~^rjr] ■^M: LIBRARY OF 1685- IQ56 . -r X ^eo 1^*^. '■àMd' m-m '- ■"'^■•#::■■^.^■^'^■^lC:^^^- ..v:-v n NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE, APPLIQUÉE AUX ARTS, A l'Agriculture , à rÉcanomie rurale et domestique > à la Médecine , etc. PAR UNE SOCIÉTÉ DE NATURALISTES ET D'AGRICULTEURS. Nouvelle Edition presqu'enlièrement refondue et considé- rablement augmentée ; AVEC DES FIGURES TIRÉES DES TROIS RÈGNES DE LA NATURE» TOME XXVll. BE l'imprimerie T) kwa. lanoe , RUE DE LA. nARrr... A PARIS, Chez DETERVILLE, libraire, rue haute feuille, r"8. M DCCC XVIIÎ. Indication des Planches du Tome XXVII. M 8. POISSONS, pag.Zz. Pégase dragon. — Perche ambre. — Périsledion malarmat. — Petromyzôn lamprDye. — Physeter cachalot (cétac^). Pimeleptère bps(yiien. — Plaliste cotyléphore. — Pleuronecle flélan. — Pleuronecte argiole. — Pogonias fascé. — Polynème émoi. M a3. COQUILLES, pag. 41. Pinne commune. — Piacune placenta. — Planorbe cor-de-chasse. — Pleu- rotome babylonien. — Plicatule garin. — Porcelaine majet. — Porcelaine tèle-de-serpent. — Porcelaine raonnoye. — Pyrule figue. M 24. Oiseaux, pag. i3i. Picucule, — Glardole ou Perdrix de mer. — Pluvier doré. M 27. QPADRUPF.rtES MAMMiFÈaBS , pag. 406. Pécari. — Peramële. — Polalouche d'Amérique. M 26. PLANTES , pag. 464. Poincillade très-b»lle. — Poivre noir. — Polygala sdndga. — Psychotr» ipépacuanha. NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE. P LA PlAÏISME , Plaiisma. Genre de plantes établi aux dé- pens des Lichens de Linnseus. Il rentre dans le genre Pla- TYPHYLLE de Ventcnat, et dans le genre Squamaire d'Hoff- man. (b.) PLATO. C'est le Butea. (b.) PLATRE. V. Pierre a plâtre et Gypse, (pat.) PLATUMION, Plalumium. Genre de plantas qui ne dif- fère pas du HoLMSKiOLDiE de Retzius , et du Hastingie de Smith. (B.) PLATURE, Platurus. Genre de serpens , dont les carac- tères consistent à avoir le dessous du corps garni de pla- ques ou d'une suite de bandes transversales ; la queue très- aplatie , garnie de deux rangées de demi-plaques , et termi- née par deux grandes écailles ; des crocbets à venin. Ce genre , qui ne diffère des Hydres que par les crocbets à venin , paroît contenir plusieurs espèces ; mais on n'en connoît bien positivement qu'une. C'est un animal de deux pieds de long, dont la queue est à peine de trois pouces. Il est cendré en dessus , avec de larges bandes brunes; les écailles du dos sont rhomboïdales et unies; sa queue a la forme compriinée et lancéolée de certaines rames ; elle est termi- née par deux grandes écailles arrondies et appliquées l'une contre l'autre , dans le sens de l'aplatissement. Du reste, la plature ressemble beaucoup aux Vipères. Elle se trouve dans l'Amérique méridionale, dans l'Inde et dans les îles de la mer des Indes , vivant presque toujours dans XX-AU. I 3 V h A l'eaa , aux dépens des poissons, des reptiles et des petits oi- seaux aquatiques. Elle nage avec la plus grande facilité , au moyen de sa queue. C'est Vhydre colubrine de Schneider. V. pi. E 5 , où elle est figurée. Laurenti en mentionne une autre , dont la queue est ob- tuse, (b.) PLATUSE. Nom du Pleuronecte plie, (b.) PLATYCARPE, Platycarpon. Grand arbre des rives de rOrénoque , à feuilles opposées et à fleurs disposées en pa- nicules terminales , qui seul constitue un genre dans la pen- tandrie monogynie et dans la famille des bignones. Caractères de ce genre : calice à cinq divisions lancéo- lées, velues en dedans eten dehors; corolle velue en dedans, à tube court, à limbe à cinq divisions ovales, ondulées; cinq éta- mines incluses ; un ovaire supérieur entouré de cinq nectaires velus, à style terminé par un stigmate bilamellé; capsule com- primée , émarginée, sillonnée , biloculaire , bivalve , renfer- mant, dans chaque loge , deux semences membraneuses en bords, (b.) PL ATYCÉPHALE, Piatycephalus.D ans le Tableau élémen- taire d^ Histoire naturelle des animaux , de IVI. Cuvier, on trouve sous ce nom , une division des bousiers , qui a reçu depuis le nom d'ApHODiE. Cette distinction étoil due à M. Bron- gniart. (desm.) PLATYCÉPHALE, Platycephalm. Genre de poissons introduit par Bloch , dans la division des Thoraciques , et qu'il avoit composé avec le callionymus indicus et le cotlus sca- bcr de Linnaeus. Lacépède n'a pas adopté ce genre ; ce cé- lèbre ichthyologiste en a formé un pour le premier de ces poissons , sous le nom de Calliomore , et a conservé le se- cond parmi les Cotïes. (b.) PLVTYCÈRE, Platycerus. Genre d'insectes de l'ordre des coléoptères, section des pentamères, famille des lamelli- cornes , tribu des lucanides. A l'époque où Geoffroy publioit son Histoire abrégée des insectes , Linnseus confondoit encore avec les scarabées les coléoptères qu'il en a séparés depuis sous le nom générique de lucanes. Le naturaliste français établit le premier cette distinction, et ces derniers insectes formèrent, avec le iro- gossite carabdide d'Olivier, le genre platycère. La dénomination de lucane ayant prévalu, j'ai appliqué celle-ci à une nouvelle coupe générique détachée de la précédente, et qui, outre les lucanes iénéhridide ., carabdide^ rufipède., etc. , comprenoit encore l'espèce nommée parallélipipède; mais je l'ai ensuite restreinte à ceux dont les yeux ne sont point coupés par un prolongement du bord latéral de la tête. Les organes de la P L A 3 manducation des ^/a/yc^r« m'avoient paru différer, en quel- ques points, de ceux des lucanes; j'ai reconnu plus tard que tous ces insectes étoient, sous ce rapport, presque semblables. Xie caractère énoncé plus haut , étant même le seul qui dis- tingue bien ces deux genres, peut-être aurois~je dû rétablir celui de lucane dans son étendue primitive, sauf à le partager en deux sections représentant ces mêmes genres. On trouve les platycères, vers le milieu du printemps, au bas des chênes, des bouleaux, ou sous leurs feuilles. Leur vol est lourd, et ils se laissent tomber à terre au moindre attouchement. Leurs métamorphoses n'ont pas encore élé observées ; mais elles sont probablement semblables à celles des lucanes. La seule espèce que nous ayons en France , est le Pla- TYCÈRE CARABOÏDE , plalycenis carahoides; ou la cheoretle bleue de Geoffroy et de Dégéer; c'est \elucane caraboîdeàt Linnseus, de Fabricius et d'.Olivier ( Col. , tom, i , n.» i , pi. 2, fig. 2 c. d. ). Son corps est long d'environ cinq lignes , d'un bleu tirant sur le violet, et pointillé ; ses antennes sont presque de la longueur de la tête et du corselet , avec la massue termi- nale composée de quatre lames; les mandibules sont avan- cées , fortes , anguleuses , lunulées et dentées ; ainsi que dans les lucanes , celles du mâle sont plus grandes. Le lucane nifipède de Fabricius, que l'on trouve en Alle- magne , ne diffère du précédent que par ses couleurs. Il est verdâtre , avec l'abdomen et les pattes fauves. Le lucane ténébrioîde du même auteur , est aussi un platy- cère , mais qui est noir en dessus , brun en dessous , avec les élytres un peu striées ; la massue des antennes n'est formée que de trois articles. Il se trouve au nord de l'Europe. Celui que l'on reçoit sous le même nom, de quelques contrées de l'Allemagne , me paroît différer des individus originaires de la Suède, (l.) PLATYCEROS de Pline. C'est le Daim. V. au mot Cerf, (desm.) PLATYGLOSSATES, Plalyglossata ( langue large ). Nom que j'avois donné à une division d'insectes de l'ordre des hyménoptères, et qui correspond à notre section des h.yni.énoçiQrts porte -aiguillons, moins la sous-famille àesapiai- res. (l.) PLATYKEROS des Grecs ; c'est le Daim, (s.) PLATYLOBE , Platylobium. Genre de plantes établi par Smith dans la diadelphie décandrie et dans la famille des légumineuses. Il présente pour caractères : un calice campa- nule à cinq divisions dont les deux supérieures plus grandes et obtuses ; une corolle papilionacée ; toutes les étamine* 4 P L A réunies à leur base ; un ovaire supérieur ; un le'gume pédicellé, comprimé , ailé sur son dos cl polysperme. Ce genre , qui ne diffère pas de celui appelé BossiÉE , contient huit à dix espèces originaires de la Nouvelle-Hol- lande, dont les fleurs sont nombreuses et d'une belle couleur. On les cultive dans nos jardins, (b.) PLATYNE , Platynus^ Bonelli. Genre d'insectes coléop- tères. V. Féronie. (l.) PLATYNOTE, Platynotus. Genre d'insectes coléoptères, section des hétéromères, établi par Fabricius, sur quelques espèces exotiques de notre genre pédine ( F. ce mot. ) , et aux- quelles il associe nos asides et quelques autres insectes diffé- rens. (L.) PLATYONIQUE, Platyonichus; Cancer, Llnn. ; Porlunus, Fab. ; Poriumnus , Léacli. Genre de crustacés décapodes , famille des brachyures , tribu des nageurs. Le crustacé qui sert de type à ce genre « est bien certaine- ment le cancer latipes de Plancus ( De conc. min. notis , tab. 3, fig. 7, A, B-). Il est cité par Linnœus comme synonyme de son cancer depuraior que Fabricius range , sous le même nom spécifique, avec les /?or/Mnes. Mais, comme nous trouvons dans nos mers deux espèces de portunes, auxquelles les caractères donnés par le naturaliste suédois aa crabe dêpuraieur, convien- nent tout aussi bien qu'au crabe de Plancus, plusieurs natura- listes ont rapporté cette espèce de Linnseus à l'un de ces deux portunes. M. Léach a considéré , avec raison , le crabe de Plancus comme une espèce très-distincte de ces portunes ; il a débrouille sa synonymie, et en a fait un genre propre , mais sous une dénomination qu'on ne peut adopter , celle de poriumnus. Il croit que le crabe dépurateur de Linnseus est un véritable portune , celui que j'appelle , avec M. Risso , le plissé (Voyez PoRTUNE ). Cependant la manière dont Lin- nseus caractérise le premier de ces deux crustacés : front tri - denté entre les yeux ; doigt fixe des pinces très-comprimé ; extrémité des doigts postérieurs oçoïde ; test lisse, donne lieu de penser qu'il a eu plutôt en vue 1 espèce de Plancus. Le deinier de ces caractères ne peut s'appliquer, dans tous les cas, au portune dépurateur de M. Léach. Quoiqu'il en soit, au reste, de ces opinions, ce nouveau genre est très-distinct de celui des por- tunes, avec lequel on estd'abordporté aie confondre.il se rap- proche encore , sous quelques rapports , de ceux des ranines et des maintes. Le test est aussi long que large et en forme de cœur; les dernières paires de pattes sont moins écartées entre elles, à leur naissance , de sorte que l'espace intermédiaire de la poitrine, en remontant jusqu'aux pieds-mâchoires eslé- rieurs, forme un ovale ou un triangle ; les deux patles posté- P L A 5 i-΀ures sont plus grandes que les précédentes, mais terminées d'ailleurs, ainsi que les mêmes des portunes , en nageoire ; les tarses des autres pattes, les serres non comprises, ont presque la forme d'une petite lame semi-elliptique , allongée et pointue ; ainsi que dans les maintes et les calappcs , etc. ; l'article qui précède immédiatement la main ( le carpe ), s'unit très-obliquement avec elle ; son bord supérieur forroe, avec celui de la main , une tranche aiguë ; les antennes inter- médiaires ne se replient point transversalement comme dans les portunes ; leur direction est plutôt longitudinale ; les yeux sont portés sur un pédicule plus long, plus grêle etpluscourbe; leurs fossettes occupent une grande partie de l'extrémité an- térieure du test , et sont plus allongées et moins élevées que celles des portynes ; le second article des pieds-mâchoires extérieurs est presque ovoïde , avec une échancrure interne et située au-dessous de la pointe obtuse qui le termine ; enfin la queue des femelles est étroite, allongée, presque ellip- tique et de sept segmens ; celle du mâle n'en a que cinq d'apparens; les antennes extérieures ressemblent à celles des portunes ; mais le premier article des intermédiaires est plus épais que celui des mêmes antennes de ces derniers crusta- cés. Le docteur Léach a décrit deux espèces de ce genre. Dans l'incertitude où nous sommes que la plus connue soit le cancer depurator de Linnteus, nous conserverons à cette espèce le nom qui lui a été imposé par le naturaliste anglais , celui de MÉLANGÉ , variegaiiis ( Malac. ptdopht. brit. , tab. 4 )• Son test est long de huit à neuf lignes, très-finement granulé, d'un cendré noirâtre , mais très-ponctué de blanc ; chaque bord latéral a cinq dents , dont la seconde, et surtout l'avant-dyr- nière, plus petites ; la troisième et la dernière sont plus aiguës; le front est un peu avancé et terminé par trois petites dents obtuses ; le reste du corps est d'un blanc jaunâtre. L'extré- mité supérieure du carpe se prolonge en pointe; on y voit dos cils, ainsi qju'à la tranche supérieure des mains; la pince est presque triangulaire, comprimée, surtout inféricurement; les doigts sont proportionnellement plus courts et plus larges que ceux des portunes; le pouce est un peu arqué et strié eu dessus; son bord interne , ainsi que celui du doigt fixe , sont inégalement dentelés ; les autres pattes sont un peu ciliées sur leurs bords; les tarses des seconde, troisième et qua- trième paire» sont striés longiludlnalement ; la lame des deux derniers est elliptique et unie. M. Léach dit que cette espèce se trouve çà et là , sur le rivage de la mer, et cachée sous le sable. On U rencontre aussi sur nos cotes. 6 P L A M. d'Orbigny me l'a envoyée du département de la Ven- dée, (l.) PLAT YOPHTHALME. Nom donné autrefois à l'Aî^Ti- MOINE SULFURÉ. (LN.) PLATYPE, Platypus, Herbst; Bostrichus, Yah.', Scolytus, Oliv. , Panz. Genre d'insectes de l'ordre des coléoptères, section des tétramères, famille des xylophages, tribu des scolilaires, ayant pour caractères : antennes à peine de la longueur de la tête , n'offrant distinctement que six articles, dont le premier et le dernier grands , et les intermédiaires très-petits; le dernier beaucoup plus grand, formant une massue presque ovoïde , solide ; corps cylindrique , linéaire ; corselet long , avec une échancrure de chaque côté , pour recevoir une partie des deux cuisses antérieures; pieds com- primés: les deux derniers situés à peu de distance de l'anus, très-éloignés des autres; les deux premiers les plus longs de tous, avec les jambes striées transversalement au côté exté- rieur et terminées par une pointe; bord inf r'eur des quatre cuisses postérieures , anguleux, avec un sillon longitudinal ; tous les tarses longs, grêles, à articles entiers; le premier fort allongé ; le dernier paroissant avoir une petite articula- lion près de sa base. Les platypes ont été confondus avec les hosiriches par Fabricius , et avec les scolites par Olivier ; mais quoiqu'ils en soient très-voisins , quant aux organes de la mastication, la forme générale du corps et la manière de vivre, il est aisé de voir , d'après l'exposition de ces caractères, qu'ils doivent en être génériquement distingués. On les trouve sur les vieux arbres , de la substance desquels ils doivent se nourrir en état de larve. J'en connoîs trois espèces , dont une de l'Ile-de-France, et les deux autres d'Europe. La plus connue est le Platype CYLINDRE, platypus cylindrus^ Herbst. , Coléopt. , t. 5 , tab. ^9, fig. 3; bostrichus cylindrus ^ Fab.; scolytus rylindricus ^ Oliv., Entom. , tom. 4-, n." 78 , pi. 1, fig. 2 A , B, Son corps est long de deux lignes , noir , velu , pointillé , avec les antennes et les pieds d'un brun marron ; la tête est aplatie et un peu rugueuse en devant ; l'extrémité postérieure du corselet est lisse, avec une ligne enfoncée ; les élytres sont chargées de petites côtes, avec l'extrémité postérieure tronquée et dentée. Il se trouve en AJIemagne, en Suède, et très-rarement aux environs de Paris. Je soupçonne que les bosXriches thoracicus , proboscideus ^ dongatiis de Fabricius, tous de l'Amérique méridionale, sont des platypes. (i,.) PLATYPEZE, Plalypeza. Genre d'iosecles de l'ordre des P L A 7 diptères, famille des tanystomes, tribu des dolichopodes , établi par M.Meigen, et qui diffère âa genre dulinhope , dont il a été détaché , par les caractères ^uivans : antennes de la longueur de la tête, avancées, de trois articles, dont les deux premiers plus courts , presque cylindriques , et dont le der- nier conique ^ terminé par une soie allongée ; les tarses pos- térieurs comprimés, dilatés, avec le troisième article plus grand. Cet auteur en décrit trois espèces , dont la première, le PlatypÈze a bandes, Plalypeza fasciata, DipL, 2.« part., tab. i5, fig. 9 , est un dolichope {fasdatus) pour Fabricius. Elle- est noirâtre , avec l'abdomen cendré et traversé par trois à quatre bandes d'un noir foncé. Elle se trauve en Allemagne et en France. (L.) PLATYPHYLLE , Platyphyllum. Genre de plantes cryp- togames de la famille des Algues, qui offre pour caractères : des expansions foliacées , libres , non crustacées, donnant naissance à des scutelles sessiles ou légèrement stipitées. Ce genre a éié établi par Ventenat aux dépens des lichens de Linnaeus. Il renferme la plupart de ceux qui ont été appe lés , par ce «lernier ^ foliacei laciniosi^ et qui forment sa cin- quième division , tels que les lichens d'Islande^ cilié , prunastre, du frêne, fiicifoiTne. V. au mot LlCHEN. (b.) PLATYPHYLLOS, C'est le nom d'une des cinq espèces de chêne ((^pùf ) , mentionnées par Théophraste, qui répond au qucrcus latifolia de Pline , et que l'on rapporte au ChÊNE ROURE {qiiercus rohur , W.). (LIS.) PLATYPHYLLUM. Celte plante de Pline, qu'il nomme aussi corymhiles , paroît être Veuphorbia characias , L. (lN.) PLATYPIGA. Illiger a employé ce nom pour désigner le genre des Agoutis qu'il appelle dasyprocta dans son Pw- dromus. (dESM.) PLATYPODES. Oiseaux à pieds aplatis et à doigts exté- rieurs unis presque jusqu'aux ongles, (v.) PLATYPROSOPES, Platyprosopi {i^ce large). Nom que j'avois donné à une section de coléoptères tétramères , qui comprend ma famille des xylophages et celle des platy- Sûmes. V . ces mots, (l.) PLATYPTERE, Plaiypteryx , Lasp.; Drepana, Scbranlc. Nom donné par Laspeyres , naturaliste prussien , à un genre de lépidoptères nocturnes , composé des phalènes , culiraria^ falcataria , flexula ^ jalc.aia , hiccrtinaria , compressa, de Fabri- cius, et qui, dans le Catalogue systématique des lépidop- tères des environs de Vienne , forme la division 1' du genre bombyx , celle des bombyx à forme de géomètres. Ces insectes ont le pori des phalènes , mais avec les ailes un peu plus 8 P LA grandes et très iilclinées ; les supérieures, dans quelques espèces, ont l'angle tlu sommet prolongé, de sorte qu'elles sont en forme de faux ; dans d'autres , le bord postérieur est anguleux et très-sinué ; les antennes , du moins celles des mâles, sont pectinées ; la langue est très-courte ou presque nulle ; les palpes inférieurs sont petits et presque coniques. Sous ces rapports , les platypleryx ne diffèrent pas essen- tiellement des phalènes; mais, considérés sous la forme de chenilles , ils s'en éloignent beaucoup. Ces chenilles ne sont point arpenteuses , et, par le manque de pattes anales, elles se rapprochent des chenilles nommées queue -fourchue (JBom- hyxvinula^ B .\furca^ Fab. ) ; mais l'extrémilé postérieure de leur corps se termine en une pointe simple. Elles ont d'ailleurs, ainsi qu'elles , quatorze pattes ; leur corps est nu ou ras, avec le dos tubercule. Par leur manière de vivre , elles ont de l'affinité avec les chenilles de plusieurs pyrales, se tenant habituellement, comme elles , dans des tuyaux de feuilles qu'elles ont roulées et maintenues dans celle situation au moyen de fils de soie ; c'est là encore qu'après avoir fait un cocon de la même substance, très-mince et demi-transpa- rent, elles achèvent leurs métamorphoses. Ce genre , malgré toutes ces anomalies , nous paroît faire le passage de noire sous-famille des phaléniles à celle des deltoïdes. Je ne citerai qu'une seule espèce, le Platyptère EN FAUCILLE, phalœnafalcatariiif Linn., Fab., Lépid. d Europe; Esper , tom. 3 , tab. 78 , fig. 3-6. Ses antennes sont pecti- nées ; ses ailes sont d'un fauve pâle ; les supérieures sont en forme de faucille , avec des lignes brunes , transversales , ondées , et un point d'un brun foncé dans leur milieu. Sa chenille vit sur l'aune , le bouleau , le hêtre , etc. Elle est d'un brun - roageâtre , mêlé de vert , avec des tubercules dorsaux , placés par paires , aux deuxième, troisième et cin- quième anneaux. Elle a quatorze pattes , dont les six pre- mières écailleuses , et les autres membraneuses ; l'extrémilé postérieure de son corps est pointue , sans pattes , et souvent relevée en l'air. Vers le commencement de l'automne, elle se change en nymphe dans une feuille, ployée sur uri de ses côtés , de l'arbre dont elle s'est nourrie. Cette nymphe est verte , mélangée de brun , avec deux petites pointes élevées au devant de la tête. Elle ne devient insecte parfait qu'au printemps suivant, (l.) PLATYPTÈRE , Phtyptera. Genre d'insectes de l'ordre des diptères , établi par M. Meigen , et qu'il a ensuite réuni au genre einpîs. V. ce mot. (l.) PLATYPTERYX. V. Platyptère. (desm.) PLAT YPUS. Shaw donne ce nom générique à TOrtsitho - P L A 9 RHYNQUE. F. aussi le genre d'insecte appelé Plat\pe. (desm.) PLATYRIjNCHOS. L'un des noms du Canard souchet. F. ce mot. (desm.) PLATYRHYNCHUS. Luid. {Li/k. brit, n." 1610) dé- signe ainsi un ossement fossile de poisson , qu'il dit res- sembler à un her de vnnard. (DESM.) PLATYRHYiNQUE, P/û(>/.^j«t//o5, Desmarest; Todm et ntuscipata^ Lalh.,(Tm. Genre de l'ordre des OiSEAUX Syl- VAiNS , et de la famille des Myiothères. Voy. ces mots. Caractères : Bec garni à sa base de soies dirigées en avant, très-déprime horizontalement , quelquefois trois fois plus large que haut à son origine , caréné en dessus, entaillé et crochu à la pointe de sa partie supérieure ; narines larges , couvertes par les soies ; langue courte , aplatie ; quatre doigts , trois devant , un derrière , les extérieurs réunis, au moins à leur base ; ailes à penne bâtarde, chez la plupart ; la 2.« ou 3.^ rémige la plus longue de toutes. Ce genre corres- pond à la division Aqs jnoiicheroUes de M. Cuvier. Ou ne rencontre point de plaiyrliynques en Europe ; mais on en trouve dans toutes les autres parties du monde ; en Afrique , aux Indes orientales , en Amérique et à la Nou- velle-Hollande. Ces oiseaux forrt partie de la nombreuse famille des muschores ^ qui se compose des /yra«5 , des gobe- mouches , des moucheroUes , des conopophages , etc. , et qui se rapproche des pie-grièches par les tyrans , des fauvettes et principalement des motteux et des tariers ou traquets , par les gobe-mourltes proprement dits , dont le bec n'est dé- primé qu'à sa base. La division des platyrhynques pourroit êlre susceptible de deux sections ; la première se coihpose- roit des espèces dont le bec porte une arête très-prononcée et est tout au pkis deux fois aussi large que haut à la base , déprimé horizontalement dans les deux tiers de sa longueur, et ensuite rétréci comme celui des gobe-mouches ; la deuxième contiendroit quelques espèces, telles que les platyrliynques brun et jaune , à moustaches , couronné , noir et rouge , musicien , olhàtre^ etc., dont Je bec porte une arête très-obtuse, est aplati dans toute sa longueur, et deux fois au moins plus large que haut. Plusieurs de ces oiseaux ont été classés avec les tudlers , auxquels ils tiennent en effet par l'union des doigts anléxieurs ; mais ils en diffèrent en ce que la mandibule su- périeure est crochue et entaillée à son extrémité, tandis que les todiers l'ont entière , droite et un peu arrondie à sa pointe ; de plus, ceux-ci n'ont point le bec couvert de soies à sa hase. Vhisiears platyrfiYngues sont remarquables parleur ramage , d'autres par une huppe , et quelques-uns par Tex- irême longueur des deu.'s pennes intermédiaires de la queue. to P L A Tous vivent principalement d'insectes ailes qu'ils prennent au vol avec une grande adresse. On ne connoît le nid que de deux ou de trois espèces. Celles qui habitent les contrées tempérées en émigrent à l'approche des frimas. Le Platyrhynque aux aills variées, P/atyrhynehos poly- chopterus. Vieil!. Le bec, les pieds , la tête , le dessus du cou , le dos , les ailes et la queue de cet oiseau de la Nou- velle-Hollande, sont noirs ; la gorge , le devant du cou , la poitrine et les parties postérieures , gris ; les ailes variées de taches blanches longitudinales ; toutes les pennes latérales de la queue ont une marque de celte couleur à leur pointe ; longueur totale , cinq pouces huit à dix lignes. Du Muséum d'Histoire naturelle. Le Platyrhynque a bandeau blanc, Plalyrhinchosvelatus, Vieill.; Musn'capa senegalensis, Lalh. ; pi. E 7. de ce Diction, et pi, enl. de Buff. n.° SGj , fig. i , sous le nom de gobe- mnuche àpoilrine rousse. La tête de cet oiseau est entourée d'un bandeau blanc, avec le sommet couvert dune tache rousse ; «ne plaque noire, ovale, s'étend en pointe vers l'angle du bec, passe à travers les yeux, et confine au dessus avec le bandeau ; les joues sont noires ; la gorge est blanche , efla poitrine marquée d'une tache d'un roux léger; un gris clair mélangé d'un peu de blanc couvre le dos et le croupion ; les couvertures moyennes de Taile ont une ligne oblique blanche ; et les petites sont bordées du même roux que la poitrine ; les pennes sont brunes , les quatre intermédiaires »le la queue noires ; les plus proches bordées de blanc , et les autres blanches sur leur côté extérieur et à l'extrémité; le bec et les pieds noirs; longueur, quatre pouces deux lignes. C'est le gobe-movche à poitrine rouge du Sénégal ^ de Brisson. Le ^ohe-mouche à poitrine noire de la pi. enl. de Buff. , n." 567 , fig. 2, me paroîl appartenir à cette espèce. Ces deux oiseaux se trouvent dans le même pays ; peut-être que l'un est le mâle et l'autre la femelle; ils sont à peu près de la même taille. Celui de cetarlicle a la tête, la poitrine, les couvertures supérieures de la queue et les petites des ailes , noires ; de chaque côté de la tête , une bande blanche qui part des na- rines , passe au-dessus de l'œil et entoure la tête ; le dessus du corps varié de cendré , de noir et d'im peu de blanc; la gorge , le devant du cou , le ventre et les couvertures infé- rieures de la queue blancs ; les pennes caudales pareilles à '-■elles du précédent; celles des ailes d'un brun noirâtre, bordées extérieurement degris ; leurs couvertures noirâtres et terminées de blanc, ce qui forme sur chacjue aile une bande transversale de cette couleur ; le bec et les pieds sont noirs. Le Platyrhynque BARBICiion , Platyrhynchos barbaius y P L A Vieill., Musrkapa barbota, Lalh. pi. enl., n.° 83o , fig. i et 2 de VHist. nat. de Buffon. Les soies qui garnissent le bec sont si longues , qu'elles se portent en avant jusqu'à sa pointe , et c'est pour exprimer ce caractère , qu'on lui a donné le nom de barb'ichon. Son cri est p'pi , exprimé doucement. Le mâle et la femelle s'accompagnent toujours , dit Son- nini , qui le premier a fait connoître celle espèce , po- sent leur nid loin des eaux , dans des endroits découverts , sur les branches les moins garnies de feuilles ; il est d'autant plus apparent qu'il est d'une grosseur excessive ; il a douze pouces de haut sur plus de cinq de diamètre , et tout entier mousse. Ce nid est fermé en dessus ; l'ouverture est étroite et dans les flancs, à trois pouces du sommet. Cet oiseau a cinq pouces et demi de longueur ; tout le dessus du corps est d'un brun olivâtre foncé ( verdâtre , et chaquepluuie bordée d'olivâtre, selon Sonnini ); les plumes du haut de la tête sont orangées, depuis la base jusqu'à leur milieu ; cette couleur est peu visible , étant en partie ca- chée sous les autres plumes. La gorge et le cou sont gris ; le ventre et le bas-ventre sont d'un jaune verdâtre , qui se change en un beau jaune sur le croupion ; les pennes des ailes sont bordées à l'extérieur de grisâtre et de jaunâtre. La femelle est un peu plus grande que le mâle , et a tout le dessus du corps d'un brun noirâtre , mêlé d'une légère teinte de verdâtre , moins sensible que dans le mâle ; le jaune du sommet de la tête ne forme qu'une tache oblongue , recouverte en partie par la couleur générale des autres plumes ; la gorge et le haut du cou sont blanchâtres ; le reste du cou , la poitrine, le dessous des ailes , bruns et jaunâtres; la première couleur tient le milieu de chaque plume ; le ventre et les couvertures inférieures de la queue sont entiè- rement d'un jaune pâle ; le bec est moins large que celui du mâle, et garni de quelques petits poils courts sur les côtés. Cet oiseau se trouve à Cayenne. Le Platyrhynque bleu et blanc, Plaiyrhynchos cyanoleu- CHS , Vieill. Cet oiseau , que Maugé a trouvé dans l'île de ïimor, est blanc sur le ventre et les parties postérieures; d'un bleu foncé et éclatant sur le reste de son plumage : la femelle a toutes les parties supérieures d'un gris nuancé de bleuâtre ; la gorge , le devant du cou et la poitrine roux ; le ventre d'un blanc roussâtre : tous les deux ont le bec et les pieds bruns.- Du Muséum d'Hislore naturelle. Le Platyrhynque brun et blanc , Plaiyrhynchos leu- cophaius , Vieill. , habite l'Amérique méridionale. Les plumes du sommet de sa tête sont jaunes à leur base , et brunes daus le reste ; le cou, le dos , les ailes et .la queue 12 P L A sont de la dernière couleur ; la gorge et les parties posté- rieures, blanches, avec des taches noires longitudinales, les- quelles se retrouvent encore sur le fond olivâtre des flancs ; un trait blanchâtre part du bec , entoure la tête , et se ter- mine au-dessous de l'occiput. Du muséum d'H isioire naturelle. Le PlatyrhynQUE brun et jaune, Plaiyrfnurlios rosira- tiis^ Vieill. ; Todus rostrali/s, Lath. ; Tctlus pfafyrhynros, Gm , pi. de V Histoire des iodi ers de M. Desmarest. Cet oiseau , ([ui a à peu près la taille du rossignol^ est remarquable par T ex- trême largeur de son bec, conformé comme celui Ansamcou ^ recourbé , pointu à son extrémité , et garni de soies , dont quatre sont fort longues ; ses narines sont placées dans une large ouverture. Une marqueblanche,disposée comme la tache jaune de la tête de certains tyrans^QsX au milieu de la couleur de plomb qui couvre le sommet de sa tête ; le dos est d'un brun jaunâtre; la gorge blanchâtre; le dessous du corps, jaune; les pennes des ailes et de la queue sont brunes; les pieds et les ongles jaunâtres. Le pays de cet oiseau est inconnu. Le Platyrhinque a collier, Piatyrhynchos collans , Vieill. ; Muscirapa colkiiis , Lath. ; Muscicapa melanop- iera , Gm. ; pi. enl. , de Buffon , n." 567 , f. 3. On trouve ce gohe-mouche s.av les rives de la rivière du Sénégal , où il se nourrit de moucherons. Le bec est ^oir ; la tête , le dessus du corps et les couvertures supérieures de la queue sont d'un cendré foncé; la gorge et le devant du cou , d'un très-beau marron, bordé, par le bas, d'une bande noire ; la poitrine , le ventre , les plumes du dessous de la queue,' blanches; les jambes variées de blanc et de noirâlre ; les pennes des ailes et de la qtieue , de cette dernière teinte ; toutes les latérales de la queue , terminées de blanc ; la plus extérieure de chaque côté , est, en outre , bordée de cette couleur en dehors ; les pieds sont cendrés ; longueur , quatre pouces neuf lignes. C'est le gobe-mouche à collier du Sénégal , de Brisson. Le Platyrhynque couronné , dit Roi des gobe-mou- ches , Platyrhynchos regius, Vieill. ; Tudus regius, Latli. ; pi. enl. de Buff. , n° 289. Il a sept pouces de long ; une huppe large , posée en travers du bec , sur le devant du front , com- posée de plusieurs rangs gradués de plumes d'égale largeur des deux côtés, arrondies par le bout, étalées en éventail , d'un rouge bai très- vif, et terminées par une bande d'un noir brillant, couleur d'acierpoli; un trait blanchâtre est au- dessus de l'œil ; la'gorge jaune ; un collier noirâtre ceint les cou ; le reste de la tête , le dessus du cou et du dos sont d'un brun sombre, qui se change, sur l'aile, en brun fauve; le pennes de la queue, d'un bai clair, qui colore plus légère- P L A i3 ment le croupion et le ventre ; la poitrine est blanchâtre , avec de petites ondes transversales noirâtres; le bec noir, et le tarse brunâtre. Le Platyrhynque Gillit , Plairrhyrichos hicolor , \\Q\\\. ; Muscicapa hicolor^ Lath. ; pi. enl. n.» GyS, fig. i, se trouve à Cayenne et au Paraguay. Il se tient dans les terrains inondés ; ne se montre pas à découvert à la cim£ des plantes et des buissons , les parcourt avec vivacité ; et pour changer de place , il vole le plus bas qu'il peut : il est séden- taire et peu farouche. Son nid est composé de quelques petites racines et de petits rameaux flexibles : sa ponte est de deux ou trois œufs. Ces faits historiques sont extraits de l'His- toire des oiseaux du Paraguay. M. de Azara l'appelle suiriii dojninico. La tête , la gorge et tout le dessous du corps sont d'un blanc uniforme ; le croupion , la queue et les ailes , noirs ; les pannes secondaires de celles-ci, bordées de blanc ; une tache noire part du derrière de la tête, tombe sur le cou, et y est interrompue par un chaperon blanc, qui fait cercle sur le dos ; longueur , quatre pouces et demi ; bec et pieds noirs. La femelle a tout son plumage d'un gris uniforme et léger. Buffon rapporte à cette espèce le gobe-mouche à ventrg blanc , de Cayenne , pi. enl. n.o 566 , fig. 3 , ainsi que celui d'Edwards , pi. 848, dont les couleurs sont les mêmes, ex- cepté du brun aux ailes et du noir au sommet de la tête. GillU^ en langue gariponne , est le nom de cet oiseau dans la Guyane. Le Platyrhynque a gorge blanche , Platyrhynchos albi- coliis ^ Vieill. , a été trouvé au Bengale par le naturaliste Macé. Son plumage est brun, à l'exception de la gorge, des sourcils , et de l'extrémité des pennes caudales , qui sont blancs ; la queue est longue et étagée; le bec noir, et le tarse brun. Du Muséum d'Histoire naturelle. Le Platyrhynque a gorge rousse, Platyrhyncîws ruficol- lis^ Vieill. Cet oiseau se trouve à la Nouvelle-Hollande, lia toutes les parties supérieures bleues, mais d'une nuance plus foncée sur la tête ; les pennes des ailes bordées de blanc ; la gorge , le devant du cou et la poitrine, roux; le ventre et les parties postérieures , blancs ; le bec et les pieds gris. Du Muséum d'Histoire naturelle. Le Platyrhynque huppé de l'île de Bourbon , Platy- Tliynchos borbonicus , Vieill. ; Muscicapa horbonica , Lath. ; pi. eiil. de Buffon , n.° SyS , fig. 2 , sous la dénomination de Qobe- moud te huppé delUe Bourbon. Buffon regarde cet oiseau comme un individu de l'espèce du platyrhynque huppé du Sénégal , dont la différence peut être le produit ,de l'âge , de la saison ou du sexe. Brisson et Latham le présentent comme une espèce distincte, et Lçvailjant est de celte opinion, Oa ,4 P L A trouve aussi ce platyrhynque à rile-de-France.Il a cinq pouces quatre lignes de longueur; la têle d'un noir changeant en vert et en violet, selon rincidence de la lumière; la gorge, le cou, la poitrine et le ventre cendrés , mais d'une nuance plus claire vers l'anus; les couvertures de la queue blanches ; le dos, le croupion , les plumes scapulaires et les petites cou- vertures supérieures de l'aile d'un rouge -bai; les grandes couvertures alaires brunes et bordées de cette teinte ; les pennes frangées de même à l'exlérieur, noirâtres dans le mi- lieu, blanchâtres à l'intérieur ; la queue d'un rouge-brun clair et mélangé de brun ; le bec noir; les pieds bruns. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle a la tête cendrée. Le Platyrhynque huppé du Sénégal. V. Platyrhyn- que t«;hitrec. Le Platyrhynque a joues noires , Plafyrhrnchos mela- nops, Vieill. Cet oiseau , de l'Amérique méridionale, aie dessus de la tête roux; la gorge blanche ; les joues noires ; le reste du plumage d'un gris lavé de roux en dessus , et de blanc en dessous; le bec noir, et lespieds bruns. Du Muséum d'His- toire naturelle. Le Platyrhynque A LUNETTES, Plafyrhynchosperspidllatus^ Vieill.; pi. i52, fig. i , 2 des Oiseaux d' Afrique àc Levaillant, sous ie nom de gobe-mouche à lunettes. Comme IVI. Levaillant dit que cet oiseau porte un bec plus large et plus aplati que les autres , j'ai cru devoir le placer dans ce genre. 11 a les sourcils et le tour de l'œil blancs; un collier d'un brun-noir , en forme de hausse-col sur le devant du cou ; des taches blanches à l'extrémité des trois pennes latérales de la queue , qui est frès-élagée ; les parties inférieures blanches ; les su- périeures , les ailes et la queue , d'un brun uniforme ; le bec Tioiren dessus, blanchâtre en dessous; les pieds bruns; l'iris noisette. La femelle est plus petite que le mâle , et en diffère encore par ses sourcils moins apparens, parla privation du collier, et , de plus , en ce qu'elle a le dessous du corps d'un blanc sale, et le dessus d'un brun terne. On trouve cette espèce en Afrique , où elle se tient dans les forêts qui sont aux environs de la rivière Gamtoos. * Le Platyrhynque a moustaches, Platyrhynchos mysta- ceus , Vieill., se trouve dans les bois du Paraguay, et nous en devons la connoissance à M. de Azara , qui l'appelle higo- iillos. Il a le bec beaucoup plus large qu'épais, et de la forme d'une lancette usée à la pointe, avec un crochet au bout ; la langue conformée comme le bec ; la bouche grande, garnie, sur les coins et en dessus, de poils noirs, et placés par paires; une raie noirâtre qui prend au coin de la bouche , passe sur les côtés de la tête , et se terj;aine au-dessus de l'oreille : on P T. A i5 en remarque une autre au-dessous, d'un brun mêlé de jaune, laquelle commence à la narine el va couvrir l'oreille ; le haut de la gorge est blanchâtre , et le reste des parties inférieures d'un jaune foncé ; le dessus de la tête est d'un brun noirâtre ; le dessus du cou, du corps, et des ailes, d'un brun plus clair , et mêlé d'un peu de jaunâtre; les pennes alaires et caudales sont noirâtres, et ces dernières ont, à leur extrémité, des pe- tits points. Le tarse est d'un brun clair; l'iris brun; le bec noir en dessus, et d'un blanc doré en dessous; la bouche jaune. Le mâle et la femelle se ressemblent. Longueur to- tale, trois pouces et demi, N'y a-t-il pas erreur dans la longueur de cet oiseau ? car je crois le reconnoître dans le platyrliynque bimi et Jaune, qui est de la taille du rossignol. Le Platyrhynque MUSICIEN, Platyrhynchas musîrMS,y ieiW, Nous devons la connoissance de ce charmant oiseau au zèle de l'exact observateur Perrin , dont les recherches sur la côte occidentale de l'Afrique ont enrichi l'ornithologie de plusieurs espèces nouvelles, aussi curieuses par leur beauté que par leur rareté. Cet oiseau , qui se distingue des au- tres parla réunion d'une élégante parure, a un chant assez mélodieux pour lui mériter le nom d<> musicien , que ce natu- raliste lui a imposé dans ses notes manuscrites , et que nous lui avons conservé. (Zeplatyiliynque, doué d'une voix qui s'en- tend de fort loin, siffle, dit il , la gamme descendante; il commence par Vut de la seconde octave , fait le soL le mi ^ Yut , et finit par le sol de la première octave ; il reste deux temps à chacune, il languit un pi u sur la dernière ; quoiqu'il répète constau.ment sa petite chanson, il le fait d'une ma- nière si agréable, quon ne se lasse point de lécouter. Les forêts les plus touffues et situées au bas des collines sont les lieux qu'il préfère ; ie sommet des arbres est sa résidence habituelle ; de là il s'élance sur les mouches qui voltigent aux environs , les saisit au vol , et revient toujours se poser sur sa branche favorite. Celte espèce , très-rare à Malimbe , son lieu natal, a la tête parée d'une huppe, composée de plumes noires et lon- gues de près d'un pouce , que l'oiseau fait jouer à- volonté ; cette couleur prend un ton violet sur la plus grande partie de son plumage ; le ventre et les couvertures inférieures de la queue , sont blancs ; une tache de cette couleur se fait remarquer sur le milieu des grandes pennes des ailes , qui sont de même que celles de la queue , d'un gris-brun en des- sus ; l'iris , les pieds et les doigts sont d'un jaune citron ; le bec est noir. Longueur totale , cinq pouces et demi. * Le Platyrhynque koir et roux Plaiyrhynchos nasutus^ Vieill.; TodusnasutuSf\Adi\\i.\ Todus macrorhyncos, Gm. Il auju ,6 P L A bec très-large, g'^f^i i ^ sa base , de soies, dont plu- sieurs sont aussi longues que les mandibules ; six plumes scapulaires courbées dans leur longueur, pointues à leur ex- trémité et retombant sur les ailes, distinguent cet oiseau, dont le pays natal est inconnu. Il a la taille du rossignol, le bec d'un bleu noirâtre, bordé et terminé de blanchâtre; le plu- mage généralement noir , à reflets bleus sous divers aspects; la gorge , le croupion , les couvertures supérieures de la queue, le ventre, le bas-ventre et les jambes, de couleur rouge, mélangée de noir sur les dernières parties ; les plu- mes scapulaires et le bord des pennes des ailes , blancs , dont l'intérieur est noir , ainsi que la queue et les pieds ; les ongles sont aplatis sur les côlés. LePLAT\RH\NQUE A OREILLES BOIRES , PhdyrhyncJius auri- cularis , Vieill , se trouve au Brésil , d'où il a été apporté par M. Delalande fils. Cet oiseau, pas plus gros que le pouil- lot, a trois pouces de longueur ; le dessus de la tête d'un gris verdâtre ; le manteau et le croupion d'un beau vert-olive ; les pennes des ailes et de la queue noirâtres et bo.rdées de jaune ; la gorge d'un gris bleuâtre , tacheté de noir ; les plumes des oreilles de celte couleur, avec une petite tache blanche; le dessous du corps, jaune; les pieds gris ; le bec noir, aussi large et aussi aplati que celui du todicr^ mais courbé et échan- cré à sa pointe, ce qui l'en dislingue génériquement , ainsi que tous les plafyrhynques à bec pareil. Le Platyrhynque a poitrine noire. V. Platyruynque A bandeau blanc. *Le Platyrhynque a poitrine orangée, Patyrhynchos au- rantîus,Yie'ûL\Muscicapa aurantia^hdiih.On voit cet oiseau à la rive des bois et le long des savanes de la Guyane. Il a quatre pouces neuf lignes de longueur; le bec noirâtre, fort aplati et très-large à sa base ; la tête et le haut du cou d'un brun verdâtre ; le dos roux , avec la même teinte de vert; la queue rousse ; les ailes noires et bordées de roux à l'extérieur ; le dessous du corps blanchâtre , avec une tache orangée sur la poitrine. *Le Platyrhynque a poitrine rouge, Platyrhynchosmbe- mla , Vieill. ; Todm ruhecula , Lath. 11 est de la taille de notre ùruanl^cl il a le bec large, fourni de soies à sa base; la langue bifide à sa pointe , et chaque division comme plumeuse sur les côtés ; la tôle très-garnie de plumes ; les parties supé- rieures d'un gris ardoisé ; les ailes et la queue brunes ; la gorge et la poitrine orangées; les parties postérieures pres- que blanches; les pieds grêles et noirâtres. Cette espèce, de la Mouvelle-Galles du Sud , n'y est pas commune. P L A ,7 Le Platyrhynqùe a poitrine rousse. F. Platyrhyn- QUE A BAINDEAU BLANC. *Le Platyrhynque a quEue courte, Platyrhynchns bra- chyurus, Vieill. ; Todus brachyurus , Lath. Le blanc et le noir sont les deux couleurs qui dominent sur le plumage de cet oiseau; la première occupe le front, les côtés de la tête, toutes les parties inférieures , le Lord interne de quelques pennes des ailes et les épaules ; la seconde couvre toutes les autres parties , ainsi que le bec et les pieds. Taille inférieure à celle An plalyrhynque à têle blanche ; queue très-courte; bec très- aplati. Cet oiseau habite l'Amérique méridionale. Le Platyrhynque a queue rouge, PlatYrhynchosruficau- datus , Vieill, , se trouve à la Guyane. La tête , le dessus du cou et du corps, sont d'un vert olive ; la gorge et la poitrine sont de la même couleur, mais tachetées de gris; l'abdomen est vert et varié de taches olives ; les couvertures et les pennes de la queue, le bord extérieur des pennes alaires sont roux, ainsi que les couvertures des ailes, qui sont de .plus tache- tées de brun ; leurs pennes sont de cette couleur à l'intérieur. Le Platyrhynque a raquettes , Platyrhynchos platums , Vieill. , se trouve au Brésil, d'où il a été rapporté parM. De- lalande fils. A l'exception du front et du croupion , qui sont blancs , et d'une calotte d'un gris bleuâtre sur la tête , laquelle descend sur la nuque , tout le plumage de cet oiseau est noir , de même que le bec et les pieds ; les deux pennes intermé- diaires de la queue ont moitié plus de longueur que les au- tres, et sont garnies dans le milieu de barbules courtes, et ensuite de barbes longues. Ce pennes prennent la forme d'une raquette à leur extrémité. Du Muséum d'Hist.nat. Le Platyrhynque roux de CxYE^m, Flafyrhynchos mfes- cens , Vieill.; Muscicapa rufescens , Lath.; pi. enl. n." 453, fig. 1 de VHi'st. nat. de Buffon. Cet oiseau , long de cinq pouces et demi, est à peu près de la grosseur du rossignol; tout le des- sus de son corps est d'un beau roux clair ; cette teinte s'étend sur les petites pennes desailes, qui sont terminées de noir; une tache brune couvre le sommet de la tête ; tout le dessous du corps est blanchâtre, avec quelques teintes rousses; les pen- nes des ailes sont noires ; le bec et les pieds noirâtres. Le Platyrhynque rubin, Platyrhynchos coronatus^ Vieill. ; Muscicapa coronata , Lath. ; pi. enl. de Buff. , n » 676 , fig. i. Celte espèce se trouve à la Guyane et au Paraguay , où les naturels lui ont imposé le nom de guirapîta ( oiseau ronge ). Les habitans de Bùenos-Ayrcs l'appellent chiminche , déno- irilnation sous laquelle M. de Azara l'a décrit. Cet oiseau se tient seul , préfère les buissons aux arbres , et les forêts aux bosquets, où il n'entre jamais. Il place son nid dans uu buisson épineux , en coiîstruit l'ejrtéTiévr avec dés feuilles et XXYIK ' -y tS P L A des petites pailles , et garnit l'inte'rieur de crins de cheval. Le mâle et la femelle ne diffèrent point entre eux. Les plumes du sommet de la tête sont longues , soyeuses,' peu serrées et décomposées ; l'oiseau les relève en forme de huppe lorsqu'il est agité de quelque passion, ce qui lui a valu la dénomination Ac gobe-mouclie huppé de la rioière des Amazo- nes. Sa longueur totale est de cinq pouces ; une bande noi- râtre part du bec, entoure l'œil, couvre l'oreille et se confond sur la nuque avec le brun noirâtre qui règne sur toutes les parties supérieures, excepté les extrémités des grandes cou- vertures supérieures de l'aile , qui sont blanches; le reste de la tête, la gorge et toutes les parties inférieures sont d'un très- beau cramoisi ; les pennes et les autres couvertures des ailes , d'un brun mêlé de rougcâtre ; l'iris est brun ; le bec et les pieds sont noirs. Des individus ont le haut et les côtés de la tête d'un brun noirâtre fouetté de cramoisi éclatant; la queue terminée et les pennes alaires bordées de blanc; le devant du cou jaspé de brun , ^e blanc et de rouge. Sur dautres , les plumes de la tête sont blaucfiâlres à leur naissance , rouges dans le mi- lieu, et d'un brun noirâtre à leur extrémité ; toutes les par- ties supérieures brunes ; les ailes et la queue noirâtres ; les dernières pennes alaires terminées de blanc, de même que les grandes couvertures ; la gorge, le devantdu cou , la poi- trine et le ventre , tachetés de brun , de blanc , avec quelques plumes cramoisies, semées çà et là, sans ordre ; les couver- tures inférieures de la queue, rouges; celles de l'aile, brunes. Ces variétés sont probablement, coinme le dit M. de Azara , des jeunes en mue. Le PlaTYRHYNQUE SCBET, Plalyrhyiichos mutaliis, Vieill. ; Muscicapa mutata ., Lath. ; pi. enl. de Buff. n." a^-S, fig. 1-2, sous la dénomination de schet de Madagascar. Voilà encore un de ces oiseaux qui , par la distribution de leurs couleurs ou par plus ou nioins de longueur dans les pennes de la queue, ont donné lieu de multiplier les espèces. Il est vrai que les diverses dénominations qu'on donne aux schets dans leur pays natal , semblent favoriser celle opinion ; mais elles n'indiquent dans le même pays que des variétés, soit d'âge ou de sexe, et peut-être même de saison. Les noms que portent ces trois oiseaux à Madagascar, sont ; schet , schet ail et schet-vuulouiou. Tous trois ont la gros- seur du rossignol, el un pied de longueur du bout du bec à l'extrémité des deux longs brins de la queue; le bec et les pieds noirs ; 1 iris jaune; la paupière bleue , et les plumes du sommet de la tête assez prolongées pour former une belle huppe, qui est d'un vert noir avec l'éclat de l'acier poli , et qui se couche et se renverse en arrière. PI. A -.9 Dans le schet , le noir de la huppe enveloppe le cou , s'é- tend sur le dos, couvre les grandes pennes des ailes el celles de la queue , dont les deux plus longues ;ionl de couleur blan- che et onl sept pouces de longueur. Ct-lle couleur se voit encore sur les pennes moyennes des ailes et sur toutes les parties inférieures du corps. Sur le schfitall^ le vert uolr de la huppe ne s'aperçoit que sur les grandes pennes des ailes , doni les couvert^îres ont de larges lignes bla'jches; tout le resle du plumage est d'un rouge Lai vif et doré , qni couvre égalemeni les pennes de la queue. Le 5<:Ac/j;o.7/oz.'(ou lie diffère guère du précèdent qu'en ce que les deux longs brins de la queue sou' blancs. Ces deux plumes sont celles du milieu ; elles ont six pouces dans des individus, huit dans d'autres, el manquent à quelques-uns. Outre ces variétés , on en voit qui ont du blanc mêlé au noir ou au marron ; dautres ont le plumage varié de noir et de blanc, avec quelques taches du marron. On trouve non-seu- lement les schets à Madagascar , mais encore à Ceylan et au Cap de Bonne-Espérance. L'oiseau que M. Levaillant a fait figurer sur la pi. 148 de son Ornithologie d'Afrique, sous la dénomination de sr.het noir, est donné par cet ornithoiogiste pour une espèce dis- tincte des précédens. La huppe , le cou , la potrine , le man- teau , le croupion et les couvertures supérieures de la queue , sont d'un noir bleuâtre ; les inférieures et le ventre d un gris-noir; le bas-ventre et les jambes blancs; les grandes et moyennes couvertures des ailes bordées de cette couleur; les petites noires , ainsi que les pennes latérales de la queue et la tige de ses deux intermédiaires , qui ont des barbes blan- ches ; le bec , les pieds et les ongles sont bleus, La femelle ne diffère du mâle qu'en ce qu'elle n'a point les deux pennes du milieu de la queue longues, que toutes sont noires, et que sa huppe est moins touffue. Le mâle ne porte point sa longue queue pendant l'hiver. Le Platyrhynque taceieté , Platyrhynchos maculaius , Vieill. ; Todus maculaius , Desmarest, pi. de son Histoire des todiers. C'est d'après les caractères indiqués par ce natu- raliste , comme distinctifs de ceux des vrais todiers , que nous avons classé cet oiseau dans le genre fjla'yrhynque. Il a le bec déprimé horizontalement, garni de soies roides à sa base, un peu arqué et échancré à l'extrémité de sa partie supérieure ; le dessus du corps d'un gris olivâtre foncé ; la tête noirâtre ; le ventre d'un jaune clair; la gorge et le devant du cou d un beau blanc , parsemé de petites taches oblongues d'un brun foncé ; les pennes des ailes et de la queue , brunes en dedans et bordées en dehors de jaunâtre. Cette espèce se trouve à la Guyane , et n'a guère que trois pouces et demi de longueur., P L A Le Platyrhynque tchetrecbé, P/atyrhynchos paraàlsi ^ Vieill. ; Musçicapa paradisi , Lalh. , pi. enl. de Biiff. n.» 234-, lig. I , sous la dénomination de gobe-mouche huppé à tête cou- feur d'acier poli. Cet oiseau, dont Levailiant a publié une figure exacte , pi. i44 de son Ornithologie d'Afrique , sous le nom que nous avons adopté, a sept pouces six lignes de longueur totale ; la tête , la gorge , le dessus du cou , d'un noir changeant en vert; les plumes du sommet de la tête aSsiiZ longues pour s'élever en forme d'une belle huppe ; le dos , le croupion , les scapulaires, les couvertures supérieures de l'aile et de la queue , d'un rouge-bai clair; la partie infé- rieure du cou et la poitrine d'un gris blanc ; le ventre , les flancs , les plumes des jambes et les couvertures du dessous de la queue, blancs ; les pennes alaires d'un rouge-bai clair et terminées de blanc ; celles de la queue pareilles ; ses deux pennes intermédiaires sont plus longues que les autres chez le mâle; le bec est noirâtre; le tarse couleur de plomb. Buffon regarde comme oiseaux de cette espèce, legobe-mouche blancdu Cap de Bonne- Espérance y le huppé du même pays, le huppé du Brésil et le troiipiale huppé de Madras., décrits par Brisson. Latham donne , outre ceux-ci , pour oiseaux de la même race, la vardiotc de. Buffon ou lap/e de Vile Papoë de Brisson , la pie de paradis et la pie huppée à longue queue d'Edwards, pi. n3 et JaS. Ces trois derniers oiseaux ont beaucoup plus d'ana- logie avec lés schets , par l'extrême longueur des deux pennes intermédiaires de la queue. Ces oiseaux ont été dispersés dans divers genres; la vardiole a été placée par Buffon et Brisson dans celui de \&pie ; ce dernier a fait d'un autre un iroupiale, Rlein donne le gobe-mouche huppé du Brésil pour une grive , Moehring pour un choucas ,i et Linnseus pour un connus piiradisi ; enfin Gmelin (édit. i3 de Linn.) décrit le mouche- rolle huppé deux fois , et dans une description il le place parmi les todiers {todus paradisœus.) On rencontre cette espèce au Cap de Boniie-Espérance, à Madagascar, et , selon Adanson , au Sénégal, où elle ha- bile sur les ihangliers qui bordent , dans les lieux solitaires et peu fréquentés, les fleuves Sénégal et Gamba ; mais il pa- roît certain qu'elle rie se trouve pas au Brésil, quoique Séba l'y ait placée en la rangeant parmi les oiseaux de para- dis., et lui donnant le rtom brasilien à'acatriacu. Le Platyrhyîsque tchitrec, Platyrhynchos cristatus, Vieill. Muscicapa cristata, Lath, ; pi. enl. de Buffon , n.° SyS, fig. 2 , Sous Ta dénomination de gobe - mouch'e huppé du Sénégal, pi. i4.is; fig. I et 2 des Oiseaux d'Afrique de Levailiant, sous celle à'e tchitrec. Cette espèce se trouve, non-seulement au Sénégal, mais encore dans diverses autres parties de l'Afrique. Elle a a grosse ur du chçtrdormeret ; mais elle porte au moins huit P L A pouces quatre lignes de longueur, depuis lapoinle du bec jus- qu'à l'extrémité des deux pennes intermédiaires de la queue, qui sont beaucoup plus longues que les autres; le niâfe a les paupières d'un beau bleu; les plumes du sommet de la tête assez longues pour former une huppe quand l'oiseau les redresse; ces plumes sont d'un vert sombre , à reflets d'un bleuâtre d'a- cier poli; le cou et la poitrine sont de cette couleur ; le sta- num est d'un gris de fer, qui passe presque au blanc sur les par- ties postérieures; le dessus du corps d'un mordoré éclatant ; les grandes couvertures et les pennes des ailes sont brunes et bordées de marron; les pennes caudales d'un marron pourpré; le bec est bleu et sa pointe noire; les pieds sont bleuâtres et les ongles noirs. Tel estson plumage dans la saison des amours ; en tout autre temps , il diffère peu de sa femelle. Celle-ci, plus petite que le mâle, porte une huppe moins apparente et «ne queue moins longue. Elle est d'un gris de fer sur sa face » sur le cou et les parties inférieures; d'une teinte plus terne sur le bas-ventre , et moins brillante en dessus du corps; les jeunes lui ressemblent. Cette espèce donne à son nid la forme d'une cornemuse , et le suspend à des branches d'arbres. Le Platyrhynquea TÊTE BLANCHE, Platyrhynchos leucocc- phalus^ Vieill. ; Todus teucorephahis , hâth. ; pi. 29 de son Synopsis. Cet oiseau , solitaire et inquiet, se tient dans les lieux marécageux , passe la plus'grande partie du jour au mi- lieu des joncs et des autres plantes aquatiques ; mais il se perche à leur cime le soir et le matin. La tête entière est d'un blanc de neige , et ses plumes sont longues, soyeuses , comme décomposées et peu serrées; les ailes brunes; les couvertures inférieures de la queue , blanchâtres ; le reste du pium^ge et le tarse noirs , ainsi que le dessus ihrc ■ ' ■ J'/.'/i.'-h- r,>{i//.'/'Aore J . /'////.■;■/',■/■ ,,>r/i,r//>/ . ' V,' Jch/o/luro- ^ /iT. L E Deux espèces nouvelles de ce genre ont été décrites, cl une figurée dans le bel Ouvrage de IMM. Huinboldt , Bon- pland el Ivunlh , sur les piaules de TAmérique méridio- nale. (B ) PLEUROTOIVIARIUS. Voy. Pleurotomier. (desm.) PLh-UROrOME, F/euroloma. (ienre de lestacés de la famille des IjNivALVfS, qui a été éiabli par Lamarck. Son caractère s'exprime ainsi : coquille fusiforme , dont l'ou- verlure tst terminée inférieurement par un canal allongé, et qui a une écliancrure ou une entaille au bord droit, près de son sommet. Ce genre faisoit partie des Rochers {murex de Linn.eus). Il renferme un petit nombre d'espèces, presque toutes appar- tenant à la mer des Indes. V. au mot Rocher. Lanimal des pleurotomes est fort remarquable. Sa tête est placée à la partie antérieure et supérieure du pied. Elle est conique et perrée en son milieu d'un trou rond, qui donne probablement passage à la trompe. Les cornes sont coniques, courtes, et portent les yeux sur àcn\ petits tubercules placés à la base extérieure. Le pied, qui porte un petit opercule à son côté postérieur, tient au corps par un gros cylindre charnu , presque perpendiculaire et passablement long. Le manteau déborde la coquille et se prolonge, surtout en avant, très-considérablement, en un repli de forme cylindrique, de couleur blanche ponctuée de noir. Le pleurotome le plus commun est le Pleurotome baby- LO^'^EN, murex habyloni CCI, Linn., qui est silloimé, blanc,avec des taches carrées brunes. V. pi. M 23 où il est figuré. Sept espèces fossiles de ce genre sont figurées pi. i^Get i'{.7 de la Conchyliologie minérale de la Grande -Bretagne , par Sovverby (b.) PLEUROTOMIER. Animal du ]»leurotome. Voyez ce mot. (b.) PLEURS. Voy. Larmes, (.s.) PLEU T-PLEUT ou Pleu pleu. Nom vulgaire du Pic- vert, en Picardie et en Normandie, (v.) PLEXAURE, Plexaura. Genre de polypiers établi par Lamonroux aux dépens des Gorgoîses. Ses caractères con- sistent en : polypier dendroïde , rameux , à rameaux cylin- driques et roides, à axe légèrement comprimé; à écorcesubé reuse ou terreuse très-épaisse , faisant peu d'effervescence avec les acides, parsemée de cellules grandes et nombreuses, souvent inégales , jamais saillantes. Sept espèces constituent ce {çenre. Les deux plus communes sont : La Plexaure ÉPAISSE, qui est cylindrique, dichotome , dant les rameaux sont épais, écartés, droits; les cellules M . 125 De^eve Jel /f Jàrtùeu il'tw/i^' j. P/n/ir CO//I m ///>(' . S. P/trir/i//i- ^,r/>,//o/iic/i ■ S JWr,'/,rt.'i,- yn 0/1 /> <>>/,' ■ \,) . /ya/.' Jn;ar . PLI 4» ëparses, et l'écorce violette. Elle vient des mers de l'Amé- rique. La Plexaure liège , qui est dichotome, dont les rameaux sont longs et diffus , et les cellules presque en étoile. Elle se trouve dans la mer des Indes. La Plexaure olivàire , originaire de la même mer, est figurée pi. i6 de Touvrage de Lamouroux sur les polypiers corailigènes flexibles, (b.) PLÈYAr)l':S. FoY. Pléiades, (pat.) PLICAÏULE, Plicatula. Coquille bivalve, inéquilatérale, inauriculée , à crochets inégaux , ayant les bords plissés, la charnière composée de deux fortes dents sur chaque valve , et d'une fossette intermédiaire qui reçoit le ligament î une seule impression musculaire en saillie sur chaque dent. Celle coquille forme un genre bien caractérisé ; mais elle est à l'extérieur, si semblable auxHuÎTRES, qu'Adanson mC-me y a été trompé. Elle est figurée, sous le nom de gaririy dans son Hisluire des Coquilles du Sénégal.Sâ forme est apla- tie , pointue vers les sommets ; son épaisseur est médiocre ; sa couleur est d'un rouge fort rembruni en dehors , et d'un vert sale en dedans. Elle se trouve dans toutes les mers des pays chauds , s'attache aux rochers , et se mange comme 1 huître. V. pi. M aS où elle est figurée, (b.) PLICIPENNES, Plinpennes, Latr. Famille d'insectes,de Tordredes névroptères, ayant pour caractères : antennes com- posées d'un grand nombre d'articles, sétacées et ordinairement fort longues ; mandibules très- petites et peu distinctes; ailes inférieures beaucoup plus larges que les supérieures, plissées (cinq articles à tous les tarses; palpes sétacés, et dont les maxillaires souvent très-longs ; ailes peu réticulées ; les supé- ri.'^ures garnies de petites soies ou de petites écailles , dans un grand nombre ; larves et nymphes aquatiques , vivant dans des tuyaux diversement composés, et connues sous le nom de teignes aquatiques'). Cette famille compose l'ordre des trichoptères de M. Kirby, et ne comprend que le genre Frigane, plirygnnea, de Lin- nseus , mais que M. Léach divise maintenant en plusieurs autres. F. Frigane. (l.) PLICNJK et PLUCNJC. Noms de la Pulmonaire, en Bolième. (Lîf.) PLICOSTOME. Nom donné par Gronovius augenrede poissons appelé loricaria par Linneeus. Voy. Cuirassier. (B.) PLIE , Flatessa. Espèce du genre Pleuronecte, que Cu- vler croit être dans le cas de servir de type à un sous-genre, qui renfermeroil en outre le Flez et la Limats'DE, etc. Ses caractères sont : une rangée de dents obtuses à chaque ma- ^3 P L T choire ; une dorsale se terminant au-dessus de l'oeil et loin de la caudale; un corps rhoniboïdal. Le corps de la plie est revêtu d'écaillés minces et molles , qui se détachent aisément , excepté sur la tête , où elles sont fortement implantées; il est, du côté droit, marbré de brun et de gris, et blanc de l'autre. Il acquiert une grandeur con- sidérable. On en pèche fréquemment , dans la mer du Nord surtout, qui pèsent quinze ou seize livres. Sauer, dans sa Relation de V eocpédition du Commodore Billings au nord de VAsie, dit qu'à Kadiac on en prend qui pèsent plus de cinq cents livres ; mais il est possible qu'il ait confondu cette espèce avec le Pleuronecte fletats. V. ce mot. Ce poisson se tient ordinairement dans le fond de la mec, aux lieux vaseux; mais il s'approche des côtes au printemps pour déposersesœufs entre les pierres et lesherbages(i). Il vit de petits poissons , de jeunes coquillages et de crustacés. On le prend rarement au filet, surtout lorsqu'il est d'une certaine grosseur; mais il mord très-facilement à l'hameçon garni de morceaux de poissons ou de petits crustacés. On le harponne aussi souvent avec un instrument particulier. C'est un gros morceau de plomb, à la partie inférieure duquel sont implan- tées trois à quatre pointes barbelées. On attache ce plomb à une longue ficelle , et lorsque les pêcheurs , par un temps calme, ont aperçu une plie au fond de l'eau, ils laissent tomber ce plomb sur son dos; et lorsqu'ils sont sûrs qu'elle est prise, par la nature des efforts qu'elle fait, ils la tirent à bord. On mange la plie frite en entrée , ou bien cuite sur le gril, et marinée avec de l'huile , du vinaigre , du sel , du poivre , du persil et de la ciboule; ou bien on la fait cuire au court- bouillon et on la sert avec une sauce blanche aux câpres. Il est bon de dire qu'il faut que ce poisson soit écaillé, vidé et lavé à plusieurs eaux, parce qu'il conserve , plus que beau- coup d'autres , un goût de marée qui n'est pas agréable. Dans le nord , où on prend beaucoup plus de plies que la consommationnerexige,on les fait sécher ou on les sale,pour les envoyer au loin. Ce genre d'apprêt dqit être recom- mandé , quoiqu'il fasse perdre à la chair de ce poisson une grande partie de ses bonnes qualités, parce que tout moyen d'augmenter la masse de la subsistance des peuples doit être encouragé par les amis des hommes. Les gens riches ne mangeront que des plies fraîches et prises sur des côtes sablonneuses; mais le pauvre sera bien heureux d'avoir des (i) Il remonte dans certaines rivières ; et, en France , on le pèche dans l'Allier jusqu'au Pont-du-Cliâleau , c'est-à-dire, à plus de i5o lieues de la mer. ( P'ojez Delarbre , Essai sur VHist. Nat. de V Afi'^ pergne ), . P L O 43 plies sèches ou salées pour relever le goAt du morceau de paiu dont il est obligé de se contenter. Il existe, parmi les pécheurs, un préjugé qui attribue aux Chevrettes la propagation des plies et des soles. Deslandes a fait , sur cela , des expériences directes , qui ont beaucoup embarrassé les naturalistes , parce qu'elles sembloient ap- puyer l'opinion des pécheurs, que la raison repoussoit. Fougeroux de Condaroy a , le premier , prouvé dans les Mémoires de l' Académie ^ année 1772, que ces prétendues jeunes plies éloient des insectes, et A. Èrongniart , qui en a rapporté , a fourni les moyens de reconnoître que c'étoit un crustacé parasite dont Latreille a fait un genre sous le nom de Bopyre. (b.) PLINE, Plinia. Arbre à feuilles pinnées , sans impaire; à folioles ovales, aiguës, opposées , sessiles , très-entières; à fleurs sessiles, éparses sur le vieux bois, lequel forme un genre dans l'icosandrie monogynie et dans la famille des ro- sacées. Ce genre a pour caractères : un petit calice divisé en quatre ou cinq parties; une corolle de quatre ou cinq pétales; un très-grand nombre d'étamines ; un ovaire supérieur, arrondi, surmonté d'un long style à stigmate simple ; un drupe sillonné, globuleux et très-gros , renfermant une seule semence globu- leuse et glabre. Le pline croît dans les îles de l'Amérique, où l'on mange son fruit, qui est rouge et répand une agréable odeur, (r.) PLINPLEIN. V. PiMPLiN. (D.) PLINTHINITES. Forsler ( O/jomar^. ) donne ce nom au CUIVRE OXYDULÉ FERRiFÈRE, Zi'eg^e/efi des Allemands, (lk.) PLIOOKLOL Arbre du royaume de Siam, dont l'écorce sert à faire du papier très-grossier. On ignore à quel genre il se rapporte. (R.) PLISTOR. Nom du Lamier blaisc , en Smoland. (lts.) PLISZKA. Nom polonais des Hoche-queues, /ocflyiri/è/es et hergeronneiies. (v.) PLOAIRA. Toy. Ploière. (desm.) PLOAS , Pîoas ^ Lalr., Fab. ; Conophorus ^ Meig. ; Bom- hylius ^ Oliv, Genre d'insectes, de l'ordre des diptères, famille des tanystomes , tribu des bombyliers , que j'ai éta- bli aux dépens du genre bombille. Il en diffère par les carac- tères suivans : trompe à peine plus longue que la tête , un peu renflée au bout ; antennes un peu plus longues que la icte , dont le premier article très-gros ; le second , grêle et cylindrique ; et le troisième ou dernier , cyiindrico-coni- que , aminci vers le sommet , qui est tronqué. Ce^ diplèrcs paroissent avoir les habitudes des bombilles , 44 P T. O ei sont propres aux parties méritlionales de l'Europe. Je n'en connois que trois espèces. La suivante se trouve, mais rare- ment , aux environs de Paris. Elle est plus commune dans les départemens méridionaux de la France , et en Espagne. Ploas HlRTlCORîSE. Ploas hirtirurnls ^ Latr. , Gêner, crusl. cl insect.^ tom. i, tab. i5 , fig. 7 ; Ploas virescens^ Fab. ; Conophorus maunis , Meig. , Dlpl.^ 26.part., tab. 4-, %• i3. Son corps est long d'environ trois lignes, noir, mais recouvert de petits poils d'un gris jaunâtre ouverdâtre, p^rmi lesquels il y en a d'autres qui sont noirs ; les antennes sont béris- sces de poils de celte couleur; les ailes sont obscures près de leur naissance. (L.) PLOCAME, Plocama. Genre de plantes établi par Aiton, dans la penl^ndrie monogynie et dans la famille des rubia- cces. Il a pour caractères : un calice à cinq dents ; une co- rolle campanulée, à cinq découpures; cinq étamines ; un ovaire inférieur, surmonté d'un seul style ; une baie à trois loges , chacune à une seule semence. Ce genre ne contient qu'une espèce , qui vient des îles Canaries, et qu'on cultive en Angleterre, (b.) PLOCAMiE , Plucamia. Genre de plantes établi par Stackhouse , Néréide Brlianni'que ^ aux dépens des Varech de Linntt^us. Il diffère du Plocamion de Lamouroux. Se» caractères sont : fronde cartilagineuse, comprimée ; rameaux tortueux , trois fois alternes; cils dentés à leur extrémité. Ce genre renferme deux espèces, la Plocamie écaulatk et la Plocamie a feuilles étroites. Il est figuré pi. 17 du grand ouvrage du même auteur, sur les Varecs. (b.) PLOCAMION, Plocumiiim. Genre de plantes établi par Lamouroux (Annales du Muséum), aux dépens des Varecs d et trois d'étain , est gris de plontb , fusible dans l'eau bouillante et même à go degrés. On 1 emploie pour clicher les médailles. L'alliage quadruple formé parle précédent, avec un peu de mercure, est beaucoup plus fusible et peut être employé pour faire des injections analomiques. Le plojiib se trouve naturellement allié au platine avec le cuivre, le fer, le rhodium et. le palladium. Le plomb se combine aussi avec les autres corps combus- tibles. La combinaison la plus connue est celle du plomb et du soufre ( le sulfure de plomb ou plomb sulfuré ) , qui est très-commune dans la nature. Quoique le phosphate de plomb soit très-commun dans les mines de plomb, on ne connoît point de phosphure de plomb naturel. Le phosphure de plomb artificiel est con)posé de plomb, 88, et phosphore, 12. Il est d'un blanc argentin , bleuâtre et brillant, s'aplatit sous le marteau , s'écaille , cède à l'action du couteau, est moins fusible que le plomb, et se ternit promptement à l'air; il donne, à une température élevée, de l'acide phosphorique et du plomb phosphaté. La combinaison du soufre et du plomb, qu'il faut faire remarquer, est celle dans laquelle il y a i5 de soufre et 100 de plomb ; c'est le plomb sulfuré des minéralogistes, que nous décrirons à son article, et le proto-sulfure de plomb des chi- mistes. On l'obtient artificiellement en chauffant trois parties de plomb et deux de soufre dans un creuset ; on remarque qu'à l'instant-où la combinaison a lieu , il y a dégagement de lumière et de calorique. Le proto-sulfure de plomb est solide , brillant, beaucoup moins fusible que le plomb , absorbe l'oxygène à une douce iP L O 45 fhaleur et se convertit en sulfate de plomb, et en gaz acùle sulfureux. A une haute température il y a une partie de plomh revivifiée. La lente action de Tair sur la galène oa plomb sulfuré, la convertit également en plomb sulfate,; net c est même à celte cause que Proust attribue Torigipe, d^ plomb sulfaté terreu.x , de l'Andalousie , qui par consé^^ent est du plomb sulfaté épigène. Voy. Plomb sulfaté. Le plomb soumis à Taction de l'air sec, demeure intact; il en est de mêuie avec le gaz oxygène sec; mais exposé à l'oxy- gène humide, il se ternit et se couvre d'une couche très- mince d'oxyde noir; il s'oxyde également par le contact de l'air humide, et même passe à l'état de caibonate si Ton reT nouvelle l'air. ^ v,\\ù\\u\\ 'iA Le plomb absorbe l'oxygène avec rapidité „, à, uhe^hauJie température , et donne des oxydes jaunes et rouges. On dis- lingue les quatre oxydes de plomb que voici : i." Le plomh oxydé au miniiunjji; c'^^t.çelj^ijqtji, couvre lô plomb exposé à l'air, à la îemp.éralm:e'.ordinairé , ou à une température un peu plus élevée. ,,■ 2.° he protoxyde de plomb ou massicot, qui est jaune , fusible a une chaleur élevée un peu au-dessus du rouge brun, et qui cristallise en lames par refroidissement; on le nomme alors Uthargc. On distingue la litharge d or\ qui est en lame jaune » et la Uthargc d'argent^ qui est l'o.^yde en lames blanchâtres. Le massicot est jaune -serin , terreux ou pulvérulent. Le protoxyde de plomb se vitrifie à une haute chaleur, et atta- que les creusets de terre ; il contient environ 7,0 d'oxygène; à l'aide d'une légère chaleur, il en absorbe davantage, et donne naissance au deutoxyde de plomb ; à froid, il absorbe l'acide carbonique de l'air. Selon Hutton-Labillardière , le deutoxyde de plomb cristallise en dodécaèdres réguliers. 3.0 Le Deutoxyde de plomb ou minium et oxyde rouge de plomh , est rouge jaunâtre, et contient environ 10,0 d'oxygène. Le deutoxyde se transforme, au-dessus de la chaleur rouge- brun, en proto.xyde , qui ne larde pas à entier en fusion. La litharge et le minium sont d'un emploi fréquent dans les arts ; on les obtient en grand , en traitant dans des four- neaux à réverbère les minerais de plomb sulfuré, qui pro- duisent, par la même opération , l'argent cl quelquefois l'or contenu dans les minerais ; mais , pour avoir des litharges bien pures , on calcine le plomb purifié dans des fourneau.^ construits exprès , ou dans des creusets. Dans le premier , cas, comme le but principal est d'obtenir lesmétauxfins, on place des soufflets qui enlèvent continuellement d'au-des- sus du bain métallique, la litharge qui se forme; dans le se- cond, un ouvrier a soin de la rejeter de temps en temps autoir ÏXYU. 4 5o P L O flubaln mélalliquc , afin de découvrir et de remuer le plomb fondu et de hâter sa calclnalion. Lorsque tout le plomb est oxy- dé, on le calcine encore quelque temps , puis on le relire et on le refroidit en jetant de l'eau dessus. Cet oxyde est jaune et se nomme massicol\ il contient des parties de plomb non oxydé qu'on eulève en broyant à Teau, et en lavant le massicot dans ait grands tonneaux. Le massicot entièrement débar- rassé du plomb pur est remis dans le fourneau à réverbère, où il demeure pendant deux jours exposé à une chaleur moin- dre que celle du rouge brun ; on relire ensuite l'oxyde qui est alors à Tétai de minium ou de deuloxyde ; on le crible, on le met après dans des barils , et on le livre au commerce. Le miniumsç\\ dans la fabrication du cristal , pour les ver- nis sur les poleii's et en peinture; mêlé avec le verre en petite quantité, jusqu'à un sixième, il le rend plus beau, irioins fragile , plus facile a tailler , et lui donne la propriété de réfracter et de disperser \es rayons lumineux , de manière à produire les couleurs vives et éblouissantes des pierres pré- cieuses : le flinl-giass doit f^^ propriété achromatique au plomb, de même que le cristal des lustres lui doit ses bril- ians effets de lumière, La litharge et le massicot ont les mêmes usages; on s'en sert pour faire le blanc de plomb , ou sous-carbonate de plomb. C'est en traitant la litharge parle vinaigre, qu'on obtient : i.° l'acélale de plomb, ou sel de Saiitrne^{\\n est un excellent cosmétique, et qu'on emploie dans les manufactures de toilespeintes ; et 2.° Vexirait de Saturne on dissolution con- centrée du sous-acétate de plomb, dont on fait usage en médecine. La litharge chauffée avec des matières grasses, compose l'emplâtre diapalmc , longucnt de la mère , etc. M. Berzelius est parvenu à combiner la plupart des substan- ces végétales, avec l'oxyde de plomb, quoique cet oxyde soit réduit aisément en métal par le moyen des matières combus- tibles animales et végétales. En grande quantité , il colore le verre en jaune. L'une des propriétés les plus utiles de cet oxyde , est celle qu'il possède de décomposer le muriate de soude et d'en séparer la soude qui en forme la base , en se combinant avec son acide. Cette découverte intéressante est due à M. Yauquelin. Les oxydes de plomb ont la propriété d'adoucir les li- queurs ; mais comme tous les remèdes composés avec le plomb, et pris à l'intérieur, ils deviennent funestes. Aussi existe-t-il des défenses rigoureuses contre les marchands de vin qui se permettent de falsifier leurs vins âpres ou aigris, ' en mettant delà litharge pour les adoucir. En versant quel- ques gouttes d'hydrogène sulfuré dans le vin , le plomb se P L 0 5i précipite à l'instant sous forme de poudre noire : en em- ployant de l'acide sulfnrique on a un précipité blanc ou sul- fate de plomb. Les Chinois emploient Toxyde de plomb , dans la composition qu'ils nomment pâle de riz {V. ce mot.) avec laquelle ils font des vases, des tasses, etc., imitant le jade. 4-° Le tritoxyde de plomb est de couleur puce ; il enflamme le soufre par la simple trituration, et laisse dégager du gaz acide sulfuré ; exposé à une chaleur obscure , il passe à l'état de deutoxyde , et à l'aide d'une chaleur rouge cerise , à l'é- tat de protoxyde. On l'obtient en traitant le deutoxyde par l'acide nitrique ; il contient environ i3,o oxygène ; il n'a au- cun usage. Le plomb donne avec les acides un grand nombre de sels, la plupart sucrés, dont quelques-uns méritent d'être rappelés à cause de leur utilité, et dont plusieurs ne s'obtiennent que par l'art. L'acide acétique et l'oxyde de plomb se combinent à chaud. Ils produisent plusieurs acétates; les plus remarquables sont : V acétate neutre et le sous- acétate. Uacéiate neutre cristallise en petites aiguilles blanches, bril- lantes , qui sont des prismes tétraèdres à sommet dièdre, et dont la saveurestd'abord sucrée, puis astringente. On le nom- me sel de Saturne., sucre de Saturne, sucre de plomb : l eau bouil- lante en dissout plusieurs fois son poids : l'acide sulfurique et l'acide nitrique versés dans cette dissolution, y produisent à l'instant un léger précipité de sulfate ou de carbonate de plomb. Partie égale d'acétate neutre de plomb et de litharge pure et bien calcinée, mêlée avec vingt à vingt-une parties d'eau qu'on fait bouillir quelques momens , puis qu'on filtre et que Ton concentre, donne le sous-acétate de plomb. Les usages de l'acétate neutre de plomb consistent : I." ï)ans son emploi en médecine , à l'extérieur, comme cal- mant et résolutif; à l'intérieur , comme anti-aphrodisiaque. 2.° Dans la préparation de l'acétate d'alumine, dont on se sert dans les manufactures de toiles peintes, comme mordant. 3." Dans la fabrication du blanc de plomb (sous- carbonate de plomb ). Le sous-acétate de plomb ou extrait de Saturne., cristallise en lames minces, allongées, opaques et blanches. Sa saveur est moins sucrée que celle de l'acétate neutre ; il est beaucoup moins soluble dans l'eau; sa dissolution est troublée et dé- composée: i." par l'acide carbonique; il s'en précipite sur- le-champ une grande quantité de sous carbonate de plomb : 2." par toutes les dissolutions de sels neutres , de gomme , de tannin et de la plupart des matières animales. On prépare aussi l'extrait de Saturne en sursaturant le vi- Sa P L O naigre d'oxyde de plomb , cl en faisant évaporer la dissolu- lion jusqu'à un certain degré : cet extrait, étendu d'eau, devient blanc; alors on le nomme eau deGoulard, eau blanche , eaa végélo-m inérale. C'est principalement avec le sous-acétate de plomb qu'on fabrique le blanc de plomb ou céruse , blanc de Krems , etc. , qui n'est que du sous-carhonale de plomb. L'acétate de plomb, décomposé par le zinc, donne nais- sance à l'une des cristallisations métaliicjues les plus curieuses. On la produit en suspendant une lame de zinc dans une dis- solution d'acétate de plomb ; le zinc se couvre petit à petit ^e lamelles de plomb brillantes , qui linissenl par former une brillante végétation , qu'on nomme arbre de Saturne. La combinaison de l'acide carbonique et de l'oxyde de plomb , c'est-à-dire le carbonate de plomb , se trouve dans pres- que toutes les mines de plomb sous forme de cristaux bril- lans ; mais celui qu'on emploie dans les arts est un sous^ carbonate artificiel, terreux , blanc ou grisâtre , indissoluble dans l'eau : on le nomme céruse ou blanc de Hollande, ou blanc de plomb ; son usage le plus universel est de servir dans la peinture sur bols , pour former les premières coucbes sur lesquelles on doit peindre, ou pour obtenir, par son mé- lange avec les autres couleurs, toutes les nuances possibles. Il facilite singulièrement la dessiccation de l'huile dont on se Sert dans cette circonstance ; mais il noircit. On est dans l'habitude de le mêler avec de la craie ; les peintres préten- dent qu'alors il s'élond plus aisément et couvre mieux. La céruse est très-employée en pharmacie, et entre dans la plu- part des emplâtres et des onguens, et de beaucoup de remèdes qu'on n'emploie qu'à l'extérieur. La consommation de la cé- ruse est immense , et il est assez remarquable que la France , qui possède tant de mines de plomb , soit si long-temps tri- butaire de la Hollande pour cet article de commerce , qu'elle peut fabriquer avec plus d'économie chez elle. Il faut espérer que l'établissement formé à Cllchy , par MM. Roard et Brechoz , pour la fabrication de la céruse , contribuera à faire cesser chez nous l'importation de cette marchandise. Il y a plusieurs procédés pour fabriquer la céruse , qui ont tous pour base la propriété que possède l'acide carbonique, de décomposer le sous-acétate de plomb. Le procédé le plus simple est celui employé parMM.Roard et Brechoz , à Cllchy , près Paris. Il consiste à faire pas-» ser un courant d'acide carbonique à travers une dissolution de sous-acétate de plomb; Il se précipite un sous-carbonate de plomb , qu'on enlève et qu'on fait dessécher doucement ; puis on le livre au commerce , où il porte maintenant le nom P L C) 53 <îc hlanc de Clichy. C'esl une céruse Irès-pure et d'un beau bî;inc. Le deux?ème procédé , et le plus ancien , est celui prati- qué en Hollande , et à Krems en Autriche , qui consiste à exposer des lames de plomb à la vapeur du vinaigre mêlé de {>az acide carbonique. Pour ce» effet, on prend des pots, au fond desquels on met du vinaigre jusqu'à la hauteur de quel- ques pouces ; en dessus , on place sur des supports des lames de plomb en spirale ou planes, et à une légère distance entre elles ; puis on ferme les pots. En Hollande , on enterre ces pots dans du fumier ou du tan ; au bout de six semaines , on les retire , et le plomb se trouve presque tout converti en céruse et en acétate de plomb : on enlève celui-ci par le la- vage, et la céruse se dépose. La céruse de Hollande est gri- sâtre, ce qui paroît dû au gaz hydrogène sulfuré , qui se dé- gage du fumier. A Krems, on élève artificiellement la tempé- rature jusqu'au degré nécessaire pour la réussite de l'opéra- tion ; aussi la céruse qu'on obtient est-elle d'un beau blanc. On doit à M. Marcel de Serres une bonne description des procédés employés à Krems , pour la fabrication du sous- carbonate de plomb. L'acétate , qui reste par suite de ces opérations, bouilli avec de la litharge , passe de nouveau à l'état de sous-acétate, et on le traite de nouveau. lu acide cliromique et ï oxyde de plumh existent réunis dans la nature. Le chromate de plomb natif est cristallisé et de la cou- leur rouge-oiange la plus éclatante. Le chromate artificiel est dun beau jaune, et sert dans la peinture sur toile , sur porce- laine et sur bois. On l'obtient en décomposant le chromate de potasse par l'acétate de plomb. Le muriate de plomb est un sel sucré , astringent , soluble dans vingt-cinq à trente fols son poids d'eau froide , qui cris- loUise, selon Sage , en piismes hexaèdres brillans , striés , qui , d'après Demeste , offrent des facettes additionnelles situées de biais. 11 se fond aisément au feu , et se convertit, par le refroidissement , en une masse d'un gris perlé : c'est h' plomb corné ; il sévapore à une haute chaleur. Le muriate de. plomb des minéralogistes est très-différent; il est insoluble, contient 6,0 d'acide carbonique, et cristallise différemment ; h'acide muriatique se retrouve dans presque tous les miné- raux de plomb phosphaté, ainsi (\\itV acide arsenique. Le nitrate de plomb est blanc, opaque, sucré, âpre , inaltérable à l'air ; il cristallise en octaèdre régulier , et ses modifications , selon Romé-de-l'lsle , sont sensiblement divisibles dans le sens de son axe et sur toutes ses arê- tes (Bournon ). Il décrépite au feu, et se dissout dans huit fols son poids d'eau froide, ou moins si l'eau est bouillante ', la dissolulio:! étendue d'eau est sucrée : elle C5ldécon>4>9sée 54 P T. O par l'acide suifurlque ou les sulfates ; il se forme un pre'ci- pité blanc, que Thydrogène sulfuré rend noir tout à coup , et qui , chauffé avec de l'eau et .du nilrate acide fle potasse , produit de nouveau du nitrate de plomb. Le précipité donne, par la calcination , un oxyde jaune de plomb. L'action de l'acide sulfurique sur la dissolution nitrique de plomb est un des caractères essentiels de ce métal. Le phosphate de plomb existe dans presque toutes les mines de plomb, mais il n'est jamais pur; c'est un sel insoluble. Il en est de même du molyhdaie de plomb et du sulfate de plomb , qui ne sont point d'usage dans les arts. Par cet exposé , on peut juger que si le plomb ne jouit pas de la valeur attachée aux métaux fins , il est cepen- dant aussi précieux que l'or et l'argent; ses avantages consis- tent dans ses nombreux usages , soit à l'état métallique et d'alliage , soit à l'état d'oxyde , soit à l'état de sel. Dans l'art médical , le plomb n'est pas dangereux h l'état métallique , mais seulement a l'état d'oxyde. Le plomb, qui se détache del'élamage, ne peut jamais produire d'effets funestes ; car il n'est plus dissous par le vinaigre lorsqu'il est allié à l'étain ; mais les oxydes de plomb , la céruse, pris à certaine dose , oc- casionenl intérieurement des effets funestes; la vapeur seule qu'ils exhalent, respirée habituellement, donne des maladies graves, telles que la colique des peintres, et même la para- lysie. Le meilleur remède pour guérir de ces maladies, est l'usage des eaux thermales sulfureuses. Le plomb pur sert à faire les couvertures des maisons , les canaux et les tuyaux , les bassins des chaudières , des balles et la grenaille pour tirer, et une multitude d'autres objets. La consommation de ce métal s'élève, année commune, au moins à 4-80,972 quin- taux environ. Du moins , c'est le produit moyen annuel de toutes lesminesde plomb connues, exploitées dans les diverses parties de l'Europe , ainsi qu'on en peut juger par ce petit tableau extrait de M, Héron de Ville fosse. quintaux. 1. Angleterre 25o,ooo. 2. France 60,000. 3. Westphalie 69,771. 4. Autriche, Bohème, (iallicie, Hon- grie , Transylvanie , Stirie , Carinthie , Carniole, Salzbourg, Moravie. . . 45,809. 5. Espagne Sa, 000. 6. Prusse, après le traité de Tilsit. . . 12,992. 7. Saxe , en 1808 10,000. 8. Russie 10,000. 9. Bavière oo,4oo. 480,972. r L 0 5s Celle quanlilé est certainement bien inferienre a celle con- sommée par les nations qui liabitent le globe , puisqu'on n'y comprend pas la quantité de plomb que ies mines de l'Asie orientale et méridionale et TAmérique versent dans le com- merce. Toute cette masse énorme de plomb est extraite du plomb sulfuré , qui , de tons les minerais de plomb , est le plus abondant et celui que les autres minerais de plomb ac- compagnent , et dont la description va être le sujet de la suite de cet article. Le plomb esl , après le fer et le zinc , le métal le plus abondant ; ses espèces de minerai sont assez nombreuses, et la plupart remarquables par leur couleur trancbée et leur belle cristallisation ; les unes ont l'aspect métallique ; les au- tres un éclat vitreux et gras. On les décompose assez aisé ment au chalumeaj, sur le cbarbon , avec un fondant , çt l'on obtient du plomb pur. Les minéralogistes admettent les espèces suivantes , que nous présenterons dans l'ordre mi- néralogique , bien que nous ne les décrirons ensuite que dans l'ordre alphabétique , en rejetant à la fin les synonymes né- cessaires pour faciliter les raccords des dénominations di- verses employées pour désigner les espèces : 1. Plomb natif. 2. Plomb sulfuré, ou galène. 3. Plomb oxydé. 4- Plomb arsénié. 5. Plomb cbromé. 6. Plomb chromaté , ou plomb rouge. y. Rtomb cbromaté ferrifère. o. Plomb arseniaté. f). Plomb carbonate, on plomh liane. 10. Plomb phosphaté, on plomb vert. 11. Plomb muriaté , on plomb corné. 12. Plomb sulfaté, ou vitriol de plomb. i3. Plomb moiybdaté , on plomb jaune. 4- Plonib schéelalé ou tungstaté. Comme tous ces minerais accompagnent la galène ou plomb sulfuré , leur gisement est le même et se trouvera naturel- lement exposé à cet article. PLOMB ARSENL\TÉ (BleiniereVyftnss., Léonh., Hauy; renif orme- arseniaté of Lead. Aik. , Jam.; Plomb arsénié ., Brong, en partie'). Celte espèce , qui a été réunie par divers auteurs, tantôt avec le plomb arsenic, tantôt avec le plomb phos- phaté arsenifère , en doit être distinguée. C'est un minerai •amorphe concrétionné, rénifonne ou en forme de tubérosités à l'intérieur. Il est rouge brun ou brun rougeâtre ; ilal'écla^ résineux; il est recouvert à l'exlérieur d'une poussière ochra- 56 P L O cée, jaunâtre; sacassure est tantôt en lames curvilignes, tantôt conchoïdale. Sa pesanteur spécifique est He 3,g33, selon Karslen. 11 est insoluble dans l'eau. Exposé sur le charbon , à la liamme produite parle chalumeau, il dégage des vapeurs ar- senicales , et se réduit plus ou moins complètement ; il colore !e verre de borax en jaune-citron. Selon Bindheim , il est composé de : Bindheim (Nertschinsky). Plomb oxydé. 35 Acide arsenique aS Eau lo Fer oxydé i4. Argent i,i5 Silice 7 • Alumine 2 Perte 5,85 100,00. Le plomb arseniaté n'a encore été trouvé que dans une rtiinc de plomb , près de Nertscbinsky, en Sibérie. y\ illiam Grégor décrit, sous le nom de plomb arsenioté , un minerai de plomb de la mine de Huel-Vinty-Unity , paroisse de Gnnusap , comté de Cornouailles , qui se présente avec les formes cristallines du plomb phosphaté , avec une cou- leur grisâtre ou jaunâtre , ou annelé de ces deux couleurs , tantôt opaque , tantôt limpide : il a pour pour gangue , le quarz. Selon W. (irégor , il est composé de : Plomb oxydé 69,76 Acide arsenique 26,40 Acide muriatique i,58 Perte . 2,26 100,00. Le chimiste Rose annonce également l'existence d'un plomb arseniaté a Johann - Georgenstadt , en Saxe , et , dans l'analyse qu'il en donne , il n'indique pas un atome d'acide phosphorique. Ce même chimiste a également re- connu , dans la mine do Johann-Georgensladt , du plomb phospha'é arsenifère , et il paroîl que c'est celui-ci que Ion nous a apporté sous le nom de p!omh arseniaté , et que M, Laugier a analysé. On peut voir toutes ces analyses réunies dans la table synoptique de M. Allan. Tous ces minerais cristallisent en prismes hexaèdres annulaires ou pyramides ; il en est de même du minerai analysé par W. Grégor, qui se rapproi h" beaucoup du plomb phosphaté ar- senifère qu'on trouve à Rlieinbi eilbach , dans le grand -du- ché de Berg. Au reste ^ on doit faire ici l'observation que P L O S7 Ton coniîoît encore Irès-pcu \e^ nombreux minerais qu'on place dans le plomb arsenic , le plomb arseniaté et le plomb phosphaté arsenifère. PLOMli ARSÉNIÉ, Haûy, Brong. ; hleibluthe; Haus. arseniaie oj Lead^n." 2 et 3 , James, Aik. ), Le plomb arsénié présente les mêm.es caractères chimiques que le plomb arseniaté , excepté que l'arsenic y paroît élrc à Télat d'oxyde et uni seulement à l'oxyde de plomb sans autre substance. A l'extérieur, il se rcconnoît à sa manière d'être en cristaux aciculaires , ou en filamens , ou en croûte , ou pulvérulent, et d'un jaune pâle ou verdâlre et soyeux. Jeté sur le charbon , il répand une forte odeur d'ail. Plomb arsénié acicidaire, Haiiy; en prismes hexaèdres acicu- laires , jaunes et brillans ; trouvé dans la même mine que la variété suivante. Plomh arsénié filamenteux^ {idem., Hauy, Flockencrs , Karst. ; Flokige bleiljlulhe., Hausm.) ;en filamens soyeux, d'un jaune ci- tron ou de paille, fascicules et semblables à de l'amiante, dans les cavités et les fissures d'un minerai de plomb sulfuré ac- compagné de.quarz , de chaux fluatée, de baryte sulfatée , de plomb carbonate noir terreux, lia été découvert, il y a plus de quinze ans , dans une mine à une lieue de Saint-Prix , sous Beuvray , Saône- et-Loire. il avoil été regardé comme du massicot natif, par les académiciens de Dijon, Plomb arseniaté terreux , Lucas ; {erdige bleibluthe ^ Haily) ; en poussière jaune, farineuse sur la même mine. Selon M. Iléricart de Thury, cette variété se trouve encore à la montagne de THerpie , dans l'Oisans en Dauphiné , en veine, dans un minerai de plomb sulfuré argentifère , ass<;- cié avec du plonsb carbonate et du cuivre gris argenlifère, du cuivre carbonate vert et bleu , de l'argile et du quarz. Les minerais de plomb dits arséniés compactes, eoncré- lionnés et mamelonnés, sont rapportés au plomb phosphaté arsenifère. L'on croit que le minerai de plomb qui se trouve en petites masses concrélionnées de couleur jaune ,.à Cham- pallement, à une lieue de Nevers, est également du plomb arsénié. Dans la paroisse de Saint-Franchy-en-Archères , aussi en Nivernois, on trouve, selon Sage, à la superficie de la terre, du plomb sulfuré en cubes solitaires, recouvert d'une espèce de céruse ou de massicot natif; ce massicot est pro- bablement de même nature que le minerai de Champalleniciit. il paroîlroit que le plomb arsénié est plus répandu qu'on ne le croit. ]Vl. Haiiy cite un échantillon rerais à M. Vauque- lin , sans indication de localité, et qui , par son aspect vi- treux et gras, sembloit avoir de l'analogie avec le plomb arse- niaté , décrit par Proust. Malgré celle analogie, M. Vauque- 58 P L O lin n'y a reconnu qu'une combinaison de plomb oxydé e« d'arsenic oxydé, c'est-à-dire, de plomb arsénié. Patrin croit qu'il peut provenir des niines de Gazimour , près de Nerlchinsk, en Daourie ou Sibérie orientale , et , à ce su- jet , il cite un minerai d'un aspect vitreux el gras ou résinoïde ^ de couleur jaune dans une gangue ferrugineuse , qu'il a rap- porté des mêmes mines et qu'il rapproche du minerai analy - se par M. Vauquelin ; maisceltesubstance,dont parle Patrin, ne me paroît pas la même que celle citée par M. Haiiy, qui peut bien venir de l'Andalousie, si l'on en juge par des minerais de Linarès, conservés dans le cabinet de M. de Drée , sous le nom de plomb arsenical^ et qui n'ont aucune ressemblance avecle minerai dont parle Patrin, maintenant conservé dans la même collection , et qui , à l'essai , ne donne pas d'in- dice de l'existence de l'arsenic. Quelques minéralogistes pensent que l'on doit réunir le plomb arsénié au plomb arsenialé; sous le nom àc plomb ar- sénié, d'autres adoptent cellt' réunion. PLO;\lii CAHliOrSATE (idem, Hauy; minera plumbi alba, spatliosa, Waller.; Plomb minéralisé par l'aricle aérien ou mépLi(/(/ue, Bers^m; Oityde de plomb conibiné a^^ec V acide carbo- nique ; phtmh spathi(fiie, de Born; Mine de plomb blanche, I\. D. fi'^eissbleierz ,\Vtrn. ; Karst., bleiweiss, Haus.; îVhite Lead-Ore James). Le plomb carbonate se reconnoîl aisément à la pro- priété qu'il a d'être soluble avec effervescence lorsqu'on le met dans de l'acide nitrique étendu d'eau, 11 offre un second caractère essentiel ; c'est celui fourni par la couleur noire qu'il prend lorsqu'on l'expose à la vapeur d'un sulfure alkalin. On peut distinguer dans cette espèce cinq groupes prin- cipaux : i.° Le plomb carbonate cristallin; 2." Le plomb carbonate terreux ; 3.0 Le plomb carbonate noir ; 4-" Le plomb carbonate bleu ou cuprifère ; S.*^ Le plomb carbonate rhomboïdal. § L Plomb carbonate crislaWn. Le plomb carbonate est presque toujours cristallisé ,. translucide ou transparent ou brillant d'un blanc de neige ou de lait , ou gris ou jaunâtre ; mais sa couleur habi- luelîe est le blanc; c'est ce qui lui fait donner comnmné- ment le nom de plomb blanc ; sa couleur est quelque- fois altérée parle fer, le cuivre carbonate vert ou bleu qui le souillent. Il y en a aussi de massif; ses cristaux sont pris- matiques , petits ou moyens , ou bien ont au plus huit à dix lignes de longueur ; mais ils se déterminent aisément. V r. 0 59 Le plomb carbonate a un éclat nacré ou adamanlin qui , dans beaucoup de variétés, se ternil à l'air et devient noi- râtre ; sa cassure est vitreuse , parliellenient conchoïde ou ondulée avec Taspect gras ; elle otfre quelquefois des parties feuilletées dans la direction des faces du noyau primitif. Lorsque la transparence est parf.ule , le plomb carbonate jouit de la double réfraction à un haut degré. Il est tendre et fragile. Sa pesanteur spécifique varie ; Klaproth indique 6,4.80 ; Chenevix , 7,235; Hauy , 6,071 et 6,558; Karsten , 6,255; et Ulhuan, 6,000. Exposé à l'action du chalumeau, il décrépite, se change en oxyde jaune brillant, puis en oxyde rouge, et se réduit bien- tôt en un globule métallique. •OIMd •nv^ ' •' •' 0 ^ : : tt 1 ■aoyjtS : '.-ii 8 : : 9ututn]y 0,50.. 1,00. . 2,66.. . . . . 'xnvtfj c c I? I I 4 ; '.'.'. •apRœo 0 : -" s : "^ : : •uoq.ivy 9piofr (C 6... 5... 5... 5... 5.. 5 4... ypRxo q,ui0fj ac 0 «o ; lo 0 0 Uî « t^~.ïr ci-^ f^ acT fî" ^ Wanlockhead ( Klaproth )! lldekanskoi (Bindheim).. . Jdim. Idem. Idein. (John.).... Ncrischinskoi Idem. Id 1^ ' forme précédente, dont les bases ont disparu par Taccrois- sement des facettes annulaires, ce qui a converti le cristal en un prisme hexaèdre , terminé par une pyramide à six facelles triangulaires isocèles. 4.. Plomb carbonate bipyramidal (Haiiy ,1. c. , fig. 5o ) , a la forme précédente dont les pans du prisme n'existent plus, Les deux formes précédentes rappellent deux formes du quarz. 5. Plomb carbonate sexoctonal (Haiiy ,1. c. , fig. 5i ), C'est le trihexaèdre terminé par quatre faces, deux rhomboïdales, chacune inclinée sur l'arête du prisme qui lui correspond de i2od. , et deux hexagonales , inclinées chacune sur le pan ad- jacent du prisme de logd. 2g. Ç>. Plomb carbonate sexvigesimal (Haîiy, 1. c. , fig. 53). C'est un parallélipipède allongé, biselé sur lesquatre arêtes perpen- diculaires et sur les quatre longues arêtes longitudinales, mais n'offrant qu'une seule facette sur chacune des petites arêtes perpendiculaires aux quatre précédentes , ce qui donne en tout vingt-six facettes : savoir, six pour le parallélipipède, et vingt pour les facettes qui remplacent ses arêtes. 7. Plomb carbonate hémiirope (Haiiy, 1. c ) , en pyramide quadrangulaire surbaissée qui auroit été évidée en forme de sillon à l'endroit de sa base. On peut concevoir la formation de cette hémitropie , en supposant que la moitié du cristal de la forme octaèdre ait tourné sur l'autre et sur un plan paral- lèle à l'une des faces primitives qui , dans le noyau primi- tif, se rencontrent au sommet sous l'angle de logd. 3o'. 8. Plomb carbonate triple (Haiiy, 1. c. ). Assortiment de trois prismes hexaèdres comprimés des formes 2 et 4-, assem- blés par les arêtes les plus aiguës. 9. Plomb carbonate géniculé , Nob. Assemblage de deux oa trois cristaux annulaires , réunis l'un à Tautre par les faces analogues qui remplacentlesbordsdesbases. J'ai observécette réunion dans les beaux cristaux de plomb carbonate qu'on nous apporte de Nertschinsk. Je ne sache pas qu'elle ait été encore indiquée. Les autres formes de plomb carbonate sont plus compli- quées ; ainsi, nous n'en parlerons pas. Je passe aux formes dites indéterminables. 62 P î O 10. Plomli carhonatèhnr.Ulaîrc^ Haiiy. 11 est en longs prismes cannelés, striés , blanc-jaunâlre, et d'un blanc soyeux , diver- sement entrelacés , et enlacés les uns dans les autres, et for- mant quelquefois des groupes de la plus grande beauté. La _ mine de Zcllerfeld , au Hartz , a fourni des groupes de cette variété, qui avoient autrefois la plus grande valeur, surtout lorsque le blanc nacré et soyeux de ce minerai n'éloit pas snii par du cuivre carbonate vert pulvérulent. Les mines du Derbyshire en fournissent également, ainsi que celles d'Espagne. 11. Plomb carhonatè. fisiulaire ; en prismes cylindroïdes , strié, creux dans le niilieu , et semblable à de petits tuyaux; se trouve à Zellerfeld, au Hartz , épars en petits cristaux, sur du cuivre carbonate vert. 12. Plomb carbonate aclciilaire ; en prismes fins, déliés , ca- pillaires , entre-croisés et d'un beau blanc soyeux. 11 tapisse les cavités de ses gangues. C)n en trouve au Hartz et en Hon- grie, des cristallisations très-belles et très-délicates. i3. Plomb fuscinihiire radié; en q^r os. rognonscompactes, for- més de prismes blanchâtres , ravonnans du centre à la cir- conférence ; se trouve à Poullaoën. i4.- Plomb lami'nai/e ; en lames ou cristaux minces , d'un blanc nacré. Une jolie variété de cette sorte se trouve à iVieyberg, département de la Roé'r. Les cristaux sont im- plantés de champ , ou couchés et pressés sur une gangue sa- blonneuse. Il y a des masses de plomb carbonate lamel- laire, pesant jusqu'à une livre et plus , à Ildekanskoi, près Terentruy en Sibérie. i5. Plomb carbonate amorphe ; en petite masse vitreuse , translucide, elquelquefois transparente ou limpide. Quelque- fois il forme de petites couches ou de petites veines, oa même des concrétions. Les minéralogistes français ont long- temps rapporté à cette variété , le bleiglass des Allemands , qui maintenant est reconnu poyir appartenir au plomb sul- faté. Les mines de Nertschinsk, celles de Leadhlllsen Ecosse, celles de Bohème , et celles de Saint-Félix , au Chili, pré- sentent cette variété, surtout les premières, i5. Plomb carbonate carié.. C'est du plomb carbonate qui est criblé de cavités irrégulières provenant de la décompo- sition du plomb sulfuré avec lequel il se trouvoit mêlé. On en trouve de pareil à Nertschinsk et à Bérésof en Si- bérie. Celui-ci est quelquefois d'un beau jaune soufre , et il accompagne le plomb chromaté. Je ne m'étendrai pavS davantage sur les manières d'être P I' 0 63 t5u plomb carbonate. Ce minéral accompagne toujours le plomb sulfuré , et i! est par conséquent associé avec toutes les substances qu'on y rencontre , et affecte les mêmes gise- mens. Les mines de Gazlmour , en Sibérie ; celles de Saxe ; celles de Przibram et en Bohème ; celles de Leadhills en Ecosse ; celles de Durham , du Cumberland , duShrop- shire et du Derbyshire , en Angleterre; celles de Zellerfeld au Hartz ; de Geroldseck près Lohr en Souabe ; de La- croix, dans les Vosges ; d'Huelgoët el de Poullaoën, en Bre- tagne ; de Sainl-Sauvcur, en Languedoc ; d'Oyarsun,en Es- pagne ; de Schemniiz, en Hongrie, ont fourni les cristaux les plus beaux , les plus nets , et les groupemens les plus riches et les plus voliunineux de plomb carbonate. On pourroit ajouter ici fort aisément lindicalion d'un grand nombre d'au- tres localités ; mais ce seroil superflu. Le plomb carbonate , quoiqu'il ne soit pas rare , se ren- contre peu abondamment dans les mines. Quelquefois, néan- moins, on en a trouvé des masses qui pèsent de 2 à lo kilogrammes. On observe que les variétés de forme bacillaire, lamellaire, et autres, ne sont jamais ternies et noircies à leur surface , et qu'elles conservent long-temps leur éclat soyeux. On remarque alors qu'elles ont ordinairement pour gangue d'autres substances que le plomb sulfuré. Il y a vingt ans, on payoit encore très-cher un beau morceau de plomb llanr. § IL Plomb caîhonaté terreux. Mine de plomb terreuse ., blanche, cénise native, R, D.; Flomb terreux , Brochant ; — Iflomb uxydé , terreux , Brongn. ; en partie — Blelcrde, Wern. , Karst. ; —Eurthy lead^Ore . or Leud-Eurih , James. Le plomb carbonate terreux est compacte ou friable , avec l'aspect terreux, luisant ou résinoïde ; il n'a pas le tissu cris- tallin, ce qui est à remarquer , parce que souvent il contient des parcelles de plomb carbonate cristallisé , qui peuvent faire illusion. Du reste , comme lui, on le réduit aisément au chalumeau. Il fait effervescence avec les acides, et devient noir lorsqu'on l'expose à l'action d'un sulfure alkalin. 11 est d'un gris jaunâtre ou û un jaune de pailie , ou d'un jaune de crème. 11 y en a de blanchâtre , de gris sale , de bleuâtre , et même de rouge-brun. On en distingue deux' va- riétés. i.o Le Plomb carbonate terreux endurci ( Verhartete Bleierde., VV. Bleierde, Lconh. ; Erdir.hes bleiweiss. , Hauss, ; le Plomb terreux endurci , Brochant. ) On le trouve en masses dissemi- 64 P T^ O nées, ou en mamelons, ou en concrétions compactes ou ca- riées. Sa cassure est finement grenue , luisante ou lustrée > et passe à la cassure terreuse. Les éclats sont opaques ou à peine translucides sur les bords. Sa pesanteur spécifique est de 5,579, selon vJohn. Ce chimiste a trouvé dans une variété qui se trouve à Tarnowiz en Silésie: Plomb oxydé. . .* 6G,oo Acide carbonique 12,00 Eau. 2,25 Silice 10, 5o Alumine 4-^75 Fer et manganèse oxydé 2,25 Perte 2,25 ~~ 100,00. Il accompagne le plomb sulfuré , à Wanlockhead et Leadhills, en Ecosse ; à Grassfield-mine, près Nenlîiead, dans le comté de Durham et dans le Derbyshire; à An- dreasberg et Zellerfeld , auHartz; à Johann-Georgen- sladtet Freyberg en Saxe ; à Tarnowilz en Silésie ; à Myes et Bleystadt en Bohème ; près Salzbourg ; à Saska, dans le ïîannat ; à Nertschinsck en Sibérie ; à Chentzen , en Polo- gne. Il est fréquemment souillé par le fer hydraté ou le cuivre carbonate. 2. Plomb carbonate terreux friable ( Zerreibliche bleierâe ^ W., Karst; Friable Eailiy Lead-Orc^ James.; le plomb terreux friable^ Brochant ). Celte variété diffère de la précédente ^ en ce qu'elle est friable ou terreuse ou pulvérulente ; elle présente la même couleur , et en outre , le jaune citrin ou soufré. Elle se rencontre à la surface des auires minerais de plomb, à Wanlockead et Leadhills , en Ecosse ; à Zellerfeld, au Hartz ; à Tschopauët à Freyberg (dans la mine Isac), en Saxe; à Nertschinsk , en Daourie , et à Bérézof, dans les monts Ourals , en Sibérie ; en Pologne; dans les mines de Lacroix dans les Vosges ; dans la mine abandonnée de la presqu'île de Ruiz , prés de Vannes , en Bretagne , etc. , etc. Le plomb carbonate terreux est un minerai mélangé qui conlient quelquefois, et surtout , la variété friable grise ou blanche, de l'oxyde de plomb ; alors , il fait à peine ou point du tout effervescence : c'est ce qui a engage plusieurs minéra- logistes h le réunir au plomb oxydé. ( V. cet arlicle. ) Je dois faire remarquer aussi qu'on a rapporté jusqu'ici, et à tort, le plomb sulfaté compacte terreux, au plomb carbonate terreux endurci. Le plomb sulfaté terreux n'est qu'un produit de la décomposition du plomb sulfuré. P L O c:; § m. Plomb carbonate noir. {Idem , Haiiy, Tabl. comp. , p. 82; — Sclnvarz bleierz, Wern.; — Bunkler-hleispalh , Karst. ; — la mine de plcmh «oiV, Brochant ; — Black-lead-or ^ Kiiw. , James.; — Blei- schwarz , Hausm. J'ai tléjà fait remarquer , en exposant les caraclères du plomb carbonate cristallin , que ses cristaux se noircissent quelquefois à l'air; je reviens ici sur ce sujet. Les cristaux qui sont ainsi noircis, prennent un aspect lustré, ou semblent avoir été frottés avec un peu de charbon. 11 y a des cristaux ^ui sont comme enfumés , mais cet effet de l'air est rare. Le plomb carbonate noir offre les mêmes cristallisations que le plomb carbonate cristallin. Ses cristaux sont couverts d'une poussière noire, ou bien ilssont corrodés ou comme rongés, au point de tomber quelquefois en poussière. Ils conservnt plus ou moins les caractères du plomb carbonate cristallin, selon qu'ils sont plus ou moins altérés. J'ai observé aussi que ces cristaux et les masses de plomb carbonate noir, sont Ires- ^ouvent implantés sur le plomb sulfuré, ou empâtés dans ce minerai. J'ai eu occasion de voir des fragmens de plomb blanc de Bérésof et de ÎS ertschinsk , en Sibérie , qui étoienl moitié à l'état pur et corrodé, et moitié à l'état de plomb carbonate noir. Celui-ci couvre quelquefois les minerais sur lesquels il est implanté, d'une poussière tachante. De ces observations, il me semble qu'on peut croire que le plcmb noir est une altération du plomb carbonate crisiallin , à laquelle la pré- sence du plomb sulfuré contribue. Lamprdius ayant fait deux fois l'analyse de ce minerai , l'a trouvé composé de Plomb oxydé 79 .... . 78,5 Acide carbonique ..... 18 «18,1 Carbone 2 i,5 Perte . i 1,9 loo. ..... 00,0 Ces analyses démontrent la présence du carbone. De quelle manière s'opère la décomposition du plomb carbona- te , pour le rendre ainsi noir? c'est ce qu'on ignore. Jameson fait remarquer que le plomb noir se trouve généralement dans la partie supérieure des filons, associé au plomb blanc et à la galène. U se réduit facilement au chalumeau, et répand xxvn. 5 66 P L 0 quelquefois l'odeur sulfureuse. Sa couleur a élé comparée à celle que produit le sulfure alkalin sur le plomb carbonate cristallisé. Celle décomposilion ne seroit-elle pas causce par un bydrosulfure provenant de l'acllon de vapeurs aqueu- ses sur la galène t Romé-de-l'Isle attribuoit ce noircisse- ment au foie de soufre, c'est-à-dire à ÏIiydrogèriK sulfuré. Le plomb noir se trouve à Leadhills , en Ecosse : dans le comté de Durham ; à Mies et Prizbram , en Bohème ; à Freyberg et Tschopau , en Saxe; à Schwarzleogang , près Salzbourg ; à Geroldseck en Souabe ; à Schlagenberg , à Nertschinsk et Uérésof , en Sibérie ; à PouUaouen , etc. § IV. Plomb carbonate cuprifère. ( Plumbum cœruleum , Briinich , — Plomb bleu ). Le célèbre naturaliste Jacquin est le premier qui ait si- gnalé ce plomb carbonate coloré en beau bleu de saphir ou de lapis-lazuli , et quelquefois en vert émeraude , par le cui- vre carbonate , sans que ce mélange allère la transparence des variétés qui jouissent de cetle propriété. Les minéralo,- gistes n'ont pas encore donné beaucoup d'attention au plomb carbonate cuprifère , qu'il ne faut pas confondre avec le plomb carbonate incruslé ou saupoudré de cuivre carbonate vert ou bleu. 1. Plomb carbonafé cuprifère cristallisé ^ Nob. ; en crislaux transparens et du plus beau bleu, de Leadhills , on Ecosse. 2. Plomb carbonate cuprifère radié ^ Nob. ; en prismes déliés , d'un verl bleuâtre, brillans, fascicules, lise trouve à Leadhills en Ecosse, où il accompagne le plomb carbonalé rhomboïdal. 3. Plomb carbonate cuprifère concrétionné , Nob. ; en croules minces , mamelonnées , et gris terne à la surface , et d'ua bleu de distUène à l'intérieur. 11 se trouve dans les cavilés des gangues de plomb phosphaté et carbonate , à Badenweiller. 4.. Plomb carbonate cuprij ère amorphe; en petites masses la- minaires , éclatantes, d'une belle couleur bleue. On l'a trou- vé à Llnarès , en Andalousie. 5. P'om^ carbonate cuprifère opaque. Il est en petites masses vitreuses opaques. On l'indique aVV inster, dans le Derbyshire, et â Windischleiten, prè»Schemnilz, en Hongrie. Le plomb carbonate bleu de ce dernier lieu , est le plotnb couleur de saphir , de Briinich, qui dit l'avoir reçu de Jacquin. r L 0 67 § V. Plomb carbonuté rlwmboîdal , Bournon , Catalogue , pag. 343. Cette variélé, selon M. de Bournon, diffère du pioiAbcar- Loualé proprement dit, par ses formes cristallines, qui déri- vent d'un rliomboïde aigu, de 60 et 120 degrés. Elle est aussi un peu plus dure ; elle se dissout plus promptement dans l'acide nitrique , avec unceffervescence plus forte ; elle fond plus aisément au chalumeau , en donnant d'abord un oxyde terne et compacte. Ede est d'un brun jaunâtre et d'un gris- blanchâtre , teinté de vert. Les cristaux sont très-petits et as- sez variés dans leurs formes : M. de Bournon cite les sui- vantes : 1. F lomb carbonate rhomboïdal basé ^IS oh. C'est ie rhom- boïde primitif, dont les deux angles solides aigus sent rem- placés chacun par une facette perpendiculaire. ( Foy. Bourn i. c, pi. i85à 188.) 2. Plomb carbonate rhomboîdal hexaditétraèdre , ^ oh. Celte variété rappelle la chaux carbonatée persistante par Tensem- ble de ses faces. C'est un prisme hexaèdre terminé par des pyramides trièdres , tronquées, c'est-à-dire, la forme pré- cédente augmentée de six faces parallèles à l'axe. (^V. Bourn. , 1. c.,fig. 189 a 191.) 3. Plomb carbonate rhombodalprismatlque], en prismes hexaè- dres convexes. C'est la forme précédénle, sans les faces pri- mitives qui ont disparu par suite du grand développement qu'ont pris les faces secondaires. Le plomb carbonate rhomboïdal n'a encore été observé que par M. de Bournon, qui ne le cite qu'à Léadhills , en Ecosse, et accompagné de fort beaux cristaux de plomb car- bonate, de plomb phosphaté d'un beau jaune orange. M. de Bournon cite encore une forme cristallisée particu- lière de plomb carbonate , qu'il ne sait si l'on doit rappor- ter au plomb carbonate rhomboïdal., plutôt qu'au plomb carbo- nate proprement dit. Cette forme est un prissne tétraèdre rec- tangulaire , terminé par une pyramide tétraèdre aiguë ,• à f<L Vjiuquelin que le plomb chromé éloil , dans l'origine , du chromaté de plomb qui , à la longUi' , s'est laissé enlever, par une cause quel- conque , une portion de son oxygène , qui Ta fait passer à l'état d'oxyde, et qui a changé sa couleur rouge en vert. 2." Plomb chromé concré/ionné (plomb chromaié? Hausm.); en petites concrétionscrislailineset veloutées, d'unjaunefoncé ou d'un brun livide, sur le quarz et dans les cavités de la gan- gue de plomb chromaté. Sa structure est tantôt radiée et brillante , tantôt compacte et terne ; sa surface extérieure est quelquefois hérissée de pointes cristallines infiniment petites; sa poussière est jaune-verdâtre. 3.° Plomb chromé réstndide ( sous-rhromate de plomb et de cûi- ore; Yauquelimte , lîerzél. , inéd. ) ; en veinules d'up brun de poix et très-luisantes, ayant une raclure d'un beau jaune. 11 contient du cuivre. 4..° Plomb chromé pubérulent , en petits flocons d'un beau jaune serin ; c'est un ntélange de plomb chromé avec une grande quantité de plomb phosphaté. Le plomb phosphaté cristallisé accompagne communément le plomb chromaté et le plomb chromé , et quelquefois il a présenté lui-même »n peu de chrome, sans doute accidentel- lement, puisque ses formes ne sont nullement altérées. On trouve encore sur celle même gangue des cristacx noirs pris- matiques , qu'on regarde comme du plomb phosphaté-chro- mifère décomposé, ctqu'onna, mais à tort, appelé /^?om6 chromé. PLOMB MOLYBDATÉ. HaUy , etc. Oxyde de plomb spo-thi'^ue jaune, de Born. ; il/me de plomb jaune , R. D. Bro- chant; plumb jaune , plomb molybdaté, Delamélh; Yellowmolyb- dmaled lead-ore , Yello!h LPadspar, Kîrvv.; Gelh-blcierz, 'SVern. , 72 P L O Espèce de plomb très-remarquabte par la beauté de ses crislallisations brillantes et sa couleur jaune miellée. Cette couliiur est quelquefois très-pâle , d'autres fois très-foncée, ou orangée , ou brunâtre ; mais le plus souvent d'un beau jaune. Ses cristaux sont petits et ordinairement peu prononrés, grou- pés et entrelacés entre eux, ou formant des tapis serrés. Elle a un éclat résineux brillant, surtout dans la cassure; celle-ci est inégale, à peine feuilletée et un peu conchoïde : les fraginens sont anguleux, aigus. Le plomb molybdaté est translucide ; sa pesanteur spécifique est de 5,og2, selon Hatcbett; etde5,48G, selon M. Haiiy : il ne fait pas effervescence et est insolu- ble à froiil dans Tacide nitrique étendu d'eau ; au chelumeau il décrépite et puis fond en une masse d'un gris foncé, dans laquelle on voit quelques petits globules de plomb dispersés : avec le borax il forme un globule brun jaunâtre : quand il est en petite proportion, et chauffé par la Uamme centrale , il donne quelquefois un verre d'un bleu verdâtre ou d'un bleu foncé. Klaprolh en a fait le premier l'analyse ; on en doit une seconde à Macquart, et une troisième à Hatcbett. Ces chi- mistes indiquent dans le plomb molybdaté de Bleyberg , en Garinthie , les principes suivans : Klaproth. Hatchett. Macquart. Plomb oxydé. . . . 64,42 ..... 58,4o . . . 63, 5o. Acide molybdique. 34,25 38,oo .... 28. Fer oxydé o 2,08 .... 00. Silice. o . . . . . 0,28 ... . 04. Chaux carbonalée . . . o o . . . . 4^50. Perte i,33 1,24 . . . . o. 100,00 100,00 100. Les formes cristallines du plomb jaune sont assez nom-' Lreuses ; les cristaux sont ordinairement très-petits ou la- melliformes ; ils ont rarement au plus (jintre à cinq lignes de largeur, M. Eiaiiy leur donne pour noyau primitif l'oc- taèdre à triangles isocèles égaux et seutbl ibles , dans le- quel les joints sont difficiles à saisir, et chaque face delà pyramide supérieure inclinée sur celle qui lui est adja- cente de la pyramide inférieure , de 7G d. 4^' » ^^ 4'^' donne io3 d. 20' pour l'incidence des deux faces opposées dans la même pyramide , prise au sommet : cet octaèdre est donc obtus , très-déprimé et à base rectangulaire. M. de Bournon se croit fondé à admettre, ^ouf forme primitive, un prisme tétraèdre rectangulaire , à base carrée et divisib! et suivant les deux dia^jonales des bases. Yoici l'indication de P L O fs quelques - unes des formes secondaires les plus remar- quables : 1. Plomh molybdaté bisunitcùre ( Haiiy , Trait. , vol. 3 , pag. 5oo , fig.-65). C'est un parallélipipède rectangle Irès- court , ou lamelliforme , quelquefois semblable à un cube. 2. Plomb molybdaté sex-octomde ( Haiiy, /. c. , fig. 66 ). La variété précédente émarginée^upérleurement. 3. Plomb molybdaté t riunùaire (^Hauy , L c, fig. 67). Prisme à buit pans très-court. 4. Plomb molybflaté épuinté ( Haiiy , /. c, fîg. 68 ). L'oc- taèdre primitif, dont les angles solides sont remplacés cha- cun par un plan carré ou un plan rhomboïdal. 5. Plomb molybdaté irifonne {Haiiy , l. c, fig. 68). La forme précédente, dont les arêtes longitudinales des pyramides sont remplacées chacune par un plan en triangle isocèle dont la pointe est dirigée en haut. 6. Plomb molybdaté aigu., Nob. En octaèdre dont les plans se rencontrent entre eux , au sommet, sous un angle de 55d. environ , et à la base sous un angle de i25 d. ; cet octaèdre est quelquefois épointé au sommet; on en doit la découverte à M. de Bournon. 7. Plomb molybdaté pyramidal, Nob. En octaèdre très- allongé, dont les faces forment au sommet un angle de 20 d. environ, et à la base un angle de 160 d. Cette forme est tan- tôt cunéiforme , tantôt cpoiatée et combinée avec la précé- dente ; elle a été déterminée également par M. de Bournon. Nous l'avons observée très-fréquemment. Il est à remar- quer que ie plomb molybdaté qui se prisente sous ces formes, offre souvent une couleur jaune orangée , qui l'a fait regar- der comme un minerai par;iculler ; quelquefois il est bru- nâtre ou grisâtre. M. VVoilaston soupçonne que l'acide mo- lybdénique y est dosé d!iYére;nm<''it. 11 est rarement en- tremêlé avec celui qui présente toutes les formes précé- dentes. 8. Plomb molybdaté lamelliforme. Eti belles lamelles ou la- mes jaunes, qui ont depuis une ligne jusqu à un pouce d'é- tendue , et quelquefois davantage. Ces lames sont quelque- fois groupées en crête de coq , ou couchées tumulluaireinent les unes sur les autres , ou tapissant la surface de leur gangue. Les plus belles cristallisations e! les masses les plus con- sidérables ( pesant 8 à 10 iiv. et plus) de plomb molybdaté, ont été découvertes «et se tirt-nl encore de la mine de plomb de Bleyberg , en Carinlhie ; la ganga» est le calcaire 74 P L O compacte. De Born paroît elre le premier qui ait parlé du plomb jaune de Carinlhie : il fut cité par Komé-de-l'IsIe ( Crist. 