cW*' Z^:^^^ LIBRARY OF ie65_IQ56 3f^ r- ^fer* 1 ' \ fK^ '-^ ' .^ *t:/'^ ■r fl V" >H ..■.'■■ - /' '^./•f. V >^ ' ,^v- •'^« > ^..•^^.,^, ^■v^C"x\-- ':i- / -^' '.-.^ VT mM i^ ^ .1 --^ .:-^-^>^ ><■ ^^ ^^^ C;.;^^ NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE APPLIQUÉE AUX ARTS, A l'Agriculture, à l'Econoinie rurale et domestique, à la Médecine , etc. PAR UNE SOCIÉTÉ DE NATURALISTES ET D'AGRICULTEURS. Nouvelle Edition presqu'entièrement refondue et considé- rablement augmentée ; AVEC DES FIGURES TIREES DES TROIS RÈGNES DE LA MATURE. TOME XXVIIL DE L'IMPBIMERIE D'ABEL LANOE , RUE DE LA HARPE , n." jS, A PARIS, Chez DETERVILLE, libraire, rue hautefeuille, n» 8. M DCCC XIX, Indication des Planches du Tome XXVIII. M 20. Oiseaux , pag, 24. Petit Phénicoplère. — Pic noir à huppe jaune. — Porphyiion. M 21. Minéraux , pag. 87. Pierre de Florence. — Poudingue d'Angleterre. G 25. ZooPHYTES ET Infusoires , pag. 154. Oursin railiaire. — Oursin vulgaire. — Oursin ovale. — Oursin spa anguc. — Oursin dfs caraïbes. — Oursin rosacé. — Oursin pcnlapore. - Paramécie aurélie. — Pediceliaire trident. — Pennalule phosphorique. Physophore hydrostatique. — Planaire notulée. — Planaire travers. — Polydore cornue. — Proboscidc cornue. — Protce variable. M 32. Oiseaux, pag. 166. Gros-bec padda. — Pique-bœuf. — Proinerops à paremcns frisés. G 39. Oiseaux, /?ag. 167. Cffidicnéme à gros bec , de la Nouvelle-Hollande. — Colin ho-oui mâle. — Irroracrops promcfil. G 45. Animaux fossiles, pag. 226. Ptérodactyle antique. — Le petit Palœotherium. M 29. Insectes , pag. 240. Panorpe commune, — Passale interrompu. — Pédine-dermesto'idc. — Penla- lome siamoise. — Phasme bâton. — Philanlhe apivore. — Phrygane poilue. — Pimelie muriquée, — Podalirie hérissée. — Podure velue. — Pœdère des rivages. — Pou de l'homme. — Ptilin pectinicorne. — Pyrochre ccarlate. M 17. Insectes , pag. 287. Noctuelle glyphique. —Noctuelle lunaire. — NoctueUe trapezine. -Phalène do la larine. — Phalène de l'orme. — Phalène du syringa. — Ptérophore pen- tadactyle. — Pyrale des pommes. — Pyrale verte à bandes. M 22. Oiseaux , pag. 2q3. Yacou parraka. — Hocco pauxi. — Pyranga rouge et noir. P I. Plantes, pag. 334. Quadrie noisetfier. — Quassie amère. — Quassie simarouba. — Quamoclite tubéreuse. P 2. Plantes , pag. 484. Quatelé à grandes fleurs. — Quinquina du Pérou. — Quinquina caraïbe. — Quisquale de Tlnde. P 4. Reptiles , pag. 542. Plature fasciée. — Raine palte d'oie. — Raine bicolore. —Raine commune — Raine rouge. — Raine marbrée. — Raine à bandeau. — Raine lapier. — JRauie beuglanle. NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE. PORCELAIjNE. On donne ce nom à toute poterie fine, blanche , et tant soit peu translucide. Mais ce qui constitué les propriétés essentielles d'une véritable porr^'/mW, c'est de supporter sans se rompre les alternatives du chaud cl du froid et d'être infusible au plus grand feu de nos fourneaux ; et certes , il y a bien peu de ces poteries décorées du nom de porcelaine, qui remplissent ces deux conditions. Celles qui sont reconnues pour être les plus parfaites, sont les anciennes porcelaines de la Chine (celles d'aujourd'hui sont fort infé- rieures), Us porcelaines du Japon , celles de Saxe , de Berlin, et lie Sèvres, près Paris. Celle-ci l'emporte de beaucoup sur toutes les autres par l'élégance des formes et la beauté des peintures. On sait que la porcelaine de la Chine est composée de deux substancesnommées, dansle pays , kaolin QXpeiunt- se. Celui- ci paroît être une variété de Jeldspath hlanc qu'on trouve en grandes masses confusément cristallisées en petites lames ; il se fond assez aisément sans addition. Le kaolin est regardé comme nn feldspath décomposé et converti en argile , qui par cette nouvelle modification , est devenue réfractaire. C'est d'après ces notions qu'on a pensé que toute porcelaine devoit être essentiellement composée de deux subslances , V une réfractaire , et V autre fusible -, et l'on suppose que dans la cuisson de la porcelaine , c'est la ipavtie réfractaire qui , par sa résistance à la fusion et au ramollissement , soutient ies vases et conserve leurs formes , et que l'autre substance , eu xxvin. I P O R se vitrifiant à demi , sert à lier entre elles les mole'cules ré-; fraclaires. Et ce qui a pu confirmer dans celte opinion , c'est qu'on voit des porcelaines dont l'intérieur présente une contexture en parue vitreuse et en partie grenue ; ces petits grains ont été regardés comme les molécules réfraclaires de la pâte. Mais on est forcé d'abandonner celte idée , quand on consi- dère que les porcelaines sont d'autant plus parfaites à tous égards, que leur intérieur présente une contexture plus ho- mogène et plus semblable à celle d'un émail. Il paroît donc évident que dans ces véritables porcelaines , toute la matière a été instantanément dans un élat de fusion complète , et que c'est pendant cet instant presque indivi- sible , que s'est faite , non pas l'opéralion purement méca- nique d'une matière pâteuse qui enveloppe des molécules solides, mais une véritable combinaison chimique de deux terres vitrifiées , qui , par leur pénétration mutuelle , ont formé subitement un troisième corps plus ou moins infusible. Les belles expériences de M. Kennedy , sur le verre de ba- salte , ont fait voir que dans l'instant môme de sa fusion , ce verre prend subitement un caractère nouveau qui le rend infusible au degré de feu qui l'avoit d'abord mis en fusion ; et ces faits, qui parolssent avoir la plus grande analogie avec la confection de la porcelaine , sont très - propres à jeter du jour sur les pbcnomènes qu'elle présente. Peut-être l'expérience prouvera-t-elle que, poyr composer la pâte d'une bonne porcelaine , il n'est pas toujours néces- saire , comme on l'a cru , d'employer une icvxc: fusible et une terre réfractaire : il seroit possible , en effet , que deux teijj'es fusibles formassent un tout qui cesseroit de l être , et que deux terres réfraclaires , après s'être servies mutuellement de fon- dant, reprissent, après leur combinaison, leur premier carac- tère d'Infusibilité. F. Kaolin et Feldspath, (pat.) PORCELANITE. F. Jaspe porcelaine, (ln.) PORCELANITES. Ce nom a été donné aux Porce- laines fossiles, (desm.) PORCELLANE, Porcellana , Lam. , Bosc , Latr. , Léacb. , Riss. ; Cancer , Linn, , Eab. Genre de crustacés , de l'ordre des décapodes, famille des macroures, tribu des ano- maux , ayant pour caractères : corps presque orbiculaire , un peu rétréci en pointe à son extrémité antérieure , aplati ; queue plus courle que le test , entièrement repliée sous la poitrine , comme celle des bracbyures , divisée, à son extré- mité postérieure , en manière de compartimens , par des li- P O R 3 gnes enfoncées ; deux petites lames foliacées , ou nageoires portées sur un article commun, situées, de chaque côté, près de l'extrémité postérieure de cette queue, et cachées, en partie sous son dernier segment; ce segment arrondi, cchancré ; les deux pattes antérieures en forme de serres , terminées par une pince didactyle ; les six suivantes onguiculées ; les deux dernières petites, filiformes, mutiques, repliées de chaque côté du test, cachées ou peu apparentes ; antennes latérales insérées au côté extérieur des yeux , sétacées , longues ; les intermédiaires très-peliles, semblables à celles des crustacés brachyures et logées entre les yeux , dans deux cavités lon- gitudinales et sous-frontales. Les porcellanes paroissent être , à la première inspection, de la famille des brachyures , et c'est, en effet , avec les crabes que Fabricius et d'autres naturalistes les ont placées. Mais une étude comparative etdétaillée de leurs parties nous montre que ces crustacés sont très-voisins des galaihées , genre de macroures ; l'on peut même dire que les porcel- lanes sont, en quelque sorte, des galatkées à forme de crabe. Elles leur ressemblent par les antennes , les pattes , et sur- tout par la manière dont se termine la queue. Mais le corps des porcellanes est proportionnellement plus court ; les an- tennes intermédiaires sont plus petites et cacliées dans des cavités situées sous le front ; les pieds-mâchoires extérieurs ont plus de rapports avec ceux des brachyures qu'avec ceux des galaihées ; les articles inférieurs sont larges , et conjoin- tement avec les supérieurs , dont les trois derniers sont cour- bés , couvrent les autres parties de la bouche ; le second ar- ticle surtout est fort grand et dilaté intérieurement ; les rap- ports de ces organes avec les parties analogues des brachyu- res s'étendent jusqu'aux palpes flagellifonnes ; leur grandeur relative est la même ; enfin les extrémités supérieures de ces pieds-mâchoires et même celles de la paire suivante , sont garnies de cils nombreux et fort longs. Les yeux des porcel- lanes sont portés sur un pédicule fort court et logés dans des fossettes arrondies, de chaque côté du bord antérieur du test ; l'espace du test compris entre eux, s'avance un peu en pointe, le plus souvent bifide outridenlée. Les deuxpattes antérieures ou les serres sont fort grandes comparativement aux autres , déprimées, terminées par une grande pince , dont le pouce ou le doigt mobile est intérieur , et ont cela de particulier , que l'article portant la main ou le corps est beaucoup plus grand que l'article qui précède celui-ci , et que Fabricius nomme souvent le bras. Le dessous de la queue des porcel- lanes mâles n'offre d'autres appendices que ceux qui dépen- 4 P 0 R dent des organes sexuels. Quatre paires de filets ovîfères gar- nissent le dessous de cette queue dans les femelles. Ces carac- tères sont communs aux crustacés brachyures, et à tous les macroures de notre tribu des anomaux. M. Risso dit que les porcellanes se tiennent cachées sous les pierres des bords de la mer, et qu'elles fuient la lu- mière. » Foiblt's et timides , elles restent , pendant le jour, dans une immobilité parfaite, et si on les poursuit, elles se traînent plutôt qu'elles ne marchent sur les cailloux, d'où elles ne sortent que pendant la nuit pour chercher leur nour- riture. Les femelles déposent leurs œufs dans le sable grave- leux , baigné par les flots » (//«/. nai. des Criist. de Nice , pag. 66). Ce naturaliste s'est trompé en prenant les deux cancres velus, figurés par Rondelet, pour deux espèces de porcellanes. Il est aisé de voir , non-seulement par l'ensemble des carac- tères , mais surtout par le nombre des pattes qui sont repré- sentées dans son ouvrage que ces crustacés diffèrent beaucoup des derniers , et que l'un doit cire rapporté au cancer spinif ions de Fabricius,et que l'autre est son cancer hirlellus ou quelque autre espèce. M. Risso a mentionné trois espèces de porcel- lanes , dont deux , savoir : celle de Blutel et celle qu'il nomme longue-pattes , lui ont paru nouvelles. Les porcellanes sont répandues dans toutes les mers, et forment un genre assez nombreux, mais dont on n'a décrit que peu d'espèces. Ces descriptions sont très-imparfaites et man- quent souvent d'un appui nécessaire , celui des figures. Ces crustacés étant très-petits, ne peuvent être bien connus qu'au moyen d'une étude très-détaillée. On trouve sur nos côtes les espèces suivantes, dans lesquelles la partie du bord anté- rieur du test , comprise entre les yeux , est toujours divisée en trois dents courtes , et dont l'intermédiaire un peu plus large , avec un sillon au milieu. PoRCELLANE LARGE-PINCE , Porcellana platycheles , Lam. , Latr. , Léach. ; Penn. Bril. Zool ^ tom. 4-, pi- 6, fig. 12; Herbst. C/M5^.,tab. 47) f'g- 2- Serres larges, égales-, prolonge- ment lobiforme de l'.angle interne et supérieur du bras, et côté interne du earpe ou de l'article suivant, dentelés; pinces pres- que triangulaires, chagrinées en dessus, avec une frange de poils serrés au côté extérieur; doigts connivens ; le pouce crochu au bout , granulé au bord interne , avec un sillon longitudinal en dessus, l'autre doigt sans dents sensibles. PORCELLATSE PINCES - INEGALES , Porcellana anisocheles , Latr. Serres assez larges , inégales ; côté interne du bras et du earpe sans dents ; pinces ovales ; la gauche plus grande , P O R 5 glabre , avec une dent au bord interne des doigîs ou de l'un d'eux; pince gauche cannelée, avec les doigis un peu contour- nés , très-crochus au bout , et très-ciliés en dessous , au bord interne. PoRCELLANE LONGICORNE , Poi'cellana longicornh , Latr, ; Cancer longicornis ^ Linn. ; Herbst. , ihid. ^ lab. ead. , fig. 3, Serres étroites, presque égales ; côté interne du carpe un peu sinué ou bidenté; pinces allongées, semblables , très- finement dentelées au côté extérieur; milieu du dessus des mains élevé longiludinalement ; doigts sans dentelures au bord interne, contigus le long de ce bord ; une petite ligne élevée à la base supérieure du pouce. PoRCELLANE A SIX PIEDS , PorceUana hexapus , Latr. ; Cancer hexapus , Linn. , Fab. ; Herbst. , ibid. , tab. ead. , fig. 4- Elle est voisine des deux premières; ses serres sont grandes, presque égales , glabres , d'un rouge de sang foncé , avec les doigts sans dentelures au côté interne , et laissant entre eux un vide sensible. L'espèce suivante, décrite par M. Bosc, dans son Histoire naturelle des crustacés , faisant suile au Buffon de Castel , dont M, Delerville est éditeur, se trouve en Amérique. PoRCELLANE GAt.ATHINE, Porctllana galathina ; pi. M,i6 lis, /^, de cet ouvrage. Son test est strié , avec l'extrémité an- térieure obtuse et sans divisions ; les serres sont grandes , égales , Irès-chagrinées en dessus , avec trois dents très- aiguës , en forme d'épine , au côté interne du carpe ; les pinces sont presque triangulaires , avec les doigts courts et sans dentelures au bord interne. Le cancer sexpes de Fabricius est de ce genre. Peut-être austi faut- il y rapporter sa leucosie planata. (l.) PORCELET. V. Cloporte, (s.) PORCELET DINDE. V. Cobaye cochon - d'Inde. (desm.) PORCELET BRUN. Espèce de Bolet qui croit en Italie , où elle est fort recherchée sous le nom de twvo ou carbonajo. Elle est brune en dessus et blanche en dessous. Son pédicule est fusiforme. V. sa figure , pi. 164. du Traité des champignons de Paulet. (b.) PORCELET DE SAINT-ANTOINE. Dénomination vulgaire du Cloporte, (s.) PORCELIA. Nom donné anciennement à Vhypochœrls nidicata. Quelques botanistes français nomment y9o/re//«î le genre hypochœris lui-même. V. HypochéRIDE. (ln.) POR.CELIE, PoFcelia. Arbre du Pérou , qui forme àmt 6 P O R la polyandrie polygynie et dans la famille des anones, un genre dont les caractères consistent : en un calice caduc com- posé de trois folioles ovales , en cœur; six pétales ovales , dont trois extérieurs plus petits ; un grand nombre d'étamines à anthères sessiles sur le réceptacle ; plusieurs ovaires li- néaires, à sligmaie sessilc et obtus; des baies grandes, cylin- driques, séparées, avec une suture dorsale , uniloculaires , contenant plusieurs semences oblongues,réniformes, compri- mées, séparées deux à deux parune membrane intermédiaire. Ces caraclères ont quelques rapports avec ceux des Ga- NAKGS, et beaucoup avec ceux des Orchidocarpf.s ( Ast* MINIERS de Dccandolle) ; aussi Jussieu a-t-il réuni le PoR- CELiE à ce dernier genre, (b.) PORCELLE. Nom vulgaire de rH\POCHÉRiDE radi- cale, (b.) PORCELLINO D INDIA. En Italie , c'est le nom du Cobaye cociiok-b'Inde. (desm.) P O RC ELLI O N, Porre/Z/o. (ienrede crustacés , de Tordre des isopodes , famille des pîérygibranches. Plusieurs auteurs anciens ont désigné les cloportes sous le nom Ait porcellio Ç petit cochon'). Nous avons cru pouvoir ap- pliquer celle dénomination à un démembrement de ce genre. M. Cuvier a remarqué , le premier, la différence numérique des articles des antennes des cloportes. Dans les uns , les cloportes proprement dits et les philoscies, ces antennes sont de huit pièces , et dans les autres, ou les porccllions , elles en ont une de moins. Tout ce que nous avons dit d'ailleurs des cloportes, doit s'appliquer à ces derniers , et nous y ren- voyons pour les généralités historiques. Nous ajouterons ici , par forme de supplément , les trois observations suivantes que nous avons eu occasion de recueillir , depuis la rédaction de cet article : i.° les appendices de la queue , ou du moins deux d'entre elles, laissent chacune échapper une liqueur visqueuse, que l'on peut tirer à plusieurs lignes de distance , et paroissent être ainsi des espèces de filières ; 2.° les petites pièces ou valvules qui recouvrent sur deux rangs le dessous de la queue , nous donnent un moyen de distinguer les sexes. Dans les mâles , les valvules inférieures sont beaucoup plus longues que dans les femelles, et terminéesen pointe allongée ; 3.^ les appendices latérales du bout de la queue sont pro- portionnellement plus longues dans les mâles que dans les femelles. Dans la détermination des espèces , on ne fera donc tomber les caractères que sur les proportions réciproques des quatre appendices. P O R 7 On trouve très-communément en France les deux espèces suivantes : PoRCELLiON RUDE, PorcelUo /mWe5. Famille de plantes, établie par Willdenow aux dépens de celle des Fougères. Elle ne renferme que les genres Marattie ciDanaé. (b.) POROROCAouPROROROCA.Maréesubileeld'une violence extraordinaire qui se fait sentir à l'embouchure du fleuve des Amazones , aux approches de la nouvelle et de la pleine lune. Ce phénomène ressemble , à beaucoup d'égards , au mascaret de la Gironde , aux environs de Bordeaux. Voyez l'article Mer. (pat.) POROS JA. Nom russe , appliqué à l'espèce du Cochon toute entière, (desm.) POROSENOK. Nom russe du Cochon de lait.^(desm.) POROSOPIE, Porosopia. Genre établi aux dépens des Grenadilles. Il ne paroît pas avoir été adopté, (b.) POROSTEMA. Scherber a ainsi nommé le genre ocoiea d'Aublet , fondé sur un arbre de la Guyane el de Surinam , qui est le nectandra hijus,a de RottboUe , et le lau~ riis surinamensis de Swartz et de Willdenow. (ln.) PORPESS. Nom anglais du marsouin , cétacé du genre Dauphin. F. ce mot. Dans la même langue , cet animal reçoit aussi ceux de PoRPUs, Porpes, Porpoisse, (desm.) PORPEISSE. V. Porpess. (desm.) PORPHYRANTHES. V. Hémerocallis. (ln.) PORPHYR SGHIEFFER. C'est le nom que les miné- ralogistes allemands donnent au Klingstein ou Phonolithe FEUILLETÉ , et qui contient des cristaux de feldspath. V. au mot Phonolithe. (ln.) PORPHYRE , Porphyra. Arbrisseau de la Chine , de P O R trois pieds , à feuilles opposées, lancéolées, dentées , ponc- tuées, presque sessiles , à fleurs rougeâtres , portées sur des grappes dicholomes, axillaires , qui forme un genre dans la télrandrie monogynie. Ce genre diffère fort peu des Callicarpes, et a même été réuni avec eux ; mais il a le calice entier , et poW fruit une baie uniloculaire et trisperme. (b.) PORPHYRE. En prenant ce nom dans son acception vulgaire , il désigne une matière minérale en masse , très- dure , suscpplihie d'un beau poli , et qui est composée d'une pâte, dans laquelle sont disséminées une multitude de petites parties anguleuses et granuliformes , d'une couleur diffé- rente de celle du fond. Cette définition est celle qui convient parfaitement au porphyre ronge antique , le plus connu de tous les porphyres employés dans les arts, et qui a même reçu, le premier, le nom de porphyre, à cause de sa couleurpourprée ( de Porphyra , la pourpre en grec , d'où Porphyreos , pourpré , elPorphyriks, le Porphyre). Les artistes l'ont appliqué à d'au- tres pierres différentes par les couleurs ella nature, mais qui avoienl une structure analogue. Lorsque laminéralogie prit naissance, on' vit les naturalistes généraliser et appliquer ce nom à des pierres de toutes formations et de toutes natures : par exemple , à toutes les espèces de porphyres actuels , à des laves , à des brèches, à des poudingucs, et même à des grès, dont le seul caractère éloit d'offrir des petites parties éparses dans une pâte. Celte confusion dura long-temps» et l'on doit spécialement à Werner , à Saussure et à Dolo- mieu, d'avoir débrouillé ce chaos. Ils ont fixé ce nom à toute pierre composée d'une pâte , dans laquelle sont épars des crisiaux d'autres substances; par conséquent les porphyres sont des matières produites par la cristallisation, et ne sont point, comme les grès et les poudingues , des dépôts ; ils appartiennent donc aux an- ciennes formations, ou du moins à celles qui en font le pas- sage. , .^ ■ , C'étoit déjà beaucoup que d'avoir établi cette division ; mais bientôt un nouvel embarras s'éleva : on crut que l'on pouvoit rapporter les porphyres à une seule espèce, et l'obser- vation s'y refusa. On a voulu encorene fixer ce nom qu'à une seule espèce, et en la divisant, établir d'autres distinctions qui ont rendu extrêmement pénible l'étude des porphyres. Parmi ces cl^ngemens , il en est un qui n'est pas à rejeter , c'est ce- lui qui veut que le mot porphyre devienne un adjectif ainsi que ses dérivés porphyrique et porphyritiçiie , et qu'il désigne seulement la structure d'une roche quelconque compacte, contenant des crisiaux épars. 12 P O 1^ En effet , lorsqu'on considère combien il y a de roches primitives , de transition et volcaniques, qui ont la struc- ture porphyritique, on conviendra qu'on ne peut pas en former une seule espèce. Néanmoins , on entend générale- ment à présent par porphyre une roche à base feldspathlque compacte , quelque peu amphibolique , et contenant dissé- minés , des cristaux 'de feldspath ou d'autre nature. Voici la séri;,' alphabétique des diverses espèces de por- phyres considérés d'après leur nature. Lorsque la pâte est granulaire et qu'elle laisse distinguer ses élémens , plus ou moins fondus ensemble , on donne à ces roches Tépilhèle de p^rphyroïdes. Porphyres amphikoliques { griln porphyr , AV.; griln- stein porp/iyr). Communéme ni verts, persillés et tachés de blanc ; pâte, composée de feldspath compacte , cireux , et d'amphibole , dans laquelle sont disséminés des cristaux presque compactes de feldspath, quelquefois assez gros , et rarement du mica. Ils sont primitifs, et on en distingue plu- sieurs variétés : i.» , micacé ; il accompagne le micaschiste {glimmcrsclneffer') et le gneiss ; 2.» , granulaire (Diorite, Haiiy ; Diabuse poiphyruide, Br. ; grilnsiein et griinstein porphyr des Al- lemands) ; sa pâle est granulaire , à grains fins ; 3.° orbi- culaire (^Diabuse orbiciilairr, Brong. ; vu\q^. granité orbîculaire , de Corse. ); pâte granulaire , verte , pointillée de blanc , enve- loppant de gros cristaux globuleux , sphéroïdes , formés de couches et de lignes concentriques , alternativement vertes et blanches , formées par des grains de feldspath blanc, et d'amphibole vert. Ce porphyre est un des plus curieux que l'on connoicse , et n'a encore été trouvé qu'en Corse. Les minéralogistes allemands rapportent au griinstein, les di- verses roches comprises par M. iiauy dans Vaphaniie, telles que le porphyre vert antique et les varioliies vertes; mais ces roches ont une pâte parfaitement compacte à élémens in- discernables à l'œil. On rapporte encore au griinstein, des roches qui accompagnent les basaltes, ou qui se trouvent dans les terrains de transition; mais il est plus que douteux que l'amphibole soit leurbase , plutôt que le pyroxène. V. Apha- wiTE , Diorite et Grunstein. Porphyres amygdai,oïdes. Presque toutes les roches amygdaloïdes, soit pétrosiliceuses , soit trappéennes , outre les noyaux qu'elles contiennent , offrent dans leur pâte des cristaux épars de feldspath ou d'amphibole, ou d^toute autre nature. Les mandclstcins àes Allemands, sont principa- lement dans ce cas. Le plus extraordinaire de tous les por- phyres amygdaloïdes , est celui qu'on nomme porphyre-glo- bulaire de Corse et PYRoaiÉuiDE, V. ce dernier mot. P O R ,3 Porphyres argileux ( Thon porphyr des Allemands ; "Argi/uphyre y Urong, ). Nous traiterons de ces porphyres à rarticle TJion porphyr. Leur pâte terreuse ou argileuse, et les cristaux qu'elle en- veloppe, ont un aspect moins brillant que dans les autres por- phyres. 11 y en a de primitifs et de secondaires. Les porphyres pétroslliceux et les laves pélrosillceuses anciennes , lorsqu'ils ont été altérés par Taction de l'air, prennent le même aspect que les porphyres argileux. Porphyres calcaires ( Calciphyre^ Brong. ). Ce sont des roches calcaires primitives qui contiennent des cristaux et d'autres substances. Par exemple : au col du Bonhomme, dans les Alpes , on trouve un calcaire compacte , blanc- jaunâtre , avec cristaux de feldspath limpide. Au Pic du Midi, et dans les environs de Barège , il y a des calcaires saccharoïdes qui contiennent des grenats, de l'idocrase, etc. ; dans l'île de Tyrée , l'une des Hébrides , Il y a un calcaire compacte , rose, contenant des cristaux d'amphibole, et quel- quefois de chaux phosphatée bleue , etc. Porphyres cornéens. Ils ont pour pâte un pétrosllex compacte, verdâtre, et contiennent, disséminés, des cristaux de feldspath , et aussi de très-petits cristaux d'amphibole et de pyroxène. Il ne faut pas les confondre avec les porphyres amplilbollques qui , pour le plus souvent , laissent discerner les éléinens de la pâte. L'on doit regarder comme type de cette espèce , le porphyre appelé communément serpentin o\x ophite antique. V. ces mots, et ci-après Porphyres antiques. Porphyres feldspathiques ( Feldspath porphyr. ) Ce sont les porphyres pétroslliceux , dont la pâte est de feld- spath compacte pur. PoRPHYREi JADiETSis. Ils ont pour base le jade tenace , et contiennent des cristaux de feldspath et de diallage. V. EuPHOTiDE. Ils sont primitifs. Porphyres obsidiens ( obsidian porphyr ). Voyez à Fart. Obsidienne. Porphyres a base de perlstein. V. Obsidienne perlée , à l'article Obsidienne. Porphyres pétrosiliceux ou à base de feldspath com- pacte. Ce sont les plus nombreux de tous ; Us se présentent avec les couleurs rouge , rougeâtre , blanchâtre , gris foncé , grls-nolrâtre , brunâtre , même verte , et toutes les nuances entre ces couleurs. Leur pâle est tantôt parfaitement com- pacte et slllcée , tantôt un peu terreuse et terne ; elle est fusible en verre grisâtre , blanchâtre ou brunâtre , selon sa pureté. Les cristaux qu'elle enveloppe sont : de feldspath , d'amphibole, de quarz, de mica, et quelquefois de pyroxène_ ,4 P O R Tous ces cristaux sont généralement très-petits et répandus par myiiades dans la pâte, communément distincts et épars ou se fondant avec'la pâle et quelquefois agglomérés entre eux et formant ainsi dans le porphyre des noyaux, des bandes et des filons granitiques, qui donnent à la roche, considérée en grand, l'aspect d'une brèche. Ceci est très-remarquable dans le porphyre rouge antique. 11 arrive aussi que la pâte est quelquefois homogène dans diverses parties de la masse. Tous ces porphyres n'appartiennent point à la même formation ; il y en a de primitifs, de transition et de volcaniques. Les porphyres pétrosiliccux primitifs constituent une for- mation particulière ; ils passent par des nuances \nsensibles aux roches granitiques amygdaloïdes , au trapp , qui n'est autre chose qu'une roche compacte , presque entièrement composée d'amphibole , à la cornéenne , qui est une roche amphibolique, compacte et feldspathique. Les porphyres pétrosiliccux sont très-fréquemment amyg- daloïdes ou brèches à la fois, c'est-à-dire, qu'on voit encore dans leur pâte des globules , des noyaux , et des parties fragmentiformes de même nature , qui s'y sont formés par voie de cristallisation confuse, en même temps que les cristaux. Les Vosges fournissent de très-beaux porphyres en ce genre, ainsi que la Corse. Les premiers ont été le sujet d'observations très-intéressantes, faites par Dolomieu, sur la formation des porphyres. V. Petrosilex et Pyroméride. C'est aux porphyres pétrosiliccux primitifs que l'on doit rapporter presque toutes les roches nommées par les Al- lemands homstein porphyr ^ que quelques naturalistes consi- dèrent comme devant seuls constituer l'espèce porphyre. Il faut aussi y rapporter en partie leur Jeldspafh porphyr ou feld porphyr. L'on a nommé long-temps porphyre à base de jaspe, les porphyres pétrosiliccux rouges. Les porphyres pétrosiliccux qui sont dans les terrains de transition et même quelques uns de ceux des terrains primitifs, selon les Allemands, sont en général considérés par beaucoup de minéralogistes, comme des laves anciennes. Ils accompa- gnent les basaltes , les obsidiennes résinoïdes , les pechsteins, etc. Ils contiennent des cristaux de pyroxène,et en général ils sont subordonnés à des roches dont l'origine paroît récente. On doit rapporter ici une bonne partie des kh'ngsiein des Alle- mands ou phonoliiîth , et quelques-uns des porphyres de la Hongrie , des monis Euganéens , de la Catalogne , etc. Ces porphyres pétrosiliccux doivent être complètement distingués des précédens , car leur pâte est un mélange de pyroxène et de feldspath qui y domine. Les cristaux qu'ils €On*iennentsont surtout de feldspath et de pyroxène , et plus P O R ,5 rarement d'amphigène , de mica , d'haiiyne , de lilane silicéo-calcaire , etc. ; leur conlexture est quelquefois très- serrée etsilicée, mais le plus souvent elle est subgranulaire. V. à l'article Lave. Porphyres résinoïdes ( Pechsteln porphyr ). Foyez Ré- TINITE. Porphyres quarzeux ( Çuarz porphyr). Ils ont pour base le quarz granulaire à grain très-fin à peine discernable , et contiennent des cristaux de feldspath ou de mica. Ils sont primitifs. F. Pyroméride. Porphyres schisteux. Ce sont ceux qui sont fissiles ou feuilletés ; les uns sont des gneiss, des roches micacées porphyritiqucs , des ardoises ou schistes, contenant ou du feldspath , ou du quarz, ou du mica , ou des macles : ces por- phyres sont primitifs ; les autres sont pétrosiliceux primitifs, ou de transition et volcaniques, tels que les Phonolithes , roches que les Allemands nomment spécialement porphyr- schicffer et klingsteîn porphyr. Porphyres secondaires. Ils appartiennent aux ter- rains de transition ; les uns sont pétrosiliceux et les autres à base de trapp. Les Allemands y comprennent une grande partie des laves pélrosiliceuses anciennes , et quelques por- phyres argileux. En exceptant les laves porphyritiqucs , on peut dire que tous les porphyres secondaires appartiennent aux formations secondaires anciennes. Porphyres serpentineux ( Serpentin porphyr). Ce sont les serpentines qui contiennent des cristaux de diallage , du fer oxydulé, etc. ; ils sont primitifs. F. Ophiolite. Porphyres syénitiques {Syenit porphyr , W. ; Syenite porphyrdîde, Brong). De gros cristaux , ordinairement rougeâ- tres, de feldspath, épars dans une pâte, à grains fins , composée de feldspath , de quarz et d'amphibole. Ils appartiennent au terrain primitif , accompagnent le granité de seconde forma- tion , le gneiss , le weisstem ou leptinite , la syénite grani- tique , et toutes les roches qui se trouvent dans ces forma- tions Ils accompagnent encore les porphyres anciens pétro- siliceux , c'est-à-dire , à base de feldspath compacte. Porphyres talqueux et stéatiteux ( Talk porphyr et topfslein porphyr). Ce sont les stéatites et les talcs qui sont en masse , et qui enveloppent des cristaux de feldspath lamel- leux du mica , etc. ; ils sont primitifs , et souvent fissiles. F. Stéaschiste. Porphyres trappéens ( Trapp porphyr ). L'on a don- né ce nom à diverses roches primitives ou de transition , dont la pâte étoit regardée comme formée essentiellement d'amphibole en masse , compacte , et unie à du feldspath , i6 P 0 R quoique le plus souvent formant un tout homogène à l'œil. Dans celte pâte , se trouvoient dissérakiés des cristaux de feldspath. Ce nom étoit trop étenrL: , puisqu'on sait maintenant que beaucoup de ces porph-, rcs ont pour base une pâle d'une autre composition. Par exemple , il en faut éliminer ceux qui paroissent avoir pour base une pâte de pyroxéne et de feldspath en masse ; tels que les trapps d'Oberstein , ceux de Fassa en Tyrol , remarquables par lesnombreuses espèces minérales qu'ils offrent , et qui sont regardés comme d'origine volcanique. Ces trapps, le basalle et les vackesqui les accompagnent , ainsi que toutes les laves lithoïdes, que Dolomieu croyoit avoir le trapp pour base, ne sont que des mélanges intimes de pyroxéne et de feldspath. Il y a toutefois dans les terrains primitifs de vrais porphyres trappéens;ils sont vert-foncés, vert-noirs, et quelquefois noirs; ce sont là les vrais trapp porphyr des Allemands ; ils sont fusibles en émail , brun , grisâtre , verdâlre ou noir. Voyez Trapp , Trappite , Mélaphyre. Porphyres a base de vacke ( Vacke porphyr). Les Alle- mands désignent ainsi la vacke , lorsqu'elle contient des cris- taux de mica, de pyroxéne , etc. Quelques minéralogistes considèrent les vackes comme des basaltes décomposés. V. Vacke et Vakite. Porphyres volcaniques ou Porphyres laves. Ce sont les laves lithoïdes porphyritiques. Il est bien rare que les laves lithoïdes soient homogènes dans toute l'étendue de leur masse ; elles offrent, on peut dire, toujours des cristaux, soit de feldspath, soit de pyroxéne, soit de pérldot. Les autres substau'^es cristallines qu'on y remarque sont beaucoup plus rares. Quelquefois les cristaux sont tellement nombreux et pressés, que la lave prend l'aspect granitoïde , tels, par exemple , que la lave rouge de Santa- Fiora, en Toscane. Les porphyres volcaniques sont quelquefois très-durs , et ne prennent pas souvent un poli vif ; on les distingue par leurs cristaux qui portent encore l'empreinte de l'action du feu : ils sont frites, fendillés, plus vitreux et plus fragiles, quoique moins fusibles que les cristaux de même nature qui sont dans les autres roches non volcaniques. *I1 y a des porphyres vol- caniques pétrosiliceux , mais il n'y en a plus de trappéens ; et ceux nommés ainsi , doivent porter le nom de porphyres pyruxéniqiies , à cause de la nature de leur pâte. Les basaltes ou laves compactes basaltiques , sont aussi des porphyres py- roxénlques , et rentrent dans les porphyres volcaniques. Les minéralogistes de Técole de Werner ne nomment lave porphyrique {porphyr lava ) que celles vomies sous nos yeux par les volcans. F. Laves, Trachyte et Phonolithe. P O R ,^ Nousn'avons fait que Iracer rapidement le tableau des di- verses espèces de porphyres, que les iijinéralogistes établis- sent. Celte esquisse est suffisante pour faire voir que rien li'est plus vague que la classification de ces roches , et que l'on ne sauroit avoir de bons caractères pour les distinguer entre elles d'une manière franche. C'est aux articles Roches et Terrains , qu'on trouvera l'exposition de lasubordination queles porphyres conservent par rapport aux autres roches qui composent la terre. Usages lies Porphyres. Les porphyres qui ont une pâte bien compacte, une grande dureté et des couleurs vives agréablement tachées, sont ceux qu'on peut employer avec le plus d'avantage à la décora- lion des monumens publics. Leur emploi est loin d'être aussi fréquent que celui des marbres : la difficulté que l'on éprouve aies travailler , les frais considérables qu'exige leur exploitation et le prix excessif de la main-d'œuvre pour les façonner, joint à ce qu'ils sont peu communs et dans des lieux éloignésdes grandes villes, en sont les causes et celles qui feront dédaigner toujours les porphyres , dans l'usage jour- nalier, hes porphyres sonl des marques de luxe, que des par- ticuliers se donnent rarement; il est même rare que l'on pro- digue ces belles matières dans les monumens publics, et alors presque jamais pour les décorations extérieures. Les porphy- res sont beaucoup moins communs que les granités. C'est en- core une raison de ce qu'on en voit si peu. Les anciens Ro- mains, dans le temps où le luxe étcit au plus haut degré à Rome, n'auraient rien négligé pour se procurer les porphyres, si la nature en eût été moins avare : or, ils n'ont connu qu'un très-petit nombre de porphyres, ainsi que nous en pouvons juger par les débris de ceux que nous trouvons dans les ruines antiques. Les plus beaux se tiroient de l'Egypte. Chez les modernes, ce goût est très-peu de chose. Quel- ques compagnies ont voulu établir des manufactures desti- nées à façonner les porphyres dans plusieurs pays où ces ro- ches abondent ; mais le succès n'a pas répondu à leur at- tente. Ainsi, l'exploitation des porphyres dans les Vosges a été abandonnée, ou du moins peu s'en faut. L'on voit à Paris des tables , des cheminées , quelques vases en un beau por- phyre gris verdâtre, avec des cristaux de feldspath blanc verdâlre,qui rappelle le 5e/;;e«//« vert des Italiens. On leliroit desVosges, ainsi qu'un porphyre bréché, vert grisâtre pointillé de blanc par du feldspath, et qu'on avoit employé aux mêmes XxVfii, o ,S ' P O R usages. Le haut prix auquel reviennenl ces objets , esl la cause de la perte de cet établissement. Cependant , il en est de mente de la fabrique d'Elfredalen en Suède, où réconomie la plus stricte permet de donner les objets au plus bas prix possible. Cette fabrique , qui emploie des porphyres pétro siliceux bruns , et des porphyres verls qu'elle tire de la montagne de Bleyberg, produit desmanchesde couteaux, des chandeliers, des salières, des vases,des mortiers, des coupes» des tables qui peuvent être utiles à tout le monde , et dans les arts. H en sort également de belles urnes , des lombes et d'autres objets de luxe. Mais cet établissement se soutient avec peine. On ne sauroit nier que les porphyres s'emploie- roient bien plus avantageusement dans certains cas que les marbres.lls sont beaucoup plus durs, inattaquables aux acides et ne se laissent tacher par aucun liquide. Ces propriétés jointes au poli vif et durable qu ils sont susceptibles de pren- dre, les rendroient précieux, en les employant comme tables ^t chambranles de cheminées, mortiers, pierres pour broyer , etc. Lcsmonumcns anciens de Rome étolent ornés de colonnes et de figures en porphyre; des urnes, des tombes s'exécutoient avec cette matière, qu'on tlroit à grands frais d'Egypte et d'Arabie. C'élolt surtout les colonnes qui furent le plus mullipliéei ; elles donnent en effet aux monumens qu elles décorent, un air de magnificence et de grandeur que les plus beaux marbres n'offrent pas toujours ; mais l'on doit romarquer que les colonnes de porphyre ont rarement de grandes dimensions. La liste des porphyres antiques n'est pas considérable en espèces , et les plus employées , ou celles qu'on trouve en- core en abondance dans les ruines de Rome , sont le por- phyre rouge et le serpentin ; après, il y eu a quelques autres plus rares. Voici leurs caractères : Porphyre rouge aî^tique Q Marmor porphyri/es ) ku- rosiicos , kpiopsephos , thebaïcus tapis ? PI in. Porfido rosso an- iico des llalleBs. Leucostine, Delamélhérie. Porphyre antique Rrong. ). C'est un porphyre à pâte pélrosihceuse, rouge , brune ou violacée , remplie d'une Immense quantité de très-petites ta- ches polygones dues à des cristaux de feldspath blanc, ou rosé ; et de ircs-pelllespointillures d'amphibole noir, ou vert noir. Les marbriers distinguent les variétés suivantes: 1.» Brune. La pâle esl d'un brun d'acajou foncé. 3.0 Rouge. La pâle est rouge foncé , avec une teinte Irès- Icgère de violet, répandue également sur les cristau-v. POU ,g 3.» Violette. La pâle est d'un rouge violet tirant sur la lie de vin. Cette variété est la plus belle. 4° Brèche. Les cristaux de feldspath se sont groupés çà et là entre eux, et forment ainsi des parties granitiques blan- ches, au milieu du reste du porphyre qui présente également diverses nuances dans la pâte. L'amphibole se réunit de même que le feldspath en parties séparées, mais très-rarement les taches amphiboliquessont d'un noirverdâire. Ces beaux porphyres s'exploitent aux environs du mont Sinaï , et dans les déserts qui sont entre le Nil et la mer Rouge. Ils s'y trouvoient en blocs énormes , comme le prouvent les colonnes qui décorent encore les édifices de Home. Le savant architecte Rondelet , dans le premier volume de son bel ouvrage sur VAii de hâlir , a donné le détail des principaux monumens antiques de porphyre^ d'où est tiré la notice suivante. Colonnes de porphyre rouge. — Les plus grandes colonnes de porphyre qui existent, sontcelles de Sainte-Sophie à C0NSTA.N- TINOPLE : elles ont quarante pieds de hauteur. Il y en a beaucoup à Rome ; mais elles sont moins hautes. Dans la seule église de Saint-Paul hors desmurs ^ on compte trente colonnes de porphyre .^ dont quatre ont vingt pieds sept pouces et demi de hauteur , sur deux pieds sept pouces de diamètre. Dans le Baptistaire de Saint-Jean de Latran , on remarque huit belles colonnes de porphyre ; les deux plus grandes ont quatorze pieds de haut, sur vingt-un pouces de diamètre. Tombeaux de porphyre rouge. — Un des plus beaux est celui d' Agrippa. II a été employé dans le mausolée de Clé- ment Xil à Saint-Jean de Latran. Sa longueur est de sept pieds quatre pouces, sur quatre pieds un pouce de largeur et autant de hauteur. Dans l'église de Sainte- Constance hors des murs , est un su- perbetombeaude porphyre , orné de bas-reliefs en forme de frise. La partie qui forme le coffre a sept pieds cinq pouces et demi de long , sur trois pieds dix pouces de haut. La pièce qui forme le dessus , a sept pieds sept pouces et demi de long, sur cinq pieds deux pouces de large, et un pied d'épais- seur. A Saint-Jean de Latran , le tombeau de Sainte -Hélène est de même forme ; il est aussi orné de sculptures. Au Muséum du Vatican , Ton voit un des plus grands lom^ ao P 0 R beaux àe porphyre qm soient à Rome ; il est orné de bâs-re- liefs. Dans l'église de Saint-Jean et Saint-Paul, l'autel de saint- Saturnin est formé d'un beau tombeau à e porphyre. A Sainte-Marie Majeure , l'aulel pontifical est formé d'un tombeau àe porphyre , dont la longueur est de sept pieds , sur trois pieds dix pouces de large et deux pieds de haut. Dans l'église de Sainte-Marie-des-Anf;es , est une grande urne antique formant le monument funéraire de Carie Ma- ralte. A Saint Nicolas in carcerc , sous le grand autel , est un ancien tombeau de porphyre noir , avec deux têtes égyp- tiennes en relief. 11 est le seul de cette espèce. A Ravenne, dans le couvent de Sainte-Apollinaire, est le tombeau du roi Théodoric. C'est une cuve de porphyre de huit pieds de long , sur quatre de hauteur et autant de lar- geur, provenant de quelques bains antiques. A Paris, on voit dans l'église de Saint-Germain-l'Auxer- rois , le tombeau du comte de Caylus qui vient du palais Vo- rospi à Rome , acheté par Bouret, et cédé au comte de Cay- lus. C'est le seul tombeau de porphyre qu'il y ait à Paris. A Saint- Denis , la cuve du roi Dagobert avoit cinq pieds trois pouces de long , sur deux pieds deux pouces de large. Dagobert la fit venir de Poitiers , où elle servoil de fonts baptismaux. Figures. — Beaucoup de bustes des empereurs sont de por- phyre ; il y en a plusieurs statues , notamment la Rome an- tique du Capilole. C'est des débris et des tronçons de colonnes de porphyre rouge , que les modernes tirent les tables qui servent à porphyriser , c'est-à-dire à broyer finement les couleurs et d'autres matières , et qu'ils font les meilleurs mortiers. Porphyre vert antique ou Serpentin antique (^verde an- tico et serpentino-anticoyàes Italiens; griin porphyr,\V .; Ophites, Brong. ; Ophite? Var., Plin. ) C'est sans contredit un des plus beaux porphyres connus. Les anciens le tiroient de la Haute- iLgypte. J'ai eu occasion de voir des fragmensde vases égyp- tiens des plus anciens, faits en ce porphyre et couverts d'hiéro- glyphes. Le serpentin antique doit son nom à sa couleur verle, relevée par des taches blanches;ce qui l'a fait comparer à une peau de serpent d'où son nom (ï Ophile.Sa pâte a clé nommée tantôt irapp,t3nlol cornéenne; c'est un feldspath compacte uni à de l'amphibole ; {peut-être pyroxme ) ; quand celui-ci do- mine, cette pâte^est d'un vert-noir, très-foncée ou rougeâtre; dans le cas contraire , c'est-à-dire lorsque le feldspath est abondant , elle est verte, plus ou moins jaune. Les cristaux de P O R 21 feldspath sont Lianes, ou voilés par une teinte générale ver- dâtre ou jaunâtre. Ils ont près de trois lignes de longueur. Ils sont communément groupés plusieurs'ensemble , et for- ment à la dislance de quelques lignes les unes des autres, des taches angulaires bien limitées de lapâle,dontils offrent quel- quefois des parcelles dans leur intérieur. Cette pâte est fusi- ble en verre noir ou brun. Elle présente encore une multitude depointillures d'un vert noirâtre qui sont ou de l'amphibole ou de pyroxène. Quelquefois on voit dans celte pâte de pe- tits globules ou des veinules de calcédoine, et plus rarement de calcaire spalhique , ou d'une matière verte amphiboli- que. Elle paroît avoir beaucoup d'analogie avec la pâle des varioliles de la Durance. L'on distingue plusieurs varié- lés de serpentin antique ; les plus remarquables sont celles-ci : i." Verte (Porfido perde, des Italiens). La pâte est d'un beau vert pur , ayant quelquefois un peu de ressemblance avec le vert d'émeraude; ses cristaux sont d'un beau blanc. C'est la variété la plus prisée. 2.» Vert jaunâtre. (^ Porfido hnino , des Italiens). Sa pâte est d'un vert jaunâtre, et la même teinte voile le blanc des cris- taux. Cette variété est moins séduisante que la précédente y et prend un poli moins vif. 3.° Rougeâire ou brune. Sa pâte est d'un brun rougeâtre , ep et là verdâlre ; les cristaux sont blanc-verdâtres. Cette variété est rarement en grandes pièces; elle a uu coup d'œil obscur, qui lui nuit. 4." Notre { Serpenttno nero antico , des Italiens). La pâle est d'un noir parfait à l'œil ; sa raclure est verte ; ses cristaux sont d'un beau blanc opaque , et de la même grandeur que ceux des variélés ci-dessus. 5°. Panachée ( Porfido verde fiorito des Italiens ). Pâte d'un vert foncé , taches blanches , nombreuses., oblongues étroites, enlacées les unes dans les autres. Je dois faire remarquer ici que les Vosges , la Corse , les Pyrénées, la Suède, offrent des porphyres semblables au por- phyre vert-antique , et qui présentent les mêmes nuances de couleurs. Leur pâte est néanmoins d'un aspect terreux , et laisse souvent distinguer les élémens d'amphibole et de feldspath qui la composent. 11 n'est pas probable que le serpentin antique soit un produit volcanique , comme le soupçonnoit Palrin. D'ailleurs, la Haute-Egypte fournit une grande quantité de roches où le feldspath et l'amphibole abondent, et dont l'origine primitive n'est pas mise en doute. On elle très-peu de figures en serpentin antique ; mais il y P O îl en a un grand nombre de colonnes , de vases , de tom- beaux , etc. Les deux plus belles colonnes de ce rare porphyre sont à Rome , au Palais des ronsercateurs , au Capitole. Elles ont onze pieds de haut , sur dix-sept pouces de diamètre. A Saint-Jean de Latran , les niches qui décorent la nef sont ornées de vingt quatre colonnes de porphyre vert an- tique; les quatre plus grandes ont neuf pieds de haut. Au Vatican^ deux belles colonnes qui étoient à Saint-Paul èes trois Fontaines. A Sainte-Marie in Campitelli , Tau tel de sainte Anne est décoré de deux colonnes de porphyre vert antique. La Villa Borghèse * la Villa Médias et le palais Justiniani en offrent plusieurs. A Venise, l'église de Saint-Marc , et la cathédrale de PiSE sont décorées d'une infinité de colonnes tirées de Cons- tantinople , dont plusieurs sont de porphyre rouge et de porphyre vert. On voit à Paris , dans la grande galerie du Musde des Arts, de grands etmagnifiques vases de porphyre vert antique, DÙ Ton remarque les globules de matière verte, ainsi que les globules et les veines de calcédoine dont nous avons parlé ci-dessus. PORPUYRE NOIR ANTIQUE ( Porfido nero antico ). Sa pâle est noire à l'œil , mais sa raclure est verd«^tre ; elle est évi- demment, composée presqu'en totalité , par de ramphiboîe. Elle contient, comme le porphyre rouge antique, une mul- titude de petits cristaux de feldspath, qui y forment des taches blanches ou blanc-verdâtres, qui ont au plus une li- gne de diamètre. Ce porphyre est quelquefois traversé par des veines ou flaques d'un blanc-verdàtre et feldspaihiqucs. Il y a encore le serpentin gris, le serpentin cendré antique qu'on apportoit également d'Egypte; ils sont de la même nature que le précédent. Tous les porphyres antiques prccédens sont les plus con- nus. On doit remarquer encore les suivans : Porphyre erbetto ( Erhetio et porfido erhetto , des Ita- liens}. Ce porphyre seroit plutôt un (^ranitelle , car il est composé d'amphibole vert et de feldspath blanc opaque et compacte, l'un et l'autre en égale partie, également mélangés, et sous la forme de grains ou de petites lignes embrouillées. Il est plus rare que lesprécédens. On en trouve d'analogues dans les Pyrénées , vers Saint-13éat. Porphyre dit vcrdedi prato antico. Les Italiens l'ont nom- mé ainsi, parce qu'il a l'aspect de la serpentine «[u'on tire de Prato en Toscane; mais il en diffère beaucoup par sa nature. P O R 23 C'est encore une espèce de roche plutôt grsnîiiqne que por- phyritique, quoiqu'elle ait l'apparence des porphyres. Sa pâte est d'amphibole compacle, d'un vert jaunâtre obs- cur ; ses cristaux de feldspath sont mal conformés , d'un blanc verdâtre ou jaunâtre , formant de petites taclies ob- iongues , d'une à deux lignes de diamètre, éloignées de quel- ques lignes les unes des autres. Le verde di prato antico tient le milieu entre le porphyre noir antique et Yerbetlo. Porphyre pouilleux ( Porfido plddor.hiello ou piddochiosso): Pâte pétrosiliceuse , d'un gris sale , contenant beaucoup de cristaux moyens et réguliers de feldspath blanchâtre opaque , des petits grains de quarz gris, et des cristaux granuliformes d'amphibole noir : sa localité est inconnue. On trouve un porphyre analogue à Colmano , dans le Tyrol italien. Porphyre amande antique {Po^Jîdo nmendolafo antiro). C'est un beau porphyre gris, dont la localité est également inconnue. Sa pâte est pétrosiliceuse , d'un gris-clair , et contient des cristaux réguliers de feldspath blanc, les uns très-nombreux, granuliformes; les autres moins nombreux, mais beaucoup plus gros ou moyens ; des cristaux assez nom- breux de quarz gris vitreut et d'amphibole noir , granuli- formes. On trouve, dans les ruines de Rome, des tronçons de colonnes de ce porphyre : c'est un des plus rares. Certaines laves du Drachenfels, près des bords du Rhin, et certains por- phyres gris de Transylvanie , lui ressemblent beaucoup. Porphyre œil de perdrix ( Porfido orrhio d! perdlce , des Italiens). Pâte grenue d'un gris-brun, pointilléede parties gri- sâtres feldspalhiques, et contenant de nombreuses lames de mica qui y forment des lignes brunes , de manière à imiter les couleurs du plumage de la perdrix: ce porphyre n'est pas commun. On fait avec les morceaux qu'on retire des ruines des anciens monumens , de petits vases, de petites colonnes. 11 n'est jamais volumineux. 11 a beaucoup d'analogie avec des laves micacées qu'on trouve aux environs de Rome , et notamment à Frascati. Ce sont là les divers porphyres antiques. Il est a.^sez re- marquable que Pline n'ait presque rien dit sur ces porphyres. A peine peut-on reconnoître chez lui le plus commun de tous , le porphyre rouge antique , le seul que les Jiistoriens, après lui , ont bien décrit. On suppose qu'il les a confondu9- avec ses marmor et ses nphites. (ln.) PORPHYRE. Coquille du genre des Volutes, Vohit'a hhpidula , Linn. (b.) PORPHYRE. L'Oli-e de Panama , Voluia vorvhyrÙ! , H P () K Linn. , est ainsi appelée , par les marchands de co- quilles. (DESM.) PORPHYRE GLOBTILAIRE , et Porphyre Napo- léon. V. Pyrgmékide. (ln.) PORPHYRIO. Ce mot lalin , formé du grec, a élé ap- pliqué par des orniiîiologistes à la Poule sultane. T. ci- après PoRPHYRïo^^ (s.) PORPHYRIOiN ou POULE SULTANE, Porphyrio , Sclioeff. , Briss. ; Fiilica , Linn. ; Galliniila , Lalh. Genre de Tordre des Olseauxéchassiers et de la famille des 3L\CRO- JiACTYLES. ^. ces mols. Qiraclcrcs : bec médiocre , robuste, droit , conico-convexe , comprimé vers les côtés , un peu renflé vers le bout , polnlu ; mandibule supérieure , voûtée sur l'inférieure, un peu inclinée à sa poinle; narines oblon- gues , situées dans une rainure , couvertes d'une membrane gonflée , ouvertes en dessous , vers le milieu du bec ; langue comprimée latéralement , entière; front, ou seulement le ca- pistrum, dénué déplumes; quatre doigts , trois devant , un derrière , totalement libres, longs et à bords lisses; le pos- térieur portant à terre , dans une partie de sa longueur; ailes concaves, arrondies. Celte division seroit susceptible de deux sections, d'après le plus ou le moins d'étendue de la plaque frontale. La pre- mière contîendroit les espèces dont le front est couvert d'une peau glabre et colorée , jusqu'au sinciput , comme les gal/i- nules et les foulques. La deuxième se composeroit des porphyrîons gris., à tête grise, favorite., karuka^ ou a cjueuc rouge , qui ont le front em- plumé, mais dont la base de la partie supérieure du bec se pro- longe en s'élarglssaut et en s'arroudissant sur le capislrum,et ne dépasse pas les bords du front. Ces ^o7^//jno«5 se rapprochent plus des relies que les autres , auxquels tous tiennent par leurs doigts lisses , ce qui les éloigneroit àç.s gallinules et des foui- tfues , qui les ont bordés d'une membrane entière ou décou- pée. Il résulte de ces faits , que les porphyrîons remplissent l'intervalle qui sépare les râles et les gallinules. La famille des poules sultanes n'habite en Europe que les parties méridionales , et est répandue en y\tVique , en Asie, eu Amérique; on la retrouve encore à la Nouvelle-Hollande et dans les îles de la mer Pacifique. Partout, ces oiseaux habi- tent le bord de l'eau. Le PoRPHYRiON proprement dit, Porphyrio chloiynothos ^ Vieill. ; Gallinula porphyrio , Lalh. Cet oiseau est figuré dans ce Dictionnrire , pi. M 20 , fig. 3 , el sur les pi. enium. de ïllist. nat. de Buffon , n.° 810, sous le nom de taîè^'e de Mada- gascar , qui est celui qu'il porte dans celle île. On l'appelle i\ 1 . ao . £^^^ ^ 1 w"''*^ ^ ^ ^ 2 %^ ^ vb )k ^6\ nH 1 \ ^S^\™ mL ik M ^" 1 m i Pr./rr M. Ficn-OTi ,,'ni/^. 1 . Prlil Phmiropf^ère . 2 . B'r notr à lutj^'pe Jaune. 3 . Po/y/u/rio/i . PO R 25 pi'ndaramcoU dans les Indes , chtnka , à la Chine , et porphy- rion est la dénomination que lui ont imposée les (irecs, d'a- près la belle couleur rouge ou pourpre qui teint le bec et les pieds ; mais Ton paroit ignorer pourquoi les modernes lui ont donné celui de poule siillanc ^ à moins , comme dit Buffou, qu'on n'ait trouvé quelque ressemblance avec la poule «et cet oiseau de rivage, et qu'on ne lui ait trouvé un degré de supé- riorité sur la poule vulgaire , par sa beauté ou par son port. Le porphyrion est à peu près de la grosseur d'une poule commune; deux pieds environ font sa longueur. La mem- brane du front, qui s'étend jusqu'au milieu de la tête, est épaisse et d'un rouge foncé ; un violet brillant régne sur le reste de la lêle el le dessus du cou ; un vert foncé éclatant colore le dos , le croupion, les scapulalres et Ic^ couverlures du dessus de la queue ; un bleu violet couvre les joues , la gorge , le devant du cou, et devient lustré sur le ventre , le haut des jambes et les flancs. Les couverlures inférieures de la queue sont blanches ; un violet très-vif est la couleur des couvertures supérieures des ailes , et des pennes sur leur côté extérieur; elles sont d'un brun noirâtre du côté interne; les secondaires et la queue ont pour teinte un vert sombre ; celle du bec est un rouge foncé ; liris est fauve; les pieds et les ongles sont pareils au bec. La femelle ne diffère qu'en ce qu'elle est plus petite. Ces oiseaux , d'un naturel très-doux et îrès-limlde , ne se plaisent que dans la solitude, recherchent les lieux écartés , el jettent, lorsqu'on les approche, un tri d'effroi dont les sons sont gradués , 4'abord foibles , ensuite aigus , el finissant par deux ou trois coups de gosier sourds et intérieurs. Les fruits et les racines , surtout celles de la chicorée, sont les alluiens pour lesquels ils ntarquent de la préférence. Ils se nourris- sent aussi de graines ; mais leur nourriture favorite paroît être le poisson. Sonnlul , qui a eu occasion de faire des observa- tions exactes sur ces poules sultanes , puisqu'il en a nourri plusieurs en Egypte , s'explique ainsi sur le naturel de ces beaux oiseaux. « Mes vieux , dit-il , avoient de la peine à s'ac- coutumer à la privation de la liberté; inquiets et agités, ils se lourmentoient sans cesse pour sortir de la volière dans laquelle ils éloicnl renfermés. Au commencement de leur captivité, ils étoient farouches et méchans ; ils mordoient cruellement les doigts , lorsqu'on vouloil les toucher. Le cri qu'ils faisolenl entendre de temps en temps imiloit assez bien le rire d'une personne qui change sa voix sous le masque- Ce cri devenoit quelquefois plaintif, et alors il étoit plus court, et n'étoit point entrecoupé comme le premier. Ils iiiangeoient du riz en paille ; ils déiachoicnt le grain de son 26 P O R enveloppe , el s'aidoient souvent de leurs pieds pour le por- ter à leur bec et le briser. Dès qu'ils avoient manp;é un grain de riz , ils couroient à chaque fois à leur provision d'eau, et en buvant , ils paroissoient la mordre ou la mâcher. » Un couple de ces oiseaux , disposés à la domeslicilé , par leur douceur el leur innocence , a été nourri dans les voliè- res du marquis de Nesle , el y a niche. Le mâle et la fe- melle travaillèrent de concert à la construction du nid. Le lieu qu ils choisirent étoit à une certaine hauteur , sur l'a- vance d'un mur ; ils y firent un amas assez considérable de hùcheltes et de paille ; la ponte fut de six œufs blancs , d'une coque rude , exactement ronds et de la grosseur d'une demi- bille de billard. On n'eut pas d'autres résultats de celle pon- te ; la femelle n'elant pas assidue à couver ses œufs ; il est vrai qu'on les donna à une poule , mais ce fut sans succès. Avec des soins et une élude plus approfondie du naturel de ces oiseaux, il y a tout lieu de croire quon pourrolt les faire mulliplier , et par-là, augmenter nos jouissances, en nous enrichissant d'une espèce que les Grecs et les Ro- mains savoient apprivoiser. Ils les nourrissoient el les pla- çoient dans les palais et dans les temples, où on les laissoit en liberté comme des hôles dignes de ces lieux, par la no- blesse de leur port, par la douceur de leur naturel et par \st beauté de leur plumage. Celle espèce , qui se trouve en Sicile , y est nommée gal- lo fagioni , en habile les lacs , surtout celui de Lentini , au- dessus de Catane. Elle est naturelle aux climats les plus chauds de l'ancien et du nouveau conlinenf. Sonnini a va beaucoup de ces oiseaux dans la Basse -Egypte , où ils se plaisent dans les rizici-es , ce qui les a fait appeler pou/es de riz. Ils couvent dans le désert, et arrivent dans les champs de riz au mois de mai et dans les mois suivans. Lalham fait mention d'une variété qui paroît à la Nouvelle- Galles du Sud, dans le mois d'août ; mais elle y est rare: les naturels la désignent par le nom dcgooh œarrin. Son plumage est généralement d'un noir foncé , excepté la gorge, le devant du cou, la poitrine , le bord extérieur des couvertures ot des pennes des ailes , qui sont d'un bleu foncé ; le bec , le front , les pieds sont rouges; les couvertu- res inférieures de la queue blanches; l'iris est orangé. *Lc PoRPHYRlON ACINTLI, GalUnuUi purpiirea^ Lath. ; FtiUca piirpuica, Gmel. Toutson plumage est d'un pourpre noirâtre, entremêlé de quelques plumes blanches ; les doigts et les pieds sont jaunes et verdâlres. Fernandez donne , à cet oi- seau du Mexique, les noms de Quacuilton et d'YACAciiSTH. Le dernier a été adopté par BulTon, qui l'a abrégé. P O R 27 * Le PORPHYRION BLANC, PorphyHd alhus, Vieill. ; GalUnula alla , Lalh. , est de la taille d'une poule commune : il a dix- huit pouces de longueur; le bec de la forme et de la couleur de celui du porphyrion proprement dit ; la membrane du front , l'iris , le tour des yeux et les pieds rouges ; tout le plumage , d'un blanc pur , et les ongles bruns : mais ce qui doit caractériser celle race , c'est d'avoir au bord de Taiie un éperon aigu. Latham. Des individus que l'on soupçonne des mâles, ont les épau- les d'un bleu brillant , et des taches de même couleur , sur le dos. Peut-être, dit Latham, pourroil-on croire que celle poule puitane , toute blanche , est une variété accidentelle de la commune , qui se trouve en quantité à Tonga-ïaboo , à ïanna et dans les autres îles de la mer Pacifique. Mais il me semble que si elle a réellement un éperon aux ailes, dont est privée la poule sultane commune , il ne peut y avoir de doute. Quoi qu'il en soit, elle habite l'île de Norfolk, et est d'un naturel si doux , si peu craintif, que dans l'état sauvage on peut aisément la toucher avec une baguette. L'ornitholo- giste anglais dit avoir observé plusieurs individus qui lui pa- roissent de la môme race , mais qui différoient en ce que leur plumage étoit totalement brun , avec des reflets très- marqués , verts et bleus , selon l'incidence de la lumière ; il soupçonne que ce sont de jeunes oiseaux qui ne sont pas en- core parvenus à leur état parfait. * Le PoRPllYRlON BLANC ET BLEU , Porpliyrio ryanoleucos , Vieill. , se trouve au Paraguay. Il a dix pouces sept lignes de longueur totale ; la gorge , le devant du cou, la poitrine , le ventre et les couvertures inférieures des ailes, d'une cou- leur blanche, avec une teinte foible dindigo sur la poitrine et les couvertures. Les côtés de la tête, du cou et du corps, de celte dernière teinte ; le dessus de la têle et du cou , les scapulaires et les pennes secondaires de l'aile , et leurs cou- vertures supérieures , d'un brun verdatre ; les autres couver- tures et le bord extérieur des autres pennes , d'un bleu de ciel ; les pennes présentent en dessous une nuance d'argent ; le dos et le croupion sont noirs ; les pennes caudales de la même couleur, mais les quatre plus extérieures ont, ainsi que les couvertures supérieures de la queue , une tache blanche , à leur extrémité , et les autres , une bordure bleu de ciel ; les pieds et l'iris sont oratîgés; le bec et la partie nue du front verts. C'est Vyahana blanco y céleste de M. de Azara, qui décrit sous le nom àyakana blanco y paiîo acanelado^uu autre individusoupçonné d'être une variété d'âge ou de sexe du précédent. Cet habile ornithologiste lui trouve 28 P O R encore des traits nombreux de conformité avec le porphyrion acinlti. Cet oiseau a dix pouces un quart de longueur totale ; la gorge et le dessous du corps, blancs ; les tôles de la tête el le devant du cou, d'un brun roussâtre très-clair; les flancs et le côté inférieur de la jambe , d'une teinte plus foncée ; le dessous de l'œil , d'une couleur d'argent noirâtre , avec un peu de blanc au bout des couvertures ; la tête et la moitié du cou , en dessus , d'un brun foncé et mélangé de roussâtre ; le reste du dessus du cou et les couvertures supérieures des ailes , d'un brun noirâtre changeant en vert ; les pennes des ailes , noirâtres, à reflets d'un vert bleuâtre; le dos et la queue , d'un brun noirâtre ; le tarse couleur de paille , lé- gèrement teinté de vert ; le bec noirâtre jusqu'à sa moitié , et vert sur le reste. Le PoRPHYRiON BLEU ET ^RVti , Porphyrio ryanopjialus ^ Vieill. , est de la taille du porphyrion proprement dit , avec lequel il présente de certains rapports ; mais il en diffère es- seniiellement , en ce qu'il a la tête en entier, la nuque et le haut du cou , les scapulaires , le dos , le croupion , les ailes et la queue , les plumes des cuisses et des jambes , le bas-ventre et les flancs, d'un brun noirâtre ; les pieds verts, le bec et la plaque frontale , d'un jaune orangé ; du reste , il ressemble à ce dernier. M. Dufresne possède cet individu, dans sa riche collection. Est ce une espèce distincte? Le Porphyrion CHAUVE , l'orphyn'o cabus , Vieill. Le nom que j'ai imposé à cet oiseau, vient de ce que la plaque fron- tale se prolonge sur tout le dessus de la têle et la couvre en entier. 11 a dans ses couleurs la plus grande analogie avec le purphyiion bleu et hriin. En effet , il a , comme celui-ci , le reste de la tête , la nuque , le manteau , les ailes et la queue , d'un brun noirâtre; les couvertures inférieures de celle-ci, blanches , et le reste du plumage , d'un bleu violet ; le bec et la partie nue de la tête , rouges ; les pieds , d'un rouge orangé, et une taille moitié moindre que celle du porphy- rion proprement dit , et plus forte que celle du Porphyrion iai'ouci. Le Porphyrion de la Chine est, selon Latham , une variété d âge ou de sexe du porpliyrion karuka. Bufton en a publié la figure sur la pi. enl. n.*^ 886, sous la dénomina- tion de Poule sultane brune. Le Porphyrion a cou bleu , Porphyrio cynnelcollls , Vieill. M. de Azara, qui a appelé cet oiseau yahana garganla cé- leste , l'a pris à quarante - cinq lieues au midi de l'Ascension La gorge , le bas du cou, en devant, et le dessous du corps ^ sont blancs ; la partie inférieure du cou , et un peu de ses côtés, d'un très-beau bleu de ciel brillant et marbre de brun P O R 29 fort clair ; la poitrine est du même bleu, avec quelques plu- mes brunes qui descendent sur les flancs. Les plumes des cuisses sont noirâtres , ainsi que celles des jambes , qui ont quelques marbrures blanchâtres, se faisant aussi remarquer sur les côtés du croupion. Les couvertures inférieures, les plus proches du bord de l'aile , sont d'une couleur d'aiguë- marine; les autres et les pennes en dessous , d'un noirâtre lustré , avec du blanc à l'extrémilé des dernières; ces pen- nes et les couvertures supérieures de la partie externe , présentent une couleur d'aigue-marine plus vive. Les autres couvertures, le dessous du cou et la queue sont d'un vert jau- nâtre; les côtés de la tête , d'un brun clair et roussâire ; le dessus de la tête et l'occiput, d'un brun foncé le dos est d'un brun verdâlre ; le tarse, d'un jaune sombre , et le bec vert noirâtre , avec un peu de pourpre foncé , dans son milieu : longueur totale , onze pouces et demi. Ce porphyrion ne seroit-il pas en mue ? Le Porphyrion dit la Favorite , Porphyrio fiaviroslris , Vicill. ; Galliniila flanrostris ^ Lalh; FuUcaflainrostris^ Gmel.; pi. enl. de Buffon, n." 897. On le trouve à Cayenne. Il est à peu près de la taille du râle de genêt ^ et il a les côtés de la tête , de la gorge , et le devant du cou , les flancs , le des- sus des ailes et le manteau , d'un joli bleu clair ; le milieu de la gorge , la poitrine et les parties postérieures , d'un beau blanc ; la tête noirâtre ; la queue noire ; le bec rougeâ- tre , avec un peu de jaunâtre en dessous et vers le bout ; les pieds rouges. Buffon soupçonne que c'est la femelle de la petite poule sultane de Cayenne. Il se fonde sur la foiblesse de ses couleurs. V. Petit Porphyrion. Le Porphyrion gris, Porphyrio cinercus ^ Vieill,,ales côtés du front , une bandelette transversale au-dessus de 1 œil la gorge , le devant du cou , le milieu de la poitrine et des parties postérieures, blancs; les flancs et le reste du plumage, d'un joli gris ; le bec , d'un jaune orangé , et le tarse roupeâ- tre. Taille inférieure à celle du râle marouelte. Le pays de cet oiseau m est inconnu. Il est au Muséum d'Histoire naturelle. Le Porphyrion KARUKA,PoryD/?j7îo;?//temcj/n/ , Vieil.; Rallus phœnicurus^ Gmel.; zoologie de l'Inde, page tc), i b. 9, sous le nom de Rallus phœnicurus. Cette poule sultane a V<)cc'\piit , le cou, le dos et les ailes, noirs, avec des taches bleues sur les pennes; la tête et le dessous du corps jusqu'aubas-ventre,d un blanc de neige; celui-ci et la queue, d'un rouxnué de rouge; le bec verdâtre , et les pieds d'un vert un peu rougeâlre : lon- gueur totale , huit pouces environ. Celte espèce se trouve dans lîle de Ceyian, où elle porte le nom de kalu-kercnaka; on la voit encore fréquemment dans 3o P O R la presqu'île de l'Inde , et il est à présumer qu'elle se trouve aussi chez les Chinois, puisque sa figure est souvent sur leurs papiers peints. Latham donne comme variété de celte espèce , la Poule SULTANE BRUINE. Une seconde variété, selon cet ornithologiste, estune autre poule snliane, àontl^olbe parle succinctement dans son Voyage; il la dit fort commune au Cap de Bonne-Espé- rance. Elle a la plaque du front, blanche; le dessus du corps d'un noir brillant , le dessous blanc; le bas ventre rouge , et les pieds jaunes. Le PoRPHYRiON DU MEXIQUE, Fulicamexirana^ Lalh., est à peu-près de la grandeur et de la grosseur de noire fou/que ; la lêle, le cou et les parties inférieures du corps sont pour- pres ; le dos, le croupion, les couvertures supérieures des ailes et de la queue , d'un vert pâle, varié de bleu et de fau- ve ; les pennes alaires et caudales, vertes; le bec terminé de jaune , et rouge dans le reste de sa longueur , ainsi que la membrane du front. N'est-ce pas une variété duPoRPHYRiON Tavoua .'' Le PoRPHYRiON TAYOUA, PorphyriotavouP., Vieill.; GalUnula maiiinica, Lath. ; Fulica mariinica^ Linn., édit. i3. ; a un peu plus de grosseur que le râle d'eau; douze pouces de longueur; le bec jaune, et rouge à la base; la plaque du front et l'iris rouge s ; le plumage en général d'un vert brillant, chan- geant en bleu sur la tête, le cou et le dessous du corps; les couvertures inférieures de la queue blanches ; les pennes et celles des ailes noirâtres et bordées de vert ; les pieds jaunes. La femelle ou l'oiseau jeune, diffère en ce que le plumage est en dessus nuancé de brun; le dessus de la tête entière- ment de cette couleur; le dessous du corps blanc , un peu mêlé de noir sur le milieu du ventre , et beaucoup plus sur le devant du cou jusqu'à la poitrine ; les pieds sont bruns. Cette espèce , que les naturels de la Guyane française nomment taiyoua-iai>oua à Cayenne , se trouve à la Martini- que et dans l'Amérique septentrionale. UYahana céleste y verde ^ du Paraguay, rapporté par Son- nini à cette espèce ; il n'en diffère qu'en ce qu'il a la tête noire. * Le PoRPHYRiON A TETE GRISE , Porphyrîo poliocephalus , Vieill. ; GalUnula poUocephala , Lalh. Bec rouge ; tête et cou d'un gris bleu , changeant en couleur d'azur sur le haut de la gorge ; dos pourpre; ailes et queue d'un bleu d'indigo foncé; poitrine et ventre vert-bleus; bas-ventre blanc ; pieds rouges. Cclic pcidc sultane se trouve dans l'iude. P O R 3i L'individu décrit par Latham sous la dénomination la- line de GalUnula madagascariensis , me paroît être une va- riété de sexe ou d'âge du précédent. 11 a le bec pareil ; la tcte et le cou d'un gris pâle ; le dos d'un vert foncé mé- langé de noir; le bas - ventre de couleur d'outremer; la gorge, la poitrine et le dessus des ailes, verts ; le ventre et les lianes , bleus ; les pieds rouges. * Le PoRPHYRioN A TETE NOIRE, GalUnula melanocepliolay Lalh. ; Fulica melanocephala , Linn. , édil. i3. Le plumage diî cet oiseau est tout bleu , excepté sur la tête et le cou qui sont enveloppés d'un capuchon noir. La femelle a le dessus de la tête et du corps , fauve; les plumes scapulaires rayées de blanc ; les couvertures des ailes verdâtres et mêlées d'un peu de fauve; les pennes d'un bleu céleste, mêlé d'un peu de vert. C'est d'après Feuillée que l'on a décrit cette poule sultane; lîutïon la rapporte à I'Acintli {Voyezc^llQ espèce); Brisson la donne comme une variété de ia. poule sultane commune; Latham et Gmelin en font une espèce particulière. On la trouve en Amérique. Le PORPHYRION VERT, Porphyrio viridis , Vieill.; GalUnula •piridis^ Lath. ; Fulica viridis, Linn., édit. i3. Longueur, onze pouces 'et demi. Bec d'un jaune verdâtre, ainsi que la plaque frontale; dessus du corps d'un vert sombre; dessous blanc; pieds pareils au bec ; ongles gris. Si c'est par erreur , comme le dit Sonninî , que Brisson a indiqué cette poule sultane pour se trouver aux Indes orientales, on peut la rapporter au Porphy/ian blanc et bleu, (v.) POBPHYRIS. Ce nom s'appliquoit , chez les Grecs, à Vanchusa et à Vocymasirum ( f^oy. OcYMoiDEs ). (ln.) PORPHYRITE. Quelques naturalistes appliquent cette dénomination très-impropre, à des poudingues dont les gra- viers fort menus donnent à la pierre une certaine apparence de porphyre. Mais, du reste, ces deux sortes de pierres n'ont rien de commun , surtout dans le mode de leur formation. Dans le porphyre , le fond de la pierre et les cristaux bien ou mal terminés qu'elle contient, ont été formés en même temps. Dans le poudingue, au contraire, les graviers que ren- ferme sa pâle , existoient avant qu'elle les eût enveloppés. Voyez Poudingue, (pat.) PORPHYROÏDE. Epilhète qu'on donne à une roche qui, passant d'une modification à une autre, commence à prendre l'apparence d'un porphyre, et tient le milieu, par exemple, entre le porphyre et le granité. F. Porphyre. (pat.) PORPITE, Purpila. Genre de vers radiaires , qui offre pour caractères : un corps libre, orbiculaire, cartilagineux à 3i P O R rinlérlcnr, subgélatineux à l'extérieur, presque plat, avec une cavité centrale et des tentacules irès-courls eu dessous ; des stries en rayons ou sautoirs , avec des stries conceatri- ques , tant en dessus qu'en dessous. Ce genre faisoit partie des Méduses de Linnreus, et il a en effet beaucoup de rapports avec elles ; mais il en diffère suffisamment pour en former un particulier. Lamarck , à qui est dû ce nouveau genre , l'avoit plutôt deviné que connu; mais j'ai eu l'avantage de comparer en vie une des espèces qui le composent avec une méduse^ et de fixer ses caractères d'une manière précise dans mon Histoire naïuyelle des Vers ^ faisant suite au Buffon , édition de Deler- vllie. Les porpltcs ont le corps circulaire et très-plat; il est, tant en dessus qu'en dessous , strié par des cercles concen- triques et par des rayons très-peu saillan?, quoique bien pro- noncés ; 11 est d'une consistance plus solide que celui de la plupart des méduses^ mais toujours cependant gélatino-mem- braneux ; en dessous , au centre , est la boucbe , composée d'une membrane susceptible d'une grande dilatation , mais très peu saillante , qui s'ouvre et se ferme contin ellement comme dans les méduses; en avant et encore plus en arrière de cette bouche , dans un espace parallélogrammiquê très- élendu , sont parsemés irrégulièrement un grand nombre de tentacules à peine visibles lorsqu'ils sont contractés , longs de trois millimètres dans leur plus grand développement, et qui ne convergent pas vers la boucbe , excepté trois , lesquels sont deux fols plus gros que les autres, et placés immédia- tement sur ses bords. Les organes de la nutrition se voient à travers le corps , qui est deral-lransparent ; mais ils sont si petits, qu'il est dif- ficile de les distinguer. Les porpites ont une manière d'être différente des mé- duses. Ces dernières, lorsqu'elles viennent à la surface de la mer, sont toujours entièrement dans l'eau ; les premières , dans le même cas, sont absolument sur l'eau. Celles que j'ai rencontrées avolent l'apparence d'une pièce de vingt-quatre sous emportée par les flots. Elles nagent à la manière des oiseaux. ■La PoRpiTE DE l'Inde , qui est aplatie en dessus , con- vexe en dessous , sillonnée et velue , se trouve dans la mer des Indes. Llnnœus l'avoit décrite sur un individu conservé dans l'os- prit-de-vin et considérablement altéré ; mais Bory-Saint- Vincent, qui l'a observée vivante, dans son voyage à l'ile- de-ifrauce , Ta décrite et dessinée de nouveau avec la supé- P O R 33 norilé de talent qu'on lai connoît. Elle est figurée dans la Relation de son voyage aux çuulre îles des mers "d'Afrique Ses bords sont munis d'une grande quantité de filets injgaux membraneux, et d'un bleu brillant, dont quelques-uns sont fort longs. La PoupiTE APPENDicuLÉE , qui est glabre , blanche, avec trois appendices bleus sur ses bords, un en avant et deux en arrière plus petits. F. pi. E, n." 23, où elle est figurée. Je I ai rencontrée abondamment vers le 4.o.« degré de latitude et le 5a.« de longitude. Peut-être possède-t^-elle des tenta- cules comme les autres ; mais je n'ai pas pu les voir déve- loppées. La PoRPiiE CHEVELUE, figurée par Péron et Lesueur , pi 3i , n." 6 de leur voyage , est la plus grande de ce genre. iLlle est entourée de tentacules très-minces, très-longues et bleues , et a des suçoirs sans nombre en dessous. On ne doit pas confondre ce genre , comme on l'a fait dans ces deruiers temps , aveclemadrêporeporpiie, ni arec les ca- merines, qui ont quelque ressemblance de forme avec les es- pèces qu'on vient de mentionner. Le madrépore porpite et les caménnes sont toujours calcaires, et la porpite toujours car- tdagmeuse. Voyez aux mots Madrépore , et Camérine. PORPITE, NUMISMALE, NUMMULITE^,NU]V1- MULAIRE, PIERRE LENTICULAIRE PIERRE FRUMENTAIRE. Voyez Lenticulaire. fp.T) PORPOISSE. Voyez Porpess. (desm.) PORPUS. Voyez Porpess. (desm.) PORQUINHO. L'un des noms portugais du Cochon-de - lait, (desm.) PORRA. Nom espagnol d'une espèce de Varec qui se trouve dans la mer du Sud, et qui est figurée lom. 2, ni. 3, du Voyage dans les mers de Vlnde , par le Gentil Ce varec a une tige extrêmement longue ( !,o brasses au moms ). Il est terminé par un renflement fusiforme , supportant une grosse vésicule sphéroïde , d'où sortent des rameaux qui portent des feuilles lancéolées , très-allongées , et fortement dentées. V. Varec. (b.) PORRUM, et Porn/s des Latins, et Prason des Grecs. Ce sont les noms de diverses espèces du genre allium des bota- nistes modernes, parmi lesquelles se trouve compris le poi- reau Dioscoride distingue deux prason , savoir : i.o le cephalo- ^ru5o« ou poireau capité, qu'on rapporte à notre poireau cul- tive; 2 .1 ampeloprasum ou le poireau des vignes, rapporté tan- xxYiir. ^ 3 U P O R tôt k Valliumvineale, et tantôt à d'autres espèces dumême genre. Théophraste et Pline indiquent trois espèces; i," le prason onporrum cephaloton, appelé gethyllis par Athénée , et gethion par d'autres auteurs : c'est encore le poireau cultivé; 2.° le prason cheiromenon , également appelé carton et seciwum , qui étoit le poireau cultivé qu'on empôchoil de monter en cou- pant ses feuilles; 3.° ï ampeluprason , le même que celui de Dioscoride. Le poireau étoit fort cultivé chez les anciens; on le man- geoit cuit; autrement, il passoit pour nuisible ; on l'appeloit porrum , parce qu'il pousse et croît vite : (fuàd porrà eat et longe latèque grassetur. C. BaUH, Tournefort fait du poireau un genre purrum , distingué de celui des aulx ou allium , par ses bulbes cylindriques ; mais cette distinction n'est plus admise, et l'on rapporte au genre allium toutes les espèces qui ont été placées dans celui ap- pelé porrum par Tournefort. (LN.) PORS. Nom danois du Gale, (b.) PORT. On donne ce nom, dans les Pyrénées, aux ou- vertures ou passages formés par la nature entre les sommets des plus hautes montagnes de cette chaîne, et par lesquels on la traverse d'un côté à Tautre. Dans les Alpes , on donne à ces sortes de passages le nom de col. En terme de marine, le nom de port désigne un havre où les vaisseaux sont à l'abri des tempêtes , et qui , pour l'ordi- naire,est perfectionné par les travaux de l'an. Le plus grand et le plus beau port de l'Europe , esl celui de Constaniino- ple. Le plus vaste et le plus sûr qu'il y ait au monde , est celui d'Avalcha au Kamtschatka. (pat.) PORT. Synonyme de Porc-de-mer, f^. Marsouin. (B.) PORTE-AIGUILLON , Acukata. Insectes composant notre seconde section de l'ordre des hyménoptères, et qui ont pour caractères : point de tarière ; un aiguillon inté- rieur, mais exsertile , ou des glandes renfermant un acide, à l'extrémité de l'abdomen des femelles et des individus neutres. Les hyménoptères de cette section nous offrent, dans leurs antennes et leur abdomen , des caractères constans , et au moyen desquels on pourra souvent distinguer ces insectes, de ceux de la première section du même ordre, les porle- larière. Les antennes sont toujours simples, et composées de treize articles dans les mâles , et de douze dans les fe- melles. L'abdomen, toujours uni au corselet par un pédi- cule plus ou moins allongé , est formé de sept anneaux dans les individus de la première sorte , et de six dans ceux delà seconde. L'aiguillon dont les premiers, ainsi que les indi- vidus neutres ou mulets, seul armés , n'est qu'une tarière P O R 35 modifiée, et qui par ces changemens a reçu une destination différente. Les quatre ailes sont toujours veinées. Les larve* n'ont jamais de pieds , et se nourrissent des alimens que les femelles ou les neutres, ou ces deux sortes d individus simul- tanément, leur fournissent, et qui consistent lantôl en cada- vres d'insectes , tantôt en sucs de fruits, et pour d'autres , en un mélange de pollen , d'étamines et de miel. Je partage cette section en quatre familles , et de la ma- nière suivante : I. Femelles ou Mulets privés d'ailes. Famille \. Les Hétérogynes. I L Tous les indmdus ailés. A. Point de pattes poUinifères. * Les quatres ailes toujours étendues. Famille IL Les Fouisseurs. ** Ailes supérieures doublées Ion gituâinalement dans le repos. Famille IIL Les Diploptères. B. Pattes postérieures poUinifères, soit dans les femelles elles neutres, soit dans les derniers individus seulement. Famille IV, Les Mellifères. Voyez ces mots, (l.) PORTE-BANDEAU. C'est I'Éthulie nodiflore. (b.) PORTE-BEC ou Rhinchophores. Famille d'insectes coléoptères, ayant pour caractères : quatre articles à tous les tarses ; tête prolongée antérieurement en forme de museau ou de trompe, avec la bouche terminale ; larves à pattes très- courtes ou nulles. Je divise cette famille en deux tribus, celle des B&UCHÈLES et celle des Charansomtes. V. ces mois, (l.) PORTE-CHAPEAU.On nomme ainsi le PALiURE.Foyez ce mot. (b.) PORTE -COLLIER. C'est I'Ostéosperme monili- FOKME. (b.) PORTE-CORNE. Klein donne ce nom au Rhinocéros. V. ce mot. (s.) PORTE-CORNES, Cerophorus. M. de Blainyille pro- pose ce nom pour un grand genre de ruminans , renfermant tous ceux de ces animaux qui ont la télé ornée ( au moins les mâles ) , de cornes persistantes , supportées par un axe osseux. F. Ruminans. (desm.) PORTE-CRÈTE. Nom spécifique de I'Iguane d'Am- boitse. (b.) PORTE-CROIX. V. Criocère. (s.) PORTE-ÉCHELLE. C'est la Saperda scalaris. Vorci SaPERDE. (nESM.) 36 PO R PORTE-ËCUELLE. Genre de poisson. F. Lépado- GASTÈRE. (B.) PORTE-EPINE. F. Porc-Épic. (s.) PORTE-FEUILLE. C'est la Rapette vulgaire, (b.) PORTE-IRIS. Nom sous lequel Dicquemare a fait ton- nohre deux espèces de méduses,'^, qui sont entourées d'un cercle portant les couleurs de l'arc- en - ciel. V. au mot Méduse, (s.) PORTE-LAMBEAUX. Quoique j'aie fait de cet oiseau un genre particulier , sous le nom de dilophe , il me semble , comme je l'ai déjà dit à l'article des martins , qu'on ne peut guère l'éloigner de ceux-ci , avec lesquels M. Cuvier l'a classé : en effet , il en a les caractères du bec , et il n'en diffère que par ses caroncules ; encore ces caroncules ne sont que l'attribut de l'oiseau adulte, (v.) PORTE - LANCETTE. C'est rAcA^THURE chirur^ GlEN. (B.) PORTE-LANTERNE (/ns^cto. ) V. Fui.gore. (l.) PORTE-LENTILLE. C'est la Nidulaire. (desm.) PORTE-LYRES, L/r/Jm, VleiU. Famille de l'ordre des oiseaux Sylvains, et de la tribu des Tétradactyles. V. ces mots. Caractères : pieds allongés , un peu forts : tarses annelcs; quatre doigls,trois devant, un derrière; les extérieurs joints le long de la première phalange ; l'interne libre ; ongles allongés, convexes en dessus, presque droits, obtus ; bec médiocre, droit, conico-convexe, garni à sa base de plumes sétacées, dirigées en avant, pointu; rectrices du mâle adulte , au nombre de seize , de trois formes diffé- rentes et très-longues ; douze seulement et uniformes , chez les femelles, (v.) PORTE -MASSUE, Cojynephorus. Genre de plantes établi dans la famille des graminées, pour placer quelques espèces de Canches. Ses caractères sont : balle calicinale de deux valves mem- braneuses , fort longues , renfermant deux (leurs , chacune composée de deux valves, dont l'inférieure est entière, et pourvue, à sa base, d'une arête articulée et lanugineuse dans son milieu, coriace et tordue à sa base, claviforme et glabre à son extrémité ; la supérieure bifide à sa pointe. Ce sont les Canches articulée et blanchâtre qui servent de type à ce genre, (b.) PORTE-MIROIR {Insectes.) Nom donné par des ama- teurs à un bombix de l'Amérique , qui a sur les ailes une tache transparente , comme du talc , ou vitrée , produite par un défaut d'écaillés sur cette partie , environnée de P O R 37 lignes en forme de cercle, et ressemblant ainsi, en quelque sorte, à un miroir avec son cadre. Le bomhix hesperus àe Fa- bricius, son bombix allas , sont des porte -miroirs, (l.) PORTE-MITRE D'OR, Chrysomeins. Dénomination du chardonneret j d'après la plaque jaune dont ses ailes sont décorées, (v.) PORTE- MORTS ou NÉCROPHORES (^Insectes.) Voyez NÉCROPHORE. (l.) PORTE-MUSC. Quadrupède ruminant, du genre des Chevrotains. V. ce mot. (desm.) PORTE-NOIX. Nom vulgaire d'un arbre de la Guyane, dont le fruit est un drupe gros comme la tête , contenant quatre noyaux ou noix bonnes à manger. C'est le caryucar nuciferum de Linnseus. V. Caryocar. (b.) PORTE-OR. C'est le nom d'un marbre à fond noirâtre, parsemé de veines d'une belle couleur jaune. Sa carrière est aux environs de Porto-Venere , sur la côte de Gènes. V. Marbre, (pat.) PORTE-PLUME. Nom donné, par Adanson , à la ptérone camphrée , qui constituoit le genre pterophorus de Vaillant , remarquable par ses aigrettes velues, en forme de plume. V. Ptérophore. (ln.) PORTE - PLUMET. Coquille du genre Cyclostome. (B.) PORTE-QUEUE. Nom qu'on a donné a des papillons à queue f de la division des Chevaliers et de celle des Plé- BÉÏENS ruraux. Les premiers appartiennent à notre genre Papillon , et les seconds à celui de Polyommate. (l.) PORTE-SCIE, Securifera, Latr. Famille d'insectes, de l'ordre des hyménoptères , section des lérébrans, ayant pour caractères : abdomen parfaitement sessile , ou intime- ment uni au tronc par toute sa largeur. Les femelles ont une tarière, le plus souvent en forme de scie, et qui leur sert, non-seulement à déposer leurs œufs, mais encore à préparer la place qui doit les recevoir. Leurs larves ont toujours six pattes écailleuscs, et, dans la plupart, douze à seize pattes membraneuses. Ces insectes sont herbivores , et forment deux tribus , les TenthR£- DiNEs et les Urocérâtes. F. ces mots, (l.) PORTE SOIE. Nom que l'on donne au Coq a duvet, à cause de son plumage soyeux, (v.) PORTE-SOIE. On a donné ce nom à la Pinne marine, ou Jambonneau, (desm.) PORTE - TARIERE. Insectes de l'ordre des hymé- noptères. V. Térébraî^. (l.) 38 P O R PORTE- TUBE. C'est une coquille fossile , du genre murex, de lÂnn^us {M. iuhifer') , dont Denys-de-Montfort a formé un genre particulier, sous le nom de Typhis. V. ce mot. (desm.) PORrE - TUYAUX , Tubulifen. Nom donné à une section d'insectes, de Tordre des hyménoptères, dont les derniers anneaux de l'abdomen forment, dans les femelles, un tuyau rëtractile , avec un aiguillon au bout. Tels sont les insectes du genre chrysis de Fabricius. V. ChRYSIDES. (l.) PORTEE. C'est le temps de la gestation des quadru- pèdes et le nombre de leurs petits. F- (Gestation, (s.) PORTEES, {^vénerie. ) Branches de jeune bois que le cerf fait plier ou rompre avec sa tête. Les portées A nn cerf sont à six pieds de hauleur Un cerf dix cors commence à faire des portées vers la mi-mai. V. au mot Cerf, (s.) PORThSIE, Portesia. Genre de plantes, de Toctandrie monogynie, et de la famille des rubiacées, qui a été établi par Cavanilles, et qui présente pour caractères: un calice petit, inonophylle, à quatre dents persistantes; une corolle de quatre pétales ovales ; un tube plus court que la corolle , octodenlé à son sommet ; huit élamines sessiles et insérées sur les dents du tube; un ovaire supérieur à style simple et à stigmate en tête ; une capsule bivalve , biloculaire , disper- me , à valves ovales , carinées , s'ouvrant par la pointe , et contenant une semence dans chaque loge. Ce genre renferme deux arbustes à feuilles alternes, pin- nées avec impaire, et à (leurs disposées en petits bouquets dans les aisselles des feuilles. L'un, la Portésie OVALE, a les folioles presque ovales elles fleurs rapprochées. Elle croît aux Antilles. L'autre , la Portésie mucrotnée , a les'folioles glabres , rancronées. Elle croît à Madagascar. Ce genre a été réuni aux TKiCBiLiERSpar "Wildenow. (b.) PORTLANDE , Portîandia. Genre de plantes de la pen- tandrie monogynie , et de la famille des rubiacées, dont les caractères consistent : en un calice grand et à cinq divisions; en une corolle infundibuliforme , à tube insensiblement dilaté , et à limbe à cinq divisions ; en cinq étamines insé- ras à la base du tube , à anthères droites, presque saillan- tes; en un ovaire inférieur, surmonté d'un style à stigmate simple ; en une capsule ovale , globuleuse , munie de cinq côtes saillantes, émoussée au sommet, couronnée par le limbe calicinal , et formée par deux loges à plusieurs se- mences. Ce genre renferme cinq arbres à lige grêle qui ont besoin du support des arbres voisins pouH ne pas ramper; il a le P O R 35 feuilles enlièrcs el opposées , et les fleurs grandes de plus d'un pied.L'un de ces arbres porte le nom de PortlaNDE A GRANDES FLEURS, et est représenté dans une superbe gravure publiée par Smith, tab. 6 de ses Icônes pictœ. Il croît naturel- lement à la Jamaïque , et se cultive dans quelques serres d'Angleterre et de France, où 'il fait l'admiration de tous ceux qui le voient, par la beauté de ses fleurs blanches. Un autre , le Portlande a fleurs rouges , a les feuilles ovales , coriaces, et les fleurs rouges. Il croît aussi à la Ja- maïque y où il a été observé par Swartz. Quant aux Portlandes tétrawdre et hexa^tore , ils doivent être retirés de ce genre. Le second forme déjà celui qu'Aublet a appelé Coutarée. L'écorce de la plupart des espèces de ce genre peut être substituée au quinquina, dans le traitement des fièvres. Celles des Portlandes mexicaine «t bexandre portent même son nom dans le continent, (b.) PORÏS-FU. Nom hongrois de la Renouée ( Polygonum persicaria , Linn. ). (ln.) PORTSCHEDNAJA-TRAWA. Nom russe des Per- SICAIRES. (ln.) PORTULA. Nom donné , par Dillen, à une plante con- fondue avec le genre GLAUxpar Tournefort, et dont Linnseus a fait son peplis^ nom appliqué par les anciens , à une plante très-différente , et que, pour cette raison, Adanson a changé en celui de chahrœa. Voyez Peplis (ln.) PORTULACA. Notre pourpier commun recevoitce nom chez les Latins, et celui à'andrachne chez les Grecs ; les bota- nistes lui ont conservé le premier, et le second a été donné à un autre genre. Il y a, du reste , beaucoup d'obscurité sur les plantes que les ancieos ont voulu décrire sous ces deux noms. Chez les modernes , on a nommé portulaca , et l'on a rapproché sous le même nom quelques plantes qui, par leurs feuilles grasses ou leur nature succulente, offrent quel- ques rapports avec les pourpiers; par exemple, la MoNïiE des fontaines, quelques petits orpins {sedum)^ une sabline et des arroches; celles-ci sont plus particulièrement appelées y3or/«- hca marina. Linnœus a divisé le genre portulaca de Tournefort, pour en faire deux, savoir: le sessmium et le portulaca^ où rentre le pourpier cultivé. Depuis, on a fait aux dépens de ce dernier les genres ia/inum, riilingia ou anacampseros (sinis) , meridiana, lemia et orygia. ; Le Glinus lotoîdes, L., et le irianthema monogyna^ Lion. , ont été figurés sous la dénomination de portulaca , le premier pat" Rarrelier , et le second par J. Hermann, (ln) ^^ P O R PORÏULACAIRE, Poriuïacaria. Arbrisseau à feuilles opposées , cunéiformes , presque ovales , qui a successive- ment fait partie des Claytonês et des Crassules , et que Jacquin vient d'établir en litre de genre. Ce genre a pour caractères : un calice de deux folioles ; cinq pétales; cinq étamines ; un ovaire supérieur, surmonté de trois styles à stigmate simple ; une semence garnie de trois ailes. La portulacaire est originaire d'Afrique , et se cultive dans les jardins de botanique. (B.) PORTULACASTRUM.Nom sous lequel on a cultivé autrefois au jardin des plantes de Paris, le scsrmum porlu- lacastnim^ Linn. (ln.) PORTULACÉES, Portulaceœ. Famille de plantes, qui offre pour caractères : un calice divisé à son sommet ; une corolle monopétale ou nulle , plus souvent formée de pétales dont le nombre est déterminé, insérée à la base ou au milieu du calice , souvent alterne avec ses divisions ; des étamines ayant la même insertion que la corolle , ordinairement en nombre déterminé; un ovaire supérieur, ou rarement infé- rieur et semi-inférieur, à style unique , ou double , ou triple, ou rarement nul, à stigmate souvent multiple ; un fruit cap- sulaire , uni ou multiloculaire , à loges à une ou plusieurs semences, dont le périsperme est farineux et central, et l'em- bryon courbé ou annulaire. Les plantes de celte famille sont ordinairement herbacées, vivaces ou annuelles, quelquefois grasses ou charnues; leurs liges, dont la forme est cylindrique, ainsi que celle des ra- meaux, portent des feuilles opposées ou alternes, souvent succulentes, presque toujours dépourvues de stipules, quel- quefois munies, dans leurs aisselles, d'un petit faisceau de poils; leurs fleurs affectent différentes dispositions. Ventenat , de qui on a emprunté ces expressions , rapporte à cette famille, qui est la première de la quatorzième classe de son Tableau du Règne végétal^ et dont les caractères sont figurés pi. 19, n.» 2 du même ouvrage, dix genres sous deux divisions , savoir : i.° Les porhdacées dont le fruit est uniloculaire : Pourpier , Portulacaire, Turnère , Rokeje, Talin, Claytone, MOTSTIE , ÏÉLÈPHE , CoRRIGIOLE , BaCOPE , TaMARIX et Gnavelle. 2.0 Les portulacèes dont le fruit est multiloculaire: ÏRtAN- THÈME , L1MÉ0LE , Crypte et Gisekie. Voyez ces mots, (b.) PORÏUMNE. Portumnus , Leach. V. Portune. PORTUNE, Portimus, Fabr. , Lam. , Rose, Latr. , Léach. ; Cancer, Lion., Deg. , Oliv.; Lupa , Léach. Genre P O R 4» de crustacés, de l'ordre des décapodes, famille des bra- chyures , tribu des nageurs, ayant pour caractères : test en segment de cercle , plus large que long , dilaté en devant , rétréci en arrière ; queue de cinq anneaux distincts dans les mâles , et de sept dans les femelles ; cavité buccale carrée ; second article des pieds-mâchoires extérieurs presque carré, avec les angles arrondis , échancré près de l'extrémité de son bord interne ; les pédicules oculaires et les antennes m- sérés de file , sur une même ligne transversc; les antennes latérales terminées par un filet sétacé , beaucoup plus long que leur tige : les deux pieds postérieurs propres à la nata- tion, finissant par deux articles aplatis , en forme de lames ciliées ; le dernier plus ou moins ovale ; pédicules oculaires courts , insérés de chaque côté du front , dans des cavités ovales et formées par des échancrures du test ; deux fissures au bord supérieur de chaque orbite. Les portunes , que M. Cuvier désigne aussi sous le nom à'élrilles , ne diffèrent bien rigoureusement de certains crabes, et particulièrement des carcins de M. Léach , que par la ma- nière dont se terminent leurs deux pattes postérieures. Quelques portunes , dont le test est proportionnellement plus large , avec chaque bord latéral divisé en neuf dents, et dont la postérieure plus forte , en forme d'épine ; qui ont les serres de la même grandeur ; dont les mâles ont l'avant- dernier article de leur queue fort allongé (i) et beaucoup plus étroit que le précédent , composent , dans la méthode de ce dernier naturaliste , un genre particulier , celui de Lupa. Ses portunes proprement dits ont le test moins évasé, à dentelures moins nombreuses (cinq communément, d'autres fois six ) , et dont aucune ne surpasse considéra- blement les autres en grandeur; Tune de leurs deux serres est plus forte que l'autre ; et le pénultième article de la queue des mâles est transversal ; mais , outre que ces caractères s'effacent insensiblement sur leurs limites , que la forme de l'avant dernier article de la queue des mâles est très-variée , selon les espèces , dans la même coupe naturelle , et qu'on n'a pas toujours des individus des deux sexes, on peut ar- river à la connoissance des espèces par des moyens moins équivoques et plus simples. L'espèce queFabricius a nommée v/^//,offre dans la longueur extraordinaire de ses pédicules oculaires, et dans la manière dont ils se logent , un caractère trop remarquable , pour qu'on la laisse avec les portunes. C'est donc avec raison que (i) Degéer avait remarqué, le premier, ce caractère sexuel. ^1 P O R M. le chevalier de Lamarck a fait de cette espèce un genre propre , celui de podophthalme. Le cancer latipes de Plancus , qui senïble, au premier coup d'œil , devoir être réuni aux porlunes , en est cependant bien distingué , ainsi que M. Léach Ta remarqué. Mais nous rejetterons sa dénomina- tion générique , poHumnus , qui littéralement est presque semblable à celle de portunus , et nous lui substituerons celle de platyonique (^Flatyoïiichus. ) Au rapport de M. Bosc , le porlune , qu'il regarde comme l'espèce appelée pelagicus par Fabricius , nage presque conlinnellement avec aisance , et même avec une sorte de grâce. Il peut se soutenir sur l'eau, pendant un espace de temps assez long et sans se donner de mouvemens apparens. Il n'a d'autres points de repos que les varecs et autres plantes de l'Océan-Allantique , où on le trouve en grande quantité. Il vit des autres animaux marins qui s'y rencontrent avec lui. Un autre portune , Yhaslala de M. Bosc , et qu'il a observé sur les côtes de la Caroline, nage aussi très- bien ; mais il marche autant qu'il nage. D'ordinaire , il se promène lente- ment sur le bord de la mer ou à l'embouchure des rivières , à la marée montante , pour chercher de côté et d'autre sa nourriture. Mais lorsque la marée se retire , il s'en retourne avec elle , en nageant , parce qu'il craint alors de rester sur le sable , et qu'il n'a plus à espérer de curée. Le plus sou- vent il nage et marche en avant ; mais si la frayeur le saisit, lise sauve en nageant de côté et même en arrière. Pendant l'hiver , il disparoît de la côte , et se retire dans les profon- deurs dela'mer. Il revient au printemps, et la femelle, à rai- son des œufs qu'elle porte, est alors très-estimée. On ditque ce crustacé sort quelquefois de l'eau , pour aller chercher sa vie sur la grève.'' On en prend journellement un grand nom- bre à Charlestown, pendant l'été , à la marée montante , avec un moyen semblable à celui dont on se sert en Eu- rope pour la pêche des écrevisses. C'est un cercle de fer , garni d'un filet, et suspendu par trois cordes à un long bâton, au milieu duquel est attaché , pour appât , un morceau de viande. M. Bosc , en a pris ainsi des centaines par heure. « Tous les portunes qui habitent notre mer (côte de Nice), dit M. Risso , vivent réunis en société ; et chaque espèce choisit une demeure conforme à ses besoins et à ses habitudes. Le Âfmfl/:///^ fait son séjour dans la région des polypiers corti- ciféres. Le pubère et le plissé préfèrent les rochers de quatre a cinq cents mètres de profondeur. Le dépuraieur ne se plaît que dans les plaines des galets , se mêlant toujours avec les colonnes de petites dupées , telles que les anchois et les sardines, Un autre, imparfaitement décrit par Piondelet , P O R /;3 dont il porte le nqm , se cache sous la vase de nos bords. Le moucheté ^ habile au milieu des algues qui croissent à quelques mètres de profondeur ; et l'espèce à laquelle j'ai imposé le nom de longues- polies^ fréquente les trous du calcaire com- pacte qui borde nos rivages. Les portunes se nourrissent de mollusques et de petits crustacés qu'ils brisent par morceaux, et broient au moyen des osselets de leur estomac. Leur chair n'a pas le même goût dans toutes les espèces, et ce n'est que celles qui vivcntdansles rochers quisont employées comme comestibles. Les autres servent d'appât pour la pêche. Plusieurs de ces crustacés sont tourmenlés par de petites aselotles, parasites qui se glissent sous leur corselet et s'atta- chent sur leurs branchies. Les femelles des portunes font plusieurs portées dans l'année , et déposent chaque fols de quatre cenis à six cents mille petits œufs globuleux et trans- parens , qui éclosenl en plus ou moins de temps , suivant le degré plus ou moins considérable de la température ». M. Kisso a été plus à portée que moi d'étudier les mœurs de ces animaux. J'avouerai , cependant, que j'aide la peine à croire que les femelles de la même espèce fassent plusieurs portées dans 1^ cours d'une année , du printemps à la fin de l'automne. L'analogie et les observations des autres natura- listes semblent contredire cette assertion. Pison a représenté, dans son Histoire naturelle du Brésil (p. 76), un portune voisin à^MiasIatus Aa Fabricius , et qu'il nomme en langue du pays ciré apuà. Le mol de ciré paroxt être une dénomination commune des crustacés semblables aux précédens , qui vivent habituellement au fond de la mer, et qui ne gagnent le rivage que pour y chercher l'ambre gris, que les flolsy ont jeté. On ne les prend qu'au moment des fortes marées. Leur chair, suivant Plson, est d'un goût excel- lent. Il paroîl qu'on les met dans du vinaigre , et quoiqu'on puisse en manger beaucoup de préparés de celte manière , ils sont rarement indigestes. Quelques autres espèces sont encore un aliment pour les habilans dcs'côles maritimes de la Chine, des Indes-Orientales, etc. Ces crustacés abondent dans les mers qui avoisinent les tropiques; mais V Océan-Sep- tentrional n'en fournit que peu d'espèces et qui sont petites ou de taille moyenne. Leur synonymie est en général très- embrouillée. /. Test presque en /arme de carré transversal et rétréci vers son extrémité postérieure ; le côté antérieur guère plus étroit çuc le plus grand diamètre transversal ; yeux situés à ses extrémités latérales ; antennes extérieures éloignées , par un intervalle notable , de V origine des pédicules oculaires ( r avant-dernier article de la çueue des mâles presque carre , et à diamètres presque égaux ). Je place dans celle division , le camer admette d'Herbst , 4^ P O R Crust. , lab. 57 , fig. 4, et celui qu'il nomme prymna ^ même pi , fig. 2. Le premier a le fronl, ou le bord antérieur, droit, di- visé par trois petites incisions en quatre lobes tronqués , ou presque carrés ; chaque bord latéral du lest a cinq dents ai- guës , dont l'avant-dernière , en comptant de devant en ar- rière , est plus petite ; le dessus du test offre des rides transver- sales et interrompues ; les serres sont épineuses. Cette es- pèce a été recueillie par Péron et Lesueur dans les mers australasienncs. Dans le cancer prymna , les côtés du test n'ont chacun que quatre dents , les deux lobes frontaux, situés près des yeux , ont une petite échancrure. • On trouve dans les mers de la Nouvelle-Hollande deux ou trois autres espèces analogues , et qui paroissent devoir former, avec les précédentes , un genre propre ; peut-être faut-il y placer le portune tronqué de Fabricius. ( Herbst , Crust. , lab. 54 , fig. 7. ) //. Bord antérieur da icsi et partie adjacente de ses côtés formant une courbe ; largeur du test, comprise entre les deux extrémités posté- rieures de cette courbe , beaucoup plus grande que sa portion anté- rieure et mitoyenne qui sépare les yeux ; antennes extérieures situées immédiatement à Vorigine des pédicules oculaires. A. La plus grande largeur du test presque le double de sa lon- gueur; chaque coté du test ayant toujours huit à neuf dents , dont la postérieure plus forte ^ en formed épine ; V aQant-dernier segment de la queue des mâles , souvent fort allongé, et très-étroit, du moins au- delà de sa base. Nota. Celle division se compose d'espèces du genre lupa de M. Léach. * Dent postérieure de chaque coté du test beaucoup plus grande que les précédentes. PoRTV^EvtL\GlQ\JE,PoTiunuspelagicus;Cancerpelagicus,hm.; Cancer cedo-nuUi, Herbst, Crust., lab. Sg; ejusd.; C. reticulatus, ibid., tab. 5o, var. Linneeus a donné , dans son Muséum Lu- dovicœ, une bonne description de cette espèce; mais il l'a ensuite { Système nat. , édit. 12.""