-^ '*£i ti:îri>l<;^ i^.*^ "m-^ y^rs--^-u 'y.^^ n \\ LIBRARY OF l©85_IQ56 .^. NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE, APPLIQUÉE AUX ARTS, A l'Agriculture, à rÉconomie rurale et domestique, à la Me'decine , etc. PAR UNE SOCIÉTÉ DE NATURALISTES ET D'AGRICULTEURS. Nouvelle Édition presqu'entièrement refondue et considé- rablement augmentée ; AVEC DES FIGURES TIRÉES DES TROIS RÈGNES DE L\ NATURE. TOME XIII. DK L'IMPRIMEniE U'ADEL LANOE, nUE DE LA HAni-F. A PARIS, Chez DETERVILLE, libraire, rue hautefeuili.e, k" 8. M DC^C XVII. Indication des Pages oîi doivent être placées les Planches Jw Tome XIII, avec la note de ce qiC elles représentent. E 3l. Quadrupèdes nininniifères Pai;. I19 Grand Galago. — Gerboise d'Egypte ou Gerbo. -»• Glouton proprement dit. — Hamster sablé. D 3l. Plantes îS^ Ginseng à cinq feuilles. — GJronier aromatique. — Glutier des oiseleurs. — Goinart d'Amérique. E I. Plantes 337 Gouet esculent. — Goyavier commun. — Grena- dille à feuilles de laurier. — Guettarde de l'Inde. E 32. Oiseaux 4oi Gralline noire et blanche. — Jacamaràtroîs doigts. Héliorne d'Afrique- E 34 Crustacés 432 Grapse porte-pinceau. — Pagure à large queue. — Remipède tortue. D 3o. Reptiles 4-6 Grenouille rousse. — Grenouille galonnée. — Gre- •nouille mugissante. — Grenouille tachetée. -^ Grenouille jackie. — Gecko à tête plate. — Gecko glanduleux. — Gecko à bande blanche. — Gecko sputateur. — Gecko à oreilles. E 4- Minéraux 482 Grès de Fontainebleau. — Flos ferri. — Hématite en grappe. — Jeux de Vanhelmont. NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE. G E N VuENlSTELLA. L'on trouve indiqué sous ce nom diverses espèces de (ienêts, l'ajonc Çu/ex), des aspalals, etc. Le genre geiti'stel/a t\e Tournefort coniprenoit les genêts à feuilles simples et décurrentes , c'est-à-dire , prolongées sur la tige en manière de membrane. Le plus remarquable est le gcuis- ta sagitlalis. Moënch rétablit ce genre et le caractérise d'après la forme de sa corolle , dont l'étendard est coucbé ou pressé sur les ailes rapprochées de la carène, (ln.) GENISTELLE. C'est le Ge>"Èt herbacé, (b.) GENISTOÏDES. Genre créé parMoënch aux dépensdu geniski. Il comprend les espèces dont la corolle offre un éten- dard ovale et droit , et deux ailes courbées , ainsi que la carène , mais un peu plus longs. Le style est glabre , et le fruit une gousse polysperme un peu comprimée. Le GenÈT des teinturiers et le Genêt de Sibérie sont les deux espèces les plus remarquables de ce genre, qui diffère peu du genisla de Linnceus, (ln.) GENITALIS. C'étoitun des noms que les Romains don- no'ienl au g/adiolits. V.ce mot et Glayeul. (ln.) (iENOPLESION , Genophsium. Genre de plantes éta- bli par R. Rrown. V. Prasophylle. (b.) (ïENORIE , Ginoria. Plante à feuilles opposées et à (leurs solitaires, qui croît sur les bords des rivières de l'île de Cuba, et qui, seule , constitue un genre dans la dodécandrie mnnogynie , dont les caractères sont : calice à six divisions; corolle de six pétales ; capsule colorée , à quatre valves et polysperme. INous ne cultivons point cette plante en Europe, (b,) 2 G E N GENOSIRE , Genosirls. Plante de la trlandrie monogy» îîie et de la famille des iridées, dont Labillardière a fait un e;enre auquel il a donné pour caractères : i .° une spathe de deux folioles concaves et allongées ; 2." une corolle tubuleuse à trois divisions ovales, ouvertes et égales; 3.° trois étamines ; 4..° un ovaire inférieur surmonté de trois stigmates ; 5." une capsule à trois loges et à trois valves renfermant plusieurs semences. La Genosire fragile a les racines vivaces , tubéreuses , les feuilles engaînées à leur base, linéaires, striées; les fleurs bleues , très-fragiles , renfermées dans la spathe au nombre de trois à cinq. Elle se trouve à la Nouvelle-Hollande et est ligurée dans l'ouvrage de l'auteur précité , sur les plantes de ce pays. Ce genre se rapproche assez du Patersone de R. Brown pour que ce dernier l'y ait réuni, (b.) GENOT. C'est le vobda sanguîsuga de Gmelin. V. Vo- lute, (b.) GENOU , Genu. Se dit de l'articulation de l'os du fémur ou de la cuisse avec le tibia et le péroné, ou ceux de la jambe, articulation par ginglyme qui se ploie en arrière ; car il y a en devant un os rond , la rotule , qui empêche la flexion de ce coté. Dans l'homme et les singes ou quadrumanes , le genou paroîtbien séparé ; seulement chez ces derniers il n'est déjà plus si droit que dans l'homme et fait un angle , parce que ces animaux ne posent point le pied sur le talon , mais commencent à marcher sur le bout des pieds. Ceci est en- core plus manifeste dans les vrais quadrupèdes ; le pied n'appuie que sur les os du métatarse , mais le calcaneum al- longé en canon se relève ; aussi les os de la jambe se rap- prochent du corps ; l'os de la cuisse ou fémur , et le vrai genou se trouvent rapprochés du flanc de l'animal ; c'.est ce qu'on voit dans le chien , le chat, et surtout le cheval, le bœuf, etc. Il en est de même des oiseaux et de plusieurs rep- tiles ^ excepté les grenouilles dont les jambes de derrière ont du rapport avec celles de l'homme. Aussi les quadrupèdes paroissent n'avoir point de genou, et l'on a dit que leurs jambes postérieures se ployoient dans un ;sens opposé aux nôtres , ce qui est une erreur, car le pli de leur jambe est analogue à celui de notre coude-pied. Quant aux jambes antérieures des quadrupèdes , le coude est également rapproché du corps. V. Squelette, (virey.) GENOUILLET A OS. Nom vulgaire du Sceau de Sa- LOMON {cunvallaria poljgonaiuvi). (LN.) G E N 3 GENRE, Genus. On qualifie ainsi, en histoire naturelle, une coUeciiun uu un groupe d'espèces analogues entre elles et qui se peui>ent réunir par des caractères communs. Nous supposons donc que l'on s'est formé une idée nette de l'EsPÈCE ( V. ce mot ), et c'est même la seule chose qu'on observe le mieux dans la natuix' où la plupart des hommes ne connoissent que des individus. Mais cette quantité im- mense d'espèces différentes étant devenue impossible à rete- nir dans la mémoire et à comprendre d'une seule vue de l'es- prit, il a fallu chercher les moyens d'enrégimenter toute cette grande population de plantes , d'insectes et d'autres êtres naturels. Leur nombre connu s'élève peut-être à plus de cent mille, et il ne fait que s'accroître sans cesse par de nouvelles découvertes. Tout le monde convient donc de la nécessité de former des groupes d'êtres analogues entre eux. Buffon seul qui s'y oppo- soit, dans son Histoire des (juadn/pèdes, en disant que l'ane éloit un âne et non pas un ciieoal, a lui-même distribué ses oiseaux en groupes naturels, parce qu'il traitoit alors d'animaux plus nombreux. Mais quelle sera la règle , la limite de ces groupes ? et dans une série de plantes ou d'animaux fort analogues entre eux, où fera-t-on les coupures dans un lieu plutôt que dans un autre.'' Césalpin, Morison , Knaut , au ^ix-septième siècle, di- visèrent d'abord les plantes d'après les formes du fruit, et Rivin d'après la corolle; mais ils constituèrent seulement de grandes classes. Parmi les zoologistes , plusieurs séparèrent de même, quoique fort imparfaitement, les quadrupèdes, les oiseaux, les poissons , les inse,ctes , etc. Comme ces classes n'éloient alors composées que de quelques centaines d'espè- ces, on n'avoit guère cru nécessaire d'y établir des subdivisions autres que des distinctions assez arbitraires; airtsi Rondelet, AVillughby, rapprochent ensemble les poissons anguillifor- mes, les poissons plats, limandes, carrelets, etc. ISelon ras- semble les oiseaux de proie, les palmipèdes ; Rajus traite à part des graminées ; Morison, des ombellées , etc. Cependant le nombre sans cesse croissant des espèces nou- velles décrites chaque jour, augmentant l'empire de la na- ture, l'on étoit encombré et hors d'état de se reconnoître par- mi cette foule de peuple ; Tournefort conçut l'idée heureuse d'établir des genres chez les plantes. Pour cet effet , il examina les parties de la fructification et de la floraison , et lorsqu'il trouva, dans ces parties, descaractères bien distincts et cons- tans, il circonscrivit le groupe qui les portoit et le sépara des autres végélaux voisins.Ainsi, par exemple, Xtshypen'cum étant 4 G E N «létermînés, il y rapporta toutes les espèces analogues con- nues; si quelques unes parmi celles-ci s'écartoient un peu des caractères génériques, il ctablissoit des sous-genres, tels que ceux des anclrosœmum et des ascj'rum qui ne serapportoient pas moins au genre primitif des millepertuis ou hypericum , comme des lieutenans à leurs capitaines. Dès lors, cette hiérarchie étant établie, le gouvernenîient de toute l'histoire naturelle, pour ainsi dire , fut institué sur ses vraies bases. Cependant, à ces genres primitifs, on rat- tacha plus ou moins irrégulièrement des espèces par des sous- genres mal désignés, en tordant vicieusement les noms géné- riques. Ainsi , aux lycoperdum de Tournefort , Micheli ajouta des lycoperdoides, des lycoperdasirurn; aux anémones, Dillen joi- gnit des anemondides^ etc. Bientôt les limites se confondirent^ et tout allolt retourner dans le chaos. Il faut donc une législation fixe. Toundefort coordonna sagement la botanique en classes, ordres^ genres^ espèces et p«- riélés^ ce qui a été de même employé dans la zoologie, et plus tard pour la minéralogie ; mais comme Ce que l'un propose, l'autre le détruit pour fonder ses nouvelles distributions; de là est résulté bientôt une anarchie universelle et l'impossi- bilité de se retrouver. Enfin Linnseus parut , et ce grand naturaliste résolut de coordonner généralement tous les êtres ou productions de notre globe dans son Systema Naturœ. Il établit que si les genres sont confondus , tout se con- fondra pareillement, et que comme les espèces d'animaux et de plantes sont naturelles, les genres sont pareillement naturels, ce qui est confirmé selon lui par l'observation , par les dé- couvertes et les connoissances historiques. Il soutient même que dès l'origine des choses, ces genres naturels ont été créés tels qu'ils nous paroissent , de manière qu'il ne peut être au- cunement permis de les diviser, de les séparer à volonté; il cite en preuve les renoncules, les aconits , les nielles, les passiflores et mille autres. Qui pourra toutefois maintenir cette fixité des genres ? c'est la valeur bien déterminée des caractères. Or, dans la botani- que , les plus essentiels entre ceux-ci, sont tirés des parties de la fructification et de la floraison. Sans doute, la ressem- blance ou la dissemblance du port ou de l'aspect sert beau- coup ^d'indice pour réunir ou écarter des plantes à volonté, mais cela ne suffit pas; l'on pourroit, d'après ce seul objet, créer une foule de subdivisions inutiles. Ainsi l'on observe des chênes qui s'élèvent en arbres de plus de cent vingt pieds de tronc , et d'autres qui ne montent jamais plus haut qu'en un buisson de deux à trois pieds; les uns ont des feuilles iy- G E N rées, d'autres le? ont laciniées, d'autres entières, etc. Cepen- dant tous ayant des glands, des cupules et les nicnies orga- nes de floraison , appartiennent bien évidemment au genre d»i chêne. Que s'il y a deux cents espèces de ces végétaux, on fass(r dessous-genres, des escouades particulières dans celte grande compagnie, en rapprochant les rares les plus analogues, l'une près de l'autre, rien de plus convenable, sans doute; mais qu'on croie avoir le droit pour cela de trancher et de mutiler ce beau genre en vingt autres, sous autant de dénominations différentes , la raison et Linnaus , ainsi que tous les plus illustres naturalistes , ne voient dans ce hachement continuel que la ruine et le démembrement de l'histoire naturelle. Pour justifier toutes ces créations de nouveaux genres dont tant de minces auteurs prétendent se faire gloire, on soutient que tout genre n'est qu'une collection ar/y/Z/we d'espèces; il y en a une foule, même dans Linnccus, qui ne renferment qu'une seule espèce; .pr , si je trouve qu'entre dix espèces réunies §ous une même dénomination générique, il y ait des caractères suffisamment distincts pour en former autant de genres différens , je suis libre d'en créer autant de nouveaux. Supposons que Linna?us ait suivi de tels principes , qu'il ait multiplié à l'infini tous ses genres, ouplutôten ail fabriqué autant qu'il avoit d'espèces décrites; toute science naturelle eût été bouleversée et impraticable par ce procédé. En effet, si selon Linnaeus le nombre des étamines détermine la classe d'un végétal (ce qui est bien plus encore que le genre ), voilà ses phytolarca heptandra, ortandra, d^randra, îcosandra, etc., dispersés en autant de classes qu'ilsauronl de diverses quan- tités d'étamines; mais ce grand homme a fait, avec toute rai- son, prédominer la force d'un genre naturel, sur le système d'une classification arbitraire. Voyez MÉTHODE. Quelle sera donc la raison pour réunir et pour diviser les êtres ? ^habilus occulté consu/endus est , nous dit ce même natura- liste, Tie genus erroueiim Icvi de causa Jingntur. Il convient de consulter le faciès d'une plante, d'un animal , non-seulement pour ne pas rapprocher sous un même genre des êtres dispa- rafes, mais également pour ne pas séparer mal à propos ceux qui se ressemblent. Ceci est d'autant plus important, selon nous, que les mêmes caractères n'ont nullement une égale valeur dans di- verses classes ou familles de plantes et d'animaux. Nous ob- serverons , par exemple, que les organes du mouvement des insectes attribuent des caractères de familles bien plus natu- rels que les organes de la manducation. -Aussi le système en- tomologlque de Fabriclus disgrège souvent des ordres d'in- sectes fort analogues en toute autre chose que dans les ^ar- f, G E N lies de la bouche. Parmi les plantes, telle partie de la fleur a beaucoup d'autorité pour classer les genres dans telle fa- mille, mais dans une autre famille, la même partie n'a plus le même avantage ; ainsi la chose la plus indispensable pour Ja formation des genres, est de consuller ïhabùiis ou \e faciès^ l'ensemble des traits, des formes caractéristiques, pour rap- procher ou écarter les espèces sous chaque groupe qui lui con- vient le plus , pourvu que les caractères essentiels de l'orga- nisation inlérieure s'y trouvent pareillement. Ainsi, de ce que les vers, les anguilles rampent et ont un corps cylindri- que comme les scrpens , il ne s'ensuit pas que leurs espèces se rapprochent sous les mêmes genres. Des plantes qui ont le mê'me feuillage sont souvent très-éloignées par la structure des ileurs el des fruijs. La valeur des caractères devient donc une étude de pre- mière nécessité pourétablir les genres, et même les coordon- ner dans des familles naturelles, distinctes, au rang qui leur convient. Des particularités ou des anomalies légères ne suf- fisent point pour empêcher l'union des espèces ainsi diver- sifiées. Des linum^ des statice^ des jatropha^ etc., sont les unes monopélales, d'autres pentapétales; on voit des aconitum et Acs, nigella à trois et à cinq capsules dans leurs fruits ; parmi les verhena, les unes sont diandriques, d'autres tétrandriques , et cela sans avortemens ni surabondance de parties ; parmi les poissons , combien de bons genres renferment d'espèces qui diffèrent entre elles par le nombre et même la situation des dents .'' Mais cela doit-il suffire pour subdiviser sans cesse, pour entasser sans relâche genre sur genre, greffer nom nou- veau sur nom ancien? H est affligeant de voir l'histoire natu- relle se fondre dans cette effrayante onomatologie, au point qu'il est infiniment plus difficile aujourd'hui de savoir les noms que les choses elles-mêmes. Ce seroit peu encore que ce débordement de genres dont on nous gratifie avec une si merveilleuse libéralité ; mais qui suivrai-je? Tandis que l'un dépèce le genre carabus de Lin- nœus en douze ou quinze genres , un autre m'assassinera au moins de trente , les plus raisonnables se contenteront seu- lement de dix, et grâce à la fécondité des langues, chacun jure que ses noms sont les meilleurs, les seuls convenables ; de sorte que, comme dans l'édifice de la tour de Babel, quand vous parlez de telle espèce , on vous présente telle autre. Et qu'on ne croie pas qu'un si pernicieux abus empê- che le moins du monde la fabrication des genres de sui- vre son cours. Ce seroit mal connoître cette faim , j'ose dire sacrilège, cette rage d'innovation qui tourmente jusqu'aux plus G E N 7 misérables manœuvres en histoire naturelle , car les grands auteurs ont plus de modestie et de retenue. Ils n'ambitionnent point une gloire à si vil prix. En effet, les petits, en toute sorte d'états , ne pouvant s'élever aux premiers rangs, veulent avoir du moins le mérite de tracasser, de bouleverser, et pour ainsi dire, révolutionner. Pour donner plus de consistance à leur besogne , ils ont soin de l'appuyer de quelques noms illustres. Il n'est si mince écolier de botanique qui ne se vante de dé tant de peine à la retirer. Nous devons tous nous élever avec force contre cette déplorable anarchie qui ne peut que l'anéantir. A Dieu ne plaise que nous voulions blesser qui que ce soit des hommes cinincns qui l'honorent et la font resplendir de tant de gloire ! parcere de personis^ dkerc de oitiis; en effet, quipourroit voir sans indignation ravager les nobles champs de la nature et semer tant de ronces et d'épines ina- bordables , où l'on ne devroit recueillir jamais que des palmes et des lauriers? Au reste , et nous en félicitons les illustres naturalistes de notre âge , bientôt tout cet échafaudage chancelant de nou- veaux genres, sur lesquels tant de roquets en science se flat- toient d'élever une gloire impérissable, s'écroulera, ou sera G E N 9 bien llmilc par l'établissement plus complet et plus rëgulier des familles naturelles des plantes et des animaux. Quand Linnœus soulenoil que les genres étoient naturels^ il ënonçoit sous ces termes l'existence des familles naturelles. En effet, la plupart de ses grands genres, soit d'animaux^ soit de plantes , sont devenus le type d'autant de familles. Ainsi ses géranium^ par exemple , subdivisés par Burmann , Lhéritier , Cavanilles , en ^e/u/g'om'j/m , erodium , monsoma, grielum, etc., ne forment plus aujourd'hui que la famille des géraniées ; il en est de môme de cent autres genres , surtout parmi les insectes. Or, que l'on fende, que l'on tronçonne comme on voudra ces genres en plusieurs autres, pour la commodité (ouplutôtTincommodité) des étudians; tant quç la famille restera bien nettement définie, l'essentiel sub- sistera; la science sera sauvée. {F. Familles naturelles.) La multiplication des genres ne pourra jamais être com- battue avec efficacité autrement que par ses propres ridi- cules. Nulle part, on ne convient de ce qui est suffisant ou in- suffisant pour m.otiycr la fondation d'un nouveau genre ou Ta- bolition d'un ancien. Est-ce la forme, la situation et le nombre des dents chez les mammifères, du bec , des pattes, chez les oiseaux, des écailles chez les reptiles, des nageoires chez les poissons , des organes de mar\ducalion ou des ailes et des pieds chez les insectes , des étamines et pistils de la fleur , ou du fruit dans les végétaux, ou tout autre caractère qu'op doit suivre de préférence pour créer des genres? Parmi les minéraux , s'en tlendra-t-on aux formes extérieures et cristal- lines, ou à la composition chimique? Pourquoi, dans cette étrange incertitude, s'attaquer, se récrier sur l'enfante- ment de tels ou tels genres qui ne sont la plupart guère plus légitimes les uns que les autres i' Il ne reste de bleu utile et de bien manifeste que les familles ou les grandes divisions exactement définies; le classement ultérieur des espèces s'éta- blit ensuite sans difficulté. ( V. Espèce et Corps organisés.) Si les genres tombent, disoit le grand réformateur Lin- nacus, toute la science s'écroule en ruines. Or c'est réelle- ment anéantir les genres que les trop multiplier. Heureuse- ment qu'ils se refondent dans les familles naturelles, qui réta- blissant des groupes plus considérables , reconstruisent ainsi le vaste édifice de la science de la nature. Le principal mérite des genres consistant à soulager la mémou-e en formant un corps , ou un régiment d'un certain nombre d'espèces, plus on ï&s hache menu, plus on perd cet avantage. On peut dire toutefois, en faveur de ce procédé, qu'on examine mieux, par ce moyen , chaque espèce ; et les monographies des c//nea; de Clairville ou de Wolf, àtsarui- lo G E N gnees par Walckenaër, etc. , comme celles de plusieurs fa- milles (le piaules, ont servi pour la coordination plus exacte et la connoissance plus parfaite de ces êtres. Il est d ailleurs bien naturel qu'on s'exagère l'importance des objets aux- quels on a sacrifié tant de temps et d'attention , et surtout lorsqu'on pénètre dans l'immensité des détails ; on aime à agrandir ces petits univers où l'on ne trouve pas moins de motifs d'admiration et d'étonnement que dans une plus vaste sphère. Néanmoins quiconque veut, par des desseins plus généraux, coordonner ensuite les faits dans l'ensemble des créatures, est obligé de réduire chaque chose à son rang et à ses limites iselon les proportions que lui assigne la nature. Ce qui étoit ^onné comme genre, dans une monographie, doit rentrer comme sous-genre dans une classification plus étendue. C'est ainsi que l'on parviendra mieux à saisir de grandes masses , à tirer des principes plus féconds, ou porter des vues plus élevées sur la marche et les opérations de la Nature. Voyez ce mot et Corps organisés. Espèces , Familles, (virey.) GENRE (Botaniq.), Genus. Réunion de plusieurs espèces de plantes sous un ou plusieurs caractères communs et cons- tans , qui les distinguent de toutes les autres appartenant à la même famille. Les espèce» sont dans la nature , puisqu'elles se reproduisent ; mais les genres sont des abstractions de notre esprit , des êtres fantastiques , ou plutôt des sortes de points d'appui imaginés pour secourir notre mémoire , et pour rendre nos observations plus faciles et moins incertaines. F. l'article Botanique, (d.) GENSING. K GiNSENG. (b.^ GENTAR. Nom de I'Ambre jaune ou Succm, en Prusse. (LN.) GENTARUBIA. L'un des noms italiens du Flammânt, Phœnicoptems rubcr. (desm.) GENTE. Nom vulgaire de la Cigogne blanche, (v.) GENTIANA, Nom d'une plante médicinale citée par Dioscoridc et par Pline. Ce dernier ajoute qu'elle croît par- tout, mais que la meilleure , pour l'usage, vient d'IUyrie. On àttribuoit sa découverte à Gentius,(d'où geniiana) , roi de cette contrée. On ï'appeloit aussi chironium , aloës gallique , centaurium , etc. Est-ce notre gentiana centaurium ou le gentiana lutea dont il s'agit, ou même d'une gentiane , comme le croient les naturalistes , et principalement Tourneforl? Celui-ci est le créateur du genre Gentiana adopté par Lin- nœus , et modifié depuis par d'autres botanistes. On a créé à ses dépens les genres -E/y///riKa (^Centaurium.) Adans. , Moench., hippîon , Roem.) , Gentianella , Ciminalis , Tetrorhiza , Cicen- G E N ,1 dia,, etc. ; de plus, un certain nombre de ces espèces ont été renvoyées auxgenres Exaaun (Gentiatselle) cl Clnronla. On trouve encore dans les anciens ouvrages , sous le nom de^^n- liana , des espèces de swertia et de chlora. Voyez Gen- tiane , ci-après, (ln.) GENTIANE , Genllann. Genre de pUntes de la pentan- drie digynic , et de la famille des gentianées , dont les carac- tères présentent : un calice monopliylle à quatre ou à cinq di- visions droites ; une corolle monopélale , campanul(*e , ou înfundibuliforitie , et quelquefois en roue , à quatre ou cinq divisions; quatre ou cinq élamines ; un ovaire supérieur ohlong , dépourvu de style , ou ayant un style très-court à deux stigmates ; une capsule oblongue , conique, pointue, et comme fourcliue ou bifide h son sommet , bivalve , unilo- culaire, et qui contient des semences petites et nombreuses, attacbées longitudinalemeni aux bords de chaque valve. Ce genre contient plus de quatre-vingts espèces, la plupart indigènes à l'Europe, et propres surtout aux Alpes et autres montagnes élevées. Ce sont des herbes vivaces , bisan- nuelles ou annuelles , dont les feuilles sont le plus sou- vent opposées , simples, entières , et les fleurs communément grandes et d'un aspect agréable. Plusieurs ont été ôtées de ce genre pour être portées dans les Chirones , dans les Ery- TURÉES et dans les Gentianelles. Parmi ces dernières , il faut distinguer \cs gentianes centaurelle , maritime^ en épi ^ et la gentiane filiforme On divise les gentianes en quatre sections. La première de ces sections comprend les gentianes qui ont une corolle en roue ou campanulée , à cinq divisions. Les es- pèces les plus remarquables sont : La Gentiane jaune, dont la corolle est en roue , ordi- nairement à cinq divisions , le calice accompagné d'-àne spathe, et les fleurs verticillées. Elle se trouve abondamnrfettt dans les montagnes de l'intérieur de la France. C'est une superbe plante qui seroit très-propre à orner les parterres , mais qui ne peut supporter la culture. Sa racine , quî est fort grosse et fort amère , passe pour tonique , stomachique , ver- mifuge. Elle peut être employée avec succès dans les fièvres intermittentes , le relâchement de l'estomac , les diarrhée's opiniâtres , enfin contre la dissolution des humeurs ; on l'as- socie quelquefois aux emménagogues ; on en fait aussi usage à l'extérieur comme détersivc et antiseptique. Comme elle contient de la matière sucrée et est , par conséquent , sus- ceptible de la fermentation vineuse , on profite de cette pro- priété , dans quelques parties de la Suisse , pour en retirer de 12 G E N l'eau-de-vie. Ses larges feuilles servent à conserver le beurre dans quelques cantons. La GeTsTIAne d'automne , Gentiana pneumonanihe ^ Linn. ,' a la corolle campanulée , et les feuilles linéaires. Elle croît dans les prés humides , et tleurit en automne. La Gentiane grimpante a la tige frutescente et grimpante, les panicules allongées et pendantes. Elle croît à la Cochin- chine. Son odeur est fétide ; mais ses feuilles et ses racines passent pour toniques et stomachiques ; on les emploie h forte dose pour faire vomir, et à petite pour excit(ir l'appétit , fa- ciliter la digestion , etc. Willdenow pense qu'elle ne s'éloigne pas des Myrmécies. La seconde division comprend les gentianes qui ont une corolle infundibuliforme à cinq divisions. Ses espèces les plus communes sont : La Gentiane précoce , qui a la tige simple, uniflore , et les feuilles un peu aiguës. On la trouve sur les montagnes élevées de l'intérieur de la France et dans les Alpes. Elle est très-petite , fleurit une des premières , et renferme plusieurs variétés qui ont été décrites comme espèces par quelques au- teurs. La Gentiane dentelée, Gentiana haoarka^ Linn., qui a la corolle dentelée , et les feuilles ovales et obtuses. Elle se trouve dans la Suisse et sur les hautes montagnes de l'inté- rieur de la France. La Gentiane nivale , qui a les rameaux alternes et uni- flores , et les feuilles de la tige lancéolées. Elle se trouve au sommet ^o^^ plus hautes montagnes de l'Europe , et fleurit presque sous la neige. Elle a souvent à peine une ligne de haut. La troisième division comprend les gentianes qui ont qua- tre ou cinq divisions à la corolle et des barbes à la base inter- ne de ces divisions. S|es espèces les plus remarquables sont : La Gentiane amarelle , qui a cinq découpures aiguës à sa corolle , et les feuilles lancéolées. Elle se trouve dans les pressées, sur lesmontagnes pelées de l'intérieur de laFrance, La Gentiane des prés , Geniiana campestris , Linn. , qui a quatre découpures obtuses à sa corolle , et deux des décou- pures de son calice plus grandes que les autres. Elle se trouve abondamment dans les prés secs des montagnes de l'intérieur de la France. La quatrième division renferme les genti mes qui ont la co- rolle à quatre divisions , et la gorge sans barbe. La seule es- pèce connue qu'elle contienne , est La Gentiane ciliée, dont les divisions cle la corolle sont ciliées en leurs bords , et les feuilles linéaires. Elle se trouve dans les prés secs des niontagnes de l'intérieur de la France, (b.) G E N ,3 GENTIANÉES, Gentianeœ, Jussieu. Famille de plantes dont les caractères sont : un calice monophylle persistant ; une corolle régulière, souvent marcescente , à limbe dont les divisions sont en nombre égal à celles du calice, ordinaire- ment cinq, quelquefois obliques, rarement très-profondes, et représentant une corolle polypétale; presque toujours cinq étamities insérées au milieu ou au sommet de la corolle , et à anthères vacillantes ; un ovaire simple , quelquefois didyme , à stigmate simple ou lobé ; une capsule simple ou didyme , polysperme, communément bivalve, unie ou biloculaire , à valves à bords rentrans, rejetés sur le côté , et presque invo- lutés dans le fruit uniloculaire, planes et septiformes. dans le £ruit biloculaire ; semences très-petites , insérées le plus sou- venfl sur les bords , quelquefois sur les parois des valves ; pé- risperme cbarnu -, embryon droit, placé souvent dans l'axe du périsperme ; cotylédons semi-cylindriques, courts; radi- cule presque toujours inférieure. Les plantes de cette famille ont une tige herbacée ou rare- ment suffrutescente ; leurs feuilles, sont constamment oppo- sées, presque toujours entières et sessiles ; leurs fleurs, en général d'un aspect agréable , terminales et axillaires , sou- vent entourées de petites feuilles qui se présentent sous la forme de bractées, affectent différentes dispositions. Ventcnat, de qui on a emprunté ces expressions, rapporte à cette famille , qui est la seizième de la huitième classe de son Tableau du Règne végétal , et dont les caractères sont fi- gurés pi. lo, n.° 5 des planches du même ouvrage , onze genres sous trois divisions, savoir: Ceux dont la capsule est simple et uniloculaire: Métîiante, K\MPHEAU, Gentiane, Sarothre, Swertie et Chlore. Ceux dont la capsule est simple et biloculaire : GentIa- nelle, Lisianthe et Chirone. Ceux dont la capsule est didyme , biloculaire : Spigel et Ophiorize, (b.) GElNTIANELLA.Moench, créateur de ce genre, y place les espèces de gentianes de Linnseus , qui ont les caractères suivans : calice à quatre ou à cinq divisions, corolle hypocra- tériforme, à tube presque tétragone , à limbe divisé en qua- tre ou cinq lobes ; cinq écailles à l'entrée de la gorge du tube; deux stigmates sessiles réfléchis ; capsules ovales-coniques , «'ouvrant sur deux côtés par le sommet , et contenant de petites graines rondes, qui n'ont point de membrane autour. L'espèce la plus remarquable de ce genre , est le geniiana campestris. Moench ne laisse dans le genre geniiana que des espèces dont les semences sont réniforraes , bordées d'une i4 G E N membrane , et la gorge de la corolle nue , c'est-à-dire , sans écailles. On a nommé autrefois gentianella , toutes ces jolies petites espèces de Gentianes qui émaillent les rochers mousseux des montagnes alpines. Sloane a décrit et figuré sous ce nom le j-uellia tiiberosa, L. (ln.) GENTIANELLE, Eocacum. Genre de plantes de la té- trandrie monogynie , et de la famille des Gentianées , qui a pour caractères : un calice de quatre folioles persistantes; une corolle monopétale, infundibuliforme , ou hypocratéri- forme , à limbe partagé en quatre divisions ouvertes ; quatre étamines égales ; un ovaire supérieur , ovale , chargé d'un style à stigmate épais et bilobé ; une capsule ovale ou oblon- gue, un peu comprimée, marquée d'un sillon de chaque côté, biloculaire et polysperme. Ce genre se rapproche beaucoup de celui des Gentianes et de celui des Coutoubées. Il a été appelé Centaurelle par Michaux. Il comprend une vingtaine d'espèces exotiques, et une seule indigène, la plupart annuelles, à feuilles simples et opposées, et (leurs en épis ou corymbes terminaux. Au- cune de ces espèces n'est cultivée dans les jardins; en consé- quence il suffira de mentionner, ici l'espèce d'Europe, la Gentianelle filiforme, qui étoit la gentiana filiformis de Linneeus, et dont les caractères sont : la tige filiforme , un peu rameuse ; les feuilles radicales presque rondes , et les cau- linaires en alêne. Elle se trouve dans les lieux humides , sur le bord des mares et des étangs. Elle ne s'élève pas ordinai- rement à plus d'un à deux pouces. J'ai rapporté de la Caroline trois nouvelles espèces de ce genre , dont deux sont figurées dans la Flore de VAméncjue septentrionale , par Michaux, sous les noms de Centaurelles paniculée et printanière. Les genres Loganie, Stomandre, Sébé de R. Brown, ainsi que I'Evosme d' Andrews , ne paroissent pas suffisam- ment distincts de celui-ci , pour être conservés, (b). GEISTILHOMME. 11 est question , dans YHist. nat. de la Nonvége, par Pontoppidam, d'un oiseau appelé Gentilhomme en Ecosse. Il ressemble à l'oie , mais il a la tête et le cou de la cigogne ; cependant son bec est plus court et plus gros; il a les plumes du dos et du dessous des ailes d'un brun clair , une crête rouge, la tête verdâtre et ncire, le cou et la poi- trine blancs. Telle est la description que Pontoppidam fait de son gentilhomme. Il ajoute que cet oiseau paroît en Nor- vège à la fin de janvier, loi'sque les harengs commencent à entrer dans les golfes, qu'il les suit à la distance d'une lieue O E O j5 de la côte , et qu'il en est très-avide. C'est , selon toute ap- parence , une espèce de ]\Jouette. V. ce mot. (s.) GÉOCORISES ou PUNAISES TERRESTRES , Geocorisœ , Lalr. Eaniille d'insectes , de l'ordre des hënii- Î)fères , section des hétéroptères , ayant pour caractères : jec parlant du front; tarses à trois articles; antennes décou- vertes , plus longues que la tète, insérées près du bord in- terne des yeux, de quatre à cinq articles. Elle est formée du genre cimex, de Linnoeus. La plupart des espèces répandent une odeur très-fétide , et sucent di- vers insectes. Il en est cependant qui vivent sur des végétaux. Je divise ainsi les géocorises : Les unes ont la gaine du suçoir de quatre articles distincts et découverts; le labre très-prolongé au-delà de la tète el strié en dessus ; les tarses ont toujours trois articles très- distincts, et dont le premier est égal au second , ou plus long. Elles forment la tribu des Longilabres, et c'étoit ancienne- ment ma famille des ConisiES. CyiàiïTes : scutellère , penialume , lygêe ^ corée , alyde , néide j myodoque ^ min's, capse. Voyez encore les genres : M)'ra , edessa ^ œlia^ cimex ^ halys , cydnus , beiytus et geiris de Fabricius. Les autres géocorises n'ont que deux ou trois articles ap- parens à la gaine du suçoir ; le labre est court et sans stries ; le premier article des tarses et souvent même le second , est très-court dans la plupart. Elles composoient auparavant ma famille des Cimicides. Tantôt les pieds insérés an milieu de la poitrine et ter- minés par deux crochets distincts , naissant , comme à l'or- dinaire , du milieu de l'extrémité des tarses , ne sont point propres à courir sur l'eau ni à ramer. Plusieurs de ces géocorises ont le bec engaîné à sa base ou dans sa longueur ; leur tête n'offre postérieurement ni cou cl étranglement brusque; leur corps est ordinairement en tout ou en paiiie membraneux, le plus souvent même très-aplali. C'est la tribu des Géocorises membraneuses, et qui com- prend la plupart des espèces du genre primitif acanUiie de Fabricius. Genres : macro réph aie , phymaie , tingis^ arade , punaise. Les deux premiers composent £elui des syiih de Fabri- cius , et le dernier répond maintenant à celui qu'il nomme acaïUhia. Les autres géocorises ont le bec découvert jusqu'à sa naissance. Leur tête est portée sur un cou ou présente du moins un étranglement marqué. Plusieurs ont les yeux d'une grosseur remarquable. i6 GEO Celles qui ont la têle oLlongue , portée sur un cou avec des yeux de grandeur ordinaire , embrassent le genre des redûves de Fabricius , avant qu'il eût subi des modifications. Elles composent notre tribu des Nudicolles. Ici se placent les genres : redwe , nabis , zelus , ploière {emesa, Fab, ). Celles dont la tête est transverse , étranglée postérieure- ment , avec des yeux très-gros , sont désignées , à raison de Ce dernier caractère , soUs le nom à''oculées, et réunies dans une quatrième tribu. Elles vivent sur le bord des eaux , où elles courent très-vite , et font souvent de petits sauts. Ce sont les soldes de Fabricius. F. AcanthIE et Leptope. Enfin les dernières géocorises ont les quatre pieds posté- rieurs insérés sur les côtés de la poitrine , écartés entre eux à leur naissance, longs et grêles, avec les crochets des tarses très-petits , et situés dans une fissure latérale ; ces pieds servent à marcher ou à ramer sur l'eau. Ces géocorises composent notre tribu des Rameurs, et se partagent en trois genres : hydromètre , gerris et vélie. Fabricius n'en forme qu'un , et sous la première de ces dénomina- tions, (l.) GÉODES. Coques pierreuses, ordinairement de nature silicée , d'une forme ovoïde , et tapissées intérieurement de diverses cristallisations , tantôt quarzeuses , tantôt de spath calcaire. Les géodes se rencontrent principalement dans deux ma- tières pierreuses fort différentes : les unes sont dans des cou- ches de craie, et les autres dans des laves anciennes , qui , pour l'ofdinaire , tombent en décomposition. L'origine de ces géodes n'est pas moins différente que les substances qui les contiennent. Celles qui sont dans les cou- ches crayeuses , ont la même origine que les silex ou pierres à fusil ; ce sont des pétrifications de corps marins d'une con- sistance gélatineuse , telles que les orties de mer. Les animaux de cette famille qui avoient un peu plus de matière solide , comme les actinies , formoient les silex pleins ; ceux dont la substance étoit plus aqueuse . formoient les géodes , attendu que cette substance étant bientôt , après la mort de l'animal , pompée par la matière crayeuse, l'espace qu'occupoit son corps demeuroit vide. On voit quelques-unes de ces géodes oii l'on reconnoît manifestement des traces d'organisation ; elles sont fréquentes dans les falaises des côtes de Norman- die , et quelquefois leur pâte est une assez belle calcédoine. V. Silex et Pétrification. Les géodes qui se forment dans les anciennes laves , sont complètement étrangères au règne animal , et sont formées GEO ,7 par la combinaison de différens fluides aériformes , qui , par leur rencontre dans les suulTliues de la lave , y forment une matière calcédonieuse ou silicée , comme nous voyons que l'acide fluorique siliceux forme du quarz par le seul contact avec 1 eau : ce que nous faisons nous-mêmes, la nature peut le faire encore mieux. Comme le volume de ces géodes n'est limité que par re- tendue des soufflures de la lave, qui sont quelquefois très- considérables, on en voit qui ont ylus d'un pied de diamètre , comme les belles géodes d'agalhe du pays de Deux-Ponts et des environs d'Oberslein; d'autres sont très-petites , comme celles qui se forment dans les laves poreuses du Vicentin , et qui souvent contiennent de l'eau. V. E>'HYnilE. On trouve , aux environs de Besançon , des géodes de silex qui renferment du soufre à l'état pulvérulent; il paroît qu'il est le résultat de la décomposition de l'animal qui a concouru à la formation de la géode, (pat.) GEODIE , Geodia. Polypier empâté , Ibrt voisin ^^^s Al- cyons , qui vit probablement dans les mers d'Amérique , et qui seul constitue un genre , au dire de Lamarck. Les .caractères de ce genre sont, suivant ce naturaliste : po- lypier libre , charnu, tubériforme , creux et vide intérieure- ment , ferme et dur dans l'état sec , à surface extérieure par- tout poreuse ; des trous plus grands que les pores , rassem- blés en une facette latérale isolée et orbiculaire. La forme creuse et la facette orbiculaire criblée de trous , rendent ce polypier fort remarquable, et font désirer qu'il puisse être observé sur le vivant. Il n'a pa"s encore été figuré, (b.) GEODORE, Geodora. Plante vivace , de la terre de Van- Diémen , à feuilles lancéolées, engainantes ,à Heurs jaunes, portées sur une hampe écaiileuse et rédéchie à son sommet, qui seule , selon Andrews , constitue un genre dans la gynan- drie monandrie , et dans la famille des orchidées. Ce genre . qui rentre sans doute dans un de ceux établi.s depuis peu dans cette famille , offre pour caractères : cinq pétales presque égaux, très-ouverts ; nectaire {lubellum')(tn voûte peu saillante , terminé par deux anthères à opercule ca- duque, contenant chacune deux masses de pollen. Cette plante est figurée pi. 626 du Hutuniste Reposil»ry d'An- dré ws. (b.) GEOFFOY. V. Bagadais. (v.) GEOFFR.4EA, Jacq. ; Geoffroya, AVild. (ienre de plante consacré à la mémoire d'Etienne-François Geoffroy , auteur d'un excellent ouvrag.*? sur la matière médicale. Ce genre comprend IUmari tie Pison , et peut-être TAndira du même botaniste. Adan^on nommoil XJmari , le Geof- Mii. 2 i8 G E O FR^EA de Jacquin, décrit aussi dans ce Dictionnaire, à l'ar- ticle Umari. h'Andira de Pison forme le genre BoRBONlA d'Adanson, très-différent du Borbonia de Linnseus , que le même Adanson nomme Bootia. (ln.) GEOGENIE. M. Werner désigne sous ce nom la partie de la géologie qui , remontant des effets aux causes premières , expose la théorie de l'origine et de la formation du globe ter- restre. On peut aussi considérer \a géogénie comme une par- tie de la cosmogonie qui embrasse la théorie de la formation de l'univers entier. V. Géologie, (bd.) GEOGLOSSE, ^i?o^/os5a. Genre de champignon, établi par Persoon , aux dépens des Clavaires de Linnseus. (b.) GEOGNOSIE. Science dont le but est la connoissance de toute la partie du globe terrestre qui peut être soumise à nos observations , considérée piincipalement relativement à la nature et à la disposition des différentes masses miné- rales dont elle est formée. Formé des deux mots grecs 7)7, et yrràru , le mot géognosie gignifie proprement connoissance de la terre , et il indique ainsi beaucoup plus que le sens réel qu'on doit lui attacher, puisque les études géognçstiques ne peuvent avoir pour objet que l'écorce de la terre , écorce dont l'épaisseur totale , à partir du sommet des plus hautes montagnes jusqu'aux plus grandes profondeurs où nous puissions parvenir, n'est pas la millième partie du rayon du globe. M. Werner et les minéralogistes allemands considèrent la géognosie, soit comme une partie de \^^ minéralogie^ ce dernier mot indiquant pour eux, dans le sens le plus général, la branche de l'histoire naturelle qui s'occupe de l'étude des corps non organisés, de leurs propriétés et de leurs différens rap- ports entre eux, soit comme une partie de la géologie, ou science de la terre , laquelle embrasse dans son étendue , des rapports géographiques , physiques , mathématiques , etc. , étrangers à la géognosie. Jusqu'à ces derniers temps , la plupart des minéralogistes français ont donné à la géognosie le nom de géologie , qui , ainsi qu'on le voit , a cependant une acception bien plus vaste. D'autres savans l'ont désignée sous les noms divers de géographie physique ^ géographie souterraine , physique souterraine ^ science des montagnes , ou orologie , etc. ; toutes dénominations impropres , puisque la géognosie étudie la surface du globe comme le dessous de cette surface , les vallées et \e.% plaines comme les montagnes, et qu'elle classe les faits qu'elle ob- serve dans un ordre général entièrement indépendant de l'ordre géographique. G K 0 ,9 Parmi les autres parties de la mine'ralogle , dans le sens donné à ce mot par les minéralogistes allemands , ïoiycto- gnosie , qui donne les moyens de reconiioître ks miné- raux, d'en déterminer les espèces, et de classer ces es- pèces dans un ordre se rapprochant le plus possible de Tor- dre naturel , et la chimie minéralogique , sont des connois sances préliminaires indispensables aux éludes géognosli- ques. l^di géographie minéralugique ^ qui considère les minéraux simples ou composés relativement aux contrées dans les- quelles on les trouve , est en rapport très-intime avec la géognosie. Celle-ci, qui ne peut être fondée que sur des faits , base sa doctrine sur les observations locales fournies par la géographie minéralogique ; mais ce n'est aussi qu'au moyen de connoissances géognostlques , que le géographe minéralogiste sait ce qu'il doit observer , el la manière dont il doit faire ses observations. La cinquième branche de la minéralogie , ou la minéralogie écoiwmi(jue , ne fournit aucun secours à la géognosie; mais la géognosie peut seule apprendre à ceux qui cultivent la minéralogie économique, où et com- ment ils doivent chercher les minéraux utiles. La géognosie considère le globe terrestre extérieurement et intérieurement. Extérieurement elle étudie, 1.° la gran- deur du globe , sa forme et l'aspect général de sa surface ; 2.° ses rapports avec le système planétaire ; 3.° ses rapports avec les substances atmosphériques qui l'enveloppent , avec l'air , l'eau , la lumière , et avec les substances organiques qui existent à sa surface. Intérieurement, elle observe lana- ture , la structure et la position relative des différentes masses minérales qui composent Técorce du globe , jusqu'aux plus grandes profondeurs où l'homme puisse atteindre. Les pre- mières parties, ou les considérations extérieures, lient la géo- gnosie à la géographie physique , à l'astronomie , à la phy- sique , à la botanique et à la zoologie •, la plupart de ces con- sidérations ne sont, pour ainsi dire , qu'accessoires dans les études géognostlques , et on ne les approfondit qu'autant qu elles peuvent servir à éclairer sur la nature intérieure du globe : les considérations intérieures , ou l'observation de la composition et de la manière d'être des différens gîtes de mi- néraux , sont l'objet le plus important des travaux du géo- gposte. La géognosie est une science d'observations. Le géognoste étudie et recueille tous les faits que lui offre la disposition variée des gites de minéraux; il étudie ces faits en grand, s'attache à saisir leur liaisoij et les rapports généraux qu'ils ont entre eux. Il réunit un grand nombre d'observations sem- blables, et de leur comparaison il tire, mais toujours avec 20 GEO une extrême réserve , des conséquences Immédiates , soit sur l'ancienneté relative, soit sur le mode de formation de tel ou tel terrain, de telle ou telle roche, de telle ou telle vallée , etc. Il doit se garder de donner trop de valeur à des faits isolés , surtout lorsqu'ils sont en opposition avec d'au- tres faits plus nombreux. Les exceptions sont fréquentes à rencontrer en géognosie; mais ce n'est qu'aux faits généraux, aux observations en grand, qu'on doit s'en rapporter , quand on veut tirer quelques conséquences de ce qu'on a observé. Ces conséquences, pour être raisonnables, ne doivent être (\n immédiates , et , lorsqu'elles remontent des effets aux causes probables , indiquer seulement la cause dernière qui a pu amener l'état de choses actuel. Ce ne seroit ensuite qu'en réunissant une grande quantité de ces conséquences immédiates , de ces causes dernières , considérées alors comme des faits prouvés, que l'on pourroit tenter de s'élever à des conséquences plus générales , à des causes plus éloi- gnées ; mais la science est trop peu avancée pour permettre de semblables spéculations à l'esprit. On peut facilement don- ner carrière à son imagination ; on peut faire des systèmes plus ou moins brillans, des théories plus ou moins ingénieu- ses, mais on ne fait plus de la géognosie. C'est surtout en remontant ainsi des effets aux causes , ou des faits offerts par l'observation aux conséquences immé- diates qu'on peut en tirer, que le géognoste emprunte le se- cours de faits prouvés ou de principes reconnus comme po- sitifs dans d'autres sciences. Il faut remarquer que dans cette opération , on suit des marches opposées à l'égard de la géo- gnosie et des sciences qu'on appelle à son secours. Ce n'est qu'à la suite d'un grand nombre d'observations de détail , qu'on peut s'élever , en géognosie , à des considérations plus générales , au lieu qu'on ne peut emprunter aux autres sciences que des principes généraux, qu'on spécialise en les appliquant à l'éclaircissement de tel ou tel fait géognostique. Pour étudier la géognosie avec fruit , il faut : i.° être par- ticulièrement doué de certaines facultés; 2.° posséder un certain nombre de connoissancespréliminaires et accessoires ; 3." puiser aux sources d'enseignement de la science. Les qualités nécessaires augéognoste sont: i.° l'esprit d'ob- servation , la faculté de se bien représenter les objets ob- servés, et celle d'en embrasser facilement l'ensemble; 2."* un jugement sain et froid; l'imagination est souvent plus nui- sible qu'utile ; 3." la mémoire ; 4-° ^^ zèle d'acquérir des connoissances ; 5.° l'amour déjà vérité , également éloigné de l'esprit de système et de l'asservissement aux idées d'un maître quelconque ; 6." enfm , il est nécessaire que le géo- G E O gnosle soit doué d'une excellente vue , et d'une force phvsique assez grande pour supporter les fatigues de voyages pénibles. Les connoissances préliminaires indispensables au géo- gnoste , sont , ainsi que nous l'avons déjà vu : i." Toryc- iognosle ; 2.° la géographie physique ; 3.'^ la géographie niinéralogique , qui lui fait connoitre les faits observés avant lui , et ceux qu'il doit soinnellre à un nouvel exa- men ; 4-° là chimie ; 5.° la mécanique, qui seules peuvent le guider dans l'explication du mode de formation ou de la position des divers gîtes de minéraux; 6." les parties de la zoologie et de la botanique nécessaires pour la détermination des débris de corps organisés qui se rencontrent à l'état fossile. Les connoissances accessoires sont : i." l'astronomie; 2." la météorologie ou l'atmosphérologie ; 3." la philosophie , et particulièrement la logique, souvent nécessaires pour appré- cier à leur juste valeur les conséquences qu'on en lire , les éclaircissemens que l'on donne , les preuves que Ton produit à l'appui de certains faits ou de certaines idées ; i." M. Wer- ner recommande aussi la philologie ou l'étude des langues. Les moyens immédiats d'instruction en géognosie , sont indépendamment des méthodes d'enseignement , communes à toutes les sciences : i." l'étude de la nature en petit, ou dans les collections géognostiques : cette étude est très-utile, lorsque les collections sont bien ordonnées , accompa- gnées de notes instructives sur le gisement de chaque échantillon de roches , et suffisamment complètes ; mais ce dernier point est presque impossible à atteindre pour la géognosie considérée en général, vu l'innombrable quan- tité de variétés de roches qui ont chacune leurs ^caractères imporlans à étudier , ou qui sont situées dans des po- sitions qui leur méritent une étude particulière et une place dans les collections. On ne peut espérer faire des collections de roches , à peu près complètes , que pour des localités as- sez resserrées ; mais l'étude de ces collections locales peut présenter un grand intérêt; 2.° l'étude de la nature en grand : c'est ici la source la plus riche des connoissances géognos- tiques , source inépuisable par sa fécondité, conune par la variété des faits qu'elle présente j et à laquelle on ne peut trop recommander d aller incessamment chercher l'instruc- tion. Les observations doivent avoir pour objet , soit la sur- face de la terre , soit surtout son intérieur , c'est-à-dire , les parties situées au-dessous de la terre végétale , et aux- quelles il est possible d'atteindre. îl faut rechercher avec soin et avec zèle tout ce qui peut uioulrer ainsi quelque poiiion de la charpente du globe, débarrassée de ce qui la recouvre. Les escarpcmens de rochers , les lits des lorrens pu des ra- 32 GEO vins , les éboulemens de montagnes ou âe portions Ae mon- tagnes , les cruplions Volcaniques , les carrières , les travaux Jes mines , etc., sont les documens qu'il faut consulter sans Relâche , pour y lire les faits épars que le géognoste doit re- cueillir avec soin , comparer entre eux, réunir et classer dans l'ordre qui permet de les embrasser tous ; mais , on ne sau- roit trop le répéter, ces observations , ces réunions , ces clas- scmens exigent un esprit juste et dégagé de toute idée systé- matique. Dans le cas contraire, malheureusement trop com- mun, on ne voit , on n'examine que les faits qui s'accordent avec les idées qu'on s'étoit formées d'avance; ou néglige à dessein, ou même sans le vouloir , tout ce qui y seroit con- traire, et, par un travail qu'on peut assimiler à celui des au- teurs de romans historiques , on ne recueille dans l'histoire de la nature que les matériaux nécessaires pour donner à «ne fiction l'apparence de la vérité. Il faudroit écrire un volume , pour indiquer tous les objets qui doivent exciter l'attention et les recherches du géognoste voyageur. Saussure a publié, à la fin de ses voyages et dans le n.° 20 du Journal des mines de France , un Agenda ou Tableau général des obsenmiîons et des recherches dont les résultats dowent servir de hase à la théorie de la terre. Il est divisé en 23 chapitres qui traitent successivement: i." des principes astro- nomiques à étudier; 2." des principes chimiques et physiques ; 3." des monumens historiques ; \.° des observations à faire sur les mers ; 5." des observations à faire sur le bord de la mer ; 6.° des observations à faire sur les fleuves et eaux cou- rantes ; 7.0 des observations à faire dans les plaines ; 8." des observations à faire sur les cailloux roulés; 9.° sur les mon- tagnes en général ; lo.» sur les couches de la terre et des mon- tagnes; ii.° sur les fentes; 12." sur les vallées; 13." sur les montagnes tertiaires ou qui sont formées des débris des autres montagnes ; 14.." sur les montagnes secondaires ; i5.o sur les montagnes primitives; 16.° sur les transitions; 17.° sur les restes et les vestiges de corps organisés qui se trouvent dans la terre , dans les montagnes ou à leur surface ; 18.° sur les volcans brûlans, sur les volcans éteints décidément recon- nus tels , et sur les terrain^ dont l'origine volcanique est con- testée ; ig," sur les tremblemens de terre; 20.° sur les mines de métaux, de charbon ou de sel, en filons, en couches ou .en amas ; 21." sur l'aimant. Le 22.*= chapitre traite des erreurs à éviter dans les observations géognostiques , et le 23.^ , des .instrumens nécessaires au géognoste voyageur. La Société géologique de Londres a publié , en 181 o , dans le but de guider les gé ognostes dans leurs observations, une série de questions qui ont été traduites dans le n." 188 du Journal des m G E O 23 Mines de France, et qui, moinsdétaille'es en général que celles de Saussure, présentent cependant quelques-uns des objets dont elles traitent, avecundélailplusgrandousous desaperçusnou- veaux. Ces questions sont successivement relatlvesauxmonla- gnes, aux vallées, aux plaines, aux rivières, aux lacs, aux sour- ces, aux puits, aux rivages et aux côtes de la mer, à la mer, aux rochers, à la composition des roches , aux filons et aux corps organisés fossiles. Sous ce dernier rapport , les deux agenda que nous venons de citer sont fort incomplets : il est néces- saire de consulter les ouvrages de MM. Cuvier et Brongniart, sur les terrains des environs de Paris ; de M. Brongniart , sur les terrains qui paroissent s'être formés sous Peau douce; de M. Blumenhach, de M. de Schlottheim, etc. , pour avoir une idée de tous les genres de recherches auxquelles l'étude des fossiles doit donner lieu. L'élude de la géognosie est une des plus attrayantes de toutes celles qui peuvent occuper l'être pensant. Elle forme , dit M. Werner , comme une science intermédiaire entre celles qui s'occupent d objets infiniment grands, et celles don| l'élude, au contraire, va jusque dans l'infinimcnt petit; entre l'astronomie d'une part , et l'oryclognosie , la bota- nique et la zoologie d'autre pari. Par la géognosie , il existe une liaison entre ces différentes branches de nos connois- sances si éloignées dallleurs les unes des autres , et par leur but, et par les facullés qu'elles exercent, et par les moyens qu'elles emploient. La géognosie offre encore cet attrait à l'esprit , qu'elle nous fournit des documens auxquels nous pouvons essayer de rattacher l'iiistoire primitive du globe que nous habitons. Elle nous reporte aux époques les plus recu- lées dupasse , bien au-delà des temps historiques, et nous fait lire, en caractères distincts et tracés des mains mêmes de la nature , la succession et les résultats généraux des grandes ca- tastrophes que la surface de la terre a éprouvées. La géo- gnosie sert ainsi comme d'introduction à l'histoire. Elle fait ou au moins devroit faire le fondement de toutes les recher- ches historiques sur l'antiquité ; elle peut servir à donner des indications lumineuses sur les différentes langues , sur les contrées dont elles sont originelles, et sur la manière dont elles se sont répandues et mélangées. Indépendamment de ces avantages généraux, et de ceux que procure toute science relativement au développement des facultés de l'esprit, la géognosie présente d'autres avan- tages qui lui sont particuliers. Elle offre à l'art des mines les seules indications <^''^P''<^s lesquelles il puisse se guider dans la recherche des gîtes 'les minéraux utiles , dans la conduite «es travaux d'exploitalio" sur ces gîtes et dans les moyenN- 2^ GEO à employer pour retrouver les gîtes, lorsque le mineur les a perdus. Nous avons déjà vu que ta géographie minéralogique ne peut de même être guidée, dans ses travaux d'exploration, que par les connoissances géognostiques. L'économie poli- tique , l'économie rurale et l'économie domestique , ainsi que la statistique , on; souvent besoin du secours de la géog- nosie. La disposition des routes, celle des canaux, celle des moyens de défense d'un pays , ne peuvent avoir d'autres fondemens exacts que les études géognostiques qui font con- noître la nature et la configuration du sol , la dureté, la soli- dité, la manière d'être des terrains , etc. L'histoire de la géognosie se compose d'un bien petit nom- bre de faits. On ne trouve d'auires documens géognosti- ques chez les anciens, que le récit de la création et celui du déluge, rapportés dans les livres saints. 11 est à remarquer que plusieurs auteurs païens, Hésiode, Ovide, Virgile et autres, parlent du chaos, qui préexistoit au monde, d'une manière assez analogue à celle exprimée dans la (ienèse. Toutes les traditions anciennes font aussi mention de grandes inondations, de déluges généraux ou partiels. La disparition de l'Atlantide, la sortie des eaux du sol de la Basse-Egypte, beaucoup d'autres faits de ce genre , plus ou moins douteux , plus ou moins probables,témoignent en faveur des grandes ca- tastrophes quisont arrivées depuisl'existence des hommes sur la terre ; mais tous sont rapportés comme traditions , comme histoires, sans être appuyés sur aucune observation scienti- fique : en un mot, on ne trouve aucune trace de véritable géognosie dans l'antiquité. Il paroît probable cependant qu'on avoit étudié , jusqu'à un certain point , les gîtes des miné- raux , puisqu'on exploitoit des mines métalliques de plusieurs espèces. Ovide et Strabon disent quelques mots des débris de corps organisés qu'on rencontre dans certains terrains. Dans les, premiers livres de son Histoire naturelle^ Pline parle , à plusieurs reprises, de différens objets qui ont rapport à la géognosie, et des opinions répandues de son temps. Depuis Strabon et Pline, c'est-à-dire, depuis le premier siècle de Fère chrétienne, jusqu'au seizième siècle, on ne s'est presque point occupé des sciences, et point dutout de géogno- sie. Agricola est le premier qui ait fait mention de différens objets géognostiques , dans les traités âe oiiû et causis suhter- raneor'um , e\. de rc metallicâ. Dans le même siècle, on com- mença à s'occuper des pétrifications , et Léonhard Gosmer écrivit à leur sujet. Dans le siècle suivant, l'état florissant des miines fit faire quelques progrès à la géognosie , et le Ber^hau Spiegel de Rœsster en est une preuve. L^ipparition de plusieurs grandes comètes, les éruptions de l'Etna, du Vésuve etd au- G E O 25 très volcans , exchèrent une attention générale , et beaucoup de savans, tels que Wiston , Burnel, Rcioh, Leihnitz et autres, écrivirent sur la théorie de la terre; mais tous ces ouvrages renfernioicnl peu ou point de faits et beaucoup d'|jy- pothèses et de systèmes, au développement desquels on fal- soit servir les connoissances physiques et astronomiques qui commençoient à s'étendre. Ces dernières sciences, la phy- sique et 1 astronomie, continuèrent à faire beaucoup de pro- grès pendant la première moitié du dix-huitième siècle ; la géognosie, au contraire, fut toujours livrée à Tesprit systéma- tique ; et, au lieu d'observer la nature et la disposition des couches de la terre, on mit tout son esprit à imaginer des moyens d'expliquer les faits qu'on ne connoissolt pas. Llnnaeuset quelques naturalistes suédois et allemands, commencèrent à imprimer une autre marche à la science , en portant l'attenlion des naturalistes sur l'examen des roches dont les terrains sont formés. Enfin , Bergmann publia , en 1766, SA Géographie physique , et on vit paroître, pour la première fois , un ouvrage consacré spécialement , au moins en partie , à la véritable géognosie. La seconde édition de cet ouvrage, considérablement augmentée , parut en 1773 Depuis lors, et dans les trente dernières années du siè- cle , les voyages et les observations de Saussure , de Dolo- mleu , de Deluc , de Pallas , de Patrln , de M. Ramond et de beaucoup d'autres savans, ont fourni à la géognosie un grand nombre de bons matériaux, et M. Werner en a fait une science positive, en déterminant cl classant les roches", pré- cisant lesdifférens modes de gisement des terrains, indiquant l'ordre dans lequel les couches de diverse nature paroissent être superposées les unes aux autres , et faisant connoître l'art d'observeret de coordonner les observations, de manière à pouvoir en tirer des conséquences sur l'ancienneté relative des différentes masses minérales , comme sur les circonstan- ces qui ont dû coopérer à leur formation. Dans le même intervalle de temps, on a étudié avec un soin particulier les volcans et les terrains basaltiques. Les doutes qui se sont élevés sur l'origine volcanique de beaucoup de ces terrains, les discussions auxquelles ces doutes ont donné lieu , les opinions opposées que des minéralogistes célèbres ont émises , les observations nombreuses qu'on a faites des deux côtés pour appuyer ses idées , Ont fait faire des progrès réels à la science. Les travaux de Dolomleu sur les volcans , ceux de M. AVrrner et de M. Voigt sur les basaltes , sont particulièrement remarquable.<^. Tout récemment , M. Cor- dier vient de publier, sur les substances qui entrent dans la 35 GEO composition des roches volcaniques, un travail très-interes- santqui paroît, si les résultats obtenus par Tauteursont cora- firmés par les observations subséquentes, devoir contribuer beaucoup à la solution du problème. l)epuis vingt-cinq ans , les connoissances géognostiques s'accroissent de jour en jour, parce que de jour en jour on paroît sentir davantage la nécessité d observer et de décrire avant de vouloir expliquer, de rassembler des matériaux avant de construire un édifice. En s'appuyant sur les bases posées par M. Werner, et en suivant les principes qu'il a établis pour guider dans les observations , on a étudié la na- ture et la disposition des terrains dans toute l'Europe , et jusques en Amérique. Les immenses travaux de M. de Hum- boldt, dans cette partie du monde; les observations de M. Brochant-de-Villiers, de MM. Mohs,Escher, Ebel et autres, dans les Alpes ; celles de M. Ramond , dans les Pyrénées ; de M. Omalius - d Halloy, dans différentes parties de la France et de la Belgique ; de M. Freiesleben, deM.Heim, M. Voigt, de M.'de Hoff , de M. de Schlottheim,dans laThu- ringe et la Franconie; de M. de Raumer, en Saxe et en Silé- sie ; de M. d'Engelhardt en Saxe et au Caucase ; les voyages de M. Esmark en Hongrie et en Transylvanie ; de M. llauss- mann en Suède et en Norwége ; de M. de Buch, en Norwé- ge , en Allemagne , en Italie , en Auvergne , aux îles Canaries; les voyages nombreux qu'entreprennent les minéralogistes anglais ; les observations multipliées des officiers des mines d'Allemagne, de Hongrie, de Suède et de Russie ; celles des ingénieurs des mines de France; beaucoup d'autres travaux estimables, dirigés dans le même but , enrichissent journel- lement la science de matériaux intércssans , de faits multi- pliés, qui souvent se trouvent contraires aux idées générales qu'on avolt adoptées , et qui contribuent ainsi à fortifier les naturalistes dans l'opinion qu'il est nécessaire d'étudier en- core long-temps la nature , avant de chercher à déterminer les lois d'après lesquelles elle agit dans la formation des mas- ses minérales qui composent Técorce du globe, et à plus forte raison , les causes premières de la formation du globe entier. L'étude des fossiles , ou des débris de corps organisés qui existent dans les masses minérales , vient aussi de prendre un nouvel essor. Presque entièrement négligés par les an- ciens minéralogistes, on regarde aujourdhui, avec raison , soit la détermination précise des genres et espèces auxijuels on doit les rapporter, soit la recherche des lois générales, de position ou de rapport des fossiles avec les couches et les terrains, comme un des objets les plus essentiels des reclier- G F, O 27 ches du géognoste ; et en effet, ainsi qne le faîl observer M. Cuvier (jKec//. sur les ossemens fossiles, Disc.prél. , pag. 35), « les fossiles seuls donnent la certitude que le globe n'a pas « toujours eu la même enveloppe, par la certitude où l'on est « qu ils ont dû vivre avant d'être ainsi ensevelis dans lapro- »< fondeur». Ils appartiennent d'ailleurs à des terrains en gé- néral déposés au-dessus des terrains qui n'en conlieinient pas. La deslrucllon des êtres auxquels ils appartenoient et la for- mation des couches qui les renferment , paroissent donc dues aux dernières révolutions qu'il faut tâcher de connoître , au moins parleurs effets, avant d'essayer de remonter aux révolu- tions antérieures , qui sont encore pour nous d'une bien plus grande difficulté à concevoir, La différence totale qui paroît se montrerconstanimenl entre les fossiles des terrains les plus anciens , c'est-à-dire , les plus profonds , et les êtres aujour- d'hui existans; Taffolblissement de cette différence à mesure que l'on observe des terrains plus récens ou supérieurs aux précédens , la présence exclusive des débris de certaines classes de fossiles dans les terrains d'un certain ordre d'an- cienneté relative; l'analogie parfaite ou presque parfaite d'une partie des fossiles de terrains les plus nouveaux,avec les êtres qui vivent aujourd'hui; l'observation importante de terrains dans lesquels tous les débris de fossiles semblent avoir ap- partenu à des animaux qui ont vécu dans l'eau douce , tandis que ceux de la plupart des autres couches appartiennent à des familles dont les espèces existantes aujourd'hui , ne peuvent vi- vre que dans l'eau salée ; l'alternative singulière qu'on a ob- servée, en quekpies endroits , entre les terrains de ces deux espèces , cl qui semble indiquer à la même localité des séries de révolutions d'une nature différente les unes des autres ; tous ces objets doivent exciter et excitent , en effet , l'intérêt le plus grand chez les minéralogistes qui cherchent à reconnoître les traces des catastrophes que la surface de notre globe a éprouvées. Les travaux de M. Bhmicnbach et de M. de Schloltheim, en Allemagne , et surtout ceux de MM. Cuvier etBrongniart , en France, ont montré la mar- che à suivre dans ce vaste champ d'observations, et ils ont enrichi la science de documens précieux qui donnent déjà et font espérer bien plus encore pour l'avenir, des points de repère certains , pour classer les différentes époques de for- mation d'un grand nombre de terrains. Il nous resteroit à indiquer méthodiquement les différen- tes parties dont.se compose la géognosie considérée comme science ; mais elle a été trop peu étudiée sous ce point de vue, et elle est beaucoup trop peu avancée pour que son éten- due et SQS diverses branches puissent être rigoureusement et 28 GEO définitivement convenues. Aussi règne-t-il bien peu d'accori à cet égard dans les traités publiés dans les différens pays- Ce scï'a donc comme un simple aper^ju et non comme une distribution méthodique fixée, que nous indiquerons l'ordre et les divisions du cours de géognosie de M. Weruer. M. Werner divise la géognosie en générale et spéciale. I^a. géognosie générale comprend neuf chapitres , dans lesquels il traite successivement : i.° De considérations générales sur le globe terrestre , sur les changemens qu'il paroît avoir éprouvés, et les causes probables de ces changemens. 2.° Des principes communs à lagéognosie et à l'astronomie, c'est-à-dire, de l'examen duglobe terrestre considéré comme planète , de ses rapports avec les autres corps du système planétaire , et du rôle qu'il joue dans l'univers. 3.° Des principes communs à la géognosie et à la géogra- phie mathématique et physique. ^.^ Des principes généraux de l'histoire naturelle des corps organisés dont on doit faire l'emploi et l'application dans l'étude de la géognosie , des fossiles considérés en général , et des conséquences géognostiques qu'on doit tirer de leur existence et de leur disposition dans les couches de la terre. 5.° Des observations auxquelles donne lieu 1" examen de la surface duglobe, des mers et des terres, et des inégalités que présente le sol d§s conlinens , inégalités que M. Werner divise en quatre classes ; savoir : Inégalités a. très-générales. — Pays élevés, et pays bas. b. générales. — Pays de montagnes , pays mon- tagneux , pays de collines, et plaines. c. particulières. — Rameaux de montagnes , et vallées. d. très-particulières. — Montrs^nes, et gorges. &.'* Des principes empruntés par la géognosie à l'atmo-» sphérologie et à la météorologie, de l'eau et des vapeurs; du mouvement des eaux dans l'atmosphère , sur la terre et dans la mer ; des sources , des eaux salées et minérales de toute espèce; de l'air; des feux souterrains et des volcans, de leurs effets , de leurs produits , et des causes probables de leur existence, etc. 7." De la force et des effets de-l'eau et du feu considérés comnae agissant, soit pour détruire, soit pour former les diffé- rentes parties des masses minérales qui composent l'écorce du globe ; des caractères auxquels on peut reconnoître l'origine aqueuse ou ignée des minéraux. GEO :,jj 8.° De la structure des masses minérales. M. Werner considère cette structure : i." soit en petit, c'est la slructuredes roches ; 2.° soit en grand , c'est la structure des terrains; 3." soit plus en grand encore , c'est la structure des fumiaiiuns ; 4-.° s'oit relatiyement au mode de gisement des terrains et de leur superposition les uns aux autres; 5." il compare ensuite la structure intérieure des terrains avec celle de la surface Su sol ; 6.° il jette un coup d'œil rapide sur les fentes parlés- quelles presque tous les terrains sont traversés. 9." Des conséquences que Ton peut tirer des faits exposés dans les chapitres précédens , relativenient à la manière dont les couches de l'écorce du globe se sont formées, à l'abais- sement successif des eaux qui en recouvroient la surface, aux changeinens qui ont eu lieu dans le mode de dépôt des ter- rains , aux différentes révolutions qui se sont succédées, etc. ; des résultats généraux que présente l'observation des séries de f or m (liions. La géognosie spéciale se divise en trois chapitres : le clKipitre premier traite des gîtes généraux ou des différens terrains considérés séparément , et des roches qui les cons- tituent; car M. AA''^erner classe les roches uniquement d'après des considérations géognostiques. Il divise les terrains, d'après leur ancienneté relative, en cinq grandes classes qu'il nomme terrains primitifs, terrains de transition , terrains secondaires, terrains d'alluvion et terrains volcaniques. Les terrains primitifs principaux sont le granité, legneiss, le micaschiste, le schiste, le calcaire, le trapp, la serpentine, le porphyre et la syénite. Chacun de ces terrains présente une ou plusieurs formations; moins importans sont les terrains de ^Ypse primitif, de topaze , de quarz, et de schiste siliceux ou jaspe schisloïde. On peut faire observer, au sujet de cette dé- termination des terrains primitifs, i.° que letv^Wei/ioiieurite, regardé par M. Werner comme subordonné au gneiss, paroît devoir , d'après les nouvelles observations , trouver une place distincte dans la série, et probablement entre le plus ancien granité et le gneiss; 2.» que V euphoiide Ao'ii èirt égale- ment classé comme terrain , à côté du terrain de serpen- tine ; Z.^ que l'existence du gypse primitif ne paroît pas cer- taine, et nue les gypses , regardés comme tels, doivent probablement être rapportés aux terrains de transition-; 4.." que le terrain de topaze semble être le produit d'une for- mation purement locale , etc. Les terrains de transition principaux sont le calcaire de transition, le trapp de transition et le terrain de grauwacke. Les nouvelles observations paroissent devoir donner une grande extension à celte classe. On y compte aujourd'lxui 3o GEO beaucoup île terrains que l'on croyoit appartenir exclusive- ment à la période primitive, tels que des granités, des syéni- tes, des porphyres, des schistes, etc. On doit aussi y rappor- ter quelques terrains talqueux ou micacés, une formation d' anthracite, peut-être même une formation de terrain houil- 1er, et probablement les gypses cités comme primitifs. 'Les terrains secondaires renferment, d'après M. Wemer, différentes formations de grès et de poudingues , de calcaire , de gypse , de sel gemme , de terrain houiller et de lignite , et les formations basaltiques qu'il nomme terrains de trapp secondaire. Plusieurs autres terrains sont aussi indiqués par beaucoup de géognostes comme devant être intercalés dans l'ensemble des formations secomlaires. Tels sont les ter- rains de calamine , le nagelfluhe des Alpes , plusieurs por- phyres , différentes formations d'argile ou de marne , etc. Enfin les terrains d'eau douce paroissent devoir être distin- gués, avec soin, des terrains de formation marine. Parmi les terrains d'alluvion , on remarque d'abord celui désigné par M. Werner sous le nom de seyffengebirge, ou terrain à exploitation par lavage. ( Il consiste en fragmens roulés , gros ou petits, des roches du voisinage , et il ren- ferme souvent des minerais métalliques); puis lesalluvions sableuses , argileuses, marécageuses, et les terrains de tuf calcaire. Les terrains volcaniques de M. Werner se divisent en pseudo-volcanîgues , ou produits par des combustions inté- rieures paisibles et situées près de la surface du sol , et volcan- niques proprement dits , ou produits par les éruptions des vol- cans. Les premiers comprennent le jaspe porcellanite , l'ar- gile brûlée, les scories terreuses , et le schiste à polir. La se- conde classe renferme les laves , les amas sans consistance qui se forment au sommet des volcans , les tufs volcaniques et les substances formées dans l'intérieur des cratères. Dans l'opinion de la plus grande partie des minéralogistes , on doit réunir à la classe des terrains volcaniques, les terrains de ba- salte rangés par M. Werner dans la période secondaire des formations aqueuses. Le second chapitre de la géognosie spéciale traite des gîtes particuliers ou de ceux qui, n'occupant qu'un espace très- circonscrit au milieu des gîtes généraux ou terrams , renfer- ment des minéraux particuliers qui les rendent remarquables. Ces gîtes sont ou de formation contemporaine à celle des ter- rains qui les recèlent, ou de formation postérieure. La pre- mière classe renferme les h ânes {loger) ^ les amas parallèles (^liegende sicecke), les montagnes entières formées de minerais l§anze stUcke gehirge') et les minerais disséminés dans les roches. GEO 3i Dans la seconde classe sont compris les filons ( ganf;:)^ les amas entrelaces {stockn'ercke) , les amas transversaux (^ sle- heiule stœcke)^ et les amas irvégul'iers {bulzen a^ercke). Le troisième et dernier chapitre se compose de consi- dérations sur la manière d'employer les principes géognos- tiques dans l'observation de la nature , de coordonner les observations entre elles, et de les rapporter sur des caries géographiques. Telle est l'esquisse rapide du cours de géognosie de l'illustre professeur de Freyberg. On voit qu'il y fait en- trer quelques notions qui peuvent paroître hors des li- mites de la géognosie proprement dite , et devoir se rap- porter à d'autres parties de \ai géologie ; mais cette dernière science n'étant pas professée dans son ensemble , il n'est pas étonnant que M. Werner en fasse connoÎJre, dans ses leçons, les branches qui ont un rapport immédiat avec la géo- gnosie , et qui peuvent en faciliter l'étude en enchaînant en- semble ses différentes parties. Ainsi que nous l'avons dit plus haut , la géognosie' , culti- vée avec ardeur dans toute l'Europe , fait des progrès ra- pides et continuels. Il y a peu d'années qu'elle ne consisloît véritablement que dans les principes posés par M, Werner, pour guider dans les recherches. Le point de vue sous lequel plusieurs savans français et allemands ont fait, depuis peu , envisager les fossiles , a établi une seconde base, ouvert une seconde carrière à l'observation, et Indiqué les moyens de la parcourir. Guidés par ce double fil, les géognostes travail- lent avec fruit et réunissent de nombreux matériaux. 11 fau- dra sans doute se borner long-temps encore à une semblable collection de faits, avant d'en pouvoir composer un tout qui permelle de remonter des effets aux causes , et de concevoir i'i'nsemble de la formation des masses minérales du globe. Mais qiiéls que soient les progrès que fasse la géognosie, elle les devra en grande partie à la marche tracée par 31. Wer- ner; et chacune des conclusions, même opposées à ses idées , que l'on tirera des observations faites d'après les principes qiilil a poses , sera un hommage rendu à son génie. ( Pour les développemens des différentes parties de cet ar- ticle ,i>t»v. les mots Terrains, Roches, Gîtes de minerais , Formation, Gisement , Montagnes , Vallées, etc. (bd.) GÉOGRAPHIE NATURELLE DES PLANTES ET DES ANIMAUX. Reaucoup de naturalistes modernes ayant examiné la distribution des corps organisés sur le globe, Ruf- fon avant fait voir que les quadrupèdes et les oiseaux de l'A- mérique méridionale éloient tout autres que ceux de l'an- cien monde, Zimmerniann, MM. Lacépède, Cuvier , Pé- 3. GEO ron , etc. , ayant étendu ces recherches à d'autres espèces d'a- nimaux, et IM^Lstreille ayant observé les climats que préfère chaque famille des insectes , nous devons nous livrer à l'étude des lois générales de cette géographie zoologique. Il en sera de même pour le règne végétal; ce qui avoit d'a- bord été tenté par Qiseke , a reçu de plus grands dévelop- pemens d'autres botanistes , et en par(iculier de MM. Stro- meyer , Robert Brown et Humboldt, qui ont montré les telles lois suivies dans la disposition des plantes à la surface de la terre. Nous ne pourrions toutefois présenter ces faits importans qui expliquent la dégénération des formes ou les variations des espèces animales et végétales , sans tracer d'abord un tableau succinct de la géographie physique ou de la surface de notre planète. F. aussi Dégénération, Habitation , etc. § !«'■. Delà constitution du globe terrestre , de ses couches superfi- cielles , de ses eaux ou mers. Quoique nous devions renvoyer à rarilcle Géologie , tout ce qui concerne l'histoire de notre planète , de son intérieur et des grandes catastrophes de sa surface , nous rappellerons ici en peu de mots les principaux faits relatifs à sa constitu- tion , considérée comme habitation des créatures organisées. On divise le globe terrestre en trois zones parallèles à son équateur. La zonepolaire on glaciale s'étend depuis chaque pôle à 23 " 27' 5o" de dislance, qui est la mesure de l'inclinai- son du globe sur l'écliplique. La zone tempérée est comprise depuis le cercle polaire jus- qu'au tropique , soit du cancer (dans l'îiémisphère boréal) , soit du capricorne (dans l'austral) , c'est-à-dire , depuis ce 23° 27' 5o" jusqu'au 66" 32' 10" de latitude ou de dis- tance de r équateur. La zone torride ou intertropicale , parce qu'elle renferme les deux tropiques partagés par l'équateur, s'étend de chaque côté de cette ligne équatoriale de 23"* 27' 5o" , qui est la mesure de l'élévation du soleil sur chaque hémisphère. La zone tor- ride forme ainsi une large bande de plus de 60" , qui ceint le globe terrestre. Comme le soleil ne sort pas des limites de ces tropiques , la torride est toujours plus ou moins embrasée de ses rayons ; les bandes tempérées ou intermédiaires sont de plus en plus froides , et en arriv.ant aux cercles polaires , on ne trouve guère que des glaces peu ou point habitables. A l'égard de la terre même , quoiqu'on n'ait guère péné- tré dans les mines les plus profondes qu'à 5 ou 600 toises (à peine une demi-lieue ou moins de -^^-;rz plus hautes Cordilières , le Chimbpraço , le Cayambé et les vol- cans d'Antisana, du CotOpaxi, se trouvent près de la ligne , au Pérou ; si le mont Ophir, à Sumatra, s'élève à 2170 toises, de plus vasîes montagnes, au Thibet , se trouvent sous des parallèles situés au-delà du tropique du Cancer. Sur les 36 O E 0 frontières de la Chine et de la Russie , on a mesuré un pic de 5i35 mètres (ou près de 2700 toises) de hauteur. La côte nord-est d'Amérique offre le mont Elie , élevé de 55 1 3 mè- tres, et surla côle nord-ouest, la montagne du Beau-Temps en a 4-54-9- Le Mexique rivalise dans sa chaîne avec les plus élevées de Téquateur , et les îles Sandwich offrent aussi sous ce tropique , une montagne de plus de 5ooo mèlres de hau- teur. Il paroîtroit , d'après ces observations , que les grandes élévations du globe terrestre ont lieu aussi bien sous les tro- piques que sous la ligne , et Toû ne sauroit les attribuer uni- quement , ainsi qu'on l'a fait , à la force centrifuge que dé- ploie la terre dans sa rotation. Toutefois, près des pôles , les montagnes sont généralement plus basses , et sous les 60 au 65.'= degrés vers le nord, les plus grands pics n'ont guère que 800 à 1000 mètres, ou de 4 à 5ôo toises d'élévation. Ainsi, tout diminue de hauteur vers les pôles. La limite des neiges perpétuelles s'abaissera proportion- nellement aussi dans les montagnes , à mesure qu'on s'ap- prochera des régions polaires, parce qu'il fera plus froid. Si le degré constant de la glace se maintient aux montagnes souS l'équateur à 24^60 toises d'élévation , suivant Bouguer et M. deHumboldt, cette limite descend déjà à 235o toises par les 20° de latitude, au Mexique ; elle tombe à i35o toises au Mont-Blanc, parle 4-5.* degré, selon Saussure; et enfin , elle n'est plus qu'à 810 toises ou môme 700 toises d'élévation en Suède et en Norwége, d'après M. Buch. La plupart de ces hautes et vastes chaînes de monts sont primitives , formées dans leur noyau de roches granitiques et accompagnées de montagnes parallèles moins élevées, de formation secondaire , ou schisteuses et calcaires ; celles-ci présentent plus souvent des angles saillans et rentrans dans les sinuosités de leurs vallées , parce qu'elles paroissent avoir été souvent entrecoupées de ravins et sillonnées de grands cours d'eaux. Toutes ces élévations du globe présentent les -aspects les plus variés à la végétation et aux habitations de l'homme et des animaux. Elles arrêtent ou attirent souvent les nuages, détournent ou modifieujf les vents , éprouvent les températures les plus inconstantes et les plus diversifiées sur leurs crêtes et leurs flancs. Elles sont même plus exposées que les terrains plats aux tremblemens de terre , et à voir s'ouvrir des volcans à leurs cimes les plus élevées. En général , les volcans se rencontrent même sous les eieux les plus froids , tels que l'Hécta en Islande , l'Avatcha et phisieurs autres au Kamtschalka et aux îles Kouriles, quoi- qu'ils soient beaucoup plus nombreux dans des contrées chaudes et sous la zone torride. ïous ceux en ignifion sont GEO 3- places h. peu de distance des mers ou dans des îles , parce que l'eau, par sa dëcomposllion et ses vapeurs, paroîl être l'un des ageiis essentiels de ces inflammations inlérieures de la croûte du globe, et des tremblemens de terre. Ainsi, l'on connoît TEtna et le Vésuve , et plusieurs volcans plus foibles dans IWrchipel grec ; Ténériffe et les autres îles Canaries offrent des volcans, ainsi que celles du Cap-Vert, le$ Açores , l'île de Bourbon , Java , Sumatra , Ternate , Banda et toutes ces terres qui semblent les restes d'un continent déchiré par les volcans; on en a vu aussi au Japon : les îles des Amis, et plusieurs autres de la mer du Sud, en présentent beaucoup. C'est principalement dans les hautes Cordilières du Pérou , du Chili , du Mexique , et parmi les îles Antilles , que se trouve un grand nombre de volcans. Dans l'intérieur des continens , on remarque aussi une multitude de terrains volcanïsés jadis , mais qui, trop éloignés probablement de la mer, ou épuisés de matériaux combustibles, demeurent éteints ; tels sont ceux du Vivarais , du Velay , de l'Auver- gne , du Dauphiné , du Brisgau , de la liesse , de la Lusace , de la Saxe , de la Bohème, la Chaussée des Géans en Ir- lande , etc. Ces contrées, échauffées ainsi par des feux sou- terrains, sont la plupart arides et montagneuses , seulement riches en minéraux , en sources d'eaux thermales ou bouil- lonnantes , et sujettes à des exhalaisons plus ou moins nuisi- bles de gaz hydrogénés, sulfureux , etc. Néanmoins , les laves qui se décomposent par la suite des temps , donnent des ter- rains propres k divers végétaux , tels que la vigne, et sem- blent ranimer la fertilité du sol environnant. Les Archipels sont souvent le produit des éruptions vol- caniques sous - marines , qui ont exhaussé les somme'ts des montagnes. On en observe de nombreuses preuves, dans l'Archipel grec , les Açores , les Iles du Cap Vert et des Ca- naries , les Moluques , les Philippines, les îles Mariannes , les Antilles , les Aléoutiennes, etc. , qui recèlent toutes de nombreux volcans en ignition. Il est d'autres îles de formation récenJe , en comparaison de celles qui ne sont originairement que des sommets de mon- tagnes primitives du globe ; ainsi , divers îlots , des bancs de coquillages et de madrépores créés par des polypes et autres animaux marins , sont d'abord de dangereux écueils sou - marins, fréquens dans plusieurs parages de la mer du Sud; ces bancs accumulés et exhaussés par les travaux perpétuels de ces zoophytes , deviennent bientôt des îles calcaires qui se couvrent dans la suite des temps d'une riche végétation. Cook, Banks et Forster en ont reconnu un grand nombre dans leurs navigations. 33 GEO Les excavations du globe , qni forment le vaste bassin des mers , quoique leur profondeur ne soit pas généralement connue , ne peuvent guère être supposées dépasser la limite d'une lieue ou environ , d'après les recherches les plus exac- tes. Les sondes n'ont pas atteint au-delà de 800 toises. Quelle que soit donc l'étendue de la surface des mers sur notre globe, et quoiqu'elles en couvrent à peu près les deux tiers ou les trois cinquièmes , la masse des eaux seules formeroit à peine une sphère liquide de soixante lieues de diamètre , ainsi qu'on l'a calculé. 11 y faut comprendre les lacs du mi- lieu des continens , et celte multitude de rivières et de fleuves qui , comme autant de rameaux artériels distribués à la sur- face du globe , arrosent les continens , portent partout la fécondité et la vie. L'Océan, avec toutes ses branches , ou les mers spéciales, considéré en général, est un réservoir immense qui, peut- être, a jadis submergé tout le globe , soit à la fois, par un déluge universel, soit successivement, puisqu'on a trouvé des productions marines et des coquillages à une très-grande hau- teur sur la croupe des montagnes. Origine première des grandes révolutions extérieures qu'a éprouvées notre planète, de ces couches successives des terrains qui en forment la croûte , des dépôts et des altérissemens, des collines et des vallées qui sillonnent en tous sens les divers territoires, des bancs de coffuillages et de sables stratifiés çà et là, l'Océan fut sans doute encore la matrice primordiale de laquelle toutes les créatures vivantes et végétantes ont pris naissance. Sans les eaux et leurs vapeurs qui , aspirées dans l'atmos- phère par la chaleur du soleil, voyagent à l'aide des vents en nuées immenses, puis condensées et retombant en pluies salutaires , vont fertiliser au loin les campagnes, nul être organisé ne pourroit subsister. Ces pluies , recueillies au sein des terres, alimentent les souixes, jaillissent en fon- taines, se réunissent en ruisseaux, en rivières, en fleuves majestueux qui reportent leurs flots dans ces vastes mers d'où ces eaux sont sorties , par une circulation éternelie et mer- veilleuse, pour animer, féconder, nourrir tous les êtres de la nature. Il est toutefois à considérer qu'à l'exception des mers des pôles , encombrées de glaces énormes , l'Océan jouit, dans son intérieur , d'une température moyenne à peu près égale dans les diverses régions du globe. Ce n'est que dans les sombres profondeurs où les rayons solaires ne peuvent guère pénétrer, au-delà de cinq cents brasses , qu'on a remar- qté un froid assez considérable , et qui pourroit aller jus- qu'à la glace ; mais entre les moyennes profa , les pourpiers , les ficoïdes ou plantes grasses, les cucurbitacées, etc. On jugera en outre par la nature desterriloires, quel genre de culture leur convient et quelle existence préparent à l'homme les plantes qui y naissent spontanément. Nous' voyons sur les régions froides, stériles et rocailleuses, comme au sommet des montagnes, des plantes grêles, petites, à feuilles très-fines ou divisées , souvent couvertes do duvet , portant des fleurs blanches pour la plqpart, et peu odoran- tes, fleurissant dès le printemps lorsqu'on les transporte dans des bas-fonds, et mouraftt par la chaleur. Telles sont les bruyères, les rosages, les vaainium , artmUis ^ aiuhonieda ^ dr)'as, alchemilla , des violettes , des véroniques, des genlia- nes. Les terrains pierreux se couvrent de scdum et d autres plantes succulentes - oud'asclépias, de cymbalaires , de cli- nopodes, d'origans; les collines sablonneuses nourrissent àes ffnaplialium , l'arnica, le gréniil, la carline , etc.; si ces sables sont voisins de la mer comme les dunes, on y trouve des carex , des etymus, le trigluchin ; si le terrain est salé , il présentera des sahofa , des saliromia, des arrochcs, des èrj'/z- gium ^ \(t crambe mariûma , des plantes sèches et épineuses plus ou moins ligneuses , \es hippophaë ^ etc. On connoît les plantes fluviales des ruisseaux, [es potamogefon ^ les sagittai- res et butomes , les rhara ou celles des étangs, telles que les nénuphars, [esarnndo, srirpiis\, isoëtes , ou les plantes des bords de l'eau, telles que les salicaircs, les eupatoires, les lysimachies : les terrains fangeux et bourbeux donnent un as- pect bleuâire à la plupart des végétaux qui y croissent, tels que des sa/i'.i , lerfimi , sdrpus , eriophorum. , aira, tamarix , etc. Les champs arides et venteux nourrissent des anémones, des daucus^ des mâches, des vipérines ( c/:///«m ). Les terres ar- gileuses sont souvent couvertes de potentille et d'ansérine , de thlaspi, d'aii/hyllis, de iragopogon ; un sol crayeux se dé- cèle par les réséda, les giroflées, les hippocrépis, les cam- panules, les scabieuses, etc. F. Botanique, Si une exposition chaude , sèche et méridionale , nourrit des végétaux aromatiques ou odorans et sapides, tels que des labiées , des lauriers , ou qui présentent des fruits sucrés ; les expositions froides, humides et boréales, donnerontdes herbes insipides et inertes ou étiolées; les fruilsnon nn\ris resteront acerbes; et jusqu'aux pousses d'aconit sont si fades en Laponle qu'on les mange sans danger comme des asperges. On trou- 58 G E e vera des planlps acres ou vénéneuses dans les lieux aquatî- ec F espèce humaine. Puisque l'homme lire tant de secours des animaux, que son exis- tence,dans certaines contrées, seroit même impraticable sans plusieurs d'entre eux, l'élude de ces êtres devient nécessaire. Si l'on examine la dispersion générale des animaux sur le globe , on fa verra suivre certaines lois uniformes, ainsi que nous en avons observé dans le règne végétal ; car bien que les animaux jouissent de la faculté de changer de lieu à vo- lonté, cependant les herbivores et frugivores se tiennent dans quelques régions plus convenables à leurs habitudes, et où ils trouvent les seules nourritures qui leur soient appropriées; d'ailleurs la séparation des grands continens par des mers , n'a pas permis à chacune des espèces d'animaux terrestres de se répandre partout; les races mêmes de poissons, de coquil- lages marins, pélagiens et littoraux, préfèrent certains parages à tous les autres. (]'esl une belle observation faite par Buffon et par Zim- qrjermann , que les quadrupèdes et les oiseaux des tropiques 6o O E O de l'ancien monde , de l'Asie méridionale et de l'Afrique , étoienl tous étrangers à l'Amérique ; et de noire temps , la Nouvelle- Hollande a confirmé ce fait en montrant des ani- maux terrestres , tous absolument différens de ceux des au- tres parties du globe. Des recherches postérieures, psr M. Cu- vler , ont prouvé qu'il en éloit également de môme des reptiles ; car si des naturalistes ont cité quelques boas ( gros serpens non venimeux) communs à l'Afrique et à T Amérique, ils paroissent avoir confondu avec ces boas , des pythons , ^^~ pèces d un genre fort distinct ; les caïmans ou alligators de ^^ Guyane ou de la Floride sont bien différens des crocodiles ^*- des gavials du Gange ou du Nil , ainsi que les autres lézard^- L'Amérique et l'ancien monde, entre les Tropiques, pr^~ sentent donc des espèces toutes diverses d'animaux. Les singes d Amérique sont des sapajous , des alouates, des sagouins, sakis et ouistitis , fort différens des orangs , des pithèques , des guenons et macaques , des babouins , magots et mandrills" d'Afrique et d'Asie ; car ils n'ont ni abajoues ni callosités comme ceux-ci , mais les narines percées aux côtés du nez. De même , les perroquets-aras à joues nues et les ama- zones d'Amérique sont différens des cacatoès , des perru- ches-loris et kouis de l'ancien hémisphère. Les makis sont des quadrumanes qui remplacent les singes à Madagascar ; et les tarsiers sont particuliers , ainsi que les roussettes, qui vivent la plupart aux îles Moluques. Il n'y avoit ni lions ni tigres en Amérique , mais lé jaguarète , le couguar ou puma (^ Jelis discolor , L. ), l'ocelot, etc. Les animaux marsupiaux, qui portent leurs petits dans une poche inguinale , n'appar- tiennent nullement à l'ancien monde , excepté les phalangers des Moluques , mais uniqueinent à l'Amérique et à la Nou- velle-Hollande. Dans celle-ci seule se voient les singuliers kanguroos , les dasyures , les phascolomes ; la plupart des di- delphes, marmoses, sarigues et cayopoUins sont américains; cependant ces marsupiaux durent être jadis répandus en d'au- tres lieux du globe , puisqu'on a trouvé de leurs ossemens fossiles , dans les carrières à plâtre de Montmartre. Les ger- boises et rats-taupes sont de l'ancien monde ; les cabiais et agoutis du nouveau , ainsi que les paresseux , les tatous-écail- leux et les tamanoirs ; on n'a vu que dans l'Australasie , les ornilhorhinques et les échidnés. Le grand mastodonte ou l'a- nimal fossile des bords de TOhio diffère des éléphans qui n'habitent plus que l'ancien monde, ainsi que les rhinocéros et leshippopotames; tandis que le tapir est dunouveau , comme les pécaris. On sait que les chevaux , les ânes , les chameaux et dromadaires étoient inconnus aux Américains , comme la vigogne et le lama dans notre hémisphère. GEO 6« Ce qui prouveroit des communications anciennes de l'Amé- rique boréale avec l'Asie orientale, est non-seulement la res- semblance des Américains sauvages avec les Tarlares Mon- gols (^voyez Homme) ; mais de plus , divers quadrupèdes com- muns aux deux continens , sous les plus froids parallèles. Ainsi le glouton ( ursusgiilo^ , l'ours maritime , le loup , le renard, l'élan ou l'orignal du Canada , le renne ou caribou , le lynx , le caslor , peut-être aussi le bison, Targali ou le mouflon , le cerf ou elk du Canada , des chevreuils , des lapins , des lou- tres , des taupes , des martes et putois , des écureuils , etc. , sont naturels aux deux mondes. La plupart des animaux du pôle austral , aucontraire , ne se trouvent nullement les mêmes au pôle b.oréal , même parmi des oiseaux voyageurs , des poissons ou des mammifères amphibies. Ainsi les phoques à trompe , lélcphant marin , les manchot* ( upteiiutlytes ) , gor- fous et sphénisques , oiseaux nageurs ; la chimère ou callo- r4nque antarctique et d'autres poissons ne traversent jamais la ligne biiklanle pour passer au pôle nord; de même que nos phoques septentrionaux ,nos pingouins , nos harengs et estur- geons ne vont point se présenter sur les rivages des terres australes. On pourroit croire que les poissons, libres de voyager dans toutes les mers, se répandroient à leur gré dans tous les parages : cependant il en est qui préfèrent les mers gla- ciales ou polaires à la douce température de l'océan qui baigne la zone torride. Les gadcs, comme les morues , ca- béliauxet merlans, les saumons, les acipcnsèrjcs, les dupées, plusieurs cy[)rins , des scombres se plaisent dans les mers froitles ; tandis que les coryphènes, les cht-eiodons ou ban- doulières à brillantes couleurs , les crénilabres et autres poissons à petites dents comme des cardes , ou les squales si voraces ; les ésoces ou brochets féroces , les kurtes , les scares , la])res et lutjans préfèrent les mers torridiennes. Les poissons volans, exocets, trigles , pégases , pirabèbes , sont aussi des hautes mers des tropiques , comme plusieurs pois- sons-coffres , balistes, oslracions, etc. Les pélagiens voya- gent dans le grand Océan, tandis que les pleuronectes ,.les raies et autres poissons plats.se retirent près des rivages faute de vessie natatoire qui les soutienne ; d'autres ayant des nageoires foibles , comme les cyprins, les silures , les loches, etc. , choisissent les eaux douces des lacs et des .fleuves moins tourmentées que celles des mers; enfin les an- guilles et murènes, les lamproies et congres, presque sans nageoires et n'ayant pas une forme propre à bien nager , se tiennent dans la vase des étangs cl des baies ou criques, comme (Vautres poissons à chair mollasse et gluante. 6a GEO En général, tous les animaux terrestres à sang froid , les reptiles, les insectes , plusieurs mollusques abondent sous les climats ardens qui fournissent à leurs fondions vitales l'éner- gie qui leur manque en propre ; mais ils sont presque tous exclus des climats les plus froids qui les engourdissent , les tuent. 11 n'y a donc que les mammifères , les cétacés, les oiseaux , classes à sang chaud et à forte respiration , et les poissons garantis par les eaux d'une froidure trop vive , qui soient plus généralement répartis sur le globe. Nous pour- rions poursuivre cet examen et montrer que certains coquil- lages , tels que les cônes , les vis , la plupart des buccins ou murex, les argonautes, les nautiles, les porcelaines, etc., sont des mers des tropiques, tandis que les bulimes, les hélices , planorbes , lymnées sont des régions tempérées , ainsi que les huîtres et moules ; mais parmi ces bivalves , il en est des mers chaudes, comme la moule à perles, les marteaux , les bénitiers ou tridacnes énormes. Les haliotides (oreilles de mer) apparoissent plus grandes et plus belles, sur les côtes de la Nouvelle - Hollande , selon Péron , à mesure qu'on s'approche des tropiques; d'autres espèces disparoissent comme étant plus appropriées à des climats tempérés , d'où elles'^i'aiment pas à sortir. ( Voyage , tom. 2. ) La loi des climats s'applique également aux insectes, sui- vant les belles observations de notre savant ami Latreille , et ces petits animaux se rattachent principalement à la géo- graphie des plantes qui les nourrissent la plupart. Comme les autres animaux et végétaux, les insectes des hautes mon- tagnes sont les mêmes que ceux des régions froides. Dix à douze degrés de latitude présentent toujours des insectes dif- férens , et s'il y a 20 à 24 degrés de distance , on entre dans une entomologie presque toute nouvelle. De même que pour les quadrupèdes , les plantes , tous les insectes de l'Amé- rique méridionale difièrent de ceux de l'ancien monde , néanmoins le nouveau monde présente beaucoup de co- léoptères herbivores de nos genres charunson , rhr^somèle , casside , capricorne , papillon , etc. ; mais ce sont d'autres es- pèces. L' Afrique donne presque tous les coléoptères , ayant cinq articles aux tarses antérieurs , et seulement quatre ar- ticles aux deux tarses postérieurs. Les insectes qui entourent les bassins de la Méditerranée, de la mer Caspienne, de la mer Noire , ont une singulière ressemblance entre eux. La Nouvelle - Hollande a ses insectes essentiellement différens de ceux des îles Moluques , bien que voisines ; les îles des mers du Sud présentent quelques insectes analogues avec ceux de l'Amérique ; mais les espèces de celle-ci contrastent fortement avec celles d'Afrique. O E O 63 Comme au-delà de l'Inclus et du Gange, il habile une autre race humaine (la mongole), de même les inscclcs de celle partie oricnlale de TAsie forment un domaine distinct des espèces en deçà de ces fleuves. En Europe , on aperçoit des insectes méridionaux aussitôt qu'on est parvenu à la région où croît l'olivier ; car là se voient déjà les scorpions, les niantes, le bousier sacré, etc. ; mais dans T Amérique septentrionale , qui a des hivers plus rigoureux que les nôtres , auK mêmes parallèles , les insectes méridionaux sont plus rapprochés de cinq à six degrés de l'équateur. Quant aux crustacés, on sait que la plupart des grands en- tomostracés, les monocles et cycîopes, polyphèmes, etc., se tiennent de préférence dans les mers chaudes des tropiques , où quelques espèces parvieonent à une taille considérable do deux à trois pieds. Les animaux carnassiers , trouvant presque partout leur proie, et jouissant d'une constitution vigoureuse, par l'effet de leur nourriture , comme sont les chiens , loups , renards , fouines , ours , lynx , les oiseaux rapaces , les poissons , tels que les chiens de mer, les brochets, etc., se répandent plus généralement sur le globe que les races herbivores, obligées de vivre de tels végétaux appropriés , et crargnant le froid par la délicatesse de leur constitution. Mais la nature a pour- tant donné à la plupart des animaux et des végétaux naturels aux climats tempérés , la faculté de s'étendre davantage que les espèces des régions extrêmes de froidure ou de chaleur. Le léopard des arides déserts du Sahara ne pourroil pas subsister au milieu des glaces du Spilzberg , ni l'ours blanc de ces glaces , sur les rochers brûlans de la Nubie ; ces ani- maux demeurent confinés entre certaines limites qu'ils ne dépassent guère , tandis que le chien et le loup , nés sous des climats tempérés , peuvent se naturaliser plutôt par toute la terre. Aussi est-ce un bienfait de la nature d'avoir placé, sous les cieux tempérés et intermédiaires, la plupart des animaux et des végétaux utiles à l'homme, qui les transporte avec lui dans les régions les plus lointaines. Nous avons vu que le blé et toutes les céréales , la vigne , les arbres fruitiers de la fa- mille des rosacées, beaucoup d'ombellifères, de crucifères , de légmnineuses , toutes piaules alimentaires , étoient natu- relles aux régions tempérées. De même , les mammifères ruminans , les oiseaux gallinacés sont originaires des climats tempérés du globe , et sont devenus domestiques depuis long- temps pour la plupart. Ainsi , excepté le renne et Télan dont la uâlurc a fait dou aux habiUus infortunés des régions po- 64 GEO laires , et le dromadaire avec le chameau si bien appropriés aux solitudes sablonneuses de l'Afrique et de l'Arabie , nous voyons le bœuf ou l'aurochs sauvage , le bufle, le bison d'A- mérique , puis l'argali et le mouflon, source originelle de nos bêles à laine ; le paseng ou l'segagre , tige de nos chèvres ; les cerfs et chamois, puis des solipèdes, tels que le cheval et l'âne, ou des pachydermes comme le sanglier et les cochons ; enfin la plupart des rongeurs offrant une proie féconde comme les lièvres et lapins , loirs , etc. , tous naturels des zones tempérées. Il falloit , en effet , que les ruminans fus- sent multipliés où les graminées dont ils vivent croissent le plus abondamment , et la même nourriture appeloit aussi les oiseaux granivores , et en particulier les gallinacés. Le coq vit encore sauvage parmi les montagnes au nord de l'In- dostan ; le faisan vient des bords du Phase , dans la Min- grélie (ancienne Colchide); le paon, du nord de l'Inde ; les dindons , de la Virginie ; et quoiqu'il y ait d'autres galli- nacés sous les cieux des tropiques , tels que des hoccos , en Amérique , la peintade de Numidie , cependant les perdrix et cailles , les lagopèdes, tétras et gelinottes, francolins , etc. se répandent jusque sur les neiges du Nord , ainsi que des pigeons, des alouettes. Telles sont encore mille espèces d'oi- seaux granivores , soit sédentaires , soit émigrans chaque hiver en des régions plus chaudes , ainsi que le font beaucoup d'oiseaux de rivages, les grues, lescigogiies, les bécasses, etc., ou des palmipèdes, comme les oies , canards , macreuses , bernaches, millouins, etc. Foyez Migration et Habitation. C'est donc parmi les régions intermédiaires que la nature semble avoir fait naître à plaisir les animaux les plus propres à secourir Thomme de leurs travaux et de leur propre chair, de leur lait , de leur laine, etc. L'habiiant des zoae* chaudes se contente du régime végétal ; mais la foible population des contrées polaires trouve sa nourriture dans plusieurs ani- maux maritimes , tels que les phoques huileux , les oiseaux d'eau, les Innombrables légions de poissons qui se multi- plient dans les fleuves de la Sibérie; tels sont les esturgeons, les saumons, les éperlans, etc. , et d'autres espèces si abon- dantes, qu'elles encombrent même le lit des rivières, et qu'on l.es répand sur la terre au lieu de fumier. Non-seulement sous. les tropiques, l'usage de la viande est souvent nuisible , mais même la plupart des animaux n'y offrent pas une chair agréable; le bœuf même y devient trop coriace et de mauvais goût ; beaucoup d'autres quadrupèdes y vivant de proie, d'insectes, elc. , ont des chairs fétides , et î'onnevoitguère que des nègres qui se hasardent, en Afrique, à manger du chien , de l'éléphant , ou d'autres viandes séchées GEO (i5 au soleil , et boucanées à la fumée comme le font les sau- vages de r Amérique. l)e même que la chaleur des tropiques imprime aux végé- taux des qualilés plus prononcées , des saveurs plus vives et plus fortes , ou même empoisonnantes , des arômes plus exaltés, des couleurs plus intenses ou d'un ton plus cliaud que dans les herbes fades, étiolées, pâles , aqueuses, ino- dores et inertes des climats froids ; de même les divers ani- maux reçoivent, sous les climats brûlans, des facultés plus ^ énergi(|ues en tout genre. C'est sous des cicux enflammés que se déploient la lubricité inouïe des singes, la férocité impla- cable des tigres, des lions, des panthères, des h)ènes et cliacals ; la voracité des vautours, et surtout les horribles venins des serperfs, crotales, vipères , trigonocéphales, etc. ; que se multiplient les poissons à chairs vénéneuses, les insectes les plus dangereux. C'est aussi dans les mêmes cli- liials que les animaux, conune les arbres , prennent de vasies dimensions : tels sont les éléphans , les rhinocéï'os , les hip- popotames, la giraffe; ou parmi les oiseaux, l'autruche, le casonr, le nhandou ; parmi les reptiles, ces énormes cro- codiles, ces serpcns boas ; et jusqu aux insectes, on voit de magnifiques papillons, d'énormes scarabées, de grosses arai- gnées, des crustacés gignnlesques, comme les linmles, des coquillages extraordinaires, comme des tridacnes , sortes de moules pesant plus de trois quintaux, et capables de nourrir un jour tout un vaisseau en pleine mer, etc. Chaque territoire sur le globe offrant donc ses animaux comme ses plantes , distriljue à chaque être une nourriture spéciale. Les peuples limitrophes des mers deviennent pê- cheurs , ichthyophages ou piscivores ; en quelques contrées marécageuses , on use de poissons muqueux et vaseux , tels que les anguilles et murènes dont la chair est pesante et mal- saine ; aussi fut-elle défendue en Egypte et en Orient par les législateurs. En diverses régions d Afrique , dans les ter- rains bas du Ouangarah, en Nigritie , où les serpens abon- dent, on en mange, ainsi que des tortues , des lézards. Les oiseaux des pays les plus chauds étant la plupart insectivores , offrent une chair moins agréable que les espèces granivores de nos climats plus tempérés. Les oiseaux de rivage, à longues jambes ou échassiers, et les nageurs ou palmipèdes , se tien^ nent principalement dans les contrées froides et aquatiques du globe. Les mammifères de l'ordre des rongeurs , les rats , écureuils, marmottes, etc., recherchent les sites abondans en graines sèches qui se gardent l'hiver, comme les forêts de sapins du Nord, les bois de faînes, de noisetiers et autre» arbres amentacés. Plusieurs ruminans à cornes creuses et ^ 6G G E 0 léger corsage , comme les gazelles et antilopes , se plaisent sur les rochers ou les collines d'Afrique et d'Asie, où ils fournissent , par leur chasse , une proie agri^able. Le Tartare mange du cheval , et l'Islandais de la baleine ou du phoque , tandis que l'Arabe se contente du lait de ses chamelles avec les dattes du palmier, cl que le Maure , affamé en ses dé- serts , dévore des sauterelles, ou se contente de la gomme (le ses acacies , ou de quelques pincées de farine de couz- couz. V. Homme. La géographie naturelle embrasse donc presque tous les objets de cet univers ; nos besoins nous lient à mille choses qui influent plus ou moins sur nous en chaque région de la terre. Qui pourroit exactement apprécier les résultats de tant de causes ? et pourtant, comment connoître exactement la nature sans ces recherches ? comment estimer les espèces ^ leurs variations , leurs conformations relatives aux climats , aux tempér^ures ? (T. Dégéisération et Espèces.) Ces éludes ramènent à de hautes considérations sur l'ordre que la puissance créatrice a suivi sur la terre. Elles nous montrent que la seule submersion de quelques îles ou portions de con- tinens, comme dans l'Archipel indien, a pu anéantir des races eirconscrites d'animaux et de végétaux ; que la trame uni- verselle qui réunit toutes les créatures a pu être déchirée en quelques-unes de ses parties : et qui peut savoir ce que les destinées préparent dans l'avenir aux êtres créés:' Les plus hautes vues de la philosophie naturelle ne sont pas étran- gères à de telles recherches; elles agrandissent l'intelligence humaine , et l'élèvent à la source des ventés. V. Nature. (VIREY.) GÉOGRAPHIE. Espèce de Porcelmtse et espèce de Cône. (B.) GEOLOGIE. Ce mot signifie science de la terre , et doit cire pris dans l'acception la plus générale et la plus com- plète, La géographie mathématique , la géographie physi- que, la géognosie , la géogénie, sont des parties de \3i géolo- gie. Les trois premières de ces sciences partielles fournissent les documens ; la quatrième doit en déduire, comnie consé- quences , en s'^appuyant aussi sur les lois de la physique, de la chimie , de la mécanique et de rastronomie, la théorie de la formation du globe terrestre. La géognosie est trop peu avancée, les faits connus, dont oile ofi're le tableau et l'enchaînement , sont trop peu nom- breux , pour qu'il soit possible d'en tirer aujourd'hui des conséquences raisonnables sur les causes générales et pre- mières de la formation ou de l'état actuel du globe ; et cepen- 'Xëtxxl aucune science n'a donné lieu à plus de systèmes que G E O C7 la géologie. Déflaignant de chercher à connoître les faits, ou s'appuyant seulement sur quelques faits isolés , souvent peu constans , et appelant à leur secours quelques lois âe la phy- sique générale ou de l'astronomie, les géologues ont donné un libre essor à leur imagination , et chacun a formé un monde au gré de son caprice. Dans l'exposition de chacun de ces systèmes , on combat les opinions émises dafis le55 sys- lènïes précédemment exposés; on saisit et on montre bien facilement les côtés foibles ou insoutenables des théories de ses devanciers, et l'on ne s'aperçoit pas que la théorie nou- velle qu'on expose doit être ausst^acilement renversée que toutes celles contre lesquelles oiWrgumente. On a donné ainsi, sans le vouloir, au mot géologie, un sens qui peut aussi se rapporter à sa définition élymologique : on a fait des avec un peu d'oxyde de fer. Elle est onctueuse et comme grasse au toucher, a une saveur aride et terreuse ; on en peut avalfer sans danger quelques onces. Ce fait, bien souvent cité par ceux qui ont écrit sur les mialadies des nègres , comme sur la chlorose des filles et des femmes enceintes , a été pareillement observé à Java , par M. Leschenault, et par Golberry, chez les nègres voisins de l'embouchure du Sénégal, aux îles de los idulos ; mais ceux-ci mêlent une terre ochreuse à leur riz , comme pour tenijr lieu de beurre. On sait que l'ancienne médecine faisoit grand usage inté- rieurement aussi de terres sfgillées ou bolaires , comme la terre de Lemnos , le bol d'Arménie , espèces d'argiles con^ tenant plus ou moins d'oxyde de fer. Ce dernier est, ainsi qu'on le sait, un tonique employé avec succès contre les affections chlorotiques ou la foibicsse des organes chylifica— teurs. Ne seroit-ce pas une indication que la nature présente, comme on voit les bestiaux lécher les pierres salines pour aiguiser leur appétit , lorsqu'ils ont pâturé dans des terrains trop humides? La chlorose et le pica sont très-fréquens dan^ les climats chauds, surtout chez les femmes qui, presque toutes , mâchent de la terre , parce que les organes de la nutrition y sont très-débilités ; aussi les épices , les aroma- tes , les astringens et toniques deviennent très-nécessaires our prévenir ces maladies d'atonie. V. Tart Homme, (virey.) GEOPHILE, Geophilus.'^l.\ué-Ac\i désigne ainsi un genre d insectes myriapodes, démembré de celui des scolopendres, et qui comprend les espèces dont les plaques dorsales des an- neaux sont presque de la même grandeur ; dont les pieds at- tachés par paires à autant d'anneaux, sont très-nombreux et presque de la même longueur , et dont les yeux sont peu dis- tincts ; leurs antennes sont cylindriques. M. Léach en mentionne quatre espèces. Les unes ont les G E O , g5 antennes composées d'articles courts : tels sont, i."le Géo- PHILE FRUGIVORE, GeophUus carpopfiagus. Corps tirant sur le violet, avec la partie antérieure et les pieds jaunâtres , la tôle et les antennes roussâtres. On le trouve dans les puits. 2.° Le Géophile MilSEUR , Geopliilus subtertwieus. Son corps est jaune, avec la tète roussâtre. 3." Le Geopuii.e pointu , Geuphilus acuminatus. Tout le corps est fauvtî, aaiinci insensiblement en devant, avec la tète et les pieds d'une couleur plus claire. Dans la quatrième espèce, le GÉOPHiLE LONGICORNE , Gcophilus lungicornis , les articles des antennes sont fort allon- ges ; son corps est fauve, avec la tête jaune. Ces géophiles se trouvant dans la Grande-Bretagne. lA:i Scolopendre éleciriffue, celle que GeoÛroy a décrite sous le n." 5 , et, en général , toutes les espèces. dont le corps est très-étroit et fort long , et qui ont un très-grand nombre de pieds , dont les deux derniers ne surpassent pas les autres en longueur , sont des géophiks. (l.) GKOPHONUS. r. GÉopoî^E. (desm.) , GÉOPHYLLE , Gcophylla. Nom donné par Bergeret à la IMerendère. (b.) GÉOPITHÈQUES (Singes d.e terre). M. Geoffroy Saint- Hilaire donné ce nom aux singes d'Amérique de la seconde division (les Sagouins de Buffon), qui sont carac- térisés par le nombre de leurs dents molaires , qui est de six de chaque coté, tant en haut qu'en bas, et par 1 eur queue non- pronaute. Ce sont les Saimiris,1cs xVotes, IcsSakis. (desm.) GEOPONE , Geophonus. Genr/ de coqui.les microsco- piques univalves , cloisonnées , à spire en disque aplati, sans ombilic, àdos aigu, à bouclie triangulaire scellée et recouverte par un diaphragme percé en longjeurpar six Irous, etc. Il a été établi par i)enls de Monforl dans le nuulilus macellus de Fischtrl et Moll, (|ui se trouve dans la Méditerranée. (desm.) G E()KGlE,^fio/v!fi^^.C*enre de plantes établi par Ehrhanl parmi les Mousses. C'est le même que le Tétrapiiide. (b.) GËOR(iiNA. Wiîldeoovv nomme ainsi le Dahlia de Ca- vanilles , parce que Thunberg . vaut ce bolanisie ,avoit ap- pelé Dahlia un autre geure de pu;nle. V. D auhe. (ln.) GEORISSE , Geoiisstis. Q[*in{-t d insectes, de l'ordre des coléoplèr-es , famille des clavicornes , tribu des. macrodac- tyles , ayant- pour caractères : tarses longs , filiformes , n'ayaut que quatre articles distincts ; antennes fort courtes , de neuf articles , dont le premier long , presque cylindrique, et dont les trois derniers formcnl une massue presque orbi- culaire et presque solide; pal[>es courts , plusgros à leur ex- trémité ; corps pi^sque globuleux , avec la télé cachée eutiè- 96 GEO rement sous le corselet , lorsqu'elle est inclinée ; pieds non contractiles , à jambes étroites ^ et presque linéaires. Ces insectes ont des rapports avec les byrrhes , les elmis et les élophores. Ils sont très-petits et paroissent fréquenter les lieux humides ou aquatiques. M. PaykuU et Fabricius en ont placé une espèce avec les Pimélies ; c'est leur P. pygmœa. MM. Dejean et Dufour en ont rapporté quelques autres, mais inédites , d'Espagne. Le nom sous lequel je désigne ce genre lui a été imposé, à ce que je crois, par M. Andersch. (l.) GEOTHRIQUE, Geothricum.Qenre de plantes de la clause des anandres, deuxième ordre pu section, \es moisissures ^ proposé par M. Link. Use distingue : i.'^ par un thallus com- posé de filamens rassemblés en gazon , cloisonnés, rameux , couchés ; 2.0 par des sporidies ovales, tronquées aux deux extrémités , éparses. M. Link n'en décrit qu'une espèce, le Géothrique blatsc , qui croit en Allemagne, et probablement en France, (pb.) GÉOTRUPE, Geotnipes, Lat. ; Scarabœus ^ Fab. Genre d'insectes , de l'ordre des coléoptères , section des penta- mères, famille des lamellicornes, tribu des scarabéides, ayant pour caractères : antennes de onze articles , dont les trois derniers en massue feuilletée ; mandibules cornées , saillantes, arquées; labre avancé ; palpes filiformes ; lan- guette bifide, saillante ; menton échancré ; unécusson ; étuis voûtés , embrassant le pourtour de l'abdomen. Les insectes de ce genre , placés autrefois parmi les scara- hés, en diffèrent essentiellement par les caractères de la bouche , ainsi que par leurs habitudes ; et c'est avec raison qu'ils en ont été séparés par Latreille , qui en a formé le genre particulier qui fait l'objet de cet article. Ayant vu moi-même la nécessité d'en former un genre , j'en avois in- diqué les caractères dans mon Entomologie, et en avois formé la seconde division des scarabés. Dans le supplément à son Entomologie systématique , Fabri- cius, en adoptant le genre g' LA^'f;EOLÉa la tige frutescente, les rameaux grêles, les feuilles lancéolées, opposées, très - entières , glauqiies , les pédoncules axillaires et ordinairement uni- flores. Il vient du Cap de Bonne -Espérance , et est cultivé dans les écoles de botanique. Le Geramon aigrelet a la tige frutescente , les feuilles ovales, cunéiformes, crénelées, charnues, et les deux pé- tales supérieurs étroits. Il se trouve au Cap de Bonne-Espé- rance et se cultive dans les jardins de Paris. Ses feuilles ont une saveur acide agréable , et peuvent probablement être mangées en guise d'oseille. Le Géhakion hybride a la tige frutescente, les feuilles alternes, orbiculaires , crénelées, les fleurs très-grandes, rouges et en ombelle. Il vient du Cap de Bonne-Espérance. On le cultive très-fréquemment, pour l'ornement , dans les jardins des curieux. 11 se multiplie aisément de bouture. Le Géraniots entonnoir a le calice monopbylle , les feuilles repliées en cornet et dentées , la tige frutescente. 11 se trouve au Cap de Bonne-Espérance. (]'est une des plus belles espèces de ce genre : aussi commence-l-on à l'em- ployer pour ornement dans les jardins de Paris. Ses feuilles sont grandes, très -velues, et ses Heurs d'un pourpre violet fort agréable. Le Geranion odorant a le calice monopbylle , la tige charnue, unie , les feuilles en cœur et très-velues. Il vient du Cap de Bonne -Espérance. Il se rapproche du précédent pour Taspi^cl ; mais ses feuille? froissées répandent une odeur fort agréable. On le cultive fréquemment. Parmi ceux à feuilles lobées ou ternées, on compte: Le GÉRANION tachant. Géranium inquinans ^ Linn. Il a la tige frutescente , succulente , les feuilles en cœur arrondi , luisantes , un peu lobées , crénelées. Il croît naturellement au Cap de Honne-Espérance , mais est très-multiplié dans nos jardins à raison de la beauté de ses tleurs d'un rouge cra- moisi fort vif On le multiplie fort bien de bouture. Le Geranion a Fi.eurs en tête a le calice monopbylle , les feuilles lobées , ondulées , velues, et les fleurs en tële. Il croit au Cap de Bonne-Espérance , et se cultive très - fré- quemment dans les jardins à raison de l'odeur de ses feuilles qui , froissées, sentent la rose. Le Geranion visqueux a la tige frutescente, les feuilles en cœur, à cinq lobes sinués , aigus, dentés, et les fleurs en ombelles. Il se trouve au Cap de Bonne-Espérance. Il for . c un arbrisseau de plus de trois pieds de haut , remar- quable par la viscosité très-prononcée de ses feuilles. r, E R ,o3 Le (iÉRANioN A FEUILLES DE CHENE a la lige frutescente , les fouilles sinuées, à lobes arrondis, crénelés, ol)lone;s,et à fleurs en ombelle. 11 vient du Cap de Bonne - Espérance. Ce seroii une des plus belles espèces du genre, si le vert de ses feuilles éloit moins sombre. Le Gi.R.\MON ARTICULÉ a la lige ligneuse et articulée, les feuilles toutes radicales , à cinq lobes fendus ; la tige articu- lée et les pédoncules très-longs. 11 vient du Cap de Bonne- Kspérance. C'est une fort singulière plante. Le Géramon suave , Géranium cxtipulaceum , Linn. , a la tige frutescente , les rameaux relevés, les feuilles alternes deux fois trilobées , crénelées , glabres et sans stipules. Il croît au Cap de Bonne-Espérance. On le cultive dans les jar- dins, à raison de l'odeur suave de ses feuilles. Le Géra^îion éclatant a le calice monophylle formé de trois parties dentelées; l'intennédiaireplusgrande; Tombelle des fleurs doubles la tige frutescente et charnue. Use trouve au Cap de Bonne-Espérance , et se cultive dans les jar- dins des fleuristes, à raison de la beauté de ses fleurs d'un rouge vif Enfin, parmi ceux à feuilles lernées : Le GÉRANiON TRISTE a la racine tubéreuse, les feuilles très-longues , bipinnées, hérissées, les fleurs en ombelles, à pétales peu inégaux et tachés de noir. Il croît au Cap de Bonne-Epérance, et se cultive dans les jardins à raison de Todcur très - suave , approchant de celle du girofle , que ses fleurs répandent pendant la nuit. On le multi- plie très-facilement en coupant des parties de sa racine et en les plaçant à fleur de terre , dans des pots enterrés dans une couche. Le GÉRAMO> WULTIFIDE , Géranium radula , Llnn. , a la tige frutescente , les feuilles profondément multifides , à découpures linéaires, pinnées, et les pédoncules pau- clflores. 11 vient du Cap de Bonne-Espérance, et fleurit toute l'année dans nos serres. 11 répand, surtout pendant la chaleur , une odeur de térébenthine très-forte. Le Géranion goutteux a la tige frutescente charnue , avec des renflcmens aux articulations; ses feuilles sont pin- nées, lobées et glauques ; sa corolle est d'un jaune verdâtre. Il se trouve au Cap de Bonne-Espérance. Le (jÉranion cuarnu se rapproche beaucoup du pré- cédent, mais il a les pétales linéaires. U vient du même pays. (B.) GERANIUM , formé d'un mot grec adopté par les lia- lins ; il signifie Gbue. En effet, la pointe qui termine le fruit , et la disposition inclinée de la fleur de cette plante, rappel- lent assez bien la tête d'une grue avec son long bec. Diosco- ride décrit deux espèces de géranium, et Pline trois. On ne peut douter que ce ne soient des espèces de nos s^enres gcranîum et erodîiim , mais non pas des pelargonium , car ceux-ci n'étolent pas connus avant la découverte du Cap de Bonne-Espérance. Li'on croit que Vcrodium malacholdes et le géranium tuherosum peuvent être les deux géranium de Dioscoride , que de son iemps on appeloil encore gelonitis, geranugeron, etc. Matlhiole ne décrit que trois géranium ; Fuchsius , six ; Dodonée , huit ; C Bauhin, vingt au moins; Tournefort en fit un seul genre, qui se trouve plus considérable; Linn. l'adopta et Faugnicnta encore; Adanson, qui auroitpu le partager, le conserva; en- fin , Lhéritier sentit la nécessité de le diviser en trois : ero- dium , géranium , pelargoràum , à cause du nombre immense d'espèces que Ton a découvertes en Afrique. Nous ne parlons pas des genres grielum , que Burmann plaçoit avec les géra- nium , ni du monsonia , dont les espèces ont été aussi àts gé- ranium. V. Gerainion. (lm.) GERANOGERON des Grecs. V. Géranium, (ln.) GERANOÏDES , Geranuidcœ , Jussieu. Famille de plan- tes dont les caractères sont : un calice simple , à cinq folioles ou cinq divisions, persistant ; une corolle régulière ou irrégu- lière , formée de cinq pétales onguiculés; des étamines en nombre déterminé, à filainens inégaux, et souvent réu- nis à leur base en anneau , fertiles et quelquefois stéri- les, à anthères oblongues et vacillantes ; un ovaire sim- ple , pentagone , nu ou entouré de cinq glandes alternes avec les onglets des pétales , porté quelquefois sur un stipe plus ou moins prolongé, fistulcux, et ouvert du coté de la (leur, à style unique, à cinq stigmates d'abord connivens, ensuite écartés et réfléchis ; un fruit simple et à cinq loges, ou multiple et formé de cinq coques aristées, à loges et co- ques, à une ou deux semences ; àpérisperme nul; à lobes de l'embryon repliés sur eux-mêmes de bas en haut ; à radi- cule un peu courbée. Les plantes de cette famille, en général d'un aspect agréa- ble, ont une racine communément fibreuse, quelquefois tu- béreuse, d'où s'élèvent une ou plusieurs tiges suffrutescen- les ou herbacées, rarement nulles. Les feuilles, garnies de stipules, sont opposées ou alternes, simples ou composées. Les pédoncules à une, deux ou plusieurs fleurs, ont une in- sertion différente; ils naissent à l'opposlte des feuilles lors- qu'elles sont alternes, et ils sortent de leurs aisselles lors- qu'elles sont opposées. Mais ce qui distingue principalement G E R ,o5 la plupart des genres de cette famille , c'est la forme du fruit, terminé par une longue pointe qui a quelque ressemblance avec le bec d'une Grue. V. ce mot. Ventenat , de qui on a empnmlé l'expression ci-dessus , rapporte sept genres à cette famille , qui est la seizième de la treizième classe de son Tuhleau du règne végétal^ et dont les caractères sont figurés pi. 17, n.