3, p. 387 ); ce dernier le rapportoit, ainsi que le plomb moîybdalé d'Annabergen Autriche , également men- tionné par de Born , au plomb carbonate. Plusieurs chimis- tes se sont occupés ensuite de ce minéral , dans lequel Heyer avoit cru reconnoître la présence de Tacidc tungsllqûe; mais c'est à Klaprotll que nous devons la connoissance de sa vraie nature. Le calcaire qui sert de gangue au plomb molybdaté à Bleyberg , est traversé par des veines de spath calcaire, de plomb sulfuré, de plomb carbonate et de plomb phosphaté, de zinc oxydé, de cuivre carbonate vert ou malachite, de chaux fluatée et de lithomarge. A Mankeriz près Brix- Itgg , en Tyro! , 11 est associé au fer hydraté et au cuivre oxydulé : on le rencontre aussi dans la mine Saint-Antoine , à Koresbanya en Transylvanie; il a pour gangue une argile rougeâtre , et est accompagné de plomb carbonate et de ma- lachite ; il existe à Léadhills , en Ecosse ; à Freudenstein , près de Freyberg , en Saxe; près de Norihamplon , aux l'Llats Unis. A Zimapan, au Mexique, il a pour gangue la , chaux carbonatée compacte, comme en Carinthie, où il est Leaucoup plus abondant que partout ailleurs. PLOMB MURIATÉ, Brong; Fhmb murio - carhonalé , Thomp. , ^onvïï. \ plomb-corné , Broch. ; hornhlei ^ Karst. , l»eiiss., W^ern. ; cornnous Icad-ore , ur mimai e of-lead , James. Le plomb muriaté pur n'a pas encore été trouvé dans la nature ; celui que les minéralogistes désignent par ce nom diffère essentiellement du plomb muriaté artificiel , par sa composition et par sa cristallisation, ainsi qu'on va le voir. Le plomb muriaté natif est cristallisé, ou rarement en pe- tites concrétions; il est d'un jaune paille, et quelquefois d'un j Mine pâle tirant sur le brun; il est éclatant à rinlérieur ; SDii lustre se rapproche de celui du diamant : sa cassure est larnelleuse dans un sens , raboteuse et partiellement con- clioïde dans le sens opposé : il est plus ou moins transparent; sa dureté est un peu inférieure à celle du plomb carbonate ; on le brise aisément. Sa pesanteur spécifique est de 6,06, s -Ion Chenevix. Ses principes sont les suivans d'après Kla- pioih, confirmé par Chenevix : Plomb oxydé 85,5. Acide murialique 8,5. Acide carbonique et eau 6. Cette analyse a conduit MM. Thomp«on et de Bournon à désigner ce minerai par le nom de plomb murio-carbonaié. P L O 75 Le plomb mtsriaté exposé au chalumeau sur tlu charbon , fond en un glMjile d'une couleur d'orange , qui paroît réli- culé à la surface, el qui blanchit lorsqu'il se solidifie; niais en le fondant de nouveau , il devient blanc En augmentant la chaleur, l'acide muriatique se dégage , et ilresiede pelils globules de plomb. Les cristaux de plomb muriaté ont pour forme primitive un prisme tétraèdre rectangulaire, à base carrée, dont la bailleur est à la largeur comme 6 à 10. Comme rien n'est plus rare que cette substîince , on lui avoil attribué le cube pour forme primitive, d'après Klaproth ; c'est à M. de Bour- non qui a été à même d'étudier la belle et unique suite de plomb muriaté cristallisé qui cxisloit dans la collection de M. Greville , maintenant au Bristish-Museum, qu'on doit la connoissance des nombreuses variétés cristallines de cette î^ubstance et de sa véritable forme primitive. Il résulte de ses observations , que le plomb muriaté offre seize formes différentes , ^provenant de quatre modifications ou lois de décroissemcnl différentes : j'indiquerai les formes suivan- tes en leur donnant un nom. pour les désigner plus commo- dément. M. de Bournon fait observer que ces cristaux sont remarquables par leur perfection. 1. Plomb muriaté primitif {Eomn.^ Catal., pi. ii, fig. 2o3). La forme primitive. 2. Plomb miirinté épointé (Wonvn. ^ t. c, fig. 204.). La forme primitive, dont les angles solides sont remplacés par des facettes, inclinées sur leur base respective de 121 d. 82', et sur l'arêle du prisme adjacent, 148 d. 8'. Ces nou- velles facettes sont produites par un décroissement de deux rangées de molécules en hauteur et d'une rangée en lar- geur. 3. Plomb muriaté périociaklre {TjQxkq. l-^c.^ ûg. 207, 208). Le prisme a huit pans, chacun incliné de i35 d. sur les deux pans latéraux. 4. Plomb muriaté encadré ( liouru. /. , c, Cg. 211 , 212 ). Bord des faces terminales ou des bases, remplacé par un plan qui fait , avec les bases , un angle de i5o d. 22' , et avec les pans du prisme, un angle de 119 d. 3b'. Les facettes sont pro- duites par le reculement ou soustraction d'une rangée de molécules le long des bords des faces lerminales. 5. Plomb muriaté péridioctaèdre ( Bourn. , /. c. , pi. 12 , fig. ?i8). Prisme à seize pans. C'est la forme périoclaèdre dont chaque arête longitudinale da prisme est remplacée par une face inclinée de 161 d. 34" sur les pans primitifs ; celle face est une suiie d'un décroissement latéral sur les pans primitifs , de trois rangées longitudinales de molécules. 76 P L O 7. Plomb murialê pyramide CBourn.., L ^ c. ^ tab. 11 , fig. 2 )' Prisme à quatre pans , terminé par une pyramide aiguë à quatre faces triangulaires. Cette forme est remarquable en ce qu'elle est produite seulement par les plans secondaires qui s'observent dans le plomb niuiialé épointé et périodaèdie , n."* 2 et 3. 8. Plomb murialé tronqué {^ Boum. , h, c. , fig. 2o5 ). La for- me précédente avec la pyramide tronquée au sommet. 9. Plomb murialé dioctaèdre ( Bourp. , /. , c. , fig. 210). C'est la forme périoctaèdre n.° 3 , avec la pyramide de la forme pyramidale due aux faces secoudaires de la fornie épointée, n.» 2. 10. Plomb murialé trloctaedre ( Bourn. , /. , c. , fig. 209 ). La forme précédente à sommet tronqué. Cette forme est remar- quable en ce qu'elle offre, considérée sous trois aspects , un prisme périoctaèdre \ propriété qu'elle partage avec la for- me suivante,, mais avec des inclinaisons différentes en deux sens. 11. Plomb murialé octodécaëdre ( Bourn. /. , r;. ,2i3, ai/,.)- La forme encadrée, avec le prisme à huit pans de la forme périoctaèdre. 13, Plomb murialé composé (Bourn, , l. , c, fig. 217 ). Pris- me à seize pans, avec une pyramide aiguë à quatre faces trian- gulaires. Cette forme est une combinaison des faces des cris- taux priiuilifs époinlée et périoctaèdre, et due par consé- quent à la combinaison de trois lois. L'apophyllite de Féroë, des Anglais , placée avec la mesotype par M. Haiiy, offre une forme analogue. On peut voir dans le catalogue de la coUeclion de M. de Bournoa, les figures de plusieurs autres, formes cristallines. On a long-temps ignoré l'existence du plomb murialé aaturel, et même on l'a révoquée en doute ; il fut découvert uae seule fois dans la mine de Cromford-Level , près Mat- lock , dans le Derbyshire , il y a une q;.iin7.aine d'années ; mais les eaux submergèrent bientôt les travaux, et depuis, Ton r>'a pu se procurer aucun échantillon de cette mine ,. en sorte que rien n'est plus rare dans les collections de mi- néralogie. Je crois que si le plomb murialé est si rare, c'est qu'on ne .s'est pas donné la peine de le rechercher, M. Léonhard , toutefois, dit qu'il se rencontre à Hausbaden, près Badvvei- 1er; M. Méad, au rapport de Bruce, l'annonce près de Norlhamplon , aux Elais-Unis. 11 est probable qu'on le re- irouvoroit dans les< mines de plomb, riches en plomb phos- phaté verf, qu!^ comme nous le dirons, contienncnl presque: P L O .. toujours de l'acide murlallque , et quelquefois jusqu'à sept pour cent. PLOMB N7\TIF , Plumbum «fl//VM77î,Waller., Cariheus., "VVolk. , Linn,, de Born. — Plomb natif ^ Gens. R. de L. Haiiy , etc. L'on a cilé , et Ton cite encore beaucoup de localités où le plomb se trouveroit à l'état métallique , soit en grains ou petites masses encroûtées d'oxydes jaunes et rouges , de plomb et de carbonate de plomb terreux , soit; dans des morceaux de galène ; mais dans tous les lieux où il a été examiné, on a reconnu que c'étoit un produit de l'art ou de l'action des feux des volcans, sur des minerais de plomb ou sur du plomb pur. Ainsi , Lehmann a reconnu que le prétendu plomb natif, indiqué par Wolkmann ( Siles, Subt. ) dans une butte de sable, au voisinage de Schoncnwalde et de Massel, en Silé- sie , étoit un produit de l'art. De Born ( Lithoph. ) dit avoir reçu de Hutter , directeur de la mine de Bleysîadt, en Bohème, du plomb natif, trouvé à Allbeschertengluck , près de Bleystadt , et qu'il avoil lui-, même séparé de la galène jdans la(juelle il étoit contenu, de Born ajoute que c'est sur la foi de Hutter qu'on peuÈ croire à l'exi.s u nce de et; plomb natif. Borné -de - lîsic possédoil dans sa collection un mor- ceau de plonib sulfuré ou galène, vivement coloré, de Geroldseck , eii Sonabe , qui contenoit des grains de plomb natif, et Aq?' oxyles jaune et rouge , de plomb et du carbo- nate de plomb terreux : ce morceau paroît , dit-il , avoir subi l'action du feu. M. de Bournon décrit un morceau de galène qui ren- ferme une très-grande quantité de plomb natif, accompagné d'oxydes de plomb jaune et rouge. Il fait remarquer l'ori- gine de ce morceau , dont le hasard l'a rendu possesseur , et qu'il considère comme ayant un caractère propre à écarter tout soupçon d'une origine artificielle , et à lever le doute qui pourroit rester encore sur l'existence naturelle du plomb métallique ( Catal. de sa Coll.). 11 est probable , cependant , que ce morceau , qui ressemble beaucoup à ceux décrits par Rome - de- l'isle et par de Born, provient de l'un des lieux qu'ils indiquent, et qu'il est aussi un produit artificiel. Wallerius cite le plomb natif de Massel ; il en in- dique en Pologne; un morceau existoit dans le Muséum de Richter; dans la collection de Spener , il y avoit du plomb natif, provenant de Schnéeberg en Saxe. Lnfin , Wallerius parle d'un plomb natif trouvé à Villach. Le plomb natif est wientiQnné par Linnseus , dansscH 7B V 1. O ^lusKiim Tessinlmnim ; mais cei immortel naturaliste révoque lui-même en doule l aulhenlicilé du morceau qu'il décrit. Kundmann, Albinus , Buckmann , Hunckel, J, (i. Hoff- mann , Bertrand , ont décrit et cité la plupart des plombs n:Uifs dont il vient d'être question, et presque tous révo- quent on doule leur origine naturelle. Ce ne sont pas là les seuls (".■••nples du prétendu plomb natif, qu'on puisse rap- porter : il en existe plusieurs autres qui doivent trouver leur place ici. Le plus célèbre est celui de la prétendue existence du plomb natif, en grand dépôt, dans divers lieux du Yivarais (Ardècbe). Gensannc, l'auteur de l'Histoire naturelle du Languedoc, annonça cette existence, avec les caractères qui peuvent la revêtir de toute l'authenticité possible. Cepen- dant, les minéralogistes en doutèrent, sans oser la réfuter. Ce n'est que quelques années après que le fils de Gensanne, sollicité par l'administration des mines de France , examina de nouveau les localités indiquées par son père, et qu'il prouva que ces prétendus grands dépôts de plomb natif ne sont rien moins que tels , mais qu'ils sont très-bornés et des restes d'anciennes exploitations de plomb sulfuré ar- gentifère , qui , autrefois , abondoit dans celte contrée , et y étoit l'objet d'une exploitation très-lucrative. Ce plomb natif est accompagné , comme ceux déjà cités , de litharge, de minium et de plomb carbonate terreux. M. Rampasse, ancien officier d'artillerie , crut avoir dé- couvert le plomb natif en Corse ; mais, après des perquisi- tions plus exactes, il a reconnu que ce plomb étoit arti- ficiel. Je crois que l'on doit encore regarder comme artificiel , le morceau de plomb n;uif décrit dans la traduction des ta- bleaux de chimie de Tromsdorf , par M. Leschevin , dont il n'indique pas la localité, et qu'il regarde comme du plomb natif. « Ce plomb y est en globules, dont quelques-uns sont gros comme des pois, et s'enchâssent les uns dans les autres; ces globules ont des facettes ; mais les angles en sont telle- ment obtus , qu'il n'est pas possible de les déterminer exac- tement. Le métal est encore disséminé en grains très-fins , dans une gangue tenant , avec des pyrites , du !er spalhiquC. Ces globules sont poreux sur quelques facéties, et pleins sur d'autres : ces pores leur donnent un aspect scoriacé , dont la gangue n'est pas même exemple , et qui pourroit faire })enser que ce morceau est un produit volcanique , si cette gangue n'étoit pas enchâssée dans deux: petites saiha-ndes de quarz, farcies de pyrites ,• qui donnent au morceau l'air d'un P L O _ 7? pellt filon. » Ce morceau ne proviendroit-il pas de Châiei- Audren , en Bretagne i* M. Ralke, Danois, a découvert à Madère, dans une lave brune et friable , de petites niasses de plomb contour- nées , encroûtées de plomb oxydé rouge ou minium , et d'une poussière blanche qui paroît être du plomb oxydé blanc , ou protoxyde de plomb. 11 est encore plus que pro- bable , que ce plomb ne se trouve qu'accidentellement dans la lave , et qu'il n'est que le résultai de la revivificatioii de quelques minerais de plomb , opérée par la chaleur de ia lave, lors de son incandescence ; chaleur que nous savons être assez forte pour opérer la fusion du plomb , comme on l'a observé au Vésuve, en 1794 ■> lorsque ce volcan voniit ce courant fameux qui alla détruire le village della Torre del-Greco , et dont Breislack a donné une excellenle rela- tion. Le plomb enveloppé par la lave , fondit , et coulant goutte à goutte, s'est en partie endurci , converti en litharge vifreuse , ou en minium, ou même en sulfure de plouib cristallisé dans les cavités en cubes épointés. Ce plomb , sans les circonstances connues de son origine , auroit pu élie pris pour du plomb natif; il est probable que le ploaib de Madère est dans le même cas. Je crois donc po'uvoir conclure qu'il n'existe réellement pas de plomb natif PLv>MB OXYDE. C'est la combinaison du plomb avec l'oxygène. Le plomb oxydé se réduit sur le charbon par l'action du chalumeau ; il communique au verre la cou- leur jaune; convertit l'acide murialique en acide muiia- fique oxygéné ; et ne fait pas effervescence avec les acides. Il se trouve à l'état terreux, ou granulaire, ou compacte; ses couleurs sont le blanc- grisâtre , le jaunâtre , le roiic^e vif ou le rouge-brun ; il ne forme aucune mine à lui seul ,, mais accompagne les autres minerais de plomb , surtout le plomb sulfuré , avec lequel il est le plus souvent inti- mement mélangé ; en sorte que, dans bien des cas, il est très-difficile à reconnoître ; aussi , Bomé-de-1'lsle fait-il observer que le plomb oxydé, ou la mine de plomb terreuse , connue il le nomme , est moins une espèce par.ticulière et distincte, qu'un mélange des autres minerais de plomb. Il est vrai que, sous le nom de plomb terreux , il place non- seulement l'oxyde de plomb , mais encore le phosphate , le sulfate et le carbonate de plomb terreux. C'est surtout avec le carbonate de plomb , qu'on confond le plus souveiit l'oxyde blanc de plomb ; ces deux minerais sont presque tou- jours réunis. La facilité avec laquelle le plomb oxydé ab- sorbe l'acide carbonique de l'air, le convertit en carbonate: 8o V h O et c'est une des raisons de l'associalîon constante de ces deux minerais. Nous distinguerons quatre variétés de plomb oxydé. i." Plomb oxydé hlanr (^cénise nalw.., mine Je plomh terreuse Ihinche^ K. D, BUlerde^ Wern., en par le; plonih oxydé terreux , Brong. ) 11 est blanc grisâtre , dur ou friable , ou pul- vérulent, quebjucfois concrélionné ou incrustant, et n'est point cristallisé. 11 se trouve dans les mêmes mines que le plomb carbotsaté terreux, et est presque tosijours mélangé avec lui. Voyjz cet article. Il accompagne presque toujours le prétendu plomb natif. 2.° Plomb ox.ydé jaune. Il y en a , de pulvérulent et de terreux, jaun<* ver<]âtre , mais qui paroît un mélange de plomb phosj)bnté , à Leadhilis , en Ecosse; à La!(gildale, dans le Ocrbvs'iire -, à Tarnowitz, en Silésie ; et à Johann- Georgenstadt , en Saxe. On le nomme massicot natif. Il ne faut pr.s le coi fondre a%t;c le Plomb arseniaté. t«a litliarge fossile que Patrin cite dans les mines de la Daourie , et qui accompagne souvent les prétendus plombs natifs, est selon lui un plomb oxydé dur, écailleux, plus ou moins jaune. 3.° Plomb oxydé rous;e ( minium natif , Rome - de - Tlsle , de Laméth. ; plomb oxydé rouge , Haîiy, Lucas ; Roth Bleioxyd, Hausm. : Native minium , S.nithson , Aik , James ; partie du plomh oxydé ^ terreux., Brongn. ) Wallerius et Romé-de l'Isle paraissent avoir fait connoîlre , les premiers , le minium natif; du moins, ce dernier minéralogiste cite le minium de Langenheck. Le minium natif est d'un rouge écarlafe ou orangé ; il est massif ou pulvérulent, mais composé d'une multitude de petits grains cristallins ; exposé sur un charbon, à Faction de la llamme produite par le chalumeau , il se réduit facilement. Le minium se rencontre communément mélangé avec la galène , à KLall, duché de Juliers, et près de Langenheck, pays de Hesse-Cassel. Selon Romé-de l'Isle, il est accompa- gné de quarz ; mais je suppose qu'il a pris pour tel le zinc carbonate ; du moins , d'après des auteurs modernes , le minium de Langenheck se trouve en petites masses, avec des noyaux de galène dans un carbonate de zinc. C'est parla décomposition de la galène que M. Smithson soupçonne que le minium de Lang.cnheck est produit. L'on dit cependant que le minium est associé au quarz et à la galène à Hausbaden, près Badenweiler. Hermann attribue la même origine au minium natif àe. Schlapgenberg , près Zméof , en Sibérie , qui est également accompagné de galène, et en outre en incrustations sur de la P L O 81 baryle sulfatée, et sur une terre brunâtre , poreuse, qui, par la forme de certains échantillons, rappelle des débris de briqiies ou des tessons. Hermann annonce que ce minium fut produit par Taltération de la galène , dans un embrase- ment qui eut lieu en 1790. 11 est de même très-probable qu'une cause analogue a donné naissance au plomb oxydé rouge, de Langenheck; et à celui qu'on indique en Angleterre , dans les mines de Grassington-Moor , Craven , Grasshill , Chapel, Wier- dale , dans le York-Shire , etc. La mine de plomb rouge , terreuse , feuilletée ou par couches , du Derbyshire , en paroît différente , et ne m'est point connue : elle est citée , parRomé-de-l'lsle , à la suite du minium natif de Langenheck. 4..° Plomb oxydé brun. Il est en masse amorphe , com- pacte , très-pesante, d'un rouge-brun , comme l'acajou et le jaspe. Il est très-dur , mais se laisse rayer par une pointe de fer ; sa poussière est grisâtre ; il ne fait pas effervescence avec les acides ; sa cassure est inégale , tendante à la con- choïde; son aspect terreux; mais, vu à la loupe, il est formé de petits grains brillans ou terreux. Ce plomb oxydé paroît être un mélange de plomb oxydé ^ de fer oxydé , et de silice intimement unis ; il se trouve à lileiberg , ci-devant dé- partement de la Roër, où il a été observé par M. Claire , ingénieur des mines. lien existoit un bel échantillon dans le cabinet de M. de Drée , à Paris, où il étoitsans désignatioa de nature et de lieu , lorsqu'il fut reconnu par l'ingénieur que nous venons de nommer. Ce minerai a des rapports avec le suivant ; mais il ne contient point d'arsenic. Plomb oxydé ferro-arsenifère ( Plomb oxydé jaspdide , Brong. ; plomb suroxygéné ^ Le Lièvre.). 11 ne fait point effervescence avec les acides. Lorsqu'on le fait chauffer dans de T acide mu- riatique {hydrochlorique)^ il se change en acide muriatique suroxygèné ( acide chlorique.) Il est compacte , d'un brun rou- geâlre : il a la cassure du jaspe ; sa poussière est d'un jaune d'ocre. Lorsqu'on le fond par le chalumeau, et sur du char- bon, il répand l'odeur d'ail, et devient attirable à l'aiguille aimantée. Selon Vauquelin , il est composé des principes suivans , qui n'y sont peut-être qu'en mélange : Plomb oxydé 22 _ Fer oxydé 89 Arsenic oxydé .... 38 Ce minerai seroit donc mieux placé avec le fer ou l'arse- nic, puisque ces métaux y sont plus abondans que le plomb. On ignore la localité de ce plomb oxydé. Patri/i croit qu'il vient de la Daourie. ixvii. 6 - 82 ^ L r^ PLOMB PHOSPHATÉ (/r/., Haiiy, Brong. , etc.; Mine de fjlonib verl^ R. D. ; Plomb minéralisé par r acide phos- phorique ^ Berg. ; Oxyde de plomb spathitpie vert ^phosphate de plomb , de Born ; Phosphate of Lead ^ Jam. ). Le plomb phosphaté se présente avec des couleurs telle- ment différentes , que les minéralogistes étrangers ont cru devoir le diviser en deux espèces. Mais quand on réflé- chit, i." que l'analyse chimique a démontré que cette va- riété de couleur n'entraîne aucune différence dans les principes de ce minerai; :&." que le plomb phosphaté offre toutes les nuances intermédiaires entre ses couleurs princi- pales; 3.° que, dans toutes les circonstances, ses formes cristallines et ses manières d'être sont les mêmes ; 4-" qu'il conserve toujours les caractères essentiels de l'espèce , on est fondé à ne pas admettre plusieurs espèces de plomb phos- phaté. Néanmoins, le plomb phosphaté se divise naturelle- ment en deux groupes, selon que ses variétés contiennent de l'acide arsenique , ou n'en contiennent pas. Le ploînb phosphaté est sujet à une décomposition qui le convertit en plomb sulfuré; c'est ce que M. Haiiy nomme plomh sulfuré èpigene , et qu'il place en appendice à la suite du plomb phosphaté : nous en parlerons à la suite de l'article plomb sulfuré. § I. Plomb phosphaté proprement dit. Grunhleie\z et braunhleierz, W. : Gemeines phosphor bley, Karst ; Common phosphate ofLead^ Jam. ; la mine de plomb verle et la mine de plomb brune, Broch. ; vulgairement ;o/omô vert y plomb violet. Les caractères essentiels de ce minéral , sont : i." de ne point faire effervescence avec l'acide nitrique, même étendu d'eau , mais de s'y dissoudre tranquillement ; 2." d'être ré- ductible au chalumeau sur le charbon, et de donner un bou- ton polyédrique dont les facettes , vues à la loupe , sont marquées de slries polygones, fconcentriques; ce boulon, pulvérisé et chauffé long-temps avec du borax, s» réduit et donne de petits globules de plomb ; 3.° de donnerune pous- sière grise, quelle que soit sa couleur, et de rayer le plomb carbonate. Le plomb phosphaté se présente sous trois couleurs prin- cipales. i.'^ Le vert pur {grunhleierz^^N .") passant au vert d'herbe, au vert olive, au vert pistache, au vert jaunâtre, au vert bru- nâtre , au vert d'asperge ou de poireau. P L O 83 '2.0 Le jaune verdâtre, le jaune de soufre et le jaune orangé. 3.'' Le brun violet ou rougeâtre {hnninhleierz , W.) passant au brun de cheveux , au gris sale , au gris jaunâlre , au blan- châtre. Le plomb phosphaté est cristallisé ou concrétionné : flans le premier cas, il se présente en cristaux prismatiques larettés au sommet, ou aciculaires, solitaires ou groupés; sa cassure transversale est peu éclatante ou luisante, et légèrement ondulée. Les variétés concrétionnées ont, le plus souvent, la cassure conchoïde , et ressemblent à de la cire. Le plomb phosphaté estcommunément translucide ; il est rarement bien limpide. Sa pesanteur spécifique varie de 6,2 et 6, g. Kla— proth indique , pour le plomb phosphaté vert de Wan- iockhead , 6,56o, et pour celui de Tschopau , 6,270; celui de Brisgaw pèse spécifiquement 6, g4-ii elleplomb phosphaté brun d'Iluelgoct, 6,909. Le plomb phosphaté est essentiellement composé de plomb oxydé, d'acide phosphorique et d'une très-petite <|uan- tité d'acide murialique. Comme il n'offre pas toujours du fer oxydé , et que , lorsque celui - ci en fait partie , il y est en petite quantité , on ne sauroit lui .itlribuer la coloration en vert du plomb phosphaté. Yoici quelques analyses de celle espèce de minéral. Plomb oxydé 78,40 77j10 79 80,00 78,68 Acide phosphorique... 18, i3 lîhoo 18 18,00 i9v5 Acide muriatique 1,70 i,54 o 1,62 i,ti5 Peroxyde 0,10 0,10 o trace 0,00 Eau 0,00 0,00 2 0,00 0,00 Perte 2,67 9,26 \ o,58 0,04 100,00 100,00 100 iuo,oo 100,00 Les analyses n."^ i , 2 , 4- et 5 ont élé faites par Klaproth; l'analyse n.° 3 est due à Fourcroy. Romé-de-rLsle faisait dériver les formes cristallines régu- lières du plomb phosphaté, du dodécaèdre bipyramidal qui est une des formes que présente cette substance. M. Haiiy admit d'abord ce même dodécaèdre pour forme primitive, en faisant observer que les faces conligues de chaque pyra- mide se rencontroient à leur base sous un angle de 81 d. 4-6' > et que ce dodécaèdre étoit divisible , sur ses arêtes obliques, parallèlement aux pans d'un prisme hexaèdre régulier; c'est ce prisme qui , selon M. de Eournon , fait les fondions de forme primitive. M. Haiiy substitua ensuite au dodécaèdre S4 r L u Lipyramidal le rhomboïde ohuu dont les trois arêles conh- guës, trois à trois sur chaque sommet du rbombe, sont divisibles obliquement par autant de plans qui passent par le sommet du rhombe. Cette division ramène le rhombe au doùécaèdre bipyramidal mentionné.. M, Haiiy , qui avoit d'aJiord préféré le rhombe pour la facilité du calcul, Ta depuis adopté, pour forme primitive, dans sou Tableau comparatif. Dans ce rhombe , l'angle, plan du sommet, est de io5 d. i4-', ei 1 angle latéral, y/^d. 4-6' ; les deax diago- nales sont dans le rapport de racine 12 a racine 7. Les formes régulières secondaires sont peu nombreuses et prismées ; elles diffèrent de celles analogues qu'on observe dans le plomb carbonate, par les incidences des pans du prisme hexaèdre qui sont dans le piomb phosphaté les m.êmeS sur toutes les arêles , ainsi que celles des mêmes faces sur celles adjacentes de la pyramide. Plusieurs de ces formes se retrouvent dans le quarz. A. Formes délerminahles. 1. Plomb phosphuté prismatique ^ Haiiy, Traité, pi. 68, fig. 60. En prismes hexaèdres réguliers. 2. Plomb phosphcilé péridodécaèdre , Haiiy, L. c. fig. 61. Le prisme à douze pans réguliers. 3. Plomb phosphaté aimulaire^ Haiiy, L. c. , fig. 63. Prisme hexaèdre, dont les bords des bases sont remplacés chacun par unefacelle inclinée sur lcsbases,de i3g d. f. Cette forme est une des plus communes. l^.. Plomb phosphaté irihexaèdre, Haiiy, L. c. , fig. 62. La formeprécédente,dont lesbases ont disparu par l'accroisse- ment des facettes annulaires ; c'est la forme suivante prismée. 5. Plomb phosphaté bipyramidal. C'est le dodécaèdre bipy- ramidal dont nous avons parlé plus haut : il est très-rare. Il existe encore plusieurs autres formes qui sont, en gé- néral, des combinaisons des précédentes. B. Formes indéterminables. 6. Plomb phosphaté cylindroïde. En prismes déformés par une multitude de cannelures longitudinales. Les gros cristaux de plomb phosphaté violet d'Huelgoët sont presque toujours déformés ainsi ; le plomb phosphaté gris-brun ou brun est aussi dans le même cas. y. Plomb phosphaté curviligne. Cristaux à faces bombées. Ils sont de deux sortes. A. Comprimé. 5phéroïde comprimé , muni de trois arêtes circulaires et de côtes longitudinales; c'est la forme tri- P L O 85 hexaèdre a faces bombées. Cette forme est moins fréquente dans le plomb phosphaté proprement dit que dans le plomb phosphaté arsenlfère : je 1 ai observée sur des échantillons du Brise;aw. B. Sphéroùh. En petite sphérule ombiliquée à ses pôles , marquée de six côtes longitudinales fmemcnt sillonnées en travers. Cette jolie variété existe dans le cabinet de M. de Drée, à Paris. J'ignore sa localité. Il est à présumer qu'elle est originaire du Brisgaw. Les sphérules sont disséminées dans un quarz celluleux, 8. Plomb phosphaté arînilaire.JLn aiguilles déliées, très-fines, divergentes ou fasciculées. Cette variéié est ordinairement gris-violâtre, ef commune à Hueigoëî en Bretagne , h Hofer- Stollen près Schemnilz en Hongrie. Il y en a d'^u beau vert d'herbe à Freyberg en Saxe , et d'un jaune pâle brillant à Leadhills. 9. Plomb phosphaté muscoide. En concréti^.ns superficielles hérissées de petits mamelons cristallins. CeUe variéié est verte. Elle exiate à Hoffsgrunden Souabe, avec la plus belle couleur verte , et ressemble à de la mousse naissanle. Elle faisoit autrefois l'un des plus beaux orncmens des cabinets des amateurs. 10. Pt'omb phosphaté hypnoide. Cette variété se présente en amas cofhposés de ramifications rameuses formées de prismes aciculaires divergens de manière à représenter des touffes de ces mousses rameuses, qu'on nomme hypin/m , garnies de leurs feuilles. Il y en a de gris-violet et d un beau vert- jaunâlre. Hucigoët a fourni jusqu'à ce jour les plus beaux échantillons de la première couleur, et la Saxe et le Chili ceux de couleur verte. 11. Plomb phosphaté crête. En cristaux lenticulaires aplatis," groupés entre eux sur leurs faces les plus grandes, et formant des masses concrotionnécs et crèlées , ordinairement d'un vert jaunâtre ; se trouve en Saxe et au Chili. 12. Plomb phosphaté mamelennr. Il est en petits mamelons épars ou groupés ou incrustans, dont le tissu est ordinaire- ment compacte 011 céroïde. Il y en a d'un beau vert à H offsgrund en Souabe, à Marienberg en Saxe, au Chili ; d'un brunrou- geâlre à Tschopau en Saxe , et à Hi>elgoët en Bretagne. Celte variéié ne doit pas être confondue avec le phmb goinme. i3. Plomb phosphaté încrustant. Il est en couches minces,' feuilletées , brunes ou jaunes , avec l'éclat luisant d'un corps gras ou gonnneux ; les feuillets ont une structure finement cristalline. Il ne faut pas non plus confondre cette variété avec le plomb gomme qu'elle accompagne i» Huelgoët; elle se rencontre également à Bérézof en Sibérie. 86 r L o ili-. Plomb phosphaté puhénileni. T.r\ poussière, d'un beau jaune orangé , à Leadhills en Ecosse. Le plomh phosphaté se rencontre dans les minçs de plomb sulfure, tapissant communément les cavités du qiiftrz,etdu f»'r oxydé, sur la baryte sulfatée et sur le plomb sulfuré. Les variétés vertes cristallisées se trouvent principalemenl à Przibram en Bohème; à Tschopau et Marienberg en Saxe; à Lacroix et Siinle-iMarie-aux-Mines dans les Vosges; à Bérézof en Sibérie; en Angleterre, dans le Yorkshire ; à Nithisdalc , dans la province de Durham; à \llondhéad et Grasshill, ninsi qu'a Teesdale; à Alston dans le Cumberland. Il y en a également de cristallisé et de roncrélionné à Claustbal au Marlz; à Hoffsgrund près de Fribourg, dans le Brisgaw en, Souabe; à Erlenbach en Alsace. On en observe à Leadhills en Ecosse, une variété en cristaux jaunes et jaune-orangé , remarquables par leur limpidité. H y en a de gris blanchâtre ou jaunâtre également limpide dans le Coruouailles et en Hongrie. Les mines d'Huelgoël et de PouUaoen , département du Finistère , ont offert jusqu'ici les cristaux les plus gros des variétés violettes ou rouge violet , prismatiques et pérido— décaèdres, qui, malheureusement, sont presque toujours encroûtées. La mine de cuivre de Rheinbreilenbach près de Cologne, a également offert des gros cristaux de plomb phos- phaté brun. Ces variétés violettes, brunes, etc., sont connues depuis long-temps dans les mines de Miess et Przibram en Bohème, a Schemnitz en Hongrie, à Saska dans le Bannat , à Tschopau en Saxe, à Bérésofen Sibérie, à Zimapan au Mexique , etc. § H. Plomb piiospiiaté arsenifère. ( lâ. , Hatiy ; Mines de plomb vert mistéralisé par l'acide arsenical, Proust ; mines de plomb vert des Rosiers , Fourcroy ; fasri^es et muschlichesphosphor hlei , Karst; trauhenerz^ Karst, Klapr : iraubenblei , Hausm. \fibrous et conchoîdal phosphate of lead , James. ) Le plomb phosphaté arsenifère se présente avec des cou- leurs vert jaunâtre , jaune de succin, jaune-rouge et brun- rougeâtre ; ses cristaux sont prismatiques , trihexaèdres et :»nnu!alres, formes qui lui sont communes avec 4e plomb phosphaté. Il offre en outre deux autres variétés, savoir: i.° Profiressii'e ', c'est l'annulaire avec le prisme péridodécaè- dre ; 2.° Jsffgone; prisme hexaèdre fort court, terminé par des pyramides aiguës à six faces. 11 est fréquemment aussi cur- YiHgne,eoncré{ionné,mamelonr!é, compacte, incrustant, etc.. P L O 87 manières d'être qui lui sont également communes avec le plomb phosphaté dont il diffère par la présence de Tacide ar- senique qu'il contient, et qui se dégage lorsqu'on le soumet à l'action du chalumeau. Ses autres caractères extérieurs sont les mêmes que ceux du plomb phosphaté. Il est composé de : (1) Pontgvbaud (2)/^. {'5)Johangeorgcnstad (4) Plomb oxyde 5o 76 76,8 77^,5 Acide phosphorique. . . . i4 i5 9 7,5 Acide arscnique 29 7 4 '2,5 Acide muriatique o 1,75 7 7 Oxyde de fer 4 *^ o o Eau 5 1,75 1,5 o 100 100,00 S^i^ 99 La première de Qes analyses est due à Klaproth , la se- conde à Fourcroy , qui le premier a signalé le plomb phos- phaté arsenifère, la troisième à M. Laugier, et la quatrième a Rose. On trouve le plomb phosphaté arsenifère dans les mines de plomb, associé au plomb phosphaté, au plomb carbonate, au plomb sulfuré, à la baryte sulfatée , à la chaux fluatée. Il a habituellement pour gangue duquarz amorphe ; on le trouve aussi sur des mélanges argileux A Johanngeorgenstad en Saxe , il se présente en beaux cristaux aussi remarquables par leur perfection que par leur couleur jaune soufre. Dans la même mine , on en trouve une variété formée par de petits groupes lenticulaires jaunes .', c'est celle-ci que M. Laugier a soumise à l'analyse. A Pont-(iibaud , dans la mine de plomb dite de Roziers , le plomb phosphaté arsenifère a été découvert en gros cris- taux curvilignes d'un vert grisâtre, et en concrétions vertes, radiées ou lamelleuses, quelquefois terreuses. La variété cristallisée est celle que Fourcroy a analysée. Une variété concrétionnée, mamelonnée, brillante et d'im jaune de cire vif, se trouve dans la mine de Hausbaden, sur la montagne de lilauenberg entre B.adenweiler et Bàle. A Liuarès, en Andalousie , il est en masse botryoïde, con- crétionnée., vert, pré ou jaune de cire, avec le coup d'oeil gras, etc. Les mines d'Huelgoct, département du Finistère , de Tschopau en Saxe, et du Brisgaw, sont encore au nombre de celles qui recèlent celte substance. Quelques minéralogistes y rapportent également le plomb arsenjaté indiqué dans le Cornouailles, par M. VY. Grég^nr» 88 V h 0 PLOMB SÉLENIURÉ. M. Berzelius croît qn'ÎI est très - probable que la galène qui accompagne les pyrites de Fahlun, contienne cette ronnbinaison de plomb. On sait qu'on grille cette pyrite pour en obtenir du soufi'e , avec le- quel on fabrique l'acide sulfurique , près Fahlun. M. Gahn a souvent observé l'odeur de rave que répand le sélénium trûlé , lorsqu'on grille la mine de cuivre à Fahlun. Ce qui est une présomption en faveur de l'opinion de M. Berzelius. M. Gahn avoit attribué cette odeur au tellure ; mais l'odeur du tellure n'est pas la même que celle du sélénium. La dé- couverte de ce nouveau métal est due à M. Berzelius , qui l'a reconnu en petite quantité , dans le soufre employé pour la fabrication de l'acide sulfurique, et dans la proportion d'un tiers de gramme sur aSo kilogrammes de soufre. Jl a dé- couvert le sélénium fini au cuivre et à l'argent , dans un mi- nerai également de Suède. PLOMB SCHEELA TÉ ou TUNGSTATÉ. Je ne puîs donner aucun renseignement sur cette nouvelle espèce de plomb , qui a été découverte au commencement de cette année, à Zinnvvalde , en Bohème. Je ne sache pas qu'on ait encore rien publié sur cette espèce , dont la découverte m'a élé annoncée de Londres, par M. Heuland, le 8 juillet i8i8. PLOMB SULFATÉ. ( Haiiy et Delaméth. ; vitriol , de plomb natif, "Withering. , Broch. ; hJeiinlriol y Wid. , "VS-^ern. , Reuss. , Karst. , Hausm. ; sulfate of lead ^ or lead vitriol, James. ; bleiglass, des Allemands, en partie.) Le plomb sulfaté n'est bien connu que depuis quelques années ; il a été confondu avec le plomb carbonate, dont il se dislingue: î." par son éclat beaucoup plus vif, presque semblable à celui du diamant, qui ne se ternit point à l'air, et qui a l'as- pect vitreux, sans avoir le coup d'œil gras ; 2." par sapro- priétéde ne point faire effervescence dans l'acide sulfurique. Le plomb sulfaté est communément blanc limpide , quel- quefois blanc laiteux , grisâtre ou jaunâtre , transparent ou translucide , presque toujours cristallisé ou en masses trans- lucides qui ressemblent à du verre. Les cristaux sont petits , moyens, et quelquefois , mais rarement très-gros, alors ils ne sont jamais complets. Ces cristaux sont des octaèdres cunéiformes , à base rectangulaire , et surchargés de facettes qui , par leur inégal développement, rendent difficiles la dé- termination. Le plomb sulfaté se laisse rayer par le plomb carbonate ; on le brise aisément ; sa poussière est grise ; sa pesanteur spécifique est de G,3oo ( anglesey , Klaproth , ) ou de Ç>^']\l^{Zellerfeld, Jordan.) Au chalumeau , il décrépite , puis fond , et se réduit bien- tôt en petits globules métalliques. V J. O 8.) Ses principes sont les suivans : (i) Ançjlesey (2) Waniockh^ad (5) Zettcrfetd. Oxyde de plomb 71 70, 5o yiîO'i Acide sulfurique 24,8 25,75 26,020 Fer oxydé i o o,n5 Manganèse oxydé o o o, i65 Silice et Alumine o o trace. Eau 2 2,35 0,194 Perte ; 1,2 i,5o 1,603 La première et la fleuxième de ces analyses sont dues à RIaproth , et la troisième a été faile pnr Stromeycr. M. H aliy a indiqué dans son Traite de Minéralogie^ et admet dans son Tableau comparatif, pour forme priniihve du plomb sulfalé, l'octaèdre rectangralaire, dans lequel l'incidence des deux faces conf iguës de la pyramide supérieure, font chacune, avec les faces adjacentes de la pyramide inférieure, des anf;les de 109 d. 18' , et 78 d. 28'. Nous savons que depuis, M- Haiiy a porté des rectifications dans cette détermination , qui seront publiées un jour par ce savant. Les formes régulières secondaires du plomb sulfaté sont assez nombreuses. Toutes celles décrites par i\I. Haiiy , ont été observées sur le plonjb sulfaté d'Anglcscy -.nous remar- querons les suivantes : 1. Plomb sulfalé primitifs Haiiy, Traité, vol. 3, p. 5o|, pi. Sg , fig. 71. La forme primitive intacte, ou plus souvent cunéiforme. 2. Plomb sulfaté semi -prisme , Haiiy, 1. c. , fig. 72. L'oc- taèdre émarginé, sur les deux longues arêtes de sa base. 3. Plomb sulfaté semi' prisme , Haiiy, 1., c. , fig. 78. La forme précédente , dont chacun des quatre angjes solides de la base de l'octaèdre est remplacé par deux facettes inclinées sur les arêtes des pyramides. 4. Plomb sulfaté bisondecimal ^ Haiiy, I., c. , fig. 78. La précédente , dont les angles remplacés par deux facettes, en offrent une troisième parallèle à Ta.xe. 5. Plomb sulfaté triortaèdre , Haiiy , I. , c. , fig. 76. La pré- cédente, dont les bords les plus courts de la base de l'octaè- dre sont émarginés. Les autres variétés de forme sont plus compliquées et plus difficiles à décrire sans figures. Nous ferons remarquer encore : G. IjQ Plomb s/d/até am.orphe qui est en masse , d'un beau blanc , sublamjnaire en un sens , vitreux dans l'autre , et qui se trouve dans la mine de Wanlookhead, dans le Dura- friesshire, en Ecosse. go P L O 7. Le Plomb sulfaté grann/iforme , qui acconipao;ne à An- glesey, la variélé cristallisée, ainsi qu'au Harfz; à Nerts- chinski , en Sibérie, et à Saint-Pédro , au Chili. Dans les trois derniers lieux, le plomb sulfaté se présente en morceaux limpides qui atteignent la grosseur d'une noix. Le plomb sulfaté acronipagne le plomb sulfuré et les au- tres minerais de plomb mélangés de quarz , de chaux carbonatée cristallisée, de fer hydraté , de cuivre carbonate, de baryte sulfatée, etc. L'on n'a long-temps connu que le plomb sulfaté de Pary's- n)ine,dans Tîle d'Anglesev , entre l'Angleterre et l'Irlande. Wilhering a découvert le premier sa nature ; il y est en pe- tits cristaux brillans , accumulés ou disséminés sur un fer hv- rfraté quarzeux brun , très-poreux , mélangé de cuivre py- riteux , de cuivre sulfuré , etc. M. Proust reconnut aussi ce minerai en petits cristaux im- plantés sur le plomb sulfuré , dans les mmes de Linarès en Andalousie, il a été successivement découvert dans d'autres pays. J'ai publié en 181 5 , dans le cahier du mois d'avril , «lu Bulletin des sciences, par la Société philomathique , une note à ce sujet. On trouve maintenant du plomb sulfaté . en gros cristaux du plus vif éclat, dans les mines de Saint-Joachim, JBleyfeld et Aaron , district de Zellerfeld , au Hartz. Sa gangue est un quarz celluleiix accompagné de plomb sulfuré , de plomb carbonate. L'on rencontre de très-gros cristaux de piomK sulfaté , à Nerlscbinslc en Sibérie. Un cristal très-gros , de cette localité est conservé dans la Collection de la Direction des mines , à Paris. . J^e plomb sulfaté est encore dans les mines de Penzance rnCornouailles ; de Wanloclcbead , dans le Dumfriesshire ; ? Leadhills , dans le Lanarkshire en Ecosse. En Améri- que , il existe en petites masses vitreuses et engagées dans le plomb sulfuré, dans le plomb carbonate terreux, etc., à Saint-Pédro et ailleurs , au Chili. Bruce Ta découvert dans les environs de Northamplon , aux Etats-Unis, etc. Plomh sulfulé épigène. J^e nomme ainsi un plomb sulfaté, formé après coup et par suite de la décomposition de la galène qu'il accompagne toujours. M. Proust est le premier qui l'ait signalé : depuis, les naturalistes n'y ont point fait grande attention. Je ne sa- che que M. de Bournon qui en ail parlé spécialement dans le Catalogue de sa Collecllon. Il ne cite point le lieu d'où provient le morceau qu'il décrit. I..e plomb sulfaté épigène est en masses compactes terreu- ses , d un ^ris-brun ou brun-cendre , ou blanc-jaunâtre , avec P L O 91 *îes veines ou nuages de mêmes teintes , et plus ou moins fon- cées, de manière à représenter des concrétions ou desnœudsi de Ijois. Quelquefois ces veines forment d,es taches quadran- ^ulaircs concentriques , autour d'un noyau gris-noirâtre ou de plomb sulfuré. Ce dernier minerai se trouve tr.ès-fréquem- nient former un noyau central dans les masses de ce plomb sulfaté épigène , qui n'ont pas la mêm,e structure mosaïqu.e que nous venons d'indiquer. M. Proust regarde la décompo- sition de la galène , comme la cause primitive d,e la forma- tion du plomb sulfaté épigène ; dans celte décoçipp^ition, le soufre de la galène seroit passé à l'état d'acide sulfurlque. C'est à IS^ertschinsk en Sibérie , qu'on trouve le plus abon- damment celte variété; à Linarès, elle incruste la galène, on bien est en petites masses compactes, d'un jjlanc jaunâtre. Il y en a de blanchâtre et terreuse ou un peu friable , au Chili. Il est à croire que le plomb sulfaté est pl|US répandu , et qu'il a été inconnu jusqu'ici , parce qu'on peut aisément le confondre avec le Plomb carbonate tiîrreux. Dans les fourneaux à réverbère, où 1,'on traite Ve plomb sulfuré , il se dépose , dans les cheminées, du plomb sulfaté pulvérulent. PLOMB SULFURÉ. C'est parmi les espèces de minerais plonïbifères, la plus intéressante à connoîtxe. Pour en facili- ter l'étude , nous la diviserons ainsi : 1. Ptunil) su/Juré. 2. Plomb sulfuré uni et allié à un ou plusieurs autres minerais. 3. Plnmh sulfuré aniimonifère et argentifère. 4.. Plomb sulfuré antimonifère et cuprifère ou BoUR^îO^'ITE. Les principaux caractères du plomb sulfuré se trouverai réunis pour la plupart dans ces diverses variétés. 5. Plomb sulfuré épigène. § I. Plomb sulfuré proprement dit. Id. Haiiy, Delamétherie, etc. ; — Galène ou Mine dzplomhsul- fureuse , Vk. , D. ; Plomb minéralisé par le soufre ; Galène., liergm ; Id. et Sulfure de Plomb , de Born. ; — Blcyglanz. ou Bleiglanz , Wern. , Karst. , Hausm. ; — Galena or leaâ glane e , James ; — La Galène Brochant ; vulgairement Ga- lène alquifoux , Mine à vernis, à potier , etc.; Plumbqgo'^ Molybdœna et Galena des anciens). Le plomb sulfuré a l'éclat, l'opacité et la couleur mélalr Tiques; mais il a la propriété d'être f^ïcilemcnt divisible en cube , et de n'être point malléable , ce qui suffit pour ne, pas le faire confondre avec un métal pur. Sacouleur est le gris o fraîchement ca-5s]■?. Targent, ce métal seroil mis à décou- vert par cette opération. Le minerai de plomb sulfuré est essentiellement composé de plomb et de soufre , dans le rapport de 60 à 85 de plomb, et de i5 à 25 de soufre. Jl offre , en outre , et presque tou- jours , une quantité , le plus souvent infiniment petite , d'ar- gent. Cette alliance , presque constante , rend le plomb sul- furé, un minerai très- important. Il est fréquemment mélangé de parties terreuses. Il est assez remarquable qu'il n'existe pas de bonnes analyses du plomb sulfuré. Analyses diverses du plomb sulfuré. § D urham (Thomson) . . . . 8 5 , 1 3 Louisiane (Meade). .... 72 Clausthal f Wcstrumb). . 85 Id. (Rirwan) 77 Deux-Ponts Kirschwald /ro Ident, Vauquelin^ Kampstein, Idem 69 Ekkelsberg, Idem. .... 68,69 Kantenbach , Idem 64 Viconago (S.-Gothard)?,c - JouffroyV'^'''' c^ -^ ^ ''^ ^ i3,02 0. .. . o,5o .... 0. . . a4,oo trace. 0. .. 4 16,/n 0,08 0. . . 0... 0... 20 1,00 0. .. 0... 0... 8 c... 0. . . 38 et cham 0. . . 0. . . 16 et idem 0... i5 0.... 0. .. i6,i3irfem 0. . . 16,18 0.... 0. . . 18 0... 18 0.... 0. . . 5, 5o chaux c... „ W46 '° l 2,25antim , 20,00 fijSo. . P L O 93 Nous avons annoncé que le plornb sulfuré présentoil les formes régulières qui dérivent du cube. Ce solide est donc sa forme primitive , et à cet égard , tous les cristallographes sont d'accord-- Observons, avant d'indiquer ses formes , que le plomb sulfuré se présente très-fréquemment en octaèdre, ou sous ses modifications ; il cristallise donc comme la chaux fluatée , en octaèdre et en cube ,à la fois ; mais celte dernière substance qui est plus fréquemment en cube, n'offre de clivage que dans le sens d'un octaèdre, tandis que c'est le contraire dans le plomb sulfuré , où c'est le cube. Il est à remarquer que ces deux substances sont presque toujours as- sociées dans les mines. I. Plomh sulfuré primitif — Le cube parfait. Les mines de plomb d'Angleterre et celles de Saxe , sont celles qui offrent les plus gros cristaux de celte forme. 2. Plomb sulfuré cubo-octaèdre , Haiiy , Traité pi. 66, flg. 3i et 82. Celte variété qui est le cube épointé sur ses angles solides , se montre sous plusieurs aspects différens , sa- voir : 1.'' Le cube avec les angles solides , remplacés chsicun par une petite face triangulaire ; 2." la même avec les facettes des angles conligiics par leurs pointes , ce qui rend les faces primitives carrées. Lorsque les facettes ont pris un beaucoup plus grand développement, le cristal représente l'octaèdre épointé ; cette forme est très-commune ; 3.° le cube allon- gé, ce qui convertit sa forme épointée en celle d'un prisme quadrangulaire , terminé par des pyramides énointces , à quatre faces ; celte forme est peu commune : on l'observe ?u Harlz , à Freyberg et dans le Derbyshire. Les cristaux octaè- dres époinlés sont quelquefois très-gros. 3. Plumb sulfuré octaèdre ( Haiiy , 1. , c. , f. 33 ). La variété précédente , dont les faces du cube ont disparu. Il y a l'oc- taèdre régulier qui est plus commun ; l'octaèdre cunéiforme, l'octaèdre segminiforme , ou applati sur deux faces opposées. 4.. Plomb suif uré pantogène ( Haiiy , 1. , c. , fig. 34- ). L'oc- taèdre émarginé. 11 n'est pas commun , simple. Si les faces qui remplacent les arêtes , faisoient disparoître par leur dé- veloppement, les faces de l'octaèdre , on auroit un dodécaè*- dre à plan rhombe. 5. Plumb sulfuré triforme ( Haiiy , 1. , c , fig. 35 ). La variété précédente époiniée , ou le cube dont tous les angles et toutes les arêtes sont tronqués. 6. Plomb sulfiré unibinaire (Haiiy, 1. , fig. 36 , ) l'octaèdre époinié. Les facettes qui remplaceot les angles solides sont émarginé GS. 9i i; '; '> 7. Plomb sulfuré ocloirigésimal ( Ilaiiy, 1., c. , fig. Sy }. L'octaèdre époinlé , et doot les arêtes sont remplacées cha- cune par deux nouvelles taceUes, inclinées sur la face adja- cente de l'octaèdre. 8. Plomb sulfuré pcniaconlaèdre ( Haiiy , I. , c. , fig. 38 ). La variété précédente, dont les arêtes de l'octaèdre sont rem- placées par trois faces au lieu de deux. 9. Plomb sulfuré unisé nuire ( Haiiy , Lucas , tab. 2 , p. 3o8 ). Le cube, dont les faces sont surmontées chacune de pyra- mides à quatre faces surbaissées. Presque toujours chaque pyramide est tronquée au sommet , et sa pointe remplacée par un plan carré qui appartient au cube. La chaux fluatée hexatétraèdre est dans le même cas. 10. Plomb sulfuré Irîépointé , Nob. Le cube , dont chaque angle solide est remplacé par trois facettes , chacune très- surbaissée sur la face adjacente du cube. Le développement de ces nouvelles facettes , sur chaque face du cube , y établit une pyramide terminée par un plan carré , dont les bords sont parallèles, deux à deux , aux diagonales du cube. Cette forme est fréquente au Hartz et en Saxe. Les autres formes ci-dessus sont communes dans les mines de plomb de l'An- gleterre. 11. Plomb sulfuré sillonné , Nob. Le cube, dont les faces sont marquées de sinus ou de sillons parallèles à l'une de leurs diagonales. Un cube strié de cette manière , existe dans la Collection de M. Barrât fils, à Paris. Il est possible que les stries soient les lames décroissantes que produisent les facettes de la forme précédente. Cependant , ce pourroit être l'indice d'un clivage parallèle aux diagonales du cube , observé et cité par M. de Bournon. Parmi les variétés de plomb sulfuré , qui sont remarqua- bles par d'autres causes que leur forme cristalline , nous ci- terons celles qui suivent, 12. Plomb sulfuré crélé ; en grandes lames minces et écla- tantes, groupées comme les cristaux de chaux sulfatée lenti- culaire; entre les lames se trouve du fer sulfuré. Celte variété existe au Pacherstqllri , près Schemnitz , en Hongrie. i3. Plomb sulfuré strié ( vulgairement galène striée , radiée , palmée , etc. ) ; en masses striées par des lames divergentes , fasciculées ou radiées , ou disposées autour d'un axe com- mun , d'où elles divergent de uianière à imiter une feuille de fougère. Celle variété contient fréquemment de l'antimoine. Elle est commune ; il y en a à Pégau , en Styrie. 14. Plomb sulfuré laimnuire ( vulgairement galène ii grandes facettes ^ plomb tessulaire). C'est une variété qui se présente en grandes lames entre croisées. Ces lames ont quelfjuefois Tc- galité et le poli vif du plus bel acier: alors, ou nomme ce plomb Galène chatoyante on miroitante; on le clive aisément en cubes parfaits. i5. Plomb sulfuré lametlairCf en masse composée de peti- tes lamelles; c'est \a galène à petites facettes. 16. Plomb sulfuré granulaire ^ \u\^'Airtment galène à poinlB brillons, en masse formée de lamelles extrêmement petites; cette variété existe dans beaucoup démines, en Angleterre, en France et en Saxe. On la nomme galène à grain (ïacier^ lorsque son tissu en offre l'apparence. 17. Plomb sulfuré granuli for me. On trouve à Bleyberg, dé- parlement de la Roër, des grès quarzeux, dans lesquels le plomb sulfuré est épars en nombreux globules granulaires d'un gris terne , et qui ne sont pas neilement limités du grès ; ils ont depuis un millimètre jusqu'à trois lignes. Les mi- neurs nomment ces grès plombifères knoies ou quenottes, et les exploitent avec de grands profits. De pareils giès se trouvent aussi dans les mines de plomb dont le gîsemeiil est le luéme- 18. Plomb sulfuré compacte, Haiiy. ( La guiène compacte^ ^roch.;Dichfes bleiglanz, Leonh. ; Bleischweif , Keuss., Wern., Karst. Plumbum Plumbago , Gmel. , Syst.; Cumpact-galena or\ Lead-glance, James.) Le plomb sulfuré compacte a le tissa tellement serré , qu'on ne sauroit discerner son grain à l'ceii nu. 11 a la cassure égale et quelquefois couchoïde. On le trouve en masse , en veines ou disséminé dans les mines de plomb. On remarque que quand il est associé au plomb sul- furé à tissu lamellaire , c'est lui qui forme les parois de la veine ou du filon ; il est aussi mélangé avec le zinc|sulfuré , le fer sulfuré , le cuivre pyriteux , la baryte sulfatée , la cba:ix fluatée.Les principales mines où il a été observé sont : celles de Leadhills , dans le Lanarkshire , en Ecosse ; celles du Derbyshire et du Norlbumberland, en Angleterre ; de Poul- laoen et Pompean , en France; de Sahlberg, en Suède; Aa. Harlz; de Freyberg ( à (iersdorf) , en Saxe ; de Rauscheu- berg, en Bavière; de Weiding , dans le haut Palatinat; de Tyrnitz , en basse Autriche ; de Leogang , près Salzbour£; , en Tyrol ; de Servos, dans la vallée de Chamouny, etc. , etc. Cette variété contient presque toujours de l'antimoine ou «le l'argent , quelquefois l'un et l'autre ; elle forme ainsi le pas- sage au plomb sulfuré antimonifère et argentifère, dont nous traiterons ci-après , paragraphe 3. 19. Plomb sulfuré spéculaire. Celte variété a été réunie à la précédente par Jameson. Elle est en lames minces, à sur- face extérieure brillante et miroitante , comme une glace , ce qui lui a fait donner le nom de shkensides par les mineurs cj6 P T. O du Derbyshire ; elle recouvre les parois ou salbandes des filons ou des plus petites veines ou fentes. Lorsqu'on trappe avec un marteau le rocher qui renferme de ces lames, ou que l'on met celles-ci à découvert, aussitôt on entend un cra- quement suivi généralement d'une explosion du rocher dans la direction des veines ou dans le voisinage , et qui en déta- che de gros quartiers. Cette variété se trouve aussi à Bley- berg en Carinthie ; elle a pour gangue une chaux carbonatée bituminifère , mélangée de zinc sulfuré. 20. Plomb sulfuré incruslant. En lame ondulée noirâtre, et terne à l'extérieur, lamellaire intérieurement, et recou- vrant des cristaux de chaux fluatée, à Fieyberg, en Saxe, et ailleurs ; l'on diroil d"'une lame de plomb fondu. Celte va- est assez rare. 21. Plomb sulfuré carié ^ Nob. L'on rencontre dans di- verses mines d'Angleterre et en Saxe, des cristaux de plomb sulfuré, qui sont creux à l'intérieur; ces carcasses de cris- taux sont diversement groupées entre elles , et paroissent s'être formées par une sorte de décompositon propre au plomb sulfuré ; quelquefois même lintérieur est tapisse de petits cristaux brillans , qui ont peut-être été formés après coup. 22. Plomb sulfuré irisé , Haiiy ( vulgairement galène irisée , queue (le paon). 11 est orné des couleurs de l iris. Rome- de- risle fait observer que les galènes ainsi colorées sont ordi- naiiement très-friables , et annoncent par cet élat un com- mencement de décomposition. § IL Plomb sulfuué , uki ou allié a un autre minlrai. Nous avons déjà fait remarquer que l'argent et l'antimoine se rencontrent souvent dans ie plomb sulfuré : et surtout , le premier de ces métaux. On y observe encore le fer et le cuivre. Lorque ces substances uiétalliques y sont en abon- dance, elles donnent, au plomb sulfuré , un aspect qui per- met de le signaler à part. Il y a même une combinaison de plomb sulfuré, de cuivre et d'antimoine , qui est constante et qui ne se présente qu'en cristaux de formes particulières; ce qui semblcroit devoir la faire considérer à part; aussi ia plupart des minéralogistes l'ont établie sous les noms de Endellione ouBournonite. Il en sera question bientôt, sous la dénomination de plomb sulfuré, anliuionifère et cuprifère. I. Plomb sulfuré aurifère. L'or est moins fréquent que l'argent et l'antimoine, dans le plomb sulfuré : il est même r.;re , et presque toujours associé à l'argent. On en trouve P L O 3, en Hongrie, en Sibérie et en France, aux Petites-Rousses , au Ponlraul au-dessus d'Oz et deVaujani, dans l'Oisans ( Isère.) Le minerai gîl dans le granité ; 11 contient o,5o de plomb , el son plomb d'œuvre 0,285 d'argent ; et i,gram,^^2 d'or par 5o kilogrammes. \u hameau du tVlollard, près d'Al- lemont, il y a un fil(»n de plomb, dont le minerai contient d,6o de plomb, et 6o,gi'am.i4.3 ^'argent; plus, i gram-ayz o'or, par 5o kilogrammes de plomb d'œuvre. 2. Plombsulfuué argentifère, Hauy, Trait. Le plomb sulfuré contienl de — '— à 75- ou -~^ d'argent dans sa masse. Lorsque l'argent est en trop petite quantité on ne l'ex- trait pas : on ne doit regarder comme plomb sulfuré argen- tifère , que les minerais (|ui fournissent une assez grande quantité d'argent , pour qu'il soit avantageux de l'en extraire. Tels sont les minerais de plomb de la Saxe et de l'Angle- terre. L'on exirait annuellement, des mines de la province de Northumbcrland , 54-0, ooo quintaux de minerai de plomb , qui donnent à la fonte , 354,375 quintaux de plomb , dont un tiers ii8,i25 quintaux, produit i5,oûo onces d'ar- gent , ce qui fait environ deux tiers de gros par quintal , terme moyen, quantité bien folble; mais en général , les galènes argentifères que l'on exploite , sont plus riches : elles renfer- Mient de un à deux gros au quintal. îvlaproth a reconnu, dans mie galène de Clauslhal , au Hartz, 0,08 d'argent, sur 100, et Kirwan , deux marcs au quinlai ; mais cette richesse du plomb sulfuré est extrêmement rare. 3. Plomb sulfuré antimonifère, (Id. Haiiy, Traité ;ga' lena pluinbi antimonialls , Wall. ; mine de plomb sulfureuse an- timoniale , Pi. B. plomb anlimonié , de Born ; Yu\^.gulene an- iimonialé). Il contient une quantité plus ou moins considérable d'antimoine sulfuré, qui s'y montre quelquefois en aiguilles , Hiais qui, le plus souvent, n'est nullement apparent. Les plombs sulfurés radiés, compactes et lamellaires, appartien- nent assez fréquemment au plomb sulfuré antimonifère: mi- nerai qui contient souvent de l'argent. Deux de ses variétés les plus remarquables , sont : i.° Le Plomb suif. ani. lacunaire., qui est en gros cristaux cubo- ootaèdres, pentacontaèdres et octovigésimaux, éclatans , iri- sés, composés d'une multitude de petits cristaux , qui laissenl des vides entre eux ousont corrodés. Celte variété curieuse se trouve dans les mines du Leiceslershire , où l'on rencontre aussi des petites masses de ce plomb sulfuré également cor- rodé. Sa gangue est le quarz associé au zinc sulfuré et à la chaux carbonatée perlée. 2.° PL suif antimonifère funiculaire ^1 (Lucas; labl. 2, p,3i3) XXYli. ' 7 98 P L O composé par l'assemblage de beaucoup cle cristaux allongés et entrelacés, en forme de cordelettes : il provient des mines de rAngleterrc. Le plomb sulfuré du Northumberland, dont nous avons parlé à l'article précédent, outre un peu d'argent, contient ausside l'anlimoine, qu'on en retire parlegrillage de lamine, à létat d'oxyde uièlre avec du plomb carbonate. Cette réu- nion forme une poussière fine , connue dans le pays , sous le nom de fumée de plomb. On l'emploie comme couleur. On l'obtient ainsi : après avoir bocarde la galène et l'avoir fait griller à un four ou à un feu de réverbère, on la fait cbauffer au rouge en la remuant continuellement. Lorsqu'elle com- mence à s'amollir, on arrête le feu. Pendant l'opération, ii se dégage une vapeur blanche qui tombe en poussière fine qu'on recueille dans de longues cheminées horizontales , construites exprès. C'est un mélange de cinq parties de plomb carbonate, et de trois d'antimoine oxydé , dont la pesanteur spécifique est de 5,882. Nota. A l'article Bournonite , de ce Dictionnaire , on renvoie à plomb sulfiué antimonifère ; voyez plus bas , pag. 1 00 , plomb sulfure anii mont f ère et cuprifère. 4. Plomb sulfure ferkifère, HaUy , trait. (Vulg., galène martiale). Thomson a donné une analyse^ que nous avons rap- portée plus haut,dun plomb sulfuré, de Durham, qui contient un peu de fer. Les minerais de plomb sulfuré, qui contien- nent du fer , sont ordinairement a petites facettes , et plus durs que les autres : ils contiennent aussi de l'argent. Le plomb sulfuré et le fer sufuré , sont quelquefois telle- ment unis , qu'on pourroit regarder ce mélange comme une combinaison. De semblables minerais contiennent , accidentellement, de l'or , et même en assez grande quan- tité pour dédommager des frais d'exploitation. On trouve de la galène martiale à Huelgoët , en Bretagne; à Saint- Sauveur , en Languedoc , et de la galène martiale aurifère , en Hongrie, etc. 5. Plomb SULFURÉ cob xltifère {Kobalt bleyglanz^ Nor- deutsch ; Kobalt bleierz., Hausm. , Cubait Lead-ore ., James.) Ce minerai a été découvert par M. Bauersach de Zeller- feld , dans la mine dite Lorenz , près Clausihal , au Hariz où il ne se rencontre qu en petite quantité, dans une veine qui est dans une roche de transition. 11 se présente , soit en très-petits cristaux diversement groupés ou musciformes , brillans comme la galène , soit en concrétions d'un tissu fine- ment granulaire. Lorsqu'on l'essaie au chalumeau , il éclate en petits morceaux , et comnmnique au verre de P I^ O gg Borax une couleur bleue de Smalt. Ce même plomb sulfuré paroît exister dans les mines de Catalogne. ( V. Proust) Journ. phys., vol. 66, nov. 1806. ) Je pourrois citer encore des alliages ou mélanges du plomb sulfuré avec un autre minerai ; mais, outre que ceux que je passe sous silence , sont plus rares, ils sont aussi très- peu importans à connoître. Il y a des combinaisons plus compliquées , qui sont considérées comme espèces, par les minéralogistes allemands. Ces combinaisons sont au nombre de deux; l'une n'est jamais cristallisée; l'autre l'est au contraire très-fréquemment. § III, Plomb sulfuré antimonifère et argentifère. (Id. Haiiy; Weiss gUlligerz , W., Karst. , etc.; Lightgrey- sj'/i'ier-ore , Kirw. ; Withe iher-ore ^ J Avaes. ; vulgairement, ai-gent blanc des Saxons ). Il est amorphe , compacte , d'un gris de plomb clair , quelquefois gris noirâtre , comme l'argent sulfuré et même noir. Lorsque sa couleur est gris clair, il a l'éclat et le lustre métallique. Sa cassure est égale ; mais dans quelques variétés , quoique égale, elle est finement grenue par parties, et alors , ce minerai semble passer à l'argent sulfuré fra- gile : il passe , au contraire , à l'antimoine sulfuré argen- tifère , quand sa cassure met à découvert de petits prismes aciculaires. On brise aisément cette mine ; lorsqu'elle n'est point mélangée sa raclure conserve l'éclat et la couleur du minéral. Sa pesanteur spécifique est de 5,322, Au chalu- meau, elle fond et s'évapore en partie, en laissant une croûte d'argent entourée d'une poussière jaune. On en peut dis- tinguer deux variétés. I. PL suif. uni. et arg. , gris clair. C'est le véritable argent blanc des Saxons : il est en masse ou disséminé dans ses gangues. Ses teintes varient entre le gris blanchâtre et le gris an peu foncé : il renferme un cinquième de son poids d'argent , et la moitié en plomb. L'antimoine n'y entre guères que pour un quatorzième. Klaproth a trouvé dans cet argent blanc, provenant de la mine d'Himmelfurst , près Freyberg, en Saxe : Plomb 48,06 Argent 20,40 Antimoine 7,88 Fer 2,25 Soufre 12,25 Alumine 7. Silice OjsS 98,09 iOO P L O 2, PI. suif. ànt. et arg. ^ gris obscur einoir. Ce minerai a une couleur grise foncée ou noirâtre , comme celle de Tanlimoine , et passe à la couleur grise du plomb terni. Ce qui provient de ce qu'il contient une plus grande quantité d'antimoine et très-peu d'argent : le plomb y est un peu moins abondant. Une variété du même lieu , analysée par Klaproth , lui a fourni : Plomb 4i,oo Argent 9,35 Antimoine 2i,5o Fer 1,75 Soufre 22,00 Alumine 15,00 Silice 0,75 97'S C'est à Freyberg, en Saxe, qu'on a rencontré d'abord l'argent blanc, en quantité , dans les raines de Himmelfurst et Beschert-Gluck: il gît en masse ou est disséminé dans des veines de plomb sulfuré qui traversent le gneiss. Le quarz, la baryte sulfatée blanche ou rose, forment ordinairement sa gangue ; il est également associé à la galène, à l'argent sulfuré, fragile et antimonié sulfuré , à l'antimoine sulfuré capillaire, à l'antimoine sulfuré argentifère , au fer arsenical et au fer sulfuré , au zinc sulfuré noir, au spath perlé et au spath calcaire , au cuivre gris , etc. Depuis , il a été retrouvé au Harlz et en Bohème. Il a été également découvert au Mexi- que , dans les filons de Cosala, dans l'intendance de la Senora: il est blanc, très-riche en plomb, et accompagné de galène argentifère , d'argent rouge, de blende brune , et de baryte sulfatée „ etc. § IV. Plomb sulfuré ântimonifère et cuprifère , ou En- DELLlONE. Triple sulfure d'antimoine, de plomb et de amre., En- dellionc , Bourn. , catal. 409; plomb lulfuréanlimonié, Brong. ; bournonite ^ Thoms, ; idciUy et antimonial Lead-ore , James. , excl. synon. Var.; Schivarfz ^ spiesglaserz , W; spiesglam- hteierz , Klaproth ; triple sulpliuret , Aik. Ce minéral n'a été signalé d'abord que par Werner. Les minéralogistes français le rapportèrent à l'antimoine sulfuré argentifère , pais au plomb sulfuré antimonifère ; mais il y a ici une confusion qui disparoît naturellement, à présent qoe M. de Bournon nous a fait connoître la description de ce mi- néral ', et Hattcl^et, Klaproth et Smith , ses principes. P L O L'endellione doit être considéré comme une espèce, puis- que , quoique composé de trois sulfures à la fois , il se prér sente sous des formes qui lui sont propres. L'endellione est d'un gris noirâtre avec l'éclat métallique , quelquefois très-vif ou comme celui de l'acier poli ; néan- moins il y en a de terne et de brunâtre. Il est très-fragile et se brise même sous la pression de l'ongle. Il tâche légèrement le papier par le frottement. Sa cassure est très-inégale , et dans les morceaux en masse , elle a souvent l'aspect un peu vitreux. Sa poussière conserve l'éclat métallique. Sa pesanteur spé- cifique est de 5,775, selon Hattchett. Placé sur une pèle échauffée, il donne une lueur phosphorescente d'un blanc pâle , légèrement bleuâtre. Exposé à l'action du chalumeau, il fond aussitôt et donne un bouton d'un gris foncé et très- fragile qui est un alliage de plomb et de cuivre; car l'antimoine et le soufre se subliment. Quatre sulfures métalliques composentrendellione, savoir: le plomb sulfuré , l'antimoine sulfuré , le cuivre sulfuré et le fer sulfuré ; ce dernier y est en petite quantité ; néanmoins comme toutes les analyses l'indiquent , l'endellione seroit un quadruple sulfure et non pas un triple sulfure. Analyse de Vendellioue. / CornouaUles. Plomb 4^562 Antimoine. 24,23 Cuivre \2,8o Fer 1,20 Soufre 17,00 Perte 2,i5 Hattchet, ioo,oQKlapr. 100,00 Id. 100,00 Proportions dans lesquelles les quatre sulfures peuvent se trouver dans l'endellione du Cornouailles , selon Smithson. c ,r j Tii u (Plomb 4ij08i Sulfure de Plomb < ^ ^ ^ ^tC klÀ''- (Soufre Dj03) T , t, ^. ■ (Antimoine. :ih-,^7} ,, , W.Antimome | ^^^^.^.^ ^^^^ 34,.. T, , „ • (Cuivre.... 12,80) „ Id. de Cuivre 1-,„ - t »6,o« (Soufre ^,203 /.^.Fer Y:'- ^'n .,60 (Soufre i,4o> ïoo,a4. 100,24 D'après ces analyses , il est clair que l'endeUione ne can- I02 P L O tient point d'argent, et ne sauroit être rapporté au plomb sulfuré anlimonifère et argentifère. L enrlcllione offre des cristaux qui sont petits et même 4rès peiiis, dont les formes sont extrêmement variées et quelquefois très-compliquées. Ces cristaux sont des prismes courts , rarement allongés, fréquemment simples , rarement maclés. Ils sont dispersés ou groupés dans les cavités de leur gangue et souvent peu déterminables à cause de la mtiltiplicité etdesinclinaisons variées de leurs facettes. En aucun cas, ce ne sont des cubes , quoiqu'ils se présentent sous l'apparence de ce solide : l'examen des facettes additionnelles et de leurs inclinaisons désabuse aussitôt. M. de Bournon admet, pour forme primitive , le prisme tétraèdre rectangulaire , à base carrée , dans lequel la hau- teur est à la largeur dans le rapport de 5à3. Les formes secon- daires, observées et figurées par M. de Bournon, s'élèvent à a5 , qui sont dues à seize modifications ou lois de décroisse- mens différens , agissant sur les arêtes du prisme ou sur les arêtes des bases , et sur les angles solides. Parmi les formes raccourcies , nous ferons remarquer les suivantes : 1. Pén'octaèdre , Nob. ( Bourn. , catal. , fig. 290). Prisme à huit pans inclinés de i35 d. 2. Annulaire , Nob. (Bourn. , 1. , c. , fig. 292 ). La forme primitive , dont les bords des bases sont interceptés par des facettes inclinées sur ces bases , de 129 d. 4'- 3. Trapezienne , Nob. (Bourn., l. , c. , fig. 3o5). La forme précédente sans prisme. 4.. Dodécaèdre , Nob. (Bourn., 1. , c. , fig 307). Prisme à 4 pans , terminé par des pyramides aiguës, à quatre faces rhomboïdales. Parmi les formes allongées, nous citerons celles-ci. 5. Diiélraèdre, Nob. (Bourn. , 1. , c. , fig. 3 10). Prisme té- traèdre à base rhombe , à sommet dièdre et obtus, dont les faces sont inclinées sur les arêtes aiguës. 6. Emoussée,^ oh. (Bourn. L, c, fig. 3i4)- Prisme à six pans, aplati , terminé par des sommets dièdres aigus , dont les faces sont inclinées sur deux arêtes aiguës du prisme , cha- cune produite par la rencontre des deux plans qui se sont éle- vés sur chacun de deux pans opposés du prisme. Ces dernières formes se rapportent plus spécialement à V antimoine noir de Werner; quelques-unes sont citées a l'article antimoine sulfuré argentifère de ce Dictionnaire, dénomination sous laquelle on a indiqué l'endellione. La forme hexaèdre ne se rencontre pas dans ce minéral. 7. Plomb suif, ant. et cup. amorphe^ en masse ou disséminé P L O ,o3 dans ses gangues ; ayant l'éclat métallique, ou un coup d'œil vitreux, ou noirâtre et un peu terne. Au Mexique , au Pérou, en Saxe. L'endellione doit son nom à la ville d'Endellion en Cor- nouailles , près de laquelle il a été découvert, dans lamine dite Huel-Boys, où il est associé à Tantimoine sulfuré et au zinc sulfuré : c'est la localité qui offre le plus de formes cris- tallines différentes. L'endellione se rencontre dans beaucoup d'autres lieux en Europe : A Piatisbonne , il accompagne la blende brune , le cuivre gris , le plomb sulfuré , le fer sulfuré. En Saxo , à Freyberg , il est avec l'antimoine sulfuré capillaire , des cristaux de fer carbonate, du cuivre gris, du fer sulfuré, sur une gangue quar- zeuse amorphe,contenant les mêmes substances en mélanges. Au Hartz, à Clausthal ; en cristaux groupés sur du quarz, avec galène , fer cabonaté , baryte sulfatéP. A Servoz , en Savoie ; en cristaux , d'un éclat vif, et en petites masses disséminées dans un quarz amorphe, tenant de la galène. L'on en trouve également dans d autres lieux du royaume de Piémont. En Sibérie ; également sur du quarz , avec galène , mais associé au cuivre carbonate v^ rt , et à la chaux carbonatée. En Hongrie et à Schemnitz avec quarz, blende et anti- moine , sulfuré. A Kapnick, en Transylvanie ; sur du quarz , avec de beaux cristaux de zinc sulfuré , de cuivre gris , de quarz , etc. Au Pérou , il est associé au fer sulfuré , au cuivre pyrl- teux , à la chaux carbonatée magnésienne. L'endellione a été trouvé amorphe ou cristallisé au Mexi- que. § V. Plomb sulfuré épigène. Plomb sulfuré épigène , pris- matîque , Haiiy , tab. ; plomh noir , ejusd. , trait. , vol. 3 , 4.97 , Romé-de-l'Isle ; plumhuin saturniles , Forst. ; Blau- bleierz ,Wern. , Reuss. , Karst, etc.; blue Leud ^ Aik. ; Mus Lead-ore, James. ; /a mine de plomb bleue y Broch. Le plomb sulfuré épigène est un plomb sulfuré qui jouit des caractères chimiques de l'espèce, mais qui semble avoir été configuré en cristaux dont les formes appartiennent au plomb phosphaté. Quand on brise plusieurs de ces cris- taux , on observe que les lames ou grains de galène y sont con- fusément disposés, ce qui ne permet pas de douler que les formes extérieures ne sOTenleiivprunlées ; quelquefois la galène io4 P L O et le plomb phosphaté sont mélanges , mais le tissu cristallin du phosphate de plomb n'est qu'interrompu par l(?s lames de la galène ; ainsi il est très-probable que le plomb sulfuré n'a pu se former qu'à mesure que le plomb phosphaté s'est dé- truit. Ce qui semble le prouver , c'est que les cristaux , qui ne contiennent plus de plomb phosphaté, sont beaucoup plus légers et poreux ; quelquefois on n'a que la carcasse du crislal en plomb sulfuré , le plomb phosphaté s' étant compietement détruit. Ces cristaux sont aussi fisluleux. 11 y a une remarque curieuse à faire, c'estque les minerais épigènes empruntent gé- néralement les formes d'une autre espèce de leur genre : il en est de même pour les sels. C'est le contraire de ce qui a lieu dans les pierres. Dès-lors, un mélange mécanique et acciden- tel du plomb sulfuré et du plomb phosphaté n'expliqueroit pas la formation du plomb sulfuré épigène. Le plomb sulfuré épigène ou se présente en gros prismes dodécaèdres ou péridodécaèdres , ou en petits prismes cy- lindroïdes ou en aiguilles entrelacées dont la couleur est le gris bleuâtre du fer et la surface raboteuse , quelquefois à points brillans , quelquefois pulvérulentes ; ces formes sont au nombre de celles qui appartiennent au plomb phosphaté. Il se brise aisément; sa cassure est polyédrique lorsqu'il est composé de lamellales et presque plane lorsque son lissu est serré et granulaire. Sa pesanteur spécifique est de 5, 461 , se- lon Geilertt 11 n'a été trouvé , jusqu'à présent , que dans deux loca- lités : i.° à Huelgoët , département du Finistère , accom- pagnant les beaux cristaux de plomb phosphaté de cette mine , le plomb carbonate, le plomb carbonate noir, le plomb sulfuré . le quarz; , le zinc sulfuré , etc. Les petits cris- taux de plomb phosphaté sont quelquefois recouverts d'une croûte noire ii^uàtre , de même nature que le plomb sulfuré épigène. 2.** dans la mine de la Trinité , à Tschopau , en Saxe , il est en petits prismes , dont le centre a une teinte plus bleuâtre que dans les prismes de même grosseur d'Huelgoët. Il est avecla chaux fluatée, la baryte sulfatée , le plomb carbo- nate ordinaire ou noir , le cuivre carbonate. H est rare et se paye fort cher en Saxe. Celui d'Huelgoët n'est pas commun à présent. On trouve aussi , à Tschopau , selon Romé-de- risle , du plomb phosphaté vert qui montre le même passage au plomb sulfuré. Gîsemens et localités du plomb sulfuré. Je m'étendrai fort peu sur les localités du plomb sulfuré et sur l'importance de ses mines , car ces deux objets ont été P L O [03 parfaitement exposés, par M. de Bonnard , dans ce Dlclion- naire , à l'article Mine, vol. 21 , pag. 38. 11 n'en est pas de même des gisseinens qui sont très-variés. Le plomb sulfuré se trouve en filons puissans , en cou- ches étendues et en masses dans toutes les formations de ter- ^ rains , dans les montagnes primitives , dans les terrains de transition et secondaires. On remarque, cependant, qu'il est beaucoup plus commun dans ces derniers terrains, et ordi- nairement dans la chaux carbonalée , compacte ou coquil- lière ; ceci prouve que le plomb sulfuré s'est également formé à des époques récentes. Il est associé à divers minerais d'argent, de cuivre , de zinc surtout; le quarz, la baryte sul- fatée , la chaux fluatée , la chaux carbonatée, etc. , forment ses ganguas. Dans les montagnes primitives , il est en couches subor- données au gneiss , au schiste argileux , et associé à la à la pyrite. On l'y rencontre aussi en veines dans le calcaire primitif. Dans les terrains de transition, il est en couches dans le grès et le psammite (grauvacke) qui accompagne la houille , et en veines qui traversent des roches schisteuses. Dans les terrains secondaires et anciens , il est en couches et associé à la calamine dans le calcaire compacte. Dans lesterrains secondaires plus récens, il est en couches, ou en masses , ou disséminé dans les bancs du calcaire coquillier-marin et dans des conglomérats. En France, à PouUaoën et à Huelgoct, dans le département du Finistère , le plomb sulfuré forme deux filons puissans en- caissés dans un terrain primitif. On y trouve des cailloux roulés et du bois pétrifié. Dans les Vosges, à La Croix, le minerai est épars dans un puissant filon de granité friable, associé au fer hydraté caverneux. Il est encaissé dans des bancs de schiste talqueuxà Pezay, en Savoie et à Vienne , département de FI- sère. Les filons de Vienne contiennent des agates et des quarz de la variété à'ile hornsiein parles Allemands , de la baryte sul- fatée et de la chaux fluatée. En Espagne , les mines de plomb de l'Andalousie sont exploitées dans les collines de granité de la province de Jaen. A Viconago , au pied du Saint-Go- thard , les filons de plomb traversent des couches de schiste micacé argentin et sont mélangés de chaux sulfatée et fluatée, de baryte sulfatée , de fer carbonate. Ce plomb contient de l'argent, qu'on en retire. Le plomb sulfuré est en filons ,qui traversent le granité en Ecosse, à Monaltrie dans l'Aberdeen- shire,dansles anciennes mines de plomb de Cliflon,près Tyn- drum ; en Peines qui traversent le gneiss à Strifeitian , dans io6. P L O l'Argylshîre, et qui contiennent de la chaux carbonatée etde la baryte sulfatée. Il traverse la même espèce de roche dans l'île de Coll , près des côtes d'Ecosse. En Saxe , le plomb sulfuré seprésente aussi dans le gneiss. En Bohème, il est en veines, qui traversent le schiste argileux, principalement à Przibram , associé avec le plomb carbonate phosphaté , le zinc sulfuré, l'argent natif, le fer sulfure et carbonate , la baryte sulfatée , l'antimoine sulfuré et oxydé , le spath cal- caire , le quarz , etc. Le plomb sulfuré de Sahla et de Fahlun est en couches dans de la chaux carbonatée saccharoïde, avec du cuivre pyrileux , du fer sulfuré et de la blende. A Offen- banya, en Transylvanie, il est dans un calcaire spathique à gros grains avec le cuivre gris, l'antimoine sulfuré, le fer sulfuré et le zinc sulfuré ; il se présente en abondance dans les mon- tagnes anciennes de celte contrée. ANagyag , Il est dans un porphyre argileux, avec de l'antimoine du quarz améthyste et le tellure. En Silésie , à Querbach et Altenberg , il est uni à la blende, au cobalt gris, au fer hématite, au fer sulfuré, aucuivre pyriteux,au calcairej,au quarz, à la pyrite arsenicale, au grenat., En Ecosse , à Leadhills , dans le Lanarkshire, il est en fi- lons qui traversent des roches de transition. On trouve , dans les mêmes filons, outre la plupart des minerais de plomb , la calamine , le fer hydraté compacte , le fer sulfuré et spathi- que , le cuivre carbonate bleu , des minerais de manganèse , de la chaux carbonatée cristallisée , de la chaux carbonalée ferro-manganésifère , la baryte sulfatée et l'asbeste tressé. La même formation s'étend jusque dans la partie haute de la province de Dumfrles , où sont situées les mines de W'^an- lockhead. A Cumberhead , dans le Lanarkshire , le plomb traverse des bancs de grès ; dans le Lothians et le Fifeshire il est disséminé, ou coupe les bancs de grèshoullliers. 11 en est de même à Hargenlhen, en Lorraine et en Suède. Au Hartz, les raines de plomb sont dans des terrains de transition , leg filons coupent les couches ou leur sont subordonnés. Le plomb sulfuré de l'Angleterre, c'est-à-dire, du Derby- sbire , de Durham , du Norlhumberland , du Flinshire , du Somersetshire , etc., traverse le calcaire coquillier marin ; le plomb s'y trouve soit en couches dans les montagnes de calcaire compacte coquillier ancien , soit en filons dans d'autres montagnes stratifiées, formées par des couches du même calcaire coquillier ancien, et des couches d'une roche amgydaloïde que, dans le Derbyshire, où ce gisement est COTTimun , on nomme toadstone , channel et carldirt ; ce sys- tème est recouvert par du schiste: les filons de plomb coupent les couches calcaires sans laisser de trace de leur passage dans le toafdstone. Dans le Shropshire , et ailleurs, ils est P L 0 X07 dans le schiste. Dans les mines des provinces ci-dessus , et pricipalement dans le Derbyshire, le plomb sulfuré est asso- cié aux cristallisations les plus belles et les plus variées que nous connoissions de chaux carbonatée et de chaux fluatée , substances qui y forment à elles seules des veines puissantes. Le plomb phosphaté, carbonate et sulfaté, la baryte sulfatée en beaux cristaux, la baryte carbonatée, la blende, le zinc oxydé, le bitume, etc., sont aussi des productions de ces fiions. V. Plomu sulfuré spéculaire. C'est encore dans le calcaire coquillier que gît le plomb sulfuré , à Kluf , près Brugen en Westphalie. A Bleyberg, en Carinthie, les cou- ches de plomb alternent avec des bancs de calcaire compacte et de calcaire coquillier , dont les débris des coquilles ont conservé leurs couleurs irisées , qui font de ce calcaire une de nos plus belles lumachelles. Le plomb molybdalé et le zinc oxydé sont associés à ce plomb. Le plomb sulfuré est dans un conglomérat , où une sorte de pouddingue , à Stromness , l'une des îles Orcades ; dans des terrains d'alluvion, a Tarnovvitz en Silésie , et dans le département de la Roër , à Dottel , Bleyberg , Kal- denick etPeterhied. La galène de Tarnowitz, est superposée à des couches de calcaire compacte coquillier bituminifére; elle est disséminée dans un banc tortueux de marne fer- rugineuse , au-dessus duquel est un banc de calcaire com- pacte dont les cavités sont tapissées de cristaux calcaires et de zinc oxydé ; au-dessus de ce banc est une marne imprégnée de fer hydraté, terreux ou compacte, quelquefois assez abondant pour être exploité comme mine de ce métal ; au- dessus sont 'des couches argileuses et de grès. La couche de galène fournit annuellement quinze mille quintaux de plomb, et deux mille marcs d'argent. A Bleyberg ( Roër ) le plomb sulfuré se trouve dans des montagnes de grès et de cailloux roulés. Ces nombreux exemples , des gisemens du plomb , ne présentent pas tous ceux qu'on pourroit encore en citer , mais qui deviennent superflus. L'Europe est, des quatre par- ties du monde, celle qui renferme le plus de mines de plomb ; elle tire de leur exploitation une bonne partie de sa richesse minérale : la partie moyenne de l'Europe est la plus riche en plomb. L'Amérique n'en offre au contraire que très-peu, peut- être faute de recherches. Selon ce que dit M. de Hum- boldt , le plomb est très-abondant dans le calcaire com- pacte , à la Nouvelle-Espagne , dan« la partie nord-ouest, surtout dans le royaume du Nouveau-Léon , dans la pro- vince du Nouveau Saint Ander et dans le district de Zi- ,o8 P L O niapan ; le plomb y est exploite pour la petite quantité d'ar- gent qu'il contient. Le Chili et le Pérou présentent quelques raines de plomb sulfuré. Ce minerai est dans un gneiss , près de Norlhamp- l.>n, d:tns le Massachussets , au.K Etats-irnis : on en a re- trouvé des indices à la parlie nord du Groenland ; il accom- pagne la cryolllhe ou alumine fluatée alcaline , avec le quarz, le enivre pyriteux, le fer carbonate et hydraté , etc. L'on connoit très-peu l'Afrique , aussi ne pourroit-onpas ciler les glsemens de plomb qu'elle renferme sans doute. On observe en Egypte d'anciennes exploitations de ce métal. L'Asie n'est pas aussi riche en minerais de plomb que l'Europe : il y en a en Arabie à Omon. La presqu'île de l'Inde est fournie de plomb par les mines des pays de Siara , d'Aracan et de Burmah. Il y a des mines de plomb à Jangum- ranzpillay , dans le district de Cumtum , dans l'Inde : à Des- souly, dans la partie supérieure de l'Indoustan, à l'est de de Sirinagur, à deux journées de ïessoolumboo , au Thi- bet. La grande consommation de plomb , qu'on fait en Chine et au Japon , doit faire soupçonner que ces vastes contrées sont loin d'être dépourvues de mines de plomb. Dans l'Asie- lîoréale , la grande chaîne des monts Oural et celle de l'Al- taï, qui a une étendue de plus de six cents lieues de l'ouest à l'est , possède un grand nombre de mines de cuivre , de fer, d'argent, et pas une mine de plomb , si ce n'est le filon de ]doYnb chromaté de Béresof, dans l'Oural. « Mais en revan- che , dit Patrin , laDaourie ou Sibérie Orientale, est peut- être la contrée la plus riche en plomb : l'argent qu'on en retire monte annuellement à plus de dix-huit ou vingt mille marcs , quoique le plomb ne contienne qu'un ou deux gros par quintal : aussi ai-je vu , près des fonderies, des amas «le litharge aussi hauts que les maisons du pays ». Usages du plomb sulfuré. Le plomb sulfuré n'a pas d'usages multipliés ; mais c'est de ce seul minerai qu'on retire tout le plomb métallique et une grande partie de Targent. Dans quelques pays on le ren- i ontre en cristaux isolés, que les chasseurs arrondissent et emploient en guise de balles à fusil. En Orient, les femmes font avec du noir de lampe mé- langé de galène réduite en poudre et qui est nommée alqui- faux , une pomaïade particulière : elles s'en servent pour teindre les sourcils , les paupières , les cils et les angles des yeux. L'alquifoux sert à vernisaer les poteries de terre. On eu y ^^ o ,09 fait , avec de Teau , une espèce de bouillie, dans laquelle on plonge les i>ieces qui ont déjà subi une première cuisson : celles ci se rerètenl ainsi d'une couche de plomb sulfuré qui, par l'action d'un feu violent , se convertit en un vernis jau- nâtre. Pour retirer le plomb métallique de la galène ^ on agit de , cette manière : après avoir extrait la galène de sa mine, on la bocardc , on la lave et on la réduit en poudre fine, ou scldich : ensuite on uiouie ce schlich en pelites mottes, avec de Targile un peu humide , el on le grille, soit sous des hangars et à plu- sieurs reprises , soit dans des fourneaux à réverbère : on ob- tient par cetle dernière méthode une petite quantité de plomb métallique , des le premier grillage : cette opération évapore le soufre, l.irsenic, l'anlimoioe, etc., s'il y en a. On recueille le minerai grillé dans un fourneau courbe ; on y ajoute quelquefois , comme fondant, des scories des fontes précédentes. Le charbon de bois ou la houille carbonisée , que l'on mêle avec le minerai griile, suffit pour revivifier le plomb, qui coule dans des bassins situés près du foyer; ce plomb s'appelle plomb d'œwre. Le plomb d'œuvre contient souvent de l'argent en assez grande quantité pourdédommager des frais d'extraction; alors on procède à Vaffinage du pl,)mb. L'avantage de cette ex- traction ne sauroit être calculé sur la quantité d'argent que contient le plomb sulfuré avant que d'être réduit en plomb d'œuvre, puisque, àTarnowiiz,enSilésie, on agit avec profit sur un schlkh^qui ne contient que o,oo3 d'argent. Dans beaucoup d'autres pays, le plomb , qui contient uoe aussi petite quan- tité d'argent, est livré tel quel au commerce. Anciennement, comme on ne savoit point que la galène renfermoit pVesque toujours de l'argent, le plomb argentifère qui en provenoit éloit débité de même. Voilà ce qui fait que les plombs des anciens édifices contiennent de l'argent en quantité quelque- fois susceptible de valoir la peine d'en être retiré. x\cluei- lement , un plomb d'œuvre , qui ne contient qae 0,018 d'ar- gent , mérite d'être affiné ; ce qui s'exécute dans un fourneau de coupelle. Au bout de deux jours d'un feu continu, le plomb se trouve converti en litharge, et l'argent paroîl dans le fond de la coupelle : on le refroidit en jetant de l'eau , puis on l'en- lève pour le brûler , c'est-à-dire le raffiner. Quant à la litharge, ou elle est livrée au commerce , ou elle est revivifiée en plomb en la fondant au milieu des char- bons , dans le fourneau à réverbère ou dans le fourneau courbe. Le plomb qui en provient est le plomb raffiné, le meil- leur pour les essais des matières d'or et d'argent. liCS scories , les crasses et la litharge impures , produites 110 P L O par ces opérations, sont fondues e'galement, soit avec les fontes suivantes ou bien séparément. L'argent retiré par ces procédés contient l'or que pouvoit receler le plomb sulfuré ; alors , s'il y a avantage , on traite l'argent pour en tirer l'or. Ce métal précieux reste dans le plomb d'œuvre lorsque le minerai ne contient pas d'argent; les moyens pour l'en retirer consistent également dans l'oxy-^ dation du plomb. L'on dit que les galènes en filons sont plus ricbes en argent que celles qui sont en couches : on estime de préférence celles en masse et à petits grains. La quantité de plomb que la France consomme actuelle- ment, dépasse, et au-delà , la quantité qu'elle retire de ses mines de plomb sulfuré; elle tire de l'étranger l'excédent de ce qui lui manque , et cependant elle pourroit se suffire à elle-même. L'Angleterre est la puissance qui fait le plus grand com- merce en plomb métallique. Je lis dans une note, imprimée dans le n.° i du Journal des Mines, que le Norlhumberland seul fournit 354. mille quintaux environ de plomb métallique, ce qui excède de 100 mille quintaux, les 25o mille quintaux indiqués pour toute l'Angleterre dans le tableau que nous en avons donné, pag. 54-, d'après M. Héron de Villefosse , à la suite de l'article Plomb. Dans ce même article , nous avons indiqué également les procédés les plus en usage pour fabri- quer la litharge, le minium et la céruse , et nous avons ex- posé leur usage et leurs principales propriétés. Plomb antimonial. V. Plomb sulfure antimonifère , P^g- 97- Plomb aistimotsié et aistimonifère. V. Plomb sulfuré a^timonifère , pag. 97. Plomb antimonié sulfuré. Voy. Plomb sulfuré anti- MONiÉ , pag 97. Plomb antimonifère et cuprifère. V . Plomb sulfuré ANTIMOISIIFÈRE et CUPRIFÈRE , pag. ICO. Plomb arsenical. V. Plomb arsénié et arseniaté. Plomb argentifère. On donne ce nom au Plomb sul- furé , qu'on exploite pour en retirer l'argent qu'il contient. V. Plomb sulfuré argentifère , pag. 97. Plomb d'Auvergne. C'est le plomb phosphaté arsenifère de Pontgibaud , en Auvergne. Plomb bismuthique. V. Argent bismuthifère , vol. 2, pag. 479' M. Berzelius rapporte ce minerai , qui contient 0,33 de plomb et 0,27 d'argent , parmi les variétés du plomb sulfuré. Plomb blanc. V. Plomb carbonate. jPlomb blanc terreux, V. Plomb oxdyé blanc. P L O ,u Plomb brun. V, Plomb phosphaté et Plomb carbonate TERREUX, pag. 63. Plomb bleu. V. Plomb carbonate cuprifère , pag. 66, et Plomb sulfuré epigène, pag. io3. Plomb carboîhaté terreux. Voyez pag. 63. PvLOMB ( oxyde de ) combiné avec Tacide carbonique. Voy, Plomb carbonate. Plomb cobaltique. V. Plomb sulfuré cobaltifère, g8. Plomb corné L'on donnoit a^urefois ce nom à diverses variétés de plomb phosphaté ; maintenant il est appliqué au Plomb murfaté. Plomb ceindre, Agricola donne ce nom au Bismuth. Plomb fuligineux. C'est le plomb carbonate noir, en poussière extrêmement fine ; et qui recouvre les cristaux de cette même substance et la galène altérée. Plomb gomme. Romé-de l'Isle avoit donné ce nom à un minéral rouge de cornaline ou brun, demi-transparent, qui se trouve sur la mine de plomb d'Huëlgoet , en Basse Bretagne. Il est en très-petites stalactites, ou en petits bou- tons , ou en incrustations semblables à de la gomme figée ; sa surface est luisante. Il l'avoit désigné d'abord par l'épithète de plomb rouge, et l'avoit placéaveclepl rouge de Sibérie, dont il a ignoré la véritable nature. «Ce plomb rouge, dit-il, est tan- tôt englobules, rassemblés sou5 forme de grappes, tantôt en larmes arrondies, de lagrosseur d'un pois ei au-dessous, par- faitement lisses et vives en couleur, comme une cornaline. Ces dernières sont comme figées à la surface d'une mine de plomb blanche et rougeâtre, mêlée de galène hépatique, de blende et de pyrite martiale....» Le morceau que je possède est représenté pi. 8 , fig, 3 de la 3.^ décade des planches en- luminées de M. Buchoz. C'est un des plus rares morceaux de mon cabinet ( Romé-de-risle , cristall. 3 , p. Sgg ). Cet échantillon a passé , avec le cabinet de Romé-de-l'lsle , en la possession de M. Gillet de Laumont , où il est resté ignoré jusqu'à ces derniers temps. Ce fut , il y a environ trois ans, que M. Gillet présenta à M. Tennant , alors à Paris , l'échan- tillon ci-dessus , comme pouvant être celui d'une substance nouvelle. M. Tennant en fit l'essai sur un petit fragment qu'on en détacha, et reconnut que le plomb gomme éloit une com- binaison d'alumine hydratée et d'oxyde de plomb , dont on ne peut indiquer les proportions à cause de la petite quan- tité sur laquelle il avoit opéré. Ce simple essai , qui annonr çoit une substance voisine du vvaweliiie , év;-il!a l'alicniion des minéralogistes, qui, jusque-là, avoient oublié ce minerai, indiqué par Rontié-de-l'Isle , et avant lui , par Demeste. J'eus occasion d'en rassembler plusieurs échantillons dans la col- PL O leclion de M. de Drée , et M. Tennant en fit l'essai , ce qu ne me laisse aucun doute sur leur nature. En général, le plomb gomme est en très-petite quantité , et épars ; sa cas- sure est compacte et légèrement radiée , il se laisse racler aisément, sa raclure est grisâtre ; au chalumeau , il blanchit et devient terreux; sur le charbon , le peu de plomb qu'il con- vient est revivifié, sans dégagement d'odeur, L'on confond quelquefois le plomb gomme avec le plomb phosphaté brun- rougeâtre ou jaunâtre, tantôt incrustant ou conrrétionné , ayant l'aspect luisant, et tantôt aciculaire et radié, qui l'ac- compagne presque toujours ; mais les caractères de ce der- nier le font reconnoître. Le plomb sulfuré décomposé , le fer sulfuré , le zinc sulfuré , le plomb phosphaté et le plomb carbonate , forment la gangue du plomb gomme , ainsi que Ta dit Romé-de-l'Isle. Cette gangue tombe en miettes par suite de la décomposition de la pyrite , qui s'altère promp- tement , si l'on ne conserve les échantillons dar^s un lieu sec. La présence de l'alumine et de l'eau dans ce minerai , ne sauroit étonner , puisque Proust l'a reconnue dans le plomb arseniaté. Plomb jaune. V. Plomb molïbdaté. Plomb de mer. V. Molydbène sulfuré. Plomb micacé. Variété de Plomb carbonate , en très- petits cristaux, semblables à des paillettes , et qui chatoyent comme le mica. * Plomb minéralisé par l'acide aérien ou méphitique, Foy. Plomb carbonate. Plomb minéralisé par l'acide ar&enical. V. Plomb phos- phaté arsenifère, pag. 86. Plomb minéralisé par l'acide phosphorique. V. Plomb PHOSPHATÉ. Plomb murio-carbonaté. V. Plomb muriaté. Plomb noir. V. Plomb carbonate noir, pag. 65. Plomb SULFURÉ epigène, pag. 82 et io3, et Antimoine sulfuré. Plomb d' œuvre. C'est le plomb qui provient immédiate- ment de la fonte du minerai , et dont on n'a pas retiré l'ar- gent qu'il peut contenir. Plomb oxydé terreux. F. Plomb oxydé blanc et Plomb CARBONATE TERREUX , pag. 63. Plomb réniforme. C'est le Plomb phosphaté arsenifère CONCRÉTIONNÉ. Plomb rougeatre. C'est le Plomb phosphaté , de celle couleur , qu'on trouve à Huelgoët ( Finistère ). Plomb rouge, F. Plomb chromaté et Plomb gomme, ii3. Plomb SPATRIQUE oxydé et blanc r.PLOMB.CARBONATÉ. P L O „3 Plomb rougï:. Voy. Plomb chromaté. On a donné aussi ce nom à quelques variétés de plomb phosphaté. Voy. Plomb PHOSPIlàTÉ. Plomb spathique jautne. V. Plomb molybdaté. Plomb spéculaire. F. Plomb sulfuré, pag. «jS. Plomb strié. F. Plomb sulfuré strié, pag. 94. Plomb sulfaté epigène. F. pag.^o. Plomb sulfuré antimotsiié. F. Plomb sulfuré antimo- NIFÈRE et CUPRIFÈRE, pag. lOO. Plomb sulfuré argentifère cibismuthifère. F. Argent bismuth IFERE. Plomb sulfuré epigène. F. pag. io3. Plomb suR-oxYGÈNÉ. F.Plomb oxydé ferro-arsenifère. Plomb tellure , ou plomb allié au tellure. C'est le Tel- lure auro-plombifère , qui sera décrit à rarlicle Tellure. Comme ce minerai offre o,54.- de plomb, quelques minéralo- gistes pensent qu'on doit le classer parmi les minerais de plomb sulfuré. Plomb terreux. F. Plomb oxydé blanc, Plomb carbo- nate terreux, pag. 90, et Plomb sulfaté epigène, pag. 6i, Plomb tessulaire. F. Plomb sulfuré lamellaire. Plomb tungstate. F. Plomb scheélaté. Plomb vert. F. Plomb phosphaté. PfcOMB VERT ARSENICAL. F. PlOMB PHOSPHATÉ ARSENIFÈRE, Plomb violet. F. Plomb phosphaté. Plomb vitreux. F. Plomb cabbonaté et Plomb sulfaté. (LN.) PLOMB. L'un des noms vulgaires du Squale marteau. (b.) PLOMB. L'un des noms vulgaires de la Foluta pyrum de Linnœus , qui forme le type du genre Tuhbinelle. (desm.) PLOMBAGINE. F. Graphyte. (pat.) PLOMBAGINE CHARBONNEUSE. Sorte d'AN- thracite , décrite par De Born. (ln.) PLOMBAGINE MÉTALLIQUE. Anciennement , c'é^ toit le Plomb sulfuré , notamment sa variété compacte, (ln.) PLOMBAGINÉES , Plumbagines , Juss. Famille de plantes qui offre pour caractères : un calice persistant , mo- nophylle , tubuleux , entier ou denté; une cor oWq {calice intérieur^ Juss.) monopétale, découpée , ou à cinq divisions profondes et hypogynes ; des étamines en nombre déter- miné , tantôt insérées à la base de la corolle , tantôt insérées sous le pistil , ou hypogynes ; un ovaire supérieur simple, à style unique ou multiple , et à stigmate multiple ; une cap- sule monosperme ; une semence à embryon oblong, com- primé , entourée par un périsperme farineux. Cette famille renferme des arbustes ou des herbes dont xxvn. 8 ii4 P T. O les feuilles sont simples et alternes , souvent toutes racîlcales ; les fleurs hermaphrodites , terminales , tantôt rapprochées en tête , tantôt disposées en épis nombreux, formant un ample panicule. Ventenat , de qui on a emprunté ces expressions, ne rap- porte que deux genres à cette famille , qui est la quatrième de la septième classe de son Tableau du Règne végétal ^ et dont les caractères sont figurés pi. 8 , n.<> i , du même ou- vrage. Ce sont les genres Dentelaire et Statice. Foy. ces mois, (b.) PLOMBÉ C'est le labms lloens de Linnaeus. V. Labre. (B.) PLON. Nom du Saule sur la Loire, (b.) PLONGEON, Colymbus, Linn. , Lath. Genre de l'ordre des oiseaux Nageurs et de la famille des Plongeurs. V. ces mots. Caractères: Bec plus long que la tête , droit, entier, robuste , presque cylindrique, un peu rétréci sur les côtés, lisse, subulé , aigu; mandibule supérieure plus longue que l'inférieure; narines concaves, situées à la base du bec , à demi-closes par une membrane , et à ouverture oblon- gue ; langue en forme de lancette, dentelée sur les bords , à son origine ; pieds placés à l'arrière du corps ; tarses com- primés par les côtés ; quatre doigts , trois devant , un der- rière ; les antérieurs, totalement palmés; le pouce petit, pinné, joint à la base, avec le doigt interne, par une petite membrane, et portant à terre sur le bout; ongles un peu aplatis , courts; le postérieur pointu; les deuxième et troisième rémiges, les plus longues de toutes; queue cour- te , composée de vingt pennes. Quoiqu'on ait décrit huit plongeons , comme espèces distinctes , il paroît certain au- jourd'hui que parmi ceux d'Europe , il n'y en a que trois , et que tous les autres de cette partie du monde sont des variétés d'âge. Quoique le nom de plongeon puisse être appliqué à beau- coup d'autres oiseaux, qui ont l habitude de plonger , même jusqu'au fond de l'eau, en poursuivant leur proie, on l'a donné de préférence aux oiseaux de cette petite famille , qui en diffèrent par les caractères principaux que nous venons d'indiquer. Ces excellens nageurs plongent avec une telle prompti- tude , qu'ils évitent le plomb , en disparoissant à l'éclair du fe , au même instant que le coup part; ce qui leur a fait donner, à la Louisiane et en Picardie , la dénomination de mangeur de plomb. Aussi, pour pouvoir tirer les plongeons , il faut adapter au fusil un morceau de carton, qui, en lais- sant la mire libre , dérobe le feu à l'œil de ces oiseaux. Mais P L O „S 3I les. plongeons se meuvent avec (ant àe facilité dans Veau , ils marchent sur terre avec beaucoup de difficulté, d';*près la position de leurs jambes, qui les force de se tenir de- bout, dans une situation droite, presque perpcndicul;iire , et tellement gênante , qu'ils peuvent à peine faire quelques pas et maintenir l'équilibre de leurs mouveniens ; aussi pas- sent-ils la plus grande parlie de leur vie dans l'eau , et ce n'est guère qu'en volant qu'ils vont d un canton à l'autre. Leur nourriture consiste en poissons ; leur habitation favo- rite est le bord des rivières , des lacs et des étangs dans les climats tempérés et froids. On leur fait la chasse de diverses manières , âu fusil, à la hul/e ambulante ( Voyez Canard), au 1ramail{ Voyez Rale ) , et à la ligne dormante, amorcée d'un petit poisson. Le Plongeon boréal , Colymbus Iwrealis , Latb. , est regardé , par Sonnini , comme étant de l'espèce du hiwme ^ et donné par M. Temminckpour un jeune de l'espère du plongeon cat-marin. Il a le corps noir en dessus , varié de taches blanches, et le dessous de cette dernière couleur; le cou est roux en devant et à peine tacheté. Le Plongeon CAT - marin , Colymlms septentrionalis , Lath. ; pi. enl. de Buff , n.° 264. Cet oiseau, connu sur les cotes de Picardie sous le nom de cat-marin, y arrive avec les macreuses , et se prend souvent dans les filets que les pécheurs tendent à ces oiseaux ; il s'en éloigne pendant Tété , et niche , au rapport des matelots, dans les Sorlingues , sur des rochers. Ce grand destructeur de frai de poisson entre , avec la marée , dans les embouchures des rivières où il se nourrit, de préférence, de petits merlans, du frai de l'es- turgeon et du congre ; les jeunes , moins adroits et moins exercés que les vieux, ne mangent que des chevrettes. Ce plongeon a vingt-deux à vingt- quatre pouces de longueur totale ; la gorge, les côtés de la tête et du cou, d'un gris-de- souris ; le sommet de la tête, tacheté de noir; le devant du cou , d'un rouge-marron très-vif; une bande transversale, composée de raies longitudinales , blanches et noires, sur la partie inférieure du cou: la poitrine et les parties postérieures, blanches; les flancs et le manteau noirâtres, tachetés de blanchâtre chez les uns, et sans taches chez les autres; les pennes des ailes et de la queue, roussàtres ; le bec noir ; les pieds d'un noir verdâtre , et l'iris d'un brun orangé. Le jeune , décrit dans Buffon sous le nom àt petit plongeon , est d'abord d'un brun noirâtre sur les parties supérieures , et blanchâtre sur les inférieures ; mais après la mue , il a le lorum, la gorge et toutes les parties postérieures , blancs; le sommet de la tête et la nuque, d'un cendré sombre, varié ii6 P L O de blanc ; les scapulaires , le croupion , d'un brun noirâtre f parsemé de petites taches blanches; les couvertures des ailes bordées, vers le bout, de cette couleur; le bec cendré; l'iris et les pieds bruns. *Le Plongeon de la Chine , Colymbus sinensis, Lath., a le bec noirâtre ; l'iris cendré ; le dessus de la tête , du cou et du corps , les ailes et la queue , d'un brun verdâtre sombre ; plus foncé sur le milieu desplumes; ledevant du cou pareil, mais beaucoup plus pâle ; la naissance de la gorge , rousse ; la poitrine et le dessous du corps, d'un blanc roux, tacheté de brun ; les pennes des ailes et de la queue , de cette dernière couleur ; les pieds cendrés. Le Plongeon a gokge noire. V. Plongeon-lumme. Le Plongeon a gorge rouge , de Sibérie. F. Plongeon C.\T-MARIN. Le Grand Plongeon, du texte de Buffon , est un jeune Imbrim ; et celui de Brisson, un individu de la même espèce et âgé d'un an. Le Grand Plongeon de mer. F. Grèbe hvppé. Le Grand Plongeon de la mer du nord. F. Plongeon IMBRIM. Le Grand plongeon a queue. C'est, dans Salerne, le Plongeon Lumme. Le Grand plongeon tacheté. Foy. ibid. Le Plongeon huppé , d'Albin , est le Grèbe-cornu. Le Plongeon imbrim , Colymbus glacialis, Lath. ; pi. enl. de Buff. , n." g52. 11 a la tête , la gorge et le cou, d'un noir verdâtre, à reflels verts et bleuâtres; un collier échancré à travers du cou , composé de petites raies longitudinales, alternativement noires et blanches ; le manteau parsemé de mouchetures blanches ; tout le dessous du corps d'un beau blanc; le bec noir; les pieds d'un brun noirâtre à l'ex- térieur, et blanchâtres à l'intérieur; les membranes des doigts de la dernière couleur. Longueur totale , vingt-huit pouces. Le jeune , Colymbus imvier.^ Lath. , a les plumes de la tête et du cou cendrées et bordées de gris blanc ; tout le dessus du corps, d'un cendré brun, varié de deux lignes blanchâtres sur chaque plume; la gorge blanche ; le cou , de cette cou- leur, et nuancé de cendré clair ; le reste du dessous du corps, d'un beau blanc ; les pennes des ailes , brunes ; cette teinte prend une nuance cendrée sur les secondaires, qui ont, de plus, chacune, une ligne blanchâtre, placée obliquement sur chaque coté , vers son extrémité ; ta queue , d'un cendré brun; le bec gris-brun ;les pieds et les membranesdes doigts, bruns, avec une teinte rougeâtresur le côté interne des pieds et P L O ,,7 dostloigls. Ces oiseaux ne parviennent à leur plumage parfait que dans leur troisième année. Ils ont , à l'âge d'un an, une bande transversale , d'un brun noirâtre vers le milieu du cou; les plumes du dos , noirâtres, avec de petites taches blanches. Brisson le décrit à cet âge sous le nom de grand plon- geon. Il porte, à sa deuxième année, un collier plus marqué; la têle et le cou sont couverts de plumes brunes et d'un noir à redets; les taches du manteau sont plus nombreuses , et la bande du cou est composée de lignes longitudinales , brunes et blanches. On trouve le jeune sur nos étangs , et il les quitte , lorsqu'ils sont glacés , pour se transporter sur les rivières et les ruisseaux d'eau vive ; mais ce n'est que pendant la nuit qu'il s'éloigne de son domicile habituel : la ponte est de trois à quatre œufs, d'un ovale parfait, ressem- blant à ceux de Voie , et un peu tachés de noir. Les chasseurs assurent que quand on approche du nid , la mère se préci- pite et plonge; et que les petits, tout nouvellement éclos, se jettent à l'eau pour la suivre. C'est toujours avec bruit et avec un mouvement très-vif des ailes et de la queue , que ces oiseaux nagent et plongent ; le mouvement de leurs pieds se dirige en nageant , non d'avant en arrière, mais de côté, et se croisant en diagonale. {Biiffon.') L'espèce est non-seulement répandue dans le nord de l'Europe ; mais on la retrouve dans les parties septentrio- nales de l'Asie et de l'Amérique. Inibrim est le non» que porte , à Itle Féroë , l'oiseau parfait , et il est connu aux Orcades sous celui à'' erniergoose ^ et au Groenland sous la dénomination de tuglek , selon Cranlz , et de tudlik , suivant OihonFabricius. Il arrive dans cette contrée, vers la fin d'avril, et en émigré en septembre ou octobre. Je l'ai vu, à New-Yorck,au mois de janvier. Ce plon- geon habite ét^alement la mer et les eaux douces : il vole rarement, mais fort haut ; plonge avec beaucoup de facilité; et c'est en s'enfonçant sous les eaux , qu'il cherche à se sous- traire à ses ennemis ; mais lorsqu'il a Aes petits , loin de fuir , il attaque lui-même et lance des coups de bec , qui ne laissent pas que d être dangereux. Sa peausert .^ l'I^abillement de plusieurs peuples, à demi-sauvages, du Nord ( Fauna Groëlandica). Ctjtte espèce niche sur le bord des eaux dou- ces ; et sa ponte est composée de deux œufs , d'un brun clair. Le Plongeon lumme, Colymhus arciîcus, Laih. ; Edwards, pi. 146. Cet oiseau a le bec et la gorge noirs et à reilets sur la dernière partie ; le sommet de la tête d'un gris cendré, plus foncé sur le front ; les côtés du cou , blancs et tachetés de noir ; le devant couvert d'une longue pièce nuée de noir .x8 P L O changeant en violet et en vert, sa partie inférieure rayée (\(i noirci de blanc; le »los et le croupion , noirs ; les plumes scapulaires parsemées de taches carrées blanches ; il eu est demeinepour les couvertures des ailes, mais les taches sont rondes , les pennes sont noires , ainsi que la queue et les pieds , le dessous du corps est blanc. Longueur totale , deux pieds. Le jeune ressemble tellemeni à celui du plongeon iin- />tim, qu'on les confond aisémeni. Ce n'est aussi qu'à l'âge de trois ans que le lumme prend son plumage parfait. Dans la première année , il a la tête et la nuque d'un cendré clair; les plumes de la gorge et ie devant du cou blancs, parmi lesquelles il s'en trouve quelquefois d'un noir" à re- iicls;on remarque sur les côtés du cou quelques taches, ainsi que des raies sur la partie inférieure, lia, dans sa seconde année, la teinte de la tête et de la nuque plus foncée; il reste encore des plumes blanches sur la gorge ; on voit alors sur les plumes du dos, des scapulaires et des couvertures alaires, des bandes et des taches blanches. Frisch a publié la figure (pi. i85) d'un /«mm« de cet âge, et la planche enl. de Buffon , n.° 914. , le représente sous son premier plumage. Cetle espèce paroît quelquefois en Angleterre; mais elle est coniinune dans le nord de l'Europe ; on la trouve dans la Norwége, en Suède, en Danemarck ; elle fréijuenle les lacs de la Sibérie, TLsIande , le (Groenland , les îles de Féroë ; e.nùn on la retrouve à la baie d'îrludson. Les Lapons se font des bonnets d'iiiveP avec la peau de cet oiseau ; et c'est une impiété aux yeux des Norwégiens de le détruire , parce que ses différens cris leur servent de présage pour le beau temps ou les pluies. Le liiniine niche sur les bords des lacs et dans les marais en partie submergés. La ponte est de deux œufs bruns , avec des taches noires isolées. Le lumme est décrit dans Brisson sous le nom de plungeoti. à gorge noire. Le Plongeon a lunettes. On lit dans le Voyage autour du Monde, par M. Bougainville , une description de deux es- pèces d'oiseaux aquatiques, auxquelles nos navigateurs don- uèrent le nom de plongeons à lunettes^ et qui sont répandues sur les étangs et les ruisseaux des iles Malouines. « On voyoit, //^eo«5,dorit les doigts sont unis par des membranes eolières. Au-reste , dom Pernetty , qui a vu aussi ces prétendus p/o/z- ^«;/25 sur les eaux douces des îles Malouines , assure qu'ils sont un excellent gibier. (6.) Le Plongeon marqueté est, dans Edwards, le Plongeon Lu MME. Le Plongeon de mer a gros bec. V. Macareux. Le Plongeon ordinaire. Dénomination appliquée à TAnhinga par les Créoles de la Guyane. Le petit Plongeon de Belon , est le (iRÈbe de rivière ouïe Castagneux. Celui d'Albin , est le Garrot. Le PETIT Plongeon de mer. V. petit Grèce cornu. Le petit Plongeon noir et blanc est , dans Edwards , !e Guillemot. Le Plongeon a' poitrine rouge. V. Harle huppé. *Le Plongeon rayé, Colymbus siriatus, Lath. Il habile les lacs intérieurs des pays de la baie d'Hudson ; le bec est noir ; la léle et le cou sont d'un gris clair, et rayés de noir ; le dos et les scapulaires d'un noirâtre uniforme ; les pennes primaires , la queue et les pieds, noirâtres ; les joues et tout le dessous du corps d'un blanc éclatant. M.'Temminck le place dans la synonymie àa plongeon cat-marin apvès sa seconde mue. Il porte à la baie d'Hudson, le nom de mathe-mocpua. Il a le vol élevé. Lorsqu'il s'agite en tous sens, en jetant de grands cris, on dit qu'il annonce la pluie. Le Plongeon de rivière. C'est le Grèbe huppé de Belon . Le Plongeon rouge-gorge d'Edwards. C'est IcPlongeon A gorge rouge. Le Plongeon a tête noire. L'espèce de plongeon décrite sous celte dénomination dans l Omitholog'e de Sîrisson , pa- roît être le même oiseau que le plongeon eut-man'n. (v.) PLONGEON. Nom donné aux Manchots dans quel- ques relations de voyages vers le P6k' austral, (s.) ,20 P L O PLONGEUR. Les colons de Cayenne et dn la Guyane française donnent ce nom à I'Anhinga. V. ce mol. (s.) PLONGEUR A GROSSE TÊTE. Les Créoles fran- çais de la Guyane appellent ainsi le Cormoran, (v.) PLONGEURS , Urinatores , VIeill. Famille des oiseaux Nageurs et de la tribu des Téléopodes V. ces mots. Ca- ractères : pieds hors l'équilibre du corps ; jambes dénuées de plumes sur leur partie postérieure -, tarses réticulés , plus ou moins comprimés latéralement ;. quatre doigts , trois de vant, un derrière; les antérieurs , ou garnis d'une membrane plus ou moins découpée et le pouce libre , ou totalement palmée elle pouce réuni à sa base avec l'interne par une pe- tite membrane ; le bec médiocre ou allongé , un peu cylin- drique, subulé,à bords Iranchans ; reclrices, douze au moins, vingt au plus , ou nulles. Celte famille se compose des genres Heijorne , Grèbe et Ploîsgeon. (v.) PLOPOCARPE, Desv. Sorte de Fruit. Il rentre dans le PoLYCHORiON de Mlrbel. Les Renoncules pour exemple, (b.) PLOTI A. Genre de plante , fondé par Adanson et adopté par Scopoli. Il a pour type Vamk de Lippi qui , selon Jussicu, esl une espèce d'AcHix ( n'ssus ). Les caractères de ce genre sont les suivans : calice court à cinq divisions ; corolle à tube court et à cinq divisions ; cinq étamines ; baie à une loge mo- iiosperme ; feuilles 2-3 opposées; tleurs en grappes axillaires et terminales, (ln.) PLOTOSE, Plotosus. Genre de poissons établi parLacé- pède , pour placer le Platyste anguille de Bloch , qui dif- fère des Silures avec lesquels il avoit éié réuni. Ce genre présente pour caractères: une têle déprimée et couverte de lames grandes et dures ; des barbillons ; deux na- geoires dorsales , dontla seconde et celle de i'auus sont réu- nies avec celle de la queue qui est pointue. Le plolose anguille se trouve dans les grandes indcs. Une faut pas le confondre avec Ip silure anguillaire de Linnscus , «ui est le Macropteromote charnu, (b.) PLOTUS ou PLAUTUS. Nom employé par Klein , pour une de ses familles des palmipèdes, et que Linnams 4 restreint au genre Anhinga. (v.) PLOVEK. Nom anglais du Pluvier, (v.) PLUCHÉE, Flur.hea. Genre de plantes établi par II. Cassini , et qui a pour type la Conyze du Maryland de Michaux. Ses caractères sont : calice commun composé de folioles ovales, glanduleuses, imbriquées , aussi longues que L's fleurs , les intérieures linéaires; les fleurs du cenlre;peu iiombreuses , égales , tridenlées , mâies; les fleurs de la cir- conférence sur i^kîsieuri rangs et femelles ; réceptacle nu ; aigrettes filiforme."^, barbulces. (B.) PLU PLTJI-PLUI. Uo des noms vulgaires du Pic vert , parce qu'on prétend que ses cris annoncent ia pluie, (v,) PLUIE. On appelle ainsi ia précipitation de vapeurs aqueuses qui se dépose de l'atmosphère lorsque les molécules de ces vapeurs sont assez rapprochées les unes des autres pour se réunir en gouttes liquides el pleines qui tombent par l'effet de leur propre poids. Les paysans de Picardie et de Normandie donnent com- me un pronostic de pluie le plus infaillible , que les lames des faux se couvrent d'une teinte bleue sur leurs tranchans en coupant le fourrage. Cette observation , qui paroît réité- rée , mérite , comme toute ancienne pratique , l'attention des observateurs. On peut aussi tirer des indices de pluie de l'aspect du ciel et de ladirection des vents. Maiscesindicessontdifférensendiffé- rens lieux, et ne peuvent se conclure avec quelque probabililé que par suite d'une longue expérience. Il y a un peu plus de gé- néralité dans les pronostics tirés du baromètre , qui commu- nément descend quand la pluie menace , et monte quand le beau temps arrive ; mais ces signes eux-mêmes sont sou- vent trompeurs ; et ils cessent même absolument dans les régions équinoxiales où des torrens de pluie el des orages furieux tombent à certaines époques de Tannée , sans que le baromètre en dérange sa inarche le moins du monde. Dans ces incertitudes, l'élude des signes atmosphériques qui pré- cèais leur nombre est fort liniité. Dans d'autres, des individus se revêlent, dans la même an- née , d'un plumage dissemblable après deux et même trois différentes mues ; les femelles, dans ces races, subissent aussi plusieurs mues , mais elles ne changent point de couleurs. Ces changemens sont très-communs parmi les espèces qui ne vi- vent que dans les régions les plus chaudes de l'ancien et du nouveau conllnent ; mais ils ne sont pas exclusifs pour toutes celles des zones tempérées et glaciales , conmie l'ont avance des ornilliologisles ( Voyez dans V Encyclopédie mélliodujue , Itj mol Plumage), puisque la plupart de nos oiseaux de rivage et d'eau subissent deux nmes par an , l'une à l'autotnue cl l'autre au printemps; que dans nos gallinacés, \cs hgo/jèdtj et les outardes se trouvent dans le mêuie cas ; mais le nombre est très-borné parmi nos oiseaux sylvains, et plus grand dans l'Amérique septentrionale. Je citerai , entre autres , le char- du/inerel jaune ^ le ministre^ Vagr/pejine, le /jaltimurc ; toutes ces espèces ne portent , pour cette partie du nouveau conli- îienl, de même que celles de la zone torride , leur belle livrée que dans la saison des amours. Des savans, qui méritent ce litre sous tous les rapports, nous assurent : i.^que, lorsque la femelle diffère du mâle par des couleurs moins vives, alors les petits des deux sexes res- semblent à la femelle ; 2." que, lorsque les adultes mâles et femelles sont de la mêuie couleur, les petits ont une livrets (jai leur est propre ; mais ces deux assertions, données com- me générales et absolues , se trouvent tjuclquefois contredites «ians leur application; j'en prends pour l'une et l'autre des exemples parmi nos oiseaux les mieux connus: savoir, pour la première , dans les espèces du merle noir , du bruant com- mun , du rossignol de muraille^ de la bcrgeronnelie du printemps ; cbez toutes ces espèces, les mâles t-t les femelles adultes por- k'!iL un plu;iiagc dissemblable, et les jeunes oiitun vclemeut P î- îi !,:> parlicuiier; pour la seconde , dans les espèces du corbeau, du jimx , de \a pie, da geai , Au choucas , de la mésunf;e nonctte , ont arrangées du sommet de la tête à la queue , de manière qu'elles se couvrent les unes les autres, et ne présentent qu'une surface lisse. Celte éco- nomie , ainsi que le lustre et le brillant des plumes , seroit promptement altérée , si la nature n'eût donné aux oiseaux un moyen de les en préserver. Lorsque leurs plumes sont entr'ouvertes , desséchées ou gâtées par un accident quel- conque , ils ont recours à une glande située à la partie pos- térieure du croupion (les oiseaux aquatiques ont un réser- voir plus abondant, et ont de plus leurs plumes enduites d'une espèce de graisse dès leur naissance); ils en pres- sent avec leur bec Textrémlté, en expriment une humeur grasse et laiteuse, avec laquelle, en faisant passer les plumes entre leurs mandibules, ils les lustrent, les affermissent et en remplissent tous les vides , de manière que l'air glisse des- sus, et que l'eau coule pendant un certain temps sans les imprégner. Dans toutes les plumes, ce n'est que la partie exposée à l'air et apparente à la vue qui est susceptible des couleurs lustrées et éclatantes; par- tout ailleurs elles sont d'une teinte uniforme. Celles des oiseaux-mouches et des colibris ont, d'a- près leur éclat et la variété de leurs reflets, fixé plus particu- lièrement l'attention d'Audebert, dans son travail sur les plu- mes ; il en a trouvé la cause dans leur conformation , et a découvert que l'éclat des plumes brillantes est dû à la densité et au poli des tiges des barbes, et que cet éclat est d'autant plus vif, que les barbules qui les accompagnent sont plus courtes. Les plumes dorées de la gorge des oiseaux-mouches et colibris diffèrent de celles des autres oiseaux, surtout celles de la gorge du rubis-topaze , dont une plume pèse autant que trois plumes d'une couleur mate d'un volume égal, en ce que leurs barbes étant creusées en gouttière , produiseat ur P L IT ,,^ effet semblable à celui d'un réverbère. Ne pouvant nous ilc.ar- ter tlu plan adopté pour ce Dictionnaire , nous renvoyons k son ouvrage pour les détails d'un travail aussi intéressr.ril. Voyez riniroduch'on aux Colibris, Oiseaux dorés , planche et tome i.