou (rat ) « qui pèse jusqu'à mille livres; sa chair est très-bonne pour « ceux qui sont échauffés. Le Tsée-Choule nomme fen-chou , T. Genre de plantes de la famille des mousses, deuxième tribu ou section des EcTOPO- GONES , munies d'un seul péristome. Ses caractères sont: coiffe cucuUiforme ; opercule mamil- laire ; huit ou seize dents fendues jusque vers la moitié de leur longueur , chaque division terminée par une soie pliée en- dedans à sa base et légèrement renversée au sommet. Les feuilles sont pour l'ordinaire imbriquées , de chaque côté , et paraissent distiques. C'est un port particulier aux es- pèces de ce genre, (p. B.) FENÉ ROTET. C'est, en Bourgogne et dans le Midi, lenomdesPouiLLOTS FiTis et Collybite, T. l'art. Fauvette. (V.) FENESTRELLE. C'est la Giroflée des fenêtres, (b.) FENICE. C'est rivRAiEviVACE, en Italie, (ln.) FENICULUM. V. Fœniculum. (ln.) FENIKELROD. C'est, en Danemarck, le nom du Sas- safras , espèce de laurier, (ln.) FENION. V. Phenion. (ln.) FENNEC, i^enncfus. Genre de mammifère que j'ai établi dans le 24™^ vol de la première édition de ce Dictionnaire, et qui depuis a élé adopté par Illiger, sous le nom de mégaloiis. Ce genre n'a pas encore de caractères bien établis; mais, selon le témoignage de Bruce , il paroît se rapprocher de celui descliiens. Il en diffère cependant par les ongles, qui sont courts et rétractiles , par les oreilles excessivement al- longées, el par les habitudes , puisque les animaux qu'il ren- 3|a F E N ferme , vivent sur les arbres , notamment sur les palmiers, et sont nocturnes, (desm.) Espèce unique. — Le Fennec d'Arabie { fennecus ambicus , Nob ); ( canis cerdo , Gmel. ). Cest le même animal que Buffon a appelé Vaaonyme , Hist. I\ai., tom. pi. , en attendant que Ion pût connoître le nom qu'il porte dans les pavs où il se trouve. Bruce, qui avoit communiqué le dessin de ce quadrupède à Buffon, sans lui en dire le nom , nous a appris dans son voyage , que les Arabe^ le connoissentsous la dénomination de fennec. Avec une petite taille, le fennec a de très-grandes oreilles; elles ont presque la moitié de la longueur du corps, qui n'a que neuf à dix pouces de long , et elles sont larges â propor- tion ; elles ont un pli au-dehors à leur base ; un poil très- doux, blanc et touffu vers les bords, les tapisse dans Tinté - rieur, à Texception du milieu, dont le poil est rare , et cou- leur de rose ; à Textérieur elles sont couvertes d'un petit poil brun mêlé de fauve. L'animal les porte toujours droites , si ce n'est quand il est effrayé; alors il les couche en ar- rière. Le bout du museau est noir, aussi bien que celui de la queue , dont la longueur est d'environ six pouces, et la cou- leur fauve ; le reste du pelage est d'un blanc mêlé d'un peu de gris et de fauve clair; le poil en est très-fin, et forme une assez jolie fourrure. Ce singulier animal , qui est, pour ainsi dire, tout oreilles, a la physionomie de la finesse et de la ruse ; mais il n'est pas méchant , et il se prive assez aisément ; il est également frugi- vore et Carnivore ; il fait la chasse aux petits oiseaux, aime beaucoup les œufs , et mange les fruits, particulièrement les dattes. Ce n'est que vers le soir qu'il cherche à satisfaire son .appétit , et il dort la plus grande partie de la journée. L'on trouve le fennec dans une partie de la Barbarie , chez les vVrabe^ Béni-Mezzabs et Verglas , anciens pays des Mé- lano-Gétules; en Nubie et en Abyssinie. M. «Bruce dit que les Arabes chassent les fennecs pour en avoir la fourrure , qu'ils envoient vendre à la Mecque , d'où elle passe dans rinde. (s.) FENNBEERE. V. Febnbeere. (ln.) FENNICH. V. Hendelfe^sich. (ln.) FENNIG. V. Fench. (ln.) FENOUIL. Espèce d'ANET. (b.) FENOUIL ANNUEL. F.au mot Carotte visnage.(b.) FENOU IL DE CHINE. C'est la B adiane (imcium).(L^.) F E N 343 FENOUIL MARIN. C'est la Baccile. (b.) FENOUIL DE PORC. C'est le Peucedan des prés , dont la racine tubéreuse est recherchée par les cochons, (b.) FENOUIL TORTU. C'est le Seseli tortu. (b,) FENOUILLET ou FENOUILLETTE. Trois variétés de pommes reçoivent ce nom , à cause de la douceur de leur chair qui approche de celle du FE^"OUIL. Il y aie Fenouilletgrisy le Fenouillet rouge et le Fenouillel jaune. Ce sont de petites pommes, (ln.) FENOUILLETTE. V. Fenouillet. (ln.) FENTE. Solution de continuité ou scissure que l'on ob- serve dans les couches qui constituent les divers terrains. Ces solutions de continuité ne doivent pas être confondues avec celles qui séparent les couches ou les parties de ces couches entre elles. Celles-ci sont les indices des divers dépots qui ont formé la masse des terrains ; les fentes , au contraire , sont le résultat de causes qui ont agi postérieurement à cette formation. Il est quelquefois difficile , à l'inspection d'une masse de rocher , de distinguer l'un de l'autre ces deux gen- res de séparation dans les parties de cette masse ; il faut re- courir, dans ce cas, à l'observation en grand, à l'examen des ro- chers voisins , des montagnes voisines de même nature. On reconnoît alors la disposition générale des couches du teri'ain, et celle des fissures qui les séparent. Les autres fissures qui coupent celles-ci , sous tel angle que ce soit , sont àes fentes. Les fentes sont de deux espèces. Les nnes sontprop\-es à une seule couche , ou à un seul assemblage de couches de même nature ; les autres traversent des terrains entiers, et souvent plusieurs formations de terrains. Les premières sont , en général , nombreuses dans les mêmes couches et affectent une ou plusieurs directions paral- lèles entre elles ; elles sont très-minces , et même ordinai- rement leurs parois sont juxtaposées l'une à l'autre. Ce sont elles que l'on pourroit souvent confondre avec les indices de la structure des terr^^ins : elles paroissent quelquefois si régulièrement disposées , qu'on seroit aussi tenté de lespren- dre pour le résultat d'une sorte de cristallisation : cependant, l'observation exacte fait voir que les angles qu'elles forment entre elles ne sont pas constamment les mêmes , et qu'on ne peut, en conséquence , les attribuer qu'à un retrait produit par le dessèchement ou par quelque autre cause de nature ana- logue. Mais il seroit difficile de croire que la forme des mo- lécules n'influe pas sur la manière dont agit ce retrait , et sur la disposition si uniforme des fentes qu'il occasione. Saus- sure pense que la retraite déterminée par la crisiallisotion peut contiibuer à la régularité des fissures ( § 10^9 ); il dit ailleurs que 3U F F N lu forme des cristaux de feld-spaih peut être cause de celle que prennent les fragmens des roches dont il fait partie ( § 6io ). Dolomicu est d une opinion analogue. « Assez souvent, « dil-il , le pétrosilex en masse se divise naturellement en « rhombes si semblables entre eux , qu'on seroit tenté de « les prendre pour l'effet de la cristallisation , plutôt que " pour celui du retrait ; et il ajoute en note : Cette forme " rhomboïdale qu'affectent les masses d'un grand nombre de « substances qui n'ont aucune contexture régulière dans leur " intérieur, paroît sans doute étrangère à la cristallisation , « et dépendre du retrait; cependant elle doit être déterminée " par quelque cause constante , et qui agit sur des pierres de « toute espèce ; car 11 n'en est presque aucune à qui Je n'aie " vu prendre cette configuration , soit lorsque les masses se « brisent parles effets des éboulemens en grand, soit lors- «f qu'elles se rompent spontanément par une action plus « lente qui dégrade les bancs en les faisant fendiller. « {^Joum. âe Phys.^ germinal an 2 , avril 1794 , p. 24.7. ) Cette opinion a été poussée plus loin par Grignon et par M. Patrin (^voy.la première édition du Dictionnaire), qui pensent que toutes ces fentes , ainsi que la forme générale des rochers, sont dues à une véritable cristallisation; idée ré- futée par Romé-Delisle et repoussée par tous les minéralo- gistes qui ont étudié la structure des cristaux. On nomme slruclure pseudo-régulière, celles qu'affectent les roches divisées ainsi par des fentes. Les formespseudo- régulières sont rhomboïdales ou prismatiques. La forme rhomboïdale est propre particulièrement au schiste , au pétrosilex, à quelques porphyres , à des grès, des quarz, etc.; elle est surtout fréquente dans presque toutes les montagnes schisteuses. M. Patrin cite une montagne de schiste argileux éboulée, au bord du fleuve Iiiiclie^ en Si- bérie. Les blocs étoient rhomboïdaux et d'une régularité re- marquable. La plupart n'avolent pas plus de deux pieds d'un angle aigu à l'autre; Us étoient en gén4ral marqués de trois lignes parallèles entre elles , dont lune étolt la petite diagonale des rhombes, et les deux autres placées à égale distance de cette diagonale et de l'angle aigu. Les blocs se divisoient facile- ment parallèlement à ces lignes , en quatre portions , dont deux trapézoïdes, et deux prismes triangulaires à base équi- la té raie. La structure pseudo-régulière prismatique appartient au basalte , à quelques porphyres, à des marnes , au gypse, etc. Les fontes de ce genre facilitent souvent l'extraction des blocs, dans le travail des carrières. Il n'existe pas de ligne de séparation tranchée entre les F E N 3;s deux espèces de fente. Celles de la première espèce sont quelquefois très-étendues, un peu ouvertes, et elles se lient ainsi à celles de la seconde. Dans celles-ci, en effet, lesparoisne sontpresque jamais jux- taposées, etleurouverture se prolonge quelquefoissur une lon- gueur considérable. Souvent ces fentes sont vides, souvent aussi * elles sont remplies en partie ou en totalité. Dans ce dernier cas , ce sont de véritables filons. Les fentes qui traversent plusieurs couches ou plusieurs terrains , avec ou sans écar- tement , occasionent souvent l'abaissement de toute la masse de terrains situés d'un côté. Cet abaissement doittou- jours avoir lieu dans la masse supérieure, ou du côté du toit de la fente , à moins que la fente n'ait été l'effet d'un soulèvement;causé par une force d'expansion intérieure. V. Filon et Faille. Dans les terrains de pétrosilex et de porphyre des environs des Verrières, dans le Valais, Saussure a observé un grand nombre de fentes parallèles entre elles , les unes vides , les autres remplies et formant des filons ; les roches en étoient divisées en fragmens rhomboïdaux réguliers ; mais ce qu'elles offraient de plus singulier , étoit leur position presque hori- zontale, perpendiculaire aux couches très-inclinées du ter- rain. Saussure en conclut que ces couches ont éprouvé de très- grands bouleversemens, puisqu'il est impossible de supposer qu'elles aientété déposées dans une situation aussi approchée de la verticale , et que les fentes se soient formées avec le foible degré d'inclinaison qu'elles présentent aujourd'hui (3o à 35 degrés à l'horizon). Il existe un grand nombre de ces fentes dans tous les gen- res de terrains , mais particulièrement dans les terrains se- condaires. Près de Servoz en Savoie , une fente ouverte , de plus de cent mètres de longueur et de 4.-8 décimètres de lar- geur, se remarque dans le granité , près du chemin de Cha- mouny. A Zinnwald , sur les limites de la Saxe et de la Bohème , on a rencontré, dans le granit, une fente, ou un filon ouvert, de trois centimètres seulement de large. Dans les montagnes de gneiss des environs d'Ehrenfrie- dersdorf en Saxe , dans celles de schiste de Saalfeld en Thu- ringe, existent un grand nombre de fentes de 2-3 décimètres d'ouverture , dont on tire un grand parti dans l'exploita- tion des mines , soit pour y faire écouler les eaux inté- rieures , soit comme offrant des moyens naturels de rendre la circulation de l'air plus active. Au sommet du Rammelsberg au Harlz , on observe plu- 346 F E N sieurs fentes qui ont jusqu'à deux mètres àc large , deux cents mètres de longueur, et dont la profondeur est très-grande. Dans les poudingues des environs de Tharandt en Saxe , et dans le grès rouge de Kifhaiiser et de \Veissenfels]en Thu- ringe, on voit des fentes semblables. Dans ce dernier endroit, elles servent k écouler les eaux d'une carrière souterraine. - Les terrains calcaires des Alpes , du Jura , du Derbyshire , du Hartz , des monts Oural , des monts Altai , des envi- rons d'Alep , etc. , offrent une grande quantité de fentes de ce genre. Dans les Alpes calcaires de la Suisse, il sort de ces fentes , pendant Tété , un vent frais , dont les variations in- diquent aux montagnards celles qui vont arriver dans l'état de l'atmosphère. Les fentes des montagnes calcaires sont quelquefois très- larges et très-profondes; elles représentent clairement le com- mencement de la formation des vallées transversales, qui sou- vent ne paroissent être que de semblables fentes de grande dimension. Beaucoup d'exemples de ce genre sont à obser- ver en Suisse; ils ne sont pas tous dans le calcaire. Entre IVlar- ligny et la cascade de Pissevache dans le Valais , le torrent du Trient débouche dans la vallée du Rhône par une fente, de quatre mètres de largeur environ et de cent cinquante mè- tres de hauteur qui paroît être dans le gneiss. En Derbyshire, près de Matlock , une fente analogue forme une vallée res- serrée dans laquelle coule le Dervvcnt. Bergmann cite , dans les terrains calcaires des monts Ou- ral , des fentes larges de quinze à vingt mètres , dont les pa- rois portent tellement l'empreinte de leur ancienne jonction , qu'on voit encore sur chacune d'elles la moitié de la mêmç pétrification. Dans les terrains de gypse, les fentes sont très-communes : on en voit beaucoup en Thuringe ; on en cite une considér rable au sommet du Karaulnayagore, gouvernement d'Oren- bourg en Sibérie. La fonnation des fentes peut être due au dessèchement , à l'affaissement des parties de montagnes qui perdent leur ap- pui , soit pour avoir été minées par des courans d'eau souterr- rains, soit po^r toute autre cause, à l'ébraolement occa- sioné dans les terrains par quelque commotion intérieure , etc. Il s'en est formé un grand nombre en Calabre , lors des trem- blemens de terre de 1784.. Dans le terrain houiller de Hay- nichen en Saxe, dans le grès de Wehrau et de Tiefenfurth en Lusace , près d'Aussig en Bohème , on a vu aussi des fen- tes se former en 1767 , après une année extrêmement hu- mide. Il s'en forme de temps en temps en Tyrol , en Suisse , FER 3^7 en Savoie, par suite des éboulemens de rochers 6u de parties 4e montagnes qui ont souvent lieu. Saussure pense que la seule inclinaison de la base qui porte des masses d'une matière fragile et homogène, peut produire dans ces masses des fentes verticales et parallèles entre elles. Les fentes qui affectent des directions différentes les unes des autres, peuvent provenir, dit-il , de ce que la masse porte à faux sur une base convexe. Si la. base étoit convexe dans tous les sens , comme un segment de sphère , les fentes seroient disposées comme les rayons d'un cercle. On en voit des exem- ples dans les glaciers, dont l'observation peut mettre sur la voie, pour comprendre tous les cas possibles de formation de fentes sans causes extraordinaires. On peut dire qu'il existe des passages gradués et non in- terrompus des fentes aux filons , et des fentes aux vallées , au moins aux vallées transversales. V. Filon et Yallée. (bd.) FENTE des arbres. V. Arbke {maladie des arbres), (tol.) FENTIGY. Nom donné , en Nubie , au Dattier (P^uj- nij) daclylifera .^Ij. ). Benty ou Betty est celui de la Datte, (ln.) FENUGRAECUM. Adanson nomme ainsi , avec Tour- nefort , un genre de légumineuse qui est le trigonella de Lin- nœus; il comprend le Fenu-grec. Cette plante se mange en Egypte. V. Trigonelle. (ln.), FEQ et FINANGO. Noms que la Calebasse ( Cucur- hila lagenaiia ) porte au Japon, (ln.) FÈOUZE , Frelze ou AlàJho. Noms languedociens des Fougères, (desm.) FER. Ce métal , tel que la nature l'a produit en immense quantité , dit M. Haiiy , est bien différent de celui dont l'as- pect et l'usage nous sont si familiers. Ce n'est presque partout qu'une masse terreuse , une rouille sale et impure ; et lors même que le fer se présente dans la mine avec l'éclat métal- lique, il est encore très-éloigné d'avoir les qualités qu'exi- gent les services multipliés qu'il nous rend. L'homme n'a eu guère besoin que d'épurer l'or , il a fallu, pour ainsi dire , qu'il créât le fer ; et lorsque l'on considère que l'art de tra- vailler ce métal, qui réunit tant de procédésindustrieux, qui triomphe de tant de difficultés et d'obstacles, et qui emploie si ingénieusement le feu et le fer même , pour dompter le fer , remonte jusqu'à la plus haute antiquité et au-delà du déluge ( Gen. , c/f. 4 , V. 22 ) , on est porté à regarder la première idée de cet art admirable comme une sorte d'inspiration , et à croire que le même Dieu , dont la main bienfaisante avoit fait naître avec tant de profusion dans le sein de la terre, le plus utile des métaux, a daigné encore suggérer à l'esprit hu- 3^8 F F. R main les moyens de l'assortir à nos besoins et de nous faire jimir de tous les avantages qu'il recèle ( Traité de Minéralogie , tom. 4 , p. 2 ). Tout le monde connoît les services multipliés que nous tirons du fer forgé et de lacier, qui n'est lui-même qu'une modification du fer , susceptible d'acquérir par la trempe un haut degré de dureté et une élasticité prodigieuse ( V. Acier). Ses oxydes, et plusieurs des sels qu'ils forment avec les aci- des , fournissent encore à nos arts et à la médecine elle-mê- me des matériaux non moins utiles. Les anciens ont travaillé ce métal, mais moins communé- ment que le cuivre, quoiqu ils en fissent beaucoup de cas. C'est ce que l'on peut voir dans Homère , et surtout dans Pline , qui le regarde à juste titre comme l'instrument le meilleur et le plus dangereux qui ait été mis dans la main de l'homme { /iv. ^2 ^ chap. i4)- Leurs arts chimiques, il est vrai , étoient moins parfaits que les nôtres, et d'ailleurs ils tiroient du cuivre, en l'alliant à l'étain, une partie des services que nous rend aujourd'hui le fer. F. vVirain. Les Grecs nom- moient le (cr sideros, et les lunùns ferrum ; les astrologues et les alchimistes l'ont appelé Mars ^ parce qu'ils ont prétendu que ce métal recevoit des influences de la planète du même nom. ( LUC. ) Caractères et propriétés. — Lt fer est, après l'étain, le plus léger des métaux; sa pesanteur spécifique est 7,788 ; un pied cube de fer forgé ne pèse que 54.5 livres. Sa dureté est assez considérable , et lorsqu'il est à l'état d'acier trempé , elle surpasse celle de tous les autres métaux. Frappé contre une pierre quarzeuse ou silicée , il donne des étincelles qui sont dues à la combustion subite des par- celles de ce métal qui ont été détachées par le choc. Sa ténacité est si grande , qu'un fil de fer d'un dixième de pouce d'épaisseur peut supporter, sans se rompre , un poids d«' 4-5o livres. Sa ductilité permet de le réduire en plaques minces sous le marteau, et de le tirer par la filière en fils presque aussi fins que des cîieveux. Il est très-difficile à fondre ; mais à l'aide de la chaleur, on peut lui donner toutes les formes imaginables , et le ren- dre propre à une infinité d'usages : c'est de tous les métaux le plus important par les services qu'il rend à la société , et il n'est pas moins beau qu'utile , par le brillant poli dont il est susceptible. Sa couleur est le gris, avec une nuance de bleuâtre. Il est soiuble par tous les acides, et susceptible de trois de- FER 3y;9 grés particuliers d'oxydation : il brâle à une haute tempe- rature. Le fer est attiré par Taimant , qui lui communique ses pro- priétés : il devient aimant lui-même ; il acquiert la yDo/an'/^', et nous devons à cette admirable propriété l'invention de la boussole : le fer n'eût-il que ce seul avantage , il mériteroit la reconnoissance du genre humain. Ce métal est abondamment répandu dans la nature : pres- que toutes les substances minérales en sont colorées ; et ses diverses altérations produisent une étonnante variété de cou- leurs , depuis le bleu jusqu'au rouge et au brun le plus foncé. On observe même qu'il est formé journellement dans les corps organisés. On le trouve dans la cendre des végétaux qui n'ont été nourris que d'air et d'eau. On donne le nom de mine ou minerai de fer aux diverses espèces de ce genre qui font l'objet d'une exploitation. La nature n'offre que très-rarement ce métal dans un éîat de pureté , et il est plus ou moins mêlé , dans le sein de ia terre , à diverses substances hétérogènes. Pour convertir le fera nos divers usages , on le fait passer par trois états différens : i." On le retire du minerai par une simple fusion, et il porte alors le nom àt fonte ou Ae gueuse. 2.0 On le fait recuire dans le fourneau d'affinage , et on l'élire sous le marteau : c'est \ç. fer forgé. 3." On le convertit en acier., en le traitant avec des matières charbonneuses. Avant d'exploiter en grand une mine de fer, on en fait l'essai , et pour cela , je me suis servi avec succès du flux sui- vant : je mêle 4oo grains de borax calciné, 4o grains de chaux éteinte , 200 grains de nitre , et 200 grains de la mine à es- sayer. Je mets ce mélange pulvérisé dans un creuset brasqué et couvert; en demi-heure d'un feu de forge , la réduction est opérée , et l'on trouve le boulon de métal au fond du creuset sous le flux vitrifié. Le procédé pour le traitement des mines de fer, varie sui- vant la nature du minerai. Quand le métal y est très-abondant et peu altéré, il suffit de le mêler avec du charbon et de 1k faire fondre ; ce procédé simple fait la base de la méthodi* catalane. Elle réussit fort bien avec la mine àe fer sputhique. ^ celle de l'île d'Elbe, les hématites et autres mines riches et pures; mais elle ne saurait être employée pour celles qui con tiennent beaucoup de matières hétérogènes susceptibles de se convertir en laitier. La méthode ordinaire est celle des hauts fourneaux qui ont jusqu'à dix-huit pieds de hauteur , et même davantage. Leur 35o FER cavité représente deux pyramides à quatre pans, jointes Lasè" à base. Pour faciliter la fonte du minerai , s'il est argileux , on y ajoute de la pierre calcaire qu'on nomme castine ; s'il est calcaire , on y ajoute de l'argile , à laquelle on donne le i\ova.Alierbue. On charge le fourneau par le haut ; il est animé par des soufllets ou par des trompes ; le minerai se fond en passant à travers le charbon : il se ramasse dans le fond , où il est tenu en bain liquide; et on le fait couler de huit heures en huit heures, dans les moules disposés pour le recevoir. On en forme des pièces d'artillerie , des canons, des mortiers, des bombes, des boulets, etc.; différens ustensiles, tels que chaudières, marmites, tuyaux, plaques de cheminée , et une infinité d'outils et de vases qu'on n'obtiendroit que difficile- ment et à grands frais avec le fer forgé. Quand on laisse refroidir lentement la fonte, elle cristallise en octaèdres implantés les uns sur les autres : c'est à Grignon que nous devons cette observation. Je possède un morceau de fer fondu , tout hérissé de petites pyramides à quatre fa- ces, aplaties et tronquées ; quelques-unes ont une ligne de diamètre à la base. Ce morceau provient des fonderies du pays de Foix. La fonte n'est point un fer pur , mais une combinaison de fer, d'oxygène et de carbone , et sa couleur varie suivant la proportion de ces principes: elle est blanche^ grise ou nuire. La fonte blanche est celle qui est le plus chargée d'oxygène , et la noire , celle qui contient le plus de carbone. Pour corriger l'excès d'oxygène d'une fonte , on modère le jeu des soufflets, et l'on pénètre autant qu'il est possible lé métal de charbon, afin qu'en se combinant avec l'oxygène, l'un et l'autre se dissipent sous la forme de gaz. Pour diminuer l'excès du carbone , on remue la fonte à mesure qu'elle coule , on la tient plus long-temps exposée à l'action des soufflets , et l'on emploie le moins de charbon possible. Quant à la fonte grise , où le carbone et l'oxygène sont dans de justes proportions , la seule chaleur suffit pour les volatiliser. Le fer de fonte est cassant, et pour le rendre malléable , on le fait fondre dans un creuset au fourneau d'affinage , on le pétrit, et on porte la loupe sous le gros marteau , où ; à force d'être battu , le fer devient enfin ductile , prend du nerf, et peut être converti en barres et en tôle pour l'usage du commerce. Dans cet état, on le novcmie fer forgé. Il est employé dans les outils d'agriculture, dans les constructions, dans FER 35ï les ouvrages de serrurerie , et dans une infinité de produits des arts. Le fer forgé se distingue enfer doux et en fer aigre ou rou— vérin : celui-ci a le grain plus grossier , il est cassant à chaud ou cassant à froid. Cet inconvénient résulte du mélange d'une substance qu'on a d'abord nommée sidérite^ et qu'on sait au- jourd'hui être un phosphate de fer. C'est à quoi sont particu- lièrement sujettes les mines de fer appelées /i/?2o«e/Asci , telles que nos mines de Champagne. Comme le fer a la propriété de s'unir intimement avec l'étain, on en emploie une immense quantité à faire du fer-blanc On choisit pour cela le fer le plus doux: on le réduit en feuilles très-minces, qu'on a soin de bien décaper, c'est-à- dire, d'en polir la surface. On commence à les frotter avec du grès; on les fait ensuite tremper pendant trois jours dans une eau devenue acidulé par la fermentation de la farine de sei- gle ; on les nettoie de nouveau, on les essuie , et elles sont prêtes à être étamées de la manière suivante. On les plonge verticalement dans un bain d'étain dont la surface est couverte de suif ou de poix résine ; on les retourne dans le bain , et en les retirant , on les essuie avec du son ou de la sciure de bois. \,Q. fer forgé est susceptible d'acquérir encore un degré de perfection , qu'on lui donne , en le mettant en contact avec des matières charbonneuses, et en le ramollissant par la cha- leur pour quil puisse s'en pénétrer : il est alors converti en acier. Dans celte opération , il augmente de poids d'un cenl- soixante-dixième. 'L'acier^ au moyen de la trempe , devient d'une dureté pro- digieuse : on en fait toutes sortes d'outils tranchans et autres , avec lesquels on peut entamer et façonner à volonté tous les autres métaux et le fer lui-même. Il acquiert en même temps une élasticité admirable; et c'est avec l'acier que sont faits les plus excellens ressorts. Ce n'est pas seulement dans ses trois états àe fonte, à'acier et de fer doux que ce métal est d'une utilité majeure ; ses oxydes fournissent encore des préparations importantes , soit en médecine , soit dans les arts. Le fer oxydé, par le moyen du feu , donne l'oxyde brun connu en pharmacie sous le nom de safran de murs astringent. Lorsqu'on le fait oxyder avec le concours de l'air et de l'eau, il se convertit en rouille, qui est le safran de mars apéritif. La limaille de fer y couverte d'eau , décompose peu à peu ce liquide, et se convertit en oxyde noir ou élhiops marlial. 35a F E R Le fer, dissous dans l'acide nitrique et précipité par le car- bonate de potasse , donne la teinture martiale alcaline de Stahl. Combiné avec la crème de tartre à différentes doses, le fer donne , ou le tartre martial soluhle^ ou V extrait de mars apéritif; et l'excellent vulnéraire connu sous le nom de boule d'acier ou de boule de Nancy. Dans les arts, les préparations de fer les plus employées sont la couperose verte et le bleu de Prusse. La couperose verte, ou sulfate de fer , est la base de Tencre et de toutes les teintures noires. J'en décrirai ci-après la fa- brication , en parlant de la mine àefer sulfureuse. Voyez Fer SULFURÉ. L'encre se forme par la précipitation du fer, au moyen du principe astringent de la noix de galle. Pour faire de bonne encre , prenez une livre de noix de galle , six onces de cou- perose et six onces de gomme arabique : mettez infuser la noix de galle concassée dans quatre pintes d'eau pendant vingt-quatre heures sans bouillir ; ajoutez-y la gomme con- cassée , et lorsqu'elle sera dissoute , mettez la couperose qui donnera aussitôt la couleur noire. On peut ajouter un peu de sucre pour rendre l'encre luisante. La préparation du bleu de Prusse est une découverte due au hasard comme tant d'autres. Au commencement du siècle dernier, Diesbach , chimiste de Berlin , voulant précipiter une décoction de laque de cochenille, employa un alkali sur lequel Dippel avoit plusieurs fois distillé l'huile animale ; et , comme il y avoit du sulfate de fer dans la décoction de laque, la liqueur donna sur-le-champ un beau bleu. L'expérience répétée fut suivie du même résultat ; et cette couleur devint bientôt un objet de commerce, sous le nom de bleu de Prusse. Pour préparer cette couleur , on mêle quatre onces d'al- kali avec autant de sang de bœuf desséché : on expose au feu ce mélange dans un creuset couvert , jusqu'à ce qu'il soit ré- duit en charbon. On jette ce charbon pulvérisé dans de l'eau ; on filtre et l'on concentre cette dissolution , qui étoit appelée autrefois alkali phlogislique. On fait dissoudre d'un autre côté deux onces de sulfate de fer et quatre onces de sulfate d'alumine dans une pinte d'eau ; on mêle les deux dissolutions, et il se précipite un dépôt bleuâtre qu'on avive en y passant de l'a- cide muriatique. Tel est le procédé usité dans les laboratoires ; mais dans les ateliers en grand , on suit une autre marche : on prend parties égales de râpures de cornes, de rognures de cuir ou autres substances animales ; on les réduit en charbon; on en mêle ensuite dix livres avec trente livres de potasse ; on cal- cine ce mélange dans une chaudière de fer; après douze FER 353 heures de feu , le mélange est en pâte molle ; on le verse dans des cuves pleines d'eau, on filtre , et on mêle cette dissolu- tion avec une autre faite avec trois parties à' alun et une partie de sulfate de fer. Aujourd'hui, dans les fabriques de Paris, où l'on prépare du bleu de Prusse de qualité supérieure , et à meilleur marché que partout ailleurs , on rapproche la lessive de prussiate de potasse, et l'on obtient le sel en beaux cristaux , qu'on mêle ensuite à diverses proportions avec le sulfate de fer et celui à^almnine , pour obtenir tous les degrés de bleu qu'on peut désirer. J'ai fait aussi du Lleude Pntsse , en calcinant dans la même chaudière, parties égales de tartre et de raclures de cornes. On reçoit l'huile animale et l'arftmoniaque fournies par la calcination de ces substances, dans de grands tonneaux qui communiquent entre eux et forment un appareil de Woulf. ( F. la Chimie des arts. ) La nature présente quelquefois des oxydes àe fer qui sont purs et sans mélange, et n'ont besoin que de quelques lé- gères préparations pour être employés. Ce sont ces terres jaunes %i rouges, connues sous le nom à'ochres , et dont la formation est attribuée à la décomposition des pyrites. J'ai trouvé , dans les environs d'Uzès , des bancs d'ochre d'une telle finesse et d'une si grande pureté , que la simple calcination les convertit en un brun-rouge ^ supérieur à tout ce qui étoit connu dans le commerce. L'établissement qui en a été formé par mes soins , a acquis celte célébrité que la supériorité de ses produits devoit nécessairement lui don- ner. On peut consulter mon travail sur ces ochres , et le parti qu'on peut en tirer dans les arts , dans l'ouvrage que j'ai pu- blié à ce sujet , chez Didot l'aîné , à Paris. J'ai trouvé au Mas -Dieu, près d'Alais, une couche d'ochre rouge d'une si belle couleur , que l'on pourrolt à peine 1 imiter, (chaptal.) Mines et Usines a fer. Les mines qui fournissent le fer forgé le plus estimé dans le commerce, sont celles de la Suède et de la Norwége. L'Espagne et la Russie en fournissent aussi d'une excel- lente qualité. Nous en avons également en France de très- bon , mais pas en assez grande quantité. R résulte , dit M. Héron de Villefosse , des renseignemens recueillis par l'administration des mines (en les réduisant à 1 état actuel du royaume ) , qu'il y existe environ douze cents usines à traiter le fer. Ces établissemens sont en activité dans soixante départemens ; ils renferment à peu près cinq cents hauts- fourneaux destinés à fondre le minerai, et treize à quatorze XI. 23 ZH FER cents feux d'affinerîe. Dans ce derniei' nombre sontcomprises les forges à la Catalane , genre d'établissement très-répandu dans les départemens méridionaux , où l'on obtient le fer des minerais en une seule opération. D'après les produits connus d'un grand nombre de hauts-fourneaux, on estime que chacun d'eux fournit annuellement 9000 quintaux , tant de fonte moulée que de fonte brute destinée auxaffineries. Cette production moyenne est encore foible si on la compare à celle de plusieurs usines françaises , et surtout à celle de plu- sieurs usines étrangères. La quantité totale de fer, soit en barre, soit en fonte moulée, qu'ils produisent, est d'en- viron 4-i00o,ooo de quintaux. Les principales usines du royaume sont situées dans les vingt-six départemens ci-après désignés, et à cAté du nom de chacun desquels est indiqué le nombre des hauts-four- neaux où l'on opère la fusion des mines de fer; savoir ; Ar- dennes, 11; Charente, 4; Cher, 12 ;Côte-d'Or, 3o ; Côtes- du-Nord, 3 ; Dordogne, 29; Doubs, 6; Eure, 8; Eure-et- Loir, 2 ; Indre, 8; Indre-et-Loire, 2 ; Isère , 12; Jura, 6; Loire - Inférieure , 2; Haute - Marne , 4-3; Mayeone-, 3; Meuse, 21 ; Moselle, i4 ; Nièvre, 3o ; Nord, 3 ; ()ffte, 21 ; Haut-Rhin; 6; Bas-Rhin, 3; Haute-Saône, 38; Saône-et- Loire, 9; Sarthe, 3j et Vosges, 4- '• total des hauls-four- neaux, 334-. Dans plusieurs autres départemens on trouve en outre, des forges ou sans haut-fourneau, ou du moins avec un petit nom- bre d'établissemens propres à fondre le minerai de fer. Il existe , par exemple , dans l'Aude , 16 forges à la Catalane; dans les Pyrénées-Orientales, 21; dans l'Arriège, 39; dans la Haute-Vienne, 20 forges et un haut-fourneau ; enfin, les départemens des Pyrénées (Hautes et Basses) , de l'Hé- rault , de laDrôme, des Landes, du Loir-et-Cher, du Mor- bihan, de la Gironde, de Lot-et-Garonne, du Lot, de la Haute-Garonne, du Tarn, de l'Aveyron, de la Corrèze, du Puy-de-Dôme, de la Loire, de la Vienne, de l'Yonne, d'Ille-et-Vilaine et de la Manche , présentent chacun quel- ques établissemens relatifs, soit au traitement du minerai, soit à la fabrication en grand du fer et de l'acier , soit à l'un et à l'autre objet. Quelques faits suffiront pour- donner une idée de l'in- fluence que les usines à fer du royaume exercent sur l'activité de l'industrie , et sur l'entretien de la population. L'en- semble des usines de la Nièvre présente cent trois feux d'af- fmerie ; il en existe quatre-vingts dans la Haute - Marne; trente-deux dans la Moselle , etc. On pourra juger à peu près, d'après le nombre des hauts - fourneaux, combien FER 35S «le feux d'affinerîe possècle chaque département , pour la fa- brication du fer en barres. Le département de la Moselle compte , dans l'intérieur de ses usines à fer , cent vingt- neuf maîtres ouvriers , et deux cent vingt-deux manœuvres ; total , trois cent cinquante-un hommes occupés devant les fourneaux : si on ajoute à ce nombre celui des mineurs , bû- cherons et charbonniers , le total s'élève à deux mille six cent trois hommes. Dans le département de la Haute-Marne, six cent vingt-quatre ouvriers sont en activité dans l'intérieur des usines, et trois mille cent cinquante-six hommes sont oc- cupés pour le service de ces établissemens dans les mines et dans les forêts. On peut admettre que dans le royaume quinze à dix-huit mille hommes environ sont en activité devant le feu des usines à fer , et que plus de cent trente mille sont employés , soit pour leur procurer les minerais et les char- bons, en un mot, les matériaux de leur travail , soit pour transporter les marchandises qui en résultent. Malgré rac|ivité dont jouissent les mines à fer de là France, dit encore M. Héron de Villefosse , le plus grand nombre d'entre elles est cependant susceptible d'amélio- rations qui ont déjà été indiquées dans plusieurs ouvrages. La principale consisteroit dans l'emploi de la houille par une partie des hauts-fourneaux. Il est à regretter que , jus- qu'à présent , il n'y ait dans le royaume qu'une fonde- rie de fer, celle du Creusot , qui ait fait usage de ce com- bustible , si avantageusement employé pour le traitement des minerais dans plusieurs usines de l'Angleterre et de la Prusse (i). Il résulte des observations faîtes par M. Hassenfratz , §ur l'avantage de remplacer le bois au moyen de la houille dans les opérations métallurgiques et les verreries seulement , que sans la quantité de ce combustible fossile qui y est employée annuellement en France et lui est fournie par ses mines , (i) C'est ici le lieu de rappeler à l'attention de ceux qui voudroient former quelque établissement relatif à ce métal , ou seulement con- noître à fond toutes les opérations métallurgiques dont il est l'objet , l'ouvrage publié, en 1812, par M. Hassenfratz, sous le titre de Sidé-^ rjtechnie ; ouvrage dont les commissaires nommés par l'Institut (MM Lellèvre , Monge et Vauquelin) , ont fait un si bel éloge, en disant : que c'est assurément le plus complet , le plus utile à tous égards, qui ail jamais été fait en ce genre , et qu'on pouvoit le regar- der comme le répertoire général de tout ce qui est connu , soit par des écrits, soit par la tradition, sur le fer. Il est accompagné d'ua grand nombre de planches , représentant les instrumens , les cou- pes, profils et élévations des divers furneaux , pompes, j'oufiîets, etc. employés dans ce genre de travail, (luc.) 356 FER le royaume consommeroit , tous les ans , de plus qu'il ne fait , treize millions de cordes de bois (chacune-de 128 pieds cubes). Ce nombre correspond à une valeur de cent quatre millions de francs , et à l'exploitation de trois cent soixante mille arpens de bois taillis ( J. des M. , t. 12 , p. 4% et sulv.). Combien d'autres avantages un emploi plus répandu de la houille , ne seroit-il pas susceptible de procurer à l'é- conomie des forêts, à l'industrie et au commerce ! Voy. à ce sujet l'important mémoire de M. Lefebvre d Hellancourt, sur les mines de houille exploitées en France , dans lequel tous ces avantages sont indiqués. ( J. des M. , t. 12, p. 325 à 458.) Tout ce qui précède, au sujet des usines à fer de la France, est extrait de l'important ouvrage de M. Héron de Yillefosse, de la Richesse minérale (tom. i, pag. 4^7 ^ 412), auquel nous renvoyons ceux de nos lecteurs qui désireroient con- noître, d'une manière précise , le produit des exploitations de ce métal, et en général de toutes les substances minérales^ dans les différens Etats de l'Europe , et suivre les progrès que l'art de traiter ce métal y a faits dans ces ierniers temps. On y verra, par exemple , que la Grande-Bretagne, qui renferme aujourd'hui des usines à fer en si grand nombre , a tiré de la Russie , en 1781 , cinquante mille tonnes de fer, chacune de vingt quintaux; mais qu'en 1784, cetie impor- tation ne s'est pas élevée à six mille tonnes, tant l'Angle- terre a fait de progrès , grâces à ses mines de houille , dans l'emploi de ses propres mines de fer ! Cependant elle ne peut encore se passer du fer de Suède , principalement pour la fabrication de l'acier. La Grande-Bretagne a produit, en 1797 , cent trente mille tonnes de fer; et en i8o5 , deux cent dnquante mille , ou cinq millions de quintaux de ce métal. On estime que le travail du fer fait vivre , dans ce royaume , trois à quatre cent mille hommes ( ouvrage cité , pag. 288.) Les mines de fer de l'Angleterre sont de deux espèces : les unes appartiennent aux terrains primitifs et sont ou du fer hydraté brun, ou duferspathique : on les nomme mines d' acier ; elles se trouvent principalement dans le Cumberland : les autres accompagnent constamment la houille ; ce sont des variétés àe fer argileux. Elles sont sous la forme de rognons assez volumineux dans les couches d'argile schisteuse sur les- quelles reposent les couches de houille. Ces rognons sont sou- vent fendillés et leurs fissures renferment quelquefois des sulfures de zinc et de plomb , du fer sulfuré et de la chaux carbonatée , quelquefois du bitume. On trouve aussi ce mi- nerai de fer en couches de 6 à 5o centimètres (2318 pouces) d'épaisseur, divisées par des fentes perpendiculaires en frag- FER 357 mens prismatiques. Telle est la disposition des mines des comtés de Glanmorgan et de Monmouth , de celles du Staf- fordshire, du Shropshire, et de celles de Garron , près de Falkirck, en Ecosse. ( Brongniart^ Miaéralogie , t. 2 , p 186. ) Ces mines de fer et de houille sont répandues surune surface de terrain de plus de 100 milles anglais de longueur, sur une largeur moyenne de 18 à 20 milles, dans les comtés de 7' Monmouth, Glanmorgan, Caermarthen et une partie de celui de Brecknock, et de 3 à 5 milles seulement dans le comté de Pembrock. (^Edouard Martin ^ Transactions philo- sophiques de 1806, ) Les mines de fer de la France sont également de deux sortes , les minerais d'alluvions y sont beaucoup plus com- muns que ceux des terrains primitifs ou de transition. Les départemens de la Nièvre, de la Cote-d'Or , de la Haute- Saône , de la Moselle, de l'Eure , de TOrne , etc. , renfer- ment les premières , et les départemens de l'Arriège , de l'Ardèche et de l'Isère, les secondes. Ces différentes mines ont fourni le sujet d'un grand nombre de mémoires , in- sérés dans le Journal des Mines; nous y renvoyons. Quant au.K mines si renommées de la Suède , de la Nor- wége et de l'île d'Elbe , elles appartiennent aux terrains d'ancienne formation. V. Fer oxydé et Fer oligiste. Celles de la Russie et de l'Autriche se rencontrent dans des terrains très-variés ; cependant la plus grande partie d'entre elles sont aussi d'une origine ancienne. V. l'ouvrage de M. Héron de Villefosse. La quantité de fer extraite chaque année du sein de la terre , en différentes contrées , s'élève à plus de quinze millions de quintaux ; en voici le tableau : quintaux. Grande-Bretagne 5, 000, 000 France 4-75oo,ooo Russie 1,675,679 Suède 1,500,000 Autriche i,oio,4oo Etats-Unis d'Amérique 4^0,000 Prusse, après le traité de Tilsit 322,o53 Royaume de Westphalie , en 1808. . . . 