=) confondue avec d'autres, très-différentes : c'est ce qui lui a fait dire qu'elle se trouvoit dans toutes les mers Degéer s'est trompé en citant celle espèce comme synonyme de son crabe de V Océan; et celte faute, copiée par Fabricius, et ceux qui ont écrit après lui , a augmenté la confusion. Je crois que cet auteur n'a pas bien connu le cancer pelagicus de Linnseus, ou qu'il l'a décrit sous le nom de Defensor. Le portune pélagique est propre aux mers des Indes-orien- tales, et des plus grands du genre. Son test est légèrement P O R ^ 45 chagriné, d'un vert clair, quelquefois brun, plus ou moins tacheté ou marbré de jaunâtre. Le front a six dents en scie , en y comprenant les oculaires , toutes entières , et dont les deux du milieu plus petites ; celles-ci forment , avec une pointe avancée, située au-dessous du milieu du front, un trian- gle. Les serres sont tachetées de même que le test , et pres- que trois fois plus longues que lui; leur troisième articulation, que Fabricius nomme souvent le bras, a trois fortes dents , eu forme d'épines, au côté interne; le carpe , ou l'article suivant , en offre deux, dont une dorsale et l'autre interne; les mains sont allongées, chargées extérieurement de côtes longitudi- nales , dont deux des supérieures se terminent chacune par mie dent ; près de la base supérieure de ces mains est aussi une forte dent; leur face interne présente une arête pointue à son extrémité ; les doigts sont rouges, allongés, fortement striés, pointus, avec des dents molaires, lobées, très-inéga- les,tout le long de leur côté interne. Les deux derniers articles, en forme de lames, des deux pattes postérieures, sont unis. Le portune pélagique de M. Bosc, et auquel il rapporte la fig. 55 de la planche huitième de l'ouvrage d'Herbst sur les crustacés, est une autre espèce , et qui me paroit peu diffé- rente de celle que je regarde comme le cancer hastaius de Lin- naeus. Celle que j'ai désignée , dans mon Gênera Crust. et TnsecL , sous le même nom spécifique , est plutôt iliastalus de Fabri- cius , mais non le cancer hastaius de Linnaeus. Elle est très- commune aux Antilles. F.plus bas, Porlune spinimane. Le Crabe de l Océan {cancer pelagicus) de Degéer, quoique de cette division, se distingue des autres espèces qui la compo- sent, en ce que les carpes et les mains n'ont point d'épines. Le Portune sanguinolent , Portunus sanguinolentus de Fabricius, représenté par Herbst , ibid. ^ tab. 8 , fig. 56 et 57, est remarquable par les trois taches d'un rouge de sang, arrondies, et formant une ligne transverse, que l'on observe à l'extrémité postérieure de son test. Le front a quatre dents, les deux oculaires internes non comprises , et dont les deux mitoyennes plus courtes; l'arête interne de la tranche supé- rieure des mains a une frange de poils; les deux derniers seg- mens de la queue du mâle forment, par leur rétrécissement brusque et leur allongement, une sorte de queue. Portune en hache, Portunus hasfatus; Cancer hastatiis, Linn.; Portunus pelagicus, Bosc.''; Herbst, i/^/t/., tab. 8, fig. 55. Le can- cer hastaius Aq Linnseus, et qui est évidemment un portune de cette division, se trouve dans la mer Adriatique, tandis que le porlune hastaius de Fabricius habite la merdes Antilles; dans cettedernière espèce, la dent postérieure des côtés du test ^6 ^ P O R est seulement un peu plus allongée que les précédentes; elle est beaucoup plus iorle {poslico maximo) dans Tespèce de Lin- nœus. Or ce caractère, ainsi que les autres qu'il lui assigne y on l'observe dans un portune trouvé par M. Léon Dufour, sur les côtes d'Espagne , et le seul de cette division , ou des lupes de M. Léach, qui habile les mers d'Europe. Le dessus (le son corps est d'un rouge de brique pâle; son des- sous est blanc et luisant. Le test a environ un pouce de lar- geur , mesuré dans son pins grand diamètre ; sa surface est un peu raboteuse, avec un duvet très-fin dans les enfonce- mens ; chaque côté a neuf dents, dont la postérieure très- forte, et longue d'environ trois lignes; les autres sont petites, très-acérées , et tournées en avant ; celle qui forme le can- thus postérieur de Torbile oculaire, ou la première, est un peu plus grande ; la quatrième est un peu plus courte que les adjacentes ; on en voit quatre au milieu du front , et dont les deux intermédiaires plus petites ; je ne comprends pas dans ce nombre les dents supérieures et internes des orbites oculaires; elles sont entières, ainsi que les autres. Les serres sont presque trois fois plus longues que le test et pareillement soyeuses; leur troisième articulation a, au côté interne, qua- tre dents Irès-aiguës, en forme d'épines, dont les deux infé- rieures plus petites ; l'exlrémilé de la tranche extérieure en offre une autre ; le carpe et la main ont extérieurement des côtes longitudinales; l'extrémité supérieure du carpe est ar- mée de deux dents , dont une en dehors et l'autre interne; la main est allongée, et divisée, dans sa longueur, par cinq arêtes arrondies ; celle qui forme la tranche supérieure est terminée par deux dents très-pointues ; on en observe une autre près de l'articulation de la main avec le carpe; les doigts sont un peu plus longs que la main, striés longiludinale- ment, entrecoupés de blanc, terminés en pointe un peu cro- chue,et garnis, le long du côté interne, d'une série nombreuse de petites dents , dont quelques-unes un peu plus grandes, et formant toutes ensemble, les doigts étant rapprochés , une suite d'angles rentrans et saillans. Les derniers articles des autres pattes, et même les deux derniers de la queue du mâle, ont des sillons longitudinaux; on en voit encore d'autres sur les côtés de la poitrine, mais dons une direction opposée ; l'avant-dernier article de la queue du mâle est en forme de triangle tronqué à son extrémité. Les portunes : armige}\ gludiator, hasiatcîides^ forceps e\ ponii- cus, deFabricius, sonlencorc de cette division, mais peu con- nus, à l'exception du quatrième ou du Fortune tenaille, poHunus forceps. Celui-ci est remarquable par la forme grêle cl allongée de ses serres; leurs doigts sont très-longs et fili- P O R <, formes. Herbst Ta représenté pi. 55, fig, 4.. Le docteur Léach en a donné une autre figure, pi. 54-, vol. i de ses Mélanges de Zoologie : on le trouve aux Antilles. Le cancer menesOio d'Herbst , pi, 55, fig. 3 , est la seule espèce de cette division dont le test n'ait que huit dents de chaque côté. ** Dent postérieure de chaque côté du test à peine une fois plus grande que les précédentes. Fortune spinimane, Portunus spinimamis ; Portunus pelagi- eus, Latr., Gen. crust. et insect.^ tom. i, pag. 26. ; Portunus has- tatus^Fah., Bosc. Il est très-voisin du cancer ponticusd' Herhst y pi. 55 , fig. 5 ; mais la dent postérieure des côtés du test est plus grande dans celui-ci, et les pinces paroissent avoir quel- ques épines de plus. Le test de notre portune spinimane est couvert d'un petit duvet jaunâtre, coupé par des rides rous- sâtres et interrompues; chaque côté a neuf dents, rougeâlres à leur base, blanches à leur extrémité, et dont la postérieure est un peu plus forte : on en voit quatre autres, mais moins acérées, au milieu du front; elles sont égales; l'interne et supérieure des orbites oculaires est échancrée.Les serres sont garnies de duvet , chargées de petits grains qui font paroître les côtes des pinces comme dentelées :1e côté interne du troi- sième article a quatre épines presque égales ; on en voit deux autres sur l'article suivant , et deux autres sur la main , dont une à la base, et la seconde près de l'extrémité de l'arête su- périeure; un peu avant cette dent, le fond rougeâtre de cette arête est coupé par une tache blanche; les doigts sont striés, blanchâtres, avec l'extrémité rouge ; les tarses dos trois paires de pattes suivantes sont aussi de cettecouleur,avec l'extrémité blanche; la lame qui termine les deux dernières pattes est presque unie. L'avant-dernier segment de la queue du mâle a la figure d'un triangle tronqué à son sommet,et dont les côtés sont un peu arqués en dehors. Celte espèce se trouve dans les mers de l'Amérique ; elle est commune sur les côtes du Brésil. B. La plus grande largeur du test ne surpassant guère que d'un tiers ou d'un quart sa longueur ( ce test ayant ordinairement pres- que la/orme d'un cœur tronqué postérieurement) ;six ou neuf dents de chaque côté., dans quelques-uns ; cinq ou moins , dans le plus grand- nombre; la dernière très-rarement plus grande; avant-segment de la queue du mâle transversal dans le plus grand nombre. * Six ou neuf dents de chaque côté du test. Nota. Les espèces de cette subdivision ont le lest un peu plus large que celles des subdivisions suivantes; le pénuilièine segment de la queue du mâle est ordinairement aussi long ou presque au3si long que large , et en forme de triangle il onqué. 48 P 0 R -j- Neiif dents de chaque câié du test. Fortune de Tranquebar , Portunus tranquebarkus , Fab. ; Herbst , CrusL, lab. 38, fig. 3, Son test est long d'environ trois pouces sur un peu plus de quatre pouces de large; il est uni, avec neuf dents égales de chaque côté , et quatre au front , les ocu- laires internes non comprises. Les serres sont généralement unies , armées de plusieurs dents , dont trois sur le carpe, et trois autres sur la pince; les doigts sont forts, coniques, avec des dents molaires inégales ; les lames natatoires sont unies. Cette espèce est, pour les habitans de la côte de Coromandel, où elle se trouve, un de leurs comestibles. ^-j- Six dents de chaque coté du test. PoRTUlSE PORTE-CROIX, Portunus cruciger^ Fab. ; Herbst, ibid.y tab. 38, fig. i. Il est grand, d'un rouge sanguin, avec une croix au milieu du test, des bandes sur les côtés, et des taches sur ses bords, d'un jaune pâle; chaque bord latéral a six dents égales, dont les deux extrêmes échancrées ; le front en a huit, en comptant les oculaires internes; celles du milieu sont un peu plus petites. Les serres sont fort grandes ; le côté interne de leur troisième article offre intérieurement de pe- tites dents inégales , et trois fortes au-dessus ; le carpe en a quatre , dont une interne, et les trois autres sur le dos, dis- posées en triangle sur deux espèces d'arêtes ; les mains sont presque cylindriques , avec des côtes , et quatre dents ou épines, dont une à la base, et les autres près de leur extrémité supérieure; les doigts sont forts, cannelés, avec des dents lo- bées. Les pattes sont foiblement striées ; les nageoires des postérieures n'ont qu'une seule arête , qui les coupe dans le milieu de la longueur. Il habile les mers àes Indes-orien- tales. Dans le Fortune Lucifer, Portunus lucifer, de Fabricius, le lest est fauve , avec quatre grandes taches blanches phos- phorescentes, lorsque l'animal est vivant ; les dents du front sont plus aiguës que dans l'espèce précédente , dont elle est très-voisine ; celles des bords latéraux sont plus étroites , et moins brusquement acuminées ; la postérieure n'est pas échancrée ; les doigts sont plus courts, mais profondément striés, avec les dents plus égales ; ils sont rouges, avec l'extré- mité noire. La môme division renferme les portunes annulatus^ varie- gatuset holosericeus de Fabricius. Herbst a figuré la première, tab. 4^9? %• 5. Celles qu'il représente pi. j, fig. 62, et pi. 4o, lig. I, appartiennent à la môme coupe. ** Cinq dents au plus de chaque côté du test. jS!ota.\uC pénultième segment de la queue des mâles transver- P O R 4g sal, ou plus large que long. La plupart des espèces habitent les mers d'Europe. Le PoRTUNE de RoNDELE'if Portiums Rondelelî. Riss., Hitl. mi. des Crust. de Nice , pi. i , fig. 3. Son corps est long de près d'un pouce , sur environ quinze lignes de large. Le dessus du test est d'un brun rougeâtre , un peu inégal , coupé par de petites hachures en forme de lignes iransverses, avec un duvet très-court. Le front est droit, entier, cilié, avec un foiblc sinus au-dessus des antennes extérieures; son bord est cilié. Chaque côté du test a cinq dents aiguè's, dirigées en avant, dont les deux dernières, et surtout la pénul- tième , plus petites; le dessous du corps, à l'exception des côtés antérieurs du test, dont la couleur est celle du dessus^ est d'un jaunâtre clair, un peu lavé de brun. Les serres sont grosses, d'un brun rougeâtre foncé , finement graveleuses en dessus , plus claires et plus unies en dessous; le carpe ou le quatrième article est un peu inégal en dessus , et se termine à l'angle Interne , à la suite d'une petite crête granulée , par une dent très-aiguë', en forme d'épine , dentelée elle-même, et bleuâtre à son extrémité; les mains sont unies au côté exté- rieur, avec deux arêtes longitudinales à leur partie supérieure, dont l'interne ou la plus haute se terminant en pointe. Les doigts sont striés, pointus, un peu comprimés, rougeâtres, avec l'extrémité brune; leur côté interne offre , dans toute sa longueur, une suite de dents fortes, surtout vers la base, d'inégale grandeur , obtuses pour la plupart , et s'engrènant réciproquement; une de ces mains, tantôt la gauche, tantôt la droite, est plus forte; ses doigts sont plus écartés entre eux, ou laissent un vide; le pouce a, à sa base, une grosse dent, allongée, obtuse, qui correspond à une autre dent , grosse, large, écartée de l'autre doigt. Les autres pattes sont d'un brun plus clair, et striées longitudinalement; les deux posté- rieures sont ciliées sur leurs bords, et finissent en une lame ovoïdo-elliptique , très-pointue au bout , et ayant , au milieu de sa longueur , une ligne foiblement élevée. Le dessous des cuisses des quatre dernières pattes est lavé de rougeâtre clair; les tarses sont fortement striés, et sans dentelures. Il se trouve dans les couches vaseuses et peu profondes de la Méditerranée. Sa couleur varie ; l'on trouve des indi- vidus qui sont tachetés de blanc ou de gris. Aldrovande , de Crusi. , lib. 2, pag. 175, a figuré un por- tune vu en dessous, et qui pourroit bien être Icspèce que je viens de décrire. J'y rapporterai encore le poriune arqué de M. Léach, Malac. podoph. Biil. , tab. 7, fig. 5, 6; celui qu'il représente sur la même planche , fig. 3 , 4? ne diffère essen-, xxviii. 4 5o P O R tiellemenl du précédent , qu'en ce que le milieu de son chape- ron est largement échancré. Le PoRTUKE MOUCHETÉ, Por^mus guttatus de M. Risso. a de grands rapports avec celui auquel il a donné le nom de Ron^ delet; il en est distingué, selon lui, par son test lisse, noirâtre, et ponctué de blanc vers les angles postérieurs. Les serres sont égales. Fortune longipède , Poriunus longipes, Riss. , Hist. naL des Crust. des eni>. de Nice , pag. 3o, n.» 6, pi. i , fig. 5. Il ressemble beaucoup, tant pour les couleurs et la gran- deur, que pour la forme , au portune de Rondelet ; mais son test est moins sensiblement chagriné, sans duvet apparent; les lignes ou plis transverses sont plus aigus, plus prononcés; son front est divisé en quatre lobes très-courts , dont les deux du milieu plus étroits, et en forme de dents très-obtuses. Chaque bord latéral a cinq dents inégales, dont les trois postérieures plus aiguës, semblables à des épines; l'avant-dernière est un peu plus petite que les deux entre lesquelles elle est com- prise. La forme des serres est la même que dans l'autre es- pèce ; la face latérale et extérieure est également unie , ca- ractère qui, parmi les espèces indigènes qui me sont connues, n'est propre qu'à elles deux. On remarque seulement, sur le doigt inférieur, une ligne élevée, qui se prolonge un peu sur cette même face de la main. Les autres pattes, conformées de la même manière que dans le portune de Rondelet , sont proportionnellement -plus grêles et plus longues. La lame natatoire qui termine les dernières, est plus étroite, bordée de cils jaunâtres, et a, dans son milieu, une arêle longitudina- le, mais peu] élevée. Le corps est d'un rouge de sang foncé, avec quelques taches ou points jaunâtres, particulièrement sur les pattes ; le dessous est de cette dernière couleur. M. Risso dit que la femelle a, dans le temps des amours, deux grandes taches, d'un rouge foncé, sur la partie anté- rieure du test ; que ses œufs sont d'un rouge aurore, et éclo- sent en juin et septembre. On trouve cette espèce dans les trous profonds des rochers de la Méditerranée. Portune ridé, Portunus corrugatus ; Purtunus conugatus , Léach., Malac. podoph. Bril. , tab. 7 » fig- » ; Poriunus puher , L itr. {Gêner, crust. et insect.) ; Risso ; Porlune pubère., pi. M 10, bis , fig. 5 de ce Dictionnaire ; Portunus puber., Fab. ; Cancer puher ï Linn. 'Linnseus n'afait connoître son crahepubère que par une phrase spécifique et convcnantàplusieursespècesde portunes. 11 ledit de la mer Adriatique. M. Léach rapporte ce crabe de Linnseus à celui que Pennanl et Olivier ont nommé veluiinus ; mais ii P 0 I 5, paroîl que ce dernier portune ne se trouve pas dans la Mé- diterranée, tandis que le portune ridé y estlrès-commun. Il est donc plus probable que c'est de cette espèce, ou du portune de Rondelet, que Linnceus a parlé. Son corps, dans les plus grands individus, est presque d'un tiers plus fort que celui du portune de Rondelet; il est en ma- îeure partie lavé d'un rouge clair , tout couvert d'un duvet jaunâtre et très-fineinent ciselé , de même que sur les pattes antérieures et les cuisses des autres pattes. Ces incisions for- ment de petites rides transverses, très nombreuses, fort ser- rées, irès-finément dentelées. Le front présente trois dents courtes, larges , obtuses, presque égales et finement granu- lées. Chaque côté du lest est armé de cinq dents , presque égales , terminées en pointe très-aiguë ettournéesen avant, l'extrémité intérieure et supérieure du carpe et le bout de la tranche de la main offrent aussi une partie forte, très- acérée , avancée en forme d'épine ; les arêtes ou lignes élevées des mains sont comme entièrement grenues ; les doigts sont très-slllonnés, pointus, très-dentelés intérieure- ment et noirâtres à leur extrémité; les autres pattes sont for- têttient striées dans le sens de la longueur; les côtes sont rouges avec les sillons, ou enfonceraens jaunâtres , couleur produite par le duvet qui les remplit ; la pièce en nageoire , qui termine les dernières, est ovoïde , elliptique itrès-pointue au bout, et a, dans son milieu, une arête bien prononcée. Les mains m'ontparu proportionnellement moins épaisses, et les doigts plus effilés que dans les portunesprécédens. Sur les rochers couverts de plantes marines de la Mé- diterranée , suivant M. Risso. Portune étrille , Porlunus veïutinus ; Portunus puher^ Léach, , Malac. podoph. Brit.^ tab. 6 ; Cancer veïutinus^ Penn. , Oliv. Ce portune est le plus grand de ceux qui se trouvent dans nos mers. Il est long d'environ deux pouces , un peu moins bombé que les précédens , recouvert , dans quelques parties, d'un duvet très-fin , peu abondant, jaunâtre , avec les arêtes des pattes , et les petites aspérités graveleuses semées sur le test et sur le bras , d'un rouge pâle ; le front a , de chaque côté , près des yeux, un lobe court , large , finement dentelé, et dans l'inters^alle , d'autres dents allongées, dont les deux du milieuplus fortes et obtuses ; lebord inférieur des orbites oculaires est dentelé; le dessus du test est assez uni , Ou n'a que quelques impressions et deux ou trois lignes transverses , coupées et formées par des réunions de petits grains ; chaque bord seul offre cinq dents, presque égale- ment longues , et dont les deux postérieures un peu moins Sa P O R larges et plus aiguës ; elles sont toutes dirigées en avant. Les serres sont graveleuses ; le carpe est terminé exlérieurement en une pointe aiguë, et se dilate au côté intérieur en une saillie forte, en forme de dent et dentelée ; les mains sont sil- lonnées; la côte de la tranche supérieure finit en une pointe ou épine , assez forte , noirâtre à son extrémité ; les doigts sont cannelés longitudinalement , très-dentés au côté intérieur , pointus et noirâtres à leur extrémité. Les autres pattes ont aussi des arêtes ; les postérieures sont très-ciliées sur leurs bords, avec leur lame natatoire ovale, pointue, couverte d'un duvet serré , d'un jaunâtre obscur , comme celui du corps; cette lame est divisée longitudinalement, dans son milieu , par une ligne élevée et rougeàtre ; ses rebords exté- rieurs sont de cette couleur. Cette espèce se trouve sur les côtes océaniques de la France et de l'Angleterre. PoRTUNE HOLSATIEN, Poriunus holsatus, Fab. ; Poriunus de- purator^ Latr. , Riss. ; Por/unus lioidus, Léach. , Malac. pudoph. Bril., tah. g, fig. 3-4; Cancer depuralor, Oliv., Herbst. Cette es- pèce esttrès-communesur nos côtes, et a été confondue avec le C, depurator de Linnœus, qui s'éloigne même génériquement des porlunes. Elle est à peu près de la taille du poriune ridé ; mais elle est proportioneilement plus large , plus courte, un peu moins bombée et d'un jaunâtre très-pâle , mêlé de brun; .son test est glabre, marqué de quelques impressions, dont une quelquefois plus sensible, en forme de ligne transverse, courbe de chaque côté , et marquée de quelques petites ta- ches blanchâtres, Berbst a représenté cette variété. Le front a cinq dents , dont trois au milieu égales , et les deux autres latérales, plus petites, formées par l'angle interne de Torbite oculaire. Chaque bord latéral du test a cinq dents fortes, aiguës, presque égales, tournées en avant et séparées les unes des autres par des angles assez profonds. Les serres sont presque égales ; le carpe a quelques inégalités en dessus et se prolonge à l'angle interne de son extrémité supérieure en une dent aiguë , très-forte ; à sa jonction dorsale , avec la main , le bord de cet article est un peu sinué et offre même un pli en forme de dent; les mains sont comprimées, mar- quées de plusieurs arêtes , dont celle du bord supérieur se termine par un petit prolongement pointu ; les doigts sont striés , pointus et un peu crochus au bout, armes intérieure- ment de dents nombreuses qui s'engrènent réciproquement; l'extrémité de ces doigts est de la couleur des pinces, ou plus pâle et blanchâtre. Les jambes et les tarses des trois paires de pattes suivantes ont des arêtes; mais la dernière paire est unie , comprimée , et sa lame natatoire et terminale est pro- P O R 53 portîonnellement plus grande , plus large et moins pointue au bout, que dans les espèces précé'lentes ; l'arlicle qui la pré- cède est aussi très-comprimé et foliacé. M. Risso dit que la femelle fait sa ponte en mai et en juil- let , et que ses œufs sont couleur d'aurore pâle. Fortune vlissÉ ,Portunus pHratus , Riss.; Portunus depurator^ Léach., Malach. podoph.Brit. , lab. 9 , fig- i, 2; Barrel., Ir.on. , tab. 1287 , fig. 2. Quoique celte espèce ait une grande af- finité aveclaprécédente , elle en est néanmoins très-distincte, et c'est à elle , plutôt qu'à cette dernière, que me paroîl de- voir se rapporter la figure de Barrelier, citée plus haut , à en juger surtout d après les inégalités des pinces. Son test a la forme du porlurte holsatien ; mais il est un peu plus grand, très-inégal , raboteux ou chargé d'aspérités nom- breuses, en forme de grains ou de très-petits tubercules apla- tis. Il en diffère encore en ce que ses côtés, plusieurs de ses enfoncemens et les sillons des pinces et des pattes ont un duvet obscur; le corps est jaunâtre, mêlé ou tacheté d'un rouge de chair; le front est armé de trois dents très-petites et de deux autres encore moindres, une de chaque côté, à l'angle interne de l'orbite oculaire. Chaque bord latéral a cinq dents fortes, presque égales, dirigées en avant et très-acérées; les pattes ressemblent à celles du portune holsatien ; mais les parties en reh'ef sont plus fortes, les enfoncemens ou sillons sont plus prononcés , et on y remarque un duvet qui forme des lignes d'un cendré obscur ; le carpe a au côté extérieur et supérieur, deux petites saillies dentiformes; les arêtes des mains sont dentées ou crénelées ; la lame en nageoire de la dernière paire de patte a la forme de celle du porlunc holsa- tien; mais elle est en tout ou en partie violette. Les articles qui la précèdent ont des enfoncemens ou des sillons longitudinaux , garnis de duvet. Au témoignage de M. Risso , la femelle est moins colorée que le mâle. Elle porte des œufs d'un jaune pâle , en mars et septembre. Quel- ques individus sont d'une couleur de chair uniforme. Sur les côtes de la Méditerranée , en France et en Es- pagne. Je n'ai point vu le portune que M. Risso nomme à deux taches , bigiittatus ( Hist. nat. des criist. des env. de Nice, pag. 3i , pi. I , fig. 2 ), Son test est presque en forme de cœur , lisse , bombé , garni d'un petit rebord, d'un blanc jaunâtre , avec deux grandes taches d'un rouge de corail. Le front s'avance en pointe ondulée sur les côtés ; les deux pattes antérieures sontpubescentes, avec la troisième et quatrième articulations unidentées ; la main est sillonnée en dessus ; les pattes sont courtes , larges et aplaties; les postérieuFes &oat terminées. 54 P 0 R par un article ovale , lancéolé ou aigu. Les deux taches sont plus grandes dans la femelle que dans le mâle ; elle pond des œufs d'un jaune doré , en mal et août. J'ai reçu du docteur Léach , naturaliste , qui s'occupe avec beaucoup de zèle des crustacés des côtes d'Angle- terçe , un porlune sous le nom de pusillus ( Muîac. poduph. Biil. , tab. «) , fig. 5-8 ) , qui paroîl avoir beaucoup d'analo- gie avec le précédent; sa forme est moins élargie que celle de ses congénères, et plus deltoïde; le test, d'un gris jaunâtre etunpeulavé de rougcâtre, est assez bombé, inégal, parsemé de petites graines ou de petites aspérités rougeàlres ; le front est divisé en trois lobes arrondis, dont celui du milieu un peu plus avancé ; chaque bord latéral a cinq dents, mais inégales ; 1?. postérieure est plus étroite , plus aiguë et spini- forme; celle qui produit l'angle externe de l'orbite oculaire, semble être divisée inégalement en deux, et forme la quatrième et la cinquième ; les pinces sont blanchâtres ; le carpe est fortement unidenlé au côté interne ; la main est presque en cœur, avec quelques arêtes à la face extérieure, et une dent à l'extrémité du bout de sa tranche supérieure; la base du doigt inférieur est rouge ; on voit deux taches de la même couleur sur le pouce , une près du milieu et l'autre au bout ; le bord interne de ces doigts est tout garni d'une suite de denlelurcstriangulaires et inégales ; les jambes et les tarses des trois paires de pattes suivantes ont quelques arêtes lon- gitudinales ; les deux derniers articles des deux pattes posté- rieures sont très-comprimés ; l'arête de leur milieu est peu élevée, surtout à la pièce terminale qui est ovale et pointue à son extrémiié. Le cancer feriuliis de Linnœus est un porlune qui semble avoir beaucoup d'affinité avec celui que nous croyons être Yhohatiis de Fabricius. Les figures, citées par Linnœus, ne peuvent convenir à celte espèce , d'après la description qu'il en donne, et Olivier a eu raison de les supprimer {Encycl. C. sauteur,/m«/M5, n.''4^)- . M. d'Orbigny, docteur en médecine , a trouvé, sur les cotes du déparlement de la Vendée, une jolie espèce de por- lune , le Marrré , murmoreus ^ du docteur Léach {Malac. podoph. Brit. , tab. 8) , el que ce naturaliste caractérise ainsi : test convexe, foiblement et peu distinctement graveleux, avec cinq dents , presque égales , de chaque côté , et trois égales , obtuses au front ; mains glabres , avec quelques li- gnes peu sensibles , et une dent en dessus ; tarses postérieurs pointus à leur extrémité ; le dessus du test offre souvent différentes taches blanchâtres , dont les plus grandes occu- pent le milieu el les côlés. vos 55 Le cancer oceîîatus d'Herbst , lab. 49» %• 4> est de celte division, (l.) FORTUNES FOSSILES. V. Crustacés fossiles. (d.> PORZANE, Purzana. Nom que l'on a appliqué à des^ râles et à des ga/linules. Voy. ces mois, (v.) PORZELLANERDE des Allemands. V. Kaolin, (ln.) PORZELLAN-JASPIS. F. Jaspe porcelaine, vol. 16, p. 541. (LN.) POSCH. V. POST. (DESM.) POSED.Nom de la bryone , en Bohème, (ln.) POSIDONIE, Posidonia. Genre de plante autrement appelé Kernère. (b.) POSOPOSA. Espèce de papayer qui croît en Améri- que ; c'est le carica posoposa , Linn. ; les Caraïbes lui donnent le nom de aïeule ou alelé. (ln.) POSOQUERI, So/ena. Arbrisseau à rameaux et àfeuilles opposées, lancéolées, aiguës, très-entières et glabres, à sti- pules ovales-aiguës, et à fleurs en tête terminale, qui forme «n genre dans la pentandrie monogynie et dans la famille des rubiacées. Ce genre a pour caractères : un calice turbiné à cinq dents aiguës; une corolle monopélale, à tube très-long , pendant, à gorge velue, ventrue, et à limbe divisé en cinq lobes aigus et recourbés ; cinq étamines à larges filamens et à anthères biloculalres et adnées; un ovaire inférieur à style filiforme et astigmate Irifide ;une baie charnue, jaune, grosse comme un œuf, couronnée par le calice , et contenant une douzaine de semences renfermées dans une pulpe rouge. Le posoqueri se trouve à la Guyane , où il a été observé par Aublel. Son fruit est succulent et agréable à manger. Il a été appelée Cyrtanthe par Schreber. (b.) POSSIRE , Sivartzia. Arbre de moyenne grandeur, à feuilles alternes , composées de trois folioles ovales , aiguës , dont l'intermédiaire est beaucoup plus grande , et à Heurs disposées en bouquets axillaires, accompagnées de bractées squamiformes. Cet arbre forme dans la polyandrie monogynie, et dans la famille des légumineuses, un genre qui a pour caractères: an calice de quatre folioles ovales et caduques ; une corolle d'un seul pétale Irès-large, presque rond, onguiculé , fran- gé , inséré au calice; vingt-cinq étamines allongées, insérées au réceptacle , dont six ou sept plus courtes , stériles , oppo- sées aux pétales; un ovaire supérieur , oblong , recourbé, comprimé , pédicellé , à style court et à stigmate obtus ; un légume oblong , ventru, comprimé, bivalve et unilo- culaire, qui conlieiit trois ou quatre semences anguleuses eS aplaties. 56 P O T Le possîreâété dras. C étoit un grand arbuste; il poussoit plusieurs branches et avoit une écorce fine. Il étoit pi- quant et garni d'un coton épais. Il avoit les branches lon- gues , molles, grêles et pliantes , et assez semblables à celles du tragiu:aniha ; ses feuilles étoient petites et rondes, et ses fleurs blanches et petites ; sa graine n'avoit aucun usage, quoique odorante et très-piquante au goût. Le poleri uni crois- sait sur les coteaux, dans les lieux aquatiques ; ses ra- cines longues de deux oii trois coudées , dures et nerveuses, étant coupées près de terre , laissoieul fiuer une liqueur sem- 76 POT blable h la gomme. Pilées et appliquées sur les nerfs coupés, elles opcroicnt leurs soudures, de miîme que celles des plaies. Leur décoction éloit également bonne dans les arcidens qui peuvent arriver aux nerfs. Matthiole, C. Dauhin, Clusius, croient que le pofen'um est un astragale épineux, et probable- ment celui que depuis eux Pallas a nommé asiragalus fwiennm. Lobel , Césalpin et autres, donnent pour tel une pimpre- nelle épineuse qui creît en Orient, et que les botanistes Lin- néens appellent poierium spinosum. L'opinion première paroît être la plus probable. Faisons remarquer ici , que le nom de ncurns fut donné au pnterium p.\r suite delà grande puissance qu'il exerçoit sur les plaies nerveuses, tandis que celui de poierium est dérive de poirix hci'ba ^ herbe biweiise, parce qu'il se plaisoit dans les lieux marécageux et aquatiques , ce qui ne convient pas à l'astragale cité ci-dessus. Son nom A'acido/on rappelle le goût piquant de sa racine. Pline décrit à peu près dans les mêmes termes que Dioscoride, le poterlum, qu'il nomme aussi phrynion et neurarla , excepté que dans un passage il lui attri- bue de longues fleurs couleur d'herbe , et dans un autre de petites fleurs ; d'où il faut croire que le nom de poierium se donnoit de son temps à plusieurs plantes. Actuellement, les botanistes donnent le nom Ae poien'iim à un genre de plantes où est rangée la pimprenelle épineuse citée plus haut, et quelques plantes qui, avec le genre san- guisorbci , formolent le groupe que Tournefort avoit nom- mé PiMPiNELLA. F. à cet article et à ceux deNEUHAS et de PiMPREMELLE. (LN.) POTFISH , POTTFISH , POTFISK , POTFISKE, POTVISIT , PoT-wuLFiscu. Noms différens sous lesquels les voyageurs hollandois et danois désignent le Physetère cylindrique et le Cachalot macrocéphale. (desm.) POTHOS, PoÛws. Genre de plantes, de la famille des aroïdes , que quelques auteurs placent dans la tétran- drie monogynie , et d'autres dans lagynandrie polyandrie, et qui offre pour caractères : une spathe monophylle s'ou- vrant par le côté ; un spadix simple , épais , couvert de fleurs dans toute son étendue ; point de calice , à moins qu'on nap- pelle ainsi la corolle ; une corolle de quatre pétales cunéi- formes , oblongs, droits; quatre ctamines à filamens élargis et à anthères géminées ; un ovaire supérieur, parallélipipède, tronqué, à style nul et à stigmate simple ; une baie presque ronde et biloculaire , chaque loge ne contenant qu'une seule semence. Ce genre renferme une vingtaine de plantes vivaces de pariieslesplus chaudes de l'Inde el de l'Amérique , parmi les- quelles il faut distinguer: / POT ^^ Le PoTHOS GRIMPANT , qui a les pétioles aussi longs que la feuille , et la tige radicante. Il se trouve dans l'Inde. On inange ses baies , qui sont également fort recherchées par les éléphans. Le PoTHOS A NERVURES ÉPAISSES , qui a les feuilles lan- céolées , très-entières , veinées, et la nervure principale très- grosse et carénée. On le cultive au jardin du Muséum. Le PoTHOS EN CŒUR, qui a les feuilles en cœur. Il croît aux Antilles ; sa racine est très-grosse et noueuse. Les habi- tans l'appellent squine , et l'emploient comme sudorifique. Le PoTBOs PiNNÉ , qui a les feuilles pinnées , et se trouve dans rinde. Le PoTHOS PALMÉ , qui a les feuilles palmées , et se trouve en Amérique. Le PoTHos FÉTIDE de Michaux, est IcDracuntion fétide de Linnpeus. On en fait le genre Svmplocarpe. Humboldt et Bonpiand ont augmenté ce genre de douze espèces, dans leur superbe ouvrage sur les plantes de l'A- mérique méridionale, (b.) POTHOS et POTHON. Herbe dont il est parlé dans Théophraste et dans Pline, qui se plaisoit dans les cimetières. Pline en dislingue deux sortes, uneàfleurs bleues, l'autre àfleurs plus blanches, et les range au nombre des plantes qui fleuris- sent en été. D'après la couleur des fleurs, ces deux plantes ne peuvent être \eslychnis dioïca et calcedonica, comme quelques auteurs l'ont présumé, parce que les fleurs de ces piaules sont rouges oublanches, et jamaisbleues. C'est avec plus de vérité qu'on a donné \t dematis viiiceila pour le pathos ;ms\s ce rap- prochement est encore inexact. Il en existe encorr un qui ra- ïixènerohlcpoihos 3i\iconvalvuluspitrpureuset3.uroiW'H>u/u.idui\i/; mais il est malheureux que les auteurs de ce rapprochement n'aient pas réfléchiquecesdeuxplantes sont originairciid Amé- rique , qu'elles nont pas été connues, par ccnséqnea! , de^ anciens, et de plus que le /jo/7/o5 éloit une planle îrés-vulgaire. Dalechamp, qui est an de ces auteurs, dit que le polhus étoit fort recherché par les anciens pour garnir les tombeaux , et semble avoir Topinion que ce fût une piMile griinpanle l^iiue ne rapporte rien de cet usage , ni qui puisse faire soijpçin^er le port de ce végétal. Il n'est pas croy;ible non plus v,ne la tubéreuse eût été , comme le dit Adanson, \? poihoi de l'héo- phraste. Seroit-ce I'Ancîiolie (^aquîle^ia vul^arîs )? Le genre pathos actuel des bolanisics , doit son nom , selon Adanson , à celui de pjiha , que les Ceyi;tnais don- nent à une espèce grianpaile de ce genre {^pothos suandens ^ L. ) , qui est à la fois le plianies et le ictpanma d'Adanson. Voyez Pothos , plus h,-2ut. (ln.) POTIME , Poiima. Genre établi par Persoon^ pour placer 7» POT les Cafeyers dont le fruit n'offre qu'une graine. Ce g(rnré n'est pas dans le cas d'être adoplé , puisque toutes les es- pères, même celle d'Arabie, sont dans le cas d'en faire quelquefois partie par l'avorlemenl d un de leurs ovaires, (b ) POTIRON ou POTUKON. Espèce de Courge. On donne aussi ce nom, au rapport de Réveillère - Lépaux , dans l'ouest de la France, à TAgaric élevé, qu'on y mange habituellement. F. au mol Agaric, (b.) POTIRON. Nom qu'on donne , dans quelques cantons, au cepe^ c'est à-dire , à l'ACARic comestible , agaricus bovi- nus , Linn. (b.) POTIRON BLANC. Nom vulgaire d'un Bolet, Boletus siihsqnamosus , Linn. , qui croît dans les bois des environs de Paris , et que Paulet a figuré pi. 177 de son Traité des champignons. 11 est blanc et haut de quatre pouces. Donné à un chien , il ne l'a pas incommodé, (b.) POTIRON GRIS et VINEUX. Autre espèce de Bo- let, dont le chapeau est une demi-sphère régulière, d'un gris sale, tachetée de brun en dessus, et rouge de vin en dessous; dont le pédicule est plus gros à sa base , marbré de rouge , de jaune et de blanc. Sa chair change de couleur quand on l'entame, et a une odeur d'hydrogène sulfuré. 11 est de nature dangereuse. Paulet la figuré pi. 176 de son Traité des cham- pignons, (b.) POTIRON LIVIDE. Bolet de couleur olivâtre , à cha- peau formant une calotte régulière , à pédicule ovale , à chair spongieuse , exhalant une odeur d'hydrogène sulfuré, se colorant lorsqu'on l'entame, qui croît dans les bois des en- virons de Paris. Il est dangereux. Paulet l'a figuré pi. 176 de son Traité des champignons. Cb.) POTIRON ROUX. Autre espèce de Bolet, dont le chapeau est régulièrement demi-sphérique , en dessus d'un roux ardent ou couleur de marron clair, et en dessous d'un gris verdâtre. Son pédicule est de trois ou quatre pouces de hauteur. Sa chair est ferme , blanche, et ne change point de couleur quand on l'entame. Ce champignon n'est pas dangereux, mais 11 ressemble à plusieurs autres qui le sont ; ainsi il faut l'examiner avec soin avant de le manger. Il est figuré pi. 175 du Traité de Pau- let , sur les plantes de cette famille, (b.) POTIRONS. Famille de champignons établie par Pau- let, dans le genre Bolet de Linnseus. Elle se caractérise par un chapeau en calotte régulière , par une chair com- pacte , et surtout par leur pédicule bulbeux. Quatre espèces s'y rapportent , savoir : le Potiron orts , le Potiron roux, le Potiron blanc et le Potiron livide, (b.) POT „ POTO. Voyez POTOT. (desm.) POTOROO, Potorous, Desm.; Hypsiprymmis , Illiger ; Kanguroo-rati Vicq-d'Azyr , Cuv., Geoft". ; Macropus , Sliaw. Genre des mammifères , placé dans l'ordre des carnassiers et dans la famille des Marsupiaux , par M. Cuvier. Le genre potoroo , que nous avons fondé dans les tables méthodiques du 24.' volume de la i.*'* édition de cet ouvrage , ne renferme qu'une seule espèce propre à la Nouvelle-Hol- lande , et dont la découverte est due au gouverneur Phiilip et au docteur JohnWhite. La forme générale de cet animal est celle des kanguroos ; c'est-à-dire , que son corps est al- longé , plus épais postérieurement qu'en avant ; que les jam- bes de derrière sont de beaucoup plus grandes que celles de devant ; que la tête est longue et pointue ; que les oreilles sont longues; que sa queue est couverte de poils, forte et utile dans la marche , etc. Il a également les pattes de devant for- mées de cinq doigts armés d'ongles crochus ; celles de der- rière manquant de pouce et ayant les deux premiers doigts internes plus petits que les autres , et soudés ensemble jus- qu'à la racine des ongles. La femelle a aussi une poche spa- cieuse , formée par un repli de la peau du ventre pour recevoir les petits dans leur première jeunesse ; le poil est, comme celui des kanguroos, doux et feutré , etc. Mais si ces animaux ont tant de ressemblance dans l'en- semble de leurs formes extérieures, ils présentent à l'intérieur quelques différences organiques qui les séparent , et l'on en observe particulièrement dans le nombre et la forme des dents. Les poioroos font , sous un rapport , le passage "des phalangers aux kanguroos. Ils ont six incisives supérieures , dont les deux mitoyennes sont plus longues .que les autres et pointues, et deux canines également pointues ; à la mâchoire inférieure on ne trouve que deux incisives couchées en avant ; on voit, tant en haut qu'en bas, et de chaque côté , cinq molaires dont les quatre postérieures sont à tubercules mous- ses , tandis que Tantéricure est longue, tranchante et den- telée. Les kanguroos manquent de canines supérieures qu'on trouve dans les yyo/oroos , et d'ailleurs leurs molaires sont à doubles collines transverses à leur couronne. Ces animaux ont un estomac assez simple , tandis que le poloroo a le sien par- tagé en deux poches , en forme de boyau , boursoufflces comme les gros intestins de quelques herbivores, et réunies à peu près à angle droit, dont les cavités communiquent entre elles par une ouverture assez large. Les intestins sont plus courts relativement que dans les kanguroos et sans boursouf- lures ; le cœcum est gros, court et arrondi. Les femelles ont 8a POU quatre mamelons situés dans l'intérieur de leur poche abdo- minale. Espèce unique. — PoTOROO RAT , Potorous murinus ^ Nob. ; Kangurooratj Phillip's, Voyageio Botany-Bai, p. 24.7 , planche 4-7 ; — Potoroo , White , Voy. To New soulh TVaVes , page 286 , pi. 60 ; — Macropus miiior , Sliaw. , Gen. zool. , vol. i , part. 2 , pi. 116; — Potoroo^ Vicq-d'Azyr, Syst. anal, des anim. , tom. 2 , pag. 54-5 , d'après JVf. Hunier. Cet animal a été observé aux environs du Port-Jackson et de Botany-Bay, sur la cote orientale de la Nouvelle-Hol- lande, où les naturelslui donnent le nom de potoroo, que nous lui avons conservé, comme désignation générique, quoi- qu'IUiger ait proposé de le remplacer par celui àliypsîprymiius qui paroît difficile à prononcer , et propre à augmenter la confusion de synonymie qui existe dans la plupart des bran- ches de Thistoire naturelle. Sa taille est celle d'un petit lapin , et la couleur de son poil brunâtre en dessus et grise en dessous ; sa lèvre supérieure , absolument semblable à celle des kanguroos, est pourvue de moustaches qui man- quent presque entièrement à ces animaux ; sa nourriture con- siste également en substances végétales, (desm.) POTOT, Le KiNKAJOU est connu sous ce nom à la Jamaïque. V. ce mot, (s.) POTRANCA. Nom espagnol d'un Poulain de trois ans. Celui de quatre ans est appelé PoDRO. (desm.) POÏTIE , Pottia. Genre de plantes , de la famille des mousses , proposé par Ehrarhd , et composé des gymnostomvm oi'aimn ., tiuncaium., el au weissia recurvirosiris. (P. B.) FOTTO de Bosman. F. l'article Galago. (desm.) POTUPvON. Voyez PoTiROX (b.) POU , Pediculus. Genre d'insectes de l'ordre des parasites ^ famille des édentulés , ayant pour caractères : corps aptère ; têle distincte; un corselet portant six pattes ; deux antennes ; deux yeux sans facettes distinctes ; bouche consistant en un museau renfermant un suçoir exserjile ; point de mandibules ni de mâchoires proprement dites. Le pou est assez connu pour qu'on pût se dispenser d'en- trer dans de grands détails sur cet insecte , si ce genre n'en contenoil plusieurs espèces , qui diffèrent par la forme , quoiqu'elles aient les mêmes caractères. Ces insectes ont la tète assez petite , ovale ou triangulaire , munie , à sa partie antérieure, d'un petit mamelon charnu , et renfermant un suçoir qui paroît simple , ayant deux antennes filiformes courtes, de cinq articles , et deux yeux petits et ronds; le corselet presque carré , un peu plus étroit en devant , portant six pattes courtes, mais grosses, composées d'une hanche de POU 81 deux pièces ; d'une cuisse et d'une jambe , grosses , cylindri- ques, de la même grandeur ; et d'un fort crochet écallleux, conique , arqué , tenant lieu de tarse , se courbant et servant avec une petite dent ou pointe qui termine la jambe , à se cramponner sur les poils ou la chair des animaux; l'abdomen rond , ou ovale , ou oblong , lobé ou incisé sur les côtés , de huit anneaux , pourvu de seize stigmates sensibles , et d'une pointe écailleuse au bout , dans l'un des sexes. Tous ont le corps aplati , revêtu d'une peau coriace sur les bords, demi- transparent et mou au milieu. A l'exemple de Degéer et d'Olivier , nous ne donnons le nom générique de pou qu'aux espèces de Linnœus qui n'ont pas de mandibules ou de crochets accompagnant le suçoir , et qui vivent sur les quadrupèdes ; les espèces pourvues de deux mandibules et qui se tiennent sur les oiseaux, sont pour nous des ricins. Tous les poux vivent de sang, les uns de celui des hommes, les autres de celui des quadrupèdes ; ils le sucent avec leur trompe , qu'on n'aperçoit presque jamais, à moins qu'elle ne soit en action. Il n'est pas de quadrupède qui n'ait son pou par- ticulier ; quelques-uns en nourrissent plusieurs. L'homme est attaqué par trois espèces :la première est le pou commun, celui des vêtemens ; la seconde est celui que nous appelle- rons pou de latête\ et la troisième est celui que l'on nomme morpion. Svvammerdam,quiadonné l'anatomie du pou de l'homme, n'a pu découvrir aucun mâle parmi ceux qu'il a exami- nés; il leur a toujours trouvé un ovaire ; ce qui lui a donné lieu de soupçonner qu'ils sont hermaphrodites. Mais les observations de Lecuwcnhoek diffèrent beaucoup de cel- ler. de cet auteur. Celui-ci a observé parmi ces insectes, des individus pourvus de toutes les parties qui caractérisent le sexe masculin , et il a donné les figures de ces parties. Le même auteur a encore découvert dans ceux qu'il regarde comme les mâles , un aiguillon recourbé , situé dans l'ab- domen , et avec lequel, selon lui, ils peuvent piquer; il croit que la plus grande démangeaison qu'ils causent , vient de la piqûre de cet aiguillon , ayant remarqué que l'in- troduction de leur trompe dans les chairs ne produit presque aucune sensation , à moins qu'elle ne louche à quelques nerfs. Degéer dit avoir vu un aiguillon semblable , placé au bout de l'abdomen de plusieurs poux de Ihonime , tant à ceux du corps, qu'à ceux de la tête ; ceux-ci qui, d'après Topinion de Leeuwenhoek , sont les mâles , ont , suivant Degéer , le bout de l'abdomen arrondi , au lieu que les fe- melles, ou ceux à qui l'aiguillon manque, l'ont échancré. J'ai xxviii. 6 82 P O U vu aussi très-dislinctement , dans un grand nombre d'indivi- dus, l'aiguillon ou la pointe coniqMC et écailleuse , dont ces auteurs font mention. Ces insectes sont ovipares , et multiplient beaucoup ; ils déposent leurs œufs, qu'on connoît sous le nom de lentes , sur les cheveux et sur les habits. Les petits ne tardent pas long-temps à sortir de l'œuf ; ils changent plusieurs fois de peau , et après les mues , ils sont en état de se reproduire. Des expériences ont prouvé qu'en six jours un pou peut pondre cinquante œufs, et il lui en reste encore dans le ven- tre. Les petits sortent des œufs au bout de six jours , et envi- ron dix-huit jours après , ils peuvent pondre à leur tour. D'a- près ces observations, et les calculs auxquels elles ont donné lieu, deux poux femelles peuvent avoir dix-huit mille petits dans l'espace de deux mois. Linnœus a regardé le pou qui se tient constamment sur la têle , comme une variété du pou commun ; il en diffère en ce qu'il a la peau plus dure et plus colorée , et le corselet et l'abdomen bordés , de chaque côté , par une raie d'un brun encore noirâtre. Nous pensons qu'on peut en faire une es- pèce. Voyez plus bas les caractères qui distinguent ces deux insectes. Ce même naturaliste dit qu'il n'a point trouvé de plus gros poux que dans les cavernes chaudes de Fahlun en Suède. Les enfans, les personnes qui laissent trop long-temps sur leur tête , surtout en été , la crasse formée par l'usage de la poudre , celles qui emploient pour l'ornement de leurs che- veux une poudre mal préparée , sont exposées à être atta- quées par cette seconde sorte ou variété de pou. Celui des vêtemens , ou celui qui se lient sur le corps , mais hors des parties qui avoisinent les organes de la génération , fait par- ticulièrement son séjour sur les personnes malpropres , et qui ne changent pas assez souvent de linge. C'est de cette même espèce que souffrent ceux qui sont affectés de la mala- die joe^/icu/ajVt? ou yy/t même pas rare de voir , POU 89 au dégel , de grands bancs de ce poudingue qui se précipitent dans ses eaux. Faujas de Saint -Fond a vu sur les côtes occidentales d'Ecosse, près du port d'Oban ( lat. cinquante - sept degrés quinze minutes), un mur de poudingue de 200 pieds d'élévarion sur 60 pieds d'épaisseur , qui occupe le long de la côte un espace d'environ trois milles. Ce mur est adossé à des monta- gnes tjiillëes à pic ; il est composé de pierres roulées de toute espèce , parmi lesquelles on trouve beaucoup de fragmens de laves. Saussure a vu de même , près de la vallée où coule le Chéran , à deux lieues au S. O. d'Annecy, des murs de pou- dingue presque verticaux , d'environ 170 pieds d'élévaiion, et qui conservent cette situation dans un espace d'environ 100 toises, mais qui se rapprochent ensuite de la situation hori- zontale. Dans l'endroit où ils sont debout , on voit que leur crête, qui est adossée à une colline, est couverte par une cou- che horizontale d'un poudingue de la même espèce. Ces faits et une infinité d autres semblables que j'ai moi- même observés , surtout aux bords des lacs , m'ont démontré que cette situation des poudingues si extraordinaire en appa- rence , est due à de simples al'faissemens qui ont donné nais- sance aux lacs eux-mêmes , et qui ont été occasionés par les érosions souterraines des eaux qui viennent des montagnes , et qui , en s'infillrant dans les interstices de leurs couches , forment peu à peu des excavations qui se prolongent sous le sol des vallées , où ces mêmes courans avoient précédemment déposé des galets qui s'étoient agglutinés en poudingue. Quand les excavations sont devenues trop considérables, les bancs de poudingue qui les couvroient s'y sont affaisés en se fendant par le milieu et sur les deux bords de l'excavation ; et ils ont pris une situation d'autant plus inclinée , que l'ex- cavation étoil plus profonde. Le banc horizontal dont parle Saussure , qui sert de cha- peau à la crête du mur presque vertical, n est autre chose que la suite même de ce mur, qui en a été séparé par une fracture qui s'est faite comme un mouvement de charnière. Quant aux poudingues de la côte d'Ecosse , ils avoient été jadis formés, comme les autres, hori:iontaicment; mais comme dans ces parages la mer gagne continuellement sur 'es côtes qu'elle ne cesse de ronger , elle a sapé le sol qui servoit de lit à ces poudingues , et lorsque leurs bancs se sont trouvés » parce déchaussement, former une saillie d'environ 200 pieds, leur pesanteur l'a emporté sur leur force de cohésion ; et quoiqu'ils eussent 60 pieds d'épaisseur , ils ont fait , comme ceux de Saussure , le ftiouvement de charnière , el se ^oïxk 90 P 0 U fracturés à fleur de rescarpemenl de la montagne , contre laquelle ils sont encore en appui , et qui doit probablement coRlcnir la suite horizontale de ces mêmes bancs. Si la situation inclinée des couches de poudingue nous apprend que presque tous les lacs sont dus à des affaissemens, l'immensité de leius accumulations dans toutes les contrées de la terre nous donne d'autres renseignemens encore plus importans pour l'histoire du globe. *, Elle prouve que les montagnes furent , dans les pi^iiers âges du monde , d'une hauteur immense , et que les fleuves furent d'mic grandeur proportionnée à celte élévation ; et de la connoissancc de ces faits, découle naturellement l'expli- cation de plusieurs autres qu'on avoit regardés jusqu'ici comme inexplicables , tels que le transport des débris d'ani- maux des pays chauds, dans les contrées boréales ; la pré- sence des grands blocs de roches primitives sur des terrains plus récens qui forment aujourd'hui des sommets de monta- gnes , etc., etc. V. Fossiles et QuÉBRADA. (pat.) M. Brongniart divise les poudingues en plusieurs espèces, caractérisées par leur nature et leur composition , abstraction faite du gisement. 1. Poudingue anagènique. Pxoches primitives , réunies par un ciment soit schisteux , soit de calcaire saccharoïde. Le poudingue de Trient , en Valais , et celui du col de Cormet , département du Mont-Blanc , se rapportent à cette espèce. 2. Poudingue pétrosiliceux. Boches de toutes sortes , réu- nies par un ciment pétrosiliceux. 3. Poudingue argitdide. Noyaux de quarz , réunis par un ciment argiloïde ; exemple : poudingue de Lautenthal , au Hartz. 4. Poudingue polygénique. Roches de toutes sortes , réunies par un ciment calcaire. Le fameux poudingue de Rigi en Suisse , qui, il y a quelques années , a englouti un village tout entier , est donné comme un exemple de cette espèce. Il est nommé nagelfliihe et nagelfels par les Allemands. Il forme, dans le voisinage des formations anciennes, des bancs puis- sans et des montagnes. 5. Poudingue calcaire. Noyaux et ciment calcaires. Le na- geljluhe de Salzbourg est dans ce cas. 6. Poudingue siliceux. Noyaux de silex, dans du grès. II se trouve à Nemours , près de Fontainebleau , aux environs de Paris , et en Angleterre. 7. Poudingue jaspique. Noyaux d'agate , dans une pâte d'a- gate et de jaspe. Les beaux poudingues siliceux qu'on tire de l'Angleterre, et dont un est figuré ici , pl.M 21 , rentrent dans celte cspèce,oùM.Brongniartp|acele caillou deRennes. P O U 91 8. Poudingue psammiiique. Noyaux de silex et d'autre na- ture, dans une pâte de grès mélangé , micacé. Les grès d'E- cosse, employés dans la coiistruclion des bassins, à Londres, sont donnés comme exemple de celte espèce. Cette division , puremenl artificielle, comprend une grande partie des roches que les Allemands appellent nagelJlUhe , quelques grauamckes , et sans doute , tous les conglomérats solides de cailloux, qui se trouvent dans les terrains d'alluvion. Cet article poudingue trouvera ses développcmens aux arti- cles Roches et Terrains, (lis.) POUDINGUE. C'est le nom donné à une coquille du genre CôlSE , Comis ruhiginosus. (deSM.) POUDINGUE. Nom du Spare rayonné, (b.) POUDRE A MOUCHES. Arsenic natif ou teslacé ; qu'on nomme aussi cobalt arsenical^ qui, étant réduit en poudre et délayé avec de l'eau, est employé pour tuer les mouches. Tous les minéraux arsenicaux produisent le même eflet. (pat.) POUDRE D'OR. On donne ce nom à l'or qu'on retire par le lavage des sables aurifères , et qui est en effet sous la forme d'une poudre. V. Or. On appelle aussi Poudre d'or , la poussière jaune et bril- lante qu'on met sur l'écriture. V. Mica, (pat.) POUDRE AUX VERS. C'est la poudre de 1' Absinthe PONTIQUE et d'autres espèces voisines, (b.) POUDRÉ. Vicq-d'Azyr, Syst. anat. des y^wm., donne ce nom à la Guenon blanc-nez , Ccrcopithecus niciilans. (desm.) POUFIGNON. Nom générique des Pouillots, en Pi- cardie, (v.) POUFRE. V. POTO. (DESM.) POUILLOT. Nom imposé à nos plus petits bec-fins, V. l'article Fauvette , tom. 11 , pag. 235 etsuiv. L'individu dont il va être question , ne m'étoit pas connu lors de l'im- pression de cet article. Le PouiLLOT BoNELLi, Syhla Bonelli, Vieill. Cet oiseau qui a été tué dans le Piémont , au mois de décembre de l'an i8i5, et dont on doit la connoissance au savant natu- raliste auquel je l'ai consacré , en lui imposant son nom , peut - il constituer une espèce particulière et distincte , comme on pourroit le soupçonner d'après son plumage d'un blanc pur, sur toutes les parties inférieures , depuis le bec jusqu'aux pennes de la queue, tandis que chez les espèces d'Europe, décrites à l'article des fauvettes, cette couleur est plus ou moins mélangée de jaune.'' Comme je n'ai vu que la dépouille d'un seul individu , je me bornerai à compléter sa description , en ajoutant à ce que je viens de dire , que les n^ POU sourcils sonl d'un blanc un peu lavé de jaune vers le bec ; que le dessus de la têle , du cou et du dos , est d'un gris verdâtre ; le croupion et les couvertures supérieures de la queue , d'un vert-olive; que cette teinte est plus vive sur le bord extérieur des plumes qui recouvrent l'aile, de ses pennes et de celles de laqueue;quc tontes celles-ci sont d'un gris rembruni en dessus, et d'un gris-clair en dessous. Le pli de l'aile est jaune, de même que ses premières couvertures inférieures; les autres sont blanches ; les tarses et le bec , d'un gris-brun. Longueur totale , trois pouces. Cet oiseau a , comme le pouillot cuUyhi'e. la première ré- mige plus courte que la cinquième; mais son plumage est différent. Je trouve dans ses couleurs , plus de rapports avec celles èiW pouillot Jilis ; ceppndrint on ne peut les confondre, puisque celui-ci a la première rémige plus longue que la cin- quième , caractères qui existent chez tous les individus de son espèce. De la Collection de M. Bâillon, (v.) POUKIOBOU. Dénominaiionque leshabitans d'Otahiti ontimposée à une espèce dePiGEON qui se trouve dans leur île. V. l'article Pigeon, (v.) POUL. V. Roitelet a huppe jauise. (s.) POUL DE PENSYLVANIE. Dénomination donnée, par M. Brisson , au Roitelet rubis. V. ce mot. (s.) POULA-CIAPINA. Nom piémontais de la Foulque, et PouLA. d'Eva , de la Poule d'eau, (v.) POULAILLE. Vieux mot que nos aïeux employoient pour désigner la Volaille, (s.) POULAIN. Jeune Cheval. V. ce dernier mot. (s.) POULAIN , Equula. Sous-genre , établi par Cuvier , pour placer le ZiîE de ce nom , qui s'écarte des autres. Ses caractères sont : corps comprimé, couvert d'écaillés, excepté vers le bout de la ligne latérale, une seule nageoire dorsale, dont la partie épineuse est la plus saillante ; une rangée d'épines accompagnant, de chaque côté, l'anale et la caudale ; ic museau Ircsproiractile ; les mâchoires garnies de pe- tites dents très-serrées ; deux épines au-dessus de chaque œil; le préopercule denté vers le bas ; une sorte de bouclier ar- rondi , en avant des ventrales, (b.) POULARDE. Poule à laquelle on a retranché les ovai- res, pour donner à sa chair plus de délicatesse, (s.) POULCRÉ. Liqueur enivrante qu'on fabrique au Mexi- que, avec la sève de 1 Agave d'Amékique, appelé Margai dans le paj^s. Cette liqueur , dont on fait une prodigieuse consommation , donne de reau-de-vie , par sa distillation , POU gî et du vinaigre , par son exposition dans un lieu chaud : c'est donc un véritable vin. (B.) POULE. V. l'art. Coq. (v.) POULE. Les anciens oryclngraphes donnoient ce nom et celui de Poulettes, aux Anomies et aux Terebratules. (desm.) POULE AFRICAINE. V. Pei^tade. (v.) POULE D AFRIQUE. V. Peintade. (s ) POULE DE BARBARIE. Voyez Peintade. (s.) POULE BLEUE. V. Porphyrion. (v.) POULE DE BOIS. Gesner parle, sous ce nom, du petit télras à queue pleine. On le donne aussi An colin colenicui ^ et au coiinga cordon bleu. F. Tétras, Perdrix et Cotlnga. (v.) POULE (peliie) DU BON DIEU. C'est le Troglo- dyte , dans le pays de Caux. (v.) POULE DE BRUYÈRE. V. Tétras, (s ) POULE et COQ DE BOIS. Le grand Coq de BRUYÈRE se nomme ainsi dans plusieurs cantons de la France. V. Tétras, (s.) POULE ET COQ DE BOULEAU. C'est le Petit Tétras. Voyez le mot Tétras, (s.) POULE et COQ DE LIMOGES. Dénomioation sous laquelle on connoîl le fiRA^'D Coo DE bruyère en quelques lieux de la France, (s.) POULE DE CORÉE, à laquelle des anciens voyageurs attribuent une queue de trois pieds de longueur , me paroît Cire le paon, (s.) POULE DES COUDRIERS, GalUna corylomm. Voyez Gelinotte à l'article Tétras, (s.) POULE DE DAMIETTE. V. Porphyrîon. (s.) POULE DE/VU. V. Galunule. (v.) POULE D'EAU DE BARB VRIE. V. Râle, (v ) POULE D.EAU ÉPERONNEE. V. Jacana. (v.) POULE D EAU NOIRE. T. Foulque, (v.) POULE D'EAU PERLÉE. V. Râle marquette, (v.) POULE D'EGYPTE. V. Peintade (s.) POULE DU DELTA. V. Porphyrion. (v.) POULE ETRANGERE. L'on a donné ce nom à la peintade. (s.) POULE FAISANDE. V. Faisan, (s.) POULE A FRAISE. V. Grosse Gelinotte du Ca- nada , au mot Tétras, (s.) POULE GLOUS.SANTE de Dampler ( Voyages au- tour du Monde). Elle a élé rapporlée , par Buifon , au:?; Crabiers. V. ce mot , à l'article Hero?;. (v,) 94 l' O Li «( îjes poules gloussantes , dit Dampler, ressemblent beau- coup aux chasseurs , ou mangeurs (ïécre^'isses ( les crabriers ) , mais elles n'ont pas les jambes tout-à-fait si longues; elles se tiennent toujours dans des lieux humides et marécageux , quoiqu'elles aient le pied de la même figure que les oiseaux de terre ; elles gloussent d'ordinaire , comme nos poules qui ont des petits , et c'est pour cela que nos Anglais les appellent poules gloussantes. Il y en a quantité dans la baie de Campêche , et ailleurs , dans les Indes occidentales.... Les chasseurs décrépisses , les poules gloussantes et les goldens , pour la figure et la couleur, ressemblent âuxhérons d'Angleterre ; mais ils sont plus petits, (s.) POULE GHASSE. Nom vulgaire de la Lampsane , de I'Anserine verte et de la MÀctiE. (b.) POULE GPiASSE. On donne aussi ce nom au Ghéno- PODE COMMUN ( Chenopodiuni album , L. ). (LN.) POULE GKISE. Dénomination de la femelle du petit tétras à queue pleine , en Ecosse , suivant Gesner. Le mâle y porte celle de coq noir. Voyez Tétras, (s.) POULE (grosse) HUPPÉE DE LA NOUVELLE- GUINEE. Celte dénomination a été appliquée, par quelques voyageurs , au pigeon couronné de Banda, (s.) POULE DE GUINÉE. F. Peintade. (s.) POULE DE JERUSALEM. F. Peintade. (s.) POULE DE LIBYE. F. Peintade. (s.) POULE DE MARAIS , Galius pulustris. Foyez Lago- pède d'Ecosse, (s.) POULE DES MARAIS. On donne encore ce nom à la Foulque ou Mokelle. (desm.) POULE DE MAURITANIE. F. Peintade. (s.) POULE DE LA MECQUE. F. Peintade. (s.) POULE DE MER. C'est , dans Albin, le Guillemot. (V.) POULE DE MER. Nom de différcns poissons , tels que le ZÉE FORGERON , le Gade tacaud et le Labre tanche. (B.) POULE DE MER. F. Okeitsok. (v.) POULE MORESQUE. Turner, dans Gesner, appli- que cette dénomination au petit tétras à queue pleine. Voyez le mot TÉTRAS, (s.) POULE DE NEIGE. On a quelquefois désigné ainsi le Lagopède, (desm.) POULE NOIRE DE MOSCOVIE. Albin adonné ce nom au Tétras. F. ce mot. (s.) POULE DE NUMIDIE ou NUMIDIQUE. F. Pein- tade. (s.) P G U ^5 POULE PALOURDE ou PATOUUDE. Des naviga- teurs ont improprement donné ce nom à des oiseaux pêcheurs qu'ils ont rencontrés sur Je grand banc , et qui sont très- friands du foie de morue, (s.) POULE PEINTADE. V. Peintade. (s ) POULE PETEUSE. V. Agami, (s.) POULE DE PHARAON. Thévenot indique', sous ce nom , la peintade. (.s.) POULE DU PORT EGMONT. Dans les relations des grandes navigations des Anglais , le goéland hrun est ap- pelé poule du port Egmont , du nom d'un port des îles Fal- kland , ou Malouines. V. l'article des Goélaisds , au mot Mouette, (s.) POULE QUI POND. On a donné ce nom à la MORELLE MÉLONGÈNE. (b.) POULE ROUGE DU PÉROU. C'est, dans Albin , le hoccodu Pérou, (s.) POULE RUSTIQUE. F. Poule sauvage, (v.) POULE SAUVAGE DU RRÉSIL. G est le magoua , dans l'Ornithologie de Salerne. F. Magoua. (s.) POULE SAUVAGE ou RUSTIQUE. Chez les Ro- mains , c'étoit la gelinotte , oiseau tfès-eslimé, mais d'une très-grande rareté à Rome. V. l'arlicle Tétras, (s.) POULE SULTANE de la baie d'Hudson. F. Râle Widgeon. (v.) POULE SULTANE RRUNE, de Brisson. F. Gal- LINULE GLOUT, (V.) POULE SULTANE BRUNE, de Buffon. F. Por PHYRION DE LA ChIISE. (V.) POULE SULTANE ( petite ), d'Albin, F. Gallinule grinette. (v.) POULE SULTANE. F. Porphyrion proprement dit. (V.) POULE SULTANE. Coquille terrestre des Grandes - Indes, qui fait partie du genre Bu lime de Bruguières. (u.) POULE SULTANE ROUSSE. Foyez Gallinule Smirrjng. (v.) POULE SULTANE ROUSSETTE. Foy. Râle de Genêt, (v.) POULE SULTANE TACHETÉE. F. Gallinule grinette. (v.)* POULE DE TUNIS. F. Peintade. (s.) POULET. C'est le jeune coy. F. l'article du Coq. (s.) POULET DE BOIS, Dénomination vulgaire de la Huppe , en divers lieux, (s ) 96 POU POULET DE LA MÈRE CAREY. Des navigateurs anglais onl donné celle dépomination bizarre à une es- pèce àe pétrel ^ cl vraisemblablement au très-grand pétrel , oaguel.arifa hucssos , qui porte le nom de mère carey dans les Voyages du capitaine Cook. Au reste, les Anglais virent plusieurs de ces étranges poulets se promener sur Teau , le long de la côte du Chili , après le débouquement du détroit de Magellan. ( Voyage du capitaine Carleret. ) V. Pétrel. (S.) POULETTE. Jeune Poule. V. ce mot. (s.) POULETTE. Les oryctographes donnolent ce nom aux AîSOMIES rO.SSILES. (b.) POULETTE D'EAU. Dans Belon , c'est le nom de la Poule d'eau. V. Gallinule. (v.) POULL Un Anon et un Poulain en languedocien. (desm.) POULIDO. V. Moustelo et Luzeto. (desm.) POULINE ou POULICHE. Jeune Jument. L'animal porte ce nom jusqu'à trois ans. (s.) POULINIÈRE. Jument que Ton destine à la propaga- tion de l espèce. V. au mot Cheval, (s.) POULIOT. Plante du genre des Menthes, (b.) POULÎOT-THYM. Nom vulgaire donné à la menthe des champs. Voyez l'article Menthe, (b.) POUILLEUX. Le Thym commun se nomme ainsi aux environs en sang artériel, rutilant, vivifiant. Cette transformation alu j par le dégagement d'une certaine quantité du carbone qui fai» partie de ce liquide, puisqu'il y a formation d'acide carbonique qui s'en dégage, au moyen de la combustion. Ce sang revient du poumon à l'oreillette gauche et au ventricule aortique. Il y a donc ainsi une connexion essentielle entre la respi- ration et la circulation ; caria première devant apporter Tair aux humeurs , il étoit nécessaire (jue celles-ci se missent en contact avec lui. La nature a établi à cet égard deux diffé- rences : i.° Dans la plus grande partie des animaux, la respi- ration ne s'opère que dans un lieu fixe où viennent se rendre tour à tour les diverses portions de la masse sanguine. Il faut alors un organe qui meuve le sang, qui établisse une vraie cir- culation;tel est le cas des mammifères, des oiseaux, des reptiles qui respirent par des poumons, et des poissons, des coquilla- ges, des crustacés, des annélides, qui respirent par des bran- chies ( ouïes). Tous ces animaux ont , en effet , un cœur. 2." Lorsque la respiration s'opère dans toutes les parties du POU 107 corps , l'air va chercher lui-même les hmneurs qui n'onl pas besoin de circuler dans ce cas. Tels sont les insectes , plu- sieurs vers et zoophytes ; aussi ces animaux n'ont pas de cœur, et plusieurs sont même entièrement privés de vaisseaux. Nous remarquerons aussi que tous les animaux chez les- quels la respiration se fait dans un point fixe, et qui ont un cœur , une circulation , sont aussi pourvus dun foie , tandis que les autres n'en ont jamais. Pourquoi l'existence du foie est-elle liée au mode de respiration par des poumons ou des branchies, etàla circulaiion des humeurs? N'a-t-on pas ren- contré quelquefois les poumons ressemblans au foie dans quelques maladies? N'observe-l-on pas une certaine alliance de fonctions entre les poumons ou les branchies et le foie ? Lorsque l'un de ces organes est très-actif, l'autre l'est moins.^ Il me semble que le foie est en quelque sorte im poumon secondaire ; il est pour le système veineux ce qu'est le pou- mon pour le système artériel. Tous deux modifient la masse du sang; le poumon lui enlève du carbone, le foie semble lui ôter ses parties huileuse»el graisseuses. Aussi dans tous les animaux qui respirent par des branchies, le foiccst plus vo- lumineux que dans ceux qui respirent par des poumons. Les sécrétions graisseuses dépendent en quelque sorte du foie, qui est presque toujours imprégné d'huile ou de graisse. L'organe respiratoire et le système hépatique me paroissent être les deux foyers principaux de l'animalisation des humeurs et de la transformation du chyle en sang , ou l'hématose propre- ment dite. C'est là que s'opèrent ces mutations des corps ali- mentaires , en la propre substance de l'animal. Ce sont des digestions secondaires de la matière nutritive. Les médecins et les philosophes de l'antiquité ont considéré l'air comme un aliment de la vie {pahulumvitœ) , comme une vraie nour- riture. Il ne se passe pas seulement une action chimique dans les poumons , les branchies ouïes trachées des êtres animés , mais une véritable opération vitale ; c'est là que la matière morte de la nourriture reçoit les premiers germes de la vie , et ses principes d'activité , en se débarrassant des portions de matière incapables de les recevoir. Cette dépuration succes- sive dans les humeurs est analogue à la séparation du chyle d'avec la masse alimentaire ; et l'on pourroit dire que la di- gestion intestinale est une respiration préliminaire. On sait , en effet , que l'air pénètre dans l'eslomac , se mêle à nos ali- mens et influe beaucoup sur la digestion. Il y a même un poisson, la loche d'étang , cohitis fossilis , qui avale de l'air et le rend par l'anus en acide carbonique , selon la remarque de Ehrman.Les zoophytes ne paroissent même jouirque de cette sorte de respiration iatestinale, La peau est encore un autre io8 POU organe de respiration ; elle absorbe une petite portion d'air ," et dégage de même du gaz acide carbonique, comme l'ont montré Spallanzani, Ehrmann , etc.; elle est en rapport sym- pathique avec les organes respiratoires, et semble les suppléer en grande partie dans certains cas et dans plusieurs animaux. La transpiration cutanée coïncide avec la transpiration pul- monaire. En effetjes poumons ou les branchies des animaux ne me semblent être rien autre chose qu'une peautrès-repliée intérieurement, afin de rapprocher , dans le moindre espace possible, sa grande surface. Si l'animal avoit assez d'étendue et de grandeur pour présenter toute cette surface à l'air exté- rieur sans qu'il entrât plus de matière dans son corps , il n'au- roit pas besoin de poumons , il respireroit par tous les pores de sa peau. Un homme pesant cent cinquante livres offre en- viron quinze pieds de surface ; mais si son volume pouvoit s enfler assez pour présenter encore les quinze cents pieds de surface qu'on suppose exister dans ses poumons , alors il n'au- roit plus besoin de cet organe qui seroit déployé àl'entour de tout son corps. Le poumon est donc une peau intérieure et piissée qui supplée à l'énorme développement qu'exigeroit une respiration seulement cutanée ; car dans ce cas , un homme auroit présenté un volume extraordinaire. La nature a trouvé plus sage de le restreindre. Sans cela , le moindre animal eût été renflé comme un ballon , et les éléphans , les baleines eussent couvert une partie de la terre de leur épou- vantable volume ; car si l'homme eût présenté quinze cents quinze pieds de surface , la baleine eût pu en avoir plus de trois cent mille , quoique la quantité de sa matière ne soit pas augmentée. Ces vastes corps n'auroient pas pu se mou- voir, et auroient expiré sans pouvoir sortir de place. La cavité intestinale, la peau et les poumons ou les branchies me pa- roissent donc être , par rapport à l'air , des organes respira- toires sur lesquels viennent ramper des vaisseaux sanguins et lymphatiques pour y mettre leurs liquides en contact avec l'air ; mais chacun de ces organes a son mode particulier de respiration et son exhalation propre qui est une expiration. Aussi , la transpiration pulmonaire et la cutanée peuvent se suppléer mutuellement ; mais il est dangereux de charger les poumons de transpirer plus que la peau , parce qu'alors il " s'établit un flux d'humeurs sur ces organes ; d'où viennent les catarrhes, les affections les plus funestes de la poitrine, dans les temps et les lieux froids. A mesure que la respiration est plus intense , l'organe prin- cipal qui l'exécute est phis intérieur et plus essentiel à l'ani- mal. Chez les mammifères.et les oiseaux , c'est dans la poi- trine , revêtue de côles et de sternum , que sont contenus les POU ,09 poumons. Chez les reptiles, ces organes semblent déjà moins essentiels ; aussi la nature a-t-elle pris moins de soin pour les défendre ; les vrais serpens manquent de sternum, les gre- nouilles et les salamandres n'ont pas de côtes; enfin les ani- maux à branchies portent ces organes autant à l'extérieur qu'à l'intérieur ; un simple opercule osseux les recouvre dans la plupart des poissons. Il paroît donc que la nature cache da- vantage les organes à mesure qu'ils sont plus essentiels , tandis -qu'elle place à la circonférence du corps les parties les moins importantes. Ainsi les artères sont plus enfoncées dans les chairs que les veines, parce que la blessure des premières est bien plus dangereuse que celle des secondes. On peut blesser impunément une partie extérieure du corps ; il en est bien autrement des organes internes. ^ ^ Pour bien saisir l'inducnce de la respiration dans l'écono- mie animale , il faut la considérer dans les différens animaux. ISous reconnoîtrons alors que l'activité de la vie est en raison directe de lintensité de l'acte respiratoire ; car tant qu'un animal ne respire point, sa vitalité demeure insensible ; on en voit la preuve dans le foetus au sein de sa mère, et le poulet dans l'œuf qui ne reçoivent qu'une petite portion d'air ; cependant ils ont déjà quelque communication avec l'oxygène -, l'embryon par le sang artériel de sa mère , le jeune animal dans l'œuf par le moyen de cette membrane vascu- laire ou analogue à rallanloïde qui renferme le jaune. Cette membrane où se ramifient tant de vaisseaux sanguins paroît faire l'office , dans l'œuf des oiseaux, d'un organe respira- toire ; elle n'existe pas chez les œufs des animaux aquatiques , mais \a coque molle de ces œufs peut s'imbiber d'eau aérée, et tenir lieu de cette membrane allantoïde. V. OEuf. De même, la plante dans sa graine, l'arbre pendant l'hi- ver, le reptile et l'insecte engourdis par le froid, ne res- pirent presque point ; ils n'ont point d'activité vitale ; ils de- meurent immobiles et inanimés , quoiqu'ils ne soient pas morts. On a môme reconnu que la graine ne pouvoit pas germer, si toute communication avec l'air étoit exactement interrompue , tandis que le gaz oxygène ou l'air vital excite pfomptement sa germination. Quels animaux sont les plus actifs , les plus forts et les plus animés ? Ce sont précisément ceux chez lesquels la respiration est la plus développée , les oiseaux et les mammifères. L'oiseau surtout est presque tou- jours en mouvement; rien ne surpasse la vigueur de ses mus- cles, la rapidité des actes qu'il exécute, parce qu'il respire plus que tout autre animal. L'homme , le quadrupède vivi- pare , ont aussi une grande intensité de vie , puisqu'ils respi- rent beaucoup et qu'ils ont le sang chaud comme les oiseaux. lia POU Ces classes jouissent encore d'une sensibilité plus vive que toutes les autres ; leurs sens sont plus développés ; leur sys- tème nerveux a plus de grosseur et d'étendue ; toutes leurs facultés ont plus d'énergie et de force que chez les animaux des autres classes. Ainsi les reptiles qui respirent lentement et rarement sont des animaux lents, froids , slupides ; leur force est peu considérable en la comparant à celle d'un oiseau ou d'un mammifère de taille semblable. Les poissons pa- roissent vifs , parce que , plongés dans un fluide d'égale pe- santeur avec leur cor^ , ils ont la plus grande facilité à s'y mouvoir avec promptitude : mais les muscles de ces animaux ne sont pas forts, et leurs os ne sont pas capables d'une grande résistance. Les mollusques , les coquillages semblent plutôt végéter que vivre ; aussi respirent-ils imparfaitement par des branchies. Nous trouvons beaucoup de force , de vivacité et d'indus- trie chez les insectes , et Ton en voit encore la raison dans leur mode de respiration. Leurs trachées ou vaisseaux aériens se ramifient si abondamment dans tout leur corps , qu'il n'est pas une seule partie qui n'en soit entièrement pénétrée. Ces petits animaux sont , pour ainsi dire, des éponges imbibées d'air de toutes parts : leur respiration est universelle ; voilà pourquoi ils sont ordinairement si vifs et si forts , malgré leur petitesse, et comme ils ne respirent pas en hiver et dans l'état de chrysalide parfaite , ilsne jouissent à ces époques que d'une vie sourde , cachée , insensible. Les vers , les zoophytes qui respirent à peine, vivent de même à peine, et semblent plutôt végéter languissamment qu'exister et senûr; tant il se trouve de correspondance entre la force de la vie et l'étendue delà respiration! Voyez dans les différens individus de l'espèce humaine , ceux qui sont les plus vifs , les plus robustes ; ce sont précisément ceux qui ont une large poitrine , et qui res- pirent avec facilité, tandis que les personnes à poitrine déli- cate, étroite ou mal constituée, sont foibles , maladives et sans vigueur. Ce que nous appelons un tempérament athléti- que , une forte constitution , c'est un corps large , carré , une vaste poitrine dans laquelle les poumons s'étendent à l'aise , jouent et respirent abondamment. Les hommes des villes qui respirent un air méphitique, ont-ils la vigueur de nos paysans qui reçoivent continuellement l'air pur de la campagne ? À'ovez combien l'air des lieux marécageux, toujours rempli de v.npeurs infectes , d'hydrogène et de carbone , affoiblit les individus qui les habitent , tandis que les montagnards qui demeurent dans un air vif et serein sont les plus robustes et les plus courageux des hommes; ils tiennent même de la nature des oiseaux, ou plutôt des aigles; comme eux , ils reçoivent POU les influences d'une atmosphère agitée et purifiée par les vents. Telles sont toutes les contrées élevées et sèches ; mais les lieux bas produisent des hommes et des animaux d'une nature plus molle et plus foible parce que l'air y est moins pur , et que les vapeurs y sont abondantes et continuelles. C'est donc la respiration qui rend la vie active; c'est l'air qui nous anime ; c'est lui qui réveille l'enfant au sortir du sein maternel ; c'est le principe de l'excitabilité des animaux. Les quadrupèdes qui s'endorment pendant l'hiver , respirent plus lentement alors, que dans le temps du réveil. Nos ins- pirations deviennent aussi moins fréquentes pendant notre sommeil ; elles se font avec plus de difficulté , c'est pourquoi l'on ronfle ordinairement. Après avoir beaucoup mangé , les animaux sont portés au sommeil, parce que la plénitude de l'estomac comprime les poumons , diminue la facilité de la respiration , et fait refluer le sang au cerveau. Lorsqu'on s'agiie avec effort , lorsqu'on exerce fortement ses muscles, la respiration devient plus intense et plus prompte pour resti- tuer plus de vigueur au corps ; ainsi , l'oiseau qui se meut avec une grande vivacité , respire quarante ou cinquante fois par minutes , ce qui est le double de l'homme. Les pois- sons agitent vingt-cinq à vingt-six fois leurs branchies par mi- nute,toutefois chacune de leurs inspirations aqueuses ne leur donne qu'une très-petite quantité d'air qu'ils séparent de son mélange avec l'eau , mais sans décomposer le liquide aqueux, comme on l'avoit pensé. M. de Huuiboldt a bien prouvé que cette décomposition n'avoit pas lieu, et l'on savoit déjà que le poisson est étouffé dans de l'eau renfermée en un vase clos hermétiquement, comme sous la glace , en hiver. Les hommes du Nord sont beaucoup plus robustes que ceux du Midi, parce qu'ils respirent un air plus vif, plus pur et plus condensé , à cause du froid. Or , un air condensé contient, sous le même volume, une plus grande quantité de gaz oxygène ou d'air vital ; il doit donc alimenter davantage les forces du corps. C'est pour cela que nous sommes plus actifs et plus vigoureux en hiver qu'en été , indépendamment de la chaleur et du froid. Par la même cause , nous mangeons alors plus abondamment; nous digérons mieux, car les oi- seaux, qui respirent beaucoup , digèrent très-vite , et quancj on respire peu , on mange moins. Ceci nous montre encore combien la fonction respiratoire est analogue à la faculté digestive, et combien elles sont correspondantes. L'abon- dance de la nourriture exige une respiration intense, afin de transformer la matière alimentaire en sang et en substance animale, et réciproquement l intensité de la respiration ap- pelle une grande quantité d'alimens pour établir l'équilibre 112 POU entre les fonctions de l'e'conomîe vivante. Voilà pourquoi les animaux engourdis pendant Thivcr , ne mangent point, et les végétaux cessent d'absorber alors les sucs de la terre. Ainsi toutes les fonctions des corps vivans se lient par des rapports multipliés , et exercent leurs influences sur l'ensem- ble de la machine organisée. A mesure que les fonctions de- viennent plus générales , leur domination s'étend davantage; et quand elles surpassent toutes les autres, elles forment alors des idiosyncrasies , des tempéramens. Elles donnent diverses nuances aux caractères physiques et aux impulsions morales : car qui posera la limite entre les uns et les autres ? Qui nous dira jusqu'à quel point ils s'influencent mutuellement ? L'on ne se doute pas cependant que c'est souvent de la nature de l'air , que dépendent , non-seulement la santé et la vie , mais même les institutions et les gouvernemens des peuples. Nous ne voyons pas aisément tout ce que peuvent produire de petites causes, à la longue. F. les articles AiR et Circula- tion, etc. (VIREY.) POUMPEIRE. Nom qu'on donne, en Languedoc > à la Pomme de ramrour. (ln.) POUNAIN-TAGERA. Rhéede, Mal. 2 , tab. 52. C est ia Casse sophore, (ln.) POUNDRA. Nom piémonlais de la Buse, (v.) POUPART. Nom vulgaire du Crabe tourteau, Cancer pagurus. (desm.) POUPARTIE , Poupariia. Genre de plantes, établi par Jussieu , dans la décandrie pentagynie , et dans la famille des térébinthacées. Il a pour caractères : un calice très-pe- tit, à cinq divisions; cinq pétales; un réceptacle crénelé , supportant dix étamines ; un ovaire surmonté de cinq styles rapprochés. Le fruit est une noix à cinq loges. L'arbre qui donne lien à ce genre , croît à l'île de la Réu- nion. (B.) POUPE ( vénerie ). On appelle quelquefois ainsi la tête des femelles des animaux carnassiers , et plus particulière- ment celle de Vours. (s.) POUPE. V. Poulpe, (desm.) POUPON ( GROS ). C'est le Baliste caprisque. Pou- pon noble ; c'est le Baliste a aiguillon, Balistes aculea- ius. (desm.) POURCEAU. F. Cochon, (s.) POURCEAU FERRÉ. L'un des noms vulgaires du Hérisson, (desm.) POURCEAU DE HAIE. Autre dénomination du même animal, (desm.) ^ ^^ î^ o3 POURCEAU DE LA MER. C'est le Dauphin mar- souin, (desm.) POURCELET ou PORCELET. V. Cloforte et Por- CELLION. (l.) POURETTE. On nomme ainsi les jeunes plantes de mûrier, V. ce mot , à rarllcle Semis, (b.) POUROUMIER , Pourouma. Arbre tie la Guyane , à feaillesalfernes, trilobées , rudes en dessus , couvertes d'un duvel blanchâtre en dessous , renfermées, avant leur déve- loppement , dans une stipule en forme de spathe membra- neuse et caduque, à fleurs disposées en corymbes , dans les aisselles des fleurs supérieures, et enveloppées d'une spathe semblable à celle des feuilles. Cet arbre forme dans la dioécic et dans la famille des or- ties , un genre dont on ne connoît que les fleurs femelles. Elles sont constituées par une petite vessie velue , couron- née par un stigmate crénelé. Cette vessie , grossie , devient une capsule sèche , velue , qui s'ouvre en deux valves, et ne contient qu'une semence, (s.) POURPAIROLLE. Le Sorgho se nomme ahisi aux en- virons d'Angoulême. (b.) POURPIER , Portu/aca ^ hinn. ( dodécandrie monogynie). Genre de plantes de la famille de son nom, qui compreni^ des herbes dont les feuilles sont charnues , et dont les fleurs , situées au sommet des rameaux , sont toujours entourées d'un involucrc. On trouve , dans chaque fleur : un calice persistant, divisé, à son sommet, en deux parties ; une co- rolle à cinq pétales , unis , érigés et obtus ^ douze à quinze étamines de moitié moins longues que les pétales ; un ovaire arrondi et un court style couronné par quatre ou cinq stig- mates oblongs. Le fruit est une capsule couverte par le ca- lice , et qui s'ouvre en boîte à savonnette , et contient plu- sieurs petites semences. Ce genre aux dépens duquel on a établi les genres Méri- DIAME et Talin , renferme un petit nombre d'espèces , presque toutes exotiques. La plus intéressante est le Pour- pier COMMUN , Poriulaca olcracea , Linn. , que l'on cultive dans les jardins. On le croit originaire d'une des deux In- des; du moins vient-il spontanément dans les parties les plus chaudes du globe. C est une plante annuelle dont la ra- cine est simple et peu fibreuse. Elle pousse des liges arron- dies, lisses, luisantes, tendres et couchées en partie à terre. Ses feuilles sont oblongues , faites en forme de coin, gros- ses , charnues , unies , d'un vert foncé, et placées alterna- tivement : elles ont un goût visqueux , tirant un peu sur 1 a- xxvni. 8 11^ POU «ide. Des aisselles des feuilles, sortent de petites fleurs jau- nâtres, solitaires et sessiles , auxquelles succèdent des fruits de couleur herbacée , et qui ressemblent à de petites urnes ; ils contiennent des semences striées et noires. Celte espèce offre deux variétés, l'une à feuilles plus petites et moins suc- culentes , et l'autre à feuilles plus larges , jaunâtres ; celle-ci porte le nom de pourpier doré. Le pourpier est une plante potagère, aqueuse , fade et ni- treuse. Ses jeunes feuilles se mangent en salade ; elles sont extrêmement rafraîchissantes et tempérantes. On confit en- core ses tiges dans le vinaigre, comme les cornichons. Il calme la soif fébrile , et celle qui est produite par de violens exer- cices. Il diminue la chaleur du corps et des urines, et con- vient dans les fièvres ardentes et bilieuses , le scorbut , les hémorragies , et enfin dans toutes les circonstances où il y a effervescence d'humeurs. Les graines ont les mêmes proprié- tés ; elles sont une des quatre petites semences froides ; oa les mêle dans les émulsions , avec celles de laitue et de chico- rée. Le sirop de pourpier n'a pas plus de vertus que son suc, et l'eau distillée des feuilles est moins efficace que l'eau de ri- vière , filtrée. Les estomacs foibles ne doivent pas faire un trop grand usage de cette plante. Le pourpier doré., comme plus agréable à la vue , est gé- néralement plus cultivé que le vert ou commun. Tous deux sont tiès-sensibles à la gelée. On ne doit pas semer le pour- pier en pleine terre , avant les premiers beaux jours du prin- temps. 11 demande une terre riche et très-meuble , et une exposition chaude. Il est bon pour l'usage , un mois et demi après avoir été semé. Cette plante , une fois levée , veut être peu arrosée ; comme elle est grasse , elle se nourrit princi- palement de ses propres sucs et de ceux qui sont répandus dans l'atmosphère ; aussi , a-t-elle une racine très-déliée. Sa graine ne doit point être enterrée , il suffit de la couvrir légè- rement avec du terreau. Si on la laisse se répandre , elle se sèmera d'elle-même. C'est lorsque le pourpier a deux feuilles bien formées , qu'on le coupe pour en décorer les sa- lades, (d.) POURPIER AQUATIQUE. C'est la Montie des fon- TAITSES. (B.) POURPIER DES BOIS. On appelle ainsi, à Saint- Domingue , le Poivre à feuilles obtuses, (b.) POURPIER DE CHEVAL. C'est le Trianthema moh ISOGYNA , dans les colonies, (ln.) POURPIER DES MARAIS. C'est,à la Louisiane,l'HY- DR0P\X1S DES MARAIS. (B.) POU ,j5 POURPIEPi DE MER. C'est TArroche halime. (b.) POURPIÈRE. On donne ce nom, dans quelques lieux, à la PÉi'LinE. (b.) POURPOl::^. Poisson de mer dont on faisoit cas à Paris, dans le douzième siècle. Je ne sais à quel genre il se rap- porte, (b.) POURPRE, Purpura. Genre de testacés de la classe des UNlVALVES,qul offre pour caractères: une coquille ovale, le plus souvent tuberculeuse ou épineuse, dont l'ouverture se termine en un canal très-court, cchancré à son extrémité , et dont la base de la columelle finit en pointe. Ce genre , qui a été connu des anciens conchyliologistes y avoit été confondu par Linnœus avec celui des RucciNS, et avec celui des Rochers. 11 forme très-bien le passage entre ces deux derniers, et renferme des coquilles ordinairement épaisses , ovales, tuberculeuses , chargées de bosses plus ou moins pointues. Leur ouverture est assez grande, ovale-arron- die par le haut , et aiguë vers le bas. Elle est un peu oblique à l'axe de la coquille, et échancrée à son extrémité supérieure en un canal fort court, et qui a quelquefois plus de profon- deur que de largeur. L'extrémité de ce canal est aussi un peu échancrée : la lèvre droite , un peu épaisse , cannelée ou den- telée ; la lèvre gauche est renflée, avec un bourrelet ridé qui va se terminer à l'échancrure. Les couleurs des pourpres se réduisent presque au brun, au blanc et au jaune , avec les différentes nuances et mélan- ges dont elles sont susceptibles. Les animaux qui habitent les pourpres ont une petite tête, eu égard au reste du corps. Elle est cylindrique , de longueur ou de largeur presque égale. De son extrémité qui paroît comme échancrée , sortent deux cornes coniques deux fois plus longues qu'elle , fendues en dessous , et portant les yeux au milieu de leur côté extérieur. La bouche est un petit trou ovale , placé en dessous, duquel sort une longue trompe ter- minée par un suçoir armé de tentacules courts. Cette iron pe est destinée àtuer et à sucer les animaux des autres coquilles, aux dépens desquels vivent ceux-ci. Le manteau est onde ou légèrement frisé en ses bords. Il se replie à sa partie supérieure et s'allonge en- un tuyau qui sort par l'échancrure et se rejette sur la gauche. Le pied est elliptique , obtus , épais , de près de moitié plus court que la coquille , sillonné et strié en dessous ; por- tant à sa partie latérale supérieure un opercule cartilaginexix en croissant ; sa surface est lisse , d'un brun noir , sillonnée de cercles. Ces animaux sont de sexe distinct. Les mâles sont plus pe- ii6 PO U tils que les femelles , cl laissent sortir , du côté droit de leur col , une verge triangulaire cl aplatie. On les mange comme la plupart des autres coquillages de celte famille : cependant iis sont peu recherchés. C'est dans ce genre que sont renfermées la plupart de ces coquilles autrefois si prisées, el encore aujourd'hui si fameuses , dont on tiroit la pourpre sur les côtes africaines et asiatiques de la Méditerranée. On peut difficilement déterminer les es- pèces qu'on employoit de préférence , parce que presque toutes donnent de lacouleur, ainsique la plupart descoquilles des genres voisins et même des genres fort éloignés, tels que les BuLiMESet les Planorbes. On sait qu'on endislinguoil de trois espèces : celle qui avoit une longue queue recourbée , celle qui en avoit une très-courte, et enfin celle dont la spire n'étoit point saillante. Adanson élaLlit , d'après Belon , que la pourpre des an- ciens étoit fournie par son Kalan , qui appartient au genre des Strombes. Cuvier s'est assure, pendant son séjour àMarseille, par l'a- natomie de l'animal el la lecture de Pline,que ce devoitètre, comme Pvondelet lavoii pensé , le Rocher brandaire, qui fournissoit principalement la pourpre aux anciens ; ainsi le nom de ce genre seroil mal appliqué. ( V. au mot Rocher. ) Ce qu'on va dire de l'exiraclion de la pourpre convient éga- lement à toutes les espèces. La liqueur que donne la pourpre se trouve dans un réser- voir placé au-dessus du col , à côté de l'estomac. Ce réservoir a paru à Cuvier destiné à recevoir la verge, ou à tenir lieu de vagin ; mais, dans ce cas, il n'existeroit pas dans toutes les co- quilles de ce genre qui ont les sexes distincts comme on vient de le dire. On n'a pas d'observation qui permette de prendre «ne opinion positive sur cet objet. Cependant Plumier rap- porte qu'un coquillage de ce genre lance sa liqueur comme un jet d'eau , aussitôt qu'on l'inquiète, ce qui fait croire qu'il a le même effet pour lui que la liqueur noire pour les Sèches. Il l'appelle le pisseur. Quoi qu'il en soit , la liqueur de la pourpre est ou blanche ou verte quand on la tire de son réservoir; et sa viscosité est Irès-considérable. Elle ne devient rouge que lorsqu'elle a été étendue d'eau et exposée à l'air et même au soleil. Il est rare que dans les plus vieux individus il y ait plus gros qu'un pois. On peut juger par cela de la quantité de ces coquillages que les anciens étoient obligés de sacrifier pour obtenir leur couleur pourpre ; aussi étoit-elle énormément chère. Quelques commentateurs modernes , et en dernier lieu Bory -Saint-Vincent, dans son Essai sur les îles Fortunées , ont POU ,,7 prëlendu que les Phéniciens faisoient la pourpre avec Vorseille {lichen roccella ^hinn.), et que c'étoit pour donner le change y qu'ils annonçoienl la tirer d'un coquillage -, mais les passages des auteurs latins, et de Pline en particulier, sont trop for- mels pour permettre d'adopter cette opinion, V. au mot Orseille et au mot Lichen. Pour obtenir la pourpre , les anciens opéroient de deux manières. Ou ils ôtoient le réservoir àchaque animal, en lui ouvrant la tête , et c'étoit sans doute le moyen d'avoir la plus belle couleur , ou ils les écrasoient dans des mortiers. Par cette dernière manière , la couleur se trouvoit mêlée^ avec toute la chair et touleS les humeurs de l'animal. Il paroît que c'étoit pour la débarrasser de toutes ces parties hétérogènes , qu'ils faisoient bouillir pendant dix jours, dans deschauaières d'étain le mélange étendu d'eau, et qu'ils y ajoutoient beau- coup de sel. Au reste , ces procédés ne nous sont quimparfai- tement connus. Réaumur et d'autres physiciens ont , il y a déjà près d'un siècle , cherché à faire revivre la teinture de la pour- pre. Ils ont prouvé qu'il étoit facile de retrouver les procédés des anciens ; que presque toutes lespuurpres, les rochers, etc., de nos côtes,pouvoient être employés pour la teinture; mais ils ont reconnu que les étoffes teintes en celle couleur ne se- roient jamais si belles, et coûleroient peut-être cent fois plus que celles teintes avec la Cochenille. Dans quelques cantons du nord de l'Angleterre , on emploie encore la pourpre pour marquer le linge. On s'en sert aussi pour teindre de petites pièces d'étoffes dans l'Inde et sur les cotes de l'Amérique; mais nulle part on n'en fait l'objet d'un travail important. On peut porter à une douzaine d'espèces,même davantage, le nombre de coquilles connues qui se rangent dans le genre ■ des pourpres, tel qu'il est ici établi. Les plus communes dans les collections , sont : La Pourpre persique , qui est striée , tuberculeuse , dont la lèvre est crénelée et la columelle aplatie. Elle se trouva dans la Méditerranée et la mer des Indes. La Pourpre sakÈne, Purpura mancinella, Linn., qui est ovale, et dont les tubercules sont obtus, l'ouvcrlure sans dentelure et la columelle striée transversalement. Elle se trouve sur la côte d'Afrique et dars la merdes Indes. La Pourpre LABORIN , Purpura hipvocasiana, <\v\ est ovale , striée, avec quatre rangs de tubercules presque cpiicux, et dont l'ouverture est striée transversalement. Elle se trouve dans la mer des Indes et sur la côte d'Afrique, (b.) ii8 POU POURPRE FEUILLETÉE. C'est le Rocher frisé , Murex ramosus , Linn , dont Denys-de-Montforl fait le type de son genre Chicoracé. (desm.) POURPRE LICORNE, Pwpum monorcros. Cette co- quille , fort semblable aux autres Pourpres , en diffère , •parce que sa lèvre extérieure est garnie, à sa partie in- férieure , d'une dent longue et recourbée. Denys-de- Montforl en a fait un genre sous le nom de Licorne , unicornus. (DES M.) POURPRE DE PATSAMA. C'est la même coquille que la Pourpre persique. (desiM.) POURPRE DE PARMA. C'est la Pourpre persique. (I)ESM.) POURPRIER. Animal des Pourpres. Il a un oper- cule ; deux tentacules , portant les yeux dans leur milieu ; un tube dans un canal, (n.) POURRAGUE. On donne ce nom, dans la Crau , a l'AsPllODÈLE FISTULEUSE, (B.) POLTRPiETIE, Pourretia. Genre de plantes établi par Ruiz et Pavon, dans la Flore du Pérou , dans la monadelphie polyandrie et dans la famille des broméliacées. Il a pour caractères : un calice divisé en cinq parties , une corolle de cinq pétales lancéolés; un grand nombre d'étamines réunies en tube à leur base ; un ovaire surmonté de plusieurs styles; un grand drupe sec , monosperme et à cinq ailes. Ce genre qu'on a aussi appelé Cavanillese , GusMA^lEet Pitcair- KE , renferme trois espèces , qui croissent naturellement au Pérou, et don» la plus importante à citer , est la PouR- llETiE PYRAMiDALE, qui est arborescente , a les épis de fleurs paniculés et le calice velu. On la connoît dans les Cordi- llères sou.s le nom d' Achupi.la. Les ours , pendant l'hiver, et les hommes, dans les temps de disette, mangent son écorce. (r.) POURRETIE, Pojirrcti'a. Ilumboldl et Bonpland , dans leur bel ouvrage, intitulé Plantes éqidnoxi'aîes , ont donné le même nom cà un autre genre de la monadelphie polyandrie cl de la famille des malvacées. Ce genre est fondé sur un arbre de l'Amérique méri- dionale , à feuilles alternes , presque pellécs , à cinq ou sept lobes. Ses caractères sont : calice de cinq dents réflé- chies et velues en dehors ; corolle de cinq pétales épais , obtus , réunis à leur base; capsule oblongue , à cinq grandes ailes; à cinq loges luonospermes et non déhiscentes, renfer- mant chacune une semence membrancuso d'un càté. POU „9, POURRITURE. (^Maladie des arbres.) V. Arbre- (toll.) POURSILLE. C'est, dans nos îles de l'Amérique, le nom que Ton donne à une variélé brune de Pespèce du mar- souin, (s.) POURTOUGAL et PORÏOUGAL. Noms italiens des Orangers, (ln.) POURVOYEUR DU LION. On a donné ce nom au Caracal , quadrupède du genre des Chats ( V. ce mot ) , et voisin des lynx, (desm.) POUSSE. Exhalaison qui se fait sentir dans les souterrains des mines, et qui suffoque plus ou moins promptement les ouvriers. V. Moufette et (iRisou. (pat.) POUSSEPIEDS, POUCE-PIEDS ou CONQUES ANATIFÈRES. Ce sont les noms vulgaires attribués aux An A TIFS, coquillages multivalves , parce qu'on croyoit qu'ils donnoient naissance aux canards. Voyez Anatifs et .Pouce -Pieds, (desm.) POUSSIÈRE. Matière terreuse réduite à l'état pulvé- rulent par la sécheresse, ou par le piétinemeut des hom- mes ou des animaux, et qui se trouve surtout dans les routes battues , ou dans les déserts arides et sablonneux. Sur cer- taines côtes de la mer , comme aux environs du Mont-Saint- Michel, en Bretagne, le sable d'une ténuité extrême, forme uncpoussière très-incommode, et même dangereusepour la poi- trine. Mais je ne crois pas qu'il existe au monde une pous- sière plus fâcheuse que celle qu'on trouve dans une grande partie de la Sibérie. Comme tout le sol est une espèce de tourbe chargée de sels vitrioliques, tels que les sulfates de fer et de magnésie, les chemins sont couverts, d'un demi- pied , d'une poussière aussi noire et presque aussi légère que du noir de fumée ; et les voyageurs, pendant l'été, sont perpétuellement enveloppés dans des tourbillons de cette horrible poussière , qui , étant toute composée de petites fibres végétales fort aiguës, et de matières salines très-âcres, cause une irritation violente dans la poitrine et dans les yeux , et occasione des toux et des ophthalmles fréquentes; aussi les habitans perdent-ils la vue de fort bonne heure. Celle cruelle poussière m'avoît tellement fatigué pendant les huit années où je l'ai resplrée dans mes voyages d'obser- vations , que, lorsqu'à mon retour je commençai à voir de la poussière blanche , en approchant des monts Oural , ce fut pour moi une des plus agréables sensations de ma vie. Je ne parle pas de Tincommodité non moins grande que causent les myriades d'insectes dont l'air est rempli, et qui Ï20 POU Ïiqucnt cruellement le jour et la nuit, tels que les cousins^ es moustiques , les taons , etc. (pat.) POUSSIÈRE FÉCONDANTE. F. Pollen et Fleurs. POUSSIERE PROLIFIQUE. V. Fleurs et Pollen. (D.) POUSSINS. Pellts poulets rcccmmeni éclos. V. Coq. (s.) POUST. Préparation d'OpiuM , dont on fait fré(|uem- ntient usage dansiTnde, pour se débarrasser d'un ennemi sans qu'on puisse exciter les soupçons, (b.) POUTALETSJE. Plante figurée par Rhéede , et qui pa- roît être une Pétésie. (b.) POUTAP«.'jUE , ou BouTARGUE, Voyez Mugil mulet. POUÏASSOU. A Nice, on donne ce nom à plusieurs poissons du ^enre des Gades, et notamment au (^ade pol- Lack et au ]Merla>;. (des3i.) POUTINA. C'est le nom nicéen de TATaÉRiNE mar- brée, (desm.) POUTINO. C'est le nom qu'on donne , à Nice, aux jeunes Sardines, (desm.) POUTOULAIGO. Nom languedocien du Pourpier {^Portulaca olemcea'). (L>r.) POUTING - PONT. Nom anglais de Gade tacaud. (c.) POU\RïNx\. Nom de la Bergeronnette, en Pié- mont, (v.) POUX. Voyez Pou. (desm.) POUXA. On donne ce nom, dans leTliibel, au TiNKAL , c'est-à-dire, à la Soude boratéeou Borax, (ln.) POUY. On donne ce nom à là Bignone a fruits blancs, dans l'île de Ta!)ago. (b.) POUZZOLANE. Matière terreuse qui est rejetée par les volcans, et qui est précieuse par la propriété qu'elle a de former un ciment de la plus grande solidité , qu'on em- ploie dans les constructions hydrauliques ; bien loin d'être altéré par l'eau , il ne fait qu'y prendre , de jour en jour , plus de dureté. La pouzzolane tire son nom de la ville de Pouzzole, voisine de Naples et du Vésuve , aux environs de laquelle il en a formé des amas prodigieux. . Tous les volcans ne fournissent pas de la pouzzolane en égale abondance , et le même volcan n'en donne pas dans tous les périodes de ses paroxysmes. Avant et après l'érup- tion des laves coulantes, les voîcaris rejettent, presque lou- POU I2ï jours, une încroya"ble quantité de sables el «le scories plus ou moins volumineuses, qui sont extrêmement boursouftlées; et ces matières vitreuses et arides sont incapables de pren- dre de la liaison. Mais dans certains intervalles, les volcans rejettent des matières plus argileuses , dont une partie est dans un état pulvérulent , et l'orme ce qu'on nomme les cendres volcani- ques. L'autre partie est en petites masses assez semblables à de la brique pilée grossièrement : c'est ce qu'on appelle proprement pouzzolane , quoique les cendres aient des pro- priétés toutes semblables : ce sont même ces cendres qui for- ment la majeure partie de la pouzzolane du \ésuve, près de Pouzzole, elles sont grisâtres; à la Torre del l'Annunziaia, elles sont noirâtres et d'un fort bon usage. Dans toutes les contrées de l'Italie , qui ont été volcani- sées, on trouve , en abondance , une pouzzolane brune ou jaunâtre. L'une des meilleures, qui est de couleur rouge, est celle qu'on tire aux environs de Kome , d'une colline qui est sur la droite de la voie Appia , près du tombeau des Scipions. Les fameuses catacombes de Kome sont creusées dans une pouzzolane de couleur violette obscure, parsemée de petits cristaux de pyroxènc. L'Etna produit aussi de la pouzzolane , mais bien moins abondamment que les volcans d'Italie. Elle est en petites masses qui ont jusqu'à la grosseur dune noix; elles sont poreuses sans être boursoufliées ; elles ont le grain terreux et happent fortement à la langue. La pouzzolane du mont I^ateruo est rougeàlre ; celle du IMonle-Rosso est noirâtre et mêlée de pyroxènes, comme celle des catacombes de Rome. Bergman a fait l'analyse d'une pouzzolane de couleur rouge , et a reconnu qu'elle contenoit : Silice. • . . . 