^"^ , et dans ce Dictionnaire, à l'article Couleur, (v.) PLTJMF2 {Fauconnerie). Donner la plume à un oiseau de vol , c'est lui présenter la cure ennplumce. Voyez là faucon- nerie , au mot Faucon, (s.) PLUME ou PLUMEAU D'EAU. C'est I'Hottcne ors MARAIS, Hollonia paluslris , jolie plante qui croît dans nos mares. V. à l'article HoTiONE. (ln.) PLUME MARINE. C'est la Pennatule. (b.) PLUME DE PAON. V. aux mots Nacre et Perle, (b.) PLUMEAU et PLUMEAU D'EAU. Noms vulgaires de l'HoTTONE. (b.) PLUMER. On donne ce nom à la Crustolle tubé- reuse, (b.) PLUMET. On a donné ce nom au Sparte petsné. (b.) PLUMET BLANC. V. Pithys. (v.) PLUMICOLLES. Oiseaux à cou couvert de plumes. Ce sont , dans la Zoologie analytique , tous les oiseaux de proie , à l'exception des Yautours. (v.) PLUMIERA. Genre de plantes établi par Tournefort , adopté par Linnœus et consacré à la mémoire de Cliarleiï Plumier , célèbre botaniste , qui vivoit du temps de Tourne- fort. V. à l'article Fra^gipanier. (ln.) PLUMIPÈDES, Plumipedes, Vieill. Famille de l'ordr:? des Gallinacés, V. ce mot. Caractères : pieds courts; tarses couverts de plumes, en tout ou en très - grande partie; quatre ou seulement trois doigts, trois devant , un ou point derrière ; les antérieurs pectines , réunis à la base par une membrane ; nus ou entièrement couverts de duvet , chez li^s. tétradactyles , totalement emplumés et distincts , seulement, vers le bout, chez les tridactyles ; pouce élevé de terre ou n'y portant que sur le bout ; bec garni de plumes à son ori- gine , plus ou moins voûté , courbé vers le bout , et pointu. Cette famille renferme les genres Tétras , Lagopède , Gatsga , Hétéroclite, et est divisée en deux sections , d'après le nombre des doigts, (v.) PLUMULAIRE , Plumularia. Genre de polypiers établi par Lamarck , aux dépens des Sertulairés. Ses caractères sont : polypier phytoïde et corné , à tiges grêles, fistuleuses , simples ou rameuses, garnies de ramilles calicifères ; calices saillans , denliformes , subaxillaires , disposés d'un seul côté sur les ramilles ; vésicules gemmifères subpédiculées. Les Sertulairés myriophylle , A godets, en faux, e£ Î28 P L U quinze autres espèces entrent, dans ce genre qui répond à celui appelé Aglaophénie par Lamouroux. (b.) PLUMULE. Partie du Germe qui sort de terre pour former la Tige. V. Graine et Germination. La Réunion de la Plumule et de la Plantule , a été appelée Blasterne. (b.) PLURALITÉ DES MONDES. Les philosophes de l'antiquité , quoique privés des connoissances astronomiques réservées aux temps modernes, mais guidés par les lumières de la saine raison , n'ont pas un instant douté que ces grands corps qui roulent dans Tespace , ne fussent des mondes habi- tés, comme la terre , par des êtres pensans. Si quelque chose , en effet , pouvoit étonner dans les opi- nions des hommes , ce seroit de voir qu'on ait soutenu sé- rieusement que des millions de globes mille et mille fois plus importans que notre petite terre, n'eussent été formés parla Sagesse infinie, que pour récréer nos yeux et nous éclai- rer ( assez mal ) pendant la nuit. Ce seroit employer de bien grands moyens pour de bien petits effets ; et ce n'est pas ainsi qu'agit la nature : l'analogie surtout repousse cette idée. Les astres les plus voisins de nous, tels que la lune et vènnSf nous offrent des montagnes et des vallées comme celles de la terre ; la lune a des volcans comme la terre ; elle a des mers comme la terre ( car ces taches ne sont autre chose que des mers) ; et si le télescope la fait paroître aride , c'est par la même illusion d'optique qui fait disparoître sous le micros- cope la goutte d'eau qui renferme les animalcules soumis à l'observation. L'analogie est donc trop forte entre la lune et la terre , pour ne pas conclure , avec une probabilité équivalente à l'évidence , que cet astre et les autres planètes , et même les soleils , sont peuplés d'êtres vivans , chacun suivant les cir- constances qui lui sont particulières ; de même que nous voyons les diverses contrées de la terre produire des plantes, des animaux et des hommes différens , suivant ies climats. Mettre en doute si les planètes sont habitées, parce qu'elles sont séparées de nous par un grand espace , c'est à peu près comme si l'on disoit que la Nouvelle-Hollande ne devoit avoir ni plantes ni animaux , attendu qu'elle étoit séparée de nous par de vastes mers. La nature n'attend pas le secours de l'homme pour répandre la vie partout où s'étend sa main bienfaisante. Comme il faut quelquefois que la raison quitte la sévérité de son langage ordinaire pour se faire écouter, elle a pris la plume légère de Fonienelle , pour nous montrer enfin qu'on P L U ,,j^ nous enseignolt une sottise , en nous disant que les astres n'étoient autre chose (|ue des boules de feu ou de pierre des- tinées uniqueinenl à nous servir de fanaux. Il faiioii, en effet, un orgueil bien puéril pour avoir conçu cette idée ,ie l'o:i veut. Voyage en Egypte ^ tonte 2 , p. 24.0. t'v.) PLUVIKR, Charadrius, Linn. , Latli. (j.nre de l'ordre des Oiseaux ÉCHA>.siiii , delà iribu des di-Tr (dactyles , €t de la famille des JVEgiali rcs. V c^s mots. Caracièns: bec droit, médiocre , presque .oiid, un peu grêle , obtus et un peu rentlé à sa pointe ; narines concaves , linéaires , cou- vertes d une membrane , situées dans une rainure longitudi- nale ; lan:,ue entière , un peu cylindrique à sa pointe ; trois doigts dirigés en devant , pouce nul ; les extérieurs réunis à la base par une petite membrane; ailes simples ou éperonnées; la première rémige la plus longue de toutes. Les pluoiers se reconnoissent à leur tête grosse et arrondie , à leur front élevé perpendiculairement au-dessus du bec , et ne diffèrent des vanneaux qu'en ce qu'ils n'ont point de doigt postérieur; mais ceux-ci l'ont si petit, qu'il est toujours élevé de terre ; et il en est même parmi eux qui l'ont à peine perceptible. Aussi , Buffon les appelle vanneaux-pbmers. V. V ANNEAUSUISSE. Tous ont le pli de laile muni d'un tubercule ou d'un éperon , ainsi que l'a fort bien remarqué llliger ; mais ce tubercule est arrondi et souvent si peu prononcé, que ce n'est qu'avec le doigt que l'on peut s'assurer de son exis- tence ; chez tous, la première penne alaire est la plus longue , et non pas la deuxième , quoique M. Temminck l'assure : c'est sans doute un des nombreux fruits de ses re- cherches , qu'il défendra , dit-il , contre ceux qui y portent atteinte. Les pluviers n'ont pas tous les mêines habi- tudes ; les uns préfèrent les fonds humides et les terres li- moneuses ; d'autres ne se plaisent que sur les plages sablon- neuses et pierreuses des bords de la mer. Des espèces vivent toute l'année isolément, tandis que d'autres se réunissent à Taulomne , et voyagent en troupes nombreuses : tels sont particulièrement Ws pluviers dorés , qui, lorsqu'ils paroissent en France , arrivent du Nord , pendant les pluies d'automne; c'est de leur arrivée, dit Buffon , dans la saison des pluies , qu'on les a nomvaés pluviers. On trouve des pluviers dans toutes les parties du monde ; et le pluvier doré QSi l'espèce la plus répandue. Tous nichent à terre , et la plupart de ceux dont on connoît le genre de vie , préfèrent les lieux sablonneux. Tous vivent d'insectes , de vers de terre et de vermisseaux. Le Pluvier proprement dit ou Doré, Charadrius pluvialiset apricarius, Lath. ; PI. M 24 de ceDictionn.^ire. On doit ranger cette espèce parmi les oiseauxque nousne connoissonsque par l'effet de l'instinct social , et que nous ne voyons que dans i^i ,32 P L U momens tïe raliroupemcnt général. Ces oiseaux parois- sent en France à l'automne , et au printemps. Us fréquen- tent les fonds humides , les terres limoneuses , où ils cher- chent les vers , dont ils font leur principale nourriture. C'est en frappant la terre avec leurs pieds qu'ils les font sortir de leur retraite ; ainsi que les vanneaux et les bécasses , ils vont le matin à Teau pour se laver le bec et les pieds. On les voit rarement plus de vingt -quatre beuies dans le même lieu; sans doute parte qu'ils ont, par leur grand nombre, bientôt épuisé la pâture vivante qu'ils venoieni y chercher. JJcs les premières neiges, la plupart s'éloignent pour cher- cher un climat plus tempéré , et les autres les suivent à Tépoque des fortes gelées. Ils repassent au printemps , et tou- jours attroupés; très- rareuK'nt on voit un /?/MivVr Jorc' seul ; les plus petites bandes , dit Bclon , .sont au moins de cin- quante. La manière de chercher leur nourriture les tient toujours en mouvement; pendant ce temps, plusieurs font sentinelle et jettent, au moindre danger, un cri aigu, qui est le signal de la fuite. En volant , ils suivent le vent , se rangent siir une ligne en largeur, et volent ainsi de front , formant dans l'air des zones transversales fort étroites et d'une très- grande longueur. Ces troupes, réunies pondant le jour, se dispersent le soir pour passer la nuit , et chacun gît à part ; mais , dès le point du jour , le premier éveillé jette le cri de réclame, hid ^ hieu , huîl , et à l'instant tous les autres se rassemblent à cet appel. C'est le cri de cette espèce de senti- nelle que les oiseleurs imitent pour les attirer dans leurs filets. Les pluviers ne sont que passagers en France ; ils nous quittent dès que les oiseaux prinlanniers arrivent , et se re- tirent dans des contrées plus septentrionales ; cependant ils habitent l'Angleterre pendant toute Tannée , et nichent sur les montagnes qui ne sont pss fréquentées , aux Hébrides, et dans quelques iles qui sont voisines de l'Ecosse. La ponte est de quatre œufs, longs d'un peu plus de deux pouces , plus pointus que ceux du vanneau^ d'un cendré olivâtre pâle , et lâchetés de noirâtre. Cette espèce est une de celles qui sont communes aux deux cnatinens ; elle est répandue en Amérique depuis la baie d'[iudson jusqu'aux îles Malouines ; mais elle est plus nom- breuse dans sa partie septentrionale. On la trouve aussi dans l'Asie , à la Chine , et les îles de la mer du Sud; mais là, elle est, dit-on, d'une taille inférieure. Le pluvier doré c si de la grosseur d'une tourterelle , et a dix pouces environ de longueur ; toutes les parties supérieures tachetées de jaune et de gris-blanc sur un fond brun noirâtre ; P L U ,33 Je tour des yeux et le menton blancs ; les cAiés de la tête , le cou et les flancs pareils au-dessus du corps , mais d'une nuance plus pâle; le milieu du ventre d'un blanc sale ; les grandes pennes des ailes noirâtres ; la queue rayée de jaune sombre et de noirâtre ; le bec et les pieds noirs. Tel est le plumage du mâle , depuis la mue d'automne jusqu'au prin- temps, époque où, par les effets d'une seconde mue, le plu- mage est tacheté d'un jaune doré sans aucun niélange de gris- blanc sur les parties supérieures du corps , et varié de noir sur les inférieures ; mais ensuite cette couîeur devient uni- forme sur le dessous du corps, depuis le bec jusqu'à la queue; le mâle quitte, à l'arrière-saison cet habit de noces , pour reprendre sa livrée d'hiver , qu'il quitte de noiiveau au prin- temps suivant. Tel est it pluvier à gorge noire , Ch. apriain'us , que les naturalistes ont décrit comme une espèce distincte ; cependant , Latham a reconnu , dans le Supplément de son Synopsh^ que c'éloit une erreur. Les femelles ont les couleurs moins brillantes , et les jeunes sont presque tout gris dans leur premier âge. M. Temmiuck prétend que les individus qui ont des plu- mes blanches et des plumes noires sur les parties inférieures , sont des jeunes oiseaux, après leur première mue périodi- que du printemps; il me semble qu'il auroit mieux rencon- tré , s'il eût dit que c'étoient des individus vieux et jeunes qui commençoient leur mue printannière. Chasse. — Le moment favorable est ce lui où les phwiers se ras- sen»blent le matin à l'appel de leur sentinelle. CJn tend, avant le jour, un rideau de filet en face de lendroit où l'on a vu le soir ces oiseaux se coucher ; les chasseurs , en grand nom- bre , font une enceinte, et dès les premiers cris du pluvier appelant , ils se couchent contre terre pour laisser ces oiseaux passer et se réunir; lorsqu'ils sont rassemblés, les chasseurs se lèvent, jettent des cris, et lancent des bâtons en l'air; les pluviers effrayés partent d'un vol bas, et vont donner dans le filet qui tombe en même temps : souvent toute la troupe y reste prise. Un oiseleur seul s'y prend auironient ; il se cache derrière son filet , et imite la voix du phnuer appelant. Pour le contrefaire , on se sert d'un appeau fait avec l'os de la cuisse d'une chèvre , long de trois pouces, coupé transversa- lement par les deux bouts , dont l'un est bouché avec de la cire ; on fait trois trous dans la longueur de l'os , un près de l'extrémité remplie de cire , et par lequel on souffle ; un second perpendiculaire à ce premier , rond , et dans lequel on introduit une plume à écrire ; et un troisième à l'extrémité opposée , plus grand que les deux autres , et situé sur les côtés de l'os. i34 P T. U On les chasse aussi au fusil avec des appelons , et l'on se sert à entes et du même sifflet. Los appelais sont des vanneaux vivans , qu on attache à des ficelles, et qu'on fait voler au besoin. Ces oiseaux sont plus recherchés , parce qu'ils sont plus faciles à nourrir ,>et que \es pluviers se mêlent volontiers avec eux. A défaut de vanneaux vivans , on imite leur cri. .L'appeau est simplement un bâton de trois pouces de long, un peu moins gros que le p;-til doigt , fendu jusqu'à son milieu, et entre les parois duquel on introduit un morceau de feuille de lierre ou de laurier. Les filets dont on se sert, sont des rets saillans que l'on tend dans les prairies , dans les plaines , et en génér.il dans les lieux éloignés des bois , des arbres et des buisson.^. Pour la chasse au fusil . on se réunit plusieurs chasseurs , et l'on se sert des appeluns , des entes et des appeaux. Les entes sont des p/ui>iers empaillés qu'on fait tenir sur terre par le moyen d'un piquet. Les chasseurs, après avoir posé \ts appe- lons et les enles, se couvrent de quelques branches piquées en terre , et qu'on transporte aisément où l'on veut ; là , ils attendent jusqu'à ce qu'ils aient découvei f quelques-unes des bandes de pluviers qui sont aux environs. Aussitôt ils les atti • rent par le son de i appeau , eî en faisant jouer les appeluns et les entes , par le moyen des fi.^elles auxquelles ils sont atta- chés. A ce son ^t à ces mouv-mcns , les pluviers s'abattent ; un ou deux chasseurs sortent du côté opposé de dessous les branches , contournent les pluviers en marchant courbés et à pas lents , et s'en approchent jusqu'à portée du coup ; au moment qu'ils tirent, les autres chasseurs quittent leur loge , et tirent sur la bande à l'instant qu'elle prend son vol. Après cela , l'on change de place , et on fait la même manœuvre. On peut aussi les chasser au fusil pendant la nuit. Pour cela, l'on est plusieurs chasseurs, et Ton porte du feu ; aussi- tôt que les pbmers l'aperçoivent, ils se réunissent les uns aux autres, et se pressent. Dès qu'on est à portée , on lâche tous ensemble son coup de fusil ; mais , pour réussir avec un grand avantage , il ne faut pas faire le moindre bruit. Enfin , on les prend au traîneau à la faveur du feu , et on les tue à coups de fusil caché dans une vache artificielle. Voyez, Etour- 3SEÂU. La chasse aux pluviers se fait à leur arrivée en septembre , ft à leur passage au mois de mars : le temps doux et pluvieux «si plus favorable. Ces oiseaux sont recherchés comme un très -bon gibier; mais leur chair a un fumet qui n'est pas du goût de tout le monde. Au reste, ils ne sont bons que lorsqu'ils sont gras. V L TT ,35 Le Pluvier a aigrettes , Charadrius spinosus, Lalb. ;, pi. enl. de Buff., n.» 8oi. Taille du pluvier doré; onze pouces de longueur; éperon noir au pli de l'aile ; plumes de i'occiput, allongées en filets comme dans le vanneau ; haut de la tête , huppe, gorge et poitrine noirs , ainsi que les grandes pennes des ailes , et l'extrémité de celles de la queue ; manteau gris- brun; côté du cou, ventre et grandes couvertures de l'aile d'un blanc teint de fauve; bec et pieds noirs. On trouve cet oiseau en Perse , au Sénégal et en Egypte. La variété que décrit Latham, a le bec et les pieds noirs; une huppe longue de près d'un pouce, qui se porte eu arrière, et qui est d un noir lustré de vert; l'iris rouge ; du blanc sur les joues, l'occiputet les côtés du cou ; un trait noir qui tombe de la gorge sur la poi- trine ; celle-ci , ainsi que l'estomac , d'un noir lustré de violet ; le bas-ventre blanc ; tout le manteau d un brun mar- ron foncé ; la queue blanche à son or gine , et noire à son extrémité ; les petites couvertures des ailes noires , les gran- des blanches ; les pennes variées de ces deux couleurs ; douze pouces et demi de longueur , et un éperon au pli de l'aile. La femelle diffère du mâle en ce que tout son cou est blanc, et que sa couleur noire n'est nuancée d'aucun reflet. Le Pluvier armé de Cayenne, Charadrius cay anus, Latb.; pi. enl. de Buff. , n." 833. Il après de neuf pouces de lon- gueur ; le bec noirâtre ; le front couvert d'une large bande noire qui enveloppe les yeux , et se joint au noir qui colore le derrière du cou , le haut du dos , et qui forme un plastron sur la poitrine ; une plaque grise , bordée de blanc , sur l'occiput ; la gorge , le devant du cou et le dessous du corps blancs, de même que la première moitié de la queue , dont le reste est noir, ainsi que \es pennes des ailes et les épaules; le reste du manteau est gris et mêlé de blanc ; les éperons des ailes sont assez longs , et les pieds d'un rouge-orangé. On le trouve aussi au Brésil. Le Pluvier armé du Sénégal. F^.Pluvier a aigrettes. * Le Pluvier bridé , Charadrius frœnatus , Lalh., se trouve à la Nouvelle-Galles méridionale ; une large strie noirâtre prend naissance au-dessus des yeux, descend sur les côtés du cou , et s'étend jusqu'au dos ; le dessus du corps et de la queue est d'un cendré bleu pâle , varié de petites raies bru- nes ; le dessous d'une teinte plus claire , avec des lignes très- étroites sur la poitrine ; le ventre est blanc , les pennes sont noirâtres , et les pieds jaunes. * Le Pluvier brun, Charadrius fuscus , Lath. Ce pluvier de la Nouvelle Galles du Sud, a le bec noir ; l'iris jaune ; les ,36 P T. U pieds couleur de plomb; le plumage, en desiSus, onde de brun, et de blanc brunâtre en dessous ; la queue noire , tachetée de blanc , et les pieds couleur de plomb. Le PmviER A CAMAIL , Charadrius cucul/aius , Vleill. , est d'une taille un peu supérieure à celle du pluvier à collier. Il a la tête entière , la gorge et le haut du cou , d'un brun foncé ; toutes les parties postérieures , un collier sur la nuque et une bande longitudinale sur l'aile , d'un blanc de neige ; le dos « les scapulaires , les couvertures supéricurfs et les pennes se- condaires des ailes , d'un gris-blanc ; les grandes pennes alaires noires ; la queue noire et blanche; le bec noir à sa pointe et d'un rouge orangé dans le reste; les pieds de la même couleur. Cet oiseau est au Muséum d'Histoire natu- relle , et y a été déposé par M. de Labillardière , qui l'a trouvé lors de son voyage à la recherche de M. Lapeyrouse. Le Pluvier du Cap-de-Bonne-Espérance. V. Pluvier COURONNÉ. Le Pluvier coiffé, Charadrius pHeatus, Lalh. ; pi. enl. de Buff. , n.° 834. Une membrane jaune , passant sur le front et entourant l'œil , forme une coiffure particulière qui carac- térise ce. pluvier. H a la tête noire, ainsi qu'un trait sur le cou ; l'occiput blanc et couvert de quelques plumes pointues ; une large mentonnière noire, prenant sous Tœil , enveloppant la gorge et faisant le tour du haut du cou ; le dessus du corps d'un gris-roux; tout le dessous , blanc avec quelques taches noirâtres sur le devant du cou ; les pennes des ailes et l'ex- trémité de la queue noires; le bec jaune; les pieds rouges. Cette espèce habile au Sénégal. * Le Pluvier a collier d'Egypte , Charadrius cegyplm , Linn. , est donné par Latham comme une variété du />/ww>r à collier. Il a une bande pectorale noire, les sourcils blancs, les pennes delà queue blanches à leur extrémité , avec une bande noire , et les pieds bleus. * Le Pluvier a collier de la Jamaïque , Charadrius ja- màicensis, Lath.;est un peu plus petit que le pluvier kildir, et n'a que sept pouces et demi de longueur ; le bec est noir ; l'iris orangé ; le dessus de la tête , les ailes et le manteau sont d'un brun terne ; la gorge et les autres parties inférieures blanches ; un collier de cette couleur est sur le derrière du cou, et des taches noires sont sur la poitrine; la queise est noi- râtre et variée de blanc et de roux ; les pieds sont d'un blanc sombre ; les ongles noirs. * Le Pluvier a collier noir, Charadrius collaris, Vleill., a une très-grande analogie avec nos àcas. pluviers à collier. Çtti^tn- P L TJ 13; dant on voit , dans la description qu'en fait M. de Azara , sous la dénomination de Imbaluitui cutlar nigro, des différen- ces qui me font soupçonner qu'on ne peut le rapporlerni à Tun ni à lautre ; il a cinq pouces trois quarts de longueur totale ; le lorum noir ; le front blanc ; cette couleur entoure l'œil et surmonte l'oreille ; une bande très-noire , de quatre lignes de large, accouipagnée d'un petit trait roussâtre , est «lerrière le front ; le reste du dessus de la têle , le dessus du cou et du corps, et les petites couvertures supérieures des ailes, sont bruns, et semblent saupoudrés de roux ; les gran- des couvertures et les pennes d'i n brun noirâtre , avec leur extréuiilé blanche ; les deux pennes extérieures de chaque côté de la queue blanches , et les outres d'un brun noirâtre et terminées de blanc; les plumes des oreilles et un large de- mi-collier au bas de la partie antérieure du cou, noirs; une bande rousse descend depuis l'œil , sur les côtés du cou, jus- qu'au demi-collier ; l'angle de la bouche , la gorge , le devant du cou, la poitrine et les parties postérieures , d'un beau blanc; le bas de la jambe et le tarse, blanchâtres; le bec noir. Ce petit pluvier fréquente les bords des rivières et des la- gunes , dans les prés et les terres unies , même sèches. Il est sédentaire au Paraguay , où on le voit seul ou en famille. Le Pluvier a collier d£ Saint-Domingue. V Pluvier KILDIR. Le Pluvier a collier de Virginie. Voyez Pluvier KlLDlR. I^e Pluvier de la côte de Malabar. Voyoz Pluvier a lambeaux. * Le Pluvier de Courlande, Charadrius tumnirus ^hath. Tête , poitrine , ventre et bas-ventre, blancs ; croissant noir sur le front ; tache grise sur le sommet de la tête ; bande on- dée de noir sur les yeux; une autre de même couleur sur la poitrine ; dos, ailes et queue, gris ; les trois premières pennes des ailes noirâtres; couvertures supérieures de la queue noi- res à leur extrémité ; bec de celte couleur ; iris jaune ; pieds rougeâtres. On trouve ce pluvier en Courlande , où il vit de poissons. Cet oiseau a de très-grands rapports avec le petit f/iui'icr à collier ; mais il faut le voir en nature pour détermi- ner son identité: agir autrement, c'est donner des conjectures pour des réalités. Le Pluvier couroîîné , Charadrius coronatus^ Lalh. ; pi. enl.de Buff. n." 800. On trouve et pluvier au. Cap de Bonne- Espérance. Il a douze pouces de longueur ; le bec rougeâtre ; le dessus de la têle et ic menton noirs ; un cercle blanc fait le tour de la tête et forme une sorte de couronne ; le devant du cou est gris ; la poitrine a de plus des ondes d'un pourpre i38 V L TT verdâtre et des taches noires; le ventre est blanc, ainsi que les grandes couvertures des ailes et la queue , qui a une large bande noire vers son extrémité ; cette couleur couvre les pennes alaires ; tout le manteau est brun , lustré de verdâtre et de pourpre : les pieds sont couleur de rouille. Un individu qui a été apporté du Sénégal et que j'ai sous les yeux, a du rapport avec le précèdent ; peut-être que les différences qu'on remarque entre eux proviennent du sexe ou de l'âge. Au reste , il a neuf pouces et demi de longueur; le bec rouge à sa baie et noir dans le reste ; les pieds rouges ; le front et les sourcils blancs ; les joues et le haut de la gorge mélangés de gris, de noirâlre et de blanc ; le bas de la gorge et ses côtés, blancs; une bande noire transversale sur le n/i- lieu de la poitrine , laquelle remonte jusqu'à l'origine des ailes; celles-ci armées d'un petit éperon très-aigu; le de- vant du cou gris ; le haut de la poitrine d'un gris blanc ; les parties inférieures et le pli de l'aile, blancs; le dessus du corps , les couvertures et les pennes secondaires des ailes , grises ; les grandes pennes noires et terminées par une tache bleue et brillante; la queue d'un roux rembrun?, blanche à Son origine et à sa pointe. Le Pluvier criard. V. Pluvier Kildir. Le Pluvier doré. Foyez Pluvier proprement dit. Le Pluvier doré de la baie d'Hudson est un mâle , sous sa livrée d'été , de l'espèce de notre pluoier doré. On J'appelle dans cette contrée haivks eye ^ d'après Téclat de ses yeux. Le Pluvier doré a gorge noire. V. Pluvier propre- ment dit. Le Pluvier doré de Saint-Domingue , figuré dans l'Or- nithologie deBrisson , pi. B. , n.» i , est notre pluvier duré sou& son habit d'hiver ; habit que cet oiseau doit porter dans cette île , puisqu'il ne la fréquente que dans cette saison. Je l'y ai trouvé au mois de mars. Quant à celui de la baie d'Hudson , il est très-commun à Halifax , dans la Nouvelle-Ecosse , au mois de septembre, époque de son passage dans cette contrée. * Le Pluvier ÉCHASSIER, Charadrius grallarius , Lath. Bec noir ; sommet de la tête , dos et couvertures des ailes d'un gris bleu varié de raies noires , plus larges sur le dos et la tête ; iris jaune ; grande tache brune qui naît au-dessous des yeux et s'étend sur les oreilles ; dessous du corps d'un blanc sombre , rayé de brun sur le devant du cou et sur la poitrine ; pennes des ailes noires ; pieds très-longs et d'un bleu pâle. Celte nouvelle espèce habite la Nouvelle-Galles. Je crois ^ue ce pluvier seroit mieux placé dans le genre œdicnème. Le Pluvier a facb encadrée , Charadrius marginatus , P T. TT ,39 Geoffroy de Saint-Hilaire. Bandelette Doire sur le sinciput ; front, gorge et parties postérieures blancs ; ailes et queue noires \lonuii, reste de la têie et toutes les parties supérieures grises; ioueu car du petit p/uvîer à collier , mais taille plus ra- massée. Le Pluvier a face noire, Charadrius melanops ^^ \t\\\. Ce pluvier a été dépose au Muséum d'Histoire naturelle parles naturalistes qui ont accompagné le capitaine Bandin dans son voyage aux Terres-Australes. Il a le front noir, de même qu'une bande qui traverse l'œil , et passe sur la nuque où elle s'élargil et prend la forme d un coUier;une autre bande de la même teinte est sur ia poi(rine et vient rejoindre la première en s'élevant au dessus de Toell ; une troisième, niâisblanche* part du front, s'étend au-dessus de l'oeil et encadre l'occis put ; le ventre et les parties inférieures sont de la même cou- leur ; les pennes alaires et mie partie de la queue, noires ; la dos est gris , et la bordure extérieure des couvertures alaires large et blanche, ce qui les fait paroître rayées longltudina- lement à l'extérieur; elles sont grises dans le reste; le bec et les pieds sont noirs. Taille du petit pluvier à collier. * Le Pluvier FAUVF. d'OïaÏti , Charadrius ftihus ^ Lath. Il a onze pouces et demi de longueur ; le bec noirâtre; l'iris d'un noir bleuâtre ; le dessus de la tête et du corps noir ; cha- que plume bordée de jaune fauve ; le front et la gorge d'un blanc sombre; la poitrine fauve et tachetée de noir ; le reste du dessous du corps d'un blanc sombre, avec les mêmes ta- ches ; les couvertures des ailes noires et varices de fauve ; les moyennes d'un brun obscur et terminées de blanc ; les pen- nes d'un brun noir, à liges blanches; la queue pareille et avec des stries transversales blanchâtres ; les pieds bleus; les on- gles noirs et obtus. Latham lui donne une variété qui n'a que sept pouces et demi de longueur, avec le dessus du corps et le bec bruns; chaque plume étant bordée de jaune doré ; le des- sous du corps blanc , excepté la poitrine qui est d'un brun sombre; les ailes et la queue, brunes; les premières avec leur extrémité blanche et les pennes caudales marquées de taches d'un brun clair sur chaque côté ; les pieds jaunes. Quatre pou- ces de moins, dans la taille de cet oiseau, et des diffei en- ces dans les teintes des plumes et la couleur Aqs pieds , per- mettent-ils une pareille réunion .'' Le Grand Pluvier. V. OEdicnème. Le Grand PLUVltR a collier, Charadriushiaticula ^ Lath.; pi. enl. de Buff. , \i° 920. Cet oiseau est de la taille de l'a- louelie ; il a le bec orangé dans sa première moitié , et noir dans l'autre; le front blanc ; un bandeau noir sur le sommet de la tête , auquel succède une calotte d'un gris brun qui s'é- U^ P L U lentl jusque sur la nuque; une bandelette noire qui pari du bec et s'avance sur les joues en passantsous l'œil; la gorge blanche et un collier de cette couleur qui entoure le cou ; un plastron noir sur le haut de la poitrine qui couvre les côlés et borde en arrière le collier blanc ; le manteau pareil au som- met de la tête ; le croupion gris-blanc ; le dessous |du corps d'un blanc de neige ; les grandes pennes noires , avec du blanc sur leur côté interne ; celles de la queue d'un gris- brun presque noir ; les latérales totalement blanches , et les autres plus ou moins tachetées de celte couleur jusqu'aux deux intermédiaires : les pieds orangés et les ongles noirs. Lon- gueur, de six à sept pouces. La distribulion et l'élendue de ces couleurs, leur plus ou moins de clarté , ont donné lieu à plusieurs variétés. Cette espèce est commune aux deux con- tinens , et se trouve sous tous les climats. La femelle diffère en ce que la couleur noire a moins d'étendue, qu'il y a plus de blanc sur les ailes, et que le plumage incline plus au cendré. Ce phwier est un oiseau solitaire qui vit au bord des eaux et le long de la mer , court tcès-vite sur la grève , fait de pe- tits vols et toujours en criant ; on le connoîl dans des can- tons sous le nom de graoière , et dans d'aulres sous celui de criard, d'après ses cris continuellement répétés , lorsqu'on l'inquiète et qu'il élève ses petits. L'on prétend qu'il les nour- rit long-temps , et que ce n'est guère qu'au bout d'un mois ou de cinq semaines qu'ils commencent à voler. La femelle ne fait pas son nid ; elle dépose sur la terre nue quatre œufs d'un pouce de longueur et d'un cendré pâle avec des taches noires plus nombreuses au gros bout. Le Pluvier gris est le Vanneau suisse en habit d'hiver et de son premier âge. *Le Pluvier gris tacheté, Charadrim griseus, Laûi. Par- ties supérieures d'un brun clair; parties inférieures blanches ; dessus de la tête varié de noir; ailes tachetées de blanc ; pennes noires ; celles de la queue d'un brun sombre ; pieds bleuâtres ; iris couleur de noisette. On le trouve à la Nou- velle-Galles du Sud. Le Pluvier guignard , Charadrius morinellus , Lalh. ; pi. enl., n.o 832, de VHist. nai.de Bu ff on. Le dessus de la têJe est d'un briin noirâtre ; la gorge blanche , de même que les sourcils , qui se prolongent et s'élargissent presque derrière l'occiput , où ils se réunissent; le cou est gris en dessus et en dessous ; celte couleur s'étend sur le haut de la poitrine, où elle est bordée d'une bande étroite, noirâtre, à laquelle succède un ceinluron blanc ; le reste de la poitrine el les flancs sont d'an roux vif: le milieu du vciUie est noir ; les PLU ,4, parties postérieures sont blanches ; le dessus du corps est gris-brun , et chaque plume bordée de roussâtre. Celles du croupion et des couvertures du dessus de la queue ont la même bordure sur un fond gris ; les pennes des ailes sont brunes , et la prenncre a sa tige blanche ; les pennes de la queue sont grises ; cette couleur se rembrunit vers le bout , qui est blanc ; le bec est noir , et le tarse d'un gris verdâtre. Tel est le plumage de ce pluvier pendant l'été , c'est-à- dire après sa deuxième mue , qui a lieu au printemps. Il a , pendant Thiver , le dessus de la tête gris et tacheté de brun ; les sourcils plus étroits et d'un blanc roussâtre ; la gorge blanchâtre et pointlllée de noirâtre; les parties supérieures cendrées, et chaque plume entourée de roussâtre; la poi- trine grise , et les parties postérieures blanches. Comme ces oiseaux ne subissent pas la deuxième mue à la même époque , il en résulte que leur plumage est plus ou moins varié , suivant qu'ils sont plus ou moins avancés dans celte mue. Chez le jeune , la couleur grise domine sur sa livrée ; le haut de la tête est roussâtre et tacheté longitudinalement; le roux des pennes supérieures est terne, elles pennes cau- dales sont terminées de roux clair. Cette espèce n'est que de passage en France, et se tient dans les lieux déserts et marécageux. On prétend qu'elle niche dans le nord de la Russie. Longueur , huit pouces six lignes. La chair de ces oiseaux est plus délicate et plus succu- lente que celle du pluvier doré : ils sont répandus dans toute l'Europe, mais plus dans le Nord que dans nos contrées. On retrouve l'espèce, ou une race très-voisine, en Tarlarie et en Sibérie. Ce ^o/wy/erest indolent et stupide , comme l'indi- quent les noms de dotterel et de morineltus qu'on lui a imposés; aussi donne-t-il dans tous les pièges qu'on lui tend. * Le Pluvier des îles Falklamd , Charadrius falklan- dicus ^ Lath. Grosseur du pluvier à collier; longueur, sept pouces; bec, pieds, ailes et queue, noirs; bande de cette couleur sur le sommet de la tête , descendant irrégulièrement sur les côtés du cou jusqu'aux ailes , et formant une large bande transversale sur la poitrine; une bandelette circulaire, couleur ferrugineuse , sur la tête; front, gorge, devant du cou , poitrine et ventre blancs; dessus du corps et des ailes d'un cendré brun. Le Pluvier kildir , Charadrius vociferus , Latham ; pi. enl. de Buff , n.° 286 , sous le nom de pluvier à collier de Saint-Domingue. Longueur, huit pouces trois lignes; bec noir; front blanc , bordé de noir ; uue tache blanche sur ses côtés , qui entoure et dépasse l'œil ; dessus du cou , dos , moyennes couvertures des ailes, de couleur brune ; croupion i42 P T^ U roux; grandes couverlures des ailes terminées de blanc; petite» noires , ainsi que les pennes ; plumes intermédiaires de la queue d'abord rousses , ensuite noires ; les autres blanches à l'extérieur, et tachetées de noir à Tinlérieur; dessous du corps b'anc ; un double collier noir sur la gor}>e ; l'inférieur Elus étroit ; toutes les plumes du dessus de la tête et du corps ordées de roux , ainsi que les couverlures et les pennes secondaires des ailes ; pieds jaunâtres. Kildir est le mot que semble prononcer ce pluvier très- crlard ; il habite l Amérique septentrionale, depuis Saint- Domingne jusqu'au Canada; mais il ne passe que la belle saison dans cette dernière contrée, "'et reste toute l'année dans les provinces méridionales des Etals-Unis. On ne re- marque aucune dissemblance entre le mâle et la femelle. Cette espèce niche à terre , ordinairement dans une petite cavité, et compose son nid de bûchettes et de pailles liées en- semble , avec de l'argile. VV ilson dit avoir trouvé ses œufs dans un petit creux, comme pavé de morceaux d'écaillés d'huîtres et de lames , très-pressées , et entourées d'un re- bord composé. des mêmes matériaux; le tout avec art et d'une manière très-curieuse. La ponte est de quatre œufs jaunâtres et tachetés de noir. Le Pluvier a lambeaux, Charadrius bilobus ^ Lath. ; pi. enl. de Buff. , n.° 880. Cet oiseau, qui a la taille du pluvier doré ^ et neuf pouces et demi de longui'ur, est carac- térisé par une membrane jaune , plaqui'e aux oiigles du bec, et pendante , des deux côtés , en deux lambeaux pointus ; un trait blanc , qui est derrière l'œil , borde la calotte noire di* la tête ; le cou et le manloau sont d'un gris fauve ; le dessous du corps est blanc; une bande blanche traverse les grandes couvertures des ailes , qui ont leurs pennes noires; la queue , pareille au dos , a une barre noire à son extrémité, et les deux pennes lelérales sont blanches à l'ex- térieur ; le bec et les pieds sont jaunes. Cette espèce habite la côte du Malabar. * Le Pluvier a large bec , Charadr'ms magnirostn's , Lath. Cet oiseau, de la taille du pluvier doré ^ a le bec noir , fort, très-large , ressemblant , dit Laiham , à celui Awtodier ; le plumage supérieur, d un gris-bleu, strié de noir; l'inférieur, d'un cendré p.'ile, et tacheté de même; le front, le sommet de la tête et les oreill.:s, pointillés de - noir; les pennes des ailes de celle couleur , et les pieds d un bleu terne. Cette espèce se trouve à la Nourelle-Galles mé- ridionale. llliger a fait , avec cet oiseau, un nouveau genre, sous le nom de burhinus y auquel il donne , pour caractères : un bec PLU ,43 médiocre , épais , large et déprimé. En effet , la conforma- tion du bec de celte espèce , ne permet pas de la classer dans le groupe des plvviers , à moins que ce ne soit dans une section parliculière. Le Pluvier de mer. V. Vanneau suisse. * Le Pluvier de la Mongolie, Charadrius mongolus , Lath. Taille du pluvier guignard ; front blanc; sommet de la tête noir; une strie de cette couleur naît àTangle de la bouche, descend en s'élargissant et entoure la gorge , qui est blanche'; devant du cou ferrugineux ; poitrine d'une nuance plus pâle ; ventre blanc ; dos d'un brun cendré. On le rencontre sur les bords des lacs salés de la Mongolie. Le Pluvier moucheté d'Edwards est le Pluvier doré mâle sous sa livrée d'été. * Le Pluvier noirâtre , Charadrius obscums , Lath. Ce pluvier , de la Nouvelle-Zélande , que les naturels nomment hapoho-éra , est plus gros que la bécassine. Il a le bec noir ; le front d'un blanc teinté de rouge; le dessus du corps, les pen- nes des ailes et la queue , noirâtres; chaque plume bordée d'une nuance plus claire; la gorge et le devant du cou d'un blanc sombre; la poitrine et les autres parties postérieures d'un jaune d'ocre , nué de rouge ; le cou varié de stries noi- râtres , et les flancs, de lignes étroites et transversales ; les pieds bleuâtres et les ongles noirs. * Le Pluvier DE la INouvelle - Zélande, Charadrius Nooœ-Zeelandiœ , Lath. il a huit pouces de longueur; le bec et les paupières sontrouges;rirls estd'ungrisbleuàtre;une teinte noire couvre le sinciput , enveloppe l'œil , la gorge, et s'étend en forme de collier, sur le derrière du cou ; une bande blanche passe sur le sommet de la tête , descend derrière l'œil et entoure l'occiput, qui est d'un cendré verdâtre, ainsi que tout le dessus du corps ; les pennes des ailes et de la queue sont noirâtres ; les grandes couvertures blanches , de même que tout le dessous du corps ; les pieds sont rouges. Ce pluvier , que l'on trouve à la baie de la Reine- Charlotte , y porte le nom de doodooroa-àioo. Le Pluvier pAtre , Charadrius varius ^ Vieill-, se trouve en Afrique Jjt^e mâle a le front blanc , de même qu'une bandelette , qui passe au-dessus des yeux , et entoure la tête au-dessous de l'occiput ; une raie transversale d'un brun noirâtre lui succède sur le vertex ; la gorge, le ventre et les parties postérieures sont d'un beau blanc; le devant du cou et la poitrine roussâtres ; une bande noire part de dessous l'œil, descend sur les côtés de la gorge, où elle s'élargit et remonte sur la nuque , où elle forme un demi-collier ; le reste de U tête, le dessus du cou et le manteau, sont variés lU P L U de blanchâtre et de gris sombre ; les grandes pennes d-»s ailes noires, ainsi qti'une partie (Je celles de la queue; le bec et les piedssont de oeUe couleur. Taille Aupliuueràpoitrineblanche. La femelle , ou le jeune , n'a point de bande noire au- dessous de l'œil, ni de fatbes noirâtres sur le ventre, et le reste dej parties inférieures est très-peu prononcé. Le PETIT Pluvier. V. Plcvier guignard. Le PETIT Pluvier a collier , Chamâiius minor, Meyer; pi. enl.deBuff, n.° 921. Son plumage présente une si grande analogie avec c«'lui àii grand pliHner à collier ^ qu'on a souvent confondu ces deux oiseaux, mais le pluvier de cet article diffère de l'autre en ce qu'il est plus petit d'un pouce , que la tache du haut de la tête est bordée de blanc du côté du sinciput , que les pennes intermédiaires des ailes sont d une teinte uni- forme , que la première penne de l'aile est la seule dont la tige soit blanche; il diffère encore par la penne la plus exté- rieure de la queue , qui a une tache noire sur son m lieu , et enfin par son bec plus grêle et totalement noir. Le jeune, avjnt la mue, est noirâtre, où les adultes sont noirs, et il il a les plumes des parties supérieures bordées de roux. Cette espèce, rare en France , est plus commune en Allemagne , dans le Piémont et inême dans l'Amérique sepîentrionale ; elle se tient de préférence sur les bords des rivières. M. Bâillon m'a assuré ne l'avoir jamais vue sur les rivages ma- ritimes. Sa ponte est composée de quatre ou cinq œufs blan- châtres et tachetés de brun. Le PETIT Pluvier a collier, de l'île de Luçon, Chara- chlus philîppinus , Lath. ; pi. 4^ du Fuyuge de Sonnerai , est donné par (îmelin comme une variété du grand pluvier à collier. lia le bec noir, l'iris jaune, une tache noire sur le front; le tour des yeux, les côtés de la tête , noirs; ces derniers bordés d'une ligne brune ; le reste de la tête, le dos et les ailes d'un brun de terre d'ombre; la queue noire et terminée de blanc ; le devant du corps de cette dernière cou- leur qui forme un collier autour du cou, et au dessous du- quel en est un autre de couleur noire ; les pieds sont noirâ- tres. Cet oiseau a dans son plumage et ses habitudes une très- grande analogie avec notre petit pluvier à collier ^-^i^ petit plu- vier des Indes , de Brisson. Le PETIT Pluvier doré. V. Pluvier proprement dit. Le PETIT Pluvier des Indes. V. Peut Pluvier a col- lier , DE l'Île de Luçon. Le Pluvier a pou rine blxnghe , Charadrius cantianus , ï^alh. ; pi. i85 des Oiseaux de Lewin. Il a le iront , les sourcils, les côtés de la gorge, toutes les parties infé- rieures , un collier sur la uuque et les trois premières pennes PLU ,/,5 de la queue, d'un blanc de neige ; le sinciput est noir, ainsi qu'une bandelette qui part du bec, passe à travers l'œil et descend sur les joues; une tache transversale sur chaque côté du haut de la poitrine est de la même couleur; le reste de la tele, le dessus du cou, le dos, le croupion , les couverlurcs supérieures des ailes et de la queue , sont d'un gris mélangé de roux; les pennes des ailes brunes, et les quatre premières blanches sur leur tige ; les intermédiaires bordées de blanc à l'exlérieur ; les quatre plumes du milieu de la queue brunes et la paire la plus voisine , grise ; le bec , l'iris et les pieds sont noirs. Longueur totale, cinq pouces et demi. Des individus qui sont gris en dessus , et qui n'ont point de noir sur la tête , ni sur les joues , ni sur les côtés de la poi- trine , sont probablement des femelles ou des jeunes. Cette espèce se plaît sur les bords de la mer , et préfère les endroits couverts de pierres et de gravier. C'est là qu'il faut chercher son nid, qu'elle place entre les pierres; sa ponte est de cinq œufs d'un jaune olivâtre, tachetés irrégulièrement et pointil- lés d'un brun sombre. Elle est commune en Hollande, en Angleterre et sur les côtes maritimes de la Picardie. * Le Pluvier a poitriîse rayée , CJiaradrius pectorcdis , "Vieill. Ce pluvier du Paraguay, est décrit par M. de Azara sous la dénomination de Mbatuitui pecho lisiado. Il a le front, le capisirum ^ blancs , de même qu'une bandelette qui s'étend au-dessus de l'œil et dépasse les oreilles ; le des- sus de la tête piqueté de blanc sale , et l'occiput de jaune sur un fond noir ; le cou en entier varié de brun et de blanc ; la poitrine et le ventre blancs ; les flancs rayés transversale- ment de brun ; les pennes alaires d'une couleur d'argent en dessous ; les pennes de la queue de celte couleur, en dessous et à leur extrémité , point illées de noirâtre ; le haut du dos , les plumes scapulaires et les couvertures supérieures de l'aile, noirâtres et tachetées de blanc ; le reste du dos et le croupion variés de jaune sur un fond noirâtre ; les grandes couvertures alaires et caudales brunes; la partie nue de la jambe et le tarse couleur de plomb ; le bec noir , foiblcment courbé vers son extrémité , et assez fort. Longueur totale , neuf pouces et demi. Ce pluvier ne se montre au Paraguay que pendant Télé ; il fréquente les prairies et les lieux fangeux et humides. M. de Azara décrit un autre pluvier du même pays, qu'il appelle mbatuitui pecho de marmol (à poitrine marbrée ), et qui paroît être d'une race très-approchante du précédent. Il esta peu près de la même longueur, et a lescôtésdela tête et le haut de la gorge variés de noirâtre et de blanc sale; l'oreille brune; le front très-blanc ; une bande de cette couleur au- xxvii. lO ,46 P L V «lessus de l'œil , laquelle descend jusqu'aux côiés du cou ; le noir du dessus de la tête moins varié de blanchâlre que chez le précédent, et avamant davantage sur le tVon», le de- vant et les côtés du cou ; la poitrine et le ventre , marbrés de Manc et de noirâtre ; la queue rayée transversalement de blanchâlre sur un fond brun; le reste comme dans le pluvier précédent. Le Pluvier rougeatre, Charadrius rubidus ^ Laih. Voyez Sanixf.rling. Le Pluvier de sable. C'est, dans quelques endroits, 1 'Alouette de mek. Le Pluvier du Sénégal. V. Pluvier coiffé. * Le Pluvier de Sibérie, Charadrius sibi n'eus ^ Lath. , a le froHl varié de noir et de blanc ; le sommet de la têle fas- cié de noirâtre ; la poitrine brune , avec une bande blanche sur sa parlie inférieure ; le ventre ferrugineux. Le Pluvier social. V. Vammeau social. * Le Pluvier soLi'i aire ; C/?«rarfr/W «sm//V;H5 , Lath., est un peu plus grand que le pliioier à collier; il a le dessus de la télé , le dos et les ailes d'un gris-brun; le front, les sourcils, les côtés de la têle et une parlie de la gorge, blancs ; le de- vant du cou ferrugineux , avec une bande transversale brune ; le reste du dessous du corps pareil à la gorge ; la queue brune ; les pennes bordées de blanchâtre et terminées de noir; les pieds rouges. On trouve cet oiseau sur les bords des lacs salés des dé- serts de la Tartarie méridionale, où il est rare et vit solitaire. * Le Pluvier l'ACHETÉ, Charadrius mwius , Lath, Ce plu- vier de Courlande , a le bec et les pieds noirâtres ; tout le dessous du corps blanc, le dessus gris , tacheté de noir et de blanc; une strie noire pointillée de blanc au-dessous de l'œil et s'étendant sur les oreilles ; les trois pennes eslérieures des ailes noires. * Le Pluvier de la Terre deDiémen, Charadrius ru- bricollis ^ Lath. Taille de V alouette de mer ; bec couleur de chair, avec son extrémité noire; iris orangé; tête et cou noirs; une tache carrée et de couleur de marron sur chaque côté du cou ; dessus du corps cendré, et légèremeut mélangé de blanc sur l'aile bâtarde; poitrine et dessus du corps blancs; pennes de la queue et des ailes noirâtres ; pieds pareils au bec. * Le Pluvier de Tartarie, Charadrius tariaricus^ Lath., me paroît être de l'espèce du pluvier de la Mongolie. Il se trouve sur le bord des mêmes lacs ; il a le cou cendré ; la poitrine ferrugineuse ; une bande noire sur la gorge et sur la poitrine; le ventre blanc ; les ailes et la queue brunes. * Le Pluvier A TÈTE noire, Charadrius atricapillus ^ hàth. P 1. U ,4, Taille «lu phmer gitignanJ. Longueur , dix pouces. Dessus de la tôle , noir ; parties supérieures du corps d'un cendré brun; sourcils, gorge et ventre blancs; une bande brune sur la poitrine, ceile-ci grise, ainsi que le cou ; queue blan- che , avec une bande nuire à sa base ; son bec et ses pieds sont rouges. Ou trouve , dit-on , cette espèce dans les marais des Etats- Unis', surtout près de New-Yorck. Le Pluvier a tète verte. F. Pluvian. Le Pluvier tricolor , Charadrius iricolor ^ Vieill. , a la tête , les côtés de la gorge , du cou et de la poitrine , noirs , de même que les pennes primaires des ailes , dont le bord est de cette teinte et blanc ; les pennes de la queue de ces deux couleurs, savoir : de la première dans le milieu , et de la deuxième a la base et à Textrémité ; le milieu de la gorge, du cou en devant et de la poitrine, le ventre et les parties postérieures blancs ; une bandelette de cette couleur qui s'é- tend derrière l'œil; le reste des parties supérieures est gris; le bec d'un jaune orangé , et le tarse rouge ; taille du plmier doré. Cet oiseau a été rapporté par les naturalistes qui ont accompagné le capitaine Baudin aux terres Australes Le Pluvier a triple collier, Charadrius iricollaris, Vieill, Cette espèce , que l'on trouve en Afrique , est d'une taille au-dessus de celle de V alouette commune ; elle a le bec rouge dans les deux tiers de son étendue , et noir à son extrémité ; les pieds d'un jaune orangé et les ongles noirs ; le front et une bandelette au-dessus de l'œil, laquelle entoure la tête , blancs; le cou gris-blanc; cette couleur ètantséparée de lapoi- trine par un collier noir, au-dessous duquel il y a une bande transversale blanche dont les deux extrémités remontent sur le dos , où elle se termine en pointe. On remarque ensuite une ceinture noire sur la poitrine; le ventre et les parties postérieures sont blancs; le manteau et les pennes intermé- diaires de la queue d'un brun reflétant en vert ; les latérales sont de la couleur du ventre et ont une tache noire sur leurs barbes intérieures. Du Muséum d'Histoire naturelle. * Le Pluvier A ventre blanc, Charadrius leucogaster ^ Lath. Cette espèce, dont on ignore le pays natal, a cinq pouces et demi de longueur; le dessus du corps d'un brua terne ; le front , le dessus , le dessous de l'œil et tout le des- sous du corps , la base et les tiges des premières pennes des ailes , le bord extérieur des six intermédiaires de la queue, et les trois latérales de chaque côté , de couleur blanche ; les six pennes du milieu brunes ; les autres ont une tache de celte couleur sur le bord interne vers la pointe ; les pied sont bleuâtres. U8 P N E Le Pluvier vert. Albin a designé , par cetle dénomina- lion, le Pluvier DORÉ. Le Pluvier WiLSON, Charadrîus Wihonius ^ pi. 7 , fig, 5 de VAmer. Ornilh. Ce pluvier a beaucoup de rapport avec celui à collier; mais l'auteur américain nous assure que c'est une espèce distincte , qui en diffère parla longueur, la grosseur et par la couleur du bec et des paupières* il a Sipl pouces trois quarts ( anglais); le bec noir, robuste et long d'environ douze lignes; la mandibule supérieure dépas- sant considérablement l'inférieure ; le lorum et l'œil noirs; les paupières blanches ; une raie de la môme couleur qui passe à travers l'œil , devient plus terne à l'arrière et s'étend à un de- mi pouce au delà; le sommet de la tele et les plumes des oreilles d'une teinte olive ; la gorge el les côtés du cou d'un blanc pur qui entoure celte dernière partie, et se rétrécit en arrière ; le haut de la poitrine couvert d'une large bande noire; le reste de la poitrine et les parties postérieures blancs ; les supérieures d'une couleur olive pâle; les pennes primaires des ailes d'un noir brunâtre , et blanches dans le milieu et sur leur tige ; leurs pennes intermédiaires et leurs grandes couvertures lisérées de blanc à leur extrémité ; les pennes caudales égales et dépassant très-peu les ailes en repos, d'une couleur olivâtre, à l'exception des deux exté- rieures de chaque côté , qui sontblanchâtres ; le bec noir ; les pieds d'une couleur de chair pâle ; les doigts bordés d'une membrane étroite. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle n'a point de noir sur le front, et en ce que le lorum et la poi- trine' sont, chez elle, d'une teinte olive pâle. On trouve ces pluviers dans les Etats-Unis, (v.) PLUVIER PASSERAGE. V. Passerage. (s.) PLUVINE. C'est, dans leDauphiné et la Savoie, la dé- nomination vulgaire ds la Salamandre terrestre, (s.) PLUYE D'OR ET PLUYE D'ARGENT. V. Pluie. PLYE. V. Plie, (s.) PNEUM. M. Hanneman croyoit avoir découvert un nou- vel alcali^ auquel il donnoit le nom de pneum , attendu qu'il se boursouffle beaucoup. {Journal de pi ly si que , nivôse an ix , page 56. ) Mais Klaproth, Karsten et Hermbstoëdt ont reconnu que le pneum n'étoit autre chose que le borax ordinaire ( Ibid. floréal an ix, ) ; et M. Hanneman en est lui-même convenu. (PAT.) PNEUMODERME, Pneumoderma. Genre de mollusque nu établi par Cuvier. 11 offre pour caractères : corps nu ; deux nageoires aux côtés du cou ^deux panaches de tentacules à la P N E ,4^ Louche ; les branchies à la surface de la pailie postérieure du corps. Ce genre ne corïlient qu'une espèce , le Pneumoderme CAPUCHONNÉ , qui a élé pris, par Péron , dans l'Océan atlan- tique. Elle est presque ovale, de huit à dix lignes de long et hermaphrodite. F. sa figure et son anatoniie , Bulletin des sciences parla Société philomalhique , n," g^ , et pi. i du i5.^ volume desAnnales du Muséum. Blainville a observé que les branchies de cet animal n'étoient point à la partie postérieure du corps, comme l'a dit Péron, mais sur les appendices en forme d'ailes qu'on remarque à sa partie antérieure. La figure ci-dessus indiquée est sens dessus dessous, (e.) PNEUMONA]NTHE.Cordus, Lobel et 'labernaemon- tanus ont donné ce nom à une espèce de gentiane qui le conserve encore ^Gendana pneiiTiwnajUhe, L, (ln.) PNEUMONURES. Famille de crustacés établie par La- treille dans son Histoire naturelle des Crustacés., faisant suite au Buffon , édition de Sonnini. Elle offre pour caractères : une bouche paroissant ne consister <\n\in uiie espèce de bec. Elle renferme les genres Calige , Bikocle et Ozole. Voy. ces mots et le mot Crustacé. (b.) PNEUMORE , Pncumora , Thunb.; Giylhis , Linn., Fab. ; Anydium , Deg., Oliv. Genre dinsectes , de Tordre des or- thoptères , famille des sauteurs , tribu des acridiens, distin- gué par les caractères suivans : élytres et ailes en toit ; les pattes postérieures propres pour sauter , plus courtes que le corps ; tous les tarses à trois articles; antennes filiformes , de seize à vingt articles ; yeux lisses rapprochés, placés à dis- tances presque égales les uns des autres ; l'abdomen le plu'^ souvent vésiculeux. Les pneumores ont le corps oblong , la tôte ovoïde , avec les yeux petits ; les trois petits yeux lisses rapprochés en triangb; dans l'intervalle qui les sépare ; le corselet grand, comme partagé en dessus en deux segmens ; les élytres petites , en toit écrasé, ou nulles; l'abdomen très-grand , renflé , pa- roissant vide ; les pattes menues , et toutes plus courtes que le corps. Presque toutes les espèces- connues de ce genre sont particulières au Cap de Bonne-Espérance. On les y trouve sur différentes plantes en septembre et octobre. La Pneumore tachetée , Pneuniora maculata; gijllus va- rlolosus , Fab. , est verte , avec un grand nombre de taches cicatrisantes , blanches, La Pneumore SANS taches, Pneumora inocukila', gryllus pillosus., Fab., est verte , sans taches sur les élytres ; son écus- sonest caréné, denté de chaque côlé; fabdomenest bigarré i5o P () ]> La PnI'.UMORE six- mouchetée , Pneumom sex-guilola , a les élytres vertes el niarqnées de trois taches argentées, (l.) PO. Nom el oiseau est à peu près de la grosseur du cJiouctis , et difière des en- gouleoeiis par les caractères indicjués ci-dessus, (v.) PODAXIS , Podaxis. Genre dtf champignons établi par Desvaux, pour placer la Ves.seloup axate , que j'ai décrite et figurée dans Itès Actes de la Société d'Histoire naturelle de ,52 P O D Paris. Celle que j'ai également décrite et figurée dans les Mémoires de l'Académie de Berlin , sous le nom de Vesse- Loup TRANSVERSAiRE s'y rapporte aussi. Ses caractères sont: pédicule allongé se prolongeant dans le chapeau , qui est cv.Vide , et pourvu de deux enveloppes ; l'extérieure très- mince , et l'intérieure persistante ; l'une et l'autre se déchi- rant longitudinalcment , lors de la maturité ; les filamens porte-poussière adhèrent à l'axe, (b.) PODENGO. Nom espagnol du Braque ou Chien cou- CIIAMT. (desm.) PODICEPS. Nom latin que des ornithologues modernes ont appliqué au grèbe et aux oiseaux de ce genre. Voyez (iRÈBE, (s.) PODICIPÈDES. Oiseaux dont les pieds sont placés prts de Vanus ou du poiex. (v.) PODIE, Podium. Genre d'insectes, de l'ordre dos hy- ménoptères, famille des fouisseurs , tribu des sphéginics, établi par Fabricius, et qui ne diffère du genre Pélopee {V. ce mot ) qu'en ce que les palpes maxillaires sont plus courts «'l guères plus longs que les labiaux; que les mâchoires sont entièrement coriaces ; que la division intermédiaire de la languette est beaucoup plus grande que les latérales, évasée cl bifide à son extrémité. Sous le rapport de ces organes, les podies se rapprochent des autres sphégimes , des ammopJii- les et des rhlorlons principalement; ce sonl des pé/opees , par les autres caractères , et notamment par la disposition et le nombre des cellules des ailes ; la seconde des cubitales re- «;oil aussi les deux nervures récurrentes. Toutes les espèces connues n'habitent que l'Amérique méridionale. Fabricius en a décrit deux: l'une, portant le îiom de riifipède (^riifipes') ^ est noire , avec la moitié des cuisses et les jambes fauves ; l'autre , appelée ventre fauve { nifi'^cniris) , est noire, avec l'abdomen fauve. J'en ai décrit ( Gêner, crusi. et însecl.^ une irn'is'ième ., flopipenne {^jlaoi- pennis'); elle est entièrement iioïie , avec qïieiqucs parties couvertes d'un duvet d'nri jaune d'or , et les ail jaunâtres. ' Elle se trouve à Cayenne. (L.) PODISOME, Fodtsc:ma. Genre de plantes ;]? i ■: classe des anandres , section des épiphytcs , proposé par M. Link. 11 a pour caractères: un thallus eii s' ocon formé par l'entre- lacement des pédicelies etdes sporidies. Celles ci sont longues et cloisonnées. Ce genre ressemble à quelques Clavaires par sa forme. M. Link pense que la Gymnosporange de M. DecandoUe , ou la Puccinie du (iÉMEVuiER de M. Peisoon , peut en faire jiartie. (p. b.) P O D ,53 PODOA. C'est, dans leProdromus d'IUiger, lenomgéné- rlque du Grèbe-foulquk. (v.) PODOBÉ. F. l'article Merle, (v.) PODOCARPE , Podocarpus. Genre de plantes établi par Lhérilier , dans la monoécie monadelphie ; son caractère est : fleurs situées entre les écailles des boutons terminaux ; les mâles composées de plusieurs anthères attachées autour d'un filament épais et allongé; les femelles formées par un ovaire surmonté d'un stigmate presque sessile -, noix ovale , uniloculaire , sans valve , à demi enfoncée dans le réceptacle. Ce genre , qui se rapproche beaucoup de I'If , renferme trois espèces, dont une a été figurée par Lhéritier, l'autre par Labillardière , et la dernière par Humboldt, Bonpiand et Kunth , dans le bel ouvrage intitulé : No^?a gênera et Species plantamm. Ce sont des arbres de la Nouvelle- Hol- lande et de TAinériqne méridionale, (b.) PODOCÈRE, Podocerus. Nom donné par M. Léach à un nouveau genre de crusiacés , de noire ordre des isopo- des , ayant , ainsi que les corophies , les antennes inférieures beaucoup plus grandes que les supérieures , et en forme de pieds , mais dans lesquels la pince en griffe de la seconde paire de pattes est remarquable par sa grandeur. Ce naturaliste n'en décrit qu'une seule espèce (^variegalus^ et qui se trouve dans les mers de la (irande-Bretagne, parmi les conferves. Son corps est mélangé de blanc et de fauve, (l.) PODOCOME , Podocoma. Genre de plantes établi par H. Cassifii, dans la famille des synantherées , aux dépens des Vergerolles {erigeron hieracifollum , Poiret ). Il diffère de ces dernières par sa graine, dont l'aigrette est stipitée, (B.) PODODUNÈRES. Nom donné par M. ClairviUe à un ordre d'insectes correspondant à celui des aptères, (o.) PODOGYNE. Un Style aminci à sabaseporte ce nom. V. Pistil et Fleur, (b.) PODOLÈPE, Podolepis. Plante vivace de la Nouvelle- Hollande , à feuilles alternes , linéaires ; à fleurs solitaires à l'extrémité des rameaux , qui , selon Labillardière ( Plantes de la Nouvelle-Hollande , pi. 208) , forme un genre dans la syngénésie superflue , et dans la famille des corymbifères. Ce genre, appelé Voramie par Poiret , présente pour caractères : des fleurs radiées , un calice imbriqué d'écaillés pédicillées , les extérieures ovales ; un réceptacle nu , por- tant des fleurons à cinq dents , des demi - fleurons à deux ou quatre , des semences à aigrettes et velues. 11 se rapproche beaucoup des Leysères et des Scalies. (b.) PODOLOBION , Podolohium. Genre de plantes étajbli par R. Brown , pour placer la Pultekée a feuilles b ilex i5^ r O D ( Chorizème a trois lobes , Smith ). Ses caracl^es sont - calice bilabié, à cinq divisions ; carène comprimée; ovaire simple à style relevé ; gousse pédicellée , linéaire , ventrue, unie en dedans. V. pi. 14.77 ^^ t^otanicai Magazine àc Curlis, où il est figuré. Cb.) PODONÉRÉIDE , PodonereisA^eme établi par Hlain- ville , aux dépens des Néréïdes. Il a pour type celles ap- pelées PoiscTUÉE et CORNICULÉE. Ses caractères sont : corps peu allongé, composé d'anneaux semblables; les appendices supportés par de très-longs pédoncules ; le premier anneau pourvu de longs tentacules et de points noirs ; la bouche sans mâchoires, du moins apparentes, (b.) PODOPHl HALMb: , PoJopfuhj/mus , Lam. , Latr. , Léach. : Fortunus , Fabr. Genre de crustacés, de l'ordre des décapodes, famille des hiachyures, tribu des nageurs, ayant pour caractères : les deux pieds postérieurs termines en nageoires ; test trapézoïde , tïne fois plus large que long à son extrémité antérieure , allant ensuite en se rétrécissant ; pédicules oculaires iiisérés au milieu du front , très-rappro- chés à leur base , prolongés jusqu'aux exlrémi'.és latérales du bord antérieur du lesi , se logeant dans une rainure infé- rieure de ce bord, cylindriques, grêles, en forme de ba- guettes, portant les yeux à b-ur exirétiiilé ; leur premier ar- ticle très long, et le second ou dernier ircs-courl. ( Queue du mâle n'offrant que cin;} articles distincts , dont lavant - der- nier plus large qae long , en forme de triangle , tronqué et échancré à son extrémité ; sept à celle de la femelle. ) La seigle espèce connue , et qui se trouve dans celte partie de l'océan où est située l Ile-de-France , a été placée avec lits porf unes {vigil) par Fabricius. En effet , elle ne diffère essentiellement de ces crustacés , et de ceux particulièrement qui composent le genre lapa , de M. Léach , que par la lon- gueur et la forme des pédicules oculaires. M. le chevalier de Lamarck , auquel nous devons l'éta- blissement de ce genre , a donné à cette espèce le nom de F. épineux {spinosus). Je l'ai représentée dans le premier volume de mon Gênera crust. et insect. , tab. i et 2 , fig. i. M. Leacli l'a de nouveau figurée , avec quelques nouveaux détails , dans le premier volume de ses Mélanges de zouingic , pi. 148 , et a rétabli le nom spécifique de vigil , sous lequel Fabricius l'avoit décrite. Ce crustacé est rougeâtre et long d'environ quinze lignes , sur deux pouces et demi de largeur , mesuré à la partie antérieure du test. Ce test a de chaque côté , aux angles antérieurs, une épine très - forte , très- pointue , et une autre petite par derrière. Les serres sont très -grandes , et P 0 D ,5S années aussi de plusieurs épines ; leur troisième arlicle en a cinq , dont deux au cAlé extérieur , et les trois autres au côté opposé; l'article suivant en offre deux, et la main qui est allongée , cylindrique et anguleuse, en a troi-;, dont une à la base , et les deux autres à son extrémité supérieure. J^e troi- sième arlicle des deux dernières pattes a , au bord posté- rieur, une petite saillie , en forme de dent ; la nageoire qui termine les paltes est unie, (l.) PODOPHTHALMES, Podophthalma.lS^om domié par Léach à une division des crustacés malacostracés ( la classe des crustacés , moins Tordre des brandi iupodes ou celui des entomostrarés de Millier) , dont les yeux sont portés sur un pédicule mobile ; ce sont les crustacés pediocles de M. de Lauiarck , ou les deux premiers ordres de notre classe des crustacés. (L.) PODOPHYLLE , PodophyVum. (lenre de plantes de la polyandrie monogvnie , et de la famille des renonculacées , ou mieux des papavéracées, dont les caractères consistent : en un calice triphylle, caduc; en une corolle composée de neuf pétales connivens,en cloche; en un grand nombre d'éiamines inéf^ales, insérées sur le réceptacle ; en un ovaire supérieur , ovale , à style nul et à stigmate large, capité, plissé ou lobé en ses bords ; en une baie uniloculaire, polysperme. Ce genre renferme deux plantes vivaces à racines épaisses et traçantes , à tiges diphyiles , à feuilles palaiées et à Heur grande , blanche et solitaire dans la dichotomie. L'une , le Podophylle pelté, a les feuilles peltées et pal- mées. Elle se trouve dans toute l'Amérique septentrionale et se cultive dans quelques jardins de Paris. Je l'ai fréquemment observée en Caroline , dans les lieux où la terre étoil légère ot fertile. Ses Heurs ont une odeur assez peu agréable. Ses fruits sont acides et bons à manger. Sa racine passe pour un violent poison. Le Podophylle diphylle a les feuilles doubles et en demi- cœur. Il se trouve en Virginie. ^Michaux en a fait un genre sous le nom de Jeffersone, On le cultive dans nos écoles de botanique, (b.) PODOPTÈRE, Podopterus. Genre de plantes de l'hexan- drie monogynie , et de la famille des polygonées , établi par Humboldt et Bonpiaad , dans leur ouvrage intitulé : Plantes équi.uoxîules. Ses caractères sont : calice divisé en six parties, dont trois extérieures naviculaires , à ailes sur la carène se terminant en pédicelJe ; point de corolle ; six étamincs presque mona- delphiques; ovaire supérieur, trigone , surmonté de trois sty- i56 P O D les; capsule ovale, à trois ailes, uniloculaire et mono- sperme. Ce genre ne contient qu'une espèce. C'est un arbrisseau du Mexique, à feuilles alternes , et à fleurs rassemblées aux nodosités des rameaux, (b.) PODORIE , Podoria. C'est ainsi que Persoon a appelé le genre de plantes auquel Lamarck avoit donné mon nom. V. le mot BosciE. (b.) PODOROSCHNIK. Nom russe de la Renouée {polygo- num um'culare ). (ln.) PODOSEIVIE, Pudusœinum. Genre de plantes établi par Desvaux, dans la trianrlrie el dans la famille des graminées. Il se rapproche du^^TiPi: el du Muhlenbergie , et se con- fond avec le Trichochloa , le Clomène el le Tosa(.ris de Palisot-de-Beauvois. Ses caractères sont : valves calicinales presque muliques , plus courtes que les valves florales ; une de ces dernières bifurquée el pourvue d'une arête à la bifur- cation. Kunth a augmenté ce genre de quatorze espèces, dans le bel ouvrage de ilumboldt el Bonpland, sur les plai.lcs de l'Amérique méridionale, (b.) PODOSOMATES , Podosumata. Nom donné par M. Léach, au premier ordre de sa sous-classe des cépbalos- tomes, classe des arachnides. Cet ordre répond à noire fa- mille àespycnvgonides , mais (|ui , dans la méthode de cet an- teur en forme deux , celle des pycnogonldes et celle des nym- plwnides. V. PYCNOGOîaDES. (l.) PODOSPERMK, Podosperma. Plantes de la Nouvclic- Hollande à feuilles alternes , linéaires , obtuses , très- entières , à fleurs pédonculées et solitaires dans les aisselles des feuilles supérieures, qui forme un genre dans la syngénésie égale , et dans la famille des chicoracées. Ce genre présente pour caractères : des fleurs flosculcuses, insérées sur un réceptacle nu, mamelonné, el renfermées dans un calice oblong , imbriqué décailles très-longues et Irès-aiguës ; des semences oblongues , surmontées de quatre ou cinq soies plumeuses fort longues , el portées sur un pé- dicule qui s'insère au fond des mamelons , dont chacun est percé d'un trou. Ce singulier genre, qui est fort voisin des Scorsonères , a clé figuré par Labillardière , pi. 177 de son ouvrage sur les plantes de la Nouvelle-Hollande, (b.) PODOSTÈME , Podosteinum. Genre de plantes établi par Michaux , Flore de V Amérique sepientrionale , dans la mo- noécie diandrie , pour placer une plante aquatique dont les P O D ,57 feuilles sont alternes , extrêmement petites, quoique pinnées, les fleurs solitaires et pédicellées. Ce genre a pour caractères : d'être sans calice ni corolle ; d'avoir les fleurs mâles contre les fleurs femelles; les pre- mières à deux étamines réunies par leur base , les secondes à un ovaire ovale , accompagné de deux écailles subulées , et surmonté de deux stigmates sessiles ; une capsule ovale à huit stries, à deux loges, à deux valves, et à cloisons pa- rallèles. Cette plante , qui n'a que trois à quatre pouces de haut , est figurée pi. 44 de l'ouvrage de Michaux. Elle a été trouvée sur les rochers des cataractes de l'Ohio. (b.) PO DOSTÈME. Famille de plantes proposée par Ri- chard. Le genre de ce nom et celui appelé Marâtre en font partie, (b.) PODOSTOME , Podostojna. Genre de mollusque établi par M. Rafinesque , dans sa famille des proctoles. Il pré- sente pour caractères : un corps allongé ; des tentacules sim- ples entourant la bouche; l'anus terminal. Ce genre contient deux espèces : le Podostome protée , dont le corps est susceptible de changer de forme ; et le Podostome roux, dont le corps est cylindrique. Tous deux vivent dans les mers de Sicile, (b.) PODSISNIK. Nom russe du Cabaret {asarum euro- pccum , L. (ln.) PODSOLNESCHNIK. Nom russe de I'Hélianthe a grande fleur ( helianihus annuus , L. ). (ln.) PODSWONOK et POWOINIK. Noms russes de la Guimauve , althœa officinalîs , Linn. (ln.) PODURE , Podura. Genre d'insectes de la famille des podurelles , ayant pour caractères : corps aptère ; une tête distincte ; deux antennes ; corselet à six pattes ; des mâchoi- res , des lévre« et des palpes , mais peu distinctes ; queue fourchue , repliée sous le ventre , propre pour sauter ; corps linéaire; antennes filiformes, à quatre articles simples. Le corps d^s podures est allongé , annelé , parsemé de pe- tites écailles qui s'enlèvent parle frottement, ou velu; leur tôle est ovale , séparée du corselet par un profond étrangle- ment , avec deux yeux formés chacun de huit petits grains raÉsemblés ; leii antennes sont filiformes , de quatre pièces , dont la dernière simple , ce qui les distingue des smynthures ; les tarses sont tepininés par deux petits crochets. hes podures sont de très-petits insectes, dont la forme sem- ble approcher un peu de celle àapuu de l'homme ; mais elles ont des caractères bien tranchés qui les en distinguent suffi- samment. Le plujs remarquable de tous , et qui leur est pro- ,58 P O D pre , c'est la longue queue mobile qu'elles ont au bout lus abondante et plus fluide. Par la même cause , la vieil- ,6Ô P O l lesse froide et inerte laisse grisonner , blanchir, dessécher les poils et les cheveux , faute de leur nourriture. Lamalièriî composant l'enveloppe du poil est donc celle de répideriae; elle en a l'insolubililé , 1 incorriiptlbililé ; rinlërieur se composant de divers filaniens ou couches , peut être développé , plus ou moins , selon les divers besoins que la nature avolt de protéger Fanlmal. Ainsi, les écliimys ont des poils aplatis en petites lamelles épineuses ; mais chez les hérissons et Jes porc-épics , ces poils deviennent bien plus gros et plus épineux, plus roides que les soies et les crins, chez les cochons, les pachydermes, les solipèdes , etc. La corne du nez du rhinocéros est un composé de poils soudés ensemble , comme les fanons des mâchoires des baleines franches se composent aussi de poils fibreux , réunis en grandes lames. ( Voy. Fanons et Cornes.) Chez les pangolins , les poils ont pris un tel aplatissement et une l.irgeur telle , que ces animaux sont recouverts d'écaillés analogues à celles qui enveloppent la fleur de l'ar- tichaut. Chez les tatous , la substance pileuse , au lieu d'être allongée en cylindre, se dispose en plaques et en compar- timens divers pour recouvrir le corps. (Jn peut dire que la plume n'est qu'un poil composé , chez les oiseaux ; et 1 on en voit la preuVe chez les espèces aquati- ques , telles que les manchots et pingouins, dont le plumage imparfait, coiume lt!S membres de ces oiseaux, se couiposc d'un tuyau court, se terminant en un pinceau de polis très- fins , ou de duvet grisâtre. (F. Plume,)* Les écailles des reptiles, ouïes plaques même de la cara- pace des tortues, les tubercules di^s crocodiles, peuvent être considérés jusqu'à certain point comme des productions de l'épiderme, analogues à des poils aplatis et volumineux : il en sera de même des écailles des poissons, des boucliers, des eslùrgeoris, etc. ; toutes ces appendices de la peau four- nissent, en effet, à peu près les mêmes principes à l'analyse chimique, une matière muqueuse , épaissie en plaques Inso- lubh;s,une substance colorante, oléagineuse, et du phos- ph,^te calcaire , durcissant ou solidifiant , plus ou moins , ces parties. D'iiilleurs, non-seulement les poils se colorent et se nour- rissent du tissu ou réseau muqueux sous-épidermoïde ; mais il en est de même des plumes , des écailles et plaques. On peut voir aux mots Coquille et Mollusque, que la colora- tion et la production de ces couvertures, ou défenses d'ani- maux, s'opèrent à peu près de la même manière. Le test osseux qui enveloppe les crustacés ou écrevlsses , l'étui cprjié qui sert de cuirasse aux insectes , et en particulier aux. P O I ï67 coléoptères , est pareillement rendurcissemeirt de leur épiderme. *" On sait que les mammifères ont des poils plus abondans et plus forts au dos, qu'il étoit nécessaire de proléger, et moins au ventre : chezi l'homme , au contraire, la peau est plus nue ; elle a plus de' productions villeuses , outre la tête, au pubis, aux aisselles, à la poitrine. Divers animaux, les carnivores principalement, portent des moustaches, ou longs poils roides autour de la bouche; car il y a des poils vers tous les orifices de la peau , comme la barbp autour de la bouche, des poils au pubis et près de Tanus; il en est aus oreilles, aux narines, autour des yeux pour les cils, tous moyens de précaution et d'avertissement de ce qui approche ces lieux délicats. Les poils manquent , au contraire , aux parties où le tact doit être exquis,, aux paumes des mains, aux plantes des pieds , aux lèvres et auxexlréniilés des par- ties génitales, etc. {Voyez aussi Ongles , Cornes , Armes.) Beaucoup de poils des végétaux leur servent de conduits excréteurs, selon Guettard. Ceux des orties, des malpîghia brûlantes aussi, contiennent, à leur base, une vésicule de liquide très-irritant, qui s'écoule dans les parties piquées, par le moyen d'un canal très-fin qui traverse ces poils, ainsi que le venin des dents creuses des serpens. Les nuances des^otV^des animaux varient suivant la nature du tissu muqueux de la peau. Les hommes très-blancs ont les poils blonds; les basanés les ont plus noirs. Le crin , les barbes de chat , les soies de sanglier y les piquans des hérissons et des porc-èplcs, sont de gros poils. Les poils de la queue de V'hippopolame ^ de V éléphant^ sont aplatis. Les couleurs des poils varient même dans chaque espèce ; leur forme est tan- tôt droite et roide , tantôt entortillée et laineuse , ou soyeuse. C'est sur la qualité des poils de plusieurs animaux que l'industrie sociale appelle l'attention. Par exemple , les ani- maux du Nord de la Sibérie ont un poil rude et grossier ; mais dans les climats où règne une douce chaleur, les espè- ces ont les poils plus beaux, plus soyeux. Ainsi, dans l'Amérique méridionale, on trouve la vigogne^ dont les poils sont si recherchés pour les schalls. C'est avec les poils d'une espèce de chèvre, «pii vit sur le plateau de la haute chaîne de rimmaiis ou de l'Himalaya , et au Kerman , en Perse, au royaume de Caboul , suivant Slrachey et >>lphinslone , que se fabriquent ces beaux shauls ( nommés schalls), tirés de Kasmyr, et connus sous le nom de cache- mires. On les fabrique par milliers , à Dléapa : on les transporte, par caravanes, en Perse, d'où ils passent ca iG8 P 0 T Turquie et en F.urope. Les rJiam eaux ont un poil très-fin, sur-loul d.ins leur jeune âge. On fait aussi des shauls, en Perse , avec leur laine douce et soyeuse. En Syrie , en ÎLsp.igue , à Angora , la plupart des animaux îloinesliques on! les plus beaux poils, les plus soyeux et les plus fins. On connoil le b moutons mérinos (VEspa^ne, [esrlè- ifres'IrSjiie, les cha/s, les lapins d'Angora , les chien'' fjf< fions de iSLille ^ qui tous sont pourvus de irès beaux poils. Ces animaux pourroient bien s'acclimater dans nos contrées méridionales. .L'excès de la chaleur fait tomber les poils à quelques annnaux , comme aux moutons tf AJrique ^ aux chiens de Guinée^ noiniiiés mal à propos chiens turcs. Dans les pays froids, les poils des animaux soni plus fins et plus serrés; c'est pourquoi Ion recherche les foMrrnres des martes^ des zibelines^ des iierntines^ des renards^ des isatis ^ d,cs j^loutons ., des lihiireanx ^ des ours, des Hèores , etc. L'un d;s prin>"ipaux usages des poils, c"esl de Us feutrer, c'esl-à-diri' d'en former un tissu épais et coujpnc^ . en les entre-mêlanl. C'est ainsi qu'on fait les chapeaux On em- ploie surtout à cet usage les poils de //'mv? et d^autres ani- maux dont le pelage est as.>ez fin. Ceux de castor^ de hlaiieav^ sont estimés. JXous ne parlons point des fils de la soie ^ de V araignée ^ de la plnne-marlne ., dont on a fait de belles étoffes, ni d'un grand nombre d'autres filamens tirés du règne animal , mais qui sont de peu d'ulililé , et qui n'ont d'autre but que celui !e ou à triple crochet, etc.; et ces diverses figures sont des c-tractères assez constans , selon (juetlard , pour pouvoir servir à classer ces plantes. V Feuilles, (d.) P()l MU. F.spèce de Pigamon, qui croît en Chine ; c'est le ihoUclrum slnense, Lour. (LN.) POi IN-lJANA. Ce genre de plantes établi par Tournefort, et adopté p ir Linnœus , est réuni , par Adanson , à son genre kumpcclila, et par d'autres botanistes, au cœsalplnla (bresillet). Voyez. PojNclLLAOE. Linnrpus y avoit rapporté anciennement le Co^iDORl i^adenanihera paoonlmi). (ln.) « POI NCILLADE, FLEUR DE PAON , FLEUR DE PARADIS, Poiaciana ptdcherrima^ Linn. Ç^Décandrie mono- POT 169 0nie. ) On donne ces noms à un charmant arbrisseau de la famille des légumineuses, qui croît à la Terre - Ferme de rAmérique el aux Aniillcs, et dont les fleurs sont de la plus grande beauté. On le voit figuré pi. M 26 de ce Dictionnaire. Il s'élève à la hauteur de dix ou douze pieds, avec une tige droite , couverte d'une écorce grise, el divisée au sommet en plusieurs branches , armées à chaque nœud de deux épines courtes , fortes et courbées. wSes feuilles sont d'un vert clair^ 1res grandes et composées de cinq à huit paires d'autres feuilles ailées et à folioles ovales, entières et opposées; quand on les froisse, elles exhalent une odeur forte; le pétiole commun est muni d une gl tnde à sa base. Les branches sont terminées par des épis lâches de fleurs , tantôt disposées en pyramide , tantôt arrangées en ombelles. Elles sont jaunes sur les bords, de couleur de feu au milieu, quelquefois tachées de vert, et elles répandent une oJe jr agréable. Chaque (leur est entou- rée d'un calice coloré, composé de cinq folioles oblongues , concaves, et qui tombent. La corolle est formée de cinq pétales, dont quatre sont à peu prés ég-ux et ronds; le cin- quième est plus petit ou plus grand, régulier et dentelé. Les élimines sont au nombre de dix, et très- saillantes; leurs filets, d'abord abaissés, se relèvent dans leur partie supé- rieure, el forment l'arc ; ils sont velus à leur base, et portent des antiières oblongues et mobiles. Le germe allongé el com- primé soîUii-nl un long style, terminé par un stigmate aigu. Le fruit de la poincillade est un légume large , aplati, plane, long de trois à quatre pouces, et divisé par des clo- sons transversales en plusieurs cellules renfermant chacune une semence plate el irrégulière. On cultive en \méri(|ue, cet arbrisseau dans les jardins , dont il fait le plus bel ornement. Miller dit qu'à la Barbade ; on en fait des haies pour séparer les habitations, ce qui lui a fait donner le nom de haie fleurie. Celui de poincillade lui a été donné en l'honneur de M. dePoincy, gouverneur des îles- sous-le- Vent , auquel il fut apporté de ffie Saint-Martin. Il offre deux variétés; l'une à (leurs rouges, fautre à fleurs jaunes: elles sont moins épineuses que l'espèce commune. Dans qnel([ues îles Antilles , on fait usage des feuilles de poincillade, au lieu de séné, pour se purger. Ses fleurs sont surtoiîl très-renommées pour la guérison des fièvres quartes. ]>îoiis les avons employées avec succès dans celle maladie. On les prend en inlusion comme du thé. Les curieux d'Europe , qui veulent se procurer cette belle plante , doivent l'élever en serre chaude , et lui rendre à peu pj:ès les mêmes soins qu'aux autres plantes intertropi- cales. lyo POT Wîlldenow a réuni les Btresillets au genre que forme cet arbrisseau, (d.) POINCILLADE DE FAUNE. Nom du Condori. (b.) POINÇON. C'est le murex pugio de Linn. V. CÉRITE.(b.) POIN(i. {fauconnerie.') Un oiseau de puingesi celui qu'on porte sur la main fermée. Voler de poing en fort, c'est jeter l'oi- seau de dessus le poing, pour le faire voler après le gibier, (s.) POINT DE HONGRIE {insecle-}. Nom donné par (Geoffroy au nécrophore fossoyeur àe ce Dictionnaire, et par Engramellc, Pop. d Europe , à un lépidoptère du genre des hespéries, le P. toges de Linneeus. (L.) POINT DE HONGRIE. Ce nom a encore été donné à une Porcelaine {cyprœa fragifis). (desm.) POINT DE HONGRIE. Coquille du genre des Vénus, venus rastrensis , Linn. (b.) POINTE, (fauconnerie.) \Jn oiseau îâii pointe., ou vole en pointe ., lorsqu'il s'élève ou s'abaisse d'un vol très-rapide, (s.) POINTE. Dans le commerce des plumes, on nomme Jiu il pointe les grandes plumes noires d'autruche qui sont propres à faire des panaches ; celles de ces plumes qui ont moins de qualité s'appclicnl petit noir à pointe plate. V. Autruche, (s.) points: de flèche. Cestle nomdu Pontedère(b.) POIJNTKRELLE. On appelle ainsi, dans le départe- ment de l'Aisne , tous les insectes qui rongent les bourgeons des arbres. F. Attelabe , Charançon, Cryptocéphale. POINTES D'OURSINS. Quelques naturalistes ont regardé comme des pointes d'oursins des substances qui n'ont jamais appartenu à ces animaux, telles que les taches blan- ches du porphyre rouge , qu'on sait aujourd hui n'être que des cristaux plus ou moins réguliers de feldspath. il existe en effet des pointes d'oursins fossiles, mais auxquelles on donnoit au contraire des noms tout différens , comme pierres de Judée., ou olii^es pétrifiées., à cause de leur forme ovoïde. Voyez Oursins et Fossiles, (pat.) POINTILLAGE BLANC. Nom vulgaire d'une Porce- laine , la cyprœa erosa. (desm.) POINTILLE. Espèce de Salmone. (b.) POINTS CARDIx\AUX. On comprend sous cette dé- f^omination commune, les quatre points de l'horizon, que 1 on appelle \ est., Vouest, le nord et le sud. Pour reconnoître h position de ces quatre points, dans un lieu quelconque de notre héuiisphère , tournez le visage de manière à regarder ime constellation remarquable que l'on appelle la grande- ourse ou le chariot, et qui est composée de sept étoiles bril- lantes, dont quatre forment presque un carré , et les trois, autres se suivent presque en ligne droite ; par les deux éloiies- P 0 I au carré , les plus éloignées de ces dernières, concevez une ligne droite , et prolongez-la jusqu'à ce qu'elle rencontre une autre étoile assez brillante , la première de cet éclat qui s'offre sur son prolongement ; celle-ci reste presque immo- bile dans le mouvement général et diurne du ciel, parce qu'elle est très-près d'un des pôles de rotations vers lesquels se dirige l'axe de la terre. Quand vous serez ainsi placé, le point de l horizon, qui sera en façade vous, sera le nord; celui qui sera à votre droite, sera Vest ou Torient, parce que c'est de ce côté que les astres se lèvent; à votre gauche, vous aurez Vouesto\i\it couchant, vers lequel en effet les astres se cou- cheni; etderrière vous, sera le sud^ appelé aussi le midi, parce que, lorsque ie soleil s'y trouve , il est au plus haut point de sa course diurne, et il est Theure que l'on appelle midi. (iénéralemeni, une fois un de ces points connu, on voit qu'il est bien facile de trouver les trois autres. C est ce que l'on appelle s'onenler. (biot.) POINTS ÈQULNOXIAUX. On a donné ce nom aux deux points d intersection «le l'écliplique avec 1 équateur. Ces deuîPpoints sont , le premier point dusigne àuhelier et le pre- mier point du signe de la halanre. Lorsque le soleil se trouve dans Tuo de ces deux poinis, les jours sont égaux aux nuits pour toute la terre , parce qu'alors le soleil décrit 1 éqliateur, qui est toujours coupé par Thoiizon en deux parties égales. Lorsque le soleil arrive au premier de ces points, le prin- temps commence pour nous , et lorsqu'il arrive au second , c'est le commencement de notre automne, (lib.) POINTS SOLSTICIAUX. On nomme ainsi les deux points de l'écliptique» les plus éloignés de l'équateur. Ces deux poinis sont le premier point du cancer et le premier point du capricorne^ dont la distance à l'équateur est de 23 degrés et demi, l'un vers le nord^ l'autre vers le sud. Lorsque le soleil arrive au premier de ces points, notre été commence, et lorsqu'il arrive au second, c'est pournous le commencement de l'hiver, (lib.) POINTU. Poisson du genre Chétodon. (u.) POIRE. C'est le conus bullaius Ac Linnœus. V. CÔNE. (B.) POIRE (fruit). V. l'article Poirier, (s.) POIRE D'AGATE. Coquille du genre Fasciolaire , le murex tulipa de Linnœus. (desm.) POIRE D'ANCHOIS. Nom dufruit du (iniAS. (e.) POIRE DE BACHELIER. Nom que quelques jardi- niers donnent à la Morelle mammiforme. (b.) POIRE FAUSSE. Nom vulgaire de la Courge pepon. POIRE SÈCHE. C'est une coquille du genre PyrUle,, jmirex pynim .f Linn. (DEiiM.) 172 ' P O I POIRE DE TERRE. C'est le topinambour ouHÉLIA^^TUË TUBÉREUX. (b.) POIRE DE VALLÉE. On donne ce nom àlaBARDANE A PETITES TÈTES , aux cnvlfons d'Angers, (b.) POIRE. La voluta pyrum , de Linn?pus , dont on a fait le genre Turkineli.e , a reçu ce nom vulgaire, (desm.) POIRÉ ou CIDRE DE P(J]RE. Nom d'une liqueur vi- neuse et claire, qui, pour la rouéeur cl le goût , ressemble au vin Ijlanc. Elle est faite avec le suc exprimé de ceriainesyooi- res qu'on cultive exprès en Bretagne et en Normandie. Ce suc, en fermentant, devient vineux comme le jus de pomme ou de raisin. II enivre , el , par la distillation , on en tire de l'cau-de-vie. 1 je poiré est apéritif: il ne se conserve pas au- tant que le cidre. Lorsqu'on veut donner à cette liqueur une qualité supérieure , on la fait fermenter dans des bouteilles de grès; alors elle mousse, pétille, et le bouchon va frapper le plafond. C'est le Champagne de la Normandie. Quand le poiré est vieux , on peut le convertir en vinaigre par une se- conde fermentation. _ Les poiriers qui donnent la meilleure boisson , sant#I'«- n/yer, \e jacah , le rouilla rd , le gros-menil , le rouge-vigny , le hllit , le Lois-prieur ^1 le hur.hcl gris , le hurJiet blanc , le vert , le sougier f \o\xs noms fort singuliers , et qui changent suivant les cantons. Dans le pays de Caux, voici comment on élève le poirier qui produit ïa poire ii piler. Il provient de pépin; on cultive ie jeune sujet soigneusement jusqu'à ce qu'il soit en élat d'être greffé. A cette époque, on choisit des greffes de bonne espèce , et quand le sauvageon en a él£ greffé , on le laisse encore trois ans dans la pépinière sans le transplanter. La quatrième année on le place à demeure dans un terrain convenable à Tespèce de poire qu'il doit produire. Ordinai- rement ces sortes de poiriers se plaisent dans un sol un peii humide. Ils sont déchaussés tous les trois ans ; et on garnit alors leur pied de chaume , de fougère ou de jonc marin , pour leur servir d'engrais. La manipulation du /Jo/re' est en- tièrement conforme à celle du cidre. Voyez à la fin de l'article Pomme , la manière dont se prépare celte dernière liqueur, (d.) POIREAU , PORREAU ou POURREAU , Altium por- rnm, Linn. Plante bulbeuse , bisannuelle et potagère, du genre fies Ails ( F. ce mot ) , et qui porte quelquefois le nom (Vaii il tuniques. Sa racine est en effet composée de tuniques !>lanches , lisses, tendres, uq peu charnues, qui se recou- vrent les unes les autres ; elles forment par leur réunion une espèce de cylindre ; en s'allongeant elles deviennent des feuilles vertes, planes, repliées en gouttière , et terminées en. P O I X73 pointe. Du milieu de ces feuilles s'élève une tige haute d'envi- ron deux pieds, droite , ferme , pleine de suc, ayant à son sommet des fleurs blanches ou rougeàtres , disposées en têle ou en ombelle. Dans chaque fleur trois des étanùnes ont leurs filets élargis et irifides. Le fruit est une petite capsule large , à trois lobes , à trois loges , à trois valves , renfermant plu- sieurs semences presque rondes. La graine de poireau se sème en mars comme celle de Toi- gpon , et le jeune plant exige les mêmes soins. Au mois de juin, on le transplante dans des planches bien labourées , où l'on a fait des trous profonds de six pouces , et éloignés de quatre au moins. On donne ensuite un grand arrosement qui approche la terre du plant et comble les trous. Celte plante demande de l'eau fréquemment dans le cours de l'été ; on doit aussi en couper les feuilles deux ou trois fois pour faire grossir le pied. Les po/refli/jc peuvent rester en terre jusqu'aux gelées; vers cette époque on les arrache , et on en fait des espèces de bottes , qu'on met dans de petites tranchées ; on les couvre de litière, et ils se conservent jusqu'en mai. Dans le midi de la France, cette précaution est à peu près inutile. On doit replanter au printemps quelques-uns des poireaux conservés en hiver pour avoir de la graine. Quand elle est mûre , on coupe les tiges au pied , et on les secoue sur des draps. La première graine qui tombe est la meilleure, et ne doit pas être mêlée avec les autres. On laisse les têtes ou cap- sules exposées pendant quelques jours au grand soleil ; on les secoue de nouveau , et l'on recueille une graine de seconde qualité. La première est bonne à semer pendant deux ans , et même pendant trois , si elle reste dans ses têtes , et si on a soin de suspendre celles-ci dans un lieu sec. Lia racintt da poireau , c'est-à-dire son bulbe avec toute la partie blanche des feuilles, entre dans les potages, et comme assaisonnement dans plusieurs mets. Etant crue, elle a une odeur forte , et une saveur acre que l'ébulliiion lui fait perdre en grande partie. Cette racine passe pour incisive, diuréti- que et béchique : extérieurement elle est très -adoucissante. Sa décoction offre un médicament assez actif, qui a réussi quelquefois dans les maladies cutanées chroniques , comme les dartres, la teigne, etc. (n.) POIREE. Espèce de plante du genre bette, qu'on regarde comme une simple variété de la LetteraQe , mais qui se mul- tiplie de semences dans nos jardins sans changer de nature. V. au mot Bette. Cette plante se cultive à raison du pétiole et de la princi- pale nervure de ses feuilles qui se mangent. On en connoit plusieurs variétés , dont la plus importante ou la plus avanta- X74 P O I geuse à multiplier , est celle appelée de Hollande, rcmarqiîa' ble par la grandeur de ses feuilles , et par conséquent par la largeur de ses pétioles. On sème \3i poirée au milieu du printemps , dans une terre meuble , très-amendée , à une exposition un peu chaude-, et lorsqu'elle a acquis une hauteur de trois ou qn.ilre pouces, on la transplante à demeure , dans des planches également bien labourées et bien fumées, à environ un pied île distance. Il ne faut pas épargner les labours el les arrosages , si Ton veut avoir des feuilfes de la plus grande étendue possible. Lorsqu'on veut en faire la récolte, on doit ne prendre que les feuilles delà circonférence , c'est-à-dire, celles qui ont acquis toute leur croissance. Avec cette attention , dans un sol un peu humide , on peut récoller des feuilles tous les trois à quatre jours , pendant une grande partie de l'année. Ordinairement les /yoiVm ne montent en graine que la se- conde année; mais dans les terrains secs et chauds, elles fleu- rissent souvent dès la première. Dans ce cas , il n'y a rien de mieux à faire que de les arracher et d'en semer de nouvelles. Elles supportent assez bien les hivers ordinaires; mais comme elles gèlent quelquefois , il est bon de les couvrir aux pre- miers froids , avec du fumier de cheval peu consommé , ou même simplement avec de la paille ou des feuilles sèches. On fera encore au printemps plusieurs récoltes de feuilles , et lorsque les pieds commenceront à monter, on arrachera tous ceux qui ne seront pas destinés à fournir de la se- mence. La poirée est une plante aqueuse, dont la saveur est fade , miêlée d'un peu d'âcreté. ()n la regarde , en médecine , comme émolîiente , délayante et rafraîchissante. Le suc de ses feuilles et de ses racines fait fortement élernuer , et est recommandé pour l'enchifrèntiment catarrhal , el autre em- barras des fosses nasales. On emploie très -fréquemment les feuilles pour panser les cautères et les plaies, qu'elles entre- tiennent dans un degré d'humidité très avantageux. Lorsqu'on veut manger les pétioles de ces feuilles , qu'on appelle assez fréquemment cardes , par assimilaiion avec ceux des artichauts , qu'on nomme cardons ( F. au mot Arti- chaut ) , on Ole la totalité du parenchy:ne qui les entdure , on enlève leur épiderme , et on les fait cuire dans l'eau bouillante. Quelques cuisinières les mettent dans deux eaux pour les priver totalement de cette âcreté qui leur est natu- relle. On emploie le parenchyme ou la partie verte de la feuille , pour mêler avec Voseille , dont elle adoucit l'acidité^ Quelques personnes la mettent aussi dans la soupe, (b.) POIRETIE, Poiretia, Cinq genres de plantes ont ce nom : P 0 I r^^ Le premier , établi par Gmelin , n'est aatre que l'Hous- TO^E. Le second, formé par Cavanilles , a été appelé Springel par Smith, Le troisième , constitué par Smith, rentre dans les Cro- TALAIRES , ou micux dans les Hovées de K. Brovvn, Le quatrième, par Jaumes Saint-Hiiaire , a élc établi aus dépens des Sainfoins , qui ont le légume aplati et cchan- cré des deux côtés. Le cinquième , dû à Ventenal , est celui qui doit rester. Il a pour type : une plante vivace , grimpante, de Saint- Domingue, rapportée aux Glycines par M. de Lamarck, Illustration des genres , pi. 609 , fig. 2 , et nommée Turpi- nie par Persoon, Elle se cultive dans nos serres. Ses ca- ractères sont : calice campanule, à deux lèvres ; étendard arrondi , émarginé; étamines monadclphes ; gousse aplatie , articulée , marginée. (b,) POIRIER, Fynis , Linn. {icosandrie penta^ynie). Grand arbre fruitier de la famille des rosacées , qu'on cultive dans toute l'Europe pour la bonté et la diversité de ses fruits , qui sont communément d'une forme conique , quelquefois ronde, mais dont la grosseur, la couleur et le goût varient beaucoup ainsi que les époques de la maturité. Ces différentes variétés ont été produites par la culture et perpétuées parla greffe; elles sont le résultat des soins de l'homme. Les (iau- lois , nos ancêtres , n'avoient que des fruits âpres et durs ; nous en avons de délicieux. Les divers sols et climats où le poirier a été successivement cultivé , ont vraisemblablement fait naître aussi beaucoup d'espèces jardinières. Cet arbre aime les cli- mats tempérés; celui de la France lui est très-favorable. Des arbres fruitiers à pépin c'est le plus estimé ; aussi surpasse-t il en nombre tous les autres dans les jardins des gens aisés. Dans ceux du pauvre, le pommierestpluscommun, peut êlreparce que la pomme se conserve plus long-temps , et parce qu'ayant une acidité qui corrige sa verdeur , elle est piuis mangeable que la poire avant l'époque de la maturité comiiiète. Malgré cette sorte d'avantage, les différentes poires, par leursvariétés, parles différenstempsoù elles mûrissent, et parle goût relevé et exalté de la plupart , sont infiniment supérieures aux meil- leures espèces de pommes. On distingue le poirier sauvage et le poirier culficc. Le pre- mier est sans doute le seul type du second. Cependant , selon Duhamel, on peut diviser la nombreuse famille des poiriers en deux branches, dont l'une a pour auteur le poirier samuige , et dont l'autre paroît être le fruit de l'union du ^ozV/<»r avec le cûignassier. Quoi qu'il en soil , le poirier donne ison nom à un 176 POT genre dans lequel , après l'espèce cultivée , on doit coniptcr les autres à peu près pour rien , tant à raison de leur peut nombre qu'a cause de leur inutilité. te caractère de ce genre est : d'avoir un calice à cinq di- visions ; une corolle à cinq pétales; vingt étaniines au plus , en forme d'alêne, plus courtes que i^'s pél îles , terminées par des anthères simples ; cinq styles entièrement distincts et velus à leur base; autant d" stigmates; et pour fiuit une pomme glabre, oblougue, allongée à sa base vers le pédon- cule avec un seul ombilic , et à cinq loges , renfermant cha- cune deux pépins cartilagineux. Le PotRiER COMMUN , Pyrus sybestrisveï communis ^ Linn. , a une racine ligneuse et rameuse ; une tige droite ; une écorcc raboteuse sur les troncs; un bois rougeâlre et d'un grain fin; les feuilles simples , alternes , pétiolées, ovales - allongées , dentées sur les bords , ordiiiaireutent glabres et d'un vert luisant ; les fleurs à pétales obronds , grands et concaves, à pédoncules unifjores ; elles sont disposées en corymbe au sommet des rameaux. Dans son état sauvr^ge , cet arbre est épineux et porte des fruits îrès-âpres. Dans l'état de domes- ticité , il perd ses piquans, et ses fruits s'adoucissent, jNuI ar- bre cultivé n'a produit autant de variétés. A la fin du dix- septième siècle, on comptoit environ sept cenis sortes de poires , qui étoient désignées par plifi de quinze cents noms. Dans ce nombre prodigieux, il y en a tout au plus cinquante à soixante bonnes , autant de médiocres; les autres ne sont guère meilleures que la plupart de celles qui viennent dans les forêts. On distingue \es poires en fondantes et cassantes, en poires à cuire ou à rouleau , en poires d été , à automne o\\ à'hioer. Les plus précoces mûrissent en juillet; les plus tardives se cueil- lent en octobre et novembre, et nulrissent jusqu'au prin- temps suivant. Voici les noms et quiiités des viriétés cultivées qu'il importe le plus de connoitre. On a suivi Tordre de leur maturité. Variétés des Poires. ( Les astérisques marquent les meilleures ^o/'r« , comme ceux qu'on a placés à côté de quelques espèces de pêches , à l'article Pêcher , indiquent les meilleures pêches. ) 1. Amiré-Joannet. Petit fruit, jaune-citron ,• tendre, ayant peu de goût. Fin de juin. 2. Petit muscat , Sept- en- gueule. La plus petite de toutes les poires, rouge-brune, demi-beurree, musquée. Fin de juin. 3. Muscat royal. Petit fruit , gris , rude , demi-beurré , doux , musqué. Commencement de septembre. P O I ,77 4.. Muscat-Holert ^ Poire à la rsine ^ Poire (Tanibre. Fruit ïnoyen , vert clair , tendre , sucré. Mi-juillet. 5. Muscat-fleuri^ Très-petit fruit, uni, vert , demi-beurré , un peu musqué. Mi-juillet. 6. Aurate. Petit fruit, turbiné , jaune et rouge clair , demi- beurré. Fin de juin. •] . Jargonelle. Fruit petit , jaune et rouge foncé, demi- cassant, un peu musqué. Commencement de septembre. 8. Magdelaine , Citron des carmes. Fruit moyen , turbiné , vert clair , fondant , parfumé. Juillet. 9. Hcïliieau. Très-petit fruit , très-uni , jaune clair , demi- beurré , peu relevé , musqué. Mi-juillet. 10. Hâtiveau {gros) de la foret. Petit fruit , uni , vert jau- nâtre et rouge foncé , acre et un peu aigre. Commencement d'août. 11. Cuisse - madame. Fruit très-allongé, moyen, vert et roux , demi-beurré , un peu musqué. Fin de juillet. 12. Vermillon., Bellissime d'automne. Fruit moyen , encore plus allongé , rouge foncé , cassant , doux , relevé. Fin d'oc- tobre. i3. * Gros-Blanquet , Blanquette. Petit fruit, blanc et rouge clair , cassant, sucré , relevé. Fin de juillet. 14.- Gros-Blanquet rond. Fruit turbiné, jaune et rouge , par- fumé. Fin de juillet. i5. Blanquet à longue queue. Fort petit fruit, blanc , demi- cassant , sucré, parfumé. Commencement d'août. \Ç>. Petit blanquet., Poire à la perle. Petit fruit, forme de perle en poire, jaune très-pâle, demi-cassant, musqué. Fiu de juillet. 17. * Epargne y Beau-présent ., Saint-Samssn. Fruit moyen , très-allongé , vert , relevé de quelques bosses à la tête , œil comme chiffonné, chair fondante , peu relevée: la meilleure de la saison. Fin de juillet. 18. Tarquin. Fruit allongé , jaune-verdâtre , cassant, ai- grelet. Avril et mai, 19. Ognonnet., Archiduc d'été y Amiré roux. Fruit moyen, turbiné , jaune et rouge vif, demi-cassant , goût rosat et re- levé. Commencement d'août. i^ 20. Parfum d'août. Fruit petit, rouge foncé et jaune-citron , très-musqué. Mi-août. 21. * Sahiati. Fruit moyen , rond, et jaune-rouge clair, demi-beurré , sucré , très parfumé. Août. 22. Poire d'ange. Petit fruit , vert jaunâtre, demi-cassant , très-musqué. Commencement d'août. 23. Bezi d'Héry. Fruit moyen, presque rond, lisse, jaune et xxYii. 12 178 TOT vert blanchâtre. Octobre , novembre et décembre , suivant les climats et le sol. 24.. Poire de vitrier. Gros fruit , ovale , lisse , rouge foncé et vert clair, tiqueté de points bruns et verts, assez agréable. No- vembre et décembre. 2 5. Orange mm(/uée. Fruit moyen , rond , boulonné , jaune et rouge clair , cassciiil , musqué. Août. 26. Orange rouge. Même forme» un peu plus gros , gris et rouge vif, cassant , sucré et musqué. Août. 27. Boiiidon nuis^iié. Petit fruit , rond , vert clair , cassant, musqué. Juillet. 28. Poirier de jardin ftros fruit , rond , boutonné, jaune et beau rouge , cas.s.'int , sucré, bon. Décembre. 29. Orange d h ii'cr. Fruit moyen , rond, boutonné , vert- brun , cassant , musqué. Février et mars. 30. Martin Sire , liun\>i//e. Fruit gros, beau , vert clair, cas- sant , doux et sucré. Janvier. 3ï. Roitsseîet d lii\>er. Petit fruit , vert foncé et rouge-brun , demi-cassant , à cuire. Février et mars. "^2.* RuusseJet de Reims., petit Roussekt. Petit fruit rouge brun , demi-beu:ré , fin , Irès-parfumé. Fin d'août. 33. Ruiisselet hàfif. Poire de Chypre , Perdreau. Petit fruit jaune et rouge vif, taché de gris , demi-cassant , sucré, très- parfum i. Mi-juiilel. 34. Gros roussekt , roi d'été. Fruit moyen , vert foncé et rouge-brun, demi-cassanl , parfumé , peu fin. Septembre. 35. Poire sans peau. , Fleur de guignes. Moyen fruit , vert et jaune, tacheté de rouge , fondant, parfumé. Commencement d'août. 36. * Martin-sec. Fruit moyen , allongé , isabeilc et rouge , cassant, sucré , bon, Novembre, décembre , janvier. 37. Rousseline. Petit fruit ii ï;>iné , couleurs plus claires que dans le précédent, demi-beurré , sucré , musqué, agréable. Novembre. 38. Ah-mon-Dieu. Fruit moyen , lisse , jaune citron clair et rouge clair tiqueté de rouge vif, demi-cassant , peu fin , sucré, un peu parfumé. Commencement de septembre. 39. lin-or-détè. Fruit moyen , turbiné , très-uni , rouge foncé brillant et vert jaunâtre, tiqueté de rouge , fin , deir^ beurré. Mi-août. 4.0. Fin-or-de-septemhre. Gros fruit lisse , uni , vert gai et marbré, beurré fin, aigrelet, agréable. Fin d'août et com- mencement de septembre, 4i. Chair-(i-dame, Chère-à-dame. Fruit moyen , gris , isa- belle , demi-cassant, peu fin , doux , relevé, d'un parfum agréable. Mi aoûu 42. Poire d'œuf. Petit fruit, forme d'un œuf de poule, ve^ jaunâtre et rougeâtn- , ta. heté de roux , fin , demi-fondant, sucré , doux , un peu musqué , agréable. Fin d'août et com- mencement (le septembre. 4.3. Incoiinu-Cheneau , Fondanle de Brésil. Fruit moyen, tur- biné , allongé , vert gai et rouge clair, cassant , sucré , re- levé. Commencement de scplembi-e. 4.4- Cassolette , Friolet , Muscat veri , Lechefrioa. Petit fruit vert clairet rouge pâle , tendre , sucré, umsqué. Fin d'août. Ii.S. Bergamote d élè ^ Milan delà Beuvrière. (iros fruit tur- biné, vert gai et roux , demi-beurré , peu relevé. Commea- cément er. Fruit moyen , jaune citron . très- beurré , doux, un peu sec. Décembre , janvier, février. 78. * Bezy de Chaumonlelie , Beurré dhi^^er. Gros fruit varié P O î I de forme el de couleur , demi-beurré , fondant , sucré , re- levé, excellent, Novembre, décembre, janvier. 79. Orange tiilîpêe , Poire aiioo Mouches. Grosse poire verte et brune , rayée de rouge clair et marbrée de gris , demi- cassante. Commencement de septembre. 80. * Bellissinie iTété., Suprême. Petit fruit, beau , rouge et jaune, rayé de rouge clair, demi-beurré , peu relevé. Juillet. 81. * Doyenné^ Beurré hlanc , Saini-Michel. Gros fruit oblong , jaune , très-beurré , très-sucré , quelquefois relevé , excel- lent. Octobre. 82. Bezy de la Motte. Gros fruit vert foncé , tiqueté de gris , fondant , doux. Octobre et novembre- 83. Bezy de Montigny. Fruit moyen , forme du doyenné , jaune, très-fondant , musqué. Commencement d'octobre. 84.. ^ Doyenné gris. Fruit moyen, gris, beurré, fondant, meilleur que le doyenné jaune. Novembre. 85. Frangipane. Fruit moyen, long, renflé par le milieu , beau jaune, demi-fondant, doux, sucré, goût de \di frangipane. Fin d'oclobre. 86. Jalousie. Fruit gros , allongé , renflé, boutonné , roux , très-beurré , sucré, relevé , fort bon. Fin d'octobre. 87. * Bon-Chréliend'liii'er.Yrnhivès-^vos, déforme variée, jaune clair et rouge incarnat, fin , cassant, doux, sucré, par- fumé. Depuis janvier jusqu'au printemps. 88. Angélique- de Bordeaux. Gros fruit aplati, suivant sa longueur , pâle , .cassant ou tendre , doux et sucré. Janvier , février. 89. Bon- Chrétien d'Espagne. Très -gros fruit pyramidal, jaune et beau rouge , cassant , doux. Bon à cuire en novem- bre el décembre. 90. Gracioli, Bon- Chrétien d'été. Gros fruit pyramidal tron- qué , bossu, jaune, demi-cassant, sucré, très-succulent. Commencement de septembre. 91. * Bon-Chrétien d'été musqué. Fruit moyen , en poire de coing, jaune et rouge léger , cassant. Fin d'août. 92. Mansuette solitaire. Fruit gros, pyramidal peu régulier, vert et jaune , demi-fondant; bonté médiocre. Commence- ment de septembre. 93. BJarquise. Gros fruit pyramidal , allongé , jaune , beur- ré , fondant , doux, sucré. Novembre et décembre. gff.. * ColiJiart , Foire-Manne. Fruit très-gros, pyramidal tronqué , vert et rouge léger , beurré , fondant , sucré , re- levé , excellent. Janvier, février , mars. g5. * Virgouleuse. Gros fruit allongé, jaune, tendre, beurré, relevé, excellent. Novembre, décembre, j.anvler , février. i82 P G î 96. * Saint-Germain , Inconnue , la Fare. Gros fruîj pyrami- dal allongé , vert , fondant , succulent , excellent. Depuis lioveml>re jusqu'en avril. 97. Louise-honne. Fruit ressemblant beaucoup au précédent, gros , blanc , demi-beurré , quelquefois bon, Décerubre et janvier. 98. Impériale à feuilles de chêne. Fruit moyen , ressemblant à une petite vir^nuleuse ; inférieur en qualité. Mars et avril. 99. Suint-Auguslin. Petit fruit long , rouge et jaune clair , tiqueté de brun , dur, musqué. Décembre et janvier. 100. Pastorale^ Muselle d automne. Gros fruit très-allongé , jaune , semé de roux, demi-fondant , un peu musqué , bon. Octobre , novembre , décembre. ICI. Champ Riche d h aJie. (iros fruit piqueté et tacheté de gris, vert clair, demi cassant. Décembre et janvier. I02. * Catillac. Très g'os fruit obtus , jaune et rouge-brun , acre ; à cuire. Depuis novembre jusqu'à la fin d'avril. loj. Bellissime d ln\?er. Plus gros que le précédent, pres- que rond, jaune et beau rouge , tendre , moelleux ; à cuire. Décembre , janvier , février. 104. Livre. Fruit très-gros, aplati suivant sa longueur, vert, tacheté de rouge ; bon cuit. Décembre , janvier , fé- vj'ier. io5. Trésor d'Amour. Très gros fruit renflé , jaune citron , tendre, doux, très-bon à cuire. Depuis décembre jusqu'en mars. 106. Tonneau. Très-gros fruit, forme d'un petit tonneau , jaune et rouge vif; bon à cuire; en février et mars. 107. Poire de Napfes. Fruit moyen, forme de calebasse, jaune lavé de rouge-brun , demi-cassant , doux. Février et mars. 108. Angélique de Rome. Fruit moyen , oblong , rude , jaune citron pâle, tendre, demi-foodant , sucré et assez relevé. Décembre , janvier et février. 109. Lansac , Dauphine , Satin. Petit fruit presque rond , jaune, fondant, sucré, relevé. Depuis octobre jusqu'en janvier. iio. Vigne-Demoiselle. Petit fruit, rude, gris brun et un peu rouge, tiqueté de gris, beurré, peu fondant, très-releve. Octobre. 111. Sunguinole. Fruit moyen , lisse , vert, tiqueté de gris et de rouge, grossier , assez insipide. Août. 112. Sapin Petit fruit vert et jaune , peu relevé, quoiqu'un peu parfumé. Fin de juillet. 1 13. Poire à deux têtes , à deux, yeux. Fruit moyen turbiné , uni , vert-jaune , lavé de rouge-brun , peu dtlicat , un peu parfumé , un peu acre. Fin de juillet. P O T ,83 114. Gmc-Bo/mf. Fruit moyen, long, verl-g«s , tiqueté de blanc, fondant, un peu beurré, sucré et rc'<;vé. Fin d'août. 11 5. Donvillc. Fruit moyen, allongé, luisant, jaune citron» taché de fauve et rouge vif, tiqueté de gris clair, cassant, relevé , quoiqu'un peu acre. Se conserve jusqu en avril. 116. Chat-Brûlé. Fruit moyen, allongé, jaune et beau rouge vif, très-bon à cuire en février et mars. Mûrit en octo- bre et novembre. 117. Saint- Père , Saint Pair. Fruit moyen, rude, jaune cannelle, tendre, excellent en compotes. Mars; se conserve jusqu'en juin. • 18. Tromé. Fruit moyen, rouge vif et jaune citron, lavé de rouge clair , tiqueté de rouge et de gris clair, cassant, sucré, très-bon à cuire en janvier, février et mars. Se con- serve jusqu'en avril. iig. * Sarrasin. Fruit moyen, allongé, rouge-brun , tiqueté de gris et de jaune pâle, presque beurré, sucré , relevé et un peu parfumé , excellent cuit. Se garde d'un e année à l'autre ; rès estimé. \-20. Syhanche ou Bergamote syhange. Poire d'automne, ex- cellente. L'espèce a été originairement cultivée à Metz. Les différentes variétés de poiriers se perpétuent et se mul- tiplient par la greffe. On les greffe ordinairement sur franc ou sur cognassier. Pour avoir des sujets , on sème les pépins du fruit. On doit choisir les plus beaux fruits , les mieux nourris , cueillis sur arbres francs , et les laisser pourrir ou sécher dans leur chair; les pépins s'en conservent mieux, et c'est de leur choix que dépendent la bonté et la force des sujets. Voici les conseils donnés par Rozier à ceux qui veulent faire un semis de poiriers : î." Chaque fruit dont on destine les pépins à être semés, doit être distingué par son nom, et l'on doit noter s'il a été cueilli sur franc ou sur cognassier. On doit préférer le premiec; peud'espèces font exception à cette loi. Les fruits d'été , une fois secs , seront ranges lit par lit dans du sable, et tenus dans un endroit frais, mais non humide; leur germination au jpriniemps en sera plus prompte. 2.° Au temps des semis, on dépouillera les pépins de leur enveloppe. Si elle sèche , on la mettra tremper quelques jours dans l'eau; après cela la séparation en sera facile, et on sèmera tout de suite. Si la chair est encore fraîche , comme dans les fruits Irès-lardlfs , on eu séparera les pépins sans les endommager. 3." Le semis aura lieu dès qu'on n'aura plus à redouter les fortes gelées. Si on a soin d'eu préserver la terre avec suffisante quantité de paille , on peut alors semer plus tôt. Il i84 P O T n ordre ; car, plus ces ar;ljres sont taillés , plus ils pous- .senl : d'ailleurs , comme plusieurs espèces produisent leurs boutons à fleurs aux extrémités des branche.s de Tannée pré- cédente, en les taillant et en les raccourcissant, tout le fruit on est jeté bas. » Les poiriers souffrent très-bien la taille . et se prêtent à toutes les formes qu'on veut leur donner. Les plus commu- nes sont en //tiisson , en éocnfail ^ en espalier et en quenouille. L'arbre en éventail diffère de l'espalier, en ce que ce der- nier est toujours placé contre un mur, tandis que Taulre ea P 0 [ i85 csl éloigné : il en diffère aussi par la direction de ses bran- ches disposées comme les rayons d'un éventail de femme » tandis que la plupart de celles de Tespalier sont ou doivent être dirigées presque horizontalement. Le grand défaut de la taille en éventail est de laisser toujours à la sève un cours direct qui la fait se porter avec impétuosité au sommet de Tarbre , au préjudice des parties inférieures. La taille appe- lée en quenouille s'est introduite depuis quelques années ; elle consiste à planter l'arbre tel qu'il sort de la pépinière , en lui laissant toutes ses pousses latérales , qu'on raccourcit un peu seulement , de manière à lui donner la forme d'une py- ramide. Tin tel arbre bien conduit fait un joli effet, et fruc- tifie beaucoup ; mais il ne vit p^s long-temps. La taille du poirier n'a rien de particulier. La meilleure est celle qui sait conserver sagement les bourgeons dans toute leur force et qui n'épuise pas l'arbre , en lui abattant, chaque année , une quantité de bois, pour lui en faire re- produire autant Tannée d'après. Les terrains de sable gras et frais , sont les plus propres au yuomer ; les terres peu profondes, glaiseuses, compactes et froides, ne lui conviennent pas. IL|^ a peu d'expositions où l'on ne puisse planter quelque variété de cet arbre. Il est en général sujet aux mêmes maladies que les autres. ( Voyez au mot Arbre. ) « Le bois du poirier sammç^e , dit Duhamel , est pesant , « fort, plein , d'une couleur rougeâtre ; son grain est fin. II « prend très-bien la teinture noire, et alors il ressemble si "fort «à ïéljène , qu'on a peine à l'en distinguer. Après le « huis ci le cormier, ajoute-t-il, c'est le meilleur des bois que « puissent employer les graveurs en taille de bois. » Il est aussi très-propre au tour , aux pièces de rouage de moulin , et aux outils de menuiserie ; car il est dur et ne fléchit point : et cependant il est facile à travailler, à cause de l'homogé- néité de sa fibre ; mais comme il est sujet à se tourmenter , on ne doit l'employer que très-sec. Le bois du corner cultivé est beaucoup plus tendre ; il sert aux menuisiers pour des parquets , aux ébénistes pour de la marqueterie , et surtout aux luthiers. hes poires , comme les pommes, se conservent assez long- temps pour qu'on puisse attendre celles de la récolle nou- velle. Elles se mangent crues, séchées, tapées, cuites, con- fites au sucre, à l'eau-de-vie , au vin cuil. Le suc exprimé de plusieurs espèces , après avoir fermenté , donne une boisson nommée Poiré ( Voyez ce mot) , dont on fait de l'eau-de- vie et du vinaigre. Le marc sert de chauflV.ge et de nourri- lure à la volaille. Les cochons et les oiseaux de basse-coui' ,86 V O 1 mangent les poires qui se gâtent; les poules et les pigeons tirent encore parti des pépins. Les poires sont le fruit qu'on sert, le plus communément , sur les tables, en toutes saisons, et surtout en hiver : elles nourrissent peu ; mais elles sont du goût de tout le monde. On fait de bon raisiné avec la poire de Messire-Jean , et d'ex- cellentes compotes avec plusieurs espèces de poires , mais surtout avec le bon chrétien d'hiver. Le rousselet ^ le beurré d'Angleterre^ le doyenné^ Xa poire Martin-sec^ sont très-pro- pres à faire sécher. Les autres espèces de poiriers , outre celles qui se rappro- chent du Pommier et du Cognassier , et dont il sera fait mention à leurs articles, ainsi qu'outre celles qui ont été placées parmi les Néfliers et les Alisiers, se réduisent au Poirier cotoîsneux , au Poirier a feuilles de saule , au Poirier du Mont-Sinaï , et au Poirier de Michaux, qui tous se cultivent dans nos écoles de botanique , mais ne peuvent être comparés à l'espèce commune , sous aucun rapport, (d.) POIRIER. C'est , à la Martinique, la Bignone a cinq feuilles, (b.) ♦ POIRIER DES ANTILLES. On appelle ainsi deux arbres du genre Bignone , dont on emploie le bois dans les colonies françaises , pour les ouvrages de charpente, (b.) POIRIER AVOCAT. C'est le Laurier -avocat, (b.) POIRIER BERGAMOTE. Espèce A'oranger dont les fruits ont la forme des poires. V. Oranger, (b.) POIRIER DE CAYENNE. C'est le Cormier, (b) POIRIER DE CHARDON. C'est le Cactier-ra- quette. (b.) POIRIER DES INDES. On nomme ainsi le Goya- vier, (b.) POIRIER DE MONTAGNE Nom vulgaire, à la Gua- deloupe, du Quinquina corymbifère. (b.) POIRIER DE LA NOUVELLE-ESPAGNE. C'est le Laurier-avocat, (b.) POIRIER PIQUANT. Voy. au mot Cactier-raquette. (B.) POIRIER ROUGE. Arbre du Cap de Bonne-Espé- rance , dont le bois sert à faire des meubles. On ignore à quel genre il se rapporte, (b.) POIS, Fisum , Linn, { Diade/phie décandrie. ) Genre de plantes de la famille des légumineuses, qui a beaucoup de rapports avec les Gesses, et qui présente pour caractères : calice en cloche et à cinq dents, dont deux supérieures plus '' O I ,S7 courtes; un élendard relevé el arrondi , plus grand que les ailes et la carène; dix étamines diadelphes; un style triangu- laire creusé inférreurcmeni en forme de carène; un stigmate plan et velu ; une gousse allongée, renfermant des semences à peu près sphériques. Les pois ont une tige grimpante ou droite , des pétioles po- lyphylles, des stipules plus grandes que It^s folioles, et des pédoncules axillaires portant deux ou plusieurs fleurs. On ne coxnpte que trois ou quatre espèces dans ce genre ; mais l'une d'elles, le Pois cultivé, Pisum satmim, Linn., renferme un grand nombre de variétés; les unes hâtives, les autres tardives; les unes sans parchemin, les autres à par- chemin. Dans les pois sans panhemin^ la cosse est bonne à manger étant encore vcrle ; dans les pois à parchemin , la cosse est dure et coriace> et ne sert jamais d'aliment à Thom- me, même étant nouvelle. Les caractères de cette espèce sont d'avoir: une racine grêle et fibreuse, des tiges longues, fistu- leuses, rameuses et tombantes; des pétioles minces ; des feuilles alternes, ailées, à folioles irès-enticres et sessiles; des vrilles rameuses à l'exirémité des feuilles ; des stipules arrondies et crénelées inférieurement, et des pédoncules axillaires portant plusieurs fleurs. Les variétés peuvent se diviser de plusieurs manières. Je suis la division adoptée par les auteurs de V Instruction sur la Culture et les avantages des plantes légumineuses^ publiée, en ijgS, par la Commission d'iXgriculture el des Arts. § L Pois hâtifs.. Ils se divisent en hâtifs de première classe el hâtifs de seconde classe. Hâtifs de première classe. En automne , vers le milieu de novembre, on commence à semer dans les jardins, sur des plate bandes abritées et bien exposées, le pois des primeurs dont les noms suivent : 1. Le Pois de Francfort., dit encore Pois Michaut de Hollande: il vient à la hauteur de dix-huit à vingt pouces, selon le temps et la qualité du terrain; il donne des fleurs tout le long de sa tige , et n'a pas besoin d'être pincé ; il produit avant les autres : il est. abondant et d'une qualité supérieure, 2. Le Pois baron: il s'élève un peu plus que le précédent; on le pince ordinairement pour qu'il produise plus tôt. Sa cosse el son grain sont petits. 