187,411 Espagne 180,000 Etats danois i35,ooo Bavière, y compris le Tyrol 110,000 Royaume de Saxe 80,000 Total 15,180,543 358 F F R Il existe des mines de fer exploitées dans d'autres parties du globe, et notamment en Chine, a Siam et au Pégu, dans les Indes orientales , etc. ; mais on ne connoit pas bien leur nature , et on ignore leur importance. Revenons à ce qui concerne 1" Histoire natdrelle de ce métal. Le fer se trouve dans le sein de la terre , ou à sa surface, sous un grand nombre détats différens. Il est très-rare de l'y rencontrer natif; mais ses oxydes, au contraire , sont ex- trêmement communs. Il abonde également à Tétat de sul fures. Ses combinaisons arec les acides , quoique variées , n€ jouent qu'un rôle peu important^ le sulfate de fer excepté. C'est un des genres qui renferment le plus d espèces, en n'accordant ce nom qu'à celles des combinaisons de ce métal, soit avec l'oxygène, soit avec dautres corps, qui offrent des caractères essentiellement distincts. Elles sont an nombre de treize ; savoir : le fer natif ^ le fer orydulé, le fer oligiste , le (er arsenical ^ le fer sulfuré ordinaire, le fer sulfuré blanc , le fer oxydé ou liydraiè , le ier phosphaié , le fer rhromaté, le fer arseniaie, le (ct carbonate ou spai?u^ue, le fer muriaté etle f^r sulfaté. Les minéralogistes étrangers en admettent plusieurs au- tres , indépendamment de nombreuses sous-espèces , qui ne sont que des variétés plus ou moins remarquables des espèces indiquées ci-dessus , comme nous le verrons à l'article de chacune délies. Fer aéré. Bergman donnoit ce nom à l'oxyde de fer tenu en dissolution dans certaines eaux gazeuses acidulées , comme celles de Spa , au moyen de lacide carbonique. F. Eaux minérales. On l'a aussi appliqué au fer spaihif/ue. V. Fer oxydé carbonate. Fer argileux. Mine de fer argileuse. On comprend sous ce nom des minerais ferrugineux qui appartiennent à deux espèces très-différentes: les uns donnent par La raclure une poudre, rouge plus ou moins foncée , et les autres une poussière jaunâtre ou roussàtre : ces couleurs sont aussi celles de leur masse. Les premières sont des variétés au fer oligiste ou oxydé rouge , et les secondes du fer oxydé ou hidralé. Voyez Fer oligiste argilifère et Fer hydraté argilifère. FER ARSENIATÉ. ( Arseniate de fer , Boumon ; Wur- felerz , "Wemer ; id. , Karsten ; PharmakosiderU , Hauss- man, ) Cette espèce , décrite pour la première fois , par M. le comte de Boumon ( Transactions philosophiques de i8oi et J. des M. t. ii, pag. 35 et suiv. ), est l'une des plus rares du genre Fer, Elle a pour caractère essentiel F E R 359 d'elle fusible à la simple flamme d'une bougie , et de donner abondamment des vapeurs arsenicales, lorsqu'on la chauffe au chalumeau sur un charbon ardent. Sa pesanteur spécifique est 3 ; elle raye la chaux carbona- tée ; sa cassure est raboteuse et un peu grasse. Elle a pour forme primitive le cube. C'est aussi sous cette forme qu'elle se présente le plus ordinairement, La cou- leur des cristaux varie du vert clair au vert-olive , au brun vurdâtre et au brun noirâtre; ceux d'une couleur claire sont translucides : ils sont petits et striés diagonalement. M. Jameson en décrit j/lusieurs modificalions qui peu- vent se raiipovter aix cubo-ortaèdre cl an rubo-dodécaèdre : elle est aussi quelquefois concrétionnée on drusillaire ci d'un jaune verdâtre. D après l'analyse de M. Vauquelin, 100 parties de ce mi- néral contiennent : oxyde (le fer, 4-8; acide arscnique 18 à 20; eau , 82 ; chaux carbonatée , 2 ou 3 : celte dernière a été fournie par la gangue. Le fer arseniaté se trouve en veines , dans le granité, avec le cuivre arseniaté, le fer arsenical , le quarz , le cuivre py- riteux, le fer oxydé , etc., dans les mines de Tincroft et de Karrarach , ainsi que dans celles de Muttrel , de Huei- Gorlandetde Ovvenap , dans le comté de Cornouailles, en Angleterre. Il a été observé depuis , par M. de Cressac , ingénieur en chef des mines , à Saint-Léonhard , déparle- jnent de la Haute-\ienne. On l'a trouvé aussi dans le comté de Nassau-Usingen , où il a pour gangue un fer oxydé brun compacte , et sur les laves décomposées de la Solfalara de Pouzzolles près de JSaplcs. M. Thomson considère comme deux espèces à part les cristaux de fer arseniaté d'un vert-olive et ceux qui sont d'un brun jaunâtre; les premiers sous le nom d'ar^e/ziate de yêr, et les seconds sous celui à^ox-firseiuate de fer. Celte distinction avoit déjà été faite par M.Proust ( J. de Ph. , t. 63 , p. 437 ) , qui regarde le premier comme un ar- seniaté au minimum. Ce savant a observé de plus que le fer arseniaté se trouve sous la forme d'une poussière blanche , à Viana , en Galice , et dans la Manche en Espagne , ainsi qu'au Chili. Cet arseniaté exposé à une chaleur rouge , dans un tube de porcelaine, reste inaltérable. (Mémoire cité.) FER ARSENICAL, Haiiy , Brongniart : vulgairement MisPicKEL. (Mine d'arsenic blanche ; pyrite blanche arseni- cale , Romé-Delisle ; Fer natif mêlé d'arsenic , Bergman ; Arsenic pyrileux, De Born ; Arsenic'avcc fer, minéralisé par le soufre, Fer sulfuré arsénié ou Fer arsenical, Delamélhe- rie; Arsenic ferro-sulfuré, Tondi; Gemeiner arsenikh'es., Wer- 36o FER ner et Karslen ; la Pyrite arsenicale commune, Brochant.) La couleur de sa cassure récente est le blanc dargent , tirant sur le blanc jaunâtre ; la surface des cristaux est lisse ou fine- nement striée et éclatante. Il étincelle sous le choc du bri- quet, en exhalant une odeur d'ail très-sensible. Cette odeur est bien plus forte si on essaye de le fondre au chalumeau, où il se convertit en un globule cassant : fondu avec le borax, il le colore en noirâtre. Sa pesanteur spécifique et de 6,5223, suivant Brisson ., et seulement de 0,600, d'après M. Delamétherie. Sa cassure est granuleuse, à grains fins, et peu brillante. Suivant de nouvelles observations de M. Haiiy , la forme primitive du fer arsenical est celle d'un prisme droit rhom- hoïdal, dont les bases ont leurs angles de 111° 18' et 68° ^2'» et dans lequel le côté de la base est à peu près égal à la hau-, teur. ( Annales du Muséum , t. 12 , p. 3o4. ; ou J. des M. t. 24 9 p. 261 et suiv. ) Ce savant en connoît actuellement cinq variétés de formes délerminables. Celles qu'il a décrites , dans son Traité , sous les noms de diiétraèdre et de quadrioctonale^ sont les plus com- munes : on les trouve en Saxe , en Angleteri'e, en France , en Suède et ailleurs. Il V en a aussi de bacillaire , SarÂcidaire et de massif. Ce minéral a été regardé par les minéralogistes (ce qui est déjà indiqué par la diversité de ses noms ) , tantôt comme un fer sulfuré mélangé d'arsenic , tantôt comme une combi- naison triple de fer, d'arsenic et de soufre, et tantôt enfin comme un alliage de fer et d arsenic ; aussi a-t-il été rangé , par le plus grand nombre d'entre eux, dans le genre de ce dernier métal. M. Chevreul , auquel on doit une nouvelle analvse de cette substance , faite sur des cristaux nettement prononcés, penche à croire quelle résulte de la combinaison de l'arsenic avec le sulfure de fer au minimum. Il a exposé les raisons sur les- quelles il fonde son opinion , dans un mémoire à ce sujet, {^Ann. du Mus. t. 19, p. 166). La plupart des chimistes qui ont analysé le mbpickel y ont trouvé du soufre , en assez grande proportion : mais ce principe ne s'est pas rencontré dans celui que MM. Lampadius el Berzelius ont examiné : d'où il résulte que le fer arsenical existe bien réellement dans la nature, et que le minéral que M. Haiiy décrit sous ce nom, et qui a sa forme particulière, est le plus souvent mélangé de fer sulfuré. Il est bien certain d'ailleurs , d'après les observa- tions cristallographiques de M. Haiiy, que ce nestpas un fer sjlfuré mélangé d'arsenic, quoiqu'il se puisse rencontrer aussi de véritable fer sulfuré arsenifère , comme 11 s'en ren- FER 36t contre d'aurifère et d'argentifère ; ces deux minéraux, en outre le fer sulfuré ordinaire et le fer arsenical , se trouvent souvent ensemble. Le dernier est aussi quelquefois argenti- fère. Voy. plus bas. Analyses comparées de dtfférenles variétés de mispickel , par MM. Chevreul, Thomson , Lampadius et Berzelius: Arsenic 4-3,4-i8 48,ioo ^-^^loo 54.,55o Fer 34,938 36,5oo 67,900 l^.S,l^&o Soufre 2o,i32 i5,4oo o, o o, o Perte o,5i2 o, o o, o o, o 100,000 100,000 100,000 100,000 Le minéral décrit par M. Uaiiy, dans son Traité , sous le nom de fer arsenical ;o//7to/«; (Mine d'arsenic grise ou Pyrite d'orpiment de Rome de l'Isle) , n'est autre chose , suivant ce savant, qu'un mélange de fer arsenical et de fer sulfuré, dans lequel l'une ou l'autre de ces espèces domine alternative- ment. Le fer arsenical se trouve en lits dans la serpentine, à ReichersdorfenSilésle ; et dans différens lieux de la Bohème , dans le gneiss, le schiste micacé , le talc chlorite , ^c. Il est dans le granité , aux environs de Boston , province de Mas- sachussets ( fF^a/'rfcn). On le rencontre aussi dans les veines des montagnes primitives, avec l'étain oxydé, le schéelin ferruginé, le plomb sulfuré, le zinc sulfuré, le fer spathique , le fersulfuré ordinaire, etc. ; comme à Joachimstalen Bohème et à Johangeorgenstadt en Saxe. A Freyberg , dans le même pays, ses cristaux sont engagés dans un talc terreux. Il s'en trouve également dans le quarz, à Sainl-Léonhard, départe- ment de la Haute-Vienne , avec le schéelin ferruginé ; avec l'émeraude , en Sibérie, etc. On ne l'a pas encore obsei»vé en association avec le fer sulfuré blanc {Haùy). Suivant Ja- meson, il est très- abondant en Cornouailles et dans le Devon- shire, où il accompagne les mines de cuivre et d'étain ; et se rencontre aussi à Kongsberg, en Norwége; à Sahlberg , en Suède ; dans le pays de Salzbourg , et en Hongrie. Fer arsenical argentifère , Weisserz de W erner (Py- rite blanche argentifère , Rome de l'Isle ; Mine d'argent blanche arsenicale ou Pyrite d'argent, Bomare; Pyrite ar- senicale tenant argent. De Born). Ce minéral diffère peu, quant à ses caractères , du fer arsenical ordinaire; seulement sa surface est plus ordinairement jaunâtre ; il est aussi beau- coup plus rare, et contient depuis un jusqu'à dix centièmes d'argent. 3G. y r. R On le trouve en veine à Freybcrg et à Braunsdorf en Saxe j où il est exploité comme mine d'argent , ainsi qu'au Chili. Il est commuijément accornpagné de fer arsenical ordinaire, d'argent rouge, de plomb sulfuré , de cuivre py- riteux et de quarz. Il se rencontre encore à Rathhausherg, dans le pays de Salzbourg. Fer arsénié, Fer arsénié sulfuré. Noms donnés pré- cédemment an fer arsenical ordinaire et anfer arsenical pyiiteuv. V. plus haut. Fer azuré ou Bleu de Prusse natif. V. Fer phosphaté. Fer bacillaire. V. Fer oligiste argilifère. Fer basaltique ( Mine d?). Le docteur Demeste a dé- signé sous ce nom , dans sc^ î'^ltres au docteur Bernard , la substance connue des minenrs sens celui de Wolfram. V. SCHÉELIN FERRUGINÉ. Fer blanc. C'est le nom qu'on «donne au fer réduit en plaques minces et enduites d'étain ( V. plus haut, p. 35 1 ), dont on fabrique une foule d'ustensiles de ménage , tels que cafetières , casseroles , lampes , goutières , etc. Nous sommes parvenus en ce genre , à un degré de per- fection que nos voisins n'ont pas surpassé ; nous n'avons rien non plus à leur envier relativement à la fabrication du fer- blanc lui-même ; seulement il est à désirer que les établisse- mens de ce genre soient plus multipliés chez nous. Dans cer- tains pays, et notamment en Suisse et en Savoie , on se sert de fer-blanc pour la couverture des édifices. Fer BRUN ou Mine de fer brune , aussi nommée Mine de fer hépatique ; Braun eisenstein de Werner. V. Fer HYDRATÉ. •FER CARBONATE , ou Mine de Fer spathique , Spathigereisensiein de AVerner. Ce minéral qui a reçu aussi les noms de mine de fer blanche et de mine d^ acier à cause de la facilité avec laquelle on en obtient cette combinaison de fera la première fonte, est regardé comme une espèce par- ticulière par la plupart des minéralogistes ; et , en effet , il diffère de toutes les autres mines de ce genre. Mais ses caractères extérieurs et sa composition chimique varient beaucoup. Il y en a de translucide et d'un blanc jaunâtre , de jaune brunâtre , de brun et de noirâtre ; certains échan- tillons ne renferment uniquement que de l'oxyde de fer et de l'acide carbonique , tandis que d'autres contiennent une quantité considérable de chaux et de la magnésie. Son tissu est lamelleux et sa division mécanique est la même que celle de la chaux carbonatée ferrifère ou spalh brunissant f à laquelle II se réunit par des nuances insensibles; de sorte qu'il devient très-JIfficile de dire à quel terme de F K B 363 la série tel morceau cesse d'appartenir à la chaux carbo- natée , pour appartenir au fer spalhique , et réciproquemenf. Selon M. WoUasIon , il y a xine différence de quelques degrés entre les incidences respectives des faces du rhom- boïde dans les deux substances , et cette légère différence suffit pour établir la distinction des deux espèces : le rhom- boïde du fer spalhique seroit un peu plus obtus. La dureté de ce minéral est aussi plus grande que celle de la chaux carbonatée, ainsi que sa pesanteur spécifique qui est de 3, 7 environ. Toutes deuxvarient d'après Fétat d agrégation. Il s'altère facilement par l'action de l'air, qui le fait passer au jaune brunâtre et au brun , en même temps qu'il perd sa transparence et devient terreux. L'acide muriatique le dissout avec effervescM|ce , et il colore en vert- olivâtre le verre de borax. Tout nous porte à croire, dit M. Haiiy, qu'il existe dans la nature , depui^a chaux carbonatée sans fer et sans man- ganèse, jusqu'au fer spatbique privé de chaux carbonatée, une succession de passages intermédiaires , qui présentent dans des proportions variées , la réunion des deux substan- ces. C'est la conséquence à laquelle conduisent les résultats obtenus par les chimistes ; mais il ne paroît pas rigoureuse- ment démontré qu'il existe une combinaison directe de fer et d'acide carbonique, dont la molécule soit semblable à celle de la chaux carbonatée. Plusieurs minéralogistes , et entre autres Romé-Delisle et Demeste ont pensé que la chaux carbonatée se transfor- moit peu à peu en mine de fer spatbique, par une substitu- tion des molécules ferrugineuses aux molécules calcaires. Cette transformation n'ayant eu lieu que molécule à molé- cule , auroit laissé subsister le mécanisme de la structure et expliqueroit comment le fer spatbique copie les formes de la chaux carbonatée. Il faudroit alors le considérer comme une pseudomorphose. Dans tous les cas , comme l'observe M. Haiiy , qui place la substance dont il s'agit à la suite du Fer OXYDÉ, sous le nom Aq fer oxydé carbonate, s'il existe une combinaison directe de fer et d'acide carbonique , on sera toujours forcé d'en séparer la chaux carbonatée mé- langée de fer. V. le Tabl. compar. de ce savant , p. 278 et suiv. Il seroit démontré d'ailleurs , dit-il , que ces deux espèces ont une forme primitive semblable, que la méthode n'en seroit joint ébranlée , puisqu'elle ne repose pas sur le principe qu'une même molécule ne peut même appartenir à des mi- néraux différens ; mais Lien sur celui que le même minéral ne peut pas offrir deux formes de molécules différentes. ( Cours de Minéralogie , 1812. ) 364 FER Le fer carbonate considéré sous le rapport de sa coinpo- silion et de la manière de le traiter métallurgiquement , a fourni le sujet de plusieurs mémoires très-intéressans qui ont pour auteurs , MM. Drappier , Hassenfralz , Bucholz , Des- cotils et Thénard ; ils sont insérés dans les tomes i8, 21 , 27 et 82 du Journal des Mines, et nous y renvoyons. M. Des- cotils pense que la résistance que ce minéral éprouve quel- quefois à se fondre, est due à la présence delà magnésie ( J. des Min., t. 21). Il regarde aussi comme appartenant au fer carbonate , le minerai ferrugineux compacte et d'apparence terreuse , qui se rencontre en masses sphéroïdales dans lé ter- rain houiller de l'Angleterre, et notamment dans les comtés de Monmouth, de Glanmorgan et de Pembroct , en Ecosse, où il est exploité avec avantage , et donne d'excellent fer. On regarde communément cette variété%)mme un fer oxydé mé- langé de silice et d'alumine ou fer argileux; mais à tort, d'a- près ce cbimiste. Voy. J. des Min. , t. 82 , j^ 36i et suiv. La mine de fer spalbique renferme presque toujours de l'oxyde de manganèse, et quelquefois jusqu'à 10 pour 100; telle est en particulier celle de Neuendorf près de Hartzge- rode , analysée par Bucholz. Elle contient aussi des propor- tions variables de chaux et de magnésie. Une variété concré- tionnée fibreuse de Steinheim en Hanau, a donné à Kla- proth : oxyde de fer, 03,75 ; acide carbonique , 34-; oxyde de manganèse, 0,75-, magnésie, o,25; eau, i,25. Le plus pur qui ait été analysé jusqu'ici est le fer carbonate fibreux ligniforme des environs de Saint-Vincent , dans le Cantal. M. Berlhier en a retiré Sg centièmes d'oxyde de fer, et 33 d'acide carbonique , avec 4 de manganèse , i de silice , etc. (Journ. des Min. , t. 27 , p. 477O Ce minéral a un aspect tout particulier qui empêche de le confondre avec la chaux carbonatée laminaire , qui seroit sim- plement mélangée de fer. Son éclat est plus vif; il se dissout dans les acides avec moins d'effervescence , et devient très- facilement attirable à l'aimant après avoir été chauffé ; c'est une des mines de fer les plus estimées. Il n'existe en grandes masses que dans un assez petit nombre de lieux. Ses cavités renferment , soit des cristaux de sa propre substance , soit de fer sulfuré , ou de quarz. Mais on le trouve disséminé et as- socié aux substances qui se rencontrent dans les veines , et no- tamment au cuivre pyriteux et au cuivre gris , en une multi- tude d'endroits. Ses formes cristallines ne sont pas très-variées ; le plus or- dinairement il est laminaire et renferme des cristaux arron- dis, lenticulaires ou en crête de coq, comme à Baygorry en Basse-ISavarrc , à Glausthal au Hartz et à Kremnilz en Mon- FER 365 grie; quelquefois concrétionné , ou incrustant , ou compacte^ et plus rarement pseudomorpliique ^ c'est-à-dire , modelé sur d'au- tres corps : la variété ligniforme analysée par M. Berthier , offre un exemple de cette dernière modification. V. plus haut. Le fer oxydé carbonate se trouve en veines dans les mon- tagnes anciennes, et surtout dans le gneiss, en France et en Styrie. Il est ordinairement associé au fer hydraté brun , à la chaux carbonatée, pure ou brunissante, au quarz , au fer sulfuré , etc. On le rencontre aussi en couches dans la chaux carbonatée compacte de première formation à Hen- neberg en Franconie , et dans la Grauwacke au Hartz , où il est très-abondant. Ce minéral abonde en dlfférens lieux de TAulriche, à Eisenerz et à Schladming en Styrie, à Hutten- berg en Carinthie, à Schwartz dans le Tyrol, et à Jauber- lingen Carniole ; à Traverselle en Piémont , et à Sommo- rostio en Biscaye. Il existe également en quantité assez con- sidérable à AUevard et à Vizille , département de ri»ère; à Cascatel , près de Narbonne , et à Baygorry , dans les Pyrénées. Dans ces dlfférens pays , il est exploité comme mine de fer; il est peu de filons qui n'en contiennent. Aussi les mines de la Saxe , de la Bohème , de la Hongrie , de la France , de l'Angleterre , de la Suède et de la Norwége , en fournissent-elles presque toutes. Il en vient aussi de celles de la Sibérie et de l'Amérique méridionale. Il tapisse quelquefois des cavités dans le basalte , comme à Steinheim en Hanau , où il est en mamelons à texture fibreuse. C'est sous la même forme, et quelquefois cristallisé, qu'on le rencontre dans les veines de mercure du Palatinat et du duché de Deux-Ponts. Nous avons cité, en parlant du cuivre pyriteux, le fer spathique lamellaire de Groscamdorf en Thuringe. V. i. 8 , p, 587. Fer cARBWtiFÈRE. V. Acier. Fer CARBURÉ. V. Graphite et Plomba giise, FER CHROMATÉ, Hauy. (Chromate de fer, Tassaert; Chrome oxydé ferrifère , Godon-de-Saint-Memln ; Fer chromé , Laugier ; Eisenchrom , Karsten ; Chromeisensteîn , Haussmann). Ce minéral est ordinairement en masses gra- nulaires ou un peu lamelleuses , d'un gris d'acier, tirant sur le noir de fer. 11 est assez dur pour rayer le verre , non atti- rable à l'aimant et infusible sans addition : fondu avec le borax , il le colore en beau vert. Sa pesanteur spécifique est de 4»o326, L'analyse que M. Laugier a faite du fer chromalé de Sibérie {^Ann. du Mus. , t. 6 ^ p. 33o), lui a donné : oxyde de chrome, 53; oxyde de fer, 34; alumine, 11: silice, i : résultat 366 FER analogue à celui fle M. Lovvitz qui Ta égalemenl analysé , et à celui que M. Klaproth a oblcnu pour le fer chromaté de Styrie. M. Godon-Saint-Memin et M. Laugier sont portés à croire que le chrome existe à l'état d'oxyde dans celte combinaison ; il faudroit alors la nommer fer chromé. Le fer chromaté a été découvert , en 1799 , à la Baslide de la Carrade, près de Gassin , département du \ar, par M. Pontier. Il y existe en lils dans la serpentine commune. On le trouve en couches entre le porphyre argileux et la vvacke , en Sibérie, aux environs des mines de Polakof, dans la partie S. O. des M-Onis-Our ah {Léonhard, Handbuch, etc., t. 3 , p. 4-o)- Il est disséminé dans un talc schisteux dans la partie boréale des mêmes montagnes. Celui de Krieglach en Styrie est dans une roche semblable. Le même minéral a été trouvé depuis aux environs de Nantes , dans une serpentine qui Btnferme aussi de ladiallage (Dubuisson.') ^ et à Baltimore dans l'état de Maryland ; ce dernier est en petites masses sub-métalloïdes , de couleur noire , à tissu en partie lamelleux et en partie conchoïde , entremêlées de lames de talc nacré , colorées par l'acide chromique , en rose nuancé de violet comme celui de Krieglach, et il renferme en outre des cristaux octaèdres réguliers, que M. Haiiy regarde comme étant la forme primitive de ce minéral. Fer chromé. Voyez ci-dessus. Fer gris ou Mine de fer grise et Mine de fer spé- CULMRE. V. Fer oligiste. Fer de hache. Nom donné anciennement à I'Axinite , par Daubenton , à cause de la forme aplatie et tranchante de ses cristaux. Fer hépatique. V. Fer hydraté épigène. FER HYDRATÉ , Daubuisson ; Fer oxydé, Hauy. On savolt depuis long-temps qu'une partie des mines de fer brunes contenoient de l'eau. M. Sage avoit observé, dès 1777, que ïhéfnatite brune distillée en fournlssoit un hul-r tlème de son poids , et que V Ocre jaune du Berry , en donnoit un dixième ; mais on la regardoit alors comrtie simplement interposée. Il étoit réservé à M. Proust de faire voir que l'eau formolt , avec les oxydes , de véritables combinaisons. L'a- nalyse que M. BertUier, ingénieur des mines, a faite , en 1810, d'une suite de minerais de fer oxydé des Arques, dé- partement du Lot, lui ayant démontré que ce principe se rencontroit constamment dans la proportion de 12 à i5 cen- tièmes dans toutes les mines de ce métal , qui donnent une poussière jaunâtre par la trituration , il en a conclu que ce« sortes de mines étoient de véritables hydrates. FER 3G7 M. Daubuisson est arrivé au même résultat dans le mé- moire très-étendu qu'il a puHlié à ce sujet, la même année , {Annales de cki^ie^ i. yS , et Journal des mines , t. 28) , et qui renferme en oiître un grand nombre d'observations intéres- rantes sur les diverses variétés de cette espèce qu'il nomme Fer hydraté , pour se conformer à la nomenclature minéra- logique , et sur ses gisemens qui l'isolent des autres mines de ce genre. M. de Bournon a adopté depuis pour l'espèce dont il s'agit , la dénomination du Fer hydro-oxydé. Le caractère essentiel du fer hydraté est de donner, par la raclure , une poussière d'un jaune roussâtre , qui devient rouge par la calcination. Il fait mouvoir le barreau aimanté après avoir été chauffé au chalumeau, ou même à la sim'ple flamme d'une bougie. Sa pesanteur spécifique varie de 3,4. à 4- Il est demi-dur, c'est-à-dire , qu'il n'étincelle pas par le choc du briquet : les variétés compactes rayent le verre. D'après les analyses de MM. Berthier , Descotils et Daubuisson , ce minéral , quand il est pur, est uniquement composé de fer oxydé au maximum ou peroxyde et d'eau ; dans le rapport de 85 du premier à i5 de la seconde. Il ren- ferme accidentellement de la silice , de l'oxyde , du manga- nèse, de l'alumine, et quelquefois aussi du phosphate de fer; ce sont principalement les variétés dites limoneuses qui don- nent ces résultats. ( V. plus bas.) • Il est infiniment probable que la forme primitive de ce minéral est le cube. Les échantillons, cités par M. Haiiy, ( Tabl. comp. , p. 274) 1 et le morceau que nous avons dé- crit dans notre tableau des espèces minérales (t. 2 ,p. 4-o5), paroissent le prouver. La cassure des cristaux de ce dernier, dont la surface est lisse , est conchoïde , luisante et d'un noir de fer ; ce ne sont ni des pseudomorphoses, ni des altérations du fer sulfuré cubique. Cependant M. Bournon est plus porté à croire que la forme primitive du fer hydraté est le prisme droit à bases carrées. Il a été conduit à cette opinion , qu'il ne présente pourtant que comme un doute , par l'examen qu'il a fait de différentes variétés cristallines de fer hydro- oxydé venant des environs de Bristol. ( V. son Catalogue , pag. 285). Le fer hydraté est très-rarement rm/a/Zw^''; mais on le rencontre fréquemment sous la forme de masses con— crétionnées-fibreuses , de géodes , de globules, ou enfin en masses compactes ou terreuses , et plus ou moins friables. Ces variétés ont reçu des noms particuliers , et plusieurs d'entre elles ont été déentes comme des espèces différentes ; nous allons indiquer les principales. I. Fer hydraté, concretionné-fibreux ou hématite ( Hématite ou Terre martiale en slalactites , Romé-Delislc ; Mine de 368 FER chaux de fer en îictnalite ; Hématite brune et jaune , Delà- lïjélhev'ie ; Braiiner Gîaskopf ^ Werner ; Fas/iger Brauneisen- sleiti, Karsten ; Hématite brune , Brochant). Il est d'un brun noirâtre ou cVun noir brillant à la surface , et seulement brun châtain àrinlérieur; sa cassure est esquilleuse , et son tissu fibreux ; ses formes sont mamelonnées ou cylindriques : il est quelquefois irisé. Cette variété est facile à traiter ; on en obtient communé- ment par la fonte 4-o à 5o pour loo d'un fer doux et nerveux qui se convertit aisément en acier. Elle abonde dans les mines de fer des environs de Sommo-Rostro en Biscaye , qui en fournissent des morceaux de formes très - variées, et dans celles de Rancié et de Vicdessos , dont M. Picot de la Pey- rouse a donné la description dans son traité sur les mines de fer et les forges du comté de Foix , publié en 1786. Les mines de fer du Palatinat et du comté de Nassau, en four- nissent aussi beaucoup, ainsi que celles du Hartz, de la Styrie, de la Carinthie et de quelques autres parties de l'empire d'Autriche. Il s'en trouve aussi en Saxe , dans TErzgebirge ; à Cumberhead , dans le Lanscashire , en Angleterre ; près d'Edimbourg , en Ecosse et à Mainland, l'une des îles Zeth- land ; dans la Haute-Italie et dans plusieurs parties de la France. Ce qui est très-remarquable , c'est que la Suède et la IJîorwége , qui sont si riches en feroxydulé, ne fournissent que très-peu de fer hydraté. 2. Fer hydraté géudùfue {mine de fer terreuse ou limo- neuse, en géodes nommées Aétiles et Pierres daig/e, des anciens minéralogistes ; Eisenniere, AVerner, Schaaliger Tlioneisemtehij Karsten ; Fer rcniforme , Brochant ; Fer oxydé brun , aetile Brongniart) ; en géode d'une figure tantôt sphérique ou ovoïde, tantôt en partie curviligne et en partie plane , et quelquefois imitant un parallélipipède émoussé à l'endroit de ses arêtes. Couches concentriques jaunâtres , ordinairement entremêlées de couches brunes , et laissant vers le centre une cavité quel- quefois vide , et plus souvent occupée par un noyau mobile ou une matière pulvérulente , que l'on entend résonner, lors- qu'on agite la géode. Le fer hydraté géodique est assez commun dans quelques parties des déserts qui avoisinent l'Egypte. La variété com- pacte , en petites masses , se trouve dans les fentes des mon- tagnes calcaires du même pays et dans les grès. ( Rozière). On trouve fréquemment dans les couches calcaires des en- virons de Bettole , de Torrita et de Monte FoUonlco, dans le Siennois , du Fer limoneux en couches feuilletées et en masses arrondies à noyau mobile , particulièrement dans un grand précipice de tuf, sur le lieu appelé l'Orbègne et vers FER 3G^ le fosso del acqua , où II est en gros morceaux arrondis , que ie vulgaire nomme Pains du diable, Pani del Diavolo {Sanfi). La montagne Noire, aux environs de Castelnaudary, renferme une immense quantité de rognons de minerai de fer calci- forme dont les lits, sur 8, 9 et 10 pieds de puissance , sui- vent rigoureusement le parallélisme des pentes légèrement inclinées. {Dodun.') M. Ménard de la Groie a trouvé dans les mines des fie- rions, commune de Montreuil-le-Chétif , dans la partie N. O. du département de la Sarthe, une variété très-intéressante de fer hydraté géodique. Elle est en boules libres, de 6 à 10 lignes de diamètre , surune épaisseur d'une à deux lignes seulement , et leur cavité est remplie de fer oxydé terreux jaune. Il a éga- lement observé dans le même département, une couche peu épaisse de fer hydraté globuliforine , en très-petits grains ar- rondis et réunis par un ciment argilo-ferrugineux bran-verdâ- tre. Elle est située sous la terre végétale près du chemin qui passe entre les bourgs de Milesse eld'Aigné,à sept kilomètres environ et au N. O. du Mans. Il existe près de Trévoux en Dombes (déparlement de l'Ain), un banc entier de pierres d'aigle , dont, les unes renfer- ment de Teau et les autres ont un noyau mobile ou adhérent, tandis que d'autres sont, ou remplies de terre ferrugineuse, ou entièrement vides. (J. de Ph. 1771 , p. i3i.) On en trouve également à Wehrau dans la Haute-Lusace ;. à Tarnowitz en Silesie ; en Sibérie , en Pologne , et à Cole- brookedale en Angleterre (Jam^^o/i); en France, près dé Trévoux , etc. V. Aétite. 3. Fer hydraté globuliforme ou pisiforme (^^line de fer li- moneuse, en pois, en amandes, en oolites , etc., Rome del'Isle; Bohnerz, Werner; Fer pisiforme. Brochant; Fer oxydé brun granuleux , Brongniart ) , en globules , les uns- solides et compactes, les autres feuilletés et composés de couches concentriques, tantôt isolés et tantôt réunis en mas- se ; leur grosseur varie depuis celle d'un grain de millet jus- qu'à celle d'un pois et au-debà. Leur surface est communément terne et d'un brun jaunâtre ; quelquefois aussi elle est lisse et d'un brun noirâtre. Les globules compactes ont ordinairemeut la cassure mate; celle des globules testacés est souvent luisante. C'est une des mines de fer que l'on exploite le plus fré- quemment en France , où elle abonde , et notamment dans les départemens de la Nièvre, de la Côte-d'Or, de la Haute- Saône, de la Moselle, de lEure et de l'Orne. On trouva fréquemment dans les amas de fer granuleux de ces terrains , des coquilles fossiles très - nombreuses qui sont pénétrées d'oxyde de fer, et même entièrement remplies de petits XI. 0.Ù 1S70 FER globules de fer oxyde'..,.; (Erongniart , t. 2 , p. 171.) Celle va- riété se trouve aussi en Hesse et dans la Franconie ; à Arau» près de Berne ; dans le pays de Salzbourg; en Dalmatie, et en Angleterre dans le district d'Ayrshire. II résulte, entre autres choses, du grand travail que M.Vau- quelin a fait sur les mines de fer de la Bourgogne et de la Franche-Comté (An. du Mus., t. 8, p. ^35 à /f6o) , que les mines de ce genre exploitées à Drambon et à Châlillon-sur- Seine , département de la Côte -d'Or, et à Champfort et Grosbois, département de la Haute -Saône , contiennent, outre le fer, du manganèse, de l'acide phosphorique , du chrome, de la magnésie, de la silice, de l'alumine et de la chaux; qu'il est vraisemblable que les mêmes mines des autres pays renferment les mêmes substances , etc. , p. 4-4-8. M. Leschevin a reconnu depuis dans les mêmes minerais traités en grand ( J. des M. , t. 3i , p. 43 à 54- ) , la présence du zinc et du plomb. Plusieurs maîtres de forges pensent que ce dernier métal , en s'alliant au fer, lui donne plus de nerf et de ductilité? Qu mt au zinc , on le retrouve en concrétions sur les parois des hauts fourneaux. Buffon avoit déjà consigné cette observation dans l'article Zinc de son Histoire naturelle des Minéraux, t. 3, p. 3o3 , édit. in-4.° Ces minerais rendent de 3o à 4-0 pour 100 de fer ; ils rcn-» ferment quelquefois une grande quantité d'argile. 4.. Fer hydraté massif ou compacte {H émâlhe compacte brune , de Born; Dirhter Brauneisenstein ^ Werner ; Gemeiner Brauneisenstein, K. ; Mine de fer brune compacte , Broch.), en masses solides d'une couleur brune ; cassure terreuse et à grain fin; tissu plus ou moins serré, quelquefois jaspoïde et d'une assez grande dureté ; poussière jaune comme celle de toutes les variétés précédentes. On le rencontre presque toujours avec la variété fibreuse. Voyez plus haut. 5. Fer hydraté terreux , brun; Ocre martiale brune, R. D. ; Ochriger Brauneisen^ein , Brauneisenocher , AV. ; l'Ocre de fer brune, Broch.; F. ox. brun ocreux, Brong. ), en masses friables, tachant les doigts, et dont la couleur brune varie pour son intensité du brun au jaune roussâtre. M. Cordier a décrit sous le nom de Terre bnme^ dans sa glatistîque des Apennins (J. des M. , t. 3o , p. 112) , un fer hydraté terreux, dont la découverte est due à M. l'abbé Angelo Vinciguerra, qui l'a observé sur la montagne de jaspe et de schiste argileux de Montenero , dans le voisinage de la mine de manganèse de la Rochetta. « Cette terre , dit M. Cordier, se rencontre principalement vers le sommet de la montagne, €n aflleurement sur la tête de plusieurs bancs de jaspe , ayant F E-R 371 àens à six décimètres d'épaisseur ; il paroît qu'elle s^enfonce à plusieurs mètres de profondeur, et finit là où la décomposi- tion n'a pu pénétrer. Elle est extrêmement fine et douce au toucher. Elle forme des masses compactes , légères, friables et tachantes. Sa couleur est d'un brun jaunâtre très-riche et très-éclatant. Elle est de la même qualité que la terre de Sienne ou d'Italie. » halerre d'omùrene diffère pas essentiellement de cette va- riété ; seulement on la regarde comme étant mélangée d'ar- gile. Voyez plus bas. 6. Fer hy dr aie pseudomorphique , ou modelé sur des corps organisés , tels que des bois , des madrépores , etc. On exploite en Sibérie , près de Ribenskoï , entre Oudinsk et Krasnoïk , une mine qui est entièrement composée de bois fossile ferrugineux. On y trouve des troncs d'arbres entiers enfouis dans un terrain sablonneux et argileux (PaZ/rts), Fer oxydé terreux, jaune roussâtre , servant de ciment k des grains de quarz { Éisensanderz , W.), et formant des es- pèces de tuyaux comprimés, de plusieurs pouces de diamètre ; cette variété a été trouvée aux environs du Mans. De Born a décrit, dans sa Minéralogie (t. 2 , p. 282) , des morceaux semblables venant d'Espagne. On rencontre assez communément dans les bancs de sablon qui recouvrent les couches d'argile commune, et dans les grès friables, en Picardie , et dans beaucoup d'autres lieux , des masses concrétionnées ou informes de fer hydraté sablon- neux, que les ouvriers nomment roussier. Indépendamment des variétés décrites, on doit réunira l'espèce du Fer hydraté les minerais connus sous les noms à.Q fer argileux et Aq fer limoneux , ainsi que Vocre jaune et la terre d'ombre. Leurs caractères sont à peu près les mêmes que ceux des variétés précédentes ; seulement elles renferment com- munément une plus grande quantité d'argile. Leur consistance et leur couleur varient ; ainsi , par exem- ple , le fer argileux commun est plutôt roux ou jaunâtre que brun; c'est aussi la teinte de la terre d'ombre, que M. Hauy Tïomm.^ fer oxydé (\\Yàr3iié^ cirrographique^ c'est-à-dire, qui peint en roux. Cette dernière est employée dans les arts ; mais elle est d'un ton moins chaud que la terre de Sienne ou d'Iialie, surtout quand celle-ci a été brûlée. Certains fers argileux compactes , tels que celui d'Ecosse , contiennent aussi de l'acide carbonique , d'après l'analyse de M. Descotils , et seroient alors des fers hydro-carbo- natés. F. p. 364. JJocre Jaune se trouve dans le Berry , en bancs de l'épais- 372 FER seur de quatre à huit pouces , et qui peuvent être fouillée jusqu'à cent cinquaiile et même deux cents pieds de profon- deur , entre des bancs de sablon quarzeux blanc et de terre argileuse jaunâtre. (Bomare , Minéralogie , t. i , p. 117.) Les mines de fer hydraté , d'un jaune-roussâtre, des ter- rains marécageux, désignées particulièrement sous les noms àefer limoneux des lâcs^Morasterz, ^V.)•, des marais {Suwp- frszy W. ) ; des prairies ( Weisenerz , W. ) , sont très-diffi- ciles à distinguer minéralogiquement , et se trouvent dans une foule d'endroits. On les traite aussi comme mines de fer pauvre ; leur fondant le plus ordinaire est la pierre calcaire. Le fer hydraté occupe un rang très-remarquable parmi les mines de ce genre. Il appartient à la fois aux montagnes an- ciennes et aux terrains de la plus nouvelle formation. C'est une des mines de fer les plus abondantes et le plus commu- némentexploitées. — Le fer hydraté compacte se trouve en lils entre le granité et le porphyre dans tes montagnes de la Forêt noire ( Tondi'). Il est ordinairement accompagné de fer héma- tite et de fer hydraté terreux , auxquels il sert de gangue , de fer spathique, de quarz, de chaux carbonalée , de fer sul- furé , etc. Il est en couches subordonnées à la chaux carbo- nalée compacte , de première formation , en Slyrie, et en veines dans la même roche à Gliickstein , dans le Henneberg en Franconie. 11 est également en veines dans le gneiss, à Articol , département de l'Isère (^Brongniart). On l'exploite assez fréquemmenten Allemagne. La Saxe , la Hongrie , la Souabe, le Tyrol, la Hesse, le Hartz , la Sibérie, l'Espagne, l'Angleterre et la France en renferment des mines. La va- riété terreuse brune sert de gangue à plusieurs substances métalliques , et notamment à l'argent nalif, en Norvvége et au Pérou ( F. t. 2 , p. ^71) ; la jaune accompagne souvent les mines de plomb.' Le fer hydraté a7-^//// et VErdiger ou Ochriger Magneteisenstein de Haussmann. Elle pèse seulement 2,2 , d'après M. Schumacher. Le fer oxydulé se trouve en lits entiers dans les montagnes d'ancienne formation; dans le schiste micacé à Neustadt en Bohème et dans l'amphibole lamellaire, avec le grenat, le cuivre pyrite ux et le fer sulfuré magnétique, au Kugferberg, non loin de Presnitz, dans le même pays. Il est en lits subordonnés à la serpentine , entre les cou- ches du schiste micacé à Cogne, dans le Piémont (D'^u— buisson) ; et entre le gneiss et la chaux carbonatée , à Or- pez dans le même pays. 11 forme aussi des montagnes en- tières ou indépendantes ; telles sont en Suède le Taberg , aux Monts-Ourals , le Blagodatski et le Keskanar { P allas ^ Voyages en Russie, t. 3, p. 22661327.); au Pérou le Mont Tuchamanche , etc. Il se rencontre également dans les mon- tagnes primordiales, comme à Tœplitz en Bohème. Il est en cristaux disséminés dans le talc chlorile schisteux, en Corse, en Suède, en Angleterre et ailleurs; dans la chaux sulfatée en Espagne; dans^le basalte en Thuringe; dans lesfragmens de roches rejetées intactes par le Vésuve, etc. Cette espèce abonde surtout en Suède el en Norwége où elle est l'objefc Z^o F E R d'exploltationstrès-importantes. Les mines de fer dcDanne- inora, les plus riches de l'Europe, sont en Roslngie , pro- vince d'UpJand, à ii lieues environ d'Upsal; celles d'Aren- dal occupentle secondrang. {Jars, Voyages métallurgiques.) Il en existe encore en Chine, à Siam, aux îles Philippines, dans l'Amérique du Nord, etc. , etc. Les minerais de ce genre rendent 80, et suivant quelques- uns jusqu'à 85 livres de fer par quintal ; ils sont faciles à trai- ter et n'exigent que peu de fondans. Ce sont eux qui fournis- sent le meilleur fer en barres que l'on connoisse ; celui de Dannemora en Suède est particulièrement recherché par les Anglais pour la fabrication de l'acier. Ier oxydulé TiTAmTÈRE, Eisensand, Werner. (Sable ferrugineux des volcans, Faujas ; Mine de fer en sable vol- canique , Delamétherie ; Sandiger Magneteisensiein , Karsten ; Magnetischer Eisensand ^ Fer magnétique sablonneux, Bro- chant; Fer oxydulé arénacé, Brard; Fer titane, Cordler. Il est communément à l'état de sable : les grains un peu gros de ce minéral étant cassés, onl un vif éclat , et leur cas- sure est conchoïde. Ils sont d'un noir de fer foncé, attirables à l'aimant, etc. F. Fek oxïdulé. Il est composé d'environ 80 parties de fer oxydulé, i5 d'oxyde de titane, avec un peu de manganèse et d'alumine, d'après les expériences de M. Cordier. Suivant cet habile géologue , qui a fait de celte substance l'objet d'un travail particulier et d'un grand intérêt , l'his- toire dufertitanéestintimementliée à celle des terrains volca- niques, dans lesquels il joue un grand rôle. (F. son Mémoire, J. des M. t., 21 et 23). Le fer oxydulé lilanifère se trouve en cristaux disséminés ou en grains dans les basaltes , et sous la forme d'un sable souvent très-fm, et qui n'est quelquefois composé lui-même que de très-petits octaèdres {Bournon), dans les terrains d'al- luvlon qui proviennent de la décomposition des mômes ro- ches. On en rencontre en beaucoup d'endroits différens de la Saxe, de la Bohème, de l'Angloterre et delà France. Il abonde sur le rivage, au pied de Mont Zaro, dans l'île d'Is- chia, et couvre les bords de la mer à Pouzzoles. Il existe en quantité considérable parmi les sables de la baie d'Accul , dans l'île de Saint-Domingue et sur la grève de Saint-Quay , à trois lieues de Saint-Bricux, en Bretagne. 11 accompagne le platine et l'or, dans les lavages de sables aurifères du Pérou , le zircon et les grenats dans l'île de Ceylan et au Puy-en-Velay. Il en vient également des Terres- australes , de la Martini- que, de Ixle de Bourbon, de Virginie et d'une multitude FER 391 d'autres lieux. Dans certains pays, et notamment à Napies et en Virginie, on le traite comme mine de fer; celui qu'il four- nit est de très- bonne qualité. Fer pesant. Suivant Rome de l'Isle , on adonne ce nom au Schéelin ferruginé ou IVolfram. V. ScHÉELIN FERRUGINÉ. Fer PHLOGisTiQUÉ. V. Fer oxydulé. FER PHOSPHATÉ, Phosphate de fer des chimistes ; Elsenblau , Haussmann. On connoît aujourd hui plusieurs variétés de cette substance , dont les minéralogistes étran- gers font autant de sous-espèces. La variété terreuse, ou friable ou pulvérulente , la pre- mière connue , a été nommée ocre martiale bleue ^ ou. bleu de Prusse natif el fer azuré , c'est le fer terreux blou de Brochant, Blau Eisenerde Ait Werner, VErdige Eisenblau de Haussman. 