55 Alumine 20 Chaux . 5 Fer 20 Ce sont les mêmes élémens qu'on trouve dans le hasalle , êl à peu près dans les mêmes proportions ; aussi , Faujas de Saint-Fond a-t-il eu grande raison de dire qu'il existoit une parfaite identité entre toutes les matières volcaniques, qui ne diffèrent les unes des autres que par de légères modifi- cations. Comme la pouzzolane est une substance presque insé- parable des volcans , on en trouve , en France , aux environs de tous les volcans éteints d'Auvergne , du Vivarais , du Yelay , du Languedoc, près d'Agde , d'Eveuos, à trois 122 POU lieues au nord de Toulon, de la Charlreuse d'Averne en Provence , etc. Faijjas nous apprend qu'il a fait, avec la pouzzolane du Vivarais, divers essais de constrnclion , soit dans l'eau, soit en plein air, qui lui ont parfaitement réussi. On emploie la pouzzolane principalement dans les cons- tructions qui doivent être couvertes d-eau , et lui être im- perméables, comme les écluses des canaux de navigation, les réservoirs, les bassins , etc. Pour l'employer avec autant d'économie que d'utilité , on la réduit en poudre , surtout pour les ouvrages qui doivent réunir la propreté à la solidité. On la mêle avec de la cliaux vive ou nouvellement éteinte, et du sable de rivière; et pour les gros ouvrages , on y joint de la blocaille ou recoupe de pierres , dans les proportions suivantes : Douze parties de pouzzolane , Six parties de gros sable non terreux, Neuf parties de chaux vive , Six parties de recoupes. On môle et Ton broie le tout ensemble , comme un mortier ordinaire; mais il doit être employé sur-le-champ,, attendu qu'il durcit Irès-promptement. La maçonnerie faite avec ce ciment, résiste d'une ma- nière étonnante à l'action destructive des eaux de la mer. L'ancien mole de Pouzzole , appelé le Pont de Caligula , en butte, depuis tant de siècles, à la fureur des flots, ne doit qu'à la pouzzolane son inébranlable solidité. Pour les ouvrages qui doivent être unis à la truelle, on supprime les recoupes , on pulvérise plus soigneusement la pouzzolane , et l'on fait un mortier composé de : Deux parties de pouzzolane , Une partie de chaux vive , Une partie de sable pur. On fait ce mortier à l'instant même où on l'emploie : on s'en sert pour les bassins, les terrasses qui servent de toit , etc. Si l'on a soin de le battre fortement à mesure qu'il sèche, pour l'empêcjier de se fendiller, il ne laisse pas filtrer une goutte d'eau pendant un grand nombre d'années. Les tufs volcaniques ont absolument les mêmes propriétés usuelles que la pouzzolane , dont ils ne diffèrent que par leur consistance pierreuse ; et il suffit de les pulvériser pour en faire une véritable pouzzolane. V. Trass. (pat.) POVEPvAZOS. Oa donne ce nom à la Vénus clonisse, dans le golfe de Venise. (B.) POViE ou POWIL Selon Lalham , c'est le nom que le Martiî^ BKAiviE porte au Mahbar, V. ce mot. (v.) P R A 123 POXOS. Nom des Champignons memdr\neux , dans Théophraste. (b.) POY. Dapper parle trop succinctement d'un oiseau de proie d'Afrique , appelé ;joj par les nègres, et qui se lient sur le bord de la mer, pour y prendre les crustacés, (s.) POYON. V. Mouche a feu. (l.) POZOA. Pozoa. Plante herbacée de la famille des ombcl- lifères , de la pentandrie digynie et très-voisine des astrances. Ses feuilles sont portées sur de longs pétioles , simples, co- riaces, dentées profondément à leur extrémité , et marquées de cinq nervures quintuplées. Ses fleurs forment une ombelle simple : elles offrent un calice a cinq dents; une corolle à cinq pétales entiers. Il leur succède des fruits prismatiques , té- trngones, couronnés par les dénis du calice. L'involucre est complet, ample , coriace , denté , plus long que l'ombelle- Lagasca indique cette plante dans les montagnes des Andes , au passage qu'on nomme Cordillière del Plancbon. POZZOLAINE. V. Pouzzolane et Cendres volcani- ques, (pat.) POZZOUTE. Nom donné,par M. Cordier, à la Pouz- zolane. Voyez à la fin de l'article Lave, (ln.) PRAEDATRIX. Nom générique du Stercoraire, (v.) PRAIRIES. On appelle pré , toute superficie de terre semée naturellement ou artificiellement de plantes propres à la nourriture des animaux. Dans l'état actuel de l'agriculture française , le rapport des prairies avec les céréales et les autres plantes cultivées pour l'homme est loin d'être dans de justes proportions pour assurer l'existence de la quantité d'animaux nécessaire à sa prospérité. Si le hié, Vaooine, Vorge, le seigle, \emiliel, etc., abondent en France, elle manque encore àe prairies^ déplantes utiles dansles arts, et de forêts, au moinsdans les proportions suffisantes aux besoins de ses habitans , et tant que les justes rapports entre les prés, les bois, et Icsterres cultivées ne seront point établis en pratique, l'agriculture sera moins riche. Celle vérité ne s'applique pas à la France seulement, elle est encore applicable aux climats voisins , à Tltalie surtout ; et consi- dérée dans toute son étendue , on voit que la prospérité de l'agriculture, la plus constante fortune publique , repose sur sa rigoureuse applicalion , et que , vue physiquement , elle explique ces longues chaleurs brûlantes de nos climats, incon- nues à nos pères , et ces hâles arides qui stérilisent nos cam- pagnes ; mais l'absence des forêts y contribue davantage. Les prairies sont naturelles ou artificielles. On dit qu'elles sont naturelles quand elles n'ont point été semées , et qu'elles sont artificielles quand elles l'ont été. Les premières se sub- divisent eu praiiies hautes , en p'w'ries de. pi aine ^ et cii pi'i.-''"'-^. 12/î P R A tasses. Les dernières se subdivisent en prairies artificielles , composées de beaucoup d'espèces de plantes , et en prairies arlificieltes , composées d'une seule espèce de plantes. Des Prairies naturelles. Un écrivain célèbre en agriculture , pose la question de savoir s'il est avantageux de conserver en prairie naturelle un sol qu'un ne peut arroser. Cette idée , bien faite pour fixer l'at- tention des propriétaires , et fructifier parmi eux , est sans doute la cause déterminante de ces destructions de vieilles prairies peu productives , qu'on remplace de toutes parts par des prairies artificielles composées d'espèces de plantes moins pressées du besoin d'eau. En effet , pourquoi payer des im- pôts pour un pré médiocre qui peut tripler sa valeur semé en luzerne , en trèjle , en sainfoin, en carotte , en iurnep , en chou navet de Lapunie , en betterave champêtre , en chicorée à four- rage, etc. ? Cependant ne bannissons pas toutes les prairies naturelles , mais n'en laissons que dans des lieux bas, plats, naturellement humides , ou dans telle position qu'elles soient, susceptibles d'irrigation. Dans l'un et l'autre cas, prenons le plus grand soin de les débarrasser des mauvaises herbes qui s'y établis- sent toujours plus ou moins , et d'en faire disparoître toutes les inégalités de superficie , que les animaux souterrains ou d'autres circonstances peuvent y occasioner. 11 faut réduire à un très-petit nombre les plantes qui.doivent composer une prairie naturelle ; et quelque bonne que soit la mieux située , s'il survient une sécheresse excessive, elle vaudra moins que le plus mauvais pré arrosé artificiellement ; cette proposition repose sur de nombreux exemples. Il ne faut donc conserver que les prairies naturelles baignées tous les ans par des eaux qui les surnagent momentanénjcnt. Il faut ôtcr des prairies naturelles les plantes suivantes. Uonoporde ucantlnn, dont les feuilles sont épineuses ; 1 . s laiches , les choius , dont les tiges sont dures ; la héioine offici- nale ^ la rhinaiithe r.rê.le de cgdes plantes qui y meurent. Les rochers qu'elles cachent éioient primitive- ment nus : ce sont des terres en réserve pour la postérité. Les Chinois manquent de cette perspective , l'.ngricuiture impérieuse et irrésistible ayant déjà dévoré les montagnes chez ce peuple , le plus ancien de tous. Lorsqu'on a le choix du terrain , il est avantageux d'établir la prairie au levant , sur une pente douce ; Iherbe ijui reçoit le plus immérfiatemenlles rayons lumineux , est plus nour- rissante et plussalulaire à égal volturse, frai- he ou sèche, que celle des mêmes plantes qui ont végété à loi.te autre exposi- tion. Ce n'est qu une nuance sans doute , mais il n'est point indifférent de la saisir ; aucun corps vivant ne prospère à l'ombre , et tout corps vivant qui habite à la surface de là terre, a d'autant plus de perfection , qu'il perçoit davantage ,26 P R A de rayons solaires. Cela est rigoureusement vrai; mais il faut que les forces intérieures de ces corps, entretenues par de hons alimens , provoquent cette abondante sécrétion qui lustre les plantes de ce beau vernis qui caractérise leur santé. C'est assez dire qu'il est utile que cette prairie, semée au levant , soit alimentée par un sol naturellement bon, ou, à défaut, souvent nourri d'engrais propres au sol , ou par des irrigations heu- reusement combinées. Si la terre est susceptible d'irrigation , on peut y semer , après dcuxbons labours, toutes sortes de graminées , quelle que soit leur nature. Le fromental , qui forme la base des bonnes prairies naturelles, tient le premier rang. La pratique a appris que pour bien semer le fromental , il falloit employer soixante à soixante-dix livres de semence , et que si on lui combine du trèfle rouge ( iri/olium praiense ) , c'est dans les proportions de cinquante livres de fromental sur six livres de trèfle , qu'il faut associer ces deux plantes. Parmi les autres plantes qui croissent naturellement dans les prairies , on remarque encore Vwraie vwace ou ray-grass- anghiis. Cette herbe s'élève moins que \.8 P R A que le suc salivaire de la bouche des animaux puisse pénétrer €t ramollir , vous n'obtiendrez que du foin sec , cassant , pâle et inodore , sans aucune qualité alimentaire, et dédaigné par les animaux qui préfèrent alors la bonne paille. Le moment de couper rherbc est difficile à saisir; et c'est ici le lieu de faire ressortir tous les désavantages des prairies naturelles négligées. Quelque attentif que soit le propriétaire à saisir ce moment, il trouve toujours sur cinquante plantes qui com- posent sa prairie naturelle , vingt-cinq espèces mortes , pour- ries ou «rop mûres, et dont les graines semées naturellement, assurent l'invincible permanence de ces végétaux inutiles. Parmi les vingt-cinq autres , il en est quinze qui sont en fleurs et bonnes à faire du foin , et dix qui , -mûrissant plus tard , n'ont encore pu acquérir leur force , leur saveur , ni ce concours de principes immédiats des végétaux , qui donne lieu à l'odeur particulière qui caractérise le bon foin. 11 est donc évident que les seules prairies naturelles , purgées de leurs mauvaises herbes , ou celles que la main de l'homme guidée par un raisonnement qui a fait un choix heureux de plantes , a composées , sont susceptibles de donner de bon foin. Des rmiries artificielles. On appelle prairies artificielles toute superficie de terre occupée par des plantes fourrageuses qui y ont été portées par la main de l'homme. Leur objet est la culture des espèces appropriées au sol , cultivées isolément ou deux à dejix , trois à trois, selon leur affinité réciproque ou leur appétit pour le terrain qu'elles occupent : elles sont toujours d'un rapport beaucoup plus grand que les prairies naturelles , calcul fait des qualités des terres et du prix des travaux. Elles firent au- trefois la fortune de l'agriculture romaine, et leur introduc- tion en France , en Angleterre et en Allemagne , a beaucoup contribué à augmenter les bestiaux et les engrais ; elles font de plus en plus disparoître parmi nous la nudité des terres reposées autrefois en jachères , et si quelques cantons de la France conservent encore de ces terres oisives , c'est qu'ils s'oublient sur leurs propres intérêts, ou manquent des moyens de semer des prairies artificielles. Les Chinois multiplient pour fourrage , dans quelque sol que ce soit, la plante qui y vient naturellement la plus belle, la plus forte et en même temps la plus appropriée à la nour- riture des bêtes. Voilà le fondement des prairies artificielles, "Visitez la plus mauvaise partie de votre domaine; cherchez , parmi les nombreux végétaux qui y croissent, la plante qui végète le plus vigoureusement,- et cultivez-lasurle lieu même, P R A. „3 à moins que l'analogie ou rexpérience sur une terre voisine ne vous aient appris qu'une autre plante y produiroit davan- tage. Les plantes qui figurent le plus avantageusement en prai- ries artificielles, sont la/Mze/72edans tous les sols, excepté ceux qui reposent sur un tuf imperméable à l'eau, le trèfle dans les bonnes terres, le sainfoin sur les coteaux calcaires ou sablon- neux , le ray-grass , iefrunienlal , la pimprenelle ; la grande chi- corée , d'un produit excessif ; la vesce , \a féoerole ^ le lentillon. le pois gris , le lupin , la spergule et le mélilot sur les jachères, que ces plantes n'épuisent pas ; Y ajonc , le cytise , le coluiea, le gainier, pour occuper les terres escarpées et nourrir les animaux de leurs jeunes tiges ; la lupuline, le petit trèfle blanc, le sulla , le trèfle de Roiissillon, les navels à fourrage , les iurneps , les carottes et betteraves champêtres ^ le navet de Suède, les chousom raves et choux-navets de Laponie, et autres dont on a indiqué les usages en traitant ces articles dans l'ordre de ce Diction- naire. Indépendamment des avantages attachés à la culture des prairies artificielles , pour nourrir les animaux, l'expérience a appris qu'elles fécondent les terres sur lesquelles on les établit; on sème toujours les céréales avec avantage dans les prairies naturelles et artificielles défrichées , et les prairies artificielles annuelles fertilisent le sol , lorsqu'au lieu de donner leur seconde pousse aux animaux, on la renverse sous la terre par la charrue. Ce mode d'engrais étoit connu des Romains , qui employoient le lupin à cet usage. Les prairies artificielles vivaces sont susceptibles d'irriga- tions comme les prairies naturelles. Leurs graines se sèment aux diverses époques de l'année , selon les plantes qui les composent, (toll.) PRAMNION. F. MoRioN. (ln.) PRANIZE , Praniza , Léach , Latr. ; Oniscus , Montag; Genre de crustacés , de l'ordre des isopodes , famille des phytibranches , distingué des autres genres qu'elle renferme par les caractères suivans : quatre antennes apparentes; dix pattes toutes simples ; corselet divisé en trois segmens ; les deux premiers courts, portant chacun une paire de pattes; le dernier beaucoup plus grand , portant les six autres pattes ; queue terminée par une nageoire en feuillets. Ce genre a été établi sur Voniscus cœrulatus de Montagu , représenté dans les Actes de la Société linnéenne, tom. xi , part. I , pi. 4 » fig- 2 ; mais il paroît que cette espèce {pra- niza axrulata y Lam. ) étoit déjà connue de Slabber , Oùserv. microsp. , pi. i , fig. i et 2, On la trouve dans notre Océan. (L.) xxvni. 9 .30 P R A PRASE. Nom commun 5 plusieurs pierres siliceuses d'un vert plus ou moins approchant de celui du poireau. Delamé- therie, et Brochant, d'après Werner , l'ont donné à une va- riété vert obscur du quarz; quelques auteurs s^en sont servis anciennement pour désigner des agates et des silex verts plus communément connus sous le nom de plasma; enfin , la chry- soprase a été appelée Prase , et la prehnite du Cap de Bonne-Espérance , Prase cristallisée. V. Quarz, Silex et Prehnite. (ln.) PRASE LEUCOCHLORE , Prasius leucoMorus. Al- drovande appeloit ainsi un jaspe panaché vert blanc et jau- nâtre.On a donné également ce nom à la Chrysoprase. (lw.) PRASEM, Werner, et Praseinstein. C'est le guarzhyalin vert obscur de M. Haiiy, appelé Prase F. Quarz. (ln.) PRASION , Prasîum. Genre de plantes de la didynamie eymnospermie et de la famille des labiées, qui offre pour ca- ractères : un calice tubuleux , à lèvre supérieure trifide, et à lèvre inférieure bifide ; une corolle monopéiale tubuleuse , à lèvre supérieure concave , échancrée , à lèvre inférieure plus large et trifide, à division moyenne plus grande ; quatre étamines , dont deux plus grandes; un ovaire à quatre lobes, surmonté d'un style à stigmate bifide; quatre baies mono- spermes. Ce genre renferme six petits arbrisseaux à feuilles oppo- sées et à fleurs axlllaires dépourvues de bractées. L'un , le Prasion grand , a les feuilles ovales oblongues et dentelées ; et l'autre , le Prasion petit , les a ovales et doublement crénelées. Us se trouvent l'un et l'autre en Sicile et en Calabre , et ne présentent rien de remarquable, (b.) PRASITIS. Nom donné autrefois au Corindon vitreux d'un vert jaunâtre, (ln.) PRASIUM ou PRASION. Les Grecs donnoient ce nom à des plantes qui paroissent avoir été notre marrube blanc et la ballote noire , plus connue sous le nom de marrube noir, F. Marrubium. Adanson a nommé leoina le genre prasium de Linnaeus, parce qu'il ne contient point les Pra- sioNS des anciens. F. ci-dessus Prasion. (ln.) PRASOCURE, P/asoa/7/5. (ienre d'insectes, de l'ordre des coléoptères , section des télramères, famille des cycli- ques, tribu des chrysomélines. Ce genre avoit été établi par Paytull , sous le nom d'Ae- ludes^ et adopté de même par Fabricius. Latreillea cru devoir, changer ce nom , parce qu'il étoit trop conforme à celui d'e- iodes ^ qu'il avoit déjà établi dans son Précis des caractères gé- nériques des insectes. Les caractères que cet auteur lui assigne j P R A ,3, sont les suivans : antennes monîliformes ;; un peu plus lon- gues que le corselet , terminées par quatre à cinq articles plus gros, dont le dernier presque globuleux; palpes peu ou point saillans , filiformes ; lèvre inférieure coriace , large, carrée. Le corps des insectes de ce genre est oblong, déprimé; la tête est plus horizontale que verticale ; les yeux sont allongés ; le corselet est carré. PraSOCURE de la PHELLANDRIE , Chr^'Somela phellandrii ^ Linn. ; He.lodes phellandrii , Payk, , Fab. Elle est noire , avec le bord du corselet et deux lignes sur chaque élytre jaunes ; les patJessont noires , avec une partie descuisses et des jambes jaunes. Elle se trouve en Europe sur quelques plantes aqua- tiques. La larve se nourrit des racines de la plante nommée par les hotanhles pheHandrium açuatirum. (o.L.) PRASOÏDE. Agricola et Laët donnoientce nom au PÉ- RIDOT. (ln.) PRASOIS. Nom de l'une des deux espèces de topazes que Pline indique d'après des auteurs plus anciens, (lis.) PRASON et PRASSON. Noms grecs des Poireaux, F. PoRRUM. Il y avoit encore d'autres plantes du même genre, auxquelles on avoitétendu ce nom; exemple : Vampeloprasum, le schœnoprasum , le icorodoprason , etc. V^. ces mots, (ln.) PRASOPHYLLE , Prasophyllum. Genre établi par R. Brovvn , dans la gynandrie diandrie , et dans la famille des orchidées, pour placer douze espèces de plantes à racines liulbeuses , à feuille unique , cylindrique, fistuleuse, à fleurs disposées en épi , qu'il a découvertes à la Nouvelle-Hollande. Les caractères de ce genre sont : corolle en masque, à cas- que saillant , à deux folioles postérieures et extérieures sou- dées , à nectaire relevé, entier , unguiculé , sans éperon ; la colonne des étamines bipartite et ailée; anthères allongées , rapprochées ; deux masses de pollen dans chaque loge. F. Génoplésie. (b.) PRASUS et PRASIUS. Pline nous apprend que l'on nommoit ainsi , de son temps , plusieurs pierres, à cause de leur couleur tirant sur le vert du poireau. Il en dislingue trois sortes , dont une étoit tachetée de rouge , et une autre marquée dç trois lignes blanches. Il est très-probable que c'étoient des jaspes verts tachés de rouge ou rubanés de blanc De nos jours , on connoît des onyx en jaspe vert et blanc ; ce sont des pierres fort chères. Les prasus étoient, selon Pline , des pierres peu estimées. Cet auteur parle encore du chrysoprasîus ou chrysoprasus qu'on croit avoir été notre chryso- prase, ou une pierre siliceuse très- voisine , ou peut-être une serpentine d'un vert jaunâtre, (ln.) PRx\TELLE , Pratella. Genre de Champignons établi i32 PRE aux dépens des Agarics de Lînnseus , et auquel on peut donner pour type TAgaric azuré , figuré par Bulliard. Ses caractères sont : point de coiffe ; pédicule central nu, ou armé d'un anneau ; chapeau charnu ou membraneux, per- sistant ; lames qui noircissent dans leur vieillesse sans se fondre en eau. (b.) PRATICOLA. Le Pigamon simple, Thalicirum simphx , a été désigné sous ce nom par Ehrhart. (ln.) ' PRATINCOLA. Kramer ( Elench. Austr. infer.) donne ce nom à la Perdrix de mer. (s.) PRÉ. V. Prairie, (s.) PRECIPICE. Gouffre ou cavité escarpée et profonde, formée par les érosions des eaux , ou par des affaissemens de terrain. V. Abîme, (pat.) PRËCOjSSUL. V. Stercoraire bourguemestre. (v.) PRECZNIZA. Nom servien du Froment, (lm.) PREDHOMME BLANC. On nomme ainsi le Hari- cot sans parchemin, (d.) PRÉDICATEUR. Nom du Proyer , à Turin, (v.) PRÉFET. Nom d'une coquille du genre Cône , Conus prœfertus. (desm.) PREHNITE. {Idem, Haiiv, Delam., Kirw. , Brong., Thoms. , Jam. ; Prehnit , W erner , Karst. ; prehnite et zéo^ îite verdâtre , de Born. ). Espèce minérale de la classe des pierres,voisine de la stilbite et de la chabasie, et, comme elles, appartenant à l'ancienne famille des zéolites. On la recon- noît d'abord à sa cristallisation et à sa couleur verte , qui varie du vert jaunâtre au vert-pomme et au vert grisâtre ou presque blanc. Elle est demi-transparente ou translucide , et plus rarement diaphane; son éclat est gras ; à l'intérieur elle a un coup d'œil un peu nacré, dans le sens des lames. Sa cas- sure longitudinale est lamelleuse , mais sa cassure transver- sale est terne et inégale. Elle n'est pas très-dure, et raye foi- blement le verre : cependant , lorsqu'elle est en masse , il est très-difficile de la casser ; les lames entre-croisées dont elle est formée alors , la rendent fort tenace. Sa pesanteur spé- cifique varie. Hassenfratz indique 2,60 pour la prehnite du Dauphiné ; Vauquelin donne pour celle des Pyr^ées, 2,69 ; Klaproih fixe celle de la prehnite de Fassa , à 2,91 ; pour celle de Ratshinkes, 2,92 ; Haiiy porte celle d'une variété fibreuse, à 2,88. La prehnite possède un caractère très-important , dans la propriété qu'elle a de devenir électrique par la chaleur. Cette propriété , découverte par M. de Drée , jointe à celle de ne point faire gelée avec les acides , la distingue de la méso- p R A i33 type , espèce à laquelle on avoit rapporté ses variétés fi- breuses. La prehnite, exposée au chalumeau, bouillonne,puisfond en un émail huileux , de couleur grisâtre ou noirâtre. Cette pierre est composée essentiellement de silice , en plus grande quantité ; d'alumine de chaux et d'un peu de fer. M. Berzelius la place dans le groupe q'uil désigne par cal- cium siliciaté. Voici plusieurs analyses de diverses variétés de prehnite. Klaproth. Hassenfratz. Vauquelin. Cap. Cap. Pyrénées. Silice. . . • 43,80 . . 5o . . . .48 Alumine. . 3o,88 . . . 20,4. . . . .^4 Chaux. . . 18,33 . . 23,3. . . . . 23 Fer oxydé. Magnésie. . 5,66 . . 0,00 • ^'9- • • . . 0,5. . . . •• 4 . 0 Eau. . . . . 1,85 . . . 0,9. . . . . I Klaproth. Id. Laugîer. Passa. Raischinkes. Reichenhach Silice. . . 42,87 . . 43,00 . . . 42,5o Alumine. . . 2i,5o . . 23,25 . . . 28,50 Chaux. . . 26,50 . . . 26,00 . . . 20,40 Fer oxydé. . . 3,00 . . . 2,00 . . . . 3,00 Manganèse c )xydé. o,25 . . 0,25 . . . . 0,00 Magnésie. . . trace . . . . trace. . . . . . 0,00 Soude et pot ïsse. 0,00 . . 0,00. . . . . 0,75 Eau. . . . . 0,00 . . . 0,00 . . . . 2,00 La prehnite se trouve presque toujours cristallisée , et ses cristallisations sont ou composées de cristaux courts , le plus souvent lamelliformes , implantés de champ les uns sur les autres et sur leur gangue, ou bien groupés et enfoncés sur les parties extérieures d'espèces de rognons ou de concrétions de la même nature. La forme primitive donnée par M. Haiiy , est celle d'un prisme droit , à base rhombe de io3 degrés , et 77 degrés, divisible dans le sens des petites diagonales de ses bases. Les formes secondaires sont peu nombreuses. Nous cite- rons les variétés suivantes , d'après M. Haiiy. 1. Prehnite primUioe , H., TaW. comp. La forme primitive. 2. Prehnite hexagonale. En prismes ou lames hexagonales. C'est le prisme primitif dont les deux arêtes aiguës sont rem- placées par deux faces. 3. Prehnite octogonale. En petits prismes octogones , ou en âmes octogonales. ,34 P 1^ E Ces formes sont les plus simples ; il en existe plusieurs autres plus compliquées. Les cristaux lamelliformes sont su- jets à prendre une disposition analogue à celle qui s'observe dans les cristaux de stilbite. Ces lames , en se joignant par leurs plans primitifs , s'écartent par deux de leurs extrémités opposées , en formant un éventail ou une gerbe , ce que M. Haiiy avoit d'abord rendu par l'épithète àt flabeWforme. Depuis, il a nommé prehniLe conchoïde , celle qui se présente ainsi cristallisée. Les cristaux de prehnite ont une telle ten- dance à se grouperainsi , qu'il est rare de ne pas y trouver d'indice de cet arrangement des lames entre elles. Les minéralogistes étrangers divisent la prehnite en deux sous-espèces. La première comprend la prehnite à tissu la- melleux; la seconde ne renferme que la prehnite radiée. Ces divisions qui ne sont pas rigoureuses , peuvent être admises jusqu'à un certain point. § I. Prehnite lamelleuse. — {Blœtrîger prehnit , "W,;/o- liatcd prehnite , Jam. ), Ses variétés sont les suivantes : I .° La Prehnite cristallisée {Schorl vert du Dauphinè; Schorl en gerbes^ Schreib. ). Elle est en cristaux réguliers et en cristaux conchoïdes. Les plus belles cristallisations de prehnite ont été trouvées ju-îqu'à présent dans le Dauphlné. Ses couleurs sont le vert grisâtre ou blanchâtre. Elle accompagne l'axinite, l'épidote , l'anatasc . etc. Les cristaux les plus beaux et les plus gros sont conchoïdes ; ils ont jusqu'à un pouce de longueur. 2. Prehnite lamelliforme ^ Haiiy; Elle est formée de lames extrêmement petites et minces , tumultuairement disposées , et formant de petite? masses très-légères. Elle est d'un gris blanchâtre ; on Ta d'abord trouvée dans les Pyrénées , puis dans la vallée de Chamcuni. C'est elle qu'on a nommée KouPiiOLiTÉ. V. ce mot. 3. La Prehnite cnUtlacée , Hâiiy ; Emeraude du Cap , Ro- chon ; Chiysolithe du Cap , Sage ; Prase cristallisée , H acquêt. Elle est en masse tenace , formée de lames enlacées en tout sens, avec des parties compactes. Ses parties extérieures offrent aussi des cristaux saiilans et très-rapprochés. C'est à celte variété qu'il faut rapporter la prehnite d'un beau vert- pomme, découverte dans le pays des Namaquois, versle Cap de Bonne-Espéranc<^ , dans l'intérieur de l'Afrique méridio- nale. On doit y rapporter aussi les prehnites en masses blan- ches ou d'un blanc verdâtre , avec lesquelles les Asiatiques font leurs jolies coupes et autres objets , et qu'on adonnées pour du jade blanc oriental. PRE ,3S Il y a Heu de croire que quelques-unes des substances que i'on rapporte au pétrosiiex, sont de la prehnite parfaitement compacte et céroïde , par exemple , certains pétrosiiex de iNorwége , qui sont associés avec la prehnite cristallisée. § II. Prehnite fibreuse. — {Prehnite globuleuse radiée elfi- Ircuse- conjointe^ Haiiy ; fasriger prehnite , \V. ; Jibrous prehnite, James. ; zéoliie rayonnée , Deborn.) Elle se distingue de la pré- dente par sa texture fibreuse ou radiée , et même bacclUaire comme dans la mésotype , et par sa couleur, qui est généra- lement vert-jaunâlre. Cette prehnite est massive , en con- crétions , ou en rognons tantôt pleins et formés par la réu- nion de globules compactes radiés , tantôt creux , et à sur- faces internes hérissées de cristaux aciculaires. La prehnite est disséminée ou en veines , dans les roches, ou cristallisée, dans leurs cavités. Ses gisemens sont de deux sortes , ce qui a fait attribuer à cette pierre , une double ori- gine. En effet, elle se trouve dans les roches primitives, et dans celles qu'on nomme de trapp, et que plusieurs minéra- logistes rangent dans les terrains de transition ou volcaniques. Il est à remarquer que la prehnite fibreuse gît presque tou- jours dans ces dernières roches , tandis que la prehnite la- melleuse paroît affecter les roches primitives. La prehnite se trouve dans l'Oisans en Dauphiné , dans les roches primitives sléatiteuses , amphiboliques et de dia- base. A Rivoire , hameau de la commune de Mons-de-Lens , elle forme des veines qui traversent ces roches ; elle y est associée à l'axinite , à Tanatase , au spath calcaire , à l'é- pidote, au quarz , au feldspath , à l'asbeste flexible , etc. Elle est en lames minces , dans les fissures du granité, à TAr- mentières; et elle se trouve encore dans les moraines de la gorge de la Selle , à Saint-Christophe. Dans toutes ces lo- calités , elle est souvent accompagnée d'axinite. La prehnite nommée koupholiie , s'observe dans les Pyré- nées, à la montagne d'Erédlitz près de Saint-Sauveur, val- lée de Barège , département des Hautes-Pyrénées. Elle est dans une roche cornéenne caverneuse, avec l'épidote, l'as- beste, la chlorite, le calcaire , etc. La mêma variété a été rencontrée dans la vallée de Chamouni , également avec l'axinite , la chlorite , le quarz , etc. On a découvert de la prehnite dans une roche amphlbo- lique altérée , aux environs de Nantes. En Carinthie , dans la montagne dite San Alpe et à Rat- chinkes,dans le district de Slerzings en Tyrol, on trouve de la prehnite cristallisée. Laroche amygdaloïde ou maiidelstein, du Seifer Alpe , en Tyrol , contient des rognons massi^^ de cett substance avec du spath calcaire et de la chlorite. Dans ,36 PRE vallée de Fusch , dans le Salzbourg , cette même prehnite compacte et la prehnite cristallisée, sont réunies au feldspath et à la chlorite. Dans toutes ces localités, les cristaux de preh- nite sont très-rarement lamelliformes ou conchoïdes , mais souvent enchâssés dans leur propre substance, ou en masse. En Piémont , dans la montagne de la Portia, la prehnite cristallisée est encore avec le feldspath , l'épidote , etc. Elle se présente en cristaux de formes nouvelles qui ont l'appa- rence d'octaèdres curvilignes, diversement groupés entre eux. La prehnite des environs de Montferrat en Italie, est, selon Brocchi, en cristaux solitaires ou groupés , et en vei- nes souvent accompagnées de chaux carbonatée lamellaire, de même couleur. La rçche qui la contient est une euphotide diallaglque, analogue à la roche nommée Jade de Saussure. C'est une association remarquable, La prehnite cristallisée de Chine, dont il existe un beau groupe au Brilish, Muséum à Londres , ressemble à celle du Salzbourg. Elle est seulement presque blanche. La prehnite entrelacée a été découverte dans les monta- gnes de Kamesberg , dans la contrée des Hottenlots Nama- quois , sur la côte occidentale et méridionale de l'Afrique, vers le Cap de Bonne-Espérance. Ces montagnes sont , dit- on , granitiques, et contiennent beaucoup de mines de cuivre. La prehnite des Indes et de Chine est probablement aussi dans une formation primitive. Enfin , la prehnite lamelleuse se rencontre encore au Groenland, dans les syénites primitives; en Norwége , dans des roches analogues, et à Kongsberg. 11 n'en est pas de même de la prehnite fibreuse. Elle est contenue dans des roches amygdaloïdes , à base de trapp ou de wacke, associée avec toutes les Substances zéolites. Ces roches sont tantôt considérées comme des diabases ou grunsleins al- térés , tantôt comme des laves trappéennes décomposées anciennes , tantôt comme des basaltes ou des roches de tran- sition. Les roches de Fassa et d'Obsertein , qui contiennent la prehnite, renferment aussi des cristaux de pyroxène; il. en est de même des autres localités. La prehnite de Pouch-Hill , dans le Staffordshire en Angleterre , est en masse ou en concrétion d'une dureté considérable , adhérant à de la mésotype et à de la baryte sulfatée , selon John- Finch , dans un trapp ou basalte décomposé , situé entre deux masses de basaltes prismatiques. Elle est aussi dans le trapp à Woodford, paroisse de Berkeley, dans le Gloces- tershire , en Angleterre. L'Ecosse est très-riche en cette variété de prehnite ; elle en offie dans des roches passant au basalte , près de Beith PRE 37 dans l'Ayrshire; à Hartfield, prèsPaisley ; à Frîsky-Hall, et Lochumphry, dans le Dumbartonshire ; dans les environs d'Edimbourg, à Arthur- Seat, Castlerock, Sallsbury,Craig; dan^ les environs de Glascou ; dans l'île de Mull , etc. La mésotype , l'analcime , la stilbite , etc. , accompagnent pres- que toujours la prehnite , dans ces diverses localités, A Feroë, la prehnite et le cuivre natif sont ensemble, dans une même roche, considérée généralement comme une lave. C'est dans une roche porphyritique et amygdaloïdale à base de trapp , que la prehnite associée au cuivre natif, a été observée à Reichenbach , près d'Oberstein. A Fassa en Tyrol , elle est également dans un amygdaloïde , avec mé- sotype , analcime, stilbite , apophyllite , etc. Près de Boston, aux Etats-Unis , on a observé de la preh- nite dans un gisement analogue aux précédens. La prehnite , maintenant si répandue et si vulgaire , fut très-long-temps ignorée ; celle du Cap est la première qu'on ait connue. Le colonel Prehn , gouverneur du Cap de Bonne- Espérance , de retour en Europe en 1783, la fit connoître aux minéralogistes allemands , et Werner s'empressa de donner à celte pierre le nom de celui qui en avoit fait la découverte. L'abbé Rochon en avoit rapporté du Cap , en 1774. , bien avant le colonel Prehn. Cette prehnite, remar- quable par sa belle couleur vert-pomme , fut prise pour de l'émeraude , de la prase cristallisée , de la chrysoprase, de la chrysolithe ou chaux phosphatée, du péridot, du feldspath, etc. , et pour un schorl , nom vague sous lequel on compre- noit une multitude de pierres différentes. Les analyses de ce minéral , qu'Hassenfratz et Klaproth publièrent, concoururent à le faire regarder comme différent de tous ceux avec lesquels il avoit été confondu. En 1782, M. Schreiber , inspecteur-général des mines, découvrit la prehnite du Dauphiné , qu'il nomma schorl en gerbe,a cause de sa cristallisation. Cette cristallisation fit bien- tôt rapprocher ce schorl de la prehnite du Cap, et on lui laissa le nom de prehnite , imposé par Werner. Ce n'est que dans ces dernières années, que l'on a rapporté à la prehnite , ces variétés fibreuses qu'on avoit regardées comme des variétés de mésotype oudezéolite. La prehnite n'a aucun usage dans les arts , excepté la va- riété compacte qui vient des Indes , et que nous avons dit n'être pas un jade , dans l'opinion de M. de Bournon. La prehnite de Dumbarton , en Ecosse, est susceptible de prendre un très - beau poli. On en voit des plaques dans les cabinets des amateurs. La prehnite du Cap est quelque- fois en morceajjx assez volumineux pour qu'on puisse en ti- i38 PRE rcr Hes plaques pour tabatières et de très-petits vases. On voyoit plusieurs de ces objets de curiosité , dans la collec- tion de M. le marquis de Drée, à Paris. Selon Barrow, les colons hollandais se servent de la prehnile du Cap pcxur em- bellir leurs pipes, (ln.) PRELAT. Nom d'une coquille du genre Cône , Conus prelaliis. (desm.) PRÊLE ou PRESLE. C'est le Bruant proyer. (v.) PRÊLE. F. Presle. (s.) PRÊLE PUANTE. Ce sont les Charagnes. (desm.) PREMNA. Ce genre , établi par Linnseus , est décrit au mot Andarèse. (ln.) • PREMNADÈ , Premnas. Genre de poissons établi par Cuvier , pour retirer du sien le Chétodon bimaculé , et le placer auprès des Pomacentres. Ses caractères sont : tête très-qbtuse ; dents fines , courtes et disposées sur une seule rangée ; de fortes épines au sous-orbitaire ; le préo- percule et le sous-opercule dentelés ; ligne latérale n'arrivant pas à la queue. (B.) PRENANTHE , Pvenanihes. Genre de plantes de la syn- génésic polygamie égale , et de la famille des chicoracées , donl les caractères consistent : en un calice caliculé , cylin- drique , composé de quatre à cinq folioles conniventes ; un réceptacle nu , supportant quatre à cinq demi-fleurons à lan- guette obtuse et dentée , à étamines réunies par leur sommet et à ovaire supérieur ; cinq à six semences ovales, surmon- tées d'une aigrette simple et sessile. Ce genre comprend huit à dix espèces , qui ont été réunies par Lamarck avec les Condrilles^ et qui , en effet , ne peuvent que difficilement en être distinguées , quand on compare toutes les espèces aux caractères des deux genres. On a men- tionné, au mot CoNDRiLLE, l'espèce deprenanlhe qui est la plus commune et par conséquent la plus importante à connoître. Les autres sont rares ou incomplètement décrites. Le Prenanthe glauque constitue le sous-genre Esopon de Rafinesque. (b.) PRENEUR DE C\NCRES. Nom que les habitans des îles de Bahama donnent , selon Catesby, au crabier gris-de-fer. Voyez l'article des Crabiers, au mot Héron, (s.) PRENEUR D'ÊCREVISSES. Oiseau de la Nouvelle- Guinée , à plumage blanc de lait , indiqué par Dampier. « Ce pourroit être , dit Buffon , quelque espèce de Crabier. » V. au mot HÉRON, (s.) PRENEUR D'HUÎTRES. C'est, dans Catesby, la dé- nomination de THuîtrier. (v.) PRENEUR DE MOUCHES BRUN (petit). V, Gobe- PRE iSg MOUCHE BRUN DE LA. CaROLINE , à Tarlicle MOUCHEROLLE. (V.) PRENEUR DE MOUCHES HUPPE. Voyez Tyran verdàtre. (v.) PRENEUR DE MOUCHES NOIRATRE. V. Mou- CHEROLLE NOIRÂTRE, (v.) PRENEUR DE MOUCHES ROUGE , Tanagm œs- iha , Lath. Cet oiseau, décrit d'après la mauvaise figure qu'en a publiée Catesby (celle d'Edwards n'est pas plus exacte), a été donné pour un gobe-mouche par Rrisson , et comme une es- pèce qui s'en rapproche par Montbeillard;ce savant avoit bien jugé qu'il ne pouvoit appartenir à ce genre, d'après la forme de son bec; mais, ainsi que les méthodistes modernes,il ne l'a pas reconnu pour un individu de l'espèce du tangara de Mis- 5/.w/Ji , puisque tous en font une espèce distincte. Cependant il appartient à cette race , ce que je puis assurer , l'ayant observé sur les lieux mêmes. Cet oiseau vit de graineset d'in- sectes. C'est d'après cette dernière nourriture que Catesby lui a donné le nom de preneur de mouches rouge. Voyez Py- RANGA. (v.) PRENEUR DE MOUCHES AUX YEUX ROUGES. V. Gobe-mouche olive de la Caroline , à l'article Mou- CHEROLLE. (v.) PRF>:EUR de MULO rS. Cest, enReauce , la déno- mination vulgaire de la Cresserelle. V. ce mot. (s.) PRENEUR DE PASSES. L'on donne ce nom , en quel- ques endroits de la France, à I'Emerillon. F. ce mot. (s.) PRENSICULANTIA. lUiger donne ce nom à un ordre de mammifères rongeurs qui correspond exactement à la di- vision de notre ordre des rongeurs , qui comprend ceux de ces animaux qui sont pourvus de clavicules complètes , et qui ont la faculté de porter leurs pattes de devant à leur bouche lorsqu'ils mangent, (oesm.) PRÉONANTHUS. Nom donné par €hrhart, à 1' Ané- mone alpine, (ln.) PRÉPARATION DES ANIMAUX pour les Musées d'histoire naturelle. V. Taxidermie, (virey.) PREPUCE , Prœpuiium. C'est ainsi qu'on nomme la peau ou la membrane qui recouvre le gland du membre viril. Dans les animaux , \q prépuce s' âTp^^eWQ fourreau de la verge., que l'on compare à une épée, une flamberge dans sa gaine. Les juifs , les mahométans coupent cette peau ou ce prépuce ; c'est ce qui s'appelle circoncision. D'autres y attachent un anneau (Jibula) , d'où vient le mot infihuhition. Voyez cet article. La plupart des sing^^s ont un court prépuce , ainsi que le frein qui le relient, 3ows ce fourreau s'amasse souvent , à la i4o PRE racine du gland , une matière blanche , comme caséeuse , d'odeur forte et qui peut devenir acre. C'est un excitant à l'orgasme vénérien. 11 y a pareillement au-dessus du cli- toris des femelles , un repli des nymphes , en forme de ca- puchon ; c'est le prépuce du clitoris , sous lequel peut s'a- masser également cette matière blanche , sébacée. Les mamelons du cheval sont placés sur son prépuce , comme à l'inguen de la cavale ; ainsi le repli de la peau , for- mant le prépuce , n'est qu'un prolongement de celle qui re- couvre l'abdoin^n. F, Verge et Sexe, (virey.) PREPUCE. Les marchands donnent ce nom aux coquilles du genre huilée, qui n'ont point de spire. Ce sont les vraies huilées^ celles qui se trouvent toujours dans l'intérieur des mollusques. V. aux mots Bulle etBuLLÉE. On appelle aussi prépuce de meruim espèce de Pennatule dont l'extrémité postérieure est terminée par une membrane. (B) PRES AIE. C'est, en Poitou , le nom de la Chouette effraie, (v.) PRESLE , Equîsetum. Genre de plantes cryptogames , de la famille des fougères , ou mieux, ayant de l'affinité avec les fougères , qui offre pour caractères :un épi dense ou cône solitaire, terminal, Imbriqué d'écaillés élargies et arrondies au sommet, creusées , sur leur surface intérieure , de cellules qui renferment de petits globules contenant chacun de deux à quatre appendices sétiformes , articulés et élastiques. Ce genre renferme une vingtaine d'espèces, dont les racines sont vivaces , les tiges fistuleuses , articulées , striées , rudes au toucher, simples ou rameuses, nues ou garnies de feuilles verticillées , articulées ; les articulations, soit de la tige , soit des feuilles (qu'on peut aussi regarder comme des rameaux ) , sont entourées d'une gaine dentée. On en compte environ douze espèces , la plupart propres à l'Europe , dont font partie : * La Presle des bois, qui a la tigè*terminée par un seul épi et les feuilles composées. Elle se trouve dansles bois humides, et s'élève à deux ou trois pieds. C'est une plante fort élé- gante par son port. Il est rare de la trouver en fleur. On l'ap- pelle queue-de-cheval. La Presle des champs a les tiges portant l'épi de fleurs nues, et les autres chargées de feuilles. Elle se trouve dansles terrains gras et humides. Les tiges florifères paroissent avant les autres , et elles s'élèvent à peine à cinq pouces. Les feuilles et les tiges de cette espèce ont une saveur aus- tère, et sont regardées comme propres à suspendre le pisse- ment de sang , l'hémorragie utérine , la diarrhée et la dys- PRE i4i senlei'îe, prises en décoction. Employées en cataplasme, on croit qu'elles s'opposent à la sortie des hernies des enfans. Il est probable que ces propriétés sont communes aux autres es- pèces de presle;mais il est vrai de.dire qu'elles ne sont pas très- constatées.On V appelle gueue-de-cheoal, comme la. précédente. La Presledes marais a la tige anguleuse et les feuilles simples. Elle se trouve dans les marais. Les bestiaux la re- cherchent beaucoup , quoiqu'on dise qu'elle leur donne des flux de ventre. On pourroit planter en presle , pour leur usage , des terrains tourbeux qui ne produisent rien de bon ; mais ce ne seroit pas , sans doute , une chose facile , car les plantes de leur famille se prêtent rarement à la transplanta- tion et encore moins aux semis. Les anciens croyoient que l'infusion de cette plante détruisoit la rate , et on en faisoit, en conséquence , boire aux coureurs. La Presle fluviatile a la tige striée et les feuilles pres- que simples. Elle croît sur le bord des rivières et des étangs dont l'eau est vive. Les Romains mangeoient , et encore ac- tuellement les Toscans se nourrissent des jeunes sommités de cette plante. On les fait cuire et on les assaisonne comme les asperges. La Presle d'hiver a la tige rude , nue et un peu rameuse au sommet. Elle se trouve dans les bois humides , fleurit pen- dant Thiver et s'élève à trois ou quatre pieds. C'est cette es- pèce que l'on ramasse au milieu de l'été , lorsqu'elle a ac- quis toute sa croissance , et que Ton vend aux ouvriers en bois et en métal pour polir leurs ouvrages. Cette plante , qui ne se trouve pas partout, fait , sous le nom à'asprêle , l'objet d'un petit commerce dans quelques parties de l'Europe. Pour l'employer , on fait passer , dans l'intérieur de la lige , un lil de fer de même diamètre qu'elle , qui permet de l'appuyer , sans la briser, contre les objets à polir. A défaut de cette espèce , qui, sous tous les rapports , mérite la pré- férence , on peut se servir des autres ci-dessus mentionnées. Ce genre , qui ne ressemble à aucun autre, a toujours fait le désespoir des botanistes qui réfléchissent sur l'organisation végétale. On a imaginé nombre de systèmes pour rendre compte de sa singulière fructification. Mirbel , dans l His- toire naturelle des Fiantes , faisant suite au Biijfon , édition de Deterville , a donné sur leur anatomie un essai qui éclaire leur physiologie. C'est dans cet ouvrage même qu'il faut ap- prendre à connoître les observations de ce botaniste. On dira seulement ici que ces plantes font le passage entre les mono- cotylédons et les dicotylédons , c'est-à-dire , que leurs entre- nœuds ont l'organisation des premiers, et leurs nœuds celle des seconds. 1^2 PRE La Presle d'e\tj est la Pesse. (b.) PRESQUE ÎLE ou PENINSULE. Terre environnée d'eau de toutes parts , à l'exception d'un côté, où elle est jointe an continent par une langue de terre qu'on nomme isthme. Voyez Isthme et Péninsule, (pat.) PRESTER. Quelques naturalistes ont donné ce nom aux trombes de terre , d'autres l'ont appliqué aux météores embrasés. (pat.) PRESTONIE,Fmtoma. Genre de plantes établi par Ro- bert Brown, dans la famille des apocinées. Ses caractères gé- nériques sont : corolle tubulée en forme de coupe à cinq divi- sions et à gorge munie de cinq écailles intérieures alternes avec les cinq divisions; anthères à demi saillantes, sagiltifor- mes , adhérentes à la partie moyenne du stigmate; ovaires doubles, surmontés d'un style filiforme, dilaté au sommet et portant un stigmate turbiné, surmonté d'une petite pointe étroile ; urcéole hypogyne , monophylle ; follicule inconnu. Une seule espèce est rapportée à ce genre , c'est le pres- tonia tomeniosa , arbrisseau voluble, tomenteux , à feuilles op- posées , tomenteuses , à fleurs en bouquets ou corymbe interpétiolaire ; à calice foliacé, dont les découpures sont munies d'une petite écaille à leur base intérieure. Il croît dans les haies à Rio-Janeiro. (ln.) PRESTRES. On donne ce nom , sur quelques côtes , à deux petits poissons , dont l'un paroît appartenir au genre dupée ^ et l'autre au genre cyprin. On en prend de prodigieuses quantités au printemps dans la Rance , rivière voisine de Saint-Malo. C'est aussi le nom des Oursins , à l'Ile-de- France, (b.) PRÉSURE. Laitcaillédansrestomac'des veaux qui tètent, et qu on emploie pour accélérer la séparation de la partie caséeuse du lait, lorsqu'on veutfabriquer des Fromages gras, soit avec l'intermède , soit sans l'intermède du feu. Pour conserver la présure , il suffit d'exposer l'estomac des veaux à l'air après l'avoir convenablement salé ; tous les autres moyens indiqués sont inférieurs. Lorsqu'on veut l'em- ployer , on coupe un morceau de cet estomac , proportionné à la quanlilé de lait qu'on veut transformer en fromage , et d'autant moindre que la saison est plus chaude. On la met tremper quelque temps dans de l'eau tiède, et on verse cette eau dans du lait , en agitant légèrement ce lait. Plusieurs plantes ont la même propriété. V. au mot Bœuf, où tous les détails de la laiterie sont expliqués, (s.) PRETRAS ou PRÊTRES. Noms vulgaires de I'Eper-. LAN BATARD. (DESM.) PRÈTRAS. V. Prestres. (s.) PRE ,4:; PRÊTRE. C'est un des noms vulgaires du Bouvreuil. (y-) PREVATS. Paulet a donné ce nom qui s'applique vulgai- rement dans quelques lieux à I'Agaric poivré, à une fa- mille de champignons faisant partie du genre Agaric , fort voisine des Girolles, et dont la chair est piquante au goût quoique non laiteuse. 11 y rapporte neuf espèces , savoir : Le Prévat blanc ou Girolle blanche, qui est TAgaric PECTINE de Bulliard , l' Oreille de lièvre des bûcherons. Il est entièrement d'un blanc sale. On le trouve , en au- tomne , dans les bois. V. sa figure , pi. 78 du Traité des Champignons du médecin précité. Le Prévat lilas est plus petit que le précédent , et violet en dessous. Il est figuré sur la même planche. Le Prévat VERDÀTRE ou verdoyant a le dessus du cha- peau d'un beau vert. Le Prévat tourné ou au tour, est gris, avec les lames en saillies sur les bords et le pédicule très-gros. Le Prévat rosé ou cerise pâle , ou grande rougeote , est d'un rouge de chair en dessus , a les lames moins colo- rées et le pédicule gris. Ces trois espèces sont figurées pi. ji de l'ouvrage précité. Le Prévat BISOTE est de couleur bislre en dessus et blan- châtre en dessous. Le Prévat rougeote est Yagaricus integei- de Linnreus- Son chapeau est d'un rouge carmin en dessus et blanc en dessous. On le rencontre fréquemment dans les bois des en- virons de Paris. Paulet l'a figuré, avec le précédent, pi. yS de l'ouvrage précité. Le Prévat champignon des dames est , en dessus , bleu sur le bord, et gris au centre, ainsi qu'en dessous. Il est d'un excellent goût. Le Prévat gorge de pigeon diffère du précédent , parce qu'il est plus petit et que le milieu de son chapeau , en des- sus , est légèrement rosé , ou changeant comme la gorge du pigeon. Le Prévat jaunâtre et blanchâtre, est d'un jaune soufre en dessus et en dessou5. Ces trois dernières espèces sont figurées pi. 76 de l'ou- vrage précité. Toutes sont mangeables , mais le champignon des dames est le seul qui soit recherché, (b.) PREVOTIA. Adanson , en établissant ce genre , y rap- porte le cerasiium penlandriim ànLinnxvis^qm diffère des autres espèces de Céraiste , par sa corolle à pétales entiers ; par ses étamines au nomlire de cinq , et par sa capsule à cinq loges et à cinq valves ou à dix crénules. Ce genre n'a pas été adopté , et avec raison , parce que chacun de ces caractères se retrouve isolément dans diverses espèces de Céraistes. V. ce mot. (ln.) PRHLAWA. Nom de I'Ortie , en Bohème, (ln.) PREYER , PRIER, PRUYER. Noms du Rruant- PROYER , dans Belon. (v.) PRIAGANTHE, Priacanihes. Genre de poissons , établi par Cuvier,aux dépens des Anthias de Bloch. Ses caractè- res sont : corps couvert d'écaillés rudes jusqu'au bout du museau ; mâchoire inférieure plus avancée ; bouche oblique- ment dirigée vers le haut; dents très-petites et très-nombreu- ses; préopercule dentelé et terminé, versle bas, par une épine elle-même dentelée. L'AîSiTiiiAS MACROPHTALME et l'Anthias boops , servent de type à ce genre, (b.) PRIADELA. Nom par lequel les Daces désignoient le Taminier , iamnus communis L. , selon quelques bota- nistes, (ln.)^ PRIAPEE. On donne ce nom , dans quelques lieux , à la NlCOTIAT^E RUSTIQUE. (B.) PRIAPES DE MER. Les anciens naturalistes don- noient ce nom à des mollusques qui ont quelques rapports de forme avec l'organe de la génération de l'homme. Il paroît que ce sont ou des Vérétilles , ou des Alcyons , ou des Holothuries non développés, (b.) PRIAPOLITES. Ce sont les pétrifications des mollusques de l'article précédent. V. aussi Concrétions pierreuses , vol. 7 , pag. 4-32. (ln.) , PRIAPULE , Priapulus. Genre établi par Lamarck, dans son Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, pour pla- cer I'Holothurie priape de Linnseus. Ses caractères s'expri- ment ainsi : corps allongé , cylindracé , nu , annelé trans- versalement , à extrémité antérieure glandiforme , presque en massue; striée longitudinalement, rétractile ; bouche ter- minale , orbiculaire, munie de dents cornées à son orifice; anus à l'extrémité postérieure; un filament papillifère sortant près de l'anus, (b.) PRICKET. Nom anglais du Cerf àaguet (desm.) PRIER. Nom vulgaire du Proyer.(ln,) PRIGRID. L'un des noms russes duNAPEL, (ln.) PRIGUIZA. Les Portugais donnent ce nom au Bradype AÏ. (DESM.) PRIKRIT. Nom russe de la Dauphinelle élevée ( Del- phinium elatum , L. ). (ln.) P R I i4 PRIME. Expression en usage pour de'signer des ^/m-gs^- nes imparfaites, et des pierres qui , par leur couleur, ressem- blent aux pierres précieuses. Dans le premier cas , prime pa- roît signifier matrice , ou madère première , et dans le second il est synonyme âefaux ; ainsi , l'on désigne à la fois l'amé- thyste qui n'est pas propre à être taillée, à cause de ses imperfections, et la chaux fluatée violette qui lui ressemble, par la couleur , ipar prime (Tamélhysie. La prime (Topak est la gangue de l'opaie , lorsque cette brillante pierre n'y est disséminée qu'en petites et nombreu- ses parcelles éclatantes. On appelle prime démeraude , la chaux fluatée verte, et le quarz hyalin vert obscur , c'est-à-dire , la prase. On nomme encore prime de rubis , le quarz hyalin rose , et le grenat rouge de feu on pyrope; enfin , le nom de prime an- nonce aux joailliers une pierre à rebuter. (L>f,) PRIMEROLE. V. au mot Primevère, (b.) PRIMEVÈRE, PRIMEROLE, OREILLE D'OURS, Primula , Linn. {pentandrie monogynie). Genre de plantes de la famille des primulacées , dans lequel le calice de la Heur est persistant , tubulé , à cinq angles et à cinq dents ; la co- rolle monopélale , régulière et en soucoupe , à tube cylin- drique, de la longueur du calice, quelquefois plus long , et à limbe plane , ouvert, et découpé très-profondément en cinq segmens échancrés. Vers le sommet du tube sont insérées cinq étamines , dont les filets, très-courts, portent des an- thères droites et à pointes aiguè's. Le germe est supérieur et sphérique ; il soutient un style mince , couronné par un stig- mate de la même forme. Le fruit est une capsule arrondie à une loge, s'ouvrant par son sommet, découpée en dix pai' ^ lies , et remplie de semences rondes. La culture fait varier le nombre des parties. Le nom de cette plante est un des plus heureux que les botanistes aient imaginés ou adoptés ; il signifie première fieur du printemps ; la primevère fleurit en effet dans les premiers beaux jours de cette saison , vers le commencement ou le milieu de mars. Dans les trente espèces que comprend ce gejire, il y en a deux qui , par leurs nombreuses variétés , ornent les jardins et les amphithéâtres des fleuristes. Ce sont la Primevère ODORANTE A FLEUR JAUNE ET SIMPLE, primula veris ^ Linn., et la Primevère oreille d''ovrs, primula auricuiaursi, Linn. La première a une racine fibreuse , et des feuilles radi- cales sessiles , dentées , sillonnées et ridées , du milieu desquelles s'élève une tige nue , portant ses fleurs en om- belles pendantes. Une collerette de cinq à six folioles courtes xxviii. 10 146 P R I et sétacées , garnit l'ombelle. La fleur a une odeur douce très-foible. Celte plante est vivace et d'Europe ; elle aime l'ombre ou le demi-soleil , et se plaît aux bords des bois. On la cultive dans les jardins ; elle y produit une infinité de variétés très-agréables , et qui offrent toutes sortes de cou- leurs. On la met ordinairement en bordure ou en massif; il ne faut pas négliger de l'arroser, surtout pendant les séche- resses. Elle doit être placée dans un terrain frais. Elle est assez difficile à élever de graines ; mais on la multiplie aisé- ment en en séparant les pieds , soit aussitôt après que les fleurs sont passées , soit en automne. Les belles primevères sont à fleurs simples. \J oreille d'ours ou auricule est originaire des Alpes ; elle croît aussi sur beaucoup d'autres montagnes élevées. Elle est vivace. Elle a une racine fusiforme , des feuilles lisses, den- tées , épaisses, oblongues , entières, au centre desquelles s'élève une lige nue , cylindrique , portant à son sommet un bouquet de fleurs de différentes couleurs , jaunes, blan- ches , pourpres , ou diversement nuancées , simples , à huit et dix segmens , et quelquefois pleines. Les variétés de ces fleurs , obtenues par la culture, sont très-nombret'ses. Les amateurs les distribuent en trois classes. La premier'» com- prend \es fleurs pures yC'tsi-k-àivQ , d'une seule couleur; la se- conde , les fleurs panachées , et la troisième , les bizarres , c'est-à-dire , celles dont les couleurs sont répandues d'une manière indéterminée. La beauté d'une auricule consiste à avoir une tige forte, des feuilles médiocrement grandes , plutôt courbées et cou- chées , que droites ; des fleurs d'un pouce de diamètre , dont les pétales soient épais , veloutés , satinés et lustrés ; le tube rond, grand et bien proportionné, et les étamines ni sail- lantes hors du tube , ni enfoncées dans l'intérieur. Ces fleurs ne doivent point être plissées sur les bords, et elles doivent conserver leur couleur jusqu'à ce qu'elles passent. Les fonds blancs sont plus estimés des curieux que les jaunes, et ils sont plus rares. Plusieurs variétés d'auriculesont la corolle couverte d'une poussière blanche que les Turcs regardent comme un spéci- fique contre les maux d'yeux. On multiplie les auricules , de semences ou par œilletons. En les semant, on obtient de nouvelles variétés. On fait ce semis dans des terrines , au mois de septembre ; il faut cou- vrir la graine d'une terre légère mêlée de terreau, et garan- tir les terrines de la gelée. Au bout de deux ans , on a des fleurs. C'est aussi en automne qu'on sépare les œilletons. Cette plante exige une terre franche, mêlée d'autre terre et P R I ,ij d un pctt de terreau. Trop d'humidité la fait périr; trop de sécheresse l'empêche de produire ses œilletons. On doit re- trancher toute feuille pourrie , elle gâte les autres. Lorsque les fleurs d'auricules sont passées, on met les pots à Toin- bre , et s'il survient de grandes pluies , on les renverse sur le coté. On ne laisse au soleil que les plantes dont on veut avoir la graine, (d.) PRIMNOA , Prhnnoa. (ienre de polypiers dendroïdes, dichotnme, à cellules ccailleuses , campanulées, imbriquée i et penchées , établi par Lainouroux aux dépens des GoR- GO^•ES. Ce genre ne contient qu'une espèce qui vit dans la mer du Nord. Solander et Ellis Font figurée y?/. i3, n.°' i — 2. Elle s'élève rarement à plus de deux pouces, (b.) PPxIMULA. Nom donné spécialement aux primevères, parce que les espèces fleurissent dès le premier printemps , comme on peut le vérifier dans la campagne , sur \t priwula veris. On croit que c'est à ces plantes qu'il faut rapporter le primuln et le dudecatheon de Pline. V. \ erbasculum. Tournefort ne comprenoit pas, dans les primevères, les espèces appelées oreilles (Vours , parce que leur calice est in- finiment plus court que la corolle. Il les avoit réunies aux genres aretia , androsacc et cortusa , sous le nom collectif d'aw- rinila ursi. M. Lehman de Copenhague a publié, en 1817 , une excellente monographie du genre primula. II en décrit qua- rante-trois espèces, et en a figuré un grand nombre. Loureiro rapportoit l'hortensia au genre piimula ; mais celte belle plante est entièrement différente des Primevè- res. V. HoRTETssiA et Sanicula. (ln.) PKIMULACEES, Lysimachlœ ^ Jussieu. Famille de plan- tes, dont les caractères consistent : en un calice divisé plus ou moins profondément et persistant ; en une corolle presque toujours régulière , ordinairement fendue en cinq lobes ; en des étamines en nombre déterminé, le plus souvent cinq, opposées aux divisions de la corolle , et en même nombre; enun ovaire simple, supérieur, surmonté d'un style unique, à stigmate simple ou rarement bifide; en un fruit uniloculaire» polysperme, souvent capsulaire ; en des semences à placenta central libre , à périsperme charnu, à embryon droit , à radicule inférieure , et à cotylédons semi-cylindriques. Les plantes de cette famille , la plupart vivaces par leurs racines , ont quelquefois une tige herbacée , qui porte des feuilles simples, opposées ou alternes ; quelquefois il s'élève de la racine une hampe ou tige nue , munie simplement de feuilles à sa base. Les fleurs, toujours complètes , monqpér lis P R I taies et régulières , souvent d'un aspect agréable , affectent différentes dispositions. Dans les tiges feuiilées , elles sont axillaires ou terminales , solitaires ou disposées en épis , en corymbes ; dans les tiges nues , elles sont toujours terminales , rarement solitaires , plus souvent disposées en ombelles mu- nies d'un involucre polyphylle. Ventenat, de qui on a emprunté ces expressions , rapporte à cette famille , qui est la première de la huitième classe de son Tableau du Règne végétal , et dont les caractères sont figurés pi. 8 , n." 2 du même ouvrage , treize genres sous deux divisions , savoir : 1.° Les primulacées dont les fleurs sont portées sur une lige : Centemille , Mouron , Micranthème , Eupare , SCHEFFIELDIE , LiMOSELLE , LiSYMACHIE , PlUMEAU , Co- RisE , Trientale et Aretie. 2." Les primulacées , dont les fleurs sont portées sur une hampe : Androselle , Primevère , Cortuse, Soldanelle, G1ROSELLE et Cyclame. Il est encore des genres qui se rapprochent de cette fa- mille , ce sont : Globulaire , Phyla , Conobée , Mer- CADOME , TozziE , Sa3iole , Ùtriculaire , Grassette et JVIÉNIATSTIIE. Auguste de Saint-Hilaire a donné un fort beau travail sur cette famille , dans les Mémoires du Muséum, i."^^ année, et l'a accompagné de figures parfaitement exécutées, (b.) PRIINÇARD. Nom que le Pinson porte en Guienne. (v.) PRINCE DES PAPI1.LONS NACRES. Nom trivial donné aune espèce de lépidoptères diurnes , t argyne collier- argenié. Une autre espèce du même genre, le petit nacré ^ a reçu la dénomination de Princesse, (l.) PRINCE DE SUMATRA. Les marchands de coquilles donnent ce nom à un Cône , Conus sumatrensis , Linn. (desm.) PRINCESSE. C'est le Sabot marbré, Turbo marmo- ratus. (DESM.) PRINCHARD. C'est le Pinson, (desm.) PRINGAMOSA. Les habitans du Mexique donnent ce nom aux Orties, (b.) PRINTEMPS. Cette saison commence à la première des deux équinoxes de l'année , c'est-à-dire , à l'instant où le soleil traverse l'équaleur pour se rapprocher de nos cli- mats, ce qui arrive le 20 ouïe 21 de mars quand le soleil fait son entrée dans le signe du bélier. Le printemps finit quand le soleil s'est rapproché , le plus' qu'il est possible, de notre zénith ; et touche au signe du cancer^ ce qui arrive le 21 ou 22 de juin. C'est le moment du solslice, c'est le plus long jour de Tannée, le premier jour P R I ,49 de l'été; c'est l'instant où le soleil commence à s'éloigner de nous , pour se rapprocher de l'équateur. Dans l'hémisphère austral (la portion du globe qui est au- delà de l'équateur ) , le printemps commence lorsque chez nous commence l'automne , c'est-à-dire , le 22 ou 28 de septembre. Les saisons de cette partie du monde sont Tiu- verse des nôtres ; la raison en est bien simple : quand le soleil se rapproche de notre hémisphère, il s'éloigne de l'hé- misphère méridional ; et il se rapproche de celui-ci , à me- sure qu'il s'éloigne de nous. Comme cette partie du globe est presque entièrement cou- verte par l'Océan , et que le nombre d'hommes qui l'habite est fort peu de chose en comparaison de ceux qui peuplent notre hémisphère , on fait en général peu d'attention à ceS différences ; mais elles n'en sont pas moins réelles. V. Hé- misphère, (pat.) PRINUS. Nom que les Grecs donnoient à l' Yeuse, espèce de chêne. Les botanistes désignent maintenant par ce nom un genre de plantes exotiques , appelé ageria par Adanson, et décrit dans ce Dictionnaire à l'article Apalachiisie. Lin- naeusa appliqué cette dénomination de pn'nusk une espèce de chêne de l'Amérique seplenirionale , riche en variétés, (ln.) PRIOCÉRES ou SERRICORNES. Nom donné , par M. Duméril , à sa cinquième famille des insectes coléoptè- res , et qui répond à notre tribu des luccmides. Voyez ce mot. (l.) PRION. Nom générique , dont M. de Lîfcépède fait l'ap- plication à plusieurs pétrels ^ et qui correspond à une des sections de mon genre Pétrel. V. ce mot. (v.) PRIONE , Prionus. Genre d'insectes de l'ordre des co- léoptères , section des télramères , famille des longicornes , tribu des prioniens. hespriones, en raison de leur taille gigantesque, et de plu--- sieurs caractères tranchés , doivent être placés à la tête de la nombreuse famille des longicornes , et bien près des ca- pricornes aveclesquels ils ont de grands rapports. 11 est même difficile d'établir àes limites certaines et précises de ces deux genres , qui se rapprochent autant par les formes que par les habitudes. Linnseus et plusieurs autres naturalistes ont placé ces in- sectes avec les capricornes. Geoffroy en a séparé une espèce, dont il a fait un genre , auquel il a donné le nom de prione , qui vient du grec , et qui signifie scie , à cause de la forme des antennes du mâle , dont les articles sont triangulaires et res- semblent aux dents d'une scie. Ce genre a été adopté par Fa- bricius et par le$ entomologistçs /wrt' /iifJn\rtah!t/(/(r/re ■ "uis.. Oiii\i-m f><'/t/re ■ jS m; ■ rhinairc noltdee ô. (hir.rin ovli/ . jC> ■ 7',7r,r//irr/> .an-r/u- . 20. ■ T/aïuiire /rai>ci\<' . (!. (hir\n'/i o-f>nl,ui,jin' . jj).. . ]\\/rr,'//iiti-e /ri.>' laroï/wj: JÔiO Pc/iti//o,<;u/t' cornue ■ ^ 24.2., . Pro/r,' iaru,/'/.^ P R O i55 aigu ; la bouche située au bas du museau , et constituée par un pore qui donne issue à une trompe courte. Ce genre est un dédoublement de cehii des Ascarides de Linnseus , avec qui il a plus de rapports de mœurs que de rapports de forme. 11 paroît que c'est principalement dans les poissons qu'il faut chercher les proboscides ; mais il est pro- bable que leurs caractères étant fixés d'une manière posi- tive , on en trouvera aussi dans les quadrupèdes , et peut- être même dans l'homme. Quelques espèces sont regardées , dans le Nord , comme la cause de la pourriture desfiarengs après qu'ils sont salés; mais Muller a prouvé que c'étoit une erreur, que cette pourriture étoit occasionée par un petit crabe dont les harengs se nourrissent. On connoit sept espèces de proboscides trouvées dans les insteslins du phoque, des raies , des plies, des gades , et des oi- seaux de mer. Je citerai ici principalement la Proboscide BIFIDE, qui a le bec recourbé , et l'extrémité bifide, pi. A. ■^S , où elle est figurée. C'est la première citée , comme vi- vant dans les intestins du phoque, (b.) PROBOSCIDEA. Famille de mammifères multongulés, formée par îlliger, qui correspond à celle des Proboscidiens de M. Cuvier. F. ce mot. (desm.) PROBOSCïDEA. Schimdel , Moench. , et plusieurs autres boianistes, font sous ce nom un genre distinct du MarLyriia aimua , Linn. V. Martynia. et CoRNARET. (lN.) PROBOSCIDES { Proboscidea). ^om àonné par Sco- poli , à un ordre d'insectes correspondant à celui des Hé- miptères. V. ce mot. (o.) PROBOSCIDIENS. Famille des mammifères , de l'or- dre des pachydermes, établie par JVl. Cuvier, et qui renferme Ses deux seuls genres , Eléphaist ei Mastodonte. V. ces mots. Ces animaux ont tous une trompe , des défenses , cinq doigts à chaque pied , une grande taille , etc. (desm.) PRO-CAPRICORNE. Ce nom est donné comme syno- nyme de celui de Nécydale , par Nemnich. (desm.) PROCELLAIRE. Nom appliqué au Goéland grisard ou varié, (v.) PROCELLARIA. Nom générique du Pétrel, en latin moderne, (s.) PROCESSE , Processa , Léach ; Nika^ Risso. Genre de crustacés de l'ordre des décapodes, fanulle des macroures , triîju des salicoques , très-distinct des autres genres de la même division , en ce que la droite des deux pattes anté- \i'*urcs, eu des serres, est icrniinée par un« pincc didaclyle , î56 P R O tandis que l'autre finit par un article simple et pointu; les deux pattes suivantes sont longues, grêles , filiformes, de longueur inégale et terminées par une pe'ile pince didactyle ; les deux articles qui la précèdent sont articulés surtout dans la plus longue de ces palles;le carpe ou l'article précédent immédia- tementla pince, offre seul ce caractère, dans la palte la plus courte; ces deux paltes, ainsi que les deux premières, sont coudées ; le dernier article des autres est simple et pointu. Les antennes supérieures ou les mitoyennes sont terminées par deux filcrs. places presque dans la même ligne horizontale, et dont l'intérieur plus long ; les antennes inférieures sont longues , sétacées, avec une écaille à leur base , et couvrant leur pédoncule. Le bec est très-court, avancé et comprimé. Les mandibules sont étroites, très-arquées en forme de cro- chet, avec l'extrémité tronquée ou obtuse et dentée ; je n'ai point aperçu de palpes. Les pieds-mâchoires extérieurs sont grands , avancés , semblables à des pattes proprement dites , avec le second article fort long; leurs palpes, ainsi que ceux des autres pieds-mâchoires, sont petits et sétacés. Les deux lames extérieures de la nageoire terminant la queue, sont bi- parties à leur extrémité. Ces crustacés ont , d'ailleurs , de grands rapports avec les palémons et les autres salicoques; ils sont généralement de petite taille , se tiennent sur nos côtes , mais plus particulièrement sur celles de la Méditer- ranée. « Les nikas , dit M. Risso , sont répandus en grande abondance , pendant toute l'année, dans nos mers , et n'a- bandonnent jamais le rivage où les femelles déposent leurs œufs plusieurs fois dans l'année , au milieu des plantes ma- rines ; tandis que les crangons et les alphées ne se montrent qu'au printemps et en été ; qu'ils suivent les migrations des poissons du genre clupée, et que leur ponte n'est jamais con- sidérable. La chair des premiers offre , en tout temps , un mets savoureux et agréable , et l'on s'en sert, comme d'un excellent appât , pour prendre les poissons , tandis que celle des derniers est peu estimée , et que l'on n'en fait aucun usage. » Il me paroît que l'espèce que cet auteur a nom- mée comestible , a été connue de Uondelet ; c'est {^Histoire des Poissons, édition française) la civade ou petile squille. Sa chair, suivant lui, est fort douce, tellement qu'elle ré- pugne, pour celte raison, à quelques personnes, et meil- leure pour celles qui sont attaquées de la phlhisie, que l'écrc- visse tluvialile. Le docteur Léach avoit établi ce genre sous le nom de processa , dans le quatrième cahier publié, en i8i5 , de son ouvrage sur les crustacés podophthalmes de la (Grande-Bre- tagne. Celui de M. Risso , sur les crustacés de Nice , et dans P R O ,57 lequel le même genre est appelé nîka , n'ayant paru qu'un an après, j'ai cru devoir adopter la première de ces dénomina- tions. M.Risso décrit trois espèces de nikas. La plus grande et qui est très-commune sur les côtes de Marseille, estcelle qu'il Bomme Comestible , edulis. Il l'a représentée , pi, 3, fig. 3. Son corps est long d'environ un pouce et demi, d'un rouge incarnat (pointillé de jaunâtre, avec une rangée de taches jaunes au milieu, selon M. Risso ) ; le bec formé une pointe simple , peu avancée au-delà des yeux et un peu rebordée à sa base ; le test a , de chaque côté , près de ses angles anté- rieurs , une pointe ; il est , d'ailleurs, très-uni , ainsi que les six premiers anneaux de la queue ; le dernier ou celui qui oc- cupe le milieu de la nageoire , est en forme de triangle étroit , allongé , tronqué à son extrémité, avec un enfoncement lon- gitudinal au milieu et une arête de chaque côté, ayant cha- cune deux petites épines ; les serres sont à peu près d'égale grandeur. Suivant M. Risso , cette espèce fait son nid dans la région des Algues, et se vend, au marché de Nice , pendant toute l'année. La femelle pond aussi en tout temps. Ses œufs sont d'un jaune verdâtre. La Processe cxtu^elée, P. canaliculata, de M. héach(Ma/ac. podopht. Brit.^ tab. 4-1 ) 1 est longue d'environ un pouce, avec une dent à la base du bec ; la serre gauche est plus large que la droite , ou celle qui se termine en pince didactyle ; la lame intermédiaire de la nageoire caudale est cannelée lon- gitudinalement. On la trouve sur nos côtes océaniques et sur celles de la Grande-Bretagne, (l.) PROCESSIONNAIRES ou EVOLUTIONNAIRES. Nom que Réaumur donne aux chenilles d'un homhix (^pro- cessionea , Linn. ) , parce que ces insectes marchent sur plu- sieurs lignes , ayant une sorte de chef à leur tête, (l.) PROCHILUS. llliger avoit donné ce nom à un genre appelé meliirsus par Meyer, et qui renferme un quadrupède sur lequel les naturalistes n'ont eu, pendant long-temps, que des renseignemens peu satisfaisans. On le plaçoit , tantôt parmi les bradypes sous le nom de paresseux ours , tantôt par- mi les ours sous celui A'ours paresseux. Suivant l'état de la science , lorsque nous commençâmes ce Dictionnaire , nous l'avions réuni aux bradypes ; mais depuis , M. de Blainville a prouvé qu'il devoit prendre place dans le genre des Ours. Dans ce dernier article , nous avons averti du changement qui devient nécessaire , et nous l'avons inscrit sous le nom d'OuRS A GRANDES LÈVRES , Ursus labiatus , Blainville. (desm.) PRO-'CIGALES. Nom donné par Réaumur aux insectes i58 P R O de ma famille des Cicadmres , qui ne sont pas du vrai genre des cigales. Ces pro-dgales comprennent notre tribu des fui- gorelles et celle des cicadeiles. (l.) PROCNIAS. Genre constitué par Hofmansegg, adoplé par Illiger , dans lequel M. Cuvier place les cotingas à gorge nue , blanc et avirano. (v.) PROGRIS, Procris. Genre d'insectes de l'ordre des lépi- doptères, famille des crépusculaires , établi par Fabricius , aux dépens àeceXmàtszy gènes. Sescaractères sont : antennes deâ mâles à deux rangées de dents ; celles de la femelle sim- ples ; palpes inférieurs ne s'élevant presque pas au-delà du chaperon ; ailes longues ; ergots de l'extrémité des jambes très-petits. Sous le nom générique A^aiychia , M. Ochsenheimer com- prend les procris de Fabricius , et une espèce de son genre aglaopis ( zygœna infausia , Entom. systém. ). Procris du statice , Zygœna statices , Fab. ( Entom. System. ) ; Sphinx statices ^ Linn. ; Phalène turquoise., Geoff. ; Pa- pillons d'Europe., pi. Ciii, n.» i5o. Elle a les antennes d'un vert bleuâtre ; celles du mâle sont pectinées ; le corps et le des- sus des ailes supérieures sont d'un vert bleuâtre brillant ; les ailes inférieures et le dessous des supérieures sont brunes. On la trouve en Europe , dans les prairies. Sa chenille vit sur l'oseille et la globulaire ; elle est noire , avec des lignes blanches , et deux lunules de la même couleur sur le milieu du corps. Li'atychie de la globulaire , de M. Och- senheimer, diffère , selon lui , de l'espèce précédente par les caractères suivans ; ailes supérieures d'un vert bleu ; les pos- térieures noirâtres ; antennes du mâle entièrement pecti- nées , cuspldées à leur extrémité. Procris du prunier, Zygœna pruni , Fab.; Papillons d'Eu- rope , pi. cm , n.° i5i. Elle est de moitié plus petite que la précédente , de laquelle elle ne diffère que par la couleur de ses ailes supérieures qui sont d'un noirâtre un peu vert. On la trouve en Allemagne et aux environs de Paris , mais plus rarement que la précédente. Sa chenille est velue , brune ; elle a le dessus du corps couleur de chair , avec une ligne et des taches noires. Elle vit sur le prunier épineux, (l.) PROCRIS (insecte). Voyez SatYre. (l.) PROCRIS, Procris. Genre de plantes de la monoécie tétrandrie , et de la famille des urticées , établi par Jussieu. Il a pour caractères : les fleurs réunies entête, et compo- sées d'un calice à quatre divisions sans corolle ; les mâles ont quatre étamines plus longues que le calice , et les femelles un ovaire surmonté d'un seul style ; une capsule très-petite , ^ ^ O ,5^ enfoncée dans un rdceptacle commun , bacciforme et sphé- roïdale. Ce genre contient sept espèces , originaires des Indes et deTAmérique; ce sont des arbustes à feuilles alternes, pétio- Ices, dont les uns ont les têtes de fleurs sessiles et nues , et les autres pédonculécs et accompagnées de bractées. 11 y aforipeu de différence entre lui et les BoaÊMÈREs et les Orties, (c.) PROCRUSTE Procriisies. Genre d'insectes coléoptères, établi par M. Bonelli, aux dépens de celui des Carabes de ma méthode et de celle de M. Clairville. Il comprend l'es- pèce appelée roriaceus, et quelques autres inédites et propres aux parties les plus méridionales de l'Europe , à l'Egypte , etc. Les caractères qui le distinguent du précédent sont : d'avoir le labre trilobé , et deux petites dents au milieu de l'échancrure du menton. Il n'y en a qu'une dans les Carabes proprement dits de M. Bonelli , et leur labre est simplement bilobé. Voyez Carabe, (l.) PROCTOLE,P/octo/e5. Famille de Mollusques établie par M. Rafmesque, pour rassembler des genres que Lamarck avoit placés dans ses radiaires. Les animaux qui y entrent diffèrent des vers , parce qu'ils ne sont pas annelés ; et des polypes , parce qu-'ils ont un intestin et un anus. Les genres appartenant à cette famille sont : SiPONCLE ,; Syrimx , PoDOSTOME et Physoon. (b.) FROCTOT?vlJVE, Proctotrupes, Latr., Spin. ; Codrus^ Jus.", Eriodorus, Walck.; Oxyurus , Lam. Genre d'insectes de l'ordre des hyménoptères , section des térébrans , famille des pupivores, tribu des oxyures. Les prociorupes ^ les bèlhyles^ les hélores et les diapries for- ment , dans notre tribu des oxyures, une petite coupe très- naturelle. Ces insectes ont leurs antennes coudées, insérées vers le milieu de la face de la tête ou près du front, composées de treize articles dans les deux sexes, fili- formes ou un peu plus grosses vers le bout ; le corps étroit et allongé , et l'abdomen terminé en pointe. Les procto- trupes et les hélores sont les seuls de cette division dont les antennes ne soient point coudées. On distinguera main- tenant les premiers des seconds , aux caractères suivans : antennes de treize articles dans les deux sexes ; mandibules sans dents ; ailes supérieures sans cellules cubitales ; la radiale très-petite, anguleuse inférieurement; abdomen très- brièvement et insensiblement pédicule , avec le premier anneau fort grand , presque en forme de cloche ; deux valvules pointues, et dans quelques femelles, une pointe cornée, simple, toujours saillante et servant d'ovlducte , ter- minant cette partie du corps. ,6o P R O Les proctoimpes ont le corps élroit et allongé ; la tête verticale , comprimée , presque carrée , à angles arrondis , lisses ; les antennes filiformes , presque de la longueur du corps ; les yeux ovales et entiers ; trois petits yeux lisses en triangle ; le corselet long , avec le premier segment court , et la partie qui est au-delà des ailes , allongée , obtuse , chagrinée ; les ailes marquées de peu de nervures , quel- quefois courtes ; l'abdomen ovale-conique, lisse, comprimé ; les pattes assez grandes ; les jambes antérieures n'ont pas d'échancrure. J'ai presque toujours trouvé ces insectes courant à terre. L'espèce la plus remarquable est le Proctotrupe brévi- PENNE , Proctotrupes hreoipennis ; Lat. , Gen. Crust. et Insecl. , tom. I , tab. i3, fig. i, fem. Elle est longue de trois lignes, noire, avec les antennes d'un brun noirâtre , les mandibules brunes , le corselet chagrine postérieurement ; l'abdomen , sa pointe et les pattes , d'un brun fauve ; les quatre cuisses postérieures sont d'un brun plus foncé , ainsi que les anneaux du bout de l'abdomen ; la tarière est un peu plus longue que l'abdomen ; les ailes sont fort courtes , obscures , avec un point marginal sur les supérieures , noirâtre. Mon ami W'alckenaer a nommé ce genre ériodore. L'espèce qu'il décrit sous le nom de himaculèy diffère peu de la pré- cédente. M. Jurine rapporte à ce genre le Banchus graindalor deFa- bricius. V. l'espèce qu'il a représentée dans son ouvrage sur les Hyménoptères ,pl. i3 , gen. 4-6 , sous le nom de PalUpes. (l.) PROCTOTRUPIENS, Proctotmpii. Nom que j'avois donné à une famille d'insectes hyménoptères, section des lérébrans ou porte-tarrière, et qui répond, dans la méthode que je suis ici , à la tribu des oxyures , famille des pupivores. .Voyez ces mots, (l.) PROCUREUR DU MEUNIER. Nom donné,en Bour- gogne , an PicvERT , parce qu'on prétend avoir reconnu dans cet oiseau quelque pressentiment marqué des change- mens de l'atmosphère. Voyez Picverï. (v.) PROCYON. Dénomination grecque appliquée par Slorr au Raton. V. ce mot. (desm.) PRODUCTE , Productus. Genre établi pour placer sept coquilles fossiles qui se rapprochent des Anomies ; ses carac- tères sont: coquille bivalve, inéquilatérale , avec un bord réfléchi plus ou moins cylindrique; le sommet imperforé; une des valves convexe, l'autre plate ou concave extérieurement. Des espèces de ce genre ont été placées dans celui appelé CoiscHYLlOLlTHE par Marlyns , Pétrifications du Berbyshire. Toutes sont figurées dans le bel ouvrage de So>verby , inti- P R O ,6t inlé Conchyliologie mincralogiqiie de la Grandc-Brelagne , pî. 68 ex Gg. Une d'elles est remarquable par la fiche linéaire qui la Iraverse ; on la trouve dans les terrains primitifs et de itan- silion. V. TÉRÉBRATULE. (B.) PRODUCTIONS A POLYPIERS. On donne ce nom aux zoophytes cératophyies , tels que les antipales ou coraux noirs ^ les gorgones^ les coraux^ les isis ^ les pcnnatides ^ les vèrèiiUes et les ombel Iules , et aux zoophyles Uthophytes , tels que les madrépores , les/ongifes^ les méandriies, les astroïies , les porifes et les millèpores. (DESM.) PRODUITS DES VOLCANS ou MATIÈRES VOL- CANIQUES. On donne ces noms à toutes les matières qui ont été immédiatement vomies par les volcans, comme les hasalles, les laves, les tufs et les tendres volcaniques , le rapillo , le trnss, la pouzzolane^ les verres volcaniques^ \es ponces ^ etc. V, Laves, (ln.) PROEST. Nom islandais du Macareux. V. ce mot. (v.) PP»0-(;ALLINSECTE. v. Cochenille et Kermès, (l.) PPiOGNE. C'est, chez les poètes, la désignation de l'hirondelle. L'on sait que la Mythologie des anciens , féconde on métamorphoses, rapporte que Progné, femme de Térée , roi de Thrace, fuyant, avec sa sœur Philomèle , la fureur de son époux , fut changée par les dieux en hirondelle , et Philo- mèle en rossignol, (s.) PROHIBITORIA (AVIS). C'est le nom que Labéon , cité par Pline, donnoità la sittelle , vulgairement torche-pot ; et cette dénomination avoit rapport aux fables que l'on dé- bltolt anciennement sur cet oiseau , très-savant, disoit-on , dans l'art des enchanlemens. (s.) PROIE. C'est ce que les animaux carnassiers ravissent pour le dévorer. Les uns se nourrissent de proie vivante ; les autres se jettent sur la proie morte. Voyez au mot Carni- vores, (s.) PROINOIA. Nom donné , par Ehrhart , à la Canche PR11SITA1N1ÈRE ( Aira prœcox , L. ). (ln.) PROKIE. Voyez Proquier. (b.) PROLESKA. Nom russe de la Mercuriale vivace.(ln.) PROLIFERE. Nom donné par Vaucher à un genre qu'il a établi parmi les Conferves. C'est le même que celui appelé Chantransie par DecandoUe , Lemanée parBory- de-St.-Vincent, et Trichogonon par Palisol-de-Beauvois. Le nomde prolifère est mauvais, en ce qu'il est adjectif ; mais il exprime le caractère propre du genre auquel il a été donné, c'est-à-dire que les plantes qui composent ce genre se muj- XXYIH. J l ,6i P r^ 0 tiplient par de véritables bourgeons bien caraclérîsés , et tenant , dans leur jeunesse , à la partie extérieure des rameaux. Cette observation, très-posltiveinent constatée par Vaucher, dans son excellent travail sur les conférées , auroit dû le conduire à voir que les globules qn il a remarqués dans l'intérieur des autres confeives^ el qui en sortent pour renou- veler Tespèce , ne sont pas de vérilablcs semences, mais des corps analogues aux bourgeons oviforraes des Polypes, et devenant semblables à l'espèce dont ils tirent leur origine, par simple développement de substance. La CoNFERVE KivuLAiRE sert de type à ce genre. Depuis, M, Léon Leclerc a publie , dans le;» Mémoires du Muséum d'Histoire naturelle, un très-inléressant mémoire sur le même genre, el l'a accompagné de figures qui fixent ses espèces, qui sont au nombre de sepl. Je regrette de -ne pouvoir ici entrer dans plus de détails sur les faits rapportés dans ce mémoire , digne de son auteur sous tous les rapports, (b.) PROMECOPSIDE, Promeropsis. Genre d'insectes hé- miptères , tribu des cicadelles , établi par M. Duméril , et qui diffère des autres genres de cette division , par le défaut d'yeux lisses. J'en ai constamment distingué deux dans toutes les cicadelles que j'ai examinées, (l.) PROMÉROPS, Faldnellus, YieWl: Upupa, Lath. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvains et de la famille des Êpop- SIDES ; voyez ces mots. Caractères : bec plus long que la tête , fendu jusque sous les yeux, comprimé iaîéralement , plus ou moins arqué, aigu; mandibule supérieure carénée , striée sur les cotés , un peu plus longue que l'inférieure ; narines oblongues, ouvertes, situées à l'origine de la strie; langue ; quatre doigts, trois devant, un derrière; les extérieurs réunis le long de leur première phalange ; pouce robuste , aussi long que les doigts latéraux ; ongles étroits , très- crochus , aigus ; le postérieur le plus fort ; ailes à penne bâtarde , moyenne; les troisième , quatrième et cinquième rémiges les plus longues de toutes ; douze rectrices. On trouve des Promérops en Afrique et aux grandes Indes ; mais il est très-douteux que les espèces que l'on dit habiter dans l'Amérique , soient de véritables Promérops. La partie historique de tous ces oiseaux est bien loin d'être complète ; on sait seulement qu'il y en a parmi eux qui s'accrochent aux troncs d'arbres , et nichent dans des trous. * Le Promérops a ailes bleues , Upupa mexicana, Lath., se trouve , selon Séba, au Mexique, dont il habite les hautes montagnes ; il se nourrit d'insectes. Grosseur d'une P R O ,63 ^Vc; longueur, près de dix-neuf pouces; bec noirâtre, et jaune sur les bords; parties antérieures et supérieures du corps d'un gris obscur , changeant en vert de mer et en rouge pourpré; ailes d'un bleu clair; sourcils et ventre jaunes ; pennes de la queue ctagées , pareilles au dos , mais d'une nuance plus foncée , avec des reflets verts et pour- pres. Cet oiseau est un uni dans Séba , vol. i , page yS , pi. 45 , f 3. Le Promérops azuré , FaInneUus cyaneus , "Vieill. ; pi. j des Oiseaux de paradis , des Promérops , etc. , de Levaillant ; a le bec moins courbé et moins long que le promérops nama- quois ; un beau bleu azuré , luisant, et changeant en bleu- vert , domine sur toutes les parties supérieures, à l'extérieur des pennes alaires et sur le dessus de la queue ; la gorgef le devant du cou, la poitrine et le dessous du corps sont d'une couleur de turquoise qui se dégrade sur le ventre et sur les parties postérieures ; les couvertures subalaires présentent un bleu tendre qui blanchit sur leurs bords ; les pennes des ailes et de la queue sont d'un gris argenté , nuancé de noirâtre sur leur revers ; le tarse est d'un noir de plomb, et le bec d'un noir de corne. La femelle ne diffère du mâle que par une taille plus petite et par des couleurs moins vives. On le trouve en Afrique. Le Promérops des Barbades. V. Promérops orangé: Le Promérops a bec rouge ou moqueur , Faldnelhis ery'ihrorkyncos , Vieill. ; Upupa eijthrorhyncos ^ Lath, , 01$, dorés , pi. 6 des Promérops (le mâle.) M. Levaillant a fait figurer le mâle , la femelle et le jeune , sur les pi. i , 2 et 3 de ses Oiseaux de paradis ^ etc. Cette espèce se trouve dans rinde et au Cap de Bonne-Espérance , niche dans un tronc d'arbre, et dépose ses œufs sur le bois vermoulu et réduit en poussière;sa ponte est de six ou sept œufs d'un bleu verdis- sant ;le mâle soulage sa femelle dans le travail de l'incubation. Ces oiseaux sont curieux et peu farouches , suivant d'arbre en arbre , un homme , un chien et un animal quelconque ; et dès qu'ils les aperçoivent , ils répètent à l'unisson leur cri guttural gra-ga-ga-ga-ga-ga-ga-ga , d'où leur est venu 1« nom de moqueur que leur a imposé M. Levaillant, à qui nous devons ces détails historiques et la connoissance de la femelle et du jeune. Le mâle a douze pouces de long; la tête, la gorge et le dos,' d'une riche couleur d'acier poli qui se change en bleu sur la première partie, et en violet sur la seconde;la poitrine et le ventre , dans sa partie supérieure, d'un vert brillant ; l'in- férieure et les jambes d'un gris-noir changeant ; quelques petites lignes rouges s'aperçoivent sur le pli de l'aile ; ses «6^ P R O couvertures supérieures sont d'un vert doré ; ses pennes pa- reilles à la tête , ainsi que celles de la queue ; les six pennes primaires ont, à l'extérieur , une tache blanrhe de forme ovale ; celles de la queue, excepté les intermédiaires , en ont «ne pareille de chaque côté de leur tige , placée à un pouce environ de leur extrémité -, le bec et les pieds sont rouges; les ongles noirs. La femelle est plus petite que le mâle et a le bec moins long; le jeune a son plumage d'un vert sombre tirant au noir , la gorge roussâtre , et le bec d'un noir-bi;un. Le Promérops bleu , Falcinellus cœmleus ^ Vieill.; V/mpa iiidica , Lalh. ; Oiseaux dorés , pi. 9 des Promérops , a été décrit pour la première fois par Lalham. On le trouve , dit- il , dans l'Inde, mais il ignore dans quelle partie. Il f st à peu près de la taille du Promérops à hec rouge ; le plu- mage généralement bleu , moins vif sur les parties infé- rieures ; le bec noir ; l'iris rouge ; les pieds couleur de plomb , et la queue cunéiforme. Le Promérops BRUN À VENTRE RAYÉ,jPfl/a«e//«s/HS6Hs, Vieil; Upupapapuensls ^ Lath.; Oiseaux dorés^ pi. 7 des Promérops. Le mâle a la gorge , le cou et la tête d'un beau noir , avec des reflets d'acier poli ; le dessus du corps brun , avec une teinte de vert foncé suf le cou , le dos et les ailes ; la queue brune , excepté la dernière des pennes latérales qui a son côté intérieur noir ; la poitrine et le dessous du corps rayés transversalement de noir et de blanc ; l'iris et les pieds noirs. - La femelle, selon Sonnerat, a la tête , la gorge et le cou du même brun que le dessus du corps , mais sans aucun reflet ; du reste , elle ressemble au mâle ; longueur totale , vingt-deux pouces , dont la queue en a treize. L'individu figuré dans les Oiseaux dorés diffère en ce que les parties antérieures sont d'un rouge-brun , que le dessus du corps est verdâtre , et que les pieds sont bruns. Peut- être est-ce un jeune mâle. Des ornithologistes modernes présentent ces oiseaux pour des femelles ou des jeunes du e^r ao A Promérops à pari^mens ; ce qui peut être , car l'un et l'autre habitent la Nouvelle- Guinée ; mais Sonnerat , à qui on doit la connoissance de cette espèce , ayant désigné les deux sexes, l'on doit s'en rapporter plutôt à ses observations qu'à des conjectures basées sur quelques rapports dans la forme et les couleurs d'une peau desséchée. Au reste, l'on ne connoît ni les habitudes, ni les amours, ni le genre de vie de ce promérops; et sans ces connoissancesl'on ne peut rien statuer. Labillardière l'a encore rencontré dans les forêts de l'île Vaygiou , l'une des Moluques. P R. O ,65 PrOMÉROPS brun a ventre tacheté. V. SOUIMANGA I>U PROTÉA. Le Promérops du Cap de Bonne-Espérance. V. Pro- MÉROPS BRUN A VENTRE TACHETÉ. Le Promérops a douze filets , Falcinellus respîendescens , Yieill. , Oiseaux dorés ; pi. i3 des Oiseaux de paradis ^ sous le nom de manucode à douze filets. La tête, le cou, le haut du dos el de la poitrine de ce superbe promérops, sont d'un beau noir velouté, dont il rejaillit, sous divers aspects, des reflets pourpres et violets ; les plumes de la dernière partie sont ter- minées par de larges lunules d'un or éclatant , suivant Tin- cidence de la lumière ; le reste du dos et de la poitrine , le t-roupion, le ventre et les jambes sont d'un beau blanc; plu- sieurs plumes d'un vert brillant à reflets bleus, plus longues que celles qui les avoisinent, parent les flancs vers l'origine des plumes subalaircs;ceUes-ci ont à peu près la forme de celles des oiseaux de paradis émeraudes ; mais elles paroissent plus larges; leurs barbes sont effilées, flottantes et d'un blanc nuancé de jaune tendre ; les douze filets parlent de l'extré- mité des plumessubalaires latérales; les plus proches du corps; ils sont de la force et de la grosseur d'un crin de cheval , longs d'environ dix pouces , à peu près nus et contournés en divers sens ; un beau noir pourpré couvre les ailes et la queue ; le bec et les pieds sont noirs. La longueur totale est de neuf pouces et demi , depuis le bout du bec jusqu'à l'ex- trémité de la queue. Les pennes primaires sont conformées comme celles des autres promérops ou des oiseaux de pa- radis ; mais elles manquoient à l'individu qui est au Mu- séum d'Histoire naturelle, ce qui a induit en erreur M. Cu- vier , quand il dit qu'elles sont courtes et beaucoup moins, nombreuses qu'aux oiseaux ordinaires. Je rapproche de celle espèce V oiseau de paradis noir et blanc ( Paradisea alba , var. , Lath.), que Valentin a fait con ■ noître, et qu'il dit n'être guère moins rare que le blanc, et se trouver dans la mênie contrée. Le grand Promérops de la Nouvelle-Guinée. V. Pro- mérops A paremens frisés. Le Promérops huppé des Indes. V. Promérops promé- rupe. Le Promérops jaune du Mexique. F. Promérops orange. Le Promérops du Mexique. V. Promérops a ailes bleues. Le Promérops multifil. V. Promérops a douze filets. Le Promérops najuaquois , Falcinellus ry«/zo///t/as , Yieill. ; pi. 5 et 6 des Oiseaux de paradis ^ àcs Promérops , etc., de Le- vaiilant. Le mâle est d'un beau noir elacé de bleu en dessus i66 P R O et sur les dernières pennes de l'aile ; d'un noir lavé qui bru- nit sous certains aspects en dessous ; les deux pennes laté- rales de la queue ont chacune une tache blanche vers leur bout ; les premières rémiges sont noires et marquées d'une tache blanche , oblongue vers leur milieu; ces taches réunies forment une bande transversale ; une petite marque de cette couleur est vers l'origine des pennes intermédiaires de l'aile; le bec et les pieds sont noirs. Longueur totale , dix pouces deux lignes. La femelle , pi. 6 ■Au même ouvrage , diffère du mâle par «ne taille plus petite ; en outre, elle a le bec moins arqué ; la gorge , le devant du cou , la poitrine et le dessous du corps d'un brun de bislre , plus clair sur les parties antérieures que vers l'anus, où il se charge d'une teinte noirâtre ; toutes les^ parties supérieures moins lustrées de bleu ; les taches blan- ches de la queue moins grandes , et les premières pennes des ailes brunâtres. Le jeune mâle ressemble assez à la femelle; il a le bec et les pieds bruns ; toutes les parties supérieures d'un noir qui se rembrunit sous un certain jour. M. Levaillanl a trouvé cet oiseau en Afrique, dans le pays des Namaquois. Le Promérops de la. Nouvelle-Guinée. F. Promérops ERUN A VENTRE RAYÉ. Le Promérops OLIVATRE. F. Polochion olivâtre. * Le Promérops orangé , Upupa aurantia , Laih. Il ha- bite les Barbâdes , selon Brisson , et les Barbiches , selon Montbeillard ; il est de la grosseur da prornerops à ai/es f/leues , et a environ neuf pouces et demi de longueur; le bec est de couleur d'or , très-pointu , el entouré à sa base de petites plumes rouges ; la teinte orangée est la couleur dominante de son plumage ; elle prend une nuance dorée sur la têle , la gorge et le cou ; une rougeâtre sur les pennes primaires des ailés et sur celles de la queue , et une jaune sur tout le reste ; les pennes caudales sont égales entre elles. Le coh/'iitofoli de Fernandez, que Brisson a décrit sous le nom de promérops jaune ^. est regardé par Montbeillard com- me la femelle du précédent. Il a la têle, le cou, la gorge «^t les ailes , variés de cendré et de noir , sans aucune régu- larité ; tout le reste du plimiage jaune ; le bec noir et les pieds cendrés. On le trouve dans les contrées les plus chaudes du Mexique. Le promérops dont il est fait mention dans leVoyage delà Peyrouse autour du Monde, aune désignation si incom- plète , qu'on ne peut rien déterminer. Cet oiseau a été vu dans la Californie. L'on soupçonne que le promérops orangé ♦'St un tfoupia/e. Séba en fait un oiseau dg paradis. Le Promérops a paremens frisés , Fakinellus superhus , Vieill. ; Upupa sitperba , Latii. ; pi. M 3^ , fig. 3 de ce Die- M. 02.. De.rri>r ,M lr/r//uv .rru/^' 3.P/'O/iU7'0jl>j' />/'(>//! c/î/ . P R O ,67 îionnaire. Ce superbe oiseau , dont nous devons la connois- sance à Sonnerai , qui l'a rapporté de la Nouvelle-Guinée , est très-#emarquaLle par deux bouquets de plumes ornées des couleurs les plus brillantes, qui naissent des épaules, et qui sont composés des scapulaires et des couvertures de l'aile; un noir velouté couvre en entier les huit plumes supérieures du premier bouquet, les autres sont frangées, vers leur extrémi- té , d'un vert éclatant, à reficts violets; ces plumes ont des barbes très-courtes d'un côté, très-longues de l'autre, et se terminent en demi-cercle ; les plumes du second bouquet ont plus de longueur, et joignent à la richesse des inêmes couleurs l'éclat du plus beau vert doré; elles sont, de plus, remarquables par une raie d'un bleu changeant en violet , qui borde les liges dans toute leur longueur. Parmi ces plumes, les unes diminuent graduellement de largeur jusqu'à leur extrémité ; les autres, égales partout, ont leur bout arrondi d'un côté et terminé en pointe de l'autre ; la plupart ont des barbes ef- filées et flottantes : on voit en outre , vers le bas du dos, une touffe de plumes longues , décomposées et d'un beau noir, qui s'étendent à une certaine distance sur les pennes de la queue ; les plumes du dessus , des côtés de la tête et de la gorge, sonldisposéesen écailles, et de couleur d'acier trempé , changeante en violet; le haut de la gorge est noir; la poitrine et le ventre sont d'un vert mélangé de violet ; le dos est pa- reil à la tête ; les ailes et la queue sont d'un beau noir chan- geant en violet ou enbleu;les pennes caudales sont en-dessous d'un marron foncé; les six intermédiaires ont deux pieds trois à quatre pouces de longueur , et la plus courte des latérales n'a que deux pouces et demi; ce qui rend la queue très- étagée ; le bec et les pieds sont noirs. Longueur totale , trois pieds et demi ( quatre pieds, selon Sonnerai). Le PromÉROPS PROMÉFIL, Faldnellas mus;ivficm, Yieill. ; pi. G. 3g, fig 3 de ce Dictionnaire. La Nouvelle - Guinée est la patrie de ce promèrops. Le bec est noir vers le bout , et les plumes du c«yo/.v//7//?i s'avancent un peu sur les narines; celles de la gorge et du devant du cou se présentent en forme d'écailles,et donnent lieu à une sorte de plastron d'un bleu éclatant à reflets argentés ; ce plasiron descend jusque sur le haut de la poitrine, où il estterminé parun coUierverlbronzé ; le dessus de la tête et du cou jette des reflets pourpres sur un fond noir velouté, qui s'étend sur les côtes du cou , le dos et les ailes ; un croissant pourpré se fait remarquer sur les couvertures supérieures : les pennes de l'ailé sont larges et comme coupées carrément ; celles de la queue sont égales entre elles , et d'un vert moelleux et pourpré , ravoir : les intermédiaires sur toute leur longueur, et les autres seule- i6B P R O ïiienl en dehors, à l'exception de la plus exte'ricurede chaque côté qui est d'un noir velouté ; le ventre est d'un beau violet à reflets , ainsi que les plumes des côtés qui sont allongées «ta barbes décomposées; une partie de ces plumes, que l'oi- seau peut étaler à volonté , a presque sept pouces et demi de longueur ; les pieds sont noirs. Longueur totale, douze pouces deux lignes. Le Proméroi'S PROMÉrar , Falcînellus caudaculus , Vieill. ; pi. 8 des Oiseaux de paradis , prométops^ elc., de Levaillant. Ce promérops , que l'on trouve en Afrique , a la tête , le cou, la poitrine , \% manteau , les couvertures supérieures des ailes et le croupion d'un noir lustré de vert sombre ; les pre- mières pennes alaires noires ; les suivantes variées de blanc tt de fauve dans leur milieu et à leur bout ; la poitrine et les parties postérieures, d'un noir brunissant ; les pennes cau- dales d'un noir verdoyant et très-pointues; le bec noir à sa base et brun vers son bout , avec un trait blanc sur son arête , depuis les narines jusqu'au tiers de sa longueur; les pieds bruns : tel est le mâle. La femelle (pi. 7 du même ouvrage, sous le nom de promérops mullifil , et non pas l'individu de la planche 9, quoiqu'il porte le nom de cette femelle) en diffère en ce qu'elle est d'un noir brunissant en dessus; d'un roussâtre uniforme sur la gorge et le devant du cou ; fauve et finement rayée de brun noisâtre sur la poitrine et sur les parties pos' léiieures ; brune sur les grandes pennes des ailes; d'un noir- brcm sur la queue , le bec et les pieds. * Le Promérops promérupe , Upupa paradisea , Latb. Séba , d'après lequel on a dépch cet oiseau , nous dit qu'il se trouve dans les Indes orientales , et qu'il y est très-rare ; sa huppe est noire, ainsi que le cou et la gorge; les ailes et la queue sont d'un rouge-bai clair ; le bec et les pieds de couleur de plomb; le ventre est d un cendré clair; grosseur à peu près de Vctuuvaeau ; longueur totale , dix-neuf pouces ; queue composée de pennes fort inégales. Selon M. Levaillant , cet oiseau est un gohe-mouche de Ceylun , dont Séba fait un oi- seau de paradis , d'après la longueur de sa queue. Le Promérops sénégalais, Vieill. Cet oiseau du Sénégal a , dans ses couleurs, de Irès-grands rapports avec [t promé~ rops namu(juuis ; mais il en diffère par une taille beaucoup plus grande. Il a seize pouces de longueur totale ; le plumage noir à reflets bleus sur la tête et le devant du cou ; l'aile bâ- tarde blanche ; une tache de la même couleur à l'intérieur des deux premières pennes alaires ; deux , dont l'une à l'ex- térieur, et l'autre au milieu des autres pennes primaires , de même que sur les trois premières pennes latérales de la quelle ; le bec et les pieds noirs. Ce promérops est dansU P R o ,ecj collection de M. le comle de Riocourt. Un autre, venu de la même conlrée , et qui est dans la même collection , diffère du précédent en ce qu'il est plus petit de quatre pouces, et qu'il a les pieds rouges. Le ProméROPS siffleur , Faldnellus sihilaior , Vielll. ; pi. lo de^ Oiseaux de paradis , etc. , de Levaillant. Il a le front, les joues, la gorge , le devant du cou, la poitrine et les parties postérieures d'un beau blanc; les flancs moucbetés de brun fauve ; un collier blanc sur le dessus du cou ; l'oc- ciput, toutes les parties supérieures et les deux pennes in- lerniédialres de la queue , d'un brun clair nuancé d'olivâtre ; les pennes latérales blanches et rayées transversalement de brun-noir ; le bec brunâtre et les pieds jaunes. On le trouve en Afrique, (v.) PUOMONTOIRE Ce mot est communément regarde comme synonyme de cap , qui signifie une langue de terre avancée dans la mer ; mais le nom de cap se donne quelque- fois à des pointes de terre qui ne sont pas fort élevées , au lieu que le mot de promontoire désigne spécialement une langue de terre, qui se termine par une montagne considérable. Presque tous les caps de la mer des Indes sont des promon- toires , attendu que l'effort continuel que fait conire le conti- nent des Indes le courant général de la mer, a détruit les col- lines des côtes, el n'a laissé sur pied que les montagnes. (PAT.) PROMERUPE. V. Promeuops promérupe. (v.) PRONEE , Pronœus. Fabrlcius ayant donné à un genre d'insecles hyménoptères , de la tribu des sphégimes, le nom de diyinus , que j'avois déjà employé , pour désigner un autre genre , j'ai changé celte dénomination en celle do prônée. Les dryines de Fabrlcius sont des hyménoptères exotiques, très-voisins des chlorions , mais dont les mâchoires et la languette sont proportionnellement plus longs. Voyez Fabrlcius , Systema piezatorum. Le pepsis macoillaris de M. Pa- Usot de Bcauvols ( Insectes recueill. en Afriq. et en Amèriq. , 2 Fasc. , pi. I, fig. i), paroît appartenir au genre prônée, (l.) PRONK-BOSCH ou CHEVRE DE PARADE. Les Hollandais du Cap de Bonne-Espérance , donnent ce nom à l'AiNTiLOPE SPRING-BOCH , OU A BOURSE , à cause de son allure, (desm.) PRONO-DJIVO, Espèce d'ANCELiN de Java , dont les fruits sont spécifiques contre les morsures des serpens. (b.) PRONOË {^imecte\ V. Satyre, (l.) PROPAGULE. On a donné ce nom , dans ces derniers temps , aux BouRGEO^s se]vii>'iformes des plantes agames qui scâcveloppent à la surface , et qui ne paroisscnl être que des fragmcns de leur tissu. V. Fruit, (b.) 170 P R O PROPION et PROSOPIS. Noms de la Bardane, chez les Grecs, (lis.) PROPOLIS, r. Abeiile. (l.) PROQUIER, Prokr'a. Genre de plantes de la polyan- drie monogynic, et de la famille des rosacées, .dont les caraclc!C3 coiiSislcnt : en nn r-ilice de trois folioles' souvent accompagnées de deux plus petites à leur bnse ; point de corolle; un grand nombre d'clamines insérées au récepta- cle ; un ovaire supérieur ovale, surmonté d'un stigmate sessile, tantôt aigu , tantôt pelté ; une baie à cinq angles et polysperme. Ce genre renferme des arbustes à feuilles alternes , et à fleurs disposées en petits bouquets terminaux ou axillaires. On en compte quatre espèces, dont la plus anciennement connue est : le Proquier de Sainte-Croix, qui a les feuilles ovales, en cœnr et dentées, et les fleurs presque en grappes terminales. Il vient des îles Antilles. A quoi il faut ajouter le Proquier théiforme , qui a les feuilles lancéolées, elliptiques , dentelées , un peu obtuses; les pédoncules axillaires, souvent solitaires et unidores. II vient de 1 île de la Réunion , et a fait partie d'un genre LiGHTFOOTE , établi par Swarlz, et adopté par Yahl , sur la considération unique des folioles surnuméraires du calice et du siigmale pelté, (b.) « PROQUIN. Nom chilien d'un Acène fort voisin des LiTRÉES. (B.) PROROROCA ou POROROCA. V. Mer. (pat.) PROSCAR /\BÉ , Prosrarahœus. V. MelOÉ. (o.) PROSCOLLE. Sorte de glande sortant du sommet du stigmate, dans les fleurs de la famille des orchidées. C'est Richard qui l'a reconnue et dénommée, (b.) PROSERPINACA. Apulée désigne, sous ce nom , l'un à&& anciens pofygonum. Voyez ce mot. Linnseus le donne à un genre de plantes aquatiques, qui naît en Amérique, et qn'Adanson appelle trixis. 