3. Le petit Pois de Blols : sa hauteur est de quinze à dix- huit pouces. Il donne beaucoup , et il est presque aussi hâtif que le précédent. Son grain est un peu plus petit et plus lisse. i88 POT l^. Le Poh Michaul ordinaire : c'est l'espèce hâdve la plus anciennemeni connue. Ce ^vo« est blanc, rond, uni , assez gros, fort lendre, et sucré quand il est mangé verl. Il s'élève un peu plus que Xc pois baron. On le pince de même. Il est d un grand rapport quand on le sème après l'hiver, et donne son fruit au bout de quarante jours , ce qui l'a fait nommer dans quelques provinces /;o<5 quaraniain. Si, pendant l'aulomue, le temps n'étoit pas favorable aux semis Ae pois , on les feroit un peu plus tard. On les continue ordinairement, aux expositions chaudes, jusqu'au commen- cement de février. Hâlifs de la seconde classe. Dans cette classe , on distingue les pois hâlifs un peu plus élevés , de ceux qui le sont moins. Ces derniers sont appelés pois naitis. Dans les climats froids et tempéras, c'est à la fin de février qu'on commence à semer les pois dans des terrains décou- verts ou en plein champ ; d'abord les quatre espèces àc pois hâlifs dont il vient d'être question , ensuite les espèces sui- vantes , qui sont les plus élevées de la seconde classe. 5. Le Pois dominé : il succède au pois Michaul, s'élève un peu plus haut , est d'un plus grand produit , et n'est pas si délicat sur le choix du sol. Sescosses sont plus grandes et plus garnies ; son grain blanc, aussi gros , moins rond, et d'aussi bonne qualité. 6. Le Pois Laurent, qui monte à la même hauteur, et qui est un peu moins hâtif que le dominé. 7. Le Pois suisse ou la grosse cosse hâlioe: il a la tige plus forte et la cosse plus renflée que le dominé, s'élève à la même hauteur, est plus dur, et craint moins les rigueurs des saisons. Il est de bonne qualité et d'un grand rapport. Son grain est rond , et d'une couleur jaune tirant sur le vert. 8. Le Pois de Clamart , nommé aussi carré fin, parce que ses grains se trouvant très-serrés dans leur cosse , sont toujours comprimés ; ils Sont communément au nombre de dix ou douze dans chaque cosse. Ils varient quant à la couleur , qui est blanche -rousse dans les uns , et verte dans les autres. Quoique petits, ils sont tendres, sucrés, excellens, lorsqu'on les mange nouvellement cueillis. Ce pois s'élève moins que les précédens et mûrit après eux. « On peut se dispenser de ramer ces espèces ; cependant « elles seront plus productives, si on les soutient avec de pè- se tites rames ou branches. « Les pois nains sont de deux sortes , les uns li parchemin , « les autres sans parchemin. ationibus et experimcnlis apud bruta captis toute ad corpus humanum appUcandis ; dans ses opuscul. tom. i. p 226. et dans les comment, lipsiens. t. XIX. p. 41}. i9i P O I Nous sommes donc bien loin d'avoir une pleine connoîs- sance de la toxicologie , malgré les beaux travaux de tant d'auteurs certainement recommandables ; tel a tenté ce sujet, sans en mesurer l'élendue , puisqu'il faut d'abord étudier les différentes organisations desanlmaux, comparées avec celle de l'homme , pour essayer de découvrir ce qui rend chacun d'eux plus ou moins sensible à certains agens vénéneux. Bien plus , il y a des idiosyncrasies , outre les accoutumances, qui font que tel aliment pour un homme , agit comme venin chez celui-là; c'est ce qu'on a remarqué plus d'une fois, par exemple , à l'égard de certains fromages passés ; car ce qui cause la maladie des uns , fait souvent la santé des autres. Ne doit-on pas se livrer à ces recherches avec autant de soin qu'on en apporte à déterminer les affinités des acides, pour certaines bases salifiables , plutôt que pour les autres ? Or, les corps vivans ont aussi leurs diverses affinités pour les substances qui agissent sur eux, selon leur structure et l'état de la sensibilité. On saura mieux, par ces moyens, quand et comment on peut se défendre , avec plus de succès , contre les venins, qu'en prodiguant à tort et à travers de prétendus alexipharmaques et tant de contre-poisons. Par exemple, il est une foule d'alimens, de médicamens, de poisons, qui agissent d'une manière bien déterminée sur l'hom- me, le chien et d'autres genres d'animaux ; mais on en conclut trop souvent qu'il en sera de même pour tout le reste du règne animal ; de là , l'on transporte réciproquement de l'animal à l'homme tel aliment, tel médicament; et faute de comparer les modifications apportées par chaque sorte d'organisation, il en résulte, ou de funestes erreurs, ou l'ignorance totale de la manière d'employer ces diverses substances et de les ap- proprier à chaque espèce d'être vivant ; cependant les faits sont tellement multipliés à cet égard, qu'il suffit presque de- les rapprocher pour en tirer des conséquences naturelles. De ce que des substances, parce qu'elles ne contiennent point d'azote, ne peuvent suffire à l'alimentation des carni- vores, ou de ce que la cantharide est un poison pour l'homme, si l'on alloit en conclure , comme on le fait chaque jour, qu'il- en est de même pour d'autres animaux , et que toute fibre animée se comporte de même avec ces substances , on se tromperoit étrangement; ce seroit n'avoir, ne donner aucune notion vraie en matière médicale , en physiologie , et cette erreur influeroit encore sur les sciences accessoires. Chaque espèce d'animal ou même de végétal ayant un mode particulier de nutrition, de digestion, etc., elle a ses alimens, et par conséquent ses poisons. Ce qui fait périr l'un, peut fort bien alimenter l'autre ; et réciproquement ce qui est excrément pour celui-là , devient une matière de récrément P O I ^95 ^our celui-ci , sans compter même les idîosyncrasies de cha- que individu. Tel venin pour nous , peut au contraire être fort avantageux, comme aliment conservateur de la vie, chez d'autres animaux. Ainsi, tout est sans doute relatif, comme on l'a dit ; mais on auroit dii spécifier les circonstances , les espèces dans lesquelles ces relations s'opèrent ; ce qu'il étoit indispensable de faire. Qui pourroit douter de ces phénomènes ? ils se passent sans cesse sous nos yeux. Les mêmes engrais de la terre, selon qu'ils sont élaborés dans telles ou telles filières végé- tales , se transforment ici dans l'horrible poison de l'upas et de la mancenille , ou dans l'odeur repoussante de l'assa- fœtida ; tandis qu'à côté, on voit naître la rose ou se former le doux suc du raisin. Mais ce qu'il y a de plus merveilleux encore , c'est de considérer comment le jaune et le blanc de cet œuf de poule, fécondé et couvé (dans lequel nulle chimie n'a pu découvrir ni sang, ni pulpe cérébrale, ni fibre mus- culaire, ni plumes, ni d'autres principes analogues), va pourtant se transformer, à l'aide de la seule chaleur et du peu d'air qui pénètre au travers de la coque, en un jeune poulet vivant, sentant, et tout composé de ces nouveaux principes- Que cet œuf ne soit pas fécondé, l'incubation n'y dévelop- pera qu'un liquide putréfié d'une odeur infecte. On doit donc être fortement persuadé de la puissance fécondatrice delà vie, lorsque, par l'effet de quelque passion, on voit le lait changer instantanément de nature dans la mamelle; là, le sang se transformer en bile, ici en d'autres sortes d'humeurs, et parfois en venin spécifiquement mortel, comme la salive dans le chien hydrophobe ; mais nous réservons ces faits pour les développer dans une autre occasion. Si donc, suivant le mode de sensibilité dans l'homme, selon son tempérament, son état de santé ou de maladie, tel aliment se digère ou ne se digère pas(on voit, durant la fièvre, l'estomac refuser la chair),' si tel médicament agit ou n'agit pas dans telle circonstance , à combien plus forte raisoa doit-on se défier de conclusions tirées d'expériences faites sur quelque animal éloigné de la nature humaine i^ Donc, il faut, avant tout , apprécier les diverses natures des êtres vi- vans, et considérer les moyens par lesquels des animaux s'ap- proprient des substances qui sont de vrais poisons pour nous. Le frêne est un arbre dont la sève et les autres sucs sont doux et sucrés, puisque dans les climats chauds on en retire la manne; cependant, la cantharide se nourrissant de son feuillage, en compose les principes acres et vésicuns, qui la rendent si redoutable pour nous , quand on la mêle avec nos alimens.Toulefois le hérisson, destine, par ses organes diges- tifs , à se nourrir d insectes, a été , sans boire, impunément 196 P O I Mourrl de cantharides par Pallas; el néanmoins cet animal n'offroit dans sa chair, qu'on peut manger, et dans ses habi- tudes , par rapport à la génération , rien qui dénotât les mauvais effets d un aliment si irritant ; il est pourtant pro- bable qu'alors son u» ine doit contenir quelque principe très- stimulant, puisque, à Miuorque , le ntédecin anglais Cleg- hrone observa le priapisme chez des soldais qui avoient bu de l'eau dans laquelle ce quadrupède avoit uriné. Le travail ^vot. Ce sont des animaux aquati- ques , dont les caractères distinctifs sont d'avoir : une colonne veiiéhrale;le sang rouge et froid, et une respiration par des branchies^ nommées vulgairement ouïes { Voyez le mot Branchies), et sans poumons intérieurs. On les reconnoît encore à leurs nageoires , garnies de rayons , et aux écailles qui revêtent leur peau ; mais ces deux caractères ne se rencontrent pas dans toutes les espèces. , > La définition que nous venons de donner , exclut de la classe des poissons les familles aquatiques des amphibies , des phoques , des lamantins et des cétacés , comme les baleines^ les dauphins , qui sont tous des animaux vivipares , à sang diaud , et respirant f air par des poumons. De même les r o I „3 grenouilles {i^ , les salamandres ^ les tortues de mer ^ ne sont pas des poissons non plus que les mollusques ^ soil nus, comme les seiches, les poulpes , les lièvres de mer; soit testaccs , tels que les moules, les pétoncles, les huîtres., les kurcins ^ les pourpres^ les 6J/i« et autres animaux à sang blanc, et sans vertèbres, que le vulgaire appelle très-inipropîcmenl poissons à coquilles^ ou les crabes, les homards ei aulics crustacés , qui sont des races voisines de la grande classe des insectes. Comparaison des poissons aoec les autres clas.-;es d'animaux. Il y a trois empires dans la nature , destinés à la demeure des animaux; l'air a été dévolu aux oiseaux et aux autres vo- latiles , tels que les insectes ailés ; l'eau est devenue le do- maine des poissons, des coquillages, des zoopbytes ; enfin , la terre , qui tient en quelque sorte le milieu entre les airs et les eaux, a été donnée à Thonnue et à une multitude d'a- nimaux de mille variétés; et comme chaque animal reçoit le caractère des lieux qu'il fréquente , le poisson doit retenir davantage de la nature aquatique ; l'oiseau , du principe aé- rien , et le mammifère , de la substance terreuse. Aussi l'in- constance de l'océan semble s'empreindre dansles êtres qui vivent dans son sein , par l'extrême souplesse de tous leurs mouvemens ; de même que la légèreté , la subtilité de l'at- mosphère communique à l'oiseau cette rapidité de la vie , cette ardente sensibilité qui le consume ; mais la terre , par la gravité et la solidité de ses élémens , ne peut donner au quadrupède qui l'habite , que ces caractères de force et de pesanteur intermédiaires entre la sensibilité vive de l'oiseau et la mobilité perpétuelle du poisson. Si l'oiseau vil principa- lement d'affections , de sensations , et le poisson de mouve- mens ; le quadrupède , moins porté à ces deux modifications du tempérament que les précédens, semble aussi plus disposé qu'eux à la rédexion et à l'usagé de ses facultés morales. En (i) Les têtards, qui sont des larves à^ grenouilles , et plusieurs larves de salamandres , les protées , etc. , ont absolument les caractè- res des poissons , et pourroient être ranges dans la même classe , s'ils ne se transformoient pas en grenouilles ou en salam.indres , et ne de'- poullloient pas ainsi leur caractère aquatique pour devenir des rep. tiles amphibies ; ce qui n'arrive à aucun véritable poisson. Mais aussi ces reptiles, quoique pourvus temporairement de brancbies, pendant leur jeune âge , possèdent des poumons à l'intérieur, les- quels se développent à mesure que leurs branchies s'oblitèrent; ils finissent par devenir terrestres, et par respirer l'air; la sirène la- certine des marais de la Caroline, ainsi que les prote'es de la Car- niole, conservent toute leur vie des branchies et des pduiuons ; ils peuvent vivre dans l'eau et kors de l'eau. V. AMPHiBii. o3o POT ef^t , la terre produit les plus intelligcnies de toutes les es- pèces d'animaux; et l'homme, le chef-d'œuvre de la création, est placé à la tête des races terrestres. Chacun des lieux d'habitation des animaux semble donc avoir principalement contribué à la formation des espèces nées dans leur sein ; et si le poisson est , en quelque manière, la production de l'océan , l'oiseau sera l'enfant des airs, et le mammifère , fils de la terre , mère féconde et origine commune de toutes les substances animées ( Voyez l'article jSature). En effet, l'on peut considérer combien chaque milieu influe sur les corps et les tempéramens des animaux ; car le poisson a la chair humide , et comme ramollie par l'eau , dans laquelle H demeure perpéluellement plongé. De Hi^me , l'oiseau est tout pénétré de la substance aérienne, dans les diverses parties de son corps , et jusque dans ses os ; tandis que lanlmal terrestre a pris une structure plus mas- sive , plus compacte , qui dépend sans doute de la nature du sol qu'il fréqaenle. On observe même que les poissons des eaux stagnantes, des fonds limoneux, sont d'une texture bien plus flasque, d'une chair beaucoup plus mollasse que ceux des eaux vives et courantes , des ondes limpides qui baignent des rochers et des lieux pierreux ; de la même manière que nos quadrupèdes montagnards , nos oiseaux qui se plaisent sur les rochers arides, sont d'une structure plus sèche et plus solide que les quadrupèdes des lieux humides et profonds, et que les oiseaux aquatiques et palmipèdes. L'analogie entre les poissons et les oiseaux est même très- remarquable, liabltans de deux élémens pleins d'inconstance, tous deux les sillonnent avec autant de rapidité que d'aisance; les poissons peuvent être regardés comme les oiseaux de la mer, et les oiseaux comme les poissons de l'atmosphère. Les ailes des uns sont représentées par les nageoires des autres, et les plumes , p^r des écailles. S'il y a des oiseaux aquallques , il existe aussi des poissons volons ou en partie aériens. Si les oi- seaux sont pénétrés d'air pour être plus légers, les poissons aussi sont pourvus , pour la plupart, d'une vessie natatoire pleine d'air. Les nageoires peuvent se replier, s'étendre avec des mouvemens analogues à ceux des ailes ; ces deux Inslru- mens de progression sont à peu près les mêmes , et l'oiseau nage dans l'atmosphère comme le poisson vole dans l'océan ; car « la natation et le vol, dit Lacépède, ne sont, pour ainsi- « dire , que le même acte exécuté dans des fluides diffé- « rens. » L'air est un océan pour l'oiseau , de même que l'océan est une atmosphère pour le poisson ; les vents dé- tournent le vol des oiseaux à ailes foibles, et favorisent celui des oiseaux à ailes pulssauies ; les courans de la mer arrêtent P O I ,3. aussi la nage des poissons aux nageoires impuissantes , tan- dis que les races mieux disposées à parcourir de grands es- paces bravent leur effort contraire. Les femelles des espèces carnivores de poissons et d'oiseaux sont plus grandes et plus robustes que lesmâles; ets'ily a certains oiseaux qui ne peuvent voler , il existe aussi des poissons qui ne peuvent presque point nager ; enfin , dans l'une comme dans l'autre classe , une foule d'espèces aime vivre en troupes , et même en état particulier de société. Les émigrations annuelles des pois- sons , au sein des profondes mers, ne sont ni moins réguliè- res ni moins remarquables que celles des oiseaux, dans la région des tempêtes ; tous deux voyagent en légions in»men- ses, soit pour recueillir en d'autres contrées une nourriture plus abondante , soit pour s'y reproduire en paix; tous deux retournent chaque aimée dans leur première patrie. Dans ces deux classes , on ffouve également des espèces robustes et sanguinaires qui déclarent une guerre éternelle aux races foibles, et qui les poursuivent jusqu'en des climats éloignés; et l'homme fait également peser son bras dominateur sur les peuples chanteurs des airs et sur les muets habitans des ondes. D'autres analogies s'observent en sens inverse entre les animaux de ces deux classes ; ainsi les oiseaux sont plus nom- breux dans Thémisphère boréal du globe , parce qu'il y a plus de terres , et tes poissons plus abondans dans l'hé- misphère austral , parce qu'il y a plus de mers. L'oiseau vient chercher la mort des mains de l'homme, dans les lieux bas de l'atmosphère , et le poisson trouve la sienne au sommet de son royaume aquatique. Le premier est encore plus porté à l'amour qu'à la nourriture ; le second est plus adonné à la voracité, qu'aux plaisirs de la génération ; cependant, l'oiseau est moins fécond que le poisson. L'un a la chair sè- che , la fibre tendue , délicate et sensible ; le second a la chair humide , la fibre relâchée , très-mobile , mais peu sen- sible. L'oiseau a beaucoup de voix, le poisson ne rend aucun son (i) ; le premier s'attache à sa femelle , l'aime , la soigne au temps de la ponte; le second n'a pour la sienne presque aucun attachement , et la délaisse après le frai. Si les oiseaux des tropiques sont ornés des plus éclatantes couleurs , les poissons des mers torrldes ne sont pas moins (i) Je ne pai'le pas ici du bruissement ou du ronflement que font entendre certaines espèces àe poissons en vomissant, pour ainsi dire > l'air contenu dans leur ventre par une sorte d'éructation ; tels «ont le fiascopsaro , le èahsfe , le scorpion de mer y !e cotte ou chabot grondeur.. 232 P O I Lrillans ; tout cuirassés d'écaillés d'or , d'argent, d'azur, de rubis , d'émeraude , ils étincellcnt dans l'onde , du feu des pierreries ; mais ces décorations resplendissantes s'évanouis- sent souvent à leur mort , tandis que les couleurs des plumes ne changent point à la mort des oiseaux. Ceux-ci savent lus- trer leur plumage avec une humeur huileuse sécrétée par une glande de leur croupion ; mais si les poissons n'ont pas le même instinct , ils en sont dédommagés par une mucosité gluante qui suinie de leur épiderme et qui recouvre tout leur ■corps , ou par une liqueur oléagineuse qui se filtre vers leur front, duclus mucosus selon Stenon, de Musculis et gtandul. , p. 42 ; de sorte que leur marche suffit pour répandre une couche de cette humeur comme un vernis , sur toute la superficie de leurs écailles , et les garantir ainsi de l'impression ramollis- sante de l'eau. Les lamproies sont aussi lubréfiées par une li- queur gluante, fournie par un vaisseaWymphatique qui rampe sous leur épiderme. Celte humeur est si abondante chez les gastrobranches , qu'ils semblent convertir l'eau qui les en- toure , toute en gelée. Les poissons changent d'écaillés et de couleurs , selon les âges, les sexes , les saisons, comme les oiseaux muent leur plumage, et se nuancent de diverses tein- tes , par les mêmes causes ; et comme les oiseaux savent pré- sager Torage et les vents , de même les poissons annoncent, par leurs mouvemens inquiets , l'approche des tempêtes , et remontent au-dessus des ondes, lorsqu'il doit tomber de la pluie. Cette grande ressemblance entre deux classes d'animaux si éloignées entre elles, paroît dépendre de la nature des mi- lieux qu'elles habitent ; car ces milieux étant tous deux fluides «n mobiles, doivent avoir plusieurs qualités communes; d'où il suit que leurs habltans respectifs auront, par celte raison, des analogies entre eux. Ceci nous montre encore que la na- ture s'accommodant aux circonstances ., n'est pas libre de les enfreindre , mais qu'elle paroît être obligée de suivre une marche uniforme dans des occasions analogues , comme si une main invisible et irrévocable lui avoit tr.acé la route qu'elle est forcée de parcourir dans le cours àes siècles. L'océan n'est point un empire stérile ; ses profonds abî- mes sont peuplés d'une multitude d'animaux ; et la profusion des germes , la multiplication des individus , Télonnante va- riété des espèces et des races , surpasse peui-être tout ce que les airs et la terre peuvent produire ensemble. La moindre goutte d'eau est un monde entier d'animalcules microscopi- ques ; quels milliards sont donc contenus dans le royaume des mers ? Le lit des eaux est couvert de couches épaisses de coquillages entassés et pourris depuis des milliers d'années ; P 0 I a33 la vase fourmille d'innombrables vermisseaux qui pullulent sans cesse ; et les rochers , les profondeurs , les rivages , les gouffres , les vallées, les montagnes sous-marines , sont des asyles où vivent, engendrent , meurent et s'entre-détruisent d'énormes multitudes d'animaux. La mer est un théâtre éter- nel de naissances et de destructions ; la matière y semble plus vivante et plus jeune ; tout s'y reproduit pour s'y détruire el s'y reformer de nouveau. C'est de son sein fertile que sont peul-être sorties toutes les races d'animaux qui peuplent le monde ; les familles aquatiques paroissent êlre les premiers p^irens des espèces terrestres et aériennes. C'est aussi dans cet élément , que les anciens avoient placé le berceau de Vénus , mère commune de toutes les productions animées ; et nous verrons plus loin combien la fécondité des poissons est augmentée par l'influence viviGante de la mer, et com- bien celte fécondité surpasse celle de tous les animaux ter- restres. Du sein de ces profonds abîmes de l'océan , où la nature crée en silence et avec le temps une multitude innom- brable de germes , sont sortis jadis , peut-être , ces essaims d'êtres vivans , qui , après avoir rempli les solitudes des mers, se sont peu à peu accoutumés à vivre sur terre. Peut-être pourrions-nous reconnoîlre aujourd'hui des traces encore existantes de ces passages de la vie aquatique à la vie terres- tre , par les races amphibies , et par une grande quantité d'dlitres intermédiaires. Ainsi des anguilles auront pn se trans- former, avec le temps et les circonstances , en serpens; d'au- tres poissons en iètardsde grenouilles om de salamandres el pro- tées ; des requins , en dauphins , en marsouins ; ceux-ci ont pu passer à l'état de veaux-marins ^ àe là aux hippopotames^ aux tapirs,, aux cochons,, et enfin à toute la classe des quadrupèdes. De même, nn pingouin , un manchot,, sont des oiseaux impar- faits, qui ne peuvent voler, qui manquent presque entière- ment d'ailes , qui ne savent que nager , et vivent perpétuel- lement dans les eaux, où ils semblent avoir pris leur origine. A mesure que ces animaux ont reçu des développemens, ont perfectionné leurs organes en les appliquant à de nou- veaux usages , ils ont formé les races plus parfaites des oies , des canards , des plongeons , des poules deau , ensuite des grues,, des courlis , des bécasses , des râles y des cailles, etc. , et enfin toute la série des oiseaux. Il en est de même des rep- tiles, dont plusieurs espèces se souvenant encore, pour ainsi parler, de leur antique demeure, aiment à retourner sou- vent au sein des eaux, témoins les tortues marines , les croco- diles , les salamandres , les proiées et sirènes, les grenouilles et plusieurs serpens qui semblent renouer les liens de parenté qui les unissent aux poissons anguilliformes , tels que les murènes, SrH P O I les congres , les lamproies , etc. , et retournent visiter leur* modestes ancêtres restés dans leur première patrie. Les mollusques terrestres, comme les /ima^w, les cnlinui- çonSf se ressouviennent aussi de leur ancien état aquatique , et peuvent même vivre dans les eaux ; ou du moins ils cher- chent les lieux humides , les cavernes ténébreuses et fraîches qui leur retracent encore une ombre de leur antique de- meure. Une multitude d'insectes , tels que les pli ryganes, les dernuiselles , les éphémères , les dytiques, les hydrophiles, les crabes ,^ les aselles, les nèpes, naucores et nauionectes, elc. , etc. , naissent ou vivent dans les eaux, de même qu'un nombre in- calculable de plantes de toute espèce , ou n'en sortent que dans leur âge adulte. Et comme tout animal, tout végétal commence sa vie dans lin état de liquidité ; comme les graines , les œufs , les fœtus , dans les premiers momens de leur existence , sont formés par une humeur plus ou moins limpide , il semble q«e le principe aqueux soit l'origine de tous les corps vivans qui existent. L'enfant lui-même , au sein de sa mère , est une espèce de poisson nageant dans la liqueur de l'amnios. Enfin , nous devons envisager la mer , à cause de sa fécondité inépuisa- ble, comme la grande matrice de la nature (i). Non seulement l'océan est l'urne de laquelle découlent tous les êtres animés sur le globe terrestre ; mais c'est encore de son sein qu'émanent les variétés de formes les plus ét'bn- ïianles. Depuis les monstres marins jusqu'aux grands polypes ^ depuis la baleine colossale jusqu'à la monade microscopique , depuis le fucus giganieus , Linn. , qui, enraciné au fond des abîmes , étale son large feuillage vers la superficie des eaux, et qui a phjs de trois cents pieds de tige, jusqu'à la mousse im- perceptible , la mer est le réceptacle de tout ce qu'il y a de plus extraordinaire sur notre globe. La rfl«e hideuse, la tor- pille étourdissante , le requiaiévoce , la chimère monstrueuse , le bizarre poisson-lune , la limande aplatie , Vostracion épi- neux , la baudroie horrible , ne sont peut-être que peu de chose en comparaison des formes extraordinaires de mille *^^pèces Ac mollusques , de crabes, d'astéries, de polypes, de madrépores ^ etc. , et des habitudes singulières de tous ces êtres informes, ambigus, dans la création desquels la nature sem- ble avoir épuisé le jeu ouïes hasards de toutes les combinai- (i) Peulélre y a t-il quelcjii'analogie entre les mots mare et mater, mer-el mère ; ou avec le verbe amare , aimer, d'où vient animare , animer : mamma, mamelle; mairix , matrice, sonl encore des mots •vo isins rjul ont la même racine. P O I 23S sons possibles. Aussi, les anciens poètes et naturalistes grecs avoicnt placé la demeure de Prêtée au sein de l'onde et dans les grolies de l'océan. Il semble , en effet , que la mobilité perpétuelle des eaux ait imprimé son sceau sur tous les êtres nés dans leur sein , et qud toutes leurs parties ramollies se soient prêtées avec complaisance à toutes les forces de la nature , qui en ont modifié la figure. V. Nature. Les poissons nous paroissent d'ailleurs très-dignes d'attirer l'attention des hommes ; ils sont, en quelque sorte , le lien qui rattache les animaux vertébrés , à sang rouge , et à deux systèmes nerveux ( desquels ils terminent la série ) , avec les animaux invertébrés , à sang blanc et à un seul système ner- veux; il semble que des myxines, des gaslrobranches, se rap- prochent des annélides, et forment le passage entre les uns elles autres : placés entre des êtres complets et des races imparfaites, ils sont l'anneau qui rapproche l'homme, les mammifères, les oiseaux et les reptiles, des mollusques, des zoophytes et des insectes ; ils semblent participer de Tune et de l'autre de ces deux natures animales, et réunir une partie de ces facultés spirituelles des premiers , aux qualités corporelles des seconds. Brillans citoyens des eaux, peupla- des vives et fécondes , ils animent le sein des mers , ils com- muniquent entre les deux mondes , apportent l'abondance aux nations ichlhyophages, accompagnent le hardi navigateur dans ses longues et périlleuses entreprises ; ne craignant point l'effort des tempêtes , ils ont seulement à redouter leurs guerres intestines, et les filets industrieux de l'homme; mais ils peuvent vivre libres et ignorés au milieu de ces soli- tudes lointaines, dans ces asiles de paix, ces gouffres téné- breux de la mer ; et exempts des inquiétudes de la vie , des traverses qui nous tourmentent, ils coulent dans la tranquil- lité de longues et d'heureuses journées , en s'abandonnant tout entiers au sentiment de lamour. De la nature des Poissons et de leurs facultés. On a pu voir , à l'article Animal , que le corps étoit com- posé de deux systèmes d'organes et de deux principales vies : i." la vie de nutrition et de génération , qui tient particuliè- rement aux parties internes du corps ; 2." la vie de sensibi- lité et du mouvement, qui dépend surtout des nerfs, des muscles, des os, et des autres parties plus extérieures au corps de l'animal. Cette secoi:de vie établit des relations entre le corps vivant et les objets qui l'environnent, par le moyen des sens et des mouvemens , tandis que la première vie n'est des- tinée qu'au maintien de l'existence individuelle ou à la re- production des espèces. 236 P O I Nous avons encore montré que les forces de ces deux vies n'étoient point égales dans toutes les races et les classes d'ani- maux , et que la supériorité de l'une étoit une cause d'affoi- blissement pour l'autre ; de sorte que si l'une diminuoit , l'autre augmentoit en même proportion. Cette considération n'est peut-être nulle part plus remar- quable que chez les poissons comparés aux autres classes d'animaux. L'homme , le mammifère et l'oiseau même ont une vie extérieure prépondérante à leur vie intérieure ; ils ont plus d'intelligence, desentimens, de facultés, et des sens plus parfaits que les poissons; leurs membres sont aussi plus développés, leur cerveau est plus étendu ; ils sont plus capa- bles d'instruction que les habitans des eaux; mais ceux-ci ont en revanche une faculté digestive plus grande , et surtout une fécondité beaucoup plus étendue ; de sorte que si les animaux les plus parfaits excellent par les facultés sensitives et spiri- tuelles , les poissons excellent au contraire par des qualités plus brutes et plus animales, comme nous le démontrerons en détail dans la suite de cet article. En effet, il existe une dégradation uniforme des organes de la vie extérieure , depuis l'homme , le plus parfait des animaux, jusqu'aux poissons, et en même temps une aug- mentation proportionnelle de forces dans la vie intérieure , à mesure qu'on descend l'échelle de la perfection animale ; d où il résulte que l'excès de vie extérieure dans l'homme diminue sa vie intérieure, raccourcit son existence, et l'ex- pose ainsi aune multitude de maladies qui n'attaquent jamais les espèces d'animaux , chez lesquels s'observe une distribu- tion contraire des facultés vitales. L'on remarque même que les hommes qui mènent une vie presque animale , ont une santé plus robuste , et une existence plus prolongée que les autres. Comme les poissons s'adonnent surtout à la vie nu- tritive et générative aux dépens de leur vie extérieure , ils peuvent ménager plus long-temps leur existence , parce qu'ils ne consument leurs forces que de la première manière , tan- dis que les animaux plus parfaits perdent leur vigueur par la vie intérieure et par la vie extérieure. 11 est facile de voir combien l'organisation du poisson est restreinte au-dehors ; il n'y a point de membres, à moins qu'on ne prenne ses nageoires pectorales pour des espèces de bras , qui n'ont que des rudimens très-imparfaits des os , et que des mouvemens très-peu variés pour représenter ces membres; de même, on peut considérer ses nageoires ven- trales comme des pieds ; encore les poissons apodes manquent- ils entièrement de ceux-ci. Leur petit cerveau est composé de cinq ou six tubercules toujours séparés, qui ne remplissent P O I ,3y jamais entièrement la cavité de leur crâne. Un énorme requin, squalus carcharias, n'a qu'un cerveau composant la 24-95-* partie du poids total de son corps ; les chiens marins, squalus canicula^ en ont un qui fait la i344-* partie ; chez la carpe , il fait la 56o.^ partie; ainsi, elle sembleroit devoir être plus inteiligenle que les précédens. Les nerfs qui sortent du cer- veau, quoique fort gros, paroissent bien moins destinés à la sensibilité qu'à faire contracter et mouvoir les muscles ( Monro , Structure and physiology of fishes ^ Edin' . , 1785). Ainsi , la moelle spinale est volumineuse , les nerfs qui en émanent n'ont pas de ganglions ; un nerf particulier, ana- logue au récurrent, se distribue le long du dos pour y animer les muscles et diverses aponévroses, chez les espèces électri- ques surtout. Le squelette est à demi-osseux dans les poissons pourvus d'arêtes, et entièrement cartilagineux dans les bran- chlosiégcs et dans les chondroptérygiens , tels que les raies, les chiens de mer, les lamproies, etc. Ces derniers n'ont même point de côtes. Le squelette du poisson consiste en une colonne vertébrale doflt chaque vertèbre s'unit à l'autre par une cavité conique pleine d un cartilage mou, et qui permet au poisson de se fléchi'' aisément. Les os de la tête sont plus nombreux que chez les autres vertébrés , parce que, chez les mammifères, les oiseaux, etc., les pièces osseuses sont plus soudées et plus réunies, tandis que le poisson, comme les foetus, ont ces pièces séparées ; mais les fonctions en sont analogues. Nous l'exposerons plus loin , par rapport aux organes de la respi- ration branchiale. Leur os frontal est de six pièces, le parié- tal de trois, l'occipital de cinq; l'oreille est contenue dans la portion dure du temporal. Ce qu'on appelle les arêtes de la colonne épinière sont des apophyses transverses et non pas des côtes , quoique plusieurs en aient la ressemblance ; mais les vraies côtes sternales des poissons existent , d'après M. Geoffroy, dans les rayons de la membrane branchio- stége. Les os des poissons ne contiennent qu'une foible quantité de phosphate calcaire, surtout chez les malacoptérygiens et les chondroptérygiens ; aussi, en Norvvége, les habitans font moudre ces os de poissons , et vivent en hiver de cette farine d'os , qui fournit beaucoup de gélatine. Le squelette du poisson montre souvent quatre membres analogues à ceux des autres vertébrés. L'omopla|^ parfois, adhère à l'épine, mais est, ou suspendue par deslj^cles, ou attachée aux os du crâne, et soutient les nageoires pectorales ou bras. Les os du bassin sont très-avancés jusque vers les os claviculaires ; entin , le «temum et ses aujaexes sont situtU ^38 P O T sous le crâne; il n'y a point de cou, et la poitrine est l'ap- pareil des branchies protégées parles os de l'oreille, allongés et agrandis pour former l'opercule, comme nous le dirons. On peut entendre sous l'eau, comme l'a montré , l'abbé Nollet, en 174-3 {Mém. acud. Se. hist. ., p. 26); cependant l'or»ane de l'ouïe des poissons a été long-temps inconnu, quoique Arislote, Pline, et tous les naturalistes plus modernes se soient bien aperçus qu'ils enlendoieul. Stenon , Camper, Geoffroy , Virq-d'Azyr et d'autres anatomistes ont décou- vert, dans l'intérieur du crâne, cet organe qui consiste en trois canaux creux , demi-circulaires, cartilagineux, avec une bourse élastique remplie d'une espèce de gelée épaisse, dans laquelle flottent un ou deux osselets friables, mobiles , que le son met en mouvement ; mais ces animaux manquent de la conque extérieure de l'oreille , du canal auditif et du tam- bour. Les yeux des poissons paroissent être assez parfaits , quoiqu'ils manquent de paupières et qu'ils soient fort aplatis, à cause du défaut d'humeur aqueuse dans leur cavité. D'ail- leurs l'humeur vitrée y est plus liquide que chez les autres animaux, et leur cristallin est presque entièrement globuleux, afin de corriger la réfraction des rayons lumineux qui traver- sent leau ; au contraire, les oiseaux voyageant dans un milieu moins dense et moins réfringent que les poissons , ont aussi leur cristallin fort aplati et lenticulaire , avec une humeur aqueuse assez abondante dans le globe de l'œil. Les poissons n'avoient pas besoin de cette dernière humeur, puisqu'ils sont plongés dans l'eau ; mais, comme plusieurs nagent avec rapi- dité et exécutent même de longs voyages , il leur étoit néces- saire d'avoir une vue fort étendue pour mesurer promptement les grandes distances, de même que les oiseaux, parce qu'une vue courte les eût forcés à nager lentement et avec précau- tion , de crainte qu'ils ne se heurtassent contre les rochers, ou ne pussent pas éviter la dent meurtrière de leurs ennemis. Nous avons fait voir au mot Oiseau, combien la vue presbyte étoit nécessaire aux animaux dont tous les mouvemens , comme le vol, la nage , la course, sont rapides, tandis que la vue myope circonscrivoit l'animal dans une sphère bornée d'activité. 11 paroît au reste que certains poissons craignent le trop grand éclat du jour , s'enfoncent dans la vase , se ca- chent dans Teau troublée par la boue ; telle est l'anguille, qui sort et voyage de nuit; tels sont les poissons angui/liformes ^ à peau gluaite et sans écailles; les myxines ou gastrobranches n'ont mêlPpas d'yeux; les chimères et même les raies sont des espèces nocturnes ; de même que les hiboux, les papil- lons-phalènes et les chauve-souris le sont parmi les autres classes d'animaux. On trouve seulement les yeux environnés P 0 I 339 'â'une membrane percée d'un petit trou, chez le poisson-lune, iefraodon mola; une autre espèce, le gastrobranchus cœciis , paroît être aveugle, comme d'autres animaux qui fouissent la terre ou la vase. Un anablèpe (/.oùiiîsanaileps, Linn.) est aussi remarquable par la conformation de ses yeux qui ont une double pupille, parce que la cornée est divisée par des raies transverses ; mais il n'y a qu'un cristallin, un corps vitré , etc. ( Lacépède, Mém. Instit. , tom. 2, p. 372, ) Nous traite- rons des organes de l'odorat et du goût , en parlant plus loin de la nourriture des poissons. La nage du poisson s'exécute principalement à l'aide de sa queue , qui , mue par de forts muscles et frappant l'eau de droite et de gauche en même temps par des déploiemens ins- tantanés, fait avancer l'animal dans la ligne diagonale qui résulte de ces deux impulsions combinées. La forme du corps élancée , aplatie sur les côtés , la peau lisse et glissante du poisson, son museau figuré en pointe, lui permettent de fendre aisément les eaux, et les nageoires pectorales hâtent encore le mouvement progressif. On conçoit que la queue frappant l'eau inégalement, doit taire varier la direction de la nage de l'animal , et les nageoires du ventre et du dos sont autant de rames et d'avirons , desquels le poisson sait faire à propos usage. Une partie encore très- importante, est la vessie aérienne à une ou plusieurs cavités, dont presque tous les poissons ont été pourvus. Cette vessie natatoire commu- nique, par un canal, avec l'œsophage ou l'eslomac dont elle paroît recevoir de l'air; elle est vaste, avec des prolongcmens dans l'aigle , sciœna aqiiila. Lorsque le poisson la dilate , le volume de son corps augntente, et devenant spécialement plus léger que l'eau, remonte de lui-même. Si l'animal comprime cette vessie , le corps devenant plus petit , mais plus massif, descend au fond de I eau. Ce mécanisme très-simple se détruit lorsqu'on perce celte vessie; ce que les pêcheurs habiles sa-- vent exécuter adroitement ; alors le poisson tombe et ne nage plus qu'avec difficulté. Aussi les poissons plats, tels que les raies, les pieuronertes ou turbots, soles, limandes, même le maquereau, le lépadogaster , etc., et plusieurs anguilliformes^ les blennies, qui sont privés de cette vessie aérienne, se tiennent presque toujours dans le sable , les bas-fonds , et ne peuvent s'élever que par des efforts continuels, dans les hau- teurs des eaux. Ce sont les peuples terrestres de la mer, tandis fjue \gs poissons àvessies natatoires en soni\Q&o\scsM\. Le bichir, polypteiiis niloticus, de Geoffroy, en a une très-grande, et nage très bien. Priestley, Fourcroy, avoient déjà examiné les gaz contenus en ce» vessies. Doimons. ici les proportions du g,az oxygène 24o P O I sur celui de l'azote (outre très-peu d'oxygène et une quantité peu appréciable d'acide carbonique), trouvées dans les ves- sies natatoires des poissons , d'après M M. Biot el Delaroche, Mém. de la Soc. d'Arcueily tom. i , p. aSa , et tom. 3 , p. 8. NOMS DES poissons. PBOPOETION D'oXYCàlfB. Mugit cephaltts , ou mugel. . . . quantité insensible. Idem Idem. Murœnopfiis helena, ou murène très -petite. Sparus annularis, femelle d'esparrai. 0,09 Idem, mâle. Idem,. . 0,08 Sfarus sargus, femelle de sargos. . 0,09 Idem mâle 0,20 Holocentrus marinus , le vacca ... 0,13 La'bru,slurdus,\GXoTCdi 0,16 Sparus meianurus, l'oblada o,ao Lahrus turdus (variété), le gribia . . 0,24 Sciœna nigra, femelle, l'escorbai. . 0,27 Idem, mâle o,25 Latrus turdus , femelle j le tordo . . 0,24 Idem mâle 0.28 Sparus dentex , femelle j le dentol . . o,4o Sphyrœnaspet (csox sphyrœnaL.). . 0.44 Sparus argenteus , le pagrée o,5o Holocentrus gigas, le méro 0,69 Gadus merluccïnus , la merluche. . . 0,79 Trigla lyra, l'oriola 0,87 Plus les poissons habitent profondément la mer', plus leur vessie natatoire contient ainsi de gaz oxygène ; elle en offre plus que les vessies natatoires des poissons d'eau douce. Les espèces qui exécutent de grands voyages, ou qui vivent en haute mer , telles que les poissons pélagiens , sont munies de grandes et fortes nageoires, surtout au dos, comme les salmones, les coryphènes, plusieurs espèces de gades , de thons et scombres , de zces , de spares , de sciènes, etc., tandis que les poissons littoraux et les espèces d'eau douce, comme les goujons, les carpes ou des dupées, des silures, les pleuronectes , etc. , ont des nageoires plus foibles et plus petites , parce qu'ils n'ont point à lutter contre des vagues énormes et des courans rapides. Les espèces à nageoires molles ou les malacoptérygiens ne s'abandonnent guère à la fureur des flots , et se tiennent dans les profondeurs où les agitations de la tempête ne descendent point. En effet , le mouvement des vagues ne se fait plus sentira douze ou quinze brasses de profondeur dans les plus violens ouragans ; ils n ef- fleurent que la surface des mers, tandis qu'une tranquillité continuelle règne dans leurs abîmes. Plusieurs des poissons POT ,;, iqnî nagent à la surface des ondes , portent de grandes na- geoires dorsales; tels sont, entre autres, les voiliers , ou istio- phorus de Lacépède, qui prennent le vent par leur haute na- geoire dorsale, pour se diriger et s'aider. Il n'y a point de cou dans les poissons ; la tête et la poi- trine se touchent immédiatement. Les espèces qui ont une grosse tête portent leurs nageoires ventrales près de la gorge , pour mieu.K supporter le poids de cette tête ; tels sont les uranoacopes , les vioes , les callionynies , les perce-pierres ou co- cjuillardes , et autres poissons jugulaires , ou même des thora- ciques , comme les chmbots , les rascasses ^ les frigles et les rou- gets: au contraire les poissons à petite tête ont des nageoires placées vers le ventre; tels sont les carpes , ïts muges, les ha- rengSy les saumons, les brochets, les silures et les autres abdomi- naux. Les poissons anguilii/ ormes sont communément privés de nageoires inférieures et ventrales , c'est pourquoi on les nomme apodes, c'esl-à-dire sans pieds ; tels sont les anguilles^ les murènes, [es gymnotes, \es irichiures, les donzelles,\es ammo- dyies, et autres espèces qui rampent dans la boue plus qu'elles ne nagent dans les eaux vives. Outre les nageoires pectorales qui représentent les bras, et les ventrales qui tiennent la place des pieds , il y a des nageoires à l'extrémité de la queue , ou caudale toujours impaire, quelquefois aussi une anale ou vers l'anus , une ou plusieurs dorsales, puis les branchiosté- ges qui ne servent pas à la natalion , mais à protéger les branchies ; enfin des nageoires fausses ou sans rayons , com- me l'adipeuse des salmones ; d'autres sont arrondies et réu- nies, comme sous la poitrine des porte-écuelles, lepadogaster^ des cycloptères, etc. V. Nageoires. Chez les poissons qui s'enfoncent dans la vase , qui se creusent des asiles dans le sable, les écailles restent très-petites et fort adhérentes à la peau, car elles sont entièrement re- couvertes par l'épiderme , et enduites d'une humeur gluante qui rend ces poissons très-glissans et les soustrait aux déchi- remens. Au contraire , ces races plus hardies qui se tiennent dans les eaux vives , près des rochers, des pierrailles, qui s'abandonnent sans crainte aux vagues irritées et traversent l'océan, ont des écailles plus grandes, une peau bien moins gluante et une chair ferme , parce qu'ils font beaucoup d'exer- cice ; mais les espèces sédentaires , toujours plongées dans la boue , ont une chair mollasse , qui se putréfie bientôt , qui est plus difficile à digérer et moins agréable au goût que celle des poissons pélagiens. Aussi les anciens législateurs' de l'Orient avolent défendu aux Egyptiens, aux Hébreux, la chair des poissons gluans et sans écailles ( V. Ichthyopha- gie). Elle forme en effet une espèce de colle épaisse et hui- XXVII. .iCi 242 P O I leuse fort pesante sur l'estomac, et qui est capable de causer des maladies dans les pays chauds. Nous voyons même, ^armi les hommes et les animaux , combien les individus actifs ont la chair plus sèche et plus ferme que les individus lourds , sédentaires , toujours pleins d'humeurs et de graisse ; ainsi les poissons cartilagineux , comme plusieurs chondropiè- lygiens et hrancJdostéges ^ ou les poissons apodes^ faisant beau- coup moins d'exercice que les autres espèces , étant privés pour la plupart de vessie natatoire , se traînant dans les bas- fonds , sillonnant le limon impur , végétant avec lenteur dans les eaux noires et croupissantes ou les marécages infects, sont mollasses, fétides; et, comme ils vivent d'immondices, de vermines , Surtout de zoophytes vénéneux , de la crasse et de Técume des mers , il n'est pas surprenant que leur chair soit non-seulement révoltante au goût, mais même quelque- fois empoisonnée à cause de leur mauvaise nourriture. C'est ainsi que àestélraodons , des poissons-coffres , des diodonSf of- frent souvent aux navigateurs un aliment dangereux On a vu des exemples funesres de l'usage de la chair de quelques squales (^chiens et chats marins)., et surtout du foie de ces animaux. Plusieurs mollusques et zoophytes marins, tels que les médu- ses, les aplysies , les polypes, étant empreints d'une hu- meur acre et brûlante <, communiquent leurs qualités aux poissons qui les dévorent ; et peut-être la nature a-t-elle voulu dédommager la foiblesse de ces poissons par cette fa- culté morlelle , comme elle a donné des dents venimeuses au serpent qu'elle priva de membres, la décharge électrique à la lente et timide torpille, et l'aiguillon au foible insecte. Au reste , les poissons n'ont aucun organe dangereux, et ne sont point vénéneux par eux-mêmes ; les aiguillons des vives (^trachinus draco) , de plusieurs rhinobates , des perches , des silures, sont à la vérité barbelés et déchirent en piquant, mais sans venin. Les espèces vives qui habitent dans les eaux limpides, les lieux pierreux, les rochers , les fonds de gra- viter, de sable lavé, qui se nourrissent d'herbes , de poissons, de crustacés , ont au contraire une chair très-agréable et très-salubre , surtout celle des femelles. Nous renvoyons aux mots Ichthyologie et Nageoires , pour les détails des formes du corps, des nageoires, des écailles, des dents ^ et d'autres particularités qui appartien- nent aux espèces. Quoique les poissons semblent peu favorisés de la nature, par rapport au développement de leurs organes extérieurs , ils ne sont cependant pas dépourvus des facultés les plus essentielles. Leur tact est fort obtus toutefois, et l'on n'ac- corde guère de sensibilité à ces êtres couverts d'écaillés , P O I ,43 avec une peau épaisse et gluante; cependant on atiribue quelque tact délicat aux truites ou salmofario. La peau , chez le poisson, se compose en géne'ral d'un derme ou chorion plus pu moins épais , de nature gélati- neuse , surtout chez les gades , puisqu'on peut en faire de la colle ; cette peau paroît être destituée du corps papillalre ou de la superficie villeuse résultant de l'épanouissement des houppes nerveuses ; de 1» vient en effet que cette peau est très-peu sensible. Sur ce chorion ou derme s'épanouit le corps muqueux , ou rete mucosum de Malpighi , teint d'une matière colorante , parfois nacrée , comme dans l'ablette et d'autres cyprins , et donnant ces couleurs éclatantes qu'on remarque chez tant de beaux poissons des mers des tropiques. Sur ce réseau muqueux s'étend l'épiderme dans lequel s'im- plantent les écailles. Cet épiderme est d'autant plus épais que les écailles sont plus petites ou nulles ; par exemple , dans la plupart des squales , comme les roussettes et chiens-marins , et des raies à peau chagrinée , dont les Orientaux fabriquent leur sagri, l'épiderme contient une infinité de très-petites écailles rassemblées comme des pavés à compartimens ou des mosaïques. Il en est de même de la peau des acantbures de Bloch ( theutis hepatus , L. ), Souvent les poissons éprouvent des mues de leur épider- me , après la saison de la ponte , comme les oiseaux muent leurs plumes. Alors cet épiderme se détache par grands lam- beaux, à mesure qu'un nouveau se forme en dessous. Les écailles plus ou moins larges, parfois épineuses, com- me dans les squalus acanthias ^ les raies bouclées , les rhiuo- bates, les diodons ou orbes épineux, parfois imitant les cuirasses des reptiles , chez les sclérodermes , comme les balistes , les coffres, les syngnathes , etc., sont très-petites et presque inapercevables dans la peau des anguilles , mais belles et grandes chez la plupart des autres espèces. Elles consistent en un tissu gélatineux analogue aux membranes, portant des stries rayonnées , et contiennent plus ou moins de phosphate calcaire comme les os. Elles s'accroissent par la superposition de leurs lamelles et se colorent par le tissu muqueux placé sous l'épiderme , tout de même que les poils et les plumes. Outre ces écailles, on observe encore une foule d'aiguillons , de tubercules , de lames , de plaques et d'autres couvertures ou défenses , soit sur la tête des cottes , des scorpènes , des échéneis , des esturgeons , aux opercules des persègues , etc. ; ainsi tous ces animaux aquatiques sont plutôt défendus au dehors qu'ils n'ont de moyens de sentir : les écailles dans plusieurs chétodons couvrent même jus- qu'aux nageoires; de là vient qu'on a nommé celte famille de aU P O I j^ossons , des squanunipeiines , quoique celle expressiort nous semble inexacle. Au resle , les poissons possèdent quelques moyens de lact : plusieurs porlenl des barbillons mous el qui paraissent sen- sibles , aux environs de leur gueule ; d aulres , comme les co- quillardes, blennies, lu/i/iius , elc, ont des papilles, des produclions molles sur la lêle, qui, p^our peu qu'elles loucbent lis objets environnans, doivent avertir ces animaux. 11 est enfui probable que dans l'obscurilé et les bas fonds , ces espèces ont quelque moyen de prévoir ou pressentir l'appro- cbe des corps qui peuvent les blesser. A la vérité , les poissons paroissenl toujours cuirassés ou même emprisonnés dans celte j.eau écaillt-nse ; mais elle ne gène point leurs mouve.- uicns , ils savent aisément bondir, avancer, reculer, des- cendre, monter; ils peuvent se courber, se redresser à leur gré , et leur agililé est même si remarquable , qu'elle est passée en proverbe. Leurs muscles nombreux , forts , man- quant de fibres tendineuses, et dont plusieurs s'insèrent à la peau , se contractent avec une élonnanle rapidité ; ils ont même une irritabilité si considérable , qu'elle survit de plu- sieurs heures à l'animal , comme on le remarque aussi chez les reptiles; car on voit des carpes, des anguilles, des cou- leiwres , des grtnouilles , coupées par trontjons , se contracter , sautiller encore et palpiter fort long-temps ; au lieu que les quadrupèdes et les oiseaux perdent cette propriété contrac- tile avec la chaleur de la vie. ( V. Reptiles. ) Ce caractère dislingue très-bien les animaux à sang chaud de ceux à sang froid , puisque les derniers ont une force contractile plus durable dans les muscles que celle des premiers ; mais si les quadrupèdes et les oiseaux n'ont pas cette faculté au même degré , ils en ont une autre plus précieuse ; c'est la sensibi- lité. En effet un poisson , un reptile , peuvent être taillés , déchirés, démembrés, sans qu'ils paroissent en souffrir beaucoup , et plusieurs d'entre eux survivent non-seulement aux plus cruelles opérations , mais peuvent même repro- duire certaines parties retranchées, comme la queue chez les lézards , les pattes dans les salamandres , les nageoires parmi les poissons, etc.; tous ces animaux manifestent bien quelques signes de douleur, mais ils n'en paroissenl point atleinls pro- fondément ; on a coupé , brûlé les cuisses à un crapaud ac- couplé avec sa femelle , au temps du frai, sans qu'on ait pu la lui faire abandonner. Un requin auquel un crampon de fer arrache un lambeau de chair , en paroîl à peine blessé , cl poursuit toujours sa proie avec la même ardeur, tant que son sang ne s'épuise pas. Les blessures cruelles que se font entre eux les poissons dans leurs guerres à mort, ne peuvent POT 2/^5 SHspendre leurs fureurs , comme si la nature n'avoit pas voulu que des animaux si exposés à la deslruclion , en ressentissent trop douloureusement les allcintes. Au contraire , l'homme , les quadrupèdes et les oiseaux sont d'autant plus sensibles , que leurs facultés motrices sont plus foibles. Voyez ces gros et lourds animaux , ces tempé- ramens robustes, musculeux, ces hommes vigoureux et mem- brus , il faut les écorcher pour les faire sentir : un paysan russe j un Cosaque , ne peuvent être conduits que par les coups de knout ; il faut des impressions déchirantes pour re- muer leurs sens grossiers. Le froid endurcit les organes , et c'est aussi pour cela que les poissons, les reptiles, ayant le sang froid , sont presque dépourvus de sensibilité Considé- rez en revanche combien les hommes des pays chauds, les petiles espèces de quadrupèdes et d'oiseaux sont délicats , sensibles. Un Français, un Italien, et surtout un Indou, sont émus par les plus légers objets; une sensation douce suffit pour les transporter de plaisir, et la moindre des pei- nes les plonge dans le désespoir. On remarque aussi que les hommes robustes et insensibles des pays froids sont très- propres au mouvement, et les peuples délicats des contrées méridionales , au repos , parce que les premiers ont plus de faculté motrice, et les seconds de sensibilité. D'ailleurs, à mesure que la vie végétative ou intérieure surmonte la vie sensitive , elle rend le corps plus gras , plus mou , et les sen- sations, les affections acquièrent moins de profondeur, parce que toutes les facultés vitales sont employées aux fonctions purement matérielles. Le corps l'emporte alors sur l'esprit, l'animalilé sur rinlelligence , les habitudes brutes dominent les qualités perfectionnées des sens et du sentiment ; de môme que nous voyons*ces hommes épais , ces masses de graisse et de chair , n'exister que d une vie tout animale , s'a- bandonner au som.ncil , à la gloutonnerie , à leur brutal ins- tinct, ne songer qu'aux choses charnelles, et demeurer in- d^fférens pour tout ce qu'il y a de beau, de tendre et d'ad- nnrable sur la terre. Telle est la nature du poisson qui , n'é- coutant que ses perichans physiques , n'est nm que par l'ap- pétit de la nourriture et par le désir vénérien. Mais ce qui distingue les animaux plus parfaits, et rhorame surtout, c'est cette vive et profonde sensibilité qui nous tait trouver d'autres plaisirs que ceux de la malière ; ce sont cet esprit, cette intelligence , ces sentimens délicats et tendres, ces il- lusions du cœur et ces nobles attachemens, qui agrandissent et multiplient si prodigieusement nos relations avec la na- ture entière. La physionomie du poisson décèle elle-même sa ba.sse et lourde stnpidllé ; ses yeux sont amortis , et ceux 2^6 P O I de la carpe sont passe's en proverbe pour désigner un regard imbécile; au contraire, la physionomie devient d'autant plus expressive dans les animaux , qu'ils se rapprochent da- vantage du type de la perfection, qui est l'homme; les yeux, ces lumières de l'âme , reflètent chez nous l'éclair de la pen- sée et la chaleur du sentiment ; l'œil est plus éloquent que la langue; c'est de lui que jaillit le feu de l'amour; la co- lère, l'indignation, la tendresse, le désir, s'y peignent tour à tour; il anime toute la physionomie; mais un œil éteint an- nonce une âme morte, el le poisson qui ne vit que dans ses facultés matérielles , ne peut rien exprimer par son regard que sa propre stupidité. La faculté de se mouvoir avec rapidité , est surtout la preuve d'une sensibilité peu profonde dans les poissons , comme chez les autres animaux ; car ces deux fonctions sem- blent opposées entre elles jusqu'à un certain point. Jlu effet, dans une profonde affection de plaisir ou de douleur , le corps absorbé par la violence de la sensation , ne peut ni se re- muer, ni faire diversion ; il est comme fondu tout entier dans l'objet de son affection; il ne sent rien, ne voit rien , il a perdu toutes ses forces, et cherche en vain sa voix, ses mem- bres et ses sens. Les grandes douleurs sont muettes , sans larmes, sans gestes, mais elles tuent. Les petits plaisirs sont babillards, pleins de rire et de gaîté, de mouvemens , de sauts, de gestes ; mais les grands plaisirs sont sérieux, im- mobiles, ils engloutissent toute l'âme. De même, les mé- ditations très-profondes font tomber le corps dans un état de stupeur extatique. Aussitôt que la douleur parle et pleure, elle se débande; lorsque le grand plaisir commence à quit- ter l'âme , celle-ci revient dans Igs sens et s'exhale au de- hors. En général , tous les mouvemens extérieurs sont enne- mis des affections profondes et durables. Ces enfans , ces personnes vives , toujours en action, ces caractères mobiles, légers, babillards, ne pensent pas, ne sentent pas; leurs passions sont momentanées comme leurs mouvemens , car îa diversité de leurs affections en exclut la profondeur. Tel est encore le poisson ; il dissémine , il dépense sa portion de sensibilité par des mouvemens continuels; il n'a rien d'inté- rieur, toutes ses affections s'évaporent sans cesse, de mt^me que chez ces hommes d'un tenipérament variable, qui sont en proie à d'éternelles sensations, dont l'une chasse inces- samment l'autre. Au reste, il ne faut pas penser que cette continuelle mo- bilité du poisson exige un grand déploiement de forces. Son corps ovale est formé en espèce de coin pour fendre plus aisé- ment les eaux, et une petite secousse de la queue suffit pour le P 0 I :,47 faire glisser loin , parce qu'étant dans un milieu également dense et mobile partout , 4a résistance n'est jamais très-forte; c'est pourquoi nous voyons qu'un homme fait mouvoir sans peine une barque très-pesante, que dix hommes ne remue- roient pas sur terre. Aussi plusieurs poissons peuvent nager avec une extrême rapidité sans de grands efforts , et faire de très-longues courses presque sans fatigue. Leurs mouve- mens sont fort brusques, parce que des coups lents auroicnt déplacé les eaux sans y trouver un point d'appui; les oiseaux frappent aussi l'air de leurs ailes avec une grande prestesse , afin de le choquer avec une force capable de les faire rebon- dir et avancer dans l'atmosphère. Quelque rapide que soit le vol des oiseaux, la nage de certains poissons ne leur cède guère en vitesse. On a souvent aperçu des requins qui sui- voient jusqu'en Amérique les vaisseaux partis de nos ports d'Europe; non-seulement ils devançoient les plus fins voi- liers aidés d'un vent favorable et faisant.plusieurs lieues par heure, mais même ils se jouoient autour des bâtimens, ca- racoloient, faisoient cent circuits, et ne paroissoient pas {dus fatigués au bout de quelques semaines de marche que e premier jour. La flèche , lancée par le bras vigoureux d'un sauvage, n'est pas plus rapide que la nage d'un thon, d'un saumon , d'une dorade ; le vol de l'aigle n'est pas plus impé- tueux que la natation du dauphin , quoique cet animal appar- tienne à la famille des lourds cétacés. Les saumons peuvent parcourir 86,4.00 pieds par heure , et 24 pieds par seconde ; dans un jour ils peuvent donc parcourir plus d'un degré du méridien de la terre, et faire en quelques semaines le tour du monde , car ils trouvent en marchant leur nourriture toute prête. Lorsqu'ils voyagent en bandes immenses, ils dépeu- plent le fond des mers qu'ils traversent , tels que ces légions de sauterelles qui dévastent, comme le feu, les campagnes qu'elles rencontrent sur leur passage. Il y a des poissons dont les nageoires pectorales sant si étendues, qu'ils peuvent s'élancer dans l'air et y nager en quelque sorte pendant un moment. Tels sont les poissons va- lons ^ comme les exocets volons du tropique, les pirabèbes ou irîgles valons, les rascasses et gostérostées volantes; d'autres espè- ces, comme le pégase volant , des trigles , des exocets , bondis- sent et sautillent à la surface des ondes. Ces poissons ne se soutiennent dans l'air que par une espèce de voltigement qui ne s'élève guère qu'à cinq pieds au-dessus des eaux, et re- tombent une centaine de pas plus loin , parce que les na- geoires du poisson se séchant par ce mouvement, ne sont plus assez flexibles, et les branchies ne pouvant point respi- rer l'air , l'animal périroit élouffé s'il ne rcalroit pas sous 24S P O T les eaux pour reprendre haleine dans son élément naturel. Ces pauvres animaux, poursuivis» par de cruelles dorades, des truites et d'autres espèces voraces qui cherchent à les dévorer, n'ont pour seule défense que la faculté de s'élever un moment dans l'air; mais ils y rencontrent quelquefois des ennemis tout aussi féroces. L'oiseau de mer, à la vue perçante, au vol agile, fond soudain sur eux. Souvent le poisson tremblant se jette sur un vaisseau qui passe par ha- sard ; il senible y réclamer la protection de l'iiomme , mais le matelot impitoyable en fait sa proie à son tour; de sorte qu'il n'est aucun lieu de sûreté pour ces innocentes espèces , soit dans la mer, soit dans l'air, soit parmi les hommes. D'autres poissons montrent des sortes de bras eu place de nageoires pectorales ; tels sont les chironecles , analogues aux baudroies ; ils ont une sorte d'humérus et de cubitus, au boni duquel sont plusieurs osselets ou rayons, comme des doigts nombreux; leurs nageoires postérieures servent aussi de pieds, €t ces poissons rampent dans la vase ou sur les varecs, hors de l'eau, pour y attendre leur proie, selon Valentyn et Re- nard, dans les mers des Moluques. Quoique les poissons paroissent fort agiles, ils demeurent presque continuellement dans un état de somnolence ou de denù-sommeil , dans une sorte de stupeur et d'inaction , tant que les besoins de la nourriture et de la reproduction, ou la crainte de leurs ennemis, ne les excitent pas au mouvefnent. Comme ils sont peu sensibles , ils ne sont émus que par un petit nombre d'objets; l'imperfection de leur cerveau ne leur permet guère de rassembler quelques idées; leur indifférence tient à leur stupidité; ils n'ont presque aucune relation entre eux, même à l'époque de l'amour qui rassemble tous les autres êtres. S'ils se sont quelquefois apprivoisés, si des mu- rènes, des cyprins dorés, des carpes, se sont enh.îrdis jus- qu'à venir recevoir leur pâture de la main de l'homme ; si ces animaux ont entendu sa voix caressante, ont accouru au bruit d'une cloche , etc. , ces exemples (i) prouvent moins un grand fonds d'intelligence, qu'une simple habitude enhardie par la sécurité et encouragée par l'appât des nourritures ; mais cet attachement, dont plusieurs poissons donnent, dit- on , des marques , n'est qu'un véritable état de parasite qui a l'intérêt seul pour motif, et qui démontre plutôt la bassesse du naturel que les qualités de l'esprit. En effet , cet atiachj- menl n'est durable qu'autant que l'homme l'achète par de continuels bienfaits; le poisson nest suscei»til)le d'aucun..* éducation qui l'élève au-dessus de ses pareils ; il ne fait guère (i) I^uial ud iHûSisiruin Uclicaia mwana^ dil Mailiai, i.pigf P 0 I . 249 que ce que lui a montré la nature , et Thomme ne pont pres- que rien lui enseigner. On n'a point appris au requin à par- tager sa proie avec son -nallre, à pêcher pour lui, à rappor- ter des objets perdus au fond des mers. Si le dauphin a paru plus intelligent que les autres races de l'océan, c'est qu'il est aussi d'une nature plus perfectionnée, et qu il appartient plutôt à la classe des animaux à sang chaud qu à celle des poissons. La grande preuve que ces derniers animaux sont peji capables d'instruction, c'est qu'ils ont naturellement peu de sentimens -, le mâle et la femelle n'ont aucune liaison d'a- mour, ne forment aucune société bien unie, les parens n'ont aucun instinct conservateur pour leurs petits, et plu- sieurs espèces dévorent même quelquefois leur progéniture; ils paroissent indifférens pour les objets des plus tendres af- fections; les guerres continuelles et réciproques qu'ils se font entre eux , semblent éteindre leurs plus doux sentimens et les rendre féroces ou du moins insensibles. D'ailleurs cet état de stupeur et d'égoïsme dans lequel ils végètent, engourdit leurs facultés , et ne leiir laisse que les qualités strictement nécessaires à leur conservation et à leur propagation. Leurs organes toujours ramollis par l'eau , les rendent Incapables d impressions vives; entourés d'une peau écailleuse, ils n'ont presque aucun toucher, excepté à l'anus et aux lèvres , c'est-à-dire aux deux seules parties ( celles de la nutrition et de la génération) qui conservent de l'ascen- dant sur eux, parce quelles sont les parties fondamentales de tout être vivant. L'eau dont la température est presque toujours égale à une certaine profondeur, Tisolemenl de toute sensation, leur donnent une vie très uniforme ; leurs désirs ne surpassant point leurs besoins naturels , sont aisé- ment satisfaits; tout concourt donc à les retenir dans une ephère très-bornée, et leurs générations se succèdent depuis le commencement des âges, sans changement, comme les herbes des campagnes , ou comme des ondes à la surface des mers. Quoique les poissons ne paroissent pas susceptibles de s'engourdir naturellement en hiver , ou par le froid, ainsi que les autres animaux à sang froid, et qu'il périssent même , faute d'air, sous la glace : on a des exemples de poissons congelés, qui n'en sont pas morts ; à la vérité , la congélation n'étolt peut-être pas absolue, quoiqu'on prétende avoir vu, en Russie, des anguilles gelées, si bien, qu'on les cassoit comme du verre, et qui cependant pouvoient revenir en vie , à une douce chaleur. Otho Fabricius assure que le saimo rwidarls^ au (iroënland, demeure enseveli, et comme gelé, dans le limon, pendant Thiver, pour se réveiller au 25o P O I printemps suivant. Du reste» tous les poissons paroissent très-froids au toucher, et n'ont guère que deux à trois degrés au-dessus de la chaleur ordinaire des eaux. C'est un tel état qui, laissant croupir le poisson dans un slupide abrutissement , lui permet de se charger de graisse plus ou moins fluide ; et sans doute aussi cette constitution corporelle communique à son tour un caractère brut à l'in- dividu ; car nous observons communément que les hommes à tempérament gras , humide , sont moins spirituels et moins intelligens que les hommes maigres, et sont aussi plus portés aux penchans animaux. Or le poisson étant doué d'une coin- plexion excessivement humide et huileuse, doit avoir aussi les penchans qui favorisent cet élat, ou qui en sont le résul- tat. C'est dans la classe des poissons que nous rencontrons des huiles en très-grande abondance; la chair de tous les animaux marins est même imprégnée d'une graisse fluide et rance; tels sont les oiseaux de mer; les cétacés^ les phoques ^ les tortues marines , etc. Et il paroît que l'humidité contribue extrêmement à la formation de la graisse, puisque les cochons et les autres quadrupèdes, qui cherchent des terrains fangeux et aquatiques, deviennent tous très-gras. Les hom- mes qui habitent dans les vallées profondes et humides, sont aussi beaucoup plus gras que les habitans des lieux slxs et élevés. D'ailleurs, les espèces aquatiques respirent pou, et leur sang reste très-chargé de carbone et d'hydrogène. On peut extraire de l'huile de tous les poissons, et Ion relire, même en Suède, de l'huile des harengs. On prend leurs in- testins à demi-pulrétiés , ou bien l'animal tout entier, et avec vingt tonnes de harengs, on extrait un tonneau d'une huile excellente pour brûler, mais trop fluide pour la cor- roierle. Tous les autres poissons fournissent aussi plus ou moins de substance huileuse. Celle-ci est même remarquable par une sorte de concrétion blanche qu'elle dépose, et qui n'est qu'une huile figée et concrète de même nature que le Blanc de baleine. {^Voyez ce mot.) Les poissons qui vivent dans les bas-fonds et la vase , sont plus huileux (|ue ceux qui nagent bien, témoins les anguilles, les murènes, \ a s lam- proies, etc. C'est principalement dans la région du foie et du bas-ventre que s'accumule la graisse huileuse de ces animaux. Des fonctions vitales des Poissons , de leur circulation , de leurs organes de respiration. Le poisson montre dans ses organes internes la même dé- gradation que dans ses parties extérieures. Son système de P 0 ï 25i circulation diffère de celui des animaux à sang chaud et pour- vus de poumons, en ce que le cœur n'a qu'une oreiilelte gar- nie de deux valvules qui , recevant le sang apporté de tout le corps par les veines , le transmettent au ventricule unique du cœur; celui-ci l'envoie , par une artère , à l'appareil de la res- piration, c'est-à-dire aux ouïes ou Branchies ( V. ce mot). Le sang revient ensuite des branchies, dans une artère mus- culeuse , qui fait fonction de ventricule gauche du cœur par sa contraction , et qui le chasse dans toutes les parties du corps , d'où il est ramené au cœur par les veines. Dans la carpe , le cœur se contracte environ trente-six fois par minute , ou la moitié moins souvent que le cœur de l'homme ( Voyez Cincui.ATlON). On observe que les poissons carnivores, tels que les requins^ les hrocheta ^ les saumons, etc., ont le cœur plus gros que les autres espèces , une circulation plus rapide et plus étendue ; actifs, robustes et courageux , ils sont aussi moins chargés de graisse , et leur foie est moins volumineux que dans les autres races. Leur sang contient peu de fer. JNous avons décrit les branchies à leur article , mais M, Geoffroy de Saint-Hilaire ayant exposé ses nouvelles re- cherches sur tout l'appareil respiratoire des poissons, il est nécessaire d'en offrir ici les principaux résultais. Nous avons déjà dit , à l'article Opercule des bran- chies , que les os qui le constituent ont été considérés par M. Geoffroy comme les analogues de ceux de l'oreille in- terne , et du cadre du tympan des mammifères , mais beau- coup plus développés, tandis qu'il n'existe qu'un rudiment chez ceux-ci. Dès 1807 , M. Geoffroy avoit aussi avancé la proposition, que les grandes branches osseuses portant la membrane bran- chioslége des poissons, et leurs osselets ou rayons , corres- pondent au sternum et aux cotes des oiseaux. Cependant ces branches osseuses sont adhérentes aux os stylo'ùliens , comme les cornes de l'os hyoïde des quadrupèdes. Entre les pièces osseuses tenant à ces styloïdes, chez le poisson, sont quatre autres petites, deux de chaque côté; les deux antérieures soutiennent l'os impair de la langue ; aux deux postérieures s'attachent trois os impairs auxquels viennent s'articuler , de chaque côté , les arcs branchiaux. En dessous des quatre os- selets se trouve encore un os impair servant à l'attache de plusieurs muscles. Si les rayons branchiostéges sont des côtes, le sternum des poissons consistera dans les parties auxquelles ces rayons s'articulent, c'est-à-dire dans les deux grands ossele ts des bran- ches soutenant la membrane branchiostége; les petites piè- ces osseuses de chaque côté , placées à la réunion des deux ar>2 P o I grandes branches , seront les analogues des cornes slyloï- diennes, de l'os hyoïde ; Tos de la langue sera l'analogue des cornes thyroïdiennes ; enfin les autres parties de l'os hyoïde retrouveront leurs analogues dans les petites pièces osseuses impaires placées entre les arcs branchiaux. Ainsi , selon l'auteur , l'os hyoïde et le sternum , chez les poissons, ont été confondus et rapprociiés sous la tête même de ces animaux avec les côtes. En effet , le sternum et ses annexes ou côtes, chez les mammifères , est d<'sliné à prolé- ger le cœur et les poumons , ou tout l'appareil respiratoire et circulatoire ; ce sternum et ses dépendances , chez les oi- seaux, s'allongent et s'étendent jusqu au bas-ventre, par l'am- plitude que leur système respiratoire acquiert; mais, chez les poissons qui manquent de col et même de poitrine, les piè- ces du sternum et des côtes se trouvent emboîtées et ramassées sous la tête et le ci âne, parce que. là se trouvent aussiles bran- chies qui doivent être protégées par ces pièces sternales. Les arcs branchiaux des poissons, au nombre de quatre ^ de chaque côté, sont articules ainsi qu'il suit : les trois pre- miers arceaux à ces trois osselets impairs, sous l'os de la langue , nommés ôasi , ento et urohyal; le quatrième arceau branchial s'articule au troisième. Chaque arceau est comme brisé ou composé de deux pièces , pour mieux fléchir. On sait que ces arceaux portent les lames cartilagineuses des branchies, ces espèces de barbes de plumes rouges , ou de peignes, dans lesquelles circulent une infinité de petits vais- seaux sanguins ; l'eau s'échappe au travers en passant par la bouche du poisson, et sortant par l'ouverture dite des ouïes. Or , les deux premières paires des osselets qui unissent les arceaux branchiaux sont , pour M. (ieoffroy , des parties analogues au cartilage thyroïde ; il trouve les analogues des cartilages aryténoïdes dans la troisième paire , enfin des re- présentans du cartilage cricoïde dans les os pharyngiens infé- rieurs. Les arceaux des branchies , nommés pleureaux par ce naturaliste , lui paroissent représenter les quatre cartilages transverses des bronches dans les oiseaux ; d'ailleurs les pou- mons se divisant en quatre lobes pour l'ordinaire , coïncidc- roient ainsi avec la division des branchies en quatre par- ties. Quoique plusieurs de ces analogies ne paroissent pas très- fondées, ni admissibles par l'étrange renversement ou le mé- lange de quelques parties qu'on seroil obligé de supposer, il faut convenir cependant qu'elles sont fort ingénieuses »t peuvent nous conduire à la vérité, puisque la nature suit le même plan d'organisation, en général, chez les animaux P O T ,53 veriébrés ; elle se Lomé à faire varier les formes et les dispo- sitions des parties organiques. Au reste , il y a des poissons dont les branchies , au lieu d'être des espèces de peignes, prennent la figure de petites houppes arrondies et placées par paire le long des arcs bran- chiaux. M. Guvier en a formé une famille de poissons sous le nom de lophobranches ; ce sont les syngnathes, les hip- pocampes, les pégases, les solénostomes ou fislulaires, qui ont tous un corps couvert d'une sorte de cuirasse anguleuse; leur membrane branchioslége ne laisse qu'un petit trou pour la sortie de l'eau , et n'a que des ve'stiges de rayons. Ces poissons paroissent être aussi tous ovovipares. Nous traitons de la respiration des poissons à la suite de l'article Poumons, et de leurs fonctions respiratoires. Nous faisons voir que moins les animaux respirent, plus leur cons- titution est molle , plus leur vie est assoupie , et moins ils ont de chaleur propre. £n effet, les poissons n'ont guère qu'un degré et demi ou deux au-dessus de la chaleur commune de l'eau ; aussi le froid de l'hiver les gèle , les engourdit quelque- fois ; tels sont les anguilles ^ les goujons, et ils demeurent en- foncés dans la vase ou cachés sous le sable jusqu'au retour du printemps , sans mouvement , sans nourriture , sans respira- tion ; la chaleur les ranime, de même que les reptiles. Mais comme le fond des mers n'a presque jamais moins de quelques degrés au-dessus de o du thermomètre de Réaumur, la plu-^ part des poissons y trouvent une retraite contre la froidure. Ceux des étangs, des rivières, où l'eau ne demeure pas dans celte température, sont souvent emprisonnés sous les glaces » et ne trouvant plus alors l'eau assez chargée d'air pour la res- pirer, périssent étouffés, à moins qu'on ne pratique des ou- vertures dans la glace où ces animaux puissent venir respirer à l'aise ; c'est même un moyen usité des pêcheurs pour sur- prendre les poissons. Ce besoin démontre que ces animaux ne respirent pas l'eau elle-même, mais bien l'air quelle tient en dissolution. Aussi les misgurn ou loches d'étang, cobitisfos- silis, viennent dans les temps orageux respirer à la surface de l'eau ; elles avalent de l'air, qu elles rendent, par l'anus, à l'état d'acide carbonique en grande partie ; M. Ehrman a montré dans les Annales de physique de Gilbert, tom. xxx, pag. ii6 , que c'étoit un mode de respiration pour ce pois- son , comme pour d'autres animaux. Les eaux imprégnées d'acide carbonique asphyxient les poissons, ainsi que ce gaz étouffe les autres animaux terres- tres. Le poisson fait entrer l'eau par sa bouche , la fait passer entre ses branchies et sortir ensuite par les ouvertures deA 254 P O I ouïes ; cette espèce de respiration aqueuse se continue même pendant son sommeil, comme chez nous , et il prend environ vingt-cinq respirations par minute. Mais cette respiration fournissant peu d'air aux poissons , et débarrassant peu leur sang par une sorte de combustion des substances hydrogé- nées et carbonisées que lui fournissent les alimens, ce li- quide devient huileux , et ne prend jamais cette couleur rouge éclaiaiite qu'on observe dans le sang des animaux pourvus de poumons et de sang chaud. Aussi celle surabondance de matière huileuse dans les poissons se dépose vers le foie et le système de la veine-porle ; et Ton remarque chez tous les animaux qui respirent peu cette congestion graisseuse dans le bas-ventre. Les anguilles respirant foiblemenl l'eau dans les fonds vaseux, sont par cela même des poissons très-hui- leux et visqueux , qui peuvent vivre quelque temps hors de l'eau sans périr. Il paroit que le foie et ses dépendances, ou l'appareil hépatique , tenant sous son domaine les principa- les branches des veines, est destiné à débarrasser le sang lîoir de cette matière huileuse qu'il contient ; et moins l'ap- pareil de la respiration est actif, plus le système de la veine- porle reçoit d'étendue. Aussi les animaux qui s'engourdissent pendant l'hiver et qui respirent peu , comme les reptiles , les jxMssons ^ les mollusques^ etc., ont un gros foie, le bas-ventre rempli de matière graisseuse , et dans toutes ces espèces le système veineux est plus considérable que l'artériel ; tandis qu'on observe le contraire chez les animaux qui respirent beaucoup , tels que les oiseaux et les quadrupèdes. L'appareil de la respiration est donc antagoniste du système veineux du foie et du bas-ventre; quand le premier prédomine, le se- cond diminue , et réciproquement. Dans le cas d'une grande respiration , le corps est plus sec , plus fibreux, plus maigre ; dans le cas contraire , le corps devient humide, muqueux et gras, le foie suppléant, par une fonction inverse, au défaut de l'organe respiratoire. Les reins des poissons se trouvent près de l'épine , aux deux côtés , sous les ovaires ou testi- cules, et la vessie est sous le rectum ; elle s'ouvre au cloa- que commun , ainsi que chez les oiseaux. Puisque les poissons n'ont pas de poumons, ils ne peu- vent manifester aucune voix ; seulement quelques espèces peuvent faire entendre certains bruits; ainsi lorsqu'on saisit un batiste^ il fait sortir avec rapidité de l'air et de l'eau par sa gueule et par son anus , avec une sorte de bruissement : le frottement de leurs nageoires contre leurs écailles , elc. , rend un son chez les trigles , aussi nommés grondins ou gro- naux , et dans les lepiduleprus de Risso ; mais tout ceci n'annonce nullement dans ces animaux une espèce de lan- gage , une voix dont ib puissent se servir entre eux. P O I ^55 On trouve une duplicatare du péritoine servant de dia- phragme dans les poissons ; mais ils manquent de ganglions nerveux , de valvules dans leurs vaisseaux résorbans , et de différentes autres parties plus ou moins remarquables. D'ail- leurs , la surface de leurs branchies ou des feuillets de leurs Ouïes est fort considérable ; car dans une raie ordinaire , celte surface égale celle de tout le corps d'un homme. ( Voyez Branchies. ) De plus , il y a des espèces pourvues de bran- chies surnuméraires, comme les silures hétérobranches de M. Geoffroy. Ce sont des appareils dendroïdes ou ramifiés comme de petits arbres, et adhérens aux troisième et qua- trième arceaux des branchies , dans des poissons habitant les eaux bourbeuses du Nil et du Sénégal. Les baudroies, les chironectes peuvent respirer quelque temps l'air , ou sortir des eaux; ce qui les a fait regarder comme amphibies , par Commerson. Des organes de la nutrition des Poissons et de leur nourriture. Nous avons vu combien les parties extérieures du pois- son , ses facultés vitales et intellectuelles éloient bornées et engourdies ; nous allons montrer combien ses organes de nutrition et ses facultés végétatives ont, au contraire, d'é- tendue et d'activité. El ne voyons-nous pas chaque jour cette sorte d'antagonisme dans les diverses parties du corps vi- vant , puisque les unes consommant plus de forces vitales , laissent les autres dans une espèce de pénurie et d'infériorité .'* Cet état est même très-remarquable entre les organes de nu- trition elles organes des sens et de l'intelligence. Ces hommes qui ne songent qu'à leur ventre, qui ne vivent que pour man- ger, ces êtres voraces et épais, toujours occupés à digérer, sont aussi les plus stupides et les plus incapables de toutes choses ; tout est mort chez eux , excepté le ventre ; ils ne peu- vent ni réfléchir , ni sentir , ni agir ; ils dorment ou mangent ; aussi leurs organes de nutrition se développent aux dépens des organes de la vie sensitive. Crassus venter non parit subti- lem iniellectiim.Kienne s'oppose davantage au libre exercice de la pensée, du sentiment et même des mouvemens corporels , qu'une nourriture trop abondante , et rien n'est plus con- traire à la puissance digeslive que le grand usage des facultés de l'esprit et de la pensée , et à mesure que la première se détériore , les dernières augmentent. On trouve chez tous les poissons une bouche fort grande, placée au-devant ou au-dessous du museau ; Tos intermaxil- laire supérieur a l'os labial ou mystace placé derrière lui : les autres os de la bouche sont le palatin, les apophyses pté- 255 P O I rygoïdes, l'osjagal , comme chez les oiseanx et les reptiles. Cette large gueule interne est le plus souvent armée d'une multitude de dénis. Outre aux os intermaxillaires, et maxil- laires supérieurs et inférieurs, on en voit parfois aussi en quelques espèces sur la langue , au vomer , aux palatins et même aux arceaux des branchies et aux os pharyngiens , te- nans à l'os hyoïde. Il y a des salmones , surtout les mâles , appelés bérards , dont la mâchoire inférieure se relève en haut, porte des dents qui entrent dans la mâchoire supé- rieure , et parfois la percent de part en part , tant elles sont longues 1 comme aux myletes^ Cuv. Chez les chiens de mer ou squales, comme les requins, elles sont disposées sur plu- sieurs rangs , aplaties, tranchantes et couchées du côté de la gorge ; chez les raies , elles sont plates et forment une es- pèce de pavé sur les mâchoires ; mais , dans ces deux genres d'animaux, elles n'adhèrent point aux os et sont implantées dans la peau des gencives. Les lamproies ont aussi plusieurs rangées de petites dents , qui leur servent si bien à s'accro- cher aux pierres qu'on a de la peine à les en détacher , et qu'elles peuvent soute»ir, par la seule force de leur adhé- sion , une pierre du poids de plusieurs livres ( le mot lum^ proie vient à lambendu petram; car elles semblent lécher les pierres). Les tétrodons et les diodons , au lieu de dents, ont leurs mâchoires coupantes. Le loup marin («nflmt7/a5 /m/j«s, Linn. ) a de t.ès-fortes dents molaires pour écraser les co- quillages et les crabes dont il se nourrit; et il en est de même des scares , des labres , et des dorades ou spares , qui sont des animaux voraces. Les chélodons sont ainsi nommés , à cause de leurs dents très-fines , nombreuses et serrées en manière de brosse ou de cardes pour mieux divisa: les vers , ks mollusques et autres chairs visqueuses dont ils se nour- rissent. Les esturgeons et les espadons sont presque les seuls poissons privés de dents ; car les espèces les plus innocentes , telles que les carpes, les harengs , les perce-pierres, etc., en sont assez bien armées , et plusieurs d'entre elles en ont jusqu'au fond de la gorge et à la racine de la langue. Les blen- nies salarias ont des dents mobiles naturellement et en quan- tité innombrable, mais très-fines. Ce sont surtout les brochets, les saumons, les thons , les morues, les coryphènes , etc. , qui sont les plus féroces et les plus sanguinaires tyrans des mers , après les requins. Cruel même envers ses semblables , le brochet attaque et dévore souvent sa propre espèce ; il n'épargne pas même ses petits , et semble méconnoître jusqu'aux plus douces affections de la nature. Toujours animé d'une insatiable avidité , le requin , le brochet, lesanarrhiques, rôdent, cherchant des victimes, POT 25; «l pourvus ^e nageoires rapides, tle dents forles teacérées , allerés de sang el de vengeance , ils portent partout l'épou- vante et la mort. A leur aspect, les races timides s'enfuient dans les plus obscurs abhnes ; le monstre infaiigable les suit, les alleint , les arrête , et satisfait pour quelques momens la faim dévorante qui le consume. Au reste, les poissons qui vivent de limon et qui, barbot- tant dans la fange impure , en mangent les vermisseaux , n'ont presque pas de dents , ou portent seulement quelques aspérités sur leurs mâchoires, f\ lenr palais et vers leur gorge; les espèces saxatiies qui détaeheal la mousse des rocher:^ pour s'en nourrir , cm des lèvres ; tels sont les labres. Les filous ( epibuhis de Cuvier), ont des os maxillaires qu'ils peuvent allonger , et ils donnent ainsi subitement à leur bouche uii,e grande extension pour gober les petits poissons ; les zées , les picarels {smaris ) , les sublets ( coricus, Cuv. ) , montrent un artifice fort analogue. \udL\>A\xàro\e {^lophius piscatorius ^ Linn.), le mal ( silurus glanis , Linn. ) , le rat ( uranosr.opus scaber , Linn. ) et quelques autres , sont pouivus de barbillons près de leur gueule , et l'an prétend que ces animaux enfoncent entièrement leur corps dans les héritages et les fucus , de sorte que , sans être visibles, ils laissent passer leurs barbil Jons. Les petits poissons prenant ces filamens aq-dessus des fucus pour quelques vermisseaux , viennent les dévorer; mais tout à coup, de son asile limoneux, le monstre ouvre sa gueule énorme , s'élance sur sa proie et la déchire pour en faire sa pâture , car il n'a pas assez d'agilité pour atteindre les pois- sons à la nage ; aussi les poissons pourvus de barbillons , ont la chair moliasse en général. Lorsque la baudroie , ou diàble- de-mer , la rascasse , les synancées et quelques autres pois- sons hideux, à large gueule toute hérissée de dents, aux yeux étincelans, apparoissent, les petits poissons effrayés, immo- biles, se laissent saisir et dévorer sans pouvoir fuir. On voit des espèces plus sobres se contenter de vermisseaux, de Roophytes, de crustacés, de coquillages. Il en est même qui ne vivent qu'en suçant, comme font les cyclostomes; et dans ceux ci les mâchoires sont soudées de manière à former un anneau permanent ; ils ne peuvent pas fermer la bouche , mais s'attachent à divers corps , comme les lamproies. Le hareng ne se nourrit que de petits crustacés, oniscus. Dautres préfèrent les algues et les mousses , tandis que las races plus audacieuses cherchent|une proie sanglante et se plaisent dans le carnage. Cet appétit violent pour la chair, ce besoin de nourriture animale est presque général dans la classe des poissons ; ils sont pour la plupart carnivores , et leur très-nombreuse mul- XXVII. 1^ .58 POT tiplication remplace aisément tous les individus qu'ils dévo- reul. Liiislincl Carnivore est même nécessaire aux poissons , car s'ils ne s'énlre-délruisoient pas, leurs innombrables gé- nérations auroient depuis long-lemps coiiiblé les abîmes de l'océan , et ne trouvant aloi s aucune substance végétale assez considérable pour se nourrir , elles se seroient bientôt anéan- ties ; la corruption de leur chair infecteroil les mers , et frapperoit même de mort toutes les races terrestres et aé- riennes. Parmi les animaux de la terre ,' le fonds primitif de nourriture vient des végétaux, et les races carnivores n'im- moianl à leurs besoins que des espèces herbivores et frugi- vores , la destruction retombe toujours sur le régne végétal , puisque les animaux herbivores ne sont , pour ainsi dire , que des végétaux transformés en chair , et tout préparés pour l'estomac des carnivores. Chez les poissons , il n'en est point de même : tous , ou presque tous , vivent de substances ani- males ; car quelques fucus rares , que broutent les spares et les pagres , quelques mousses et autres végétations suffisent à peine à de petites espèces qui comptent pour peu dans le nombre immense des habitans de la mer. 11 faut donc que la chair suffise à la chair, que le poisson vive de poisson, ou des mollusques, des coquillages , des crustacés , des zoophyles , que nourrit le sein fertile de locéan. Otez de la terre le rè- gne végétal, bientôt les animaux herbivores disparoissent , et avec eux, les carnivores et l'homme lui-même ; le monde reste désert ; mais en ôtant aux poissons le peu de substances végétales dont quelques-uns font usage et qu'ils ont à leur portée , on ne détruit r„en , on n'anéantit rien ; ils vivent sur eux-mêmes , ils tirent leurs alimens de leurs propre fond. Ceci nous conduit m^me à l'observation remarcjuable , que le régne végétal a dû précéder nécessairement Texistence du règne animal , dans les parties sèches du globe , et que les animaux aquatiques ont dû exister avant les races terrestres, et être formés les premiers par la ^puissance créatrice, de sorte que ces dernières ont pu en tirer leur origine (i). En général, les poissons, quoique doués d'un appétit vé- hément et d'un goût décidé pour la chair , ne mâchent pres- que pas leurs alimens , n'en savourent point le sang , et n'ont pas même le sens du goût fort développé. Leur langue épaisse , dure , leur palais cartilagineux , sont même peu sensibles aux saveurs ; et l'eau qui lave continuellement leur (i ) Oa lit dans la Genèse que les premiers animaux cre'és furent tires des eaux : Producant aquœ reptile animas çifenlis^et volatile super terramsub firmainento cali ^ cap. i , vers. 20 La création des animaux terrestres fut postérieure, Ibid. vers. 24 et 25. P 0 I .Hg bouche pour entrer dans leurs branchies , semble en émous- ser entièrement le goût ; aussi tous sont goulus et avalent indifféremment tout ce qu'ils rencontrent. C'est sur cette voracité irréfléchie qu'est fondée la pêche au hameçon ; le poisson ne se défie jamais des alimens qu'il rencontre ; il vient se reprendre au même hameçon qui l'avoit tout-à- l'heure arrêté. Les requins n'examinent même pas ce qu'ils avalent ; tout leur paroît bon , et l'on trouve quelquefois dans leur estomac des objets incapables de les nourrir. Mais si le sens du goût est très-obtus chez les poissons , en revanche, le sens de l'odorat est extrêmement développé ; il semble même réunir chez eux tout ce qui manque au goût. Les nerfs olfactifs sont très - gros dans ces animaux , et la surface des membranes où ils s'épanuuissent est fort considérable. On a trouvé dans un requin de vingt-cinq pieds de longueur , une surface de douze ou treize pieds aux membranes des narineâ internes. Les raies et les squales sont aussi munis de pelils opercules , pour fermer l'entrée de leurs narines aux odeurs trop fortes ou trop désagréables. Ces qualités si développées de l'odorat sont relatives aux besoins de l'animal , et il paroît qu'elles sont d'autant plus grandes, que le poisson est plus Carnivore; car, comme il a besoin d'une proie abondante , il faut qu'il la découvre de loin ; et comme ses yeux ne peuvent point lui servir dans les eaux troubles et dans les asiles téné- breux où se cachent les espèces timides , il faut que l'odorat leur supplée. Aussi, ce sens est le premier dans les poissons , et l'eau paroît aussi propre que l'air à dissoudre les odeurs , et à les répandre au loin. Dans l'homme , le sens de l'odorat n'est pas seulement relatif à la nourriture , mais encore à Pamour, à toutes les sensations morales. Les fleurs placées sur le sein d'une per- sonne aimée enivrent d'amour , et mille pensées , mille sen- timens agréables se réveillent à la fois. Le doux parfum des fleurs semble, au contraire, être indifférent aux animaux ; le chien , le chat , le cheval, ne paroissent nullement affectés de l'odeur de la rose, de l'œillet , du jasmin , etc. ; c'est pour eux de l'herbe , tandis que nous y trouvons le" plaisir et l'amour. Aussi J.-J. Rousseau a dit que Todorat étoit le sens de l'imagination ; mais c'est seulement dans notre espèce; car le poisson n'a , par exemple , dans son odorat , que des sen- sations relatives à sa nourriture ; il est au milieu d€s émana- tions de sa proie vivante , de même qu'un homme placé dans une cuisine ; il n'a àejlairqne pour ce qu'il mange ; et comme les animaux sont principalement dirigés par leurs sens , l'étendue de l'odorat aiguise perpétuellement le caractère famélique du poisson , et l'anime à l'excès en lui faisant sa-: vourer à longs traits les odeurs de sa proie. 26o P O I On auroît peine à se persuader de quelle incroyable glou- tonnerie les brochets , et les requins surtout^ sont iransporlés , si rexpérlence ne le confirmoil pas. Les premiers n'épar- gnent même ni leur femelle ni leurs petits ; ce besoin atroce leur ôie tout sentiment naturel , comme on le dit aussi de la sciène loup, '^e/ra lahrax, L. ; sciœna diacantha , Bloch. La hardiesse , la méchanceté , la rage , se caractéri- sent dans toutes leurs actions. Briinnich étudiant à Marseille les poissons de la Méditerranée, rapporte qu'on pécha à cette époque un requin long de quinze pieds, et que, deux ans au- paravant , on en avoil pris deux autres plus gros : l'un d'eux étant ouvert, offrildeux thons et un homme tout habillé. Ron- delet témoigne qu'un requin péché dans les mêmes parages , avoit dans son estomac un homme encore tout armé. Selon le P. Feuillée , une dame se baignant à l'embouchure d'un fleuve, fut dévorée par ces terribles animaux , et un écolier eut quelque temps après une Jambe euiportée par un requin en la présence de ce jésuite. Fermin cite un même trait d'un matelot qui se baignoit près de son vaisseau ; et d'après le rapport de MuUer , on pécha un requin près des îles Sainte- Marguerite , du poids de quinze cents livres; on trouva dans son ventre un cheval tout entier. Un marin anglais , sir Charles Douglas , assure qu'en 1782 , au combat naval du 12 avril , le feu ayant pris au vaisseau français le César , plusieurs matelots quis'étoient jetés à la mer, furent déchirés par des requins rangés entre les deux (lottes; et ces, animaux féroces se disputoient leur proie avec acharnement au milieu du combat et du bruit de rarlillerle tonnani, de toutes parts, &ii.QS en être effrayés. C'est ainsi que les monstres de la mer s'engraissent de la chair des hommes sacrifiés souvent à l'am- bition; ils suivent les flottes au sein de l'océan , comme les loups et les corbeaux forment un long cortège à la suite des armées, et le sang des braves est prodigué pour la nourriture des bêtes féroces. Cependant les poissons ne mangent pas continuellement , et Ils peuvent demeurer quelques mois sans prendre des alimens ; on a vu des carpes jeûner pendant une année, sur- tout dans les temps froids ; mais la chaleur excite leur faculté digestive , et d'ailleurs ces animaux avalent souvent des ani- malcules, des insectes , des vermisseaux, et une foule de me- nues nourritures dont nous nenousapercevons pas. D'ailleurs, à certaines époques de l'année , il naît au fond des eaux une multitude de larves d'insectes qui deviennent la proie des poissons , et des milliers d'éphémères , de phryganes , de petits papillons, viennent périr sur les eaux , et fournissent d'abondantes nourritures à leurs habilans. POT 261 Puisque les poissons , en général, sont très-voraces , ils doivent êlre pourvus d'insteslins vastes , d'un estomac qui digère bien et avec rapidité. En effet, Tœsopiiage de ces ani- maux est fort large; restoinac, toujours imbibé d'un fluide actif, dissout promptenient les nourritures qu il reçoit. Dans beaucoup d'espèces , il est muni de ccecums irès-uombreux , qui sont autant d'estomacs secondaires placés autour du py- lore ; ils sont formés d'un tissu fibreux particulier, et rem- placent le pancréas qui leur manque , excepte chez les chon- droplérygiens (fui ont ce viscère et moins de cœcums ; aussi sont -ils plus c riiivores «jue les autres poissons. Quelques truites et des mulets ( mugil) ont même un gésier nmsculeux comme les oiseaux granivores , afin de triturer les parties dures de leurs alimeus. On a prétendu jadis que le scare , poisson saxatile qui vit de fucus, ruminoit de même que nos bestiaux, ce qui n'a pas été confirmé. Cette espèce se nourrit aussi d'autres herbes aquatiques. Dans les requins, le canal in- testinal n'est qu'un boyau p- 3i. Ce pêcheur ou- 268 V () 1 vroit l'ovaire des carpes; et à mesare qu'il en tiroitles œufs, îi réunissoil la plaie par une couture, et remplissoit Tovaire avec un morceau de chapeau noir. Dans les individus mâles, il retiroil de même la laite. Chez celte opération, il faut ménager l'urètre et le rectum, qui accompagnent les vaisseaux spermatiques ( Duhamel , Traité des Pêclirs , sect. 3, chap. 3, pag. 82). Ces animaux sont d'abord tristes et malades ; mais , si l'opération est bien faite , il ne meurt pas plus d'une carpe sur cinquante , et à peine quatre sur deux cents : la guérison est parfaite au bout de trois semaines. C'est ordinairement au printemps, vers les mois d'avril et de mai , que les poissons fraient ; ils viennent près des riva- ges et dans les eaux tranquilles déposer leurs œufs. Il paroît que les gros poissons jettent leur frai les premiers. La lotie fraie en hiver, et paroît ne pas craindre le froid. On prétend que les raies fraient plusieurs fois par mois , et sont même sujettes à la superfétation. D'autres espèces fraient aussi Î>lusieurs fois chaque année. Les carpes cherchent à placer eurs œufs dans les herbages aquatiques; la tanche , V anguille , la barbotte , préfèrent la bourbe, les eaux dormantes, de même que les autres poissons visqueux; mais les truites^ les perches^ le goujon , la loche , aiment les eaux vives , les pier- railles ; et les saumons recherchent surtout les embouchures des fleuves , où les eaux sont limpides et les rivages pleins d'un gravier lavé. Nous montrerons même , à la suite de cet article, que les émigrations annuelles des harengs, des maquereaux, des saumons, des esturgeons, ne s'opèrent guère qu'au temps du frai , et n'ont pour but principal que la génération de ces animaux. C'est pour cela qu'ils recher- chent les lieux les plus favorables par leur position et par l'abondance des alimens qu'ils présentent vers la même épo- que; d'ailleurs, les mêmes espèces viennent pondre, chaque année , dans le même lieu; tels sont les saumons : il en est également ainsi chez les oiseaux voyageurs. Dans la plupart des poissons, il n'y a point d'accouple- ment ; la femelle dépose , en un lieu choisi et abrité , un f taquet d'œufs couverts d'une humeur gluante. Le mâle qui a suit vient exprimer sa laite sur ces œufs pour les féconder, de sorte que le sperme se mêle à l'eau pour pénétrer dans les œufs. Ce mode de fécondation est semblable à celui des œufs de grenouilles , puisque , selon les expériences de Spalian- zani , quelques gouttes du sperme de la grenouille mâle ^ délayées dans beaucoup d'eau , suffisent pour féconder une multitude d'œufs. Leeuwenhoeck pensoit, d'après quelques observations microscopiques , que la laite d'une seule morue P O I 269 pouvoit contenir i5o, 000,000, 000 d'animalcules vivans. Ceux-ci diffèrent des animalcules du sperme des autres -animaux. Au reste , le nombre des œufs est extraordinaire chez les poissons. Un hareng médiocre en possède bien 10,000; un poisson d'une demi-livre avoit bien 100,000 œufs , selon Bloch ; une carpe, de quatorze pouces de longueur, en avoit 262,224, suivant Petit; et une autre , longue de seize pouces, 342,144 : une perche contenoit 281,000 œufs; une autre, 380,640. ( /Vm lucio-perca^ Linn. ) Voici un tableau de la fécondité de plusieurs poissons y d'après Harmes, dans les Tvansact. philos. ^ 17^7» to™- LVII, art. 3o , p. 280. Une carpe a donné 203,109 œufs; elle fraie en avril. — Morue 3,686,760 décem. — Carrelet 1,357,4.00 mars. — Hareng 36,960 fin d'oct. — Maquereau 546,68 1 janv. — Perche 28,523 avril. — Brochet 4-9,3o4 avril. — Rouget 8 1,586 mai. — Eperlan 38,278 février. — Sole 100,362 juin, — Tanche 383,202 mai. Autres exemples du nombre des œufs de poissons observés par M.Rousseau, du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Esturgeon pesant 160 livres, avoit 1,467,856 œufs. Maquereau i 3 onces 129,200 Perche i 2 69,216 Carpe 2 5 167,400 Brochet 20 n 166, ioo ' Une femelle d'esturgeon pondit cent dix-neuf livres pesant d'œufs ; et comme sept de ces œufs pesoient un grain , le tout pouvoit être évalué à 7,653,200 œufs. Leeuwenhoëck a trouvé jusqu'à 9,344iOOO œufs dans une seule morue. Si l'on calcule combien de millions de. morues en pondent autant chaque année , si l'on ajoute une multiplication analogue pour chaque femelle de toutes les espèces de poissons, qui peuplent les mers , on sera effrayé de l'inépuisable fécondité de la nature Quelle richesse ! quelle profusion incroyable ! Et si tout pouvoit naître, qui suffiroit à la nourriture de ces légions innombrables ? Mais les poissons dévorent eux- mêmes ces œufs pour la plupart ; les hommes, les oiseaux, les animaux aquatiques , les sécheresses qui les laissent sur le sable aride des rivages , les dispersions causées par les 270 P O 1 courans, les tempêtes, etc., détruisent des quantités Incal- culables de ces œufs , dont le nombre auroit bientôt encom- bré l'univers. • La nature a non-seulement réparé, par la quantité des œufs , la destruction qui s'en fait , mais elle a donné à quel- ques-uns d'entre eux des qualités qui les mettent en parlie à l'abri de cette grande destruction. Ainsi, ceux du brochet, du barbeau et de plusieurs aulres espèces , sont indigestes , à cause d'une huile acre qu'ils contiennent; de sorte que les animaux qui les avaient , tels que les canards et autres oiseaux d'eau, les rendent comme ils les prennent. Cette difficulté d'être digérés leur vient d'un épiderme assez compacte et enduit d'une matière visqueuse qui élude l'action des sucs digestifs ; c'est même une des voies dont se sert la sagesse de la nature pour disséminer au loin les poissons d'eau douce , à peu près comme elle a chargé les oiseaux granivores de dissé- miner les baies de gui et d'autres végétaux. En effet , il existe sur quelques montagnes des Alpes, certains lacs isolés qui ne sont formés que de l'eau des glaciers ; cependant on y trouve d'excellens poissons, et en grand nombre, des truites surtout. D'où ces animaux ont-ils été apportés dans ces bassins isolés et séparés, par des précipices et des cataractes, de toutes les rivières.'' Il est à présumer que àç.s grèbes^ des canards sauvages et d'autres oiseaux qui fréquentent ces lieux, auront pu avaler des œufs fécondés de truites dans quelques rivières, et les auront rejetés par hasard avec leurs excrémens dans ces lacs, où ils se seront développés et multipliés. Il est même remar- quable de connoître avec quelle tendre sollicitude la nature a pris soin de la multiplication des espèces; car ces étangs des sommets des montagnes étant exposés , dans les grandes chaleurs , à rester entièrement à sec, tous les poissons péris- sent ; mais on a remarqué que leurs œufs se conservoient dans la boue desséchée , sans se pourrir, et pouvoient se dévelop- per , éclore , donner de nouvelles générations de poissons au bout d'une ou même deux années. Aussi l'on peut facilement empoissonner les étangs avec des œufs fécondés de poissons, au lieu d'alvin , surtout en les plaçant dans des endroits favo- rables, tels que les herbages , qui les abritent du froid sans les priver de la douce chaleur du soleil , et où les petits trou- vent une pâture suffisante. On distingue les œufs fécondés de ceux qui ne le sont pas, en ce que les premiers sont moins opaques, moins épais et un peu plus transparens que les seconds ; car il arrive fré- quemment que la semence du mâle n'est pas tombée sur tous les œufs, et plusieurs restent inféconds. Les poissons mâle et femelle n'ont, en effet, presque aucun amaur entre eux ; ils POT ,7, demeurent froids, îndifférens; on ne rencontre point chez eux ces jalousies , ces violenles haines qui sont le résullai de l'amour. Seulemenl on voll, dans plusieurs espèces, les mâles et les fenjelles passer et repasser les uns conlre les autres, et frotter ainsi leur ventre pour hâter la sortie de leurs œufs et l'émission de leur laite; on a même vu les saumons^ les carpes, les perches, etc., se frotter l'anus contre quelque pierre poin- tue , et presser ainsi la capsule de l'ovaire, afin de faciliter l'expulsion des œufs. On a prétendu que les femelles de /bar- beau avoienl , à cette époque , une sorte d écoulement mens- truel, ce qui ne s'est pas vérifié; mais il est certain qu'on excite les poissons à frayer, en frottant leur anus et leurs na- geoires avec du musc, de l'ambre gris, du casioréum et autres essences animales qulparoissent les mettre en rut, de même que les oiseaux et les quadi upèdes; car ces odeurs réveillent la faculté généralive ; mais elles sont plus nuisibles qu'utiles. Les œufs des poissons sont fort petits par rapport à la gran- deur des animaux qui les produisent ; mais ils s'accroissent lorsqu'ils sont fécondés, et grossissent peu à peu à mesure que le petit poisson s'y développe. La chaleur du soleil hâte beaucoup ce développement, et en général le petit animal croît fort rapidement dans son œuf; son cœur se contracte dès le deuxième ou troisième jour de la fécondation ; les yeux paroîssent les premiers, puis l'épine dorsale, la tête , les nageoires pectorales On trouve dans l'œuf du poisson un blanc et un jaune , et au milieu une petite place transparente en forme de croissant : c'est le germe. Le petit animal se nourrit du jaune, de même que dans Tœuf de Toiseau. Le sang circule plus rapidement dans lembryon du poisson qu'après sa naissance. Enfin , au bout de sept à huit jours, surtout dans la belle saison, le fœtus fait effort pour briser son enveloppe à coups de queue; il fait une ouverture , et sa, queue sort de 1 œuf ia première. Cet espace entre la fécon- dation et la sortie du fœtus paroîl être le même chez les gros et les petits poissons , aux dif erences près qu y apportent les variations -de chaleur ou de froid; ainsi fœufdu saumon, dé- posé en décembre, n'éclôt qu'en avril, mais l'œuf de carpe éclôt au bout de trois semaines en un temps plus chaud. On avoif prétendu que le chabot {cothisgobio, Linn.) faisoit un nid et couvoit ses œufs ; mais il paroît qu aucune espèce de pois- son ne prend ce soin, parce que leur corps est froid et mal conformé pour l'incubation ; il est seulement probable que les femel es veillent sur leurs œufs , et les empêchent peut- être d'être dévorés par des mâles voraces, ce qui est reconnu chez ce beau poisson apporté de Chine à l'Ile-de-France , le goramy de Commerson, ou rosphronème goramy (Lacép., 37^ P O I tom. 3, p. 117 ) La femelle veille sur ses œufs, placés sur un nid de goémon , jusqu'à ce qu'ils soient éclos, et défend SOS petits. La même sollicitude se remarque clieÉ des tor- tues marines et des crocodiles, des alligators d'Amérique. On a dit que certains poissons avaloicnt leurs œufs , afin de les couver, pour ainsi dire, dans leur estomac; et l'on a prétendu que ces femelles avaloient aussi le sperme des mâ- les, de sorte que la fécondation s'opéroit dans leur bouche : ou ajputoit que les petits éclos sortoient et reniroient dans la gueule de leur mère, selon le besoin , de même que dans un asile; mais ces fails sont plutôt ridicules et invraisem- blables qu'ils n'ont été prouvés par les pêcheurs qui les ont imaginés. Il paroît mieux démontré que les poissons ne prennent guère soin de leurs petits ; et, en général, ces ani- maux ont très-peu d'attachement entre eux; le lampe ( cyclop- ierus lumpiis, Linn.) est même le seul des poissons qui montre quelque amitié pour sa femelle. Comme les œufs des poissons sont couverts d une matière gluante , ils se fixent sur l'endroit où ils sont déposés, et les petits se nourrissent d'abord de celte substance glaireuse ; elle leur tient lieu du lait que les quadrupèdes offrent à leurs petits, et de la glaire des œufs de grenouilles. Comme il arrive que le sperme d'un poisson mâle tombe quelquefois sur des œufs d'une autre espèce que la sienne, il j^ourroitse former beaucoup de races de métis ou de mulets, si la nature n'avoit pas tellement disposé les œufs de chaque espèce , que la semence d'un étranger ne puisse point les féconder. A la vérité, les espèces analogues ou voisines ayant entre elles une sorte de parenté, peuvent se féconder mu- tuellement , de même que chez quelques oiseaux et quadru- pèdes de même famille. Ainsi , le carassin ( cyprinus carassius^ Linn.), et la gibèle, qui en est une variété, produisent en- semble des métis plus gros, il y a quelques autres exemples de pareilles fécondations. Ces faits ont engagé à tenter la fécondation artificielle des œafs de poisson. Jacobi a fait plusieurs expériences qui lui oiji réussi, et dont le résultat est consigné dans les Mém. de iArad. de Berlin, 1764, pag. 55. Il a pris la laite de smtmony de truite^ et l'a exprimée sur des œufs de saumon et de truite ; îa fécondation a eu lieu, et de petits poissons en sont nés. La laite même d'un saumon mort depuis plusieurs jours , mais non pas pourri, a fécondé pareillement. Dans cette fécon- dation artificielle , surtout sur des œufs de truite, on obtient souvent des monstres, tels que des poissons à deux têtes , d'autres en croix , à un seul ventre , e|ic. ; mais ils ne peuvent p .s vivre au-delà de six semaines, temps pendant lequel ils P O I ,^3 iîrent leur nourriture de leur propre estomac et du jaune de !'œuf. Comme il y a des poissons ovovivipares , il est nécessaire que ces animaux s'accouplent, puisque leurs œufs éclosent «lans l'oviductus des femelles. Les squales ou chiens de mer et les raies sont même doués , à cet égard , d'une organisation particulière ; leurs mâles portent vers l'anus deux espèces de pieds contenant des os fort tranchans ou espèces de harpons, qui leur servent pour s'accrocher à leurs femelles et les tenir fixées dans l'acte de la génération, comme Aristole le décrit. On avoit pensé, avant que Bloch déterminât l'usage de ces appendices, qu'ils étoient une double verge que le mâle in- troduisoit dans les oviductus de la femelle; ce que l'habile ichthyologiste prussien a réfuté. Ces poissons cartilagineux se joignent sans intromission , la laite du mâle tombant dans les oviductus de la femelle par une simple affriction, et y fé- condant les œufs. Dans cette famille des cartilagineux, les œufs sont contenus dans une espèce de bourse brune , cornée , quadrangulaire, aplatie, longue de deux pouces environ, portant des filamens à ses quatre angles ; on les nomme rais de mer sur nos côtes. Ces bourses cornées sont sécrétées par certaines glandes muqueuses de l'oviductus des femelles, tout comme la coque des œufs de poule. Les femelles des chon- droptérygiens, qui sont vivipares (faux), ont une sorte de matrice où leurs petits éclosent: telles sont plusieurs lamles et milandres , les torpilles et diverses raies. Celles-ci ne mettent bas qu'un ou deux œufs à chaque portée ; mais elles pondent plusieurs fois par mois, et sont même sujettes à la superfétation ; d'ailleurs, elles sont fécondées par plusieurs mâles. Cependant la fécondité des poissons cartilagineux est bien moindre que celle des autres espèces , parce que ce sont des races très-destructives. En effet, la nature multiplie bien moins les animaux qui vivent de proie que les espèces desti- nées à leur pâture , comme on l'observe aussi parmi les oi- seaux et les quadrupèdes. Les oviductus des poissons faux vivipares sont plus spacieux que ceux des ovipares, parce que les œufs doivent s'y déve- lopper. La manière dont s'exécute ce développement est semblable à celle qui a lieu dans la vipère et les autres ani- maux faussement vivipares; car ce n'est qu'une incubation des œufs dans le sein de la mère , suivie de la sortie des petits hors de ces œufs. Chaque petit poisson est renfermé dans son œuf, lequel ne communique point directement avec la mère, mais existe par sa propre vie. Ainsi , la lotte vivipare ( blennius vii'ipariis , Linn. ) , la coquillarde sourcilleuse ( èlen- À.Vil 18 ^74 P Û 1 mus superciliosus , Linn. ) , et même le genre entier des mUs^ telles ou blennies, sont vivipares, comme quelques boulereaut gobius^ Linn., les pœcillcs, etc. ; c'est-à-dire que leurs œufs |éclosent dans le ventre des femelles , au lieu d'éclore dehors. Mais l'accouplement doit précéder ce développement inté- rieur, et il ne paroît pas que les mâles soient pourvus d'une verge ; il est probable que le sperme de leur laite pénètre dans les ovaires des femelles et féconde leurs œufs, comme dans les cartilagineux. Il en est de même dans les anguilles de mer ou syngnathes; mais, chez le cobite gros-yeux ou l'ana- blèpe, qui est aussi vivipare , le mâle est pourvu d'une sorte de pénis formé par la nageoire de son anus, disposée en tube, propre à l'écoulement et à l'introduction de la semence dans l'ovaire de la femelle. Le silure ascite porte aussi ses œufs dans son ovaire jusqu'à leur entier développement, qui s'opère d'une manière singulière. Les œufsdepoissons ne sont pas com- posés,comme dansles autres espèces d'animaux ovipares, d'un jaune, d'un blanc et de membranes, mais d'un jaune seul et d'une tunique délicate qui l'environne ; ils grossissent, soit dans l'eau , soit dans le sein de la mère après leur imprégna- tion, chez les silures vivipares fausses ; la peau du ventre de la femelle s'amincit par degrés et se déchire : alors les œufs, détachés de l'ovaire, se présentent à l'ouverture; leur enve- loppe se fend à l'eniroit qui répond à la tête de chaque em- bryon ; sa bouche se présente ensuite , tandis que le reste du corps demeure enveloppé d'une membrane fine comme de la gaze. Le jeune animal s'en débarrasse, et paroît alors re- courbé autour du jaune, avec leqael il communique par l'om- bilic. En cet état , il demeure fixe au ventre de la mère jusqu'à l'entière consommation du jaune, et devenu alors moins volu- mineux, il peut sortir par la fente du ventre de la mère : tous ces petits sont ainsi mis au jour par une opération césarienne qui s'exécute naturellement dans cette espèce. Les syngnathes ont vers l'anus des plaques écailleuses ou des boucliers, qui se renflent au printemps ; au-dessous de ces plaques se trou- vent deux cloisoas parallèles ou ovaires, contenant des œufs renfermés dans une vésicule très-fine : c'est là que s'opère le développement des embryons , comme dans l'espèce précé^ dente. Dans tous ces poissons , les foetus ne tirent point leur nourriture de la mère parle moyen d'un placenta adhérent à la matrice , comme chez les mammifères , mais seulement de l'œuf qui est isolé dans l'ovaire. Au reste , des anguilles, des chimères ou rois de harengs, le poisson-lune {tetraodju mj(u , Linn.) et plusieurs autres espèces, sont vivipares dans la canicule ou les temps les plus chauds de l'annde , et ovipares aux autres époques (î) , de: morne que chez les seps, les chalcitles et quelques autres reptiles, parce que la chaleur hâtant le développement des embryons, les fait éclore avant que la mère ait pondu ses œufs. Telles sont aussi plusieursmuuches vivipares et des plan- tes prolifères, comme des />oa , de^Jesluca, etc. Consultez les mots Vivipare et Ovipare, à la fin de l'article CËlf. Quelques naturalistes ont soupçonné que certains poissons subissoienl dès métamorphoses dans leur première enfance, de même que ies têtards des grenouilles. Il est vrai que ma- demoiselle de iVIérian décrit, dans ses I/isccîes de Surinam, des grenouilles qui se transforment en poissons ( tab. 71 , p. id. ). Soclmann a rencontré aussi, à toutes les époquesde Tannée, des animaux aquatiques d'une nature ambiguë, et qu'il nonniie protées; Schranck et Laurenliont ùt; même remarqué, dans les lacs du Tyrol,des races qui semblent tenir de la forme des têtards et de celle des poissons branchioslé^es. 11 est très- probable que ce sont des larves, des animaux imparfaits dont on n'a point encore suivi les dèveloppemens; mais il n'est pas prouvé que certains poissons éprouvent des métamor- phoses, comme les jeunesgrenouilles et les salamandres, ou comme onl'a dit de quelques poissons-coffres {uslmrion) et de plusieurs diodons. La siren lacertlnu, Linn., que Garden avoit trouvée dans les eaux de la Caroline, ayant été disséquée par quelques naturalistes européens , participe non moins à la famille des reptiles que des véritables poissons. La nature est bien plus variable et extraordinaire dans les eaux que sur la terre. Ainsi , la myxine glutinosa , Linn. , qu'on avoit regar- dée comme un mollusque , est un poisson analogue aux lam- proies; et les cartilagineux que Linnseus rangeoit parmi les amphibies nageurs, font une transition vers la classe des rep- tiles. Pareillement, les anguilles, les gymnotes, les ammo- dytes, les trichiures se rapprochent des scrpens , et sortent mênle des eaux, pendant la nuit , pour ramper sur la terre et dans les herbes humides. Les diverses manières dont s'exécute la génération chez les poissons, dont les uns sont vivipares, d'autres ovipares, les autres sans mâles et quelques-uns même hermaphrodites; enfin, leur é onnante fécondité, dé- montrent que la nature est bien plus variée et plus riche dans le sein des eaux que sur la terre. Que d'œuvres admirables s'opèrent dans les abîmes obscurs de la mer , sans que nous les connoissions! Que de monstres divers, de races étranges et effroyables peuplent les profondeurs de l'océan ! La terré (i) Act. Stockholm, 1760, p. 194; Salviani, p; i55; besner , eic- .76 r o I ne nous offre quune petite portion «les êtres animés; la mer est un grand réservoir de vie , dont les entrailles sont pleines de merveilles cachées. Qui pourroit dénombrer tous les trésors de la magnificence divine ! Df l'accroisse/iie/it ^ de lu durée de la lie dss Poiisoiis et de leurs niuladies. Le jeune poisson s'accroît rapidement dans les premiers jours de sa formation; dès le douzième jour son cœur com- mence abattre; mais lorsque l'animal est sorti de l'œuf, son accroissement est moins prompt , et il devient d'autant plus lent que l'individu avance en âge ( Voyez Accroissemetsï ), parce que ses fibres se durcissant peu à peu, sont moins sus- ceptibles d'extension , et l'animal mange proportionnelle- ment moins. Le petit poisson nouvellement éclosprend quatre lignes de longueur dans l'espace de huit heures ; mais il lui faut au moins trois semaines pour grandir d'une ligne de plus. Vers le neuvième jour , le cœur bat jusqu'à soixante fois par minute ; et lorsque le poisson est éclos , il n'a plus que qua- rante pulsations. L'accroissement n'est pas égal dans toutes les espèces de poissons; une carpe ne prend que six ou sept pouces de longueur dans l'espace de trois années, et il lui faut dix ans pour parvenir au poids de douze livres. Les tan- ches et les perches s'accroissent plus lentement ; une tanche dorée ne parvint qu'à la longueur de vingt pouces, dans l'es- pace de douze années, quoiqu'elle fût abondamment nourrie. Toutes les espèces de saumons et de truites s'accroissent as- sez promplement , ainsi que les barbeaux, les dorades, etc , qui sont des poissons assez voraces ; et comme tous les ani- maux aquatiques vivent beaucoup plus long- temps que les races terrestres ou aériennes, ils peuventprendreun accroisse- mentconsidérable à lafaveurd'untrès-grand nombre d'années. Il ne faut donc pas s'étonner si des espèces qui nous sen»blent fort petites, parce que nous n'en voyons que des individus jeunes, arrivent à une taille considérable. Une raie bouclée, dilate énormément leur estomac: aussi ces poissons , hideux com- me des crapauds , rampent dans la vase et vont , ainsi gon- flés , saisir leurs victimes. Lorsque le ciel, chargé de nuages, menace la terre d'un orage, les habitans des eaux paroissent inquiets; ils s'agitent et viennent sur l'eau. Le misgurn {cofniis fossilisj Linn. )peut même servir de baromètre et prévoir de loin les mauvais temps; ce qu'on reconnoît lorsque cet animal fouille la vase, trouble l'eau et remonte à sa surface. Le mal {silurus ^lanis , Linn. ) vient aussi sur l'eau pendant l'orage; mais le saumon se retire dans les fonds et nage avec lenteur , comme s'il étoit effrayé. Il paroîl , en effet , que le tonnerre nuit beau- coup aux poissons ; les aloses , les esturgeons le craignent extrêmement , et plusieurs poissons en meurent. L'on a même vu' des temps orageux faire périr beaucoup de fretin et empê- cher le frai d'éclore. On sait aussi combien ils influent sur plu ■ sieurs autres animaux. Qui penseroit, cependant, que la nature arma des espèces de poissons timides ou impuissans de cette foudre électrique, pour en frapper leurs ennemis? L'antique poésie fit l'aigle dépositaire de la foudre de Jupiter ; l'histoire naturelle , plus véridique, démontre aujourd'hui son existence dans la tor- pille (i) et le rhinobatus eleclricus , Schn. , du Brésil ; dans l'an- (i) Baya torpédo. Ce nom vient de torpor ^ engourdissement, en. grec »a|»»i,, d'où dérive le mot narcotique. I^es anciens connoissoient la torpille ., mais non pas la nature électrique de ses commotions. Il y a plusieurs espèces de torpilles, toutes électriques plus ou moins], comme \g% torpédo narkc de Risso^ Torp. Galvanii , T. unimaculata\, T. marmorata , etc. P O I .