11 cristallise en prismes à huit pans , terminés par des pyramides à quatre faces , d'après l'observation de M. Haiiy qui nomme cette variété quadriocAonale. Le fer phosphaté /«/nma//-^, en boules radiées ou compo- sées de lames entrelacées , translucides , d'une couleur bleue sale et quelquefois verdâtre , de Sibérie , a été décrit par JVl. Sage sous le nom de bleu martial fossile cristallisé et re- gardé par d'autres comme un schorl bleu. 11 a été aussi con- fondu avec la chaux sulfatée. Haussman le désigne par l'é- pllhète de feuilleté, Blaettàrkes Eisenblau. Enfm , il y en a aussi de fibreux , et de compacte , à cassure terne. Toutes ces variétés ont pour caractère commun d'être so- lubles sans effervescence dans l'acide nitrique, et de se fon- dre au chalumeau en un globule brillant , qui brunit par un feu prolongé , et finit par donner sur le charbon une scorie attirable à l'aimant. Leur poussière est bleue et noircit dans l'huile. Le fer phosphaté laminaire raye la chaux sulfatée ; sa pe- santeur spécifique est de 2,6. Sa division mécanique n'a of- fert jusqu'ici qu'un seul joint très-net, facile à saisir et qui est très-éclatant. Celui de l'île de France contient , d'après l'analyse de MM.Fourcroy et Laugier : oxyde de fer, 4i?25 ; acide phos- phorique, 19,25-, eau, 3i,25; avec 5 d'alumine ; i,25 de silice : la perte a été de 2 pour 100. Klaproth a trouvé dans celui d'Eckarlsberg : oxyd^ de fer , 4.7,50; acide pbosphorique , 82; eau, 20; résultat conforme au précédent dans lequel il faut faire abstraction de l'alu- mine qui provient de la gangue argileuse. Le fer phosphaté appartient à des époques de formation très -différentes ; ainsi, par exemple, il est en aiguilles sur la 392 FER pyrite magnétique clans une montagne de gneiss , à Boden- maïs en Bavière; et dans le granité, aux environs de Nantes; et dans la syénite de transition, à Stavern en Norwége, mais il abonde particulièrement dans les terrains plus récents. • 11 a été trouvé sous la forme de boules composées de lames entrelacées , dans un argile qui renfermoit aussi du fer oxy- dé argilifère géodique , à l'île de France, près des sources de la rivière de Créoles, d'où il a été rapporté par M. Roch, et dans une argile micacée grise , renfermant des débris de végétaux , près d'AUégras aux environs du Puy. 11 est en ai- guilles et en masses terreuses dans l'argile et le fer oxydé des lieux marécageux , parmi des débris de corps organisés fossiles , soit animaux , soit végétaux , en Sibérie et à Luxeuil , dans le département de la Haute-Saône. 11 existe aussi en globules, à tissu laminaire, dans les pseudo-volcans; tel est celui que M. Mossier a découvert à Labouicbe , près de Néry, département de l'Allier. La variété terreuse se ren- contre assez communément en petites masses disséminées dans l'argile, ou à la surface des végétaux décomposés, dans les tourbières et les lieux marécageux de différens lieux; en Saxe , en Thuringe , en Pologne , en Ecosse, en Sibé- rie, etc. La compacte accompagne le fer limoneux des ter- rains marécageux des environs de New-Jersey, dans l'Amé- rique septentrionale. Fer spathique. F. Fer carbonate. Fer spÉtfULAiRE. V. Fer oligiste. Fer SULFATÉ, jEwmwVnW, Karsten. (Sulfate de Fer, anciennement nommé Vitriol martial natif, Vitriol vert, Couperose veiie , etc. Fer vitriolé, Bergman; Var. du Naiurli- cher Vitriol de W^erner, ). La couleur de ce sel, quand il est pur, est le vert clair, tirant sur le vert d'émeraude pâle ; mais comme il est fréquem- ment mélangé de cuivre et de zinc sulfatés, surtout dans les mines, elle varie beaucoup. Il y en a de vert olive et de bleuâ- tre ; la variété fibreuse est blancbe. Sa saveur est très-astringente ; il est soluble dans le dou- ble de son poids d'eau froide. Une goutte de cette dissolution mise sur la partie intérieure de l'écorce de cbéne la noircit aussitôt. Elle précipite en bleu par l'addition du prussiate de potasse. Le sulfate de fer récemment préparé dans nos labo- ratoires est transparent; sa réfraction est double. 11 a pour forme primitive , un rhomboïde aigu dont les angles plans sont de 79° 5o' et 100° 10'. Ses formes secon- daires sont au nombre de sept et portent toutes l'empreinte de ce solide. V. V Atlas du Traité de minéralogie de Haîiy. M. Beudant, sous-directeur d*i Cabinet particulier de mi- FER 393 néralogie du Roi , s'est assuré, par des expériences directes et faites avec beaucoup de soin, que, non-seulement une grande quantité de sulfate de cuivre , ou de sulfate de zinc, ou de ces deux sels à la fois, n'influoit pas sur la forme des cris- taux du sulfate de fer; mais qu'au contraire ce dernier exerçoit une influence telle sur la cristallisation d'un mélange de ces différens sulfates , qu'il en ramenoit la forme à celle de ses propres cristaux. Ce physicien distingué a tiré de l'observation de ces faits, qui ont mérité l'attention de l'Académie royale des Sciences, auxquels l'auteur les a soumis, dos consé- quences très-intéressantes pour la science en général et pour la cristallographie en particulier. Voyez son Mémoire , ou Annales de Physique et de Chimie , t. 4- , p. 72. Exposés à l'air, les cristaux de ce sel s'y couvrent promp- tement d'une efHorescence blanchâtre , et finissent par s'y réduire en une poussière jaunâtre. Desséché et soumis à l'action du feu, dans une cornue, le sulfate de fer se décompose, et on en retire du gaz oxygène , du gaz acide sulfureux , un liquide très-dense et très-acide , et de l'oxyde rouge de fer. C'est de cette manière, que l'on obtenoit autrefois l'acide sulfurique que l'on nommoit alors huile de vitriol ; le résidu ou l'oxyde rouge , portoit le nom de Colcoihar ou de Potée rouge. Ce sel est composé , suivant Berzelius, de 25,7 d'oxyde de fer ; 28,9 d'acide sulfurique , et 4-5,4- d'eau pour 100. On le fabrique de toutes pièces pour les besoins des arts, qui en absorbent d'immenses quantités , ou bien on l'extrait des substances qui en contiennent les matériaux , mêlés à ceux de l'alun , et notamment des schistes pyriteux et des tourbes pyriteuses , à l'aide de la calcination et de la lixiviation. Le fer sulfaté naturel , produit de l'altération du fer sul- furé , exposé à l'action de l'air et de l'humidité , se trouve en concrétions et en stalactites à Falhun en Suède, à Schem- nitz en Hongrie , à Rammelsberg, au Hartz , à Bilbao en Espagne ; il y est très-abondant. D'autres fois , il est en pe- tites masses fibreuses, entre liis feuillets de l'argile schisteuse, comme à Meisenheim , pays de Deux-Ponts, et à Schnee- berg en Saxe. Mais c'est surtout sous la forme d'efflores- cences , qu'il se rencontre dans une foule d'endroits , tantôt sur des schistes , tantôt sur des grès et dans les tourbes pyri- teuses. Les départemens de la Somme et de l'Oise , en parti- culier, en fournissent considérablement. Il est employé prin- cipalement à la préparation de l'encre pour les teintures en noir , etc. , et dans la fabrication du bleu de Prusse. V. plus haut , /?«^. 352. 3^4 FER L'oxyde résultant de sa distillation est d'usage en peinture , et sert aussi à polir l'acier. La MÉLANTERiE OU Pierre-d'encre de Pline , et la Pierre ATRAMENTAiRE de Wallerius , sont des schistes argileux plus OU moins imprégnés de fer sulfaté. FER SULFURE. Les anciens minéralogistes, etBomare en particulier, avoient remarqué que parmi les pyrites ( sul- fures de fer), les unes se décomposoient facilement à l'air, tandis que les autres n'étoient que difficilement altérées par son action ^ ils classoient parmi les premiers les pyrites glo- buleuses radiées, et certaines variétés en masses informes ; les cristaux appartenoient à la seconde division. Il est bien constaté aujourd'hui , que le sulfure altérable et celui qui ré- siste à l'air, constituent, en effet, deux espèces différentes ; mais toutes les deux sont susceptibles de fournir des cristaux, qui appartiennent, comme nous le verrons plus bas, à deux systèmes particuliers de cristallisation. Ces sulfures ont porté tous deux les noms de pyrite matilale ou sulfureuse, et de ??iar- cassiie. Werner et la plupart des minéralogistes étrangers admettent, en outre, deux autres espèces de fer sulfuré, la pyrite hépaU'tfue et la pYrite magnétique ; enfin, M. le comte de Bournon partage en six sections les différentes sortes de sul- fures de fer observées jusqu'ici. V. son Catalogue , p. 298 et suiv. C'est dans les ouvrages de ces savans qu'il faut voir sur quelles considérations ils fondent leur opinion. M. Haiiy n'admet, comme espèces réellement distinctes, que les deux premières ; \di pyrite magnétique , n'est pour lui qu'une sous- espèce de fer sulfuré à noyau cubique, contenant du fer mé- tallique. Nous croyons pouvoir pl.icer à leur suite le fer sul- furé magnétique, dont les caractères et la composition sont très-différens. V. plus bas. FER SULFURÉ BLANC , Hauy. Les différentes varié- tés de fer sulfuré décrites par M. Haiiy, dans son Traité de minéralogie, sous les noms de Fer sulfuré dentelé, et de Fer sulfuré sMriame (pyrites martiales en prismes crénelés et py- rites martiales lamelleuses et en crête de coq, Rome de l'isle), ainsi que le fer sulfuré radié, en masses globuleuses (pyrites martiales radiées, Rome de l'isle) appartiennent à cette nou- velle espèce ; les Pyrites ou Marcassites rhomholdales de Rome del'Isle, en jfont également partie. C'estle .S/7Wi//«ioo6^à 4.791 -, et sa dureté assez grande ; il étincelle presque toujours par le choc du bri- quet , en exhalant une légère odeur sulfureuse : sa cassure est FER 397 orclinaîrement raboteuse et peu éclatante , cependant on en trouve des échantillons dont la cassure conchoïde est lisse et d'un éclat très-vif. Sa poussière est noire. Il est susceptible de recevoir un beau poli. Exposé à l'action de l'air et de l'humidité , le fer sulfuré jaune s'altère , mais bien moins promptement que l'espèce suivante, et finit par se changer en sulfate de fer (i) ; ils sont aussi, tous deux, susceptibles de se convertir , dans le sein de la terre, tnfer hydraté, et, sous cet état, ils conservent les formes qu'ils avoient précédemment. V. Fer hydraté épigène. Au feu du chalumeau il exhale d'abord une odeur sulfu- reuse, puis se fond avec facilité en un globule d'un brun- noirâtre, attirable à l'aimant. En continuant le feu , on ob- tient une scorie noirâtre qui étant fondue avec le verre de bo- rax , le colore en un vert sale. 11 est soluble avec efferves- cence dans l'acide nitrique. D'après les analyses faites par M. Hattchet de différentes variétés cristallisées de ce minéral, il est composé d'environ 47 parties de fer et de 53 de soufre. ( Transactions philosophi- ques de 1804. ) Les formes déterminables du fer sulfuré sont extrêmement variées; aussi n'entreprendrons-nous pas d'en donner la des- cription; ce sont, comme nous l'avons dit plus haut, des modifications de Vociaèdre ou du cube. On le rencontre très-fréquemment sous la forme cubi- que ; tantôt les faces du cube sont lisses et tantôt elles sont striées ou marquées de traits parallèles dans trois sens per- pendiculaires l'un sur l'autre. M. Haiiy a désigné cette variété (i) On a profité de cette propriété de la pyrite, pour établir des fabriques de ce sulfate, conrm dans le commerce sous le nom de vitriol ou couperose. Les deux beaux établissemens en ce genre , qui existent aux environs d'Alais, exploitent des couches d'une pyrite dure et pesante, dont on forme des tas sur des aires dont le sol est légèrement incliné. On accélère l'efflorescence de ces pyrites qui ont été grossièrement concassées, en les arrosant de temps en temps. L'eau entraîne la matière saline qui s'est formée, et va se rendre dans des réservoirs , où elle dépose les matières terreuses. On la laisse reposer quelque temps dans ces réservoirs; on la fait ensuite évapo- rer dans des chaudières de plomb, où l'on jette de \\ç.wi.fers, pour saturer complètement l'acide de tout le métal dont il peut se charger; et l'on fait cristalliser cette dissolution dans des bassins où l'on a dis- posé des morceaux de bois en différens sens, pour accélérer le dépôt des cristaux. Ces deux ateliers de Languedoc pourraient fabiiquer , dans l'état actuel, plus de quarante mille quintaux de couperose, si la consommation l'exigeait. Pour faciliter la vitriolisation , Il faut don- ner accès à l'afr, dont le concours est nécessaire pour forzner l'acide âulfurique. (Chaptal). 398 FER par l'épithète de triglyphe. Les variéte's dodécaèdre et cubo- doderaklre présenleiit assez souvent le même accident. Ces dliféientes variétés sont communément aurifères. V. Fer SULFURÉ AURIFÈRE. L'une des plus communes desvariétés est la cuho-octaèdre ; V octaèdre l'est beaucoup moins; les variétés trapézoïdale et ico- saèdre, sont très-rares : quelques autres, qui offrent la réunion de plusieurs de ces différens solides, et notamment celle que M. Haiiy a nommée )»«ra//e7/(jr7/(?, sont très-compliquées. Cette dernière , qui vient du Pérou, résulte de l'action si- multanée de sept lois de décroissement , qui donnent 128 fa- cettes, lesquelles, jointes a«x six faces primitives, forment un total de i34- facettes : c'est la plus composée de toutes les formes cristallines observées jusqu'ici par ce savant. Le fer sulfuré amorphe, ou en masse informe , servoit autre- fois , au lieu du silex, à armer les platines des armes à feu , d'où lui sont venus les noms de pierre à feu métallique et de pierre d'arquehisade ou de carabine qu'il a reçus anciennement. Les anciens Péruviens en fabriquoient des espèces de mi- roirs ronds , plans d'un côté et conoïdes de l'autre , que l'oa voit dans tous les cabinets. On en a fait aussi des boutons d'habits et divers ornemens. L'usage le plus général auquel celle substance soit actuel- lement employée , c'est à fournir du soufre , que l'on en extrait à l'aide de la sublimation , ou du sulfate de fer, en favorisant l'oxydation du soufre et celle du fer dont elle est composée , par l'exposition à l'air et à l'humidité , soit après lui avoir fait subir un léger grillage, soit immédiatement, s'il est facilement altérable par le premier moyen. V. Fer SULFURÉ BLANC. Il n'est pas exploité comme mine de fer. V. la Pyrifologie de Henckeletle Traité delà Vitriolisation par Monnet, qui ren- ferment tous les détails nécessaires à ces divers genres de fabrication. Le fer sulfuré jaune est un des minéraux les plus communs ; il se rencontre dans toutes les sortes de terrains. On le trouve en lits avec le grenat et le fer oxydulé , en Bohème , et à Geyer, Eybensthock et Marienberg , en Saxe ; en lits dans le gneiss. Il forme des veines dans les roches de transition et dans les montagnes à couches , et il n'y a peut-être pas de filons métalliques qui n'en renferment. Il y est principalement associé au plomb sulfuré , au cuivre pyriteux, au zinc sulfuré , aux différens minerais de fer, et notamment au fer oxydé brun, au fer arsenical et au fer carbonate, au mercure sul- furé , et plus rarement à l'or, et surtout à l'argent. Il accom- pagne encore, sous la forme de cristaux ou de petites mas- FER 399 ses, le quarz, la chaux fluatée, la chaux carbonalée, le ft-r spathique, la houille, etc. Il est aussi disséminé dans la plu- f>art des masses qui composent le globe , dans le granité , e diorite , la chaux carbonatée ancienne ou de transition , la serpentine, le schiste argileux, le basalte, et jusques parmi les produits des volcans. Quant à l'indication des pays qui le fournissent, il suffira de dire qu'il s'en trouve presque partout. Fer SULFURÉ argeîstifere , SUberkies de Stiitz ; Pyrite argentifère , Humbohuv* Il se rencontre en Saxe , dans les veines, avec l'argent sulfuré, l'argent rouge, etc. ; et dans la Nouvelle- Espagne où il est assez abondant. Celui du filon de la Biscaina à Réal- del-Monte , contenoit par quintal jusqu'à trois marcs d'ar- gent. {Humbo/dt.) L'argent s'y trouve à l'état natif; M. Lefebure l'en a extrait au moyen de l'amalgamation. Fer sulfuré arsenifère. Pyrite martiale mélangée d'ar- senic , Brochant, Cette pyrite exhale une odeur d'ail Irès-marquée par l'action du feu du chalumeau ; ses autres caractères sont les mêmes que ceux du fer sulfuré ordinaire. On la trouve assez communément en Suède , et surtout à Loefasan , en Dalécarlie et à Sahiberg en Westmanie , d'après Rome de l'Isle. Fer sulfuré aurifère, Goldkies , Werner ; Mine d'or ferrugineuse et Pyrite aurifère , Or pyriteux , des anciens minéralogistes. Suivant M, Monnet , le fer sulfuré aurifère est d'un jaune plus clair et plus brillant que le fer sulfuré ordinaire ; il est aussi plus compacte et ne s'effleurit pas spontanément. On a cru remarquer aussi que les variétés en cubes ou en dodécaèdres striées étoient presque toujours aurifères. C'est très-probablement à la décomposition des pyrites aurifères, dit M. de Bournon, que doivent être attribués la plus grande partie des paillettes d'or charriées par les rivières des différens pays , ainsi que celles trouvées dans les terrains d'alluvion {Catalogue^ p. 299). Le fer hépatique en cristaux triglyphes, de Béresofet du Brésil, contient de l'or en quan- tité notable. Le fer sulfuré aurifère se trouve en cristaux éclatans et disséminé, dans un grand nombre d'endroits. Il est exploité , comme mine d'or, en Hongrie et en Transylvanie. On le rencontre aussi au Pérou et dans la Vieille - Espagne ; en Norwége , en Suisse , et en France , à la Gardette, près d'Allemont, département de l'Isère. ;4oo FER FER SULFURÉ MAGNÉTIQUE, Brongniart. Fer SULFURÉ FERRIFÈRE , Hauy ; Pyrite magnétique, Magnelkies , "VVerner. Ce minéral est éminemment distingué de tous ceux de ce genre, par l'action plus ou moins énergique qu'il exerce sur l'aiguille aimantée , et par sa couleur qui est ordinairement le brun-rougeâtre. Sa pesanteur spécifique et de 4->5i8. Les minéralogistes étrangers en distinguent deux sous- espèces, l'une compacte elV autre feuilletée ; cette dernière pré- sente des formes cristallines , très-différentes de celles du fer sulfuré jaune , et qui dérivent d'un prisme hexaèdre régulier. Ce solide est regardé , par M. Haussmann et par M. le comte deBournon , comme la forme primitive de cette es- pèce ; cependant M. Haiiy persiste à croire, d'après les échantillons de sa collection , que son noyau est cubique , et que la pyrite magnétique est un fer sulfuré ordinaire qui contient du fer attirable. Les analyses chimiques tendent à infirmer cette opinion, IVI. Haltchet a trouvé dans le fer sulfuré du Caernarvons- Lire, 63, 5o de fer, et seulement 36, 5o de soufre; il a même composé artificiellement un sulfure de fer attirable avec ces proportions. La pyrite ordinaire renferme 53 parties du der- nier , et 4-7 de fer. Le fer sulfuré magnétique se rencontre principalement en lits dans le gneiss , le schiste micacé et le calcaire primitif, en association avec le fer sulfuré jaune, le cuivre pyriteux , la mine de fer magnétique , le zinc sulfuré , le quarz , l'am- phibole. C'est ainsi qu'on le trouve à Boehmich-Neustadt , en Bohème; à Bodenmaïs, en Bavière; à Kongsberg , en Norwége ; à Breitenbrunn , en Saxe ; à Galloway et à la base de la montagne de Moel-Elion , en Caernarvonshire. Il est également disséminé dans le grunstein aux environs de Nantes , et dans le schiste argileux de transition , au Hartz. Les cristaux viennent d'Andreasberg et de Boden- maïs. Cette substance a été apportée aussi des environs de New-York, de Catherinebourg, en Sibérie, et de Zacatécas , au Mexique. La pyrite magnétique a de grands rapports avec le Leherkies- pyrite hépatique de Werner (qu'il ne faut pas confondre avec le fer hépatique^ d'après les minéralogistes étrangers ; aussi M. le comte de Bournon les réunlt-il en une seule espèce. Fer sulfuré hépatique, Leùerkies, Werner. F. ci-dessus. Fer titane. F. Fer oxydulé titanifère. Fer terreux bleu. F. Fer phosphaté terreux. Fer terreux vert. F. Fer oxydé terreux vert. Fer vitriolé. F. Fer sulfaté, (luc.) F E R 4oi FER-A-CHEVAL, C'est le nom spécifique d'une espèce de chauve -souris du genre Rhinolophe. Voyez cet ar- ticle, (desm.) FER-A-CHEVAL. V. Stournelle. (v.) FER-A-CHÏLVAL. Couleuvre d'Amérique , ei plante du genre Hippocrèpe. (b.) FERAMINE. Les ouvriers qui exploitent les glaisières de Passy et du Petit-Genlilly , aux environs de Paris , don- nent ce nom au fer sulfuré qui s'y rencontre en petites masses dans l'argile. V. Fer sulfuré blanc, (luc.) FER A REPASSER. C'est un des noms vulgaires du Casque tricoté , Cassis comutus. (desm.) FERAZA. C'est le nom que porte la Raie aigle , à Nice, (desm.) FERRÉRIA. Ce genre, établi par Scopoli sur VJllhœa Ludvîgii^ ne diffère du genre Alth^a que par son calice exté- rieur à huit feuilles, (ln.) FERCIIE , FER(tE. Ce sont des noms particuliers au Pin sauvage , en Allemagne, (lk.) FER DE LANCE. C'est le nom d'une chauve-souris du genre Phyllostome. (desm.) FÉRÉOLA. Les Latins donnoient ce nom à une sorte de raisin, (ln.) FÉREIRÎE, Fereiria. Arbuste du Pérou , qui , selon Van- delli, forme seul , dans l'hexandrie monogynie, un genre im- parfaitement connu. Il offre un calice tubulé ; une corolle à long tube et à six divisions ; un ovaire supérieur , surmonté d'un style de la longueur de la corolle ; des semences ai- grettées. (b.) FÊRAUT. C'est, en Allemagne, Tun des noms du Pjn sauvage, (ln.) FÉRÉ8. C'est le nam d'un cétacé du genre Dauph in V. ce mot. (DESM.) FERGE. Nom du Pin sauva.ge , en Allemagne. (i,N.) FERKELGRAS et FERKELKRAUT. Noms allemands de la Renouée. Ce dernier désigne aussi les hypochizris. (ln.) FERNAMBOUC. V. Bois de Fernambouc. (ln.) FERNANDÈZE , Femandeda. Genre de plantes de la gynafldrie diandrie, et de lafaiaille des orchidées, dont les ca- ractères consistent en une corolle de cinq pétales, ovales, lan- céolés ; un nectaire dont la lèvre inférieure est ovale , et la lèvre supérieure courbe ; un opercule concave , biloculaire , recouvrant les étamines ; une étamine à deux anthères ; un XI. 26 4o2 FER ovaire inférieur, oblong, surmonté d'un style adné à la lè- vre supérieure du nectaire ; une capsule oblongue , trigone , uniloculaire , trivalve , renfermant un grand nombre de très- petites semences. Ce genre est composé de sept espèces propres au Pérou » que Svvariz a réunies , avec doute cependant , à son genre Cymlidion. (b.) FERNEL , Fernelia. Arbre à feuilles opposées , ovales, glabres, et à fleurs axillaires , presque sessîles et blanchâtres, qui forme un genre dans la tétrandrie monogynie, et dans la famille des rubiacées. Sa fleur offre un calice monophylle à quatre dents : une corolle monopétale à quatre lobes obtus; quatre étamines; un ovaire inférieur , surmonté d'un style simple , à stigmate bifide. Le fruit est une baie ovale , couronnée , à peine charnue , et divisée intérieurement en deux loges par une cloisoQ mem- braneuse , qui semble interrompue dans son milieu. Chaque loge contient des graines nombreuses , attachées à un pla- centa central. Cet arbre croît dans les îles de France et de la Réunion , où il est connu sous le nom de huis ou lois de ronde , à cause de ses feuilles , semblables à celles de cet arbuste. Il est fort voisin des Pétésies et des Lygistes, et a été réuni, par Willdenow , aux Cococypsiles de Linnseus. (b.) FERN-OWL. Un des noms anglais de TEngoulevent, à cause du bruit qu'il fait en volant, (v.) FERO. Nom niçard du Coryphèke-dorade. (desm.) FÉROCOSSE. Palmierquicroîtà xMadagascar, et dont le chou sert d'aliment aux insulaires, (b.) FËROLE , Ferolia. Grand arbre de la Guyane , dont les fleurs ne sont pas encore connues. Ses feuilles sont alternes , ovales, acuminées, lisses en dessus et blanchâtres en dessous. Ses fruits naissent en grappes vers l'extrémité des rameaux. Ce sont des baies sèches , comprimées, arrondies, bordées d'un feuillet membraneux, qui renferment un noyau à deux loges et à deux semences. Cet arbre rend un suc laiteux, lors- qu'on l'entaille. Son bois est dur, pesant, d'un beau rouge panaché de jaune. Il prend bien le poli , et ressemble à du satin. On l'emploie dans la miarqueterie , sous les noms de bois de /eroè" et de bois satiné. On en fait de très -beaux meubles. Cet arbre a de si grands rapports avec le Paritsari, que Lamarck croit qu'il faut les réunir, (b.) FER 4o3 FÉRONIE , Feronia. Je désigne ainsi, dans le troisième volume de l'ouvrage sur le Règne animal de M. Cuvier, un genre d'insecles coléoplères , famille des carnassiers, dé- membré de celui que j'avois nommé Hai-pale. Je laisse, dans celui-ci toutes les espèces dont les quatre tarses' antérieurs sont dilatés dans les mâles. Celui de féronie comprend les autres harpales, où ce caractère n'est propre qu'aux deux pre- miers tarses des individus du même sexe. Je réunis aux féronies un grand nombre de genres, établis depuis peu par M. Bonelli, formant des coupes naturelles, mais qu'on ne peut guère caractériser d'une manière nette et facile. Elles se nuancent d'ailleurs si insensiblement , qu'il est presque impossible d'en fixer rigoureusement les limites. Je me plais cependant à rendre justice au travail de cet habile natu- raliste; il est fondé sur les recherches les plus délicates et les plus exactes , et je suis persuadé qu'il trouvera le moyen d'a- planir ces difficultés. Les féronies sont des carabes pour Linnaeus et Fabricius. Elles ont les élytres entières ou sans troncature à leur extré- mité ; une cchancrure au côté interne des deux jambes anté- rieures ; le dernier article des palpes aussi gros ou plus grand que le pénultième ; le menton distinct de la gorge ; la lan- guette en carré long , trifide , et dont la division mitoyenne est coupée carrément à son extrémité supérieure; les jambes simples ou sans dents au côté extérieur; les antennes filifor- mes ou sétacées ; les deux tarses antérieurs dilatés dans les mâles , et les mandibules pointues. Ce genre est composé d'un grand nombre d'espèces. Mais on peut le diviser, de la manière suivante, en petites sec- tions, qui correspondent, à quelques légères différences près, aux coupes génériques de M. Bonelli. I. Second et troisième articles des tarjes ante'rieurs des mâles dilate's ea forme de cœur, et garnis en dessous de deux rangs de petites e'caiiles. A. Corselet, mesuré dans son plus grand diamètre transversal , aussi large ou presque aussi large que les e'tuis réunis. * Corps ovale, convexe ou arqué en dessus; dernier article des palpes extérieurs ordinairement ovalaire; antennes filiformes, la plupart des articles cylindriques. Ils sont le plus souvent ailés, habitent les champs, et ne fuient point la lumière. -{- Dernier article des palpes extérieurs plus court que le précédent. Les uns ont des ailes et deux épines à l'extrémité intérieure des deux premières jambes. Ils forment le genre Zabre de M. Clairville , qui a pour type le carabus §iôbus de Fa- /.o4 FER i»ricius. Les autres sont aptères; on ne voit qu'une épine à rextrémité interne des mêmes parties. De ce nombre est le blaps^ spinipes Fab., type du genre PÉLORde M. Bonelli. -j--|- Dernier article des palpes extérieurs aussi long ou plus long que le précédent. Ici se placent plusieurs genres du même naturaliste , tels que les suivans: i.er Amare. Le labre est échancré et le corselet est trans- versal. Les carabes : aprkarius, conco/or, aulicus ^ a/pùius, tor- ridus , euryjîoliis , vulgaris , commiaiis , etc., de Panzer. 2.* Calathe. Le labre n'a point d'échancrure remarqua- ble. Le corselet est aussi long ou plus long que large , presque carré ou en trapèze , sans rétrécissement à sa base. Les ca- rabes : melanocephalus , fuscus et frigidiis de Fabricius. 3.<^ Pœcile. Il ne diffère du précédent que par le corselet qui est rétréci postérieurement ; le troisième article des an- tennes est ordinairement comprimé , avec une carène aiguè" et longitudinale en dessus. Les carabes : lepidus^ cupreus , di- midiatus, punciulatus de Fabricius, et ceux que Panzer nomme, 9/ernalis^ strenuus , etc. >** Corps ordinairement oblong, point convexe ni arqué en dessus; dernier article des palpes extérieurs cylindrique 4 antennes, vues de profil, paroissant sétacées : la plupart de leurs articles en forme de cône renversé. Ces espèces sont presqae toujours aptères, et recherchent Tobscurité. Les unes ont les mandibules très-fortes, des ailes , le cor- selet presque en forme de cœur , et l'abdomen pédicule à sa base ; elles ressemblent , quant au port, aux scariets. Elles forment le genre Céphalote de M. Bonelli , ou bros- que ait Panzer, et celui de Stomis de M. Clairville. Le ca- rabe céphalote de Fabricius appartient au premier. Celui qu 11- liger et Panzer nomment pumicatus^ se place dans le second. Ici le labre est bllobé, et le premier article des antennes est plus long que les deux suivans réunis, ce qu'on n'observe pas dans les céphalotes. Les autres féronles de cette subdivision se distinguent des précédentes par des caractères négatifs , ou du nmins n'of- frent point tous ceux qui conviennent aux genres précédens, mais dont je réduis le nombre. Dans les Perçus de M. Bonelli le rebord extérieur des élytres se termine à l'angle extérieur de leur base et ne se re- plie point , ainsi que dans les suivans de la même division , sur cette base, en s'étendant jusqu'à la suture. L'Italie nous fournit une grande espèce de perçus, ic carabe de Paykull de FER 4o5 Rossi. Mon ami Léon Dufour en a découvert une autre , non moins remarquable , en Espagne. Les JMoLOPs de M. Bonelli ont des aniennes courtes et presque en fonne de chapelti. Oesauteurs les ont placés avec les scarites ; tels sont ceux que Panzer appelle : gagates , pi- cens. On counoît les Pl.\tysM£s de M. Bonelli à leur corps étroit , allongé , parallélipipède ou cylindrique , et à leur corselet presque carré. J'y rapporte les carabes : niger, nigrita , leu- coph/halmus de Fabrlcius; le C. rylindi-icus à' Herhsl; Vaaihra- ciniis d'IUiger , etc. Un corps ovale , ou ovale oblong , dont le corselet grand, carré , s'applique exactement à sa base , contre celle des étuis, est propre aux Abax ou aux carabes : sirioîa , siiioia- ius , metcdUciis ^ etc. , de Fabricius. Les Ptérochistes de M. Bonelli ont le corps allongé, avec le corselet en forme de cœur , tronqué à sa base. 11 faut y réunir les mêlantes an même. On placera ici les carabes : ater- rimiis , glubosiis , ohlongo—punr.latus , fasciato-punciatus de Fa- bricius \ ceux que Panzer a figurés sous les noms de :illigeri , œOiiops^ jurine^ etc. B. Corselet , mesuré dans son plus grand dïaini>lre tiansversal, plus étroit que la base des élylres réunies. Il y en a dont tous les palpes sont filiformes. Lorsque le troi- sième ariicle des antennes est aussi long ou plus long que les deux précédens pris ensemble, on les range dans le genre Sphodre de M. Clairville. Nous trouvons dans les caves deux espèces de ce genre : le caràbus planus de Fabricius et le carahus teiricola d'Olivier. Si le même article des antennes est moins long, ces féronies composeront une autre subdivision qui embrasse les genres : Le>ost.ene ^ DoLiQUE, Platyise, et une partie des Ancho- MÈRES de M. Bonelli.Ussont très-peu distincts, et on peut les réunir en un seul ( A^CHOMÈRE ). Nous citerons les C. jla~ vicomis et angitslicoUis de Fabncius. Les autres ont les palpes labiauxtermihésparun article plus grand, et le corselet presque orbiculaire. Ce sont les Ta- PHRIES. On n'en connoît qu'une espèce, le carabe vk'alis d'IUiger et de Panzer. II. Second article , et même souvent le troisième des tarses anté- rieurs des mâles, en forme de palette carrée ou ronde, gainie en dessous de papilles très-nombreuses, imitant des grains, ou d'une brosse composée de poils nombreux et serrés. La plupart ont des ailes et fréquentent les lieux humides. Les EiK>Mis de M. Bonelli, et auxquels on peut associer ses DiKODES, ont le dernier article des palpes extérieurs. 4o5 FER celui des labiaux surtout , dilaté , comprimé en forme de triangle ou de cône allongé. Les carabes : crœsus , postiais^ viicans^ stigma , ammon, etc., de Fabricius. Dans les Chl^nies, les palpes sont filiformes ; le dernier article des maxillaires est cylindrique, et le même des la- biaux a la figure d'un cône renversé. Les carabes : festhus , spoliahis^ vesiitiis^ cinclus et holosericeus du même. Le carabe sa- vonier d'Olivier, et qu'on emploie au Sénégal en guise de savon, est probablement de cette division. Les OODES ont aussi les palpes extérieurs en forme de fil, mais avec le dernier article ovalaire. Leur port est le même que celui des calathes. Tel est le carabiis heloploides de Fa- bricius et de Panzer. Semblables aux oodes , quant aux palpes , les Callistes s'en éloignent sous le rapport de la forme plus oblongue de leur corps et celle du corselet, qui représente un cœur tron- qué. J'y rapporte les carabes : limaius, prasinim ^ palUpes de Fabricius , et le iœniaius de Panzer. Les trois dernières sont des anrJiomères pour M. Bonelli. Enfin, si le corselet devient orbiculaire , les autres carac- tères restant les mêmes , vous aurez les Agoises de M. Bo- nelli. Tels sont les carabes : morgînafiis , uustn'acus, sex-punc— talus de Fabricius; et les suivansde Panzer : viduiis^ rotunda- ius , jlavlpes , ûnpressus , parum-pimciafus , etc. Les Dicèles, les Liciisies et les Badistes mâles se rap- prochent , à l'égard des tarses antérieurs, des féronies précé- dentes; mais l'extrémité antérieure de leur tête , la partie où le labre est attaché , est concave et en forme de cintre ; ce labre est toujours profondément échancré. Les mandibules des dicèles sont pointues, ce qui distingue ces carabiques des licines et des badistes. V. Dicèle. (l.) FERONIE , Feronia. Genre de plantes établi par Cor- rea , dans le cinquième vol. des Actes de la Société Linnéenne de Londres , pour placer le tong-chii halangas , qu'il n'a pas trouvé avoir les caractères des autres espèces. Selon lui , la féronie diffère des tong-chu par la présence d'une corolle de cinq pétales beaucoup plus longs que le ca- lice ; par dix étamines aplaties et velues à leur base; par le fruit , qui est une baie turbinée , à écorce rude au toucher , presque ligneuse dans sa maturité , et contenant plusieurs loges à une semence enveloppée dans une chair fongueuse. L'arbre qui constitue ce genre avoit été réuni aux Tapier^, par Kœnig. (b.) FERRA.. Selon Blumenbach , le poisson du lac de Ge- nève , qui a reçu ce noa» , est le même que le Salmqnk lava- FER ^07 RET , et ne diffère pas de Yaalhock et du felchen du lac de Conslance. (desm.) FERRADURTNA. Nom donné , en Portugal, à THiPPO- cnÉPiDE commune, (ln.) FERRAjNDELLA. Nom espagnol d'une variété de Raisin. FERRARE , Ferraria. Genre de plante de la monadel- phie triandrie, et de la famille des iridées, qui a povir ca- ractères : une spatbe uniflore , et composée de deux folioles oblongues , concaves , et carinées sur le dos ou comprimées ; six pétales campanules , ovales ou oblongs , acuminés, plus ou moins ondulés sur les bords, dont trois alternes plus pe- tits que les autres ; trois élamines , dont les filamens , réunis a leur base ou dans toute leur longueur en une gaîne , por- tent des anthères arrondies ou linéaires ; mi ovaire inférieur oblong, obtusément trigone , duquel s'élève , dans la gaine des étamines , un style terminé par trois stigmates bifides , frangés et en capuchon ; une capsule oblongue ou linéaire , trigone , trivalve et polysperme. Ce genre renferme quatre plantes bulbeuses, tuniquées, à feuilles ensiformes, et à fleurs terminales qui ont été succes- sivement placées parmi les MonÉES et les Sisyriisches. La Ferrare omdulée a la tige rameuse, les pétales ondu- lés ou crépus ; dont les intérieurs sont deux fois plus étroils. Elle croît naturellement au Cap de Ronne-Espérance. Ses ileurs sont singulières et très-belles, mais elles ne durent que quelques heures. On la cultive dans nos jardins. . La Ferrare tigridie , Ferraria pavonia , Linn. , a la lige siuiple , les pétales planes , les mtérieurs deux fois plus courts , panduriformes et tachetés de pourpre. Elle vient du Mexique. C'est une très-belle plante, dont Jussieu a fait un genre sous le nom de Tigridie. Elle diffère , en effet, beau- coup de la précédente, (b.) FERRÉOLE , Ferreola. Arbre des Indes, à feuilles al- ternes pétiolées, elliptiques, coriaces, luisantes; à fleurs jau- nes, axillaires, solitaires et sessiles, qui forme, dans la dioé- cie hexandrie, un genre voisin des Ehréties, des Pisones et des Mabas. Les caractères de ce genre sont : un calice à trois dents ; une corolle tubuleuse à trois divisions ; dans les fleurs mâles, six étamines insérées sur un réceptacle ; dans les fleurs fe- melles, un ovaire surmonté d'un style. Le fruit est une baie à deux semences, (b.) FERRESBEERE. Un des noms de l'ÉpiNE-ymETTE, eu Allemagne, (ln.) FERRET. Nom anglais du furet, quadrupède du gcme Marte', (desm.) 4o8 F E R FERRET, Oiseau que le voyageur Légat a vu sur les cô- tes de l île Maurice, et qui , selon toute apparence , est une Hirondelle »£ MER. F. ce mot. (s.) FERRET D'ESPAGNE. Dans le commerce on donne ce nom à V Hémotite dur ou Pierre, à hriinir , qui se trouve dans les mines de la Biscaye, et dans celles de quelques provinces d'Espagne, (pat.) FÈRRILITE. Kirwan donne ce nom au Basalte, (luc.) FERRUM EQUINUM. Nom que tous les botanistes donnoient , avant Linnceus, aux plantes qu'il a classées dans son genre hippocrepis^ traduction grecque du nom latin, qui si- gnifie fer à cheml. Adanson a proposé de restituer à ces plan- tes leur ancien nom. (ln.) FERRUMINATRIX. Lobel donne ce nom à une es- pèce de crapaudine (^sideritis scurdioïdes) ; il fait observer que ce nom désignoit chez les anciens plusieurs herbes propres à guérir les blessures faites par les armes et les Instrumens de fer. F. SiDERiTis. On le donne aussi à la Raquette {Cactus opuntia. ) (LN.) FERSIK. Selon Forskaël , on nomme ainsi TAmandier, dans l'Arabie Heureuse, (ln.) FERSKENER. Nom du Pêcher, en Dancmarck. (ln.) FERULA. Les anciensdonnoient ce nom à plusieurs plan- tes différentes. Les tiges de l'une d'elles servoient à châtier les enfans, d'où l'origine du nom de Ferula, âefen're, frap- per. Il y a des botanistes qui supposent qu'il tire son ori- gine du verhe ferre ^ porter , parce que les vieillards faisoicnt «sage de la tige en guise de bâton pour se soutenir. Ou l'employoit encore pour éclisser les membres rompus. C'est dans la famille des ombellifères qu'on croit retrouver les anciens Ferula , soit dans le genre nommé /^/'«/u par Tour- nefort et Linnseus, soit dans les genres BuBON et THAPSiE; car c'est dans ces divers genres et le peucedonum que se trouvent les plantes auxquelles le nom de Ferula a été ap- pliqué, r. Ferule. (ln.) FERULAGO , Gesner , Bauhin , etc. C'est une espèce de Férule à laquelle Linnseus a conservé ce nom. Adan- son pense que le ferulago des Romains est une autre plante ombellifère. F. Ïhapsie. (ln.) FÉRULE, Ferula. (ienre de plantes de la pentandrie digynie, et de la famille des ombellifères, dont les caractères sont d'avoir l'ombelle universelle et les ombelles partielles globuleuses, accompagnées de collerettes petites, irrégu- lières et caduques ; cinq pétales presque égaux , oblongs ou en cœur; cinq étamines ; un ovaire inférieur, surmonté de deux styles courts à stigmates obtus, F E s 409 Le fruit est ovale , comprimé , relevé, de chaque côté , de trois stries longitudinales , et composé de deux semences elliptiques, appliquées Tune contre l'autre , et munies, sur les côtés, d'un rebord étroit. Les plantes de ce genre sont toutes vivaces ou bisanuelles, fort élevées; leurs feuilles surcomposées et à découpures menues et linéaires; leurs pétioles membraneux, très-larges; leurs (leurs jaunâtres. Plusieurs fournissent un suc gommo- résineux , d'une odeur désagréable. On en compte douze ou quinze espèces , dont la plupart sont propres à l'Europe méridionale , à la Turquie d'Asie ou à la Perse. Les plus remarquables sont : La Férule ^OMMU^E, qui aies folioles linéaires , très- longues et simples , et qui croit en France et en Grèce* C'est avec la tige de cette plante , qui s'élève jusqu'à huit à dix pieds, que les anciens corrigeoient leurs enfans. De là, le nom qu'elle porte. Aujourd hui on s'en sert encore pour faire des échalas , des bâtons solides , quoique extrême- ment légers, et d'autres petits meubles. Lorsqu'on met le feu à sa moelle , elle se consume lentement. C'est pourquoi on l'emploie en Sicile , comme dans nos armées à faire des mèches à canon , pour conserver et transporter du feu à de petites distances. La FÉRULE DU Levant , dont la base des pinnules est nue et les folioles sétacées^lle croît dans l'Orient ; elle s'é- lève moins que la précédente , mais offre un bien plus beau feuillage. La FÉRULE DE Perse, Ferula assa-fœiida , Linn. , dont les folioles sont alternativement sinuées et obtuses. Elle se trouve en Perse. C'est de sa racine qu'on tire le suc gommo-rési- neux , connu dans les boutiques sous le nom d' Assa-fœtida. V. ce mot et la pi. D aS. Olivier , qui a eu occasion de voir en Perse de la graine de la plante qui fournit la gomme ammoniaque^ rapporte que c'est encore une espèce de ce genre. V. au mot Ammo- îîIAC. (b.) FERUMBROS de Zoroastre. C'est la Laitue, d'après Adanson. (ln.) FERZAIE ou FREZAIE. C'est la Chouette effraye, dans une partie du Nord et de l'Ouest de la France, (desm.) FESCERA. L'un des noms italiens de la BRYONE(érj'o- ma alba). (ln.) FESCUEGRASS des Anglais. V. Fétuque. (ln.) FESTENBAUM. F. Feche. (ln.) 4io F ET FESTO-FU. C'est le nom du Pastel , en Hongrie, (ln.) FESTO-KOKENY. C'est, en Hongrie, le Nerprun ca- THARTIQUE. (lTS.) FES'J'OQ. î^om arabe du Pistachier {pisîachia vera^ L.). hes pistaches qu'on mange au Caire , en Egypte, y sont ap- portées d'Alep. (ln.) FESTUCA. C'éloit chez les Latins le nom d'une herbe; on s'en servoit aussi pour désigner un brin d'herbe, le scion d'un arbre, etc. Ce nom, selon Pérot , tire son origine de Jœniim, foin. Linnseus l'a fixé à un genre de graminées (F. FÉ- tuque) dont les caractères peu tranchés sont cause qu'une imiltitude de plantes y ont été rapportées. Ces graminées font à présent partie des genres schenodorns, poa^ molinia, sdiis- mus , hrachy podium ^ koeleria^ iriodia , diurrhena ^ agropywn , uniola, rahdochloa , sclerochloa , diplachne , lepiochloa , glyccria , dacfylis , iriticum , hromus , sesleria^ ceratochloa, dunthoida. (lN.) FESTUCAGO de Gaza. C'est une espèce de Brome, comme il paroît qu'était l'ancien Festuca (^bromus sterilis). ' . (LN.) FESTUCAIRE, Festucaria. Genre de vers inlestinaux, appelé MoNOSTOME par Goëze et Zéder. (b.) FETGRASS. Un des noms suédois de la Morgeline ( alsine media^. (ln.) FETICHE. On donne ce nom à un poisson, qu'on peut croire du genre Squale, d'aprèsjuie légère description im- primée dans VHisloire générale dWVoyages. Les peuples de lAfrique lui rendent un culte religieux, (b.) FETICHES. Plus on considère à quel degré de supersti- tion et de stupidité peuvent descendre les hommes qui ne sont pas éclairés par une religion raisonnable , plus on est affligé et saisi d'étonnement. Le nègre imbécile se prosterne devant un marmouset , ouvrage de ses mains ; il adore un serpent , un poisson , un oiseau , une plante , une pierre qu'il trouve à ses pieds. L'Egyptien , ce peuple si renommé par sa sagesse dans toute l'antiquité , adoroit pourtant les chats , les croco- diles , les ognons , etc. () sanctas gcntes ijuibus baec nascuiitur in iiortis Numina. JuvÉNAL, Sat. XY. Les nègres ont des gris-gris , des fétiches ; les sauvages de l'Amérique ont leurs manitous ; les insulaires de la mer du Sud ont aussi leurs marmousets ou idoles sacrées. Le féti- chisme paroît avoir été la religion universelle du genre hu- main dans son origine ; elle doit sa naissance à la crainte: Ti/nurjecii esse deosj tfud nempe remoiâf templa ruenl^ nec erilJu- F F T 4ii pîter ullus , dit Lucrèce. Quand rhomme se fut un peu plus éclairé , il eut honte de sa stupidité , et adressa ses homma- ges aux astres ; il épura son culte , et créa des cosmogonies plus raisonnables; le soleil devint son dieu sous différens em- Llèmes. Ainsi les superstitions font sans cesse le tour du globe, et étendent leurs vastes ombres sur toutes les régions de la terre. La plupart des hommes sont même ou superstitieux ou impies , selon leur ignorance et leur présomption. Le monde , considéré en général , paroît plus fait pour la superstition que pour la raison ; il se détermine plutôt par ses sens que par son jugement ; il est plutôt disposé à croire qu'à examiner.Beaucoup d'aftibitieux ont profité de cette foiblesse, comme Mahomet, Zoroaslre , Odin et plusieurs autres légis- lateurs de l'antiquité. 