11 est décrit, dans ce Diction- naire, à Tariicle Trixide. (ln.) PROSERPIjNE (insecte). V. SaTYRE. (l.) PROSIMiA. Brisson et Storr ont donné ce nom aux Makis , à cause de leur ressemblance avec les singes. (desm.) PROSIMII. Illiger forme , sous ce nom, une famille qui ne comprend que les genres Indri, Maki, proprement . Diaprée violette. ¥r\x\iv(\oyQn , allongé, violet, ferme , sucré , délicat , bon. Commencement d'août. 37. Diaprée rouge. Roche -Corhon. Presque même forme et grosseur. Prune rouge-cerise , ferme , succulente , sucrée , relevée , bonne à convertir en pruneaux. Commencement de septembre, 38. Diaprée Wanc^e. Petit fruit ovale , allongé, vert pres- que blanc, ferme , très-sucré , relevé et très-fm. Commen- cement de septembre , et plus tôt quand l'arbre est en es- palier. ^^. Impératrice violette. Fruit moyen, allongé, beau vio- let , chair ferme , délicate , tirant sur le jaune et le vert. Octobre. 4.0. Impératrice blanche. Fruit moyen , oblong , jaune clair, ferme , sucré , agréable. Fin d'août, l^i. Dame- Aubert ., Grosse luisante. Très -gros fruit ovale, jaune et vert , grossier , sucré, mais fade , n'est bon qu'en compote. Commencement de septembre. 4.2. Isle verte. Gros fruit très-allongé, hon en confiture. Commencement de septembre, 4.3. Sainte- Catherine. Fruit moyen, allongé , jaune , sucré, très-bon. Septembre et octobre. 4.4- Prune sans noyau. Fruit petit , noir , aigre. Grosse amande amère sans noyau. Fin d'août. 4.5. Prunier de Virginie. Gros fruit longuet , rouge-cerise , ferme , acide et peu agréable. Cet arbre mérite , pour sa fleur, une place dans les jardins d'ornement, 4.6. Prune datte. Fruit moyen , un peu allongé , jaune et vert, taché de rouge très-vif j mollasse, fade. Gommencct ment de septembre. ,S4 P R U 47. Prune çui porte deux fois Pan. Fruit long, jaune rou- geâtre, transparent, tiqueté de brun, grossier. Les pre-- iniers fruits mûrissent au commencement d'août, les seconds sont fort tardifs. 4.8. Coiie'.sch ou la Kuetsh de Lorraine. Multipliée de se- mence , elle ne dégénère pas ; Tarbre charge beaucoup ; on fait, avec le fruit, de bons pHineaux., et , à peu de frais, une marmelade très-saine pour les gens de la campagne. On en retire aussi, par la fermentation et la distillation, une eau- de-vie appelée couelsch-vasser. 49. Le Prunier Cerisetie et le Saint- Julien servent commu- nément de sujets pour greffer les autres ;>r«n/Vr5. Le fruit en est mauvais, ou pour le moins très-médiocre. On fait dessécher plusieurs variétés de prunes, ce qui for- me , pour certains pays , une branche de commerce assez considérable. Elles portent alors le nom de pruneaux. Dans cet état , elles se conservent long-temps , et sont dans le cas d'être envoyées dans les pays les plus éloignés. Toutes les es- pèces qu'on sert sur les tables peuvent être converties en pru- neaux; mais celles qu on préfère pour cela, sont le^ros damas de Tours , la Sainte- Catherine , 1 Impériale violette , V Impératrice violette, la Roche- Carbon , la Couetsch ., \di Reine- Claude. En Suisse , on sèche beaucoup Vlsle vetfe , et ses pruneaux sont excellens. Ceux qui jouissent parmi nous d'une plus grande réputation, sont les pruneaux de Tours. Mais ceux d'Agen sont bien plus savoureux. Le Prunier de Briançon croît dans les Alpes. Son fruit, de la grosseur du petit damas, est un fort médiocre manger. C'est de son amande qu'on retire V huile de marmote. Lé Prunier myrobolan ( Prunus cerasifera , Willd. ) est originaire du Canada. On le cultive dans nos jardins , où il se fait remarquer par la précocité de sa floraison et la maturité de ses fruits, qui sont gros comme un damas com- mun, mais inférieurs pour le goût. Le Prunier de la Chine paroît intermédiaire entre les véritables pruniers et les cerisiers. C'est un charmant arbris- seau d'ornement , qui ne se multiplie que par marcotte et par greffe, attendu que nous ne possédons, dans nos jardins, que la variété à fleurs doubles. Le Prunier couché ( Prunus prostrata , Labill. ). Il est originaire du mont Liban , mais ne craint pas les gelées du climat de Paris. On le greffe à un ou deux pieds de haut, et il offre alors, lorsqu'il est en fleurs, une boule d'un très- agréable effet, (d.) PRUNIER. Nom de I'Epicea , dans la ci devant Breta- gne. (B.) P R Z 185 PRUNIER D AMÉRIQUE. On donne te nom au MoMBiN et au Myrobolan {Spondias Mombin et Myroba- lanus , L. ). (ln.) • PRUNIER EPINEUX. V. FouRDRAmE. (d.) PRUNIER EPINEUX D'AMERIQUE. C'est le XlMÈNE ÉPINEUX. (B.) PRUNIER A GRAPPE (^Prunus racemosa, Sloane ). C'est une espèce de Sebestier ( Cordia macrophylla , L. ) qui croît à la Jamaïque, (ln.) PRUNIER ICAQUIER. V. Icaquier. (d.) PRUNIER JAUNE D'OEUF. V. au mot Lucuma. PRUNIER MADEGACHE. On appelle ainsi, à l'Île- de-France , le Jujubier cultivé, (b.) PRUNIFERA. Nom sous lequel Sloane, Calesby , Rai , etc. , ont désigné plusieurs arbres exotiques , tels que le sapindus saponarLi , le laurus persea , V anacardium occi- dentale^ Valangium Jiexapetalum , etc. , qr^nt un fruit charnu , que l'on a comparé à la Prune, (ln.) PRUNUS. Les Latins donnoient ce nom à nos pru- niers. Chez les Grecs , ces arbres étdient compris parmi ceux appelés prunos et coccimelea , ou coccymela , lesquels paroissent être des plantes de la même famille. Les bota- nistes ont conservé le nom de prunus au Prunier , nom qui a été appliqué à beaucoup darbrcs exotiques, dont les fruits sont juleux ou à noyaux . cQmme la prune. Tels sont les my- robolans , les caramboliers^ ïicaquier, quelques sebestiers, etc. Linneeus a réuni, en un seul geïlre , prunus , les genres suivans de Tournefort prunus , cerasus , laurocerasus et armeniaca. Celte réunion n'est pas adoptée par tous les botanistes. V. Pruîoer. (ln.) PRUSKWOREK et PRASSKWOREC. Noms de .'Acore odorant ( AcoTus calamus ^ L. ) , en Rohème. (ln). PRUSSIATE DE FER NATIF. Deborn nommoit ainsi le Fer phosphaté terreux, (ln.) PRUYER. Nom vulgaire du Proyer. Voyez Bruant proyer. (v.) PRY. Nom donné à I'Epeautre ( Tritîcum spelia) par les Tartares Tehuwdis. (ln.) PRYCKA. V. au mot Pétromyzon. (b.) PRYF LLWYD , PRYF PENFRILH. Noms gallois du Blaireau, (desm.) PRZEPIORKA. Nom polonais de la Caille, (v.) PRZESTEP-BIALY. Nom polonais de la Bryone ( B. alba , L. ). (LN.) PRZEWIASKA. Nom polonais du quadrupède, décrit !86 P S A dans cet Ouvrage, sous le nom de Marte perouasca. (desm ) PRZMIEL. Nom du Fusain Ç^E^onymus europœus ), en Polosine (LN.) PKZOSKOTNICA. Nom polonais de l'ARBOUSfza (^Arbutuf unedo ^ Linn. ")• (LTV.) PRZYMIOTOWli ZIELE. V. Popiolek. (ln.) PRZYTULIA. Nom polonais, du Gaillet jaune ( Ga- lium verum , U ). (LN.) PSALLIDIUIVi , Psallidium. Nom donné par M. Hedwig à un nouveau genre d'iusectes, dans lequel il fait entrer le curculio maxillusus de Fabricius. Cet insecte a beaucoup de rapports avec les charansons ; sa tête est prolongée antérieu- rement en une trompe courte, à rextrémlté de laquelle est placée la bouche, qui est munie de deux mandibules arquées proéminentes; il est tout noir. On le trouve en Hongrie, (o.) PSAMATOTE Genre de fossile établi parGuettard, et qui répond à la Sabelle alvéolate de Linnœus , au Chryodon d'Ockeg^ à la Sabellaire de Lamarck et à rAMYMONE de Savigny. (b.) PSAMME , Psamma. Genre de plantes de la famille des Graminées, établi par Palisot- Beauvois aux dépens des Roseaux, ou mieux des Calamogrostes. Ses caractères sont : balle calicinale de deux valves à arête tiès-courte ; balle florale de deux valves émarginées et mucronées à leur extrémité ; style divisé en trois. Le RosEAti LITTORAL sert de type à ce genre, (b.) PSAMMITE. M. Haiiy a donné ce nom aux agrégats que iesAllemands nomment ^KraMwacÂte, et dans lesquels ren- trent les grès des houillères, et des grès de différente nature qui appartiennent aux terrains de transition. Le grès ordinaire ou quarzeux n'y est pas compris. Il appartient aux formations les plus récentes. M. Brongniarl, en faisant une espèce minéralogique du Psammiie , le caractérise ainsi : Roche grenue, formée par voie d'agrégation mécanique , composée principalement de petits grains de quarz mêlés de divers autres minéraux, et réunis par un ciment peu sen- sible et de uiiTérente nature. Ces caractères excluent les grès ordinaires et quelques^ frauivarkes de l'espèce psammiie , mais y ramènent les grès des houillères. Cette espèce est divisée en six variétés : I. PsAM. quarzeux. Formé de grains de quarz moyens essentiellement prédominans, avec quelques grains de feld- spath, de mica, etc., disséminés. 11 faut y rapporter les psam- miies quarzeux de Remiily, près Dijon; de Mairies de Vayiie P s A ,87 près Clermont en Auvergne, et celui d'au-dessus de Carlsbad en Bohème. 2, PsAM. GRANITOÏDE. Grains dje quarz et de feldspath, distincts, en quantité à peu près égale, réunis presque sans ciment. Exemple : Psammites de Chateix près Royat, et de Montpeyroux en Auvergne. 3. PsAM. MICACÉ. Pâle sablonneuse grisâtre , renfer- mant de nombreuses paillettes de mica. Exemple : la phi- part des grès des houillères. 4^. PsAM. ROUGEÀTRE. Pâte sablonncuse rougeâtre , mêlée de mica, f^xemple : grès rouge micacé. Les grès des hauteurs des environs de Saarbruck ; le grès d'Athis , près Feugeu- rolle, aux environs de Caen; celui de Vaterstein, près Henstadt auHarlz, qui est un Uoihe-Todte-Liegende des Alle- mands; enfin celui de Kaufinger-"Wald, près Cassel. 5. PsAM. SCHISTOÏDE. Pâte argilo-sablonneuse , noirâtre, renfermant plus ou moins de mica. Les grauwackes schis- toïdes appartiennent à celte variété. 6. PsAM. CALCAIRE, Pâte sablonneuse, calcaire, assez com- pacte, plus ou moins micacée. Exemple : psammitê de Bon- neville près Genèv»; du Lautenberg et de Hauszelle , près Zellerfeld, au Hartz. (ln.) PSAMMITES et PSAMMIUM. J. R. Forster, dans son onomatologie , donne ces noms au grès : ils dérivent du grec psammos , qui signifie sable. V. PsAMMlïE. (lts.) PSAMMOBIE, Psammohia. Genre de coquilles bivalves établi par Lamarck, dans sa famille des nymphacées^aux dépens des Solens et des Tellines. Ses caractères sont : coquille transverse, elliptique, ovale oblongue, planiuscule, un peu bâillante de chaque côté, à crochets saiîlans; char- nière ayant deux dents sur la valve gauche et une seule dent inlranle sur la valve opposée. Lamarck rapporte dix-huit espèces à ce genre, dont trois ou quatre vivent dans nos mers. Je citerai comme type la PsAMMOBiE BORÉALE, figurée SOUS Ic nom de Telline incar- nate , dans la Zoolo^e britannique de Pennant , pi. 47 1^ n." 3i, et la Psammobie fleurie, figurée sous le nom de 7c/- line ^ par Poli, Test., vol. i, tab. i5, n."* 19 et 21. (b.) PSAMMOSTEUM, synonyme d'OsiÉocoLLE. On appli- que spécialement ce nom aux agglutinations de sables qui re- présentent la forme deâ os. (lîm.) PSAMMOCHARE^ Psammochares. V. Pompile. (DESM.) PSAMMOTÉE, Psammotea. Genre de coquilles bivalves, établi par Lamarck dans la famille des nymphacées, dans le voisinage des Psammobies et des Tellines. Ses caractères sont: coquillelransversej ovale ou ovale-oblongue , un peu i88 P S A bâillante sur les côtés; une seule dent cardinale sur chaque valve , quelquefois sur une seule valve. Lamarck rapporte six espèces à ce genre , dont deux ap- partiennent aux mers d'Europe, et une se trouve fossile à Grignon. La seule figurée sous le nom de Telline trans- parente, l'a été par Chemnitz , Conch. , vol. 6, tab. ii , n.? 99 , et est originaire des côtes de la Nouvelle-Hollande. (B.) PSARouPSAROS.Nomqueles anciens Grecs donnoient à Vé/ourneau, d'où ils nommoient le granité psaronion^ à cause des taches semées sur cette pierre comme sur le plumage de Vétourneau. (s.) PSARE, Psarus, Lat. , Fab. Genre d'insectes, de l'ordre des diptères, famille des alhéricères, tribu des syrphies , ayant pour caractères : nne proéminence nasale;antennesua peu plus longues que la tête, portées sur un pédoncule com- mun; les deux premiers articles obconiques; le second pres- que une fois plus long que le précédent; le troisième ou dernier épais , ovoïdo-conique , avec une soie épaisse, sly- liforme, msérée un peu au-dessus de son milieu et distinc- tement biarticulée à sa base. Je n'en ccfnnois qu'une espèce, le PsARE ABDOMINAL, psarus ahdominalis , figuré par M. An- toine Coquebert, dans ses Illustrations iconographiques des insectes, déc. 3.% pi. 23, fig. 9. Son corps est noir ; l'abdo- men est rouge , avec l'extrémité postérieure noire ; la soie des antennes est blanche. On le trouve , mais rarement , aux envjrons de Paris, (l.) PSARIS. Nom grec d'un oiseau inconnu que M. Cuvier , (Règne animal) a donné au genre Bécarde. F", ce mot. (v.) PSARONIÙS. Nom proposé par J.-R. Forster , pour désigner, en latin , la roche àïle grausiein par les Allemands. (LN.) PSAROS. F. Psar. (s.) PSARO SMEROULA. Nom du Merle bleu ou soli- taire, dans plusieurs îles de l'Archipel, (v.) • PSATHURE, Psaihura. Arbrisseau à feuilles opposées, pétiolécs, oblongues, alternes et à fleurs disposées en pa- nicule terminale , dont Jussieu a fait un genre , qui est de l'hexandrie monogynie , et qui a pour caractères : un calice à six dents; une corolle campanulée à six découpures velues en dedans; six étamines presque sessiles, insérées au tube ; un ovaire inférieur arrondi , surmonté d'un style à stigmate lamelle ; une baie sèche,striée, à six loges et à loges monospermes. La psathurese trouve à l'île de la Réunion , oix on l'appelle lois cassant, (b.) P s E ,89 PSCHANEZ. Nom russe de I'Ivraie vivace. (ln.) PSCHAT. NomduCHALEF à feuilles étroites, en Armé- nie. Chez les Géorgiens, cet arbre s'appelle Pschadi-Lapat. (LN.) PSCHENO. L'un des noms russes du Panis. (ln.) PSCHI. Nom tartare du Renne, espèce de Cerf, (desm.) PSEAUTIER. L'un des noms de la Panse, premier es- tomac des RuMiNANS. (desm.) PSELAPHE, Pselaphus, Herbst, PayL, Illig., Reich. ; Staphylinus^ Linn. , Oliv. ; Anthicus, Fab. Genre d'insectes coléoptères, de la famille des brachélylres , tribu des pséla- phiens, ayant pour caractères : élytres plus courtes que l'ab- domen, tronquées ; tarses de trois articles, dont le premier très-court, et le dernier terminé par un seul crochet ; an- tennes de onze articles, la plupart grenus, et dont le der- nier plus grand, ovoïde; palpes maxillaires saillans , avan- cés , terminés par un article plus grand, renflé avec une pe- tite pointeau bout; les labiaux très-petits, filiformes. On trouvera à l'article Psélaphiens l'exposition des ca- ractères généraux qui distinguent ces insectes , et leur ma- nière de vivre. J'ajouterai seulement que les psélaphes ont des mandibules cornées , triangulaires et dentées au côté intérieur; des mâchoires terminées par deux lobes, dont l'intérieur petit et en forme de dent; et la languette mem- braneuse , éflhiancrée ou bifide. Leurs métamorphoses n'ont pas encore élé observées. M. de Reichenbach, qui nous a donné une bonne mono- graphie de ce genre (Leipsick, 1816), en a décrit et fi- guré vingt-deux espèces, et qu'il distribue en trois familles. L Troisième arlicle des palpes antérieurs ou. maxillaires ^ en massue. II. Le même article de ces palpes , sécuriforme. III. Le même article de ces palpes , conique. Il termine sa monographie par la descriptioi^ d'un nou- veau genre Cteniste, ctenisies, voisin du précédent, et au- quel il donne pour caractères : antennes plus grosses à leur extrémité; palpes (les maxillaires) quadriarticulés , avec trois soies écartées à leur extrémité. Celui-ci n'offre qu'une seule espèce , palpalis , et que nous n'avons point vue ; mais à l'égard de la manière dont cet auteur a coupé le premier de ces genres ou les psélaphes , je pense qu'il auroit pu for- mer des sections plus naturelles. Ainsi, i." les espèces qu'il nomme /im«, longicollis et dresdensis, s'éloignent de toutes les autres par la longueur de leurs palpes maxillaires, qui égale ou surpasse celle de la tête et du corselet, et dont les deux avant-derniers artioèes sont beaucoup plus grêles à leur base, jgO P S E OU comme portés sut* un long pédicule; aussi ces palpes sOnt- iis ordinairement courbés ou plies. 2.° Relativement aux au- tres espèces, l'insertion des antennes, plus ou moins éloi- gnée des yeux, et la variété de formes de leurs articles, ainsi que leurs proportions relatives, auroient fourni de bons caractères. L'espèce la plus commune est le Psélaphe sanguin , pselaphus sanguineus ( anthicus sangiiineus , Fab. ). Dans la méthode de M. de Reichenbach, qui Ta représentée , tab. 2, fig. II , elle appartient à sa troisième famille: elle est noire, luisante, avec les élytres couleur de sang; ses antennes sont de la longueur de la moitié du corps, noirâtres, velues, avec les trois derniers articles plus épais. La tête a de cha- que côté, derrière les yeux, une impression. Le corselet en offre trois réunies par un sillon; il est presque globuleux. Les élytres ont chacune deux lignes enfoncées et longitu- dinales. Les jambes et les pattes sont roussâlres. (l.) PSELAPHIDÉS, Pselaphidea. Nom donné par M. Léach ( Mélanges de Zool., tom 3 , p. 80 ) à une famille d'insectes coléoptères , qui répond à notre tribu des psé/aphiens. V. ce mot. (l.) PSELAPHIENS {HetewdaclyJes, tableau de l'article Entomologie de cet ouvrage) , Pselaphii. Tribu d'insectes coléoptères , de notre famille des brachélytres. Les coléoptères de cette division semblent d abord n'avoir que deux articles aux tarses, et former ainsi, d'après la mé- thode de Geoffroy, une section particulière, que l'on peut appeler, en suivant la nomenclature employée à cet égard par M. DnvsxérW^Bimèrés ou Dimères', c'est ce que j'ai fait dans mon Gênera criist. et insect. et dans quelques autres ouvrages postérlei^s ; mais ces tarses observés très-attentivement , et au moyen d'une forte loupe , présentent trois articles , dont le premier ou le radical très-court, et les deux autres allon- gés ; tous ces articles sont simples , et le dernier ( les chennies seules exceptées ) est terminé par un seul crochet. On voit par les caractères que j'avois primitivement assignés au genre ;o5é>7/Mw, faux cuivre. F. Nickel arse- nical, (ln.) PSEUDO-CORNUS. V. Pseudo crania. (ln.) PSEUDO-CORONOPUS. Dodonée emploie ce nom pour désigner le Plantain corne-de-cerf ( plantago corono- pus , Llnn. ). (ln.) PSEUDO-COSTUS de Matfhiole. Sprengel le rapporte au pastinaca opopanax, qui , selon lui, est la même plante que le laserpiiium chironium de Wllldenow. (LN.) PSEUDO-CRANIA. Val. Cordus donne ce nom au P s E 197 Cornouiller sanguin ( cornus sanguînea , L. ). On a égale- ment nommé celte plante pseudo-cornus, (ln.) PSEUDO-CYPERUS. Nom donné par Gesner, Lobel, etc. , à une espèce de LAiCHEqui en a conservé le nom {carex pseudo-cyperus , L. ). ïhalius le donne encore, ainsi que Mi- cheli , au scirpus sybniicus. (ln.) PSEUDO-CYTISE, Fseudo-cytisus. Ce nom a été donné à diverses espèces de légumineuses ; par exemple , au spartium complicatum., aux cyiisusnigricans, irifloms , ausln'arus et supinns , etc ; au genis/a canariensis , L. ; a. l antJiyllis cy/i'soïdes ^ etc., et au vel/a pseudo-cyù'sus , L. (lis.) PSEUDO-DIAMANT. C'est le Jargon limpide qui a l'éclat luisant du diamant , et non pas ses effets brillans. V. ZlRCON. (ln.) PSEUDO-DICTAMNOS. Dioscoride indique sous ce nom l'une de ses trois espèces de dictumnos. 11 se contente de dire qu'elle est semblable au vrai dîctamnos , pour sa forme et pour ses propriétés , excepté que ses vertus sont moins énergiques. La plupart des commentateurs ont rapporté le vrai dictamnos à Vonganum diciamniis , et le pseudo-dictamnos ^ au marrubium pseudo-dictamnus. Quatre espèces de marrubium ( crispvm , africanum , pseudo- dictamnus , aceiabulosum ) , ont été décrites autrefois 50us la dénomination de pseudo-diclamnus ou de pseudo-diciamnum , dont deux espèces ( le marrubium pseudo-diciamnum et aceia- bulosum ) ont la lèvre supérieure de la corolle voûtée , les feuilles en cœur, et le calice à limbe épanoui en forme d'en- tonnoir : elles constituent le genre dictamnus de Tournefort, annulé par Linnseus, rétabli sans succès par Adanson et par Mrench. (ln.) PSEUDO-DKxITALE. C'est le Dracocéphale de Vir- ginie. Boccone appelle cette plante pseudo -digitale à feuilles de pêcher ( Bocc. , Sic- 12 , t. 5 , fig. 5 ). (ln.) PSKUDO-EBÈNE. On donne ce nom à un arbrisseau de l'Amérique méridionale. C'est Vameiimnum ebenus de Svvartz, placé parmi les aspa/albus pArlj\nnv?us, Il nefautpas le confondre avec le faux Erénier , arbre d'Europe , qu'on cultive dans tous les jardins , pour l'ornement , et qui est un Cytisus. (ln.) PSEUDO-ELLEBORUS. Morison désigne ainsi le Trollius européen, L. Le nom de pseudo - elleburus est donné, par Besière et Dalécbamps , à l adonis remalis ^ que Mattbiole avoit nommé avant , pseudo-ellebontm. Dodonée mentionne Vhelleborus viridis sous le nom de pseudo-helle- borus noir, (ln.) PSEUDO EMERzVUDE. On a donné ce nom au quarz igS P S E hyalin verl^ et cependant sa couleur n'est pas celle de t'éme'- TaL\xàç..\jA prehnile entrelacée àa Qa^p de Bonne-Espérance, a aussi élé appelée pseudo-émêraude. (ln.) PSEUDO-EMERAUDE. Variété A' atgue-marine , qui se trouve à Finbo près Fahlun, en Suède. (i.N.) PSEUDO - FUMARIA. C'est le fumaria capnoides , L. (Lî^.) PSEUDO-GALENE. Nom donné anciennement au zmc sulfuré^ peu importe sa couleur , parce qu'il a parfois l'ap- parence de la vraie galène ou plomb sulfuré. C'est pour celte raison qu'on lui a donné , en allemand , le nom de blende^ qui signifie trompeur. Quand on Thumecte avec le souffle , il se ternit pour quelque temps, tandis que la galène, dans la mêrtie circonstance , reprend à l'instant tout son bril- lant, (ln.) PSEUDO -GALÈNE PICIFORME ( Psafdo-galena picea, Waller. ) , on pechblende. F. UaANE OXYDULÉ, (ln.) PSEUDO-GELSEMINUM, Rivin. C'est une espèce de BiGNONE ( Bignunia radicans , L. ). (ln.) PSEUDO-GNAPHALIUM. C'est le micrupus supinus , dans Morison. ( Hist. 3 , p. q3. ) (ln.) PSEUDO-GRENAT et PSEUDO- HYACINTHE. Ce sont des quarz qui présentent des couleurs jaune-rougeâ- tres ou orangées , analogues à celles de certains gienal^, de Vhyacinthe et de Vessonite ou kanelstein. (ln.) PSEUDO-HELICHRYSUIVI. Morison , dans son His- toire des plantes, mentionne sous ce nom : deux arbrisseaux ; l'un de Virginie , est le baccharis halimifolia , Linn. , et l'au- tre du Pérou , est l'/Va frulescens , Linn. (ln.) PSEUDO -HELLËBORUS. Voy. Pseudo - ellebo-, RUS. (ln.) PSEUDO-EUPATORIUM. Dodonée dislingue deux plantes sous ce nom, l'une, qu'il nomme mâle., est notre Eu- PATOIRE COMMUN ( eupaiorium cannabinuni ^ L. ) ; et l'autre , femelle , est le Bident tripartite ( bidens iripartita , L. ). Selon lui, le véritable hepatorium on eupatorium des anciens, est notre Aigremoine des bois {agrimunia eupatoria., L.). (ln.) PSEUDO HERMODACTYLUS. Matthioie et autres anciens auleurs ont donné ce nom à la Vioclte (<'/j//?rom'Hra dem-canis ). (ln.) PSEUDO-IRIS. Dodonée et Beslère ont décrit sous ce nom le Glayeul jaune de nos étangs, au Faux-Acore( irh pseudo-acorus., L. ). (LN.) PSEUDO-LEONTOPODIUM de Matthioie et de Da- léchamps. C'est le gnaphalium rectum , Willd. (ln.) PSEUDO LIGUSTRUM. V. Psi-u.do-Agnus. (ln.) PSEUDG-LIMODORUM. Clusius donne ce nom , dans son Hisloire des plantes, à Vurchis aborlwa, L. , main- tenant considérée comme une espèce du genre limodo- riiin. (ln.) PSEUDO-LINUM ou FAUX-LIN. On a donné ce nom aux LiNAiGRETT£S ( eriophorum ) , qui croissent dans nos marais, (ln.) PSETJ DO-LOTUS. On a donné ce nom au Plaque- minier d'Europe ( diospyros loUis , L. ) , parce que quelques auteurs ont cru que c'éloit le véritable lotus des anciens. V. Plaqueminier. (ln.) PSEUDO-LYSIMACHIE, Pseudo-fysiwacUum etpsmdo- lysimcichia. On a donné ce nom à plusieurs espèces d'EpiLOBE ( epilubiiim montanum et angusfifolium), et à la Salicaire ( li- ihrum salicaria^ Linn.). (ln.) PSEUDO-MALACHITE de Hausmann. C'est le Cui- vre phosphaté, (en.), PSEUDO-MAPvUM de Rivin. C'est une espèce de Ger- mandree , teiicrium^ selon Adanson. (ltsi.) PSEUDO-MELANTHIUM. Matthiole et plusieurs au- teurs désignenl ainsi le GlïHAGE des blés {agrostemma gi- iluigo ) , et Kai donne ce nom à Vagroslemma cœlL-rasa , avec l'épithète de glabre, (ln.) PSEUDO-MÉLISSE. C'est la Moldavique ( J^racocg- pliahini moldaoka , L. ). (ln.) PSEUDO-MELILOT, PsPMdo melllotus. C'est le Loïier CORmcvLÉ(^ lotus corniculalus^ Linn.). (ln.) PSEUDO-MOLY de Gfsncr , Daléchamps et Dodo- née, C'est le Gazon d'olympe ( statice armen'a , L. ). (LN.) PSEUDO-MORPHE, C'est le nom qu'on donne aux substances minérales qui se présenlent sous des formes qui sont élrangères à celles qui leur sont propres, et q^ui tiennent à leur nature. Ainsi , les moules de toules espèces de corps organises sont âcs pseudo-morphes de ces corps » parce que la substance cal- caire , siliceuse ou autre , qui compose ces moules, n'est pas susceptible de prendre ces formes par elle-même. Les pétrifications son.t dans le même cas : par exemple , dans les bois siliciliés , la silice , tout en ayant pris la structure parfaite du bois , s'est déposée en petits cristaux qui tapis- sent toutes les cavilés et toutes lesgerçures. Les pétrifications calcaires offrent également des petites cristallisations de chaux carbonatée. Dans les véritables pétrifications , la silice ou le calcaire qui les compose , faisoitle plus souvent partie de la substance du corps organisé dont elles ont la forme. En minéralogie, il y a aussi des pseudo-morphes, c'est- 200 P S E à-dire , des substances minérales qui se présenlenJ sous des formes étrangères à leur espèce propre. Ces substances pseu- do morphiques sont assez communes ; elles ne se forment pas toutes de la même manière. Le quarz et le silex se présentent sous des formes qui sont celles de la chaux carbonatée ; alors , les cristaux ont une texture particulière au quarz ou au silex, et n'offrent plus un atome de calcaire. On doit croire que la matière sili- ceuse s'est moulée dans des cavités laissées par des cris- taux calcaires qui se sont détruits par une cause quelcon- que. C'est de la même manière qu'on peut expliquer les quarz pseudo - morphiques qui ont les formes de la chaux fiuatée. La stéatiteou létale pseudo-morphique delà principauté de Bareuth contient, empalés dans sa masse, une multitude de cristaux quelquefois très-pressés , de même nature qu'elle, et qui offrent des formes propres au quarz et à la chaux car- bonatée. Ici , on ne peut supposer que ces cristaux pseudo- morphes aient succédé à des cristaux de quarz et de chaux carbonatée. Il faut croire que la matière calcaire et la ma- tière siliceuse , contenues dans la roche , ont eu la force de vaincre la résistance que leur opposoit la stéatite pour venir se cristalliser , mais que cette force n'a pas été suffisante pour permettre à la silice et au calcaire de se réunir en corps homogènes. On pourroit dire alors , que ces cristaux ne sont point pseudo-morphiques , et que cette stéatite est un por- phyre d'une nature particulière ; et de fait, on voit souvent dans les porphyres pétrosiliceux , des cristaux de feldspath compacte , extrêmement mélangés avec la pâte. Les cristaux de stéatite auroient aussi de l'analogie avec le grès cristallisé de Fontainebleau, qui, quoique sous une forme propre à la chaux carbonatée, n'en contient le plus souvent presque pas , soit que cette substance n'y ait jamais été qu'en petite quan- tité , soit qu'elle ait disparu ensuite. Un troisième genre de pseudo-morphe est celui produit par une substance cristallisée , qui en perdant l'un de ses principes ou en se décomposant, se trouve changée en une autre espèce minérale. C'est à des causes pareilles , qu'on doit les cristaux , ayant la forme du feldspath , qu'on trouve dans le granité de Carlsbad en Bohème , et qui sont produits par le feldspath cristallisé qui s'est décomposé. C'est ainsi que se forme le fer hydraté épigène , dont les cristallisations sont celles du fer sulfure. Ces pseudo-morphes sont réellement épigènes , c'est-à-dire , formés après coup. Le fer sulfuré affecte , à son tour , des formes qui sont étrangères à sa trislailisation: il en est de même du plomb P s E sulfuré. Le premier présente des formes propres à l'argent antimonié sulfuré ; le second , celles du plomb phosphalé- Les minéralogistes nomment ces pseudo-morphes, des épi- génies ou des cristallisations formées après coup ; mais elles pourroient être aussi une cristallisation confuse et simultanée de deux substances cristalligables , dont la force cristalli- sante éloit de puissance différente dans chaque sab&.ance; et ce qui le prouve , c'est que dans ces formes , il est rare que les deux substances ne s'y rencontreui ensemble , et qu'il n'y ail des cavités laissées par une des deux substances qui s'est détruite. Ces cristaux peuvent donc être regardés comme appartenant aune quatrième sorte de formation. Enfin, on peut rapporter à une cinquième classe les pseudo-morphes produits par une substance qui , en incrus- tant une autre, prend sa forme , tels, par exemple, que les quarz incrustans qui offrent les formes delà baryte sulfatée, et la calcédoine qui recouvre les cristaux de quarz, etc. On conçoit qu'ils peuvent être très-variés, et de toute nature. Il n'en est pas de même relativement aux précedens. On re- marque parmi les minéraux , que les substances siliceuses présentent volontiers des formes particulières à des sels pier- reux , et qu'une substance métallique offre des formes particulières à une espèce du même genre de métal ^ ou plus rarement, à une espèce d'un autre métal, (lis.) PSEUDO-MORPHOSE. F. Pseudo-morphe. (ln.) PSEUDO-MYAGRUM. Maiihiole donne ce nom à la Cameline ( myagjum saihum , L. ). (ln.) PSEUDO-MYRTUS, Faux myrte. C'est le Myrtille ( vaccinium myrlil/us, L. ). (ln,) PSEUDO-NARCISSUS, Faux-Narcisse. Cenom dési- gne , dans les anciens livres de botanique, un grand nombre d'espèces de Narcisses , et principalement les espèces qui ont le nectaire, c'est-à-dire, la couronne florale interne ex- trêmement développée , comme, par exemple , dans le nar- cisse pseudo-nardssus , L. , et le narcisse hicolor. C. Bauhin les range toutes avec ses narcisses, où il place son pseudo-narcissus qui est Vanihericiim seiotinum , L. (LN.) PSEnDO-NARDUS,FAUx-NARD. C'est la Lavande, dans Matthiole et Fuchsius. (ln.) PSEUDO-NEPHELINÉ, FleuriaudeBellevue. V. NÉ- PHELINE, (LN.) PSEUDO-OPALE, P.e«rfoyyû/e. Cronstedt,de Rorn,etc., ont donné ce nom à ïœil-de-chat ou quarz-agate chatoyant de M. Haiiy. (ltm.) PSEUDO-ORGHIS. Clusius donne ce nom à Yophrys monophyUos , Linn., qui est «ne espèce de maîaxis daa^ Wili- 303 P S E denow. La plante nommée de même par Dodonée , est aussi un ophrys pour Linnaeus ( ophrys ovafa ). Svvartz et Willde- novv en font une espèce à' epipactis. 11 y a encore le pseudo- erchis de C. Bauhin, qui est le satyrium repens, L. , considéré par Swartz et Wilidenow comme une espèce de neottia. Enfin le pseudu-orchis de Mioheli {Gen., tab. 26 ) , est également une espèce du genre satyrium de Linnaeus ( sa/jr/um albidiim'). Elle est rapportée aux orchis par Svvartz et Wilidenow. (lî«.) PSEUDO-PATES. L'un des noms grecs du Staphys- AGRIA. V. ce mot. (ln.) PSEUDq-PETALON,P5«i/rfo ;;e/o/o«. Arbre de la Loui- siane , à feuilles alternes, pinnées avec impaire; à folioles portant des glandes sur leurs dentelures ; à fleurs disposées en grappes terminales , qui paroît se rapprocher Infiniment du Clavalier a feuilles de frêne, mais que Rafinesque croit être différent et constituer seul un genre dans la dioé- cie pentandrie et dans la famille des térébinthacées. Ce genre offre pour caractères : calice très-petil , à cinq dents ; corolle de cinq pétales opposés aux dents du calice. Mâles :étamines à filamens épais ; femelles: deux styles à stig- mate en tête; fruit formé de deux capsules monospermes. (B.) PSEUDO-PITHÈQUE. Nom proposé par M.Duméril pour désigner les quadrumanes de la famille des makis ou lé- muriens , à laquelle on avoit déjà donné la dénomination de prosimiœ. V. Prosimia et Lémuriens, (desîh.) PSEUDO-PLATANUS ou FAUX-PLATANE. C'est une espèce d'ERABLE ( acer pseudo-platanus , L. ). (LN.) PSEUDO-PODES. Nom d'une famille de crustacés , établie par Latreille , dans son Histoire naturelle de cette classe, faisant suite au Buffon , édition de Sopnini. Ses caractères sont : la tête confondue avec le corselet , et pas d'apparence d'yeux. Elle renferme les genres Cyclope et Argule. F. ces mots, (b.) PSEUDO-PRASE. On donne ce nom à des pierres ver- tes, demi-transparentes , qui ont plus ou moins de ressem^ Llance avec la prase, qui n'est autre chose qu'une variété de quarz hyalin vert susceptible d'un beau poli. V. Prase. (pat.) PSEUDO-PYRETHRUM. J. Camerare ( Epit. 543^) donne cenonta Vaniliemis pyreihnwi, h. (ln.) PSEUDO-RUBIA , Fausse- Garance. Morison dési- gne par là ( Hist. , tab, 22 , fig. pénult. ) , la Crucianelle a feuilles étroites, (ln.) PSEUDO-RUBIS. C'est le quarz , lorsqu'il est rose pur ou laiteux , et un peu girasol ; l'amélhysle pâle a reçu > Le psylUon des Grecs s'appeloit encore , selon Pline ; cynoïde , chysiallion , sicelion et cynomia ; il lui attribue une racine menue et une tige sarmenteuse , à la cime de laquelle étoient des boutons en forme de fève. Le psyllium , suivant cet auteur romain , croissoit dans les vignes. Sur le reste , il est d'accord avec Dioscoride. C'est au psyllium qu'on rapporte tous les noms anciens que voici : cynops , de Théophraste ; psylleris , cataphysis , lynor.epjialium ^ st'celioiicon , et j^a/y/j^j/m des Africains. Matlhiole et la plupart des botanistes ont rapporté l'an- cien psyllium au ploniago psyllium^ L. C Bauhin cite pour tel, le plantago afra; Cortusus indique Vinula pulicaria ; Matlhiole figure à la fois , sous le nom de psyllium , le plan- tago psyllium et Vinula pulicaria , L. Ces plantes, et le conysa squarrosa, sont nommées her/je pulicaire, parce qu'on suppose que lorsqu'on les met fraîches dans un endroit, elles en chassent les puces. On a donné la même explication du mot psyllium. Le psyllium de Tournefort , fondé sur les plantains que iious avons cités plus haut , n'est pas adopté par tous les botanistes. V. Psyllion. (ln.) PSYLLOPHORE (Po,ie-puce). Nom donné à la Laiche pulicaire ( Carex pulicaris , L. ) , dont les graines, petites et brunes , ont été comparées à des puces, (ln.) ^ PSYLOTRON. L'un des noms de la Bryone chez les Grecs, (ln.) PSZENICA. Nom polonais du Froment, (ln.) PTAK. Nom polonais du Pluvier, (v.) PTARMICA, de Dioscoride. C'étoitune petite herbe à plusieurs branches rondes , assez semblables à celles de 2iS P T E Vahrolanum , auronne ; ses )eJsétôient garnis cle feuilles un peu longues, presque pareilles à celles de Tolivier , et ter- ïuinés par des capsules rondes , telles que celles de l'a«- ihemis ( camomille ). Ces capsules faisoient éternuer lors- qu'on les approrhoit du nez, ce qui avoit fait nommer cette plante , ptamnca. Elle croissoit dans les lieux pierreux , sur les montagnes. On en faisoit usage pour faire éternuer et pour guérir les meurtrissures. Il est difficile , d'après cette description , de rapporter le piatmica à l'une des plantes que nous connoissons. On l'a néanmoins rapproché de Vachillea pfarmica ^ plante marécageuse , et du xeranihemum annuum. Il est probable que l'action sternutatoire du piarmica étoit opérée par l'odeur de cette plante , même lorsqu'elle étoit fraîche, puisqu'il suffisoit de l'approcher du nez. Or, les deux plantes ci-dessus n'ont cette propriété que lorsqu'elles sont desséchées et réduites en poudre. C'est encore pour la même raison que le ptarmica montana^ de Dodonée , qui est V arnica montana, Linn. , ne peut être \q piarmica de Diosroride. Quoi qu'il en soit , Tournefort conserve le nom de ptar- mica ^ et l'élend comme détermination générique , non-seu- lement à Vachillœa ptarmica , mais à toutes les espèces A''aclnllœa à feuilles entières et dentées; ce qu'ont fait aussi quelques autres botanistes. Cependant, Morison y a rap- porté, et à tort, le parlheiiium integrifolium., Linn. (LN.) PTARMIGAN. Nom écossais du Lagopède proprement dit. V. ce mot. (v.) PTAUMIQUE. Plante du genre des Achillées. (b.") PTELEA, Ptclca. Arbrisseau à feuilles alternes, ter- nées, parsemées de poinis transparens , à fleurs disposées en corymbes axillaires et terminaux , qui forme un genre dans la lélrandrie monogynie et dans la famille des téré- Linthacées. Ce genre présente pour caractères : yn calice petit, à quatre divisions -, une corolle de quatre pétales ouverts ; quatre étamlnes alternes avec les pétales ; un ovaire supé- rieur à style court et à stigmate bifide ; une capsule membra- neuse , comprimée , légèrement renflée dans le milieu , bordée d'une large membrane orbiculaire , biloculalre , disperme et évalve. Le ptelea est originaire de 'l'Amérique septentrionale. Ou le cultive dans les jardins d'agrément, sous le nom de frêne à trois feuilles. Cet arbusîe n'a rien qui doive le faire plus remarquer que beaucoup d autres, mais il fait variété, et c'estbeaucoup dans un jardia bien coordonné. U s'clève àhuit à dix pieds , a des P T E 219 folioles ovales , aiguës , d'un vert sombre , des panicules de fleurs verdâtres, souvent très amples , et des fruils qui sub- sistent long-temps. On le multiplie principalement de grai- nes. 11 ne craint point les gelées et pousse assez rapidement ; ses organes sexuels avortent souvent. Poiret a réuni le BLACKBURNiEà ce genre, (b.) PTELEA. Nom de I'Orme chez les Grecs. Linnœus s'en est servi pour désigner un arbrisseau de l'Amérique sep- tentrionale , dont les fruits ont quelque ressemblance avec ceux de l'orme , et dont il fit un genre ; c'est le ptelea tnfoU&ta, décrit ci-dessus, -àm moi piele a. Linnœusavoit aussi rapporté à ce genre , dans son Species plantai-um , un autre arbrisseau de l'Inde , à fruils analogues à celui dm ptelea : il l'appeloit plelea viscosa; c'étoit le dodonœa de son Hortus dif- jorlianus. Adanson réprouva cette réunion ; il reporta cette dernière plante à son inopieris-, et de l'autre fit son genre betlu- nîa. Les botanistes font maintenant , avec Linnteus fils , un genre particulier du dodoiiaa. V. Ptelea ci-dessus, (ln.) PTELIDIE , Ptelidium. Arbre de Madagascar , qui s'élève à une douzaine de pieds, dont les rameaux et les feuilles sont opposés ; les feuilles ovales oblongues , légèrement pétio- lées , coriaces ; les fleurs très-petites, portées sur des pani- cules axillaires , et qui forme un genre dans la tétrandrie mouogyuie, et dans la famille des térebinthacées. Ce genre , établi par Aubert Dupetit-Thouars , dans son ouvrage sur les plantes des îles de l'Afrique australe , offre pour caractères: un calice à quatre lobes persistans ; une co- rolle de quatre pétales; quatre étamines; un ovaire supérieur, comprimé , à style presque nul et à stigmate très-petit , porté sur un disque central. Le fruit est une capsule com- primée, coriace, biloculaire, souvent monosperme, entou- rée d'une samare fort étendue. Le piélidie a beaucoup de rapports dans la fructification avec le Ptelea , mais il s'en distingue considérablement par le pcrt. Il est en fleurs pendant la saison froide , et ne pre- scrite au reste rien de/saillant. Sa figure se roit dans l'ou- vrage précité, (b.) PTERACLIDE. Genre de poissons établi par Grono- vius , mais confondu par Linnaeus avec les Corypiiènes. Il a pour type le coiyphcna vellfera. Lacépède a rétabli ce genre sous le nom d'OnGOPODE. P. ce mot. (b.) PTEPvANTHE, Pteranthus. Plante annuelle d'Arabie , Irès-rameuse , à rameaux articulés , dichotomes , les infé- rieurs verlicillés, presque couchés , les supérieurs opposés , très- ouverts, à feuilles vcrllcillées^ au nombre dé six, et :220 P T E munies de stipules, les deux exlérieures plus grandes; à fleurs situées au sommet des rameaux et dans les points de dichoto- mie ; à réceptacle commun , en forme de cône renversé , comprimé, strie, creux, irichotome à son sommet , presque prolifère ; à réceptacles partiels semblables , et contenant sept (leurs , dont quatre stériles. Cette plante a été regardée comme espèce du genre Cam- phrée parla plupart des botanistes; mais Forskaël et Lhé- ritier ont pensé qu'elle devoit former un genre particulier, que le premier a appelé PTERA]STHE,et le second Louichée. Ce genre a pour caractères : un calice a quatre divi- sions oblongues , concaves , terminées par une pointe re- courbée , dont deux opposées plus grandes , et munies , vers leur sommet, d'une crête ou aile membraneuse ; quatre ctamines courtes , monadelphes, à leur base; un ovaire supé- rieur, surmonté d'un style bifide , à stigmates simples ; une semence recouverte par le style persistant, (b.) PTERIDE , Pteris. Genre de plantes cryptogames , de la lamille des fougères , dont la fructification est disposée en ligne marginale et continue , etdoi?t les follicules sont entou- rées d'un anneau élastique. Ce genre renferme plus de cent espèces , presqiie toutes propres aux parties chaudes de l'Amérique. On n'en connoît que deux en Europe. Smith a fait à leurs dépens son genre ViTTARiE ; et plusieurs des espèces qui y restoient ont été depuis placées dans les genres Monogramme , TtENITIs , Marsile, Notiiolakène, Cheilaiste, Grâmmite, Adiante, AcROSTiQUE. Ainsi, selon quelques botanistes, il reste com- posé d'un petit nombre d'espèces. Je citerai les ptérides à feuilles simples , auxquelles on peut donner pour type: La Ptéride lancéolée , qui a les feuilles lancéolées , glabres , et dont la partie supérieure seule porte la fructifi- cation. Elle se trouve à Saint-Domingue. Les ptérides à feuilles composées , où se trouve : La Ptéride de Crète , qui a les feuilles plnnées elries pinnules opposées , lancéolées , dentelées , plus étroites à leur base , les inférieures souvent divisées en trois parties. Elle croît dans les îles de la Méditerranée. Les ptérides à feuilles surcomposées , parmi lesquelles se re- marquent : La Ptéride épineuse , qui a les feuilles biîjinnées , les pinnules larges et lancéolées , une tige arborescenic et épi- neuse. Elle se trouve dans les Antilles. La Ptéride esci lente , qui a les feuilles bipinnécs , les P T E 221 pinnules linéaires decurrenles , celles au sommet plus cour- tes , et dont la tige est sillonnée. On la trouve dans l'Ara- bie , où sa racine se mange cuite sous la cendre. La Pteride aquiline , qui a les feuilles bipinnées, les pinnules lancéolées, les inférieures pinnalifides. , les supé- rieures plus petites , et la tige sillonnée. Elle se trouve par toute l'Europe , dans les Ijois et les landes. C'est la plus commune et la plus remarquable des fougères indigènes, celle que l'on a en vue lorsqu'on dit la fougère sans y joindre une épithète , celle qu'on appelle dans quelques cantons, et dans la médecine., fougère femelle. Elle s'élève souvenfcà huit à dix pieds , et en a ordinairement trois ou quatre. Sa racine est vivace , traçante , grosse comme le doigt , gluante et amère. Lorsqu'on la coupe en travers , on voit la représentation grossière d'une aigle à deux têtes ou des armes de l'empire d'Allemagne , d'où lui vient le nom de fougère aquiline. Cette racine est vermifuge , mais moins que celle du Polypode FOUGÈRE MALE. ( V. ce mot). La plante en totalité partage les vertus des aniv es fougères , mais on en fait peu d'usage. C'est sous le rapport économique que Xa fougère aquiline est importante à connoître. Elle dédommage en partie les pays où elle se trouve, de la mauvaise nature de leur sol ; elle remplace le bois, pour chauffer le four , cuire la chaux, le plâtre , etc. ; elle forme une excellente litière pour les bestiaux, et par suite un fumier de première qualité. On en couvre les hangars , on en fait des liens , on l'emploie pour emballer les fruits et beaucoup d'autres objets;enfm,elle peut remplacer , et elle remplace fréquemment la paille dans tous ses usages particuliers, et elle ne coûte partoutque la peine de l'aller ramasser. Les vaches ne craignent point de la manger. Mais l'article le plus avantageux que fournit la fougère aquiline, est la potasse ou alcali végétal, qui est l'objet d'une consommation immense dans les verreries, les blanchisseries et autres manufactures. Il résulte d'expériences faites il y a déjà long -temps, que celte plante est une de celles qui en produit le plus par sa combustion lente ; et il résulte de calculs établis sur des bases solides que , par son moyen , la France pourroit se passer de toute la potasse que l'on lire de Danlzick ou de l'Amérique septentrionale , c'esl-à-dire , épargner dix à douze millions qu'elle exporte pour cet objet. On ne sauroit donc trop recommander aux cultivateurs de ne point laisser perdre la piéride des cantons qu'ils habitent, d'employer à la fabrication de la potasse toute celle qu'ils ne consommeront pas pour les usages domestiques. En con- séquence , ils la feront couper au milieu de l'été , la laisse- ront sécher à moitié sur place ; ensuite ils feront creuser 222 P T E dans un terrain argileux , autant que possible ,' une fosse plus ou moins grande , selon la quantité à^ fougère qu'il s'agit de brûler , mais toujours deux fois plus profonde que large , quelle que soit sa longueur ; ensuite ils allumeront au fond de cette fosse un feu de bois sec, et lorsque la terre sera un peu échauffée , on y empilera la fougère , qui aura été mise préalablement en petites bottes. Il est à observer que plus la combustion est lente , et plus il se forme de potasse. Ainsi , il faudra que celui qui sera chargé de diriger l'opération , empêche constamment que la fougère ne s'enflamme , qu'il en ait toujours quelques bottes de mouillées pour les jeter dans la fosse , lorsque le feu prendra trop d'intensité. On obtiendra le point^désirable, si \a fougère est entassée de manière que l'air ne puisse gagner que difficilement le point inférieur où se fait la combustion. C'est à l'expérience et au raisonnement à fixer la conduite du feu d'après le principe qui vient d'être posé , principe sans l'observationduquel on n'obtiendraque desrésultats peu salisfaisans. Deux personnes qui brûlent de la fougère , dans le même canton , peuvent trouver une différence de moitié dans le produit, selon qu'elles auront coupé la fougère trop tôt ou trop tard , qu'elles l'auront brûlée plus ou moins len- tement , même dans des jours différens ; car on a observé que les temps lourds , disposés h l'orage , favorisolent beau- coup la formation de l'alcali. La combustion de toute la fougère terminée , on couvre la fosse avec des planches , et lorsque les cendres sont re- froidies , on les emporte à la maison ; là , on en tire la po- tasse par lixivialion et évaporation , opérations qui deman- dent des vaisseaux d'une certaine grandeur , et un emploi de tem'ps qui doit déterminer la plupart des cultivateurs à ven- dre les cendres en nature à ceux qui s'occupent spécialement de la purification de la potasse, (b.) PTERIDION. Genre de poissons établi par Scopoli. C'est le coryphœna velifera , que Lacépède a décrit sous le nom d'OLiGOPODE. (b.) PTERIGIE , Pterigium. Genre de plantes établi par Corréa , dans ses vues carpologiques, Annales du Muséum , sur la seule considération du fruit. C'est une noix coriace , uniloculaire , trivalve , renfermée dans un calice qui est couronné par cinq grandes folioles ovales et réticulées. On ignore le pays de l'arbre auquel appartient ce fruit qui ressemble à un volant, (b.) PTERIGODION, Pterigodhim. Genre de plantes établi par Swartz, dans la famille des Orchidées ( V. ce mot), P T E 223 et dont les caractères consistent à avoir: la corolle un peu en gueule , les pétales extérieurs horizontaux , concaves ; le nec- taire inséré au milieu du style entre les loges de l'anthère , qtli sont écartées ; le stigmate du côté supérieur. Ce genre est principalement composé d'espèces d'OPHRi- DES , qui croissent au Cap de Bonne-Espérance , tels que les ophris alaris , catholica, polucris , cafra, atraia et iwersa. (B.) PTERIGYNANDRE , Pterigynandmm , Hedw. Genre de plantes de la famille des mousses , deuxième tribu ou section des Ectopogones, muni d'un seul péristome externe. On l'a aussi nommé Pterogomon. Ses caractères sont : coiffe cuculliforme, glabre; opercule conique , aigu ; dents entières et simples , au nombre de seize. Base du tube enveloppée dans un périchèse. Ce genre faisoit autrefois partie du genre Hypise. Il con- tient les espèces de mousses les plus belles , telles que les pterig. fuJgens , aureum , etc. , mais qui toutes sont exotiques. hes, espèces indigènes sont le pt. gracile et le pi. filiforme. Quelques botanistes lui ont réuni les genres Leptodon , Encalypte , Lasie et Fabronie. (p. b.) PTER1(3N , Pterium. Genre de plantes de la famille des graminées, établi sur une espèce originaire de l'Orient. Une diffère des CaETELLESqueparses (leurs qui sont solitaires. (b.) PTERIS. V. Piéride, (desm.) PÏEROCALLE, PlerocalUs. Synonyme de Petrocalle. (B.) PTEROCARPE , Pterocarpus. Genre de plantes de la diadelphie décandrie et de la famille des légumineuses, qui offre pour caractères : un calice campanule à cinq dents ; une corolle papilionacée à étendard onguiculé , ouvert , plus grand que les ailes et la carène ; dix étamines monadelphes h leur base; un ovaire supérieur, oblong elstipilé, surmonte d'un style recourbé et à stigmate simple; un légume stipité , arrondi ou échancré sur un côté presque falciforme , com- primé , bordé d'une aile membraneuse, relevée de plusieurs nervures simples ou rameuses , monospermes, et ne s'ouvrant point. Ce genre, fort voisin des Ecastaphylles et des Dalber- ges, renferme des arbres ou des arbrisseaux à feuilles allées , avec impaire , et à fleurs disposées en épis axillaires. On en compte une vingtaine d'espèces , dont les plus importantes à connoître sont: Le Ptérocarpe a sang de dragon, qui a les feuilles pin- nées et la tige sans épines. Il croît dans l'Inde et dans les iles qui en dépendent. C'est un grand arbre , dont le bois est due 224 P T E et Técorce rougeâtre. Lorsqu'on entame celte e'corce , il en découle une liqueur qui se condense aussitôt en larmes rou- ges , et qu'on apporte en Europe enveloppées dans du jonc. C'est une des espèces de sang de dragon des apothicaires. Le Ptérocarpe satstalin a les feuilles ternées , les folioles presque rondes , rétuses , très-glabres , les pétales crénelés et ondulés, 11 se trouve aussi dans l'Inde , et fournit égale- ment un sang de dragon par l'incision de son écorcc. Son bois est connu dans le commerce sous le nom de Santal rouge. Le Ptérocarpe jaune , qui a trois paires de folioles, dont les épis sont latéraux, et la corolle dentée. C'est un grand arbre de la Chine. Son écorce est fréquemment employée comme résolutive et vulnéraire. Sa décoction teint la soie en jaune, d'une manière solide. J Le MouTOUCHi et I'Apalatoa d'Aublet, ainsi que I'Ame-î^' RIMNUM de Brovvn , ont été réunis à ce genre, (b.) PTEROCARPUS. Ce genre de Linnseus est nommé lingoum par Adanson. Quelques botanistes y rapportent les genres ameriwnon de P, Brown , apalaioa, toiichiroa et mou^ iouchia, tous les trois d'Aublet. D'autres botanistes n'approu- vent pas ces réunions, ou du moins ne les admettent qu'en partie. On a fait aux dépens du genre de pterocarpus le genre ecastaphyllum. V. plus haut Ptérocarpe. (ln.) PTEROCOCCUS. Genre établi par Pallas , et auquel on a donné depuis son nom. V. Pallasie. (ln.) PTEROCEPHALUS. Genre créé par Vaillant, adopté par Adanson, annulé par les botanistes qui leur ont succédé, et rétabli par Lagasca. Il comprend quelques espèces de sca- bieuses à involucres formés de deux rangs de quatre folioles chacun ; 3 2 — 5 étamines ; à réceptacle nu, et à calice proprement dit , couronnés de dix à vingt soies. Les sca- biosa pterocephala , ochroleuca et papposa furent rapportés à ce genre par Adanson. (ln.) PTÉROCÈRE , Pterucera. Genre de testacés de la fa- mille des Univalves , établi parLamarck, pour séparer des Strombes de Linnœus , quelques espèces qui diffèrent des autres. Le caractère de ce nouveau genre est d'avoir une coquille ventrue , terminée inférieurement par un canal allongé, dont le bord droit se dilate , avec l'âge, en une aile digitée , et ayant un sinus vers la base. Ce genre a pour type le slrombe lamhis de Linnseus, qui se trouve dans les mers d'Asie , et varie beaucoup. On ne sait rien sur l'animal qui l'habite, (fi.) PTÉROCHILE , Pterochilus. M. Klug désigne ainsi un genre d'insectes , de l'ordre des hyménoptères, famille des diploptères, tribu des guêpiaires , très-voisin de notre genre P T E ^2S oàynhre , mais dont les mâchoires et la lèvre sont beaucoup iplus allongées, dont les palpes labiaux sont poilus et parois- sent n'avoir que trois articles , le quatrième ou le dernier «'étant point distinct. On n'en connoît qu'une espèce , et qui a été représentée par Panzer , dans sa Faune des insectes d'Allemagne , sous le nom de vespa phalœrata , fasc. 4-7 > tab. 21. Elle paroît faire son nid dans les terres sablonneuses, (l.) PTEROCHISTE, Pierochisius, Bonelli. Genre d'insectes coléoptères , de la famille des carnassiers , tribu des cara- biques. V. FÉRONiE. (l.) PTÉROCLES. C'est , dans les gallinacés de M. Tem- minck, le nom générique du Ganga. (v.) PTEROCLIA, L'une des dénominations appliquées au Jaseur. V. ce mot. (s.) PTÉRODACTYLE , Piewdadylus , Cuvier ; Oniilho- cephalus , Sommerring. Genre d'animal vertébré fossile , qui paroît appartenir à la classe des reptiles , et à l'ordre des sauriens , mais que plusieurs naturalistes croient devoir ranger dans celle des mammifères , et que d'autres considè- rent comme intermédiaire aux oiseaux et aux reptiles. Ce genre se compose maintenant de trois espèces. La pre- mière a été décrite par Collini , dans les Mémoires de V Aca- démie palatine , partie physique , tom. v ; la seconde l'a été par Sommerring, dans une dissertation qui fait partie des Mé- moires de Munich , 181 7 , et dont le titre est Ueber einen ornî- ihocephalus breoirostris der Vorwelt. La troisième , dont cm n'a Vu que quelque débris , mais suffisans pour la faire distin- guer , a été observée par le même savant , et annoncée dans un supplément à la précédente dissertation , sous le titre de Ueber die fossilen reste einer grussen fledermaus gatlung , welche sich zii karlsruhe in der grossherzoglichen samlung hefinden, La première et la seconde espèce sont celles qu'il est le plus facile d'étudier, à cause de la bonne conservaiion de leurs débris. Au premier aspect , on voit dans ces fossiles , dont les dimensions sont assez petites , les restes d'animaux à tête fort allongée et pointue , à cou fort long , à corps médiocre , à queue courte , à membres longs , surtout les antérieurs , qui paroissent avoir servi au vol ; mais si on les observe avec détail , on ne tarde pas à remarquer qu'il existe entre toutes ces parties et celles qui leur correspondent dans les animaux des trois premières classes, de nombreuses anomalies qui , en dernier résultat , ne permettent pas , dans l'état actuel de la science , de se décider , pour ranger ces fossiles dans une de ces classes plutôt que dans les autres. Néanmoins, M. Cuvier les place parmi les reptiles sauriens; XX VIII. l5 236 P T E M. Sommerring les classe avec les mammifères ; et M, de Blainville ne balance pas à les considérer comme formant un groupe intermédiaire entre les oiseaux et les reptiles. La troisième espèce différeroit particulièrement des deux autres par sa grande taille , puisque ses bras ou ailes auroient eu près de cinq pieds d'envergure. Pour donner une idée générale de ces fossiles , nous avons fait représenter, d'après Sommerring, dans la planche (i. 45 de ce Dictionnaire , un trait du squelette de la première espèce , rétabli d'après l'étude de chacune des parties qui le composent. Nous y renvoyons le lecteur , afin de l'aider à suivre plus facilement les descriptions qui vont suivre. Première Espèce. — Ptérodactyle atstique , Plerodactylas antiquus , Cuv. ; Ornithocephalus antiquiis , Sommerring, — Collini , Mém. de TAcad. palat. — Cuv. , Rech. sur les osse- mens fossiles , tome 4- ( V. pi. G. 45 de cet ouvrage. ) Celui-ci a été trouvé dans la pierre calcaire schisteuse d'Aichstedt, près de Papenheim , qui est celle que l'on a em- ployée la première dans les travaux lithographiques , et qui est depuis long-temps recherchée par les collecteurs de fos- siles, pour les belles empreintes de crustacés et de poissons d'espèces inconnues qu'elle contient. La situation de cette formation calcaire , relativement aux autres formations ob- servées jusqu'à ce jour par les naturalistes , n'est pas bien déterjninée ; mais il y a lieu de croire qu'elle doit prendre place à la suite des premiers dépôts renfermant des débris de corps organisés , à cause du peu de ressemblance qui existe entre les fossiles qu'elle renferme , et ceux des forma- tions les plus récentes. V. l'article Crustacés fossiles , et l'article Poissons fossiles. Le fragment de pierre qui présentoit ce fossile , a fait partie de la collection de Manheim ; et c'est là que Collini l'a décrit et dessiné. Lors du transport de cette collection à Munich, il avoit été égaré , et l'on ne l'a retrouvé que depuis peu ; ce qui a donné à M. Sommerring le moyen de publier une figure plus exacte que celle de Collini. Le fossile paroissoit avoir appartenu à un animal de la taille d'un corbeau ; sa longueur totale étoit de dix pouces quatre lignes , sur lesquels la tête prenoit quatre pouces. Cette tête étoit fort longue et pointue , et avoit les mâ- choires excessivement ouvertes ; le crâne si petit , que l'aire de sa coupe longitudinale auroit été tout au plus un dixième de celle du restant de la face ; la ligne du front , droite ; les orbites grandes j latérales et non séparées entre elles par G. 45. (>ttf Planefu nestpa^ ntsc^tiile J'éù-e c/ylon^* ■ j . Pteroda/:àfle anluju^ . 2 Le FeM Falieotfûriiim P T E ieur fond , ce qui vient peut-être du mauvais état de cette tête , mais ce qui ne permet pas de supposer qu elles fus- sent séparées par un espace considérable ; Ic:^ ouvertures nasales très-grandes, situées presque immédiatement après les orbites ; le bord de la mâchoire supérieure garni rfans son dernier tiers , vers l'extrémité , de onze petites dents coniques un peu crochues, toutes semblables entre elles, et un peu séparées les unes des autres par des intervalles assez égaux. La mâchoire inférieure étoil longue de (rois pcuces cinq lignes un quart , peu forte , presque linéaire , lé- gèrement plus épaisse dans les deux derniers cinquièmes, vers son extrémité , articulée en avant du crâne et en des- sous des orbites , avec la supérieure , à une assez grande distance du crâne par l'intermédiaire d'un os peu distinct , et que M. Cuvier considère comme l'os carré des oi- seaux et des reptiles. Le bord de celle mâchoire étoit garni dans sa dernière moitié , vers la pointe , de dix-neuf petites dents coniques et arquées en arrière , comme celles de la mâchoire supérieure , aussi petites que celles-ci , mais plus espacées entre elles. L'occiput offroit une protubérance re- marquable , qu'on observe dans les oiseaux vers la place où est situé le cervelet chez eux. * Le col avoit trois pouces une ligne et un tiers de longueur. Il paroissoit formé de six vertèbres, ou même de sept, parce que la première, vers la tête, sembloit divisée en deux trans- versalement dans son milieu ; et les vertèbres, en les portant au nombre de sept, avoient les dimensions suivantes : la pre- mière et la seconde ensemble , trois lignes de longueur ; la troisième, six lignes et demie ; la quatrième , sept lignes un tiers ; la cinquième , sept lignes deux tiers ; la sixième, six lignes un quart ; et la septième, six lignes trois quarts. On ne remarquoit sur aucune , d'apophyses épineuses apparentes; leur diamèlce éloil généralement de deux lignes. Le corps n'avoit que deux pouces cinq lignes de longueur ; sa colonne épinière étoit distincte , mais il n'étoit pas facilç d'en compter les vertèbres ; cependant , Collini en a distin- gué dix- neuf à vingt , ayant chacune environ une ligne et un tiers de longueur. Les côtes étoienl fort minces , rompues et mal en ordre. La queue , longue de neuf à dix lignes , étoit assez mince , composée de plusieurs vertèbres ( treize au moins) , dont le diamètre diminuoit progressivement , et qui ne présentoient pas d'apophyses transverses. Deux os paroissoienl appartenir au bassin; l'un assez large, que Collini compare au pubis , et l'autre en forme de bec , qu'il regarde comme le coccyx , et que MiVL Cuvier et Som- mering, considèrent, avec juste raison comme un ischion. Un 228 P T E os sépare et en forme de spalule , qai n'a cle' rnppoiic à ail- cune parlie par Collini , a été regardé par M. Sommerring comme la pièce inférieure du sternum. Les membres postérieurs se composoient ; d'un fémur long d'un pouce trois lignes, à peu près cylindrique, et légèrement arqué ; d'un tibia long d'un pouce et demi ; de quatre méta- tarsiens sans tarse distinct , lesquels appartenoient à autant de doigts, dont l'interne n'avoit que deux phalanges , et les autres trois. Les dernières phalanges étoient petites , et avoient sans doute supporté des ongles. La différence entre les doigts éloit peu considérable ; le pouce seulen»enl éloit plus court ; et le pied , en général, avoit les deux tiers de la longueur du tibia. Les membres antérieurs étoient très-longs, et c'est surtout relativement à leur composition que les naturalistes ne sont pas d'accord. Collini n'avoit point trouvé d'ossement qu'il pût rapporter à des omoplates. M. Cuvier croit en avoir remarqué le long de la colonne cpinière , dans deux frag- mens osseux de forme allongée ; mais M. Sommerring en voit une sur une autre partie de la pierre , et il la figure comme l'omoplate des chauve-souris. Quant aux clavicules , M. Cuvier les observe dans dtiux os isolés, placés en avant de la colonne épinière , et dont un est regardé par M. Som- merring comme étant une côte dérangée de sa position naturelle. Un premier os long de onze lignes , et mal con- servé , est considéré par M. Cuvier comme étant l'humérus , Bt par M. Sommerring , comme la clavicule. Un second , long d'un pouce neuf lignes, marqué d'un sillon longitudinal qui pourroit bien indiquer la séparation de deux os distincts , est appelé os de l'avant-bras par M. Cuvier , et humérus ou bras par M. Sommerring. Après le second os en vient un troisième , long d'un pouce cinq lignes , et qui est plus gros que le précédent; et, dans le point d'articulation,dè Ces deux os sont des parties séparées , regardées par M. Cuvier comme les osselets du carpe , et par M. Sommerring, comme de simples épyphises de ces os. Par suite, le troisième os eslun métacarpien unique pour le naturaliste français , et un avant- bras pour l'anatomiste bavarois. Quant à la main qui termine le membre , elle présente quatre doigts ; un très-court ou pouce , qui semble formé de deux phalanges ; un second et un troisième , un peu plus longs , surtout le dernier, compo- sés de trois phalanges , dont la dernière , comme celle du pouce, paroît avoir été le support d un ongle ; enfin , le qua- trième doigt, extrêmement fort et long ( 5 p. lo lignes), puisqu'il surpasse , à lui seul , la longueur de toutes les premières pièces qui forment le bras. Il est formé de quatre P T E 3 29 phalanges, tlont la première est appelée , on ne sait d'après quels motifs, m^?aco//y?V« par Sominerring, puisque ce savant n'en admet pas pour les autres doigts ; ces phalanges vont en diminuant progressivement de grosseur , et ressemblent beaucoup à celles qui forment les doigts des chauve-souris , à cela près qu'elles ont plus de force. Ilparoîtque le dernier doigt n'avoit point d'ongle , et il y a lieu de croire que si l'animal voloit au moyen de membra- nes, comme les chauve-souris , les membranes s'attachoiént sur ce doigt seulement. M. Sommerring nous paroît d'autant moins admissible à considérer comme des épiphyses les osselets du carpe , selon iM. Cuvier, que pour les gros os des extrémités postérieures; il ne fait aucune mention d'épiphyses , quoiqu'il dût imman- quablement s'en trouver , s'il en existoit aux antérieures. Il suppose que le carpe n'a pu être conservé à cause de la jeu- nesse de l'animal , et que ce carpe étoit situé vis-à-vis le point où sont articulés les doigts. Enfin , en ne donnant de métacar- pien qu'au grand doigt seulement, et en en supposant les autres dépourvus, il annonce une manière de voir tout-à-fait opposée aux lois de l'analogie; Aussi , croyons-nous devoir adopter en totalité la distinction des parties reconnues par M. Cuvier , parce qu'elles nous paroissent conformes à ces mêmes lois. L'os carré que M. Cuvier croit distinguer dans la figure de Collini, n'existe pas d'une manière sensible dans l'ori- ginal observe avec le plus grand soin par M. Sommerring ; mais, d'après la remarque de ]M, de Blainville , le mode d'articulation de la mâchoire inférieure , et la forme de celle- ci , prouvent suffisanmient l'existence de cet os , d'ailleurs , très -variable dans ses formes , ses dimensions et ses con- nexions , dans les animaux chez lesquels il existe. Enfin , la pièce isolée , remarquée par Collini près du bassin , est regardée par M. Sommerring comme l'extré- mité inférieure du sternum. Son isolement permet de dou- ter encore de ce rapprochement ; et il nous semble que ce savant anatomiste le produit d'autant plus volontiers , qu'il appuie la ressemblance qu'il trouve entre le fossile et les chauve-souris. MM. Cuvier et de Blainville y voient un os du bassin assez semblable au pubis des crocodiles. Selon M. Cuvier , It; fossile d'Aischtedt ne peut être un oiseau palmipède, comme le croit le célèbre Bluinenbach, j»ar les raisons suivantes: « i." Un oiseau auroit des côtes >( plus larges , et munies chacune d'une seule apophyse ré- a currente ; 2." son métatarse ne formeroit qu'un seul os , et a ne seiolt pas coniposé d'autant d'os qu'il y -a de doigts i 33o P T E « 3° son aile n'aurolt que trois divisions après l'avant-bras, « et non pas cinq ; 4"" son bassin auroil une toute autre '< étendue , et sa queue osseuse une toute autre forme ; elle « seroit élargie , et non pas grêle et conique ; 5.° il n'y au- « roit pas de dents au bec ; 6." les vertèbres du col seroient « plus nombreuses , aucun oiseau n'en ayant moins de neuf; 5E. (LiN.) PTEROPHYTE,iVrro/9/?/^on.Genre de plantes établi par H. Cassini , pour placer les Coréopes ailés À feuilles al- ternes,elc.Ses caractères sont : calice commun composé par trois rangs de folioles lancéolées; fleurs radiées; les fleurons du centre réguliers, ar^drogynes ; les demi-fleurons de la cir- conférence,lingulés, mâles; réceptacle plane, couvert de lon- gues écailles oblongues ; ovaires tétragones, surmontés de fo- lioles courtes, épaisses, à peine barbeliulées. (b.) PTEROPODES. Ordre de mollusques, qui renferine ceux qui ont: i.*' une tête distincte, sans tentacules allon- gés; 2.*^ un corps libre , sans autre membre qu'une ou deux nageoires. Les genres de cet ordre sont : Pneumoderme , Clio , Hyale et Firole. (b.) PTEROPTÈRES. Famille de poissons apodes, établie par Duméril. Ses caractères sont: poissons osseux, à bran- chies complètes , privés des nageoires paires inférieures et d'une ou plusieurs des autres. Les genres Cœcilie, Ophisure, Notoptère , Léplocé- PHALE, TrICHIURE, GyMNOTE , MoNOPTÈRE, APTÉRONOTE et PvÉGALES, entrent dans cette famille, (b.) PTEROPUS , c'est-à-dire, pied ailé. Ce nom a été donné par Brisson aux chauve-souris du genre des Roussettes. V, ce mot. (desmO PTEROSPERMADENDRUM. Nom donné par Am- mann ( Act. Pelrop , 8 , t. 1 4- , i6 et 1 7 ), au genre Ptéros- perme. V. ce mot. 11 l'avoit établi sur deux plantes des Indes orientales, que Linnœus avoit rapportées à son genre /^e/j- iapetes. Adanson a donné à ce genre le nom de velciga. (ln.) PTEROSPERME , Pterospermum. Genre de plantes de la monadelphie dodécandrie et de la famille des malvacées, fort voisin des Pentapètes, et dont les caractères consistent ; en un calice simple, coriace , oblong, à cinq divisions; une corolle de cinq pétales oblongs de la longueur du calice ^ 238 P T E quinze à vingt elamines réunies à leur base, et séparées de trois en trois par un filament stérile plus long ; un ovaire supérieur arrondi, surmonté d'un style cylindrique à stigmate épais; une capsule ligneuse , ovale , ou presque en massue, à cinq loges bivalves, et contenant, chacune, plusieurs semences oblongues , comprimées , terminées par une aile membra- neuse. Ce genre, qui avoil élé appelé Yelaga par Adanson , faisoit partie desPENTAPÈTES de Cavanilles.il est composé de deux arbres des Indes , à feuilles simples et à fleurs axillaires et terminales ; savoir : Le Pterosperme a feuilles de liège , qui' a les feuilles oblongues, aiguës, légèrenient dentées à leur pointe. Le PTEROSPtRME A FEUILLES d'érable , qui a les feuilles oblongues , en cœur obtus , et presque entières, (b.) PTLROSPOPvE, Pterospora. Plante du Canada, quia l'apparence d'une Orobanche , mais qui , selon Nuttall , Gênera of norlh An/encan plants , forme seule un genre dans la décandrie monogynîe; genre dont les caractères sont: calice divisé en cinq parties ; corolle monopétale, ovale, à cinq dents recourbées ; dix elamines avec des soies à la base, anthères peltées et à deux loges; un seul style ; une capsule à cinq valves, à loges incomplètes renfermant un grand nom- bre de semences attachées à un réceptacle à cinq lobes, (b.) PTEROSTYLE , Pterosiylis. Plante vivace de la Nou- velle-Hollande, à tige feuillée, uniflore, qui, seule, constitue, selon R. Brown , un genre dans la gynandrie monandrie et dans la famille des orchidées. Les caractères de ce genre sont : nectaire unguiculé, à lame appendiculée et bossue à sa base ; les pétales antérieurs réunis à leur base ; colonne des étamines à quatre ailes; pol- len farineux. Le Ptérostyle à grandes fleurs est figuré pi. 2 des Illustrations de Ferdinand Bauer. (b.) PTEROTA. P. Brown a donné ce nom au Fagarier , fagara pterota , L. , dont il fait un genre, (ln.) PTEROÏE, Pterutum. Grand arbrisseau rampant de la Cochincbine, à feuilles alternes, ovales, lancéolées, entières, petites et glabres , à (leurs disposées en petites grappes axil- laires, qui forme un genre dans la dodécandrie monogynie. Ce genre offre pour caractères : un calice de cinq folioles ovales, concaves et persistantes ; point de corolle ; environ ^juinze étamines; un ovaire supérieur, ovale, surmonté d'un stigu»ate simple et sessile; une capsule ovale , univalve, s'ouvrant latéralement, et contenant une semence ailée et iienteiée dans sa longueur, (b.) P T E 339 PTEROTHÈQUE, Plerolheca. Genre de plantes établi par H. Cassioi, pour placer I'Andryale de Nismes, qui a un calice composé de deux rangs de folioles ; un récep- tacle garni de poils ; les graines marginales non aigrettées , courtes , arquées , munies sur la face inférieure de trois à cinq ailes membraneuses, (b.) PTERO FRACHEA. V. Firole. (desm.) PTERYGIBRANCHES, Pterygibranchia. Crustacés composant la seconde famille de l'ordre des isopodes. Elle a pour caractères : branchies en forme de bourses vésiculeuses ou de lames imitant des écailles ; sept paires de pieds , tous onguiculés. Ces crustacés comprennent la plus grande partie du genre oniscus Ae Linnœus, et formoient , dans nos ouvrages anté- rieurs, un ordre particulier, celui des télracères^ placé d'abord à la tête de la classe des insectes, et ensuite dans celle des arachnides, dont il étoit encore le premier. Voyez \^s gé- néralités historiques que j'ai présentées à l'article Isopodes. I. Quatre antennes très-apparentes. A. Une nageoire composée de deux feuillets insérés à l'extrémité d'un article commui!, servant de pédicule, de chaque côté de l'extré- mité postérieure du corps. Les genres: Cymotho]^ SphÉROME. Voyez aussi : limnorie., eurydîcet cegc/ ■, cumpécopée, nœsa , cymodoce et dynamène. B Extrémité postérieure du corps sans nageoires latérales. Les genres : Idotée, Aselle, Voyez aussi : sténosome ^ janire eijœre. Ces crustacés , à l'exception des ligies, respirant à la ma- nière des ara«(?'iye5 , mais avec des pneumo-branchies exté- rieures, doivent former une famille particulière. IL Antennes intermédiaires peu ou point distinctes. Les genres : Lioie, Philoscie, Cloporte, Porcellion, Armadille, IlL Antennes nulles. Le genre Bopyre. (l.) PTERYGODION, Ptcrygodion. Genre déplantes établi par Swartz , pour placer six espèces d'OPHRiDES du Cap de Ronne-Espérance , qui n'ont pas rigoureusement les carac- tères des autres. Ceux des ptérygodions sont : corolle presque en masque, à pétales latéraux extérieurs horizontaux et concaves , à lèvre supérieure pourvue d'une fossette, dans laquelle est placée l'ëlamine. (b.) PTERYGOPHORE, Pteiygophorus. Nom donné par M. KlUg à un genre d'insectes hyménoptères de notre tribu n4o P T I des lenlhréclines. M. Léacli l'a adopté, el lui assigne les CcV ractères suivans : antennes de grandeur moyenne, conipo-- sées de plusieurs articles; celles des niàies peclinées en dessous, avec une seule rangée de dents; celles de la femelle grossissant insensiblement vers leur extrémité el presque inoniliJormes ; trois cellules cubitales et une seule radiale; une écaille aux angles antérieurs du corselet; ccusson de grandeur moyenne, arrondi postérieurement, mulique. Ce naturaliste en mentionne trois espèces et qui sont toutes de la Nouvelle-Hollande. Les deux premières, le piérygo- phore interrompu et le plciygopliorc ceint ^ ont été décrites et figiu-ées par M. Kliig dans les Mémoires de la société des na- turalistes de Berlin. La seconde est encore représentée dans le troisième volume des Mélanges de zoologie de M. Léach, pi. 14.8. La troisième espèce est son ptérygophore azuré ( cyaneus ). Voyez ces deux ouvrages, (l.) PTERYOPHORON. L'un des noms grecs du SuccI^^ ou Ambre, chez Dioscoride. (ln.) PTÏLIN , Plilinus, Geoff. , Oliv., Fab., Lam. ; Dermesles, Plinus , Linn. ; Serrocerus , Kugellann. Genre d'insectes , de l'ordre des coléoptères, section des penlanières, famille des serricornes , tribu des ptiniores. Geoffroy a placé dans son genre panache, ptilinus en latin, deux insectes , séparés cependant«par tous les caractères qui doivent établir deux genres différens. Le premier insecte qu'il y décrit, a été rangé par Linnœus parmi les ptines , qu'il avoit confondus avec les dermestes dans ses premiers ou- vrages. Fabriciusl'avoit d'abord placé parmi \eshispes. Quant au second insecte que Geoffroy comprend avec le premier , nous en avons formé le genre drille. Fabricius, en adoptant ensuite le genre pfilin, y a conser- vé ce dernier insecte {Jlavescens ). Il y rapporte aussi un autre coléoptère {mystaccnus) , d'un genre très-différent. F. Rhi- PICÈRE. Le corps Aesptilins est allongé , cylindrique ; la tête est un peu enfoncée dans le corselet:les antennes sont peclinées ou en «cie plus longues que le corselet;leurs yeux sont arrondis, sail- lans ; le corselet est convexe , un peu rebordé ; l'écusson est petit et arrondi ; les élytres sont convexes ; elles recouvrent deux ailes membraneuses, repliées ; les pattes sont de lon- gueur moyenne ; les tarses sont fdiformes, composés de cinq articles, dont les deux premiers sont les plus longs. Les larves des ptilins , semblables à celles des vrillettes , vivent dans le bois mort , et y forment de petits trous ronds el profonds. Elles ont une tétç écailleuse , pourvue de deux mandibules cornées , dures , tranchantes , et six petites pattes M . 2Ç) j J'ir//<. .J. J',,..:. i J','///,. >//>i' fo//////ft//p . ù'. P/ii7ii/ifr it/nViye •ir/r ////<■/■/ o//i/>// -■ . P/iri/t/ir/ii- /'<>////< rr.i- // 1 t'.i /tir/<>// />„./„/„ . J'oJnr, r/ut/'/i/i/t'c. >w//ti' ■ M. J^'///,>,/////>' f//<>,i\ J4.P ^ /Ar. /•//A' P T 1 2{l écailleuses. Elles subissent leur métamorphose dans le bois , et n'en sortent que sous la forme d'insecte parfait. Ce genre est composé de trois espèces, dont deux se trou- vent aux environs de Paris; la plus commune, le Ptilin PECTINICORNE , ;»///i«u5 pertinicornis , pi. M , 29 , i3, Grossi, est noirâtre, avec les antennes fauves, et les élytres d'un brun-marron. Les antennes de la femelle sont filiformes , en scie. Son corps est ordinairement un peu plus gros que celui du mâle. Les antennes de celui-ci sont pectinées (o.l ) PTILION , Plîlium. Un des noms donnés à I'Impé- RIALE. (B.) PTILODACTYLE , Ptilodactylus. Genre d'insectes dt l'ordre des coléoptères , section des hétéromères , formé par Illiger, avec la cardinale polie ( pfrochroa niiida ) de Degéer. Les articles des antennes ont chacun un ramean élargi à son extrémité. Je n'ai point vu cet insecte. 11 me paroît , sous ce rapport avjîir , beaucoup d'analogie avec la cisièle céram- hoide de Fabricius. (l.) PTILOPTÈRES , Ptilopteri , Vieill. Tribu de l'ordre des OiSEAOX NAGEURS. Pieds courts , posés à l'arrière du corps; tarses nus, comprimés latéralement; quatre doigts, dont trois mes ; postérieur court, dirigé en avant, libre ; ailes en forme de nageoires, sans rémiges. Cette tribu n'est composée que de la famille des Manchots, (v.) PTILOSTEMON, Ptilostemon. Genre de plantes éta- bli par H. Cassini pour placer la Sarrète fausse-queue. Il a pour caractères : un calice non épineux ; le filet des éta- mines plumeux; des aigrettes plumeuses. (b.) PTILOTE , Ptilola, Genre de plantes de la famille des algues,seconde section (les floridées) de la nouvelle méthode d'Agardh. Il se compose de quelques espèces deVARECS, dis- tinctes des autres, d'après rauleur,par des semences nues, ras- semblées en gloméruies,et entourées d'involucres sétiformes. La Ptilote PLUMEUSE, Ptilota plumosa (^ fucus plumosus, Linn. ) , a le feuillage décomposé , pinné , et les pinnules pectinées. Esper en donne la figure , tab. ^5. (p.b.) PTILOTE, Ptiloius. Genre de plantes, établi par K. Brown , dans la pentandrie monogynie et dans la famille des amaranthes , poiîr placer deux plantes annuelles de la Nouvelle-Hollande, fortVoisines des Trichinies et des Ama- ratsthines. Les caractères de ce genre sont : calice divisé en cinq la- nières ; étamines réunies par la base , et dépourvues de dents ; stigmate en tôte ; utricule monosperme sans valve , renfermé XXVIII. 1^^ .^2 P T J dans les trois lanières intérieures tlu calice dont le milieu est earni d'une laine épaisse, (b.) PTINE, Piinus. Genre d'insectes, de l'ordre des coléop- tères, section des pentamères, famille des serricornes, tribu des ptiniores. Lianeeus a réuni sous le nom de ptinust, les deux genres établis par Geoffroy ; l'un sous le nom de piilinus , et l'autre, sous celui de bruchus. Dans la méthode du Naturaliste fran- çais, ce dernier genre , qui est le même que celui de pline deDegéer, comprend les vn7/e«g5 et les )b//«^5. Fabricius, en- fin , a posé les limites de ce dernier genre ; mais il y rap- porte des insectes qui doivent en être séparés. L'espèce qu'il nomme longicornis^ est du genre lupère. Son ptiniis spinicornis , est un mastige. On placera avec les gibbies^ les ptines sco/iaset sulcatus; et avec les xylétines, ceux qu'il appelle denllcornis et serricorràs. Ce genre est très-distinct et très-facile à reconnoître. Les insectes qui le composent , ne peuvent être confondus ni avec les capricornes , parmi lesquels les avoit d'abord placés Lin- nseus, ni avec les vrillettes , parmi lesquelles il les a ensuite laissés. Le nombre des articles des tarses les distingue suffi- samment des premiers; la forme du corselet, et surtout les antennes filiformes , les distinguent assez des vrillettes , qui ont leurs antennes terminées un peu en masse. Les ptinès ont le corps oblong, non bordé ; la tête est pe- tite, un peu enfoncée dans le corselet et inclinée ; les an- tennes sont filiformes, assez longues ; elles sont un peu rap- prochées à leur base, et insérées sur le front; les yeux sont ronds et un peu saillans. Le corselet, un peu plus étroit que les élytres , est arrondi,' relevé en bosse, et couvert, dans la plupart des espèces , de quelques tubercules velus. Les élytres sont convexes et de figure ovale , plus ou moins al- longées; elles couvrent deux ailes membraneuses , dont l'in- secte fait usage pour voler ; quelques espèces en sont dé- pourvues ; d'autres les ont très-courtes ; il y en a , enfin , dont les mâles sont ailés , tandis que leurs femelles sont ap- tères. Les pattes sont assez longues relativement au volume du corps, et assez déliées. Les tarses sont composés de cinq articles , dont le premier est presque aussi long que tous les autres ensemble. .♦ Les ptines sont des insectes très-petits. On les trouve com- munciuent sur les murs et dans les maisons , principalement dans les greniers et dans les endroits inhabités ; on les ren- contre plus rarement à la campagne. Semblables à bien d'autres insectes, lorsqu'on les prend, ils retirent la tête, appliquent les antennes et les pattes contre le corps , et , par P T I ,^, ia feinte de la mort , semblent vouloir échapper au danger qui les menace. - ° Les li^rves des ptines sont hexapodes. Le corps , composé de plusievrs anneaux peu distincts à cause des rides et des rugosités ^ui le couvrent, est mou, cylindrique , et légère- ment velu ; sa partie postérieure est courbée en dessous , ce qui le fait ^aroître comme relevé en voûte. Les pattes s'ont courtes , et terminées par un seul crochet. La tête est dure, écailleuse , et garnie de deux petites mâchoires assez fortes! Ces larves se nourrissent de plantes sèches , d'animaux des- séchés , qui ne sont pas dans un état de putréfaction , et par conséquent , elles doivent être funestes aux herbiers, aux foins , aux collections d'animaux , aux pelleteries , et autres objets précieux que l'on est jaloux de conserver. Linnœus rapporte, d'après Cramer, dans son Systema na/î/rte , pag. 566, qu'on peut faire périr ces larves nuisibles , par le moyen de l'arsenic et de l'alun. Ce genre est composé de dix à douze espèces. On les trouve presque toutes aux environs de Paris. Celles qui font le plus de tort aux collections , sont : Le PïiNE VOLEUR, Ptiniisfur, Oliv., CoIéopL, t. 2, n.« 17, pl.i , fig. I. Il est d'un brun testacé; son corselet est quadri- denté ; ses élytres sont brunes, striées avec deux bandes blanches transverses. Le Ptine larron , Ptinus lalro, Oliv. , ibid.^ pi. i , fig. 3. Il est fauve ; son corselet est bidenté ; ses élytres sont testa- cées , striées. Le Ptine impérial, Ptinusimperialis, Oliv. , ibid. , pi. i, fig. 4, que l'on trouve sur le vieux bois. I est d'un brun noi- râtre, avec le corselet presque caréné, et une tache blanche, lobée et commune , sur les élytres. Nous citerons encore : le Ptine pubescent , ptinus pubes- cens, Oliv., ibid.^ pi. i , fig. 7. Il est noir, pubescent, avec le corselet élevé postérieurement en forme de bosse, et les élytres testacées et fortement pointillées. Le Ptine germain, ptinus germanus^ Oliv. , ibid. , pi. i , fig. 6, Il est brun, avec le corselet quadridenté ; les élytres striées et mélangées de gris. Le Ptine rufipède, ptinus rufipes, Oliv., ilnd. , pi. 2 , fig. 8. Il est noir, avec les antennes et les pattes fauves les ély- tres sont un peu velues et striées, (o. l.) PTINIORES, Ptiniores , Latr. Tribu d'insectes, de l'or- dre des coléoptères , section des pentamères , famille des serricornes , ayant pour caractères : cinq articles à tous les tarses ; antennes de onze articles, dans la plupart ; de neuf, dans quelques-uns ; tantôt pectinées ou en scie , tantôt fili-. .44 I" ■'' ^' formes ou sétacées, ou quelquefois lemuoe'es brusquement par trois articles plus grands que les précédens , sans être réunis en massue ; corps le plus souvent ovoïdo-cylindrique, arrondi et convexe en dessus , de consistance ferme ; tête courte , arrondie , ou presque globuleuse , reçue en grande partie dans un corselet très-cintré ou en forme de capuchon ; mandibules triangulaires , courtes , échancrées ou bidentées à leur extrémité ; palpes très-courts , terminés par un arti- cle plus gros , élargi à son extrémité ; tarses ordinaire- ment courts. Ces coléoptères sont petits, bruns ou noirâtres , et contre- font le mort , lorsqu'on les saisit ; la plupart aiment les lieux obscurs , criblent de petits trous les matières qu'ils rongent , soit en état parfait , soit sous celui de larves. Les uns vivent dans le vieux bois , les autres attaquent les collections d'a- nimaux , les livres , les substances préparées avec de la fa- rine , etc. I. Antennes uniformes et simples. Les genres Ptine, Gibbie. IL Antennes uniformes , pectlnées ou très-en scie. Les genres Ptilin , Xylétine. ^ Nd^a. l.e genre sandalus de iM. Kiioch paroîf appartenir à la liibu des ce'brionites. IIL Antennes terminées brusquement par trois articles plus grands . Les genres Dorcatome , Vrillette. V. ces mots, (l.) PTINX. C'est, dans Moehring , le nom de I'Aishinga. V. ce mot. (.s.) PTIPJASES. Maladie des arbres. V. Arbre, (toll.) PTOMAPHAGE , Ptomophagus. Illiger donne ce nom aux Cholèves de Latreille. V. ce mot. (o.) PTSCHENIZA. Nom russe du Froment, (ln.) PÏSCHENO. Nom russe du Riz. (ln.) PTYCHOCARPA. Division du genre grevillea de Robert Brown , qui comprend des espèces susceptibles de former un genre distinct. Le ptychocarpe rentre dans le genre Ly- santhe de Knigt. (ln.) PTYCHODE, Ptychodes.i^tnve de plantes , de la famille des mousses, proposé par Weber , et composé de plusieurs espèces d'ORTHOTRiC. (P.B.) ^ XT A 345 PTYCHOPTÈRE , P/ychoptem , Meig. , Latr. , Fab. (icnre dMnsectes de l'ordre des diptères , famille des némo- cères, tribu des tipulaires , et dont les caractères sont : point d'yeux lisses ; yens ordinaires ovales et entiers ; ailes écar- tées; dernier article des palpes noueux ou comme articulé; antennes presque sétacées, un peu velues , de seize articles , dont le troisième fort long, cylindrique , et les suivacs, ova- laires ; lèvres de la trompe longues et inclinées. L'espèce la plus connue est la Ptychoptère tachetée , Plychoptera cuntaminata , Meig. , Dipi. , part, i , tab. 4 » fig. 10- 13. Elle est d'un noir foncé , avec deux bandes fauves , divisées quelquefois en quatre taches , sur l'abdomen. Les ailes ont deux bandes noirâtres et courtes; sa chrysalide est cylindrique , velue , avec un fil allongé , à son extrémité an- térieure. Voyez Réauraur , Mem. imeci. ^ tom. 5, pi. 6, fig. I.