° 2- des planches du même ouvrage, savoir : Erouie, Géranion, Pelaronioîs , Mon- soNiE , Capucine , Balsamine et Suref le. (b.) GERANOPODION. L'un des noms que Dioscoridc dit qu'on donnoit à la plante qu'il appelle lychnis stephanomntice , que ses commentateurs ont traduit par lychnis coronaria , et qu'ils appliquent à Vagroslème des jardins, (ln.) GERANOS. Nom grec de la grue, (v.) GERARDE, Gerardia. Genre de plantes de la didynamie angiospermie, et de la famille des personnées , dont les ca- ractères, sont : un .calice monophylle , scmiquinquéfide et persistant ; une corolle monopétale irrégulière , labiée , à tube plus long que le calice, à lèvre supérieure droite, obtuse, échancrée , et à lèvre inférieure rélléchie, partagée en trois lobes, dont les latéraux sont échancrés, et celui du milieu divisé en deux ; quatre étamines , dont deux plus courtes ; un ovaire supérieur, ovale, chargé d'un style simple , court, à stigmate obtus; une capsule ovale, biloculaire, bivalve, et qui contient une ou plusieurs semences dans chaque loge. Ce genre, auquel on peut réunir celui appelé ArzÉLiEpar Gmelin, renferme une quinzaine d'espèces dont la plus grande partie se trouve dans l'Amérique septentrionale. Ce sont, en général, des plantes bisannuelles, à feuilles opposées, simples bu pinnatifides , et à (leurs axillaires aux extrémités des rameaux. Les plus remarquables de ces espèces sont : La Gerarde tubéreuse, qui a les feuilles ovales, pélio- lées, ondées sur les bords, légèrement velues, et les fleurs en épi. Elle se trouve dans les Antilles. Sa racine est compo- sée de tubérosités analogues à celles de Vusphudèle. La Gerarde JAUNE a lesfeuilles inférieures pinnato-den- tées , et les supéritîures simples et lancéolées. Elle se trouve dans rAmeri(|ue septentrionale, dans les lieux humides et ombragés; elle est bisannuelle. La (iERARDE LACINIÉE, Gerardia ped'icularia^ Linn. , a \cs feuilles oblongues, pinnées, et le calice dentelé. Elle se trouve dans l'Amérique septentrionale, aux lieux les plus sa- blonneux et les plus arides; elle est bisanuelle. J'ai observé ces deux d(ïinières espèces eu Caroline , ainsi io6 G E R que cinq à six autres nouvelles , toutes d'uit aspect agréable, mais qu'on pourra difficilement introduire dans nos jardins, altenduque, comme beaucoup d'autres plantes des mêmes contrées, elles ne viennent que dans des terrains qui ont été inondés pendant les trois mois d'hiver, et qui sont constam- ment secs pendant le reste de l'année, (b.) GERASCANTHUS de Brown ( Jam. t. 29, f. 3 ). Cet arbrisseau de la Jamaïque est regardé par Jacquin , Linnseus, Adanson, Swartz, "Willdenow, comme une espèce de cor- (Ha ( V. Sebestier) ; peut-être doit - il être réuni au genre Cerdana , de Ruiz et Pavon , si ce genre n'est pas confondu avec les cordia. (Lî«i.) (iERBEL. C'est la MiLLEFEUiLLE en Allemagne, (ln.) GERBERA. Burmann, dans son Histoire des plantes d'A- frique^ pi. 56 , représente deux syngénèses, que lesbotanistes réunissent maintenant à V arnica. M. de Jussieu doute que ce rapprochement soit exact. Ces deux espèces sont : ïarnica gerhera et ïarnica crocea. V. GerbeRIE. (lm.) GERBERIA,Scopoli. C'est legenre QuarmibeaX KvAAet ^ ou Myrodia de Willdenow. Steller avoit proposé de nom- mer ainsi un genre qu'il établissoit sur une plante de Sibé- rie , que Pallas nomma Gymnandra ; Gaertner , Lagotis. De- puis, Linnaeus fils l'a réunie auxBARTSiES. (ln.) GERBERIE, Gerheria. Genre de plantes établi par Lin- nseus , et ensuite réuni par lui aux Arniques , quoiqu'il ait fort peu d'analogie avec eux. Il se rapproche du genre Mû- ris , et absorbe le genre Aphyllocaulon de Lagasca. (b.) GERBILLE , GerMllus. Genre de mammifères rongeurs , que j'ai établi dans le Tableau méthodique qui termine la pre- mière édition de ce Dictionnaire , et qui a été ensuite adopté par Illiger (P/W/om«5mflmwa/;«m), souslenom de Mériones. Il renferme six espèces , dont quatre appartiennent aux contrées chaudes de 1 ancien continent , et deux à l'Amérique septentrionale. Ses caractères ne sont point encore fixés d'une manière invariable , puisqu'on ne connoît bien les dents que dune seule de ces espèces. Toutes sont réunies par des caractères soit purement extérieurs , tels que ceux que présentent la longueur des extrémités postérieures , le peu de saillie des pommettes , etc. ; soit intérieurs, tel que celui que fournît la composition du tarse , etc. Les gerbilles sont des rats à longs pieds , généralement de petite taille , dont les extrémités antérieures assez courtes , ont quatre doigts et un rudiment de pouce ; les pattes pos- G E R 107 léricurcs constamment divisées en cinq doigts,tousà peu prèsde même grosseur, le métatarse fort long , et formé d'autant d'os qu'ily a de doigls, caractères remarquablespourlesséparerdes gerboises, aveclesquelies on les a reunies, et qui n'ont qu'un seul osmélalarsicn. Leur tête est pointue, allongée, etleursjoues .sont pcusaillantes, tandis quedanscesmêmesgerboises, elles le sont beaucoup, parla grande courbure de l'arcade zygoma- tique. La queue est longue et proportionnelle à l'allongement des pieds ; elle est toujours plus ou moins finement annelée et écailieusc couime celle des rats , tantôt couverte de poils fins et tantôt presque nue; son extrémité n'est pas flocon- neuse comme celle des gerboises , bien cependant qu'on y remarque , dans certaines espèces , quelques poils plus longs que les autres. ( F. l'article Gerboise. ) Deux des espèces de ce ^enre^MusUimaririniis et Mus meri- lîianus de Pallas) ont été regardées, mais à tort, par plusieurs naturalistes , et par moi-même, c^mme appartenant au genre des loirs. M. de liiainville, en faisant connoître que ces der- niers, qui viventsu. les arbres, ont des caractères anatomiqucs, nombreux et assez imjiorlans , qui les rapprocbent des écu- reuils, a fait voir é^ ilo.iient que, d'une autre part, les ani- maux fouisseurs , comme les rats , les hamsters , les marmottes , les gerboises , avoient au.ssi des caractères communs qui les groupoient et en foraioient une famille fort naturelle. Or, toutes les espèces connues , du genre gerbille , se creusent des terriers souvent même très-profonds , où plusieurs d'en- tre elles au'assent des provisions , ce qui tend surtout à les faire rapprocher de ces derniers rongeurs. Parmi reux-ti, les gerbfvises sont ceux avec lesquels les ger- Lilles ont naturellement le plus de rapports communs , tant par leur caractère extérieur le plus apparent ( la dispropor- tion des extrémités antérieures et postérieures) que par leur manière de vivre. Ces animaux ne marchent et ne courent qu'en sautant, et sont doués de beaucoup de vitesse. Une seule espèce (la gerbille du Canada ) a été trouvée dans l'état d'hibernation. M. Raffinesque Schmaltz,dans le Prodrome qu'il a publié, annonce qu'il s occupe d une monographie des gerbilles, et il cite même les noms de dix espèces , dont sept se rappor- tent à colles que nous ferons connoître dans cet article , et dont les autres i;ous sont tout-à-fait inconnues ; il les nomme Gerb. macruurus , GerL. brachyums ei Gerb. hudsonius. (i) (i) Celte dernière est sans doule le Dipus hudsonius de Roddaërl dont les pieds postérieurs sont fort longs, et dont le pelage brun est marque sur chaque fianc , d'une ligne longitudinale jaune. C'est h longlegged rnouse ofhudions bajf de Pennant, quadr. r", 2p3 io8 G E R Parmllespremièrcs, son G;e , Gerbillus soricinus , Raffinesque Schmaltz , Précis de Décoweties somiologiques , pag. 14.. ^ Cette espèce n'est qu'indiquée par M. Rafinesque Sch- maltz ; sa taille et les proportions de ses diverses parties ne nous sont point connues. Nous savons seulement que sa O E R ,x3 seulement que sa queue est plus courte que son corps ; ce qui fourniroit un caractère sultisant pour la distinguer de la gerhille du Canada. Son corps est gris-brun en dessus ; ses flancs sont marqués d'une raie rousse longitudinale (i); ses oreilles sont presque nues, ovales et arrondies; sa queue est égale , soyeuse et d'un gris-brun en dessous. Elle est de l'Arriérique septentrionale. On ne possède au- cun renseignement sur sa manière de vivre, (desm.) GRRBO. Voyez Gerboise, (desm.) GKKBOISE , Mus, Llnn. , Pallas ; Jaculus , Erx- leb.; Dipus , lioddaërt, Schrel>er, Gmelin , Cuvier , lUiger. (ienre de mammifères , de l'ordre des rongeurs, qui se rap- prochent beaucoup des Rats proprement dits , par le plus grand nombre des caractères qui tiennent à l'organisa- lion interne, mais qui s'en distinguentsuffisamment parla briè- veté des jambes antérieures, l'extrême longueur des jambes, ou, pour parler plus exactement, des métatarses postérieurs et parla queue, ((ul est couverte de longs poils à son extrémité. Quant à la conformation extérieure, {c& gerboises ^résen- tent quelques rapports assez imporlans, en apparence, avec les mammifères du genre des kanguroos; la forme géné- rale du corps est la même ; les jambes postérieures sont aussi cinq ou six fols plus fortes que celles de devant ; dans les unes et dans les autres , la queue est très-longue , les oreilles sont fort allongées et pointues, les yeux fort grands et arrondis. Mais si les kanguroos ont tant de traits de ressemblance avec les gerboises , par quelques points de leur conformation ex- térieure , ils s'en éloignent beaucoup et se rapprochent in- finiment des animaux dldelphes ou marsupiaux, parles organes de la génération , et l'existence sous le ventre d'une poche ou bourse , dans laquelle ils placent leurs petits dès qu'ils sont nés. Ainsi c est donc à tort qu'Erxleben a placé le kanguroo avec les gerboises, sous le nom de jaculus gigaiiieus. Les gerboises oui les mêmes dents que les rats , c'est-à-dire qu'elles ont deux incisives à chaque mcfchoire , et que les in- férieures , au lieu d être plates ej coupées en biseau comme les supérieures, sont au contraire coniques et pointues. Les molaires sont ordinairement au non»bre de six à l'une et à l'autre mâchoire , trois de chaque côté; elles sont légère- ment éciiancrées. Il y en a cependant quelquefois uno de plus à la mâchoire supérieure. Dans les gerboises, les pommettes sont très-saillant es; ce qui leur donne une forme de tête singulièrement large et aplatie (i) Eu (juoi elle resscmbleroit au i/ipus hudsoniui de 13oddaërl. xiii. 8 ,1^ G E R en devant; le museau est <;ourt, large et obtus; un nombre assez considérable de poils roides s'étend de chaque côté , et forme de longues moustaches ; le nez est nu , cartilagi- neux, et présente des formes assez compliquées dans une es- pèce ; les oreilles sont longues et pointues ; les yeux grands et tout-à-fait placés sur les côtés de la tête , et la lèvre supé- rieure est fendue. Le corps est un peu allongé , plus large en arrière qu'en avant, et bien fourni de poils doux et soyeux. Les pieds de devant sont très-courts et très-foibles ; ils ont quatre ou cinq doigts, selon les espèces ; le pouce ou doigt intérieur, lors- qu'il existe , est fort court , arrondi à son extrémité , et muni d'un ongle obtus ; les autres doigts sont longs et armés d'on- gles crochus. Les pieds de derrière sont aussi disproportionnés que ceux des kanguroos , c'est-à-dire , qu'ils sont quatre ou cinq fois plus longs que ceux de devant ; ils sont terminés par trois ou cinq doigts , suivant les espèces , et ces doigts sont armés d'ongles courts , mais larges et obtus. Toujours les trois doigts du milieu sont supportés par un seul os métatarsien terminé par autant de poulies articulaires ; ce qui est comparable à ce qu'on observe dans les ruminans et dans les oiseaux. Quand il n'y a que trois doigts, il n'y a en tout qu'un seul os métatarsien ; quand il y en a cinq, on trouve trois os au métatarse, dont un seul très-fort , les latéraux étant très-grêles et fort courts. Les anciens et les modernes ont été dans l'erreur à l'égard de la démarche des gerboises ; presque tous ont regardé ces quadrupèdes comme ne marchant que sur les pieds de der- rière , et ne se servant point de ceux de devant pour cet usage ; aussi leur ont-ils donné le nom de dipus , qui signifie deux pieds. M. Olivier , dans un mémoire qu'il a lu à l'Insti- tut , et publié par extrait dans le Bulletin de la Société phi- lomathique , n.° 4-0 i détruit cette erreur , par l'observation parfaitement d'accord ici avec la structure du corps de ces animaux , qui ne leur permet pas de se tenir long- temps de- bout sur leurs tarses. Les gerboises marchent ordinairement sur leurs quatre pattes ; mais lorsqu'elles sont effrayées , elles cherchent à se sauver par le moyen de sauts prodigieux, qu'el- les exécutent avec beaucoup de vitesse et de force. Quand elles veulent sauter, elles relèvent leur corps sur l'extrémité des doigts des pieds de derrière , et se soutiennent avec la queue ; leurs pieds de devant sont alors si bien appliqués con- tre la poitrine , qu'il semble qu'elles n'en ont point du tout ; ayant pris leur élan , elles sautent , et , tombant sur les qua- tre pieds , elles se relèvent de nouveau avec tant de célérité , qu'on les croiroit continuellement debout. G E R „5 La queue des gerboises est aussi longue, ou presque une fois et demie aussi longue que le corps : elle n'est pas très-forte à sa base, comme celle des kanguvuus; sa grosseur est au contraire à peu près égale dans loule son étendue ; tantôt elle est par- failemenl cylindrique , d'autres fois elle est comme quadran- gulaire ; elle est ordinairement couverte de poils ras jusqu'à son exlrémilé , qui est terminée par une touffe de longs poils soyeux. Les gerboises se servent de leur queue pour se soutenir au moment où elles se relèvent d'un saut , pour en exécuter un nouveau; elles lui donnent alors la forme d'un c/5 renversé. M. Lepéchin ayant coupé la queue à quelques-uns de ces animaux à différens degrés de longueur , observa que l'éten- due de leur saut diminuoit dans la même proportion. Ceux auxquels il la coupa tout-à-fait , ne pouvoient plus courir du tout, mais se renversoient en arrière lorsqu'ils vouloicnt se dresser sur leurs pieds postérieurs , manquant de l'appui qu'ils trouvoient dans leur queue. Les gerboises femelles ont huit mamelons placés sur toute l'étendue du veulre ; l'orifice de la vulve paroit se confondre avec l'anus. Les mâles sont généralement plus petits que les femelles ; les teintes de leur pelage sont aussi moins foncées; les testicules ne sont point apparens au-dehors , mais au temps des amours ils acquièrent un volume très-considérable, et sail- lent sous la peau, en formant une protubérance fort considéra- ble sous la base de la queue, comme cela se voit dans nos rats communs; la verge , dans son état ordinaire , est elle-même cachée dans un fourreau fort épais ; lorsqu'elle s'étend , elle présente diverses particularités très-remarquables. V. [^his- toire du Gerho. Le genre des gerboises se compose maintenant de cinq es- pèces distinctes, parmi lesquelles une se trouve très-abon- damment en Barbarie, dans la Haute et la Basse-Egypte, ainsi qu'en Syrie , et plus au nord jusque dans les contrées situées entre le Tanaïs et le Volga. Trois autres occupent un espace Immense dans la Sibérie et laRussie méridionale, depuis laSyriejusqu'àl'Océan orien- tal, et jusque danslespartiesseptenirionalesdellndost^n. Une dernière, nouvellement décrite, par M. de Blainville (i), lui a été annoncée ( mais sans doute par erreur ou par fraude ) comme provenant de la Nouvelle-Hollande. La synonymie des gerboises est des plus embrouillée. La plupart des naturalistes n'ayant pas observé avec assez de soin (i) Dans un mémoire qu'il a bien voulu nous communiquer en manuscrit. ii6 Cr E R le nombre des doigts de ces animaux, il s'en est suivi qu'on a fondé des espèces factices, provenant toutes de ce défaut d'observation. 11 a donc fallu, dans cet article, un peu trancher la difficulté en écartant les témoignages douteux, et , au con- traire , en se rattachant aux données que nous ont fournies les observateurs les plus exacts. C'est ainsi que l'histoire de l'Alagtaga sera traitée principalement d'après Pallas , et que celle du Gerbo le sera d'après les renseignemens certains et les matériaux qui ont été rapportés d'Egypte par feu M. Oli- rier, notre collaborateur. Parmi les espèces de ce genre, le gerho^ qui est extrême- nieut commun en Egypte, vit par troupe, et se pratique des terriers. Sans être très-sauvage, il est d'un caractère inquiet; au moindre bruit , il sort précipitamment de son trou ; il mange du blé, des noix, des racines et toutes sortes de fruits. JJ alagtaga vil de la même manière, mais il préfère les lieux froids et fertiles aux climats chauds et sablonneux où le gerbo se plaît. Il s'engourdit aux moindres froids de l'hiver , dans le fond de son terrier ; la chaleur la plus douce le fait sortir de sa léthargie. Toutes les gerboises portent leurs alimens à leur bouche avec leurspattes antérieures; aussi sont-elles claviculées: elles ont aussi sous la peau des glandes analogues au thymus, dont les autres quadrupèdes qui s'engourdissent aux approches de l'hiver, et passent cette saison dans cet état, sont pourvus. Ces petits animaux paroissent difficiles à garder en cap- tivité, et encore plus à transporter dans nos climats; ils ron- gent les bois les plus durs avec une extrême facilité, et il est nécessaire, lorsqu'on veut les conserver, de les mettre dans des cages de fil-dc-fer, ou dans des boîtes garnies de tôle; encore cherchent-ils a détacher les parcelles de fer qu'ils peu- vent saisir avec leurs dents. Dans l'art, gerboise de la i.*"^* édit. de ce Dict. , nous avions d'abord laissé avec les gerboises, une petite espèce découverte en Egypte par M. Olivier, et nommée par lui, dipus gerbillus; mais ensuite dans les Tableaux méthodiques qui sont dans le 24-^ volume , nous avons établi le genre gerbllle dans lequel nousplacàmes lesgerboises àoiXiXas poruîneltes éluient peusaiilan- ies^lditêle assezéiroite eL pointue, ïes, extrémités postérieures très-allon- gées, à cinq doigts à peu près égaux entre eux; la queue longue, à peine couverte de longs poils a l'extrémité. Nous y rangeâmes la gerbille d'Olivier, la gerboi^ des pyramides de Geoffroy (qui n'en diffère pas) , et la gerboise du Canada. Nous n'y réunîmes pas les mus meridianus et tamaricinus de Pallas, que nous regar- dions comme des loirs, bien cependant que Gmeiinlesetit pla- ^' ~ " illiger, en adop- G ER „7 tant notre genre gerbîlle , en changea le nom en celui de me- r/ones, et M. Raffiuesque-Schmaltzcn décrivit une espèce nou- velle. Maintenant ce genre renferme six espèces distinctes, qui pa- roissent présenter, outre les caractères détaillés ci-dessus , ce- lui (|ue fournit Tubservation de la composition du tarse, qui ne diffère point de celui des autres rongeurs. Toutes ces espè- ces, d'ailleurs, ainsi que le remar(|ue M. de BlainvilJe , dans son Mémoire sur les gerboises, fouissent la terre, comme les rats, et ne grimpent point aux arbres comme les loirs; etd'ail- leurs, le même naturaliste leur a trouvé d'autres caractères anatomiques , notamment Tabsence de trou au condyle in- terne de rhumérus, qui les éloignent des Loirs {F. ce mot.), animaux qui ont beaucoup plus de rapports avec les écureuils qu'avec les autres rongeurs. V. (aERBiLLE. Une autre espèce, le dipus tafer, ou (iERBOlSEDU Capde BoNNE-EsPERAîSCE de la première édition , a été aussi sépare du genre gerboise par Illiger , pour former un genre particu- lier sous le nom de Pedeïes (Jiclamys^ Fréd. Cuv.), caractérisé par les doigts , au nombre de cinq , cl armés (ron^/cs crochus aux pieds de de\.mnt , et de quatre seulement garnis d^ ongles épais ci assez semhlablcs à des sabots aux pieds de derrière , par leurs os mélatar- aleusen même noniOrequeles doigts, parleurs quatre màchelières for- mées chacune de deux lames , etc. /' . Pedetes. Buffon avoii pensé que le Tarsier appartenoit au genre des gerboises; mais cet animal aujourd'hui bien connu, est uu quadrumane véritable, ainsi que le démontrent les nombreux caractères qu'il présente. Première Espèce. — La GRAKDE GereoisE, Dipus maximus ., Blainv. {Mém. sur une nowelle espèce de Gerboise^ et lllusir. de ce j^enre. ) M. de Blainville, à qui nous devons la description de ce mammifère qui appartient bien réellement à une espèce nou- yelle , l'a vu vivant à Londres, en 1814., //,'<>/; /i/-/-c//i. Spec. glir.y pag. 3o6, pi. 3i ; Dipus gerboa ^ Gmei. Syst. nat.; Dîpus gerboa^ pedibus posticis ttidactylis , Oliv. BiUl. de hi Suc. pliilom. n.° l^o. — tJerbo, Yerbo, Yerbo\, YePiSUa de divers auteurs, figurée pi. K 3i de ceDict. Le gerbo, confondu par Buffon et par Linnœus avec Valag- iaga ou mongul^ en est cependant bien distinct. Sa taille est à peu près égale à celle du rat (six pouces six lignes depuis le bout du museau Jusqu'à l'origine de la queue ); sa tête est fort grosse et fort large à proportion du corps ; cependant elle est plus élégante que celle de Valagtagu; le nez est plus petit, et les oreilles plus courtes et plus larges; ses dents incisives supérieures (blanclies dans les individus que j'ai observés) sont verticales, coupées carrément et divisées dans leur lon- gueur par une rainure qui les partage au milieu ; les soies des moustaches ont jusqu'à trois pouces de longueur ; les yeux grands , saillans et latéraux , sont écartés l'un de l'autre d'un pouce et demi, et ont l'iris brun; les oreilles sont blan- châtres'à la base de leur partie extérieure et grises dans le reste de leur longueur qui est de neuf lignes ; leur intérieur, de même que les cotés de la lëte, est d'un fauve tres-clair , mêlé de gris et de noirâtre; le corps est un peu allongé, plus large en arrière qu'en avant , et bien fourni de poils long.s très-doux et soyeux ; ceux qui couvrent le dessus et les côtés du corps sont ceuiirés dans la plus grande partie de leur lon- gueur, ensuite d'un fauve clair, puisnoiràtr^s vers leur pointe; I20 G E R mais comme la partie cendre'e n'est pas apparente, l'on peut dire que le pelage est d'un fauve clair et varié de lignes noi- râtres et en zigzag; ces teintes un peu obscures, tranchent agréablement avec le beau blanc du dessous du corps. \ ers la face postérieure des cuisses cette couleur finit, et le blanc qui vient après, forme , de chaque côté, connne une bande transverse peu tranchée et en forme de croissant. Cette disposition des couleurs se retrouve également dans les es- pèces suivantes ; mais on Ta ordinairement outrée dans les figures qu'on a données de ces gerboises. Les pieds de devant sont très-courts (un pouce quatre li- gnes depuis le pli de Taisselle jusqu'à l'extrémité de l'ongle du plus grand doigt); ils sont blancs et ont cinq doigts, des- quels le pouce ou Tintérieur est fort court et muni d'un on- gle assez long et fort, arrondi au bout, et canaliculé en dessous; les quatre autres doigts, dont le second est le plus allongé , sont longs et armés de grands ongles crochus, ayant au moins deux lignes. Les jambes de derrière, longues de cinq pouces huit lignes en totalité, sont garnies de longs poils fauves en dehors et de poils blancs en dedans, sur les cuisses; les longs pieds sont entièrement couverts de poils ras et peu serrés de couleur grisâtre ; ils sont munis de trois doigts dont celui du milieu est de bien peu le plus grand ; tous sont armés d'ongles courts, mais assez larges et obtus; le métatarse for- mé d'un seul os est long d'un pouce dix lignes; la queue, qui est longue de sept pouces et demi , sans compter les poils de L'extrémité qui ont près d'un pouce, n'a guère plus de cir- conférence qu'une grosse plume d'oie ; mais elle est quadran- gulaire et non arrondie; elle est d'un gris plus foncé en des- sus qu'en dessous, et garnie d'un poil ras jusqu'à son extré- mité que termine une touffe aplatie de longs poils distiques , soyeux, et mi-partie de noir-brun et de blanc; les quatre pre- miers pouces de cette queue sont d'un gris assez foncé, le cinquième est d'un gris plus clair , etc'est alors que conunence ce flocon, qui n'a qu'un pouce neuf lignes de poils noirs et dont le restant est blanc. Les naturalistes n« sont pas d'accord sur le nombre des doigts des pieds de derrière de cet animal. Outre les trois doigts armés d'ongles obtus, Sonnini dit avoir vu près du talon une espèce d'éperon, ou plutôt un très-petit rudiment d'un quatrième doigt; et il se fonde sur cette observation pour regarder le gerbo comme appartenant à la même espèce que l'alagtaga décrit par Samuel Gmelin, puisque, dit-il, ces deux animaux ont le même nombre de doigts aux pieds de de- vant, l'éperonàceux de derrière, la même longueur de la queue. La plupart des auteurs ne sont point de son avis ; Pallas , en G E R ,21 rlonnanl cinq doigis aux pieds de derrière de Valogta^a , ou son mus jaculus^ n'en accorde que trois à son. mus sa- gilla , qui ne paroîl pas différer spécifiquement du gerbo. Kdwards dit positivcmenl , en décrivant ce dernier ani- mal : " Je n"ai point découvert de petits ergots ou épe- rons aux patlcs de derrière, aux deux sujets que j'ai exa- minés , quoique je Taie fait dans celte vue et avec un soin parliculit;r. » MM. Olivier et (vuvier pensent aussi que le gerho n"a que trois doigis aux pieds de derrière, tandis que Talaglaga ou wuns;ul en a cinq. Les seuls auteurs qui soient d«»ravis de Sonnini , sont : Buffon qui n'avoit vu ni le gerbo, TU Vtj/aj^io^a, et Jean-Fréd. (lUielin ( Téditeurde la iS.*^ édit. diiiSV.vi!. luit.), qui paroil avoir confondu Icsdeux espèces sous le nom cou)muii du di/ius jiuulus , en même temps qu'il admet comme espèce distincte le mus sagilta de Pallas, qui est cer- talnemenl le même animal que le gerbo, bien qu'il babite des contrées plus septentrionales. Quant à nous , nous avons eu l'occasion d'examiner trois individus de l'espèce du gerbo, qui avoient été rapportés d'Egypte par feu M. Olivier, et nous nous sommes assuré qu'ils navoient en tout que trois doigts. A l'appui des naturalistes qui distinguent le gerbo de l'alag- laga , nous ajouterons quelques notes anatomiques données par Pallas. La queue du gerbo (son mus sngitta) a six vertè- bres de moins que celle de l'alagtaga, qui en a trente-une; les os du premier sont en général plus forts; son cœcum est plus court et atteint à peine la symphyse du pubis. Nous re- marquerons de plus qu'il existe une autre différence dans la longueur des doigis des pieds de derrière; des trois doigts du gerbo , celui du milieu est à peine plus grand que les deux autres ; des cinq doigts de l'alagtaga, au contraire, celui du milieu est infiniment plus long que les latéraux qui sont recu- lés jusqu'au tiers de la longueur du métatarse. « La verge du gerbo, dit Sonnini, est cachée dansun four- reau fort épais; lorsqu'elle s'étend, elle a quinze lignes de longueur, et deux et demi de tour à sa racine; l'ouverture du gland est formée par deux anneaux cartilagineux; le prépuce a dans sa partie supérieure deux petits crochets, aussi carti- lagineux, blancs, et longs de trois lignes, lesquels, en se re- courbant en avant, viennent aboutir presque au bord même du prépuce. Ces crochets, assez gros à leur insertion, se ter- minent en une pointe surmontée dun petit bouton jaune, et semblable aux anthères de certaines heurs. Le prépuce est garni en outre de très-petites pointes blanches, cartilagineu- ses, et recourbées vers la racine de la verge. D'après celte conformation singulière il y a Heu de croire que l'accouple- 122 G E R ment des gerbos a, comme celui des chais, des instans dou- loureux, ou même que le gland, une fois gonflé dans la vulve, ne peut en être retiré qu'au bout de quelque temps, ainsi qu'il arrive aux chiens. » La gerboise décrite et figurée par Bruce (Voyage^ tom. 5 , pi. 27), et qui a élé trouvée dans le désert de Barca, paroît constituer une variété dans cette espèce, différant des gerbos communs par son corps plus mince , par des oreilles plus longues, plus arrondies; par la brièveté des ongles des quatre pieds; par la couleur moins foncée du pelage ; par la bande blanche en croissant (des cuisses) plus marquée; pi^ l'aplatissement de la pointe du museau, enfin par la couleur noire des talons. Le mnssagittaàc Pallas a élé considéré, par divers auteurs, et notamment par Erxleben et par Gmelin, comme différant d'espèce avec le gerbo d'Egypte ; et cette distinction étoit sans doute causée par le défaut d'une bonne description de ce dernier animal qu'on pût comparer à celle du mus sagitta. Ainsi , par exemple , on étoit indécis sur le nombre des doigts antérieurs du gerbo ; les uns ne lui reconnoissoient point de pouce du tout, d'autres lui en accordoient un, mais sans ongle , enfin d'autres lui donnoient cet ongle. Pallas en avoit trouvé un à son mus sagitta. On ne savoit non plus si le gerbo avoit les dents incisives supérieures marquées d'un sillon longitudinal, et s'il avoit la marque blanche en croissant, sur les cuisses, qui avoit été observée dans le même animal. La description détaillée du gerbo , que nous avons donnée ci-dessus, lève tous les doutes à cet égard, et nous permet de réunir définitivement ces deux animaux, que Vicq-d'Azyr et M. Cuvier avoient déjà rapprochés. Les gerbos sont très-communs en Barbarie , en Egypte , en Arabie et en Syrie ; mais leur espèce est d'autant moins nombreuse qu'on s'avance davantage vers le nord ; cepen- dant elle s'étend dans cette direction jusques aux contrées si- tuéesentre le Tanaïsetle Volga, c'est -à- dire jusque versle5o.« degré de latitude septentrionale ; c'est là du moins que Pal- las a rencontré son mus sagitta. Dans cette contrée , ces ani- maux sont moins nombreux que les petites gerboises dont Pallas fait la troisième variété de l'alagtaga ou mongul ; mais ils sont très-multipliés sur les coteaux sablonneux qui bor- dent la rive méridionale de l'Irtisch. L'Egypte est le pays où l'on a observé les gerbos avec le plus de facilité. « Les sables et les décombres qui environ- nent l'Alexandrie moderne ^it Sonnini , sont très-fréquenlés par ces animaux. Ils y vivent en troupes, et ils s'y pratiquent des terriers qu'ils creusent avec leurs ongles et avec leurs G E K 123 dents. L'on m'a dit qu'ils perçoient même la pierre Icndre qui est sous la couche de sable! Sans être précisément farou- ches, ils sont très-inquiets: le moindre bruit ou quelque ob- jet nouveau les fait rentrerdans leurs trous avec précipitation. On ne peut en tuer qu'en les surprenant. Les Arabes savent les prendre vlvans, en bouchant les issues des dlftérentcs galeries de leurs terriers, à l'exception d'une seule, par la- quelle ils les forcent de sortir Leur chair ne passe pas pour un fort bon mets; cependant le peuple d'Egypte ne le dédaigne pas. Leur peau , dont le poil est doux et luisant, est employée à faire des fourrures communes. » Les gerboises sont représentées debout sur les médailles de la Cyrénaïque. Troisième Espère. — L'Alagtaga , Alao-DAAGA ou AlaK- DAAGHA, Vipus jaculus ., Jiodà. {Mus j'acnlus ^ Pall. , Nno. Sp. glir. ., pap. 275, tab. 20; Cuniculus pumilio saliens ., caudâ longissimà., S. G. Gmelin, Nni>. Comm. pctrop. 1760, voy. tab. 9, fig. I. Le MoNGUL, Vicq-d'Azyr, Sysi. anal, des uni m. (première variété ). Dipus a/itciaga , pedihus posticis pendacty- iis , laterilnts mullo ùreoiorifnis ^ Oliv., Bu/l. Socphil. , n." 4°» Morin-lalnia des Calmoucks. Sous ce nom de mus jarulus , Pallas a réuni trois ani- maux ditïérant entre eux par leur taille et les proportions de plusieurs de leurs parties , mais étant d'ailleurs fort sem- blables par la disposition de leurs couleurs , par leurs formes générales, par le flocon de poils qui termine leur queue, etc. 11 annonce lui-même que, sous plusieurs rapports, ils pourroient être considérés comme formant des espèces dis- tinctes, et c'est ce que vient de faire M. de Blainvillc dans son mémoire sur les gerboises. Ce naturaliste donne à ces espè";es les noms de mougul^ de gerboise brachyure etde petiie gerboise. D'un autre côté , Sanmel Gmelin avoit fait connoître une véritable espèce de gerboise dans les Acta petrop. sous les noms de runirului pumi/io sa/iens . dalugltiga ou à' alak-daagha, dont le dernier, qui s'ignitie poulain varié dans la langue de» Tarlares-Mongous, est employé par ces peuples pour dési- gner cet animal. Cette gerboise resse» bleroiten toutauTOî/5 jacuhis de Pallas , de la grande variété , si ce n'est par le nombre des doigts des pieds de derrière, qui différeroit , le mus jar.ulus en ayant cinq , et l'animal décrit par Gmelin n'en ayant que quatre. Cependant il y a tout lieu de croire que ce dernier auteur a mal compté les doigts de son alag- taga , et qu'il n'a point a ercu le cinquième, ou l'interne. C'est particulièrement l'opinion de M. Cny'ier {Règiie aiiimal). Nous trouvons encore dans V Histoire des Découi^ertes faites par les samns en Russie et en F erse , lora. 1, pag. 4o , une note 124: Tr E R sur le séjour de Gmelm a Woronesch , en 1768, qui ren- ferme la description de son li'èi're de terre ou sauteur ^ et nous y voyons que cet .nnimal a les pieds de derrière garnis de cinq doigts^ dont les externes sont remontés d'un demi-pouce le long du métatarse , ce qui convient parfaitement au mus jnnilus de Pallas. t^ne figure jointe à cette description achève de prouver l'idcntilé de ces deux animaux. Nous adopterons la distinction en espèces distinctes , proposée par M. de Blainville , pour les trois variétés du musjaruhis de l^allas ; et nous restreindrons le nom d'alag- laga à la première ou à la plus grande de ces variétés. Cet animal est de la taille de l'écureuil commun, etnonde celle du lapin, comme le nom de niuirulus que lui a donné (imelin pourroit le faire croire. Il diffère particulièrement du gerbo el de la grande gerboise par le nombre des doigts aux pieds de derrière , ces derniers n'en ayant que trois, tandis qu'il en a cinq. Sous ce rapport il se rapproche des deux es-^ pèces suivantes (les deux autres variétés du mus jarulus de Pallas); mais il est plus grand, et ses proportions et les cou- leurs de son poil présentent des différences constantes. Le pelage est très-doux et fort lisse, d'un fauve jaunâtre sur le corps, mais varié d'un gris-brun , notamment vers la croupe, à cause de l'abondance de poils plus longs sur celte partie , lesquels traversent les autres et ont leur pointe de cette couleur; le museau est blanc à son extrémité et bruit en dessus. Tout le dessous du corps est blanc, ainsi que le dedans des membres; les côtés sont gris; les fesses sont mar- quées chacune d'une tache blanche, étroite, transverse et en forme de croissant , comme dans le gerbo; la queue est plus longue que le corps , revêtue sur plus des deux tiers de sa lon- gueur de poils courts, rudes et rares, de la même couleur que ceux du corps , et elle est terminée par un panache formé de deux rangs de poils et mi -parti de noir et de blanc; cette der- nière couleur étant terminale et pénétrant en angle dans la couleur noire, (ce qui est dûà la direction oblique des poils.) Le tête de l'alagtaga estoblongue, avec le museau avancé,, mais épais et très-obtus; le nez est grand, comme tronqué, de couleur de chair, figuré en cœur, avec des narines en crois- sant, séparées par une cloison ; la lèvre supérieure est bila- bée, et recouvre avec l'inférieure les dents qui sont au nom- bre de dix-huit , savoir: deux incisives à chaque mâchoire , quatre molaires à la supérieure, et trois à celle de dessous , de chaque côté. Les moustaches sont formées par des poils longs et noirs; les yeux sontassezgrands, avec l'iris d'un brun jaunâtre ; la prunelle est presque ronde; les oreilles sont plus longues que la tête, demi-cylindriques, roulées sur elles-mê- Tx E R 125 mps , oblongues, nues ou presque nues, et transparentes: elles ont un léger duvet jaunâtre ; celui du bord est obscur; le cou est très-court; les pattes postérieures sont de la longueur du corps, la tt^te comprise; le tarse et le métatarse principa- lement sont fort longs et peu garnis de poil. Des cinq doigts dont le pied est formé, les trois intermédiaires sont les plus longs, surtout celui du milieu, elles latcraux sont reculés jusqu'à moitié du métatarse. Dans le squelette, on ne trouve que trois os métatarsiens , dont celui du milieu soutient à lui seul les trois doigts principaux, cl se termine par autant d'ar- ticulations en poulie , dont celle du milieu est la plus avan- cée, les métatarsiens latéraux étant fort grêles et de moitié inoins longs. L'alagtaga se trouve dans les déserts de Tartarie , sur les collines qui bordent le Tanaïs, le Volga, le Rhymn et l'Irlisch. Son espèce est peu nombreuse, et Test surtout beaucoup moins que celle de la gerboise bracbyure (variété moyenne du rniis jaruliis, selon Pallas); mais en général ces deux espèces, ainsi que la petite gerboise, ont pour patrie tout le pays qui s'étend d'orient en occident, depuis le désert de Oimée , ou les terres voisines de la Tauride Ché- ronèse , jusqu'aux contrées situées entre l'Argun et l'Onon ; et du nord au midi depuis le cinquante cinquième degré de latitude septentrionale jusqu'au tropique. Ces animaux se creusent des terriers assez profonds, mais dans lesquels ils n'a- massent point de provisions (i). C'est là qu'ils s'engourdis- sent à la manière de nos loirs et de nos marmottes, pendant les saisons froides. Ils se tiennent dans leur retraite durant le jour, et ne sortent que la nuit pour chercber leur nourri- ture, qui consiste principalement en herbes ou plantes suc- culentes, en racines , en fruits , en petits oiseaux et en in- sectes. Us se dévorent aussi entre eux, et commencent tou- jours par manger les yeux et la cervelle. Dans les déserts situés à l'occident de la Tartarie , ils se nourrissent de bulbes de tulipes qui y abondent et de diverses plantes , telles que des chenopodiwn , des atriplex , des salsola et des salicornes. Au-delà du lac Baïkal, ils recherchent les bulbes du lys pompon (^lilium pompoiu'uni'). Dans les pays chauds, les alagtagas femelles produisent plusieurs fois l'année, et il paroît que le nombre de leurs petits est assez considérable, puisque celui des mamelles est de huit. (i) Selon Pallas. Gmelin dit, au contraire, qu'ils rasstemblent des heilies et des racines pendant l'yle, qu'ils en forment diffërens tas, et qu'ils les transportent peu à peu dans leurs terriers, après les avoir laissé sécher à l'air. 126 G E R Ils creusent leurs terriers avec intelligence et avec une surprenante activité , grattant la terre avec leurs pattes de devant et arrachant avec les dents toutes les racines qui leur font obstacle. 11 ne leur faut que très-peu de minutes pour former une excavation de deux ou trois pouces. Leurs de- meures sont profondes d'une demi-aune de Russie. On aper- çoit au-dessus plusieurs autres ouvertures qui coupent , dans une direction perpendiculaire , le terrier qui s'enfonce en ligne oblique. Ces trous sont vraisemblablement des espèces de soupiraux. Les alagtagas s'engourdissent au moindre froid , et ce qui est remarquable, c'est que la grande chaleur produit sur eux un effet à peu près semblable. Ils prévoient les temps froids et pluvieux , et bouchent alors exactement les ouver- tures de leurs terriers. Dans les temps nébuleux et secs, ils sortent de leur habitation pendant le jour, La' vitesse de ces animaux , surtout lorsqu'ils sont pour- suivis , est presque Incroyable : elle est si grande qu'ils ne semblent pas toucher à terre , et que, au rapport de Pallas , on ne peut attraper ceux de l'espèce qui nous occupe, avec un cheval. Leur queue leur sert de point d'appui lorsqu'ils tombent à terre , et de gouvernail lorsqu'ils sont lancés. Ils marchent quelquefois à quatre pattes ; mais c'est seu- lement lorsqu'ils ne sont point inquiétés ou lorsqu'ils creu- sent leurs souterrains ; le plus souvent ils sautillent comme des oiseaux. Ils portent leur nourriture à leur gueule avec les pattes de devant. Il est difficile de conserver ces animaux en captivité , si on ne leur donne de la terre ou du sable qu'ils puissent fouiller. On les nourrit avec des carottes , des fruits, des choTix, du pain, etc. Ils ne boivent jamais , et cependant ils urinent assez abondamment. Les Arabes, les Tartares, lesCalmoucks , trouventla chair de Valagtaga délicate, la font sécher , et s'exercent de bonne heure à chasser ce quadrupède. Les Mongous et les Bu- rates sont , à tort , dans l'opinion que Valagtaga trait la nuit leurs brebis. Quatrième Espèce. — La Gerbotse BRACHYURE , Di'pus bra- chyurus, Blainv.; Mus jaculus , var. B. Pallas, Nov. Sp. glir. ^ p. 2^'j-jDipusjaculus médius, magnitudine ratii , Penn., Bodd. Dans cette espèce regardée par Pallas comme une va- riété du mus jaculus^ et que M. de Blainville se détermine à séparer d'après les caractères mêmes que lui assigne Pallas, la taille est intermédiaire entre celle de l'alagtaga et celle de la petite gerboise; le museau est moins allongé que dans I9 G E R 1.7 premier de ces animaux ; les moustaches et les oreilles sont plus courtes, et ces dernières sont plus larges ; la queuf cylin- drique, plus épaisse et plus courte proportionnellement est ter- minée par un llocon, dont les poils ne sont pas exactement distingués, et dont la partie blanche a beaucoup moins d'étendue ; les pieds de derrière sont aussi relativement plus courts avec les doigts plus robustes , et Tongle du doigt du mi- lieu moins long , que ceux des deux doigts latéraux. La taille de cet animal , lorsqu'il est adulte , et que les épipliyses de ses os sont lout-à-fait réunies , est à peu près égale à celle durât ordinaire, tandis que les dimensions de l'alagtaga , s'approchent de celles de l'écureuil, et que lu petite gerboise ne dépasse pas de beaucoup notre mulot {mus syloalicus ) en grandeur. Par ses proportions et sa taille , cette espèce se rapproche particulièrement du mus siigilla de Pallas ou gerbo ; mais elle s'en éloigne par le nombre des doigts , tant des extré- mités antérieures que des postérieures. Sous ce même point de vue, au contraire, elle ne diffère point de l'alagtaga et de la petite gerboise; elle a quatre doigts distincts et un pouce à peine apparent, armé d'un ongle aussi très-court aux pattes de devant; celles de derrière ont cinq doigts. Le dessus du corps est d'un gris fauve pâle, varié de brun; le dessous est blanc, et les fesses sont marquées, comme dans les deux espèces précédentes et dans la suivante , d'une bande transversale arquée et lunulaire blanche. Le museau est blanc à l'extrémité et brun en dessus , comme dans l'alagtaga et non pas de la même couleur que le dos , comme dans la petite gerboise. Cette espèce est très-multipliée; elle se trouve particulièrement dans la Tartarie orientale et dans la Sibé- rie ; c'est elle seulement que l'on rencontre au-delà du lac Baïkal, et vraisemblablement dans le désert de la Mongolie. Cinquième Espèce. — La PETITE GERBOISE, Dipiis minuiuSy hWinv.; Mus jaculus , var. C. Pallas, Noi>. Sp. gl., p. 292; Dipusj'aculusy B. minor. ; Caret albo nasi circula , minor prœce- denii, nec cauda adeà Jloccosa ; Penn., Bodd. Cette espèce, encore considérée par Pallas comme une sim- ple variété de l'alagtaga {musjaculus), en diffère cependant as- sez parles proportions deses diversesparties , et par sa petite taille, qui n'excède pas celle du mulot, pourenêtre distinguée; et l'un des meilleurs motifs que l'on pourroit apporter à l'appui de cette séparation, c'est que (comme Pallas lui-même le re- marque ) la différence de grandeur entre ces animaux ne dépend pas de leur âge , puisque les individus de la petite 128 G E R espèce qui nous occupe , ont les e'piphyses des os entière- ment consolidées comme celles de Talagtaga et de la gerboise brachyure , dont la taille est plus considérable. On observe quatre doigts et un pouce très-court aux pieds de devant, et cinq doigts à ceux de derrière dans cette ger- boise. Les extrémités postérieures et la queue sont propor- tionnellement plus longues que dans Tespèce précédente ; la mâchoire d^en haut a, de chaque côté, une molaire de moins que dans Talagtaga et dans la gerboise brachyure. L'os de la cuisse qui est long comme les deux tiers du tibia, dansl'a- lagtaga , est ici plus long que le tibia ; les poils de la queue sont rangés de chaque côté comme les barbes d'une plume, ce qui est moins apparent dans l'espèce précédente; et la partie blanche de la touffe est beaucoup plus étendue. Comme dans l'alagtaga et dans la gerboise brachyure, tout le dessus du corps est d'un gris jaunâtre pâle, mêlé de brun, principalement vers la croupe; le dessous est d'un beau blanc, ainsi que les mains et les pieds. Il y a, de chaque côté des fesses, une bande blanche transversale légèrement con- tournée en croissant; mais ce qui caractérise principalement cette espèce, c'est que le museau, au lieu d'être blanc, est de la même couleur que la partie supérieure du corps , et que dans quelques sujets il a un trait blanc sur le front; quel- quefois aussion trouve une grande tache noire sur l'épigastre. La petite gerboise habite plus au midi que les deux es- pèces précédentes. On la trouve près de la mer Caspienne , dans des régions que l'alagtaga fréquente, et sur la partie in- férieure du Volga et du Rhymn , dans des contrées où se trouve aussi la gerboise brachyure. (desm.) GERBOISE DES PYRAMIDES. Voyez Gerbille pro- prement dite, (desm.) GERBUA. Voyez Gerboise, (desm.) GERCE , Teredo. Nom donné aux teignes qui, sous la forme de chenilles , rongent différentes étoffes. (L.) GERENDE. Nom d'un gros serpent du genre Boa, (b.) GERFAUT. V. le genre Faucon, (v.) GERGELIN. Il est probable que l'huile appelée de ce nom , dans l'Inde , est celle produite par la graine du Sé- same, (b.) GERGIDAN. Nom nubien d'une espèce de Sida {Sida muiica^ Deîil.), qui croît en Egypte et en Nubie, (ln.) GERGYG-EL-GAZAL. Nom donné, en Nubie, aune espèce de Rue, (^Rutaiuberculata^ Y orsh). (ln.) GERGYR. Nom arabe de k Roquette ( Brassica entca , L.). (Lî^.) G E 11 t2f) CERILLE. C'est la Chanterelle, (b.) GERLE. On donne ce nom au Spare mendole. (b.) GERLE. Nom nicéen du Spare smaris. (desm.) GERLÉ-BLAVIE. C'est le Spare - alcyon de M. Risso. (desm.) GERLESSO. Nom du Spare bilobé , à Nice, (desm.) GERMAINE , Gcrmaneu. Genre de plantes établi par Laniarck, mais dont Lhéritier a changé le nom en celui de Plectrante. (b.) GERMANDRÉE , Temnam. (ienre de plantes de la di-î dynamie gymnosjiennic et de la famille des labiées, dont les caractères consistent: on un calice monophylle , persistant^ campanule et à cinq dents ; une corolle monopétale , irrégu- lière , à tube cylindrique court j à lèvre supérieure nulle, k lèvre inférieure quinquéfide , ayant ses deux lobes latéraux redressés , et le lobe du milieu plus grand et échancré ou en- tier ; quatre étamines , dont deux plus courtes , ayant les fi- lamens saillans et arqués ; un ovaire supérieur, divisé en qua- tre parties , du milieu desquelles s'élève un style filiforme , arqué comme les étamines , bifide à son sommet et à stig- mates aigus; quatre semences nues , ovoïdes ou obrondes> situées au fond du calice. • Ce genre comprend des herbes , des arbustes , et même des arbrisseaux à feuilles opposées , et à fleurs axillaires ou terminales , dont la plupart appartiennentà l'Europe , surtout à l'Europe australe. Quelques espèces ont étéréuniesparWill- denow avec les Bugles (dont une forme le genre Moscaire de Forskaël ) ; mais il en reste encore plus de quatre-vingts dans les auteurs , dont les plus communes ou les plus sail- lantes sont ! La Germ ANDRÉE d'EspAGIse, Teucriuinfruticans, Linn., qui a les feuilles ovales, très-entières, velues en dessous, les fleurs axillaires et très-courtement pédonculées. Elle se trouve en Espagne, et fleurit pendant une partie de l'année. C'est un joli arbrisseau de deux à trois pieds de haut, que Ton cultive pour l'ornement dans quelques jardins. La Germandrée majiitime, Teuaium marum, Linn.^lle a les feuilles entières , ovales , aiguës , pétiolées , velues en dessous , les fleurs tournées d'un seul coté et disposées en grappes terminales. Elle se trouve sur les bords de la Médi' terranée. Son odeur est agréable, mais si pénétrante, qu'elle fait quelquefois éternuer : on la regarde comme tonique, céphalique et antihystérique. Quelques personnes sujettes aux maux de tête, mêlent dans leur tabac de la poudre de ses feuilles, et prétendent en éprouver un soulagement. L'odeur de cette plante attire tellement les Chats, qu'ils la détrui - XIII. 9 x3o G E R sent à force de se frotter dessus , si elle nVst garantie de leur* atteintes ; aussi l'appelle-l-on vulgairement Vherbe aux chats. La Germatsdrée a odeur de pomme , Temrium. massi- liense., Linn. Ses feuilles sont ovales, crénelées, rugueuses, cendrées ; ses fleurs en grappes terminales , tournées d'un seul côté, et son calice bilabié. Elle se trouve sur les bords de la Méditerranée , et répand , lorsqu'on la froisse , une odeur de pomme rainette. La Germ ANDRÉE SAUVAGE , Teucriiim scorodonia , Linn. Elle a les feuilles en cœur , dentelées , pétiolées , les fleurs disposées en grappes , tournées d'un même côté , et le ca- lice bilabié. On la trouve très-communément dans les bois, dans les lieux montagneux et arides. Ses feuilles, lorsqu'elles sont froissées, répandent une odeur fort peu agréable. Elles Fassent pour vulnéraires et bonnes contre l'hydropisie : on 'appelle vulgairement la sauge des bois. La Germandrée aquatique, Teucrîum scordhim., a les feuilles ovales oblongues , dentées , molles , sessiles, et les fleurs axillaires et géminées. Elle se trouve très-abondam- ment dans les marais, sur le bord des étangs et autres lieux aquatiques. Elle a une odeur forte qui approche de celle de l'ail, mais qui est plus agréable; sa saveur est amère. On la re- garde comme alexitère, antiseptique, diaphorétique,emména- gogue, mondificative et comme utile dans les fièvres malignes; on l'emploie avec succès pour prévenir et guérir la gangrène. La Germ ANDRÉE OFFICINALE, Teucrium chamcedrys., Linn. j dont les feuilles sont ovales , cunéiformes , dentées , créne- lées et pétiolées ; les fleurs ternées, les tiges couchées et ve- lues. Elle se trouve dans toute la France , sur les coteaux secs et' arides , dans les bois sablonneux ,',et est vivace comme les précédentes. Son odeur est légèrement aromatique , et sa saveur très-amère. Elle est tonique , stomachique , fébrifuge, incisive et emménagogue. On l'emploie principalement contre les fièvres intermittentes, la cachexie, les pâles couleurs , l'asthme pituiteux et la goutte ., sous le nom de petit chêne , qu'elle porte vulgairement, à raison de la forme de ses feuilles qui- approchent de celles du chêne. La Germ ANDRÉE BOTRIDE, Teuciium hotrys y Linn., a les feuilles multifides ; les fleurs axillaires , ternées et pédoncu- lées. Ell-e est annuelle , et se trouve en France , aux lieux secs , arides et pierreux. Son odeur est un peu aromatique , et ses propriétés sont celles de la précédente. La Germandree de montagne a les feuilles linéaires , lancéolées, très-entières, le bord replié, le dessous velu, et les fleurs en corymbe terminal. Elle est vivace , et se trouve sur les montagnes arides et pierreuses , où elle forme G E R ,3i clés touffes étalées sur la terre , et fort agréables lorsque les fleurs sont épanouies. La Germanduée tomenteuse , Teucrium pollum ^ Linn. , a les fleurs blanches , disposées en léte sessile presque ronde ; les feuilles oblongues , crénelées , scssiles , et les liges couchées. On la trouve dans les parties méridionales de la France ; clic fournit un grand nombre de variétés. Elle est vivace. La Germandrée thé , dont les feuilles sont ovales, lan- céolées, aiguës , très-entières, les pédoncules axillaires et triflores. Elle est vivace, et se trouve à la Cochinchine , où elle porte le nom de thé , cl où on l'emploie fréquemment en tisane contre les indigestions et les obstructions, (b.) GEJIMANO. On appelle ainsi le Seigle dans la Calabre, Ce nom lui a été donné parce que c'est Charles-Quiijt qui Ta fait venir d'Allemagne (Gcrmania)^ pour l'introduire dans cette contrée, (b.) GERME. C'est le rudiment d'un nouvel être qui n'est pas encore développé , ou qui adhère encore k sa mère. Ainsi une femme qui avorte , rejette le germe ^ les premiers linéa- mens d'un nouvel être, il y a de vrais et de faux germes. (^V. Embryon et Môle.) On nomnxe germe la cicatricule qui se trouve allachée au jaune de l'œuf ; c'est la matière pre- mière qui constitue le poulet, et que la semence du coq vi- vifie. Les plantes on^ aussi leurs germes ou leurs rejetons, et les botanistes donnent encore ce nom aux premiers rudimens de la fleur , ou même aux boutons à fleurs. Consultez les mots Plante, Fécondation, Génération, Semence, etc. Nous ne connoissons aucun animal parfait , ni même au- cune plante mono et dicotylédone, qui ne prenne naissance d'un germe préexistant, ou d'une graine , d'un œnf ou gem- mule quelconque. A l'égard des très-petits animaux, tels que les infusoires et autres espèces microscopiques , et les moi- sissures des genres muror ^ tisiilugo , pucci'nia ^ etc. , il est cer- tain que leur excessive ténuité soustrait à notre vue ce qui se passe dans leur production. Mais est-ce donc un motif bien concluant pour rejeter toute espèce de germe , d'ovule, de graine ou poudre fécondante chez eux ? Quand nous voyons un lycopcrdon (ou vesse-de-loup) répandre des milliards sans doule de grains de poussière, dont chacun est considéré comme une semence que l'air disperse au loin , pourquoi n'en seroit-il pas ainsi ^.*t ♦r.nt de moisissures et d';tutres plantes cryptogames 'f et s'il en est ainsi , quelle difficulté d'admettre qu'il en peut être de même pour des animalcules microscopiques des eaux .^ Mais, répondra-t-on , la nature ne peut-elle pas créer ces i3:i G E R animalcules , par sa seule force active , sans germes aniëcé- dens ? Comme nous ignorons quelles sont les puissances ou les bornes des facultés de la nature , il serolt téméraire de nier qu'elle puisse le faire ; aussi nous ne débattons point la question du pouvoir , mais seulement nous établissons que l'analogie , la grande et constante marche de la nature dans toutes les espèces assez considérables pour être bien obser- vées, nous montre qu'il y a des germes , des œufs préexis- tans , et cela sans exception dans ces races d'animaux et de végétaux. On seroit ridicule aujourd'hui de prétendre que les mites ou les vers s'engendrent spontanément dans un fromage ou de la chair gâtée, après toutes les expériences de Rédi , de Yalisnieri, etc. Soutenir avec Rudolphi ou d'autres auteurs, que les vers intestinaux se produisent par génération sponta- née dans noscorps , et décrire cependant comme ils l'onlfait eux-mêmes , les organes sexuels de plusieurs espèces , les ovaires d'autres espèces, telles que les taenias, me paroît une contradiction bien plus choquante que de dire que ces parasites engendrent à la manière accoutumée d'autres vers. Toutefois , un germe ou embryon représente comme en très-petite miniature , l'Individu animal ou végétal qui doit s'en développer. Or , de quelque manière qu'on le suppose, si la femme contient le germe ou l'œuf du fœtus , celui-ci devra receler déjà les germes des individus qu'il produira à son tour , et ces germes en contiendront d'autres ainsi em- boîtés sans fin , comme des boîtes les unes dans les autics ; ou bien il faudra que chaque femelle crée et produise elle- même ses germes. La première hypothèse , celle de l'emboîtement , a été soutenue par Charles Bonnet, de Genève , et nous montrons à l'article GÉNÉRATtON , combien elle est improbable ; la seconde est plus simple ou plus naturelle, mais n'en reste pas plus explicable. En effet , comment toutes les parties de l'œil d'un embryon s'organisent-elles dans un germe , dans un ovule excessivement petit? Comment toutes les parties d'un poulet sont-elles si savamment agencées dans l'œuf, et précèdent-ellesmême la fécondation du mâle, comme l'ont montré Haller, SpallanzanI , etc.? C'est ici qu'il faut s'écrier, 6 profondeur de la toute puissance dmne ! car jamais, à notre avis , nous ne pourrons pénétrer les obscurités d'un si mer- veilleux mystère. Qu'on dissèque donc un animal , une mouche , un ciron , avec tous les détails de son organisation , comme l'ont fait Swammerdam et Lyonnet , et qu'on ose soutenir ensuite que des matières en putréfaction, que le hasard, que des mouveitiens sponianés de la matière atténuée, ont fabriqué G E R p33! rocil de ce cîron , les paUes ol les ailes de cette mouche avec tant d'industrie et d'appropriation à leurs besoins! il me semble que c'est le comble de toute absurdité. Qu'il y ait des germes vicies , monstrueux ; qu'on puisse former des races diverses par le mélange des espères , ce sont des questions traitées aux articles Monstre , I)i;nT:>;ÉnATiON, Race, Espèce et Variété. Cousuttcz aussi les autres renvois indiqués après (génération. (vire\.) GERMK. F. Semence, (tol.) GERMER (SAINT). C'est l'un des noms vulgaires du grand Pluvier, (desm.) GERjNfER. Nom donné , en Allemagne , auxVERATRUM, s.uivant Willdenow. (i.N.) GERMESCHEK. Nom donné à la Mancienne , Vibur-> niim lanUina , L., en Turquie, (ln.) GERMON. Nom duDArpum, selon Duhamel, (desm.) GERMON, 0/nw«. Poisson du genre Scombre , que Çuvier regarde comme devant servir de type à un sous-genre qui différeroit de celui des TiiONS. par la longueur extraor- dinaire des nageoires pectorales, (b.) GERNOTTE. Espèce de MiLLETsauvage que leshabitars des rives du Sénégal récoltent pour leur consommation, (b.) GÈROFLE. V. Girofle. (B.) GEROFLEE , Caryophylœns. Genre de vers intestins éta- bli par Goëze , et qui a pour caractères: un corps cylindri-' que, court, obtus postérieurement, et termiué antérieure- ment par une bouche large et frangée.* Ce genre ne contient qu'une espèce , qui a été vue par Goè/.e et par Blochdans les intestins despoissons deau douce, et principalement dans ceux des carpes el des brèmes. Cet ani- mal a la vie plus tenace que la plupart des vers intestinaux, paroit fort rare , et son histoire est inconnue, (b.) CÉROFLIER AROMATIQUE. V. Giroflier, (d.) GERONTOPOGON {Barbe de vieillard, en grec). Ges- ner donnoit ce noui au Salsifis des prés( Tragupo^on pralen- sis , L. ), à cause des longues aigrettes qui couronnent les graines. Linnseus , en abrégeant ce nom, en fait celui de Geropogon ( F. ce mol.) , qu'il applique à un genre très-voi- sin des Tragopogons , et auquel il convient aussi bien, (lîv.) GEROPOGON, Geropogon. Genre de plantes de la syn- génésie polygamie égale , et de la famille des chicoracées : ses caractère* sont : un calice simple , oblong , polyphylle , égal ; un réceptacle garni de paillettes et de demi-fleurons ligules et dentés à leur sommet. Les semences de la circonférence sont surmontées de cinq arêtes , et celles du disque d'une aigrette plumeuse. Ce genre , aussi appelé Salsîgra.me , s,z rapproche , pour x34 O E R le port et les qualités, de celui des Salsifis. Il renferme trois espèces , qui sont des plantes annuelles ou bisannuelles des p irties méridionales de l'Europe , que leurs noms caracté- risent assez , car elles s'appellent les Géropogons glabre , VELU et CALYCULÉ. (B.) GERRAH. Nom égyptien du Busard de marais, (v.) GERRE, Foy. Gerkis. (desm.) GERRES. Nom vulgaire du Spare smaris. (b.) GÉRÎFALCO ou GIRIFALCO. Noms italiens du Ger- faut. (V.) GERRIS , Gerris. (Gerre, Dum. ) Genre d'insectes, de Tordre des hémiptères, section des hctéroplèrcs , famille des géocorises , ayant pour caractères : les quatre pieds pos- térieurs insérés sur les côtés de la poitrine, très-é cartes entre eux à leur naissance , longs , grêles , avec les deux crochets de l'extrémité des tarses très-petits et situés dans une fente latérale ; ceux de la seconde paire très-éloignés de ceux de la première , qui sont petits et font l'office de pince ; antennes filiformes ; gaine du suçoir de trois articles. On donnoit le nom de gerres à de petits poissons , et c'est probablement de là que vient celui de gerris , employé par Eabricius. Le genre qu'il désigna d'abord ainsi , étoit com- })Osé d'insectes très-disparates quant à leurs caractères et à eurs habitudes. 11 étoit donc nécessaire de le réduire, et c'est ce que je fis dans mon Précis des caractères génériques des insectes. La punaise nayade de Geoffroy, et d'autres hémiptè- res analogues, conserv'èrent seuls la dénomination générique de gerris. La punaise aiguille., de cet auleur, devint le type d'un nouveau genre , celui àliydromètre. Schellenberg le réu- nit au précédent , et donne à cette coupe le nom d aquarius. •f 'ai, depuis, établi aux dépens du premier, le genre vélie. Fabricius , dans son Système des rhyngoles ., a suivi Schellen- berg; mais en substituant à la dénomination A''aquanus, celle iVhydronietra., il a formé avec quelques-uns de ses gerris , les genres berytus elernesa. Enfin , celui des gerris ainsi restreint, se compose d hémiptères, offrant les caractères essentiels des lygées., mais dont le corps est filiforme , et dont les pieds , ainsi que les antennes , sont très-menus et fort longs. On observe dans les gerris tm corps ellipsoïdal et allongé, jnême presque linéaire ; une tête triangulaire, avec des yeux ]>resque globuleux et très-saillans, sans petits yeux lisses ap- parens ; un corselet allongé , rétréci en devant, et dont l'ex- trémité postérieure se prolonge pour former l'écusson ; deux éiytrcs étroites , croisées l'une sur l'autre , ressemblant à deux ailes épaisses , presque opaques , à nervures assez grosses ; deux ailes membraneuses , de la longueur de ceg élylres , sous lesquelles elles sont pliées ; deux pattes en devant. O E R ,35 courtes , (lont la jambe et le tarse sont plies sous la cuisse ^ et dont les crochets des tarses sont apparens , petits, iné- gaux, et situés sous rexlrcinité du dernier article, qui est arrondi au bout ; on voit que les quatre pattes postérieures naissent des côtés du corps, dont elles s'écartent considéra- blement; que leurs hanches consistent en deux pctiis arti- cles ; que leurs cuisses sont très-longues , et que les jambes et les tarses se confondent ; les crochets de ces tarses ne pa- roissent pas , du moins à la vue simple. L'anus des gerris offre une échancrure avec un mamelon au milieu. 11 est peu de personnes qui n'aient eu occasion de voir des gerris ; la surface des eaux dormantes , même des rivières et des ruisseaux, présente souvent dans l'été une assez grande quantité d'insectes noirs, à corps délié et allongé , qui na- gent avec une agilité extrême , en se servant de leurs pattes postérieures, sans s'enfoncer; mais qui ont surtout un mouve- ment remarquable , et qui les fait avancer par secousses: ce sont des rames qu ils poussent conlinuellement en arrière. Ces insectes appartiennent à l'espèce des gerris la plus commune , celle des lacs, gerris lacustris. Un grand nombre d'oiseaux, les aquatiques principalement, ont les plumes de la partie inférieure du corps satinées et lustrées , afin que l'eau puisse couler dessus. Les gerris ont (juelque chose d'analogue. Leurs côtés et leur surface infé- rieure sont couverts d'une matière très-fine , que l'on peut enlever parle frottement , dont la couleur est changeante, et qui, vue sous l'aspect le plus favorable pour la lumière , est d'un cendré blanchâtre ou argenté, et luisante comme du .salin. Son usage est probablement d'empccher le corps de 1 insecte d'être mouillé; l'eau, du moins , n'a pas de prise sur les parties qui sont pourvues de cette matière , tandis qu'elle en a sur les autres, c'est-à-dire, la surface supérieure du corps i comme l'on peut s'en convaincre en y plongeant l'insecte à plusieurs reprises. Degeer est, de tous les entomologistes, celui qui a le mieux étudié les gerris. Il en a observé, dans la Suède , trois espèces » ou du moins trois variétés. La première est aptère et paroît au printemps, après avoir probablement , suivant lui , passé l'hiver sous la glace , peut-être dans la fange , pour se mettre à l'abri de la rlgueur.du froid. On est porté à croire que ces gerris , dépourvus d'ailes , ne sont pas des larves ou des nymphes , mais des Insectes parfaits , en ce qu'ils s'ac- couplent dans cet état. Degeer dit n'avoir jamais vu de mâles plus ardens que ceux de celte, espèce ; car sitôt qu'ils rencon- troient quelques femelles, ils ue finlssoient pas de s'y atta- cher, en sorte que toute la journée il y cul des accouplemcus s3.6 G E R tomme s'ils n'eussent été occupés que du soin de la propa- gation de leur espèce. Le mâle , dans l'accouplement, se fixe sur le* dos 'de la femelle, dont il embrasse le corselet avec ses pattes antérieures , et la lient ainsi assurée. Il fait ensuite sortir de son derrière un petit corps noueux , qu'il coule vers celui du ventre de la femelle; celle-ci, paroissant quelquefois fâchée de ses caresses, parce qu'il ne lui laissoit presque point de relâche , faisoit alors toute sorte d'efforts pour s'en débar- rasser, soit en élevant le devant de son corps, soit en se ser- vant de ses patres de devant pour le renverser , au moyen de quoi elle parvenoit quelquefois à le chasser ; iftaisleplus sou- vent il tenoil bon , et se laissoit culbuter avec elle , sans pour cela lâcher prise. Placés sur Teau , ces insectes y nagent ordinairement en se. «enant élevés sur leurs pattes , de façon que le corps ne tou- rbe point à l'eau. Ils sont carnassiers , et se nourrissent d'in- sectes qu'ils peuvent attraper. Degeer leur a souvent jeté des cousins ; ils sautoient dessus , s'eïi saisissoient avec les deux fourtes pattes, etintroduisoient la pointe de leur trompe dans le corps de cette proie , pour la sucer. Quelquefois même deux ou trois individus s'en dispuloient la possession. Ecrasés , ces gerris répandent uue odeur désagréable comme celle des punaises de nos appartemens. Le ventre des femelles est rempli d'un grand nombre d'œufs blancs et d'une forme très-allongée. Les mâles sont un peu plus petits que les individus de l'autre sexe. Ce gerris «/j/ère ressemble beaucoup à ceux que l'on trouve plus tard , et qui ont des ailes. Le corps est un peu plus petit , et ses pattes , suivant Degeer, sont proporlionnelle- jnent plus courtes. Sa couleur , en dessus , est d'un noir-brun tirant sur le vert; le corselet est plus brun. Le dessus du corps et ses côtés sont d'un cendré blanchâtre , changeant et satiné ; chacun de ces côtés a une ligne longitudinale de traits d'un brun clair ; mais cela se remarque dans presque toutes les espèces. Les antennes et les pattes sont d'un brun obscur. Degeer n'a pas été du sen.tinient de Geoffroy à l'égard de l'état où se trouvent les gerris lorsqu'ils s'accouplent. Ce der- nier pense qu'il y a union des deux sexes, avant qu'ils aient ^ cquis des ailes et des étuis. La seconde espèce de gerris , que le Réauniur suédois a rencontrée en Suède , et qui est très-commune en France, est sa punaise a(fuatiqiie ^ très-allongée, ailée ^ d'un brun noi'_ rdtre , à pâlies antérieures courtes. Sa troisième espèce est plus grande et plus allongée que la précédente. Ses pattes sont noires, tandis que celles de î'au- G E R ,-.7 tre sont brunes, du moins en majeure partie. Son derrière est garni de deux pointes Irès-dislinctcs , situées une de cha- que côté , et aussi longues que la petite division du milieu. 11 nous a paru que les nervures des élytres étoienl noires , çt non d'un noir-brun et verdâtre, ainsi que les élytres de la seconde espèce. • Les petits de cette troisième sorte de gerris paroissont sur les eaux au mois de juillet , et y courent aussi vite que les individus qui ont subi toutes leurs métamorphoses. On en voit d'abord qui ne sont pas plus gros qu'un grain de sable. Leur figure est ovale ; leur tète, leurs yeux et leurs antennes sont gros; le premier segment du corselet a deux taches noi- res et luisantes ; sur le second , qui est grand , sont deux pla- ques noires et doubles , ou les germes des élytres et des ailes; l'abdomen est fort court, et comme comprimé; aussi les pattes postérieures semblent-elles être si(uées à l'anus. Tout. le corps est un peu velu, d'un brun obscur, excepté le fond du corselet et de la poitrine , qui sont d'un gris verdâtre. Le corps s'allonge avec Tâge, les antennes, et les pattes surtout, sont alors proportionnellement plus grosses que dans l'in- secte parfait. Le corselet .est à peu près tel qu'il sera tou- jours. Les rudimens des élytres sont apparens et élevés ; mais le ventre est toujours très-court. l<'animal est alors en état de nymphe. Nous ne prononcerons pas à l'égard de la première espèce de Degeer ou de celle qui n'a pas d'ailes , faute d'observa- tions suffisantes; mais nous n'hésitons pas à regarder la se- conde et la troisième comme distinctes. Nous les caractéri- sons de la manière suivante : Gerris des lacs, Gem's lamsiris ^ E 2. 6. de ce Dict,, Uydronietra hicustris , Fab. ; d'un noir-brun verdâtre en des- sus ; pattes brunes; mamelon terminal de l'anus saillant. Gerris des marais , Gcm's puludum ; hydrometra paiudum , Fab. ; d'un noir-brun verdâtre en dessus ; pattes noires ; di- visions latérales de l'anus coniques , aussi longues que le «Mimclon du milieu. Le Gerris des fosses, Gerris fossaium hydrometra fossa- rum , Fab., est d'un noir-brun en dessus, avec les côtés du corselet et une ligne dans son milieu rougeâtre. Cette espèce se trouve aux Indes orientales. V. les ar- ticles VÉLiE et Hydromètre. GERSTE. Nom de TOrge , en Allemagne, (ln.) GERTE. Nom qu'on donne , en Sénégal , suivant Adan- son , à I'Aracoide ou Pistache de terre, (ln.) GERUMA, Gemma. Plante d'Arabie , dont Forskael a décrit les parties de la fructification. Son calice est mono- i38 G E S phylle , persistant et à cinq dents ; sa corolle consiste en cinq pétales; ses étamines sont au nombre de cinq, et in- sérées sur le bord d'un anneau épais qui environne l'ovaire; le pistil est composé d'un ovaire supérieur, globuleux, en- foncé dans lanneau, surmonté d'un style à trois stigmates cunéiformes et écliancrés. Le fruit est une capsule ovale, à quatre logiis, qui s'ouvre en quatre valves, et qui contient , dans chaque loge , deux semences , insérées dans une pulpe blanche. Une de ces semences avorte souvent. Les feuilles de cette plante sont alternes , ovales oblon- gues et légèrement dentées, (b.) GERYD. F. Nakhleh. (ln.) GERYONIE, Geryonia, Genrs établi par Péron aux dé- pens des Méduses, mais réuni par Lamarck aux DianJées du même auteur. Les geryonies de Cuvier sont différentes de celles-ci. Elles n'ont ni bouche centrale , ni cavités ouvertes pour loger les ovaires, (b.) GERZERIE. Nom de I'Ivraie, dans quelques endroits. (LN.) GERZEAU et NIELLE. Noms vulgaires de I'Agros- ÏÈME DES BLÉS. (LN.) GESIA-SÏOPA. L'un des noms polonais de TAgri- PAUME. (ln.) GESIER. C'est l'estomac proprement dit des oiseaux. ( V. Estomac. ) Après le jabot membraneux, première poche ou sorte de de dilatation de l'œsophage de plusieurs oiseaux, des grani- vores surtout , et dans laquelle les graines se ramollissent et s'humectent , la nourriture descend dans une seconde poche. G'est le ventricule succenturié ou Jabot glanduleux, car il y a des glandes qui sécrètent une sorte de suc propre à aider la digestion des graines les plus dures. Enfin la nourriture passe dans le gèder ou vrai estomac. C'est une cavité arrondie , comprimée sur ses côtés , formée extérieurement d'une mem- brane venant de la péritonéale; pais il y a deux muscles ro- bustes dont les fibres s'insèrent en rayonnant , sur deux ten- dons plats qui forment les surfaces latérales de cet estomac ; enfin , la membrane interne est d'un tissu dense , mais fila- menteux ou villeux à sa surface qui est aussi ridée et rugueuse. Les oiseaux de proie ou rapaces , et les carnivores aquati- ques, ont un gésier dont les majcles et les tendons sont foiblesj mais, au conircure, les granivores en ont de très-robustes. Ces organes musculo-tendineux jouer.', un grand rôle dans la digestion de ces oiseaux ; car après que les graines déjà ramollies sont tombées dans le gésier , les deux muscles se n K s ,39 resserrent , brisent , compriment, froissent ces alimens et les réduisent en bouillie. On sait que des matières très-dures, des tubes de fer même sont aplatis dans le gésier de plusieurs gallinacés : de là vient qu'on dit que Taulruche digère le fer. Les oiseaux granivores , pour faciliter le broiement , ava- lent de petits cailloux qui aident à la trituration de ces graines. ( F. Oiseau. ) (virey.) GESNERE , Gesnerla, Genre de plantes de la didynamie angiospermie, et de la famille des campanulacées , qui offre pour caractères: un calice monopliylle, supérieur, persistant, divisé en cinq découpures pointues ; une corolle monopétale, campanulée , courbée , à limbe partagé en cinq découpures inégales et ouvertes; quatre élamines courbées, dont deux un peu plus courtes : un ovaire inférieur , turbiné , aplati en dessus , duquel s'élève un style à stigmate en tétc ; une cap- sule turbinée, couronnée par le calice, divisée intérieurement en deux loges, et qui contient, dans chaque loge, des semences menues et nombreuses. Ce genre renferme une quinzaine d'espèces , toutes origi- naires des Antilles , dont les feuilles sont alternes , et les fleurs pédonculées. Une seule de ces espèces est cultivée dans les jardins de Paris ; c'est la Ge.snère cotonneuse , dont les O'uilles sont ovales , lancéolées , crénelées , hérissées ; les pédoncules la- téraux très-longs et corymbifères. Elle vient de Saint-Domin- gue , où elle s'élève à plus de trois pieds. J'ai découvert en Caroline, cinq à six belles espèces de ce genre , la plupart alors inconnues aux botanistes , mais dont la culture sera presque impossible en Europe , attendu qu'elles ne croissent que dans les terrains inondés pendant l'hiver, et arides pen- dant Tété, (b.) GESNERIA, Genre consacré par Plumier à la mémoire de Conrard Gesner , l'un des botanistes les plus célèbres du seizième siècle , qui fit sentir le premier l'importance des caractères tirés de la fleur et du fruit. Linnreus adopta ce genre; depuis il a subi quelques modifications. {V. C\tiilla et Columnea). On a proposé de le faire sortir de la famille des Campanulacées^ pour en former une particulière avec le Bes- RIA et divers autres genres voisins de celui-ci. Les carac- tères de cette nouvelle famille sont : fruituniloculairc, graines sur deux placentas pariétaux ; ovaire entouré d'un disque hy- pogyne ; étamines en nombre différent de celui des lobes de la corolle , quoique insérées dessus ; calyce recouvrant en partie l'ovaire. ( V. (jESNÈre. ) (ln.) GESNÉRIÉES. Famille de plantes , établie par Richard i4o G E S aux dépens des Campakulacées. Elle a pour type le genre Gesnère. (b.) GESSiffiMBILLA,G7ÎESEMBILLA ou GHESiF-M- BILLA. Arbre de Ceylan, qui est VEmhelia deBurmann et de Jussien, {V. ce mot. ) , le Rîhesioïdcs de Linnœus, et peut- être V Antidesma-ghesczmbilla de Gœrtner. (ln.) GESSE, Lathynis , \àxïxï. (^diadelphie âecandrie.') Les gessea se rapprochent beaucoup des Poïs et des Vesces. Elles ont les feuilles alternes, ordinairement ailées sans impaire, avec des folioles peu nombreuses , attachées à des pétioles termi- nés en vrille. Ce sont des plantes la plupart annuelles et in- digènes de l'Europe. Quelques-unes sont cultivées comme fourrage, ou même pour la nourriture de l'homme ; plusieurs servent à orner les jardins; les autres ne sont propres qu'a figu- rer dans les écoles de botanique. On en compte une quaran- taine d'espèces qui composent un genre de la famille des Lé- gumineuses, dont les caractères sont : un calice en cloche et à cinq découpures; un étendard redressé, arrondi, plus, grand que les ailes et la carène ; dix étamines réunies par leurs filets en deux corps; un style aplati, coudé, élargi s,upéricuvement, et couronné par un stigmate légèrement pu- bescent. Le fruit est une gousse allongée , cylindrique ou com- primée, renfermant plusieurs semences. Les larges stipules de presque tous les/^o/i-, et les folioles petites et nombreuses des vesces, peuvent servir à distinguer ces deux genres des gesses. ( La Gesse vulgaire ou domestique , Lathyms satmis, Linn. , vulgairement le pois-gesse , est une plante annuelle , qui croît naturellement dans les bois et les champs, en France, en Italie, en Espagne , et que l'on cultive en grand pour sa graine, dont on nourrit la volaille , les pigeons, et pour le fourrage qu'elle fournit aux bestiaux. Il y en a deux variétés ; Tune à fleurs bleues, à courts pédoncules et à gous- ses moins larges, n'ayant qu'une simple gouttière sur le dos ; l'autre à fleurs et à fruits blancs, improprement appelée len- tille d Espagne, ou pois breton ; celle-ci se mange en vert comme les pelits-pois, et sèche, elle fait une bonne purée. Sa gousse est ovale, comprimée , avec deux bordures ou ailes membra- neuses à sa suture dorsale. Cette variété s'élève un peu plus que l'autre, c'est-à-dire , à deux pieds environ. L'espèce a ses fleurs solitaires sur c^iaque pédoncule , des vrilles à deux feuilles , et des folioles étroites, lancéolées et nerveuses. Ses semences sont un peu anguleuses. On donne quelquefois le nom de Jarosse à cette plante , nom qui appartient spécialement à la suivante. La Gesse chiche a les feuilles de deux folioles ; les pédon- cules à une seule fleur rouge, les légumes ovales et canali,- OES ,4, culés. Elle est annuelle comme la précédente , à laquelle elle ressemble beaucoup. On la cultive dans le midi de la France et en Espagne , pour ses fruits qui se mangent sous le nom àf peli/s-poîsrhiches, dcjtirosse. Dernièrement il a été reconnu que sa graine , introduite dans du pain, avoit causé des maladies , et même la mort , à ceux qui en avoient mangé ; fait qui est, en ce moment, l'objet des recherches de la bo - ciété d'Agriculture de la Seine. lia. GrESSK DT.SVRÉS, Laihynis pratffnsîs, Lvnn., forme un excellent pâturage pour les chèvres, les moulons et les che- vaux ; c'est une plante vivace et rampante , qui se multiplie aisément d'elle-même. On la trouve en Europe, dans les prés humides , les lieux couverts et les haies. Elle a des fleurs jau- nes réunies au nombre de trois à huit sur chaque pédoncule ; des vrilles ordinairement simples,, des stipules en fer de (lèche, et des feuilles composées de deux folioles lancéolées et mar- quées de trois nervures en dessous. Ea Gesse tubéreuse , vulgairement marjon , mégitson , gland (le terre 1 LaiJiyrvs tuberosus , Linn-, croît d'elle- même parmi les grains, en France, en Italie, en Allemagne. Elle (leurit en juiij el juillet. Sa fleur est purpurine et odo- rante. Le raêm» pédoncule en porte plusieurs. Ses feuilles sont formées de deux folioles ovales, au milieu desquelles s'élève une vrille partagée en deux. Dans beaucoup de P"ays, on recherche celle plante pour sa racine , qu'on vend au marché et qu'on sert sur les tables. Cette racine, qui con- tient du sucre et une fécule , a la forme d'un gland, la pe^a noire et la chair blanche ; elle se mange cuite sous la cendre et dans l'eau; sa saveur est celle de la châtaigne Elle se plaît dans les terrains frais , légers. C'est par erreur qu'on a cru qu'on la cullivoil, ce qu'il ne paroît pas possible de faire avec profit , à raison de la foiblesse de son produit ; on se contente de la ramasser à la suite des labours. Un assole- ment bien combiné la fait disparoîlre en peu d'années, comme toutes les autres mauvaises herbes ; de sorte qu'elle devient de plus en plus rare. Les cochons en sont très - friands, et la rechercher\^ avec grand soin : aussi on n'a qu'à inlroiluire ces animaux dans les terres à blé, quand on veut y détruire cette plante. Toute sa tige est mangée avec avidité par les chevaux, les bœufs el les chèvres; elle convient surtout aux moulons. La Gesse odora.nte, vulgairement pois de senteur, pois odorant, Lathyriis odoratiis , Linn., est celle 'de toutes qui est la plus connue, el qu'on cultive le plus communément dans nos jardins. La beauté de ses fleurs, leur variété el leur par- Ua G E S futn agréable , lui valent cette préférence. Elle est originaire de Sicile et de l'île de Ceyian. Sa tige grimpante, anguleuse et légèrement velue, s'élève à la hauteur de trois ou quatre pieds. Elle est garnie de feuilles composées de deux folioles ovales- oblongues; leur pétiole commun se termine en une longue vrille rameuse. Les pédoncules sortent des nœuds , et chacun d'eux soutient deux grandes fleurs, dont les éten- dards sont d'un pourpre obscur , les ailes et la carène d'un bleu clair ; il y en a une variété à fleurs entièrement blanches, et une autre qui a l'étendard d'un rouge d'œillet , arec la ca- rène blanche, et les ailes d'un rouge pâle. Les gousses qui: succèdent à ces belles fleurs sont oblongues , velues et gon- flées , sans être noueuses ; elles contiennent quatre ou cinq semences presque rondes, et qui ressemblent à despois. Cette plante est annuelle. On l'élève en pots ou en pleine terre , et on en sème la graine en automne ou au printemps. La Gesse d'Espagne, Lathyms clymenum, Linn,, et celle de Tanger, Lathyms iingiianus^ Linn. , toutes deux annuelles, méritent aussi d'être cultivées pour la vive couleur de leurs fleurs, qui sont rouges et bleuâtres dans l'une, et d'un pour- pre violet mêlé de rouge clair dans l'autre. La première es- pèce s'élève à deux pieds; elle a plusieurs folioles alternes, des stipules dentées, des vrilles rameuses, et des pédoncules qui portent une ou deux fleurs. Dans la seconde, les vrilles sont à deux feuilles, les stipules presque en fer de flèche, et les folioles alternes et lancéolées. Cette espèce atteint la hauteur de quatre à cinq pieds , et offre le plus souvent deux fleurs sur chaque pédoncule. La Gesse sauvage ou des bois, Lathyms sybestris^ Linn., a des tiges longues de trois ou quatre pieds, ailées, rameuses, traînantes ou grimpantes; les feuilles ont deux folioles faites en lame d'épée, et un peu nerveuses; les stipules sont lan- céolées, avec un appendice, et les vrilles divisées en trois ; les fleurs grandes et d'une belle couleur rose ou pourpre , naissent quatre ou six ensemble, sur de longs pédoncules axillaires. On trouve cette plante en Europe , dans les bois , les lieux couverts et les haies. Elle est vivace, ainsique la sui- vante, qui n'en est peut-être qu'yne variété. Son herbe four- nit un bon fourrage pour les vaches , les moutons. Ses se- mences sont nutritives. La GRANDE Gesse ou Gesse à larges feuilles, Lathy- ms latifolius^ Linn. , est la plus belle de toutes; elle porte des grappes de fleurs pourpres, très-grandes, réunies au nombre de huit à douze sur le même pédoncule , et qui paroissent en juin ou juillet; sa racine est vivace, et chaque année elle pousse au printemps des tiges nouvelles, qui sont fortement G E s ,43 ailées aux entre-nœuds , très-rameuses, ets'élevantau moyen d'un appui , jusqu'à quatre ou cinq pieds. Les fiMiilles qu'elles porienl sont garnies do stipules doubles, et compo- sées de deux folioles ovales, allongées, très-nervcnses, échan- crées au sommet, avec une petite pointe; chaque pétiole est surmonté d'une vrille rameuse Ires-longue. On trouve celte belle plante dans quelques parties de l'Europe ; maison ignore le pays dont elle est originaire. Elle est cultivée dans les jar- dins. Pour en jouir avec agrément, il faut la placer au pied d'un treillage, ou lui en fairq un exprès. Elle ne craint point la ge- lée , d«re plusieurs années, d'où lui'vient le nom depoi'seter- Tiel ^ poisiHoaoe à bouquets; mais elle ne porte des fleurs qu'au bout de trois ans. Elle demande une bonne teiTe et l'exposi- tion au soleil. Les gesses sont en général des plantes peu délicates et qui n'exigent pas beaucoup de soin. Si on les sème en automne, il faut choisir une terre légère et une exposition chaude; elles fleuriront de bonne heure au printemps suivant. Celles que l'on sèuie dans cette dernière saison, ont besoin d'une expo- sition ouverte, et peuvent d'ailleurs être placées dans tous les sols, pourvu qu'ils ne soient pas trop humides. Elles se coupent d'assez bonne heure pour qu'il soit possible de les remplacer de suite par du chanvre, de la camelinc, des ha- ricots , etc. Elles »e souffrent point la transplantation , et la plupart sollicitent un appui quand elles commencent à s'éle- ver. Outre les ressources qu'elles procurent comme fourrage et comme aliment, quelques espèces, telles que la graiide gesse et celle des huis , peuvent encore être employées comme engrais , en hs enfouissant jeunes dans la terre, où elles se décomposent. Ija gesse vulgaire est cultivée avec autant d'avantage tpie de succès dans les provinces du sud et du sud-ouest de la France. Elle n'est délicate, ni sur le choix de la terre, ni sur celui du climat ; son produit est assez abondant dans le terrain le plus médiocre, pour dédommager le cultivateur de ses avan- ces et de ses soins. Elle jouit de l'importante propriété d'é- touffer par son ombre les mauvaises herbes qui infectent les champs, et peut être substituée auxfromens qui ont péri par les intempéries de l'hiver. On sème la gesse vulgaire comme les pois. Après les la- bours ordinaires, on répand la semence et l'on herse. La forme anguleuse de la gesse lui servant , pour ainsi dire , de défense contre l'avidité des pigeons, le cultivateur peut .se flatter de voir sortir de la terre presque autant de tiges qu il lui a confié de germes ; et s'il les fauche avant la tloraison , ,U G E s il peut compter sur ane récolte aboildante pour la fin de juin de l'année suivante. Cette gesse e^st employée comme fourrage et convient à tous les bestiaux; les bœufs, les vaches , les chevaux la man- gent avec un grand plaisir; mais elle fait surtout les délices de la brebis et du mouton. Quant à sa graine^ l'habitant de la campagne dans les provinces dont j'ai déjà parlé , s'en nourrit, en sec, pendant une grande partie de l'année. Ce n'est pas un mets délicat, il est vrai; entier, il est pour les estomacs débiles d'une digestion laborieuse , parce que son enveloppe est épaisse et dure; mais converti en purée, il n'est pas plus fatigant pour l'estomac que la plupart des autres graines légumineuses. L'objet auquel je destine plus particulièrement le pois-gesse), c'est à la nourriture, ou plutôt à l'engrais des cochons. Sous ce dernier point de vue, il semble, à tous égards, devoir être préféré à l'orge ou à l'escourgeon. Il n'est guère d'ar- pent semé en orge, du moins je n'en ai jamais vu, qui pro- duise une récolte de douze sctiers; en outre la partie su- crée, plus abondante dans \c pois-gesse que dans l'orge, le rend bien plus analogue que celle-ci à la constitution, au tempérament du cochon; enfin son fourrage, mis en com- paraison avec la paille de l'orge , doit encore lui mériter la préférence. ^ La gesse sècbe étant très-dure, il est nécessaire, dans les cantons où le bois n'est pas cher, de lui faire subir quelques degrés de cuisson avant de la présenter aux porcs; dans les endroits où le bois est rare , il faut faire passer les gesses sous la meule , et mêler la farine grossière qu'on en tire avec les autres alimens qu'on destine à la nourriture ou à l'engrais des cochons, (d.) GESSEN. Nom du Frêne, en Bohème, (ln.) GESSEïTE. C'est la Gesse chiche, dans quelques lieux, (b.) GESSO. Nom italien , pm-tugais , etc., du Gypse ou Pierre àp lâtre. (ln.) GESTATION. C'est le temps pendantlequel les embryons demeurent dans le sein maternel. Les animaux ovipares n'ont pas Aq gestation proprement dite, puisque les œufs sortent de leurs ovaires aussitôt qu'ils sont formés. Les faux vivipares , tels que la vipère, la salamandre, les chiens de mer, etc., ont un temps de gestation plus ou moins long, suivant les circons- tances de la nutrition , de la chaleur ou de la force vitale des individus; car souvent aussi ils pondent des œufs. Dans les quadrupèdes vivipares, la durée de Ia gestation varie selon les espèces et les genres. Les chameaux portent G E s ,^5 près de onze mois et demi; chez la cavale et Tânesse , l.-ïges- taliun dure onze mois; chez les breufs elles buffles, neuf mois; dans le genre des cerfs, des rennes, des élans, huit mois; chez les grandes espèces de singes , neuf mois, comme dans la femme; et chez les petites, six ou sept mois; dans l'élé- phant, les cétacés, dix mois, et neuf chez le morse : les cha- mois, les gazelles , portent cinq mois, comme la chèvre, le mouflon et la brehis; le loup soixante-treize jours; le chien, .soixante-trois; le chat et la fouine, cinquante-six jours; les loirs, environ quarante jours; les cochons, quatre mois; les lièvres elles lapins, trente jours; les rats, cinq ou six semai- nes; le cochon d'Inde, trois semaines. Tous ces animaux de Tordre des rongeurs, sont très-féconds , et engendrent plu- sieurs fois par an. V. Génération et Grossesse. La durée de Tincubation des œufs des oiseaux correspond à celle de la gestation des quadrupèdes. Voyez Incubation. (VIREY.) GESTATION DES ANIMAUX DOMESTIQUES (^Economie rurale^. LjC mot gestation ^ dérivé du verbe latin pesture ^ porter, indique, dans l'acception sous laquelle nous allons le considérer (car il en a une autre qui a rapport à la gymnastique médicinale) , le temps pendant lequel les fe- melles des animaux domestiques portent les fœlus dans le sein maternel, c'est-à-dire, l'intervalle qui s'écoule depuis la conception jusqu'au part , et qu'on désigne quelquefois sous le nom de plénitude ou grossesse. Les détails dans lesquels nous devons entrer ici , ne peu- vent concerner que les mammifères ; car dans les oiseaux , comme dans tous les animaux ovipares, la gestation pro- prement dite n'a pas lieu, puisque les œufs se détachent des ovaires , se rendent dans l'oviductus et sont pondus dès qu'ils sont formés; mais elle est remplacée par l'incubation qui peut lui être comparée pour les résultats. L'objet de la gestation , comme celui de l'incubation , est de favoriser le développement insensible de l'embryon qui résulte de la conception , et qui est le premier rudiment du nouvel animal , lequel prend ordinairement le nom de fœtus , à ntesure qu'il se développe, quoiqu'on confonde quelque- fois ces deux expressions. On observe que ce développement, assez rapide à l'ori- gine de la conception , dans les vivipares comme dans les ovipares , se ralentit à mesure que le fœtus approche de l'é- poque fixée parla nature pour sa sortie de l'antre utérin , et que l'irritabilité paroît diminuer aussi dans une progression analogue. La durée de la gestation , comme celle de l'incubation xiri. lo t46 G E s varie beaucoup , en suivant l'ordre naturel , dans les animaux domestiques, ainsi que dans tous les autres animaux , d'après la différence des genres et des espèces ; elle éprouve , en outre , quelques variations accidentelles qui paroissent tenir à l'âge plus ou moins avancé de la mère, à son état, au fdus ou moins de force de la circulation , à la quantité et à a qualité des alimens , et aux influences relatives du sol , du climat , du logement , et des divers iraitemens auxquels l'homme soumet ces animaux. Cette durée nous paroît aussi pouvoir être raccourcie ou prolongée , d'après la nature de la température chaude ou froide qui domine pendant la ges- tation. Ce qui nous démontre la réalité et même la fréquence de ces variations accidentelles , c'est l'observation que nous avons été souvent à portée de faire , et que tous les cultiva- teurs attentifs peuvent faire fréquemment comme nous , que deux vaches qui ont été saillies par le taureau et qui ont conçu le même jour , mettent bas quelquefois à un in- tervalle de plusieurs semaines, comme les brebis qui ont été fécondées de même par le bélier, observent encore entre elles, quelquefois, un intervalle de plusieurs jours pour le part ; et nous nous sommes assuré, ainsi que d'autres observateurs l'ont fait , qu'il existe parfois une différence qui excède vingt jours entre la durée de la gestation de deux femelles de même espèce. En général, la gestation des animaux est d'autant plus longue , dans chaque espèce, que les individus qui la com- posent mettent plus de temps à parvenir au faîte de leur ac- croissement ; de sorte que plus une espèce est précoce , plus sa gestation est courte. Cette règle éprouve cependant plu- sieurs exceptions : ainsi , la brebis et la chèvre , par exemple , qui engendrent avant deux ans et qui sont souvent formées à cette époque, ont une gestation de cinq mois environ , tandis que l'on a reconnu à la ménagerie du Muséum, en i8oi et 1802, que la lionne , qui ne paroît engendrer qu'au bout de deux ans , ne portoit son fruit que cent huit jours, ou un peu plus de trois mois et demi. La durée de la gestation paroît aussi être basée , en gé- néral, sur le volume des espèces ; mais cette règle admet encore plusieurs exceptions. Ainsi , l'espèce de Tâne et celle du zèbre , quoique moins volumineuses que celles du bœuf et du buftle , emploient plus de temps à celte fonction que ces deux dernières espèces. La durée naturelle la plus ordinaire dans les quadrupèdes domestiques , est d'environ onze à douze mois dans la ju- ment et i'ânesse , comme dans la femelle du chameau et G E s ,47 celle de l'éléphant ; neuf mois dans la vache et la femelle du buffle ; huit mois dans les diverses espèces du cerf, du renne et de l'élan ; cinq mois dans la chèvre et la brebis, comme dans les espèces du mouflon , du chamois et de la gazelle ; quatre mois dans la truie comme dans la laie ; deux mois dans la chienne (fréquemment soixante-trois jours); un peu moins dans la chatte comme dans la fouine (de cinquante à cinquante-six jours ordinairement); quarante jours dans les loirs ; un mois dans la lapine , comme dans la femelle du lièvre; et trois semaines dans l'espèce du cobaye, dltcochon d'Inde. La gestation dans les animaux dont nous nous occupons, peut devenir l'objet de quelques attentions particulières que nous devons examiner ici. On cherche quelquefois à s'assurer de l'existence réelle du fœtus dans les grands quadrupèdes , tels que la jument , l'ânesse , la vache et la femelle du buffle , en \cs foui//ant , c'est-à-dire , en introduisant la main et le bras , bien huilés, dans le fondement, après l'avoir vidé, afm de reconnoître , par l'état de la matrice , s'il y a plénitude ou non. Cette pratique , à laquelle toutes les femelles de ces espèces ne se prêtent pas, doit toujours être faite avec beaucoup de ména- gement, car on l'a vue occasioner l'avortement. Nous devons encore indiquer une autre pratique très-ridi- culc, qui a quelquefois lieu aussi , et qu'il suffira sans doute de faire connoilre pour Tapprécier: elle consiste h verser de l'eau dans les oreilles des femelles qu'on soupçonne être pleines , et l'on prétend que lorsqu'elles le sont réellement , elles ne secouent que les oreilles et la tête ; tandis que dans le cas contraire , elles secouent fortement tout le corps afin de se débarrasser de l'eau qui pourrolt bien , dans quelques cas , leur devenir nuisible. L'embonpoint, joint au volume du ventre que prennent tout à coup les femelles, est souvent un signe certain de leur plénitude , parce qu'elle est très-favorable à l'engraissement en ralentissant la circulation. Lorsque la gestation est parvenue à peu près à la moitié de sa durée^ ou, au plus tard, lorsqu'elle l'a dépassée un peu, il est facile de s'assurer de la plénitude , en examinant avec at- tention le flanc du coté droit , soit lorsque la femelle est couchée sur le côté gauche , soit après un léger exercice , soit tandis qu'elle mange ou qu'elle boit , et même un peu après. On remarque alors les mouvemens imprin»es à celte partie par ceux du fœtus qui résultent de la position ou de laction de la femelle. Une légère compression faite avec le poing sur celle partie , surtout pendant que la fcmeîle 1^8 in , le bojohi ou le ratioore. (B.) GIAROLA. Nom italien d'une Alouette et de la Per- drix de MER ou Glaréole. V. ces mots, (v.) GIAU-DAT et GIAU-ÏIEN. C'est, en Cochincbine, les noms de deux petits arbustes dont Loureiro fait un genre qu'il nomme haccaurca, à cause de leurs fruits qui sont des l)aies rouges. Le premier nom est celui du bacc. cauUflora , et le deuxième celui de haccaur. ramiflora. (ln.) GIAVERS. Nom arabe du Sorgho ou Millet d'Inde. (ln.) GIAZARBARI des Arabes. C'est la Carotte sauvage. (LN.) ÇA^^IiK, Baîœna physalus, Linn. Mammifère du genre des Baleines. V. ce mot. (desm.) GIBBE, Gibhus. Genre de coquilles établi par Denysde Montfort. Ses caractères sont; coquille libre , univalve, om- biliquée ; à spire régulière, élevée, obtuse, le dernier tour offrant une bosse latérale; ouverture carrée, bordée, remon- tante, entière et perpendiculaire à l'horizon, . L'espèce qui sert de type à ce genre est terrestre et se trouve dans l'intérieur de la Guyane. Sa couleur est blanche et sa longueur d'un pouce. (B.) GIBBERCHRASSL Nom du géranium syhaticum , en Laponie. (LN.) iHit G T B GIBBIE , Gibliiim, Scop. Genre d'insectes, de l'ordre des coléoptères , section des penlamères , famille des serri- cornes et tribu des ptiniores. Fabricius et d'autres auteurs ont place , avec les ptmes , les insectes de ce genre , qui a été établi par Scopoli et adopté par Latreille ; mais les giùbies diffèrent des derniers eu ce que leurs antennes sont insérées au-devant des yeux, sétacées, composées d'articles cylindriques, et dont le se- cond et les deux suivans un peu plus épais que les yeux , ne sont point saillans ; par leur corselet cylindrique , très- court , plus étroit que l'abdomen, et dilaté en manière d'angle au milieu de son bord postérieur ; enfin par leur ab- domen presque globuleux et embrassé par les élytres qui sont connées. L'espèce la plus connue de ce genre est le Gibbie scotias , Piinus. SCO fias , Fab. , Oliv., Col. , tom. 2 , n.° ij, pi. i , Jig. 2 ; le bruche sans ailes, Geoff. Elle a une ligne et demie de long; les antennes sont moins longues que le corps , teslacées , couvertes d'un duvel cendré ; la tête et le corselet sont d un brun rouge très-luisant ; les pattes sont couvertes d'un duvet cendré. On le trouve en Europe : il est moins commun que les pliiies aux environs de Paris ; il habite les maisons , et fait souvent beaucoup de dégâts dans les herbiers et dans les sé- choirs des herboristes. On en connoît une autre espèce (^ hiriicollis ) remarquable par le duvet épais et jaunâtre de son corselet, (o. L.) GIBBON (grand et petit), et Gibbon varié. Espèces de singes du genre des Orangs! V. ce mot. (desm.) GIBBUS, Foy. GiBBE. (desm.) GIBECIÈRE. Coquille du genre des Peignes, dont les oreilles sont inégales et les valves blanches , nuancées de jaune ou d'orangé, (b.) GIBEL. Nomspécifique d'un poisson dugenre Cyprin, (b.) GIBIER. Dénomlination générale, appliquée à toute sorte d'animaux auxquels onfaitla chasse , tant quadrupèdes qu'oi- seaux; par un grand gibier., on entend les bétes fauves ; par un menu gibier ., celui qui est d'une grosseur inférieure à celle du renard; par le gibier à plumes , on entend tout ce que Tin- dnstrle d'un oiseleur peut lui procurer en fait d'oiseaux, tant aux différens pièges qu'il leur tend qu'à coups de fusil. La trop grande quantité an gibier est un fléau pour l'agriculture. GÏBKEN. Un des noms allemands du Sureau, (ln.) GIBOULEE. Pluie subite et instantanée , qui est com- munément froide et assez agitée. Elle est presque toujours le Cr T Cr xr,5 précurseur de la neige ou de la grêle. F. Pluie , Neige , Grêle, (lib.) GIIîOYA. C'est le nom brasilien d'un serpent^ qui paroît être le même que le Boa géant, (b.) GIBOYEU. C'est poursuivre le g^/A/^r. On appelle g'/io/ewr celui qui chasse le fusil à la main, (v.) GICHERUM, Césalpin. F. Gigarum.(lk) GICHTBAUM. C'est, en Allemagne , le Groseillier- cassis, (ln.) GlCHTHOLZ.Nomde la BouRGÈNEen quelques parties de l'Allemagne, (ln.) GICHSTRUBE. La Bryone est ainsi appelée en Alle- magne, (ln.) GICQUÉTÉI ou DZÏGGTAI. Espèce du genre Che- val , Ei.) GIDVAR, GIEDUAR et GIEDEWAR. Ces divers noms arabes désignoient Vunlhora, espèce d' Aconit, et la ZÉDOAIRE. (ln.) GIEGEN. Nom turc du Gros-bec. (s.) G I EN S IN G. F. Ginseng. (ln.) GIER. Nom de la Camélée, en Danemarclc. (ln.) GlERFALK ou GIRFALK. Nom allemand de l'Au^ TOUR. (V.) GlERLEIN. Nom du Cuervi , en Allemagne, (ln.) GIERS. C'est, en Allemagne, I'Angélique des bois, (ln.) GIERST. Nom hollandais du Millet, (ln.) GIES TA et GIESTEIRA. Noms des Genêts en Por- tugal. (LN.) GIEUDO et GlEULE. Noms duSpARE-BERDE, Lacép., à Nice, (desm.) GIEZAR. V. Gezar. (ln.) GIFTMEHL ou FARINE EMPOISONNÉE. Nom que les mineurs allemands donnent à la poussière blanche qui s'attache aux parois des fourneaux dans lesquels on grille le minerai de cobalt, et qui n'est autre chose que de l'ar- senic oxydé. (LUC.) GIFTROSE. Nom du Laurier-rose, en Allemagne. (LN.) GIGALOBIUM. Brown , dans son Histoiredela Jamaïque, donne ce nom à un genre qu'il établit sur une plante grim- pante, que les naturalistes ont reconnu depuis pour être le mimosa scandens ^ L. Adanson nomme ce genre entada ^ et AVilldenowle réunit à son araria. (ln.) GIGANÏEA. C. Bauhin , dans son Pinax , p. 277 , indique i56 ■ G I L sous ce nom le Topinambour , Helîanthus iuberosus , origi- naire du Brésil, (ln.) GIGANTLE , Giganfea. Genre de plantes, établi par Stackhouse , Néréide Biitannique , aux dépens des Varecs de Linnœus. Ses caractères sont : substance des frondes car- tilagineuse , épaisse , très-glabre , simple ou divisée , offrant une mucosité rétiforme , transps.rente en dedans; bourgeons séminiformes allongés , intérieurs , disposés en tache ou en ligne. Ce genre rentre dans celui appelé Laminaire par Lamou- roux. Il renferme quatre espèces , savoir : les Yarecs bulle , A FEUILLES .SIMPLE3, DIGI'IT, ^X BULBEUX. (B.) GIGARTINE, Gigarlina. GeîU'c de rîantes étaL'i par Lamouroux , aux dépens des VAiiEf,-; Je Liimsrîus. Ses ca- ractères sont : tiges constamment cylindriques ; tubercu- les sphériques , sessiles , à demi - Iransparens , remplis d'une matière mucilaglneuse. Ce genre se rapproche , à la première vue , des CÉra- MIONS ; mais les espèces qui y entrent ne sont point articu- lées comme les céramions. Il renferme quarante-cinq espèces, dont les plus communes sont : le Varec, vermiculaire , le Varec conferyoïde , le Varec purpurescent, le Varec helmintocorton , le Varec capillaire. Les Gigartines ovale , vermiculaire, det.'Ede et pygmée, sont figurées pi. lo du Mémoire de l'auteur précité sur les thalassiopliytes , inséré dans les Annales du Muséum. Les genres Kaliformée, Tuberculaire , Pygmée, Pin- Watifide, Clavaire, Céramiois, de Stackhouse, ont été éta- blis à ses dépens, (b.) GIGARTINE , Gigartina. Genre de plantes établi par Stackhouse , Néréide Britannique ^ aux dépens des Varecs de ïânnœus. Il diffère de cehû du même nom , qui est dû à La- mouroux, Ses caractères sont: fronde cartilagineuse, com- primée , quelquefois dichotome , à rameaux égaux , anguleux ; Iructification sessile , globuleuse ; épine terminale. Ce genre ne renferme qu'une espèce , la Gigartine de LoEFLiNG, figurée pi. 20 du grand ouvrage du même auteur, sur les Varecs. (b.) GIGARUM, de Césalpin. C'est le Gouet commun. Arum maiulatum , L, (LN.) GIGHERE. Nom donné , en Epire , aux Pois chiciies , Cicer arietinum , L. (LN.) GIGIRI. C'est le Sésame d'Orient , aux Antilles, (b.) GIGLIO. Nom italien des Lis. (ln.) GIL. Nom polonais du Rouge-gorge, (v.) G I M ,57 GILARDINNA. Nom piémontaîs de la Marquette, (v.) iilLARDOUN. Un des noms plémonlais du Râle, (v.) GILBAN. Nom arabe de la Gesse cultivée, Lathynis satwus , L. (r.N.) GILBARBEIRA. Nom portugais du Fragon-épineux. (LN.) GILBE, C'est le Genêt des teinturiers, (ln.) GILE. Nom des Glands , en Liilmanie. (ln.) GILGUERO. Nom espagnol du Chardonneret , et que les Espagnols de Buenos- Ayres donnent aussi à I'Olivahez. V. l'article Fringille , section A, p. 168. (\.) GILIBERTIE, Gilibertia. Arbre du Pérou , qui forme, dans l'heplandrie heptagynie et dans la famille des aralies , un genre dont les caractères sont : un calice persistant à sept dents ; sept pétales ouverts ; Sept élamincs ; un ovaire infé- rieur , ovale , à sept stigmates sessiles et ovales ; une capsule ovale , à sept loges uniloculaires. (b.) GILIE . '}ilia. Genre établi dans la Flore du Pérou ^ mais qui ne diffère pas de celui appelé li'OMOxis. V. ce mot et celui Cantu. (b.) GILLENA. Ce genre , d'Adanson , est le même que le tinus^ Linn. , rapporté par Swarlz et Willdenow au genre Clethra. (ln.) GILLENIA. Moench ayant remarqué que dans la Spirée TRIFOLIÉE , Spirœa trlfoliata , les capsules avoient cinq loges , et que le calice présentoit une sorte de resserrement vers l'entrée , a cru ces différences suffisantes pour établir ce nou- veau genre. V. Spirée. (ln.) GILLIT. V. le genre Moucherolle. (v.) GILLON. Nom donné au Gui. (ln.) GILLONIÈRE. Nom vulgaire de la Grive draine, tiré du mot gillon , qui signifie g-w/ en Savoie, (v.) GILTSTEIN. On nomme ainsi, dans tout le Valais, une variété de talc, ou Pierre ollaire , dont on fait dans ce pays un grand usage pour en construire des poêles qui ré- sistent très-bien à l'action du feu. Les voyageurs en trouve- ront un de ce genre dans le réfectoire des religieux hospita liers du Grand Saint-Bernard, (luc.) GIMBERNAT, Gimbematia. Genre de plantes de la po- lygamie monoécie , et de la famille des mirobolanées, dont les caractères sont : un calice à cinq divisions ovales et ca- duques ; point de corolle ; dix étamines; un ovaire inférieur oblong , ailé , surmonté d'un style à stigmate simple ; un fruit oblong , coriace , ailé des deu.x côtés , et contenant une seule semence. x58 GIN Les fleurs hermaphrodites sont placées sur le même épi au-dessous des mâles , qui n'en diffèrent que par l'avortement de l'ovaire. Ce genre est le même que celui appelé Ghunco par Jus- sieu. (b.) GIMMEYZ. Nom arabe du Sycomore, Ficus sycomoms , Linn. (i.n.) GIMPELHOLZ. L'un des noms allemands de TObier. V. Viorne, (ln.) GINAN. C'est l'un des noms donnés, au Japon, au GiNGO. (ln.) GINANNIE , Ginannia. Nom donné par Gmelin à un genre de plantes établi par Aublet, sous le nom de paloouéy et qu'on a depuis réunies aux Brownées. V. ce mot. (b.) GINDI-LAUT. Nom que les Malais donnent aux Glands DE MER. V. BaLANE. (LN.) GINGE- Camerare nomme ainsi I'Abrus pr^catorius, dont les graines d'un beau rouge , avec une tache noire , sont connues sous lenom vulgaire de Graines d'Amérique, (ln.) GINGEMBRE. C'est le nom qu'on donne, dans le com- merce de l'épicerie , à la racine sèche d'une espèce d'A- MOME , Amomiim zîngîher , Linn. , qui croît naturellement à la Chine et aux Indes orientales , et que l'on cultive avec suc- cès aux Antilles et dans les diverses parties du continent de l'Amérique situées entre les tropiques. Cette racine esttuber- culeuse , nouée , branchue , un peu aplatie , longue et large comme le petit doigt, et d'un gris jaunâtre. Elle a une saveur acre et piquante, et une odeur aromatique médiocre, assez agréable. Le gingembre de la Chine passe pour le meilleur. Les Indiens râpent cette racine dans leursbouillons et leurs ragoûts ; ils en font une pâte qu'ils jugent bonne contre le scorbut. Les habitans de Madagascar la mangent verte , en salade , coupée par petits morceaux , et mêlée à d'autres herbes , qu'ils assaisonnent de sel , d'huile et de vinaigre. Dans nos colonies, on prend quelquefois le gingembre en boisson théiforme ; il fortifie l'estomac et réveille l'appétit ; on le confît au sucre , après l'avoir dépouillé de son écorce et fait tremper quelques heures dans le vinaigre ; et on en fait des conserves délicieuses , qui ont beaucoup de parfum , et qui se gardent très-long-temps. Cette racine étant mâchée , excite la salivation ; intérieu- rement elle donne du ton et échauffe beaucoup ; il en faut faire , par cette raison , un usage très-modéré ; elle est per- nicieuse à ceux qui ont le genre nerveux irritable. On lapres- ci'it contre les vents par foiblesse d'estomac. Infusée dans du G I N ,59 lait, c'est un des meilleurs remèdes qu'on puisse employer contre la goutte. En Europe , les racines de ces plantes ne multiplient ja- mais assez pour qu'on en puisse tirer un parti qui dédommage des frais de culture. En Amérique et dans Tlnde, où on les cultive pour leurs usages économiques , leur culture est fort simple. (Le gingembre est figuré pi. D 29 de ce Diction- naire.) Thouin (iVoMP. Eniyd. Diçl.d' Agr.) donne une notice de sa culture et des autres espèces d'amome. « On se contente , dit-il , de choisir un terrain substantiel, ombragé et humide, ou du moins à portée d'être fréquemment arrosé. On lameu- Llit par des labours profonds, et on y trace des rayons de quatre à huit pouces de profondeur , à la distance de quinze à vingt pouces les uns des autres. C'est dans ces rayons qu'on plante les racines des amomes , coupées par morceaux , de la même manière que nous planions les pommes de terre. On choisit, pour cette opération, le temps où ces racines entrent en végétation, et celui où la terre , humectée par des pluies chaudes, commence à fermenter. Il faut avoir soin ensuite de les garantir des mauvaises herbes, de les biner de temps en temps , et de chausser les plantes à mesure qu'elles gran- dissent, avec de la terre de la crête dessillons voisins. Le moment favorable pour récolter les racines est celui où les fanes des plantes se dessèchent ; alors , avec un instru- ment de fer à trois dents , semblable à une fourche , on en- lève les racines de terre; ou les laisse ressuyer pendant quelques jours à l'air libre ; ensuite on les sépare de leurs fanes , on les nettoie et on les emmagasine dans un lieu sec , pour s'en servir à mesure qu'on en a besoin. Lèi amomes, dans nos serres, se multiplient par les dra- geons et par les tubercules, (d.) GINGEMBRE BATARD. C'est le Balisier , dont la racine ressemble à celle du Gingembre, mais n'est pas odo- rante. (B.) GINGEOLIER. V. Jujubier, (ln.) GINGEON ou ViNGEON. Nom que porte, aux Grandes Antilles, un canard que des auteurs rapportent au Canard JENSEN , et que d'autres regardent comme une espèce parti- culière. V. Canard siffleur a bec noir, (v.) GIjSGIDIE, Giiigidium. Plante des îles de la mer du Sud, qui seule , selon Forster, constitue un genre dans la pentan- drle digynie et dans la famille des ombellifères , fort voisin des CEnanthes et des Cumins. U est caractérisé par un in- volucre de six folioles , tant aux ombelles qu'aux ©mbellules , et parles fleurs du disque stériles, (b.) i6o GIN GiNGIDIONdeDioscoride. Cette plante , nommée par quelques personnes Lepidium , croît , dit Dioscorlde , princi- palement en Syrie et en Cilicie ; c'est une petite herbe qui ressemble au pastinaca sauvage , mais elle est plus fluette et plus amère. Sa racine est blanchâtre , petite et amère. On mange cette herbe crue ou cuite, ou comme assaisonnement. Pline et Galien rapportent aussi que le gingidion croit en Sy- rie , et qu'on Ty mangeoit. Pline la compare au panais saiii'age, comme Dloscoride; mais Galien etPaul d'Egine disent qu'elle ressemble au Scandix. Gesner, Tragus, Ruellius et Fuchsiuâ pensent que cVst le chœrophyllum ^ c'est-à-dire le Cerfeuil ; mais ce n'est pas probable. Cependant , les commentateurs croient que le gingidium est une plante ombellifère ; celle qui paroît avoir fixé le plus l'attention , est une espèce de Dâu- cus ( F. Carotte ) qui en a recule nom de Daucus gingi- dium. Parmi les autres espèces ombellifères auxquelles a été donné le nom de gingidion , se trouvent I'Artédie et l'herbe aux Cure-dents, Daucus visnaga. (ln.) GINGIDION-BATARD ou Faux-Gingidium {Daucus visnaga ). V. Carotte, (ln.) GINGILI. C'est le nom indien du Sésame, (b.) GINGLIME. Quelques personnes donnent ce nom à la charnière des coquilles bi^abes. ( V. au mot Coquille, (b.) GINGO DU JAPON , Ginko biloha , Linn. Nom d'un grand et bel arbre qui croît naturellement au Japon et à la Chine , et qu'on cultive en Europe , en pleine terre , depuis plusieurs années. Il est connu des pépiniéristes français sous le nom à^arbre aux quarante écus , prix des premiers in- dividus qui ont été vendus en France. Il a la grosseur et l'étendue d'un beau noyer , et il est surtout remarquable par la forme très-particulière de ses feuilles , qui sont faites en forme de coin , et ont leur bord supérieur arrondi, avec une grande échancrure au milieu , qui le partage en deux lobes ; leur largeur est d'un pouce et demi à trois pouces ; le pé- tiole ,long d'environ deux pouces , est légèrement creusé en gouttière. I^e bois de cet arbre est tendre , et contient une moelle fongueuse ; l'écorce de son tronc est grisâtre ; ses ra- meaux sont alternes , ainsi que les feuilles , au moins sur les jeunes pousses ; car, sur les nœuds des branches , elles sont réunies en faisceaux. Ses fruits sont des noix ovales , de la grosseur d'une prune de damas , et d'une couleur jaunâtre quand elles sont mûres ; la coque est recouverte d'un brou charnu d'une saveur austère; cette coque est ligneuse et fra- gile , blanchâtre , ovale , pointue aux deux bouts , avec un angle longitudinal sur un côté ; elle renferme une amande blanche , bonne à manger , crue ou rôtie sur les charbons , G I N .6r comme les châtaignes. A la Chine et au Japon , on sert sur les tables ces amandes au dessert ; on les emploie aussi dans divers ragoûts ; elles passent pour être favorables à la digestion. Le ^/«jO'o se multiplie très-facilement de marcottes, et même de boutures, pourvu qu'on place les pots dans lesquels on les met , sous châssis à couche chaude. Il croît très-lentement dans le climat de Paris ; mais Bosc , qui l'a cultivé en Ca- roline, lui a vu pousser des rameaux de trois pieds dans le courant d'une année. Cet arbre a donné des fleurs mâles , en Angleterre et en France , depuis une douzaine d'années ; mais il n'a pas en- core, à ma connoissance , montré de fleurs femelles, et par conséquent de fruits. Smilh en a fait un genre nouveau , sous le nom de S.vlisburî. V. ce mot. (d.) GINGE. Nom qu'on donne , au Japon , à une espèce gi- gantesque de chanvre {^Cannabis indica, L.). V. Chanvre, (ln.) GINGOULE. C'est le nom vulgaire de 1' Agaric du Pa- "NICAUT , que l'on mange, (b.) GIN-HIUNG, c'est-à-dire. Homme-ours. Les Chinois, suivant le père Du lialdc, donnent ce nom à l'ours. Voyez ce mot. (s.) GINKGO. V. GiNGO. (LN.) GINNOS en grec , GINNUS en latin. Nom que les an- ciens ont donné au métis produit par nn mulet et une jument, ou une âncsse. Il peut arriver, dit Aristote , qu'une mule conçoive ; mais elle ne portera pas son pelit à terme ; pareil- lement le mulet peut engendrer , parce que le mâle est d'une nature plus chaude que la femelle ; mais il ne produira qu'un ginnos, parce que ce sera un mulet imparfait ou nain. {Hist. des Artimmux, traduct. de Camus.) Au reste , ces métis, pro- venant du mulet ou de la mule, sont très-rares, (s.) GINOCHIETTA. Nom italien du Sceau de Salomon, (LN.) GINORE , Gi'nona. Arbrisseau qui a le port d'un myrte, qui s'élève de trois ou quatre pieds, dont les feuilles sont opposées, presque scssiles, lancéolées, pointues, entières et glabres , les fleurs grandes , d'un rouge bleuâtre , solitaires, pédonculées , axillaires ou terminales , qui forme un genre fort voisin des Salicaires , dans la dodécandcie monogynle. Chaque fleur a un calice monophylle, campanule, persis- tant , à si.K découpures pointues ; six pétales arrondis, aplatis, insérés au calice par de longs onglets ; douze étamines insé- rées au calice , el dont les anthères soûl rénlformes; uu iiu. Il i62 G I N ovaire supérieur, arrondi , aplati en dessus , chargé d'un styfe en alêne , à stigmate obtus ; une capsule arrondie , un peu aplatie en dessus , uniloculaire , et qui s'ouvre par son som- met en quatre valves. Cet arbrisseau croît dans l'île de Cuba , le long des ruis- seaux, et a été décrit et figuré par Jacquin, Une autre espèce de ce genre , connue au Mexique sous le nom du Hanchinol , est regardée comme un puissant su- dorifique très-fréquemment employé en médecine, (b.) GINOUS {Sûnia inuus, Linn.). Le Magot. Voyez ce mot. (s.) GINSEN ou GINSENG, Panax , Linn. {Polygamie dioécie. ) Genre de plantes de la famille des araliacées, qui comprend des herbes et des arbrisseaux exotiques , dont les fleurs disposées en ombelles et polygames , sont hermaphro- dites sur certains pieds, et mâles sur d'autres. Les fleurs her- maphrodites ont des ombelles égales et rapprochées , avec une petite collerette persistante , composée de plusieurs fo- lioles en forme d'alêne. Le calice est petit, et a cinq dents ; la corolle a cinq pétales égaux , oblongs et recourbés ; elle renferme cinq étamines courtes, qui tombent; un germe rond et inférieur , et deux styles petits , érigés et couronnés par un stigmate simple. Les ombelles des fleurs mâles sont globulaires , et ont des rayons égaux , avec une collerette à plusieurs petites feuilles en forme de lance. Le calice propre de chaque fleur est entier; les pétales et les filets des étamines y sont attachés ; ils sont en même nombre que dans les fleurs hermaphrodites. Le fruit est une baie presque en cœur , avec un ombilic formé par le calice ; elle a deux cellules qui renferment chacune une semence unie et convexe. Bans le petit nombre d'espèces que comprend ce genre , (huit à dix), il en est une célèbre dans l'Orient, par les pro- priétés merveilleuses qu'on attribue à sa racine. Cette espèce croit naturellement dans les forêts épaisses de la Tartarie , sur le penchant des montagnes , entre les trente-neuvième et quarante-septième degrés de latitude septentrionale. On la trouve aussi dans la Virginie^ la Pensyhanîe , le Canada^ et elle est cultivée , depuis quelques années , dans le Jardin des Plantes de Paris. C'est le vrai Ginseng si estimé à la Chine ,, le panax quinquefolium de Linnaeus, qui est figuré pi. D 3i de ce Dictionnaire. Les Chinois nomment cette plante pet-si ou soin , et les \roi\\xo\s, garentoguen y mots qui signifient, dans les deux lan- gues, cuisses d'homme , parce que sa racine en a à peu près la forme. Elle est charnue , fusiforme, de la grosseur du doigt, longue de deux à trois pouces, un peu raboteuse , brillante et GIN .G3 comme demi-transparente, le plus souvent partngée en deux branches pivotantes, garnies de quelques fibres menues à leur extrémité; sa couleur est roussûtre en dehors, jaunâtre en dedans , son goût légèrement acre et un peu amer ; son odeur 'aromatique est assez agréable ; le collet de cette racine est un tissu tortueux de nœuds , où sont imprimés obliquement et alternativement, tantôt d'un côté cl tantôt de l'autre , les vestiges des différentes tiges qu'elle a poussées chaque année. La tige du ginseng est droite, unie , haute d'un pied, et d'un rouge noirâtre ; son sommet se divise en trois pétioles creusés en gouttière, et disposés en rayons, qui soutiennent chacun une feuille composée de cinq lobes lancéolés, dentés, iné- gaux, d'un vert pâle, et un peu veinés et velus. Du point de division des trois pétioles s'élève un pédoncule commun , portant une petite ombelle garnie de fleurs d'un jaune her- bacé. A ces fleurs qui paroissent au commencement de juin , et dont un grand nombre avorte, succèdent des baies arron- dies en cœur, rouges dans leur maturité, et renfermant deu% semences qui mûrissent en août. Les Asiatiques , les Chinois surtout , regardent le ginseng comme une panacée universelle; ces peuples y ont recours dans toutes leurs maladies; les plus fameux médecins de la Chine ont écrit des volumes sur les vertus de sa racine; ils la font entrer dans presque tous les remèdes qu'ils administrent aux riches et aux grands, car elle est dun trop grand prix pour être donnée au peuple; ils décorent ce spécifique du titre de simple spiritueux. A' esprit pur de la terre, et de recette d'immortalité. Cette racine est, selon eux, un remède sou- verain dans toutes les foiblesses occasionées par les grandes fatigues , soit du corps , soit de l'esprit ; elle guérit les mala- dies de poumon et les pleurésies; elle arrête le vomissement, fortifie l'estomac , donne de l'appétit, ramène les esprits vi- taux , augmente la lymphe dans le sang ; enfin elle est bonne pour guérir le vertige, l'affoiblissement de la vue , et pour prolonger la vie des vieillards. Que ces propriétés soient exagérées ou non , le ginseng n'en est pas moins une plante très-recherchée à la Chine , et toujours très-chère ; une livre de sa racine s'y vend au poids de trois livres d'argent. Les Chinois et les Tartares la recueil- lent avec beaucoup d'appareil et de soin. Ils ont d'abord payé fort cher le ginseng qu on leur a porté des Etats-Unis de l'Amérique ; mais ils n'ont pas tardé à supposer qu'il étoit inférieur en qualité au leur. Le (iiNSEN A TROIS FEUILLES , Panux trifolium , Linn. , est peut-être une variété du ginseng de la Chine ; Linnseus et quelques autres botanistes le soupçonnent. Sa tige est simple i64 G I R et fort basse ; elle se divise en trois pétioles qui soutiennent chacun une feuille à trois lobes plus longs, plus étroits, dentelés beaucoup plus profondément sur leurs bords que ceux de Tespèce précédente. Cette plante croît dans la Vir- ginie et le Maryland. Ily a encore le (iiNSEN E>f aubre, Panax arboreum^lAun., dont les feuilles ont chacune sept folioles , et qu'on trouve dans la Nouvelle-Hollande ; le Gi?rsEN DE Ternate , Pa- nax fruticosum , Linn. , arbrisseau qui croît naturellement dans l'île de Ternate, et qu'on cultive à Amboine, dans les jardins , non-seulement comme ornement , mais surtout parce qu'il est utile en médecine. Ses feuilles sont dentées, ciliées , et deux ou trois fois ailées : elles passent pour être très-caustiques, ainsi que la racine, (d.) GINSTER, GiLBE et Grunholz , etc. Divers noms allemands du Genêt des Teinturiers , Genista tinctoria. (ln.) GIN-TUM. Nom donné , en Chine , à un chèvrefeuille commun dans cet empire, etqui,suivantLoureiro,seroit celui de nos bois ( Lonicera periclymenum , Linn.) ; mais il est pos- sible que ce soit une espèce nouvelle, (ln.) GIOJA. Nom du CoRACiAS, à Turin, (v.) GIOLET. Nom vulgaire du Concombre sauvage, (b.) GIPAS. En grec moderne , c'est le Vautour, (v.) GIP-GIP. V. Martin-Pècheur du Brésil, (v,) GIPS. ^ovaaWtmdinà. AxiGypse OMsulfate calcaire. ?^, Chaux SULFATÉE et Gypse. (LUC.) GIÇSERDE Werner. Variété de la chaux sulfatée à grains fins et terreux. V. Chaux sulfatée, (luc.) GIRAFE {Camelopardalis^ Linn,, Schreb., Lac, Illig. , Cuv. ; Ceivusy Erxleben). Genre de mammifères ruminans, caractérisés dans les deux sexes, par la présence de chevilles osseuses sur la tête , lesquelles sont assez longues, recouver- tes par la peau et terminées par une touffe de poils nombreux; ces chevilles sont persistantes, et l'on pourroit, jusqu'àun cer- tain point , ainsi que le remarque M. de Blainville , trouver de l'analogie entre la touffe de poils séparés qui les terminent et ce qu'on appelle la corne dans les bœufs , qui n'est que le résultat de l'agglutination d'un grand nombre de poils. Les girafes ont la bouche garnie de huit incisives inférieures et de six molaires à chaque côté des mâchoires, comme cela a lieu dans la plupart des ruminans; il n'y a ni incisives supérieu- res , ni canines. La queue est courte et floconneuse au bout. Les mamelles sont inguinales et aa nombre de quatre ; il n'y a point de larmiers , etc. Ce genre est confiné uniquement dans l'Afrique méridio* nais. G I R i65 Espèce unique. — La Girafe {Camehpardalîs giraffa ^ Linn.); Cervus camelopardalis ^ Erxleb. ; la GiRAFE, Buff. suppl. t. 7 , pi. 81, et fig. 9, pi, E 6 de ce T)ict. Ce bizarre animal, qui lient du cerf et du chameau par ses formes, et qui peut at- teindre avec sa tête à la hauteur de dix-sept à dix-huit pieds , a les jambes de derrière beaucoup moins hautes que celles de devant, en sorte que, quand il est assis sur sa croupe, il semble qu'il soit entièrement debout (i). La girafe a la tête semblable à celle du cerf ou à celle du bœuf , si ce n'est qu'au lieu de porter un bois solide , et qui se renouvelle chaque année, comme le premier, ou des cornes creuses et persistantes , comme le dernier , elle sup- porte deux espèces de cornes, qui ne sont autre chose que des proéminences coniques de l'os du crâne , qui ne tombent pas, et qui sont toujours revêtues de la peau. Ces cornes sont droites et parallèles entre elles; elles ont à peu près un demi- pied de long , et sont terminées.par une partie arrondie , convexe et bordée d'un rang de poils droits et fermes qui la dépassent de plusieurs lignes. Les oreilles sont grandes comme celles du bœuf, et ont à peu près la même forme; la lèvre supérieure est fort grande, et dépasse de beaucoup Tin- férieure ; la langue est râpeuse, et se termine en pointe ; les yeux sont grands, bien fendus, brillans. Indépendamment des deux cornés, il y a au milieu du front un tubercule qu'on prendroit au premier coup d'œil pour une troisième corne , mais qui n'est en effet qu'une excroissance spongieuse de l'os frontal, d'environ quatre pouces de diamètre sur doux pouces de hauteur ; la peau qui la couvre est quelquefois calleuse et dégarnie de poils. Le cou a six pieds de longueur ; il est garni en dessus d'une crinière qui commence à la tête et qui se ter- mine au-dessus des épaules, dans les adultes, mais qui s'étend jusqu'au milieu du dos dans les jeunes girafes. Les poils qui la composent , sont longs de trois pouces , et forment des touffes'alternativemcnt plus ou moins foncées. La partie du dos qui est près des épaules , est fort élevée: il s'abaisse en- suite ; il se relève et se rabaisse encore vers la queue, qui est trè«-mince, et a deux pieds de longueur. Elle est recouverte à sa base, de poils très-courts, et son extrémité est garnie d'une touffe de poils noirs très-longs et très-forts. La partie anté- rieure du corps est d'une épaisseur considérable vers les épau- les ; mais l'arrière-train est si grêle et si peu fourni, que l'un et l'autre ne paroissent point faits pour aller ensemble. Lors- que la girafe est arrêtée, et qu'on l'aperçoit en face, Tavant- (1) Celle disposition singulière a porté Illiger à former Ms giiufcs une famille particulière , sous le nom de Bitulca dctexa. iG6 G I R train, beaucoup plus large, couvre entièrement celui de der- rière. Les sabots sont fendus; ils manquent de talons, et ressemblent à ceux du hœuf : ceux de Tavant-train sont un peu plus gros que ceux de derrière. La jambe est très-fine ; mais les genoux sont couronnés, parce que l'animal s'age- nouille pour se coucber. Il y a aussi , au milieu du sternum, une grande callosité, ce qui prouve qu'il repose ordinaire- ment sur la poitrine. On a donné à la girafe le nom de rhameau-Iéopard , parce qu'elle a quelque ressemblance avec le chameau par la forme de sa tête , la longueur de son cou , etc., etc. ; et que sa robe ressemble à celle des léopards , par les taches fauves ou d'un brun plus ou moins foncé dont elle est parsemée. Ces taches sont fort rapprochées les unes des autres au cou , plus éloi- gnées dans le reste du corps , et d'une figure qui approche du parallélogramme ou du rhombe ; leur couleur, d'abord d'un roux clair, se fonce peu à peu , à mesure que l'animal grandit, et finit par être d'un brun foncé sur la femelle, et d'un brun presque noir dans le mâle. Les viscères de la girafe diffèrent peu de ceux des antilopes. La disproportion qui existe entre les deux trains de cet ani- mal , ne vient que de la grandeur des omoplates et des apo- physes épineuses des vertèbres du dos, lesquelles rendent le garrot plus haut que la croupe. « Les girafes, dit Allamand (Buffon, suppl. tom. 7), scirou- ventvers le 20.^ degré de latitude méridionale, dans les pays ha- bités par les Nègres, que les Holtentots nomment hrmas ou briquas; l'espèce ne paroît pas être répandue, vers le sud, au delà du 29.