11 faut leur savoir gré d'avoir retiré les peuples de la barbarie ; heureux s'ils avoient pu épurer leurs sentimens , s'élever à l'auteur de tous les êtres et à la con- iioissance du vrai Dieu ! Voyez, à l'article de F Homme, la sec- tion qui traite des religions du genre huipain. (virey.) FETIDIER , Fœtidia. Arbre à feuilles éparses , ovales , sessiles , très-entières, et disposées en rosettes terminales, et à fleurs terminales et solitaires , qui forme un genre dans l'icosandrie monogynie , et dans la famille des myrtes. Il a pour caractères : un calice monophylle , un peu quadrangu- laire à sa base , et partagé en quatre découpures ; point de corolle ; des étamines nojnbreuses , dont les filamens sont in- sérés au calice ; un ovaire inférieur, surmonté d'un disque carré , assez large , convexe et un peu saillant , du centre du- quel sort un style terminé par un stigmate quadrifide ; une noix ligneuse , rendue obtuse par le disque qui persiste , qua- drangulaire à sa base , environnée par le calice , et divisée intérieurement en quatre loges dispermes. Cet arbre croît naturellement aux îles de France et de la Réunion. Son bois est propre à faire des meubles, (b.) FETKNOPPAR. C'est, en Suède , la Vermiculaire BRU- LANTE , Sedum acre, (ln.) FETNEH. Nom arabe de la Sensitive farnÉsienîse , Mi- mosa farnesiana , L. , dont "Willdenow fait une espèce de son genre Aca-cia. (.ln.) FETSKE-FU. C'est , en Hongrie , I'Asclépiade dompte- venin, (ln.) FETTGRASS. Nom allemand des Troscârt , Triglochin ■ (LN.) FETTKAUSCH. V. FELDKAPP. (ln.) FETTKRAUT. Nom allemand des Gras.settes , Plngiii- cuta, (LN.) 4i2 F E T -FETTSTEIN ou Pierre grasse, Werner. Ce minéral, qui n'esl connu que depuis un petit nombre d'années, a été regardé d'abord comme une variété du JFernérite^ et comme un feld-spath. M. Werner est le premier qui en ait fait une espèce distincte. Le nom de/€//^/e/«, qu'il lui a donné, est tiré de l'éclat gras de sa cassure. C'est re/«eo//V/i de Klaproth, et le fythrodes de Karslen. Il a été aussi nommé natroliie de Suède. Sa pesanteur spécifique est de 2,6i38 , d'après M. Haiiy, et de 2,7(^0 , suivant le docteur Thomson. Il raye le verre , et donne des étincelles par le choc du briquet. Sa cassure est inégale dans un sens , et présente en même tenips un éclat gras , joint à un léger chatoiement. Il est divisible , parallèlement aux faces d'un prisme droit rhomboïdal , qui se subdivise dans le sens des petites diago- nales des bases : cette coupe et celle qui est parallèle à la base, sont les plus nettes. {Haîiy.') Exposé à l'action du feu du chalumeau, il fond en émail blanc. Suivant l'analyse de M. \auquelin , le fettstein contient: silice, l^.l^.•y alumine, 34; potasse et soude, i6.,5 (plus de soude que de potasse); fer oxydé , 4; chaux, 0,12; perle , 1,38. Sa couleur est le gris verdâlre foncé , tirant quelquefois sur le bleuâtre ; il y en a aussi de rougeâtre ou incarnat. Le fettstein de couleur rougeâtre se trouve enclavé dans le quarz commun , avec le titane silicéo-calcaire et le berg- manite, à Friedrischwern et Stavern en Norwége. Les va- riétés d'un gris verdâtre et bleuâtre, à reflet chatoyant , sont disséminées par petites masses laminaires , dans la syénite zirconienne, à Lervigen , dans le même pays. ( Tondi). On taille cette substance en cabochon, et on la monte en bague ; elle fait un assez joli effet. Nous avons emprunté une partie des caractères de celte syirstance, encore assez rare dans nos collections, à M. le comte Dunin-Borkovvski , qui cultive la minéralogie et la chimie avec une égale distinction , et dont les découvertes ont contribué à enrichir la science de plusieurs faits importans. V. l'article Sodalite. (luc.) FETT WURZ. C'est un des noms de la G&ande Con- souDE , en Allemagne, (ln.) FETU EN CUL. C'est, dans Dutertre, le Paille en QUEUE. V. PhAÉTON. (y.) FETUQUE, Festuca. Genre de plantes, de la iriandrie digynie , et de la famille des graminées , qui présente pour caractères : un calice commun multiflore , formé de deux. F E T 4i3 valves oLlongues , acuminées , un peu inégales ; une balle florale de deux valves un peu plus grandes que celles du calice , rexlérieure très-pointue , concave, souvent terminée par une barbe ; l'intérieure plus petite, et enveloppée dans l'autre ; trois élaraines; un ovaire supérieur , chargé de deux styles courts et velus , à stigmates simples ; une semence oblongue , très-pointue aux deux bouts , marquée d'un sillon longitudinal, et enveloppée dans la balle florale. Ce genre est distingué des Paturins, par ses épillets moins comprimés, et munis de barbes; et des Bromes, par ses barbes tout-à-fait terminales. On compte près de quatre-vingts espèces à&fétuquesy di- visées en deux sections ; savoir : celles à panicules dont les épillets sont tournés d'un seul côté, et à panicules dont les épil- lets sont également distribués autour du sommet du chaume. Parmi les premières , il faut distinguer : La Fétuqle oviTSE , qui a cinq fleurs pourvues de barbes, le chaume tétragone , nu , et les feuilles sétacées. Elle se trouve dans les lieux montueux , secs et arides , et varie selon le terrain et l'exposition. C'est un excellent fourrage pour les moutons, qui la recherchent dans sa jeunesse, mais qui, par une remarquable prévoyance de la nature , ne touchent pas à ses tiges développées. Elle présente une variété glau- que, avec laquelle on fait des bordures d'un aspect singulier. La Fétuque rougeâïre , dont les épillets ont six fleurs pourvues de barbes, mais la dernière nmtique , et le chaume à demi-cylindrique. Elle se trouve communément dans les prés secs et les lieux stériles. La Fétuque dupiÈte , qui a les épillets de quatre fleurs , avec de courtes barbes , les feuilles aiguës et roides. Elle se trouve avec la précédente, et est vivace comme elle. La Fétuque des prés , dont les épiUets ont sept fleurs garnies de barbes très-courtes , et les feuilles nues. Elle se trouve dans les prés, et s'élève de près de trois pieds. C'est un excellent fourrage ; elle est vivace. La Fétuque queue de rat a la panicule en épi allongé et penché , les valves du calice très-inégaies , et celles de la corolle longuement aristées. Cette espèce est annuelle, se ti'ouve dans les lieux les plus arides , et ne peut pas servir de fourrage, à raison de sa dureté. Gmelln, dans sa Flore de Bade, en a fait un genre, sous le nom de Vulpie, genre qu'il place dans la diandrie ; mais ce n'est que par circonstance qu'elle n'a que deux étamines. Parmi les autres on remarque : La Fétuque inclinée, dont la panicule est droite , les épil- lets ovales, sans barbes , plus courts que les valves du calice, 44 l' K U contenant huit fleurs, et la tige penchée. Elle se trouve dans les bois et les landes. Elle a i'nspect d'une méliquc. La Fétuque élevée, qui a la panicule droite , iàclie, les épillets cylindriques, unis, à peine barbus, et le Lord-des valves scarieux. Elle se trouve très-abondammenl TUM, adopté depuis, et qu'Adanson propose d'abréger comme il suit : Mcsembiyon. Quelques espèces d'AiZOON , de CtiASSULES et de Cactiers sont Ae& Jicoïdes ^onr plu- sieurs auteurs. Les fruits de toutes ces plantes ont été compa- rés à ceux du figuier pour leur consistance. (EN.) FICOÏTE, FicoïDE et Capicoïde. On donne ces noms à la Figue de mer fossile-, c'est une espèce d'ALCYON. On en trouve beaucoup dans les montagnes de l'Argovv en Suisse , surtout dans le Geisberg et le Weisseemberg. (pat.) FICUS. Nom donné par les Latins au Figuier. Au dire de Vossius , il vient d'un mot hébreu qui désignoit la même plante. Les Gnecs nommoient cet arbre sycea elsycéé. La figue fraîche étoit leur syra ou sycon^ et la figue sèche le carir.a. La tumeur, que nous nommons Fie , dérivé de Ficus, étoit leur sycée. Les Latins ont employé le nom àe fieus., dans le même sens que les Grecs ont employé le mot sycée. Comment ont-ils pu le recevoir des Hébreux ? Les Arabes nommoient le figuier 5m etjîn. Le mot français7î^/«er est une corruption At ficus , radical de presque tous les noms européens du figuier. On a appliqué ce nom Aq ficus à des plantes très-différentes, telles que les coulequins, les caciiers, et les bananiers. V. les ar- ticles Figuier, (ln.) ( FICUS-AIZOIDES. Plusieurs FicoÏdes ont été décrites sous ce nom. (lts.^ FICUS INDIC ±\. (Figuier dlndr). Les botanistes ontdonné d'abord ce nom au Bamanier, puis au Figuier des Indes ( Ficus indica ) ; enfin , à plusieurs espèces de Cactiers d'A- mérique, plus connues sous les dénominations d'OpuNTiA et de Raquette. Les plus remarquables de ces ^^cus indica sont le Banamer, etleCACTlER sur lequel vit la cochenille, (ln.) FIDAL(iUINHOS. Nom portugais duBLUET ( Centaurea c)amis). (ln.) FIDDLEDOCK. Nom anglais dune espèce d'OsEiLLE SAUVAGE ( Rumex pukher ). (LN.) FIDDLEWOOD. C'est le nom des Guitarins ( Cyiha- rexy/um). (ln.) FIDÉRTSCHE. Nom allemand d'une espèce de Renon- cule (^Ranunculus platani/olius) ■, qui porte le nom vulgaire de Bouton d'argent, (ln.) FiDJL - EL - DJEMAL. Nom arabe d'une espèce de Pastel ( Isatis œ^yptia , Forsk. ). (ln.) FILRILDE. Les Islandais donnent ce nom à tous les in- sectes de l'ordre des lépidoptères, (o.) FIÉ. Nom de I'Epicia dans les Vosges, (b.) FIEBERKLÉE. Nom que le Ménianthe trifolié reçoit en Allemagne, (ln.) FIEBER-KRAUT. Un des noms de *la Matricaire {Matricaria parthenium)., en Allemagne. Il est aussi celui du Panicaut, du Bident tripartite et de la petite Centaurée. (ln.) FIEBERWEIDE. Quelques Saules portent ce nom en Allemagne, (i-n.) " FIEBERWURZ. C'est le nom de I'Aristoloche cléma- tite et celui du GouET maculé ,en Allemagne, (ln.) FIEKRIUD. Nom hollandais d'une espèce très-commune de SlSYMBRlUM ( Sisymbiyum suphia). (ln.) FIEL ou BILE. C est une liqueur contenue dans une' vé- sicule placée au foie. L'éléphant, le chameau, le cheval, les cerfs, le manati, le surmulot, les perroquets, les pigeons, le coucou, la grue, le merlan , la lamproie, etc., n'ont point cette vésicule , aussi bien que plusieurs hommes ; cependant tous ont de la hile formée dans les vaisseaux hépatiques ou le foie. Il Y a deux espèces de bile : celle du foie qui est peu amère, incolore, limpide, et la bile cysligue ., d'un jaune olivâtre , visqueuse , d'une amertume insupportable et d'un caractère savonneux. Le canal cholédoque verse la bile dans l'intestin duodénum , où elle conlrlbue à la séparation 4^2 F I E de la matière fécale et du chyle. La bile colore la matière fé- cale , et lorsqu'elle se répand dans toute l'économie animale, elle communique sa couleur à toutes les humeurs, comme dans la maladie nommée jaunisse. Dans les pays les plus chauds, la bile est plus active que dans les climats froids , et il paroît qu'elle contribue à teindre la peau en couleur oli- vâtre et brune. Les animaux carnivores ont une bile plus acre que les herbivores. On trouve souvent dans ces derniers, sur- tout dans le bœuf, le cochon , le porc-épic , des pierres ou calculs biliaires, qu'on fait passer pour des Bézoards. V. ce mot à l'article Calcul. Dans l'analyse de la bile, on a trouvé qu'elle étoit compo- sée, sur 1 1 GO parties : d'eau looo; d'albumine 4-2; résine 4.1; matière jaune insoluble dans l'eau, l'alcohol , l'huile et l'a- cide muriatique , mais soluble dans les alcalis, elle est dans la proportion de 2 à 10 : ensuite soude 5,6 ; phosphate , sul- fate et muriate de soude , phosphate de chaux et oxyde de fer , ensemble 4-j5 , selon Thénard. Vogel y a remarqué aussi du soufre et de l'hydrogène sulfuré. La matière analogue aux résines et la substance sucrée ou picromel , se trouvent en diverses proportions; cette dernière n'existe pas dans la bile de l'homme, mais dans celle du bœuf La bile des ani- maux ne contient pas d'albumine comme celle de l'homme. La bile conservée long-temps contracte une odeur de musc ou d'ambre gris. On y trouve aussi une matière huileuse , concrescible en lamelles brillantes , et qui est très-sembla- ble au blanc de baleine; c'est principalement cette substance qui compose les calculs biliaires. V. Foie. On emploie la bile en médecine comme un excellent sto- majchique , et un bon tonique amer pour réveiller les forces digestives et donner de l'activité aux viscères du bas-ventre engorgés. C'est aussi un excellent vermifuge et un cosméti- que recherché, (virey.) FIEL DE TERRE , Fd terrœ. L'on donne ce nom à la FuMETERRE et à la PETITE CentaurÉe {gentiana centauriuinj., à cause de leur amet-tume. (ln.) FIÉLA. Nom de la Murène myre, à Marseille, (b.) FIÉLA-FÉ. Nom du Gymnote aigu, à Marseille. (B.) FIELAGNO. L'Alaterne {Rhamnus alaternus) , porte ce nom en Provence, (ln.) FIELBAER. Nom de I'Arbousier alpin, en Norwége. (LN.) FIELDARV. C'est I'Androsace septentrionale, enNor- >vége.(LN.) FIELDFARE. Nom anglais de la Grive litorne. (v,> F I G 4|3 FIELDFLOCK. Kom donné, en Norwége, au poîemo- nium cœnileum, ou VALÉRIANE GRECQUE, (ln.) FIELDFRUE et FIELDROSE. Noms d'une espèce de Saxifrage {saxifraga cotylédon) , en Norwége. (ln.) FIELDFURU et FURU. Noms du Pm sauvage, en Norwége. (ln.) FIELDGRAN. C'est, en Norwége, une variété naine de I'Epicis (^pimis abies), qui croît sur les hautes montagnes. (LN.) FIELDKROP. Un des noms de la Mâche {valeriana locusia^ Llnn.) , en Danemarck. (lN.) FIELUMO. Nom du Saule herbacé , en Norwége. (ln.) FIELD-R/VK et MEL-RAK. Noms de I'Isatis , en Nor- wége. V. Chien, (desm.) FIELDROSE. Voy. Field-frue. (ln.) FIELDSOLOEI. Nom du Bassinet ( ranunailus bulbo- sus , L.), en Norwége. (ln.) FIELDYBS. C'est le Groseillier des Alpes (^Bibesal- pinum y L.), en Danemarck. (ln.) FIENO-DI-CAMELLO. Nom italien du Barbon Sch^nante. (ln.) FIENTE DE MOUETTE. Selon Denys de Montfort, on a quelquefois donné ce nom aux Ammonites, (desm.) FIERASFER, Fiemsfer. Sous-genre de poissons établi par Cuvier, pour séparer I'CJphidie imberbe des autres. Ses caractères sont : point de barbillons ; nageoire dorsale si mince qu'elle ne semble qu'un léger repli de la peau, (b.) FIERRI. Les P<.omains donnoient ce nom à la Centau- rée RHAPONTIQUE {^centaurea rhaponiica , L. ). (ln.) FIFI. Nom provençal des Pouillots Filis et Collybîie. Voy. à l'art. Fauvette , § IL (v.) FIGAPiEDA. Nom du figuier , dans l'ancienne langue romance, (ln.) FIGARÉ. C'est, en Languedoc , le Châtaignier hatif , celui qui laisse tomber plus tôt ses châtaignes, (ln.) FINGERNADELKRAUT. C'est le nom donné , en Al- lemagne , à la Caméline paniculée ( Myagrum panicula- ium ). (ln.) FIGHÏEÏRO-CABRAOU. Nom du Figuier sauvage , en Languedoc, (ln.) FIGlilEIROU. Nom languedocien du Pied-de-veau, ou Bonnet du grand-prêtre Aaron {amm maculatum ). (ln.) FIGrrE , Figiies. Genre d'insectes , de l'ordre des hymé- 4/;4 F I G noptères , section des térébrans, famille des pupîvores , tribu des gallicoles , et qui diffèrent des r/nips de Linnoeus ou des diplolèpes de Geoffroi , par leurs antennes grenues , un peu plus grosses vers leur extrémité , et composées de quatorze articles dans les mâles , et de treize dans les femelles. Leurs ailes supérieures n'ont que deux cellules cubitales , dont la première est presque carrée , et dont la seconde très-grande , atteint le bout de l'aile. L'abdomen des femelles , quoiq^ue semblable à celui des femelles des cynips pour l'essentiel , offre cependant quelques traits particuliers ; il est ové-co- nique , et non tronqué obliquement à son extrémité ; le der- nier demi-anneau inférieur est de niveau avec celui qui ter- mine l'abdomen en dessus , ou le dépasse même ; la tarière ne paroît ainsi partir que de l'anus. Elle est formée de trois pièces , de même que celle des icbneumons et de plusieurs cynips. Les figites ont le corps oblong , comprimé , presque glabre, et ordinairement noir. Les antennes des mâles sont plus lon- gues que celles des femelles , et ont une articulation de plus. La tête est un peu inclinée en dessous ; les yeux sont petits , ovales et entiers ; le corselet est élevé , l'écusson est souvent assez apparent; l'abdomen est arrondi au bout dans les mâles ; les ailes sont proportionnellement plus petites que celles des diplolèpes, car elles ne dépassent pas l'anus, et sont même plus courtes. Les pattes sont assez longues , avec les hanches fortes. Les tarses sont plus menus que ceux des diplolèpes , et les crochets qui les terminent plus petits , et sans division bien apparente. On rencontre souvent les figites sur de vieux murs , dans l'intérieur des villes , sur les (leurs , et quelquefois sur les excrémens humains, ce qui me fait soupçonner qu'ils se rap- prochent, par leurs habitudes , des chalcidites. FiGiTE SCUTELLAIRE , Figites scidellaris , Lat. Il est long d'environ deux lignes, d'un noir très-brillant, avec les jambes et les tarses d'un rouge-brun. Le corselet a en dessus deux lignes imprimées , longitudinales. L'écusson est avancé , gros, chagriné , avec de gros points enfoncés à sa base. Les ailes sont blanches. C'est le cynips scutellaris de Rossi. M. J urine rapporte au même genre le cynips ediogasier et ïophion abbrc- Qiator de Panzer. lise trouve en France et en Italie, (l.) FIGL. En arabe , c'est le Radis ( Ruphanus satims , L. ). (Lî^.) FIGL-EL-GEBEL. Nom arabe que l'on donne , en Fgypte , à rOsEiLLE ÉPIî^EUSE ( Rumex spinosns , L. ). (LN.) FIGL-EL-GEMEL ( Ra^e de chameau ) , et Rechad-el^ F l G 4i5 BAHR ( Cresson de mer). Noms arabes du Caquilier ( Bu- unis caklle , L. ). (l^'.) FIGO.Nomd'uae espèce de Tulipier. F.Ful.v-figo.(lisi.) FKiOCAQUE. Fruit d'une espère de PLA(,)UEMiNiER de la Chine , dont on fait grand usage comme aliment. V. au Hioi Chit-sé , et au mot PlvqueiMinier. (b.) FIGOÏADKA, Nom polonais de la Fauvette a tète NOIRE, (v.) FIGO-LAOURIOOU. Nom du Loriot, en Langue- doc, (desm.) FIGOU. Nom que les pêcheurs de Nice donnent à un poisson appelé Persègue vanloo par M, Risso ( Icht. de ISice). (desm.) FUiOULEIROU. Un des noms du Gouet-pied-de- veau (^Aiiim maculatiim ) , en Languedoc, (lts.) FIGUE. C'est le fruit des Figuiers, (ln.) FIGUE. Ce sont les coquilles qui ont , par leur forme , quelques rapports avec lajÇ,^«e, entre autres la Pyrule figue. On appelle aussi^^ue, des fossiles qui paroissent avoir été moulés dans un creuK laissé par I'Alcyok-figue. (b.) FIGUE BACOVE. C'est une espèce jardinière du Ba- natsier. (b.) FIGUE-BANANE. C'est le Bananier à fruits courts ( musa sapîentum ). (LN.) FIGUE-GIROLLE. L'Agaric claviforme de Schif- fer , pi. 3o5 el 3o6, porte ce nom en français, (b.) FIGUE-MARINE. V. Figue-de-mer. (ln.) FIGUE-DE- MER. Nom vulgaire d'une espèce d'Alcyon. (desm.) FIGUE-DE-MER ou FIGUE-MARINE. Deux noms d'un Mesembiyanthemum ^ appelé aussi Figuier des Hot- tentots. F. ce mot. (ln.) FIGUE-POIRE. Variété de la Figue ordinaire, (ln.) FIGUE-DE-SURINAM. C'est le Covleqvi^ ^ cecropia peltata ). (ln.) FIGUEIA. Nom portugais du Bananier, (b.) FIGUEIRON. Nom provençal du Pied-de-veau {annn maçulatitm. (ln.) FIGUERAS. Nom portugais du Bananier, (b.) FIGUIER, Finis y lÂan. {Monuéde tnandrie). Genre de plantes à fleurs incomplètes , de la famille des Urticées , qui comprend plus de cent arbres et arbrisseaux lactescens , tous exotiques (à l'exception du figuier commun), dont les rameaux et les feuilles sont alternes, et dont les fruits soli- i;4G F î G taires ou ramassés sont souvent aKÎUaires, et rarement dis- posés en grappes terminales. Ce genre , un des plus intéressans que l'on connoisse, pré- sente des caractères très-singuliers , qui montrent combien la nature est ingénieuse dans les moyens qu'elle emploie pour la reproduction des espèces. On a ignoré long-temps le mystère de la fécondation du figuier. Dans les autres plantes , c'est la fleur qui contient l'embryon du fruit. Dans celle-ci , c'est le fruit au contraire qui renferme et qui cache même les fleurs. Elles y sont emprisonnées , s'y développent et y produisent des graines plongées dans une pulpe , qui forme , avec l'en- veloppe charnue dont elle est recouverte , ce fruit si connu , qu'on appelle figue. Cependant , avant la fécondation des ovaires que la figue renferme dans son sein , elle ne doit être considérée , et elle n'est regardée en effet par les botanistes , que comme le réceptacle des fleurs et des fruits proprement dits, qui sont les semences. Mais quand celles-ci ont acquis leur entier accroissement, et sont parvenues à leur maturité, la figue alors, telle qu'elle s'offre^ nos yeux, est incontesta- blement un véritable fruit, comme la pomme, la groseille, etc. Les fleurs que ce fruit non encore mûr contient , sont uni- sexuelles , et les deux sexes s'y trouvent presque toujours réu- nis. Les fleurs mâles sont situées dans la partie supérieure , uu peu au-dessous de l'œil de la figue; les femelles, plus nom- breuses, occupent le reste de la capacité du réceptacle com- mun. Les unes et les autres manquent de corolle , et sont sou- tenues par un pédicule. Les premières ont un calice divisé en trois parties, et trois étamines aussi longues que lui, termi- nées par des anthères jumelles. Dans les secondes, le calice offre cinq divisions ; il recouvre un ovaire duquel naît un long style, réfléchi et couronné par deux stigmates inégaux. Cha- que fleur femelle produit une semence à peu près lenticulaire, et qui est portée sur le calice. Ces semences sont nombreuses. On remarque au sommet de la figue un enfoncement , ou une espèce de trou , garni de plusieurs petites écailles qui se fer- ment presque entièrement. La plupart des figues ont la forme d'une poire. Les botanistes comptent plus de quatre-vingts espèces de fi- guiers. L'espèce commune, cultivée dans la plus grande par- tie de l'Europe, vaut seule toutes les autres, par l'abondance et la bonté de ses fruits. Je vais d'abord en parler. Le Figuier COMMUN, Ficus carica^ Linn. , originaire de l'Asie et de l'Europe méridionale , est ou sauvage ou cultivé. Le figuier cultivé a été vraisemblablement produit par l'au- tre. C'est un arbre de moyenne taille, qui pourtant, dans les F I G 447 pays chauds, s'élève quelquefois aune assez grande hauteur. Son tronc est souvent tortueux, son écorce d'un gris blan- châtre , et son bois tendre et spongieux , moelleux et blanc. Il a de très-belles feuilles , palmées et découpées en cinq lo- bes obtus et sinueux, dont les trois supérieurs sont plus grands que les deux autres. Ces feuilles, ainsi que lécorce de l'ar- bre, répandent une liqueur blanche lorsqu'on les coupe; elles sont un peu épaisses et rudes au toucher ; leur surface supé- rieure est verte , et l'inférieure blanchâtre , avec des nervures saillantes. Les figues sont sessiles ou presque sessiles le long des rameaux; elles prennent, en mûrissant, une couleur bleuâtre, ou violette, ou rougeâtre, ou jaune, ou blanche, ou seulement d'un vert pâle , suivant les différentes variétés de figuiers ; car il en existe un grand nombre que la culture a produites : la plupart donnent du fruit deux fois par an. Dans la partie septentrionale de la France, on cultive avec succès , la grosse figue blanche ronde ^ ïangélique ou meletle, la violette on pourpre commune^ {sl figue poire. Jua grosse figue blanche ronde. Le fruit est gros , renflé par la tête , pointu à sa base ; sa couleur d'un vert clair , pâle ou blanchâtre ; il est rempli d'un suc doux, très-agréable. Cette espèce fructifie au printemps et en automne. Les figues d'au- tomne sont les meilleures. Uangélique ou la meleite. Le fruit est un peu plus allongé et moins gros , sa peau est jaune, tiquetée de vert clair, sa pulpe de couleur fauve , tirant sur le rouge. 11 est très-agréa- ble , et plus abondant en automne qu'au printemps. La violette ou pourpre commune. La peau du fruit est d'un violet foncé , et sa chair d'un rouge léger à sa surface , et assez foncé au centre. Cette figue, très- abondante en au- tomne , est fort bonne quand l'année est chaude. Jua. figue poire ou la figue de Bordeaux , d'une couleur fauve, rougeâtre dans son intérieur, avec une peau d'un rouge-brun et parsemé de petites taches oblongues d'un vert clair. Elle est abondante aux deux saisons dans les années chaudes; elle est assez succulente et fort douce ; mais elle mûrit impar- faitement dans le Nord. Ces quatre variétés ou espèces jardinières , sont également cultivées au midi de la France ; mais elles n'y exigent presque aucun soin de la part du jardinier. Dans le Nord , au con- traire , ce n'est que par une culture recherchée et presque ar- tificielle , qu on en obtient des fruits passablement bons : et toutes les autres espèces de figues des pays chauds n'y peu- vent pas mûrir, ou n'y mûrissent que très-rarement. Les bor- as F I G nés de ce Dictionnaire ne me permettent pas de fnire men- tion de toutes les variétés de figues cultivées dans ic midi de la France. ^ oici les noms des principales . décrites par Ga- ridel ; ce sont : la rordeUère ou servantine à fruit blanchâtre et presque rond ; la marseilloise , petite figue d'un vert pâle à sa surface et rouge eu dedans ; la petite hlanrhe ronde ou di; L:pari\ la plus petite de toutes les espèces qu'on mange ; la verte ou trompe rassairc , verte extérieurement et rouge en dedans : la grosse jaune ^ la plus grosse que Ion connoisse ; la grosse vio- letle longue ou Vaulique, avant la forme d'une aubergine: la petite violette ne diffère de la précédente que par la grosseur ; la grosse bourjassotte , d'un rou^e foncé , et couverte dune es- pèce de poussière bleue ou blanche ; la petite hourjassoUe ; la mouissonne , plus petite encore que la dernière; la rtfgrune , qui croît dans les vignes ; la graissane , précoce , mais blanche et fade ; la rousse , très-grosse , ronde et aplatie : le cul de mu- let ^ figue oblongue d'un rouge-nolr et vif: \z verte-brune ^ pe- tite et d'un goût exquis ; \sjigue du Saint-Esprit , grosse , oblon- gue et d'un goût fade : enfin , \3ijigue du Lccant ou de Tunjuie. On doit à M. de Suffren un travail , encore inédit , sur les variétés de figues existant dans la ci-devant Provence , tra- vail accompagné de figures dessinées par lui-même. Il est à désirer qu'il en fasse bientôt jouir le public. Ce zélé botaniste a constate qu'il existe presque autant de variétés dans ce genre que dans ceux de I'Olivier, de la \ (GNE , etc. , c'est- à-dire, plusieurs centaines et qu'il en paroit fréquemment de nou- velles. Culture. — Quoique le figuier s'accommode assez de tous les sols, à l'exception des sols argileux, fangeux ou trop humides , et quoiqu'il semble se plaire auprès des murailles , dans des cours et dans des terrains graveleux ou pleins de décombres, cependant il est plus productif dans une terre substantielle , exposé à un air libre , surtout s'il se trouve placé dans le voisinage de quelque source ou rivière, dont il puisse aspirer l'air vaporeux. Quelque lieu qu'on lui choisisse , on doit le faire jouir de tous les rayons du soleil. L'exposition au midi est, partout, celle qui lui convient le mieux; et, dans les pays tempérés ou froids , elle lui est absolument nécessaire. On peut multiplier cet arbre par la greffe , par les semis , les boutures , les marcottes et les rejetons enracinés. Par les semis, on obtiendroit de nouvelles variétés , et il seroit peut- être facile, comme il a été dit, d'acclimater peu à peu les espèces délicates ; mais l'impatience du cultivateur pressé de jouir , lui fait trop négliger ce moyen. Les figuiers venus de rejc- F I G 449 tons en poussent trop eux-mêmes , ont trop de sève , et sont , par cette raison , exposés à être facilement endommagés par la gelée. Les boutures et les marcottes sont préférables. Quoi- qu'on puisse faire les unes et les autres en automne, ainsi que le conseille Miller, il vaut mieux choisir pour cette opéra- tion les premiers mois du printemps , tant au midi qu'au nord de la France. Au nord , on doit attendre que toutes les gelées soient passées. Ce ne sont pas les pousses de Tannée précédente que l'on prend, mais des branches dures et ligneu- ses , de deux ou trois ans , et dont les nœuds soient rappro- chés les uns des autres. Aux environs de Paris , il est à propos d'élever d'abord la jeune plante dans des terrines ou des caisses , pour pouvoir la serrer en hiver : mais aussitôt qu'elle a acquis de la force , il faut la confier à la pleine terre. Ce- pendant dans ce pavs, et dans tous ceux qui ont une tempé- rature à peu près semblable , quelque âge et quelque éléva- tion qu'aient les figuiers , il est prudent de les revêtir entiè- rement de paille sui- pied, ou de les enterrer tous les ans à la fin de novembre , afiu de les garantir des fortes gelées. Les habitans d'Argenteuil emploient lune et l'autre méthode , pour ne pas courir les risques de perdre à la fois tous les leurs dans un hiver. S'il est sec et froid , ils sont assures de conserver les figuiers enterrés. Ils les perdent, lorsque l'hiver est pluvieux et mou , mais ils conservent les autres. La sensi- bilité de cet arbre , dans un climat qui lui est comme étranger, rend ces précautions nécessaires. Elles sont inutiles dans le midi , où il croit , pour ainsi dire , naturellement, et où sa culture est simple et facile. Pour y avoir des figueries en bonne valeur , il suffit d'en préparer le terrain , par un labour croisé avant et après l'hiver. Au printemps ou à la fin de l'été , on met les boutures en terre , dans de larges fosses espacées convenablement: on conserve les branches latéra- les , au moins les plus petites ; et quelques arroseraens dans les grandes chaleurs sont tous les soins que ces boutures exigent. Pendant la croissance des jeunes plantes v et jusqu'à ce que leurs branches aient formé une tète dune certaine étendue, on peut tirer parti du champ , et y cultiver du grain , comme dans ceux plantés en oliviers. Les rejetons du figuier , après avoir été séparés et trans- plantés , servent de sujets pour le greffer. Il faut qu'ils ayent un certain âge , et qu'ils soient sains et vigoureux. Cette greffe se fait communément en siftlet. On peut elevef le figuier en espalier, en buisson, ou de manière a donner des primeurs. Si ou veut le disposer en espalier, il faut ébourgeonner les branches qui poussent con- tre le mur et sur le devant. Ce premier ébourgeonnement XI. 2a 45o F I G bien fait, la conduite de l'arbre n'offre ensuite aucune tlif- ficullé. Se propose-t-on d'en former un buisson , on doit alors rabattre la tige près de terre , pour la forcer à faire une souche, de laquelle s'élanceront plusieurs liges nouvelles. Il ne faut pas souffrir que celles-ci soient trop multipliées ; on les laisse croître librement pendant un ou deux ans, après lequel temps, on les arrête , pour leur faire jeter des branches latérales. Pour les figuiers destinés à donner des primeurs , on est obligé d'avoir recours aux serres chaudes ou aux châssis. Ces arbres sont plantés jeunes dans des pots , et ces pots enterrés dans des couches de tan ou de fumier. On les gouverne à peu près comme des plantes exotiques. Mallet {Dissertation sur la culture des Plantes choisies. ) prescrit ainsi la conduite des figuiers sous des châssis de son invention. Au commencement de janvier , on fait , dil-il , une cou- che uniquement avec du fumier de vache et de cheval. La gelée des Piois, qui d'ordinaire est la plus forte , étant pas- sée , on arrange les caisses de figuiers sur trois rangs , et on jette entre elles un pouce de hauteur de terreau, seulement; on garnit ensuite toutes les caisses de paille sèche, tassée très- légèrement, jusqu'au niveau des caisses; ce qui préserve les racines du hâle , et en même temps du feu. Quand le mois de mars commence, il n'y a plus rien à craindre , le grand feu de la couche est passé ; on enlève alors la paille , et on remplit le vide avec du terreau , dans lequel il se trouve trois quarts de terre. Il faut arroser souvent les figuiers , et les tenir à un haut degré de chaleur, du vingt-cinquième au trentième. Quand les figues sont de la grosseur d'une noix, les premières pous- ses sont d'ordinaire de six à huit pouces de hauteur; on doit alors pincer toutes les exlrénùlés; cela fait grossir les pre- miers fruits, et augmenter le nombre des seconds. Comme ces figuiers ont donné dans deux saisons , il est à propos de les faire reposer Tannée suivante ; et comme ils ont dévoré tous les sucs contenus dans leur caisse, il faut les rencaisser le printemps suivant , en coupant l'extrémité des racines. On est obligé quelquefois de tailler les figuiers pour en ob- tenir un meilleur rapport, et pour les rendre plus long-temps productifs. Dans lesdeuxpremières années qui suivent la plan- tation, on ne doit pas couper les branches latérales nées sur la mère tige ; elles lui aident , dit Rozier, à prendre du corps, et à multiplier ses racines qui, sur cet arbre, comme sur tous les autres, sont proportionnées au nombre et à l'étendue des branches. Mais à mesure que le tronc se fortifie , on re- traihche par la suite , et peu chaque année , les rameaux in- F ] G ^ ^5. férieurs ; et les plaies doivent tout de s'aîie cire recouvertes avec rongucnt de S. Fiacre. Il est coiiveuable de tailler cet arbre avant que la sève soit en mouvcmer.l. Des insectes des genres ïiiRiPS et Cocuknille vivent du suc du figuier, et s'y trouvent souvent en si grande quantité qu'ils Tépuisent , empêchent ses fruits d'arriver à toute len|^ grosseur, leur ôte leur saveur, font tomber ses feuilles avant le temps, et même finissent par le faire mourir. Un petit nombre d'arbres peu élevés peuvent en être débarrassés par des lotions de lessive , de décoctions de plantes acres , telles que celles de noyer , de sureau, etc. ; mais comment agir sur des milliers de figuiers qui ont trente pieds de hauteur ? La récolte de son fruit est successive, comme sa maturité : on cueille les figues après que la rosée est passée ; il faut , autant qu'on peut, choisir un beau jour. On les étend sur des claies , et, après les avoir comprimées un peu, on les expose au scrfeil. Le soir, on les met à couvert dans un lieu sec et aéré , et le lendemain on recommence la même opé- ration. Tant qu'elle dure, on les tourne et retourne plusieurs fois , afin que tous les points de leur surface soient également échauffés. Leur bonne qualité dépend de la promptitude avec laquelle elles ont été desséchées. Ce fruit, aussi simplement préparé , fait une branche considérable de commerce dans le midi de la France, en Italie et en Espagne. On le sert, dans toute l'Europe , en hiver, sur les tables ; mais il n'est permis qu'aux habitaite des pays chauds ou tempérés , de voir les leurs couvertes dans deux autres sai'sons, de figues fraî- ches. Dans les pays chauds surtout, on mange abondamment de ces dernières et sans en être inconnnodé , pourvu qu'elles soient bien mûres. Elles forment , avec les figues sèches , une grande partie de la nourriture des paysans , sur les côtes septentrionales de la Méditerranée et dans les îles de l'Archipel. Avant de parler du figuier sawage et de la caprifiralion^ nous citerons une observation importante de Kozier ( Co«/.? d' Agricullure^ sur la manière dont le figuier porte ses fruits. On sait qu'ils paroissent avant les feuilles. « Par tout, dit-il, où, l'année d'auparavant, on a vu exister une feuille, on voit, de l'endroit même, paroître une fleur ou figue , sans que la sève soit montée des racines arux branches. C'est par la seule force de la sève restée avant l'hiver dans le tronc et dans les branches, que s'opère la végétation du fruit. Elle est mise en mouvement par la chaleur ambiante de l'atmosphère. Ainsi naissent les premières figues oufigues-fieurs , plus tôt ou plus tard , suivant les climats. Les secondes naissent au pied du pétiole de la feuille poussée au printemps , de ma- i52 F I G riière qile la première a été ndurrie par la feuille de l'an- née précédente, et la seconde par celle du printemps; et la feuille qui pousse au second renouvellement de la sève ^ devient la mère nourrice d'un œil à fruit pour l'année sul- ^ vante. « W' Le figuier sauvage , dont le caprifiguler n'est qu'un indi- vidu stérile ou à (leurs toutes mâles , ressemble presque en- tièrement au figuier cultivé. Il croît naturellement parmi les rochers, sur les murailles et les vieux édifices. Il porte de petites figues qui , dans l'Archipel, servent à opérer la Ca- PRIFICATION ( V. ce mot ). Nous allons rapporter ce qu'en dit Tournefort dans son Voyagé du Levant. Nul auteur, avant lui , n'en avoit fait mention en France. ,„. y./. A/.' /'//<)/■/>(> i>///(V//a/i' ■ /■'rruA' a. \r{r////n/c'/jff/i/(r/tt// F I G i^ dans le figuier de Bengale , ces racines ne senent qu'à forti- fier le tronc de l'arbre, autour duquel elles forment comme autant d'arcs-boutans ; au lieu que , dans celui-ci, elles don- nent naissance à de nouveaux troncs, qui à leur tour en pro- duisent daqlres de la même manière. Cet arbre singulier paroît être le vrai Jî^iîer des Indes des anciens ; il est toujours vert , subsiste pendant quelques siè- cles. Il croît aux Grandes-Indes et aux Antilles. Nicolson en donne une description fort détaillée {Essai sur l'hist. nat. de Saînt-Domingiie ) , sous le nom deji^ner maudit franc ; il perle aussi ceux de p-and figuier ^ Aq figuier admirable. Il est fort élevé, produit des fruits sessiles, et se couvre de grandes feuilles ovales , lancéolées , très-entières , coriaces et un peu cotonneuses en dessous. A Saint-Domingue , on trouve cet arbre partout , dans les bois, dans les savanes , au bord de la mer, dans les mornes. Son bois sert à faire des canots; les Nègres en font aussi des sébiles , des plats , des assiettes, et autres ustensiles de ménage. Le Figuier conoïde , Ficus ampehs ^ Burm. Il vient aux îndes orientales , et semble se rapprocher des Tombouls. ( V. ce mot. ) Ses feuilles sont ovales , très-entières , aiguës et âpres au toucher, surtout quand elles sont sèches; arussi les Indiens s'en servent-ils alors pour polir plusieurs de leurs ouvrages, et particulièrement ceux de bois, comme des vases et autres ustensiles. Le Figuier polissoir , Ficus poUtoria , Lam. , vulgaire- ment , le hois de râpe de l'île de Madagascar. Ce figuier est rude dans presque toutes ses parties. Il a des feuilles oblongues et entièresjterminées par une pointe obtuse particulière: leurs nervures et leurs bords sont garnis de poils roides et fort courts, qui ressemblent à des épines ; ce qui rend ces feuilles propres à tenir lieu de râpe. On distingue encore le Figuier vénéneux, Ficus toxicariat Linn. , de l'île de Madagascar, à feuilles en cœur, ovales, un peu dentelées et cotonneuses en-dessous. Le Figuier a fruits percés, Ficus per/usa, Linn. , origi- naire de la Martinique, de Surinam, delà Chine, et de l'Ile- de-France , où il est appelé/oz/f/ze ; il a les feuilles ovales et glabres , et des fruits ronds , qui ont une petite ouverture cylindrique à leur ombilic. Les oiseaux en sont fort avides; à l'Ile-de-France, on nourrit, avec les rameauxde ce figuier , les tortues de terre qu'on y apporte de l'île Rodrigue. Le Figuier septique des Indes orientales , Ficus sepiica , /;58 F I G Burm. C'est le siri-bîpar des Javanais. Ses fruits, que les sin- ges aimentijeaucoup, sontsolitaires et axillalres, et ses feuilles ovales, aiguës et très-eullères ; elles approchent un peu de celles du figuier des pagodes. Le Fir.UîER GR1MPA^'T , Ficus scandens ^ Lam. , dont les branches sarinenteuses et très-minces, s'entorlillent autour des appuis qu'on leur présente, et se couvrent de petites feuilles entières, un peu inégales à leur base, ayant la forme d'un cœur , et la surf^ice inférieure veineuse et réticulée. Ce figuier est cultivé depuis long-temps au Jardin des Plantes de Paris. On trouvera dans le Dictionnaire de la Nouvelle Encyclopédie , et dans les divers ouvrages des botanistes ou voyageurs mo- dernes , la nomenclature de toutes les autres espèces de fi- guiers, que je n'ai pas cru devoir insérer ici, parce que ces espèces ne présentent rien de curieux ou d'utile , et ne sont propres qu'à figurer dans les jardins de botanique, (d.) FIGUIER D'ADAM. C'est le Bananier, (ln.) ' FIGUIER D'AMÉRIQUE. C'est le Figuier des Indes ( Ficus indien ). (lN. ) FIGUIER ADMIRABLE. T. Figuier des Indes, Ficus indica. (ln.) FIGUIER DU CAP. C'est le Ficoïde comestible , Me- sembryandieinum pugioniformc., qui croît au Cap de Bonne-Es- pérance ; il est remarquable parla grandeur et labeauté de ses fleurs couleur d'or, (lis.) FIGUIER D'EGYPTE. Le Caroubier est, dit -on, ainsi désigné par Théophraste. (ln.) FIGUIER DES HOTTENTOTS. C'est le Ficoïde comestible, (b.) * FIGUIER D'INDE. V. au mot Cactier. (b.) FIGUIER INFERNAL. C est le Ricin, (ln.) FIGUIER DES ILES. Le Papayer porte quelquefois ce nom. (ln.) FIGUIER MAUDIT-FRANC. C'est le Figuier des \n- des(^ Ficus indica) , à Tile-de-France. (ln.) FIGUIER MAUDIT-MARRON. Le Clusier ( Chma rosea ) porte ce nom à Saint-Domingue, selon Nicolson. V. Clusier. (ln.) FIGUIER DES PAGODES ou PIPAL. Voy. Figuier page 456, (ln.) F T G 459 FIGUIER DE PHARAON , de Cypre ou à feuille de vmrier. C'est le FiGUiEB SYCOMORE, (lk.) FIGUIERS. Oiseaux à bec fin , dont Buffon a fait un genre voisin de cëiui des fauvettes ; mais Brisson , Linnœus et Lathani les ont réunis , et je les crois fondés. En effet , ils ont, comme les fauvettes, le bec droit, délié et pointu; la man- dibule supérieure échancrée et inclinée à la pointe. La ligne de démarcation est si difficile à tracer entre eux , que les na- turalistes qui les ont divisés , ont placé dans l'un et l'autre genre, quelques oiseaux d'une même espèce ; je citerai entre autres , la Fauoette ombrée de la Louisiane , donnée ailleurs sous les dénominations de Figuier couronné d'or^ du Mississipi, à ceinture^ grasset ; la. JauDCtte bleuâtre ^ indiquée sous le nom àti figuier cendré du Canada , el Xa figuier bleu d' Amérique ; il en est de même de \a. finweile à poitrine jaune ^ qui est le figuier aux Joues noires ; de \difauoeHe tachetée de la Louisiane , qo'oû reconnoît facilement dans le figuier brun de Saint-Domin- gue , etc. M. Cuvier, dans l'édition du Règne animal ^ qui vient de paroître (i) , sépare las figuiers àe s fauvettes ^ et leur donne, pour caractère distinclif, le bec grêle, parfaitement en cône , très-aigu , et dont les côtés paroisseut un peu concaves. Il range parmi eux notre roitelet et nos pouillots , et plusieurs _^- guiers ou faw^ettes de l'Amérique. Je trouve que le caractère indique ci-dessus convient parfaitement au roitelet ^ dont j'ai fait un genre particulier ; mais je n'ai pu saisir chez les autres, la concavité des côtés du bec. Enfin , ne trouvant point d'at- tribut distinctif pour faire des figuiers une division particu- lière , je les ai classés et décrits sous le nom Aa fam^ettes. Ce- pendant , j'ai remarqué que plusieurs figuiers de l'Amérique différoient de nos fauvettes et pouillots, en ce qu'ils n'avoient point l'aile munie d'une petite penne bâtarde ; mais pour ap- pliquer cette différence à tous les figuiers et fauvettes étran- gères , il faut les voir tous en nature , ce qui n'est guère possible ; en conséquence , j'ai cru devoir n'en pas faire mention. Buffon divise les figuiers en deux tribus ; l'une qui n'habite que les pays chauds de l'ancien continent , el l'autre ceux de l'Amérique ; il distingue les premiers par la conformation de la queue , qui est irrégulièrement étagée ; et ceux de la seconde, en ce qu'ils l'ont comme fourchue à l'extrémité , les deux pennes du milieu étant plus courtes que les autres: caractères, dit-il , qui suffisent pour reconnoître de quel continent sont (1) Paris; Déterville. 