(L.) PÏYCOSPERME, Ptycosperma. Genre de palmiers, éta- bli par Labillardière, sur une seule espèce découverte par lui dans l'île de la Nouvelle - Irlande. Sa tige a quelque- fois soixante pieds de haut , sur deux à trois pouces seulement de diamètre. Ses feuilles sont ailées, et composées d'une trentaine de folioles alternes , tronquées obliquement, et ir- régulièrement dentées au sommet. Son régim.e , d'abord renfermé dans une spathe de plusieurs pièces caduques , a trois pieds de long, est fort rameux, et porte un grand nom- bre de fleurs hermaphrodites et sessiles, chacune composée de six folioles inégales , de vingt à trente étamines attachées au réceptacle et d'un ovaire supérieur , surmonté d'un stigmate trifide. Le fruit est une baie rouge, fibreuse , contenant une amande fibreusft. Ce palmier se rapproche des Arecs et des Elatés. (c.) PTYOCERE , Piyocerus. Genre d'insectes coléoptères , établi par Thunberg sur le melasîs inysiacina de Fabricius. Je soupçonne que le melasis picea, figuré par M.Palisot-de-Beau- vois {InsecL rerueill. en Afriq. et en Amer. Coléopt. , pi. 7 , fig. I ) , est congénère. Si mes conjectures sont fondées , les ptyocères seroient intermédiaires entre les iaiipins et les céro- phytes. (l.) PUAN-BOUGA. Nom qu on donne, à Java , à une es- pèce de PÉRAGU , Clerodendrum calamiiosum , L. (ln.) PUANT. Dénomination que , dans les campagnes, on a donnée au putois ( espèce de Marte ) , à cause de l'odeur insupportable qu'il répand au loin, (s.) PUANT, Bête puante. Surnom donné aux Moufettes. V.'cQ mot. (desm.) 34G P U C PUANT. Un des noms vulgaires de la Huppe et dti MARinN-PÊCHEUR, (B.) * PUBERTÉ, r. Génération, car c'est Te'poque à la- quelle on y devient apte, (virey.) PUBIS. Se dit des deux os qui unissent le bassin anté- rieurement, et se soudent par une symphyse. Ils sont atta- chés aux os des iles et ischion. Ces os sont recouverts par un coussinet d'un tissu cellulaire , graisseux chez l'homme et encore plus dans la femme ; à l'âge de puberté , ils se cou- vrent de poils. F. Sexe, (virey.) PUCC \RARA. A la Guyane , au rapport deBancroft , c'est le nom d'un quadrupède , qui paroît être Vaperea ou le type de l'espèce du Cobaye cochon d'Inde, (desm.) PUCGINIE , Puccînia. Genre déplantes cryptogames de la famille des Champignons, qui a été établi aux dépens des Moisissures de Bulliard. Il offre pour caractères : un cylin- dre, sur lequel sont posées des semences caudées, disposées en rayons , et qui se déchirent avec élasticité. M. Link n'y comprend que les espèces dont les sporidies sont oblongues , cylindriques , cloisonnées et stipilées. Ce genre contient un grand nombre d'espèces , dont l'une est figurée pi. 4» 5 de V Herbier de la France , par Bulliard. Draparnaud a fait un nouveau genre aux dépens de celui- ci , et l'a appelé Strombome. Lies Puccinies, comme les Uredo et les Ecidies, vivent sur les plantes vivantes qu'elles font périr ou dont elles em- pêchent au moins la fécondation. Il n'y a pas plus moyen de s'opposer à leurs ravages qu'à ceux de la Carie , du Charbon et de la Rouille. Les plantes cultivées auxquelles elles nui- sent le plus, sont : le Rosier, I'Orme , le Jasmin, k Gro- seillier rouge, les Pruniers , le Froment et autrel^ Gra- minées , les Haricots , les Trèfles, les Pois. Quatre espèces de ce genre sont figurées pi. 3 de l'ou- vrage de Bernardi , sur les plantes rares de la Sicile, (b.) PUCE , Pu/ex. Genre d'insectes , de l'ordre des suceurs , dans ma Méthode et celle de Degéer; de celui des rhyn- gotes , dans le Système de Fabricius; de l'ordre des aptères, dans la plupart des autres méthodes , et formant seul Tordre du même nom , dans celle de M. de Lamarck. Ses caractères sont: six pattes; point d'ailes; des métamorphoses; un bec articulé, formé de deux lames, renfermant un suçoir. V. l'article Suceurs. En divisant , comme l'a fait M. de Lamarck , les insectes qui subissent des métamorphoses en deux grandes coupes , ceux qui ont des mandibules et des mâchoires , et ceux où P U C 247 ces organes sont transformés en un suçoir, l'ordre des su- ceurs semble être intermédiaire entre les hémiptères et les dip~ tères. Voyons les caractères des puces. Le genre des puces nous offre des insectes dont la bouche a de grands rapports avec celle des hémiptères, et dont les mélamorphoses ressemblent parfaitement à celles de plu- sieurs tipules , qui doivent incontestablement être mises à la tête des diptères. Les puces ont le corps ovale , comprimé , revêtu d'une peau assez ferme , divisé en plusieurs anneaux , dont ceux qui forment l'abdomen sont composés de deux lames , l'une supérieure et l'autre inférieure ; la tête de ces insectes est arrondie en dessus, très-comprimée sur les côtés, tron- quée à sa partie antérieure et inférieure ; elle est pourvue de deux yeux petits , ronds, luisans, qui paroissent lisses , et qui sont situés sur les côtés; de deux antennes courtes, insérées près des organes de la manducation , composées de quatre articles presque cylindriques , dont le dernier est un peu plus gros , plus allongé , comprimé et arrondi à son extrémité ; d'une bouche consistant en une espèce de lèvre supérieure , formée de deux espèces d'écaillés triangulaires, représentant peut-être les palpes; d'un bec cylmdri -conique , court , à trois articulations, formé de deux lames ou valvules réunies , et servant de gaine à un suçoir de deux soies; sous les yeux est un petit enfoncement , dans lequel on voit se mouvoir de temps à autre un petit corps cylindrique ; les pattes sont grandes, surtout les postérieures, qui servent à l'animal pour sauter; les antérieures sont insérées sous la tête ; elles sont toutes plus ou moins épineuses ; les hanches sont grandes ; les tarses sont presque cylindriques, longs , à cinq articles dis- tincts , et terminés par deux crochets contournés ; chacune de ces pattes est portée sur un article du tronc. Les organes sexuels du mâle consistent en une pièce cylin- drique, renflée, tronquée et charnue à son extrémité, logée entre deux pièces ou valvules, sur la face interne et concave de chacune desquelles est un crochet écailleux. Ces organes sont placés , comme à l'ordinaire , à l'extrémité de l'abdo- men. On voit à la même place, dans les femelles , deux val- vules latérales, voûtées et arrondies, et dans l'entre-dcux , une pièce faite un peu en losange , dontla moitié supérieure est coriacée, ponctuée et a une arête , et dont l'autre ou l'inférieure est membraneuse et percée d'un trou au milieu ; c'est l'ouverture destinée à recevoir les organes de la géné- ration du mâle et à rejeter les excrémens. L'accouplement de ces insectes présente un fait assez singulier. Le mâle est placé sous la femelle ; le ventre de 34S P u c: de l'un esl appuyé contre celui de l'autre par les mêmes faces, et leurs têtes sont en regard. Si on renferme dans un vaisseau un certain nombre de femelles , dans le temps qu'elles commencent à paroître , quelqu'une d'elles ne tardera pas à pondre. Leur ponte est environ d'une douzaine d'œufs ; ces œufs sont assez gros , ellipsoïdes , blancs et un peu visqueux. Roësel prétend que la mère les laisse tomber au hasard ; mais il est probable qu'elle les colle à différens corps. Lorsque la saison est favo- rable , les œufs éclosent au bout de cinq à six jours. A la sortie de son enveloppe, la larve estblanche et transparente; un peu plus âgée , elle devient rougeâlre. Une chose qui de- vroit nous surprendre , si nous ne savions combien la nature mis de finesse et de sagacité dans ses moyens conservateurs de la postérité des insectes , est la difficulté de rencontrer dans nos appartcmens celte larve. Il est hors de doute que nous y en avons beaucoup. Examinez cependant avec soin les balayures de votre chambre à coucher , et rarement y découvrirez-vous ces larves. Il estdonc vraisemblable qu'elles se tiennent cachées dans les replis des différentes pièces qui composent nos lits, ou dans tout autre endroit qui les dérobe à nos poursuites. Il est plus aisé de les trouver dans les nids des oiseaux, des pigeons. Elles s'attachent fortement à la tête de ces derniers , lorsqu'ils sont jeunes , et leur sucent le sang au point d'en être toutes rouges. Ces larves sont allongées, cylindriques, sans pattes , quoi- que des auteurs leur en donnent; elles sont très-vives, et pres- que toujours en mouvement; elles roulent leur corps, soit en cercle, soit en spirale etserpentent;oncroiroit voir en elles de petits vers;elles ont treize anneaux, marqués par des incisions profondes ; la tête est écailleuse , ovale, sans yeux, munie de deux asjtennes très-petites, cylindriques, biarticulées ; la bouche offre deux barbillons coniques , dirigés en avant en forme de pointes mobiles , plus petits que les antennes ; ce sont peut-être des filières. Degéer dit avoir vu une pièce mobile et pointue , que la larve pousse continuellement en avant quand elle marche , s'en servant comme d'une patte , haussant et baissant continuellement la tête ; les anneaux sont garnis de quelques poils en petites touffes, et le dernier a deux longues tiges mobiles , transparentes , grosses à leur base , déliées ensuite , arquées en dessous , écailleuses , en forme de crochets , qui aident l'animal à s'accrocher sur le plan de position ; la transparence du corps laisse aperce- voir dans son milieu un vaisseau , occupant presque toute sa longueur, droit , excepté vers le bout postérieur , où il se détourne et fait une courbe en zigzag ; les parties charnues P u c ,49 des plumes , le sang des animaux, elc , lui servent de nourri- ture. Après avoir demeuré une douzaine de jours dans cet état (i) , si le temps a été assez chaud , la larve se renferme dans une petite coque soyeuse , ellipsoïde , blanche en dedans , grise en dehors, et souvent couverte de poussière , qu'elle attache aux corps environnans ; bientôt elle s'y change en nymphe , dont la forme ne diffère presque pas de celle de l'insecte parfait. Je ne pense pas, comme paroît le croire Roësel , que les individus plus clairs soient des mâles , puis- que dans l'état parfait cette différence de teintes ne s'observe point , du moins comme un signe indicateur des sexes. Onze ou douze jours après que cetle larve s'est ensevelie dans ce tombeau , la nymphe se dépouille d'une pellicule qui enve- loppoit ses membres , devient insecte parfait , et se montre à nos yeux sous la forme quj j'ai décrite et qu'elle conserve toujours. Des sauts signalent les premiers instans de sa nou- velle vie. Les larves qui ne sont nées qu'à la fin de l'été , passent l'hiver sous cette forme. Les puces , comme tout le monde sait , sont des insectes parasites ; elles préfèrent la peau délicate des femmes et des enfans à celle d'autres personnes. Elles nichent dans la four- rure des lièvres , des chiens et des chats, qui en sont très- tourmentés , surtout en été et en automne. Plusieurs oiseaux y sont très-sujets , tels que les pigeons , comme nous l'avons dit , ainsi que les poules et les hirondelles. Suivant le témoignage d'Ovington, les Indiens , confor- mément à leur croyance sur la métempsycose , prodiguent à ces animaux , ainsi qu'à toutes les espèces de vermines qui sucent le sang humain , des soins extravagans. Un hôpital a été établi pour elles, près de Surate. Leur pâlure est achetée aux dépens d'un imbécllle , livré pendant la nuit à la voracité de plusieurs de ces animaux. Les puces ont prêté matière à l'industrie de l'homme , et ont fait produire des effets surprenans d'adresse. On a vu une puce de grandeur médiocre traînant un canon d'argent, soutenu de deux petites roues, pesant quatre-vingts fois plus qu'elle , qu'on chargeoit de poudre , et qu'on faisoit partir sans que la puce parût épouvantée. Mouffet rapporte qu'une autre puce traînoit avec facilité une chaîne d'or , de la lon- gueur du doigt , avec un cadenas fermant à clef, et qui avec l'animal pesoit à peine un grain. Un ouvrier anglais avoit construit , suivant H 00k , un carrosse en ivoire , à six che- vaux, renfermant quatre personnes , ayant deux laquais sur le derrière , un cocher sur le siège , entre les jambes duquel II) Vn {!e mes amis en a conservé une pendant un an. 35o P U C étoit un chien, traîné par une puce. Quelle finesse de travail! Mais pourquoi ne l'avoir pas consacré à des objets plus utiles f* En étudiant un si petit animal , plusieurs sujets d'admira- tion se présentent à notre esprit quelle force prodigieuse dans les muscles de la puce , puisqu'elle s'élève jusqu'à trente fois sa hauteur ! Quelle singulière structure dans le chalumeau avec lequel elle soutire notre sang ! Gomme la nature a été sage et prévoyante en lui donnant une forme comprimée, et qui fait que cet insecte pénètre plus facilement entre les poils des animaux, et s'y tient caché ! Comme elle l'a garanti en cuirassant son corps, l'enveloppant d'une peau ferme, élas- tique , et capable de résister à la pression de nos doigts ! Je n'entrerai pas ici dans le détail de tous les moyens qu'on a prescrits pour détruire ces insectes incommodes. I^es uns recommandent qu'on mette dans les appartemensdes plantes d'une odeur forte et pénétrante , la sarriete , le pouillot , ou des plantes acres , la persicaire , ou des végétaux à feuilles gluantes, des branches à' aune ; d'autres ont recours à un onguent mercuriel , à une eau bouillante , dans laquelle on a mis simplement du mercure , et qu'on répand dans la chambre. Il y en a qui prescrivent la vapeur du soufre. Les habitans de la Dalécarlie placent dans leurs habitations une peau de lièvre ; ces insectes s'y réfugient ; il est facile ensuite de les faire périr par le moyen de l'eau ou par le feu. Nous murmurons souvent contre la nature, et nous con- sidérons les puces et autres vermines , comme une tache qui souille le beau tableau qu'elle étale à nos yeux. Mais soyons raisonnables et admirons la sagesse de ses desseins , d'avoir choisi le sentiment de la douleur pour la sentinelle qui nous avertit de nos vices ou du désordre de nos habitudes. Entrons dans ses vues ; que la propreté sans faste règne dans nos ap- partemens ; exposons vers la fin de l'automne et vers le com- mencement du printemps , à une chaleur assez forte , les différens meubles qui pourroient receler nos ennemis , nous détruirons bientôt le germe de nos incommodités, et nous cesserons de calomnier la nature , si nous n'avons pas assez de reconnoissance pour l'étudier et l'admirer. On ne connoît encore qu'un petit nombre d'espèces de puces ; mais il est probable que lorsqu'on examinera avec plus d'attention les puces de différens animaux , on en dé- couvrira plusieurs autres espèces. Puce irritante , Pulesn imians , Linn. , Geoff. , Fab. Elle est d'un brun-marron ; ses pattes sont d'une couleur moins foncée; ses anneaux sont bordés de poils courts et roides , coutlîës sur la peau. Le mâle est de moitié plus petit que la femelle. On le trouve en Europe et en Amérique. Puce a bande , Pulex fasciatus ^ Bose; Bulletin des Sciences de la Société philomat. , n.° 44- Cette espèce se trouve sur le lérot, la taupe, le renard et le rai d' Amérique. Elle est d'un brun plus clair que la précédente. La partie supérieure de son second anneau a un rang désoles très-noires,imitant assez unebande. Puce pénétrante, Pulex penetrans, Linn. Cet insecte , connu dans les Colonies françaises sous le nom de chique , se trouve en Amérique, pénètre dans la chair des hommes par les pieds , y dépose ses œufs, et occasione des accidens fâcheux, la mort même. Sa trompe est de la longueur du corps , ce qui le distingue des précédens. On y rapporte le tunga dont parle Marcgrave , et qui est si incommode pour les habitans du Brésil. La puce pénétrante paroît devoir for- mer un genre particulier, (l.) PUCE AQUATIQUE. V. Daphnie, (l.) PUCE AQUATIQUE. On a aussi donné ce nom aux Gyrins ou Tourniquets, (desm.) PUCE DES FLEURS DE SCABIEUSE (^insecte). Muralto donne ce nom à un insecte peu connu. Voyez Collecl. acad. , part, étrang. , tom. 3 , pag. 4.76. (l.) PUCE DE NEIGE {insecte-:). Voyez PoDURE. (l.) PUCE DE TERRE. Les Mordelles ont été ainsi ap- pelées, (desm.) PUCE DE TERRE. Insecte du Cap de Bonne-Espé- rance, qui fait un grand dégât dans les jardins, en gâtant les semences et broutant les jeunes et tendres jets. C'est peut- être une Altise. (l.) PUCELAGE. Nom très-vulgaire et très-impropre, don- né quelquefois à la petite Pervenche. V. ce mot, (B.) PUCELAGE. Coquille du genre Porcelaine , Cryortca, Linn. (b.) PUCELLE. Nom qu'on donne , au marché de Paris , à un poisson assez peu estimé. C'est la femelle de I'Alose feinte. La Galanthine le porte aussi, (b.) PUCERON , Aphis. Genre d'insectes de l'ordre des hé- miptères, section deshomoptères, famille des hyménély très, tribu des aphidiens , ayant pour caractères : élytres de même consistance ; bec partant du dessous de la tête , allongé , et distinct ; antennes presque sétacées , sans soies au bout , de six à sept articles , dont les troisième et quatrième plus longs; tarses à deux articles. Les pucerons ont le corps mou ; la tête presque ronde, avec deux petits yeux lisses; les élytres et les ailes membraneuses, en toit, avive arête; l'abdomen ovale , ayant ordinairement a52 P U C deux tubercules ou deux mamelons à rcxlrémîté ; plusieurs sont aplères. Les pucerons sont de petits insectes qu'on trouve commu- nément réunis en très-grande quantité , sur presque toutes les plantes; ils sont lourds, marchent peu; on en voit d'immo- biles, former des masses sur des tiges et sur des feuilles. Les plus célèbres naturalistes ont écrit l'histoire de ces insectes, qui offrent des singularités dignes de fixer l'attention. La première, celle qu'on remarque sans observation suivie, c'est que, dans la même espèce , on trouve des femelles ailées et sans ailes. Ces dernières, qu'on pourrolt prendre pour des nymphes, sont des insectes parfaits , en état de se reproduire comme celles qui ont des ailes. Une autre singularité de ces insectes , c'est que pendant un certain temps de l'année , ces d'eux sortes de femelles mettent au jour des petits vivans , et pendant un autre, elles pondent des œufs qui paroissent des- tinés à perpétuer l'espèce qui périt pendant l'hiver. Ces fe- melles s'accouplent en automne , et c'est après leur accou- plement qu'elles sont ovipares ; pendant tout l'été , elles sont vivipares. Les femelles ailées et celles sans ailes, produi- sent également des petits qui deviennent allés , et d'autres qui n'auront jamais d'ailes. Ces femelles sont très-fécondes; elles font quinze à vingt petits dans la journée. La troisième singularité de ces Insectes, celle qui étonne le plus , et qui les a fhit observer avec la plus grande atten- tion , par Bonnet, Réaumur et Lyonet , c'est qu'ils peuvent se reproduire sans s'être accouplés; et il paroît que la femelle qui a reçu le mâle , en transmet rinfluence à ses descen- dans femelles, pendant plusieurs générations (i). Les ob- servateurs cités ont pris des petits en -sortant du ventre de leur mère , les ont élevés dans la plus parfaite solitude , et les ont vus en faire d'autres qui , ensuite élevés séparément et successivement , ont été féconds pendant plusieurs géné- rations, sans avoir eu de communication avec aucun individu de leur espèce. Bonnet , qui est celui qui a le plus étudié ces insectes , a vu neuf générations en trois mois, pour un seul accouplement. Quoiqu'il semble extraordinaire qu'il y ait des animaux en état de se perpétuer sans avoir été accouplés, on ne peut cependant douter de ce fait, attesté par plusieurs ob- servateurs dignes d'être crus. Dès que les pucerons sont nés , ils marchent et vont cher- cher sur la plante, un endroit pour s'y fixer et la sucer; (i) M. Jurlne de Genève a de'couvert In même proprit'le a des fe- melles de plusieurs espèces de monocles. ^' T' (^' .53 comme Ils aiment à vivre en société , ils se placent toujours les uns auprès des autres. Ils restent environ douze jours sous la forme de nymphe , pendant lesquels ils changent qua- tre fois de peau ; après avoir quitté la dernière , ils sont en étal de se reproduire. Rassemblés sur les feuilles ou sur les tiges des arbres , les pucerons paroissent être dans l'inaction ; mais ils sont occupés à en tirer le suc avec leur trompe. Sou- vent , leurs piqûres causent des altérations très-sensibles aux feuilles , même aux tiges des arbres. Ceux qui vivent sur le tilleul , s'attachent aux jeunes pousses , sur lesquelles les pe- tits s'arrangent à mesure qu'ils naissent ; ils se placent à la file les uns des autres , sur un des côtes du jet ; font prendre à la nouvelle tige différentes courbures , et se logent dans les cavités qu'elle forme. On voit souvent sur les groseilliers et les pommiers , des feuilles couvertes de tubérosiiés; ce sontles pucerons qui les font naître. Surlesfeuilles de forme, ils produisent des vessies ou espèce de galles creuses , commu- nément de la grosseur d'une noix , quelquefois aussi grosses que le poing. Ces galles ne sont pas habitées seulement par les petits, comme le sontles galles des cinips; elles renfer- ment aussi la mère , qui s'y loge pour faire ses pontes. Presque tous les pucerons sont plus ou moins couverts d'un duvet cotonneux ; ceux qui vivent sur le chou et sur le pru- nier n'ont que très-peu de cette matière qui resseuïble à de la farine ; ceux des vessies de l'orme en sont entièrement cou- verts. Cette même matière se trouve sur ceux du peuplier , sous la forme de filets cotonneux ; mais aucune espllfce n'en a une aussi grande quantité que celle du hêtre; ces filets ont quelquefois un pouce de longueur , et sont flottans sur le corps de l'insecte , auquel ils tiennent peu ; le frottement les enlève. Partout où on trouve des pucerons, on est presque sûr de trouver des fourmis ; elles y sont attirées par leur goût pour une liqueur sucrée qui découle continuellement des deux cornes que les pucerons ont à l'abdomen; il en sort une assez grande quantité pour que les vessies de l'orme et les tubéro- sités des feuilles du groseillier en contiennent des gouttes de la grosseur d'un pois; cette liqueur, qui est limpide et trans- parente , s'épaissit à l'air. P\éaumur dit qu'elle est aussi douce que le miel, et d'un goût plus agréable. Les pucerons sont très-nombreux , et le seroient encore davantage , sans des ennemis terribles qui les dévorent chaque jour par centaines. Les larves d''hémérobes, et celles de quel- ques diptères de la tribu des syrphies , en suivant leur appétit , délivrent les cultivateurs d'un fléau ; car ces insectes si féconds se multiplieroient à un tel point, qu'ils finiroient par dessé- a54 P U C cher les plantes qu''iis rendent difformes. Ces insecles étant fort mous , on peut les enlever avec un pinceau mouillé , et en purger ainsi les arbres peu élevés. Mais un moyen plus expédilifet plus facile,-est de brûler, sous les arbres, du sou- fre ou du ^abac , et d'en conduire les vapeurs ou la fumée sur les parties affligées , avec un soufflet ou un tuyau. On a décrit plus de soixante espèces de pucerons , parmi lesquels on distingue les suivans : Puceron DE l'orme , Jphisjilmi, Linn. , Geoff. , Fab. Il a les antennes grosses , le corps cylindrique , de couleur brune , couvert d'une poussière farineuse ; les ailes très-lon- gues, en toit, avec une petite tache brune, au milieu du bord extérieur ; les cornes de l'abdomen courtes. Il vit rassemblé , en grande quantité , dans une vessie at- tachée aux feuilles de l'orme par un pédicule très-court. Cette vessie est produite par l'extravasation des sucs de la feuille piquée par ces pucerons. Puceron du peuplier, Âphis populi, Linn., Fab. Il est vert entièrement, et couvert d'un duvet cotonneux assez long. On le trouve en quantité sur les feuilles du peuplier noir , renfermé dans une feuille pliée en deux , qui forme une vessie ; chaque feuille est , en outre , couverte de tubérosités rougcâtres. Puceron du sureau , Aphis sambuci , Linn., Geoff. , Fab. Il est d'un bleu noirâtre. On le trouve en si grande quantité sur le sureau , que les feuilles et les liges en sont couvertes. PucÊliON DU HÊTRE , Aphis fag'i , Linn. , Geoff. , Fab. Il est entièrement vert , couvert d'un duvet blanc , cotonneux, quelquefois long d'un pouce , lorsque l'insecte est âgé ; très- court , lorsqu'il est jeune ; ce duvet s'enlève par le moindre frottement. On le trouve sur le hêtre. / Puceron du chêne , Aphis roboris , Linn. , Fab. Il est assez gros, d'unbrunnoirâtre:sespattessont très-longues; les antérieures sont d'un brun jaunâtre ; ses cornes sont très- courtes. On le trouve sur le chêne. Puceron DU LAiTRON , Aphis somhi^ Linn. , Geoff., Fab. Il est d'un vert mat ou bronzé ; il a une queue recourbée , placée à l'extrémité de l'abdomen , entre les deux cornes. M. Dutrochet , dans un mémoire lu à l'Académie des Sciences , a décrit les organes générateurs de cette esj)èce. Puceron des écorces , Aphis guercih, Linn. , Geoff. , Fab. Il est très-petit , d'un brun-roux. Ce que cet insecte a de sin- gulier , c'est sa trompe , qui est trois fois plus longue que son corps ; il la porte sous son ventre, et son extrémité est relevée sur le dos; il la raccourcit et l'allonge à volonté, ei P U D .5 renfonce tellement dans l'écorce des arbres , que pour l'en ôter , on enlève avec lui un petit fragment de bois. Ce puccr- ron n'a pas de cornes. On trouvera dans le troisième volume des Mémoires sur les Insectes de Degéer , dans la Faune de Bavière de Schranck les descriptions détaillées d'un grand nombre de pucerons. V. aussi les Mémoires de la Société d'agriculture de Londres , sur le Puceron du rosier , et le septième volume des Actes de la Société Linnéenne. (L.) PUCERONS AQUATIQUES ou PUCERONS RRANCHUS. On a ainsi appelé les crustacés du genre Daphnie, (b.) PUCERONS BRANCHUS. V. l'article précédent, (b.) PUCERONS C FAUX ). V. P.sylle. (l.) PUCHAMCAS. Nom donné par les Indiens, au Néflier A FEUILLES DE CORNOUILLER de Lamarck , n.o 17, (B.) PUCHINouPUClN. V. Poussins. (DESM.) PUCHO. C'est le Costus d'Arabie, (b,) PUCHOT. Nom donné à la Trombe de mer , par quel|L ques voyageurs. V. Mer. (pat.) PUCIERE. Nom vulgaire du Psylion. (e.) PUCIN. V. PUCHIN. (DESM.) PUCSARMA. Nom du Balisier , à Ceyla-n. (ln.) PU-CUM-TSAO. Une espèce de Lfondent ( Leontodon chinense ^ Lour. ) porte ce nom, à la Chine, (ln.) PUDEL 0U.BUDEL. Noms allemands des Chiens ca- niches ou Barbets, (desm.) PUDENDUM MARINUM, Pudendum regale. On a donné ces noms à diverses espèces d'HoLOTHURiE. (desm.) PUDIS. En Languedoc , on désigne par ce nom le Térébinthe , et une espèce d' Alisier ( Cratœgus tormina- lis). (LN.) PUDER ou GAT- PUDRE. Au pied des Pyrénées, et dans la vallée de l'Aude > c'est la Marte putois (Mus- tela putorius ). (desm.) PUDU. Ruminant du Chili, décrit par Molina , placé long-temps dans le genre des moutons, que M. Blainville croit devoir rapporter à celui des Antilopes , à cause de la forme des cornes qui sont rondes et lisses. V. Antilope améri- caine , tome 2 , pag. 208, Ce pudu est de la taille d'un chevreau de six mois ; sa couleur est obscure ; et son menton n'a pas de barbe. Le mâle seulement a de petites cornes divergentes. Il habile les montagnes , et descend dans les vallées dans les temps de neige. Il est alors facile de le prendre et de l'apprivoiser , parce qu'il est d'un naturel docile, (desm.) 256 P U 1 PUERCO. Eu espagnol, c'est le Cochon , et puerca , fa Truie, (desm.) PUETTE. La Passer. \ge se nomme ainsi dans quelques lieux, (b.) PUÏTIN. V. Pétrel-puffin et Macareux. PuFFiN DU Brésil. V. Pétrel-puffin du Brésil. PuFFiN du Cap de Bonne-Espérance. V. Pétrel-puffin BRUN. PuFFIN CENDRÉ. F. PÉTREL-PUFFIN CENDRÉ , Seclion des PÉTRELS-PUFFINS. (V.) PUG-DOG. Les Anglais désignent par ce nom la race du chien àogw'n. (DESM.) PUGK). Ce nom , qui signifie poignard en latin, étoit donné par les anciens au Glayeul , à cause jie la forme des feuilles de cette plante, (ln.) PUGIONION, Pugionium. Plante à feuilles linguiformes, entières, semi-amplexicaules; à fleurs petites, disposées en grappes terminales, sur des pédoncules très-écarlés , qui fai- ^^it partie des Buniades, mais dont Gsertner a fait un genre particulier dans la tétradynamie siliculeuse. Ce genre a pour caractères : un calice court ; une corolle de quatre pétales étroits , entiers , acuminés ; six étamines , dont deux plus courtes ; un ovaire supérieur , biloculaire , surmonté d'un style court , à stigmate simple ; une silicule membraneuse, comprimée transversalement, ovale, termi- née à chacune de ses extrémités par un appendice allongé , ensiforme, muni sur ses côtés de pointes divergentes, unilocu- laire dans la maturité, et contenant une seule semence arillée. Le pugion croît dans la Sibérie et dans la Perse. Il n'est remarquable que par la singulière conformation de son fruit. (B.) PUHACZ. Nom polonais du Grand-duc. (v.) PU-HOAM. Nom donné, en Chine, à une espèce de Massette ( typha lalijolia , Lour. ). (LN.) PUINE. L'un des noms vulgaires du Cornouiller san- guin, (b.) ^ PUITAGA. Nom que les naturels du Paraguay ont im- posé au Tyran botaveen. V. ce mot. (v.) PUITS. Tout le monde sait qu'un puiis ordinaire n'est autre chose qu'un trou dans la terre , creusé perpendiculai- rement jusqu'à ce qu'on trouve une source dont l'eau coule sur un lit de glaise ou de roche , ou autre matière imperméa- ble , dans laquelle on creuse à la profondeur de quelques pieds, pour former un bassin dans lequel se rassemble l'eau qui suinte des couches de terres supérieures. Dans les travaux des mines , on nomme puits ou ôures^ des P U L 5/ ouvertures ftarrë^es , creusées perpendiculairement dans la terre , et revêtues de charpentes pour empêcher les ébouie- niens. Ces puits servent ordinairement à plusieurs usages , et sont d'une grandeur assez considérable : on leur donne jus- qu'à dix pieds sur quatre de largeur. Ils servent , soit au pas- sage des ouvriers , soit à extraire les eaux ou le minerai , et sont disposés suivant l'usage auquel on les destine. Ceux qui servent au passage des ouvriers , sont garnis d'échelles per~ pendiculaires de vingt -cinq à trente pieds de longueur, au pied desquelles est un repos , et à côté , un puils semblable au précédent , et ainsi jusqu'au fond de la mine , qui a sou- vent cinq à six cents pieds de profondeur , et quelquefois bien davantage. Ceux qui sont destinés à l'extraction du minerai, vont sans interruption jusqu'aux galeries où se font les travaux. Les puits à air ou puits (ïairage sont uniquement dfeslinés à changer l'air des souterrains au moyen d'un tuyau qui monte depuis le fond de la mine jusqu'au jour , où l'air des souterrains est pompé au moyen d'un fourneau placé sur l'ouverture du puits. V. Mines, (pat.) PUKSHISK. V. Berglronette DE LA BAIE d'Hudson.(v.) PULCOLI. Rhéede figure sous ce nom la Carmantine NEZ ( justicia nasuta ). (B.) PULE. Nom de deux arbres figurés par Rumphius , dont l'nn appartient à la famille des Apocinées , et l'autre à celle des Urticées , mais dont on ne connoît pas les parties de la fructification, lis ne présentent rien de remarquable, (b.) PULEGIUM. Deux plantes sont mentionnées par Pline, sous cette dénomination : Tune est le pulegium que l'on culti- voit , et l'autre le pulegium sauvage. Pline ne donne pas de description de la première espèce ; il se contente de faire observer qu'on en distinguoit deux sor- tes , qui ne différoient absolument que par la couleur des fleurs , rouges dans le pulegium qu'il nomme femelle , et blanches dans le pulegium mâle. Il s'étend beaucoup sur leurs propriétés plus exaltées dans le premier pulegium , ce qui démontre qu'ils étoient des plantes très-connues. L'odeur véhémente qu'exhaloit la fleur du pulegium frais , tuoit les pures ; c'est ce qui lui avoit fait donner son nom de pulex (puce). Les couronnes de pulegium étoient préférées à celles de rose , pour calmer les douleurs et les tournoiemens de tête; l'odeur seule des fleurs opéroit ces effets; la graine, également très-odorante,àlasentirseulement,rendoit laparoleàceux qui l'avoient perdue. Les autres vertus et les nombreux usages da pulegium cultivé , sont relatés dans Pline , et dénotent que «ette espèce étoit échauffante à un haut degré , stomachique , xxviii. 17 258 P U L anlivomitive , fortifiante, calmante, utile dans la touï, propre à guérir les ulcères de la bouche , et à calmer les convulsions, etc. C'est immédiatement après le mentha, que le naturaliste romain traite du pule^ium cullioé ; et il fait remarquer que ces deux plantes ont les plus grands rapports. C'est â la suite de ce premier pulegiiim, et avant le nepeta . qu'il place le pulegium sauvage : « Cette herbe , dit-il , a beaucoup plus de vertu en tout que la précédente ; elle ressemble ^V origan; ses feuilles sont plus petites qne celles du pulegium cultivé. Quelques personnes l'appellent dictam- nus , et l'on dît qu'aussitôt que les chèvres et les moutons en ont mangé , ils se mettent à bêler ; c'est pourquoi il y a des auteurs grecs qui l'appellent blechon ( d'un mot grec qui si- gnifie bêlement ). Cette herbe est si chaude, qu'elle fait en- fler en forme de vessie, et qu'elle excorie les parties du corps qu'on en frolle : aussi les médecins ordonnent-ils de s'en frotter avant que d'entrer dans les bains , etc. » Pline ter- mine son récit , en faisant remarquer que le pulegium sau^ oage et le nepeta , ont une grande conformité entre eux. Les pulegium, de Pline , d'après leurs qualités, et par leur rapprochement du m.eniha , de VoTiganum et du nepeta , étoient très-certainement des plantes labiées. Parmi celles-ci, il faut remarquer que les menthes , les mélisses , les thyms , les calamens , sont des plantes très-odorantes, mais plus par i'arome qui s'exhale de toutes les parties , que par celui des fleurs. Il est probable que c'est parmi les plantes ci-dessus nommées , que les pulegium doivent rentrer. Mais nous ne croyons pas affirmer que notre pouillot ( mentha pulegium ) , qui croît partout dans les prairies humides, et qu'on ne cul- tive pas , soit le pulegium cultivé de Pline ; rapprochement qui a été fait par un assez grand nombre d'auteurs. On pour- roit peut-être croire que c'est le pulegium sauvage , mais on a dit et avec plus de vraisemblance , que ce dernier peut avoir été notre melissa nepeta. Le lierre terrestre Çglechoma Jiederea) n'ayant pas les vertus exaltées de cette plante, ne peut être confondu avec elle. Enfin, il est possible qu'une menthe cultivée ( mentha viridis ) soit le pulegium cultivé de Pline. Le blechnon de Dioscoride , et le pulegium sauvage de Pline , sont regardés comme la même plante. Ces deux na- turalistes sont d'accord sur les propriétés et l'origine du nom grec de cette plante ; mais le premier n'en donne pas de description. Le pulegium est nommé puleium par Cicéron et par Co- lumelle ; pulleum par Martial. On l'a également appelé pan- tagathon ( toute bonne , en grec) , glechon, hlechron, arsenicanlon. P ^' L =59 Chez les moderrres , la menthe pouiilot a conservé le nom c de la couleur et de la grosseur de ses graines , semblables à celles de la puce. Voyez PuLi- CAIRE et Inule. (ln.) PULICAIRE , Pulicaria. Gaertner donne ce nom géné- rique aux espèces A'Inules qui ont les semences couronnées d'aigrettes doubles. V. Inules. On nomme aussi Pulicaire le PSYLLION. (b.) PULLON. La Foulque du lac Majeur, (desm.) PULLY- SCHOUADI. C'est le nom sous lequel la QUAMOCLITTE PIED DE CUÈVRE esl figurée dans Rhéede. (B.) PULMOBRANCHES. Nom donné, par Blainville , à un ordre de Mollusques non symétriques , dont les bran- chies ont quelques rapports d'organisation avec les pou- mons, (b.) PULMONAIRE, Pulmonarîa. Genre de plantes de la pentandrie monogynie et de la famille des borraginées, dont les caractères consistent : en un calice prismatique , à cinq côtes et à cinq découpures ; une corolle infundibullforme , à tube cylindrique , à ouverture plus petite, et à limbe à cinq lobes droits et un peu ouverts ; cinq étamines ; un ovaire supérieur divisé en quatre parties , du centre desquelles s'élève un style à stigmate échancré ; quatre noix , presque rondes, obtuses , placées au fond du calice qui subsiste. Ce genre renferme sept à huit plantes à feuilles alternes , iGo P U L entières , rudes au toucher, et à fleurs disposées en corym- bes terminaux ou en épis. Les deux plus importâmes à connoître sont: La Pulmonaire officinale , qui a les feuilles radicales ovales en cœur , et les caulinaires lancéolées. Elle est vivace , et se trouve dans toute l'Europe , dans les bois arides , sur les pelouses sèches. Elle varie à fleurs purpurines et à fleurs blanches, à feuilles d'une seule nuance et à feuilles tachetées d'un blanc sale. Cette dernière est la plus commune dans les lieux exposés au soleil. La pulmonairefleurit une des premières au printemps , et fournit aux abeilles une grande quantité de miel. On la connoît sous les noms de grande Pulmonaire , Herbe aux poumons , Herbe du cœur , Herbe au lait de Notre- Dame , et Sauge de Jérusalem. Elle a un goût d'herbe un peu salé et gluant, qui la fait regarder comme très-adoucissante. On en fait des tisanes qu'on fait prendre aux pulmoniques avec beaucoup de succès , pour diminuer la salure ou l'â- creté de leurs crachats. On la mange, dans quelques cantons, comme les épinards. Autrefois, elle jouissoit d'une plus grande réputation qu'en ce moment , où on ne lui donne que les propriétés communes aux borraginées. La Pulmonaire maritime aie calice très-court, les feuil- les ovales, la tige rameuse et couchée. Elle est annuelle , et se trouve sur les bords de la mer , au nord de l'Europe. Les Irlandais la mangent , et la font confire dans du vinaigre ou dans de la saumure, pour leur consommation d'hiver, (b.) PULMONAIRE DE CHÊNE. C'est le Lichen pulmo- naire qui sert de type au genrePuLMONAiRE de Hoffmann.(B.) PULMONAIRE DES FRANÇAIS. C'est I'Epervière PULMONAIRE. (B.) PULMONAIRE DE TERRE. C'en encore un Lichen, Lichen caninus., L. (desm.) PULMONARIA. V. Pulmonaire et Symphytum. (ln.) PULMONELLE , Aplidium. Genre établi par Savigny , pour placer I'Alct^n figue, dont il a été à portée d'observer l'organisation. Ses caractères ont été rédigés ainsi par Lamarck, Histoire naturelle des animaux sans vertèbres : animaux biforés , agré- gés , fort petits , vivant dsns un corps commun , convexe , charnu, fixé, et n'offrant point, par leur disposition , plu- sieurs systèmes particuliers ; six tentacules à la bouche ; anus non apparent. On trouve la Pulmonelle sublobée attachée aux varecs i aux rochers, aux coquilles ahandonnées ; elle n'est point rare sur nos côtes. Cuvier l'a réunie à ses Polyclinons. (b.) PULMONÉS. Ordre de mollusques gastéropodes qui P U L ,6, rentre dans celui appelé Adélobranches par DumérJl. (b.) PULMONES. Ordre de mollusques gastéropodes, formé par M. Cuvier , et renfermant ceux de ces mollusques qui respirent l'air élastique par un trou ouvert sous le rebord de Jeur manteau , qu'ils dilatent ou contractent à leur gré. Les uns sont Terrestres: tels que \es limaces , les parmacelles ^ les hélices , les bulimes , les maillots , etc. ; les autres sont Aquatiques : tels que les onchidies , les lymnées , les plauor- bes, lesphyses, les auricules , etc. (DESM.) PULOCONDOR. r. l'article Mouffette, (v.) PULONOSI. C'est , selon Krachenninikow ( Hisi. du Kamtschatka ) , une espèce de canard qui arrive au prin- temps dans le Kamtschatka, et s'en retourne en automne comme les oies, (s.) PULPAZA. Nom servien du Grand Plantain (Plantago major'), (ln.) PULPE , Pulpa. Substance molle et charnue de plusieurs fruits et racines, (d.) PULPE DE MAGUEY. Liqueur enivrante, fournie par I'Agave du Mexique, (b.) PULPO. C'est le Poulpe , c'est-à-dire , une espèce de Sèche, (b.) PULQUE. Nom du vin qu'on retire du suc de I'Agave fiu Mexique, (b.) PULSATILLA. Espèce d' Anémone ainsi nommée, selon C. Bauhin, parce que les aigrettes de ses graines sont agitées et poussées par le plus léger vent. Ce naturaliste fait obser- ver que certains auteurs rapportent la pulsatilla au lemonia , quatrième espèce àHanémone , de Pline , laquelle croissoit dans les prés. Pline dit que les anémones dévoient ce nom à leurs fleurs qui s'ouvroient lorsqu'il faisoit du vent ; c'est l'étymologie que j'ai donnée de ce nom dans quelques articles de ce Dictionnaire , lorsqu'il s'agissoit des anémones des anciens. Un académicien de Dijon prétend qu'il a été donné à ces plantes , parce qu'elles croissent dans les lieux battus par les vents; il n'a suivi en cela qu'une explication moderne, qui n'est pas applicable aux anémone^ des anciens , soit parce qu'elle est évidemment opposée à ce qu'ils nous en ont dit, soit parce que le nom d anémone ne conviendroît pas , dans ce sens , à des plantes de prairies ; soit enfin , parce que les auteurs modernes , en donnant cette étymolo- gie , avoient en vue notre pufsatilla , qui ne paroît pas être une des anémones des anciens. On peut conclure, il est vrai, qu'une plante dont la fleur s'ouvre lorsqu'il fait du vent , doit croître dans des lieux exposés au vent ; la différence , cepon- ëant , est grande ; car la plante pourroit être agitée , et sa 262 P U M fleur ne pas s'ouvrir. J'ai donc dû , après toutes considéra- tions , ni'en tenir à ce que dit Pline , et me tromper avec C Bauhin , Menlz^l , et d'autres auteurs très-respectables , plutôt que d adopter une opinion choquante. Je reviens au puhalUla. D'après quelques auteurs , cette plante devoil son nom à sa précocité; en effet, c'est une des premières plantes qui fleurissent de l'année, et qui semblent ouvrir les porres au printemps C'étoit auirefois la fleur du pâque ou passe-fleur , à cause de sa précocité et de son peu de durée. Adanson a cru convenable d'en faire , avec Tourne- fort , un genre où rentreroient toutes les espèces d'anémones à graines aigrettées ; mais il n'a pas été adopté ; il forme la première section du genre anémone de DecaodoUe {Sysi. végét.) , dans lequel rentrent les espèces de puhaiillades an- ciens botanistes. PULSATILLE. Plante du genre des Atsémones. (b.) PULTÉNEE, Pullenœa. (îenre déplantes de la diadeJ- phie décandrie et de la famille des léguuïineuses , dont les caractères consistent à avoir : un calice à cinq dents avec deux appendices bractiformes ; une corolle papilionacée , à éten- dard ovale, très-grand, à ailes concaves, et à couronne très- courte et très-obtuse ; dix étamines libres ; un ovaire supé- rieur surmonté d'un style presque droit; un légume oval, renflé et bisperme. Ce genre, qui se rapproche des Podalyries et encore plus des Daviesies, renferme une douzaine d'arbrisseaux , à feuilles simples et à fleurs axillaires et terminales, originaires de la Nouvelle - Hollande , dont deux ou trois se cultivent dans les jardins de Paris. Ils ne présentent rien de remar- quable. Les genres Mirbelie et Chorizème ou Podolobion, ont été faits à ses dépens. Le genre Aote sen rapproche beaucoup, (b.) PULVERAIRE, Puberaria. Genre de LlcnENS , qui ré- pond aux Léprâires d'Achard. (b.) PULVERATEURS. Ce sont les oiseaux qui ont l'ha- bitude de se rouler et se secouer dans la poussière, hes galli- nacés sont des oiseaux pubérateurs. V. au mot Oiseau, (s.) PUMA ou POUMA. Les habitans de Quito, au Pérou, donnent ce nom au Couguar , grande espèce de Chat. V. ce mot. (desm.) PUMAQU A et CH ACAN. Noms mexicains du Rocou , selon Hernandez. (lis.) PUMICIN. C'est un des noms de I'Avoira. (b ) PUMILEA. Ce genre, établi par P. Brown, est le même que le TuRiSERA de Linnseus. (ln.) P ^' N .63 PUMITE. Nom donné à la Ponce , par M. Cordier , dans sa Classification des laves. F. à la fin de l'article Laves. (LN.) PUM-NGO-MEU. Nom donne' , en Chine , au curcuma ruiunda^ qui croît sur les montagnes de cette contrée et en Cochinchino. V. Ngai-mio. (ln.) PUMOS. Nom mexicain d'un V kimiy.K {^corypha pumos^ Kunth. ) , qui croît au pied du volcan de JoruUo, proche le bourg Aguasarco , à cinq cents et huit cents toises d'éléva- tion. (LN.) PUNAISE, Cimex. Genre d'insectes , de l'ordre des hé- miptères , section des hétéroptères , famille desgéocorises, tribu des membraneuses. Le genre punaise, cimex ^ de Linnœus, comprend l'in- secte de ce nom , malheureusement trop connu par l'odeur désagréable qu'il répand , et par les tourraens qu'il nous cause , la punaise des lits {cimex ieciularius). En démembrant ce genre , Fabiicius a placé celte espèce dans celui d'acan- thie, tàïiàis que des insectes, qui diffèrent du précédent par plu- sieurs caractères essentiels, sont réunis dans une autre coupe générique , portant le nom de punaise ( V. Pentatome ). Devant , pour nous faire entendre , autant qu'il est possible , de tout le monde , nous prêter au langage habituel et géné- ral , nous avons repoussé ce changement bizarre dans la nomenclature. . Notre genre punaise aura donc pour type la punaise des lits , cimex Ieciularius^ Linn. , Geoff. Ses caractères sont : bec naissant du front , dirigé en arrière , le long de la poitrine , droit, de trois articles , recevant , à sa base , un labre trian- gulaire , de grandeur moyenne ; pattes uniquement propres à la course ; tarses à trois articles distincts , dont le premier très-court ; corps aptère , ovoïde , très - aplati , membra- neux ; tête reçue postérieurement dans un corselet court, transversal , presque lunule ; point d'yeux lisses ; yeux glo- buleux , saillans ; antennes insérées au-devant d'eux , un peu plus longues que la tête et le corselet , brusquemeiit séla- cées , de quatre articles, dont le second et le troisième fort larges. D'autres détails descriptifs sont superflus , et plût à Dieu que nous fussions, à cet égard, moins savans, ou plutôt dans la plus parfaite ignorance ! Quel est celui qui n'a pas eu occasion de maudire l'odeur insupportable de lapunaise,et son humeur sanguinaire ? Elle vit dans nos foyers, se dérobe d'autant plus aisément à nos regards, qiie son corps étant plat, elle a la facilité de se loger a64 P U N dans les réduits les plus étroits que lui présentent nos apparle- mens , nos meubles , nos lits spécialement ; elle ne sort de sa retraite que la nuit. On ne sait que trop qu'elle vit en société nombreuse , qu'elle pullule prodigieusement , et que sa pos- térité, malgré toutes no3 recherches, échappe à la mort. Elle vient troubler notre repos et nous tourmenter , dans une saison positivement où le sommeil nous est le plus né- cessaire pour nous remettre de la fatigue du jour. La nature a donné à cet insecte une industrie singulière pour rendre inutiles les précautions que nous prenons , afin de l'éloigner de nous. S'il ne peut grimper sur nos lits par le bas , il a l'adresse de monter le long du mur , de gagner le plafond et de se laisser tomber lorsqu'il se trouve immédiatement au- dessus du lit. Une grande propreté, une attention extrême à visiter souvent , au printemps surtout, les lieux où \es punaises se ménagent une retraite plus favorable, à boucher les trous et les fentes des murs, nous garantiront de ces insectes in- commodes, ou en diminueront du moins le nombre. On in- troduira dans les lieux où ils se tiennent cachés , le plus pro- fondément qu'il sera possible , de l'essence de térébenthine de Venise , de l'essence vestimenta'e de Dupleix, de l'huile de pétrole , etc. Le gaz produit par une forte dissolution de cuivre et d'acide nitrique , les communications avec l'air ex- térieur étant fermées, ou la vapeur du soufre ,les atteignent partout et plus facilement; mais il faut avoir bien soin de sortir de l'appartement, et de n'y entrer qu'au bout de quel- ques jours , et avec précaution. On trouve dans les nids de lldrondelle des lioages , une pu- naise , semblable, pour la forme, à l'espèce domestique, mais constamment plus petite , velue, et ayant des couleurs plus ternes. Voyez, pour plusieurs autres insectes rangés parmi les pu- naises , les familles GÉocoRiSEs et Hydrocorises, où sont indiqués les genres qui comprennent ces insectes. La punaise des jardins , qui tue et suce les chenilles , suivant les observations de M. de Bridelle de Neuillan , Juum. de Physiq. , août 1782 , est un pentatome. U y auroit de l'incon- vénient à multiplier ces insectes pour détruire les chenilles des jardins, à raison de l'odeur désagréable qu'ils commu- niquent aux fruits sur lesquels ils passent, (l.) PUNAISE A AVIRONS. C'est le Notonecte. (desm). PUNAISE D'EAU. On donne ce nom auxNÈPES et aux NoTo^'ECTES. (desm.) PUNAISE-D'EAU. V. Hydrocorises. (l.) PUNAISES DES JARDINS, Punaises de bois. Voy.. Pentatome , Scutellère , Lygée. (l.) '' P U O =65 PUNAISE DE MER. Quelques personnes donnent ce nom aux Oscabrions. (b.) PUNAISE -MOUCHE. C'est le Réduve {ndimus per- sonaius. (dëSM.) PUNAISE D'ORANGER {insectes). Nom donné au kermès des orangers de Geoffroy . (l.) PUNAISES TERRESTRES. Voyez Géocorises. (l.) PUNAISOT. Dans les campagnes de quelques parties de la France , on connoît la Marte putois sous cette déno- mination vulgaire, (s.) PUNARU, Poisson. V. Pinaru. (s.) PUNCH. Liqueur composée d'eau chaude , d'eau-de-vie, de jus de citron et de sucre , dont on fait[un grand usage , principalement en Angleterre et dans les colonies. On fait, à Manille , une espèce de puncli en substituant levinaurum, et on s'en trouve bien. Voyez Sangria, (b.) PUNGAMIE , Pungamia. Genre de plantes qui est de la diadelphie décandrie, et qui offre pour caractères : un calice presque entier et fort évasé ; une corolle papilionacée à éten- dard à peine plus grand que les ailes et la carène; dÎKétamines monadelphes ; un ovaire supérieur allongé , terminé par un style recourbé, à stigmate aigu ; un légume pédicellé, pres^ que rond , aplati et monosperme. Ce genre , très- rapproché du Ptlrocarpe , n'en diffère peut-être que par son légume à semence solitaire, (b.) PUNGITOPUM. Césalpin donne ce nom au Fragon épineux ; c'est le pungitopi des Italiens, (ln.) PUNICA. Ancien nom latin du Grenadier, etmaintenant celui du genre qui comprend cet arbre. Voyez Rhoa. (ln.) PUNNA. Arbre du Malabar, figuré par Rumphius , mais dont les parties de la fructification sont incomplètemeni; connues, (b.) PUOLAKA. Nom de I'Airelle ponctuée Ç^vaccinium vilis idœa , L. ) , en Finlande, (ln.) PUON-FUEN-EIEN. Une espèce de Lobelie ( /o^^Z/a chinensis , Lour. ) porte ce nom en Chine. (LN.) PUON-HIA. Nom donné , en Chine, à deux espèces de Gouets : arum iriphyllum , Thunb. , et draconilum , L. (LN.) PUORC. A Nice, le Baliste gaprisque porte ce nom; lepuorc murino est le Squale humantin , le puorc pei est le Callionyme flèche , ou bien encore le Lepadogastère. * (desm.) PUPAL-WALLÏ. Plante peu connue de la côte Ma- labafe, figurée par Rhéede (Mal. 7. tab. 8), et qu'on avoit 26G P U P cru être le CadelarilappacÉ, {achyraniheslappacea^ L.) dont Adanson a fait son genre pupal^ adopté par Jussieu sous le nom de pupalia^ et nommé Dcsmochœta par Décandolle , qui n'a pas cru devoir le désigner par un nom dérivé de celui d'une plante qui ne doit point en faire partie. Ce genre comprend six espèces de plantes des Indes, confondues avec les cadelan, par les auteurs , et qui s'en distinguent essentiellement par l'absence des écailles et des dents entre les étamines. Ce genre est le même que le stachyarpagophora de Vaillant, (ln.) PUPALIE , Piipaha. V. ci-dessus Pupal-Walli. (ln.) PUPE. Nom vulgaire de la Huppe, (s.) PUPE. Voyez Nymphe, (o.) PUPILLE. Consultez l'article de TOE'il. (virey.) PUPIPARES , Pupipara. Y annWc d'insectes, de l'ordre des diptères , dont les caractères sont : bouche en forme de Lee , composée de deux lames ou valvules , recouvrant , en manière de tube , un suçoir formé de deux soies réunies en une , et partant d'un petit bouton , situé dans la cavité orale de la tête. Ces insectes s'éloignent, sous plusieurs rapports, des autres diptères, et forment, dans ma méthode , une sec- tion particulière , cgWq Aes éproboscidés ^ convertie, par M. Léach , en un ordre , celui des omaloptères. Leur corps est court , assez large , aplati , et défendu par un derme assez solide, ou presque de la consistance du cuir ; et de là le nom de coriaces^ que j'ai donné à la première sous-famille , celle qui se compose du genre liippobosque des auteurs ; la tête s'unit plus intimement au corselet que dans les autres dip- tères , paroît quelquefois comme 80udée avec lui , et ne se présente même, dans d'autres, que sous l'apparence d'un tubercule élevé ; elle porte sur les côtés antérieurs deux an- tennes courtes , tantôt sous la forme d'un tubercule , avec une soie, tantôt sous celle de deux petites lames velues ; les palpes manquent, ou peut-être forment-ils la gaine du su- çoir ; les pieds sont forts , écartés, et terminés par deux on- gles robustes , ayant, en dessous, une à deux dents , qui les font paroître doubles ou triples ; les ailes ont de fortes ner- vures, et manquent , ainsi que les balanciers, dans quelques espèces. Ces diptères, nommés, par quelques auteurs, mouches-araignées^ vivent exclusivement sur des quadrupèdes ou sur des oiseaux , courent très-vile et souvent de côté. Les métamorphoses de ces insectes sont très-singulières. Les œufs éclosent dans le ventre de leurs mères ; leurs larves s'y nourrissent et n'en sortent que lorsqu'elles doivent pas- ser à l'état de nymphe ; elles ont alors la forme d'un œuf, mou , blanc , et presque aussi grand que l'abdomen de la PUR 267 mère ; sa peau se durcit et devient une coque solide d'abord , brune, ensuite noire, et souvent échancrée à un bout qui offre une plaque luisante ; cette enveloppe ne présente ni anneaux, ni incisions transverses, caractère qui distingue ces nymphes de celles des autres diptères analogues. Telle est l'origine de la dénomination de pupipares ^ que j'ai don- née à cette famille. / Je la partage en deux tribus ou sous-familles , les Coriaces et les Phthyromyes. V. ces mots, et celui de Nyctiribie. (l.) PUPIVORES , Piipwora , Latr. Famille d'insectes de l'ordre des hyménoptères, que je caractérise ainsi: abdo- men attaché au corselet par une simple portion de son dia- mètre transversal , ou même , et le plus souvent , par un très-petit filet ou pédicuFe , ayant ainsi à son point d'inser- tion un mouvement propre; nne tarière dans les femelles, servant d'oviducte. La plupart de ces petits animaux déposent leurs œufs, soit dans l'intérieur du corps, ou sur la peau de différentes larves d'insectes , et particulièrement des chenilles , soit dans les nymphes ou les chrysalides ; les œufs donnent naissance à d'autres larves qui rongent et font périr ces insectes ; telle est l'origine du nom de pupivbres , donné à cette famille. Les pupivores se partagent en six tribus , ou sous-familles : les EvANiALES, les IcHNEUMONiDES, Ics Gallicoles , les Oxyures et les Chrysides. V. ces mots, (l.) PTJPPA. Nom latin des coquilles du genre Maillot, (d.) PUPUT-LUPOGE. C'est ainsi que Belon uomme la Huppe. V. ce mot. (s.) PUPUT, PUTPUT. Nom donné à la Huppe, à cause de sa puanteur, (v.) PURAQUE. Nom du Gymnote électrique, (b.) PURETÏE. Sable noir, ferrugineux et brillant, dont il est question dans la minéralogie de Bomare , et qui est tantôt du fer oxydulé titanifère , et tantôt du titane oxydé ferrifère. La purette se trouve sur les bords de la mer et des rivières , dans des terrains volcanisés et dans des terrains qui ne le sont pas. (ln.) PURKE. Nom danois du Cochon, (desm.) PURPURA. Nom latin générique des Pourpres, (desm.) PURPURARIUS. Nom latin des Pourpriers ou ani- maux des pourpres, (desm.) PURPURINE. Préparation d'oxyde rouge de cuivre qui se fait à Venise , et qu'on emploie surtout dans les peintures au vernis ; c'est ce que les Italiens appellent bronzo rosso , le bronze rouge, (pat.) PURPURITES. Ce sont les Pourpres fossiles, (desm.) 268 PUT PURSE. Au Groenland , c'est , dit-on , le Phoque com- mun, Anderson dit que dans le même pays, on l'appelle PusA. (desm.) PURSHIE, Purshia , Décand.; Tigarea, Purs. Arbrisseau des bords de la rivière Columbia,à l'ouest de l'Amérique sep- tentrionale , qui se rapproche des SpirÉes , et qu'on croit devoir former un genre dans l'icosandrie monogynie, et dans la famille des rosacées ses feuilles sont alternes, cunéifor- mes , trifides, velues. Ses fleurs sont solitaires ; son calice est à cinq divisions hérissées ; ses pétales jaunes et obovalcs ; son fruit probablement une capsule. Le genre Kerrie de Decandolle , établi sur la Ronce du Japon, qui est la même plante que la Corette du Japon , s'en rapproche beaucoup, (b.) PUÙUPURU. Nom péruvien d'une espèce du genre [Tacsonia, selon Jussieu. (LN.) PUSA. Nom groërilandais du Phoque commun, (s.) PUSCHKINIE, Puschkinia. Genre de plantes établi pour placer une plante de l'hexandrie monogynie , intermédiaire entre les Ornithogales et les Scilles , qui croît naturelle- ment sur le Caucase. Ses caractères sont : corolle divisée en six parties ; nectaire court, à six dents, fermant le tube, (b.) PUSCHKIR. Nom de I'Ortie, chez les Tartares Wost^ jacks. (ln.) PUSILLE. Vicq-d'Azyr traduit ainsi le nom du sorcx pu- sillus de Gmelin, animal encore peu connu. V. l'article Mu- saraigne, (desm.) PUSOETHA(Linn., FI. zeyl. 6^4). C'est le perim- kaku-valli des Malabarcs , espèce du genre mimosa de Lin- nœus (Mimosa smndens) , portée dans le genre acacia par .Willdenow. (desm.) PUSPERAGEN. Nom de la Topaze, à Ceylan. (ln.) PITSTOLKA. Nom polonais de la Cres.serelle. (v.) PUSTORYL. L'un des noms russes du Seringa , Phi- ladelphiis c.oronarius , L. (LN.) PUSTULEUX. Nom spécifique d'un Crapaud, (b.) PU-TxA.O. Nom de la vigne , en Chine , Vitis vinifera , L. (LN.) PUTIER. Arbre du genre des Cerisiers , Cerasuspadus , Linn. (b.) PUTILLAS. Nom espagnol du Gobe - mouche rubin , d'après La Condamine. (v.) PUTNIK. Nomservien du Plantain lancéolé , L. (ln.) PUTNOK-FU. Nom du Pouliot , Mentha pulegium , en Hongrie, (ln.) PUTOIS , Mustda pulorius. Mammifère carnassier digiti-; P Y C 269 grade , du genre des Martes ( V. ce mot ) , assez commun en Europe , et très nuisible aux basse-cours, (desm.) PUTOIS D'AMÉRIQUE ou CONEPATE. On a donné ce nom a des quadrupèdes carnassiers , du genre des Moufettes. F. ce mot. (desm.) PUTOIS RAYE de Brisson. C'est encore un animal du genre des Moufettes ( le conepate ). (desm.) PUTOIS RAYÉ DE L'INDE. C'est la Marte rayée, Mustela striata. V. l'article Marte, (desm.) PUTORIE , Putoria. Genre de plantes établi pour pla- cer la Shérarde fétide de Cyrillo , sous la considération que le fruit est un peu charnu. V. au mot Aspérule, Persoon a donné le même nom au genre qu'Aublet avoit appelé Orélie , et Linnœus Allamaisde. (b.) PUTORIUS. Nom latin du Putois , espèce de Marte. V. ce mot. Il a été appliqué aux Moufettes, (desm.) PUTORO. Nom espagnol de la Marte putois, (desm.) PUTSCHA. Nom indien des Courges, (ln.) PUTPUT. r.PupuT. (s.) PUTSJU. Espèce de Costus propre au Japon, et figuré par Kœmpfer. Ses racines sont amères et d'usage en méde- cine, (b.) PUTUGUE. Nom delà Huppe , en Provence, (v.) PUTUMBA. Espèce de Lavenie , figurée sous ce nom dans Rhéede. (b.) PUTZEN. On nomme ainsi, en Allemagne , selon M. Beurard , une sorte de montagne , dont la masse est comme crevassée , sans offrir pourtant des fentes ou des ouvertures en longueur, mais une infinité de cavités ou excavations dont les dimensions sont égales en tout sens , et qui sont vides ou remplies souvent avec du minerai , quelquefois aussi seule- ment avec de l'eau, et dont plusieurs se ' communiquent : telle est la montagne d'Iberg , près de Grund , au Hartz. On donne le même nom à des masses de minerai non fon- dues entièrement, et qui restent attachées aux parois des four- neaux (ln.) PU UON-XU. Nom qu'on donne , en Chine , aune es-, pèce de Corossol, Annona squamosa, L. (LN.) PUYA , Paya. Plante dont Molina a fait un genre , que d'autres botanistes rapportent aux Pitcairnes. (b.) PUZOLO , PUZZOLENTE. Noms du Putois , en Italie, (desm.) PUZZO LEGNO et PUTINE des Italiens. C'est le Fi^ LARIA. (LN.) PYCHAWIEC. Nom polonais des Géranium, (ln.) 270 P Y C PYCIELT. Nom mexicain de la petite Nicotiane ( Ni- coiiana rustica. (ln,) PYCNANTHÈlVIE , Pyrnanlhemum. Genre de plantes établi par Michaux, Flore de V Amérique septentrionale , pour placer le Cl[Nopode blanchâtre et la Ghataire de Vir- ginie , qu'il a reconnu s'écarter des autres espèces de leurs genres. Ce nouveau genre , que Persoon réunit au Brachystème, offre pour caractères : un calice tubulcux, strié, à cinq divi- sions droites et subulées ; une corolle monopétale , per- sonnée , à lèvre supérieure recourbée en voûte, presque en- tière , et à lèvre inférieure beaucoup plus grande, recour- bée , canaliculée ettrifide , à divisions latérales demi-ellip- tiques , et à intermédiaire plus longue que large; quatre éta- mines saillantes , dont deux un peu plus courtes ; quatre ovaires supérieurs , du milieu desquels s'élève un style sim- ple ; quatre semences , situées au fond du calice qui per- siste. Outre les deux espèces mentionnées , Michaux en fait connoître deux autres : L'une, le Pycnanthème des montagnes, qui a les feuilles ovales, lancéolées, dentelées; les fleurs en tête sessiles, et les folioles du calice dentées. Il se trouve sur les montagnes de la Caroline. L'autre , le Pycnanthème monardelle , qui a les feuilles presque ovales, lancéolées, dentées, velues; les fleurs en tête terminale, accompagnées de bractées colorées , ser- vent d'involucre , et les folioles du calice barbues à leur pointe. On le trouve avec la précédente, (b.) PYCNITE ( Haiiy ). C'est-à-dire dense, compacte. Voyez, TOPAZE. (PAT.) PYCNOCOMOS. Plante de Dioscoride , qui nous est inconnue. Cortusus donne ce nom à la pomme-de-terre , et Brunsfelslus à la Podagraire. (ln.) PYCNOGONE. Voy. Pycnogonides. (s.) PYCNOGONIDES, P/6-/2o,^-omJe5, Latr.; Podosomata , Léach. Seconde famille des arachnides trachéennes , ayant pour caractères : corps ( le plus souvent linéaire) de six seg- mens , dont quatre intermédiaires composant le thorax , oc- cupant la majeure partie de la longueur de l'animal, portant chacun une paire de pattes ambulatoires ; les deux autres segmens terminaux; l'un antérieur formant un suçoir simple , cylindrique ou conique , ouvert en devant en manière de trèfle , tantôt accompagné de mandibules dldactyles et de palpes , tantôt n'offrant qu'une seule sorte de ces organes , ou même n'en ayant aucun; l'autre segment formant une petite P Y C ,7, queue , pareillement tubulaire à l'extrémité postérieure du corps ; un tubercule , ayant de chaque côté deux yeux lisses, sur le dos du segment portant la première paire de pattes ; deux fausses pattes articulées , repliées et ovifères , situées sous le second segment, dans les femelles ; point d'organes extérieurs pour la respiration , dans aucun individu. Les pyc/ -^onides sont des animaux marins , qui , par leur analogie avec les cyames, \e.s chevroHes et les faucheurs , semblent , selon M. Savigny, faire le passage des crustacés aux arachnides. Dans la méthode de Linnseus , les pycnogo- nides font partie de son genre phalangiinn ou àts faucheurs , et nous les plaçons aussi , du moins provisoirement , dans le voisinage de ces animaux. Leur corps est ordinairement linéaire , avec les pieds très-longs , de neuf à huit articles , et terminés par deux crochets inégaux paroissant n'en for- mer qu'un seul , et dont le plus petit est fendu. Le premier article du corps tenant lieu de tête et de bouche , forme un tube avancé , presque cylindrique ou en cône tronqué , sim- ple , mais offrant quelquefois des apparences de sutures lon- gitudinales {V. Phoxichile), avec une ouverture triangulaire ou figurée en trèfle à son extrémité. A sa base supérieure sont adossés, dans plusieurs, deux mandibules et deux palpes, que des auteurs ont pris pour des antennes : on ne voit dans d'autres que cette dernière sorte d'organes ; il en est enfin qui en sont privés, ainsi que de mandibules. Les mandibules sont avancées , cylindriques ou presque filiformes , simple- ment prenantes, pluâ ou moins longues, composées de deux articles, dont le dernier en forme de main ou de pince , avec deux doigts ; le supérieur est mobile et représente un troi- sième artic^ ; l'inférieur est quelquefois plus court : ces mandibules ont ainsi la forme de petits pieds. Les deux pal- pes, insérés sous l'origine des mandibules, sont filiformes, de cinq articles, avec un crochet au bout du dernier. Chaque segment suivant, à l'exception du dernier, sert d'attache à une paire de pieds ; mais le premier , ou celui avec lequel s'articule la bouche, a, sur le -dos, un tubercule, por- tant de chaque côté deux yeux lisses , et en dessous, dans les femelles seulement , deux autres petits pieds repliés sur eux- mêmes , et portant les œufs qui sont rassemblés autour d'eux en une ou deux pelotes , ou bien en manière de ver- ticilles ; le dernier segmentes! petit et percé d'un petit trou à son extrémité : on ne découvre aucun vestige de stigmates; et peut-être respirent-ils par celte ouverture postérieure. Ces animaux se trouvent parmi les plantes marines, quel- quefois aussi sous les pierres, près des rivages , et quelque- «72 P Y G fois encore sur des cétacés. La forme de leur bouche indi-» que que ce sont des animaux suceurs. Dans la méthode de M, Léach, les pycnogonides forment le premier ordre de sa sous-classe des céphalostomates, celui des podosomates ; il le partage en deux familles , les pycno- gonides et les nymphonides ,.dont les caractères sont fon-^ dés sur l'absence ou la présence des mandibules. Cette famille se compose des genres PycnogonoNjPhoxi^ CHILE , AmMOTHÉE , NyMPHON. (L.) PYCNOGONON , Pycnogonum , Brunn. , Mull, , Fab. Genre d'arachnides , de l'ordre des trachéennes , famille des pycnogonides, distingué des autres genres qu'elle comprend, par ces caractères : point de mandibules ni de palpes; su- çoir en forme de cône allongé et tronqué ; corps presque ovale , point linéaire ; pattes de longueur moyenne , de huit articles ; les fausses pattes ovifères de la femelle , très- courtes. Les pycnogonons diffèrent des autres genres de la même famille , non-seulement par l'absence des mandibules et des palpes, mais encore par les proportions plus courtes du corps et des pattes. Les pattes paroissent avoir un article de moins que dans les autres pycnogonides ; l'avant-dernier ne paroît former , dans les pycnogonons, qu'un petit nœud inférieur, et joignant le dernier article du tarse avec le pré- cédent. X On ne connoît encore qu'une espèce de pycnogonons, ce-^ lui bES Baleines, balœnarum^ figuré par Briinniche , Muller ÇZool. dan., tab. 119, fig. 10-12 ), et quelques autres natura- listes. On le trouve sous les pierres des rivages de l'Océan «uropéen ; il est rare sur nos côtes. Le pycnogonum ceti de Fabricius est le type dft genre cya^ me, ou celui de larunda de M. Léach. (l.) PYCREE,PycrtE«s. Genre établi par Palisot-dé-Beauvois, dans son superbe ouvrage intitulé , Flore d'Oivareet de Bénin , pour placer le Souchet fascicule de Desfontaines. Les caractères de ce nouveau genre sont : épillets ter- minaux, disposés en corymbe , et accompagnés de bractées écailleuses ; écailles placées sur deux rangs; trois étami- nes ; un ovaire surmonté d'un style à deux stigmates ; une semence à deux angles, (b.) PYGARGOS. Nom grec du Pygargue, oiseau. Voy. ce mot. (s.) PYGAPiGUE, Ha//tB/H5,Savigny. Genre de l'ordre des oi- seaux Accipitres, et de la famille des Accipitrims. V.cqs mots. Caractères : bec grand , presque droit , et couvert, à la base , d une cire; convexe en dessus, comprimé latéralement, di— p Y G ,^J îâté sur les bords de sa partie supérieure, crochu et acuminé à sa pointe; narines grandes, lunulées, transverses ; langue charnue , épaisse , entière ; bouche fendue jusque sous ^\es yeux; ailes longues; les 1.""= et 7."" rémiges, presque égales- les S/me , 4./"'^ , S.'™" , les plus longues ; tarses courts , à demi-velus; doigts totalement séparés; l'externe versatile- on- gles arqués et aigus , l'intérieur et le postérieur le^ plus longs- l'externe le plus court ; Tintermédiaire , avec une rainure profonde , et un rebord finement dentelé sur son côté in- térieur, aplati en dessous, et creusé en gouttière. Les pygargues diffèrent essentiellement des aigles propre- ment dits, en ce qu'ils ont les tarses , au moins à demi-nus et les doigts totalement séparés , tandis que ceux-ci ont les tarses couverts de duvet jusqu'aux doigts, dont les deux exté- rieurs sont réunis à leur base , par une membrane; de plus le doigt extérieur du pygargue est versatile , ce qu'on ne re- marque pas chez les autres , et ce qui le rapproche des bal- buzards , qui ont aussi les doigts entièrement isolés • mais ceux-ci s'en distinguent principalement par leurs jambes sans les plumes allongées , que l'on appelle culottes , et qui sont couvertes , au contraire , de plumes courtes et serrées ; par leur ongle intermédiaire qui est arrondi dessus et dessous sans rebord ni dentelures. * J'ai rangé à la suite des pygargues , plusieurs oiseaux de proie , parce qu'ils m'ont paru s'en rapprocher plus que des aigles proprement dits , avec lesquels on les a classés at- tendu qu'ils n'ont pas les tarses couverts de plumes, jusqu'aux doigts; cependant je les ai laissés sous les noms qu'on leur a imposés , parce que je ne suis pas certain qu'ils soient de vé- ritables pygargues. Il faut les voir en nature , pour les dé- terminer avec justesse. Le Pygargue proprement dit, Haliœiiis m'sus ^ Shav. ; fal- co alhicilla^ albicaudus^ leucocephalus, ossifragus, La th. ; pi. en! de Buffon , n." 4ii- Ce pygargue est, de tous \qs accipiircs ,' celui qui a donné lieu à plus d'espèces purement nominales • ce qu'on doit attribuer aux diverses métamorphoses qu'on remarque dans son plumage, pendant une partie de sa vie et à ce que les auteurs ne l'ont jugé que dans les collections. En effet, lorsque son vêtement est varié de brun, de ferru- gineux et de blanchâtre , que les pennes caudales sont brunes et tachetées confusément de blanc ; ils en ont fait leur fa/co ossifragus. Si sa tête et son cou sont gris, et si la queue a plus de blanc que de brun , ils l'ont nommé falco alhidUa. Quand le gris tend à la couleur marron , que le corps est d'un ferrugineux obscur, et la queue blanche, il porte le nom Ae falco albicaudus. Si la tête , le cou et la queue sont blancs XWlii. tb ^74 P Y G c'est leur faleo leucocephahis , ce qui n'arrive que dans Tâge avancé ; encore , il n'est pas certain que ce changement ait lieu pour la tête de la race européenne ; car il y en a depuis très-long- temps dans la ménagerie du Muséum , qui , jusqu'à présent , ont toujours eu la tête d'un cendré clair ; mais il en est autrement pour celle de l'Amérique septentrionale. Enfin , comme tous ces changemens ne s'opèrent que par gradations , il en est encore résulté d'autres dénominations spécifiques, telles que celles de /a/^o glaucopis , lequel est un jeune , selon Meyer, et (\e falco melanaèïos , auquel Latham et Gmelin ont mal à propos rapporté Taigle commun de Buffon , méprise qu'ils auroient évitée facilement, puisqu'il suffisoit de voir que des pieds à demi-vêtus(;»erf/A«i- semila- natis) ne pouvoient être ceux de cet aigle, qui les a couverts de plumes jusqu'aux doigts. Aussi MM. Wolf et Meyer ont- ifs fait du melanaèïos , un des synonymes du pygargue. Il ré- sulte de cette exposition , que l'espèce du pygargue se com- pose des falco ossifragus , alhicilla , leucocephalus , albicaudus y melanaëtos eX, glaucopis ^ selon Meyer. Il n'y a plus de doute sur l'identité de toutes ces prétendues espèces ; cependant il en reste sur Vorfraie^ que des ornithologistes persistent à regarder comme une espèce distincte, ainsi que l'ont pensé Brisson , Buffon , Latham et Gmelin ; et ils se fondent sur ce qu'on rencontre beaucoup plus d'orfraies que de py- gargue s. Mais ce plus grand nombre d'orfraies est dans l'ordre na- turel , puisque n'étant âgés que d'un ou deux ans , et que les autres en ayant trois ou quatre et même plus , les jeunes sont toujours en plus grande quantité que les adultes et que les vieux , chez tous les oiseaux. Les pygargues qui ont été ou qui sont encore dans la ménagerie du Jardin des Plantes, en fournissent une preuve sans réplique ; car tous y ont été apportés sous la livrée de l'orfraie , et tous , après un certain laps de temps, sont devenus pygargues à tête d'un cendré plus ou moins clair. La couleur blanche qui couvre la tête de la race américaine , est un attribut de la vieillesse , et cette couleur s'étend d'autant plus que l'oiseau avance en âge , ainsi que l'a observé Othon Fabricius , au Groenland, où cette race , dont les jeunes ressemblent à l'orfraie pendant deux ou trois ans, est très-commune. En effet , le pygargue, dit Wilson {Americ. Ornùh.) , habite les mêmes lieux , vit des mêmes alimens que le balde a^/e( l'orfraie ) , avec lequel on le voit très-souvent. Il ressemble à ce dernier par la fi- gure , la taille , la forme du bec , les pieds et les ongles ; c'est pourquoi, ajoute-t-il, j'ai un très-grand soupçon, no- nobstant les autorités anciennes , que l'un et l'autre sont des P Y G ,^5 individus d'une même espèce , différant seulement dans les couleurs. Je m'appuie sur ce que le pygargue , avant qu'il ait la tête le cou et la queue blancs , ressemble totalement au ùalde agle ou aigle de mer ; et ce n'est qu à l'âge de quatre ans , que cette couleur couvre graduellement ses diverses parties. Parmi les puissances de l'air, le pygargue tient un des pre- miers rangs , par sa taille , sa vigueur et sa férocité. Il n'est pas moins grand qu'une oie, et 11 est assez fort pour faire sa proie des jeunes cerfs, des daims et des chevreuils ; aussi, les an- ciens lui avoient-ils donné le surnom A^hinnuiaria , du mot hinnulus qui veut dire faon. Plus carnassier que l'aigle com- mun , il est moins valeureux , moins diligent et plus lourd. 11 ne chasse que pendant quelques heures , dans le milieu du jour, et il reste tranquille le matin, le soir et la nuit. Per- ché sur le sommet des grands arbres ou à la cime des rochers, on le voit guetter , pendant des heures entières, les animaux qu'il cherche à surprendre. S'il est dans le voisinage de la mer , il épie les oiseaux plongeurs , et les saisit au moment même où ils se montrent à la surface des eaux. II se jette aussi sur les phoques , et se cramponne tellement sur leur dos , en y enfonçant ses griffes acérées , que souvent il ne peut plus les dégager , et que le phoque l'entraîne au fond de la mer. "^ Dès que les jeunes pygargues sont un peu grands , ils quit- tent le nid , quoiqu'ils puissent à peine voler; le temps qu'ils y passent est une suite de querelles, de combats, pour s'ar- racher la nourriture que les père et mère y portent. L'aire n'est qu'une espèce de plancher tout plat, sans abri , et qui est composé de petites branches, sur lequel posent plusieurs lits alternatifs d'herbes, de mousse et de plumes. Ce nid, grossièrement façonné , est placé tantôt sur de grands arbres , tantôt dans les fentes de rochers escarpés; La femelle y dé- pose deux œufs blanchâtres et tachetés de jaunâtre , sembla- bles à ceux de Voie. Les petits sont , dans les premiers jours de leur naissance, revêtus d'un duvet cendré. Cette grande espèce d'oiseaux de proie ne quitte point les pays septentrionaux des deux continens. Elle descend en Amérique , jusque dans la Caroline. On la trouve assez fré- quemment au Groenland , pour qu'elle fasse l'objet d'une chasse particulière, et que les habitans de ces froides régions se nourrissent de sa chair , se fassent des vêlemens avec sa peau, des coussins avec ses plumes, et des amulettes avec son bec et ses griffes. ( Traduct. française ). On la trouve encore en Russie aux environs deSimbirsk,où elle porte le nom de loun, et en Norvvége , dans les îles qui forment le golfe ou plutôt la mer intérieure, connue sous la ,75 P Y G dénomination de LofToden. « Ces aigles, dil M. Léopold de Buch ( Voyage en Nonvége et en Laponie) , sont des animaux très-redoutables ; ils ne se contentent pas de dévorer les mou- tons et de petits quadrupèdes, ils attaquent même les bœufs, et parviennent souvent à les vaincre. La ruse dont lisse ser- vent, suppose une combinaison d'idées qui paroîtroit ingé- nieuse dans l'homme même. L'aigle se plonge dans les flots de la mer,se relève tout mouillé, et se roule sur le rivage, jusqu'à ce que ces plumes soient couvertes, et en quelque sorte im- prégnées de sable et de gravier. Dans cet état, il plonge sur la victime , lui secouant le sable dans les yeux , et la frappant en même temps de son bec et de ses ailes. Le bœuf, déses- péré et aveuglé , court çà et là , pour éviter un ennemi qui l'atteint partout. 11 tombe enfin épuisé de fatigue , ou il se précipite du haut d'un rocher. L'aigle fond alors sur lui , et déchire tranquillement sa proie. » Un habitant de l'une de ces îles venoit de perdre un bœuf de cette manière , quand M. de Buch arriva au Loffoden. Le pygargue , dans sa première année , a la tête et le cou de deux teintes brunes ; tout le corps varié de blanchâtre , de brun et de ferrugineux ; les grandes pennes des ailes, noi- res ; les pennes de la queue , variées de gris , de brun et de blanchâtre ; le bec noirâlre et la cire jaunâtre. Dans la deuxième année , la couleur de la tête et du cou s'éclaircit ; le reste du plumage est brun , la queue moitié blanche et moitié noirâtre , le bec jaunâtre , et la cire jaune. A l'âge de trois ans , tout le corps est d'un gris-brun uniforme ; la tête et le cou , d'un gris clair ; la queue totalement blanche ; le bec est d'un jaune sale , et l'iris d'un jaune très-clair. Quand il est très-vieux , le gris de la tête blanchit ; ce- pendant , on prétend qu'alors , la tête et le cou deviennent d'un beau blanc, avec un trait très-étroit et noir sur la tige des autres plumes ; ce qui est vrai , pour la race qui habite le Groenland et l'Europe septentrionale ; mais en est-il de ïnême pour celle qui se trouve dans nos climats tempérés? C'est de quoi il est permis de douter , puisque les individus qui sont vivans au Muséum d'Histoire naturelle , depuis cinq à six ans au moins , ne les ont pas encore de cette couleur, mais bien d'un cendré clair, plus ou moins blanchâtre. Latham donne, dans le deuxième Supplément de son 5y- nopsis^ pour une variété àufalcoalbicil/u, un oiseau de proie de la Nouvelle-Hollande , qui a une grande taille , le bec et les pieds noirs ; le plumage est généralement brun , mais plus pâle en dessous qu'en dessus , et plus sombre sur les ailes; le croupion et la queue , d'une couleur cendrée pres- que blanche. P Y G ,„ Le Pygargue de l'Amérique septentrionale est une race très-voisine de notre PYGAaouE. V. Pygargue propre- ment dit. Le Grand Pygargue. C'est le Pygargue à l'âge d'envi- ron un an (s.) Le Petit Pygargue. Buffon a désigné ainsi , comme va- riété , le pygargue y lorsqu'il commence à voler, (s.) Le Pygargue a tête blanche. C'est le pygargue de P Amé- rique septentrionale y à l'âge de trois ou quatre ans. Le Pygargue tricolor , Pygargus tricolor. F. l'article du Pygargue vocifer. Le Pygargue vocifer, HaKotius vocifer^ Vieill.; Falco voci- fer ^ Lath. , fig. 4 ï de V Histoire naturelle des Oiseaux d' Afrique , par Levaillant. Ses proportions égalent celles de V orfraie; sa forme est élégante, et son plumage agréable ; l'envergure a huit pitds, elles ailes pliées s'étendent jusqu'au bout de la queue , laquelle est arrondie à son extrémité ; le haut des tarses est garni de plumes , mais seulement par-devant. Cet oiseau est remarquable par le blanc de sa tête , de son cou , de sa poitrine et de sa queue, qui tranche agréablement avec le brun rougeâlre du reste du corps. L'on aperçoit quelques taches d'un brun foncé sur la poitrine , et les plumes de la tête et du cov ont leur côté brun. Les pennes de l'aile sont noires, marbrées de blanc et de roux sur leurs barbes ex» térieures. Une peau nue , dans laquelle sont implantés quel- ques poils noirs , couvre l'espace entre le bec et l'œil ; sa couleur est jaunâtre , aussi bien que celle des pieds et de la membrane du bec; l'iris est d'un rouge-brun, et le bec bleuâ- tre. La femelle a moins de noir sur son plumage , et la cou- leur blanche, moins pure. Le jeune porte du gris cendré au lieu de blanc , et ce n'est qu'à la troisième année qu'il prend entièrement sa livrée. Cet aigle a la voix forte et sonore ; il pousse de grands cris, en agitant fortement la tète et le cou , et il donne à sa voix diverses inflexions. Levaillant exprime le cri d'amour du voci- fer par les syllabes ca-hou-cuu-cou , prononcées lentement, la seconde dite quatre tons plus haut que la première , et les deux autres successivement d'un ton plus bas ; mais cet oi- seau fait entendre, en tout temps, des clameurs continuelles, dont il remplit les déserts de la partie méridionale de l'A- frique. Les Hollandais de la colonie du Cap de. lionne-Es- pérance lui ont donné le nom de grand pécheur de poisson , et de pécheur de poissons blancs; ces dénominations anl rapport à sa manière de vivre. C'est , en effet , un paiient el habile pre- neur de poisson , sur lequel il fond avec une rapidité inex- primable, il &e nourrit aussi de gros lézards el àt gaieUes i ^78 P Y G mais il ne mange jamais d'oiseaux, dit Levaiilant. Celle cx- ceplion me paroît singulière dans un animal vorace, qui pa- roît s'accommoder de lolite proie vivante. De même que nos aigles, celui-ci place son aire à la cime des rochers ou des plus grands arbres. Ses œufs sont blancs, et plus gros, mais de la même forme que ceux de la poule d'Inde. Le voyageur à qui nous devons la connoissance de cette espèce criarde et sanguinaire, la représente comme un modèle d'amour, de fidélité et de tendresse conjugale ; mais l'on conçoit difficilement que des affections qui tiennent à une douce sensibilité puissent être le partage d'êtres animés qui ne subsistent que par Texercice habituel de la férocité et des massacres. " On nous fit remarquer, raconte un ancien voyageur, « quantité d'oiseaux en Nigrilie , entre autres des aigles de « deux sortes, dont l'une vit de proie de terre et l^autre de « poisson. Nous appelons celle ci nonetle , parce qu'elle a le « plumage de couleur de l'habit d'une carmélite , avec son « scapulaire blanc. Leur vue surpasse , en clarté , celle de « l'homme. » ( Relation de la Nigriiie , par Gaby. ) Buffon avoit pensé que l'aigle nonette devoit se rapporter au balbu- zard. Levaiilant retrouve son vocîfcr dans cet oiseau de Ni- gritie. L'une et l'autre conjecture ont le même* degré de pro- babilité, et il faudroit d'autres éclaircissemens que ceux qui se trouvent dans la Relation de Gaby , pour adopter l'une plutôt que l'autre, (s.) J'ai sous les yeux deux pygargues nouvellement envoyés du Sénégal , qui ont dans leur plumage de grands rapports avec le vucifer et l'aigle noneite. Celui que je soupçonne être de l'espèce du premier , a la tête , le cou , la gorge , la poi- trine blancs, avec des taches noires et longitudinales sur la tête ; une bande de cette couleur sur ses côtés, partant de l'angle postérieur de l'œil , et ne dépassant pas le haut de la nuque ; des taches longitudinales , étroites et noirâtres , sur le milieu de quelques plumes du devant du cou et de la poitrine ; les plumes du ventre et des parties posté- rieures , blanches et noirâtres ; les trois premières pennes in- termédiaires de chaque côlé de la queue , blanches et brunes ; les autres totalement blanches; les pennes des ailes noirâtres ; les six premières totalement de celte teinte; les autres blan- ches , et jaspées de brun en dedans; quelques-unes des cou- vertures des ailes, mélangées de blanc ; le dos et le croupion, bruns ; le becbleuâtre ; les ongles bruns; la cire et les tar- ses jaunes ; ceux-ci longs de trois pouces. Longueur totale , deux pieds et demi. L'autre , que j'appelle Pygargub tricolore, a la taille du P Y G .79 précédent ; la tête , le cou en entier , le haut du dos , la gorge et la poitrine , d'un blanc de neige , avec une ligne noire très-finie et très-étroite , sur la tige des plumes ; la queue , totalement blanche ; le reste du dos , le croupion , les sca- pulaires , les couvertures supérieures des ailes et de la queue, d'un noiruu peu mélangé de roussàtre ; les pennes primaires totalement d'un noir pur ; le dessous de l'aile , le ventre , les parties postérieures et les plumes des jambes , d'un brun roux; le bec brun ; la cire et les tarses jaunes ; ceux-ci longs de trois pouces. Ces deux oiseaux de proie se rapprochent tfgs balbuzards, en ce qu'ils ont toutes les plumes des jambes courtes , et les tarses en très-grande partie nus. Ils tiennent a-jx pygargues , par la forme de l'ongle intermédiaire , qui a une rainure assez profonde sur le côté intérieur ; le rebord supérieur saillant , et finement dentelé , le dessous aplati et creusé en gouttière dans le milieu , tandis que chez les véri- tables balbuzards , l'ongle intermédiaire est sans rebord, sans dentelures , plein et arrondi en dessous. De même que ceux-ci, ils n'ont point ces longues plumes qui descendent des cuisses sur les côtés du tarse , et que l'on appelé culotte. ISoia. Les petites dentelures dont il vient d'être question, se trouvent chez tous les autres oiseaux de proie, et ne peuvent être senties qu'en mettant le doigt sur le rebofd , et le reti- rant vivement. Ces deux oiseaux sont dans la Collection de M le comte de Riocourt. L'Aigle de la Chine , Falco sinensis, Lalh, , pi. 3 du Ge- neral Synopsis de cet auteur. Cet oiseau , d'une taille un peu inférieure à celle de l'aigle , a le bec noir et très- crochu ; la cire jaune ; l'iris brun ; les parties supérieures d'un brua rougeâtre ; le sommet de la tête, d'un beau noir , plus foncé sur le bord des plumes ; une bande assez large , d'un brun obscur , sur le milieu de l'aile , et la plupart des pennes de la même teinte à leur extrémité ; la queue de la couleur du dessus du corps, à la base, sur le milieu et à la pointe; toutes les parties inférieures d'un fauve jaunâtre ; les pieds jaunes, très-robustes; les ongles grands , très-crochus et noirs. Cet oiseau se trouve à la Chine et dans l'Inde. * L'Aigle féroce ou d'AsTRACAN , Falco ferox , Lalh. ; — • S G. Gmelin , A'oc. Comment, petrop. , tom. i5 , pag. 44-2 ■, tab. 10. Cet aigle a deux pieds un pouce de longueur totale ; la cire verte ; la tête et le cou d'un gris- brun , mêlé de blan- châtre ; le plumage généralement brun ; le dos , le ventre et le croupion blancs , et variés de taches rougeâtres ; les pen- nes des ailes noires en dessus , blanches en dess os , et grises vers le bout ; les peijnes caudales blanches en dessous , et brunes en dessus , avec quatre bandes d'un brun plus clair ', XXYIII. ï8* 28o P Y G le bec d'un noir cle plomb; les paupières bleues ; l'iris jaune f et les ongles aigus. Gmeiin assure que cet oiseau de proie est d'une gloutonnerie difficile à appaiser , et qu'il se jette aussi avidement sur les cadavres les plus infects. * L'Aigle de Gottingue , Fa/co glaucoph, Lath. M.Meyer donne cet oiseau pour un jeune pygargue d'Europe. Il a la tête et le haut du cou d'un blanc jaunâtre varié de brun ; de petites taches lunulées et brunes sur le front; la poitrine et le dos de cette couleur ; les ailes noires ; la queue d'un brun rougeâtre en dessus, d'un blanc sale en dessous, avec huit bandes transversales noires ; l'iris d'un blanc jaunâtre ; le bec verdâtre ; la cire et les tarses d'un jaune citron ; et vingt-un pouces trois lignes de longueur totale. L'Aigle des Grandes Indes , Falco poniicerianus , Lath. ; pi. enl. de Buff. , n.*^ 4i6. Il n'est pas plus gros qu'un fort pigeon , mais , dans sa petite taille , il réunit l'élégance des formes à la beauté du plumage ; ses yeux pleins de feu , ses mouvemens très-vifs , de l'effronterie dans le regard et dans les attitudes , répandent sur sa physionomie l'apparence de la fierté et du courage. Les Malabares en ont fait une idole, et lui rendent un culte. La vénération des Gentils pour cet oiseau , dit Fouché d'Obsonvllle , tient à des motifs pure- ment mythologiques. On les voit souvent en un stupide éba- hissement à son aspect ; et si , en sortant le matin de leur maison , ils l'aperçoivent se dirigeant vers le lieu où ils vont traiter quelque affaire , c'est un heureux augure qui ne leur permet pas de douter du succès le plus complet. ( Essais philosophiques sur les mœurs de dioers animaux étranger:} , page 55 ). Un camail de plumes larges et très-blanches , dont la tige a le noir brillant du jais , couvre la tête , le cou et toute la poitrine de ce bel aigle ; le reste du plumage est de couleur marron lustre , à l'exception du bout des six premières pen- nes des ailes, qui est noir ; le bec cendré est d'un jaune ver- dâtre à sa base. Cet aigle porte , sur la côte du Malabar et au Coromandel , les noms de fchil et de kuewaJen , parce qu'il n'est pas assez courageux pour être rangé parmi les oiseaux de la fauconnerie. Un oiseau de proie , semblable à celui-ci, se trouve , dit Latham , à la Nouvelle-Hollande , où il porte le nom de girrenera. Il a la tête, le couet le ventre d'un blanc pur, sans aucune raie ; le reste du corps d'une couleur de rouille sale ; une partie de sa nourriture consiste en œufs. * L'Aigle maritime ou de Java, Faho maritimus, Lath. , a été décrit pour la première fois dans le Lichtenberg magazin fur das menest auf der phys. iv , 2 , 6. Il a quatre pieds deux pouces de long , et un pied sept pouces de haut ; le bec et la P ^ G 280 cire jaunes; le corps et l'extrémité de la queue blancs; les plumes des jambes d'un rougeâlre mélangé de blanchâtre. On dit que cet oiseau se trouve sur les côtes maritimes de Tile de Java , où il se nourrit de poissons et d'animaux morts. (s.) * L'Aigle a ventre blanc , Fako l^ucogaster, Lath. , a non -seulement le ventre revêtu de plumes blanches ^ mais tout le dessous du corps , la tête ^ le cou et l'extrémité de la queue ; le reste du plumage est d'un brun obscur; les pieds sont jaunes : longueur totale, près de trois pieds. Le pays de cet oiseau est inconnu, et Sonnini a fait une erreur en in- diquant l'Amérique septentrionale pour sa patrie. * Le Bateleur , Falco ecaudaius , Lath. ; pi. 7 et 8 des Oiseaux d'Afrique , de Levaillant , qui le premier a décrit cet oiseau , dans lequel on trouve des rapprochemens avec les vautours , par la forme de son bec , et avec les pygargues ^ par ses tarses en partie nus ; mais pour le mettre à la place qui lui convient , il faut le voir en nature ; alors peut-être trouvera-t-on des caractères suffisans pour donner lieu à une division particulière. Les colons du pays d'Anteniquoi , dans l'intérieur des terres du Cap de Bonnc-Espératice , lui ont donné le nom de bate- leur , à cause des mouvemens très-extraordinaires , espèce de tours de force, qu'il exécute en volant, et que le mâle et la femelle se plaisent à répéter alternativement en présence l'un de l'autre. Après avoir plané en tourniquet, ils rabattent tout d'un coup leur vol , et descendent à une certaine distance de terre en battant l'air de leurs ailes , d'une manière à faire croire qu'il y en a une de cassée , et que l'oiseau est prêt à tomber ; on peut entendre ces coups d'ailes à une grajîde distance. La taille du bateleur est moyenne entre celle de M orfraie et du balbuzard ; son bec est moins fort et ses ongles moins cro- chus que ceux de V aigle ; ses tarses sont nus et couverts de larges écailles comme ceux du balbuzard ; mais il s'éloigne de cet oiseau , ainsi que des autres aigles , par le peu de lon- gueur de sa queue , dont les pennes dépassent à peine leS plumes du croupion , qui en recouvrent plus de la moitié. Ceiie queue si courte et le dos sont d'un roux foncé ; les pe- tites couvertures des ailes d'un fauve Isabelle , et les plumes des autres parties d'un beau noir mat ; il y a un peu de gris bleuâtre sur \t::s scapuiaires , et un liseré argenté sur le bord extérieur àcs pennes de l'aile. L'iris de l'œil est d'un brun foncé, ie bec noir , de même que les ongles, ella membrane 582 P Y G bec jaunâtre. La femelle et l'oiseau jeune sont bruns, et leurs ailes noirâtres ; ilparoît que c'estseulemenl à latroisièine mue que le bateleur se revêt entièrement de son beau plumage. Le naturel de cette espèce tient de celui du pygargue et de celui du vautour , mais plus du premier que du second. Les bateleurs déchirent les cadavres d'animaux morts pour se gorger de leurs lambeaux à demi putréfiés ; cependant ils atta(juent souvent les jeunes gazelles, les jeunes autruches, etc., et ils cherchent à surprendre les agneaux et les moutons ma- lades près des habitations. Le mâle et la femelle ne se quit- tent point ; ils placent leur aire sur les arbres, et la ponte est de trois à quatre œufs tout blancs. On les trouve com- munément dans le pays d'Anteuiquoi et le long de la côte de Natal , jusque dans la Cafrerie ; ils sont connus , par les Hollandais du Cap de Bonne-Espérance , sous le nom de coqs de montagne, (s.) * Le Cafre , Falco vulturinus , Lath. ; planche 6 des Oi- seaux d'Afrique , par Levaillanl. Il en est de cet accipilre comme du bateleur j il faut le voir en nature pour détermi- ner la place qui lui est convenable. Il tient à la fois des pygargues et des vautours ; cependant, il a plus de rapports avec les premiers ; et M. Levaillant , qui Ta découvert, le regarde comme un aigle ; quoique par son bec, ses tarses et quelques habitudes , cet oiseau se rapproche beaucoup des vautours. Sa taille égale celle du grand aigle ; son bec est même plus fort , mais ses serres sont plus foibles ; des plu- ines revêtent ses pieds jusqu'aux doigts ; ses ailes , pliées , s'étendent fort au-delà du bout de la queue , dont la pointe est arrondie , usée et élimée. Tout le plumage est d'un noir mat , avec quelques reflets brunâtres sur les ailes ; le bec est jaunâtre , et sa membrane bleuâtre ; l'iris des yeux est d'un brun marron ; les tarses sont d'un jaune terne , et les on- gles noirs. Le nom de cajre , que Levaillant a imposé à cet oiseau de proie , indique qu'on le trouve dans la Cafrerie , où il est néanmoins assez rare ; on ne le voit point en troupes, mais seulement par paires ; et avant de pouvoir s'enlever de terre pour prendre son vol , il marche et saute quelque temps à la manière des vautours ; son aire est placée sur les rochers; les charognes sont sa nourriture habituelle ; il attaque quelque- fois des agneaux pour les dévorer sur place ; car jamais il n'emporte de proie dans ses serres , môme quand il a des petits, ce qui le rapproche des vautours, (s.) *Le CiiEELA, Falco cheela, Lath. Sa taille égale celle de Vaigle commun ; son corps épais annonce sa force ; le som- met de sa tête est chargé d'une petite huppe ; le brun est la ielnle génériile Je son plumage; il y a un peu de blanc de chaque côté de la tête , des taches de la même couleur sur les couvertures supérieures des ailes , et une large bande , égale- ment blanche , qui traverse les pennes de la queue ; le bec est bleu ; l'iris de l'œil et les pieds sont jaunes. Cheela est le nom que cet oiseau porte aux Indes , où il n'est pas com- mun, (s.) * Le Getiergerte , Falco ilgrînus, Lath. Cet oiseau de proie a été décrit par Besck. , voy, Kurl. S. lo , ii — i. Taf. 2 , et sous le nom latin que nous lui avons conservé. Aussi fort que Y aigle doré ^ il en a la fierté et l'humeur san- guinaire; aussi hardi que féroce, il ne craint point de s'ap- procher des demeures rustiques, où il fait une guerre cruelle aux paisibles habitans des basse-cours. Il n'est pas moins dangereux pour le gibier ; les perdrix , les gelinottes , les lièvres , sont sa proie habituelle. Quelques raies brunes , disposées comme celles qu'on re- marque sur le pelage du iigre ^ tranchent sur le fond blanc des parties du corps, postérieures à la poitrine, mais en plus grand nombre sur les plumes des jambes et les couvertures inférieures des ailes , dont les supérieures sont noirâtres et les pennes noires : un brun pâle teint la tête, la gorge et la poitrine ; cette couleur se change en noir sur le dessus du cou et de la tête , dont le sommet est varié de petites raies; elle devient pâle sur les autres parties supérieures , et se sa- lit sur la queue, dont les pennes ont trois bandes transversa- les très-étroites , mais distinctes. La cire ou membrane de la base du bec est bleue ; l'iris et les pieds sont jaunes; Cet individu est regardé comme un mâle ; la femelle n'est pas décrite : on le trouve en Courlande. Le Pyg ARGUE A VENTRE FAUVE , Haliœtus fub'wenter. Cet oiseau , que M. de Labillardière a rapporté de son voyage autour du monde , et qu'il a déposé au Muséum d'Histoire naturelle , me paroîl cire un jeune dont l'espèce n'est pas connue ; il a la tête et le dessus du cou marqués de brun, sur un fond d'un blanc roussâtre ; le front et la gorge de cette dernière teinte, mais uniforme ; le reste des parties infé- rieures brun et fauve , à l'exception du bas-ventre et des couvertures inférieures de la queue, qui sont d'un blanc pur; la queue de cette couleur et terminée de brun ; les grandes pennes des ailes noires ; le plumage supérieur brun et mou- cheté de blanc ; le bec rougeâtre , les pieds jaunâtres et l.i taille de V aigle moufhelé. (v.) PYGARGUS ACCIPITER, de Willughby. C'est la SOUBUSE. (s.) PyXiATRICHE , Pysairi%. M. Geoffroy appelle ainsi =84 P Y G un genre de singes qu'Illigeravoit formé avant lui, sous la dé- nomination de Lasiopyge, Lasiopyga^ dont la signification est la même {fesses velues'). La Guenon Douc ( Cercopithecus nemœus) est le seul animal qui doive y entrer, si toutefois ce genre mérite d'clre conservé ; car son caractère princi- pal, qui consiste à manquer de callosités aux fesses , pourroit fort bien , ainsi que le remarque M. Cuvier, provenir d'un défaut dans la préparation du sujet unique qui existe dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle. Quoiqu'il en soit, voici les caractères attribués par M. Geoffroy à son genre Pygatriche , singe de l'ancien conti- nent : museau assez court , avec l'angle facial de 5o de- grés; mains très - longues , et plus que les avant- bras et les jambes ; pouce antérieur grêle ; pouce posté- rieur très - écarté ; fesses non calleuses, et au contraire garnies et bordées de longs poils ; queue de la longueur du corps. Nous n'avons pas adopté ce genre ; nous le considérons, seulement comme une sous-division de celui des Guenons. Voy. ce mot. (desm.) PYGEE, PYgeuin. Genre de plantes établi par Gœrtner , sur la seule considération d'un fruit venant de Ceylan. Ce fruit est un drupe sec, transversalement plus large, contenant des semences en forme de baies attachées alternativement sur ses côtés, (b.) PYGMÉE , Pygmœus. On sait que Tyson et d'autres au- teurs ont donné ce nom à une espèce d'orang-outang , sinna troglodytes^ L. , qui habite les contrées les plus chaudes de l'Afrique. Voy. Orang-outang. On a cru devoir donner ce nom de pygmée à ce singe à cause de sa petite taille (mais on n'a vu que de jeunes individus non adultes en Europe, et celui que Tyson a disséqué,n'avoit pas trois pieds de haut), et parce qu'on a supposé qu'il pourroit bien avoir donné lieu à cette fable des peuples pygmées dont les Grecs ont parlé. Ce sont, dit-on , des hommes d'une petite taille, qui font une guerre perpétuelle aux grues , suivant Homère , et aux perdrix, d'après Mene- clès (Athénée, Delpnosoph.,\. IX.).Un Basilides raconte com- me quoi les pygmées atteloient des perdrixà leurs carrosses, pour s'en faire traîner. Selori Nicéphore Calixte ( Hist. eccL^ 1. XII, c. 87 ), on a vu un Égyptien, âgé de vingt cinq ans , qui n'étoit pas plus haut qu'une perdrix ; il avoit une jolie petite vois, et ses raisonnemens marquoientde la pruûence et du courage. Phlloslrale représente les pygmées armés débâ- ches , de serpes, de cognées, pour couper les blés qui sont , à leur égard , de grands arbres. ArJslole , qui admet ces fa- P Y T^ .83 Lies , dit que les pygmées vivent dans des tanières , ou des cavernes , et Pline suppose des pygmées en plusieurs régions du monde. Les grues chassèrent ceux de Thrace , selon lui (^lib. IV, ch, XI ) ; d'autres existoient vers Antioche ou Sé- leucie ; les autres habitoient en Ethiopie , aux sources du Nil ; enfin, on en plaçoit aussi dans les Indes orientales, aux sources du Gange; ceux-ci étoient nommés SpHhamîensy parce qu'ils n'excèdent pas trois palmes, dans leur taille. Strabon , écrivant avec plus de critique {lib. ij , Géogr. ) , dit , que comme tous les animaux naissent plus petits dans des régions ou trop chaudes et sèches , ou trop glaciales , il se peut qu'on y ait supposé des pygmées , en exagérant la petitesse des hommes ; car , personne , dit-il , n'a vu de ces prétendus pygmées. On voit combien le défaut de connoissances géographi- ques précises faisoit admettre d'absurdités aux anciens phi- losophes, les plus remarquables par leur génie. C'étoil , dit -on , le bon temps : on faisoit croire aux peu- ples tout ce qu'on vouloit , rien n'étant là pour démentir tant de fables. Aujourd'hui, l'on prétendroil en vain nous traiter en pygmées ; il est probable que nous avons vaincu les grues à notre tour. L'époque de la puberté du genre humain nous paroît être arrivée , grâce aux sciences physiques et naturel- les , et les peuples grandissent sur la terre. ( Voy. Homme. ) (VIRE Y.) PYGMEE , Pygmea. Genre de plantes établi par Stack- house , Néréide britannique , aux dépens des Varecs de Linnaeus. Ses caractères sont : fronde coriace , roide , très- courte, dilatée ou palmée à son extrémité ; fructification en forme de vase. Ce genre rentre dans la troisième section de celui appelé GiGARTiNE par Lamouroux; il ne renferme qu'une espèce le varec pygmée , figuré pi. i8 du grand ouvrage du même Stackhouse. (b.) PYGMÉE DE GUINÉE. Nom sous lequel on a quel- quefois désigné I'Orang chimpanzé ou Jocko de Buffon. Voy. Orang. (desm.) PYGOSCELIS. C'est le Grèbe cornu, dansGesner. V. Grèbe, (s.) PYGYTTIAL. Nom du Myrtille ( Vaccinium myiiiUus }, chex les Tartares Wassugs. (ln.) PYLAISIE, Pylaisia. (ienre de mousse rapproché des Ptérogonions et des Fabronies. Ses caractères sont : pé- ristome simple à seize dents membraneuses , dentelées sur leur» bords ; capsule ovale et oblique; un opercule campani- P.86 P Y R forme, mucronulé ; une gaine nue , ovale ou presque cylin- drique. Ce genre ne renferme qu'une espèce qui croît sur les ar- bres, et ressemble à I'Hypne serpetst. Elle est figurée pi. 33 du 4.'^ vol. du Journal de botanique de Desvaux, (b.) PYLORÏDES ( Coquilles ). Nom donné aux coquilles bi- valves dont les battans ou les valves ne se ferment pas exac- tement , telles que les solcns , les pinnes , les pholades, quel- ques espèces de moules , etc. V. au mot Coquilles, (desm.) PYRACANTHA. Nom donné par Lobel et Clusius à une espèce de Néflier épineux qui se couvre de fruits d'un rouge de feu , et que l'on nomme vulgairement buisson ar- dent (^Mespi/us pytacantha). On le donne aussi à un celas- trus. (LN.) PYRALE, Pyra//5, Fab., ()liv,,Latr. Genre d'insectes de l'ordre^ies lépidoptères, famille des nocturnes, tribu des rou- leuses , ayant pour^ caractères : antennes sétacées , ailes courtes , élargies à leur base , formant avec le corps une sorte d'ellipse tronquée ou en triangle , dont les côtés op- posés sont arqués près de leur réunion. Les pyrales^ qu'il ne faut pas confondre avec les phalènes pyrales de Linneeus (V. Phalène.), diffèrent des autres lépi- doptères par la forme de leurs ailes qui sont larges à leur origine , arrondies , formant des espèces d'épaules. Ce sont ces insectes que Geoffroy di nommés phalènes chappes , et Lin- nseas. phalènes rouleuses {ioririx). Elles viennent de chenilles à seize pattes, qui sont rases ou peu velues. Presque toutes ces chenilles vivent renfermées dans des feuilles dont elles roulent ou plient les bords , et mangent le parenchyme. Quelques autres vivent dans l'intérieur des fruits. Parvenues à leur grosseur , elles se changent en nymphes , les unes dans les feuilles mêmes où elles ont vécu, et qu'elles tapissent d'un peu de sole; les autres filent une coque de forme singulière, que Réaumur a nommée coque en bateau. Ces chenilles font leur coque avec une adresse étonnante; elles commencent par filer séparément deux pièces sembla- bles, à chacune desquelles elles donnent la forme d'une co- quille -, ensuite elles les posent l'une à côté de l'autre, et lient leur bord supérieur avec quelques brins de soie ; placée dans la cavité qui se trouve entre ces deux pièces , la che- nille parvient à force de travail à donner de la solidité à sa coque , et la forme d'un petit bateau ; et après qu'elle l'a achevée , elle se change en nymphe. Les chenilles qui font de ces coques sont plus ou moins de temps à acquérir leur dernière forme. Les unes deviennent insectes parfaits envi- j- A(>(///('//i' t//i//>/////t/r ■ 7. 7'// . 7V.;.' /,'//.• ,/i' 7 '(h 'itr//it' -. J'/i'io/i/io/e /xi/i/iri/irr/i/'' Or/fte . S. J'///-(r/(' i/c.r />(>//i/iK\r. ,'i . .Vt>(//u7/i' //a/) f ;///(' . (>'. P/:. :.