* degré , et ne s'étend à l'est qu'à 5 ou 6 degrés du méridien du Cap, Les Caffres qui habitent les côtes orien- tales de l'Afrique, ne connoissenl point les girafes ; il paroît aussi qu'aucun voyageur n'en a vu sur les côtes occidentales de ce continent, dont elles habitent seulement l'intérieur. Elles sont confinées dans les limites qne nous venons d'in- diquer vers le sud et l'ouest; et du côté du nord, on les re- trouve jusqu'en Abyssinie. « Il n'y a plus de girafes dans la Haute-Egypte. « Levaillantditque la girafe , quoique d'un caractère pai- sible et même craintif, ne laisse pas de se défendre avec avantage contre le lion ; à force de ruades , elle parvient à le lasser , le décourager et l'écarter. Son arrière-train est si léger et ses ruades si vives, que l'œil ne peut les suivre. La démarche de cet animal n'est point aussi lente qu'on l'a dit ; i! a un'^ot fort vite, et un bon cheval le joint difficilement à la course. Lorsque la girafe marche , son allure n'est ni G I R ,67 gauche, ni désagréable ; mais quand elle trolle, celle allure devient ridicule , et l'on croiroit qu'elle boite , en voyant sa ttlte, placée à rcxtrémité d'un long cou, se balancer d'avant en arrière à chaque pas qu'elle fait. « La girafe, ajoute le même voyageur, broute, mais rare- ment , parce que , dans les contrées brûlantes qu'elle habite , le pâturage manque souvent. Au reste , la longueur du cou dépassant au moins de quatre pouces celle des jambes, il est évident qu'ajoutée à celle de la tête , elle lui suffit pour brouter sans peine , et que par conséquent elle n'est pas obligée de s'agenouiller ou décarlor les pieds, ainsi (|u'on l'a écrit. Mais la nourriture la plus ordinaire de la girafe , vers le Cap de Bonne-Espérance , est la feuille dun arbrisseau qu'on croit être une espèce de mimosa, nommé kortaap , et parles co- lons , kameel-duorn. »> Les Holtentols assurent que la girafe porte douze mois , et qu'elle ne fait qu'un petit à la fois. La chair de cet animal est assez, bonne à manger, surtout celle du jeune , et ses os sont remplis d'une moelle que les Hotlentols Iroifvent exquise : aussi vont-ils souvent à la chasse des girafes , qu'ils tuent avec leurs flèches empoisonnées. Ils se servent de leur cuir, qui est épais d'un demi-pouce , pour faire des vases où ils conservent de l'eau, La girafe a reçu des Arabes les noms de giraffa , sirapha , oxizurnaba. (desm.) GIRAFRA. Jbnston écrit ainsi le nom de la Girafe, (s.) GIRALDIEU. Nom vulgaire de la Marquette, (v.) GIRANDET. Nom vulgaire de I'Agaric chanterelle , qui sert aujourd'hui de type au genre Chanterelle, (b.) GIRANDOLE. On donne ce nom à T Amaryllis d'O- rient et à la GlROSELLE, (ln.) GIRANDOLE D'EAU. On donne ce nom à la Charagne et au Plumeau , Hotionia, Liun. (b.) GIRARD. Dénomination vulgaire du Geai dans quelques parties de la France, (v.) GIRARD-ROUSSIN. Nom vulgaire de I'Asaret d'Eu- rope, (b.) GIRARDE. Nom d'une variété de la Julienne, (ln.) GIRARDIN, GIRADINE. Noms anglais et picard de la Marquette, (y.) GIRASOL. Mot italien dérivé du latin so/gyrans , soleil tournant. C'est le nom que l'on donne à Y astérie , qui est une variété du saphir d'Orient, qui a la propriété , lorsqu'elle e«it i68 G I R taillée en cabochon , de présenter un petit soleil à six rayons, sous quelque point de vue qu'on la regarde: phénomène qui tient à la structure des lames dont elle est composée. Quelques auteurs ont prétendu , tantôt que \c girasol étoit une opale, tantôt que c'étoit une calcédoine chatoyante. Mais on ne voit nullement pourquoi Ton donneroit le nom de so- leil tournant à une pierre qui ne préseHieroit qu'une lumière flottante dans son intérieur , comme font toutes les pierres chatoyantes ; ce qui ne ressemble en rien à un soleil. On a donné le nom de pierre -de lune, tantôt à une opale imparfaite , tantôt à l'adulaire, parce que ces pierres réflé- chissent une lumière pâle, qui n'a rien de niyonnant, non plus que celle de la lune ; et cette dénomination n'a rien de cho- quant; mais, je le répète, le nom de girasolua peut convenir qu'à une pierre qui, par des jeux de lumière , présente quel- que chose qui ressemble à un soleil; et jusqu'ici Ion ne connoît que le saphir astérie qui jouisse de celte propriété. Aussi voit-on que le savant physicien Brisson a parfaite- ment reconnu que le girasol étoit un saphir , et non une opale ni une calcédoine, puisqu'il attribue au girasol la même pesanteur spécifique qu'au saphir, qui est d environ 4^,000 , tandis que celle de la calcédoine n'est que d'environ 2,600 , et celle de l'opale encore moindre , et d'environ 2,000. Bris- son savoit fort bien que les joailliers donnent pr:r abus le nom de girasol à des calcédoines, comme il le dit lui-même dans son Dictionnaire de Physique ; mais il senloit si bien l'inconvenance d'une dénomination aussi mal appliquée , qu'il s'est bien gardé de les imiter, (pat.) GIRASOL ; GyraSole de Bournon. La substance dé- crite sous ce nom, dans la plupart des ouvrages de minéra- logie , est une variété du quarz-résinite, selon les uns, et du quarz-agate calcédoine suivant les autres. Sa couleur la plus ordinaire est le blanc bleuâtre , d'où sortent des reflets Vou- geâlres lorsqu'on fait mouvoir le corps à une vive lumière : \e?, plus beaux ont l'aspect d'une gelée fortement translucide {Haily). Il a été nommé aussi pierre du soleil et astérie; mais la véritable pierre du soleil est une variété du Feldspath ^ et l'astérie un Corindon. V. ces mots. M. le comte de Bournon considère cette substance comme une espèce à part, et en décrit plusieurs variétés , dont plu- sieurs sont hydrophanes , c'est-à-dire, susceptibles d'ac- quérir de ia transparence par le séjour dans Teau. Celle qu'il nonune gyrasolc pechstein est d'un blanc bleuâtre, et se trouve en Cornôuailies avec différens minerais cuivreux; il y en a d'un vert-brun foncé, mélangée de hornblende fibreuse, dans le même pays; une autre variété transparente , et d'un G I R l6r, beau jaune , vient d'Irlande. Il en existe d'un beau vert démeraude et de jaune pâle, qui sonlhydrophanes, en Si- bérie , etc. V. le Catalogne de sa collection , p. 22 et suiv. Le girasol oriental Aes lapidaires , qui est beaucoup plus dur que l'opale , est une variété de corindon d'un blanc bleuâtre, à reflets jaunâtres. (LUC.) GIRASOL ( C. B. , Pin. Su). V. Jacquier, (in.) GIRASOLE FEUILLETÉE. Espèce de petit champi- gnon , à ce qu'il paroît , propre à l'Italie. Il est mentionné par Micheli, page 16 1 , n.» 8. V. Agaric, (b.) GIRx\SOLE. Nom de deux plantes, en Italie. V. Hélio- trope et Hélianthe, (ln.) GIRATORES. M. de Blainville (Prodrome) donne ce nom à un ordre d'oiseaux qui comprend les Pigeons , et qui est ainsi caractérisé : membres abdominaux médiocres : pieds marcheurs; trois doigts en avant, un en arrière ; le doigt ex- terne demi-palmé , etc. (desm.) GIRAUMON. Espèce de Courge. V. Concombre, (d.) GlRCHl. h'eciireuil se nomme ainsi chez les Burates. V. Ecureuil, (s.) GIRELLA. Nom du labre giqftcdi de Risso , à Nice ; gi- reîlo est le labre girelle , girello turco , le Labre HÉBRAÏQUE. (desm.) GIRELLE , Julis. Sous-genre de poissons établi par Cu- vier, pour placer les Labres qui ont la tête sans écailles et la ligne latérale fortement courbée vers la fin de la nageoire dorsale. Le type de ce sous-genre est là Girelle de la Méditerm née. Beaucoup d'autres espèces s'y réunissent, parmi lesquel- les il faut compter celles qui constituoient les genres CoRis et HoLOGYNMOSEde Lacépède, formés sur de fausses obser- vations. (B.) (ilRERLE. C'est, en Suisse, la Grive mauvis. (v.) GIRFALK. En Allemagne , c'est I'Autour. (s.) GIRIFALCO. C'est, en Italie, le nom du Gerfaut, (s.) GIRIKOLINLVNE. Nom brame du Mala-inschi-kua des Malabares, figuré pi. 14., roi. 11 , de VHortusde Rheedc. Willdenow le rapporte à son hellcnia alhighas. (ln.) GIRILLE. Synonyme de CuaKTERELLE , Jgariais cantha- rellus , Linn. (b.) GIRINO. C'est le nom des lestards des Grenouilles, en Italie, (desm.) GIRLITS. Nom allemand du tiîiri. V. l'article Frin- oiLLE, section C, page i85. (v.) ,7o G I R GIRNAPHA ou GIRAFFA. Nom arabe de la Girafe. V. ce mot. (desm.) GIROFLADE DE MER. Nom que Belon donne au mil- lépore cellulmx de Linnajus. C'est un FiÉTÉPORE de Lamarck. (B.) GIROFLE ou CLOU DE GIROFLE. V. Giroflier. GIROFLÉE D'EAU ou PLUMEAU AQUATIQUE. V. KOTTOAE. (LN.) GIROFLÉE JAUNE D'AFRIQUE. C'est le manulea clieiranÛius , L. (ln.) GIROFLÉE MUSQUÉE ou GIROFLÉE DES DA- MES. V. Julienne, (ln.) GIROFLÉE, YIOLIER, Cheiranihus, LJnn. ( Télradyna- mie siliqueuse. ) Genre de plantes appartenant à la famille des crucifères, dont les caractères sont : un calice serré , formé de quatre folioles caduques ; quatre pétales en croix , à onglets aussi longs que le calice; six étamincs, quatre grandes et deux petites, avec des anthères linéaires ou sagittées; un ovaire supérieur, et un style très-court, surmonté d'un stig- mate échancré ou bifide qui persiste. Le fruit est une silique tétragone , à deux valves et à deux loges, contenant plusieurs semences bordées d'une membrane. Les jardiniers, et même quelques auteurs, confondent assez souvent les Giroflées avec les Juliennes. Ces deux genres offrent en effet beaucoup de rapports entre eux. Il est cependant aisé de les distinguer, puisque les juliennes n'ont jamais de fleurs jaunes, et que ces fleurs sont dépourvues de style. D'ailleurs leur silique n'est point tétragone , et leurs semences sont sans rebords. Ainsi la jolie plante connue sous le nom de giroflée de Mahon , est une véritable julienne. On connoît une trentaine d'espèces de giroflées, parmi lesquelles je citerai; La Giroflée de muraille , ou Giroflée jaune simple, Cheirantus cheiri, Linn. C'est une plante vivace , indigène à l'Europe, et qui, quoique très-commune , est cultivée dans les jardins, pour la beauté et la bonne odeur de ses fleurs. Son nom indique les lieux où elle vient ordinairement. Elle a une tige ferme , des rameaux anguleux, et des feuilles ea- tières, lancéolées, pointues et glabres. Dans son état sau- vage , elle s'élève tout au plus à huit ou dix pouces ; dans son état cultivé , elle croît jusqu'à la hauteur de deux pieds, et porte des feuilles plus larges , et des fleurs plus grosses , que l'on fait doubler. Dans quelques pays , on donne le nom de bâton dor à celles de ces plantes dont les rameaux sont érigéi^ et serrés contre la tige. La plupart sont aussi appelées violiers jmmes. G I R ,71 On multiplie toutes ces variétés de boutures que ion • prend, au mois de mai, sur les petites branches qui repous- sent; on les arrache en biseau, de manière à avoir un petit talon qu'on a soin de fendre : c'est de là que sort la racine. On met plusieurs de ces boutures dans un même pot rempli de bonne terre mêlée avec du terreau. Elles sont tenues à Tombre pendant quinze jours, ensuite placées à un demi- soleil , et insensiblement on les expose à un grand soleil. On ne doit pas leur épargner l'eau. Lorsqu'elles ont pris racine, on les transplante en pleine terre, après en avoir coupé les som- mités. Dès le mois de septembre , les jeunes plantes sont très- fortes. On peut les laisser en place, si elles se trouvent à une exposition chaude et abritée. Dans le cas contraire , il est prudent de les remettre , à la fin de ce niols , dans des pots qu'on tiendra Thiver dans l'orangerie. Par celte méthode, on .aura au printemps suivant de très-jolis pieds de giroflée jaune double , qui se chargeront de fleurs. On sème aussi la graine de l'espèce simple -, et quand cette graine est bien choisie, elle donne assez souvent quelques fleurs doubles. La GtROFLÉE DES Alpes , Chciranthiisalpinus, Lam. Cette espèce, qui est bisannuelle , croît spontanément sur lesvMpes et en Piémont. Elle a des feuilles étroites, entières, ou mu- nies de qtielques dents, el une tige très- simple , qui s'élève rarement au-dessus de sis pouces. Ses fleurs, qui sont d'un jaune pâle, pnt peu d'odeur. Quand celle giroflée est cultivée, elle devient aussi forte que h giroflée jaune ordinaire; on doit seuier sa graine en avril sur un sol de mauvaise qualité et sans frmiler , et transplanter ensuite en pépinières les jeu- nes plantes. La Giroflée ordinaire ou des jardi>"S , autrement ap- pelée VioLHlR , Cheîranthus inçanus ^ Llnn, , est une des plus belles. Cestune plante connue de tout le monde parla beauté et l'odeur agréable de sqs (leurs, qui paroissent en mai, et se renouvellent sans cesse jusqu'à la fin de Tété. Elles sont sim- ples ou doubles, blanches, rouges, violettes ou panachées; et elles naissent, par petits bouquets, au sommet de rameaux nombreux qui, par leur disposition, représentent assez bien la foniie d'un lustre. Les rameaux inférieurs sont les plus allonges, les supérieurs plus courts; tous s'élèvent à peu près à là même tiauleur , et forment une tête presque plate ou tant soit peu hémisphérique. Ils sont garnis de feuilles oblongues , velues, lancéolées, ondées à leurs bords, et penchées à leur extrémité. Cette planle , dont la tige est ordinairement droite et nue vers le bas, s'élève, comme en arbuste , à la hauteur de quinze à vingt pouces. Elle est vivacc ou bisannuelle , et 172 <^^ I ^ croit spontanément en Espagne et au midi de la France, sur les bords de la mer. On la cultivie depuis très-longtemps dans les jardins. Parmi les variétés qu'elle produit, on en remar- que une dont les feuilles ne sont point chargées de duvet , mais lisses et d'un vert luisant. Miller en fait une espèce dis- tincte , qu'il appelle Giroflée glabre, Chdranthus gla~ her^ n". 9. Elle a ses fleurs d'un blanc pur, et elle donne une «ous-variété à fleurs doubles, qu'on multiplie par boulures , comme les giroflées jaunes doubles. Rosier cite une autre variété de violier, sons le nom de giroflée de Caiûhre ou à'Italie. C'est, dit-il, la plus distinguée de toutes. Nous soupçonnons qu'elle est la même que la sui- vante , ou qu'elle a pu en être produite. La Giroflée a tige ou de Bromptois', Cheiranthus cocci- WiiSy Mill. , se distingue par| sa hauteur. Elle s'élève à huit "pieds avec une lige forte, droite, sans divisions, et garnie de feuilles longues, velues, réfléchies et ondé'es sur leurs bords. Vers le sommet de cette tige naissent plusieurs fleurs , simples ou doubles, beaucoup plus grandes que celles des autres giroflées , d'une odeur suave , d'une couleur écarlate et formant comme un épi pyramidal , qui a souvent dix-huit pouces de longueur. Cette plante est bisannuelle, quoiqu'on l'ait conservée quelquefois plus long-temps ; comme elle produit peu de fleurs dans la première année , il faut la se- mer tous les ans au printemps , afin de n'en jamais man-? quer, La Giroflée - chou ou Chiffont^ée, Cheiranthus fencs- tralis^ Linn., est moins recherchée pour sa fleur, que pour la singularité de son feuillage, qui est comme recoquillé ou chif- fonné. On ignore le pays natal de cette espèce. ' La Giroflée d'été ou Quarantaine, Cheiranthus an- nuus , Linn., est la plus abondante de toutes dans les jardins et dans les marchés à fleurs. Elle s'élève à la hauteur de dix- huit pouces , avec une tige herbacée et ronde , divisée vers son sommet en rameaux lâches et peu nombreux, garnis de feuilles éparses, lancéolées, obtuses, veloutées et d'un vert blanchâtre. Ses fleurs sont rouges ou blanches , quelquefois ' panachées , communément doubles , et d'une odeur agréable. Elles naissent en bouquets à l'extrémité des rameaux. Cette plante nous vient du midi de l'Europe. Elle est annuelle. On la sème sur couche depuis février jusqu'en avril. En la semant en divers temps ,ion peut en avoir pendant tout l'été. Dans la culture des giroflées vivacés et bisannuelles , on doit avoir soin de recueillir toujours les semences les plus propres à produire des fleurs doubles. C'est surtout dans le voisinage de celles cl qu'il faut les chercher. On sème ces G I R ,73 graines, au printemps, sur couches, ou simplement dans du terreau. Quand les jeunes plantos sont un peu fortes , on les repique sur une couche très-tiède , on les y laisse jusqu'en septembre, où elles commencent à marquer. Alors on en con- serve quelques simples pour avoir de la graine , et on met les doubles dans des pots , pour pouvoir les abriter en hiver de la gelée. Elles fleurissent le printemps suivant. Les genres Matthiole et Malcome d'Aiton,ont été éta- blis aux dépens de celui-ci. (T).) GIROFLIER ou GÉROFLIER AROMATIQUE, Canophillus aromaiicus , Linn. (^Polyandrie monogynie.) Arbre indigène aux Grandçs-Indes, de la famille des Myrtoïdes, qui a de grands rapports avec le Jambose {Jambosia) , et qui donne le clou de gimfle, espèce d'épicerie connue de tout le monde , et d'un usage général dans les quatre parties du globe. ( V. la pi. D 3i de ce Dictionnaire). Cet arbre croît naturellement dans les îles Moluques, où il est aussi cultivé, Sataille est moyenne; ils'élève depuisquinze à dix -huit pieds jusqu'à trente pieds, avec une cime assez large et disposée en pyramide. Son tronc, qui acquiert jus- qu'à un pied de diamètre , est anguleux dans sa partie infé- rieure, et recouvert d'une écorce grisâtre, lisse et mince, très-adhérente ; il est droit et sans division , jusqu'à quatre ou cinq pieds. Alors il se divise en plusieurs branches garnies de rameaux opposés que terminent de beaux bouqueis de fleurs. Ces rameaux sont couverts d'un grand nombre de feuilles unies, luisantes et opposées, portées sur un pétiole de six à neuf lignes; leur forme est ovale-allongée , leur longueur de deux à quatre pouces, et leur largeur d'un pouce et demi ; elles ne sont ni crénelées, ni découpées, mais entières, avec des bords un peu ondes , et à nervures latérales très-fines et presque parallèles ; elles ont la solidité des feuilles du lau- rier commun, auxquelles elles ressemblent, et on peut les réduire en poudre, en les pressant fortement entre les doigts; leur surface inférieure est parsemée de petits points résineux qui , vus à la loupe et bien au jour , sont la plupart Iranspa- rens. Les fleurs du giroflier sont odorantes ; elles naissent en co- rymbe à l'extrémité des rameaux. Quoique chacune ait son pédoncule propre, elles sont ordinairement portées trois par trois sur des pédoncules communs plus ou moins longs. Un corymbe est composé au moins de neuf fleurs, le plus souvent de quinze, quelquefois de vingt-une , et même de vingt-cinq ; car il arrive que toutes les divisions ne sont pas de trois. Sous chaque division , ainsi qu'à la base de chaque fleur , on remar- que deux bractées opposées, fort petites, comme écalUeuses, 174 G I R et qui tombent de très bonne heure. Ces bractées, plus nom- breuses dans une variété citée par Rumphius , ont sans doute fait croire à Linneeus et à Miller, que les fleurs du giroflier avoient deux calices: elles n'en ont qu'un petit, oblong , fait en forme d'entonnoir, et découpé à son extrémité en quatre parties pointues, concaves et ouvertes; il est persistant et muni , à la base intérieure de ses découpures , d'un rebord qua- drangulaire sur lequel sont insérées les étamines. Celles - ci très-nombreuses , à filets blancs, à anthères jaunâtres , sont rassemblées en quatre paquets, et entourées de quatre pétales arrondis et alternes avec les divisions du calice. L'ovaire ou embryon du fruit est placé au centre de la fleur , et surmonté d'un style ayant un stigmate simple. Ce sont toutes ces par- ties qui, avant leur parfait développement, constituent ce qu'.on appelle le clou de girofle du commerce ; car ce clou n'est autre chose que la fleur entière du giroflier cueillie avant la fécondation du pistil , et que l'on fait ensuite sécher. Les pé- tales alors couchés les uns sur les autres, sous l'apparence d'un bouton globuleux, forment la tête du clou; les divi- sions pointues du calice en composent la couronne, et l'o- vaire en fait la longueur et la pointe. Si on attend que le germe ait été fécondé, et qu'on le laisse ensuite grossir, il se change alors en une baie coriace, ovoïde, d'un rouge-brun ou noirâtre , surmontée par le limbe durci du calice , et contenant dans une ou deux loges, une ou deux graines dures, creusées dans leur longueur d'un sillon, et composées chacune de deux lobes sinueux appliqués l'un sur l'autre. Tel est le véritable fruit, ou plutôt la vraie semence du giroflier, qu'on appelle dans les boutiques, aniofle de girofle ou dou-matrîce ; il est propre à la reproduction , mais moins aromatique , et beaucoup moins estimé dans le commerce que \e clou de girofle ovàmaiTe. , ou ie clou-Jleur; ce dernier est même le seul marchand. 11 faut choisir les clous de giroflehieu nourris , pesans , gras , faciles à casser, d'un rouge tanné ou brun, garnis, s'il se peut, de leur bouton on fust , d'un goût chaud , aromatique , brû- lant presque la gorge , d'une odeur excellente , et laissant échapper une humidité huileuse lorsqu'on les presse. On re- jette les clous qui n'ont pointées qualités, qui sont maigres, mollasses , presque sans goût et sans odeur. Les fruits qu'on laisse sur le girollier, ou qui échappent à ceux qui font la récolte des clous de girofle , continuent de grossir presque jusqu'à la grosseur du bout du pouce, et se remplissent d'une gomme dure etnoire, qui est d'une agréable odeur et d'un goût fort aromatique. On les nomme , comme il vient d'être dit , clous-nu Urices ou baies de giroflier. Ces fruits G I R ,y5 tombent d'eux-mêmes rannée suivante ; ils servent k la plan- tation ; car étant semés, ils germent , et dans l'espace do cinq ou six ans , ils forment des arbres qui portent du fruit. Les Hollandais sont dans l'usage de confire sur le lieu même , avec du sucre , ces fruits ot, hus-matrires ^ lorsqu'ils sont récens ; et dans leurs voyages sur mer, ils en mangent après le repas pour rendre la digeslion'meilleure , et pour prévenir le scorbut. Autrefois toutes les îles Moluques produisoient du clou de girofle. Aujourd'hui c'est de l'île d'Amboine que les Hollandais tirent presque tout celui qu'ils apportent en liLurope ,ou 'cn/', il y a aussi quelquefois un mW*^/// décroissant; mais souvent, au contraire, le terrain supérieur recouvre les bords ou la tête des couches du terrain infé- rieur; souvent même ce recouvrement s'étend sur la tête des couches de plusieurs terrains disposés en gisement uniforme ; c'est ce que l'on nomme gisement iransgressif. Les porphyres et les basaltes en offrent des exemples frappans. Cette dis- position indique, selon M. Werner, que le niveau du li- quide duquella précipitation successive des terrains avoit lieu , après avoir continuellement baissé pendant quelque temps , s'est élevé de nouveau à une grande hauteur; le dépôt que ce liquide a formé alors, a dû nécessairement recouvrir tous les aflleuremens des terrains inférieurs. D. Le gisement d'un terrain est droit ou courbe , selon que la surface supérieure du terrain sur lequel il repose , présente l'une ou l'autre de ces deux formes. Le gisement droit est horizontal on incliné à l'horizon , et le gisement courbe est con- O I s ,8i vexe ou conrai^, selon la disposition superficielle du terrain inférieur. Le gisement convexe est €iii>ironnant ou, selon l'expression allemande, en forme de manteau ., lorsque le terrain supérieur çnloure entièrement le terrain sur lequel il repose. Il est en- veloppant lorsque le terrain supérieur recouvre aussi l'infé- rieur jusque par-dessus son sommet. Dans les deux sortes de gisement convexe, la direction des couches de la roche supé- rieure est différente sur chacune des pentes du noyau; mais dans le premier cas, ce noyau paroît au milieu des terrains qui le recouvrent; dans le second cas , au contraire, il est en- tièrement caché, et on ne peut que supposer son existence, d'après la disposition des couches du terrain visible. La ma- nière d'être du gneiss autour du granité des environs de Frey- bcrg en Saxe , est citée comme exemple au gisement environnant. Celle du terrain d'eurite {weisstein\ entre Waldheim, Ro- chlitz, Falcken et Frankenberg, dans le même pays , peut être regardée comrue exemple du gisement enveloppant. On distingue le gisement concave , en gisement en Jatte et gisement en entonnoir, selon que le fond de la concavité est allongé ou rond. On observe surtout le gisement concave dans les tfrrains secondaires, parce que ces terrains se sont déposés en géné- ral dans les vallées formées par les terrains primordiaux. IjC gisement convexe , au contraire, nous paroît plus particu- lièrement propre aux terrains primitifs, parce que les terrains plus récens recouvrent les endroits où les premiers présente- roient le gisement concave. E. Les rapports qui existent entre la disposition des ter- rainsetccUe du sol sont les premiers qu'il soit nécessaire d'étu- dier, dans les observations faites à la surface > puisqu'ils peu- vent seuls donner les premières notions sur le gisement des terrains. C'est par l'examen attentif des afileureuiens des couches, et par celui de toutes leurs parties qui sont à décou- vert, des fissures de stratification qu'elles présentent, de la direction et de l'inclinaison de ces fissures, etc., qu'on peut conclure la disposition générale des couches et celle du ter- rain que ces couches constituent. Dans le gisement concave, les couches d'un môme terrain pendent les unes vers les autres, de manière à se rencontrer dans la profondeur, et celles du centre sont les plus nou- vellement formées. Le contraire a lieu dans le gisement vonvexe. Dans le gisement droit, on observe souvent, sur les deux pentes opposées d'une montagne, d'une chaîne ou d'un groupe de montagnes , que , d^un côté , les couclies du ,82 O I S terrain ont une allure à peu près parallèle à la surface du sol, et que de l'autre, au contraire, elles plongent dans la montagne. Sur la première pente , si les couches des terrains sont plus fortement inclinées que cette pente, les couches les plus anciennes ont leur affleurement près du sommet de la montagne, et les affleuremens que Ton observe en descen- dant appartiennent à des couches toujours plus récentes. Le contraire a lieu si les couches du terrain sont moins inclinées ou plus horizontales que la pente du sol; mais alors les affleu- remens que l'on observe, sont les affleuremens inférieurs ou le pied des couches qui s élèvent en s'enfonçant dans la mon- tagne. Sur la pente opposée , c'est-à-dire sur colle où les couches plongent dans la montagne, les affleuremens observés dans les points les plus bas, sont toujours ceux des couches les plus anciennes , et ils appartiennent à des couches d'autant plus nouvelles qu'on s'approche davantage du sommet. Lorsqu'on observe, au sommeld'une montagne, un terrain diffèrent de celui qu'on a rencontré surles pentes, on doit pen- ser que cette disposition peut provenir : soit de ce que le ter- rain du sommet saille au milieu de terrains disposés autour de lui en gisement environnant , soit de ce qu'il forme une cou- che ou un banc interposé en gisement uni/orme entre les cou- ches d'une autre nature dont la montagne est composée , soit de ce qu'il est superposé aux autres terrains, de la montagne en gisement transgressif. Enfin, une roche observée seulement au sommet d'une montagne, peut aussi être l'affleurement d'un filon ou d'un amas transoersal situé dans le terrain dont la mon- tagne est formée. Dans le prenùer cas, la roche du sommet est plus ancienne; dans le second cas, contemporaine; dans les deux derniers cas , plus nouvelle que les terrains du reste de la montagne. L'observation de la disposition des couches au sommet et sur les deux pentes, peut seule alors, comme toujours, faire reconnoître la nature de ce gisement. Les exemples cités dans le cours de cet article p^^roissent suffisans , pour indiquer la manière dont on doit observer le gisement des roches, et les conséquences qu'on peut tirer de ces observations sur l'ancienneté relative des différens ter- rains, (bd.) GISÈQUE, Gisekia. Petite plante à tiges étalées, à ra- meaux filiformes, à feuilles opposées , pétiolées, elliptiques, obtuses , entières , chargées de poils , à fleurs petites , blan- châtres, pédicellées, offrant des espèces de verticilles à toutes les aisselles des feuilles , qui forme un genre dans la pentandrie pentagynie , et que Murray a décrite sous le nom de koelreuiera. Chaque fleur a un calice de cinq folioles ovales, persislan- Cr T T ,83 tes, abords scarieux; point Ac corolle; cinq étamines ; un ovaire supérieur , arrondi , à cinq lobes , k cinq styles courls, recourbés, el dont les stigmates sont obtus. Le fruit consiste en cinq capsules arrondies , minc^, sca- bres , rapprochées , contenant chacune une semence glabre et ovale. Cette plante croît dans les Indes orientales, et est annuelle. (B.) GISIGISI. Suivant Thunberg, on donne ce nom , au Ja- pon , à une espèce d'OsEILLE (^rumex rrispus^ L. ). (ln.) GISTCHAN. Les Tunguses connoissent le Chevreuil sous celle dénomination, (s.) GIT. Les Grecs nQmmoientainsile melanlhium, c'est-à-dire la NiGELLE CULTIVÉE {nigelia salha, L. ) , appelée encore poivrclte et cumin noir, (l^.) GITE. C'est l'endroit où un animal sauvage, et plus par- ticulièrement le Lièvre, a coutume de se reposer, (s.) GÎTE DE MINÉRAUX OU DE MINERAIS. On dé- signe sous le nom de gîtes toutes les masses minérales, lorsqu'on considère ces masses sous le rapport de leur gise- ment , et relativement aux substances qu'elles renfermcnt- Ainsi une montagne n'est pas un gîte de minéraux ; mais les différentes couches dont celte montagne est formée , les filons, les amas qui peuvent s'y rencontrer , sont nommés les giles d(!s substances minérales que ces couches, ces amas, ou ces filons renferment. On divise les gîtes de rmnérAnx ^n gîtes généraux cl gîles partit itliers.hes gîtes généraux sont les masses minérales géné- ralement répandues, et qu'on retrouve sur les différenspointsde la surface du globe avec des caractères déterminés décompo- sition et de gisement. On les nomme terrains. Ils se subdi- visent, le plus souvent , en couches., et ils constituent, soit seuls , soit en se groupant d'une manière constante et sous des rapports de gisement constans, lus formations. (F. ces trois mots.) Les gîtes particuliers sont des masses minérales moins étendues, qui se présentent isolées au milieu de gîtes géné- raux dont elles diffèrent par leur nature. Les gîtes particu- liers sont souvent recherchés el exploités pour les minerais utiles qu'ils renferment ; on leur donne alors le nom de gîtes de ruinerais. Les gîtes généraux seront décrits au mot Terrain; nous ne nous occuperons, dans cet article, que des gîtes particuliers. Ceux-ci sont de deux genres différens. Les uns appar- tiennent au terrain dans lequel ils sont encaissés, el sont évi- \ i84 G I T demment de formation contemporaine à celle de ce terrain ; les autres ne lui appartiennent pas et paroîssent être de for- mation plus nouvelle. Les^îtes contemporains aux terrains qui les recèlent sont : les bancs , les amas parallèles , les montagnes entières formées de minerais ou d'autres substances étrangères aux terrains , enfin les parties de minerais disséminées dans les roches qui çonslituenl les terrains. Les gîles étra^igers aux terrains, et de formation posté- rieure, sont \ts filons , les amas entrelacés , les amas transi'er- saux et les amas irregiUiers. Gîles de formation contemporaine. Les bancs {en allemand /a^n mesure, en général , cet angle avec une boussole , et l'on rapporte ainsi la direction au méridien magnétique. \J inclinaison s'exprime par l'angle que fait un plan parallèle aux parois du banc avec un plan horizontal, îillie se mesure au moyen d'un demi-cercle garni d'un fil aplomb» La paroi supérieure d'un banc se nomme son toit., l'in- férieure se nomme mur ou chcvret ; l'épaisseur du banc, ou la distance qui existe entre les deux parois , se nomme puis- sance. Tous ces termes sont les mêmes que ceux employés pour, les filons ( V. ce mot) ; ils ont été assignés par les mineurs, parce que les bancs sont quelquefois exploités pour les mine- rais qu'ils renferment. On les confond alors souvent avec les filons , et on leur en donne improprement le nom. Pour distinguer les bancs des filons, il faut faire les obser- vations suivantes : i.° Les bancs sont parallèles aux couches des terrains , et ils ont , comme ces couches , une inclinaison qui , eu géné- ral plus rapprochée de la position horizontale que de la verticale , est moindre que celle des filons qui traversent les couches; a.» ils ne se divisent pas comme les filons , en branches ou en yeuies; 3.° souvent en s'approfondissanl, leur puissance augmente et leur inclinaison diminue , ce qui est le contraire de ce qu'on observe ordinairement dan^ G I T ,85 les filons ; 4^.o leur masse est , en {général , assez IiOTnoî;<'ne f>r assez conipacle ; quelquefois celte masse contient d'au- tres substances minérales disséminées , mais on n'y remar- que point les zones de nature différente, ni les cristallisa- tions nombreuses , ni les géodes que les-filons renferment. Lorsque les bancs sont stratifiés dans leurintérieur, ces strati- fications sont toujours parallèlesàcellesdes roches des parois; 5.° les bancs n'ont presque jamais de salbandes prononcées ni de lisières; 6." les bancs ne renferment point de fragmens des roches des parois , ni de galets autres que ceux que peuvent renfermer aussi les couches des terrains qui les en- caissent, ni de débris de corps organisés indiquant une autre époque de formation que celle de ces couches -, 7." enfin les bancs sont toujours traversés par les filons qui existent dans les mêmes terrains, et ils ne les traversent jamais. Lorsque plusieurs de ces caractères manquent dans un gîte que sa position falsoit regarder comme un tant: , on peut en conclure que ce gîte est un filon parallèle aux cou- ches du terrain. On ne doit pas croire cependant que la rcconnoissance de la nature des gîtes soit toujours facile. Ils sont souvent à dé- couvert sur un trop petit nombre de points, pour que cette reconnolssance puisse avoir lieu d'une manière complète. Les exceptions sont d'ailleurs nombreuses à toutes les règles que nous posons d'après les observations générales ; et pour plusieurs gîtes connus , la question paroît encore indécise , ou du moins elle est résolue différemment par mélange intime, compacte et extrêmement dur, de quarz, d'argile, de chaux , de spath pesant, de pyrites, de blende et de galène. AFahlun en Suède, on exploite un amas qui a 4 ou 5 cents mètres dans le sens de sa plus grande dimension, 200 mètres environ d'épaisseur, et 3 à 4 cents mètres de profondeur, masse est formée principalement de pyrite martiale, en- tourée par une zone , peu épaisse et assez singulièrement disposée, de pyrite cuivreuse, qui est l'objet de l'exploitation. 11 est encaissé dans le micaschiste. Le gîte de minerai de cuivre d'Agordo, dans le Pays Véni- tien, plusieurs gîtes exploités dans le Bannat de Temeswar, sont des amas parallèles. Aux mines d'Idria en Carniolé , le minerai de mercure , souvent mélangé avec un schiste bitumineux , est disséminé en amas de toutes dimensions dans un terrain calcaire. Au Bleyberg en Carinihie, le minerai de plomb forme de nombreux petits amas, disposés parallèlement aux cou-i , ches calcaires qui les renferment. A Camsdorf sur la Saale , on a trouvé, entre les couches déminerai de fer, exploitées dans un terrain secondaire, un amas de 5o à 60 mètres de long , 60 à 80 mètres de large, et 6 à 8 mètres d'épaisseur, rempli de minerais de cuivre très- riches qui ont donné des produits considérables. Nous avons vu que les gîtes de pyrite, exploités en Saxe sous le nom de bancs , doivent probablement être rapportés aux amas parallèles. A la Romanèche, près Mâcon ( département de Saône- et-Loire), le manganèse oxydé compacte, sans cristallisation et sans autre gangue qu'un peu de spath fluor, constitue, près de la surface du sol, un amas de 20 mètres de largeur sur 4oo mètres de longueur, et 2 à 6 mètres de puissance. Il repose immédiatement sur le granité , et sa partie Inférieure est une brèche formée de fragmens de granité agglutinés par le mi- nerai. Borné sur un de ses flancs par le granité même, sur l'autre par une couche calcaire qui recouvre le granité , il est à découvert en beaucoup d'endroits, et plonge ailleurs sous Targile et le grès. Il renferme des fissures et cavernosités remplies d'argile. Le fer carbonate terreux , que nous avons cité comme for- mant des bancs dans les terrains houillers, y est aussi sou- vent disposé en amas. Le gîte de houille exploité au Creusot , près Moncetiîs ( département de Saône et-LoIre ), est un amas parallèle disr OIT .,j3 posé presque verllcalomcnt enlre mètres de profondeur. Sa puissance, près du jour , est de plus de 60 mètres; mais elle diqiinue rapidement en s'éloi- gnant de la surface. Il conlicnt des fragmens de roches de toutes espèces , et des débris nombreux de corps organisés. On y a trouvé entre autres,, à 3oo mètres dfr profondeur, lui grand tronc d'arbre bituminisé , avec les vestiges de son écorce , de ses branches et de ses feuilles," et dont les frag- mens ont été vendus pour les collections de minéralogie , sous le nom de bois du déluge {^sundfluth Jiolz). Les minerais de fer en grains forment des amas transver- saux dans un grand nombre de contrées. On en exploite beau- coup en France. A Poisson (départementde la Haute-Marne), (de semblables amas sont encaissés dans un terrain calcaire en couches horizontales ; ils ont 20 à 3o mètres de largeur et d'épaisseur , et sont exploités à ciel ouvert. Dans l'une des excavations, on a mis à découvert, sur /^o mètres de hauteur, un pilier isolé, de forme arrondie , composé de couches calcaires semblables à celles de la montagne , et qui étoit enveloppé par la masse de minerai. Le diamètre de ce pilier va en croissant dans la profondeur ; il est de 2 mètres près du jour, et de 3 à 4- mètres au fond de l'excavation. Le minerai de fer spalhique forme souvent des aiuasîrans- rersaux. Bans le pays de Siegen, on exploite un amas de ce G I T rq; genre, nommé S/oh/herg ^ et encaissé dans le terrain de grau - wacke. Cet amas a environ 200 rrièlres de longueur, et 5o mètres dans sa plus grande épaisseur. A l'une de ses extrc^- niitcs , il se termine en coin; d(; l'autre côté, il se divise en plusieurs branches, dont chacune finit de la même ma- nière. 11 est divisé par des fentes parallèles entre elles , mais non parallèles aux couches du terraiu qui l'encaisse. Près de Schmalkaldc en liesse, im autre amas de même nature est aussi nommé S/aJi/f/eig. Celui-ci est dans un ter- rain de calcaire secondaire ancien. Sa puissance varie de 3o à 100 mètres. 11 est formé de fer oxydé fibreux, de ferspa- lhique,de mangjftèse oxydé, de baryte sulfatée, de chaux car- bonatéc spathique et brunissante, il contient aussi du cuivre gris. En Styric et en Carinthie , On exploite des gîtes analogues. En Sibérie, beaucoup de gîtes exploités connue filons, pour les minerais d'arg«;nt , de plomb et de cuivre qu'ils ren- ferment, sont de véritables amas transversaux. Celui de Schlangenberg ou de Zméof a environ 600 mètres de lon- giieur sur 3o à ^o mètres d'épaisseur ; il est encaissé dans le schiste argileux , et/ormé de masses et de veines irrégulièrc- Hient disposées, de homstein (Patrin), de spath pesant, de schiste et d'argile. Avec le schiste , se trouve la galène ; avec le liornstein, l'argent ; avec le spath pesant , l'or et l'argent en petits rognons et la galène. Le gile de Tschakyrskoi , puis- sant de 20 à 3o mètres, est remarquable en ce qu'il a pour mûrie calcaire , et pour toit le schiste argileux dont les cou- ches pendent vers le gîte , de manière à faire penser qu'ils s'appuient sur un calcaire semblable à celui du nnir, et que le tout a glissé et s'est affaissé, lors de la formation de la fente qui a été remplie parle gîte de nùnerai.. Cette disposi- tion est , dit-on, assez fréquente en Sibérie. Le gîte de minerai de calamine de la grande iitontagne , près Aix-la-Chapelle, est un amas transversal encaissé dons un psammite micacé , qui paroît lui-même subordonné à la formation du calcaire bleu. Cet amas remplit ujie grande crevasse de /Ç à 5 cents mètres de longueur et de l^o mètres de puissance. La calamine est tantôtcompacle et pure, tantôt d'un gris-jaunâtre et parsemée de cavités ; quelquefois mé- langée dequarz ou d'argile, et presque toujours plusou moins salie par 1 oxyde de fer. Le gîte de minerai de plomb de Huelgoat , en Bretagne , qui n'a qu'environ 170 mètres de longueur, perpendiculaire- ment à la ligne d'inclinaison de sa colonne métallifère , doit être considère comme un amas transversal. igS G I T A Geyer en Saxe , une masse considérable de granité est encaissée dans le gneiss , dont elle traverse distinciemcnt les couches. La roche granitique , qui passe au protogine , au pegmatite et à l'eurite, renferme du minerai d'élain dissé- miné. Elle paroit constituer un véritable amas transversal dans le gneiss , quoiqu'elle ait é.té décrite quelquefois comme amas entrelacé ou stockcverck ; mais on n'y remarque point d'entrelacement de filons. Aacontraire, les nombreux filons qui la traversent, et qui se prolongent dans le terrain de gneiss, sont tous dirigés et inclinés dans le même sens. Ces filons ren- ferment aussi du minerai d'étain, et les jjarties de l'amas qui les avoisinent sont les plus riches en métal. * Les gîtes de minerai d'étain de Schlackenwald en Bohème , sont aussi généralement désignés sous le nom de siockwercke; mais il paroît probable qu'ils doivent être rapportés de même aux amas transversaux {siœhcnde siœcke). Enfin , la roche de topaze du Schneckensiein , en Voigl- land , paroît aussi constituer un grand amas transversal dans le micaschiste. Les amas auxquels nous croyons devoir conserver le nom de rognons se présentent , ainsi que nous l'avdns dit plus haut , irrégulièrement disséminés à travdVs un petit nombre de couches ou dans une seule couche de terrain , et n'offrent que peu ou point de caractères qui puissent faire rapporter leur origine à des fentes ou à des crevas.ses formées et rem- plies postérieurement à la formation de la roche qui les re- cèle. Ainsi , le granité des Pyrénées , par exemple , renferme souvent de petits rognons irréguliers de granité de nature différente, ou de diabase ou diorite {grilnstein)., isolément im- plantés dans sa masse , sans passage de l'une à l'autre roche. Un grand nombre de terrains présentent des faits analogues. Les rognons de silex qu'on observe fréquemment dans les couches de craie en sont un exemple remarquable. On remarque surtout ces rognons , lorsqu'ils sont formés en totalité ou en partie de minerais métalliques , qui en ren- dent la recherche et l'exploitation avantageuse. Nous avons cité , en parlant des bancs, de semblables ro- gnons de minerais de plomb , irrégulièrement disséminés dans les couches calcaires des Ardennes près Philippeville , de Pierrcville département de la Manche , et ailleurs. Aux mines de cuivre de Zamabor en Croatie , le minerai de cuivre pyriteux, qui fait l'objet de l'exploitation, est dissé- miné en rognons irréguliers dans les couches d'un terrain de grauAvacke. Un grand nombre de ce:; rognons ont l'appa- rence de galets arrondis ; mais leur fragilité empêche de pen- GIT ,9g ser qu'ils aient été amenés là par les eaux. D'autres, d'ail- leurs , s'allongent en filets ou veinules de i5 à 16 mètres au plus de longueur , disposés entre les couches ou dans les cou- cKes de grauwackc. L'ensemble de cegisement^orte à croire que la pyrite cuivreuse s'est formée et réunie au milieu de la grauwacke encore molle. Les petits rognons arrondis de plomb sulfuré, disséminé* dans les couches de grès du Bleyberg (département de la Roër) , doivent aussi être rappelés ici. Ils ne portent pas l'empreinte d'avoir été charriés par les eaux. En les exami- nant à la loupe , on voit que ce sont des assemblages de petits cubes réunis autour d'un centre commun ; et on peut croire, dit M. Lemaire (Journal des Miiies , n." 223), qu'ils ont cris- tallisé au milieu de la roche qui les contient , comme les mi- nerais de Zamabor, comme les cubes de fer sulfuré qu'on rencontre dans beaucoup de schistes, comme les cristaux de feld-spath dans la pâte des porphyres, etc. Nous citerons pour exemples de rognons plus considérable» et qui traversent plusieurs couches , ceux des mines de mer- cure du Stahlbergl ancien département du Mont-Tonnerre): la montagne est formée de couches schisteuses, au milieu desquelles gisent irrégulièrement de grands rognons de grès ou d'argile, qui ont jusqu'à 80 mètres de hauteur, sur 3o et 5o mètres dans leurs autres dimensions. C'est principalement dans ces masses ou rognons que se trouvent les minerais de mercure, soit disposés en filons qui les traversent, soit dis- séminés dans la masse même, quand les filons deviennent stériles. Dans les parties élevées dc.n Alpes calcaires des environs de "Willach en Carinthie , désignées sous le nom de Erzberg ou Erzgebirge , on observe de.-: masses énormes d'argile , renfer- mées , sans mode de gisement déterminé , au milieu du cal- caire , contenant des fragmens de calcaire , et quelquefois des minerais de plomb. Souvent l'argile se niêle avec la chaux ; le mélange prend alors une sorte de fissililé , et de- vient semblable à un tripoli grossier. ]NL Mohs présume que ces masses argileu^ies ont été déposées autrefois dans des ca- vernes, qui s'éloient formées au milieu du calcaire, et dont les parois sont aujourd'hui en partie éboulées; elles nous condui- sent donc naturellement à parler de la dernière espèce de gîte de minerais, appelé par les Allemands buizenwercke^ et que nous avons désigné sous le nom d'flmas irréguUers. Ceux-ci sont, en effet , des cavernes ou des crevasses Irré- gulières , formées particulièrement dans les terrains calcaires de formation intermédiaire ou secondaire , et remplies pos- térieurement, en totalité ou en partie. Souvent cft cavernes 200 G T T vsont entièrement fermées : telles sont celles qui existent dans les mêmes Alpes calcaires des environs de Willach ; leurs parois sont souvent tapissées de spath calcaire ; leur intérieur est rempli en partie de sp-ath calcaire contenant du plomb sul- furé ; quelquefois il est rempli d'eau. Ailleurs , plusieurs ca- vernes semblables communiquent entre elles, ou à la surface du soi, par des fentes vides, o« par de petits filons : telles sont celles de Ylberg au Hartz, dont les unes sont tapissées de stalactites calcaires , les autres tapissées de minerai de fer spathique,et plus rarement de minerai de plomb et de cuivre. En an-achant ces minerais , on retrouve l'ancienne paroi calcaire de la caverne , portant l'empreinte de l'altération produite par l'air ; ce qui semble prouver que la formation des minerais a été de beaucoup postérieure à celle de la ca- verne , et par conséquent à celle du terrain calcaire. Près Nerlscbinski en Sibérie, on exploite des mines importantes de plomb argentifère sur de semblables gîtes. Quelques gîtes de minerai du Derbyshire paroissent devoir y être rapportés. Les amas irréguliers sont souvent formés de minerai de fer d'alluvion. On cite des gîtes de ce genre enFrance, en Bel- gique , en Souabe , en Carniole, enDalmatie, etc. Appendice, Après avoir ainsi essayé de classer les différentes espèces de gîtes de minerai, en rapportant les nombreuses diffé- rences qu'ils présentent entre eux à un certain nombre de types déterminés, nous devons ajouter qu il existe des gîte, disposésd'une manière tellement bizarre et tellement variées dans la même localité , qu'il paroît impossible d'en rapporter l'ensemble à aucune des espèces que nous avons désignées ; mais que toutes les espèces semblent s'y trouver réunies , mé- langées et interrompues irrégulièrementles unes par les autres. Tel est l'aspect que présente , par exemple , 1 intérieur de la montagne du Landsberg dans le Palatinat , où l'on ex- ploite d'anciennes et célèbres mines de mercure. On y voit des filons nombreux , des bancs , des amas dirigés et incli- nés danstousles sens, se suivre, cesser tout d'un coup et repa- roître avec des allures différentes, dans des endroits où on ne pouvoit pas s'aviser de les chercher. L'irrégularité est telle, que plusieurs minéralogistes n'ont pu essayer d'en donner nue idée , qu'en disant qu'il sembloit que la montagne en- tière avoit été soulevée pendant qu'elle étoit encore molle , puisqu'elle étoit retombée , s'étoit brisée dans tous les sens, et que des^épôts postérieurs étoient venus remplir tous les vides forinçs par ce bouleversement. Il faudroit même peut- Tx I T .01 êJrc admettre ^iie cet effet a en lieu à plusieurs reprises , pour qull pùl expliquer tous les désordres existans. Une irréç;(ilarité, au moins aussi remarquable , est signa- lée par M. Selb , comme existant dans la disposition des ter- rains et des gîtes de minerai de Reichenau, pays des Gri- sons. On ne voit, dit-il , aucun gîte proprement dit ; mais les minerais semblent comme jetés au hasard , quelquefois entre les couches de roches, et sujets à tcTuie sorte dechan- gemens ; d'autres fois dans et avec les roches. I>a géognosle, la boussole et la trigonométrie ne pcuveiil être d aucun se- cours à l'exploitation , parce qu'o"n ne peut s'appuyer sur aucune donnée constante. Ainsi, en cherchant la suite de ce qui sernbloit un banc de cuivre oxydulé , on a trouvé un gîte de fer oxydé, dans une position et avec une gangue et une al- lure tontes différentes. Où Ton devoil rencontrer du cuivre gris , on a rencontré du fer oxvdulé ; où Ion dcvoit trouver la suite d'un banc de quarz et de pyrite cuivreuse, encaisse dans un schiste talquenx, on est arrivé tout d'tm coup dans un srhistc argileux ebonleux , et on a rencontré du limon au lieu de minerai. Toutes ces bizarreries , et les frais con- sidérables dans lesquels elles eniraînoient en pure perte, ont forcé à abandonner les exploitations qu'on avolt entreprises à Reichenau. Mode d'exphnhitîon des gîtes de minerai. L'exploitation des gîtes de minerais a Heu de manières très-variées , d après l'allure et la disposition de ces gîtes. Les bancs peu épais s'exploitent, suivant leur degré d'inclinaison, comme les filons on comme les couches de houille. V. FiLOW et Houille) -, les bancs très-pulssans s'exploitent comme les amas. Les amas de toute espèce s'exploitent à ciel ouvert , lors- que les couches dé terre qui les recouvrent sont peu épaisses, et que la masse s'enfonce à une petite profondeur, ou lors- qu'ils sont encaissés dans un terrain solide , et qu'on peut facilement faire écouler ou extraire les eaux de l'excava- tion. C'est à ciel ouvert qu'on exploite l'amas de minerai d'étain de Kirclase, près Sainl-Austle en Cornouailles; c'est ainsi qu'on a exploité long-temps ceux de Gcyer, d'Allen- bergef de Seyffen en Saxe, ainsi que l'amas de minerai de cuivre de Fahlun en Suède , celui de calamine de la \ieille- Monlagne près Aix-la-Chapelle , etc. C'est à ciel ouvef'l qu'on exploite beaucoup d'amas ou bancs trè.s-puls«ans de calcaire , les ardoisières des environs d'Angers, etc. Dans tes antres cas on doit exploiter par puils ou galeries. L'exploitation souterraine des amas est une des parties les plus diftiçlleà de l'art des mines. On risque conlinueilcment, ao2 GIT ou de ne pas donner à ses travaux assez de solidité , vu la grande puissance du gîte à extraire, ou de laisser enfouie et perdue une partie considérable des minerais utiles ; aussi cette exploitation est- elle ordinairement mal conduite , et occasione-t -elle , plus que les autres, de nombreux acci- dens. Si la masse à exploiter est très-puissante et très-solide, on y creuse souvent de grandes excavations ow ^chambres dans les parties les plus riches , et on agrandit ces excavations au- tant qn'il est possifcle. La facilité que présente ce mode d'ar-. rachement du minerai , porte quelquefois à aggrandir beau- coTip , et même trop , les excavations , ce qui les rend très- dangcreuscs. Les travaux d' Altenberg en Saxe , ceux de Schmalkalde en Hesse, ceux de Wielicïka en Gallicie, sont remarquables sous ce rapport. Il arrive aussi que ces excava- tions finissent par s'ébouler, ainsi que cela est arrivé à Al- tenberg, à Geyer, au Stahlberg dans le pays de Siegen, etc. Si le rocher est très-dur, on emploie quelquefois le feu pour l'altérer et l'attendrir, comme , au Hartz, au Rammelsberg et à Geyer en Saxe; s'il est en partie soluble dans l'eau, on l'attaque aussi par dissolution, comme dans les mines de sel de Bavière et du ïyrol. ^ Ailleurs on exploite l'amas par étages de bas en haut, au moyen de Voui>rage en traoers (F. Filon); c'est de là que vient le mot slockwerck qui signifie ouvrage par étages, el qu'on a appliqué depuis à la désignation des amas entrelacés. Cette méthode est employée en Hongrie. Ailleurs encore on exploite aussi en travers et par étages , mais en allant de haut en bas, et faisant ébouler à chaque étage le massif laissé entre lui et l'étage supérieur. Ce mode d'exploitation, appelé viéLhode d'éboulement^ est employé pour les bancs puissans d'ampelite ou schiste alumineux du pays de Liège , et pour tirer parti des débris de la catastrophe qui a englouti une partie des mines d' Altenberg. Aux mines de houille du Creu'- sot, et dans d'autres amas de houille, oa exploite par étages, en allant de haut en bas, laissant des piliers disposés en quin- conces dans chaque étage, et un massif entre deux étages successifs. On perd ainsi une grande partie de la houille , et \^s piliers des divers étages, portant à faux les uns sur les au-' très , produisent des éboulemens et des bouleversemens , dont l'inflammation spontanée de la houille est quelquefois la suite. La même méthode est employée à la mine de calamine de la grande montagne près Aix-la-Chapelle. Ail- leurs enfin, on pousse presque au hasard , des travaux irré- guliers dans l'amas à exploiter. Les seules méthodes qu'il soit convenable d'employer pour C, T T 2o3 r exploitation souterraine des amas, sont : i." !•■» mcihodc d"é- boulement, quand le minerai est de nature homogène et facile à ébouler; 2.° l'ouvrage en travers avec remblai, quand ^ masse est dure et qu'elle a assez de valeur pour mériter d'èlre extraite en entier-, 3.° l'ouvrage en travers en lais- sant des piliers , lorsque le gite est de nature peu solide et lorsqu'il y auroit trop de dangers à Textraire en entier. Se- lon le plus ou moins de dangers , on laissera les piliers do refend en entier, ou on les recoupera à chaque étage pour les laisser seulement en échiquier; mais dans les deux cas, il faut mettre beaucoup de soin à ce que les piliers des éta- ges successifs soient bien à-plomb les uns sur les autres. On remblaye exactement entre les piliers , et au bout d'un cer- tain temps, on peut venir exploiter ces piliers au milieu des remblais. Pour les gîtes qui remplissent d'anciennes cavernes , nu ne peut prescrire aucune règle , il faut se guider d'après la forme des cavités remplies. Dans les mines de l'iberg au Hartz, on ne perce ni galeries, ni puits intérieurs ; ou se contente d'élargir les ouvertures et les communications que les cavernes ont entre cUqs , pour pouvoir y passer avec facilité , et l'on va d'une caverne à l'autre, pour recher- cher et exploiter celles qui sont tapissées de minerai de fer. Enfin , pour tirer parti des minerais disséminés dans les roches, il faut, ou extraire les roches en entier, afin de les soumettre au bocardage et ensuite au lavage sur des tables ; ou, quand le rocher métallifère est dans un état d'altération qui rend la séparation du mineraf facile , on le lave sur place, en creusant à la surface du sol une grande quantité de petits canaux dans lesquels on fait arriver l'eau de ré- servoirs destinés à cet usage. Le courant d'eau achève la désaggrégatlon de la roche , enlève les parties pierreuses, et laisse ou dépose les sables mélalllfères qui sont lavés en- suite. Ce genre d'exploitation , nommé expfoi/afion par la- vage , en allemand seyffemverck , est en»plnvé en Saxe et en Cornouailles , pour extraire le minerai d'étain du granité al- téré qui le renferme. (Les gîtes de minerai du Rammelsberg au Hartz , d'Al- tenberg en Saxe , du Slahlberg dans le pays de Siegen , d'idrla en Carniole , de Bleyberg en Carinthle , de Schlan- gerberg et de Tsehakyrskoy. en Sibérie , et ^s et décrits par Guettard. Voyez ses Mémoires insérés parmi ceux de l'Académie des Sciences, en 174^ et dans les années suivantes. F. Arbre, (toll.) GLAND I OLE, Glandiolus. Genre de Coquilles , établi par Den ys-Montfort. Ses caractères sont: coquille libre, uni- valve , cloisonnée , droite , implantée et formée en gland ; sommet pointu , central ; cloisons glandiformes et multipliées dans chaque gland ; siphon inconnu ; ouverture environnante et festonnée. L'espèce qui sert de type à ce genre , n'a qu'une demi-ligne de longueur ; elle se trouve dans l'Adriatique. Denys- Montfort croit que l'animal qui l'habite , l'augmente d'un étage, en abandonnant son ancienne demeure .(b.) GLANDOU. Nom d'une variété de I'Olivier , à Aix en Provence. On l'y nomme aussi aglandau , aglaudeau et Cayane. (lis.) GLANDS DE TERRE, Glandes terrœ. Dodonée dési- gne par ce nom , suivant Haller et Richard, la Gesse tubé- reuse , Latliynis iuberosus. On a également appelé ainsi les Truffes, (lis.) GLANDULA des Romains, Adanson rapporte cette plante aux astragales, (ln.) GLANDULAIRE, Glandularia. Genre établi par Wal- ter , sur le verbena aubleiia de Linn. V. au mot Verveine, (b.) GLANDULIFEUILLE, Glandulifolia, Genre établi par Wendlande , pour placer le Diosma Uniflore et deux ou trois autres espèces. Ses caractères sont : calice de cinq par- ties persistantes : corolle de cinq pétales insérés au calice ; dix étamines insérées au calice , dont cinq stériles ; un nec- taire en anneau inséré au calice ; un ovaire glandulifère , sur- monté d'un seul style; une capjsule à cinq loges et à cinq val- ves renfermant chacune deux semences pourvues d'une arille élastique. (B.) GLANÉE. Espèce de chasse que l'on fait aux canards, (v.) GLANNO. Nom de l'hyène, chez les Grecs et les Latins. F. H\ÈNE. (s.) GLANS UNGUENTARIA ou Mywbalanos iroglodytis. G L A 219 <îe Pline. C'est le balanus myrepsica de Dioscoride, le Ben des Arabes , c'est-à-dire , \e gui/andina moringa , Linn. , dont les fruits connus sous les noms de ijen ou noix de i^n, donnent l'huile de ce nom. (lis.) G LAN S VIRGINEA ou Mangummenank. Espèce de chêne d'Amérique , cité par C. Bauhin et Clusius. (ln.) GLANZGRASS. Nom allemand des Alpistes ( Pha- laris). (ln.) GLANZ KOBALT. V. Cobalt éclatant, (luc.) GLAOX. Nom grec de la Grande Chevêche, (v.) GLAPHYRE, Glaphyrus, Lat.; meloloniha, Fab. Genre d'insectes de l'ordre des coléoplères, section des pentamères, famille des lamellicornes , tribu des scarabéides, division des mélilophiles, ayant pour caractères: antennes de dix ar- ticles , dont les trois derniers formant une massue feuilletée, presque ovoïde ; palpes terminés par un article un peu plus gros , presque ovoïde ; languette à deux lobes , avancée au- delà du menton; mâchoires bifides, ayant leur division exté- rieure presque ovoïde, et l'interne très-petite, en forme de dent; mandibules cornées, saillantes, anguleuses, dente- lées; labre saillant. Les glaphyres , que Latreille a séparés des hannetons, avec lesquels on' les avoit confondus, ont le corps de moyenne grandeur, et de forme allongée; le chaperon aussi long ou presque aussi long que large , presque carré ; le corselet carré , aussi long que large ou même plus long; les élytres arrondies et béantes au bout; et terminées par une pointe ; les pattes antérieures courtes, leurs jambes très -dentées ; les autres pattes fortes; les postérieures avec les cuisses rendéesdans l'un et l'autre sexe; les tarses composés de cinq articles, dont le dernier est terminé par deux crochets égaux, entiers, un peu unidentés à leur base, au côté interne. Ces insectes paroissent être propres à l'Afrique. Le Glaphyre maure, Ghiphyrus mourus. Il est d'un bleu vert, avec l'abdomen, les antennes, leur base exceptée, lefi jambes et les tarses des pieds antérieurs, fauves. 11 se trouve en Barbarie. Le Glaphyre de la serratule, GlapJiynts serraUdœ, Lat, gêner, crust. et insecl. , i, tab.g, fig. 6. Il est vert, avec l'ab- domen roussâtre; les cuisses postérieures sont très-grosses et d'un cuivreux bleuâtre. Dans les mrmes contrées. Les Glaphyres rayé, renard et velu, cités au m^me article dans la première édition de cet ouvrage , sont du genre Amphicome. V. ce mot. (o.l.) 220 G L A GLAPISSEMENT. Espèce de petit aboiement du renard. Cet animal glapit sur la voie d'un lièvre , de même qu'un chien courant, avec cette différence qu'il ne donne pas au- tant de la voix, et que le son en est plus foible et très-aigu. V. à l'article Chien , l'espèce du Renard, (s.) GLAR. Nom du Succin, en Danemarck. (ln.) GLARE/VNA. C'est, dans Gesner, la Spipolette. (s.) GLAREOLA. C'est, dans Gmelin {Sysi. nat.) , le nom générique de la Perdrix de mer. V. Glaréole. (v.) (xLAPvEOLE. Nom donné , par plusieurs auteurs, à di- vers oiseaux aquatiques, tels que la Barge abo\euse, le Chevalier , le Bécasseau , la Perdrix de mer , le Smir- RiNG , le Râle d'eau et le Combattant , et qui dans ce Dictionnaire, est imposé comme générique à la Perdrix DE MER. Voyez ci-après, (v.) GLAREOLE, G/areo/a , Lath. Genre de Tordre des échassiers et de la famille des unciroslres. (Fojes ces mots.) Caractères: bec plus court que la tête, robuste, convexe en dessus, un peu comprimé vers le bout, très-fendu ; mandi- bule supérieure un peu voûtée , crochue à la pointe ; l'in- férieure plus courte, droite ; narines elliptiques, obli- ques, couvertes d'une membrane à la base ; quatre doigts, trois devant , grêles et rudes en dessous; un derrière portant à terre sur le bout ; les extérieurs réunis à l'origine par une membrane ; ongles très-courts, grêles , étroits , un peu aigus; ailes très-longues, pointues; la première rémige la plus longue de toutes. Ce genre n'est composé que de deux espèces bien distinctes , dont l'une a la queue fourchue et l'autre carrée à son extrémité; les autres sont données pour des variétés d'âge ou de localité. Les glaréoles volent en trou- pes, se tiennent au bord des eaux, se nourrissent d'insectes et de vers aquatiques. Elles nichent à terre ; leur ponte est de 5 à 7 œufs. L'espèce qu'on rencontre en Europe , habite aussi l'Afrique et l'Asie ; l'autre se trouve dans l'Ausiralasie. A. Queue fourchue. La Glaréole ou Perdrix de mer, Glareola ausirlaca^ Lath. , pi. M 24 , n." 2 de ce Dictionnaire. Le nom de gla- réole appliqué à cet oiseau, a rapport à sa manière de vivre sur les grèves des rivages delà mer; on le trouve aussi sur les bords des ruisseaux et des rivières. H est de la grosseur du merle., et il a neuf pouces un quart de longueur; le bec rouge à la base et noir dans le reste ; les parties supérieures d'un brun gris un peu lustré , plus foncé sur les couvertures des ailes ; la gorge d'un blanc roussâtre : cette teinte est entourée d'une bandelette noire qui remonte jusqu'au bec en passant G L A 221 sons l'œil ; le bas du cou et le haut de la poilrhie, d'un gris un peu roux; les parlies inférieures , le croupion , les cou- vertures supérieures et la base des pennes de la queue blancs; cette couleur est un peu lavée de roux sur le bas de la poi- trine, pareille sur toutes les autres parlies, et s'étend sur les deux longues pennes de la queue à un pouce de leurextréniiié; les couvertures inférieures et le dessous de l'aile d'un brun rougeâtre ; les pennes alaires noires ; le reste des pennes cau- dales brun; les pieds rougeâtres; la queue très-fourcbue. Celte espèce se trouve en France, mais très-rarement ; on la dit commune dans les déserts de la Tarlarie et de la Sibérie, Le jeune, dont on a fait une espèce sous le nom de (iLA- RÉOLE (glareohi «tma), a la gorge, le cou , la poitrine et le haut du ventre roux , variés de taches brunes et de taciies blanches ; le dos, le croupion et les couvertures du dessus de la queue , bruns , avec quelques taches effacées ; le bas- ventre, le haut des jambes et les couvertures du dessous de la queue, d'un roux blanchâtre varié de ta- ches noires; les couvertures supérieures des ailes pareiliesau dos, avec des marques blanches ; les pennes noires; les secon- daires mélangées de cendré et de noir; les pennes caudales blanchâtres et terminées de brun; lelgec, la partie des jambes dégarnie de plumes, et les pieds de cette dernière couleur. Ces oiseaux courent fort vite , sont presque toujours en mouvement , et s'agitent dès qu'ils entendent du bruit. Ils font entendre pendant les nuits d'été un petit cri, ùil , tul , exprimé d'une voix retentissante. Les Allemands les appel- lent kohel regerlin. Ils nichent sur les bords sablonneux des rivières; leur ponte est, dit-on, de sept œufs oblongs. La glarcole ou perdrix de mer à collier est un individu de l'espèce précédente, à laquelle on ra[iporte encore les per- drix de mer au Coromandel , des Maldii>es et de Madras. Cette dernière, qui est d'un tiers plus petite que les autres, a le dessus de la tète d'un brun foncé ; le cou , le dos et les cou- vertures des ailes d'un gris-roux sale, leurs pennes et les deux intermédiaires de la queue brunes ; les autres pennes cau- dales pareilles avec une marque blanche en croissant à leur extrémité; la poitrine et le ventre d'un brun pâle; le bec et les pieds noirs. Je soupçonne que c'est une espèce particulière. B. Queue carrée. La GlarÉOLE ISABELLE, Glareola isa!jella,\icil\. Cette nou- velle espèce, qui se trouve dansl'Australasie, est delà taille de notre perdrix de mer ; une teinte Isabelle domine sur son plu- mage supérieur; la gorge, le devant du coa , le croupion, le 222 G L A milieu du rentre, toutes les couvertures de la queue et plu- sieurs de ses pennes latérales sont blancs , ainsi que le bord de l'aile 4}ui, à l'extérieur, est surmonté d'une bandelette longitudinale , noire ; les pennes alaires et les intermédiaires de la queue sont de cette couleur ; les flancs d'un roux mar- ron très-foncé; quelques taches isolées et d'un gris très-pâle, sont répandues sur les côtés de la gorge , du devant du cou et du haut de la poitrine ; elles semblent indiquer une sorte de collier. L'aile de cette glaréole est remarquable par la lon- gueur excessive de sa première penne qui est très-gréle et subulée dans la partie qui dépasse les autres. La queue est carrée à son extrémité; le bec d'un rouge orangé à sa base, et noir dans le reste; les pieds sont rouges. Le jeune diffère de l'adulte en ce qu'il a des couleurs plus ternes et qu'il est, en dessus et en dessous, tacheté de gris-brun; ces taches forment des mouchetures sur le sommet de la tête; enfin les flancs sont d'un roux clair, (v.) GLARIOLE. r. GiAROLA. (s.) GLASBJOERK. Nom du Bouleau fragile, en Suède. " GLASHULSE. L'un des noms du Troène, en Alle- magne, (ln.) GLASKRAUÏ. La Pariétaire , les Salicornia et di- verses autres plantes portent ce nom en Allemagne, (ln.) GLASSIMON. Sorte de Soude propre à l'Espagne. Il est possible que ce soit le salsola fnUicosa de Linnseus. (B.) GLASÏIFOLIA. Le turriUs glabra dont les feuilles res- semblent à celle du Pastel ou Glastum {isatis tinctoria, L.) a été désigné par la dénomination de glastifolia cichoroïdes , principalement par J. Bauhin et Chabrée. (ln.) GLASTIVIDA et GALASTIVIDA. Noms donnés, en Crète, à deux plantes ligneuses; l'une, ouïe glastivida cretica de Pone est le verbascum spinosum., Linn.; la deuxième est le glas- iivida belli Ponoe, qui est rapportée à I'Euphorbe épineuse {Euph. spinosd). Les Cretois se servent du premier glastivida pour chauffer les fours. Ce nom est grec et signifierait stoebe laiteux, soit à cause des feuilles blanc de lait du verbascum^ ou du suc laiteux que contient le second glastivida. (ln.) GLASTO. Le Pastel , en Espagne, (ln.) GLASTUM. Synonyme d'IsATis chez les Grecs et les Latins. Pline et Dioscoride , qui distinguent l'isatis cultivé (/. saiiva') de celui qui est sauvage (/. syhestris) , nomment spécialement ce dernier glasium. Cette plante pai'oît être le Pastel ( V. ce mot et Isatis). Anguillara semble croire que G L A 223 îc supontiria vaccaria pourroit «ître Tun des deux Isatis, puis- qu'il lui applique le nom de glastum pr'unum. Césalpin prend , au contraire, pour le glastum saiwai^e , le plumbagu eurupœa y puisqu'il le nomme glastum syhesire. (ln.) GLAÏZEN. L'un des noms donnés, en Allemagne, an Coquelicot {pavaner rhœas). (ln.) GLVUBÉRITE, Brongniart; M, Hauy. Cette subs- tance minérale , qui appartient à la classe des substances acidifères, n'est connue que depuis environ dix ans, époque k laquelle elle fut rapportée d'Espagne par M. le professeur Duméril, de l'académie royale des sciences, dont tous les naturalistes connoissenl les importans travaux , et qui visitoit alors ce pays ravagé par une épidémie. M. Brongniart en a fait le sujet d'un mémoire qu'il a in- séré dans le 23.« volume du Journal des Mines , et d'où nous avons extrait ce qui suit : Le glaubérite n'est point un sel simple , mais ce n'est pas non plus un sel à double base; il offre l'exemple encore uni- que dans la nature de deux sels complets qui paroissent être réellement combinés, et constituent une espèce minérale bien caractérisée par sa forme cristalline particulière , et par plusieurs propriétés physiques assez remarquables. La forme de ses cristaux a de la ressemblance avec celle de l'axinite : ce sont des prismes obliques , à quatre pans , très- aplatis , et dont les bases sont inclinées sur ces mêmes pan» de 14.2° et 38"^ ; leur pesanteur spécifique est de 2,73; ils sont ordinairement translucides et rayent la chaux sulfatée ; leur cassure est vitreuse. Ce minéral a la réfraction simple , d'a- près l'observation de M. Haiiy , qui a également reconnu qu'il étoit susceptible de s'électr'iser résineusement par le frottement , surtout étant isolé. Exposé brusquement au feu, il se fendille, décrépite, et finit par fondre en un émail blanc. Mis dans l'eau ou simple- ment mouillé, sa surface devient d'un blanc laiteux, et il n'est soluble qu'en partie. Sa poussière ne verdit pas le si- rop de violettes. Il est composé de parties à peu près égales de chaux sul- fatée et de soude sulfatée , toutes deux anhydres. On n'en connoît qu'une seule variété de forme, que M. Haiiy nomme glaubérite quaternaire. Sa forme prlmitire, suivant le même savant, est celle d'un prisme oblique à bases rhombesde 75''32' et 104° 28', dont les pans font avec les bases des angles sensiblement égaux aux précédens. ( Tableau comparatif ^ p. 23.) 11 est assez difficile de déterminer le rang que ce minéral 224 ^' ^ ^ doit occuper dans la classe des sels , ainsi que de lui donner un nom tiré de sa composition ; car nous ignorons s'il est réellement composé de deux sels distincts , comme le pense le savant auteur du mémoire que nous avons cité; ou si l'un des deux n'a pas imprimé sa forme particulière au mélange, comme cela a lieu pour la chaux et la magnésie carbonalées , le fer et le cuivre sulfatés , etc. , unis ensemble. Nous ignorons en outre quelle est la forme primitive de la soude sulfatée anhydre ; mais il n'en résulte pas moins que ce corps est une espèce particulière. Leglaubériten'a encore été trouvé qu'en Espagne, à Villa- rubia , près d'Ocaua , dans la Nouvelle-Castille. Il est dissé- miné dans des masses de soude muriatée laminaire (selgemme). Les parties de ce sel qui en contiennent, sont souillées d'ar- gile qui pénètre dans les stries du glaubérite , mais rare- ment dans sa substance. La forme à peu près lenticulaire des cristaux de glaubérite , jointe à leur couleur jaunâtre et leur gisement, les avoient fait prendre d'abord pour du gypse. {Brongniart, Journ. des Mines, t. aS.) (luc.) GLAUCE , Glaux. Petite plante à tiges étalées sur la terre, à feuilles la plupart opposées, ovales , lancéolées , charnues, glabres, et très-rapprochées; à fleurs incomplètes, petites , axillaires , solitaires , sessiles , d'un blanc teint de pourpre, qui forme un genre dans la pentandrie monogynie, et dans la famille des primulacées , au dire d'Auguste de St.- Hilaire, Ce genre a pour caractères : un calice monophylle , cam- panule , coloré , divisé en cinq découpures profondes ; point de corolle; cinq étamines à anthères arrondies; un ovaire supérieur ovale , surmonté d'un style simple , à stigmate en tête ; une capsule uniloculaire , à cinq valves , qui contient cinq semences attachées à un placenta alvéolé. Cette plante croît en France, dans les lieux maritimes, (b.) GLAXJCIENE , Glaucium. Genre de plantes de la polyan- drie monogynie , et de la famille des papavéracées. Il a été établi pour placer la ChÉlidoine glauque , qui diffère des autres cliélldoines par son stigmate persistant , capité , bilobé ou trifide , et par sa capsule siliqueuse , allongée et presque cylindricjiie. V. Cbélidoine et Glaucion. (b.) GLATJCION , Glaucium et Glaucius. Dénominations latines appliquées , par différens ornithologistes , au Mo- rillon. Le glaucion de Belon est une femelle ou un jeune Garrot. V. l'article Canard, (s.) GLAUCION de Dioscoride. Plante quicroissoit en Syrie, aux environs d'Hyeropolis. Ses feuilles, suivant Dioscoride G L A 225 sont semblables à celles du cheUdonium glnudiim^ mais plus épaisses,appllquéesouéparses sur la terre, d'une odeur forte, d'un goût amer et remplies d'un suc laiteux que l'on faisoit entrer dans la composition des remèdes pour les maladies des yeux. Suivant Galien, ces remèdes étaient astringens etréfrigérens , et fort utiles. Avicenneet Sérapion parlent àaglaudum dans le même sens. Les commentateurs ont pris diverses plantespour le glauciiim, et surtout le cheUdonium glaucium^ Linn. Pline confond le^/awaMmetleg/flifcdeDioscoride, mais à tort. Quelques au- teurs ont désigné la Tomate (Solanum lycopersicon ) par l'épi- thète deglaiicium. Les naturalistes ont un genre Glaucium qui comprend les espèces de cbélidoine , dont la silique estbiio- culaire.IlaétéétabliparTournefort. V. Glaucienne. (lîs\) GLAUCOÏDES. Micheli (Nov. gen. 21, tab. 43) figure etdécrit souscenom le Povl\VlEl^{Peplis poriula ^ L.). Ruppius nommoit GlâUCOïdes, le g/aujD maritima. K. Glauce. (lis.) GLAUCOPE, Callœas^ Latb. ; Glaucupis, Gmelin. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvains et de la famille des Caron- cules. {Foy. ces mots.) Caractères: bec voûté, épais, entier, courbé vers le bout ; mandibule supérieure couvrant les bords de l'inférieure ; celle-ci plus courte et garnie à la base de deux fanons caroncules et pendans; narines déprimées , à demi-couvertes d'une membrane saillante; langue presque cartilagineuse , dentelée en scie sur ses bords, bifide et ci- liée à la pointe ; tarses allongés , maigres et carénés sur leur partie postérieure ; quatre doigts , trois devant , un derrière ; ongle postérieur le plus long de tous; ailes courtes; queue composée de douze pennes. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce qui se trouve dans l'Australasie. Le Glaucope cendré, Callœas c.inerea^ Latb.; Glaucopis cinerea , Gm.; pi. i4. du Gêner, synops. ofbirds de Latham. t. I. Cette espèce a été découverte dans la Nouvelle-Zélande, par M. Forster, et, comme presque toutes celles des terres australes , elle a des attributs singuliers qui la distin- guent de tous les oiseaux connus. Sa longueur totale est de treize pouces;et demi, et sagrosseur est celle an geai. L'iris est d'un bleu éclatant ; c'est aussi la couleur de la base des ca- roncules quisont, dans le reste, d'un jaune orangé; tout le plu- mage est d'un cendré qui prend une teinte sombre sur la tête ; les pieds sont noirâtres; le bec est noir et la queue étagée. On peut juger, par les longues jambes et les ailes courtes de cet oiseau , que la nature l'a destiné à courir plutôt qu'à voler et à se percher. Aussi le voit-on presque toujours à terre, cherchant les insectes et les vers, dont il compose en partie sa nourriture ; il mange aussi , dit-on , des baies et même de petits oiseaux, en sorte que c'est un animal omnivore. Sa XIII. i5 =36 G L A voix est flùtde ) et son ramage assez agréable; sa cliaîr est délicate et savoureuse, (v.) GLAUCOPIDE , Glaucopis. Genre d'insectes, de l'ordre des lépidoptères, famille des crépusculaires, établi par Fa- bricius, dans son système des glossatcs, et composé des es- pèces de son ancien genre Zygène^ qui ont les antennes en double peigne dans les deux sexes. Telles sont les espèces nommées polymena , auge^ argynnis , mfaiista ; mais la dernière n'ayantpoint!delanguedislincte,etles palpes étant très-petits, forme pour nous un genre particulier, celui d'ÂGLAOPE. (l.) GLAUGUS , Glaiicus. Genre de vers mollusques, établi par Poli , dans son ouvrage sur les testacés des mers des Deux-Siciles. Ses caractères sont : un siphon abdominal; un ab- domen ovale comprimé; point de pieds, les branchies séparées «t ouvertes ; le manteau entouré de cils , sans yeux et sans muscles rameux; un seul muscle abducteur, gros et central. Ce genre renferme les animaux des Limes , Osirea Lima , Linn. ; et des Avicules, Mytilus Jiirundo , Linn. Il est figuré pi. 28, n."^^ 20 et 24 de l'ouvrage cité plus haut. V. aux mots Lime, Avicule, Htiitre et Peigne, (b.) GLAUGUS, Gîaucus. Genre de mollusques nus, qui pré- sente un corps oblong, presque cylindrique, avec une large queue pointue , ayant la bouche à l'extrémité antérieure, accompagnée de tentacules non rélractiles , l'anus latéral, et trois paires de branchies digitées sur les côtés. La seule espèce qui forme ce genre est très-anciennement connue ; mais c'est Forster , père, qui le premier lui a assi- gné un caractère générique particulier, et le nom qu'elle porte. Ayant eu occasion de l'observer et de la dessiner pendant ma traversée d'Europe en Amérique, et ne connoissantpas le travail de Forster , inséré par Blumenbach dans le cin- quième volume du Magazùi de Voigt , je crus pouvoir la réu- nir , avec doute cependant , à la scyllée pélasgicfue de Linnseus, aulre.anlmal tonnant un genre obscurément connu ; c'est donc sous ce dernier nom que je l'ai mentionnée, et dans mon Histoire des vers ^ faisant suile au Buffon de l'édition de De- terville , et dans la première édition de ce Dictionnaire. Depuis, Cuvier a publié, dans le trentième cahier des 'Annales du Muséum , un très-heau mémoire sur la scyllée de Linn., mémoire dans lequel il prouve qu'elle a des caractè- res très-dlfférens. Je rétablis donc ici les noms anciennement connus, pour ne pas perpétuer la confusion que l'erreur que j'ai commise pourroit jeter dans la détermination de ce genre. La tête du glaucus est cylindrique , arrondie sur le devant, très - courte , bleuâtre , avec deux tubercules latéraux en avant et deux plusbas, en arrière. La bouche est un tube court et perpendiculaire , situé en devant sous le bord inférieur de G L A 227 îâ tête. Le cou est relevé en dessus et légèrement lobé sur les côtés;le corps estpresque cylindrique, maisbombéaumilieu de sa longueur, d'une couleur de perle, avec deux larges bandes longitudinales d'un bleu vif : il est garni latéralement de trois paires de branchies de même couleur, et terminé par une longue queue. La première paire de branchies, c'est la plus grande , est portée sur un long pédicule élargi à son sommet, duquel sort un rang de quatorze filets inégaux, dont ceux du milieu sont plus longs que le pédicule , tous cylindriques , terminés en pointe, couleur de perle, bleus à leur base et à leur sommet; la seconde paire est presque sessile, de même couleur que la première, avec dix filets, dont les deux du milieu sont trois fois plus longs que le pédicule. Enfin , la troisième paire sans pédicule, de la même couleur que les autres, mais n'ayant que cinq filets , dont le troisième est le plus grand. La queue est bleue, terminée en pointe, et presque aussi longue que le corps. 11 y a un tubercule placé sur le coté gauche, entre le premier et le second bras, présen- tant deux ouvertures à son sommet ; et au-dessous du second bras, un autre tubercule offrant aussi une ouverture simple. (1) Cet animal; élégant par sa forme et sa couleur, a environ une ligne de long. 11 nage , pendant le calme , sur la surface des eaux. Il paroît qu'il se trouve dans toutes les mers des pays chauds, mais toujours fort loin des côtes. Bory-Saint- Vincent l'a depuis figuré dans son Voyage aux îles d'Afrique. Ployez pi. P 10 de ce Dictionnaire. Le genre LaniogÈre, de Blainville, s'en rapproche beaucoup, (b.) GLAUMET. Un des noms vulgaires du Pinson, (v.) GLAUQUE. Poissons des genres Squale et Caranx, Squalus et Scomber glaueus , Linn. (b.) GLAUX, et Glax ou Galax et Eugalacton, Espèce de plante , chez les anciens. Suivant Dioscoride, le glaux avoit les feuilles semblables à celles du Cytise ou de la Lentille^ vertes en dessus , blanches en dessous. Ses fleurs étoient pur- purines et plus petites que les fleurs de la violette blanche. Elle croissoit sur le bord de la mer. On en composoit, en la faisant cuire avec de la farine , de l'huile et du sel , un breu- vage qui passoit pour avoir la propriété de rendre aux femmes le lait plus abondant ; et de là quelques auteurs ont pensé que le nom de glaux venoit d'un mot grec qui signifie lait. D'autres botanistes font observer que ce même nom vient du grec giaucos, qui exprime la couleur bleu-verdâtre de la mer et la couleur de la partie inférieure des feuilles du glaux^ (i) M. lie Blaiiiviile dit que ces tuberruies sont à droite et que J'a- nimai nage sur le dos, ce qui les fait paroitre à gauche. Ainsi leur posi- tion dépend de la face sous laquelle on observe l'animal. M. Lesueur les ti-ouve à gauche comme M. Bosc. (desm.) 28 G L A Pline confond le glaux et le glaucium de Dîoscoride. Les commentateurs de ces deux anciens naturalistes conviennent (|uil est impossible de reconnoître cette plante des anciens. Ils ont cependant cru la retrouver dans une légumineuse , el notamment dans une espèce d'AsTRAGALE qui en a con- servé le nom de glaux, appliqué d'ailleurs à beaucoup d'espèces du môme genre. La Lavaisèse , galega officinalis^ lai LiNAiRE, le PoLYGALA, I'Andrachne thelephioïde , le Peplide, risNARDE et le Glaux maritime, sont au nombre des plantes regardées comme pouvant être le Glaux des an- ciens. Cette dernière plante surtout , paroît avoir fixé Tatten- tion, et Tournefort, créateur du genre Glaux, l'y rapporte. Ce genre Glaux, de Tournefort, comprend les genres^/aj/a; et peplîs de Linnœus Çou chubrœa^ Adans.). Quant au g'/oHcc l'n- dica de Commelin , c'est le bmmia indica , Lamk. F. Bramie et Glauce. (ln.) GLAWE. Le Cornouiller ( Cornus mascula , L.) , porte ce nom en Allemagne, (ltm.) GLAX. V. (iLAUx. (Lisf.) GLAYET. Ancien nom français du Glayeul. (ln). GLAYEUL , Gladiolus. Genre de plantes de la triandrîe monogynie , et de la famille des iridces , qui a pour caractè- res : des spathes alternes , bivalves, communément uniflores , tenant lieu de calice ; une corolle monopétale , infundibuli- forme , à tube souvent courbé , et à limbe irrégulier , bila- bié ; la lèvre supérieure à trois divisions rapprochées ; la lè- vre inférieure à trois divisions plus ou moins ouvertes , oii courbées en dehors ; trois étamines situées sous la lèvre su- périeure , et courbées comme elle ; un ovaire inférieur , du- quel s'élève un style à stigmate trifide ; une capsule ovale ou oblongue , un peu trigone , obtuse , trivalve', triloculaire , et qui contient plusieurs semences arrondies , arillées ou mem- hraneuses sur leurs bords. Ce genre , qui n'est distingué des Amtholyzes que parce que la lèvre supérieure delà corolle n'est pas beaucoup plus allongée que l'inférieure , et des Ixies, que parce que la co- rolle est irrégulière, renferme une centaine d'espèces, à deux ou trois près , toutes propres au Cap de Bonne-Espérance. Ce sont des plantes vivaces , à racines tubéreuses , tuniquées, à tige simple , à fleurs en épi terminal , d'un aspect le plus sou- vent fort agréable , et qui seroient propres à garnir les jar- dins. On mange, au Cap , la racine de l'une d'elles, le glayeul :f)lissé qu'on voit assez fréquemment dans nos orangeries. Long-temps on n'a pas su cultiver les glayeuls étrangers , mais aujourd'hui on les conserve et les mulllplie fort bien. La seule espèce propre à l'Europe , le Glayeul commun , est , dans le cas d'être citée ici, JÉJilc a les feuilles ensi- \ G L E 22g formes; les fleurs en épi lâche , et d'un poift-pre écUlani; ces fleurs ont la lèvre supérieure à une seule, et Tiriférieure 3 cinq divisions. Elle se trouve dans les champs et les prés montagneux de l'Europe méridionale. On la cultive pour roinement. On prétend que sa racine , pilée et appliquée en cataplasme , facilite la guérison des écrouelles. Pourretavoit établi le genre Lâpeyrouse, Decandolle et R. Brown viennent d'établir, le premier , les genres Mont- BRFTiE, DiASiE , le second , le genre Babiatse, aux dépens de celui-ci. V. les mots Tritonje et Gladiolus. (b.) GLAYEIJLDES MARAIS. C'est I'Iris pseudacore. (b.) GLAYEUL PUANT. Nom vulgaire de I'Iris fétide, (b.) GLE.C'est I'Iris GERMANIQUE, dansquelquesendroits.(LN.) GLÈBE , Gleba. Genre établi par Bruguières , dans l'En- cyclopédie méthodique, partie des vers, pi. 8g. Ce genre ap- partient aux radiaires mollasses de Lamarck, et une de ses es- pèces paroît être le NocTiLUQUEde Surriray. Comme le textp relatif à cette planche n'a pas encore été publié , je ne puis en rien dire de plus, (b.) GLECHOMA ou GLECOMA. Nom donné par Linn. au genre de la Terrette {V. ce mot) , qui est le chamœchma de Haller, et le chamœcissus de Fuchsius. Quelques botanistes écrivent,o'/e/:o7n(j!etlefontdériver de Glechon. F. ce mot. (ln.) GLECHON. L'opinion qui a fait regarder cette plante citée par Hippocrate , Téophraste et Diûscoride , comme le PouLiOT , espèce de menthe^ vient de ce que Pline la nomme pulegiimi , et que nous croyons que ce pulegivm est notre pouliot. Le glechon ou glichon étoit appelé encore ble-^ chon , blechron et blechnun , parce que , suivant Dioscoride , il excitoit le bêlement des moutons qui en mangeoient lorsqu'il étoit en fleurs. Ses feuilles étoient rondes. Que le pouîlot soit précisément le glechon , c'est ce qui n'est pas prouvé ; mais que ce soit une espèce de menthe , c'est le sentiment le plus général, car l'on voit que les auteurs ne citent pour tel que les mentha aivensis , rotundifolia et pulegium. 11 n'est pas proba- ble que la Terrette soit le glechon , et que Linnseus ait pour cette raison nommé glechoma , cette plante, (ln.) GLEDITSCHIA et GLEDITSIA. Ce genre décrit dans ce Dict. à l'article Févier, avoit été nommé d'abord par Linnseus , cœsalpindides. Le melilobus de Mitchel est le même genre , dont deux espèces d'Amérique septentrionale se trou- vent figurées , sous les noms à^ acacia , dans les ouvrages dePlu- kenet et de Catesby ; en effet , le feuillage des gleditsia res- semble assez à celui des Acacias {mimosa') pour qu'il ait été abé de les confondre , et même un mimosa a été pris pour un gleditsia Glayton consacra ce genre à la mémoire de J. G. Gle^ 33o G L I tiitsch, académicien de Berlin , auteur de plusieursbons ouvra- ges, tels qu'un Melhudus fungarum^ et un Système de botanique fondé sur la position des étamines. Il y a aussi des Mémoires de lui, insérés dans ceux de l'Académie de Berlin, (ln.) GLEI GENIE , Glekenia. Genre de plantes établi par B. Brown , mais qui ne paroît pas suffisamment distinct des Mertensies. Le genre Plat\zome s'en rapproche beaucoup, (b.) GLEICHEINE. V. Gleiceme. (b.) GLEINOS. V. Glinos. (ln.) GLEÎSS et GLISSE. La Petite Gigue {JEthusa cyna^ piuin) est connue sous ces noms en Allemagne. (LN.) GLESSUM. L'un des noms anciens de I'Ambre. (ln.) GLETSCH et GLITSCH. JNoms des Cocrètes {Rhi^ nonthus) , en Allemagne. (LN.) GLEZAR. Nom arabe de la Carotte, (ln.) (iLI. C'est, au Cap de Bonne-Espérance, les Ficoïdes qu'il est possible de mâcher pour apaiser la soif dans les voyages, (b.) GLIB. \Jhuîlrier est connu sous ce nom en Norvvége- V. HUITRIER. (s.) GLÏDINA. En Russie, c'est le Craiœgus monogyna. (ln.) GLIDKPvUID. Nom hollandais de la Scutellaîre. (ln) GLIED-KRAUT. En Allemagne, on donne ce nom au Gaillet jâune( Galium verum, L. ). (ln.) GLIERO. V. Galero. (desm.) GLIMMER. C'est le nom allemand du mica. Avant que l'on connût la nature du sable vert du Pérou, rapporté par Dombey , et qui est aujourd'hui reconnu pour un cuivre mu-^ riaté , quelques naturalistes donnoient à cette poussière mé- tallique , le nom de glimnier-vert. V. Cuivre muriaté. (pat.) GLIMMER-SCHIEFER. V. Schiste-micacé, (pat.) GLINOLE, Glinus. (ienre de plantes de la dodécandrie pentagynie , et de la faniille des FicoïDES , qui présente pour caractères : un calice de cinq folioles ovales , pointues , per- sistantes , dont deux plus intérieures , colorées ; cinq pétales linéaires, bifides , ou trifides à leur sommet ; dix à quinze éta- mines; un ovaire supérieur, pentagone, velu, chargé de cinq styles courts , à stigmates simples ; une capsule renferméu dans le calice , ovale , à cinq angles, s'ouvrant par cinq val- ves, et divisée intérieurement en cinq loges polyspermes. Les semences sont nombreuses , attachées par des cordons om- bilicaux très-longs, à l'angle central des loges. Ce genre renferme trois à quatre espèces , qui sont des plantes annuelles , rampantes , à feuilles alternes, géminées et iuégalesj et à tleurs axillaires^ ramassées parj>aquels. G L I 23ï croissant nalurellement sur les bords européens , africains et asiatiques de la Méditerranée. L'espèce européenne, la Glinole lotoïde , aies feuilles, ovales et aiguës. Elle se trouve en Espagne, aux lieux humides et inondés. Loureiro a rétabli, sous le nom de milte^ un genre qui doit être réuni avec celui-ci , quoique la plante qui le compose n'ait point de corolle. V. au mot MiLTE. (b.) GLINOS ou GLEINOS ou GLINUS. Parmi les diverses espèces d'érables qu'indique Théophraste, il nomme Gleinos l'espèce qui croît danslesplalnes; c'estpeut-être notre Erable champêtre. Linnœus a nommé glinus, un genre que Tourne-^ fort comprenoit dans celui qu'il appeloit ahine. Adanson adopte le genre de Linnseus ; mais, fidèle à son principe de ne pas employer les noms donnés par les anciens à des plantes , pour en désigner de nouvelles , il change le gliniis de Linnijeus en rolofa. Les botanistes n'ont pas approuvé ce changement. Forskaëi plar.oit dans le Glinus, Linn. , l'tiï- H-oon canariense. ( V. (ïLINOLE.) (li^.) GLIPxES. V. Glis. (desm.) GLIRIENS. Famille de mammifères , que j'ai établis dans le tableau mélhodiquc qui termine la première édi-. tion de cet ouvrage , et dans laquelle je faisois entrer les gerboises^ les gerbilles et les loirs, tous à molaires échancrées, sans abajoues, à extrémités postérieures plus longues que les antérieures , et souvent démesurément allongées ; à queue longue et poilue , etc. (desm.) GLIS. Nom latin des Loirs. Il a été quelquefois donné à des Gerboises. Au plurier, gUres, il a été appliqué à l'ordre entier des Romgeurs. (desm.) GLIS B AD. Nom du Muguet ( Comallana maialls) , en Suède. (lîs\) \ GLOBBA. Rumphius a employé le premier ce nom pour désigner des espèces de liliacées de la famille des balisiers » dont plusieurs font partie du genre glohba de Linn-tius ou ca- tiinbùini de Jussieu, et deux de celui des amomum. (i.N.) GLOBBEE , Globba. Genre de plantes de la diandrie mo- nogynie , et de la famille des drymmyrrhizées , qui présente pour caractères : un calice supérieur , monophylle , cylin- drique , persistant , découpé en trois lobes à son sommet ; une corolle monopctale , cylindrique , divisée en trois lobes égaux ; deux étamines qui portent des anthères adnées ; un ovaire inférieur , chargé d'un style sétacé , à stigmate aigu; une capsule arrondie , couronnée , triloculaire, trivalve , et ^ui contient plusieurs semeaces. Ce genre, qui ne diffèr^^as de celui appelé Rénéalmie, 232 G L O coniprcnd quatre espèces , toutes «les Indes , et encore peu connues. Ce sont des plantes vivaces, à feuilles alternes , et à ficurs disposées en épi terminal ou latéral. Jussieu a fait , à leurs dépens, son genre Catimbium. (b.) La Globbée l'EiSDATS'TE se cultive dans les serres du Jardin des plantes , à Paris , et s'y fait remarquer par la grandeur et la belle couleur de ses épis de fleurs. F. Colébrookie et Catimbion. (b.) GLOBE. Nom vulgaire d'un poisson du genre Tétro- DON, le Tetrodon linentus^ Linn. V. au mol TétrodoN. (b.) GLOBE. Petite espèce d'oursin, (desm.) GLOBE ( Petit ). V. Yolvox. (desm.) (iLOBE TERRESTRE. V. Géologie et Terre, (pat.) GLOBES-DE-FEU. Météores enflammés qui parois- sent tout à coup dans les régions les plus élevées de l'atmos- phère , où ils se meuvent en ligne horizontale avec beau- coup de rapidité, et disparoissent ordinairement sans bruit , et quelquefois , dit-on , avec explosion , en laissant une traî- née lumineuse, qui subsiste pendant quelques secondes. Ces météores paroissent être do la même nature que les étoiles tombantes , dont ils ne diffèrent que par leur volume et leur éclat qui sont beaucoup plus considérables; mais on voit des intermédiaires qui lesunissent évidemment les unsjavec les autres. L'année 1802 a été féconde en phénomènes de cette espèce : j'ai parlé au mot Etoile tombante , de celle qui tra- versa Paris du N. au S. le 27 thermidor an x (i5 août 1802). Cette étoile étoit plus brillante et plus volumineuse que ne sont ordinairement ces météores ; elle se divisa en plusieurs petits globes lumineux, mais sans explosion sensible. On m'a dit en avoir observé une semblable le i.*"^ vendémiaire an x. (28 septembre 1802). Le 7 janvier de la même année , à dix heures et demie du soir, comme nous entrions, Sonnini et moi, parla rue delà Harpe , sur la place de Sorbonne , nous la vîmes tout à coup éclairée d'une lumière au moins aussi vive que le plus beau clair de lune ; mais le corps lumineux disparut subitement et sans bruit. Quand nous eûmes fait quelques pas de plus , nous vîmes dans la partie du ciel qui nous avoit été cachée par le fronton de la salle de Sorbonne , une grande traînée lumi- neuse d'une couleur roussâlre que le météore avoit laissée après lui , et qui s'évanouit au bout de quelques secondes. Le 9 vendémiaire an xi (i.^f octobre 1802), entre neuf et dix heures du soir, on a vu, à Beauvais, un globe-de-feu très- lumineux allant de l'E. à l'O,, dont l'apparition a été pré- cédée d'une légère secousse de^remblement de terre, et qui a disparu avec une détonation j|gsez forte, en laissant une G L O 233 odeur de soufre qui a duré long-temps. Le vent d'est régnoit alors, et j'ai observé que ces météores suivent presque tou- jours la même direction que le vent ; ce n'est pas assurément que je les croie poussés par le vent, puisque leur marche est bien plus rapide ; mais il y a probablement quelque chose de commun entre la cause des vents et celle des météores ignés. L'un des globes-de-feu qui ait fait le plus de sensation dans les années antérieures, est celui qui parut le 17 juillet 1771, sur les dix heures et demie du soir. Il avoit, dit-on, un pied de diamètre apparent; mais son volume réel devoitêtre très- considérable , car son élévation étoit immense , puisqu'il fut observé dans le même temps à Londres, à Paris, à Dijon , à Tours, à Lyon, et même dans des contrées plus éloignées. Son mouvement progressif étoit rapide , et se dirigedh du N. O. au S. E. Il éclata comme une bombe d'artifice , en jetant beaucoup de lumière ; et deux ou trois minutes après l'on entendit, à Paris , un bruit semblable à celui du ton- nerre : ce qui suppose que l'explosion se fit à dix ou douze lieues de distance. Quant à l'origine de ces météores, quelques savans pen- sent qu'ils sont dus à des masses pierreuses et métalliques qui se forment , qui se meuvent , et qui s'enflamment dans Tat- mosphère , par des causes qui nous sont inconnues ; et ils pré- tendent posséder un bon nombre de ces pierres qui , suivant eux, sont certainement tombées sur la terre. D'autres physiciens , peu disposés en faveur de ce qui pa- raît tenir du merveilleux , disent que ces pierres , qui portent l'empreinte du feu, ne sont autre chose que des matières fer- rugineuses mêlée* de pyrites qui ont été frappées , et plus ou moins fondues par la foudre. Et ils ajoutent à l'égard des ghhes-de-feii ^ que l'explosion qu'ils font, est une preuve que le fluide électrique y joue le principal rôle , et qu'ils ont con- séquemment beaucoup d'analogie avec le tonnerre. Si je ne consullois que l'intérêt de mes opinions , personne , plus que moi , ne devroit tâcher d'accréditer le bruit de la chute despierres raétalliquesprovenant de cesméléores enflam- més, puisque ce fait viendroitfojrtement à l'appui de ma théorie des volcans, qui porte principalement sur ce que les matières qu'ils vomissent sont produites par des fluides aérifoi'mes. Il seroit possible , en effet , qu'il s'échappât du ssin de la terre des fluides gazeux , et notamment du gaz hydrogène , chargé de molécules terreuses , métalliques et sulfureuses , qui , venant à s'enflammer dans les airs par quelque étincelle électrique , finiroit sa course en déposant son résidu solide sous la forme d'une masse à demi-fondue. Mais, quoique celle hypoihèse soit probable, je ne pense 23^ G L O pas qu'on doive l'admeltre , à moins que les faits eux-mêmes ne soient parfaitement constatés ; et je doute que nous y soyons parvenus, (pat.) Personne aujourd'hui ne révoque en doute la chute de ces corps pierreux , désignés par les anciens sous les noms; de ceraunias ou de pierres de foudre^ et que Ton a décrits dans ces derniers temps sous les noms de bolides , à'aéroHihes, de météorolithes , de pierres météoriques ou tombées du ciel , etc., etc- EUe a été constatée un trop grand nombre de fois et dans trop d'endroits différens par des observateurs éclairés ; mais on est loin d'clre d'accord sur les causes qui ont pu leur donner naissance. M. Patrin en a indiqué plusieurs dans l'article ci-dessus ; nous les reprendrons toutes au mot PiLiitiES MÉTÉORiQUESi, OÙ nous exposerons , avec quelque détail, les opinions des physiciens à cet égard. La description de ces corps singuliers sera suivie de la liste chronologique des chutes de pierres observées jusqu'à nos Jours. V. Pierres MÉTÉORIQUES; (lUC.) GLOBIFERE , Globîfera. Petite plante à tige rampante ; à feuilles opposées, sessiles et entières, presque rondes; à fleurs axillaires , solitaires, sessiles , très-petites , et blan- châtres, qui forme seule un genre dans la diandrie monogynie. Les caractères de ce genre, appelé Micranthème par Mi- chaux , et HoppÉE par Willdenow, consistent en un calice monophylle , divisé en quatre parties oblongues et inégales; une corolle raonopétale à quatre divisions toutes inégales ; deux étamines à anthères globuleuses ; un ovaire supérieur , globuleux , à style simple et à stigmate comprimé ; une cap- sule globuleuse , uniloculaire et quadrivalve , qui contient plusieurs semences arrondies , attachées à un placenta libre. Cette plante , que j'ai observée en Caroline , couvre quel- quefois des espaces considérables dans les lieux où l'eau sé- journe une partie de l'hiver, et qui sont ombragés. Elle res- semble à \ hypns à feuilles de serpolet , quand on la regarde de près, et aune touffe de ca//iVriVAelorsqu'on l'observe de loin, (b.) GLOBOSrrES. Les oryctographes ont ainsi appelé les coquilles ummhes fossiles qui ressemblent à une boule , et prin- cipalement les ToTsNES. Ce mot est tombé en désuétude, (b.) GLO BULARIA , dun mot latin qui signifie petite boule. Les plantes de ce genre ont été ainsi nommées, à cause de la disposition de leurs fleurs. Lobel l'a appliqué l'un des pre- miers, et d'après l'Ecole de Montpellier, à la globulaire com- mune, qui se trouve indiquée dans les ouvrages de cette époque sous les noms de bellis cœrulea , ainsi que plusieurs aulres espèces du même genre à (leurs bleues. Le globularia. lulea de Golmnelie, esl une SAPONAiiiE, Scponurici bellidifolia G L O 235 Smith. Tournefoit créa le premier un genre glohularia^ tlans lequel se trouvoient compris le globularia et le protea de Lin- uœus. M. DecandoUe forme du premier une famille parti- culière, (ln.) , GLOBULAIRE, Globularia. Genre déplantes de la té- trandrie monogynie, et de la famille des lysimacliies,oumieux de celle de sou nom, qui a pour caractères : un calice com- mun imbriqué d'écaillés ovales , pointues ; un réceptacle commun plus ou moins sphérique, chargé de paillettes; un calice propre monophylle, tubulé, persistant, et divisé en cinq découpures inégales; une corolle monopélale , irrégu- Kère, tubulée inférieurement et à limbe partagé en cinq dé- coupures aiguës , dont trois plus grandes et deux plus peti- tes ; quatre étamines insérées au tube de la corolle ; un ovaire supérieur , ovale à style simple et à stigmate obtus ou bifide ; une semence nue, ovale, renfermée dans le ca- lice propre. Ce genre est composé de neuf à dix espèces , presque toules propres à l'Europe. Ce sont des plantes vivaces , quelquefois frutescentes , ordinairement à lige uniflorc , à feuilles radicales souvent échancrées, et à feuilles caulinaires petites, dontlaplaceestdifficileàassignerdansrordre naturel, attendu qu'elles tiennent de plusieurs familles en même temps. Les espèces les plus remarquables , sont : La Globulaire commune, qui a la tige herbacée , les feuil- les radicales iridentées, et les caulinaires lancéolées. On la trouve très-abondamment sur les montagnes calcaires, sè- ches et pierreuses, dont elle embellit les gazons pendant qu'elle est en fleur. Son goût est amer. Elle passe pour vul- néraire et détersive. La Globulaire turbitu , Globularia alypum , Linn. , a la tige frutescente ; les feuilles lancéolées , tridenlées ou en- tières. Elle croît sur les montagnes des parties méridionales de l'Europe. Elle est fort amère , et purge viotemmeat par haut et par bas. La Globulaire a longues feuilles , dont la tige est fru- tescente, les feuilles lancéolées, linéaires et très-entières , les fleurs axillaires, solitaires et presque sessiles. Elle vient des Canaries. On la cultive, depuis quelques années, dans les jardins des amateurs. C'est une belle plante, dont on pour- roit faire un genre particulier, (b.) GLOBULAIRE AQUATIQUE. V. Pilulaire. (ln.) GLOBULAIRES. Famille de plantes, proposée par De- candoUe, et qui ne renferme que le genre de ce iioui. (b.) GLOBULE. Sorte de Cupule ou de Conceptacle dans Jes LiCiiE:NS. Elle rentre daasicTusERCULE d'Acharius, ett-st 236 G L O constituée par une petite boule à moîtié enchâssée à Textré" mité d'un pédicule et qui tombe lors de la maturité. Le genre Isidion en offre un exemple, (b.) GLOBULI-MAJORES. L'auteur de l'Herbier d'Am- boine figure ( vol. 5, tab. 49> f- i) » sous ce nom , le guilan- dina bonducella. A la planche 4-8 , du même ouvrage , Rum- phius représente le ginlandina bonduc, qu'il nomme fmtesc glo— hulonim à cause de la forme sphérique des graines de cetarbris- sea»:. (ln.) GLOBULITES, Globr'Uta. Tribu d'insectes , de l'ordre des coléoptères, famille des clavipalpes, distinguée de la tribu des érotyles, en ce que les palpes maxillaires sont fili- formes ou simplement un peu plus gros à leur extrémité , et point terminés, comme dans la précédente, par un article en forme de hache ou de croissant. Elle comprend les gen- res : Langurie , Phalac.re, Agaïhidie et Clypéastre. (l.) GLOCHIDION, GlocJndion. Genre de plantes établi par Forster, et dont les caractères consistent: à être monoïque; à avoir des fleurs dépourvues de calice -, les mâles avec une co- rolle de six pétales ovales, et trois étamines à filamens pres- que nuls et à anthères didymes , mucronées et réunies ; les femelles avec une corolle monopétale à six divisions , dont trois intérieures , et un ovaire supérieur globuleux à six sil- lons , et six à huit stigmates très-courts et connivens. Le fruit est une capsule arrondie , aplatie ou déprimée en dessus, à douze stries, divisé Intérieurement en six loges , s'ouvrant par six valves, et contenant dans chaque loge une semence presque globuleuse. Cegenre, quiparoîtpouvolrêtreréunlauxlViRURis, ne con- tient qu'une espèce. Cavanilles l'afigurée sousle nom de Brad- LÈJE PHILIPPIQUE. C'est un arbre à feuilles alternes, lancéo- lées, glabres, à fleursnomb reuses très- petites et axlUaires. (b.) GLOD et GLIDINA. Noms russes d'une espèce d'AuBÉ- ■pilSE ( cratœgus monogynui. ) (i.N.) GLOIRE DES ACACIAS. Nom donné aux Poincil- LADES et à I'Agaty ou œschinomène grandiflore. (ln.) GLOMÉRIS, Glomeris, Lat. Genre d'insectes, de Tor- dre des myriapodes , famille des chilognalhes , démembré de celui des ïules, et dont il diffère par les caractères suivans : corps ovale-oblong, susceptible de se rouler en boule, ayant 5ur chaque bord latéral une rangée de petites écailles , de onze à douze segmens , dont le dernier plus grand et demi- circulaire. La faculté qu'ont ces Insectes de rapprocher en dessous les deux extrémités de leur corps , et de prendre ainsi une forme globuleuse à la manière des hérissons , du cloporte ar- G L 0 23; tnaMle de Lînnseiis^ etc., leur ont valu la dénomlnalion deglo- iiiéris, dérivée dé glomas, peloton. Ils offrent aussi un carac- tère particulier et qui semble les rapprocher des trilobites; Ton voit de chaque côté de la partie inférieure de leur corps, près de la naissance des pattes , une rangée de petites écailles , qui s'imbriquent graduellement. Ils ont aussi bien moins de pieds que lesïules et les polydèmes. Leur nombre est d'environ trente-six dans les uns et de trente-huit à qua- rante dans les autres. M. Cuvier a établi ce genre dans le Journal d^ Histoire na- turctle^ tom. 2, p. 27, et lui a donné le nom à'armadille. Il re- marque, avec raison , que ces insectes ressemblent beau- coup aux cloportes , mais que cependant la présence d'une demi-plaque circulaire, venant immédiatement après la tête, l'excédant du nombre de leurs pattes, qui est de trente-deux, et non de quatorze , le défaut d'appendices à la queue , mais surtout leurs antennes en massue et de quatre articles , les or- ganes de la bouche , les éloignent des cloportes. Cet illustre anatomiste nous donne ici une preuve de la difficulté de circonscrire exactement la classe des cruslacés. « Nous sommes donc , dit-il , descendus par degrés des écre- visscs aux squilles, de celles-ci aux aselles ^ puis aux cloportes, aux armadllles et aux 'iules. Tous ces genres doivent se rappor- ter aune seule classe naturelle. » Mais, quoique des rapports extérieurs paroissent établir cette succession , les gloméris doivent , à raison de leur or- ganisation intérieure, être exclus de la classe des crustacés. Ils ne respirent point par des branchies; il faut convenir néanmoins qu'on ne leur découvre pas de stigmates. Une espèce habite l'Océan; les autres sont terrestres et vivent sous les pierres, dans les terrains montueux et ordi- nairement calcaires. Le Gloméris ovale , Julus omlis, Linn. ; Gronov, Zoop. , n." 995 , tab. i7,fig- 4 — 5, est long d'environ un pouce, jau- nâtre , sans taches ; le corps est composé de douze anneaux, la lête non comprise ; ses pieds sont au nombre de trente-huit ou de quarante suivant Linuaeus , et verdâtres. On le trouve dans l'Océan. Le GloaiéRIS bordé , Onlscus marginalus , Oliv. ; Oniscus zonatus, Panz. Faun. Insect. Oerm. fasc. 9, tab. 23, est noir, avec les bords des anneaux jaunâtres ; il a dix-sept paires de pattes et onze segmens. On le trouve sous les pierres, dans les départemens méridionaux de la France. Le Gloméris pustule, Oaisnts pustulatus , Panz. ibid. fasc, 9, tab, 22 , ressemble au précédent par le nombre des an- iieaux et des pieds ; mais il a des points rouges sur un fond noir. Dans les mêmes lieux, (l.) :î33 g r. 0 GLOPJA MARIS. Nom donné à une espèce de Cône des plus belles et des plus rares , attendu qu'elle n'est connue que dans quatre cabinets en Europe. Elle vient des mers orien- tales. Elle a été figurée par Chemnitz, tome lo , table i43 , n.os i324et i3i5. (B.) GLORIEUSE. On donne ce nom à la Raie aigle, (b.) GLORIOSA. Nom linnéen d'un genre de liliacée remar- quable par l'éclatante beauté desfleurs de l'espèce qui le cons- titue. Ce genre est le methonica de Tournefort et de Jussieu , et le mew/om d'Adanson, qui a préféré conserverie nom ma- labare de l'espèce, (ln.) GLOSSATES. Onzième classe du Système entomologiqiie Vie Fabricius, qui comprend tous les insectes à quatre ailes recouvertes d'une poussière écailleuse, que nous plaçons dans l'ordre des LÉPIDOPTÈRES , et qui renferme par consé- quent les ^«^///o/is, les phalènes, les teignes^ etc. Cette classe est caractérisée , suivant le Système de Fabri- cius , par une langue souvent, allongée, quelquefois courte ou nulle , roulée entre deux palpes garnis de poils soyeux, F. Lé- pidoptères, (o.) GLOSSE, Glossiis. Genre de vers mollusques établi par Poli dans son ouvrage sur les testacés des mers des Deux-Si- ciies, et qui renferme les animaux de quelques Cardites. Il offre pour caractère deux trous en place de siphons; les branchies réunies au-delà de l'abdomen, ijui est ovale et comprimé ; un pied en forme de langue. Ces caractères sont figurés , avec des détails anatomiques fort étendus , pi. i5 , n."^ 34 à 36 , et pi. 23 , n.°' i et 2 de l'ouvrage précité. V. au mot Cardiïe. (b.) GLOSSODIE , Glossodla. Genre établi par R. Brown , pour placer deux plantes herbacées de la Nouvelle-Hollande. Il est de la gynandrie diandrie , et de la famille des orchi- dées ; les Caladenites s'en rapprochent beaucoup. Ses ca- ractères sont : cinq pétales étalés, presque égaux; une lèvre très-courte , entière , dépourvue de glandes ; un appendice bifide entre cette lèvre et la colonne dilatée qui porte l'an- thère. (B.) GLOSSOME, G/o5So/nm«. Nom donné par Schreber au genre Votomite. (b.) GLOSSOPETALUM. Nom donné par Schreber au genre Goupia d'Aublet. Scopoli l'avoit nommé schranckia. Voyez GoUPl. (l-N.) GLOSSOPÈTRES. Sous ce nom , la plupart des anciens oryctographes , par une aetiologie aussi fausse que la com- paraison qu'ils en faisoient, car elles ne ressemblent pas da- V vantage à des langues de serpens que ce n'en sont réellement de pétrifiées , comprcnoient les dents fossiles ayant appar- G L 0 289 tenu, pour la très-grande partie, à des espèces de poissons de la famille des squales ou chiens de mer. Quoiqu'il soit réellement plus convenable de n'en parler qu'à l'article Pois- sons FOSSILES. {V. ce motet celui de Squale.), nous croyons cependant devoir rappeler ici les principales divisions que les meilleurs auteurs ont cru devoir établir dans cette espèce de genre de fossiles. Sous les noms de citspidali^ suhulati, gîottidœ, ornilhoglossœ ^ ophiodoniœ^ ils comprenoient les espèces qui sont grêles, étroites, allongées, à bords entiers. Je les regarde comme ayant appartenu au Squalus cornuhicus ; quelquefois elles ont à leur base et de chaque côté une petite pointe , comme cela a souvent lieu dans cette esf^èce, ainsi que dans le squalus ferox^ et alors c'étoit pour eux des dents tricuspidées. Toutes les autres étoient rangées sous la dénomination de triangulaires ou de véritables glossopètres. Celles qui sont droites sur leurs bords , triangulaires, à bords entiers, sans pointes accessoires à la base , formoient une espèce à laquelle ils donnoient quelquefois le nom de lamiodontes. Ils en reconnoissoient de deux sortes, les unes plus larges et les autres plus étroites: jusqu'à présent j'ignore a quelle espèce de squale cette sorte de dents bien distincte à appartenu. Celles qui sont droites sur leurs faces comme sur leurs bords, triangulaires, comprimées, finement dentelées, et qu'ils nommoient lamiodonicd, rarchariodoniœ ^ proviennent bien certainement de l'espèce de squale que Bloch a figuré sous le nom de requin , et que j'ai nommé squale de Bloch. Ils distinguoient ensuite , avec raison , celles qui sont aussi comprimées , triangulaires , dont les bords sont profondé- ment dentés , et qui sont plus ou moins recourbées en ar- l'ière. Je n'en connois point encore l'analogue vivant , mais elles sont parfaitement distinctes; ils les désignoient sous le nom de glossopetrœ falcatœ et serratœ. Enfin sous la dénomination de iricuspidaii., ils rangoient les espèces triangulaires, comprimées ou même quelquefois subulées, non dentées, qui ont de chaque côté de la base', une et quelquefois deux pointes bien prononcées. Quelques auteurs les ont regardées , à tort, comme ayant appartenu à une espèce de roussette, car elles viennent, pour la plu- part, d'une très-grande espèce de squale, squale féroce de Pxisso. Ils confondoient aussi très-probablement sous le même nom, les dents qui ont la pointe médiane quelquefois peu élevée , accompagnée en avant et en arrière d'un plus ou moins grand nombre de pointes ou dentelures très-fortes : mais c'étoit à tort , car elle ont appartenu à une espèce de squale bien dislincle , le squale griset ou vacca. (BV.) ^40 G L O GLOTTE , qui vient dugrec^/orra, lanpie , désigne Toù- verturedularynxauhauldela gorge, et destinée à la production des sons ou des voix des animaux pourvus de poumons; carce sont les seuls êtres qui puissent produire des cris, des chants ou des voix. Ainsi il ne sera question que des mammifères, des oiseaux et des reptiles. V. Voix. La glotte proprement dite , ou l'ouverture par laquelle l'air pénètre dans la trachée artère pour se rendre aux poumons, est une fente elliptique formée par des cartilages et des mus- cles minces comme des rubans; ils peuvent ou resserrer ou dila- ter diversement cette ouverture, pour produire toutes les ad- mirables modulations et les tons de la voix et du chant. Dans l'homme, les mammifères et les oiseaux, et même la plupart des reptiles, en général, les organes de la glotte ou du larynx^ consistent en plusieurs cartilages, mais difiérens selon les classes d'animaux, et leurs muscles sont diversement distribués; les reptiles manquent d'épiglotle. Il y a chez l'homme et les mammifères, le cartilage thyroïde ou sculi- forme quadragulaire placé au-devant du cou, et formant par son éminence ce qu'on nomme vulgairement le morceau de pomme d'Adam; plus bas est situé le cricdide ou cartilage an- nulaire , auquel s'attache le tube de la trachée artère. Entre ces deux cartilages sont placés les deux oîyténo'îdes, formant par leur réunion comme le bec d'une aiguière ; ils s'attachent pos- térieurement et en haut par des articulations particulières, au cricoïde , et servent à dilater ou resserrer l'ouverture de la * glotte. Enfin à la partie supérieure et antérieure du thyroïde est attachée Yépiglotte , petite languette en forme de feuille de lierre qui paroît au-dessus de la racine de la langue , et dont les ligamens latéraux s'insèrent aux cornes de l'os hyoïde, les postérieurs aux cartilages aryténoïdes. Celte épîglotte est comme un pont mobile placé sur la glotte pour son occlusion parfaite dans la déglutition; car, bien que la glotte se ferme quand on avale, cependant au moyen de cette languette rien ne sauroit choir dans la trachée artère : ce qui feroit étouf- fer, comme cela s'observe quelquefois. L'intérieur du larynx est tapissé d'une membrane fine très-sensible et humectée d'une humeur qui lubréfie ces parties. Au-dessus de la glotte on voit en outre des ventricules ou sinus de diverse grandeur où la voix vient retentir. Les muscles de la glotte ou plutôt les ligamens et rubans du larynx proprement dit , sont au nombre de cinq paires (outre les deu:-. paires extérieures, tels que les sterno-thyroMens ^ qui tirant en bas le larynx, dilatent en môme temps \di glotte^ et les hyo'thyioidiens, qui, au contraire, élevant le larynx, resser- rent Ja glotte). Ces muscles particuliers ont leur origine et G L 0 2iti leur insertion dans rinlérîem- même du larynx; ce sont: i.ole cnco-thyrdide , qui paroît faire en même temps les fonctions de resserrer et de dilater ; 2.° et 3." le cnco-aryiéndîde et le latéral, tous deux dilatent la g^/o//*^; 4-° ^^ thyru-aryténoide et S." Vary-aryténuide servent à resserrer les cartilages aryté- noïdes et à resserrer ainsi la glotte diversement. Quant à V épi glotte ^ elle a deux muscles releveurs et deux abaisseurs. D'autres auteurs, et enparticulier Santorini, subdivisent da- vantage les muscles aryténoïdiens ; mais ce sont divers fais- ceaux fibreux de ceux dont nous parlons ici. La glotte des mammifères a beaucoup de rapports avec celle de Ihomme, et n'en diffère que par les formes, lespro- longemens des divers cartilages qui composent le larynx, et par des concavités ou ventricules attribués à certaines espè- ces , ou des sacs membraneux cbez d'autres. ChcK toutes les femelles d'animaux, la glotte est plus étroite et les organes vocaux sont plus minces que chez les mâles. Le larynx des grands singes ou des orang-outangs a cela de particulier, comme l'a remarqué Camper le premier, qu'il y a un trou percé entre le thyroïde et l'os hyoïde , de sorte que l'air sortant de la trachée-artère, pénètre par cette ouverture dans deux grands sacs membraneux situés sous la gorge de chaque côté. Ainsi l'orang-outang voudroit en vain parler; l'air sortant est forcé, par la concavité du ventricule au-dessus de Isl glotte, de se refouler vers les sacs membraneux de son larynx où la voix est nécessairement étouffée. La nature n'a donc pas voulu que le singe conversât avec l'homme , et que les sottises de la bêle vinssent se mêler au raisonnement des êtres intelligens. Voy. Homme. Les autres singes de l'ancien continent ont un os hyoïde en forme de bouclier et renfermant un sac membraneux qui communique également avec la glotte, pour amortir la voix. Mais dans les singes du nouveau continent, tels que les petits sapajous et saïs , les petits cartilages cunéiformes ou supplé- mentaires des aryténoïdes deviennent plus volumineux par le moyen d'une cellulosité, et forment un canal étroit d'où la voix sort comme d'une fiute ; aussi ces singes ont la voix sif- flante. L'alouatte ou singe hurleur {sim. senkubis, L. ) a un os hyoïde très-bombé , où viennent retentir, comme dans un tambour, les énormes hurlemens que pousse cet animal ; car au sortir de sa glotte, l'air est poussé dans cette cavité osseuse et vibrante. Nous ne suivrons pas les formes diverses des glottes quî modifient les voix des divers quadrupèdes, on les trouvera décrites dans les Leçons d'anafomie comparée, de M. Cuvier, tom. IV. jSous dirons seulement que les dauphins et mar* xiii. i6 a4a G L O souins ont une large éçlglolte et le larynx fort élere' dans ïe»*r nex ou évent, de sorte que la glotte et les cordes vocales man- quent; aussi Hunter pense que ces cétacés n'ont aucune voix. Ce qu'on rapporte de leurs cris paroît fabuleux. Les oiseaux, au contraire, sont, de tous les animaux, les mieux organisés par rapport à la voix. Outre le larynx supé- rieur commun aux mammifères, ils possèdent au bas de leur trachée-artère , au lieu où elle se partage en deux branches pour pénétrer dans chaque lobe pulmonaire , une véritable glotte , un second appareil vocal. Celui-ci consiste en un ré- trécissement particulier garni de fibres musculaires ou de rubans vocaux qui , par leurs diverses tensions, leurs relâ- chemens , modifient beaucoup le son de la voix. Celle-ci monte dans le tuyau de leur trachée pour subir une seconde modification au larynx supérieur. C'est donc comme un tuyati du cor ajouté à une anche. Aussi en coupant la tête à un ca- nard, il peut encore crier ou produire des sons variés par sa glotte inférieure, ce que ne pourroit faire aucun quadru- pède. Tous les oiseaux (excepté probablement quelques espèces de proie du genre des vautours, le vultur papa') ont celte glotte inférieure, qui résulte d'un repli membraneux des branches, avec des muscles particuliers. En outre, ils peu- vent, plus ou moins, raccourcir et allonger le tuyau de leur trachée-artère , de sorte que la voix est modifiée comme dans ces cors dont on prolonge à volonté les tuyaux pour rendre les sons plus graves ou plus aigus. Quant à leur larynx supérieur, les oiseaux n'y ont pas des cordes vocales ou rubans qui puissent vibrer, comme chez les mammifères, pour modifier les sons, puisque ces modifi- cations ont lieu à leur larynx inférieur ; mais cette glotte su- périeure peut, ou s'élargir, ou se rétrécir diversement. Ceci permet à l'air diverses facilités de sortir, comme dans les trous des flûtes et hautbois ; il ne fait donc pas moins varier les intonations et les divers retentissemens de leur voix, joint aux raccourcissemens que peut recevoir la trachée -artère dans sa longueur. Si l'on y ajoute les modifications que l'air a déjà reçues parles cordes vocales delà glotte inférieure, l'on verra que les oiseaux possèdent un instrument vocal susceptible du jeu le plus varié. De plus encore, la trachée-artère de ces volatiles n'est point toujours d'un égal diamètre dans diverses espèces, en sorte que son tuyau, par ses renflemens , ses étrangleinens , ses courbures en quelques races , compose des instrumens plus capables de produire des sons extrordiaaires. V. Tn\- CnÉE-ARTÈRE. G L O 3^3 Les perroquets ont trois paires de muscles à leur larynx inférieur; la première est ctlle des constricteurs, la seconde des auxiliaires^ et la troisième des laxateurs ou dilatateurs; les oi- seaux chanteurs ont deux autres paires de muscles de plus à cet organe, ou des releveurs, ou des abaisseurs. CheX les reptiles, derniers animaux pourvus de poumonà et de voix proprement dite, la glotte qui n'est jamais que su- périeure, comme dans les mammifères, reste membraneuse; cependant le crocodile a les cinq cartilages du larynx assez fermes, mais il n'y a point, non plus que chez les autres rep- tiles, de rubans vocaux; deux muscles seulement ouvrent ou ferment cette glotte, et l'air qui en sort ne produit de siffle- mens, en quelques espèces, qiie parce qu'il choque contre deux piliers ou anses dans le larynx. Chez les grenouilles, comme il n'y a point de trachée-artère , les deux branches aboutissent à deux pièces cartilagineuses , espèces de tim- bales sur lesquelles est tendue une membrane qui se pré- sente droit à la sortie de l'air. Celui-ci frôle la membrane de la timbale et produit cet énorme coassement dont les cra- pauds, les raines et les grenouilles font retentir les marécages. En outre, les mâles ont dans le fond de leur gueule, deux cavités ou sacs buccaux dans lesquels l'air sortant de la glotte vient encore résonner et produire un son grognant et sourd, F. Larynx, Voix, (virey.) GLOTTIDION, Gloitidium. Genre établi par Desvaux, pour placer une plante annuelle de l'Amérique septen- trionale , s'élevant de cinq ou siîi pieds , qui a fait partie des Nélites, des Sesbans et des Dalberges, Cette plante, que j'ai observée dans Son pays natal , ne se rapproche en effet nullement , par son port , des espèces de ces genres ; mais ses caractères sont si peu saillans , qu'il est difficile d'établir sa différence générique. Voici celle que propose M. Desvaux : calice labié à cinq dents ; gousse elliptique comprimée ; deux graines, (b.) GLOTTIS. V. l'article Gallinule. (v.) GLOUPICHL C'est, suivant Steller, un oiseau très- nombreux sur les îles et les rochers situés dans le détroit qui sépare le Kamtschatka de l'Amérique. Il est gros , dit ce voyageur, comme une hirondelle de rivière, de couleur de terre d'ombre , et tout tacheté de noir. Le mot gloupichi veut àive stupide enlan^ue kamlschadale. Cet oiseau, dont Buffou n'a pu reconnoître l'espèce, est le Pingouin-perroquet, F. Alque (s.) GLOUSSEMENT. Cri de la Poule, (desm.) GLOUÏ. F. l'article Galuîoile. (v.) 2U G L O GLOUTERON. C'est la Bardane et le Gaillet ac- crochant, (b.) GLOUTEKON. Nom vulgaire de la Lampourde. (b.) GLOUTON, Gulo, Retz, Storr., Cuv., \\\\^. ; Mustela , Linn. ; JJrsiis, Linn., Gmel.; Mêles ^ Bodd. , Desm.; Melli- wra , Storr. Genre de mammifères intermédiaires aux ours elaux martes, dont les caractères sont les suivans : corps de moyenne taille plus ou moins effile, bas sur jambes ; queue médiocre ou courte et non touffue ; dents assez semblables à celles des martes , ordinairement au nombre de trente- huit, savoir: six incisives supérieures égales, six incisives infé- rieures, dont la seconde de chaque côté est plus grosse et plus rentrée que les autres ; deux canines assez fortes en haut et en bas , trois molaires comprimées tranchantes, uni- cuspides, de chaque côté de la mâchoire supérieure , précé- dant une grande molaire bicuspide et une petite dent tu- berculeuse placée tout-à-fait au fond de la bouche ; quatre molaires unicuspides , une grande bicuspide et une tubercu- leuse à la mâchoire inférieure; le tout sans espaces interden- taires comme il en existe dans les ours (i). Les gloutons ont tous les pieds divisés en cinq doigts bien séparés , armés d'ongles crochus, et tous posent la plante du pied en entier sur le sol; ce qui les distingue particulièrement des martes avec lesquelles ils ont beaucoup de rapport, surtout ceux qui appartiennent à l'Amérique méridionale. Leur tcte , moins allongée que celle des martes, l'est plus que celle des blaireaux ; leurs oreilles sont très-courtes et arrondies. Ils n'ont point de poches près de l'anus comme les blaireaux, mais on y voit deux replis de la peau , etc. Une espèce de ce genre, le glouton proprement dit, paroît se trouver également au nord de l'ancien et du nouveau continent; d'autres espèces appartiennent à ce dernier, et surtout aux contrées méridionales. Une seule a été observée en Afrique, près du Cap de Bonne-Espérance, par Sparmann. Ces animaux sont carnassiers ; mais il paroît cependant qu'ils peuvent se nourrir , au moins en partie , de substan- ces végétales , ainsi que l'indique la présence d'une dent tuberculeuse au fond de chaque mâchoire, et un tubercule mousse qui appartient à la grosse molaire bicuspide de la mâchoire supérieure. Première Espèce. — Le Glouton, Ursusgulo, Linn.; — Ros- iomak des Russes. — Glouton , Buff. , Suppl. , t. 3 , pi. 4^. (i) Dans le grison^ espèce de ce genre, il n'y a que trois molaires de chaque côte à la mâchoire supérieure, et quatre seulement à l'in- férieure , selon d'Azara. Tt L O 245 — Voyez T^\. E 3i de ce Dictionnaire, — Le Wolverenne Edwards, av. 2, pi. io3; Ursiis luscus ^ Gmelin. L'espèce du glouton appartient particulièrement au nord de l'ancien continent ; c'est là qu'elle a été observée parles voyageurs les plus dignes de foi; mais il paroit aussi qu'elle s'est répandue dans les contrées les plus septentrionales de l'Amérique. Buffon a cru la reconnoître dans l'animal appelé rarcajou par quelques auteurs , et même il en a donné une figure (Suppl. , t. 3, pi. /f9), d'après un individu qui lui avoit été envoyé du pays des Eskimaux. Il est cependant facile de se convaincre que cette figure représente notre blaireau d'Europe, dont l'espèce existe aussi au Canada , au rapport de Lahontan , qui dit qu'ils sont seulement plus gros et plus médians, et qu'ils y sont appelés carcajous. Au reste, ce nom de carcujou a encore été donné au Cougouar , grande espèce de Chat de l'Amérique méridionale, par le P. Charlevoixet quelques voyageurs : Buffon, dans son Histoire des quadru- pèdes , l'avoit rapporté faussement, ainsi qu'il le reconnoît lui-même dans ses supplémens, à l'espèce du Kinkajou. V. ce mot. Ce blaireau d'Amérique figuré par Buffon, a été considéré comme formant une espèce particulière , par Gmelin et par Schreber, qui en ont fait leur Ursus labradorlcm. M. Sonnini, dans la première édition de ce Dictionnaire, adoptoit en- tièrement l'opinion de Buffon , et ne voyoit qu'une seule es- pèce dans le glouton et le carcajou , et cependant il distinguoit encore l'animal figuré dans les Supplémens de Buffon, et le considéroit comme une espèce différente an glouton propre- m;înt dit , sous le nom de Glouton de Labrador. V. ci-après. Selon Ellls, il exlslerolt un vrai glouton dans l'Amérique duNord, et ce glouton, qui serolt le ^"oi.verenne d'Edwards, av.pl. io3, Ujsus lusrus de Gmelin, ne différeroitde l'espèce de l'ancien continent que par des teintes plus pâles, (desm.) Les premiers voyageurs qui rencontrèrent l'animal, sujet de cet article , étonnés de son excessive gourmandise , lui imposèrent les noms àe glouton, de goulu, et quelquefois de vautour des quadrupèdes. Quoique sa gloutonnerie paroisse avoir été exagérée par quelques écrivains , il est toujours avéré que son appétit surpasse celui des animaux les plus voraces , et que l'application des noms qu'on lui a donnés ne peut être plus juste. Une remarque d'une grande importance en his- toire naturelle , c'est que la voracité du glouton s'apaise dans l'état de captivité, au point de n'être presque plus re- marquable ; tant il est vrai qu'une situation forcée apporte des changemens très-sensibles dans le développement des fa- cultés des animaus ; que , réduits par la force sous la maui 2^6 G L O de l'homme, ils perdent une partie des qualités qui les dis- tinguent, lorsqu'ils vivent sous les lois de la nature; et que les observations manquent souvent d'exactitude , si elles se bornent à des individus retenus dans les liens , ou renfermés dans des loges étroites. Un glouton , envoyé vivant à Buffon des parties les plus septentrionales de la Russie , a vécu pendant plus de dix-huit mois à Paris; il étoit si fort privé , qu'il n'étoit aucunement féroce , et ne faisoit de mal à personne. Il mangeoit beau- coup , mais il n'importunoit pas vivement ni fréquemment quand on le privoit de nourriture. Cependant il mangeoit considérablement et si goulûment, presque sans mâcher, qu'il s'en étrangloit. Quand il avoit bien mangé et qu'il resloit de la viande , il avoit soin de la cacher dans sa cage et de la cou- vrir de paille. 