46^ F I G ces oiseaux. Maïs celte règle , comme Ta fort bien observé Virey , dans l'édition de Sonnini, ne paroît pas aussi cons- tante que Buffon l'a pensé ; car parmi les figuiers décrits pos- térieurement à ce célèbre naturaliste , il y a plusieurs es- pèces qui ne suivent pas ces caractères , et dont la forme de la queue est assez inconstante. « Les figuiers d'Amérique sont , dit Buffon , des oiseaux erratiques qui passent en été dans la Caroline , et jusqu'en Canada , et qui reviennent ensuite dans des climats plus chauds , pour y nicher et élever leurs petits. » lime paroît que cet illustre naturaliste a été mal instruit , du moins pour la plupart de ces figuiers ; car ils arrivent dans le nord de l'Amé- rique au printemps , s'y dispersent depuis les Florides jusqu'à la baie d'Hudson , et même au-delà , y font leur nid et y élèvent leur famille , avec laquelle ils ne retournent dans les climats chauds qu'à l'automne ; là , ils restent pendant l'hi- ver , mais n'y nichent pas : ceux qui y multiplient , y sont sédentaires et ne voyagent point; et c'est le très-petit nombre; du reste , ces oiseaux ont la légèreté, la gaîté , les mœurs et le genre de vie desfaiweUes. Nota. On a nommé ^guiers ., des oiseaux qui n'appartien- nent point à la famille des faiweUes ; je les ren^voie , comme on le verra ci-après, à leurs genres respectifs. Le Figuier aux ailes dorées. V. Fauvette chrysop- TÈRE, pag. 174. Le Figuier bleu d'Amérique SyMa canadensis. V. Fau- vette BLEUATRE , p. 168. Le Figuier bleu , a tète noire. 'F. Mérion superbe. Le Figuier bleuâtre. V. Fauvette de la Daourie , p. 181. Le Figuier brun , Syhla fuscescens. C'est une fèmelle de la Fauvette pipi , p. 2 08. Le Figuier brun et jaune, V. Fauvette naine, p. 204 et p. 289. Le Figuier brun-olive, Syhyia fusca. V. Fauvette a gorge grise , p. 187. Le Figuier brun de St.-DoMiNCUE. V. Fauvette pipi, p. 208. Le Figuier du Canada. V. Fauvette tachetée de rou- geatre , )». 221. Le Figuier de la Caroline. V. Pouillot nain , p. aSg. Le Figuier cendré du Canada. V. Fauvette bleuâtre» F. 168. F I G 46i Le Figuier ceindre de la Caroline. V. Fauvette a COLLIER, pag. 175. Le Figuier cendré a collier. V. Fauvette a collier, p. 175. Le Figuier cendré a gorge cendrée , Sybia cana , Lath. C'est une jeune Fauvette gris-de-fer, p. 190. Le Figuier cendré a gorge jaune , Syhia domînka. C'e&t un individu de l'espèce de la Fauvette a tête cendrée , p. 323. Le Figuier cendré a gorge noire. V, Fauvette chry- SOÏ>TÈRE,yy. 174. Le Figuier cendré de Pensylvanie, V. Fauvette gris- DE-FER , p. 190. Le Figuier cendré tacheté de Peimsylvanie. V. Fau- vette couronnée d'or , p. 178. Le Figuier a dos jaune. V. Fauvette a collier , ». ,75. Le Figuier étranger. V. Fauvette orangée , p. 206. Le Figuier a gorge blanche , Syhia albicoUïs^ est de l'espèce de la Fauvette tachetée de rougeatre. Vc^ez. ce mot , p. 221. Le Figuier a gorge jaune, Sylvia ludo^idania. V. Fau- vette A COLLIER, p. 175. Le Figuier a gorge jaune et joues cendrées. V. Fau- vette A tête jaune, p. 223. Le Figuier a gorge noire , Sybia ^laris. V. Hoche- queue A gorge noire. Le Figuier a gorge noire de Pensylvanie. V. Fau- vette A CRAVATE NOIRE, p. 179. Le GRAND Figuier d'Amérique. V. grande Fauvette DE LA Jamaïque, p. 195. Le GRAND Figuier du Canada. V. Fauvette a gobge ORANGÉE, p. 188. Le GRAND Figuier de la Jamaïque. V. grande Fauvette DE la Jamaïque , p. 196. Le GRAND Figuier de Madagascar , Muscicapa madagu'i- cariensis^ Lath. F. le genre Moucherolle. Le Figuier grasset est un individu de l'espèce de la Fauvette couronnée d'or , sous son plumage d'automne , p. 178. Le Figuier huppé de Cayenne. V. Moucherolle. Le Figuier de l'Ile de Bourbon. V. Fauvette-petit- SlMON,/0. 168. 462 F I K Le Figuier de l'Ile-de-France, ^S>7wa mauriiiana^ Lalh. F. Fauvette bleue de Madagascar , pag. i68. Le Figuier i>;carnat a uuppe noire. V. Fauvette a huppe nohœ , /;. 193. Le Figuier a joues noires. V. Fauvette trichas,;9.229. Le Figuier de la Louisiane. T. Fauvette jaune, p. 195. Le Figuier de la Martinique. V. Fauvette a tête ROUSSE , y». 228. Le Figuier du Maryland. V. Fauvette trichas,/». 229, Le Figuier du Mississipi. C'est une Fauvette couron- née d'or , sous son plumage d'automne , p. 178. Le Figuier DES monts Sunamisieîss. F. Fauvette suna- MISIQUE , p. 219. Le Figuier motteux. F. Hoche-queue verdAtre. Le Figuier noir et rouge. F, Mérion noir et rouge. Le Figuier de Pensylvanie. Voyez Fauvette vermi- VORE, à l'article PiT-PiT, /;. 278. Le PETIT Figuier cendré du Canada. V. Fauvette BLEUÂTRE , p. 168. Le PETIT Figuier de Madagascar. V. Fauvette Tche- RIC , p. 222. Le Figuier apoitrine rouge. V. Fauvette a tête jaune. Le Figuier rouge , pi. i36 , %. i, 2 , des Ois. d'Afrique. V. T)lCÉE A DOS. ROUGE. Le Figuier tacheté. V. Fauvette tachetée de rou- GEÂTRE ^ p. 221. Le FlGUIER TACHETÉ DE JAUNE. F. FaUVETTE TIGRÉE , p. 228. • Le Figuier tacheté de Pensylvanie. F. Fauvette a TÊTE cendrée , ^.228. Le Figuier TATi. V. Fauvette couturière , p. 179. Le Figuier a tête noire de C ayenne. F. Fauvette gris- de-fer A tète noire , p. 191. Le Figuier a tête d'or de Pensylvanie. F. Grive grivelette. Le Figuier varié de Saint-Domingue. F. Mniotille. Le Figuier a ventre et tète jaunes. F. Fauvette pro- TONOTAIRE , yO. 2 11. Le Figuier vert et bleu. F. Mérion vert et bleu. Le Figuier vert et jaune. F. iïïiGiTHiNE quadricolor FEMELLE. (V.) FIJE. F. Fai. (ln.) FIKESBOHNEN. L'un des noms du Haricot, en Alle- magne, (ln.) FIKIO-GASL C'est, au Japon, la plante que Thunberg nomme ocymum nigosum^ espèce de Basilic, (ln.) F I L 4G3 FIKISO. Nom donné, au Japon, à une espèce de Jo:,c {jitnciis effiisus, L) , suivant Thunberg. (ln.) FIL. Nom spécifique d'une Couleuvre, (b.) FILACOTONA ou ALCHATA de Gesner et d'AIdro- vande. Nom que porte, en Arable, le Ganga de Buffon. (desm.) FIL D'ARAIGNÉE. Espèce de Joubarbe des Alpes. (B.) FIL D'EAU ou DE SERPENT. C'est le Dragoî^eau. FIL EN CUL. C'est le Fistulaire fetimbe. (b.) FIL DE MEPi. On appelle ainsi plusieurs espèces de Sertulaires, à cause de leur longueur et de leur finesse, (b.) FIL DE SERPENT. V. Fil d'eau, (b.) FILAGE , Filago. Genre de plantes de la syngénésie po- lygamie nécessaire , et de la famille des Couymbîfères , établi par Linnœus, mais sans presque examiner l'organisa- tion de la fleur des espèces qu'il y a rapportées. Aujourd'bui ce genre est supprimé par quelques botanistes, et ses espèces sont réunies aux genres Elycurise, Evax et Argyrocome. D'autres le conservent, en modifiant la rédaction de son caractère Dans ce dernier cas , il comprendroit les Fila- ges GERMATSiQUE, des Moî^TAGNES et des Gaules, et plu- sieurs autres plantes du genre Gnapiiale de Linnseus , qui a été également supprimé. Alors il différeroit de I'Ely- CHRISE par les fleurons du disque hermaphrodites et or- dinairement stériles , tandis que ceux de la circonférence se- rolent toujours femelles et toujours fertiles. Les filages de Linnœus sont des plantes annuelles, peu élevées , grêles, dichotomes , cotonneuses, à feuilles al- ternes, à (leurs terminales conglomérées. On les trouve dans les sables les plus arides , sur les montagnes pierreuses. Leurs espèces sont fort difficiles à caractériser d'une manière précise ; en conséquence , on se dispensera de les mention- ner, (b.) F1LAGRANE. La Jacinthe monstrueuse s'appelle ainsi dans quelques cantons, (b.) FILAH. Nom du cheval dans le Dar-Runga, selon W. G. Browne. (desm.) FILAIRE, tilaria. Genre de vers intestinaux, qui a pour caractères : un corps cylindrique , filiforme , élastique , égal , lisse ; ayant une bouche terminale plus ou moins percepti- ble, simple, à lèvres arrondies. C est à Muller qu'on doit l'établissement de ce genre, dont les espèces avoient été réunies aux Ascarides, aux Drago- 464 F I L NEAUX et autres genres voisins, avec qtii, en effet, elles ont beaucoup de rapports. Il est probable que lesjilciires^ qui peuvent se trouver dans toutes les parties des animaux , sont extrêmement abondantes dans la nature ; car on ouvre peu de quadrupèdes et d'oiseaux sans en rencontrer ; les insectes mêmes en sont fréquemment infestés. Elles paroissent plus rares chez les poissons et les rep- tiles. Comme ce sont les plus simples des vers intestinaux , ils n'offrent point de caractères spécifiques tranchans.La plu- part n'ont, dans les auteurs systématiques, d'autre indication que celle du nom de l'animal dans lequel ils ont été trouvés, Comme ils n'ont pas encore été remarqués dans l'homme , et qu'ils ne se montrent que rarement dans les animaux do- mestiques , on n'a pas encore cherché les moyens de les dé- truire. V. au mot Vers intestinaux. On connoît une quarantaine d'espècei de filaires qui ont été observées dans l'abdomen et autres cavités du clieval , dans les intestins du /jom, de la marte et du lièi>re^ dans l'abdo- men du /«z^co/i , dans la tête de la chouette , dans la poitrine de la corneille , dans les intestins de la poule et de la couleuore^ dans les cavités des scarahés , des silphes , des carabes, des grillons^ àes chenilles ^ des larves de friganes, etc. (b.) La FlLAiRE ovale qu'on trouve dans le goujon, constitue le genre Fusaire; et la FlLAlRE DE Médine , quoique d'une existence plus que douteuse , reste dans le genre Filaire. Voy. Dragoneau et Nematoïdees. (b.) FILAMENT. F. Filet. FILANDER ou PHILANDER. F. l'article Phalanger. (DESM.) FILANDRES. On appelle ainsi , chez les fauconniers , des vers intestinaux , qui quehjuefois tourmentent beaucoup les oiseaux de proie dressés pour la chasse. 11 est possible que ce soient des Filaires. On n'a pas encore indiqué de moyen certain pour les en débarrasser, (b.) FILAO , Casuarina. Genre de plantes de la monoécie monandrie, et de la famille des conifères , qui offre pour ca- ractères : des fleurs disposées en chatons ovales, couverts d'é- cailles presque membraneuses, lancéolées, verlicillées, con- ïiées, ciliées à leur base , et uniflores. Les mâles, à chaton supérieur, allongé ou grêle; à calice de deux valves courtes-; à une seule étamine. Les femelles, à chaton inférieur, ovale et court; à calice de deux valves allongées et persistantes ; à ovaire supérieur , comprimé, surmonté d un style bifide , à stigmates capités ; un cône presque globuleux , forme par D, r2. FIL 465 ragrément des calices qui se sont accras , et qui renferment chacun une semence ovale , aplatie et ailée. Ce genre contient huit à dix espèces. Ce sont de très- grands arbies , dépourvus de feuilles, dont les rameaux sont verticillés , très - grêles , filiformes , striés , pourvus d'ar- ticulations munies de petites écailles ovales, pointues et verti- cillées. Ils croissent naturellement à Madagascar, aux Indes et dans les îles de la mer du Sud. On en cultive trois espè- ces dans les jardins de Paris. La plus commune est le Filao a FEUILLES DE PRÈLE , figuré pi, D. 12. C'est avec une autre dont le bois est noir , droit et extrêmement dur ( le Filao grêle), que les habitans de la Nouvelle-Zélande , des îles des Amis et autres visitées par Cook , font leurs lances , leurs casse-têtes, enfin la plupart de leurs armes. La troisième le Filao tortueux, offre un bois propre à la marqueterie. Les feuilles de toutes , lorsqu'on les mâche , laissent couler une liqueur acide , analogue à celle du sucre , et qui agit fortement sur les dents. On en pourroit peut-être tirer un parti utile, (b.) FILARIA ou PHYLARIA , Phyllirea , Linn. {Diandiie monogynie ). Genre de plante de la famille des jasminées , qui a de grands rapports avec les olmers, et qui comprend un petit nombre d'arbres et d'arbrisseaux , dont les feuilles sont toujours vertes , et les fleurs réunies en paquets aux aisselles des feuilles. Chaque fleur est composée d'un très- petit calice persistant et à quatre dents ; d'une corolle mo- nopétale, courte, évasée par le haut , et divisée en quatre segmens ovales et roulés en arrière ; de deux étamines oppo- sées et terminées par des anthères simples et droites ; et d'un ovaire supérieur et arrondi, portant un style de la longueur des étamines , et couronné par un stigmate épais. Le fruit est une baie ronde à une loge , renfermant; une seule semeuce. Les filaria croissent naturellement dans les parties méri- dionales de l'Europe, enEspagne, en Italie, en Provence, etc. On les trouve dans les lieux secs , au milieu des haies et sur le bord des bois. Leur port est agréable ; ils ont les feuilles simples et opposées, caractère qui les distingue suf- fisamment des alatenies^ avec lesquels les herboristes les con- fondent souvent. On ne connoxt que deux espèces àc filaria, qui ont plusieurs rapports entre elles , et qui diffèrent princi- palement par la grandeur et la forme de leurs feuilles; savoir: Le Filaria a feuilles lkrges , Phyllirea laiifolia, Linn. Arbre de la troisième grandeur, qui s'élève à dix-huit ou vingt pieds, et qui a des feuilles ovales, entières, fermes, larges d'un pouce , longues d'un pouce et demi et soutenues par de courts pétioles. XI. 3o 46G FIL Le FiLARlA A FEUILLES ÉTROITES, PhylUrea (ingustifolio ^ LiiiTi. , moins élevé , moins agréable à la vue que le précédent, et dont il diffère par ses feuilles , qui sont linéaires , lancéo- lées et sans dentelures. On peut planter cet arbrisseau parmi ceux de la première espèce , ou avec d'autres arbres d'hiver. Les filaria étant toujours verts et très-touffus, peuvent être aussi employés à faire des berceaux, des palissades, àes, ca- binets. On les tond comme l'on veut, en buisson, en boule, en haie , en espalier. Leur bois est médiocrement dur; il a une couleur jaune , approchant de celle du buis, mais qui est peu durable. On multiplie ces arbrisseaux par semences ou par mar- cottes ; mais comme leurs semences ne germent qu'au bout de deux ans , la dernière méthode est préférable, et la plus généralement pratiquée. C'est en automne qu'il faut les mar- cotter. \ies, filaria se plaisent dans un sol médiocre , ni trbp humide , ni trop ferme , ni trop sec. Ils sont quelquefois frappés de la gelée dans les climats de Paris; c'est pourquoi ils sont rares dans les jardins de cette ville, (desm.) FIL/VSSE DE MONTAGNE. L'un des noms vulgaire de I'Amiatste ou Asbeste flexible, (desm.) FILASSIER. Nom vulgaire de la Marquette , aux en- virons de Niort, (v.) FILASSO. Nom vulgaire de la Guimauve de Nar- BONME. (b.) FILAT. V. Murène congre, (desm.) FILET , FILAMENT. Support de I'Anthère. Lorsque le filet supporte plusieurs anthères, on l'appelle Andro- phore. (b.) FILET. {Chasse.) Réseau de fil, de ficelle, quelquefois de soie , plus ou moins fort , dont les mailles sont plus ou moins serrées , et ont différentes formes , sous lequel on prend les oiseaux, ou à travers les mailles duquel les oiseaux se pren- nent eux-mêmes. Les filets sont : \e hallier ^ les nappes ., la tirasse , la tonnelle. V. Alouette , Canard , Fau\ ETTE , Merle , Perdrix , Pluvier et Rossignol, (v.) FILET A RÉSEAUX. C'est le nom d'une Conferve , Confetva veticulaia. (desm.) FILEUSE ou FILIÈRE. Coquille du genre des Vo- lutes, (b.) FILEUSES. Le nom d'ARANÉiDES, donné par M.Walc- kenaer à la famille des arachnides pulmonaires , qui ré- pond au genre aranea de Linneeus , étant synonyme de celui à^ arachnides consacré par Lamarck à la classe dont ces ani- maux font partie , pourroit être changé en celui de fileuses, F. Aranéides. (l.) F T L ^6; Ï^ILFRASS et Jarf ou Jerf. Noms suédois et norwé^ gicns du Glouton, (desm.) FILICITE. Nom donné par quelques naturalistes , aux pierres feuilletées qui portent des empreinles de fougères , de c.apUlaires ^ etc. ; tels sont les schistes qui servent de lit et de toit aux couches de houille. V. Houille, (pat.) FILICLA. Les Romains nommoient ainsi une plante qui paroît la même que le Catanache de Dioscoride. (lk) FILICORNES ou Nématocères. M. Duméril nomme ainsi une famille d'insectes , de l'ordre des lépidoptères y dont les antennes sont en forme de fil , et qui est composée des genres Hépiale , Rombyx et Cossus : elle comprend ma tribu des homhycUes et celle AQsfaux-homhyx. (l.) FILICULE. On appelle ainsi les petites fougères qu'on emploie dans la médecine , telles que la Doradille sauve- Vie , etc. (b.) FILIPODE. V. Polypode femelle et Polypode mâle. (ln.) FILIUS-ANTE-PATREM ( le fils avant le père ). Anciennement on nommoit ainsi I'Epilobe , à cause de son fruit extrêmement visible avant l'épanouissement de la fleur, (ln.) FILIÈRE. (^Fauconnerie.) Ficelle d'environ dix toises , attachée au pied de l'oiseau de vol , pendant qu'on le ré- clame , jusqu'à ce qu'il soit bien assuré, (s.) FILIÈRE, r. Fileuse. (desm.) FILIÈRES. On donne ce nom à des organes qu'on trou- ve dans certains animaux, tels que les Araignées , les Chenilles et quelques larves , et qui servent à la sécrétion de la soie, (pesm.) FILIPENDULE. F. Spirée filipendule. (b.) La FiLiPENDULE est le filipendula de tous les anciens bo- tanistes ; les tubérosités suspendues au chevelu de ses ra- cines , comme après des fils , expliquent pourquoi on lui a donné ce nom. Adanson ayant remarqué que , conjointe- ment avec la Reine des prés , elles dilféroient des autre.'j espèces du genre spirée dans lequel Linnseus les avoit placées , par leurs capsules monospermes , et au nombre de j â 12 , crut devoir en faire le g^nve filipendula. Ce nom a été , par la suite, appliqué au genre spirœa lui-même; maintenant il est réservé à la seule espèce qui l'a toujours porté, (ln.) F ILIPENDULE AQUATIQUE. C'est une espèce d'OE- NANTHE , Œnanthe filipenduloidcs ., dont les racines présentent des tubérosités suspendues au clievelu , comme celles de la FiLiPENDULE , espèce du genre spirée. D'autres œnanthes ont été nommées Filipendule aquatique ou de marais, (ln.) 468 FIL iTILISTATE , Filistcda. Genre d'araclinides pulmonaires ^ famille des aranéides , tribu des lubilèles , très - voisin dé celui de drasse^ mais qui s'en dislingue parles yeux groupés sur une élévation à 1 extrémité antérieure et supérieure du corselet, et inégaux ; ils sont aussi plus éloignés de son bord antérieur que dans les drasses ; les deux latéraux de la pre- mière ligne sont plus avancés et beaucoup plus gros que les deux compris entre eux -, les quatre postérieurs , ou ceux de la seconde ligne , sont rapprochés par paires. Les deux pieds antérieurs sont aussi grands que les deux derniers , si même ils ne sont pas plus forts. La seule espèce connue est la FlLlSTAïE BICOLOR , Filhtata hicolor. Elle est de grandeur moyenne , d'un fauve pâle , svec Tabdomen, l'extrémité des palpes et des pattes noirâtres. Je l'ai trouvée à Marseille. M. Léon Dufour l'a aussi observée en Espagne , et j'en ai reçu un individu du Sénégal, (l.) FILLE, qui vient de 9rofojadeur. Elles sont situées le plus souvent à peu près ai^ /,U FIL milieu de l'épaisseur clés filons , et ont ordinairement la for- me d'une espèce d'ellipsoïde plus ou%ioins allongé, dont le grand axe est parallèle aux parois .^ gfte. Leur intérieur est tapissé de cristaux et quelquefois rempli d'eau. Il s'en ren- contre, quoique rarement * de très-grandes : telle étoit celle qui a été trouvée en 1785 , à Andreasberg, sur le fdon des cinq liVres deMo'îse^ à la profondeur de cent soixante mètres. Elle avoit plus de dix mètres de diamètre et étoit remplie des cris- tallisations les plus belles de spath calcaire. Sur le filon Vertrau auf Gott à la mine de Himmelsfûrst en. Saxe, on en a trouvé, en 1 791, une de six mètres de diamètre, tapissée à son toit de cristaux de fer spalhique recouverts d'autres cristaux de cuivre pyriteux, d'argent sulfuré , et d'ar- gent rouge. Le mur étoit couvert d'un agrégat formé de dé- bris de gneiss et de spath brunissant liés par un ciment de py- rite et d'argile endurcie. On cite aussi une cavité de vingt-deux mètres de diamètre, qu'on a rencontrée, en 1792 , au lieu de jonction de plusieurs filons des mines de Joachimslhal en Bohème, à cinq cents mè- îrcs de profondeur ; mais il paroît douteux que cette vaste ca- verne doive être rapportée aux druses. Les nombreux filons de quarz du département de l'Isère et de plusieurs parties des Alpes, contiennent une assez grande quantité de druses entièrement tapissées de cristal de roche. On a trouvé des cavités très-considérables dans les filons de Sainle-Marie aux mines , dans les A^osges; elles étoient tapis- sées d'argent natif et de druses de spath et de quarz sur les- quelles étoient des cristaux d'argent rouge , d'argent sulfuré et de cuivre gris. Le filon de La Croix-aux-Mines, renferme beaucoup de dru- ses, quelquefois volumineuses et garnies de cristaux de divers minerais de plomb , surtout de plomb carbonate et de plomb phosphaté. On a vu que , dans plusieurs pays de mines , les filons mé- lalllques étoient en partie remplis par des roches analogues à celles qui forment leurs parois; mais les roches constituent aussi , à elles seules , un grand nombre de filons ; il est re- marquable , dans ce cas, que ces filons sont souvent remplis par la roche qui repose immédiatement près de là sur le ter- rain qui les encaisse. Un des. exemples les plus frappans de ce fait, est celui que présentent les environs de Valenciana et d'Avexeras, district de Guanaxuato au Bîexique. On y voit des bancs multipliés de syénite et de diabase ou diorile (jOr/Z/iôto'/i) qui alternent entre eux, et on observe que la syénite renferme des filons de diabase et la diabase des filons d e sy énil e. 11 n'en est cependant pas ainsi partout ; et quelquefois il F I L 4B5 faut aller très-loin pour retrouver en couches la roche que l'on volt en filons. hegi-anite forme des filons nombreux dans le granité des diverses parties des Pyrénées. Les deux roches sont à peine différentes l'une de l'autre. Cependant le granité des filons contient un peu plus de feldspath et résiste davantage aux altérations de l'air que celui qui constitue le terrain. Le granité a été encore observé en filons dans le granité près de Sémur en Auxois, dans l'île d'Arran (l'une des Hébrides), près de Herzogau dans le Haut-Palatinat, aux monts Oural et ailleurs. Il forme aussi des filons dans le gneiss près de Waldheim en Saxe, entre Mueville etLabarbe dans leYalais (dans ces deiLx endroits le gneiss est recouvert par un granité entièrement semblable à celui des filons), à Geyer en Saxe, où il renferme des minerais d'étain , près de Herzogau , aux environs de Stockholm , etc. ; dans le mica- schiste, aux mines de Tillefort (Lozère) , près de Lyon, à Johann Georgenstadten Saxe, près Gliicksbrunn au Thurin- ger-\A''ald, etc. Saussure l'a observé en filons dans une rochede corne feuilletée à Valorsine ; enfin , on l'a trouvé en filon dans le schiste, entre Douzenat et Bariolet en Limousin, et dans les montagnes de Cornouailles qui renferment les mines d'é- tain. On doit citer, avec les filons de granité, ceux qui sont for- més par le feldspath dans les terrains de granité ou de gneiss, et qui renferment toujours quelques parties de quarz et de mica. Tels sont ceux de T^Ionthrison , département de la Loire , d'Eilebogen et de Carlsbad enBohême, de Herzogau dans le Haut-Palatinat, etc. Dans ce dernier endroit, le filon renferme un fUon plus petit d'andalouslte. Quelques filons de quarz dans le granité font également corps avec lui et retien- nent aussi des parcelles de mica et de feldspath , surtout sur leurs bords. Tel est celui qui traverse presque verticalement le granité de la Piosstrap au Harlz. Latourmaline rouge de Si- bérie se trouve à Serapulskoi, près de jMursinska , dans un filon puissant de 6 mètres , formé de feldspath et de quarz, auquel le mica sert de lisière , et qui traverse un terrain de granité. Le béril existe aussi, près de Schaitenka et Glabaska, aux monts Oural , dans un filon puissant qui court dans le granité et qui est formé de feldspath, quarz, topaze et mica. ( Aux monts x\ltaï et près Nertschinski , le béril est en banc dans le granité ou fait partie constituante de la roche granitique.) Dans le granité à grains fins des monts Oural , on voit souvent des filons formés d'une roche gra- nitoïde à grains très-gros, composés de feldspath rougeâlre^ de quarz gris ou duu iouge bruuàtre et de tourmaline noire. 4^6 F T L Les roches feuilletées se présentent bien rarement en fi- lons. Cependant le gneiss forme des filons dans le gneiss à l'île d'Arran. Le micaschiste en forme dans le granité à Schnéeberg. Le schiste argileux constitue un filon dans la montagne mé- tallifère de Taberg en Smoland. Le schiste argileux secon- daire (^Schieffer-Thon ) forme des filons verticaux très- pulssans dans le terrain houiller de Pottschappel près Dresde. Dans le Fichtelgebirge eh Franconie , près de Steben , je filon , dit Mordlauer-Flache ^ est formé de jaspe srhistdide et (ïampelite (schiste siliceux et schiste alumineux), et contient du fer hydraté ( fer oxydé brun). Ce filon court dans une inontagne de schiste qui renferme aussi , comme bancs subordonnes, de Tampeiite et du jaspe schistoïde , et les deux roches analogues du filon diffèrent peu de celles du terrain. JElUes sont disposées dans le filon , en feuillets parallèles aux parois et qui en suivent toutes les inflexions. Le même fait se représente dans deux autres filons, à Kemlas sur la Saale , non loin de Naïla. Des filons pnissans de schiste alumineux existent aussi près de Felsobanya et près de Slowinska en Transylvanie. La diabase ou diorite {grilnsteiri) existe en filons dans les gneiss aux environs de Stockholm, aussi en plusieurs endroits de la Lusace, particulièrement près de Bautzen. Le porphyre argileux ou V argiîophyre forme des filons dans le terrain houiller de Burg et Pottschappel en Saxe, dans le gneiss dans les environs de Marienberg, etc. harétini/e {pechsieiii) constitue des filons dans le gneiss, près deSchaitanka, dans les monts Oural. Une roche calcaire^ semblable à celle qui recouvre les ter- rains de grauwackc et de schiste de transition des Alpes de la Suisse , forme de nombreux filons dans ce terrain. On trouve, dans les mêmes circonstances, des filons de calcaire dans le porphyre de Dux et d'Ossegg en Bohême. M. Brochant de Villiers a observé , près de Moutiers en Tarenlaise, un filon remarquable de calcaire dans le terrain calcaire de transition. Ce filon est presque vertical et formé de trois espèces de zones parallèles à ses parois. La zone si- tuée près du toit est de calcaire schisteux , celle du coté du mur est de calcaire laminaire , celle du milieu est de calcaire terreux et peu solide. La vake et les vakites^ ou roches à la base de vake, remplis- sent des filons nombreux dans le gneiss des environs de Ma- rienberg, d Annaberg et de Wiesenihal en Saxe. A la mine de Marcus-Ra4iling près Annaberg , le filon, dit Heinilz Fla- che , est un iilon de vakile, de deux mètres environ d'épaisseur, F I L 487 quî encaisse un petit filon métallique, puissant de deux à trois décimètres, et dont le vakite forme ainsi comme les lisières. Les minéralogistes allemands citent beaucoup de filons for- més de basalte ou de basaniles {roches à base de basalte), dans un grand nombre de pays, et dans tous les terrains. Dans la vallée de Plauen près Dresde , dans la syénite ; près Wolc- kenstein et Oberwiesentbisl en Saxe, dans le gneiss ; en Si- lésie et près Heidelberg, dans le granité ; près Leutmeritz et Diervin en Bohême, dans le grès; près Hirscael, pays d'Eise- nach, dans le calcaire ; enfin en Ecosse et dans les îles Hé- brides, où d'énormes et nombreux filons de basalte se pro- longent dans toutes les directions et à travers tous les ter- rains , etc. 11 reste à reconnoître d'une manière positive si c'est vraiment du basalte , dans l'idée qu'aliachent à ce mot les minéralogistes français, qui constitue tous ces gîtes, et si ces gîtes sont réellement des filons. Des descriptions dé- taillées de plusieurs de ceux qui sont évidemment des masses basaltiques, font voir qu'ils s'élargissent en s'approfondissanî, et qu'ils présentent des caractères qui tendent à les faire rap- porter à une origine volcanique; tels sont ceux de Blauckuppe et de Stoffelskuppe près Eschwège , du Pfiaster-kaute près Marksuhl, de Steinburg près Subi, etc. La houille se rencontre, quoique rarement, en filons, fou- jours peu considérables : on l'a citée ainsi, dans le granile- entre Ebreuil et Charbonnières en Auvergne , dans le gneiss à Venosque et dans le schiste à Oris, département de l'Isère, dans le calcaire de la corniche au monte d'Auro , près Ro- quebrunne , enfin dans le grès à Wehrau en Lusace. Le sel gemme s'est aussi présenté en filons, dans le gypse et le calcaire des montagnes des environs d'Aigle dans le can- ton de Berne. Indépendamment de toutes ces substances qui ( la houille exceptée) portent plus ou moins l'empreinte d'une dissolu- tion préalable et d'une précipitation cristalline , les fiions , et même les filons métalliques , renferment souvent des subs-- tances qui bien évidemment ne leur appartiennent pas en propre y et esisloient avant la formation du filon , ou qui ont éprouvé dans le filon même , depuis leur formation , de nou- veaux dérangemens. Nous distinguerons à cet égard : i." les- fragmens de roches étrangères aux filons , les brèches for- méespar la réunion de ces fragmens, et celles composées de fragmens des substances du filon même ; 2.° les galets ou fragmens roulés et les poudingues ou agrégats formés par les galets. Les fragmens anguleux de roches que l'on trouve très-fré- quemment dans les filons , paroissent le plus souvent Jeu- 4-88 F T T. chés des roches des parois ; ils proviennent quelquefois de terrains plus éloignés. Dans le premier cas, quand ils sont très- volumineux , ils conservent quelquefois tellement leur situation première, que leurs couches sont tout-à-fait dans la même position que celles des roches du toit et du mur. Ceux d'un petit volume, sont au contraire bouleversés et placés dans toutes les positions. Souvent ces fragm.ens sont feuille- lés , et leurs fissures sont remplies des substances propres aux filons. Aux minesdcRiegedelsdorf enHesse, lesfilons de cobalt, qui traversent le terrain à schiste cuivreux, présentent quelquefois des espaces vides dans lesquels on trouve des fragmens des couches du terrain. Autour de ces fragmens , le minerai de cobalt et la baryte sulfatée se sont déposés en zones concentriques. Les mines de Bicber , pays de Hanau, de nature tout-à-fait semblable, présentent des faits analogues; mais comme les filons sont pleins dar|s toute leur étendue , les fragmens empâtés dans la gangue forment une brèche so- lide. C'est ainsi qu'on les rencontre le plus souvent. A Carls- bad en Bohême et à Ruhla auThihinger-A^^ald, des filons de silex corné courent dans le granité et renferment une grande quantité de fragmens anguleux de granité semblable à celui des parois. Aux mines de Viallaz (Lozère ), le filon de la Pkardière ^ puissant de deux à six mètres , est formé de débris de la ro- che micacée des terrains environnans , empâtés avec des fragmens de grès et une argile stéatiteuse. Les mineurs nom- ment ce mélange roc hroinllé. Des veines de quarz mêlé de spath pesant et de spath calcaire courent dans le roc brouillé f et servent de gangue au minerai de plomb. Aux mines d'Andreasberg au Hartz , le filon de Wennsgluck formé de quarz, calcaire et schiste, et puissant de cinq à six décimètres, est régulier dans son allure, jusqu'à deux cent trente mètres de profondeur; mais plus bas, sa puissance devient tout à coup de deux à trois mètres, le calcaire dispa- roit , les zones de schiste et de quarz , au lieu de rester pa- rallèles aux parois , ne forment plus que de nombreux débris confusément entassés et agglutinés avec des débris sembla- bles des roches adjacentes, les parois sont déchirées etcrevas- sées, et le tout présente l'image d'anciens travaux éboulés, ou d'une excavation qu'on auroit remplie en y jetant, du haut du puits, des déblais de haldes. Des galeries , percées à deux cent quatre-vingts et à trois cent vingt mètres de profondeur, ont trouvé le filon dans le même état , et leurs parois se sont couvertes prompiement d'épaisses concrétions calcaires. En continuant ces galeries , on est arrivé à un espace vide de vingt'-cjfu-atre mètres de longueur , vingt mètres de hauteur et F I L 489 six mètres de large. Dans celte vaslc caverne, on n'a vu au- cune cristallisation , mais seulement des fragmens éboulés ou menaçant de tomber encore. Eji s'avançant toujours , on a retrouvé le filon mince et formé de zones parallèles de quarz et de schiste, comme dans la partie supérieure. Les actes de celte mine font fol qu'on a rencontré sur le même fdon plusieurs cavernes de cette espèce. Il seroit superflu de joindre ici d'autres exemples nécessai- rement moins frappans. Il suffit d'ajouter que presque tous les filons renferment ainsi plus ou moins de fragmens des ro- ches des parois. Quelquefois ce ne sont que des fragmens des substances du filon même ^ qui sont ainsi agglutinés. Les filons d'agathe de Halsbach et de Schlottwitz en Saxe, présentent un exemple remarquable de cette disposition ; ils sont formés en grande partie d'une agathe rubanée à zo- nes très-minces et très-parallèles, mêlée d'un peudepyrite. Des fragmens innombrables de cette agathe sont tombés dans le milieu du filon, où ils ont été réunis de nouveau et em- pâtés par une masse de quarz-hyalin ou d'améthyste, de ma- nière à former la brèche la plus singulière et la plus agréable à 1 œil. On croit souvent y reconnoître les fragmens qui pour- roient s'ajuster les uns avec les autres. Les grandes druses du filon Vertrau aiif Goît à la mine de Himmelsfurst , qui ont été déjà citées, renferment, ainsi qu'on l'a vu , des brèches analogues, formées de débris de di- vers minerais d'argent et de plomb , de pyrite , de fer spa— thique , de spath brunissant et d'argile. Les filons des environs de Zellerfeld auHartz contiennent des brèches nombreuses formées de fragmens de quarz , de spath calcaire et de schiste . réunis par un ciment cristallisé, soit calcaire , soit pyrileux. Aux mines de Dorothée etde Ca- roline près Clausihal, ce sont des fragmens de schiste et de galène réunis par de petits cristaux de spath pesant et de quarz. Dans les filons d'Andreasberg, l'argent rouge paroît quelquefois servir de gluten à de semblables réunions. Les galets se distinguent des fragmens dont il vient d'être question, parleur forme arrondie, preuve qu'ils ont été long- temps roulés par les eaux. Les filons contiennent assez souvent des galets dont la na- ture est tantôt la même que celle des roches Aqs parois, tan- tôt bien différente. La montagne des Chalanches, déparlement de l'Isère, ren- ferme plusieurs filons remplis d'argile et de galets de gneiss. Le filon d'Huelgoat , département du Finistère, renferm»' un poudingue formé de fragmens en partie arrondis et en 490 FIL partie anguleux àe quarz, de stéatite ( ceux-ci sont traversouvent, et on finit par ne plus rencontrer que des substances pierreuses , ordinairement celles qui , plus haut , constituent la gangue principale des minerais ; ainsi , dans les montagnes des bords du Rhin , le fond des filons métal- liques paroît rempli de quarz ; aux mines de Riegelsdorf , c'est la baryte sulfatée qui forme la gangue principale , et c'est elle qui constitue seule le filon dans la profondeur. Les mines de Giromagny , dans les Vosges , offrent de même , dans l'approfondissement des filons, trois formations successives , dont celle du milieu seule est productive. Le filon de Védrin , en Belgique, ne renferme , près du jour , que du fer hydraté en boules ou mamelons, dispersés dans un fer oxydé , pulvérulent , mêlé d'argile ; à quelque profondeur, on a commencé à rencontrer de petits filets de minerais de plomb , qui sont devenus plus abondans lorsqu'on s'est enfoncé davantage. Plus profondément encore , on trouve quelques pyrites -, bientôt le fer oxydé et l'argile dis- paroissent , et les pyrites forment la gangue du minerai de plomb ; mais en s'enfoncant toujours , le mineçai de plomb diminue , et il est probable que la pyrite remplit à elle seule le fond du filon. Le filon A'EIl-Estano, au Potosi (royaume de Buenos-Ay- res) , n'offroit, à son affleurement, que de F étain sulfuré. Ce n'est qu'à une profondeur assez forte qu'on y a trouvé des minerais d'argent. § IIL Bes filons dans leurs rapports m^cc les terrains qui les encaissent. On connoît quelques filons parallèles aux couches du ter- rain dans lequel ils sont encaissés. Cette disposition , con- traire à celle qui a été énoncée comme premier caractère des filons, fait toujours douter si les gîtes qui la présentent méritent réellement ce nom ; aussi ne doit-on le leur donner, que quand la structure cristalline de leurs parties constituan- tes et lesfragmens ou galets qu'ils renferment , prouvent que leur mode de formation a été analogue à celui des filons en général. Le plus remarquable est sans contredit l'énorme filon de la Vetamadre, district de Guanaxuato au Mexique , qui est parallèle au schiste argileux primitif qui le renferme ; mais 1.° il contient beaucoup de minerais cristallisés et un grand nombre de druscs de cristaux d'améthyste; 2." il se partage en branches, dont l'une entre dans le mur du filon et s'y perd ; 3." il traverse un porphyre qui recouvre le schiste ; ^.0 pvès de là , dans uu calcaire compacte , plus nouveau que FIL 4,/ le schiste , un filon , bien reconnoissable pour tel , court pa- railèlement à celui de la Vetamadre , et renferme les mêmes minerais ; 5.° enfin , on y trouvée des fragmens anguleux de la roche de son toit. Tous ces caractères obligent à recon- noître ce gîte pour un véritable filon. Aux mines des Chalanches ou d'AUemont ( Isère), on ex- ploite des filons parallèles aux couches de gneiss qui les re- cèlent. Leur composition , leur structure et la disposition de leurs minerais , sont en tout semblables à celles des au- tres filons de la même montagne. Dans les montagnes des Corbières , près du village de Maisons (département de l'Aude), le filon d'antimoine de las Curbas est parallèle aux couches de schiste qui l'encaissent. Il est rempli d'une argile grasse qui renferme des fascicules d'antimoine sulfuré et des fragmens de la roche du toit. Dans la vallée de la Muglitz en Saxe , près du Peschels- Miihle , on voit , au mur d'un banc d'ampelite luisant , un filon de quelques décimètres d'épaisseur, parallèle aux cou- ches de schiste et de pbyllade dont la montagne est com- posée , et rempli de fragmens en partie roulés , de la nature de ces roches. Dans les montagnes de schiste primitif d'Andreasberg , et dans celles de grauwacte et schiste de transition du Hartz et des bords du Rhin , il existe une grande quantité de filons remplis d argile ou de glaise, à peu près et quelquefois tout-à- fait parallèles aux couches du terrain , et désignés par les mineurs sous les noms de Geschkbe , de Riiscliel , etc. Des gîtes analogues , et dans la même position relative, sont connus dans le terrain de gneiss qui renferme les mines d'argent et cobalt d'Annaberg en Saxe. Ils paroissent être formés de gneiss décomposé , et contiennent beaucoup de parties cbarbonneuses. Malgré ces exemples et quelques autres, on peut dire que presque constamment les filons de toute espèce croisent les couches de terrain qui les recèlent ,soil en direction, soit en pente , soit , ce qui est le plus ordinaire , dans les deux sens. Ces croisemens ont lieu sous tous les angles. Très-souvent les couches de même nature , situées au toit el'au mur du filon , ne se trouvent plus vis-à-vis les unes des autres , et l'observation fait voir que les couches du toit sont toujours plus basses que les parties correspondantes situées au mur. On peut remarquer ce fait, particulièrement i.