{■,,. ,//! -l'i/r/'/ii/tr . ()■ 7'i//ir/i- iwfe ti />tr//(/e,i- ■ P Y R ,8, ron un mois après leur métamorphose ; les autres au prin- temps , ayant passé l'hiver sous l'état de nymphes. On trouve les pyrales pendant toqte la belle saison ; elles forment un genre très-nombreux ^.que l'on pourroit diviser ainsi : i° palpes inférieurs cylindriques, Pyralis fagana ; 2.'» second article des palpes inférieurs dilaté ; le dernier fort court et obtus, Pyralis pomana; 'à. ° palpes inférieurs allongés, recourbés, terminés par un article long et conique , Pyralis heradœana ( V. pour d'autres divisions mon Gêner, rrust. et insect. ) Les espèces les plus remarquables sont : Pyrale verte a bandes, Pyralis {phalœna , Linn. ) prasi- naria^Yah. ; Chappeverte à bandes, Geoff ; pi. M. 17, g de cet ouvrage. Cette pyrale , une des plus grandes de ce genre , aies ailes et le corps d'un beau vert; deux lignes obliques, blanches, sur les ailes supérieures ; le dessous des quatre ai- les d'un vert blanchâtre. On la trouve aux environs de Paris. Sa chenille est verte , avec quelques raies obliques d'un vert jaunâtre ; sa partie postérieure est beaucoup plus mince que sa partie antérieure ; elle retire souvent sa tête sous les premiers anneaux de son corps. Elle se nourrit de feuilles de chêne et d'autres. Vers le milieu du printemps , elle s'en- ferme dans une coque à laquelle elle donne la forme d'un bateau, se change en nymphe, et devient insecte parfait en- viron un mois après. Pyrale du hêtre, Pyralis {phalœna, Linn.) fagana , Fab. Elle est presque aussi grande que la précédente ; verte, avec des lignes obliques d'un rouge pâle sur les ailes supérieures ; elle a les antennes et les pattes d'un rouge pâle , quelque- fois jaunâtres. On la trouve aux environs de Paris. Sa chenille est une de celles qui font leur coque en ba- teau ; elle est verte ; avec des lignes jaunâtres sur les côtés. On la trouve vers la fin de l'été. Elle se nourrit de feuilles de chêne, fait sa coque au commencement de l'automne, passe l'hiver sous la forme de nymphe, et devient insecte parfait au printemps suivant Pyrale du xylostéon, Pyralis xylosteana, Fab. Elle a les ailes supérieures brunes , avec une large bande sur le mi- lieu, d'un brun plus foncé, et sur la totalité, de petites lignes de même couleur. On la trouve en Europe ; elle est commune aux environs de Paris. Sa chenille est verte ; elle vit sur h lilas, dont elle roule les efuilles; si on touche un peu fort à celle sur laquelle elle 288 P Y R est, elle sort de son rouleau par un des bouts, qu'elle laisse toujours ouvert, et se suspend au brin de soie qu'elle a soin de tenir prêt à l'aider dans sa fuiteN, et quand elle croit le danger passé, elle remonte à l'aide de cette soie. Elle mange tout l'intérieur de son rouleau, sans jamais toucber au der- nier tour de spirale. Elle se change en nymphe dans son rou- leau, au commencement de l'été, et devient insecte parfait un mois après. Pyrale de la vigtsie, Pyraîîs vitana., Fab,; Bosc, Mémoire d'Agrit:., 1786, irim.dp'té , p. 22, pi. 4., fig-6; Coqueb. , Illusf. inconog. Insect. dec. i , tab. 7, fig. 9. Ses ailes supérieures sont d'un verdâtre foncé , avec trois bandes obliques noirâtres , dont la troisième ternùnale. Sa chenille fait un grand dégât à la vigne , dans quelques cantons de la France. Pyrale des pommes, Pyralis {^phalœna^ Linn. ) pomana , Fab. Elle a les ailes d'un gris cendré; les supérieures ont , à l'extrémité , une grande tache brune , sur laquelle sont des points d'or, et sur la totalité, des petites lignes brunes et jaunâtres. , Sa chenille est rougeâtre ; elle se nourrit de pommes , et vit dans l'intérieur de ce fruit jusqu'à ce qu'elle soit prête à se métamorphoser ; alors elle se fait un chemin depuis le centre jusqu'à la circonférence de la pomme , et en sort pour aller chercher uu endroit où elle puisse se changer en nymphe. Il paroît que c'est sous l'écorce de l'arbre qu'elle se retire; là , elle file une coque dans laquelle elle fait entrer différentes matières , et s'y enfermer Elle en sort sous la forme d'insecte parfait , au milieu de l'automne. Après l'accouplement, les femelles collent leurs œufs dans les endroits où les petites chenilles qui doivent en sor- tir, puissent trouver la nourriture qui leur convient, et il paroît que la chenille perce la pomme pendant qu'elle est encore jeune , et s'introduit dans son intérieur ; l'endroit par où elle est entrée, se referme quelquefois, de manière qu'il est difficile d'apercevoir le trou qui lui a donné passage. Pyrale cynospane, Pyralis (phalœna, Linn.) cynosbanes , Fab. Elle a les ailes grises; les supérieures d'un brun noi- râtre à leur origine , avec l'extrémité blanche, terminées par des points noirs. On la trouve en Europe. Sa chenille est brune , avec la tête noire. Elle vit dans les jeunes pousses des branches de rosier, creuse l'intérieur du bouton, mange toute la substance qu'il renferme; elle at- taque aussi les feuilles nouvellement développées , et s'y forme un logement, en les attachant ensemble avec plu- sieurs brins de soie. Vers le milieu du printemps, elle fil« P Y R 89 une coque ovale , d'une soie très-blanche , dans laquelle elle se change en nymphe , et en sort sous la forme d'insecte parfait quinze jours après, PyR\LE DE LA BERCE, Pyralis (^phalœna, lÀnn.) Jyacleana. Le corps paroît aplati ou écrasé -, les ailes sontgr;ov.i, ; ies su- périeures ont des lignes noires, rapprochées sur le disque. La chenille vit sur les plantes ombelliféres , la ùei-ce no- tamment ; elle en lie les Heurs avec de la soie , et après les avoir rongées, elle pénètre dans les tiges parles aisselles des feuilles. Celle chenille est verte , ponctuée de noir , avec trois lignes plus foncées sur le dos. (l.) PYRALIS, Pyrallls ou Pyrralis, Nom grec d'un oi^ seau inconnu, (v.) PYRAME, CHIEÎS PYRAME. Race de chien venant de la race épagneule, transportée en Angleterre, et caracté- risée par sa couleur d'un noir-marron, accompagnée de ta- ches de feu sur les yeux, (desm.) PYRAMIDALE. Nx)m spéciGque d'une Campaivule. (b.) PYRAMIDE. Nom que quelques anciens conchyliologis- tes français ont donné aux coquilles du genre Côt^e. (b.) PYRAMIDE. Sommet d'un cristal qui présente au moins trois faces qui se réunissent en un point , ou sur une même ligne , à moins que la pyramide ne soii tronquée. Quand ua cristal est terminé en forme de coin , ce n'est pas une pyra- mide ^ c'est un sommet dièdre, (pat.) PYRAMIDE (GRANDE). C'est une coquille du genre Toupie , le Trochus niloticus. (desm.) PYRAMIDELLE, Pyramidella. Genre de coquilles de la classe des Univalves, qui a été établi par Lamarck pour sé- parer du genre des Toupies ( /roc/iM5, Llnn. ) quelques espè- ces qui ne lui conviennent pas complètement. Ce genre offre pour caractères : une coquille turriculée, dont l'ouverture est entière et demi-ovale; la columelle saillante , perforée à sa base et munie de trois plis trans verses. Il a pour type la tou- pie dolabre. On ne sait rien sur les animaux des pyramidelles , qui ont sans doute de très-grands rapports avec ceux des Toupies. (B.) PYRANGA, Pjran^a , Vieîll. ; Tanagra , Lath. Genre de Tordre des oiseaux Sylvains et de la famille des Péri- cales. V. ces mots. Caractères : bec robuste, épais, un peu déprimé à sa base , conique , convexe dessus et dessous ; mandibule supérieure , couvrant une partie de Tinférieure , à bords anguleux, en forme d'une fausse dent vers son mi- lieu, légèrement échancrée et fléchie à sa pointe; l'infé- rieure droite et entière; narines arrondies, ouvertes, xxyai. 19 9° P Y R f)eliles , à demi couvertes par les plumes du capistrum ; angue cartilagineuse , bifide à sa pointe ; les trois premières rémiges égales, ou à peu près, et les plus longues de toutes; quatre doigts , trois devant , un derrière ; les extérieurs réu- nis à leur base , l'interne libre. Les oiseaux que renferme ce genre, ont été classés parmi les /<7n^«/«5;maisM.Desmarest en a fait une section particulière, sous la dénomination de iangams r.ollunens , d'après quelques rapports entre leur bec et celui des pie-grièches. Ce savant est le premier qui ait aidé à débrouiller un genre aussi mal composé que celui des iangaras. Voyez ce mot. Les pyrangas vivent d'insectes, qu'ils saisissent quelquefois au vol; mais, le plus souvent , ils les cherchent sur les arbres; ils se nour- rissentaussi de diverses baies à l'époquedeleur maturité. Ces oiseaux ne se réunissent point en troupes, ils se tiennent tou- jours seuls ou en fa'milles et fréquentent les vergers ; mais la plupart préfèrent l'épaisseur et le silence des bois, où ils X)ichent sur les arbres de moyenne hauteur; leur chant n'a rien de remarquable. Les />yrang'«5 qui fréquentent les Etats- Unis et le Canada , y arrivent vers les premiers jours de mai, y restent jusqu'à l'automne, et font ordinairement deux pontes pendant leur séjour; ensuite ils se retirent, avec leur famille, sous la zone torride, où ils passent l'hiver. Le PyraNGA bleu et jaune , Pyranga cyanicterus ^ Yieill. Cet oiseau, qu'on soupçonne appartenir à l'Amérique mé- ridionale , a sept pouces de longueur , le bec noir , la tête, le cou en entier , la gorge , le dos , le croupion , les couver- tures des ailes, l'extérieur des pennes primaires, les plumes du dessus de la queue, ses deux pennes intermédiaires et le bord des autres, d'un beau bleu d'azur; le dos est de cette couleur, avec des reflets verdâlres; elle est pure sur les autres parties, et brillante sur le devant du cou et sur le haut de lapoitrine; on remarque une tache de la même couleur sur les côtés de l'estomac , laquelle s'avance un peu sur le devant en forme de demi-cercle ; le reste des parties inférieures est d'un jaune citron éclatant; les grandes pennes des ailes sont noires à l'extérieur ; les pieds d'un jaune d'ocre clair. Cet oiseau est dans la collection de M. Temminck. Le Pyramga CEîsdre , Pyranga cinerea , Vieill. , se trouve dans l'Au)érique méridionale ; le bec et les pieds sont noirs; tout le plumage est d'un cendré foncé , avec quelques mar- ques blanches sur les couvertures des ailes et des tache.<î blanchâtres sur les couvertures inférieures de la queue , qui est assez longue, carrée et terminée de blanc. Je soupçonne que c'est un jeune oiseau dont je ne connois pas l'espèce. Je l'ai vu au Muséum d'Histoire naturelle. P Y R 2Ql Le Pyranga a face rouge, Pyranga erythropîs , Vieill.; pi. 20, fig. I de TAm. Ornithology. 11 a six pouces de lon- gueur; le dos, la queue et les ailes, noirs; les grandes couvertures des ailes terminées de jaune ; les moyennes totalement de cette couleur ; le cou, le croupion, les cou- vertures de la queue , et toutQg les parties inférieures , d'un verdâtre jaune; le devant de la tête, jusqu'au-dessous de l'œil et le menton, d'un écarlate clair; le bec d'une couleur de corne jaunâtre ; les pieds d'un bleu clair; la queue très- peu fourchue et terminée de blanchâtre terne. Cette espèce se trouve dans les grandes plaines et prairies qui bordent le Missouri, entre les nations Osage et Maudan ; elle place son nid dans les buissons, et souvent dans les herbes. Elle se nourrit de différentes sortes de baies , qui y sont très-abondantes. Le Pyranga noir et jaune , Pyranga Icleromelas , Vieill. Cet oiseau, que l'on trouve dans l'Amérique méridionale , est d'un noir profond sur toutes les parties supérieures , les côtés de la tête , du cou et de la gorge qui est , dans son milieu , rayée transversalement de jaune ; toutes les parties inférieures sont de cette couleur ; le bec est noirâtre en dessus , et de couleur de corne en dessous ; les pieds sont d'un brun rougeâtre ; taille un peu inférieure à celle des tachy plions noir et blanc. Du Muséum d'Hist. nat. Le Pyranga aux pieds jaunes, Pyranga icteropus ., Vieil!.; a six pouces et demi de longueur totale; la tête, le dessus du cou et le dos, verts ; les deux pennes intermédiaires de la queue en entier , le bord extérieur de toutes les latérales et des pennes alaires , bleu; toutes les pennes brunes à l'intérieur ; le menton , le devant du cou , et toutes les parties postérieures, jaunes ; les plumes des jambes, d'un vert-olive ; le bec brun , et les pieds jaunes. On le trouve au Brésil. Du Muséum d'Hist. nat. Le Pyranga rouge , Pyranga œsti\>a , Vieill. ; Tanagra ccsiïpa et mississipensis , Lath. ; pi. enl. de Buffon , n.° y^i. Le plumage du mâle est généralement rouge , à l'excep- tion de l'intérieur des pennes alaires , qui est brun, La cou- leur rouge ne se présente pas, chez tous sous la même nuan- ce; elle est vive chez les uns , et se rapproche de celle de la brique chez d'autres ; ce qui dépend de l'âge plus ou moins avancé; le bec est d'une couleur de corne jaunâtre; l'iris, noisette; les pieds sont d'un bleu clair, inclinant au pourpre; longueur totale, depuis six pouces deux lignes jusqu'à six pouces six lignes. La femelle a toutes les parties supérieures d'un jaune olive brunâtre , plus clair au-dessus de l'œil ; la gorge , le 292 P Y R devant du cou, la poilrine, et toutes les parties postérieu- res , d'un jaune orangé terne; l'extrémité et les barbes inté- rieures des rémiges , brunes ; les pennes de la queue plus claires en dessous qu'en dessus ; le bec, les pieds et l'œil, comme dans le mâle , et une taille un peu inférieure. Le jeune , dans son premier âge , est d'un vert olive en dessus , et presque pareil à la femelle , sur toutes les par- ties inférieures. 11 ce commence à prendre son plumage parfait qu'au printemps et pendant l'été ; les jeunes mâles se distinguent alors des femelles , par la bigarrure de leurs vêtemens. Le jaune et le vert olive sont d'abord tacbetés d'une teinte fauve , qui ne parvient à la couleur rouge que gra- duellement ; ces taches sont semées irrégulièrement sur tout le plumage , jusqu'au mois de juin , époque où il reste . souvent aux ailes, et surtout à la queue, quelques pennes vertes. De cette variation, il est résulté dans les ouvrages d'ornithologie plusieurs espèces purement nominales ; sa- , voir : dans Latham , les tanagra varicgata et virginica , et dans Gmelin , le Tanagra variegala et le loxia virginica. En outre, le mâle est décrit deux fois, comme le prouve la synonymie. Cette espèce fait son nid dans les bois , sur la branche horizontale d'un arbre moyen , et préfère souvent celui qui est toujours vert; elle le place à dix ou douze pieds de terre , le compose de tiges de lin sèches , et en tapisse le dedans d'herbes fines. Sa ponte est de trois ou quatre œufs , d'un bleu clair. Le cri que la femelle jette, quand on est proche tle son nid , semble exprimer les syllabes chicky- touck , chicky - toucky , toiick. Le ramage du mâle est fort , sonore et plaintif. Ces pyrangas se trouvent, pendant l'été, dans les Etats- Unis ; mais ils ne s'avancent pas dans le nord autant que le pyran^a rouge et noir: on les voit, mais rarement , dans la Pensyivanie et l'état de New-York. Leur domicile, de pré- férence, est la Caroline, les Florides et la Louisiane. Buffou s'est mépris, en rapportant à cette espèce ce que Lepage-Dupratz dit d un autre oiseau ( le cardinal huppé ) ; que c'est en été qu'on entend fréquemment le ramage du cardinal dans les bois ; et l'hiver seulement , sur les bords des rivières , lorsqu'il a bu.... Dans cette dernière saison , il ne sort point de son domicile, où il garde continuellement la provision qu'il a faite pendant le beau temps. Celte pro- vision est ordinairement composée de maïs , et si considé- rable , qu'elle est quelquefois d un boisseau ( mesure de Paris). Le grain est arlistement couvert de feuilles et de petites branches ou bûchettes, et il n'y a qu'une seule ou- verture par où l'oiseau puisse entrer dans son magasin. "Wilson regarde ces détails comme apocryphes , pour ces M. 22 P Y R 293 detix oiseaux. Au reste , il est toujours certain que l'historien de la Louisiane parle du cardinal huppé ^ et non pas du pyranga rouge ; car il signale son cardinal par un capuchon qui n'est autre chose que l'aigrette de ce gros-bec; le py- ranga n'ayant pas môme les plumes de la tête assez longues, pour présenter une sorte de huppe , quand il est agité de quelque pa^ion. Le Pyranga rouge et noir , Pyranga crylhromelas , Vieiil. ; Tanagra ruhra ^ Lath. ; pi. M. 22, n." 3, de ce Dicl. Sous le nom de Pyranga rouge et noir , Latham et Gmclin ont confondu cet oiseau avec \e j'acapa scarlaile , en donnant celui-ci pour une variété ; il est vrai que les mâles portent un plumage qui présente de très - grands rapports ; mais le rouge est d'une nuance différente ; il ne jette pas de re- flets, chez ce pyranga, et il se rapproche de la couleur de feu, d'où lui est venu le nom Aç. fire bird ( oiseau de feu) , qu'on lui a imposé dans les Etats-Unis; de plus, son bec a une autre conformation, et les plumes de la tête et du cou sont d'une texture différente. En effet, celles du scarlatie sont noi- res, et d'un noir très-foncé à l'intérieur, tandis que le py- rangales a blanchc^dans le milieu et d'un gris sombre à l'ori- gine ; en outre , ces deux oiseaux n'habitent pas dans les mêmes contrées. Ce ysjran^a arrive, au printems, dans le nord deTAmérique, et pénètre jusqu'au Canada ; il s'approche alors des habita- tions , et se tient dans les vergers ; mais sa demeure favorite est au milieu des bois, où il recherche les arbres les plus feuilles. Son cri semble exprimer les syllabes chip , chourr , répétées par intervalles, d'un ton morne, de manière que l'on croit l'oiseau très-loin, quoiqu'il soit très-près. Le chant du mâle ressemble en quelque chose à celui du baliimore. Cette espèce se nourrit d'insectes, qu'elle prend quelquefois au vol, et de baies tendres, surtout de cerises dont elle paroît très-friande. Elle place son nid sur les arbres, quelquefois sur un pommier, le compose à l'extérieur de tiges de lin et d'herbes sèches, et en forme un tissu si lâche , qu'on peut apercevoir la couche sur laquelle la femelle dépose trois ou quatre œufs d'un bleu terne, tjicheté de brun ou (\e pourpre. Le mâle, âgé de deux ans, a la tête et tout le corps d'un beau rouge de feu ; les ailes et la queue , d'un noir velouté ; le bec d'un jaune rembruni ; l'iris jaunâtre ; les pieds d'un bleu clair, et six pouces environ de lon- gueur totale; le même, âgé d'un an, est d'un rouge plus clair et moins éclatant; les pennes alaires et caudales sont d'un brun noirâtre ; les primaires bordées de blanc sale en dehors , et les autres terminées de la même teinte. 11 a non 294 P Y R seulement les plumes du corps rouges, mais sa graisse erla moelle de ses os, sont d'une nuance aussi belle. La femelle est d'un vert foible sur les parties supérieures , jaune sur les inférieures ; d'un noir brunâtre bordé de vert sur les ailes et la queue. Le jeune mâle lui ressemble avant sa première mue , cl ne prend qu'au printemps le plumage qui caractérise son sexe, époque à laquelle on en voit qui sont variés de rouge , de jaune et de vf rt , et dont les ailes ont une large bordure de la dernière couleur. On soupçonne que le mâle porte deux babits différens , l'un d'hiver, à peu près pareil à celui de la femelle , et un d'été, tel que nous l'avons décrit ci-dessus; mais l'on ne sait où il se retire pour passer la mauvaise saison. C'est à tort que Buffon applique à cet oiseau le passage suivant , pris dans l'histoire de la Nouvelle-France , par Charlevoix.« Ce n'est qu'à cent lieues du Canada , en tirant au Sud, que l'on com- mence à voir des cardinaux. La douceur de leur chant , l'éclat de leur plumage qui est d'un beau rouge incarnat , une petite aigrette qu'ils ont sur la tête , semblent leur assurer l'empire des airs ; » tome 3, page iSy, Ce passage indique très-bien \q gros-bec , ou le cardinal huppà, qui ne se trouve point au Canada, tandis que l'autre Ihabile pendant l'été, et n'a point d'aigrette. Le Pyranga a tète verte , Pyranga chlorocephala , .Vieill, , est de la taille du pyranga rouge : il a le bec brun , plus clair sur les bords ; la tête verdâtre ; le dessus du cou et du corps , les ailes et la queue , d'un bleu très-clair ; la gorge et toutes \cs parties postérieures , d'un beau jaune ; les pieds d'une couleur de chair rougeâtre. La femelle , ou le jeune , a la tête d'un gris verdâtre ; toutes les parties supérieures , d'un vert olivâtre ; les in- férieures, d'un jaune un peu verdâtre ; le bec brun et les pieds couleur de chair. Je ne connois pas le pays de cet oiseau , qui est au Muséum d'Histoire naturelle ; mais je soupçonne qu'il se trouve dans l'Amérique méridionale, (v.) PYRASTER. C'est le Poirier sauvage. On a nommé V ameîanchier ^ Pyr ASTER DE MONTAGNES. (LN.) PYRAZUS. V. PiRAZE. (DESM.) PYREI. Nom russe du Chiendent, (ln.) PYRÉNACEES, Vitices, Juss. Famille de plantes dont les caractères sont : un calice tubuleux, souvent persistant ; une corolle tubuleuse à limbe, communément irrégulier; quatre étamines presque toujours didynames, rarement deux ou six; un ovaire supérieur simple, à style unique, à stigmate simple ou bilobé, quelquefois coudé ; un péricarpe charnu contenant un ou quatre osselets , rarement des semences nues et agglu- P Y R 295 llnées par un tissu utrlculaire; à périsperme nul, à embryon droit, à cotylédons presque foliacés, et à radicule inférieure. La tige des pyrénacées estpresque toujours frutescente. Les feuilles sont souvent simples et ordinairement opposées. Les fleurs varient dans leurs dispositions : tantôt elles sont portées sur des pédoncules rameu.K très-longs et opposés , dont l'en- semble forme un corymbe ou une panicule ; tantôt leurs pédoncules sont simples, courts et alternes sur Taxe d'un épi ou d'une grappe. Ventenat, de qui on a emprunté ces expressions, rapporte à cette famille , qui est la septième de la huitième classe de son Tableau du Règne végétal , et dont les caractères sont figu- rés pi. 9, n.° 2 du même ouvrage , seize genres sous quatre divisions, savoir : i.^ Les pyrénacées dont les fleurs sont disposées en co- rymbe et le péricarpe charnu : Péragu, Oviède, Volka- MÈRE, ^EgYPHYLLE, CaLLICARPE , GaTTILIER , CORNUTIE et Gmeline. 2.° Les pyrénacées qui ont les fleurs disposées en épi et le péricarpe charnu : Gotelet , Durante, Lantana et Spiel- MANNE. 3." Les pyrénacées à fleurs disposées en épi et à semences nues : Verveine et Zapane. 4.." Les genres qui ont de l'affinité avec les pyrénacées : Selage et Hébemstreite. (b.) PYRENAIRE, Desv. Sorte de fruit. Il se rapproche du INucuLAiRE. Le genre Néflier en offre un exemple, (b.) PYRÈNË , Pyrena. Nom donné par Tournefort au noyau de quelques drupes, (b.) PYRENEÏTE. Nom donné par Werner au Grenat 3S0IR du pic d'Eres-Lids dans les Pyrénées; il ne faut pas le confondre avec la Mélanite. V. Grenat noir, (ln.) PYRENION, Pyrenium. Genre de plantes cryptogames de la famille des Champignons, qui a été établi par Tode , et appelé Tricuoderme par Persoon. Il a pour caractères : d'être globuleux, sessile, très-entier, et de renfermer des se- mences réunies et nues , semblables à des noix. Ce genre est composé de dix espèces, dont quatre sont représentées fig. 20 , ^-g et 5o de l'ouvrage de Tode sur les champignons du Mecklembourg. (b.) PYRENULE, Pyrenula. Genre de lichen établi par Acharius dans le troisième volume du Magasin des curieux de la nature, de Berlin. Il rentre dans ceux appelés Sphérie et Verrucaire. Beaucoup de ses espèces sont figurées ea couleur dans l'ouvrage ci-dessus, (b.) PYRETHRE;^ Pyreihrum. Genre de plantes établi pat-. 296 P Y R Gsertner, pour placer plusieurs espèces de Chrysanthèmes de Linnseus, qu'il a trouvé n'avoir pas complètement les ca- ractères des autres. En effet , ils en diffèrent par des demi- fleurons trideniés et des semences surmontées d'un rebord un peu saillant et obscurément denté. ^ illdenovv rapporte vingt-cinq espèces à ce genre. Parmi les pyrèlhres à ravons blancs , il faut remarquer la Frutescente, qui est originaire des Canaries, et que nous cultivons dans nos orangeries, et les Inodore et Mari- time, qui sont indigènes. Nous ne cultivons en France aucune de celles à rayons jaunes. On appelle aussi pyrèthre , dans les boutiques, les racines de deux espèces de Camomilles , qui, mâchées, excitent la salivation, (b.) PYRÈTHRE SAUVAGE. C est V Achil/ée piarmigue ou Herbe a éternuer. (ln.) PYPtETHRUiM, Plante mentionnée par Dioscoride , et qui devoit son nom à la saveur brûlante de sa racine. Ce naturaliste grec attribue au pyrelhrum les feuilles et les branches du dauciis saiwage et du maratlirum , et des (leurs en bouquets ronds, telles que celles de Vanethum. Or, comme toutes ces plantes , qui servent de terme de comparaison , appartiennent à la famille des ombellifères , il est très-pro- bable que c'est encore dans cette famille qu'on doit chercher le pyrethrum , à moins, cependant, que Dioscoride, trompé par les feuilles de sa plante, qui dévoient être finement dé- coupées, par suite de sa comparaison, n'ait voulu parler d'une plante d'une autre famille; c'est ce qui nous paroît plus que douteux. La racine du pyrethrum , mâchée , esci- toit la salivation ; et sa décoction dans du vinaigre servoit à calmer les maux de dents. On s'en frottoit le corps, avec de l'huile, pqur exciter la sueur, contre les frissons qui précè- dent la fièvre, et pour ranimer les membres paralysés. Pline ne fait que nommer cette plante. Dioscoride ajoute que les Romains la désignoient par le nom de salwaris. Enfin, divers auteurs anciens l'ont appelée />jrono« , pyroton, pyroihwn , pyrites ou pyriiis et dorychnium. Matthiole , dans ses Commentaires sur Dioscoride, figure à la fois à l'article pyrethrum, une plante ombellifère et une plante composée. La première est rapportée au ligustîcum apiôîdes de Lamarck, et la seconde est la pyrèthre des mo- dernes , ou anthémis pyrethrum ^ L>, espèce de Camomille. Adanson rapporte à cette dernière espèce le pyrethrum de Dioscoride ; c'étoit l'avis de plusieurs botanistes anciens {Brunf. Trag , Fiichs , Bod.^ etc.). Mallhiole donne pour tel. P Y R .97 i'ombellifère qu'il figure ; Camerare suit le même senliment. La courte description donnée du pyrelhrum par Dioscoride, ne permet pas de le reconnoître parmi celles de nos plantes dont la racine jouit des mêmes vertus. Les pyrèlhres des pharmaciens modernes sont des espèces de Camomille. V. cet article. Les premiers botanistes modernes ont fait usage du nom de pyrethmm pour désigner, outre les deux plantes de Mat- tliiole, {q pyrelhrum alpinum^ W. , V achillœa plarrnica , L., le santnlina alpina^ et quelques autres plantes. Dans ces derniers temps, Medicus affecta de nommer pyrethiitm les spilanthus ar.mella Qi pseudo-acmella. Enfin, Gœrtner et Smith, détournant ce nom de sa véritable application, l'ont donné à un nouveau genre qu'ils ont fondé aux dépens des genres clirysantliemum et matricaria, Linn. V. PvRETHaE, ci-dessus, (ln.) PYRGITA. Nom grec du Mojneau domestique, (v.) PYRGOME, Nom donné par Werner à une variété de pyroxène qu'on a également nommée fussuite. V. Pyroxène. (LN.) PYRGOME, Pyrqoma. Genre de mollusques cirrhipèdes établi par Savigny. 11 se rapproche des Bai. ânes, et ne con- tient qu'une espèce originaire de la mer Rouge. Ses carac- tères sont : coquille sessile , univalve-, presque globuleuse , ventrue , convexe en dessus , percée au soumiet ; ouverture petite, elliptique ; opercule bivalve, (b.) PYRGOPOLON. Nom latin du genre des coquilles fos- siles, établi par Denys de-Monifort sous celui de Pirgopole en français. V. ce mot. (desm.) PYRGUE, Pyrgiis. Arbrisseau à feuilles alternes, ovales, lancéolées , très-entières , à fleurs d'un blanc rougeâlre, por- tées sur des grappes terminales , qui forme un genre dans la pentandrie monogynie. Ce genre offre pour caractères : un calice persistant à cinq dents ; une corolle monopétale en roue, divisée en cinq par- lies ; cinq élamines dont les anthères sont grandes et conni- ventes ; un ovaire supérieur presque rond, à style subulé et à stigmate simple; une baie globuleuse, petite et mono- sperme. Le pyrgue se trouve à la Cochinchine. Il se rapproche beaucoup des Bladhies et desMYRSiiSES ; mais il en diffère par le nombre des parties et par le manque d'arille. (b.) PYRIDION. Sorte de Fruit. Il appartient exclusivement à la famille des Rosacées. V. Pomme, Poire, Coing, Nèfle , Azerolle et Corme, qui sont des pyridlons. (B.) PYRINA. r. Pytia^îtqe. (!>n.) 298 P Y R PYRITE D'ARGENT. C'est le Fer arsenical ARGEif- TIBÈRE. (LN.) PYRITE ARGENTIFÈRE {sîlberkies, Stuiz). C'est le Fer sulfuré argentifère, (ln.) PYRITE ARSENICALE. Toye^ Fer arsekical. C'est aussi le Fer sulfuré arsenifère. (ln.) PYRITE ARSENICALE ARGENTIFÈRE. V. Fer ARSENICAL ARGENTIFÈRE. (LN.) PYRITE AURIFÈRE. C'est le Fer sulfuré aurifère. (LN.) PYRITE BLANCHE. V. Fer sulfuré blanc, (ln.) PYRITE BRUNE MARTIALE. Nom donné par Bo- mare au Fer hydraté epigène. (ln.) PYRITE CAPILLAIRE {haarkies, Wern.). C'est le Nickel natif capillaire, (ln.) PYRITE CUIVREUSE. V. Cuivre pyriteux. (ln.) PYRITE EN EPIS. On donne ce nom à 1' Argent en épi. (ln.) PYRITED'ÊTAIN(zi««A/e5, W.). C'est I'Etain sul- furé, (ln.) PYRITE FERRUCilNEUSE. V. Fer sulfuré, (ln.) PYRITE HÉPATIQUE. C'est le Fer sulfuré dé- composé ou Fer hydraté épigene. (ln.) PYRITE DES INCAS. C'est le Fer sulfuré massie avec lequel les Péruviens faisoient des miroirs, (ln.) PYRITE JAUNE. V. Fer sulfuré, (ln.) PYRITE MAGNÉTIQUE {magnetkies , W. ). C'est le Fer sulfuré ferrifère. (ln.) PYRITE MARTIALE ou FERRUGINEUSE. Voyez Fer sulfuré et Fer sulfuré rlanc. (ln.) PYRITE DE MOLYBDÈNE. C'est le Molybdène sulfuré, (ln.) PYRITE D'ORPIMENT. Romé-de l'Isle donnoit ce nom à une variété de Fer sulfuré arsenifère. (ln.) PYRITE PYRAMIDALE. Bomare donne ce nom à des variétés àejer sulfuré concrétionnées et radiées, (ln.) PYRITE RHOMBOÏDALE de Romé-de-lTsle. V. Fer sulfuré jaune, (ln.) PYRITE ROUGE. C'est le Nickel arsenical, (ln.) PYRITE SILICEUSE. On a donné ce nom à la Pierre A FUSIL ou Silex pyromaque. (ln.) PYRITE SOLIDE. C'est le Fer sulfuré amorphe 0» MASSIF, (ln.) P Y R 2g.j PYRITE SULFUREUSE. F. Fer sulfuré et Fer sul- furé BLANC. (LN.) PYRITE TRANSPARENTE. C'est le Réalgar, c'est- à-dire, 1' Arsenic sulfuré rouge, (ln.) PYRITOMAGNES de Lenz. C'est le Fer sulfuré fer- RIFÈRE. (lN.) PYRITRICHA. Hill donne ce nom à la Pyrite magné- tique, (ln.) PYROCHITON. Reneaulme donne ce nom à I'Orni- THOGALE JAUNE ( ornithogalum luîeum , Linn. ). (ln.) PYROCHRE , Pyrochroa. Genre d'insecles de l'ordre des coléoptères , section des hétéromères , famille des traché- lides , tribu dés pyrochroïdes. Ces insectes avoient d'abord été rangés par Linnaeus parmi les lampyres^ avec lesquels ils ont quelques rapports de forme. C'est Geoffroy qui les a séparés pour en former un genre par- ticulier, sous le nom de pyrochroa. Fabricius avoit placé dans son genre pyrochroa , plusieurs insectes que nous en avons distraits et que nous avons rangés parmi les lycus. Les pyrochres se distinguent des lampyres, des lycus et des téléphores, par le nombre des articles des tarses de leurs pattes postérieures; il y en a cinq dans ces trois derniers genres , tandis qu'on n'en compte que quatre dans les pyro- chres. La forme orbiculaire de leur corselet , celle de leurs antennes, qui sont pectinées, ne permet pas de les confondre avec les mylabres , les cantharides, les œdémères et les cis- tèles. Le corps de ces insectes est déprimé. La tête est séparée du corselet ; elle est presque triangulaire , un peu penchée ; les antennes égalent en longueur la moitié du corps; elles sont pectinées, particulièrement dans les mâles , et forment quelquefois un beaupanache;les yeux sont allongés et un peu échancrés;les mandibules sont fortes et bidentées à leur extré- mité ; les mâchoires sont bilobées ; leurs palpes maxillaires , beaucoup plus longs que les labiaux, sont terminés par un ar- ticle plus grand , en forme de triangle renversé et allongé; les palpes labiaux sont petits et filiformes ; la languette est bifide; le corselet est arrondi , ordinairement raboteux, non bordé, séparé de l'abdomen par un étranglement marqué ; l'écusson est petit , arrondi postérieurement; les élylres sont planes , flexibles , n'embrassant pas l'abdomen , allant un peu en s'élargissant vers l'extrémité ; les pattes sont longues ; les tarses sont filiformes , composés de cinq articles aux deux premières paires, et de quatre à la dernière; le pénultième tist bilobé dans tous. 3oo P Y R La larve est allonge'e , déprimée , terminée par deux pomtes , avec la tête forte et ayant une forme analogue à celle de rinsecle parfait ; elle vit sous les écorces des vieux arbres. L'insecle parfait se trouve dans les chemins ; au pied des haies, dans les chantiers ou dans les bois. Ces insectes forment un genre peu nombreux. Fabricius en décrit cinq espèces , dont trois se trouvent en France ; ce sont : La Cardinale de Geoffroy, PYrocIuoa coccinea. Elle est noire ; son corselet et ses élylres sont d'un rouge sanguin , sans taches. La Pyrochre ^OVGY. , Pywcliroa mhens , pyrochre pectini- corne , pi. M 29-14. de cet Ouvrage. Elle est noire ; sa tête , son corselet et ses élytres sont d'un rouge sans\aches. ( Cet insecte ne diffère du précédent que par la couleur de la tête qui est rouge. ) La Pyhochre PECTINICORTSe , Pyrochroa pectinicomis. Elle est noire ; ses élytres sont tesfacées ; le corselet est de la même couleur, avec une tache noire dans son milieu. (o.L.) PYROCHROÏDES, Pyrochwïdes, Latr. Tribu d'insectes coléoptères hétéromères , famille des trachélides, distin- guée des autres divisions dont elle est composée , par les Caractères suivans : crochets des tarses simples , sans divi- sions ni appendices, corps oblong , droit , déprimé, avec le corselet rond ou presque triangulaire; éluis de la longueur de l'abdomen , de la même largeur, ou plus larges et arron- dis au bout. Cette tribu comprend les genres Dendroïde et Pyrochre. (L.) PYRODE de Forster {pnomat). C'est la Pyrite magné- tique, (ln.) PYRODMALlïHEd'Hausmann. F.Fermuriaté. (ln.) PYROLA. Ce nom, qui est le diminutif de pyrus , Poi- RIER, a été donné aux pyroles, à cause de leur petitesse et de la forme de leurs feuilles qui rappellent les feuilles du poirier. Le Tn'entalis europœa, le Cornus canudensis et le Par- nassia palustris, ont été placés avec les véritables pyroles ; les deux premiers par C. Bauhin,le dernier par Morison.Les/?/- rola maculata et umhellata^ ou le e^&nre chimaphila de Pursh , ne diffèrent du pyrola que par le stigmate sessile et orbicu- iaire et par les anthères en bec, percées et s'ouvrant en deux valves, (ln.) PYROLE, Pyrola. Genre de plantes de la décandrie di- gynie et de la famille des bicornes , qui présente pour carac- tères : un calice très-petit, divisé en cinq parties; une corolle de cinq pétales connivens et élargis à leur base ; dix étamines non saillantes; un ovaire supérieur, ovale , à cinq stries, sur- monté d'un slyle à sligmate capilé,armé de deux pointes, ou entouré de cinq crénelures ; une capsule à cinq loges, à cinq ralves , s'ouvrant par ses angles , et contenant mie grande quantité de semences menues. Ce genre , aux dépens duquel Pursh a formé son genre Chimaphile , renferme des plantes vivaces, légèrement fru- tescentes à leur base , à feuilles alternes et à fleurs en épis ou en ombelle terminale accompagnées d'une petite bractée. On en connoît buit espèces, dont cinq sont d'Europe. La plus commune est : La Pyrole a feuilles rondes , qui a les étamines rele- vées et le pistil incliné. Elle croît aux lieux montueux, ombra- gés et humides. Ses feuilles sont permanentes, presque toutes radicales, rondes, coriaces, d'un beau vert, et portées sur de longs pétioles. Se§ fleurs sont blanchâtres, odorantes, et s'épanouissent au fort de Tété. Toute la plante a un goût amer et fort astringent, et est regardée comme propre à arrêter les pertes de sang, les fleurs blanches et les hémor- ragies ; elle entre dans les vulnéraires suisses. On l'applique, pilée, sur les blessures, et on en fait un miel excellent contre les esquinancies inflammatoires. La pyrole se conserve difficilement dans les jardins ; mais elle multiplie très-rapidement dans les lieux qui lui convien- nent. Les autres espèces de pyroles sont : la Pyrole petite , qui ne diffère pas beaucoup de la précédente ; la Pyrole unilatérale, la Pyrole en ombelle et la Pyrole unl- Flore , qui toutes indiquent leur caractère spécifique par leur nom , et se trouvent sur les montagnes Alpines ou dans le nord de l'Europe. Enfin , la Pyrole maculée qui a les pédoncules diflores. Elle vient en Caroline dans les grands bois, aux lieux arides, ainsi que je l'ai observé fréquemment. C'est une belle plante dont les feuilles sont presque verlicillées , lancéolées , d'un brun verdâtre , veiné de blanc. On la cultive dans quelques jardins de Paris. Elle est connue en Amérique sous le nom àlierbe à pisser, à raison de sa propriété diurétique. On rem- ploie aussi contre les maladies vénériennes, les cancers et les scrophules. (b.) PYROMAQUE. C'est là pierre à fusil. V. Silex, (ln.) PYROMERIOE, c'est-à-dire fusible en partie , ea grec. C'est ainsi que M. Haily désigne une espèce de roche primitive qui est composée de feljrosom(P5 sont des corps Holtans, cylindriques, creux, avec une seule ouverture à Tune de leurs extiémités , et qu'on n'a trouvés Jusqu'à présent que dans la mer Atlantique et dans la Méditerranée. Leur cavilé interne est assez lisse , et leur surface extérieure est garnie d'aspérités ou de tuber- cules fort nombreux. Ils sont éminemment phosphoriques , propriété qui leur a valu le nom qu'ils portent. P Y R 3o5 La coîinoissance des pyrosonies est due à MM. Pérou et Lcsueur ; la première espèce qui fut décrite par eux , dans leur voyage aux Terres- Australes, sous le nom de pyrosuma atlanlkum , est longue de cinq ponces environ , à sac inté- rieur très-large , à tubercules extérieurs peu saillans, et ir- régulièrement distribués; une seconde le fut ( dans le Nouv. Bull, n.** 69, pi. 3, fig. 2 ) par M. Lesueur, qui l'appela Pyr.clegans; elle est beaucoup plus petite , et a ses tubercules gros el pyriformes , rangés par zones au nombre de six ; et enfin une troisième , qui fait principalement l'objet d'un mémoire lu par le même , le 4- raai"s i8i5 , à la société philomathique, a été découverte par ce naturaliste dans la Méditerranée, près de Nice, et en a reçu la dénomination de pyrosoma giganleum,pairce que ses dimensions sont Irès-forles, relativemnt à celles des deux premières espèces. En effet , ce pyrosome atteint jusqu'à quatorze pouces de longueur. Il diffère des précédens en ce que ses tubercules , qui sont placés irrégulièreinent, sont longs, déprimés et lancéolés à leur extrémité. Le pyrosome atlantique n'ayant été vu que pendant la nuit , et dessiné seulement à la lueur qu'il répandoit, M. Le- sueur n'a pu faire sur lui les observations qu'il a été à mô- me de faire et de répéter sur les deux autres espèces. Aussi ,' jusqu'à ce qu'on l'ait examiné de nouveau, ce ne pourra être que par analogie qu'on le laissera dans le même genre. Quant aux pyrosomes élégant et géant , M. Lesueur fit la remarque que lorsqu'on remplissoit d'eau la cavité centrale qu'ils présentent, cette eau s'échappoit incontinent par pe- tits jets de toutes les extrémités des tubercules ou parties sail- lantes dont le corps est recouvert en dehors , et il ne tarda pas à s'apercevoir que chacun de ces tubercules est percé de part en part dans le sens de sa longueur ; l'une de ses ou- vertures étant située dans la grande cavité commune^ret l'au- tre à son extrémité libre. Regardant avec plus d'attention, il remarqua que le canal qui joint ces deux ouvertures est assez compliqué , et qu'il renferme des organes assez nombreux et de forme variée. Il essaya de faire passer de l'air de l'ouverture extérieure à l'intérieure, et il ne put y réus- sir; il conclut de cet essai, que si l'on considère chacun de ces tubercules comme un animal distinct, la bouche se trouve située du côté de la grande cavité du pyrosome , et l'anus placé à l'extrémité de ce tubercule. 1\ s'est attaché surtout à l'examen des organes renfermés dans chaque tubercule , et il a reconnu que chacun d'eux com- munique avec la cavité générale du pyrosome par une ouver- XXYiii. -20 3o5 P Y R lure ronde , simple , plus ou moins dilatable , et que celte ouverture donne attache à une enveloppe membraneuse qui tapisse tout l'intérieur du tubercule , et qui paroît analogue à la seconde tunique , ou tunique propre du corps des asci- dies. Cette enveloppe est également attachée à l'orifice exté- rieur que l'on considère comme l'anus , et encore par deux corps comprimés et cordiforn»cs , diamétralement opposés i'un à l'autre , situés vers le milieu de la longueur de cette tunique propre , et qui sont peut-être des ganglions nerveux. Deux autres membranes de forme ovale , dont la surface «st traversée de lignes nombreuses parallèles entre elles et d'autres lignes qui les croisent en formant un réseau assez régulier , sont appliquées en dedans de la tunique propre dont nous venons de parler , entre le point où se font re- marquer deux organes globuleux et colorés , et celui où sont situés les deux corps blanchâtres et en forme de cœur qui fixent la tunique propre du corps contre l'enveloppe externe du tubercule. Ces deux membranes sont latérales , symétri- ques , et ne se touchent point ; les lignes transversales qu'el- les présentent sont plus apparentes que les longitudinales, et sont doubles. Leur surface intérieure est baignée par l'eau qui s'introduit dans la cavité du tubercule , ainsi que le sont les parois du sac branchial des ascidies, avec lesquelles ces membranes ont tellement d'analogie , que M. Lesueur n'hésite pas de les regarder comme étant les branchies ; de plus , leur composition est analogue à celle des branchies des BiPHORES (salpa), si ce n'est que ces dernières ont la forme d'un tube. Dans l'intervalle qui sépare en dessus ces deux branchies , on remarque un canal longitudinal et tout droit, qui a beau- coup de ressemblance avec l'intestin des salpa: il se dirige vers l'ouverture extérieure , mais on le perd de vue lorsqu'il atteint l'extrémité postérieure des branchies. Ses parois ren- ferment de petits corps glanduleux , analogues à ceux qu'on voit dans quelques ascidies , lesquels versent peut-être un suc particulier dans l'intestin. Vers sa partie antérieure , cet intestin est adhérent à un corps jaunâtre, opaque, de forme arrondie, un peu aplati et lisse , et qui présente deux ap- pendices remarquables ; l'un , d'un rouge carminé très-vif, ressemble pour sa forme au germe d'une plante , il commu- nique avec l'intestin , et l'autre , qui offre un repli en forme d'anse , est fort difficile à voir en entier. M. Lesueur se croit fondé à regarder cej corps jaunâtre comme étant l'estomac ; il donne le nejiLde pylore à l'appendice de cet estomac qui comnmnique avec l'intestin, et il présume que l'autre n'est P Y R 3c7 iquc l'œsophage, à rexlrémité antérieure duquei seroit la bou- che proprement dite , qu'il n'a pu apercevoir. Cette bouche , d'ailleurs , présenteroit , quant à sa position , une analogie de plus avec celle des salpa. 11 en est de même de tout le sytème digestif, A côté de l'estomac, est un corps , aussi'globuleux , à peu près de même volume , et de couleur rose ; il est formé d'une substance granuleuse , contenue dans des appendices lancéolés , réunis par un centre commun , et ayant l'appa- rence des divisions d'un calice à sept , huit ou dix parties. Il est logé dans une cavité creusée dans l'épaisseur de la première enveloppe du pyrosome , et n'y adhère point. Il paroît lié par une membrane très-fine à l'estomac , et c'est peut-être sur cette membrane que rampent les canaux hé- patiques ; mais l'extrême finesse de ces parties n'a permis à AI. Lesueur de rien affirmer à cet égard. Tels sont les organes que présente chaque tubercule des pyrosomes , vu , soit en dessus , soit de côté. En dessous , on aperçoit dans l'intervalle qui existe entre les branchies une sorte de long vaisseau, replié sur^lui-même postérieurement, et qui paroît comme double ; ce double vaisseau diminue de diamètre antérieurement, et devient d'une ténuité extrême au point où il adhère à l'estomac. M. Lesueur a vu dans un hiphore de Forskaël un organe semblable. Il ne sait quel usage lui attribuer; peut-être ce double vaisseau commu- nique-t-il avec les branchies, mais c'est ce qu'il a été impos- sible de constater. D'ailleurs, M. Lesueur n'a pu observer rien de relatif aux systèmes circulatoires et nerveux ; mais on sait conjbien ce genre de recherches est difficile dans la plupart des animaux à sang blanc , surtout lorsque leurs dimensions sont peu considérables. Il a remarqué seulement en dessus et en ar- rrère , au point où l'intestin cesse d'être visible , un petit corps blanchâtre et cordiforme , duquel partent des filets très-déliés, dont les uns se dirigent vers l'ouverture posté- rieure du tubercule , ou l'anus , et les autres vers les points d'attache moyens de la tunique propre avec l'enveloppe ex- térieure. Il pense que ce corps pourroit bien être un gan- glion , et les petits filets des nerfs. On doit être d'autant plus porté à le croire ainsi , que les deux points d'attache dont nous venons de parler sont , avec les deux ouvertures , les seuls par lesquels le corps, proprement dit, communique avec SOI enveloppe externe, et peut en percevoir les sensa- tions. Tous ces détails font voir que chacun des tubercules du pyrosome est un véritable animal particulier, et que le py- 3o8 P Y R rosome entier n'est qu'une réunion d'une multitude d'indi- vidus semblables, liés intimement par leur base. Cette réu- nion fournit à M. Lesueur roccasion de faire remarquer une analogie de plus entre ces animaux et les salpa qu'il ne cesse de leur comparer. Il pense que cette disposition générale des pyrosomes en forme de sac dépend de la manière dont «ont placés les œufs au moment de la ponte ; et l'on sali d'ailleurs quelle influence elle exerce sur les salpa ^ dont chaque espèce présente des arrangemens différens entre les individus qui la composent. La locomotion des pyrosomes est très-simple ; ils flottent au gré des courans, comme les salpa et les stéphanomies; ils paroissent cependant pouvoir se contracter individuelle- ment , et avoir aussi un mouvement général , mais fort léger , qui fait entrer dans leur cavité commune l'eau qui doit bai- gner leurs branchies et amener les substances dont ils font leur nourriture. On remarque à l'ouverture générale du sac commun , une membrane qui sert en partie à le fermer, et qui paroît être une simple expansion de l'enveloppe interne des pyrosomes qui entoure cette ouverture ; elle n'est point l'agent d'une volonté générale; aussi aucune fibre circulaire ne s'y fait remarquer, et l'on ne peut comparer son action à celle d'un sphincter. Quoiqu'on ne puisse rien avancer sur le mode de généra- lion des pyrosomes, tout doit porter à penser qu'ils sont her- maphrodites , comme les salpa et les ascidies. Des corps glo- buleux , libres , placés au-dessous du foie , entre les bran- chies et la tunique propre du corps, peuvent être considérés comme des œufs. Ces globules, examinés au microscope , semblent renfermer quatre petits pyrosomes , faciles à dis- tinguer à leurs branchies. Leur réunion en forme de rayons, les rapproche principale- ment An salpa pînnata de Forskaël. Dans son Rèf^ne animal^ M. Cuvier , a adopté ce rappro- chement, et 11 place le pyrosome parmi les mollusques acé- pTiales sans coquilles, avec les ascidies et les botrylles , ainsi que nous l'avions proposé dans une description de ces der- niers , qui nous est commune avec M. Lesueur et que nous avons lue , le i5 mars i8i5 , à la Société philomathique. (i) (i) Depuis la lecture de notre mémoire, M. de Blainville nous a fait ronnoitre que Renieri, dès l'année ivçS. avoit reconnu les rap- ports tl'orsaiiisalioii qui existent entre les botrylles et les ascidies, ainsi que ceux que ces derniers animaux présentent avec les alcyons figues^ V y R 309. A peu prçs dans le mcme temps , M. Savigny a fait part à rinstitut d'un mémoire sur les alcyons à deux ouvertures, qu'il a trouvés très-compliqués , puisqu'il a observé, dans ces ani- maux , une tête, un col , un thorax soutenu par une sorte de squelette formé par des cerceaux, ou espèces de côtes réunies dans la ligne médiane, un abdomen quelquefois pédoncule, un ovaire , deux estomacs, un thoracique , l'autre abdominal , un intestin recourbé , un anus , etc. Ce mémoire n^i pas été imprimé; mais un second, qui renferme la description dé- taillée de ces animaux , ainsi que celle des pyrosomes et des botrylles , a été lu par le même naturaliste , presque immé- diatement après le premier , et imprimé , avec le rapport qui a été fait, à son sujet, à l'Institut. Les a/cjo/25 , qui sontap- pelés, dans ce second mémoire, ascidiens, y sont partagés en plusieurs genres qui ont été réunis en un seul par M. Cuvier^ dans son Règne animal. Les descriptions et les figures très- soignées de ces alcyons ( publiées depuis ) , prouvent qu'ils ne doivent point être éloignés des pyrosomes et des bo- trylles et conséquemment des ascidies , qui sont , comme on sait , de vrais mollusques. Ce sont ces divers travaux simultanés qui ont porté les zoologistes à opérer un changement assez important dans la classification des animaux à sang blanc , en retirant de la classe des radiaircs, les alcyons , observés par M. Savigny , les pyrosomes, les botrylles, les synoïques , etc., soit poul- ies rapporter à la classe des Mollusques , comme l'a fait M. Cuvier, soit pour en former une particulière, comme l'a proposé M. de Lamarck, dans son dernier ouvrage , sous le nom de Tutsiciers. F. ces mots, (desm.) PYROSTOMA. Arbre de la didynamie angîospernne , à feuilles opposées lernées et à (leurs d'un beau rouge, en co- rymbes terminaux. Meyer l'a observé dans la partie du conti- nent d'Amérique qui appartient à la colonie d'Essequebo, près de la Guyane. Ses caractèressont: calice tubuleuxà cinq lobes; corolle à deux lèvres : la supérieure tripartite , Tinféricure bifide; anthères libres; style filiforme à deux stigmates subulés recourbés ; fruit inconnu, (ln.) PYROSTRE,P//o5//m. Arbre de l'Ile-de-France, à feuil- les opposées, pétiolées, obtuses, très-entières, à pédoncu- les axillaires portant trois ou quatre fleurs très-petites , qui forme un genre dans la télrandrie monogynie et dans la fa- mille des rubiacées. Ce genre a pour caractères : un calice très-petit à quatre dents ; une corolle presque campanulée, ouverte, à cinqdivi- sions, et à orifice tomenteux; quatre étamines égales; un ovaire inférieur oblong , à style simple et à stigmate capitéj 3io P Y R «ne petite baie pyriforme creusée de huit slrie», el conte- nant huit noyaux monospermes. (b.) PYKOXENE. Espèce minérale de la classe des pierres , dont on n'a long-temps connu que la seule variété qui se trouve dans les volcans , et que, pour celte raison, on avoit nommée schorl volcanique. Cette espèce est une véritable famille où viennent se réunir ou se confondre plusieurs substances qui se présentent sous des aspects très-différens , quoique leurs caractères essentiels soient lesmêmes-Ces substances , que quelques minéralogistes persistent à considérer comme distinctes, sont : l'alatite ou diopside , la baïkalite, la cocco- lithe , la fassaïte ou le pyrgome , la Iherzolite , la mussite et la sahiite. YiQpyroxene aisé à confondre avec l'amphibole qui, comme lui, est une réunion de minéraux disparates au premier coup d'œil, en diffère par le noyau primitif de ses cristaux dans tou- tes ses variétés. C'est un prisme rhomboïdal , oblique, dans lequel les incidences des pans du prisme, l'un sur l'autre, sont de 87^. 4.2' , et 92^. 18'; le plan de la base fait, avec les deux arêtes du prisme , qui répondent aux deux angles obtus , des angles de io6d. 6' , et de 73^. 54'. Dans le noyau de l'amphibole , qui est également un prisme rhomboïdal oblique , les incidences des pans du prisme entre eux , sont de 124^- 34.', et 55d. 26'; ces différences sont tellement fortes qu'elles font reconnoître ces deux substances à la vue simple- ment. Dans les noyaux au pyroxène, la petite diagonale de la base est à la longueur d'une des arêtes du prisnie , comme 18 est à 5 à peu près : dans l'amphibole, celle même diago- nale , est avec cette même arête , dans le rapport environ de 4. à I. Le noyau primitif du pyroxène est divisible dans le sens des deux diagonales de sa base, en quatre prismes triangu- laires obliques. Les variétés du /?yroa;^ne qu'on avoit regardées comme au- tant d'espèces à part , ont offert le même noyau à M. Haiiy. Ce savant a fait de l'étude de ces diverses variétés , le sujet de plusieurs mémoires des plus instructifs qui sont insérés dans les Annales, et dans les Mémoires du Muséum d'histoire naturelle , où le lecteur pourra puiser l'idée plus exacte de îa manière dont les lois de la cristallisation se* comportent , et les résultats importans à connoître qui s'en déduisent. Le pyroxène est communément noir ou vert , ou présente les nuances intermédiaires ; il est aussi vert-blanchâtre ou blanc-verdâtre , quelquefois gris et rarement blanc ; sa cas- sure longitudinale est lamelleuse , mais plus ou moins sen- siblement, selon les variétés;sa cassure transversale est granu- laire ou raboteuse ou conchoïdale. Il est rarement transpa- rent , plus souvent translucide sur les bords ou opaque. Lors- P T R 3ii qu'il est transparent, il jouit de la réfraction double. 11 est assez dur pour rayer le verre. Sa poussière est vert foncé ou vert grisâtre. Sa pesanteur spécifique , considérée en géné- ral, varie de 3,îj23 à 3,873. Au chalumeau , il se fond dif- ficilement en un verre brunâtre ou blanchâtre. Les diverses variétés du pyroxène ont offert, à l'analyse, environ moitié de silice , de la chaux et de la magnésie en quantité équivalente à plus d'un dixième pour chacune, sur- tout pour la chaux qui y est quelquefois dans la proportion d'un quart ; l'alumine s'y trouve toujours , quoique en fort petite quantité; le fer varie de i à i4 centièmes; il y a aussi du manganèse , et enfin des traces de potasse et de chrome. Ces analyses seront rapportées plus bas , en traitant de cha- cune des variétés en particulier. lue pyroxène est presque toujours cristallisé; ses formes, quelquefois très-compliquées, sont difficiles à saisir ; elles se présentent en prismes , dont les sommets , communément obtus , offrent des facettes qui, par une suite de l'obliquité du noyau primitif et de l'étendue qu'elles prennent les unes aux dépens des autres, semblent inégalement disposées. La dif- ficulté , pour déterminer ces formes , est encore augmentée quelquefois, par la propriété que les cristaux ont de se pré- senter hémitropes ; il en résulte des cristaux dont un des som- mets est saillant , et l'autre à angles rentrans. Les formes àa pyroxène sont variées et assez nombreuses, M. Haiiy en a observé vingt-quatre; il esta remarquer que les diverses va- riétés du ^y7-oa;è«e, dont on avoitfait des espèces, présentent des cristallisations qui leur sont propres , et dont l'aspect dif- férent qu'elles impriment à ces variétés a pu contribuera les faire distinguer. La surface extérieure des cristaux est géné- ralement lisse et éclatante lorsqu'ils sont translucides ou transparens ; mais dans ceux qui sont opaques , elle est souvent terne , et même âpre au toucher. Voici l'indication des formes secondaires qui s'observent le plus communé- ment dans le pyroxène , d'après M. Haiiy. 1. Pyroxène primitif , Haiiy , Tahl. comp. et Mém. Mus. i. p. 283 , pi. 14. , fig. 23. Les cristaux qui ont celte forme ap- partiennent à la variété dite Miisslie. 2. P. périhexaèdre ., Haiiy, Trail.Z^ p. 83, j^^. 189, en prisme hexaèdre à base oblique ; c'est la forme précédente dont les deux arrêtes du prisme, qui répondent aux angles obtus des bases, sont remplacées, chacune, par une facette inclinée de i33d. 5i' sur les plans primitifs. 3. P. périodaèdre , Haiiy , Mém. Mus. , i , p. 284. , fig. 26, en prisme à huit pans à base oblique : la forme précédente dont les deux arêtes aiguës du prisme sont remplacées par dci facettes inclinées de i36 . 9' sur les paijs primitifs. 3i2 P Y R Je rlois faire remarquer ici qu'à l'exception tlu pyroxène des volcans, il arrive très souvent que dans les cristaux des autres pyroxènes qui onl le prisme périoctaèdre, ce prisme se présente comme un prisme quadrangulaire presque rectan- gle , ce qui est dû au grand rétrécissement de quatre pans pris alternativement. 4- P. équivalent , Hauy , Annal. Mus. , vol. 9 , et Jown. min., vol. 28, p. iSa , pi. 3. Prisme à douze pans, à base oblique. La forme précédente augmentée de quatre faces, si- tuées à droite et à gauche des deux faces secondaires de la forme périhexaèdre, et chacune inclinée sur lespans primitifs adjacens de iSad. 89'. 5. P. bisunitaire , Hauy, Trait. 3 , yo. 84 , fig. i4o. Variété périhexaèdre à sommet dièdre , formé par des plans qui se réunissent en une arête terminale oblique à l'axe, et in- clinée de i20d. 6. P. dihexaklre ., Hauy , Mém. Mus. , 1. p. 283 ,fig. 26. La forme précédente dont Tarête terminale est remplacée par une facette ayant la même inclinaison sur Taxe. On peut considérer celte variété comme la précédente , chez laquelle les deux faces du sommet nauroient pas pris l'étendue néces- saire pour venir se joindre. 7. P. sexuctonal , Haiiy , Trait. 3, p. 84. C'est le cristal précédent, dont le prisme est à huit pans. 8. P. iriuniiaire ., Haiiy, /. c.,fig. i4i. C'est la forme bis- unitaire , dont le prisme offre huit pans. 9. P. soustraclif, Hauy ., l. c. ., fig. 1/^.2. C'est la forme bis- unitaire ou la forme précédente , dont Tangle aigu situé à l'extrémité supérieure de l'arête terminale est remplacé par ime facette triangulaire, horizontale, ordinairement ondulée ou courbe. 10. P. ambigu., Haiiy, Mém. Mus. I. p. 284, fig- 27. La forme précédente chez laquelle la facette terminale hori- zontale a pris l'étendue nécessaire pour faire disparoître les deux faces du sommet , ce qui transforme le cristal en un prisme droit à six ou huit pans. M. Haiiy n'a observé que le prisme à huit pans. 11. P. dioctaèdre ., Haiiy , Trait. 3 , ^9. 85 , fig. i43. L;à variété triunitaire émarginée sur les bords inférieurs des faces terminales contiguës aux faces primitives. ., 12. p. épimèride , Haiiy , ylnn. Mus. , vol. 19 , />• 3^7 , fol. i4 ifig- 1. Prisme à huit pans , sommet à cinq faces. C'est la forme du pyroxène blanc de Baltimore , dans les Etats- Unis. i3, p. octo- duodécimal , Haiiy , Ann. Mus.., vol. 9 , et Journ. min.., vol. 23, p. i52, pi, 3 .,fi8> 5. Prisme à huit pana ^ P Y R 3i3 sommet à six faces , dont trois plus inclinées sur la partie antérieure du crislal, et trois sur le côté postérieur. 14.. F. Iri'octonul , Haiiy , Journ. min. , vol. 23 , p. i52 , pi. 3 , Jig. 6. Prisme à huit pans , sommet à 8 faces, dont 7 in- clinées du même côté , et une sur le côté postérieur du cris- tal; du Conuecticut dans les Etals-Unis. i5. P. slenomone, Haiiy, Mém. Mus. i. p. 289 , pi. i4 , fig. 3i ,32, Prisme à huit pans, sommet à huit facettes, dont cinq inclinées en avant du cristal , et trois sur le côté opposé. 16. P. ot:loi>igésimal , Haiiy, Ann. Mus., vol. 9, et Mém. Mus. I. page 290, pi. 14., fig- 33; Journ. min., vol. 23, p. iJi , pi. 3, fig. 2. Prisme à huit pans ( les pans primitifs plus étroits), à sommet à dix faces , cinq inclinées en-deçà, et cinq par derrière le cristal. C'est la forme habituelle des cristaux du pyroxène diopside. On peut déduire des formes précédentes (n." 1 2 à 1 5), Tob- servation que M. Haiiy a faite sur le pyroxène octoviségimal. « Ce cristal offre un exemple remarquable de ces jeux de cris- tallisation, qui ont lieu à f égard des différens individus d'une même variété , lorsque certaines faces sont plus ou moins éloignées du centre dans les uns que dans les autres.La diver- sité qui en résulte dans les étendues de ces faces et dans le nombre de leurs côtés , fait varier l'aspect , et pour ainsi dire la physionomie des cristaux , au point que ce n'est qu'en y regardant de près, qu'on y reconnoît le même type , etc. » ( Haiiy, Jour, min., l. c. ). 17. P. senohisunitaire , Haiiy , Mém. Mus. , vol. 3 , p. i3o , pi. 3 , fig. 6. Prisme à six pans , à sommet à trois faces inclinées sur trois côtés différens du prisme. Cette forme est celle du pyro'Tcène bàikalite. 18. P. senoquaternaire, Haiiy, Mém. ]\ïus.3 , p. 124, f'g- 2- Forme qui a une physionomie toul-à-fait différente de celit^ des formes précédentes. C'est un prisme court à quatre pans, surmonté d'une longue pyramide aiguë à quatre faces , dont deux plus grandes et contiguës sont deux des pans du noyau primitif. Cette configuration lui donne aussi l'apparence d'un octaèdre irrégulier , émarginé à sa base. Le pyroxène jus- sdîte présente cette forme et la suivante. 19. P. duovigésimal , Haiiy, /. c. , p. 126, fig. 4- La forme précédente, à pyramide émarginée sur les deux arêtes les plus longues, et à sommet épointé par quatre facettes incli- nées sur ses arêtes. Telles sont les variétés cristallines du pyroxène , qu'il est à propos de citer : plusieurs d'entre elles engendrent par le retour d'une moitié du crislal sur l'autre , des formes hé~ mitropes. On connoît aussi des hémitropies qui sont pro- duites par des cristaux , qu'on n'a pas encore observés §im- 3i4 P Y R pies. En général, les hémilropies que présente le pyroxène ne sont pas rares, et cependant un petit nombre seulement a été signalé. La plus commune de toutes, est celle-ci. 20. P. tri unitaire hé mi trop e , Haiiy, Trait. , vol. 3 , p. 86 , fig. 14^4^. C'est un prisme à huit pans , terminé d'un côté par un sommet à quatre faces semblables ; et de l'antre, par un angle rentrant , également à quatre faces semblables , mais différentes de celles du sommet saillant. Celte hémitropie a lieu par le retour d'une moitié du cristal triunitaire , sur l'autre moitié, par un plan qui passeroit par les deux grandes diagonales opposées des bases du noyau primitif. L.e pyroxène soustrariif hémitrope a le sommet saillant époinlé. 21. P. hémitrope croisé. Il arrive fréquemmentde rencontrer des cristaux hémitropes du pyroxène volcanique , qui se sont croisés à angle droit , ce qui produit une croix à branches égales , dont deux à angles rentrans. he pyroxène ne se présente pas toujours en cristaux dé- terminables. 11 affecte des manières d'être qui sont même assez variées. 22. P. cylindrdide. Les cristaux de sahlite , de diopsidc et de mussite , sont fréquemment déformés par de nom- breuses stries ou des cannelures longitudinales. 23. P. laminaire. La sahlite se dislingtie parmi toutes les va- riétésdu pyroxène, par sa structure laminaireàgrandes lames, qui se laissent cliver aisément. Elle se présente en masse , composée de grandes parties laminaires ou de très -petites parties également lamelleuses ; dans ce cas , c'est la variété granou- lamellaire. Le pyroxène augite est aussi quelquefois en masses laminaires. 24- P- comprimé. Les cristaux de mussite sont ordinaire ment comprimés et allongés. 25. P. granulaire. C^est le pyroxène , lorsqu'il est en masse granulaire; cette contexture estspécialemenlcelledela cocco- lilhe. On la retrouve dans le pyroxène volcanique vert , et même dans le pyroxène aogite. 26. P. Jibro'granulaire. C'est une variété de mussite. 27. P. fascicule radié. En masse composée de prismes réu- nis en faisceaux el rayonnans , quelquefois libres à l'cxlé- rieur , et régulièrement cristallisés; celte forme s'observe dans le pyroxène qui accompagne l'yénite à l'île d'Elbe et dans la mussite. 28. P.filn-eux. Cette variété ne diffère des précédentes que par la finesse des prismes et leur agglomération in- time , qui leur donne l'aspect de certaine variété d'asbeste. 29. P. schisteux. En masse composée de lames superpo- sées : la mussite. 30. P, résino'ide. Il est noir , a l'apparence de la poix , ei P Y R 3ir, n'offre presque plus , et même pas du tout , de trace de sa structure cristalline. Il appartient au pyroxène volcanique, ( V. ci-après). Maintenant que nous avons exposé les caractères et les manières d'être du pyroxène considéré en général , nous allons exposer les espèces qu'on a faites à ses dépens. Nous les nommerons ainsi : pyroxène volcanique ; pyroxène au- gite ; pyroxène coccolithe ; pyroxène sahlite ; pyroxène baï- kalite ; pyroxène fassaïte ou pyrgome; pyroxène Iherzollle ; pyroxène diopside ; pyroxène mussite ; pyroxène blanc. I. Pyroxène VOLCANIQUE {Schorl noir en prisme octaèdre^ B.D.; Schorlvolcanique,l&ergm.;Volcanite et Virescùe^hamélh.; Ociaedral basalù'ne, Kirw. ; Pyroxène augite^ Brong., en partie. Augite^ Wern. en partie.; Common augite, James, en partie). Il est en petits ou moyens cristaux réguliers , ou en graiûs tantôt isolés, tantôt contenus et disséminés dans la lave ou la roche. On en a fait plusieurs analyses ; il est composé de Etna. Frascaii. Rhineberg Silice . . . 52, 5o . . . 4«,oo. . . 52,00. Magnésie. 10,00 . . . 8,75. . . 12,75. Alumine. 3,3o. . 5,00. . . 5,75. Chaux, l3,20 . . . 24., 00. . . i4,oo. Fer. . . i4,66. . . 12,00. . 13,25, Manganèse. 2,00 . . 1,00. . . 0,25. Potasse. . 0,00 . . trace. . . 0. Eau. . . 0,00 , 0. . . 0,25. Perte . . 4,00 . . . 0. . . . 0. Vauquelin. Klaproth. Id. Tromsdorf a trouvé dans un pyroxène de l'Elna, qu'il a •analysé , 5,i8 de potasse. Klaproth avoit signalé cet alkali en très-petite quantité , dans le pyroxène de Frascati , dont nous rapportons l'analyse ; il en a trouvé également uu« trace dans le pyroxène vert , de Bhineberg , et dont il a aussi donné une analyse complète que nous n'avons point rapportée. Ses formes régulières se rapportent à celles appelées bis- unitaire , triunitaire , soustractive , dioctaèdre , ambiguë et hémitrope; ses cristaux ont depuis moins d'une ligne de di- mension, jusqu'à 8-10 lignes de diamètre. I. Le pyroxène volcanique noir. Sa couleur est le noir par- fait ou le vert foncé presque noir ; il est quelquefois magné- tique ; il fond plus difficilement que les autres; il est plus fra- gile. Sa surface extérieure est ordinairement raboteuse ; sa cassure a quelque chose de vitreux et de fibreux à la fois. 11 se rencontre presque toujours dans les laves proprement di- 3i6 P Y R tes , celles qui ont coulé , et dans les Scories qui n'en sont qu'une modification ; il se trouve aussi , i.° dans tous les ba- saltes ; et on sait que les basaltes sont regardés comme d'o- rigine volcanique parla plupart des minéralogistes;et 2.''dans les roches de transition ou d'autre formation qu'on soupçonne également avoir une origine volcanique : ainsi, on l'observe dans les vâckes , les mandelsteins , etc. Les rocs présumés volcaniques de Theis , près de Fassa en Tyrol, contiennent des cristaux de pyroxène;les kleingsleins ou phonolilhes, espèce de laves pétrosiliceuses,en renferment quelquefois une grande quantité ; la roche porphyritique d'Oberstein, qui contient les agates , celle du Tyrol , qui est dans le môme cas , offrent encore le pyroxènc noir. Enfin, on le reconnoît quelquefois dans ces substances que le Vésuve et d'autres volcans ont rejetées intartes. Il y est rare cependant avec la couleur noire. Mais nulle part cette substance n'est plus abondante que dans les laves. M. Cordier a fait voir que le pyroxène en grains excessivement ténus et le feldspath, composent les pâtes des laves. Celles qu'on a nommées ba~ salte , laves lilhoïdes trappéennes ou argilo-ferrugineuses^ sont celles où le pyroxène est en plus grande quantité que le feldspath. Les courans de lave de cette nature n'offrent que des scories, et les scories ne sont autre chose qu'une sorte de demi-vitrification qui n'a pu se changer en verre, c'est-à-dire en obsidienne, à cause du peu de fusibilité du pyroxène. C'est de la surface des scories ou de leur intérieur, que l'on retire les cristaux de pyroxène les plus réguliers et souvent les plus beaux; les scories , en se décomposant, les laissent à nu ; d'autre fois les volcans, dans certaines éruptions, lancent ces cristaux tout dégagés , et avec une profusion vraiment étonnante. L'Etna en a donné plus d'un exemple , ainsi que le Vésuve. ^^ L'Etna, le Vésuve, Ténériffe, les volcans de l'île de Bour- bon, de la Guadeloupe, etc. , offrent de très-beaux cristaux isolés de pyroxène ; on en trouve également dans beau- coup d'endroits du Cantal , du Vêlai ; au Puy de Corent , de la Rode, de la Vache ^ de Mural, en Auvergne; ou Provence , en Saxe , en Bohème , dans la Hesse , dans la Hongrie et en Espagne, au cap de Gale, etc. Les sables ferrifères - volcaniques de Pouzzotes , près !Naples,que l'on exploite et que l'on fond, contiennent beau- coup de pyroxène finement granuleux et qui provient des détritus de laves que la mer rejette sur la côte. Les sables et les cendres rejetés par les volcans, sont chargés de celte substance. 3. Pyroxène vert ( viresciley Lamclh, ). Il est ordinairement P Y K 3i7 fî'un vert jannâlrc ou brunâtre et demi-translucide , ou d'un vert foncé sombre ; il se rencontre plus particulièrement dans les masses rejetées intactes par les volcans et dans les sables volcaniques. Dans les anciennes laves , il forme quel- quefois des noyaux ou des nœuds granulaires ou impar- faitement lamelleux, avec l'éclat vitreux ou luisant; il est aussi en petits cristaux ou grains disséminés, dans les laves modernes. , Ce pyroxène se présente en plusieurs états différens dans les matières volcaniques qui rf'ont pas éprouvé l'action li- quéfiante du feu. Au Vésuve, où les blocs de matières rejetées intactes abondent, ce pyroxène est tantôt en petits cristaux brillans, qui tapissent les cavités de ces matières, tantôt il est lui-même en masse granulaire pure ou mélangée avec l'i- docrase , le grenat , le mica , la chaux carbonatée , l'amphi- gène, la sodalite , la meionite , etc. Parmi les blocs de même origine , qu'on observe dans les tufs volcaniques des environs de Rome, à Frascati et à Tivoli, ce pyroxène est en très-gros cristaux , d'un vert gris , terne , mal conformés et empâtés , soit avec du mica , soit avec de l'amphigène. Les marbriers romains font quelquefois de petits objets avec ces blocs composés de pyroxène et de mica : on voyoit dans le cabinet de M. de Drée, à Paris , deux jolis petits vases , faits avec pareille matière ; ils étoient remarquables par le chatoiement du mica. Les sables volcaniques des bords des lacs Albano , Nemi , Braciano , etc. , contiennent une grande quantité de très-petits cristaux de pyroxène vert, le plus souvent transparent comme le péridot. Il n'est pas rare non plus dans les sables volcaniques des environs d'An- dernach , etc. 3, Le Pyroxène résino'ide (Id., Haiiy; Conchoïdal augite , J â- mes. ). Il est noir ou vert brun ou brun olivâtre , avec l'as- pect luisant comme celui de la résine ; sa cassure est impar- faitement conchoïde. Il est opaque ou légèrement translu- cide sur les bords. Il se rencontre principalement dans les basaltes et les laves anciennes ; il est en grains de différente grosseur, mais rarement plus gros qu'une noisette. Ces pe- tits grains , lorsqu'ils sont noirs , ont l'apparence du fer oxydulé titanifère , substance qu'on trouve aussi dans les la- ves anciennes. Le pyroxène résinoïde est indiqué dans les basaltes de Fulde en Hesse ; dans les produits volcani- ques du Vogelgebirge et dans les basaltes du Kaisersthal en Souabe , etc. Le schlackenblende de M. Nose , qui se trouve dans les basaltes des environs de Cologne, paroîl aussi ap» partenir au pyroxène résinoïde ; c'est encore à cette variété que quelques minéralogistes rapportent Uschlakiger augiteàe 3i8 P Y R Karsten ; mais je croîs que ce rapprochement n'est pas exact. Les caractères de cette substance sont très-différens ; elle est amorphe, d'un beau noir, çà et là verdâtre; elle a l'éclat luisant de la résine et est opaque ; sa cassure est conchoïde : sa pesanteur spécifique est de 2,666. Au chalumeau elle fond presque aussitôt avec intumescence , et donne un verre noir ou brun. Selon Klaprolh, elle contient : silice, 55 ; alumine; i6,5o ; magnésie, i,75; chaux, 10,00 ; oxyde de fer, 18,75 ; une trace de manganèse ; eau , i,5o. Cette analyse seule a fait rapprocher cette substance du pyroxcne. On la trouve en petits fragmens dans un lit de chaux carbonatée à Gin- liana , en Sicile. Dolomieu en avoil rapporté du Val di Noto qui étoit vert-grisâtre et rougeàtre. 4.. Le Pyroxène volcanique alléré. Ce pyroxène offre trois genres d'altération qui méritent d'être signalés. Lorsque les laves ont été exposées long-temps à l'action des vapeurs aci- do-sulfureuses qui s'exhalent continuellement dans les sol- fatares et autour des cratères des volcans, elles se dénaturent ainsi que les cristaux qu'elles contiennent; alors le pyroxène devient blanc opaque , et , à l'exception de la silice , les au- tres principes forment avec les vapeurs acides , des sels solu- bles qui sont ensuite évaporés ou lavés. On observe dans presque tous les cratères , et surtout dans les solfatares, des laves décomposées qui offrent des cristaux parfaitement con- formés de pyroxène également de celte nature. La calcination que les laves éprouvent perpétuellement autour descratèresbrûlans, n'agit pas d'une manière prompte cristaux de pyroxène. Ceux-ci sont souvent encore intacts, tandis que la lave qui les contenoit se trouve rédijfite en miettes. Dolomieu a recueilli dans le cratère de Monte Rosso une obsidienne résinoïde jaune, contenant du pyroxène re- couvert d'une légère pellicule blanche ; dans le même cra- tère, il recueillit aussi une scorie rouge contenant des cris- taux semblables de pyroxène. Cette scorie, d'une grande fra- gilité , provenoit de la calcination naturelle de la lave rési- noïde ; il étoit aisé c'e s'en convaincre , car en essayant un fragment de la lave résinoïde au chalumeau , elle se converiissoit en une scorie semblable. Dolomieu en vit des échantillons qui présentoient les deux étals. L'on sait encore qu'on trouve des cristaux de pyroxène intactes dans les laves vitrifiées ; ce n'est que par une longue action de la chaleur qu'ils se fendent et puis tombent en poussière. L'action des autres agens atmosphériques n'a également de prise sur le pyroxène qu'après un long temps ; et c'est à «elle cause que l'on doit attribuer la parfaite conservation de P Y R 3.9 ces courans de laves anciennes qu'on observe encore, et qui paroissent avec toutes les marques d'une formation récente. Les basaltes et tous les produits volcaniques qui ont le py- roxène pour base, sont dans le même cas. Le pyroxène néanmoins offre deux genres particuliers de décomposition ; dans l'un , il devient jaune ou couleur de rouille et terreux. Il conserve une partie de son tissu feuilleté. Il est très-friable.Quelquesnaluralistesen ont fait une espèce, 30US le nom de limbilite ( V. ce mot. ). Les laves de Ténériffe, celles de l'île de Bourbon , celles du Brisgaw , quelques- unes de celles d'Auvergne, m'ont offert à la fois la limbi- lite et des cristaux de pyroxène noir parfaitement conservés ; d'où l'on peut croire que certaines laves contiennent à la fois deux sortes de pyroxène, dont un plus décomposable ; nous avons vu à l'article Laves , qu'il eu étoit de même pour le feldspath. L'autre genre de décomposition qu'éprouve le pyroxène , est celui-ci : il devient vert , d'un aspect terreux , perd sa structure, et ses autres caractères, mais conserve le plus sou- vent sa forme. Ce genre de décomposition s'observe prin- cipalement dans les roches de transition de la nature de la wacke, ou de celles qu'y forme la pâte de ces amygdaloïdes qui contiennent des substances zéolithiques. Un des exemples lesf plus marquans , est celui qui se présente au mont de Pazza, vallée de Fassa, en Tyrol. La roche est une wacke qui contient des cristaux de pyroxène bisunitaire , ainsi alté- rés et changés en une espèce de terre verte. Les minéralogistes allemands l'ont considérée tantôt comme des cristaux de même nature que la chlorite de Vérone , et tantôt comme une substance particulière, sous le nom de fossile vert {griui fossile , W. ). La même roche renferme des rognons de chlo- rite baldogée ou talc zoographique. (Voyez Terre de Vérone.') Les diverses variétés que nous venons de décrire, et le pyroxène auglle dont nous allons parler, forment l'espèce augite de Werner. Ce naturaliste y ramenoit et confon- doit avec ses augites granulaires et feuilletés ( komiger et blat- iriger aiigit) , une substance qui a été nommée keraphyllite par Stéphens , et que M. Haiiy a reconnue pour être de l'amphibole. Elle est très-lamelleuse , fort brillaute , dun vert foncé presque noir ou même noir. Au chalumeau, elle fond difficilement en un verre opaque d un vert olivâtre. Elle est composée, selon Kiaproth, de silice, 62,52; alumine, 7,25; magnésie, 12, 5o; chaux, 9 ; potasse, o,5o; fer oxydé, 16,25. Elle diffère de l'amphibole ordinaire par son éclat, sa dureté, et par sa fusion au chalumeau. Sa pesanteur spé- cifique et sa structure cristalline l'éloignent du pyroxène. 320 p y '\ Elle se trouve au Sau-Alpe en Carinthie, dans une roche primitive composée de quarz, de grenat, de dislhène bleu ou verdâlre, d'épidote grise, etc. Toutes ces substances sont tantôt en grandes parties, tantôt en très-petits grains qui pro- duisent des masses granulaires. Uomphazife de Werner est , à ce qu'il paroît, encore le même amphibole en petits grains. II. Pyroxène augite. Je rassemble sous ce nom toutes les variétés de pyroxène non volcanique , confondues avec le pyroxène volcanique par tous les auteurs , ou bien qui n'ont pas été distinguées par des noms particuliers. Le py- roxène augite est communément vert, quelquefois noir; ses cristaux varient pour la grandeur, et dépassent rarement la grosseur du doigt. Ils sont, en général, plus gros que ceux du pyroxène volcanique; ses formes cristallines ordinaires sont les variétés triunitaire , périhexaèdre, périoctaèdre et sexoc- tonale. Ce pyroxène est aussi en masse laminaire ou granu- fibreuse ou radiée , etc. Il existe deux analyses du pyroxène augite d'Arendal. La première est due à M. Simon , et la seconde à M. Roux. Silice .... 5o,25 .... 45,00 Magnésie . . . 7,00 .... 0,00 Alumine . . . 3,oo .... 3,oo Chaux .... 25, 5o .... 3o,5o Fer io,5o . . ./ . 16,00 Manganèse . . 2,25 . . . . 5,oo Chrome . . . trace .... 0,00 Eau o,5o .... 0,00 Perte . . . 1,00 .... o,5o Le pyroxène augite se trouve en fort beaux cristaux dans les roches primitives et dans les lits de fer oxydulé,à Arendal en Norvvége. Il y est associé avec d'autres substances miné- rales, qui s'y présentent aussi parfaitement cristallisées. Le grenat, l'amphibole, le feldspath, le paranthine ou Wcrné- fite, la chaux carbonatée , l'épidote , les pyroxènes cocco- lithe et sahlite, la chaux phosphatée , etc. , l'accompagnent et lui servent quelquefois de gangue. Ses formes régulières sont celles que nous avons citées. Il est cristallisé ou granu- laire et' mélangé à Hellesta , dans la province de Suderman- land, et dans d'autres localités en Suède. Le Piémont a offert,dans ces dernières années, plusieurs gisemens de ce pyroxène dans les roches primitives, et no- tamment dans les vallées de ïraverselle, de Brozo, de Suze, de Locana , etc. Les cristaux de pyroxène de Vico , vallée de Brozo, sont d'un vert noirâtre et ont quelquefois l'apparence de l'épidote d'Arendal. Ils oui aussi un volume considérable^ P Y R 3ai cependant on en observe de très-petits ; ils appartiennent à la forme stènonome. Les pyroxènes des autres vallées sont de diverses formés, mais également vert foncé. A Traverselle, il y en a qui sont d'un vert grisâtre ou jaunâtre, opaques, en prismes périoctaèdres, et traversés dans leur longueur par de nombreux filets d'amiante , qui sortent comme des mèches par rexirémilé des cristaux. Le grenat, le fer oxydulé , Tido- crase , le quarz , le feldspath , le mica , la serpentine , le fer chromaté , la chaux carbonatée pure ou magnésienne, etc.^ accompagnent le pyroxène dans ses divers gisemens, en Pié- mont. Le pyrojtèrie-âûgile en petits cristaux Iriunitaires sur une espèce de serpentine, a été recueilli dans les Pyrénées, par Do- lomieu, et l'échantillon rapporté parce savant, a long-temps été le seul qu'on pût montrer du pyroxène non volcanique. Ce pyroxène existe à l'île d'Elbe, dans le même gisement où se trouve lyénlte. Il y est en masses fibreuses rayonnées et en prismes périoctaèdrcs à sommet oblitéré ; ces prismes sem- blent droits et carrés, à cause de l'extrême petitesse de quatre de ses pans, qui sont les pans primitifs. Ces cristaux forment quelquefois de très-belles gerbes , et leur couleur est le vert grisâtre , ou foncé sombre et sans éclat. Le professeur Bruce a découvert, le pyroxène-augite dans une roche primitive aux environs de New-Yorck, aux Etais- Unis. Il est dans une roche feldspathique, accompagné de graphite , de quarz , de mica , etc. ; la forme de ses cristaux est celle dite trioctonale. Le pyroxène entre aussi dans la composition des roches primitives, et ces roches sont confondues habituellement avec celles qu'on nomme grunstein , diorite^ ou diabase ; il y est asso- cié au feldspath. Des roches de cette nature sont au Glocknen près d'Heiligerblut, ainsi qu'à Sainte-Marie-aux-mines dans les Vosges. La roche de ce dernier endroit contient aussi du calcaire et du titane oxydé;elle a été découverte par M. Eckel deStrasbourg.Le pyroxène-augite a également été trouvé dan^ des rochesprimilivesprès de Nantes; enfin, cette substance a été découverte dans plusieurs serpentlnes;et quelques minéra- logistes pensent même que , dans bien des circonstances, la serpentine doit probablement être considérée comme du py- roxène en masse compacte ; c'est ce qui s'est vérifié par rap- port à certaines serpentines des Pyrénées, dont une constitué ie pyroxène Iherzolite. III. Pyroxèise coccolithe (Id.,Brong.;P^TOrK?n*^ran^/i- y^^mc, Haiiy ; Coccolilhe ^ d'Andrade ; Kokkolit, W. ; Kœr- rtiger-Augit , Karst. , Hausm. ; CoccoUthe , James.). Il est d'un vert poirçaiu très - foncé , ou noirâtre , quelquefoi» 322 P Y R jaunâtre , ou couleur d olive. Il est communément en masse granulaire fragile ; quelquefois aussi en cristaux réguliers, des mêmes variétés de forme que celles du pyroxène - augite d'Arendal; mais ces cristaux ont leurs angles tellement ar- rondis, qu'on ne peut les reconnoîlre qu'avec peine. Sa pe- santeur spécifique varie entre 3,3o (Karsten) et 3,87 (Haiiy). Son analyse a offert les mêmes principes déjà observés dans le pyroxène-augite; elle est rapportée à l'article Coccoliihe. Celle substance se trouve à Arendal en Norwége, associée avec le pyroxène-augite , et toutes les autres substances qui accompagnent ce dernier. Ses cristaux sont quelquefois disséminés et enveloppés par du calcaire spathique. Les masses granulaires varient par le volume des grains , tantôt gros comme des pois, et tantôt petits comme des grains de millet. Ces masses sont ordlnalremeul pures. Parmi celles à petits grains , on en observe qui sont irès-mélangées de gre- nats également en petits grains. La coccolilhe est encore indiquée, en Suède, à Hellesta et Assebro, et dans la province de Nerici. Jameson en cite une variété verte à Barkas , en Finlande ; mais je suppose qu'il a voulu parler du pargasite , substance translucide, qu'on trouve à Pargas (petite île sur la côte de Finlande), qui est disséminée dans le calcaire , en grains , ou en cris- taux arrondis sur Les angles, qui a l'aspect de la coccolithe , h laquelle plusieurs minéralogistes l'ont rapportée , et qui , selon M. Haiiy , n'est qu'une variété de l'amphibole granu- liforme ( Hauy , Mém. Mus. i , p. 393). L'on dit aussi que la coccolithe a été découverte au Harlz, dans la forêt de Hartzeburg; dans la Basse-Saxe et en Espagne, IV. Pyroxène sahlite {,SaUil d'Andrade , Wern. , Karst ; Malacolitke , Abildg. , Haiiy , Trait. ; Pyroxène laminaire gris verdâtre ^ Haiiy, tabl. comp. , etc. ). Il est vert grisâtre , plus ou moins foncé ; quelquefois d'un vert d'asperge, translucide sur les bords; sa structure lamelleuse est beaucoup plus apparente , et le clivage a lieu plus aisé- ment dans les différens sens , même dans le sens des bases du noyau primitif, ce qui est très-difficile à reconnoîlre dans le pyroxène-augite et autres; il se casse naturellement dans la direction des pans des prismes primitifs, et découvre ainsi de grandes lames brillantes ou luisantes ; ses fragmens sont assez souvent de petits prismes rhomboïdaux, ou des por- tions de ces prismes; sa cassure transversale est inégale, raboteuse et terne. Ce pyroxène est moins dur que lis autres variétés ; il est même tendre , qualité qui' a sug- géré à Abildgaard, le nom de malacolithe , qu'il a donné P T R 3a3 à celte substance , et qui dérive du grec , mulakos lithos , pierre tendre. Sa pesanteur spécifique est de 3,223, selon Haiiy ; de 3,236, suivant d'Andrade; et de 3,4.73 , d'après Wollaston. Exposé à l'action du chalumeau , il se fond très- difficilement , et même l'on assure que la variété qui vien* de Sahla , est incomplètement infusible. Les principes de la salhite sont les suivans : SaMa. Langhanshyttan, Bjariinii/resveden. Silice 53 54, 18 67,28 Chaux 20 22,72 24,88 Magnésie 19 l7»8i 9,1a Alumine 5 o o Fer Ç , 2,18 6,o4 Manganèse < i>45 0,73 Perte 1 1,66 1,96 Vauquelin. Hisinger. Ohsson. La magnésie et la chaux s'y trouvent en proportions plus fortes que dansle pyroxène-augite, et le fer y est en moindre quantité. Le pyroxène-sahllte se trouve cristallisé sous les formes dihexaèdre , périoctaèdre , perihexaèdre, bisoctonale, et en masse laminaire ou grano - lamellaire, à grains plus ou moins tins; ses cristaux sont quelquefois assez gros. M. de Bournon, qui a publié un mémoire très -étendu sur la sahlite, qu'il regarde comme différente du pyroxène, adonné les figures d'un grand nombre de formes régulières de la sahlite, qui n'avoient pas été publiées avant lui. Depuis» M. Haiiy, en ralliant la sahlite au pyroxène, a ramené ses formes à la plupart de celles déjà observées dans le py- roxène. Les minéralogistes étrangers persistent à séparer ces deux substances , en se fondant sur la différence de propor- tions de leurs principes constitutifs , et sur le faciès de la sahlite. La sahlite a d'abord été découverte en Suède, dans la mine d'argent de Sahla , en Westmannie, associée au plomb sulfuré , au cuivre sulfuré , au fer sulfuré , et aux diverses autres substances qui se trouvent dans cette mine, l'asboste , ramphibole,la chaux carbonatée; ensuite à Langhbanshyttan, dans la province de Wermelande et à Bjornmyresveden en Finlande. On l'a retrouvée encore à Arendal , en Norwége , accompagnant le fer oxydulé , l'amphibole , le spath cal- caire, le feldspath, le mica noir, le pyroxène-augite , etc. Patrin, dans l'article MalaCOLITHE de la première édition de ce Dictionnaire , l'indique en Sibérie. L'échantillon qu'il possédoit, avoit été tiré, par lui, d'un gîte d'aigue-marine de la montagne d'Odoa-Tschelon, près du fleuve Amour. On y 324 P Y R voyoit des cristaux de la grosseur da doigt , ayant la forme périoctaèdre. La sahliic y éloit en partie grenue et en partie cristallisée; celle qui est grenue, dit-il, est traversée de veines bleuâtres d'aigue-marine , qui est elle-même grenue; elle renferme , outre des feuillets épars de mica , un cristal de cette substance , de forme hexaèdre , qui a plus d'un pouce de diamètre, sur neuf à dix lignes de hauteur le tout mêlé d'une chaux carbonatée spaihique, d'un blanc roussâtre, qui se dissout en entier dans les acides , avec une vive effervescence, mais qui a la propriété de devenir aussi phosphorescente par la chaleur qu'un spath fluor. Sans la présence de l'aigue-marine , on croiroit, par cette descrip- tion , que Patrin auroit voulu parler du pyroxène baïkalite. La sahlite est encore indiquée dans l'île de Unst , l'une des îles Schetland ; dans le calcaire compacte rose de l'île de Tycée, l'une des Hébrides; en Ecosse ; sur les bords du lac (^hamplain , etc. On avoit cru la rencontrer à ISarkseilsiak , dans la partie sud du Groenland, associée à la sodalite , avec l'aiiiphibole, le grenat et le zircon. M. Haiiya reconnu que cette prétendue sahlite éloit du feldspath lamellaire. Enfin, la sahlite du ïyrol rentre dans le pyroxène fassaïte. V, Pyroxène baïkalite {Baikaliie). Ce pyroxène est d'un vert olive, en cristaux de diverses formes , dont une, l'abino-senaire , n'a encore été offerte que par lui : il est en grains et en cristaux quelquefois plus gros que le pouce , disséminé dans une chaux carbonatée lamellaire, d'un blanc jiunâtre , qui contient également du mica en lames rhomboï- dales , d'un pouce de diamètre ; la surface des cristaux de la fcaïkalite est brillante. La cassure transversale est terne et grano-lamellaire. L'analyse et la localité de cette pierre sont exposées à l'article Baïkalite. VL Pyroxène TASSÂÏTE ( Py/'^ome et Fassàiie, W.). Celte substance se présente en petits cristaux d'un vert obscur ou d'un vert clair , dans de la chaux carbonatée bleuâtre ou blanchâtre , avec de l'idocrase brunâtre et jaunâtre. Les cristaux sont groupés ou solitaires, et ceux qui sont réguliers ont l'aspect d'autant d'oclaèdrcs à triangles scalènes , dans lesquels la base commune aux deux pyramides , dont ils sont censés être l'assemblage , auroit une position obliqiie à l'axe. Ses formes se rapportent à celles nommées seno-qua- ternaire etduo-vigésinlale. Celle variété , considérée d'abord comme de la sahlite , se trouve à Fassa en Tyrol. A Anguillara , près du lac de Braciano , aux environs de Rome , on trouve dans un tuf volcanique des pierres Icn- P Y R 325 ares , qui contiennent des cristaux de pyroxène semblable à la fassaïte. VII. Pyroxène lherzolite. Nous avons exposé à Tarti- cle Lherzolite la description de cette variété, et l'on y peut lire les caractères propres à ce pyroxène , et les raisons qui ont conduit M. de Charpentier à le considérer comme du pyroxène en roche. VIII. Pyroxène DioPsiDE(y4/a/iV«,Bonvois.;Dw/?5«W^,Wern.; Diopside, Jam. , en partie). Il est en cristaux prismatiques al- longés, des formes didodécaèdre et octovigésimale , ou sou- vent cylindroïdes ; d'un blanc verdâtre , ou vert , ou blanc , quelquefois moitié l'un et moitié l'autre ; transparens , ou demi-transparens , ou translucides. Les cristaux transparens ont la double réfraction. Sa pesanteur spécifique est de 3,3 lo. Il a été découvert dans la montagne de la Ciarmetla ,. située au-delà du rocher de la plaine de Mussa , nommé Testa Ciarva, à l'extrémité de la vallée d' Alla, en Piémont. Ses cristaux varient pour la grandeur; ils atteignent quelque- fois l'épaisseur d'un doigt ; ils sont groupés entre eux , ou solitaires , ou associés à de beaux cristaux de grenats tri- émarginés, d'un rouge- orangé; àl'idocraseverte, à l'épidote,à la prehnite , à la chaux carbonalée , au talc cristallisé^ au fer oligiste , etc. A Locana , le diopside Irès-blanc est associé à de très-beaux cristaux d'idocrase noir ou calcaire. 11 exisloit dans le cabinet de M. de Drée , à Paris , un morceau qui paroît venir d'Ivrée , dans la vallée d'Aost ; sa surface extérieure est couverte d'un grand nombre de petits cristaux de fer oxydulé dodécaèdre , striés , et de diopside. Dolomieu possédoit plusieurs échantillons qu'il avoit rap- portés de Corse , et sur lesquels on voyoil de petits cris- taux de diopside associés aux mêmes grenats rouge-orangés. BL Rampasse avoit également recueilli cette roche en Corse. L'on dit quil en a été trouvé à l'île d'Elbe. IX. Pyroxène MusstTE ( Mussile , Bonvois, ; Diopside , en partie , James. ) Il est d'un blanc verdâtre , presque opaque ou translucide ; sa surface est quelquefois comme satinée , et d'autres fois très-lisse ; il cristallise en prismes longs, de la forme primitive , ou cylindroïdes, ou comprimes, ou fibreux. Ces prismes sont tantôt disposés en gerbes , tantôt baccillaires, quelquefois Irès-étendus en lames, et se recouvrant de manière à donner à la masse la structure schis- teuse;queIquefois aussi ces prismes sont entrelacés et en masse. La mussile duSimplon , est mélangée avec le quarz, le mica argentin , le titane oxydé. Celle de Mussa est accompagnée de grenat jaune , dit tvpazalite , de fer axydulé , de calcaire, de talc , de prehnite , etc. 326 P Y R La mossile , selon M. Laugier , est composée de Silice 57,80 Magnésie 18, 25 Chaux 16, 5o Manganèse et Fer ... 6 La mussile a été découverte dans la partie supérieure de îa vallée de Lans , appelée la plaine ou Talpe de la Mussa. Vers !e fond occidenlal de la même vallée se trouve une mont .giie de serpentine , de vingl-cinq à trente toises de haut , nommée la roche, noire ; cette roche est traversée presque horizontalement, à la hauteur de huit à dix toises , pa'- un lit de mussite granulaire grise, dans les fentes duquel se montrent les cristaux de ce pyroxène. Cette substance se trouve également au Simplon et à Saint-Nicolas , dans le Haut-Valais , en masse schisteuse et lamellaire , avec le gre- nat , le talc, etc. X. Pykoxène blanc. Ce pyroxène a été trouvé dans les roches primitives avec le feldspath fétide, à Baltimore, dans les Etals-Unis; il estblanc ou grisâtre, un peu translucide. Ses cristaux se rapportent à la forme épiméride,et sont quelquefois assez gros. Cette variété est pour la couleur à l'espèce pyro- xène, ce que la grammatiie blanche est à l'espèce amphibole. Celte exposition des diverses variétés du pyroxène nous montre cette espèce minérale dans les terrains primitifs, et dans les terrains volcaniques, ou présumés tels. On doit re- marquer que dans les terrains primitifs , le pyroxène ne se trouve que dans des roches superposées au granité le plus ancien ; et il est aisé d'en conclure que si les volcans re- jettent des matières si abondantes en pyroxène, ils les pui- sent très-probablement dans des couches analogues , et que leur foyer , par conséquent , loin d'être situé à de grandes profondeurs au-dessous du granité , comme quelques géolo- ques îe croient , est au contraire supérieur au granité an- cien. Dolomieu pensoit (et de son temps le pyroxène hors des volcans étoit à peine connu) que le foyer des volcans n'étoit pas à une grande profondeur. Les masses rejetées intactes par le Vésuve , offrent le pyroxène associé avec un grand nombre des substances qui s'observent dans le gisement du pyroxène primitif ; et ce fait nous semble devoir être signalé. Le pyroxène et l'amphibole , autrefois confondus ensem- ble,sont devenus deux espèces minérales extrêmement intéres- santes en géologie,à cause de leurs variétés qui se présentent sous tant d'aspects différens et dans des roches très-variées, dans la composition desquelles elles entrent. L'amphibole est P Y R 327 plus abondant dans les roches primitives , et le pyroxène dans les terrains volcaniques. Cette différence ajoute aux caractères qui distinguent Tamphibole du pyroxène. En ne rappelant que le caractère fourni par la structure cristalline , cité au commencement de cet article , on peut dire du py- roxène comparé à l'amphibole , qu'il existe peu d'exemples d'une différence aussi frappante , cachée sous une i essem- blance aussi trompeuse, (ln) PYRRHOCORAX. Nom latin et générique du Choucas DES Alpes. F. Choquard. (v.) PYRRHOPOECILLOS , c'est-h-àire , marqueté de taches rouges , en grec. Anci'ennement, on donnoit ce nom , selon Pline , au marbre qu'il désigne par syénite , et avec lequel les rois d'Egypte firent faire des obélisques. Cette Syénite est le granité que les antiquaires nomment grarùte rose antique , et celui que les minéralogistes ont pris pour type de l'espèce de roche granitique appelée SYÉNiTE,du nom de la ville de Syène, dans la Haute-Egypte, d'où l'on tiroit ce beau gra- nité, (ln.) PYRRHOSIDÉRITE, c'est à-dire, fer de couleur pour- pre , en grec. Ullmann a donné ce nom à une variété de fe» oligiste micacé ( Eisenglirnmer ) dont il fait une espèce par- ticulière. Le pyrrhosidérile se présente en lames très-petites, éclatantes , tumulluairement groupées les unes sur les autres , et formant des masses cellulaires très-légères, ou des tapis , ou de petits mamelons rayonnes, à la surface et dans les cavités du fer hydraté hématite. Ses couleurs sont : le rouge de rhyacinthe , l'aurore , le rouge de sang , et même le gris de fer. Il est transparent ou demi-transparent, et alors d'un beau rouge de rubis ou pourpré ou orangé. Sa poussière est d'un rouge brunâtre ou orangé ; ses lamelles sont de petits cristaux de formes diverses , arrondies ou anguleuses, et peu déterminables. Il se trouve dans les mines d'Eisenzeche ( pays de Nassau-Siégen), à Rehmel , et dans d'autres mines envi- ronnantes La craitonite lamellaire de rOisans, e'nDauphiné, a beau- coup de ressemblance avçc le pyrrhosi dérite, (ln.) PYRRHULA. C'est , dans Brisson, le nom générique du Bouvreuil. V. ce mot. Le Bouvreuil a longue queue , Pynhula longicauda, que j'ai indiqué pour une espèce particulière , est le cardinal o\x homreuilde Sibérie, en habit d'hiver. Je dois celte observation à M. Félix Paul de Jarocki , docteur en philosophie et en sciences , correspondant de la Société minéralogique de léna , etc. ; ce savant naturaliste l'ayant vu étiqueté dans le Muséum de Berlin sous la dénomination de loxia sibirica, par 328 P Y R Pallas lui-même, qulje premier, a fait connoîlre cet oiseau. (v.) P YRRHULAS. Nom grec du Bouvreuil, (v.) PYRRIAS. Nom grec du Bouvreuil, (s.) PYRROGLAS. C'est, selon Gesner , le nom du Bou- vreuil , en grec, (s.) PYRROSJE , Pyrrosia. (ienre de plantes cryptogames de la famille des Fougères , introduit par Jussieu , qui présente pour caractères: une fructification en points nus, composés de cinq à huit follicules sessiles , attachées sur un réceptacle fnince , caduc , en forme de disque. Ce genre ne renferme qu'une espèce, qui vient de la Chine, ci dont toute la surface inférieure des feuilles , qui sont sim- ples , ohlongues et pétiolées, est couverte de poils roux. Il se rapproche des Catmdollines , des Acrosiîques et des Po- LYPODES. (B.) PYRULAIRE, Pyrularla. Arbrisseau de la Caroline , à racine odorante , à feuilles alternes , sans stipules , pubes- centes , ovales-oblongues , très-entières , à fleurs petites dis- posées en épis , qui forme , dans la dioécie pentandrie , un genre fort voisin des Célastres. Ce genre, qui a été élabli par Michaux dans sa Flore de T Amérique septentrionale , présente pour caractères : dans les fleurs mâles , un calice campanule, à cinq divisions re- courbées ; point de corolle ; cinq étamines insérées au tube du calice , et placées autour d'un disque épais. Dans les fleurs femelles, un calice comme dans les mâles; cinq éta- mines stériles et un disque ; un ovaire inférieur à style court et à stigmate en tête ; un drupe pyriforme couronné par le calice qui s'est élargi, renfermant une petite noix à une loge et à une semence. L'amande de la pyrulaire fournit une huile bonne à manger. .Willdcnow a donné à ce genre le nom d'HAMiLTONiE. (B.) PYRULE , Pyrula. Genre de coquilles de la classe des Univalves , qui offpe pour caractères : une coquille sub- pyriforme , canaliculée à sa base , sans bourrelets conslans , ayant sa partie ventrue plus voisiné «Je son somruet qi;^e de sa base , une spire courte , une columelle lisse et Iç bo.r4 droit sans échancrure. Les coquilles de ce genre sont généralement assez minces , et représentent plus ou moins la figure d'une figue. Leurs spires sont courtes et peu convexes, leur ouverture est lawge et surtout très-longue. Leur lèvre e$t nçki,pce et simple. Leurs aqimaux n'ont point été observés. On ne conuoît que deux espèces de ce genre , savoir : P Y T 3^9 La Pyrui.e figue , qui est en massue , presque ov^le , r«Çlicnlée par des stries ; et dont la spire est très-courte , r.pl. M 23, où elle est figurée. ^Ue se trouve dans les mers des Indes et d'A"iérIqup. La pY{iuj.f: RAVE , qui est arrondie , un peu striée , dont le canal de la lèvre pst courbé , et la spire saillante. Elle se trouve daqs la mer 4es Ipdes- (b.) PYHUS. Nom da poirier, chez les Latins. Chez les Grecs , cet arbre s'appeloit apios. Us donnoient le nom de pyros au froment. V. Poiiuer. (ln.) PYSCH. Nom du Chanvre , chez les Tarlares Wos- liaks. (LN.) PYTHAGORBE , Pyihagorea. Petit arbre de la Cochin- chine, à feuilles ovales , lancéolées, dentées, glabres, pres- que sessiles, à (leurs blanches portées sur des grappes axil- laires, qui forme , selon Loureiro , un genre dans Toclandrie monogynie. Ce genre offre pour caractères : un calice campanule de sept à huit folioles linéaires et colorées ; une corolle campa- nulée de sept à huit pétales lancéolés , concaves et hérissés ; huit étamines ; un ovaire mitoyen entre le calice et la corolle, ovale, velu, surmonté de quatre styles astigmate aigu; une capsule à quatre loges polyspermes. (b.) PYTHE , Pyt/m, Latr. , Fab. ; Tenehrio , Linn., Degéer ; Cucujkfs^ Payk Genre d'insectes , de l'ordre des coléoptères , section des hétéromèrcs , famille des slénélytres , tribu des liélopiens » distingué des autres genres de cette famille par les caractères suivans : tous les articles des tarses entiers ; mandibules bidenlées à leur extrémité: palmes maxillaires plus grands que les labiaux , avec le dernier article plus grand que les précédens, en forme de hache ou de triangle ren- versé-; antennes filiformes , insérées à nu, au-devant des yeux ; le septième article et les trois suivans presque demi- globuleux ; le onzième ou dernier ovoïde ; corps allongé , déprimé, plus étroit en devant, avec le corselet presque orbiculaire. Fabricius donne six palpes à ces Insectes ; mais c'est une erreur. Il en distingue trois espèces , et qui habitent toutes les forêts des parties froides ou élevées de l'Europe. La plus connue est le Pythe bleu , Pytho cœruleus , ou le ténèbrion déprimé (depressus) de Linnœus et d'Olivier, et le ténèbrion dt& bois de Degéer. Son corps est long d'environ cinq lignes , et varie un peu pour les couleurs. Il est ordinairement d'u.n bleu foncé , pointillé , avec les antennes , la bouche , l'abdo-- men et l'extrémité des pattes, roux; le corselet a deux enfon- 33o P Y X. cemens , avec un sillon dans l'intervalle; les élytres ont des stries courtes, (l.) PYTHON, Python. Genre dé reptiles de la famille des serpens, établi par Russel et adopté par Daudin. Il offre pour caractères : de grandes plaques nombreuses sur la tête ; des plaques entières sous le ventre ; des plaques en- tières et des doubles plaques sous la queue ; deux ergots ou éperons à l'anus ; des dents aiguës , mais point de crochets à venin. Ce genre se rapproche si fort des Boa, que deux, des cinq espèces qu'il renferme , avoient élé placées par Schneider parmi eux.Ils sont tous originaires, de l'Inde, n'ont guère que dix à douze pieds de long , et vivent dans les lieux rocailleux. On les connoît dans le pays sous le nom de serpens de rocher. Les ergots qui font réellement le seul caractère de ce genre , servent principalement à accélérer la marche des espèces qui le forment, en leur donnant un point d'appui. Il faut bien les distinguer de ceux qui existent dans les mâles de quelques reptiles et de quelques poissons , tels que les Squales et les Kaies , et dont l'objet est de les fixer sur les femelles lors de l'accouplement. Au reste , les pythons sont peu connus , fort rares dans les cabinets d'Europe , et ne présentent rien de saillant dans leurs mœurs. La tête du Python de Java est supérieurement figurée, pi. 7 de l'ouvrage de Cuvier, inti- tulé : /e Règne animal distribué selon son organisation, (b.) PYTHONISSE. Poisson du genre Scorpène , Scorpena horrida , Linn. (b.) PYTIANTHE et PYRINA. On a donné autrefois ces noms à I'Oxyantha de Dioscoride. (ln.) PYXACANTHA (^Buis épineux., en grec). Les Grecs ap- peloient ainsi leur Lycium. V. ce mot. (ln.) PYXIDANTHÈRE , Pyxidanthera. Petite plante fruti- culeuse , rampante , à feuilles alternes , presque opposées , cunéiformes , lancéolées , très-aiguës , entourées de poils à leur base, à fleurs solitaires et terminales , qui , selon Mi- chaux , forme un genre dans la pentandrie monogynie , et dans la famille des bicornes , à ce que croit Jussieu. Ce genre offre pour caractères : un calice entouré de brac- tées, divisé en cinq parties, oblongues, ouvertes; une corolle très-courle , campanulée , à cinq divisions ; cinq étamines ; un ovaire ovoïde, presque triangulaire, surmonté d'un style épais à trois stigmates très-courls. Le fruit n'est pas connu. Celte plante , qui ressemble aupremier coup d'œll à l'AzA- LÉE RAMPANTE, et qui doit être réunie à la Diapensie, selon Kultall, se trouve dans la Haute-Caroline, (b.)