11 montroit de la frayeur à la vue des chevaux et des hommes habillés de noir. Si l'on s'en rapportoit à quelques relations, il faudroit croire que le glouton n'est qu'une machine montée par la nature pour manger sans cesse, et dont le jeu le dispenseroit même de la digestion. On lit , en effet , dans plusieurs ou- vrages , qu'après s'être rempli au point que la peau de son ventre se tend comme un tambour, le glouton , ne pouvant plus rien avaler, cherche deux ai^bres assez rapprochés l'un de l'autre pour qu'il s'y trouve pressé , et que la nourriture dont il s'est gorgé , forcée de sortir par la violence de la pression , lui laisse le moyen de satisfaire de nouveau son incroyable voracité. Pontoppidam ajoute que cet animal est si peu diffi- cile dans le choix de ses alimens , qu'attaché à un mur , il mange jusqu'à de la chaux et des pierres. Mais si la crédulité ou le désir de raconter des merveilles a fait débiter des contes au sujet du glouton , il reste sur son histoire des faits assez avérés , pour qu'on doive le regarder comme le plus vorace et le plus déprédateur des animaux. N'étant point formé pour la course , il a recours à la ruse ; il grimpe avec facilité sur les arbres, au moyen de ses longues griffes, se tient en embuscade à l'extrémité d'une branche, se laisse tomber sur le premier renne ou le premier élan qui passe dessous, et se cramponne sur son dos, en sorte que iùen ne peut l'en séparer. Quelques efforts que fasse le mal- heureux animal, quelque rapide que soit la fuite par laquelle il cherche à se débarrasser d'un ennemi qu'il emporte avec lui et qui le dévore en détail, il succombe bientôt exténué par le sang qu'il a perdu , et par les lambeaux de son corps qui ont déjà servi de pâture au bourreau le plus acharné comme le plus dégoûtant. Les lièvres, les rats et les oiseaux devien- nent aussi la proie du glouton ; quand il n'a pas assez de chair G L O 2:;; vivante, il déchire i avec une égale voracité, la chair morte ; les cadavres les plus infects , qu'il déterre , ne le rebutent point ; et pourvu qu'il se remplisse , la première proie qu'il rencontre est son aliment de choix. Cependant M. Hogstroni , dans sa Description de la Loponie , assure que le glouton ne prend ni ne mange de poissons ; d'autres ont dit , au con- traire , que cet animal poursuit aussi les habitans des eaux ; et ce que l'oii sait de sa gloutonnerie , aussi grossière que difficile à assouvir, fait présumer que les poissons qu'il peut saisir deviennent aussi sa pâture. Il est un ennemi redou- table pour les castors , qu'il prend aisément à la course ; il altaque même leurs cabanes, et les dévore quelquefois avec leurs petits, avant qu'ils aient le temps de gagner sous la glace une retraite assurée •, il n'en laisse rien que les deux poches qui contiennent le castoréum. Les chasseurs qui vont dans les climats glacés à la recherche des animaux dont les peaux sont l'objet d'un riche commerce , éprouvent de grands domma- ges du très-actif appétit du glouton ; il visite tous les pièges, s'empare des animaux pris , entre dans les huttes pendant l'absence des chasseurs , et déchire les fourrures qu'il y trouve- Une gourmandise habituelle détruit assez ordinairement les qualités de l'esprit; aussi, quoique le glouton , gourmand par excès, paroisse mettre en œuvre de la finesse et des ruses réfléchies pour obéir à l'irrésistible penchant qui absorbe toutes ses facultés, il n'en a pas moins réellement un instinct obtus et même stupide ; il n'est susceptible d'aucune pré- voyance ; et ce qui montre sa grossière imbécillité, c'est qu'il ne ressent pas même l'impression de la peur , ce sentiment de sa propre conservation , naturel à presque tous les êtres vivans. La vue de l'homme ne l'effraie ni ne l'étonnc; il ne le fuit point , et il vient à sa rencontre comme à celle de tor^t autre objet. Cependant lorsqu'il est attaqué, il se défend des griffes et des dents , et ce n'est pas trop de trois forts lévriers pour venir à bout de l'arrêter et de le mettre à mort; souvent alors il se couche sur le dos , et ne lâche prise que lorsqu'il a brisé les os de la partie qu'il a saisie. Mais on ne doit pas compter au nombre de ses moyens de défense l'horrible puanteur que Linnœus et Erxleben lui attribuent mal à pro- pos, et qui n'a rien de réel. On trouve le glouton dans les contrées hyperborHennes de l'Europe , de l'Asie et de l'Amérique , et il fait sa demeure ordinaire sur les hautes montagnes et les grandes forêts ; il fuit les lieux fréquentés et vit solitaire ; il ne marche que len- tement et par sauts; il court mal, mais long-temps ; en bu- vant il lappe comme un chien ; on ne lui connoît aucun cri. Cet animal s'accouple an mois de janvier, et la fcmelic choi- 2/^8 Tt L O slt les endroits les plus fourrés pour mettre bas en mai deux ou trois petits , dans les terriers d'autres espèces de quadru- pèdes, ou, à leur défaut, dans des cavernes ou des trous d'arbres. L'on sait, par les observations de Pallas , que le glouton ne se creuse point de terrier , ainsi que Buffon , trompé par des relations peu exactes , l'a rapporté ; et il ne fouille jamais la terre ni la neige, que pour y cbercber à vivre, ou pour y mettre en réserve quelque proie surabondante. Fris jeune , cet animal s'apprivoise aisément ; il est assez doux dans sa captivité , mais il n'a rien d'aimable ni d'intéressant. Sataille estun peu plus considérable que celle du blaireau , et sa forme paroît tenir non-seulement de cet animal , mais encore de celle de l'ours et de la belette. Sa tête est courte, son cou assez long, et sa queue médiocrement longue, mais fort touffue ; ses yeux sont petits ; ses jambes sont grosses et courtes, et ses doigts armés d'ongles forts et crochus. 11 a six mamelons ; les dents incisives du milieu de la mâchoire supé- rieure égales et comme lobées des deux côtés; les extérieures plus longues, coniques, fortes et lobées d'un seul côté ; les six incisives de la mâchoire inférieure, tronquées et mousses, celles du milieu plus petites; les canines rondes , coniques , très-fortes , un peu obtuses ; celles d'en haut plus grandes , éloignées des incisives, et ridées extérieurement ; cinq dents molaires de chaque côté en haut et six en bas, toutes lobées, la première et la dernière peu grosses. Le poil du glouton est épais et hérissé ; il est noir sur le dos et d'un brun-roux sur les flancs» Plus le noir s'étend, plus la peau a de valeur ; on en fait des fourrures assez estimées, mais qui n'ont pas , ou du moins qui ont perdu la valeur que plu- sieurs écrivains leur ont assignée. Les peaux toutes noires valent en Sibérie, au rapport de Pallas, quatre roubles la pièce ; et chez les Yakouts, suivant le capitaine Billings ( Vvyage à la mer Glaciale ) , elles coûtent depuis deux jusqu'à dix rou- bles. Les Russes en font des manchons, des gants et des bor- dures de bonnets. Ce n'est qu'à cause de la peau que l'on fait la chasse au glouton; sa chair, de même que celle de tous les animaux voraces, ne peut se manger. On le prend aux pièges et avec des assommoirs , que l'on tend sur les traces qu'il laisse sur la terre ou sur la neige, (s.) Seconde Espèce. — Le Grisou! , Viverra vitlafa, Linn.; FouiNE DE LA Guyane et Grison , Buffon , Siippl. tom. VIII , pi. 23 ei 25; le Petit Furet d'Azara , Essai sur riiist. nat. des quadr. du Paraguay, traduct. franc. , tom. i , pag. 190. Cet animal , décrit deux fois par Buffon sous deux noms G L O 24g cUfférens , a été observé au Paraguay par don Félix d'Azara. Voi'cl la description que cet auteur en donne à la page 190 du premier volume de ses Essais sur r histoire naturelle des Quadru- pèdes de la pronnce du Paraguay. Le grisou a la forme assez allongée , ce qui le fait ressem - bler aux quadrupèdes qui entrent dans le genre des martes. La longueur de son corps est de vingt-six pouces un quart , celle de sa queue , de sept pouces trois quarts. La hauteur de l'animal , aux jambes de devant , est de sept pouces et demi , et à celles de derrière, de huit pouces trois quarts; mais comme il s'appuie sur les talons , il devient presque horizontal. La tête est plate et large de deux pouces entre les oreilles. Il y a trente dents dans la bouche ; six incisives et deux canines à chaque mâchoire; six molairesen toutà la supérieure et huit à l'infé- rieure. Les deux incisives du milieu de la mâchoire inférieure sont avancées; les deux suivantes sont placées en arrière. Les doigts des pieds, un peu palmés , sont gros, courts et armés d'ongles crochus non rétractiles. Le front est d'un blanc jaunâtre , et cette nuance va jus- qu'à un pouce de la pointe du museau en formant un angle* La même couleur se prolonge de chaque côté par une raie très-marquée , qui passe sur l'œil sans le toucher , mais qui » embrassant l'oreille , va sur les côtés du cou , jusqu'à se per- dre à la naissance de celui-ci. Dans quelques individus , le front et les raies sont beaucoup plus distincts et plus remar- quables que dans les autres. De l'occiput jusqu'à la queue inclusivement et sur les côtés du corps , tout est d'une cou- leur mélangée , parce que l'extrémité des poils est d'un blanc jaunâtre , et que leur base est noire. La tête à l'exception de l'angle blanc jaunâtre, dont nous avons déjà parlé ; la partie inférieure du corps et les quatre jambes sont d'un noir foncé. Le poil des raies du cou se dirige un peu en dehors ; ce qm élargit le cou et semble l'aplatir. Le grison se trouve seulement dans l'Amérique méridio- nale ; il est plus commun dans la province du Paraguay et dans celle de Buenos-Ayres qu'à Surinam , où il est connu sous le nom de crabo-dago (^cliien reoêche^. Il est excessive- ment féroce ; il lue et dévore tous les animaux qu'il rencon- tre , quadrupèdes, oiseaux ou reptiles, même sans être pressé par la faim ; il semble n'être jamais rassasié de sang. Le capitaine Stedam, à qui l'on doit ces observations sur les habitudes féroces et sanguinaires des grisons^ rapporte qu'un de ces animaux que l'on avoit embarqué pour être conduit en Hollande , s'élant échappé de sa loge , immola en une seule nuit tous les singes , les perroquets et toute la vo-- laille qui étoient sur le pont; les hommes de garde se sauvé-.. aSo G L 0 rent; mais Vvm d'eux, plus hardi , le tua arec un pieu. Voyage à Surinam , ti'aduct. française , tom. 2 , pag. 190 , et tom. 3 , pag.2i5.) Troisième Espèce. — Le Taïra , Mustela harhata , Linn. ; Tayra ou Galera , Buff. , Suppl. , tom. VII , pi. 60 ; le Graï^d Furet d'Azara, Essai sur l'Hist. nat.des quadr. de lapro^ vince du Paraguay ., trad. franc. , tom. i , pag. 197 ; Galera, Bro^vn , HisL of Jamaic. , tab. 49 ) f'g- i ; Cariqueiheiu de Marcgrave. La grandeur du tayra est celle d'un petit lapin , et sa forme assez semblable à celle de la heletle ou de la fouine ; il a la tête oblongue ; le museau allongé , un peu pointu et garni de moustaches , dont les barbes sont rares et peu longues. La mâchoire inférieure est plus courte que la supérieure ; toutes deux ont six dents incisives et deux canines ; mais il n'y a que quatre molaires en haut de chaque côté , au lieu que la mâchoire d'en bas en a six aussi de chaque côté ; la langue est rude comme celle du ehat. Les yeux , un peu oblongs , sont à une égale distance des oreilles et du bout du museau ; les oreilles , aplaties , ont un pouce et demi de lon- gueur et un bord double au-dessus de la tête. Il y a cinq doigts à tous les pieds , le cinquième ou Tintérieur est le plus court ; les pieds sont forts et faits pour creuser , et par cette raison , ceux de derrière sont moins puissans et beaucoup plus longs que les antérieurs, et ont leurs doigts à demi pal- més , comme dans l'espèce précédente. La queue est longue, droite et garnie de poils peu fournis , mais longs de deux pou- ces ; ceux du corps sont un peu moins grands , doux au tou- cher , bruns sur les parties antérieures et noirs sur les pos- térieures, de même que sur la queue et sur les quatre jambes; une large plaque d'un jaune blanchâtre couvre la gorge et le dessous du cou ; le reste du cou , ainsi que la tête entière , ont une teinte de blanc obscurcie par un mélange de brun. Cet animal se pratique un terrier dans les bois de la Guyane et de quelques autres parties de l'Anïérique méridionale. 11 devient assez aiséipent familier ; mais il exhale une très-forte odeur de musc. M. Cnvier {Règne animal) remarque que la description que Marcgrave donne de son cariqueiheiu se rapporte au taïra, et non à la loutre sarico^ienne, comme Buffon le pense. Quatrième espèce. — Le Ratel , Vioerra capensis , Linn. ,. Erxleb., et Viverra melllQora, \Àx\xx..,Syst.nat.., édlt. de Gmelin. Ce quadrupède a , comme le blaireau , le corps gros et bas sur jambes; la bouche garnie de six incisives , presque égales G L 0 25ï entre elles ; de deux canines fortes et de six à huit molaires à couronne laciniée à chaque mâchoire; la queue courte , et les griffes très-fortes. Sa longueur , mesurée depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la queue , est d'environ quarante pouces ; sa queue est longue d'un pied, et les griffes ont a peu près un pouce ; elles sont cependant moins longues aux pieds de de- vant qu'à ceux de derrière ; les pattes sont divisées en cinq doigts ; il n'a pas d'oreilles externes, et sa langue est garnie de papilles dures comme celle des chats. Les poils dont le corps du ratel est couvert sont rudes et assez longs ; iis sont cendrés sur le front , le dessus de la tête , la nuque , les épaules, le dos et la queue; ils sont noirs sur le museau, le tour des yeux, la mâchoire inférieure, les oreilles, ie dessous du cou, la poitrine , le ventre, les cuisses et les jambes. Entre le gris et le noir, on remarque une raie longi- tudinale d'un gris plus clair , presque blanchâtre , large d'un pouce environ, et qui prend depuis les oreilles jusqu'à l'ori- gine de la queue. Ce dernier caractère estle plus remarquable ; aussi a-t-il fait donner au miel la phrase distinctive suivante : Viverra capensi's.... nigra, dorso griseo-alho marginato. Sparmann est le seul auteur qui s'étende un peu sur les habitudes du ratel .^ qu'il regarde avec raison comme étant le même animal que le blaireau puant du Cap de Bonne-Espérance , dont parle Lacàille dans son Voyage. Plusieurs espèces d'a- beilles des environs du Cap construisent leurs ruches à l'ou- verture des trous abandonnés , de toutes les dimensions , qu'ont creusés une foule d'animaux particuliers à cette con- trée ,. tels que les rats , les pcdetès , le porc-éplc, la taupe , etc. Le ratel ^ très-friand de miel et de cire , a une manière par- ticulière de les découvrir et de les attaquer dans leurs retran - chemens ; ses longues griffes , dont il fait usage pour se loger sous terre, lui servent aussi à miner en dessous les ouvrages des abeilles. C'est surtout au coucher du soleil qu'il est oc- cupé à épier sa proie ; il s'assied , dit - on , tenant une de se.'i pattes devant ses yeux , pour rompre les rayons trop vifs qui lui blesseroient la vue , et pour pouvoir distinguer plus clai- rement l'objet qu'il cherche. Lorsqu'en gurgna/U ainsi de tous côtés, il voit voler quelques abeilles , il sait qu'alors elles se rendent droit à leur demeure, et il les suit. On prétend aussi qu il a la sagacité , de même que les Hottentots et les Ca- fres , de suivre TIndicateur ( F", ce mot ) , qui conduit ceux qui vont à sa piste aux nids d'abeilles. Ces derniers sont posés dans les arbres , et n'ont rien à craindre du ratel, qui , de dépit de voir ses recherches et sa découverte inutiles , a coutume d'en mordiller le pied. Ces morsures sont pour les 252 G L O Hottenlots un signe certain qu'il y a dans Tarbre un nid d'a- heilles. La p^au du ratel est très - épaisse et d'un tissu fort lâche , ce qui fait qu elle nVst pas sensible à la piqûre des abeilles. Cet animal étant pourvu de dénis très-fortes et très- tranchantes, se défend très-bien contre une meute entière de chiens , et s'en tire souvent lui-même sans avoir reçu un seul coup de dent, (desm.) GLOUTON ATOK ou DE QUITO , Gtdo quîtensîs. M. de Humboldt {Rec. d'obs. zool.) donne ce nom à un quadrupède de la province de Quito , qui nous paroît ap- partenir au genre des Moufettes , V. ce mot. Cet animal est plantigrade, et c'est pour cela que M. Humboldt l'a placé dans le genre glouton. JNous devons faire observer ici que les moufettes aussi appuient la plante du piedsur le sol. (desm.) GLOUTON DE LABRADOK. M. de Sonnini , dans la première édition de ce Dictionnaire , a cru devoir dis- tinguer comme une espèce de glouton., l'animal que Buffon a figuré pi. l^(j , lom. i de son Supplément , sous le nom du rarra/ou, et qu'il regardolt avec raison comme une variété de l'espèce du hlaireau. En effet, sa forme approche plus de celle de ce dernier quadrupède que de celle du glouton. Le nombre des doigts de ses pieds, assez peu profondément divisés, n'est pas encore exactement connu. 11 a trois pieds dis pouces du bout du museau à l'extrémité de la queue; cette dernière partie a près d'un pied , et est terminée par de longs poils qui l'environnent; les ongles des pieds de de- vant sont fort grands ; le plus long a jusqu'à seize lignes , et le plus long des pieds de derrière n'en a que sept. Il a le poil fort long, doux, soyeux et teint de plusieurs couleurs, qui rarient suivant la saison ; mais l'ensemble de ces teintes pré- sente communément du noir fouetté de roux et de gris. La tête est noire et rayée de bandes blanches ; les oreilles sont courtes , blanches et bordées de noir ; le dessous du corps est blanc ; le poil des jambes d'un brun-musc foncé , et la queue fauve. On a vu ce quadrupède au Labrador et à la baie d'Hudson. (desm.) GLOUTON MAPURITO. M. de Humboldt , pour le même motif que pour son Glouton atok, place lemapurita de Mutes, qui habite la Nouvelle-Grenade , dans le genre des gloutons. Nous croyons ne devoir adopter l'opinion de ce célèbre voyageur que lorsqu'il nous aura été possible de bien éclaircir la synonymie si confuse des animaux placés dans le genre de.s Moufette.s. F. ce mot. (desm.) GLOXINE, Gloxinia. Genre de plantes établi par Lhc- ritier dans la didynamie angiospermle et dans la famille des GLU 253 personnées. 11 lui a flonné pourcaraclèrps:un calice de cinq folioles; une corolle campaimlée , à limbe oblique ; quatre étamines insérées sur la corolle, dont deux plus courtes , et le rudiment d'une cinquième inséré au réceptacle ; un ovaire inférieur , turbiné , à style filiforme et à stigmate capilé ; une capsule uniloculaire ou biloculaire , qui renferme un grand nombre de semences. Ce genre , que\andeli a appelé Palivane, a été établi sur le maiiynia perennis, qui diffère, par les caractères de son fruit, des autres espèces de Linnœus. {F. au mot Cornaeet.) Cette plante vient du Mexique , est vivace et se cultive dans nos jardins. Elle a les feuilles radicales presque entières et dentelées, et les caulinaires opposées et presque rondes. Les fleurs sont solitaires , et portées sur des pédoncules axillaires. Toute la plante , même la corolle , est velue, (b.) GLU ou GLUE. Substance végétale , visqueuse et tenace, dont on se sert pour prendre les oiseaux à la pipée. La glu est naturelle ou composée. La glu naturelle est fournie par Técorce de Houx , par celle du Gri ou par son fruit, par la racine de Viorne , par celle de la Chondrille jonc. Dans les pays intertropicaux de l'Asie , de l'Afrique et de l'Amérique , on tire aussi de la glu de plusieurs espèces d'ar- bres , dont le plus connu est le Glutier, On trouvera , aux mots Houx et Gui , le mode employé en France pour l'extraction de la glu, (b.) GLUAUX. Petites branches d'osier qu'on enduit de giu pour prendre les oiseaux. Les meilleures sont celles du saule blanc femelle qu'on cultive en saussaie , et dont se servent les tonneliers. Il faut choisir les plus minces, les plus longues, droites ,sans nœuds , et rejeter celles d'une couleur pâle , vu qu'elles durent très-peu de temps. Quand on en a cueilli une quantité suffisante , on les met dans un endroit chaud ou au soleil pendant deux heures, on en ôte les feuilles et on les coupe également des deux Louis sur une longueur de i5 à i6 pouces. Ensuite on taille les grosses extrémités en forme de coins, et on les endurcit en les passant sur de la braise allu- mée, ou en les mettant dans des cendres fort chaudes. Si on ne prenoit pas cette précaution, les extrémités taillées en coin et molles naturellement , seroient bientôt émoussées et hors d'état d'entrer dans les entailles que Ton fait aux bran- ches d'arbres pour les placer. Quand on veut les engluer , ou commence par se laver les doigts avec de l'huile , afin que la glu ne s'y attache pas : on prend ensuite avec deux doigts de la main gauche un morceau de glu de la grosseur d'une noix, dont on entortille les brins d'osier que l'on tient de la main droite , et on recommence le même procédé jusqu'à ce que ^H GLU 1 on voie qu'ils sont suffisamment englues. Après cette opéra- tion , on bat les gluaux des deux mains en les tortillant de ma- nière qu'il n'y ait pas le moindre intervalle sans glu, excepté à quatre doigts du gros bout qui doit toujours être tenu le plus pi'opremcnt possible , afin de pouvoir les tendre ou les déten- dre sans que les doigts soient englués. Ces brins d'osier, ainsi préparés , doivent être renfermés dans un carton huilé. (V;) GLUCINE, Oxyde DE Glucinium. Cette substance ter- reuse dont la découverte est due à M. Vauquelin, qui en a reconnu la présence dans l'émeraude et l'euclase en 1798 , n'est placée parmi les oxydes que par analogie , car on n'a pas encore obtenu isolément le métal qui doit en faire la base. Elle est blanche , insipide et infusible. Sa pesanteur spé- cifique est de 2,967 , suivant Eckeberg. A la température or- dinaire , elle absorbe le gaz acide carbonique de l'atmos- phère ; n'a aucune action sur les corps combustibles, même à l'aide de la chaleur , si ce n'est sur le soufre ; enfin elle forme avec les acides des sels solubles , doux et sucrés , d'où lui est venu son nom tiré du grec, gliikus qui signifie doux. , sucré. L'émeraude de Limoges, dont on l'extrait communément, et celle de Sibérie, en contiennent de quinze à seize parties sur cent. Quant aux moyens de l'obtenir, V. la Chimie de Thenard, t. I , p. 4.8 et 49- Cette terre ne s'est encore rencontrée dans la nature qu'à l'état de combinaison avec d'autres terres, (luc.) GLUCK, Jemiolucha. Noms polonais des Grives, (v.) GLUE. V. Glu et Houx, (d.) GLUE DES CHÊNES. Nom vulgaire du Bolet-lan- gue-de-bœuf de Scheeffer , dont BuUiard a fait le genre Fis- TULINE. (b.) GLUME. C'est la partie inférieure des fleurs ou des épil- lets des Graminées et des Cyperacées. Linnaeus l'appelle Calice ; et quelques autres botanistes , Balle calicinale. Ordinairement elle est double ; tantôt elle ne renferme qu'une seule fleur, et alors on la nomme Glumelle ; tantôt elle sup- porte plusieurs épillets , même souvent, (b.) GLUMECKE. Nom allemand du Beccabunga, espèce de véronique, (ln.) GLUMELLE. Diminutif de Glume. Elle a été appelée Corolle , Ecaille , Nectaire , et en dernier lieu , Lodi- CULE. (fi.) GLUSZEC. Nom polonais du Grand ïetras, e» Glus- ZEK , est celui du Bruant de prés, (v.) GLU 255 GLUTA , Glula. Arbre de Java, à feuilles alternes , ses- slles, grandes et veineuses, qui naissent à l'extrémité des ra- meaux ; à fleurs disposées en panicule terminale et pédon- culée , qui forme un genre dans la pentandrie monogynie. Ce genre a pour caractères : un calice monophylle , mem- braneux , campanule et caduc ; cinq pétales lancéolés , ou- verts à leur sommet, agglutinés par leur base à la colonne de Tovaire ; cinq étamines insérées sous l'ovaire , au sommet de la colonne qui le soutient ; un ovaire ovoïde , pédicule ou porté sur une colonne surmontée d'un style médiocre à stig- mate simple. Le fruit n'est pas connu, (b.) GLUTAGO , Glutago. Genre établi par Commerson , mais qui ne diffère pas suffisamment des Loranthes. Ses fruits sont des baies monospermes , glutiheuses à l'intérieur, (b.) GLUTEN ( végétal ). On appelle de ce nom une pâte mollasse , élastique , susceptible d'extension lorsqu'on la tire , et de contraction , quand on cesse de l'allonger. Sa couleur est d'un blanc sale ; son odeur fade a été comparée à celle de la liqueur spermalique , et sa saveur est presque nulle. Lorsqu'elle est allongée , elle ressemble à une membrane aponévrotique ; et sccbée , elle devient comme de la colle- forte , transparente et cassante. On extrait le gluten de la farine de froment , dont on a fait une pâle. On prend une masse de cette pâle qu'on pétrit en- tre les mains sous un filet d'eau ; l'amidon se sépare avec l'eau qui l'entraîne , et la matière giutineuse demeure dans la main. On sépare de la même manière la fibrine du caillot du sang. Il paroît même que le gluten et la fibrine sont des matières analogues entre elles : l'une appartient au règne végétal , l'au- tre au règne animal. La farine de froment ne peut plus don- ner de gluten lorsqu'elle a éprouvé quelque fermentation. Toutes les autres semences céréales fournissent aussi du^/«- ien, mais en très-petite quantité. C'est à Beccari et à Kessel-Meyer qu'est due la connoîs- sance de la matière giutineuse; ils l'ont nommée végélo-ani~ male^ parce qu'.ils ont reconnu, ainsi que les chimistes fran- çais , qu'elle étoit de la même nature chimique que les ma- tières animalisées. Elle fournit , en effet , de l'azote par l'a- cide nitrique , et se brûle à la manière des tissus animaux, en répandant une vapeur d'hydrogène ammoniacal huileux , comme l'huile empyreumatique de Dippel. Si l'on fait fer- menter la matière giutineuse , on peut en apprêter une es- pèce de fromage ; elle en prend l'odeur et même la saveur. Le vinaigre dissout le gluten , et en forme wn mucilage ; les ^•j 6 GLU alcalis le converflssent en espèce de savon, quîpourroit rem- placer le savon ordinaire. Selon Fourcroy , Syst. des conn. chiin. , tom. 7 , p. 3oo , c'est à la présence du gluten, dans les graines céréales , qu'est due leur propriété de former du bon pain ; car ce savant chi- miste observe que les farines qui contiennent le moins de ma- tières glutineuses sont aussi les moins capables de faire un pain léger, poreux et bien levé; de sorte que pour rendre une farine propre à donner un bon pain , il faudroit y introduire une certaine quantité de gluten. La pâte en hveroii mieux. La farine de froment contient depuis un cinquième jusqu'à un tiers de matière glutineuse. Les blés qui ont germé dans les années pluvieuses , comme en 181 6 , ont peu de gluten , et la germination détruit ou divise cette substance , de sorte que l'on n'obtient pas d'aussi bon pain que dans les années sèches. Des auteurs ont assuré que \q gluten se trouvoit aussi dans la fécule verte des végétaux, dans les sèves de quelques ar- bres , tels que le bouleau et le charme ; dans l'eau des pape- teries , où l'on fait pourrir les chiffons , ainsi que dans les eaux du savonnage des lessiveuses ( Voyez Fourcroy, Syst. des connoiss. chini. ihid. ) : mais ce fait n'est pas confirmé. Linguet , ayant entendu parler de la matière glutineuse , et ayant lu des expériences qui annonçoient que cette matière pure étoit un mauvais aliment, et qu'elle faisoit même périr les chiens qu'on en nourrissoit, parce qu'elle étoit d'une très- difficile digestion ; Linguet, dis-je , s'imagina que le pain étoit une espèce de poison ; il prétendit que les peuples qui ne mangeoientpas de pain, vivoient plus sainement et plus lon- guement que nous. Il soutint long-temps ce paradoxe , en man- geant toujours du pain lui-même. Il ne put en abolir l'usage. Si le pain est un poison , c'est sans doute un poison lent , comme le café de Fontenelle. Le médecin de ce savant pré- tendoit que le café étoit un poison lent. // est en effet irès-lent, I répondit le philosophe , voilà près de quatre-vingts ans que je ; m'empoisonne. (viREY.) GLUTIER, Sapium. Genre de plante de la monoécie triandrie et de la famille des titymaloïdes , dont les carac- tères sont d'avoir : les fleurs mâles composées d'un calice campanule semi-bifide, de deux étamines réunies à leur base, et portant chacune deux anthères; les fleurs femelles compo- sées d'un calice campanule , tridenlé , d'un ovaire supé- rieur , ovale , surmonté d'un style très - court à trois stigmates ouverts et pointus , d'une capsule arrondie , lisse , à trois lobes , triloculaire ,ou composée de trois coques réu- nies par leur côté intérieur, et s'ouvrant par trois valves fen» i) . 3i V. l)i/io'f/n/ <'r ,•///,/ /!'///■//( -2. (7 )'/■<>/!/(•/• tr /•(>/; iir/ ''/'■'' G L Y ,5^ (lues en deux à leur sommet. Chaque loge renferme une seule semence. Ce genre comprend des arbres exotiques à feuilles sim- ples et alternes, munies de stipules caduques ; à fleurs dis- posées en épis terminaux; à fleurs mâles dans leur partie su- périeure, toutes glandifères à leur base. On connoît quatre ou cinq espèces de ce genre, dont l'une de l'Amérique méridionale , et les autres des îles de l'Inde. Celle de l'Amérique qui , dans Lînnœus , faisoil partie des Mancenilliers , sous le nom à'hippomanc biglandulosa , s'ap- pelle actuellement le Glutier des oiseleurs , parce que , lorsqu'on la coupe, il découle de son tronc une liqueur qui s'épaissit à l'air, et devient propre à être employée , comme la glu d'Europe, pour prendre les oiseaux. C'est un poison fort dangereux. Les caractères de cette espèce sont : feuilles ovales, lancéolées, dentelées , et biglanduleuses à leur base. V. pi. D 3i , où elle est figurée. Jussieu et quelques autres , ont réuni à ce genre le croton sebifemm de Linneeus , ou V arbre à suif de la Chine , espèce fort importante par la sorte de cire qu'on relire de ses se- mences par l'ébullition ; on l'a mentionnée à l'article Cro- ton. F. ce mot. (b.) GLUTINARIA d'Heister. C'est une espèce de Sauge remarquable par sa viscosité , produite par les nombreuses glandes qui couvrent ses tiges et ses fleurs, (ln.) GLUYS. On donne ce nom, dans beaucoup de lieux, à de la paille de Seigle battue sans être brisée , et servant à faire des liens , à couvrir les maisons , les meules , les ru- ches, etc. (b.) GLYCERATON. Nom donné par les anciens à la Ré- glisse (^glycyrrhiza)^ ainsi que celui de glycyphyton. (ln.) GLYCERIE , Glyceria. Genre de Graminées établi par R. Brovvn pour placer la Fétuque flottante. Ses caractères sont : balle calicinale de deux valves, courtes, tronquées, membraneuses et transparentes sur leurs bords, renfermant cinq à sept fleurs; balle florale de deux valves , l'inférieure naviculaire , dentée ou déchirée à son somrnet, renfermant la supérieure qui est bidentée; écailles en cœur et rapprochées, (b.) .GrLYCIMERE, Glydmens. Genre de coquille bivalve éta- bli par Lamarck aux dépens des Myes. Il est le même que celui que Daudin a appelé Sertodaire. Ses caractères sont : coquille transverse, bâillante aux deux extrémités; char- XIII. i^ 258 G L Y nière calleuse , sans dents ; nymphes protubérantes ; liga- ment extérieur. L'extrême Lâlllemenl des coquilles de ce genre doit faire croire qu'elles vivent dans des trous; aussi est-ce dansle sable, et à une assez grande profondeur, qu'elles se tiennent. Leurs mœurs ne diffèrent pas sensiblement de celles des Myes. On en connoît une demi-douzaine d'espèces, dont je ne citerai que la GlycimÈRE rugueuse , mya glycimeris, Linn. , qui a la coquille très-épaisse et qui se trouve dans les mers d'Europe, (b.) GLYCINE , Glycine. Genre de plantes de la diadelphie décandrie et de la famille des légumineuses, qui présente pour caractères : un calice monophylle, bilablé , à lèvre su- périeure échancrée , et à lèvre inférieure à trois décou- pures inégales; une corolle papilionacée, à étendard presijue en cœur , échancré , droit, repoussé par la carène , à ailes oblongues, petites, à carène linéaire, en faux, obtuse à son sommet, comprimant l'étendard ; dix étamines , dont neuf réunies dans presque toute leur longueur; un ovaire supé- rieur, oblong, chargé d'un style cylindrique roulé en spirale et à stigmate obtus; une gousse oblongue , contenant des se- mences réniformes. Ce genre, dont les caractères ne sont pas très-saillans, con- tient une cilnquantaine d'espèces , fort différentes les unes des autres par leur port, et dont plusieurs appartiennent peut-être à d'aulres genres. Ce sont, en général, des plantes vivaces à tiges sarmenleuses , à feuilles ternées ou ailées , et à fleurs disposées en épis axillaires, qui ne croissent que dans les parties chaude» de l'Asie , de l'Afrique ou de l'Amé- rique. Les plus remarquables espèces de ce genre sont: La Glycine souterraIiSE , dont les feuilles sont ternées, les tiges couchées, et les pédoncules biflores. Elle se trouve dans l'Amérique septentrionale et méridionale. Les ovaires, après la floraison, s'enfoncent dans la terre, et c'est là que mûrit le fruit. Ceux qui ne peuvent pas s'y enfoncer, ainsi que je l'ai observé en Caroline, ne grossissent pas et se des- sèchent. La Glycine monoïque a les feuilles ternées et nues, les tiges velues , les fleurs en grappes pendantes , et les fleurs fruclifères sans pétales. Elle se trouve très - communément en Caroline, où je l'ai observée dans les lieux ombragés et humides. Elle jouit de la même propriété que la précé- dente. La Glycine monophylle a les feuilles simples , en cœur, la tige triangulaire et pubescenle. Elle croit au Cap de G L Y ,fig Bonne-Espérance, et fait aujourd'hui partie du genre Halue. La Glycine odorante est frutescente, droite, blanchâ- tre; ses feuilles sontternées, ovales, aiguës; ses fleurs axil- laires et solitaires , et ses gousses à deux semences. Elle croît dans les montagnes de Tlnde. Ses fleurs sont très-odorantes. La Glycine tubéreuse , Glycine apios, Linn., a les feuilles pinnéesavec impaire , les folioles ovales, lancéolées, et au nombre de sept. Elle croit très-abondamment en Caroline, aux endroits sablonneux et ombragés. Sa racine est compo- sée de tubérosités ovoïdes, semblables à celles de la Gesse TUBÉREUSE. V. ce mot. On la cultive dans nos jardins. La Glycine frutescente a les feuilles pinnées avec im- paire, la tige voluble , frutescente , et les épis axillaires au sommet des rameaux. Elle se trouve en Caroline dans les bons terrains, où elle s'élève souvent au-dessus des arbres sur les- quels elle s'appuie , ainsi que je l'ai fréquemment observé. C'est une très-belle plante, très-propre à faire des berceaux; mais elle gèle quelquefois aux enviroris de Paris. Ces deux dernières espèces sont du nombre de celles qui sont dans le cas de former un genre. F. Kennedie el Poire- tie , autres genres formés aux dépens de celui-ci. (b.) Glycine ou Glycyne , d'un mot grec qui signifie doujc. Quelques-unes des espèces de ce genre, établi par Linnœus étoient des planes de phaseohis et à'asiragali/s pour Tourne- fort. Plusieurs naturalistes ont cru devoir former divers genres aux dépens du glycine , L. Le plus remarquable de ces fenres est le Kennedia , Vent. ; les autres sont : \ apios de »oei-haave, {glycine apios, Linn.) , le caulinia de Moench, (^glyc. ruhicunda)^ le voandzeia d' Aubert du Petit-Thouars (glYC. subterranea ^ ]u.y. Le Savia ( Glycine mononica) et le KraunJiig. ( Glycine fnUescens ) de Rafinesque. Le s,enre poirelia , de Ven- tenat se rapproche beaucoup àuglycine; et celui que Linnœus a nommé ahriis, y avoitété compris parluiet par Brovvn, ainsi que le Hatlia cordafa de Thunberg {Glycine monophylla^ L. (ln.") GLYCISIDE. LaPnoiNE porte ce nom dans les ouvrages d'Hippocrate, de Théophraste et de Dioscoride. Les Latins nommoient cette plante pœonia. Gaza lui conserve le nom ^rec gly-cyside. (ln.) GLYCOSMIS, Glycosmis. Genre de plantes de la famille des hespéridées, établi par Correa, et qui diffère des Lr- MONIA par sa baie à cinq loges monospermes. Il comprend deux espèces de 1 Inde, savoir: le litnonia arborea et le limonia pentaphylla de Roxburgh. (LN.) GLYCYPHYTON. V. Glyceraton. (ln.) GLYCYPICROS ou (iLYCYPrcRON, doux clamer^ en grec. C'est un nom composé par les botanistes du lô-^ni» siècle , et aBo G L Y qui désignoit la Morelle DOUCE-amère, soîanum dulcamara, (LN.) GLYCYPiRHIZ A , de deux mots grecs qui signifient racine douce ^ en latin , radix dukis , d'où vient le nom de Réglisse, qui désigne une plante que toutje monde connoît , que l'on appeloit anciennement rûzg'a/w5e, et que les Italiens nomment encore Regalizia. Les Grecs, comme on peut le voir dans Théophraste , Dioscoride et Pline , désignoient par glycyr- rhiza^ la réglisse hérissée {glycyr. erhinata). Suivant Dioscori- de, elle croissoiten Cilicie, dans le royaume de Pont et en Cappadoce; ce qui pourroit faire croire qu'il s'agit du gfycyr- rhiza hirsuia. Les Grecs nommoient encore ce végétal pontice, glyceraion ^ glycyphyton y leonticè^ adipson, sulUra., omoionomos , pentaomios^ etc. Tournefort créa , sur la réglisse, le genre glycyrrhiza ^ adopté depuis par tous les botanistes, excepté Moench, qui en ôte Xeglycyr. glahra , pour en former son genre Liquiritia. Le glycyrrhiza syheslris de Bauhin , est une espèce d'astra- gale dont les racines sont douceâtres ; c'est Vaslrag. gfycy- phyllos, Linn. , nommé vulgairement Réglisse ou Fenu- GREC sauvage, Buxbaume , cent. 3 , tab. 26, figure le sophora alopecuroides sons la dénomination de glyryirhiza ; et Forskaël classe le guilandina bondïicella àans le même genre (^glycyrrhiza aculeata). L'on trouve encore que Veryngyum mantimum a porté le nom de glycyrrhiza spinosa , et Vabrus prœcatorius , celui de glycyrrhiza indica. (ln.) GLYGYRRHIZITES. Nom donné à Vahrus prœcatorius, plus connu sous celui de réglisse d! Amérique. Les graines sont appelées graines d' Amérique. (lN.) GLYPHISODON, Glyphisodon. Genre de poissons delà division des Thoraciques, dont les caractères sont : des dents crénelées ou découpées ; le corps et la queue très-com- primés; de très-petites écailles sur la dorsale ou sur d'autres nageoires; l'ouverture de la bouche petite; le museau plus ou moins avancé ; une nageoire dorsale. Ce genre , qui a été établi par Lacépède aux dépens des Chétodons de Linnœus , renferme deux espèces. Le Glyphisodon MOUCHARA, Chœtodon saxaiilis, Linn,, quia treize rayons aiguillonnés et treize articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à l'anale ; la caudale fourchue ; deux orifices à chaque narine ; cinq bandes transversales et noires. {V. pi. D 82 où il est figuré.) On le trouve entre les tropiques. Il parvient rarement à plus de huit pouces de long. Sa chair est blanche , mais coriace ; c'est pourquoi il n'y a que le peuple qui en mange. Ce poisson a le corps allongé , aplati , couvert d'écaillés G M E 261 Irès-grandes. Ses couleurs sont ternes, et sa queue est four- chue. Il se tient au fond de la mer, et vit de vers et de mol- lusques. Le Glyphisodon kakaitsel a dix -huit rayons aiguillon- nés et huit rayons articulés à la nageoire du dos ; douze rayons aiguillonnés et huit articulés à l'anale; la caudale en croissant ; un seul orifice à chaque narine. On le pêche dans les mêmes lieux que le précédent. (B.) GLYPHITE. Nom grec qui signifie propre à la sculpture , donné au talc compacte , connu vulgairement sous la dénomi- nation à^pierie de lard {Pagodiie de Napione) , et dont on fa- brique en Chine , ces figures grotesques que nous nommons Magots. V. Talc, (luc.) GLYPÏOSPERMES, G///»/o5/?^rm^, Jussieu. Famille de plantes dont les caractères sont : un calice court, trilobé, persistant ; une corolle formée de six pétales, dont trois exté- rieurs , ordinairement plus grands, imitent un calice inté- rieur; des étamines nombreuses, à anthères presque sessiles, dilatées à leur sommet, recouvrant un réceptacle hémi- sphérique, ettétragone; des ovaires nombreux , très-rapp ro- ches, insérés sur le milieu du réceptacle , à autant de stj les très-courts ou presque nuls , et à même nombre de stigmJiles ; des capsules ou baies en nombre égal à celui des ovaires , tan- tôt distinctes, séssiles ou stipitées, portées sur un réceptacle commun, tantôt réunies ou rapprochées en un seul fruit pul- peux ; des semences en nombre égal à celui des loges dû fruit,^ recouvertes de deux tuniques , l'extérieure coriace , l'inté- rieure membraneuse, etplusieurs fois plissée ; un périsperme grand, cartilagineux , creusé transversalement en sillons pro- fonds, presque parallèles, dans lesquels pénètrent les plis de la tunique intérieure des semences ; un embryon droit , très- petit , situé à l'ombilic; une radicule inférieure. Les plantes de cette famille ont la tige frutescente ou arbo- rescente, garnie d'un grand nombre de rameaux; les feuilles alternes , simples, entières, et dépourvues de stipules, qui sortent de boutons terminaux. Leurs fleurs , ordinairement portées sur des pédoncules simples , naissent dans \ts aisselles des feuilles. Ventenat , de qui on a emprunté ces expressions , rapporte trois genres à cette famille, qui est la troisième de la treizième classe de son Tableau du règne végétal^ et dont les caractères sont figurés pi. 2 , n.° 2, des planches du même ouvrage. Ce» genres sont : Corossolier, Xylopie et Canang. (b.) GLYS. Nom du Succin , en Suède, (ln.) GMELIN , Gmelina. C'est un arbre épineux de la didy- 262 G N A iiamie angiospermie , et de la famille des pyrénacées , dont les feuilles sont opposées, pétiolées, ovales, entières, blan- châtres en dessous, et quelquefois unilobées ; les épines axil- laires, et se changeant en rameaux ; les fleurs jaunes , irré- gulières et disposées en grappes fort courtes au sommet des rameaux. Cet arbre forme seul un genre , dont les caractères sont: un calice fort court , monophylle , persistant , à quatre dents très-petites ; une corolle monopétale , campanulée , ventrue supérieurement, à limbe presque labié ou divisé en quatre découpures inégales , un peu pointues , dont la supé- rieure est plus grande et un peu en voûte ; quatre étamines à «nthères à deux lobes , dont deux plus courtes ; un ovaire su- périeur, arrondi, chargé d'un style linéaire, courbé et à stig- mate simple ; une baie ovoïde , contenant un noyau bilocu- laire, raboteux, comme épineux vers' son sommet, dans les loges duquel se trouve une amande blanche à chair fongueuse. Cet arbre croît dans Tlnde. On applique ses feuilles dans les douleurs des articulations , et on fait prendre la décoction de ses racines dans les affections nerveuses ; ses fleurs ont une odeur très-suave. Ce même nom avoit été donné par Burmann à un autre arbre du même pays. C'est le Vébère tétrandre. (b.) GNAPHALEouCOTONNIÈRE, Gnaphaltum, Linn. {^syngènèsie polygamie siipeijlue). Genre de plantes à fleurs com- posées et flosculeuses , de la famille des corymbifères, qui se rapproche beaucoup des immortelles , et dans lequel le calice commun est persistant , hémisphérique , et formé d'écaillés ovales, sèches et colorées, qui se recouvrent les unes les autres. Il renferme des fleurons hermaphrodites, parmi les- quels se trouvent quelques fleurettes femelles, dont les petites corolles sont à peine visibles. Chaque fleuron hermaphrodite est tubulé , en forme d'entonnoir, et découpé sur ^ç^?, bords en cinq parties réfléchies ; il a cinq courtes étamines. A son centre , comme au centre de chaque fleurette femelle , est placé un germe qui soutient un style mince , terminé par un stigmate réfléchi. Le réceptacle est nu, et les semences sont couronnées d'une aigrette sessile , simple ou plumeuse. Les Filages ont été réunies à ce genre par quelques auteurs. En parlant des Immortelles ( V. ce mot. ), nous avons dit ce qui distinguoit ces plantes Ae^sgjiaphales. Ces dernières sont des herbes ou des arbustes ordinairement couverts d'un duvet cotonneux et blanchâtre , avec des feuilles simples et alternes. Parmi ksgnaphales àonl la tige est ligneuse, et dont le calice G N A 253 de la fleur est argenté , Liane ou rougeâtre , on distingue : La (tNaphale globuleuse , Gnaphalium eximium^ Linn. , à feuilles sessiles, ovales, droites, très-cotonneuses sur les deux surfaces , et rapprochées les unes des autres. Cette plante croît au Cap de Bonne-Espérance. La Gnaphale couronnée, Gnaphalium coronatum, Linn; Cette espèce , qu'on trouve dans le mcme pays , a le duvet cotonneux de deux couleurs , blanchâtre sur les rameaux et les vieilles feuilles , roux sur les jeunes feuilles et sur les pé- doncules ; le corymbe de fleurs composé , terminal et sessile; les écailles intérieures des calices très-blanches. La (iNAPHALE ARBORÉE , Gnaphalium arboreum , Linn. Elle croît aussi au Cap. Elle a des feuilles sessiles, linéaires , lis- ses et à bords repliés, comme celles du romarin; les fleurs , réunies au nombre de quarante ou cinquante , forment une tête hémisphérique au sommet des rameaux ; le réceptacle est laineux. Parmi les gnaphales à tige ligneuse et à calice doré etjau-j nâtre , on remarque : La Gnaphale d'Orient, Gnaphalium orientale^ Lam; Très-belle espèce , vraisemblablement originaire de l'Asie, et qu'on cultive en Portugal pour ses fleurs , dont on orne les églises en hiver; quand on a soin de les cueillir avant qu'elles soient ouvertes , elles conservent leur beauté pendant plu- sieurs années: elles sont assez grandes, d'un jaune soufré, et viennent en corymbe irrégulicr et terminal ; elles paroissent en mai, et se succèdent presque tout l'étéXatige de cette gna ) phale s'élève à un pied et demi ou deux pieds , et se divise en beaucoup de rameaux, qui portent des feuilles linéaires , lan- céolées , sessiles , longues environ de deux pouces , molles et cotonneuses des deux côtés. On la multiplie de boutures , qu'on fait dans le cours de la belle saison \ elle aime une terre légère, et peut résister en plein air dans les hivers doux, pourvu qu'elle soit bien exposée et abritée. La Gnaphale ROUGEÀTRE , Gnaphalium ignescens , Linn. ^ dont les feuilles sont sessiles, lancéolées, cotonneuses et plus longues que cplles de l'espèce précédente. On la trouve dans la Poméranie. La Gnaphale citrine ou Immortelle jaune, Gnaphalium stœchas, Linn. C'est un arbuste fort rameux , cotonneux dans toutes ses parties, dont les branches sont grêles , les feuilles étroites et terminées en pointe, et les fleurs disposées en co- rymbe convexe : elles ont une couleur dorée et citrine, et on les conserve aussi long-temps que celles de la gnaphale d'O- 264 G N A rient , en prenant les mêmes précautions pour les cueillir. Cette espèce croît sur les coteaux arides, dans le midi de la France , en Espagne , en Italie et dans l'Orient, Il y a beaucoup de gnaphales k tige herbacée, qui ont aussi leur calice doré. Les plus belles sont : La CtNâPHALE des sables, Gnaphalium arenarium^ Linn. Jolie espèce qui croît en Allemagne dans les champs sablon- neux ; elle est annuelle ; ses feuilles sont alternes, sessiles et cotonneuses des deux côtés ; les inférieures obtuses , les su- périeures lancéolées; les fleurs forment un corymbe com- posé. La GnâPHALE fétide, Gnaphalium feiidum^ Linn. Son nom et sa mauvaise odeur font un contraste frappant avec la beauté remarquable de ses fleurs, dont les fleurons jaunes et très-nombreux sont entourés par un calice large, d'un jaune pâle un peu argenté et très-luisant. Il n'est point de gnaphales ni d'immortelles dont les fleurs , desséchées ou fraîches, aient autant d'éclat que celles de cette espèce. Elle croît en Afrique ; sa tige est haute d'un pied et garnie de feuil- les très-entières, pointues, cotonneuses en dessous, et qui l'em'/rassent par leur base. C'est une plante annuelle, La Gnaphale ailée , Gnaphalium odoraiissimum , Linn. Dans celle-ci , qu'on trouve au Cap de Bonne-Espérance , les feuilles , vertes en dessus et blanches à leur surface infé- rieure , se prolongent en bordure et comme en ailes dans la longueur de la tige , élevée à peu près de trois pieds ; les fleurs sont en corymbe , petites , mais fort rapprochées , et «l'une couleur d'or brillante , qui devient plus foncée à mesure qu'elles se dessèchent. On peut multiplier cette plante par boutures. Elle est gravée dans la i3i.e planche des figures de Miller. Il existe plusieurs gnaphales à tête argentée , qui sont des herbes , comme la Gnaphale des jardins ou Immortelle d'Amérique , Gnaphalium margaritaceum , Linn, , ainsi nom- mée parce qu'elle croît dans l'Amérique septentrionale , et parce qu'elle est cultivée depuis long-temps dans les jardins ; ses tiges sont ramifiées à leur sommet en corymbes serrés , et garnies de feuilles alternes , droites , lancéolées et pointues. Elle est vivace. La Gnaphale dioïque ou Pied de chat , Gnaphalium dioi- cum, Linn., est une des jolies espèces qui croissent en Eu- rope. On la trouve sur les coteaux arides et sablonneux : elle est vivace.. Sa tige est très-simple , et pousse des rejets cou- chés. On trouve aussi en Europe la Gnaphale germanique , G N A 265 Filago geimanka , Linn. Plante commune dans les champs et le long des chemins, dont les feuilles sont molles, blanchâ- tres, linéaires , et en forme de lance, et dont les fleurs se trouvent placées dans les bifurcations produites par la tige et les rameaux. Ce genre est assez naturel par l'aspect, mais fort défec- tueux pour les caractères que Linnœus n'a pas vérifiés dans toutes les espèces. Quelques Filages , ainsi que les Xéran- THÈMES du même auteur , n'en diffèrent pas vérit;iblement. Aussi Gsertner, Jussieu, Lamarck, Ventenat et autres l'ont-ils supprimé, et ont-ils considérablement modifié les deux autres genres précités. Ils ont établi , en place , les genres Eli- CHRYSE, ArGYROCOME, AnaXETON, ANTENAIRECt ÉvAX. V. ceS mots , ainsi que les mots Filage et Xéranthème. Willdenovv a conservé le genre entier de Linnœus, en mo- difiant légèrement son caractère , c'est-à-dire , en le tirant des écailles du calice : Squamis marginalibus rotundatis, scario- sîs^coloratis, A\\.-\\\ et il en mentionne centquarante-six espèces. Son genre El'chiysumxi'QsX. en conséquence composé qu'avec des Immortelles , Xeranthemum. Tournefort avoit formé , sous le nom de gnaphale, avec la plante appelée depuis par Linn?eus nthanasia viariiima, plante placée parmi les Santolines par W'illdenow, un genre diffé- rent de celui-ci, et Ventenat l'a rétabli; mais Desfontaines, dans sdi Flore atlantique , ayant antérieurement adopté ce genre sous le nom de Diotis , c'est ce dernier mot qui doit préva- loir , et en conséquence c'est à son article qu'on trouvera l'ex- posé de son caractère, (b.) GNAPHALIUM et GNAPH/VLION. Les Grecs, sui- vant Dioscoride, nommoient gnaphalion , ampecteros, anaxeton^ anaphalis^ hires, une herbe dont les feuilles blanches et molles servoient en guise de duvet ou de bourre. Cette plante por- toit, chez les Romains, les noms de centuncidus^ ceniullus, iu- cularis^ albinum. C'étoit le gelasort des Gaulois et le semeon des Egyptiens. Ainsi donc, cette plante étoit très-commune, et se trouvolt en Egypte, en Grèce , en Italie et en France, Il est à croire que, sous ces noms, plusieurs plantes étoientcon- fondues et employées aux mêmes usages. On peut même pré- sumer que ce dévoient être des filages , des gnaphales , l'a- thanasie maritime , et surtout les premiers qui ont porté le nom d'herbe à coton , à cause du duvet cotonneux qui les re- couvre et qui les rend très - propres à servir de bourres à matelas, ou pour emballage, comme on s'en sert encore dans quelques parties dé la France. 11 est possible que des phlomis ou des marrubes à feuilles aromatiques et cotonneuses fussent 266 G N A le gnaphalion dont parlent Dloscoride et Plîne, et dont l'înfu-^ sion dans duvin le rendoit utile contre la dyssenterie. Presque toutes les plantes que nous venons de citer ont été considérées comme pouvant être le gnaphalion des anciens. Tournefort , quicroyoit, selon la plus commune opinion, quec'étoit l'atha- nasie maritiuie ,luiavoit donné le nom de ^^na/)^o/iMm. Linnseus le Iransporiaàun autre genre de la même famille, quirenferme maintenant plus de cent cinquante espèces, moins celles qui rentrent dans le genre elicfirysum, W. On a proposé de le di- viser en plusieurs genres : Gîcrtner établit ceux qu'il nomme anaxelon , elichrysum, antcnnaria, argyrocome. Les bota- nistes n'adoptent pas la plupart de ces genres, et ils augmen- tent encore le gnaphalium des espèces qui forment le genre fiagoAe Linnœus, excepté X^filago pygmœa^ qui paroît consti- tuer un genre distinct, le jÇ^^o,W., Vemx, Gaert, mais que M. Decandolle réunit au /?//ao/)î/^. Avantetaprès Linnœus, les botanistes ont décrit diverses plantes sous ce nom de gnapha- lium : ce sont des stœchelines, des conyses , des micropes , des slœbés , et les diverses plantes mentionnées plus haut au sujet du Gnaphalion des anciens, (ln.) GNÂPHALODES. Tournefort a désigné le premier, sou* ce nom , un genre de plantes que Linnseus a nommé depuis MiCFiOPus. (ln), GNAPHALOS. Nom grec du Jaseur. (v.) GNAPHOSE, Gnaphosa. Nom que j'avois donné au genre que M. Walckenaer a depuis appelé drasse. J'adopte cette der- nière dénomination , parce qu'elle est d'une prononcialioa plus facile. F. ce mot et rartlcle Aranélde. (l.) GNAT. Nom anglais desCousiNS. (desm.) GNATHAPTÉRES. Nom donné par M. Cuvier, dans ses leçons d'analomie comparée, à une division de sa classe des insectes , comprenant tous ceux qui sont aptères , et qui sont pourvus de mâchoires. Elle est composée de nos crustacés iso- podes et des arachnides de M. Lamarck. (l.) GNATHOBOLE.Nom donné par Schneider à un genre de poisson appelé Odontognathe par Lacépède. (b.) GN\TODONTES. Nom proposé par Blainville , pour indiquer la sous-classe qui renferme les Poissons proprement dits. F. ce mot et celui Ichthyologie. Ce nom est fondé sur l'observation que l'implantation des dents chez ces poissons a lieu dans l'os de la mâchoire, et par conséquent est différente de celle qu'on observe dans les car- tilagineux ou Dermodontes. (b.) GNAVELLE , Sdemnlhiis. Genre de plantes de la décan- G N E ,67 (Irie digynie , et de la famille des portulacées, qui offre pour caractères : un calice persistant , divisé en cinq découpures ovales , lancéolées ; point de corolle ; dix étamines ; un ovaire supérieur, arrondi, chargé de deux styles à stigmate simple ; une capsule monosperme , recouverte par le calice. Ce genre comprend trois espèces qui sont de petites plantes herbacées , à feuilles opposées , linéaires, et à fleurs disposées en corymbes axillaires ou terminaux , toutes propres à l'Eu- rope. Ce sont : La Gnavelle vivace , dont le calice recouvre entièrement la semence. Elle se trouve très-communément sur le bord des champs, dans lesterrains incultes et sablonneux. C'est sur sa racine que vit la Cochenille polonaise. La Gnavelle annuelle, dont le calice ne recouvre pas la semence. Elle se trouve très-abondamment dans les champs sablonneux. La Gnavelle polycarpe, dont le calice est. épineux Elle se trouve dans les parties méridionales de l'Europe. Elle est annuelle, (b.) GNEDIE. Le Saule marceau porte ce nom sur les bords de la Loire, (b.) GNEISS. Roche primitive composée des mêmes élémens que le granité, c'est-à-dire, de quarz, de feldspath et de mica. Le gneiss n'est en effet qu'une modification du gniniie : ce qui le distingue principalement , c'est qu'il est disposé par couches apparentes beaucoup moins épaisses et plus sensibles que cellesdugranite, quoique d'après les observations de Saus- sure et de plusieurs autres habiles naturalistes , le granité lui- même soit constamment stratifié , mais souvent en bancs d'une épaisseur considérable. Il n'y a point de ligne de démarcation nettement tracée en- tre le granité et le gneiss, non plus qu'entre ce dernier et les schistes micacés. Saussure a souvent désigné le gneiss sous le nom àe granité veiné, parce qvie le mica y est disposé de ma- nière àfaire des couches continues, quoique ses feuillets soient un peu contournés pour embrasser les grains de quarz et de felds-path; au lieu que dans le granité ils ne forment point de couches suivies , et sont disposés en toutes sortes de sens. Le gneiss est toujours placé au-dessus du granité , et pour l'ordinaire , il est surmonté par les schistes micacés. Les couches les plus épaisses du gneiss , celles qui sont les plus voisines du^^ramVeproprement dit, contiennent quelque- fois du schorl ; et celles qui sont les plus voisines du schiste micacé , renfei'ment plus ordinairement des grenats. aG8 G N E Wcrner distingue trois variétés de gneiss , suivant sa for- mation plus ou moins ancienne : 1." Le gneiss ondulé , où le feldspath , le quarz et le mica foi-ment des couches séparées qui sont parallèles entre elles, maisllexueuses : c'est celui dont la formation a succédé im- médiatement à celle du granité, 2." Le gneiss commun ; il est grossièrement schisteux, et ses élémens sont confondus les uns avec les autres. 3." lue gneiss à feuillets minces. Il est composé de lames fines bien dressées , et ne diffère des schistes micacés que parce qu'il contient un peu moins de mica. he gneiss est ordinairement la roche qui sert de gangue aux filons métalliques. La plupart des mines de Saxe et de Bohème sont dans des montagnes composées de cette espèce de roche, de même que nos mines de Sainte-Marie, dansles Vosges, dont l'exploitation fut autrefois si importante. La contexture feuilletée du gneiss et sa nature argileuse, le rendent incomparablement plus propre qu'une roche vive et compacte , à recevoir les modifications des agens que la nature emploie pour produire les matières métalliques dans le sein de la terre. F. Filons. Saussure a observé quelquefois que des couches de gneiss , les plus voisines des schistes , alternoient avec des couches de pierre calcaire micacée ; il l'a vu pareillement alterner avec des couches de talc et de pierre oUaire dans les plus hautes montagnes du Valais. V. Roches et Terrains, (pat.) GNEMON. Rumphius indique sous ce nom plusieurs arbres des Moluques : Tun d'eux, le gnemon domestica, est le gnetum gnemon , Linn. ( V. Gnet. ) Un autre, le gnemon funicularis^ est rapporté par Loureiro à son abutua indica , genre qui se rapproche beaucoup du Gnet, avec lequel peut- être se réunira un Xxoxsième gnemon de Rumphius , le sylves- tris , plante peu connue, (ln.) GNEP , GNIP , SGNEP. Noms piémontais de la Dou- ble bécassine, (v.) GNET, Gnetum. Kxhre à feuilles opposées, ovales, lan- céolées , glabres et très-entières , et à fleurs en chatons axil- laires, pédonculées, géminées, qui forme seul un genre dans la monoécie monadelphie» Ce genre offre pour caractères : des fleurs mâles formées par une écaille ovale très-petite , et une seule étamine à deux anthères réunies ; et des fleurs femelles supérieures formées par une écaille déchirée et un ovaire ovale , enfoncé en partie dans le réceptacle , à style court et à trois stigmates pointus. G N O ,69 Le fruit est une baie uniloculaire, ovale, qui coniient , sous une chair peu épaisse, un noyau oblong et strié, dans lequel est une amande. Cet arbre croît dans les Indes et dans les Moluques, où l'on mange ses fruits, et même ses feuilles, après les avoir fait cuire. Lorsqu'on les mange crus, ils excitent une démangeai- son dans la bouche. Les genres Morella et Abutua de Loureiroont quelques rapports avec celui-ci. (b.) GNIDIA ou GNIDA , d'un mot grec qui signifie piquant. Suivant Adanson , les Grecs donnoient ce nom à une ortie. Linnœus a fait de g-n/rf/a le nom du genre Gnidieîîne qu'A- danson proposoit d'appeler Dessenia. (lî>.) GNIDIENNE, Gnidia. Genre déplantes de l'octandrie monogynie, et de la famille des daphnoïdes, qui présente pour caractères: un calice monophylle , tubuleux, dont le limbe est partagé en quatre découpures; quatre ou huit écail- les pétaloïdes, ovales, insérées à l'orifice du calice, et alter- nes avec ses divisions ; huit étamines sur deux rangs ; un ovaire supérieur à style filiforme , inséré sur le côté , à stig- mate en tête velue ; une semence bacciforme , avec une pointe obliqtie, insérée au fond du calice. Ce genre renferme quinze à seize espèces, toutes natives du Cap de Bonne-Espérance. Ce sont de jolis arbrisseaux à feuilles simples, rarement alternes, et à fleurs sessiles et ter- minales , mais qui se cultivent très-difficilement dans nos jardins. La seule espèce qui se trouve dans ceux de Paris, est la Gnidienî^E à feuille db pin, dont les feuilles sont éparses, linéaires, subulées, glabres, et les fleurs disposées enfaisceau terminal, (b.) GNIDIUM. Plante du genre Lauréole, à laquelle Lin- nœus a conservé ce nom {Daphne gnidium ), que Lobel lui avoit donné, (ln.) GNOME, Gnoma. Genre d'insectes, de l'ordre des co- léoptères, section des tétramères, et de la famille des lon- gicornes, Fabricius a établi ce genre dans son Systema eleutherato- rum ; il le compose de quatre espèces, dont une seule avoit été déjà décrite sous le nom de capricorne longicolle. Cet au- teur donne au genre gnome les caractères suivans: quatre palpes-, le dernier article sétacé; mâchoires bifides ; la la- nière extérieure en massue à son extrémité; languette cornée, arrondie au bout, presque échancrée ; antennes sétacées. Le corps des gnomes est presque cylindrique, glabre, sans rebord ; la tête est grande , cylindrique ; le corselet est fort 70 G O B long , étroit, moins large que les élytres; les élytres sont roides , voûtées , plus longues que Tabdomen ; les tarses sont composés de quatre articles. Ce genre n'a pas été adopté par Latreille, qui en réunit les espèces avec celles qui forment le genre des landes. Le Gnome longicolle a le port d'une saperde ; il est noir; son corps est parsemé de points ferrugineux ; sqs antennes sont très-longues. Il se trouve aux Indes orientales, (o.) GNOTERIA, GNOTERA. Noms d'une plante chez les Grecs. On croit que c'est la Ballote ou Marrube noir. GNOU ou 'mOV {Antilope gnu , Linn. ). Mammifère du genre des Antilopes. V. ce mot. (desm.) GNOUROUMI. M. d'Azara {Hist. nai. du Paraguay^ ditque c'est le nom guarani du Tamanoir, V. l'article Four- milier, (desm.) GO. Nomkalmouck du Melon, (ln.) GOA-AIGE. C'est, chez les Lapons, le putois mâle; ils appellent la femelle goa-fe. V. Putois, (s.) GOACHE. Vieux nom français de la Perdrix grise. (desm.) GOACHE. V. Gouache, (s.) GOACONAZ d'Oviédo. C'est le Baume d'Amérique ou Baume de tolu. V. cet article, (ln.) GO AS. Nom suédois de I'Oie. (v.) GOAT. Nom anglais de la Chèvre, (desm.) GOATSUCKER. Nom anglais de I'Engoulevent. (v.) GOAZ. Nom breton de 1' Oie domestique, (v.) GOBELET D'EAU. V. Ecuelled'eau.(s.) GOBE-MOUCHE. C'est I'Asclépiade de Syrie (a^c/e- pias syriaca) et l'ApocYN à feuilles à'androsœmum. (LN.) GOBE-MOUCHE, f. pour tous les oiseaux auxquels on a imposé ce nom, l'article Moucherolle. (v.) GOBEMOUCHERON. F. Gobemouche. (v.) GOBERGE. On donne ce nom, dans quelques poris de mer, à une variété du Gade-merlus ouMerlucha ; d'autres disent au Gadeéglefin. Il est possible, et même probable , qu'on le donne à tous les deux, (b.) GOBEUR DE MOUCHES. F. Moucherolle. (s.) GOBîE, ùobius. Genre de poissons de la division des Thoraciques , dont les caractères consistent à avoir les deux nageoires fhoraciques réunies l'une à l'autre, et deux nageoi- res dorsales. Ce genre a été établi par Linneeus, sur un excellent ca- G O B 271 ractère; mais il y avolt réuni des espèces qui différoient trop les unes des autres, pour être conservées réunies; aussi La- cépède en a-t-il retiré plusieurs pour former ses genres Go- BioïDE, GoBiOMORE et GoBiOMOROïDE, Le sous-genre Eleo- TRis a été établi à ses dépens. Les gobies dont il est ici question, sont donc ceux de La- cépède. On en compte vingt-une espèces, que cet ichlhyolo- giste a divisées en deux sections : Tune comprend ceux dont les nageoires pectorales sont attachées immédiatement au corps, et l'autre ceux dont les nageoires pectorales sont attachées à un prolongement charnu. Cette division étoitpeu nécessaire, puisque la deriîière section n'offre qu'une seule espèce. Le GoBiE PECTINIROSTRE a vingt-six rayons à la seconde nageoire du dos, douze aux thoracines; presque toutes les dents de la mâchoire inférieure placées horizontalement. On le trouve dans les mers voisines de la Chine. Le GoBiE BODDÂERT a vingt-cinq rayons à la seconde na- geoire du dos; trente-quatre aux thoracines; les rayons delà première nageoire du dos filamenteux , et le troisième très- long. Il est figuré dans les Spicilegia zoologica de Pallas, 8, tab. 2. Il se trouve dans la mer des Indes, et ne s'élève ja- mais à plus d'un pied de long. Le GoBiE LANCÉOLÉ a dix-huit rayons à la seconde na - geoire du dos; onze rayons aux thoracines; la queue très-lon- gue et terminée par une nageoire dont la forme ressemble à celle d'un fer de lance. C'est le gohie lancette de Bloch. On le trouve dans les eaux douces de la Martinique; sa chair est agréable au goàt; son corps est très-allongé et jaunâtre; ses nageoires sont jaunes ouvertes, bordées de bleu, et on voit une tache bleuâtre bordée de rouge de chaque côté de la tête, ainsi qu'une tache brune vis-à-vis l'intervalle des deux na- geoires dorsales. Le GoBiE APHYE a dix-sept rayons à la seconde nageoire du dos; douze aux thoracines; les yeux très-rapprochés l'un de l'autre ; des bandes brunes sur les nageoires du dos et de l'anus. Il se trouve dans la Méditerranée, et remonte le Nil. Presque tous les naturalistes anciens et modernes en ont parlé . Il ne parvient pas à plus d'un demi-pied. On l'a appelé loche de mer ^ parce qu'il a quelques rapports déforme avec les CoBiTES. Il ne faut pas le confondre avec le Cyprin aphie. Le GoBiE PAGANEL a dix-sept rayons à la seconde na- geoire du dos, douze aux thoracines ; la première dorsale bordée de jaune; la seconde et l'anale pourprées à leur base. 11 se trouve aussi dans la Méditerranée, et porte lé nom de 3 73 G O JJ gohie de mer, comme le précédent. Soti corps est long d'un peuplas d'un pied, légèrement comprimé, d'un blanc plus ou moins mêlé de jaune , et taché de noir. Il a la bouche grande, garnie de petites dents; sa chair est maigre et peu estimée. Le GoBlE ENSANGLANTÉ, Gohius cruenialiis , Linn., a seize rayons à la seconde nageoire du dos , douze aux thoracines ; les rayons des nageoires du dos plus élevés que la membra- ne ; la bouche , la gorge , les opercules et les nageoires ta- chetés de rouge. On le trouve dans la Méditerranée avec le précédent, auquel il ressemble beaucoup. Le GoBiE NOIR-BRUN, Gohius bicolor, Linn. , a seize rayons à la seconde nageoire dorsale, douze aux thoracines; le corps €t la queue bruns ; les nageoires noires. Il habite la même mer que les précédens, et parvient rarement à un demi-pied de long. Le GoBiE BOULEROT , Gobiusniger, Linn. , a quatorze rayons à la seconde nageoire dorsale; dix à chacune des thoracines; un grand nombre de taches brunes et blanches. On le nomme vulgairement goujon noir^ à cause de la couleur générale de son corps. Il habite dans toutes les mers d'Europe, et par- vient à six pouces de long. Aristote , et autres anciens natu- ralistes , l'ont connu et l'ont appelé bouc^ à raison de ses na- geoires thoracines, qui ressemblent à une barbe, et ils nous ont appris qu'il ne paroissoit pas sur la table des riches. La chair de ce poisson n'est cependant pas désagréable au goût , et on la mange aujourd'hui partout. Cette espèce vit de petits poissons et de vers marins. Elle vient frayer au printemps sur les côtes et à l'embouchure des fleuves. C'est à cette époque qu'on en prend une grande quantité. Le GoBiE BOSC a quatorze rayons à la seconde nageoire du dos , huit à chacune des thoracines ; les quatre premiers rayons de la première dorsale terminés par un filament; le corps et la queue gris et pointillés de brun; sept bandes transversales blanchâtres. V. pi. D Sa où il est figuré. Il se trouve sur les côtes de l'Amérique septentrionale , oti je l'ai observé , dé- crit et dessiné. Il parvient à quatre pouces au plus de long. On ne lui voit pas d'écaillés. On ne le mange point. Le GoBiE ARABIQUE a quatorze rayons à la seconde na- geoire du dos , douze aux thoracines ; les cinq derniers rayons de la première dorsale deux fois plus élevés que la membrane , et terminés par un filament rouge. Il habite la mer Rouge. Son corps n'est pas plus long et plus gros que le petit doigt , mais so;n aspect est très-agréable , sa couleur n 0 B u'jz brune verdâtre étant relevée cl diversifiée par un grand nombre de points bleus et de taches violettes. Le GoBiE Jozo, qui a quatorze rayons à la seconde nageoire du dos, douze aux thoracines ; les rayons de la première dor- sale plus élevés que la membrane , et terminés par un fila— nîenl;les ihoracines bleues. 11 est figuré dans Blocb, pi. 107 , dans le Buffon de Deterville, vol. 2 , pag. 72 , et dans d'auires Ouvrages. On le pêche dans (ouies les mors d Europe. 11 est connu sous le nom de goujon blanc , goujon bleu ou boulerot blanc. Il parvient à plus d'un demi-pied de long ; sa têie est comprimée ; sa bouche est de moyenne grandeur, et armée de petites dents. Son dos est rond et brun , avec les côtés blan- châtres et la ligne latérale noire. lia été connu des anciens naturalistes. Sa chair est maigre et peu estimée. Les gros poissons en font une grande consommation. Le GoBiE BLEU a douze rayons à la seconde nageoire du dos et aux thoracines ; le dernier rayon de la nageoire du dos deux fois plus long que les autres ; le corps bleu ; la na- geoire de la queue rouge et bordée de noir. Il se trouve dans les mers de F Afrique orientale, où il a été observé par Com- merson. Il n'atteint pas plus de deux à trois pouces de long; mais comme son corps est d'un très-beau bleu, il semble , lorsqu'il nage au milieu d'une eau calme et éclairée par le soleil, que c'est un canon de saphir, terminé par une escar- boucle. On ne le mange pas. Le GoBiE PLUMIER a douze rayons à la seconde nageoire du dos et aux thoracines ; six à celle du ventre; la mâchoire supérieure plus avancée que l'inférieure ; point de taches œillées sur la première dorsale. Il est figuré dans Bloch , pi. 178 , et dans le Buffon de Deterville , vol. 2 , pag. 77. Il habite la mer des Antilles. Son dos est doré et son ventre blanc ; sa tête est grosse. Sa chair est bonne et facile à di- gérer. Le GoBiE ÉLÉOTRE a onze rayons à la seconde nageoire du dos , douze aux thoracines , dix à celle de l'anus ; les deux nageoires dorsales de la même hauteur ; la couleur", blanchâtre. On le trouve dans les mers de la Chine. Le GoBiE ^ÉBULEUX a onze rayons à la seconde nageoire du dos, douze aux thoracines; le second rayon de la pre- mière nageoire du dos terminé par un filament noir deux fois plus élevé que la membrane. 11 vit dans la mer Rouge. Il est blanchâtre, nuage de brun. Le GoBiE AWAOU, Gohlus occelaris., Broussonnet, a onze rayons à la seconde nageoire dorsale , six à chacune des tho- racines j la mâchoire supérieure plus avancée ; une tachô XIII. ib 74 G O B œillée sur la première nageoire du dos. Il est figuré dans la Décade ichthyologique de Broussonnet , et se trouve dans les ruisseaux d'Olaïti. Le (ioBiE NOIR a onze rayons à la seconde nageoire du dos , dix aux thoracines, six rayons à la première dorsale ; le dernier de ces rayons éloigné des autres; la couleur noire. Il a été observé par Commerson dans la mer des Indes , sur- tout à l'embouchure des rivières. Son nom indique sa cou- leur. Sa chair est très-bonne à manger et très-saine. Le GoBiE LAGOCÉPH^LE a onze rayons à la seconde na- geoire du dos, quatre à chacune des tnoracines; la mâchoire supérieure très-arrondie par-devant ; les lèvres épaisses. Il est figuré dans les Spicilegia Zoologîca de Pallas , 8 , tab. 2. On ignore sa patrie. Le GoBiE MENU a onze rayons à la seconde nageoire du dos; la couleur blanchâtre ; des taches brunes; les rayons des nageoires du dos et de l'anus, rayés de brun. Il habite les mers de T Europe. Le GoBiE CYPRINOÏDE a dix rayons à la seconde nageoire du dos ; douze aux thoracines; une crête triangulaire et noi- râtre , placée longitudinalement sur la nuque. Il est figuré dans les Spicilegia Zoologîca de Pallas, 8, tab. i. On le trouve dans la mer des Indes, Le GoBiE DE ScHLOSSER, qui a treize rayons à la seconde nageoire du dos , douze aux thoracines; les yeux très-saillans et placés sur le sommet de la tête ; les pectorales attachées à une espèce de prolongation charnue. Il se trouve dans les mers de la Chine , et parvient à plus d'un pied de long. L'ap- pendice de ses nageoires pectorales lui sert comme de patte pour se traîner sur la vase , et poursuivre , dans les en- droits où il n'y a pas assez d'eau pour nager, les crustacés , dont il fait sa nourriture habituelle. Sa chair est très-bonne, et se mange , non-seulement sur les côtes, mais encore dans l'intérieur de la Chine. Le GoBiE DORÉ a été ajouté par Risso à ce genre. On le trouve dans la mer de Nice, (b.) GOBIESOCE , Gobiesox. Genre nouveau introduit par Lacépède dans la division des poissons Thoraciques. Il offre pour caractères: deux nageoires thoraciques non réunies l'une à l'autre ; une seule nageoire dorsale très-courte, et placée au-dessus de l'extrémité de la queue, très-près de la nageoire caudale ; la tête très-grosse , et plus large que \c corps. Ce genre ne contient qu'une espèce, le Gobiésoce testar, qui a les lèvres doubles et très-extensibles ; la tête grosse et plus large que le corps ; le corps arrondi et roux ; la nageoire G O B 275 de la queue arrondie. V. pi. D 82 , où il est figuré. Plumier l'a observé dans les eaux douces de l'Amérique méridio- nale, (b.) GOBIO. Nom latin du Goujon , poisson du genre Cy- prin. ( V. ces mots. ) (desm.) GOBIO IDE, Gobioides. C'est un genre de poissons établi par Lacépède , dans la division des Thoraciques^ pour placer quelques espèces qui faisoient partie du genre GoBiE de Linnœus , et auxquelles il a trouvé des caractères suffisamment importans pour en être séparées. Voyez pl.D Sa , où il est figuré. Ce nouveau genre offre pour caractères : des nageoires iho- racines réunies Tune à l'autre ; une seule nageoire dorsale; la tête petite ; les opercules attachés dans une grande partie de leur contour. Il renferme quatre espèces , savoir : Le (ioBioïDE ANGUILUFORME , Gobîiis anguillaiis ^ Linn. , qui a cinquante-deux rayons à la nageoire du dos , et toutes les nageoires rouges. Il habite la mer des Indes. Son corps est allongé , cylindrique, et très-visqueux. Ses mâchoires sont garnies de petites dents. Le GoBioïi>E SMYRNÉEN a quarante-trois rayons à la na- geoire du dos ; le bord des mâchoires formé d'une lame os- seuse et dénuée de dents. Il se trouve dans la Méditerranée , et est figuré dans les Nom^eaux Mémoires de t Académie de Pc- iersbourg. Sa peau est très-visqueuse. Le GoBioïDE BROUSSOMNET a vingt-trois rayons à la na- geoire du dos ; le corps et la queue très-allongés et compri- més ; des dents aux mâchoires ; les nageoires du dos et de l'anus très-rapprochées de la caudale , qui est pointue. Il est figuré dans Lacépède , vol. 2 , pi. 17. On ignore sa patrie ; mais il est probable que c'est la mer des Indes. Le GoBiOïDE QUEUE NOIRE a la queue noire. On croit qu'il vient de la mer du Sud. (b.) GOBIOMORE , Goblomonis. C'est ainsi que Lacépède appelle un nouveau genre , qu'il a formé aux dépens des Gobies de Linnœus , et auquel il a donné pour caractères distinctifs : deux nageoires thoracines non réunies ; deux nageoires dorsales ; la tête petite ; les yeux rapprochés; les opercules attachés dans une grande partie de leur con- tour. Ce nouveau genre renferme quatre espèces , qui , comme les gobies , se divisent en gobiomores qui ont les nageoires pectorales attachées immédiatement au corps ; et en gobio- mores qui les ont attachées à une prolongation charnue. Les premiers sont ; ayS G O B Le GoBiOMORE GRONOViEisf , qui a trente rayons à la seconde nageoire du dos , dix aux ihoracines , et celle de la queue fourchue. 11 se trouve dans les parages de l'Amérique méri- dionale. Sa tele est garnie de grandes lames écailleuses ; sa bouche est petite , et pourvue d'un grand nombre de dents égales en hauteur. Son dos est noir , et son ventre blanc , parsemé de taches noires. 11 sert de type au sous-genre Pas- teur de Cuvier. Le GoBiOMORE TAiBOA , GoMits stiigatus , Broussonnet. Il a vingt rayons à la seconde nageoire du dos ; douze aux iho- racines ; six à la première dorsale ; celle de la queue arron- die. 11 est figuré dans la Décade ichthyologiqiie de Brousson- net, tab. i.*=". On le trouve sur les rivages d'Otahiti. Son corps est comprimé , très-allongé , d'un vert bleuâtre sur le dos, blanc sous le ventre, avec des lignes brunes et des taches rou- geâtres répandues dans diverses parties ; ses nageoires sont verdâtres , et variées de rouge ou de jaune ; ses écailles car- rées , et un peu crénelées ; sa mâchoire supérieure un peu avancée , et garnie , ainsi que l'inférieure, de dents inégales. Le GoBiOMORE DORMEUR a onze rayons à la seconde na- geoire du dos ; huit à chacune des pectorales , ainsi qu'à celle de l'anus ; la nageoire de la queue très-arrondie. Plumier l'a, observé dans les marais de l'Amérique méridionale. La seconde division ne comprend que le Gobiomore koel- PiEUTER , qui a treize rayons à la seconde nageoire du dos , et douze aux thoracines. 11 est figuré dans Lacépède , vol. 2 , pi. 18. On ignore son pays natal. Le genre Périophtalme de Schneider rentre en partie dans celui-ci. (b.) GOBIOMOROÏDE, Goliomoroîdes. Lacépède a appelé de ce nom un poisson qui faisoit partie du genre des Go- BIES de Linnœus , mais qu'il a cru devoir en séparer pour former un nouveau genre. Deux nageoires thoracines non réunies l'une à l'autre; une seule nageoire dorsale; la tête petite ; les yeux rapprochés ; les opercules attachés dans une grande partie de leur contour, sont les caractères de ce nou- veau genre. Le GoBiOMOROÏDE PISON (c'est le nom de l'espèce) a qua- rante-cinq rayons à la nageoire du dos; six à chacune des thoracines, et la mâchoire inférieure plus avancée que la su- périeure. 11 se trouve dans l'Amérique méridionale. Sa tête est comprimée et déprimée, et sa bouche armée de plusieurs rangs de dents. , Le genre Périophtalme de Schneider rentre en partie dans celui-ci, au dire de Cuvier. (b.) GOBIUS. V. GOLIE. (DESM.) G 0 D 2 77 GOBLET el ECUELLE D'EAU. Noms de I'Hydro- COTYLE COMMUNE. (LN.) GOBOU. Nom du Gobie aphie, et généralement des autres espèces de GoBiES , à Nice, (desm.) GOBOUS, Boulereaux oa Goujon de mer. Ce sont les noms vulgaires des poissons du genre GoBius de Linnseus, qui se trouve divisé maintenant en plusieurs dont les noms sont: Gobie, Gobioïde, T.ï:nioïde, Périophïalme, Eléo- TRis. F. ces mots, (desm.) GOCHET. Adanson appelle ainsi une coquille du Séné- gal ( iurho fulminea , Gmelin ) , qui fait aujourd'hui partie du genre Natice. (b.) ? GOGI. Variété de Froment cultîv4_dans les dëpartemens de l'Ouest, (b.) GODAILLE. Agaric de couleur fauve clair, à chapeau peu épais , à pédicule long et grêle, connu dans quelques lieux sous le nom de Mousseron d'Automne , appelé Agaric FAUX mousseron par Bulliard, et qui est commun dans la plus grande partie de la France. Il a une odeur et une sa- veur des plus agréables. On le mange frais et sec. V. le Traité des Champignons de Paulet, pi. io3 où il est figure. (B.) GODE. Altération du mot Gade. (b.) GODET CROTINIER. Nom donné par Paulet à la Pezize ponctuée , qui croît sur le crottin de cheval, et qu'il a figurée pi. i86 de son Traitédes Champignons, (b.) GODOÉ-AMBADO , Ambado doux des Brames. C'est Vamhalam des Malabares , arbre figuré dans Rheède, vol. i, tom. 5 , et qui paroît devoir appartenir au genre Monbin , spondias. Il a beaucoup de rapport avec le spondîas cytherea de Sonnerat ( înd. 2, p. 225,t. laS). (ln.) GODOYA, Godoya. Genre déplantes de la décandria monogy«ie et de la famille des guttifères , dont les caractères consistent : en un calice de cinq folioles ovales , émarginées, concaves , colorées et caduques; en une corolle de cinq pé- tales émargînés et caducs ; en un grand nombre de filamens disposés sur cinq rangs entre les pétales et le calice; en dix ou un plus grand nombre d'étamines courtes, attachées au ré- ceptacle; en un ovaire supérieur, oblong, pentagone, courbe, à stigmate à cinq angles; en une capsule oblongue, pentagone, à cinq loges, à cinq valves ligneuses en leur milieu et mem- braneuses en leurs bords, contenant beaucoup de semences imbriquées, entourées d'une aile lancéolée, et attachées à cinq réceptacles filiformes et filamenteux. Ce genre contient deux ou trois arbres du Pérou, (b.) GODRILLE. Un desnoms vulgairesdu Rouge gorge, (v.) GODWIT. Nom anglais des Barges, (v.) 278 G O I GOELAND. Nom appliqué aux grandes Mouettes par Brisson et Buffon. V. ce mot. (v.) GOELETTE. Dénomination donnée par les navigateurs aux petits oiseaux de mer qui vont au large. V, Steron, (v.) GOEMON. Nom que l'on donne, sur quelques côtes, aux VAUECsque la mer rejette sur la Grève, F. ce mot. (b.) GOE-RE-GANG. Nom que porte, à la Nouvelle-Hol- lande , le CiiiONis. (v.) GOERENI-FU. Nom de la Cuscute, en Hongrie, (ln.) GOERTAN , Ficus goeiian, Lath. , pi. enl. n.» '620. V. le genre Pic. (v.) GOESMON. r. GOEMON, (s.) GOÉTREUSE. Nom du Pélican , en Savoie, (s.) GOEZIE, Goezia. Genre de vers intestins qui ne com- prend qu'une seule espèce , laquelle faisoit partie du genre CucuLLAN. Elle a été trouvée dans les intestinaux d'un Si- lure. C'est le cucullaniis ascaroides de Gmelin. 11 a pour ca- ractères : d'être long , rond et élastique , d'avoir l'extrémité antérieure tournée en vis , et une partie rétractile. (b.) GO(i. Le co(j en vieux français, (s.) GOGNIER. Synonyme de Noyer, aux environs de Bou- logne, (b) GOGOLL Espèce de cawarJ du Kamtschatka, seulement nommée par Krachcninnikow {Hîstdu Kamtsçhatka , p. 4^9 ) ; en sorte qu'on ne peut la reconnoître. (s.) GOGOMEN. Nom du Charme, au Caucase, (ln.) GOLVVE ou GOYAVIER. F. Gouyavier. (ln.) GOID, GoiTetGoET. Noms que les Africains donnoient à la Coriandre , du temps de Dioscoride. (ln.) GOIFFON. Nom du Cyprin goujon, en Bourgogne, (b.) GOIFUGEL. Le Grand Pingouin aux îles de Féroë, se- lon Nieremberg, Clusius l'appelle coirfugel. (.s.) • GOILAND. V. Goéland, article Mouette, (v.) GOIRAN. La huse bondrée se désignoit souvent ainsi au temps de Belon. (s.) GOI-SAGGL C'est l'espèce commune du Héron au Ja- PON. (s.) GOISLAND. V. Goéland, article Mouette, (s.) GOISLETTE. V, Goélette, (s.) GOISNON. Nom du Goujon dans plusieurs cantons. (desm.) GOISON. V. GoiFFON. (s.) GOITRE, qui vient de guifur, désigne en effet un renfle- ment des organes de la gorge , ou une tuméfaction morbifique des glandes bronchiques el gutturales, des sublinguales, du G O L 279 thymus , des parotides et des amygdales. On en voit des exemples chez tous les crétins et dans la plupart des individus scrophuleux. V. Crétin, dans le DicL des Sciences médic.^ et Bronchocèle, l'bid. En histoire naturelle on connoît encore les goitres, ou les renflemens gutturaux de certains lézards, tels que les anolis, les iguanes et les dragons. Ces fanons sont des dilatations de la gorge de ces lézards, soutenues par des prolongemens di- vers de l'os hyoïde à son milieu ou à ses cornes. Quelque- fois la peau qui recouvre ces renflemens peut changer de couleur dans les passions de l'animal , de même que la peau des caméléons et d'autres lézards changeans. V. LÉZARDS. Ces dilatations de la gorge peuvent avoir pour ohjet de faire résonner la voix, comme dans les vésicules et le large larynx des crapauds et des pipas, ou de faciliter la dégluti- tion d'une proie très-volumineuse. C'est aussi pour cela que les serpens n'ont pas leur mâchoire inférieure étroitement articulée, F. Reptiles, Serpens. (virey.) GOITREUX ou Goitreuse. On a quelquefois donné ces noms au Pélican, (desm.) GOITREUX. Nom vulgaire de I'Iguane commun, (b.) GOIVO et GoivEiRO. Noms portugais des Giroflées ou Violiers cultivés ( cheîranthus ). (ln.) GOLA. Nom du chacal dans llnde. Vo)'ez au mot Chien. (s.) GOLAB. Nom polonais du PiGEON. (v.) GOLAKA. Nom donné en Carnioleà une ombellifère du genre Livêche. C'est le ligusticum peloponense^ L, (ln.) GOLANGO. Quadrupède d'Afrique, mal décrit dans quelques anciens voyageurs ; il paroît que c'est une espèce d' Antilope (J^. ce mot). Son nom a été écrit tantôt go- lango , tantôt goulongo, et on l'a comparé, tantôt à un chevreuil, tantôt à un mouton, tantôt, enfin, à un bouc. Son pelage est roussâtre, parsemé de mouchetures blanches; ses cornes sont fort pointues. Les Nègres, disent les relations, comptent généralement sa chair au nombre des meilleurs alimens; cependant ceux de Congo et d'Ambundos tiennent que c'est un mets sacré auquel ils ne touchent jamais ; ils ne mangeroient même pas dans un vase qui auroit servi à cuire le golango ; ils ne voudroient pas manier 1 instrument dont on auroit fait usage pour le tuer, ni allumer du feu dans un en- droit où on l'auroit préparé, (s.) GOLAR. C'est le Pigeon domestique, en Pologne. Voy. l'article Pigeon, (s) GOLLAR. Coquille du genre des Solens. (b.) 28o G O L GOLD. Nom allemand et anglais de TOr. (ln.) GOLDENLACH. La Giroflée jaune et le Safran sont connus sous ce nom, en Allemagne, (ln.) GOLDERLING. Nom del'ORANGE, en Allemagne, (ln.) GOLDERWURZEL. C'est I'Ipécacuanha, en Alle- magne. (I-N.) GOLDKNAEPSE. Nom de I'Estragon {artemisia dra~ canculus , Linn. ), en Allemagne, (ln.) GOLDKRAÙT. Le Séneçon commun et la Lysimachie NUMMULAIRE Ont ce nom en Allemagne, (ln.) GOLD-OF-PLEASURE. La Cameline {myagrum satimm) porte ce nom en Angleterre , sans doute à cause de ses fleurs d'un jaune d'or agréable, (ln.) GOLDRUTH.E. Nom allemand des Verges d'or (W/- dago'). (ln.) GOLDWURZ. Plusieurs plantes herbacées, à fleurs Î 'aunes, reçoivent ce nom en Allemagne; de ce nombre sont : ''asphodèle jaune, la grande chélidoine, Xlièmérocalle jaune, Vinule antidyssentènque , etc. (LN.) GOLEBIE-ZIELE. Nom de la Verveine , en Pologne. (LN.) GOLETTE FOU. C'est le Clu.sier vineux, (r.) (tOLFE. Grandespace de mer qui s'avance dans rintérîeur des terres, et dont l'ouverture est comuîunémenl plus évasée que l'intérieur. Buffon a très-bien reconnu que la plupart des golfes ont été formés par l'action de l'Océan , qui se meut sans cesse d'orient en occident, et qui, parles efforts continus qu'il fait contre les côtes , a rongé tous le&terrains bas , et n'a laissé subsister que les montagnes et les terrains élevés qui forment aujourd'hui l'enceinte de ces golfes. Le courant général de l'Océan porte directement de l'est à l'ouest , sous l'équateur; mais à mesure qu'il s'approche des tropiques, il prend une direction oblique; dans l'hémisphère austral il porte au sud-ouest , et dans l'hémisphère boréal il porte au nord-ouest. Aussi volt on que tous les golfes de l'ancien con- tinent ont leur ouverture tournée au sud-est ; tels sont ceux des mersduKamtschatka et de la Corée; les golfes de Pékin, de Tonquin, de Siam , du Bengale ; la mer d'Arabie , dont les embranchemens forment le golfe Persique et la mer Ilouge, etc. Les golfes de l'Europe méridionale ont été creusés par la même cause , dans les temps où l'Océan couvroit l'islhme de Suez , et se confondoit avec la Méditerranée, (pat.) GOLFANO. Nom donné , en Italie , au nénuphar blanc, (LN.) G 0 L 281 GOLFIAO et GOLFAO. Noms port ugaîs des Nénu- phars, (ln.) GOLFIN, GOLFINHO et GOLPHINHO. Noms es- pagnol et portugais du Dauphin, (desm.) GOLGOSION. Suivant Adanson , ce nom est donné par Téophraste et par Dioscoride à la Rave, (ln.) GOLI. Nom kalmouk du Cuivre, (ln.) GOLIA. Adanson nomme ainsi le genre Soldanella de Tournefort , adopté sous le même nom par Linneeus (ln.) GOLIATH, Goliathiis, Lam. Genre d'insectes, de Tordre des coléoptères, famille des lamellicornes, tribu des sca- rabcides. M. de Lamarck {Système des aw'm. sans verièlres) a formé ce genre avec les cétoines de Fabricius et d'Olivier, dont le cha- peron est avancé et fourchu ou bifide. Ce caractère nousfor- ceroit de réunir dans le même groupe des espèces qui , comme celles qu'Olivier nomme micans , bifide (la cétoine à deux rornes de la Nouvelle-Hollande , représenlée E, 33. 3 (le mâle), et 4- ( la femelle ) , etc. , ont absolument la physio- nomie des cétoines , avec d'autres qui, telles que les cétoines , cdique, polyphème, bifrons , ynca de Fabricius, ont le port des trichies. En adoptant le genre goliath , j'ai cru qu'il falloit le restreindre à ces dernières espèces, et laisser les autres avec les cétoines. Ainsi les goliaths diffèrent de ces derniers coléoptères par la forme orbiculaire de leur corselet ; leur menton esttransversal, ou en forme de cœur très-évasé , plus large que long; ce qui les dislingue des trichies; le lobe qui termine leurs mâchoires est d'ailleurs de consistance écail- leuse. On peut ajouter , comme caractère secondaire , que leur chaperon est toujours fourcha ou cornu. Les goliaths de l'Amérique méridionale, et dont M.Alexandre Mal-Leagaeu la complaisance de m'envoyer deux espèces, ont évidemment les plus grands rapports avec les trichies, surtout avec V ermite. La pièce axillaire de l'arrière -poitrine ne paroît en dessus que dans une espèce propre à l'Afrique. Les goliaths sont des coléoptères très-grands, remarqua- Lies par leurs formes et leurs ornemens, très-rares etdès lors fort recherchés. Le Goliath AFRICAIN, GuUathm afriranus ^ Lam. ; Cetonia goliath, Oliv., Co/. , t. i, n.o 6, pi. 5 etg, fig. 33, a le cor- selet brun, rayé de blanc; le chaperon bifurqué ; les élytres brunes, ou quelquefois noires, avec le disque et le bord ex- térieur blancs. 11 se trouve à Sierra-Leone. Le Goliath cacique, Goliathiis cacîcus^ Lam.; Cetonia 282 G O L mcicus, Olîv., ibld., pi. 3, fig. 22. Son corselet est jau- nâtre, rayé de blanc ; le chaperon a deux lobes arqués , en forme de cornes ; les élytres sont d'un blanc argenté avec tous les bords noirs. De l'Amérique méridionale , suivant Fabricius. Le Goliath polyphème , Gollalhus polyphemus , Lam. ; Cetonia pofyphemiis, Oliv., ihîd.^ pi. 8, fig. 61 ; verdâlre, avec cinq raies jaunâtres et longitudinales sur le corselet, et des taches de la m(?me couleur sur les élytres; la tête a trois cor- nes , dont l'antérieure est avancée, longue et bifide. De l'A- frique équinoxiale. ^ Le Goliath ynca , Goliath ynca , Cetonia ynca , Fab. La tête est noire , avec une corne élevée , anguleuse , tronquée au bout , garnie intérieurement d'un duvet roussâtrede cha- que côté ; le corselet est noir, avec une ligne sur ses bords , et deux autres, longitudinales, d'un blanc jaunâtre; l'exté- rieure est réunie avec la ligne du bord par un trait de la même couleur; les élytres sont d'un brun rougeâlre , ponctuées de blanc ; le dessous du corps est d'un vert bronzé. Il se trouve dans l'Amérique méridionale. On y trouve aussi le Goliath barbicorne, représenté ici , F. 33. I , le corps est d'un vert bronzé , avec les élytres d'un brun rougeâtre , et un peu bronzé vers la su- ture ; il offre çà et là de petits points gris. Le corselet a quelques enfoncemes ; la tête est profondément divisée en deux cornes élevées , comprimées , triangulaires , et gar- nies d'un duvet jaunâtre , au côté interne. La Cétoine a deux cornes est d'un noir luisant , avec la majeure partie des élytres rouge. La tête du mâle pré- sente extérieurement deux pointes ou cornes parallèles. M. Bosc a dans sa collection un goliath , de la forme du polyphème , mais beaucoup plus petit , et qui se trouve à Java.(LN.) GOLMARA. C'est le nom que les habitans de la Dalé- carlie, province de Suède , donnent au Gaillet jaune (^Galium verum). (ln.) GOLO-BÉOU. F. Grive au mot Merle, (v.) GOLOKK du Bengale. Devisme ( Trans. phil. lix , pi. 3. ). Singe grand comme im homme , dont l'existence n'est pas bien authentique, etqui ne pourroit être le gibbon (^V. Orang), comme le remarque M. Cuvier, puisqu'il n'en a pas les longs bras, (desm.) GOLONDRINA. Nom espagnol de I'Hirondelle. (desm.) GOLONDRINERA. C'est la Chélidoine en Espagne. (ln.) G 0 M 283 GOLOUBNIKS. On appelle ainsi 1' Airelle myrtile, en Sibérie, (b.) GOLPE. C'est un des noms italiens du Retsard. (desm.) GOLUBIZV, GOLUBEL et GONOBOBYL. Divers noms russes de ï Airelle àes maiàis (^vaccinium uligmosum). GOMALA. Dénomination du rhinocéros dans quelques endroits des Indes orientales. V. RHmocÉROS. (s.) GOMARA. Genre établi par Adanson sur les espèces de crassiila figurées par Dillen pi. 98a 100 de son Hortiis eltha- mensi'sj et qui ne diffèrent des autres espèces du genre que par leur corolle à cinq pétales, et non pas àcinq découpures. Ce genre n'a pas élé adopté. Le genre Gomara de Ruiz et Pavon est différent; il semble devoir appartenir à la famille des RhinantoÏdes, en se rapprochant du manulea et du Luchnera, ou bien à celle des Persoivnées , en se plaçant près du capraria, avec lequel il a aussi des rapports. F. ci- après, (ln.) GOMARA, Gomara. Arbrisseau du Pérou, qui forme un genre dans la didynamie angiospermie , et dans la famille des l'hinanloïdes. 11 offre pour caractères inji calice oblong, per- sistant, à cinq divisions lancéolées ; une corolle irrégulière , à tube courbe, renflé à sa base, divisé en cinq parties, dont quatre supérieures égales, et Tinférieure plus profonde; un tube court, membraneux, persistant; quatre étamines, dont deux plus courtes ; un ovaire supérieur, oblong, à style court et à stigmate en tête ; une capsule ovale , un peu tétragone , à deux sillons , à deux loges, à deux valves , terminée par le style qui persiste, et contenant plusieurs semences, (r.) GOMARI. Nom de I'Hippopotame en Nubie. V. Hippo- potame, (s.) GOMART, Bursera. Genre de plantes de l'hexandrie mo- nogynie, et de la famille des térébinthacées , qui a pour caractères : un calice peti* caduc , à trois ou cinq divisions ; une corolle de trois ou cir>.j pétales ovales, lancéolés, ou- verts ; six étamines , quelquefois huit et même dix; un ovaire supérieur, ovale , obtusément Irigone ou pentagone , sur- monté d'un style très-court , à stigmate en tête ; une baie co- riace , ovale , trigone , qui , sous une peau charnue et pul- peuse, contient le plus souvent un et quelquefois cinq noyaux, anguleux d'un côté et convexes de l'autre. Ce genre contient trois espèces. Ce sont des arbres à feuilles ternées ou ailées avec une impaire , à fleurs dis- posées en grappes axillaires ou terminales, souvent dépour- vues du pistil, et alors polygames aH (^^ O M La plus anciennement connue de ces espèces est le Go- :pARï d'Amérique, Bursera gummifera ^ Linn,, qui a les ra- meaux axillaires et les fleurs blanches. Elle croît aux Antilles et dans le continent américain de la même latitude. On voit sa figure pi. D 3i de ce Dictionnaire. Elle est appelée à St.- Domingue sucrier de montagne , bois à cochon ou gommier. Le suc qui découle de son écorce est regardé comme un excel- lent vulnéraire ; ce suc est glutineux , balsamique , a une odeur approchante de celle de la térébenlhine , et s'épaissit à l'air au point de devenir solide comme de la gomme. On a dit que cette gomme étoit la même que celle qu'on appelle haume de sucrier ; mais Tussac s'est assuré que ce der- nier étoit produit par I'Hedwigie de Swarlz , genre qui se rapproche si fort de celui-ci , qu'il n'en est pas distingué par plusieurs botanistes. Le GoMART PANicuLÉ et le Gom.\rt a feuilles obtuses , viennent tous deux à l'Isle-de-France , laissent aussi Huer un suc résineux ; mais on n'en fait pas usage : le premier de ces arbres est excellentpour faire descanots. Cegoinart^ le Dam- mer a de Gœrtneretle Marigni de Commerson, ne diffèrent pas de celui-ci. (b.) GOMBA-FU. C'est, en Hongrie, le nom de VAndrosace maxima. (ln.) GOMBAUT. C'est la Ketmie esculente. (b.) GOMBORKyV. Nom de la Cameline ( Myagrum salimm , Linn.) , en Hongrie, (ln.) GOMÈSE , Gomesia. Plante vivace du Brésil , à feuilles lancéolées , sillonnées , engainantes, à fleurs portées sur de longues grappes axillaires et recourbées , qui seule constitue- un genre dans la gynandrie monandrie. Elle est figurée pi. 1 748 du Boianical Magazine de Curtis. Les caractères de ce genre sont : nectaire entier , sans éperon, sessile , à double crête, libre à sa base ; les deux pétales antérieurs soudés et supportant le nectaire; deux masses à pollen obliquement sillonnées, (b.) GOMME , Gummi. On donne ce nom à un suc végétal mucilagineux , qilî découle naturellement ou par incision de certaines plantes ligneuses , s'épaissit à l'air, devient concret et forme une substance sèche , assez transparente , presque inodore et sans saveur , non inflammable , et soluble dans l'eau , à laquelle elle donne une consistance épaisse et vis- queuse. On trouve plus souvent les sucs gommeux dans les plantes que la gomme elle-même , qui ne paroît que lorsque les sucs ont été exlravascs, La gomme est donc le mucilage G O M o85 privé de Tcauqui la rendoit fluide : aussi la gomme humectée redevient mucilage. Celte substance est très-répandue dans les végétaux; elle constitue un de leurs principes ou matériaux immédiats. On la distingue à peine du Mucilage. Elle se rapproche telle- ment du sucre par la proportion de ses principes constiluans, qu'on peut la transformer en ce sel, par l'intermédiaire de l'acide nitrique. Il y a plusieurs sortes de gomme; mais la gomme proprement dite , telle que nous venons de la définir, est identique dans tout le règne végétal ; les autres ne diffè- rent de celle-ci, ou entre elles , que par la qualité et la quan- tité des matières qui lui sont unies, ou par le plus -^»u le moins de mucilage qu'elles contiennent. La gomme , après avoir été dissoute dans l'eau , conserve sa transparence en se desséchant ; elle n'est point ramollie par la chaleur ; mais mise sur le feu , elle se fond, se boursoufle , brûle sans flam- me sensible, et donne beaucoup de charbon. Son odeur, quand elle est brûlée , approche de celle du caramel. Ce fait , joint à la nature des produits qu'elle fournit à l'analyse , les- quels sont à peu près les mêmes que l'amidon et la manne , font penser qu'on peut s'en nourrir ; aussi les Arabes des déserts s'en contentent-ils lorsqu'ils n'ont rien autre chose ; mais comme substance non azotée, Il est dangereux d'en faire un usage exclusif long-temps continué, ainsi qu'on l'a prouvé dans un mémoire lu à l'institut. Les gommes sont rarement pures , et on les confond sou- Vent avec les résines et les gommes- résines. Cependant les RÉ- SINES {V. ce mot) en diffèrent beaucoup , puisqu'elles sont inflammables , insolubles dans l'eau , et solubles dans l'esprlt- de vin et les huiles essentielles. Malgré ces caractères qui les distinguent assez , on a souvent donné le nom de gomme à de véritables résines; c'est ainsi qu'on a nommé gomme-élémi ^ gomme-animée, gomme-copale, etc., des substances qu'on de- volt appeler résine-élémi, résine-animée, résine-copale , etc. Les gommes résines sont un mélange des deux substances .; comme l'indique leur nom ; elles tiennent de la nature de l'une et de l'autre; elles sont dissolubles en partie dans l'eau et en partie dans l'esprit-de-vln ; on peut aisément les recon- ïioître , en les mettant dans l'un de ces deux liquides ; il y a toujours une de ces substances qui n'est pas dissoute. Leur dissolution dans l'eau produit une liqueur laiteuse , une véri- table émulsion. Cela fait conjecturer que les sucs laiteux des végétaux qui en sont munis, pourrolent être formés de svihs- lance gomma - résineuse , tenue en dissolution dans les sucs propres ou séveux de ces plantes. En effet, la férule , l'eu- phorbe, etc., doot on tire des gommes-résines , ont le suc pro- 286 G O M pre laiteux. L'aoalj'se àes gommes-résines donne des résultats très- varié s ; elles diffèrent principalement entre elles selon la proportion toujours inégale des deux substances qui les com- posent. Les unes ont plus de mucilage ou de gomme ^ les autres plus d'huile ou de résine. Il n'est pas aisé par conséquent de décider si l'écoulement de ces sucs est une maladie de l'arbre, ou une simple surabondance de la sève. Peut-être les plan- tes d'où ils s'échappent sont-elles organisées de manière à ne pouvoir convertir toute leur gomme en résine; ou peut -être n'ont-elles pas la quantité d'huile et d'arôme nécessaire pou^ former ce dernier produit. Les gommes simples les plus connues , et dont on fait le plus d'usage en médecine et dans les arts , sont la gomme arabique ou du Sénégal, la gomme adragante ., et ce qu'on appelle gomme de pays. Cette dernière, qui provient du Cerisier, du Pru- nier, du PÉCHER , de I'Amandier et de l' Abricotier , mais en plus grande partie du premier de ces arbres , se gonfle dans l'eau, mais ne s'y dissout pas complètement , ce qui ne per- met pas de la substituer toujours, dans les arts et la médecine, 3inx gommes arabique , et du Sénégal ,§'omme5 qui proviennent de deux Acacias , et qui diffèrent fort peu l'une de l'autre. Les gommes-résines ordinaires du commerce, sont I'Oliban, le CrÀLBANIJM , la (àOMME GUTTE , TEUPHORBE , l'AsSA-FŒ- TiDA , I'Aloès , la Myrrhe , le Bdellium , I'Opopanax , le Sagapenum, la Sarcocollë, la Scammonée, la Gomme am- moniaque , et la Gomme ou Résine élastique. V. ces mots. V. aussi le mot Baume, (d.) GOMME D'ABRICOTIER. V. Gomme de pays, (d.) GOMME D'ACAJOU. V. l'article Acajou, (d.) GOMME ADRAGANTE, Gummilragacantha. Suc gom- meux qui découle naturellement d'une espèce d' Astragale. f'^. ce mot. Vadraganteàa commerce est une substance friable, com- munément blanchâlre , insipide , inodore , soluble dans l'eau, insoluble dans l'esprit-de - vin. On doit la choisir claire , lisse , tortillée , en forme de vermisseaux , et dont les brins soient un peu longs. Cette gomme, trempée dans, l'eau se gonfle beaucoup ; elle exige une plus grande quantité de ce liquide pour être dis- soute que la gomme arabique ; sa dissolution est plus épaisse, et laisse déposer facilement des flocons visqueux ; aussi la mêle -t- on quelquefois avec du lait, pour faire des crèmes fouettées. Les peaussiers emploient cette g^omme dans la pré- paration de leurs cuirs. Les teinturiers en soie et les gaziers s'en servent souvent par préférence aux autres , pour donner de la consistance et un lustre particulier à leurs ouvrages. Les peintres en miniature rendent le vélin sur lequel ils veuleut peindre , aussi uni et aussi brillant que l'ivoire , en le frottant avec un nouet de linge fin , dans lequel ils ont mis un peu du mucilage de celte gomme. On compose le mucilage de gomme adragante , en faisant macérer cette substance dans de Tcau de rivière filtrée ; la proportion est de deux onces par demi-livre d'eau ; le vase doit être de terre et placé sur des cendres chaudes. On passe le mélange à travers un linge , et on le laisse refroidir. Il présente alors une espèce de crème glacée , dont les pharm-a- ciens et les confiseurs font usage pour donner du corps aux compositions dont ils forment des pilules, des pâles, des ta- blettes, des pastilles, etc. Quand on veut employer la même gomme comme remède , on la pulvérise dans un mortier chand , et on en fait dissoudre depuis dix grains jusqu'à deux drachmes dans huit onces d'eau. La gomme adraganie , prise intérieurement , est calmante et rafraîchissante. Elle diminue le mouvement des humeurs , adoucit leur arrêté , enduit de mucosité les parties irritées ou excoriées , et calme par consé- quent les douleurs. Elle convient dans la toux sèche , dans la phthisie , dans les ardeurs de la vessie et des reins. V. le mot 2\dragante. (d.) GOMME ALOUCHI. Nom donné à une substince friable , grise , roussâtre, qui participe plus de la nature résineuse que de la gommeuse. Elle découle , dit Bomare , d'un arbre appelé ^îwp, qui croît à Madagascar, (d.) GOMME AMMONIAQUE. C'est une gomme-résine qui nous est apportée d'Alexandrie, et qu'on soupçonne être produite par une plante ombellifère , croissant en Libye. Cette substance a une odeur aromatique pénétrante, une saveur d'abord douce , puis amère , légèrement acre et nau- séabonde. Elle est jaune et blanchâtre par intervalle ; quel- quefois elle est en larmes , blanches à l'intérieur et jaunes extérieurement , et souvent en masses assez semblables à celles du benjoin. Sa couleur et son odeur fétide la font ai- sément distinguer. Quand on la jette sur des charbons ar- dens , elle s'enflamme. On s'en sert en médecine comme d'un très-bon fondant dans les obstructions rebelles. Elle entre aussi dans la composition de plusieurs emplâtres fon- dans et résolutifs, (d.) GOMME-ANIMÉE. V. Résine-animée, (d.) GOMME ARABIQUE. La gomme arabique découle spontanément de V acacia vera (mimosa nilotica ^ Linn.).Elle nous vient d'Egypte ; elle est distinguée dans le commerce sous les noms de gomme arabique, gomme j'edda , gomme thu- riqiie; elle est en morceaux gercés, blancs, soiubles dans 288 Tr O AI l'eau. Son commerce se fait par le Levant et Marseille. Celle espèce de gomme est employée en médecine , mais on lui préfère la gomme Sénégal. Les fleuristes, \çiS per- sonnes qui préparent les dentelles , l'emploient de préfé- rence à la gomme Sénégal. L'apprêt qu'elle donne est sec et cassant. C'est de l'Egypte , par Marseille, qu'elle nous est apportée. V. Gomme Seîsîégal. (Henry.) GOMME D'AFRIQUE. V. JBubo> gommifère. (l^.) GOMME DE BASSORA, Gummi Bassora. On donne, dltBomare, ce nom à une gomme d'un blanc sale , de la nature de la gomme adraganfe, et qu'on nous apporte, depuis quelques années , des Echelles du Levant, (d.) GOMME C AN CAME. C'est une gomme-résine très-rare, qui paroît être formée d'un amas de plusieurs espèces de gommes et de résines agglutinées les unes contre les autres, (d.) GOMME CARAGNE ou CAREIGNE. Substance résl- no-gommeuse assez rare , qui nous vient de l'Amérique , en masses remplies d'impuretés, et enveloppées de feuilles de roseaux. Elle découle d'un grand arbre qui croît , dit-on , à la Nouvelle -Espagne , et que Hernandez appelle arbre de la folie. Elle conserve long-temps sa mollesse , est tantôt tenace , tantôt concrète , d'une couleur approchant du gris de fer , d'unt saveur médiocrement acre et légèrement amère , et d'une odeur aromatique douce , piincipalement quand on la jette sur des charbons ardens. Elle entre dans la composi- tion du faux vernis de la Chine. En médecine , on la pré- pare comme la Résine detacamaque. {V. ce mot). Elle ré- sout , déterge , consolide les plaies , et fortifie les nerfs, (d.) GOMME DE CÈDRE. V. Résine de cèdre, (d.) GOMME DE CERISIER. V. Gomme de pays, (d.) GOMME CHIBOU. V. Baume sucrier, (d.) GOMME COPAL. V. Résine copal. (d.) GOMME ÉLASTIQUE. V. Résine élastique et les mots HÉvÉ et Caout-chouc. (d.) (iOMME ÉLEML V. Résine élémi. (d.) GOMME DES FUNÉRAILLES. Ce nom et celui de KarabédeSodome, ont été donnés par quelques auteurs à 1'^^- phahe ou bitume de Judée , dont les anciens Egyptiens se ser— voient pour embaumer leurs morts. V. BiTuaiE et Momie. (LUC) GOMME DE GAYAC. V. Résine de gayac, et le mot Gayac. (d.) GOMME-GUTTE, Gummi-guUa. Il y a deux sortes de Gomme-guite ; l'une d'Asie , produite par les Mangous- tans camboje et Morelle ( Voyez Mangoustan ) ; l'autre d'Amérique, extraite des fruits du Millepertuis baccifère. G 0 M aSg ïja gomme- giiite A'' Asie est un sue concret, résino - gom- meux, assez opaque, demi -inflammable, compacte, sec, d'un jaune safran , sans odeur , et presque sans goût , produisant cependant une légère acrimonie dans le gosier. L'esprit-de-vin en dissout une plus grande quantité que l'eau; il donne à celle-ci une couleur cilrine. Ce suc est laiteux quand il sort de l'arbre, et s'épaissit ensuite au soleil. On en fait de gros bâtons ou de grosses masses , telles que nous les recevons dans le commerce. Cette gomme est un violent purgatif, qui convient particu- lièrement aux goutteux, et qui fait évacuer une grande quan- tité de matières séreuses; mais il excite des coliques , une soif ardente, des épreintes, et quelquefois lé vomissement; on ne doitl'employerqu'avec la plus grande réserve, et il faut balan- cer ses mauvais effets par des substances mucllagineuses ou huileuses, telles que la crème de riz , le beurre, l huile expri- mée d'amandes, etc.Vitetla regarde comme un puissant re- mède pour chasser les vers contenus dans l'estomac et les intestins, particulièrement le ver solitaire. Sa préparation consiste à la réduire en poudre, qu'on fait dissoudre dans trois onces de vin ou de véhicule mucilagineux. Les Indiens se servent de la. gomme-gittte dans la peinture. Nous en tirons le même usage. Elle fournit, pour la miniature et lès lavis , un jaune très-beau et facile à employer. Celle ide l'Améri- que est un suc jaune, visqueux et tenace, qu'on croit utile pour guérir les maladies de la peau, (d.) GOMME-GUTTE de Barrère. F. Clusier. (ln.) GOMME-LAQUE. Espèce de fécule rouge que l'on tire des semences de I'Erythrine monosperme et du Dal- BERGE A GOUSSE OVALE. Il faut bien distinguer la gomme-hique de la résine laque ^ ou laque proprement dite, qui est produite ou extraite par un insecte. V. au mot Laque, (b.) GOMME EN LARMES. F. Galbanum. (ln.) GOMME DE LECCE. C'est la résine qui découle de I'Olivier. Lecce est le nom d'un village de la Calabre où il s'en récolte beauco|jtf^ (b.) GOMME DE LIEllRE. F. Résine de LïERREet le inot Lierre, (d.) GOMME-MENI. Sorte de gomme qui se recueille sue la côte d'Afrique, auprès de Mozambique. J'ignore quel est l'arbre qui la fournit, (b.) GOMME-MONBïN. Elle est jaunâtre , rougeâtre ^ trans- parente et fort agglutinante. Elle découle d'un arbre nommé Ttionhin à fruits jaunes onmonbiri blanc. F. MoNBlN. (d.) GOMME OLAMPI. F\ Résine olampl (d.) XIII, J9 ïgo G O M (iOMME D'OLIVIER. Elle découle de certains oliviers sauvages qui bordent la mer Rouge ; elle a une couleur jaune^ et une saveur un peu acre; et elle passe pour détersive et astringente. On eu récolte aussi dans le midi de l'Italie, (d.) GOMME OPOPANAX. C'est une gomme-résine qui dé- coule d'une espèce de panais portant le même nom. Voyez, Panais, (d.) GOMME DE PAYS , Gummi nostms. Nom générique donné à plusieurs espèces de gommes qui découlent naturel- lement de certains arbres fruitiers de nos climats, tels que Yabricotier, le pêcher^ le prunier^ Vamandier, le cerisier^ etc. La gomme de pays est plus ou moins pure, d'abord blanchâ- tre, ensuite jaunâtre, puis rougeâlre et brunâtre; elle a une sorte d'élasticité: les chapeliers s'en servent dans leur tein- ture. (D.) GOMME-RÉSINE. V. d-dessus à l'article Gomme, (d.) GOMME-SÉNÉGAL. Cette gomme découle de I'Aca- CIE-SÉNÉOAL, suivant Murray. Elle est apportée d'une pro- vince d'Afrique voisine du fleuve Sénégal , en morceaux orbiculaires , rugueux à la surface , brillans dans leur cassure, d'une couleur légèrement jaunâtre, entièrement soluble dans l'eau. Cette espèce est souvent préférée dans les préparations pharmaceutiques , parce qu'elle donne des pâtes moins cassantes. Les fabricans la préfèrent également pour les apprêts de toile et des tissus de colon. Les Anglais l'apportent, soit à Bordeaux , soit au Havre. Ils sont aujourd'hui en possession de ce commerce ; cepen- dant Il en vient aussi de Tunis et d'Alger, à Marseille , et celle-là a traversé tout le désert de l'Afrique à dos de cha- meau. V. Gomme ARABIQUE. (Henry.) GOMME SÉRAPHIQUE. C'est lag^omme-réy/«fi appelée aussi Sagape>"UM. V. ce mot. (d.) GOMME TACAMAQUE. V. Résine tacamaque. (d.) GOMME TURIS ou TURIQU^. V. à l'article Gomme ARABIQUE, (d.) GOMME VERMICULAIRE. V. Gomme arabique, (d.) GOMMI. Nom donné, au Japon , suivant Kœmpfer, à une espèce particulière de Chalef ( elœagnus microph^ylla , Thunb. ). (LN.) . ; -1 GOMMIER. C'est, à Saint-Domingue, le Gomart, bursera gummifeni de LInn., ouI'Hedwigie de Swartz ; et en Afrique l'AcACiENiLOTiQUE, ou Sénégal, (b.) GOMMIER D'ARABIE. C'est l'espèce d'AcAciÊ qui G O M 2^, produit la Gomme arabique (^acacia gummifera , Willd. ). (LN.) GOMMIER BLANC. C'est l'arbre qui produit la GomxMe ÉLÉMi. On le donne aussi à TAcacie qui fournit la Gomme ARABIQUE. (LN.) GOMMIER DES MALOUINES. On donne ce nom à Vhydrocotyle gummifera. (LN.) GOMMIER ROUGE. C'est I'Acacie nilatique. (ln.) GOMO. Norndu/m/ à pain ou Rima {^artocarpus incisa), à Ternate. (ln.) GOMORTÈGUE, Adenostemum. Arbre du Pérou , qui forme, dans la décandrie monogynie , un genre offrant pour caractères : une corolle de sept pétales ovales , con- caves , dont quatre extérieurs ; point de calice ; dix étami- nes comprimées , inégales , disposées sur trois rangs , et accompagnées chacune d'une glande pédiculée ; un ovaire très-petit, ovale , à style aplati , sillonné, et à trois stigmates aigus; une drupe ovale, charnue, aune loge, renfermant une noix unlloculaire , très-dure , et marquée de trois ou quatre sillons, (b.) GOMOSIE, Gomosia. Genre de plantes de la télrandrie digynie , qui offre pour caractères : une corolle monopétale, infundibuliforme , divisée en quatre parties aiguës et réflé- chies ; point de calice ; quatre étamines ; un ovaire inférieur, ovale, surmonté de deux styles filiformes réunis à leur base, et à stigmates simples et dlvergens ; une baie globuleuse , ombiliquée et biloculaire, qui contient deux semences planes d'un côté , et convexes de l'autre. Ce genre, qui a été réuni aux Nertères par quelques bo- tanistes, ne renferme qu'une espèce. C'est une plante an- nuelle à tiges couchées, à feuilles opposées, en cœur, et à fleurs solitaires et terminales , qui croît à la Nouvelle-Gre- nade dans les lieux humides. Gsertner l'avolt appelée nertera; Smith , Rulz et Pavon l'ont figurée sous le même nom. Dupetlt-Thouars a observé deux nouvelles espèces de ce genre dans l'île de Tristan d'Acuna, et 11 leur a vu un calice à quatre dents et un style simple, mais bifide; ce qui lui a suffi pour changer son nom en celui d'ERYTHRODANON. (b.) GOMOTE, Gomutus. Espèce de palmier décrite par Rumphius , sous le nom àtpalrna vinaria secunda, dont Cor- réa , Annales du Muséum^ a formé un genre sur la seule con- sidération du fruit. 11 offre trois noix réunies, renfermées dans une drupe triangulaire. V. aux mots Palmier et Gomuto^ (b.) GOMPHIE , Gomphia. Genre de plantes établi par Vahl, dans la décandrie monogynie, et dans la famille des magno- .^3 G O M Kers, et qui a pour caractères: un calice de cinq foliole?^ cinq pétales ; dix étamines à anthères presque sessiles; un ovaire supérieur, terminé par un style simple; une drupe à deux ou à cinq loges, insérée dans le réceptacle qui devient charnu et rond. Ce genre renferme six à huit espèces d'arbres ou d'arbris- seaux à feuilles alternes , entières , et à fleurs disposées en grappes terminales. Le plus connu de ces arbres est le Gomphie jabotapite , mentionné par Marcgrave. Ses fleurs sont très-odorantes ^ et ses baies astringentes. On retire , de ces dernières , au Brésil une huile bonne à manger. Treize espèces nouvelles sont figurées pi. 17, vol, 17 des Annales du Muséum , à la suite du Mémoire de Decandolle sur les ochnacés ; d'autres botanistes lui ont, au contraire , réu- ni les genres Corréja et Philomède. (b.) GOMPHGCARPE, Gompliocarpus. Genre de plantes éta- bli par R. Brown, aux dépens des Asclépiades. Les carac- tèresquile différencient de ces derniers, sont : corolle réflé- chie*, couronne des étamines simples à cinq folioles en ca- puchon etpourvues d'une dent de chaque côté; dix masses de pollen pendantes, unies; follicules garnies de pointes non piquantes. Les Asclépiades Arborescente , Frutescente et Cris- VÉE servent de type à ce genre. La première est figurée pi. 1628 du Botamcal Magazine de Curtis. (b.) GOMPHOLOBE , GompholoMum. Genre de plantes éta- bli par Smith dans la décandrie monogynie , et dans la fa-^ mille des légumineuses. Il offre pour caractères : un calice campanule, simple, divisé en cinq parties; une corolle pa- pilionacée ; un stigmate simple , aigu ; un légume ventru , uniloculaire et polysperme. Ce genre, qu'on a aussi appelé Zorille, renferme des ar- brisseaux à feuilles ternées ou pinnces avec impaire , et à fleurs grandes et jaunes, qui croissent en Australasie ou Nou- velle-Hollande. Le Gompholobe épineux de Labillardière constitue au- jourd'hui le genre Jacksonie. (b.) GOMPHOSE , Gomphosus. C'est ainsi que Lacépède a nommé un genre nouveau de poissons qu'il a établi , d'après Commerson , dans la division des Thoraciques , et auquel il a donné pour caractères : museau allongé en forme de clou ou de masse ; tête et opercules dénués d'écaillés. Ce nouveau genre renferme deux espèces : Le GoMPHOSE BLEU, qui est entièrement bleu. Use trouve G O N ^5^, ^ans la mei- Pacifique , et atteint à un pied de long. V. pi, D- 32 où il est figuré. Le GoMPHOSE VARIÉ est d'une couleur mêlée de rouge , de jaune et de bleu. Il se trouve avec le précédent. Il est plus petit , et remarquable par la richesse de sa parure. GOMPHRENA. Genre de plantes ainsi nommé par Lin- ^seus, mais qui fut créé par Tournefort; c'est son amaran- ihoïdes et le kolupa d'Adanson , qui a préféré le nom de kolupa , parce que le coluppa des Malabares avoit été rangé avec les autres espèces de goaiphrena. Depuis il a été rap- porté aux IllÉCÈbres (Jllecebrum sessilé). Ainsi, le nom de ko- lupa seroit mal appliqué aux Gomphrena , qui du reste- se rapprochent beaucoup de TIllecebrum. V. Amaranthine. Dans l'Histoire générale des plantes de Lyon , pag. 58, ce nom àe gomphrena paroit pour la première fois, pour dési- gner Vamaranthe tricolore. (LN.) GOMUTO ou SAGURUS de Rumphe {Amh. i, t. i3). Espèce de palmier de l'Inde {Borassus gomittus , L.), On fait des cordes inaltérables avec les longs filamens qui garnissent le bas des feuilles. Les noyaux des fruits confits au sucre sont un excellent manger et très-recherché ; cependant la pulpe qui les entoure est détestable , sa saveur brûlante cause des douleurs vives ; la moelle de l'arbre fournit une espèce de sa- gou qui sert d'aliment. Ce palmier est I'Areng décrit dans ee Dictionnaire ; il fait un genre qu'Adanson a établi avant M. Labillardière , et qu'il nomma saguenis. (lim.) GON. C'est l'un des noms vulgaires des Chahansons ou Calandres, (desm.) GONAMBOUCH. V. l'article Bruant, (v.) GONATOCARPUS. Nom donné par Schreber etWiU- denow , à un genre fondé sur une plante du Japon , qui a du rapport avec le genre Ludwigia, et que Thunberg avoit nommé GoNOCARPUS à cause de la forme anguleuse du fruit. V. GONOCARPE. (LN.) GONDIR. l^ours chez les Osliais. V. Ours, (s.) GONDMUIS et GONDWORM. Noms hollandais de I'Aphrodite , Aphrodiles aculeaia, (desm.) GONDOLE. Dans Adanson, on trouve une Patelle al- longée , ou crépidule de Lamarck , et une BuLLE , Bidla am- pulla. Lin». , sous cette dénomination. Dans Dargenville , on appelle de ce nom plusieurs Volutes et des Tonnes, (b.) GONDWORM. V. Gondmuis. (ûesm.) GONE, Gonium. Genre de vers infusoires, quia pour ca- ractères d'être aplati et anguleux. Les espèces qui composent ce genre sont des plus simples \: 394 G 0 N eilcs ne représentent que des surfaces , si on peut employer ce mot. Cependant l'une d'elles , la Gone pectorale , est re- marquable en ce qu'elle se compose de globules aplatis , qui ne forment cependant qu'un tout; aussi l'imagination de Bon- net s'est-elle exercée à son sujet. Voyez la Contemplation de la Nature. Les gones se trouvent dans les eaux pures , dans les eaux marécageuses et dans les infusions ; elles ne sont point rares, mais leur histoire, dégagée du merveilleux, se réduit à peu de chose. V. l'article Animalcules imfusoires. Leurs mouve- mens sont en général oscillatoires. Muller , à qui on doit la connoissance de ce genre et de toutes les espèces qu'il contient, n'en a observé que cinq, savoir : La Go>'E PECTORALE , qui est quadrangulaire , transpa- rente , et composée de seize globules. Elle se trouve dans les eaux les plus pures. La GoisE RECTANGULAIRE , qui a une des pointes de l'ex- trémité postérieure formée en angle droit , et le dos arqué. Elle se trouve dans l'eau la plus pure. V. pi. D 2 où elle est figurée. Les autres sont la Gone coussinet , qui se trouve dans l'eau des fumiers ; la Gone ridée , qui se trouve dans les in- fusions des fruits ; et la Gone obtusangulaire, qui se trouve dans les infusions de la pulpe des poires, (b.) GONENION. Genre de poissons établi par M. Rafines- que-Schmaltz. {Car. di aie. nuov. gen.., etc., 53). 11 diffère des diptérodons par la forme du corps , par celle de la tête , et par celle des nageoires dorsales. Il se rapproche un peu plus des Perches de Lacépède ; mais la forme des opercules , ainsi que celle de la tête, l'éloigné encorede ce genre. M. Ra- finesque caractérise ainsi les gonenions : corps très-com- primé , tranchant; tête avec une suture transversale et diago- nale qui unit les opercules en dessus , anguleuse et tranchante postérieurement, entre la suture et la première nageoire dor^ sale ; opercules sans épines ni dentelures ; deux nageoires dor- sales , la première ayant tous ses rayons épineux, la seconde ayant tous les siens articulés. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce , qui paroît nou- velle à M. Rafmesque ; il la nomme gonenion serra. Elle a quatre pouces de long ; sa couleur est argentée , son opercule double, sa ligne latérale , droite, peu apparente; sa queue bifurquée ; sa première dorsale a huit rayons. On lui donne , en Sicile, le nom de pesce serra impiriali ., pour la distinguer de la Perche de Brunnich de Lacépède, qu'on appelle pesce serra, (desm.) G O N agS GONEPLACE, Goneplax^ Léach. (xenre de crustacés, de Tordre des décapodes, famille des brachyiires, tribu des qua- drilatères , offrant les caractères suivans : test ayant la forme d'un quadrilatère transversal , plus large en devant ; yeux si- tués chacun à Textrémité d'un pédicule long, grêle , s'éten- dant jusqu'aux angles antérieurs , et reçu dans une fossette li- néaire , de la même longueur ; les quatre antennes décou- vertes; troisième article des pieds-mâchoires extérieurs insé- ré à l'angle interne et supérieur du précédent; serres ou du moins celles des mâles (longues et cylindriques) \. la seconde paire de pieds plus courte que la suivante. De tous les crustacés décapodes brachyures qui compo- sent la tribu des quadrilatères, les goneplaces, les ériphies et lespotamophiles sont les seuls chez lesquels le troisième arti- cle des pieds-mâchoires extérieurs soit inséré à l'extrémité in- terne et supérieure de l'article précédent, ce qui rapproche ces gcnresdc celui des crabes. Ils le sont aussi par leshabitudcsde leurs espèces ; car elles se tiennent le plus souvent dans l'eau, tandis que les autres crustacés de la même tribu sont terres- tres. Les goneplaces sont distinguées des ériphies et des potamophiles , par la forme rhomboïdale et transverse de leur lest;par leurs yeux, dont les pédicules s'étendent danspresque toute la largeur du bord antérieur de ce test, et par leurs serres fort allongées et cylindriques, dans les mâles ; elles ont quelques rapports avec les podoplhthalmes de M. de Lamarck. Leurs autres pieds sont grêles , glabres ou Jieu velus, et sans épines ; les deux dernières prdrcs me pafoissent être plus longues que les deux précédentes. Ces crustacés sont marins. GoNEPLACE TRANSVERSE , Goneplax iransversa. Test long d'environ six lignes sur quatorze de largeur ; les bords laté- raux finement dentelés , velus , avec trois dents plus fortes aux angles antérieurs ; dos chagriné , inégal , avec quelques aspérités en forme de dents sur les côtés; serres ayant des dentelures ; l'index formant un angle avec la main, et armé , au côté interne, de deux fortes dents. Nouvelle-Hollande. (iONEPL ACE RHOMBOÏDE, Goneplax rliomf/oides ; cancer rîiom- hoides , Linn., Fab.; ocypode rhomboïdes ^ Bosc. , Oliv ; Ocy- pode longiinana , Latr. , Kiss. , Herbst. , Canc.^ iab. i ,fig- 12 ; Sulz , Insect , tah. 3i ^ fig. 2. Test long d'environ huit lignes et large du double à sa partie antérieure , dont les angles latéraux se prolongent en forme d'épine ; corps blanchâtre « lavé de rouge-clair , glabre , assez uni : une petite dent près de l'extrémiié supérieure des. cuisses des quatre dernières paires de pattes; une autre un peu au-delà du milieu de des- sus des bras des serres ; bouts des doigts noirâtres. agG G O N Dans la Méditerranée, où elle avoit été trouvée d'abord par Barrelier. Suivant M. Risso, cette espèce ne sort jamais de la mer et vit solitaire sur àes rochers submergés , à vingt ou trente mètres de profondeur. Elle poursuit sa proie jus- que dans les filets des pêcheurs. La GoTSEPLACE Bi-ÉPINEUSE de M. Léach , Malac. hritan.y tab. i3 , et qui est le Cancer angulatus de Fabricius , VOcypode angula/a de hl. Bosc, ne diffère de la précédente, qu'en ce que les bords latéraux du test , ont près de leur milieu une dent aiguë , quelquefois cependant oblitérée, (l.) GONEP LACES FOSSILES. V. Crustacés fossiles, (desm.) GONFIANUVOLI. Nom italien d'une race de pigeon, CoIumLp guiturosa. (desm.) GONGESCHECK. Nom persan du Moineau, (v.) GONGORE, Gongora. Plante du Pérou , qui forme un genre dans la gynandrie diandrie. Elle offre pour caractères : une corolle renversée , composée de cinq pétales , dont deux intérieurs , petits , linéaires , placés sous le nectaire , et trois extérieurs, ovales, aigus, concaves, très-grands, insérés au milieu de la lèvre supérieure du nectaire ; un nectaire à lè- vre inférieure en forme de soc de charrue , ou terminé par une corne , concave en dedans , bossue en dehors , avec une saillie en forme de cicatrice dentelée sur ses bords ; à lèvre supérieure linéaire , recourbée; un opercule ovale , concave, couvrant les étaipines ; une étamine très -courte , bifide , à deux anthères; un' ovaire inférieur, oblong, contourné, à style adné à la lèvre supérieure du nectaire , et à stigmate irrégu- lier ; une capsule oblongue , hexagone , unildculaire , tri- valve , renfermant un grand nombre de semences. Ce genre se rapproche beaucoup de ceux des Orchis et des Maxillaires, (b.) GONIE , Jur. Genre d'insectes. V. PalaRE. (l.) GONGYLE. Nom donné à la Rave par les Grecs, (ln.) GONIER , Gonus. Arbrisseau à feuilles pinnées avec im- paire ; à folioles opposées, pétiolées , lancéolées , dentées , pubescentes ; à fleurs pâles , petites , disposées en épis grêles presque terminaux ; lequel forme un genre dans la polygamie dioécie , au rapport de Loureiro. Ce genre offre pour caractères : un calice de quatre folioles ovales, velues et caduques; une corolle de quatre pétales ovales ; quatre étamines très -courtes ; un ovaire supérieur, surmonté de quatre stigmates oblongs et recourbés ; quatre drupes ovales et monospermes. Les fleurs mâles sont portées sur des épis fort longs , sur le même ou sur un autre pied, mais du reste , et à l'exceptioa G 0 N ,3, delabsence (\e Povaire, semblables aux fleurs hermaphrodites. Le gonicr se trouve dans les forêts de la Chine et de la Co- chinchine. Toutes ses parties sont extrêmement amères. Ses racines et ses fruits passent pour diaphoréliques , alexilèrcs , antifiévreux et anthelmintiques. On en fait un grand usage dans toute l'Inde , et même en Europe , sous le nom de ra- cine de solor. Ce genre est très-voisin du Brucée, et tous deux doivent être réunis au Tetradion , d'après Jussieu. (b.)* GONIOCAULON , Goniocaulon. Genre de plantes de la famille des synanthérées , établi par H. Cassini, dans le voi- sinage des Centaurées , des Cyanopsis , des Volutaires , des Chryseis. Ses caractères sont : calice commun à peu près égal aux fleurs et formé d'écaillés ovales, aiguës, glabres, striées, membraneuses sur leurs bords; réceptacle suppor- tant quatre à six fleurs égales, régulières, hermaphrodites, (b.) GONION. C'est la même chose que le Goujon, (b.) GONINELLE, Centronotus. Genre de poissons établi par Schneider, mais qui rentre dans les MuRjEnoïdes de Lacé- pède. Cuvier en a fait un sous-genre, (b.) GONOCA^PE, GonocarpusouGonaiocarpus.Peûtc plante annuelle du Japon , à tiges tétragones , couchées à leur base , à feuilles opposées, ovales, pointues, dentées, glabres, à fleurs unilatérales et pendantes, disposées en panicule terminale, qui seule forme un genre dans la tétrandrie monogynie. Ce genre a pour caractères : une corolle monopétale , qua- drifide et persistante , sans calice ; quatre étamines attachées à la corolle ; un ovaire inférieur, surmonté d'un seul style. • Le fruit est une petite noix ou baie drupacée , presque glo- buleuse , octogone , glabre , couronnée par la corolle , et uui- loculaire. (b.) GONOGEONOS des prophètes. C'est la Madragore. GONOLEK , Lamarius, \ieill. ; Lamiis , Lath. Genre de l'or^lre des oiseaux Sylvai>;s, et de la famille des Collu- RlOîSS. V. ces mots. Caractères :hec nu à la base, un peu grêle, convexe en dessus, droit, un peu comprimé latéra- lement ; mandibule supérieure échancrée et crochue vers le bout ; l'inférieure plus courte , retroussée et aiguë à la pointe ; bouche ciliée ; ailes à penne bâtarde , courte ; la deuxième rémige la plus longue de toutes ; quatre doigts , trois devant , un derrière ; les extérieurs unis à la base , 1 in- térieur libre. Les espèces dont se compose ce genre se trouvent en Afrique et dans l'Inde ; les unes ont été classées avecles merles , etles autres avec Its pies-grièches, mais toutes se rapprochent plus de celles-ci que des autres ; c'est pour- quoi je les ai placées dans la famille des Collurions. 