^^j guille tremblante de Surinam {gymnotus electricus , Linn. ) , dont la description anatomique a été faite par John Hunter dans les Tvans. phitus. , toin. 65 , part. 2 , pag. 3y5 ; dans le trichiure électrique (^Irichiurus indiens, Linn.); dans le trembleur des fleuves d'Afrique {silurus electricus ^ Linn.) ; et dans le quatre-dents des îles Comores (^ielraodon electricus , Linn,). Peut-être même celte faculté s'étend-elle à beau- coup d'autres poissons qui sont mous , inactifs, nocturnes et habilans de lafange , comme le sont aussi toutes ces espèces électriques ; car la sage nature sait dédommager les foibles par des armes qui les égalent aux forts. En effet , tous ces poissons électriques se tiennent tranquillement dans les bas- fonds , entre les fucus et sous la vase, parce qu'ils sont trop lents et trop foibles pour attaquer et vaincre une proie agile au milieu des ondes ; ils attendent le passage fortuit de quel- que poisson , et l'étourdisscment soudain d'une décharge foudroyante. La commotion électrique d'une torpille ressemble beau- coup à celle de la bouteille de Leyde , et fait éprouver la même douleur que celle qu'on ressent en frappant vivement son coude contre un corps dur. La compression soudaine du nerf brachial cause un engourdissement qui s'étend aussitôt jusqu'aux doigts ; mais la commotion de la torpille se propage dans tous les membres, suspend la respiration , cause une violente palpitation , et feroit même tomber en syncope : il semble que toutes les jointures des os aient craqué, tous les muscles tremblent ; on sent un coup à l'estomac , on éprouve un trémoussement général qui étourdit l'esprit ,desortequ'on ne s'expose pas volontiers à une seconde décharge. On pré- tend même qu'en touchant la torpille d'un bâton , d'une verge de fer, on ressent encore beaucoup d'engourdissement; et quand on ne l'effleureroit même que du bout du pied , ou recevroit , au travers de la chaussure , une commotion capa- ble d'engourdir la jambe et la cuisse, de manière à empêcher de marcher pendant quelques heures. Appien prétend , de plus , qu'on ressent une torpeur dans les bras en tirant ce poisson de l'eau avec une ligne , malgré la longueur de celle- ci. On a vu, cependant, des nègres manier la torpille sans en éprouver de commotion , en retenant leur haleine ; mais ce préservatif n'est nullement sûr ; il paroît plus probable que certains individus sont moins sensibles que d'autres à cette commotion ; tels sont , dit-on , des femmes , et un para- lytique du pied qui sentoit la chaleur, non les chocs, selon Darwin , Zoonom. , tom. 2 , pag. 298 ; de même des rhuma- tisans sont insensibles aux commotions électriques ou galva- niques , d'après Humboldt ( Versuche iiber die gereilze muskd- .88 P O I fuser, tom, i , pag. i58). Les torpilles femelles sont, dit-on, plus électriques que les mâles , et leur vertu s'épuise , se dis- sipe avec la vie et les forces de ces animaux. L'appareil élec- trique des torpilles consiste en une multitude de petits tubes aponévrotiques hexagones par leur pression mutuelle, et analogues à des rayons d'abeille, placés sur le dos de ces pois- sons. Ces tubes sont ensuite séparés par des membranes ho- rizontales formant comme des petites cellules remplies d'une sorte de gélatine ou mucosité. Tout cet appareil reçoit des rameaux nerveux venant de la huitième paire de nerfs céré- braux. Il paroît que ces tubes frottés les uns contre les autres , à la volonté de l'animal , acquièrent ainsi une électricité ré- sineuse, cap.-ible d'imprimer de violentes commotions. Chez le silure électrique du Nil, le siège de l'appareil réside dans un tissu celluleux et graisseux placé aussi sur le dos , entre la peau et les muscles, et animé par beaucoup de nerfs. Au reste, ces animaux , après plusieurs décharges succes- sives, sont épuisés ; il leur faut du temps et une bonne nour- riture pour reprendre leur énergie électrique. 11 paroit que \i concours du sang artériel est nécessaire aussi à cette action ; carie gymnote électrique respire beaucoup et a une grande vessie natatoire , mais les raies torpilles n'en ont pas. Dans l'anguille tremblante de Surinam , la puissance élec- trique est beaucoup plus violente, et ses commotions font tomber en défaillance : elles peuvent même abattre des che- vaux et tuer des animaux. Lorsqu'elles ont foudroyé un pois- son , celui-ci se renverse sur le dos, tournoie , tombe et périt. M. Walsh , en 1772 , ayant formé une chaîne de vingt-sept personnes , leur donna , avec ce poisson , une commotion aussi forte qu'avec une bouteille de Leyde. En isolant cet aiîimal sur une plaque de métal fixée sur un verre , et en col- lant auprès une autre plaque de métal , le même observateur a obtenu des étincelles électriques. Il paroît qu'on suspend «^elte faculté électrique du poisson, en comprimant avec force les muscles du dos pour arrêter leur mouvement. Ce poisson , qui parvient jusqu'à cinq pieds de grandeur , peut tuer à distance des poissons , en dirigeant à volonté sur eux sa décharge électrique , selon Humboldt ( Obs. zuol. , L , p. 4.y). Son appareil consiste en quatre faisceaux longitudi- naux , composés chacun de plusieurs lames membraneuses parallèles , horizontales , très-voisines , unies l'une à l'autre par une infinité d'autres lamelles transversales , qui compo- sent des cellules ou canaux prismatiques ; ceux-ci contien- nent une matière gélatineuse ; enfin des nerfs nombreux y âî>outissent. P O I 289 Le silure trerr.bleur n'a pas une faculté électrique si puis- sante que les précédens ; toutefois elle est assez iorle pour faire lâcher prise à l'homme le plus ferme. Cet effet esl sur- tout sensible vers la queue de l'animal , et se communique même par un bâton , une verge longue de plusieurs ^icds. L'électricité du trichiure de l'Inde ou du haumeia et du quatre-dents de l'île Johanna ( Fliilos. iraiis. , tom. 76 , part, 2 , pag. 382 , tab. i3, découvert par l'officier anglais Paler- son ) , est encore plus foible que celle des trois espèces pré- cédentes. Ce qui prouve lïdentité de la commotion des torpilles , des anguilles tremblantes , des silures, etc., avec l'électricilé , c'est qu'on l'intercepte avec des corps idio-électriques. En saisissant ainsi un de ces poissons avec un morceau de ré- sine , de cire à cacheter, avec du verre ou une étoffe de soie , on n'éprouve aucune décharge, tandis qu'on en ressent une très-forte avec une verge de métal , même à plusieurs pieds de distance. Il est dangereux de se baigner dans les (leuves où se trouve l'anguille tremblante , puisque sa commotion , en- gourdissant tous les muscles, feroit noyer certainement. On assure cependant que l'aimant trouble et suspend cette élec- tricité , ce qui annonceroit quelqtie affinité entre ces deux propriétés. Les contractions galvaniques déterminées par des armures métalliques de diverse espèce , sont encore de la même nature que cette électricité animale des poissons. Des auteurs ont rencontré la cause de celte propriété dans l'influence des nerfs de la torpille , et ils ont expérimenté qu'en coupant ces nerfs et ôtanl le cerveau du poisson , il n'étoit plus électrique, tandis qu'il l'éloit encore après lui avoir en'evé le cœur et les vaisseaux sanguins ou d'autres parties du corps , mais en laissant intacts les organes élec- triques avec les nerfs qui s'y rendent ( Todd , dans les Pliilos. Trans. 1816, part, i, pag. 120). On sait que le frottement ré- ciproque de plusieurs aponévroses élecfrise ces poissons, de la même manière qu'on électrise les corps idio-éleciriques en les frottant; mais il faut avouer que tous ces effets ne sont point encore expliqués d'une manière satisfaisante. Au reste , la chair de ces poissons n'est pas plus mauvaise que celle des autres espèces , et on peut en manger sans crainte , quoique la saveur n'en soit pas très-délicate en général, parce qu'ils vivent dans la vase. Une autre qualité remarquable dans les poissons , c'est l'éclat phosphorique dont plusieurs d'entre eux brillent pen- dant les nuits. La peau huileuse de ces animaux s'imprègne facilement des rayons du grand jour , comme on le voit chez les chiens de mer ou squales, qui jettent souvent une lueur XXVH. Il) =90 V () ! dansTombre et au fond des ténèbres de la mer. La graisse liquide des poissons se putréfie facilemeni , à cause du prin- cipe muqueux qu'elle contient, et se décomposant à l'air, qui la brûle ou l'oxyde , elle devient alors très phosphores- ccnle. Lorsqu'on lire les maquere. ux de Teau, ils répondent sur toul leur corps une lueur bleuâtre comme celle du phos- phore ; ainsi, faisant pourrir des poissons, ou les voit , pen- ilant In nuit , jeter ime douce lumière , comme le ver luisant ou le boi'ï pourri. Il paroit qu'il existe dans tous les poissons teauconp de matière phosphorique , qui brûle d'une com- bustion lente lorsque leurs chairs se putréfient. On a vu mille fois les mers d<^s tropiijues resplendir, pendant les nuits , des accidens de lumière les plus variés et les plus pittores- ques ; leurs ondes paroissent quelquefois semblables à une tl.^inme liquide, et le sillonneinent du vaisseau y trace une traînée de feu comme la queue d'une comète flamboyante dans les cieux ; des gerbes , des sillons de lumière s'étendent sur la plaine liquide avec les bines de harengs, de thons qui la parcourent; une p(^Uinile huileuse et éclatante comme une nappe d'argent suit les troupes de ces poissons au travers les déserts de l'océan. Si 1 on ajoute à cesbrillans spectacles noc- turnes , des myriades de vers marins \aisans (^ Nereis nocti- luca , Linn. ) , des pcnnaîalcs phosphoriques , des zoophyles, qui paroissent de loin comme des brandons de feu nageans sur la user, des astéries qui ressemblent à des étoiles déta- chées de la voûte céleste et tombées dans l'océan; si l'on considère encore , vers les pôles , le ciel illuminé d'aurores boréales, décoré de mille tapisseries enflannnées , on re- connoîlra que la nature n'offre p;is des spectacles moins étonnans pendant les nuits que dans le jour, et sur la mer que sur la terre. V. Phosphorescence delà mer. Des lieux que préjère chaque espèce de poissons , et de leurs émigrations. Toutes les eaux ne sont pas pour les poissons des demeures indifférentes ; chacune de leurs espèces demande celles qui lui conviennent le mieux , et fuit les autres. Il faut , aux: poissons visqueux, de la bourbe et des eaux dormantesrcomme pour les anguilles, les murènes , le mal, les barbottes , les lamproies , etc. ; telles sont les baies , les criques fangeuses , impur séjour des raies , de toutes les espèces à chairs mol- lasses et baveuses.. On rencontre , selon M. Risso {Introduct. à fichthyoiogiede Nice^ Paris , 1810, in-ii.° , p. XIV. ) dans les belles plaines de galets et de sable, ou sur les grèves de la mer, des ammodyies, des calli»nymes, des lépidoles , des P O I ,g, lépadogastères avec les gymnètres, les scombre'soces , les osmères, les argentines, alhérines , stoléphores , mugilcs , dupées , serpes , etc. Près des rochers , non loin des rivages, est la demeure accoutumée des notoptères , des batrachoïdes , gohies , Llennies , syngnathes et centrisques. A cent mètres de profondeur, en avançant vers les grands fonds, se trou- ve d'épais et noir limon dans lequel barbottent les lophies» les zées , les cépoles , les oligopodes , où se cachent à plat les pleuronectes , outre les raies et torpilles , poissons qui sen- tent souvent la vase et Thydrogène carburé ou phosphoréfétide. Si l'on continue de s'éloigner des rivages , et lorsque la jTier présente à peu près cent cinquante mètres de profon- deur, une multitude d algues , de fucus et de varechs , comme les caulinies , les conferves , les ulves , tapissent le fond des eaux; ces plantes y nourrissent, outre une infinité de zoo- phy les , les murènes , les uranoscopes , les ophidies , les stro- matées, les murénophis , avec les vives , les scorpènes , les labres, les spares , les lutjans^ les périslédions, les voraces €soces, etc. Enfin , dans ces hautes mers hérissées de rochers , s'aven- turent les poissons pélagiens , hardis brigands de l'empire aquatique , les squales , les chimères , les xiphias , les grands gades, ainsi que des caranx , des balistes , des centronotes , des trigles , des ceniropomes , des lépidoleptres , les holo- centres , les pomatomcs , les bodians , les tétragonures , etc. Plusieurs des poissons thoraciques sont plus spécialement habitans des hautes mers. Toutes les espèces , en effet , ne descendent point , d'or- dinaire , à de grandes profondeurs, et n'aiment pas à sup- porter l'immense pression qu'on y éprouve , non plus que l'obscurité de ces noirs abîmes. Les plantes marines , d'ail- leurs, sont plus rares au-dessous de deux cents brasses en- viron ( la brasse est de 5 pieds ou i mètre 62 centimètres) , ainsi que la plupart des zoophytes et des autres pâtures com- munes des animaux marins. Aussi la pêche ne se fait guère qu'à cent brasses de profondeur, selon Duhamel. On trouve, cependant, des poissons à i5o brasses, et même à 180 ; à 200 brasses , le lac de Ctenèvc fournit de grosses lottes ; on pêche jusqu'à 3oo et 4oo brasses sur les côtes de Catalogne , suivant De la Roche, mais on ne rencontre presque plus de poissons par des profondeurs si grandes. Ce n'est pas toute- fois que les eaux y paroissent être trop froides, comme le pensoit Péron , qui n étoit pas éloigne d'admettre de la glace au fond des abîmes de l'océan , sous les tropiques même ; les eaux du lac de Genève , selon Saussure , se tiennent cons- tamment (à plus do Too mètres) , à la température de 3 à 4- «92 "POT degrds âa thermomcire de Réaumur , en tonle saison, com^ me les profondes caves. Les poissons des profondeurs sont des espèces de solitaires sauvages , d'anachorètes retirés de la société commune , qui se plaisent dans Tobscurité. Aussi sont ils la plupart étiolés, ou pâles; leur dos n'a point cette nuance brune foncée des mêmes espèces plus rapprochées de la surface et du jour. Au reste , quoique fuyant la communauté , ces poissons des pro- fondeurs n'échappent point à la voracité des squales , des raies , des vives , des scorpènes , des Irigles qui vont les pour- suivre jusqu'au sein des abîmes. Ainsi , non plus que dans les airs et sur la terre , il n'est point d'asile de paix; et le seul moyen de conserver l'indépendance et la sécurité de la vie, est de se préparer partout à la guerre contre la tyrannie. 11 faut à la truite, à la perche, à la loche , au saumon, au goujon des eaux vives et des pierrailles; le brochet, le barbeau, la car- pe, se plaisent dans les étangs dont le lit est sal)lonneux; les spares se tiennent dans les fonds de mer remplis de fucus et de coraux; le saumon , le sandat , aiment les eaux limpides qui co'ilent sur un fon;] de craie, de marne ou de gravier; et l'on ne trouve les esturgeons et les saumons que dans les grands lleuves qui se rendent à la mer. Si plusieurs poissons préfèrent les eaux douces à l'onde amè'-e et salée de l'océan , d autres vivent également dans les unes et les autres, !^f^us trouvons dans les rivières, les fleuves , les étangs , des goujons , des barboltes . des lottes , des m irènes , des anguilles , des carpes ou cyprins de plu- sieurs espèces ; dos brochets, des truites, des humbles-che- valiers , des salvelines, des farios , des silures , des perches de diverses espèces, quelques rascasses étrangères; plusieurs chabots, des gvmnoies, etc. Toutes ces espèces préfèrent constamment les eaux douces aux eaux salées ; mais les es- turgeons , les sau'nons , les éperlans , les lamproies, quelques cyprins, des aloses et autres dupées , des ésoces , des blen- nies , des pleuronectes , viennent souvent dans les eaux dou- ces , à l'embouchure des fleuves, quoique ces animaux se tiennent aussi dans la mer. Certaines races , comme les athérines , les mugiles , les épinoches , préfèrent les rivages de l'océan. Ort conçoit qiielaqualilédes eaux, dontles uncssonllimpides ou limoneuses, vives ou dormantes , sablonneuses ou caillou- teuses, profondes ou superficielles , légères ou pesantes, les autres crues ou aérées , douces ou salées , chaudes , froides ou tempérées, doit beaucoup influer sur les poissons , parce que chacune de ces eaux ayant ses productions particulières» offre à seshabitans des alimens différons ; ainsi les loups ma- rîns , les spares , tes labres , vivent de crustacés, de coquil- lages , dans 1^'s hautes mers, tandis (jue des poissons lillo- raux sucent le limon de la terre, ou se nourrissent de vermis- seaux et de zoophytes. Ainsi, l'eau du Danube est peu favo- rable aux anguilles, qui . dit-on , y périssent toutes. La diffé- rence d'une eau salée à une eau douce , produit sur le poisson le même effet qu'un air plus ou moins pur fail sur les awiiuaux terrestres. D'ailleurs les poissons lourds vivent constamment dans les fonds; d'autres plus légers se tiennent toujours vers la surface des eaux , et sont à l'égard des premiers ce que les oiseaux sont à l'égard des quadrupèdes. 11 y a donc diverses patries dans les eaux , puisque chaque espèce s'y tient dans son domaine particulier , où elle s'habitue si bien , qu'elle y demeure constamment. Sonnerat a trouvé dans l'île de Lu- ron , une des Manilles , une source d'eau thermale dont la chaleur étoit si grande , qu'elle marquoit 6g degrés au ther- momètre de Réaumur, selon son rapport, et qu'on n'y pou-^ voit mettre la main ; cependant il y vit très-distinctement des poissons qui ne paroissent nullement incommodés de cette chaleur, et même des arbrisseaux (un agnus .castiis^ y végé- toient fort bien. Cependant ce fait a été contesté par M. de Humboldt et d'autres savans , parce que l'expérience a fait voir que les grenouilles mourolent quand on les tenoit dans de l'eau chauffée à plus de 3o degrés ; au reste, l'habi- tude peut aideren quelque chose les animaux à supporter des degrés de température plus ou moins élevée. Pareillement, si des poissons passent chaque année des eaux salées dans les eaux douces , et réciproquement , il ne serait pas impossible que des mollusques, et divers coquillages des eaux douces ou des eaux marines , habitassent , selon la force des circons- tances et de longues habitudes , su':cessivement dans les unes ou les autres de ces eaux; ainsi la distinction des terrains coquilliers ou marins ou non pélagiensne seroitpas toujours absolue , comme M. Beudant l'a fait aussi remarquer. Chaque famille de poissons établitainsi sademeure dans une région des eaux, de même que les animaux et les oiseaux sur la terre; car bien que toutes ces espèces puissent voyager, elles préfèrent cependant certaines contrées. Les diodons , les tétrodons , les balistes , les ostracions , cherchent les mers méridionales, comme la Méditerranée , la mer Rouge ^ les côtes d'Afrique , qui sont plus riches en espèces variées que les mers septentrionales. Les espadons, les donzellcs , vivent dans la hauteur de l'océan ; les fiatoles ( sirumufeiis fiatola^ Linn. ), les uranoscopes , les vieilles , plusieurs labres et spares se tiennent vers les côtes de Barbarie, dans le golfe Adriatique, et autres lieux de la Méditerranée -, cette mer .94 P O I nourrit aussi des thons , des rougets et mulets , des trigles» des spares ; la Caspienne fournit beaucoup d'esturgeons ; !«* mer Rouge, des scienes ; le grand Océan, des chiens de mer, des exocels, des dorées (^zeus ), des cory{»hènes ; les mers des Indes produisent une foule de chétodons ou bandouillères, de dorades, de stromates, de beaux spares, elc. ; mais les eaux septentrionales engendrent des multitudes de sardines, de harengs, d'aloses, de morues , de merlans , de cabcliaux , de saumons , d'esturgeons , de maquereaux , de cyprins , etc., qui émigrenl pour la plupart dans des mers plus tempérées. Quelle est la cause de ces émigrations annuelles des fils de l'océan , qui viennent nourrir les peuples maritimes de leurs abondantes dépouilles? Par quelle voie inconnue 1 éternelle sagesse leur a-t elle appris à voyager sans boussole, au tra- vers des vastes mers ? Pourquoi quillenl-ils leurs retraites pour s'exposer aux hasards qui les attendent sur des bords étrangers i* Si l'on fait attention que tous ces poissons voyageurs sont habltans des mers du Nord, et que l'époque ordinaire de leurs émigrations arrive au printemps et en automne ; si l'on observe que les mêmes transmigrations s'opèrent dans la classe des oiseaux des contrées septentrionales, et vers les mêmes époques, on reconnoîlra qu'elles sont dues à des causes géné- rales, toutes différentes de celles qu'on s'est contenté d'ex- poser jusqu'à présent. Les harengs ont toujours été les plus renommés de tous les poissons pour leurs voyages aussi bien que pour l'abondante nourriture qu'ils fournissent à un grand nombre de nations. Ils arrivent en masse vers nos cotes , y restent pendant l'été , et s'en retournent en automne ; il en est de même des sar- dines , des aloses, qui remontent même par grandes troupes dans les Heuves; les anchois s'approchent de nos rivages de- puis décembre jusqu'en mars. Les familles nombreuses de saumons arrivent au printemps sur deux files à l'em- bouchure des fleuves, s'avancent avec grand bruit danslin- térieur des continens , et franchissent même les cataractes ; en se courbant en arc et en se déployant vivement, ils bon- dissent comme un ressort. Les lavarets marchent en doubles cohortes triangulaires dirigées par un chef qui les conduit et qui les ramène dans l'océan aux approches de l'hiver ; les éperlans , dont la chair sentie fumier, arrivent aussi par lon- gues bandes au printemps; les salmo migraioniis , salmo auium- nalis, salmo thymallus , Linn., et beaucoup d'autres espèces du même genre, voyagent de même dans les fleuves et les lacs. Aux approches du printemps , on voit foisonner près des ri- vages des quantités innombrables de maquereaux ; d'im- P O I ,gS menses armées de thons , disposées en troupes parallèle- graminps, accourent avec bruissement sur Its côtes de la Mé- dilerrariée , et les m-iquereaux de Gascogne ( scomber irachu- riis, Linn. )se rassemblent près des grèves saîîlouneuses. Aux mêmes époques , 'es mers du Nord se remplissent loul à coup d'innombrables peuplades de morues ou cabcliaux, de \ine,ues (gadus moha,L'\nn. ) , de lieus ou grelins {^gadus pul~ lachius, hinn. ) , de na\v;igas ( gudus ra//ariiis,Lina.)^ de stock- fisch ou merluches , de colins {gadiis ctirhonarius^ Linn, ), etc., et d'une foule d'aulres espèces, telles que les i\ier!.ins ; il semble que mille genéraiions pullulent, sortent pcntoul , et que l'océan épuise les trésors de ses iibîmes pour les ré- pandre en tous lieux. Dans le Nord , des bancs énormes d'es- turgeons, d'ichihyocoîles, de sirelels , d'étoiles, entrent dans les fleuves avec tant d'abondance , ainsi que les sauîîjons , qu'ils font soulever les eaux et en obstruent presque les pas- sages. La mulliplicalion extraordinaire de ces animaux est telle, que des peuples entiers de la Sibérie n'ont aucun autre aliment pendant toute leur vie. Nous renvoyons aux articles MiGaATlON etHARENG, tous les détails des voyages des poissons , sur lesquels on a inventé beaucoup de contes. Quoique nous n'ayons presque at;cune observatmn sur les poissons des mers australes , il est pro- bable que beaucoup d espèces y entreprennent aussi des voyages. L'espadon (^xiphias gladius, Linn.), qui est un poisson de haute mer, émigré par paires en été pour déposer ses œufs sur les plus prochains rivages. Deux principales causes paroissent forcer les poissons à sortir de leurs asdes et à se rapprocher des rivages, i." Le besoin de la nourriture ; 2.° le besoin de frayer. En effet , des troupes aussi nombreuses d'animaux épuisent nécessai- rement les lieux qu'elles fréquentent , de tous les alimens qu'on y rencontre ; elles sont donc obligées de chercher de nouvelles nourritures dans d'autres régions, et tandis que ces peuplades innombrables abandonnent leur patrie , elles lui donnent le temps de s'enrichir de nouvelles substances pour leur retour. Il en est de même parmi les oiseaux voyageurs que la disette de l'hiver force à s'enfuir dans les contrées mé- ridionales plus prospères. C'est ainsi que les hordes tarlares et arabes ayant épuisé un canton, passent dans un autre , et reviennent successivement dans leurs premiers pays dont la nature a renouvelé l'abondance. Comme les jeunes poissons n'éclosent facilement que dans des eaux bien aérées et échauffées du soleil, leurs parens ont soin de choisir les rivages bien exposés et abrités , où les agitations légères des vagues littorales chargent les eaux d'une 296 P O I plus grande quantité d'air, et les rendent plus favorables au (îéveloppcment dts œufs. D'ailleurs, le limon léger de la terre, et les vcruii;seaux qui naissent dans ces parages, offrent aux jeunes poissons une nourriture convenable et multipliée. Les marsouins, les cachalots, les baleines , les requins et mille nionslresvoraces suivent avec acharnement ces bancs iunornbrabi.^s de poissons emigrans pour s'en nourrir ; ce qui a fait s(/. mund. , 1. XI , c. aS ). Le ganim àe& Romains, composition très- renommée pour assaisonner les alimens, étoit préparé avec les entrailles pourries du thon ou du maquereau , et du sel , du vinaigre , du vin chaud, divers aromates. Il se vendoit un prix énor- me , et Ton en faisoit profusion. L'or de cent provinces suf- fisoit à peine à ces prodigalités. jNt^biic iiuDC silio luxuilosa garum. Martial, Epig-l -ri'i- vers. 28. Aujoardliui , on fait usage au Tonkin d'une préparation analogue avec àes écreoisses et âescreveiies. Le caviar, dont les peuples de la religion grecque font un si grand usage dans leurs longs carêmes , est une composition d'œufs d'esturgeons et d'autres poissons , broyés avec du sel , des aromates , puis arrosés d'huile et séchés au soleil. On trouvera aux mots Ha- reng , Morue, Thon , etc., la manière de saler, de sécher, de fumer ces poissons , pour les conserver. Les articles An'- CHOis , Sardine , présentent aussi les moyens employés pour préparer ces animaux. On obtient de la colle de plusieurs poissons ; mais la plus commune est celle qu'on relire de la vessie natatoire de di- vers esturgeons , et en particulier de Varipenser huso, Linn. , qu'on appelle ichthyocalle, de même que la substance qu'on en retire. Au reste , la plupart des poissons, surtout de la famille des cartilagineux, sont d'une substance fort gluante , et capable de servir de colle , au besoin. On a tenté de faire de la colle de poisson avec les membranes des morues, du pollak , des merluches et d'autres gades ; et quoiqu'elle soit moins blanche et moins inodore que celle de l'esturgeon, elle n'est pas moins bonne. La vessie du mal {s'/unis glanlsy Linn,), fournit également un excellent ichthyocolle. La peau de plusieurs espèces de poissons étant très-tena- ce,est encore usitée dans plusieurscas. Ainsi la peau du loup de mer s'emploie pour faire des besaces; la peau d'anguille sert de courroies, et celle de l'ichthyocolle , du sterlet et de quelques autres esturgeons est assez forte pour servir de sou- pente de carrosse , et de cordes pour les chevaux de trait. Dans quelques lieux maritimes, on pêche les épinoches en Si grande abondance , qu'on les répand comme du fumier pour engraisser les champs. On en extrait aussi de Thuile , en le» faisant bouillir dans une grande chaudière avec de l'eau , 5oa P O î et en les soumettant à la presse. Plusieurs nations indus- trieuses du Nord se procurent une grande quantité d'huile aniuiaie ea souinetlant à cette opération tous les poissons et leurs débris, dont ils ne peuvent tirer aucun autre avan- tage. La masse qui reste après lextraclion de l'huile peut même être employée à nourrir des chiens ; et l'on a vu dans l'Islande , la Zélande et d'autres cotes maritimes , des vaches, des cochons , et même des moulons, habitués à manger du poisson , faute d'herbe. Quoique la chair de ces animaux contractât un goût de marée, ils ne s'en portoient pas plus mal. Le fiel du carpeau donne aux peintres en miniature une couleur olive assez agréable: on prétend que les poissons pris dans le lac de Génézareth , dans celle pêche miraculeuse rap- portée par l'évangélisle saint Luc, étoient de l'espèce nom- mée depuis par Linnseus, sparus gal.'lœus ( Hasselquist , Voyag. pag. 343, n.° 76). Les Chinois ont l'art de dresser à la pê- che , des cormorans , qui savent rapporter le poisson à leur maître. Pour les empêcher d'en avaler, on leur passe au cou un anneau qui leur serre le gosier. On traite aux- mots Etatsg , Carpe , etc. , de la manière de multiplier les poissons dans les viviers. C'est ainsi que Va\^in on fre'in ^ qui est le jeune poisson destiné à peupler un élang , doit être long d'environ cinq pouces entre têlc et queue. Il lui faut trois étés pour parvenir à cette grandeur. On nourrit ces animaux avec quelques polirons pourris , qu'on jelte dans les eaux. Ce sont ordinairement de jeunes car- pes qu'on choisit pour empoissonner un étang, parce qu'elles croissent vile et multiplient beaucoup. On pêche les étangs de trois en trois ans. 11 y a différens appâts pour attirer les poissons ; tels sont l'assa-fœtida et le musc, des fèves cuites avec du miel et du musc , l'huile de spic ; de la chair de la- pin et de chat , etc. D'autres appâts sont dangereux , et pros- crits par les lois , tels que la chaux vive , les coques-de-le- vanl , la noix vomique , l'ésule , l'aristoloche, le chanvre , qui enivrent ou tuenJ ït^s poissons. Lorsqu'on fait cuire la lotie vivipare ( Hennins vi\>lparus ^ Linn ) , la bélone ou V aiguille (_esox belone , Linn. ) , et quel- ques autres espèces , leurs arêtes deviennent vertes , comme si elles étoient teintes par h; vert-de-gris. On attribue celle couleur , qui n'est point nuisible , à certains varecs ou fucus mangés par ces animaux ; car , de même que la garance fait rougir les os des quadrupèdes qui en mangent , d'aud es piau- les peuvent aussi leur communiquer d'autres couleurs. Au reste , la cuisson rend phosphoriques certains poissons qui ne l'ctoient pas auparavant ; d'autres sont vénéneux , coiunie la chair noire du corbeau , oajeiragonurus Cmiert de P O I 3oi Rîsso ; quelques uns ne le sont qu'en cerlains temps de Tan- née , et sains à une autre époque , parce qu'ils vivent de nourritures qui leur communiquent ces mauvaises propriétés. Lorsqu'on est empoisonné par un poisson , la peau se cou- vre de rougeurs , de pelils boutons , et même se pèle ; ic» poils tombent ; on éprouve des coliques, des anxiétés , des syncopes, des verliges , des vomissemens violens de matières bilieuses , et des convulsions qui font souvent périr. Si Ton échappe à la mort , on demeure foible , et toutes les articu- lations semblent être déboîtées pendant quelques jours. Ln meilleur remède , en ce cas , est de faire vomir , et de don- ner ensuite du vinaigre ou d'autres acides végétaux à grande dose , ou de 1 éther. On trouve au mot Ichthyologie les ordres et les genres de la classe des poissons , avec leurs principaux caractères pour les reconnoître ; mais on n'a point encore pu les ran- ger dans un ordre aussi naturel que la plupart des autres classes , ce qui vient , sans doute , de ce que nous connois- sons fort peu ces animaux , et qu'une multitude d'espèces et de genres nous sont encore échappés. Les familles de carti- lagineux ^ telles que les raies et les squales , composent un ordre assez naturel , ainsi que les anguilliforn)es , comme les murènes, les gymnotes , les trichiures , les ammodytes, les donzelles, etc. La famille des ostracions , diodons , balistes , et celle des syngnathes nommés lophuirunrhes ^ est assez na- turelle, aussi bien que celles despleuronecles, des chélodons et zées , avec les coryphènes aplatis. Les gades et les sau- mons , les dupées et les maquereaux , les cyprins, les silu- res , etc. , ont aussi des rapports plus ou moins prononcés. Une autre famille naturelle est celle des labres, dessp;ires, des sciœnes , des perches , etc. , qui ont des lèvres , des na- geoires épineuses sur le dos et les mêmes habitudes. Ils con- duisent aux poissons à grosse lêie , armés d'épines; les ura- uoscopes , trigles , chabots et balracoïdes: il y a pareillement les rubanés ou taenioïdes , comme les cœpoles^ les lépidopes&X. trichiures , les sahres , etc. M. Cuvier a commencé à mettre de la clarté dans toutes ces familles, bien qu'un tel travail at- tende encore beaucoup du temps et de la collection qu'où fera , par la suite , des poissons. Les autres espèces ne donnent pas des ordres aussi natu- rels , parce qu'il nous manque sans doute beaucoup de ra- ces voisines ou intermédiaires, qui vivent cachées au fond des mers , et que les naturalistes n'ont pas encore découverles. Au reste , la forme et la disposition des dents ne paroît pas suffire pour établir des divisions naturelles dans la classe des poissons ; la figure , la position des nageoires , le nombig 3o2 P O l des rayons épineux, sont des moyens beaucoup trop insuffi- sans à cet égard, et desquels on ne se sert qu'au défaut de meilleurs. La manière de compter les rayons des nageoires est même très-peu sûre , puisque le nomljre de ces derniers est sujet à explique. {Consultez le mot ïcu'rFiYOLOf,iE,pour les détail.s des parties des poissons. ) La m.mlère de les conser- ver , soil dans l'esprit-de-vin , soit en les écorchant, etc. , est donnée au mot Taxidermie. Voyez aussi les principaux articles, tels que Carpe, Hareng, Morue, Gade , Maque- reau , AisGUiLLE , Able , Squale , Raip. , Perche , Pleu- ROiSE(.TE, Saumon , etc. , etc. Organisation du système dentaire des poissons. Comme il n'y a rien de plus important pour la classifica- tion des animaux , que l élude de leurs organes de nutrition , nous croyons devoir exposer ici nos recherches sur la dispo- sition des dents des poissons; car cette classe est encore bien éloignée d arriver à une distribution naturelle et méthodique, malgré les travaux des ichthyologisles les plus célèbres. Dans les mêmes ordres et les mêmes genres naturels , les formes des dents sont variables chez les poissons et néan- moins, on peut espérer de se servir de ce caractère pour répartir ces animaux en phalanges plus régulières. D'ailleurs , la structure des dénis nous indique évidem- ment l'espèce de nourriture que préfère cha(|ue poisson. Ainsi , des dents mâchelières fortes annoncent des poissons qui doivent broyer les coques dures des crustacés et de quel- ques coquillages , tandis que des dents fines comme des car- des ou des brosses sont propres à diviser les chairs visqueuses de plusieurs mollusques et vermisseaux ; les dents aiguës et longues dénoncent un poisson vorace et qui attaque d'autres poissons ; enfin , la composition diverse des dents peut indi- quer une espèce herbivore ou vivant de fucus ; et les espèces sans dents se contentent des vermisseaux mous et des subs- tances muqueuses qui se trouvent dans la vase impure des bas-fonds. Il ne faut donc pas rebuter ces détails, encore qu'ils puis- sent paroître arides ; nous renvoyons à l'article Dents , les généralités sur la constitution et le développement de ces or- ganes de la mastication , chez les autres animaux. Poissons Cartilagineux. SucEtiRS CYCLOSTOMES : un anneau cartilagineux pour bourbe, armé de fortes dents et de tubercules durs. Des dents sur la langue en deux rangées ; celle-ci servant comme un piston. AmmQcœies : san.« diats, des baiblHons bianchus. P 0 I 3o3 Gastrobranches : une seule dent au haut de l'anneau maxillaire ; les dentelures latérales de la langue , fortes ; langue en piston. SÉLACIENS PLAGIOSTOMES t OS palatins et mandibulaiies seuls arnie's de dents. Les Squales roussettes : dents à pointe à leur milieu , avec deux petites sur le côté de chacune d'elles. Squales requins : dents tranchantes, pointues, finement den- telées sur les bords. Milandres : dentelures des dents sur le côté exte'rieur. Emissoles : dents en petits pave's. Pèlerins ( Selache , Cuvier ) : dents coniques, petites, sans dentelures. Cesf rations : dents petites, pointues au milieu des mâchoires? dents larges, rhomboïdales aux côte's ou angles de bouche. Aiguilats : petites dents tranchantes sur plusieurs rangs. Humantins : dents inférieures tranchantes en un ou deux rangs; les supérieures grêles, pointues, en plusieurs rangs. Anges Scies : dents ou épines osseuses pointues sur leur museau ou bec ; de petits pavés osseux pour dents au palais , comme aux éniissoles. Raies rhinobates : dents en peli's pavés plats, serrés en quinconc». Raies vraies : dents menues, serrées en quinconce sur les mâchoires. Pasfenagues : Idem. Mourines : \\\ra^% dents , plates , en carreaux plus ou moins prands , les latérales hexagones. Céphahpleres : dents menues, finement dentées: en quinconce. Chimères : p.aques dures , non divisibles , au lieu de dents aux mâchoires Esturgeons , à bouche sans dents. Folyndons : gueule tres-fendue , garnie de beaucoup de petites dents. Poissons plectognathei. Les Gymnodontes : mâchoires garnies d'une substance d'ivoire ou lames dentaires soudées , formant un bec comme aux perroquets. Diodon : une pièce dentaire en haut et une en bas; en dedans est un rebord rgnd, sillonné , osseux. 3o4 P O I Tétraodon : deux pièces dentaires en haut et deux en bas» &ulure intermédiaire. Mole : dents comme celles des diodons. PxECTOGNATHES sclérodermes : bouche à dents distinctes peu nombreuses. Balistes : huit dents tranchantes à chaque mâchoire. OsTRACioN : dix à douze dents coniques à chaque mâchoire. Poissons lophobranches, syngnathes , à museau lubuleux, C sans Hippocampes : \ dents Solénostomes : laperce- Pégases : f vables. Poi.ssoNS malacoptÉrygiens. Les Salmones, truites : une rangée de dents pointues aux os maxil- laires, aux inter-maxillaires , aux palatins, aux raandibulaires ; deux rangées au vomer, sur la langue et sur les os pharyngiens. Eperlans : deux rangs de dents e'cartées sur chaque palatii;. Quelques-unes au devant du vonier . Ombres : dents très-petites , nulles sur palais et lai^gue , même quelquefois à la mâchoire inférieure. Argentines : nulles dents aux mâchoires : fortes dents crochues à langue, petites dents rangées transversalement sur le vomer. Characins: pas de dents sur la langue, mais aux os maxillaires. Curimates : petites dents tranchantes et denticulées , les antérieares plus longues. Anost ornes : petites dents en haut et bas. Serrasalmes : dents triangulaires tranchantes , dentelées en une rangée aux inter-maxillaires, et à la mâchoire infé- rieure. L'os maxillaire sans dents. Piabuques : dents de même. Tétragonoptères : Id. deux rangs de dents à la mâchoire su- périeure. Sai/s (myletes) : dents en prisme triangulaire arrondi aux arêtes , à face supérieure creusée en gouttière ; ces dents en deux rangées aux os inter-maxillaires , une seule à la mâ- choire inférieure ; langue et palais lisses. H/drocins : dents coniques aux mâchoires , point à la langue ni au vomer ; de petites aux maxillaires et palatins. D'autres, une rangée aux maxillaires , et à la mâchoire in- férieure; des petites et grandes qui entrent dans la mâ- choire supérieure. P 0 ï 3o5 D'autres, à museau pointu , ont une rangée de très-petites dents serrées. D'autres ont des dénis à l'os inter-maxillaire et à la mâ- choire inférieure , fortes, pointues. Ciiharines : o^ maxillaires sans dents; langue et palais lisses; dents très-petites à la mâchoire supérieure. D'autres ont des dents très-petites aux deux mâchoires sur plusieurs rangs ; dents grêles, fourchues. Sauras: plusieurs dents pointues aut deux mâchoires, aux palatins et à la langue. Aucune sur le vomer. Scopèles : dents très-petites aux deux mâchoires, langue et palais lisses. Aulopes: dents en cardes aux inter-maxillaires , aux palatins, au bord du vomer et à la mâchoire inférieure; des âpretés à la langue, les os maxillaires sans dents. Serpes ( gasieropelecus ) : dents supérieures coniques , tran- chantes et dentelées pour les inférieures. Clupées , Harengs : peu de petites dents , ou même sans dents. Anchois : deuts aux deux mâchoires. Thrisses : dents maxillaires bien marquées. Odonlognathes : Idem. Pristigasires ( Cuv. ) : presque sans dents. Notoptères : mâchoires et os palatins à dents fines. Elopes : mâchoires et os palatins à dents en velours. Chirocentres ( Cuv. ) : dents maxillaires et inter-maxillaires coniques, fortes, longues de beaucoup ; des dents en carde sur la langue et arcs branchiaux;nulie aux palatins et vomer. Erythrin : dents coniques un rang à chaque mâchoire , dents en Velours aux os palatins. Amie: Idem, des dents en pavé derrière les coniques. Lepisostée : dents en râpe sur les mâchoires intérieures , et longues dents pointues sur le bord. Bichir ( polypterus ) : dents coniques au bord de chaque mâ- choire ; derrière, il y a des dents en râpe. 'E.&QC'e.i, Brochets : inter-maxillaires hérissés de dents en cardes, comme vomer, palatins, langue, pharyngiens et arceaux bran- chiaux ; aussi des longues dents pointues sur les côtés de la ma- choire inférieure. Aucune sur les maxillaires. Galaxies : idem de fortes dents crochues sur la langue. \ 3o6 P O I Microsiomes dénis fines. Siomias : idem dents longues crochues ; petites sur la langue* Chauliodes : idem dents se croisant avec la bouche fermée. Sùlanx : une rangée de dents crochues aux mâchoires , palatï lisse. Orphie {ôelone , Cuv. ) : petites dents inter-maxillaires; celles du pharynx en pavés. Exocets : petites dents pointues aux mâchoires; dents en pavés au pharynx. * MoRMYRES : dents menues , échancrées aux intei-maxillaires et ù la mâchoire inférieure. Dents en velours sur langue et vomer. CvPRiNS : mâchoires foibles, le plus souvent sans dents ; os pharyn- giens fortement dentés, comme aux carpes. Loches : idem. Anableps : dents en velours aux deux mâchoires ; petites dents glo- buleuses aux os pharyngiens. PfECiLiES : petites dents très-fines en une rangée à chaque mâchoire. Lebias : idem dents dentelées. Cyprinodons : dents en velours , la rangée antérieure en crochets ; les pharyngiennes fortes et coniques. Les Silures Shal (synodontis, Cuv. ) : un paquet de dents très-apla- ties latéralement, terminées en crochets, et suspendues sur un pédicule flexible , à la mâchoire inférieure. Pimelode : dents en velours aux deux mâchoires; une bande à Tinter-maxillaire. Bagre : deux bandes transverses supérieures , une inter- maxillaire, une vomérienne, de petites dents. Doras : dents en velours aux mâchoires, et quelques-unes au vomer. Ploioses : dents coniques au-devant des mâchoires, des glo- buleuses derrière et au vomer. Callichthys : dents presque insensibles. Molapertures : dents en velours , disposées en croissant à chaque mâchoire. Asprèdcs : dents inter-maxillaires petites. Loricaires : dents mandibulaires, longues , grêles , flexibles, terminées en crochets ; dents pharyngiennes en parés. P O I 3o7 Malacoptérygiens SUBERÂNCHIENS. Les ©abes : mâchoires et devant du vomer arme's de dents inégales, pointues, petites, eu cardes ou râpes; sur plusieurs rangs. Grenadiers {Lept'doleprus de Risso ) : dents très- courtes et très-fines j^ux mâchoires. Les PLEURONECTES, les Plies : dents tranchantes à chaque mâchoire; dents en pavés aux os pharyngiens. Flétans : dents aiguës ou en cardes fines aux mâchoires et aux os pharyngiens. l'urbofs ; idem. Soles : fines dents en velours serré du côté des yeux seule- ment. Lepadoûaster : dents aiguës autour des mâchoires , mousses à la rangée interne. Cycloptèrbs : petites dents pointues aux mâchoires et os pharyn- giens. Rémora (echeneis) : dents petites et en cardes aux os inter-maxil- laires et à la mâchoire inférieure ; rangée de dents ciliaires au bord des maxillaires. Ophicéphales : dents en râpe avec de grands crochets épars aux côtés des mâchoires. Malacoptérygiens apodes. Les Anguilles : petites dents maxillaires. Congres : ont des dents plus fortes, aiguës, tranchantes. Murènes : dents pointues , morsure très-tenace et cruelle. Gymnotes : petites dents pointues aux mâchoires. Apteronotes : petites dents en cardes , à peine sensibles. ACANTHOPTÉRYGIENS. Les Tœnioïdes, les Cépoles à dents fortes, aiguës , peu serrée. Lophoies : idem. Gymnètres : màclioire extensible, dents très-petites. Bogmares ( Schneider ) : dents tranchantes et pointues. Trichiures : mâchoires aiguës, dents longues, crochues, en fer de flèche, voraces. Lepidopus : idem. Les GoBioïDES : Blennies à dents longues, égales, serrées, d'un seul rang à chaque mâchoire; longue canine , en crochet, en arrière. Salarias : dents à une seu4e rangée, très-serrées | latéralement 3o8 P O I comprimées, €xtrêmem.ent ïninces , innombrables, cro- chues au bout. j Clinus : dents courtes , pointues , éparses sur plusieurs ran- ge'es , la première plus grande. Opistognaihes ( Cuv. ) : maxillaires prolonge'es en arrière , dents en râpe à chaque mâchoire , la rangée extérieure plus forte. Anarrhiques, gros tubercules dentaires aux os palatins, au vomer, aux mandibules; dents longues et coniques au-devant du mu»eau. Boalereaux de mer (gobius ) : dents pointues , petites. Sillago : dents en velours, plus fortes à la rangée intérieure. Les Labroïdes : mâchoires couvertes de lèvres charnues ; dents aux os pharyngiens, fortes , ou pointues, ou en lames, ou en pavés. Labres : dents maxillaires coniques; les mitoyennes plus longues; les pharyngiennes cylindriques, mousses; en pavé sur deux plaques au palais , et une plaque correspondante en dessous. Filous {epièalus Cuv.) : maxillaires protraciiles en se croisant subitement par un mouvement de bascule et l'avancement des inler-niaxillaires ( comme aux zées , aux sublets , aux picarels ) ; deux dents coniques au-devant de la mâchoire j petites dents mousses au-dedons. Aasons : dents coniques aux mâchoires ; les iniennéiliaires plus longues; le palais pavé de dents hémisphériques. Chromis : dents en velours aux mâchoires et au pharynx. Scares : os inter- maxillaires et mandibulaires armés de dents disposées comme des écailles, se succédant d'arrière en avant pour se remplacer; celles du bord tranchant sont les plus nouvelles, des rangs suivans se développent en arrière. Plaques pharyngiennes, deux en haut, une en bas, portant des dents en lames transverses. Lèvres charnues , comm» aux labres. Lalrax : lèvres charnues , petites dents coniques aux mâ- choires. Les PercoÏdes. Picards (smaris Cuv.) : dents fines aux mâchoires , et de plu* fines rangées en arrière ; mâchoires extensibles. Bogues (boops):une rangée de dents tranchantes, pointucii pu ^chancrien normale , ihoracique , épineux ; tandis que le fossile in l'est cependant assez pour faire voir qu'il ne peut être rap- proché de l'orbe. 77. C. subuureits {nobis) C. aureii^ , Volt., Ichth. véron. page 212, tab. 5i , figure 3; Zeus gallus , page 87, table 19. Sans aucun doute , il y a quelques raproche- meus à faire entre le squelette fossile bien conservé, dont la figure est très -bonne , et le Ch. aiireus , ou la dorade de Plumier ; mais il est encore plus apparent que les différences sont bieft suffisantes pour montrer qu'il a appartenu à une P 0 I 355 espèce distincte : ainsi , la tête est beaucoup plus grande dans le fossile et a une toute autre forme ; la nageoire dor- sale commence beaucoup moins en avant , et les premiers rayons sont sans doute les plus longs , comme cela a lieu pour l'anale : en outre, ils n atteignent pas la queue, au lieu de la dépasser de beaucoup , comme cela se volt dans la dorade de Plumier. La forme de ces nageoires n'est donc pas la même. Le Zeus gallus appartient indubitablement à celte espèce. 78. C. Pap'iHo , Volta , p. ii4, tab. 26, fig. i. Cette es- pèce, que Volta n'a pu trouver à rapprocher de quelque es- pèce vivante , est effectivement distincte de toutes celles qui sont connues aujourd'hui -, très-^levée , presque losangique, elle est remarquable par la grande hauteur de la moitié anté- rieure , presque carrée , de la nageoire dorsale , qui est pré- cédée de quatre petits aiguillons, et qui se termine en con- tact avec la nageoire caudale ; l'anale , quoique aussi pro- longée, est beaucoup moins élevée, un peu plus en arrière qu'en avant. On voit, en outre, sur cet ichthyolite, quatre à cinq bandes verticales , de couleur plus foncée. 79. C. velijcr{nohis)^ Kurtusvelifer^ Volta, p. 27, tab. 7. C'est un des ichthyolites les plus communs et les miei^x conservés de Vestena-Nuova. On y reconnoît aisément tous les carac- tères du genre Chœtodon^ comme le fait justement observer M. Schneider,dans ses notes sur le système ichthyologique de Bloch; mais cette espèce diffère de toutes celles connues, par la grandeur de la première moitié de la nageoire dorsale, qui est triangulaire , et qui commence immédiatement au-dessus de la nuque , et surtout par la grandeur des nageoires pel- viennes ; la nageoire anale , quoique assez longue , est fort basse et va cependant en décroissant , du premier rayon au dernier. Le pédicule de la queue est très-étroit. Chez un individu que j'ai observé, dans la collection de M. de Drée, la colonne vertébrale avoit dix-sept vertèbres; et les nageoires pectorales , treize rayons. 80. Je crois qu'on devra regarder comme une espèce dis- tincte , le plus petit individu figuré dans l'Ichthyol. véron. t. 7, fig. 3, parce que les nageoires pelviennes, beaucoup plus grêles , sont aussi bien plus longues , puisqu'elles atteignent l'extrémité de la queue. Je la nommerai Cli. vtlicans. Genre Zée , Zeus. Le Z. gallus , p. 87 , tab. 19, n'est autre chose, à ce qu'il me semble, que le n.* ']'] , c'est-à-dire le chœtodun subaureusy dans un état de conservation 'parfaite. 81. Le Z. iriums , Volta , p. 181 , tab. 4-47 fig- 2 ; et le Z. vomer , t^b. 35 , fig. 3, étant indubitablement les mêmes 31)6 P O T me paroisscût devoir ï'ormer une espèce distincte dans le genre Chœlodon , plutôt que dans celui des Zeus , et dont les caractères les plus remarquables consistent dans la con- vexité du bord ventral , plus considérable que celle du dos -, dans la nageoire dorsale qui n'a qu'une petite partie plus élevée en avant; et enfin , dans l'anale , fort longue , et très- basse dans toute son étendue. Quanta la disposition de la queue dans le in'urus , il est évident que cela provient d'altération, 82. Z. Platessus {nobis). C'est aussi dans ce genre qu'il faut placer le fossile assez incomplet que M. Volta figure et repré- sente, p. 14-7 1 1- 35, sous le nom de Corj'phœna apuda. En effet, il est évident que ce ne peut être un coryphène ; l'ensemble général est celui d'un chœtodon , ou d'un zée : la nageoire dorsale commence peu en arrière delà nuque, par une pre- mière partie plus élevée , de six à sept rayons simples , as- sez longs, et se continue ensuite fort basse, jusqu'au pédicule de la queue , qui est fort étroit ; la nageoire anale a à-, peu-près la même forme que la deuxième partie de la dorsale ; et s'il n'y a ni nageoires pectorales , ni pelviennes, il est évident que cela tient à 1 altération que cet ichlhyolite a subi. Je dois , à ce sujet , faire la remarque qu'il est fort rare , dans tes ichthyolites en général, de trouver des traces des nageoires pelviennes. 83. Z. rhomheus {nobis). C'est encore dans ce groupe que doit être placé [q Scomber rhomheus de Volta, p 84, t. xviii, que Ton trouve, à ce qu'il paroît, encore très-fréquemment, et dans mi très-bon état de conservation , à Monte-Bolca. C'est un poisson remarquable par sa hauteur , qui est presque égale à sa longueur , ce qui est dû surtout à la grande saillie du ventre , beaucoup plus considérable que celle du dos ; la nageoire dorsale paroît aussi être divisée en deuxparties dont l'antérieure est assez peu haute, et formée d'un grand nombre de rayons simples , et la postérieure , beaucoup plus basse , également composée de très-petits rayons en éventail. La na- geoire anale , beaucoup plus longue que cette deuxième par- tie , à cause de la grande courbure du ventre , a , du reste, la même forme et la même composition. Les nageoires pec- torales sont fort courtes ; les nageoires pelviennes, au con- traire , ne sont composées chacune que d'un rayon presque cylindrique , et beaucoup plus long que le corps. Cette espèce a quelques rapports avec le zeus maculatus de Bloch , et surtout avec le Mené Anne-Caroline , de M. de Lacépède. 84. Chœtodon rhomhdîdes, Ichth. véron. t. Sg, fig. 3. La forme du corps assez régulièrement rhomboïdale ; les nageoires dorsale et anale presque semblables, c'est-à-dire plus élevées V O I 357 en avant, et décroissant ensuite presque insensiblement, jus- qu'au pédoncule de la queue , et même peut-être, le nombre et la brièveté des aiguillons , qui se trouvent au devant de ces nageoires , tout porte à croire qu'ici il y a une analogie complète- entre le fossile et Tespèce vivante : on trouve ce- pendant que le prolongement des nageoires dorsale et anale est beaucoup moins considérable dans le fossile , et les ai- guillons épineux me semblent^ au contraire , sensiblement plus longs. Genre MoNOPTÈRE , Monopterus. 85. Monopterus gigas^ (Yolta). p. 191, tab. 47- Ce genre est établi d'après un ichthyolite assez frustre , d'environ un pied de long, sur la moitié de haut ; la tête, qui paroît avoir été assez courte , comme tronquée, s'élève pouraltcindre le dos qui est extrêmement bombé, et couvert de quelques traces (le petites écailles : on ne voit, du reste , aucun indice des yeux, ni des opercules, ni même des nageoires pectorales ou pelviennes, mais seulement une nageoire dorsale assez re- culée , arrondie, médiocre, et qui paroît formée de rayons entièrement mous ; ainsi que l'anale, qui lui est opposée , et qui semble en différer , en ce qu'elle est un peu échan- crée en arrière , les premiers rayons étant beaucoup plus longs que les aulres:le premier rayon de cette nageoire semble très-fort, très-épais, et comme cannelé transversalement ; la nageoire caudale, à la suite d'un pédicule assez long et conique , est remarquable par la longueur et l'étroitesse de ses lobes , et sa profonde échancrure. On trouve en outre , comme partant de la bouche même , un gros rayon analogue au premier de l'anale , et. qui très-probablement appartenoit à une nageoire pelvienne. Bloch , auquel on avoit envoyé un dessin de ce fossile , pensoit que c'éloit une espèce de cyprin. (ienre Pleuronecte , Pleuroncctes. 86. Plexironedes Flatcssa ^ p. 179 , tab. 4-4; Pleuronecies qua- âratulus^ p. 260, tab. 63, fig. 3. Le squelette fossile représenté dans la première figure , est bien loin d'être assez complet, surtout dans la partie antérieure , où le sommet de la tête manque ; mais celui de la deuxième qui me semble indubita- blement appartenir à la même espèce , l'est beaucoup mieux, et on peut y reconnoître , jusqu'à un certain point l'espèce de poisson figurée par Belon , sous le nom de P. quadratulus. Genre CoTTE, Cuttus. Sous le nom de Cottus hicornh , Voila , pag. 164 , tab. 39 , établit une nouvelle espèce avec un ichthyolite lelle- îjieat altéré, qu'il nous semble lûcn préférable d'avouer qu'il 358 POT est impossible d'y rien reconnoîlre , et par conséquent de n'en pas faire mention. Genre Gobie , Gohias. Le G. smyrnensiF , -^ag. 2^\ , lab. 58, est encore un fossile dans un état de conservation beaucoup trop imparfait , pour qu'on puisse se déterminer à y voir cette espère do poisson vivant ; c'est seulement un poisson à grosse tête ; et encore peut-être cela provient-il * de ce que la compression s'est faite du haut en bas. On a vu plus haut qu'on doit lui rapporter le loriraire ■plecoHome de la planche 20. 87. G. harhaiiis^ Icht. ver., p. 4^8 tab. ,XI, fig. i; el le G. Veronensis^ même pi. , fig. 2. Ces deux ichthyolites, à l'état de squelette presqu^parfait , indiquent fort probablement une espèce de ce genre , et certainement la même ; on peut y reconnoître la forme générale du corps , de la tête elde la nageoire caudale des gobies ; et cependant il est assez dif- ficile d'en trouver l'analogue dans les espèces connues jus- qu'ici , peut-être parce qu'elles le sont mal. Voila avoil d'a- bord pensé que ce pouvoit être le G. strlgatus de Broussonel; mais il a ensuite changé d'idée avec raison. Ce fossile offre vingt-deux vertèbres , et quatre à cinq rayons épineux très- fins, couchés, à la première nageoire dorsale. Genre Blochie , Blochius (y o\Aa). 88. B. longirostris , Volt a, page 53 , tab. 13 , fig. 1-2. C'est un des poissons les plus singuliers de cette localité , et qui s'y trouve , à ce qu'il paroît , en grande abondance; car j'en ai vu dans presque toutes les collections. Il est remar- quable par sa grande longueur, puisqu'il atteint quelquefois jusqu'à deux pieds et demi , par son étroitesse et sa forme générale qui le rapprochent un peu de Yammodyte^ néanmoins avec cette différence essentielle , qu'il paroît avoir de petites nageoires pelviennes sous la gorge ; sa tête est en outre ter- minée par un fort long museau pointu , auquel je n'ai vu au- cune trace de dents. Volta en fait un genre qu'il caractérise ainsi : la têle conique, acuminée ; la membrane branchiostège de quatre rayons; le corps serpenliforme, squameux , avec une longue nageoire dorsale fort basse , étendue de la nuque à la queue ; l'anale de même forme , mais de moitié moins longue -, la nageoire caudale bien distincte , et bifurquee. Les caractères de l'espèce sont d'avoir le museau garni de dents et prolongé en un bec très-grêle; les nageoires dorsale et anale très-basses ; une caudale bifurquee. Membr. br. l^. rayons, D. 53 , P. i^, V. 9 , A. 3o , C. 32. rortis( Journ. de Pbys. ) , regardoit ce fossile comme P O I 3I9 ayant appartenu à Y esox lellone \ mais évidemment à ton. il me semble que c'est également sans motif suffisant que Voha pense que c'est le même fossile que Vuiguille de Glaris^ qui en diffère sous beaucoup de rapports. Genre Callionyme, Callionymus. 89. Callionymus vesienœ , Volt. , pag. i/^o , tab. 3u , fig. 2. Ce fossile semble évidemment devoir appaitenir à une es- pèce différente de toutes celles de celle localité : son corps, assez étroit, allongé , est terminé par une nageoire caudale , assez profondément bifurquée ; caractère qui ne se retrouve jamais dans le genre callionyrae; il n'y a qu'une assez longue dorsale , entièrement opposée à l'anale , qui est de mémo forme et parallèle , en sorte que le pédicule de la queue est assez long. Il se ppurroit qu'il ait eu une première dor- sale , mais cela n'est rien moins que certain. Quant aux nageoires pectorales et pelviennes, ce qu'on en voit dans la figure est trop peu de chose pour qu'on puisse assurer ce qu'elles sont ; mais sur Ticblhyolite même on aperçoit ai- sément les nageoires pectorales, qui sont peliles et îrès-pe?i en arrière des pelviennes, peut-être également peu dévelop- pées. La tête est assez petite , peu apparente , et peu com- plète , en sorte qu'il est assez difficile d'a.ssurer à quel genre appartient cet ichlhyolite ; ce qu'on peul presque assurer , c'est que ce n'est pas un callionymus. Diffère-t-il beaucoup du siliirus bagre ? Nous avons vu que V uranoscopus rasirum^ Icht. ver. , p. 22, tab. V , fig. 4 , n'est qu'une espèce de cmiris(fue. Genre Gade . Gadus. M. Séraphin Voila, dans \e Prodrome de son ouvrage , avoit annoncé beaucoup d'espèces de ce genre, qu'il a depuis regardées comme des scomhres. Gadus merluccius , p. 72 , tab, xv. D'après l'empreinte fort incomplète, et surtout très -frustre, regardée comme ana- logue de cette espèce , il est assez difficile de se déterminer ; cependant , il se pourroit réellement que ce fût une espèce de gade; la forme de la nageoire caudale , des pectorales , et l'ensemble général , pourroit bien le faire présumer ; la tête paroît cependant bien grosse. 11 est vrai qu'elle semble écrasée de haut en bas. Il seroit possible cependant qu'il y ait quelques rayons épineux à la dorsale qui semble unique. Neseroit-ce pas le même poisson (lue \it Gohius smyrnensi ? Genre Bletsinie , Blcnnius. 90. B. cuneiformis Qw//is.) B/ennias ocellaris, Ichih. vér. p. 64, tab. 1 3, fig. 2. Cet ichthyolitequi, malheureusement, n'est pat fort complet , représente un poisson extrêmement singulier, ayant un peu de k forme du blennie lièvre, pour la grosseur de 36a P O I la tête; mais , Un reste , il n'y a presque aucun rapprochement à faire. En effet, le corps est beaucoup plus court, lout-à-fait cunéiforme ; la tele beaucoup plus grosse ; la première na- geoire dorsale lnfmim'?nt plus haute , puisque fléchie, elle at- teint presque la racine de la queue, et qu'elle commence bien plus en avant;cn sorte que je ne doute pas que ce ne soit une espèce nouvelle , dont Tanalogue m'est encore inconnu. Genre KuRiE , Kurlits. Kurtiis Qelifer. , Icht. vér. , p. 27 , tab. 7 , fig. i. C'est une espèce de Chœtodon. V. Chœtodon kurlus. O. Les Dipodes. Genre Ammodyte , Ammodytes. 91. Amnwdyles lobianus ^ Iclu. vér. , p. 220 , lab. 53 , fig. 3, Ce fossile , exlrémemenl altéré , indique bien un poisson allongé , mais infiniment moins que V auunodyles Uil/ianits , puisque la tête de celui-ci est au moins le cinquième de la longueur totale , tandis que dans le fossile , elle en est au plus le tiers ; ainsi , quoique la nageoire caudale soit à peu près de la même forme , il est certain que ce n'est pas l'anïmodyte ordinaire. Je serois plus porté à regarder, comme appartenant à cette espèce, richthyolite représenté pi. 5o, sous le nom à'esoxsau- rus , qui n'a en effet aucun rapport avec le scombrésoce et qui est beaucoup moins allongé. (ienre C)PH[DIE , Ophidînm. 92. OpJiidium hurbuturn ^ P''g- i-'^7i ^^^^- ^^ 1 ^g- i"2. Dans la figure i , ccst un poisson angnilliforme , avec la tôle fort petite ; le dos garni , dans toute son étendue depuis la nuque , d'une nageoire à rayons fort nombreux et qui vont, en augmentant , d'avant en arrière ; l'anale de même forme, commençantvcrs la moitié de l'aninial et se réunissante l'ex- Irémité du corps , à la dorsale, en s'arrondissant , ce qui est très-différent de ce qui a lieu dans VO.harbatum chez lequel,, en outre, la nageoire dorsale commence Ijiien après la nuque. Tout le corps est tacheté de brun. Genre Murène , Murœna. 93. he Mi/rœna conger ^ pag. 106, tab. 18, fig. 3 de l'Ich- ihyoliihologie Véronaise, représente très-probablement une espèce de ce genre, mais il est absolument impossible de dé- terminer laquelle ; la proportion des parties me porte même à penser que ce ne peut être le congre , et que c'est plutôt l'anguille ordinaire. J'y rapporte aussi la figure 2 de la plan- che 38. Genre Murœnophis et Symbranchus. 94. Les ichlhyoiites représentés tab. 20, fig. 1-2; tab. 53, V O T 36i /g. 2 , et tab. 55 , fig, i ; le premic;^ , sous, le nom de murœ- nophis; le deuxième , sous celui de murœna cœca , el enfin le troisième sous la dénomination de synbranchus immaculatus , me paroissent appartenir à une même espèce de poisson an- guilliforme fort allongé , sans aucune trace de nageoire, el très-probablement la cœcilie ou raplériclUe de M. Du- méril, qui se trouve communément dans la Méditerranée. D'après cette courte exposition des ichthyoiiles deYestena- N uova , il sera aisé de voir que la plupart des analogues admis par Voila, sont plus que douteux, et que même, le nombre des espèces qu'il compte est beaucoup moins considérable 3u'il nt le pensoit. En effet , il en distinguoit cent cinq, tan- is qu'il n'y en a que quatre-vingt-quatorze tout au plus. 11 en reconnoît sept d'eau douce, et il me semble qu'il n'y en a pas une seule. Quant au résultat auquel il croit être ar- rivé , qu'il y en a vingt-sept d'Europe , trente-neuf d'Asie', trois d'Afrique, dix-bull de l'Amérique méridionale, onze de l'Amérique septentrionale, cela n'est nullement prouvé , puisque l'on peut presque assurer que dans le grand nombre de cas d'analogues supposés, les assenions de Volta sont er- ronées. A la suite des ichthyolites de celte localité , je vais parler successivement de ceux qui se trouvent, pour ainsi dire, cer- ner la Méditerranée de manière à faire croire qu'à une épo- que sans doute fort reculée, cette mer éloil beaucoup plus haute qu'elle n'est maintenant. Je suis cependant bien loin d'affirmer que le gisement des ichthyolites dont je vais par- ler soit le même; je dois plutôt avouer que, jusqu'ici, oo a beaucoup trop négligé leur relation géognoslique. II. Des Ichthyolites , on Poissons fossiles du Vicentin. i.° De SMo. Le seul auteur qui en ait parlé, à ma connois- sancîî, est M. Faujas de Saint-Fonds, dans le premier vo- lume de sa Géologie, p. 112. Le gisement est à cent pas de la petite ville de Shio. Les poissons se trouvent dans de gros noyaux sphériques un peu comprimés, contenus dans de grandes couches cal- caires composées d'une pierre grisâtre mêlée d'argile et de sable quarzeux dont la position géologique m'est inconnue. On n'y a encore observé , à ce qu'il paroît, qu'une espèce de chœlodon de neuf pouces de long sur sept de haut, qui fait partie du cabinet de Béreltoni. 2." J)e Montein'aie. M. Faujas(/oV:. cit.) est encore le seul au- teur qui parle de ce gisement de poissons fossiles. ils se trouvent à Monleviaie , à une lieue el demie de dis- 362 3^ O I tance du chemin deVicence,dans unschisle'fcnin bitumîneint^ argilocalcaire , aliénant à une mine de charbon exploilée entre des amas de madrépores en dessus et en dessous. M.Faujas se contente malheureusement de dire qu'ils sont petits et du genre chœlodon. 3.° De Salzéo. C'est encore dans le même ouvrage que nous apprenons qu'à Salzéo, à vingt milles au nord de Vicence , au pied de la partie des Alpes , qui s'unit au Tyrol, dans un schiste fissile noir, pyriteux, fragile , de huit pieds d'épais- seur, au-dessous d'un schiste feuilleté, bleuâtre, dur ou ardoisé , au sommet d'une montagne volcanique , se trouvent des poissons fossiles semblables à ceux de MonleviéJe. c. Des Iclitliyolites du Frioul. A Tolmezzo , bourgade du Frioul , d'après le même géolo- gue , se trouvent de très-petites espèces de poissons fossiles dans une pierre fissile semblable à celle de Vestena-Nuova. Malheureusement encore M. deFaujasnedonne aucun détail qui pourroit faire soupçonner même le genre auquel elles au- roient appartenu. d. Des Ichlliyoliles de Murazzo-Struziano. Cltipœa dentex (nobis). Je dois cependant encore faire men- tion d'un très joli fossile de la collection de M. Régley , qui est étiqueté comme provenant de Murazzo siruzinno,et dont la pierre paroît avoir beaucoup d'analogie avec celle de Monte- Bolca ; c'est une empreinte presque complète : il a trois pouces de long sur trois quarts de haut. Ayant appartenu à un poisson évidemment abdommal , sa colonne vertébrale droite est formée de trente-six ou de trente-huit vertè- bres, dont dix-huit portent des côtes; la tête est assez petite; la bouche armée de dents très-fortes aux deux mâchoires , dont on voit trois ou quatre à chaque côté de l'inférieure; les nageoires pectorales sont médianes , pointues, assez in- férieures; les pelviennes au uiilieu du corps; la dorsale unique, placée immédiatement avant elles est formée de douze rayons, et l'anale beaucoup plus reculée semble n'en avoir que cinq à six ; la caudale est profondément bifurquée. Aussi celle espèce appartient plutôt au groupe des harcn.^» qu'à tout autre ; mais la grosseur de ses dents me paroit ia distinguer d'une manière tranchée : aussi la nommerai je Clupœa dentex. e. Des Ichlliyol^tes d'Anlibes."" Je ne connois de celte localité, ^u'un seul ichlhyolilc, dé- P O I 3G3 crit et figure par M. Arlhur Pons , dans un mémoire In à la Société royale , et inséré dans le tom, ^g, i. part., des Tran- sactions philosophiques. La pierre qui le renferme fut tirée d'une carrière qui est sur le penchant d'une montagne, à 600 pieds au dessus du ni- veau de la mer , et à deux milles de distance , à Amibes. C'est une espèce de pierre cr;iyeuse de couleur d'ocre pâle, aveoiune impression d'un brun jaimâlre , à !a place du pois- son, qui a laissé en outre son squelette presque entier. L'espèce de poisson est évidemment des genres zeus ou cî/œ- todon , ce qu'il est assez difficile au juste de déterminer, et a beaucoup de rapports avec le Zeus iriurus de Vestena-Nuova: en effet la forme du corps est assez semblable, le dos étant sen- siblement moins élevé que le ventre. Le nombre des vertèbres semble être également de vingt-quatre à vingt-six. La cavité abdominale paroît être un peu plus petite dans Ticlithyolite d'Antibes : quant aux nageoires dorsales et anales, on ne les voit que dans celui-ci. Il est probable qu'elles étoient assez semblables à celles de l'ic^lhyolite de Monte-Bolca , si l'on en juge par ce qu'il reste de la partie antérieure de la dorsale. Nota. Il se pnurroit que cette localité ne dût pas être pla- cée ici; car le traducteur Gibelin ( Trans. ph. abbr. ) , au lieu àH Anlibes , écrit Antigues. / Des Miiliyoliles de Dalnialio. Je n'aurai pas grand'chose à dire de ceux dont parle Fortis dans son Voyage en Dalmatie, tom. 2, pag. 289 , et quil dit se trouver dans le golfe de Zukowa, île de Lésina, près d'un petit hameau appelé Verbagn , dans un marbre blanchâtre fissile , dont les h^ilans se servent pour couvrir leurs maisons, puisque l'auteur cité se borne à nous appren- dre qu'ils y sont en petit nombre avec des plantes marines, des corallines et des moules, et qu'ils ne sont pas semblables à ceux de la mer actuelle. M. Faujas ajoute qu'ils sont longs, minces et nacrés. Ceux qui ont été recueillis par Fortis ont été envoyés par lui en Angleterre; mais nous ignorons dans quelle collection. g. Des IchlhyoliJes de Cérigo. Le père Vico , d'après M. Faujas, envoya également en Angleterre une collection intéressante d'ichthyotites, trou- vés dans cette île eî dans une pierre analogue à celle de Ves- tena-Nuova; mais malheuieusenient nous n'avons aucun détail ultérieur. /t. Des Ichlhyolites du Mont-l.iban. Nous placerons encore dans cette énumération des ichthyo- lites du bassin de la Méditerranée, ceux qui se trouve?» 364 P O I au Mont-Liban, près de Gibel, dans une pierre calcaire un peu argileuse , ordinairement blanche ; mais quelquefois brune. Ces Ichthyolites sont assez nombreux, à ce qu'il paroît; re- pendant aucun auteur ne nous en a donné de descriptions , je n'en connois poinl de figures; ils sonl assez rares dans les collectionsdeParis. M.Reur.ird en possède deux beaux échan- tiiions , que M. Armand , son neveu , el lieutenant de ^ais- seau, lui a rapporté dernièrement , et qu'il a bien voulu nie permetlrede décrire el de figurer. J'en al également vu un ou deux dans la collection de M. Faujas. Les ichlhyolitcsdu mont Liban ont évidemment beaucoup de rapports avec ceux de Pappenbelm ; ce sont également Àcs squelettes presque complets, couchés à plat , assez rare- ment avec des traces d'écaillés. La place du poisson est ce- pendant assez bien indiquée , ou par une couche de marne, oiiiible (jue ce» marnes fu^seut ana- logues à celles qui recouvrent Ja formation gypseuse de Pans, et que, •omme celles-ci, elles appartinssent à une tormation marine. POT 37Î Les espèces qu'on jk découvertes jusqu'ici , sont : i.°Sparus? Perça? Cuv. Foss. de Paris, Repi. et Poissons , fig. 16 et 17. Une empreinte avec reste de rayons , pro- venant du cabinet de M. de Lamétherle, et qui a été trou- vée au milieu du plâtre même, dans ce que les ouvriers nom- ment la première masse. Il est bien évident qu'elle a appartenu à un poisson acan- ihoptéry^ien thoracique : l'empreinte est sur deux morceaux, mais assez incomplète ; on y voit seulement une partie de la tête avec les dents d'une portion des mâchoires; la nageoire anale assez entière , de six rayons dont les deux ou trois premiers sont épineux et très-forts ; les membres pelviens et î'os qui les attache à la ceinture antérieure ; des rayons bran- chiostéges imbriqués , larges , et qui m'ont semblé au nom- bre de cinq ; enfin, quelques traces des membres pectoraux. Les dents antérieures sont fortes, crochues et pointues, tan- dis que les postérieures sont plates, ovales; il se pourroit même qu'il y en eût de telles au palais. C'esllprobablement d'après les principaux caractères tirés de ces dents que M. Bosc, et par suite M. de Lamétherie , ont pensé que cet ich- thyolite avoit appartenu à une espèce de spare : M. Cuvier croit, au contraire, que c'est une perche; et quoiqu'il soit assez difficile de se décider entre ces deux opinions, nous penchons plus volontiers pour penser que c'est un spare ^ assez voisin du S. buffonite ; et cependant il ne faut pas ca- cher qu'il y a des perches dont les dents sont fort rappro- chées de celles du fossile. 2.» Amia ignota (nobis) , Muge , Lacépède, Ann. du Mus. , lom. X , et Cuv. , loc. cit. , tab. i3. Cette espèce est établie sur un reste fort incomplet de squelette , enveloppé dans la pierre à plâtre même : c'est un poisson de forme assez rac- courcie , puisque sa hauteur est à sa longueur à peu près comme un est à trois ; le nombre des vertèbres est de cin- quante; la tête estgrosse, tomme osseuse et a au moins le tiers de la longueur totale;la mâchoire inférieure est garnie de dents fort petites ; les membres pectoraux sont à peu près inconnus; les pelviens sont petits et évidemment abdominaux , et pla- cés vers le milieu de la longueur du corps; la cavité viscérale me paroît avoir été fort grande ; la nageoire dorsale est incomplète et semble divisée en deux parties , dont l'an- térieure est la plus petite ; la nageoire anale à peu près opposée à la dorsale , est également fort incomplète ; le pédicule de la queue est court et très épais ; la nageoire caudale est large et probablement lancéolée. M. Lacépède avoit pensé que ce fossile appartenoit au genre des muges ; mais il est certain qu'il doit avoir plus de 374 P O I rapports avec le genre Amie , comme c'est l'opinion de M. Cuvier. Il est cependant évident que le corps est bien plus court que dans l'espèce connue; la tête au contraire est beau-, coup plus îongue et plus grosse : il n'est pas constant que la naj^eoire dorsale ail elé unique. 3. Pœrilla Larnetheill {tiuhis). Cuv. , loc. cit., fig. 12. M. de Lamelherie , dans ie cabinet duquel existoit cet ichthyolite , est le premier qui j-q ait parlé dans le Journal de physique, et qui l'ait regardé comme une espèce de brochet ; opinion que n*;i pas adoptée M. Cuvier. Le fait est que ce fossile , qui se compose de la partie postérieure du squelette d'un poisson incrusté d-ins une pierre à plaire , indique une es- pécs' dont la nageoire dorsale postérieure ctoit opposée à l'anale r qui occjpoll loule la longueur de la queue; mais c'estpreS'îue à cela (jue se bornent les raisons sur lesquelles on en peut faire un brochet; je ne vois pas même prouvé que ce soit un poisson abdominal; car il est permis de douter de la nature de l'es marqué dans la figure de M. Cuvier , et de ce qu'il pense être la nageoire pelvienne : en outre, la briè- veté du ironc , considéré en général, auquel il ne manque réellement que la tête , pourroii plutôt faire penser que ce seroit un thoraciqne. Le grand nombre des vertèbres éloi- gne encore cet ir.hthyolile des brochets; aussi M. Cuvier est- il plus por»é à le regarder comme une espèce de mormyic ^ ou peut-être mieux encore, ajoute-t-il , comme le pœci/ia vivipara^ du Syst. icht. de Bloch , qui est de Surinam. ^..Anormuriis macrolepidotus {iiohis), Salmo. Cuv., loc. cit. , fig. II. M. Cuvier acrureconnoître , dans une portion extrême- ment frustre de la tête d'un poisson fossile de cette localité, une espèce fort voisine de notre truite, mais offrant cependant quelques différences dans la longueur proportionnelle de la té le. J\ii observé dans la Collection de M. de Drée, un ichthvo- lite , encore assez incomplet, indiquant un poisson à grandes écailles , que je pense , daprès la forme générale de la têle , avoir quelques rapports avec celui que M. Cuvier soup- çonne être une truite; mais ce n'est certainement pas une es- pèce de ce genre. Cet ichihyoîite , qui consiste en une partie de la tête , l'extrémité postérieure de la colonne vertébrale , et en un assez grand nombre de larges écailles, est disposé dans la marne gypsifère , qui le contient, de manière qu'on voit le côté droit pir sa face concave ou interne. La longueur totale peut être d un pied environ ; le corps, autant qu'on en peut ]uger , a dû êlre assez allongé et peut-être cunéiforme; la tête est assez g^cosse et formée d'os fort larges et fort épais. P O I 375 mire lesquels on dislingue très-bien les deux mâchoires ♦ assez longues et sans trace de dents ; les os de la joue son* brisés en partie et fort larges; l'œil est médiocre ; la partie inférieure de l'os zygomatique ou préopercule est également large ; les rayons branchiostéges , dont on peut compter au moins cinq, sont , surtout les cinq externes, très-épais et très- larges, un peu comme dans le cyprinus squamos-ieus d'Aix. On ne voit , du reste , presque aucune trace des membres , si ce n'est peut-être quelques indices des pectoraux , mais hors de place et entièrement méconnoissables. On trouve à l'extré- mité postérieure du corps, une nageoire dorsale , arrondie , formée de quatorze à quinze rayons divisés et supportés par des osselets fort grêles. La colonne vertébrale , qui manque dans les deux tiers antérieurs , existe en nature dans le tiers postérieur; les vertèbres qui la composent vont en diminuant dejargeur jusqu'à l'extrémité où l'on ne voit point de trace de nageoire caudale. La forme de la terminaison de la colonne vertébrale pourroit faire soupçonner qu'elle élolt comme dans les poissons anguilliformes ; mais c'est ce qu'il seroit trop hardi d'assurer. Enfin , dans la partie où l'on ne voit pas de reste de sque- lette , c'est-à-dire entre la tête et la queue , on remarque une assez grande quantité de larges écailles d'unbrun-rougeâtre, comme osseuses, c'est-à-dire comme ayant quelque analogie avec celle de notre cyprin à écailles osseuses. 5. Perça {jiohis) cyprinodon '? Cuv., Loc. cit. fig. i4- M. Cuvier regarde comme ayant appartenu à la section des poissons abdominaux près des cyprinodons de M. de Lacèpède , la portion antérieure du squelette d'un poisson dont la tête assez grosse termine un corps court , et qui, du reste , n'offre aucune trace de nageoire dorsale ni de queue. La forme du corps, de la tête, la brièveté de la cavité viscérale , me feroient plutôt penser que c'est un poisson thoracique , ce qui me semble appuyé par la position de la nageoire posté- rieure et même par les deux premiers rayons de la nageoire anale, qui me paroissent épineux. Ne seroit-ce pas par hasard la petite perche d'Aix ? 6. Cyprinus minutas (no/>/5). J'ai observé dans la Collection de M. de Drée, le squelette d'un très-petit poisson, de vingt- une lignes de long sur trois ou quatre de haut, contenu dans une masse gypseuse, dont la forme générale- et normale est indiquée par une espèce de couleur d'ochre, sur la pierre. La colonue^vertébrale , peu Infléchie , contient trente-deux ver- tèbres , dont moitié au moins sont costifères , de manière à ce que la cavité viscérale est fort grande. La tête, malheu- re uicment très -frustre, surtout antérieurement, paroît avoir 376 P O T été assez grande , ainsi que roperculc. On ne voit aucune trace des membres pectoraux; mais les pelviens sont évi- demment au milieu de la longueur de l'abdomen et fort petits; j'y ai compté cinq rayons. La dorsale est unique, immédiate- ment en arrière des nageoires pelviennes , et de 7 à 8 rayons qui paroissent presque simples. La place de l'anale est fruS' tée; le pédicule de la queue est assez long; la nageoire cau- dale grande , lancéolée ou même ovale , ou composée de douze rayons au moins, portés sur des apophyses fort larges. 7. Cyp- squamosseus ? Je terminerai l'énuméraiion des pois- sons fossiles de la formation gypseuse de Paris , en citant l'extrémité postérieure d'un poisson dans laquelle on ne voit que huit à neuf vertèbres et des apophyses fort larges , qui dévoient soutenir une nageoire caudale , très proba- blementproportionnelle , mais dont il ne reste aucune trace. La forme d'un os du bassin hors de position , et surtout la structure, la grandeur et même la forme des écailles qui se trouvent accompagner celle queue, me porternient à penser que cet ichlhyolile est l'analogue du cyprinus sçnamosseus d'Aix; mais je n'ose l'affirmer. Il vient des carrières d'Ar- genleuil , et se trouve dans la collection de M. de Drce. Chap. II. Des poissons fossiles d'Œningen. Un assez grand nombre d'auteurs ont parlé ou de ces îchlhyoliles, ou deleur gisement; ainsi, Andraea , dans ses lettres sur la Suisse ; Grég. Razoumowski , dans un Mémoire , inséré dans le recueil de l'Académie de Lausane, pour 1788, où il traite de l'origine des parties basses de la Suisse et de la Bavière; de Saussure, dans le III.* volume de ses Voyages dans les Alpes, et enfin , le docteur Kurg dans le premier volume des Mémoires de la Société des Natura- listes de Souabe , ont donné une description plus ou moins détaillée de ce gisement. La situation unique de ces poissons fossiles est sur la rive droite du Rhin, à la sortie du lac de Constance, un peu au- dessus de Stein, village d'OËningen, dans une carrière à trois quarts de lieue de cet endroit, sur le penchant mér!dionald'u''c montagne appelée Schienerberg, au moins à cinq cents pieds au-dessus du niveau du lac. La substance dans laquelle on les trouve, est up schiste blanc ou gris, félide, calcaire, à grains fins, à feuillets minces, d'une dureté médiocre , très - happant à la langue, con- tenant une très grande quantité d'argile et de détritus de vé- gétaux. Je n'ai pu réussir à voir à Paris qu'un très-petit nombre P 0 I 377 des îchlhyoliles àe ce pays, dans la collection de M. Bron- gniart; mais, rVaprès Andrfea , les poissons sont toujours étendus, et il semble que les empreintes sont formées par le squelette lui-même qui existe quelquefois tout entier; il paroît qu'on y trouve encore assez souvent des écailles. Les gisemens directs et surtout relatifs me sont à peu près inconnus. Quant aux espèces de poisson.^, dont on trouve des traces plusou moins complètes dansce lieu, il me paroît quellessont fort nombreuses, s'il faul en croire le Catalogue publié par de Saussure, de celles qui exisloient dans le cabinet de Lavater, et parmi lesquelles il disoil avoir reconmi , i." La petite lam- proie , petromyzon flwiatilis ; 2." l'anguille, murœna anguilla; 3." la loche de rivière , cuhltis iœnia ; 4-" la loche franche , cobitis barbdtula ; 5." la Imite, sulnio far 10 ; le brochet, emv lurius ; dix-sept espèces de carpes ; l'alose, clupœa al osa ; le hareng, clupœa harengus ; et ce qui est plus singulier, la barhue, p/euroiiecies ihomhus; le maquereau bâtard, scomber Irachurus, et deux espèces de trigles : le tn'gia calaphracta et le trlgla Iiirerna. Les iclithyoliles d'C^ningen sont , comme je l'ai dit plus liaut, trop rares à Paris, et même un trop petit nombre a été figuré, pour que je puisse infirmer ou confirmer les as- sertions du docteur Lavater; je doute cependant un peu qu'il ait pu établir la distinction d'un aussi grand nouibre d'espèces de carpes , et surtout que rexislence des tggles soit bien constatée. Je n'ai vu figurés que : i.° Le Brorhet, Esox lurius^ Knorr , tom. i , tab. 26, et dans Scheuchzer, Fisc quevel.^X&h. i. La figure de Knorr in- dique bien évidemment un brochet ; la forme de la tête, la pftsilion des nageoires ventrales , tt surtout , la dorsale et l'a- nale fort reculées et exactement opposées, ne permettent au- cun doute ; mais est-ce bien noire brochet ordinaire Pcela me paroît fort probable, mais ne peut être entièrement constaté. 2. Le Meunier , Cyprinus jeses. L'empreinte , fort belle que figure Scheuchzer nie paroît certainement appartenir au genre carpe, et très- probablement au meunier. On en trouve une bonne figure dans Scheurhzer,Pwr. que- rel , tab. 3 , et une fort mauvaise dans Dargenville, tab. 18, ] une et l'autre sous le nom de cupito. 3. Le Capîto? Scheuchzer, dans le même ouvrage , t. 2, figure encore sous ce nom une espèce de carpe très-diffé- rente de la précédente. 4. Cyprinus bipunctatus ? Celte espèce est établie sur un fort 378 P O I joli ichthyolite presque complet , de la collection de TM. Brongniarl; il indique un petit poisson normal ,de la forme du C. bipunctidus , et de la dorade de la Chine ; il a SSmilUin. de longueur sur iS"" de hauteur;la tête, médiocre, aiimlllim. de longueur : Ton ne peut distinguer s'il y avoit des denlg. L'opercule est grand, Irès-fendu, arrondi; les rayons Lran- chiostéges, dont on ne voit que deux , sont forts ; la co- lonne vertébrale remarquable , parce qu'elle forme un angle très-obtus à la fin de la cavité abdominale, est formée de trente-une vertèbres , dont dix-huit caudales et treize abdo- minales. Les côtes sont évidemment larges et épaisses. Les membres pectoraux assez médiocres , sont formés de dix rayons ; les pelviens médiocres, de neuf très probablement, dont le premier beaucoup plus gros. La nageoire supérieure est petite , exactement opposée aux pelviennes et de huit à neuf rayons simples , mais non épineux. L'anale plus grande qu'elle , en a douze à treize , dont le premier le plus court , et le dernier le plus long ; sa racine est un peu en arrière de la terminaison de la dorsale. Le pédoncule de la queue est inégal et terminé par une nageoire grande assez bifurquée : chaque lobe a quatorze rayons, dont dix seulement terminaux. J'ai encore observé , dans la collection de M. Brongniart, l'extrémité postérieure d'un poisson, mais dans un état fort détérioré; elle indique un poisson d'une assez grande taille qui avoit une nageoire dorsale fort reculée et peut-ê(re op- pos^p à l'anale , avec de grandes écailles rondes disposées d'une manière très-irrégulière ; cette empreinte est comme pétrie dans une sorte de marne assez analogue à celle de la formation gypseuse de Paris. Je présume fort que ce reste fossile appartient au brochet décrit plus haut. Chap. III. Des Ichtlyoliles dii Vivara's. C'est à M. Faujas que nous devons la découverte de celle localité de poissons fossiles , dont il a parlé dans le premier volume de sa Géologie. A une lieue de Privas, déparlement de l'Ardèche , près le hameau de Devoy-lou-Rane , à mi-côte d'une montagne sur laquelle est bâti le château de Roche-Sauve , l'on trouve des empreintes de squelettes, et les squelettes eux mômes, de poissons fossiles, dans une terre marneuse, fissile, grisâtre, et si légère qu'elle surnage, située ( ce qui nous semble fort remarquable ) au-dessous de plus de douze cents pieds de laves de différentes espèces , et qui sont surmontées par de vastes chaussées basaltiques. Il paroît que c'est toujours la même espèce que l'on P O I 379 trouve , et M.Faujasla regarde comme tout-à-fait analogue du cyprimts idus ou l'ide. 11 est bien évident que c'est un petit poisson abdominal , qui a beaucoup de rapports avec les petites espèces de cyprins; mais est-il certain que ce soit le C. idus ou l'ide .'' Ce rapprochement ne nous semble pas encore hors de doute : il est vrai que nous n'avons pu encore comparer ce fossile avec le squelette de l'ide. Chap. IV. Des Ichlhyoliles des environs de Cadix. C'est pour la première fois, du moins à ma connoîssance, qu'il est question des ichlhyolites de c«tle localité. J'en ai vu un parfaitement conservé, dans la riche collection de M. de Drée. On ne connoît pas au juste le gisement à$ la marne fis- sile extrêmement légère , un peu stéateuse , et évidemment d'eau douce, qui contient ce fossile à l'état presque complet de squelette, et qu'à la première inspection il est aisé de reconnoîlre par la forme générale , la position et le nombre des nageoires qui existent toutes,par le nombre des vertèbres, et surtout par l'épaisseur des côtes, comme ayant apparionu au genre carpe , et même très-probablement comme très- voisin de la tanche , C. tinca^ si toutefois il en diffère ou de la vaudoise , C. leusciscus ^ qui, toutes deux se trouvent dans l'Europe entière. C. ICHTHYOLITES DE FORMATIONS DONT LA NATURE E.ST INC01S>UE. Des Iclilhyoliles de la Chinr. Je ne connois jusqu'ici d'autres gisemens de poissons fos- siles plus ou moins entiers , que celui que Lebrun cite dans ses voyages , pag. 58 , et dont Duhaide a aussi parlé dans son histoire de la Chine , tom. 3 , p. 4-^6; mais ces deux auteurs se bornent à dire qu'on trouve des ichlhyolites dans une montagne du territoire de Song-Sing-Foë, près de la pe- tite ville de Yin-Hiang-Iiion , sans entrer dans aucun dé- tail sur la nature de la pierre , et encore moins sur les es- pèces présumées. Des Ichlhyolites de \'Vasch , en Bohème. Bourguet, dans sa lettre sur les poissons pétrifiés , dit bien qu'il en existe dans des plaques d'ardoise blanchâtre de Wasch en Bohème ; mais il ne donne absolument aucun au- tre détail. 38o roi Des Irlithyolites fl Angleterre. Sloane possédoit un ichlhyolite trouvé dans la province de Nottingham , et que l'on supposoit provenir des carrières de Fulbuck. Il en est parlé dans le tom. 6 de la bibliothèque an- glaise, pag. 4o6 et suivantes. Section II. Des restes fossiles qui ont appartenu à la classe des Passons j, mais qui sont épars ou non Je vais ternniner cet article en parlant des différentes parties du squelette des poissons que l'on trouve éparses dans presque tous les pays , dans des terrains de différentes natures, et qui sont le plus ordinairement, des vertèbres ou des dents. « Chap. I. Des Vertèbres fossiles. On donne dans presque toutes les oryctographies anciei»- nes, le nom d'ichthyospondyIes,aux vertèbres de différentes espèces de poissons que l'on trouve dans le sein de la terre. Tous les ouvrages qui traitent des pétrifications , en con- iiennent an plus ou moins grand nombre de figurées plutôt que de décrites ; mais ceux qui en offrent davantage sont particulièrement ceux de Scilla , de Knorr et Walch. 11 me paroît qu'on a rencontré de ces fossiles dans presque tous les terrains zootiques , depuis les plus anciens jusqu'aux plus modernes; c'est-à-dire , dans les schistes , le calcaire compacte, la craie, le calcaire coquillier, les gypses, les ter- rains meubles, etc., on en trouve même qui ont été évi- demment rxmlés. D'après ce que j'en ai vu en nature , ou seulement de fi- gurés, ce sont toujours les vertèbres mêmes qui se sont con- servées, du moins pour la forme ; car la substance est assez souvent changée probablement en celle de la pierre qui les contenoit. Je ne connais encore aucun auteur qui se soit occupé de rapporter ces vertèbres pétrifiées, à des espèces connues ou inconnues-; et quoique je ne pense pas que la chose soit im- possible , lorsqu'on pourra avoir tout-à-fait à sa disposition les vertèbres d'un grand nombre de poissons , ce ne peut être cependant une entreprise aisée , quand on vient à son- ger que ces vertèbres ne sont jamais , à ce que je sache , accompagnées de ieuis apophyses , qu'elles sont presque tou- jours solitaires, et que les vertèbres d'un assez grand nombre de poissons vivans , prises à part , se ressemblent au point d'être difficilement distinguées. Tout ce que je puis en dire en ce moment , c'est que les ichthyospoudyles que j'ai vus en nature , ou même figurés. '^ P O T 38i paroissent avoir appartenu à de grandes espèces de poissons ,' €t que quelquefois on a confondu sous ce nom , des vertèbres coccygiennes de cétacés, qui cependant sont toujours aisées à reconnoitre, en ce qu'elles n'offrent aucune trace de ces! trous profonds et régulièrement disposés, qui se remarquent à la surface des véritables vertèbres de poissons. Chap. h. Des Dents fossiles ou Ichtbyodontes. Ce sont les parties de poissons que l'on trouve le plus fré- quemment dans le sein de la terre , parce qu'elles sont beau- coup plus difficilement altérées ; aussi , presque tous les ca- binets en contiennent-ils une très-grande quantité. On leur donne assez fréquemment, dans les anciennes oryc- tographies, le nom générique d'ichlhyodontes, et on les divise assez justement en deux groupes : lesglossopètres ou lamio- dontes , etc. , ou dents plus ou moins aplaties , qui ont ap- partenu à des poissons de la famille des squales ,etc. ; et les bufonites , batrachites, etc. , ou dents plus ou moins arron- dies , et que l'on regarde encore assez généralement comme provenant de quelques espèces de spares, ou de l'anarrychas. 1." Des Glossopètres , ou langues pétrifiées. Cette dénomination tient , à ce qu'il paroît , à l'idée fausse que l'on avoit anciennement de la forme de la langue des serpens , et surtout à cet autre préjugé , que l'apôtre Saint Paul, en passante Malte, avoit détruit tous les ser- pens de cette île, et que les dents fossiles de squales, qu'on y trouve en grande abondance en provenoient, et étoient leurs langues pétrifiées. Tous les oryctographes anciens et modernes , on* re- cueilli et figuré , avec le plus grand soin ces dents fossiles, et l'on en trouvera un grand nombre dans Aug. Scilla , Woodward , Bourguet , Burtin, Knorr, etc. C'est même à l'état de conservation de ces fossiles , et à leur ressemblance complète avec les dents des espèces vi- vantes, que les observateurs du dix- septième siècle doivent leur plus puissant argument contre l'absurt^e théorie de la force plastique. Je n'en connois aucun qui s'en soit occupé , ex professa ,' Sous aucun des deux rapports , géologique ou zoologique ; cependant Lluid les a divisées en plusieurs sections , aux- quelles il a donné des noms particuliers , mais seulement presque comme des corps minéraux. C'est constamment en nature queronrencontreces fossiles dans le sein de la terre ; le plus souvent ils ont presque leur couleur naturelle,seulemcntils sont un peu plus jaunes; mais quelquefois ils sontcoloréssoil en bleu noirâtre, soit en rouge 382 P O I d'ochre , suivant , comme on le pense bien , la nature des terrains où ils ont éié ensevelis. On peut donc reconnoître ceux d'une localité d'après la couleur. 11 paroît que plusieurs ont été altérés dans leur composition chimique ; on en cite des territoires de Sienne et de Plaisance, qui sont conver- tis en turquoises. Les lieux ou il s'en trouve le plus fréquemment, sont l'île de Malte et la Sicile, qui paroissent en élre , pour ainsi dire , semées dans certains endroits ; ils sont également fort communs dans la Calabre , la Toscane, le territoire de Sienne, le Plaisantin , et très-probablement dans toutes les collines Sub-Apennines ; les environs de Bruxelles, la montagne de Saint-Pierre , près Maëstricht , les environs de Montpellier , ceux de Paris , de Londres , l'île de Wight , etc. , en offrent aussi un grand nombre. On a généralement assez peu étudié la nature des terrains , où se sont trouvées les nombreuses dents de squales , con- servées dans les collections. Je n'en connois pas qui pro- viennent certainement des terrains schisteux ou de transition, ni même du calcaire compacte ; c'est dans la craie et le cal- caire grossier ou coquillier,qu' on commence à en apercevoir; et au-dessus , il paroît qu'il s'en trouve , pour ainsi dire , de plus en plus. Il est assez; remarquable qu'on n'en connoisse pas encore des célèbres gisemens d'ichthyolites d'Allemagne. Si l'on trouve un très-grand nombre de ces dents fossiles , et même souvent de formes très-différentes, il ne faut pas croire qu'elles proviennent d'un aussi grandnombred'espèces. En effet, l'étude un peu approfondie des dents des squales , montre que dans la même espèce il n'y en a quelquefois pas deux du même côté, qui soient exactement semblables , et leursdifférences sont si parfaitement constantes,que l'on peut aisément caractériser les squales , par la considération de cette seule partie de leur organisation. Les dents fossiles que j'ai jusqu'ici observées en nature ou figurées, appartiennent, suivant moi , aux espèces sui- vantes : 1 . S(/iialus cormibicus ou squale nez.J'ailnhiie à cette espèce, et d'une manière certaine , les dents fossiles nommées , par les oryctograplies , 5Miioinls silués aux deux exlrémilés de l'axe de récliptiquc. De ces deux pôles, l'un est appelé pôle septentrional ou boréal, parce qu'il est placé dans la partie septentrionale du inonde ; el l'anlre se nomme /?<5/c mmW/o- nal oa austral , parce qu'il se trouve'dans la partie méridio- nale. Chacun de ces pôles est éloigné de vingt-trois degrés et demi de l'un des pôles du monde. C'est sur les pôles de Vèdipliqne que les étoiles paroissent faire leui' révolution d'occident en orient , dans l'espace d'environ vingt-cinq mille sept cent quarante-huit ans. Pôles de Véquateur Ces pôles sont les mêmes que les pôles du monde. V. Pôles du monde. Pôles de riinrizon. Les deux extrémités de Taxe de Thorizon. De ces deux pôles , le supérieur est celui qu'on nomme zpfiilh , et l'inférieur est celui qu'on appelle nadir. V. les mots Zénith et Nadir. Pôles du méridien. Les deux points extrêmes de l'axe du méridien. Ces deux points sont ceux du vrai orient et du vrai occident, pris sur l'horizon ; ou bien ce sont les deux points de l'horizon qui conpenl l'équateur , ç'est-à-dirc , les deux points où le soleil se lève , et se couche au commencement du printemps et de l'automne. De CCS deux pôles , l'un s'appelle pâle oriental , parce qu'il est dans l'hémisphère oriental, et l'autre se nomme, pôle o<:ci- denlal , parce qu il est dans l'hémisphère occidental. Pôles du monde. On appelle ainsi les deux exlrémilés de l'axe du monde , c'est-à-dire , de l'axe de la terre prolonge jusqu'à la sphère céleste. De ces deux pôles , l'un est placé auprès de la constella- tion de l'ourse , et est appelé , pour cette raison , pôle arrti- çuey ou pôle septentrional , ou pôle boréal ; l'autre , qui est dia- métralement opposé au premier, se nomm^e pôle antarctique , ou pôle méridional, ou pôle austral. C'est sur les pôles du monde que les étoiles paroissent faire, d'orient en occident , leur révolution diurne et leur révolu- lion annuelle; la première dans l'intervalle de vingt - trois heures cinquante-six minutes quatre secondes; la seconde, dans l'espace de trois cent soixante- cinq jours six heures neut minutes dix secondes trente tierces. F. Etoile. Pôles de la terre. Ce sont les deux extriimilcs de l'axe de la terre, c'est-à-dire, de la droite qui , étant perpendicuLiire au plan de l'équateur terrestre , passe par le centre de la terre. C'est sur ces deux pôles que s'effectue , d'occident en orient, le mouvemenl de rotation de la terre , dans l'inter- valle de vingt -trois heures cinfiuante-si.^ minutes quatre se^^ condes.^CuB) P G L 409 POLE. Nom spécifique d'un poisson du genre Pleuuo- TîECTE, le Pleuronectes rynogîossus ^ Linn. (b.) POLECAT. Les Américains donnent ce nom à un mam- mifère carnassier, du genre des Moufettes, (desm.) POLEMOITNE , Polemonium. (ienre de plantes de la pentandrie monogynie, et de la famille de son nom , qui a pour caractères : un calice urcéolé à cinq divisions et per- sistant; une corolle en roue, à tube court, et à limbe divisé en cinq lobes ; cinq étamines à filamens dilatés à leur base et velus , et à anthères vacillantes ; un ovaire supérieur, ovale , à style simple et à stigmate trifide; une capsule à trois loges, à trois valves , munies dans leur milieu d^lne nervure ou crête longitudinale, saillante, sur laquelle s'insèrent les semences. Ce genre renferme des plantes à feuilles alternes , et à fleurs disposées en panicules terminales. On en compte six espèces. La plus commune est : La PoLEMoiNE BLEUE, dont les feuilles sont pinnées , les fleurs droites, et le calice plus long que le tube de la corolle. Elle croît en Grèce et en Asie, et est cultivée dans les jar- dins d'agrément, sous le nom de valériane grecque. C'est une plante vivace , d'un beau vert, qui s'élève à deux pieds, et qui forme des touffes d'un aspect très- agréable quand elles sont en fleur. Son odeur est foible , mais gracieuse. Sa fleur varie du bleu au blanc , en passant par toutes les nuances du violet. On la multiplie de graine et de plant enraciné. Or- dinairement, c'est ce dernier moyen que Ton préfère, comme celui qui offre des jouissances plus promptes. Pour cela, il suffit de partager une vieille touffe en plusieurs morceaux , et de les planter séparément. Cette plante est peu délicate ; cependant, pour développer tout le luxe de sa parure , elle a besoin d'être plantée dans un bon terrain , et d'êlre ar- rosée lorsque la sécheresse est trop prolongée. Lorsqu'on veut avoir des yfJo/é'Vnomes de semences , et c'est par ce moyen qu'on a des variétés de couleur , on sème la graine sur couche au commencement du printemps , et on transplante les pieds aussitôt qu'ils en sont susceptibles; ou bien on la sème dans du terreau préparé , à une bonne expo- sition , et on leur laisse donner leur première fleur , ayant soin d'arracher tous les pieds, dont la nuance ne convient point. Plus dans ce premier âge la culture est bonne, et plus les pieds auront des fleurs grandes et nombreuses. Les polémoines doublent facilement ; mais dans cet état elles ne produisent pas un effet plus marqué que lorsqu'elles soot simples. (B.) POLEMONACÉES,Po/^^/o«àB, Juss. Famille déplan- tes, dont les caractères consistent; en un calice divisé; une 4io P O L corolle régulière, à cînq lobes; cinq ëtamincs insérées vers le milieu du tube de la corolle ; un ovaire supérieur , à style unique, à stigmate simple ou multiple; une capsule recou- verte , par le calice persistant , triloculaire , trivalve , poly- 5perme,à valves munies intérieurement sur le milieu , d'une nervure ou crête longitudinale saillante , et d'un axe central trigone, appliqué par ses angles conire les nervures ; une ou plusieurs semences souvent ombiliquées , insérées dans l'an- gle interne des loges, ou portées sur l'axe du fruit, à em- bryon droit dans le centre d'un périsperme charnu , à coty- lédons elliptiques, foliacés, et à radicule inférieure. Les plantes de cette famille ont une lige herbacée ou fru- tescente , ordinairement rameuse , qui porte des feuilles presque toujours simples, alternes ou -opposées. Les (leurs forment souvent, aux sommets des tiges et des rameaux , un corymbe d'un aspect agréable. Vcntenat , de qui on a emprunté ces expressions, rap- porte à cette famille , qui est la quatorzième de la builième classe de son Tableau du règne végétal, et dont les caractères sont figurés pi. 3 , n." lo , du même ouvrage , six genres sous deux divisions , savoir : Les plombaginées , qui ont le stigmate simple : LoESELlE et DiAPETSSIE. Les plombaginées , qui ont le stigmate multiple : PHr.OX , PoLÉMOiNE , Cantu ct CoBÉE. V. ces mots. (b.) POLEMONIUM ou POLEMONIA. Plante dos an- ciens , et que Dioscoride décrit ainsi. Le polemonium est .nussi nommé polemonia el phileiœria. Les habitans de Cappa- doce l'appellent chillodynamis. Les branches de celte herbe sont menues , et les feuilles disposées en forme d'ailes des deux côtés; elles sont un peu plus longues et un peu plus lar- ges que celles de la rue , et semblables à celles du calament, ou bien à celles de la corrigiole. A la sommité et à l'extré- mité des branches , il y a des espèces de corynibes et de boutons contenant une graine noire. Sa racine est de la lon- gueur d'une coudée , blanche , et semblable à celle du dlpsacus. Elle croît sur les montagnes , dans les lieux âpres. Sa racine, prise en breuvage avec du vin , est bonne dans la dyssenterie,et contre les morsures des serpens, etc. Dioscor., liv. 4- 1 cap. 8. Galien , en traitant du polemonia , ajoute qu'on le nomme aussi polemonium phyletœrium , et qu'en Cap- padoce il est désigné par chiliodynamum. En résumant la description de Dioscoride , on voit que le polemonium devoit être une herbe rameuse, à feuilles ailées, à fleurs dispo- sées en corymbes terminaux , ou à l'extrémité de branches elles - mêmes fastigiées ou en corymbe , et croissant dans P 0 L ^ii les lieux arides et montueux. On pourra , d'après cela , juger si les botanistes ont eu raison de prendre pour le pnlemonium les plantes suivantes. Ce seroit, selon la plupart des anciens botanistes : i.", le cucubalus hehen, ou le silène niitans , ou le valeriana nihra , ou le gratiola officinalis , ou le cucubalus fabarius , ou le saponaria vaccaria , etc., qui ont tous les feuilles non ailées, et le plus souvent les tiges simples avec des fleurs paniculées. 2.° Le galega officinalis, ou le diciammis albus (l3i fraxi- nelle), ou \q jasminum fruticans, ou le polemnnium cœrulœum,\j. plus connus sous le nom vulgaire de valériane grecque. Ces plantes ont bien leurs feuilles ailées; mais, du reste, leur des- cription ne s'accorde plus avec celle du pulcmonium. Tournefort , Adanson , et d'autres botanistes modernes , ont persisté à croire que c'étoil la valériane grecque , et ont conservé au genre qu'ils ont fait de cette plante le nom de polemonium , que Linnrr>us et ses successeurs ont adopté. Ventenat prétend que le nom de pulemonium est formé , selon quelques auteurs , de deux mots grecs , dont l'un si- gnifie beaucoup , et l'autre seul ; parce que le polemoniwn à plusieurs folioles qui ne forment qu'une seule feuille, (lw.) POLEWOI. L'un des noms du Cartii.vme officinal , en Russie, (ln.) POLEWOI-BAGULNIK. Nom sibérien d'une espèce de Cytise ( cylisus hirsutus, Pall.). (LN.) POLI. En vieux languedocien , c'est le nom du Poulain. (desm.) POLIACANÏE. Plante du genre d^s Chardons, (b.) POLICEPHALE. V. Polycephale. (b.) POLICNÈME. V. POLYCNÈME. (B.) POLIDONÏE , Polydonles. (ienre de Coquilles établi par Denys-de-Montfort , dans la famille des Hélices. Ses caractères sont: coquille libre , univalve , oinbiliquée , à spire régulière, aplatie-, ouverture entière, tombante, carrée, à bords dentés et renflés ; carène émoussée. Cette coquille, qui a près de trois pouces de diamètre, est extrêmement rare. Elle est terrestre et vit dans l'Inde. Sa couleur est blanche. J'ai rapporlé de Caroline deux coquilles également terres- tres , qui appartiennent à ce genre: l'une , le Polidonte tri- denté , a trois dents , presque également séparées , et son diamètre est de six lignes. L autre , le Polidonte bidenté , a l'ouverture à demi fermée par deux dents , et le repli de la partie de la lèvre qui est attachée au retour de la spire. Elle n'a que la moilié de la grandeur de la précédent*, (b.) 4i^ r o L POLIE, PolUt. Loureiro donne ce nom à Vachyranthes corymhosa , dont il fait un genre qui esl le Polycarpee , Lamarck. V. au mol Cadelari. (b.) POLIERSCHIEFER(We.ner, Erorh., Karst , puUer polishing-slaie , James.; /r/p//, Brong. en itarûe ; fhermauli detrlpoléenne^ Haiiy, le schiste à polir). 11 i'aul rapporter ici les diverses espèces de tripoli, dont la str(uture esl schisteuse ou irès-feuilletée à la manière des marnes. Le polierschiefer se trouve en masse, d'un blanc de lait ou blanc jaunâtre ^ou jaune d'ocre. 11 est tendre > aisé à diviser dans le sens des feuillets; sa cassure transversale est terreuse; il happe for- tement à la langue , comme les marnes, surtout lorsqu'il est terreux ; il est aride et rude au toucher ; il absorbe Teau avec bruit^et rapidité , il surnage d'abord comme la pierre ponce , mais ne se délaie point; sa pesanteur spécifujue est de 2,02: Taction du chalumeau ne le fond pas, el l'acide nilri'DROMÈdes , remarquable par ses feuilles très- petites , ressemblant à celles du Polium ; c'est Vanàromtda [juHfolia , Linn. (lm.) POLIGALE. V. POLYGALA. (s.) POLiN. Nom russe et slave de F Absinthe {artemisîa abhinthium ). (ln.) POLINICE, PoUnices. Genre de Coquilles établi par Denys-de Montfort, pour placer cinq à six espèces de NÉ- RiTES de Linnaeus, et des Natices de Lamarck. Ses carac- tères sont : coquille libre , univalve, à spire régulière mame- lonnée , ayant un ombilic; ouverture arrondie, évasée, entière ; lèvres tranchantes. La NÉRiTE MAMiLLÉE sert de type à ce genre. C'est une coquille blanche, de deux pouces de diamètre, qui vit dans les mers d'Asie, d'Afrique et d'Amérique, à quelque distance des côtes. On la nomme vulgairement ièlon de Venus et téton blanc. Son animal diffère peu de celui des Canrènes. (B.) POLION. Hill donne ce nota aux Bolets dont la chair ne se sépare pas facilement des tubes, (b.) POLION, i^/»/TO. Genre de plantes établi par Tournefort, que Linncrus a réuni aux (iERMANDUEES. (b.) PO LiON-APHRODil ES. L'un des noms du periclymc- num des anciens, c'est-à-dire , du chèvrefeuille. (LN.) POLIOPUS, C'est ainsi que Gesner et Aldrovande ont jBommé la Grinette. T. ce mot. (s.) POLIPE et POLIPIERS. Voy. Polype et Polypiers. (desm). POLIPHEME. V. POLYPHÈME. (B.) POLIPITES. V. POLYPITES. (ûESM.) M P O L POLIPODE. V. POLYPODE. (desm.) POLIPUS. V. Poi.YPus. (s.) POLISON. Herbe vivace qui croît au Chili, dans les environs de Huasa-Huasi, et qui a été découverte par Dom- bey. Ce naturaliste en avoit fait une espèce d'anémone (a«. pubesccns); mais elle diffère de ce genre par Tabscnce de linvolucre et la structure de ses péricarpes ou capsules en nombre indéfini, surmontées parles styles persistans et cro- chus. Elle constitue le genre krapfia de DecandoUe. (ln.) ^ PO LISTE, Polisies ^ Latr. , Fab. , Lam. ; Vespa^ Linn, , Geoff. , Deg. , Jurine. Genre d'insectes de Tordre des hymé- noptères, section des porte-aiguillons , famille des diplop- tères , tribu des guéplaires. Les polistes font partie de celle division naturelle des guêpes qui nous offre , dans chaque espèce , trois sortes d'in- dividus, des mâles , des femelles et des neutres , et vivant en sociétés plus ou moins nombreuses. J'ai exposé les caractères distinctifs de cette division , à l'article Guépiaires de cet ouvrage. Elle ne comprend que deux genres, ceux de po/iste et de ^««yoe proprement dit. Dans le premier, les mandibules sontproportionnellementplusétroilesetplusallongées;lalon- gueur delà portion tronquée obliquement et dentelée qui les termine, est plus courte que la partie du bord interne, com- prise entre la base et le commencement de celle troncature ; le bord antérieur du chaperon est formé de deux lignes con- vergentes , et son milieu , au point de leur réunion, s'avance plus ou moins en manière d'angle ou de dent. A l'exception d'un petit nombre d'espèces , le corps des polistes est plus étroit et plus long que celui des guêpes ; leur abdomen est ovalaire , et l'espèce d'écaillé ou de rebord dans laquelle il est inséré , est divisée en deux. Ces insectes ressemblent d'ailleurs, par leurs autres caractères, aux guêpes, et M. Ju- rine ne les en distingue point. L'espèce de ce genre la plus commune parmi nous , est l'insecte que Linneeus nomme vespa gallica,et qui est la guêpe à anneaux bordés de jaune et à deux taches jaunes de Geof- froy. Réaumur a figuré le nid qu'elle prépare à ses petits, Mem. Insect. , tom. 6, pi. 24 , fig- 6- H est en forme d'un petit bouquet, papyracé , d'un gris obscur, composé dç vingt à trente cellules rassemblées circulairement, dont les latérales plus petites et étagées. L'insecte fixe le nid sur une petite branche, sur un rameau, un brin de paille, après un mur. Cette espèce est le Poliste FRM!iÇMS,polistes galUcus. Elle est noire, avec le nez, deux points sur le dos, six petites lignes à l'écusson) deux taches sur le premier et le second anneaux de; P 0 L 4,5 Tabdomen, une bande située à leurs bords postérieurs , ainsi qu'à ceux des suivans , et l'anus , jaunes ; les pattes sont un peu fauves , avec les cuisses noires. Une espèce très-voisine de la précédente , et qui se trouve aussi en France, mais plus rarement, fait un gâteau ovale , long de quatre pouces, large de trois pouces et demi environ, sur un pouce et une ligne de hauteur: ses surfaces supérieure et inférieure sont assez planes; sa matière est papyracée et d'un grisâtre sale. Réaumur a encore figuré ce nid , tom. 6, pi. 25 , fig. 3 et 4. J'ai nommé cette espèce Poliste dia- dème , polistes diadema ; lUiger la regarde comme la guêpe , bif;lumis de Linnseus. Je la caractérise ainsi : corps très-noir; deux lignes transverses sous les antennes,six lignes à Técusson; deux points sur le premier et le second anneau de l'abdomen, leurs bords postérieurs ainsi que ceux des suivans, jaunes;elle diffère particulièrement de la précédente par les deux lignes jaunes qui sont sous les antennes, et en ce que le corselet n'a pas sur le dos les deux points jaunes qui se voient dans le poliste français. (Voyez mes observations sur quelques guêpes ^ Annales du Muséum national d^Hist. nai. , 4-* cahier ). Quelques espèces , parmi les étrangères , ont le premier anneau de l'abdomen en forme de pédicule long , grêle, cy-^' lindrico-conique. Telles sont, entre autres, les zethus^ a'nereus, guinecnsis , macilentus de Fabricius. La dernière a le corps cendré , avec l'abdomen noirâtre. Son pédicule est fauve ; son second anneau a deux taches cendrées- Quelquefois aussi le premier anneau est turbiné ou en tou- pie, comme on le voit dans les espèces suivantes : vcspafas" ciala, Oliv. \ fuloo-fasciata, Degéer ; polistes ferruginea^ Fab. ; ejusd. , polistes bioculata. Je rangerai encore avec ces espèces la guêpe moriù de ce naturaliste , ou ïepipone tatua de la première édition de cet ouvrage, et dont nous devons la connoissance à M. Cuvier. Son corps est long de six lignes, entièrement noir, luisant et finement poinlillé ; une partie des ailes de la même couleur ; le premier anneau de l'abdomen est étroit , allongé et renflé au bord postérieur ; le second est fort grand, et forme, avec les suivans , un corps ovoïdo-conlque. Ce poliste se trouve à Cayenne , et les Indiens le désignent sous le nom de iatua^ que je lui ai conservé. Son nid ressemble beaucoup, quant à la manière dont il est construit et à sa position, à celui de l'espèce suivante;mais l'ouverture circulaire de son plan inférieur,oa l'entrée com- mune de l'habitation, est latérale. Le carton de ce guêpier est, en outre, d'une pâte moins fine et grisâtre. La dernière espèce de poliste que je citerai , et que j'avois 4i6 P 0 L aussi placée avec les épîpones^ est une des plus curieuses par son industrie ; elle est connue sous le nom de guêpe carton^ nîère ( charlaria ), et représentée ici , avec son nid ( epipone r.artonnièré),^\. D, 19, 6 et 7. Olivier Ta décrite, dans l'Énycl. Méth. sous la même dénominalion spécifique, employée avant lui par Réaumur ; mais Fabricius l'appelle nidulans. Son corps est long d'environ cinq lignes, et d'un noir soyeux ; la tête a une petite ligne jaune et arquée près de la bouche ; le corselet en a deux de la même couleur, droites, transversales, et placées, l'une au bord antérieur, ei l'autre à l'écusson. Il y a un point jaune à la naissance des ailes supé- rieures. L'abdomen est court , conico-ovalaire, avec le bord postérieur des cinq premiers anneaux jaune. Ces nids en carton ayant forme d'un cône tronqué ou celle d'une cloche, que l'on envoie sicommunément deCaycnne,el que l'on voit dans presque tous les cabinets des amateurs, sont le produit de cet insecte réuni en société. Réaumur a décrit et figuré avec beaucoup de détails , Mém. sur les Insect., tom. 6, pi. 20 et suiv, le guêpier ; mais il faut observer que l'insecte représenté, pi. 20, fig. 2, et pi. 21 , fig. 3 (grossi), n'est point la femelle de cette espèce , ainsi qu'il l'avance , mais un hyménoptère parasite d'un autre genre , une espèce de cbakis. Les ouvrages de ces insectes sont peut-être supérieurs à ceux des abeilles. Celles - ci ont besoin de trouver une retraite, un édifice préparé par la nature ou la main de l'homme , afin d'y établir leurs ateliers ; elles ne font , si je puis m'exprimer ainsi, que meubler leur maison, elles ne la bâtissent pas; les matériaux qu'elles emploient sont faciles à trouver, se façonnent sans peine à raison de leur mol- lesse ; et leur nature étant très-frêle , l'ouvrage qui en ré- sulte n'a qu'une existence de peu de durée. Les guêpes car- tonnières construisent même les murs de leur habitation , relèvent en l'air, et p'ont besoin que d'un point d'appui ou d'un soutien , qui est ordinairement une branche d'arbre ; la matière de leur édifice est de la nature de celle d'un carton excellent , et qui résiste aux pluies les plus abondantes. Quels travaux n'a pas exigés sa formation 1 II a fallu détacher dé différens arbres une quantité inconcevable de petites par- celles ligneuses, les hacher , les détremper et les pétrir pour en composer la pâte de cette matière papyracée. L'abeille a, outre ses mandibules et les autres organes de la manduca- lion, des instrumens propres à récolter, d'une manière plus prompte et plus commode , les substances qui entrent dans la fabrication de ses gâteaux. La guêpe cartonnière n'a pres- que d^atitres moye'ns que ceux que peuvent lui fournir les P 0 L 4,^ parties de la bouche. L'intérieur de son habitation offre d'ailleurs autant d'art , autant de symétrie, en un mot au- tant de perfection que l'intérieur de la ruche. Il est donc hors de doute que , si les travaux des guêpes cartonnières nous étoient aussi utiles que ceux des abeilles , nous leur donnerions la préférence sur celles-ci. Dans la figure que nous avoils donnée d'un de ces guê- piers ou de ces ruches , nous avons été obligés de réduire considérablement sa grandeur. Il en est qui ont plus d'un pied et demi de longueur. Ce nid est une sorte de boîte, composée d'un carton remarquable par sa fmesse , son poli et sa blancheur , en forme de cloche plus ou moins allon- gée, plus ou moins évasée, n'ayant d'autre ouverture qu'un petit trou circulaire placé au centre du plan inférieur qui for- me un couvercle convexe ; il est suspendu verticalement , dans sa situation naturelle , à une branche d'arbre , à l'aide d'un anneau situé à la partie supérieure, et de la même matière. I^'intérieur est rempli de gâteaux distribués par étages horizontaux, comme ceux des autres guêpiers ; mais ils ne sont point soutenus par des colonnes, et tiennent immédiatement aux parois de la boîte, sur la surface exté- rieure de laquelle on peut distinguer leur place, et les comp- ter au moyen de petits reliefs circulaires ou des cordons qu'ils forment aux points de réunion. Chaque gâteau repré- sente une calotte, dont la partie convexe est en dessous, mais qui, au lieu d'être arrondie, s'élève en pointe vers le som- met ; il a la forme d'un entonnoir irès-écrasé. Le sommet est percé d'un trou semblable à celui dont j'ai parlé plus haut, et qui est la porte extérieure et unique de l'habitation; tous ces trous sont ainsi dans une même ligne verticale et cen- trale , ce qui permet à ces insectes d'aller d'une extrémité à l'autre, ou de gagnera volonté l'un des rayons. Si on enlève le couvercle inférieur de la boîte , l'on voit que les cellules ou les alvéoles, hexagonales d'ailleurs, ainsi que celles des autres guêpiers, occupent toute la partie bombée des gâteaux, celle du dessous, et que l'insecte avoit préalablement cons- truit le plancher ou le fond du gâteau qui les porte ; l'on voit encore que ces gâteaux sont parfaitement semblables. Il est aisé maintenant de concevoir pourquoi ils ont toujours ea dessous la même convexité que le couvercle qui ferme la boîte: c'est que chacun de ces gâteaux a servi successivement de couvercle. Représentons-nous la boîte n'ayant encore que deux rayons; pour en faire un troisième , l'insecte prolonge inférieurement l'enveloppe , en conduisant les bords au-delà du couvercle ; puis, construit au-dessous un nouveau couver- cle ; et cette opération terminée , il élève sur les parties XXVII. 