^ Q A s 33i PYXIDARIA. Lindern, dans son Tourneforllanus alsa- ticus, 6gure, sous ce nom , une jolie petite plante d'Europe, dont on a fait ensuite un genre qu'on lui a dédié : c'est le Undernia pyxidaria. (ln.) PYXIDE , PYXIDIE , PYXIDION , Pyxidium. Noms donnés par Ehrard au fruit capsulaire qui s'ouvre horizon- talement en deux valves hémisphériques , V. Fruit , § m ^ n.'^ 21. Le Mouron cl le Plantain en offrent un exemple. Ce même botaniste donne encore cette dénomination à l'urne des mousses. V. Mousses, (p.b.) PYXIDELLE. V. Lindernie. (b.) PYXOS. Nom du Buis , chez les Grecs, (ln.) QAFANDAR. Nom arabe d'une espèce de Fragon ( Ruscus hypuphyllum, L.), selon Delile. (LN.) QAHOUEH. Nom arabe du Café en liqueur. BuN est le nom de la plante et des grains , selon Delile. (ln.) QAMK. Nom arabe du Blé ( Triticum satwum ) , selon Delile. (LN.) QANBEH. Nom arabe, selon Delile, des graines du CananG aromatique ( Ui>arîa aromatica , LK. ). V. KuM- BA. (fcN.) QANTARYAN et QANTARYOUN des Arabes. C'est la Petite Centaurée ( Gentiana cenlaurium , L. ). (ln.) QARAD. V. Sant. (ln.) QARAESLAMBOULY. Nom arabe du Potiron ( Qi- curbita pepo , L. ) à gros fruits. Qara'mâghreby est le nom de la variété à fruit oblong , que nous appelons giraumou. Qara'kouzy est celui du Petit Potiron, selon Delile. (ln.) QARAMEDAOUER. Nom arabe de la Gourde des pèlerins ( Cucurbila lagenarici , L. ) , dont le fruit a la forme d'une bouteille. Le Qara'debbeh en est une variété à gros fruits ovales; Qara'tAouyl est une autre variété à fruit long , et que l'on mange, (ln.) QARILLEH. Nom arabe que l'on donne en Egypte à une espèce de Sénevé (^Slnapis alUonii, Jacq., et Delil., Hist. Egypt. , pi. 35, fig. X ) , qui croît dans les champs de lin , en Egypte , et aussi en Europe, (ln.) QARN EL-GHAZAL {Come de gazelle). Nom arabe d'un Lotier ( Lotus oKgoceratos , Lamk. ) , selon Delile. (ln.) QASAB EL-SUKKAR {Roseau à sucre) et QHAB. Noms arabes de la Canne a sucre {Saccharum officina- mm , L. ). (ln.) 332 Q U A QASAL , CASAL. Nom arabe du Roseau des jardins ( Aruncl) donttx). (LN.) QVTYFEH. Nom arabe donné , au Caire , à l'ŒiL- Ï.ET d'Inde ( Tageles erecla , L. ) , qui y est cultivé dans les jardins, (ln.) QRYSOlIN,BA'YTEUAN,BA'BOUNY. Noms ara- bes de In Sam'OLINI-ODORAîiTE {Sanlolina fragranfiroie qu'ils ne peuvent dévorer en entier, afin de la retrou- ver au premier besoin ; exemple de prévoyance qui montre que les bêtes songent à l'avenir aussi bien que leshommes; car les hamsters , les écureuils , les loirs , et autres rats qui amasr 5ent des provisions pour passer l'hiver^ qui rassemblent da Q U A 363 l>lé , clés faînes , des noisettes , des noix , des bulbes de plantes , nous montrent une grande économie et une sage diligence, dignes d'être imitées par Thomme. Au reste , les herbivores trouvant toujours leur subsistance toute prête sur la terre , peuvent bien s'en nourrir chaque jour; mais il faut que le" Carnivore chasse et atteigne sa proie, qu'il l'attaque de force, la surprenne par ruse ou la surmonte par sa prudence ; cha- que jour n'amène pas son pain pour lui ; aussi la nature l'a rendu capable de tolérer la faim ; mais lorsque celle - ci le presse , elle lui inspire de l'audace et du courage. Le loup intrépide, attaque les troupeaux en plein jour, malgré le berger et ses chiens; il entre dans les villages, force l'en- ceinte des étables , ne craint ni les blessures ni la mort. Sou- vent même désespéré , de rage il s'élance contre l'homme , le déchire , et venge dans son sang toutes les cruautés que nous exerçons contre son espèce. Les bêles brutes et qui se plaisent dans la fange , telles que les éléphans, les cochons, les tapirs , les rhinocéros, etc., ainsi que les amphibies , comme les dugongs , les morses , ont souvent de fortes dents pour arracher les racines des plantes aquatiques. Ce sont des espèces très-voraces, à gros ventre, à démarche pesante, à chair grasse et molle, et d'un caractère plutôt brutal que méchant. Les phoques ou veaux- marins et les cétacés se nourrissent goulûment de poissons et de mollusques ; ces races sales répandent une odeur dégoû- tante de marée; elles sosit enveloppées sous leur cuir grossier d'une couche épaisse de lard ; leurs intestins sont vastes, leur foie est gros et huileux , tandis que celui des carnivores est petit , maigre, et divisé en plusieurs lobes , afin de se prêter plus facilement aux différens mouvemens de ces espèces. Nous traitons des amours des quadrupèdes aux articles Gé- nération , VtVIPARE, JRuT, etc. De V accouplement , de la gestation et de V allaitement chez les quadrupèdes. Tous les quadrupèdes ne s'accouplent pas de la même ïnanière. Les singes se posent à la manière des homnies ; les hérissons, les porc-épics se tiennent droits et s'embras- sent ventre contre ventre , à cause des piquans qui recou- vrent leur dos ; il en est de même chez les castors , parce que leur large queue s'oppose à toute autre position. On sait que les chiens, les loups, les renards, les hyènes, sont collés dans raccouplemenl , à cause du gonflement du gland dans le vagin de la f«'melle ; il éloit nécessaire que ces ani- maux fussent ainsi retenus , parce que , manquant de vési- cules séminales , leur sperme n,e peut pas être lancé dani> 361 Q U A rutérus.Les veaux marins ou phoques sont collés de même ; les chats , ayant un gland épiqeux comme leur langue , cau- sent à leurs femelles des sensations de douleur, peut-être afin de modérer l'excès de leur passion , qui pourroit êlre contraire à la propagation de l'espèce. Les gerboises mâles ont aussi le gland épineux , et celui des ornithorhinques est percé de plusieurs petits trous. De tous les quadrupèdes , icschameaux sont ceux qui s'accouplent le plus difficilement, parce que leur verge est courbée; ils passent des jours en- tiers auprès de leurs femelles sans pouvoir en jouir; ils font cent tentatives infructueuses qui les mettent dans une fureur étrange , et les fontécumer de rage; lel est le moyen que la nature a mis en œuvre pour prévenir la trop grande multi- plication de cette espèce. Chez les cochons, la verge est un peu tordue en spirale , et l'accouplement est long; ces ani- maux , qui ont beaucoup de sperme , sont très-féconds. Il ne paroît pas qu'il y. ait des espèces qui s'accouplent à re- bours , comme on l'a dit des lions , des chats , des liè- vres , etc. Ordinairement la gestation des animaux est d'autant plus longue, que les individus mettent plus de temps à parvenir au faîte de leur accroissement ; de sorte que plus une espèce est précoce , moins sa gestation est longue ; néanmoins il se trouve quelques variétés à ce sujet. La vache porte plus long- temps que la femme, quoiqu'elle acquière presque tout son développement dans l'espace de deux ou trois ans; la lionne, qui n'engendre qu'au bout de deux ans , porte trois mois et demi ; tandis que la chèvre , qui reçoit le mâle à un an , garde son fruit pendant cinq mois. La durée de la gestation n'est pas plus en rapport avec la grandeur des animaux, bien qu'elle y entre pour quelque chose ; car nous voyons que l'éléphant porte environ dix à douze mois , le chameau onze mois, la vache neuf, les cerfs huit, l'ours six à sept, le chamois cinq , le cochon quatre , le loup deux mois et demi ; la loutre trois mois , les fouines deux , les écureuils quarante jours , les lapins un mois , les cochons d'Inde trois semaines , etc. Cependant la lionne , qui est plus grosse et plus forte que les gazelles , porte moins de temps ; l'âne et le zèbre, qui sont moins massifs que la vache, ont une gestation plus longue de deux mois. Il en est de même de plusieurs autres espèces. F. Gest\tion. Le nombre des petits, quoique plus considérable dans les menues espèces que chez les grandes, ne présenle pas à cet égard une régularité constante ; car la truie met bas jusqu'à quinze ou vingt cochons de lait d'une seule portée , tandis qu'un rat femelle n'en fait que cinq ou six, un écureuil de Q U A 365 trois à cinq , un chat de quatre à six , une belette , une her- mine , de trois à cinq , etc. Il est vrai que l'éléphant , l'hip- popotame , le rhinocéros , ces monstres du rèjgne animal , ne produisent qu'un petit à la fois ; car la nature n'eût pas pu suffire à leur immense déprédation , si elle avoil autant mul- tiplié leur espèce que celle des lapins ou des rats. Les rural- nans ne produisent ordinairement qu'un petit à la fois, rare- ment deux ou trois. Les carnivores mettent bas trois à qua- tre petits à chaque gestation ; les rongeurs sont les plus fé- conds de tous : les singes , les chauve-souris , qui portent leurs petits toujours cramponnés après eux, n'en produisent qu'un pour l'ordinaire. Aussitôt que les femelles ont mis bas, elles coupent d'un coup de dent le cordon ombilical de leurs petits , et dévorent le placenta ou l'arrière-faix. Bien que les herbivores , les ruminans refusent de vivre de chair, néanmoins ces animaux ont l'instinct de dévorer cette substance , qui est peut-être convenable à leur état et utile pour rétablir leurs forces. Je ne sais même pas s'il ne seroit pas avantageux à la femme d'imiter les animaux , qui , suivant toujours l'impulsion de la nature, se portent mieux et se rétablissent plus tôt qu'elle. Quoique le cordon ombilical des quadrupèdes ne soit jamais lié , il ne leur arrive point d'hémorragies , et la précaution que nous prenons de le lier aux enfans , ne me semble pas indispensable. Les mères des animaux ont soin de lécher leurs petits, afin d'enlever la mucosité que les eaux de l'am- nios ont déposée sur leur peau; les femmes sauvages font de même pour leurs enfans, et les baisers que les mères donnent aux nouveau-nés me semblent un reste de cet ins- tinct primitif. Les anciens prétendoient que Tours naissoit informe , et que sa mère le façonnoit, et développoil ses membres en le léchant. La plupart des animaux onguiculés , tels que les carnassiers et quelques rongeurs , mellent ba> des petits qui ont les yeux fermés, et qui ne les ouvrent qu'au bout de plusieurs jours ; les ruminans , au contraire; et les autres herbivores , produisent des petits qui se tien- nent sur leurs pieds et commencent à marcher au bout de quelques heures : aussi ces derniers sont-ils plus prompte- ment développés que ceux des précédens. Tous ces jeunes animaux suçant le premier lait de leur mère , qui est séreux et laxatif, en sont légèrement purgés , afin d'évacuer le me- conium de leurs intestins. Le défaut de cet usage dans l'espèce humaine , est cause qu'une multitude d'enfans périssent de tranchées , de coliques et d'autres maladies , parce qu'on n'a pas eu l'attention de débarrasser leurs intestins de cette substance noirâtre qui le§remplit. 11 paroît que l'usage qu'ont 366 Q U A tous les quadrupèdes ^e. lécher leurs petits, produisant une légère irritation sur leur peau, détermine, par sympathie , l'excrérion des premières matières contenues dans leurs in- testins; car on voit souvent les petits se vider à mesure que leur mère les lèche. Aucuxî quadrupède n'a moins de deux ni plus de douze mamelles; les quadrumanes ou les singes, et les makis « les chauve-souris , l'éléphant, le lamantin, en ont deux placées sur la poitrine ; les caruivorcs en ont six ou huit disposées en longueur sous le ventre. Celles des rongeurs sont en plus grand nombre ; mais elles ne sont visibles qu'à l'époque de l'allaitement. Les ornithorhinques et les échidnés paroissent dépourvus de mamelles. Dans les sarigues ou didelphes et les kanguroos , elles sont au nombre de quatre à huit dans une duplicature de la peau du bas-ventre , qui forme une espèce de bourse ; car ces animaux accouchent à demi-terme, et leurs petits, chaudement enfermés dans cette poche, y sucent la mamelle jusqu'à l'époque de leur sevrage, et jus- qu'à ce qu'ils soient en état de se passer de leurs parens. La mère a soin de faire sortir quelquefois ses petits , et de les retirer dans sa bourse inguinale au moindre danger. Le phi- landre de Surinam porte les siens sur son dos , et ceux-ci savent se fixer sur leur mère en enveloppant leur longue queue autour de la sienne. Ces animaux ont encore une par- ticularité remarquable : le gland des mâles qui est fourchu , a deux orifices ; le vagin de la femelle , se séparant en deux branches , correspond aux deux cornes de l'utérus. Ces es- pèces n'ont, à parler exactement , aucune matrice; leur po- che inguinale en tient lieu. ( F. Sarigue et le mot Mamel- les.) Chez les ruminans, les mamelles, placées dans la ré- gion inguinale, ne forment qu'une grosse glande conglomé- rée , avec deux ou quatre mamelons. Cette famille d'ani- maux a un lait plus substantiel que toutes les autres espèces, et leurs petits savent reconnoitre leur mère par le seul odorat, au milieu d'un nombreux troupeau. Plus les mammifères sont parfaits (ou élevés dans l'échelle de l'organisation), plus leurs fœtus naissent foibles et hors d'état de se suffire à eux«euls ; moins ils ont absorbé et reçu dans leurs enveloppes utérines, de la substance du jaune, qui est si abondante au contraire chez tous les ovipares , pour suppléer au défaut de l'allaite- wient. En effet , dans l'espèce humaine , la vésicule ombilicale du foetus , laquelle contient le jaune , est fort petite et dis- paroît bientôt dans les premiers temps de la gestation : aussi l'enfant naît très-foible, très-incapable de se suffire ; il fal- loit donc un long allaitement , un grand soin de la mère. O U A 36; Cheï les carnivores elles fissipèdes , en général, les fœtus plus ou moins nombreux , sont aussi fort imparfaits ; ils nais- sent la plupart les yeux fermés , ont besoin de chaleur, d'al- laitement , de soins , de nourriture. Chez les herbivores bisulces , les ruminans , les pachy- dermes, l'on voit que les fœtus naissans sont déjà forts; ils "se lèvent sur leurs pieds . suivent leur mère ; et après un allai- tement de quelques jours, ils esjayentde manger seuls. Dans les cétacés, les fœtus naissenî fort grands et bientôt en état de se passer «le leurs parens; ils nagent tout d'abord; aussi ces animaux à foetus assez gros et perfectionnes , sonlpau- cipares. Chez les oiseaux, de même , les petits sont plus avancés , à leur naissance, parmi les gallinacés, les échassiers et pal- mipèdes , que parmi les picœ , les. pussercs , les rapaces. Enfin, chez les reptiles, les poisscms , etc., les fœtus sor- tant de l'œuf, abandonnés à eux seuls, sont en état de pour- voir à leur propre existence ; mais leur œuf éloit tout com- posé de jaune, et riche en substance nutritive. Chez les quadrupèdes , l'allaitement n'est pas si long que dans l'espèce humaine , parce que les jeunes individus pren- nent plus promptement leur croissance. On prétend que le chameau allaite son petit pendant deux ans. Il en est à peu près de même du jeune éléphant. Six semaines ou deux mois peuvent suffire au veau. Les autres espèces allaitent à proportion de l'accroissement de leurs petits; celles qui font plusieurs portées par an n'allaitent que fort peu de temps , comme les lapines , les truies, les raltes, etc. De rinstînct , de l intelligence et du caractère des animaux vivipares. Chaque espèce d'animal est douée de facultés suffisantes pour sa conservation , parce que les races les plus puissantes abusant de leurs forces , auroient bientôt détruit les espèces les plus foibles, si celles-ci n'avoient pas reçu les moyens de se soustraire à la destruction. D'ailleurs, les besoins des ani- maux variant suivant leur organisation , leurs âges , leurs sexes , et selon les circonstances des saisons , des climats, il faut qu'ils multiplient leurs ressources en même proportion , qu'ils déploient tous les ressorts de leur industrie pour vivre tout le temps que la nature leur accorde sur la terre. A me- sure que les animaux sont plus perfectionnés, leur structure est plus délicate, plus sujette à se déranger; d'où il suit qu'ils ont besoin d'un plus grand nombre de facultés pour exister , et c'est pour cela que l'homme, de tous les êtres le plus sen- sible et le plus frêle , a reçu \», raison et l'intelligence ea 368 Q U A partage. Au contraire, moins un animal a de facultés, plus il est insensible et plus son corps se moule facilement aux cir- constances qui le modiGent, sans en être altéré. Tout est donc proportionné dans le monde, car l'animal n'a précisé- ment que la dose d'instinct et d'intelligence qui lui est né- cessaire , puisqSe le trop lui deviendroil inutile , et le Irop peu, fatal. J^es rapports qui s'établissent entre un être etles objets dont il a besoin, sont donc exactement mesurés par ses facultés ; et la Providence , qui veille sur toutes les es- pèces vivantes , n'est rien autre chose que ces relations et ces ordres admirables , disposés par l'auteur de la nature, de manière qu'ils amènent des chances favorables à chaque in- dividu dans la place où il est né. V. Instinct. Car l'état de vie est un effort continuel contre tous les élé- mens et les corps extérieurs qui conspirent à l'éteindre; chaque être empiète sur la vie de ses voisins ; chacun se comprime , se retient uiutuellemenl dans ses limites ; il faut que la ruse supplée à la foiblesse , et que l'habileté résiste à la force. Enfin , la nature ayant donné à certaines espèces la prépondérance sur d'autres , il faut que ces dernières ré- parent leurs pertes , soit en mnllipliant avec plus d'abon- dance , soit en attaquant à leur tour des races inférieures. Et cette hiérarchie de pouvoirs chez les animaux n'est fondée que sur un état perpétuel de guerre; le pesant joug de la nécessité comprime également tous les êtres, soit les uns par les autres , soit au moyen des autres circonstances, tel- les que les saisons , les tenjpératures , les lieux, les temps, l'abondance ou la disette des alimens, etc. U y a trois principales causes qui mettent en jeu l'instinct àes animaux: i." le besoin de la nourriture ; 2.° la nécessité de se conserver ; 3." le désir de se reproduire. La faim est le mobile de la première, la douleur est le motif de la seconde, et le plaisir est la source de la troisième. Avec ces trois prin- cipes , variés dans chaque animai suivant sa structure parti- culière, peuvent s'expliquer les causes de toutes ses actions , et se démontrer tous leurs résultats. Dans le vrai , l'animal Tj'est point libre ; il suit avec une impétuosité aveugle ses penchans et ses besoins naturels , commandés par son orga- nisation; le tigre n'est point cruel, et l'agneau doux par vo- lonté, mais par l'effet de leur structure ; car , de même que le quadrupède ne peut voler, comme l'oisenu , parce qu'il n'est pas conformé comme lui , de même le tigre , ayant un estomac qui ne peut digérer les herbes , un appétit qui lui demande impérieusement de la chair et du sang , des dents pour dévorer les animaux , des griffes pour les déchirer , il est forcé d'exécuter des mouvemens que lui imprime son O U A 369 organisation. Il n'est donc cruel que par nécessité , par la nature de son tempérament; car dès qu'il est repu et satisfait il devient doux , traitable ; son caractère ne s'irrite que par le besoin de nourriture; besoin ardent, impérieux dans cette espèce. En nourrissant abondamment les animaux carnas- siers, on soumet cette âpreté farouche ; on les tempère ; on les habitue à vivre en paix, à recevoir avec douceur les ali- mens de la main de leurs maîtres, à les caresser, les flatter, à plier même leur fierté et leur audace sous sa volonté. C'est ainsi qu'on est parvenu à dompter les animaux les plus féro- ces, les tigres, les ours, les lions, les crocodiles, etc., preuve que la nature n'en a formé aucun essentiellement méchant, et qu'elle a seulement eu l'intention de diminuer le nombre des individus vivans , en établissant des races carnivores. D'ailleurs, le Carnivore attaquant les animaux , épargne les plantes; et sil'herbivore épargne les premiers,il attaque les dernières. Tout ce qui respire, vivant de destruction, qu'im- porte à la nature sur quels individus elle tombe .'' Ne faut-il pas bien que tout périsse .■' Et si les animaux peuvent éprou- ver de la douleur, ils sont de même capables déplaisirs; de sorte que tout se compensant, la nature est ainsi justifiée. ( F. les mots Armes des animaux et Carnivore. ) Quelque dure que paroisse cette condition pour des êtres sensibles, elle n'en est pas moins équitable ; car la somme des repro- ductions égalant nécessairement celle des destructions , la quantité des biens, à tout prendre, n'est pas moindre que celle des maux. 11 en seroit de même dans l'espèce humaine, si elle suivoit plus exactement les lois que la simple nature lui impose, et si, dégagée des erreurs et des crimes où l'en- traînent l'audace des tyrans et la lâcheté des esclaves, elle vi- voit au sein du repos , de l'obscurité et du bonheur. En effet, la médiocrité gardant toujours le milieu en toutes choses , n'est jamais exposée à ces immenses revers que les condi- tions excessives ont coutume d'éprouver, parce que dans les choses morales , comme dans les effets physiques , la réaction est toujours égale à l'action. Chaque animal a les mœurs qui résultent de ses humeurs et de son tempérament. C'est pour cela que les herbivores sont plus tranquilles et plus traitables que les races carnas- sières. De même les femelles ne sont jamais aussi farouches que les mâles, parce qu'elles ont moins de vigueur; leur hu- meur est plus maniable , plus docile , et par-là plus suscep- tible de s'apprivoiser et de devenir domestique ; mais aussi elles se dédommagent de cette foiblesse par la ruse et la tromperie, car elles sont plus insidieuses que les mâles; néanmoins lorsqu'il s'agit de défendre leur famille à l'époque XXVIII. 24 370 Q U A de rallaitemenl, les plus douces deviennent furieuses, et exposent même leur propre vie pour conserver celle de leurs nourrissons. Ce ne sont pas seulement les lionnes, les louves , les ourses , les panthères qui montrent ce géné- reux courage , mais même les tendres biches , les timides gazelles , et les espèces les plus délicates méprisent tout dan- ger pour sauver leur famille attaquée par le chasseur. Elles songent à mettre leurs petits en sûreté, sans craindre de s'ex- poser elles-mêmes: tant est puissant chez elles l'amour ma- ternel. L'ourse attaquée, fait grimper ses petits sur un arbre, et se redressant sur ses pattes, s'avance hardiment contre le chasseur. Les femelles du bison , du bouquetin, s'élancent avec furie sur les assaillans , les terrassent , les éventrent à coups de cornes et les foulent aux pieds. Les femelles des singes emportent hurs pelils sur leur dos jusqu'au-dessus des grands arbres. Les kanguroos et les didelphes cachent les leurs dans la poche de leur ventre; d'autres espèces leur creusent des asiles souterrains. Les écureuils placent leur famille dans des trous d'arbre , chaudement tapissés de mousse. Les chats, les lions , les léopards, les loups, les ci- vettes et autres bêtes carnassières, ont soin dapporter a leurs petits quelque proie vivante pour les exercer de bonne heure à la connoîlre et à la vaincre , pour les habituer à vivre de chair et de sang : instruction cruelle à laquelle ces jeunes ani • maux ne sont déjà que trop enclins parleur naturel : c'est de cette sorte qu'on voit les petits chats jouer adroitement de la patte , et sous un minois hypocrite déceler des sentimens féroces. Les jeunes animaux montrent ainsi les indices de leur caractère futur. Denique cur acrum violentia triste leonum Seminium sequitur , dolus vulpibus et fuga cervis A patribus datur, et potius pavor incitât arlus, Si non certa suo quia semine seminioque Vis animi pariter crescit cum corpore toto? Ldcbet. , Rer. nat. , lib. m , vers yC^—ji, Aussi voyons-nous que les chiens nés de père et mère instruits à la chasse, ont plus d'aptitude pour l'apprendre que les autres races ; de là vient le proverbe , bon chien chasse de race. C'est de la même manière que le maintien humble et doux de l'agneau présage l'esprit benêt du mouton et la stu- pidité bonace de la brebis ; il suffit de conduire l'un de ces animaux pour que tous suivent à la file , quand même on les meneroit noyer. L'instinct irascible et brutal du buffle , du taureau, la malignité du singe, la malpropreté du cochon, la lasciveté dubouc, la timidité du lièvre, l'impudence du chien, 0 U A 371 ia pétulance de la chèvre, la finesse du renard , ropiniâtrelc du mulet, la ténacité du blaireau , sont des caractères telle- ment naturels , qu'ils se déclarent même dès les premiers temps de leur naissance , comme la pesanteur dans le petit rhinocéros, le courage magnanime dans le lionceau, la per- fidie dans le jeune tigre, la voracité dans l'hyène, la sobriété dans le jeune chameau. Ainsi les petits des carnassiers , tels que les chiens, les ours, les loups , essayent l'usage de leurs dents en rongeant des os et même du bois. Les jeunes loutres, les petits des castors , courent déjà se baigner, et savent na- ger aussi Lien que les veaux-marins, tandis que les jeunes taupes, les rats fouisseurs essayent de creuser la terre avec leurs petites pattes de devant ; les écureuils nouveau-nés commencent à sautiller de branche en branche ; les jeunes chauve-souris s'apprennent à voltiger , les petits singes à grimper, le chevreau à escalader les roches et à frapper de ia tête ; le faon de biche s'exerce à de légères excursions pour se rendre ingambe ; le poulain élevant déjà sa courte cri- nière , ouvrant ses naseaux et aspirant la victoire, défie à la course ses jeunes rivaux. On le verra dans peu marcher fiè- rement sous son maître au champ de la gloire , enfoncer les plus épais bataillons au milieu du feu et de la mêlée , ou re- tourner triomphant de la course en présence des peuples, et aux acclamations de la multitude. Les chevaux sauvages ont même un naturel amoureux de la gloire ; vivant en troupes dans les immenses savanes de l'Amérique ou les steppes de la Tartarie , ils mesurent leur vitesse entre eux; couverts d'une noble poussière , ils se défient à franchir les ravins profonds , à traverser à la nage les grands fleuves. En faisant subir la castration à ces animaux, en les asservissant au joug de lanénage avec sa femelle et sa famille ; le rat éco- nome de Sibérie, craignant la disette , remplit, en diligence, plusieurs greniers souterrains de bulbes et de racines ; le rat roux de la Tarlarie,se pratique, sous la neige des galeries, des portiques pour passer. On assure que les lemings s'at- troupent, dans l'automne, en immenses cohues , et, cha- que nuit , se mettent en marche , sans quitter la ligne droite qu'ils suivent pour chemin ; ils traversent ainsi , avec obstination, les montagnes, les bois, les rochers , passent les rivières mêmes à la nage, et ne se détournent jamais pour quelque obstacle que ce soit. Les rats économes font de même. Une foule d'autres espèces, telles que les mus c^ra- rius , lagums , iorquatus ^ acredula de Pallas, changent de demeure à certaines époques, comme les oiseaux de passage, et reviennent , l'année suivante , retrouver leurs anciennes habitations; d'autres espèces erratiques , comme les campa- gnols, \e. mus vagiis, le bétulin , etc., voyagent de contrée en contrée , et parlent lorsqu'elles ne trouvent plus à y vivre ; de même les pasteurs arabes et iartares parcourent leurs solitudes et ne s'arrêtent que dans les pâturages qu'ils n'ont point encore épuisés. D'autres rongeurs nichent dans les trous Aqs arbres , comme les écureuils, et sautent prestement de branche en branche ; en s'accroupissant , ils s'ombragent et s'éventent de leur queue touffue; on dit même qu'ils passent les rivières en se servant d'une écorce d'arbre comme d'un canot. Ces jolis animaux sont gais, vifs et fort délicats; on les appri- voise aisément ; ils font mille tours de gentillesse; et lors- qu'on leur donne une noix, ils savent la porter à leur bouche avec leurs mains, et l'ouvrir en un instant pour en prendre l'amande. Lorsque l'écureuil petit-gris voit un gros serpent à sonnette le regarder avec des yeux hagards et une gueule béante, le pauvre petit, tout tremblant de peur, se laisse Q U A 3Si tomber devant l'affreux reptile, qui le dévore sur l'heure. L'écureuil suisse sait se creuser , sous quelque souche d'ar- bre , une habitation à plusieurs chambres , pour y enfouir des vivres, et , comme un avare , il cherche toujours à en- tasser de nouveaux trésors. Le polatouche se fait un lit de feuilles pour y dormir mollement pendant le jour, tandis qu'il va , pendant la nuit , dérober des fruits dans les jardins, de même que ses congénères; race de petits maïaudeurs gourmands, semblables à ces jeunes écoliers qui pénètrent adroitement dans les vergers , pour insulter les arbres à coups de pierres. Les gerboises et les kanguroos sont remarquables par leurs grands sauts, à l'aide de leurs longues pattes de der- rière , et de leur queue roide qui appuie contre terre , comme un bâton. Plusieurs espèces de rongeurs recherchent les lieux aquatiques ; tel est le castor , l'ondatra , le cabiai , le rat d'eau , le caraco , le surmulot , le rat économe , le campagnol , et presque tous les rats. Au contraire , les écu- reuils se tiennent sur les arbres , et les coëndous, les ursons, dont la queue est prenante, s'accrochent après leurs bran- ches. Plusieurs espèces d'écureuils , de porc-épics , de rats , peuvent s'apprivoiser comme le cochon d'Inde , le lapin , etc. Quelques-unes, comme l'ondatra, le rat d'eau, le piloris, le rat économe , le lagure , le taupin , exhalent une odeur de musc , surtout lorsqu'ils entrent en chaleur. On trouve , en Amérique et en Afrique , une famille d'animaux qui, privés de dénis pour la plupart, et d'un naturel innocent , vivent d'insectes , de fruits ou de racines sauvages. Les fourmiliers à long museau , avec une gueule étroite , à toison lâche et épaisse , à poils durs comme la bourre, marchent lentement, chaque nuit, vont en silence déchirer , de leurs ongles robustes , les nids cartonnés des fourmis d'Amérique ; étendant alors leur grande langue cy- lindrique et gluante , ils arrêtent ces insectes pour en faire leur nourriture. Retirés, pendant le jour, dans un lieu sombre , ils peuvent supporter long-temps la faim ; cachant leur tête entre leurs bras , et se recouvrant de leur longue queue touffue, ils dorment exposés à la pluie et aux injures du temps ; mais l'oryctérope du Cap de Bonne-Espérance , qui ressemble aux animaux précédens , se creuse un terrier. Les pangolins et phatagins , couverts d'écaillés mobiles qu'ils hérissent lorqu'ils sont en fureur , se roulent en boule, la tête et la queue recouvrant le ventre , et ne présentent à leurs ennemis qu'une masse ronde , écailleuse. On estime la chair de ces animaux sur les tables, et surtout leur queue grasse. Ils dorment pendant le jour , et ne sortent que de 383 Q U A nuit , en marchant avec lenteur et précaution , pour cher- cher leur nourriture de vermisseaux, de fourmis, etc. Ils n'ont aucune dent, ainsi que les fourmiliers. Chez les tatous, animaux américains , cuirassés d'un test osseux, de diverses pièces, rangées en bandes, on trouve des dents molaires; car Ils vivent non seulement de racines sauvages, de patates, de melons, d'insectes et de vers , mais ils ne dédaignent ni le poisson, ni la chair. Au reste , ce sont des espèces timi- des, nocturnes, qui se contractent en houle à l'approche de leurs adversaires , car ils ne se défendent point autrement, lisse creusent des terriers où ils dorment pendant le jour , et deviennent fort gras; aussi leur chair est estimée; les femelles mettent bas des petits , presque tous les mois. Parmi les familles de quadrupèdes , 11 en est peu d'aussi utiles pour nous que celle desruminans. L'aJjsence des dents incisives à leur mâchoire supérieure , leurs pieds fourchus, leur front cornu, leur vie toute végétale, leur rumination , le lait, le suif, la chair, les cuirs, que ces animaux nous fournissent , la facilite qu'ils ont de s'apprivoiser, la polyga- mie des mâles, tout les rend dignes d'une attention particu- lière. {Voyez RuMiT^A^s.) Le genre des chameaux, espèces sobres, nerveuses, sans cornes , mais dédommagées par des denlscaninessupérieures,estremarquable par l'allure déhan- chée, le long cou et le regard stuplde de ces divers individus. Le dromadaire, le chameau à dos garni d'un ou deux cous- sins naturels, transporte au milieu des arides solitudes l'A- rabe ou le Maure avec son bagage et ses vivres. Au premier signe de son maître, il s'accroupit pour qu'on le charge , et se levant sans murmure , tourne ses pas vers l'immensité des déserts. Content de quelques poignées d'orge de son maître, et d'un peu d'herbes sèches et épineuses que lui re- prochent avec avarice ces vastes mers de sable, le dromar- dalre voyage et se délasse au chant de son maître. La nature prévoyante lui a donné en particulier un cinquième estomac, dans lequel U conserve de l'eau; parce qu'étant destiné à passer sa vie au milieu des plus arides contrées de l'univers, 11 seroit mort de soif sans cette sage disposition ; aussi lors- qu'il boit, 11 prend de l'eau pour étancher la soif actuelle et pour celle à venir; d'ailleurs cet animal sent de fort loin les sources; il est sobre, patient, robuste, mais obstmé , et porte jusqu'à douze quintaux; son pas , quoique lent , est toujours uniforme : jamais il ne se presse , et ne fait plus de chemin que de coutume, ou ne reçoit plus que sa charge accoutumée. Ses pieds calleux sont appropriés au sol mouvant et sablonneux de l'Afrique ou de l'Arabie, et ses gencives , sa langue presque cartilagineuses, s'accommodent sanspeine Q U A 381Î des herLcs épineuses du déserl. Le lama des montaenes du Pérou, à voix hennissante, porte un quintal et demi pen- dant plusieurs jours , et lorsqu'on l'attaque , il frappe du pied , lance une salive caustique ; lorsqu'il succombe de fa- ligue, rien ne le force à faire un pas, à moins de lui serrer les testicules. La vigogne dontla laine fine et rougeâire est si estimée pour les plus fines étoffes , se lient en Iroupes sur les froides hauteurs du Chili et de Coquimbo ; et le paco qui ne porte pas au-delà de cinquante livres, grimpe avec sa famille sur les hautes montagnes du Pérou. On retire d'une espèce de chevrolain, le musc, ce parfum si recherché, que l'animal sécrète vers son prépuce, et qui se forme plus abon- damment au temps du rut. Ces espèces portent à la mâ- choire supérieure deux dents canines fort longues, et vi- vent solitaires dans les rochers les plus sauvages ; elles sont timides et d'une extrême agilité à la course. On connoît lu vitesse des cerfs, la beauté de leur bois, l'élégance de leur corsage, leur ardeur et leurs combats en amour; on sait que le renne, devenu domestique chez les Lapons, les Ja- kutes, les Samoïèdes, leur donne son lait, sa chair , sa peau, et les fait voyager rapidement sur les neiges, dans leurs traîneaux ; cet animal, que la moindre chaleur fait pé- rir, trouve le lichen dont il se nourrit , en grattant la neige qui couvre les terres glacées du septentrion ; tandis que la giraffe gigantesque , animal doux et prompt à la course , paît le feuillage des plus hauts arbres de la brûlante Ethiopie. C'est aussi dans les chaudes régions de l'Afrique et de l'Asie ; c'est à la cime des monts et sur les flancs des collines qu'on voit bondir les troupes légères des gazelles, aux yeux vifs et noirs, au corsage svelte , à la marche précipitée. Leur port gra- cieux, leur regard de douceur mêlée de fierté, leur viva- cité, l'élégance de leur taille, leur tête couronnée de cornes aussi belles que fortes et pointues , la sensibilité de leur ca- ractère , la facilité aveclaquelle on les apprivoise , en font les plus aimables espèces de cette famille de quadrupèdes. Elles fournissent des chairs délicates, des bézoards, et une peau très-recherchée. On connoît le naturel pétulant et lascif de la chèvre, l'instinct qui la fait gravir sur les roches escarpées pour y cueillir le feuillage des arbrisseaux , de même que les antilopes. Les chèvres d'Angora sont revêtues d'une robe longue et soyeuse, dont les poils sont recherchés pour les f)lus beauxtissus , tels que les schalls de Kachemire. La brebis , e plus stupide et le plus foible peut-être de tous les ani- maux; le bélier qui frappe de la tête , et qui, couvert d'une chaude toison , préfère les collines sèches et un peu arides, prend en Guinée une laine courte et des oreilles pendantes , 384 Q U A en Espagne et en Syrie une laine fine et longue, en Bar- barie et en Arabie une grosse et large queue toute bouffie de graisse. Le genre du bœuf comprend des races d'animaux robustes et massifs qui se plaisent dans les prairies basses et les vallées humides. Les mâles sont d'un caractère très-iras- cible ; l'œil enflammé, le regard de travers, ils se précipi- tent avec furie sur leurs adversaires au temps de l'amour , les percent à coups de cornes, les renversent et les foulent aux pieds; leurs naseaux exhalent le feu de leur colère, et leurs longs mugissemens remplissent les forêts. La bosse dorsale des bisons et des zébus , l'épaisse et noire crinière de la vache de Tartarie , le maintien farouche et intrépide du buffle , les larges Fanons du taureau , caractérisent ces vigoureux qua- drupèdes. Souventdanslesbroussailles de l'Afrique, à l'aspect inopiné du voyageur , un taureau sauvage lève sa tête, ouvre les naseaux, lance des regards de colère, et tendant la queue , se battant les flancs , fond tête baissée sur le pas- sager, l'écrase , le déchire et disperse dans les buissons ses membres palpitans. Lorsque , poursuivi par une meute , l'animal fougueux se voit près d'être atteint, il lance à plu- sieurs pas de distance des excrémens caustiques sur les chiens; enfin se voyant arrêté , il s'accule contre un arbre, présente les cornes et éventre tout ce qui ose l'approcher, défend vaillamment sa vie qu'il ne perd qu'en écumant de rage dans les convulsions du désespoir. Nous avons parlé du naturel des solîpèdes, tels que les chevaux , les ânes , qui sont grands , beaux et vifs en Arabie , en Perse et dans tout l'Orient. Les zèbres , animaux si élé- gamment rayés de bandes noires et blanches , courent en hordes vagabondes dans les solitudes africaines; leur naturel impatient du frein, leur caractère indocile, les soustrait à la puissance de l'homme, quoiqu'ils s'apprivoisent dans la jeu- nesse ; le czigilai fuit dans les steppes sablonneuses de la Tartarie , se répand dans les plaines découvertes , les vallées fertiles en herbes, et se rassemble en troupes, qui évitent avec soin le voisinage des hommes. Enfin , les mœurs de la dernière famille des quadrupèdes se rapportent à la nature des lieux fangeux qu'ils fréquen- tent; car ils sont d'un caractère lourd , d'un instinct brutal , d'un sentiment obtus et grossier; tels sont les cochons, les tapirs,les rhinocéros, les hippopotames,animaux appelésbêles brutes ou pachydermes par Aristote et quelques modernes , à cause de l'épaisseur et de la rudesse de leur peau , sous la- quelle se trouve ordinairement une couche de lard. L'élé- phant , qui appartient à cette même famille par toute son or- .ganisalion et ses habitudes , ne s'en dislingue que par son Q U A 385 intelligence bien supérieure à celle des genres qui lui sont analogues, à cause de la conformation particulière de sa trompe qui réunit le sens de l'odorat à celui du toucher. Tous les pachydermes ont besoin de ramollir, d'assouplir con- tinuellement leur peau dans Teau , de l'enduire même d'une couche de boue pour l'empêcher de se gercer, et lui tenir lieu de poils dont elle est irès-rarement couverte. En effet , ces quadrupèdes ne portent que quelques soies rudes et peu nombreuses. Ils ont une vue myope, louche et foible au grand jour; leur toucher est très grossier, à Texceplion des lèvres et du nez où ce sens paroït plus vif et plus in- time ; leur goût extrêmement rude , les rend goulus , vo- races ; ils avalent indistinctement les matières dont les saveurs sont les plus révoltantes; mais leur ouïe est assez fine, et leur odorat surtout a reçu un développement et une déli- catesse extraordinaires ; c'est à laide de ce dernier sens qu'ils flairent de très-loin leurs aliniens, et que leur appétit étant vivement excité , ils ne dédaignent pas les plus dégoûtantes nourritures. Demeurant continuellement attroupés dans les lieux couverts et chauds, les pays profonds, marécageux, remplis de joncs , d'herbes touffues et aquatiques , ils aiment se vautrer dans la fange , déterrer les racines , briser les tiges et autres substances végétales dont ils font leur nourri- ture. Leurs dents sont grandes et fortes ; des défenses longues sortent de leur gueule dans les espèces du sanglier, du baby- roussa, de l'éléphant et même de l'hippopotame; chez le rhi- nocéros, la lèvre supérieure s'allonge et peut se mouvoir pour saisir divers objets; dans le tapir, elle forme une petite trompe mobile d'un pied de longueur, et dans l'éléphant , dont la grosse tête est placée sur un cou très-court à cause de sa pesanteur, la trompe s'allonge jusqu'à terre afin que cet animal puisse saisir par ce moyen ce qu'il trouve à ses pieds. Dans les cochons, le groin est terminé par un boutoir carti- lagiheux, avec lequel ces animaux labourent le sol : les rhi- nocéros , armés d'une corne sur le nez , et quelquefois d'une autre petite sur le front, s'en servent pour fendre les troncs des jeunes arbustes, dont ils écrasent la tige succulente, sous leurs grosses mâchoires, comme nous mangeons des asperges. La dé- marche des animaux de cette famille est pesante et indolente , leur port inepte , leurs manières brutales, sans être féroces ; ils sont stupidement farouches; ies mâles souvent .poly- games , ont des amours rustiques et sans délicatesse : toujours affamés , ils ne songent qu'à remplir leur ventre , dorment long-temps et profondément , vivent sans souci, salement, et s'engraissent beaucoup; leur chair est dure, filandreuse et indigeste. L'éléphant seul déploie des qualités remarquables XXVîII. 2.J 386 Q TT A d'intelligence, de prudence, d'attach Aient pour ses maîtres^ de fidélité et d'obéissance, que n'ont aucune des autres es- pèces voisines. A la suite de l'hippopotame, qui demeure presque également sur la terre et dans l'eau, viennent des espèces entièrement aquatiques , ou amphibies , comme les phoques ou veaux- marins , les morses et les lamantins , qui font le passage des quadrupèdes aux cétacés. Toujours plongés dans les eaux de la mer ou desfleuves, ces amphibies ontdes pieds forméspour la natation en manière de rames ; ils ne paroissent au-dessus de3 flots que pour respirer et prendre leur nourriture. Les veaux-marins viventde poissons qu'ils atteignent en plongeant. Les morses et les lamantins broutent les plantes aquatiques- Ces animaux s'accouplent à la manière des hommes et allaitent leurs petits. Les lions-marins , les ours de mer , les grands phoques rassemblent en un sérail plusieurs femelles dont ils ont la possession exclusive , et combattent même avec un achar- nement sans exemple pour se la conserver. Lorsque leurs petits sont prêts à naître , ils émigrent en bandes nombreuses dans quelques îles désertes, et les mères se posent sur la grève pour y accoucher; elles ont soin de conduire à la mer leur jeune famille , de l'apprendre à nager habilement , sans craindre les flots et la tempête. Ces animaux sont curieux, toujours au guet , se placent sur quelque roche élevée et soli- taire pour dormir ; ils ronflent alors profondément. Leur ca- ractère est irascible, extrêmement hargneux ; on prétend que dans leurs combats, ils ne cherchent qu'à défendre leur droit; ils se mettent toujours du côté de la justice , de l'équité, ont soin de secourir les foibles , prennent parti dans toutes les querelles , de sorte que la guerre s'allume chez tous et de- vient universelle. Au reste, ce sont des races dures, pres- que insensibles aux blessures , excepté à celle du nez; sales , voraces , ils s'engraissent beaucoup au milieu des bancs épais de harengs , et les oiseaux de mer les poursuivent avec acharnement , pour leur faire vomir leur proie et s'en emparer à leur tour. Les lamantins , d'un caractère inno- cent, viennent sur les bords des fleuves y paître sans cesse les joncs et les autres plantes; toujours en familles, ils sem- blent se plaire à voir l'homme, s'il ne leur fait aucune in- sulte, et se délecter aux accens de sa voix ou de ses instru- mens , comme les dauphins se rassembloient jadis au son de la lyre d'Arion. Le mâle se contente d'une seule femelle , qui , fuyant d'abord par mille détours, cède enfin à ses désirs, et qui, devenue mère, allaite son petit, le transporte sur son dos au milieu des ondes, jusqu'à ce qu'il ait la force de la suivre à la nage. Les morses ou vaches-marines et les Q U A 38/ dugongs, armés de deux longues défenses à la mâchoire supérieure, viennent en bandes creuser le sable des rivages, pour s'y reposer à leur aise ; ces animaux mugissent comme le bœuf et ronflent en dormant. Leur lard esi , dit-on , d'un goût agréable, et leur peau sert à faire des soupentes de carrosses. On peut consulter , à l'article Cétacés , ce que nous avons dit de cette famille d'animaux, qui doit se placer naturelle- ment à la suite de ces quadrupèdes amphibies. De l'influence des lieux d'habilation et des saisons , des climats sur r organisation des quadrupèdes. En décrivant les mœurs des quadrupèdes , nous avons parlé des émigrations de plusieurs espèces, et des lieux que préféroit chacune de leurs familles. Ainsi les singes ne se plai- sent que dans les forêts de haute-futaie et sur les grands arbres; les chauve-souris dda(|||es rochers; les carnassiers dans les retraites des bois et des montagnes; la plupart des ron- geurs dans les broussailles , les champs , et les halliers ; les ruminansau sein des prairies ou sur les collines : lessolipèdes au milieu des plaines où ils puissent exercer en liberté leurs membres à la course; les bêles brutes dans les terrains fangeux et profonds; enfin, les amphibies parmi les eaux des fleuve» et des mers. Nous apercevons même dans cet ordre de pré- férence , des rapports entre la nature des lieux et la com- plexion de chaque famille ; car , plus les espèces préfèrent les terrains bas et aquatiques , plus elles sont d'un tempé- rament humide , d'une chair molle , d'un caractère apathi- que et stupide , tout adonné à la vie brute ; tels sont les am- phibies et les bêtes brutes; au contraire, plus les races re- cherchent un sol élevé et sec, comme les singes, les makis, les écureuils , qui se tiennent constamment sur les arbres, loin de la fange de la terre , plus aussi leur structure est dé- licate , leur sensibilité vive , leur intelligence développé^, et leurs mouvemens sont prompts en comparaison des autres races. De même, les familles qui se tiennent d'ordinaire sur les hautes montagnes, telles que les, chèvres, les gazelles, les chevrotains, ou même dans les plaines arides, comme les che- vaux, les zèbres, les czigitais , les onagres, ont une structure nerveuse et fine, une taille svelte et l'habitude de l'agilité et de la vigueur. Ceux d'entre les quadrupèdes qui ne vivent ni parmi les lieux très-secs, ni dans des terrains trop humides , gardent aussi le milieu entre les caractères de ces deux ex- trêmes , et les animaux qui se tiennent au milieu des âpres rochers , des monts escarpés et sauvages , comme les ours, les lions, les tigres et les hyènes, ont aussi contracté une fé- 388 Q U A rocïté de courage et une rudesse de mœurs tout-h-fait ana- logues à leur demeure ; mais les quadrupèdes des pays doux, fertiles et cultivés par l'homme , se sont en quelque sorte po- licés en vivant près de lui, de même que le chien a perdu en sa compagnie son ancienne férocité, le bœuf sa fierté primitive, et la chèvre sa liberté vagabonde Nous avons dompté leurs qualités excessives, et les loups , les renards de nos bois n'ont pas, à beaucoup près, autant d'audace et de courage que .ceux des pays déserts qui n'ont jamais senti , comme ceux-ci , tout ce que pouvoit le bras de l'homme. D'ailleurs, les températures influent beaucoup plus sur les animauxque sur nous-mêmes, parce qu'ils sont exposés a toute l'inclémence des airs, tandis que nous savons nous vêtir, nous chauffer et nous rafraîchir , nous loger , enfin, nous .oustraire par toutes sortes de moyens, au^randes et rapifles mutations deratmosphère;mais aussi nougPé pouvons pas prévoir les va- riations aériennes, les changemens de temps, de même que les quadrupèdes. Les animaux qui s'engourdissent en hiver savent quand il faut se renfermer dans leur retraite , et quand il faut en sortir. L'ours, le hérisson, connoissenl les vents. Les autres carnivores savent aussi de quel côté ils soufflent, afin d'éventer leur proie. La froide bise fait rentrer les quadrupèdes dans leurs tanières. Le vent du midi, précurseur des orages, rend les animaux inquiets : le sanglier, le cochon, dispersent alors la paille avec leur groin ; la génisse, le cou tendu, les naseaux ouverts, semble aspirer la tempête ; la marmotte, le bobak, aux premières pluies de l'automne, rappellent par des siffle- mens aigus leurs compagnons égarés pendant la brume du matin; le chat, au coin du foyer, frotte sa tête et lèche sa patte lorsque le ciel annonce la pluie, et la main passée sur son dos, n'en tire plus d'étincelles électriques. Les quadrupèdes tenant aussi de plus près que nous au climat, tant par l'influence immédiate qu ils en reçoivent, que par les nourritures toutes crues et non apprêtées qu'il fournit , surtout aux races herbivores et frugivores , ils doi- vent en éprouver de grandes mutations. C'est ainsi que le même animal revêt une forme différente dans les diverses contrées de la terre. La Syrie donne h la chèvre, au lapin, à la brebis, au chat, un vêtement soyeux et long comme les habits orientaux, tandis que le froid du septentrion couvre ces ani- maux d'une bourre épaisse et touffue, et que la vive chaleur de la Guinée, du Sénégal, dépile presque entièrement ces espèces, ou ne leur laisse que des villosités clair-semées et fort courtes. D'ailleurs, les mêmes animaux deviennent lourds et massifs dans les vallons creux et humides, sveltes et légers sur Q tJ A 389 les terrains élevés el sablonneux, maigres dans les pays chauds el < n été , gras dans les régions froides et en hiver. Le chien presque sans poil, appelé chien tiirc^ se trouve entre les con- trées les plus ardentes de la terre, tandis qu'en Sibérie, en Islande, il se revêl d'une fourrure épaisse et très-chaude. Les cochons, les chevaux, etc., prennent même, dans ces climats froids , des poils plus longs et plus laineux. Les espèces qui vivent sur les montagnes sont aussi mieux habillées que celles des plaines et des vallées profondes où la chaleur est plus concentrée. Les nuances du pelage varient aussi par les mê- mes causes: sous les cieux ardens de la torride , toutes les couleurs sont vives, brunes, prononcées ; mais pâles, déteintes et comme lavées dans les climats tempérés; elles deviennent blanches , mates , dans les plus froides régions de la terre. Ainsi, le lynx, dont la robe est d'un roux vif tacheté de noir vers le midi, devient presque blanc avec de légères impres- sions noirâtres dans le nord. Plusieurs animaux blanchissent par le froid extrême , comme les hermines , les belettes, les taupes, les ours, les renards gris, l'isatis, les chiens de Sibé- rie, d'Islande , les lièvres variés, les écureuils suisses, les écureuils communs, les castors et diverses espèces de souris, de rats , etc. La plupart des animaux à poils naturellement blancs ou gris pâle, ne craignent pas le froid, et même habi- tent dans les régions septentrionales , tandis que les races dont les couleurs sont foncées , vives , animées, se tiennent dans les pays chauds. La robe des léopards , des tigres , des panthères, est d'un fauve très-vif, avec des raies ou des mar- ques bien tranchées; il en est de même du zèbre, de la giraffe. Les singes qui se tiennent entre les tropiques, ont des teintes fortes et animées; c'est ainsi que le marikina, le tamarin, le saki, les alouates, le coaïta, la mône, le patas, le callitriche, la diane, l'ouanderou, les mandrills, les gibbons, les pilhè- ques , ont des couleurs très-prononcées et qui tiennent plus du brun et du fauve que des autres nuances. Dans le Nord , on trouve, au contraire, des ours blancs, des hermines, des renards gris, des isatis, des rennes, des orignaux, des lièvres des Alpes, des écureuils et des rats, dont les teintes sont généralement pâles et grisâtres. V. Albinos. Non-seulement l'âge fait varier les nuances du pelage des quadrupèdes, mais ils éprouvent chaque année un renou- vellement de poils, et même d'épiderme. C'est ce qu'on ap- pelle la mue. Voyez à la suite de Métamorphose. Elle ne se fait qu'après la gestation des femelles et après l'accouplement dans les mâles. C'est alors que les bois des cerfs, des rennes, des élans , des daims, des chevreuils, se dessèchent et tom- bent ; il en croît de nouveaux en leur place, pour la saison 390 Q U A d'amour qui doit suivre. En effet , lorsque les animaux onl engendré, ils sont affoiblis, épuisés de cet effort de vie ; leurs membres n'ont plus la même vigueur, le même embonpoint; plusieurs individus meurent à cette époque ; les autres sont quelque temps à se refaire ; cette secousse de l'économie ani- male fait périr la racine des poils et l'épiderme, qui se déta- chent comme les feuilles des arbres en automne. Cependant il renaît de nouveaux poils et un nouvel épiderme en place de ceux qui tombent. Dans les espèces qui, comme l'homme, trouvent une nourriture également abondante pendant toute l'année , la mue s'opère insensiblement ; les nouveaux poils remplacent aussitôt les anciens ; mais la mue est plus visible chez les espèces qui n'ont pas toujours des alimens à souhait ; tels sont les carnivores , parce que la restauration des forces n'est pas aussi prompte que la déperdition. Au reste , ce renouvelle- ment n'est pas particulier aux seuls quadrupèdes , mais il s'étend aux autres espèces d'animaux, et même aux arbres et autres végétaux vivaces qui se dépouillent chaque année. Les animaux qui font plusieurs portées par an, n'engendrent Î)oint dans le temps de leur mue; car c'est une sorte de ma- adie et d'affaissement de toute l'économie animale, un repos nécessaire à la vie pour ressaisir ses forces. Il est remarquable que les seuls quadrupèdes vivipares soient pourvus de poils , parmi les animaux à sang rouge ; car bien que l'éléphant, l'hippopotame, le rhinocéros, soient presque tout nus, cependant ils portent quelques soies en diverses parties du corps, surtout durant leur première jeu- nesse. Les tatous , couverts d'un test osseux ; les pangolins et phatagins, protégés de leurs écailles, ont des poils sous le ventre; les porc-épics, les hérissons, les échimys , armés de piquans, ont aussi des poils, et les pointes même qui les couvrent sont des espèces de poils plus gros, plus roides et plus aigus que les autres. Les soies rudes des sangliers , les crins des chevaux, la laine des vigognes , des chameaux et des brebis, le poil plat et court des veaux-marins, la bourre gros- sière des paresseux, des fourmiliers, sont des variétés de poils comme le velouté des hermines , des castors , des taupes, comme les longs poils flottans et soyeux des animaux d'An- gora. Il y a des chats, des lapins, des chèvres, des béliers d'Angora dont la dépouille est très-recherchée pour la fa- brication des plus fines étoffes ; cet allongement des poils des animaux dans la Syrie, paroît dépendre des influences locales, soit du sol, soit de l'air, soit des nourritures , soit de quelques autres circonstances encore inconnues. Les animaux aqua- tiques ont des poils fort gros et clair-genics ; dans le bec d'oi-. Q U A 391 %e9.Vi {prnithûrhynchus) , ces poils sont aplatis à leur extrémité, et, en général, cet animal a une conformation intérieure qui le rapproche plutôt des animaux ovipares que des vivipares, de sorte qu'il ne paroîtpas devoir être compris dans la classe des mammifères , puisqu'il manque de mamelles. Peut-être est-il ovipare , bien qu'il ait les principaux caractères des quadrupèdes à sang chaud. (F, Everard Home, Descr. anatom. àzns les Phi/osophical Transactions, 1802 , part, i.) Les animaux mâles, dans la vigueur de l'âge, prennent des couleurs plus vives et plus intenses que celles de leur jeunesse et de leurs femelles. Ces dernières couleurs sont toujours pâles, lavées, et annoncent la foiblesse des individus; tandis que les teintes fortes et prononcées, relativement aux cou- leurs naturelles à l'espèce, indiquent une mâle énergie. Il en est de même chez les hommes ; car les individus à cheveux blonds n'ont pas la même vigueur que ceux à cheveux noirs et à peau brune. F. Dégénération, Il en est à peu près ainsi de la taille des animaux ; car dans les terrains bas et humides, les vallons fertiles, les climats doux, les mêmes races de quadrupèdes prennent plus de corps, de procérité et Jl'embonpoint que sur un sol aride, élevé, parmi les terres stériles, pierreuses, les climats rigou- reux. Voyez combien les chevaux, les bœufs de Flandre et des gras pâturages de la Suisse, sont plus gros et plus grands que les petits bœufs nerveux des montagnes d'Ecosse, ou les chevaux secs et fins de Barbarie. En effet , on conçoit que les corps étant plus relâchés et plus amollis dans les terrains profonds et un peu humides, doivent mieux se prêter à la force d'accroissement et d'expansion, que les tempéramens secs et fibreux des lieux arides; c'est aussi pour cela que les Flamands ont un corps plus massif que les montagnards des Alpes (F. le mot Géant). De même, la chaleur, aidée de l'humidité, produit cesgrandesellourdes machines animées, leséléphans, les rhinocéros, les hippopotames; tandis que la sécheresse n'enfante que les petites espèces de quadrupèdes : les écureuils les polatouches , les chauve-souris, les sapajous, qui vivent moins sur la terre que sur les arbres et dans la moyenne ré- gion de l'air. Aussi la plupart des quadrupèdes des pays chauds sont plus gros , en général, que ceux des climats froids et sté- riles; les giraffes, les buffles, les bubales, les tapirs , les cha- meaux, les lions, les tigres, indépendamment des éléphans , des hippopotames, des rhinocéros, sont des races bien plus massives que cette multitude de rats, de belettes, de zibelines, de hérissons , de marmottes , de loirs, de renards , qui peu- plent les montagnes des pays froids. lien est de même des oi- seaux el des reptiles ; car les autruches, les casoars, les émeus. 392 0 U A sont bien plus gros que les volatiles de nos climats, et les cro- codiles et les immenses scrpens boas ne trouvent aucune proportion avec nos petits lézards et nos minces couleuvres. Chaque partie du monde empreint même un caractère spé- cifique sur les animaux qu'elle produit. Le port, les habitudes, l'allure, le maintien, décèlent les lieux originaires de chaque espèce, aux yeux de quiconque les observe. L'Asie nous en- voie des bêtes plus grandes, plus monstrueuses, qui ont je ne sais quoi de superbe et de pompeux. L'Afrique nous présente des animaux dont la variété des couleurs, l'aspect hideux et noir, la démarche oblique, annoncent quelque chose de per- fide et d'atroce dans le caractère; les espèces qui nous vien- nent d'Amérique ont quelque chose de mou, d'efféminé , de timide dans la structure et dans les moeurs, et en même temps de gai, de facile dans les habitudes ; tandis que les animaux d'Europe montrent des manières plus décidées, un carac- tère de vigueur , une sorte de franchise dans les mœurs, et des formes plus rudes, plus fermes et mieux prononcées. Les animaux des montagnes très-élevécs sont, comme les plantes," tout ramassés, rabougris; leur allure est vive, étourdie ; tan- dis que ceux des bas-fonds humides ont je ne sais quelle lenteur, quelle lâche indolence avec un corps mou, apathique et de gros membres lourds. Ces caractères , reconnoissables surtout dans les quadrupèdes qui sont plus attachés au sol terrestre que les autres classes d'animaux, se remarquent à plus forte raison sur les plantes (i), et paroissent dépendre de la nature parliculière de la terre dans ses diverses régions. A voir les quadrupèdes dispersés au sein des continens, on pourroit penser, qu'ayant la faculté de se mouvoir, ils chan- gent à leur gré de climats, et vivent sous tous indifféremment. Il n'en est pas ainsi,quoiqu'on remarque quelques émigrations de certaines espèces : par exemple, celles descouaggas,des czi- gitais , et des troupes de chevaux sauvages , ou les sorties des loups , des ours, des sangliers, des cerfs des vastes forêts du Nord, ou les départs des lemings, des campagnols, des veaux- marins ; les voyages , d'un canton à un autre, des bandes de singes, des hordes de gazelles , des troupeaux de rennes, etc. Mais ces petits changemens sont presque imperceptibles, et se rétablissent d'eux-mêmes par le retour de ces animaux dans leur première demeure. Voyez Migration des ani- maux. (i) Nescio qufe faciès torva , sicca, obscura Afris (plantis) , quae superba , exaltata Asiaticis , qiiae Isela , glabia Americanis , quae coarc- tata , indurata Alpinis. Philos, lotan. LinNjEI , pag. iiq , éd. Willdenav. Q U A 393 Gomme chaque espèce tient à un climat par la tempéra- ture qui lui est convenable, elle y est aussi fixée par la nature de ses alimens ; en effet, les races herbivores ne peuvent pas être fort nombreuses dans les contrées très-froides qui ne donnent des plantes qu'avec parcimonie , ou dans les déserts arides, caries végétaux n'y peuvent croître ; mais ces mêmes herbivores vivront principalement dans les régions tempérées qui fournissent une multitude d'herbes succulentes. Les ru- minans habitent ainsi de préférence les zones tempérées du globe. Comme les pays froids empêchent le développement des plantes au-dessus du sol, leurs racines y deviennent en revanche plus nourries , plus grosses et plus nombreuses ; il arrive de là que les frugivores qui vivent sous terre, s'y multi- plieront; aussi voyons-nous les rongeurs répandus en grande quantité dans les contrées du Nord, qui produisent d'ailleurs un grand nombre de fruits secs ; tels que les cônes de pins , les faînes, les noisettes, les noix, etc. Au contraire , les tem- pératures chaudes étant très-favorables à la production des fruits , tels que les bananes , les papayes , les goyaves , les mangues, les pastèques, les corossols, les oranges, les fruits à pain , etc. , il est naturel que de telles contrées nourrissent un grand nombre de frugivores, comme les singes, les makis, les indris, les galéopithèques et autres animaux qui savent très-bien grimper sur les arbres , par cette même cause. Comme le petit nombre de végétaux dans les pays. froids et les déserts seroit bientôt détruit en entier par les herbivores, s'ils y devenoient trop abondans, il a été nécessaire de dimi- nuer leur quantité , en lâchant des races carnivores qui leur font la guerre ; et comme l'immensie abondance des végétaux qui naissent dans les régions ardentes des tropiques, y nourrit une multitude d'herbivores et de frugivores, les races carnas- sières s'y sont multipliées en abondance par la même raison. Ainsi les grands herbivores, tels que les éléphans, les rhino- céros , les hippopotames , faisant une énorme consommation de plantes , n'ont pas pu s'établir dans le Nord, avare de productions , indépendamment de la froidure que ces ani- maux ne supportent pas. Voyez à l'article de I'Eléphant, les raisons de douter que ces animaux aient pu y subsister avec le climat d'aujourd'hui. Peut-être aussi qu'une longue habitude passée en nature du père aux enfans , de supporter la tempé- rature de son climat, fait que les espèces des pays froids ne peuvent pas plus supporter la chaleur des tropiques, que les animaux de la Torride ne peuvent s'accoutumer à la froi- dure des pôles. Les races des zones tempérées peuvent , au contraire , s'acclimater avec bien moins de peine dans les deux extrêmes , parce qu'elles ont déjà la moitié du chemin 3g4 Q U A fait pour y parvenir ; aussi les animaux domestiques , qui nous ont suivis par toute la terre, comme le cheval, le chien, le bœuf, la chèvre , la brebis , sont originaires des contrées tempérées; c'est pour cela que leur nature est plus flexible et plus modifiable. Quoique l'homme soit probablement né d'abord dans les climats les plus chauds , comme nous l'an- noncent sa nudité et ses grands rapports de conformation avec les singes , il a pu se répandre en tout pays, parce qu'il sait se soustraire à la rigueur des saisons et aux intempéries de l'atmosphère. V. Habitation. U faut nécessairement que les différens animaux aient été formés par la sage Providence pour vivre exclusivement dans une région du globe plutôt que dans une autre , puisqu'ils ne peuvent en changer indifféremment , soit à cause de la diver- sité des températures du sol , soit en raison des nqurritures. Nous voyons même chaque espèce circonscrite sur la terre entre certaines limites si insurmontables, qu'elle périt lors- qu'elle veut les franchir. Et ne remarquons-nous pas qu'un habitant d'Europe devient malade et meurt souvent aux Indes, qu'un Lapon ne peut pas vivre loin de sa patrie, qu'un mon- tagnard suisse sortant de ses roches a le hemvé ou la maladie du pays ? Qui ne sail pas que nos corpsprennent la teinte de notre pays natal .'' qu'ils s'habituent à son air , à ses qualités, à ses émanations, à ses productions , au genre de vie qu'on y mène , et que nous contrarions notre nature en voulant for- cer ces longues accoutumances ? Elles s'impriment même dans la structure du corps ; c'est ainsi qu'on distingue , avec un peu d'observation, la physionomie des hommes de chaque nation; preuve que si tous les hommes se ressemblent en gé- néral, ils diffèrent aussi en particulier; il en est, à plus forte raison , de même parmi les quadrupèdes , parce qu'ils sont bien plus nûment exposés que nous aux chocs divers des élé- niensetaux influences des climats. La disposition des races d'animaux sur le globe terrestre,, dépendant principalement des degrés de température de chaque climat, doit être en zones parallèles à l'équateur. Les chaînes de montagnes étant plus froides, à cause de leur élé- vation, que la région basse où elles sont placées, nourrissent aussi les animaux et les plantes des pays dans lesquels la froi- dure est correspondante. C'est ainsi que les Alpes, les Pyré- nées, les monts Carpathes, la chaîne de l'Oural , de l'Altaï, du Caucase, celle duThibet, du Liban, et les hautes monta- gnes d'Afrique , ces pyramides de la nature, portent sur leurs cimes glacées des animaux et des plantes qui ne se trou- vent que vers les contrées polaires; tandis que les bas- fonds , kiS vallées creuses, où la chaleur est forte et réverbérée, peu: Q U A 395 vent nourrir des végétaux et des animaux qui ne prennent leur origine que sous les deux ardens des tropiques. Les pro- ductions vivantes des pays chauds sont donc plus susceptibles de s'acclimater dans les terrains bas, et celles des climats gla- cés dans les sites élevés. Le globe terrestre peut être com- paré à deux énormes montagnes d'un égal diamètre, qui se- roient accolées par leur base comme les deux moitiés d'une sphère. Les pôles sont en effet à l'égard de l'équaleur , ce qu'est une haute montagne pour les profondes vallées qui sont à son pied; et celles-ci sont à son sommet , ce qu'est la ligne équatoriale pour la zone glacée des pôles , toute pro- portion gardée. De r empire de l'homme sur les quadrupèdes, et de remploi qu\'l en fait sur le globe. Les desseins de la Providence en créant l'homme, se mani- festent surtout par les êtres qu'elle nous donne comme auxi- liaires et comme ministres de notre empire sur toute la terre. Que seroit l'homme, en effet , sans les quadrupèdes ? Ne resteroit-il pas éternellement sauvage et hors d'état de com- poser une société un peu nombreuse .■* car il est évident que nulle agriculture ne pourroit être établie régulièrement ; et alors sans partage de terres, ni propriétés fixes , on ne voit plus que des tribus errantes et nomades. Voilà pourquoi le Nouveau-Monde , qui manquoit de nos bœufs , de nos che- vaux, ou du chameau et des autres bêtes de somme ou de trait , comptoit tant de nations sauvages. Les seuls Mexi- cains et Péruviens , qui avoient apprivoisé le lama, étoient parvenus à fonder des états fixes et assez puissans. D'ailleurs, de quelle nourriture animale vivroit l'homme, au milieu des continens , sans les quadrupèdes ? Nous conce- vons que la pêche suffise au bord des mers ou près des lacs , des fleuves poissonneux ; mais des oiseaux, quelques repti- les, ne sont pas une proie habituelle et suffisante pour chaque jour, à des peuples noujbreux; il étoit donc impossible que les nations s'accrussent beaucoup sans quadrupèdes, puisque la vie végétale seule fournil peu, sans l'agriculture surtout. Il ne croît pas en tout climat l'arbre à pain ou des palmiers couverts de fruits abondans. Mais la sage nature en a décidé autrement pour notre bonheur et notre puissance sur le globe. Si elle y a placé des lions et des tigres , c'étoit pour régner sur des races inférieu- res, et y établir une pondération par la force, en supprimant des herbivores trop nombreux , relativement à la quantité de végétaux. L'homme, dont le sceptre devoil s'étendre partout, SgS Q U A s'est fait, comme l'a bien remarqué Buffon , un auxiliaire puissant du chien qu'il amène avec lui par toute la terre , pour conquérir et dompter les autres animaux, afin d'assujet- tir les doux et les dociles pour notre usage , et d'exterminer les rebelles ou les plus féroces.C'est ainsi que nous modifions le chien avec le plus d'aisance ; c'est lui qui peut le mieux nous servir par sa fidélité , sa docilité , son intelligence et son courage. Il semble lire dans les yeux de son maître ses moin- dres volontés; il voudroit prévenir ses désirs par sa complai- sance ; il sait également plaire et devenir utile. Instrument vivant dont nous pouvons disposer à noire gré , c'est encore le seul, le véritable ami qui ne vous abandonne jamais dans l'infortune , qui vous défend au péril de sa vie. Il s'accou- tume avec le pauvre comme avec le riche, et se fait à toutes les conditions. C'est le chien qui conduit l'aveugle, qui relire son maître du milieu des eaux , qui le délivre des mains des brigands, et qui ne peut survivre à la perle de celui qu'il aime. C'est encore cet animal tempérant et obéissant qui conserve avec soin la propriété de ses maîtres , qui rapporte une proie sans y toucher, et qui vient lécher avec soumission la main qui le frappe. Il sait supporter jusqu'à nos injus- tices , et n'a d'autre défense contre nous que la plainte , la douceur et la patience , quoique ardent, fier et féroce contre tout autre. Nous pouvons, il est vrai, tirer de grands avanta- ges des autres animaux; toutefois les plus gros elles plus forts, tel que l'éléphant , coûtent beaucoup à nourrir , à con- server. Devenu notre captif, l'éléphant peut nous compren- dre, obéir à notre commandement ; mais cette lourde ma- chine est plus faite pour l'ostentation que pour l'utilité de l'homme ; elle ne peut lui servir que dans quelques occa- sions : le chien est, au contraire, le serviteur à portée, et dont on a besoin à tous momens. Le cheval, par ses services jour- naliers , peut bien balancer l'utilité du chien ; mais il n'est pas , comme ce dernier, un compagnon , un ami sincère qui vous suit, qui vous caresse, qui vit avec vous sans cesse. Quoi- que le chat soit aussi un domestique de la chambre , il n'a pas pour l'homme rattachement du chien ; il ne vient vers vous que pour être caressé ; il est traitre , infidèle , fausse- ment doucereux ; sous un aspect bénin , il cache un cœur méchant et une âme sanguinaire. Il est vrai , l'homme est bien injuste envers les animaux qu'il asservit ; il maltraite le plus ceux qui le servent le mieux. Ce n'éloit point assez que le bœuf, accoutumé au joug , traçât péniblement des sillons, prodiguât ses peines et ses sueurs pour faire croître le blé dont cet humble animal ne profite point ; falloit-il , sur ses vieux jours , conduire à la Q U A 397 boucherie cet innocent serviteur ? La vache qui nous pro- digue son lait , la douce brebis qui nous offre sa toison dé- voient elles attendre, pour leur récompense, une mort cruelle de la main de celui qu'elles comblèrent de leurs dons ? Ce vieux coursier , qui tant de fois sauva son maître des dangers, au péril de sa vie, et triompha dans tant de combats, devoit il succomber entre les mains d'un avare écorcheur , ou finir sa carrière sous les indignes traitemens d'un brutal voiturier ? Tandis que le pauvre animal expire sous les coups, son maître, jouissant des faveurs de la for- tune , oublie le serviteur fidèle qui les lui mérita , et qui achève sa vie sans se plaindre de l'ingratitude des hommes. C'est ainsi que les heureux traitent les misérables qui se sont sacrifiés pour eux, et l'injustice a été souvent le seul prix du sang versé pour la défense de l'Etat. En partageant les avantages de la sociabilité avec l'hom- me , les quadrupèdes y perdent non-seulement leur indé- pendance ; mais ils contractent encore des maladies et un affoiblissement qui dégrade leur espèce. Quand les épizoo- ties ne viendroient pas ravager les troupeaux, qui pourroit rendre à ces animaux le courage et la vigueur du tempéra- ment, fruits de la liberté et de l'état sauvage ? Ce sont nos soins, nos abondantes nourritures qui les amollissent, leur ôtent la santé ; de même que l'état social nous expose à un plus grand nombre d'incommodités que la vie rustique et sauvage. Nous ne pouvons dompter les animaux qu'en les énervant de corps ; nous nous les attachons en les rendant lâ- ches, en les mettant dans l'impuissance de se passer de nous; car les animaux les plus courageux sont aussi les moins sus- ceptibles de s'apprivoiser ; et la captivité à laquelle les au- tres se soumettent , n'est qu'une marque de la foiblesse de leur caractère. Que pouvoit-il leur manquer dans l'état de liberté ? La terre, toujours parée de sa verdure , leur offroit des alimens sains , agréables , et une table toujours servie; les vastes forêts leur donnoient des retraites et des ombra- ges ; s'ils avoient à craindre les armes de l'homme, en ont-ils moins à redouter aujourd'hui en se soumettant à lui ? Ne dispose-l-il pas à son gré de leur vie ? Ménage-t-il leurs tra- vaux et leurs sueurs ? Ne prodigue-t-il pas leur sang pour ses plaisirs, et dans son caprice ne se joue-t il pas de leurs douleurs? Non-seulement il les Immole à ses moindres be- soins , mais il les déforme, il les mutile ; aux uns , il retran- che les oreilles et la queue ; il prive les autres des organes de la reproduction ; il engraisse celui ci pour le dévorer dans ses festins ; il empêche celui-là de croître pour en faire son Jouet ; il lui faut des variétés, des monstruosités ; il confond 398 Q U A les espèces et veut étendre son empire jusque sur les pluâ doux senlimens de la nature, sur ceux de l'amour. C'est ainsi qu'il crée des mulets par des liaisons adultères, qu'il mélan- ge les races et forme toutes ces variétés de chiens , de chats, de lapins, de brebis, de bœufs, de chevaux, que nous voyons naître et multiplier aujourd'hui. Dans l'état de nature, lorsque l'animal est malade, l'ins- tinct lui indique ce qu'il doit faire. Le chien , mâchant du gramen , s'excite à vomir ; le loup se purge avec certains champignons ; le cerf blessé cueille , dit-on , le dictamne , plante vulnéraire; le repos et la diète , ces deux grands méde- cins de la nature , dont nous ne savons plus reconnoître l'utilité, les guérissent bien plus sûrement de leurs maux que les drogues dont les hommes s'empoisonnent. Ils n'ont d'ail- leurs ni les inquiétudes qui nous rongent , ni le corps usé par les débauches ou les excès ; leurs nourritures , toujours simples, ne les excitent point à manger au-delà de leurs be- soins. Endurcis aux fatigues et accoutumés aux intempéries de l'atmosphère , ils ignorent toutes les maladies inventées par notre mollesse et préparées par nos propres soins ; en leur donnant nos besoins, en les amollissant par les précautions que nous prenons pour eux , nous leur avons fait partager nos misères , et payer quelques frivoles avantages de tout le prix de leur santé et de leur bonheur. V. Instinct. Comme c'est pour notre avantage, et non pour celui des animaux, que nous les asservissons , nous ne cultivons en eux que les qualités qui nous sont utiles , et négligeons tou- tes les autres : nous attirons ces animaux à nous ; mais il ne peut se faire aussi que nous ne participions en quelque façon à certains caractères qui leur sont propres. Voyez ces hom- mes qui passent leur vie auprès des animaux, comme les bou- viers, les bergers, les braconniers , les gardes de bestiaux, les palefreniers, ils retiennent toujours du naturel des espèces dont ils prennent soin; ils contractent des manières analo- gues; ils prennent même l'odeur de ces animaux, car vivant sans cesse au milieu d'eux et étudiant leurs mœurs, ils adop- tant peu à peu leurs habitudes , de la même manière que nous ressemblons à ceux que nous fréquentons souvent. C'est ainsi que l'homme devient lourd et grossier avec le bœuf, sale et gourmand avec le cochon, simple avec les moutons, cou- rageux et habile chasseur avec le chien, etc. De même l'A- rabe est sobre comme le chameau, le Tartare brutal comme ses chevaux , le Lapon craintif comme le renne , l'Africain lascif avec le singe , le montagnard léger avec la chèvre, et l'Indien lent et réfléchi avec l'éléphant, parce qu'il faut que nous nous prêtions à la nature de ces animaux , lorsqu'ils ne Q U A 399 peuvent pas se prêter entièrement à la nôtre. De même le chien devient féroce avec le boucher, humble avec le pauvre fier et dédaigneux avec le grand seigneur; car il se fait au ton de son maître et reçoit Tempreinte de ses vices comme celle de ses vertus. Il y a des animaux que nous ne privons que pour satisfaire notre curiosité ; tels sont les singes, les hérissons, les cochons d'Inde , les écureuils , etc. Nous aimons voir enchaînés les quadrupèdes féroces, comme les lions , les tigres , les ours , les léopards; la terreur que ces animaux inspirent ne pou- vant nous atteindre , nous jouissons de notre supériorité , et nous nous enorgueillissons d'avoir pu dompter des races aussi indomptables. C'est encore avec un sentiment d'orgueil et d'admiration que nous voyons les éléphans, les rhinocéros se courber sous les volontés de l'homme. Cet empire que nous prenens sur les bêtes, nous élève à nos propres yeux? il nous fait sentir notre puissance , et nous rend même despotes en- vers nos inférieurs ; car telle est la foiblesse de l'esprit hu- main, qu'il faut lui montrer son élévation pour qu'il ne tombe pas dans l'abjection , et qu'il faut lui faire voir en même temps sa bassesse pour qu'il ne se perde point dans la pré- somption. Sans les animaux domestiques, l'homme ne pourroit donc pas subsister dans l'état de civilisation; car qui pourroit culti- ver laterre, sans le bœuf et le cheval.? Quand on envisage que la subsistance de tant de peuples repose entièrement sur le tra- vail des bestiaux, et que la société humaine dépend principa- lement de l'agriculture, on ne peut considérer sans effroi quel seroit l'état de l'homme, si aucune de ces races n'avoit été créée, ou si elles renoient à s'anéantir par quelque grande épizootie. Les Indiens, qui regardent le bœuf comme un ani- mal sacré , me semblent plus raisonnables que nous; car, sans la multiplication de ces animaux , la vie humaine seroit tellement précaire , que je doute qu'une nation puisse sub- sister dans nos climats sans leur secours. La chair, le lait, les paeux, la graisse qu'ils nous donnent après leur mort, ne sont que la moindre portion des avantages que nous en tirons par tant d'usages domestiques, à traîner, à porter, et surtout par le labourage, où nul travail humain ne peut suppléer ces ani^ maux. Sans le chameau, on verroit l'Arabe con6né dans ses déserts , mener la vie la plus misérable et devenir le plus in- fortuné des hommes ; mais avec cet animal , qui est pour lui une voiture toute vivante, l'Arabe traverse les solitudes , vit du lait des femelles du chameau , en mange la chair , et se fait des habits et des tentes avec son poil. Le cheval est aussi toute la possession du Tartare ; sa chair, son lait, ses peaux 4oo Q U A satisfont à tous ses besoins ; il monte sur ce fier quadrupède, et, les armes à la main, parcourt Tétendue de ses plai- nes. Qui peut faire vivre heureux, au milieu des neiges et des frimas, ces Lapons , ces Samoïèdes , ces Jakutes et cette foule de nations polaires ? Qui peut leur fournir une nourri- ture suffisante, lorsque la terre y semble avoir des entrailles d'airain pour ses malheureux habitans ? Cependant le renne est pour eux une richesse qui ne tarit jamais ; il leur tient lieu de tout et ne leur coûte rien. Ils se vêtent de sa peau , se nourrissent de sa chair et de son laitage ; ils s'en font voitu- rer partout en traîneaux, et n'ont d'autre souci que celui de multiplier une espèce si nécessaire à leurs besoins , puisque ces peuples n'existeroient point sans elle. L'homme est, dans tous les climats, tributaire des animaux, quoiqu'il en soit le maître ; il ne les multiplie que pour augmenter sa proie. Le chien devient même au Kamtschatka et en d'autres contrées de la Sibérie , nécessaire pour charrier des traîneaux sur les neiges , et il sert aussi de nourriture au besoin. Cependant l'homme ne mange ordinairement la chair des carnivores , en aucun climat, à moins que la nécessité ne l'y contraigne ; car si certaines peuplades nègres recherchent la viande du chien , du lion , etc. , c'est qu'elles n'en ont pas toujours de meilleure. En effet , les quadrupèdes carnas- siers ont une chair désagréable au goût , tandis que celle des herbivores est la plus savoureuse et la plus recherchée de toutes. Les ruminans paroissent surtout destinés par la na- ture à nourrir les hommes et les races carnivores ; les ron- geurs sont pour nous dugibier plutôt que de la viande ordinaire. L'espèce humaine qui, de toutes les races d'animaux , est la plus déprédatrice, épargne la chair des bêtes qui lui ressem- blent par leur voracité; elle ne recherche que les animaux pai- sibles qui broutent la verdure , et qui, loin de lui porter dom- mage ou d'entrer en concurrence avec elle, viennent lui offrir leurs services, leur toison et leur lait. L'homme semble être né pour vivre par l'ingratitude , pour établir le règne de l'injustice sur la terre, et il n'est point étonnant qu'il porte dans la so-t ciété cet odieux caractère de tyrannie , d'avarice et d'ambi- tion , qui le distingue si éminemment de tous les animaux. La classe des quadrupèdes est de toutes la plus indispen- sable à nos besoins;car, indépendamment des services jour- naliers que nous recevons du bœuf, du cheval , de l'âne , du mulet en Europe ; du dromadaire , du chameau , du bison , du buffle en Afrique et en Asie ; du renne et du chien dans les régions polaires ; du lama au Pérou, de l'éléphant aux Indes , soit pour porter ou pour traîner des fardeaux , plu- sieurs autres espèces nous sont encore fort utiles dans une Q Û A ^ot niultilude d'occasions. Le cbien se dresse à la chasse , à la garde des troupeaux ou de la maison ; dans l'Inde, les gué- pards, lescaracals s'emploient aussi à la chasse, de même que les furets en Orient et en Europe. Le chat, la mangouste , l'ichneumon , la belette apprivoisés , délivrent nos maisons d'une foule de parasites nuisibles , comme les souris et les rats. La vache , la chèvre , la brebis , les femelles de cha- meaux, de rennes, les cavales, les ânesses, etc. , fournissent le lait , le beurre et le fromage , dont plusieurs nations font leur unique nourriture. La vigogne, la chèvre de Syrie , les moutons mérinos, le lapin et le chat d'Angora, le chameau, nous présentent chaque année leurs riches toisons. La chair de tous les quadrupèdes ruminans est la plus saine et la plus agréable de toutes ; celle des rongeurs est plus fine , plus délicate , mais moins bonne peut-être. Les anciens Romains engraissoient des loirs pour les manger, et les Chinois nour- rissent le rat caraco eiXo. chien pour le même usage. Les Amé- ricains recherchent les tatous sur leurs tables, et la chair des phataglns, des pangolins est estimée aux Indes, Les peuples maritimes ne dédaignent pas celle des veaux-marins ou pho- ques,des marsouins,des vaches-marines ou morses, et des la- mantins. De même, les nègres trouvent fort bonne la viande de rhinocéros , d'hippopotame et d'éléphant ; ils la mangent même crue ou séchée au soleil en petites tranches. Beau- coup de nations sauvages font la chasse aux singes , aux chauve- souris , et s'en nourrissent sans répugnance. La chair des porc -épies , descoendous, des agoutis et des cochons-d'Inde n'est pas mauvaise; celle des rats , des castors , des marmottes a une odeur forte et déplaisante ; celle des écureuils , des gerboises , du klipdaas , est assez estimée de divers habltans de l'Afrique ; mais on ne fait guère usage en Europe que de celle des lièvres et des lapins, parmi les quadrupèdes ron- geurs. La chair des chameaux, quoique dure, n'est pas déplai- sante au goût des Arabes ; celle des gazelles est fort recher- chée et d'un goût très-agréable ; les cerfs , les rennes , les élans ont une viande plus dure ; nous sommes habitués à celle du bœuf , du mouton , du chevreau , etc. On ne mange pas ordinairement , en Europe, la chair du cheval , que les Tar- tares estiment au-dessus de toute autre, ni celle de l'âne et du mulet (i) ; mais on fait un grand usage de celle du porc , (i) On prétend que dans quelques pays d'Ilalie , comme à Bo- logne, on pre'pare des langues sécbées, des saiitissons, avec la chair de ces animaux. On fait quelquefois manger à Pans de l'ânon pour du Yeau,et l'on vend de la chair de cheval à la boucherie, en Danemarck. XXVIil. iiÔ 4o2 O U A tandis qu'elle est défendue aux peuples d'Orient par leurs législateurs , car cette viande étant de difficile digestion , à cause de sa graisse, et empêchant la libre transpiration, suivant Sanctorius , elle cause des maladies de peau , des indigestions mortelles dans les pays chauds, f^oyez les mots Viande, Carnivore, Homme. Non-seulement les quadrupèdes nous fournissent des ali- mens savoureux et bien plus restaurans que les substances végétales ; mais nous en lirons encore des cuirs , des peaux de différentes épaisseurs et de qualités diverses. Les peaux du buffle, du bœuf, du veau, du renne, de Télan , du daim , sont très-renommées , et une multitude d'arts tirent de grands avantages de celles du cheval, du mouton, de la chèvre , de l'âne, ainsi que du crin , de la sole de cochon , des cornes , du poil , de la bourre , des os , de la moelle , des tendons , de la graisse, du sain-doux , du suif, du sang , du fiel , des boyaux, etc. ; enfin rien n'est inutile , et l'on fabrique même du sel ammoniac , du bleu de Prusse , de l'huile animale , de l'adipocire, avec les débris des charognes et de tout ce qui ne peut plus servir à d'autres emplois. Des familles naturelles des Quadrupèdes , et de leurs analogies avec celles des Oiseaux. En considérant la classe des animaux à mamelles , on aperçoit qu'ils se réunissent, comme les autres animaux , en divers groupes d'espèces analogues qui composent autant de familles. Celles-ci ont même, entre elles, des liaisons assez marquées pour qu'on ne puisse les rapprocher que suivant un certain ordre, qui est celui-là même de leur perfection rela- tive. Ainsi personne ne peut nier que les singes ayant des rapports de conformation avec nous, plus que les autres mam- mifères,doivent être placés à la tête des animaux. En suivant ainsi l'échelle de dégradation des espèces, on parviendra à les classer dans un ordre assez naturel , bien qu'il existe plu- sieurs lacunes d'une famille à l'autre , parce que nous ne connolssons pas toutes les espèces de quadrupèdes, et que plusieurs d'entre elles ont sans doute été détruites, comme nous l'avons dit. La première famille d'animaux après l'homme , est sans contredit celle des quadrumanes, animaux singuliers par les traits de ressemblance qu'ils conservent avec notre espèce , par l'imitation de nos gestes, de nos actions; par l'habitude qu'ils ont de grimper sur les arbres, et leur genre de vie en- tièrement frugivore. Tous ont , au lieu de pieds , quatre véritables mains dont les pouces sont séparés , ce qui leur permet d'empoigner les branches et de s'y retenir avec beau- Q IT A 4o3 coup de facilita. Ces espèces, qui sont monogames , s'ac- couplent comme l'homme , ne produisent ordinairement qu'un petit ; leurs deux mamelles sont placées sur leur poi- trine ; elles ont presque toutes le même nombre de dents mo- laires, canines et incisives que nous, et toujours cinq doigts à chaque main ; elles habitent toutes dans les pays chauds , et se tiennent en troupes. Leur adresse, leur intelligence, leur mémoire , leur vivacité , surpassent celles de tous Les autres animaux. Il y a très peu de différence entre leur orga- nisation intérieure et la nôtre. V. Quadrumanes. Nous mettons la famille des chauve - souris et des galéopi- thèques au second rang, parce que ces animaux présentent des rapports d'analogie avec la première famille, par leurs deux mamelles pectorales , leur verge pendante et détachée , leurs pieds de devant en forme de bras ; mais ils s'en distin- guent par les larges membranes étendues entre leurs doigts, qui sont fort allongés. Ces espèces sont nocturnes , vivent d'insectes ou de fruits , et peuvent voltiger dans les airs. On les a nommés chéiroptères , c'est-à-dire , ayant des mains en forme d'ailes. Celte membrane, placée entre leurs doigts, s'étend jusqu'aux pattes de derrière, et embrasse aussi la queue. Ces animaux s'accrochent facilement aux arbres , aux plafonds des cavernes et des reuaites obscures où ils se ta- pissent , surtout dans les temps froids, qu'ils craignent. A la suite de cette famille , on peut placer les paresseux ," qui ont , comme les précédens , les membres antérieurs plus grands et plus nerveux que ceux de derrière , deux mamelles situées sur la poitrine, l'habitude de grimper aux arbres; mais ils ont les doigts réunis jusqu'aux ongles, qui sont grands et forts. La démarche de ces animaux est d'une difficulté , d'une lenteur extraordinaires; ils sont toujours plaintifs, ma- lingres , souffreteux ; leur voix est lamentable ; ils vivent du feuillage des arbres, et n'ont aucune dent incisive; leur estomac est ample et divisé en plusieurs étranglemens. Les carnassiers , qui posent à terre toute la plante des pieds , et qu'on a nommés pour cette raison plantigrades , composent une autre famille vivant de menue proie,et même d'insectes pour la plupart. Us ont tous une espèce de museau, le maintien gêné , le corps trapu , la démarche indolente , le caractère triste , mélancolique ; tous mènent une vie sau- vage , fuient le grand jour, aiment le crépuscule , les lieux humides , les forêts sombres. Ils portent leurs alimens à leur gueule arec les pattes de devant. Leur peau est lâche ; leurs poils sont épais, touffus; plusieurs passent l'hiver dans un état d'engourdissement , et presque tous se creusent des ter- riers. Us n'ont point d'intestin cœcum ; la plupart ont des l^l, Q U A dents incisives «i chaque mâchoire , outre les canines et les molaires ; ils mordent avec beaucoup de ténacité ; leur sens de Touïe est délicat , et ils ont un os dans la verge. Les phalangers , les sarigues , les dasyures et péramè- les , etc. , qui ont des pouces séparés aux pieds de derrière , et se servent de leurs pattes de devant comme de mains , sont distingués par leur poche inguinale dans laquelle ils placent leurs petits. Ces animaux appartiennent à la famille des mar- supiaux, si remarquables parleur double matrice qui les a fait nommer didelphes par Linnœus ; et à cette même famille, se rattachent des animaux moins carnivores et des frugivores , des herbivores , tels que les kanguroos, mais que nous de- vons plutôt renvoyer près des gerboises et autres rongeurs sauiilîans. Voyez Marsupiaux. Il en est une autre, voisine des carnassiers, dont les es- pèces se distinguent par un corsage long et fluet , des membres courts , une allure rampante et en tapinois , un mouvement glissant et vermlforme ; telles sont les belettes , les loutres , les martres, les mouffettes au pelage fin et lustré , et qui ré- pandent, lorsqu'on les irrite, des odeurs très-désagréables ; leur marche est légère, sur le bout des doigts , et leur ins- tinct rusé ; elles ont des dents fines , qui mordent vivement et pénètrent comme des épingles ; aussi ces espèces aiment plus sucer le sang que manger la chair. Les plus courageux et les plus puissans carnivores appar-. tiennent à une famille particulière qui comprend les genres des civettes , des chats , des chiens et des hyènes , animaux qu'on nomme plus particulièrement hêles féruces. On les re- connoil à leur maintien fier , à leurs membres redressés ; ils ontla tête levée, la structure robuste, les mouvemens prestes, et n'appuient à terre que leurs doigts; quelques -uns voient de nuit , ont des ongles rétractiles, une tête ronde et le mu- seau court ; ils grimpent et sautent facilement; les autres ont un nez long, l'odorat fin, et sont très - propres à la course. V. Carnassiers et Carnivores. Une famille d'animaux bien reconnoissables par leur allure sautillante, leur museau arqué, leur corps ramassé, et sur- tout par deux longues dents incisives au-devant de chaque mâchoire , sans canines , est celle des rongeurs. La plupart des espèces se creusent des terriers ou nichent dans des re- traites obscures; les uns grimpent sur les arbres comme les écureuils, ou sautent en voltigeant comme les polatouches ; d'autres se tiennent à terre ou près des lieux humides ; plu- sieurs ayant de longues pattes de derrière , marchent par bonds comme des sauterelles. Un grand nombre d'entre eux passe l'hiver dans l'engourdissement , tandis que les autres Q U A 4oS amassent des magasins de vivres pour la saison des frimas. F. Rongeurs. Les gerboises ne s'avancent qu'en bondissant sur leurs longut;^ paltes postérieures et sur leur queue, qui sert de troi- sième point (Kappui ; la marcbe des kanguroos est la même ; mais ces animaux singuliers forment une petite famille , qu'on dis^lingue des autres par la bourse inguinale dans la- quelle ces quadrupèdes déposent leurs petits , comme chez les sarigues , par les six à huit dents incisives à leur mâchoire supérieure , et par les deux incisives inférieures , et l'ab- sence des canines. Leurs petites pattes de devant ont cinq doigts , qui font l'office des mains ; les pieds de derrière ont seulement trois doigts. F. Marsupiaux. Après ces quadrupèdes , dont les intestins sont plus étendus que ceux des carnivores , se place la famille des édenlés , ainsi nommés parce qu'ils manquent entièrement de canines et d'in- cislves. Leur nmseau très-allongé, leur démarche traînante et laborieuse , leur habitude de se serrer en boule à l'approche de l'ennemi, leur peau cuirassée, chez les tatous, de comparti- niens osseux, chez les pangolins , d'écaillés larges et acérées comme celles de l'artichaut; leur vie nocturne , sourde, pa- tiente; leur nourriture de fourmis, do vermisseaux, déracines; leurs longues griffes , les distinguent suffisamment de toute autre famille. Ces espèces se rapprochent en outre des rumi- nans par la capacité et les élranglemens divers de leur estomac. Foyez Edentes. Ces diverses familles composent la première série des ani- maux , celle des onguiculés , 'ainsi nommés à cause que leurs doigts sont libres et munis chacun d'un onglet. Les familles' suivantes ont les pieds comme enveloppés et encroûtés sous la peau ; leurs doigts ont des sabots cornés; aussi on les com- prend sous le nom d'ongulés. D'ailleurs , leurs pieds anté- rieursnesontplus libresdese tourner comme ceuxdes familles précédentes; ils ne peuvent plus tenir lieu de bras et de main; il n'y a même aucun rudiment de clavicules (i) ; de sorte qu'à tous égards, celle dernière série est beaucoup moins parfaito que la première. Elle n'a , en effet, ni la même facilité d'agir, ni la môme finesse de tact, ni la même intelligence. Toutes ses actions sont plus brutes , et tiennent plus de la nature animale que celles des autres quadrupèdes. (i) Véléphant semble faire une exception à cette règle , par di- Tcrscs q\ialilés qui le rapprochent des quadrupèdes plus paifails». comme la délicatesse du loucher de sa trompe, ses mamelles placées $ur la poltiiue, etc. ,4o6 Q U A La première famille qui se place dans cet ordre, est celle des ruminans, si remarquable pas ses attributs. Les espèces qui la composent sont privées de dents incisives supérieures et decan:nes;maislesraces qui portent des cornes n'ont poinlies canines à la mâchoire supérieure, que montrent les chameaux, les lamas et les chevrotains, chez lesquels on ne trouve jamais de cornes. Les diverses espèces de cerfs sont les seules dont la tête soit parée décernes rameuses, qui se renouvellent tous les ans ; les autres genres de ruminans sont armés de cornes creuses et simples , qui ne tombent jamais. Cette famille se distingue encore par les pieds fourchus de ses espèces , qui portent aussi le nom de blsulces , à cause de ce caractère ; mais ce qui les distingue principalement, ce sont leurs quatre estomacs , leur rumination , le suif qu'ils fournissent , ainsi que leur lait gras et butyreux. Ils ont un naturel doux, qui se prête aisément au joug de la domesticité ; les mâles sont polygames. V. Rumiinans, On peut regarder les solipèdes comme un intermédiaire entre les ruminans et la famille suivante , car ils ont des ca- ractères communs aux deux ; mais ils s'en distinguent par des pieds renfermés, chacun, dans un seul sabot, et par le défaut de rumination. Leurs intestins sont vastes , et une valvule placée au bas de leur œsophage les empêche de vomir. Ces -mimaux aiment beaucoup la course ; leur allure est vive , impétueuse, leur taille élancée, leurs membres sont nerveux ; leur force, leur ardeur, la fierté et la souplesse de leur naturel, les rendent très-précieux à l'homme. Le naturel des solipèdes, , comme le cheval , l'âne , le ^èbre , est sobre , laborieux , robuste , propre à la course , surtout dans les pays sablon- neux, secs et découverts. Ils sont, au reste , impatiens, in- dociles , quoique susceptibles de s'apprivoiser. Les animaux à peau épaisse n'ayant , au lieu de poils, que des soies rares et grossières , composent la famille des bêtes brutes, ou des pachydermes; leur corps ramassé, leur forme massive, leur maintien lourd , avec un air de stupidité , an- noncent leur caractère brut. Ils aiment se vautrer dans la boue , et recherchent les lieux humides. Avec une vue basse, ils ont un odorat extrêmement délicat et l'ouïe fine. Leurs dents sont grandes et fortes ; plusieurs ont des défenses comme l'éléphant, Thippopotame , le sanglier , ou une corne comme le rhinocéros. Ils vivent- du racines , de fruits et de plantes aquatiques , plutôt que d'herbes. Comme la peau est presque insensible au toucher , et qu'ils ont beaucoup de graisse > le mulle des rhinocéros , des hippopotames , le groin des cochons , la trompe du tapir et celle de l'éléphant , sont leur principal organe du tact. F. Pachydermes. Q U A 407 Une autre famille dont tous les individus , au lieu de quatre pieds , ont des membres façonnés en ram^s , en nageoires , ceux de derrière étant aussi séparés , est celle des quadrupèdes AMPHIBIES. En effet , ils vivent plus dans l'eau que sur la terre , et bien qu'ils aient besoin de respirer l'air , qu'ils pro- duisent leurs petits vivans, et aient le sang chaud , ils se rap- prochent de la nature des poissons. Lorsqu'ils sortent de l'eau , ils ne rampent qu'avec difficulté sur les rivages. Ils ont ungros ventre, une chair huileuse , et de très-mauvaise odeur. Enfin , la dernière famille est celle des cétacés , que nous traitons à leur article , parce que ces animaux ne sont plus quadrupèdes, c'est-à-dire, qu'ils n'ont pas quatre membres, leurs pattes de derrière manquant tout à-fait , même dans leur squelette. En comparant entre elles ces diverses familles, on observe que celles qui avoisinent le plus l'espèce humaine , ont des membres plus développés , des mouvemens plus libres et plus multipliés , une sensibilité plus délicate que les familles qui se rapprochent des cétacés. Aussi les premières ont jplus d'in- telligence, une structure plus délicate, les parties antérieures du corps plus larges , et le cerveau plus étendu à proportion que les dernières ; celles-ci ont une chair humide et grasse , un ventre renflé , des intestins amples , des membres oblitérés, une sensibilité obtuse , une grande voracité , et le naturel très- brut. En remontant des cétacés aux amphibies , de ceux-ci aux bêtes brutes , aux solipèdes et aux ruminans , on ob- serve une perfection graduelle dans le développement des membres , des sens et des autres organes extérieurs , tandis que les viscères intérieurs diminuent en même proportion d'étendue et d'activité. Cette gradation n'est pas moins re- marquable chez les familles d'animaux onguiculés , dans les- quelles organes extérieurs acquièrentbeaucoup de supériorité sur les viscères internes; de là vient que les facultés des sens et de l'intelligence l'emportent chez eux sur les affections ani- males. Au contraire, chez les ongulés, les qualités matérielles, les affections brutes de la gourmandise et de la concupis- cence surmontent celles de l'esprit et de la sensibilité. Comme cette même remarque s'applique à la classe des oiseaux , et qu'ils paroissent organisés suivant le même ordre , nous les offrirons sous le même point de vue et par familles corres- pondantes , en passant graduellement des moins perfection- nés aux plus parfaits. Ainsi, pourpeu que l'on considère laclasse entière des vi- vipares, depuis les cétacés jusqu'aux singes, on observera une transition et un développement graduel dans l'organisation^ Prenons un cétacé, un dauphin , pour exemples. En snppo- 4o8 Q U A sani que la nature dégage davantage ses membres , ses extré- mités inférieures , arrondisse sa tête , et raccourcisse son mu- seau, elle formera un photîneou veau marin. En dévelop- pant encore plus toutes les parties , en allongeant les pieds , enformantla conque externe de l'oreille, elle approchera de la figure d'un hippopotame , d'un tapir, d'un cochon ; un troi- sième effort de développement amènera la structure d'un cheval ou d'un bœuf. Si nous poursuivons cette gradation , nous verrons l'estomac si vaste dans les familles précédentes et les ruminans , se rétrécir déjà dans les fourmiliers et les tatous; les doigts commencent à se séparer, à se diviser ; les palfes antérieures prennent plus de liberté dans leurs mouvcmens; ie museau se raccourcit, et le cerveau se renfle proportionnellement, commeon l'observe, en remonlantdans la famille des rongeurs, dans celle des carnivores; enfin on par- vient, en suivant cesdéveloppemens, à la famille des makis et des singes immédiatement placée au-dessous de notre espèce. Ces transitions visibles nous dévoilent le plan de la su- prême puissance du Créateur , qui marche sans cesse du simple au composé. Ainsi, le cétacé est comme l'embryon du quadrupède ( comme le têtard est celui de la grenouille ) ; le quadrupède a tous lesriidimens du singe qui , à son tour, est comme la pâte élémenlairc dont se pétrit la race humaine dans l'origine des choses. C'est, en quelque sorte, une tige d'organisation dont l'homme est le sommet, la (leur élaborée, le cétacé , la racine , et dont les quadrupèdes composent les nuances , les linéamens intermédiaires. De même les mam- mifères sont , à l'égard des autres classes du règne animal , les tiges supérieures, et les plus perfectionnées du grand arbre de la vie, dont les racines se perdent dans les animalcules in- fusoircs,leszoophytes les plus imparfaits.Et cet arrangement n'est que le développement du plan général de l'organisation qu'il a plu à la nature d'élablir sur notre globe , et de faire germer dans la longue chaîne des âges. C'est une conséquence nécessaire de la progression qui rattache le minéral le plus brut à la planté imparfaite ; le végétal irritable , aux plus simples animaux; et ceux-ci, aux plus compliqués, aux plus élaborés et inlelligens d'entre eux , jusqu'à la race souve- raine ou dominatrice de toutes , qui est 1 iiomme. I." Les quadrupèdes amphibies et les oiseaux palmipèdes ont pour traits de ressemblance le besoin de nager ; un ap- pétit vorace et un grand ventre ; des chairs huileuses et d'un goût désagréable; des membres raccourcis , oblitérés ; la de- meure dans les mêmes lieux aquatiques , et l'habitude de vivre en troupes dans les régions froides. a.". Les bêles brutes ou les |)achydcrmes ont pour confor« Q U A 409 mhé, avec les oiseaux de rivage ou échassiers, la coutume de barbolter dans la fange ; la stupidité du caractère ; la finesse de l'odoral ; la foiblesse de la vue qui ne peut supporter le grand jour , et qui se plaît dans le crépuscule ; la facilité de s'engraisser , surtout dans les temps humides et brumeux. Ces animaux je tiennent en bandes. 