298 G O N La GoNOLEK proprement dit , Lalh. ; Laniarim harhams ^ "Vicill.; Lanins harhariis^ Lalh. pi. enl. 56. Gonolck^ c'esl-à-dire mangeur d Insectes^ est le nom que les nègres du Sénégal don- nent à cet oiseau que l'on voit encore dans d aulres parties de l'Afrique , parliculièrement près du Cap-Vert , dans le pays des Yolofs , où Sonnini l'a observé, et où il porte le nom de bolaye. Il se tient ordinairement au milieu des buis- sons épais , et il seroit très-difficile de l'y découvrir , s'il ne se irahissoil par son cri, qui exprime nionooyo, et qu'il répète fréquemment en sautillant de branche en branche. ^ Sa longueur est de neuf pouces ; le dessus de la tête est d'un beau jaune (l'individu décrit par Brisson l'avoit fauve) ; les côlés sont noirs; un cendré noirâtre est la teinte du dessus ducorps; maisl'on remarque quelques plumes rousses et blan- ches sur le croupion ; un beau rouge clair couvre les parties inférieures jusqu'au bas-ventre qui est roussâtre ; les petites couvertures des ailes sont d'un Ijeau noir ; les grandes , noi- râtres et terminées de roussâtre ; les pennes noirâtres , et celles de la queue noires en dessus et en dessous ; les pieds et le bec sont noirs. La femelle est un peu plus petite, et ses couleurs sont moins vives. Le (iONOLEK BACBAKIRI OU A PLASTRON NOIR , Lçtniarius barhakin ,\[q,i\{. ; Turdus reylamts , Lath. , pi. 67 des Oiseaux d^\frique de Levaillant, et pi. enl. de Buffon , n.° 270. Cet oiseau est connu au Cap de Bonne-Espérance sous le nom de hacha-kiri , et sous d'autres dénominations tirées de son cri, f en/Je, bibi^ coiiit-couit; les colons le désignent par le nom à'eyland-vogel , les Hottenlols j'^r celui d'oro/?, et les Na- maquois l'appellent /?oê'/9. Lessyllabes ia^-è«-A;i-n expriment le cri du mâle , et coiiit-couà celui de la femelle. 11 se nourrit d'insectes et de petits oiseaux. 11 a sept pouces et demi de longueur; le bec et les pieds noirs; un plastron de celte couleur sur la poitrine. Qe. plastron est comme suspendu par deux cordons de même teinte, qui encadrent la couleur jaune orangée de la gorge , et qui , en passant sous les yeux , parviennent jusqu'au bec; le dessus delà tête est d'un cendré olivâtre; le dessus du corps de cette dernière teinte, ainsi que le bord extérieur des pennes de l'aile et \q?, deux intermé- diaires de la queue , dont les aulres sont noires et terminées du môme jaune qui domine en forme d'un sourcllsur les yeux, et qui couvre le dessous du corps. Selon M. Levaillant, la femelle ne diffère du mâle qu'en ce qu'elle est un peu plus petite , et que ses couleurs sont moins vives. Celle indiquée par Buffon est un jeune, ainsi que le merle à ventre oraiigé ou ïoranveri , pi. enl. 358. Le G O N 293 jeune n'a ni la plaque noire de la poitrine, ni les cordons qui semblent lui servir d'attache. Il a la gorge grise , la poi- trine et le ventre d'un jaune verdâtre , et tout le dessus du corps de la même couleur , mais plus foncée. Uoram'ert est sans doute un individu plus avancé en âge que le précé- dent; car il porte un plumage plus brillant. On trouve aussi cette espèce dans l'île de Ceylan. Elle fait son nid sur des buissons touffus ; sa ponte est de quatre ou cinq œufs, que le mâle et la femelle couvent alternativement. Les jeunes suivent long-temps leurs père et mère , et ne pren- nent le beau plumage des adultes qu'après la seconde mue. Le GoNOLEK A CRAVATE BLAMCHE , Laniarius albicollis , Vieill. , pi. ii5 des Oiseaux d'Afrique, est de la taille de l'alouette. 11 a sur la gorge une espèce de cravate blanche , et au-dessous un large plastron noir qui tombe sur la poi- trine , remonte sur les côtés du cou , et vient presque s'atta- cher par une bande étroite, au noir dont la tête est entière- ment colorée ; le cou est ceint en dessus d'un demi - collier jaune ; ce collier se prolonge sur les côtés , descend jusqu'au bas de la poitrine , qui est , ainsi que le dessous du corps , d'un beau jaune , mais cette teinte s'affoiblit à mesure qu'elle approche de la queue; le dessus du cou, le dos, le croupion, les couvertures supérieures de la queue et des ailes , sont d'un vert-olive mêlé de jaune ; les pennes alaires et caudales sont d'un brun noirâtre , et bordées de gris à l'extérieur ; les pieds d'un brun lavé. Cet oiseau a été apporté de Batavia. Comme l'individu que M. Levaillant a fait figurer avoit le bec mutilé , il n'a pu s'assurer de quel genre il pouvoit être ; mais l'ayant vu en nature sans avoir le bec nullement en- dommagé, je me suis convaincu qu'il doit faire partie de celui où je l'ai classé. Cette espèce se trouve dans l'Inde. Le Goî^OLEK OLIVA , Laniarius olimceiis ^ Yieill., pi. 7 5 et 76 , f. I. i^es Oiseaux d'Afrique de Levaillant. Les couleurs du mâle de cette espèce ne sont dans leur perfection que lorsqu'il a atteint sa seconde année ; il est , k cette époque , d'un vert olivâtre , tirant sur le jaune, depuis la tête jus- qu'auxcouverturessupérieuresdelaqueue,dontlesdeuxpennes intermédiaires sont ainsi que les couvertures des ailes sont de la teinte du dos ; les autres pennes caudales sont en partie jaunes , mais cette couleur est plus étendue sur les latérales ; toutes ont à l'intérieur du noirâtre , et à l'extérieur du vert- olive; les pennes alaires sont pareilles, mais avecune bordure jaune ; ce jaune forme un bandeau sur le front , domine sur les parties inférieures du corps , et prend un ton vert-olive sur les flancs , le bas-ventre et les couvertures inférieures de la queue; l'œil est entouré d'une large tache noire, bordée 3oo G O N fii dessus d'une ligne jaune ; la queue est élagée ; le hec noir; riris et les pieds sont bruns; la taille est celle de la pic-grièche écorcheur. lia, dans sa jeunesse , le front bordé d'un blanc roussâtre ; la tête et le derrière du cou d'un gris nuancé d'une foible teinte d'olive ; la tache noire de l'œil, bordée de blanc ; les couleurs du dessus et du dessous du corps d'une nuance pins terne , avec un mélange de roussâtre ou de brun-roux sur la poitrine, la gorge elle devant du cou; les parties posté- rieures sont d'un blanc sale, un peu olivâtre. Sa livrée , dans son premier âge, est caractérisée par la privation de la tache roire des yeux, par un peu de gris sur la tête, une bordureblanchâtre sur les pennes des ailes, et une légère teinte d'olive sur le dessus du corps ; celi,e teinte est indiquée par des rayures sur le gris-blanc des flancs, du ventre et du dessous de la queue. La femelle est un peu plus petite que le mâle , et porte le même plumage que le jeune. Celte espèce se trouve en Afrique, dans les forêts qui avoi- sinent la baie Lagas et dans d'autres endroits. Le (ioNOLEK A VETSTRE ROUGE, Laniarius rubiigaster ^WtiW. , est d'une taille inférieure à celle du gonolek à rramle blanche^' auquel il ressemble en ce qu'il a aussi la gorge blanche en- tourée d'une sorte de fer à cheval noir, lequel couvre le haut de la poitrine , et dont les deux extrémités remontent jus- qu'au bec en passant sous les yeux. Il en diffère par le gris bleuâtre qui régne sur le dessus de la tête , du cou, du corps et des ailes ; le reste de la poitrine et les parties postérieures sont rouges; le bec et les pieds noirs. On le trouve en Afrique, (v,) Le Goîs-OLEK A'^ERT A COLLIER , Laniariiis viridh , VlelU. , est assez commun à Malimbe , dans le royaume de Congo. Il a le dessus de la tête et du cou , le dos , le croupion , les scapulalres , les couvertures supérieures des ailes et de la queue d'un vert-d'ollve ; cette couleur est un peu plus claire sur le ventre ; le front est jaune ; la gorge d'un très - beau rouge , entourée d'une bandelette noire , qui part de l'angle du bec, et forme sur la poitrine une espèce de hausse-col, lequel est bordé sur les côtés de jaune et de rouge vif, et dont la partie inférieure est de la dernière couleur, qui alors prend une nuance marron ; les pennes de la queue sont d'un brun noirâtre et disposées en forme de coin ; celles des ailes sont pareilles au dos à l'extérieur; l'iris est jaune ; le bec noir et le tarse brun. Longueur totale, huit pouces. Cet oiseau se plaît au sommet des plus grands arbres ; son sifflet est fort , s'entend de très-loin, cl a quelque rapport avec le chant de G O N 3ot k caliie. On l'apiproche difficilement, si on n'imile sa voix , car il est d'un naturel sauvage et très-défiant. Il se nourrit de baies. C'est , dans l'édition de Buffon , par Sonnini , le merle vert à collier , de Congo. GONOLETA. LesDacesnommoîent ainsi la plante que Dioscoride appelle Litiiospermum. F. ce mot. (j.n.) GONOLOBE, Gonolqhus. Genre de plantes établi par Michaux, Flore de l'Amérique septentrionale, pour placer le CytsaMQUE de la Caroline et deux espèces qui diffè-^ rent des autres , parce qu'elles ont leurs follicules angu- leuses, (b.) GONOPTÉRIDES , Gonopieiides. Famille de plantes , établie par AVilldenow, pour placer les Prèles qui ne s'al- lient que forcément aux Fougères, (b.) GONORHINQUE, Ganorinchus. Genre de poissons éta- bli par Gronovius , et adopté comme sous-genre par Cu- vier, pour placer le Cyprin gonorhinque qui se trouve au Cap de Bonne-Espérance. Ses caractères sont j museau saillant; boucbe petite , sans dents et sans barbillons ; trois rayons aux ouïes ; corps tout couvert de petites écailles, (s.) GONOS. Terme qui désignoit, chez les Grecs, plusieurs plantes. Ainsi le GoNOS herculei étoit un Busrus ; le Gonos herois , un Polygonum; le GoNOS TlTANl , un Sidenlis^ etc. (ln.) GONOTE , Gonotus. Genre de crustacé voisin des Clo- portes, quia été établi par M. Rafinesque, d'après les carac- tères suivans: corps linéaire , plat, à dos caréné; quatorze jambes ; quatre antennes , dont deux plus longues et à quatre articles ; queue utriculée , sans appendice". Une seule espèce correspond à ce genre : c'est la Gonote YERTEquivltsur lesbordsde lamer de Sicile. V. Idotée, (l.) (iONOTHECA.Nomproposé par Rafinesque Schmaliz, pour remplacer celui de Idragonotheca donné par Lhéri- tier à un genre qu'il a fondé sur le Polymnia ietragonotheca de Linnaeus. (ln .) GONG VAN. Graine un peu amcre, mais cependant bonne à manger , que les habitans de la Guinée emploient pour corriger les eaux du pays , qui sont nauséabondes et mal- saines. Il y a lieu de croire qu'elle appartient à un arbre du genre Vomique. V. ce mot. (b.) GONSIL. Nom donné par les Brames au Mandsjadi èts Malabares , espèce de plante du genre Condori. (ln.) GONUS. Ce génie de Loureiro, et celui de Tetradiidï du même auteur, ne doivent plus en former qu'un seul avec le genre Bnicea. V. Gomier. (ln.) 3o2 G O O GONYPE, Gonypes, L?Lt. ; Leplogasler, Meig. Genre d'in- sectes, de Tordre des diptères , de la famille des tanyslomes, tribu des asiliques , et dont les caractères sont : antennes plus courtes que la tête ; les deux pièces inférieures presque égales , courtes et grenues ; la dernière ovale , avec un stylet portant une soie ayi bout ) ; tarses terminés par trois crochets sans pelotes ; abdomen linéaire. GoNYPE TIPULOÏDE , Gonypes iipuloldes ; leptogaster tipu- loides^ Meig. , Dipt. tom. i , tab. 12 , fig. 16 ; Dasypogon tipu- loides , Fab. Il est cendré , glabre , avec trois raies noirâtres sur le corselet ; ses pattes sont d'un jaune pâle , avec les tarses noirs. Sa trompe est recouverte à la base par une touffe de poils arqués , grisâtres , qui s'insèrent au front. Ses ailes sont transparentes et une fois plus courtes que l'abdomen. — On le trouve communément dans les champs. Il varie beaucoup pour la grandeur, (l.) GOISZALE. Adanson a donné ce nom aux Pezizes à chapeau plat, (b.) GONZALEou GONZALAGUNIE, Gonzaka. Genre de plantes , aussi appelé Tepezie , et dans lequel a été fondu le genre Buene ; peut-être doit-on lui réunir aussi le genre HiGGiNSiE ou Ohigginsie. Il réunit cinq espèces. Ses carac- tères sont : calice campanule , à quatre dents -, corolle en entonnoir; quatre étamines; un style ; une drupe contenant quatre noix polyspermes. Une de ses espèces est figurée dans les Plantes équ'moxiales de Humboldt et Bonpland. (b.) GOODENACÉES. Famille de plantes établie par R. Brown, et qui a pour type le genre Goodénie. V. ce mot et celui de Campanulacées. (b.) GO ODENIE, Goodenia. (i enre de pi antes de la pentandric monogynie , et de la famille des campanulacées , selon Jus- sieu, et de celle de sonnom, selon R. Brown ; ses caractères sont : un calice oblong , anguleux , à limbe divisé en six parties linéaires très-ouvertes; une corolle monopétale , irré- gulière , bilabiée , marcescente , à lèvre supérieure réfléchie , à deux divisions un peu écartées l'une de l'autre , à lèvre in- férieure renversée, et à trois découpures; cinq étamines à filamens arqués, à anthères adnées à leur sommet, et ter- minées chacune par trois à quatre petits poils; un ovaire in- férieur, linéaire , à style arqué, à stigmate urcéolé et cilié; une capsule linéaire, à deux loges, s'ouvrant jusqu'à la moi- tié en deux valves, séparées par une cloison parallèle, la- quelle capsule renferme un grand nombre de semences en recouvrement attachées parmi cordon ombilical à la nervure da milieu de chaque vaîve. G O 0 3^3 Ce genre a été érabli par Smith, appelé Zarolite par Poiret , et pertectionné par Ventenat. 11 renferme une dou- zaine de plantes vivaces de la Nouvelle - Hollande, qui ont beaucoup d'affinité avec les Sévoles et les Lobelies , dont les feuilles sont alternes, les fleurs munies de bractées, et placées trois par trois sur un pédoncule commun axillaire. L'espèce la plus communément cultivée dans lesjardins de Paris, est la Goodeî^ie ovale, dont les feuilles sont ovales, denliculées et glabres. Elle est figurée planche 3 des Plantes du Jardin de Cels. (b.) GOODIE , Goodla. Arbrisseau de la terre de Van-Dic- men, à feuilles ternées et à fleurs jaunes terminales, qui , seul, constitue un genre dans la diadelphie décandrie , et dans la famille des légumineuses. Ses caractères sont : calice à lèvre supérieure courte, à deux dents, et à lèvre infé- rieure allongée , à trois dents; la carène de la corolle tron- quée ; légume pédicellé , aplati, dolabriforme et^dispenne. Celte plante, qui est figurée pi. i3io du Boiankal Magasine de Curtis, se cultive dans nos jardins, (b.) GOOBYERE, Goodyera. Genre de plantes établi par R. Brown, aux dépens des INeocies. Ses caractères sont: corolle en masque; les pétales extérieurs inférieurement bossus, supérieurement entiers; colonne staminifère libre ; masses de pollen anguleuses. Ce genre renferme deux espèces, la Néocie rampante et la Néocie pubescente. (b.) GOOG -WAR-NECK. V. Créaditon. (s.) GOOKWANKOKF. L'un des noms qu'on donne au Ja- pon à Yacacia nemu ^ Willd. , plante que Thunberg avoit d'abord prise pour le mimosa arhorea, L., et qu'il en a distin- guée ensuite en la désignant par mimosa speriosa. Ces deux plantes appartiennent au nouveau genre Acacia de Wilde- now. (lis.) GOORA-A-GANY. Nom que les naturels de la Nou- velle-Hollande ont imposé à un oiseau de proie, parce qu'il a , dit Latham , l'étonnante faculté de contracter et de dilater l'iris des yeux. V. BusE goragang. (v.) GOO-ROO-WANG. Nom que porte, à la Nouvelle- Hollande, un oiseau de proie. Fo^. Eperviergorowang.(v.) GOOSEBERRY. Nom donné en Angleterre aux gro- seilles à maquereau. En Amérique, il désigne les fruits d'un mélastome (mcl. acinudendrurn) et d'un cierge {cactus pereskia). V. Grossularia. (ln.) GOOSFLEDER. L'Obier {vibumum opulus ) porte ce ûom en Allemagne, (ln.) 3o4. , O 0 il (jOOSITS. No:îi donné , au Japon , au Passevelours ATiGhT^TÉ {celosia argen/ea). (ln.) GOOSANDER. Nom anglais du Harle. (desm.) GOOSE. L'Oie en anglais, (desm.) G OR. Fruit de l'Inde cité par Scaliger; il étoit semblable à la châtaigne^ mais amer. C'est peut-être le fruit dii Marron- 7>;iER d'Inde, (ln.) (iOR. Une coquille du genre des Sabots , qui se trouve sur les côtes du Sénégal, a été ainsi appelée par Adanson. (B.) GOR et GUHR. Ces. mots expriment, dans les langues du !Nord, de la Craie liquide, (ln.) » GORAKA. Nom du Gingembre àTernate. A Ceylan, on nomme ^//oraA:a le Guttier., Gamhogia gutta , Linn. (ln.) GORAMI. Poisson du genre Osphronème. (desm.) GORD. Nom donné, à Rive de Gier, à une argile schis- teuse et bitumineuse qui sépare les veines de Houille. (desm.) GORDET. C'est la Venus afer de Gm. V. au mot Vénus. (b.) GORDINA et GORDOWINA. Noms russes de la Mancienne (^viburnum lantana), (ln.) GORDIUS. Nom latin du Dragonneâu. (b.) GORDOLOBO. L'un des noms donnés en Espagne au Bouillon blanc {verlascum ihopsus, L. ). (ln.) (iORDON , Gordonia. Genre de plantes de la monadel- phie polyandrie , et de la famille des malvacées , qui offre pour caractères : un calice simple à cinq folioles arrondies, persistantes ; une corolle de cinq pétales insérés à la base d« godet formé par la réunion des étamines , et ouvert en rose; des étamines nombreuses , dont les filamens sont réunis à leur base , et forment ensuite cinq faisceaux distincts ; un ovaire supérieur, Ovale , chargé d'un style pentagone à stigmate quinquéfi(Je; une capsule ovale , pointue , à cinq valves, di- visée intérieurement en cinq loges à deux semences compri- mées et ailées. Ce genre contient quatre espèces toutes propres à l'Amé- rique septentrionale. Ce sont des arbres ou des arbustes à feuilles simples ou alternes, et à (leurs grandes, solitaiies, axil- laires et soyeuses extérieurement. La plus commune de ces espèces est le Gordon a feuilles GLABRES , Gordonia lasianihus , Linn. Il a les feuilles lancéo- lées, dentelées, glabres; les pédoncules allongés et uni- flores. C'est un arbre de moyenne grandeur , toujours vert. G O R 3oS pyramidal, qui vient dans les lieux humides de la Caroline ^ où j'en ai vu d'immenses quantités. Il est extrêmement agréa- ble , surtout en fleur, c'est-à-dire pendant deux ou trois mois. Il pourroit être fort aisément multiplié dans les parties marécageuses des landes de Bordeaux ; mais malheureuse- ment son bois n'est utile à rien, pas même à brûler, car il se consume sans flamme. Il est encore une autre espèce de ce genre , qui est peu connue , mais célèbre en Amérique , à raison du nom qu'elle porte. C'est le Gordon de Franklin , dont les fruits sont globuleux , et qui a été établi en titre de genre par Marshal, sous le nom de Frânkunie , d'après des caractères insuffla sans ou imparfaitement observés, (b.) GORENDE. Gros serpent. F. Giarende. (b.) GORENY-FU. L'un des noms de la cuscute , en Hon- grie. (LN.) GORET. Nom des jeunes Cochons, (desm.) GORET. Poisson du genre desSPARES. On ignore à quelle espèce il faut le rapporter, (b.) GORETSCHAFKA. Nom des Gentianes , en Rus- sie, (ln.) GOKF OV, Eudypies, \iei\l;Jpt«nodyies, Lath. Genre de l'ordre des oiseaux Nageurs, de la tribu des Ptiloptères et de la famille des Manchots ( F. ces mots ), Caractères : bec droit, comprimé latéralement, sillonné obliquement ; mandibule supérieure crochue à la pointe ; l'inférieure ou arrondie ou tronquée à l'extrémité ; narines linéaires situées dans un sillon , soit à la base , soit vers le milieu du bec ; langue pointue , conique , couverte d'épines recourbées eu arrière; pieds à l'arrière du corps; quatre doigts dirigés en avant , dont trois réunis par une membrane entière , et le quatrième court , isolé et seulement joint par la base au doigt interne; ongles médiocres, falculaires; rémiges et rectrices nulles; faisceau de plumes roides tenant lieu de queue. Ce genre peut se diviser en deux sections, dont l'une se com- poseroit desespèces qui ont la mandibule inférieure arrondie h la pointe , les narines couvertes par les plumes du front; et l'autre , de celles dont la mandibule inférieure est tronquée et dont les narines sont glabres et situées vers le milieu du bec. Ces singuliers oiseaux , dont les ailes sont plutôt deux es- pèces de nageoires qui to^mbent de chaque côté comme de petits bras , et qui sont couvertes de plumes très-courtes , roides et serrées , ont celles du corps pareilles à un duvet à XIII. 2o 3o6 G O R Jarge tige , couché comme des écailles de poisson; le cou gros et court, la peau dure et épaisse comme le cuir du co- chon. Ces manchots ont une grande analogie avec les pin- gouins et les macareux, dans leur physique , leurs habitudes , leur démarche et leur naturel. On les rencontre dans les mers Australes , depuis l'équateur jusqu'au-delà du cercle polaire ; les autres se trouvent souvent sousles climats tem- pérés et froids des mers Arctiques, mais là on ne voit ja- mais de vrais manchots; ceux-ci en diffèrent en ce qu'ils ont quatre doigts , et qu'ils sont privés de pennes aux ailes ; de plus , leurs plumes n'ont point la même texture. Les navigateurs hollandais , qui , les premiers, les ont connus, les nommèrent pingouins, à raison de la quantité de leur graisse , et peut-être d'après les rapports qu'ils leur trouvè- rent avec les vrais pingouins. Les Anglais ont adopté ce nom, et ne les désignent pas autrement; le nom de manchot leur convient mieux , puisqu'il caractérise la brièveté de leurs ailes. Ces oiseaux, d'après la position de leurs pieds , se fiennent droits et sont comme assis sur leur croupion; ce qui paroît être leur attitude de nécessité à terre , et c'est ainsi qu'ils marchent. Quand il y en a plusieurs en troupes et qu'on les voit de loin , surtout ceux de la grande espèce , on ies prendroit , d'après leur couleur , pour des enfans vêtus de blanc ; ils se logent dans les glayeuls , et se terrent dans des tanières comme certains quadrupèdes; ils ne craignent point l'homme , se laissent au contraire approcher de fort jvrès, et le regardent en penchant la tête à droite et à gau- che. Ces manchots ont un certain courage ; s'ils sont surpris et qu'on les attaque , ils courent sur l'agresseur et tâchent de se défendre , en lui donnant des coups de bec aux jambes ; quoique stiipides, ils savent raser pour réussir ; car en fei- gnant de fuir d'un côté , ils se retournent prestement , et pincent tellement qu'ils emportent la peau quand on a les jambes nues. Un voyageur, D. Pages, assure que leurs aile- rons leur servent, de temps en temps, de pattes de devant, et qu'alors, marchant comme à quatre , ils vont plus vite. Le GoRFOU ANTARCTigUE , Eudyptes antarctica, Vieill. ; Aptenodytes aniarctica , Lath. La dénomination d'antorc/Z^i/e, appliquée à ce manchot , indique que c'est , de tous , celui qui s'avance le plus vers le pôle ; on le trouve en grande quantité près des montagnes et des îles de glaces , ainsi qu'àTîlé de la Désolation. Forster, qui l'a fait connoître, le décrit avec un bec lisse, Un peu conique et plus court que la tête : une bande noire qui va des oreilles à la gorge ; les par- ties supérieures du corps noires; les inférieures d'un blanc soyeux, l'iris jaunâtre , et les pieds rouges. G 0 R 3û7 Le GoRFOU de Brisson , pi, 4.9 àes Oiseaux d' Edwards ^ est donné par Latham pour une variété du gorfou tacheté ; et par Linnaeus pour une espèce distincte , sous la dénomina- tion dCapienodytes cataractes : la taille est la même chez ces deux oiseaux, et leur bec a la même conformation ; les plu- mes du dessus de la tête , du cou , du dos et du croupion sont noirâtres, mais d'une teinte plus foncée le long de la tige ; de plus, elles sont marquées de très-petites taches blanchâtres sur les côtés ; une strie blanche part de la base du bec , passe sur les yeux, s'étend à l'occiput , et se confond dans le col- lier du cou ; les côtés de la tête et la gorge sont d'un brun- iioir ; sur la poitrine est une bande arquée d'un brun noi- râtre , qui se rétrécit sur les flancs , et descend jusqu'aux jambes; les ailes, la queue , les pieds sont pareils à ceux du gorfou tacheté. L'individu de la même espèce décrit par Edwards , présente quelques foibles dissemblances ; la teinte noire incline plus au brun et est sans taches blan- châtres. Cette espèce ou cette variété se trouve au Cap de Bonne- Espérance. * Le Gorfou de Chiloé, Eudypies chUoensis , Vieil!. ; Ap- ienodytes chiloensis^ Lath, Les plumes de ce manchot^ dit Mo- lina , sont très-longues , touffues , de couleur cendrée, un peu crépues , et si douces , que les habitans de l'Archipel de Çhiloé, où ces oiseaux sont très-communs , les filent et en font des couvertures de lit fort estimées. Le nom. qu'il porte dans son pays natal est quechu. Le Gorfou a collier de la Nouvelle-Guinée , Eudyp- ies iorquata, Vieill,; Aptenodytes torquata , Lath. , est rapporté par Buffon au gorfou tacheté ou manchot moyen ; Latham en fait une espèce particulière. Il a quinze à seize pouces de longueur; un demi-collier blanc sur le fond noir du dessus et des côtés du cou; cette dernière couleur est celle du bec, de la tête , du dos, des ailes, des pieds et de l'iris des yeux, qui sont entourés d'une membrane nue, ridée, et d'un rouge de sang ; toutes les autres parties du corps sont blanches, Sonnerat a rencontré cette espèce à la Nouvelle-Guinée , et Forster à la terre de Kerguelen et à la Nouvelle-Géorgie, Le GRAND Gorfou , Eudyptes pathachonïca., Vieill, ; Apte- nodytes pathachonica; Latham, planche enluminée, n," gyS de VHistoire naturelle de Buffon , est le plus grand de tous les oiseauxde ce genre, carila prèsde quatre pieds de longueur; le bec, long de quatre pouces et demi , noir dans les deux tiers de son étendue, jaunâtre à la pointe de sa partie supé- rieure , et en dessous orangé à la base et noir à l'extrémité; i'iris est couleur noisette; la tête, la gorge et le cou sont d'un 3o8 G O R brun fonce ; le dos est d'un cendré obscur, et chaque plumé bleuâtre à son extrémité; une strie d'un beau jaune etbordée de noir , passe sous l'œil ; le dessous du corps est blanc ; les pieds sont noirs. Des individus ont le plumage plus pâle et la strie jaune moins vive; peut-être sont-ce des femelles ou des jeunes. Il y a de ces oiseaux susceptibles de prendre une si grande quantité de graisse , qu'ils pèsent alors jusqu'à trente livres. Ils ne fuient point à l'approche de l'homme, et ont un naturel si stupide qu'ils se laissent tuer à coups de bâ- ton lorsqu'ils sont à terre. On les trouve aux îles Falkland ou Malouines, et dans quelques îles de la mer du Sud. Le GoRFOU MAGELLANIQUE , Eudyptes magellam'ca, Vieill. ; Aptenodytes magellanica , Lath. Taille du gorfou antarctique; bec noir ; mandibule inférieure tronquée ; iris d'un brun- rouge ; côtés de la tête , dessous des yeux , et haut de la gorge , noirs ; strie blanche au-dessus de l'œil , et entou- rant le noir des joues; dessous du corps blanc, avec une bande noire sur la poitrine; le reste du plumage de cette dernière couleur; pieds d'une teinte rougeâtre , avec des ta- ches irrégulières sur les doigts. Cet oiseau a beaucoup de rapport avec le gorfou deBrisson. On le trouve aux Terres Magellaniques et aux îles Malouines. Le PETIT Gorfou , Eudyptes minor , Vieill. ; Aptenodytes minor, Lath. , est de la taille à^ une sarcelle , et après de qua- torze pouces de longueur ; son bec est conformé comme celui du gorfou tacheté ; la mandibule supérieure est noirâtre , et l'inférieure bleue à sa base , l'iris d'un brun clair; les plumes sont, depuis le bec jusqu'à la queue , d'un bleu cendré et d'un brun noir à leur origine; les côtés de la tête d'un brun cendré ; îes parties inférieures du corps blanches; les plumes des ailes noirâtres en dessus , blanches en dessous ; les pieds d'un rouge terne ; les membranes noirâtres et les ongles noirs. Le Gorfou sauteur , Eudyptes chrysocome , Vieill. ; Ap- tenodytes chrysor.ome , Lath. , pi. enl.de Buffon , n,° 984, n'a guère qu'un pied et demi de longueur; le bec rouge , tron- qué à l'extrémité de sa partie inférieure ; les narines glabres et situées vers le milieu du bec ; l'iris rouge ; une ligne d'un blanc teinté de jaune se fait remarquer au-dessus des yeux ; elle s'épanouit en arrière en deux petites touffes de filets hé- rissés , lesquels se relèvent sur les deux côtés du sommet de la tête qui est noir ainsi que la face , la gorge , le devant du cou , le dos, les ailes ; le dessous du cou est d'un blanc de neige. Le nom de sauteur , donné à cet oiseau , vient de ce qu'il ne marche que par sauts et par bonds. On le trouve aux Terres Magellaniques et au Cap de Bonne-Espérance. C'est par une erreur, reconnue par B-iffon , que ce gorfou porte G 0 R 3o^ sur la planche enluminée la dénomination de manchot huppé de Sibérie ; car il ne se trouve point dans cette contrée. Le GoRFOU TACHETÉ, Euâypiesdemersa,y\Q\Vi. \ Aptenodyiex demersa^ Lath. , pi. enl., n."382 de ïHist. nat. de Buff. Taille d'une petite o^é; longueur, près de vingt pouces ; bec noi- râtre, avec une bandelette jaune vers le bout ; mandibule in- férieure tronquée à son extrémité ; dessus du corps , de la tête à la queue , de couleur noire ; collier de même teinte sur le devant du cou ; côlés de la tête et gorge d'un gris sale; poitrine , ventre , jambes et couvertures inférieures de la queue blancs; ailes noires en dessus, variées de cette cou- leur et de blanc en. dessous; queue comte et cunéiforme ; pieds et ongles noirs. La femelle , planche enluminée ioo5, ne diffère que par son collier peu apparent. Ces gorfoussont très-nombreux au Cap de Bonne-Espérance ; leur ponte est de deux œufs gros comme ceux de Voie ; ils font - leur nid dans des broussailles , grattent dans le sablé , et y font un trou où ils se fourrent si bien, qu'en passant le long d'eux , on ne les aperçoit qu'avec peine ; ils mordent bien fort quand ils sont près d'une personne qui n'y prend pas garde, (v.) GORGE , se dit de la partie antérieure du cou des ani- maux, tels que l'homme , les mammifères, les oiseaux, les reptiles , les poissons ; mais on ne connoît pas de gorge pro- prement dite aux autres espèces. Les poissons mêmes n'ont pas de col ni de gorge réellement; car leurs branchies et les os analogues au sternum se trouvent situés entre les branches de leur mâchoire inférieure. Chez les mammifères, les oiseaux, tes reptiles, la gorge est principalement occupée par l'os hyoïde et ses annexes , tels que le larynx et la trachée artère, ou les organes de U voix. (F. Glotte.) Plusieurs reptiles ont une gorge énorme et renflée , comme si elle portoit des Goitres. ( F. ce mot. ) La gorge de la plupart des oiseaux est longue comme leur col et donne lieu à une grande extension de leur trachée artère , laquelle est quelquefois encore prolongée jusque sur le ster- num. {F. Trachée artère et Voix.) (virey.) GORGE (Fauconnerie). C'est, à proprement parler , la partie interne placée au fond de la bouche de l'homme et des animaux. Je dis à proprement parler, car l'on sait que ce mot a d'autres acceptions. Par exemple , il signifie aussi la partie antérieure d'un animal entre la tête et les c paules. En vénerie» l'on dit qu'un chien a une belle gorge , lorsque son aboiement est fort et retentissant. Les fauconniers emploient le mot ^or^e dans des sens dif'- fôrens. Ils appellent de ce nom le jabot des oise aux de yol 3io G O R gorge chaude est la chair du gibier qu'ils distribuent toute chaude à ces mêmes oiseaux , au moment où il est pris ; ils donnent bonne gorge quand ils repaissent leurs oiseaux de gibier; demi-gorge ou quart de gorge , suivant la quantité qu'ils leur livrent. Un oiseau digère sa gorge , quand l'aliment, dont on l'a nourri, passe vite; c'est un symptôme d'étisie.(Foj«z le Précis de fauconnerie au mot Faucon. ) (s.) GORGE. Ouverture des Fleurs mo^opétales. Le plus souvent elle est surmontée d'un Limbe divisé soit régulière- ment , soit irrégulièrement , en plusieurs dents ou en plu- sieurs lanières. ( V. au mot Corolle. ^ (b.) GORGE-BL,\NCHE.Nom qui désigne dans des auteurs la Noîsette cendrée et la Fauvette grisette ou cendrée. ( V. ces mots.) (v.) GORGE-BLEUE. F. legenre Fauvette, t.Xl, p. 279.(v.) GORGE-JAUNE. C'est le Figuier aux joues noires ( Syhia trichas , Lath.). ( V. Fauvette trichas. ) (desm.) GORGE-JAUNE DU MARYLAND. C'est, dans Edwards, le nom du Figuier du maryland. V. Fauvette trichas, t. XI. (v.) GORGE DE LION. C'est le Muflier des jardins (^ Ântirrhinum maj'us , L, ). (ln.) GORGE-NOIRE ou ROSSIGNOL de MURAILLE. V. à l'article Fauvette, tome XI, pag. 267. (desm.) GORGE-NUE. V. le genre Perdrix, (v.) GORGE-PiOUGE. F. Rouge-gorge, article Fauvette^ t, XI , p. 270. (v.) GORGEE {fauconnerie). La même chose que Gorge , lorsqu'il s'agit de la nourriture de l'oiseau de vol ; ainsi l'on dit, donner bonne gorge on bonne gorgée , etc. V. Gorge. (s.) GORGINION. Synonyme d'ERYNGiuM chez les Grecs, suivant Dioscoride. (ln.) GORGOJO. Nom espagnol des charansons ou Calan- dres DES blés, (desm.) GORGOLESTRO. Le Chervi, Siumsisammj est ainsi nommé dans quelques cantons d'Italie, (ln.) GORGOLld et GORGOLIONE. Noms italiens de la Calandre des blés, (desm.) GORGONE, Gorgonia. Genre de polypiers qui a pour caractères : tige branchue ou flabelliforme , épatée et fixée à sa base , formée d'une substance cornée, pleine et fl'^xible, striée à sa surface, et recouverte, ainsi que ses rameaux, d'une enveloppe corticiforme , charnue , friable dans l'état sec , et parsemée de cellules polypifères. Les anciens naturalistes avoient regardé les espèces qui G O R 3ii composent ce genre comme des plantes , et les avoicnt dé- crites comme telles dans les ouvrages de botanique. Les àér couvertes de Peyssonel sur la nature du Corail, et celles de Trembley sur les Hydres, dévoient conduire et conduisirent en effet à reconnoître les gorgones pour ce qu'elles étoient réellement, c'est-à-dire, des loges de polypes. Jusqu'à ce qu'on leur ait imposé le npm qu'elles portent aujourd'hui , elles ont été connues sous les noms de kératopliytes , coralldides ^ lithophytes, lyihoxiles ^ cpicorail et anlipates. Les gorgones ressemblent généralement à des arbrisseaux 5 elles ont des bases épatées en forme de racines, par lesquelles elles adhèrent aux rochers et autres corps solides. D'ans les unes, les branches sont distinctes et divergentes; dans les autres elles sont anastomosées au point de former une espèce de filet. Ces dernières sont connues sous le nom à^éoeniail de m^r. En général elles diffèrent des ro/auo; ( F. le mot Corail) , en ce que leur intérieur, au lieu d'être composé d'une subs- tance calcaire , cassante , l'est dune substance cornée et flexible. Si l'on coupe transversalement leur tronc ou une de leurs grosses branches, on voit une réunion de fibres longi- tudinales , cylindriques , rangées concenlriquement , très- serrées et très-adhérentes , qui est revêtue d'une espèce d'écorce plus ou moins dure , plus eu moins solide , mais toujours susceptible de se dissoudre dans les acides. Celle écorce est plus épaisse sur les jeunes branches que sur le tronc, et répand, quand on la brûle, ainsi que la partie intérieure , une odeur semblable à celle de la corne. Lors- qu'on l'examine attentivement, on aperçoit qu'elle est par- semée de pores rangés régulièrement, qui ne sont autres que les loges des polypes qui l'ont formée. Ayant eu occasion d'observer une gorgone vivante sur les côtes de la Caroline, la gorgone d'Olivier (que j'aimai à ropos prise pour la gorgone jonc) , je me suis assuré que es remarques faites par Donati sur le romi'/ pouvoient pres- que toutes lui convenir, L'écorce de cette espèce est extrê- mement friable lorsqu'elle est desséchée , et la partie cornée extrêmement flexible. Les polypes sont rangés avec une cer- taine régularité qu'on peut difficilement décrire. Ces polypes sont cylindriques, et leurs tentacules, au nombre de huit , très-courts , ovales, et simples comme dans le corail; leur bouche , encore comme dans le corail , est en entonnoir. Cette gorgone ne se développe que pendant l'été , et c'est probablement alors qu'elle se reproduit. Pendant l'hiver elle reste constamment contractée. Quelques espèces de gorgones s'élèvent à des hauteurs considérables. On en cite de dix à douze pieds, et eu effet, fe 3i2 G O R on ne voit que la surface de l'eau qui puisse arrêter leur croissance lorsqu'elles se trouvent dans des circonstances favorables , car elles ne sont pas susceptibles de se casser fa- cilement, etc.; et l'homme, qui n'en fait aucun usage , ne les détruit que rarement. Lamouroux , dans son important ouvrage sur les polypiers coralligènes flexibles, décrit cinquante-deux espèces de gor-^ gones qu'il range sous trois sections : i.° Parmi celles à polypes internes ou non saillans , à écorre unie où rarement sillonnée ^ je citerai comme plus communes ou mieux connues : La Gorgone gladiée, qui est paniculée, presque dicho-< tome , dont les rameaux sont aplatis en lame d'épée à deux tranchans , et les polypes latéraux; Ellis l'a figurée pi. 27, n.° 9. Elle vit dans les mers d'Europe et d'Amérique. La Gorgone pinnée , dont la tige est rameuse , légèrement comprimée , pinnée, et marquée d'un ou de plusieurs sillons opposés ; pinnules presque toujours simples , nombreuses , longues, linéaires, sillonnées ; polypes allongés, latéraux, ou placés sur la partie la plus étroite des pinnules ; axe brun, écorce violette. Beaucoup d'auteurs l'ont figurée. On \a, trouve, ainsi que ses nombreuses variétés, dans les mers d'Europe , d'Afrique et d'Amérique. 2° Parmi celles à polypes saillans , formant par leur dessèche- ment des excroissances pustuleuses ou verruqueuses ^ dont l'écorcc est ordinairement sillonnée; les plus remarquables sont : La Gorgone éventail , dont les rameaux sont aplatis , anastomosés en réseau ; Ellis l'a figurée pi. 26 A. On la trouve dans toutes les mers ; aussi se voit-elle fréquemment dans les collections qu'elle orne par sa grandeur, souvent de plus d'un pied de large et de haut, et par ses couleurs rouges, jaunes , grises ou blanches. La Gorgone placome. Elle est rameuse, anastomosée; ses polypes sont coniques, très-saillans et droits. C'est elle qu'EUis a figurée pi. 27 a A. Ai. A 2. et A3. Elle vit dans la Méditerranée , la mer des Indes, etc. , et varie beaucoup en couleur. La Gorgone verruqueuse a les rameaux sur deux rangs etflexueux; ses polypes sont saillans. Sa figure se trouve dans un grand nombre d'ouvrages. Elle vit dans la Méditerranée et l'Océan. La Gorgone cératophyte a les rameaux allongés , sil- lonnés, presque dichotomes; les polypes sur deux rangs et l'écorce rouge. Elle est également figurée dans beaucoup d'écrits. La Méditerranée est la mer où on la rencontre. 3." Celles dont les polypes sont très-saillans , surtout le polypier ^ G O R 3t3 ou une de ses parties , et toujours recourbés supérîeuremenl et du côLé delà tige^ offrent, comme plus remarquables : La Gorgone d'Olivier , qui est peu rameuse , cylindrique. Ses polypes sont épars , très - petits et linéaires. Je Tai trouvée dans la baie de Charleston , où elle parvient à un ou deux pieds de haut, et varie en jaune , en rouge et en violet. Je l'ai décrite et figurée sur le vivant, avec son ani- mal, et publiée sous le faux nom de gorgone jonc , pi. 27 de mon Traité des Vers, faisant suite au Buffon, édition de De- terville. V. pi. D 20, où elle l'est également sous le nom de gorgone à^Olwler. La Gorgone verticillaire, qui est rameuse et pinnulée ; dont les pinnules sent alternes, roides , simples ou peu ra- meuses ; dont les polypes sont papilleux et verticillés. On la pêche dans la Méditerranée. La Gorgone jonc. Elle est très-simple , très-longue , atté- nuée à son extrémité ; ses polypes sont épars et petits; son écorce est rouge ou orangée. Elle vient de la mer des Indes. C'est mal à propos que j'ai décrit et figuré pour elle la G. d' Olivier , dont il a été fait mention ci-devant. Les genres Plexaure, Eunicée et Primnoa ont été éta- blis par Laraouroux aux dépens de celui-ci. (b.) GORGONÉCÉPHALE. Nom donné par Léach à une famille qui est composée des Astéries et des Ophiures , et qui, par conséquent, rentre dans les Echinodermes de La- niarck. (b) GORGONIÉES. Ordre établi par Lamouroux dans les polypiers coralligènes flexibles. Il renferme les genres Ana- dyomène, Antipate , Gorgone', Plexaure, Eunicée, Primnoa et Corail. Ses caractères sont : polypiers den- droïdes , inarticulés , formés intérieurement d'un axe en gé- néral corné et flexible , quelquefois assez dur pour recevoir un beau poli, d'autres fois albumoïde , très-mou et de con- sistance subéreuse; cet axe est enveloppé dans une écorce ou gélatineuse et fugace ou charnue et solide, animée et souvent irritable, devenant plus ou moins crétacée par la dessiccation, et renfermant les polypes, ainsi que leurs cellules, lors- qu'elles existent, (b.) GORGONION. Chez les Grecs, c'éloit l'un des noms de la plante, plus spécialement nommée Lit^iospermum. V. ce mot. (ln.) GORITA. Nom malais de Xubium polypoîdes de Rum- phius ( Amb. 5, t. 129), rapporté par Loureiro à son genre Stemone. (ln.) GORITAS. C'est , dans Ovicdo , le Pigeon a couronne blanche, (s.) 3i4 G O R GORNOSTAL. Nom russe de Vhermine ; espèce de Marte, (s.) GORNUTI.Nomcîtéàrarticle Areng. Lisez Gomuto.(b.) GORO. C'est le Spâre osbeck de Lacépède , à Nice. (desm.) GQROCH. Nom russe du Pois cultive', (ln.) GOROSCHUM. Nom du Plomb, en Turquie, (m.) GORP. On nomme ainsi, en Languedoc, le Corbeau et la Corneille, (desm.) GORRONA. Les plantes parasites sont désignées par ce nom en Espagne, (ln.) GORTERA. Adanson nomme ainsi le genre Gorteria, établi par Linnaeus et consacré par lui à David Gorter, bota- niste hollandais, auteur d'une Flore belgique (1767) et d'une Flore de l'Ingrie, publiée à Pétersbourg en 1761. Le genre (tORTERIA de Linnœus est maintenant divisé en trois genres : le premier répond au gortem d' Adanson, ougor/etia , Willd. ; et personariaj Lamk. 11 renferme le gazaw'a et le cuspidia de Gœrtner. Le second est le mussinia; le troisième, le plusnom- breuxen espèces, est leRERCKHEVA d'Ehrhart, de Schreber, de Moench, et de Willdenow, qui comprend àesgorteria et des iylis de Linnseus, et qui de plus a été appelé rohria par Thun- berg et Vahl; apulcia par Gœrlner; hasieria par Houttuyne ; lastera par Gmelin; avant eux agnphyllum par Jussieu, et <:rororf/7o/É?« par Adanson. Enfin deuxnouveaux genres fl5/?/6?a//s et melanchiysis^ ont pour type àei gorteria. V. Gortère. (ln.^ GORTÈRE , Gorteria. Genre de plantes de la syngénésie polygamie^ frustranée , et de la famille des corymbifères, qui â pour caractères : un calice commun, imbriqué d'écaillés sétacées, roides et inégales; un réceptacle nu, avec des fleu- rons hermaphrodites, tubuleux, quinquéfides dans le centre, et des demi-fleurons stériles, à languette lancéolée à la cir- conférence ; des semences ovales ou arrondies , couronnées d'une aigrette sessile , à peine velue ou laineuse. Ce genre renfermoit une trentaine de plantes , les unes herbacées , les autres frutescentes , toutes venant du Cap de Bonne-Espérance ; mais on a fait, à ses dépens, les genres Agriphylle, Gazanie, Apulise, Persotsiaire, Mussinie, AsPiDALE , BerckhÉye, Mel/Mschryse et CusPiDiE ; de sorte qu'il est réduit à trois ou- quatre espèces , parmi lesquelles on doit remarquer la Gortère rude , qui a les feuilles lan- céolées, décurrentes, recourbées, ciliées par des épines, et dont les fleurs sont sessiles. C'est une plante un peu frutes- cente, qu'on cultive quelquefois dans les écoles de botanique, mais qui n'y subsiste pas long-temps, (b.) G O R 3i5 GGRTSCHAK. Nom russe de la Persicâire. (ln.) GORTSCHIZA. Nom russe de la Moutarde, Sinapis filba. (ln.) GORUCK, r. le genre Polochion. (v.) GORVAELTA. C'est le nom de TAirelle des marais , Vaccinium uligînosum, Linn. , en Dalécarlie, province de Suède; (L^^) GORYTE, Gorytes, Lat.; arpactus^ Jur. ; melUnus ^ Eab. Genre d'insectes , de l'ordre des hyménoptères , section des porte-aiguillons, famille des fouisseurs, ayant pourcaractères: segment antérieur du tronc très-court, transversal et linéaire; labre caché ou peu découvert ; abdomen ovalaire ; antennes insérées au-dessous du milieu de la face de la tête , presque contiguës à leur base, point coudées, grossissant un peu vers le bout , du moins dans les femelles ; yeux entiers , de' grandeur moyenne, écartés; palpes maxillaires allongés, sétacés aubout, à articles inégaux; languette à trois divisions, dont l'intermédiaire plus large ; mandibules sans dents au côté interne ; chaperon demi-circulaire , renflé ou convexe. Il est aisé, par cette réunion de caractères , de distinguer les gorytes, des mellines, des guêpes et des crabrons, avec les- quels divers auteurs les ont confondus. Les mellines ont des ïnandibules fortes et tridentées; leurs antennes sont écartées à leur base; leur abdomen se rétrécit en forme d'un pédi- cule assez long; les guêpes ont les ailes supérieures dou- blées, les yeux échancrés, les antennes coudées, sans par- ler de plusieurs autres caractères qui les éloignent des go- rytes. Jles crabrons sont remarquables par la grosseur de leur lête et de leurs yeux et par leurs antennes fortement coudées ; leurs palpes sont courts et filiformes. Enfin les gorytes pré- sentent dans le nombre et la disposition des aréoles de leurs ailes supérieures des caractères propres ; ces ailes ont trois cellules cubitales, presque égales, et dont la seconde reçoit les deux nervures récurrentes. On voit derrière l'écusson de ces insectes, une plaque triangulaire, encadrée, sillonnée ou guillochée, ce qui, selon M. Jurine, auquel on doit cette observation, les fait distinguer des autres hyménoptères. Les tarses ont entre les crochets une pelote assez grande et qui est plus dilatée dans les femelles; les antérieurs, dans quelques espèces, sont gar- nis extérieureriaent de longs poils. Le dernier anneau de l'ab- domen des femelles est tétragone, et souvent l'aiguillon est un peu saillant. Les gorytes fréquentent les fleurs , les ombellifères par- ticulièrement ; mais leurs métamorphoses n'ont pas encore été observées. 5i6 G O S GoRYTE A CINQ BANDES, Gorytes quînque - cinctus ; Céro- pales à cinq bandes , D i , 5 de cet ouvrage , mellinus f indus ^ Fab. 11 est noir , avec le chaperon , i'écusson , cinq bandes transverses et continues sur l'abdomen et les pieds, jaunes ; les antennes sont noires en dessus et fauves en dessous ; les ailes supérieures sont obscures , avec une grande tache noirâtre près de la côte, et sur laquelle est placé le point épais qui est jaunâtre ; les cuisses sont noires en dehors. M, Jurine rapporte à ce genre les mellines, mystaceus, ff.-fasciatus ^ campestris àe Fabricius , et son pompilus rrnentiis. Il représente, sous le nom de formosus , une espèce très-voi- sine de la précédente (l.) GOSCHIS DE SAINT-DOMINGUE. Petits chiens muets qui servaient d'amusement aux dames, lesquelles les portoient dans leurs bras. On s'en servoit aussi à la chasse pour éventer les autres animaux. Ilsétoient pareillement bons à manger , et furent d'une grande ressource aux Espagnols dans les premières famines qu'ils essuyèrent ; l'espèce au- roit même manqué dans l'île si on n'y en avoit apporté de plusieurs endroits'du continent. Onenremarqoitde plusieurs sortes ; car les uns avoient tout le corps recouvert d'une laine fort douce, le plus grand nombre n'avoit qu'une espèce de duvet fort tendre et fort rare. La même variété de cou- leurs, qui se voit parmi nos chiens, se rencontroit aussi parmi ceux-là , et plus grande encore , parce que toutes les couleurs s'y trouvoient et même plus vives. On présume que c'est le même que I'Alco. Charlev. Saint-Domingue^ liv. i , pag. 36. (DESM.) GOSE. Nom anglais de l'OiE. (v.) GOSIER, Guttur. Se dit de l'ouverture du pharynx par lequel entrent les alimens dans l'œsophage pour descendre dans l'estomac. Cette ouverture est plus ou moins large ; les serpens ont de grands gosiers^ car leur mâchoire inférieure n'est que très-lâchement articulée avec les os du crâne , de sorte qu'elle s'écarte ou livre un large passage aux plus grosses proies. En effet, les serpens avalent souvent des animaux fort gros, et la déglutition ne s'opère que très-lentement dans cette circonstance (pendant une ou deux semaines même). A mesure que la partie de la proie arrivée dans l'estomac , se digère, l'autre demeure au gosier. Dans cet état, ces ani- maux s'étoufferoient si la nature n'avoit pas pourvu à leur conservation en leur donnant une trachée artère toute carti- lagineuse et solide , de sorte qu'elle résiste à la pression et que l'air peut entrer et sortir librement pour la respiratioîQ. C'est sans doute montrer bien de la bonté pour des serpens; G O T 3i7 itiaîs la nature ne juge aucune de ses créatures inutile. Quant aux parties du gosier. Voyez Pharykx et Estomac, (virey.) GOSPARINE. Un des noms donnés par les Grecs an- ciens , à I'Anémone. (ln.) GOSREAL. Les Portugais donnent ce nom à un grand oiseau d'Afrique , que les habitans des rives de la Gambra appellent gabou. Tout ce que d'anciennes relations nous ap- prennent de cet oiseau, se réduit à sa grandeur, qui est de six pieds du bout du bec à celui de la queue, (s.) GOSSAMPIN, Gossampinus. Selon Adanson, la plante ainsi nommée par Pline, étoitun Fromager {bombax\ peut- être le bombax pentandrum. (ln.) GOSSON. Espèce du genre Bulle, (b.) G OSSYPION de Téophraste, gossypium et xylon de Pline. Ces deux anciens auteurs désignent ainsi le Coton- nier. Ce nom paroît avoir été emprunté des Egyptiens, qui les premiers cultivèrent le coton. Non-seulement le nom de gossypium a été donné aux espèces du genre gossypium actuel , mais il a été étendu aux Fromagers ( bombajo) , et à Vochroma lagopus, L. Le genre Gossypium fut créé par Tournefort sous le nom de Xylon. V. Cotonnier, (ln.) GOSTARDUS ou GUZARDUS. Gesner conjecture que ces noms latins appartiennent au Cochevis. Voyez. Alouette, (s.) GOTHOFRÈDE, Gothofreda. Plante ligneuse de l'Amé- rique méridionale , à feuilles opposées et à tleurs en grappes axillaires et terminales, qui seule constitue un genre dans la pentandrie digynie et dans la famille des apocynées. Les caractères de ce genre , qui sont figurés pi. 60 du Choix de plantes ^ par Ventenat, consistent: en un calice di- visé en cinq parties; en une corolle monopétale à cinq divi- sions fort longues; en cinq étamines; en deux ovaires sur- montés d'un style bifide; en deux follicules. (B.) GOTIM. Nom arabe du Myrobolan belliric, fruit d'une espèce de Badamier ( Terminalia). V. Myrobolan. (LN.) GOTNE. Nom égyptien de deux espèces de plantain: l'un, le Gotné rouge (Go/«e ruira/n) paroît être une petite variété du plantago phyllium^ et l'autre le GoTNÉ blanc {Gptne album de Prosp. Alpin) , un plantain voisin àxxplantago crelica. (ln.) GOTNESEGIAR. Nom donné, en Egypte, au Coton- nier EN arbre {^gossypium arboreum) , suivant Prosper Al- pin, (ln.) GO-TOO. Nom donné, au Japon, à un grand et bel arbre décrit par Thunberg sous le nom de volkameria japo- nica. (ln.) 3i8 G 0 U GOTTESGABE. La Chélidoine est connue sous cette dénomination en Allemagne, (ln.) GOTTINGA. Nom brame des Myrobolans bellirics, fruits d'une espèce de BaDâmier. Le mot arabe GoTiM désigne les mêmes fruits. (LN.) GOtJ. Arbre dont les feuilles servent, à Sierra-Léone, pour tanner le cuir. J'ignore à quel genre il appartient, (b.) GOUACHE ou GOAGHE. La perdrix grise ^ en vieux français, (s.) GOUACHL D'après Gumilla {Hist. de l'Orénoque) ^ ce nom est celui d'une Loutre du Brésil, (desm.) GOUALETTE. Nom de la Mouette tachetée, aux environs de Niort, (v.) GOUANDOU. F. Coeî^dou. (s.) GOUANE, Gouania. Genre de plantes de la polygamie monoécie , et de la famille des rbamnoïdes , qui présente pour caractères: un calice monophylle , quinquéfide , muni intérieurement d'un disque membraneux, qui se prolonge en cinq divisions opposées aux découpures du calice ; une corolle de cinq pétales squammiformes , condupliqués , renfermant chacun une étamine , et tombant au moment de la féconda- tion; un ovaire inférieur , surmonté d'un style trifide , à stig- mate obtus; une capsule trigone, munie latéralement de trois ailes arrondies, couronnée parle calice, et contenant danstroisloges monospermes, des semences luisantes, arron- dies d'un côté, et planes de l'autre. Les espèces de ce genre sont au nombre de huit à dix, toutes frutescentes, sarmenteuses , et s'attachant aux arbres par les vrilles qui terminent les jeunes rameaux. Leurs feuilles sont alternes , munies de stipules ; leurs fleurs disposées en grap- pes terminales, et quelquefois stériles, La plus connue est la Gouaîne Dt Saint-Domingue, appelée dans celte île la liane brûlée, et dont les caractères sont d'avoir : les feuilles ovales , pointues , dentelées , presque glabres et vertes. On la cultive dans le Jardin des Plantes, à Paris. Le genre Rétinaire de Geertner a été reconnu être le le même que celui-ci. (b.) GOUARANA. F. Courlis guarona, (v,) GOUARE , Guarea. Genre de plantes de l'octandrie monogynie, et de la famille des ftiéliacées , qui présente pour caractères : un calice monophylle, à quatre dents; une corolle de quatre pétales linéaires; un tube légèrement cré- nelé, environnant les étartiines; huit étamines sans style , at- tachées aux bords du tube ; un ovaire supérieur globuleux , surmonté d'un style simple, à stigmate en tête ; une capsub G O U 3i9 ciïarnue , globuleuse, ombiliquée, quadriloculaîre, s'ou- vrant en quatre valves, contenant une semence tuniquée dans chaque loge. Ce genre renferme trois à quatre espèces, dont les feuilles sont alternes, ailées avec impaire, et les fleurs disposées en petites grappes axillaires. Ce sont des arbres propres à l'A- mérique méridionale. L'un, le GuARÉ TRiCHriioïDE, qui est connu à Cayenne sous le nom de bois à balle ^ à cause de la forme de son fruit, et de bois rouge, à cause de la couleur de sonécorce, a les feuilles de cinq folioles , et les grappes allongées. La décoc- tion de son écorce, et mieux encore le suc qui en découle, est un violent purgatif. Ce genre se rapproche beaucoup des Trichilies. (b.) GOUARIBA ou GuARiBA. Espèce de singe d'Améri- que, du genre Alouatte. (desm.) GOUAROUBA. Nom de la Perruche a gorge rouge, GOUAZOUARA. C'est le nom du Couguar, au Para- guay {V. l'article Chat .) Goz/azou, dans la langue des Guaranis , veut dire cerf. ( Hist. mat. des Quad/vpèdes du Pa- raguay ., par M. d'Azara.) (s.) GOUAZOUBIRA. Selon d'Azara, c'est, au Paraguay, le nom d'un petit cerf qui ne. diffère du gouazoupita que par la taille, (desm.) GOUAZOUÉTÉ. D'Azara dit encore que ce nom qui, au Paraguay, signifie {ceif., rentable cerf)., doit rempla- cer celui de cougouacouété , rapporté par Pison à un cerf sans corne et assez grand., mais qu'on ne sauroit retrouver dans aucune espèce connue. Cependant d'Azara dit que le gouazoùété pouroit bien être son gouazoupoucou, ou même le gouazoupita. V. Cerf, (desm.) GOUAZOUPARA. D'Azara dit qu'il faut lire ainsi le nom de cougouacou-apara , donné , par Pison , à un cerf, plus petit que le gouàzouétè., dont les cornes sont moyennes et ter- minées par trois pointes, et dont le poil est luisant et mêlé de brun et de blanc , surtout chez les jeunes. Le nom de goua- zoupara signifie , cerf taché de blanc. D'Azara ne doute point que ce gouazoupara ne soit le même animal que son gouazoupiti. (DESM.) GOUAZOUPITA. Cerf du Paraguay décrit' par d'A- zara, qui paroît être la biche rousse ou biche des bois de Cayenne de Laborde , et auquel M. Frédéric Cuvter donne un nom nouveau, celui de Coassou (rendus rufiis). Nous lui conser- vons son nom de Gouazoupita. F. Cerf, (desm.) 320 G O 17 GOUAZOUPOUCOU. C'est le nom de notre Che- vreuil d'Amérique , au Paraguay , suivant d'Azara, M. Frédéric Cuvier l'appelle Cerf du Mexique, d'après Pennant. (desm.) GOUAZOU TI. D'Azara dit que c'est le nom d'un cerf du Paraguay dont M. Frédéric Cuvier fait son Mazame ( cervus campestris ) ; c'est notre Cerf de Virginie, (desm.) GOUAZOUY, dans la langue des Guaranis, ce nom si- gnifie petit cerf on faon ; il est quelquefois donné, selon d'A- zara, au cerf appelé gouazoïdi, par opposition avec un autre animal du même genre {le gouazoupoucou) dont la taille est plus considérable, (desm.) GOUD. Nom de I'Or, en Hollande, (ln.) GOXJDIC-GOUDIC. Nom abyssinien d'une espèce d'oi- seau de proie, dont il est question dans le Voyage en Abyssinie, par Henry Sait. Si , dit-il , les Abyssiniens rencontrent dans leur voyage un de ces oiseaux, non-seulement ils s'abstien- nent de lui donner la chasse, mais ils l'observent avec une attention toute religieuse , pour tirer de ses moindres mouve- niens de bons ou de mauvais présages. Si l'oiseau demeure per- ché , la poitrine tournée vers eux , c'est le plus favorable de tous les signes, rien ne doit les empêcher de réussir dans leurs entreprises. S'il tourne le dos, mauvais pronostic ! Si, enfin (et c'est ce qu'ils redoutent le plus), l'oiseau s'enfuit à tire- d'aile , oh ! il n'y a pas moyen de continuer une route com- mencée sous un si funeste présage; fussent-ils à cent lieues de leur province , ils y retournent à l'instant, (v.) GOUDRON ou GAUDRON. C'est une substance noi- râtre, assez liquide, qu'on retire surtout des pins, en réduisant leur bois en charbon , dans des fourneaux construits exprès. Cette substance peut être regardée comme un mélange de suc propre et résineux de ces arbres dissous avec leur sève , et noirci par les fuliginosités qui , en circulant dans le four- neau , se combinent à la liqueur sortant du bois. On se sert du goudwn pour enduire les navires , les ba- teaux et leurs cordages. 11 est bon quand il a le grain fin , qu'il est plus brun que noir , et qu'il ne contient point d'eau; lorsqu'il est trop noir, il est brûlé. Dans l'emploi, on y mêle communément une certaine quantité de gros rouge en poudre bien fine et tamisée , afin de lui donner du corps et de le faire sécher plus vite. Cela forme une espèce de vernis qui donne un coup d'œil avantageux aux vaisseaux. Le goudron quWient de Wibourg est le plus estimé. Celui du Mexique brûle les cordages , et n'est bon que pour le bois. La propriété particulière de cette substance est de conserver G O U 3.1 le bois et les câbles , de les nourrir, et d'empêcher que Peau ne les pénètre. Quand on brûle le bois de pin pour avoir du goudron , la chaleur du feu fait fondre la résine qui , se mêlant avec la sève du bois , coule au fond du fourneau. Ainsi le goudron se trouve fort résineux , quand on charge le fourneau avec dès morceaux de pin très gras ; il est , au contraire , peu fluide et peu résineux , quand on charge le fourneau avec du pin maigre : on n'obtient de celle dernière espèce de bois qu une sève peu chargée de résine , et qui n'est pas estimée. On retire aussi du goudron des copeaux qu'on a faits en entaillant les pins , de la paille qui a servi à fdlrer le brai sec , des feuilles, des morceaux de bois ^ des mottes de terre qui sont imbues de résine ; on emploie aussi les racines-sou- ches des pins abattus ; enfin» toutes les parties de l'arbre qui sont résineuses sont propres à faire du goudron. En faisant le goudron , on peut se proposer deux objets : l'un est de retirer la substance résineuse , et l'autre de faire du charbon. Si l'objet principal est d'avoir du charbon , on met dans le fourneau toutes les parties du tronc et des branches ; mais si l'on a principalement en vue d'extraire le goudron , on choisit le cœur de l'arbre qui est rouge , les nœuds et toutes les veines résineuses ; alors le goudron qu'on obtient est beaucoup plus gras. On dislingue , en Provence , les pins en rouges et en hiancs. Ces derniers sont ceux qui fournissent le plus de résine lors- qu'on leur fait des entailles ; et les autres , c'est-à-dire les pins rouges , donnent le meilleur goudron. Pour en extraire cette matière , il faut que le bois soit à moitié sec. On a cou- tume , en Provence , d'abattre les pins rouges au mois de mars ; mais dans les pays où l on fait beaucoup de goudron , on abat les arbres darts tout le cours de l'année , et on les porte au fourneau quand ils sont parvenus au degré de sic- cité convenable. Quand le bois dont on charge les fourneaux est bien rouge et bien résineux , on en retire à peu près le quart de son poids de bon goudron, ou vingt-cinq pour cent. Mais le plus ordinairement on n'en retire que dix à douze pour cent. En Provence , on coupe le bois de pin en petites pièces d'environ dix-huit pouces de longueur, sur un po-jce ou un pouce et demi de grosseur. On arrange ces pièces à^ns le fourneau par lits, qui se croisent en fprmant (\es grilles. Les vides sont remplis par des morceaux de bois fourrés veriica- xiii. 21 322 G O U lement. Dans ce pays , les fourneaux ont la forme de grandes cruches, et ils ressemblent beaucoup à ceux qu'on fait dans le Valais , si ce n'est qu une partie du fourneau est enfoncée en terre. Aux environs de Bordeaux, les fourneaux sont d'une forme différente ; ils ont la figure d'un cône tronqué , dont la base est de quatre toises de diamètre , et la hauteur d'une yoise et demie. Le fond est exactement pavé de briques, et traversé par une rigole faite d'un jeune pin équarri , auquel on a taillé des coches aux angles. C'est par-là que le gou- dron sort pour se rendre dans un baquet. On emporte tout l'aubier des pins , puis on fend le cœur en barreaux d'un pouce en carré sur trois pieds de longueur. On remplit l'intérieur du four avec ces barreaux , et on couvre le dessus avec des gazons bien battus ; on laisse quel- ques barreaux moins couvert:?, afin de pouvoir les enlever pour allumer le feu qui se met par le haut , ou pour le rani- mer s'il venoit à s'éteindre. Tous ces petits barreaux s'allument ; et quand l'action du feu est bien conduite , le goudron se rend dans la rigole , les impuretés s'arrêtent dans les entailles du pin qu'on y a cou- ché , et la matière épurée coule , par la rigole , dans le ba- quet. On termine l'opération par fermer exactement toutes . ^s ouvertures du four; et quelques jours après, on tire du fourneau le charbon qui s'y est formé. A Tortose , en Espagne , on fait les fourneaux de la même forme qu'en Provence ; mais on y arrange tout le bois de- bout, c'est-à-dire , perpendiculairement, et l'on ne ferme point le haut du fourneau; on ne s'embarrasse pas sans doute d'en retirer le charbon , puisqu'on le laisse entièrement con- gumer; mais par cette méthode il est possible qu'on perde aussi beaucoup de goudron. Dans le Valais, où la plupart des paysans entendent fort bien l'extraction de cette substance, il^ bâtissent leurs four- neaux avec do la terre à four et de de la pierre, et ib leur donnent la figure d'un oeuf posé sur son petit bout. Le fond est formé d'une seule ou de plusieurs pierres de taille exac- tement jointes ; il est creusé comme 1 intérieur de la coque d'un œuf A l'un de ses côtés , il y a un trou d'un pouce et demi ou environ de diamètre, de six pouces de pente de de- dans en dehors , et qui commence à cinq pouces du fond de la pierre. On ajuste à l'orifice extérieur un bout de canon de fusil de gros calibre , et on met une grande grille de fer sur le fond de ce fourneau. On bâtit ces fourneajix de différentes grandeurs , selon la quantité de bois que l'on doit brûler. Les pkis grands ont G O U 3a3 environ dix pieds de hauteur sur cinq à six pieds de diamètre k la partie la plus large. Quand ils sont achevés , on les laisse bien sécher, et l'on a soin de réparer les gerçures qui se font soit au-dedans soit au-dehors , avec la même terre qui a servi à les bâtir; alors on les charge de bois, comme il va être dit. On fait avec les petites bûches ou bâtons de cotret , d'un pied et demi ou deux pieds de longueur, des faisceaux ou fagots liés avec des harts de coudrier ou de viorne ; et l'on proportionne la grosseur des fagots à l'ouverture du four- neau , car il faut qu'ils puissent y entrer facilement : on des- cend un de ces fagots dans le fond du fourneau , et l'on pose l'un de ses bouts sur la grille. On en coupe le lien avec une lame de couteau emmanchée à un bout de bâton ; ensuite on étend les morceaux de bois , et on remplit les vides avec des copeaux. Ce premier plan étant établi , on en-fait un second de la même manière , puis un troisième , etc. , jusqu'à ce que le fourneau soit assez rempli pour qu'on puisse toucher le bois avec les mains. Alors on ne fait plus de faisceaux , mais on poee et l'on arrange avec la main d'autres billes de bois. Lorsque le fourneau est rempli , on met par-dessus envi- ron quatre pouces d'épaisseur de copeaux de même bois bien sec , et l'on pose sur les bords de la bouche du fourneau, les unes sur les autres , des pierres plates , de façon qu'à mesure qu'elles se surmontent, elles ferment de plus en plus l'ou- verture du fourneau , et forment une chape , au centre de la- quelle on laisse un vide d'environ quatre ou cinq pouces de diamètre. Alors on met le feu aux copeaux secs qui sont au haut du fourneau; et les ouvriers qui connoissent, par l'ha- bitude , quand le feu est allumé , saisissent le temps conve- nable pour fermer l'ouverture avec une grande pierre plate, et ils chargent entièrement la chape de terre ; s'ils aperçoi- vent des fusées de fumée un peu fortes , ils les arrêtent avec des pellées de terre , qu'ils appliquent aux endroits d'où elles s'échappent. Quand cette manœuvre est bien conduite , le bois se cuit en charbon , et le goudron coule sur la grille dans la cavité qui est au fond du fourneau. Lorsque cette cavité est remplie jusqu'à la hauteur du trou où est adapté le tuyau de fer , cette matière s'écoule dans des barils qui la reçoivent. L'habitude , que l'usage seul peut donner , apprend aux ouvriers à connoître si le bois a rendu toute sa substance résineuse ; alors ils découvrent le haut du fourneau, et d'a- bord ils jettent la terre qu'ils avoient mise sur la chape ; en- suite ils emportent les pierres plates sur lesquelles ils amas- 82^ G O U sent les fnlîgînosîtés qui s'y étoient attachées, de même qu'aux p.Trois inlérieures du fourneau (c'est le noir de fumée). Enfin , lis retirent le charbon qui s'est amassé sur la grille, et ils remettent du bois dans le fourneau pour recommencer là même opération. Les impuretés , plus pesantes que le goudron avec lequel elles étoient mêlées , restent sur la pierre qui sert de fond au fourneau. On entonne le goudron liquide dans des barils, pour pou- voir le transporter dans le« ports de mer. Les mêmes ouvriers qui retirent le goudron du pin , en retirent encore, par une opération peu différente de la pré- cédente , une autre matière qu'on appelle brai gras. Pour cet effet, ils ferment le canal par lequel couloit leur gou- dron. Ils chargent leur fourneau avec du bois plus vert et plus menu que celui employé pour le goudron , et posent ce bois horizontalement ; ils mettent en premier lieu un lit de ces petites bûches, ensuite un lit dè^copeaux secs du même bois , et sur le tout un lit de brai sec ou de poix sèche. Ils emploient de préférence toutes ces matières , quand elles «ont chargées de feuilles ou d'autres saletés. Ils continuent de remplir ainsi alternativement leur fourneau par llls de bois vert, de copeaux et de résine ; le dernier lit doit être de copeaux secs. Ils forment alors une espèce de chape , comme nous l'avons dit, mais ils ont grande attention d'en fermer plus exactement les ouvertures , et de conduire plus lentement le feu. La résine fond; elle se mêle avec la sève résineuse du bois ; tout se réunit au bas du fourneau , où le brai doit prendre un certain degré de cuisson; car on ne débouche le canal que lorsque tout le bois est réduit en charbon. C'est ici que l'expérience des ouvriers influe beau- coup sur la perfection du travail ; car si on ne laisse pas couler assez tôt le brai , il devient trop sec , et souffre un grand déchet. Si l'on débouche trop tôt l'ouverture , le brai se trouve trop liquide ; il tient trop de la nature du goudron. On ne peut cependant connoître le terme précis pour débou- cher le canal , qu'en appliquant les mains sur les pierres de taille qui forment le bas du fourneau ; leur degré de chaleur indique s'il est temps de laisser couler ce brai , et ce degré doit être plus ou moins grand , suivant l'étendue du fourneau. Il faut communément sept à huit jours pour faire une bonne cuite. Mais la température de l'atmosphère , les vents secs ou humides, la promptitude avec laquelle le feu^nile, et-d'autres circonstances, avancent ou retardent l'opération, et influent sur la qualité et sur la quantité du brai qu'on re- tire. Après avoir débouché le canal , ce brai gras coule dans G O U 3a5 les baquets disposés pour le recevoir , et on l'entonne dans des barils , pour le faire passer dans les ports de mer , où il est employé à caréner et à enduire presque tout le corps des vaisseaux (i). M. Darraq a reconnu «ju'en mêlant un cinquantième d'es- sence de térébenthine avec les goudrons trop secs , comme ceux fabriqués dans les landes de Bordeaux, on les égaloit en qualité à ceux du Nord. Le lord Dondenald a indiqué le premier la manière de retirer du charbon de terre un goudron. C'est par une es- pèce de distillation. F. au mot Houille. Le goudron passe pour détersif, résolutif et dessiccatif. On s'en sert pour guérir la gale des moutons et les plaies des chevaux. Les Anglais ont trop préconisé l'usage et les grandes pro- priétés de Veau de goudron , qu'ils prétendent être salutaire pour la guérison de plusieurs maux invétérés , et principale- ment pour les ulcères du poumon. Yoici ce qu'en dit Yitet {^Pharmacopée de Lyon.) « L'eau dans laquelle on a agité long-temps du goudron, excite à un degré médiocre le cours des urines , procure des nausées , altère , cause du dégoût pour les alimens ; rarement elle chasse les graviers conlenua dans les reins et la vessie ; elle ne favorise point la détersion des ulcères du poumon et des autres parties internes ; elle ne calme point la toux catarrhnle et l'asthme pituiteux. On peut, au reste , consulter louvrage sur le goudron , du cé- lèbre docteur George Bei'kley, évéque de Cloyne. » Voici comment se prépare Veau de goudron. On met six livres de cette résine dans huit livres d'eau ; on agite conti- nuellement ces substances avec une spatule de bois; on laisse reposer le mélange pendant deux jours , et l'on décante l'eau chargée de la matière résineuse. Cette eau se prend ep bois- son , depuis une jusqu'à trois livres dans le jour, (d.) Goudron Mi^^KM {Bergthur des Allemands'). C'est le nom qu'on donne, dans quelques pays, au Z»«Vzime liquide, noirâtre et épais dont on se sert au lieu de goudron ordinaire , pour ■ ., I .1 • (l) Un fait bien remarquable , eï que vient de constater M. Daven- port {Philosophical Magazine , janvier 1817 ) , c'est que l'on peut im- pune'ment plonger la main, nue dans le goudron bouillant. XJn ther- momètre enfoncé, au même moment, dans le liquide, indiquoit une température de 102e centigrades, c'est-à-dire, supérieure à celle d& l'eau bouillante. Les ouvriers de l'arsenal de Chatam assurèrent à M. Davenport que l'on éprouvoilune s-^nsation de chaleur beaucoup plus vive, si la main, au lieu d'être nue , éloit recouverte d'un gant, et que cette même sensation alloit jusqu'à brûler j mais ce physicien n's. pas tenté la dernière épieuve. (i-uc] SiC G 0 U enduire certains bois que Ton veut préserver de la pourri- ture. F. Bitume, (luc.) GOUDRON DE MONTAGNE. F. Bitume, (desm.) GOUEMONT. Synonyme de Varec. (b.) GOUET, Arum. Genre de plantes de la gynandrie polyan- drie, et de la famille des aroïdes, qui présente pour caractè- res : une spathe ventrue , convolutée à sa base, membraneu- se , prolongée en languette ; un spadix claviforme, nu dans sa partie supérieure, couvert de fleurs dans sa partie inférieure ; des fleurs mâles constituées par plusieurs rangs d'anthères sessiles, tétragones, situées à peu près vers le milieu du spa- dix, au-dessus ou au-dessous d'une double ou triple rangée de glandes aristées ; des fleurs femelles constituées par des ovaires nombreux, sessiles, nus, disposés sur plusieurs rangs à la base du spadix, et pourvues d'un stigmate barbu ; des baies globuleuses, uniloculaires, qui contiennent une ou plu- sieurs semences arrondies. Ventenat a retiré de ce genre huit à neuf espèces , pour former son genre Galadion, qui diffère de celui-ci, tant par la situation et la structure des anthères, que par la direction et la forme de ses glandes, ainsi que par ses stigmates ombi- liqués et glabres. Dans son mtégrité, ce genre comprend une cinquantaine d'espèces de plantes herbacées, vivaces, à tiges ou sans tiges, dont les feuilles sont multifides ou sagittées , qui offrent un fait digne des méditations des scrutateurs de la nature ; c'est que leur spadix acquiert, au moment de la fécondation, une chaleur notable. Bory Saint-Vincent, qui a répété cette expérience sur les grandes espèces de l'île de la Réunion , a trouvé, ainsi que F.Hubert, cultivateur de cette île et zélé na- turaliste , que cette chaleur étoit si considérable , qu'il étoit impossible de toucher leurs spadix avec la main. Parmi elles, il faut remarquer : Le GouET SERPENTAIRE , Arum drarunadus , Linn. , qui est caulescent, dont les feuilles sont composées ; les folioles lan- céolées, entières, et la spathe aussi longue que les feuilles. Il croît dans les parties méridionales de l'Europe, aux lieux in- cultes et ombragés. Sa tige est tachée de noir comme la peau d'un serpent ; sa spathe est verdâlre en dehors et d'un pour- pre noirâtre en dedans. Il exhaie, lorsqu'il est en fleur, une odeur c idavéreuse, telle que les insectes qui vivent de cha- rogne , comme les boucliers , les niddules, y sont trompés, et s'y rendent en foule. Ses propriétés sont les mêmes que celles du gouet suivant. Le Gouet commun, qui est sans tige, dont les feuiHes sont bastées, à oreilles divergentes, et le spadix rouge plus court G O TT 3^7 que la spathe. Il a quelquefois les feuilles tachetées de brun. On le trouve très-abondamment dans les bois, les haies , les lieux couverts. C'est une des premières plantes qui poussent au printemps. Sa saveur est acre et brûlante, surtout celle de sa racine, mais cette activité diminue beaucoup par la dessic- cation ; aussi est-ce dans cet état qu'on préfère de l'employer en médecine, où il est regardé comme purgatif, très-incisif , détersif et expectorant. 11 convient surtout dans les maladies qui dépendent des mucosités amassées, de la viscosité, de Tépaississement de la lymphe et du relâchement de l'esto- mac. 11 est utile dans les obstructions, la cachexie, l'asthme, etc. , etc. Cette racine, réduite en pâte, desséchée et préparée comme la Cassave (jnedicinier manihot)^ pourroit fournir un aliment dans les cas de disette. Elle pourroit aussi être utilement em- ployée à faire de l'amidon : enfin, elle peut servir à rempla- cer le savon. V. au mot Fécule. Le GouET À CAPUCHON, Arum arisarum, Linn. , est sans tiges , a les feuilles hastées , en cœur à oreilles obtuses , et la spathe recourbée à sa pointe. Il croît dans les parties mé- ridionales de l'Europe, aux lieux couverts et pierreux. Le GouET GOBE -MOUCHE est sans tige. Ses feuilles sont hastées, pinnatifides, et l'intérieur de sa spathe est très-velu. 11 croît naturellement aux îles Baléares. Sa fleur a une odeur très-forte de chair pourrie, qui attire les mouches ; mais lors- qu'elles sont entrées dans sa cavité, elles n'en peuvent plus sortir, parce que les poils tournés eu bas, qui les garnissent, leur en ferment l'orifice. Le GouET SAGiTTÉ est sans tiges ; ses feuilles sont hastées, triangulaires et à oreilles écartées. Il croît dans les Antilles et au Brésil. On l'appelle à Saint-Domingue, chou cardihe , et on en mange les feuilles et les racines dans le potage, qu'elles rendent épais. Le GouET MUCROîSÉ est sans tige ; ses feuilles sont en cœur, obtuses et mucronées. 11 croît dans les Indes, où on mange sa racine. Le GouET COLOCASE est sans tiges, a les feuilles peltées, en cœur ovale. Il croît dans les lieux humides de l'Egypte et de la Syrie, et est cultivé dans les Indes et en Amérique. Sa racine est fort acre lorsqu'elle est fraîche , mais cuite elle est fort douce , et on en fait beaucoup d'usage comme aliment. Ses feuilles bouillies peuvent remplacer tous les autres légu- mes. On les mangé aussi en salade. Une petite pièce de terre cultivée en colocase ^ suffit à la nourriture d'une famille nom- breuse. Lamarck réunit à cette espèce ïarum esculentum de Linn^eus ; mais il paroît cependant que c'est une espèce dii>- 328 G 0 XI lincte, mais fort voisine, et qui jouit des mêmes qualités. C'est un caladii.n de Ventenat. V. pi. E i où il est figuré. Le GouET AnBORESCEiST a la tige élevée, droite, et les feuil- les hastées. Il croît dans l'Amérique méridionale. Sa racine se mange cuite , mais le suc de ses feuilles est si acre, que lorsqu'on en met sur la langue, il survient une forte douleur et une eidiure considérable. Aussi a-t-on imaginé d'en mettre dans la bouche des nègres esclaves, pour les punir de leurs fautes vraies ou supposées. C'est nu la/adion de Ventenat. Le GouLTVLNÉ?!EUX alalige élevée, droite, elles feuilles lancéolées et ovales. Il croît aux Antilles. Il est encore plus causiique que le précèdent, et son suc fait sur le linge une tache ineffaçable. Le (ïOUET BicoLOR est sans tige, a les feuilles peltées, has- lées, colorées d'un rouge cramoisi dans leur disque. 11 croît naturellement au Brésil, et se cultive depuis quelques années dans les jardins, à raison de la beauté de son feuillage. 11 est figuré pi. 3o des Plantes du Jardin de Cels^ par Ventenat. C'est un caladion de cet auteur. On trouve trois espèces assez remarquables de Gouet figurées dans le Voyage autour du monde du capitaine russe Krus',-nstern. (b.) GOUFFÉE, Gouffeia. Petite plante des environs de Marseille , qui forme un genre dans la décandrie digynie, et dans la famille des caryophyllées, lequel offre pour carac- tères : un calice à cinq folioles étalées ; une corolle de cinq pétales entiers ; une capsule globuleuse , uniloculaire , bi- valve et monosperme, (b.) GOUFFRE. V. Abîme, (pat.) GOUGOUL\NEwS. Excellente variété de Banane, qui se cultive aux Philippines, (b.) GOUI. Nom du Baobab , au Sénégal, suivant Adanson. (LN.) GOUJON , Gohio. Espèce du genre Cyprin que Cuvier regarde comme servant de type à un ious-genre , dont les caracières seroient : nageoires dorsale et anale courtes , sans épines ; des barbillons. On trouve le goujon dans les rivières et les lacs dont le fond est pur et sablonneux. C'est principalement en France et en Allemagne qu'il abonde. Il parvient quelquefois à sept ou huit pouces de long , mais en général il n'a que la moitié de cette grandeur. Sa chair est blanche, très-bonne et de facile digestion ; c'est pourquoi on la recherche sur les tables les plus délicates, et on l'ordonne préférable - ment à tout autre poisson de rivière, aux personnes foi- bics et maladives. On U mange frite et en étuvce. Pour G O TT 329 préparer les goujons de cette dernière manière , il faut , après les avoir vidés et essuyés, les mettre au fond d'un plat avec du beurre ; du sel , du poivre , du bon vin rouge , du persil , de la ciboule, des champignons, de Téchaloite, du thym, du laurier , du basilic, ces derniers articles hachés bien fin , et faire bouillir le tout pendant un quart- d'heure. Les goujons déposent leur frai au printemps , contre les pierres et les plantes riveraines. Leur ponte dure un mois. Ils multiplient extrêmement , quoique, étant sans armes, ils soient exposés à la voracité d'un grand nombre d'ennemis , soit parmi les autres poissons , soit parmi les oiseaux d'eau. Ils vivent d'insectes aquatiques , de larves , de vers , de frai , etc. Ils sont fort avides des charognes qu'on» jette dans les rivières , et on est toujours sur d'en trouver beaucoup auprès d'elles. On les prend au lilet et à la ligne. Il est des temps et dés lieux où on pèche plus de ces pois- sons que la consommation du pays ne le comporte , et où on est obligé de les donner aux cochons. C'est un des meilleurs poissons qu'on puisse introduire dans les étangs pour servir de nourriture iwix brochets , aux truites et aux sandres ; mais les eaux stagnantes et boueuses ne lui conviennent point , et inutilement on voudroit l'y multiplier. On appelle le goujon, gonion ^ goisnon^ goiffon , et même vairon dans quelques contrées. La plupart des poissons du genre gohie portent aussi , en français, le nom de goujon; ainsi le GoBiE JOZO est le goujon blanc ; le GoBlE pagatsel , le goujon de mer; le GoBlE BOULLEREAU , le goujon noir. (B.) GOULANGO. V. Golango. (desm.) GOULIAVAN. V. Loriot goulavan. (v.) GOULIN. V. le genre Martin, (s.) GOULU. V. Glouton, (desm.) GOULU. Nom vulgaire du Cormoran , des Goélands et des Mouettes. V. ces mots, (v.) GOULU DE MER. Nom du Requin, (b.) GOUMANBUCH. Selor- Laert, c'est le nom que les naturels de l'Amérique donn^-nt à I'Oiseau-mouche rubis. (V.) GOUMELY. V. Gazar-el-cheylan. (ln.) GOUMIER. C'est une espèce du genre Cérite, (b.) GOUPI , Crlussopetahim. Genre de plantes de la pentan- drie monogyaie , et de la famille des rhamnoïdes , qui pré- sente pour ca.'-.-jolères : un calice monophylle, petit et à cinq dents; cinq pétales lancéolés , munis , en leur face interne , 33o G O U d'une lame de même forme, qui pen.l de leur sommet; un disque charnu qui couvre le fond du calice ; cinq étaniines at- tachées au disque, et pourvues d'anthères tétragones ; un ovaire supérieur, arrondi, en partie enfoncé dans le disque, et surmonté de cinq stigmates aigus ; une baie globuleuse , à cinq stries , conservant à sa base le calice qui fait corps avec elle , uniloculaire et contenant trois à cinq semences , convexes d'un côté, et planes de l'autre. Ce genre , comprend deux grands arbres de Cayenne , dont les feuilles sont alternes et simples, et les fleurs disposées en petites ombelles axillaires. L'un, le GouPi glabre, est sans poils; l'autre , le Goupi VELU, en a de courts sur toutes les parties de ses feuilles. On fait des pirogues avec leurs troncs. Ce genre a été appelé Shramkea par Scopoll. (b.) GOUPIL. Vieux nom du Renard, F. ce mot. (s.) GOURA, Lophyrus y Vieill.; Cohimha^ Lath, Genre de l'ordre des Sylvains et de lafamille desCoLOMBiNS. (r.ces mots. ) Caractères : bec droit , un peu grêle , un peu renflé vers le bout; mandibule supérieure sillonnée latéralement, inclinée vers la pointe ; Tinférieure plus courte ; narines pe- tites , orbiculaires , situées dans une rainure ; langue char- nue , entière ; tarses allongés , garnis d'écaillés rondes , isolées; quatre doigts, trois devant, un derrière; les an- térieurs unis à la base par une petite membrane ; ongles com- primés . courbés, pointus ; ailes courtes et arrondies ; la première rémige plus courte que la cinquième ; la troi- sième la plus longue de toutes. Douze rectrices. Ce genre n'est composé que d'une seule espèce qui se trouve dans l'Inde. Elle niche sur les arbres, et saponte n'est que de deux œufs. Elle diffère principalement des pigeons avec lesquels on l'a classée jusqu'à ce jour, par son bec, ses narines, la disposition et la forme des 'écailles du tarse, etc. Le Goura couronné , Lophynis coronafus, Vieill.; Columba coronato, Lath., pi. enl.n." ii8. Brisson a appelé cet oiseau/b/- 5a«, mais on a reconnu qu'il est de la famille des pigeong", quoi- qu'il soit presque aussi gros qu'un dindon. On le trouve à Banda, à la Nouvelle-Guinée , dans plusieurs îles de l'Ar- chipel des Moluqnes , dans celle de Waigion où l'a vu M. de Labillardière; enfin, à Tomogui où il porte le nom de matutu; les Papous l'appellent Manipi ; enfin il porte à Java te nom de Goura, et les Hollandais le nomme*nt Crow vo- GEL (oiseau couronné ). Les individus qu'on a conservés vi- vans en France n'ont pas pondu; il en est de même de ceux G O TJ 33i qu'on a vus en Hollande. Mais Scopolinous assure qu'ils pla- cent non-seulemeut leur nid sur les arbres, dans lés ménage- ries oùils sont renfermés, mais qu'ils y fontleurponle comme en liberté ; les œufs sont aussi gros que ceux de la poule , et le nid est composé de foin et de paille. Lorsque le mâle peint la vivacité de ses désirs à sa femelle , et l'invite à lui répon- dre , il incline sa tête sur sa poitrine , et fait entendre une voix mugissante , triste et plaintive. Le goura a le bec noir , long de deux pouces ; tout le plumage d'un cendré bleu , rembruni sur les pennes des ailes et de la queue , les couvertures supérieures des ailes d'un marron pourpré ; une partie des grandes est bleue ; un trait d'un noir velouté part du bec et traverse l'œil ; la huppe est composée de plumes à barbes désunies , et un peu frisées, longues de cinq à six pouces et de la couleur du plumage; cette huppe, dans l'état de repos , est apla- tie sur les côtés, et prend la forme d'un croissant ; mais quand l'oiseau la fait jouer, il étale une large et belle ai- grette demi-circulaire. Longueur totale , deux pieds trois pouces, (v.) GOURDE. C'est le fruit d'une espèce de Courge. Il est étranglé de manière à pouvoir être attaché à une corde. On en fait , en le vidant de sa pulpe, par son extrémité supé- rieure, des bouteilles portatives dans tous les pays chauds de l'ancien et du nouveau continent, (b.) GOURGALLE. C'est un des noms patois du cancer pa~ gurus ou Crabe tourteau, (desm.) GOURGANDINE. Coquille du genre Vénus de Linn. , sur laquelle Lamarck a établi son genre MérétriCE. (b.) GOURGANE. Nom d'une variété de Fève, qui est plus petite, mais plus tendre que l'espèce commune, (b.) (iOURGOURAN. Nom marchand d'une coquille du genre Cône , le conus barbadensis. (desm.) GOURNAN. C'est le ïrigle gurnau. (b.) GOUS. Nom patois du Chien , dans le département de l'Aude, (desm.) GOUSSANT ou GOUSSAUT (fû«con/îmg). Oiseau de vol , de corpulence trop ramassée ; c'est un défaut aux yeux des fauconniers, (s.) GOUSSE ou LÉGUME , Legumen. Péricarpe sec , or- dinairement à une seule loge, formé de deux valves ou cosses, et dont les semences ne sont attachées que le long d'une seule suture, (d.) GOUSSOL. Coquille du genre des Volutes, (b.) 332 G O U GOUT, Guslus. Ce sens a de grands rapports avec le tou- cher et l'odorat, et Ton pourroit même assurer que ce sont trois principales modifications d'une incinc faculté , dont le foiil et ï odorat sont le maximum , et le toucher est le minimum ; car ces deux premiers ne sont qu'une exaltation du tact, une sensibilité plus exquise et plus subtile. En effet , la peau sent l'acrimonie , le piquant d une liquciu' corrosive , à peu près comme \ù goût s,cx\\.\cs> matières sapides. hc goili est un toucher relatif à la nourriture , et qui détermine le choix de l'animal , comme le toucher est relatif à la conservation et aux mouve- rnens de l'être vivant. De même que le tact est général dans tous les animaux, le goûtj qui est si nécessaire à la faculté nutritive, doit être aussi répandu dans le système des corps vivans. Je ne conçois au- cun animal sans le sens ànguilt^ parce qu'il seroil exposé sans cesse à s'empoisonner, ou même à ne reconnoîlre aucune nourriture, et qu'il seroit bienlôl forcé de périr. Le goût est donc un sens d'autant plus indispensable , que la réparation des individus repose sur lui. Bien loin de se borner au règne animal , je serois même tenté de l'admettre dans les racines des plantes et leurs vaisseaux suceurs , parce que j'y observe une espèce de choix dans la nature des iluides ; car ils se fer- ment aux approches de certaines substances , et s'ouvrent à d'autres. Le goiîi n'est pas particulier à la bouche de tous les ani- maux , mais encore à la plupart de leurs vaisseaux qui ad- mettent des liqueurs, et en rejettent d'autres qui ne leur con- viennent pas; tels sont les vaisseaux lactés, ou les absor- bans du mésentère , les glandes , etc. Il existe ainsi plusieurs espècesde/arf5 ou de /^oji/s dans la fibre vivante; ils s'exécutent indépendamment de la volonté par une sorte d'instinct méca- nique. Tous les animaux ont une bouche, du moins un ou plusieurs orifices par lesquels pénètrent leurs alimens , ne fussent que des pores, comme dans certaines animalcules infusoires dites agastriques ousans eslomac; mais 11 faut qu'ilj aspirent leurnour- riturepourlaporterdans leur intérieur; tousdoiventdonc avoir un goût dans cette bouche pour distinguer la nature de l'ali- ment qu'ils prennent, pour rejeter celui qui blesse les organes et approuver celui qui leur convient. C'est une sentinelle vigi- lante posée dans un avant-poste. L'odorat est dans le même cas, comme nous l'expliquerons à son article. Ainsi , le zoo- phyte comme Thomme, l'insecte comme loiseau , le coquil- lage comme le reptile , ont le sens du goût dans la bouche y ou l'orifice qui en lient lieu, quel qu'il soit. D'ailleurs, ce sens n'étant qu'une modification du toucher, un toucher j^lui G 0 U 333 intime , plus pénétrant , il n'est pas étonnant que les ani- maux qui ont tous reçu celui-ci en partage, jouissent aussi de Tautre ; mais le goiit ne s'exerce jamais que sur des corps liquides ou humectés, comme Todorat ne s'exerce que sur des molécules aériformes ou à l'état de vapeurs. Ces deux sens sont ainsi des touchers moléculaires , ou qui examinent les corps dans leurs paiticules les plus subliles. Le goût étant relatif à' l'appétit et aux sensations toutes physiques, il a beaucoup d inîluence sur les actes des ani- maux , et il est en quelque sorte le régulateur de leurs mouvemens. Consultez Tarlicle Sens. Le principal organe du goiit est la langue et l'entrée du pha- rynx , dans tous les aniuiaux pourvus de deux ordres de nerfs , comme sont les mammifères, les oiseaux , les reptiles et les poissons. Ce sont aussi différentes parties de la bouche des autres animaux. Lorsque le goxU exécute ses fonctions , les pa- pilles nerveuses se redressent , entrent dans une espèce d'é- rection, d'excitation, de même que dans les autres sens. Plu- sieurs parties de la bouche jouissent d'ailleurs d'une faculfé particulière pour goûter. Ainsi , le palais dislingue surtout la saveur de la belladone; la luette, celle de la pimprenelle et de la moutarde ; Tœsophage , celle de l'absinthe. Ainsi , la langue n'est pas la seule partie qui perçoive les saveurs ; ce- pendant elle porte un grand nombre de papilles nerveuses , tantôt coniques, fongiformes , tantôt tronquées et très- pe- tites, etc. Ce sont les nerfs de la cinquième et de la neuvième paire qui servent aux organes du goût dans l'homme et les quadrupèdes, ou les glosso-pharyngiens. La mollesse de ces organes, leur humidité habitael!e,lesren- dent surtout capables de percevoir les saveurs. En effet, une iangue sèche et un corps sapide parfaitement sec, ne donnent aucune autre sensation que celle du tact ordinaire ; on ne goûte point alors , car il faut que les molécules sapides puissent se délayer dans l'humidité , et pénétrer dans l'organe spongieux du goût qui s'en imbibe , et qui les savoure avec réflexion ; mais dans tous les animaux , la bouche est humectée d'une liqueur salivaire , ou bien l'animal est destiné à sucer des liquides, comme la puce , la mouche , etc. Ilparoit encore que la perfection de ce sens dépend beau- coup de la finesse du toucher ; car les animaux herbi- vores, les oiseaux et les poissons, chez lesquels l'organe da tact est peu sensible, onxXtgout moins délicat que les autres animaux, et surtout les espèces carnivores. Cependant beau- coup de quadrupèdes herbivores distinguent facilement à l'o- dorat et au goiït les plantes qui leur conviennent , et celles qui leur sont nuisibles , ce qui annonce assez de délicatesse dans 334 ^' O V ces sens. C'est même sur les fonctions de ces organes que repose en partie leur instinct. D'ailleurs, on a remarqué chez les ruminans, au voile du palais, un organe qu'on a supposé très-sensible pour le godi et capable de faire discerner les di- verses saveurs des plantes d une prairie. V. le Mémoire de Ja- cobson , chirurgien , dans le compte rendu des luavaux de VAcad. des Sciences^ 1816. Chez les peuples sauvages , le sens du goût est moins déve- loppé que dans les nations civilisées, et il en est de même de l'organe du toucher. Les peuples des pays très-froids sont particulièrement peu sensibles aux odeurs, aux saveurs comme au toucher. Sans doute ces sens influent beaucoup sur l'é- tendue de l'esprit, néanmoins celui du goût est presque tout physique ; car on observe communément que les hommes gourmets et délicats, chez lesquels ce sens est très-développé, ont l'esprit moins étendu et moins perfectionné que les au- tres, pour l'ordinaire. Le sens du goitt reçoit un grand nombre de modifications de la part du principe interne de la vie. Le même objet nous paroît plus ou moins savoureux , plus ou moins agréable, sui- vant la faim, la soif, le bon état de l'estomac , etc. Le goût se vicie dans les maladies , dans l'état de saburre des premières voies. Les alimens qui plaisoient au commencement du repas répugnent lorsqu'on s'en est rassasié. La maladie appelée le pica déprave tellement ce sens , que les filles ou femmes chlo- rotiquesquiensont attaquées avalent de la terre , du plâtre , du charbon , du bois, de la cire , et autres objets aussi peu nourrissans et sapides. J'en ai vu qui avaloient le sel par poi- gnées. L'habitude a surtout la plus grande influence sur les organes du goût. On s'accoutume à manger les matières les plus désagréables à ce sens. D'ailleurs, chaque animal a son goût approprié à ses besoins, et Ton voit des espèces se nour- rir de ce qui seroit poison pour toute autre. Les Siamois man- gent avec délices les œufs couvés (Laloubère, ^mm, toni. i ). La moutarde , le fromage passé , l'ail , le poivre , etc. , sont des nourritures qui répugnent au ^om^ naturel; cependant on s'y façonne aisément. L'enfant rejette toutes les saveurs for- tes , et ne reçoit que les douces ; mais il peut aisément s'ac- coutumer aux premières. Peut-être ces sensations violentes influent-elles sur le caractère. On remarque, en effet, que les peuples féroces et les animaux les plus farouches vivent de chair, de sang , et d'autres alimens dont la saveur est forte, tandis que les nations qui vivent de laitage , de légumes et d'autres nourritures douces, ou même insipides, sont natu- rellement tranquilles, simples et bonnes. Les Tartares se gorgent de chair crue , boivent le sang de leurs chevaux , G 0 U 33^ s'enivrent d'eau-devie de grain , et font grand usage d'assai- sonnemens acres; aussi ce sont les plus barbares des peuples. Les Indiens, si doux, si humains, si sensibles, vivent de lé- gumes, de riz , de fruits et de lait. On retrouve la même dif- férence entre les quadrupèdes , les oiseaux carnivores et les herbivores. On pourroit peut-être juger du caractère dun homme par la nature des alimens qu'il préfère. De même qu'après une lumière vive, les lueurs foibles eont inapercevables-, ainsi les saveurs légères ne sont pas sen- sibles après les saveurs corrosives et violentes. Cette propriété est générale dans tous les sens. L-'organe du goût peut aussi remplacer le toucher dans quel- ques cas-, il a même une plus grande délicatesse que lui. D'ail- leurs , la réunion de ces deux ordres de sensations dans le même organe , produit des idées mixtes ou doubles qui font reconnoître les objets sous un point de vue plus exact et plus parfait. Dans les diverses classes d'animaux, les organes du goût va- rient. La langue des chats, des tigres et des lions, a des papilles très -nombreuses et pointues, qui la rendent rude comme une râpe ; elle écorche en léchant ; celle des roussettes et des civettes est faite de même , car tous ces animaux aiment sucer le sang. Les oiseaux de proie nocturnes en ont de sem- blables. Les langues de cette classe d'animaux sont peu sen- sibles , leur goût est peu développé , car leur bouche ou bec est garni de parois dures ou cornées. Il en est à peu près de même dans beaucoup de reptiles ; leur langue est lisse pour l'ordinaire, elle est souvent enduite d'une liqueur gluante qui en émousse le tact. Chez les poissons , l'organe du goût i^àroii très - peu perfectionné, car plusieurs espèces ont la bouche garnie de dents jusque sur la langue , le palais, la gorge , et même indépendamment de cette conformation , l'eau passe sans cesse dans leur gueule pour se rendre aux branchies. Les organes du goût dans les mollusques , sont très-gluans et peu susceptibles d'une grande activité. Ceux des insectes doivent (être plus actifs , car ces animaux semblent jouir d'un goût assez délicat; les espèces qui sont pourvues de trompes ont, à ce qu'il paroît , ce sens beaucoup plus développé que les espèces armées de mâchoires. Nous ne pouvons pas apprécier d'une manière exacte la faculté de goûter dans les vers et les zoophy- tes, parce que ces animaux sont trop éloignés de notre orga- nisation ; nous n'aurions que des conjectures à présenter à ce sujet ; mais il nous paroît démontré qu'ils ne manquent point de ce sens, et qu'ils l'ont peut-être plus exquis que d autres espèces d'animaux plus parfaits. L'estomac du polype et les bords de son orifice , sqs bras ou tentacules , semblent non- 33G G 0 U seulement toucher," mais encore gojîfer les corps, puisqu'ils rejellent ce qui n'est pas susceptible de les nqurrir. C'est donc une sage et admirable prévoyance de la nature d'avoir placé à la porte du canal alimentaire une sorte de juge qui sache distinguer le bon du mauvais, et prévenir par un ins- tinct plus sûr que le raisonnement, les funestes effets qui ré- sulteroient de l'introduction des corps non nutritifs ou dange- reux. Le guiîl a été tellement disposé, que la plupart des poi- sons lui répugnent naturellement par leur saveur soit corro- sive , soit nauséeuse , soit dégoûtante. L'enfant , l'animal qui viennent de naître , ont le goûl aussi sûr , et peut-être même plus fin ou moins dépravé que dans râe;e fait ; ils rejettent par instinct les matières qui ne leur conviennent pas. Pourquoi la plupart des plantes vénéneuses ont-elles une saveur si rebu- tante i" Pourquoi la plupart des nourritures ont-elles des sa- veurs douces, sucrées, agréables? Pourquoi les substances minérales qui ne peuvent pas alimenter sonl-oUes privées de saveurs , ou n'en ont-elles que de corrosives ou d'insuppor- tables au goiU F Certainement je vois une prévoyance , un but que de très-rares exceptions ne détruisent pas , puisque le gé- néral confirme partout cette cause finale, si nécessaire à l'exis- tence des êtres créés. Consultez les articles Sens, Toucher, Odorat, etc. (virey.) GOUTEUSE ou GUTTE. C'est le stromhus srorpiurus de Linnseus. (desm.) (GOUTTE BLEUE. C'est une coquille appelée voluta ispidula , par Linnaeus. (desm.) GOUTTE D'EAU. Les lapidaires désignent sous ce nom une variété de Topaze blanche ou incolore , qui est apportée du Brésil, (desm.) GOUTTE D'EAU. Coquille du genre Buli.ée , BuUa ampulla , Linn. (desm.) GOUTTE DE LIN. V. Cuscute, (b.) GOUTTE-DE-SANG. L'on donne ce nom , dans quel- ques endroits, à I'Adonfde d'été {Adonis œstwaUs'). (ln.) GOUTTIERE. C'est le nom donné , par Geoffroy , au hourUer lisse de mon Entomologie. Cet insecte est tout noir et tout lisse , sans lignes élevées , ni stries. Les élytres sont cha- grinées d'une infinité de petits points ; du reste , elles sont unies , et ont seulement pour rebord une espèce de gouttièie bien marquée ; ce qui a fait donner le nom de Gouttière à cette espèce. On la trouve dans les bois humides , sous les troncs d'arbres pourris et dans les excrémens humains, (o.) GOUTTIÈRE. C'est le murex LuffoniusAc Linnseus. F. au mot R.OGHER. (b.) E. 1 y7. cw///////// G O U 33^ GOUTTIÈRES (vénerie'). Sillons dont le bois du m/, du chewexdl et du daim est rayé ; on les appelle aussi canaux, (s.) GOUVERNEUR. Nom vulgaire d'un Cône , Conus au- ùemaior. (desm.) GOWRY. Dans Edwards , c'est le Jacobin, (s.) GOWRY. Nom anglais des coquilles dugenre Porcelaine. (desm.) GOYAYA-RANA. Les Garipous nomment ainsi un ar- bre dont le fruit approche beaucoup du citron pour la forme , et dont 1 odeur est celle du Basilic : c'est le catinga moschata a Aublet. V. Catingue. (ln.) GOUYAVIER , GOYAVIER ou POIRIER DES IN- DJL^ Psidium, Lmn. {Irosandrie monogynie.) Genre de plan- tes de la tamille des myrloïdes, qui se rapproche des myrtes et des jamboisiers. Ses caractères sont : un calice à quatre ou cinq divisions, muni de deux écailles à sa base ; une corolle formée de quatre ou cinq pétales concaves , ovales , et une fois plus grands que les découpures du calice ; de nombreuses étamines et un ovaire inférieur surmonté d'un style simple, et à stigmate obtus. Le fruit est une baie sphérique ou ovoïde couronnée parle calice, et remplie d'un grand nombre de petites semences , qu'entoure de toutes parts une pulpe suc- culente , et très-agréable à manger. " Le genre Nelite , autrement appelé Décasperme, a été établi à ses dépens. Les gouyaviers sont des arbrisseaux exotiques, plus ou moins élevés , à feuilles simples et opposées , et a fleurs axillaires. Il y a le Gouyavier commun ou blanc, Psidium pyrife- ram, Linn., figuré pi. E i de ce Dictionnaire, qui croît aux Indes occidentales et aux Antilles. Sa hauteur est de dix a douze pieds. Son tronc se divise en plusieurs branches gar- nies de teuilles ovales, oblongues, pointues, dun vert clair et marquées en dessous de nervures saillantes. Ses fleurs sont blanches , et presque aussi grandes que celles du coigna^- sier; elles produisent des baies de la grosseur d'une petite noix, à peuples rondes, couronnées comme une nèiie , d abord verdâtres et acerbes, mais prenant une couleur jau- nâtre et une saveur douce en mûrissant. La pulpe que ces baies renferment, est blanche ou couleur de chair, succulente, ayant quelquefois le parfum de la framboise ou de la fraise. L'on cultive cet arbrisseau dans les Deux- Indes, pour la bonté de ses fruits, qui, quoique astringens, sont aussi agréables tjue sains, surtout dans leur parfaite maturité. Ils 338 G R A portent le nom de gouym>es. On les mange crus ou en compoti». On en fait aussi des gelées et des pâles excellentes, qui se gar- dent long-temps, et qu'on envoie en Europe. Les semences mêlées à la pulpe, ne se digèrent point ; les hommes et lesani- maux les rendent entières, et elles conservent toujours leur tacuUé végétative. Aussi le gouyavier se multiplie-t-il prodi- gieusement dans son pays natal. On est souvent obligé de Tarracher. Cependant il ne réussit pas également bien partout. Sa présence indique en général un bon terrain. Cet arbrisseau çst naturalisé depuis quelque temps au midi de la France. Son bois est bon à brûler ; on en fait d'excellent charbon pour les forges. Le G ou\AV 1ER SAUVAGE, PsicUiim pumifevum ^ Linn., vuX- gairement g-ow/m'/e/' rcif/^e, gouyavier des savanes. Il croît dans les mêmes pays que le précédent, auquel il ressemble beau- coup, et dont il est peul-.ilre le type ou une variété. Ses feuilles sontplus en pointe, ses fruits plus arrondis et moins gros. Le (ioUYAVIER A FEUILLES ÉTROITES ET COTONNEUSES EN DESSOUS, Psidium angiislijolium, Lam. C'est un petit arbris- seau d'une forme agréable , qu'on trouve dans les Indes orientales. Le Gouyavier aromatique, Psid/umaromafîaim, Linn. Ar- brisseau de cinq ou six pieds, dont les branches sont rameu- ses et cassantes, et les feuillesd'un vert jaunâtre, oblongues, pointues et bosselées. Il croît à la (iuyane et dans l'île de Cayenne, où les habitans le nommenl n'trunne/le. On multiplie en général les gouyaviers par leurs graines. Ils aiment une terre riche. Dans la partie australe de l'Eu- rope, on peut élever le gouyavier commun en pleine terre. Dans le Nord, il demande à être mis, en hiver, dans une serre sèche ou chaude. S'il est conduit avec soin, il portera, dans noire climat , des fleurs et des fruits presque aussitôt que dans son pays natal, c'est-à-dire , à l'âge de quatre ou cinq ans. (d.) Gsertner a rappelé le genre giiaiava de Tournefort , pour séparer la première espèce de gouyavier des autres, à qui il a conservé le nom de psidimn. Voyez la Carpologie de cet au- teur, pag. i85 du premier vol. (b.) GOYAVIER (Petit). V. Mouciierolle. (v.) GOZARA. Nom de la Muscade, à Ternate. (lîj.) GOZDZIK. Nom des Œillets, en Pologne, (ln.) GRAAB-EL- ZAHARA. Mots arabes, qui signifient corbeau du désert. Le docteur Shaw ( Travch of Barbary , pag. aSi) rapporte que, dans les déserts de la Barbarie, l'on trouve un corbeau un peu plus gros que le corbeau com- mun , et dont le bec et les pieds sont rouges. Poiret en fait Tx E N 339 aussï mention {^Voyage en Barbarie , tom. i , pag. 270) ^ comme d'une espèce qui existe du côté de Constanline , et vers le désert de Sahara. Mais ni l'un ni l'autre de ces deux voyageurs dans la partie septentrionale de l'Afrique , n'a décrit cet oiseau ; en sorte qu'il est fort douteux que ce soit vraiment un corbeau : S\\3iW présume même que c'est uu grand coradas. (S.) GRAAKE. Le Choucas, en Suisse. V. ce mot , article Corbeau, (s.) GRAB , GRABINA , GRABYSNIK et GROB. Divers noms du Charme, dans l'Ukraine et en Pologne, (ln.) GRAB EAU. Terme du commerce d'épiceries, qui signifie ies frr.gmens , poussières , criblures et autres rebuts de dro- gues , telles que séné ^ quinquina^ rhubarbe , etc. Par les sta- tuts de la corporation de» épiciers - droguistes, la vente de ces matières leur étoit permise en substance , mais non pas en Grabeau ; celle-ci leur éloit interdite, (s.) GRABEKRAUT. Un des noms allemands de I'Absinthe, Arlernisia absinlhiuni. (L^^) GRABOLUSK ou GRABULUSK. Nom polonais du Cassenoix. (v.) GRACCUS ouGRACCULUS. Nomslatîns du Choucas. La dénomination Gracculus a été appliquée, par plu- sieurs naturalistes , à d'autres espèces d oiseaux. Belon l'a donnée au Freux; Moehriiig au Fou deBassan; Willughby, avec l'épithète palmipes ^ au NigaXJD ; et Linnœus , arec le surnom de cristatella , au Merle huppé de la Chine, (s.) GRACE DE DIEU DES ALLEMANDS. C'est le géranion des prés , Géranium pralense , et quelquefois la GrATIOLE OFFSCmALE. (LM.) GPiACïÎ. Le pois cultivé , Pisum satii'Um , est ainsi nommé en lllyrie , en Esclavonie , etc. (ln.) GRACKÎA. Nom italien des Corbeaux, (desm.) GRACILtA. Famille de mammifères, établie par lUiger ( Prodr. mamm. ) et qui renferme les genres Mangouste , Moufette , Marte et Loutre, (desm.) GRACILIPÈDES. Oiseaux à pieds grêles, (v.) GRACILÏROS TRES. Oiseaux à bec grêle, (v.) GRACIOLI ou BON CHRÉTIEN D'ÉTÉ. Sorte de grosse Poire d'été , lisse et jaunâtre, (ln.) GRACULA. C'est, dans Linnœus, le nom générique des Mainates, et dans le Règne animal , celui des Martins. (v.) GRADIEL. Nom du Carthame officinal, Caiih. tinc- iorius , en Espagne, (ln.) GR.ADOS. Petits poissons , dont l'un paroîî appartenir au genre Clupée , et l'autre i^tre le Cyprin ablette, (b.) Ho G R A GRADULE , GUmarlum , Web. et Moli, Genre de plantes de la fanilUe des mousses , quatrième tribu ou sec- tion : les diplopogones munies de deux périslomes. Il diffère des Hypnes par les cils du péristome interne , «gaux entre eux et réticulés. 11 renferme deux espèces qui ont été placées parmi les Leskées par quelques botanistes.(P. B.) GR/ffiBLVD. Le Grand platstmn , Plantago major , est ainsi nommé en Suède et en Danemarck. (ln.) GRtSEDSURA. Nom du Grand plantain , en Islande. (LN.) GRtÏENAUGE. C'est la Noix vomique , en Allemagne. (LN.) GRjffiN. Le MÉLÈZE porte ce nom , en Allemagne, (ln.) GRj^N et GRIEN. Ce sont deux noms vulgaires alle- mands du Raifort , Cochhana unnomcea. (LN.) GRtIENHOLZ , GRiffiNBAUM. Deux noms alle- mands de TEpicia. (ln.) GR^SL\. La Zostère majiine porte ce nom , en Suède. (LN.) GR.'ff^SLOEK. C'est , en Suède , le nom de la Civette , AVàum chanaprasum , nommée grœsloeg en Danemarck. (ln.) GRAFFE. Nom donné à la girafe par Marc-Paul, dans sa JJescriptwn drs Indes orientales, (desm.) GRAFFIONË. En Italie , on nomme ainsi une sorte de Cerise sauvage , dont le jus est presque noir, (ln.) GRAILLANT. C'est la Corneille corbine. (s.) GRAILLE , GRAILLOT. Noms anciens de la Cor- neille CORBINE. (V.) GRAÎLLOT. C'est, en Provence , le nom de la Cor- neille. F. aussi le mot Graille, (v.) GRAIN. Sorte de Fruit. V. ce mot. C'est le Carïope de Richard, (b.) GRAIN D'AVOINE. Coquille du genre Bulime de Bru- guières, appelée ainsi par Geoffroy, à raison de saforme et de sa grosseur. C'est un Maillot de Lamarck. (b.) GRAIN DE MILLET. Joblot donne ce nom à la Cypris coquillière. (b.) GRAIN D'OPiGE. Coquille du genre Bulime. (B.) GRAINE. Expression générique donnée à tous les corps susceptibles A' ei^olution , mais plus parîiculière4nent aux se- mences des végétaux, dans lesquels elles v;»rient parles for- mes et les couleurs, et que nous allons considérer dans leurs usages généraux dans les arts, l'agriculture et le jardinage, en voyant au mot Semence tous les détails de physiologie ? G R A 341 qui intéressent singulièrement la botanique, dans l'éiai ac- tuel des connoissances acquises sur ces organes reproducteurs des végétaux. V. aussi le mot Fruits. Les graines , considérées dans leur application aux besoins des bommes , sont un objet de la plus grande importance : elles nourrissent presque tous les peuples : celles des graminées et des légumineuses sont essenlîellement alimentaires; et celles des labiées el des omhellées sont plus abondantes en huiles fixes et volatiles, et en arôme ; la nature les répand avec profusion, pour qu'il s'en trouve assezi^our aliiiienter les animaux, et assurer la permanence des espèces végétales; les différentes formes qu'elles affectent contribuent à leur dissémination; celles qui habitent les fleuves et qui doivent voguer sur les eaux, sont creusées en nacelle; d'autres, destinées à voyager dans les airs, sont ailées et plus légères ; celles qui doivent naître sous les rameaux d'où elles tombent, sont lourdes, dures, féculentes, cornées ou osseuses ; telles &on\. les graines des arbres fruitiers de tous les climats, et celles des plantes les plus utiles, comme le blé, le seigle, l'orge, les haricots, l'asperge. Il est digne de remarque qu'à mesure que les cfForls de Ihomme parviennent à rendre une plante sauvage plus potagère , à lui acquérir de la succulence et des qualités ali- mentaires, ses semences perdent la faculté de pouvoir s'échap- per dans les airs, et d'aller se fixer ailleurs; telles sont celles de l'artichaut et du cardon , dans lesquelles la culture a affoi- bli les aigrettes et soies volatiles, comme pour mieux les as- servir aux besoins de l'homme. 11 en est de même de plusieurs graminées^ qui, dans l'état de nature, sont légères et volati- les , et que la culture a rendues lourdes et sédentaires , en leur donnant plus de qualités nutritives. Enfin, d'autres semences destinées à prendre racine sur les végétaux dont les individus qu'elles procréent sucent la substance, sont visqueuses, de ma- nière qu'elles s'attachent facilement aux branches des arbres, aux pieds et au bec des oiseaux, qui les déposent sur \e& ra- meaux des arbres voisins. Exemple : celles du gui ( viscum allmm) , arbre parasite. Les (^m//2otagèresne portent pas \e\its grai- ««la première année qu elles ont été semées. Celle dénavets, de toutes les variétés, est d'un brun foncé, vif, bien lisse à sa surface ; jetée sur les charbons ardens , elle doit pétiller et s'enflammer aisément. Ce double effet diminue à mesure qu'elle s'éloigne de sa récolte. Un autre moyen de s'assurer de la nouveauté de cette graine , comme de toutes les semen- ces émulsives , c'est de l'écraser sous Tongle ; elle produit une quantité d'huile assez remarquable. A mesure qu'elle vieillit , cette huile s'épaissit , et quand elle a perdu sa qualité germinative , elle n'en rend plus du tout ; la substance Intér rieure, de blanchâtre qu'elle étoit, devient d'un jaune roiix; celle qui n'a pas atteint sa maturité est d'une couleur fiiuve , et au lieu de se foncer avec le temps, elle jaunit et perd dç son éclat. , - Les graines dfi toutes les variétés de choux se ressemblent à peu près entre elles; leur analogie avec celle des pa vêts est si marquée par leur forme et leur constitution , qu'on peutji a la faveur des mêmes moyens, parvenir. à juger leur qualité» Quoique les graines émulsives aient l'avantage de conserver long-temps la propriété germinative , leur tendance à rancir exige de n'employer ,que les plus nouvelles, . On ne peut ni à l'inspection, ni au goût, décider la qua-r lilé-de la graine des carottes ; mais elle réunira les conditions exigibles dès qu'elle aura du poids et un peu d'épaisseur » qu'elle se détachera aisément par un léger frottement des poils ou barbes dont elle est (lérissée; sans cette attention.^ G R A 363 plusieurs graines se sèment par paquets ; il y a des places qui en ont trop , tandis que d'autres n'en ont pas assez. Sa cou- leur est dun gris-de-lin terne ; quand elle est tant soit peu jaunâtre, elle n'en est pas moins bonne, pourvu quelle ait un montant vif et parfumé , dans lequel on saisisse distincte- ment l'aromate de la racine. Ce n'est guère que sur la bonne-foi des marchands qu'on peut prendre la graine de betterave , à cause de sa ressem- blance parfaite avec celle de poirée. Cependant on peut dire que cette graine est plus grosse, mieux nourrie que celle de la poirée; son volume doit approcher de celui d'un moyen pois. A l'égard de la graine de panais, sa forme est un peu aplatie; ce- pendant en la pressant dans les doigts , on sent l'existence de l'amande plus ou moins renflée. Elle est jaunâtre , et présente à sa concavité une couleur mordorée : quand elle est nou- velle, son odeur est forte et très-aromatique ;mais cette odeur se conservant plusieurs années , quoique à un moindre degré de force à la vérité , il esl très-difficile de reconnoître quand CQ\iQ graine est vieille ou nouvelle. Il est très-difficile , pour ne pas dire impossible , de distin- guer à .l'inspection, la graine d'ognon vieille d'avec la nou- velle; le seul caractère que Ton puisse indiquer, c'est que la nouvelle est d'une couleur noire très-foncée, qui' a quelque chose de vif et presque- de^ brillant , tandis que la couleur de la.yieille graine est moins vive , plus terne. Elleperd aussi en vieillissant ,.une partie de ce goût et de cette odeur alliacés , que les organes exercés saisissent facilement quand elle est' nouvelle. Mais ces caractères étant insuffisans, on est obligé^ de s'en rapporter aveuglément à la bonne foi du marchand. Les semences des fruits mous et pulpeux qui appartiennent, parexemple, à la famille ides cucurbitacées y doivent être choi- sies jparmi ceux qui ont passé le terme de' la maturité , vu que letir chair .est destinée à perfectionner la semence. Ainsi le jardinier doit prendre dans la melonnière la semence des me^' Ions qu'on a laissés pourrir exprès , parce qu'elle produit or-; dinairement un fruit qui à plus de qualité, et qu'elle se con- serve-plus long-temps. • 11 arrive, souvent que quand on n'a pas recueilli sur son- propre fonds, la graine des prairies naturelles, et qu'on est obligé. d'en acheter, on court les risques de n'avoir qu'un restede fonds de grenier, de couvrir son terrain- dé mauvaises herbes; et ce n'est pas sans dfeis soins et des frais ^ qu'on vient à bout , par la suite , de les détruire. Pour se, procurer de la graine Ae bonne qualité y ce n'est jamais sur le premier foin qu'il faut la faire cueillir , mais bien sur le sejcond ; elle est plus mûre , et par conséquent mieux nourrie. Dès que l'herbe 364 G R A est près d'être fauchée, on coupe les sommités de la plante , qu'on jette dans un sac ; on les étend sur une toile pour les faire sécher au soleil; on les bat avec précaution, et on garde la graine dans des sacs bien fermés , jusqu'au moment des semailles. Cette méthode, quand on peut l'employer , est de beau- coup préférable à l'usage de prendre des graines de prairies , sous les tas de foin ; outre qu'elle produit des graines plus mûres et de meilleure qualité , elle laisse encore au proprié- taire , la facilité de ne faire ramasser que celles des plantes de son pré , qu'il juge les plus avantageuses à multiplier, et les plus convenables au terrain qu'il veut ensemencer. Cet objet est d'une grande importance, et il seroit à désirer que les propriétaires s'attachassent à reconnoître d'une manière précise , la qualité des diverses plantes qui composent les prairies, pour pouvoir faire détruire celles qui sont nuisibles ou peu productives , et multiplier au contraire les bonnes espèces. 11 n'est pas facile de prescrire quelque chose de positif sur la quantité de semence qu'on doit répandre par arpent ; elle dépend de la qualité du terrain , de la nature de la plante, et de l'usage qu'on veut en faire. Nous ferons cependant une remarque ; c'est que , pour les plantes à prairies , il n'y a pas autant d'inconvéniens à employer un peu trop de semences, parce que le fourrage en est plus fin et infiniment meilleur. En général , les plantes vivaces demandent à être semées plus clair que les annuelles , et elles doivent l'être d'autant moins , qu'elles sont plus vivaces. La graine de pré nouvelle est tou- jours ordinairement préférable à celle de deux ou trois ans. Il existe un grand nombre de méthodes pour récolter les graines des plantes qui composent les prairies artificielles ; celle qui paroît la meilleure , consiste à les cueillir un peu avant leur maturité, à choisir celle qui provient de la seconde coupe pour la luzerne , ainsi que pour le trèfle , et celle de la première , pour le sainfoin. La graine de luzerne doit rédéchir une couleur jaune très- éclatante, et avoir beaucoup de pesanteur ; elle est détério- rée.dans ses qualités, dès qu'elle est verdâtre ou noirâtre : il en faut vingt livres par arpent , plus ou moins , suivant le sol. Celle de sainfoin doit être d'un jaune doré, ou d'une couleur un peu rembrunie , mais brillante ; et l'amande tirée de sa coque , dans laquelle on la vend toujours , doit être d'un jaune clair, et fléchir plutôt que de se casser sous la dent : lors- qu'elle est verte ou noire , c'est la preuve qu'elle a été récol- tée avant sa maturité , ou qu'elle est vieille : il en faut cent vingt-cinq à cent cinquante livres par arpent. Enfin, le trèfle G R A 36$ de deux ans est celui qui produit la meilleure semence ; elle est d'une couleur vive , brillante, composée partie àe graines d'un jaune clair, et partie d'une jolie couleur violette ; elle se ternit , et rougit en vieillissant ; elle lève encore deux à trois ans après sa récolte ; il en faut quinze à vingt livres par arpent. Si on veut conserver de belles races de fleurs , et acquérir des variétés intéressantes , il faut apporter un grand soin au choix de ces graines. Dans toutes les espèces dont les fleurs doubles ou semi - doubles produisent de la semence , il ne faut jamais recueillir celle des pieds simples , détruire ceux- ci au contraire. Celui qui semeroit des graines d'oeillets , de balsamines , et autres récoltées sur des pieds à fleurs simples , n'obtiendroit presque jamais de fleurs doubles. Dans celles dont les pieds simples portent seuls de la graine , il faut tou- jours choisir les plantes les plus fortes, les plus vigoureuses , les couleurs les plus vives, les plus tranchées j les panaches les plus agréables. Le semis est le grand moyen de gagner des variétés , et d'obtenir des fleurs doubles. La doublure parmi les fleurs n'est autre chose que le changement des étamines en pétales ; aussi a-t-on remarqué que les fleurs les plus sujettes à doubler, sont celles qui ont le plus grand nombre d' étamines, comme les rosacées , les renoncules. Ces fleurs , qui font le charme des amateurs , sont regardées par les botanistes comme des monstres par excès. A force de cultiver, de iemer une graine , on parvient à créer ces belles fleurs que nous possédons. Ne nous lassons pas de semer , c'est le moyen d'opérer les plus belles métamorphoses. C'est à cette bonne pratique que nous devons la diversité merveilleuse qu'on admire dans les ja- cinthes , dans les tulipes , dans les narcisses , les anémones , les auricules, les primevères, les œillets, etc. Le choix des graines d'arbres mérite une grande attention ; il faut que ces graines soient bien mûres, nouvelles , et bien fournies , autant que possible , par des arbres qui aiertt atteint le maximum de leur force , parce que les premières semences produites, parde jeunessujets, sont souvent fausses. Celles de quelques espèces, telles que l'orme, les érables, le hêtre, de- mandent à être mises enterre aussitôt leur maturité; le plus grand nombre veulent être semées au printemps ; l'exposition du levant ou du nord est la plus favorable ; elle est même nécessaire pour les pins, sapins, mélèses, et pour tous arbres verts en général. Comme plusieurs espèces ne germent pas la première année, on ne doit jamais se presser de retourner un semis d'arbre. 366 G R A Les semis sont, comme l'on sait, la voie la plus com- mune par laquelle les arbres se naturalisent , se multiplient et diversifient leurs espèces; mais la foiblesse des sujets et la disposition qu'ils ont à dégénérer, viennent souvent du dé- faut de maturité des semences ; il faut donc les laisser mûrir sur l'arbre , avoir grand soin , pour les pommes et les poires, de ramasser dans un coin du fruitier, celles qui pourrissent , pour en tirer les pépins, toujours préférables à ceux qu'on recueille sur la table , ou qu'on va chercher au pressoir. On doit choisir les noyaux, les amandes, sur des sujets et- cellens , et dont les fruits ont passé le terme de la maturité. On les conserve en lieu frais dans du sablon fm ou de la terre sèche et tamisée. Vers le mois de décembre , on les en retire pour les mettre stratifier dans une cave , une orangerie ou autre lieu, dont la chaleur soit douce et tempérée -, et en avril , on plante ces noyaux ou amandes dont le germe est alors dé- veloppé , dans le terrain où ils doivent s'élever. Il faut con- server les noix , les châtaignes dans leur brou jusqu'au mo- ment de leur plantation. Lorsqu'on se propose de récolter des graines de pin, il faut, en général, recueillir les cônes vers le mois de mars ; ils doivent passer l'hiver sur l'arbre pour acquérir leur maturité : le moyen d'en.retirer la graine, consiste à mettre ces cônes trem- per dans l'eau, et à les exposer au soleil; les écailles se sou- lèvent, et alors les57'a/«« tombent aisément. On les rassemble sur un drap ou autrement; mais il faut bien se garder, comme le font souvent ceux qui les vendent, déporter les cônes au four , pour en retirer plus aisément la graine. Ce procédé , quoique le dernier à employer , devient néanmoins nécessaire dans certaines années; car souvent l'instant favorable pour semer les ^/«//le* d'arbres est arrivé avant que nous ayons eu la chaleur suffisante pour faciliter l'entier dépouillement du cône, ce qui force à recourir à une chakur artificielle , mais qu'on ne sauroit graduer avec trop de soin : autrement ces graines ne lèvent point, ou ne donnent que des produits chélifs et languissans. Toutes les espèces de graines d'arbres dont la récolte se fait avant l'hiver, doivent être placées en un lieu frais , mais non humide, jusqu'au moment où on doit les confier à la terre. On reconnoît la bonne qualité àes graines d'arbre rési- neux , à une amande blanche et onctueuse , d'un goût assez agréable, quoique un peu fade dansla plupart des pins, quand lent graine est nouvelle. Celte amande a un goût de rance bien sensible dans les graines vieilles. Aujourd'hui que la greffe est devenue presque le seul G R A 36; moyen employé poarmultiplier nosbonnes espèces de fruits, on s'occupe peu (trop peu peut - être ) du semis des pépins et des noyaux de ces délicieuses productions de nos jardins : ce seroit sans doute le moyen d'ajouter encore à leur perfection, et de trouver de nouvelles variétés intéressantes. 11 est vrai que ces semis deinandent beaucoup de soin, de temps et de pa- tience ; mais est-ce une raison pour y renoncer entièrement ? Ne seroit on pas bien dédommagé de ses peines et de son attente par la découverte de nouvelles espèces qui le dispute- roient enbonlé à celles que nous possédons déjà, ou qui, peut-être, les surpasseroient, et ajouteroient encore à nos ri- chesses en ce genre? Parce que nos ancêtres ont beaucoup fait pour nous, il semble que nous n'ayons plus rien à faire pour nous-mêmes, ni pour nos descendans: c'est fort mal rai- sonner. Il seroit donc à désirer que quelques personnes s'oc- cupassent des semis de pépins et de noyaux d'arbres fruitiers, dans une autre vue que celle de se procurer des sauvageons ou sujets pour la greffe ; ce qui est le seul but que tous nos pépiniéristes se proposent dans ces semis. Mais un autre objet d'un intérêt encore plus majeur, et qui devroit fixer l'attention des propriétaires, c'est la multipli- cation en grand par la voie des semis des arbres forestiers et d'alignement , et la formation des pépinières de ces espèces. La diminution des bois a suivi en France, depuis quelques an- nées, une progression si rapide et tellement disproportionnée aux repeuplemens qui ont été pour ainsi dire nuls, qu'il en résultera nécessairement les plus grands maux, si on ne s'em- presse d'y porter remède. Que de nombreuses éducations d'arbres sur toutes les parties du territoire de la France, nous donnent bientôt l'espoir de voir se réparer une partie de nos pertes. Mettons autant de zèle et d'activité à semer et à re- planter, qu'on en a mis à détruire et à abattre. On trouve aux articles particuliers des différentes es- pèces d'arbres , tant indigènes qu'exotiques , les indica- tions propres à guider ceux qui voudront les multiplier, et nous y renvoyons le lecteur, (parm.) GRAINES DES MOLUQUES, Granum.mohccanum, R/iumph. 