27 4i8 P 0 L convexes de Tancien de nouvelles cellales. En recommençant le même manège, l'insecle renfermera le dernier couvercle, et le fera servir à un usage semblable. (L.) POLITRIC , ou PoLYTRic. Plante du genre des Dora- DILLES, qu'on appelle aussi capillaire rouge, (b.) POLIUM ou PoLiON. Dioscoride , en décrivant le polion, en dislingue deux espèces: celle de montagne, qui étoit appelée theulhrion ; el une autre plus branchue , moins odorante et moins estimée pour ses qualités. Le theuthrion étoit une petite herbe rameuse, blanchâtre, abondamment fournie;dc graines , et produisant, JU'extrémité des rameaux, de petits bouquets garnis de boutons blancs comme la che- velure d'un vieillard; elle avoitune odeur forte, et cependant agréable ; sa décoction , prise en breuvage , éloit bonne contre les piqûres de scorpion , l'hydropisie , la jaunisse. Cette plante , appliquée sur les plaies, les cicatrisoit; elle étoit contraire à l'estomac et causoit des douleurs de tête. Pline mentionne deux polium : l'un grand, croissant dans les champs, et nommé également theuthrion ; l'autre plus petit et sauvage. Mais dans la description, il confond, à la fois, le Lheuthrion de Dioscoride, et le tripolium de Théophraste. Les deux polium sont distingués en grand et en petit, par Galien. Les propriétés indiquées par cet auteur, sont les mêmes que celles attribuées aux polions par Dioscoride. C'est dans les germandrées, ieucrium , à fleurs agglomé- rées, en petits capitules terminaux, le plus souvent laineux , que presque tous les botanistes ont cru reconnoître les deux polion ou polium. On cite principalement , pour tels , les teucrium polium , montanum , capitatum , aureum et achœmenis. Ces diverses espèces de germandrées , et beaucoup d'autres à fleurs également capilulées, sont décrites dans les anciens ouvrages de botanique, sous le nom de /jo/ium , et constituent le genre polium de Tournefort , mainte- nant réuni au teulrium. Le teucrium des anciens est différent du theuthrion décrit ci-dessus. On nommoit encore ce dernier pheucaspidion , achœmenis , ehenites , melosmon , helion et leontocharon. Columna rapportoit \q polion des Grecs au saniolina chamœ- cyparissus. Diverses espèces de thym ont été également nom- mées polion. V. ce mot. (ln.) POLIXÈNE, ou PoLYXÈTs^E , Polyxenes. Genre de Co- quilles établi par Denys-de-Montfort , et dont le caractère s'exprime ainsi : Coquille libre, univalve , cloisonnée, à P 0 L 4,3 sommet et à base ombiliqués , roulée sur elle-même ; bouche linéale contre le retour de la spire ; cloisons unies. La seuie espèce qui compose ce genre , se trouve fossile près (le Sienne. Elle a une demi-ligne de diamètre. Toute sa surface est criblée de pores qui ^semblent avoir servi à là sortie d'autant de bras, (b.) POLLACK. Nom d'un poisson du genre Gade ( Gadus poUachius^ Linn.). (desm.) POLLEDRO. En Italie, c'est le nom d'un Poulain. (desm.) POLLEN ou POUSSIÈRE PROLIFIQUE. C'est une multitude de petits corps enfermés dans chaque anthère , qui, lorsque celle-ci s'ouvre, sont versés dans le stigmate, s'ouvrent à leur tour , imbibent ce même stigmate d'une humeur qui , pénétrant à travers le style , va féconder l'ovaire, Voy. Fleuk et Végétal, (d.) POLLETTE. Poisson de mer, qu'on mangeoit à Paris dans le douzième siècle. J'ignore son nom moderne, (b.) POLUCATA. Illiger forme , sous ce nom, un ordre de mamiï^ifères , qui renfera^e cinq familles, lesquelles corres- pondent à l'ordre des quadrumanes , à la famille des marsu^ piaux et au genre aye-aye de la méthode suivie dans ce Dic- tionnaire. Ces familles portent les noms de quadrumanu y prosimii , macrotarsi, îeptodactyla et marsupialia. (desm.) POLLICHE, Po///V;///a. Plante bisannuelle du Cap de Bonne-Espérance, à feuilles verticillées, linéaires, aiguës , accompagnées de stipules membraneuses et persistantes , et à fleurs ramassées en tête sessile dans les aisselles des feuilles. Cette plante forme, dans la monandrie monogynie et dans la famille des arroches , un genre aussi appelé Neckere , qui a pour caractères : un calice monophylle à cinq dents; point de corolle ; une étamine ; un ovaire à un seul style; semences cachées dans un réceptacle garni d'écaillés bacci-' formes, (b.) Ce genre a été consacré par Smith, Aiton, Vahl, et-c. , à la mémoire de J. Pollich, auteur de la Flore du Palatinat. H est le même que le neckeria de Gmelin, et probablement que le vieerburgia de Moench. Il y a un autre genre pollkhia établi par AVilldenow et par Rolh. On y place le galeopsis galeobdulon et le lamium amplexîcaule. Le premier de ces genres est généralement adopté, (ln.) POLLICIPE , Pollicipes. Genre établi par Hill , parmi les cirrhipèdes. Il sert de type à une famille , et diffère peu des Anatifes. Ses caractères sont : un grand «ombre de Uio P O L petites écailles, très- dures sur le corps et sur le pédon- cule, (b.) POLLICIPÉDITE. Quelques naturalistes ont donné ce nom aux Balanites et aux Pouce-pieds , ou conques anaU- fères. V. Anatife. (b.) POLLIE , Pallia. Plante vivace du Japon , à poils articu- lés, à tViiilles alternes, amplexicaules , enslformes , un peu rudes, Lianches en-dessous, et k fleurs blanches disposées en corymbes terminaux, dont Thunberg a fait un genre dans i'hexaudrie monogynie , et dans la famille des asparagoïdes. Ce genre a pour caractères: une corolle de six pétales, dont trois extérieurs plus grands et trois intérieurs recourbés ; point de calice; six étamines ; un ovaire supérieur surmonté d'un seul style ; une baie à plusieurs semences, (b.) POLLONTHE, Pollonthes. Genre de Coquille établi par Denys-de-Montfort. Ses caractères sont : coquille libre , univalve , cloisonnée , en retour sur elle-même, mais en disque; elliptique, mamelonnée sur ses deux centres; dos arrondi; ouverture ronde, dégagée, portée sur un col, et terminant une chambre en forme de sac ; cloison unie , en calotte ; siphon inconnu. La seule espèce qui constitue ce genre , se trouve dans les mers de l'Inde et dans la Méditerranée. Elle est fort remar- quable , et prouve que son animal forme , chaque année , une loge nouvelle, latérale à l'ancienne, et en retour sur un noyau primitif, dessiné par les mamelons, (b.) POLLOS. Nom des jeunes Fruits a pain , à Ceylan. (b.) POLLYXENE , Polfyxenus , Latr. , Lam. , Léach. Genre d'insectes , de l'ordre des myriapodes , famille des chilognathes , ayant pour caractères : corps aptère , com- posé, 1.° d'une tête portant deux antennes courtes, filifor- mes , de sept articles ; 2.» de huit anneaux , mous , aplatis, dont les sept premiers ont, sur les côtés des aigrettes, de petites écailles, et dont le dernier est terminé par un pinceau ; S", de douze paires de pieds, portées sur autant de divisions inférieures , ou de demi- anneaux ( une paire par chaque). J'ai établi ce genre sur la scolopendre à pinceau {Jagurus ) , de Linnaeus, de Geoffroy et de Fabricius , mais que Degéer a placée avec les iules ^ et dont il a donné une description très-détaillée. Cet insecte est très>petit ; son corps est figuré en ovale très-allongé, plat, paroissant composé, vu en dessus, de huit anneaux. Sa tête est grande , arrondie , a , de chaque côté , une petite éminence en forme de pointe, dirigée en P 0 L 42Ï avant, et deux yeux grands, ronds, iioîrs situés auprès d'elles. Les antennes sont formées de sept articles presque cylindri- ques , comme celles des iules^ et Tanimal les remue sans cesse lorsqu'il marche. Les huit demi-anneaux supérieurs du corps ont, de chaque côté , une touffe de poils , ou plulôl de lon- gues écailles, dirigées en arrière, et deux autres touffes, mais à écailles plus petites, sur le dos, ce qui fait trente-deux bouquets sur la totalité du corps. La tête a aussi, t:ntre les yeux, une frange d'un double rang d'ccailles; celles dli rang antérieur sont portées en avant, et celles du second sont dans un sens opposé. Les anneaux du corps ont également deux rangées transversales d'écaillés ; mais ces écailles sont plus courtes; 1# premier rang est près du bord antérieur, el le second vers l'extrémité postérieure. Examinées au mi- croscope , ces écailles paroissent être des lames plates , étroites , longues , moins larges à leur naissance , et hérissées, des deux côtés, de petites pointes en forme d'épines: l'ex- trémité de ces lames est en pointe conique. Le corps est terminé par une espèce de queue, paroissant composée de deux parties allongées, arrondies au bout, séparées à leur naissance , appliquées ensuite l'une sur l'autre , et qui ne consistent qu'en deux paquets de poils d'un beau blanc de satin luisant, ou comme bruni, formant deux pinceaux; en dessus de cette queue , sont aussi quelques écailles. Le bout du corps est terminé par une pièce circulaire , sous laquelle est l'anus. Examiné en dessous , le corps a, suivant Degéer , douze demi- anneaux, portant chacun une paire de pattes; en tout, vingt- quatre. Ces pattes sont très-petites, coniques, articu- lées, très-pointues au bout, semblables aux pattes écailleuses des chenilles. L'articulation qui répond à la cuisse est grosse et arrondie. L'insecte remue ces organes avec beaucoup de vitesse et d'agilité ; mais comme ils sont très-courts relati- vement au corps, la marche de l'animal est très-unie : on croiroit qu'il glisse sur le plan de position. Le corps est sou- ple et prend différentes courbures. 11 est d'un brun pâle el luisant, plus clair en dessous, de même qu'aux pattes. Les touffes d'écallles tranchent sur le fond, étant d'un brun plus foncé. Nous venons de considérer le poïlyxène à pinceau dans son état adulte. Lorsqu'il est jeune, son organisation n'est pas aussi compliquée , c'est-à-dire que le nombre de ses an- neaux, de ses pattes et de ses bouquets d'écaillés, est moin- dre, et qu'il accroît avec l'âge. Degéer a vu des individus dont les uns avoient cinq anneaux en dessus , et cinq paires de pattes, et dont les autres , plus courts encore, n'avoient que K^i P O L troîs anneaux et autant de paires de pattes. Les anneaux, dans ces jeunes individus, ont la nriêttiè quantité de bouquets d'écaillés que les adultes; les pinceaux de la queue sont sim- plement plus grêles et moins fournis. Les pattes de ces jeunes individus sont proportionnellement plus grosses que Celles des individus plus avancés. Voilà bien un changériient que l'on peui comparer à une sorJe de métamorphose. Le pollyxène à pinceau, dont M. Léach rient de donner one nouvelle figure { Zool. Miscell. , planch. i35, B.), se tient sous les écorces des arbres, stir les murs, etc. On ne sait rien de plus de son histoire, (l.) POLO. Nom brame du NaRu-cila ^ MaUbâf. F. ce mot. (l1s.) ^ POLOCHION , PMlemon.Vlem. ; Mcrops, Cerfhia, Com- tîas, Gra'ciila, IjAÛi. Genre de l'ordre des oiseaux Stlvains et de la famille des E^OPSIDES. Voyei, ces mots. Caractères : Bec médiocre ou long, nu à la base , arqué , un peu comprimé par les côtés , acumîné ; mandibule supérieure échancrée vers le bout; narines ovales, couvertes d'une membrane par derrière; langue terminée par un pinceau de soies; côtés de la tête quelquefois dénués de plumes; ailes à penne bâtarde , courte ; la deuxième rémige , la plus longue de toutes; quatre doigts, trois devant, un derrière ; les extérieurs réunis à leur origine. Ce genre est divisé en deux sections, dont la première se compose des espèces qui ont la tête entièrement enjplumée; et la deuxième , de celles qui ont une partie des côtés de la tête dénuée de plumes. Tous les oiseaux de ce feonre ne se trouvent que dans les grandes Indes , et dans rx\ustrâlasie. Le PoLOCHiON proprement dit, Philcmon cinerms, Vieill. ; flerops molucrensis^ Lath, Ce po/ochionse perche sur les plus hautes branches des arbres, où il répète sans cesse son nom , qui , en langue moluquoise , signifié baisotis-jioiis. Il habite l'île de Bouro , une des Moluques. Il a quatorze pouces de longueur ; l'œil entouré d'une peau nue ; tout le plumage gris , mais plus foncé sur les parties supérieures ; Ls joues noires; le derrière de la tête varié de blanc ; le bec noirâtre , et les plumes de la naissance de la gorge ter- minées par une espèce de soie. Le PoLOCHroN aux ailes orangées, Philemon cJirysopte- rus , Vieill. ; Merops chrysopterus , Lath. Cet oiseau se trouve à la Nouvelle-Galles du Sud, où il est connu sous le nom de goo ganir-ruch^ nom que l'on a aussi appliqué à une autre espèce décrite ci-après sous celui de pohchion go-nick. Il vit de mouches , d'insectes, et suce le miel de différentes es- pèces de plantes de la famille de celle que les Anglais nom- P 0 L 423 ment hanksia ; son plumage est généralementbrun , mais plus pâle sur la tige des plumes , plus foncé sur les pennes des ailes, dont les quatre ou cinq des plus extérieures ont dans le milieu une tache d'un jaune orangé; la queue est élagée , et toutes les pennes , excepté les deux intermédiaires , sont terminées de blanc ; le bec et \ts pieds sont noirs. Longueur d'environ douze pouces. Le PoLOCHiON A CAPUCHON , Philemon cucullatus, Vieill. ; Merops cucuUatus , Lath. Une bande noire traverse le sommet de la tête , passe sur les yeux , et descend de chaque côté sur la gorge de cet oiseau ; le front est blanchâtre , et le reste de la tête a des lignes transversales d'un gris blanc sur un fond sombre ; le ventre est d'un blanc sale, et couvert de petites raies d'une teinte obscure ; le bas-ventre et les couvertures inférieures de la queue sont d'un blanc pur ; le dessus du corps est dun brun tirant à la couleur de plomb ; les six pre- mières pennes d*is ailes sont brunâtres ; la première est très- courte , et les autres inclinent au brun; mais la sixième ou septième a son milieu d'un jaune verdâtre sur les barbes ex- térieures , ainsi qu'à son extrémité ; la queue d'une couleur de plomb verdâtre , est arrondie et terminée de blanc sale ; les pieds et le bec sont jaunes , celui-ci est courbé et assez fort ; la langue est d'un tiers plus longue que le bec , et frangée sur ses bords. Longueur , neuf à dix pouces. Il se trouve à la Nouvelle-Hollande. Le PoLOCHlON DARWANG , Philemon auricornis , Vieill.; Muscicapa auricornis, Lath. C'est ainsi que les habitans de la Nouvelle-Hollande appellent cet oiseau , dont la taille est itn peu au-dessus de celle du moineau commun; il a le bec et les pieds noirs; le dessus du corps d'un vert olive ; le dessous de celle partie et le sommet de la tête jaunes ; de l'angle du bec part une large tache noire qui entoure les yeux et s'étend jusqu'aux oreilles ; là , s'élève une touffe de plumes jaunes , plus longues que les autres ; les pennes extérieures de la qutjue sont de celte dernière couleur. On dit que le darwang se nourrit principalement du miel qu'il suce dans les fleurs , par le moyen de sa langue ciliée. Il place son nid à l'extrémité des branches les plus flexibles des arbres de moyenne hauteur et des arbrisseaux, afin démettre sa génilure à l'abri de la voracité de divers petits quadrupèdes qui en sont très-friands. Quoique cet oiseau ait, dans ses couleurs , des rapports Sivec le polochion à oreilles jaunes , je crois qu'ils ne sont pas de la même espèce ; Latham est aussi de celfe opinion. Le PoLOCHiON DEE Weed-gang, Philemon ornaius^yie'iU . ; Blerops ornatus , Lath. ; pi. 128 du 2.« suppl. an gM Synopsis. 42/t P O L Tel est le nom que cet oiseau porte à la Nouvelle - Galles du Sud. 11 a le bec noir ; les pieds noirâtres ; les plumes du sommet de la tête et de la nuque d'un orangé sale sur leurs bonis et plus foncé sur leur milieu ; une bande noire , bordée de bleu en dessous , part des coins de la bou- che , traverse les yeux et descend ensuite sur les joues ; une grande tache triangulaire et noire occupe le milieu de la gorge qui est jaune , de même que la poitrine ; toutes les par- ' lies postérieures sont d'un blanc bleuâtre ; le dessus du cou est d'un vert pur; le haut du dos de cette teinte, mais mélangé d'orangé brunâtre ; sa partie inférieure, le croupion et les couvertures du dessus de la queue sont bleus ; les cou- vertures des ailes fauves et mélangées de vert sur leur milieu ; les pennes primaires , vertes en dehors et noires en dedans; les secondaires , bordées de jaune ; les deux pennes intermé- diaires de la queue, bleues, très-longues, et garnies de très- petites barbes dans la partie qui excède les autres, dont la couleur est rouge brun. L'individu qu'on soupçonne être la femelle , a des couleurs presque aussi riches; le front et le milieu de la tête bleus ; la nuque et le menton d'un orangé sale; le dos d'un vert brunâtre; le croupion bleu; les pennes delà queue , à l'exception des deux intermédiaires , noires ; du reste, il ressemble au pré- cédent. Le POLOCHION A FACE JAUNE , Philemon iderops , Vieill. ; Grarula irierups , Lath. Cet oiseau, de la Nouvelle-Hollande, a sept pouces et demi de longueur ; la tête , le cou , le dos , les ailes et la queue, noirs; les couvertures des ailes ter- minées de blanc , ce qui forme une bande transversale ; le dessous du corps de cette dernière couleur ; les yeux entourés d'une peau nue, jaune et ridée; les pieds de cette même teinte et très écaillés. * Le PoLOCHJON A FRONTBLANC, Phikmon alhifrons ,We\\l. ; Merops albifrons ^ Lath. Le mâle de cette espèce a près de huit pouces de longueur; le bec brun ; la langue plus longue que le bec ; le dos et les ailes d'un beau roux ; le front et tout le dessous du corps blancs ; sur cette dernière partie les plumes ont , dans leur milieu et le long de leur tige , une ligne noire, ainsi que les plumes rousses du dos ; les flancs , dans la partie que recouvrent les ailes en repos , ont cinq bandes d'un bleuâtre foncé; les côtés et le sommet de la tête , le lorum et la nuque sont noirs ; les pennes des ailes et de la queue , d'un bleu pâle, et marquées de blanc sur leur bord extérieur; la queue est presque carrée à son extrémité, et outrepasse les ailes pliées de près de la moitié de sa lon- gueur ; les pieds sont d'un brun jaune. P O T. 4^5 La fetnelle , ou l'individu qu'on prend pour elle , a le dos et les ailes bruns ; le dessous du corps d'un blanc jaunâtre sale , avec des lignes noires ; la tête brune sur les parties où le mâle est noir j la queue plus courte et tachetée de jaune sale j avec des Wjhdes transversales brunes. On trouve cette espèce au port Jackson, dans la Nouvelle-Hollande. J^e PoLOCHiON A GORGE VERTE, PhUemoîi vindlcolUs ^ Vieill. 11 a neuf pouces et demi de longueur; le bec noir ; le tour des yeux et les joues d'un jaune doré et dénués de plumes ; la tête et le haut de la nuque noirs ; la gorge , la poitrine , le dos , les couvertures des ailes d'un vert olive ; le ventre jau- nâtre; la queue brune et bordée de vert en dessus, grise en dessous ; les pieds verdâtres. On le trouve à la Nouvelle- Hollande. Le PoLOCHlON GO-RUCK , Philemon chrysoptenis , Vieill. ; Merops chrysopterus ^ Lath. Oiseaux dorés, pi. 88 de V Hist. des Grimpereaux^ sous le nom de go~nick. Les naturels de la Nouvelle-Galles du Sud ont imposé à cet oiseau le nom de gou'gwar-ruck , dont , par abréviation, j'ai composé celui de go-ruck. M. Latham dit , dans son 2.* Supp. To the gcn. Synops. qu'ils appellent de même son mellwoi ous creeper {<:etihia meUwora) , et son golden winged Lee - eater (JSIerops chijsopterus) ; ce dernier diffère très-peu Augo-ruk^ peut-être n'est-ce qu'une variété d'âge. Cet oiseau , très-vif et très-courageux, est souvent aux prises avec une espèce de perroquets à ventre bleu ( psitlacus hœmatopus} 1 et c'est toujours avec avantage qu'il leur dispute le miel dont il fait sa principale nourriture ; souvent deux suffisent pour mettre en fuite des troupes nom- breuses. Tel est son caractère , suivant les mémoires que j'ai reçus d'Angleterre ; mais M Latham attribue le même na- turel , le même genre de vie à son niellioorous creeper. De quel côté est l'erreur .? car probablement un de nous deux se trompe. Néanmoins il jne paroît plus vraisemblable que de telles mœurs et une telle force conviennent mieux au go-rucky qui est près du double plus grand que l'autre , dont la taille est à peine celle du maims; autrement le courage de ce petit oiseau seroit surprenant , si réellement il savoit se faire craindre de tes permquels , qui sont aussi forts que le perro- quet commun. Quoi qu'il en soit , cet oiseau a le bec noir ; l'espace entre le bec et l'œil , et une peau nue qui entoure les yeux, dune teinte rougeâlre ; la tête , le dessus et le dessous du corps, les petites et grandes couvertures des ailes , et la queue d'un vert foncé rembruni ; la plupart des plumes sont frangées et terminées de blanc, et ont dans leur milieu une raie étroite et longitudinale de cette même cou- leur; les peunes primaires soat brunes , et bordées à Texte- -^26 P O L rieur de ferrugineux ; les couvertures supérieures et les pen- nes caudales ont leur extrémité blanche ; les pieds sont d'un trun verdàtre. Longueur , douze à treize pouces ; grosseur delà draine. l^e guêpier aux oUes dorres de Philips , qUJi^appartienl à la mêitie espèce , diffère en ce que son plumage est brun, que chaque plume est bordée d'une nuance plus pâle , et que le bord des pennes primaires est d'un orangé doré. Le POLOCHION Gïwcvhy., Fhiler,}on ryai/uiis , Vieill. ; Gra- cula cyanotis, La! h. Oiseaux riuvés . pi. h 7 de V Histoire des Gnmpereaux ^ sous ie non» A héurolaire lyiarnlé. Cet oiseau est très-rare à la Nouvelle-Hollande, ou il fait la chasse aux aueilles et à toutes les espèces d insectes. Son chant , qu'il fait continuellement entendre, est composé de sons très- aigus ; posé à terre , il marche comme la pie ; ses pas sont à^s, sauts. Longueur de onze à treize pouces : bec jaune à la "j'se , et noirâtre dans le reste de sa longueur ; côtés de la tête jaunes et dénués de plumes, d<'puis le bec jusque der- rière l'œil ; croissant blanc sur le soaunel de la tête , dont la pariie concave est tournée vers le bec ; plumes de cette partie courtes , peu serrées , et d'une couleur de plomb foncée ; une bande étroite de méi|ie teinte, et longue d'environ un demi- pouce sur le haut de la gorge ; dessous du corps blanc ; dos , croupion, bord des pennes des ailes el de la queue d'un vert j<^unâtre ; pieds verdâlres ; ongles noirs et crochus. Un indi- vidu de la même espèce diffère , en ce que la gorge , le de- vant du cou et de la poitrine sont de la couleur de plomb, et que la peau nue des côtés de la tête est bleue ; que les pieds sont d'un bleu noir. H est probable que ces dissemblances caractérisent les sexes. Le POLOCHION GRIS , Philemon chrysolis , Vieill. ; Cerihia fhrysotis, Lath., Oiseaux dorés, pl.^{ de V Hist. des Griinpereauxy sous la dénomination d'HÉOROTAiREfiRis. L'individuque re- présentecette figure , est une femelle. Elle a la tête , le dessus du corps, lescouverturesetlespennesdesailesel de laqueue,d'un gris foncé ; les dernières, frangées de jaune à l'extérieur ; un demi-croissant de cette couleur vers les oreilles , au dessous duquel on remarque un point noir ; un joli gris-blanc domine sur toutes lesparties inférieures, depuis le bec jusqu'à la queue. Le mâle diffère en ce qu'il a un trait blanc-jaunâtre derrière l'œil ; une bandelette jaune , qui part de l'angle de la bou- che , passe au-dessous de l'œil , qui est bordé de blanc , près des oreilles. Une seconde bandelette noire s'étend au dessous de celle-ci. On distingue le jeune à la couleur terne du demi-croissant , à ses ailés et à sa queue bordées dun vert- olive , à l'extrémité blanche des pennes caudales ; enfin , il P O L 4,7 «st privé du point Hoir qui est sur chaque çAté àe la lêle. Longueur totale , cinq pouces trois quarts. Le bec est noir ellent Kogo. Ils ont en grande vénération cet oiseau qui réunit un beau plumage, une voix harmonieuse, une chair délicate et savoureuse. 42Ô P O L Le PoLOCBION IVIARBKÉ , Phîlemon marmoreus , Vieîll. » ha- bite l'Auslralasie. 11 a le bec brun ; les pieds jaunes ; la taille du merle; l'œil entouré d'une peau noire ; le plumage généra- lement noir, avec des taches jaunes en forme de lunules , sur le haut du dos, sur le croupion et les couvertures supérieures de la queue; les petites couvertures des ailes, les grandes sur leur moitié , les pennes dans une partie de leur longueur, et les pennes latérales de la queue bordées de jaune ; les pennes alaires noires; leurs couvertures inférieures, le ventre et les jambes d'un gris-blanc. * Le PoLOCHlON MOHO, Phîlemonfascîculatus y VieîII. ; Me- rups fasciculatus ^- hâth. ; Merops niger ^ Linn. , édit. i3. Deux grandes touffes de plumes jaunes, placées près des ailes, mais que l'on ne voit pas , lorsqu'elles sont fermées , distin- guent cet oiseau, qui porte à Owhyhée , et dans les aulres îles Sandwich, le nom de moho. Ses plumes servent à la parure des habilaos, qui font des chasse - mouches avec les longues pennes de la queue. Pour s'en procurer en plus grande abon- dance, ils le plument vivant , et lui donnent ensuite la liberté. Les plumes de la tcte et de la gorge sont courtes et pointues ; le plumage généralement noir , avec un bouquet de plumes jaunes sur le bas - ventre; la queue est très-étagée; les deux pennes du milieu ont jusqu'à sept pouces de long, et les plus extérieures n'en ont que deux; celles-ci sont blanches en de- hors et à l'extrémité , les autres noires ; toutes sont pointues à leur bout ; les pieds sont de même couleur. Grosseur d'une alouette : longueur totale , treize pouces environ. On donne trois variétés à cette espèce. La première ne diffère qu'en ce que toutes les plumes de la queue sont blan- ches à leur extrémité ; la seconde est dissemblable par les flancs qui sont roux, et les pennes caudales eatièrement noi- res ; et la troisième n'en diffère qu'en ce que son plumage est généralement noir , avec des croissans et quelques traits blancs ; c'est probablement des variétés d'âge ou de sexe. Le POLOCUION MOUCHETÉ » Phileinon nœvius , Vieill. , se trouve à la Nouvelle-Hollande. IL a la tête et une partie des joues noires ; les plumes de l'occiput , du cou , de la gorge, de la poitrine et du ventre ^ d'un gris-clair , et bordées d'une ligne noire ; le dessus du corps , d'un gris foncé tirant aa brun sur les ailes ; le bas-ventre et les couvertures inférieu- res de la queue, de cauleur blanche ; le dessus des pennes, caudales , pareil aux ailes , et le dessous blanchâtre depuis leur milieu jusqu'à leur extrémité ; les pieds couleur de chair. Ce plumage me semble indiquer un jeune oiseau. * Le PoLOCHiON NOIR Eï JAUNE, Phllemon phrygius^ yieill.; Merops phrygius , Lath. , se trouve à la Nouvelle-Hol' P O L 42^ lande , et est cle la taille de la grhe. Il est assez ge'néraie- ment noir; mais les plumes de la poitrine , du dos et du ven- tre , sont bordées d'un jaune doré , ainsi que les couvertures des ailes , dont les pennes sont en outre terminées par une tache oblique, noire ; le bec est de cette même couleur, et les pieds sont bruns. Dans des individus , le bec et les pieds sont de cette dernière teinte; sur d'autres, on remarque un trait verdâire , qui part du bec et entoure les yeux ; il est très- large dans son milieu , et descend jusqu'au bas des joues ; les plumes, dont il est composé, sont plus^courtes que les autres , et ont une certaine roideur; la queue est cunéiforme ; les deux pennes intermédiaires sont noires , et terminées de jau- ne , qui est la couleur des autres , ainsi que des couvertures inférieures. Le PoLOCHiON OLIVATRE, Philemoii olimceus , Vieill. , pi. 5 des Promerops de VHisl. des Oiseaux dorés ^ sous le nom de Pto- merops olwâlre. Cet oiseau a été rapporté de l'Australasie. Il a sept pouces de longueur ; deux taches jaunes et longitudi- nales sur les côtés de la tête , qui est olivâtre , ainsi que toutes les parties supérieures du corps. Celte même teinte se nuance de jaune , couvre les inférieures , et blanchit sur le bas-ventre ; les ailes et la queue sont brunes et bordées de jaune olivâtre ; les pieds gris ; le bec est brun ; \ts pennes de la queue sont d'égale longueur. Le POLOCHION A OREILLES JAUNES, Phllemon erythrotis , Vieill. , Ois. dor. , pi. 85 de VHist. des Grimpereaux , sous le nom èihéorolaire à oreilles jaunes. Cette espèce , que l'on trouve à Botany-Bay, dans la Nouvelle-Hollande, a le dessus de la tête d'un vert jaune ; une bande noire, «ur les côtés , qui part de l'angle du bec , entoure l'œil , couvre le méat auditif, et à laquelle succède une touffe de plumes jaunes , longues et susceptibles de s'épanouir et de se re- lever dans les momens où quelque passion agite l'oiseau. Ces plumes naissent à la base des oreilles , et s'étendent en arrière , sur les côtés du cou. La gorge est de la même couleur , qui prend un ton verdâtre , et est mélangé de gris sur la poitrine , le ventre et les couvertures inférieures de la queue ; le dessus du cou et du corps est d'un gris verdâtre , ainsi que les couvertures supérieures des ailes et de la queue, dont un vert olive frange les bords extérieurs. Les pennes caudales, excepté les deux intermédiaires, sont terminées de blanc , et toutes sont grises en dessous. Lon- gueur , sept pouces et demi ; bec noir ; langue divisée en deux , depuis sa moitié , et chaque division ciliée à son^ extrémité ; queue arrondie et dépassant les ailes pliées , des deux tiers de sa longueur. Oo P O L La femelle ou le jeune , a les parties supérieures grises ; une tache brune et jaune , sur les oreilles ; toutes les parties inférieures variées de gris et de blanchâtre. Le PoLOCHiON AUX OREILLES NOIRES , Philemon awitus , Vieill. \ Mervps auritus , Lalh. , a six pouces et demi de lon- gueur; le bec et les pieds bruns; le dessus du corps, d'un brun roux ; le dessous^ d'un blanc sale , tacheté de noir sur ie bas-ventre , les couvertures inférieures de la queue et les jambes Près de l'angle extérieur de l'œil naît une large bande noire qui se termine en pointe : les pennes des ailes et de la queue sont noires de cette couleur. On le trouve à la Nouvelle-Hollande. * Le PoLOCHiON PIE, Philemon picadis, Vieill. ; Gracula pi- caia , Lalh. Le noir et le blanc sont les df;ux seules couleurs qui régnent sur le plumage de cet oiseau de la Nouvelle-Galles méridionale. La première est répandue sur la plus grande partie de la tête , sur le cou , et descend sur la poitrine , où elle forme une bande transversale , couvre le dos , le bord des couvertures de l'aile , les pennes secondaires et les pri- maires , et jette des reflets bleus , sous divers aspects ; enfin , elle traverse les pennes de la queue , vers l'extrémité. La partie antérieure de la tête , la gorge , les couvertures des ailes , le reste du dessous du corps , et les pennes caudales sont blancs ; on remarque encore cette couleur sur la nuque et le haut du cou ; les pieds sont d'une teinte plombée; le bec est jaune. Le PoLOCHlON RkYÈ , Philemon sagitlatus , Vieill.; Coracias sagiUata, Lath. La Nouvelle-Cxalles du Sud est le pays^ de cet oiseau, qui a quatorze pouces de longueur ; le bec couleur de chair ; le dessus du corps , d'un vert olive varié sur le dos, de lignes fines et noires, et tendant au cendré sur les jdues. Le dessous du corps est blanc et raye de noir ; les petites couvertures des ailes, de la dernière teinte , et bordées de gris pâle ; les autres , ainsi qu'une partie des pennes , d'un gris presque blanc ; les primaires noires ; les pennes caudales cendrées et assez longues ; les pieds noirs. * Le PoLOCHlON A TÊTE NOIRE , Philemon meîanocephala ^ Vieill. ; Gracula melanocepliala ^ Lath. Cette espèce de la Nouvelle-Galles , a huit pouces de longueur, le bec jaune , le front blanc , et le reste de la tête noir; le cou et tout le dessous du corps , blancs ; mais celte couleur prend un ton bleuâtre sur quelques parties; le dos et toutes les couvertu- res des ailes , d'un gris-bleu, avec une raie transversale blan- che, vers U^xtrémité des dernières ; les pennes n.oirâires et bordées d'une couleur de rouille , pâle ; la queue , longue de trois pouces , et d'un cendré bleuâtre ; les pieds as- P O L 43i sez longs , el d'an jaune d'ocre pâle ; les ongles noirâtres et forts. Le PoLOCHloiSl VERDIN, Philemon nigricollis , Vieill. ; Tur- dus cochinchinensis , Latli. , Ois. dor. ^ tom. 2 , pi. 77 et 78. Il nous paroît certain que le petit merle de la côte de Malabar , de Sonnerai , turdus malabaricus ^ est de l'espèce de celui-ci. C'est donc mal à propos que des méthodistes modernes les présentent comme deux espèces distinctes. Le Verdin été rapporté de la Cochinchine , ce qui indique que ces oiseaux sont répandus dans plusieurs contrées de l'Inde. Un vert bril- lant teint son pîutnage ; cette couleur prend une belle nuance olive sur la tête , un ton plus clair sur la poitrine et sur le ventre , tire un peu sur le bleu vers la queue , borde les ailes à l'extérieur qui sont brunes , du côté interne , et couvre la queue , dont le dessous est gris ; un trait noir sépare le bec , de l'œil. Un noir velouté pare la gorge, s'étend sur les côtés, et borde la bande lilas qui part de la base du bec, en forme de mouslaclie; une sorte d'épaulette d'un bleu céleste se fait re- marquer à la partie antérieure de l'aile. Le bec est noir , filé en pointe aiguë,arquéet échancré à l'extrémité desdeux man- dibules; les pieds sont noirâtres , et les ongles très -crochus. Grosseur du moineau , mais taille plus allongée : longueur totale, près de six pouces. La femelle diffère par sa couleur verte moins éclatante ; de plus , elle est privée des moustaches lilas et de la tache noire que le mâle a entre le bec et l'œil ; enfin , la gorge , au lieu d'être noire , est d'une teinte de vert-de-gris ; les épau- lettes sont moins grandes , et d'un bleu pâle. Le PoLOCmOM vert, Philemon viridis , Vieill. , a le bec noir , les pieds bruus ; la tête dénuée de plumes , sur les cô- tés , noire en dessus, de même que le cou; l'occiput traver- sé par une bande blanche ; le dos, le croupion , les ailes et la queue , d'un vert olive ; la gorge , d'un gris foncé ; une bande blanche part de la mandibule inférieure , descend sur les côtés du cou , et se termine sur ceux de la poitrine qui est pareille à la gorge , de même que les parties postérieures. Taille au polochion-kogo.Oa le trouve à laNouvelle-HoUande. * Le PoLOCHION WERGAN , Philemon monachus , Vieill.; Merops monachus , Lath. Cette espèce est une des plus gran- des ; elle a le bec noir ; la tête et une partie du cou de celle couleur et couvert^ d'une espèce de duvei;une t ufi'e de plu- mes allongées,efconformées comme des poils, s'étend sur la nuque et sur le derrière du cou. Le dessus et le dos sont d'un, brun nué d'une teinte plus claire , sur la première partie ; le dessous du corps est blanc , et marqué de stries sagittales , noirâtres sur le menton et la gorge ; les pennes des ailes et 4331 P O L de la queue sont d'un brun foncé , et les pieds , d'un bleu obscur. Celle espèce se trouve, en janvier , au port Jakson , dans la Nouvelle-Hollande, Les Anglais trouvant de la ressem- blance entre sa tête duvetée et celle d'un moine , lui ont donné le nom de friar; les natifs l'appellent wergan. (v.) POLOCHRE , Polochmm. Genre d'insectes hyménop- tères, établi par M. Maximilien Spinola (^Insecl. ligur. fasc. I , pag. 19, lab. 4i fig- 8 ; Ibid. , fasc. 4 > pag- * )» très- voisin de celui de Sapyge , ( F. ce mot ) , mais dont il dif- fère par ses antennes qui sont d'égale grosseur. On ne con- noît encore qu'une seule espèce , et que ce naturaliste a nom- mée repandum. Elle est longue de neuf à dix lignes, noire, avec plusieurs taches jaunes , el des bandes sinuées de cette couleur, sur l'abdomen. Cet insecte a été trouvé dans les environs de Gênes. M. Bonelli en a pris un individu dans cette partie des Alpes, qui sépare la ci-devant Provence , du Piémont, (l.) POLOMAT, Nom donné en Chine, à une espèce de Jac- quier , arlocarpus jaca. (LN.) POLOMIDE. Nom des Chardons , en Valachie. (lk) POLOPHILUS. Nom générique appliqué par M.Léach, à une division des coucous. V. TouLOU. (v.) POLTAS. Synonyme de Paltas. (b.) POLTRON ( fauconnene.^. Cette épithète a deux accep- tions parmi les fauconniers. On l'applique aux oiseaux que l'on ne peut parvenir ni à dresser ni à affaiter , et à ceux auxquels on a coupé l'ongle du doigt postérieur , afin de di- minuer leur force et leur courage , et les empêcher de voler le gros gibier (s.) POLTRONS. On nomme ainsi les Crabes qui sont prêts à quitter leur test , et qui se cachent afin de subir tranquille- ment leur mue , el d'être moins exposés aux attaques de leurs ennemis, (desm.) POLWELIGKA. Nom russe du Polygonum cowolvulus ^ Linn. (ln.) POLYACANTHA ou POLYACANTHOS. Herbe couverte d'épines , dont il est parlé dans Théophraste , et qui paroît être une des plantes rapportées au genre carduus , par Linnœus,et au cirsium oucmcus,par d'autres auteurs. C. Bauhin tioirunzii polyacanthus ^ ie carduus casa bonœ^ Linn. Cordus appeloit polyacantha le ceniaurm cnlcitrapa. Dale- cbamps et Tabernémontanus pensent que le carduus acan- ihdides est le polyacanthos de Dioscoride. Le polyacantha de Vaillant est réuni, par les botanistes , tantôt au cinium , tantôt au carduus. (l^^.) POT. ^33 POLYACHURUS. Genre de plantes composées , établi par Lagasca, et adopté par DecandoUe , qui le rapporte , avec douie,à la nouvelle famille qu'il a nommée des labiatl- floros. Les caractères de ce genre sont : réceptacle commun, écailloux ; plusieurs involucresbillores, à quatre folioles, dont une plus large , ou^bossue à sa base; une écaille interposée entre cbisque (ieuron; fleuron à corolle à deux lèvres ; lèvre interne bipartite ; aigrette à poils dentés et pluuieux. Ce genre , voisin du dispurago de Gserlner , comprend des herbes à feuilles alternes découpées , tomenteuses en dessous. (i^N.) POLYACTIS. Genre de plantes de la classe des anan- dres, deuxième ordre ou section, les moisissures. Ses carac- tères sont : un ihallus composé de filamens rassemblés en gazon, droits, rameux , cloisonnés ; les rameaux du sommet très-rapprochés ; sporidics rassemblées en tête au sommetdes rameaux. M. Link n'en décrit qu'une seule espèce , qui lui paroît être la même chose que le Boir\tis rameux de M. Persoon. (P. B.) POLYADELPHIE. Classe de plantes ainsi appelée par Linnteus, parce qu'elle renferme les plantes dont les éta- mines sont réunies à leur base en plusieurs faisc^ux. C'est la dix-huitième de son Système des vègétuux. On la subdivise d'après le nombre de ses étamines en quatre sections , savoir : peniandrie , dodérandrie , icosandrie et polyandrie, (b.) POLYANDRIE. C'est le nom qu'a imposé Lianaeus à la troisième classe de son Système des végéiauo) , à celle qui ren- ferme les plantes qui ont plus de douze étamines, insérées sur un réceptacle central. Elle ne diffère de I'Icosandrie ( V. ce mot. ) , que par l'insertion des étamines ; aussi plu- sieurs auteurs les ont-ils réunies. Elle se subdivise en six sec- tions , d'après le nombre des pistils, savoir: monogynie , di- gynie , trigynie , tétragynie , pentagynie et polygynic. (B.) POLYANGE, Polyangium. Genre douteux de la classe des anandres, troisième ordre ou section (les gastéromy- cés), proposé par M. Link. Ses caractères sont : forme glo- buleuse et oblongue, lis^e, gélatineuse , portant des capsules (sporangioles) remplies de sporidies ou masses granuleuses, M. Link n'en décrit qu'une seule espèce , le P. Vitellînum , qui est d'un jaune d'œuf , et pas plus grosse qu'un grain de sal>le. Elle croît sur les troncs d'arbres desséchés. ( p. B. ) POLYANODYNON. L'un des noms grecs, qui autre- fois désignoient la CiGUE des anciens, (ln.) POLYANTHEiVlUM. Nom sous lequel on a décrit plu- sieurs espèces de renoncules , ranunculus acris^ polyantliemos , nemoi-osus, aquatilis, parce qu'on a cru que l'une de ces plantes XaVII. 28 434 P O ]. pouvoit être le poîyanthemum ou hatrachton , dont parle Pline , qui servoilà produire des ulcéralioas,tant elle étoit caustique et brûlante, (ia.) POLYANTHES. Nom latin générique de la tubéreuse. Il lui a été imposé par Linnœus, et rappelle que cette plante porte beaucoup de Heurs sur la même tige, Adanson a changé ce nom en celui de PoTOS. (i.N.) POLYBORUS. Nom tiré du grec et appliqué comme générique au CaRACARA. (v.) POLYBOTRYE, Polybotrya. Genre de fougères établi par Hunil>oldl, et figuré dans le Gênera plantarumde Humboldt. Ses caractères sont: fructifications groupées sur des pédon- cules bordant les feuilles , chacune globuleuse , sessile ; en- veloppe nulle. La PoLYBOTUPiYE OsMoNDACÉE est la seule espèce de ce genre. Elle croît dans l'Amérique méridionale, près Caripe. Les frondes stériles sont deux fois ailées , tandis que les fer- tiles sont trois fois ailées, et se terminent par un bouquet de capsules comme àans T Osmonde commune . ( b. ) POLYBPvANCHES. Nom donné par Blainville à l'ordre dc% Mollusques que Cuvier avoit appelé Nudibranches. (B.) POLYCARDE , Polycardia. Arbrisseau de Madagascar , à feuilles alternes, ovales-oblongues , entières, à pédoncules terminaux ou alternes avec les feuilles , munis de chaque côté d'une aile saillante et arrondie à son sommet , presque semblable à des feuillets en cœur renversé , portant trois à quatre fleurs dans leur échancrure supérieure. Cet arbrisseau forme un genre dans la pentandrie mono- ^ynie et dans la famille des rhamnoïdes , qui a été appelé Commersonia. 11 a pour caractères : un calice très-petit, à cinq lobes ; une corolle de cinq pétales arrondis ; cinq étamines ; un ovaire supérieur, globuleux , surmonté d'un style à stig- mate lobé ; une capsule coriace , à cinq loges et à cinq val- ves, dont quelques-unes avortent ordinairement , renfermant un petit nombre de semences oblongues , munies à leur om- bilic d un arille caliciforme et lacinié (b.) POLYCARPE , Polycarpon. Petite plante annuelle à ti- ges rameuses et couchées , à feuilles verticillées quatre par quatre, accompagnées de stipules, et à fleurs disposées en co- vymbes dlchotomes et terminaux, qui forme un genre dans la iriandrie tryginie , et dans la famille des caryophyllécs. Ce genre a pour caractères : un calice divisé en cinq parties; «ne corolle de cinq pétales, très-courts , échancrés et persis- P O L 4.35 tans ; trois étainines ; un ovaire supérieur ovale , surmonlé de trois styles ; une capsule unilocuiaire et trivalve , qui ren- fLM'ine un grand nombre de semences attachées au fond de la capsule par des petits cordons ombilicaux. Le pulycarpe se trouve dans les champs et les vignes des parties méridionales de r£urop«|p V. Polie et JutsGie, (b.) POLYCARPÉE , Pohcarpea. Ce genre, établi par La- marck sur une plante de Ténériffe, très-voisin , par son port et par plusieurs de ses caractères, du genre Polycarpe , a été appelé Hagea par Ventenat , et Mo/lia par Willdenow. Celte plante est décrite dans ce Dictionnaire , à l'article Ha- GÉE. Depuis long-temps, Cavanilles lui avoit associé une au- tre espèce , le polycarpea micraniha , qui croît aux environs de Maroc, et queSchousboëet Roth ont nommé illecebmm gna- phalodes. Deux nouvelles espèces viennent encore se joindre à ces deux premières; elles ont été découvertes, en Sicile, par M. Bivona-Bernardi , qui les a décrites dans ses fascicules deux et trois des Plantes rares de la Sicile ; l'un est !'//«- gea polyrarpoides , et l'autre V hagea ahinefolia. Quelques botanistes rapportent à ce genre le polla de Loureiro. V. Polie, Cadelari , Stipulicide, Hagce , Molli, (ln.) POLYCARPUS. Dalechamps donne ce nom au sderan- thiispo/yrarpus^hiuii.^ et à uneautre espèce du miîme genre, le sderantlius annwisLi.^ ou poJycarpon deLobel. Ces deux plantes sont remarquables par la quantité de grains qu'elles produi- sent. Le genre polycarpon de Linnaeus est très-diftérent des plantes ci-dessus, et appartient même à uneautre famille. Adanson le nomme aidhyllis , parce que ce nom fut donné primitivement à l'espèce la plus commune, \e polycarpon ieiia- phyllum. V. PoLYCARPE. (ln.) POLYCÉPHALE , Folycephalus. Genre de vers intestins établi par Goèze pourplacer quelques espèces d'HYDATiDES, qui diffèrent des autres en ce qu'ils vivent en société plus ou moins nombreuse dans une cavité commune. Ce genre a pour caractères: une simple couronne de crochets, une tête sans bouche et un corps pyriforme. Il a été aussi appelé Vésicaire. Les Hydatides cérébrale et Granuleuse , lui servent de type, Rudolphi a établi les genres Cenure et Echinocoque à ses dépens. Elles sont figurées pi. 7 de fou- yrage de Jordens sur l'helmintologie. (B.) POLYCÉPHALOS. V. Kaeaqbaq. (ln.) POLYCÈRE, Polycerus. Genre de Polypieiîs , établi par Fischer dans les Mémoires des naturalistes de Moscou , dins ^36 P O L la famille des Encrinitcs, et auquel il donne pour carac-* tères : Polypier libre , à tige articulée , .pentagone , osseuse t)u pierreuse , ramifiée en ombelle à son sommet, à rayons progressivement dichotomes et polytomes,les terminaux plus fins et barbus , recouverts d'une membrane , et ayant les rameaux garnis d'une ou^e plusieurs rangées de tubes po- lypifèrcs. Le palmier marin figuré dans EUis , tab. 14., fig. 4» dans Guettard, Mémoires de Tacadémie , et dans les Acta ■anglica^ est le type de ce genre , qui offre plusieurs espèces fossiles, dont une est figurée dans Knorr, vol. i , tab. ii , et une autre dans le catalogue de Davila , vol. 3 , pi, i. M. Fischer en figure une troisième dans les Mémoires précités qui a été trouvée dans les environs de Moscou, (b.) POLYCÈRE, Polyreres. Genre établi par Cuvier, aux dé- pens du DoRls. Il en diffère, i.°par des branchies plus sim- ples et suivies de deux lames membraneuses qui les recou- vrent dans le danger; 2." par quatre ou six tentacules, poin- tus , en avant de ceux en massue. Les DoRis QUATRE LIGNES , CORNU et JAUNE , entrent dans ce genre, (b.) POLYCHORIONIDE, Mirb. Sorte de Fruit. Il rentre dans la famille'appelée Polysèque par Desvaux. Le Magno- LIER en offre un exemple, (b.) POLYCHRÉE , Polychrua. Plante à tige rampante, à feuilles en cœur irrégulier, alternes , crénelées, colorées de vert, de bleu et de rouge , accompagnées de deux bractées, à fleurs axillaires, d'un rouge blanchâtre , qui forme un genre dans la monoécie pentandrie et dans la famille des ama- ranthoïdes. Ce genre offre pour caractères : dans les fleurs mâles, un calice campanule à cinq divisions ovales , colorées; point de corolle; cinq étamines à filets ventrus et à anthères rouges ; dans les fleurs femelles, un calice divisé en cinq parties ai- guës et persistantes ; point de corolle ; un ovaire supérieur , surmonté d'un stigmate sessile et obtus; Le fruit est une capsule ovale et monosperme. La polychrée se trouve à la Chine et à la Cochinchine, où on le cultive, à raison de la beauté de son feuillage, autour des fontaines et des ruisseaux. Elle se rapproche infiniment des Amaranthes. (b.) POLYCHRUS. Nom latin, donné par M. Cuvier à un genre de reptiles sauriens voisins des iguanes , et qu'il ap- pelle en français Marbrés. V. ce mot (desm.) POLYCLINON. PolYdinum. Genre établi par Savigny , danssonRecueil de Mémoires sur les animaux sans vertèbre.s. V O h 437 It appartient à la famille des Alcyons et se place dans le voisinage des Botrylles. On en reconnoît deux espèces, les PoLYCLiNOiss SATURMN et CONSTELLÉ , qui se trouvent en masses un peu convexes , molles et demi transparentes , se- mées d'un nombre prodigieux de mamelons , la plupart grou- pés autour de grands pores , dans les mers d'Egypte. Chacun des mamelons des polyclinonsest dentelé en six tu- bercules , et donne passage à de petites étoiles saillantes et mobiles , formées par six tentacules ovales et applatis. Ce sont les polypes générateurs de ces masses. Chacun de ces polypes n'est pas contenu dans une seule cavité, mais dans trois à la suite les unes des autres, et qui ne communiquent entre elles que par deux fort petits trous. Je renvoie , pour les détails anatomiques et pour les figu- res , à l'excellent ouvrage précité, et à celui de Cuvier , in- titulé le Règne animal , classé d'après son organisation , qui réunit à ce genre ceux appelés Didemise , Aplidion , Eu- CALiON, D1AZONE , Sigilline , et peut-être Distome. Le genre Corticifère de Lesueur s'en rapproche telle- ment, qu'il est possible de l'y réunir. ( B. ) POLYCNÈME, Polycnemum. Genre de plantes, de la triandrie monogynie, et de la famille des Chénopodées, dont les caractères sont : un involucre diphylle , à pointe épi- neuse; un calice de cinq folioles ovales, mucronées , droites et persistantes; point de corolle; trois étamines; un ovaire supérieur arrondi, à style très-court et à stigmate bifide; une capsule ovale , marginée , un peu applatie au sommet, acuminée par le style qui periste ; membraneuse et ne s'ou- vrant point. Ce genre renferme des plantes à feuilles alternes et à tleurs axillaires, qui ont beaucoup de rapports avec les Cam- phrées , et dont on compte cinq espèces , dont une est mo- nandre, une diandre, deux triandres et une pentandre. C'est à peu près tout ce qui mérite d'être remarqué dans ce genre, dont l'espèce la plus commune est IcPolycisème des champs, qui est triandre , a les feuilles subulées, triangulaires, et les tiges diffuses. C'est une petite plante annuelle,couchée sur là terre , qu'on trouve dans les sables les plus arides, principa- lement dans les parties méridionales de l'Europe ^ même aux environs de Paris. Les autres sont propres à la Sibé- rie. ( B. ) POLYCNEMUM. Hippocrate , Dioscoride et Galien parlent d'une herbe de ce nom, qui, selon Dioscoride , avoit la tige dupouliot et les feuilles de l'origan, les tleurs en bou- tons terminaux odorans, mais acres. Sa principale propriété étoit celle de fermer lesplaies. Cette courte description laisse 438 PO L encore à deviner ce que ce peut être que le Polycnemum ; quelques auteurs la rapportent à des labiers , au mcntha atvensis et au clinopodium ; mais il paroît que, dans ce dernier cas, l'on a confondu le polycnemum avec le clinopodium des anciens, et Terreur viendroit de ce que ce dernier nom s'ap- piiquoit aussi au polycneni:!tn , qui , d'ailleurs, recevoit en- core les dénominations suivantes : Polygonalum , Bios Hc~ lacaihe , Echeonymos. Depuis , ce nom de poUcnemum est devenu celui d'un genre de la famille des chenopodées, auquel Linnaeus le fixa ; Adanson le changea en celui de selago. Voy. Polycnème. (LN.) POLYGOME, Polycoma. (P. B.) Genre de plantes de la famille des algues , première tribu ou section , les iiiodées , ayant une substance grijnuleuise ou filamenteuse, enveloppée dans une matière gélatineuse. Les polycomes sont des plantes rameuses, couvertes dans leur longueur de filamens nojnbreux, épars et non verlicillés , coiume les BATRACHOiPERMES, dont, peut-être, ne doivent- ils faire qu'une section. Cependant , ils en diffèrent encore , en ce qu ils ne portent pas, comme les derniers, de pclils corpuscules vivipares, (p. B.) POLYGYCLES, Potyrydas. Genre établi par Lamarck, dans sa cbsse des tunicifères, réuni pour placer un animal d'j l'Adriatique, où il se trouve fixé sur les pierres , les co- q'iilles abandonnées, etc.; animal décrit et figuré par Rei- guier, de Chioza, dans une lettre à Olivi. Les caractères de ce genre sont : animaux biforés , agré- gés en une masse commune , gélatineuse, épaisse, convexe , iixée , à superficie parsemée d'orbes, percée de beaucoup de trous ayant à leur centre une cavité plus grande ; dix à douze autres séparés, disposés en cercle autour de la cavité centrale, composant chaque orbe, et contenant les indivi- dus ; des tubes extérieurs en siphon établissant des communi- cations entre les trous de chaque orbe et l'ouverture cen- liale. Fuyez Botryle et PoLYnYNO^.(B.) POLYDACTYLE, Polydadvlus. Poisson de la mer des Antilles, qui a été observé par Plumier, et dont Lacépède a iormé un genre dans la classe des Abdominaux. Ce genre a pour caractères : des rayons libres auprès de chaque nageoire pectorale; la tête dénuée de petites écailles; deux nageoires dorsales, lise rapproche beaucoup des Poly- NÈiMES. (B.) ^ POLYi>È\IE , Pulydesmus , Latr. , Léach. ; luhis , Linn, , Fab. Gei.i e d'insectes , de l'ordre des myriapodes , famille iki chilogaates , ayaal pour caractères : corps aptère , ii- P o r. ^3^ néaire , composé d'un grand nombre d'anneaux et porlani, chacun , pour la plupart , deux paires de pattes, cruslacé , déprimé en dessus , comprimé ou tombant brusquement sur les côtés ; antennes presque filiformes , courtes , de sept ar- ticles, dont le troisième est allongé. Ce genre est un démembrement de celui des uiles , que j'ai partagé en quatre : glomeris , ïule , pulydème, polyxène. Les insectes des deux derniers genres ont seuls le corps à la fois linéaire et aplati ; les polyxènes sont maintenant distingués des polydèmes par les appendices, en forme de pinceau, de leur queue. Les polydèmes ont les antennes, les organes de la mandu- cation et ceux «lu mouvement conformés à peu près de même que dans les ïules. Le nombie des pattes et celui des anneaux n'est pas aussi considérable que dans ces derniers insectes. Ces anneaux m'ont paru avoir des apparences prononcées de stigmates , ce qui rapproche encore davantage les polydèmes des scolopendres. Le plan supérieur de ces segmens est presque carré , offre diverses inégalités , et ressemble à une écaille. Ces insectes se tiennent sous les pierres , sous les débris des végétaux rassemblés en las, dans les lieux frais, et souvent à peu de distance du bord des étangs. J'ai publié quelques observations sur les organes sexuels de l^spèce la plus commune de ce pays , lulus complamUus y Linn. Geoffroy donne soixante pattes à cet insecte , et Degéer une paire déplus. Cette différence provient de ce que les in- dividus dont ils ont compté les pattes , étoient de deux diffé- rens sexes ; le premier a vu un mâle , et le second une fe- melle. Les organes sexuels occupent la place d'une paire de pattes dans les mâles , c'est pour cela que Geoffroy n'en a trouvé que trente paires. Les parties de la génération sont très - apparentes. Elles sont situées à l'extrémité postérieure et inférieure du sep- tième anneau ; d'une base membraneuse un peu velue , s'é- lèvent deux tiges également membraneuses , presque demi- cylindriques , convexes et lisses à leur face antérieure , cou- caves sur la face opposée ; du sommet de chacune de ces tiges part un crochet écailleux, d'un jaune clair, long , arqué du côté de la tête , ayant une dent vers le milieu interne , et un avancement obtus , dilaté à sa base , au même côté. Je crois avoir aperçu les parties sexuelles de la femelle sous le troisième anneau , et répondant à la seconde paire de pattes ; elles ne s'annoncent par aucun signe extérieur. On. rencontre souvent, vers la fin de l'automne, les sexes de Vïule aplati réunis. Leurs corps sont de la même grandeur , appli- 44o POT. qués alors l'un contre Tautre par leur surface inférieure-» couchés sur le côté et sur deux lignes , l'extréinilé antérieure du corps du mâle dépassant celui de la femelle. L'ovaire remplit une bonne partie de la cavité intérieure «lu corps de la fe^nelie , et forme une espèce de boyau abou- tissant à une fente située au bout postérieur du corps , qui se termine en pointe conique. Le P.^LYDÈME APLATI , Polydesmiii romplanatus , Léach. , Zool. niiscell. , tom. H, pi. i35, est en dessus d'un cendré un peu brun ou rougeâtre, et blanc en dessous; ses pattes sont au nombre de soixante d.ins les mâles , et de soixante-deux dans les femelles. Sa longueur est de huit lignes sur une de large. La tête est arrondie et couverte en partie parle premier an- neau qui est ovale et de peu d étendue ; le corps paroîl com- me découpé profondément de chaque côté , à raison des dis- tances,qui sépareni les plaques des anneauxdu corps de l'un à l'autre. Les six premières plaques sont allongées ; les autres se prolongent en angle , forment une pointe courbée ou co- nique , de chaque côté , vers le bord postérieur. Le PoLYDÈME DÉPRIMÉ, Iidus depressus ^ Fab, , est du même genre, et ne diffère de l'espèce précédente , que par sa taille dix fois plus grande , et l'arrondissement du dernier anneau de son corps. 11 vient des Indes orientales. Les yeux sont très-peu sensibles dans ces espèces. Mais il en est d autres où ces organes sont distincts, et M. Léach forme avec elles un genre propre , celui de craspédosome. On en trouve deux espèces dans la Grande - Bri-tagne , que ce naturaliste a représentées dans le troisième volume de ses Mélanges de Zoologie^ pi. i34., (l.) POLYDON rE. r POLIDONTE. (DESM.) POLYDORE, Polyduru. Genre de vers aquatiques, que ^'ai établi dans \' Histoire nahueUe des Vers , faisant suite au Biiffon , édition de Deterville. 11 a pour caractères ; un corps allongé , articulé , à anneaux nombreux , garnis, de chaque côté, d'une rangée de houppes de poils et de mamelons ré- tractiles , qui portent des branchies à leur base postérieure ; une queue articulée nue, terminée par une ventouse pre- nante ; un trou simple , entre deux membranes , pour bouche. Ce genre est fort voisin des Néréides, et encore plus des Spios d'O. Fabricius ; mais il en diffère essentiellement par sa bouche constituée par un simple trou rond et évasé, et par la partie postérieure de son corps, qui est susceptible de se fixer à volonté comme celle des Sangsues. Il ne con- tient qu'une espèce, qui se cache, comme les néréides, dans les inégalités des pierres , des bois , des coquillages , çt s'y P O L 44, fait un léger fourreau de soie. Elle n'atteint guère plus de cinq à six lignes de long ; mais elle esl pourvue de cornes ou de tentacules démesurément grands. Comme elle devient le type d'un nouveau genre , il est bon d'en donner une des- cription un peu étendue. La polydore a donc la tête accompagnée de deux membra- nes échancrées en devant , superposées Tune à l'autre , entre laquelle est la bouche dont il a déjà été parlé. La membrane supérieure est plus longue , rélrécie en son milieu , et porte, à sa base quatre petits yeux noirs. Deux tentacules rétrac- tiles , d'un diamètre égal au tiers de celui du corps , et d'une longueur égale et même supérieure à sa longueur, parlent latéralement de la base de ces membranes. Ces tentacules se contournent de toutes les manières, et se contractent beaucoup. Le corps est aplati , demi-transparent , composé d'envi- ron vingt-quatre anneaux peu sensibles , mais qui se pro- noncent très-fortement sur les côtés, où ils sont très-saillans, très-minces et presque cornés. Cliacun de ces anneaux a en dessus une houppe de cinq à six poils roides, et en dessous un pédoncule rétraclile aussi long que le corps est large , lequel porte à son côté postérieur une série de petiis mame- lons fort rapprochés , vibrans continuellement , et dont le nombre est en raison de l'éloignement de la tête, c'est-à-dire que les derniers en ont davantage que ceux qui sont voisins de là tête ; ce sont les branchies. Le cinquième anneau n'a ni houppes ni pédoncules , mais une espèce de nageoire placée en dessous , et formée de poils. La queue est articulée, sans houppes de poils , sans pé- doncules , et est terminée par un demi-cercle musculeux , supérieur, par lequel l'animal s'attache , comme on l'a dit, aux corps solides , en abordant l'air. ha po/ydore , que j'ai appelée cornue, se trouve très-abon- damment sur les côtes de la Caroline. Elle est figurée pi. G zS de ce Dictionnaire. Cuvier et Lamarck ont réuni ce genre à celui des Spios ; mais ils n'ont pas fait attention aux caractères tirés de la queue , caractères d'une importance plus que suffisante pour autoriser le parti que j'ai adopté. (B.) POLYERGUE , Polyergus,L^tr.; Formica, Jur. , Huber. Genre d'insectes , de l'ordre des hyménoptères , famille des hétérogynes , tribu des formicaires , et distingué des autres genres de cette tribu par les caractères suivans r point d'ai- guillon ; pédicule de l'abdomen formé simplement d'une écaille ; antennes insérées près de la bouche ; palpes des mâ- choires plus courts qu'elles, presque sélacés , de quatre à cinq 4^2 r O T. arjîcles ; les labiatix n'en offrant que trois disiinclement ; trois petits yeux lisses , dans tous les individus; mandibules des neutres et des femelles étroites, allongées, arquées, pointues et^sans dénis. (Deux sortes de neutres dans l'habita- tion , dont l'une étrangère.) L'insecte, d'après lequel j'ai établi ce genre , m'avoit paru, lorsque je rédigeai mon Hisloiie nuluvelle des Fourmis ^ devoir, quoique seule, former une famille particulière , et que je désignai sous le nom d' Ambiguës , amhig'uœ. Sans con- iîoître ses mœurs , j'avois , cependant, soupçonné qu'elles différoient , en quelques points, de celles des autres hymé- noptères du même genre. Je n'en avois alors rencontre qu'un petit nombre d'individus de ces insectes, et j'avoisprésumé que leur domicile étoit souterrain. Dans un voyage que je fis dans le midi de la France, et peu de temps après la publicalion de cet ouvrage, je recueillis, à l'égard de cette espèce, une obser- vation qui , par sa nouveauté , produisit , en moi , la plus vive surprise. Je vis , à peu de distance de Limoges, au milieu d'un bois, une armée innombrable d'individus neutres de celle fourmilière traverser la grande route qui conduit de cette ville à Perpignan. Ils ©ccupoient presque toute la largeur du che- mm , en formant une colonne de plusieurs pouces de front. Ne pouvant m'arrêter , il me fut impossible de suivre re phé- nomène. Son explication étoit réservée à M. Hubei- fils. Par cette extrême attention , et cet esprit de sagacité qu'il met dans toutes ses recherches , il nous a révélé des faits si mer- veilleux,qu'on est d'abord lente de les prendre pour des rêves de l'imagination : je veux parler de son histoire Atts fourmis légionnaires ou amazones. Mais outre que ce naturaliste est in- capable de nous tromper et de se laisser surprendre par des apparences fallaclcuses,il a voulu que d'autres savans, elpar- milesquels je compterai M. Jurine, fussent témoins de ses dé- couvertes. Ayant trouvé aux environs de Paris, plusieurs socié- tés de ces insectes, j'ai moi même vérifié tous les faits avancés par M. Huber; et pour qu'ilne restât aucun doute, j'ai pareil- lement invité plusieurs naturalistes à m'accompagner dans ces observations ; et c'est ce qu'ont fait MM.Bosc, Mon- gès et feu- Olivier. J'ai acquis un nouveau témoin dans la personne d'un des plus célèbres entomologistes de l'Eu- rope , M. Kirby. Il a eu le plaisir de voir , étant avec moi , une des campagnes militaires de ces founn's amazones. L'esquisse de leur histoire, que nous avons présentée aux généralités de l'articleybur/m, a , par sa grande concision, plutôt excité que satisfait la curiosité de nos lecteurs; et c'est ici le lieu de remplir leur attente , en exposant avec plus de détails les intéressantes observations de M. Huber, P O L 443 Écoutons-le nous raconter lui- même les premières «lé- couveries qu'il a recueillies sur ces animaux. " Le 17 juin i8o4, en me promenant aux environs de Ge- nève, enlre quatre et cinq heures de l'après-midi, je vis à mes pieds une légion d'assez grosses fourmis, rousses ou rous- sâlres, qui traversoit le chemin. Elles marchoient en corps, avec rapidité; leur troupe occupoit un espace de huit à dix pieds de longueur, sur trois à quatre pouces de large : en peu de minutes, elles eurent entièrement évacué le chemin; elles pénéirèrent au travers d'une haie fort épaisse, et se rendirent dans une prairie où je les suivis : elles serpentoient sur le ga- zon sans s'égarer, et leur colonne restoit toujours continue, malgré les obstacles qu'elle avoit à surmonter » « Bientôt elles arrivèrent près d'un nid de fourmis noir- cendrées , dont le dôme s'élevoit dans l'herbe , à vingt pas de la haie. Quelques fourmis de cette espèce se trouvoienl à la porte de leur habitation. Dès qu'elles découvrirent l'ar- mée qui s'approchoit , elles s'élancèrent sur celles qui se trouvoient à la tête de la cohorte ; l'alarme se répandit au même instant dans l'intérieur du nid, et leurs compagnes sor- tirent en foule de tous les souterrains. Les fourmis roussâtres, dont le gros de l'armée n'éloit qu'à deux pas, se hâtoient d'ar- river au pied de la fourmilière; toute la troupe s'y précipite a la fois, et culbute les noir-cendrées, qui, après un combat très-court, mais très-vif, se retirèrent au fond de leur habi- tation. Les fourmis roussâtres gravirent les flancs du monti- cule, s'attroupèrent sur le sommet, et s'introduisirent en grand nombre dans les premières avenues; d'autres groupes de ces insectes travailloient avec leurs dents à se procurer une ou- verture dans la partie latérale de la fourmilière. Cette entre- prise réussit, et le reste de l'armée pénétra, par la brèche, dans la citadelle assiégée. Elle n'y fit pas un long séjour; trois ou quatre minutes après , les fourmis roussâtres ressorlirent à la hâte par les mêmes issues , tenant chacune à leur bouche une larve ou une nymphe de la fourmilière envahie. Elles reprirent exactement la route par laquelle elles étoient venues, et se mirent, sans ordre, à la suite les unes des autres. Leur troupe se distinguoit aisément dans le gazon , par l'aspect qu'offroit celte multitude de coques et de nymphes blanches, portées par autant de fourmis rouges. Celles-ci traversèrent une se- conde fois la haie et le chemin dans le même endroit où elles avoient passé d'abord, et se dirigèrent ensuite dans des blés en pleine maturité, où j'eus le regret de ne pouvoir les sui- vre. » HuLer , Recherches sur les Mœurs des fourmis indigènes. " Je retournai vers la fourmilière qui avoit souffert cet as- ô^ut , et j'y trouvai un petit nombre d'ouvrières «oir-cendrées W^ V O L perchées sur des brins d'herbes, tenant à la bouche quelques larves qu'elles avoient sauvées du pillage : elle ne tardèrent pas à les rapporter dans leur habitation.» Etaot revenu le lendemain au même endroit et à la même heure, M. Huber fut témoin d'une nouvelle expédition ; mais les fourmis roussâlres, qui n'avoient pas été aussi heureuses que les autres, ou qui n'avoient pas de butin, formèrent une colonne particulière, qui, tandis que l'autre division rega- gnoit, triomphante, son domicile, se dirigea sur une seconde fourmilière , et s'y dédommagea amplement de l'inutilité de sa première tentative. Pour celte fois, notre observateur eut le plaisir de suivre la marche entière de l'armée jusqu'au lieu de son campement; mais il fut bien étonné de trouver, à la surface de Ihabitation, et dans la couche extérieure, qu'il sou- leva, une multitude de fourmis noir-cendrées; de les voir re- cevant les vainqueurs sans la moindre opposition, s'appro- cher même d'eux, les flatter, en quelque sorte, par l'aliouche- ment de leurs antennes, leur donner à manger, et débarras- ser quelques-unes de ces fourmis amazones de leur fardeau, en saisissant les larves qu'elles portoient, et en les descen- dant dans l'intérieur du nid, où les autres arrivant déposoient aussi celles dont ils étoient chargés. Les fourmis amazones ne rcssortirent plus de toute la journée ; les noir-cendrées res- tèrent quelque temps au dehors, mais elles rentrèrent avant la nuit. Une de ces fourmilières ayant été ouverte , ces derniers individus s'occupèrent de suite à la rétablir, après avoir eu la précaution de transporter dans les souterrains les larves et les nymphes qui avoient été mises à découvert ; mais les ama- zones ne prirent aucune part à ces travaux, et , après avoir erré quelque temps à la surface du nid, se retirèrent, pour la plupart, dans l'intérieur de l'habitation. Ces contrariétés ne les empêchèrent pas de faire, le même jour, une nouvelle entreprise. « Mais, dit M. Huber, à cinq heures de l'après- midi , la scène change tout à coup; je les vois sortir de leur re- traite; elles s'agitent, s'avancent au dehors de la fourmilière; aucune ne s'en écarte qu'en ligne courbe, de manière qu'el- les reviennent bientôt au bord de leur nid; leur nombre aug- mente de momens en momens ; elles parcourent de plus grands cercles: un geste se répèle constamment entre elles ; loules ces fourmis vont de l'une à l'autre, en touchant de leurs antennes et de leur front, le corselet de leurs compa- gnes : celles-ci , à leur tour, s'approchent de celles qu'elles voient venir , et leur communiquent le même signal ; c'est îoar > qu sitôt celles qui l'ont reçu se mettre en marche et se joindre P_ O L iiS à la Iroupe. La colonne s'organise , elle avance en li^ne droite , se dirige dans le gazon ; toute Farmée s'éloigne , et traverse la prairie : on ne voit plus aucune fourmi amazone sur les fourmilières. La tête de la légion semble quelquefois attendre que l'arrière-garde l'ait rejointe ; elle se répand à droite et à gauche sans avancer : l'armée se rassemble de nouveau en un seul corps, et repart avec rapidité. On n'y remarque aucun chef; toutes les fourmis se trouvent tour à tour les premières ; elles semblent chercher à se devancer : cependant quelques-unes |d'enlre elles vont dans un sens op- posé ; elles redescendent de la tête à la queue, puis revien- nent sur leurs pas, et suivent le mouvement général. Il y en a toujours un petit nombre qui retourne en arrière, et c'est probablement par ce moyen qu'elles se dirigent. Arrivées k plus de trente pieds de leur habitation, elles s'arrêtent, se dispersent, citaient le terrain avec leurs antennes, comme les chiens flairent les traces du gibier : elles découvrent bien- tôt une fourmill^e souterraine; les noir-cendrées sont re- tirées au fond de leur demeure; les fourmis légionnaires ne trouvent aucune opposition, pénètrent dans une galerie ou- verte; toute l'armée entre successivement dans le nid, s'em- pare des nymphes , et ressort par plusieurs issues : je la vois aussitôt reprendre la route de la fourmilière mixte : ce n'est plus une armée disposée en colonne, c'est une horde indis^ ciplinée ; les fourmis sortent à la file, avec rapidité ; les der- nières qui sortent de la fourmilière assiégée sont poursuivies par quelques-uns de ses habitans, qui cherchent à leur déro- ber leur proie; mais il est rare qu'ils y parviennent.» De retour à leur domicile , les fourmis amazones déposent à son entrée leurs fardeaux , et reprennent le chemin de l'habitation qu'elles ont spoliée. Les noir-cendrées s'em- pressent de relever, les unes après les autres , les nymphes amoncelées, et de les transporter dans les souterrains ; sou- vent même elles déchargent les amazones , après les avoir touchées amicalement avec leurs antennes ; et celles-cî»leur cèdent , sans difficulté , les nymphes qu'elles ont enlevées. Pendant cet intervalle, les habitans de la fourmilière en- vahie ont eu le temps de se rassurer et de placer de fortes gardes à chaque porte : intimidées par ces moyens de dé- fense , celles des fourmis amazones qui ont pris le devant , pour une nouvelle attaque , reculent à plusieurs reprises , et attendent que le gros de la troupe soit arrivé : toute l'armée se jette alors en masse sur l'habitation, y pénétre, après avoir mis en déroute les propriétaires , enlève leurs nourris- sons et les emporte à la hâte , mais sans emmener de pri- sonniers : revenues à leur domicile, les fourrais amazones tl- 446 V jo r. çoivent encore des noirs-cendrées qui vivent avec elles , le meilleur accueil, et leur confient pareillement le fruit de leurs conquêtes. M. Huber les a vues revenir une troisième fois au pillage ; mais elles t^prouvèrent cette fois plus de ré- sistance , et il leur fallut entreprendre un siège dans les for- mes : instruites par tant de revers , les fourmis noir-cendrées avoient pris de nouvelles précautions pour défendre leur dé- uieure : elles avoient eu le soin de barricader les portes et de renforcer la garde intérieure ; mais ces obstacles relardè- rent seulement leur défaite : leurs ennemis, après quelques inslans d'hésitation , se donnèrent le signal , fondirent sur l'habitation avec une impétuosité extraordinaire , écartèrent avec leurs dents et leurs pattes , tout ce qui barroit leur pas- sage, et pénétrèrent par centaines dans la fourmilière, et en ressorlirent bientôt avec de nouveaux gages de leur vic- toire. Mais cette fois leurs associés n'en furent point les dé- positaires : les amazones s'introduisirent dans les souter- rains , et ne reparurent plus le reste du jour. D'après le récit que fait M. Huber d'une autre expédition de ces fourmis , qui eut lieu , le 28 du même mois, à cinq heures moins un quart du soir, et d'après ce que j'ai observé moi même, quelques signes précurseurs annonceroient leur projet : près d'une heure environ , avant leur départ , quel- ques individus quittent leur retraite, pour se promener aux environs et y rentrer bientôt après : d'autres , et en petit nombre , viennent respirer à l'entrée des galeries : plusieurs de ceux qui parlent les premiers, reviennent , après s'être m\ peu avancés, au domicile , s'approchent tour à tour de toutes les fourmis qui se trouvent dessus, déterminent cette arrière-garde à joindre le corps d'armée : la troupe fait quel- quefois halte, et les fourmis guerrières se répandent alors de toutes parts pour, tâcher de découvrir du butin : si leurs re- cherches ne sont pas heureuses, elles contiennent leur mar- cha , et M. Huber les a vues s'éloigner de leur domicile jus- qu'à cinquante pas; mais je me suis assuré que , dans des cas d'urgence , elles pouvoient faire le double de chemin. La fourmi noir-cendrée , et celle que j'ai nommée mineuse , étant la seule qu'elles veuillent asservir à leurs besoins , les amazones ne s'arrêtent point , si elles rencontrent des fourmilières appartenant à d'autres espèces. Je soupçonne néanmoins que bien souvent elles ne se mettent point , au hasard , en campagne : je les ai vues fréquemment se di- riger en ligne droite , et malgré plusieurs difficultés à vain- cre , vers la fourmilière qu'elles attaquoient : ont-elles en- voyé d'avance des éclaireurs , pour prendre connoissance du terrain , ou bien leur odorat est-il leur guide? c'est ce que j'ignore. Toujours est- il certain, d'après mes observations P 0 I. 447 et celles de M. Huber , que l'on rencontre quelques- unes de ces fouruiis , peu de lemps avant le départ delà troupe , er- rant çà et là, à une dislance plus ou moins grande de leur résidence , paroissanl cliercher fortune ou aller à la décou- verte , et que l'expédition suit de près leur retour au gîte : arrivée sous les murs de la place, la colonne s'arrêle et se concentre , pour fondre simultanément et avec plus de force sur elle. Quoiqu'elle ne garde point, dans son retour, la m^me dis- cipline et la même régularité de marche qu'en oJlant, et quoique alors elle précipite ses pas, il m'a paru néanmoins qu'elle regagnoit sou causp, en gardant un certain ordre, ou file, et par pelotons rapprochés. Leurs expéditions les plus lointaines peuvent durer une heure ou un peu plus. M. Huber a vu (juelquefois leur colonne se diriger dans un sens, revenir presque aussitôt sur le nid, et repartir d'un côté opposé; il lui arrive aussi , mais plus rarement, de se diviser en deux corps , et d'aller de deux côtés dlfférens. Celui qui est infé- rieur en nombre, s'apercevant de l'inégalité de ses forces, retourne sur ses pas et rejoint l'autre. Si les deux troupes sont à peu près égales en nombre , elles vont piller chacune séparément, et reviennent pareillement à la fouriîiilière , chargées de butin. Elles réussissent plus par l'impétuosité de leur attaque et l'effroi qu'elle inspire auxnoir-cendrées,que par la force. Notre observateur a vu une de ces armées, com- posée tout au plus de cent cinquante amazones , s'emparer d'une de ces fourmilières et la piller. Le signal du départ est, selon lui, très-varié ; tantôt c'est avec leurs mandibules, tantôt c'est avec le front qu'elles se heurtent avant de se mettre en marche ; quelquefois c'est le jeu des antennes. « Ce qu'il y a, dit-il , de très-remarquable dans leur ordre, c'est qu'aucune des fourmis qui composent la troupe, ne court constamment dans le même sens. A mesure qu'elles arrivent à la lete de la colonne, elles font un petit circuit en forme de boucle , et rentrent dans le corps d'armée ; puis , comme nous l'avons dit plus haut, elles reviennent à Tarrière-garde , pour don- ner la direction à celles qui se' trouvent les dernières. Le front de l'armée est toujours de huit à dix fourmis qui sem- blent chercher à se devancer; mais, dès qu'elles ont dépjssé leurs compagnes, elles rentrent dans la foule ; ainsi leur avant- garde éprouve un renouvellement continuel «. M. Huber n'a jamais vu, dans les rangs, d'amazone fe- melle, et les neutres seuls, ainsi que ceux des autres espèces de celte famille , s'exposent aux hasards de la guerre. Ces insectes ne marchent point en tâtonnant,, mais courent à la suite de leurs compagnons d'armes , sans paroîlre craindre de s'écarter de Icar route. Si quelqu'un d'eux, maïs ce cru ^48 P O L arrive rarement, s'égare, il est ramené à i'habilalion par quelque fourmi noir- cendrée , qui s'est aperçue de son embarras. M. Huber dit n'avoir vu qu'une seule fois Tar- mée de ces légionnaires paroître s'êlre trompée de route. Après s'être mise en marche , comme à l'ordinaire , au lieu de suivre une ligne droite, elle décrivit une courbe ; elle alla à plus de cinquante pas en s'arrêtant à plusieurs reprises, et après s'être répandue de tous côtés, sans trouver de four- milière, elle se rassembla et revint, par le même chemin , au domicile , sans avoir retiré aucun fruit de l'expédition. Les amazones furent très - mal reçues de leurs auxiliaires. Celles-ci les assaillirent individuellement, les tiraillèrent, les entraînèrent hors du nid, et les forcèrent à se défendre ; mais ces dispositions hostiles cessèrent bientôt, et le calme fut rétabli. « Les noir- cendrées , dit cet observateur, étoient- elles surprises de les voir arriver sans les coques qu'elles apportent à l'ordinaire , et ces objets seroient-ils , à leurs yeux, des passe-ports pour les fourmis auxquelles leur sort est lié? » Les amazones ne sont point carnassières. M. Huber a souvent jeté au milieu d'elles des chenilles , des vers et de la viande cuite, sans qu'elles y aient touché ; mais les noir- cendrées s'en emparoieiil aussitôt. Il leur a aussi vainement présenté du miel et des fruits. Quand elles ont faim , elles s'approchent de leurs fourmis auxiliaires, et celles-ci leur dégorgent dans la bouche les sucs qu'elles rapportent de leurs courses journalières, auprès des pucerons; enfin notre obser— valeur ne leur a jamais vu prendre de nourriture d'une autre manière. Il a souvent mis ses mains en travers de l'armée, lorsqu'elle étoit en marche ; les amazones passoient entre ses doigts fort tranquillement et sans s'alarmer de sa pré- sence ; aucune d'elles ne cherchoit à le mordre. Mais je puis bien assurer qu'elles pincent très - fortement lorsqu'on les saisit, et que la crainte de la mort ne leur fait point lâcher iprise,leur tête, séparée du tronc, étant souvent restée attachée à mes doigts. On peut jouir , tous les beaux jours de l'été, du spectacle de ces expéditions guerrières dont je viens de tracer 1 histoire. L'heure à laquelle elles ont lieu doit varier selon la durée du jour et sa température; ainsi, sous le climat de Paris et dans la première quinzaine d'août , les amazones ne se mettent en campagne que vers les quatre heures du soir. Je les ai vues aussi partir une demi-heure plus tôt; mais, autant que je m'en rappelle , la saison étoit un peu plus avancée. Ainsi que je l'ai dit plus haut, M. Huber leur a vu faire jusqu'à trois excursions le même jour ; mais c étoit au solstice d'été , et les fourmilières qu'elles envahissoieat n'éloieiil pas proba- blement fortéloignécs de leur domicile. On conçoit que, lors- que les jours sont moins longselquela chaleur s'est affoibiie, elles n'ont plus les mêmes facilités; en effet, je ne les ai ja- mais vues faire, chaque jour, vers la fin de l'été , plus d'une expédition. « On ne les voit jamais, dit M. Huber, sortir de leur retraite, que la température de lair ne soit au-dessus de seize degrés du thermomètre de Réaumur (en le supposant placé à l'oiaibre ). Le rendez-vous général est ordinairemant un peu avant cinq heures de raprès-mldi : je les ai vues ce- pendant quelquefois partir plus tôt, mais jamais avant deux heures , ni plus tard que cinq : elles sont de retour à six heu- res ou six heures et demie, et ne sortent que lorsque le temps est beau. » Les amazones se procurent quelquefois, et par de sem- blables moyens de violence, une autre sorte d'auxiliaires, les fourmis mineuses neutres ; mais ce n'est qu'au défaut des fourmis noir-cendrées, car on ne voit jamais dans leurs nids que l'une ou l'autre de ces espèces. Les mineuses sont un. peu plus grandes que les noir-cendrées , et quoique rappro- chées d'elles par la manière dont elles construisent leurs habitations, elles ont cependant des mœurs différentes; elles sont vives , carnassières et très-courageuses , tandis que ces dernières sont timides et pacifiques. Aussi, les fourmis mi- neuses, attaquées par les amazones, défendent-elles avec acharnement leurs propriétés , et ne craignent pas de se me- surer avec leurs agresseurs. Elles les assaillent avec furie, les combattent corps à corps, leur disputent jusqu'à la dernière extrémité le terrain, et leur arrachent souvent les larves et les nymphes qu'ils emportent; mais, quoique ayant éprouvé plus de résistance , les amazones finissent néanmoins par triompher. Sachant qu'elles ont affaire à des ennemis cou- rageux et qui les harcèlent assez loin , elles reprennent leur route en bon ordre , les rangs serrés et ne formant qu'une seule légion ; telle avoit été aussi la disposition de l'armée dans sa première marche. Durant la mêlée, des centaines de fourmis mineuses ont la prudence de s'éloigner de leur patrie , ensportant çà et là les larves, les nymphes et les jeunes femelles qu'elles veulent soustraire au pillage. La plupart grimpent , ainsi chargées , sur les plantes environnantes; d'autres se réunissent sous des buissons épais. Le danger passé , tout est transporté dans la cité , dont on barricade les portes, et auprès desquelles l'on place un grand nombre de sentinelles. Les amazones rentrent paisiblement dans leur demeure et $Dnt remues des auxiliaire» comme les maîtresses du Içgis; mais xxvn, 29 45o P O 1. souvent l'espoir d'une nouvelle conquête les engage dans une autre entreprise. « Je les vois repartir aussitôt en colonne serrée; elles se dirigent sur une fourmilière mineuse des plus considérables, et sont en état de se mesurer avec les gar- diennes de cette habitation ; elles se jettent en foule dans une des galeries qu'elles trouvent n\al gardée ; mais leur nombre ne leur pernieltant pas d'entrer toutes à la fois , les mineuses qui étoient au-dessus de la fourmilière , se précipitent sur les étrangères-, et tandis qu'elles coinballent en désespérées, une foule innombrable de leurs concitoyennes, perdant peut-être l'espoir de défendre leurs foyers et leurs petits dont la garde leur est confiée, sortent du nid,, emportant avec elles les nymphes et h-s larves des plus jeunes fourmis: on les voit fuir de toutes parts, et leur utiiliiiude couvre toute la surface du sol , à plusieurs toises de la fourmilière. A chaque instant, la mêlée devient plus chaude : ici, les auiazones tâchent de saisir les nymphes que les mineuses veaient dérober à leurs dépré-* dations : là , ce sont les assiégés qui dépouillent les vain- queurs du fruit de leur rapine : tout est en confusion ; légion- naires et mineuses s'attaquent avec impétuosité, et souvent, dans leur fureur , se trompent d'objet , et touibent sur leurs compagnes qu'elles relâchent aussitôt. Tout cela se passe à l'arrière-gardc des légioruiaires : cependant une grande partie de leur armée, chargée de butin , sort des souterrains qu'elle a dévastés, et retourne en bataillon carre dans la ville natale, toujours assaillie par les mineuses qui les suivent encore fort loin de leur habitalion. Ce n'est que par leur adresse, la rapi- dité de leurs mouvcmens et l'usage de leur aiguillon, que les nsriazonc:; parviennent à se dégager de leur poursuite. J'ai souvent remarqué , pendant les combats , des femelles mi- neuses s'enfuir emportant des nymphes à leur bouche, comme de simples ouvrières ; mais elles ne se mêlent point de la défense du nid. Ce pillage et ces combats ne duroient pas long temps: en moins d'un quart d'heure les amazones reprc- noient la route de leur domicile , et malgré le courage et richarnement des deux partis, il n'y périssoit qu'un petit nombre de fourmis. » Huber, i^id. M. Huber suppose , dans ce passage , que les amazones soat armées d'un aiguillon; c'est une erreur où je l'ai entraîné, mais d'après de simples présomptions, et qu'un examen pos- térieur, fait sur le vivant, a détruite. Nous n'avons considéré jusqu'ici les fourmis amazones que dans leurs relations extérieures ou leurs exploits militaires ; luais quel en est le but i" quelle est la forme du gouverne- ment intérieur des sociétés de ces insectes, et leur vie domes- tique ? voilà ce qui nous reste à présenter. Afin de pénétrer P O L ^5i ce mystère, violons , à notre tour, leur asile , et tâchons de connoître , par des confrontations rigoureuses, la physio- nomie et le caractère des divers membres composant cette réunion singulière, et que M. Huber a judicieusement désignée' sous la dénomination àe. fourmilière mixte. Pendant la plus grande partie de l'année, son intérieur ne nous offrira, sous la forme d'insecte parfait, que des indi- vidus neutres et sans ailes (i) de la fourmi amazone et de la noir- cendrée, ou bien de la mineuse; une quantité plus ou moins considérable d'insectes de !a même famille , mais pas encore entièrement développés ou même en bas âge, com- pose le restant de la population. Si Ton compare ces indi- vidus neutres d'amazones avec ceux de la noir-cendrée ou de la mineuse , on n'hésitera pas à prononcer que les premiers forment une espèce particulière , parfaitement distincte. Parmi ces différences, il en est qu'il importe de connoître, parce qu'elles peuvent nous servir à expliquer la diversité des habitudes de ces insectes. La tête de la fourmi amazone est carrée , presque verti- cale, avec les yeux très-petits et ronds; dans les fourmis auxi- liaires , elle est triangulaire , avancée , avec les yeux grands et ovales ; les mandibules de la fourmi amazone sont longues, étroites, arquées , pointues , sans dentelures, et sous forme, en un mot , de grands crochets ; celles des noir-cendrees et des mineuses sont taillées en forme de gouge, larges, épais- ses , creusées en cuiller , et dentelées à leur bord intérieur ; les premières ne peuvent agir qu'en manière de crocs ou de harpons ; les secondes ont une conformation qui les rend propres à divers travaux , tels que ceux du pionnier , du ma- çon et du charpentier. Les autres parties de la bouche des fourmis amazones sont extrêmement petites , de manière que leur action sur les substances solides dont elles peuvent se nourrir , doit être fort lente et très-foible ; il semble que ces insectes ont besoin d'alimens tout préparés ou mâchés. Dans les fourmis auxiliaires , ces mêmes organes ont des propor- tions et une destination ordinaires. M. Huber a observé,* mais assez rarement, parmi les amazones, des individus de la taille des femelles, plus grands que les neutres , d'ail- leurs semblables à ceux-ci par les formes du corps et les autres caractères : il ne les a point vus se mêler avec ces der- niers individus dans leurs excursions, et il soupçonne que ce sont des femelles, mais avec des modifications particulières, de manière que ces individus font le passage des neutres ou (i) On y Irouveceperulanf quelquefois des femelles, /^o/i'r plus bas. 452 V o r, des oiivrières , aux femelles ordinaires ou pourvues d'ailes t il lie sait cependant pas s'ils sont capables de pondfe, et quelles sont leurs fonctions. Les sociétés de quelques autres espèces de fourmis m'ont offert une anomalie semblable , et qui a été aussi remar- quée par Dupont de Nemours (^Mémoires sur dioers sujets); mais je pense que ces individus extraordinaires n'en doi- vent pas moins être classés avec ceux que l'on désigne sous le nom de neutres ; une nourriture plus abondante et d'autres circonstances heureuses ont pu étendre leur déve- loppement au-delà des proportions habituelles; et la chose paroît d'autant plus probable que les neutres de la myrmécie à crorliets ( hamata ) de Fabricius , espèce exotique de la mê- me famille, varient beaucoup , non-seulement à cet égard, mais encore sous le rapport de la longueur relative des man- dibules. Ainsi la fourmi noir-cendrée et la fourmi mineuse, quoique réunies de société avec les amazones, sont absolu- ment étrangères à leur race ou aborigènes ; il paroîtroit qu'elles ont pris naissance dans Thabitation de ces dernières, puisque leur nombre y prédomine , qu'aucune observation ne eohàiate qu'ellessoient venues s'y établir et que les ama- zones n'emportent des fourmilières, qu'elles envahissent mo- mentanément, que des larves et des nymphes. Si l'on confronte , d'autre part , ces auxiliaires , avec les individus neutres qui sont les propriétaires et les habitans naturels de fourmilières pillées, Ton reconnoîtra sans peine que leur physionomie est parfaitement semblable, et qu'ils doivent avoir , chacune dans leur espèce , une origine com- niUïïe. N'est-on pas autorisé dès-lors à déduire de ces faits que les larves et les nymphes enlevées à leur terre natale, par les amazones, et transportées dans leur habitation, y oTit subi leurs métamorphoses et sont aujourd'hui ces mêmes fourmis auxiliaires que nous y voyons en aussi grand nombre? Les dissemblances si frappantes que nous a fait découvrir un examen comparatif de ces insectes dans leur état parfait , doivent se retrouver dans leurs nymphes , puisque l'organi- sation de ces nymphes est essentiellement la même, quoique sous des formes rapctissées, que celle de l'insecte jouissant de toutes ses facultés, ou n'ayant plus rien à acquérir. Or, toutes les nymphes que renferme le nid de la fourmi ama- zone ne sont que de deux sortes : l'une nous présente le type de cet insecte , mais sous trois modifications sexuelles : l'au- tre est le moule parfait de la fourmi noir-cendrée ouvrière , et tous les individus de cette espèce de nymphe sont entiè- rmi-ent semblables. Si nous découvrons l'intérieur de la fourmilière , de la fin P O L 453 âc juillet à la mi-aoAt, elle nous offrira des individus ailés, et dans lesquels nous ne pourrons méconnoîlre les traits ca- ractéristiques de la fourmi amazone. Parmi ces individus , les uns, beaucoup plus petits, d'un noir luisant, so^t les mâles, et ne peuvent être confondus avec ceux de la fpurmi noir-cendrée. Les autres, d'mi jaune orangé, plus grands que les amazones ouvrières , mais ayant de grands rapports avec elles; sont les femelles; mais alors , ainsi que dajQS tout autre temps favorable de Tannée , clierdKeriofls-nous en vain à découvrir parmi ces insectes, des mâles et des femelleiS de la noir-cendrée ou de la mineuse. Tous les individus de ces deux espèces, qui se développent dans les nids des amazones» sont exclusivement de la caste des neutres ou des ouvrières. Nous pourrions étendre ce parallèle aux larves de ces insectes; mais, outre que cela n'est point nécessaire, le* contrastes que l'on observe à cet égard ne sont pas aussi fortement pronon- cés. Voyons maintenant quel a été le but de la nature dans l'institution de ces fourmilières neutres. Ce que je vais dire des fonctions des fourmis noir-cendrées auxiliaires, s'appli- que aux fourmis mineuses. Construire l'habitation, renlrelenir, l'augmenter, lorsqu'il est nécessaire , en creusant de nouvelles galeries ; en garder €t défendre l'entrée ; donner tous ses soins à la jeune famille renfermée sous le même toit; aller pour elle à la provision, la nourrir, l'élever , la protéger , préparer le succès d'une nouvelle génération , pourvoir encore aux besoins ainsi qu'à la sûreté de leurs ravisseurs , conserver enfin leur propre existence , telle est la destination des fourmis auxiliaires. « Les amazones, dit M. Huber , tranquilles au fond de leurs souterrains , attendent l'heure du départ , et réservent toutes leurs forces , leur courage et la tactique qu'elles savent mettre en usage , pour aller chercher , dans une fourmilière voisine , des milliers de larves qu'elles confient à leurs mé- nagères, et qui deviennent, à leur tour , utiles à la commu- nauté. « Ces insectes , ajoute-t-il ailleurs , n'ont qu'un seul objet, dans leurs excursions , celui d'enlever des fourmis , pour ainsi dire , encore au maillot , chez un peuple labo- rieux , et de s'en faire des ilotes qui travaillent pour eux, qui élèvent leurs petits et leur fournissent des vivres ; c'est pour cela qu'ils ne s'emparent jamais que des larves et des nym- phes ouvrières ; les mâles et les femelles ne seroient bons à rien ; d'ailleurs la nature n'auroit sûrement pas permis la destruction des fourmilières noir -cendrées, qui auroit con- trarié celle des fourmilières amazones. Ces fourmis guerriè- res connoissent toutes les fourmilières noir-cendrées de leur voiiinage ; elles les visitent tour à tour; elles varient chaque 454 P 0 L r jour de direction , et comme nous l'avons déjà dit , elles pil- lent quelquefois le même nid , à plusieurs reprises; mais • elles ne déirulsent point les fourmilières , auxquelles elles en- lèvent une partie de leurs petits : il périt très-peu de noir- cendrées dans ces combats, qui n'ont jamais pour but de faire des prisonniers, ou de disputer les possessions de la cité en- vahie. » J'ai souvent saisi plusieurs amazones, lorsqu'elles reve- noient à leur domicile chargées de leurs conquêtes. J'ai soigneusement examiné les nymphes qu'elles euiporlolcnt, et je me suis bien assuré qu'elles ëtoient toutes de la classe des ouvrières. Au genre d'architecture que nous présente la construction des fourmilières mixtes, habitées par les noir-cendrées , on reconnoît aisément qu'elles sont leur ouvrage. Leur forme générale et leur distribution intérieure sont les mêmes que celles des nids de celte espèce , réunie en société simple ou uniquement composée de ses semblables. A raison de la double population, ces fourmilières mixtes sont seulement plus étendues. Les noir - cendrées profitent surtout des pluies pour élever de nouveaux étages, et pour construire des salles et des cases au bord de la fourmilière. Quelque- fois , dans l'espace de trois à quatre jours , elles ont ajouté, un faubourg à la première enceinte. Leur nombre étant plus considérable que celui des ouvrières d'une fourmilière simple , elles avancent leur ouvrage avec une grande rapi- dité, et sans avoir besoin de surveillans , ni d'être exci- tées au travail. Bien différentes en cela, les amazones crai- gnent la pluie et se tiennent dans une inaction absolue. 11 est curieux de voir l'activité des auxiliaires, pour les trans- férer de l'ancien quartier dans le nouveau. L'émigration de la peuplade dont l'urgence est décidée par les auxiliaires , et dont elles dirigent Texécution, nous offre un spectacle plus intéressant encore. Le lieu propre à l'élablisscment , comme un terrain facile à miner, une fois choisi , elles s'y portent d'abord les unes les autres. Quelques - unes des premières arrivées commencent à creuser des cavités , tandis que les autres retournent chercher leurs compagnes. Sans attendre que la nouvelle habitation soit achevée , on s'occupe du transport des fourmis amazones. LTne file de noir-cendrées, chargées de ces amazones, et dont la couleur contraste avec celle de leurs conductrices, s'étend le long du chemin qui communique de la nouvelle cité à lancienne ; les mâles et les femelles sont successivement amenés et dé- posés devant la porte , où d'autres noir cendrées les pren- nent avec leurs mandibules , et les conduisent dans l'intérieur P 0 L 455 du nid. Le transport des larves et des nymplies termine enfin remménagement. On voit constamment, autour de la fourmilière , des noir -cendrées , dont les unes vont au loin chercher des vivres, et dont les autres reviennent avec leurs provisions. Plusieurs de celles-ci ont Testomac rempli de la liqueur que leur ont fournie des pucerons. Mais on ne voit jamais d'amazones aller à la recherche de celte liqueur: rarement même sortent-elles , la matinée, de leur retraite. Il arrive quelquefois que quelques-unes s'égarent ou parois- sent ne pas connoître leur chemin. Les noir-cendrées, qui s'en aperçoivent, viennent à leur secours et les transpor- tent à la fourmilière. On en voit qui, paroissant craindre elles-mêmes de se mépremlre, laissent, pour un instant, l'amazone dans son embarras, reviennent à riiabiîatio" pour en reconnoître les issues, et vont ensuite reprendre leur tompagne. Une expérience de M. Huber , sur les fourmis amazones , achève de nous convaincre de la dépendance où elles sont de leurs auxiliaires. H enferma trente de ces fourmis amazo- nes, avec des larves et des nymphes de leur espèce, et une vingtaine de noir-cendrées , dans une boîte vitrée , dont le fond étoit recouvert d'une épaisse couche de terre. Il versa lin peu de miel dans un coin de leur prison, cl il eut soin de ne point leur associer de fourmis auxiliaires. Les amazones parurent d'abord faire quelque attention à ces larves , en les emportant ç.î et là; mais bientôt elles les abandonnèrent, et la plupart d'entre elles moururent de faim, en moins de deux jours. Elles n'avoient point essayé de se construire de loges. Les individus qui avoient survécu éloienl languissans et sans forces. Mais une seule fourmi noir-cendrée, que M. Huber, touché de pitié, introduisit dans leur demeure, rétablit l'ordre , fil une case dans la terre , y rassembla le.s larves, développa plusieurs nymphes des deux espèces, et conserva la vie aux amazones qui subsistoient. M. Huber a cependant été témoin , mais une fois seule- ment , d'un fait qui est en opposition avec ce que nous venons de raconter , et d'où 11 conclut que les amazones pourroient bien être plus instruites (|u\-llcs ne le paroissent. Une fourmilière mixte s'étoit logée sur la Serrasse de la maison qu'il habitoit. 11 remarqua, un jour, que les amazones *se dirigeoient sur une fourmilière déserte : les fourmis qui l'oc- cupoiaiît auparavant , trop souvent pillées par des voisins si redoutables, ayant pris le parti de décamper, avec armes et bagages, les amazones, après avoir visité la founnilière vide , revinrent sur leurs pas , prirent , à leur bouche , les noir-cendrées, et les transportèrent dans leur nid. L'érai- /^56 P O L gration s'effectua complëtement et dans plusieurs heure% Ce naturaliste conjecture , à ce sujet , que les amazones qui vivent, en petit nombre, auprès de leur mère, n'étant pas d'abord accoutumées à la vie oisive, ne se bornent pas aux travaux de la guerre, mais qu'elles connoissent les occupa- tions domestiques , et que , pendant quelque temps , leur société n'est composée que d'individus de leur espèce. Il n'a pu suivre les femelles expatriées , et ayant perdu leurs ailes, qu'il a vues courir çà et là , et se chercher un abri. La for- mation primitive de ces peuplades est , faute d'observa- tions propres, très-difficile à concevoir. Comment pou- voient - elles, à cetle époque, se procurer des aides, puisqu'elles ne sont pas assez en force pour entreprendre des invasions? Il semble donc qu'elles peuvent alors s'en pas-ser; et telle est aussi la présomption que forme , à cette occa- sion , M. Huber. Il l'appuie sur une observation que j'ai rapportée dans mon Histoire des fourmis , et d'où il paroît résulter que les sociétés des amazones ne sont composées quelquefois que d'un petit nombre d'individus, et sans mélange d'auxiliaires. Mais cetle observation n'ayant été que passagère, ou sans recherches bien suivies , il est possible que je n'aie pas aperçu les fourmis noir-cendrées, ou qu'elles m'aient paru étrangères à la société des amazones. « Le 3i juillet, à dix heures et demie du malin, je vis sortir, d'une fourmilière mixte noir - cendrée , plusieurs petits mâles noirs : un grand nombre d'ouvrières noir-cen- drées les accompagnoient ; le nombre des mâles augmen- toit constamment; plusieurs fourmis amazones sortirent aussi, et se promenèrent au milieu d'eux, quoique ce fût pour elles une heure indue; elles s'approchoient des mâles ,et les léchoient comme les noir-cendrées ; celles-ci étoient les plus nombreuses; vinrent ensuite les grandes femelles , dont j'ai donné la description ; elles grimpèrent sur l'herbe , et y reçurent, à leur tour, des noir-condrées et des amazones, le même accueil que les mâles. A onze heures , ceux ci com- mencèrent à s'animer ; ils grinipoienl le long des plantes , couroient les uns contre les autres, batloient des ailes, se culbutolent et finissoient par prendre le vol ; les femelles suivirent leur exemple, et quittèrent les fourmilières mixtes: je vis partir plus de cinquante femelles , et quatre fois autant de mâles ; je les attendis aux portes de la cité , qu'ils venoicnt d'abandonner , pour savoir s'ils y reviendrolent ; maïs je n'en revis aucun. » Huber, ihid. pag. 2^9 et 25o. Quant à la conservation des fourmilières mixtes , M. Hu- ber croit qu'elle s'opère comme celle des autres fourmilières. Quelques amazones femelles et fécondées, sont réservée? POT. ' 457 pour l'entretien de la population. îl a vu , très-souvent et dans toutes les saisons , des femelles sans ailes , dans des fourmilières de ce genre. Il ouvrit , dans le milieu d'avril , des fourmilières mixtes , et y vil, danslapariie la plus élevée, des femelles amazones, ayant, auprès d'elics , leurs œuf* agglomérés , avec un cortège d'auxiliaires. Les larves àt'f amazones mâles ne commencent à filer leurs coques , pour passer à l'étal de nymphe , qu'au mois de juin. Les larves des femelles sont plus tardives. Les auxiliaires ne tirent les nymphes de leurs coques que quelque temps avant leur dernière transformation ; elle a lieu à la fin de juillet om au commencement d'aoèt. Les fourmilières mix . J\> ///:•) POLYGONATE , PolygonaUim. Genres de plantes éta- bli par Desfontaines, Annales du Muséum , 5.*= année, pour placer quelques espèces de Muguets. V. ce mol. Il offre pour caractères : corolle (calice, Juss.) cylindrique, à six divisions peu profondes ; six étamines -, ovaire supérieur surmonté d'un seul style ; baie sphérique à trois loges, con- 'tenant deux semences avortant souvent. Les Muguets vERTiciLLÉ , vulgaire , a larges feuilles, A PiTisiEURS FLEURS et ORIENTAL, composent ce genre, (b.) PO LYGO NATES , Po/y^o//a/«. Fabricius désigne ainsi «n ordre de sa classe des insectes, et auquel il donne pour ca- ractères : plusieurs mâchoires au-dessous de la lèvre ( recou- vertes par elle). Il est composé des genres : oniscus, Ugia, ido.- ira^ moncr.ubis. Cet ordre embrasse les trois derniers de notre fiasse des crustacés, moins le genre Hmule , que cet auteur place dans son ordre des kleistagnathes ou nos décapodes hra~ chyvres. (L.) POLY(iONATOÏDES. V, Polygoî^astrum. (lx.) P O L ,^71 POLYGONATUM. L'on rapporte au muguet anguleux ou Sceau de Salomoî^ la plante que Dioscorioitée , Oseille , Rhubar- be , Calligone , Kœnigie , Polygonelle, Triplare , Pal- LASIE. (B.) POLYGONELLE, Polygonella. Plante fruticuleuse , grêle , à feuilles alternes, petites , linéaires, presque cu- néiformes , accompagnées tle stipules engainantes , à fleurs petites, blanchâtres, portées à l'extrémité des rameaux et accompagnées de bractées engaînées et presque imbriquées , qui forme un genre dans la dioécie octandrie , et dans la famille des Polygonées. Ce genre , qui a été établi par Michaux dans sa Flore de V Amérique septentrionale , présente pour caractères : un calice pétaliforme , ouvert , à cinq divisions presque égales et ova- les ; dans les fleurs mâles , sept à huit étamines insérées au calice , et un pistil stérile ; dans les fleurs femelles, un ovaire supérieur, ovale , triquètre, aigu , terminé par trois stig- mates courts et en massue ; une capsule oblongue , triquètre , monosperme, qui ne s'ouvre pas, et qui est contenue dans le calice do*it trois des divisions ont crû. La polygonelle à petites feuilles se trouve dans les sables les plus arides de la Caroline , où je l'ai fréquemment observée. Ventenat l'a figurée dans ses Plantes du Jardin de Cels y pi. 65, sous le nom de polygonum polygamum. Il m'a paru qu'elle avoit de très-grands rapports avec les Atraphaxide. (b.) POLYGONIFOLIA. Tournefort,Dillen, Vaillant, don- nent ce nom au genre de plante que Linnœus a nommé corri- giola. (ln.) POLYGONOÏDES. Ce genre de Toumefort est le calligonum de Linneeus. Il paroît qu'anciennement l'on a ap- pliqué ce même nom au rfa/j/uioV^es , cité par Pline , qu'on rapporJe à la pervenche, (ln.) POLYGONON ou POLYGONUM. Anciennement les Grecs et les Romains donnoient ces noms à diverses plantes dont la tige éloit garnie de nœuds. Dioscoride décrit un ^o/y- gonon mâle et un femelle. Le premier poussoit plusieurs bran- ches menues , tendres, traînantes et munies de nodosités ; ses feuilles étoient semblables à celles de larue,maisplus molles et plus longues ; sous chaque feuille se trouvoit une graine ; il produisoil des fleurs blanches ou rouges. Son jus pris en breuvage rcsserroit et rafraîchissoit ; il étoit utile contre le crachement de sang et fébrifuge ; ses feuilles s'appliquoient sur les uicères et sur les plaies fraîches, etc., etc. Mat- ihiole désigne notre Reisouée COMMUNE , polygonum aviculare pour le pofygonon mâle de Dioscoride , et c'est l'avis du plus grand nombre des botanistes. Le polygonon femelle ne produisoit qu'une tige sembla- ble à un jeune roseau , divisée par des nœuds en plusieurs P 0 L 473 parties entassées l'une dans l'autre. A l'entour de ces nœuds étoient de petites pointes semblables aux petites feuilles du pin. Sa racine étoit inutile. Il croissoit auprès des ruisseaux. Ses propriétés éloient les mêmes que celles du polygonon mâle , mais cependant moins efficaces. Matthiole le rap- porte à la Pesse d'eav ^ Hippurisvulgaris^ttà'autTes auteurs à des prêles , ce qui nous semble peu exact. Lit polygonon des Grecs, dit Pline, est la même plante qua le sanguinaria des Latins. La description qu'il en donne est la même , à peu de chose près , que celle du polygonon mâle de Dioscoride. Les personnes , ajoute-t-il , qui admettent plu- sieurs espèces de /?o//^o«oH,prennentcelui-ci pour le polygonon mâle , et pensent que son nom lui est venu du grand nombre de graines dont il se charge. 11 s'appeloit aussi culligonon , parce qu'il est très-rameux et fort touffu. La quantité de ses nœuds lui avoit fait donner le nom de polygonaton. Il étoit connu sous les dénominations de ieuialis , carcinetros ou car- cinoihros , clema et myrtopeialos ; mais , selon Pline, ces noms appartiennent au polygonon femelle, différent de ce'ui qu'il décrit, qui est le mâle , et qui étoit plus grand, plus blan- châtre , plus noueux, et chargé sous les feuilles de graines nombreuses. Ces deux premiers polygont)n de Pline seroient , le pre- mier , le polygonon mâle de Dioscoride, et le second , une Herniole (^Herniaria glabra^ selon C. Bauhin. ISoréon est un troisième polygonon décrit par Pline , il est le même que le polygonon femelle de Dioscoride , et par- conséquent que Vhippuris vulgaris ou une Prele. Pline décrit un troisième polygonon qu'il dit être un arbrisseau qui est presque comme un arbre ; sa racine étoit dure comme du bois , et son tronc rouge comme celui du cèdre ; ses bran- ches étoient pareilles à celles du genêt , longues de deux palmes et garnies de trois à quatre nœuds bruns. Les anciens eslimoient beaucoup cette plante ; elle avoit le goût du coing et étoit fort astringente ; on se servoit de sa décoction dans les ulcérations de la bouche , pour les contusions, les enge- lures et tout ulcère difficile à cicatriser , pour étancher et arrêter tout écoulement de sang. Une couronne de ce polv- gonon calmoit les maux de tête. Cet arbrisseau étoit telle- ment précieux par ses propriétcs,qu'onle desséchoit pour le garder soigneusement au besoin. Quelques naturalistes l'ont rapporté di\i\\ovi\ ]î.l {Osytîs albà) ; mais Clusius et C. Bauhin pensent que c'est une es|)èce à'ephedra , c'est-à-dire d'uvelle. Apulée nommoit le polygonon mâle , proserpinaca ; cette même plante étoit aussi appelée cynochale^ peuialis cnopodion y polycarpus , pedalion , cliiliophyllon , asphallos , par les Grecs; ^7i T O h seminalis , sanguinnlis , vnguis mûris , topinaca et sanguinaria , par les Romains : iheptds et siemphis , par les Egyptiens, etc. Chez les moflcrnes , le nom de polygonon a reçu diverses applications. C. Bauhin réimit en un p;roupe,sous ce nom,des plantes de genres Irès-différens, qu'il partage en deux sec- lions ; celle dite pohgonum majus , contient \q polygonum aviculare ou la Renuuée ; la seconde , nommée polygumim minus , renferme les espèces de scleranlhus d'Europe , quel- ques Ule.cebrum ^frunkenia el herniariu et le linum rhadiolu ; ce botaniste rapporte les Uvettes , ephedra , à son groupe des sparganium , sous le litre particulier àe pohgonum baccifeium. Qaoicjue presque tous les polygonum de C. Bauhin soient nommés polygonum par un grand nombre de botanistes , il l'ool étendu aussi à d'autres plantes : par exemple , à diverses espèces de 1?^el¥.s {equiselum^ , au Kouvet , au polygonum cunoobulus , au Ullœa muscosa , à Vuoularia perfoliata , au gypso- phila fastigiala, à Varenaria ruhra , et à la spergula nodosa , Linn , etc., etc. Tournefort restreignit le nom àe polygonum ^(\n''i\ rendit gé- nérique à la Renouée et aux espèces congénères qui offrent des tleurs axillaires et des graines rondes. Linnseus ne trou- vant pas ces caractères suffisans pour distinguer ce polygonum des genres persicaria , hisioria et fagopyrum de Tournefort, les reunit ensemble et en constitua son polygonum qui , depuis a clé adopté dans toutes les éditions du species plantarum et par Jussieu. Jiinnseus partageoit ce genre en cinq groupes : !.*> Les atraphaxoïdes ou les espèces frutescentes; 2." Les bistortcs qui n'ont qu'un seul épi ; 3.0 Les persicaires qui ont huit étamines et les styles bi- fides ; 4-" l^cs polygonum à fleurs octandres et à feuilles entières ; S.** Ltes helxinés (^Fagolygorum ^ Taurin), dont les feuilles sont cordiformes et les graines triangulaires. Linnseus avoit d'abord considéré les helxinés comme un genre distinct. Persoon a établi d'autres coupes. Adanson, Mœnch et plu- sieurs autres botanistes ont divisé de nouveau ce genre dans le même esprit que Tournefort à peu près ; mais leurs chan- gemens n'ont pas été adoptés, excepté celui qu' Adanson a fait en établissant un genre particulier du /9o/^'g'o/iu/72 daoicula- ium\ sous le litre de/o/Zo^w changé depuis en celui de hmn- nichia. Michaux (^Flor. Iforeal. amer. ) veut que le polygonum polygomum de Ventenat forme un genre distinct , qu'il nomme polygondla , mnis Persoon persiste à le rapporter au groupe des atraphaxoïdes. V. RenodÉE et PolYGONELLE. (LN.) POLYGOjNOTE , Polygonotus. Nom donné par (irono- riu5 , au pycnogunon des baltiiies. Voy. Pycnogonon. (l.) P O L 75 POLYGONYMON. L'un des noms grecs .le la Parié- taire, r. Helxine. (ln.) POLYGRAMMOS. On a donné ce nom à une Jaspe ROUGE tacliée de blanc, (ln.) POLYCiYRE, Polygyra. (ienre de coquilles, élabli par Say dans le premier volume du Journal de l'Académie des sciences nalurelles -de Philadelphie. Ses caractères sont : co-. quille discoïde plus ou moins carinée , ombiliquée , à ou- verture plus longue que large ; lèvre épaisse, dentée ou plis sée, Irès-prolongée ; columeiie élevée. < Les animaux des coquilles de ce genre sont granulés, ont quatre tentacules, dont les deux plus grands portent les yeux à leur extrémité ; point d'opercule. Ce genre , fort voisin des Hélices, et encore plus des Capraires, renferme trois espèces qui se trouvent sur les côtes de la Floride, à l'embouchure des rivières, (b.) POLYH ALITE. Substance de la classe des sels, qui avoit été considérée com\ne une variété fibreuse de la chaux anhydro-sulfatée muriatifère ou Muriacite, mais qui en diffère beaucoup par sa composition; car, selon Slrômeyer,, elle est formée par les principes suivans : Chaux sulfatée 28,74 Chaux anhydro-sulfatée. . . . 22,36 Potasse sulfatée 27,40 Sodium chloruré mélangé. . . 0,19 Peroxyde 0,^2 3Iagnésie anhydro-sulfatée. . . 