« aux mines de Zinnwald en Bohême : la partie des couches de minerai d'étain , situées au toit des filons qui les coupent , est toujours plus basse que la partie du, mur , et d'autant plus basse , que le filon est plus puissant-, 2.° aux mines de Saal- XI. 32 498 F I T^ felden Thutiiige, du pays de Mansfeld , de Riegelsdorf , de Bieber dans le pays de Hanau, où les couches du terrain à schiste cuivreux montrent un effet semblable, produit par les fdons métallifères ou terreux qui les traversent. Des obser- vations analogues ont eu lieu dans un grand nombre d'aulres pays, et les failles, dans les terrains à houilles, présentent journellement des faits de ce genre ( V. Faille ). ()n cite un seul filon à Bieber ( pays de Hanau), qui fait exception à cette règle, et aux côtés duquel les couches du mur sont plus élevées que celles du toit; mais ce filon est pi-esque vertical; sa pente est opposée à celle de tous les autres filons de la con- trée, et il n'est connu que sur 12 mètres de long ; il est pro- bable que sa penle générale est contraire à celle de la por- tion qui est connue , d'autant plus que de semblables ir- régularités partielles dans la penle ont lieu pour plusieurs autres filons de la même montagne. Quelquefois rabaisse- ment des couches du toit est tel , qu'on ne retrouve plus, dans toute la profondeur à laquelle l'exploitation des mi- nes fait parvenir, les couches que l'on connoît au mur. Au moins cette manière de voir est la seule qui puisse faire com- prendre la différence que présentent quelquefois les couches du toit du mur et d'un filon , lorsqu'elles appartiennent ce- pendant à une même formation de terrain. Souvent , par exemple , dans les mines du Hartz, le mur d'un filon ne pré- sente que des couches de schiste , et dans le toit, le schiste est mêlé de couches de psammite (grauwacke). Aux mines de Bockswiese, district de Zellerfeld , deux filons nommés Herzog-Aiigust et Georg-lVilhelm , presque parallèles dans leur direction , penchent, en s'écartant l'un de l'autre , l'un vers le nord, l'autre vers le midi. Le terrain situé entre les filons, et par conséquent au mur de tous les deux , renferme un banc calcaire, dans les couches de schiste qui le composent ; mais on ne retrouve le calcaire dans les couches du toit d'au- cun des deux filons. A la mine de plomb et de cuivre de Tschakyrskoy en Sibérie , le filon , ou l'amas transversal , a pour toit une roche calcaire , et pour mur un schiste , dont les couches sont inclinées vers le gîte de minerai, de manière à indiquer qu'elles s'appuient probablement sur le calcaire qui faisoit suite à celui du toit. ( Ces deux faits , bien remar- quables sous le rapport géognostique , sont représentés sur les pi. 17 et 34 de V Atlas de lu richesse minérale de M. Héron- de-Villefosse. La pi. 28 du même atlas offre la représenta- tion d'une partie des faits cités plus haut , relativement aux mines du pays de Mansfeld , de Riegelsdoii et de Bieber. ) Onavuqu'unegrande|)artiedesfilonsavoientdes5a/5artÉ?é'5et des/w/ire5, etqued'autres,aucontraire ,étoientorfA(?ren5auxro- FIL 4sg ches adjacentes. Ce dernier cas a lieu, le plus souvenl, lorsque la iialure delà rocheet celle de la substance principale du filon sont àpeu près les mêmes, etseniblent se fondre 1 une dansl'aulre. Tels sont souvent les fiions de minerai d'étain dans le granité ou dans le gneiss. Ailleurs , les filons semblent s'atlacher in- timement aux parois par les nombreux filets qu'ils y jettent. Dans ces circonstances , les rocbes des parois contiennent , jusqu'à plusieurs mètres de distance des filons , des parcelles -ou des mouches àe minerai et de gangue , et quelquefois l'ex- ploitation en est aussi avantageuse que celle du filon lui- même. C'est ce qui a lieu aux mines d'étain de Marienberg et d'Ehrenfriedersdorf en Saxe. Dans ce dernier endroit , 5 ou 6, et jusqu'à 8 ou 9 petits filons , de quelques centimètres seulement de puissance , sont situés tout près les uns des autres ; leur ensemble forme une espèce àe^/on composé ^ que l'on exploite en entier, et dans lequel le gneiss intermédiaire aux filets d'étain , fait corps avec eux , et est rempli de mine- rai disséminé , quoique d'ailleurs il soit formé de couches distinctement dirigées et inclinées comme celles de la mon- tagne. Aux mines d'Andreasberg au Hartz, le schiste qui en- caisse les filons est quelquefois tellement imprégné de par- ties calcaires , qu'il prend une teinte grise jusqu'à quelques mètres de distance de chaque côté , où l'on retrouve enfin le schiste pur. On remarque quelquefois que dans le voisinage des filons, les roches changent un peu de nature, sefendillent,s'altèrent, se ra- mollissent, etc. On attribue ces effets (au moins les derniers), à une action chimique des principes contenus dans les subs- tances des gîtes de minerais. Dans les recherches long-temps stériles, lorsque les mineurs voient le rocher éprouver quel- qu'une de ces altérations , ou fournir de l'eau en abondance, ils regardent ce changement comme indice de l'approche d'un filon. 11 arrive aussi que les roches des parois ont une direction différente de celle des roches plus éloignées, et qu'elles sont quelquefois parallèles au filon ; mais à peu de distance elles reprennent leur marche accoutumée. Les couches de différentes espèces qui composent un ter- rain , n'ont ordinairement point d'inlluence sur la nature , la puissance ou la régularité du filon qui les traverse toutes. Cependant le contraire a lieu quelquefois, principalement pour les filons adliérens : on croit remarquer alors que la ri- chesse des filons est différente, suivant la nature des couches- qu'ils traversent. On cite un fait de ce genre comme cons- tant aux mines d'argent de Kongsbergen Norvvége. Ailleurs, le plus ou le moins d€ dureté descouches du rocher, 5oo F I L paroît en rapport constant avec la puissance du filon qui le» coupe. Les filons d'Andreas!>erg deviennent presque toujours plus minces en passant «du schiste argileux ordinaire au schiste imprégné de silice , ou au jaspe schistoïde ( kiesel $chieffer')\ ils s'élargissent de nouveau en rentrant dans !c schiste argileux -, s'ils arrivent au homfels (roche pétrosili- ceuse et quarzeuse, d'apparence homogène , qui alterne avec les schistes primitifs d'Andreasberg ) , ils s'éparpillent en veinules et disparoissent tout-à-fait. Le fait le plus célèbre ix cet égard , est celui que pré- sentent, dit-on , les mines de plomb du Derbyshire. On a prétendu que , dans cette contrée , les filons couroient dans des terrains composés de calcaire et de roche trappéenne 'parioUte, qu'ils coupoient les couches calcaires , et qu'on n'en retrouvoit aucune trace dans le trapp. On a ajouté que cette altcrnation se répétoit jusqu'à trois fois; mais il paroît que ces gîtes de minerai sont très-irréguliers , et il est dou- teux que ce soient de véritables filons. L'alternative préten- due des couches de calcaire et de variolite n'est pas non plusbienreconnne. Le gisementde la roche trappéenne pour- roit bien être toute autre chose que ce qu'on l'a supposé ; et au total, ce fait a besoin d'être observé et décrit avec plus d'exactitude qu'il ne Ta été jusqu'ici. Les filons sont souvent remplis par des formations analo- gues à celles qui constituent , dans la montagne même où ils sont situés ou dans son voisinage, des bancs de minerai ou des couches de terrains. La diabase et la syénile de Valenciana au Mexique , le granité de Muéville dans le "Valais , l'ampelite et le jaspe schistoïdc de Steben et de Kemlas en Franconie , le calcaire dos Alpes de la Suisse ^ nous ont déjà offert des exemples frappans de ce fait re- marquable : on peut y ajouter les filons de porphyre à base de vake ou d'argilolite des environs de Marienberg en Saxe , qui sont entièrement semblables aux bancs de porphyre exis- tans dans les mêmes montagnes, les gîtes de fer spathiqûe d'Allevard (Isère) , et ceux de minerais de fer et de cuivre avec spath pesant, de Kamsdorfprès Saalfcld, qui forment dans les mêmes montagnes Ats filons et des bancs ^ les filons «t les couches de spalh pesant blanc et bleuâtre , à grains fins, que M. Struve a reconnus dans la montagne de Forme- çaz , près Servoz en Savoie , etc. Quelquefois les filons ne traversent qu'une espèce de ter- rain , et ne pénètrent pas dans les terrains inférieurs. Airtsi , les filons de minerai de mercure d'Orbis , de Kircheim-Bo- l^nd , de Bingert (ancien département du Mont-Toimerre ), F t L Iraversenlle terrain de schiste et de psammite qui recouvre le porphyre, mais ne pénètrent pas dans le porphyre. Ailleurs, la tête du gîte ne vient pas jusqu'au jour, et le terrain qui renferme le filon est recouvert par un autre terrain que le filon ne traverse pas. Les filons de cobalt de Bieber et de Riegelsdorf sont souvent dans ce cas; ils traversent les couches de calcaire et de psammite situées au- dessus et au-dessous du schiste marno-bitumiueux ; mais plus haut ils s'amincissent et deviennent une simple fente qui se perd bientôt, ou au moins dont on ne peut pas suivre la trace jusqu'à la surface du terrain. Le filon de (iersdorf en Saxe court dans la diabase schis- toïde et dans le micaschiste ; mais on assure qu'il ne pénètre pas dans le schiste qui recouvre la diabase. Souvent , au contraire , les filons partent du jour et pénè- trent à travers plusieurs terraias même de formation très-dif- férente. Quelquefois ils changent de nature ou de manièr<» <]'être, en changeant de terrain ; ailleurs , leur allure et leur composition restent les mêmes. Les filons de plomb, calamineetfer de laBelgique (départe- mens de Sambre-et-Meuse, de la Roëret de lOurthe ) , pas- sent , sans éprouver d'altération , du terrain calcaire dans le terrain schLsteux non bouilier; mais aucun ne pénètre dans le terrain houille r. Les filons de cobalt de Riegelsdorf traversent le calcaire, le psammite gris, et pénètrentquelquefois jusqu'au grès rouge; mais ils y sont stériles. Les filons de même nature , de Bieber, pénètrent jusqu'à 60 mètres et plus dans le micaschiste situé sous le psammite gris ; ils y deviennent stériles à quelque profondeur. Les filons de minerai d'Srgent et plomb de Johann-Geor- genstadfe , et ceux d'argent et cobalt de Schneeberg en Saxe , pénèlrentdu micaschiste dans le granité : les premiers devien- nent stériles; les autres conservent leur richesse , et sont ex- ploités dans les d^ux terrains. A Wittichen en Souabe , des filons d'argent et de cobalt traversentlegrès,etpénèlrentdans le granité situé au-dessous. Dans le district de Pasco au Mexique , les montagnes à mines sont formées de schiste argileux primitif, recouvert par un calcaire secondaire dit calcaire alpin ; les filons de mine- rais d'argent et de plomb traversent les deux terrains ; ils sont plus riches dans le calcaire. On a vu que le filon de Guanaxuato passoit du schiste ar- gileux dans le porphyre qui le recouvre. On doit citer à part les filons qui se trouvent à la jonction de deux terrains de foamalion différente , ayant ainsi l'un au. 5o. F I L loit et lautre au mur. Quelquefois, après avoir ainsi coiini long-lcmps entre les deux terrains, ilspcnèlrent soit dans l'un, soit dans l'autre , soit dans tous les deux. Tels sont les filons de fer de Rodenberg près Schwartzenberg, de Schellerbau et des environsde Johann-Cicorgenstadlcn Saxe , de Platten en Bohême, etc. Ces filons sont encaisses à l'une de leurs extrémités dans le granité , ensuite ils ont long-tomps le gra- nité pour mur et le gneiss ou le micaschiste pour toit, puis ils entrent en entier dans la roche supérieure. Ils renferment souvent des fragmens des deux roches qui leur servent de pa- rois. Aux mines d'argent et plomb de Villefort( Lozère), le fi- lon de Mazimberl court entre le granité et le micaschiste. Un banc d'argile blancliâtre d'un mètre d'épaisseur , lui sert de lisière au mur , et le sépare du granité. Du côté du toit , il est accompagné par un filon de quarz, de huit à dix mètres de puissance, quicourtdans le micaschiste parallèlement avec le filon métallique. Les gîtes de minerai du Bannat sont presque tous situés ainsi entre deux terrains différens. Ils ont en général le por- phyre syénitique pour mur et un calcaire grenu pour toit; quelquefois le porphyre forme le toit , et le mur est un mica- schiste ou un schiste primitif. Tous ces gîtes sont regardés comme des filons par Deborn , Delius et autres anciens mi- néralogistes ; mais M. Esmark pense que quelques-uns seu- lement doivent être nommés filons, et que les autres sont des f)ancs{Lager). 11 en est de même du gîte puissant de minerai de cuivre d'Agordo , dans le pays de Venise , qui est situé entre le calcaire et le schiste. «*. La nature du terrain, considérée en général, a souvent quel- ques rapports avec la nature des fiions qui s'y trouvent ; mais ces rapports paroissent bornés à des localités plus ou moins resserrées, et dans un autre pays ils sont entièrement diffé- rens. C'est donc à tort que l'on a prétendu que certains ter- rains étoient de bons terrains à filons , et que d'autres n'en ren- fermoient point, ou que telle roche étoit exclusivement pro- pre à contenir certains filons. Plus on étudie en grand la consti- tution géologique du globe ^ dit M. de Humboldt, et plus on rc- connoit quHl existe a peine une roche qui, dans certaines contrées , n ait été trouvée éminemment métallifère. On peut même observer que, sans sortir de la France, et en prenant pour exemple une même espèce de minerai, le plomb argentifère, on trouve des filons contenant ce minerai dans tous les terrains, depuis le granité (départemens de l'Allier, de la Loire, etc. ) jusqu'au calcaire secondaire ( départemens des Hautes el Ba.^ses-Alpes). F I L 5o3 Parmi les terrains anciens, ceux fonnés de roches à base de serpentine paroissent être aujourd'hui les seuls dans les- quels on ne connoisse pas de filons niélalliques. Les terrains d'alluvion n'en contiennent pas; on ne croit pas qu'il en existe dans les plus nouvelles formations secondaires. 11 paroit ensuite à peu près certain que le granité en ren- ferme un moins grand nombre que les roches primitives feuil- letées , et que celles-ci constituent en Europe, avec les por- phyres, les schistes, grauwackeset calcaires de transition , les terrains les plus riches en filons exploitables ; mais en Amé- rique, les calcaires secondaires, dils des Alpes et du Jura, ren- ferment aussi, tant au Mexique qu'au Pérou, une foule de filons de minerai d'argent , exploités et très-productifs. 11 n'y a donc à cet égard aucune règle générale à établir. Quant à la forme extérieure des terrains , on croit avoir remarqué que les filons , au moins les filons métallifères , sont plus abondans dans les montagnes peu élevées, à som- mets arrondis; mais cette opinion est peut-être due à ce que les montagnes hautes et escarpées sont, en Europe, dif- ficiles à explorer , et qu'on ne connoît pas les gîtes de mine- rai qu'elles renferment. En Amérique , beaucoup de filons productifs sont connus aune très-grande élévation ; au Mexi- que, ils sont situés presque tous entre 1800 et 3ooo mètres au-dessus du niveau de la mer. Ceux de Gualgayoc et de Mi- cuipampa, au Pérou, s'exploitent à 4ooo mètres de hauteur. On dit aussi que les filons se trouvent surtout le long des petits vallons qui descendent des montagnes aux vallées prin- cipales. Dietrich cite , à l'appui de cette idée émise par M. de Trébra , l'exemple des filons de minerai de fer du hanc de la roche exploités pour les forges de Rothau ( département du Bas-Rhin ) , dans un terrain de granité et de rocîie de corne. Ces filons ne sont que des coureurs de Gazon, dans les parties escarpées des montagnes qui dominent la vallée de la Brusch; mais à mesure qu'ils s'approchent des pentes douces qui abou- tissent à des vallons latéraux, ils se soutiennent, et on en trouve debons tout le long de ces vallons. Dietrich ajoute que c'est surtout lorsque l'inclinaison très-roide des couches du ter- rain est en rapport avec la pente escarpée de la montagne , qu'on ne doit pas espérer de rencontrer des filons nobles. On croit encore que le plus souvent, la direction des filons est parallèle, ou à peu près , à celle des vallons , et que leur inclinaison est analogue, soit à celle de la montagne dans la- quelle ils sont situés, soit à la pente générale du terrain. Mais toutes ces règles , établies d'après l'élude de quelques pays à mines , souffrent des exceptions nombreuses dans les autres contrées. Au HarU,les filons de Ciausthal et de Zcller- Sb4 FIL ^feld sont situés ainsi le long des vallons; mais cchx d'Andreaâ>-> . Lerg traversent les vallées et les montagnes. Parmi les liions dont la direction est transversale à celle des vallées, les uns n'existent que d'un côté , les autres se re- trouvent sur les deux pentes, et traversent ainsi des vallées quelquefois Irès-Iarges. On en cite un qui traverse le lac de C'jme. Quelquefois, chacun des différens vallons que le filon traverse, semble apporter quelques légers changemens dans sa direction ou dans l'alignement de ses diverses parties. Tel paroît être le filon qui a été exploité dans les anciennes mi- nes d'Allerkilz, de Narroth et de Werlau ( département du Khin-el-Moselle), et qui traverse la vallée du Rhin près de Saint-Goar. § IV. Des rappoiis des filons entre eu c. Bien rarement un filojd est seul dans une montagne ; 11 en existe ordinairement un plus ou moins grand nombre à peu de distance les uns des autres. Ordinairement aussi la nature de ces filons, au moins de plusieurs d'entre eux, est à peu près uniforme. Aussi les mineurs disent-ils que c'est dans les pays où il y a déjà des filons exploités, qu'il faut en chercher île nouveaux. Dans une même contrée, les filons de nature semblable ou de même formation sont en général à peu près parallèles en- tre eux , ou dirigés et inclinés dans le même sens. Quelque- fois même, deux formations différentes de filons sont aussi parallèles; mais ceux qui ont une autre direction appartiens aient presque toujours à une formation différente. Les filons non parallèles et voisins se rencontrent, soit dans le sens de leur direction, soit dans le sens de la pente, soit dans les deux sens. Quand deux filons se rencontrent, ou l'un d'eux cesse tout- à-fait, et l'autre continue sans changement dans son allure , ou ils s'unissent et marchent ensemble , ou ils se croisent. Dans le premier cas, le filon qui se termine n'arrive pas toujours jusqu'à la paroi de l'autre filon ; mais souvent à son approche il se divise en veinules qui se perdent dans la roche. C'est ce qu'on observe à Andreasberg , dans les filons métal- liques, aux approches desgrands filons de terre grasse. Il arrive quelquefois que si on perce une galerie dans la direction du filon perdu, à travers l'autre, et qu'on la prolonge pendant quelque temps , le premier reparoît peu à peu et reprend son allure et sa richesse ; c'est ainsi qu'on a retrouvé il y a quelques an- nées, à Andreasberg, le filon d^^ Andreaskreuiz. Lorsqu'un filon arrive jusqu'à la paroi d'un autre filon et qu'on ne le retrouve jpas Au-delà , on peut présumer, à moins qu'on ne remarque F T L -505 «ne gramîe unitbrmilé dans les couclies da terrain des deux r.ô'iés du second filon, que la suite du premier doit exister dans un plan parallèle, mais dans un alignement différent, et qu'il y a eu croisement et rejet. Souvent deux: ûlons, qui se rencontrent sous un angle aigu, s'unissent , marchent ensemble pendant quelque temps , puis se séparent de nouveau en changeant leur direction première, ou se croisent en la conservant. Les fdons de Tobie et de Hillfe- Gotles à Gersdorf offrent un exemple d'une semblable union. Ceux de Samson et Neiifang à Andreasberg, s'unissent im- parfaitement, pendant (piarante mètres de long, et se séparent ensuite. 11 en est de même de ceux àAndreaskreuiz. Les filons métalliques d Annaberg s'unissent pendant quelque temps à des filons de gneiss décomposé, parallèles aux couches , et les traversent ensuite. Quand deux filons se croisent, l'un des deux poursuit sa mar- che à travers l'autre, sans aucun changement, etl autre se re- trouve au-delà du filon croiseur ; mais ordinairement les deux parties de filon croisé ne sont pas en face Tune de l'autre, quel- quefois même elles sont à une très -grande distance. On dit alors que ce filon est rejeta par l'autre , et on appelle rejet ou saut^ la distance qui sépare ces deux parties. Quelquefois il existe dans le filon croiseur, ou sur l'une de ses parois , une espèce de bande, lisière, ou trace du filon rejeté, au moyen de laquelle on peut le suivre et le retrouve». On doit faire observer que , dans une même contrée, les effets des croisemcns des filons sont en rappcKt constant avec les à'iïléi'eïites formations reconnues dans leur composition. Ainsi , à Freyberg , des deux formations principales bien dé- terminées, l'une comprend des filons qui se dirigent tous à peu près vers le nord, ou entre neuf et trois heures, tandis que ceux de la seconde se dirigent à l'est ou au sud-est, ou entre six et neuf heures. Ceux-ci coupent toujours les filons de la première formation qu'ils rencontrent , et jamais ils n'en sont traversés. Il en est de même a Ehrenfriedersdorf , entre les filons de minerai d'étain et ceux de minerai d'argent ; ces derniers tra- versent constamment les autres. Il faut remarquer aussi que les filons remplis de galets ou de roches d'alluvion ou d'argile, ainsi que les fentes nombreu- ses à moitié vides ou remplies de terre grasse sale que l'on rencontre dans un grand nombre de montagnes , coupent toujours les filons métalliques et les filons saiwages qu'elles rencontrent, et les rejettent souvent. Le même effet est cons- tamment produit par des filons de glaise bleue ou jaune, pres- que parallèles ou tout-à-fait parallèles aux couches du terraia> .5o6 FIL qui sont Irès-abomlaiis dans les'monlagnes do schiste et de grauwacke des pays de Siegen , de Sayn, de la Lahn, des bords du Rhin , etc. La montagne des Chalanchcs , déparlement de l'Isère ; où sont exploitées les mines d'argent d'Allemont, est traversée par une multitude de petits filons métalliques, de filons sau- vages et de fentes dirigées et Inclinées dans tous les sens, qui se rencontrent , s'unissent, se séparent, se croisent, se re- jettentdc toutesles Tnanières, et forment un labyrinthe véri- tablement inextricable. ( Plusieurs planches de l'Atlas de la Richesse minérale de M. Héron de Villefosse, entre autres laplanche i3renfermant le plan delà mine de Hiinmelsfiirst, peuventdonner une idée des différentes manières dont les filons se comportent entre eus à leur rencontre. ) Lorsque deux ou plusieurs filons se rencontrent , s'unis- senl et se croisent, il arrive souvent, qu'ils sont beaucoup plus riches en minerai au lieu de leur réunion, qu'ils ne l'é- toient séparément. Un exemple frappant de ce fait , a eu lieu aux mines de cuivre et argent de Baigorry dans les Pyrénées. A la réunion des filons des Rois ^ de Sainte-Marie et de Berg- op-Zoom , on a rencontré des massifs de minerai , de quarante mètres de longueur, qui ont donné des produits très-considé- rables. Un autre exemple également remarquable, est la ri- chesse extrême du massif exploité à la mine de Neumorgen Slern près Freyberg, au lieu de réunion de plusieurs filons. Beaucoup d'autres circonstances semblables, quoique moins saillantes, se présentent journellement dans l'exploitation des mines. Elles ont fait naître l'idée qu'il devoit toujours en être ainsi , et l'on a poussé celte idée jusqu'à croire que les filons n'étoicnt jamais productifs qu'aux endroits où plusieurs se réunissoienl, ou à peu de distance de ces lieux de réunion. Cette opinion, ainsi généralisée, est une erreur. A Andreasberg par exemple, les unions elles croisemens de filons n'occasio- nent aucune augmentation de richesse. On croit même, d'a- près plusieurs exemples, qu'ils produisent un effet contraire. On le croit aussi dans quelques autres mines. Cependant, le fait de l'enrichissement est beaucoup plus fréquent que le fait opposé; mais dans un grand nombre de cas, il n'y a aucun effet de produit. Lorsqu'une grande quantité de petits filons métallifères, adhérens aux roches Aqs parois et dirigés sur plusieurs sens , se croisent et s'entrelacent dans un espace peu considérable, il se produit souvent un enrichissement général de la masse de roche qui renferme tous ces petits filons, et l'ensemble forme un gtte de minerai, exploitable quelquefois avec de grands avantages , que les Allemands appellent Sfockiverck (du FIL 5o7 nom du mode de travaux employé pour son exploilalion) , que les mineurs français confondent , sous le nom de masse ou à' amas ^ avec les filons et les bancs de minerai très-puis- sans et peu étendus en longueur, et auquel , pour le distin- guer, on peut donner le nom à'amas entrelacé. Ce sont sur- tout les filons d'étain qui forment de semblables groupes de filons on amas entrelacés. On en connoît deux très-bien carac- térisés en Saxe , l'un à Altenberg, dans le porphyre , l'autre, à SeyfTen, dans le gneiss. On exploite un gîte de minerai d'é- taiudenature analogue ,prèsde Saint-Austlcen Cornouailles. Dans la montagne de Huancavelica, au Pérou, les filons de cinabre se réunissent souvent en petits amas entrelacés. § V. — Opinions et théories sur V origine des filons. Il faudroit allonger d'une manière démesurée cet article , déjà trop étendu , si l'on vouloit donner une idée -complète de toutes celles que l'on a produites , de tous les systèmes que l'on a exposés sur l'origine des filons. Quelques auteurs anciens, entre autres Stahl , croient que les filons ont été formés par la cristallisation des substances qu'ils renferment , en même temps que les couches des mon- tagnes dans lesquelles ils sont encaissés. Cette opinion a été développée dernièrement, de nouveau, dans lesleçonsde géo- logie de M. Delamétherie ( tom. i, p. 294 et suiv. ). Quelques anciens mméralogisles , entre autres Bêcher et Henkel, supposent que des vapeurs, élevées de l'intérieur de la terre, ont opéré la transmutation en minerais des subs- tances pierreuses qui y étoienl propres. D'autres, et Agricola (mort en i555) paroît êlre le pre- mier qui ait émis cette opinion, pensent que les filons sont des fentes qui se sont formées en partie en même temps que les montagnes , et en partie postérieurement ; que les miné- raux et les gangues sont les résultats d'une dissolution des terres amenées dans ces fentes , dissolution produite par l'eau, aidée des actions contraires de la chaleur et du froid, et que ces substances ont été durcies par une sort» de sévc pierreuse qui les a pénétrées. En adoptant le fond de celte opinion , c'est-à-dire , que les filons ont été originairement des fentes, plusieurs auteurs prétendent que les terres et boues pierreuses ont été chan- gées en gangues et en minerais par l'action des vapeurs qui s'élèvent de l'intérieur de la terre. Lehmann , admettant l'existence préalable des fentes, croit que la nature les a remplies de m.étaux et de pierres , par une espèce de force végétative , qui élève les vapeurs et les exhalaisons néces- 5o8 F I L saires à cette formation , du centre du globe jusqu'à sa sur- face , comme la sève s'élève et circule dans les végétaux. Bergmann regarde les filons comme des fentes , mais ne s'explique pas sur la manière dont elles doivent avoir été remplies. Il en est de même de d'Oppel. Delius pense que les fentes, produites parle dessèchement des terrains, ont été remplies par les particules pierreuses et métalliques que les eaux des pluies ont amenées , et que les minerais et gangues ont pris la forme sous laquelle nous les voyons , par Teffet de l'action réunie de l'eau , de Tair et de la chaleur du so- leil. Cette opinion n'est autre , à peu de chose près , que celle émise par Agricola , deux cents ans plus tôt. Elle est aussi à peu près celle de Gerhard , et celle de Lasius , qui fait cependant entrer l'acide carbonique comme agent dans la dissolution et la précipitation des gangues et des minerais. Baumer dit qu'il est prouvé que les fentes des filons, pror duites plus tard que les terrains qu'elles traversent ;l ont été sous la mer, puisque la tête des filons est souvent recouverte de roches de sédiment , et puisqu'ils contiennent quelquefois des pétrifications pélagiennes. Zimmermann , Charpentier , M. de Trebra , ne croient pas à l'existence préalable des fentes ; revenant au principe de l'opinion de Bêcher et de Henkel , ils pensent que les substances dont les filons sont composés ne sont autre chose que la substance môme de la roche^ modifiée , dissoute et changée en gangues et en minerais, par l'action chimique des dissolvans, qui l'ont pénétrée suivant certaines lignes ou bandes que r on nomme filons ^ et qui circulent dans l'intérieur de la terre. Cette opinion a encore des partisans en Allemagne ; elle a été développée et soutenue, en France, dans la pre- mière édition de ce Dictionnaire, par M. Patrin , qui y a joint des idées assez analogues à celles de Lehmann, sur une sorte d'organisation du globe terrestre , dans lequel la circulation intérieure des fluides produiroit , par V assimila- tion minérale^ des effets semblables à ceux que l'organisation opère dans les végétaux et les animaux. Pour combattre toutes les opinions , autres que celle de l'existence des fentes remplies postérieurement, il suffit de remarquer : que si les filons avoient été créés en même temps que le globe , il ne devrolt s'en rencontrer que dans les terrains primordiaux ; que si leur formation étoit d'é- poque contemporaine à celle des montagnes qui les recè- lent, ils ne renfermeroient pas les fragmens des substancesdes parois , les galets , les débris de corps organisés qu'on y rencontre , et qu'un môme filon ne Iraverseroit jamais deux terrains d'ancienneté Irès-différenle ; que l'existence de va-. F I L 5o9 peuTS s'cicvant du centre <îu globe , est une supposition toute gratuite -, que la faculté que l'on accorde à ces vapeurs, ou aux fluides qui circulent dans l'intérieur de la terre , de trans- muter les substances que la cbimie regarde comme simples , et de changer les roches en gangues et en métaux , est en contradiction avec les données que les sciences nous ont fait acquérir sur la nature intime des corps et sur leurs actions chimiques réciproques ; que la prétendue force végétative des minéraux est un système repoussé par la raison , et contraire à tout ce que nous offre l'expérience ; enfin , que ces diverses suppositions, fussent-elles appuyées d'autant de probabilités qu'elles en ont peu , ne fourniroient aucun moyen de rendre raison ni de la forme des filons qui se terminent en coins à une plus ou moins grande profondeur, ni de la disposition, en zones parallèles aux parois, des gangues et des minerais, ni de la nature cristalline de ces substances , ni des druses , ni des vides que les filons renferment, ni de la présence de fragmens de galets, ou de débris de fossiles , dans l'intérieur des filons , ni de l'abaissement des couches du terrain du côté du toit , ni du parallélisme des filons de même nature dans une même contrée , ni de toutes les manières dont se comportent les filons qui se rencontrent , de leur union , de leurs rejets , de leur division en branches , filets ou veinules , de leur disparition et reparition, etc., etc. Au contraire , l'observation de tous ces faits porte à croire que les filons sont des fentes qui se sont ouvertes poslérieure- jnent à la formation des terrains , et qui ont été remplies postérieurement à leur ouverture. M, Werner, en adoptant cette idée , l'a développée , éten- due , et appuyée de nouvelles preuves dans sa Théorie des filons. Il a dû nécessairement se former des fentes, lors du des- sèchement successif des terrains déposés sous les eaux, tant par suite de l'inégalité du retrait général qui s'est exercé dans des masses si différentes de nature, que par le manque d'ap- pui offert du côté des vallées aux masses saillantes des. mon- tagnes. Il existe un grand nombre de ces fentes encore vides; il s'en forme encore tous les jours , après des années très- humides , lors des tremblemens de terre , ou dans les ébou- lemens qui ont souvent lieu dans les pays de montagnes. Les filons présentent , dans leur forme , dans leur posi- tion le plus souvent parallèle aux vallées , dans leur incli- naison générale, dans le sens de la pente du terrain, la con- formité la plus complète avec les caractères des fentes. II existe , d'ailleurs , une série non interrompue de gradations entre les fentes encore ouvertes et les filons remplis, comme 5io FIL entre les plus pelites fissures que l'on observe dans les rochers et les filons les plus puissans. Les galets, les fragmens de roches des parois , les fragmens de la substance même du filon agglutinés de nouveau, les pétrifications que les filons renferment, ne peuvent avoir clé amenés que dans des fentes préexistantes. La houille et le sel gemme , produits de for- mations plus récentes , et qui existent dans les filons , n'ont pu se déposer que dans des espaces vides. Les roches, qui remplissent un certain nombre de filons, n'ont pu cristalliser, là comme sur les montagnes où elles forment des couches , que dans un espace libre. La position des couches de terrain, plus basse sur le toit que sur le mur des filons , prouve qu'il y a eu scission dans la roche , et glissement de la partie non soutenue sur le plan incliné de la fente. La réunion d'un plus ou moins grand nombre de filons dans la même contrée , l'allure à peu près parallèle de ceux qui sont de nature ana- logue , prouvent qu'ainsi que cela doit nécessairement avoir lieu, il s'est formé , en général , des fentes nombreuses dans les mêmes terrains , et que celles qui s'ouvroient par la même cause et à la même époque , se formoientdans le même sens. Enfin , les rapports des filons les uns avec les autres sont ceux de toutes les fentes qui se produisent, dans une masse quel- conque , par quelque cause que ce soit. On en voit des exemples frappans dans les blocs de rochers parsemés de nombreuses petites veines de gangues ou de minerai. Dans l'île d'Arran, le grès est traversé , dans toutes les directions, par une multitude de fentes qui ont entre elles des rapports de tout genre parfaitement semblables à ceux des filons entre eux. Si l'un des filons étoit rempli quand il s'en est ouvert un autre , dans une direction oblique à la sienne , le second a produit à travers le premier une fente qui s'est remplie pos- térieurement ; ainsi , le filon le plus nouveau traverse le plus ancien. Mais, lors de la formation de ce nouveau filon, il s'est opéré un glissement sur son toit , de toute la partie du terrain qui a manqué d'appui. Cette masse de terrain a em- porté avec elle les parties de filons anciens qu'elle renferme; et comme le glissement a lieu sur le plan incliné du nouveau filon, suivant la ligne d'inclinaison de ce plan, si la ligne d'intersection des deux filons fait un angle quelconque avec cette ligne d'inclinaison, la partie emportée de l'ancien filon ne se trouve plus dans le prolongement de la partie restée immobile : de là le rejeton le saïUAns portions de filons anciens coupés par des filons plus nouveaux. Si une fente considérable s'opère dans une masse quel- conque , le manque d'appui , qui a lieu sur ses deux parois. F I L peut déterminer, dans leur voisinage, la formation do pîu- sieurs autres fentes plus petites , parallèles à la première , ou qui partent de ses parois et qui y reviennent , ou qui s'en écartent et se perdent dans la niasse. De là la formation des braïuJies arcovipagnantes ou joignantes des filons. Si , dans un espace étroit , il se forme plusieurs fentes parallèles , les par- ties solides restées entre les fentes doivent se fendiller bientôt dans tous les sens. Si les vides produits par toutes ces scis- sures sont remplis en même temps , par une cause quel- conque , l'ensemble donnera complètement l'image des gîtes cités comme des filons très-puissans et irréguliers dans leur allure ; tels que ceux de Poullaouen , de Clausthal et tie Zellerfeld , etc. Si une fente se produit dans une masse de consistance non homogène , il se peut que quelques parties de cette masse , plus dures , ou plus molles et plus tenaces , opposant une ré- sistance plus grande à la cause qui produit la fente , lui cèdent moins (et alors lafenle se rétrécit), ou même n'en soient pas traversées du tout , et dans ce cas la fente diminue et se perd en s'éparpillant avant d'arriver à la masse qui résiste: Le filon qui remplit cette fente sera donc moins puissant à tra- vers certaines couches, ou cessera avant d'arriver à elles ou à un autre filon préalablement existant et qui ne se sera pas ouvert; mais, si la cause qui a produit la fente a agi au-delà comme en-deçà des parties qui ont résisté , le filon se reforme de l'autre côté , de la même manière qu'il a fini en avant de la partie du terrain restée intacte. Tels sont les faits observés dans beaucoup de mines , entre autres dans celles d'Andreas- Lerg. On peut suivre ces comparaisons et ces raisonnemens dans tous les cas possibles, et l'on verra toujours que les faits of- ferts par les filons sont ceux que doivent présenter , dans des circonstances analogues, des fentes qui se forment dans une masse de terrain, par une cause quelconque de retrait ou d'affaissement, ou même de soulèvement; seulement, dans ce dernier cas, la partie soulevée devant glisser de bas en haut sur le plan incliné formé par la fente, le toit du îdon devroit présenter les couches dans une position plus élevée que le mur. Comme cet effet n'a pas lieu générale- ment , et qu'il n'est même bien constaté nulle part , on est fondé à conclure que , dans tous les lieux bien observés , il y a eu glissement de haut en bas d'une partie du terrain, et non soulèvement de l'autrepartici qu'ainsi leclérangement a eu lieu en vertu des lois de la pesanteur , et qu'il n'a point élé l'effet d'une force d'expansion intérieure. Enfin , la nature des substances les plus répandues dans 5i2 F T T. les filons , nature clifférenle de celles des subslanccs qui for- ment les roches voisines, l'étal crislallin de ces suljstances, même au milieu des roches de sédiniens, les vides qu'elles laissent entre elles et les druses nombreuses qu'elles for- ment, leur disposition fréquente en zones parallèles aux pa- rois des filons, et la disposition de ces 7Xjnes qui prouve qu'elles ont été déposées successivement, et qu'elles sont d'autant moins anciennes qu'elles s'approchent davantage du milieu , les diverses formations que. 1 on peut reconnoître^ dans les substances des filons voisins , on d'un même filon , soit l'une à côté de l'autre , soit l'une au milieu de l'autre , soit à diverses profondeurs, et qui indiquent des âges diffé- rens dans les différens dépôts , la concordance constante qui a lieu entre cette différence d'âge, reconnue pour les for- mations, et celle que fait connoîlre le croisement des filons de deux formations différentes , tout concourt à prouver que les filons ont été formés postérieurement aux terrains qui les recèlent, et qu'ils se sont formes dans des fentes ouvertes dans ces terrains. Une fente peut s'être ouverte dans un filon rempli, et avoir donné naissance à un nouveau filon. Tel est fexemple of- fert par le filon de Heinilz FlacJie à la mine de Marcus-Rœh- ling près Annaberg, où le filon métallique exploité s'est formé au milieu d'un filon de vake. Quelquefois le nouveau filon se forme de côté , ou près des salbandes. Les lisières qui accompagnent un grand nombre de filons, ne sont pas proba- blement autre chose. On oppose à cette théorie le peu de netteté des parois de certains filons, l'irrégularité de leur puissance , l'adhérence de quelques filons aux parois et la dissémination du minerai dans les roches du toit et du mur, l'influence des parois sur la richesse des filons, les fissures parallèles que présentent (juelques filons dans leur intérieur, et le foible degré d'in- clinaison de plusieurs d'entre eux. Les deux premières objections ne paroissent pas mériter d'être réfutées , et les faits sur lesquels elles s'appuient s'ex- pliquent naturellement, en songeant aux bouleversemens et aux accidens de tout genre auxquels ont dû donner lieu les déchiremens et les affaissemens de masses énormes, comme celles dans lesquelles les filons se sont formés. L'adhérence des filons aux parois n'a lieu, en général, ainsi qu'il a été dit, que quand les substances dufilon et celles de la monta'gne sont à peu près de même nature. 