6, t. 4-2. Ce sont les Graines du croton tiglium, L. F. Croton. (ln.) GRAINETTE. F. Graine d'Avignon, (ln.) GRAINS. Sous ce nom sont comprises toutes les semences farineuses; mais on ne conserve cette dénomination qu'à la riche famille des gravnnées , à ces végétaux par excellence, qui fournissent à tous les peuples de la terre, ainsi qu'aux 368 G R A animaux qui partagent nos travaux , leur nourriture fonda- mentale et une partie de leur boisson. Ces plantes ne croissent spontanément en aucun endroit, pas même dans leur pays natal. Partout il faut les cultiver, et leur produit est toujours en raison de la qualité du terrain qu'on leur donne, et des soins qu'on en prend au moment où ils germent, pendant qu'ils végètent, et jusqu'à leur parfaite maturité. Nous ne nous arrêterons à aucune description de ces végé- taux, ni à calculer le nombre de leurs variétés connues. Ce seroit s'engager dans une immense nomenclature , que de vouloir même se borner à en indiquer les plus essentielles; il suffit seulement de savoir qu'ils couvrent alternativement les meilleures terres labourables, que la plupart prospèrent dans tous les climats , que leurs cultures peuvent se succéder dans le même sol, et que si le fonds du terrain est trop riche , ou peut le châtier en y employant de préférence une espèce plutôt qu'une autre. Telles sont, en abrégé, les vérités les plus essentielles qu'on peut présenter sur les grains. Nous aurions désiré pouvoir établir avec la même préci- sion, le rapport àesgrains comparés les uns aux autres, toutes choses égales d'ailleurs, sans admettre dans ce rapport, au- cun prodige de fécondité, parce qu'il n'existe pas de plantes qui n'en offrent des exemples, et que souvent l'enthousiasme qu'ils excitent disparoît dès qu'on fait la plus légère attentioo aux soins particuliers, à l'étendue de terrain, et aux frais qu'il a fallu employer pour les opérer. L'histoire rapporte qu'un des intendans d'Auguste envoya en présent à Pline le naturaliste , un pied de froment qui contenoit quatre cents tiges , toutes provenant d'un seul et même grain. On sait encore qu'un grain d'orge mis en terre dans un jardin bien fumé , y avoit poussé une touffe de tiges, lesquelles, séparées et replantées, avoient produit, au bout de quinze mois, au-delà de six mille épis. A ces merveilles de la reproduction, il seroit possible d'en joindre une foule d'autres-, mais ce sont de ces faits extraor- dinaires , où la nature , en signalant son excessive libéralité, semble vouloir nous encourager à mériter ses bienfaits par nos soins et nos travaux assidus. Touslesclimats, tous les aspects, toutesles qualités de sol, ont leurs variétés particulières de grains , qui appartiennent pour ainsi dire au pays où on les cultive depuis un certain temps : peut-être, comme nous l'avons déjà fait observer au mot Froment , n'en existe -t-il qu'une seule espèce dans cha- que genre, que la main de l'homme aura travaillé et modifié de maniè-re à établir une foule de nuances. Mais le laboureur G R A 369 doit s'en tenir à l'espèce qui lui réussit le mieux, sans trop s'occuper des prodiges d'abondances attribués aux autres grains^ et avoir l'attention seulement de les changer de temps en temps, pour prévenir leur dégénéralion. D'après la difte^ rence essentielle qui existe entre \es gra/ns , considérés rela- tivement à leur culture, à la qualité, et à la nature de leur produit, on peut les ranger en deux grandes classes, en hi- vernaux et en marsais. Les premiers sont ainsi nommés, parce qu'on les sème à la fin de l'automne ; et les autres , par la raison qu'on ne les sème qu'en mars. On sent bien qu'un vé- gétal qui ne demeure en terre que quatre à cinq mois au plus, ne sauroit produire une plante aussi vigoureuse et aussi bien fournie de grain que celle dont le séjour est de neuf mois, et qui a eu, pendant l'hiver, le temps de se fortifier et démulti- plier ses racines. Mais cette différence n'établit cependant point d'espèces particulières, et la preuve, c'est qu'on peut ramener insen- siblement le gy«t« . d'automne à devenir printanier, et vice versa ^ pourvu toutefois que les circonstances de la saison, la qualité du terrain et les soins de culture soient favoraibles pour leur faire perdre ou gagner, dans l'espace de temps convenable , cette propriété si marquée. Ainsi , en semant les grains trois ou quatre années de suile dans la môme saison , sur le même sol bien préparé, et par la' même méthode de culture , il est difficile de distinguer dans chaque espèce leurs variétés si multipliées : les nuances se rapportent et se confondent tellement, qu'il est impossible ensuite de reconnoître s'ils sont originaires du Midi ou du Nord, s'ils sont hibernaux ou marsais, etc. Nous observerons que celte règle n'est pas aussi générale qu'elle ne souffre quelques exceptions : tous les grains ne sont pas en état de braver ainsi les rigueurs du froid. Il y en a même, tels^que le maïs, le sorgho, le millet, qu'un seul degré du thermomètre de Pxéaumur, an-dessous de zéro , suffit pour frapper de mort: ceux-là sont nécessairement l'objet des se- mailles de mars ; encore faut-il attendre que le danger des gelées blanches soit entièrement passé, et qu'on puisse comp- ter à peu près sur quatre mois consécutifs de chaleur pour compléter leur maluri lé ; cela n'empêche point que , dans cette classe, il n'y en ait également de hâlifs et de tardifs, qu'on ne doit pas non plus dédaigner, vu qu'une semaine gagnée est quelquefois indispensable pour la qualité du grain. L'intérêt de l'état et de l'agriculture demande qu'on mul- tiplie toutes les variétés des grains d'automne et de printemps, parce qu'il peut arriversouvent que , dans le nombre , il s en trouve auxquels les localités ne conviennent pas , tandis que xin. ^4 37Ô G R A <1 autres y r<îussîssent parfaitement, de manière que chaque année ils s'accoutument, s'identifient avec le sol et le climat | quand on dit de ces grains que les uns prospèrent dans les terres maigres et les autres dans les terres grasses, il seroit plus vrai de dire qu'il est nécessaire de donner aux uns des terres plus fortes qu'aux autres; tous réussissent et sont plus abon- dans dans des fonds de bonne qualité, et en cela ils suivent la marche ordinaire de la nature. Ne cessons de le répéter; pour tirer un parti avantageux d'une métairie, il faut nécessairement adopter l'usage où sont les bons agronomes de varier les cultures et de ne pas bor- ner les ressources alimentaires des hommes et des bestiaux à un seul ordre de plantes. En admettant toujours celles dont la végétation ne suit pas la même marche, on rend moins préjudiciable aux récoltes l'inclémence des saisons. Une pro- duction réussit dans un temps humide, par exemple, qui seroit nuisible à Tautre ; ce n'est donc qu'en cultivant une diversité de végétaux, qu'on peut assurer la subsistance dans tous les cas. Le développement des grains est marqué par deux époques fâcheuses; celle où }a tige commence à se former, l'autre est le moment de la floraison; passé ces crises, la récolte en est assez constamment bonne , quoiqu'elle soit, comme les autres productions, assujettie à des variations particulières : il y a donc dés années d'abondance et des années médiocres, rare- ment manquen*t-elles tout-à-fait. Nous l'avons déjà dit , les semailles sont réellement le point le plus critique et le plus important de l'agriculture ; quelques années consécutives de mauvaises récoltes suffisent pour affoi- blir le germe des grains; ce qui fait ensuite que le plus léger contre- temps est capable de préjudicier aux progrès de la végétation ; peut-être est-ce à cette cause qu'il faut attribuer l'espèce de disette qu'on a éprouvée il y a une trentaine d'an- nées, dans presque toutes les contrées de l'Europe, où l'on n'est pas encore habitué à soigner comme il convient les semailles. Le grain provenant d'une bonne année et confié à une terre excellente bien amendée , n'a besoin d'aucune préparation préliminaire pour être ensemencé ; mais dans le cas contraire , s'il est d'une complexion délicate , il faut né- cessairement recourir à des moyens qui lui donnent une constitution plus vigoureuse , et à la planlulc, la faculté de résister davantage à toutes les influences atmosphériques. La grêle , ce Héau de l'atmosphère , d'autant plus redou- table que souvent il n'exerce ses ravages qu'au moment où l'espoir d'une abondnnlc récoUe va récompenser les cultiva- G R A 371 leurs de leurs travaux et de leurs avances ; la grêle est encore un malheur dont il est difficile de se garantir. Dans les temps d'ignorance , on étoit tellement persuadé que la grêle portoit avec elle un poison mortel , capable de nuire aux productions qu'on faisoit venir aussi-tôt après sa chute , que le terrain demeuroit en friche pendant quelques années ; mais il est reconnu aujourd'hui que ce météore n'est qu'une eau très-pure congelée, qui ne peut occasioner d'au- tres effets que de refroidir momentanément le sol sur lequel elle est tombée , et d'agir mécaniquement sur les végétaux qu'elle hache et meurtrit. Dans ce cas , il faut bien se garder de faucher le feuillage des racines potagères, sous le prétexte que c'est un moyen d'accélérer la renaissance de la pampe. On sait qu'il est pos- sible de tirer encore parti des terrains ravagés par la grêle , pourvu néanmoins que la saison soit en état de favoriser le développement de nouvelles plantes qu'on y sème après un coup de charrue; et en supposant qu'elle soit trop avancée pour que les grains arrivent à maturité, ils fourniront tou- jours un fourrage de plus aux bestiaux. Le terrible ouragan du i3 juillet 1788 a dévasté toutes les productions , excepté les racines potagères ; ce sont les seules plantes qui aient échappé à ses ravages , ce qui prouve com- bien il seroit avantageux de cultiver en grand les gros navets , les pommes-de-terre , la betterave champêtre, la carotte , les choux-^raves et les choux-navets. Dans le nombre de ces maladies principales qui attaquent les grains , il y en a trois qui affectent particulièrement le froment. L'auteur de l'article Blé les a décrites avec soin , et a indiqué les moyens physiques et mécaniques qu'il fal- loit employer pour s'en préserver. Nous nous permettrons d'ajouter, seulement, qu'indépendamment desaccidens et des maladies auxquels les grains sont assujettis pendant qu'ils vé- gètent , il peut y avoir encore d'autres circonstances qui don- nent lieu à des états particuliers. Il en est de même des ani- maux , dont les maladies prmcipales sont connues , et les va- riations infinies ; cela ne doit pas empêcher de chercher les moyens de prévenir celles dont on a découvert l'origine , la nature et le spécifique ; pour en prendre une idée , il faut lire l'excellent Traité des Maladies des Grains ^ publié par Tessier. Indépendamment des ennemis que les ^raï«5 trouvent parmi les oiseaux , ils en ont d'autres contre lesquels les pièges et les appâts de différentes espèces ont été également infruc- tueux ; mais de tous les animaux qui envahissent nos proprié- tés , la taupe est le plus destructeur. Frappé des ravages qu'elle occasione , Cadet de Vaux a conçu le projet d'une ?^'J1 yy R^ A école destinée à enseigner l'art de la prendre , et il indique pour instituteur Henry Lecourt, qui a consacré sa vie toute entière à faire à ce quadrupède, si funeste à l'agriculture , une guerre d'extermination. La nature du sol , les saisons et leurs vissicitudes favorisent encore la production de quantité d'animaux qui détruisent d'une manière effrayante les espérances des récolles ; tels sont les mulots et les campagnols. Jamais ils n'habitent que les champs ; quand les pluies sont abondantes , et que les lo- calités leur plaisent, ils multiplient si prodigieusement, qu'ils couvrent en peu de temps les campagnes ; ils emportent le gland nouvellement semé ; ils suivent le sillon tracé par la charrue , dévorent le froment et l'avoine. Quand ces grains leur manquent, ils se répandent dans les prairies naturelles et artificielles, dans les bois, dans les jardins, et détruisent le germe des récoltes futures ; en un mot , eux seuls font plus de tort aux semis de toute espèce , que les autres animaux réunis. Quoique les pieds des chevaux ou des bœufs, en labourant, détruisent beaucoup de mulots, et que des animaux plus forts qu'eux les mangent, il faut cependant avoir recours à d'au- tres moyens pour éviter leur dommage : on leur tend des piè- ges, de dix pas en dix pas, dans toute l'étendue de la terre semée, et on Introduit dans les endroitsles plus fréquentés des boulettes formées des farines ou des grains macérés, mêlées de râpures de noix vomiques, ou dans le suc des plantes de la fanrille des ihymélées^ du gârou, par exemple , si commun dans les cantons dévastéspar ces animaux. D'ailleurs, on croit qu'il est toujours dangereux d'employer 1(^ appâts empoisonnés dans celte circonstance , vu qu'on n'a que trop dVixemples , dans les campagnes, d'accidens funestes dont les hommes et les animaux domestiques sont quelquefois victimes. On a encore essayé un moyen pratiqué avec succès dans quelques endroits : ce sont des mèches soufrées , qu'on allume , et qu'on introduit dans le trou du mulot , qu'on rebouche avec une motte de terre , afin que* la vapeur ne puisse s'échap- per; elle suit toutes les directions de la galerie souterraine, et les mulots sont suffoqués. Est-il encore une grêle plus destructive que les insectes ? Ils attaquent toutes les propriétés , et souvent c'en est fait des fruits de l'année : ils se montrent sur les céréales dès le mo- ment qu'elles sortent de terre, et dévorent les tiges naissan- tes. Ce sont principalement des larves de Mouches et de Ti- PULES. On doit à Olivier , sur ce qui les concerne , un excel- lent Mémoire inséré dans la collection de ceux de la Société d'Agriculture de la Seine , tome i6. G R A 3j3 Le grain est-il engrangé , les Chahansons , les Colydïons , les Cadelles, les Alucltes, s'enemparent, et ce n'est qu a- vec des soins de tous les instans qu'on peut parvenir à les em- pêcher de les dévorer entièrement. Ces fléaux des moissons ne sont heureusement que passa- gers ; car le mal est déjà fait quand on a pu s'en apercevoir ; il est difficile alors d'y remédier. Comment, en effet, les anéantir , à moins que les pluies continuelles, les gelées for- tes, et d'autres grands moyens favorables à leur destruction, ne concourent à l'opérer ï Comment les atteindre tous, s'ils ont choisi pour retraite les fumiers , les mousses , les creux des arbres , les pierres répandues dans les champs , ou celles qui les bordent; à moins que de zélés citoyens, entlammés pour la cause commune , ne se déterminent à remonter jus- qu'aux sources de ces retraites , et à y établir une guerre con- tinuelle pour en arrêter , s'il est possible , la reproduction ? Mais- on n'a pas seulement à redouter les animaux , tant que les grains sont sur pied; on doit encore se mettre en garde contre ceux qui les poursuivent jusque dans les maga- sins. Nous avons déjà indiqué les précautions mises en usage dans cette circonstance ; nous ajouterons que , pour arrêter les dégâts des souris dans les granges , il y a un moyen qui réussit assez constamment ; c'est de faire transporter les ger- bes d'une grange à l'autre, d'y réunir , plusieurs chats, d'ex- terminer à coups de pied et de bâton tout ce qui se sauve de leurs griffes et de leurs dents; les trous qui servoient de re- paire ou de refuge à cette engeance si vorace , lorsque la grange a été bouleversée, sont bouchés aussitôt. Au reste, nous observerons que, sans adopter tous les re- mèdes proposés pour détruire les insectes , on ne devroit les rejeter qu'après les avoir soumis à quelques essais uîéthodi- ques qui en assurent les effets constans ; et il ne faut pas ces- cer de poursuivre une race que nous avons tant d'intérêt d'a- néantir, puisque ses désordres, en ruinant le cultivateur, peu- vent encore occasioner des maladies et des disettes. Les grains récoltés , battus , vannés et criblés , portés au grenier , sont bientôt perdus si on les y oublie , si on ne les remue et ne les évente , si l'on ne force une colonne d'air frais d'en traverser les. couches, de renouveler celui qui se trouve interposé , enfin, si on ne vient à bout d'en interdire l'accès aux animaux. Mais que produiroient tous ces soins les mieux entendus, si l'endroit où l'on se propose de mettre les grains en réserve jusqu'au moment de les vendre ou de les employer, est situé sur un sol humide, à une exposition dés- avantageuse, et tenu malproprement? Ces réflexions nous ^mènent tout naturellement à parler de la disposition dos gre- 374 r; R A niers et des soins qu'on doit y multiplier, en raison des cir- constances qui s'opposent à leurs effets ; il ne s'agit pas des magasins propres à conserver de grands approvisionnemens , pour parer aux disettes : que pourrions-nous dire qui n'ait été répété cent fois par des hommes qui sont devenus aujourd'hui des autorités ? Il existe en France beaucoup de greniers, mais peu qui semblent avoir été destinés pour recevoir , perfectionner et consei"ver les grains pendant un certain temps. En construi- sant un édifice , on croit toujours que le faîte du bâtiment peut servir à un pareil usage , sans trop songer à l'influence qu'il doit avoir sur la denrée qu'on dort y déposer. La plupart des greniers sont des espèces de galeries au-des- sous de la toiture , avec des fenêtres et des portes mal distri- buées , nombreuses et trop grandes ; ce qui fait que , pen- dant Tété , il y règne une chaleur étouffante , les insectes s'y multiplient; et comme le comble leur sert de retraite , il est extrêmement difficile de les détruire entièrement , en sorte que le grain qui a passé une année dans de semblables gre-- iiiers , loin de s'être amélioré , a perdu infiniment de sa valeur. Pour que les greniers réunissent tous les avantages qu'il est possible de désirer, il faut, autant que les localités le permets lent , qu'ils soient situés de manière à pouvoir y établir des courans d'air par toutes les directions des vents , et que la charpente soit d'un bois coupé dans la bonne saison ; car on sait que , trop vert ou trop vieux , il allèche les insectes qui s'attachent aux poutres , et se répandent ensuite dans l'inté- rieur. Il seroit encore a désirer que le toit fût lambrissé , re- vêtu en dedans de paillassons , afin d'empêcher l'air chaud et humide de pénétrer à travers, et que les murs n'eussent aucune crevasse , aucune fente capables de receler des in- sectes , et de favoriser leur ponte ; il est bon surtout qu'il n'y ait pas , sous le grenier , d'écuries , d'étables , ni de matières végétales ou animales en putréfaction. Les greniers devroienl , selon le précepte de Columelle , être garnis de petites croisées fort étroites, à hauteur d'appui, en face les unes des autres , très-multipliées du côté du nord , parce que cet aspect est sec ; il suffiroit seulement qu'il y eût aux deux extrémités opposées , une ouverture qui , en pro- duisant l'effet du ventilateur , établiroitun degré de froid qui ne permettroit pas aux insectes de pondre ou d'éclore. On adapteroit aux fenêtres un double châssis , dont un extérieur revêtu de coutil, et l'autre en vitrage en dédans ; on les ou- vriroit et les fermeroit alternativement, selon le temps et les opérations du grenier. Comme le carreau se dégrade aisément , et revient , à la Ion-» G R A. 375. gue , plus cher que le bois, on devroit toujours préférer de planchéier les greniers ; ménager entre le plancher et le sol un intervalle pour établir de petites trapes qu'on ouvrirolt de de distance en distance , ce qui produiroit avec les ventou- ses des courans d'air frais. L'entretien des greniers exige , pour premier soin , le net- toiement des murs et du plancher avec un balai rude , afin d'enlever la poussière qui y adhère , ainsi que les papillons, qui pour s'accoupler ont besoin de repos , et de jeter sar-le- champ toutes ces ordures au feu. La moindre gerçure, la plus légère crevasse capable de receler les insectes , et de procurer une retraite commode à leur postérité , doivent être bouchées soigneusement; enfin, il faudroit intercepter les rayon^ dw soleil dans les temps chauds , et produire dans le grenier la plus grande obscurité. Pour mettre les grains à l'abri des rats , des souris qui les mangent , et des chats qui les gâtent , il faut faire servir ceux- ci à la destruction des premiers , et avant de leur permettre l'entrée des greniers, les tenir plusieurs jours dans un endroit où on les nourrit, et où on leur distribue des caisses remplies à moitié de cendres. Une fois qu'ils y ont déposé leur sécré- tion plusieurs jours de suite , on place ces caisses de dislanco en distance dans le grenier , et les chais continuent d'y aller. Tous les organes doivent être invoqués lorsqu'il s'agit de fixer son choix sur la qualité des grains; mais leur témoignage est souvent mis en défaut par une coupable industrie , tou- jours aux aguets pour tromper la bonne foi confiante. Le commerce des grains se fait de différentes manières- Tantot le boulanger achète chez le la])Oureur, tantôt c'est au marché qu'il vient s'approvisionner ; souvent , enfin , il charge quelqu'un de le représenter. Dans tous ces cas, il y a des règles à suivre , tant pour tirer parti de la qualité da grain , que pour éviter les infidélités du commissionnaire sur- tout, qui quelquefois irompe celui de qui il a acheté , et ce- lui pour qui il achète. Nous croyons que le boulanger devroit toujours préférer de faire ses achats au marché, parce que , indépendamment de l'avantage qu'il auroit de tirer de la première main , et de ne pas être trompé sur le cours , l'objet seroit toujours devant ses yeux , et il pourrolt s'assurer de la qualité à me- sure qu'on videroit les sacs. Une vérité dont on ne sauroit assez se pénétrer , c'est que le vendeur, quel qu'il soit, aie plus grand intérêt de donner à sa marchandise la plus belle apparence. 11 est donc néces- saire que les moyens dont il se sert pour y parvenir , soient, parfaitement connus de celui qui a,chète. 376 G R A Si Ton traite fVaprès réchantillon , celui-ci , quoique con- forme au grain dont il est l'image , peut tout naturellement acquérir de la supériorité , sans que la fraude s'en mêle ? D'abord si on l'apporte dans la poche pour la montre, il de- vient plus lisse par le frottement et plus sec par la chaleur ; Tôle-t-on du petit sac qui le contenoit , ceux qui Texaminent le font sauter dans la main , en dissipent la poussière , et tout en faisant observer au vendeur les défauts de sa marchan- dise , en rejettent insensiblement les grains vides , les se- mences étrangères. Ce sont donc les acheteurs eux-mêmes , qui , sans s'en apercevoir , rendent insensiblement l'échan- tillon d'un grain médiocre , pareil à celui de la meilleure qualité. Supposons maintenant qu'on ait le dessein de présenter un échantillon différent du grain qu'on veut vendre , on ne sauroit alors cire trop sur ses gardes. Si le grain est en tas dans un des angles du grenier , ou qu'il soit répandu en cou- che sur le plancher , la superficie peut être d'une autre qua- lité que le fond , et le centre ne pas ressembler aux côtés ; si c'est au marché , l'entrée et le fond An sac peuvent se res- sembler , tandis que le milieu sera différent ; et si l'objet de la vente est considérable , le dessus de la pile des sacs sera conforme à l'échantillon , tandis que le marchand , abusant de la confiance du boulanger séduit par cette régularité illu- soire , aura glissé , à la faveur de la quantité , plusieurs sacs de grains inférieurs. Il faudroit , pour prévenir tous les inconvéniens , que le commerce des grains se fit au poids et à la mesure. Ces deux moyens employés toujours conrurremment , procureroient beaucoup d'avantages pour le public ; cette loi préviendroit une foule d'abus , entre autres celui des blatiers, qui mouillent souvent leurs grains pour leur faire acquérir une augmenta- tion en poids et en volume. Ces marchands ambulans n'achè- tent la plupart du temps que des blés très-inférieurs , qu'ils revendent après cela aux particuliers pauvres ou aux boulan- gers de campagne ; heureusement que ceux-ci les consomment sur-le-champ, carde pareils ^rra'W surchargés artificiellement d'eau, seroient bientôt- gales. Ces précautions essentielles dans les athats , ne sont ni gê- nantes ni coûteuses ; en rendant le boulanger sûr de son blé, elles lui procureront de la sécurité sur les besoins de sa con- sommation; elles intéressent donc à la fois sa fortune , sa ré- putation et le bien public. Dans le cas où il arriveroit un renchérissement inopiné, depuis l'instant où le blé seroit vendu jusqu'à celui où l'on seroit convenu de le livrer , les échantillons cachetés et dé- G R A 377 posés devienaroient des preuves juridiques pour le vendeur comme pour l'acheteur ; et à l'ouverture du sac , on décide- roit aisément lequel des deux seroit fondé en plainte. Quoique la pesanteur spécifique soit , comme nous l'avons dit , un des moyens les plus certains pour juger de la qualité du grain , il est cependant essentiel , en achetant au poids , de mesurer ensuite, puisque le setier d'un bon blé sec pour- roit donner, s'il étoit humecté , près d'un boisseau ou vingt livres de plus , sans pour cela fournir davantage de pain que le même grain auquel on n'auroit pas ajouté d'eau. Mais il ne suffit pas d'avoir pris les mesures les plus sages, pour ne pas être trompé dans ses achats ; il faut encore veiller à ce que les grains ne soient ni changés en route , ni négli- gés dans leur transport : la première opération qu'ils doivent subir au sortir du grenier , c'est le criblage ; elle les prépare à soutenir le voyage par eau ou par terre , en sacs ou à nu. Si iesgrains sont destinés à être transportés par eau , il faut que l'endroit où on les déposera en attendant qu'on les charge sur le bateau, soit propre et à l'abri des injures de l'air; on doit encore former un sous-trait de claies , élevé du fond du bateau, et posé sur des pièces de charpente. On recouvrira ces claies avec de la paille sèche , afin que l'air circule et entretienne la fraîcheur ; et on isolera le grain sur les côtés du bateau , pour le mettre également à l'abri de Thumidilé. On recouvrira les bateaux avec des bannes disposées de ma- nière à faciliter l'écoulement des eaux pendant les pluies et les orages. On pourroit encore transporter par eau les grains en sacs ; ce moyen épargneroit les frais qu'il en coûte nécessairement pour les vider, les remuer, les décharger, sans compter qu'ils parviendroient dans le même état de sécheresse et de netteté où ils se trouvoient à leur départ. On ne sauroit disconvenir que les mêmes moyens ne puissent être employés avec un égal succès , pour le voiturage des grains par terre, Une autre précaution , ce seroit que non-seulement les bateaux , mais encore les voitures destinées au transport des grains , fussent exactement couverts et construits de manière à ce qu'on pût leur appliquer la méthode de l'isolement des sacs. Et pourquoi cette méthode de conservation ne seroit- elle pas adoptée dans les halles , dans les ports ,♦ et en général dans tous les endroits où on met en réserve les grains , soit comme dépôts > soit comme approvisionnemens ? Quand ces- sera-t-on de les amonceler quelquefois à plus de vingt pieds de hauteur , et souvent plusieurs piles réunies ? Dans quels lieux, dans «quel temps cette pratique défectueuse est-elle sui- vie ? sur un sol humide et peu aéré , lorsqu'il fait chaud, que 378 Tr R A les grains proviennent de récoltes pluvieuses , et que leur transport a eu lieu dans des voitures ou bateaux à l'air ou mal couverts ? Mais dans quelque état que soit le grain arrivé à sa des- tination , on ne doit pas perdre de temps pour le porter au grenier, le remuer et le cribler à plusieurs reprises , afin de lui faire perdre l'humidité , la chaleur et l'odeur qu'il auroit pu contracter en route , et lui restituer son premier degré de bonté. Après avoir considéré \e.s grains sans tous les points de vue qui pouvoient servir à les faire connoître dans les divers états où la nature nous les présente , après avoir exposé les divers moyens propres à conserver leur bonne qualité , ou à leur en- lever les défauts qu'ils auroient pu contracter , nous allons présenter quelques réflexions sur leur commerce. La question qui a pour objet le commerce des grains , a été discutée sous tous les rapports, dans une multitude d'ouvrages dictés par l'amour du bien public; mais la plupart des au- teurs se sont expliqués à cet égard d'une manière si vague , qu'il paroît difficile de saisir , dans ce qu'ils ont écrit , les différentes relations de cette question importante , avec l'in- térêt le plus cher de toutes les classes de la société. La masse des grains est divisée ordinairement en deux lots; l'un reste dans les mains du fermier , l'autre passe dans celles du propriétaire ou du commerçant. Avec quelle rapidité ces grains ne perdent-ils pas de leur première valeur , par la cu- pidité ou l'inattention des hommes à qui on en confie la garde, par l'imperfection des instrumens dont on se sert au grenier pour les nettoyer et les broyer au moulin ? Combien de fois n'est-il pas arrivé que , récoltés et serrés dans le meilleur état , ils se sont insensiblement détériorés , après avoir coûté en pure perte des soins et des frais ? La nature , secondée par nos soins , livre presque toujours ses présens en bon état ; c'est à nous à mettre à profit ce que l'expérience et l'observation ontdévoilé de plus essentiel pour les conserver dans cet état , et pour en tirer le meilleur parti. En songeant que , dans un temps de disette , l'or n'est rien à côté des grains^ on ne peut s'empêcher d'être révolté con- tre les défauts de soins qui , dans des circonstances où l'on n'a que le nécessaire , exposent à des malheurs sans nombre. St le fermier ou le propriétaire apportoient toujours une sé- rieuse attention à soigner leurs grains , la garde en devien- droit plus facile , et en les vendant plus cher , ils retireroient au-delà de ce que les déchets , les frais de criblage et de re- muage auroient pu leur coûter. Toutes ces sem/u/n/u- •-■ < 'tnit//i J(>/,/A^ o JA/n>/7ti- (/.J//f(riti-. G R A ^01 des nuances blanches et noirâtres sur le cou, le dos et les ailes; deux petites bandes blanches qui descendent des coins du bec; une tache de la même couleur à la poitrine ; la gorge, le devant du cou et la poitrine roussâtres; le ventre d'un blanc légèrement teinté de roux ; enfin, le bec et les pieds bruns. Les dimensions en grandeur et les teintes des couleurs sont sujettes à varier dans les différens individus ; car il y en a de plus ou moins coloriés , comme aussi de moins grands et de plus grands, quoique adultes, et nous en avons présenté ici le terme moyen. La femelle est plus grosse que le mâle. On trouve celte espèce à Cayenne. (v.) GRALLATORESC^TAaWm). C'est, dans le Prodromus d'Illiger , la dénomination de son sixième ordre des oiseaux , lequel correspond aux grallœ de Linnseus , à quatre doigts , C est aussi le nom latin de l'ordre des échassiers de mon Orni- thologie élémentaire, (v.) GRALLIPÈDES. Oiseaux à longs pieds, (v.) GRALLjŒ. C'est, dans Linnseus, le nom latin des oi- seaux de rivages. V. Échassiers. (v.) GRALLINE, Gra//ma, Vieill. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvains et de la famille des Chanteurs. (F. cesmots. ) Ca- ractères : bec grêle droit, un peu cylindrique , convexe en des- sus; mandibule supérieure échancrée et courbée vers le bout ; l'inférieure entière; narines rondes , langue glabre ; tarses al- longés ; quatre doigts , trois devant et un derrière; l'ongle postérieur très-crochu et robuste , les antérieurs très-pe- tits et grêles ; ailes allongées , à penne bâtarde courte; les deuxième et troisième rémiges les plus longues de toutes ; queue médiocre. Ce genre n'est composé que d'une seule espèce qui se trouve en Australasie, et dont on ne connoît que les caractères extérieurs. La Gralline isoire et blanche , GralUna melanoleuca , Vieill. , pi. E 3i, n.° 2 de ce Dictionnaire, se trouve à la Nouvelle-Hollande. Le mâle a les sourcils, les côtés du cou , la poitrine , les parties postérieures, le bas du dos , le croupion et la plus grande partie des pennes caudales d'un beau blanc ; une bande longitudinale de la même couleur sur chaque aile ; cette bande part de la partie antérieure et s'étend presque jusqu'à l'extrémité de leurs pennes intermé- diaires ; le reste du plumage et les pieds sont noirs , ainsi que le bout du bec qui, 'dans le reste , est blanchâtre. La femelle diffèreprincipalementen ce qu'elle a la gorge etlefrontblancs. Cesoiseauxsontdelatailledelag^/w^6?ra/He, et présentent, dans leur ensemble une certaine analogie avec le vanneau liuppé. (v.) XIII- atl ^oâ G R A GRAMALA. Nom de la casse des boutiques, dans le Guzarate , royaume de la presqu'île de l'Inde, (ln.) GRAMEN des Latins. Ce mot répond à Vagrostis des Grecs, et s'\^n\i\e gazon , verdure , herbes^ et par suite grami- nées^ parce que les graminées abondent dans les gazons. Ce nom leur fut même spécialement affecté, et l'on voit que dans tous les anciens ouvrages, les graminées sont indiquées sous ce nom collectif ainsi que des joncs , des stellaria , etc., mais rarement d'autres plantes; et alors le mot gramen signi- fie spécialement g-azo/j: ainsi la Parna.ssieou Gazon du Par- nasse est le gramen Parnassi ., etc. (ln.) GRAMIGNA. Nom donné en Italie à la Racine de Chiendent, (ln.) GRAMINE, Gramina. Genre établi par Loureiro , mais qui ne diffère pas de la Cuscute, (b.) GRAMINEES , Gramineœ , Jussieu. Famille de plantes doftt les caractères sont : i.° fleurs munies communément d'une double enveloppe ; l'extérieure appelée balle^ iegmen {calijo , Linn. , gluma , Juss.) , l'intérieure nommée tra- gule, tragiiliim {^corolla^ Linn., calix, Juss.); Tune et l'autre divisées ordinairement en deux parties désignées sous le nom impropre de valves , auquel on a substitué, d'après les an- ciens, le nom de glumcs pour la première, et celui de pail- lettes pour la seconde ; celles-ci sont tantôt mutiques , tantôt surmontées d'une ou plusieurs arêtes ou soies insérées à leur sommet ou sur leur dos ou à leur base ; celles-là ne portent jamais d'arêtes , mais quelquefois une soie ( V. Soie ) ; les glumes sont uniflores, ou biflores , ou multiflores ; les pail- lettes entourent les organes de la fructification; 2.° étamines insérées sous l'ovaire , le plus souvent au nombre de trois , la plupart irritables avant le parfait développement de la fleur , à filamens capillaires, à anthères oblongues , ver- satiles , fourchues aux deuoc extrémités ; 3." un ovaire simple , supérieur, entouré à sa base de deux écailles qui ne sont pas toujours visibles , et nommées collectivement îodirule. L'ovaire est surmonté ordinairement d'un slylebifide,dont rba- que partie est terminée par un stigmate plumeux; 4.° un fruit nommé cariopse, a embryon très-petit, adné inférieurement au côté d'un périsperme farineux et beaucoup plus grand ; vitellus, sous la forme d'une écaille taillée en écusson , ad- hérent par sa face intérieure à l'embryon , et au péri- sperme par sa face extérieure : lobe de l'embryon persis- tant dans la germination, attaché à un des côtés de la base de la première gaîne qui entoure la plumule. On a coutume de nommer épiet chaque fleur de rexiflori— fère et des graminées. Les anciens les avoient désignées sous le nom de locuste. M. de Beauvois a rétabli le nom avec G R A 4oS agitant. plus de raison que le motépiet se donne naturelle- ment aux divisions d'un épi. Ainsi , l'épi composé est divisé en épiets , et les épiets se composent de plusieurs locustes uni , bi , ou pluriflores. Les plantes de cette famille, en général herbacées, ont des tiges cylindriques traçantes , et souterraines , prises jusqu'à présent et mal à propos pour les racines. On les nomme rhi- zomes : elles sont pleines, garnies de nœuds plus ou moins rap- prochés, et dans les entre-nœuds, de feuilles incomplètes , c^est-à-dire , composées seulement de la gaine, avec peu ou point de vestige de la lame. Le chiendent ou cynodon en fournit un exemple frappant. Les tiges sont très-longues dans les espèces vivaces , et souvent peu apparentes dans celles qui sont annuelles. Des nœuds de ces tiges partent , du côté inférieur, des racines chevelues plus ou moins rameuses , et au côté opposé, des rameaux également chargés de nœuds , garnis de feuilles , terminés par un épi ou une panicule nom- mée axeflorifère. Ces rameaux sont désignés sous le nom de chalumeau, chaume (culmus) , tantôt fistuleux , tantôt spon- gieux; leurs feuilles sont toujours alternes, solitaires, simples, ayant leurs bords entiers , quoique souvent rudes au tou- cher ; ces feuilles sont ou linéaires ou lancéolées, presque ensiformes : on remarque à leur surface des nervures longi- tudinales et parallèles. Elles sont composées de trois parties distinctes, savoir : la gaine qui embrasse le chaume, le plus généralement fendue -, la ligule , qui est membraneuse ou soyeuse , plus ou moins longue à l'orifice de la gaîne; enfin la lame, qui est la partie saillante. L'inflorescence varie dans les graminées. Les fleurs, d'a- bord renfermées dans la gaine de la feuille ou des feuilles su- périeures, sont, après leur développement, disposées en tête ou en épis, ou en panicules ; elles sont petites , sans éclat , d'une couleur herbacée , et souvent hermaphrodites, exception faite des supérieures qui sont souvent neutres ou avortées dans le-> locustes multiflores. Sionen trouve quelquefois de polyga- mes, on doit l'attribuer àl'avortement d'un des organes sexuels. 11 se trouve cependant quelques genres vraiment monoïques ou dloïques. Ventenat rapporte à cette famille , qui est la cinquième de la seconde classe de son Tableau du Règne végétal , et dont les caractères sont figurés pi anche 3 du même ouvrage, trente- trois genres sous onze divisions, savoir : A deux styles et à deux étamines : Flôuve. A deux styles , à trois étamines et à balle callcinale uni- flore : Crypsis , VuiPiN, Phléole , Alpiste, Paspale, DlGITAIRE, PaNIS , MlLLET , AgROSTIDE, StIPE ^ LaGURE et Cannamelle. 4o4 G R A A deux styles, àtroisétamines, à halle calicinale uniflore et à Heurs polygames : Houque et Barbon. A deux styles , à trois étaraines et à balles callcinales conte- nant deux ou trois fleurs polygames : Tripsac, Racle, Egy- LOPE et ROTBOLLE. A deux styles, à trois étamines et à balle calicinale de deux ou trois fleurs hermaphrodites : Canche et Mélique. A deux styles , trois élamines et balles calicinales multi- flores , gloraérées : Dactyle. A deux styles, trois étamines etglumes multiflores, dispo- sées en épi serré, ordinairement simple : Cretelle, Ivraie, Elyme, Orge, Froment et Seigle. A deux styles , trois étamines et balles calicinales multi- flores, éparses ou en panicules : Brome , Fétuque, Patu- RiN , Amourette, Avoine et Roseau. A deux styles et à six étamines : Riz et Zizane. A style unique, à sigmate simple et à trois étamines : Nard et Maïs. A style unique, à stigmate divisé, et trois étamines : Lar- MILLE. Cette division est, à peu de changemens près , la même que celle qui avoit été proposée par M. de Jussieu. Depuis celte époque , Koëier a publié un bel ouvrage sur les graminées d'Europe, dans lequel il propose six nouveaux genres; savoir : Fibiche , Blumenbachie, Molinie , Ven- TENATE , Cuvière et Lamarkie, F. ces mots. M. P»ob. Brown , dans son Prodrome de la Flore de la Nou- velle-Hollande, en décrivant les graminées qui croissent dans cet intéressant pays , et plus récemment dans des Remarques générales sur la botanique des Terres-Australes j a émis de nou- relles idées sur cette famille de plantes. Ce savant botaniste anglais avoit d'abord remarqué trois modifications dans la- fructification des graminées ; savoir : i.°cellesquiont une, deux, trois fleurs, ou qui sont multiflores, les fleurettes étant hermaphrodites, quoique les supérieures se trouvent quelquefois plus ou moins parfaites; presque tous les genres indigènes del'Europe, tels quelesagros^w, aira^ phleum, alopecurus^Jestuca^poa, aoena. bromus^ inikum^ Iwrdeum, etc. y entrent dans cette section ; 2." celles qui sont biflores ou uni- flores manquant d'une partie ou d'un des organes de la gé- nération , tels sont les holrus , andropogon , ischœmum , sac- charum ^ panimm y etc.; 3." les espèces triflores, la fleurette intermédiaire hermaphrodite , et les deux latérales mâles ou neutres, les hierochloe, anthoxanthum , pommereula , ehrharta , tetrarrhena , microlœna , et peul-etre les phalans. Depuis , iVr. R. Brown n'a divisé les graminées qu'en deux sections ; savoir : les Panicées et les Poacées. Il comprend G R A 4o5 dans la première tribu tontes les graminées dont les locustes ont deux fleurs , l'inférieure uniformément imparfaite , mâle ou neutre, et la supérieure hermaphrodite. La seconde tribu se compose desgrarainéesdontla locuste rassemble une, deux, ou un grand nombre de fleurs , mais dont la fleurette inférieure est toujours complète, hermaphrodite. Avant la publication de cette nouvelle distribution des gra- minées par M. R. Brown , M. Palissot de Beauvois avoit publié un Essai d'agrostographie , dans lequel les graminées sont envisagées d'après de nouveaux principes et ont été sou- mises à une refonte et une réforme générales, fondées sur des caractères qui avoient échappé aux botanistes, et dans lequel M, Rob. Brown paroît avoir puisé celui qui constitue ses deux tribus. La nouvelle méthode de M. de Beauvois, à laquelle nous savons qu'il travaille constamment pour la perfectionner et la compléter , et qui subira quelques heureux changemens , est simple , naturelle et facile pour l'étude de ces plantes intéressantes sous tous les rapports. Les graminées y sont divisées d'abord en deux , savoir : i.° Les MoNOTHALAMÉES, c'est-à-dire , dont les locustes sont toutes conformées de même. 2,° Les PoLYTHALAMÉES, c'est-à-dire , celles qui ont des locustes dissemblables sur le même axe ou siu' des axes sé- parés ; savoir : les unes neutres, mâles ou femelles, et les autres polygames ou hermaphrodites. Chacune de ces deux grandes divisions se subdivise en deux tribus , d'après la forme de l'axe florifère , qui est ou simple ou denté , et d'après la disposition et l'insertion des glumes, qui sont ou alternes ou insérées parallèlement sur le même Ïioint. Il est à remarquer que lorsque l'axe florifère est simple, es glumes sont toujours insérées alternativement , et lorsqu'il est denté comme dans le blé, le seigle , Vorge , etc. ; elles sont toujours parallèles à l'axe de la dent sur laquelle reposent les locustes. Les tribus se sous-divisent en cohortes d'après le nombre, la nature ou la composition des fleurettes dont se composent les locustes. Les cohortes, à leur tour, ont des sections qui reposent sur des caractères à peu près semblables ; enfin, la présence ou l'absence d'une soie sur les glumes , ou d'une soie ou d'une arête sur les paillettes , fournit à l'auteur un caractère de cinquième ordre pour d'autres sous-divisions qui rendent le jeu de la méthode plus simple et plus facile. Cette méthode contient les genres suivans , parmi lesquels nous sommes instruits que M. de Beauvois a fait beaucoup de changemens et de réductions. Mais nous allons les présenter ^els qu'ils sont publiés. Zoysia. Asprella. Gornucopise. AJopecunis. Agraulus («e 4o6 G R A genre sera supprimé et réuni à Vagrostis). Trichodium. Perotîs, Saccharum. Imperata. Eriochrysis. Ceresia. Paspalum. Axo- nopus. Milium. Relmaria. Erianthus. Calamagrostis. Chœ— lurus. Vilfa. Polypogon. Piptatherum. Slipa. Oryzopsis. Achnalherum. Streptachne, (jastridium. Agrostis. Colo- bachne. Crypsis. Tragus. Heleochloa. Phleum. Achnodonton. Spartina. Sporobolus. Trichoon. Oryza. Milhlenbergia. Clo- mena. Odosemum. Mibora. Chsetaria. Apera. Cinna. Cur- topogon. Arthratherum. Aristida. Pentapogon. Lagurus. Pbalaris, Chilochloa. Cynodon. Cœlachne, Brachyelytrum. Bouteloua.Chondrosum. ïriathera.Gyinnopogon. Echinopo- gon. Anisopogon. Deyeuxia. Panicum. Paractœnum. Anthse- nantia. Hymenacbne, Monachne. Streptostacbys. Digilaria. Neurachne. Isachne. Urochloa. Ecbînochloa. Oplismenus. Setaria. Melinis. Dimeria. Arrhenatherum. Pogonatherum. Ichnanthus. Cenchrus. Anthepbora. Penicillaria. Pennise- tum. Gymnotrix. Arundo. Ehrharta. Tetrarrhena. Trochera. Hierochloa. Microlœna. Torresia. Campulosus. Anlhoxan- thum. Cynosurus. Elytrophorus. Briza. Melica. Molînia. Cen- tolheca. Orlboclada. Poa. Eragrostîs. ( Ces irais derniers genres seront réunis en un seul, souslenomde PoA.) Airopsis. Leptochloa» Eleusine. Dactyloctenium. Achneria. Schismus. Megasla- chya. Uniola. Ceratochloa. Gi'aphephorum. Triodia. Trl- cuspis. Donax. Sesleria. Chloris. Streptogyna. Diplachne, Triplasis. Enneapogon. Papopphorum. Echinaria, Triraphis. Rabdochloa. Koelerla. Dactylis. Calolheca. Trichseta. Bro- mus. Holcus. Trisctum. Avena.Aira.Deschampsia. Corynepho-^ rus.Pommereula. Danlhonia. Pentameris. Eriachne. Eclrosia. Gaudinia. Beckmannia. Glyceria. Catabrosa. ( Ce dernier genre doit être réuni au glyceria). Sclerochloa. Schenodorus. Dineba, Festuca.Brachypodium. Lolium. Agropyron. Triticum, AEgi- îops. Secale. Elimus. Ischœmum. Trachys. Lodicularia. Boltboella. (^Ces deux derniers genres seront réunis ). Xerocbloa. Lepturus. Zeugites. Meoschium. Arthraxon. Colladoa. Cha- maeraphis. Zeocriton. Hordeum. {^Ces deux genres seront réunis.') Microchloa. Ophiurus. Monerma. Nardus. Tripsacum. Ma- nisuris. Peltophorus. Raphis. Elyonurus. Sehima. Themeda, Parlana. AEgopogon. Chrysurus. Zizania. Olyra. Dipogonia, Pharus. Potamophila. Leptaspis. Thuarea. Anatheruni. Cala- mina. Cymbachne. Andropogon. Sorghum. Diectomis. Apluda. Anlhistiria. Heteropogon. Lilhachne. (^Ce genre sera réuni iiTo-- lyra. ) Hydrocbloa. Luziola. Zea. Coix. Spinifex. Gyneriura. Suivent des genres d'un ordre incertain , et qui n'ont pas encore pu être placés dans la méthode : Lygeum. Nastus. Bambusa, Psamma. Diarrhena.Remirea; {Ce genre appartierii à la famille des cypérées.) Arundinaria. Slemniatospermum^ Diaphora. Ç,Ce genre appartierU à la famille des cypérées.} G R A 407 M. George WolfgangPanzer, dans une dissertation alle- mande sur quelques graminées, propose le changement et les nouveaux genres suivans : Le calice de Llnnseus ; glume , Juss. ; l'épicène , Rich. ; togmen , P. B., est pour ce botaniste un perisiarhyum dans les graminées multiflores; il manque dans les uniflores; de sorte que le même organe est nn pensiachyiim dans les premières, dont les fleurettes seroient privées de calice, et devient ca- lice dans les secondes, qui p'ont point à(t peristachyum. Quant à ses nouveaux genres, au nombre de quatre, le premier est le élenium^ déjà formé par M. Desvaux, sous la dénomi- nation de ca/w/Jw/oAMs.Lesecondse compose de plusieurs espèces de bromus^ dont M. de Beauvors avoit formé son genre hra- chypodium. M. Panzer donne à ce nouveau genre le nom de tragiis , déjà consacré par Haller à une autre graminée. hafestuca calycina ^ Linn. , dont M. Palisot de Beauvois a proposé de faire un genre sous le nom de. srhi'smiis ^ est re- produit par M. Panzer sous la nouvelle dénomination de flectra calicyna. Le quatrième et dernier genre de ce bota- niste est le zerna, qu'il compose de plusieurs espèces de hromus M. Charles Kunth , dans un mémoire présenté à Tlnsli- tut de France , et intitulé Considérai ions généra/es sur les gra- minées, divise ces plantes en dix tribus, savoir: i.° les Paki- CÉES, qui comprennent, en grande partie les panicées de M. Rob. Brovvn ; de plus, quelques uniflores qui ont, avec les premières, le caractère commun des deux paillelles non- carinées. 2.° Les Stipacées, dont les caractères principaux sont :épiets solitaires, i -flores ; paillette inférieure, coriace enveloppant la supérieure non bi-carinée. 3.« Les Agro.sti- DÉES:épiets solitaires, uniflores; glumes et paillettes d'une con- sistance égale , la supérieure n'étant jamais bi-carinée. 4-° Les BromÉes: épiets solitaires bi ou multiflores; glunies carinées; paillettes d'une consistance presque égale , l'inférieure cari- née , la supérieure bi-carinée. Celte tribu comprend trois di- visions : les AvÉNACÉES , les Arundinacées, les Bromées VRAIES. 5." Les Chloridées: épiets solitaires, fleurette su- périeure avortée , difiorme ; glumes carinées , non opposées ; paillette supérieure bi-carinée. 6.° Les Hordéacées : rachis on épi; épiets solitaires; glumes opposées , égales ; paillette supérieure bicarinée. 7.° Les Saccharinées: rachis articulé; épiets souvent géminés , l'un sessile , l'autre pédiceilé; glu- mes d'une consistance plus dure que les paillettes, non ca- rinées ni opposées; paillettes membraneuses, non carinées, 8." Les Oryzées, épiets solitaires , uniflores ; paillette infé- rieure cartilagineuse , comprimée , càrinée ; étamines sou- vent nombreuses. 9.° Les Olyrées : épiets uniflores , uni- sexuels , monoïques ou dioïques ; glumes de la fleur femelit' 4o8 G R A plus minces; un seul style. io.° Les Bambusacées : arbores- centes; paiilelle supérieure bi-carinée ; style unique. Cet in- téressant Mémoire se termine par rénuméralion de quel- ques genres assez peu connus pour être placés avec certitude dans une des tribus ci-dessus. Enfin, parmi les nouveaux genres de plantes rapportées par Mî\l. de fîumboldt et Bonpland , on trouve , avec un grand nombre d'espèces nouvelles, huit nouveaux genres de graniinées ; savoir : e.riochloa, hllofia , echùiolœfia proposé par M. Desvaux; le tragus ^ sous le nom de luppago ; thras\'a j lycunis ^ //^/^ro5/^^a proposé déjà par M. Desvaux; polyodon y penlarrhaphis^ triœna et leersia , qui est l'asprella de Lamarck. On trouve dans quelques auteurs d'autres genres de grami- nées dont les noms ne sont pas adoptés, comme Venodium de Gaudin, qui est \tmolinia\ icjfiôichiaàe Koëler, qui esl\e ryiiodon; le knappia de Smith al de Gàud'in on chamagi-ostis deRoth et de Dccandolle, ou siuimia de Hoppe et de Persoon , qui ne sont tous que le milora d'Adanson sous diverses dénomina- tions ; le /?//tKm'x d'Haller , qui est \ andropogon gijlliis ; le synfherisma de AValter , le même que le digitnria ; le venienata de Koëler , le même que \iu>ena tennis ; le trachynotia de Michaux, et le ïimndis de Persoon , les mêmes que le spar- iina; enfin le lamarkia de Decandolle , le même que le c}ii-y- sunis. Les botanistes en général, jusqu'à Adanson et Jussieu , avoient confondu les graminées et les cypérées dans une seule et même famille. La différence dans le fruit et la gaîne des feuilles sont les seuls caractères qui les distinguent ; mais des observations récentes ont prouvé qu'elles en possèdent d'autres qui ont échappé jusqu'à présent : i.° la savante dis- tinction des fruits en cariopse et akène faite par M. Richard , membre de l'Institut, ne permet plus de les confondre; 2.0 M. Dupont , agent de la Société d'agriculture, vient de découvrir tout récemment que la gaîne des feuilles n'est pas tou- jours fendue dans les graminées. Le genre Mélique entre autres fait exception à cette règle; 3,° M. de Beauvois a remarqué que cette même gaîne n'est pas toujours entière dans les cy- pérées ou souchets; 4..° enfin, le même botaniste a reconnu que les anthères des graminées sont toujours échancrées ou fendues aux deux extrémités; celles des cypérées ne le sont qu'inférieurement ; le sommet est toujours terminé par une pointe ou un appendice plus ou moins long , plus ou moins élargi , ou plus ou moins a igu. Ces trois dernières obser- vations ne sont encore que manuscrites, mais nous sommes autorisés à les publier. Ainsi les graminées ont pour caractères essentiels et diffé- G R A 409 rentîels : i.° des flenreltes toujours garnies d'enveloppes flo- rales ; 2." pour fruit un cariopse ; 3° les étamines bifides aux deux extrémités; 4-° la gaine des feuilles le plus souvent fendue. Ceux des cypérées ou souchets sont : i.° le plus souvent des fleurettes dépourvues d'enveloppes florales, et cachées sous une seule bractée ou écaille; 2.° pour fruit tou- jours une ^akène ; 3." des anthères toujours fendues ou bi- fides à la base, terminées par une pointe ou appendice qui paroît être la continuation du support qui sépare les deux loges ; 4° la gaine des feuilles le plus souvent entière. C'est parmi les plantes qui constituent ces familles , que Thomme trouve les espèces, sans contredit , les plus utiles, soit pour sa nourriture, soit pour celle des animaux qu'il asso- cie à ses travaux ou qu'il entrelientpour ses besoins. En effet, \e froment, le seigle, Vorge, le mais, ler/'z, etc., en font par- tie ; et tout le monde sait que les prairies naturelles sont d'autant meilleures , qu'elles fournissent un foin plus abon- dant'en Phi-éoles, en Alpistes , en Agrostides , en MÉ- LiQUES , en Canc.hes , Dactyles , Cretelles, Ivraies , Bromes, Fétuques, Paturiîss, Avoines, etc. La substance muqueuse que contiennent les semences des graminées, réside dans leur germe ou leur embryon, et la substance mucilagineuse et amilacée qu'elles renferment en- core , est due à leur matière farineuse. Le mélange de ces deux parties est indispensable pour que la fermentation pa- nalre puisse avoir lieu ; et c'est parce qu'il n'existe point dans le riz , par exemple , que cette précieuse graine ne peut être employée à faire du pain. V. au mot FromeîST. Le corps farineux n'est pas seulement nutritif. Appliqué extérieurement, il fournit un bon résolutif à la médecine; et sa décoction est dans 1 orge mondé, par exemple, un adoucis- sant très-pectoral. Le chaume des graminées contient un mucilage plus ou moins abondant , suivant les espèces. Il est très-sucré dans la cannamelle, dans le mais; très -adoucissant dans les rhizomes au froment rampant, vulgairement appelé chiendent , etc. On trouvera tous les développemens nécessaires aux dif- férens mots cités dans le cours de cet article. 11 est à observer que quelque nombreuses que soient les espèces de graminées mentionnées dans les ouvrages de bo- tanique , elles ont long-temps formé la partie des végétaux la moins bien connue. Elles n'ont jusqu'à présentpresque pas été étudiées dans les pays chauds, et il paroît qu'elles y sont dans une proportion analogue à celle des autres plantes. Dans les environs seuls de Charleston, à la Caroline méridionale, dans un rayon à peine de six lieues, j'en ai trouvé quatre -vingts /^lo G R A espèces nouvelles , que j'ai décrites et dessinées sur les lieux. Que sera-ce donc dans le Mexique , le Brésil , dans les Indes , au centre de l'Afrique , lorsque les botanistes voya- geurs s'occuperont spécialement de ces plantes , qu'ils ont toujours sacrifiées jusqu'à présent à des objets plus saillans , plus séduisans parleur aspect, mais peut-être moins remarquables par leur organisation , et moins utiles par leurs propriétés ? (b.) GRAMINIFOLIA. Nom sous lequel Dillen a désigné la Zannichelle des marais. Rai , avant Dillen , nomma graminifolia , la PiLULAiRE GLOBULIFÈRE ; et Plukenet , la SUBULAIRE AQUATIQUE. (LN.) GRAMMARTHRON, GravimaHhron. Genre de plantes établi par H. Cassini , pour placer I'Arnique scorpioïde qui diffère des autres. Ses caractères sont : calice commun plus long que les fleurs et formé par trois rangs de folioles lancéo- lées ; fleurs centrales régulières ; fleurs radiales lingulées ; ré- ceptacle nu ; aigrette composée de poils légèrement barbul- lés ; base anthérifère composée de deux bourrelets longitu- dinaux, cartilagineux, jaunes, épais, (b.) GRAMMA TIAS ou GRAMMITES. Quelques natura- listes nomment ainsi certaines pierres dont les veines pré- sentent des caractères de l'alphabet, (pat.) GRAMMATITE. Nom donné par M. Haiiy , à la Tré- molitede Saussure, dont les cristaux , cassés tranversalement » présentent souvent une ligne ou trait ; Gramma , en grec , signifie ligne. C'est une variété de I'Amphibole. (luc.) GRAMMIQUE , Grammka. Plante annuelle , à tiges li- néaires très-grêles , blanches , qui n'a point de feuilles , point de racines , mais dont les rameaux s entrelacent et s'attachent aux plantes voisines. Ses fleurs sont blanches et disposées en têtes latérales. Cette plante n'est probablement qu'une Cuscute ; mais Loureiro , qui l'a mentionnée dans la Flore de la Cochinchine , en fait un genre dans la pentandrie digynie , auquel il donne pour caractères : un calice à cinq divisions ; une corolle cam- panulée , à cinq lobes ; une baie membraneuse , presque ronde , supérieure, à quatre lobes, et à une loge renfermant quatre semences, (b.) GRAMMISTÏL, Grammisles. Genre de poissons, établi par Schneider, et adopté par Cuvier ; il se rapproche infiniment des MiCROpTÈREs de Lacépède. Ses caractères sont : bouche fendue, à dentstrès-pctites et très-nombreuses ; écaillesàpeine perceptibles ; deux ou trois piquans à l'opercule , et autant aux. préopercules ; point d'aiguillon à la nageoire anale. G R A 4ii Ce genre renferme plusieurs espèces dont une seule est décrile et figurée par Seba. , tab. 27,5. (b.) GRAMMITE , Grammitis. Genre de fougères établi par Svvartz, aux dépens des Doradilles , des Adiantes et des PoLYPODEs de Linnœus. Son caractère est fondé sur sa fructification composée de capsules disposées en lignes allongées , presque linéaires , étroites , éparses , dépourvues de tégument. Ce genre renferme quinze à vingt espèces, toutes exotiques, et généralement rares dans les herbiers, (b.) GRAMMITES. Pierres qui présentent des caractères de l'alphabet : c'est un jeu du hasard , auquel les naturalistes font peu d'attention , à moins que ces formes ne dépendent d'un accident de cristallisation , comme dans le Granité gra- phique, (pat.) GRAMPEN. Un des noms de la Bruyère , en Alle- magne, (ln.) GRAMPUS , cétacé. Ce mot est anglais, et est particuliè- rement appliqué à une espèce de Dauphin V. ce mot. (s.) GRAMSELR. Nom que \g grand phoque ^orit en Islande. V. le mot Phoque, (s.) GRAN. Nom de I'Epicia {Pinus abîes') ^ en Suède, en Dannemarck , etc. (ln.) GRANA. En Italie , on donne ce nom à la Cochenille du Chêne vert ( Coccus ilkis). (desm.) GRANADIÉ, C'est , à Nice , le Lépidolèpre cœlo- rhynque. (desm.) GRANADILLA. Nom espagnol de la première espèce connue du genre Passiflore. 11 éloit aussi celui de ce genre; mais Linuaeus le changea en celui de Passiflora qui a été conservé. V. Grenadille. (ln.) GRANAOU. Nom du Trigle grondin, sur les côtes de Nice. (DESM.) GRAN AT , Werner. Minéral delà classe des substances terreuses. V. Grenat, (luc ) GRANATITE-STAUROTIDE (Hauy). Voyez Gre- natite. (pat.) GRANAÏO et MELAGRANA. Noms italiens du Gre- nadier et de son fruit, (ln.) GRANAÏUM de Pline. C'est le Grenadier. Le Xylocarpe {Xyhcarpus granatum , W. ) est figuré dans Rumphius, vol. 3, tab. Qi. Ccsl son grana/umlitloreiun. (lt:^.) GRANATUS. Nom latin du Grenat. V. ce mot. (ln.) GRANCHIQ. Nom des crabes en Italie, (desm.) GRANDBEERE. C'est une Airelle ( Vaccinium yùà idi^u ), en Allemagne, (t^N-) Un G R A GRAND-DIABLE. Nom donné par Geoffroy à un in- secte de son genre Cigale , et placé maintenant dans celui de LÈDRE. V. ce mot. (l.) GRAND-GOSIER. Dénomination que les Anglais du Bengale donnent quelquefois à I'Argâla. V. ce mot. (s.) GRAND-GOSIER. Nom vulgaire du Pélican, (v.) GRAND-GOUZIER. Nom provençal du Pélican, (v.) GRAND-GRIMPEREAU d'Albin. C'est le Pic va- rié, (v.) GRAND- MONTAÏN. V. Passerine. (v.) GRyVND-MOUTARDIER. Nom vulgaire du Martinet noir, (v.) (iRAND -OEIL-DE-BOEUF. Synonyme d'ADONiDE PRINTANIER. (b.) GRAND PARDON. Nom vulgaire du Houx, (ln.) GRANDE PERCE. V. au mot Berce, (b.) GRANDE-BÈTE. Les Espagnols ont appelé ainsi le Tapir. V. ce mot. (s.) GRANDE-ÉCAILLE. Poisson du genre Chetodoî( Oiœtodon macrolepidotus. (B .) GRANDE GRIVE, y. Grive draine, (v.) GRANDE ROUGE-QUEUE. C'est, dans Albin, le nom du Merle de roche, (v.) GRANDS-JONCS. Ce sont les grandes espèces de SciR- PES qui croissent dans les étangs et les rivières, (ln.) GRANDS VOILIERS. Dénomination des oiseaux pal- mipèdes à longues ailes , dans le Règne animal de M. Cuvier. (V.) GRANDOULE ou GI^ANDUOLO. Dénomination sous laquelle on connoît, en Provence , le même oiseau que l'on nomme Angel aux environs de Montpellier, et qui est le Ganga. ( V. ce mot.) Le granJoi/Ze se tient dans les grandes plaines incultes , particulièrement dans celles de la Crau , près d'Arles , et dans la plaine de Diou , à trois lieues d'O- range, (s.) GRANGEA. Ce genre , établi par Adanson, est le cen- iipeda de Loureiro. V. Grangelle. (ln.) GRÂ.NGELLE, Grangea. Genre de plantes de la syngé- nésie polygamie superflue, et de la famille des corymbifères. très-rapproché des Cotules , auxquels Willdenow l'a réuni , Il a pour caractères : un calice commun imbriqué et ou- vert; un réceptacle hémisphérique , presque nu, couvert de G R A 4,3 paillettes, et chargé, en son disque , de fleurons hermaphro- dites à cinq dents ; et à sa circonférence, de demi-fleuron» femelles fertiles , tridentés ; des semences munies à leur sommet d'un rebord denté. Ce genre renferme six à huit espèces , dont deux avoient été placées par Linnseus parmi les Armoises; ce sont les arie- misia maderaspatana et minima ; et une par AValter , parmi les Amei.les , c'est Vamellus carolinianus de Gmelin. Ce sont des plantes annuelles à feuilles alternes , sinuées ou dentées , et à fleurs solitaires , axillaires ou terminales. Celle de la Caroline, que j'ai observée dans son lieu natal , a les liges couchées , diffuses , fleurit pendant prévue tout l'été , et croît dans les lieux découverts et humides. Loureiro a appelé ce genre Centipède. (b.) ORANGERIE, Grangen'a. Grand arbre à feuilles alternes,! ovales oblongues, glabres; à fleurs petites, blanches, dis- posées en petites grappes axillaires à l'extrémité des ra- meaux, qui croît dans l'île de la Réunion , où il porte le nom à'' arbre de buis^ parce qu'il ressemble à cet arbrisseau par ses feuilles. Cet arbre forme un genre dans l'icosandrie monogynie , dont les caractères sont : calice profondément divisé en cinq découpures oblongues, roulées en dehors; cinq pétales petits , ovales , un peu onguiculés et ouverts ; quinze éta- mines insérées au réceptacle ; un ovaire supérieur , arrondi , lanugineux, chargé d'un style astigmate simple ; une petite baie drupacée , ovale oblongue , tachetée de rouge , un peu pulpeuse , comprimée de divers côtés , presque trigone , et contenant un noyau anguleux qui renferme une amande, (b.) GRANETTE. La Renouée de Tàrtarie porte ce nom dans quelques lieux, V. Sarrazin, (b.) GRANIEZNIK et GNIDOSZ, Noms polonais de la Pulmonaire , Pulmonaria officinalis. (ln.) GRANITE ou Granit, Granit ^ Wemer. Roche com- posée de feldspath if de quarz et de mica confusément cris- tallisés , et dont les parcelles entrelacées les unes dans les autres , démontrent évidemment que leur formation a été simultanée. L'assemblage de ces divers cristaux irréguliers Corme une masse dont le tissu grenu a fait donner à cette roche le nom qu'elle porte. Le ^ra/i/fe n'est pas toujours compose seulement des trois élémens ci-dessus ; il s'y joint assez fréquemment d'autres substances, telles que la hornblende ^ la tourmaline, le gre- nat^ etc. ; et lorsque ces nouvelles substances y abondent, la roche prend alors d'autres dénominations. 4t4 GR k Il paroît que de toutes les roches , la plus ancienne est le granité; c'est celle qui forme la partie intérieure du globe terrestre, au moins jusqu'aux plus grandes profondeurs où les hommes soient parvenus. Et dans toutes les contrées de la terre, le g-ramte est toujours la roche que l'on rencontre lors- qu'on a percé toutes les différentes couches qui le recouvrent. C'est également la roche qui forme le noyau des chaînes pri- mitives, et qui, pour l'ordinaire, se montre à nu dans leurs crêtes les plus élevées. Saussure, qui a si bien observé les montagnes, a cru de- voir distinguer deux variétés principales de granile , qu'il a désignées ^ous le nom de granité en masse et de granité veiné. Mais il ne faut pas se tromper sur cette dénomination de granité en masse ^ et le considérer comme ne formant que de grandes masses informes ; car cet illustre observateur de la nature a parfaitement reconnu, de même que la plupart des autres géologues, que le granité est stratifié^ c'est-à-dire, dis- posé par bancs distincts, et placés les uns au-dessus des au- tres. Il est vrai que quelquefois ces bancs ayant jusqu'à cin- quante et même cent pieds d'épaisseur , il est facile de s'y laisser tromper, et de prendre de pareils bancs pour des amas jetés au hasard , d'autant plus qu'ils sont pour l'ordi- naire dans une situation très -relevée et approchante de la verticale , et que leur plan n'est pas toujours régulier; mais dans les grands escarpemens , il est impossible , quand on les observe sans prévention , de ne pas reconnoîlre que les mon- tagnes granitiques sont composées de couches qui , de part et d'autre , s'appuient contre la partie centrale de la chaîne. C'est une observation que j'ai pu faire moi-même de la ma- nière la moins équivoque dans plusieurs circonstances , et surtout dans une portion de la grande chaîne des monts Altaï en Sibérie , qui est coupée verticalement par le fleuve Irliche , qui s'y est frayé un passage , où il se trouve encaissé entre les parois verticales des montagnes qui s'élèvent de part et d'autre à cinq ou six cents pieds au-dessus de son ni- veau. Toutes ces montagnes sont primitives , et la plupart sont de granité en masse ^ dont les bancs sont bien prononcés et très-reconnoissables. Ce qui distingue , suivant Saussure , \e granité en masse du granité veiné , c'est que dans le premier, aucun des élémens qui le composent ne présente la moindre disposition régu- lière : les lames de mica s'y trouvent indifféremment placées dans toutes sortes de directions. Dans le granité veiné , air contraire, les feuillets du mica sont tous placés dans le même sens, et parallèlement au plan du banc de gianite dont ils font partie, de manière que ces feuillets forment de petites couches G R A 4,5 qu'on voit distinctement sur la tranche du banc à^ granité ; ce qui lui donne une apparence veinée. Lorsque la quantité de mica devient plus considérable, le granité veiné peut alors se séparer en dalles plus ou moins épaisses , et forme l'espèce de roche que les Allemands dési- gnent sous le nom de gneiss , qui ne diffère du granité en niasse que par sa structure et une plus grande abondance de mica. Il fait la transition entre le granité proprement dit , et les roches feuilletées ou schistes quarzeux et micacés. Saussure a fait une belle observation qui prouve claire- ment que ces différentes roches ne sont que de simples mo- difications les unes des autres. 11 étoit au pied des grandes couches verticales qui composent les aiguilles de granité qui sont au sud-est de Chamouni. J'observai là, dit -il, un fait rare et intéressant, des bancs de granité (e« masse) encaissés dans des couches de roches feuilletées. Le plus élevé étoit un banc parfaitement régulier d'un granité en masse bien carac- térisé. Son épaisseur , partout uniforme , étoit de douze à quinze pieds. Les couches qui le bordoientou l'encaissoient , étoient d'un granité feuilleté ; l'épaisseur de ces couches va- rioit depuis un pied jusqu'à deux ou trois pouces ; elles étoient toutes parfaitement régulières , dirigées comme la vallée de Chamouni, du nord-est au sud-ouest, et dans une situation exactement verticale. Un peu plus bas, je trouvai z^az second banc de granité , sem- blable au premier , quoique un peu moins bien caractérisé , encaissé dans des couches qui nétoient plus un granité veiné, mais un roc blanc, quarzeux, feuilleté. La direction et la situation , tant du granité que des roches feuilletées, étoient parfaitement conformes à celles des précédentes. Au-dessous de ce second banc , j'en trouvai un troisième , et d'autres successioement ; mais à mesure que ces bancs s'éloi- gnoient des hautes aiguilles , ils s'éloignoient aussi de la na- ture du granité , et se rapprochoient de celles des roches or- dinairement mélangées de quarz et de mica , avec lesquelles ils venoient enfin se confondre. Ces dégradations et cet encaissement , ajoute Saussure , me paroissent démontrer, avec la dernière évidence , que le granité a été formé précisément de la même manière que les roches feuilletées. Car, comment pourroit-on supposer que ces bancs ou ces couches de granité , renfermées entre des couches d'une autre pierre , conservant partout la même épaisseur, la même situation, suivant la même direction, pussent avoir une origine différente ? Et si l'on joint à cette considération celle de la nature même de la pierre , qu'on réfléchisse que le granité veiné , qui encaisse le premier de 4i6 Tt R A ces bancs, ne diffère àa s^rani/e en masse qu'il renferme , que par la disposition des feuillets de mica, lesquels sont confusé- ment dispersés dans l'un , et arrangés sur des lignes parallèles dans l'autre ; qu'à cela près tout est pareil entre eux : j'avoue que je ne saurois comprendre que l'on puisse prétendre en faire des êtres de nature absolument différente. (§ 66i et 662.) J'ai fait moi-même un grand nombre d'observations ana- logues à celle que je viens de rapporter, et non - seulement j'ai vu le granité mêlé avec des rocbes feuilletées granitoïdes, mais je l'ai vu plusieurs fois former de puissantes coucbes en- caissées dans des montagnes de trapp ou de cornéenne (amphibole en masse); et réciproquement, des bancs de trapp ou de cornéenne alternant avec des bancs de granité. J'ai pareillement observé des passages insensibles des uns aux autres , de même que des transitions du granité au por- phyre. L'illustre Dolomieu a fait la même observation sur les granités duTyroletde plusieurs autres contrées, qu'il nomme, pour cette raison, roches porphyro-granitites. Ainsi l'on est , je crois, bien fondé à penser que la formation de toutes les roches primitives est le produit d'une seule et unique opéra- tion de la nature , dont l'action a été plus ou moins prompte sur ces divers mélanges , suivant que leurs élémens se trou- voient plus ou moins disposés à obéir aux attractions réci- proques qui sollicitoienl leur aggrégalion. Ainsi, quand on dit que le granité est la plus ancienne roche , et que sa formation a été suivie de celle des gneiss, des schistes quarzeux et micacés, des schistes argileux, du porphyre, du granitelle , de la serpenline, du calcaire pri- mitif, du trapp , de la cornéenne , etc. ; cet ordre de suc- cession ne doit point être prisa la rigueur, mais seulement comme celui qui se présente le plus ordinairement. Variétés de Granités. — Quoique en général les granités dif- fèrent peu les uns des autres dans les diverses contrées de la terre , néanmoins on en trouve quelques variétés bien mar- quées , soit qu'elles aient été produites dans le temps même de la formation de cette roche , par l'inlluence de quelques causes locales qui nous sont inconnues , soit que ces modi- fications particulières soient l'effet d'un travail postérieur de la nature , qui ne se repose pas plus dans le règne minéral que dans les autres parties de son domaine : les plus remar- quables de ces variétés sont : le granité d'Egypte , le granité d'Ingrie, \e granité de Corse, le granité de Vile d'Elbe, \e granité graphique , etc. Granité d'Egypte. — Le granité connu dans les arts sous le nom de granité d'Egj'pie ou granité oriental , est composé de quarz blanc presque diaphane , de grands cristaux irréguliers G R A 4^7 de feldspath de couleur rouge , et d'un peu de mica noi- râtre , et quelquefois d'une matière verte en parcelles in- formes , et qui paroît être de l'épidote. Les montagnes d'où l'on a tiré tant de colonnes , d'obé- lisques et d'autres monumens antiques, formés de ce pré- cieux granife , commencent à cent soixante lieues au sud du Caire , et se prolongent jusqu'à l'ancienne ville de Syèoe. Parmi ces anciens monumjens, on dislingue surtout la fa- meuse colonne de Pompée^ qu'on voit encore aujourd'hui de- bout auprès d'Alexandrie : le fût seul de cette colonne , qui est d'une seule pièce , a quatre-vingt-seize pieds d'élévation , sur vingt-huit pieds trois pouces de circonférence. C'est la plus énorme masse de granité qui ait été travaillée par la main des hommes. On voit quatre belles colonnes et une table de granité d'Egypte au Muséum des Arts, dans le salon de l'Apol- lon Pythien. Nous avons , dans les Vosges , un granité dont le feld- spath est également d'une jolie couleur rouge. Les quatre cippes qui supportent des bustes de porphyre à l'entrée de la grande galerie du Muséum , sont faits de ce beau granité français , qui le cède peu en mérite au granité égyptien. 11 vient de la vallée de Girardmer. En Italie, on donne assez ordinairement le nom de granité d'Egypte ou granité oriental , à tous les granités antiques. 11 y en a de gris , qui est remarquable par ses cristaux réguliers de feldspath , qui sont de la grandeur du doigt. On en voit à Florence une belle colonne sur la place de Sainte-Félicité. Ije granité antique^ nommé bianco-e-nero,granitone, etc., est en majeure partie composé de schorl noir , mêlé de quarz et d'un peu de feldspath. C'est de cette variété àe granité qu'est faite la colonne qu'on voit à Rome dans léglise de Sainl-Praxède , et où l'on dit que J.-C. fut attaché pendant sa flagellation. Le granité vert antique est composé de quarz vei"t , de, cris- taux de schorl , qui forment de grandes taches noires oblon- gues , et d'un peu de feldspath blanc. On voit une colonne de ce granité dans la villa Pamphili , près de Rome. On trouve, dans les Vosges , un granité composé à peu près par égale portion de quarz vert et de feldspath blanc , avec quelques parcelles de mica noir ; mais je ne l'ai point vu en grandes masses , et seulement parmi les cailloux roulés des torrens. Granité dingrie. — Les environs de Pétersbourg offrent une multitude innombrable de blocs de granité rougeâtre , très- dur , susceptible du plus beau poli , et qui présente, une sin- gularité remarquable ; le feldspath , au lieu d y former des parallélipipèdes réguliers ou àts cristaux confus , comme dans les autres granités , s'y montre presque partout sous la xm. -21 4i8 G R A forme de petites masses globuleuses ou ovo'ides , depuis un demi-pouce jusqu'à deux pouces de diamètre ; et ce qui pa- roît le plus singulier , c'est que les lames de ce feldspath ne sont nullement disposées par couches parallèles à la surface des globules, ni dirigées de la circonférence vers le centre , comme dans \t granité de Cbr^e; elles sont parfaitement planes, comme si c'étoient des morceaux de feldspath ordinaire qui eussent été roulés , et ensuite empâtés dans la masse grani- tique-, quoiqu'il paroisse indubitable que la formation du tout a été simultanée. La promenade publique, appelée le Jardin d'Eté ^ est dé- corée d'une superbe colonnade de ce granité. Les colonnes , qui sont au nombre de plus de soixante, sont d'ordre toscan , et leur fût, d'une seule pièce , est d'environ vingt pieds de hauteur sur trois pieds de diamètre ; elles forment une déco- ralion de la plus grande magnificence. Le feldspath y forme de larges points ronds ou ovales, brillans et chatoyans , qui font paroître ce granité comme s'il étoit parsemé de pierres précieuses. Les quais de la Neva et du magnifique canal de Catherine, sont construits de ce granité : les remparts de la forteresse en sont revêtus. La fameuse pierre qui sert de piédestal à la statue de Pierre-le-Grand , est aussi àa \ï\èm.Q^. granité : elle avoit dans le principe trente-deux pieds de long, vingt-ui> d'épaisseur et dix-sept de hauteur ; mais on l'a beaucoup diminuée pour lui donner la forme qu'on a cru convenable. L'île de Cronstadt , où est le port de Pétersbourg, est couverte de grands blocs arrondis de ce granité œillé; il con- tient quelquefois des masses assez considérables de feld- spath , d'un gris foncé , où l'on trouve du labrador. Ces blocs ont jusqu'à deux toises de diamètre, et leur forme arrondie a fait croire qu'ils avoient été roulés par les eaux ; mais com- ment supposer que des masses de granité de douze à quinze cents pieds cubes, et du poids de deux»à trois cents milliers , aient pu être ballottées par ce (luide , quelle que fût son im- pétuosité ? Aucune hypothèse admissible ne pourroit auto- riser une semblable supposition. Je ne connois qu'mie seule manière probable d'expliquer le phénomène de ces grands blocs de granité , qu'on trouve quelquefois abondamment disséminés à des distances assez considérables des grandes chaînes de montagnes , et qui ont fait enfanter tant de systèmes gigantesques ; tandis que ce fait devient fort simple , dès qu'une fois on a reconnu cette grande vérité , qui est prouvée de mille manières , c'est-à- dire , que les montagnes furent jadis incomparablement plus G R A 4,9 élevées qu'aujourd'hui , et f[u'àlors les sommets granitiques » hardiment élancés dans les airs à des hauteurs immenses ^ éprouvoient de fréquens éboulemens , dont les débris étoient portés par rimpulsion de leur chute'^, à des distances propor- tionnées à l'élévation du point d'où ils étoient partis ; et lors- qu'ils s'arrêtoient enfin dans les ravins creusés par les tor- rens, ils y étoient continuellement exposés au frottement dessables et des galets entraînés par les eaux, qui bientôt émoussoient leurs angles et arrondissoient leur surface. Les eaux continuant à creuser les ravins, les blocs cédoient à la pente du sol , et entraînés par leur poids , ils faisoient des cbutes plus ou moins fréquentes ; et enfin , de culbute en culbute , ils arrivoient jusque dans des plaines éloignées de plusieurs lieues du point (roù ils avoient été détachés. Ce fait a été observé par le célèbre Ulloa, dans les Que- Iradus de l'Amérique méridionale, qui sont des ravins de plusieurs milliers de toises'de large, creusés parles eaux dans les vastes Hancs des Cordillères du Pérou, où il a vu chcminef de la sorte des blocs d un volume prodigieux. Saussure a vu lui-même une masse épouvantable de granité, de plus de soixante mille pieds cubes , poussée par le poids d un glacier des Alpes, se précipiter en bondissant jusque dans le fond des vallées; et il arrive dans la suite des siècles, que les mon- tagnes elles-mêmes venant à s'aplanir presque entièrement , ne laissent enfin que ces masses arrondies, qui sont les por- tions les plus solides , les plus indeslrucllbles //tfHe violette, qui donne une belle couleur verte quand on chauffe la pierre» et qui ne décrépite point. C'est dans d'-s roches granitiques des monts Oural qu'on trouve le beau minéral connu sous le nom de sHiédle. C'est dans les granités de Rosena eji Moravie qu'on trouve la léfji- dolite ^ en rognons de plusieurs centaines de livres; et les granités d'Uto en Suède en contiennent également. C'est dans le granité d'Altenberg en Saxe qu'on trouve \o bé/jl schorli- /orme, elç. Mais l'énuiuération de semblables accideiîjr de-- G R A 4^5 viendroît lell.ement étendue , qu'il est mutile de la pousser plus loin. Je finirai par une observation sur les granités en général ; c'est que fort souvent leurs grandes masses présentent des formes symétriques si bien prononcées , qu'il paroît impossi- ble d'y méconnoître l'effet de la cristallisation, à moins de vouloir résister à l'évidence même. Tous les géologues, et par- ticulièrement l'illustre Saussure , parlent des blocs de granités cubiques ou rhombdidaux qu'ils ont observés dans une infinité de localités. A mon égard , j'en ai vu dans beaucoup d'en- droits dont les formes régulières aurpient frappé tous les yeux. J'ai trouvé surtout une réunion prodigieusement nom- breuse de blocs de granités évidemment rhomboïdaux , qui couvroient en entier le sommet très- étendu de la montagne appelée Racipnoi-Kamenn , qui domine la forteresse de Ti- ghéret, et qui estime des plus élevées de ï Altaï. Ces blocs ont , en général , plus de vingt pieds de longueur sur quatre à cinq pieds d'épaisseur ; et j'ai pu facilement m'assurer de leur forme constante et régulière pendant deux heures que j'ai employées à les escalader pour arriver au sommet de la montagne. J'ai remarqué , en général , que plus les.bancs de granité sont épais, et plus les blocs qui s'en détachent se rapprochent de la forme cubique ; tandis que dans les bancs plus minces , les blocs ont une forme plus rhumboïdale. Cette cristallisation , au surplus , me paroît être l'effet d'un travail de la nature postérieur à la formation des montagnes granitiques. Elle s'est opérée de la même manière que ce41e des poudingues de Santa-Croce, sur la côte de Gènes, dont Saussure admiroit les formes cubiques d'une régularité par- faite , et où le travail secret de la cristallisation avoit opéré de manière que toutes les faces de ces cubes éloicnt exac- tement planes , quoique la masse fût composée de pierres roulées : ces pierres, quelque dures qu'elles fussent, les cail- loux de jade eux-mêmes, étoient tranchés parallèlement aux faces des blocs d'une manière si juste et si nette , qu'il sem- bioit , dit Saussure , qu'on les eût coupées avec un rasoir. Ainsi donc, cette forme régulière des blocs de gr^anite n'a nul rapport avec la cristallisation générale , qui , suivant quelques géologues, a donné naissance aux montagnes elles- mêmes. Le granité en masse est, de toutes les roches, celle où l'on rencontre le plus rarement àes substances métalliques. On n'y trouve guère que l'étain ; mais le cas est infiniment rare , et ce métal ne s'y présente point en filons , mais en amas immenses : ce sont desmontagnes entières de granité où iss- 4a4 <"' R A molécules de quarz et de feldspath sont mêlées de minerai d'étain , à peu près comme elles le sont ailleurs de horn- blende ou de mica, (pat.) On donnoit, dans la minéralogie ancienne , et l'on donne encore aujourd'hui dans les arts , le nom degranùe à plusieurs roches à structure grenue, qui ne sont pas des granités. C'est ainsi , par exemple , que , dans l'article qui précède, M. Pa- trin a décrit sous le nom de granité d'Egypte^ une variété de la syéniie de Werner ; le granité de Corse appartient au diorite ou gjiînsteiR; le granité graphique (orme une roche particulière, nommée pegmatite, etc. Ce savant pensoit que les élémens du granité pouvoient varier à l'infini : nous verrons, au mot Ro- ches, qu'il n'en est pas ainsi, et en quoi ces diverses roches granitdîdes diffèrent entre elles. Les Alpes renferment une assez grande quantité de roches granitdîdes ; mais d'après les belles observations de de Saus- sure et de M. Brochant, le véritable granité y est très-rare. Le Mont-Blanc lui-même n'est pas granitique. Laroche qui le compose , et à laquelle le savant professeur Jurine adonné le nom Ae protogyne , est formée de quarz et de feldspath, avec talc. Saussure l'a décrite sous le nom de grunilelle. Yoy. Protogyne. (ltjc.) GRANITE RECOMPOSÉ, HaUy, vulgairement Grh des houillères. Aggrcgat de nouvelle formation , dans lequel se retrouvent les principes consliluans du granité , et qui se ren- contre assez ordinairement dans les terrains à houille. Ce gisement seul suffit pour empêcher l'observateur de le con- fondre avec cette roche d'ancienne formation. V. Houille. GRANITELLE. Les marbriers italiens nomment grani- téllo , une variété de granité gris , à petits grains , dont les anciens Romains ont fabriqué des colonnes, des vases et d'autres monumens. Nous avons vu plus haut , que de Saus- sure Tappliquoit à la roche qui forme la partie supérieure du Mont-Blanc. GRANÏTIN. Daubenton donnoit ce nom à la roche à base de feldspath laminaire et de quarz , que M. Haiiy a nommée pegmatite ., et de la décomposition de laquelle , sui- vant la remarque de M. Brongnlart , proviennent tous les beaux kaolins; les Suédois, suivant Gallitzln , appellent cette roche Jplite. V. Pegmatite, et Feldspath petunt-ze. (LUC.) GRANITONE. Les marbriers italiens donnent ce nom à une variété de roche antique , à base de feldspath com- pacte , et qui renferme de grands cristaux d'amphibole , d'uq noir verdâtre. Les morceaux d'un volume un peu considéra- G R A ^a5 bie en sont assez rares. Elle est originaire d'Egypte ; c'est un dioriie. Kirvan donne ce nom à une roche compose'e de feldspath blanchâtre et de mica , que les Suédois appellent rapakiwi (Galliizin, Nomenclature minéralogique ^-ç. i43). (LUC.) Dolomieu cite pour exemple de ce grande , dont nous avons vu des échantillons rapportés par lui , une colonne dans l'église de Saint -Praxède, h Rome , à laquelle on débite que Jésus-Chris fut attaché. On en rencontre rare- ment de gros blocs. C'est une variété du DiORiTE ouGruns- TEIN. (LN.) (GRANIVORES, Granwori Famille de l'ordre des oiseaux Sylvains, et de la tribu des Atmisodactyles. (V. ces mots.) Caractères : ■ç\&As médiocres, grêles; tarses annelés , nus; trois doigts devant, quelquefois l'interne nul , un derrière ; les extérieurs ou totalement séparés et le postérieur versa- tile, ou étroitement unis à la base , et le pouce grêle , tou- jours dirigé en arrière ; l'ongle postérieur très-rarement phis long que le doigt , ou presque droit, ou crochu ; bec brévi- cône , épais ou grêle à la pointe , très - rarement croisé ou dentelé; rectrices , douze. Cette famille est composée des genres Phytotome, Coliou, Bec -croisé, Dur-bec, Bou- vreuil, Gros -BEC, Fringille , Sizerin, Passerïne , Bruant. Tous les oiseaux que ces genres renferment, vivent de graines qu'ils dépouillent de leur péricarpe , avant de les avaler; au contraire, les pigeons, les tourterelles et tous les gallinacées, qui sont aussi des granivores, les avalent entières. (V). GRANNENCORN. C'est I'Epeautre {iriticumspella), en Allemagne, (ln.) GRANO. Ce nom italien correspond aux mots français Blé et Grain, (ln.) GRANOCCHIA. Nom italien de la Squille mante. (desm.) GRANODILLE. V. Grenadille. (ln.) GRANOERT. Nom de la Pédiculaire sylvatique , eu Suède. (LN.) GRANSPAN. V. Gast. (ln.) GRANULAIRE, Gramdaria. Genre de plantes crypto- games, de la famille des Champignons. Il contient une seule espèce, qui a pour caractère d'être presque ronde et parsemée de grains plongés dans un mucilage. Ce genre paroît avoir beaucoup d'affinité avec celui des MOISISSURKS. (B.) 426 G R A GRANZA. Nom de la Garance, en Espagne (ln.) GRANZELA. En Italie, c'est le Fortune dépurateur, (desm.) GRANZÏPORO. Nom italien du Crabe tourteau {can- cer pagwus^. (desm.) GRANZO. Nom du Crabe ménade , en Italie, (desm.) GRAON DE VEADO. Nom portugais du Tlkanto d'A- danson , ou guilandina panicuJata , Lamarck. (LN.) GRAOSISKA. Nom suédois du Sizerin. (v.) GRAOULE. Nom vulgaire des Guêpes, (desm.) GRAOUSELLE. Nom dû Coquelicot , dans le Midi. (LN.) GRAPAOU, Nom languedocien du Crapaud commun. (B.) GRAPELLE. C'est un des noms du Gaillet accrochant. (B.) GRAPELLE. Nom vulgaire donné au fruit des lampour- des ; du grateron , des cynoglosses , des mjoso/i5 et de quel- ques luzernes , parce que les fruits sont hérissés de piquans crochus qui s'agrippent facilement aux vêtemens. (ln.) GRAPHEPHORE, Graphephorum. Genre de plantes de Ja famille des graminées, établi pour placer la C anche meli- coiDE de Michaux. Ses caractères sont : balle calicinale, de deux valves, ren-- fermant trois fleurs , dont la supérieure est pédiculée, stérile et extrêmement velue ; les deux autres ont une balle de deux valves bifides et mucronées, et des écailles émarginées. (b.) GRAPHIPTÈRE, GrapJnpierus,^^^; Anihia, Y ah. Genre d'insectes, de l'ordre des coléoptères, section des pentamè- res, famille des carnassiers, tribu des carabiques. Ils sont voisins des anthies , avec lesquelles Fabricius les réunit; mais leur corps est proportionnellement plus court et plus large , très-aplati , avec l'abdomen presque circu- laire ; leur languette est presque carrée , coriace dans son milieu et membraneuse dans tout le reste de son étendue. Sous ce rapport , les graphiptères se rapprochent des bra- chines. Leurs antennes sont, en outre, comprimées , avec le troisième article anguleux ; les palpes sont filiformes et héris- sés de poils. Ces insectes sont propres à l'Afrique et vivent dans le sable. Le GraphiptèremouchetÉ, GrapMpterus multiguîtatus ; an- thia variegata^ Fab., Oliv. Col. iom. 3, n" 35, pi. Çt.fig. 66, etc. 11 est d'un noir mat de velours ; le dessous de sa tête est couvert de poils blancs; les bords latéraux de son corselet G R A 1,1-1 sont aussi de cette couleur ; ses élytres, de forme ovale , sont noires , avec le bord extérieur et huit taches blanches sur chacune. 11 se trouve en Egypte. L'espèce figurée ici , pi. E 2 , 7 , sous le nom de TRILI^'É , n'est pas Xanihia inllneata de Fabricius, mais celle qu il ap- pelle Point d'exclamation, exclamatîonis. Elle est noire, avec les bords du corselel et des élytres blancs; on voit deux lignes de la même couleur , et dont l'extérieure interrompue, représentant un i renversé , sur chacune d'elles. Elle se trouve en Barbarie. Les anthies irilineaia et ohsoleta de Fabricius, sont aussi des graphiplères. (l.) GRAPHlPTERtDES. Nom donné d'abordparLatreiUe, à la seconde division de sa famille des Carabiques , carac- térisée ainsi qu'il suit : lèvre inférieure ou languette saillante, consistant en une lanière ovale, très-dure, convexe, saillante, ou en une pièce presque carrée , coriace seulement et longi- tudinalement dans son milieu, arrondie et entière ; palpes à dernier article presque cylindrique, un peu aminci à sa base ; mandibules sans dents. Les yeux des insectes de cette sous-famille sont très - sail- lans; le corselet est en cœur; l'abdomen est ovale et convexe ou déprimé, et se rapprochant de la forme circulaire; les élytres sont tronquées obliquement à l'extrémité ; les jambes anté- rieures sont échancrées. Cette division, composée des genres Anthie et Graphi- PTÈRE, fait maintenant partie de la première section des Ca- rabiques, famille des Carnassibrs. (o. l.) (iRAPHlS , Gmphis. Genre de plantes établi d'abord par Adanson , et ensuite par Acharius , aux dépens des Lichens, ou mieux des Opégraphes. Il a pour type le Lichen du Bouleau. Six espèces le composent; toutes vivent sur l'é- corce des arbres, (b.) GRAPHITE ou Carbure de fer; Graphit, "Werner; Carbone oxydulé ferruginé, Tondi ; Percarbure de FER , Thenard. Cette sul^stance connue de tout le monde sous le nom àe plombagine ou de mine de plomb , appelée aussi crayon noir par quelques-uns , a été rangée autrefois parmi les substances métalliques. M. Haiiy Ta décrite dans la première édition de sa minéralogie ) à la suite du fer;- il la nommoit alors /er carburé. Elle a été aussi long -temps confondue avec un autre minéral qui en diffère essentiellement, le molybdène sulfuré ( V. ce mot ). On la place actuellement parmi les corps combustibles. Ls graphite est tendre , facile à entamer avec le couteau; doux au toucher , presque gras ; il tache les doigts ou les 428 G R A corps sur lesquels on le passe avec froffement , en gris -noi- râtre ; son éclat extérieur est métalloïde ; à l'intérieur, il est mat ; sa cassure est lamelliforme ou à très-petits grains ou presque compacte. Sa pesanteur spécifique varie de 2,0891 à 2,24-56; elle n'est que de 1,987 d'après Kirwan. Il est très - sensiblement électrique par communication , mais ne communique aucune électricité à la cire d'Espagne ou à la résine que l'on en a frottées ; en quoi il diffère du mo- lybdène sulfuré , qui tache en outre la porcelaine blanche en verdâtre , tandis que les traits du graphite sont toujours de la même couleur. Ce minéral, quand il est pur, est, &'après l'analyse de MM, Berthollet, Monge et Vandermonde, une combinai- son de 90 parties de charbon pur et de 10 parties de fer ; ou suivant Schèle , cité par Jameson : de carbone , 80 ; oxy- gène , 10 , et fer, 10. Dans la nature , il est souvent mélangé d'argile en grande quantité ; tel est celui de Pluffin aux environs de Morlaix , dans lequel M. Vauquelin a trouvé : carbone , 23 , fer, 2 ; alumine , 3; ; et silice , 38, Il résiste à un feu violent et est absolument infusible; ce- pendant on parvient à le brûler , soit à l'aide du chalumeau , soit dans un tube de porcelaine , et le produit de la combus- tion est du gaz acide carbonique et de l'oxytl - rouge de fer. On le trouve rarement cristallisé ; dans ce os il esl sous la forme de lames hexagones , plus ou moins nettes. Il en vient de Norvvége, où il est engagé dans une syénite , €t des Etats- Unis. Il est aussi très-rare d'en trouver des masses compac- tes , propres à être taillées en crayon , d'une bonne qualité. V. plus bas. Le plus communément , il est en masses granuleuses ou schistoïdes , mélangées de fer hydraté ou sulfuré, et de ma- tières terreuses. Le graphite que l'on a cru pendant long-temps appartenir exclusivement aux montagnes primitives, se rencontre aussi dans celles de transition , et notamment celui de lîorrodale , dans le Cumberland , qui fournit la matière des crayons les plus estimés ; il s'y trouve en couches considérables. Il ac- compagne l'anthraciie bacillaire dans la formation charbon- neuse , voisine de Cumnock , en Ayrshire (Jameson). On le trouve en lits , dans le granité , à Langsdorf en Bavière , et près de Gérace en Calabre ultérieure ; il est engagé dans la serpentine commune de la montagne de la Mora , près de Marbella en Andalousie (Toruli). Nous en possédons aussi en France , et assez abondam- G R A 4,9 ment , dans le département de l'Arrîége ; le Pie'mont et la Savoie en renferment également. Cette substance est employée dans les arts. Les variétés les plus pures servent à fabriquer ces crayons renfermés dans des cylindres de bois de cèdre que les dessinateurs nommentca- pucines ; les autres crayons plus grossiers sont formés avec la poussière du graphite agglutinée à l'aide d'un mucilage. Les marchands de plaques de fonle et de fourneaux s'en servent pour donner du lustre à ces objets , ou pour les garantir de la rouille. On l'emploie aussi en la mêlant avec de la graisse pour adoucir les frottemens dans les machines à engrenages. Enfui , on la pétrit avec une certaine quantité d'argile , à Pas- sau en Bavière, pour en faire des creusets qui supportent très- bien les passages brusques de température. Suivant M. Fab- broni , elle se forme quelquefois dans le sein des eaux. Il cite à cet égard des puits du royaume de Naples , au fond des- quels il se rassemble une eau acidulé , d'où l'on retire du guaphite , tous les six mois. Cette combinaison du fer avec le charbon s'opère dans les hauts - fourneaux où l'on traite ce métal , et existe en assei grande proportion dans la fonte, surtout dans la variété grise. M. Daniel a observé qu'en faisant dissoudre un cube de celle sorte de fonte dans l'acide hydrochlorique ou l'acide sulfurique , il •restoil au fond du vase une substance spon- gieuse, sur laquelle l'acide n'avoit plus d'action; l'ayant sou- mise à l'analyse , il a trouvé que c'étoit un carbure de fer , contenant du silicium , dans les proportions suivantes : oxyde rouge de fer, 3i,2, et charbon, 5i,4; silice 22,3 ; total, 100. (^Annales de Physique et de Chimie , t. 4 ? P- 33 et suiv). (lug.) GRAPHOLIT E. Nom donné par quelques minéralogis- tes au schiste iégulaire ou ardoise que l'on taille en tables pour les écoles d'enseigement mutuel , et sur lesquelles on trace les caractères d'écriture ou les chiffres , avec un style oa crayon de schiste argileux plus tendre, ou avec de la craie. Il se fait actuellement une grande consommation de ces tablettes d'ardoise , et l'usage s'en répandra de plus en plus, grâces à laprotection éclairée du gouvernement, quimultiplie ces écoles où le pauvre recevra une instruction appropriée à ses besoins , et qui l'éloignera à la fois du vice et de la mi- sère. (LUC.) (il\APHORKIS, Graphorkis. Genre établi par Dupetit- Thouars, dans la famille des Orchidées, et qui paroîtpeu différer du Cymbïdion de Swartz. (B.) GRAPOUN. C'est la Bardane, dans le Midi, (ln.) GRAPP. Nom de la Garance , en Allemagne, (ln.) GRAPPE , Racemus. Lorsque , dans une plante , les fleurs 4^3d g R a sont groupées le long d'un axe commun , et supportées cliâ-=» cune par un pédoncule plus ou moins incliné à Ihorizon, cette disposition porte le nom de grappe^ qui n'est autre chose qu'un thyrse renversé. ( Voy. Thyrse. ) La grappe est simple ou composée. La grappe simple est celle qui porte des fleurs dont les pédoncules ne sont nullement divisés, comme dans certaines jacinthes, La grappe composée porte des fleurs ou des fruits dont les pédoncules sont divisés comme dans la vigne et le groseillier, (d.) GRAPPE-MARINE. Rondelet applique ce nom à une Holothurie, et les pêcheurs le donnent aux œufs de Sèche. (B.) GRAPSE, Grapsiis^ Lam,; Cancer ^ Fab. Genre de crus- tacés, de l'ordre des décapodes, famille desbrachyures, tribu des quadrilatères, ayant pour caractères: test presque carré, aplati, portant les yeux aux angles de devant; son bord an- térieur incliné ; pieds-mâchoires extérieurs écartés Tun de l'autre et laissant à découvert une partie de la bouche ; l(;ur troisième article inséré près de l'extrémité extérieure et supé- rieure du précédent; les quatre antennes situées au-dessous du chaperon. Ces crustacés, que l'on nomme, dans les Antilles fran- çaises, crabes de palétimers ^ ont un port qui les fait aisément reconnoîlre. Leur lest est plus ou moins carré, déprimé, le plus souvent d'un rouge vif, coupé ou ponctué de jaune , avec une cavité transverse à chaque angle antérieur pour rece- voir les yeux. L'espace intermédiaire est rabattu en manière de chaperon au-dessus des antennes ; les latérales sont in- sérées près de la base des pédicules oculaires; les intermé- diaires écartées l'une d.e l'autre, repliées et logées dans deux fossettes de la partie inférieure du chaperon. L'épistome est transversal , linéaire , et presque toujours divisé dans sa lar- geur par une arête ou rvn rebord faisant saillie. Le rétrécis- sement supérieur du premier article des pieds-mâchoires infé- rieurs, et celui de la base de l'article suivant, forment un an- gle ou un écart qui laisse apercevoir une portion des man- dibules et celle de quelques autres pièces de la bouche; les deux serres antérieures sont courtes ; les autres pieds sont très-comprimés , avec les cuisses larges et les tarses épineux; ceux de la troisième et de la quatrième paire surpassent les autres en grandeur. «c J'ai vu, dit M. Rose ( i.'^'^ édit. de cet ouvrage, article Grapse), beaucoup de ^r^/^5(?5 peinls en Amérique, et j'ai observé qu'ils se tenoient toujours cachés, pendant le jour, sous les pierres et autres corps qui se trouvent dans la mer. J'ai de plus remarqué que, quoiqu'ils ne nagent point, ils G R A 0t ont la faculié de se soutenii' momentanément sur l'eau à raison de la largeur de leur corps et de leurs pattes, et cela par le moyen de sauts répétés; ils font ce mouvement toujours de côté, tantôt à droite, tantôt à gauche , selon les circonstan- ces. Ils vivent, comme les autres crustacés, de la chair des au- tres animaux qu'ils trouvent morts , ou qu'ils peuvent saisir en vie, et tirer avec leurs pinces. » « Le grapse cendré ^ que j'ai également observé, vit dans les rivières où remonte le flux de la mer, ou mieux sur leurs bords ; car il est plus souvent hors que dans l'eau. Lorsqu'il paroît quelqu'un dans les lieux où ils se trouvent rassemblés, et c'est toujours en nombre très-considérable , ils se sauvent dans l'eau en faisant un grand bruit ave cleurs pattes, qu'ils frappent l'une contre l'autre. » « Les femelles de ces deux espèces de grapses ont des œufs au printemps, époque où elles commencent à reparoître, car, pendant l'hiver, la première reste au fond de la mer, et la seconde, sans doute , enfermée dans la boue ». Le cancre madré de Rondelet, et qui est notre grapse cendré, vient souvent sur le rivage ou sur les rochers , pour jouer ou se soleiller, dit encore cet auteur. Ce genre est assez nombreux en espèces , répandues sur les plages maritimes des pays chauds des deux continens. La Nouvelle-Hollande en fournit plusieurs. Le Grapse porte -pinceau , grapsus penicilUger , figuré dans le Muséum de Rumphius , iab. lo, n." 2, et dans cet ouvrage pi. E34-, i de ceDict. , offre une particularité digne d'attention : les doigts des serres ont chacun un grand faisceau de poils noirs. On le voit dans la collection du Jardin du roi. liC Grapse VEII^T, Grapsus pleins^ Lat. ; Cancer grapsus , Linn., Fab. ; Herbst , Cane. lab. 3 , fig. 33 , et t. l^'j , fig. 5. Test long d'environ deux pouces, sur près de deux et demi de large, d'un rouge de sang, ponctué et rayé de jaune; les côtés bidentés près des yeux et plissés postérieurement; front divisé par tiois incisions en quatre lobes aplatis, den- telés; coté interne du carpe dilaté en manière de dent; extrémité des doigts en cuiller. A la Caroline, aux Antilles et à Cayenne , où on l'appelle , à ce qu'il paroît , mga- beumba. ^ Grapse ENSANGLAISTÉ , Grapsus cruentaius , Lat. ; Cancer rurlcoîa^ T)e^. , l'nsect. tom. 7 , pag. 417 , pi- aS , fig. i. Con- fondu avec le précédent, dont il diffère par le défaut de den- telures aux élévations frontales ; par le carpe , dont le côté interne est chargé de lulercules épineux et par la forme co^ nique des doigts. 43^ G n A Dans rAmérique méridionale. Il paroît que c'est Varafu pinima de Ma regrave. Grapse MÉlaî^gé, Grapsus vaiius, Lat., Riss. ; Cancer marmorahis^ F 3ib.; Oiiv. , Zoof. adriat. tab. 2, fig. i ; Cancer femoralisy Oiiv. ; Cancre madré ^ Rond. Longueur d'environ dix lignes sur un pouce de large , d'un jaunâtre pâle , mais paroissant, en grande partie , d'un brun rougeâtre, à raison At& petites lignes et des taches de cette couleur dont il est marbré , et qui forment souvent sur les pattes des bandes transverses ; trois dents aiguës à chaque bord latéral , près des yeux ; quatre éminences foibles et obtuses près du cha- peron ; la serre gauche ordinairement plus petite; extrémité intérieure et antérieure des bras dilatée , épineuse; une sail- lie en forme de dent , terminée par une petite épine , au côté interne du carpe ; pinces noires, presque en cœur, avec les doigts coniques, dentelés intérieurement, écartés entre eux à leur naissance. Cette espèce vit dans des trous des rochers des bords de l'Océan et de la Méditerranée. Elle en sort pour recevoir les rayons du soleil, mais gagne sa retraite au moindre danger, et se cramponne avec tant de force, avec ses pieds, qu'on a de la peine, à lui faire lâcher prise. M. Dorbigny , méde- cin, l'a observée sur les côtes de Noirmoutiers. Grapse CENDRÉ , Grapsus dnereus ^ Bosc, pi. D i5, 6, de cet ouvrage. Test inégal, très-entier, gris, varié de brun; pinces très-minces. Trouvé dans la Caroline , par M. Bosc. Il diffère du cancre madré de Rondelet. Le cancre esyoa^no/d'Herbst, tab. 87 , fig. i , est un grapse , et avoisine le C. mulus de Linneeus. Je crois quïl faut encore rapporter au même genre le cancer jnessoràc Forskaël, qui se nourrit, suivant lui , du sédiment vert attaché aux rochers. Voyez , pour le Grapse aplati , mentionné dans I.1 première édition de ce Dictionnaire , l'article Plagusie, nom d'tm genre formé , depuis , aux dépens du précé- dent, (l.) GRAPTOLITHES. On a donné ce nom à des Pierres FIGURÉES. (dESM.) GRAS-DOUBLE. La panse des bœufs est ainsi nom- mée par le peuple, (desm.) GPtAS-FIDRILDE. Les Islandais désignent toutes les phalènes sous ce nom général, (o.) GRAS DE GALLE. Nom vulgaire, appliqué auro- binierfrutescent, àun Spartium éP1>eux {Sp. spinosissimion) et au Cytise frutescent, (ln.) E.34. 3. lir/mrrJt' //rr/f/^ . G R A 435 GRASGRUTZE. Nom allemand du Festuga fMtans ou Manne de Pologne, (ln.) GRASLAUCH. C'est le nom allemand de la Civette, espèce d'AiL. (ln.) GRAS-MOLLET. Synonyme de Lumps, (b.) GRAS-DE-MOUTON. Nom d une plante. C'est la Lâmpsane commune, (ln.) GRAS MUCKE. Nom allemand des Fauv£t;tes. (v.) GRASQUEKEN et GRAS WURZEL. Noms du Chien- dent, en Allemagne, (ln.) GRASSET. Dénomination vulgaire du Moiichet ou Fau- vette dhwer, en Provence. C'est aussi le nom de i^\\i~ sieurs fauvettes ou figuiers dans la Louisiane , et du hec-figue dans le Poitou, (v.) GRASSETTE , Pinguiada. Gem'e de plantes de la dian- drle monogynie , et de la famille des personnées , qui offre pour caractères: un calice tjuinqucfide, irrégulier, ayant la lèvre supérieure à trois divisions, et l'inférieure à cinq ; une corolle monopélaU, irrégulière , terminée postérieurement par un éperon et ayant un limbe labié , à lèvre supérieure à trois lobes , et à lèvre inférieure biiobée et plus courte ; deux étamines fort courtes ; un ovaire supérieur , globuleux , surmonté d'un style court, à stigmate à deux lames recou- vrant les anthères; une capsule ovale, uniloculaire, contenant beaucoup de semences attachées autour d'un placenta libre et central. Ce genre comprend douze à quinze espèces. Ce sont des plantes à feuilles toutes radicales, simples , grasses, comme onctueuses, et à hampe nue, et le plus souvent uniflores, qui croissent toujours dans les lieux marécageux. La plus c^ommune est la (^rassette vulgaire, dont l'épe- ron est cylindrique et de la longueur de la fleur. Elle .passe pourvulnéraireettrès-consolidante; on la dit aussi purgative. Les paysannes, en Danemarck, se servent du suc "de ses feuilles au lieu de pommade pour frotter leurs cheveux. Lin- nseus dit que les Lapons versent par-dessus ces feuilles fraî- ches , le lait de leurs rennes , ce qui le rend plus agréable au goût et le fait cailler plus promptement. Cette plante est nuisible aux bestiaux qui la broutent , et les Anglais l'appellent même Why-iroot {tue brebis). J'ai trouvé, dans l'Amérique septenti'ionale, deux belles espèces de grussettes. (h.) GRASSETTE , dans les pays de montagnes , où croît I'Orpin reprise, on lui donne ce nom à cause de l'épaisseur de ses feuilles et de leur apparence graisseuse, (e.) 434 ^ ^' ^^ GRASS.OLO. Nom italien de la sangsue, Hirudo riparia. (desm.) GRASSTERN. L'un des noms allemands du Gaillet BLANC , Galium molliigo. (LN.) GRASWIJRZEL. Nom allemand du Chiendent, (ln.) GRATELIER, Cnestis. Genre de plantes de la décan- drie pentagynie , et de la famille des térébinthacées , qui présente pour caractères : un calice divisé en cinq parties velues en dehors , colorées en dedans et caduques; cinq pé- tales oblongs , insérés au réceptacle ; dix ctamines ; cinq ovaires supérieurs, ovales, très-velus, se terminant chacun par un style fort court, à stigmate obscurément bilobé ; cinq capsules distinctes , dont quelques -unes avortent souvent, courtes, rétrécies vers leur base, univalves, s'ouvrant laté- ralement , couvertes extérieurement et intérieurement de poils cuisans , et contenant une seule semence. Ce genre renferme six grands ^arbres , originaires de l'A- frique ou des îles voisines , dont les feuilles sont alternes , ailées avec impaire , et les fleurs petites, disposées en grappes latérales ou terminales. Aucun de ces arbres n'est connu sous des rapports d'utilité , et n'est cullivé en Europe. LeRouRÉE d'Aublet s'en. rapproche beaucoup, (b.) GRATERON. Nom donné au Gaillet accrochant, h la Valance de ce nom, et à 1-Aspérule odorante, (b.) GRATG AL , Randia, Linn. (JPeniandrie monogynie.') Genre de plantes de la famille des rubiacées , dont les caractères sont : un petit calice à cinq dents ; une corolle monopétale en soucoupe ou en entonnoir, plus grande que le calice et découpëe en cinq segmens pointus ; cinq étamines, dont les filets courts portent des anthères étroites, oblongues; un ovaire supérieur, d'où s'élève un style divisé à son sommet, et terminé par deux stigmates inégaux; et pour fruit une baie coriace , à une loge, ayant la forme d'une cerise , et ren- fermant plusieurs semences plates , enveloppées dans une pulpe. Ce genre ne comprend que dix à douze espèces , qui toutes sont des arbrisseaux étrangers et épineux. Leurs feuilles sont simples , opposées ainsi que les épines ; et leurs flours nais- sent en petits bouquets aux aisselles des feuilles, et quelque- fois au sommet des rameaux. Willdcnow les a réunies aux Gardènes. Il y a le Gratgal a larges feuilles , Randia latlfoUa , Lam., arbrisseau toujours vert , haut de dix à douze pieds, et médiocreincal épineux , dont les feuilles sont en spatule G R A 435 et les fleurs axlllaires. Il croit aux Antilles , et on le nomme bois de lame. Son fruit renferme une pulpe bleuâtre , qui , selon Brown , donne une couleur bleue assez solide. Le (tRaïgâl a petites feuilles, Randla pamfoUa, Lam. , qui est beaucoup plus épineux que le précédent, et qui a ses feuilles de la grandeur et de la forme à peu près de celles du buis. On le trouve à Saint-Domingue. Le Gratgal a longues fleurs , Randia longiflora. Lam. , dont les rameaux sont cylindriques , les feuilles ovales lan- céolées, et les épines arquées en dessous. Ce gratgal croît aux Indes et dans l'île de Java. Le Gratgal du Malabar, Randia malaharica, Lam., haut d'environ douze pieds , à feuilles ovales oblongues, et à épines droites, roides et plus courtes que les feuilles ; il s'élève sur un tronc grêle et blanchâtre dont le som- met très-rameux offre une cime arrondie et diffuse ; les ra- meaux sont épineux et garnis de feuilles ovales ou oblongues , luisantes en dessus , pâles en dessous , et marquées dans leur milieu d'une côte un peu saillante. Les épines sont droites , roides et plus courtes que les feuilles. Les Heurs, de couleur pourpre clair et odorantes, viennent huit ou douze ensemble , et forment des espèces d'ombelles axlllaires ; elles sont rem- placées par des baies semblables à celles du gratgal à lon- gues fleurs. Le Gratgal a petites fleurs , Randia par^iflora , Lam. , qu'on trouve aux Indes orientales , et dont les feuilles sont ovales et pétiolées, les épines arquées et les fleurs axillaires. Il a des feuilles ovales et pétiolées , des épines arquées, de la longueur des pétioles, et des fleurs , réunies deux ou trois en- semble à chaque aisselle des faiillles. On le trouve aux Indes orientales, (d.) GRÂTIA-DEI ( bienfait de Dieu ). Les vertus antifébri- fuges de quelques plantes , les ont fait ainsi nommer. An- guillara désignoit par-là I'Herbe A pauvre homme ou la Grajiole officinale ; Césalpln , le Scuiellaria galericulata ^ ou I'Herbe a la fièvre ; Tragus , I'Herbe a Robert, Ge- ranium rohertianum ; C. Bauhin, le Géranium des prés. Le Gra- tia-Dei des Français , suivant Gesner , est le EuplÈvre ri- gide (^Buplei>rumrigidumy, Dodonée indique , sous ce nom , I'HÉliaNTHÈME ( CisUis heliunlhemum. L. ). (ln.) GRATIOLA , du latin gratia , faveur , bienfait. Nom donné à la Gratiole officinale , à cause de ses vertus; de- puis , il a été conservé au genre qui la contient. On trouve encore qu'on l'a appliqué au Scutellaria galericulata , vulgai- rement nommé Herbe àla fièvre; et par Gesner, à la saiicaire à feuilles dhyssope ( ij/^r"/» hyssopifolium.,h. ) ^36 G R A Gronove a décrit sous le nom de Gratiola, le Lindernla pyocidaria , et Boerhaave , le Mimulus ringens. Plusieurs botanistes établissent aux dépens du genre ac- tuel gratiola^ créé par Linnceus, les genres moniera ou herpes- iis; rottlera , Vahl. ; ambidia , LK. ; bramia , LK. ; hornemannia , Willd. ; et sepias, Lour. Willdenovv y rapportoit ïhottonia in- dica. (ln.) GRATIOLE , Gratiola. Genre de plantes de la diandrie monogynie , et de la famille des personnées , qui a pour ca- ractères : un calice à cinq divisions inégales , munies à leur base de deux bractées ; une corolle monopétale , tubuleuse , irrégulière , ayant son limbe partagé en quatre découpures, dont la supérieure est échancrée ; deux étamines fertiles; deux filamens stériles , et le rudiment d'un cinquième ; un ovaire supérieur conique , chargé d'un style en alêne , à stig- mate de deux lames ; une capsule ovale , pointue , biloculaire , bivalve , ayant la cloison parallèle aux valves , et contenant des semences petites cl nombreuses. Le B RAMiE, I'Ambulie, le RoTTLÈRE et THoRNEMATSiNiE doi- vent être réunis à ce genre, qui contient une quarantaine d'es- pèces connues ; mais si les espèces nouvelles sont aussi nom- breuses dans l'Amérique méridionale et dans l'Inde, qu'elles le sont en Caroline , il doitbientôt devenir bien plus nombreux , j'en ai rapporté plus de douze de ce dernier pays, la plupart à quatre étamines fertiles. Les gralioles sont de petites plantes vivaces ou annuelles , à feuilles opposées, communément simples et à fleurs axil- laires , qui croissent dans les marais , sur le bord des étangs , dans les lieux humides des bois , et dont une seule espèce est propre à l'Europe; c'est la GHatiole officinale , qui a les feuilles lancéolées , dentelées , et les fleurs pédonculées. Elle est connue vulgairement sous le nom Alierhe au pnim-e homme. Elle est amère , fortement purgative, un peu émétique et hy- dragogue. On l'emploie dans l'hydropisie ascile et dans les fièvres intermittentes les plus opiniâtres ; l'usage de sa«dé- coction en lavement, est surtout recommandé comme pur- gatif et vermifuge. Les artistes vétépinaires s'en servent fré- quemment , surtout pour purger les chevaux et les bêtes à cornes, et la préfèrent aux résines exotiques , comme moins coûteuse et moins sujette à inconvéniens. Le genre Monière enlève plusieurs espèces à ce genre, (b.) GRATTE-CUL. Fruit du Rosier-églantier, (b.) GRATTE-PAILLE. Nom vulgaire appliqué à [afauçeiïe à'' hiver OM mourhetj parce qu'elle cherche, sa nourriture pen- dant l'hiver, dans la paille qu'on jette devant les granges, (v.) GRATTIEK. Synonyme de Gratelier. (b.) G H A 437 GRAUCALUS. Nom grec d'un oiseau cendré, appliqué par M. Cuvier à son genre Choucaris. (v.) (iRAULE et GRAYE. Noms que reçoivent plusieurs oi- seaux du genre des Corbeaux , notamment la Corneille man- ieléc et le Freux. (DESM.) GRAUSEN. C'est le Genêt à balais (SpaHîum scoparium), en Allemagne. (i-N.) GRAUSÏEIN. Mot allemand qui signifie pîen-e grise. M. Werner donne ce nom à une substance qu'il range parmi les roches secondaires , et qui est composée de feldspath et de horn-blende , en très-petits grains si intimement combinés les uns avec les autres, que ce mélange forme une masse homo- gène de couleur grise , dans laquelle sont disséminés des cris- taux d'augite et d'olivine ou chrysolite des volcans. Cette substance pierreuse se trouve en Italie , et il me paroît évi- dent que c'est une lave, (pat.) M. Haiiy qui avoit d'abord nommé cette roche , mimose , dans une première esquisse de sa classification minéralogique des roches ., la nomme actuellement Dolérite. V. Roches. (LUC.) GRAUWACKE. ( Psammites, Haay ; id. , Brongniart.) Ce mot signifie littéralement wacke grise ; -axAis la grauivacke diffère de la ivacke proprement dite , par d'autres caractères que par la couleur. Werner place la grauwacke parmi les roches de transition , c est-à-dire parmi les couches secondaires les plus anciennes ( car je regarde les roches primitifs et secondaires comme for- mées par deux opérations très-distinctes, entre lesquelles ii n'y a point eu d'Inlermédiaire ). Il distingue la grauwacke en commune ei schisteuse. La pre- mière est un grès composé de grains de quarz, de kieselschie- fer ou schiste siliceux, et de thonschiefer ; le tout agglutiné par un ciment argileux. Les grains varient depuis le plus petit volume jusqu'à la grosseur d'une noisette. La grauwacke schisteuse forme des couches qui alternent avec celles de la grauwacke commune , dont elle diffère par son tissu lamelleux , et parce qu'elle contient beaucoup de paillettes de mica , mais point de matière grenue ; elle se rap- proche beaucoup des schistes argileux. Les minéralogistes allemands ajoutent que les couches de grauwacke contiennent quelquefois des coquilles et des ro- seaux : ce qui suppose qu'elle est beaucoup moins ancienne que le calcaire qu'ils appellent de transition., qui ne contient que fort rarement des productions marines , et jamais de productions végétales , qui sont d'une époque biea postérieure^ ^38 G "R A Brochant nous apprend que la grau\vacîce contient de ri- ches filons métalliques , et que c'est surtout dans cette roche que se trouvent les mines de plomb et argent du Hartz , de même que les mines d'or de Vorospatak en Transilvanie. Il ajoute qu'on doit regarder comme des grauwackes , les roches de Valorsine , dont les couches sont dans une situa- lion à peu près verticale , et que Saussure a désignées , dans la première partie de ses Voyages^ sous \tnoxa Ag poudingues. Mais , à moins qu'on n'admette des poudiugues et des grauivackes de formation prîmitwe , je ne pense pas qu'on puisse donner ni l'un ni l'autre de ces noms aux schistes glanduleux de Va- lorsine, puisqu'il est évident , d'après la description même que Saussure donne de la montagne dont ils font partie , qu'ils sont surmontés et recouverts par des bancs de roches qui sont indubitablement primitives. Au surplus, la grauwacke me paroît avoir une grande ana- logie avec les bancs de grès et les couches de schistes argileux qui se trouvent interposés entre nos couches de houille, (pat.) Les caractères des grauwackes et leurs différentes situations géologiques ont été exposés avec beaucoup de soin par M. Mohs, dansles Ephémérides deMoll. , pour 1807. Cetinté- ressant mémoire a été traduit par M. Lemaire , ingénieur des mines. Forez Journal des Mines, tom. 35, pag. 197 à 2 1^; et les mots Houelle , Roches et Terrains, (luc.) GRAUWERK. Nom allemand de I'Ecureuil. (desm.) ~ GRxWAUDEUR. V. Gravisset. (desm.) GRAVELET. Nom du Grimpereau , dans le Poitou, (v.) GRAVELIN. C'est le Chêne a grappe, (b.) GRAVELLE. Ce sont de petites incrustations pierreuses qui se forment dans le parenchyme des reins , et descendent par les uretères dans la vessie. Ces petites pierres , qui res- semblent à du gravier , ou plutôt à de la brique pilée, causent des coliques néphrétiques très-douloureuses. Les remèdes apéritifs , les savonneux , les alcalins , sont employés utile- ment contre cette maladie , ainsi que les bains , les mucila- gineux et les anodins. L'analyse chimique démontre que ces incrustations grave- leuses sont composées d'acide urique , ou d'urate ammonia- cal , et souvent aussi d'oxalate de chaux ; s'ils séjournent long • temps dans les reins, ils s'y incrustent de phosphate de chaux et de magnésie. V. le mot Calcul, (virey.) GRAVELOTTK. Nom vulgaire du Petit-Pluvier a collier, (v.) (iRAVlLÂT et GREBNIK. Noms russes de la Benoîte , G: m urhanum , L. (ln.) G R A 139 GPvAVIER. On donne ce nom aux pierres roulccs par les torrens et les rivières , qui sont grosses et anguleuses , et dont le volume n'excède pas la grosseur d'un œuf; mais quand elles passent la grosseur du poing , comme sont ordinairement celles qu'on trouve sur le bord de la mer , on leur donne le nom de galets. Ce sont les grcmers mêlés de sable et liés en- semble par un ciment çuarzeux ou calcaire, qui forment les POUDIMGUES. (pat.) GRAVIÈRE. Le Pluvier a collier s'appelle ainsi dans quelques cantons de la France , parce qu'il se plaît sur le gravier des rivières, (v.) GRAVI GRADES. M. de BlainviUe , dans son Prodc. d'une disir. syst. noiw. du Règne animal , proi^osc ce nom ipour un ordre qu'il établit , et qui ne comprend que le genre des Eléphajms seulement, (deshi.) GRAVING et GREVING. Noms allemands du Blai- reau d'Europe, (desm.) GRAVISSET , GRAVISSEUR et GRAVïSSON.Dé- nominations vulgaires du Grimpereau. (s.) (GRAVITATION. F. Attraction, (pat.) GRAVITE. Dans son acception ordinaire , ce mot désigne la résultante de toutes les attractions exercées par toutes les molécules de la terre sur les corps matériels (F. Attractioîs). C'est la gravité qui donne aux corps leur tendance à tomber vers le centre de la terre. La gravité est sur la terre ce que l'attraction universelle est dans les cicux. (eiot.) On peutconsidcrer cette force, ou dans les grandes masses, telles que les corps célestes , ou dans les corps placés sur la surface de la terre , ou enfin dans les molécules élémentaires des corps. Dans le premier cas , elle porte le nom de grai^iié ou à' aUraction ; dans le second, elle prend celui ùe pesanteur ; dans le troisième , elle est appelée ajfinilé ^ attraction cl limiqui ou attraction moléculaire. Mais malgré la diversité, ou môme l'opposition apparente des phénomènes que fait naître celte force , suivant qu'elle est appliquée aux grandes masses ou à leurs molécules élé- mentaires , elle reste toujours la même ; je dis plus , elle est toujours soumise à la même loi , c'est-à-dire à la loi inverse du carré de la distance ; vérité importante qui avoit élé vive- ment sentie par le célèbre Buffon ( Voyez sa Seconde vue de la Nature) , mais dont la plupart des physiciens ne soupçon- noient pas même l'existence. Elle repose aujourd'hui sur les bases les plus solides, l'expérience et le calcul. Des, preuves de ce genre sont tout-à-fait étrangères à l'ouvrage qui nous occupe. Foyczj pour cet objet , mes mémoires qni ont pour 440 Tt R E titre : Théorie de /.'atfraction moléculaire ou de V atlraciion chimique ramenée à la loi de la gravitation, (lib.) GRA\1 VOLES. Oiseaux à vol pesant, (v.) GRAYE. C'est, dans Belon , le Freux. V. Graule. (V.) GRAZIRRHINCHUS. Nom donné par quelques oryc- tographes à des dents de poissons fossiles ou GlossopÈtres , dont la forme est allongée et courhée , et offre une sorte de ressemblance avec le bec d'un corbeau, (desm.) GREAC. L'un des noms de I'Esturgeon. (desm.) GREAT HEN HAWK. Nom américain de la Buse GALLlTîlVORE. (V.) GREBE , Podiceps; Lafh.; Colymbus^ Linn. Genre de Tordre des oiseaux Nageurs et de lafamlUe des Plokgeurs. (F. ces mots.) Caractères : bec ordinairement plus long que la tête , robuste, entier ou comprimé latéralement, ou presque cy- lindrique; mandibule supérieure droite, ou courbée à la pointe, ordinairement subulée; narines situées vers le milieu du bec, oblongues, concaves, closes à l'arrière par une membrane, ensuite ouverte quelquefois; langue légèrement échancrée à son extrémité; pieds à l'arrière du corps; tarses très-comprimés parles côtés, carénés en devant et en arrière; quatre doigis , trois devant, un derrière, les antérieurs réu- nis à la base par une membrane, ensuite lobés , l'externe le plus long de tous; le postérieur isolé , pinné et portant à terre seulement sur le bout; les premières, deuxième et troisième rémiges les plus longues ; queue nulle. Ce genre est divisé en deux sections , d'après la conformation du bec. Tous les grèbes ont le dessous du corps, particulièrement la poitrine, couvert d'un duvet très -serré, très - ferme et lustré. Ce vêtement, dont la surface est telle , que ni le froid ni l'eau ne peuvent le pénétrer , est nécessaire à des oiseaux qui, dans les hivers les plus rigoureux, se tiennent cons- tamment sur les eaux, plongent, nagent comme les plongeons , et poursuivent le poisson jusqu'à une très-grande profondeur. C'est à leur conformation que ces oiseaux aquatiques doivent la rapidité surprenante avec laquelle ils fendent l'onde à sa sur- face, et leurs mouvemens encore plus vifs, lorsqu'ils sont sous l'eau. Leurs jambes placées de la manière dite ci-dessus, ne laissent paroîtrc que des pieds en forme de rames , dont la position et le mouvement naturel portent à se jeter en dehors; mais cette position les force, lorsqu'ils sont à terre, de se tenir droit à-plomb. Comme la terre n'est pas leur élément, ils l'évitent autant qu'ils peuvent; et pour n'y être point pous- sés, ils nagent conti-c le vent. Si quelquefois la vague porte un grèbe sur le rivage , il y reste en se débattant des ailes et Tt R E 4^, des pieds , soit pour s'élever dans l'air, soit pour retourner à l'eau, et long - temps inutilement; alors il est facile de le prendre à la main , malgré les violens coups de bec dont il se défend. Les (OT^f^^^ fréquentent également lameretleseauxdouces ; les pécheurs en prennent souvent dans leurs fiîcîs, en pleine mer, et quelquefois à plus de vingt pieJs de profondeur; quoiqu'ils soient privés de queue, ils ont cependant au crou- pion les tubercules d'où sortent ordinairement les pennes ; mais ces tuberculessontmoindres que dans les autres oiseaux, et il n'en sort qu'un bouquet de petites plumes, et non de véritables pennes. Ils sont communément fort gras , et vivent de petits poissons , d'algues et d'autres herbes aquatiques. Comme l'on trouve au fond de leur estomacs des arêtes pelo- tonnées etsans altération , l'on soupçonne qu'ils vomissent les restes de leur digestion. Les espèces qui habitent nos mers , ne nichent pas sur nos cotes , mais sur celles de l'Angleterre. Elles déposent leurs œufs dans des creux de rochers; celles qui habitent les étangs construisent leur nid avec des roseaux et des joncs entrelacés, de manière que, quoiqu'à demi- plongé et comme flottant, ils ne peut être emporté par l'eau. La ponte est ordinairement de deux ou trois œufs, et rarement de plus. A. Bec presque cylindrique , à poinle droite. Le Grèbe propreirient dit, Podiceps urinator ^ Lath., pi. enl. de Buff., n." g^i, est un peu plus gros que la fou/que; 11 a un pied cinq pouces de longueur ; le dessus du corps d'un brun sombre lustré ; toiit le devant d'un beau blanc argenté ; le loriim de couleur rouge ; le bec brun en dessus , rougeâtre sur les côtes et en dessous; les pieds , les doigts et les mem- branes de cette dernière teinte ; les ongles bruns. Cet oiseau est un jeune de l'espèce du Grèbe cornu. Le Grèbe cASTAGNEUX , Podiceps minor, Lath. ; pi. 202, des Ois. de la Grande-Bretagne., par Levven», sous le nom de Grèbe à mentonnière noire., a la gorge , le dessus de la tête et la nuque noirs ; le devant du cou de couleur de rouille ; le dessus du cou d'un olivâtre mélangé de noirâtre ; le dessus au corps d'un brun foncé ; le /orum teint d'un mélange de blanc et de vert; les rémiges d'un brun-cendré; les pennes secondaires blanches à l'origine et à l'intérieur ; la poitrine noirâtre ; le ventre d'un blanc argenté, mélangé de cendré; les pieds couleur de plomb, et quelquefois d'un brun verdâtre; l'iris rougeâtre ; le bec noir et blanchâtre à la base de sa partie in- férieure. Longueur, neuf pouces et demi. Tel est ce grèbe dansTâge avancé, podiceps hebridicus, Lath. ^42 O P- 3^ Le casiagneiix de Biiffon pi. enl. goS : Podiccps mînor, Lath. , est un individu moins âgé; il a le bec brun en dessus, et roMgeâlre en dessous ; l'iris noisette ; le dessus de la tétc et du corps d'un brun brillant, tirant sur le fauve; le croupion blanc ; les côtés de la tête et du cou d'un gris fauve ; la gorge d'un blanc un peu roux ; la poitrine et le ventre d'un blanc argenté (dans quelques individus, ledovnnt du corps est gris et le dos noirâtre); les flancs mélangés de gris, de fauve et de brun ; les couvertures et les pennes des ailes brunes. Cette espèce est répandue dans toutes les parties de l'Europe , et se trouve aussi dans le nord de l'Amérique. Elle habile les ri- vières, mais on la voit aussi sur la mer , où elle vit de petits poissons, ainsi que dans les eaux douces. Elle place son nid au milieu des joncs et des roseaux , de manière qu'il porte sur la surface de l'eau. Sa ponte est de trois ou quatre œufs d'un blanc vcrdâtre, ombré de brun. Le Grèbe de Cayenne. V. Graîïd Grèbe. Le Grèbe corîsu, Podkeps crislalus, Lath. , pi. enl. de Buff. n." 4-00- Une huppe noire que porte ce grèbe sur la tête, est partagée en arrière, et divisée comme deux cornes; les plumes du cou «ont longues , rousses à la racine et noires à la pointe; elles forment une espèce de crinière coupée en rond autour du cou; ce qui donne à cet oiseau une physionomie toute particulière; du reste, son plumage est le même que celui du Grèbehuppé, excepté le cou etlesflancsquisonlroux. La femelle diffère , en ce que sa tête est peu huppée. Le grèbe proprement dit est un jeune dans sa première année , le grèbehuppé est un oiseau dedeux ans, et le cornu l'oiseau parfait. On le trouve en Italie , en Suisse, en Allemagne et en Angleterre. C'est, suivant Buffon, le grèbe que Fernan- dez nomme lîèi^j-e d'eau {aqueus lepus ). Il se nourrit de petits poissons et quelquefois de végétaux ; il fait son nid dans les roseaux, le pose de manière qu'il flotte sur l'eau , et le cons- truit avec diverses plantes , ménianthe , nénuphar, hot- tone , etc. ; la femelle y dépose quatre œufs , blancs selon àes auteurs, d'un vert blanchâtre, marbré de brun, selon d'autres. M. de Azara décrit un grèbe du Paraguay , que Sonnini a rapporté au grèbe cornu ; cependant il présente dans sa taille et son plumage des différences assez frappantes. Il a vingt-deux pouces et deini de longueur totale : le dessus de la tête et du cou d'un brun lustré presque noir ; cette couleur forme au bas de la gorge un collier étroit ; les côtés de la tête et la gorge sont d'un blanc argenté ; le devant et les côtés du cou d'un rougeâtre qui commence à prendre une teinte blanche un peu au-dessus de la poitrine , et devient d'un blanc lustré sous le corps ; les flancs sont d'un roussâtre teinté de brun ; GRE 443 les ailes blanches , à rexceplion des grandes converlures su- périeures qui sont noirâtres, de même que le dos elle crou- pion ; il y a aussi du brun à Textrémilé des pennes extérieures ; le faisceau de petites plumes soyeuses de la queue est noir en dessus , et rougeâtre en dessous ; l'iris est rouge et le bec noir, si ce n'est à la pointe qui est d'un blanc saie. Le Grèbe cornu -de hk bme b'Rvdso^ , Podiceps cornu- lus, Laih. Ce grèbe a dans sa huppe et sa crinière de l'analo- gie avec le précédent : c'est peut-être celui dont parle Fer- nandez, et que Buffon rapporte à son grèbe cornu. Sa gros- seur est celle de la sarcelle; saiongueur est d'un pied environ. On remarque sur les côtés de la tête des plumes jaunes qui tranchent assez bien sur le vert foncé de la huppe ; le dessus du corps et du cou est d'un brun noirâtre ; la partie antérieure du devant ducorps et la poitrine d'un rouge orangé foncé : les petites couvertures des ailes sont cendrées ; lereste duplumage est pareil à celui du grèbe cornu. M. Meyer donne cegrèhepou.r\cgrèbed'Esdai'ome,ip\. enl. n." li.o/(.,i. 2; et, selon lui, le petit grèhe^ pi. enl. n." 942, podicepsobscuriis, est un jeune ainsi que le podiceps caspfcus de Lath. Cette espèce ne paroît à New-Yorck qu'à l'automne et au printemps , époque, de son passage. Elle se retire dans les rivières de la baie d'Hudson pendant l'automne, et les quitte après les couvées, pour re- tourner au Sud. Le Grèbe d'Esclavonie. V. Grèbe cornu de la baie d'Hudson. Le GRAND Grèbe , Podiceps cayanus , Lath. pi. enl. , n." 40' Ce grèbe de Cayenne a près de vingt pouces de long; le bec noirâtre en dessus , et jaune en dessous vers la base ; la tête et le dessus du corps noirâtres ; le devant du corps d'un roux-brun , ainsi que les flancs ; la poitrine et le haut du ventre blancs ; les pieds pareils au bec. Le Grèbe huppé , Podiceps cristaf us , Lath. , pi. enl. deBuff. n.° 94.4- Les plumes du sommet de la tête de cet oiseau étant plus longues que les autres , forment une espèce de huppe qu'il élève ou baisse à volonté; sa taille surpasse celle du grèbe commun , et sa longueur est , du bout du bec aux ongles , de deux pieds au moins ; tout le dessus du corps est brun-noirâtre avec un peu de blanc dans les ailes ; tout le dessous blanc ar- genté ; la peau , dégarnie de plumes entre le bep et l'œil , est d'un rouge incarnat ; cette couleur teint le bec , dont le pointe est noire; les pieds sont d'un brun rougeâtre. Ce n'est qu'après la mue que les jeunes ont le dessous du corps d'un beau blanc. Cet oiseau est le grèbe cornu à l'âge de deux ans. On le trouve en mer et sur les lacs , dans la Méditerranée comme dans l'Océan. Buffon lui rapporte Vacàii, du Mexique de Her- «4 ^' ^ r. nandez; c'est, selon M. Bâillon père, un grand destructeur de jeunes merlans , de frai d'esturgeon , et il ne mange de chevrettes que faute d'autre nourriture : on dit qu'il vit aussi quelquefois de végétaux. Le Grèbe de l'île Sai>-t Thomas. F. Grèbe Dtfc-LAART. Le Grèbe jougris. F. (iRÈBE a joues grises. Le Grèbe à joues grlses {Pudiceps nibrkolUs, Latham), pi. enl. de Buffon, n." gSi. Pour distinguer ce grèbe des au- tres , Buffon l'a désigné par le nom àe jougris, d'après la cou- leur de ses joues. Son cou est roux en devant, et son man- teau noir , ainsi que les ailes dont les pennes secondaires sont blanches ; la gorge est marquée de quelques stries briines ; les côtés sont ferrugineux; le ventre est blanc; le bec d'un jaune vif à la base, ensuite noir; l'iris d'un brun rougeâtre; le tarse noir et d'un vert jaunâtre. Longueur totale, quinze à seize pouces. Cette espèce niche au pied des roseaux; sa ponte est de trois ou quatre œufs d'un vert blanchâtre , ombré de brun. Le jeune , dans ses deux premières années, a la gorge et les joues blanches ; le haut du cou d'un blanc jaunâtre , et ses di- verses parties avec des zigzags bruns et noirâtres; le sommet de la tète et l'occiput noirs ; le devant du cou et la poitrine roussâtres et variés de brun; le ventre cendré; la base du bec d'un jaune terne ; l'iris d'un jaune roussâtre. Le colymbus parotis de Sparman et de Gmelin est un jeune de cette espèce; et le colymbus sxihcristatus de Gmelin , un in- dividu plus avancé en âge que celui-ci. On les trouve dans diverses contrées de l'Europe. Le Grèbe du lac de Genève. F. Grèbe c.orisu. * Le Grèbe a long bec ( ///s/, nat. de Buffon, édition de Sonnini). Nous devons la connoissance de ce grèbe à Picot La peyrouse, qui l'a observé dans les Pyrénées. Le bec est long de deux pouces, comprimé sur les côtés, et a plusieurs rapports de forme avec le bec tranchant du bec-en-ciseaux; son plumage est brun en dessus et d'un gris argenté en dessous ; ! 