20,11 Ce minéral est donc essentiellement compose de quatre 5els différens. C'est ce qu'on a cherché à faire comprendre , en lui donnant le nom de polyhalite , tiré du Grec et com- posé de trois mots qui signifient plusieurs sels et pierre , com- me qui diroit : pierre composée de plusieurs sels. Il seroil à dé- sirer qu'on étudiât la cristallisation du polyhalite pour savoir si elle est différente de celle de la chaux sulfatée, ou de la po- tasse sulfatée, ou de la chaux anhydro-sulfatée, ou même de la magnésie anhydro-sulfatée; ce qui semble devoir être, lorsqu'on observe que le glauherite a une cristallisai ion diffé- rente de celle de la chaux sulfatée ou de la soude sulfatée qui sont l'un et l'autre ses principes constltuans. Cette analyse an polyhalite nous montre, dans la nature , im sel qu'on n'y avoit pas encore remarqué; c'est la magnésie anhydro-sulfatée. C'est dans la mine d€ sel gemme de Ischel , dans la Haute- Antriche, qu'on a trouvé ce minéral. M. Slrômeyer n'eq donne pas la description, (ln.) 476 POT. POLYLEPIS , Pofylepis. Arbre du Pérou , qui forme un genre dans la polyandrie monogynie , et dans la famille des rosacées. Il offre pour caractères : un calice persistant de quatre folioles ovales, concaves et plissécs; point de corolle; un grand nombre d'étamines à anthères velues ; un ovaire triangulaire à style filiforme et à stigmate plumeux; un drupe sec, en massue, à trois ou quatre angles munis d'ailes iné- gales et déniées, couronné par le calice et contenant une seule noix uniloculaire. (b.) POLYMERIE, Polymeria. Genre de plantes établi par K. Brown , dans la pentandrie monogynie et dans la fa- mille des convolvulacées. Ses caractères sont : calice divisé en cinq parties ; corolle infundibuliforme , plissée ; cinq élamines ; un ovaire à deux loges , surmonté d'un slyle à quatre ou six stigmates ; une capsule à une loge , à une ou deux semences. Ce genre réunit cinq plantes vivaces , rampantes, à fleurs axillaires et accompagnées de deux bractées , toutes origi- naires de la Nouvelle Hollande , et dont aucune ne se voit dans nos jardins, (b.) POLYMERIS. Groupe établi par M. Dunal , dans le genre solanum, et qui comprend des espèces inermes , à feuil- les entières, à étamines inégales, à graines osseuses, à calice très-divisé , et à pédoncules uniflores, axillaires ou înterpétiol aires, (ln.) POLYMEROSOMATES, Polymerosomata. M. Léach désigne ainsi le second ordre de sa sous-classe des cépha- lostomes, classe des arachnides , et lui donne pour carac- tères : corps formé d'une suite d'anneaux , avec l'abdomen sessile ; bouche munie de mandibules didactyles et de mâ- choires ; six à huit yeux ; huit pattes. Il partage cet ordre en trois familles : les sironides , les scorpionides et les laianlulides. La première est composée de notre genre siron; ceux à'ohisie, de pince , de buthus et de scorpion , forment la seconde. La troisième comprend ceux àe tkéfyphone et de iarantuie ^ on notre ^enre phryne. V. ces mots, (l.) POLYMNE. Poisson dont Lacépède a fait un Lutjan, (B.) POLYMNIASTRE , Polymniasimm. Genre de plantes figuré par Lamarck, pi. 712 de ses Illustrations, el qui diffère peu du suivant, (b.) POLYMNIE, Polyninia. (ienre de plantes de la syngé- nésie polygamie nécessaire et de la famille des corymbifères, qui présente pour caractères : un calice simple , ouvert , composé de cinq folioles oblongues, acuminées ; un récep- 4acle garni sur son bord de paillettes ovales , acuminées , P 0 L ^77 concaves , et d'autant de demi-fleurons ( cinq à dix ) triden- tés ou échancrés , femelles fertiles , et dans son disque , de paillettes plus petites et ^ancéolées, entremêlées d'un grand nombre de fleurons mâles ou hermaphrodites stériles ; cinq à dix semences nues et ovées à rebours. Ce genre, qui se rapproche infiniment de I'Alcine, ren- ferme dix plantes ordinairement très-élevées quoique her- bacées, à feuilles alternes ou opposées, rudes au toucher, à fleurs terminales , et dont les plus connues sont ; La PoLYMNiE wÉDÈLE, qui a les feuilles opposées, sînuées et hastées. La PoLYMNiE TÉTRAGONOTHÈQUE , qui a les feuiUes op- posées, spathulacées et légèrement dentées. Ces deux plantes se trouvent en Caroline et en Virginie,^ dans les lieux ombragés et où le terrain est amélioré. La première a formé un genre sous le nom de Wédèle. La seconde en a formé un autre sous le nom de Tétragono- THÈQUE. Les PoLYMNiES CHARNUE et ÉPINEUSE forment aujourd'hui le genre Didelte. (b.) POLYMNITES. L'on a donné ce nom aux pierres marquées de dendrites et de lignes noires , disposées de ma- nière à représenter des rivières , et surtout des mares d'eau. Ce nom est composé de trois mots grecs , qui signifient pierre^ marais ^ plusieurs, (ln.) POLYMORPHE, Polymorpha. Genre de plantes éta- bli par Stackhouse , Néréide britannique , aux dépens des Varecs de Linnseus. Ses caractères sont : frondes cartila- gineuses, roides , très-glabres, dichotomes, laciniées , four- chues à leur extrémité ; fructification tuberculeuse , orbicu- laire, enfoncée dans la substance des frondes. Ce genre rentre dans celui appelé Delessérfe par La- raouroux. Il en compose, avec le genre Sarcophylle , la troisième section. Dix espèces , parmi lesquelles je citerai seulement les Varecs déchiré et de Brodi , s'y réunissent. (B.) POLYMORPHES , Polymorphœ. Soldani a donné ce nom, dans sa Testacéographie , à une série de plus de cent espèces de coquilles fossiles, presque microscopiques , qui ne peuvent que difficilement se rapporter aux genres connus, et qui se font remarquer par l'irrégularité et la singularité de leurs formes. Les décrire d'une manière systématique , seroit une entreprise fort difficile , vu que l'on n'est jamais certain de l'entière conservation des individus qu'on a sous les yeux. Je renvoie donc le lecteur à son ouvrage. (8.) 478 P O L POLYJMYCE. Ce sont , dans Batiara, des Champignons feuilletés et en touffes , comme le Bolet de diverses COULEURS, (b.) ff POLYNEIME, Polynemus. Genre de poissons de la divi- sion des Abdominaux, dont les caractères consistent à avoir des rayons dépourvus de membrane aux nageoires thoraci- ques , le museau saillant et oblus; deux nageoires dorsaU's. On compte six espèces dans ce genre , parmi lesquelles il faut citer : Le PoLYNÈME ÉMOI , Polynemus plehéîus , Linn. , qui a cinq rayons, sans membranes, à chaque nageoire thoracique. V. pi. M. 8, où il est figuré. On le trouve dans la mer des Indes et dans celle d'Amérique. Sa longueur surpasse quel- quefois quatre pieds. Son corps est comprimé , couvert de larges écailles ; sa bouche est grande ; sa mâchoire supérieure très-avancée est garnie de petites dents, ainsi que Tinférieure et le palais ; sa ligne latérale est droite , plus voisine du dos que du ventre ; son anus au milieu du ventre. Ses nageoi^ res sont écailleuses ; la première dorsale est composée de huit rayons aiguillonnés , et la seconde en a un de même nature, très-gros et court ; les ventrales en ont un , et l'anale trois semblables ; la caudale est échancrée ; les pectorales sont ponctuées de brun. Le corps est argenté. Le polynème émoi est très-commun à l'embouchure des rivières de l'Inde. C'est un excellent poisson , qu'on sèche et qu'on sale pour le transporter loin de la mer. On le confit aussi avec la pulpe de tamarin pour le même objet; c'est-à-dire qu'on le coupe par tranches , on le fait cuire au bleu, et qu'ensuite on le met dans des barils avec des couches alternatives de tamarin , le tout fortement arrosé de vinaigre bouilli et épicé. Sa délicatesse lui a valu le nom de poisson royal. On le prend aussi, en grande quantité, à Otahiti, avec une ligne amorcée d'une plume blanche. On trouve son squelette dans les couches du Monte-Bolca , près Vérone. Le Polynème camus, Polynemus decadactylus ., Linn. , a dix rayons, sans membranes à chaque nageoire thoracique. On le pêche sur les côtes , et surtout à l'embouchure des rivières d'Afrique, soit au filet, soit à la ligne. Sa chair est très- bonne. Son museau est plus obtus que celui des autres. Le Polynème paradis a sept rayons dépourvus de mem- branes à chaque nageoire thoracique , et la queue fourchue. On le trouve sur les côtes d'Amérique. C'est un manger délicat. Le Polynème virginien a sept rayons dépourvus de mem- branes à chaque thoracique, et la queue non échancrée. Il se POT, /y, trouve avec le précédent. C'est le mango de quelques auteurs. Le PoL\NÈMË QullNQUAiRE a Cinq rayons dépourvus de membranes et de la longueur du corps à cKaque nageoire ihoracique. Il est figuré dans Séba, Mus. 3 , lab. 27 , n.» 2. On le trouve dans les mêmes mers que les précédens. fB.) POLYiNEVRONeiPOLYNE\ROS.Noms d'un plan- tain chez les Grecs. V. Plaîstago. (ln.) POLYNOE , Polynoe. Genre établi par Savigny et adopté par Lamarck , aHx dépens des Aphrodites. Ses caractères sont : tentacules simples , coniques , couronnant l'orifice de la trompe ; mâchoires cornées ; cinq antennes dont l'impaire manque quelquefois ; quatre yeux ; des écailles dorsales. Ce genre, qui diffère fort peu des Hamthées, a pour type l'ApHRODiTE ÉCAiLLEUSE , et renferme une demi -dou- zaine d'espèces nouvelles observées par Savigny. (b.) POLYODON , Polyodon. Genre de poissons établi par Lacépède , dans la division des Chondroptérygiens , et dont les caractères consistent à avoir : des nageoires sous le ventre , des dents aux mâchoires et au palais , et une seule ouverture branchiale de chaque côté, couverte d'un opercule sans membrane. Ce nouveau genre ne renferme qu'une espède , le Polyo- DO]s FEUILLE , dont le museau est presque aussi long que le corps, et garni, de chaque côté, d'une bande membra- neuse , dont la contexture ressemble un peu à celle de« feuilles des arbres. V. pi. M. 14 , où il est figuré. On ignore dans quelle mer il vit. Ce poisson a l'ouverture de la bouche assez grande , située sous la tête , et arrondie par-devant ; la mâchoire supérieure garnie de deux rangs de dents fortes , serrées et crochues; la mâchoire inférieure n'en présente qu'une rangée; on en voit sur le palais et sur les branchies. Les narines sont doubles et placées très-près des yeux. Les opercules sont très grands , recouvrent les côtés de la tête , s'avancent jusqu'au-delà des yeux qu'ils entourent, et se terminent triangulairement du côté de la queue en partie molle. Ils couvrent cinq bran- chies à franges, en partie libres. Le corps paroît être d'une couleur uniforme , avec une ligne latérale. Sa longueur est de cinq à six pouces sans y comprendre la têle. Ses nageoires pectorales sont petites ; celle du dos est falciforme ; l'anale est grande ; la caudale est bilobée. On ne sait rien sur les mœurs de ce poisson, ni sur l'usage de son long museau garni d'une membrane qui doit Tempê- cher de nager avec rapidité , et qui ne peut lui servir d'arme offensive ni défensive , à raison de sa mollisse, (b.) 48o P O L POLYODON, Palyodon. Plante vlvace du Pérou, qui, seule , selon Kunth , constitue un genre dans la triandrie digynie , et dans la famille des graminées. Ce genre se caractérise ainsi : épillets latéraux , biflo- res, une des fleurs hermaphrodite , sessile , l'autre mâle et pédicellée ; balle calicinale de deux valves mutiques ; balle florale de deux valves; l'inférieure à cinq dents dans les fleurs hermaphrodites , dont les latérales et l'intermédiaire sont aristées , à sept dents dans les fleurs mâles , alternative- ment aristées , la valve supérieure très-petite et légèrement aristée. Le PoLYODON DISTIQUE est figuré pi. 55 de l'ouvrage pré- cité. Il se rapproche desDiNÈBRES et des Chondrosions.(b.) POLYODONTES. Ordre introduit par Blainville, par- mi les Poissons cartilagineux ou Dermodontes. Il y a lieu de croire qu'il ne renferme que le genre Polyodon. (b.) POLYOMMATE ^Pofyommatm, Latr. Genre d'insectes , de l'ordre des lépidoptères , famille des diurnes , tribu des papillonides- Je comprends sous ce nom générique une partie de ces petits et jolis lépidoptères diurnes , que divers naturalistes appellent petit^poiie-queues , argus , soit parce que le bord postérieur de leurs secondes ailes offre souvent des pro- îongemens , en manière de queue , et que ces espèces sont petites, comparativement à d'autres papillons de jour, ayant le même caractère ; soit parce que leurs ailes présentent encore sur une de leurs surfaces , particulièrement l'inférieure , des points ou de très-petites taches , entourés de blanc , et imi- tant , en quelque sorte , des yeux. Ces lépidoptères font partie de la division des papillons plébéiens ruraux, de Linnseus , bien distingués àts autres du même genre , si on considère ces insectes dans leur premier état. Leurs chenilles sont ovales ou en forme de cloporte, rases ou garnies de duvet , avec les pattes très - courtes. / Leurs chrysalides sont courtes , sans éminences angulai- res, contractées et obtuses aux dsux bouts ; ^insi que celles des papillons chevaliers , de ce naturaliste , et de ses danaïdes blanches ; elles sont attachées transversalement par un lien de soie , qui forme une anse ou une boucle , au-dessus du milieu du corps. Cette attache est indépendante de celle qui fixe leur extrémité postérieure sur le plan de position , et qui est propre à tous les lépidoptères de la même tribu. On remarque dans l'insecte parfait , que le dernier article des palpes inférieurs ou des labiaux est beaucoup moins pourvu d'écaillés que les autres , presque nu , et que les POT. 48. crochets dçs tarses sont irès-petlts et à peine saillans. Mais il faut convenir que ces derniers caractères sont minutieux et de peu de valeur. Parmi les papillons plébéiens ruraux , il y en a , et .''"st le plus grand nombre, dont les deux pnttîs antérieures ne ale , droite. ( Taches oculaires des ailes nulles , ou en pelii nombre et marginales ; dessous des ailes ordinairement Ira^e/sé POT. 483 par une ou deux raies : le bord postérieur des ailes infeiieures ayant presque toujours une ou deux petites queues. ) Genre Thecla de Fabricius. A. lîord postérieur des ailes inférieures ayant près de l'angle interne ou anal une petite queue ( et souvent, avant elle, une ou deux dents plus ou moins avancées). -POLYOMMATE DU BOULEAU, Hesperia helulix , Fab. En- tom. \systèm. ; le porte-queue famé , à deux bandes blanches , GceoîL \ porte-queue à bandes fauoes ^ Engrani. , Pop. d Eiir. pi. 35 , n.o 70, a — f. Dessus des ailes noirâtre; letir dessous d'un fauve jaunâlre, avec une ligne d'un fauve vif, le Ion» du bord postérieur; deux taches de cette couleur , sur le des- sus des inférieures , près de l'angle interne ; deux raies blan- ches, transverses et anguleuses, au côté opposé de ces ailes • une bande allant en pointe, et une petite tache, plus foncées que le fond, bordées en partie de blanc, sur le dessous des ailes supérieures ; leur dessus offrant , dans la femelle , une bande ou une tache fauve. Sa chenill,e est verte , avec plusieurs lignes , dont deux le long du dos , et noirâtres ; les autres latérales , transverses et jaunâtres; elle vit sur l'épine-vinette, le noisetier, le chêne, le bouleau , le tilleul, etc. Sa chrysalide est d'un brun roussâtre et suspendue hori- zontalement par un lien , vers le milieu du corps. Poi.YOMîiiATE DU PRUNELLIER, Hesperia spinœ, Fab.; porte- queue brun , à taches bleues , Engram. , ibid. , pi. ï6 , n " 74. , a , b ; ejusd., porte-queue gris-bnm, n." 74. ; papilio lynceus, Ésp. pi. 39 , fig. 3. ; Hesperia acadœ, Fab. , Var. Dessus des ailes noirâtre, leur dessous cendré , avec une raie blanche, trans- verse , coupée en quelques endroits , et formant un angle près de l'extrémité du bord interne des inférieures ; une li- gne très-fine et pareillement blanche , au bord postérieur du dessous de ces secondes ailes , avec une rangée transverse de sept taches ; la première , en commençant par l'angle interne , petite, blanche , allongée, en renfermant une au- tre en forme de point , dont la moitié supérieure noire , et l'autre roussâtre ; la seconde , la plus grande de toutes , pres- que demi-circulaire , bleuâtre , pointillée de noir , avec un petit arc de cette couleur , à sa partie supérieure; les autres taches , presque de la même forme , diminuant de grandeur et s'effaçant presque à mesure qu'elles approchent du bord extérieur, roussâtres, surmontées d'une petite tache noire , formant un arc sur les plus internes , et un point sur les au- tres ; la première de ces taches roussâtre , ou la troisième ayant en outre , à sa partie inférieure , un point noir ; esti é- ^84 P O L mité de l'angle interne de ces ailes , de cette couleur; queue pareillement noire , mais avec l'extrémité blanche ; deux ou trois taches arrondies , fauves ou roussâtres , sur le dessus des mêmes ailes , près du bord postérieur , dans quelques individus. Cette espèce se trouve en Allemagne , en Italie , et dans les dépariemens méridionaux de la France , au mois de juillet et d'août. PoLYOMMATE DU PRUNIER , Hesperîa pruni , Fab. ; le por- te-queue brun , à deux bandes de taches blanches , Engram. , - ibid. ^ pi. 36, n.o 78, a — f; \ar. da porte-queue brun ^ à tacites aurores, pi. 35, n.° 72 , c — d. Ailes noirâtres; une raie blanche , fine et transverse sur leur dessous ; le même côte des inférieures offrant , près du bord postérieur , une bande fauve , avec une rangée antérieure de points noirs , bordées de blanc en dessus , et une rangée postérieure de petites taches noires placées au-dessus d'une petite raie blan- che , presque marginale ; dessus des mêmes ailes, quelque- fois celui des supérieures , ayant près du bord postérieur une série de taches fauves. Cette espèce paroît au commen- cement du printemps. 'L'Hesperia cerasi de Fabricius n'en est peut-être qu'une variété , si les figures qu'il cite se rapportent à l'espèce pré- cédente. La chenille est verte , veloutée , avec plusieurs traits et des éminences jaunâtres ; sa couleur se change en brun ^ lorsqu'elle est sur le point de se transformer en chrysalide. Elle vit sur le pi unier sauvage. La chrysalide est brune , avec des traits et des lignes blan- chàires; sa tête semble être séparée du reste du corps ; elle est blanche. PoLYOMMATE W BLANC, Papilio TV album, Knoch. ; porfe^ queue à une ligne Hanche , EjT^Tam. , ibid. , pi. 82 , n,° 72 , a — c bis. Ailes noirâtres; leur dessous un peu plus clair , tirant sur le brun , avec une raie blanche , fine , transverse ; celle dos premières ailes , un peu arquée près de leurs côtes , et point continue avec la raie des secondes oiies ; celles-ci formant sur chacune d'elles , au-dessus de leur queue, deux imgles aigus ,b'r:dés en dessus, d'un peu de noir , et remon- tant ensuite le long du bord interne ; .-ngle anal ayant, des \\'^.nx côtés, un »^>olMt fauve entouré de noir , avec du blanc aubord iii(erne ; de-ssous des secondes ailes avant, près du bord pos » rieur , à la suite de la tache de cet angle , une ran- gée de cinq autres taches , pareillement fauves , lunulées , bordées de noir en dessus , réunies avec une ligne blanche , P 0 L 4^85 en dessous ; les intérieures plus grandes , et renfermant un point noir; la cinquième presque effacée. En Allemagne et en France ; commune aux environs de Paris, dans les allées du Champ-de-Mars ; comme elles sont plantées d'ormes , sa chenille vit peut-être sur cet arbre. PoLYOMMATE INTERROMPU , Hespeiia lynceus^ Fab, ; Papilio ilicis , Esp. , Ochs. , Hiibn. ; porte-queue bnm , à deux bandes de taches blanches , Geoff. ; porte-queue brun , à taches aurores, Engram. , ibid. , pi. 35 , n." 72 , a — b ; porte-queue brun , à taches fauves , ibid., pi. 36, n.° 75 ; papilio œsculi , Hiibn., Osch. , var. ? De la couleur du précédent , et ayant aussi le dessous des quatre ailes traversé d'une raie blanche , avec une rangée de taches fauves , près du bord postérieur des se- condes ; mais le bord postérieur des premières ailes moins droit et un peu arrondi ; raie blanche, Irès-dlvisée en petits traits, et simplement chevronnée vers son extrémité posté - i^ieure , ou sur les secondes ailes ; portion de cette raie qui est sur ces ailes, un peu bordée de noir, en dessus, se joignant avec l'autre moitié ou celle des premières ailes, en formant un petit coude ; celle-ci droite à son origine ; taches du bord postérieur du dessous des secondes ailes , d'un fauve moins vif, très-séparées les unes des autres , surtout vers i'angle anal ; point noir et inférieur des taches voisines de cet an- gle moins prononcé ; une grande tache roussâtre sur le dessus des ailes supérieures, dans la femelle. Cette espèce est très-commune dans tous les bois des envi- rons de Paris. Sa chenille vit sur le chêne et sur l'orme. Geoffroy dit qu'elle est brune , un peu velue , de la grandeur et de la forme d'un cloporte. Il trouva , une année , les murs du parc de Bagnolet tout couverts des chrysalides de cette espèce. La chenille, dans la figure qu'Esper en a donnée, est ver- dâtre, avec des lignes longitudinales, ^lus pâles, et interrom- pues. PoLYOMMATE DU CHENE, Hesperia ^uercûs^ Fab. ; porte- queue bleu à une bande blancht' ., Geoffroy ; Engram., ibid. pi. 35, a, b ; et pi. 7 1 , n.o 7 1 , d , c , f. Dessus des ailes noir , avec un reflet d'un bleu-violet changeant, dans le mâle, et une grande tache bleue, échancrée, à la base des supérieures, et prolon- gée le long du bord interne , dans la femelle ; dessous des quatre ailes des deux sexes cendré, avec une raie blanche , foiblement ondulée, bordée en dessus de noirâtre, formant un angle à son extrémité postérieure, et deux taches roussâ- tres, marquées chacune d'un point noir; l une allongée , si- tuée à l'angle anal ; l'autre plus extérieure, au-dessus de la petite queue , avec une lunule noirâtre au-dessus ; deux ran- 486 P O L gées de petis arcs blancs, avec une ligne brune, plus ou moins marqjuées, entre elles, le long du bord postérieur. Cette espèce paroît en juin. Sa chenille vit sur le chêne ; elle est d'ahord brune, avec des lignes jaunâtres; quelques jours avant sa transformation, elle prend une teinte rose, piquetée de brun. B. Ailes inférieures sans rpiene et simplement un peu dentées. PoLYOMMATE EVIPPUS , Papih'o eiu'ppus, Hubn. , tab. , ^3, f\jy. 366, 36, femelle; ■" apilîo /-oiom, Esp, Ochsenh. Dessus des ailes noirâtre , avec le disque commun bleu ; une rangée de points bleuâtres près du bord postérieur des secondes, dans le mâle; dessous des quatre ailes des deux sexes cendré, ayant près du bord postérieur une rangée de taches triangulaires , contigiiës, roussâtrcs, coupées intérieurement par un trait blanchâtre, transverse, luisant , terminées en dessus par une petite tache noire, triangulaire, bordée extérieurement, et tn manière de v renversé, de blanc bleuâtre et luisant; ces laclies moins marquées sur les prenùères ailes. On le trouve dans les départemens les plus méridionaux de la France , en Espagne , etc. Cette espèce est une des plus grandes. II. POLYOMMATE ARGUS, Ocellati. Antennes terminées brusquement en un bàkton ooaîaire , souvent un peu courbe ou arqué à son extrémité. ( Des taches ou des points oculaires , et souvent en graruî nombre , sur les ailes de la plupart.) Les Bronzés , Auro-fuhi. A Dessus des ailes de l'un ou des deux sexes , en tout ou en partie , de couleur fauve doré. 'Nota. Les ailes Inférieures dé nos espèces indigènes n'ont point de prolongement en forme de queue; dans quelques- nues seulement l'angle interne de ces ailes est un peu avancé; IfMir bord postérieur offre aussi quelquefois une ou deux den- telures. Les deux sexes diffèrent souvent par leurs couleurs ou le nombre des taches. * Dessus des quatre ailes d un fauve ponceau ou bronzé dans les deux sexes {les inférieures un peu plus foncées , et lavées de brun a leur base , dans quelques femelles). ■j- Ailes inférieures un peu de ite'es vers l'angle inlerre. PolyommateGobdius, Papilio Gordius,Oc\\s.', \e grand argus bronzé, Engram. , ihid. , pi. 72 , n." gi , a et b bis; pi. 78, n . 01, c, d bis. Dessas des ailes d'un fauve doré ; dessous des premières d'un fauve jaunâtre ; celui des secondes d'un cen- P O T. 487 dré un peu jaunâtre, avec une bande roussâtre , renfermée entre deux rangées de points noirs, presque lunules; les deux surfaces des quatre ai!t*s ayant un grand nombre de points noirs, dont la plupart disposés en lignes iransverses; ceux du dessous des supérieures point oculiformes ; les deux isolés du milieu plus grands que les autres ; dessus des ailes du mâle ayant un reflet violet. Il se trouve dans les Alpes et dans les montagnes de la Suisse. PoLYOMMATE Thersamon, Hesperia Thersamon , Fab. ; po" pilio Xanthe, Hiibn., tab.69, fig. 346, le mâle ; fig. 34.7 et 34-8, la femelle. Très voisin du précédent, un peu plus petit, ayec la dent la plus avancée du bord postérieur des secondes ailes, comparativement plus forte : dessus des mêmes ailes plus foncé , depuis !a base jusqu'au limbe postérieur; femelle pres- que semblable à celle de l'espèce précédente, mais dessus des îiiles supérieures du mâle sans reflet violet, et à poncluation presque nulle ou peu dislincte; les points noirs inférieurs, com- pris entre la base et le limbe posiérieur , sont de la même grandeur, et oculiformes, dans les deux sexes; le& derniers de ces points, ou les plus- voisins de ceux du même limbe, sont plus rapprochés, et forment une ligne plus continue; le dessous des ailes inférieures est d'un cendré plus clair que dans le précédent, et la bande fauve de leur bord posiérieur a un peu plus de largeur. 11 se trouve avec le précédent, ainsi qu'en Hongrie et en Russie. POLYOMMATE DE LA terge-d"or, Hesperiti virgaurea, Fab. ; Argus satiné^ Engram. , ibid. pi. 44» n-° 92, c, d, e. Ailes d'un fauve vif en dessus , et d'un fauve plus pâle et saumâlre en dessous ; leur dessus ayant, dans la femelle, un grand nom- bre de points noirs répandus sur toute la surface ; le même côté n'offrant, dans le mâle, qu'une seule ligne de points de cette couleur, et située au bord postérieur des secondes ailes ; leur dessous et celui des supérieures n'ayant , dans les deux sexes, qu'une rangée bien distincte de points noirs; quelques- uns de ceux des secondes ailes accompagnés d'une tache blan- châtre, et qui est plus étendue à deux d'entre eux. Il se trouve en Europe, dans les montagnes. Sa chenille vil sur la verge- or. -;-■}- Ailes inférieures entières 011 sans deiiJi Ijien prononcées au bord pi'sléricLir. PoLYOMMATE HtPPOTiioË, Hispeiia JuppoÛiuè\ Fab.; argus l'onzé; var. , Engram, ihid.^ pi. 4-3, n," 91, c, d, : argus saiinéj à taches noires, ejusd, , pi. 4i- > n". gS, a, b. C; mâle. Presque 488 P O L semblable , par la couleur ec des taches fauves. POLYOMMATE ChrysÉis, TJesperia Chryseis, Fab.; Yargussa- iine\ changeant^ première espèce, Engram., Uid. pi. 78, n." 98, a , g, Ins. Ailes entières ou presque entières ; dessus de celles du mâle, d'un fauve ponceau très-vif, avec un trait noir très-petit, ou un point, près du milieu de chaque; limbe postérieur et partie interne des secondes ailes, noirâtres, avec un reflet bleu ; une ligne d'un fauve ponceau et dentée posté- rieurement, ou ayant des érhancrures carrées, sur le limbe terminal de ces dernières ailes; dessus des quatre ailes de la femelle noirâtre , avec des taches fauves et des points noirs sur les supérieures, et une série de petites taches fauves, échancrées, sur le limbe postérieur des secondes. Dessous des quatre ailes des deux sexes, cendré, avec un ^rand nombre de points ocellés, et une ligne roussâtre , quelquefois très-courte', et composée simplement de quel- ques taches anales, situées près du bord postérieur des se- condes; disque des premières, d'un jaunâtre clair, avec les poi!!i.5 occîiés et isolés , qui y sont situés , plus grands. Dans les pays monligneux de laFrance etde 1 Allemagne, en juillet el en août. PoLYCMMATE EuRYDiCE. Papilio Eurydice, Hubn.,tab. 58, fig. 33t^ , 340 , le mâle ; fig. 34-1 , 342 , la femelle; papilio eu- rybia^ I>^chs. Très-voisin du précédent, et n'en étant, peut- ct:r . qu'une variété de climat. Le dessous des ailes est en- tièreiijcnt cenJré, sans lignes ni taches roussâtres sur le limbe postérieur des secondes; les points ocellés, sont plus V o h m petits, un peu moins nombreux que dans le précédent; le disque des supérieures est de la grandeur des autres. Le des- sus d."s ail.'s dd .nâle n'oitVe point de trait ou de "point noir discoï.al ; le lliiibe postérieur des secondes n'a point de ligne fauve. Le dessus des ailes supérieures de la femelle est entièrement noirâtre , sans taches fauves. Cette espèce, que l'on trouve d'.ns les Alpes, estsemblable, pour le reste, à la précédcaie. Poi.YOMM.\TE H1È3.E, Hesperialiiere, Y ah.; papilioHipponoë^ Ochs. ; p. lumpsie , Hiibn,; V argus satine^ mâle, Engram. ibid., pi. 44 , n.o 92 , a , b ; pi. 72 , n.° 92 , f , g , la femelle. Ailes inférieures foiblement dentées; leur diissus et celui des su- périeures , d'un rouge bleu-violet et brillant , dans les mâles ; des points noirs, dont les postérieurs forment une rangée transverse sur les supérieures; dessus des ailes de la femelle noirâtre ; les supérieures ayant quelques taches fauves , en- trecoupées de peiiies taches noires; une série de taches fau- ves , renfennaut un point noirâtre, ou échancrées près du bord postérieur des secondes ailes; dessous des premières , dans les deux sexes, Jaunâtre, avec les bords cendrés; des points noirs ocellés , dont plusieurs forment une ligne trans- verse, et une rangée de petites taches d'un brun noirâtre sur le limbe postérieur ; dessous des secondes ailes, dans les deux sexes, d'un ce:idré clair, avec \\x\ grand nombre de points noirs ocellés, et une ligne roiissâlre renfermée entre deux rangées de points noirs, près du bord postérieur. Dans quelques parties de la France, en Allemagne, etc.. *** Dessus des ailes inférieures des deux sexes noir ou noirâtre , d'ec une bande fawe un une rangée de taches de cette couleur , sur le limbe exteiieur ; dessus des supérieures bronzé et tacheté de noi- râtre , ou varié de fauoe et de noirâtre , soit dans les deux sexes , soit dans /es femelles seulement ; dessus de ces ailes dans les mâles de ces dernitit es femelles noirâtre , aoec des points noirs. PoLYOMMATE PnLMASjIesperia Phlœas,¥a.h.; e]iisA.hcsperia Eleus; le papillon bronzé^ Geoff ; l'argus bronzé , Engram. , ibid. pi. 43, n.° 91, a, b. ; pi. 72 , n." 91 , c , f , g, h. Bord pos- térieur des ailes inférieures ayant près de l'angle interne une échancrure et une dent en forme de petite queue; dessus supérieur d'un fauve bronzé, luisant, avec des taches noires, et le limbe extérieur noiiâtre ; leur dessous d'un rous.,âlre clair, avec des points noirs, ."sscz grands , ocellés , et le limbe postérieur d un cendré brun; dessus des ailes inférieures noi- râtre, avec un petit arc et deux points rapprochés, noirs sur le milieu, et une bande d'un f.tuve bronzé , et dentelée sur les bords et sur le limbe postérieur; dessous de ces ailes, d'un 490 ? (5 L cendré Lrun , avec des petits points noirâtres, et une ligne roussâtre, formée d'une suite de petits arcs, situés près du Lord postérieur. Les deux sexes presque semblables. Commun dans les lieux secs de Joute l'Europe. PoLYOMiMATE Hellé, Hespeila Hel/e , Fab. ; ['argus mvope violet., Engram., pi. 71, n.° 8q , a, b, pi. 6, suppl. 111." n.° 8g, d, e, his^ var. de la femelle. Bord postérieur des ailes inférieurs un peu denté ; leur dessus et celui des pre- mières noirâtre , avec une teinte d'un bleu violet et cha- toyant dans le mâle ; disque supérieur de celles ci fauve, avec des taches noires ou noirâtres, dont les dernières forment une Lande; une ligne fauve à l'angle postérieur; une bande de (ette couleur, dentelée ou échancrée postérieurement, sur Je limbe terminal des secondes ailes; une ligne blanche très- fme et coupée , au-dessous de celle bande; une autre ligne, formée de petits chevrons bleuâtres, au-dessus de la même Lande; dessous des quatre ailes ayant un grand nombre de points, bordés de blanc, et le long du bord postérieur une Lande rouge, plus pâle aux supérieures, et située sur les quatre entre deux rangées de petites taches noires triangulaires ; celles delà rangée supérieure surmontées d'un chevron blanc; «ne ligne blanche , très - fine , au - dessous de la rangée su- périeure; dessous des ailes inférieures cendré; celui des su- périeures, couleur d'aurore pâle, avec plusieurs de ses points noirs et ocellés, plus grands, presque triangulaires, et dis- posés sur une ligne transverse, située entre le milieu et la bande rouge du limbe. Il se trouve dans les lieux montagneux de la France et de l'Allemagne. PoLYoïMMATE CincÉ,PapilHo Grce , Ochs. , Hiihn. ; hesperia X/nthe, Fab.; ejusd. hesperia garhus ; \ argus myops^ Geoff ; argus myope , Eng. , pi. 4-3 , n.» 89, a , b , c ; pi. 84 , n." 89 , e, f , la femelle. Ailes inférieures sans dents, prolongées en pointe, à l'angle interne, dans le mâle; leur dessus et celui <îcs supérieures noirâtres, avec des points plus foncés, dans les deux sexes; une série détaches fauves, renfermant chacune un point noir , près du bord postérieur des secondes ailes; une autre rangée de taches semblables, et située de même, avec des taches discoïdales, pareillement fauves, sur le dessus des ailes supérieures des femelles. Dessous des quatre ailes , dans les deux sexes , jaunâtre , ponctué de noir , avec une rangée de petites taches roussâtres , renfermées entre deux lignes de points noirs, et dont les supérieurs arqués ou presque triangulaires, situés près du bord postérieur, lise trouve en France et en Allemagne. Je l'ai pris , plusieurs fois , aux environs de Paris , et plus particulièrement dans le bois de Boulogne. P 0 L 49» Je placerai, dans ceJte division, X&papUïohafhis d'Hiibncr et d'Ochsenheimer espèce qui se trouve en Porlugal. B. Les AzuRl^^s , cyanei. D.'ssus des ailes de l'un ou dts deux sexes uidinaircmcnt Je couleur bleue. * Ailes inférieures ayant une ou deux, queues. POLYOMMATE ÉcQION , Hesperhi Echion, Fab.; le porte-queue à double queue , Y.ngrâm. Pap. d'Europe, Tp\. 3j , Ti.° JJ. Celle jolie espèce , dit-on, que l'on croyoit exotique , a été trou- vée en Suisse par Fuesli : elle est toute brune en dessus ; les ailes inférieures ont une double queue : le dessous des quatre ailes est d'un gris rougeâtre , avec de petits traits l>lanchâlres ; les supérieures ont une bande rougeâlre , bor- dée de blanc , et les inférieures, deux rangées de taches jau- nes , entourées d'un cercle blanc , avec une tache rouge , près du bord extérieur , au - dessus des queues. Je crois , malgré le témoignage de Fuesli et d'Engramelle , que ceire espèce n'est point d'Europe. PoLYOMMATE STRIÉ, Hesperia hœtica , Fab.; \ç^ porte- queue bleu strié, Geoff. ; Engram. Pap. d'Europe, pi. 3/ , 71 , n.° 76. Ailes brunes en - dessus avec le disque bleu dans les femelles , entièrement d'un beau bleu violet chan- geant dans les mâles; ailes inférieures ayant un petit ap- pendice en forme de queue , et au-dessus deux ou trois points foncés, plus clairs ou blanchâtres dans leur conlour; le dessous des quatre ailes rayé de brun clairet de blanchâ- tre ; inférieures ayant une b.Tnde blanche, transverse , près du bord postérieur, et après cette ligne , deux taches noires oculaires, avec l'iris doré, et un demi -cercle fauve au- dessus ; elles répondent aux points oculaires supérieurs. Cette jolie espèce se trouve en ^France , dans le midi de l'Europe , et même dans les Indes , à ce qu'il paroît. La chenille est olivâtre piqueté de rouge. Elle se nourrit des grains du baguenaudier, et de quelques plantes légumineuses. On trouve aux environs de Montpellier, en Syrie , en Egypte, etc., une espèce voisine de la précédente, le P. ieli- canus d'Hiibner ; pi. ']l^. , fig. 871 , 872 , mâle ; et pi. 108 , fig 553, 554, la femelle,unpeu plus petite que la précédente; dessus des ailes du mâle bleu, avec deux points noirs, près de l'angle anal des inférieures; même surface des ailes de la fe- melle noirâtre , avec le disque dos supérieures tacheté de bleu ; dessous des quatre ailes, des deux sexes , d'un cendré noirâtre , coupé par un grand nombre de lignes blanches , tiexueuses ; une rangée de taches lunuîées de cette couleur , environnant chacune un point d'un cendré noirâtre , et pla- 492 P O L cces sur une ligne de la même couleur, le long du bord postérieur; les deux taches internes de la rangée des secondes ailes formées d'une lunule roussâtre , renfermant un point très-noir , avec un cercle d'un vert argenté et brillant autour, PoLYOMMATE Amyistas , Hespcria Amyntas , Fab. ; le Petit porle-queue, Engram. , ibid. pi. 87, n.» 78. lia les ailes un peu plus oblongues dans ses congénères ; leur dessus bleu, avec le bord postérieur noir, dans le mâle ; noirâtre , avec deux petites taches aurores , marquées d'un point noi- râtre , sur les secondes ailes, près de leur queue, dans la fe- melle; les quatre ailes, dans les deux individus, terminées par une petite frange blanche, en dessus, d'un gris clair ou blan- châtre en dessous; ponctuées denoir,avecla base un peu bleu- âtre dessous des supérieures ayant près du milieu une petite ligne noire;ensuite, en tirant vers le bord, une série transverse de six à sept petits points noirs , ocellés ; et près de ce bord, une ou deux autres lignes transverses , formées par des traits noirâtres ; dessous des secondes ailes ayant près de la base deux petits points noirs , écartés , sur une ligne trans- verse ; puis, près du milieu , vers le bord antérieur, deux autres petits points , formant une ligne oblique ; un peu plus bas, sept autres petits points noirs , disposés sur une ligne transverse et un peu courbe , et dont les deux avant-derniers, près du bord interne , très-rapprochés l'un de l'autre ; limbe postérieur formant une série transverse de petites taches noi- râtres, surmontées d'une petite ligne ou d'un arc de la même couleur ; la quatrième et cinquième de ces taches , et même quelquefois la troisième , plus foncées , et ayant entre elles et la lunule supérieure , une tache aurore , correspondante à celles que l'on voit au-dessus , dans la femelle , ainsi qu'à deux points noirs que l'on observe souvent sur le dessus des mômes ailes , dans le snàle ; les taches internes , au-delà de la queue , en forme de petits traits; queue petite , linéaire , allant en pointe , blanche , avec le milieu noir. On trouve une variété plus petite , et dans laquelle la plupart de ces taches disparoissent ou sont presque oblité-' récs. On remarque , près de la queue , un point noir , avec une lunule de cette couleur ou aurore. C'est cette variété qu'Hubner a représentée , pi. 65 , fig. Sig-Sai , sous le nom de Tircsias , et qui est le paplllo Polysperchon de M. Ochsen- heimer , et le myrmtdon d'Engramellc , pi. 87 el 83 , n.° 7g. Je ne vois pas que ce lépidoptère diffère essenliellemcnt du précédent. On les trouve , l'un et l'autre , en France et en Allemagne , mais rarement dans notre pays. Ils fréquen- tent tout l'été les bois fleuris et les prés qui les avoisi- nent. P 0 L 4g3 ** Ailes înférîmres sans queue , mais dentées. Le PoLYOMMATE DE L\ RONCE , Hesperia Tuli , Fab. ; V argus vert oyi V argus ai>eugle , Geoff., Vargusvert , Engram, ; pi. 43 et 72 , n.° 90. Ailes entièrement noirâtres en ci' ssus , et vertes en dessous , avec une ! gi<' transversale cl ar juée de traits blancs, et dont le nombre varie, sur les inféricares, un peu au-dessus de leur inilien. Les deux !>.:xcs seinblr^bles. Cette espèce est commune dans les bois. Sa chenille est verte, mélangée de jaune, avec la tête noire. Elle se nourrit de feuilles de genêt , de cytise , de ronce , etc. La plupart des auteurs qui suivent la méthode du Catalo- gue syslcmatique des lépidoptères de Vienne , placent celte espèce dans la division des bronzés ; mais elle paroît appar- tenir plutôt à noire première section des polyommates. PoLYOMMATE MélÉagrE , Hesperia Meleager , Fab, ; Papilio Daphnis, Hiibn,, Ochs.; V argus bleu découpé, Engram,, pi. 38 , n." 81 , a , b , la femelle ; Vargus bleu pâle , pi. 4.0 , n.° 84 , a , b , le mâle. Un des plus grands du genre. Dessus des ailes du mâle d'un bleu argenté, sans taches, avec une ligne noire , très-fine, suivant leur contour ; dessus des ailes de la femelle, bleu, avec une large bordure noire, dans leur contour extérieur ; un trait noir , bordé de blanc , sur les premières , près de leur milieu ; une rangée de taches blan- ches , lunulées sur la portion terminale de la bordure ou le limbe postérieur ; ces taches plus petites et moins marquées sur les ailes supérieures • une autre rangée de taches blan- ches et un peu lunulées , immédiatement au-dessus de cette partie de la bordure ; le bleu de ces ailes souvent coupé lon- giludinalement par des nervures noires. Dessous des ailes du mâle , gris ; plus foncé ou cendré , dans la femelle ; offrant, dans les deux sortes d'individus, une ligne trans- versale de points noirs, ocellée, située près du milieu; et sur le limbe postérieur , une double rangée de taches noir râtres , bordées de blanc , et dont les supérieures presque lunulées ; un petit trait , en forme de C , noir , bordé de blanc, près du milieu des supérieures; un autre trait, mais en forme de V , pareillement noir et bordé de blanc , près du milieu des secondes ailes; une tache blanchâtre tr.verse la série des points oculaires de ces ailes, îans la fsuî.iîe. Cette belle espèce se trouve dans quelques parties de l'Allemagne, et dans le Piémont. *** Ailes inférieures sans queues ni dentelures. j ^ Dessous dtis uiitis i,aic^T^cui'ôs a\titit Le long du limbe postérieur une bande faui>e , ou des taches de cette cou- leur ( ordinairemenc nombreuses et disposées en uns série trans verse ). 494 1' O L — Cne tache blanche ou grise coupant la ligne) iranS'- perse des points noirs et ordinairement enforn\e d'yeux^ placée sur le dessous des ailes inférieures , immédia- iement au-dessous de leur milieu , et au-dessus des taches in.arginales d i liinhe postérieur. "Dans les uns , les sexes diffèrent par la couleur rlu dessus de leurs ailes ; il est bleu dans les mâles , el d'un brun noi- râtre dans les femelles. Le limbe postérieur du dessus des secondes ailes, et souvent encore celui df s premières , offre presque toujours une rangée de taches fauves ; le dessous des ailes est ordinairement plus foncé que dans l'autre sexe ; niais le dessin est le même. Tels sont les caractères des espèces suivantes. Nous distinguerons d'abord parmi elles celles dont les secondes ailes ont au centre de leur surface inférieure , au- dessus de la ligne de poinis noirs et ocellés qui la traverse , «ne tache blanche , presque en forme de marteau , pleine ou simplement coupée , dans son milieu , par un trait peu distinct ; celle tache est remplacée , dans les espèces qui viendront après , par une petite ligne noire, en forme de trait , bordée de blanc. PoLYOMMATE DoRYLAS , Papîlio Durylas , Ross.; Hiibn. , Ochsen. -, Vazuré, Engram., iùid. , pi. 83, n." 82, a, b, c, d , l)is. Dessus des ailes du mâle , d'un bleu azuré , avec la franc'e blanche , et point tachetée; dessous d'un cendré bru- nâtre , avec une ligne transverse de points noirs ocellés , dont ceux des ailes supérieures plus grands , et une rangée termi- nale de taches blanches , surmontées chacune , pour la plu- part, d'une autre tache plus petite , triangulaire , d'un fauve pâle ; en Allemagne et en Italie. PoLYOMMATE CoRYDON , Jlesperla Corydon , Fab. ; Papil- lon Corydon, pi. M. , Gr. , 1 et 2 de cet ouvrage; Vargus hleu , Var. I , Geoff. ; Vargus hleu nacré , Engram. , ibid. ; pi. 3g , n.» 83, a, d, le mâle; pi- 71 , n." 83 , e, la femelle. Dessus des ailes du mâle d'un bleu pâle argenté , avec le limbe postérieur noirâtre ; une rangée de taches annulaires , de la couleur du fond , avec un point noirâtre au milieu , et sur- monté dans plusieurs d'une petite tache fauve, sur le limbe, mais moins distincte ou oblitérée sur celui des premières ailes; frange blanche entrecoupée de noirâtre ; dessous des pre- mières ailes , dans les mêmes individus , blanchâtre ; les points noirs , disposés en une série transverse , entre le- milieu et le limbe postérieur , ne paroissant point ocellés et point sensiblement plus grands que les points noirs du dessus des secondes ailes ; celles-ci , dans les mâles encore , cen- drées inférieurement ; une rangée de taches fauves sur le P 0 L 495 Simbe postérieur du dessus des secondes ailes de la femelle. Il se trouve dans les contrées tempérées et méridionales de l'Europe. PoLYOMMATE Adonis , Hesperia Adonis, Fab. ; pcipUio adonis, Ochs. ; P.ceronus , liiih. ; P. bellargus , F.sp. ; V argus bleu céleste , Engrain. , pi. Sg , n.° 82 , a - f. Un peu plus petit que le précédent ; dessus des ailes du mâle d'un bleu un peu violet , avec une ligne de petits points noirs, accom- pagnés en dessus d'un peu de blanc, au bord postérieur des secondes ; frange blanche , entrecoupée de noir ; dessous des quatre ailes , dans tous les individus , brun , avec tous les points noirs distinctement ocellés ; la plupart de ceux des premières ailes , plus grands que ceux des secondes. Femelles ayant une série de taches fauves sur le dessus de leurs ailes , près du bord postérieur. En Allemagne , en Italie , en France , etc. Commun aux environs de Paris. Les espèces qui suivent ont , au milieu de la face inférieure des secondes ailes , un trait noir, bordé de blanc , qui com- plète la tache noire que nous avons observée , au même endroit , dans les espèces précédentes. Hespérle Alexis, Papilio Alexis, Hiibn. , Ochs. ; l'ar- gus bien , Geoff. , le mâle ; ejusd. ; V Argus brun, la femelle ; argus bleu , Engram. , ibid. , pi, 38 , n.° 80 , g , h, le mâle ; argus bleu violet , ibid., pi. 4o» n° 85, a, b , la femelle. Très-voisin du précédent; mais le bleu du dessus des ailes du mâle tire plus sur le violet ; la frange est entièrement blanche ou sans taches ; le dessous des ailes est un peu plus clair ou cendré; les points noirs et ocellés , ceux surtout qui sont près de la base , sont plus petits. La chenille a des couleurs très-variées. Son dos est gris , et a sur chaque anneau un gros point brun ; sur les côtés sont de petites lignes obliques, les unes rouges , les autres jaunes , et près de la naissance des pattes une large bande brune. Elle vit sur le sainfoin , sur le genêt d'Allemagne , etc. La chrysalide s'attache par un lien autour du cinquième anneau , comme celle des argus. Ce lépidoptère est très-commun. Engramelle dit que plu- sieurs naturalistes , entre autres Linnœus et Esper , se sont trompés sur les sexes de ce papillon , qu'ils ont pris à tort les bleus pour les mâles,et les bruns pour les femelles ; et il as- sure qu'il s'est convaincu du contraire. Un démenti aussi for- mel nous en avoit d'abord imposé ; mais ayant voulu exami- ner la chose de nos propres yeux, nous avons vu à r^otre tour qu'Engramelleétoitdans Terreur. I^ous les ar^zw à ailes bleues en dessus dont nous avons vérifié le sexe , se sont trouvés , sans la moindre équivoque, des mâles. Quoiqu'il soit possible 496 P O L quUl y ail eu quelque méprise à l'égard des différences des sexes des argus , nous continuerons donc de voir, avec Linnœus et Esper, dans les individus les plus vifs et les plus brillans en couleur , les mâles , et dans les individus à cou- leurs moins éclatantes , les femelles. Nous parlerons ainsi d'une manière tout opposée a celle d'EngranlmelIe. Nous passons maintenant ^vx espèces, dont le dessus des ailes est d'un brun noirâtre , ou presque semblable dans les deux sexes. PoLYOMMATE EuMEDON, Popilio Eumedon, Hiibn., Ochs. ; VEumedon , Jlngram. , ibid. , pi. 71 , n," 80 , a , b , c , bis. Dessus des ailes du mâle, sans taches; deux taches roussâtres, près de l'angle anal, dans la femelle; trait central du dessous des secondes ailes réuni à la tache blanchâtre, coupant la li- gne des points , ocellés et formant ainsi une petite bande de cette couleur; base de ces mêmes ailes , verdâtre et n'offrant qu'un à deux points noirs, ocellés et très-petits. En Allemagne , en Piémont el dans les départemens mé- ridionaux de la France. PoLYOMMATE Aglstis, Popilio Agestis^ Ochscnh. ; Hiibn., tab. 62 , fig. 3o3 , 3o4 , le mâle ; 3o6 , la femelle. Une ran- gée de taches fauves , sur le limbe postérieur du dessus des quatre aihîs , (ju du moins des secondes; trait central et in- férieur de ceiies-ci, disiiiîrf de 1t îarhe blanchâtre qui coupe la ligne des points orcllci. ; hois i^utres points pareillement ocellés, très-app.rons , près de la base inférieure- des mêmes ailes. EnFrance, en AîirmSgnj, pIc. ; commun aux environs de Paris. Celte espèce rrsien:bic au polyonmcU AUxisiciweXÏQ , mais elle est plus petite , et les deux se ies £0:i £>resque sem- blables. La ligne transQerse des po'wis ocellés du côté inféneur des se- condes ailes située enns Ic"" milieu et les lacéies marginales du limbe postérieur , pc-hi dhàsée par une iuche b/anche isolée (^ placée dans plusieurs au-dessv.s dan espace plus clair , en manière de bande giisâtre ). Le dessus des ailes de ces e&i.èces diffère aussi selon les sexes ; il est bleu ou bleuâtre dans les mâles , et d'un brun noirâtre dans les femelles. L'espèce suivante, el celie qu'on a nommée œgon, ont sur les points noirs intérieurs de !a bauii^ fauve qui termine le dessous des secondes iu'^s, des écailles ("ui. bleuâtre ar- genté, très-brillantes, et forniaut, réani*'^ «ne sorte de prunelle. Les points noirs répandus sur la face inférieure des icualre ailes , sont généralement plus petits et moins nom:; P O L 43, Lrciix que dans les autres polyommates de cette petite coupe: Po'LVOMMATE Argus , Hesperta Argus , Fab, ; ejusd. , fies- peiia acieon ; Papilio argus , Linn. , Ochs. ; liubn. , tab. 64. , fig. 3i6 , le mâle ; 3i7 , 3 18 , la femelle. Dessus des ailes da mâle d'un bleu azuré, avec le bord postérieur noir, et une frange blanche , sans taches; dessous, d'un gris clair (mâle), ou brunâtre (femelle ), avec une rangée transverse de poinis noirs ocellés , cl une série marginale de taches fauves réunies en une bande , ayant chacune en dessus un petit arc noir , el; en dessous , un point de la même couleur ; une prunelle d'un ])leu argenté , sur les' quatre ou cinq points internes de la bande , aux secondes ailes. La femelle a le dessus des qua- tre ailes d'un brun-noirâtre , avec une série de taches fau- ves et ocellées , près du bord postérieur des secondes. Le Papillon ^ÎEgon d'Hubner ( tab. 64. , fig. 3i3 , mâle ; fig. 3iif, 3i5, la femelle) et d'Ochsenheimer , n'est peut- être qu'une variété du précédent , plus petite , et dont les ailes ont, dans le mâle, une bordure noire plus large. Leur dessous, selon M. Ochsenheimer , est blanchâtre, tirant sur le bleuâtre, tandis qu'il est d'un gris-clair, dans le polyommate argus. Les taches fauves marginales sont plus courtes; celles des premières ailes sont moins apparentes. Cette dernière espèce paroit être plus propre aux contrées septentrionales de l'Europe. La seconde est commune , vers la fin de l'été aux environs de Paris , dans le bois de Vincennes. On la trouve aussi dans les Alpes. On ne voit point , dans les polyommates suîvans , de pru- nelles de couleur métallique , sur les taches du bord posté- rieur de leurs secondes ailes. Polyommate Admetus, Papilio Admelus^ Hiibn., Ochs.; ïargus capucin , Engram. , pi. 6 , suppl. 3 , n. • 80 , a , b , c , d. Le dessus des ailes des deux sexes est d'un brun noi- râtre , bordé de noir ; la femelle a un point noir sur cha- cune , avec une rangée marginale de taches jaunes sur les secondes; le dessous est gris ou cendré, avec une rangée transverse de points noirs ocellés, eldes taches jaunâtres, peu distinctes, près du bord postérieur. 11 se trouve en Hongrie. Polyommate Hylas, HespeiiaHylas, Fab.; argus bleu-violet Engram. , ibid. , pi. ^o , n.° 85 , c , f. Le dessus des ailes est d'un bleu foncé , avec une petite lunule sur le milieu de chaque, et le bord postérieur, noirs; frange blanche, ta- chetée de points noirs bordés de bleuâtre , le long du bord postérieur, plus distincts sur les secondes ailes, et par- ticulièrement dans la femelle ; bordure noire des ailes, beau- coup plus étendue dans cet individu ; dessous, dans les deus sexes , d'un gris cendré, avec uae rangée de points très-noirs. 498 P O L assez gros, ocelles, un peu au-dessous du milieu; une rangée de taches orangées , placée au-dessus d'une ligne de points noirs , et surmontées chacune d'une petite tache triangulaire oulunuléenoire, sur le limbe postérieur des secondes ailes; même limbe des premières , offrant une rangée de points noirs , bordés de blanc , avec un petit trait noirâtre au- dessous de chacun d'eux. Il se trouve en France et en Alle- magne. Je l'ai pris quelquefois aux environs de Paris. PoLYOMMATE Battus, Hesperia Battus^ Fab.; C]U?,A.Jiespe- ria sedi; argus brun , Engram. , ibid. ^ pL 84 , n.° 85, a , b , c, bis. Dessus des ailes de la femelle d'un brun noirâtre; celui du mâle d'un bleu foncé , avec l'extrémité postérieure des quatre ailes ou celle des premières et la majeure partie des secondes ailes, presque noires ; un trait noir, au milieu du disque des supérieures, et une ligne bleuâtre et ondulée, formant une rangée de taches ocellées , sur le limbe posté- rieur des quatre , dans les mêmes individus ; une frange blan- che , ponctuée de noir , dans tous ; dessous des ailes , blan- châtre , avec trois rangées transverses de petites taches ou de gros points très-noirs , jusqu'à la frange ; une bande orangée , continue et très-arquce extérieurement sur le limbe posté- rieur des secondes ailes. La chenille est verte , avec une ligne violette sur le dos. Elle vit sur le sedum telephium. Sa chrysalide est brune , avec sa partie antérieure verte. Celte espèce se trouve en Allemagne , en Russie, etc. PoLYOMMATE OPTtLÈTE , Hesperia Optilete , Fab. ; l'argus 'lieu iurquin , Engram. , Pap. d Europe , pi. 84- -, n." 85 , tert. Le dessus des ailes est bleu, avec une bordure noire , et une frange blanche , dans le mâle ; brun , avec la base des ailes bleue , dans la femelle. Le dessous des quatre ailes , dans les deux sexes , est d'un gris-clair , avec des taches noires , des points très-noirs et ocellés. Les inférieures ont, versTangle inférieur, deux ou trois taches ferrugineuses, surmontées cha- cune d'une tache bleue. 11 se trouve aux environs de Brunswich et dans la Russie. 4- -j- Limbe postérieur du dessous des ailes inférieures sans bande fauoe ni taches de cette couleur. — Limbe postérieur et inférieur des secondes ailes , distincte- ment tacheté. PoLYOMMATE Atys, Papilio Jtys, Hubn,, lab. 97,fig. ^gS» 4.06, le mâle ; tab. 107 , fig. 548, 549 , la femelle ; papilio Pheretes , Ochs. Dessus des ailes bleu , sans taches ; dessous des premières , cendré, avec une ligne de points noirs ocel- lés ; dessous des secondes ailes plus foncé, avec deux ran- gées de taches blanches , séparées et distinctes du bord jjostérieur. P 0 L 499 Le Papillon orbitule, PapUto orbituîus de Prunner et d'Ochsenhelmer , on le Pap. Melea^er d'Hubner , tab. io3, fig. 522, 523, le mâle; fîg. 524, 525, la femelle, a de grands rapports avec le précédent. Le dessus des ailes du mâle est d'un cendré bleuâtre , avec le limbe postérieur et un point près du milieu , noirâtres. Le dessous des premières ailes est d'un gris cendré dans le mâle, plus foncé dans la femelle , avec une rangée transverse de points noirs ocellés; le dessous des secondes ailes est cendré , avec une teinte verdâtre à leur naissance. Il offre vers cette base, quatre petites taches blan- ches, dont la plus haute isolée , souvent marquée d'un point noir central ou ocellé , ainsi que l'extérieur des trois autres. Sur le limbe postérieur, sont deux rangées de petites taches , blanchâtres , se confondant quelquefois , et dont quelques- unes ocellées ; les dernières sont appuyées sur le bord posté- rieur ; on y distingue encore , du moins dans quelques indi- vidus , une petite tache roussâtre, mais peu marquée. Aussi pourroit-on ranger celte espèce dans la subdivision précé- dente, qu'elle t'ermineroit. — Dans \ç.% Alpes. PoLYOMMATE Arion , Hesperia Arion , Fab. ; argus hteu ^ à bandes brunes , Engram. , Pap. d'Europe , pi. 4.1 , n». 86, d , f. Le dessus des ailes est bleu, avec une large bordure brune» et une frange blanche ; les supérieures et même [es inférieu- res , dans quelques-uns , ont une ligne transverse de points noirs. Le dessous des quatre ailes est d'un gris-brun, avec un trait noir , bordé de blanc, près du milieu de chaque ; une rangée transverse et courbe de points pareillement noirs et bordés de blanc , au-dessous de ce trait ; deux séries rappro- chées de petites taches, dont les inférieures arrondies et noi- râtres, et dont les supérieures noires , triangulaires ou luaur lées, entourées de blanc ; ces deux lignes de taches occupent le limbe postérieur. En avant du trait noir du disque des su- périeures , est un point noir , bordé de blanc. On en voit quatre semblables, et formant une ligne courbe , en avant du trait des ailes inférieures ; les points ocellés du milieu des supérieures , ceux qui viennent après le trait , sont plus grands que les autres. La frange blanche des quatre ailes est tachetée de noir dans les deux sexes. Il se trouve en France , en Allemagne , etc. Le Papillon Euphemus d'Hiibuer et d'Ochsenheimer, Engram. , ibid. , pi. 4i » ""• 86 , g, h ( suite de l'argus bleu à bandes brunes), ne diffère de l'espèee précédente que par les caractères suivans : le dessous des ailes est plus fonce - leur limbe postérieur offre, à la place de la double série de taches, une ligne de points noirs , ocellés. On n'en voit que deux près la base des secondes ailes ; celui qui est eu av5 vaisseaux destinés à la circulation des fluides. Tous leurs vis- cères se réduisent à un simple canal alimentaire, rarement replié sur lui-même, qui n'a qu'une seule ouverture, servant à la fois de bouche et d'anus. Tous les points de leur corps paroissent se nourrir par la succion et l'absorption, autour du canal alimentaire, des matières qui s'y trouvent digérées. En&ti, tous les points de leur corps ont, sans doute en eux- mêmes , cette modification de la faculté de sentir cpji cons- titue Firritabilité. Qui croiroit, s'écrie Lamarck , que ce sont ces petits êtres qui , en individus , sont les plus nombreux dans la nature ? Qui croiroit que c'est parmi eux que se trouvent les ani- maux qui ont le plus d'influence pour constituer la croûte extérieure du globe terrestre dans l état où nous la voyons? Enfin , qui croiroit que tout se réunit pour prouver que ces mêmes animaux sont les plus anciens du monde.'* En effet , il est prouvé que les montagnes calcaires sont en plus grande partie composées des dépouilles des Madré- pores accumulées pendant des millions d'années, et qu'en- core actuellement, ils forment journellement, et très-rapi- dement, de nouvelles îles, sous les latitudes intertropicales. 11 suffit de lire les voyages des navigateurs modernes, ceux de Cook principalement, pour être convaincu de cette vérité. V. Madrépore. Les anciens naturalistes regnrdoienl les demeures àes po- lypes coralligènés comme des végétaux pierreux , ou comme des pierres végétantes , et ont imaginé un grand nombre de systèmes pour en expliquer l'accroissement. L'animalité de ces productions de la mer qui avoit été entrevue par Impérati , en 1699 , fut prouvée , en 1727 , par Peyssonel, et confirmé^ en 174-0 , par les étonnantes observations de Trembley ,^ur un genre àf^. polypes nus , sur des Hydres. Depuis cette époque , nos conooissances sur les polypes se sont considérablement accrues. Ellis surtout, consacra sa vie à les observer. Marsigli , Baster , Donali , Boccone , Degéer, Réaumur, Jussieu , Cavolini, avant ou après, ont concouru aussi à nous donner des notions saines à leur égard. Mais aucun de ces savans n'a donné de systèmes complets , n'a établi d'une manière précise les caractères de leurs gen- res. Là , comme dans les autres classes de l'histoire natu- relle , on trouve Linnseus en première ligne. C'est lui qui a fait connoîlre les principes d'après lesquels on doit étudier les zoophyles; c'est lui qui les a coordonnés , qui en a fixé les caractères et décrit le plus grand nombres d'espèces, Pallas, Bruguières et Lamarck, en perfectionnant son travail, en ont conservé les bases , parce que ces bases sont dans la nature , et que la nature ne change point. ^ol, P O I. Les polypes coraUighnes suivent un ordre régulièrement de'- croissant , àe^n\s>\c& madrépores , aussi complélemeni pierreux que les coquilles . jusqu'aux éponges éminemment fibreuses, comme tout le monde le sait. On trouve, dans l'intervalle, des polypiers demi-pierreux, des polypiers cornés à dilïérens de- grés ; mais tous sont formés par des animaux qui se rappro- chent les uns des autres par leur organisation générale. Les uns, comme ceux des madrépores, forment insensible- ment, mais rapidement , par suile de leur étonnante multi- plication, des masses composées de cellules plus ou moins rapprochées, mais dont rintervalle est toujours rempli par un suc calcaire qui transsude du corps de l'animal. On n'a pas d'expérience directe qui fasse connoîlre la marche de la nature dans cette opération; mais il y a tout lieu de croire qu'elle est la même que dans les coquillages, c'est-à-dire , que ces animaux ont un collier garni de glandes, qui filtrent des sucs calcarifères. V. au mot Coquille. Les autres, comme les coraux, les gorgones, les ardlpa- ihes , doivent avoir des pores excrétoires de deux sortes. Ceux qui sont situés à la partie postérieure de l'animal don- nent issue à un suc qui se change en matière cornée plus ou moins solide, tandis que ceux du collier déposent une ma- tière, ou demi-crétacée, ou spongieuse, ou gélatineuse, ou même glaireuse. Celles de ces matières qui transsudent de ces derniers pores , résultent non-seulement des cellules , mais des croules ou des espèces d'écorces qui recouvrent les fibres cornées du centre. Donali a presque saisi la nature sur le fait, lorsqu'il étudioit l'organisation du corail ; mais il manquoit de données nécessaires pour bien voir, et son travail, quelque précis qu'il soit , a besoin d'être recommencé. /''.aux mois Corail et Madrépore. ^ hes serlulaires, les iuhulaires , etc., ne laissent transsuder qu'une espèce de suc , comme les madrépores , mais de nature différente ; aussi ne sont-ils pas constitués en polypiers. Ils forment des ramifications cornées , auxquelles sont atta- chés , par leur base, \gs polypes (\m leur donnent naissance. Enfin , \gs Actinies et les Hydres ne fournissent aucun suc; ils sont simplement membraneux, et plusieurs même sont susceptibles de locomotion. L'opinion émise par Denys - de- Montfort , que ce ne sont point des polypes qui construisent les coquilles des genres Helmide , Theméon, Arachide et Discolite , mais des animaux de la famille des Sèches , vivant et travaillant en commun, est extrêmement probable. Elle a cependant besoin d'être appuyée surdesobservations, pour être adoptée. La simplicité des polypes excluoit l'existence des organes pour la génération , aussi n'eu ont-ils pas. La nature a P O L 5o5 pourvu à leur reproduction par des voies qui ont frappe d'étonnement Tremblay , et autres savans qui les ont ob- serves les prelh.iers. Ils se multiplient de deux manières : par développement de boargeons et parla section naturelle ou artificielle. La première consiste dans des tubercules qui naissent au- tour de la bouche , dans l'intérieur ou à l'extérieur de leur corps. Ce sont de véritables bourgeons qui se développent pendant quelque temps sur leur mère , qui ont une vie com- mune avec elle, et qui ensuite , quand ils ont acquis tous les moyens propres à prendre leur nourriture , s'en séparent , et vont former de nouvelles générations, soit à côté, soit loin d'elle. Ces générations sont si rapides, qu'il s'en fait souvent plusieurs dans le cours d'une journée ; c'est-à-dire qu'un enfant peut croître , devenir père et même grand-père dans ce court espace de temps. Elles sont si étendues , que le même individu porte continuellement un grand nombre de petits. Cela éprouve seulement quelques variations qui sont relatives aux espèces et au climat. Les grosses espèces fournissent moins que les petites , et le froid arrête la rnulli- plicalion de toutes. C'est principalement so'is la Ligne, ou dans les contrées qui en sont voisines , que les polypes jouis- sent constamment et dans toute l'étendue , de leurs facultés à cet égard. Aussi , les coralligènes y forment ils des monta- gnes , des îles entières de plusieurs lieues de long, qui s'aug- mentent si promptement , que Cook rapporte n'avoir pu passer dans des détroits qu'il avoit traversés sans difficulté quelques années auparavant. La seconde manière de multiplication des polypes a lieu par section, soit naturelle , soit accidentelle. Dans ce cas, une portion du corps , petite ou grosse , se sépare et devient un animal parfait. Il en est qu'on peut couper en cent morceaux , qui tous, au bout d'un certain temps , deviennent des ani- maux. On peut voir au mot Actinie et au mot Hydre , des exemples de celte singulière reproduction, que la chaleur accélère et augmente considérablement. Dans les pays froids , aux environs de Paris par exemple , les polypes , les hydres surtout, périssent pendant l'hiver; mais avant , ils ont accumulé une grande quantité de bour- geons qui se dispersent dans les eaux sous forme de petits grains , qui peuvent même se détacher et être emportés au loin sans nuire à leur vitalité ; car ils se développent au prin- temps comme s'ils n'avoient pas quitté leur mère. SI les polypes se multiplient avec rapidité , ils se détrui- sent de même. Ils ont des millions d'ennemis dans \^s pois- sons , les vers, les insectes, etc. Ils se mangent réciproque- ment; mais ceux de la môme espèce ne se digèrent pas So6 P O L ( Foyez le mot Hydre. ) Des causes générales agissent aussi sur eux. Ceux d'eau douce périssent quelquefois tous par l'effet de la corruption de l'eau , d'un orage ,*^tc. On n'a, au reste , que des nouons assez peu précises sur cela, La nourriture des polypes est tout animale. Elle est com- posée principalement d'animalcules infusoires pour les petites espèces; mais les grandes avalent quelquefois des animaux aussi gros et beaucup plus forJs qu'elles. On trouve dans le sac des actinies de petits poissons , des crustacés, des vers marins de plusieurs genres , qui paroissent devoir les dé- vorer. Les hydres mangent des daphnies, des cypris , des naïs , qui semblent avoir de nombreux moyens de défense. Quelques auteurs, et en dernier lieu Girod-Chantrans, ont cru que les Conferves, les NosTocs , les Oscillai res, etc. , éloient des polypes; mais c est une erreur, ainsi que l'ont prouvé d'autres naturalistes , tels que Muller , Vaucher , etc. il n'en reste pas moins vrai que ces plantes diffèrent fort peu des polypes, et font le p.issage des végétaux aux animaux, comme les polypes font celui des animaux aux végétaux. Ainsi qu'eux, leur organisation est des plus simples ; ainsi qu'eux surtout, ils se reproduisent par des bourgeons souvent sémioiformes, il est vrai, mais toujours se développant par simple extension de substance , ainsi qu'on peut s'en con- vaincre par l'observation , et même dans l'ouvrage de Vau- cher sur les confeives , quoique ce naturaliste ne l'ail pas reconnu. Voyez les mots Hydrodictyon , Oscillatre et x^ïosTOC , genres qui prouvent ce fait encore plus positive- ment que les autres, (b.) POLYPES AMORPHES. Lamarck a donné ce nom aux, animalcules injusoires , qui ont de très-grands rapports avec les^pulypes , mais qui ne sont point fixés , n'ont point de tentacules, et changent quelquefois de forme. Voyez au mot Animalcule, (b.) POLYPES EN BOUQUET. Les premiers observa- teurs des polypes ont donné ce nom aux espèces du genre VoR- TiCELLE qui se fixent. V. aussi Polypier, (b.) POLYPES CILIÉS. Ordre de polypes dont la bouche est munie de cilsmouvans ou d'organes ciliés gyratoires , il renferme , selon M. de Lamarck , les genres Ratule , Trjcocerque , Vaginicole , FoLLicuLiîîE , Brachion , FURCULAIRE, UrCÉOLAIRE, VoRTICELLE , et TUBICOLAIRE. (DESM.) POLYPES CORALLIGÈNES. F. Polypes, (desm.) POLYPES D'EAU DOUCE. Nom par lequel ïrem- hley a fait connoître les Hydres, (b.) POLYPES FLOTTANS. Ordre établi, par Lamarck, parmi les polypes. 11 offre pour caractères : polypes réunis P O L 5o7 sur un corps commun libre , allongé, charnu, vivant, en- veloppant un axe organique , cartilagineux , presque osseux , quelquefois pierreux; des tentacules en rayons autour de la bouche de chaque polype. Les genres qui appartiennent à cet ordre sont: Vérétille, Fumculine,Pennatule, Renille,Virgulaire, Encrine et Ombelh'laire. (b.) POLYPES jNUS. m. de Lamarck donne ce nom à un ordre de polypes tentacules , qui n'ont point de polypiers, et qui sont fixés constamment ou spontanément. Il comprend les genres Hidre , Coryne , Pédicellaire , et Zoanthe. (desm.) POLYPES A PyVNACHE. Espèce de vorticelles dont la h'tuche est armée de plusieurs paquets de fibres ou de tenta- cules. C est aussi la tubulaire campanulée , figurée dans Trem- bley , pi. i6i , n". 8. V. au mot Vorticelle. (b.) POLYPES TUBIFÈRES. Ordre nouveau introduit par M. de Lamark , depuis la lecture , à l'Institut , des observa- lions de Savigny sur les animaux des Alcyons , et qui est uni- quement fondé sur ces observations. Ses caractères sont: polypes réunis sur un corps commun , charnu , vivant , soit simple, soit lobé ou ramifié, et constamment fixé par sa base ; point de polypes au dehors ; point d'axe solide à l'intérieur ; surface entièrement , ou en partie , chargée •lune multitude de petits cylindres tubiformes , raremcift rélracliles en entier, ayant une bouche terminale, huit tentacules pectines, point d'anus; un estomac; huit demi- cloisons longitudinales au-dessous de l'estomac ; huit intestins de deux sortes; six paquets de gemmes. Les genres établis dans cet ordre , par Savigny , sont : An- THELIE , Xenie , Ammothée et Lobulaire ; mais Cuvier pense qu'ils doivent être réunis en un seul, pour lequel il a employé le premier de ces noms, (p..) POLYPHEMA , Potyphema. Genre de plauates établi par Ivoureiro dans la monoécie monandrie , aux dépens des Ja- QiiFERS. Il ne diffère de ces derniers que par un spathe mo- nophylle, un calice nui et un stigmate simple. Gœrtner a aussi établi un genre voisin de celui-ci , sous le nom de Sl- lODON. Le polyphema renferme deux espèces, dont l'une est le Jaquier des Indes , et l'autre le Jaquier velu, (b.) POLYPHÈME(crustacé). V. Limule et Zoé. (b.) POLYPHÈME, PolypJiemus. Genre de Coquilles, établi par Denys-de-Montfort , pour le Rulime gland de Bru- g'iières,qui s'écarte beaucoup des autres. Ses caractères sont: coquille libre, univalve, allongée, à spire régulière, ma- melonnée ; ouverture étroite ; columelle lisse , tronquée , 5o8 P O L arquée vers le bas ; lèvre extérieure tranchante ; base échan- crée ; le dernier tour plus fort que les autres ensemble. Le PoLYPHÈME GLAND , vulgairement appelé oreille de che- vroiin, vit dsns les marais de la Louisiane. Sa longueur est d'environ trois pouces , et sa couleur olivâtre strié de brun , de fauve et de blanc. Elle se fait principalement remarquer par la courbure de sa columelle. (b.) POLYPHORE. Nom donné, par quelques botanistes, au support de plusieurs Fruits réunis, la ronce, la fraise, etc.(B.) POLYPHYLLUM. Un des noms que les Grecs don- noient au Medion. V. ce mot. (ln.) POLYPHYSE , Polyphysa. Polypier de la Nouvelle- Hollande , qui ressemble beaucoup à une Aoétabulaire , mais que Lainarck croit devoir constituer un genre particu- lier , très-voisin de ce dernier. Les caractères de ce genre seroient : polypier fongoïde , enduit d'un encroûtement calcaire; à tige simple, filiforme , fistule use , terminée par un amas de cellules vésiculeuses, inégales, ramassées en tête. Ce genre ne contient qu'une espèce , qui a été décrite par Turner comme un Varec. C'est son fucus penicellus ; sa hauteur ne surpasse pas trois pouces. Lamouroux, dans son Histoire des polypiers coralligènes flexibles, en a donné une description complète et une fort bonne figure, (b.) . POLYPIAIRES. Classe proposée par Rlainville , pour réunir les polypes simples, c'est-à-dire qui, quoique réunis, nesontpas pourvus d'une vie commune. Elle réunit les genres de MiLLÉPORE, Madrépore, Rétépore et les Cellépore. (B.) POLYPIER. Habitation des Polypes du troisième ordre de Lamarck. Il y a des polypiers d'une seule substance, comme les Va- GINIFORMES , les RÉSEAUX, leS FoRAMINÉS , IcS LaMELLI- FERES. Il y en a de deux substances séparées comme les CORTlCIFÈRES^t leS EMPÂTÉS. Long-temps on a cru que les polypiers étoient des végé- taux, plus ou moins pierreux , d'une nature particulière. C'est à Peyssonel, comme je l'ai déjà fait observer plus haut,, qu'est due la connoissance de leur vraie nature. Aujourd'hui , il n'est point de naturaliste qui doute qu'ils ne soient formés par des polypes. V. Madrépore et Corail. La formation des polypiers a lieu par la sécrétion d'une humeur chargée de matière calcaire, quia lieu par des glandes situées près de la base des tentacules des poly- pes. Nous manquons d'observations sur le mode de cette formation ; maisil est probable qu'il diffère peu de celui des Coquilles. V. ce mot. Une grande pntrlie des polypes des polypiers font parlî^ P O L 509 ^e leur polypier , c'esl-à-dire qu'ils ne peuvent être arra- chés de leur cellule sans déchirement, et sans les faire par con- séquent mourir. Je dis une grande partie , parce que tous n'ont pas été suffisamment étudiés , et qu'il est possible que quelques-uns jouissent de la faculté de quitter leur cellule et d'en aller construire de nouvelles autre part, comme cela a lieu pour quelques coquillages, tels que les Porcelaines, les Olives , les Ovules , etc. Les polypiers corticifères ont un mode de formation un peu différent des autres , ainsi que je l'ai indiqué aux mots Corail et Isis. (b.) POLYPIERS CORTICIFÈRES. Dans son important; ouvrage intitulé : Histoire Générale des Animaux sans vertèbres , Lamarcknomme ainsi la sixième section de la classe des Poly- pes, dont les caractères sont : polypier phytoïde ou dendroï- de , composé de deux sortes de parties distinctes ; savoir , d'un axe cortical solide et d'un encroûtement charnu qui le recouvre et contient les polypes ; axe plein , inorganique , soit corné , soit en tout ou en partie pierreux ; encroûte- ment polyplfère constituant, lorsqu'il subsiste à la sortie de l'eau, une enveloppe corticlforme , poreuse , plus ou moins friable , et cellulifère. Lesgenres suivans appartiennent à cette section, Corail, Melite , Isis , Antipathe', Gorgone et Coralline. (b.) POLYPIERS EMPÂTÉS. C'est ainsi que Lamarcfc appelle la septième section de la classe des polypes , laquelle contient les polypiers diversiformes, composés : i.° de fibres nombreuses, pornées , soit fasciculées ou rayonnantes, soit enlacées, croisées ou feutrées; 2.** d'une pulpe charnue ou gélatineuse, qui empâte les fibres, contient les polypes et prend , en se détachant, une consistance plus ou moins ferme , coriace ou terreuse. On subdivise les genres de celte section en polypiers sub- phytoïdes, tels que Pinceau, Flabellaire ; et en polypiers polymorphes, tels que Éponge, TethiE , Géodie et Alcyon. POLYPIERS FORAMINES. C'est le nomque donne Lamarck , à la quatrième section de sa classe des polypes , section à laquelle il attribue pour caractères : polypiers pierreux, solides, compactes intérieurement ; cellules tu- ïhileuses , non garnies de lames. 11 lui rapporte les huit genres suivans: Ovulite, Lunulite, Orbulite, Millépore, DiSTICHOPORE , FaVOSITE , CaTÉNIPORE et TUBIPORE. (B.) POLYPIERS LAMELLIFÈRES. Lamarck appelle ainsi la cinquième section de la classe des polypes , section qu'il caractérise par celte phrase : polypiers pierreux, offrant des ctoiles" lameUeuscs , ou de» sillons ondes, garnis de lames. 5io POT, Les genres qui entrent dans cette section , se divisent et subdivisent de la manière suivante. Etoiles terminales et cellules parallèles: Styline et Sar- CINULE. Etoiles terminales et cellules non parallèles: Caryophyl- LITE, TURBINOLIE, CyCLOLITE et FoNGIE. Etoiles latérales à cellules non circonscrites : Pavone , AGaRICE, MÉANDRINE, MûNTICULAlUE. Etoiles latérales à cellules circonscrites: EcniNOPORE, EXPLANAIRE, ASTRÉE, Po.Urt, POCILLIPORE, MaDRÉPORE, Sériatopore etOcunNE. POLYPIERS A RESEAU. Troisième section de la classe des polypes ^ dans l'ouvrage de Lamarck , intitulé : Histoire Naturelle des Animaux sans verlèbres. Il lui donne pour caractères : polypiers lapidescens, sub-épineux, à expan- sions crustacées ou frondescenles , sans compacité inté- rieure ; cellules petites , profondes , tantôt sériales , tantôt confuses , et en général disposées en réseau , à la superficie des expansions , ou sur les corps marins. Le naturaliste précité rapporte dix genres à cette divi- sion, savoir : Flustre, Tubulipore , Discopore, Celle- PORE , ESCHARE , AdÉONE , RÉTÉPORE , AlVÉOLITE , OcEL- LAIRE, Dactylopore, (b.) POLYPIERS VAGÎlMFORMES. Seconde section de la classe des polypes, dans les principes de Lamarck. Ses caractères sont : polypiers d'une seule substance , à tiges grêles, fistuleuses , membraneuses ou cornées, llexibles, phyloïdes, contenant les polypes dans leur intérieur. Elle se divise: i."en polypiers nus , à cellules terminales , tels que ceux des genres Plumatelle, Tubulaire , Corisulaire, Campanulaire. 2.** en polypiers nus à cellules latérales, comme les Sertulaires, les Antennulaires, les Plumulai- res , les Serialaires. 3.° en polypiers légèrement encroûtés à l'extérieur, où se rangent les genres TuLiPAiRE, Cellaire, AnGUINAIRE, DlCUOrOMAlRE , TlBIANE , AcÉTABULE et POLYPHYSE. (b.) POLYPITES. Nom donné aux Polypiers devenus fossiles, (b.) POLYPLAXIPHORES. Nom donné à une classe nou- velle , intermédiaire entre les Mollusques et les Crustacés, et qui ne renferme que le genre OscABRiois. (b.) ^ POLYPODE, Polypodium. Genre de plantes crypto- games, de la famille des Fougères, dont la fructification est disposéepar points ou paquets arrondis , séparés et épars sur le dos des feuilles , et dont les follicules sont entourées d'un anneau élastique. Smith a séparé plusieurs espèces de ce genre , pouir former P O L 5,, les genres Cyathée , ou SPHiECROPTÈRE , Dicksone, As- piDioN , WooDSiE. Depuis les genres Angioptère , Gram- MITE, Néphrodion, Allaintodie et Alsophcle sont en- core venus lui enlever des espèces. Il Se divise et se subdi- vise en un grandnouibre de sections, d'après les fouilles qui sont ou entières ou divisées , ou pinnées , ou bipinnées , ou plusieurs fois décomposées, et d'après la disposition de la fructification, qui est (aniôt solitaire , tantôt sériale , tantôt éparse. On en compte plus de trois cent cinquante espèces, dont le très-grand nombre provient de T Amérique méridio- nale, et dont une vingtaine seulement sont d'Europe. 1." Vanmïts puly/judes à feuilles entières ^ on peut remar- quer : Le PoLYPODE LYCOPODE , qui a les feuilles lancéolées , très- entières, glabres , la fructification solitaire , les tiges ram- pantes et écailleuses. 11 naît aux Antilles. 2." Parmi les polypodes à feuilles pinnaiifides , et dont les lobes sont réunis àleur base , on trouve: Le PoLYPODE vulgaire , qui a les pinnules oblongues , légèrement dentées, et les racines écailleuses. Il se trouve dans les vallées ombragées , sur les rochers , les vieux murs, etc. Il est trèg-commun dans toute l'Europe septen- trionale. Ses racines , grosses comme une plume à écrire , rampent à la surface de la terre, et donnent, de distance en distance , des feuilles hautes d'un demi-pied, qui restent vertes toute Tannée. Ces racines, qu'on appelle réglisse des buis dans quelques cantons, ont un goût sucré, herbacé, qui n'est point désagréable , et qui les fait rechercher par les enfans. Elles ont été, jadis, très-célèbres en médecine, sous le nom de polypude de chêne, parce qu'on préféroit , par suite des idées superslili'Mises des druides, celles qui se trouvoient sur les rat iiies des chênes. Aujourd'hui, elles ont beaucoup perdu de leurs vertus dans l'opinion des médecins; mais elles sont tou- jours regardées comme apérilives , pectorales et légèrement laxatives. On les croit aussi vermifuges. Le polypode vulgaire peut être utilement employé à conso- lider les murs de clôture de campagne qui sont ombragés , et sur lesquels on ne veut pas faire la dépense de mettre des tuiles. Ceux où il croît naturellement se conservent beaucoup plus que lesautres.D'ailleurs,sesbelles feuilles font ornement. Cette espèce diffère un peu des autres , en ce que ses se- mences ne sont point recouvertes par une membrane. Le PoLYPODE DORÉa les pinnules oblongues, la terminale très grande et la fructification sériale. Il croît en Amérique sur les vieuxarbres, et se cultive dans les jardins de Paris. 3," hts polypodes fim. sont \ri(o\ïés ^ tels que le POLYPQd£ Si2 P O L TRIFOLIÉ , qui a les feuilles ternées , sinuées et lobées , et le lobe intermédiaire plus grand. 11 se trouve aux Anlilles. 4°. Les polypodes dont les feuilles sont pinnées, parmi les- quels on doit remarquer : x Le PoLYPODE LONCHITE, à pinnules lunulées, ciliées , et dont le pétiole est strié. Il se trouve en Europe sur les mon- tagnes. LePoLYPODE DES FONTAINES a les pinnulespresque rondes; entourées de dents aiguës , et le pétiole uni. 11 se trouve dans les mêmes cantons que le précédent. 5". Les polypodes dontles feuilles sont deux fois ailées : Le PoLYPODE PHÉGOPTÈRE , qui a les folioles inférieures réfléchies, et les pinnules réunies par paires. 11 se trouve ea Europe , dans les montagnes élevées et froides. Le PoLYPoDE ODORANT a les folioles rapprochées , les lobes obtus et oblusément dentés, et les pétioles couverts d'écaillés à leur base, lise trouve dans le nord de l'Europe et sur les hautes montagnes. 11 répand, lorsqu'on le froisse , une odeur musquée particulière et agréable. Les Russes en font entrer dans la composition de leur bière, pourlui donner un goûtde framboise qui leur plaitbeaucoup. Le PoLYPODE VARIÉ a les folioles inférieures pinnatifides. Il est de la Cochinchine et de la Chine , où l'on mange ses pousses. Le PoLYPODE FOUGÈRE MALE a les pinnules obtuses , crénelées , et le pétiole couvert d'écaillés. Il se trouve dans les bois exposés au nord , et est si commun , qu'il couvre quelquefois des espaces considérables. On tire , dans quel- ques cantons de l'Europe, un grand parti de celte plante. Elle produit , par la combustion lente dans des fosses creu- sées exprès, des cendres qui contiennent souvent moitié de potasse. On s'en sertpour chauffer le four, cuire le plâtre , la chaux , pour faire de la litière , enfin à plusieurs des usages économiques du bois, et à tous ceux des autres/o«^è/-e5. Quant aux vertus médicinales , cette plante passe pour apéritive et antisplénique. C'est un excellent vermifuge , qui entre et même fait la base du remède de Nouffer contre le ver solitaire. V. aux mots Vers intestins et Ténia. Le PoLYPODE FOUGÈRE FEMELLE a les pinnules très-en- tières, couvertes de poussière des deux côtés , et lafructifica- tion en points allongés. Use trouve dans les endroits humides des bois montagneux. Il ne faut pas le confondre avec la Çlante appelée vulgairement/oM§'(*/-e femelle , laquelle est une 'ÉTRiDE, Cette plante peut être aussi bien placée parmi les DORADILLES qu'ici. Le PoLYPODE THÉLYPTÈRE , qui a Ics pinuules bipinnées , très-entières, et couvertes, en dessous, d'une poussière blan-: P 0 L 5i3 chaire. II se trouve en Europe, dans les marais des hautes montagnes , cl devient AcROSTiQUE dans sa vieillesse. V. ce mot. Le PoLYPODE AiGUiLLoNWÉa les pinnuleslunulées, ciliées el dentées, et le pétiole strié. Il se trouve en Europe , dans les lieux pierreux et montagneux. Le PoLYPOoE BULRiFÈRE a les folioles écartées , les pin- nuics ohlongues , obtuses , dentées et bulbifères en dessous. Il se trouve dans le Canada , et est fort remarquable , en ce qu'outre les taches séminifères, on voit sous ses feuilles des bulbes grosses comme des grains de chènevis , qui , sans ger- mination , se transforment en racines, et donnent des plantes qui fleurissent deux ou trois ans plus tôt que celles venues de semence. Le PoLYPODE FRj^Gii.E a les folioles écartées , les pin- nules presque rondes et dentées. 11 se trouve dans les mon- tagnes froides, et fournit plusieurs variétés. Il a plus de suc 'que la plupart des autres fougères , et paroît mieux convenir qu'elles en médecine. 6. Les polypodes , qui sont arborescens. On y remarque : Le POLYPOUE ARBORESCENT, qui a une tige arborescente, sans épines, et les feuilles deux fois pinnées. 11 se trouve dans l'Amérique méridionale , et est figuré pi. i des Fougères de Plumier. Il ressemble à un palmier par son port, c'est-à- dire qu'il s'élève à dix ou douze pieds , et qu'il ne porte de feuilles qu'à son sounnet. Ce qu'on a dit dans les générali- tés des palmiers , lui convient ; car cette tige n'est qu'un pro- longement du collet des racines , comme dans les Palmiers. ( V. ce mot. ) Cette espèce et la suivante font partie du genre Cyathée de Smith. V. ce mot. Le PoLYPODE ÉPINEUX a la tige arborescente et épineuse les feuilles bipinnées et dentelées. 11 se trouve dans le même pays que le précédent, dont il ne diffère pas parle port et par la disposition du feuillage. y. Les y9o/>';;o//<'5 à feuilles surdécomposées, tels que : Le Poi.YPODE DRYOPTÈRE, qui a les folioles ternées et bi- pinnées Il se trouve dans les bois et sur les montagnes. On l'appelle vulgairementyô?s. Il est fort voisin des Xylonies. Ses caraclères sont : disque plane, rouge ou orangé, ponctué en dessus. Les trois espèces qu'il renferme , croissent sur les feuilles des arbres, (b.) POLYSTOME. Nom donné par Gocze aux vers intestins appelés LiNGUATULES par Frœlich. Goëze a changé ce der- nier nom , parce qu'il a observé que ces animaux avoient à leur partie antérieure plusieurs trous suçans. Ce genre ren- ferme six espèces dans l'ouvrage de Ruuolphi , qui traite des vers intestinaux. (B.) POLYSTOME, Polystoma. Genre de vers, établi par Delaroche. Ses caractères sont : corps allongé, étranglé , dé- primé ; six trous sur un seul rang à son extrémité antérieure , dont deux paroissent être des bouches; un anus à rexlrémilé postérieure. Cet animal a quelques rapports avec les Sangsues , mais il s'en distingue. Il a été trouvé à Majorque sur les bran- chies du Thon. Sa figure se voit dans le nouveau Bulletin des sciences , par la Société philomathique , année 1811. (b.) POLYTHALAME, i'olythalamus. Genre de Coquille 5i8 P O L univalve , établi par Soldani , mais divisé en six autres par Denys-de-Monlfort, savoir: Iesite, Charibde, Cydarole, CiBiciDF. , Eoi.iDE ei CoRTALE. V. ces mots. (b.) POLY'PH ME. Nom donné au Colibri a tête ^OIRE ( Trorhiins fjulyt.hmiis , Lath.)- ^^- l'article des Colibris, (v.) POLYTflMUS. Nom générique des Colibris, dans Brisson. (v.) POLYTHRIX. Agate herborisée , dont le dessin imite des cheveux, (ln.) POLYTRIC, V. Doradille et Polytriche. (desm.) POLY TRICHE, Polytrichum. Genre de plantes crypto- games, de la famille des Mousses, qui offre pourcaVacléres: une gaîne monophylle tubuleuse ; une apophyse très-sen- sible ; une urne terminale ou axillaire , stipitée , oblongue , quelquefois anguleuse ; un péristome cilié , couvert dune membrane nue ; un opercule acummé ; une coiffe velue ; des rosettes solitaires et terminales. Ce genre renferme cinquante espèces , dont les unes ont une urne munie d'une apophyse , et les autres une urne sans apophyse. Parmi les premières se trouve le Polytriche commun, qui a les tiges simples , prolifères , les feuilles linéaires, lan- céolées , dentelées, les urnes oblongues, tétraèdres, et la coiffe Irès-velue. Il se trouve dans les bois , sur les pelouses des montagnes. Il est extrêmement commun par toute l'Eu- rope, dans les terrains qui lui conviennent , et ce sont prin- cipalement ceux qui sont sablonneux et arides. On le regarde comme un puissant sudorifique , elon l'emploie , sous le nom vulgaire de perce-mousse , dans les pleurésies , pour faciliter l'expectoration. On en fait fort peu d usage en France. Il fleurit pendant Ihiver, et fournit plusieurs variétés. MM. Schoubert et Mirbel ont vérifié sur cette plante l'ob- servation d'Hedwig relative aux étamines des rosettes et au pollen qu'elles contiennent. V. Mousse. Parmi les secondes, on remarque le Polytriche des Alpes, qui a les tiges très-rameuses , les feuilles lancéolées , denti- culées , les pédoncules terminaux et les urnes ovales. H croît dans les Alpes , et fournit aussi des variétés dont plusieurs ont été décrites comme espèces. Monzles a inséré, dans le quatrième volume des A des de la Société Linnéenne de Londres , une monographie de ce genre , où il fait entrer une nouvelle division , c'est à-dire les poly- iriches à tige rameuse^ division qui contient sept autres espèces , la plupart de l Amérique septentrionale. ()n ne peut mieux faire que de renvoyer à cette monographie , qui est très bien faite el accompagnée de bonnes figures, (b.) P 0 M 5i9 POLYTRICHIA. P. Belon appelle ainsi Y asparagus al- hus , Linn. (ln.) POLYXENA. V. Diane, (l.) POLYXENES. Nom latin , du genre de coquille appelé PoLYXÈNE , en français , par Denys-de-Montfort. (desm.) POLYZONOS. Forster {Onumal.) donne ce nom au Gypse schistelx. (ln.) POLZEVERA et POLCHEVERA. Très-beau marbre serpentineux, qui porte le nom du village près duquel on l'exploite, sur la côte de Gènes. V. à l'article Marbkc. (ln.) POMACANTHE, Pomacanihus. Genre de poissons établi par Lacépède dans la division des Thoraciques, et dont les caractères consistent : à avoir des dents petites, flexibles et mo- biles ; le corps et la queue très-comprimés ; de petites écailles sur la dorsale ou sur d'autres nageoires: la hauteur du corps égale ou supérieure à sa longueur; l'ouverture de la bouche petite ; le museau plus ou moins avancé ; un ou plusieurs longs piquans et point de dentelure aux opercules ; une seule nageoire dorsale. Ce genre a été établi aux dépens des Chétodons de l.in- nceus. {^Foyez ce mot.) Il renferme sept espèces sous deux divisions. La première division comprend les pomacanlhes qui ont la queue fourchue , tels que : Le PoMACANTHE GRISON, C/iœfodon canescens, Linn., qui a deux rayons aiguillonnés et quarante-quatre articulés à la na- geoire dudos; troisrayonsaiguillonnésettrente-troisarliculés à celle de l'anus; le troisième rayon de la dorsale très-long; la couleur générale grise. Il est figuré dans Seba , vol. 3 , tab. 25, n,° 7. On le pêche dans les mers d'Amérique. Le PoMACANTHE SALE, Chœtodun sordidus^ Linn,, a treize rayons aiguillonnés et quinze articulés à la dorsale ; deux rayons aiguillonnés et quatorze articulés à la nageoire de l'a- nus; la couleur générale d'un gris sale; quatre bandestransver- ses, larges, d'une nuance pâle. On le trouve dans lamer Rouge où Forskaël l'a observé. Sa chair est très-agréable au goût. La seconde division réunit les pomacanlhes qui n'ont pas la nageoire de la queue fourchue. Le PoMACANTHE ARQUÉ, Chœlodon arcuatus, Linn., quia neuf rayons aiguillonnés et trente-quatre articulés à la na- geoire dudos; trois rayons aiguillonnés et vingt-deux arti- culés à l'anale; la caudale arrondie; cinq bandes transver- sales blanches et arquées. ( Voyez pi. M. i4 » où il est figu- ré.) On le pêche dans la mer du Brésil. Sa couleur générale est mêlée de brun , de noir et de doré. Il parvient à plus d'un demi-pied de long. Le PoMACANTHE DORÉ, Chœtodon aureus, Linn., a douze rayons aiguillonnés et douze articulés à la dorsale ; deux S20 P O M rayons aiguillonnés et treize articulés à Tanale ; la caudale arrondie ; la couleur générale éclatnnle et doiée. Il est figure dans Bloch,pl. 193, et dans le Bufion , édilion de Defer- ville , vol. 2, pag«i 246, sous le nom de //nndoulière durée et de dorade de Plumier. Il habile la mer des Antilles. Le P(KM\CANTHE PARU, C/iœfodon puni, Liun., a douze rayons aiguillonnés à la nageoire du dos; cinq rayons aiguil- lonnés à celle de l'anus; la caudale arrondie; presque toute la surface du corps d'un noir mêlé de nuanros dorées. 11 est figuré dans Bloch, pi. T97, dans le Bvffon , édil. de T)eler- ville, vol. 2, page 256 (sous le nom de bcmdmdière noire), et dans plusieurs autres ouvrages. On le pêche d^ms les mers d'Amérique , où il parvient à environ un pied de long. On mange sa chair. Le PoMACA^'THE ASFUR, Chœiodonasfur^ Linn.,.a six rayons aiguillonnes à la nageoire du dos; la caudale arrondie; la dorsale étendue depuis la nuque jusqu'à la caudale ; la ligne latérale droite; la couleur générale relevée par des bandes jaunes et des lignes obliques violettes. Fnrskaël l'a observé dans la mer Rouge. Le PoMACAlSTHE JAUNATRE, Chœlodon hdescens, Linn., a six rayons aiguillonnés à la nageoire du dos; la caudale arron- die ; la dorsale fort longue ; la ligne latérale droite ; la couleur générale relevée par des bandes jaunes. On le pêche dans les mers des x\ntilles. (b.) POMACENTRE, Pomarenfrus. Genre de poissons établi par Lacépède, dans la division desTnoRACtQUES , pour pla- cer plusieurs espèces du genre des chélodons et des perches de Linnseus, qui ne concordent pas complètement avec les autres. Voyez aux mots Chetodon et.PERCHE. Ce nouveau genre présente pour caractères: des dents petites, flexibles et mobiles; le corps et la queue très-com- primés ; de petites écailles sur la dorsale ou sur d'autres na- geoires ; la hauteur du corps supérieure, ou au moins égale à sa longueur; l'ouverture de la bouche petite; le nmseau plus ou moins avancé; une dentelure, et point de longs pi^ quans aux opercules; une seule nagieoire dorsale. On compte sept espèces de pomacentres ^ savoir: Le PoMACETNTRE PAON , Chœfudon paoo, Linn. , qui a qua- torze rayons aiguillonnés et treize articulés à la nageoire du dos ; deux rayons aiguillonnés et quinze articulés à celle de l'anus; la couleur générale d'un jaune foncé ; un grand nom- bre de taches bleues , petites et irrégulières. ( Voyez pi. M. i4, où il est figuré.) On le trouve dans la mer des Indes Le FoMACEîsTRE EiSNÉADACTYLE , qui a dix rayons aiguil- lonnés et neuf rayons articules à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à l'anale ; un rayon P O M 521 aiguillonné et huit articulés à chaque thoracine. On ignore son pays natal. Le PoMACENTRE BURDI, Percû mi'maia, hmn., qui a neuf rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à Fanale; deux dénis grandes et crochues à chaque mâchoire ; un grand nombre de taches bleues. Il se trouve dans la mer Rouge , et fournit deux variétés, dont Tune est rouge et l'autre brune. Sa chair e.sl très-agréable au goût. Le PoMACENTRE SYMMAIS, Perça sumrnona, LInn. , a onze rayons aiguillonnés et dix sept rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et dix articulés à Tanale ; un grand nombre de taches blanches, ou brunes , ou jaunâtres. Il se pêche avec le précédent. Le PoMACENTHE FILAMENT , Chœlodon se/ifer, Bloch , a treize rayons aiguillonnés et vingt- quatre rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et vingt-un articulés à l'anale ; la caudale arrondie ; un filament très-long , et une tache grande, ovale, noire et bordée de blanc, à la nageoire du dos. 11 est figuré dans B)och , pi. 4-2 5 , et dans le Buffon , édlt. de Deterville , vol. 2 , p. 55i , sous le nom de 5^/0/2. On le pêche dans la mer des Indes. Le PoMACENTRE FAUCILLE , Chœiodon faknla, Bloch , a douze rayons aiguillonnés et vingt-cinq rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et vingt-un articulés à la nageoire de l'anus ; la caudale arrondie ; la nuque très-re- levée ; le museau avancé et un peu en forme de tube ; deux bandes noires ayant la figure d'une faucille , bordées de blanc du côté de la tête , et placées transversalement sur la na- geoire dorsale et sur le dos du poisson. Il est figuré dans Bloch, pi. 4.25, et dans le Biiffun, édition de Deterville, vol. 2, p. 35 1,11 se trouve avec le précédent. Le PoMACENTRE CROISSAIST a douze rayons aiguillonnés et vingt-cinq articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et dix-huit articulés à l'anale ; la couleur géné- rale d'un vert mêlé de jaune et de brun; une tache noire en forme de croissant, sur chaque œil ; une autre tache noire, placée obliquement depuis le haut d;' l'ouverture branchiale jusque vers le milieu du dos, et renfermée entre deux raies dorées. Il a été observé par Commerson , dans la grande mer Equaloriale. (b.) PO M AGIR. Nom spécifique de P hélice escargot. Foy. au mot Hélice (b.) POMADASYS, Pomadasys. Genre de poissons établi par Lacepède , dans la division des Thoraciques , pour placer une espèce qui faisoil partie des Sciènbs de Linnseus , mais 5:21 P 0 M qui offre des caracJères différens. (Foyez au mol Sciène ). Ceux attribués à ce nouveau genre, sont : les dents petites, flexibles et mobiles; le corps et la queue très- comprimés; de petites écailles sur la dorsale ou sur d'autres nageoires; la hauteur du corps supérieure , ou au moins égale à sa lon- gueur ; l'ouverture de la bouche petite ; le museau plus ou moins avancé; une dentelure, et point de longs piquans aux opercules ; deux nageoires dorsales. L'espèce qui forme ce genre, le Pomad^sys argenté, Sciœna argentea, Linn. , a onze rayons aiguillonnés à la pre- mière dorsale, un rayon aiguillonné et quinze articulés à la seconde; trois rayons aiguillonnés et huit articulés à l'anale ; la caudale un peu fourchue; la couleur générale, argentée, tachée de noir sur le dos. Elle se trouve dans la mer Rouge , où Forskaël l'a observée, (b.") POiVlADERE, Pumaderis. Genre de plantes de la pen- tandrie monogynie , et de la famille des Rhamnoïdes , fort voisin des Ceanoihes, qui renferme deux arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande , à feuilles alternes , et à (leurs disposées en grappes terminales. Ce genre présente pour caractères : un calice à cinq divi- sions ; cinq pétales en voûte, ou point ; cinq étamines ; un ovaire supérieur, surmonte d'un style à trois stigmates en tête ; une capsule composée de trois coques , recouverte par une espèce d'opercule membraneux. Voyez pi. 86 et 87 de l'ou- vrage de Labillardière , sur les plantes de la Nouvelle-Hol- lande, où il est figuré, (b.) POMARE, Fumaria. Arbrisseau de la Nouvelle-Espagne, couvert de glandes pédicellées, à feuilles alternes, bipinnées; à folioles opposées , ovales , presque, sessiles , terminées par une soie très-courte ; à stipules linéaires , pinnées et cadu- ques ; à fleurs jaunes, disposées en grappes axillaires; lequel forme un genre dans la décandrie monogynie , et dans la famille des légumineuses. Ce genre, qui est figuré pi. ^02 des Plaiiiœ Hispaniœ de CavaniUes, présente pour caractères:un calice turbiné à cinq divisions profondes et caduques; une corolle de cinq pétales légèrement onguiculés, le supérieur concave et plus court; dix étamines insérées au calice, déchirées et hérissées à leur base ; un ovaire oblong , comprinié, à siyle aussi long que les étamines , et à stigmate en tête. Le fruit est un légume oblong , comprimé , aigu à son sommet, uniloculalre et disperme. La Poniare glanduleuse croît naturellement dans la Nou- velle-Espagne. Elle se rapproche des Poincillabes , des Césalpinies et des Hoffmanseogies. Voy. «es mots, (b.) P O M 523 POMATIQUE.C'estun des noms de l' Hélice vigneron. ( DESM.) POMATOME, Pomatomus. Genre de poissons établi par Lacépède , dans la division des Tiioraciques. Il pré- sente pour caractères : un opercule entaillé dans le haut de son bord postérieur, et couvert d'écaillés semblables à celles du dos; le corps et la queue allongés; deux nageoires dor- sales ; la nageoire de Tanus très-adipeuse. Ce genre ne renferme que deux espèces , savoir : le Po- MAiX)ME SKiB , qui a sept rayons aiguillonnés à la première dorsale ; trois entailles à chaque opercule ; la mâchoire in- férieure plus avancée que la supérieure ; la caudale très- fourchue., F. pi. M. 14, où il est figuré. On le trouve à^ Tembouchure des rivières de la Caroline , où je Tai observé , décrit et dessiné. On le connoît, dans le pays, sous le nom de skib-jack. C'est le gasierosleiis saltatrix de Linna-us ; et en effet, ce poisson saute fréquemment hors de l'eau. Ses mâ- choires sont garnies d'une rangée de dénis aplaties , presque égales. Sa seconde nageoire dorsale est plus longue que la première; celle de l'anus est si adipeuse, qu'on peut à peine distinguer les rayons qui la composent. Son corps est verdâtre en dessus, argenté en dessous, avec une tache noire à la base des pectorales , qui sont jaunes. Sa longueur est d'en- viron un demi-pied. Sa chair est très-agréable au goût. Le PoMATOME TÉLESCOPE , qui a le corps noir, varié de violet, de rouge et de bleu. Il vit dans les profondeurs de la Méditerranée, de sorte qu'on le prend très-rarement. Sa chair est délicieuse. Risso l'a figuré pi. 9 , n.° 3 , de son Ichthyologie de Nice, (b.) POlVIBALIE, Pomhalia. Genre établi, par Vandeli , aux dépens des Violettes. Il ne diffère pas de TIonidion de Ventenat, (b.) POMETIE, Pomelia. Genre de plantes établi par Forster , dans la monoécie hexandrie et dans la famille des saponacées. lia pour caractères : un calice à quatre divi- sions; une corolle de quatre ou de six pétales; un anneau por- tant six à huit étamines dans les fleurs mâles; un ovaire supé- rieur, surmonté d'un seul style trifide daus les fleurs femel- les; une baie composée d'un ou deux globules monospermes. Ce genre contient deux arbrisseaux des îles de la mer du Sud, dont l'un a les feuilles plnnées, et l'autre les a ternces. Ce dernier a été regardé comme genre , et appelé Aporéti- QUE; et lepremler, comme devant être réuni aux Litchis. (B.) POMME, Malum y Pomum. Fruit du pommier. Dans une acception plus générale, ce mot désigne aussi tout péricarpe charnu, au centre duquel sont des loges membra- 52^ PO M neuses contenant des pépins. Tels sont les fruits àxx poirier; du ro^nassirr, et bcTuconp d'autres. (D.) POMME D'ACAJOU. On a donné ce nom au murex lainhis de Linnseus. (desm.) POMME ACIDE. C'est le Carambolier à fruits ronds ( Aoerrhoa adda). hA Pomme anguleuse est le fruit du Caram- BOLIER à fruits anguleux ( Aoerrhoa r.animliola , L. ). (lis.) POMME D'ADAM. Espèce à' orange à écorce crevassée. Voyez au mol ORA^GER. (b.) P03E>[E D'AMOUR. Fruit d'une espèce de morelle y dont on fait un grand usage comme aliment et comme assai- sonnement dans les pays chauds. V. au mol Morelle (b.) POMME D ARMÉNIE. Anciennement, c'étoil le nom de IAbricot. (ln.) POMMK D'ASSYRIE. V. Pomme de Médie. (ln.) POMMEDE BACHE. Fruit du Rondier des Indes (b.) POMME BAUME. Fruit de la Momordique lisse (b.) POMMK DE CANNELLE. Fruit du Corossolier a fruits hérissés, (b.) POMME DE CHIEN. C'est la Mandragore, (lt^.) POMME DE SID ON. Pyrus Sîdonia ou Cydunia. Nom que les anciens donnoient aux fruits du Cognassier, (ln.) POMME D'OR. On donne ce nom, en Italie, aux tomates , fruits d'une espèce de Morelle ( Solaniim lyco^ persiaim). Anciennemeni , c'étoit celui de I'Oranger. (ln.) POMME ÉPINEUSE. On appelle ainsi vulgairement les espèces de Stramoines, (b.) POMME DE FLAN. On donne ce nom aux Coros- SOLS , dans quelques lieux, (b.) POMME HEMORROiDALE. C'est ainsi que quel- ques personnes appellent le fruit du Gui , à raison de ses vertus contre les hémorroïdes, (b.) POMME DE JÉRICHO. C'est le fruit d'une espèce de MoRELi.F frutescente et épineuse Çsu/aman sanctvm ^ L.). (i-N). POMME DE LIANE. Dans les colonies françaises de l'Amérique , on appelle de ce nom tous les fruits des plantes du genre Grenadiele, qui soni susceptibles d'être mangés, et surtout ceux de \:i grcnadille à feuilles de laurier, (b.) POMME DE MANCENILLE. V. Mancenillier. (b.) POMME DE MÉDIE et POMME D'ASSYRIE. Les Grecs et les Laîins désignoienl ainsi les Citrons, (ln.) POMME DE MER. L'un des noms vulgaires des Oursins, (desm.) POMME DE MERVEILLE. Nom vulgaire du fruit de la MoMOUDiQUE lisse, (b.) P O M 525 POMME DE PARADIS et POMME D ADAM. On a donné ces deux noms aux fruits du bananier, (ln.) POMME DU PEROU. V. Tomate, POMME DE PIN, Nom vulgaire d'une coquille du genre Sabot, appelée aussi /oiV chinois^ pagode^ ou cAil-dc* lampe ^ et dont Denys-de-Montfort forme le type de son genre TectAire , teclus. (desm.) POMME DE PIN. On appelle ainsi le cône du Pin. (b.) POMME DE PIN. On donne quelquefois ce nom à la COROSSOLLE ÉeAILLEUSE. (B.) POMIVIE DE PIN. Paulet a donné ce nom à un Agaric , qu'il a trouvé dans les bois des environs de Paris, et qui a une odeur de farine fraîche moulue , lorsqu'il n'est pas altéré, et une odeur cadavéreuse , lorsqu'il est décomposé. 11 est blanc, avec des tubercules gris sur son cbapeau. Ses lames sont recouvertes d'un voile. Sa chair, donnée à un chien, ne l'a pas incommodé. Le médecin précité Ta figuré pi. i6î de son Traité des champignons, (b.) POMME DE POISON. C est , à la Martinique, la MoRELLEMAMMiFORME,quiypassepour un violent poison (b ") POMME^DE QUITO. C'est le fruit d'une espèce de MoRELLE {Sulanum quitur.nse ^ Lamarck ). (ln.) POMMK DE RAQUETTE. Fruit du Cactier ra- quette , Cactus opuntia, Linn, (b.) POMME ROSE. Variété de Limettier {CitnislimeUa pomum-rosœ , Risso ) , dont le fruit est acide, arrondi ou oblong, le plus souvent en forme de poire; son écorce est dure, épaisse , raboteuse, d'un jaune safran et d'une odeur agréable. L'arbre s'élève à dix pieds environ de hauteur* il est épineux, garni de feuilles ovales, allongées, dentées, d'un vert foncé et longuement pétiolées; ses (leurs sont épar- ses et blanches. On le cultive dans les environs de Nice et en Italie : on le nomme poum roso et mel/a rasa , quoique ce ne soit pas le véritable Mella rosa. F. ce mot. (ln.) POMM E ROSE. r. au mot Jaivi:u)se. (b.) POMME ROYALE PURGATIVE. C'est le fruit du MÉDICINlhR CATHARTIQUE. (B.) POMME DE S\UGE. C'est une galle qui naît sur la sauge, dans les îles de l'Archipel, et dont les habitans se nourrissent. V. au mol Galle et au mol Svuge. (b.) POMME DE S WON. T. Savonnier, (b.) POMME DESODOME. Fruii qui croît sur les bords de la mer Morte , et à l'occasion du(|iicl on a fait un grand nombre de dissertations. L'opinion la plus probable est que c'est la MÉLONr.ÈNE. b) P {. > \l Vi E D E 'rEKl\E , Solarium tuberosum , Linn. Nom comiULia de l'espèce la plus inlôressaate du genre Mghelle 526 P O M ( V. ce mot): on l'appelle aussi m orelle tubéreuse ^ morelle par- meniière. C'est une plante annuelle, haute d'environ un pied à un pied et demi, dont les racines sont tubéreuses et charnues; la tige herbacée, fort tendre, creuse, légèrement velue, sur- tout vers la partie supérieure ; les feuilles ailées, avec im- paire ; les folioles très-entières , un peu pétlolées, la termi- nale plus grande que les autres; les fleurs blanchâtres, bleues ou rougeâlres; elles sont placées à l'extrémité des ra- meaux où elles forment une espèce d'ombelle un peu pen- chée. Le fruit est rond , à plusieurs loges , et contient des semences menues et arrondies, (b.) POMME-DE-TERRE, ou Papas des Américains. ( Rechenhes sur son origine et f époque de son introduction en Eu- rope.) N est-il pas singulier que malgré l'emploi, si général aujourd'hui, de la pomme-de-lerre, l'on ignore presque par- tout de quelle région précise d'Amérique elle fut originaire- ment apportée; quelles contrées d'Europe l'acueillirent d'a- bord , et à quelle époque déterminée elle se répandit sur l'ancien continent? (^ue l on néglige encore cette recherche pendant un siècle ou deux, alors les documens historiques de l'introduction d'un si précieux tubercule, ayant disparu peu à peu, l'on ne pourra plus désormais assigner ces époques, quimérileroient cependant de commencer une nouvelle ère pour l espèce humaine. En effet , dans des temps antérieurs , nous voyons des guerres opiniâtres et générales entraîner à leur suite les plus cruelles disettes; celles ci moissonnoient le reste des peu- ples échappés aux ravages des conquérans et aux maladies contagieuses que traînent à leur suite les immenses armées. ISul doute que si les guerres sanglantes de la révolution fran- çaise, les intempéries des saisons , récemment éprouvées, se fussent présentées quelques siècles plus tôt, l'Europe eût vu ses nations décimées par d'horribles famines. Qui a donc écarté une grande partie de ces fléaux? la pomme de-terre , qui est comme une moisson souterraine préservée par la nature contre les tempêtes et les calamités du ciel. Ainsi, multiplier les subsistances, c'est multiplier la matière vivante, les hommes, les bestiaux; c'est doubler en force chaque état , en rendant son sol plus productif; il est évident qu'en peu de siècles, l'Enrope, accrue parées moyens, devien- dra beaucoup plus populeuse qu'elle ne la jaiTiais pu être , et que , seule alors , elle sera bientôt en mesure , soit de résister au reste de lunivers , soit de le conquérir. Il faudra donc nécessairenienl que l'industrie et la civilisation s'accroissent à un état inconnu jusqu'à présent dans les annales du mon- de, et débordent sur tout le globe par la propagation seule de ce tubercule nourrissant. P O M 527 ■ On lit clans presque tous les ouvrages modernes sur l'éco- nomie rurale et la botanique, que la pomme-de-lerre fut ap- portée , vers la fin du XVI.e siècle, en Angleterre, de la Virginie, par l'amiral sir WalterRaleigh,qni la présenta à la reine Elisabeth ; et que de l'Irlande , où l'on essaya d'abord sa culture , elle passa dans le Lancashire , pour s'éti^ndre ensuite dans le reste de l'Europe. Le vénérable Parmentier ayant adopté cette opinion, contribua sans doute à la pro- pager ainsi que sa plante favorite , en sorte qu'on croi! assez généralement que celle-ci est due aux Anglais, et vient de leurs plus anciennes possessions d'Amérique. Sir Walter Raleigh , qui avoit voyagé en Virginie dès l'an i584, n'en rapporta des pommes-de terre que Tannée iGaS, suivant tous les historiens, cités par Miller, dans son Dic- tionnaire des Jardiniers {i). Parkinson assure même que ce fut en 1629; cependant quelques auteurs prétendent que Fran- cis Drake l'avoit déjà introduite en lôgo, et le botaniste (Gé- rard en recul des racines de la Virginie , l'an 1597. Ces faits semblent donc constater que le nord de l'Amérique a fourni d'abord ces précieux tubercules. Mais , quoique les Anglais aient pu en rapporter chez eux, nous allons montrer qu'a vant ces époques, la pomme-de-tcrre éloit déjà répandue dans le midi de l'Europe , et qu'elle est un des plus riches présens de l'Amérique méridionale , où les premiers conquérans es- pagnols la trouvèrent. Ils dévoient au genre humain ce bien- fait , s'il peut réparer , aux regards de la postérité , les bar- baries qu'ils exercèrent dans le Nouveau-Monde. L'un des premiers auteurs connus qui ait parlé de la pomme-de-terre, est Zarate,qui avoit été trésorier au Pérou en ii»44 t et "ïï Esp.'ignol du royaume de Léon , qui avoit fait la guerre en Amérique, à la suite des vainqueurs du Pé- rou. Pierre Cieça(2) décrit ainsi ce végétal: « Dans le voi- « sinage de Quito , les habitans , outre le maïs , cultivent « une espèce de plante, de laquelle ils se nourrissent princi- « paiement ; ils la nomment papas; ce sont des racines à peu «f près semblables à des truffes , mais sans écorce ou enve- « loppe particulière , qui se mangent cuites , comme les « châtaignes. On les sèche au soleil, pour les conserver, « sous le nom de r.humo. » Ensuite, Lopcz de Gomara, dans son Histoire générale des Indes ^ imprimée à Saragosse en i55.3, fait également mention des papas ^ nom généralement usité pour désigner la pomme-de-terre. (ij Gardrners Dictionnary -, art. Solanwn ; voyeî aussi la nevo Cycio^ •pedia de Rces, article Potatoi. (3) Chronique, part. 1, chap. 4o. 528 POU Joseph Acosta , clans VHisioiredes Indes {i")^ dit aussi que les Péruviens emploient, au lieu qu'el!es viennent originairement de l'Amérique , cl que le moment de la récolte varie beaucoup, à raison des années , des climats, des engrais et du sol. Il paroît bien plus naturel, en même temps plus simple , de Igs P O U 535 décrire d'après le port de la plante, la forme , le volume et la couleur de ses tubercules. Ainsi la petite blanche , dile chinoise ou sucrée de Hollande y est Irès-hâlive , très-sucrée , mais fort peu productive. Les riches seuls la cultivent. Ainsi la rouge pâle hâlwe^ plus connue sous le nom de truffe d''aoûi, est en même-temps hâtive , productive , excellente. Aussi la cullive-t-on en immense quantité ; mais elle a le grave inconvénient de pousser souvent en automne , lorsque le temps est humide , et toujours en hiver, lorsque le temps est doux. Les variétés de pommes-de-terre âont aujourd'hui si nom- breuses,qu'il est impossible de les caractériser en les énumé- rant ; chaque pays en offre qui ne se trouvent pas dans les autres , et on ne peut faire le plus petit semis sans en trou- ver de nouvelles. Celles qui se vendent à la Halle de Paris , se réduisent à dix à douze. Chacune d'elle a une qualité par- ticulière. La pomme-de-terre violette , qui a la chair jaune , très- farineuse , est préférée par celte qualité ; la jaune longue , aplatie , dite Hollande jaune , est des plus délicates et re- cherchée par les gourmets ; la rouge longue , dile viie- lolle , souris, taupe , rognon , et la rouge longue , dile Hol- lande rouge , ont la chair la plus ferme , et sont le plus recherchées pour mettre avec toule sorte de viandes ; Is pa- traque rouge , ou rouge oblongue , et la patraque blanche , ou grosse ronde blanche, sont les plus productives , et les plus avantageuses h cultiver pour la nourriture des pauvres , pour celle des bestiaux. C'est la dernière qui se réduit le plus facilement en farine par la cuisson, et qui semble être le type de l'espèce, puisque ses graines la reproduisent cons- tamment. Cetle variété, fort estimée il y a trente ans , est dédai- gnée aujourd hui ; ce qui fait penser que toutes dégénèrent par suite de leur culture dans des terrains trop fumés, et qu'il est bon de les renouveler de temps en temps par les semis , qui, comme je l'ai déjà observé , en donnent beaucoup de nouvelles, parmi lesquelles on choisit. La culture des pommes-de-terre n'est fondée que sur un seul principe. Quelles que soient la nature du sol, l'espèce ou la variété de ce tubercule, il consista à rendre la Icrre aussi meuble qu'il est possible avant la plantation et pendant toule la durée de l'accroissement de la plante ; les diverses méthodes de culture praliquées doivent être réduites à deux principales : l'une consiste à les planter à bras , fautre à la charrue ; la première produit davantage , mais elle est plus 536 P O M coûteuse que la seconde, qui cependant doit toujours êlre préférée , lorsqu il est question d'en couvrir une certaine élendue pour la nourrllure et l'engrais du bétail. Le sol le plus propre à celle culture doit être composé de sable et de terre végétale , dansdes proportions telles, que le mélange humecté ne forme jamais ni liant, ni boue ; celui qui convient au seigle mérite la préférence ; il cède plus ai- sément à l'écarlement que les tubercules exigent pour grossir et se multiplier. Voilà la plus essentielle condition , sans la- quelle le succès de la recoite est fort équivoque. Deux labours suffisent assez ordinairement pour disposer toutes sortes de terrains à la culture des pommes-de terre : le premier, très-profond avant l'hiver, le second, avant la plan- tation. Il est bon que le sol ait sept à huit pouces de fond , que la racine soit plantée a un pied et demi de distance , et recouverte de quatre à cinq pouces de terre ; il faut plan- ter plus clair dans les fonds riches que dans les terres mai- gres , et dans celles - ci plus profondément. Les espèces blanches demandentà être plus espacées que les rouges , qui poussent moins au-dehors et au-dedans. Toutes les espères de pommes-de-terre sont tendres, sèches et farineuses dans les lieux un peu élevés dont le sol est un sable gras : pâteuses, humides, dans un fonds bas et glaiseux. Il faut mettre les blan- ches dans des terres à seigle , et les rouges dansdes terres à froment ; \a. grosse blanche dans tous les sols , excepté dans ceux trop compactes , où celle culture est difficile et les pro- duits de médiocre qualité. On leur restitue , il est vrai , leur premier caractère de bonté , en les planlani l'année d'ensuite dans le terrain qui leur est le plus favorable. Une seule pomuie-de terre suffit pour la plantation , quel qu'en soit le volume; quand elle a une certaine grosseur , il faui la diviser en biseaux et non pas en tranches circulaires , et laisser à chaque morceau deux à trois œilletons au moins , avec la précaution de les expo.ser un ou deux jours à l'air , afin qu'elles sèchent du côté de la tranche et ne pourrissent point en terre par l'action des pluies abondantes qui sur- viennent immédiatement après la plantation ; en un mot, l'expérience a encore prouvé que les petites pommes-de- terre entières, parvenues à leur point de maturité , valent mieux pour la plantation , que le plus gros quartier de la plus grosse de ces racines. 11 seroit donc important , dans le moment où on n'a pas le moyen de perdre une mesure de pommes-de-terre, de mettre en réserve toutes les petites pour la production, La ménagère , qui en fait ordinairement le triage après la cuisson , les jette au rebut, à cause des soins minutieux qu'elles demandent pour les éplucher. Les fer- P 0 M 537 miers retnédieroient à cet inconvénient en échangeant leurs grosses pomnies-de-terre contre les petites , en les achetant au même prix, ou hien encore en les prêtant à ceux de leurs voisins les moins aisés ; ce seroitun acte de bienfaisance qui ne leur coûterait absolument rien, et augmenteroil les res- sources alimentaires du canton. Il est nécessaire de proportionner à la nature du sol , la quantité de pommes-de-terre à planter. Plus il est riche par lui-même et par les engrais qu'on emploie , moins il en fau- dra. Chaque arpent exige depuis quatre selicrs jusqu à cinq, mesure de Paris. Dans le courant d'avril , on trace une raie , la plus droite possible ; deuxenfans oudeux femmes munies chacune d'un panier suivcntia charrue, l'une pour jeter la pomnie-de-terre, et l'autre du fumier par-dessus , lorsqu'on en emploie ou qu'on ne l'a pas distribué dans la totalité du champ par les labours. On ouvre après cela deux autres raies où l'on ne met rien ; ce n'est qu'.