11 faut ajou- ter que cette adhérence , ainsi que la dissémination des subs- tances des filons dans les parois (quand elle n'est pas le pro- duit d'une formation postérieure, analogue à celle des/zWè- FIL rés)^ semblent prouver que la fente a été foniice et le filon rempli peu de temps après la formation du terrain qui l'en- caisse , et lorsque ce terrain ctoit encore ilion dans la ro- che, des sul)stances tenues en dissolution ou qui sedéposoienl dans le lilon. Aussi observe-t-on ce fait seulement dans les filons qui, par tous leurs caractères, se présentent comme liès-anc.iens et comme d'une formation antérieure à celle des autres. Tels sont, en général, les filons d'étain , et en par- ticulier ceux d'Ebrenfriedersdorf en Saxe , déjà cités comme étant constamment traversés par les autres filons du mém« pays. Tels sont aussi les filons d'Andreasberg, qui présen- tent cet autre caractère d'ancienneté, qu'ils croisent et tra- versent montagnes et vallons , ce qui semble prouver qu'il» étoient formés antérieuremeni môme aux vallées principales du terrain primitif ([ui les reiif A'c//t'//('/\r r<'f/ior/i ii/i/ii/ ■ y'.'Ay'.r /r.,r/i/. or;>, '. A\r„r F I S 535 bouche terminale , entourée de tentacules dilatés en plateau , divisés ou dentés au sommet ; anus à l'extrémité postérieure. Les Holothuries élégante, tubuleuse , impatiente, LIMACE et digitée, constituent ce genre, (b.) FISTULAIRE , Fisiularia. Genre de plantes, établi par Stackliouse, Néréide hrikinnique aux dépens des Varecs de Linnœus. Ses caractères sont: substance des frondes (feuilles) cartilagineuse, épaisse, très-glabre ; rameaux distiques : vési- cules formées aux dépens des frondes et plus larges qu'elles ; fructification terminale ou latérale ; ovules dans une mu- cosité. Ce genre rentre dans celui auquel Lamouroux a cot*servé le nom de \arec. lien compose la septième section. Les, espèces qui le constituent, sont les Yarecs^NOUEUx, fibreux et de MACKÉE. (b.) ' • FISTULAIRE, Flstulària: .Genre de .poissans de la di- vision des abdominaux , que Linoeeus- avoit formé de trois espèces, mais que Lacépède a rêduit'à ifne seule en res- treignant ses caractères. V. Aulostome et Solénostome. Les caractères de ce genre sont donc'actuellemenl : mâ- choires très-étroites, très-allongées en forme de tube.; ou- verture de la bouche à l'extrémité du museau ; corps et queue très - allongés et très - déliés; nageoires petites ; une seule dorsale. Cette nageoire est située au-delà de l'anus et au- dessus de l'anale, La FiSTULATRE pÉtimbe , Fislularia tàbacaria , Ljnn. , qu'on appelle aussi pipe ^ trompette ^ flûte , fil-en-cul y a quinze rayons à la nageoire du dos ; la caudale fourchue ; l'extré- mité de la queue terminée par un long filament. On la trouve dans les mers de l'Amérique et des Indes. Elle vit de petits poissons et de cru^stacés qu'elle prend dans les fentes des rochers au moyen de son long bec. ElLe parvient à plus de trois pieds de long; sa chair est maigre et sèche ; son épine dorsale n'a que quatre vertèbres, dont la première est démesurément longue. V. pi. D. 24.. (b.) FISTULANE, Fistulam- Genre de coquilles de la divi- sion des MuLTiVALVES , qui ont pour caractères d'être tubu- liées , en massue , ouvertes à, leur extrémité grêle, et conte- nant dans leur cavité deux valves non adhérentes. Ce genre ne diffère de celui des Ïarets, d'après l'observa- tion de Daudin , que parce que l'intérieur des coquilles qui le composent, ne contient qu'une paire de valves, tandis que celui àestarets en contient deux. Ces valves sont disjointes al- ternativement, et obliquement baillantes ; leur charnière est simple et sans ligament. Les fisiulanes percent non-sculcmenl le bois , mais encore 536 F T T les pierres , les madrépores , les coquilles, etc. Leur genre de vie est peu connu ; mais il y a tout lieu de présumer qu'il se rapproche de celui des Tarets. V. ce mot. On connoît huit espèces de fistulanes , dont les plus re- marquables sont : La FiSTULANE AGRÉGÉE, qui est ovale, allongée, et réunie en groupe. Elle se trouve dans le bois tombé dans la mer, à Ceylan. La FlSTULANE CLUNATELLE est presque cylindrique , re- courbée , et sa base a deux renflemens latéraux. F. pi. E. i5. où elle est figurée. Elle a été trouvée fossile à Beines , près Paris , par Daudin. La FisTULANE DES ROCHERS se trouve dans les pierres et les coquilles, sur les côtes d'Amérique. Guettard a appelé Uperote , \cs, fistulanes fossiles, (b.) FISTULARIA. Dodonée désigne, par ce nom, la Pédi- CULaire des bois , Pedicularis sylmtica. (ln.) FISTULIDES. Section des animaux sans vertèbres, selon .Lamarck. Elle renferme ceux qui ont la peau molle , mobile et irritable ; le corps allongé , cylindrique, mollasse , très-con- t ractile.Les genres qui y entrent sont : Actinie, Holothurie, FiSTULAIRE, PrIAPULE et SiPONCLE. (B.) FISTÙLINE , FisiuUiia. Genre de Champignons établi parBulliard, et qui présente pour caractères :une surface in- férieure garnie de petits tuyaux isolés, dans lesquels sont contenues les semences. On ne connoît encore qu'une seule espèce de ce genre. Elle est figurée pi. 4-64- et 4-97 de VHist. des Champignons de Eulliard. Elle ressemble à une langue de bœuf, c'est-à-dire , qu'elle est rouge , charnue , rugueuse, mollasse etdimidiée ; sa chair est comme zonée , et d'un rouge plus ou moins foncé ; ses tubes sont grêles et inégaux , d abord blancs, et ensuite rougeâtres. Elle croît ordinairement sur les vieilles souches ^ à fleur de terre , mais aussi quelquefois sur les grands arbres. Elle varie beaucoup dans sa forme et dans sa grosseur. C'est le holeius hepatkiis de Scha-ffer. Paulet range lafisluline dans sa famille des Agarics chair. 11 la regarde comme un bon manger, (b.) FITCHES. Nom de la Yesce , dans quelques parties de l'Angleterre, (ln.) EtTERT. Nom du Traquet de Madagascar, (v.) FITIS Nom d'un PouiLLOT. Voy. à l'article Fauvette, pae. 2,36. (v.) FITO-MOMU. Au Japon , c'est un des noms de I'Aman- DIER , si l'on en croit Thunberg. (ln.) ï'iTO-SAÏ des Japonais. C'est le perdiciiim tomentosuja , Thuub. (LN.) F L A 53; FIVE-FINGER. Nom anglais de la Potentille ram- PA?iïE. (LN.) ri\¥A. C'est le Tomex du Japon, (b.) FI-YOiV(i-TSAO. Nom chinois du Phyllanthe uri- na ire , PhyUanthus winaria , L. (ln.) FIZBOHNE, Fisofen. Deux noms vulgaires allemands du Haricot, (ln.) FLABELLAIRE , Flahcllaiia. Genre de polypiers établi par Lamarck, aux dépens desCoRALLiNEs. Il réunit les H ali- JMÈDES et les Udotees de Lamouroux , mais à tort , puisque les premières ont les articulations fort distinctes , et qu'il n'y en a pas dans les dernières. V, Coralli>e, (b.) FLABELLAIPiE, Flahellaria. Genre déplantes établi par Cavanilles , et contenant une espèce figurée pi. 264 de ses D isseii niions ^ mais qui depuis a été réunie' aux HiRÉES de Jac- quin. V. ce mot. (b.) FLABELLAIRE , Flahellaria. Genre de plantes établi par Lamouroux , Annales du Muséum , pour placer la Conferve FLABELLIFORME de Desfontaincs {Flore atlantique ). Ses ca- ractères sont : mailles du réseau très-petites , superposées et entremêlées. On la trouve dans la mer Méditerranée. Roth en avolt fait une Ulve. (b.) FLABELLÏPÈDES.(OmiV/i.) Oiseaux à quatre doigts di- rigés en avant et réunis dans une même membrane, (v.) FLACHS , FLAS. Noms du Lin, en Allemagne. On y donne cependant ces mêmes noms à la Linaire , à la Cus- cute et au PopuLAGE. (ln.) FLACHS BOTTER. L'un des noms allemands de la Ca- MÉLINE (JSIyagnim satmim') et de la CcscuTE. (ln.) FLACON DE PELERINS.Cest la Courge-calebasse, Cucurbila lagenaria. (LN.) FLx\COURTIA. Ce genre de plantes décrit à l'article Ra- MONTCHi , a été consacré par Commerson et Lhéritier, à la mémoire de Flacourt , qui fit connoître diverses plantes de Madagascar. Ce genre ne se rapporte pas complètement aux familles établies ; il a de l'affinité avec le mmea de Poiteau et le stigmarota de Loureiro. Ils formeront peut-être un jour une petite famille à eux trois, (ln.) FLACQUETIN DES INDIENS, Pendant d'oreille des Indiens ). Nom donné anciennement aux graines de la Belle-DE-NUIT (Mirabilis jalappa). (LN.) FLADBYG. L'Orge à deux rangs {Hordeum distickum) porte ce nom en Norwége. (ln.) ^ FLAEK. Nom donné, en Scanie, à I'Alpiste en roseau, Phalaris arundinacea. V. Calamagroste, (ln.) 538 . F L A FLAETZBIRN. Un des noms de la Pomme-de-terre , en Allemagne, (lis.) FLj'îEJE. Nom donné , en Scanle , province de Suède , au Faux Glayeul acore , Iris pseudoacorus. (ln.) FLAGELLAIRE , Flagellaria. C'est une plante de l'hexan- drie trigynie, et de la famille des asparagoïdes, qui est remar- quable par la forme assez particulière de ses feuilles : sa tige est herbacée, feuillée et sarmenteus.e \ ses feuilles sont alter- nes , engaînées à leur base , et terminées par une vrille qui se roule en spirale pour s'accrocher aux branches des arbres ; elles sont longues , glabres , entières , et ont sur leur gaîné un avancement particulier en forme de lobe ; ses fleurs sont disposées en panicule terminale rameuse , et munies à leur base de petites écailles minces et spathacécs. Chaque fleur offre une corolle urcéolée et un peu campa- nulée , divisée en six découpures , dont trois intérieures et plus longues ; six étamines ; un ovaire supérieur, arrondi, chargé de trois styles , grands , épais , à stigmates velus et adnés à leur côté intérieur. Le fruit est une baie arrondie, glabre, et. qui contient, sous une chair peu épaisse , une semence ronde et osseuse. Cette plante croît dans les Indes et dajis les îles qui en dé- pendent ; on la trouve aussi à Madagascar. Elle est cultivée dans quelques jardins d'Europe. (B.) FLAGÈLLAIPiE, Flagellaria. Genre de plantes établi par Stackhouse , iV(?mJe britannique^ aux dépens des Varecs de Linnseus. Ses caractères sont : frondes (feuilles) cylindriques, roides, cartilagineuses, contournées en dedans, plus larges en leur milieu , renfermant une mucosité ; fructifications dans de petits tubercules enfoncés placés à l'extrémité des branches. Ce genre rentre dans celui appelé Chondre par Lamou- roux. Il renferme quatre espèces , savoir ; les Yarecs Fil , Thrix , Flagelliforme et Très-long, (b.) FLAGELLÉE ou SANGUINE. Variété de la Laitue cultivée, (ln.) FLAGWURZ. V. Felrlss. (ln.) FLAMANT , ou FLAMMANT. Nom imposé au Phé- MCOPTÈRE et à I'Ibis rouge, d'après la teinte de leur plu- mage. Le Flamant des bois. Nom que porte , à Cayenne , I'Ibis DES bois. Le Flamant gris. Nom que les Créoles de la Guyanje donnent à I'Ibis brun. Le Flamant rouge. V. Ibis rouge, (v.) FLAMBANT. La couleur d'un rouge vif et comme flam- bant du Phénicoptère , a fait appliquer à cet oiseau la dé' F L A 539 nomination àt flambant ^ dont on afait ensuite Flammant V. Phénicoptère. (s.) FLAMBE. Nom de plusieurs espèces d'iRis. (b.) FLAMBÉ. Nom donné, par Geoffroy, à un papillon que Linnseus nomme podatyrii{s. V. Papillon, (l.) FLAMBEAU. Poisson dugetirc Cépole. (b.) FLAMBEAU DU RÉROU-ou CIERGE DU PÉROU. V. les mots CactÈ du Pérou et Cierge, (ln.) FLAMBERGEANÏ. C^est tantôt le Courlis, tantôt l'HuiTRIER. (V.) FLAMBO. V. Flambeau, (s.) FLAMBOISIER. V. Framboisier, (ln.) FLAMBOYANTE. C'est le conm generalis de Linnœus. V. le mot Cône, (b.) FLAMENCO. NoAi anglais du Phénicoptère. (v.) FLAMETTE. Nom qu'on donne à la Macte poivrée, (b.) FLAMO. Nom de la Cépole t^nia , à Nice, (desm.) FLAMULE. C'est la Clématite droite, (b.) FLAMME. Fluide lumineux qui émane des corps en dé- flagration et qui résulte de l'embrasement des parties vola- tiles d^ ces corps, (pat.) FLAMME. C'est le nom vulgaire du Cépole t^nia. (b.) FLAMME. Nom d'un variété d'OEiLLET rouge ponceau. (LN.) FLAMME BLANCHE. Nom d'une espèce d'iRis. (b.) FLAMME D E JUPITER. Nom donné autrefois à la Clé- matite droite à cause de sa tige qui rougit ainsi que ses feuil- les, (ln.) FLAMME DES BOIS, Flamma syhanwi, Rumph. , Amb. 6, pi. 46. C'est r/itora rocan^a, Linn., remarquable par la belle couleur de feu et l'abondance de ses fleurs. Elle croît dans l'Inde , et on la cultive dans nos serres, (ln.) FLAMME FÉTIDE. C'est une espèce dTRis, (b.) FLAMME (Petite) DES BOIS. Nom donné , par Rum^ pbius, à un arbrisseau à fleurs rouges, que les Malabares nom- ment Pavetta. C'est le pa^elta indka ^ L. (ln.) FLAMMET. Nom du Cembro , Finus cemho. (ln.) FLAMMETTE. C'est la Petite douve {Rammculusjlam' miiîa) , et une espèce de Clématite , Clematis flammula. (ln.) FLAMMULA. Nom donné anciennement à l'espèce de renoncule noravaée. petite douve, et à quelques espèces de Clé- matites. Rumphius (Amb. 4- •, t. ly'j^ nomme flammula syk'a^ rum le pavetta indîca , Linn. (ln.) Sio F T. A FLAP. Nom des Conferves, en Hollande, (ln.) FLAS. Nom allemand du Lin. (ln.) FLASCOPSARO. Nom du Tétrodon hérissé, (b.) FLASSADE. F. Flossade. (s.) FLATE , F/ata , Fab. Genre d'insectes, de Tordre des hé- miptères, famille des cicadaires, très-voisin de celui des ful- gores, et dont il ne diffère que par les caractères suivans : la lète est le plus souvent transverse , et ne se prolonge point , ou que rarement , en forme de museau ou de bec ; le second article des antennes , ou le plus grand , est proportionnelle- luent moins épais et plus long ; il est plus cylindrique ou ovoïde que globuleux ; les élytres sont encore ordinairement plus larges que celles des fulgores ; tantôt elles s'étendent pres- <{ue horizontaleriient , tantôt elles sont fortement inclinées de chaque côté du corps, et s'appliquent l'une contre l'au- tre, par leur bord postérieur; la côte est arquée à sa base. Ces insectes représentent , dans cet ordre , les lépidoptères <[u'on nomme pyrales. Les femelles recouvrent leurs œufs avec une matière farineuse ou cotonneuse , très-blanche , et qui ("orme quelquefois un paquet à l'extrémité postérieure de l'ab- domen. J'ai établi le premier ce genre , sous la dénomina- tion de Pœkilloptère. J'en ai ensuite formé une division dans celui des fulgores. Fabricius y rapporte la cigale à ner- oures de Linna>us, et deux ou trois espèces analogues , dont le corps est plus allongé , et dont les élytres sont compara- tivement plus petites et peu dilatées. J'avois formé, avec ces insectes , le genre Cixie. Jls se trouvent en Europe , tandis que les fiâtes sont, en général, propres aux contrées équato- riales ou voisines des deux tropiques. Je citerai , i.» La Flate phalénoïde , Flatn phalœnoides , Fab. ; Deg. Insect. , tom. 3 , pi. 33. , fig. 6 : elle a environ .sept lignes de long. Le corps est d'un jaune clair , avec les ailes blanchâtres, très-grandes, pendantes, et marquées de points noirs , vers la côte , et près du bord interne ; la côte est rous- sâtre à sa base ; le second article des antennes est cylin- drique. On la trouve à Cayenne et au Brésil. 2.0 Flate a nervures , Fluta neivosa , Fab. ; Deg. îhid. p. 182 , pi. 12 , fig. I , 2. Elle est de moitié plus petite que la précédente , noirâtre , avec la tête , le premier segment du tronc , le bord postérieur des anneaux du ventre et les pattes d'un brun roussâtre ; les ailes sont transparentes , avec les nervures blanches et ponctuées de noirâtre ; on y voit aussi quelques taches de cette couleur. La tarière de la femelle forme une espèce de queue ; elle est composée de trois lames , dont deux latérales ressemblant à des cuillerons très-allon- gés , servent d'étui à l'intermédiaire , et qui est la tarière F L E r>4i proprement dite ; contre l'ordinaire , elle n'est point dentée. Cette flate , qui varie beaucoup, est commune dans les bois, en Europe et aux environs de Paris. On y trouve aussi la f. du cynosbate , et la f. cimiculaire de Fabricius. La cigale ^ feuille ambulante de Degeer, ihld. ^ pi. 82 , fig. 7 , est , à raison des antennes et du port des ailes , une espèce de flate ; et cependant sa tête forme un museau droit et pointu, comme dans les fulgores ; ce qui prouve que les deux genres ne peuvent être essentiellement distingués l'un de l'autre que par les antennes, (l.) FLATERIE , Flateria. Genre établi par Desvaux, d'après Richard , pour placer le Muguet du Japon. Il a aussi été appelé Fluggée et Ophiopogon. Ses caractères sont : éta- mines insérées sur le bord de Tovaire ; anthères presque ses- siles; ovaire à demi-inférieur à six loges monospermes , sur- monté par trois stigmates ; semence souvent solitaire par Tavortement des autres. La plante qui constitue ce genre est vivace , a les feuilles linéaires , et les fleurs disposées en grappes, sur une hampe très-courte. On la cultive dans nos écoles de botanique , où elle se multiplie par le déchirement des vieux pieds , en hiver. Elle craint les fortes gelées, (b.) FLATTERAESCHE. Lun des noms du Peuplier- tremble , en Allemagne, (lm.) FLATRURE. ( Vénerie. ) C'est l'endroit où le lièvre et le loup s'arrêtent et se couchent sur le ventre , lorsqu'ils sont chassés. Ce qui s'appelle se flairer ^ en terme de chasse, (s.) FLAVÉOLE. F. les genres Fauvette et Bruant, (v.) FLAVERIE, Flaoeria. Genre de plantes de la syngénésie polygamie nécessaire , établi par Jussieu , mais qu'on a re- connu depuis devoir être réuni aux Milleries. Ventenatpense qu'on doit conserver ce genre , mais en lui enlevant l'espèce sur laquelle il a été fait, c'est-à-dire le contrayerha ^ espèce qui sert en Amérique à la teinture jaune, (b.) FLAVERT. V. Le genre Gros-bec. FLAVIAd'Heistcr. C'est la YLOV\E{Jntlioxanthum). (ln.) FLAX. Nom du Lin , en Angleterre, (ln.) FLÉAU. V. le mot Fléole. (b.) FLECHE. Poisson du genre Callionyme. (b.) FLÈCHE D'EAU. C'est la même chose que Fléchière. FLECHE D'INDE. C'est le Galanga arondinacé. (ln.) FLÈCHE DE MER. Nom vulgaire du Dauphin ordi- naire. V. Dauphin, (s.) 542 F L E FLÈCHE DE PIERRE. On a anciennement donne' ce nom aux Bélemnites. (b.) FLÈCHES. F. Armes, (s.) FLÈCHES D'AMOUR. Les marchands d'histoire natu- relle donnent ce nom à une variété de fer oxydé , d'un jaune roussâtre , qui a effectivement la forme de petites flèches, et est engagée dans un quarz-hyalin transparent , quelquefois légèrement nuancée de violet , qui se trouve à Petrosabos- ky en Russie. On taille ce quarz , à Saint-Pétersbourg, pour en faire des bagues et des épingles, (luc.) FLECHIÈRE , Sagitiarîa. Genre de plantes de la mo- noécie polyandrie , et de la famille des alismoïdes , dont les caractères sont : fleurs mâles et fleurs femelles sur le même pied , présentant un calice de trois folioles , concaves et persistantes; trois pétales plus grands, mais de môme for- me ; fleurs mâles au sommet de l'épi offrant un grand nombre d'étamines ; fleurs femelle au - dessous offrant un grand nombre d'ovaires, ramassés sur un réceptacle commun, glo- buleux, pourvu chacun d'un style extrêmement court. Le fruit est composé de quantité de capsules monospermes évalves. Ce genre renferme une douzaine d'espèces. Ce sont des plantes aquatiques , à feuilles plus ou moins saglttées , et à fleurs verticillées par étage. La seule espèce dans le cas d'être citée, est la Fléchière d'Europe, k^a^Z/tomi sagiitlfoUa, Linn., dont les feuilles sont gittées , et les capsules comprimées , recourbées et aiguës. On la trouve abondamment dans les étangs , les fossés , et sur le bord des rivières. Les habitans des côtes Ouest de l'Amérique septentrio- nale , à l'embouchure de la Colombia , font leur principale nourriture végétale de la racine d'une fléchière fort peu dis- tincte de celle-ci. Il en est de même au Japon; mais ici ce sont les feuilles qu'on préfère, (b.) FLECKTGRAS. Nom allemand du Chieî^dent , Tri- tîçum repens. (Lis.) FLEERE. Nom du Sureau , dans quelques parties de l'Allemagne, (ln.) FLEGELHOLZ. C'est le Charme, en Allemagne, (ln.) FLEMMINGIE, Flemmingia. Genre de plantes établi par Roxburg aux dépens des Sainfoins. Ses caractères sont : calice à cinq divisions ; étendard strié ; légume sessile, ovale, renflé , bivalve et disperme ; semence sphérique. Les Sainfoins strobilifère et Linée font partie de ce genre , qui renferme une douzaine d'espèces. Il rentre dans celui apptlé Lourée par Jaume Saint-Hilaire. (b.) F L E 543 FLÉOLE , Phleum. Genre de plantes de la triandrie di- gynie, et de la famille des Graminées, dont la fleur offre une balle calicinale, sessile, uniflore, bivalve, oblongue, com- primée, et comme tronquée à son sommet; balle qui se ter- mine, sur les côtés, par deux angles aigus; une balle intérieure également bivalve , plus courte que l'autre ; trois étamines ; un ovaire supérieur , chargé de deux styles à stigmates plu- meux; une semence enveloppée par la balle florale. Ce genre contient quatre à cinq espèces , dont les fleurs sont disposées en épi serré. La FléOLE des prés, qui a Tépi cylindrique, très-long, cilié , et la tige droite. Elle est vivace et se trouve dans tous les prés gras. C'est un excellent fourrage qui se fauche deux fois par an, et peut encore , avant l'hiver, servir de pâture aux vaches et aux chevaux. La Fléole noueuse a la racine bulbeuse et la tige cou- chée à sa base. Elle se trouve dans les lieux mare^geux, et fournit également un très-bon fourrage , mais qui foisonne moins que celui de la précédente. La Fléole africaine a l'épi cylindrique, les épillets rapprochés , les pédoncules triflores et velus. Elle vient dans l'Afrique orientale , où on emploie ses semences à faire des gâteaux et de la bouillie. Le genre Crypside a été formé aux dépens de celui-ci. (B.) FLESSERÂ. Genre établi par Adanson , et qui a pour type le Nepeia lanata , Ait. ; il diffère des CHATAlREs(ne/>cto) par la lèvre supérieure de la corolle, entière et non fen- due, (ln.) FLET ou FLEZ. Poisson du genre Pleuronecte , Pleu- ronectes Jlesus ^ Linn. , qu'on confond fréquemment avec le fletelet , flétan , ou fleton , ou pôle ( pleuronecles hippoglossus , Linn. ). (b.) FLETAN , Hippoglossus. Espèce du genre des Pleuro- NECTES , que Cuvier croit pouvoir être employée à servir de type à un sous-genre qui auroit pour caractères : corps oblong et rhomboïdal ; les mâchoires et le pharynx armés de dents aiguës, (b.) FLETAN. V. F AIT AN. (desm.) FLETELET. V. àVariicle Flet. (e.) FLETON. V. Flet. (s.) FLETRISSURE. Maladie des arbres. V. Arbre, (tol.) FLEURS. La fleur est l'ensemble des parties qui compo- sent le lit nuptial des plantes. Son histoire est celle du boulon qui la renferme avant quelle épanouisse à la lumière, celle du pédoncule sur lequel elle est posée , celle du calice, de la 5« 1" L t: corolle et des neclaires qui l'accompagnent , et celle des éi.i- mlnes et du pistil qui la composent essentiellement, parce que leur présence est nécessaire pour le concours de la fé- condation, qui est le but de la nature dans la production des Heurs, soit que cette fonction impérieuse , dans tous les corps vivans, s'accomplisse dans les plantes, au moyen des sexes réunis dans les fleurs hermaphrodites , ou séparés dans celles qui habitent sur des rameaux ou des individus différens d'une même espèce de plante. Du Bouton à fleurs. — En parlant des feuilles ^ et des boutons qui les renferment dans leur état primitif, nous avons indi- qué les différences et l'analomie des boutons mixtes, à feuilles, à fruits et à fleurs ; il doit suffire de dire ici que l'histoire par- ticulière des fleurs, considérées dans tous les étals, est telle qu'elles existent d'abord dessinées en miniature dans un bou- ton qui a une forme constante dans le même végétal, et qui renferme i^ous ses écailles les étamines, le pistil et les parties accessoires de la fructification , qui paroîtront au jour lors- que la saison et les circonstances nécessaires viendront déter- miner leur évolution des nombreuses couches d'écaillés su- perposées qui les resserrent et les protègent contre l'action des corps actifs de l'almosphère. Des Fleurs épanouies, ou de la Fleuraison. — L'époque de la dilatation des boutons arrivée , les fleurs s'épanouissent pour former le lit nuptial dont lesornemens se composent de couleurs riches et variées , du parfum le plus doux et des formes les plus élégantes. A cette époque , étalant dans l'air leurs nombreuses surfaces , elles jouissent du stimulus atmo- sphérique , et accomplissent ainsi l'acte de la fécondation : elles protègent encore pendant ce temps , plus ou moins long, l'œuf fécondé , et se flétrisent enfin quand la reproduction est assurée par la formation complète de la semence qui en est le résultat. Les couleurs , les formes et les différences systé- matiques et caractéristiques des fleurs seront indiquées en parlant des fleurs en particulier ; et à l'alphabet des termes de botanique, leur histoire anatomique et physiologique ren- tre dans l'examen séparé des parties qui les composent, qui fera suite aux considérations générales dans lesquelles nous allons entrer, / Les fleurs , considérées dans leurs rapports avec Thygiène ou les besoins de la vie, ne présentent pas de sujets de mé- ditation d'un aussi grand intérêt que les feuilles. Lorsqu'elles paroissent dans nos jardins, ou qu'au printemps elles vien- nent faire le plus bel ornement de la végétation, et embellir tous les lieux peuplés de végétaux , elles nous inspirent des senlimens pleins de charmes pour l'harmonie de leurs cou- F h F, 54=^ îeurs et la douceur de leur parfum ; snaîs il ne succède pas k ces sensations agréables d'idées sublimes , de rapports , de modifications ou d'influences sur les corps atmosphériques, sur la décomposition de 1 eau , la production de Tair exclusi- vement susceptible d'entretenir la vie animale , l'attraction de la foudre , et l'origine des sources qui sourdent en canaiix d'abondance des flancs des montagnes ornées de forêts, pour porter la fertilité dans les plaines consacrées à la culture des plantes alimentaires. Ces attributions, dont les conséquences sur les besoins des honmies sont faciles à sentir, et d'une ap- plication si nécessaire , appartiennent aux feuilles. Les fleurs , au contraire , dégagent , dans toutes les circonstances , des gaz délétères et nuisibles à l'existence animale , et des arômes plus ou moins contraires à l'organisation , par la manière dont ils l'affectent. Si les odeurs suaves de la tubéreuse , du jasmin , de l'héliotrope , du réséda et de la rose , stimulent agréablement les nerfs olfactifs et plaisent à l'odorat , elles peuvent , rassemblées dans les habitations , nuire h la santé, en affectant le système nerveux. C'est une erreur populaire , de croire qu'elles purifient l'air des appartemens ; car , au liewde le neutraliser, elles en masquent les mélanges perni- cieux à l'économie animale vivante : toutefois elles ne pro- duisent cet effet nuisible que lorsqu'elles sont enfermées dans un local où l'air atmosphérique ne peut arriver et neu- traliser les gaz impurs qu'elles dégagent, et que leurs odeurs enveloppent tellement , que , charmant nos sens , elles nous trompent sur le danger qui nous mena.ce. Considérées dans leurs effets généraux sur l'économie ani- male , les émanations des fleurs produisent des sensations qui calment les sens ; la vue d'une prairie émaillée de fleurs pro- duit en nous un sentiment subit et délicieux , qui fait dispa- roître le malaise physique et moral; et la première sensation que fait sur nous le spectacle des arbres fruitiers chargés de fleurs, est plus vive que celle de leurs fruits destinés à nous nourrir. La sensation la plus susceptible de produire un effet constant, et toujours agréable , est celle qui compose son action d'un juste mélange d'odeurs suaves végétales, dissoutes dans un air chaud , et légèrement rafraîchi par les émana- tions des plantes. Les médecins de l'anliquité recomman- doient , pour la guérison de la mélancoRe , des promenades fréquentes dans les jardins ornés de plantes variées , parce que le stimulus que l'arôme des fleurs produit sur les sens, a une action douce , égale , constante , et qui s'accompagne du plus ravissant des spectacles , sans offrir le tableau des mi- sères physiques et morales attachées à l'existence animale. Ce Xi. 35 5^6 F L E *ont sans dou'.e ces effets des fleurs sur la santé, qui invitent si impérieusement à la vie agraire, ou au moins à la culture d'un petit jardin orné de fleurs, dans le sein des villes, les hommes accablés par le malheur, et ceux auxquels de plus heureuses destinées ont permis de s'accompagner , dans le cours de leur vie , des honneurs et de la fortune. Ainsi, les hommes qui , dans tous les genres , sont parve- nus au plus haut degré de prospérité et de gloire , et ceux qu'une destinée contraire a plongés dans l'infortune ou aban- donnés dans l'obscurité , cherchent , avec les sages de tous les âges , à imiter la simple condition du laboureur ou du jardinier , pour jouir des riches présens de Flore , rétablir leur santé, et prolonger leur existence dans l'étude et la con- templation de la nature , parce que les travaux attachés à la culture des jardins , exerçant d'une manière égale toutes les parties du corps, en facilitent les fonctions, et parce que les émanations des fleurs répandent un baume salutaire sur le système sensible , et calment les maladies de l'esprit et les plaies du cœur. Tels sont les bienfaits irrésistibles pour la santé , attachés à la culture des fleurs , pour quiconque les considère soui le rapport hygiénique ; mais elles deviennent pour celui qui étudie leur organisation , ou qui en calcule les nombreuses espèces et variétés , une source féconde des jouissances les plus délicieuses. Le botaniste trouve dans la constance du nombre et des formes des parties des fleurs, des moyens cer- tains d'enchaîner dans un système l'empire de Flore , et d'en classer les sujets dans sa mémoire. Le physiologiste des plantes étudiantleurs formes , leur organisation et leurs fonc- tions , saisit les rapports qui les lient au système organique général , et avec nos goûts et nos sensations. Les fleurs vénéneuses ont un aspect repoussant ; celles des solanées, des physalis , des belladones , de la ciguë , et les fleurs noires de la jusquiame , répugnent à nos regards , et semblent nous avertir qu'elles sont contraires à notre orga- nisation. Les formes , les nuances des fleurs, et la physiono- mie entière des plantes nutritives , nous invitent au contraire à en approcher. Les arômes que les fleurs répandent, et qui plaisent à l'odo- rat , peuvent être conservés après la décadence des fleurs , et en perpétuer ainsi la jouissance et le souvenir. Les fleurs mises en infusion dans les huiles volatiles et l'esprit-de-vin , cèdent leur principe odorant à ces fluides : celles du xeranthe- mum annuum , plongées un moment dans l'esprit-de-vin , ne perda.nt plus leurs couleurs , ont été appelées Immortelles , F L E 5^7 et celte expression est consacrée parmi les fieuris'es. L'arôme des fleurs de la capucine et de la fraxinelie est inflamma- ble , et produit une flamme odorante d'un effet très-agréable la nuit , quand on y met le feu : cet arome se reproduit le lendemain sans que les plantes en souffrent : celui des plantes crucifères est piquant et ammoniacal. La nature chimique de Tarome des fleurs est inconnue dans tous les végétaux : ce n'est point un gaz identique ; il paroît, au contraire, être une dissolution partielle de la plante , puisque chacune d'elles a une odeur qui lui est particulière , qui est d'autant plus abon- dante , que la lumière eî; la chaleur sont plus intenses. Celui que dégagent les labiées, a beaucoup d'analogie avec les éma- nations du camphre. La culture et la qualité du sol influent beaucoup sur les fleurs, qu'elles déforment souvent, et qu'elles rendent stériles. Ces monstruosités et ces maladies des fleurs constituent une foule de variétés , de formes et de nuances , qui font les dé- lices des florimanes. L'œillet cultivé dans une terre forte et légèrementsaline, a produit des variétés incalculables, dont le pinceau le plus délicat des peintres de fleurs ne peut es- quisser les nuances multipliées , sans signaler l'insuffisance de celui qui le dirige : l'histoire de la fleur de l'œillet de Flandre , considérée sous ce point de vue , est celle des fa- meuses jacinthes et des tulipes à grands vases de Harlem, des narcisses d'Italie , des iris d'Angleterre , des lis , des renon- cules , des anémones , des auricules et des primevères de France , qui constituent des variétés à l'infini , par la com- munication des poussières fécondantes , la qualité du sol, et la manière dont elles sont exposées pour réfléchir les rayons lumineux. Celles de ces fleurs qui restent simples, continuent de fournir des graines , et se reproduisent avec leurs nombreuses variétés , si elles sont cultivées avec soin: mais celles dont les étamines et les pistils se changent en pé- tales , deviennent stériles , et se multiplient par boutures , marcottes , caïeux ou racines : on peut ajouter à ces fleurs, pour l'ornement des jardins, cellesdes giroflées, des amarau- thes , des reines-marguerites, des pavots, des pieds d alouette, des balsamines , des juliennes , des ancolies , et de plusieurs autres fleurs multiples, comme les poiriers, les pêchers , les amandiers , les rosiers et une foule d'autres qui servent à la parure des jardins , sans avoir d'autre objet que celui de plaire à l'odorat ou de flatter nos regards. On multi- plie les nombreuses variétés des fleurs , en déterminant dans les plantes des fécondations artificielles et adultérines. LTne fleur de pavot noir , bien épanouie , agitée sur une fleur (le; 548 F L E pavot blanc , y donne lieu , et l'année suivante les semences du pavot blanc produisent toutes les nuances intermédiaires eiilre le blanc et le noir: il en est de même pour les autres (leurs. Si ces féconcrations , au lieu de se faire sur des variétés d'une même plante , ont lieu sur deux espèces d'un même genre, elles forment des plantes hybrides, de inême qu'on voit des mulets dans les animaux ; mais dans ceux-ci , la génération successive a rarement lieu, tandis que dans les plantes , les hybrides se multiplient , et conservent un carac- tère constant , et qui porte l'emprejnte moyenne entre les deux espèces dont elles se composent : mais la nature ayant permis que les plantes variassent quelquefois , n'a pas voulu étendre les variétés et les hybrides sur toutes les espèces; et afin d'assurer la permanence des couleurs et des formes pri- mordiales des fleurs, elle a calibré les poussières fécon- dantes avec la forme des tubes séminifères des pistils qui les portent à l'ovaire. Jamais les générations hybrides ne s'ob- servent sur des plantes de deux genres différens , mais seule- ment sur deux espèces du même genre; et la plante qui en naît ne peut se féconder avec une troisième du même genre. Les étamines enlevées à la nicotiane , et ses pistils fécondés avec le pollen du nicotiana paniculata , il résulta de cette fé- condation artificielle une nicotiane hybride. Koelreuler fil la même expérience sur les digitales pourpres et jaunes , et oblint une digitale hybride; mais ses efforts furent vains pour marier cette plante avec l'une des deux espèces qui lui avolent donné naissance. La plante hybride élolt plus forte que les digitales mères , et le rapport entre le calibre du tube des pistils et le volume des poussières fécondantes étant détruit, la communication séminale ne put avoir lieu entre les an- thères de l'une et les ovaires des autres. Pour que les mons- truosités des fleurs nuisent à la formation des semences , il faut qu'elles aient lieu sur les parties essentielles de la fructi- fication, comme les étamines et les pistils. Les parties acces- soires de la couche nupliale peuvent devenir doubles san^ nuire h la reproduclion. La plénitude des feuilles du calice , et l'augmentation du nombre des nectaires de la nlgelle et de l'ancolie , et celle des pétales dans une foule de plantes , ne troublent point la fécondation ; mais dans les fleurs prolifères et celles qui sont totalement pleines et dépourvues d'étamines et de pistils changés en pétales , la stérilité est certaine : les roses doubles et les jacintes doubles en fournissent des exemples. Les fleurs sont, comme dit Sennebler, les berceaux des grai- nes , et celles-ci rcsteroient stériles dans les ovaires, où elles F T. E 549 préexistent, si on retranchoit les étamines et les pistils. Le même phénomène auroit lieu si on coupoit seulement les étamines ; les graines qui succéueroienl à lafieur, ainsi muti- lée, ne seroient pas susceptibles de germination. Les seules plantes à pistils donnent des fruits ; mais pour que ceux-ci soient fécondés , il faut le concours des étamines, soit que les pistils et les étamines habitent dans une même fleur , ou sé- parément dans des (leurs mâles et femelles, sur des rameaux différens d'une même plante, ou sur deux individus de deux sexes d'un même végétal. Dans le premier cas , si le stig- mate est plus élevé que les étamines, il se plie de manière à être atteint parle pollen, et il s'ouvre au moment de la fé- condation; dans les deuxième et troisième, les fleurs se fécon- dent par la dissémination du pollen dans Tair ; et il est digne de remarque, que, dans cette circonstance, lesileurs femelles soient toujours placées dans les plantes monoïques, plus in- férieurement que les mâles, afin de recevoir plus sûrement l'influence du pollen. La fécondation artificielle peut avoir lieu à de très-grandes distances. Des palmiers étoient constamment stériles à Ber- lin; on les fil fructifier avec des poussières fécondantes qu'on y envoya de Dresde, sans autre soin que celui de les mettre dans une- lettre , et de confier celle-ci à la poste. La nature est aussi prodigue de poussière fécondante, que libérale dans la production des semences. Koelreuter observe qu'un an- thère àlîibi'scus syriacus , qui contient quatre mille huit cent soixante-trois grains de pollen, a été fécondé artificiellement avec cinquante de ces molécules séminales répandues sur ses fleurs. Cette profusion de matière fécondante étoit nécessaire, parce que la pluie, les animaux, et une foule d'au- tres circonstances , pourroient en priver les fleurs, si elle n'y étoit abondamment répandue ; elle favorise d'ailleurs la fé- condation des plantes à sexes séparés, à de très-longues dis- tances. Il faut, pour que lafleuraison et la fructification aient lieu, un degré déterminé de lumière et de calorique ; les plantes étiolées élevées dans les caves, les appartemens et les serres, où elles ne jouissent pas pleinement des bienfaits de la lu- mière , fleurissent mal, et fructifient rarement. Les fleurs qui, au Sénégal s'ouvrent à six heures An matin , ne s'épanouis- sent quà huit ou neuf à Paris , et à dix en Suède ; et celles qui, dans le clluiat brûlant du Sénégal, fleurissent à midi , ne fleurissent jauiais en France. C'est peut-être moins le calorique qui manque aux plan_ 55o F L E les exotiques qui ne fructifient pas dans les serres chaudes , et sous les vitrages des châssis , que la lumière. Nous pou- vons bien donner aux plantes des pays chauds , un degré de chaleur égal à celui de leur climat ; mais il n'est pas en notre pouvoir de leur donner la composition atmosphérique , les émanations voisines , et surtout l'intensité de la lumière du ?ol où la nature les avoit placées. Non - seulement la lu- mière , agissant en totalité, a une action déterminée sur la ileuraison; mais ses rayons influent différemment sur la même plante. Sénebier observe que les haricots éclairés par les rayons rouges, fleurirent dix jours plus tard que ceux qui fu- rent éclairés par les rayons violets , ou exposés en pleine lu- mière. 11 existe des plantes qui se fécondent et se propagent dans le sein de la terre, sans jouir , à aucune époque de leur vie , de la présence de la lumière , telles que les tniffes ; d'au- tres , comme le zannù:heIUa palustris , et le caltitriche vema , fleurissent sous l'eau douce ; d'autres enfin , fixées aux parois du lit de l'Océan, et dont les fleurs sont exposées aux mouvemens des eaux de la mer, fructifient sans qu'aucune cause atmosphérique y concoure. Certaines fleurs sont méléoriques, et se ferment à l'appro- che de la pluie , dont elles indiquent les averses ; d'autres , non susceptibles d'être affectées de cette manière par les corps atmosphériques , s'ouvrent le matin et se ferment le soir ; d'autres sont équinoxiales , et suivent, dans leur fleu- raison , la division des heures. Linnéeus , Horologium FlorcCf les distingue, d'après ces considérations, en météoriques, en tropiques et en équinoxiales. Plusieurs fleurs sont héliotro- pes : ce phénomène s'observe particulièrement sur les semi- flosculeuses , et la cause organique de cet héliotropisme est inconnue. Si les fleurs nous plaisent par la variété de leurs couleurs et leurparfum, elles ne sont pas moins utiles dans la matière médicale. La médecine emploie avec avantage celles de ca- momille, de tussilage, de mauve, de tilleul, de guimauve, de violettes , de tubéreuse , de pêchers, de jasmin, et une foule d'autres dont l'indication appartient à un traité de ma- tière médicale ; celles du safran sont pour la France un objet important de commerce : l'art du distillateur qui s'occupe de l'extraction du principe aromatique, s'alimente par ce genre d'industrie , qui conserve dans un dissolvant approprié le principe odorant des fleurs. L'examen des parties des fleurs , considérées isolément , et qui va suivre , fera connoître leur mode de digestion , de F L E 55ï respiration et de se'crétions , ainsi que leurs rapports parti- culiers avec les corps atmosphériques. ( Des parties de la Fleur , considérées sous les rapports physio- logiques et anatomiques. ) Du Pédoncule. — Le pédoncule est le support des fleurs et des fruits. C'est , dit-on , un pro- longement de la tige des fleurs ou des rameaux qui portent les fruits : sa structure est telle, qu'il est plus volumineux aux extrémités qu'au centre; et examiné analomiquement , il présente toutes les parties qu'on trouve dans les tiges : Tex- pansion-ien surfaces aplaties de son écorce forme le calice, et ses parties plus intérieures, en s'épanouissant , forment les parties de la fleur que revêt le calice : il est facile de sui- vre , dans les fruits pulpeux, les fibres du pédoncule qui s'in- sinuent et se continuent dans leur pulpe. Bu réceptacle. — Le réceptacle est l'extrémité supérieure du pédoncule sur laquelle reposent la fleur et le fruit. C'est le placenta des semences. Sa forme varie beaucoup. Il est concave , convexe , soyeux, hérissé , mamelonné , alvéolaire, charnu, ligneux, ou succulent, comme dans les cynara, où il est très-gros. Il reçoit les vaisseaux ombilicaux des se- mences. Du calice et de ses espèces. — En examinant une fleur de l'extérieur à l'intérieur , la première partie qu'on observe est le calice , qui est un prolongement de Técorce qui s'épa- nouit à la partie supérieure du pédoncule pour former les ri- deaux du lit nuptial , qu'il enveloppe et qu'il protège dans la plupart des plantes. Les formes qu'il présente sont très- variées, mais cependant il en observe de constantes, qui ont servi à classer les végétaux et à former les méthodes calici- nales ( V. Botanique ). Les diverses formes de calice les ont fait diviser en vohe ou calice des champignons , en coijfe ou calice des mousses ; en spathe , qui est une enveloppe conti - nue qui voile la fleur des palmiers et de plusieurs liliacées , qui la rompent pour jouir de l'influence des stimulus atmos-^ phériques , et accomplir la fonction de la fructification ; en balle ou glume , qui est le calice des plantes culmifères, dans lesquelles il fait fonction de corolle , dont elles man- quent, et qu'il remplace pour protéger , dans les graminées céréales , les semences nutritives et féculentes du froment , de l'orge, de l'avoine, du riz, desfestuca, des panicum, des milium et des holcus dont se nourrissent tant de peu- ples. II est digne de remarque que la famille nombreuse des graminées Xi' ait pas de corolle, et que ces plantes aient, au contraire , des calices d'une couleur verte , et soient par 5.