1 gorge et les joues sont blanches et rayées de brun ; un plas- tron roux est sur le devant du cou et sur la poitrine ; la man- dibule supérieure est noire ; l'inférieure jaune ; les pieds sont noirs. Longueur totale , quatorze pouces. Ce grèbe recherche les eaux douces et bourbeuses , est méchant, a un cri gron- deur, ne vole pas et marche très-mal. Le Grèbe montagnard est le Grèbe castagneux dans l'âge avancé. Le Grèse a oreilles. F. Grèbe cornu. Le PETIT Grèbe (PorfiVepi obscurus, Lath.), pi. enl. de Buffon , n.° 942 ; grosseur un peu supérieure à celle du vaii- Tx R E 445 neau; longueur, un pied; dessus du bec noirâtre; dessous rouge à sa base , côtés de cette dernière couleur; sommet de la tête d'un noir verdâtre ; une petite tach'e blanche placée entre la mandibule supérieure et i œil ; l'espace nu entre celui-ci et le bec , d'un rouge foncé ; dessus du corps d un brun noirâtre ; côtés de la tête et dessous du corps d'un beau blanc, avec quelques taches noirâtres sur le bas-ventre ; bord de l'aile et pennes du milieu pareilles à la gorge, les antres de même teinte que le dos; pieds et membranes d'un verdâtre obscur; ongles bruns. Ce grèbe n'est point une espèce distincte , mais c'est un jeune grèbe d'Esi:lai>onie. Le PETIT (iRÈBE COr::^U (Podireps cornutim, var. , Lath. ). Deux pinceaux de plumes d'un roux orangé qui partent de derrière les yeux, forment les cornes que porte cet oiseau; le devant du cou et les lianes sont de la même couleur ; le dessus de la tête et les plumes renflées du cou sont d'un bruu teint de verdâtre ; le manteau est brun ; la poitrine d'un rouge marron ; les autres parties extérieures du corps sont d'un beau blanc argenté; elles pieds de couleur iîe plomb. Selon Linnseus , la femelle est toute grise. L'on trouve cet oiseau dans diverses contrées de l'Europe, et dans le nord de l'Amérique. C'est, selon M. Cuvier, leméme que le gi-èbe cornu de la haie d'Hudson. Latham le regarde comme une très-petite variété. Le Grèbe de rivière. V. Grèbe castagneux. Le Grèbe de rivière de la Caroline, V. Grèbe a bec cerclé. Le Grèbe de rivière de Saint-Domingue, V. ci-après Grèbe de Saint-Domingue. Le petit Grèbe huppé, Podîceps aurhus , Lath, , pï, 96, fig. 2 des Oiseaux d'Edœards ^ est aussi gros que le petit grèbe y et a onze pouces du bout du bec à celui du croupion ; ainsi que sur le plumage des autres , un brun noirâtre est la couleur du dessus du corps, et le blanc argenté celle du dessous; mais ce qui le distingue , c'est la disposition des longues plumes du sommet de la tête , qui se séparent en deux touffes, et for- ment une petite huppe sur chaque côté de l'occiput ; de plus , le devant du cou est varié de tachesd'un brun-marron; le bec ellesongles sont noirâtres, et les pieds sont d'unbrunolivàlre. On trouve cette espèce dans quelques contrées de l'Europe e t en Sibérie. Elle fait son nid dans les marais du Lincolnshire , en Angleterre. Le Grèbe des Philippines, Podiceps minor^ var. , Lath. , pi. enl, de Buff 945. Buffon , Latham et Gmelin doniient cet oiseau pour une variété du grèbe, castagneux ; M. Tem- ^4-6 GRE uiinck, qui le possède dans sa collection, assure que c'est une espèce distincte et qu'il se trouve non-seulement aux Philip- pines, mais encore dans l'Afrique méridionale. 11 diffère de notre custugneux par une taille un peu plus grande , et en ce qu'il a deux grands traits roux sur les joues et sur les côtés du cou, et par la teinte pourprée qui règne sur le manteau. Le Grèbe de Saunï-Domingue, Podùeps duminicus ^ Lath. Ce grèbe est moins gros que le nôtre , et n'a que sept pouces dix lignes de longueur. Le dessus du corps est noii aire ; le dessous d'un gris blanc argenté , parsemé de petites taches brunes (sur quelques individus , toutes les parties inférieures sont brunes ; sur d'autres , le vcnire seul est blanc) ; les sept premières pennes des ailes sont d'un gris - blanc à leur ori- gine, et d'un gris-brun vers leur extrémité, et les quatre sui- vantes d'un cendré blanchâtre; le bec estnoir, elles pieds sont bruns. Cette espèce se trouve aussi à la Jamaïque et à la Guyane. B. Bec comprimé laléralement, courbé vers le bout. Le Grèbe a bec cerclé , Podkeps carolinensis , Lath. Ce grèbe , que l'on trouve en Amérique , depuis le Canada jus- qu'à la Caroline , a les mêmes habitudes que le grèbe casla- gneux , et le bec entouré d'un cercle noir. Il est un peu plus gros ; la tête , le dessus du corps , les couvertures et les pen- nes des ailes sont bruns ; la gorge est noire ; le ventre d'un blanc sale ; les yeux sont entourés ^e blanc ; le bec, brun à sa base , est olivâtre sur le reste de sa longueur ; les pieds sont gris. La femelle ne diffère du mâle qu'en ce que son bec n'est point cerclé: Le grèbe à bec crochu du Paraguay me paroît cire un individu mâle de la même espèce, mais sous un plumage plus parfait. 11 a le dessus de la tête , du cou et du corps noirâtre ; les ai- les brunes; une tache d'un noir velouté s'étend depuis l'angle antérieur de l'œil jusqu'au bec, et elle descend sur le haut de la gorge ; les côtés de la tête sont d'un brun blanchâtre , de même que les côtés et le devant du cou sur la moitié de sa longueur ; le reste des parties inférieures est d'une teinte d''ar- gent bruni; le tarse, d'un plombé noirâtre ; le bord de la paupière très-blanc ; le bec bleuâtre et ceint dans son milieu par un petit anneau d'un noir velouté , large de trois lignes. Sonnini rapporte ce grèbe à celui de la Louisiane ; cepen- dant il n'est pas question dans la description de ce dernier du cercle qui entoure le bec ; c'est ce qui m'a décidé à le rap- procher du grèbe à bec cerclé , avec lequel il a encore une certaine analogie dans son plumage. Le Grèbe duc-laarï , Podiceps thomensîs , Lath. Taille d'une jeune poule; bec noir; iris blaivc ; tête et dessus du corps d'un brun sale ; une marque blanche entre le bec et G B E 4;, Foeil ; dessous àa corps tVim beau blanc , avec une grande ta- che noire sur la poitrine ; flancs tachetés de gris ; couvertures des ailes d'un roux pâle ; pieds noirâtres. Ce grèbe habite l'île de Saint - Thomas , où il est connu sous le nom de duc-laavt. Le Grèbe de la Louisiane , Podiceps ludovicianus , Laih. La tête et le dessus du corps sont d'un brun foncé ; les côlés du cou, le ventre et le croupion d'une couleur de rouille ; le milieu de la poitrine d'un blanc sale ; une grande tache noire transversale se fait remarquer sur le dessous du corps ; les pieds sont noirâtres. Ce grèbe , d'un tiers plus petit que le grèbe huppé , se trouve à la Louisiane. Mauduyt présume que c'est un jeune oiseau qui n'a pas encore pris son plumage argenté , et je me range de son sentiment. Ne seroit-ce pas un jeune ou la femelle du grèbe à bec cerclé ? Le GRÈBE-FOULQUE. V. Hellorne. (v.) GREBNIK. Nom que porte en Russie la Beîsoite. (ln.) GRECQUE. Nom spécifique d'une Tortue, (b.) GRECQUE. V. Grèque. (o.) GREDIN. Race de chiens, que l'on nomme aussi épa~ gneuls d Angleterre , parce qu'ils sont originaires de ce pays. Leur poil est noir , et ils diffèrent en outre des épagneuls de France, en ce qu'ils ont le poil moins long, particulière- ment aux oreilles , aux jambes et à la queue. Ces chiens sont, pour l'ordinaire, de petite taille, (s.) GREE. La Gentiane croisette porte ce nom en Alle- magne, (ln.) GREENSING. L'Argentine , Potentilla anserina ; la Pe - TiTE Douve , Rammculus flammula; la Clématite droite , Clematis erecta \ et le Millefeuille, Achillea millefolium ^ L., portent ce nom en Allemagne, (ln.") GREFFE ou ENTE , Insitio , Surculus. L'opération par laquelle on unit une portion quelconque de plante à une autre plante avec laquelle elle doit faire corps et continuer de végéter, se nomme greffe. On donne aussi ce nom à la sec- tion même de la plante , qui est mariée à la nouvelle souche. Celle-ci , c'est-à-dire , la tige ou l'arbre sur lequel se fait l'union , s'appelle sujet. L'usage de greffer est très-ancien ; mais l'inventeur de la greffe nous est inconnu ; il eût mérité des statues. V. l'article Arbre , où toutes les espèces de greffe ont été décrites avec autant d'élégance que de préci- sion par le savant Thouin. (d.) GREGARI. V. Rat gregari à l'article Rat. (s.) GREGARII. Famille d'oiseaux établie par Illiger , et qui comprend les genres œnops d'Hoffmanssegg, Sitièle Pique-bœuf ^ loriot, cassiquc et éiourneau. (desm.) W . GRE GREGGIE, Greggia. Genre de plantes établi d'une ma- nière incomplète par Gaerlner , sur un arbre des Barbades, qui se rapproche infiniment des Jamboisiers. Ce genre a pour caractères : un calice divisé en quatre découpures arrondies , concaves et persistantes ; une corolle de quatre pétales ; des étamines nombreuses; un ovaire in- férieur , biloculaire et terminé par un seul style ; une baie uniloculaire , monosperme quand elle est mûre probable- ment par Tavorlement d'un des germes, (b.) GREGNAPOLA. Nom italien des Chauve -souris. (desm.) GREGORINSHOLZ. Le bois de Sainte-Lucie (;?rwm/5 mahaîeb ) est ainsi appelé par les Allemands. (l:n.) GREIF-GEIR. Dans Klein , c'est le Condor, (s.) GREISHOLZ. C'est le Troène, dans quelques parties de l'Allemagne, (ln.) GRELli,. C'est une pluie dont les gouttes sont autant de grains de glace. Si Ton ouvre un de ces grains, on le trouve formé de couches glacées. Le centre renferme quelquefois un petit noyau de neige. Ces.apparences donnent lieu de penser que la grêle existe d'abord en pluie dans l'atmosphère ; que cette pluie , dans les circonstances particulières où elle se forme , éprouve un refroidissement considérable , qui suffit pour en geler les gouttes et pour les rendre capables de pré- cipiter et de geler sur leur surface , les molécules de vapeur aqueuse qu'elles rencontrent dans leur chute. Dans celte ma- nière de voir, les grêlons pourront acquérir une grosseur d'au- tant plus considérable qu'ils tomberont dans une atmosphère plus chargée de vapeur aqueuse. Il devra donc grêler beau- coup plus souvent en été qu'en hiver, l'atmosphère étant beaucoup plus chargée de vapeur aqueuse dans la première de ces deux saisons. C'est en effet ce qu'on observe. Les glo- bules de neige qui tombent en hiver rencontrent à peine dans leur route assez d'eau pour augmenter sensiblement de masse. Ces mêmes globules, s'ils s'étoient formés en été, traversant rapidement dans leur chute des couches d'air chaudes et hu- mides, seroient devenus de la grêle en tombant. (J'^oy. un mé- moire de M. Rose sur la grêle, imprimé dans le Journ. de Phys., année 17 78) Toutefois, comme la rapidité d'une chute libre ex- pliqueroit difficilement la grosseur considérable qu'acquièrent parfois les grains de grêle, Voila a été conduit à penser que les grains, avant de tomber, pouvoient bien être ballottés long- temps entre deux nuages électrisés en sens contraire , de sorte que ce mouvement seroitune des circonstances les plus ordinaires de la grêle, sans être pourtant absolument es- sentiel à sa formation, (biot.) GRE 449 GRÊLÉE. Nqm vulgaire d'une coquille du genre Por- fcELAiNE , Cyprœa viiellus. (desm.) GRELET. L'un des noms des Grillons, (desm.) GRELIN. Nom vule;aire du Gade pollache. (b.) GRELOT DE SAINT-JACQUES. C'est le fruit du saphora hîflora. (LN.) GREMIL, lithospemium. Genre dé plantes de la pentan- drie monogynie , et de la famille des borraginées , qui pré- sente pour caractères : un calice persistant , divisé en cinq découpures profondes et linéaires; une corolle monopétale, infundibuliformé , à orifice nu, souvent resserré , et à limbe divisé en cinq découpures obtuses; cinq élamines ; quatre ovaires supérieurs, du milieu desquels s'élève un style à stigmate obtus et bifide; quatre ( rarement deux) noix os- seuses ^ ovales , et souvent luisantes , renfermées dans le ca- lice. Ce genre contient une treiitaine d'espèces , les unes an- nuelles , les autres vivaces , quelques-unes même frutescen- tes , dont plusieurs appartiennent à l'Europe. Ce sont des plantes à feuilles simples et alternes , rudes au toucher, à fleurs axillaires ou en épis feuilles , dont les plus importantes à connoître , sont : Le Gremil officinal , qui a les semences luisantes , la corolle à peine plus grande que le calice , et les feuilles lan- céolées. 11 est vulgairement appelé ïherbe aux perles; il croît dans les terrains secs et incultes , sur le bord des chemins , et est vivace; ses graines passent pour diurétiques , apéri- tives et détersives ; on les emploie en émulsion contre la pierre des reins , et pour rafraîchir dans les chaleurs d'urine. Le Gremil des champs a les semences rugueuses, la co roUe à peine plus grande que le calice, et les feuilles linéaires. Il croît dans les champs en jachère , et est annuel. Le Gremil ligneux a la tige frutescente , les feuilles li- iîéaires et repliées. 11 se trouve dans les parties méridionales de l'Europe. Le Gremil TEIGNÂ^^T a les feuilles linéaires , obtuses , les fleurs en épis tournés d'un seul côté , les bractées lancéolées et les semences unies. Il croît naturellement en Egypte , où, selon Forskaël , on emploie ses racines pour teindre en rouge. Il est annuel. Le (xRemil oriental a les rameaux florifères , latéraux , les bractées en cœur et amplexicaules. 11 est annuel et ori- ginaire de r Orient. Moench en fait un genre , sous le nom d'OsKAMPIE. (b.) GREMIL D'ALLEMAGNE. C'est la Stellère passe - n»NE. (ln.) XUI. 2() 45o GRE GREMILLLE , Acerina. Genre de poisson établi pav Cuvîer. Il a pour type la Perçue goujonnière (I'Holocen- TRE-POST de Lacépède), qu'on trouve dans nos rivières. Ses caractères sont : bouche peu fendue ; dents très-petites et très - nombreuses ; tête dénuée d'écaillés et creusée de fossettes ; bord du préopercule armé de huit ou dix petites épines ou crochets ; une épine à Topercule et une autre à i'os de l'épaule ; écailles à bord crénelé. Outre l'espèce citée , on en connoît encore deux qui vivent dans les fleuves du Nord, (b.) GREMILLET. Nom donné au Myosotis, (ln.) GRENADE. Fruit du grenadier. V. ce mot!^ (s.) GRENADE AQUATIQUE. Espèce d'animalcule du genre Brachion. C'est le hrachiomis urceolaris de Muller. (B.) GRENADIER. Dans Edwards, c'est le Gros-bec orix. ^^■) GRENADIER, Punica^ Linn. (^Icosandne monogynie.') Nom d'un petit arbre originaire d'Afrique , naturalisé dans le midi de la France , appartenant à la famille des myr- toïdes, et remarquable par l'abondance et l'éclat de ses fleurs , dont la couleur d'un rouge ponceau , contraste à mer- veille avec le vert foncé et luisant de ses feuilles. On croit qu'il a été apporté en Italie par les Romains, à Tépoque d'une de leurs guerres puniques, d'où lui vient le nom àe.pu~ ni'ca. Celui de grenade {pomum grenatum) lui a été donné, sans doute , à cause du très-grand nombre de graines ou pé- pins brlllans que renferme son fruit. Cet arbre charmant fait, en été , l'ornement de nos jar- dins , et constitue , presque seul , un des plus beaux genres des botanistes. Il a un feuillage qui ressemble beaucoup à celui du grand myrte. Sa tige droite , et revêtue d'une écorce brune , ordinairement gercée dans les vieux pieds , pousse , dans sa longueur , des branches qui se sous-divisent en ra- meaux anguleux , minces et terminés en pointe. Ses feuilles sont portées par de courts pétioles , et ordinairement oppo- sées ; cependant elles naissent quelquefois sans ordre, tantôt en faisceaux , tantôt placées alternativement : elles sont loo ; d'autres va- ïiétés ne vont qu'à 3,55o. On attribue communément la grande pesanteur du grenat à la quantité de fer qu'il contient , et qui va quelquefois à plus de quarante pour cent de son poids ; et il est très-remarqua- ble que, dans ceux même qui sont les plus transparens, le fer est à l'état métallique ou du moins très-peu oxyde , puis- qu'il agit sensiblement sur le barreau aimanté. Saussure en a fait lui-même l'observation sur un grenat syn'en de la plus grande beauté, qui faisoit mouvoir l'aiguille aimantée, lors- qu'on l'en approcholt à la distance de deux lignes. Mais ce qui prouve clairement que la grande pesanteur du grenat tient bien moins au fer qui s'y trouve contenu qu'au mode d'agrégation de ses molécules , c'est que les diverses variétés de grenats qui ont été soumises à la balance hydro- statique, ne diffèrent entre elles que de 3,557 ^ 4-^i88, tandis que , d'après les analyses faites par Vauquelin , la quantité d'oxyde de fer y yarle depuis six jusqu'à quarante-un pour cent. Grenat de Bohème ou Pyrope. — Depuis long-temps les mi- néralogistes allemands ont distingué les grenats en grenats nobles et grenats communs (^Edler et Gemeiner Granai). Ils ont particulièrement appliqué le nom àe grenat nob/e au grenat de Bohème, qui diffère en effet des autres grenats, d'une manière très-marquée à plusieurs égards , et surtout par son gise- ment. Les grenats proprement dits ont pour gangue les roches primitives ; ils sont rarement diaphanes , et presque toujour.';, ils affectent une forme déterminée. Le grenat de Bohème , au contraire , se montre toujours pur et diaphane , mais sans jamais être cristallisé , et toujours sous une forme anguleuse ou irrégulièrement arrondie. Son gisement surtout et sa gangue sont très-remarqnabl«s : ce ne sont point des roches primitives qui lui servent de ma- trice : c'est un terrain nouveau , totalement étranger au sol qui lui sert de base ; et toutes les circonstances me portent à le considérer comme un terrain volcanique. Il forme une plaine au sud-ouest de la chaîne des montagnes, appelée hjittel- Gebirge , dans le voisinage de la ville de Leutmeritz , sur l'Elbe ; et, d'après les descriptions qu'on a données de ces monta- gnes , elles me paroissent avoir été des volcans ; mais , au surplus, ce terrain est composé de basalte en boules., dont les interstices sont remplis d'une matière argileuse , provenant de la décomposition de ce basalte. C'est dans cette matière GRE ^6i terreuse qu'on trouve les grenats , accompagnas à''hyacinthes., de chrysolites , de saphirs et de jer magnétique. Or , comme toutes ces circonstances sont semblables à ce qu'on observe dans les terrains rolcanisés des environs du Puy-en-Velay , où Faujas a trouvé des grenats parmi les autres gemmes, il nie paroît infiniment probable que la matrice des grenats de Bohème est également une matière volcanique ; mais ce qui suffiroit seul pour le démontrer , c'est la remarque de Lenz, qui dit que les grenats nohles se reconnaissent en ce qu'ils sontpres- (jue toujours impurs vers le centre. (Brocbant , tom. i , p. 201. ) Cette circonstance tend à prouver que leur gangue est une la<:>e dans laquelle ils se sont formés pendant son refroidisse- ment , et en ont enveloppé des parcelles qui se sont réunies leur centre, comme cela est arrivé Aw/ileucites (amphigènes) observées par Buch et Salmon dans les laves de Borghetto, près de Borne, et aux cristaux de feld-spath des laves euga- néennes observées par Spallanzani. Je ne crois pas que l'on ait vu de cristaux isolés , formés par la voie humide, renfermer habituellement vers leur centre quelques matières hétéro- gènes ; et l'on remarque , au contraire , que dans les grenats des roches primitiçies^ c'est toujours leur partie centrale qui est ia plus pyre. C'est pour enlever cette partie impure qu'on est obligé de chever par-dessous les grenats de Éohème , qu'on taille en cabochon , et non pas pour leur donner plus d'éclat, comme on le dit communément ; car , s'ils étoient aussi diaphanes au centre qu'à l'extérieur , ils n'auroient que plus de jeu en leur conservant toute leur épaisseur. Cette opération se fait aussi pour affoiblir la teinte, quand elle tire trop sur le brun. C'est sans doute d'après toutes les différences essentielles qui se trouvent entre le grenat de Bohème et les grenats des roches primitives , que l'illustre Werner a cru devoir non- seulement le distinguer par une épithète particulière , mais encore en former une espèce absolument distincte du grenat proprement dit ; et il le désigne aujourd'hui sous le nom de Fyrope. On a trouvé la même substance en Saxe dans des trapps secondaires ., et Ton sait assez que ce que les neptunistes a^^- TpeUeni trapps secondaires ., sont des matières vomies par les volcans sous-marins , et déposées par les eaux. Le pyrope présente encore une différence essentielle qui le distingue des grenats ; c'est qu'il contient de la magnésie d^ns la proportion d'un dixième de son poids , tandis que ni Kla- proth ni Vauquelin n'en ont pas trouvé un atome dans les grenats qu'ils ont analysés ; et il est bon de remarquer que celte terre se trouve également dans plusieurs cristaux volca- iÔ2 GRE niques : elle entre pour r? dans Vaugiie; pouf j^^dans Voli^ vine ; et dans le péridot ou chrysolite, pour la moitié de son poids : cette circonstance ajoute encore à la probabilité de l'origine volcanique du pyrope. Exposé à la flannme du chalumeau , le grenat se fond très- facilement en un émail noirâtre , et Ton attribue communé- ment cette grande fusibilité à la quantité de fer qu'il contient ; mais cette propriété paroît , de même que sa pesanteur spé- cifique , tenir au mode d'agrégation de ses parties élémen- taires , puisqu'on trouve des grenats qui ne sont pas moins fusibles que les autres , quoiqu'ils ne contiennent pas plus de fer que le disthène , qui est une des substances les plus infu- sibles que l'on connoisse. C'étoit surtout cette grande fusibi- lité du grenat qui avoit déterminé Romé-de-l'lsle à le réunir avec les schorls. D'après les analyses faites par Vauquelin , d'un assez grand nombre de grenats différens , on voit que les substances qui entrent ordinairement dans leur composition , sont la silice j V alumine , la chaux et Yoxyde de fer ; mais on remarque en même temps qu'il n'y a point de cristaux pierreux où les pro- portions des élémens qui les composent soient aussi variables que dans le grenat. La silice y varie de 36 à Sa pour cent, Y alumine de i6 à 22 , la chaux de 3 à 82 , et Y oxyde de fer de 6 à 4.1. Analyse du Grenat oriental et du Pyrope , par Klaproih. Pyrope. Grenat oriental. Silice 4-0 35 , 75 Alumine 28, 5o 27, aS Magnésie 10 o Chaux 3, 5o o Oxyde de fer 16, 5o 36 Oxyde de manganèse . . o, 25 o, 25 Perte i, 25 o, 75 100 100 Le savant Haiiy a reconnu dans le grenat six variétés de formes , auxquelles il donne les noms suivans : i.» Le grenat primitif , terminé par douze faces rhomboï- dales. 2.° Le grenat trapézoïdal, terminépar vingt-quatre trapé- zoïdes semblables. M. Haiiy possède des grenats trapézoïdaux de près d'un pouce de grosseur , dont les faces sont chargées de stries sail- GRE 463 lantes qui permettent de suivre la marche des décroîssemens comme sur les modèles en bois. Ils viennent de Finlande , où ils sont engagés daiis un schiste micacé , et ont été décou- verts par M. Fourman. Ces cristaux ont fourni à M. L. P. de Jussieu , aide-naturaliste au Muséum , la matière d'un Mé- moire intéressant pour la théorie de la structure des cristaux. Il est inséré dans les Annales du Muséum à'Hist. nal., t. 18 , p. 322 à 332. 3." Le grenat eVnar^ne, terminé par trente-six faces; savoir, douze rhombes , et vingt-quatre hexagones allongés. Cette variété se trouve en cristaux isolés, brillans, d'un beau noir , dans un tuf volcanique , ou répandus sur le sol , dans les environs de Monte-Albano et de Frascati. M. Breys- lack l'a aussi rencontrée à la Somma, dans les fragmens de roche calcaire rejetés intacts par le Vésuve. ( Voyages en Cam- pante, t. I , p. iSg.) On en a fait une espèce particulière , sous le nom de melanite. V. Grenat NOIR. 4-° Le grenat triémarginé. C'est la variété précédente, aug- mentée de quarante-huit facettes ; en tout soixante-douze. 5.° Le grenat unitaire. C'est la variété n.° 3, augmentée de vingt-quatre facettes ; ce qui fait en tout soixante. 6." Le grenat sphéroïdal. C'est la variété n." 2 , dans la- quelle les faces sont devenues curvilignes par l'effet d'une cristallisation précipitée. Usages. — Quand les grenats Jouissent d'assez de transpa- rence et de dureté ,pour être susceptibles d'un beau poli et d'un certain jeu de lumière , on les taille , soit à facettes , soit en cabochon , pour être employés dans la bijouterie. Il y a des ateliers à Méronitz et à Trziblitz où l'on travaille le grenat de Bohème ou pyrope, qui se trouve dans leurs environs. Il y en a pareillement à Fribourg en Brisgaw , pour les gre- nats qu'on trouve dans diverses montagnes de Suisse , et ceux qu'on vient acheter des habitans du Velay, qui font la re- cherche de ceux qu'on trouve aux environs du Puy , mais qui ne sont pas assez abondans pour mériter l'établissement d'une fabrique. V. au mot Pierres PRÉCIEUSES. Quant aux grenats impurs, on les emploie avantageusement comme castine , quand on les trouve dans le voisinage des fonderies de fer. Ils facilitent la fusion du minerai , et ils en augmentent le produit de toute la quantité de fer qu'ils con- tiennent eux-mêmes. Le grenat se trouve , soit en cristaux, soit en grains , dans des roches primitives où il entre comme partie composante accidentelle , telles que le granité, le gneiss, le schiste mi- cacé , la chaux carbonatée , la serpentine et le grunstein mi- cacé. A Schmiedefeld en Thuringe , il est en veine dans /M GRE un porphyre (Xeux, etrecouvertespar r. n K 469 une menibrane; «abouche est grande, cl renferme une très- grosse langue, mais qui n'est susceptible que de fort peu d'al- longement; son corps est plus long que large , couvert d'une peau luisante , quelquefois garnie de tubercules gros et unis; ses pattes de derrière sont fort longues, et ont cinq doigts réunis par une membrane; celles de devant sont courtes et n'ont que quatre doigts non réunis; dans toutes, ie doigt intérieur ou le pouce est écarté des autres, et plus gros. Les grenouilles , lorsqu'elles sont en repos à terre, portent la tête haute , et alors leurs jambes de derrière sont repliées deux fois sur elles-mêmes , formant un angle de 4-5 degrés avec la longueur de leur corps. Leurs muscles sont considé- rables, relativement à leur grosseur; aussi sont- elles élasti- ques par excellence. Il n'est personne qui n'ait vu les sauts , .souvent de plusieurs pieds, qu'elles font pour échapper au danger réel ou supposé, car elles sont craintives au-delà de toute expression ; leur marche se fait également par sauts , mais moins allongés. Lorsqu'on les prend par les pattes de derrière, leur corps se courbe avec vitesse, et elles donnent des secousses si fortes et si répétées , qu'on est très-fréquem- ment forcé de les laisser échapper ; la matière gluante qui lustre leur peau, favorise beaucoup, dans ce cas, l'action àv. leurs muscles, en faisant glisser les pattes entre les doigts. Elles nagent toutes avec beaucoup de facilité parle moyen de leurs pattes de derrière, dont les doigts, comme on l'a déjà dit, sont réunis par une membrane; mais cependant ii semble qu'elles ne le font que par nécessité. On les voit rare- ment se soutenir entre deux eaux; elles se tiennent au fond ou à la surface , et constamment, lorsqu'il fait beau , sur les bords. C'est dans ces deux dernières positions qu'elles font entendre pendant l'été, ce singulier cri qu'on a appelé coas- sement^ qu'on peut, avec Aristophane, rendre par les mots barbares, brekekekex-coax , coax. C'est principalement le soir et le matin qu'il se fait entendre. Sa monotonie est très-en- nuyeuse , et le nombre des individus qui coassent en même temps, quelquefois si considérable, qu'il devient fatigant, même insupportable. Aussi le régime féodal, qui forçoit sou- vent les tyrans qui l'avoient établi, à bâtir leurs forteresses au milieu des eaux, exigeoit-il, dans beaucoup de lieux, que les paysans ou vilains battissent, matin et soir, les fossés de ces forteresses pour empêcher les grenouilles de troubler le sommeil du seigneur ou de sa femme. Ce droit existoit encore au moment de la révolution dans beaucoup d'endroits; mais il est cependant juste d'avouer qu'on ne le metloit plus à exé- cution. 470 GRE Ce sont principalement les mâles qui coassent; pour cela ^ ils sont pourvus de deux membranes susceptibles de dilata- tion, une de chaque côté du cou. Ces deux membranes qui sont sonores quand elles sont tendues, se gonflent lorsque la grenouille pousse abondamment de l'air dans sa bouche , et résonnent quand elle le fait lentement sortir par un très-petit trou qu'elle forme à la commissure de ses lèvres. La femelle ne fait que gonfler sa gorge, et son cri ne consiste qu'en un grognement assez foible. L'amour a son accent propre. C'est un son sourd et comme plaintif II y en a encore un autre qui est court et aigu , c'est une espèce de sifflement ; il a lieu prin- cipalement, mais rarement, lorsqu'on surprend une gre- nouille, qu'on la saisit avec la main ou avec le pied. Le crapaud sonnant et quelques autres coassent de même. Les grenouilles vivent de larves d'insectes aquatiques, de lombrics et autres vers , de jeunes coquillages, d'insectes par- faits ; mais elles ne les recherchent que loi'squ'ils sont envie. Tout animal mort, ou qui fait le mort, est épargné par elles. Leur manière de saisir leur proie , est de se jeter vivement dessus et de la coller contre leur large langue , en rendant leur mâchoire inférieure presque perpendiculaire à la supé- rieure. On dit même qu'elles avalent quelquefois de petites souris, de petits oiseaux, et des animaux plus gros qu'elles. Au reste , leur gosier peut se dilater considérablement , et leur estomac contenir une grande masse d'alimens. Mais ce n'est que pendant une moitié de l'année que les grenouilles , en France , peuvent se livrer à leur voracité na- turelle ; dès que les froids commencent à se faire sentir, elles ne mangent plus ; lorsqu'ils deviennent plus considérables , elles s'enfoncent dans la vase des eaux "profondes , dans les trous des fontaines , et même quelquefois dans la terre , et y restent, à demi-engourdies , jusqu'au retour de la belle sai- son. La quantité de celles qui se réunissent ainsi dans un même lieu, est quelquefois si considérable, qu'elles couvrent le sol de l'épaisseur d'un pied , et qu'on en peut prendre des milliers en quelques instans. Elles s'entrelacent d'autant plus fort les unes dans les autres , qu'il fait plus froid ; ce qui in- dique , quoiqu'on l'ait nié , qu'elles trouvent une augmenta- tion de chaleur dans leur rapprochement. Hearne, dans son Voyage à la mer Glaciale de l'Amérique, dit qu'il a trouvé souvent des grenouilles gelées sous la mousse, dont on pouvoit briser les pattes sans qu'elles donnassent au- cun signe de vie , et qui reprenoient le mouvement si on les exposoit au feu ; mais celles qui dans cette circonstance geloienl de nouveau n'éloient plus susceptibles d'être rappe-p lées k la vie. GBE 4^, Une matière graisseuse renfermée dans le tronc de la veine- porte , alimente, d'après l'observation de Malpighi , les grenouilles pendant tout le temps de leur retraite ; elles la réabsorbent, comme l'oi/rs, la marinotie , le loir^ et autres ani- maux hybernans, réabsorbent la graisse qui estsous leur peau et entre leurs muscles. Les grenouilles muent pendant l'été , tous les huit jours , selon quelques auteurs ; mais ce n'est que leur épiderme , ou même la portion de mucosité qui s'ctoit fixée sur lui, qui s'en sépare ; leur peau membraneuse, étant susceptible d'une di- latation indéfinie , ne les quitte jamais. Svvammerdam , Roësel , Malpighi , Laurenfi et Spallan- zani , sont ceux qui ont le plus étudié l'organisation des gre- nouilles. Il résulte de leurs recherches , qu'elles n'ont qu'un ventricule au cœur, qui reçoit et chasse alternativement le sang par le moyen de deux soupapes dont l'action est inégale, ce qui jette de lirrégularilé dans le mouvement de ce fluide. Les poumons sont adhérens de chaque côlé au cœur, et di- visés en deux grands lobes , composés d'une infinité de cel- lules membraneuses , presque hexagones , qui ne s'affaissent pas comme celles des poumons des autres animaux, et qui se remplissent d'air, à la volonté de l'animal, par les narines, lorsqu'elles ont la bouche fermée; cette fermeture de la bou- che , ainsi que l'a observé Herboldt , fait la fonction du dia- phragme qui leur manque , de sorte qu'elles soAt axnphibies dans toute la force du terme. Il y a plus, elles meurent, faute de pouvoir respirer, lorsqu'on leur lient la bouche forcément ouverte pendant quelque temps. Ce fait, qui paroît paradoxal, a été constaté par un grand nombre d'expériences en Dane- niarck , en France , et ailleurs. Lorsqu'on ne blesse les grenouilles que dans une seule de leurs parties , le mécanisme de leur organisation n'en est au- cunement dérangé. Bien plus, lorsqu'on leur arrache le cœur et les entrailles, elles semblent d'abord n'en éprouver aucun dommage , car elles ne pei'dent leurs facultés qu'au bout de quelques instans pendant l'été , et même qu'au bout de quel- ques heures pendant l'hiver. Il en est de même lorsqu'on leur a ôlé tout leur sang. Leur cœur est susceptible de dilatation et de contraction lorsqu'il est séparé de tous les autres orga- nes, et son irritabilité est telle, que , lorsqu'on le touche avec un stimulant quelconque, plusieursjours après sa mort abso- lue , il donne encore des signes d'une espèce de sensibilité. Les grenouilles étant faciles à se procurer, et n'annonçant pas la douleur par des cris ou des mouvemcns convulsifs, ont été choisies de préférence par les physiciens pour objets de leurs expcricnces, toules les fois que leur orgaul-jalion p^ar^* 472 GRE ticulière n'étoit pas en opposition avec les vues qu'on se pro- posoit en les y soumettant. Il en a péri des milliers sous le récipient de la machine pneumatique , sous l'excitateur de la machine électrique , sous le scalpel de l'anatomiste , etc. Il en «st résulté un grand nombre de faits très-importans , mais qui tiennent autant à la physiologie en général qu'à Tobjet de cet article. On se dispense en conséquence de les citer ici. On renvoie aux ouvrages des auteurs ci-dessus cités , et à V His- toire des Quadrupèdes ovipares de Lacépède , ceux qui désire- ront les connoitre. C'est au printemps , immédiatement après qu'elles sont sor- ties de leur engourdissement, que les grenouilles s'occupent de leur reproduction. Le moment an l'amour est annoncé dans les niâles par une verrue noire , papilleuse , qui croît aux pieds de devant. A la même époque leur ventre se gonfle. On trouve en l'ouvrant une masse de gelée blanche dans celui du mâle , et de grains noirs enveloppés de mucosité dans celui de la femelle. Le mâle , dans l'accouplement , monte sur le dos de la femelle, embrasse avec ses pattes de devant la partie supérieure de son ventre , nage ainsi plusieurs jours avec elle , et ne la quitte que lorsque la ponte est opérée. Les pattes du mâle , outre Ja verrue noire ci-dessus mentionnée , grossis- sent beaucoup , deviennent roides et courbes ; leurs doigts sont croisés. Alors il n'est plus on leur pouvoir de se sépa- rer de leur femelle. On a coupé la tête à un mâle sans qu'il ait cessé de remplir sa destination, c'est-à-dire, sans qu'il ait discontinué de féconder la femelle. Cet accouplement dure plus ou moins long-temps, suivant que les jours chauds arrivent tôt ou tard. Il est des années où il ne cesse qu'au bout de quinze à vingt jours ; d'autres , où il est terminé au bout de quatre à cinq , par la sortie des œufs du corps de la femelle , et par leur arrosement au moment" même de cette sortie, par la liqueur séminale du mâle. Quel- ques heures après que l'opération est terminée , le mâle se sé- pare de sa femelle , et au bout d'un à deux jours , ses pattes antérieures ont repris leur souplesse ordinaire. L'œuf fraîchement pondu , consiste en un globule , noir d'un côté , blanchâtre de l'autre , placé au centre d'un autre globule glaireux, transparent, devant servir de nourriture à l'embryon. Cette matière est contenue dans deux envelop- pes membraneuses , qui représentent la coque des œufs d'oi- seaux. Au bout de quelques jours , plus ou moins , suivant la cha- leur de l'atmosphère , ce globule du centre s'allonge , prend une queue , devient un têtard ; il grossit, brise ses envelop- pes , et après avoir encore vécu plusieurs jours aux dépens de G R E 473 îa masse glaireuse qui reste et qui se décompose , il se met à nager. Le têtard représente un ovoïde , terminé par une queue comprimée latéralement ; sa bouche est placée sous la poi- trine , ce qui l'oblige , comme le Requin , de se retourner sur le dos lorsqu'il veut saisir quelque objet nageant à la sur- face de 1 eau, ou chasser Tair renfermé dans son corps. Au bout de quinze jours , on commence à voir les yeux et les ru- dimens des pattes de derrière; autant de temps après, ces der- nières sont formées, et on commence à voir celles de devant; enfin , au bout de deux ou trois mois , plus ou moins , suivant la chaleur de U saison , les têtards se changent en grenouil- les, c'est-à-dire , que leur peau se fend sur le dos, et qu'on voit sortir un animal d'une forme fort différente , mais qui conserve encore cependant une qiieue , laquelle diminue cha- que jour de voîame , et finit enfin par s'oblitérer complète- ment. Les têtards vivent en parlie d'animalcules , d'entomos- tracés , et autres petits animaux aquatiques , en partie du mucus végétal , presque toujours très-abondant dans les eaux où ils se trouvent , les grenouilles ayant soin de ne déposer leurs œufs que dans les eaux stagnantes garnies de plantes en décomposition. Leur organisation interne est aussi diffé- rente de l'organisation interne des grenouilles, que leur forme extérieure l'est de la leur. Par exemple ils ont des branchies , et respirent comme les poissons. Soit à l'état de têtard , soit à celui d'animal parfait, les jgrenouilles sont exposées à devenir la proie d'une multitude d'ennemis; un grand nombre de quadrupèdes , d'oiseaux , de reptiles , de poissons , etc. , vivent habituellement à leurs dé- pens. Il périt des milliards de têtards avant l'époque de leur transformation en grenouilles, par le dessèchement des ma- res où ils sont nés. Dans quelques cantons de l'Angleterre , on pèche ces têtards pour servir à l'engrais des terres ; car ils sont quelquefois si nombreux, qu'ils ont peine à se re- mner. ( Au montent où on écrit ceci , la mare d'Auteuil , au bois de Boulogne, près Paris, en fournit un exemple. ) Malgré cette immense destruction , les grenouilles sont toujours également abondantes, car chaque femelle pond chaque année de six cents à douze cents œufs , et il paroît qu'elles peuvent vivre un grand nombre d'années lorsqu'elles sont assez heureuses pour échapper à la dent ou au bec de leurs ennemis. Elles n'ont d'autre moyen de défense qu'une eau acre qu'elles lancent par leur anus , et qui remplit bien foiblement son but. Mais la possibilité où elles sont de vivre 47i _ ^^ R K «îans Teau et dans l'air , leur donne beaucoup de chances de salut. L'homme , dans quelques contrées , recherche les gre- nouilles comme un aliment agréable et sain ; dans quelques autres , comme en Angleterre , on les a en horreur. En France, où on en mange beaucoup, on les pêche ou avec une truble, comme les poissons , ou avec un râteau qui les amène avec la vase sur le bord des ruisseaux, ou pendant la nuit avec des flambeaux. Dans ce dernier cas , un homme se met dans un bateau, ou entre dans l'eau, et les prend à la main ; non-seulement elles ne cherchent pas à s'enfuir, mais même elles viennent du côté de la lumière , ainsi'que je m'en suis assuré souvent. C'est principalement en automne, lors- qu'elles viennent de se plonger dans les eaux où elles doi- vent passer l'hiver , qu elles sont meilleures, parce qu'a- lors elles sont grasses. Aussi dans les pays où elles sont estimées , les gourmets qui savent les lieux où il y tn a , ont-ils soin d'en faire pêcher toutes les fois que le temps, en s'adoucissant , les détermine à sortir.de la vase où elles se sont enfoncées. Cependant c'est au printemps qu'on en fait la plus grande consommation, parce que c'est l'époque où il est le plus facile de les prendre. 11 est des endroits où on en met en réserve dans des jardins garnis de pièces d'eau et clos de murs , pour pouvoir en vendre en tout temps aux ama- teurs. Il y a un siècle qu'elles étoient fort à la mode à Paris , ol on cite un nommé Simon , habitant de l'Auvergne , qui fit une fortune considérable en nourrissant et engraissant , dans un faubourg de cette ville , c îles qu'il faisoit ramasser dans son pays. Aujourd'hui on en mange très-peu à Paris , mais on y en trouve cependant toujours au marché, soit pour ceux qui en ont le goût , soit pour l'usage de la médecine. L.es marchés des villes d'Italie en sont couverts pendant une grande partie de l'année. En Allemagne , on mange toutes les parties des grenouilles , la peau et les intestins exceptés ; mais en France , on se con- tente des pattes postérieures, qui, en effet, par la grosseur de leurs muscles , équivalent seules à tout le reste. On les accommode au vin , comme le poisson , à la sauce blanche , à la sauce rousse ; on les fait frire ; on les met même à la broche. De toutes manières , quand elles sont tendres , ou cuites à propos , c'est un mets très-délicat. En médecine , on regarde les bouillons de grenouilles comme hiimeclans et incrassans. On les ordonne en consé- quence dans les âcretés de la poitrine , dans les commeiice- mens de pulmonie , la consomption, les chaleurs d'enlrailies elles éruplions culanccs. On emploie aussi leur frai, comme GRE 475 réfrigérant , dans les inflammations goulteuses , rérysipèJe , les fenx volages , etc. On le garde en l'enfermant dans des vaisseaux de verre où il commence à se décomposer, mais où il conserve cependant toutes ses propriétés. Latreille , dans son Histoire naturelle des Reptiles , faisant suite au Bi/ffon, édition de Deterville , mentionne une dou- zaine d'espèces de véritables grenouilles. Daudin en a fait connoîfre plus du double dans la supfrbe Monographie qu'il a publiée, ouvrage que doivent acquérir ceux qui veulent étu- dier complètement ce genre. Parmi les grenouilles, les plus importantes à connoître , sont : La Grenouille commune , Rana esmlenta , Linn. , qui est verte, avecquelques taches brunes, et trois lignes longitudinales jaunâtres; le dessous blanc, ponctué de brun. Elle se trouve par toute l'Europe, dans les eaux stagnantes, des bords des- quelles elle s'éloigne rarement; sa longueur estordinairement de deux pouces, sans lespattespostérieures. C'est elle que l'on mange le plus communément dans les pays de plaine , dans les cantons abondans en eaux. C'est elle que l'on voit sauter dans l'eau dès qu'on approche des mares et des étangs. Il est très-agréable de la prendre pendant les grandes chaleurs de l'été , avec une ligne au bout de laquelle on a mis un petit morceau d'écarlate , qu'elle prend pour une pâture , mais sur lequel elle ne se jette que lorsque par des mouvemens com- binés on lui a fait croire qu'elle est en vie. La Grenouille rousse , Rana temporaria ^ Linn,, est jau- nâtre , avec une grande tache noire entre les yeux, les pattes de devant et quelques points ou fascics brunes sur le reste du corps. Le dessous est blanc , taché de brun. V. pi. D 3o. Elle se trouve dans toute l'Europe , principalement dans les lieux boisés et montagneux. C'est elle qu on mange le plus communément dans le centre de la France. Elle vit pendant tout l'été loin des eaux, parmi les buissons et les plantes à hautes tiges. On l'a appelée la muette^ parce qu'elle ne coasse pas comme la précédente ; cependant elle a un petit grogne- ment qu'elle fait entendre lorsqu'elle est en accouplement, et quelquefois nn cri aigu lorsqu'on la touche. Dans ce der- nier cas , elle lance presque toujours par l'anus une liqueur bien plus acre et bien plus abondante que celle de la précé- dente. Aux approches de l'hiver , elle se retire dans les fon- taines et les étangs d'eau pure ; elle ne va dans les mares et les étangs bourbeux que lorsqu'elle n'en peut pas trouver de plus convenables à sa nature. Elle ne s'enfonce pas dans la vase comme la précédente; on la voit à travers l'eau, se 476 G R L mouvant lentement; aussi en prend-on beaucoup pendant l'hiver, en faisant des trous à la glace. Elle ne fait sa ponte qu'après que la commune a terminé la sienne, et le dévelop- pement de son têtard est plus lent. La Grenouille mugissante, Rana ocrellala., Linn. , est verdâtre, avec des taches irrégulièies , noirâtres, et les oreilles entourées -ti'un cercle jaune. V. pi. D 3o. Elle se trouve dans les parliéfl méridionales de l'Amérique septen- trionale. C'est la plus grande des espèces connues , puis- qu'elle a souvent huit pouces de long. J'ai fréquemment ob- servé , eu Caroline , que son têtard est plus gros que le poing, et doit rester une année entière sous celle forme, puisque c'est pendant l'hiver qu'on en trouve de cette gros- seur. Celte espèce a les mœurs de la grenouille commune , c'est-à-dire , qu'elle ne s'écarte pas des eaux dormantes , et y saute au moindre danger. Elle fait entendre un coassement si fort qu'on le compare au mugissement du taureau ; aussi r.appelle-t-on , en Caroline , bull-frug. Comme elle est d'une voracité proportionnée à sa grosseur, il est rare d'en voir plus d'un couple dans chaque mare. On rapporte qu'elle mange même les jeunes canards , quoique défendus par leur mère. Elle est extrêmement difficile à prendre. Ce n'est guère que la nuit , lorsqu'elle s'écarte un peu de sa retraite, que le hasard peut en procurer; encore faut - il qu'elle se trouve dans de grandes herhes qui l'empêchent de développer toute l'élaslicilé de ses jambes , car ses sauts , lorsqu'elle est sur un terrain uni , sont de six à huit pieds. Aussi, quoique continuellement tounnenlé dans mon sommeil par leur in- fernale mugissement, quoique j'en visse fréquemment, je n'ai pu m'en procurer que deux individus pendant Tannée que j'ai passée en Caroline. Elle ne paroît pas pendant l'hiver, qu<ïîqu'il soit extrêmement doux dans celte contrée. La Grenouille PIAULANTE, Rana pipiens , est verte avec plusieurs taches brunes entourées d'un cercle jaune. Elle se - trouve en Caroline où elle est extrêmement commune , et où elle fatigue par ses continuels coassemens. Elle ressemble à la commune, mais elle est plus petite, son corps ayant ra* rement plus de deux pouces de long, et son museau est beau- coup plus pointu. Elle saute avec une rapidité telle , qu'il est Irès-difficile de la prendre à la course. Du reste , ses mœurs sont absolument les mêmes que celles de la commune , ainsi que je l'ai observé dans son pays natal. La Grenouille cbiarde , Rana damiiam , est d'un cen- dre obscur , parsemé de points noirs, inégaux , avec la lèvre supérieure verte. Elle se trouve en Caroline , d*où je lai 1>. 3o 2 ,'> (7/-r/i<>ttff/c t^tj/o/r/tcc ■ / ('nc/:oin//r ' />i//<;i\<\><7/ifi' o ('r<'/uuii7/r /cule ficaire et de la Morène. (b.) GRENTSCH. Nom allemand du Hamster, (desm.) GRENY. Nom du Courlis, près du lac de Constance. (y-) GREOU. C'est le Houx, (ln.) GREQUE ou GRECQUE. Nom d'une Tortue, (desm.) GRÉQUE ou GRECQUE. Nom spécifique donné par d'anciens entomologistes, à une espèce de Mante peu con- nue , qui se trouve en Grèce, (l.) ' GRÈS. Pierre composée de grains de sable ordinaire- ment quarzeux cimentés ensemble par un gluten quelque- fois siliceux ou marneux, mais plus souvent calcaire. Il y a des grès de trois formations différentes et très-dis- tinctes. Les grès primitifs , les grès secondaires et les grès ter- tiaires. Grès primitifs. — Le profond minéralogiste Romé-de-l'Isle avoit parfaitement reconnu l'existence du grès primitifs qu'il range parmi les roclies feuilletées , composées de quarz et mica ; et comme ces deux substances peuvent y entrer dans toutes sortcs^de proportions, il ajoute : « Celles où le quarz domine , sont très-dures et appartiennent au saxiim forna- cum de Wallerius, quel'ondésigne quelquefois sous le nom de grès micacé primitif Le grès pliant du Brésil n'est autre chose qu'une semblable roche primitive , composée de grains de quarz qui sont bien moins agglutinés que simplement engrenés les uns dans les autres par Teffet d'une cristallisation confuse, comme celle qui a présidé à la formation de toutes les roches primitives. Le mica s'y trouve en si petite quantité, que quoique ses pail- lettes soient placées parallèlement au plan des couches, elles sont à peine visibles. C'est la foible agrégation des grains quarzeas dont celte roche est composée, qui fait que lors- GRE 47g qu'on en expose un morceau un peu mince dars une situation horizontale, et de façon qu'il ne soit appuyé que par ses extrémités , on le voit fléchir sensiblement. Klaproth a fait l 'analyse de ce gi-ès^ et n'y a trouvé que de la silice avec une très- petite quantité d'alumine et d'oxyde de fer provenant du mica. Parmi les roches que Saussure désigne sous le nom de ^rès dans la première partie de ses Voyages, celles dont les couches sont dans une situation approchante de la verticale , sont , à ce que je crois , des roches primitives ; du moins les circonstances géologiques qui les accompagnent me semblent le prouver clairement. J'ai vu bien des fois, dansleur gîtemême, des schistes bien certainement primitifs , qui ressembloient tellement à ces grès secondaires , qu'il eût élé difficile de ne pas les prendre pour tels , s'ils se fussent trouvés partout ailleurs. Dans ce nombre j'eù ai vu quelques-uns dont la partie grenue étoit formée de molécules de feld-spath , et le gluten qui les unis- soit étoit argileux et un peu calcaire. Saussure a trouvé, au bord du lac qui est sur leMont-Cénis, une roche qu'il nomme une espèce de grès , composé de très-petits grains de quarz et de feld-spath blanc, avec de petites lames de mica tirant sur le vert. Ce grès (qui est évidemment une roche primitive ) a la propriété de devenir translucide dans leau. (§ 12^2. ) Quand les grains qni composent ces grès primitifs sont pure- ment quarzeux, le gluten est de la même nature, ou plutôt ce sont des grains quarzeux éti-oitement groupés les uns avec les autres, tes grès sïcondaires présentent quelquefois , mais rarement, le même mode d'agrégation. Grès sèiBifkdaires. — Beaucoup dç naturalistes ont confon- du les grès secondaires avec les grès tertiaires , quoique l'origine et même la contexture des uns et des autres soient fort dif- férentes. Les grès secondaires , qui sont les grès proprement dits, sont aisément reconnoissables à leur tissu parfaitement pgal,parfaitementhomogène, et dont toutes les molécules sont exactement semblables les unes aux autres. C'est un produit immédiat de la nature; c'est le résultat d'une opération chimique qui a- eu lieu dans l'endroit même où se sont for- mées les couches de ce grès ; et les grains de sable qui le com- posent n'ont jamais fait partie d aucune matière pierreuse préexistante, l^es grès tertiaires sowi^ au contraire, composés de débris d'anciennes roches ; ce sont des poiidingues à petits grains. Le savant géologue Deluc l'aîné, a très- judicieusement distingué ces deux sortes tie givs : il a très-bien reconnu qu'il n'y auroit nulle vraisemblance à supposer que ces immenses bancs de^v-èî dont l'assemblage foi'me desmontagues entières, 48o GRE et qui ne contiennent aucuft corps étranger , pas même «ri grain de sable plus gros que l'autre , fussent des produits d'entassemens accidentels de débris d'anciennes roches. Il a deviné le vrai secret de la nature, en reconnoissant que ce* grès homogènes , de même que les bancs de pierre calcaire secondaire, avoient été formés par des précipitations chi- miques dues à des émanations de fluides élastiques qui s'é- chappoient du sein de la terre au fond des mers , et que je crois parfaitement analogues à ceux qui forment les matières des éjections volcaniques. Celte hypothèse de Deluc explique très-bien l'alternative des couches de grès et des couches de pierre calcaire , qu'on observes! fréquemment, et quiseroit totalement inexplicable dans tout autre système. (]es grès secondaires sont , en général , formés de grains quarzeux transparens et à angles vifs, cimentés par un glu- ten calcaire. Quelquefois ces deux substances ne sont point mêlées et ont formé des couches distinctes et séparées. On trouve Aes grès secondaires entièrement composés de matières quarzeuses : tels sont ceux A'Olioulles, près de Toulon , et ^^Auberive^ sur le bord du Rhône, au-dessous de Vienne, que Saussure a si bien décrits. En allant de Toulon à Mar- seille, on trouve à la sortie du défilé qu'on nomme les Faux-d'Olioulles^ une suite de rochers qui attirent l'atlen- tion du naturaliste par leur extrême blancheur et par les formesrégulièresqu'ils présentent; ce sont des grès composés de gros grains de quarz transparent, et qui n'ont*que peu de cohérence entre eux. Ces rochers de grès se divisent les uns en masses globuleuses qui ressemblent à de boules entas- sées; les autres présentent de grands prismes hexagones d'une régularité parfaite. A ces caractères, je ne pense pas qu'on puisse soupçonner un moment que ce grès soit le produit d'un dépôt purement mécanique. Et les formes globuleuses et prismatiques poly- gones qu'il offre , et qui sont si familières aux produits volca- niques , sont une raison de plus pour leur supposer une ori- gine semblable. Le^/-^5 d'Auberive est absolument de la même nature que fcelui d'Olioulles. Il forme un banc horizontal de plus de .vingt pieds d'épaisseur, et d'une étendue telle , que Saussure n'en a pas vu les extrémités. Il dit seulement qu'il s'étend à l'est et à l'ouest dans l'escarpement du rivage de la Valèze. Ce célèbre observateur remarque spécialement que cette puissante couche de grès blartr ne contient aucun caillou ni aucun ■ aiiire corps étranger. C'est la blancheur éclatante de ce grès., qui a fait donner au local le nom à' mibe-rive ou m« blanche. GRE 48i On ne soupçonnera pas non plus qu'un amas de matière aussi considérable, et en même temps aussi pure , aussi ho- mogène , soit le produit d'un entassement fortuit d'anciens matériaux. Romé-de-l'Isle , dont on ne peut trop admirer le bon esprit, avoit très-Wen senti que la matière de semblables dépôts avoit éié formée en place; c'est sur quoi il s'explique de la manière la plus formelle en parlant du quarz qui constitue seul, dit-il, des masses granuleuses, dont les petits grains , plus ou moins anguleux et déterminés , sont tantôt réunis comme on le voit dans les grès , tantôt libres et sans adhérence comme dans les sables crislalUns homogènes ET NÉS SUR LA PLACE ; tels sont les sables de Creil , de Nevers, d'Etam- pes et autres. ( Cristallographie, t. 2, page 63. ) Ce qui avoit surtout éclairé ce savant naturaliste sur la formation en place de ces dépôts quarzeux , c'est qu'il avoit observé du sable provenant des fouilles faites pour la cons- truction du Pont de Neuilly , où tous les grains , quoique mi- croscopiques , présentoient la forme cristalline la plus com- plète et la plus régulière, avec des angles vifs et parfaitement intacts: ce qui prouvoit, jusqu'à l'évidence, que ce sable étoit né en place comme il le dit , et qu'il n'avoit pas éprouvé le m indre ballottement. Ce fait, au surplus, est d'autant moins surprenant, qu'une simple expérience de nos laboratoires nous en montre un tout à-fait analogue : on sait que si l'on fait dissoudre une ma- tière quarzeuse dans Tacide (luorique , et qu'on expose à la vapeur de cet acide une éponge imbibée d'eau , elle se couvre bientôt d'une poussière blanche qui n'est autre chose i[u an saule (fuarzeux dans toute sa perfection. Je cite cet exemple pour donner une idée du procédé que la nature peut employer pour la formation du grès homo- gène ; mais je suis bien loin de prétendre assimiler ses tra- vaux aux nôtres ; ses moyens sont aussi puissans et aussi va- riés , que ceux des hommes sont foibles et limités. On peut donc aisément concevoir que les émanations sous- marines , suivant la nature et les diverses cojnbinaisons qu elles pouvoient former avec les principes contenus dans les eaux de la mer, aient tantôt produit des précipités de quarz pur, tantôt des mélanges de matières quarzeuse et cal- caire , ou de matière calcaire pure ou mêlée d'argile. De là viennent les différentes espèces degrés et leurs divers modes d'agrégation , suivant les différentes circonstances qui ont présidé à leur formation. Le mélange dos grains quarzeux et des molécules calcaires s'est fait dans toutes les proportions imaginables; on en a la preuve aux environs même de Paris. Toutes les pierres qu'on -lii. 3i ^82 O R E lire de ses carrières pour la conslructîoii des bâtimens , et q!i"on regarde en général comme des pierres calcaires, con- tiennent une quantité plus ou moins considérable de molé- cules quarzeuses qui augmente progressivement depuis le poids de quelques grains par livre, jusqu'à 5o et 70 livres par quintal , comme dans le grès de Fontainebleau -, et enfin jus- qu'à ce que le grès ne contienne absolument rien de calcaire, comme celui de Daumont , près de Montmorency , dont le gluten est siliceux , et qui est tellement homogène , , qu'on le prcndroit plutôt pour un pétrosilcjc que pour uu grès ^ si Ton ne voyblt les transitions par où il passe, pour descendre jus- qu'à Tétai de sablé presque Incohérent. On trouve, dans la plupart des contrées de l'Europe, diffé- rentes espèces de ^^/-^ ; mais, pour l'ordinaire, leur gluten est calcaire ou marneux: ils abondent en Suisse, et surtout dans !e canton de Berne et aux environs de Genève. Il y a des va- riétés qu'on xïomvcxe molasse ^ dont le gluten est marneux , et qui sont d'une consistance assez molle quand on les lire de la carrière; et c'est de là qu'est venu le nom qu'Us portent ; mais ils acquièrent avec le temps une dureté assez considé- rable, et ils ont surtout la propriété de résister très-bien \ i'actloïi du feu. Le grèsàe Fontainebleau a un gluten purement calcaire , et rextrârae solidité de cette pierre la rend surtout très pro- pre à paver les villes et Ics^grands chemins, Paris en est pavé, tt 11 serolt difficile de trouver un autre genre de pierre plus convenable à cclusrge. Ce^rt'5, qui forme des collines assez considérables, est tantôt disposé par couches régulières , tantôt en grandes niasses Informes ; quelquefois en blocs isolés el comme en- serellsdans des amas de sable quarzeux Incohérent. D'aulres fois c'est l'inverse , et Ion voit des sables Incoliérens renfer- més dans les cavités des couches de /?-/^5. C'est parmi ces sables que se trouvent de beaux groupes de j^r^s cristallisé soUs une forme rhomboïdale, ronuiie le spath calcaire le plus pur. f-^. pi. E4,fig- 1 deceDict. Cescrislaux sont bien symétriques, malsprcsque toujours leurs arëtt s sont cur- vilignes: leur volume varie depuis la grosseur d un grain de millet jusqu'à celle d'un œuf. On en trouve quelquefois de solit lires, mais presque toujours Ils sont groupés plusieurs ensemble et même parmllliers, de manière à former des masses du poids de cent livres et au-delà. Il y a quelques années qu'on en dé- couvrit quelques échanlillons qui préscntoient un accident singulier : l'un des côtés du groupe éloil composé de cristaux de grès ordinaire, tandis que de Taulre cô!é c e!0! nt des cris- taux de spath calcaire pur et diaphane d'une belle couleur F. . 4 . T.r.Jhrac/ Orr,//>. ^ . th'dii' (/(' / (r/t/ii'///io/i/ GRE iU faune de topaze. Les uns el les autres étoicnt tic la même iorine et du même volume. Lassone, dans son Mémoire sur les grès de Fontainebleau (^Arad. des Scienc. ijji), a fait une observation curieuse; c'est que dans les carrières la surface des roches d'où l'on a détaché des blocs, se couvre au bout de quelque temps d'une croûte siliceuse de deux ou trois lignes d épaisseur, qui a l'ap- parence du verre, mais toutes les propriétés du quarz* Buffon attribue la formation de cette couche siliceuse à un fluide qui a transsudé de l'intérieur à l'extérieur de la pierre; et cela paroît incontestable : mais ce qui ne l'esl pas moins , c'est que dans l'intérieur du bloc, ce fluide ne pouvoit pas être à l'état siliceux, car, dans ce cas, le gluten du grès seroit siliceux lui - même, tandis qu'il est purement calcaire. Ce fait est analogue à ce qu'on observe dans les basaltes d'Au- vergne, qui se couvrent d'asphalte et de mamelons de calcé- doine, quoique dans leur intérieur on ne découvre rien de bi-^ tumineux ni de calcédonieux. 11 est donc probable que c'est par la combinaison des divers fluides de l'atmosphère avec la matière qui transsudé à la surface de ces masses pierreuses , que ces suintemens prennent les divers caractères sous les- quels ils contractent une forme solide. Les grès, so'ii primidj s, soit secondaires, ont une tendance marquée à se diviser en cubes ou en rhomboïdes , ou en pa- rallélépipèdes. Saussure en rapporte une foule d'exemples, et il cite surtout, avec complaisance , ceux qu'il vit à la des^ cente du sommet du Bonhomme. « Vers le bas de cette des- cente, dit-il, on trouve des clialets, que je m'étonnai de voir construits en pierre de taille à'uneforme très-régulière ; je de- mandai la raison de cette recherche, et j'appris que c'étoit la nature qui avoit fait tous les frais de cette taille. Effective- ment, ajoute-t-il, je trouvai un peu plus bas... des couches d'un h^angrès qui se divise de lui-même en grands parallélépi- pèdes rectangles. » ( § 765. ) Comme j'ai dit ci-dessus que la formation Aes grès secon- daires me paroissoit être le résultat d'une opération de la na- ture tout-à-fait analogue à celle qui produit les matières vo- mies par les volcans, je dois faire observer que les volcans eux-mêmes ont quelquefois vomi des matières tout-à-fait sem- blables aux grès, ainsi que nous l'apprennent deux des plus excellens observateurs du règne minéral, Saussure et Dolo- mieu. Celui-ci, dans son Mémoire sur les îles Ponces , décrit une lave en ces termes : « Lave blanche on grisâtre, quelque- fois veinée; elle est dure , pesante et compacte ; son grain , dur et rude, est semblable à celui du grès. Cette lave est très- 4«4 GRE commune dans les différens escarpemens de l'île Ponce, « ( pag. iio.) On en trouve de semblables dans l'île Zanone : « Les laves de cette île, dit Dolomieu, sont presque toutes Hanches^ et elles ont encore moins l'apparence volcanique que celles de l'île Ponce.... La plupart de ces laves sont d'une extrême du- reté ; elles donnent de vives étincelles sous le choc du mar- teau; elles ont le grain et V apparence du grès quarzeux.-» (p. iSg.) Saussure , dans son Mémoire sur les anciens volcans du Bris- gaw , décrit un de leurs basaltes en ces termes : « Extérieu- rement brun , surface mate , intérieurement pâle d'un gris- cendré-obscur ; cassure Inégale , grenue , semblable à un grès composé de petits grains. (Journ. de Phys., floréal an 2 , p. 829.) J'observe , à cette occasion , que la marche de la nature dans la formation des couches secondaires et des matières vol- caniques , a été graduée comme dans toutes ses autres opéra- tions. Dans les premiers temps, lorsque les eaux de l'Océan surmontoienl de beaucoup les plus hautes montagnes , toutes les émanations de l'intérieur du globe ne produisoient que des matières purement calcaires : dans les temps postérieurs, et après une certaine diminution de l'Océan , ces produits ont été variés; mais ils ne sont devenus volcaniques i^coT^reïneiiit dits , que lorsque la bouche des soupijraux s'est trouvée au- dessus de la surface de la mer : c'est alors seulement que ces soupiraux sont devenus des volcans ignii'omes , et qu'ils ont rejeté des matières enflammées et fondues ; jusqu'alors ils n'avoient vomi que des matières purement pâteuses qui pre- noient quelquefois des caractères approchans de ceux des matières volcaniques , lorsque , par la proximité de la surface des eaux , elles pouvoient contracter quelque combinaison avec l'oxygène de l'atmosphère. Et je serois porté à Croire , que les matières que Saussure et Dolomieu regardent conmie des laides et des basaltes , d'après les circonstances géologiques qui les accompagnent, mais qui , par leur contexture , se rap- prochent des grès , sont encore des produits d'émanations sous-marines. Et c'est, je crois, dans cette circonstance qu'il seroit permis d'admettre des roches de transition , parce que la nature n'a point mis d'intervalle marqué entre la forma- lion du calcaire secondaire le plus ancien et la lave la mieux caractérisée ; tandis qu'elle en a mis évidemment entre la formation des roches primitives et celle des couches secon- daires. Grès tertiaires. — Les montagnes primitives , composées prin- cipalement de matières quarzeuses assez mal liées les unes avec les autres , ont été facilement dégradées par les eaux ; et leurs débris , réduits en sable et en gravier , ont été roulés G R E ^85 à la mer par les rivières et les fleuves ; et dans les lieux où les eaux de TOcéan se trouvoient chargées de molécules calcai- res provenant des émanations intérieures , ces sables et ces graviers ont été cimentés par ce gluten calcaire , et ont formé les grès tertiaires et les poudingues , qui ne diffèrent entre eux que par le volume des fragmens dont ils sont composés : s'ils sont menus et purement sablonneux , ils forment un grès ; s'ils sont graveleux et de la grosseur d'une noisette ou au-dessus , c'est un poudingue. Les grès tertiaires ne se trouvent pas , à beaucoup près, aussi fréquemment que les grès secondaires; ce n'est guère qu'au pied des grandes chaînes de montagnes primitives , et surtout dans le voisinage des houillères , et même entre les différentes couches de charbon de terre , qu'on les observe. Toutes les circonstances se trouvoient réunies pour former là des couches de grès. On sait que les houillères occupent tou- jours des golfes où ont élé accumulées les matières bitumi- neuses qui y étoient poussées par les courans , qui , dans les hautes marées où les eaux de rO«éan sont remuées jusque dans les plus grandes profondeurs , y rouloient également les sables de la mer. D'un autre côté , les rivières qui se jetoient dans ces golfes, y apportoient les sables provenant directe- ment des débris des continens ; et tous ces sables étoient ag- glutinés par les émanations de nature calcaire qui succédoicnt à celles qui avoient produit la matière des houilles. Dans les autres parties de l'Océan où manquoientces éma- nations de principes calcaires, les sables demeuroient mobi- les et incohérens , cl condamnés à être éternellement bal- lottés par les flots. Nous avons encore aujourd'hui sous les yeux, des exemples de cette opération de la nature. Plusieurs savans naturalistes , et notamment Saussure , ont observé la formation journalière du grès dans le détroit de Messine. Après avoir rapporté diverses preuves qui établissent que les grès des environs de Genève ont été formés sous les eaux, de l'Océan , et que le gluten calcaire qui les lie , tire son ori- gine de la mer -, ce savant observateur ajoute : « J'ai vu moi- même , au bord de la Méditerranée , sur le phare de Mes- sine , auprès du gouffre de Carybde , des sables qui sont mo- biles dans le moment où les flots les amoncèlent sur les bords, mais qui , par le moyen du suc calcaire que la mer y infiltre , se durcissent graduellement , au point de servir de pierres meulières. Ce fait est connu à Messine ; on ne cesse de lever des pierres sur ces bords , sans qu'elles s'épuisent , ni que le rivage s'abaisse ; les vagues rejettent du sable dans les vides , et en peu d'années ce sable s'aga,lutine si bien , qu'on ne peu^ 486 ' G T{ E plus distinguer les pierres de formation nouvelle d'avec cel- les qui sont les plus anciennes. » (§ 3o5.) D'autres naturalistes ont observé le même fait sur les côtes du Portugal ; mais il est aisé de sentir que ce phénomène est occasioné par des causes purement /orales; car autrement, l'eau de la mer converliroit tous les sables et tous les graviers de ses rivages , en grès et en poudingues , ce qui n'arrive cer- tainement pas. Or, ces causes locales sont les émanations sous- marines de nature calcaire, qui ne sont, comme je l'ai dit ci-dessus , que de simples modifications des éjections volca- niques ; et il n'est pas surprenant que des émanations de cette nature soient abondantes aux environs de Messine et sur les côtes du Portugal , où les fréquentes et terribles secousses de tremblement de terre ne prouvent que trop qu'il s'opère sous le sol de ces contrées une circulation de fluides volca- niques de la plus grande activité. Ce sont ces fluides gazeux qui, venant à se combiner avec ^ les principes contenus dans les eaux de la mer., forment ce gluten calcaire qui lie le? sables , et sans lequel ceux-ci de- meureroient perpétuellement incohérens, comme ceux que les eaux courantes ont déposés sur les conlinens, où , mal- gré l'immensité de ces dépôts fluviatiles , on ne rencontre ja- mais aucune couche de grès. S'il s'y trouve accidentellement quelques petites masses de sable qui se soient agglutinées , c'est par l'effet , ou de l'infiltration de quelque eau sélènlieuse qui a empâté le sable dans la cristallisation confuse du gypse qu'elle contenoit ; ou bien ces niasses pierreuses ont pour noyau quelques corps organisés , qui tous contiennent des principes propres à opérer la lapidification , ainsi que le prouve la formation des silex , et en général la pétrification àe tous \gs fossiles. Voyez les articles (ii-:oLOGiE , Pétrifica- tion , Poudingues , Volcans, etc. (pat ) Les grès, d'après ce qui vient d'être dit, et comme nous le verrons plus en détail aux mots Hoches et Terrains, en n'attribuant ce nom qu'à des roches essentiellement compo- sées de petits grains de quarz , réunis par un ciment invisible, appartiennent à des époques de formation très - différentes ; les uns paroissent provenir de la décomposition de roches plus anciennes, et appartenir aux terrains de transport ou de sédiment, ce qui a lieu pour la plupart ; les autres sont le produit de la cristallisrition , d après l'opinion de M. Voigt , adoptée par M. Daubuisson ( Journ. des Min., t. 38, p, 211 à 226); enfin, il y en a qui renferment des substances métal- liques , d'autres des coquilles fluviatiles, mêlées à des coquil- les marines , comme l'ont reconnu MM. Cuvier et Bron- artlart dans leui" Géograpliie minéralogique des environs de GRE ^87 Paris ; des feuilles , etc. Nous reriendrons sur ce sujet aux mots indiqués ci-dessus. Leurs usages sont très-varie's. On les emploie dans les cons- tructions ou à paver les rues. Certaines variétés servent à fa- briquer des meules pour les couteliers, t lillandiers , fabri- cans d'aiguilles, etc. F. plus bas. Une variélé d'un grain très- fin , nommée vulgairement Pierre à liiuile, sert aux graveurs pour aiguiser leurs burins. V. Grès du Levaist. Grès a aiguiser ou Pierre des Résiouleurs. C'est une variété de ,^/-^5, à grain assez fin, de couleur blanche ou jaunâtre et quelquefois rougeâtre , qui se taille assez facilement et qui estaussisusceptibledes'Imbiber d'unecertaine quantité d'eau. Tout le monde connoît les meules dont les rémouleurs se servent soit à sec, soit en les humectant par un filet d'eau, pour repasser les instrumens tranchans, tels que couteaux, ciseaux, haches, couperets et autres outils. On a remarqué , depuis long-temps , cjue des meuîes aux- quelles on imprime un mouvement de rotation rapide . écla- tent quelquefois , en produisant une forte détonation , et que leurs fragmens lancés avec force, occasionenl des accidens plus ou moins graves. Cela est arrivé plusieurs fois aux meules de grès rouge dont on se sert à Oberstein , pour user les aga- tes, et à celles sur lesquelles on forme les pointes des ai- guilles, à Aix-la-Chapelle. Le même pliénomène a eu lieu , 1 année dernière, chezun coutelier, rue Montorgueil, à Paris. Ce phénomène est attribué par quelques personnes à l'élec- tricité, et suivant M. *** , propriétaire de la fabrique d'ai- guilles d'Aix-la-Chapelle, à des fentes inipercepliblcs, qui se trouvoient dans ces meules, dans lesquelles l'air s In- troduisoit, et à la rapidité delà rotation. M. *- •'fa remarque en outre que, lors de l'explosion des meules, les débris étoient lancés en arrière dans un sens inverse de celui où ces meules tournoient. Le moyen employé actuellement dans cette mêmL* fabrique , et qui devroit lêtre partout , pour pré- server, autant que possible, les ouvriers , consiste à enfermer, sans contact, la meule dans une boite de nième forme, de manière qu'elle ne soit aperçue qu'à Tendroil où on lui pré- sente les aiguilles. Dans cet état de choses, quand une nieule éclate, ce qui n'est pas très-rare , l'enveloppe est déformée , ou même dé- chirée ; mais elle empêche les éclats de s'écarter au loin. Nous tirons encore de l'A lemagne une partie des meulea à aiguiser que nous employons; il en vient aussi de la Lor- raine , de Marcilly , de Celles et de Sainl-Geonies, dans les envi ons de Langres. On fabrique égaiaaienl des meules à û!2'-iiser avec des ro- i^88 GRE ches qui ressemblent beaucoup au grès et qui sont àesPsam- mîtes ou Grauivarhs. Ces dernières renferment des parcelles, de mica et des grains de quarz en abondance, liés par un ci- ment argileux. Grès bigarré ou panaché ^Bimter Sandsiein ^ Werner. ) Variété Ae grès , remarquable par la disposition des tacbes ou des bandes de couleur roussâtre ou jaunâtre , ou rouge , que présente sa surface, et par son gisement. Voyez RocilES. Il est souvent très-fendillé et renferme assez communément des masses d'argile en ellipsoïdes aplatis : sa texture est assez dense ; il est très - commun en ïhuringe et dans le Magde- bourg. {Brongniart.) Grès blanc. C'est le grès commun. Il est ordinairement assez tendre : on en fait des meules, des pavés, etc. Il con- tient souvent des noyaux ferrugineux très -durs que les ou- vriers appellent des clous. Grès des Couteliers. F. Grès a aiguiser. Grès CALCAIRE. On a quelquefois, mais à tort, donné ce nom à des pierres calcaires grossières, mélangées d'une certaine quantité de grains de quarz, et qui ne sont pas des grès. Il conviendroit mieux au g^/ès cristallisé à& Fontainebleau auquel il a été aussi appliqué. Grès cristallisé, de Fontainebleau. Voyez Chaux car- EONATÉE QUARZIFÈRE. Grès filtrant. Son tissu est lâche et poreux ; il est plus léger que les autres variétés. L'eau le traverse assez facile- ment, en déposant dans ses pores les matières solides qu'elle pourroit tenir en suspension ; aussi est-il employé à la fabri- cation de fontaines filtrantes ou propres à clarifier l'eau. (La pierre qui sert à cet usage à Paris, n'est pas \xx\ grès. Voyez Pierre filtrante.) Celui que l'on exploite près des côtes de la mer , entre Saint-Sébastien et Guetaria, dans le Gui- puscoa , dans le royaume d'Espagne, jouit éminemment de cette faculté. M. Muthuon rapporte que l'on en fait des tom- beaux , des croix et des statues dont la tête est creuse. En rem- plissant celles-ci d'eau, ce liquide s'infiltre par les yeux, et ces figures paroissent pleurer. (J. des M. , n.° ii , p. 3i.) On en trouve encore en Saxe, à Libochowitz en Bohème, aux îles Canaries et sur les côies du Mexique. Grès flexible ou pliant, du Brésil. Fo/<;z plus haut , pag. 4-78. Grès de Fontainebleau. Il est ordinairement en grands blocs d'où l'on extrait ces masses cuboïdes employées au pavé de Paris , et quelquefois cristallisé en rhomboïdes aigus , so- litaires ou groupés. Voyez Chaux carbonatée quarzifère. Grès des houillères. Voyez Granité recomposé. Grès DU Levant ou de TvRQVlE^grès puhisrMlaire , Hcuy). On connoît sous ce nom et sous ceux de Pierre d'Orient et de Pierre à l'huile , dans le commerce , une pierre à grain extrê- mement fin et à cassure écailleuse , décrite comme un grès par les auteurs, et qui est susceptible d'acquérir une grande dureté quand elle a séjourné dans Ihuile. Exposée à un feu très-violent par d'Arcet , elle a blanchi sans «lonner le moin- dre signe de fusion. Il s'en dégage parla raclure , inc pous- sière fine qui s'élève dans l'air. Elle est d'une couh-ur jatmâ- tre, et paroîtverdàtre et demi-transparente par 1 imbibition de Ihuile. Suivant Bomare, les marchands q^ûncailliers de Paris les font venir de la Germanie, ou de la Loiubardie , ou de Suède , ou d'Angleterre ; il dit en av oir trouvé une carrière le long de l'étang et près du moulin de l'abbaye royale du Relec , entre Morlaix et Carhais, en Basse-Bre- tagne. L'utilité de cette sorte de pierres pour les couteliers , les graveurs, et le haut prix qu'elles coûtent, méritent que l'on vérifie cette assertion. Grès lustré. Variété du grès translucide, d'un blanc gri- sâtre , veiné de gris, à cassure conchoïde , lisse et luisante, qui se trouve dans plusieurs endroits des environs de Paris , et notamment à Daumont, forêt de Montmorency, où elle est disposée par bancs de huit à dix pouces d'épaisseur, dans le sable. M, Gillet de Laumont a observé qu'en donnant un fort coup de marteau sur une plaque de ce grès , placée sur un terrain compressible , on en détachoit un cône évasé , très- régulier et à surface unie, phénomène qu'il a reproduit depuis sur des agates. M. Girard en a recherché la cause dans un savant mémoire lu à l'Académie royale des Sciences, dont il est aujourd'hui membre, et qui renferme des observations très-curieuses sur l'écrasement des corps solides, composés de molécules agglutinées, soumis à des charges trop fortes, tels que des pierres à bâtir , des grès, etc. Voyez le J. .des Mines , t. 20 , p. 480 à ^Sj. Grès des paveurs. On nomme ainsi une qualité particu- lière de grès qui sert à paver les rues de Paris et les grandes routes, et qui forme de grandes masses dans la forêt de Fon- tainebleau , où elle se trouve en plus grande abondance , à Houdan, à Etampes, etc. Foyez plus haut. Les ouvriers qui taillent le grès destiné au pavé de Paris, dans la forêt de Fontainebleau , en distinguent trois sortes , d'après leurs différens degrés de dureté. La première est le grès pif, c'est le plus dur; il fait ressauter le marteau; la se- conde le grèspaf, dont la dureté est moyenne et qui se laisse tailler facilement ; et la troisième le grès pouf, que le choc 490 GRE du marteau réduit en poudre. ( Daubenton , Leçons de miné- ralogie.) Grès rouge ( Rothe Todle Liegende des mineurs de la Thu- ringe). Son grain est assez gros, et les parties qui le conipo- senlparoissent liées par un ciment argilo-ferrugineux Le nom de hase morte oubase sléiilerovge que lui ont donné les mineurs, vient probablement, dit M. Jîrocbanl, de ce que, en Tliu- ringe , il est placé sous le schisie marno- bilumineux inipré- gné de cuivre, tandis qu'il n'en contient pas lui-même, ou que très-rarement. On le trouve dans le Mansfeld et la Tburinge; aux environs de Trêves, de Saarbruck. dans la partie des Vosges \^fnes de la lêle , du cou et du dos de cet oiseau sont" de trois cou- leurs ; un brun-roux borde un côté , une teinte noirâtre est sur l'autre , el un blanc sale occupe le milieu ; le dessous du corps est blanc , nuancé dans des individus d'un roux foible ; le tour des yeux cl les sourcils sont de c^Ue dernière couleur ; les couvertures des ailes pareilles au dos , el les pennes brunes ; les trois premières sont grises à rexlériènr ; les suivantes tachetées de blanc, et les autres ont une tache noirâtre entre deux blanches ; quelques-unes de ces taches sont longitudinales , el d'autres transversales; la queue est. 5o4 G R I brune et étagée , toutes les pennes sont pointues et comme usées par le bout. Longueur totale, quatre pouces trois quarts à cinq pouces ; bec brun en dessus , blanchâtre en dessous; pieds gris ; iris noisette. La femelle est pareille au mâle , et les jeunes ne diffèrent que par des nuances plus ternes. Ce petit oiseau se plaît dans les bois , les vergers, et les habite pendant toute l'année; sa vie est très-laborieuse, car il ne cesse de grimper le long des arbres , et de voltiger de l'un à l'autre pour chercher les insectes et les larves dont il se nourrit. On le voit fort souvent à la suite des siitelles et des mésanges, où il semble être à la piste pour saisir la proie qui échappe à leur recherche. 11 se retire pendant la nuit dans un trou d'arbre; c'est là que la femelle place son nid; elle le compose d'herbes fines et de mousse liées ensemble avec des toiles d'araignées, et y dépose cinq à sept et œufs, plus , selon des naturalistes , d'un blanc cendré , parsemés de points et de traits d'une teinte foncée. Cette espèce se trouve en Europe, ainsi que dans l'Amérique septentrionale , où je l'ai vue au mois d'octobre ; mais elle y est rare. Le Grimpereau aux ailes dorées. V. Souimanga aux AILES dorées. Le Grimpereau de Bahama. V. Guit-guit sucrier. Le Grimpereau a barges. V. Souimanga a bouquets. Le beau Grimpereau de Malacca. V. Souimanga de Malacca. Le Grimpereau du Bengale. V. Dicée a dos rouge. Le Grimpereau DU Bengale d'Albin, est le Pic- vert DU Bengale. Le Grimpereau bleu du Brésil. V. Guit-guit noir et eleu. Le Grimpereau du Bengale a bec rouge. V. Souimanga A bec rouge. Le Grimpereau bleu de Cayenne. V. Guit-guit noir ET bleu. Le Grimpereau du Cap de Bonne-Espérance. V. Soui- manga a collier. Le Grimpereau cinnamon , Certhia cinnamomea , Lath. pi. 62 des Oiseaux dorés , article des grimpereaux. Cet oiseau, dont on ignore le pays natal, a cinq pouces de longueur ; la tête , le dessus du cou , le dos , le croupion , les Î)ennes des ailes et de la queue, d'uae couleur de cannelle ; e dessous du corps blanc; les plumes de la queue, qui se terminent en pointe très-aiguë , sont privées de barbes à deux iignes environ de leur extrémité ; le bec est noir et les pieds sont d'un brun obscur, (v.) * Le Grimpereau coule ub detab4C, Certhia tabacinuy G R I 5o5 Lalh. L'ornithologiste anglais, qui a décrit cet oiseau dans une collection de Londres, ignore quelle est sa patrie: il lui donne huit pouces et demi de longueur; le bec long de quinze lignes, peu courbé et noirâtre ; la tête et le dessus du corps d une couleur de tabac ou de cannelle foncée ; le dessous vert; les couvertures inférieures des ailes jaunes; les deux pennes intermédiaires de la queue ont deux pouces et demi, et ont moitié plus de longueur que les autres, qui sont égales entre elles; toutes ont un vert noirâtre pour couleur principale; les pieds sont noirs. Le Grimpereau a dos rouge de la Chitse. V. Dicée a DOS ROUGE. Le grand (iRiMPEREÂU, Ceiihia major, Brisson , n'est qu'une variété de taille du gnmpcreau commun ; il a les mêmes habitudes, le même plumage; on le dit seulement moins défiant. Le grand Grimpereau a longue queue du Cap de Bonne - Espérance* Voyez Grand Souimangâ a longue queue dudit. Le (Grimpereau a gorge violette et poitrine rouge. F. Souimangâ a gorge violette et poitrine rouge. Le (îRimpereau gris de la Chine. F. Dicée gris. Le Grimpereau gris des Philippines. F. Souimangâ olive a gorge pourpre. Le Grimpereau de l'île de Bourbon. F. Dicée vert. Le Grimpereau des Indes, Foye^ Souimangâ marron pourpré. • Le Grimpereau de la Jamaïque. F. Guit-guit sucrier. Le Grimpereau a long bec. F. Souimangâ a long bec. Le (jRimpereau a long bec des îles Sandv\ ich. F. HÉo- ROTAIRE AKAIEAROA. Le Grimpereau a longue queue du Sénégal. F. Soui- mangâ VERT DORÉ A LONGUE QUEUE. Le Grimpereau de la Martinique, Foy. Guit-guit SUCRIER. Le Grimpereau de muraille. F. Picchion de muraille. Le Grimpereau noir d'Albin , est le Pic noir. Le Grimpereau noir et jaune est, dans Edwards, le Guit-guit sucrier. Le Grimpereau noirâtre du Brésil. F. Oiseau brun A bec de Grimpereau du Brésil. Le Grimpereau olive de Madagascar, F. Souimangâ olive a gorge pourpre. Le Grimpereau olive des Philippines. F. Souimangâ OLIVE A GORGE POURPRE. Le PETIT Grimpeîieau d'ASbin , est le petit Pic varié. So6 G R I Le PETIT Grimpereau d'Edwards, V. SouimâKGa marron POURPRÉ. Le PETIT Grimpereau à longue queue du Cap de Bonne-Espérance. V. Souimanga a longue queue dudlt. Le petit Grimpereau noir d'Albin, est le Pic noir de LA Nouvelle-Angleterre. Le petit Grimpereau noir, rouge et blanc, Certhia cnientata. V. DicÉE A DOS ROUGE. Le PETIT Grimpereau des Philippines. V. Souimanga OLIVE DES Philippines. Le Grimpereau des Philippines. V. Souimanga mar- ron pourpré a poitrine rouge. Le Grimpereau pourpré de Virginie. V. Oiseau pour- pré a bec de Grimpereau de Virginie. Le Grimpereau a queue noire. V. Soiumanga a queue noire. Le Grimpereau a queue violette. V. Souimanga a queue violette. * Le Grimpereau rouge du Mexique. V. Oiseau rouge a bec de Grimpereau. Le Grimpereau rouge a tête noire du Mexique. Voyez Oiseau rouge a bec de Grimpereau. Le Grimpereau de Saint-Domingue. V. Guit-guit sucrier. Le Grimpereau siffleur. V. Dicée siffleur. Le Grimpereau DE la Terre-de-Feu, Ceiihia spinirauda^ Vîeill. ; Syhia spinicauda^ Lath. , pi. Sa du Synopsis. Cet oi^ seau a les parties supérieures d'un brun rougeâtre obscur, mélangé de jaune sur le sommet de la tête ; une tache de cette couleur entre le bec et l'œil, laquelle s'étend au-dessus des yeux et se termine à l'occiput, où elle prend une nuance rousse ; les premières et moyennes couvertures supérieures des ailes,, de celle dernière teinte et variées de brun; les épaules blanches, ainsi que le dessous du corps ; les grandes couvertures et les pennes al aires brunes; la queue en forme de coin ; ses pennes privées de barbes , dans un tiers de leur étendue ; les quatre intermédiaires ferrugineuses , les autres d'un brun rougeâtre, et blanches à leur extrémité ; les pieds bruns ; le bec de la mêtne couleur et blanc à la base de sa parité inférieure. Longueur totale, six pouces environ. * Le Grimpereau vert, Cerihia vindis ^ Lath. Scopoli^ qui , le premier, a décrit cet oiseau. Fa découvert dans la Camiole ; sa taille est celle du grimpereau commun ; ses ha- bitudes et ses mœurs sont les mêmes; mais ce qui le fait re- marquer , c'est une bandelette d'un joli bleu sur chaque côté d:iiÇ0u; une tache brune est sur la gorge; lesparliessupériem:cs G R I 5>7 du corps sont vcrdâtrcs, et les inférieures d'un jaune pâle, mêlé de vert; les pennes des ailes brunes et bordées de vert à rintérieur ; la queue d'un brun verdâtre , et les pieds noirs. Le Grimpereau varié, V. Mt^iotille. Le Grimpereau varié d'Amérique. Voyez Guit - guit VARIÉ. Le Grimpereau vert du Brésil. F. Guit-guit vert et BLEU A gorge BLANCHE. Le Grimpereau vert du Cap de Bonne-Espérance. F» SOUIMANGA VERT A GORGE ROUGE. Le Grimpereau vert de Cayenne. F. Guit-guit vert TACHETÉ. Le Grimpereau vert de Madagascar. Foy. Souimanga ANGALA DIAN, Le Grimpereau vert a tète noire d'Amérique. Foy. Guit-guit vert et bleu a tête noire. Le Grimpereau vert a tète noire du Brésil, F. Guit- guit vert et bleu a tète noire. Le Grimpereau aiolet du Brésil. F. Guit-guit noir ET VIOLET. Le Grimpereau violet de Madagascar. Foyez Soui- manga proprement dit. Le Grimpereau violet du Sénégal, F. Souimanga violet a poitrine rouge, (v.) GRIMPEURS. Troisième ordre des oiseaux, dans le iî^- gne animal , de M. Cuvier. Cet ordre , qui est composé des espèces qui ont deux doigts devant et deux derrière , corres- pond à la première tribu {zygodadyles) de mes oiseaux Syl- VAINS. F. ces mots, (v.) GRIMPEURS. M. de Blainville, dans son Prodrome , divise l'ordre des rongeurs en quatre sous-ordres, dont un comprend ceux de ces animaux qui sont grimpeurs. Les autres renferment les rongeurs fouisseurs , coureurs et marcheurs. (desm.) GRIMPEURS. Blainville nomme ainsi une sous-division des Ophidiens. F. ce mot et celui Reptile, (b.) GRIMPEUX. F. Grimpereau. (s.) GRIMPLET. Nom picard du Grimpereau. (s.) GRINDELIE , Grindelia. Genre de plantes fort voisin des AsTÈRES. et encore plus des Donies ou Aurélies, établi pour placer un arbrisseau du Mexique. Ce genre offre pour caractères : un calice raboteux; les anthères terminées à leur base par deux filets sétacés ; les se- mences surmontées d'une aigrette de deux soies : un récep- tacle nn. (b.) 5o8 G R I GRINDHOLZ. Nom allemand de In Rourgène. (ln.) GRINETTA. Nom lalln que Wiilughhy a composé pour désigner la Grinette. (s.) GRINETTE {GalUnuIa nœvia^ Lath. Oiseau dugenre des CtALLinules. V. ce mol. (v.) GRINGETTE. L'un des noms de la Perdrix grise. (desm.) GRINGO. Nom de la Cuscute, dans le nord de ITialie. (LN.) GRINIZ. Nom allemand du Rec-croisé. (desm.) GRINSON. Dans quelques cantons, c'est le Pinson, (s.) GRIOT. Nom du Genêt purgatif {Spaiiium purgans). (LN.) GRIOTE. Variété de la Cerise, (b.) GRIOTE. Sorte de marbre coquillier d'un rouge foncé avec des lignes noires circulaires ou courbes , qui sont les tranches de coquilles unlvalves. Ce marbre est aussi taché de blanc. Il s'exploite à Caunes , dans le département de l'Aude et dans la montagne noire , où l'on tire également plusieurs autres variétés de marbres très-renommées, telles que le gris, le rouge veiné de blanc ou de brun, le cer- velas , etc. (desm.) GRIOU. F. Grisou, (bd.) GRIPPE. C'est le nom de la Lycopside des champs, (b.) GRIS. Nom que l'on donne dans les houillères d'Anzin à une espèce de Marne, (desm.) GRISAILLE ou GRISARD. Espèce de Peuplier qu'on confond presque partout avec le Peuplier blanc ou ô/anc d Hollande , mais qui en est distinct. Il est plus commu- nément cultivé que ce dernier, (b.) GRlS-ALBlN. V. le genre Gros-bec. (v.) iiKlSAR. Les ouvriers appellent g-mar un grès d'une qua- hté trop dure, qu ils rebutent à cause de la difficulté qu'ils éprouvent à le tailler, même pour n'en faire que des pavés. (LUC.) GRISARD. V. Grisaille, (ln.) GRISARD ou (iRISART. Nom vulgaire du Goéland a MANTEAti NOIR dans son jeune âge. V. l'article Mouette, (v.) GRISART. Dénomination vulgaire du Blaireau. V. ce mot. (s.) GRISBOCK. Q'iadrupède ruminant dugenre des anti- lopes. V. Antilope grisbock. (desm.) GRISE-BONNE. Sorte de Poire d'été longuette , en forme de courge , d un vert cendré , avec des points blan- châtres distincts, (ln.) G B. î So(j GRISELETTE. Nom vulgaire de la Grande Hirondelle DE MER. (V.) GRISELINIA. Nom donné par Scopoli au genre Mou- TOUCHI d'Aublel; mais ce genre étant le même que le Pte- ROCARPE , tous les deux ayant pour type le pierocarpus draco , le nom de piérocarpe a été préféré. Eorster , Schreber et V^illdenovv ont transporté celui de griseUnia au scopolia du même Forster , différent du scopolia de Linnseus fils, (ln.) GRISET. C'est une espèce de quadrumane encore très- peu connue, et qui a été placée par Audebert dans le genre des makis. V. ce mot. (DESi^.) GRISET. Nom picard de la Marquette. C'est aussi le nom du jeune chardonneret, avant sa première mue. (v.) GRISET, Notidanus. Sous-genre proposé par Cuvier parmi les Squales , et qui a pour type celui de ce nom. Il diffère des M^landres par l'absence de la première na- geoire dorsale. (B.) — La forme du corps est à peu près celle des requins ; mais les grisets ont des évents , tandis que les requins en snot privés. Ce sous-genre , se rap- porte au genre appelé monupterinus par M. de Blainville , et à celui que M. Raffinesque Schmallz avoit nommé pré-* cédemment hexanchus à cause du nombre des ouvertures branchiales de chaque côté du corps, (desm.) GRISET. Nom vulgaire de V KKGOVSi^K(J}ippophœ rham- noides) , dont le feuillage e.^t naturellement vert-grisâtre. (ln.) GRISETTE. Nom que l'on a donné à plusieurs oiseaux, d'après la couleur de leur plumage. Foyez Fauvette et Alouette, L'on donne aussi sur nos côtes de l'Océan, le nom de grisettes à des macreuses plus grises que noires , et qui , selon toute apparence , sont de jeunes femelles dans l'espèce de la Macreuse. V. ce mol et le mot Canard, (s.) (iRISETTE. Geoffroy a donné ce nom à un insecte du genre des hespéries de M. Fabricius. C'est le papilio loges de Linnaeus. (l.) GRISIN BE CAYENNE. V. Batara grisin. (v.) GRISLAGINE. Nom d'un poisson du genre Cyprin. V. ce mot. (b.) GRISLE , Grislea. Genre de plantes de l'octandriè raono- gynie , qui a pour caractères : un calice monophylle , tubu- leux , persistant, à quatre découpures ; une corolle de quatre pétales extrêmement petits , insérés entre les divisions du calice; huit étamines fort longues; un ovaire supérieur, globuleux , un peu pédicellé , chargé d'un style à stigmate Sio G R 1 simple ; une capsule globuleuse renfermée dans le calice ^ uniloculaire et polysperme. Ce genre renferme deux espèces. Ce sont des arbrisseaux très-voisins des Salicaires , dont les feuilles sont opposées, et les fleurs disposées en grappes. L'un , le Grislé unilaté- ral, a les feuilles pétiolées, glabres, et vient de l'Amérique méridionale. L'autre, le Grislé tomenteux , a les feuilles sessiles et velues en dessous. 11 vient des Indes etde la Chine. C'est le lylhmm fruiicosum de Linnœus. (b.) GRISOLA. Désignation latine du Gobe-mouche , par Aldrovande ; et du SfZERiN , par Nonius, (s.) GRÏSON. Singe décrit par M. Geoffroy , et placé parce naturaliste dans le genre qu'il a établi sous le nom de Lago- TRiCHE. V. ce mol. (desm.) GRISON ou FOUINE DE LA GUYANE. Mammifère du genre des (iLOUTOisrs. V. ce mot. (desm.) GRISON. Nom vulgaire de I'Hirondelle de rivage. GRTSON. Nom spécifique du Jeckoturc. On appelle aussi de ce nom , une espèce de Couleuvre et deux espèces de poissons. V. aux mots Couleuvre , Po- MACANTHE et Labre, (b.) GRISOU, GRIOU, GRIEUX, FEU GRISOU, FEU BRISOU , FEU TERROU, MOFETTE IN- FLAMMABLE. Les mineurs désignent sous ces différens noms le gaz inflammable qui se dégage de certaines espèces de houille, dans les travaux des mines, et qui, s'allumant quel- quefois avec explosion par le contact des chandelles ou des lampes, produit alors des accidens funestes. Le grisou est du gaz hydrogène carboné , presque toujours mêlé d'un peu d'azote ou d'acide carbonique. Son impureté le rend moins combustible que tous les autres gaz inflamma- bles, il devient explosif, lorsqu'il est accumulé dans un cer- tain espace , de manière à former plus que la treizième partie en volume de l'air atmosphérique dans lequel il est mélangé. Les houilles sèches ou peu bitumineuses ne donnent point de grisou. Au contraire , les houilles grasses , collantes , propres aux forges , peu compactes et faciles à briser , en contiennent souvent beaucoup , qui , toujours prêt à se dégager, sort de la houille lorsqu'on la détache de son gîte, et sort même spontanément des parois des tailles. On l'en- tend briser les cellules qui le renferment, et se dégager avec un petit bruissement , ce que les mineurs appellent briser ou souffler. Ce dégagement continue souvent dans les morceaux de houille arrachés de la taille , et quelquefois les ouvriers si- Cx R i Sit tués au haut d'un puits, s'amusent à mettre le feu au gaz qui se dégage d'un tonneau plein de houille , lorsque ce tonneau arrive au jour. Dans quelques raines où le gaz indanimable forme, en se dégageant, dans certaines places, des courars continus ou des 50î///îe«/ï très- forts , on s'empare de ces cou- rans à l'endroit où ils se forment, et on les conduit au jour dans des tuyaux de cuir ou de bois hermétiquement bouchés. A l'issue de ces tuyaux , on sent un vent assez fort; si on al- lume le jet de gaz , il brûle sans interruption avec une belle flamme bleuâtre. Quand l'eau séjourne dansune galerie prati- quée dans la houille , on voit souvent le gaz hydrogène car- boné sortir de la surface de cette eau, en bulles nombreuses qui se succèdent rapidement. Le grisou devient plus abondant et plus dangereux dans les grandeurs, c'est-à-dire, quand la couche de houille augmente de puissance , ou, quand le toit est ébouleux et feuilleté , ou lorsqu'on approche des failles , et que la houille devient brouillée et mêlée de parties terreuses ou schisteuses, ou en- fin , à ce qu'on prétend , dans les temps d'orage. Quand , en parcourant une mine de houille avec une lu- mière, on approche d'un endroit où le grisou est abondant, on voit la flamme de la lampe s'allonger beaucoup en pointe, et son extrémité supérieure devenir d'un bleu foncé. On sent aussi le grisou au visage , et il produit sur les yeux une im- pression particulière que Ton peut comparer à celle que pro- duiroitune toile d'araignée. Les mineurs assurent qu'en effet, il se dégage de la houille, avec le grisou, des espèces de toiles d'araignées, de fils ou de flocons blanchâtres , quelquefois arrondis en ballons^ et qu'il faut saisir et écraser ces flocons entre les mains, avant qu'ils puissent parvenir aux lampes et s'y allumer. Lorsque le dégagement est trop abondant, on éteint les lampes précipitamment, et on se jette la face contre terre ; car le gaz hydrogène , beaucoup plus léger que Tair atmosphérique , occupe toujours principalement les parties supérieures des excavations ; il peut y passer en grande quan- tité , lorsqu'il est emporté par un courant d'air, et que les lu- mières sont éteintes , sans nuire à la respiration de ceux qui sont couchés sur le sol ; et même quand il s'allume , on peut éviter d'être blessé par l'explosion , lorsqu'elle n'est pas trop forte, si on a la face appuyée sur la terre. MalheurcTisement il n'en est pas toujours ainsi , et les mi- neurs sont quelquefois tués ou blessé^ de la manière la plus cruelle, par linflammation du grisou. Cette inflammation dé- tonante , et la violente secousse qu'elle produit , ont encore pour effet d'occasioner des éboule mens plus ou nsoins cou- 5i2 G R 1 sidérables , des ruptures de boisage ou de conduits d'aï-»- rage, dont les suites sont aussi funestes que le sont les effets de l'explosion même. Dans la mine de houille duHorloz^ près Liège, où une semblable explosion, qui eut lieu le lo janvier 1812, coûta la vie à 69 personnes, plusieurs des ouvriers qui en ont été victimes travaillolent dans les étages de l'exploitation inférieurs à celui où l'explosion éclata, et ils n'en fuj^ent point atteints ; mais lorsqu'ils voulurent re- monter au jour , ils traversèrent l'étage bouleversé dans le- quel les conduits d'airage étoient rompus , et ils furent asphyxiés par les gaz délétères qui s'étoient répandus dans tout l'intérieur des travaux. Les mines de houille de Newcastle et de ^Vhitehaven , en Angleterre , celles des environs de Mons et de Liège , en Belgique, quelques-unes de celles de l'intérieur de la France , sont particulièrement sujettes au grisou , et trop souvent on a eu à déplorer ses terribles effets. L'exploitation des couches de houille sujettes au grisou est aussi dangereuse que difficile. Elle exige de nombreuses pré- cautions. Il faut surtout aviser au moyen de faire circuler Tair avec vitesse , ce que les mineurs appellent mener Vairage seiré; car c'est surtout dans les endroits où un courant d'air rapide ne pénètre pas, que le grisou s'accumule, et qu'il doit produire des explosions aussitôt qu'on y arrivera avec une lumière. Tels sont les vieux travaux , les tailles pu les galeries momentanément abandonnées, etc. Il faut , dans les endroits exploités, faire passer Tair sur le front même de la taille en extraction , pour qu'il balaye et enlève le gaz inflam- mable , à mesure que celui-ci se dégage. Il faut, autant que possible, faire suivre la taille par le courant d'air, plutôt de bas en haut que de haut en bas, pour que ce-courant emporte plus sûrement le gaz qui, par sa légèreté, tend toujours à s'élever. 11 faut que le courant d'air, lorsqu'il a parcouru une taille où il se dégage beaucoup de grisou, soit conduit aussitôt hors de la mine par le chemin le plus court , sans passer par d'autres tailles ou par des galeries de roulage dans lesquelles se trouvent des ouvriers avec des lumières. Enfin le courant d'air doit être resserré dans des voies dont les parois soient bouchées hermétiquement, afin qu'il ne puisse se diviser, et que le gaz inflammable ne puisse pas se répandre dans les travaux. Il faut donc apporter un grand soin: i.» à avancer ;?ans cesse les murs de remblai des deux côtés de la taille en extraction , pour que le courant d'air soit obligé de passer le long de la face de la houille mise à découvert par les mineurs ; a.° à tassçr et estaper continuellement ces murs de remblai , G R I 5i3 ainsi que tous ceux situes le long des voies d'alragc. Pour ce tlernier travail, il est indispensable de se procurer ailleurs la quantité de terre suffisante , si la couche de houille ne la four- nit pas; car c'est surtout de son exécution complète que dé- pend la silreté de Texploilalion. Il est encore quelques précautions à prendre par les mi- neurs eux-mêmes. Elles consistent principalement à em- ployer , le long d'une taille , le moindre nomhre possible de lumières ; à placer ces lumières plus près du sol que du toit des excavations, et dans le courant d'air même, en évitant toute espèce d'abri; à veiller à ce que la houille ne tombe pas et ne se brise pas sur les lumières. Ces derniers soins sont bien connus des ouvriers, qui en général ne les négligent pas; mais loin de la taille , les mineurs oublient trop souvent le danger avec lequel ils sont comme familiarisés , et beaucoup d'accidens proviennent des imprudences qu'ils commettent, en pénétrant avec leurs lumières dans les parties de la mine où l'air ne circule pas bien , et où le gaz inflammable a dû, par conséquent, se rassembler en aJjondance. Pour pénétrer dans les endroits où le grisou est ainsi abon- dant, ou pour rentrer dans les travaux, après un ouplusieuis jours d interruption , lorsqu'on doit craindre qu'un effet sem- blable n'y ^it eu lieu, on fait descendre un ouvrier enveloppé de linges mouillés et portant une lanterne au bout d'une très-longue perche; il s'avance lentement, à plat ventre, sur le sol, en portant sa lanterne élevée devant lui, et il met le feu au gaz accumulé, sans que l'explosion l'atteigne. Après cette explosion, on peut entrer sans crainte, au moins pour quelque temps, dans l'espace que le gaz inflammable rem- plissoit.Dans plusieurs des mines de Liège, quand les ouvriers arrivent dans les travaux , ils jettent de la poussière sur les parois des tailles, pour ahaltre le f^risoit. On chercboit vainement, depuis plusieurs siècles, les moyens de prévenir l'inflammation reuil de Sibérie^ ayant été induit en erreur par le traducteur du voyage de Pallas en llussie, etc., etc., qui l'appelle Bec-CROISE. Une astérisque» indique les espèces que je n'ai vues ni figurées, ni en nature. A. Bec à bords lisses. Le Gros-bec proprement dit, Coccothrausiesvidgaris^y^ie'ûl.; Loxia coccothraustes^ Latli. ; pi. enl. n.^^ 99, 100 de VHtsL nat. , deBuffoii. La taille de cet oiseau est grosse et courte, et sa longueur d'environ six pouces trois quarts; la tête et ses côtés sont d'une couleur marron , plus foncée sur le dos et sur les scapulaires , et tirant au gris sur le croupion ; le dessus du cou est cendré ; la base du bec entourée d'une ligne noire ; le lorum , le tour des yeux et la gorge de cette teinte ; le devant du cou, la poitrine , le haut du ventre , lesflancsrougeâtres et mélangés d'un peu de fauve ; le bas-ventre et les couver- tures inférieures de la queue blancs; les petites du dessus des ailes noirâtres , les grandes cendrées , les plus éloignées du corps d'un noir changeant en violet, et quelques-unes blan- ches du côté extérieur , ce qui forme sur chaque aile une grande tache ; enfin , plusieurs sont 'pareilles au dos , ainsi que les trois pennes les plus proches du corps ; d'autres soni noires , avec l'extrémité et le bord extérieur à reflets violets , et une tache blanche en dedans. Mais ce qui est particulier à ce gros -bec, c'est la conformation de plusieurs pennes alaires; les cinquième, sixième, septième et huitième ont à 520 G R G cette partie se recourbent en dehors ; toutes relies qui sui- vent jusqu'à la onzième , comme coupées cariémenl; les deux pennes intermédiaires de la queue ont leur origine noirâtre , leur milieu d'abord cendré, ensuite marron , et l'extrémité blanche. Toutes ces couleurs se fondent ensemble. On les retrouve encore sur les autres pennes, soit à leur bord, soit à leur extrémité; le bec est grisâtre , l'iris cendré, et les pieds sont couleur de chair pâle. Là femelle diffère du mâle par des teintes moins vives. Les jeunes sont mouchetés do jaunâtre, spécialement sur les parties supérieures, et leur plumage est généralement terne. Cette espèce est sédentane en France. Les bois sont sa demeure ordinaire pendant Tété , et elle s'approche des lieux habités pendant l'hiver. Le mâle a un cri vif, mais foible , plus doux et plus caressant en amour , et qui approche du bruit d'une lime , lorsqu'il est blessé ou en colère. Ce gros -bec place sou nid sur les arbres, à dix ou douze pieds de hauteur , à l'insertion des grosses bran- ches, contre le tronc, le compose de petites racines et d'un peu de lichen. La ponte est de quatre œufs , un peu poin- tus, tachetés de brun olivâtre, avec des traits irréguliers, noirâtres, peu marqués, sur un fond vert clair bleuâtre. Comme l'espèce est peu nombreuse , on soupçonne quelle ne fait qu'une couvée par an. Les petits naissent couverts de duvet, et sontnourrisdansleur premier âgeavecdes insectes , des chrysalides, etc. On doit agir avec précaution lorsqu'on veut les dénicher, car les vieux les défendent avec courage et mordent bien serré. Après les pontes, toute la famille se réunit et vit ensemble jusqu'à l'année suivante. Leur bec épais et fort leur sert à briser les noyaux et autres corps durs dont ils mangent les amandes. Ils se nourrissent aussi de toutes sortes de grains, et de semences de sapin, de pin , de hêtre , etc. Ayant , ainsi que les bouvreuils , l'habitude d'ébourgeonner les arbres , on doit leur faire la chasse comme à des oiseaux destructeurs, mais non pas pour leur chair , car elle est sèche et sans saveur. Le gros-bec n'étant susceptible d'aucune éducation , on le garde en volière par curiosité : mais il faut , ou le tenir dans une très-grande, ou ne pas mettre avec lui d'autres oiseaux; car, sans être hargneux, il les tue , non en les frappant de la pointe du bec , mais en pinçant la peau et emportant la pièce. On lui donne pour nourriture du cliènevis , du panis , de l'alpiste et autres graines ; mais il refuse la viande. On s'en sert pour appelant quand on veut attirer son espèce au filet. On prend encore ces oiseaux aux abreuvoirs avec des gluaux et avec des raquettes. G R O $21 Le Gros-bec d'Abyssinie. V. TISSERl^' D'ABYSSI^'IE. * Le Gros-bec a ailes bleues, Coccoihmustes fasdnans ^ Vieill. ; Loxia fasdnans , Lalh. Cet oiseau se trouve à la Nouvelle-Galles du Sud , et au port Jackson. 11 a la taille du bmantet six pouces et demi de longueur; le brun cendré presque noir qui esta la base du bec et près de l'œil, est la cou- leur générale de son plumage; les ailes sont d'unbleufoncé avec les pennes primaires blanches à leur naissance , ce qui forme une bande de cette couleur sur le milieu de l'aile : celles de la queue sont de la même teinte, mais plus pâle, et ont leur extrémité blanche ; le bec, et les pieds sont bleus. *Le Gros-bec a ailes ^"OIRES et blanches, Coccolhrausies leuroplera , Yicill. ; se trouve au Paraguay , où il se tient dans leshailicrs, au milieu des terrains cultivés, et où on le trouve presque toujours seul. 11 a cinq pouces de longueur totale ; la queue étagée ; le bec olivâtre ; le tarse noirâtre; toutes les parties inférieures blanches: les parties supérieures d'un bleu nuancé de noirâtre ; les ailes et la queue noires , mais les premières ont une bande blanche et interrompue à leur base; leurs couvertures les plus proches du dos , ont quelques taches noirâtres. Sur quelques individus les plumes du dos sont ter- minées de blanc. M. de Azara l'appelle pico-trlgiieno, ljeGROS-BECl>'Al:iGOLK,Coccoihraiisteserythrocephn/a,Yici\L; Loxia cjyihrocephala^ Lath. Cet oiseau, figuré dans Edwards » pi. i8o , est décrit dansBrisson sous le nom de cardinal d'An- gola. Son plumage est assez analogue à celui Angrioelin; sa grosseur à peu près celle du moineau franc ; la tête et la gorge sont rouges, le dessus du corps, des couvertures des ailes et de la queue d'un cendré bleu foncé, ainsi que les pennes alaires et caudales ; la queue , est étagée ; le bec et les pieds sont couleur de chair. * Le Gros-bec asiatique, Loxia asiaiîca^ Lalh. Les Chi- nois appellent cet oiseau lap-tzoy. 11 a le bec jaune ; la tête noire; le dessus du corps d'un cendré rougeâtre; le dessous d'un cendré pur ; le ventre rouge pâle ; les grandes couver- tures des ailes , les pennes et l'extrémité de celles de la queue noires ; les pieds rouges. Latham décrit une variété dont le bec est orangé , avec la pointe noirâtre ; l'iris rouge; la tête noire ; le dessus du cou ,' du corps et les petites couvertures des ailes sont d'un cendré bleuâtre; le dessous est d'un cendré plus pâle, et tendant à l'orangé sous les ailes ; les grandes couvertures, les pennes et la queue sont noires ; ces dernières ont leur extrémité blanche ; les pieds sont rouges. Ces individus me paroissent appartenir à l'espèce du Gros- lec mélanure. V. ce mot. 522 G R O Le Gros-bec d'Asie. V. Gros-bec asiatique. Le Gros-bec azulam, Coccothraustes cyanea, Vieill.; Lo- aia cyanea ^ Lath. , pi, 64 des Oiseaux chanteurs^ se trouve à Cayenne, au Brésil et au Paraguay. Il se tient par paires, el jamais en bandes ni en familles, dans les halliers qu'il par- court, sans entrer dans les bois ni paroître dans les campa- gnes. On dit qu'il chante fort bien. Il a le bec d'une teinte plombée, tirant au noir; le bord du front et \e lorum noirs; ainsi que les grandes couvertures des ailes, lespenneset celles de la queue qui sont bordées de bleu à l'extérieur; le reste du plumage est de cette couleur , mais plus clair sur la tête , les côtés de la gorge et sur le haut de l'aile; les pieds sont d'un violet foncé, dans l'oiseau vivant. Longueur totale , cinq pouces et demi à six pouces, La femelle a le bec noirâtre , les pennes des ailes et de la queue brunes et frangées de rougeâtre ; cette dernière cou- leur règne sur le reste du plumage; les jeunes lui ressemblent. Le Gros-bec BAGLAFECriT. V. Tisserin baglafecht. Le Gros-bec bu Bengale, V. Gros-bec orchef. Le Gros-bec bleu d'Angola est le même que le Gros- bec AZULAM, mal à propos donné par Brisson pour un Gros-bec d'Afrique. Le Gros-bec bleu d'Amérique, Loxia grossa. V. (iROS- EEC bleu a gorge BLANCHE , section D. Le Gros-bec bleu des M'Vk-is-V^is ^ Coccothraustes cœm- lea , \ ieill. ; Loxia cœrulea , Lalh. La couleur bleue de la tête el de tout le corps du mâle, n'est qu'à l'extrémité des plumes; elles sont noires dans le reste ; mais lorsqu'elles sont lisses eJ nullement dérangées, la ;einte bleue est la seule ap- parente , et paroît enrichie de reflets violets ; le bec est en- touré à la base de plumes noires ; les petites couvertures des ailes sont brunes et bordées de bleu ; les moyennes sonl en- tièrement de la première teinte ; les pennes noirâtres en de- dans et frangées de bleu chez des individus , de gris ou de vert chez d'autres ; les pieds sont bruns; le bec est noirâtre; la queue noire , bordée de bleu, et arrondie « son extré- mité. Longueur totale , cinq pouces trois quarts. Le jeune mâle est , dans son premier âge , d un gris rembruni sur les parties supérieures, et d'un gris blanchâtre sur les inférieu- res; ensuite il prend , avant que d'être paré de tous les at- tributs dr." son sexe, une livrée variée de bleu et de gris ; la couleur bleue est plus claire et moins éclatante que chez l'a- dulte qui, lui-même, l'a moins belle que le vieux. Cette cou- leur règne sur le sommet de la tête , le dessus du cou et le croupion, et sur le bord extérieur des pennes caudales; le gris occupe la gorge , le devant du cou , le dos et le ventre ; O R O 5^3 lapoilrine est jaspée de ces denxteintes;unlîserébleuborde les couvertures des ailes, qui dans le reste sont brunes, ainsi que le bec et les pieds. L'individu regardé par Calcsby comme étant une femelle , n'est qu un jeune mâle , qui commence à prendre le plumage des adultes. La véritable femelle a toutes les parties inférieures rousses , les sourcils d'un bleu de ciel peu apparent; toutes les parties supérieures brunes; le pli de l'aile' d'un noirâtre changeant en vert; les couvertures supérieures , les ailes et la queue noirâtres , et les premières bordées de brun-roussâlre. Le Gros-bec bouveret , Coccoiliraustes aurantia , Vieill.; Loxia aurantia , Latli. , pi. enl. , n.° 204. , mâle et femelle, de VHist. nat. de Buffon , a quatre pouces et demi de longueur ; la tête, les ailes et la queue noires ; les pennes bordées d'o- rangé ; le reste du corps de cette couleur ; le bec brun ; les pieds rougeâtres. La femelle a la tête et la gorge noires ; le dessous du corps blanc ; le dessus dun orangé moins vif que chez le mâle ; les pennes des ailes sont bordées de gris-blanc. Cette espèce se trouve en Afrique. Le Gros-bec du Brésil. F. ci-après Gros-bec grivelin et Paroare, à l'article Fringille. Section F, page 229. Le Gros-bec BRUNOR , Cocœthraustes bicolor ., Vieill. ; Loxia bicolor, Lath. , pi. 83 , des oiseaux d'Edwards. Sa grosseur est à peu près celle du roitelet ; il a trois pouces un quart de longueur ; le bec blanc ; les pieds bruns ; le dessus du corps d'un brun foncé ; chaque plume est bordée d'une nuance plus claire ; le dessousducorps est d'un orangé rougeâlre. Il a une variété d'âge ou de sexe, qui a les parties inférieures blanches : on dit que cette espèce se trouve dans l'Inde. * Le Gros-bec cafre, Loxia cafra, Lath, On rencontre dans l'intérieur des terres du Cap de Bonne-Espérance cette espèce de gros-bec^ qui est sauvage et sollîaire, dont le vol est pesant , et qui ne se plaît que dans le voisinage des lacs où il construit son nid. Ainsi que beaucoup d'oiseaux d'A- frique, son plumage, hors le teiaps des amours, est pareil à celui de la femelle , et son habit de noce est d'un beau noir soyeux , excepté sur les couverlires des ailes qui sont blan- ches , sur le pli qui est taché d'un rouge foncé , et sur les pennes qui sont brunes et bordées de blanc ; grosseur de notre bomyreuil ^ mais taille plus allongée ; queue plus longue que le corps, quelquefois du double ; bec et pieds d'un gris brunâtre. La femelle est cendrée. Le mâle porte un plumage pareil pendant Thiver. La livrée et la demeure de cet oiseau ont de grands rapports avec celles de la vem'e à épauhtles qui se trouve dans le même pays. Peut-être appartient-il à soa espèce. 524 G P O Le Gros-bec du Canada, V. Dur-bec rouge et Gros.- BEC FLAVERT. * Le Gros-bec du Cap de Bonne-Espérance , Cocco- ihraustes sitJpliuraia , Yieill. ; Loxia su/phurala , Lalh. , a la lête , le dessus du corps , la poitrine et les jambes d'un vert d'olive brunâtre ; la gorge , le ventre et les couvertures du dessous de la queue jaunes ; un irait de cette couleur sur l'œil ; les pennes des ailes et de la queue brunes et bordées de vert d'olive ; le bec couleur de corne ; les pieds bruns ; la grosseur du pinson (ï Aidennes , et cinq pouces neuf lignes de longueur. * Le Gros-bec du Caucase, CoccothraustesruUciUa,\ ïciW.; Loxia rulicilla ^ Lath. C'est dans les gorges du mont Caucase que se plaît cet oiseau ; il y vit en troupes , et préfère les lieux où croît l'argousier (^liîppophœ rhamnoides , Linn.), dont il recherche les baies. Sa taille est de sept pouces et demi ; le bec est brun en dessus, et blanchâtre en dessous; le dessus de la tête et du corps , le devant du cou et de la poitrine , sont d'un rouge foncé , avec des taches triangulaires blan- ches ; une couleur rose pâle , ondulée de blanchâtre , règne sur le ventre et les parties postérieures; cette teinte tend au brun sur les couvertures inférieures de la queue ; la base de toutes les plumes est d'un cendré foncé ; les couver- tures et les pennes des ailes sont brunes et bordées de rose ; la queue est longue de trois pouces et demi , d'un noir lus- tré , et carrée à son extrémité ; ses pennes ont la même bor- dure que les ailes, excepté les latérales qui sont blanchâtres ; les pieds et les ongles sont noirs. La femelle ne diffère du mâle qu'en ce qu'elle a des couleurs plus sombres. Le cri de ces oiseaux est pareil a celui du howreuil. Le Gros-bec de Cayenne. V. Gros-bec flavert, sec- tion D. * Le Gros-bec a collier, Coccothraustes coUaris, Vieill. On renconire ce gros-hec au Paraguay , dans les lieux humides , les terres couvertes de récoltes, les broussailles, et jamais dans les campagnes entièrement découvertes. Il construit son nid de petites racines et de rameaux , et le place sur quelque arbuste. Sa ponte est de trois œufs pointillés de violet sur un fond brun. Les petits naissent sans duvet ; les premières plu- mes qui paroissent sont d'un brun clair ; ils suivent leurs père et mère avant que d'avoir la face emplumce. Les mâles se réunissent en petites bandes, et les femelles forment des troupes séparées ; ils ne se divisent par paires qu'au temps de la ponte. La femelle est chargée seule des fatigues de l'in- cubation ; mais, ce que j'ai peine à croire , c'est qu'elle soit chargée seule , comme le dit M. de Azara, du soin de nour- G R O 525 rîr, de conduire et de protéger ses petits ; du moins, ce se- roit , dans les petits oiseaux , une exception à la règle géné- rale. De son côté , le mâle n'a d'autre occupation que de charmer les ennuis de sa compagne , par un chant assex agréable , et de la visiter quelquefois. Une ligne noire , qui prend à la base du bec , se termine en s'élargissant au-dessus de l'œil ; le menton est noir; de l'angle de la bouche naît un trait blanc qui va se joindre h une grande plaque de la même couleur, dont la gorge est couverte ; et au-dessous de cette plaque , il en est une autre sur le devant du cou. Tout le reste des parties inférieures, de même que le tarse, est blanc; lessupérieures sont d'une teinte plombée et bleuâtre ; les ailes et la queue sont brunes; le bec est jaune paille. Longueur totale , quatre pouces et demi. La femelle diffère du mâle en ce que le corps est d'un brun plus foncé en dessus qu'en dessous, et que le de- vant el les côtés du cou sont d'un blanc pâle. C'est le pico gargantîlla de M. de Azara. * Le Gros- BEC CHAIN GEANT, CoccoihraustesmutanSfWeW.Ovi voit ce gros-bec du Paraguay en troupes peu nombreuses , et quelquefois mêlé avec d'autres espèces. 11 se tient dansles lieux mraécageux et dans leurs environs; il y cher- che les petites semences des plantes aquatiques sur les- quelles il se perche , ainsi que sur de petits buissons ; mais il n'entre pas dans les bois , ne se pose point sur les arbres ni sur les arbrisseaux un peu élevés , et il nq fré- quente pas les plaines découvertes. Le mâle et la femelle font entendre le même ramage. Les couleurs des femelles sont constantes et différentes de celles des mâles , qui sont très-changeantes , ce qui peut donner lieu à les décrire comme des espèces distinctes ; mais M. de Azara a accpiis des connoissances suffisantes pour assu- rer qu'ils appartiennent tous à la môme espèce. Les attributs communs aux deux sexes , sont d'avoir 1» tarse de couleur de plomb ; le bec noirâtre ; une partie des couvertures inférieures de l'aile, brune , et l'autre partie blanche; les couvertures supérieures et les dernières pennes alaires, ainsi que celles de la queue, noirâtres et bordées de brun clair ; les petites couvertures d'un noirâtre peu appa- rent ; les rémiges et les rectrices d'un noirâtre décidé, avec une bande blanche , interrompue et large de deux lignes et demie. Cette distribution de couleurs est commune aux deux sexes et à toutes les variétés dans les mâles , dont le plus grand nombre a du noir velouté sur la tête et au-dessus de' l'œil, du blanc sur la goi'ge , lequel remonte en pointe de chaque côté , jusque sur l'occiput ; le devant du cou , la poi- EaS G R 0 trine et le ventre d'un blanc sale , et les parties supérieures d'un brun clair. Des individus ont l'occiput et le haut du cou presque blancs, et le croupion blanchâtre. Sur d'autres, le dessus de la icte est seulement noirâtre ; le reslc de la tc^lc et une partie du devant du cou sont d'un noir profond. M. de Azara a reconnu que plusieurs mâles de la même bande va- rioient plus ou moins dans les couleurs du corps, et jamais dans celles des ailes et de la queue,, Toutes les femelles ont le dessus de la tête et les parties supérieures d'un brun clair; les côtes de la tête et toutes les parties inférieures d'un blanc pâle. Longueur totale , quatre pouces deux lignes. C'est \c pico variable de M. de Azara. Le Gros-bec, dit le Cardinal huppé, Cocrothraustes cardi- nfl/w, Yleill.-, Xoa/a cardinalis^ Lath. Ce gros-bec réunit, ce qui se rencontre rarement dans les oiseaux chanteurs, une voix éclatante et un très-joli plumage. Sa tête, parée d'une huppe qu'il peut remuer à volonté, et qu'il remue souvent, est, ainsi que la plus grande partie de sa livrée , d'un beau rouge; cette teinte devient plus foncée sur les ailes et la queue, dont la partie intérieure est brune ; elle est pâle sur le bec et les pieds; une bande étroite noire entoure les mandibules, et s étend un peu sur le menton. Les couleurs de la femelle sont moins vives: un brun rougeâtre plus clair et plus pâle en dessous du corps , est sa couleur dominante. Les jeunes ont une huppe peu apparente, et leur plumage est beaucoup plus terne que celui de la femelle. Cette espèce , qui habite les parties tempérées de l'Amé- rique septentrionale, mange différentes graines. On la nourrit, en captivité, de millet , de chènevis ; mais celte dernière graine, dont elle est très-friande, abrège ses jours. Il seroit fa- cile de l'acclimater en Europe, et l'on pourroit même réus- sir à la faire multiplier dans une grande volière. Le Gros-bec cendré , Coccuthraiisies cincrea , Vieill. ; Lox,. cinerca^ Lath. Nous devons la connoissance de cet oiseau de Malacca et de Java à Sparrman. (^Fasc. 4-, t. 88.) li doit être rangé parmi les gros-becs de la plus grande taille; les plumes delà tête sont longues, et forment une huppe qui tombe sur la nuque ; tout le plumage est d un brun cendré , presque blanc sur le ventre ; la queue est assez longue et ar- rondie à son extrémité ; les pennes sont noires et bordées à l'extérieur de blanc; les pieds rouges, et le bec est très- pâle. Le Gros-bec cendré de la Chine. F. Gros-bec padda, section C. * Le Gros-bec chanteur, Coccoihraustes canoYo^ Vieill. ; L. canora, Lath. , a le dessus de la tête, le dos , les ailes et la G R O 507 queue d'un vert sale; les joues brunes, avec une bordure jaune qui passe sur les oreilles et commence à la gorge; la poitrine et le ventre sont cendrés; les pieds blanchâtres ; le bec noirâtre ; taille de la mésange. Cette description est d'après Latham, qui l'a faite sur un oiseau vivant. Le Gros-bec de la Chine. V. Gros-bec. melanure. Le Gros-bec du Coromandel , Coccothmustes capensis , Vieill. ; L. capensis, Lalh. j pi. enl. n." loi , fig. i de VHisl. nat. de Bnffon. Taille du pinson des Ardennes; longueur, six pouces trois lignes; les plumes de la tête sont soyeuses et noires ; cette couleur teint aussi le cou , une partie du dos , les ailes , la queue et tout le dessous du corps ; un beau jaune colore les plumes scapulaires , le bas du dos et le crou- pion (sur quelques individus ces dernières parties sont pa- reilles à la tête); les pennes des ailes sont bordées de jaune, et les grandes couvertures de gris-blanc; le bec et les pieds sont noirs. Le Gros - liée tacheté du Cap, pi. enl. de Buff., n," 659, f. I , est une femelle ou le mâle sous son plumage de la mau- vaise saison ; car celui - ci change de couleur deux fois dans l'année; alors il a le dessus du corps d'un gris-brun va- rié de noirâtre ; les côtés de la tête, le dessous du corps, les couvertures supérieures de la queue d'un blanc obscur, varié de noir; les couvertures des ailes et le croupion d'un jaune pâle ; les pennes alaires et caudales noires ; le bec et les pieds bruns. On trouve cette espèce sur toute la côte d'Afrique, depuis le royaume d'Angole jusqu'au Cap de Bonne-Espérance. Elle se plaît dans les buissons touffus qui sont sur les bords des rivières ; ses œufs sont cendrés avec des piquetures noires. * Le Gros-bec a croupion jaune, Coccothraustes hordeacea, Vieill.; L. hordearea, Lath.; a la taille de ialai>andière; la tête, le cou et le croupion fauves; les tempes blanches ; les sca- pulaires , les jambes, le bas-ventre et le bord des pennes de ta queue gris ; le reste du plumage noir. On le trouve dans l'Inde. Le Gros-bec domino, Coccothraustes punctularia, Yieûl'', Loxia punctularia , Lath. ; pi. D 1^, fig. i , de ce Dictionnaire. Le mâle de cette espèce, que l'on trouve aux Grandes-Indes, a la tête, le dessus du cou, du dos et des ailes d'un brun- marron ; la gorge d'un brun foncé , ainsi que les pennes alai- res et caudales ; le croupion foiblement tacheté de blanc ou de gris; le devant du cou, la poitrine et les flancs variés de marques blanches entourées d'un liseré noirâtre et traversées par un trait de la même teinte ; le ventre blanc dans le mi- lieu ; les couvertures inférieures de la queue d'un blanc rous- r;o8 G R O sàlre-, le bec el les pîetîs bruns. Longueur totale, quatre pouces trois lignes. * Le Guos-BEC A DOS DORÉ , Coccothramtes aurea , Vieill. ; Loxia aurea, Lalh.,acliiq pouces et demi de longueur^ le bec, la tête et le cou d'un noir foncé; le dos, le croupion et les couvertures du dessus de la queue d'un jaune doré; les cou- vertures des ailes d'un brun clair tacheté de noir ; la poitrine et le ventre de cette dernière cbuleur ; les pieds bleuâtres. Cet oiseau a dans son plumage de grands rapports avec le gros-bec du Coromandel. (3n le trouve au Bengale. Le Gros-bec a dos rouge. V. Gros-bec weebong. * Le Gros-bec ér^ThRIN, Cocrolhraustes erylhrina^ Vieill.; Loxia erylhrina , Gm. ; Fringilla rosea , var. B. Lath. Cet oi- seau de Sibérie , peu méfiant, et dont le chant est désagréa- ble, se irouve aussi dans les forêts épaisses et solitaires près des rives du Volga et de la Samara, où il est connu sous le nom de moineau rouge. Sa grosseur est celle du verdier; mais sa tête est plus petite. 