î la troisième raie qu'on commence à semer et à fumer , et ainsi de suite. Dès que le travail est fini, il faut herser , pour tout recouvrir. Dès que la pomme-de-terre a acquis trois à quatre pouces, il faut la sarcler k la main ; et quand elle est sur le point de fleurir , on la bute , en faisant entrer dans les raies vides une petite charrue qui renverse la terre de droite et de gauche et rechausse le pied. Souvent une première façon dispense de la seconde, quand le terrain trop aride ne favorise pas la végétation des herbes étrangères. On peut y semer ensuite de gros navets ou lurneps , lorsqu'on veut obtenir deux ré- coltes du même champ et ne perdre aucune place-,ce qui sup- pose,il est vrai, une bonne qualité de sol et une année humide. La cullnre à bras est pratiquée en échiquier , en quicon- ces et en rangées droites, en faisant des rigoles ou des trous plus ou moins profonds et larges, dans lesquels on jette la pomrne-de- terre et le fumier qu'on recouvre ensuite, qu'où sarcle et qu'on bute à la main avec la houe à long manche. Comme il ne s'agit pas ici d'une grande étendue, les façons peuvent se répéter pour augmenter le produit. Cette méthode permet de placer des pommes-de-terre dans une foule d'en- droits vagues ou inutiles, dans les vignes, sur les revers des fossés, dans des parcs, dans un bois après qu'il est coupé, dans les laisses de mer, dans les sables sur nos côtes, etc. Dans les terres maigres et légères, surtout lorsque l'année est sèche et brûlante , il faut borner les façons de culture à nn simple sarclage ; en butant la plante , on expose les tu- bercules qui se forment dans la terre amoncelée au pied , de recevoir les impressions immédiates de la chaleur, et de s'y 538 P O M dessécher comme <3ans une étuve. Celte observation , que j ai eu occasion de faire souvent, vient d'être confirmée par l'auteur du Père et de la Mère de Famille , M. Germers- Hamsen, pasteur en Saxe. Il assure qu'en 1800 , où Tété fut SI aride, les pommes-de-terre qui n'avoient été que sarclées, restèrent constamment vertes et vigoureuses, tandis que celles qui avoient été binées et rechaussées commencèrent à jaunir et à sécher dès le mois de juillet, et ne furent d'aucun rapport. Après qu'on a sarclé et buté la pomme-de-terre , on est dispensé de tout a^tre soin jusqu'à la récolte. Elle peut com- mencer à avoir lieu dès le mois de juillet , et se continuer jus- qu'au mois de novembre; cela dépend des espèces, du cli- mat , du terrain , de la saison et de la culture. La maturité des pommes-de-terre s'annonce par le feuillage qui jaunit et se flétrit de lui-même , sans le concours d'aucun accident. A la fin d'août, on peut le faucher ou faire entrer dans le champ les vaches et moutons qui le broutent. Une fois novembre arrivé , les pommes-de-terre ne végètent plus à leur avantage : il ne faut pas différer d'en débarrasser le sol pour les semailles d'hiver, et pour prévenir des gelées blanches qui gâteroient les racines et la superficie du terrain, et empêcheroient qu'on ne les laissât se ressuyer sur le ter- rain même où elles ont été plantées. C'est dans le courant de novembre qu'il faut s'occuper de la récolte des pommes-de-terre. Une simple charrue suffit pour en déchausser par jour un arpent et demi; et six enfans, bien d'accord , peuvent aisément la desservir. Munis chacun d'un panier, ils portent à un tas commun les racines dépouil- lées des filamens chevelus. La récolle à bras est moins compli(juée. On peut bien dans les terres légères , en saisissant les tiges et tirant à soi , enlever les racines en paquets; mais dans les terres fortes, il faut se servir, non pas d'une bêche ou d'une houe, mais d'une fourche à deux ou trois dents. On fait le triage des petites d'avec les grosses; on met de côté celles qui sont enl.imées , pour les consommer les premières : on rejette les gâîées. De tous les moyens proposés pour multiplier les bonnes qualités de pommes-de-terre, et empêcher qu elles ne s'abâ- tardissent, il n'y en a point de plus efficace , je le répèle, que les semis. Il faut de temps en temps les renouveler par celte voie , en cueillant , la veille de la récolte des racines , les fruits de l'espèce qu'on a dessein de propager, en les conservant pendant l'hiver dans du sable , ou suspendus à des cordes , en les mêlant au printemps avec de la terre , et les répandant sur un bon terreau. r o AI 539 Une fois la planle levée de semis , on la sarcle quel- quefois, on la butte et on la récolte comme celle qui vient de bouture: repl.miée . elle donne déjà d assez grosses pom- mes-de -terre poiir offrir une ressource; mais la pro- duction n'est véritablement complète que la troisième année. Ce moyen de la n-lnre , si facile , procure une nouvelle gé- nération pendant uno longe succession d'années, conserve sa , fécondité et tous ses caractères. M. Sageret a obtenu, parla voie des sernis , plus de trois cents variétés, tant pour le feuillage que pour la Heur et le fruil ; il a oltscrvé qu'on n'avoit jamais 1 espèce pareille; que quebiuefois céloit mieux , et quelquefois pis ; que des la srconde année , les tubercules ac- quéroienl leur volume ordinaire; que les panachées Unissoienl par n'avoir plus qu'une seule couleur : mais dans ce nombre , il n'en a conservé que trois, auxquelles il a reconnu plus d'a- vantages pour son terrain et sa position, I." Une petite-ronde, d'un rodge pâle, très-peu produc- tive , mais fort bonne , et qui a le mérite de mûrir dans le courant de juin, 2.0 Une grosse-ronde , rouge pâle , ou même blancbe , un peu jaunâtre dans son intérieur , sans aucune marque de rouge en dedans, assez productive. 3.<= Une jaune-oblongue , plate, d'une excellente qualité , et qui paroît être une variété de celle de New-Yorck. Quoique les produits de la pomme-de-terre soient exorbi- tans , rien n'est plus fautif que tous les calculs donnés pour les établir On ne sait jamais de quelle espèce de pomme dé- terre il s'agit , la nature du sol dont on s'est servi , la véri- table continence des mesures , la méthode de culture qu'on a suivie, les distances observées entre chaque pied , et les façons qu'on a données ce qui fait nécessairement varier les résultats et les frais. Le prix de la pomme-de-lerre n'ayant pas, comme celui des grains, une base fixe , les uns, pour déprécier sa culture, ont fait monter au plus haut les dépenses, et la recette au plus bas; les autres, mus par des dispositions contraires, ont suivi une marche opposée : la vérité esi que l'espèce crosse-blanche vaut communément à Paris depuis 3 francs jusqu'à 4- francs le sac ou le setier de douz'^ boisseaux , pesant deux cent vingt; les ronges coûtent le double environ : mais dans tous les endroits où cette plante est peu cultivée , elle coûte cher dans toutes les saisons , lorsque les autres den- rées y sont ordinairesTient à bon compte. Enfin , 1 espèce commune a valu en 1 788 , dans les marchés de Pa- i? , jusqu'à 12 francs le sac : mais ce sont de ces cas extraordinaires qu'il faut espérer ne voir reparoîlre de long-temps. 5^0 P O M Nous supposerons ici qu'il s'ngit d'un excellent fonds, et de la pomine-de-terre grusse-blunche : ijlors nous dirons que sa fécondilé ne sauroit cire comparée à celle des autres ra- cines polagères;quc si la récolte n'en est point, chaque année, également abondante , son produit , à terrain égal , est a'^sez constamment dix fois plus considérable que celui de tous les grains connus en Kurope ; nous dirons que la culture à bras est six fois plus dispendieuse que celle des animaux, et que ceile-ci doit toujours être préférée quand on veut cultiver en grand cette plante, pour donner à propos , et sans beaucoup de dépense, les façons qu elle exige. Ce que rapporte de plus la première méthode, ne sauroit balancer les frais réels que la seconde coûte nécessairement , de quelque manière qu'on s'y prenne pour Texécuter. Nous avons déjà dit que, pour planter un arpent, il falloit depuis trois jusqu'à cinq setiers de pommes-de-ierre, suivant leur volume, la qualité du sol, cl Tespèce. Nous ajoutons que le plus haut produit qu'on puisse espérer de l'espèce blanche marquée de points rougeâtres, est de cent setiers; que le terme moyen est de cinquajite à soixante : que les rouges- longues , les plus productives ensuite, rapportent, toutes choses égales d'ailleurs , un tiers de moins, se vendent sou- vent le double dans les marchés, demandent un meilleur sol, et ne sont pas d'une complexion aussi vigoureuse. Dans le nombre des observations qui peuvent éclairer sur les frais réels de la culture en grand des pommes-de-terre , nous nous bornerons à citer celles de M. Dussieux, membre de la société d'agriculture du département de la .Seine, parce qu'elles nous ont paru les plus raisonnables. Ce cul- tivateur distingué, qui est parvenu, dans le voisinage de ses terres en lîeauce , à donner de grands exemples, et à inspi- rer une opinion avantageuse de cette plante , évaluoit en 1 786 les frais de culture d'un arpent, mesure de Paris, d'une bonne terre , à 54 livres i4- sous, et le produit , de soixante- quinze à quatre-vingts sacs ou setiers de douze boisseaux de Tespècc grosse-blanche ; et il est convaincu que la même éten- due d'un sable un peu gras , employée à la culture de cette espèce , équivaut à six arpens semés en avoine. A l'égard de la culture à bras des pommes-de-terre, que M. Sngeret préfère, parce que , suivant son opinion, il vaut mieux en planter une moins grande étendue de terrain, et donner plus de fumier et de soins ; les frais par arpent ont toujours monté chez lui, à Billiancourt, près de Paris, à 120 francs, et le produit de la grosse-blanche à quatre-vingt-dix sacs : il ajoute que plus on a récolté de pommes-de-tcrre dans un champ , plus on y moissonnera de grains. P 0 M 541 Toules les exagérations que l'enthousiasme à fait naître sur cette production, doivent être dénoncées ici, parce que le la- boureur qui, avec des soins et du travail, n'approcheroit point de ces grands produits qu'on annonce , croiroit avoir mal cultivé son champ : alors il accuseroit le sol , Tespèce de poinme-de-terre, et la méthode qu'il a mise en usage. C'est ainsi que de bonnes pratiques ont une peine infinie à s'accré- diler. Avant de déposer les pommes-de-terre dans l'endroit où elles doivent demeurer en réserve pendant Thiver, il est né- cessaire de les laisser se ressuyer au soleil ou sur l'aire d'une grange , après les avoir mondées de toutes leurs racines che- velues et fibreuses qui les réunissoicnt au pied de la plante. Cette opération préliminaire, quand on n'a pas dégelées blan- ches à craindre , achève de dissiper rhuinidité la plus super- ficielle , détruit l'adhérence dun peu de terre qui leur feroit contracter un mauvais goût , et rend plus facile leur conser- vation ; mais il ne faut pas différer de les rentrer, parce que , trop longtemps en contact avec la lumière, elles verdissent à la surface , et prennent beaucoup d'âcreté. Un premier soin qu'on doit avoir, c'est de séparer les es- pèces pour les consommer à part, parce qu'elles ont chacune une manière différente de cuire ; de destiner les plus grosses pour la table , et les plus petites pour la plantation ou pour la nourriture des bestiaux : il convient encore d'enlever celles qui sont entamées , pour les manger d'abord , et rejeter les gâtées ou celles qui ont commencé à végéter, vu qu'une seule d'entre elles suffiroit pour endommager tout le tas. Une autre précaution non moins indispensable , c'est que quand on le peut , les ponunes-de-terre mises au grenier doivent être remuées à la pelle. Ce mouvement imprimé à la masse , rafraîchit et interrompt la fermentation intestine qui pourroit s'y é ablir. Mais les différentes pratiques de con- servation adoptées ou proposées comme préférables, dépen- dent de la provision. Il est bien certain que quand elle ne consiste que dans quelques setiers , la garde en devient extrê- mement facile, parce qu'on peut la transporter sur-le-champ de la cave au grenier, du hangar au cellier, selon la tempé- rature , h'S mcltre dans des caisses , des paniers, ou les ex- poser sur des planches ou de la paille , éloiguées des murs. Mais les grandes qa.^nlilés de pommcs-de-terre prescri- vent d'autre^ mesdres de conservation. Les plus efficaces sont de creuser dans le lerrain, le plus élevé , le plus sec et le olus voisin de la maison , une fosse d une profondeur et lari>eur proportionnées aux pommes-do-terre qu'on a dessein de gar- der. On garnit le fond et les parois avec de la paille longue; 5|2 P O M l'.'S racines une fols dispersées, sont recouvertes ensuite d'un lit de paille. On fait au dessus luie meule en forme de cône ou de talus, et on a soin que la fosse soit moins profonde du côté où l'on tire la pomme-de -terre pour la consommation , en oLservanl de clore l'entrée chaque fois quon en ôtc. Une autre méthode , peu coûteuse à tout cultivateur , farile et certaine dans l'exécullon , c'est de faire dans Tinlérleur d'une grange , avec des claies dont on se sert ordinairement pour le parc des moulons, ou avec des planches, un espace plus ou mollis grand, selon 1 étendue de la récolte sur laquelle on compte , en observant de laisser un passage pour y con- duire , lequel passage sert à les y déposer et à les enlever à mesure de la consommation. On sent aisément que cet espace est entouré tous les ans par les grains et les fourrages qu'on renfernje dans la grange. Cette méihode, qui supplée aux fosses, conserve les pommes-de-terre sans aucun incon- vénient. Pour prolonger un temps infini la durée des pommcs-de- lerre en substance, 11 faut leur faire subir, dins l'eau un peu salée , quelques bouillons , ce qu'on nomme vulgairement blanchir; les couper ensuite par tranche.'; , et les exposer au- dessus d'un four de boulanger: là , elles acquièrent la séche- resse et la transparence d une corne ; exposées ensui'e dans un pot, avec un peu d'eau, ou tout autre liquide, sur un feu doux, elles fournissent un aliment sain , comparable à la racine fraîche. En les réduisant en poudre, elles offrent une purée et des potages très-salutaires. Ce moyen donne de très- grands avantages de conserver par-tout , et pendant des siècles , sans embarras comme sans frais, le superflu de la provision de chaque année, que la germination déiruiroit au retour des chaleurs; de jouir de ce légume long temps , et d'en tirer encore parti sans Inconvénient pour la santé , lorsqu'il a été surpris par la gelée. La grande quantité d'eau que renferment les pommes-de- terrc, et leur extrême propension à ger.ner , ne permet- tent guère de les conserver au-delà de six mois, quel que soit le procédé pour les prolonger d'une récolle à Taulre , en les divisant par tranches et les exposant à la chaleur du soleil ou du feu; mais les racines qui ont subi celte dessic- cation la plus simple, la plus naturelle et la plus expé lilive , ne peuvent plus reprendre, par la cuisson, leur saveur. Toujours elles présentent une substance désagréable à la vue et au goût; ce uioyen doit doue être rejeté; eu les mettant au pressoir comme les pommes pour f»ire le cidre , et en divisant le marc par pains, elles sèchent très-bien à l'air, et P O M 5.(3 peuvent servir ainsi avec avantage, aux bestiaux, pendant toute Tannée. Un autre moyen de perpétuer , d'étendre l'usage des pommes-de-terre, de les employer même lorsque la gelée les a frappées, c'est d'extraire leur farine ou amidon , pourvu qu'elles ne soient ni cuites, ni sèches , ni altérées jusqu'à un certain point; elles en fournissent d'autant plus qu'elles ont été récoltées sur des terres élevées et légères. Si , comme je l'ai démontré depuis long-temps , l'amidon est un des matériaux immédiats des végétaux , et qu'il existe par conséquent tout formé dans les pommes-de-terre, aucun procédé particulier ne sauroit en augmenter la quantité; tout ce qui a été proposé à cet égard , ne peut donner que de fausses espérances. Je le répète, pour ne point revenir sur ce point, il n'y a pas d'autre moyen pour obtenir la fécule de ces racines que de déchirer les réseaux fibreux qui les renferment. Les espèces rouges en donnent davantage que les blanches; mais, en général, une livre de ces racines en conlient depuis deux jusqu'à trois onces; on peut donc esti- mer que le setier , composé de douze boisseaux , et pesant deux cent vingt, en fournira vingt-cinq à trente livres. Cet amidon fut vendu jusqu'à sept francs la livre , et je l'ai amené à ne plus valoir que six à sept sous; ce prix diminuera sans doute à mesure qu'on multipliera par tout les moulins-râpes , et qu'on étendra la culture en grand des pommes -de - jcrre. Moins une denrée subit de préparation pour l'usage au- quel on la destine, plus elle réunit de points d'utilité. Les poinmes-de-terre cuites simplement à la vapeurdel'eau bouil- lante , et assaisonnées de quelques grains de sel, sont, par conséquent , la nourriture la plus commode , la plus écono- mique et la plus salutaire. La nature paroît les avoir desti- nées à être mangées de cette manière. C'est ainsi que des nations entières s'en nourrissent. Elles offrent un comes- tible tout fait ; et Ihomuie des champs peut aller les dé- terrer à onze heures , et avoir à midi un aliment comparable au pain. Après avoir établi dans mon examen chimique des pom- mes-de-terre , que l'absence du sucre n'éloit pas une condi- tion sans laquelle il ne pouvoit y avoir de fermentation vineuse , puisque ces racines , s^ns en contenir un atome , fournissoient cepv^ndant par la distillation, de l'esprit ar- dent, je crus devoir aiors m'en tenir à cette simple obser- vation ; la facilité du succès m'a effrayé; j'ai craint, d'une part, que les ouvriers , déjà assez enclins pour les boisspn sa P O M spirilueuses , et surtout pour les plus fortes , se déterminas- sent à convenir en poison ce que la nature leur présente comme aliment salutaire , et songeant d'ailleurs que ce ii'étoit pas à un Français qu'il convenoit de multiplier les moyens de faire de Teau-de-vie avec d'autres matières que le raisin : celle double considération a élc pour moi un motif de garder le silence jusqu'à ce que M. Tschiffeli , secrétaire de la société éc'-nomique de Berne , m' ayant consulté sur le goût d'empyreume que CT)nservoit l'eau-de-vie de pomme- de-terre , je lui répondis que si j'avois un procédé pour dé- truire ce goût, ce seroil à nos caux-de-vic de marcs que j'en ferois Tapplicalion , vu que c'éloit une branche de commerce qu'aucune naiion ne poavoit nous disputer. L'unique moyen de parvenir à opérer la cuisson des pom- mcs-de-terre , sans rien diminuer de leur saveur et de leur consistance, c'est de leur appliquer la vapeur de l'eau bouil- lante. La cuisson sous les cendres , dont l»s avantages sont connus, ne sauroit convenir pour les grandes quantités. En les abandonnant, comme cela se pratique partout, à grande eau, dans les vases découverts, à toute la violence du feu, les unes s'écrasent en bouillie, les autres restent fermes, mais toutes deviennent fades et perdent leur caractère fari- neux. Il faut donc changer de méthode, et préférer celle adoptée par les marchands de châtaignes bouillies. Toute marmite de fonte , tout chaudron de cuivre est utile pour cette opération : peu importe le vase dont on se servira, pourvu qu'il s'y trouve trojs à quatre pouces d'eau, que les pommes de terre y contenues en soient éloignées aussi de quelques pouces , et qu'il se trouve garni d'un cou- vercle qui ferme assez exactement pour s'opposer à l'échap- pement de la vapeur de l'eau bouillante. LTn grillage de fer, ou un simple clayon , ou un panier d'osier qui entreroit dans une marmite , à quelque distance du fond et des parois, suffiroit , avec la précaution de fermer exactement la marmite. L'eau venante se réduire en ébullition , est refoulée sur les racines , les baigne , les échauffe de manière à déterminer la cuisson dans leur pro- pre humidité. Quand les pommes-de-lerre sont cuites, on les retire au moyen de deux anses d'osier , attachées au rebord du panier. Le déchet léger qu'elles éprouvent en cuisant ainsi, tourne au profit de leur saveur, laquelle peut encore aug- menter en exposant les pommes-de-terre au feu , sur un gril, an sortir de la marmite, ou toutes pelées dans un pot; là elles acquièrent tous les avantages des pommes de-lcrre cuites au four, ou sous les cendres ; elles deviennent sèches, farineuses et délicates. P O M 545 Lorsque les pommes-de-teire ont été Iraitées suivant le procédé qui consiste aies faire cuire, diviser et sécher, elles n'éprouvent aucun changemeot dans leur saveur et leurs autres propriétés économiques. Ce procédé , qui les réduit sous un petit volume > donne de plus l'avantage de conserver, pendant long-temps, le superflu de la provision de chaque hiver, que la germination détiuiroit nécessairement au re- tour du printemps , de la serrer partout , et de se procurer , dans tous les temps de l'année , la ressource de ce légume. Les pommes-de-terre , ainsi conservées , reprennent leur mollesse et leur flexihilité, lorsqu'on a soin de les exposer à une douce chaleur, dans un vase bien couvert , avec un peu d'eau. Divisées sous l'effort du pilon , ou par l'action des meules, on en obtient encore une poudre jaunâtre, sem- blable au salep , dont on peut faire des gruaux et des potages; mais, il faut l'avouer, ces préparations ne sont pas com- pensées par l'utilité des produits qui en résultent; elles sont d'ailleurs impraticables en grand, et ne conviennent qu'aux petits ménages , qui peuvent se livrer aux soins qu'elles exi- gent, et ne craignent pas la dépense du couibuslible et du temps qu'elles entraînent; il ne faut cependant pas les né- gliger. Depuis long-temps , c'est un des gruaux les plus estimés par les Suisses et les Allemands. Nous avons indiqué, au mot Fécule, la manière de pré- parer V amidon de pomnie-de-terre , soit au gras, soit au maigre; la bouillie qui en provient est légère, nourrissante, et infiniment préférable à celle de froment; elle peut servir , tout à la fois, d'aliment et de remède; elle convient aux vieillards , aux enfans, aux malades el aux convalescens ; elle augmente le lait aux nourrices , et prévient les coliques dont elles sont tourmentées. 11 n'y a personne qui ne puisse, moyennant une simple râpe et un tamis , être en état de se procurer de quoi fournir aux besoins de la famille. Mais ce seroit une mauvaise économie que de le faire entrer dans le pain ; outre qu'il le rendroit plus compacte el plus pesant , il augmenteroit infiniment son prix. On ne peut pas non plus l'employer à la coiffure, mais il fait de la colle et un boa empois ; il est inaltérable, conservé dans un endroit sec, à l'abri des animaux. On ne cessera de le répéter, c'est dans leur état naturel que l'on doit consommer les pommes-de-terre. Ces racines n'ont pas besoin de l'appareil de la boulangerie pour acqué- rir le caractère d'un aliment efficace ; elles peuvent , sans autre apprêt que la cuisson, nourrir, à peu de frais, le pauvre pendant l'hiver. Un peu de beurre , de graisse, de lard ou d'huile , de la crème , du lait, du miel, suffisent pour î{6 P O M en Cormcr un excellent coniesiiLle; mais le cultivateur qui en a récollé abondamment, ne tloit pas se borner à chercher, dans ces racines, la bonne chair ; elles lui offrent encore la latulté d'augmenter, de bdliifier son pain, de faire une épargne sur la consommation des grains , d'obtenir , en uji mot, celte réunion d'avantages ineslirnabics détaillés cÏt- après; il seroit inexcusable de n'en point profiter. On pourra juger de rinHuence que peuvent avoir, dans les campagnes, les pommes-de-terre sous forme de pain, comme supplément des grains , ou comme objet d'économie , par rexécuiion soutenue du procédé suivant. C'est le meilleur quç doivent employer les particuliers qui cuisent à la maison ; car, jusqu'à présent , il paroîl impraticable pour les boulangers, surtout pour ceux des grandes communes, à cause du nombre de leurs fournées , de leur emplacemenl toujours trop circonscrit , des difficultés extrêmes d'assi- miler ce pain , pour le prix , à aucun autre pain , enfin du mode de police impossible à. établir sur ce point de commerce. Prenez, par exemple , vingt cinq livres de farine de fro- ment, de seigle ou d orge , suivant l'usage et les ressources du canton ; délayez-y , le soir , à la fin de la veillée , le mor- ceau de levain de la dernière fournée, avec suffisamment d'eau chaude pour en former une pâte extrêmement ferme , que vous couvrirez, et que vous laisserez dans le pétrin , pen- dant la nuit, comme vous le faites pour le levain ordinaire. Le lendemain matin, ayez vingt-cinq livres de pommes- de-terre préalablement cuites; mêlez-les toutes chaudes au levain , avec un demi-quarlcron de sel et assez d'eau pour le fondre; le mélange se fera par portions, au moyen d'un rouleau de bois; dès qu'il sera achevé, tournez, sur-le- champ, vos pains ; ils ne doivent pas être de plus de quatre livres; metlez-les sur couches, et quand ils auront atteint leur apprêt , enfournez- les avec la précaution de chauffer moins le four , et d'y laisser la pâte plus long-temps. Il faudra avoir environ une livre de farine pour manier et sécher la pâle ; et cette farine , réunie aux ralissures du pé- trin, avec le moins d'eau possible, formera le levain de chef pour la fournée à venir. En suivant cette manipulation , on est assuré de réussir et' d'obtenir le pain dont il s'agit. Nous allons maintenant indiquer les autres emplois de la pomme-de-terre dans l'économie domestique. Tous les animaux indistinctement s'accommodent fort bien de la poname- de-terre ; elle n'est pas moin? pour eux, P 0 M Hj comme pour l'homme, une nourrilure salutaire. On peut la leur administrer crue ou cuite, selon les ressources locales, en observant d'avoir tojuours la précaution de la diviser dans le premier cas , et d'attendre , dans le second, qu'elle soit un peu refroidie ; de régler la quantité qu'on en donne, sur la force , l'Age et la constitution du sujet ; d'y ajouter du sel , et quelque autre genre de nourriture ; car 1 usnge continu d'une seule et môme espèce d'aliment, n'aiguillonna pas l'appcîit : les mélanges plaisent à tous les êtres; ils re- doutent la fatigante uniformité. Un boisseau , pesant de dix-huit à vingt livres environ, par jour , indépendamment du foin que l'on jette toujours dans le râtelier, épargne le fourrage, et nourrit fort bien les bœufs destinés à la boucherie ; il en faut un peu moins pour les vaches, qui alors donnent du lait en abondance. Blanchet, ce propagateur des pommes-de-terre en Bretagne , a re- marqué qu'elles avancent beaucoup l'engrais des bêles à cornes , et que douze livres nourrissent davantage qu'un quintal de navets. Cette nourrilure soutient également les chevau.^. Dussions s'est convaincu qu'un arpent de terre, employé à la culture tle cette plante , suffit à l'allelage d'une charrue, c'est-à- dire , de trois chevaux ; mais il faut la mêler avec le fourrage , et en donner une mesure semblable à celle de l'avoine. Dès quils en ont contracté l'habitude, ils frappent du pied aussitôt qu'ils voient arriver le panier qui contient les pom- mes de-terre. Elle esl propre aussi aux moulons à l'engrais , qui produisent plus de suif et consomment moins de four- rage , aux boucs et aux chèvres, qui profitent beaucoup. Mais rien n'est plus convenable à la nourriture des co- chons, et aux vues qu'on a de les engraisser promptement, et à peu de frais , que les pommes-de-lerre. On peut conduire ces animaux , plusieurs jours de suite , dans le champ où elles ont élé récoltées; eu fouillant la terre et se plaçant derrière la charrue, ils mangent les tubercules qui ont échappé aux ouvriers. Tous les oiseaux de basse-cour peuvent être mis à l'usage des pommes-dc-terre cuites et mêlées à un peu de farine. Il n'y a pas jusqu'au poisson, qui n'y trouve sa nourriture ; il suffit de les lui jeter , en fragmens , dans les étangs et les viviers, par la bonde. Ces racines suppléent encore le son pour la préparation de l'eau blanche, boisson recommandable dans la médecme vétérinaire ; en les râpant et les exprimant au pressoir à citlre, en les faisant cuire avec l'addition d'un peu de sel, il 548 P O ^ï en lésulte sur-le-champ une eau blanche, comparable, pour les effets, à celle qui porte ce nom. Parmi les racines potagères , il n'y en a point qui soit sus- ceptible d'offrir autant de ressources et de profil que la pomme- de-terre ; elle conserve dans leur embonpoint les bestiaux qui s'en nourrissent une partie de l'année, et rend leurs fumiers plus propres à l'amendement des terres. Avec cette denrée, les fermiers trouveront , dans leurs fonds les plus médiocres, l'avantage de faire des élèves pendant l'été , d'entretenir pendant l'hiver des troupeaux considérables ; le petit culti- vateur, à son tour, fera rapporter , à son foible héritage , de quoi nourrir sa famille, sa vache , son cochon , son chien et sa volaille. Jamais cette culture ne pourra devenir préju- diciable à celle des grains. Si l'une et l'autre sont également abondantes , on emploie l'excédant du produit de la pre- mière à l'extraction de l'amidon , à en former des gâteaux qui se conservent , à les faire blanchir , couper par tranches et sécher pour en avoir jusqu'à la récolte prochaine, et la faire manger par le bétail , au moyen duquel il seroit possi- ble d'établir un grand commerce d'échange. La pomme-de- terre , en un mot , est un aliment local qui diminuera la con- sommation des grains dans les campagnes , et fera dispa- roître ces fléaux des grandes populations , le monopole , l'accaparement et la famine. A toutes ces considérations , ajoutons-en une dernière , également intéressante pour la prospérité de noire agricul- ture et le soulagement de la classe du peuple la moins fortu- née. S'il est essentiel de diminuer la consommation du pain par l'adoption des soupes aux légumes, dont nous avons développé les principaux avantages au mot Orge, il ne Test pas moins d'augmenter celle des pommes de-terre , puisqu'il paroît constant qu'un arpent, couvert de ces racines , nourrit deux fois plus d'hommes que la même étendue de terrain semée en blé , sans compter que leur récolte n'est pas aussi exposée à rinclémence des saisons. Quelle plante, après les grains de première nécessité , a plus de droits à nos soins que celle qui prospère dans les deux continens, sans être difficile sur le choix e. Fruit moyen , jaune clair tiqueté de brun tendre. Septembre , octobre. 17. * Reinette blanche. Fruit moyen , abondant, jaune pâle , très-odorant, agréable. Commence à mûrir en décembre et se conserve jusqu'en mars. i8. Pommier nain de Reinette. Fruit moyen, même consis- tance et goût que la reinette hlnnehe. Se conserve presque aussi long-temps que cette dernière. iQ. * txeinette rouge. Gros fruit raccourci , jaune très-clair et beau rouge, ferme, aigrelet, tardif. Cette pomme , qui paroît être une variété de la reinette blanche , lui est peu infé- rieure, mais ne se conserve pas si long-temps. 20. * Reine/te de Bretagne. Fruit moyen, rouge foncé et rouge vif, tiqueté de jaune , ferme , sucré , peu acide. Finit en décembre. 21. * Grosse Pieinctle d^ Angleterre. Fruit très -gros , aplati , jaune clair, tiqueté de points bruns placés au milieu dune petite tache ronde et blanche , chair à peu près semblable à celle des autres reinettes. Décembre, janvier et février. 22. * Reinettefranche. Très-gros fruit , aplati , jaune , ferme , sucré , relevé , excellent. On dislingue plusieurs sous-variétés de rein ettefranche.CcUs espèce, supérieure à toutes, commence à mûrir en février, et se conserve jusqu'aux nouvelles pommeg, P O M 553 23. * Reinette grise. Gros fruit , aplati , gris , ferme , sucré , fin , excellent. Se conserve presque aussi long-temps que la précédente. 24.. Reinette grise de Champagne. Fruit moyen, ventre de biche, fouetté de rouge, cassant, sucré, fort agréable. Se garde long-temps. 25. Doux , Doux à trochel. On dislingue le gros et le petit Doux, qui n'ont presque d'autre différence que la grosseur. Fruits très - abondans, rassemblés par masses ou par tro- chets , unis , verts , chair ferme , agréable et d'un goût peu relevé. Commence à mûrir en décembre et se garde long- temps. 26. Pîgeonet. Fruit moyen , allongé , rouge , rayé de rouge foncé , fin , doux , agréable. Finit à la fin d'octobre. 27. * Pigeon, Cœur de pigeon , Jérusalem. Petitfruit, conique, couleur de rose changeante, fin, délicat, grenu, léger, Irès-bon. Décembre, janvier et février, 2S. Rombour franc. Très-gros fruit, très-aplati, à côtes , jaune pâle , rayé de rouge, léger, aigrelet. Commencement de septembre ; bon à cuire. Se conserve jusqu'à la fin d'oc- tobre. 2g. Rambour d'hiver. Même forme et couleur , plus acide ^ bon à cnire. Se conserve jusqu'à la fin de mars. 3o. * Api, Long-bois. Fruit fort petit, jaune pâle et beau rouge vif, ferme, croquant , frais , peu d'odeur et de saveur. Commence à mûrir en décembre et se conserve jusqu'en mai. C'est la peau de ce joli fruit qui fait son principal mé- rite ; car si on pèle cette pomme avant de la manger, elle perd tout son parfum. 3i. Api noir. Fruit plus gros que le précédent, brun foncé tirant sur le noir. Ses qualités et l'époque de sa maturité sont à peu près les mêmes que celles de Vapi commun. Se cort- serve moins long-temps. 32. Pomme noire. Fort petit fruit, luisant, violet-bruti presque noir, tiqueté de jaune , chair teinte de rouge léger, peu d'odeur. Se garde long-temps. 33. Pomme étoilée , pomme d'étoile. Petit fruit, divisé sensi- blement en cinq côles, ce qui lui a fait donner son nom , uni, jaune et rouge orangé , chair jaunâtre et légèrement rouge. Se conserve jusqu'en juin. 34. Gros Api , Pomme de rose. Fruit moyen , varié de cou- leur , chair très-blanche , moins ferme , moins fine que celle du petit api, assez agréable. Se conserve long-temps. 35. * Non-pareille. Gros fruit , aplati , lisse , vert un peu jaune, tiqueté de brun , souvent marqué de grandes taches grises, tendre, agréable. Janvier , février , mars. S54 P O IVl 36. * Haute-bonté. Gros frull , lisse , vert gai , leaâre , dé- licat, trop odorant. Maturité en janvier et lévrier j se con- serve jusqu'en avril. 87. Capendu. Petit fruit, conique , rouge-pourpre et rouge- brun, tiqueté de fauve, aigrelet, bon. Se conserve jusqu'à la fin de mars. 38. * Pomme de glace , Transparente. Gros fruit , uni , lui- sant, vert clair, tendre , très-bon cuit ou séché au four, iiq uieltant celte pomme dans une eau un peu salée , on en faij une boisson agréable et rafraîchissante. Sg. Pomme-fii^ue. Fruit petit, forme irrégulière , vert jau- nâtre et rouge léger. 4o. * Reinette grise de Granville. Fruit d'une excellente qua- lité et qui a l'avantage derésisteràla plus forte gelée. M.Bul- lion a observé que cette pomme , récollée dans ses posses- sions h. Monllhéry, étoil la seule qui n'eût point été geléç dans sa fruileric , pendant l'hiver de lybîJ à 17259. Les variétés précieuses du pommier se multiplient par les greffes en écusson , en fente , en couronne , sur des sujets de leur espèce. Cessujels sont les samageons q\. pommiers francs ; le doucin, variété an pommier franc, et le paradis.^ variété de ce Atr nier. L>c suiwageun et \e franc ont été jusqu'à présent desti- nés à former les pommiers à plem vent. Le doucin , qui s'é- lève et dure moins , et qui est plus foible , est particulière- ment consacré aux arbres en espalier , en buisson et à mi- vent. Le /ja/'arf/s , plus foible encore , fournit les arbres d'es- palier très-bas, elles petits nains, dont on forme des massifs, des quinconces, des bordures , ou que l'on élève dans de»- pots. On ne greffe communément sur celui-ci que les rei- nettes , Vapi ^ le ramhour , les calvilles blanche et ruuge. Il en ré- sulte des fruits beaucoup plus gros que ceux qui ont été gref- fés sur doucin ou sur franc. Ces petits arbres fructifient pronip- iement , mais vivent beaucoup moins long-temps que les autres. Leur durée est ordinairement bornée à dix ans ; à ce terme , il convient de les renouveler. Ces trois sortes de sujets sont susceptibles de recevoir loutes les greffes connues; celle eu écusson est la plus em- ployée. Dans les environs de Paris, les pommiers dcsiinés au plein vent sont greffés sur franc , et même sur doucin , aussitôt que le tronc a acquis une consistance conven.îble ; on abat alors sa tête à la hauteur de six pieds , et l'on greffe ensuite sur ses nouvelles pousses. Celte méthode est peu con- nue dans le midi de la France ; elle devroily être admise; elle n'a d'autre inconvénient que d'exposer les greffes aux coups de vents; mais comme il y en a plusieurs sur le mêtiie indi- vidu , si l'une périt , l'autre la supplée. V 0 INI 555 Le pommier se pîaîl dans îes vallons el sur les hauteurs des pays tempérés ou froids jusqu'à un certain point. Les con- trées et les expositions chaudes ne lui conviennent pas. Il aime une terre légère , douce , grasse , un peu humide et qui ait de la profondeur. Celle surtout qu'on destine aux semis doit réunir ces qualités. Il faut la défoncer à un pied , la bien ameublir et la rendre nette de mauvaises herbes. On laisse pourrir les pommes, et après en avoir ôlé les pépins, on les sème , «on à la volée , mais par rayons ou sillons espacés de six pouces , ce qui donne , dans la suite , la facilité de serfouir. Au mois de novembre suivant, on ouvre une tranchée de dix-huit pouces de profondeur à Tun des bouts du semxs, et chaque brin provenu des graines est détaché dans son entier sans peine et sans meurtrissure. Le pivot doit être conserve. On transplante ces jeunes sujets dans un sol qui a été défoncé à une profondeur de trois pieds. Ils y sont disposés en quin- conce, à trois pieds de dislance en tout sens. C'est ainsi qu'on se procure des pommiers francs destinés à servir de sujets ou greffes. Le doucin el le paradis se multiplient de préférence par boutures ou par les drageons qu'ils poussent du collet des racines el au-dessous de la greffe. Si les jeunes arbres ont eu les labours et les sarclages néces- saires aux différentes saisons , on pourra les greffer en écus- son la seconde année, après leur transplantation. Pour les pommiers destinés au plein vent et qu'on veut greffer en tête, ainsi qu'il a été dit plus haut , il vaut mieux attendre la troi- sième ou la quatrième année. En plaçant ces arbres à de- meure , on doit suivre les mêmes règles qu'on observe à l'é- gard des autres arbres fruitiers. Si le terrain choisi pour eux est favorable à leur végélaiion , ceux qui ont été greffés sur franc ou même sur doucin, el qui sont destinés à former l'éven tail ou l'espalier, seront espacés de vingt-cinq à trente pieds. Quant aux pommiers sur paradis, l'espace doit être propor- tionné à leur foiblesse. La taille et la conduite des pommiers en buisson , en es- palier ou en éventail, sont les mêmes que pour le poirier. La seule différence consiste à réserver les côtés les moins bien exposés au soleil, à moins qu'on n'habile un pays natu- rellement froid. Presque tous les pommiers poussent vigou- reusement. On doit laisser à leurs bourgeons toute leur lon- gueur , en arrêter seulement la pointe , et disposer toutes leurs pousses sur l'angle de quarante-cinq degrés. Par cette méthode, et en ne conservant que quatre mères branches , on se procurera en peu d'années de superbes espaliers. On doit palisser le pommier plusieurs fois dans l'année , 556 P O M toujours sur l'angle de quarante-cinq degrés, et supprimer tous les bourgeons qui poussent entre le uiur et la branche , ou sur le devant, à moins que ceux-ci ne puissent être con- tournés adroitement sans faire un coude à leur base , et qu'on n'ait besoin des autres pour garnir quelques places vi- des. Le paradis]^ à cause de sa foiblesse , ne peut être soumis aux mêmes lois de taille que le doudn. Les pommiers à cidre se rapprochent davantage du type que ceux dont il vient d'être question. La plupart sont le produit des simples semis , quoiqu'il soit plus avantageux de préférer les variétés déjà connues, variétés qu'on multiplie par la greffe. Plusieurs insectes nuisent particulièrement aux pommiers. Voici les principaux: La teigne padelle. Sa chenille , quoique petite , dépouille souvent les pommiers de leurs feuilles à mesure qu'elles pa- roissent , et les empêche de porter fruit. Il est fort difficile de la détruire. La livrée {phalœna neustria ^ Linn. ) est polyphage , vit en société , et ravage quelquefois les poiriers et pommiers au point de n'y laisser que les branches. C'est autour de ces branches , et le plus souvent sur les bourgeons , que son pa- pillon dépose ses œufs en anneaux qui ont souvent la largeur d'un pouce. «f Lia cJuYSorhoée est xxxïg phalène bombyx ^ dont la larve est aussi redoutable que la précédente. Les chenilles de celte es- pèce vivent aussi en société , et dès le commencement du printemps , elles dévastent tous les arbres. Elles filent ces coques blanches que l'on voit pendant l'hiver attachées en si grande quantité aux branches des arbres. Les premiers jours tant soit peu chauds suffisent pour les engager à sortir de leur coque ; mais elles y rentrent bien vite , s'il survient du froid ou de la pluie. Enfin elles n'abandonnent entière- ment leur première demeure que lorsque la belle saison est arrivée. Alors elles restent jour et nuit dispersées sur les feuilles des arbres. Lorsqu'elles ont pris assez de nourriture , elles se métamorphosent en papillons, qui déposent leurs œufs vers le milieu de l'été ; peu de temps après , ces œufs éclosent, et il en sort de nouvelles chenilles, qui font de nouveaux dégâts. Pour en garantir les arbres , il faut les échc- niller rigoureusement pendant l'hiver, et détruire jusqu'à la dernière coque. » Il existe encore une larve plus dangereuse , surtout aux pommiers; c'est celle queLinnœus n^ipeile phalena œsculi, etc. L'insecte dépose ses œufs entre l'écorce et le bois , et lors- qu'ils sont éclosj la chenille pénètre jusque dans le cœur de P O M ' 55; Tarbre el le fait périr. On la détruit au moyen d'un fil de fer chaud , qu'on introduit dans le trou qu'elle s'est fait. Enfin il y a un papillon appelé la phalène d automne {phalœna brumatà) , qui place ses œufs dans les boutons des pommiers et des poiriers à la fin de l'été ; les œufs éclosent au prin- temps, et les petites chenilles vivent aux dépens de l'ovaire ou germe aes. fleurs, avant, durant ou après la floraison. Quand cette chenille est prèle à se changer en chrysalide ou fève , elle descend se cacher à terre au pied de l'arbre. C'est alors qu'il faut remuer cette terre pour écraser l'animal , et empêcher (ju'il ne multiplie son espèce et ses dégâts. Les maladies auxquelles le pommier est sujet , étant à peu près les mêmes que celles qui affectent d'autres arbres , con- sultez l'article Arbres , où cet objet a éié traité. Souvent les pommiers sont couverts de mousse ; on les en délivre en frottant, à l'époque de la première sève, toute la tige et les grosses branches, avec un gros pinceau trempé dans du laitde chauxun peuépais.Bientôtlamousseetlesécorceschan- creuses se détachent , et sont remplacées par une peau lisse. Tl est impossible de décrire avec exactitude les pommiers à cidre, parce qu'ils changent de nom selon les différons pays où on les cultive , et parce qu'ils varient beaucoup pour le port de l'arbre, le temps de la floraison, la forme du bour- geon, la couleur de la tleur, le goût el les autres qualités du fruit. M. de Chambray , qui s'est occupé de la culture de ces arbres dans le midi de la Normandie , les divise en trois clas- ses , relativement aux trois époques où leurs fruits mûrissent. La première classe renferme des fruits précoces , qui don- nent un cidre agréable el léger, qu'on boit ordinairement vers le commencement d'août. Les variétés les plus estimées de cette classe , dans la Basse-Normandie, c'est-à-dire, dans le canton dont le cidre jouit de la meilleure réputation , sont : la Girard , le Rolet, le Doux veret, le Blanc doux , la Haze , le Renomelet , VEpicè, V Amer-doux blanc. Les pommes de la se- conde classe sont celles que l'on cueille à la fin de septembre et au commencement d'octobre. Celles de cette classe, qui doivent être préférées, sont: le Frequin , le Petit court, le Doux éi'égue , V Amer doux , le Long pommier , l''Ai>oine, VOzane, le Gros doux , la Moussette, le Gallot, le Pépin percé, la Darne- lot , la Roiigel, la Cappe, VEpicé , le Cote. La troisième classe comprend les fruits qui mûrissent a la fin d'octobre. On peut regarder comme les meilleurs de cette classe , la Gernaine , le Rehoi, le Marin on froi , la Sauge, la Barbarie, la Peau- de vache, le Bedan, la Bouteille, la Chenevierre , la Massue, le Gors doux. On divise aussi les pommiers à cidre en pommiers à fruits ts.i- 558 P O M dres , à fruits demi tendres et à fruits durs. Dans la première di- vision se placent tous ceux dont les fruits mûrissent au même temps et demandent à eJre brassés presque aussilôt qu'ils sont cueillis ; dans la seconde , ceux dont on peut brasser les pommes vers la Toussaint ; et dans la troisième , c'ost-à-dire dans la classe des fruits durs, toutes les espèces qui ne sont bonnes à brasser que depuis la fin de décembre jusqu'à la fin de mars. Les pépinières de pommiers fournissent tous les jours des espèces nouvelles, qui sont d'une bonne qualité. Quoique le nombre de celles déjà connues soit prodigieux , il seroit encore plus considérable si on laissoit rapporter tous les jeunes ar- bres avant de leur couper la tête. A Franconville-la-Ciarenne , près de Paris , on possède une espèce particulière de pommes connue sous le nom de pommes de JeanHuré. Celle espèce fleurit très-tard, et a , par celle raison , l'avantage d'écbap- per aux gelées et aux vents roux du printemps. Son fruit a un point de maturité où il est bon à manger; il vaut encore mieux cuit ; c'est peut-être la variété qui se conserve le plus long-temps : elle fait d'excellent cidre. Noas serions privés de celte pomme, si le cultivateur Jea/j-/iurg, dont elle porte le nom, eût greffé son arbre avant d'en avoir attendu le fruit. Tout le monde sait que le cidre n'est autre chose que le jus de pommes qui a fermenté. C'est une boisson très-ancienne. « Les Hébreux ( Encyclopéd. Mélhod. ) l'appeloient sichar , que saint Jérôme a traduit par sicera , d'où on a fait cidre. Les nations postérieures l'ont connu. Les Grecs et les Romains ont fait du vin de pomme. Parmi nous , il est très-commun , surtout dans les provinces où l'on manque de celui de raisin. Huet, ancien évèque d'Avranchcs, soutient que le cidre ou vin de pommes étoit en usage à Caen dès le treizième siècle , et qu'il étoit beaucoup plus ancien en France; il avance qu'au rapport d'Ammien Marcellin , les enfans de Cons- tantin reprochoient aux Gaulois d'aimer le vin et les autres liqueurs qui lai ressembloient ; que les capilulaires de (]har- lemagne mettent au nombre des métiers ordinaires, celui de cir.eralor on faiseur de cidre ; que c'est des Basques que les j\or- mands ont appris à le faire dans le commerce de la pèche qui leur étoit commun ; que les premiers tenoient cet art des Africains , desquels celte liqueur étoit autrefois fort connue , et que dans les coutumes de Bayonne et du pays de Labour , il y a plusieurs articles concernant le cidre. » En supposant le climat, le sol et l'exposition favorables aux pommiers, la bonne qualité du cidre dépend encore du choix des pommes , de la malurité du fruit , et de la manière de le brasser. P 0 M 559 On doit cueillir à la fois toutes les pommes qui mûrissent dans le même temps, et mêler ensemble les espèces qui ont entre elles de l'analogie. Si on porte au pressoir des pommes, dont Ifs unes soient vertes, elles autres à demi -pourries, les unes douces, les autres remplies d'acrimonie , on ne fera qu'un mauvais cidre ; au lieu qu'en n'employant que des fruits de même qualité à peu près ou tels que leurs principes , quoique différens , puissent aisément se combiner, on ob— tiendra une boisson aussi salubre qu'agréable. Les Anglais , qui ont un cidre d(;licieux, séparent , espèce par espèce , les pommes qu'ils veulent brasser. « Les pommes à cidre , ou se cueillent à la main ou se gau- lent. La première manière est la plus coûteuse, mais c'est celle que doivent employer tous les propriétaires jaloux d'a- von- du bon cidre et de conserver leurs arbres en bon état. Quelque méthode qu'on suive, on doit tonjours, autant qu'il est possible , faire la récolte dans un beau temps , et surtout ne jamais transporter dans les bâtimens ni mettre en tas les pommes qui sont mouillées par la pluie ou la rosée. L'expérience indique celles qu'il faut envoyer au pressoir, et le moment où il convient de les brasser. On ne peut don* ner à cet égard de règle générale ; elle présenteroit trop d'ex»- ceplions. Les qualités différentes des pommes , les diverses époques où elles mûrissent et les différens degrés de leur maturité, sont les données qui doivent guider le cultivateur. Consultez l'ouvrage de Renault , cité plus haut. Dans la manipulation du cidre , chacun a sa méthode , dit Dambournai , et la vante comme la meilleure. Toutes se ré- duisent aux conditions suivantes: i." De bien faire triturer les pommes dans quelque ma- cliine que ce soit, propre à celle opération en grand, eu y ajoutant un peu d'eau , c'est-à-dire environ quatre pots par somme de cneval. 3." De laisser environ pendant six heures le marc dans une grande cuve couverte , pour colorer le jus. Z.° D'asseoir ensuite ce marc sur un plancher de bois et à rebord ; on en forme plusieurs lits séparés les uns des au- tres par autant de couches de paille longue , mises chaque fois en sens contraire. Il faut que celte masse soit bien d'a- plomb sur toutes ses faces , et que la dernière assise soit encore couverte de paille , sur laquelle on pose doucement le tablier du pressoir ; au moyen d'une vis centrale ou d'un arbre transversal, on serre et l'on presse à diverses reprises. Le suc qui coule est reçu dans une cuve , d'où on le verse èons des fut ailles à l'aide d'un entonnoir surmonté d'un tamis 56o P O ISI de crin , lequel retient les portions de marc qui auroient pu s'échapper de l'assise. 4..° Les futailles pleines, à trois ou quatre pouces près , sont placées dans un lieu tempéré , où la fermentation s'éta- blit naturellement en trois ou quatre jours. La liqueur hout et jette une grande quantité de pulpe en forme de purée. Quand cette déjection est considérable et d'une couleur rouge-brune , elle annonce la bonne qualité du cidre. Pour la faciliter , on remplit les tonneaux de temps en temps ; lors- qu'elle cesse, on bondonne les futailles, en réservant scule- ineijt à côté de la bonde Tévent d'un trou de vrille , dans le- quel on insère quelque brin de paille ; on n'y chasse le fosset de bois que lorsque la seconde et légère fermentation qui a eu lieu dans le tonneau , a cessé. Le cidre , après sa dépuration, dépose une lie au fond des futailles, et se recouvre communément d'une espèce de cha- peau qui se forme à sa surface. Si on veut l'avoir fort , on le laisse sur sa lie, sans le remuer. Il acquiert d'autant plus de force , qu'il reste plus long-temps en cet état, et que le ton- neau est plus considérable , surtout lorsqu'on y mêle un peu de bon vieux cidre. Si , au contraire, on le veut doux , agréa- ble et délicat, on le tire au clair dès qu'il commence à se parer ; il est alors d'une couleur ambrée : un tel cidre se con- serve jusqu'à quatre ans. C'est celui qu'on préfère dans les bonnes tables. Le marc des pommes n'est pas perdu. En le repassant à l'auge et en le lavant dans une quantité d'eau proportionnée à la manière dont il a été plus ou moins pressé , on en fait une boisson agréable , nommée petit cidre ^ qui y pase ordinai- rement tous les frais de la brassuisun ^ et qui vaut mieux que le gros cidre pour les personnes qui travaillent dans les champs pendant les grandes chaleurs de Télé. Cg marc sert encore à engraisser les animaux domestiques, tels que les moutons^ le.s porcs ^ les vaches et la volaille. Desséché au soleil, il est bon à brûler, et donne une cendre excellente, qu'on peut employer, soit dans les lessives, soit comme amendement dans les terres trop humides. Le moût de pomme ainsi que le moût de raisin, se cuit seul ou avec différens fruits. Cuit seul et réduit à la dixième partie de son volume , il forme un rob ou sirop très-bon pour la poitrine ; cuit avec des poires ou d'autres fruits, il donne ce qu'on appelle le ruidiié de JSorruandie. Avec le cidre , comme avec le vin , on fait aussi de l'eau-de-vie et du vi- naigre. La pomme est tendre et cassante ; elle se mange crue , séchée , cuite , confite , en gelée , en compote , en pâle. JSieo P O SI ^ 561 mûre, elle contient un suc acido-saccharin très-salutaire. C'est presque toujours à tort qu'on attribue la fièvreou la dyssenterie à l'usage de ce fruit. L'excès seul peut causer des accidens. La pomme Je reinette est en général la seule employée en méde- cine. Elle nourrit légèrement, tempère la soif, maintient le ventre libre. Cuite sans eau, elle se digère plus prompte- ment. Cuite et macérée dans beaucoup d'eau avec un peu de sucre , elle forme une boisson agréable et saine. La décoction de sa pulpe est bonne dans les rbumes; et cette pulpe , ap- pliquée sur les yeux attaques d'inflammation , calme la dou- leur. La décoction de pommes acidulés est une excellente ti- sane dans les maladies aiguës. Le pommier varie dans son bois comme dans ses fruits. Ce Lois a en général le grain assez fin ; mais celui du poirierXni est incomparablement supérieur à tous égards. Les planches de pommier se fendent avec excès. Cependant le bois du pommier sauvage est fort recherché par les menuisiers et par les tourneurs ; et celui du pommier cultivé , quoique moins dur , est également utile. L'un et l'autre font un feu vif et durable. Le pommier dont il vient d'être question, n'est pas le seul qui soit connu des botanistes. Nous cultivons de plus dans nos jardins , mais seulement pour l'ornement , le Pommier ODORANT , malus coronaiia , originaire de l'Amérique septen- trionale ; les Pommiers hybride et baccifère , qui nous ont été apportés de Sibérie; le Pommier a bouquet, qui vient de la Chine, et le Pommier du Japon. Tous se gref- fent, ou sur le sauvageon, ou sur le franc, ôu sur le paradis, ou sur l'épine. Le troisième est celui qui doit mériter la pré- férence , à raison de la grandeur et du nombre de ses fleurs. (D.) POMMIER D'ACAJOU. V. au mot Acajou, (b.) POMMIERD'INDE. Ondonnecenom au Jujubier, (b.) POMMIER ROSE. Le Jambosier a feuilles longues porte ce nom, (b.) POMPADOUR. C'est,dans Edwards, le nom duCoTiNGA PACAPAC. V. ce mot. (v.) POMPADOUR.Ùn des noms duCALYCANT et du Rhexie. (b.) POMPELMOUSSE. V. Pampelmousse à l'article Oranger, (b.) POMPHOLIX, Nihil album , Laine philosophique , Fleurs de zinc. Ce sont les différens noms qu'on donne à T Oxyde DE zinc , qui se sublime quand on fait brûler ce métal , et qui prend la forme de flocons blancs et légers. Quoique cet XXYII. 06 562 P 0 TSI oxyde se volatilise pendant la déflagration du zinc , il est néanmoins ensuite très-fixe au feu , et se vitrifie plutôt que de se volatiliser de nouveau. F. Zinc, (pat.) POMPILE , Fompihis , Fab. ; Sphex , Linn. , Deg. ; Ichneumon , Geoff. Genre d'insectes , de l'ordre des hymé- noptères, seriion des porte-aiguillons, famille des fouisseurs, tribu des pompiliens , ayant pour caractères : pattes posté- rieures longues , à jambes épineuses ; premier segment du tr(»nc , en forme de carré , ordinairement transversal , et dont le bord postérieur presque droit s'étend jusqu'à l'ori- giî)e des ailes; antennes grêles, filiformes ou sétacées, com- posées d'articles allongés , peu serrés , contournées dans les femelles ; abdomen ovalaire ou ovoïde , porté sur un pédi- cule très-court ou paroissant comme sessile ; palpes maxil- laires beaucoup plus longs que les labiaux et à articles iné- £>aux ; trois cellules cubitales complètes , dont la seconde et la troisième reçoivent chacune une nervure récurrente ; labre caché en totalité ou partiellement. Ainsi que les autres hyménoptères de la même tribu , les pompiles sont distin- f^'jés des sphéglmes , ou des espèces de la première division dj genre sphex de Llnneeus, par leur abdomen, dont le pédi- cule est si court , que cette partie du corps paroît comme sessile ; leurs palpes maxillaires sont beaucoup plus longs que les labiaux , et composés d'articles inégaux , ce qui éloi- gne ces insectes àes pepsù. Leur labre est caché ou peu dé- couvert, et les antennes sont contournées dans les femelles, caractères qui établissent entre ces hyménoptères et les céro- pales , une ligne, de démarcation. Enfin , les aporcs , genre éfnbli par M. Maxiniilien Spinola , et de la même tribu , n'ont que deux cellules cubitales complètes , et dont la se- conde reçoit les deux nervures récurrentes. Ces cellules sont au nombre de trois dans les pompiles. J'avois établi le premier (Prec. des caraci. génér. des insecL), ce genre, sous le nom de psammochare ; mais j'ai adopté depuis la dénomination que Fabricius a donnée à la même coupe , soit parce qu'elle est plus euphonique , soit parco qu'elle est généralement admise. M, Jurine réunit aux pom- piles les pepsis à abdomen sessile de Fabricius , ou ceux que je conserve seuls dans ce genre. « Les pompiles , dit-il , se npprochent des ichneumons par leur apparence légère et svL'lte ; mais ils s'en éloignent par le nombre des anneaux de l -urs antennes , par la longueur de leurs jambes hérissées d épines, et enfin par la sinuosité longitudinale de la face interne des postérieures, qui est remplie de petits poils fort courts , en forme de brosses. » Nom. mélhod. de class. /es hyménop. , pag. 119. Quelques espèces indigènes , telles que r 0 M 563 V anmilatus , le pepsis quatuor- punclata , de Fabricius , ont paru au docteur Panzer devoir former un nouveau genre , celui de cryplocheihis ; mais ces insectes ne m'ont point offert de différences génériques essentielles. Fabricius confond avec les pompiles, les nyssons, les alysons et les dincles. Les pompiles ont la tête de la largeur du corselet , presque ovale, comprimée , avec les antennes souvent arquées ou se roulant sur elles-mêmes , leurs articles n'étant pas fortement serrés ; les yeux orales et entiers ; les palpes maxillaires à six articles, dont le troisième gros , et les palpes labiaux de qua- tre, diminuant presque graduellement de grandeur. Le pre- iinier segment de leur corselet est assez grand , avec le bord postérieurpresque droit ou légèrement arqué. L'abdomen est ovale ou ellipsoïde , souvent petit dans les mâles ; les pattes sont longues, surtout les postérieures, dont les jambes et les tarses ont quelques petites pointes ou épines. Les mâles ont , en général , leurs antennes plus droites , plus roidcs et plus grosses que les femelles. Ces insectes sont très - vifs , s'arrêtent peu , voltigent à tout moment d'un endroit à un autre , courent rapidement agitent souvent leurs ailes et leurs antennes. Ils aiment les lieux secs ou sablonneux, exposés au soleil, parce que c'est là qu'ils déposent leurs œufs. Aussi, en troave-t-on un bien plus grand nombre d'espèces dans les pays chauds que dans les régions boréales. Les femelles creusent un trou dans la terre, vont prendre ensuite un autre insecte, mais particulièrement une araignée, une chenille , l'ensevelissent , pondent un œuf ^u-dessus , et ferment le nid. J'ai vu , une fois , une espèce de ce genre, que ma présence avoit forcée de s'envoler et de laisser à terre une grosse espèce d'aranéïde du genre Lycose qu'elle emportoit, revenir plusieurs fois au même lieu, pour retrouver sa capture. Les larves des pompiles se nourrissent des cadavres d'aranéïdes ou d'insectes renfermés dans leurs habitations. Les espèces principales sont : PoMPiLE ANNELÉ, Pompilus annulatus , Fab. ; Panz. Faun. insect. Germ. , fasc. 76, tab. i6, femelle. Noir , avec là tête , l'extrémité antérieure du corselet , et la base des anneaux de l'abdomen , jaunes ; les ailes roussâtres, avec l'extrémité noire. C'est la plus grande de nos espèces indigènes. On la trouve dans les départemens méridionaux de la France , en Italie , en Espagne , etc. PoMPfLE A QUATRE VOVUTS y pepsis quatuor-punctata , Fab. ; Panz. ibid. , fasc. , id. , tab. 1 7 , fem. var. Très-noir , avec le contour des yeux, le bord postérieur du segment antérieur du corselet , deux points entre les ailes, et une ligne , lar- rM P O N gement interrompue à la base supérieure des anneaux de l'abdomen , jaunes ; antennes, jambes , tarses et ailes rous- sâtres ; extrémités des antennes et des ailes noirâtres ; pres- que de la taille du précédent et dans les mêmes lieux. PoMPiLE DES CHEMINS, Pompilus viaticus y Fab. ; Panz. , ibid ; Fasc. 65 , tab. 16 , et pi, G. 4-3 de ce Dict. 11 est long de cinq lignes, tout noir, avec les trois premiers anneaux de Tabdomen rouges, bordésde noir, La femelle pique fortement. PoMPiLE NOIRATRE , Pompilus fuscus , Fab. -, Panz, ^ibid. , fasc. idem , tab. i5. Il est d'un noir foncé , glabre , avec la base de l'abdomen fauve. PoMPlLE KUFIPÈDE , Pompilus rufipes , Fab, , Panz. , ibid ; fasc, idem; tab. 17. Il est noir , avec un point blanc de chaque côté , sur chaque anneau de l'abdomen ; les pattes fauves , et l'extrémité des ailes supérieures noirâtre, (l,) POMPILE, Pompilius. V. l'article Nautile, (desm.) POMPILE. Poisson du genre Coryphène. (b,) POMPILIENS , Pomplhi. Tribu d'insectes , de la famille des fouisseurs, seclion des porte - aiguillons , ordre des hy- ménoptères , et caraclérisée ainsi : un aiguillon dans les femelles; tous les individus ayant des ailes, qui sont tou- jours étendues; point de pattes pollinifères; les postérieures longues ; antennes filiformes ou sétacées , souvent roulées ou très -arquées dans les femelles, composées d'articles allongés ; abdomen tenant au corselet par un filet très-court, ovoïde ou ovalaire ; mâchoires et lèvres droites, et de lon- gueur moyenne; segment antérieur du tronc en carré trans- versal ou longitudinal , et dont le bord postérieur presque droit et s'étendant jusqu'à l'origine des ailes. Cette tribu est composée des genres : Pepsis, Pompile, Céropale et Apore. POMUS et POMA , des Latins. V. Malus, (ln.) PONifliA. V. T0ULICIE et CuPAR. (B.) PONAMPOU-MARAVERA. C'est,dans Rhéede,rÈpi- DENDRE A FEUILLES SPATHULÉES. (b.) PONCE ou PIERRE PONCE, Parus igneus, Wall. ; Pumex Vukani, R. D. Bimstein. Wid. , Wern. , Karst. , etc. Pumice , Kirvv. , James. Bims , Oken. ; Laoe vitreuse pumicée , Haiiy. Matière volcanique très-poreuse , remarquable par sa grande légèreté et par son tissu fibreux. Werner et Karsten distinguent trois sortes de ponce. .La ponce intreuse { Glasiger Bimstein ). La ponce commune ( Gemeiner Bimstein). La ponce porphyriiique ( Porphyritic Bimstein ). La première n'est, selon nous , qu'une obsidienne extrê- mement boursoufflée , et spongieuse ou capillaire. Il en a été question à l'article Obsidienne , vol. a3 , p. ijS, P O N 5G5 La deuxième sorte est la véritable ponce,dont nous traite- rons dans cet article. La troisième est décrite aussi à l'article obsidienne F. Obsi- dienne RÉsiNOÏDE , pag. 179. La véritable ponce est communément blanche ou gris-blan- châtre , ou jaunâtre , très-poreuse , légère , tenace quoique fragile , et composée de fibres parallèles ou diversement con- tournées, formant tantôt un tissu serré, tantôt un tissu lâche, avec des cavités ou des vides traversés par les mêmes fila- mens, La ponce a le coup d'œll luisant, ou même soyeux, dans le sens de ses fibres. Sa cassure transversale est grenue , inégale , terne ou légèrement vitreuse. Elle a le toucher aride , et nage sur l'eau. Sa pesanteur spécifique varie entre 0,782 et o,gi4.. Elle se fond au chalumeau, as- sez facilement et sans addition. Elle produit un verre blanc compacte ou bulleux. (0 (2) (3) (4) (5) (6) Silice 77,5o 84,5 6o,5 54 66,8 69 Alumine 17560 4 20 26,3 4>2 5 Soude n o o o o o Potasse '°° o o o o e Fer p 4>2 5 7 3 2 Manganèse '' o o o o o Chaux o 2,1 6 3 n 6 Magnésie o 5 6 8,2 i4»7 19 Perte.... i,25 2,2 1,7 i,5 o,3 1 N.° I. Cette analyse est celle de la ponce de Lipari , par Klaproth. Il y a reconnu à la fois la potasse et la soude, comme dans les obsidiennes proprement dites et l'obsidienne perlée ; mais il n'y a pas découvert la chaux, N.osa et 3. Analyses de la ponce de Lipari par Spallanzani, Ce physicien adonné sept analyses de la ponce de Lipari; une de celle d'Ischia ( b.° 4 )? et deux de celle de l'île Santorin, ( n.*"* Set 6) , et il a trouvé dans toutes de la magnésie en quantité même |assez considérable. Bergmann et Gartheu- ser ont aussi analysé la ponce , et ils ont également trouvé beaucoup de magnésie. Kennedy a retiré des ponces qu'il a traitées jusqu'à 0,10 de potasse. Klaproth fait observer comme une singularité , le peu d'ac- tion des acides , sur la ponce pulvérisée : ils n'en détachent qu'un peu d'oxyde de manganèse, et pas un atome d'alumine. Guyton-Morveau attribue ce phénomène à \aforce d'agréga- tion qui empêche la puissance de l'affinité. Les ponces ne sont pas toujours homogènes, et c'est sans doute une des causes de la diversité des analyses que nous venons de rapporter. La ponce prend quelquefois la structure porphyritique par les cristaux qu elle contient. Ces cristaux sont commune- 566 P O N ment du feldspath blanc ; puis le mica , le qnarz , Thauyne y le pyroxène , le fer oxydulé et le spinelle noir. Les îles d"Is- chia et de Procida, les environs de Rome , Andernach, of- frent de belles variétés de ponce porphyrilique. Quoique la ponce soit un produit volcanique , elle he se trouve pas parmi les produits de tous les volcans : l'Etna n'en fournit point ; et celle qu'on trouve aux environs du Vésuve est en général d'un très - petit volume , et forme ce qu'on appelle le rapillo bianco, que ce volcan vomit dans les airs avec les sables et les cendres. Les volcans éteints des Etats du Pape , près de Civita- Caslellana , et de Santa-Eiora en Toscane , en offrent une plus grande quantité , de même que les îles de Milo et de Santorin dans l'Archipel. Mais dans aucune partie de l'Eu- rope on n'en trouve en aussi grande abondance que dans les' îles de Lipari , au nord de la Sicile , et dans les îles Ponces : c'est même du nom de ces dernières îles que cette production volcanique a tiré le sien. Dans l'île de Lipari, à Campo-Bianco , la ponce a formé des courans comme une lave ordinaire ; il y en a plusieurs au-dessus les uns des autres , tout autour des montagnes vol- caniques qui occupenllertiilieu de l'île, et d'où ces courans partent comme autant de rayons qui divergent d'un centre commun. Dolomleu a observé que les fibres de cette ponce sonttoujours prolongées dans le sens du courant; et il pense que les blocs où la fibre est contournée , ont été lancés en l'air , et n'ont point fait partie des courans. Spallanzani a vu de grandes couches de ponces, toutes figurées en boules, de- puis la grosseur d'une noisette jusqu'à un pied de diamètre. La ponce se présente , entre Andernach et Coblentz , en lits plus ou moins étendus qui sont dans un terrain d'alluviou; le plus remarquable de ces lits est près de Neuwied. Le fameux /ra55d'Andernach( qu'on tire de Crafis, Pleyt, Liblaar , Laach ) , est un tuf composé de petits fragmens de ponce , réunis par un ciment ponceux mélangé de débris di- vers. On emploie \e trass dans les constructions, et on le transporte dans toute la Hollande. L'Islande et les Hébrides offrent également de la ponce. L" \uvergnen'esl pas dépourvue de cette pierre, mais elle y est très-rare. On en trouve au pied du Mont-d'Or, à Nescber , Saint-Julien , Senectère , etc. Les volcans de la mer du Sud paraissent être encore plus féconds en ponce que ceux d'Europe ; ils en vomissent quelquefois une si prodigieuse abondance, qu'on en voit la mer couverte dans une étendue de plusieurs centaines de lieues; par exemple , autour des îles Moiuques. P O N 567 Cette production volcanique eiîsté aussi au Mexique et dans plusieurs parties du nouveau côMinéht , surtout à là Guadeloupe. La ponce se trouve donc en coulées , èhttiorceaux épars , en amoncellemens sur des courans délaves et forme des dé- pôts ou alluvions, très-postérieurs à son éjection. Dans les deux premières circonstances , la ponce conserve toute sa fraîcheur; mais, dans la dernière, elle est altérée, pulvé- rulente à la surface , et répand, lori&qu'on l'huraecte avec rhaleine , une odeur alumlneuse qui approche souvent de celle de la violette. L'origine volcanique de la ponce a été contestée par quelques minéralogistes ; mais les géologues les plus célè- bres ne doutent point de sa volcanëité. Les volcans vomis- sent encore sous nos yeux des torrens de ponce, et on vou^ droit douter de son origine ! Quelle est la pierre élaborée par les feux souterrains , qui donne la ponce ? C'est une question qu'on n'a pas encore résolue, bien qu'on ait émis à ce sujet des opinions très-séduisantes. L'on a supposé tour à tour que les gneiss, le granit , la cornéenne , la marne> des roches magnésiennes , etc., sont rejelés hors des cratè- res , à l'état de ponce , après avoir éprouvé la puissante action des feux volcaniques. La ponce est regardée , par quelques autres naturalistes, comme une lave qui a été poussée , par la violence des feux souterrains , au-delà même de la vitrification ; attendu que certaines obsidiennes se boursoufflent dans le fourneau , et prennent une certaine apparence de ponce. Mais , comme la vraie ponce est souvent toute parsemée de ■cristaux de feld- spath qui sont extrêmement fusibles , il serolt difficile de concilier cette extrême violence de l'action du feu , avec l'existence de ces cristaux intacts , que ces mêmes natura- listes disent avoir préexisté à la lave. Cette différence d'opinion est due très-probablement à ce que l'on confond V obsidienne spumifurme avec la ponce ; et c'est ce qui a fait dire sans doute , et avec raison , à Spal- lanzani, qu'il y avolt plusieurs espèces de pierres ponces. Dolomieu ayant fait voir qu'il existait des laves lithoïdes de plusieurs espèces, et notamment de deux,s,avolr, frapéenne et pélrosiliceuse , on s'aperçut aussitôt que les scories n'ac- compagnoient que les laves trapéennes , et que les volcans qui affeclolent de ne donner que de pareilles laves , n'of- frolent ni obsidienne, ni ponce, tandis que les obsidiennes accompagnent fréquemment les laves que Dolomieu nom- me pélroslllceuses. On a été conduit à ne voir dans la ponce, que la scorie des laves pétrosiliceuses et de l'obsi- dienne ; mais par ce que nous avons dit j on voit combieft 568 P O N un tel.ralsonnement est hazardé ; et il le sera encore plus, si l'on ne veut voir dans la ponce qu'une lave feldspathique vitrifiée; carKIaproth n'y a presque pas trouvé d'alumine , et les autres chimistes y annoncent jusqu'à i/5 de magnésie. Du moins, si l'on est de ce dernier avis , on ne doit l'adopter qu'avec beaucoup de restriction. Usages de la Ponce. Quoique cette substance soit facile à briser, ses molécules néanmoins ont une dureté assez considérable pour mordre sur les métaux , le marbre, le bois , l'ivoire , etc. , et on l'em- ploie souvent pour polir ces différens corps et plusieurs au- tres matières dures. Ses fibres tranchantes la rendent égale- ment propre à donner , au moyen d'un frottement léger , une surface douce, égale, unie, à différentes matières molles, telles que les peaux, le parchemin, les chapeaux, etc. En Orient, on fait un grand usage de la ponce dans les bains publics , pour se décrasser. En Europe , elle sert moins fré- quemment au même usage. Nos pierres ponces se tirent de l'île de Lipari, et arrivent par la voie de Marseille. En Italie, on fait, avec la ponce réduite en poudre, d'excellent ciment, aussi indestructible que celui qu'on fait avec les scories ou rapillu-nero. Les petites pierresponces qui , pendant les érup- tions duVésuve, tombent comme une grêle autour du volcan , et qu'on nomme , à cause de leur couleur , rapillo-bianco , donnent également une pouzzolane blanche qui forme , avec la chaux, le meilleur ciment pour les constructions hydrau- liques , ou pour le revêtement des terrasses au faîte des mai- sons , si communes dans le Midi de l'Italie. A Ténériffe , la ponce sert de pierre filtrante pour épurer l'eau, (ln.) PONCEAU. C'est le Pavot rouge et le Coquelicot, (b.) POINCELETIE , Pomelella. Arbuste des niarais de la Nouvelle-Hollande , à rameaux fragiles , à feuilles engai- nantes , à fleurs solitaires et terminales , qui seul , selon R.Brown, constitue un genre dans lapentandrie monogynie et dans la famille des épacrides, fort voisin des Springelles. Les caractères de ce genre sont : calice foliacé ; corolle campanulée , courte , à cinq divisions imberbes ; cinq éla- mines à anthères peltées ; un ovaire supérieur, non entouré d'écaillés ; une capsule contenant des semences attachées à une colonne centrale, (b.) PONCI DES INDES. C'est I'Olivier échancré. (b.) PONCIRADE. Nom de la Mélisse officinale, (b.) PONCIRE. On appelle ainsi une espèce de Citron. F. au mot Oranger, (b.) PONCTUÉ. On a donné ce nom à un poisson du genre P 0 N 569 des Labres , et à d'autres de différens genres , à raison des taches dont leur corps est parsemé. (B.) PONE. Vieux nom gaulois qu'on croit avoir appartenu à I'Armoise. (ln.) PONÈRE, Panera, Latr.; Formica, Lasius,Myrmecia,fàh. Genre d'insectes de l'ordre des hyménoptères , section des porte-aiguillons , famille des hétérogynes , tribu des formi- caires , ayant les caractères suivans : Trois sortes d'individus , des mâles et des femelles ailés» et des neutres aptères ; ceux-ci et les femelles, pourvus d'un aiguillon; pédicule de l'abdomen formé seulement par le premier anneau , semblable à une écaille ou à un nœud. Ainsi que dans les fourmis proprement dites , le premier anneau de l'abdomen des ponères est séparé des autres par une incision ou un étranglement , et se présente sous la forme d'un nœud ou d'une écaille. Le second anneau com- pose, avec les suivans, un corps commun, dont le premier est le pédicule ; mais les femelles et les neutres des fourmis n'ont point d'aiguillon sensible , tandis que ces individus en sont armés, dans le genre ponère. Ici, enfin ,les ailes supé- rieures nous offrent une cellule cubitale de plus, c'est-à-dire, trois , dont les deux premières complètes , plus petites , pres- que carrées , et dont la troisième plus allongée est fermée par le bord postérieur de l'aile; la seconde reçoit la seule nervure récurrente qui existe. Je n'ai encore découvert en France qu'une espèce de ce genre, celle que j'ai appelée, dans mon Histoire naturelle des Fourmis , resseurée , contracta , et que j'avois déjà fait connoître dans le n.*^ 57 du Bulletin de la Société philo- matique, Elle est rare aux environs de Paris , et des plus remarquables , soit parce que les individus neutres ont des yeux si petits qu'on les distingue à peine , soit parce que leur réunion est très-peu nombreuse ; car je n'ai jamais trouve qu'une dizaine d'individus dans le même domicile. Ils l'é- tablissent sous une pierre, entre les racines des plantes, et ne sortent pas , à ce qu'il m'a paru , de leur retraite , pen- dant le jour. Cet insecte ( Ponère resserrée , Ponera contracta , Latr. , Hist. nat. des Fourni., pi. 7 , fig. 4-0 1 le neutre) est long de près de deux lignes , presque cylindrique , d'un brun foncé , avec les antennes et les pattes d'un brun jaunâtre. Les an- tennes sont coudées et vont en grossissant vers l'extrémité ; mais celles du mâle sont filiformes , presque droites. C'est aussi ce que j'ai observé dans quelques autres espèces exoti- ques. La tête est un peu plus large que le corselet , en carré allongé , assez déprimée , d'un brun pâle sur les côtés, avec 570 P O N les mandibules fortes, triangulaires, sans dentelures distinc- tes ; le corselet est presque cylindrique , un peu plus gros en devant , continu ou sans enfonceineni , et tronqué à sa partie postérieure. L'écaïUe forme une espèce de nœud épais, comprimé transversalement. L'abdomen est allongé , cylin- drique , avec le second anneau, ou celui qui vient après i'é- caille , un peu plus long et séparé du suivant par un petit étranglement ; l'anus est roussâlre ; l'aiguillon est appart-ni. La femelle est un peu moins petite. Ses yeux , quoique point saillans , sont très- distincts , noirs et assez grands. Les ailes sont transparentes , avec les nervures jaunâtres , et le point marginal des supérieures, d'un brun cl;iir. On trouve , dans l'Amérique méridionale , plusieurs gran- des espèces du même genre , telles que les fourmis rrassinoda^ tarsata , clmmta , etc. , de Fabricius , mais dont les habitudes nous sont entièrement inconnues. J'en ai donné les descrip- tions et les figures , dans mon Histoire générale de ces hy- ménoptères. Un individu neutre d'une espèce qui habite le Brésil , et qui m'a été envoyé par M. le comte de Hoffman- segg , a quinze lignes dé longueur. Il est aisé de concevoir combien des insectes aussi grands, armes de très-fortes man- dibules, pourvus d'un aiguillon très-poignant, et réunis en sociétés très-populeuses , doivent être redoutables pour les habitans du pays , surtout pour ceux qui ont l'imprudence de déranger leur nid. Voyez cq que j'ai dit à cette occasion, à l'article Fourmi. Les lasles albipennis el palli'pes de Fabricius, sont des mâles de ponères. Il paroît que M. Jurine n'a connu aucun indi- vidu ailé de ce genre; car, outre qu'il n'en cite aucune espèce, les caractères, pris des ailes, qu'il assigne aux fourmis, aux attcs et aux maniques , ne peuvent convenir aux jponères. • Quelques myrmécies de Fabricius, comme celles qu'il nom- me unispînosa, hœmatoda , et qui, dans mon Histoire naturelle des fourmis , composent une famille particulière , celle des Porte-pinces, ressemblent aux ponères par la figure géné- rale du corps et par les ailes ; mais leurs mandibules sont lon- gues , étroites, en forme de pince ; l'écaillé de l'abdomen est pyramidale et terminée supérieurement en une pointe très-aiguë, J'avois formé avec ces espèces un genre propre, celui d'ODONTOMACHUS. (l.) PONGAM. Nom malabare d'un arbre de l'Inde, dont Adanson fait un genre. C'est \egaledupa indica, Lamarck , oa dalbergia arhorea , Willd. (ln.) PONGATI. Synonyme de Sphénocle. (b.) PONGELION. Un des noms du Lingit. (b.) PONGL V. Saki. (s.) P O N 571 PONGO âe Buffon (suppl. , tome 7 ). C'est le même singe que le JocKO du même naturaliste ou Orang-chim- PANZÉE. ( F. ce mot), dont M. Geoffroy- Sainl-Hilaire a composé son genre Troglodyte, (desm.) PONGO , Pongo, Lacép. , Geoffr. , Cuv. ; Cynorephalus, Illiger Genre de mammifères de l'ordre des Quadrumanes, et de la famille des Singes de Tancien continent. Ce genre est ainsi caractérisé selon M. Geoffroy : museau très-long ; front très-reculé ; angie facial de trente degrés; bras excessivement longs et atteignant les malléoles; canines très-longues ; cinq molaires à couronne tuberculeuse , de chaque côté des deux mâchoires ; des crêtes osseuses à l'oc- ciput , et sur les sutures sagittales et coronales ; apophyses épineuses des vertèbres cervicales , plus longues du double que celles des vertèbres dorsales; point de queue, etc. On ne sait s'il existe des abajoues et s'il y a des callosités aux fesses. Une seule espèce appartient à ce genre, et a été trouvée dans l'île de Bornéo On n'en connoît encore qu'un seul in- dividu dont le squelette fait partie du Cabinet d'Anatomie comparée de la Collectio:) du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Espèce unique. — Le PoNGO de Wurmbs; Pongo Wurmbsiiy Lacép., Tahl System.; — Geoffr. Saint-Hilaire , Joi^m. rfe phys. , année 1798, i , pag. 34-2; — Audébert, Hist. nat. des singes et des makis, pi. 2 , fig. 5 et 6 , Anatom. ; — Biain- ville, Note sur f orang-outang , Journ. de phys. , 1818 , i , pag. 3i I ; — Wurmbs. , Mém. de la Soc. de Bataoia. Le squelette de ce singe , le plus grand de tous ceux con- nus jusqu'à ce jour , semble , au premier aspect , fort voisin de celui du mandrill , parce que l'attention se fixe d'abord sur la tête qui présente, comme celle de ce dernier, des mâ- choires très-développées, des canines très-fortes , des crêtes osseuses très-saillantes, etc. ; mais si l'on examine avec soin toutes les autres parties , on trouve des rapports plus mar- qués avec le squelette de rorang-outang,notamment dans les proportions relatives des membres, dans le nombre des vertè- bres des différentes parties de la colonne épinière, dans le nombre des côtes, etc. Aussi, les naturalistes se sont -ils dé- terminés, depuis plusieurs années, à ne pas tant éloigner ces animaux , qu'ils l'avoient fait jusqu'alors. Une tête d'orang oulang envoyée de l'Inde, à M. Cuvier, dans le courant de l'année dernière, est fort remarquable en ce qu'elle paroît intermédiaire entre celle du pongo el celle de l'orang - outang , parce que son museau et ses crêtes surcil- lières sont moins développés que dans la première , et plus que dans la dernière. 572 P 0 N La connoissance de cette tête a fait naître à M. Cuvier la double idée qu'il existe plusieurs espèces d'orang-outangs , offrant entre elles les différences que nous venons de rap- porter, ou que la même espèce présente successivement et avec l'âge , ces mêmes différences. Nous sommes portés, avec M. de Blainville h adopter cette dernière manière de voir , par les motifs suivans : i." , tous les orang-outangs , proprement dits, qui sont ve- nus en Europe, et dont le crâne étoit lisse , avec l'angle fa- cial très-ouvert , étoient de jeunes individus de dix-huit mois à deux ans. Or , on sait combien la forme de la tête varie dans l'homme et dans les singes, suivant l'âge , et que les jeu- nes individus ont toujours Tangle facial plus ouvert que les adultes ; 2.** le Pongo de IVurmhs étoit un individu adulte , ainsi que l'indiquent l'état de son squelette , l'usure de ses dents, le développement de ses crêtes osseuses, etc.; et ces caractères se retrouvent dans les vieux mandrills , dont les jeunes , sans présenter des différences aussi considérables que celles qui existent entre le pongo et Yorang , en montrent néanmoins de fort marquées ; 3." l'exacte correspondance qu'on observe dans le nombre des vertèbres dorsales, lom- baires et sacrées , si variable d'ailleurs , dans les diffé- rentes espèces de singes d'un même genre, comme celui des guenons, par exemple ; 4° la disproportion des membres, la forme des mains et des pieds , tout-à-fait semblables ; 5,0 l'ongle du pouce des pieds de derrière , également plus court, et plus étroit que les autres; 6." la présence de sacs tyroïdiens , dans le pongo et dans l'orang , aussi considéra- bles , et de même forme ; 7.° les dimensions relatives des trois têtes , de l'orang , du singe intermédiaire et du pongo, qui sont graduées en proportion du développement des ca- ractères tirés du museau et des crêtes osseuses du crâne; 8.0 la couleur du poil , roux dans l'orang , et noir dans le pongo , comme cela se voit en Amérique , dans une espèce d'alouate , dont les individus jeunes présentent la première teinte , et les adultes la seconde ; 9.° l'identité de pa- trie, etc. Néanmoins , nous n'adopterons définitivement ce rappro- chement, que lorsque les singes de Bornéo seront mieux connus; et, si notre conjecture se trouve fondée, ilfaudra sup- primer le genre pongo. Il faudra aussi réformer en partie ce qui a été dit sur les rapports d'organisation et d'intelligence des orang - outangs avec l'espèce humaine , attendu qu'on n'a jamais observé ces rapports, que dans de très- jeunes in- dividus , et que les adultes nous offrent des mœurs presque aussi farouches que les mandrills , qu'on éloigne autant de P 0 N S73 l'homme , qu'on en rapproche les orangs. D'ailleurs, écrire l'histoire naturelle des orangs , sur l'observation de jeunes sujets âgés de dix - huit mois à deux ans j c'est à peu près comme si l'on essayoit de donner celle de l'homme , sur l'élude des formes et des mœurs d'enfans de l'âge de quatre ou cinq ans. Quoiqu'il en soit, le pongo , dont la taille est au moins de quatre pieds et demi , est très-fort et très-robuste. La con- formation des os de son bassin et de son métatarse lui donne la facilité de se tenir debout , ou au moins peu incliné , ainsi que le font les orangs et les gibbons. Wurmbs , qui le premier a patlé de cet animal , sous le nom de grand orang de Bornéo , dit que lorsqu'on voulut le prendre, il se défendit si long temps et avec tajit de courage , en se servant de bran- ches d'arbres comme de bâtons , qu'on ne put en venir à bout qu'en le tuant, (desm.) PONGOLO TE. Nom du Gâledupa. (b.) PONNA et PONNA-MARAM. Noms du Calaba à FRUITS RONDS ( Calophyllum inophyllum , L. ) sur la côte Ma- labare. Le tsjera-ponna est une autre espèce du même genre (cal. calabay (ln.) PONNAM-TONGERA. Rhéede figure sous ce nom la Casse sophore. (b.) PONNANDUKl et PONNUNKIPITTA. Oiseau des Indes , que Ray a nommé pie des Indes , et Edwards Pie à queue courte des Indes orientales. C'est le corpus bengalensis de IVl.^Latham, et la brève de Ceylande Gueneau-de-Montbeil- lard. F. Brève, (s.) PONOPIAITO. Leshabitansde Cumana appellent ainsi le PÉDILANTHE TITHYMALOÏDES de Poiteau. (B.) PONÏE. C'est, chez les oiseaux, l'action de déposer leurs oeufs. Le temps où elle a lieu s'appelle la saison de la ponte et l'on comprend aussi sous ce même nom àe ponte, le nom- bre des œufs déposés. V. l'article Oiseau, (s.) PONTEDÈRE. Pontederia. Genre de plantes de l'hexan- drie monogynie , et de la famille des Narcissoïdes ou de son nom , dont les cararctères consistent : en une corolle infun- dibuliforme , à limbe bilabié , à six découpures inégales ; six étamines, dont trois attachées sur le tube à différentes hauteurs, et trois attachées à la base du limbe; un ovaire inférieur ,trigone, surmonté d'un style à stigmate obtus ; une capsule charnue, à trois loges polyspermes ettrivalves. Ce genre renferme des plantes aquatiques, à racines fi- breuses , à tiges annuelles, à feuilles radicales et caulinaires engainantes, souvent sagittées , à fleurs spathacées, disposées eu épis ou en ombelles tepraioales en sortant de la gaîne des o; P O N feuilles. On en connoît une demi-douzaine d'espèces, dont une ou deux ont le germe supérieur, ce cjui , d'après l'obser- vation de Ventenat, les doit faire écarter du genre. Parmi ces espèces, il n'y a que la Pontédere en cœur qui soit dans le cas d'être ici citée. C'est une plante d'un à deux pieds de haut, dont les ieailles sont en cœur et les fleurs en épis. Elle croît dans les parties méridionales de l'Amérique septentrionale, dans les eaux stagnantes, et se cultive dans quelques jardins de Paris. J'ai observé en Caroline de grandes quantités de cette plante , qui ne manque pas d'élégance lorsque son long épi de fleurs bleues se détache de l'unique feuille caulinaire , de la gaîne de laquelle il soBt. Willdenowfait un genre de la Pontédere ovale,sous le nom de Phrynie. V. ce mot. Le genre Hétéra,ndre de Palisot-de-Beauvois s'en ap- proche beaucoup, (b.) PON TEDEKÈES.Famille de plantes établie aux dépens de celle des Narcissoïdes. Elle se rapproche inûniment de celledes Commelines. Deux genres seulement entrent dans cette famille, le PoN- TÉOÈRË et l'IiÉTÉRANTHÈRE. (b.) PONTES, ou plutôt EPONTES. Ce sont les salbandes ou lisières A'\xa filon. V. Sa LE ANDES. (PAT.) POJNTHIÈVE, Ponihieoa. Genre de plantes établi par R. Brown, pour placer la JNéottie glanduleuse, qui a la co- rolle irrégulière, le nectaire ainsi que les pétales intérieurs, attachés à la colonne ; et le pollen farineux, (b.) PONTIANE. Nom donné autrefois à la plante du ta- bac. (LN.) PONTICUM, MusPONTicus. Dénomination que Gesncr a donnée au Polatouche. (s.) PONTOBDELLE, Ponlohdella. Genre de vers introduit par Léach. Use rapproche infiniment des Sangsues ; ses ca- ractères sont : corps légèrement contractile, oblong, cylindri- que, aminci à ses deux extrémités, mais plus antérieurement. Ce genre renferme quatre espèces: la Sangsue muriquée, de Linnseus, et la Pontobdelle aréolée , verrucate et sptNULEUSE, figurées pi. 63, 64 et 65 des Mélanges de Zoologie, de l'auteur précité. Toutes vivent dans la mer. (b.) PONTOPHILE, Pontophilus. Nom donné par M. Leach {Malacost. podophih. brit. fasc. ),àun genre de crustacés, de l'ordre des décapodes , famille des macroures , tribu des salicoques, et qui ne s'éloigne du genre crangçn.que parles longueurs relatives des deux derniers articles des pieds-mâ- choires extérieurs, et du premier article d^ pédoncule des .intennes infér'^eures. Dans les pontophiles , cet article se prolonge au - dolà du milieu de la longueur de l'écailIe POP 575 annexée au pédoncule; le dernier article des pieds- mâ- choires extérieurs est presque une fois plus long que le précédent, et pointu. Dans les crangons, il est de sa longueur et obtus. Le premier des mêmes antennes est plus court. M. Risso , dans son Histoire naturelle des crustacés de Nice y avoit établi le même genre, sous le nom d'EcÉON; onpourroit le réunir à celui de crangon , qui est d'ailleurs très-peu nom- breux en espèces. ( f^oy. ces deux ouvrages. ) (l.) PONTOPIDANA. Nom donné par Scopoli au genre CouROUPiTA d'Aublet, que quelques naturalistes réunissent au genre lecythis. V. QuatelÉ. (ln.) POO-A-NEE: Les naturels des îles de la Société don- nent celle dénomination au petit râle noir tacheté. Voy. l'ar- ticle des RÂLES, (s.) POO-ROOK. Nom imposé à un engoulevent de la Nou- velle-(iallesdu sud. Tl article des Enooulevens. (s.) POOPO-AROWRO. Nom d'un coucou de la Nouvelle^ Zélanile. V. le genre Coucou, (v.) POOPOO , WHOUROO ROA. Nom que porte , à la Nouvelle-Zélande , le Martin-pêcheur koato-o-oo , ou des mers du Sud. V. l'article Martin-pÊcheur. (v.) POPAG10.L'undesnomsespagnolsdesPERROQUETS.(v). POPÉ. Au Paraguay , dit d'Azara, différentes personnes distinguent dans l'espèce du Jaguar deux variétés , dont Tune est selon ellesplus haute sur jambes, avec les pieds de devant plus petits , une peau moins belle et un naturel moins féroce ; l'autre , quoiqu' aussi longue , et même plus longue et plus grosse que la première , est plus basse , a une tête et des jambes plus grosses , et les pieds de devant sensiblement plus étendus. Cette dernière variété, à cause de la grandeur de son pied, a reçu le uomàe popé. Le popé, d'ailleurs semblable à l'autre variété pour la distribution des taches du pelage, a seulement le fond plus rougeâtre, le noir des taches moins brillant et le corps plus court. On le dit féroce et très-audacieux, (desm.) POPE. Nom du Macareux dans la province de Cor- nouailles. (v). POPEL. C'est le sirombus aculeatus de Gmelin. f^. au mot Cérite (b.) POPENElv et PUPENEK. Nom du Liseron des CHAMPS {Conoohulus awe«5i5 ), en Bohème, (l.) POPETUÉ. V. l'article Engoulevent. (V.) POPIOLEK. L'un des noms polonais du Séneçon com- mun ( Senecio vulgaris). (ln.) POPLIENKI. Nom que l'on donne, dans les pays du Nord, à la fourrure de V Ecureuil petit-gris, lorsque sa nuance est très-foncée, (s.) 576 POP POPO etPOPON.ir. PiîPO.(LK) POPPETJES. Nom que les Hollandais donnent , à Surî- nan),h une espèce de Médicinier (Jatropha gossypifolià). (ln.) POPPINJAY ou POPPINGEY. Nom anglais des perroquets, (v). POPPYA. La MoMORDiQUE a trois feuilles est figu- rée sous ce nom dans Rumphius , Herbier (TAmbome. ( B. ) POP ULAGE , Caliha. Genre de plantes de la polyan- drie polygynie, et de la famille des renonculacées , dont les caractères offrent une corolle de cinq pétales, et quelquefois plus ; point de calice ; un grand nombre d'étamines insé- rées au réceptacle; de cinq a dix ovaires supérieurs , à style nul et à stigmate simple ; cinq à dix capsules , courtes , ai- guës , carénées des deux côtés , et s'ouvrant par la carène supérieure, contenant chacune plusieurs semences à em- bryon situé à ia base du périsperme. Ce genre renferme une douzaine de plantes aquatiques , vivaces, à feuilles réniformes et à fleurs disposées presque en corymbes terminaux.L'une , le Populage des marais , a la tige droite , et se trouve très-communément dans tous les prés humides et les marais de l'Europe ; et l'autre , le Po- pulage NAGEANT, a les tiges rampantes et les feuilles flot- tantes. Use trouve dans les eaux stagnantes en Sibérie. lue populage des marais, vulgairement appelé souci d'eau, paroît dès les premiers jours du printemps , et se fait re- marquer par ses grandes fleurs jaunes brillantes et ses larges feuilles d'un vert sombre. Ses tiges sont souvent hautes d'un pied , et se ramifient de manière à former de très-grosses touffes , dont l'effet est fort agréable.Les animauxnetouchent point à cette plante , qui est amère et fétide. On la dit apéri- tive et résolutive , propre à favoriser l'écoulement des rè- gles , à guérir la jaunisse et à faciliter la sortie de la petite vérole. On met ses fleurs dans le beurre , pour lui donner une couleur jaune. On confit ses boutons au vinaigre, comme les Câpres. On la voit quelquefois double , et plus commu- nément semi-double dans nos jardins ; alors elle prend le nom de bouton d'or, et se place le long des pièces d'eau , ou dans les endroits humides des jardins d'agrément, (b.) POPULAGO. Nom anciennement donné au souci des marais. Tournefort le lui a conservé comme nom générique, maisLinneeus l'a changé ensuite en celui de Caliha. M.Dccan- doUe divise ce genre en deux. i.° Psy chrophita , feuilles et flenrs radicales , capsules persistantes ; 2." Fopulago , tige feuillée , capsules caduques, (ln.) POPULUS.NomIatindesPEUPMERS. Pline en distingue trois espèces , savoir : le peuplier blanc , le peuplier noir et le peuplier lybique ou alpin, que les commentateurs rapportent P 0 R . ' 577 tent au hiicé , à ïaigeyros et à l'un des deux cercis des Grecs, et au peuplier blanc, au peuplier noir et au tremble des mo- dernes; mais quelques-uns de cesrapprochemensne sont pas à l'abri de la critique. Ces peupliers, et deux espèces américaines du même genre ( qui donnent le baume focot et la résine de Tacamahaca) , ainsi que le coccoloha wifera , composent le groupe que C. Bauhin nomme Pupiihis dans son Pinax. Quant au genre Po- pulusàes modernes, institué par Tournefort,roKez Peuplier. '^ (LK) POPUSCHNICK. Nom russe du grand Plantain (Planiago major). (i-N.) POPUTNIK. Nom illyrien du grand Plantain {Plan- iago major), (ln.) PORANE , Porana. Plante voluble de l'Inde , dont les feuilles sont écartées , ovales un peu aiguës, dentées, pas- sées , et les fleurs en paiiicule axillaire et terminale. Elle forme, dans la pentandrie monogynie et dans lafamille des liserons, un genre fort voisin du Brewerie, qui a pour caractères:un calice turbiné, à cinqdents qui grandissent avec le fruit; une corolle campanulée, à cinq divisions arrondies; cinq étamines insérées sur le tube de la corolle, et de la lon- gueur de ses divisions ; un ovaire supérieur, surmonté d'un long style persistant, semi-bifide, à stigmates globuleux ; ua péricarpe bivalve, (b.) PORANTHÈRE , Poranthera. Genre de plantes de la pentandrie trigynie, établi par Rudges, dans le io«. vol. des Transactions de la Société Linnéenne de Londres. Il offre pour caractères : des fleurs en corymbe ; un involucre de huit folioles ; point de calice ; cinq pétales ovales , entiers ; trois péricarpes polyspermes. Une seule espèce, originaire de la Nouvelle-Hollande, appartient à ce genre, (b.) PORAQUEBÉ , Barreîra. Grand arbre de la Guyane, qui forme un genre dans la pentandrie monogynie , et dans la famille des vinetiers. Ce genre offre pour caractères : un calice à cinq dents ; une corolle monopélale divisée profondément en cinq lobes ovales , convexes extérieure- ment, et intérieurement partagés en deux alvéoles sub- divisées , la supérieure en deux et l'inférieure en trois, par des feuillets membraneux ; cinq étamines à filets membra- neux sur leurs bords et à anthères articulées et conniventes ; un ovaire arrondi, surmonté d'un style court, à stigmate à trois têtes. Le poraquebé a les feuilles alternes , ovales , entières , fermes et pétiolées, et les fleurs disposées en petits épis axil XXYII. ^7 5^8 P O R laires. Elles sont peliles, blanches et coriaces. Le fruit n'est pas connu. Scopoîi a appelé ce genre meisteria. (b.) PORC. V. Cochon, (s.) PORC-EPIC, Hystrix, Linn., Schr., Cuv., Geoff., Lac, lllig. Genre de mammifères rongeurs , sans clavicules com- plètes, ainsi caractérisé : deux incisives à chaque mâchoire, dont les supérieures sont fortes, lisses antérieurement,taiUées postérieurement en biseau ; les inférieures aussi très-fortes et moins comprimées que dans la plupart des autres ron- geurs ; quatre molaires à chaque côté des deux mâchoires, à couronne plate entourée d'une ligne d'émail, qui rentre plus ou moins profondément vers le bord externe et interne, et semble couper ces dents en deux parties; en outre, il y a sur cette surface triturante, de petites auréoles d'émail plus ou moins nombreuses , plus ou moins grandes, en raison de l'état de détrition de la dent; le museau très-gros et renflé; la lèvre fendue ; la langue hérissée d'écaillés épineuses ; les oreilles courtes, arrondies ; la queue plus ou moins longue , non prenante ; les pieds antérieurs à quatre doigts , les pos- térieurs à cinq , tous armés de gros ongles. Ce qui caractérise surtout ces animaux au premier aspect, ce sont les piquans nombreux dont leur corps est couvert ; mais ces piquans ne leur appî^'tiennent pas exclusivement ; et on en trouve de semblables dans les hérissons, lestenrecs, leséchimy«,leséchidnéset les coëndous. Cependant, les héris- sons et les tenrecs ont des dents semblables à celles des qua- drupèdes carnassiers insectivores ; les échimys qui sont des rongeurs comme les porc-cpics , ont les leurs à peu près con- formées comme celles des loirs , et leurs piquans sont apla- tis et en formes de lame d'épée; les échidnés n'ont point de dents du tout, et présentent une organisation toute particu- lière, qui les a fait rapprocher de l'ornithorynque , pour for- mer avec lui, l'ordre desmonotrèmes. Il ne reste plus que les coè'ndous, qui sont, à la vérité, fort voisins àes porc-épics par leurs caractères anatomiques, et surtout par la forme,lô nom- bre et la disposition de leurs dents ; mai» ces animaux en diffèretit en ce qu'ils ont la queue prenante ; et c'est sur ce seul caractère que l'établissement du genre qui les renferme €St fondé. Les nomenclaleurs placent dans le genre porc-épic quatre espèces de rongeurs, dont deux seulement sont bien connues, lellesque \e porc-épic proprement dit et\e porc-épic velu ou urson ' l'une propre aux climats chauds de l'Europe et de l'Asie , et aux contrées les plus septentrionales de l'Afrique ; l'autre particulière au nord de l'Amérique. Les deux autres indiqués «omme se trouvant aux Indes orientales, sont U porc-épic des P O R 579 Indes , décrit par Séba (Thés. , vol. i , p. 84. , tab^Sa, fig. i) , et le porc-épic de Malacea de Buffon (suppl. tom. VII, pi. 77). Mais ces deux animaux sont- ils de vrais porc-epics ? c'est ce dont M. de Blainville paroît douter avec raison ; car leurs caractères les plus remarquables, tels que ceux tirés de leurs piquans aplatis et sillonnés dans leur longueur , de leur mu- seau assez pointu, de leur queue assez longue, ronde, nue el écailleuse dans presque toute sa longueur , les rapprochent plus des rats épineux^ tels que le rat perchai^ le rat du Caire, etc. que àes porc-épir^, etc. Adoptant Topinion de ce naturaliste, nousplacerons ces animaux dans notre genre Rat ( V.ce mot ) Il se peut faire encore que ces deux animaux appartiennent à la même espèce, caractérisée par le faisceau d'épines qui termine la queue ; car, ainsi que le remarque M. Cuvier, la seule différence qu'on puisse remarquer entre eux, consiste dans la forme de ces épines, qui sont aplaties comme des lanières de parchemin , selon Buffon, dans son porc-épic de Malacea^ et représentées comme formées de plusieurs rcnfle- mens semblables à autant de grains de riz, par Séba, dans la fjgure de son porc-épic des Indes orientales. Quoi qu'il en soit, les vrais porc-èpics sont des animaux sau- vages et solitaires, qui se creusent des terriers, et qui vivent de fruits, de grains et de racines. Ils font peu de petits à la fois. Leur voix ressemble au grognement du cochon , et c'est sans doute ce qui, joint à leur museau gros et renflé, et à leur corps épineux, leur a fait attribuer le nom qu'ils portent. Première Espèce. Le PORC-ÉPiC COMMUN ou A CRINIÈRE , Hystrixcristata^ Linn.; Porc-épic, Buffon, tom. Xlï, pi. 4^ et 4.3 ; Schreber , Saeugthiere ^ tab. 67. ( Voyez pi. M. 28 de ce Dictionnaire. ) Le porc-épic est plus grand qu'un lièvre, La forme de sa tcte est à peu près celle de la mannnf^e, à T exception qu'il a des oreilles externes assez sensibles. Tout son corps est cou- vert de piquans très-longs, surtout ceux du dos; leur forme, leur substance, leur organisation ne diffèrent en rien de celles des tuyaux de plumes; ils sont creux et ouverts à leur ex- trémité ; ce qui a donné lieu à un conle que Vmn débite à l'île de Ceylan, sur la manière dont le porc-épic apporte de l'eau à ses petits ; on prétend que l'animal sait faire plier les pointes ou tuyaux de sa queue , afin de les remplir d'eau , et qu'il vide ensuite cette multitude de pompes porlalives dans son terrier, pour rafraîchir ses petits. Le porc-épic a la faculté de mouvoir ses piquans par la con- traction de son muscle peaussier qui est très-fort , et de les relever , à peu près comme le paon relève les plumes de sa queue ; aussi se sert-il de ce moyen pour s'opposer aux alta- 58o P O R ques de ses ennemis, auxquels il présente, après s'être mis en boule , une multitude de dards acérés qui leur mettent la bouche en sang, avant qu'ils puissent entamer la chair de l'animal. Ces piquans, souvent longs de deux empans, sont colorés de blanc et de noir par anneaux; il y en a de tout-à-fait blancs à Toriginc de la queue ; ceux de cette partie , annelés de brun et de blanc jaunâtre, sont très-minces et sonores ; ils font du bruit en se heurtant les uns contre les autres, lorsque l'animal agite sa queue. Outre ces piquans, le corps du porc- épic est encore couvert de longues soies noires ou brunes. l^c povc-épic muni de piquans si épais et en si grand nom- bre , a cependant la peau très-fine et fort délicate ; car si du bout des doigts Ton pince quelques-uns de ces piquans ou de ces poils , il suffit de les tirer légèrement pour arracher en même temps toute la partie de la peau sur laquelle ils sont implantés. Cette facilité avec laquelle les piquans du porc-épic se détachent de la peau , a fait imaginer et répéter universellement que cet animal avoitla faculté de les lancer à une assez grande distance , et avec assez de force pour percer et blesser profondément. Nous ne croyons pas pou- voir citer une assertion plus ridicule que celle mentionnée dans le Voyage en Guinée de Bosmann. Lorsque le porc-épic est en furie , il s'élance avec une extrême vitesse , ayant les pi- quans dressés sur les hommes et sur les bêles , et il les darde avec tant de force, qu'ils pourroieni percer une planche. » On a enclore ridiculement prétendu que ces animaux lançoient leur urine par leurs piquans creux. Quelques voyageurs ont imaginé que ces piquans, tout sé- parés qu'ils sont du corps de l'animal, ont la propriété très- extraordinaire et toute particulière de pénétrer d'eux-mêmes, et par leur propre force , plus avant dans les chairs, dès que la pointe y est une fois entrée. Ce fait est aussi dénué de fon- dement que le premier ; et cependant Je peux dire , comme Buffon , qui a gravé la négation la plus positive au bas de ces deux faits: <« Je suis persuadé qu'on écrira encore mille fois après moi, comme on l'a fait mille fois auparavant, que le porc-épic darde ses piquans , et que ces piquans , séparés de l'animal , entrent d'eux-mêmes dans les corps où leur pointe est entrée. » Le porc-épic, quoique originaire des climats les plus chauds de l'Afrique et des Indes , peut vivre et se multiplier dans des pays moins chauds , tels que dans la Perse, l'Espagne et l'Italie. Dans ce dernier pays , il est plus commun qu'en Espagne , et surtout dans les montagnes de l'Apennin , aux environs de Rome. Il en existe deux ▼aiiétés également cow> P O R 58t nues aux Indes et en Europe , et qui ne diffèrent que par la longueur des piquans. On ne sait presque rien sur les habitudes naturelles du porù-épic. 11 se nourrit de substances végétales , comme de racines et de graines sauvages. Thunberg dit qu'il se creuse des terriers assez grands pour qu'un chien de chasse puisse y entrer. Ces terriers sont si communs au Cap de Bonne-Es- pérance , qu'ils rendent les voyages dangereux , à cause des chutes qu'ils occasionent aux chevaux. Dans l'état de captivité, cet animal n'est ni féroce ni fa- rouche ; il n'est jaloux que de sa liberté. A l'aide de ses dents de devant , qui sont fortes et tranchantes comme celles du castor, il coupe le bois, et perce aisément la porle de sa lo- ge. On le nourrit de mie de pain , de fromage et de fruits. Les voyageurs font mention des dégâts que cause le porc-èpic dans les jardins des environs du Cap de Bonne-Espérance , lorsqu'il peut s'y introduire. La chair du porc-épic^ quoique un peu fade , n'est pas mauvaise à manger; et suivant Sparrmann, il e^l probable que la ressemblance de la chair de cet animal avec celle du cochon , a plus contribué à lui faire donner le nom qu'il porte, que des rapports supposés dans la conformation intérieure et extérieure de ces animaux: en effet, la chair du porc-épic sert de lard au Cap de Bonne-Espérance , après qu'elle a été fumée et sechée à la cheminée. Seconde Espèce. Le Porc-épic urson ou le Porc-épic velu, Hystrix dorsafa, Linn. , Schreb., Tab. 169 — Urson, Buffon; Hystrix pilosus , Calesby. — Porc-épic de la laie d'Hudson , Ellis, Voyages. Ce quadrupède, du nord de l'Amérique, auroit pu, ainsi que l'a ingénieusement pensé Buffon , s'appeler le castor épineux ; « car, dit cet auteur, il est du même pays , de la même* gran- deur, et à peu près de la même forme de corps; il a comme lui, à l'extrémité de chaque mâchoire, deux dents incisives longues , fortes et tranchantes. Indépendamment de ses pi- quans , qui sont assez courts et presque cachés dans le poil , Vurson a, comme le castor, une double fourrure, la pre- mière de poils longs et doux, et la seconde d'un duvet ou feutre plus doux et pius mollet. Dans les jeunes , les piquans sont à proportion plus grands, plus apparens , elles poils plus courts et pius rares que dans les adultes ou les vieux. " La tête et le corps entier de Wirson sont d'un brun obscur; les piquans, annelcs de brun et de blanc , sont seulement visibles sur !a croupe et la queue; les grandes soies qui nais- sent entre ces piquans sont, les unes, d'un brun plus foncé, le^ 582 P O R autres d'un blanc sale à leur extrémité , et la queue est blan- che , couverte de poils bruns et rudes en dessous; le ventre n'a que des soies, mais point de piquans ; les oreilles sont courtes et cachées dans le poil. ÎJurson fait sa bauge sous les racines des arbres creux ; il fuit l'eau, et craint de se mouiller. Il dort beaucoup, et se nourrit principalement d'écorce de genièvre. Il boit en été , et en hiver il avale la neige. Sa chair a , dit-on, le goût de celle du cochon , et est man- gée parles sauvages, qui se font une fourrure de sa peau, après en avoir enlevé les piquans, dont ils se servent en guisè d épingles, (desm. ) PORC-EPIC. C'est un des noms marchands du coquil- lage du genre Rocher , connu aussi sous ceux de peigne de Vénus et de grande bécasse épineuse , le murex tribulus de Linnœus. (desm.) PORC-ÉPIG D'AMERIQUE. C'est le Coèndou. (desm.) PORC-ÉPIC D'AMÉRIQUE (Grand). Rrisson désigne ainsi le Coendou a queue prenante ( Coendu prehensilis). (DESM.) PORC-EPIG DE LA BAIE D'HUDSON. V. Porc- ÉPIC URSON. (DESM.) PORC-ÉPIC DES INDES ORIENTALES, de Séba. V. l'article Rat. (desm.) PORC-EPIC DE MALACCA , de Buffon. V. l'article Rat. (desm.) PORC-ÉPIC DE MER. On a donné ce nom à différens poissons du genre Diodow , qui sont couverts d'épines ana- logues à celles du porc-épic , et principalement au diodon attinga , qui les a plus longues que les autres. (B.) PORC ÉPIC DE LA NOUVELLE ESPAGNE, de Brisson. C'est le CoÊndou proprement dit. (desm.) PORC DE GUINÉE. Variété dans l'espèce du Cochon. (desm.) PORC A LARGE GROIN. V. Phascoch^re d Afri- que, (desm.) PORC MARIN. Quelques pêcheurs donnent ce nom à la Chimère antarctique, à la Balistecaprisque, eic (b.) PORC-MARIN. Le Marsouin {Delphinus pfwcœna) ^ et «n Phoque (^Phoca porcina), ont reçu ce nom. (desm.) PORC DE MER. Nom vulgaire du Marsouin, (desm.) PORC A MUSC. V. PÉCARi. (s.) PORC DE RIVIÈRE. Dénomination faussement appli- quée au Cabiai. (s.) P O R 583 PORC SANGLIER. Flaccourl ( Voyagea Madagascar) tlonme ce nom à un quadrupède du genre Cochon , qu'Erxle^ ben rapporte au sus œthiopicus , notre PHASCOCHiERE d'Afri-^ QUE. (desm.) PORC SAUVAGE. C'est le Sanglier, (s.) PORCELAINE , Cyprœa. Genre de testacés de la classe des Univalves , qui présente pour caractères : une coquille convexe , à bords roulés en dedans , et à ouverture longitu- dinale , étroite , dentée des deux côtés. Les espèces de ce genre sont nommées pucelages sur les côtes de France , et portent dans plusieurs langues étran- gères des noms analogues. Elles ont été fameuses de tout temps, à raison des idées libidineuses que la vue de leur ouverture suggère. Les Grecs les avoient consacrées dans le temple de Yénus à Gnide, et elles servent encore, en ce moment, au culte de quelques peuplades de la côte d'Afrique. L'ignorance et la superstition les ont fait porter en amulette, pour guérir ou prévenir les maladies qui ont rapport à la conception, la grossesse ou l'enfantement, en même temps que l'amour de la parure lésa fait servir à l'or- nement des hommes et des femmes dans les pays les plus éclairés. On ne fait plus, en Europe , de colliers ni de bra- celets avec cette coquille ; mais on en fait encore des bre-, loques et autres bijoux. Une espèce de porcelaine est encore célèbre. C'est celle qui , sous le nom de kauris ou caurisy fait fonction de inonnoie en Afrique et dans quelques cantons de l'Inde. Le genre des porcelaines est si bien caractérisé , qu'il n'a pas essuyé de variations depuis Jean-Daniel Major, auteur du premier arrangement systématique des coquilles, jusqu'à Lamarck, qui a publié le dernier; mais il est nécessaire d'avertir qu'Adanson a donné le nom de porcelaine à des coquilles du genre volute , et a nommé pucelage celles dont il est ici question. Les caractères physiques des porcelaines sont d'avoir une forme ronde ou ovoïde , voûtée en dessus , et plus ou moins aplatie en dessous ; une ouverture étroite en forme de fente droite ou sinueuse , qui occupe toute la longueur de la co- quille en traversant sa base par le milieu , fente bordée par une lèvre, le plus souvent dentelée dans toute son étendue , ainsi' que la columellequi lui est parallèle. Les dentelures qui garnissent la eolumelle sont ordinairement plus pro- noncées , et se continuent dans toutes les révolutions interr- ncs de la coquille. La lèvre et la eolumelle dépassent presque toujours un peu la longueur de la coquille , pour former une éthancrure à ses deux bouts , à l'un desquels se rencontre » 584 P 0 R soit une cavité, soit un mamelon , soit une petite volute , et ce coté est un peu plus élevé que l'autre ; c'est là le véritable sommet. ■ Les coquilles des porcelaines sont presque toujours soli- des , d'un poli luisant, et au plus du volume du poing. Les couleurs qu'on remarque à leur surface varient , soit par leurs nuances, soit par leur disposition, à un point qu'il est impossible de les détailler autrement que par la description des espèces. La formation des porcelaines , ainsi qu'on peut le voir au mot Coquille , est différente de celle des autres coquilr lages. Elle a lieu d'abord par le collier, comme à l'ordi- naire; mais ensuite l'animal, qui est pourvu d'un manteau dont les ailes se prolongent au point de couvrir en dehors de chaque côté la moitié de la surface de la coquille , aug- mente, par le moyen de ce manteau, successivement de plusieurs couches excentriques , l'épaisseur de cette coquille: ce qui rend raison , et du poli constant de toutes les porce- laines , et de la diversité de leurs couleurs , de la ligne blanche ou plus pâle qu'on remarque sur leur dos. De là encore les nombreuses variétés de forme qui font le déses- poir des conchyliologistes , chaque âge en ayant une diffé- rente. Une autre particularité des porcelaines , c'est que l'ani- mal abandonne sa coquille plusieurs fois dans la vie , et que chaque fois il en fait une nouvelle , plus appropriée à sa gros- seur. Peut-être ce changement de domicile a-t-il lieu tous les ans pour certaines espèces, jusqu'à l'époque où elles cessent de croître. Le ;omèo/ed' Adanson n'est qu'une \euïie porcelaine , qui n'a pas encore augmenté l'épaisseur de son test , par les moyens que fournissent ses ailes. Le genre des porcelaines est intermédiaire entre celui des CoNES et celui des Volutes; aussi les animaux qui les habitent ont-ils de grands rapports. Ceux des porcelaines ont une tête cyll»drlque, d'une longueur égale à sa largeur, et échancrée à son extrémité , au-dessous de laquelle on volt la bouche sur une petite éminence. Les deux cornes sont latérales , coniques , très-aiguës , du tiers de la longueur de la co- quille , et portent les yeux à leur base extérieure , sur un renflement particulier. Ces yeux ont un iris et une prunelle distincts, organes rarement visibles dans cette classe d'ani- maux. Le manteau , comme on l'a déjà dit, sort de la coquille et la recouvre en entier. Le côté gauche est plus ample que lu droit. Ce manteau rentre rapidement , mais sort progressi- P O II 585 vement et lentement. Sa partie antérieure est repliée eu forme de tuyau, et est logée dans l'échancrure supérieure de la coquille , sans la déborder. Le pied présente un ovale allongé , obtus antérieurement, aigu postérieurement. U égale la coquille en longueur et en largeur , et a un profond sillon transversal dans son bord obtus. . , • 1 I C'est à Bruguières que l'on doit les coimoissances des phé- nomènes que présente la formation des coquilles de ce genre; phénomènes qui jettent un grand jour sur la physiologie des coquillages. Les porcelaines habitent principalement les plages sa- blonneuses des pays chauds. Il n'y en a que quelques espèces en Europe , et elles se trouvent dans la Méditerranée. On n'en fait mille part usage comme aliment, parce qu'il est trop difficile de tirer l'animal de la coquille, et qu'elles ne sont ni grosses , ni communes. On en connoît plus de cent espèces, décrites ou figurées dans les auteurs, mais qui ont besoin d'être étudiées de nouveau ; car elles ont dà donner , comme on pense bien , et ont réellement donné lieu à de nombreuses erreurs , à des doubles emplois très-fréquens , d'après les variations qu'elles éprouvent à chaque âge de leur vie. , • Linnœus les a divisées en quatre sections, saroir : Aiguës-, ou qui ont Mue spire visible. Obtuses , ou qui n'ont point de spire visible. OmbUi(fuées , ou qua ont la columelle perforée. Margînées, ou qui ont un renflement à leur bord extérieur. Les espèces les plus communes de la première division , sont: La Porcelaine exanthème , qui est presque turbinée , ferrngineme, parsemée de taches rondes et pâles, et qui a la tige longitudinale un peu rameuse. Elle se trouve dans l'Océan Auvéricain et Atlantique. La PoBCELAiisE géogbaphiq^ue, qui est presque turbinée, marquée de caractères , et dont la ligne longitudinale est rameuse. Elle se trouve dans les mers des Indes et d'Afrique. La PoRCELAmE ARGUS, qui est presque turbinée , presqu» cylindrique , parsemée d'yeux , et qui a quatre taches bmnes en dessous. Elle se trouve dans la mer des Indes et dans l'Atlantique. La Porcelaine majet, Cyprœa stercoraria , Linn., est presque turbinée, bossue", livide, tachée de brun pâle et de rouge de brique , marginée des deux côtés. F. pi. M. 23 , où elle est figurée. Elle se trouve sur la côte d'Afrique. La PoRCELAmE ZÈ&RE , qui est turbiftée , cendrée , avec xxvii. 3Ô 586 P O R des fascies brunes. Elle se trouve dans la mer des Indes. La Porcelaine taupe, qui est torbînée, presque cylin- drique , testacée , avec des fascies pâles , le dessous épais et brun. Elle se trouve dans la mer des Indes. Les espèces les plus communes de la seconde division , sont : La Porcelaine tête-de-serpent , qui est triangulaire , bossue, postérieurement obtuse, et maculée de blanc en dessus. On l'apporte de toutes les mers des pays chauds. V. pi. M. 2.3 , où elle est figurée. La Porcelaine souris , qui est obtuse, bossue , cendrée , avec des fascies longitudinales brunes, denticulées de noir. Elle se trouve dans la Méditerranée , ainsi que sur les côtes d'Amérique. La Porcelaine tigre, qui est ovale, postérieurement obtuse , antérieurement arrondie , et dont la ligne longitu- dinale est testacée. Elle se trouve dans la mer des Indes et dans la Méditerranée. Parmi les porcelaines omhiltquées ^ on doit remarquer prin- cipalement : La Porcelaine zigzag, qui a des lignes en zigzag jaunes , rouges et blanches, qui est en dessous jaune, ponctuée de brun, et dont l^s extrémités ont deux taches brunes. Elle vient de la mer des Indes. Parmi les porcelaines marginêes , les plus importantes à connoîlre , sont : La Porcelaine monnoie, qui est blanchâtre et marginée par des nodosités. V. pi. M. aJ, où elle est figurée. Elle se trouve dans la Méditerranée et dans la mer des Indes. C'est elle qui, sous le nom de kauris ou cauris y sert de monnoie parmi les nègres d'Afrique. La Porcelaine pou qui est sillonnée transversalement. Elle se trouve dans toutes les mers. Lamarck décrit, dans le i5 et le iG"'^. vol. des Annales du Muséum , soixante-six espèces de porcelaines encore exis- tantes dans nos mers , et dix-huit fossiles, (b.) PORCELAINE. On a donné aussi ce nom à la voluta glabella , dé Linnœus , qui est maintenant le type du genre Marginelle. (desm.) PORCELAINE BOSSUE ou Bulla verrucosa , Linn. Celte coquille appartient au genre Calpurne , calpurnus , deDenys-de-Monlfort. (desM.) PORCELAINE OEUF. Cette coquille est le type du genre Ovule, (desm.) FIN DU VINGT- SEPTIÈME VOLUME. in ^^ ^^ S U}'fC^< ""' 0 '^*^*^? ^^r^ -V,-^.-?N&i