^2 F L E conséquent plus résineux et plus susceptibles de modifier Faction des rayons solaires , dont Tinfluence trop active eût sans doute nui à des semences destinées aux premiers be- soins des hommes ; mais celte couleur et cette qualité rési- neuse ne sont pas les seuls attributs de préférence des ca- lices des gramens. La plupart ont, en outre, des épines qui naissent du dos , du sommet ou des bords de leurs v;jlves, pour les protéger contre les attaques des animaux. Le calice est Tornement le plus utile et le plus durable de la couche nuptiale. La corolle n'est qu'un ornement momentané qui préside aux noces des plantes , tandis que le calice précède la fructification et en protège encore les ré- sultats. La famille des ombellées a un calice particulier , qu'on nomme l'iwohicre , et qui se subdivise en involucelles. Les plantes amentacées ont un calice que Linriœus appelle cka- ton. Enfin , le calice le plus commun au plus grand nombre des plantes , s'appelle périunthe ; et ses rapports sont tels avec la fleur, qu'il l'enveloppe toujours. Celui-ci prend les noms de calice imbriqué , simple , double , dinsé , mo- nophylle^ etc.; quelquefois il est charnu , et il devient alors alimentaire ; tels sont les calices imbriqués des cynara ou ar- tichauts , des onoperdon^ dont la culture assidue a accru nos richesses géoponiques. Le calice offre toutes les parties qu'on retrouve dans l'é- corce. Son épidémie est quelquefois coloré; mais le plus or- dinairement il est vert , et toujours plus poli du côté de la corolle que du côté extérieur, où il est souvent glanduleux , soyeux, armé d'épines ou d'aiguillons, hérissé de poils ou nu, présentant au toucher une surface douce ou rude, sèche ou visqueuse ; il possède exclusivement à toutes les autrjes parties de la fructification , la propriété d'attirer l'eau atmo- sphérique, de la décomposer, de dégager du gaz oxygène, d'avoir toutes les propriétés des feuilles exposées aux rayons solaires. Sans que des expériences fussent venues m'éclairer sur ce point , j'avoisditen l'an VI, dans un Mémoire lu à la société médicale de Paris , que la couleur verte des calices imbriqués des carduacées et des i/wolucres des ombellées me porloil à croire que ces parties jouissoient de toutes les pro • priétés des feuilles, de même que les stipules et les bractées ; mais le savant Sennebier, auquel la physiologie végétale est si redevable , m'a contirmé dans mon opinion par ses expé- riences. Des Bractées. — Les bradées ou feiulles florales , qu'on con- F L E 553 fond souvent avec les calices^ parce qu'elles naissent près des fleurs, ne doivent point trouver place ici , parce qu'elles ren- trent dans l'histoire des feuilles , dont elles partagent toutes les attributions. V. Feuilles et Bractées. Des Pétales. — L'ensemble des pé( aies compose la corolle, qui affecte des formes très-multipliées , et dont les différen- ces ont fourni à Tournefort la base de sa méthode. La corolle n'est qu'un ornement momentané de la fleur , dont elle com- pose les riches couleurs qui font les délices des florimanes. En examinant à la loupe les pétioles des oreilles d'ours , de la pensée , du laurier rose , on voit des mamelons coniques et prismatiques qui s'élèvent plus ou moins , et qui forment des angles et des espaces dans lesquels la lumière se réfléchit pour produire les riches couleurs de ces piaules. C'est sans doute à la même disposition qu'il faut attribuer les riches cou- leurs des oeillets de Flandre , les veloutés des renoncules , les nuances des primevères , des jacinthes , des anémones et des tulipes ; mais on ne peut trouver dans cette disposition la cause des trois couleurs tranchées que présentent les œillets dans un seul pétale. La lumière y influe sans doute ; mais pour- quoi le fluide lumineux, qui agit avec une force égale sur le même pétale , le colore-t-il de plusieurs nuances tranchées , au lieu de le colorer d'une seule ï L'épiderme des pétales est le plus souvent de la couleur de son parenchyme. Cependant il est des plantes dans lesquelles ces deux parties offrent des couleurs différentes. Dans le i^ola tricolor ou pensée , et dans la balsamine des jardins , l'épiderme est coloré de diverses nuances , et recouvre toujours un pa- renchyme incolore. On ne trouve jamais dans les pétales des glandes aériennes, comme dans les feuilles et les calices ; et si on considère qu'ils ne sont pas destinés à dégager l'air vital , ainsi que le démontre Texpérience, on trouvera une raison suffisante de l'absence de ces vésicules glanduleuses , puisque leur parenchyme ne devoit point élaborer d'oxygène. Grevv et Malpighi ont aperçu des trachées dans les pétales , ce qui avoit fondé ces physi- ciens à dire qu'ils étoient un épanouissement du liber. Les pétales ont des rapports très-marqués avec les parties essen- tielles de la génération. Dans les fleurs multiples , ils sont for- més par les étamines , et la plante devient stérile. Dans les (leurs fécondes, ils sécrètent des fluides nécessaires à la fécon- dation des graines , puisque , quand on les coupe , les ovaires restent stériles. Bonnet a démontré qu'ils aspiroieni l'eau par leurs surfaces. Ce fluide est sa^s doulc élaboré dans leur pa- 554 r^ î^ E renchyme , qui , au lieu de dégager l'air vital sous Teau et à la lumière, comme les feuilles, dégage dans toutes les circonstances des gaz non respirables , et un arôme quel- conque. On connoît les expériences de Haies , qui démontrent que les fleurs , les racines et les fruits murs , dégagent nuit et jour des gaz délétères , et que ces parties absorbent Tair pur qui les environne ; ainsi , outre le principe odorant qui af- fecte nos organes, quand on s'environne de fleurs dans les ap- partemens , il existe encore une cause plus nuisible , qui est la propriété de ces fleurs d'absorber l'air pur et d'en dégager d'impur. On voit que ce mode de respiration des fleurs est analogue à la respiration animale. Des Nectaires. — On appelle nectaire un organe qui , dans certaines fleurs , fournit la liqueur douce et mielleuse qu'on y "trouve. Les nectaires sont sessiles ou pédicules , et ils oc- cupent diverses parties des fleurs. Le fluide des nectaires est utile pour la fécondation de certaines plantes , puisque l'a- conitum luleum , privé de son nectar par l'ablation totale des nectaires , n'a donné aucune semence féconde. Les abeilles recherchent le nectar pour préparer la cire ; mais le fluide su- cré qu'elles recueillent sur toutes les plantes n'est pas tou- jours du nectar, puisque beaucoup de fleurs sont dépourvues de nectaires. Le nectar des fleurs de mélianthe se dissout dans l'eau et dans l 'esprit-de-vin. Koelreutera retiré trente gram- me§de nectar de quarante-six fleurs de couronnes impéria- les , qui, évaporé , donna une liqueur mielleuse. Hoffmann a reconnu , dans le nectar de Y agave ameiirana , des marques d'acidité. Il rougissoit la teinture du tournesol ; et abandonné à la fermentation , il se changea en vinaigre. On trouve du sucre cristallisé dans les nectaires de plusieurs plantes. Hes Etamines. — Les étamlnes sont les parties mâles de la fructification ; leur anatomle est peu connue ; celles de la tu- lipe sont renflées à leur partie inférieure , et creusées en tubes irréguliers dans toute leur longueur, selon les recherches de Sennebier. Malplghi a dit que les filets renfermolenl des fibres ligneuses , et que celles-ci étolent une production du bois. Le professeur Desfontaines a observé les étamlnes de l'azarum s'échapper par les fibres ligneuses de cette plante. Dans la plu- part des étamlnes , le sommet est terminé par deux capsules ovoïdes qu'on remarque à la loupe , et qui sont séparées par une membrane moyenne. On remarque des vaisseaux spiraux dans les étamlnes, surtout dans celles qui sont irritables, comme le berberis et Voponlia , et on a dit que ces vaisseaux F L E 555 spiraux étoient le siège de l'irritabilité de ces filamens. Celte opinion a été émise par le professeur Desfontaines ; d'autres physiciens , sans se prononcer sur la cause du mouvement spontané des étamines , accordent cette propriété aux filamens de toutes les plantes. Le docteur Tessier Ta prouvé pour les céréales dont les anthères s'inclinent au lever du soleil vers le pistil , qu'ils fécondent en laissant échapper de leurs bour- ses ouvertes le pollen qui jaillit et s'élance jusqu'à Tovaire ; ainsi l'astre du jour signale chaque matin ses premiers bien- faits en éclairant Thyménée de la tribu immense des graines qui nourrissent presque tous les peuples de la terre. Le sentiment du docteur Desfonlaines , qui place le siège de l'irritabilité des étamines dans les vaisseaux spiraux , est confirmé par les expériences de Comparetti sur les filamens de l'urtica et de la pariétaire : Smith place le siège de celte iniiabililé à la base des filamens; d'autres botanistes pensent que leur mouvement est mécanique , et qu'il dépend des flui- des contenus dans leurs vaisseaux, que la température dilate ou resserre selon les proportions du calorique ; mais ce der- nier sentiment, que nous sommes loin départager, nous re-* plonge dans les premiers temps de la physiologie végétale , où on cxpliquoit l'ascension et les mouvemens des fluides vé- gétaux par la dilatation et le resserrement réciproque des vais- seaux longs, continus, lymphatiques et aériens, conducteurs de la sève et de l'air qu'on trouve dans les plantes; d'ailleurs, l'existence de ces vaisseaux n'a pas été démontrée , et nous paroît absolument gratuite. Ces idées étoient bonnes dans un temps où les fluides animés étoiint soumis aux lois et aux cal- culs de l'hydrostatique, sans s'occuper du principe inconnu danim&lion et de conservation qui préside à toutes les épo- ques de la vie des plantes et des animaux. Des anthères et du Pollen ou Poussière fécondante. — Les anthères occupent le sommet des étamines, et sont les véritables organes de la fructification : elles affectent diverses formes, et sont composées de cellules séparées par une cloi- son , et renfermant un pollen plus ou moins abondant , plus ou moins dense , visqueux ou pulvérulent. Les poussières des anthères sont le sperme végétal ; elles ont occupé les botanistes les plus distingués ; leur découverte est une des plus belles époques de la physiologie végétale. Les anciens n'avoient que des idées obscures sur la fécon- dation des plantes : (irew, Malpighi , Linnrsus, Geoffroy et Levaillant s'en occupèrent les premiers. Micheli découvrit les poussières des champ!(^nons en 1729, et Jussieu celles des 556 F L E fougères en lySg. Le pollen est susceptible de se conserver long-temps sans perdre sa vertu de fécondation; il peut être enlevé des organes mâles qui le contiennent , et transporté sur les organes femelles des piaules , quoiqu'à de très-lon- gues distances. 11 suffit , pour opérer cette fécondation arti- ficielle, de le semer sur les fleurs femelles; sa divisibilité et sa volatilité sont telles dans certaines plantes dioïques et po- lygames , qu'il féconde les individus ft-melles à de très- grandes distances. La nature est aussi abondante dans les moyens que dans les résultats de la reproduction , et on ne conçoit cette fécondation naturelle des plantes à de longues distances, qu'en supposant le pollen de ces végétaux dissous et suspendu dans l'air , et fécondant les pistils partout où il les rencontre. Les poussières des anthères sont les parties végétales les plus animalisécs après le gluten ou matière vé- géto-animale ; elles ont été analysées par le docteur Tessier, et lui ont offert pour résultats une matière du froment résineuse et des produits ammoniacaux , tels que les offrent les matières animales traitées chimiquement. Le pollen a été examiné au microscope par Bulliard et d'autres physiciens , qui ont calculé ses formes et la quantité de molécules que chaque bourse en renferme. Ces détails et . ces recherches microscopiques n'ont rien appris sur sa com- position vitale , etnos connoissances sur cet objet sont aussi obscures que celles qui ont signalé et le génie et l'insuffisance des naturalLles et des médecins dans leurs recherches sur la nature du sperme des animaux. Des Pistils. — Les pistils sont les parties femelles de la fruc- tification des plantes; ils sont aussi nombreux que les se- mences auxquelles ils correspondent ; car quoique certaines plantes n'aient qu'un style et plusieurs semences , si on examine avec soin le style , on le trouve composé d'autant de pièces qui aboutissent à l'ovaire : le nombre des stigmates, au contraire , est toujours égal à celui des loges contenues dans l'ovaire. Le pistil est parenchymateux dans presque toute sa longueur : on y voit des pores qui suintent l'humeur visqueuse qui l'humecte dans tous les temps : c'est la seule partie de la plante qui soit dépourvue d'épiderme ; comme si la nature avoit voulu que cet organe glanduleux ne fût re- couvert d'aucuns tégumens , afin que son imprégnation par les poussières fécondantes devînt plus facile. L'ovaire est la partie la plus inférieure du pistil; il est divisé dans la plu- part des plantes en plusieurs loges qui renferment les rudi- mcns des semences. Le style est le trait d'union de l'ovaire F T. F, 557 au sligmale ; il se compose d'autant de vaisseaux que l'ovaire renferme de semences auxquelles ces vaisseaux communi- quent. C'est un point de physiologie encore à prouver, que la tubulure du style. Bonnet a vu dans le lis orangé et dans le tilleul , une ouverture entre les pièces du stigmate qui se contimioit dans le pistil , et arrivoit jusqu'aux semences , laquelle donnoit un passage suffisant aux poussières fécon- dantes. Au moment de la llÉcondation , cette ouverture , qui fait fonction de canal déférent, se dilate en entonnoir, et l'orgasme des parties génitales cessant , elle disparoit parle rapprochement des pièces du stigmate. Ainsi l'ovaire , le style et le stigmate , dont la continuité forme le pistil, sont formés de pièces mobiles qui, à Tepoque delà fécondation, jouissent d'un ressort suffisant pour ouvrir et fermer ensuite un canal séminifère, continu du stigmate à l ovaire. Linnseus avoit soupçonné ce canal sans en avoir démontré le méca- nisme. Spallanzani l'a vu; mais cet auteur dit que souvent il n'a pu le suivre que jusques vers le milieu du style et que dans certaines plantes il n'a pu Tapercevoir avec les meilleurs instrumens. Hill annonce qu'il l'a aperçu partout avec le microscope ; enfin Adanson , ne trouvant ce tube que dans quelques styles , suppose que dans ceux où il manque , la fé- condation se fait par les trachées qui aboutissent au stigmate et à l'ovaire; mais ça été ailleurs pour nous un point de dis- cussion très-délicat , que de déterminer si les trachées étoient elles-mêmes des tubes. Linnseus, SponsaUa pîantanim ^ pense que quelque petite que soit la tubulure du style , elle existe dans toutes les plan- tes : cette opinion est vraisemblable. On conçoit que s'il y a des poussières fécondantes si déliées qu'on ne puisse les apercevoir, ni en déterminer la forme avec les meilleurs verres , il existe des tubes déférens, invisibles pour nos sens, même avec le secours de l'optique , et qui conduisent le pollen , du stigmate à l'ovaire , par autant de canaux qu'il y a de graines à féconder : ce n'est pas le seul point de physique animée où l'optique soit en défaut. Sennebier suppose que dans les styles non tubulés , la communication du pollen se fait à travers le corps poreux qui les compose , par le même mé- canisme que celui de Tascension de l'eau colorée que Bul- liard a fait pénétrer dans toutes les parties du style de l'hé- mérocalle; mais cette infiltration lente et successive du sperme végétal nous paroît invraisemblable. Dans la fonction impé- rieuse de la reproduction , tous les mouvemens sont précipi- tés , et cette loi est commune à tous les corps vivans. Les mouvemens si marqués dans les parties sexuelles de plusieurs 558 F L E plantes au moment de la fécondation , l'opinion de Linnspus, les recherches de Bonnet et les découvertes microscopiques de Hill , portent à croire que la poussière fécondante des semences est portée du stigmate jusqu'à l'ovaire par un canal non interrompu , souvent invisible, mais susceptible de dila- tation au moment de l'orgasme des parties sexuelles. Le style n'est pas une partie essentiellement nécessaire à la vie végétale ; plusieurs plantas en sont privées , et se fécondent directement du stigmate à l'ovaire. Les parties sexuelles des plantes ont fourni au célèbre Linnseus les fondemens de son Système , qui parut en ijSy , dont Gesner et Césalpin avoient indiqué l'importance et posé les fondemens , l'un en i56o et l'autre en iSSy. Ces auteurs annoncèrent que les parties de la fructification four- nissoient les caractères les plus certains et les plus constans pour classer et arriver à la connoissance des plantes. Cette idée heureuse, abandonnée pendant long-temps, fut repro- duite par Linnseus , fructifia par son vaste génie , et devint la base fondamentale d'un système séduisant, qui devoit coor- donner et enchaîner dans un ordre artificiel presque tous les végétaux connus alors ; mais dilacérant plusieurs familles na- turelles établies par Jussieu, il devoit succomber plus lard à un examen exact des rapports des plantes qui constituent des familles, dont la connoissance plus approfondie un jour sera le complément de la science des botanistes, (tol. ) FLEUR ADMIRABLE. C est le premier nom donné à la Belle-de-nuit {mirabilis jalappd). (ln.) FLEUR-D'ADONIS. V. Adonide. ^ln.) FLEUR AFRICAINE. Ce sont les Tagètes ou Œillets d'Inde, (ln.) FLEUR AIGLANTINE ou COLOMB INE. C'est I'An- COLiE (^aquilegia vu/garis). (LN.) FLEUR AILÉE. Ce sont les Ophrydes mouche , in- SECTIFÈRE, etc. (LN.) FLEUR DE L'AIR. C'est V epidendrum flos aeris, Linn. , qui rentre dans le genre Aérides, fondé par Loureiro sur une plante de la Chine et de la Cochinchine , qui mériteroit, à plus juste titre que l'espèce linnéenne , le nom de Fleur DE l'air. En effet, une branche de cette plr.nle {aerides odorafa^ Lour. ) suspendue en Tair dans les maisons, privée de terre et d'eau, y croît , y fleurit et y fructifie pendant nombre d an- nées. Je le croirois à peine , ajoute Loureiro , si je ne m'en étois pas convaincu par l'expérience journalière. Beau- coup d'espèces du genre epidendmm de Linnseus, jouissent de F L E 559 cette faculté , mais nullement à ce haut ^egré. V. Aérides. FLEUR AUX DAMES. C'est 1' Anémone pulsatile. (LN.) FLEUR D'AMOUR. C'est I'Amarante tricolor. Les Portugais nomment ainsi les Passe-velours (celosid)^ etles Amarats'THINES( gomphrena ), (ln.) FLEUR D'ARGENT ou de PIERRE. V. Chau* car- BOMATÉE PULVÉRULENTE. (LN.) FLEUR D'ARMÉNIE. C'est 1' Œillet de poète, (ln.) • LEUR D'ASIE. Espèce déterre magnésienne qui vient d'Orient, aussi nommée terre sai>onneuse de Smyrne. V. LEURS minérales, (ln.) FLEUR-D'AZUR. V. Rluet. (ln.) FLEUR RLEUE, Fhs cœrukus , Rumph. 7 , tab. 3i. C'est le cliioria iernalea ^ L. , dont on se sert, en Asie , à colorer les mets en beau bleu qui s'évanouit bientôt, (ln.) FLEUR RLEUE EN (tRAPPE. On appelle ainsi la Durante à la Martinique, (b.) FLEURDE BRISTOL. Les Anglais nomment ainsi une espèce de Lychnide. (ln.) FLEUR CARDINALE, Fhs cardinalis, Rumph, Amb. g, tab. i55, f. 2. C'est le QuaMOCLIT (^ipomœa quamodîi') ^ dont les fleurs sont d'un rouge écarlate. On nomme aussi, et pour la même raison , la Lobélie cardinale, (ln.) FLEURDE CARÊME. Variété de Renoncule qui fleu- rit à cette époque de l'année, (ln.) FLEUR EN CASQUE. Nom vulgaire de 1' Aconit na- pel. (b.) FLEUR SAINTE - CATHERINE. C'est la Nigelle ( nigeUa ). (LN.) FLEUR-DE-CHAIR ou ROUGEOLE. C'est le Blé de VACHE (^melampyrum arvense^'lLi.\ dont les fleurs sont de la cou- leur de la chair. C'est encore le Lychnide FLEUR DE coucou, et le Trèfle incarnat, (ln.) FLEUR DES CHAMPS. Le Liseron des champs, la PoTENTiLLE ANSERINE et le Bluet portent ce nom. (ln.) FLEUR CHANGEANTE. C'est, à Cayenne , le nom d'une espèce de Ketmie {hibiscus mutabilis., L. ). (ln.) FLEUR DE CHAUX NATURELLE ou GUHR DE CRAIE. V. Chaux carbonatée pulvérulente, Craie ourant d'eau très-puissant, qui prend sa source dans de grandes chaînes de montagnes, et rpji, après un cours ordinairement fort étendu, se j«tHe dans la mer. C'est surtout celte dernière circf)nstance qui caractérise le (leuve ; ainsi, toute grande rivière qui se jette dans la mer, est un (ieuve. On accorde néarnnoins quelquefois ce nom à des ri- vières d'une immense étendue , cpioiqu'elles se jettent dans un autre (ieute. C'est ainsi que l'on compte parmi les fleuves ina , onze ou douze. ^ Le cours du Vo/ga est de 65o lieues ; celui du Danube j de 4-5o ; celui du Don , d'environ ^00 ; celui du Nieper , d'en- viron 35o ; celui de la Dvina , d'environ 3oo. Buffon , porté par son génie à tout généraliser, avoit con- clu, de quelques observations particulières, que dans l'ancien continent les fleuves couloient parallèlement aux grandes chaînes de montagnes , tandis qu'en Amérique ils s'éloignent à peu près à angles droits des Cordillères, où la plupart d'entre eux prennent leurs sources. Mais dans l'ancien comme dans le nouveau Monde , les fleuves et les rivières suivent la même marche , et il ne sau- roit en être autrement. Les chaînes ou les groupes de mon- tagnes d'où les plus grandes rivières tirent leurs sources , forment la partie la plus élevée d'une contrée , et il faut bien que les eaux qui en descendent prennent la roule la pbtt di- recte pour suivre la pente du sol. ^ Si l'on jette les yeux sur l'Asie boréale , on voit qu'elle est traversée, de l'ouest à l'est , par une vaste chaîne de mon- tagnes , d'où sortent les grands fleuves de Sibérie , qui cou- lent du sud au nord , et se jettent dans la mer (ilaciale. Les grands fleuves de l'Inde tirent leur source du plateau très-élevé du Thibet , qui s'étend , comme les montagnes de Sibérie , de l'est à l'ouest ; et ces fleuves s'en éloignent direc- tement en coulant à peu près au sud , pour se jeter dans l'océan Indien. La croupe orienlale de ce plateau fournit le Hoang et le Kiang , qui coulent à l'est , pour aller se jeter dans la mer du Japon , après avoir traversé toute la Chine ; et la croupe orientale de la grande chaîne de Sibérie donne naissance au fleuve Amour, qui va se jeter dans la mer de Kamtschatka. Ainsi ces trois grands fleuves suivent la même loi que tous les autres , on s'éloignant directement de leur source. La même chose s'observe dans les fleuves d'Afrique , et surtout k l'égard du Nil qe sont point saillans . et au con- traire ils sont un peu rentrans, irrégulièrement dentés ou ca- roncules , et les bords inférieurs sont garnis d'un bourrelet susceptible de s aplatir et de se fixer sur les corps duis. Ces trous ne sont égaux ni en longueur ni en largeur. Le plus large est en même temps le plus court : il a intérieurement des stries et de petits tubercules qui s'étendent dans toute sa lon- gueur, excepte contre le diaphragpme , ou on ne voit qu'une tache longitudinale qui indique l'estomac. L autre est parfai- tement uni dans son intérieur. La fodie se fixe par sa base sur les pierres , les morceaux de bois , les coquillages qui se trouvent enterrés dans le sable du rivage , et alors elle devient une véritable Ascidie {Voj. ce mot); c'est-à-dire qu'elle absorbe et rejette l'eau de la même manière. Lorsque la mer a abandonne la place où elle' se trouve, elle forme, comme la plupart des coquillages- une F OE N 5Si fpntaine jaillissante , qui indique le lieu où il faut la chercher. Cet animal a été figuré pi. E. i5. (b.) FOENE , Fœnus, Fab. Genre d'insectes, de l'ordre des hvménopières , section des térébrans , famille des papivo- res , tribu des évaniales. Javois établi le premier ce genre {Précis des caraci. génér. des insert.) sous le nom de gastérupiion. Mais cette dénomina- tion étant trop dure, j'ai adopté celle defcene qui lui a été im- posée par Fabricius. Ces hyménoptères ont les antennes filiformes on insensi- blement plus grosses vers le bout . plus courtes que le corps , droites , de treize articles dans les mâles , et de quatorze dans les femelles ; le labre longitudinal et linéaire : les mandibu- les , du moins dans les femelles, années de trois dentelu- res , dont l'inférieure forte et crochue ; les palpes filiformes, et dont les maxillaires ont six articles et les labiaux quatre : la languette presque en forme de coeur allongé , eatiére ou a peine echancrée ; la tête presque ovo'ide , portée sur une es- pèce de cou ; le corselet comprimé : l'abdomen composé de sept anneaux, pédicule, allonge , comprimé . terminé insen- siblement en massue, et par une tarière de trois soies ; et les jambes postérieures en massue. Les ailes saijéricures of- frent une cellule radiale très-grande , un peu ondulée ; et doux cellules cubitales , pareillement très -grandes et dont la se- conde va jusqu'au bout de l'aile ; chacune d'elles reçoit une nervure récurrente. Suivant M. Jurine , les antennes ont quinze articles. Les fœnes vivent sur les fleurs , et y étant posés , relèvent souvent leur abdomen. La nuit, ou lorsque le temps est mau- vais, ils se tiennent accroches par leurs mandibules, et presque perpendiculairement, aux tiges des différentes plantes. On les rencontre encore voltigeant dans les lieux secs et sablon- neux, avec des abeilles solitaires et des sphex ; mais ce n'est pas pour y construire des nids à leurs petits, c'est afin de s'em- parer, au contraire, de ceux que les insectes précédens ont formés, ouc'est dumoinspourdétruireleursespérances, endé- posantdes œufs dauslinterieurdeleurslarves.ou à cùlé d'elles. Les petits des fœnes vcnantàécîore , dévororoulces larves, et subiront lem-smétamorphosos dans ces retraites usurpées. Le FcNE JAC.UL\TEL'R, ÂE/ji75/<;<7.'/a/or, de M. Fabricius , D. 27. 1 , est Tespèce la plus connue : il est long d'environ six à sept lignes , d'un noir obscur avec un peu de cendré ; le dessus du corselet a quelques stries , peu marquées et très-fines; les ailes supérieures sont transparentes, avec les nervures noires; l'abdomen est long, menu, très - rétréci vers sa naissance , ayec la moitié postérieure du premier 582 F OE N anneau, le second et le troisième rougeâtres; la tarière des femelles est presque de la longueur du corps ; les filets laté- raux sont noirs ; l'intermédiaire ou la tarière véritable est roussâtre ; les jambes ont un petit anneau blanc à leur base ; les postérieures sont en massue comprimée ; le premier ar- ticle des tarses postérieurs est blanc. Cette espèce est Vichneuvion tout noir à pattes postérieures très-longues et grosses^ de Geoffroy, Hist. des insectes , tom. 2 , page 328. Le fœne que M. Fabricius nomme affectator , est plus petit que le précédent, et n'a pas d anneaux blancs aux pattes ; la tarière de la femelle est courte. Geoffroy l'a nommé ichneumon noir à pattes postérieures grosses et milieu du ventre famye. (l.) FOENE MARISOUE. Plante aquatique dugenre Ciioiîi, (s.) FOENICULUM de Pline, Marathron des Grecs. Plante dont les anciens faisoient usage dans leurs mets en différentes manières. On la faisoit faner et sécher comme le foin {fœnum~) pour la conserver pendant l'hiver; de là le nom latin Jœ— nirulum '{petit foin^ , et le nom grec marathron qu'on don- noit à cette plante , qu'on s'accorde à prendre pour notre Fenouil ( anethum fœniculum ). Tournefort n'a pas balancé à en faire celui d'un genre de plantes ombellifères qui, outre le fenouil , comprend beaucoup d'espèces appartenantes la plupart au genre seseli. Les premiers botanistes guidés par la ressemblance des feuilles, ont nommé y6i?««cu/«m, non- seulement toutes les espèces du genre anethum, mais encore des boucages , des sison , des seseli , la criste marine , des œthuses , des athamantes, des renoncules , etc. Linnseus a cru devoir le laisser au fenouil comme nom spécifique , puis- qu'il classe cette plante dans son genre anethum. (ln.) FQENUM-GRiECUM , des Latins. Nom d'une plante qui, dit-on, est Vepiceros d'Hippocrate , le huceros de Théo- phraste , le telis de Dioscoride, le silicia de Pline et Vitasin des anciens Egyptiens, Pline fait observer que cette plante réussissoit d'autant mieux qu'on soignoit moins sa culture ; la négligence en ce cas étoit avantageuse. LcFenugrec des modernes est très-probablement ce fœnwn-grœrum. Les bota- nistes n'ont pas balancé à lui laisser ce nom, et même à l'é- tendre à d'autresplantes légumineuses qui s'en rapprochent , les- quelles se trouvent réunies dans le genre fœnum grœcum de Tournefort , ou irigonelle de Linnseus , excepté quelques- unes, qui sont maintenant Vononis ornithopodioides , le trijolium ornithopodioides , Linn. et quelques astragales. J^e Fei^GïtEC diffère des autres Thigonelles , car c'est F OE T 583 une espèce de ce genre , parles le'gumes lance'oi^s-liuéaires, très-longs , acurainés , point striés en travers et contenant des graines de forme rhomboïde. H aller, AUioni , Médicus , en font un genre distinct, que ^loench appelle fœnum-g/vecum. Allioni propose le nom de buceros pour le genre qui renfer- meroit les autres espèces de Trigonelles. Tous ces change- mens n'ont pas été adoptés, et le genre de Linnœus se trouve conservé intact. V. Tr£GONELLE. (ln.) FŒNNYO-FA. Nom douné , en Hongrie , au SapiS ( pinus picea "). (LN.) FŒRLOER. r. Fœrlus. (o.) FOERLUS ou FŒRLOER. C'est le nom islandais de rHiPPOBOSQUE du mouton , ou du moins d'une espèce voi- sine. V. Melophage. (o.) FOETUS. ( V. EMBRYO^^ ) On donne ce nom à l'animal déjà formé dans la matrice. U embryon, n'en est que la pre- mière trame , le rudiment primitif ; le fœtus ^ au contraire, est l'animal entièrement fini et prêt à être mis au jour; ce- pendant ces deux termes se prennent quelquefois indilTérem- ment l'un pour l'autre. L'accroissement du fœtus des animaux ovipares et vivipares est très-rapide ; mais plus il avoisine le terme de l'accou- chement , plus il est considérable; il est d'abord comme I : 5 ; les jours suivans : : i : 4i puis i : 3, ensuite : : 2 : 3, 4 : 6 , t'nfm 10 ; 20, etc. Cette remarque est facile à faire sur le pou- let dans l'œuf, selon Malpighi, Valisnieriet Haller; le même Haller en a fait d'analogues sur les fœtus des brebis, Régnier de Graaf sut* des lapins, et Guill. Harvey sur des biches et des daines. L'irritabilité diminue aussi dans une progression analogue. L'expansion, l'attraction, la pression, jouent un grand rôle dans la conformation du fœtus ; mais la puissance vitale eu détermine la première ébauche, et les molécules nu- tritives que le sang de la mère apporte au fœtus, viennent remplir les mailles du tissu de fibres, et ossifier peu à peu la gelée des os. L'œuf humain , c'est-à-dire l'embryon entouré de ses membranes, a près de six lignes le vingt-unième jour : il a un pouce le trentième, et dcii.^ le quarantième; il est alors de la grosseur d'un œuf de poule. Arrivé au terme , le fœtus pèse ordinairement six, sept, huit ou même neuf livres, et sa longueur moyenne est de vingt-un pouces. 11 est contracte en boule dans la matrice, sa tête est appuyée sur ses genoux, et ses pieds touchent ses fesses; sa tête qui est d'abord une bulle membraneuse , se durcit peu à peu ; les os de l'ouïe et de la mâchoire sont formés les pi-emiers. En général la tête et le corps son* considcx'ablcs dans le fcx;tus, si oaics compare aux EH F OE T membres; les yeux sont grands, la bouche est large et le rer- veaii fort gros, relativement à tout le corps. Le fœtus présente alors la forme d'une grande amande, dont une extrémité très-grosse, ou celle de la tête, est toujours placée inférieure- ment, car ce qu'on a dit de la culbute du fœtus vers la fin de la grossesse , paroît inexact et faux; chez les plantes comme chez les animaux , le germe étant toujours dans le fruit, tourné vers la terre. La partie la plus mince du fœtus ou ses extrémités, comme les jambes , sont tournées vers le haut. La poitrine est encore petite, la glande du thymus, gon- flée, est remplie d'un suc lacté, le ventre gros ainsi que le foie; car toute l'organisation tend à la nutrition , qui est rapide et proportionnée à l'accroissement. Nous naissons affamés , four ainsi dire, et nous mourons dans la vieillesse pour nous tre trop alimentés. La plus grande partie du sang du fœtus passe de ses ar- tères iliaques dans les veines ombilicales , pour s'insinuer dansleplaçenta, s'y mêler aux sucs nourriciers que la mère y envoie, et retourner ensuite dans le fœtus par les veines om- |)ilicales ; de là il entre dans la veine cave , qui le transmet au cœur , dont le trou ovale est ouvert; il en sort pour être distribué par les artères à tout le corps. Le fœlus ne respire pas , car il n'a point de communication avec l'air , étant en- touré d'eau et plongé dans ce fluide au milieu des membra- nes qui l'enveloppent. Ces membranes sont au nombre de quatre chez la plupart des vivipares ou mammifères , outre la membrane caduque de Hunter. Ainsi Vamnio^, tunique la plus intérieure, contient immédiatement le fluide ou les eaux qui empêchent le fœlus d'être comprimé ou choqué. Ensuite yienneni deux tuniques, Vallantdide à laquelle est attaché Vou- raqite , et Véijthruide qui forme la vésicule oiuhilicale. Ces deux dernières, l'allantoïde et l'érythroïde ou rouge, trouvent des analogues dans l'œuf des oiseaux et des reptiles , selon M. Du- trochct ; enfin la membrane la plus extérieure de l'œuf hu- main ou, de celui des autres vivipares, est le chorion, tunique vasculeuse, adhérente par un placenta aux parois de l'utérus; celui-ci a une sorte de lymphe plastique qui forme une mem- brane caduque et imparfaite, comme J'observe Hunter, entre l'utérus et le chorion. La matrice forcée de .s'étendre par l'accroissement du fœ- tus , le fait sortir au neuvième mois, rarement plus tôt, dans l'espèce humaine. La durée de la gestation varie suivant les animaux : les petits oiseaux , les poissons , les serpens et les insectes sortent de l'œuf d'eux-mêmes ; les vivipares accou- chent avec plus ou moins de peine; cependant les animaux n'é- F OE T 585 prouvent jamais dans leur accouchement les cruelles douleurs lies femmes à un aussi haut degré. V. Femme. Les junieaux ne sont pas très-rares dans l'espèce humaine, mais dans les animaux le nombre dfes petits varie presque à l'in- fmi ; de sorte qu'onnepeutétabliraucunerègletixeàcetégard. Voyez Embryon, Génération, Homme, Vivipare, Ovi- pare, etc. Les signes de la conception, dans la femme, sont un froid convulsif, un saisissement spasmodique, ou un frisson {horri- piiaiio); cependarrt, quelques femmes prétendent n'avoir res- senti qu'un épanouissenient intime de volupté. On pense que la semence de l'homme cause à la matrice une irritation par- ticulière , lui communique une sorte de turgescence et d'in- flammation vitale; on admet qu'elle pénètre jusque dans les trompes deFallope. , dont les pavillons frangés s'appliquent aux ovaires. La matrice de la femme est un viscère creux , dont la forme approche de celle d'une poire dqnt la pointe est en bas, et percée d'une petiie fente qui aboutit au fond dii vagin. Aux deux côtés de la matrice, dans sa partie supé- rieure, sont deux tubes coniques, comme deux cornets, dont la pointe s'attache à la matrice, et dont le pavillon s'étend dans la cavité du bas-ventre, près des ovaires. Ceux-ci con- tiennent de petites vésicules, qu'on regarde comme des œufs. Des auteurs ont observé que la semence vient en féconder uq ôenlre eux, qui se détache, et descend par le tube de Fallope dans la matrice; d'autres pensent que ces ovaires ou testicules fournissent seulement le sperme féminin, qui vient se mêler à celui du mâle reçu dans la malrice. L'œuf se transforme en corps jaune , peu de temps après la conception. On a trouvé quelquefois deg fœtus dans les ovaires et dans les trompes de Fallope. Il paroît ainsi, que la conception a lieu dans les ovaires plutôt que dans la matrice; mais les commencemens de la formation du fœtus sont si petits et si délicats , qu'on ne peut pas les apercevoir. On remarque à peine quelques filamens, des fibres qui s' entre-croisent, une sorte de tissu ramifié qui s'attache à la matrice pour former le placenta. Une substance muqueuse s'entoure de fines membranes, et prend peu à peu une forme globuleuse ; à l'âge d'un mois ou cinq semaines, le jeune embryon est bien visible, sa têtç a la taille d'un petit pois, les yeux y sont marqués, les côtes commencent à se montrer, et le corps est long d'environ sept lignes; il est ordinairement recourbé et enveloppé dans une substance molle et spongieuse , au milieu d'une mucosité délicate. (T. Elumenbach, Spec. physiol. comp. Gott. 1799, in-^.° , pag. , II, fig. I.) L'embryon humain n'est guère visible avant le vingtième jour ; avant cette époque, sa subs- 586 F OE T stance est trop gélatirteuse et trop transparente pour être aperçue. Dans l'œuf, le poulet n'est visible qu'après le hui- tième jour, qui correspond au commencement de la seizième semaine pour la femme. ^ L'œuf humain est ordinairement couvert d'une villosité qui , s'attache au fond de la matrice , pour former le placenta. Son intérieur renferme une liqueur albumineuse et gélatineuse , considérable par rapport au fœtus. Dans un œuf de quarante jours , il y a près de quatre onces de liquide, quoique lem- bryon ne soit guère plus gros qu'une mouche , et ressemble à une fourmi. De même que les poules font quelquefois des œufs sans germe , les femmes produisent aussi des œufs infé- conds, qui avortent, et qu'on prend pour des hydatides ; cest une môle, ou un faux germe. Ils ont ordinairement la grosseur d'un petit œuf de poule. Enfin , au bout de quarante- cinq jours , les membres du fœlus sanl bien visibles. On a exprimé le premier développement de l'embryon humain, par ces deux vers : Sex iii lacte dies, ter sunt in sanguine terni, Bis senuui carnes, ter seuum membra figurant. c'est-à-dire , que la semence est six jours sous une forme géla- tineuse ou laiteuse, ensuite neuf jours dans un état sanguino- lent , puis se congèle en chair dans Tespace de douze jours , et enfin , trois semaines après, les membres sont figurés ; ce qui donne en tout quarante -cinq jours. Lorsqu'il y a un faux germe, il sort communément à ces époques , et souvent les vrais germes peuvent se détacher alors par quelques secousses, ou éprouver quelque dérangement qui les désorganise , les fait avorter , et oblige ensuite la matrice à les expulser ; c'est ce qu'on nomme um fausse-couche ^ un aoortettienl. A l'égard des enfans mal conformés , voyez Monstre et Génération. L'œuf humain est composé d'un tissu parenchymateux , qui s'attache par un chevelu à la matrice , et en suce les humeurs pour les transmettre au cordon ombilical , par lequel elles descendent dans le ituna fœtus. Ensuite, il y a deux princi- pales enveloppes membraneuses , dont l'extérieur est le cho- rion, l'intérieur est l'amnios, entre lesquels se trouve l'ou- raque et la vésicule ombilicale ; c'est aussi l'amnios qui con- tient cette liqueur dans laquelle nage l'embryon; il estro- pioyé sur lui-même en boule. On a dit que le puuctum saliens , le point saillant , ou le <-.œur étoit le premier organe formé dans l'animal ; qu'il en- voyoit ensuite des ramifications vasculaires , ou des vaisseaux sanguins dans la masse muqueuse qui l'entouroit , et qu'il lui communiquoitla vie et l'organisation. Mais Tépine dorsale etla F OE T 587 tête sont visibles aussitôt que le cœur; et il paroît plus pro- bable que tous les organes sont déjà formés avant qu'on puisse les apercevoir, seulement ceux qu'on voit les premiers sont les plus opaques. Ce n'est guère que vers le trentième ou qua- rantième jour que le cœur commence à battre dans l'em- bryon humain; à deux mois le fœtus a un pouce et demi de lon- gueur , et à trois mois l'ossification commence à se faire ; à quatre mois la mère sent remuer le fœtus ; il après de quatre pouces , et pèse environ trois onces. La liqueur de l'amnios est un fluide transparent jaunâtre , un peu albumineux et gé- latineux, d'une saveur douce, un peu salée, quelquefois acide légèrement , et sans odeur; il est plus abondant à me- sure que l'embryon est plus petit. Des auteurs ont pensé que le fœtus s'en nourrissoit , ce que d'autres ont nié avec raison. Nous parlerons ailleurs du Nombril (F. ce mot), qui ap- porte les humeurs nourricières de la mère au fœtus , par la médiation du placenta. A sept mois , le fœtus humain est viable ; cependant son existence est plus exposée que celle du fœtus à terme. Celui- ci porte environ dix-huit pouces de long, etil pèse de six à sept livres; mais il en est de plus grands et de plus gros, comme de plus petits , qui ne laissent pas que de bien vivre. La peau du fœtus naissant est couverte d'une sorte de fromage léger. Comme la matrice se distend à mesure que le fœtus grossit , l'œuf humain, c'est-à-dire , l'embryon dans ses enveloppes , ac<(uiert enfin sa maturité, et se détache de l'utérus, comme un fruit mûr se sépare de la branche , ou la feuille de la tige. Le col de la matrice se dilate , s'ouvre , le fœtus fait ef- fort pour briser ses enveloppes , à l'aide des contractions utérines, les eaux de l'amnios s'écoulent; le fœtus présente ordinairement sa tête la première , et il est poussé peu à peu hors du sein mjiternel. Dans les oiseaux, le jeune poussin a sur le bec une excroissance osseuse de forme conique , avec laquelle il raie la coque de l'œuf qui le renferme , et la fend bientôt. Les jeunes poissons sortent de leur œuf, la queue la première, dit-on. Lorsqu'on ne peut pas faire sortir le fœtus, à cause, de l'étroitesse dubassin, on est obligé d'ouvrir la ma- trice au-dessus des os pubis; c'est ce qu'onnomme l'opération césarienne; d'autres accoucheurs ont proposé de diviser la symphyse des os pubis, pour élargir la sortie du bassin. Dans des cas moins urgens, on extrait le fœtus par le moyen d'une pince appelée yb/v: appelé Skitophylle. La FoMTiNALE DES Alpes, Dick. , entre aujourd'hui dans le genre Trichostome. La FoNTiNALE CRÉPUE faisoit partie du genre Harrisone d'Adanson. (b.) FONTINALIS, du mot latin /005, Fontaike. La Fon- tinale(F". ce mot.), la Persicaire amphibie (^Polygonum amphibium)^ et les Potamots portent ce nom dans les no- vrages de botanique, (ln.) FONTON, Oiseau de l'intérieur de l'Afrique , qui paroît être le coucou indicateur, (s.) FOO-SON. Nom de la Rose sauvage , Rosacanina, au Japon. (LN.) FORAS EL RAHR. Nom que I'Hippopotame porte en Egypte, (s.) FORBESINE. On a nommé ainsi autrefois le BiDEîrr TRIPARTITE ou Chanvre aquatique, (ln.) FORBICINE , Forbicina (insectes). F. LÉPISMÈNES, LÉ- PiSME et Machile. (l.) FORCALLADA. Nom espagnol d'une variété de Raisin BLANC, (ln.) FORCEAU. C'est ainsi que les chasseurs appellent un piquet fiché solidement en terre , pour retenir un filet ou un piège. (S.) FORESTIERA. M. Poiret consacre ce nom au genre que Michaux a nommé Adella , et Willdenow Borya , ce genre ne devant pas être confondu avec l'^de/îa de LinnaeUs, et le Borya de Labillardière. (ln.) FORESTIÈRE. Synonyme de Borye (^Addia acummaia^ Mich.). (B.) FIN DU ONZIEME VOLUME. ^ j- V, >•. . .-->^^M? ^^'>-,^' -'^^•^' '4 >>' V' *^- V-^^t_./vVV — '^ H. i^^nt.mi 51 A^^: ■ *^' y^ i^ ^^-•5 ;:>