11 a près de cinq pouces de longueur ; le bec couleur de corne brune ; le loruni gris ; la tête , le cou et la gorge rouges; le dessus du corps cendré, avec des jets rougeàtres ; les couvertures des ailes brunes, et bordées de rougeâtre ; les pennes et celles de la queue brunes et liserées de jaune ; les pieds pareils au bec , et la queue fourchue. La femelle a le dessus du corps d'un cendré jaunâtre; les côtés de la tête et le menton blancs; quelques marques d'un brun obscur sur le cou; la queue noirâtre, etbordée de gris. Le (jROS-BEC FASCIÉ, Cor.coihraustes fusciala , Vieill. ; Loxia fasciata, Lath., pi. 58 des Ois. chanteurs. Le bec de cet oiseau d'Afriqueest d'ungris bleuâtre; la tête, le dessus ducou, le dos etlespelites couvertures desallessontd'un brun pâle, marque de lignes noires demi-circulaires ; les joues brunes et bordées d'une bande rouge, au-dessous de laquelle est une ligne noire ; les plumes de la poitrine et du ventre d'un brun pâle et bor- déeslégèrement denoir; les aileset la queue brunes ; les pieds de couleur de chair. Longueur, qualve pouces et demi. La femelle diffère par un plumage d'uneteinte plus claire, par des lignes moins apparentes, par son ventre blanc; enfin, cette couleur remplace le rouge qui est sur les joues du mâle. M. Latham fait la description d'un mâle (deuxième suppl. Ta Ihe Gen. Synop.) qui diffère des piécédens en ce que le mentonctlagorge sont d'un blanc argenté ; que la poitrine est d'uneteinte cannelle, ainsi que le ventre, dont le milieu est do couleur marron ; que la queue est noire , et que toutes ses pennes, excepté les deux intermédiaires, ont une tache blanche à l'extrémité de leur côté intérieur. En procurant à ces oiseaux du Sénégal la chaleur néces- G R O B20 saîre , que je juge être de 20 à 24. degrés, on pourroît aisé- ment les faire multiplier en France , car ils deviennent très- familiers , sont d'une complexion très-amoureuse, et ne de- mandent qu'à couver; mais sans ce degré de chaleur, les femelles périssent à la ponte. Le ramage du mâle n'est qu'un gazouillement continuel, assez semblable à celui du gros- bec grwelin, et si foible qu'on ne l'entend que lorsqu'on est très- près du chanteur ; mais son cri est aussi fort que celui de notre moineau. * Le Gros-bec ferrugineux , Coccothramles fen-u^nea, Vieill.; Loxia ferruginea, Lath. Longueur, cinqpoucesetdemi; bec de couleur de corne; tête et gorge d'un brun noirâtre ; poi- trine d'un ferrugineux foncé ; le reste du dessous du corps d'unjaune de rouille, très-pâle sur l'anus; pennes des ailes et de la queue noirâtres et bordées de jaune; cette dernière égale à son extrémité ; pieds d'une teinte pâle. Son pays natal est inconnu. Daudin donne , pour variété de cet oiseau , un individu quia été apporté du Brésil. Il est de la grosseur du n:oineau; il a la tête et la gorge brunâtres; le devant et le dessous du corps d'un blanc sale et jaunâtre ; une légère teinte de cen- dré azuré sur la poitrine ; les plumes du dos noires et fran- gées de blanchâtre ; les pieds bruns ; le bec et les ongles noi- râtres. Le Gros-bec a front jaune, Loxia butyracea, Vieill. , est de la taille du iann. La femelle a le front , les sourcils et les tempes jaunes; le reste du plumage vert, tacheté de brun en des- sus etde jaune en dessous ; la queue un peu fourchue , noirâtre , et terminée de blanc. Le mâle est tacheté de noir en dessus, et a le bec, la queue et les ailes noirs. Cette espèce, qui se trouve au Cap de JBonne-Espérance , a, dit-on, un chant assez agréable. * Le (iROS-BEC DE Gambie , Corrothrausies melanocephala , Vieill.; Lovia melanocepJimla , Lath. Brisson a décrit, d'après Albin, cette espèce de gros-bec qui se trouve en Afrique; il a sis pouces un quart de longueur ; le bec cendré; l'iris noir, ainsi que la tête, la gorge elle devant du cou; le reste du corps jaune, mélangé de vert, et les pieds dun cendré bleuâtre. Le Gros-bec a gorge orangée. V. Bouvreuil a gorge ORANGÉE. Le Gros-bec gris ou le fluteur , Coccoihrausfes caniam , Vieill.; Loxia cantans ^ Lath., se trouve au Sénégal; c^-tte espèce est intéressante sous tous les rapports ; mais je ne puis , dans ce Dictionnaire, détailler toutes ses qu.:!.;es; je suis donc forcé de renvoyer à VHistoire des Oiseaux - .auteurs pour ce qui concerne ses habitudes et s^s mœurs en captivité. xni. 34 53o Cr V^ O Je me borne à dire que je suis parvenu à en tirer plu-* sieurs générations et à racclimaler en France ; que le chant du mâle est flùté, moelleux, mais d'une foible étendue; il m'a paru avoir de l'analogie avec le murmure d'un petit ruisseau , entendu à une certaine dislance. Ce gros-»-l>ec niche dans des trous d'arbre , et sa ponte est composée de sept ou huit œufs blancs. Il a le bec d'une couleur de plomb , tirant aii violet ; les plumes de la tête et de la nuque d'un gris-brun , termi- nées de blanchâtre , et arrondies en forme d'écaillé ; les scapulalres et le dos variés de lignes étroites et noirâtres sur un fond gris ferrugineux , plus foncé sur le bas du dos ; le crou- pion, les couvertures supérieures elles pennes de la queue, noirs; le dessus de l'aile et les pennes primaires, d'un brun sombre ; les pennes secondaires grises et folbtement rosées ; les côtés du cou et de la poitrine nuancés de roux ; la gorge et tout le dessous du corps d'un gris perlé ; les pieds bleuâtres. Longueur totale, quatre pouces et demi. La femelle ne diffère du mâle que par des couleurs un peu moins vives. Les jeunes lui ressemblent. Le Gros-bec Gris-albiis , CocrolJirmistes gnsea , Vielll. ; Xait;ia gr/ica , Lath. , pi. enl. de Buff., n." 3g3, fig. i. Ce petit gros-bec de Virginie , est de la taille de la inésuiigehleue , et a quatre pouces au plus de longueur ; le bec est d'un noir foncé ; le cou et une partie de la tête sont blancs; le reste du plumage est gris ; les pieds sont rougeâtres et les ongles bruns. Cette espèce est sans doute très-rare , car elle n'est pas dé- crite dans les oiseaux de WUson. Le Gros-bec gris-brun, Cuccoihraustes jat>ensis , \'ieill. ; Lo%ia j(wensis , Lath. Sparrman a fait figurer , dans ses Fascic. , t. 89 , ce gros-bec de Sumatra et de Java. vSa taille estcelle àxibuim-euÛ , et son plumage est d'un brun grisâtre; le dessus de la tête noir; tout le dessous du corps, jusqu'au ventre, pareil au dessus, mais plus pâle; le reste du dessous du corpsblanc; les pennesprimaires sont noires; les secondaires brunes, et bordées de ferrugineux ; la queue est noire, et les pieds sont jaunes. Le Gros - bec GRIVELIN , Coccothraustes erythroccphala , Vielll. ; Loxia brasiliana , Lath. , pi. 4-9 ^"^^ Oiseaux chunkun. Ce n'est point au Brésil que l'on trouve ce gros- bec , mais en Afrique , dans le royaume d'Angole. Le mâle a la tête et la gorge d'un beau rouge ; le dessus du cou , du corps et des ailes d'un brun clair; les couvertures alaire.? terminées par des taches jaunâtres , qui donnent lieu à dcu.x: bandes transversales sur l'aile ; le devant du cou et la poi- trine, d'une teinte jaune irèsclaire, avec des lunules brunes, G R O 53i les plumes du ventre et des parties postérieures blanchâtres dans le milieu, traversées par deux raies brunes, bordées et terminées de noir -, les pennes alaires et caudales d'un brun sombre en dedans; les pennes secondaires tachetées de jaune à leur extrémité , et celles de la queue terminées de blanc ; les yeux bleuâtres; le bec elles pieds couleur de chair. Lon- gueur totale, quatre pouces neuf lignes. La femelle a la tête et la gorge d'un gris-brun, et en général ses couleurs sont ternes , et ses nuances moins prononcées. Le jeune mâle diffère du vieux en ce qu'il est d'un cendré brun sur le corps, gris à l'extrémité des couvertures supé- rieures de l'aile et des pennes de la queue ; de plus , en ce que les taches des parties inférieures sont moins nom- breuses et moins régulières. * Le (iROS-BEC A HUPPE JAUNE , Coccothraustes crislata , Vieill. Cet oiseau , qu'a fait connoître M. de Azara , ayant, comme il le dit, le bec plus fort que le paroare huppé, j'ai cru pouvoir le classer dans ce genre , sans cependant assurer qu'il soit convenablement placé. On le trouve aii 2g.« degré de latitude australe. Il est à peu près de la taille de ce pa- roare ; un trait jaune s'étend depuis les narines jusques au- delà des yeux; la tête, les joues, la gorge et la moitié du devant du cou sont noires; le reste des côtés de la tête et du cou , le pli de l'aile , le dessous du corps et des ailes jaunes ; les plumes de la nuque sont noires dans leur milieu, et d'un jaune verdâtre dans le reste ; le dos est vert; les couver- tures supérieures et les pennes des ailes sont noirâtres , et bordées d'un jaune verdâtre ; les quatre pennes intermé- diaires de la queue noirâtres , et les autres d'un jaune pur ; le bec est noir en dessus , et bleu-de-ciel en dessous. C'est le pi'co crestado amarillo de M. de Azara. * Le Gros-bec A huppe noire, Loxiacovonaia, Lath. C'est, d'après Séba , pi. 102, f. 3, qu'on a décrit cet oiseau. Brissoa l'appelle bowreidl huppé, et dit qu'il se trouve en Amérique. C'est encore une de ces espèces très-douteuses, comme celle î de la plupart des oiseaux de Séba. Au reste, on le dit piu> gros que notre houoreiill ; sa huppe et sa tête sont noires; le bec est blanc; tout le dessus du corps, les ailes et la queue sont d'un rouge éclatant; le dessous du corps est d'un beau bleu ; une tache noire se fait remarquer sur le devant du cou. Longueur totale , six pouces. Le Gros-bec de l'île de Bourbon, Coccothraustes slriata , Vieill.; Loxia stiiata , Lath. , pi. enl. i53, fig. i, de VHisL nal. de Buffon , n'est pas plus gros qu'un roitelet , et a trois pouces deux tiers de long; le bec noirâtre; la tête et le des- sus du corps bruns -, la gorge et le devant du cou noirâtres; 532 G R O les parlics postérieures blanches ; les ailes , la queue cl les pieds noirâtres. * Le Gros-bec des Indes, Coccoihmustes ind/ca, Vicill. ; Loxia indira ^ luAÛi. Ce gros- bec ^ décrit par Brisson , a huit pouces de longueur; le bec et les pieds jaunes; la tête huppée ; tout le plumage d'un beau rouge: la base du bec et les couvertures des ailes d'une teinte plus obscure que les autres parties du corps ; les pieds pareils au bec ; les doigts fort longs ; les ongles aigus et recourbés , grosseur au- dessus de celle An gros- bec d Europe ; longueur, huii pouces. J^ota que c'est un perroquet dans Séba , mais qui a trois doigts en avant et un en arrière. Le gros-bec orchef est sous la inêaie dénomination sur la pi. enl. n." SgS. Le Gros-bec jacobin, Cocrothraustes malacca^ Vieill. ; Loxia malacca , Lath. , pi. 82 des Oiseaux chanteurs. Les petits gros-becs des Indes que l'on nomme en France jacobins et dominos , ont été tellement confondus dans les ornitho- logies , qu'il est difficile de distinguer les espèces que dési- gnent ces deux noms ; des naturalistes en font des races dis- tinctes , d'autres des variétés les unes des autres ; enfin , on les donne encore pour mâle et femelle de la même espèce. Ce qu'il y a de certain , c'est que ceux appelés dominos ^av les curieux , sont plus petits que les Jacobins , et le plumage des uns et des autres présente une grande analogie. Ce jacobin a quatre pouces et demi de longueur; le bec d'une teinte cendrée bleuâtre ; l'iris , la tête , le cor. , le milieu du ventre et les couvertures inférieures de la queue , d'un beau noir ; la poitrine et les côtés du ventre blancs ; le dos , le croupion et les couvertures supérieures des ailes d'un marron clair ; les pennes des ailes et celles de la queue , de la même teinte à l'extérieur , et brunes à l'intérieur; les pieds d'un brun clair. La femelle diffère du mâle, en ce que les plumes des jambes sont d'un marron clair, et que ses couleurs sont moins vives et moins brillantes. * Le (iROS-BEC JAUNÂTRE , CoccothrauslesJlamans,Yieiïl. ; Loviafiaoicans, Lath. 11 a la taille du serin;\^ base du bec noire ; la t<'te, le cou, la poitrine , le ventre , et le bas-venlre jaunes ; le dessus de la tête d'une teinte plus pâle ; le dos , les ailes et la queue d'un jaune verdâlre; les pieds d'une couleur pale. On le trouve en Asie. Ne seroit-ce pas un individu de 1 es- pèce du gros-bec jaune ? Le (ïROS-isKC JAUNE , Corcoihj-ausics flaoa ^ Yieill. , a les joues d un rouge noirâtre ; I;; gorge noire ; la tête , la nuque et toutes les parties inférieures d un beau jaune , le dessus G R O 533 du corps , les ailes et la queue bruns ; la taille du précédent. On le trouve en Afrique. Le Gros- BEC jaune du Cap de Bonne -Espérance. V. Gros-bec a ventre jaune. Le Gros-bec L1NE0LE , LoxiaUneola^ Lath. F. Bouvreuil BOUVERON. Le Gros-bec de la Louisiane. V. Gros-bec rose-gorge. Le Gros-bec lunule , Coccothraustes nitida^ Yieill. ; Loxia nîtlda , Lath. , pi. 60 des Oiseaux chanteurs. Longueur totale , quatre pouces trois lignes. Un brun olive couvre tout le des- sus du corps, et un bluiic sale le dessous ; chaque plume est terminée par un petit croissant noir; les pennes des ailes et de la queue sont brunes , et marquées de raies transversales plus foncées ; le bec, l'iris, la partie inférieure du dos et le croupion sont rouges ; les pieds jaunâtres. Il se trouve dans l'Auslralasie. Le (jROS-BEC MACULÉ. V. GrOS-BEC TACHETÉ. * Le Gros-bec du Malabar, Coccothramies malaharica ^ "Vieill. ; Loxia malabam a, hâûi. Cet oiseau, de la t;;iile d'une mésaiige ^ a le bec noir, la gorge blanche; le corps cendré ; le bas-ventre, les ailes et la queue noirs. Le Gros-bec DE Malimbe. V. Gros-bec îioucheté. Le Gros-bec MÉLANURe, Coccothraustes melunura^ Yieill. ; Loxia melanura , Lath. , a la taille de celui d'Europe ; la tête noire ; le co« d'un brun terreux; la gorge grise; des plumes noires à reflets bleuâtres sur les ailes , et d'autres portant à leur extrémité une tache blanche ; les pennes noires , ex- cepté le tiers des plus grandes; la queue toute noire ; le croupion gris, et le ventre d'une jolie couleur cannelle claire ; le bec et les pieds jaunes. La femelle a la tête grise , et les pennes des ailes frangées tle blanchâtre. Le loxia asiatica , Lath. , me paroit être un Individu de la même espèce. V^ Gros-bec asiatique. Le Gros-bec du Mexique , Loxi/i mexicana , Lath. Cet oiseau , qu'on a décrit d'après Séba , n'est point un gros-hec ; il me semble êti-e un individu de l'espèce du Cardinal du Canada. Le Gros-bec des Moluques , des planches enluminées , n." iSg , fig. I , est , selon Buffon , de l'espèce , et proba- blement la femelle an gros-bec jacobin. On regarde comme une variété du gros-bec domino celui de la même planche, fig. 2. Sa taille est de quatre pouces ; la tête est noire; le croupion nué de noir et de blanc; les ailes et les pieds sont bruns. Le Gros-bec moucheté, Coccothraustes gutlata,y\(i\\\..,^\.S^ des Oiseaux chanteurs^ sous le nora de loxie mouchetée. (Nota que 554 G R O dans cel ouvrage tous les givs- becs sont décrits sous le nom de loxie. Le mâle a le dessus de la tête, le dos, les ailes et la queue d'un brun foncé ; le tour des yeux, les joues , la gorge , la poitrine et ses côtés d'un beau rouge , ainsi que les couver- tures supérieures de la queue ; les inférieures et le ventre sont d'une teinte brune , et chaque plume est mouchetée de blanc dans le milieu ; le bec esl d'un bleu-violet, et fauve sur les bords ; les pieds et les ongles sont bruns. La femelle diffère par moins de vivacité dans sa couleur ronge , par son bec brun , et en ce qu'elle n'a point de taches blanches sur le ventre et sur les couvertures inférieures de la queue. Longueur totale , cinq pouces et demi. Ce gros-bec , qui est commun à Malimbe, dans le royaume de Congo et Cacongo , a un ramage agréable. Il se plail près des habitations , se nourrit de diverses graines , et donne à son nid une forme ronde , dont l'ouverlure est au sommet. L'-extérieur de ce nid est composé de feuilles de gramen , l'intérieur de coton et de quelques plumes. La ponte est de cinq à sis œufs tachetés de bleu et de rouge. On doit la con- noissance de celte belle espèce au naturaliste Perren , qui i'a trouvée et observée à Malimbe. Le Gros-bec mungul , Coccoihraustes atricapilla , Vicill. , pi. 53 des Ois. chanteurs. La tète de cet oiseau est enveloppée d'un capuchon noir, qui descend sur la gorge, sur le cou et sur • le haut de la poitrine, dont le bas est de la couleur marron qui couvre le ventre; les parties postérieures sont noires; le crou- pion et les couvertures supérieures de la queue d un marron brillant ; les flancs bruns ; les pennes alaires et caudales noi- râtres et bordées d'un brun rougeâlre à l'extérieur; les pieds Hoirs ; le bec est de cette couleur à la base de sa partie su- périeure , et blanc dans le reste. La femelle , pi. 4-3 «les Okeaux d'Edœards , diffère du mâle en ce qu'elle est d'un cendré nuancé de brun terne sur la tête , sur le dessus du cou et du corps; d'un gris-blanc , un peu rosé , sur la gorge et le dessous du corps ; blanche sur les couvertures supérieures de la queue. Elle a le bec cendré et les pieds couleur de chair. Longueur totale , trois pouces quatre lignes. Cette espèce habite les Grandes-Indes où elle porte le nom de Mungul. Le Gros-cecnain. V. Bouvreuil nain. Le Gros-bec noir et rouge, Coccoihraustes hœmailna^ Yieill. , pi. 67 des Ois. chanteurs., sous le nom de loxie hœ~ maline. Cet oiseau d'Afrique a la tête , la gorge , à sa nais- sance , le dessus du cou et du corps , les ailes , la queue et le milieu du ventre noirs; le reste du plumage rouge ; le bec d'un noir plombé ; les pieds bruns. Longueur totale , cinq G R O 5Î5 pouces neuf lignes. Il ne faut pas confondre cet oiseau avec le rouge-noir qui est un individu de l'espèce Augro^i^hec orix. Le Gros-bec NOistETTE , Coccothraustes coUavia , Vieill. ; Loxia collan'a, Lath. , pi. enluin. n.° SgS, fig. 3 de YHisl. nat. de Buffoii. Oa le trouve aux Indes orientales : il a quatre pouces et demi de longueur ; le bec noir ; le sommet de la tête et le dessus du corps d'un bleu verdâlre ; les tempes noires ; le croupion et le dessous du corps d'un blanc-roux ; un collier de cette même teinte autour du cou ; une bande transversale noire sur la poitrine ; les ailes variées de roux jaune et de noir; la queue de cette dernière couleur; les pieds d'un brun pâle. Le GRlVf;LlN a cravate, Loxia collarias, var., Lath., pi. enl. n.° 65g , fig. 2 de l'Hist. nat. de Buffort , est donné pour une variété du précédent. Les différencesqu'on remarque en- tre ces deux oiseaux , pourroient être celles qui distinguent les sexes. Ce gni>elin a les parties supérieures du corps d'un<* couleur plus foncée ; un collier blanc autour du cou, ainsi qu'une bande sur la poitrine , mais plus large que celle du gros-hec nonetie ; il a aussi une tache blanche à la base des pennes des ailes , et la couleur du dessous du corps incline au roux. Taille de la mésange bleue; longueur, un peu plus de quatre pouces. On le trouve à Angola. Le Gros-bec NOFR a bec blanc , Coccothraustes albirostris ^ Vieill. , est totalement d'un beau noir, avec un peu de blanc au pli de l'aile et sur le bord extérieur de quelques pennes alaires ; le bec est blanc et les pieds sont couleur de chair. ïaille du bouvreuil d'Europe. On le trouve en Afri- que. Il ne faut pas confondre ce gros-bec avec le loxia torrida ( le bouvreuil à bec blanc ) , qu'on dit se trouver à la Guyane, et qu'on donne pour le même que \e gros-bec à ven- tre roux , décrit ci-après , qui n'a jamais le bec blanc, quoi qu'on en dise. Le Gros-BEC noir et BBUN, Loxia angolensis , Lath. , ne se trouve point en Afrique ; cest un gros-bec de la Guyane et du Paraguay. V. Gros-bec a ventre roux. * Le Gros-bec NOIR-SOUCI, Coccothraustes bonariensis^\'uti\\.; Loxia bonariensis, Lath. Commerson a observé cet oiseau à Buénos-Ayres. Sa grosseur est celle du moineau^ et sa lon- gueur de sept pouces ; une teinte bleue couvre la tête , le dessus du cou , et borde les pennes des ailes et de la queue , qui sont noirâtres , ainsi que le dessus du corps; une couleur souci domine sur la gorge , le devant du cou et la poitrine ; un jaune soufre sur le ventre et les couvertures inférieures de la queue ; le bec est noirâtre en dessus et d'une teinte plus^ 536 G R O claire en dessous ; les pieds sont d'un brun rougeâtre ; les ongles aigus , arqués et creusés en gouttière. Le mâle et la fe;TielIe ont l'un pour l'autre un atlachement et une fidélité réciproques; aussi les voit-on toujours ensem- ble : ils se plaisent dans les jardins et les terres cultivées, où ils vivent d herbes et de graines. Le Gros-bec noirâtre ou obscur, Loxia obscura ^ Lath. , est , selon moi , la femelle du Gros-bec rose-gorge. Le Gros-bec de la Nouvelle-Angleterre. V. Gros- bec tacheté. Le Gros-bec orchef, Coccoihraustes rhrysorephala, Yieill. ; Loxia bengaJensis , Lath. , a cinq pouces et demi de longueur; l'iris blanciiâtre ; le bec de couleur de chair ; le dessus de la tête d'un beau jaune ; les plumes des parties supérieures du corps , brimes et bordées d'une teinte plus pâle ; une bande transversale de cette couleur sur la poitrine ; les parties postérieures d'un blanc jaunâtre ; les côtés de la léte, au-dessous des yeux, et la gorge, blancs; les pieds d'un jaune pâle ; les ongles gris. L'individu des pi. enl. de Buffon, n.° 353 , fig. 2, offre quelques dissemblances, mais il n'y a pas de doute qu'il est de la même espèce. La femelle ne diffère que par des couleurs moins vives. On les trouve au Bengale. Le Gros-bec orix , Coccothmusles orix , Vielll. ; Loxia orix^ Lath. , pi. 66 des Ois. chanteurs. Le chant de cet oi- seau est composé de sons aigres , durs et assez semblables an bruit que fait le rouage d'une pendule qu'on remonte ; il se tient habituellement près des ruisseaux et dans les marais couverts de joncs et de roseaux; là, l'on voit un grand nom- bre de ces gros-becs qui font leurs nids près les uns des au- tres. 11 les attachent à la tige des plantes aquatiques , leur donnent une forme hémisphérique , et placent l'entrée au centre. La ponte est de quatre ou cinq œufs verts. Ces oiseaux subissent deux mues par an , Tune au mois de juillet et l'autre au mois de janvier. Les mâles se revêtent, à la première saison, de leur belle livrée. Ilsont alors le front, le sinciput , les côtés de la tête, le haut de la gorge , la poi- trine et le ventre d'un noir velouté ; les ailes et la queue brunes, et bordées de gris-blanc à l'extérieur ; le reste du plumage d'un rouge de feu, foncé sur l'occiput et sur le cou; le bec noir et les pieds couleur de chair. Le mâle et la femelle , eu habit d'hiver , ont le dessus de la tête et du corps d'un gris sombre , tacheté de brun ; les couvertures supérieures des ailes bordées et terminées de blanc ; les pennes alaires et caudales brunes ; les joues d'un loux jaunâtre; la gorge , le ventre et les parties postérieures G R O 537 d'un blanc sale qui se présente sous une nuance jaunâtre sur le devant du cou et sur la poitrine ; le bec est brun , et les pieds sont d'une couleur de chair terne. Longueur totale , cinq pouces neuf lignes. Le mâle , dans sa belle parure , est remarquable par les plumes de la nuque , du cou et du haut de la poitrine, qui sont larges et comme coupées carrément à leur pointe ; il les redresse quand il est agité, et semble avoir alors la lête entourée d'une sorte de fraise. Le Gros-bec paroare huppé. F. Fringille , section F. *Le Gros-bec PERLÉ, Coccoihraiisles perlata^ Y le'Al.; Loxi'a perlata, Lath. , se trouve en Afrique dans le royaume de Juida. Sa taille est celle du roitelet; il a la tête et le dessus du corps noir ; le dessous brun , avec un mélange de blanc et de noir sur les jambes et vers la queue. Le Gros-bec perroquet. V. Dur-bec verdâtre. Le Gros-bec des Philippitses. F.Tisseriî^toucnâmcourvi. * Le Gros-bec a poitrine noire , Coccothraustes pectoralis, Vieill. ; Loxia amerkana , Lath. Sa taille est celle de la pe- tite mésange^ et sa longueur est au moins de quatre pouces; le bec est noir ainsi que tout le dessus du corps ; on remarque sur la poitrine une bande transversale de c^tte couleur, qui tranche sur le fond blanc de toutes les parties inférieures ; la queue est arrondie et noire , et les pieds sont bruns. Cet oiseau a de grands rapports avec \c jacobin ; mais La- tham croit qu il vient de l'Amérique', où peut-être il aura été transporté , comme plusieurs petits oiseaux d'Afrique. Le Gros - bec prasin , Coccothraustes pmsina , Yieill. ; Loxia prasina^ Lath,, Mus. caris, fasc 3, pi. 72 — 78, se trouve dans l'île de Java. Le mâle est d'un vert-olive et a le croupion rouge , les deux pennes intermédiaires de la queue de cette couleur en dessus, les autres pareilles sur les bords et noires dans le reste; le bec do cette couleur. Taille du tarin. La femelle est en dessus d'un brun olivâtre et d'un gris-jaune en dessous ; le croupion est d'un rouge terne ; les pennes alaires sont cendrées, et huit des secondaires sont blanchâtres sur le bord antérieur et à la pointe ; la queue est noire et terminée de blanc. * Le Gros-bec a queue blanche , Coccothraustes leucura, Vieill.; Loxialeuciira , Lath. CetoiseauduBrésilatrois pouces de longueur;le becrouge;latête elles couvertures desailescen- drées; le dos d'un beau jaune ; la couleur estpâlesurlapoitrine et le ventr»; les pennes delà queue sont blanches, excepté les deux extérieures qui sont noires; les pieds de couleur de chair. Le Gros-bec a queue courte , Coccothraustes brei>icauda , Vieill. , Varions subj. of nat. hist. de Maller, pi. ^2 , a trois pouces deux lignes de longaeui'; le bec brun ; le front , le 538 G R O Las du dos et le croupion d'un bleu clair; la lêle, le dessus du cou , le haut du dos, les ailes et la queue d un brun rou- geâtre ; le bord extérieur des pennes alaires et caudales d'un brun clair ; les grandes couvertures des ailes blanches en de- hors, mais les deux plumes les plus proches du dos sont bor- dées de bleu clair ; la gorge , le devant du cou , la poitrine et le haut du ventre rouges et variés de petites lignes bru- nes; la queue , terminée de blanc; le bas-ventre d'un, blanc bleuâtre ; les pieds bruns. La femelle a la têle , le dessus du corps et les ailes bruns ; le croupion elles cou- vertures supérieures comme le mâle; les parties inférieures d'un brun rougeâlre à l'exception du bas-ventre qui est blanc. On trouve cette espèce dans l'île de Ceylan. Le Gros-bec queue-e!s'-év£ntail, Coccothmusles JlabelU- feva^ Vieill.; Loxlaflahellifera, Lalh. , pi. enl. n." 38o de Vllist. ndt.Jç Biiffoii. Cette espèce , connue en Yirginle sous le nom Aq fan tail ( queue en éventail) , y est très-rare , à ce que nous assure Lalham ; en effet , je ne l'ai jamais rencon- trée dans cet Etat , ni vue dans aucune collection. Elle a le bec noirâtre ; le dessus du corps d'un brun rougeâtre , plus pâle sur le croupion; cette même teinte couvre le des- sous du corps , mais elle incline plus au rouge ; les pennes des ailes et de la queue, le bec et les pieds sont noirâtres ; taille du moineau; longueur, cinq pouces environ- La figure inférieure de la planche ci-dessus citée représente la femelle ou une variété d'âge ; elle diffère en ce que le ventre et la poitrine sont gris. Ces oiseaux sont remarquables par la fa- culté d'épanouir et de tenir leur queue en éventail. Le Gros - BEC QUINTICOLOR , Coccothraustes quintkolor y Vieill. , pi. 54 des Ois. chanteurs. Cinq couleurs se par-: tagent le plumage de cet oiseau. Les ailes et la queue sont brunes ; cette teinte , qui prend un ion rougeâtre sur le^ joues et sur le dos , est remplacée par un joli gris sur le des- sus de la tête et du cou; par une belle coulenr orangée sur le croupion , les couvertures supérieures de la queue et le bord extérieur de ses pennes ; par du noir mat sur ses cou- vertures inférieures, les jambes et le haut de la gorge ; enfin par un blanc pur sur le devant du cou , la poitrine et le ventre. Le bec est d'une couleur de plomb à son origine , et ensuite d'un blanc nuancé de rouge ; les pieds sont noirs ; les deux pennes intermédiaires de la queue oulre-passent les autres d'environ quatre lignes. Longueur totale ,^trois pou- ces neuf lignes. On trouve ce gros-bec aux îles Moluques. * Le Gros-3EC rayé, Coccothraustes radiaia ,\\e\\\.\ Loxia ra~ diata., Lalh. L'ornithologiste anglais qui nous fait connoître cet oiseau, Ta décrit d'après un individu vivant. Il a (a grosseur de la, G R O 539 linotte et quatre pouces de longueur; le Lee blanc; Ja tête, le cou, la poitrine, les petites couvertures des ailes et la queue noirs; les flancs, les pennes secondaires et les primaires rayés de noir et de blanc dans une partie de leur longueur; le ventre de celte dernière couleur; les pieds noirâtres. Le GROS-BE(i RÉPUBLICAIN. V. GrOS-BEC SOCIAL. Le Gros-bec rose , Coccoîhraustes rosea , Vieill. , pi. 65 des 0:'s. chanteurs^ sous le nom de loxie rose ^ se trouve dans rinde. On Ta quelquefois apporté vivant en Europe, où il s'acclimate facilement , si on le tient à l'abri du froid. La belle couleur rose qui règne sur le plumage du mâle est va- riée de gris-brun sur l'occiput , le dessus du cou , le dos et les couvertures des ailes ; elle est vive et pure sur le crou- pion, les couvertures supérieures de la queue , la tête, la gorge, le devant du cou , la poitrine et les flancs , et elle se fond insensiblement dans le blanc qui règne sur le ventre et sur les parties postérieures ; elle sert encore de bordure ex- térieure aux pennes alalres et caudales, qui dans le reste sont d un gris-brun; le bec et les pieds sont d'un brun clair. Lon- gueur totale , cinq pouces ; grosseur du verdier. Tel est cet oiseau dans la saison des amours , après laquelle 11 prend la livrée de sa femelle, qui est brune sur la tête , le dessus du cnu , le dos, le croupion et les couvertures supérieures des ailes et de la queue; elle est variée de gris-blanc sur les parties antérieures , et de gris verdâlre sur les autres ; cette dernière teinte borde en dehors les pennes des ailes et de la queue ; toutes les parties inférieures sont blancbes ; cette couleur est pure sur le ventre et les couvertures Inférieures de la queue , tachetée de gris-brun sur la gorge , le devant du cou, la poitrine et les flancs; le bec est brun en dessus et jaunâtre en dessous : les jeunes lui ressemblent. Le Gros-bec rose- gorge, Coccothraustes nibrirollis^Y ielW. ; Loxialudodciana^ Lath., pi. enl. n." i53, fig. 2. Trois couleurs dominent sur le plumage de cet oiseau; le blanc, le noir et le rouge ; la première règne sur le croupion , la poitrine , le ventre , les couvertures Inférieures de la queue , les moyen- nes des ailes , les quatre premières pennes alalres , depuis leur origine jusqu'à leur milieu, le dessous des trois pennes caudales les plus extérieures de chaque côté, et forme des taches sur les grandes couvertures et les pennes secondaires, Ats ailes ; la seconde couvre la tête , le haut de la gorge , le dessus du cou, le dos, les petites couvertures des ailes , les pennes et le dessus de celles de la queue ; la troisième colore la gorge , le devant du cou , et s'étend en longueur sur le mi- lieu de la poitrine ; on remarque quelques taches de cette teinte sur les côtés de cette dernière et sur les petites couver- 5^0 G B O tures des ailes , ainsi que plusieurs taches noires, dans cer- tains Individus , sur la gorge el les flancs ; le bec est d'un blanc un peu teinté de brun ; les pieds sont de cette dernière cou- leur. Longueur, sis pouces dix lignes. Latham fait mention d un individu qui a les côtés de la poitrine d'un brun ferru- gineux, et le bas-ventre d'un jaune très-pâl^ La femelle, Luxia uhscura ^ Lath. , a le bec noirâtre; les plumes de la tête, de la partie supérieure du cou et du dos de celle teinte dans le milieu et brunes sur les bords ; les cou- vertures supérieures des ailes pareilles à la tète et terminées de blanc ; la gorge et toutes les parties postérieures de cette couleur et tachetées de brun; les pennes alaires et caudales d'un brun sombre; les latérales de la queue d'un blanc sale en dedans. Le jeune mâle ressemble à la femelle dans son premier âge , et il a , après sa première mue , le bec brun en dessus, couleur de corne en dessous; la tête , le dessus du cou et du corps d'un brun sombre tacheté de roussâtre; les ailes et la queue noires; les petites couvertures, l'extrémité des pennes secondaires, rorlgine des quatre premières pen- nes de l'aile , l'intérieur des pennes latérales de la queue, le ventre et les parties postérieures , blancs ; la gorge de cette couleur et pointillée de rose foncé ; le devant du cou et la poitrine tachetés de brun et de rouge ; les pieds bruns. Le Gros-bec rouge-noir , Loxia orix , var. , Lath. , pi. enl. n.° Sog , fig. 2 , sous le nom de gros-bec de Cayenne. Cet oiseau n'est point de Cayenne, ni une espèce particulière; car c'est un individu de l'espèce àxxfoudi du Cap de Bonne-Espé- rance. V. Gros-bec orix. Le Gros-bec social, Coccofhraustes soda , Vlelll.; Loxia socia^i Lath. Grosseur du bouvreuil; longueur, cinq pouces et demi; bec et lorum noirs; parties supérieures du corps d'un brun-roux; parties inférieures jaunes ; teinte jaunâtre sur les côtés de la léle ; queue courte ; pieds bruns. On donne le loxia tot/a deSparrman et de Latham pour un oiseau de la mëuie espèce. Il a les pennes des ailes et de la queue noires, avec leur extrénillé l^lanche; le dessus du corps brun-terreux; le dessous blanc-brunàlre; le front vert-brun; le bec presque blanc; les pieds noirs. J'ai sous les yeux un individu qui me semble aussi faire par- tie de cette espèce, lia six pouces de longueur ; le bec el les pieds couleur de corne; le plumage d un gris terreux plus foncé en dessus et sur les pluuies latérales de la queue , et tacheté sur les côtés du ventre ; le lorum ^ le tour de la man- dibule inférieure et la gorge noirs. Ces oiseaux se trouvent dans les parties intérieures du Cap de Bonne-Espérance et dans l'Inde, où ils sont appelés ioiti. G R O 54.1 Ils se réunissent en troupes nombreuses, souvent au nombre de huit cents ou de mille , choisissent un grand mimosa ou un aloès pour y établir leur habitalion , à laquelle ils travaillent de concert; ils la construisent avec des joncs et autres plantes fibreuses tissues ensemble ; cette habitation est divisée eu compartimens ou cellules et a plusieurs issues irrégulière- ment placées, ou plutôt composée d'autant de nids qu'il y a de couples, à deux pouces à peu près de dislance les uns des autres ; chaque année la masse totale augmente avec le nom- bre des nouveaux couples, jusqu'à ce que l'arbre ne puisse plus la soutenir : les herbes qu'ils emploient se nomment boshmanées grass. Comme l'on trouve dans ces nids des ailes et des pieds d'insectes , il paroît que le bec-social s'en nour- rit. (Voyage de Paterson.) Ces gros-becs vivent dans la concorde etia paix, sans tumulte, sans querelle; mais ils ont dans de pe- ths perroquets , qui vivent aussi en société , des ennemis qui les chassent de leur demeure , et s'en emparent pour eux. Ces nids sont fort nombreux, et on les trouve dans les lieux retirés , à l'abri des grands vents et derrière les montagnes. Le Gros -BEC soufré. V. Gros -bec du Cap de Bonne- ESPÉRA^XE. Le Gros-bec TACHETÉ , Coccotkraustes maculata ^ W&'iW. -, Loxia maculata^ Lath., a la taille du bruant commun; sa lon- giieuresld'environsixpouces,etle bec est noirâtre àsa pointe ; les plumes du dessus du corps sont brunes, et toutes, excepté celles des couvertures et des pennes des ailes , ont une tache blanche à leur extrémité ; le dessous du corps est d'un blanc sale marqué de raies noirâtres. On observe au-dessus de l'œil une strie d'une teinte pâle; les pennes latérales de la queue ont leurs barbes extérieures blanches, et une tache pareille à l'intérieur vers leur extrémité; les autres, ainsi que les pen- nes de l'aile, sont bordées de blanc sale, et ses couvertures inférieures , jaunes ; les pieds sont d'un brun sale. Cette espèce se trouve dans le nord des Etats-Unis ; mais elle y est rare. Le Gros-bec tacheté de Java. V. Gros-bec jacobin. Le Gros-bec a tète blakche, Coccotkraustes femiginosa ^ Vieill. ; Luxîa ferruginosa , Lath., est de la taille du niaïan^ avec lequel il a beaucoup de rapports; sa couleur générale est ferrugineuse ; le dessus, les côtés de la tête, et la nuque, sont blancs ; un noir de mine est à la base du bec , et sur la gorge ; on remarque une grande tache de cette couleur sur le venîre, prèsdes jambes: onretrouve encore cette teinte sur les pennes des ailes; celles de la queue sont ferrugineuses; le bec est cen- dré, et les pieds sont noirs. La femelle est généralement brune, et cette couleur prend une teinte cendrée sur les par- 5/^2 G R O ties inférieures du corps, le bec et les pieds. Sparrman , qui a fait figurer ces deux oiseaux dans son Fascic. 4-, t. 90, 91 , nous apprend qu'ils se Irouvent dans l'Inde. * Le Gros-bec a tête dorée ,Coc/:oihraustes chrysocephala , Vieill. M. de Azara n'a vu au Paraguay qu'un seul individu de cetleespèce, lequel étoitlrès-mutilé,etil doute qu'il fût adulte. Il a cinq pouces un quart de longueur totale ; la base entière du bec , la moitié de la tête , les ailes et la queue sont do- rées ; les plumes de la gorge et du devant du cou, de couleur de plomb , et terminées de blanchâtre ; le dessus et le des- sous du corps , de cette même couleur de plomb , mais rem- brunie sur les parties inférieures ; les jambes mordorées ; les tarses dun olivâtre obscur; le bec est noirâtre en dessus et jaune de paille en dessous. C'est le pico dorado apîomado de M. de Azara. * Le (iROS-BEC A TÊTE NOIRE, Coccothraustes melanocephala., Vieill. On le trouve dans les buissons des terres en culture du Paraguay, et il se perche jusqu'au bout de leurs petites branches , qu'il choisit sèches ou peu feuillées. La gorge et la moitié du devant du cou sont blanches; cette couleur est suivie d'un demi-collier très-noir et large de deux lignes ; le reste de la partie antérieure du cou, la poitrine, le ventre, le dos, l'espace compris entre une oreille et l'autre , les petites cou- vertures supérieures des ailes , les extrémités des grandes et moyennes , les plus rapprochées du corps , et les bords des dernières pennes , sont rougeâlres ; le reste des couvertures est noir ; une bande blanche traverse l'aile , dont le reste est presque noir ; la queue est de cette couleur et terminée de blanchâtre; les couvertures supérieures sont presque noires et ont leur extrémité rousse ; le sommet et les côtés de la lêle d'un noir velouté; l'on remarque une petite place blan- che entre les narines et l'angle antérieur de l'œil , une au ire de la même couleur entre l'angle de la bouche et la moitié du dessous de l'œil , et un trait noir au-dessous de celle-ci ; les plumes du cou en dessus et du haut du dos sont noires et terminées de brun roussâtie ; le dessous des pennes alaires est blanc jusqu'à la moitié de leur longueur , et noirâtre sur le reste ; le bec noir avec un peu de blanc à sa partie in- férieure ; le tarse noirâtre. Longueur totale , quatre pou- ces huit lignes. La femelle a le menton blanchâtre ; la gorge marbrée de noir et de roux; les parties inférieures et le croupion rou- geâtres ; quelques taches de la même couleur sur les couver- tures supérieures ; une bandelette également rougeâtre de chaque côté de la mandibule inférieure , et s'élendant jusqu'à la nuque ; les parties supérieures , jusqu'au croupion, brunes ; les pennes des ailes et dd la queue noirâtres. C'est le pko capita blanr.a de M. de Azara. * Le (tROS-BEC a yentre jaune, Coccoihraustes fioiwcntns^ Yielll.; Loxia fluvhentris^ Lalh., a cinq pouces de longueur ; les plumes de la tête, du cou et du dos ont leur milieu brun et les côtés d'un vertd'olive, ainsi queles couverturesdes ailes; le croupion est de cette dernière couleur, et sans mélange ; tout le dessous du corps d'un jaune vif; il y a un trait de celte teinte sur les yeux ; les pennes des ailes sont brunes et bor- dées de vert d'olive; celles de la queue noirâtres et bordées de même ; le bec est de couleur de corne , et les pieds sont gris-bruns. La femelle diffère du mâle en ce que les couleurs sont moins vives. * Le Gros-bec A ven^tre tsoir, Coccothraiistesmelanogasd-a , Yieill. ; Loxia afra^ Lath. Bec noir ; tête , manteau et cou- vertures de la queue d'un beau jaune, mélangé, sur quelques parties, d'un brun clair; gorge, poitrine etventre noirs ; ailes et queue brunâtres. Cet oiseau d'Afrique est brun pendant la mauvaise saison. Le Gros-bec a ventre roux , Corcothraustes ruJÎQenlris , Vieill. ; Loxia iorrida , Lalh. C'est le Bouvreuil a bec blanc de Buffon. A l'exception du ventre et des parties postérieures qui sont roux , du pli de l'aile , de ses couvertures inférieures et de la base des premières pennes qui sont blancs , le reste du plumage estnoir, sans reflets apparens; le bec est court et lespieds sont couleurde plomb. Longueur totale, quatre pouces et demi. La femelle diffère du mâle , en ce qu'elle est brune en dessus , et rousse en dessous et sur le croupion ; le bec est d'un brun foncé jaunâtre , à la base de sa partie infé- rieure. Celte espèce se trouve dans l'Amérique méridionale , à Cayenne, au Brésil et au Paraguay. On la trouve au Bré- sil , près des habitations où elle se plaît dans les jardins , et au Paraguay , dans les broussailles , au milieu des terrains cultivés. Le gros-bec noir et roux de M. de Azara diffère du précédent , parneuf lignesdeplus de longueur , et en ce qu'il a quelques plumes rousses sur le ventre ; mais ce naturaliste n'a vu qu'un seul individu. Il me semble que son gros-bec brun et roux est la femelle ou un jeune de cette espèce , et non pas , comme le dit Sonnini, le bec rond ù ventre roux , de Cayenne. Selon Buffon , le bec dii mâle est blanc ; cependant j'en ai vusept ou huitqui venoient de Cayenne et du Brésil, et aucun ne l'avoit de cette couleur; il en est de même de celui décrit par M. de Azara; cet oiseau n'auroit-ilpas été confondu avec ie gros-bec noir à bec blanc muse trouve ermfrique, mais qui est une espèce très-distincte :' Enfin je pense qu'on doit encore rapporter au gros-bec à ventre roux , le iuxia angohnsis de 544 ^^ ^ O Latham , qui n'en diffère qu'en ce qu'il lui donne la taille uu howreuil â Europe. * Le Gros-bec verdÂtre , Coccothrausles vlrens , Vieill. ; Loxlavirens^ Lath. , a les scapulaires et les couvertures des ailes bleues ; les pennes alaires et caudales noires et bordées de verdâlre ; le reste du plumage de cette dernière couleur. Linnœus dit qu'on le trouve à Surinam. Le Gros-cec vert a croupion rouge. Voyez Gros-beg PRASIN. * Le Gros-bec , dit le Verdier de l\ Chine , Coccothraus- ies sîncnsis , \ieill. ; Loxia sinensis ^ Lath. Sonnerat , qui le premier , a fait connoîlre cet oiseau, dit qu'il a du rap- port avec notre verdier. La tête et le cou sont d'un gris ver- dâtre ; le dos et les petites plumes des ailes d'un brun clair, excepté celles du bord de l'aile , qui sont noires ; les moins longues des grandes pennes sont de cette couleur du côté in- térieur, et d'un gris-roux du côte extérieur ; les autres pennes sont jaunes jusqu'à la moitié , noires dans le reste de leur lon- gueur, et terminées par une bande grise demi-circulaire; le ventre est d'un roux terreux ; les couvertures de la queue , en dessous , sont jaunes ; les pennes noires , terminées par une bande blanche ; le bec et les pieds d'un jaune ver- dâtre. * Le Gros-bec, dit le Verdier sans vert, Loxîa africana , Lath. , a la gorge et le dessous du corps blancs ; la poitrine variée de brun ; le dessus de la tête et du corps mêlé de gris et de brun verdâtre ; une teinte de roux au bas du dos et sur les couvertures inférieures et supérieures de la queue; celles des ailes , d'un roux décidé ; les grandes couvertures , les grandes pennes et les latérales de la queue, bordées de blanc roussâtre ; la plus extérieure de ces dernières , terminée par une tache blanche. Longueur totale , six pouces quatre lignes. Cet oiseau a été apporté du Cap de Bonne-Ëspé- rance par Sonnerat. Le Gros-bec vermiculé , Coccothraustes variegata , Vieill. , pi. 5i des Oiseaux chanteurs ^ sous le nom de Loxie vermiculée. Il a la tête , les joues et la gorge noires ; le croupion et le dessous du corpsblancs, avec des raies vermiculées; l'occiput, le dessus du cou , le dos et les couvertures supérieures des ailes , d'un gris-brun nuancé de jaunâtre ; les pennes alaires, d'un ton plus foncé; les couvertures elles pennes de la queue, pareilles à la tête ; les deux Intermédiaires dépassent les autres de six lignes , et toutes les latérales sont égales entre elles ; le bec est bnm en dessus et blanc en dessous; les pieds sont à'nn gris renîbruni. Longueur totale , quatre pouces. Le gros-bec des Moluques ( Loxia molucca ) a de grands G R O 545 rapports avec le précédent; mais il n'a point les deux pennes intermédiaires de la queue plus longues que les autres : ne seroit-ce point la femelle ? Le Gros-bec de Virginie. F. Gros-bec gris-albin. (v.) Le Gros-bec Weebong , Coccothraustes bella, Yieill. ; Loxia bella^ Lath., pi. 55 des Oiseaux chanteurs. Il a le bec , l'iris, le crou- pion et les couvertures supérieures de la queue , d'un beau rouge ^le bord du front et le tour de l'œil noirs ; le reste de la tête , le dessus du cou, le haut du dos, les plumes scapu- laires et les couvertures supérieures des ailes , d'un gris-cen- dré foncé ; cette même couleur règne encore sur les pennes alaires et caudales , sur la gorge et le devant du cou ; mais elle s'éclaircit sur les parties postérieures ; de petites lignes noires la coupent transversalement en dessus et en dessous du corps ; les pieds sont d'un brun pâle. Longueur totale , trois pouces deux lignes. La femelle est totalementpareille aumâle. On trouve cette espèce à la Nouvelle-Galles du Sud ; et vers le mois de mai , au port Jackson , où elle porte le nom de Weebong. B. Bec ciselé près du capistrum, et à bords lisses. Le Gros-bec BRUN ou le Padda brun, Coccothraustes fus- cata, Vieill. , pi. 62 des Ois. chanteurs , se trouve aux îles Moluques. Le mâle a le bec de couleur de plomb ; le des- sus de la tête brun ; le front , les sourcils, le haut de la gorge et de la poitrine noirs ; toutes les parties supérieures , d'un brun vineux, plus foncé à l'intérieur des pennes alaires et caudales ; le devant du cou d'un brun sombre; les joues , le bas de la poitrine , les parties postérieures, d'un blanc pur; les pieds d'un gris bleuâtre. Longueur totale, quatre pouces et demi. La femelle ou le jeune mâle, sous son premier plu- mage , a le bec brun ; un petit trait noir à sa base ; la tête , le dessus du cou et du corps , d'un gris sombre*; l-es ailes et la queue brunes ; toutes les parties inférieures , d'un gris-blanc varié de taches effacées sur la poitrine. Le Gros -bec PADDA, Coccothraustes uryzii>ora, Vieill.; Loxia oryzii^ora, Lath., pi. M 32 de ce Dictionnaire. Cette espèce, commune dans les Indes orientales , et bien connue par le dégât qu'elle fait dans les champs de riz , se trouve à Java et à la Chine, où elle porte le nom de hung-tzoy. Celui de padda ou oiseau de riz., lui a été appliqué par Edwards , parc;.' qu'on appelle ^arf(ia , le riz qui est encore en gousse, et que c"'est de cette gousse de riz dont elle se nourrit. Il n'est pas rare de voir de ces oiseaux en Europe; mais , pour les y con- server, et même les faire peupler, il faut les tenir daiis un ap- partement où la chaleur est portée au moins à 20 degrés. Le XIII. 35 546 G R O padda joint , à des couleurs agréables , un plumage si parfai- tement arrangé, qu'une plume ne passe pas l'autre ; il paroît couvert de cette sorte de fleur qu'on voit sur les prunes , ce qui donne un reflet très-agréable à la couleur cendrée des parties supérieures du corps, des couvertures et des pennes secondaires des ailes, du cou, de la poitrine , et à la teinte rose pâle du ventre; l'abdomen et les couvertures inférieures de la queue sont blancs ; la tête , le haut de la goi^e , les pennes primaires des ailes et celles de la queue sont d'un beau noir; les joues et les tempes, d'un blanc de neige ; les pieds de couleur de chair ; le bec est d'un rose vif à la base ; d'une nuance plus claire à la pointe , et d'un blanc perlé sur les parties saillantes ; les paupières sont rouges. Sa longueur totale est d'environ cinq pouces ; et sa grosseur , celle du moineau. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle a le bec d'nne teinte moins vive ; les joues privées de la tache blanche ; le bas-venlrç et les couvertures inférieures de la queue , de celle couleur. Des jeunes ont les joues blanches; d'autres les ont noirâtres , et tous ont la tête et la gorge grises. C Mandibule supérieure^ munie d'une fausse dent sur chaque bord, et inclinée vers lebout. Le Gros-bec bleu a gorge blatsche, Coccothroustes grossa, \ieill. , Loxia grossa , Lath. ; a de sept à huit pou- ces de longueur; un bleu ardoisé foncé est la teinte géné- rale de son plumage ; la gorge est blanche ; les plumes de la base des mandibules , le lorum , la partie inférieure des joues , les côtés de la gorge et du devant du cou sont noirs, ainsi que les pennes de la queue ; et celles des ailes noirâtres; le bec est rouge, et les pieds sont de couleur de plomb. La femelle diffère en ce que la tache blanche de la gorge est plus petite , et n'est point bt)rdée de noir. Le jeune , que Daudin a décrit sous le nom de nucif rage brun {loxia fuliginosa) , est d'un brun bleuâtre, avec les ailes et la queue noires. Leur cri exprime la syllabe houi. On les trouve à Cayenne. Le Gros-bec bleu a gorge noire , Coccothroustes cœrules^ cens , Vieill. , se trouve au Brésil ; son plumage est d un bleu d'ardoise foncé , à l'exception du front , du lorum , des joues , de la gorge , du devant du cou et de la poitrioe qui sont noirs , ainsi que l'intérieur des pennes des ailes et de la queue ; le bec est d'un rouge vermillon. Il a des rapports avec le gros- bec bleu à gorge blanche ; mais il en diffère en ce qu'il a des di- mensions plus fortes, surtout dans le bec et les tarses. La fe- melle est entièrement d'un bleu d'ardoise foncé. Ils habitent le Brésil. G R 0 5^7 Le Gros-bec CARLSONIEN , Coccothramtes Carlsomi, Vieill.; toxia cardlnalis^var.^ Lalh. Cette espèce se trouve dans quel- quesîlesde l'Océan austral. Elle a des couleurs analogues à cel- les du gros-bec , dit le cardinal huppé. Les seules différences remarquables qui existent entre ces deux oiseaux, consistent dans la huppe dont celui-ci est privé , et dans le bec qui, chez le gros-bec carlsom'en., a les caractères indiqués pour cette section. La taille et toutes les proportions du corps sont les mêmes chez l'un et l'autre. Le Gros-bec FLAVERT, Coccothaustes viridis ^ Vieill.; Loxia canudensis, Lath. , pi. enl. de Buff. , n." iSa, f. 2 , ne se trouve point au Canada, comme on le dit, ni dans aucune contrée du nord de l'Amérique , mais bien à la Guyane et au Brésil. Le mâle a le bec d'un brun sombre; une tache noire au- devant de l'œil, la gorge de cette couleur ; le dessus du cou et du corps d'un vert plu^Au moins brillant ; cette couleur prend une nuance jaune Wn" les sourcils, sur les côtés de lat gorge et sur toutes les parties postérieures; elle sert encore de bordure extérieure aux pennes des ailes et de la queue , dont le côté interne est brun ; les pieds sont de cette couleur. Longueur totale, six pouces et demi. La femelle n'a point de noir à la tête ni à la gorge , qui sont , ainsi que la poitrine et le dessous du corps , d'un jaune olivâtre ; cette teinte est claire sur le devant du cou ; un ver- dâtre sombre règne sur les parties supérieures ; le bec est cou- leur de corne. On remarque, parmi les jeunes, des individus qui sont d'un gris cendré en dessus , et d'autres qui sont d'un gris-brun ; tous ont les parties inférieures d'un gris clair. La mandibule supérieure est quelquefois échancrée vers le bout. Le Gros-bec GRIS a gorge noire, Coccolhraustes atriculHs , Vieill. , se trouve au Brésil. Il a le bec rougeâtre en dessus , couleur de corne en dessous ; la gorge noire ; le dessus de la tête noirâtre ; le dessus du cou a du corps , des ailes et de la queue, d'un gris cendré foncé; le bord de l'aile et ses couver- tures inférieures blanches ; le devant du cou et les parties pos- térieures de cette couleur, mais un peu lavée de jaune ; le des- sous des pennes caudales d'un gris noirâtre ; les pieds rougeâ- tres , et la taille du Gros- BEC a tête noire. Le Gros -bec a tète noire, Coccothraustes erythromelas ^ Vieill. ; Loxia erylJiromelas ; Lath , a près de neuf pouces de long ; le bec est blanc à sa base et sur le milieu de Ifpnan- dlbule supérieure ; le reste est noir, ainsi que la tête et la gorge ; le corps d'un rouge sombre , tendant au noir sur les ailes et la queue ; celle-ci est un peu arrondie , avec ses pennes pointues à leur extrémité ; les pieds sont bruns. La femelle diffère en ce que son plumage est d'un verdàtre 54i$ '^^ R O orangé , avec quelques taches répandues çà et là; les côtés du cou sont d'un rouge orangé foncé; et le dessous du corps est Jaune; les pennes sont d'un vert olive, bordées à l'exlérieur de roux. On le trouve à Cayenne. D. Mandibule supérieure munie à la hase , sur chaque bord, dune dent un peu aiguë. Le (?ROS-BEC PONCEAU , Coccothraustes ostrina , VielU. , pi. 4.8 des Oiseaux chanteurs , a la tête , la gorge , le cou en en- tier, la poitrine , les lianes et la queue , d'un rouge ponceau ; le reste du plumage , le bec et les pieds noirs. Taille du bou- vreuil d'Europe. On le trouve dans l'Inde et en Afrique. Cette espèce , dont je ne connois que le plumage , se distingue de ses congénères non -seulement par le caractère indiqué ci-dessus , mais encore en ce qu'elle a le bec plus haut à la base que le front, (v.) ^^ GKOS-BEC Dans notre CTpjnie de la Guyane, on donne ce nom aux Toucans. V. ce mot. (s.) GROS-BLEU. V. Gros-bec bleu, (s.) GROS-COLAS. Un des noms picards du Goéland a MANTEAU NOIR. (V.) GROS-GUILLERI ou PILLERL Noms vulgaires du moineau , dans des cantons de la Normandie, (s.) GROS-MIAULARD. Nom picard des Goélands cen- dré et a manteau gris, (v,) GROS-MONDAIN. Variété dans la race de pigeons de volière que l'on nomme mondains. Les gros-mondains sont de la taille d'une petite poule. V. l'article Pigeon, (s.) GROS-PILLERI. F. Gros Guilleri. (s.) GROS-PINSON. Dénomination vulgaire à\x gros bec en quelques endroits de la France. V. Gros-bec. (s.) GROSSAIGNE. Variété barbue de Froment, qu'on cultive dans le Gers, (b.) GROS-VENTRE. On donne ce nom, dans les colonies françaises , aux poissons des genres Diodon et Tétrodon , qui ont la- faculté d'enfler leur ventre. V. ces deux mots, (b.) GROS-YEUX. Poisson du genre Anableps. (b.) GROSSO STYLE, Grossostylis. Genre de plantes établi par Forster, dans la monadelphie polyandrie et dans la famille des ii^^acées , et qui ne renferme qu'une espèce , originaire des îles de la Société. Ses caractères sont : calice divisé en quatre parties ; quatre pétales. attachés au calice ; un nectaire urcéolé, portant un yrand nombre d'étamines ; plusieurs pislils ; une baie uni- ioculalre elpoiyspermc. (b.) G R O 5/9 GROSEILLIER, BJbes, Linn. (Pentandn'e wonogym'e.) Genre de plantes, qui se rapproche des cactcs ou radiers et des saxifrages , et qui , par ses caractères , semble lier entre elles les deux familles descactoïdesetdessaxifragées, à chacune desquelles il peut également appartenir. Les groseilliers sont des arbrisseaux épineux ou non épineux , à feuilles alterpes et à fleurs latérales, soit solitaires, soit disposées en grappes. Chaque fleur a un calice découpé en cinq segmens oblongs et roulés en dehors ; une corolle à cinq pétales attachés au calice; cinq étamines, dont les filets , aussi longs que les pétales, portent des anthères partagées par un sillon; un ovaire inférieur qui soutient un style divisé en deux parties et couronné par des stigmates obtus. Le fruit est une baie sphérique et succulente , renfermant plusieurs semences. Ce genre renferme plus de trente espèces , dont quatre sont cultivées dans les jardins ; savoir : le (iROSEiLLJER COMMUN, Ribesrubnim , Linn.; le Groseillier noir, Rihes w'^n/w, Linn.; le Groseillier des Alpes, /?i^e5 a/pinum, Linn.; le Groseillier a maquereaux, Rîbes noa crispa', Linn, La première espèce, originaire des bois, a des fruits en grappes rouges, couleur de chair, ou d'un blanc imitant ce- lui des perles , d'une acidité très-agréable ; ils peuvent être conservés sur la tige , sans se dessécher , jusqu'à la fin d'oc- tobre , pourvu qu'on les empaille un peu avant leur matu- rité; ils perdent alors de leur acidité, et sont délicieux. On mange ces groseilles fraîches ou en gelée ; on en fait du sirop, du vin, des confitures; mêlées avec de l'eau et du sucre , elles sont tempérantes et rafraîchissantes. Quelque cultivée que soit cette espèce , elle ne l'est pas encore assez , à raison des avantages diététiques qu'on peut retirer de ses fruits, soit frais, soit desséchés, soit en confi- tures , en sirops , etc. L'acide de ces fruits est , en effet , des plus agréables au goût, et est un remède assuré contre toutes les maladies putrides , surtout contre celles si meurtrières qui se développent pendant les chaleurs de l'été. Son usage fait couler la bile, dont la stagnation dans les premières voies donne lieu à la fièvre jaune , à la jaunisse , etc. La seconde espèce est le cassis , originaire des bois humides, à fruits noirs en grappes , dont on fait un ratafia stomachique et restaurant. Ses feuilles, fraîches ou sèches , prises en guise de thé , sont diurétiques et apéritives ; et le suc exprimé de ses fruits est prescrit dans les maladies des voles urinaires, lorsqu'il y a inflammation. La troisième espèce estdioïque. On ne la cultive que pour l'ornement des jardins , et encore seulement parce qu'elle 55o GEO fleurit de bonne heure, et jouit de la propriété de croître sous les arbres. La quatrième espèce, qui est épineuse, donne la gro- seille à maquereau , blanche ou rouge , dont le suc tient lieu de verjus pour assaisonner ce poisson. Son fruit , qui varie en forme , en grosseur et en saveur, a la peau lisse ou couverte de poils : il se mange frais ou cuit, et fournit une boisson fermentée très-agréable. On fait des haies avec cette espèce de groseillier. Ces arbrisseaux exigent peu de soin , et prospèrent dans presque toute espèce de sol , quand ils trouvent une tempé- rature qui leur convient. On les multiplie ou par le semis de leurs graines, ce qui donne souvent de nouvelles variétés, ou plus communément par déchirement des vieux pieds et par boutures. V. Grossularia. (rf) GROSEILLIER D'AMÉRIQUE. Nomvulgaire du Cac- TIER PERESKIÂ, qui fait le passage entre les (jROSEILLIers et les Cactieîis- (b.) GROSSE-GORGE. Sur les côtes de Picardie, on ap- pelle ainsi le Combattant. On donne aussi cette dénomi- nation à des pigeons de volière, (v.) GROSSE- GRIVj:. V. Grive-draine, (v.) GROSSEL. En Allemagne, c'est le nomauRÂLE.(DESM.) GROSSE-MESAISGE. V. Mésakgecharbonmère. (v.) GROSSE PIVOINE. V. Dur-bec (y.) GROSSE-QUEUE. Les Lavandières ou Hoches-queue ont reçu ce nom. (desm.) GROSSE-TÊTE. Nom vulgaire du Bouvreuil et du Gros-bec. (v.) GROSEILLIERS. Famille déplantes, qui ne renferme que le genre qui lui a donné son nom. Elle est intermédiaire entre les Cactoïdes et les Saxifragées. (b.) GROSSESSE, Graviditas. Se dit de la gestation que font les femelles de plusieurs animaux (les mammifères et les autres vivipares vrais ou faux, et même plusieurs poissons et insectes portant un grand nombre d'œufs ) dans leur uté- rus, ou leurs ovaires et oviductus, soit de petits fœtus, soit d'œufs éclosant dans le sein maternel , ou du moins qui y sé- journent long-temps. Parmi les mammifères, la femme principalement, lors- que l'œuf a été fécondé et que, détaché des ovaires, il est descendu dans l'utérus par une des trompes de Failope , cet ceuf s'attache , par les villosilés de son placenta, à quelque région de lulérus , ou quelquefois dans la trompe même , et l'on en a vu d'autres pareillement qui étoient tombés dans la cavité abdominale et s'y développoient. Cet œuf, qui con- G R 0 55i tient le fœlus humain sous ses enveloppes, l'amnios, le cho- rion et les tuniques intermédiaires, l'érythroïde, l'allantoïde , s"accroit en recevant du sang par les petites exsudations des vaisseaux de l'utérus qui s'abouchent avec ceux du placenta. Le tissu de la matrice est donc forcé de s'étendre à propor- tion, et par cette extension il s'amincit. L'extension peut être si grande qu'une secousse foi-te seroit capable de faire rom- pre ce viscère. On en voit des exemples, malheureusement, et les fœlus tombent dans la cavité abdominale , de sorte qu'on est obligé de faire l'opération césarienne, ou d'ouvrir 1 abdomen de la femme pour extraire l'enfant. Dans la grossesse, sans accident, et lorsqu'il n'y a pas sur- tout plusieurs jumeaux qui menacent de cette disruplion , l'en- fant parvenu au terme de sa grosseur et comme à son point de maturité , est expulsé par un effort naturel plus ou moins laborieux, qui est raccouchemenl. Alors tout l'effort vital qui étoit concentré vers l'utérus, se reporte vers les mamelles pour la production du lait ; puis la matrice se dégorge des restes du sang dont elle est surchargée. V. Arrière-faix , Allaitement, Mamelles., etc. Tels sont les phénomènes qui se passent chez tous les mammifères femelles, dont les unes portent plus ou moins long-temps leurs petits ( F, Gestation), et dont plusieurs sont multipares et quelquefois même sujettes àla Superféta- TiON (F. ce mot.) , comme les lapines. Chez les oiseaux, il n'y* a point de grossesse, et en ceci l'on reconnoît la prévoyance de la nature , puisqu'il eût été difficile aux femelles de voler en cet état. Ce sont même les seuls ovipares chez lesquels on n'observe jamais de faux vivi- pares, ou d'éclosion des œufs dans le sein maternel. Ce que Lauzoni et d'autres curieux de la nature ont prétendu avoir re- marqué de certaines poules vivipares, n'a point été prouvé. lln'enestpas ainsi de plusieurs reptiles, et surtout des ser- pens venimeux, tels que la vipère (qui tire son nomde vivi- para) ; dans les temps chaudsprincipalcraent , ces espèces gar- dent assez leurs œufs dans leur oviduclus, pour qu'ils y éclosent, mais cette opération se passe comme hors du corps ; et la mère n'y contribue en rien ; car ces œufs ne tirent aucune subsis- tance, pendant ce temps, du sein maternel. Seulement la cha- leur du corps les couve mieux. Plusieurs poissons vivipares, tels que des silurus (ascites), des biermius, des syngnathes , voient au contraire leur abdo- men s'enfler énormément, parce que les œufs grossissent beaucoup dans leuroviductus ; ces animaux deviennent très- gonflés , et l'on affirme qu'en plusieurs de ces espèces , le ventre se fend de lui-même par l'énormité du gonflemenU 552 G R 0 pour accoucher de milliers de petits sortant à peine de leurs œufs. Ces grossesses monstrueuses sont encore bien plus mani- festes en quelques Insectes. Par exemple , la femelle d'un termite fécondée devient jusqu'à deux cents fois plus volumi- neuse, que dans sa virginité; mais aussi elle contient Jusqu'à quatre-vingt mille œufs, et pond ainsi en une seule fois toute une nationnouvelle determites. Chezlesgallinsecles, tels que le kermèset la cochenille, on voit un exempledegrossessenon moins merveilleux ; la mère, fixée par son bec ou suçoir sur ^ «ne feuille d'arbre, est fécondée par le mâle agile et ailé; elle s'enfle aussi énormément, et ses œufs éclosent dans son sein ; les jeunes gallinsectes font, de leur propre mère, leur mai- son, et dévorent ses entrailles; elle meurt ainsi, se sacrifiant pour sa progéniture. On peut considérer le gonflement de l'ovaire des plantes fécondées ou \eS fruits qui grossissent, comme une sorte de grossesse des végétaux. Voyez les articles cités précédem- ment, et Génération, (virey.) GROSSULA. F. G rossularia. (ln.) GROSSULARIA. Nom sous lequel les Groseilliers éloient décrits avant Linnœus, et spécialement les Groseil- liers ÉPINEUX , qu'on nommoit aussi iwa crispa , uoa spi'na, et dont les fruits étoient appelés grossidaris , grossula , parce qu'ils sont plus gros que ceux de§ autres espèces. Les Gro- seilliers sans épines s'appeloient RiBES,nom arabe de ces espèces , que Linneeus a donné au genre entier. Le genre grossularia de Tournefort en diffère en ce qu'il se compose, et du Ribes de Linnœus , et du 'Melasloma du même , dont les premières espèces connues avoient été nommées grossularia par Plumier et Sloane. On trouve encore sous ce nom de grossularia (Burm. Zeyl. III, tab. 4-8 ) le Ceanothus asiaticus, L. V. Groseillier, (ln.) GROSSULARIA de Werner. V. Grenat vert, (luc.) GROTO. Nom espagnol du Pélican, (v.) GROTTE. V. Caverne. (PAT.) GROTTE DE FINGAL. Fameuse caverne formée par la nature dans une des plus grandes chaussées basaltiques que l'on connoisse , qui forme lîle de Staffa , sur la côte occidentale d'Ecosse, entre le cinquante-sixième et le cin- quante-septième degré de latitude. V. sa description au mot Basalte , t. i , p. 29/f et suiv. (pat.) Feu Picquenot , graveur distingué, et Euphrasie Picquc- not sa fille, ont publié une suite très-intéressante de gravures qui représentent, sous différens aspects, cettegrotte si curieuse, et l'île de Staffa elle-même. L'une des plus remarquables, G R U 553 pour l'exactilude (les détails , en même temps que pour son effet pittoresque , est celle qui a été gravée d'après le dessin fait sur les lieux , par M. le maréchal-de-camp Alexandre Faujas , fils du savant géologue de ce nom. Ces gravures , au nombre de six , sont d'une grande dimen- sion , et très-propres à l'ornement d'un cabinet, La Grotte de Fingal a été décrite et figurée ancienne- ment par MM. de Tro'ûexBâïiks^LetiressuT l'Islande, et par M, Faujas-Saint-Fond ( Voyage en Angleterre et en Ecosse ), t. 2 , p. 4^9 à 65. M. Basset , Directeur des éludes au lycée Charlemagne, a publié, à la suite de sa traduction de la Théorie de la terre de Hution , une notice curieuse sur l'île de Staffa , dans la- quelle se trouve une description nouvelle de cette grotte, dont il donne les dimensions. Elle est accompagnée de planches qui en offrent les points de vue les plus dignes de fixer l'at- tention du voyageur et du naturaliste, (luc.) GROU, GKOUETTE. Terre argileuse très-mélangée de pierres , dans laquelle les céréales ne prospèrent que dans les années ni trop sèches ni trop pluvieuses, (b.) GROUGROU. Espèce de petit palmier épineux d'Amé- rique , dont les nègres mangent le fruit , et les blancs , le choux. V. le mot Cocotier épineux , vol. 7 , p. 299. (b.) GROULARD. Nom vulgaire ^u Traquet. C'est, dans Belon , une des dénominations du Bouvreuil, (v.) GROUNC NÈGRE. La Murène noire porte ce nom à Nice, (desm.) GROUS. Edwards désigne ainsi la gelinotte à longue queue, (s.) GROUWELLE , GROMIL , GRAYMILL , GREY MILLET , {Millets gris). Noms anglais des Grémils ( !<«- thospermum , L. ). (ln.) GRUAU. On appelle de ce nom les graines des grami- nées qu'on a dépouillées de leur enveloppe extérieure ou de leur balle florale , par une espèce de mouture ; mais on le circonscrit ordinairement à l'orge et à l'avoine. Lorsque le gruau de blé est très-fin , il s'appelle semoule. Voyez au mot Froment, au mot Orge et au mot Avoine, (b.) GRURBI, Gnibhia. Arbrisseau très-ramifié, à feuilles op- posées, linéaires , un peu obtuses, sessiles , repliées en leurs bords, scabres , velues en dessus et cotonneuses en dessous, et à fleurs axlllalres , sessiles , ramassées , deux ou trois en- semble , en petits paquets velus , qui forme un genre dans la dioécie octandrle. Ce genre a pour caractères : dans les pieds mâles , un ca- 55; O R u lice commun de deux folioles opposées, renfermant trois (leurs à quatre pétales et à huit étamines ; et dans les pieds femelles , des fleurs solitaires à calice monophylle , divisé en quatre dents ; un ovaire à sommet élargi et très- velu , chargé de trois stylés courts à stigmate simple ; des capsules globuleuses , aplaties en dessus , velues , très-petites et à trois loges. Cet arbrisseau croît au Cap Je Bonne-Espérance ; il est fori voisin de la famille des Myrtoïdes , par ses rapports, (b.) GRUDNISCiïÎNlK. Nom de la Rose-tuémière ( Akea rosea , L. ), en Russie, (ln.) (iRUE, Grus ^ Rriss.; Ardea , Lath. Genre de l'ordre des EcHASSiERS et de la famille des ^ropîiokes ( V. ces mots ). Caractères: bec droit, très-long, épais , comprimé latéralement , pointu; à bords, ou entiers, ou à demi-den- teiés ; mandibule supérieure sillonnée sur les côtés, con- vexe en dessus; narines situées dans un sillon, concaves, el- liptiques , couvertes d'une membrane en arrière et ouvertes vers le milieu du bec ; langue charnue, large , pointue ; or- bites, ou nues, ou empiumées; quatre doigts, trois devant, un derrière ; les extérieurs unis à la base par une membrane ; le pouce ne portant à terre que sur le bout; ongles un peu larges, courts, presque obtus; le postérieur le plus long. Les première et cinquième rémiges égales; les deuxième , troisième et quatrième les plus longues de toutes ; les secon- daires plus larges et plus longues que les primaires. Les grues diffèrent principalement des cigognes et des hé- rons avec lesquels Latham et. Gmelin les ont classées: i.° en c:; que la membrane qui, dans celles-ci, engage les trois doigts , n'en lie que deux chez les grues ; 2.°ence quelepouce qui se tient à terre , sur plusieurs articulations , chez les ci- gognes et les hérons , n'y porte que sur le bout chez les autres ; enfin les grues diffèrent encore des hérons en ce qu'elles n'ont point comme eux l'ongle intermédiaire dentelé en scie sur le bord interne ; et à l'intérieur en ce qu'elles, ont un double cœcum , et que ceux-ci n'en ont qu'un. Ce genre est susceptible de trois divisions. Dans la pre-^ mière se trouve la grue caronculée^ qui a la base de la man- dibule inférieure munie de deux fanons allongés et pendans ; la tète emplumée et les orbites nues ; la seconde a pour type iagrue ùlanche de Sibérie, dont le bec est à demi-dentelé , l'oc- ciput chauve, papilionacé, eldontles orbites sont empiumées; les espèces de la troisième ont pour caractères distinctifs : le bec sans dentelures et la tète chauve. Les anciens ayant remarqué les émigrations régulières de ces grues du Nord au Midi, et du Midi au Nord, les dési- S^noienl égalemenl psr les noms (Voiseau^ de Libye et d'oi- G R U . 555 senux âe Scyihie , qui étoient alors les extrémités clu inonde connu. De celles qui partoient de ces régions, une partie s'ar- rêtoiten Grèce; mais laThessalle éloit la contrée où parois- soit le plus grand nombre : aussi l'appeloit-on les pâturages des grues. De tous les oiseaux qui peuvent s'élever au haut des airs, ceux-ci sont les plus grands; de tous ceux qui voya- geât, ce sont ceux qui entreprennent et exécutent les courses les plus lointaines et les plus hardies. Les grues s'élèvent fort haut; et pour se soutenir dans l'air et le fendre avec plus de facilité, elles forment un triangle à peu près isocèle; mais, pour résister à un vent trop fort, elles se resserrent en rond. C'est aussi de cette manière qu'elles se mettent en défense quand l'aigle les attaque. Elle voyagent plus souvent la nuit que le jour. Le cri seul indique leur passage , et ce cri s'entend fréquemment, parce que c'est celui de réclame que jette le chef pour avertir les autres de la route qu'il lient , et qu'il est répété par les autres comme pour faire con- noitre qu'elles gardent leur ligne. Le vol des grues, quoique toujours soutenu, a cependant diverses inflexions , et ces diffj>rences ont été regardées comme des présages d'un chan- gement dans le ciel et la température. Si , le matin, le vol csl élevé et la troupe paisible , il indique un beau jour ; s'il esl bas et qu'elles s'abattent à terre , elles présagent l'orage. Enfin leurs cris, pendant le jour, indiquent, dit-on , la pluie ; ot quand ils deviennent tumultueux et bruyans, ils annoncent la tempête. Ainsi que tous les grands oiseaux, elles ont quel- que difficulté à s'élever. Pour cela, elle sont forcées de cou- rir quelques pas , ouvrant les ailes, rasant la terre jusqu'au moment que leur aile puissante se soit totalement déployée. Alors elles décrivent des spirales régulières , et gagnent le haut des airs, d'où elles descendent en ligne verticale. C'est ainsi que le soir elles quittent les plaines et les prairies, pour se poser sur les arbres qui les bordent. Nous venons de voir que, dans les airs, ces oiseaux ont , pendant la nuit, un chef pour les conduire. A terre, elles ont , pendant les ténèbres , une garde qui veille pour la sû- reté de la troupe , tandis que toutes reposent la tête ca- chée sous l'aile. La garde, la tête haute, l'œil aux aguets, les réveille p^r un cri, si quelque chose la frappe. Quoique les grues vivent d'insectes , de vers, de petits rep- tiles , de grenouilles et de petits poissons , qu'elles cherchent dans les terres marécageuses, elles sont aussi granivores ; c'est pourquoi on les rencontre dans les terres ensemencées, pour y chercher les graines nouvellement semées. Au pays des Hurons , on voit arriver un grand nombre de grues bru- îles dans la saison des semailles, et elles reparoissent à l'é- S56 G R U poque de la moisson pour manger le grain qui est alors en maturité. Ces oiseaux choisissent, pour placer leur nid, de petites buttes de terre, des éminences de gazon, dans les maraisetlcs roseaux , qu'ils élèvent à leur hauteur avec des herbes et des joncs naliés ensemble. C'est au sommet qu'ils placent le berceau de leur géniture -, ils le composent d'herbes fines et douces; la femelle y dépose deux œufs dont le mâle partage rincubation. Ils se tiennent de bout pour les couver , de manière que leur corps pose dessus. Lorsque l'un couve , l'autre veille à sa sûreté en se promenant à une certaine dis- tance : alors, quoique très - méfians, ils se laissent appro- cher assez près ; et même la grue blanche de Sibérie^ qui a un tel attachement pour ses petits qu'elle les défend avec opiniâtreté, court sur les hommes avec fureur, et parvient, pour l'ordinaire , à sauver sa jeune famille. On trouve des grues sur tout le globe ; les unes ne fré- quentent que le Nord et le Sud de l'ancien contlnenl ; d'au- tres habitent l'Amérique, surtout la partie septentrionale. 11 paroît qu'elles n'aiment pointles extrêmes; un degré modéré de température est celui qui leur convient. Elles cherchent le Midi pendant l'hiver , et ne se fixent point sur la zone torrlde : elles préfèrent l'été du Nord. On prend les grues au lacet et à la passée, et on leur fait . la chasse au vol avec Vaigle et le faucon. Cette dernière chasse est en usage au Mogol. Quoiqu'elles emploient toutes leurs forces pour se défendre contre ces oiseaux de proie , quoiqu'elles en tuent quelquefois , ne pouvant facilement se tourner en l'air , ceux-ci en triomphent à la fin. C'est en- core un amusement que les rois de Perse se sont réservé, ainsi que les potentats du Japon , où le peuple a pour elles le plus grand respect. Les Kalmouks de Koulaguéna regsr- dent ces oiseaux comme les plus purs qui existent, et lis n'en tuent jamais. On est parvenu à apprivoiser des grues , et même à leur donner une espèce d'éducation , en tirant avantage de leur instinct , qui les porte naturellement à se jouer par divers sauts , puis à marcher avec une affectation de gravité : on peut les dresser à des postures et à des danses. La Grue proprement dite , Grus cinerea , Bechst. ; JrJea grus , Lalh. , pi. enl. , n." 7Ô9 de VHist. nal. de Buffon , a le devant des yeux , le front et le crâne nus , avec quelques poils noirs. Cette peau est rouge dans l'animal vivant (Selon Be ■ Ion , c'est la différence qui caractérise le mâle , celle de la femelle n'étant pas rouge). Le derrière de la tête et la nuque sont couverts de plumes d'un cendré très-foncé ; les tempes blanches ; cette couleur descend trois ou quatre pouces sur le cou ; la gorge et une partie du devant du cou , les côtés de la tête depuis le bec et au-dessous des yeux, sont d'un cendré noirâtre ; les grandes pennes des ailes sont noires , et les plus près du corps s'étendent , quand l'aile est pliée , au-delà de la queue ; les moyennes et grandes couvertures ont leur côté intérieur etleur pointe de celte même teinte; l'extérieur est d'un cendré clair, qui est onde sur le fond du plumage; du dessous des grandes couvertures sortent de larges plumes flexibles en forme de panache , qui se courbent avec grâce , et couvrent la queue dans leur état de repos ; le bec est d'un noir verdâ- tre, blanchissant àlapointe et long de quatrepouces; les pieds sont noirs. Longueur totale, quatre pieds jusqu'à cinq. Ces oiseaux varient en grandeur : Taile est composée de vingt- quatre pennes. Les jeunes ont , dans leur première année , la tête presque totalement emplumée ; l'occiput et le devant du cou tachetés en longueur de cendré noirâtre. Cette espèce est répandue dans toute l'Europe. Elle quitte le Nord à l'automne , et va hiverner dans le Sud. Elle est com- mune en Suède , et si nombreuse en Pologne , que les paysans sont obligés de se bâtir des huttes au milieu de leurs champs de blé-sarrasin pour les en écarter. Elles sont présentement rares en Angleterre , mais elles y étoient très-communes autrefois, et yrestoient même l'été. Elles paroissent en France à l'automne , depuis septembre jusqu'en novembre ; mais elles ne font que passer rapidement , et elles reviennent au prin- temps , en mars et avril, lorsqu'elles retournent au Nord , où elles nichent dans les marais. La ponte est de deux œufs bleuâtres. Buffon soupçonne qu'elles font deux nichées par an , une dans le Sud , et l'autre au Nord ; mais le fait n'est pas avéré. On leur donne une longue vie , et à leur chair de la délicatesse : du moins les Romains en faisoient grand cas. La Grue d'Amérique. V. Grue blanche. La Grue argala. F. Jabiru argala. La Grue de la baie d'Hudson. V. Grue brune. La (iRUE BALÉARIQUE , Grus balearica , Plin. Dénomina- tion faussement appliquée par quelques ornithologistes à l'Oi- SEAU ROYAL. V. ANTHROPOÏDE. La Grue a bec courbé. Nom par lequel Barrère desi'^ne le CouRiCACA. F. ce mot. La Grue blanche , Grus amerkana , Vieill. ; Ardea ameri- ricana, Lalh. ; pi. enl. , n." 889 de VHist. nai. de Buffon. Cinq pieds deux pouces font sa longueur du bout du bec à celui des ongles , et quatre pieds deux pouces et demi jusqu'à l'extré- mité de la queue ; son bec , long de cinq pouces sept lignes , 558 G R U est d'un brun jaunâtre , et dentelé dans l'espace d'environ un pouce et demi ; la peau nue du sommet de la tête est calleuse, rouge , et couverte de poils noirs , ainsi que celle des joues ; tout son plumage est blanc , hors les grandes pennes des ai- les, qui sont noires , de même qu'une grande tache triangu- laire au-dessous de l'occiput ; la touffe de pennes flottantes sur le crQupion étant couchée , couvre la queue. Cette espèce est répandue dans l'Amérique septentrionale , depuis les Florides jusqu'à la baie d'Hudson. On la voit même au Mexique et dans quelques-unes des grandes Antilles. Sa chair fait un excellent potage , et à la Louisiane on la vend au marché comme un gibier dont on fait grand cas. Cette grue passe toute l'année à la Caroline et aux Florides , et y niche dans les prairies humides. Sa ponte est de deux œufs , grands , longs , pointus par un bout , et d'un gris pâle mou- cheté de brun. Elle porte à la baie d'Hudson le nom de iva- paw-uchechauk. La (iRUE BLANCHE DE SiBÉRiE, Gnis giganlea , Vieill. ; Ar- dea giganlea , Lath. Excepté les dix pennes primaires des ai- les , et leurs couvertures qui sont noires, le plumage de cette grue est d'une blancheur éclatante ; les pieds et le bec sont ronges , et les mandibules sont dentelées sur leurs bords ; toute la partie nue de la tête est rouge , et parsemée de pe- tites soies roides de la même couleur; l'iris est blanc : hau- teur verticale , quatre pieds et demi. Les jeunes parviennent à leur grosseur dans la première année , et leur plumage est d'un jaune d'ocre , un peu blanc par- dessus ; la face , les pieds et le bec sont d'un brun ver- dâtre , et le dessus du couvst jaunâtre. Cetixî espèce se trouve dans les plaines marécageuses de la Sibérie , près des grands fleuves de l'Ischim , de l'Irtisch et de rOby , où elle trouve en abondance les poissons , lézards et lesgrenouillesdontelle se nourrit. Elle esttrès-défiante, rusée, et se laisse approcher difficilement'; le moindre bruit qu'elle entend dans les roseaux reffarouche. Hors le temps des cou- vées, l'aspect de l'homme l'épouvante; mais, naturellement courageuse , elle ne craint pas les chiens. Lorsqu'elle en aper- çoit, elle court à eux, et les attaque avec furie. Ce moment est le seul favorable pour le chasseur; car elle s'oublie au point qu'elle s'expose à ses coups. C'est au milieu de roseaux impénétrables que la femelle place son nid , où elle dépose deux œufs de la grosseur de ceux de Voie , d'un jaune verdâtre et tachetés de brun. La Grue brune, Grus fusai ^ Vieill.; Anîea ranadensisy Laih. I-ies naturels de la baie d'Hudson appellent cette grue, amak-uchechauk. Elle se trouve non-seulement dans cette G R U S5g psrtîe glaciale de l'Amérique , mais encore dans les Florides, la Louisiane , et même au Mexique. Elle paroîl au printemps dans la Pensylvanie , y niche, et la quitte en automne pour s'hiverner dans des contrées plus tempérées. On la retrouve encore sur les côtes occidenlales du nord de l'Amérique. Les sauvages tuent les grues avec leurs flèches ; mais ils parvien- nent difficilement à les prendre , s'ils ne les frappent à mort, ou ne leur rompent une aile ; car elles emportent aisément la flèche dans leur plaie , quigulïrit avec le temps, et le bout de la flèche , avec la pierre , s'enferme dedans {Sagar Théo- dorât). Leur chant, selon Bartram , n'est pas sans harmonie ; ce qui les distingue des grues Manches, qu'il appelle criardes. Leurs œufs sont beaucoup plus gros que ceux de la dinde ,et d'une teinte bleuâtre. Cet oiseau a environ six pieds anglais de long , depuis les onglesjusqu'à l'extrémité dubec, ethuità neuf pieds d'envergu- re ; le dessus de la tête d'une couleur de rose rougeâtre, et garnie légèrement de poils lares, courts, noirs et durs; le plu- mage, en général d'un gris cendré , nué de brun clair et de bleu de ciel; le brun domine sur le dos et les épaules; les tuyaux des premières plumes de Taîle sont larges et longs , et laissent, quand on les arrache , un grand vide dans l'endroit où ils étolent implantés. En volant , celle grue remue les ailes lentement , et en temps égaux; el, lors même qu'elle est Irès- ioin ou très-haut , on entend distinctement les plumes des ailes craquer dans leurs emboitures. Bartram. Il paroît que celte espèce, comme celle d'Europe, varie en grandeur, (Peut-être est-ce le caractère qui distingue les sexes, car on ne fait mention d'aucune différence dans le plumage du mâle et de la femelle.) Celle d'Edwards, pi. i33, décrite par tous les auteurs , est d'un tiers moins grosse et moins grande que la grue blanche : les côtés de la tête et la peau nue du cou sont blancs; les pennes«des ailes d'un brun noirâtre , et les tuyaux blancs ; une bande d'un cendré blan- châtre les traverse obliquement ; les pieds sont noirs. La Grue brune et grise d'Edwards , est la même que la Grue brune. La Grue bruise bu Japon , Grus japonensis fusca. C'est ainsi que Petiver a désigné l oiseau royal. V. Anthropoïde. La GruecaRONCULÉE, Grus carunculata^ Vieil!.; Ardeaca- runculata., Lath. , pi. 'jS àti Gêner. Synopsis. Cette espèce est très-rare et remarquable par deux caroncules pendantes sous le bec , et revêtues de petites plumes blanches ; le bec est rouge dans cette partie , et noir dans le reste de sa longueur ; l'espace nu qui entoure l'œil, rougeâtre ; l'iris d'un rouge pâle; ledessusdelatêled'ungris-bieu;lerestedelatéteetlecousont 56o G R U blancs; le dos et les couvertures des ailes pareils au dessus de la tête ; les pennes, la poitrine et tout le dessus du corps noirs , les pieds d'un gris-bleu noirâtre ; taille de la cigo- gne. Longueur, cinq pieds. On trouve cette grue au midi de l'Afrique. La Grue commune, F. Grue proprement dite. La Grue couronnée. F. Anthropoïde. La Grue gigantesque. J)es ornithologistes anglais ont désigné sous ce nom TArgala. F. l'article Jabiru. La Grue a collier, Gms torquala^ Vielll. ; Ardea iorquatOy Lath., pi. 865 de 1 //«^ nat.de Biiffon. Longueur, quatre pieds trois pouces; bec long, fort et noir; haut du cou orné d'un beau collier rouge, bordé de blanc dans sa partie infé- rieure ; toute la tête nue , d'un gris rougeâtre ; pennes des ailes et de la queue noires; le reste du plumage d'un gris bleuâtre ; pieds noirâtres.. On trouve cette espèce dans l'Inde. LâTGRANDE Grue de la baie d'Hudson, d'Edwards, est la Grue blanche. La Grue DES Indes orientales, Gms aniigone, Vieill.; Ar- dea antigone, Lath., a six pieds anglais de hauteur; le bec d'un jaune verdâtre, avec la pointe noirâtre , et dentelée sur les bords ; l'iris d'une teinte rougeâtre; la peau nue du sommet de la tête blanche; une tache de cette couleur vers les oreil- les ; le reste de la tête et une petite partie du cou couverts d'une peau rouge ; des poils noirs bordent cette peau nue au- tour de la base du bec , sous la gorge et sur la partie posté- rieure de la tête ; le reste du cou est garni de plumes blanches, cendrées à leur extrémité; le dos, le croupion, les couvertures supérieures des ailes et de la queue sont de celte même cou- leur, plus claire sur les autres parties du corps; les pennes primaires des ailes noires ; les secondaires pointues et dépas- sant la queue ; les pieds rouges, et les ongles blancs. Cette espèce se trouve aussi dans les déserts mongoliens et près le lac Baïkal , dans les plaines qui sont aux environs des rivières Onon et Argun ; et l'on en voit un grand nombre au nord de Calcutta. Buffon regarde cette grue comme une va- riété de la commune. Latham ( 2.^ Suppl. to ihe Synops.) décrit une autre variété qui se trouve à la Nouvelle-Galles du Sud : elle diffère en ce que le bec et le devant de la tête sont jaunes ; le reste de la peau nue est rouge ; l'iris d un orangé pâle ; la gorge cou- verte de poils noirs; le plumage généralement d'un bleu pâlv; terne; les ailes et la queue noires ; les pieds de cette couleur, mélangés de blanc, IVe seroit-ce pas une espèce distincte i' G R U 56i La Grue du Japon, Ardeagrus^ var., Lath. Cet oiseau, dont Brlsson fait une espèce, e»t donné pour une variété de la nôtre , par Buffon et les méthodistes modernes : elle en a la grosseur et la taille; mais elle en diffère en ce que tout son plumage est blanc, excepté la partie inférieure du cou et les pennes primaires des ailes, qui sont noires; le bec et les pieds sont d'un vert obscur, La Grue du Mexique, Gms mexkana , Brisson. Cette grue ne différant de celle d'Europe qu'en ce qu'elle est plus petite et moins grosse , Buffon la regarde comme étant de l'espèce de la grue brune. La (jRUEDE NUMIDIE. V. ANTHROPOÏDE OU DeMOISÊLLE. La Grue panachée de l'Afrique. C'est, dans Edwards Voiseau royal. V. Anthropoïde. La Grue péteuse , Grus crepiians , Pallas. Nom que ce sa- vant voyageur a imposé à 1' Agami. V. ce mot. (v.) GRUE CRIARDE. C'est I'Agami. (desm.) GRUET. L'un des noms vulgaires de I'Ajonc. (ln.) GRUINALIS et GRUINA. Espèce de géranion du nou- veau genre ErodiuM, Erod. gruînum. Elle est remarquable par son fruit plus allongé en forme de bec de grue , que dans toutes les autres plantes de la famille des géranoïdes , que pour cette raison Linnseus avoit appelée Gruinalia. (ln.) GRUMILEE , Grumilea. Genre de plantes établi rfar Gœrtnér , sur des échantillons incomplets , et qu'il croit être voisin des Psicotres. Ce qu'on en sait constate qu'il a un calice à cinq dents ; une baie inférieure à deux ou trois loges, dans chacune desquelles il n'y a qu'une seule se- tnence. (b.) GRUNES FOSSIL. V. Fossile vert, (pat.) GRUN HOLZ. V. Ginster. (ln.) % GRUNKRAUT. Nom de l'épinard , en Allemagne, (ln.) GRUNON de Dioscoride. Suivant Adanson , c'est un des noms de Velaierium du même auteur, (ln.) GRUNSTEIN. Mot allemand , qui signifie pierre-verle. C'est le nom qu'on donne à une roche composée d'amphi bole vert et de feld-spath compacte , et dans laquelle se trouvent quelquefois mîlés des grains de quarz ou de thallite mais où l'amphibole vert est en proportion dominante. Cette roche a été désignée autrefois par les niinéralogistes français , sous le nom de cornéenne ou de roche de curne. M. Haiiy la nomme Diorite , et M. Brongniart Diabase. V. DiORITE. Saussure décrit une variété remarquable de grunsteîn qui se trouve au pied du Monl-Cenis, du côté de la Savoie. Cette xm. 36 5G2 O R U roche est d'an beau vert , quelquefois panaché de blnnc : parmi les parties vertes, lea unes sont d'un vert jaunâtre, d'un éclat scintillant, dures et grenues ; ce sont des grains de thallite ou A'épidotc. Les parties d'un vert foncé , sont des parcelles d'asnpiùbole ; les parties blanches sont des lanjes rhomboïJales de fcld-spath. "Werner distingue plusieurs variétés de gninstein , d'après sa co'.îtexture plus ou moins grerme ou compacte : i." Le gninstein commun , où le feld-spalh et la hornblende , inti- mement combinés , donnent à la roche une cpntexture uni- formément grenue ; 2.° le grunstein porphyrlque , où la pâte grenue du grunstein commun renferme quelques cristaux de feld-spalh ; 3.° le grunstein porphyi-e , dont la pâte présente encore une contexture un peu grenue, avec des cristaux plus distincts de feld-spath ; ^-^ ^^ porphyre veH antique , ou ser- pentin , dont la pâte est d'un tissu parfaitement homogène et compacte , et renferme d'assez grands cristaux de feld-spalh d'un blanc verdâtrc. J'observerai à l'occasion de cette quatrième variété , qu'elle jie paroît point être une modification des précédentes , d'au- tant plus qu'elle renferme assez fréquemment des globules de sléatite verte , qu'on ne remarque jamais dans les autres grunsteins. On ignore complètement le lieu de son origine , et V(^Q ne voit rien dans les gnmsteins qui annonce une transi- tion prochaine à ce porphyre : on remarque , au contraire , que tous les cristaux de feld-spath des grunsteins sont simples et isolés , comme ils le sont toujours dans les roches primi- tives qui en contiennent , tandis que dans le porphyre vert antique ils forment toujours des groupes où ils se croisent en tous sens. V. Aphaî^ite. Quoique le nom de grunstein signifie pierre verte , les mi- néralogistes allemands l'ont étendu aux roches de la même jiature , quoique la hornblende y soit noire. \^t grunstein, de même que le granité, passe par des transi- lions insensibles aux roches feuilletées ; et l'on trouve des grunsteins schisteux , qui pour l'ordinaire sont composés de feld-spath compacte, de hornblende en très -petits grains , d'un peu de mica , et de quelques parcelles de quarz. On voit qu'une légère différence dans les proportions en feroit Tin granité veiné de Saussure , ou d'autres variétés de roches feuilletées. On trouve le grunstein dans presque toutes les chaînes de montagnes primitives ; 11 contient assez souvent des fdons métalliques. Il y a un grunstein secondaire, qui est le whinstone des Anglais; mais je le regarde comme un produit volca- nique. V. Roches et Terrains, (pat.) O R II 563 GRUNZEL. C'est le Groseillier épineux , Ribes grossu- laria , eïi Allemagne, (lis.) GRUP. C'est, en Norwége, le nom Axifynx^ quadrupède du genre Chat, (s.) (iRUP GRAES. Nom de Yandromeda cœrulea^ en Nor- vvége. (ln.) GRUSCHA. Nom russe du Poirier, (ln.) GRUS. Nom latin de la Grue. F, ce mot. («.) GRUS CRIOPA. C'est , dans Jonston , le Butor, (s.) GRUSZKA. Nom polonais du Poirier, (ln.) GRUTSCHEL. L'un des noms allemands du Hamster. (desm.) GRUTTE. Nom du Dindon , en Allemagne, (desm.) GRUYER {Fauconnerie). Oiseau dressé pour le vol des grues, (s.) GRYGALLUS. Dans Gesner, c'est le Tétras, (s:) GRY-GRY. Le P. Duterlre , dans son Hist. nat. des An- tilles ., tom. 2, p. 2 55, donne une notice sur un émeiillon de Saint-Domingue , dont le cri est formé des deux syllabes giy-gij. V. Faucon malfini. (s.) GRYLLE. Dans Linnœus , c'est le Petit Guillemot, (s.) GRYLLIFORMES ou GRYLLOÏDES , Dum. Fa- mille d'insectes, de l'ordre des orlhoptéres, correspondante à celle que nous désignons sous le nom de Sauteurs. V. ce mot et celui d'ORTHOPTÈRES. (l.) GRYLLOÏDES. V Grylliformes. (l.) (iRYLLO-TALPA , Taupe-grillon. V. Courtilière. (l.) (ïRYLLUS.Nom donné par Linnœus àungenre d'insectes qui correspond exactement à la famille des orthoptères sau- teurs de M. Latreille. (desm.) GRYLLUS TETTIGONIA de Linnœus. V. l'article Sauterelle, (desm.) GRYPHÉE, Giyphœa. Genre de coquilles de la division desBiVALVES, dont les caractèressont: coquille libre, inéqui- valve , ayant la valve inférieure concave , terminée par un crochet saillant en dessus , courbé en spire involute , et la valve supérieure plus petite et operculaire ; une charnière sans dents ; une fossette cardinale oblongue et arquée ; une seule impression musculaire dans chaque valve. Lamarck, qui a établi , ou plutôt rétabli ce genre , en a "développé le caractère sur une coquille marine , l'unique qui soit dans les colleclions de Paris , et qui n'a pas été figurée ; mais les espèces fossiles sont très-nombreuses , et 564 G U A quelques-unes sont si abondantes dans certains lieux , qu'oâ en charge les routes. Ces coquilles sont connues depuis long-temps des orycto- graphfS, sous le nom de gryphites ; elles sont du nombre de celles qu'on AT^^tWe. pélasgiennes , c'est-à-dire , qui ne se trou- vent que dans les pays schisteux ou calcaires, de formation assez ancienne. Elles avoient été placées, parLinnseus, parmi les Anomies, et par Bruguières, parmi les Huîtres : elles paroissent en effet intermédiaires entre les huîtres et les ié^ réhraiiRes. Leur forme approche de celle des nautiles^ c'est-à- dire, de celle d'un vaisseau antique , avec une poupe très- relevée et recourbée en dedans ; leur surface est toujours fortement plissée par l'effet de leurs accroissemens annuels. On compte dix espèces distinctes de gryphées fossiles. La plus commune de toutes , celle dont j'ai vu les schistes argileux des environs d'Autun tellement pénétrés , qu'ils en sembloient complètement composés dans une épaisseur de plus d'une toise , est celle appelée la Grypiiée recourbée. V. pi. E i5 où elle est figurée. La Gryphée suborbiculaike , figurée dans Knofr et l'Encyclopédie , pi. 189 , fig. 3 et 4 » est grosse , finement striée en travers ; sa forme est globuleuse avec une ligne enfoncée , peu marquée sur un des côtés de la spire. La Gryphée Africaine, Encyclopédie , pi. 189, fig. 5 et 6 , est assez petite , et a son dernier tour de spire très- allongé j avec des rides transversales de distance en dis- tance, (b.) GRYPHITES. F. l'article précédent, et le mot Fossile, où se trouvent des considérations générales importantes, (b.) GRYPHyS. Klein a donné cette dénomination latine au Condor. V. ce mot. (s.) GRYSBAARD. Nom des géropogons , en Hollande, (ln.) GRYSBOCK. Espèce de mammifère du genre Anti- tOPE , décrite par Forster, et confondue avec celle du nagor ( dans le même genre ) par quelques auteurs. V. Antilope. (desm.) GRISEKOM. Nom de la fumeterre , en Hollande, (ln.) GRIZÉBIELUCHA. Nom polonais de I'Hirondellede RIVAGE. (V.) GRZYWACK. Nom polonais du Ramier, (v.) GSARRBO. Nom que les Tartares Tongutes donnent à I'Epine-VINETTE de Sibérie {Berberis sibirica^ Pall. ). (LN.) GUABIPOC AÏBA de Pison. V. Guai pocaca biba. (ln.) GUABIRABA etlBABlRABA.Noinsbrasiiiensd'un arr G U A 565 bre mentionné dans Pison, et dont les fruits sont au nombre de ceux qu'on nomme Aracamici. (ln.) GUACA-GUACU. Nom donné à la Mouette d'hi- ver, (v.) GUACAMAYAS. Nom du Ara bleu , dans quelques parties méridionales de l'Amérique. V. Ara, (s.) GUACAMIAC. C'est , dans Acosta , le Ara rouge, (s.) GUACARI. Nom de pays du Cuirassier plécoste. (b.) GUACHARO. Nom que porte au Pérou, dans la pro- vince de Cumana , un oiseau que nous a fait connoître M. Âc Humboldt. F. Stéatornis. (v.) GUACATANE. Plante indiquée par Monardus , assea? semblable au PoLiUM , mais inodore. Celte plante paroît être une Germandrée. (ln.) GUACCO, F. le mot Crabier de l'article Héron, (v.) GUACHI. V. Gouachï. (s.) GUACHICHIL. Nom mexicain des Colibris, (b.) GTJACO. On appelle ainsi à la Martinique, l'EuPATOlRE A feuilles de sarriette, qu'on y emploie contre les mor- sures de la Vipère fer-de-lance, (b.) GUACUCUJA. Nom brasilien du Dactyloptère. (b.) GUACU PAROARA. V. Gros-bec paroare. (desm.) GUADARELLA, Césalpin. C'est la Gaude, espèce de Réséda ( Reseda luteola ). (ln.) GUADO. Nom italien de la Guède ou Pastel ( Isaiis tiftrtorîa ). (LN.) GUADUMouplutôtGUALDUM, d'où les noms français de Gaude et de Guède. Noms sous lesquels plusieurs bota- nistes ont fait mention du pastel , de la gaude et des indigotiers , ou même de la fér,ule colorante de ces plantes, (ln.) GUAFFI]n(UM. Gros Crabe du Brésil, (b.) GUAGUEDI. C'est le Protée d'Abyssinie. (b.) GUAHEX. Selon quelques auteurs c'est, en Barbarie, le nom du ZÉBU , race de Bœufs bossus, (desm.) GUAIABARA. Genre de Plumier, établi sur le cocoloba noifera. (B.) GUAIACANA de Tournefort Ce genre de plantes est cçlui que Linnseus 3i nommé Diospyros {V. Plaqueminier), dont plusieurs espèces (D. lotus et virginiana') ont porté le nom de Guajacana. (LN.) GUAIACUM , de Guaja , nom américain du Gayac. Il s'écrit encoreg^Mû/acum (Plum.). et giiyacum{ÇAns.') On aaussi compris sous celte dénomination, quelques espèces de Pla- 566 G U A QUEMiNiERS. Le genre miajacum de Linnaeus en comprenoit «n que les botanistes distinguent des Gayacs. C'est le Scholia de Jacquin. (ln.) GUAJBÏ-POCACA-BIBA. Plante du Brésil , men- tionnée par Marcgravve etPison. C'est le Mimosavasa, L. , ou acacia vaga , Willd, (LN.) GUATD. Nom arabe d'une espèce de Germandrée, {T. "olium , L. ) GUAIERA. Marcgrave , dans son Histoire du Brésil, donne ce nom à I'Icaquier ( Oirysobalanus icaco ). (ln.) GUAINIER. V. Gainier. (b.) GUvVlNNUMBI. Nom brasilien des Colibris et des Oiseaux mouches, (v.) GUAINUMBI ACAJUBA. Nom d'une espèce de Pas- siflore qui croît au Brésil, (ln.) GUAINUMU. Gros crustacé du Brésil , fort bon à man- ger. On ignore à quel genre il appartient. (B.) GUAJABARA. Plumier et Marcgrave ont indiqué des plantes sous ce nom américain. Ce sont les Raisiniers , Coccoloba. (ln.) GUAJARATA. Nom de pays d'un palmier de l'Amérique méridionale. Il y a lieu de croire que c'est un Avoira. (b.) GUAJAVA , GUAJAVOS et GUAJAVA. Diverses dénominations des Gouyaviers. (ln.) GTJAJCURU. Nom qu'on donne, au Chili, à un arbris- seau dont Molina a fait un genre. C'est le yo/g^o/7»'2;aaisogne , et la surpasse de beaucoup en vélocité ; il $74 GUE habite les hauteurs les plus inaccessibles des Andes du Chili; c'est pourquoi il est si difficile de le piendre. Le guémiil est cet aninnal inconnu que trouva le capitaine AVallis au dé- troit de Magellan ; il forme, à mon avis , le chaînon qui unit les animaux ruminans aux solipèdes, « On voit , ajoute Son- nini , que si , à toutes ces dissemblances avec Vàne et le che- val rapportées par Molina, l'on joint celle très- saillante de la conformation des pieds , et celle non moins tranchée de la faculté de runnner , l'on reconnoîtra que le guémul , qui d'abord avoitparu à Molina le même animal que Vâne , n'a avec lui aucun trait de conformité, (desm.) GUÉNIC ou POIRE QUÉNIQUE. V. Bonduc. (m) GUENON, Cercopilhecus ^ Briss. ,Erxleb., Cuv. , Lacép., Geoff., Illig. — Lasîopyga^ Hlig-; Nasalïs, Cercocebus et Pygairixy Geoff. ; Simia , Linn. Genre de mammifères quadrumanes , fle la famille des singes catharînins , de M. Geoffroy , ou des singes de l'ancien continent. Les guenons ont, comme tous les singes étrangers à l'Amé- rique, la cloison du nez étroite et les narines ouvertes en des- sous , cinq molaires tuberculeuses de chaque côté , à chaque mâchoire ; mais leurs caractères particuliers consistent , dans leur museau plus ou moins court; leur front fuyant en arrière; leur angle facial variant entre 5o et 4-5 degrés; l'absence de crêtes surcilières; leurs oreilles moyennes; leurs mains antérieures assez longues, à pouce court, grêle et assez approché des autres doigts ; leurs mains postérieures à pouce plus large, plus reculé et plus écarté des doigts; leurs abajoues; les callosités des fesses, dans le plus grand nombre ; leur queue plus longue ou aussi longue que le corps , etc. Toutes n'ont que de médiocres canines. Les cou- leurs de leur pelage sont en général fort vives. Le genre des guenons est répandu en Asie et en Afrique, mais particulièrement dans ce dernier pays. Les animaux qu'il comprend, vivent en troupes, sur les arbres des forêts, et se nourrissent de fruits. Ils sont très-vifs , très-légers et d'un naturel assez' doux. Ils sont faciles à apprivoiser , ayant des mœurs très-agréables , et n'étant point lubriques comme la plupart des autres singesde l'ancien continent. t>REMlER sous -GENRE. — LASIOPYGE , IlHg. ; Pygalriche^ Geoff. Caractères : angle facial de 5o ".; mains plus longues que les amants-bras et les jambes ; pouce antérieur très-court et très-grêle ; point de callosités ; les fesses bordées de longs poils. Première espèce. — Le Doue {Cercopîthecus nemœus), Simia nemœa , Lion., Gmel. , Schreb. Le Doue, Buffon,tom. i^, pi, 4i- Audebert, Singes et makis, fam. IV,.sect. i, fig. i. GUE 575 Pygatrix nemœus^ Geoffr. Lasiopyga nemœa, Hl'g- (,Pt'odr. mamJ) pi. D.2 , vol. 9 de ce Dlclionnaire. On ne connoît encore qu'un seul individu de cette espèce , conservé dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Il est fort remarquable par son pelage varié de cou- leurs brillantes et distribuées comme par grandes pièces. L'absence de callosité a surtout déterminé les naturalistes à séparer ce singe des guenons. Buffon le regardoit comme for- mant lanuance entre ces dernières et les orang-outangs.Wii^QV et M. (ieoffroy Font totalement isolé ; mais cependant M. Cu- y'iev {Règne animal') dit qu'il ne répondroitpas que les callo- sités du tfouc du Muséum n'aient disparu lors de l'empaillage ; aussi doute -t- il beaucoup que le genre lasiopyga on pygatrix, soit fondé. La forme de la tête, l'inclinaison moyenne de la face etia longueur de la queue , mettent évidemment le doue dans le genre des guenons., dont il est une des plus grandes espèces. Autour de son cou règne un collier de poils d'une couleur marron pourpré. Sa petite barbe et sa longue queue sont blanches. Sa face a une couleur de chair. Sur le front, il porte un diadème à poils d'une teinte marron rouge et noir. Une couleur de gris un peu fauve couvre le reste de la tête, le ventre, les côtés du corps, l' avant-bras et la poiti-ine. Sa queue n'a pas autant de longueur que le corps, qui est de plus de deux pieds. Les organes sexuels sont d'une couleur de chair. A la racine de la queue se voit une sorte de lambeau ou de tache' triangulaire blanchâtre, entourée d'une rayure de couleur marron. Le dessus des cuisses est noir, les jambes sont blanches , les pieds et les mains noirs; de sorte qu'on le croiroit habillé d'un gilet fauve, d'une cravate pourpre, d'une culotte noire , de gants et de souliers de cette dernière couleur. Le doue vient de la Cochinchine ; mais il paroît, d'après le témoignage de Flaccourt, qu'on trouve de semblables animaux à l'île de Mîidagascar. Au reste , on ne connoît pas ses mœurs. On sait seulement que les Indiens recherchent beaucoup des bézoards qui se trouvent souvent dans ces singes , comme dans les ruminans. On prétend que ces bézoards se forment sur quelques boutons d'arbrisseau que mangent les doues., et qu'ils les rendent par l'anus lorsqu'on menace de les battre ; car la peur lâchant leur ventre , ces pierres ont plus de facilité pour descendre. Au reste, il entre beaucoup de préjugés dans les qualités merveilleuses qu'on attribue à ces bézoards, qui sont seulement un dépôt de phosphate calcaire , mêlé de quelques autres matières terreuses et animales , sur un noyau de subs-i 576 GUE tance végétale. Mais souvent la crédulité guérit plus de ma- ladies ou tue plus d'hommes, que les remèdes et les contre- poisons. Second sous-genre. NASIQUE, Nasalis , Geoffroy; Cer- copiihecus, llliger. Caractères : angle facial de 5o° ; nez sail- lant et démesurément allongé; oreilles petites et rondes; corps trapu ; mains antérieures a^ec quatre doigts longs et le pouce court , finissant oit commence l'indicateur ; muins postérieures fort larges^ avec des ongles épais ^ deux fortes callosités; queue plus longue que le corps , etc. Seconde Espèce. —^ Le Kahau , Cercopithecus nasicus ; le Na- SIQUE , Daubenlon , Mém. de r Académie royale des sciences de Paris; Cercopithecus larvatus^ W^uruibs, Mémoires de Batavia; Guenon a long nez , Buff. , suppl. , tom. 7 , pi. 11 et 12. — Simia nasica , Schreber , />/. 10 ij et 10 C ; Kahau , Au- debert , singes et mukis^ fa m. 4- ■> sect. 2 , fig. i. — Simia na- salis , Shaw. — Nasalis larvatus , Geoff. , Ann. du Muséum , tom. 19, pag. 91. F, pi. E 6 de ce Dict. Le caractère le plus remarquable de ce singe, est d'avoir un nez fort long et large , pointu , quoique comprimé. Sa face est toute noirâtre , et son poil d'un fauve grisonnant , plus brun sur le dos ; une sorte de crinière ou de barbe entoure son cou ; ses oreilles sont cachées dans ce poil ; sa bouché est large ; son corps gros et robuste ; sa queue est très-lon- gue. On assure que ces animaux, qui habitent l'île de, Bornéo, se tiennent en grand nombre sur les bords des rivières entou- rées d'arbres , surtout au lever et au coucher du soleil. On les voit s'élancer d'un arbre à l'autre , avec une grande légèreté ; ils étendent leurs quatre pattes en sautant. Lorsqu'on les at- taque , ils se défendent avec un courage féroce , et leur na- turel est même violent et brutal, quoiqu'ils vivent de fruits , et ne soient nullement carnivores. On dit qu'ils deviennent fort grands. Leur cri peut s'exprimer par le mot kahau. De? Cochinchinois venus en France , ont reconnu te- singe , qui est fort commun chez eux ; ils le nommoienl thé dôc , qui veut dire grand singe. Troisième sous-genre. GUENONS proprement dites, Cercopithecss y Geoff. Caractères :' /)o«/ fuyant en arrière; angle facial de ûo" ; point de crêtes surcilières ; fosses orbi- taires à bords lisses ; nez plat et ouvert à la hauteur des fosseS nasales; oreilles moyennes ; des callosités sur les fesses ; queue plus longue que le corps. Troisième Espèce. La Guenon nègre, Cercopàhecus maurus. G IT E 577 Geoff. — Simia maura , LInn. ; — Schreb. , Saet/glJi. , pi. 22 1) ( le jeune ) ; — Edwards , G/euii , tab. 3i i ) ; — Guenon nè- gre, Buff. , Suppl. tom. 7 , pag. 83. Cette espèce se trouve dans l'ile de Java , où elle a e'id rencontrée plusieurs fois par M. Leschenault de la l'our , qui en a rapporté quelques individus déposés dans la colleclion du Muséum d'Histoire naturelle , à Paris. Lorstju'elle est adulte , son pelage est noir , et Ton remarque une tache blan- che en dessous, et à Torigine de la queue ; son front et ses oreilles sont ombragés de longs poils. Dans le premier âge , la couleur générale est le roux , plus rembruni sur la queue que partout ailleurs ; et le poil a la consistance de feuti c. Un peu plus tard , le pelage est encore roux; mais il prend déjà, à la tête, à la poitrine , aux exlrémilés et vers le bout de la queue , la teinte noire qui doit devenir générale. Le Singe de cette espèce , décrit et figuré par Edwards , étoit de fort petite taille , puisque son corps n'avoil que six à sept pouces de longueur ; on le disoil originaire de Guinée, ce qui n'est pas probable. Ses manières étoienl fort douces et amusantes ; car il étoit léger , vif, agile et souple. Quatrième Espèce. La Guenon DORÉE, Cercopiihecus aurahis f Geoff. , An?i. du Mus. , tom. ig , pag. g3. Cette espèce, brièvement décrite par M. Geoffroy dans son Tableau des quadrumanes , habite l'Inde et particulière- ment les Moluques , suivant M. Themminck. Son pelage est d'un jaune doré ; son front et ses oreilles sont ombragés de longs poils ; l'on remarque aux jambes postérieures , une ta- che noire, à la partie qui correspond à la rotule. Cinquième Espèce. — Le TalaPOIN , Cercopithecus talapoin , Geoffr. ; Simia talapoin., Gmel. — Talapoin., Buffon , t. 14. , ng. 4o- — Simia talapoin., Schreb , pi. 17. Le talapoin de Buffon a la tête ronde , le museau court , la queue allongée , les oreilles grandes ; lé dessus du corps est olivâtre , et le dessous d'un blanc jaunâtre ; la face est noire , excepté le tour de la bouche et des yeux qui a une couleur de chair. La queue est grisâtre cendrée ; le nez; , les oreilles et la plante des pieds sont noirs. Cet animal paroît Être fort voisin de la guenon moustac. Sa longueur totale est d'un pied , depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de sa queue. Cet'te espèce douteuse ne nous est connue que par la des- cription qu'en a donnée Daubenlon, et par la figure insérée dans les Œuvres de Buffon. Suivant ce naturaliste, son nom paroîtroit indiquer qu'elle se trouve à Siam et dans les autres ' XIII. 37 SyS GUE provinces de l'Asie orientale ; mais c'est ce qu'en ne pour- roit assurer. M. Cuvier {Règne animal) dit que le talapoin ne lui paroît être qu'un jeune malbrouck. Sixième Espèce. — La GuENON BARBIQUE , CercopiÛiecus latibarbaliis .f Geoffr. (^Ann. Mus. , tom. ig, p. 94)- — GuENON A FACE POURPRÉE , Pennant et Buffon, Suppl. , t. 7, fig. 21; Simia dentata , Shaw. Plusieurs dessins de cette espèce , qui fait partie de la collection de M. Themminck , sont exposés dans une des salles du Muséum d'Histoire naturelle. Cette guenon est sur- tout remarquable par sa face d'un violet pourpre et par sa grande barbe étendue en ailes ; le bout de sa queue est en pinceau. Dans l'adulte , le pelage est tout noir; dans le Jeune âge, il est entièrement roux, et les poils qui le composent sont plus doux et plus frisés. La guenon à face pourprée des Supplémens à l'Hist. nat. des quadrupèdes de Buffon , que M. Lacépède rapprocboit du Macaque ouanderou , a été rapportée à l'espèce de la gue- non barbique par M. Geoffroy. Sa face étoit d'un violet pour- pre ; sa barbe blanche et triangulaire étoit courte et pointue sur la poitrine , mais s'étendoit de chaque côté en forme d'aile jusques au-delà des oreilles; ce qui luidonnoit quelque ressemblance avec la Guenon diaise (K. ci-après); son pelage étoit noir, et sa queue terminée par une houppe de' poils blancs très-touffus. YAXo. provenoit de Ceylan, où l'on trouve également des guenons qui sont entièrement î^lanches , mais qui ressemblent pour tout le reste à \z guenon a face pourprée. Dans son Règne animal^ M. Cuvier paroît réunir cette espèce à celle du macaque ouanderou ; et dans son Histoire nat. des singes , M. Latreille regarde le cercopithecus senex comme étant la variété blanche dont nous venons de parler. M. Virey croit reconnoître le même singe dans Vafys. {Voy. ci-après.) Septième Espèce. — Le MousTAC , Cercopithecus cephus , Geoffr. (^Ann. du Mus. , t. 19 , p. ^4) i Simia rephus , Linn. et Schreber. — Le MoustaC , Buff , t. i4 , pi. Sg ; Aude- bert., Hist. nat. des singes et des makis ^ fam. 4> sect. 4? %• n. On distingue le moustac h son nez d'un bleu tirant sur le noir, à la bande d'un bleu clair en forme de chevroi^ renversé , qu'on remarque sur sa lèvre supérieure ; à sa taille trapue ; à ses touffes de poils jaunes sous les oreilles , à son toupet gris hérissé , et enfm à la couleur G TT E 57^ brunâtre et ceçdrée de sa robe : le dessous du corps est plus clair et plus cendré ; la moitié terminale de la queue est rousse. Les femelles de ces singes sont sujettes à un écoule- ment de sang comme les femmes. On trouve cette espèce à la Côte-d'Or ( la Guinée ). Huitième Espèce. — GuENOM COURONNÉE, Cercopithecus pi- leatus ^ Geoff. — Guenon couronnée, Buff. suppl. 7, f. 10. — Simia pileata , Shaw.. Gen. Zool. Ce singe, regardé par MM. Latreille et Cuvier , comme n'étant qu'une variété du Macaque bonnet chinois , en a été distingué par M. (ieoffroy , et cette séparation nous pa- roît fondée; car bien certainement son C. pi/eaius de la col- lection du Muséum, est distinct de tous les autres. Sa face n'est pas plus inclinée que celle des guenons proprement dites. Sa taille est petite ; son pelage est d'un brun fauve en-> dessus , blanc en - dessous , et son front est orné de longs poils relevés en forme de toupet. Neuvième Espèce. —La MoNE {^Cercopithecus mono) ., Geoffr., Ann. duMus. , tome 19, page gS. -^ La Mone , Buff. , t. i4.> pi. 36. — Le MoNA , ihid.^ Suppl., tome 7, pi. 19. — Simia mona., Linn. — S. momi, Schreber, fig. i5 A. — Ibid. S. mo- nacha-mone, Audebert , Hist. des singes et makis, fam. 4» sect. 2 , fig. 7, Celte espèce est notamment caractérisée par son pelage marron marqué de deux taches blanches aux fesses , et par la teinte noire du dessus des extrémités. La mone et le mona sont deux races de guenons d'une même espèce , les plus communes et les plus faciles à con- server en Europe ; aussi en voit-on souvent en France. Ces noms de mone, mona , sont dune origine moresque ou arabe, et conservés en Espagne , en Languedoc , pour exprimer des singes à longue queue ; le nom de moniclies en vient aussi. Les (irecs ïiommoient képos ces singes , dont on a fait le mot cebus. La face de la mone est brune et a une barbe variée de noi- râtre, de jaune et de blanc. Sur le cou et la tête, le poil est noir et jaune ; celui du dos , noir et roux ; celui du ventre eS du dedans des jambes et des cuisses, blanchâtre ; celui de la queue gris-noirâtre. Le front porte un croissant blanc ; et deux taches blanches se remarquent à la racine de la queue. Une bandelette noire passe des yeux aux oreilles , et des- cend jusqu à l'épaule et aux bras. Cette variété de couleurs a fait donner à la mone le nom de singe imrié^ ce que signifie aussi le nom grec de képos ou kébos. 58o G U E Les moncs se trouvent dans presque toute l'Afrique voisine de i'.Vrabie, et dans l'Asie méridionale. Elles sont d'un carac- tère Iràs-vif et presque fou, cependant douces, dociles et capables d'aitachetnent , de fidélilé , quoiqu'elles aiment beaucoup leur liberté. Elles mangent de presque tous nos alimenâ , cherchent les insecies , comme araignées , mou- ches , fourmis pour s'en nourrir ; en Abyssinie elles vont par troupes nombreuses, et remplissent leurs abajoues de graines, de vers et dinsecîes de toute espèce. Leur confor- iTiation intérieure ressemble beaucoup à celle du papion y au rapport de Oaubenton. On assure que le mona est plus dégagé dans sa forme , plus preste dans ses mouvemens, que la mone , dont iln''est qu'une variété d'âge : il est aussi plus timide et plus foible que la mone. Dixième Espèce. — Le HocHEUR ( CercopUhecus nictitans\ (icoffr. , Annales du Muséum , tome 19, page gS. -r- Simia nicdians ^ Linn. — GUENOIS A LONG NEZ PROÉMINENT, Ail. et Buff. , Suppl, , tome 7 , pi. 18.^ — Hochcur, Audebert, Hist. des singes et des makis , fam. 4-> sect. i , pi. 2. V. pi. E 16 de ce Dict. Le hocheur est une des plus jolies espèces de ce genre. Son nez blanc avancé , est large sans être aplati. Le poil du corps est noirâtre, brun et mélangé de gris en dessus, jaunâtre à la lèle , et un peu frisé sur tout le corps. La partie de l'os frontal qui forme les sourcils est très-saillante. La face est noirâtre , les oreilles sont couleur de chair, les pieds et les mains bruns et nus. La queue a près d'un pied dix pouces de longueur, et le corps de l'animal est d'un pied et demi de longueur ou un peu moins. M, Geoffroy dit qu'il habite en Guinée. Onzième Espèce. ■ — Le Blanc-TSEZ {Cercopiihecus pelanrista)^ Geoff. , Ann. du Mus. , tome 19 , page gS. — Simia petau- rista , Lirin. — Schreber , fig. 19 B. — Blanc-NEZ , Buffon , suppl. , tome 7 , page 67. — Blanc-nez , Audebert , fam. 4- » scct. 2 , fig. i5 , et Ascagne, ibid., fam. 4-, sect. 2, fig. 14. Cette guenon diffère an .mousiac par son nez, qui est la seule partie de son corps qui soit blanche; au lieu que le moustac n'a pas le nez blanc , mais bien les moustaches , comme l'a remarqué AUamand. Le blanc nez a en effet son nez couvert de poils très-courts et d'une blancheur très-vive. Le dessus du corps est couvert de poils d'un noir olivâtre , et les parties nues du visage , des oreilles , des pieds et des G U E 58i mains sont noires aussi. Elle habite la Guinée , et n'est point farouche, mais douce et familière. Au reste , elle est pourvue de callosités , d'abajoues et d'une longue queue ; la taille du corps est de treize pouces. La gorge , la poi- trine , l'intérieur des membres , sont d'un beau blanc. Le menton a une barbe blanche. Cet animal est propre , il essuie sa bouche quand il a bu; sa vivacité et sa légèreté sont extrêmes. Lorsqu'il se repose , il appuie sa tête sur ses mains , comme un homme qui médite profondément. Il est doux et assez tranquille , ne cassant rien, contre l'u- sage des autres guenons. Il n'est point sauvage ni rancunier, et c'est de toutes les espèces de singes la plus agréable et la plus légère. Elle souffre assez bien le froid de nos climats. La guenon ascagne d'Audebert ne paroît pas différer de cette espèce. L'individu qui a servi à la description d'Aude- bert avolt été apporté vivant de Marseille à Paris , où il a été peint et figuré. C'éloit un singe long au plus de treize pouces, depuis le museau jusqu'à la queue. Un gris olivâtre coloroit toutes les parties supérieures du corps, et le des- sous étoit d'un gris foncé, la face d'un bleu violâlre , avec un nez plat et blanc, et des espèces de moustaches ou raies noires de la bouche aux oreilles. Sur les tempes on voyoit des touffes de poils blancs; les yeux étoient roux, la barbe et la poitrine grises. Cette jolie guenon étoit très-familière , caressante et fort vive ; ses mœurs étoient douces et agréables ; elle aimoit beaucoup les fruits, comme tous les singes, et mangeoil avec plaisir des racines , telles que les carottes , etc. Douzième Espère. — L'Entelle (^Cerropîthecus entellus) , (j-eoffr. Ann.du Mus, t. 19, pag. gS. — Sim/a enlelhis.,T>aù'esne , Bull, de la soc. philom. — Schreber , Saeugth , pi. 28 , B. — - ïi'ENTELLE, Audebert, Hisl. des singes et des makis , fani. 4 , sect. 2 , fig. 2. V. pi. D 17 de ce Dict. La queue de cane guenon est très-longue, et la teinte de tout son pelage est d'un blanc sale tirant sur le jaune de paille. Les pieds, les mains et la face sont noirs. Cet animal a beaucoup de rapports avec le doue Çsirnia nemœus, Linn. ) ; mais il en diffère par ses fesses nues et calleuses , ainsi que par sa couleur , et quelques autres particularités de confor- mation. Sa taille s'élève jusqu'à trois pieds et demi ; son nez est aplati ; sa queue longue de plus de trois pieds , et terminée par un flocon de poils. Les poils de la tête sont roux, et s'étendent d'un centre en rayons divergens. On voit une 583 G U E petite barbe jaunâtre au menton. Cet animal habite le Ben- gale ; on ignore sa manière de vivre. Treizième Espèce. Le Patas , Cerropithecus ruher., Geoff. ; uinn. du Mus. , tom. 19, pag. 96. — Sirnia rubra, Linn. — Si- /nia patas , Schreber , pi. 16. — Simiarufa, ibid., pi. 16 B. — Le Patas, Buffon, tom. i4 , pi. aS et 26. V. pi. M i3 de ce Dictionnaire. Les patas sont assez remarquables par la couleur rousse très-vive et très-éclatante de leur poil. Il y a une race qui porte au-dessus des yeux un bandeau blanc; l'autre a ce bandeau noir. On leur voit une barbe, jaune à la première race , et blanche à la seconde. Ils ont le dessous du corps cendré et les joues garnies de longs poils. On les trouve en Guinée et au Congo. Ils sont , dit-on , remplis de curiosité » mais moins adroits que les autres espèces de guenons. Ils font un dégât excessif dans leur pays. Ce sont des animaux fort criards , et assez méchans , quoique trop foibles pour être a craindre. On trouve un grand nombre de ces singes en Afrique; 'ils ne se mt^lent point aux autres espèces, chacune adoptant une contrée, dans laquelle elle ne souffre pas que d'autres s'établissent. Quatorzième Espèce. — La DlATSîE ou Palatit^E , Cercopi- iliecus diana , Geoff, Ann. du Mus., tom. 19, pag. 96 , figure de l'ExQUlMA de Marcgrave. — Siniiafaunus , Linn. 12 , i , pag. 36. •'- Simïa diana ., Linn., 12 , i , pag. 36. — Simia roloway , Gmel. — Le Roloway , Buff. , Suppl.., tom. 7, pi. 20. — Simia diana ., Schreb. , pi. 14., el simia roloivai ., fig. 25. — Diane , Audeberl, Hist. des singes et des makis ; fam. 4- » sect. 2 , fig. 6. Voyez pi. M. 8 de ce Dict. Cette guenon est originaire de l'Afrique et notamment àxi Congo et de la Guinée. Marcgrave , en décrivant un singe d'Anîérique (l'aioualte ouarine ) donne une figure de la dîane qu'il appelle exquima , et en décrivant celle-ci , il représente i'ouarine. Cette double erreur a long temps failpenserque celte guenon étoit américaine , et n'a pas peu contribué à em- brouiller la synonymie des deux espèces ainsi mêlées. Lin- nseus, dans la douzième éàiiiôn àxiSystemanaturœ, lui donna le nom de simia faunus , qui a été aussi appliqué à l'espèce du malbrouck , par Gmelin. La diane est couverte d'an pelage noirâtre comme brûlé et ferrugineux ; son ventre est blanchâtre ; elle porte au men- ton une barbe longue de plus de deux doigts , formée de poils blancs lisses ; son front porte un diadème de poils blancs ; sou museau est noir , triangulaire ; ses oreilles , peu G V E 583 émineiîtes, sont nues; sa queue est aussi longue que son corps; elle a des poils touffus et grands; le contour des fesses est blanchâtre autour des callosités , et l'on remarque une ligne oblique grisâtre sur chaque cuisse Cet animal est doux et caressant; il se défie des inconnus. Quinzième Espèce. — Le Malbrouck , Cercopilhecus cy~ nosurus , (ieoff. , Ann. du Mus. , tom. ig , pag. g6. — Simia faunus , Gmel. — Schreber, fig. 12. — Erxleb. , deuxième variété. — Simia rynosuros , Scopoli , fig. 19. — Schreber, fig. i4 B. — Le Malbrouck, Buff. , tom. i4 , pi. 29. — Le Callitriche, variété A , Audebert , HisL nat. des singes et des makis , fam. 4 ■) sect, 2 , fig. 6. V. pi. G. 6. Le malbrouck est un peu plus grand que le singe vert ou callitriche ; sa queue a la longueur du corps : sa face est grise; ses paupières sont rougeàtres; ses oreilles grandes; sur le front règne un bandeau blanc, et un noir sur les sour- cils ; tout le dessus du corps est dune couleur verdâtre; les membres sont cendrés ; la face est couleur de chair; la queue n'a point de jaune. La ménagerie du Jardin des Plantes possède maintenant ( 1817 ) , deux individus vivans , de cette espèce ; ils sont fort alertes et paroissent d'un caractère doux. Buffon dit que les malbroucks viennent du Bengale , et que ce sont de grands pillards de cannes à sucre et de vergers. Un d'entre eux se met en sentinelle et avertit les autres , par un cri fort et dis- tinct , qu'on peut rendre par les mots houp , houp , houp. Oa assure qu'ils n'engendrent point dans 1 état de domesticité, quoique le pays leur soit favorable par sa chaleur. Ils pren- nent , dit-on , les crabes sur le rivage de la mer , en donnant le bout de leur queue à pincer par ces crustacés , et en les enlevant ainsi brusquement pour les dévorer à loisir; enfin, ils mangent toutes sortes de fruits et d'insectes. Dans le Ma- labar, habité par les Bramans ou Brachmanes, qui ne tuent jamais d'animaux , ces singes entrent par troupes dans \es villes , et furètent dans les maisons , en toute liberté. Dans la capitale du Guzurate , les pieux Indien.s ont fondé deux ou trois hôpitaux pour ces singes infirmes et vieux. D'autres per- sonnes leur font des distributions de riz, de cannes à sucre , de fruits , etc. Ces animaux s'y accoutument dt: telle sorte , qu'ils font de grands dégâts lorsqu'on y man([ue. Non-seule- ment ils mangent beaucoup , mais ils remplissent encore leurs abajoues et leurs mains pour le lendemain, ils détruisent beaucoup de nids d'oiseaux; mais les gros serpens sont pour eux des ennemis redoutables. 584 G TJ E Quatrième SOUS-GENRE. — CERCOCEBE, Cerruçehus , Geofî. Caractères : museau assez long ; angle facial de 45" ; bord supérieur de l'orbite relevé et échancré intérieurement ; nez plat et haut ; mains antérieures , « pouces grêles et assez, appro- chés des doigts ; mains postérieures , à pouce plus large , plus re- culé et plus écarté ; de grandes abajoues ; de fortes callosités sur les fesses ; queue plus tongue que le corps. Seizième Espèce. — Le MaNGABEY sans COLLIER , Cercopi- ihecus fuliginosus. — Cercocèhe enfumé , Geoff. Ann. du Mus. , tom. 19 , pag. 97. Simia œthiops , Gmel — Schreb. , pi. 20. — LeMANGABEY,Buffon, iom. il^^pl. 32. — Mangabey, Au- debert , Hist. Nat. des singes et des makis , fam. 4- , sect. 2 , Cette espèce, qu'il ne faut pas confondre avec la suivante, a le pelage brun , enfumé , uniforme , sans tacbe sur la lêle et le cou ; ses paupières supérieures sont blancbes, et sa face est noire. La tête offre une légère teinte de fauve ; les poils sont assez longs ; on en remarque de plus gros et de plus roides sur le bas du front , au-dessus des yeux et du nez , et de chaque côté du museau. La gorge , la poitrine , le ventre et la face interne des jambes sont d'un fauve pâle ; mais les extrémités des membres sont noires ; le museau est gros et allongé ; le tour des yeux est proéminent comme un bour- relet ; la queue est fort longue ; le bout des doigts fort gros ; les ongles sont plats. Buffon dit que ce mangabey et le suivant , qu'il regarde comme n'en étant qu'une simple variété , sont originaires de Madagascar , ce qui n'pst pas probable , puisque Sonnerai affirme , ainsi que le fait remarquer M. Cuvier {Règne animal ) qu'il n'y a point de singe dans cette île (i). Dix-septième Espèce. — Le Mangabey A COLLIER BLANC (Cer- copithecus œthiops. — Cercocèbe mangabey., (reoff , Ann. du Mus. y tom. 19 , pag. 97. — Simia œthiops , Gmel. — Mangabey a COLLIER BLANC, Buffon, /om i4, pi- 33 — Mangabey., var. A; Audebert, Hist. Nat. des singes et des makis, fam. 4> sect, 2, fîg. 10. — Simia œthiops, Schreb. fig. 21. Ce mangabey ressemble beaucoup au précédent par sa taille et par ses formes. Son pelage est d'un brun vineux ; le sommet de sa tête est d'un roux assez vif ^ les paupières sont (i) Le nom de mangabey est celui d'une contre'e de l'île de Ma- dagascar , où l'on disoit i|ue les singes de cette espèce, étoient nom- Lceux. Buffon s'en est servi pour désigner ces animaux. GUE y^ blanches ; le dessous du cou et le tour des joues sont n^r- qués d'une espèce de collier blanc. -^ Daubenton ayant disséqué un de ces singes , lui a trouvé l'estomac fort ample , le cœcum gros et court , le cerveau grand et étendu. Le tour des lèvres est garni de poils roides , comme dans les chats. Les fesses sont nues et calleuses. On ne sait rien de certain sur la patrie de ce singe , qui pa- roît habiter les mêmes contrées que le précédent. Buffon croit qu'il est de Madagascar ; et Hasselquist le dit d'A- byssinie. Dix-huitième Espèce. Le SlNGE VERT ou Callitriche ( Cer- eopilhecus sabœus). — Cercocèbe singe vert ^ Geoff. , Ann. du Mus. , tom. 19 , pag. 98. — Singe vert, Brisson, i , pag. 204. — Simia sahœa , Linn. Ed. 12 , ^. 38. — Le Callitriche , Buff. , tom. 14. , pi- 37. — Simia sabœa , Schreb. .,fig. 18. — Callitriche , Audebert , Hist. nat. des singes et des makis, fam. 4-j sect. 2 , fig. 4. V. pi. B 24. de ce Dict. Ce singe, qui appartient à l'Afrique occidentale et septen- trionale, est un de ceux que l'on apporte le plus communé- ment en Europe. Il est facile à distinguer par sa face d'un noir vif, par sa robe verdâtre sur le dos , et d'un blanc as- sez pur sous le ventre, la poitrine et la gorge , et par sa queue longue terminée de jaune et ayant un petit flocon de poils à son extrémité. Il habite non-seulement la Mauritanie , mais encore le Sénégal et les îles du Cap Vert. Silencieux et léger, il se tient au sommet des grands arbres; il ne crie point et ne s'effarouche point lorsqu'on tue un de ses compagnons à ses côtés : le blessé lui-même ne fait aucun bruit. Cet animal est long de quinze pouces, non compris la queue; sa femelle a un écoulement périodique de sang. Les oreilles , les pieds etles mains sontnoirs: il y ades variétés de couleur danscetts espèce. Dix-neuvième Espèce. — L'Atys {Cercopithecusatys)., Audebert, Hist. Nat. des singes et des makis, fam. 4-, sect. 2 , fig. 8. — Si- mia atys , Schreb. , fig, i^. , B. Ce quadrumane , dont la dépouille est conservée dans les galeries du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, a envi- ron un pied cinq pouces depuis le museau jusqu'à la queue. Tout son corps est d'une couleur de paille , ou d'un blanc sale et terne. Les pieds, les mains, la face , les oreilles, sont d'une couleur incarnate. On prétend qu'il est fort méchant et fort colérique ; étant irrité , il mord avec violence et fait beaucoup de mal. On ne sait rien de plus sur cet animal, qu'on a supposé assez gratuitement être le cercopithecus senex d'Erx- leben, Syst. reg. anirn.y p. 24- Son museau est assez prolongé; XiY. dH S8f GUE ses-îvîeilles sont presque carrées , et sa queue d'une longueur mf- venue. M. Geoffroy pense que ce singe pourroitbien n'être qu'un individu frappé d'albinisme, et il ne conserve Tespèce qu'Au- debert a établie d'après lui , que parce qu'on ne sauroit main- tenant le rapporter à un type quelconque, (desm. et virey.) GUENON ASCAGNE. F. Guenon blanc nez. (desm.) GUENON A CAMAIL. Espèce de singe , du genre Co- LOBE. F. ce mot. (desm.) GUENON A CRINIÈRE. F. Macaque ouanderou. (desm.) GUENON A FACE POURPRÉE. F. Guenon bar- bique, (desm.) GUENON FOSSILE (ou Sapajou fossile) de Sweden- borg (^e Cupro, tab. 2), est, selon M. Cuvier, un reptile saurien , du genre Monitor. Il se rattache à la même es- pèce que celle décrite par Spener ( Miscel. Bemlin , t. f. 24.» aS ) ; par Linck {Lettre à Woocbardt 1718 , et Acta eruditorum, même année, p. 188, pi. 2), et dont on a trouvé, en lygS , de nouveaux débris qui sont conservés dans le cabinet de Berlin, (desm.) GUENON A LONG NEZ , figurée planche E 6 de ce Dictionnaire. F. Guenon nasique. (desm.) GUENON A NEZ PROÉMINENT d'Audebert. F Guenon hocheur. (desm.) GUENON OUANDEROU. F. Macaque, (desm.) GUENON PALATINE. On a donné ce nom à la Gue- non DIANE , parce que sa barbe se partage quelquefois el figure ainsi une palatine attachée sous le cou. (desm.) GUENON ROLOWAY. F. Guenon diane. (desm.) FIN DU TREIZIEME YOLU^rtE. s? rr<^ iC M :'M^ i^K '^^Êm