3.** Les quadrupèdes ruminans et les oiseaux gallinacés conservent entre eux les plus grandes analogies. Les premiers remâchent leurs alimens ; les seconds les triturent dans leur gésier : les uns ont des cornes, les autres des eigots. La poule leprésente la vache, et le coq , le taureau. L'autruche est le chameau des oiseaux. Ces deux ordres d'animaux se plaisent dans les mêmes terrains, aiment se rouler dans la poussière ; leurs mâles sont polygames ; les uns et les autres s'apprivoi- sent facilement. 4-^ Les rongeurs et les oisillons granivores et insectivores ont aussi des qualités communes. Leslemings, les campagnols et quelques autres rats émigrent comme certains oiseaux; d'au- tres de chaque classe se tiennent près des eaux ; les uns vivent en troupes , d'autres sont solitaires. L'industrie des carouges et des troupialcs est analogue à celle des castors , des onda- tras. Les moineaux sont semblables , pour les mœurs , aux rats des champs, aux mulots ; les gros-becs, aux loirs, etc. 5." Les animaux carnassiers trouvent leurs analogues parmi les oiseaux rapaces ; laigle et le lion , le vautour el le tigre , le faucon et le chien ,• le milan et le loup , le chat-huant , la chouette et le chat, le lynx, etc. , offrent des ressemblanct^s qui ont été observées par tous les naturalistes. 6." La famille des chauve-souris a quelques rapports avec les engoulevents ou tète-chèvres, qui ont un pareil vollige- ment pendant la nuit, el vivent également d'insectes, tels que des papillons phalènes , des sphynx, des teignes , etc. Pen- dant le jour , ces espèces se cachent dans des trous obscurs. 7.0 Enfin , la famille des singes trouve son analogie dans celle des perroquets qui , coaime les précédens , vivent en société dans les pays chauds, grimpent également sur les mêmes arbres, se nourrissent des mêmes fruits, savent imiter les gestes des autres animaux et de l'homme, sont pareillement susceptibles d'éducation, d'affection, montrent de l'adresse , de l'intelligence, et sont remplis de mémoire , d'agrémens et de vivacité. Enfin , par leurs facuhés perfectionnées et leurs mœurs , ils méritent d'être placés les uns et les autres à la tête de leur classe ( F. nos Vues générales , placées à la fin de VHist. mit. des Oiseaux de Buffon, édit. de Sonnini, tom. 6/^, pag. i34.etseq.,etlafin du mot Oiseau en ce dictionnaire.). En congidéraût ces diverses modiûcaUoiis de la matièr» 4io Q U A vivante , suivant l'ordre et l'harmonie que nous y aperce- vons ; en voyant tant de grâce unie à tant de magnificence « qui peut se défendre d'un sentiment d'admiration pour cette main créatrice de tous les êtres? Les bois et les champs , les montagnes et les vallons peuplés de races libres et vaga- bondes , offrent à l'espèce humaine de riches proies et des compagnons utiles dans ses travaux. Chacun de ces animaux vit satisfait dans ses retraites , et suit son genre de vie ; tous fuient l'homme , qui n'existe que pour les détruire ou pour les tyranniser. Qui sait si notre espèce étoit anéantie , laquelle de ces races régneroit sur la terre? Mais peut-êtreque, tranquilles entre elles , aucune ne voudroit combattre pour le sceptre du monde. Passant leurs jours dans l'indépendance et dans l'in- souciance , elles ne chercheroient point à sortir de leur état naturel. Leurs sociétés, comme celles des castors et des autres rongeurs, que notre despotisme a dissoutes, se rélabliroient ; leur industrie s'agrandiroit par le sentiment de l'indépen- dance , et par les associations libres. Qui sait jusqu'à quel degré de police et d'adresse parviendroient les animaux dans un monde dont ils posséderoient seuls l'empire ? L'homme seroit-il donc moins heureux sur la terre , si rejetant , comme l'animal , toutes ces funestes inventions qui le tourmentent, si abjurant les lois et la société, il pouvoit se résoudre à vivre tel que la nature l'a fait , dans toute sa simplicité primitive ? Alors libre de toute espèce de joug, content des simples fruits que lui offriroitla nature, couché sur un lit de feuillage à l'om- bre des forêts et au bord des fontaines , il passeroit les jours sans désirs et sans soins. Lorsque son âme , fatiguée de la course de la vie , se glaceroit dans ses membres , il s'endor- miroit d'un sommeil éternel , après avoir vécu sans peine tel que la nature l'avoit formé. Qu'emportons-nous de plus dans la tombe que les autres animaux , après cette vie misérable et tumultueuse , puisque les biens , les honneurs et les rangs ne nous sont plus rien? Que d'infortunes nous seroient épar- gnées en nous rapprochant delà nature , et en nous livrant à son repos ! C'est alors qu'examinant de loin les vanités de la vie sociale , les vices et les malheurs qu'elle engendre , nous aimerions nous réfugier dans la contemplation des œuvres du Créateur, et nous abandonner à l'élude des beautés ineffables de la nature. V. les mots Nature , Animal , Homme , ainsi que les articles qui ont quelque rapport avec l'histoire des Quadrupèdes; tels sont : Génération, Alimens, Carnivore, Sensibilité , Vie , Instinct , Mammifères , Mammalogie , Mouvement des animaux, Habitation,Oiseaux, etc., etc. La manière de conserver et d'empailler les quadrupèdes, sera détaillée au mot Taxidermie, (virey.) Q U A 4iî QUADRUPÈDES FOSSILES. Voyez Mammifères FOSSILES. (DESM.) QUADRUPÈDES OVIPARES.Les quadrupèdes dont on vient de parler, sont, en général, couverts de poils, et tous vivipares; mais il est d'autres animaux qui, quoiqu'ils aient aussi quatre pieds , n'ont jamais de poils et pondent des œufs. Daubenton, le premier, a donné à ces derniers le nom de quadrupèdes ovipares , nom que Lacépède a depuis rendu r.Jassique par la publication de l'excellent ouvrage qui traite de leur histoire. Cependant, malgré l'aulorilé de ces deux célèbres profes- seurs, les naturalistes, sévèrement méthodistes, ont dû re- pousser le nom dé (juadmpèdes Oin'pares, comme indiquant avec les quadrupèdes à mamelles^ des rapports plus étendus que ceux qui existent réellement. En effet, si on éludie comparativement l'organisation interne des animaux decesdeuxclasses,onn'est pas long-temps à s'apercevoir qu'ils sont beaucoup plus loin \cs uns des autres , que ceux de la première ne le sont des oiseaux, par exemple. Aussi Alexandre Brongniart s'est-ll cru obligé, dans son excellent travail Erpétologique, inséré dans le Bulletin de la Société philomaihique , et dans le Magasin ency- clopédique pour 1799 , de ne pas employer ce nom. Les quadrupèdes ovipares de Lacépède comprennent les genres Tortue, Lézard, Grenouille, Raine et Crapaud. Ces genres, dans la méthode de Brongniart , forment trois ordres : Les ChÉloniens, qui comprennent les /or/H^5 Je /ner et de terre; les Sauriens, qui réunissent les lézards et tous les genres qui ont été formés à leurs dépens ; enfin, les Batra- (Âens, qui renferment les trois derniers genres de Lacépède, plus les Salamandres qui n'ont que des rapports extérieurs avec les lézards. On trouvera au mot Erpétologie et à ceux ci-dessus cités, les détails convenables aux préliminaires de l'étude des qua- drupèdes ooipar-es, et à chacun des genres qui s'y trouveront indiqués, ceux qui concernent l'organisation et les mœurs des animaux qui les composent, (b.) QUAGLIA , QUALLIA. Noms italiens de la Caille. QUAI-FA. Nom de I'Olivier odorant {oleafragrans), en Chine, selon Osbeck. (ln.) QUAIL. Nom anglais de la Caille, (v.) QUAKITE. Genre de plante qui ne diffère pas de celui appelé Bladie. On lui a aussi donné le nom de Sanchite. F. Bladie. (b.) QUAL.Nom que l'on donne, sur les côtes de la Hollande, au frai des Astéries, lequel est un poison pour l'homme et 4is Q U A les animaux. C'est lui qui rend les Moules dangereuses pcn- • dant l'été, (b.) QUALIER, Qualea. Genre de plantes de la monandrie monogynie, qui a pour caractères : un calice divisé en quatre parties, dont deux plus grandes ; une corolle de deux pétales, dont le supérieur est petit, relevé, échancré , sessile et épe- ronné, et l'inférieurgrand, incliné et onguiculé ; une étamine à filet relevé et courbé , à anthère didyme ; un ovaire velu, à style courbé et à stigmate obtus ; probablement une baie contenant un grand nombre de semences. Ce genre renferme deux arbres à feuilles opposées et à fleurs disposées en panicules terminales et accompagnées de bractées. L'un de ces arbres, le Qualier rouge, a les feuilles acuminées; et l'autre, le Qualier bleu, a les feuilles ai- guës. L'un et l'autre se trouvent dans les forêts de la Guyane, où ils ont été observés par Aublet , qui rapporte que leurs fleurs répandent une odeur des plus suaves, (b.) QUAMASH. Nom que les sauvages de l'Amérique septentrionale donnent à la racine d'une Scille dont ils se nourrissent, (b.) QUAMELLE. Nom vulgaire de 1' Agaric élevé , qui se mange dans beaucoup de lieux, (b.) QUAMH. Nom arabe de I'Épeautre {triticum spelta , L.). QUAMITZLI. Quadrupède de l'Amérique , indiqué par Nieremberg; c'est vraisemblablement le Couguar. F^. l'his- toire de ce mammifère, à l'article Chat, (desm.) QUAMOCLIT de Tournefort , F. Quamoclite. (lw.) QUAMOCLITTE, Ipomœa. Genre de plantes de la pen- tandrie monogynie et de la famille des convolvulacées , qui ne diffère des liserons que parce que la fleur a le stigmate capité, et que le fruit est une capsule toujours triloculaire (^V. au mot Liseron. ). Ce caractère n'a pas paru suffisant à plusieurs botanistes pour autoriser la formation d'un genre ; et, en effet, il devient souvent impossible, surtout dans les plantes sèches, de s'assurer si telle espèce est un liseron ou une. qunmodiUe ; en conséquence , ils les ont réunis; mais comme le genre des liserons est très-nombreux en espèces , il a paru convenable, à la plupart, de le conserver. Les quamorUftes, comme les liserons , sont des plantes ordi- nairement volubles , à feuilles alternes^et à (leurs affectant différentes dispositions. On en compie une centaine d'es- pèces, toutes étrangères à l'Europe , et dont les principales sont: Parmi celles dont les fleurs sont distinctes , La QuAMOCLiTTE A FEUILLES PlNNîiES, Ipomœa quamoclit. Q U A 4.3 Lînn.,qaî aies feuilles pinnatifides, à folioles linéaires, et les fleurs la plupart solitaires.EUeest annuelle, et vient de l'Inde. Onlacultive dans l'Inde et en Europe, à raison de la délica- tesse de son feuillage et de la belle couleur rouge de ses fleurs. Elle est très-propre à employer,avec d'autres plantes à larges feuilles, pour garnir les tonnelles, mais réussit diffici- lement dans le clitnat de Paris. On l'appelle jasmin rouge. Willdenow l'a réunie aux Cantus , et Michaux en a fait un genre sous le nom d'IPOMOPSis. La QuAMOCLiTTE ÉCARLATE a les feuilles en cœur,aiguës, anguleuses à leur base, et les pédoncules mullitlores. Elle est annuelle, et ,se trouve dans les Anlilles. C'est aussi une très-belle plante. C'est la Liane À tonnelle de Saint-Do- mingue. La Quamoclitte tubéreuse a les feuilles palmées de sept lobes lancéolés , aigus , très-entiers , et a les pédoncules triflores ; sa racine est vivace et tubéreuse. Elle se trouve dans les Antilles, et se cultive pour la nourriture des hommes. (F. au mot Batate ) J'ai fréquemment mangé, en Caroline, ses racines cuites sous la cendre, dans l'eau ou d'autre ma- nière, V. pi. P. I, où elle est figurée. Michaux , dans sa Flore de f Amérique septentrionale , a mis dans cette division , sous le nom A'ipomœa macrorhiza, le lise" Tonjalap. Voyez aux mots Lfseron et Jalap. Parmi celles dont les fleurs sont réunies en tête , se trou- vent : La Quamoclitte a feuilles d'hépatique, qui a les feuilles à trois lobes. Elle se trouve à Ceylan. La Quamoclitte pied de tigre , qui a les feuilles pal- mées. Elle est annuelle, et se trouve dans l'Inde. On la cul- tive dans les jardins de Paris. Ruiz et Pavon ont figuré six espèces nouvelles de quamo- cliltes dans leur Flore du Pérou, pi. 119 et suivantes. La plus importante de ces espèces est la Quamoclitte rapirée , qui a les feuilles palmées et en cœur, les lobes lancéolés, les pé- doncules uniflores, et la racine tubéreuse. Celte racine est employée comme drastique. Elle ressemble beaucoup à celle au jalap, La Quamoclitte aviculaire de Raûnesque constitue le sous-genre Ornithosperme. (b.) QUAN. V. Can, Guan et Yacou. (s.) QUAN d'Ewards. V. Dindon du Brésil, (s.) QUANHPECOTLL Seba rapporte ce nom de pays à /;t4 Q V A son felis montana americana, qui est Vursus lotor de Linnaeus , le Raton de Buffon. V. ce dernier mot. (desm.) QUAPACHEANAUHTLI. Nom que porte , à la Nou- velle-Espagne , le Canard Millouin du Mexique, (v.) QUAPACHTOLOÏLE. V. Quapactol. (v.) QUAPACTOL , Cuculus ridibundus , Laih. Quapach- TOTOLT , est le nom mexicain de cet oiseau ; il a rapport à la couleur fauve qui domine sur ses parties supérieures. On l'ap- pelle aussi oiseau rleur^ d'apiès son cri qui ressemble à un éclat de rire. Il a seize ponces de longueur totale , dont la queue en prend seule la moitié ; le bec est d'un noir bleuâ- tre; l'iris blanc; la gorge , le devant du cou et la poitrine sont cendrés; le ventre et les parties postérieures noirs; le reste du plumage est fauve; mais cette teinte est plus foncée sur les pennes alaires et caudales. Le quapactol présente dans son cri , sa taille , la longueur de son bec et son plumage , de l'a- nalogie avec le iaclo ; peut-être appartient-il à la même es- pèce, et n'en est-il qu'une variété de climat. Les anciens Mexicains le regardoient comme un oiseau de mauvais au- gure. (V.) QUAPALIER, Sloanea. Genre de plantes de la polyan- drie monogynie et de la famille dss tiîiacées, qui présente pour caractères: un calice monopbylle à cinq divisions ovales, dont quatre plus grandes; point de corolle; un grand nom- bre d'étamlnes à anthères adnées aux filamens; un germe supérieur, oblong, velu, à quatre ou cinq côtés, surmonté d'un style court à quatre ou cinq stigmates aigus; une cap- sule oblongue hérissée de longs piquans grêles qui se déta- chent facilement , à quatre ou cinq valves, à quatre ou cinq loges, renfermant chacune une ou deux semences entourées d une arille. Ce genre renferme trois espèces. Ce sont des arbres à feuilles alternes , entières , stipulées , et à fleurs disposées en bouquets axillaires et accompagnées de bractées. La principale de ces espèces est le Quapalier a gros fruits, Sloanea deniala , qui a les feuilles ovales, et les sti- pules en cœur et dentées. Elle vient à la Guyane, et a été observée par Aublet. On la cultive dans les autres colonies françaises de l'Amérique, sous le nom de châtaignier^ à rai- son de ses fruits , qui ont la forme et le goût de la châtaigne, et qu'on mange de même. Elle se voit dans quelques serres d'Europe. Ce genre diffère fort peu de I'Apéiba , auquel on prétend même qu'une de ses espèces , le Quapalier a petits fruits , doit être réunie, (b.) 0 U A 4i5 QUAPARA, C'est , à Cayenne , la Banistèbe A^'GU- LEUSE. (B.) QUAPERVA. V. GuAPERVA. (s.) QUAPIZOLT ou QUAUHTLA COYMATL. Noms mexicains du Pécari. V. ce mot. (s.) QVAPOYEKyXanihe. Genre de plantes monadelphes de la dioécie pentandrie , et de la famille des guttifères , qui a pour caractères : un calice composé de cinq écailles; une co- rolle de cinq pétales arrondis et concaves, attachés par un onglet autour d'un disque charnu; cinq étamines à anthères sessiles placées sur un disque saillant, dans les fleurs mâles ; un ovaire oblong, à cinq côtes, surmonté de cinq stigmates larges et échancrés , dans les fleurs femelles ; une capsule ronde, charnue, couronnée parles stigmates, s'ouvrant en cinq valves , et contenant cinq rangs de semences , séparés par des membranes qui tiennent au placenta. Ce genre, fort voisin des Clusiers , renferme deux arbrisseaux grimpans , à feuilles opposées , entières , et à fleurs disposées en panicules terminales. L'un , le Quapoyer A petits fruits , a les feuilles ovales , charnues , très-entiè- res. Il se trouve à la Guyane, où il a été observé par Aublet. Toutes ses parties rendent un suc blanc , transparent et visqueux. L'autre , le Quapoyer a longs fruits , rend une gomme jaune qui se dissout dansl'eau. Il vient dans les mêmes endroits. (B.) QLIAQUILE. Synonyme de Cakile. (b.) QUARANTAINE. Espèce de Giroflée, (b.) QUARANTE LANGUES. V. Moqueur, à l'article Merle, (v.) QUARARIBÉ , Myrodia. Genre de plantes de la mona- delphie polyandrie et de la famille des malvacées , qui offre pour caractères : un calice simple, tubuleux, se déchirant; cinq pétales; un grand nombre d'étamines réunies en un tube ; un ovaire ovale , supérieur , surmonté d'un style très- long, à stigmate bllobé ; une capsule ou drupe sec à deux ou trois loges , ne contenant qu'une. seule semence. Ce genre renferme deux arbrisseaux à feuilles alternes et à fleurs ramassées dans les aisselles des feuilles. L'un , le Quaribé tubbiné, aies feuilles ovales oblongues; le ca- lice turbiné ; le tube des étamines plus court que les péta- les. Il se trouve aux Antilles. L'autre , le Quaribé a lon- gues fleurs, a les feuilles lancéolées, oblongues ; le calice cylindrique , et le tube des étamines plus long que les péta- les. 11 se trouve à la Guyane , où il a été observé par Aublet. 4i6 Q U A QUARDATINAJAS. Non du Cabiai, parmi les Espa- gnols de la Guyane, (desm.) QUARIAU. Ancien nom des Carrelets, T. Pleuro- KECTE. (B.) QUARRÉ. C'est un des noms du Squale marteau. (DESM.) QUARRELET. V. les mois Carrelet et Pleuronecte. (B.) QUARTAN, Les veneurs disent qu'un sanglier est en son (juadan , lorsqu'il a acquis l'âge de quatre années, (desm.) QUARTANIER {vénerie ). V. Quaktats\ (s.) QUARTERON et QUARTEROlNNE. Individu prove- nant de l'alliance d'un blanc avec une mulâtresse, ou d'un mulâtre avec une blanche. On l'appelle aussi quelquefois Terceron , à cause qu'il y a un tiers ou un quart du sang dune race ou blanche ou nègre, (virey.) QUARZ ou QUARTZ. Substance minérale de la classe des pierres , fort abondamment répandue dans la nature , et s'y présentant sous des formes et des aspects très -variés. L'infusibilité , l'apparence vitreuse , semblable à celle du cristal, ou à celle de la glace , et la dureté, sont les caractères essentiels que tous les minéralogistes ont assignés à l'espèce quarz. M. Haiiy a réuni à cette espèce, les agates, les silex, les silex résinites, les jaspes, etc., qu'il considère comme des quarz dont la pâte est plus ou moins grossière , ou bien comme réunissant un très-grand nombre de caractères com- muns aujquarz,et dont le caractère chimique essentiel est d'être presqueuniquemcnt composé de silice. Nous ne traiterons ici que du quarz proprement dit , de celui qui est vitreux , et que M. Haiiy désigne par quarz hyalin. Quant aux autres subs- tances, voyez les articles Jaspe et Silex, et les renvois indi- qués à la lin de cet article. Quarz {Quarz - hyalin , Haiiy ; quartz ou cristal de roche des minéralogistes anciens ; quartz , Brong., James. ; quarz , "Wern., Karst. ; silicium oxydé ^ Berz. ). Le quarz se présente avec toutes les couleurs ; mais il est communément blanc ou blanc grisâtre. Il est très-fréquemment cristallisé ; ses cris- taux sont des prismes terminés par des pyramides , et qui ont pour noyau primitif un rhomboïde obtus de 94 d. 4' et 85 d. 56'. Il a la cassure vitreuse. Cette cassure est conchoïde et ondulée dans les variétés homogènes; elle est raboteuse et inégale dans les autres ; elle est rarement un peu lamelleuse. L'éclat est tvif comme celui du verre; quelquefois il est gras, d'autrefois mat. Le quarz, bien moins dur que le corindon, la topaze , le zircon , le grenat, et, par conséquent, que le diamant, est ou A ^.^ néanmoins très-remarquable par sa dureté, qui ne le cède guère à celle de plusieurs des pierres que nous venons de citer. Il raye la plupart des autres espèces de pierres , et très-for- tement le verre ; il étincelle vivement sous le choc du briquet • il est ordinairement transparent. Ceriaines variétés sont par- faitement limpides, d'autres translucides ou opaques. Lors- que les cristaux sont transparens , ils jouissent de la réfrac- tion double , et celte propriété s'observe en regardant un objet quelconque; par exemple ,*une épingle à travers l'une des faces de la pyramide et la face du prisme qui lui est oppo- sée-, mais, comme les cristaux ont le prisme toujours strié transversalement, ou que leur limpidité est souvent troublée par des gerçures ou des nuages , la double réfraction est rarement bien manifeste. La pesanteur spécifique du quarz varie entre 2,58 et 2,67; elle est quelquefois de 2,80. Le quarz est absolument infusible au chalumeau ordinaire ; mais lorsqu'on l'expose à un jet de flamme alimentée par du gaz oxygène, il se fond en un verre limpide. La plupart des variétés colorées perdent leur couleur par l'action du feu, et deviennent blanches. Le quarz le plus pur, qu'onnomme cristal de roche, estpre^- que uniquement composé de silice. Tromsdorf l'a trouvé en- tièrement formé de silice. Bucholz en a retiré, par une première analyse, 99,37 sur cent parties; le reste étoit un peu de fer et d'alumine. Dans une seconde analyse , il a trouvé 97,76 de silice, 0,5 d'alumine, i d'eau, et 0,76 de perte. Quelques au- tres analyses , indiquent moins de silice dans le cristal de roche , Celte terre varie dans les proportions de 9?. à 97 centièmes dans les autres variétés. Le quarz paroît aussi contenir ua alcali, comme nous l'exposerons à l'article du quarz hyalin gras § 2. Dans l'obscurité, le quarz est phosphorescent par frot- tement, en répandant une odeur particulière, appelée odeur siliceuse. Une de ses variétés laisse exhaler, lorsqu'on la bfise ou qu'on la frotte avec un corps dur , une odeur fétide. L'on avoit avancé que le quarz étoit combustible; mais les par- celles de corps brûlé qu'on aperçoit , lorsqu'on frotte deux morceaux de quarz pour produire le phénomène de la phos- phorescence, ne sont autre chose que des corpuscules aériens enflammés par le calorique qui se développe pendant cette action. Les formes cristallines du quarz ne sont pas très-nom- breuses, à moins que l'on ne veuille considérer comme for- mes distinctes toutes les irrégularités qu'on observe dans l'étendue et le développement des faces d'une même forme ; car alors il n'y a point de limite dans leur nombre. Un cristal est tellement déformé quelquefois parces irrégularités, qu'on xxYin. 27 4i8 0 U A ne saurolt , au premier coup d'œîl , le ramener par la pensée à la symétrie qui est propre à la forme dont il dérive ; mais après une légère observation on parvient aisément à ce but. Il suffit pour cela de se rappeler que les pans du prisme sont constamment striés en travers ; et ce sont ces pans qu'il s'agit d'abord de reconnoître ; une fois reconnus , les positions àes autres faces sont aussitôt déterminées. Les cristaux de quarz offrent presque toujours les pans du prisme, et il est extrê- mement rare que celui-ci n'*existe pas, ce qui n'arrive que dans deux variétés que nous citerons à l'instant. Toutes les formes dérivent d'un noyau primitif qui est, comme nous l'avons dit , un rhomboïde obtus de g^d. 4' et de 85 d. 56'. Ce rhomboïde est difficile à obtenir. L'on observe cependant quelques cris- taux qui se clivent assez bien , suivant les directions de leurs Joints naturels : tels sont des cristaux noirs, recueillis dans les montagnes de la Toscane , et cités par M. Haiiy. Dans ceux de ces cristaux qui ont été divisés parallèlement à l'axe , on voit vers le centre un quadrilatère d'une couleur grisâtre , peu différent d'un carré , et qui présente la coupe du noyau. C'est, parmi des cristaux noirs de même es- pèce et dumême pays, que j'ai eu l'occasion de trouver un cristal presque rhomboïdal , les facettes qui émoussent six des angles solides du rhomboïde étant à peine sensibles. L'on voyoit dans la collection de M. Delamétherie, un cristal de quarz , cassé dans la direction d'un des plans du rhomboïde primitif. M.Guyton-Morveau,possédoit un groupe de cristaux de roche prismes , dont trois des faces alternes de chaque py- ramide étoient ternes,comme cela s' observe, en général, dans les faces secondaires de beaucoup de substances. Le quarz se présente aussi, quoique rarement, sous la forme de son noyau primitif. Enfin ,■ on peut obtenir celui-ci en faisant chauffer fortement des cristaux de quarz, et en les plongeant aussitôt dans l'eau froide; les fissures qui s'y forment, permettent d'en détacher des fragmens dont les faces lisses se réunissent de manière à offrir un ou plusieurs angles solides du rhomboïde, et quelquefois le rhomboïde presque entier. Le quarz est cristallisé en prismes hexaèdres réguliers , termines par une pyramide à six faces. On observe des fa- cettes additionnelles sur les angles et les bords des pyramides conliguës au prisme , et même sur les bords longitudinaux. Ces facettes prennent rarement un assez grand développe- ment pour masquer la forme générale. De plus, lorsqu'un angle est remplacé par une ou plusieurs de ces facettes, il est infiniment rare que tous les autres angles analogues les offrent aussi : les faces primitives, comme les faces secondaires, sont très -éclatantes. L'on peut faire sur le quarz , mieux que sur Q U A 413 toute autre substance minérale, l'observation que, lorsqu'oi^ le rencontre cristallisé , tous les cristaux de la même localité présentent la même forme et les mêmes modifications. Lea formes cristallines du quarz les plus remarquables, sont les suivantes : i.Q. H. pnmilif, Haiiy, Tab. comp. , pag. 24. etiSa; Trait, pi, 4o, figure 4. En petits cristaux limpides, dans les cavités d'un quarz gris noirâtre des environs de Chaud- fontaine, dans le ci-devant département de TOurlhe. Quel- ques minéralogistes ont considéré la calcédoine bleue, dite saplurine ^ qui se présente sous la forme de cristaux, comme appartenant au quarz primitif, parce que cette calcédoine est d'une substance qui tire plus sur l'aspect vitreux du quars que sur l'aspect luisant de la calcédoine; mais ces cristaux paroissent être des pseudomorphoses. Ils ont la forme cu- boïde ou cubique , très-rarement émarginée sur les bords, comme dans la chaux fluatée. 2. Q. H. dodécaèdre^ Haiiy; Trait., pi. /Jo , figure i ," composé de deux pyramides hexaèdres , à faces triangu- laires isocèles. Les deux pyramides font entre elles un angle deio3 dégrés 20' , et l'incidence des deux faces contiguës de chaque pyramide , est de i33 d. 4-8'. Cette forme n'est pas très-rare; elle s'observe dans les localités où l'on rencontre des cristaux de quarz simples et isolés; dans les environs de Piano et de San - Salvador , dans le Siennois , ils sont lim- pides, gris, noirâtres ou rougeâtres ou noirs ; on les nomme piètre r.anute ^ piètre dicone, di mercaii , dell aldobrandi et iride nere. Ces cristaux appartiennent également à la variété sui- vante (le quarz prisme ). On en observe de semblables dans les collines de Bologne en Italie, et parmi ceux de couleur rouge qu'on trouve dans les gypses d'Arragpn, du royaume de Valence, et deBaslènes près Dax. Cette forme s'observe en- core dans le quarz tapissant les géodes d'Oberstein , dans les granités et dansbeaucoup de porphyres. 3. Q. H. prisme, Haiiy; Trait., pi. 4o 7 figure 5, en prismes à six pans, terminés par des pyramides hexaèdres. Cette forme est extrêmement commune, et présente un très- grand nombre de modifications dont voici l'indication des principales : a. régulier. Prisme pyramide à ses deux bouts ; faces des pyramides toutes de même grandeur et de même forme; pans du prisme également similaires entre eux. b. alterne. Les faces de chaque pyramide alternativement grandes et petites , de manière que les unes et les autres se correspondent sur les deux pyramides; les petites facettes sont triangulaires, et les plus grandes pentagonales. 420 Q U A c. hisalleme, La forme précédente dans laquelle les petites faces d'une des pyramides sont, chacune, opposées à l'une des grandes faces de l'autre pyramide. d. cunéiforme. Deux faces opposées de la pyramide , ayant pris un beaucoup plusgrand accroissement, terminent le som- met en forme de biseau ou de bec de tlûte. e. oblique. Lorsqu'une ou plusieurs faces contiguës, d'une même pyramide , ont pris un développement plus considé- rable , de manière à rendre les autres facettes très-petites. f. dilaté. Les pans du prisme sont alternativement très- rctrécis ou très-élargis à leur base -, ils représentent des trian- gles isocèles extrêmement allongés et tronqués à leurs poin- tes. Les petites et les grandes facettes des pyramides sont en rapport avec les extrémités rétrécies ou élareles des pans. Cette variété est commune dans les mines de Guanaxuato au Mexique, de Schemnitz en Hongrie, de la Transilvanie, etc. g. trièdre. Les trois petites facettes de la pyramide n'exis- tant plus , le cristal est un prisme terminé par trois faces seulement. Cette cristallisation est extrêmement rare et de- vroit être considérée à part, et non pas comme une modifica- tion du Q. H. prisme; mais , comme il arrive que les cristaux qui la présentent sont toujours accompagnés ou groupés avec d'autres cristaux prismé-alternes, dont les trois petites faces de la pyramide sont très-petites et même apparentes seule- ment à la loupe , j'ai cru devoir la rapporter ici. Cette va- riété s'observe dans les géodes quarzeuses des montagnes de l'Argoun , près Nertschinski en Sibérie ; au Hartz , à Schemnitz en Hongrie, et à Neullly près Paris. h. raccourci. Dans cette modification du quarz hyalin prisme , le prisme est extrêmement court. Lorsque ce cas ar- rive dans les variétés bisalterne , oblique , dilatée , et sur- tout lorsqu'elles offrent , en outre , une ou plusieurs des fa- cettes additionnelles des variétés suivantes, il en résulte des manières d'être extrêmement irrégulières en apparence. i. comprimé. Le prisme irès-aplali : le cristal prend alors la forme d'une lame plus ou moins épaisse, selon qu'il est plus ou moins comprimé. 4.. Q. H. rhombifère , Haiiy, Trait. , pi, /^o , f. 6. La forme précédente dont les angles solides latéraux sont remplacés chacun par une facette rhomboïdale inclinée. Rarement tous les angles solides latéraux d'un même cristal sont ainsi mo- difiés; le plus souvent, il n'y en a qu'un ou deux. 5. Q. H. plagièdre y Haiiy, pi. 4°, fig- 7- La forme pris- mée dont les angles solides latéraux offrent chacun une facette située de biais et inclinée de 167 d. 56' sur l'un des deux pans du prisme qui lui sont adjacens. Cette variété est sujette à la même observation que la précédente. Q U A 421 6. Q. H. rhombifère plagièdre. C'est la combinaison des deux formes précédentes. 7. Q. H. coordonné , Haiiy , Ann. Mus. 2, p. loi, pi. 38, fig. 2. La forme précédente, plus une nouvelle facette, inter- ceptant Tarête de jonclion de la facette rhombifère et de la facette plagièdre. Le cristal de cette forme présenteroit 54- faces ou facettes , s'il étoit complet ; mais c'est ce qui ne s'est pas encore rencontré. Toutes les facettes d'i.n même angle solide sont plus inclinées sur le même pan du prisme , et cette inclinaison suit la même loi surles autres angles d'une même pyramide , et alterne avec l'inclinaison des facettes des angles de la pyramide opposée; en sorte que les pans du prisme les offrent sur deux de leurs angles diagonalemeot opposés. 8. Q, H. peniahexaèdre , Haiiy, Trait, pi. 4oi fig- 8. La forme prismée dans laquelle chacune des six arêtes horizontales (celles formées par la rencontre des faces de la pyramide avec les pans du prisme), est remplacée par une facette trapé- zoïdale inclinée sur le prisme de 168 d. 49\ c* sur la pyra- mide de i52 d. 5i'. a. Fiisiforme. Cette crislallisalion , qui s'observe assez sou- vent dans le quarz des mines, n'est autre chose que la forme pentahexaèdre dans laquelle les faces du prisme et celles de la pyramide passent insensiblement de l'une à l'autre, par Tinter- médiaire des facettes additionnelles que nous avons indiquées. Le quarz pentahexaèdre et toutes les formes précédentes se trouvent fréquemment combinés ensemble , mais seule- ment sur un ou plusieurs des angles ou des bords d'un même cristal. Elles appartiennent principalement au quarz cristal- lisé des montagnes primitives, 9. Q, H. émarginé. La forme prismée dont trois des facettes delà pyramide, prises alternativement, ont chacune leurs deux arêtes obliques remplacées par deux facettes linéaires incli- nées sur cette même face. Cette forme est fort rare , et n'a été observée jusqu'ici que sur des cristaux du quarz hyalin violet, vulgairement appelé améthyste. Tels sont les caractères généraux du quarz hyalin. Pour mieux faire connoître les variétés de cette pierre, nous les diviserons ainsi qu'il suit : 1. Manières d'être, et formes indéterminables , page 422. 2. Variétés dues à des accidens ou à des reflets de lumière, page 429. 3. Variétés de couleur , page 434- 4. Variétés contenant diverses substances minérales,p.443. 5. Quarz hyalin/e/tie, page 449- 6. Quarz compacte , page 45o. 7. Quarz hyalin concrétionné , page 45 ï 422 Q U A § I. Manières d'être , etjormes indélenninahhs. 1. QuARZ ïiY kUT^ cristallisé , lorsqu'il est cristallisé régu- lièrement : il est prismatique , lorsque leprismejest apparent et simplement ^jram/o/i (vulgairement rnche poliey L'on rencontre ce quarz en masse, poli naturellement sur une face, qui n'est jamais parfaitement unie , comme on l'obtient par l'art. Ce quarz affecte deux gisemens : dans le premier, il forme en mélange avec d'autres substances , les salbandes des filons métalliques ; sa surface polie est inégalement striée ou ondulée. Dans le second gisement, il est encaissé dans les roches primitives, et lui-même est en masses considérables mélangées avec d'autres roches;le tout semble le produit d'une cristallisation simultanée. Ces masses offrent sur leur partie polie, des stries parallèles analogues à celles qu'on observe sur le prisme des cristaux de quarz. Cette apparence a fait penser que ces masses polies primitives pourroient être re- gardées , peut-être , comme des portions de cristaux énor- mes incomplets ; on ne devroit pas attribuer alors le poli brillant de la surface de ces masses à l'action des eaux. Les Alpes fournissent plusieurs exemples de roches polies ; les plus célèbres sont celles du grand Saint-Bernard et du Simplon. i6. Q, H. amorphe. C'est celui qui se présente en masse sans forme déterminée. Il est de toutes les couleurs et de tous les degrés de transparence. Le quarzîamorphe cons- titue à lui seul des filons et des couches puissantes dans les montagnes primitives. Vers la base de la montagne granitique du Helsberg, près de Reichemberg , à quatre lieues de Darmstadt, on observe une espèce de muraille de quarz qui s'élève perpendiculaire- ment et se montre à nu comme si elle étoit sortie subite- ment de la roche feuilletée granitoïde sur laquelle elle repose. Elle a quatorze à quinze pieds de hauteur, dix d'épaisseur et environ cinq cents de longueur. 17. Q. H. roulé. En cailloux arrondis 'de diverses grosseurs , usés par le frottement. Lorsque ces cailloux sont limpides et propres à la taille, on leur donne le nom de la contrée ou celui du fleuve sur les bords duquel on les trouve ; tels sont les Cailloux du Rhin , de Cayenne, de Médoc, â'Ars , de Royan , de Sroua^e, de Vichy., etc. 18. Q. H. granulaire {quarz salin, saltz-schlag des Allemands). En masse composée de petits grains vitreux. On trouve dans les Alpes des masses et des couches quarzeuses uniquement Q U A ^,3 composées de petits grains vitreux. La structure granulaire est commune à beaucoup de variétés de quarz; par exemple, au cantalitile j décrit plus bas , § 3 , n." i3, aux variétés de couleur. 19. q.n. grenu. Il a l'apparence d'un grès à grain fin et serré, à cassure écailleuse. U faut que cette espèce de quarz ait existé jadis en immense quantité dans les Alpes , puisque Saussure a reconnu qu'il forme les sept huitièmes au moins des pierres roulées qui remplissent la vallée du Rhône, depuis le Jura jusqu'à son embouchure. Il paroît que ce n'est pas un quarz primitif. F. Q. compacte, § 6. 20. Q. H. arénacé ( arena, Wall.; sable quaHzeux pur, quartz en poussière, sablon, R. D.; quartz grenu, De Born.; quartz sa- bleux , Delaméth. ; sable stérile , sable mouvant , Bomare ; vulgairement sable , sablon pur ). En grains arrondis ou anguleux , vitreux , libres , extrêmement fins. Ces sables couvrent les plaines et le sol d'une grande étendue de pays ; ils forment aussi des bancs puissans dans les terrains les plus récens. Les grains, sans cohésion entre eux, ont quelquefois une telle finesse, qu'ils deviennent le jouet des vents; tels sont les sables qu'offrent les landes des déserts de l'Afrique : ces landes, brûlées pendant plusieurs mois de suite par les rayons d'un soleil toujours ardent,sont couvertes de poussière quar- zeuse , que les vents enlèvent , dispersent ou accumulent en hautes collines, à leur gré. Les sables quarzeux les plus purs renferment toujours une petite quantité ou d'argile, ou de fer, ou du mica, etc., en par- ticules extrêmement ténues. (^ V. Sables. ) 22. Q. H. arénacé-massif (yul^airemtxxt grès quarzeux). C'est le nom qu'on peut donner au grès commun ; car on doit le considérer comme un sable quarzeux dont les grains sont agglutinés entre eux. Dans diverses contrées de la France , notamment près d'Auberive sur le Rhône , et en Provence , près d'OUioules , de même qu'aux environs de Nevers, d'Etampes, etc. , on trouve de puissantes couches d'un sable quarzeux, blanc comme la neige, et parfaitement pur et ho- mogène, qui, n'est peut-être pas une matière transportée par les eaux, mais qui s'est probablement formée là par une opé- ration chimique de la nature. V. Grès et Sable. § II. Variétés dues à des accidens ou à des reflets de lumière. I, QvARZ-UYALl^ limpide, Haiiy {Quartzum pellucidum cristallisatum ; Q. cristallinum colore aqueo ; cristallus mon- tana, etc., Waller; quartzum hyalinum ; nitrum jluor lapida- sum , Linn. ; cristal de roche , R. D. , de Born , Daubent. , Brochant ; Berg cristal , Wern. ; Edlerquari , Suekow. ; 43o Q U A transparent quarz , Kid. ; Rock , or Mountain-cristal, James. ). C'est le cristal de roche par excellence ; il est caractérisé par sa transparence el par sa limpidité , qui permettent de voir nettement les objets, lorsqu'on les regarde à travers. Cette limpidité est même souvent si parfaite, que ce quarz, dont le mérite est augmenté par la densité, l'emporte sur le plus beau cristal artificiel. Il est cristallisé, mais plus souvent amorphe et en grandes masses quelquefois roulées ; il est incolore , blanc de neige, brun enfumé, jaune , vert, etc. ; sa cassure très-éclatante est largement conchoïde , à surface ondoyante. Les cristaux sont prismes, rhombifères , plagiè- dres, pentahexaèdres , coordonnés, etc. , et ont généralement un ou plusieurs de leurs angles et de leurs bords latéraux sur- chargés de facettes ; ils acquièrent un volume considérable, la grosseur du bras et plus; ces gros cristaux ne sont pas ceux dont le prisme est plus chargé de facettes sur les angles. Les cristallisations offrent toutes les bizarreries que nous avons indiquées plus haut. C'est dans les montagnes primitives que l'on rencontre spécialement le quarz hyalin transparent; il est cristallisé dans les fentes et cavités des filons quarzeux qui traversent les roches granitiques, où l'on va le chercher pour le tra- vailler, ou pour se procurer ces magnifiques druses qui ornent nos collections. On nomme poches , four à cristaux et cristalllères , les cavités d'où on les retire. C'est souvent en surmontant les dangers les plus inouis , que les monta- gnards de divers pays, et notamment du Dauphiné , vont à la recherche du cristal de roche. La Suisse, les Alpes, le Dauphiné , la Bohème , l'Ecosse, la Hongrie, le Brésil, Ceylan , et beaucoup d'autres contrées , offrent de beaux cristaux de roche ; celui des monts d'Abostimène à Mada- gascar , est remarquable par sa limpidité et le volume énorme de ses masses , qui pèsent jusqu'à 75 kilogrammes et plus. On n'emploie dans les arts que cette variété de quarz. Les petits cristaux de quarz limpides et brillans dodécaèdres ou prismes , avec leurs deux pyramides , portent le nom de faux diamans ; on les nomme aussi diamans de Carrare , de Bristol, de Hongrie, de Bohème, de Silésie, de Baffa, des Asturies , de Galice , du Dauphiné , etc., des noms des lieux qui les produisent. Le cap des diamans , au Canada , doit ce nom aux cristaux de quarz qu'on y trouve. Le quarz limpide offre plusieurs accidens qui en troublent la transparence , et qui sont regardés comme des imper- fections ; voici les principales : a. à plans ondoyans. La limpidité du quarz hyalin est sou»- vent troublée par des voiles ondoyans , qui semblent flolr Q U A /,3ï ter dans la substance quarzeuse. Ces voiles sont unique- ment composés de petites bulles ou gerçures égales, quelque- fols extrêmement fines. Cet accident remarquable donne un caractère excellent pour reconnoître , à la première vue et sans le toucher, le cristal de roche taillé , qu'on pourroit confondre avec le cristal artificiel ; car dans celui-ci, lorsqu'il offre des bulles , elles y sont éparses , sans suivre une dis- position semblable. b. Neigeux. On nomme cristal de roche neigeux, le quarz hyalin dont la transparence et la limpidité sont troublées par des flocons et des nuages blanchâtres. c. G/acé. C'est le quarz; transparent, rempli de glaces et, de fentes qui reflètent la lumière sans iris. d. Treillissé. La surface de ce quarz est marquée de sir/ es parallèles ^flexueuses, qui se coupent obliquement , et for- ment ainsi un réseau à mailles serrées, de manière à dcvnner à ce quarz un aspect satiné , ou l'aspect que l'emr^reinte des stries des doigts laisseroit sur un corps mo'j. Des plans formés par de semblables stries s'observen.t dans la substance du quarz , et se coupent entre eux obliquement. Ce système existe dans toutes les masses , puisque la moin-- dre cassure met à découvert des surfaces pareUJement sati- nées. Ce quarz, fort curieux, vient du Bréf.il; il est vert violet , jaune ou blanc , unicolore ou panaché de plusieurs couleurs ; mélaugé en morceaux amorphes ou en cristaux brisés , avec les améthystes brutes. On l'apporte du Brésil. Il n'est pas rare dans ce moment à Paris ; aucun auteur ne paroît ai^olr remarqué l'accident qu'il présente. Lorsqu'il est taillé et poli , les plans intérieurs offrent, dans un certain sens , de petites lamelles brillantes, disposées en quinconce. e. Irisé. {Iris par fêlure,^. D.; Rogenbogenslein , des Al- lemands). C'est le quarz qui reflète intérieurement les cou- leurs vives de l'iris, tantôt confuses, tantôt disposées par zones. Le quarz limpide irisé , vulgairement appelé fris et cristal irisé , est employé dans la petite joaillerie , lorsqu'il n'a pas d'imperfections. On détermine les iris dans le quarz transparent , en frappant dessus , avec un petit marteau , des coups secs : les iris se développent aussitôt sur les plans des gerçures que le choc a produites. Le quarz perd ses iris au feu. filles sont dues à un peu d'humidité qu'il contient et qui réfléchit la lumière. L'on croit que l'iris mentionnée par Pline , n'est autre chose que du quarz irisé, /. Astérie. M. Caire-Morand dit avoir observé que les cris- taux de quarz ont la propriété de donner une ou plusieurs étoiles lorsqu'on les taille dans un sens particulier. Foyez, Corindon Astérie , vol. 8 , p. 72. 2. Q. H. demi-transparent ou translucide \ {Quarizum , Linn., ^3a Q U A Waller , etc.; Quartzum rude^ Waller ; Quartz cûminun •, de Born, ; Quartz^ R. D. , Kirw. ; le quartz commun , Broch. ; Gemeiner quartz , W. ; Common quartz , James, ), C'est le quarz qui est le plus commua ; c'est lui qui sert de gangue à la plupart des minerais ; il entre dans la composi- tion des filons des granités et autres roches primitives. On le trouve dans les terrains de transitions , secondaires et d'alluvion ; il n'a point l'éclat ni l'homogénéité du cristal de roche ; il est communément amorphe et sous toutes les formes indéterminables; il se rencontre également en cris- taux dodécaèdres ou prismée et pseudomorphiques ; il est communément translucide ou presque opaque. Ses cristaux sont quelquefois demi-transparens. Sa cassure est vitreuse , ordinairement raboteuse. L'éclat des surfaces est plus sou- vent luisant et comme gras. Ce quarz présente toutes les couleurs ; mais il est habituellement gris ou blanc jaunâtre , ou blanc laiteux. 3. Q. H. aoenturiné , Haiiy ( Quartz informe aventuriné , de Born ; aventurine naturelle , ou quartz ai>enturiné , R. D. ; Pseudo aveniurine quartzeuse^ Delaméth ; Quarz granular, aven- turine , Kirvv. ) C'est un quarz translucide sur ses bords , et rempli d'une grande quantité de petites gerçures ou fis- sures dirigées en tous sens , et qui reflètent la lumière en paillettes brillantes , jaunes , grises ou blanchâtres. Il est ordinairement roux ou rougeâtre ; il offre aussi des variétés jaunes , grises, vertes , et même noires. Le véritable quarz hyalin aventuriné ne contient point de mica. On appelle la variété rousse , pierre du soleil , lorsque ses fissures ren- voient un vif éclat ; mais ce n'est point la vraie pierre du soleil , qui est un feldspath. On lui donne le nom de ruhasse naturelle , lorsque ces paillettes sont lâches et étendues; telle est l'aventurine quarzeuse de Ceylan. Elle est très-rare ; on la trouve cristallisée sous la forme prismée , tandis que les aventurines sont , d'ordinaire, en masse amorphe. Le quarz hyalin aventuriné vert, à reflets argentés, se trouve au Brésil, de même qu'une variété grisâtre , à petits points bril- ians. A Facebay , en Transylvanie , on en rencontre une qui est noirâtre. Une variété blanche à reflets argentés , se trouve au cap de Gates. Les variétés rousses ou rougeâtres sont communes en Espagne , dans l' Aragon , aux environs de Madrid et en Bohème : dans le Reisengebiirge , elles sont en fragmens roulés, quelquefois d'un très-grand volume, et elles varienlpour la finesse de leurs paillettes. En France, on trouve de semblables cailloux roulés, mais moins agréa- bles pour le jeu des paillettes , dans la Basse-Bretagne, aux environs de Rennes, de Nantes, de Vasles (départ, des Deux-Sèvres), etc. Parmi les cailloux roulés du sol d'allu- Q U A ^33 Vion des environs de Paris, où on en trouve de quarzeux im- parfaitement aventuriné. L'on donne vulgairement le nom d'ayW«r/«e à des pierres quarzeuses,qui ont un reflet pailleté, soit que ces pierres doi- vent ce refléta des gerçijres,comme dansle quarz liyalin aven- turiné,ou que la substance de ces pierres contienne du mica \quarz hyalin mîcacé)^ou bien encore qu'elles soient un mélanee de grès, de quarz et de paillettes de mica , c'est à-dire, un grès micacé à grains fins et serrés. Les plus estimées de CCS aventurines sont les premières. On ne doit point les con- tondre avec les aventurines feldspathiques {feldspath aventu- riné), qui sont infiniment plus prisées. 4. Q. lî. chaioyantiV. OElL DE CH\T,et plus bas Q. H. amianthé, S», n.» i3 ). Il est possible que \q faser kiesel de Werner» qu on trouve en cailloux roulés à Sanzawa en Bohème, soit un quarz commun , fibreux , chatoyant ; il ne contient point d amianlhe m de corps étranger qu'on puisse soupçonner lui donner sa structure frbreuse. Il est compacte , d'un blanc jaunâtre ou grisâtre , translucide sur ses bords ; ses fibres sont fasciculées, et leurs faisceaux s'entrecoupent : ils ont, çà et là, l'aspect fibreux du bois pétrifié. Sa cassure transvei sale est raboteuse , mate ou un peu luisante. 5. Q. H. gras {id. Hady. R. D. , quartzum. solldum aiiactu pmgue, fade nitente; quarUum phigue, Wall.; qmirU informe, grcis.Dthora). 11 a un aspect gras elle toucher glissant, comme s il eût été frotté d'huile. Il est translucide ou presque opaque, presque toujours gris ou blanc. Il est amorphe, rarement cris- tallisé,etne doit être considéré que comme une légère modifi- cation ou variété du quarz demi-transparent , ci-dessus n.° 2. Son aspect gras seroit-il dû à un principe qu'on n'auroit pas encore réussi à en retirerr'Quelqueschimistes anciens font ob- server que lorsqu'on distille du quarz à un feu violent, on ob- tient quelquesgouttes d'une liqueur alkaline;ils ajoutent qu'en faisantrougirlequarzplusieursfoisde suite, et qu'en enfaisant à chaque fols, l'extinction dans de l'eau pure, ce liquide don- noit des vestiges d'un aikali. Enfin, M. Vauquelina lui même observé que certains quarz verdissoient le sirop de violette. Seroit ce à cet aikali que le quarz devroit son aspect gras, et cet aikali seroit-il le lithion , nouvel aikali découvert dans le pétalite , minéral remarquable par son aspect gras .^ (3. Q. H. opaque. L'opacité , quoique très-forte dans plu- sieurs variétés de quarz qui sont colorées , n'est jamais parfaite, si l'on prend l'épithète d opaque dans son ac- ception ; caries esquilles du quarz s le plus opaque sont au inoins légèrement translucides sur leurs bords minces. On nomme cristaux en chemise ceux qui sont transpa- XXVill. 28 434 Q U A rens à l'intérieur, et opaques à l'extérieur. Ils sont commune dans les mines; ceux de Zinnwald en Bohème sont répandus dans les anciens cabinets ; ils sont tous polis sur une ou plusieurs de leurs faces , et laissent voir très-bien leur état. § m. Variétés de couleurs ( Nitrum fluor , Linn. ). Le quarz hyalin doit ses couleurs au fer oxydé , et quel- quefois au manganèse oxydé , ou bien à une substance étran- gère , tellement fondue dans la pâte quarzeuse , qu'on ne sauroit plus la discerner. Ses variétés sont nombreuses , et offrent presque toutes les couleurs et leurs nuances intermé- diaires. Les quarz transparens qui offrent une couleur pure , ont été comparés aux pierres gemmes , à cause du vif éclat qu'ils sont susceptibles d'acquérir parle poli. On leur a donné alors le nom de la pierre précieuse dont ils rappellent la couleur. Mais, néanmoins, on ne les confond point avec les gemmes , et leur valeur est infîniment moindre. Ils con- servent bien moins long-temps , comparativement à ces der- nières, la propriété électrique que leur communique la pres- sion entre les doigts. Voici les variétés qu'il faut remar- quer : 1. Q. H. încolor. C'est celui dont la limpidité ne le cède pas à la glace la plus pure , et qui n'offre aucune couleur ; c'est le cristal de roche pur , celui qu'on emploie de préfé- rence. V, Q. H. limpide , 2.^ § , n." i. 2. Q. n. violet ou Améthyste (^crislallus colorafa violacea ^ Wall.; améthyste, R. D., Deborn. ; crisial déroche violet, Daub. ; amélhyste , Broch. ; gemeiner amethyst , W. ; a77ze- if//y5<, James.; viAg.faux rubis améthyste, et améthyste'). Chacun connoît l'améthyste; c'est, de toutes les variétés de quarz, la plus recherchée. Sa couleur violette, nuancée de teintes plus ou moins foncées, et d'un reflet agréable, la rend précieuse. Cependant, eile est souvent variée de blanc ou de gris, ou même de teinte enfumée , verdâlre ou jaune. On trouve au Brésil des cristaux qui sont à la fois panachés de ces diverses couleurs; et c'est là l'origine du nom A'améthyste verte qu'on leur donne dans le commerce. Les cristaux d'améthyste sont toujours plus colorés à leur sommet. Le quarz arnélhyste n'offre pointées belles cristallisations propres au cristal déroche. Il est rarement en gros cristaux^ mais souvent en petits cristaux prismes, ou en pyramides Bessiles. Les angles latéraux du prisme n'offrent presque ja- mais de facettes additionnelles. Mais les arêtes longitudinales de ses pyramides sont quelquefois émarginées. L'améthyste effre aussi des cristaux pentahexaèdres fusiformes. Une de 0 U A 435 ses variétés est fibrease ; elle a été distinguée par Werner qui l'a nommée {Dickfaseramethyst.) U y a encore de l'amé- thyste roulée. L'améthyste en masses est formée de couches quarzeuses violettes et blanches opaques , ou d'agates, qui offrent des dessins anguleux , festonnés, ayant l'apparence de plans de fortifications. En Saxe, à Roclitz, on trouve une jolie brèche d'agate et d'améthyste dont on fait des tabatières. L'améthyste , suivant l'analyse qu'en a faite M. Rose contient : silice , 97, 5o ; alumine , 0,26 ; fer oxydé , o 5o • une trace de manganèse ; la perte est de 1,75. L'améthyste se trouve dans un grand nombre de lieux- elle est en veines ou cristallisée , dans les cavités de quel- ques roches primitives et de transition, ou de diverses roches considérées parles uns comme des laves, et par les autres comme des trapps. L'Ecosse présente l'améthyste dans beaucoup d'endroits principalement aux environs de Burntisland , dans le Fife- shire , de Montrose , et dans la montagne de Kinnoul. U y a de l'améthyste près de Cork en Irlande, et à Feroè". L'améthyste existe à Dannemora , en Suède ; à Claus- ihal , et dans divers lieux du Hariz ; à Annaberg , Dresde et Kunnersdorf , en Saxe; en Bohème, en Silésie , en Bavière , en Tyrol , en Suisse , à Schemnilz en Hongrie , en Transilvanie , à Oberstein dans le Palatinat ; en France , près de Brioude en Auvergne , et dans le val Louise ; en 'Espagne, dans les montagnes des royaumes de Grenade , de Murcie ( où se trouve Carthagène ) , et de Valence ; et dans la Catalogne , province dans laquelle est située la ville de Vicque , où l'on fait un commerce d'amé- thyste taillée assez lucratif , et auquel l'améihyste brute du pays ne peut suffire , puisque les Catalans viennent , dans certaines années , exploiter l'améthyste des environs de Brioude. Les améthystes de Sibérie se trouvent dans les environs d'Ekathérinbourg et de Mursinka , dans les monts Durais. C'est dans le voisinage de ce dernier endroit,qui est un village, qu'on exploite l'améthyste; elle est en veines d'un à deux pouces d'épaisseur , dans une roche qui ressemble beaucoup à un gneiss compacte. Il y a aussi des améthystes à Nertschinsk , dans la Daourie, dans les montagnes qui avoisinent le fleuve Argoun et la rivière de la Chilka. La Perse, l'île de Ceylan et plusieurs autres contrées des Indes orientales ne sont point dépourvues de cette belle pierre. Elle abonde dans les montagnes du Brésil. On en trouve aussi au Mexique , dans les riches mines d'argent de Guauaxualo et à Real del Monte , et aux Étals-Unis , etc. 436 Q U A Les améthystes les plus belles se tiroîent autrefois des environs de Gambay, dans l'Inde. Les Danois étoient en possession de ce commerce avec l'Europe ; maintenant on les apporte du Brésil et de Sibérie. Celles du Brésil sont plus estimées que celles de Sibérie, qui ont une couleur sou- vent beaucoup plus intense et des rellets noirs. Les auiélhysles d'Europe ne sont pas non plus à mépriser : la Saxe et la Bohème en fournissent une grande quantité qui s'exportent principalement en Turquie , par la voie de Venise , pour Consiantinople. Les Orientaux prisent beaucoup cette pierre. L'Espagne en fournit et en fait également un commerce étendu; mais ses améthystes sont généralement petites et clairettes. On peut lire,à l'article Améthyste de ce diction- naire, les usages et les emplois de cette belle variété de quarz. L'améthyste orientale n'est pas un quarz; c'est un corindon vitreux violet. 3. Q. H. hleu. L'on a long-temps nommé ainsi le Saphir d'eau , qui n'est pas un quarz , mais une substance par- ticulière que l'on a reconnue depuis pour le dichroïte. Je crois être le premier qui ait fait cette distinction, et à une époque à laquelle le dichroïte étoit encore peu connu. ( V. de Drée, Mus. minéral. ) C'est donc au dichroïte qu'il faut rapporter tous les quarz bleus, faux saphir, saphir d'eau, etc., etc., qui sont indiqués dans les anciens ou- vrages , et que Ton avoit regardés comme du quarz. Cepen- dant il existe aussi du quarz bleu ou avec une teinte bleue. L'on en cite des cristaux dodécaèdres , bleu-grisâtres , au cap de Gates en Espagne. A Goëlling , pays de Salzbourg , l'on a découvert , il y a quelques années , un quarz bleu foncé , avec une teinte gri- sâtre ; il est en veines ou en incrustations dans une roche, •|inélangé avec du calcaire et souillé d'oxyde de fer ; il a été nommé syderit. On ne doit pas le confondre avec Vindicolithe de Bodenmais en Bavière, qu'on avoit pris aussi pour du quarz bleu , et qui est du dichroïte , ainsi que le quarz bleu de Bohème. Saussure a observé sur le Pic-Blanc , et vers la base du Mont -Rose, un granité quirenfermoit du quarz d'un bleu de lavande claire , mais pourtant décidé , surtout dans les places où plusieurs de ses grains sont réunis, et dans celles où il forme des filons dans les fissures de la pierre. Ce quarz est peut-être aussi du dichroïte. Ilparoît que le quarz bleu , associé au fer phosphaté , dé- couvert par le chevalier Gisecke àKikestangoak,dans la partie méridionale du Groenland, est véritablement du quarz. Il n'en est pas de même à\x steinheiliie oxn^réienàn quarz bleu, des mines d'Orra Syesvl, en Finlande, qui diffère , par sa cristallisation, et du quarz et du dichroïte. V, ST£mH£iLiT£. O TT A 437 On trouve dans les anciens ouvrages de minéralogie le «]narz bleu indiqué dans beaucoup de mines; mais c'est du quarz coloré par le cuivre carbonate. L'on dit qu'il existe à Ceylan du cristal de roche d'un beau bleu indigo. C'est pro- bablement encore du dichrdite. 4- Q- H. rose-hnteuoo (^q. H. rose, Haiiy ; Cristal déroche couleur derubis, R.D.; Cristalde roche row^e,Daub.; Milch (}uarz,yV ern.-, Karst,, elc.^Roseor milck(fuarz,J ah ovx\ \ prime démeraude^ R. D. ; prase , Delaméth.; James. ; prasium^lLxrw.'; prasem,yV ern.; Cronst.', prasemguarz^lLursL). C'est un quarz translucide d'un vert poireau plus ou moins foncé, tantôt olivâtre, tantôt vert pistache ou grisâtre; sa cassure est rabo- teuse. Il a l'aspect gras ou luisant. On le trouve amorphe, rarement en cristaux prismes et pyramides dont les surfaces sont presque toujours rudes. Il est c omposé , d'après Bucholz , de Silicel 98,50 Alumine o,5o Fer I . Manganèse trace. Le quarz prase se trouve dans certaines couches métallifères, accompagné de fer oxydulé , de fer oligisle , de fer sulfuré , de fer sulfuré magnétique, de cuivre pyriteux , de plomb sulfuré, de zinc sulfuré, de quarz commun, de chaux carbo- natée spathique et d'amphibole vert opaque. La localité la plus connue est celle de Breitenbrunn près de Schwar- zemberg en Saxe : la prase s'y trouve dans des filons mé- talliques. Cette substance se rencontre encore à Mummel- grund en Bohème, à Bajanowilz en Moravie , à Kupferberg en Silésie, en Finlande sur les bords du lac Onega, et en Sibérie près d'Ekatherinbourg. A l'île d'Elbe , il y en a une variété verte grisâtre en masses à gros grains ; elle adhère quelquefois au fer oligiste. Jameson indique ce quarz en Angleterre, dans la petite île de Bute et dans divers autres lieux. Il est très-commun dans l'Argillshire; on le trouve à Loch-Hourn en Ecosse , en veines dans le gneiss. On ne doit pas confondre le quarz prase avec les silex verts; on ne doit pas le confondre non plus avrc le qnarz chîo- rité. Les minéralogistes le regardent comme un quarz coloré par l'amphibole vert, uniformément dissous dans la substance ^o Q U A quarzeuse. M, Haiiy a même observé dans le prase , des. aiguilles d'amphibole vert. L'on taille et l'on polit quelquefois le quarz prasepour ea faire des objets d'ornement ; mais comme il n'est pas très- estimé , on en fait peu d'usage, La monture en or est celle qui lui convient le mieux, à cause de la couleur de ce métal. i3. Q. H. rubigineux ^ Brongniart (^quarz hémaiitic^ Allan ). Ce quarz diffère des précédens par plusieurs caractères. îl est à peine translucide sur les bords, ou même parfaitement Opaque. Cette opacité est due à la dose considérable d'oxyde de fer jaune ou rouge qu'il contient ; ^jjssi suffit - il de le chauffer au chalumeau pour développer en lui la vertu ma- gnétique. Sa cassure est conchoïde ou raboteuse, selon les variétés; elle a presque toujours le coup d'œil gras ou résineux. Le quarz rubigineux peut être divisé en quatre variétés principales : a. Q. H. hémaihoïde ( tjuarz hyalin hémathoîde cristallisé^ Ilaiiy , Trait. , 2 , pag. 420 ; cristal de roche d'un rouge plus ou moins fonce ^ R. D. ; quartz cristallisé d\m rouge de cornaline , Deborn ); d'un rouge foncé sombre , assez analogue à celui de la cornaline, comme le dit Deborn; quelquefois jau- nâtre. Il est toujours cristallisé , soit en pyramides qui ta- pissent des géodes et des cavités dans les gangues quar- zeuses des filons métalliques , ou bien en petits cristaux dodé- caèdres ou prismes, d'une régularité parfaite, tantôt solitaires, tantôt diversement groupés. Sa cassure est plutôt vitreuse que résineuse, et moins raboteuse. Lorsqu'il n'est pas très-chargé de fer, sa couleur devient jaunâtre. L'on connoît ces petits cristaux isolés, sous les noms à"" hyacinthe occidentale et A' hyacinthe de Cowpostelle, parce que c'est en Espagne , auprès de Saint-Jacques de Compostelle en Galice , qu'ils ont d'abord été rencontrés, et où ils se trou- vent en quantité dans de la chaux sulfatée. Depuis , ils ont été découverts également en abondance dans la chaux sulfa- tée souillée d'oxyde rouge de fer, et qui contient des cristaux d'arragonite, à Molina et dans d'autres lieux de l'Arragon. A Bastènes etCaupenne près de Dax , des cristaux semblables s'observent dans un gypse ferrugineux qui renferme égale- ment des cristaux d'arragonite, dans lesquels sont fréquem- ment enchâssés ces cristaux de quarz hémaihoïde. Ce même quarz s'observe en Angleterre , sur de la baryte. Dans le royaume de Valence, à Bugnol, il y a une pierre sablonneuse qui contient des cristaux de quarz hémathoîde , etc. L'on rencontre de belles variétés de quarz hémathoîde pyramide, dans les mines aux environs de Freyberg en Saxe, ?H Bohème et en Hongrie, Q U A 44i l. Q. H. R. sinoph ( Q. H. hemathoîde massif, Haiiy ; Jaspr's opaca pariiculis dist'mctis , Sinopel^ Wall. ; Sinople ou Sinopel , K. D. , Delamélh. , Kirw. ; Jaspe à cassure scclic , ronge ^ ferrugineux , Deborn ). Il est en masses d'un rouge vif de sang, ou semblable à celai de la cire à cacbeter el à celui de certains jaspes; il esl presque complètement opaque. Sa cas- sure esl conchoïde, à surface luisante , quelquefois éclatante- Sa texture est même vitreuse dans quelques points. Cette tex- ture et Téclat de ce quarz le distinguent du jaspe rouge avec lequel on l'a confondu. Il sert de gangue à divers minerais , et par conséquent il ne se rencontre guère que dans les filons métalliques; le quarz amorphe l'accompagne ordinairement. A Francogny ( ci-devant Franche- Comté ) , il est pénétré de fer oligiste ; à Poullaoën en Bretagne , il forme de petites veines dans le plomb sulfuré granulaire ; en Saxe et en Hon- grie , il est associé au plomb sulfuré, au cuivre pyrifeux, au fer sulfuré, etc. Le quarz sinople a été observé à Schemnilz en Hongrie, dans un filon aurifère, à i6o mètres de profon- deur; il enveloppoit des madrépores, et offroit des impres- sions de polypiers. c. Q. H. rubigineux proprement dit ( Quarz hyalin rubigineux jaunâtre ou brun, Haiiy, Tabl. comp. ; Quartz rubigineux jaune, lîrong. ; Eisenkicsel , Werner, Reuss, Oken , etc.; IroT/flint, James.; le Caillou ferrugineux , Brochant). Ce quarz est le plus souvent un amas confus de petits cristaux prismes, quel- quefois à deux sommets, et très-nets ; il est également massif. Ses masses sont le plus souvent une agrégation compacte de semblables petits cristaux. Ses couleurs sont le jaune-brun ou le jaune d'or, le brun, le châtain et le rouge très-foncé de sang. La cassure de ses masses est raboteuse, inégale , à surface luisante ; les petits cristaux ont la cassure conchoïde et rési- îîeuse. Sa pesanteur spécifique varie entre 2,576 et 2,74-6 , selon Hoffman, et de 2,627 ^ 2,838, suivant Haberle. M. Bucholz a fait les analyses des trois variétés principales de ce quarz , et les a trouvées composées de : Variétés. jaune, jaune-brun, rouge. Silice f)3,5 92,00 76,83 Fer oxydé 5, 5,7$ 21,67 Alumine o, 0,00 0,2$ Manganèse oxydé . . o, i,oo 0,00 Matière volatile (eau ?) i, 1,00 1,00 Perte .... o,5 o,25 o,25 Ces analyses démontrent que la variété rouge est la plus cli-irgée de fer, et Bucholz a trouvé que ce métal y étoit à 1 étal d'oxyde ronge , cest - à- dire 5 oxydé «w maximum } 442 Q U A aussi M. Haiiy el plusieurs autres minéralogistes rapporienl- ils cette variété au quarz hémaihoïde ci-dessus. C'est dans les filons où le fer hydraté et le fer hyperoxydé, c'est à-dire, 1 hématite brune et Thématite rouge, abondent, <}u'on rencontre souvent le quarz rubigineux;il se trouve aussi dans les roches dt trapp analogues à la roche qui contient les agates, à Oberstein. On l'observe dans les minerais de ferd'Allenberg et dEibenstock en Saxe, de Ilfeldt et Fisch- bach au Harlz , du Fichielgebirge en Franconie, de Hohen- stein et Se.llilz , en Bohème , à Framont dans les Vosges , et dans piuseurs mines de fer de la Sibérie et de la Daourie. Il existe à Oberstein et aux environs de Bristol. Dans l'île de Raihlin, sur la cote d Irlande, il est dans un trapp superposé à des bancs de pierre calcaire blanche. Le quarz hy.iîin rubiz^inoux jaune accompagne volontiers le fer hydraté ; la variété jaune est plus souvent associée au ferhyperoxvdé : Tune el l'autre sont sujettes aune décompo- sition qui les réduit en une terre ochreuse jaune ou rouge. Les rainerais de fer avec lesquels on trouve ce quarz , fondent avec beaucoup plus de difficulté, sans doute parce quïls con- tiennent une grande q lantité de silice, i3. Q. H. jaune - verdàtre. ( Q. ii. granulaire , jaune verdâlre , Haiiy ; Q. vl. granulaire, Lucas; Quartz verdâlre , Brong. ; can~ talit ^ Karst. ) ; granulaire, en petits grains jaunes verdâtrcs. Au chalumeau, il noircit et devient magnétique. Sa pesanteur spécifique est de 2,85o. Selon M. Laugier, il est coiiiposé de : silice, 87 ; fer oxydé , 8 ; et eau, 7. Il a été découvert , par M. Mossier,auCantal,oùil accompagne le silex résinite; il diffère des autres variétés de quarz rubigineux par sa contexture, son analyse, et par plusieurs autres considérations; aussi a-t-il été classé très-différemment par divers minéralogistes. Je le rapporte ici à cause de la propriété dont il jouit, de devenir magnétique lorsqu'on le chauffe : propriété commune à tous les quarz que nous avons réunis sous la dénomination collec- tive de quarz hyalin rubigineux. Le griinesfossil de Leonhard ( Tasch. iSoi)) , qui n'est point celui de Werner ( Voyez page 319), se rapproche de ce quarz. Il se trouve dans la forêt de Spessart , en Franconie. i4- Q- H. laiteuv , Haiiy ( Quartz laiteux , R. D. , Daubent., michl-uartz , Wern. , Karst. ). Le quarz laiteux doit son nom à sa couleur laiteuse très-intense et qui lui ôte sa trans- parence ; il a ordinairement l'aspect très-gras et onctueux. C'est presque toujours en masses qu'on le trouve , et il est très-fréquem nant la gangue de l'or. Le qu arz laiteux cris- tallisé n'est pas rare non plus. Ses cristaux sont plus trans- lucides , pristués, solitaires ou en groupes pyramides, ou radiés. O.i ne doit pas le confondre avec le quarz rose laiteux. Q U A 4^3 Wallérîus dit que le quarz laiteux - enfume' est phospho- rescent par chaleur. i5. Q.u.noir(^Cnstalluscoloraiamgra, Wall.; Cristal noir ^ R. D.). Ce quarzest noir; mais lorsqu'on examine ses esquilles minces , elles sont translucides sur les bords; il est toujours cristallisé ; ses cristaux les plus beaux et les plus gros sont prismes , rhombifères , plagtèdres , penlahexaèdres , à longs prismes, ou simplement pyramides; ils ont le bord mince de leurs esquilles, translucide et de celte couleur enfumée par- ticulière au Q, H. enfumé , n.° lo, p. 4-38, duquel ils ne diffèrent que par l'intensité de la couleur. 11 y a aussi des cristaux de quarz noir, dont les bords sont translucides et grisâtres; ces cristaux sont ordinairement petits , solitaires , dodécaèdres ou prismes avec leurs deux sommets:ils sont mélangés avec des cristaux semblables, de couleur d'un gris noirâtre oublanchâ- ire ; leur surface est terne ou peu brillante. ( F. Q. h. dodé- caèdre,n.° z .,hV ariicle des formes cristallines du quarz, p. 4.19) Dans la mine de mercure, dite des Trois-Rois, dans le Palatinat , on trouve du bois silicifié , qui est tapissé de très- petits cristaux de quarz noir bitumineux. § 1 V. Variétés contenant diverses espèces minérales , vulg. Quartz accidentés. Le quarz hyalin , par cela même qu'il se trouve partout , doit se rencontrer associé avec un grand nombre de subs- tances minérales différentes; mais ce n'est passons ce point de vue général que nous le considérons ici : nous voulons seulement indiquer certaines variétés «ommunément répan- dues dans les cabinets des curieux, ou qu'on rencontre dans le commerce , et dans lesquelles les corps étrangers sont plongés dans la substance quarzeuse elle-même , homogène du reste ou régulièrement cristallisée. A. Accidens de cristallisatîuns produites par V influence d'une matière étrangère. I, Quarz hyalin multiple , Nob. Cristal en prismes longs, transparent, qui semble en contenir un, deux ou trois autres emboîtés les uns dans les autres , et dont les plans sont dessinés par une matière étrangère, d'une couleur différente; les pointes ou pyramides de ces cristaux sont ordinairement plus chargées de la matière colorante. L'on trouve, dans les montagnes du Dauphiné, des cristaux de quarz transparens qui contiennent des simulacres de cristaux dont l(;s pans sont chlorités et verts. J'ai compté , dans un cristal , jusqu'à cinq figures d'autres cristaux. Dans les mines de mercure de la Carinthie , on trouve de gros cristaux de quarz demi - transparens , dont l'iniérienr présente le dessin d'un second cristal coloré superficielle' ment par du mercure «uUuré. 444 0 TJ A Lesgros cristaux d'améihyste offrent le même accicîc'nl;mais. ici la matière colorante est le fer , et la couleur le blanc ou le violet, ABeeralslon, en Angleterre, on vient de découvrir du. quarz cristallisé en grosse:^ pyramides opaques, qui se décom- posent chacune en deux pyramides, l^a surface de la pyra- mide intérieure est raboteuse et recouverte d'un peu de terre Ofbreuse, qui a sans doute donné naissance à ce singulier ac- cident, en interrompant la cristallisation du quarz à l'époque où elle s'opéroit. On rencontre fréquemment des cristaux de quarz trans- parent dont Tintérieur est laiteux cl figuré en cristal parfait. Ces accidens ont pris naissance dans l'acte même de la crisîaillsation du quarz. 2. Q. n.feuil/eié, Noh. Cristaux dont les faces de la pyramide ou les pans du prisme sont composes de plusieurs lames parai - lèies légèrement distantes, et entre lesquelles on observe quel- quefois les restes de la matière étrangère qui éloit contenue dans les cavités intermédiaires. Les lames sont incomplètes et leur milieu est vide : celles des faces de la pyramide for- ment , dans leur milieu , un vide en forifte de trémie trian- gulaire très-aplatie; les vides des pans du prisme sont carrés: c'est principalement sur les pyramides que cette structure est plus manifeste ; elle est due à une cristallisation opérée dans tin liquide impur. Les cristaux de quarz violet de Schem- niiz, en Fiongrie , présentent communément cette forme. Dolomieu possédoit des cristaux ( dont plusieurs de la gros- seur du poing) qui offroient cette structure on ne peut pas mieux ; ces cristaux éloient , les uns blancs , les autres vio- lets , et entre les feuillets on voyoit une terre argileuse qui formoil des couches d'une couleur gris-jaunâtre. Ces cristaux avoient été recueillis aux environs de Bologne , en îlalie, La collection de minéralogie de M. Pelit-.îean , à Paris , qui fut vendue publiquement , il y a quelques années , ren- fcrmoit un cristal de. roche jaune , du Brésil , dans lequel on voyoit une succession de plusieurs plans ou voiles rhomboï- daux grisâtres parallèles à l'une des faces de la pyramide. L'on voyoit, sur un autre côté du cristal,- les indices de plans semblables , dont la rencontre auroit donné les figures, répétées d'un des sommets du rhomboïde primitif du quarz. 3. Q. II. pcrœ. Cristaux de quarz traversés par des tuyaux creux , qui sont des cavités abandonnées par des cristaux , soit d'épidote ( Oisans , en Dauphiné), soit de tourmaline verte (Ekatbérinbourg, en Sibérie), soit de zinc oxydé ( Gazimour et Neilscbint- , en Sibérie ), soit de titane oxydé (Ma- dagascar, Brésil, Saint-Golhard, cli^) Q U A «5 B. Indication de plusieurs substances ohservées dans le quarz. 4.. Q. H. aérohydre.Qaairz 3ivec des bulles vides, ou renfermant des gouttes d'eau mobiles. Le quarz limpide ou transparent offre cet accident bien plus souvent qu'on ne l'avoit cru; et la présence de l'eau dans ces bulles seroit une des preuves contre l'opinion de ceux qui, comme Buffon , supposent que le quarz est un verre primitif produit par la fusion. Les bulles d'air ou gouttes d'eau ont rarement le volume d'une graine de chènevis ; elles sont presque toujours très-petites , peu nom- breuses,et même solitaires dans les petits cristaux ; cependant le quarz limpide en masse ou en gros cristaux en est quelque-i fois rempli. Les plans ou voiles ondoyans que nous avons si- gnalés en parlant du Q. H. limpide , sont formés par une multitude de bulles ou gerçures , qui recèlent souvent de l'eau. Lorsqu'on casse ces masses de quarz , leur surface est même légèrement humide. . Le quarz en masse limpide aérohydre se trouve à Mada- gascar et à Ceylan.On apporte du Brésil des cristaux de roche aérohydre d'un jaune d'ambre. Les cristaux de quarz limpide et gercé qu'on observe dans le marbre de Carrare et dans les géodes ou ludus argileux de Meillan,en Dauphiné, renferment aussi des gouttes d'eau. Les cristaux de quarz d'un blanc demi-transparent , des raines d'argent de Guanaxuato , au Mexique, sont très-souvent aérohydres; ceux d'un violet léger de Schemnitz , en Hongrie , offrent encore, mais rarement, des bulles d'eau; enfin, les montagnes du Dauphiné, des Alpes, etc. , offrent aussi le quarz aérohydre. 5. Q, H. avec baryte sulfatée. L'on trouve dans les mon- tagnes voisines du bourg d'Oisans, en Dauphiné, des cris- taux de quarz transparens , qui renferment des lames minces de baryte sulfatée d'un blanc opaque. La baryte sulfatée se présente aussi en forme de nuages ou de filamens d'un blanc laiteux, 6. o. H. aoec cristaux aussi de quarz. L'on trouve en Hon- grie, au Mexique et ailleurs, des cristaux de quarz limpide, dans l'intérieur desquels sont disséminés de petits cristaux complets, mais d'apparence bizarre et du môme quarz. 7. Q. H, aoec épidote. Quarz transparent , avec des aiguilles d'épidote vertes, du Dauphiné. 8. Q. H. avec amphibole vert ( vulg, cheoeux de Thétis ). Lim- pide et incolore , avec des prismes déliés et entrecroisés d'amphibole vert opaque ( Hornblende ). On en fait des plaques et des tabatières , etc. Il est apporté du St.-Gothard, On en trouve aussi en Dauphiné et à Madagascar. On^a vu à l'article du Q. h. vert-obscur^ § 3 , u." 11 , p. 349, que c'est à l'amphibole qu'il doit sa couleur. W 0 TT A g. Q. H. flwr ^Mrma/me. Limpide OU transparent, avec de longs prismes plus ou moins fins de tourmaline noire ; à Ma- dagascar, en Espagne, au St.-Golhard ^ en Sibérie , etc. a. Q. H. avec lourm. verte.Y,Y\ cristaux transparens blancs ou in- colores, traversés, dans toutes les directions, par des prismes très-fins de tourmaline d'un beau vert transparent; d'Lkatbé- rinbourg , en Sibérie. On taille ces cristaux , et Ton en fait des objets de bijouterie. Ils sont groupés entre eux sur leur propre substance d'un blanc laiteux , renfermant des faisceaux très-serrés de ces mêmes tourmalines qu'on avoit prises pour de i'actinote et de l'hornblende ( amphibole vert transparent et opaque ). Ces tourmalines sont également cristallisées à la surface du quartz. lo. Q. H. chlorité. Quarz limpide avec de la chlorite blanche , nacrée , disposée en forme de nuages et de flocons; du Brésil. Quarz limpide , avec chlorite verte en flocons et en nuages ; du Saint-Golhard. Quarz transparent ou laiteux, avec chlorite pulvérulente verte ou jaunâtre; du Dauphiné, du Saint-Gothard , du Brésil , etc. Quarz vert rendu opaque par la grande quantité de chlorite qu'il contient. Ces cristaux chlorités sont quelquefois multiples à l'intérieur. * xi.q.^. avec talc. Limpide, avec des prismes hexaèdres ver- mlculaires et très-petits,de talc chlorlteux, vert-grisâtre, demi- iransparenl; duSt.-Gothard et delà vallée d'Ala,enPiémont. 12. q. n. micacé. Transparent, avec des lames de mica jaune ou gris argenté ; de la Bohème, du Dauphiné , etc. A Zinnwald en Bohème , on trouve des cristaux dans lesquels le mica est en lamelles très-fines, brunes ou roussâtres, dis- posées en nuages , etconfigurées en cristal Intérieur. Lors- qu'on taille seulement la partie chargée de mica , on obtient une espèce d'aventurlne; mais ce n'est pas la véritable aven- turine micacée. Elle est produite par un quarz amorphe gris translucide, qui contient du mica disposé par couches extrême- ment fines ettrès-mulilpliées : c'est donc une véritable roche. Telle est l'aventurine rousse d'Ekathérinbourg, en Sibérie. i3. Q. H. ami anthé ou. avec ash este. Rien n'est plus commun que l'amianthe dans le cristal de roche; cette substance .s'y présente en filamens très-apparens, et quelquefois très-déliés et sensibles" seulement par le chatoiement ; d'autres fois elle y est extrêmement abondante. Ses couleurs ordin-aires sont le blanc pâle et le blanc grisâtre. On croit que c'est elle qui donne aux yeux de chat ou chatoyantes du commerce, leur éclat soyeux ( V. OEil de chat , et ci-dessus, p. 4-33. Q. ir. chatoyant, n.° 4) Si cela n'est pas vrai pour toutes ces pierres, du moins obtient-on le même effet avec certains quarz amianthés; par exemple , arec des fragmçns de çristaus Q U A. 4/,7 de quârz gris-verdâtre , chargés d'amîantlie soyeuse qu'on trouve aux Pyrénées, dans les montagnes qui avoisinent Bar- règes.jOn tire du cœur de ces cristaux, des pierres chatoyan- tes en blanc grisâtre , assez agréables. L'on rencontre , dansles cabinets, des plaques decristal de roche d'une grande limpidité, qui présentent néanmoins des filamens d'amianthe d'une délicatesse et d'une finesse telles qu'ils échappent , pour ainsi dire , à la vue. i4- Q- H. argentijère. Limpide, avec de l'argent natif cristal- lisé en feuilles de fougère , ou en filamens capillaires ; de Guanaxuato, au Mexique. L'on rencontre quelquefois chez les curieux la variété qui présente l'argent en forme de fou- gère ; elle est très rare lorsque le quarz est parfaitement limpide. i5. Q. H. avec fer oligisie métalldide.Quzvz limpide, avec fer oligiste en lames minces assez étendues; du Dauphiné, du Saint-Gothard , de Corse , du Brésil. i6. Q. H. avec fer oligiste micacé. Quarz limpide incolore ou légèrement violet, avec de petites paillettes brunes qui re- flètent la couleur rouge du rubis le plus éclatant. La ra- hasse naturelle, par excellence , des lapidaires , est une pierre taillée de cette sorte, qu'on rencontre assez rarement dans le commerce ; on l'apporte du Brésil. On en trouve d'ana- logues, moins parfaites , dans les mines de fer de Nassau- Ussing. Ses paillettes sont de petits cristaux très- aplatis de fer oligiste micacé, de la variété appelée pyrrhosydérite par Ullmann , et de laquelle la craitonite lamellaire semble se rapprocher. 17. Q. H. avec fer hydraté. Limpide ou demi-transparent, incolore , blanc ou violet , contenant du fer hydraté. a. Transparent ou limpide , blanc-violet , contenant des cristaux aciculaires , entrecroisés ou fascicules de fer hydraté cristallisé brut, des environs de Bristol, et dans les cristaux des géodes de Petrozabotski, dans le gouvernement d'Olo- netz, en Russie. Dans un échantillon de celte variété , qui est dans le cabinet de M. de Drée, le fer hydraté est en long prisme carré , terminé par une pyramide à quatre faces trian- gulaires ; on pourroit le confondre avec Tétain. Les pans du prisme sont striés longitudinalement. Des cristaux de même nature,extrêmement petits et cylindroïdes, tapissent les parois des géodes de Petrozabotski. b. Q, limpide incolore ou violet , renfermant de petits pinceaux épars de fer hydraté capillaire, d'un brun doré; ce joli quarz est nommé vulgaircuictit , à cause de cette dÀsçosiiion: pinceaux d Amour., pimeaux de Vénus, flèche d A~ mour. On le trouve dans les mêmes contrées que la variété 448 Q U A précédeme, et h Oberslein, à Frammont dans les Vosges, en Hongrie, en Bohème , etc. c. Q. H. limpide ou demi-transparent avec ferhydralé pul- vérulent d'un brun clair. Se trouve à Oberstein. i8. Q. H. aoec titane oxydé. Limpide, contenant des cristaux aciculaires de titane oxydé. a. Q. en cristaux prismatiques traversés , et renfermant du titane oxydé , semblables à des poils mi-partie jaunâtres et bruns. Se trouve à Chamouni , où il est connu sous le nom de poils de marmotte., à cause de la ressemblance de ce titane avec les poils de la marmotte. b. Q. limpide avec du titane oxydé en longs filamens capil- laires semblables à des cheveux blonds, .vulgairement cJiei^euju de frémis; commun dans les cabinets. Il provient de Madagas- car, du Brésil , etc. c. Q. limpide avec titane oxydé rouge, réticulé , vulgaire- ment réseau ourlet d'amour. Au Saint-Gothard. d. Q. limpide ou transparent , avec cristaux prismatiques allongés, diversement dirigés, de titane oxydé rouge brillant ; commun. Madagascar, Brésil, Espagne, Saint-Gothard, Hongrie , Ekathérinbourg en Sibérie , Ecosse , etc. e. Q. limpide renfermant de nombreux cristaux de titane oxydé, d'un gris d'acier, semblable à celui de Fantimoine sulfuré. Ces cristaux ont souvent leurs pointes colorées en rouge ; ils sont extrêmement remarquables par leur régu- larité. Quoique aussi fins que des aiguilles, ils ont tous leur sommet. En parlant de pareils morceaux de quarz, M, de Bournon a dit avec raison qu'avec un peu de soin on pour- roit parvenir à faire, avec ces morceaux de quarz, en quel- que sorte, l'étude des formes cristallines du titane oxydé, qu'il est si difficile de rencontrer en cristaux un peu grands et ayant leur sommet. Dans les nombreux et magnifiques échantillons que j'ai eu occasion de voir de cette variété, j'ai remarqué que les aiguilles de titane partoient presque toutes de la base du cristal, ce qui peut faire croire qu'ils se sont formés avant que la matière quarzeuse ne fût venue les envelopper. iQ. Q. H. avec manganèse oxydé, Ontrouveen Dauphiné un quarz renfermant du manganèse oxydé en aiguilles bril- lantes. Cet oxyde forme aussi des dendrites , tantôt bru- nes , tantôt argentines. On apporte du Brésil du quarz lim- pide , incolore ou jaune , ainsi arborisé. Lorsque les arbo- risations sont bien développées sur le fond limpide de la pierre , elles font un assez bel effet; on a long-temps pris pour de l'argent , celles qui ont l'éclat argentin. 20. Q. H, arborisé j vulgairement quarz. arborisé. Le quarz Q U A 44^ arborisé présente aussi des dendrites de nature différente de celles du manganèse oxydé argentin. On peut ciier les deux variétés suivantes : a: Quarz blanc de lait opaque en masse, contenant dans son intérieur une multitude de grandes et belles dendrites de fer oxydé noir manganésifère de Dulcharsfkoi , près de Nertfshinsk en Daourie; on en voit des plaques qui ont plu- sieurs pouces de dimensions, dans les collections des curieux. Ce quarz , regardé comme un hornslein infusible ( Silex corné Brongn.) par quelques minéralogistes, nous paroît de- voir être rapporté au quarz compacte. ( V. § 6.) b. Quarz translucide , et d'un blanc un peu gris , avec de nombreuses dendrites blanches de calcédoine opaque. Ce sont là à peu près toutes les variétés de quarz acci- dentés qu'on a occasion de voir habituellement. L'on en trouve d'autres dans la nature, qui, ne se présentant pas avec les mêmes agrémens , n'ont pas été jugés dignes d'ê- tre recueillis. /rels sont les quarz avec grenat, topaze, feldspath, bitume (Oisans en Dauphiné), chaux fluatée , anti- moine , étain oxydé, or, arsenic sulfuré, fer sulfuré ou pyrite, cuivre carbonate vert ou bleu, etc. ( F. Rome de l'Isle , Cristall. , vol. 2 , p. 106. ) Le quarz forme, par sa cristallisation confuse , ou parson agrégation avec d'autres pierres ou des roches , des variétés innombrables. Tels sont le granile graphique, les brèches quarzeuses et agatines , et la pierre d'alliance, etc. § V. Quarz hyalin félide. Q. i\. félide, Haiiy , (quaiiz fétide. AUuaud, Bigot de Moro- gues; Stinkqiiarz, Steffens). Il est caractérisé par sa singulière propriété de répandre une odeur fétide d'ail ou d'hydrogène, lorsqu'on le frotte vio- lemment ou qu'on le frappe avfc le marteau. Au chalumeau, il devient laiteux et perd cette odeur ; elle se dissipe aussi lorsqu'on conserve ce quarz dans des lieux secs. Il n'est ja- mais cristallisé , mais en masses laminaires , cellulaires ou granulaires. Il est blanc-grisâtre ou brunâtre. Son aspect est un peu luisant. Sa pesanteur spécifique est de 2,639. La variété laminaire a été découverte la première par M. Alluaud. Ce naturaliste l'a trouvée avec l'émcraude , sur la pente septentrionale de la colline qui domine le petit ruisseau de Barat , près Chanteloube , département de la Corrèze. Il est encaissé dans le gneiss , entre deux couches , l'une de feldspath laminaire rose , et l'autre de mica foliacé. MM. Dubuisspn et Bigot de Morogues l'ont découvert ensuite dans la carrière de granité de la Salle-Yerte, près ^5o Q U A Nantes. Il est blanc grisâtre, et en lils distincis dans ic gneiss,' ou comme partie constituante du granité. Il est quelque- fois, mais rarement , accompagné de fer arsenical amorphe. Un quarz analogue a été observé à Marmagne,près d'Autun, par M. Brard : il contenoit des émcraudes comme celui de Chanteloube. M. Lelièvre a rapporté de l'île d'Elbe une variété en masse concrétionnée et cellulaire. J'ai observé le quarz fétide granulaire en noyaux assez volumineux dans la dolomie du Saint - Gothard. L'odeur qu'exhale ce quarz, lorsqu'on le casse ou qu'on le frotte violemment avec un corps dur , est due sans doute à la dé- composition de son eau de cristallisation. On trouve un quarz gras compacte, schisteux et fétide, qui forme un filon dans un granité fissile a Querqueville, à une demi-lieue de Cherbourg. § VI. Quarz compacte , Brochant. Il est compacte , tantôt tout- à- fait en masie et sans mé- lange, tantôt schisteux, et alors mélangé de mica ou de talc, quelquefois veiné à feuillets contournés. Lorsqu'il est en masse , il se divise naturellement en rhomboïdes aigus. Ce quarz , dit M. Brochant , ressemble tout-à-fait à un grès quarzeux, à grains fins. Saussure l'avoit pris pour un grès. Il est absolument mat et opaque , et n'a pas la cas- sure conchoïde du quarz. Considéré minéralogiquement , il diffère tout-à-fait du quarz-hyalin-amorphe de M Haiiy , et du quarz commun en masse de M. Werner; il est au quarz hyalin en masse, ce que la chaux carbonatée compacte est à la chaux carbonatée lamelleuse en masse. Ce quarz est très-fréquent dans les Alpes de la Savoie ; et d'après les observations de M. Brochant , il appartient aux terrains de transition le% plus anciens. Saussure avoit déjà fait pressentir qu'on ne devoit point le rapporter aux terrains primitifs. Le quarz compacte sans mélange, ou mi- cacé , forme des masses énormes très-bien stratifiées, sou- vent même schisteuses , mais sans aucune alternalion d'au- tres roches , auprès de Pesey , au col de Lavanoise , au Chapiu , et ailleurs dans la partie de la Savoie qu'on nomme la Tarantaise. Il avoisine le calcaire qui constitue toutes les montagnes environnantes. Sur la montagne de Pe- sey, on l'observe à deux hauteurs différentes en couches verticales, et entre ces deux gisemens , on trouve le cal- caire. A Tines , auprès de Sainlc-Foix , aux environs du Bonhomme, au Petit Saint- Bernard , et d'autres en- droits des Alpes de la Savoie, on voit des couches de quarz semblables , encaissées immédiatement dans les couches Q U A l'rt calcaires. Au col de la Seigne, ce quarz alterne avec les ar- doises qui elles-mêmes alternent à peu de distance de là avec des calcaires. Enfin, il y a une variété de ce quarz qui est mé- langée de calcaire, et qe; fait effervescence avec l'acide ni- trique; c'est ce quarz mélangé que Saussure avoitpris pour un grès. Il forme , à Valorsine , des couches qui alternent avec des couches calcaires et d'ardoise inclinées sur les poud- dingues à fragmens primitifs de cet endroit , si célèbres par leur disposition en couches presque verticales. Le quarz compacte est souvent tellement micacé , qu'il devient peu apparent dans la roche ; c'est alors un vrai schiste micacé. Des couches de ces schistes micacés à feuillets brillans alternent avec les couches calcaires, auprès de Mous- tiers , aux environs du Bonhomme et du Petit Saint-Ber- nard. Ils contiennent quelquefois du feldspath, tandis que le quarz compacte veiné à feuillets contournés ne renferme point de feldspath, quoiqu'il se trouve associé dans des blocs isolés , avec des schistes micacés analogues. U forme aussi des couches à lui seul , etc. ( F. Brochant , Journ. Min. , vol. 23 , p. 32i , Observations géologiques sur des terrains de transition gui se rencontrent dans la Taraniaise , etc. ) § VIL Quarz hyalin concréiionné. ( Q. hyalin concrêtionné , et quarz agathe concrétionné ther- mogène, Haiiy, Lucas ; Q. hyalin concrétionné , Brong. ). Les minéralogistes français comprennent sous ces nomâ diverses variétés de pierres concrétionnées , de nature sili- fceuse , qui ont la cassure vitreuse du quarz et l'apparence de la calcédoine ou de l'opale. Ces variétés se réduisent na- turellement à deux principales, dont une, la féconde, pour- roit être considérée comme une modification de l'opale. I. Q. li, C. thermogène ou volcanique. Son caractère essen- tiel consiste en ce qu'à l'analyse il n'a point offert d'eau, a. Q. H. C. grenu ou geysÉRITE (q. agathe concrétionné ther- mog-èrtc, Haiiy; Geysérite , Laméth. ; Kieselsinter , Klaproth, Wern. ; Gemeiner kieselsinler et gemeiner kieselschiefer , Karst. ; Kieseltuff , ^lohs ; Tufftripel .^ Oken ; Common siliceous sinter ^ James. ; Silice natii,>e , tuf siliceux , gulir siliceux , etc. ") 11 est d'un blanc opaque , mais translucide sur les bords, et d'un blanc grisâtre ou rougeâtre , avec des taches et des stries rouges, grises et jaunâtres. Il est très-léger, finement poreux, en croûte schisteuse, ou massif, ou en concré- tions et en stalactites coralloïdes , botryoïdes et mame- lonnées. Sa cassure est presque toujours grenue, inégale, ou même imparfaitement conchoïde. Il se casse aussi dans le sens de ses feuillets et de ses fibres. Son grain est très-fin , yilreux , luisant et même J?erié. La surface de ses concrér 452 Q U A lions est quelquefois enduite d'un vernis vitreux blanc; transparent. Sa pesanteur spécifique est de 1,807 C^^^P'"-)» ou de 1,816 (Karst. ); il contient, selon Klaproth: silice, 98; alumine, i,5o; ter, o,5o5 ; c'est donc de la silice presque pure et sans eau. L'on en connoît une variété beaucoup plus vitreuse, et qui a l'aspect de Topale incolore. Quelques minéralogistes l'ont décrite séparément (^ opalarliger kieselsinter , Webers. , Hausm. , Steffens; opaline silceous sinler , James. ). Elle est rapportée , par M. Haiiy, à son quarz liyalin concrétionné, qui comprend aussi le quarz hyalin concrélionné perlé ci- après , et le quarz hyalin concrétionné vitreux. Le quarz thermogène grenu se rencontre abondamment, en Islande , au fond , autour et sur les bords des sources d'eau chaude et jaillissantes, du Strock, du (ieyser et de Keikum ,en face de la montagne de Longafell. La source du Geyser est la plus célèbre; elle jaillit jusqu'à 60 et 70 toises «le hauteur. Ce quarz est déposé par les eaux de ces sources, qui paroissent contenir la silice en dissolution , à l'aide d'un alkali et de leur haute température. Klaprolh a reconnu que l'eau de la source de Keikum contient, sur cent pouces cubes, neuf grains de silice , trois de carbonate de soude , huit de muriate de soude , et cinq de sulfate de soude. M. Zellner a publié deux analyses d'une substance qu'on rapporte au kleselsinter , c'est-à-dire au quarz que nous dé- crivons , mais qui , d'après ces analyses mêmes , appartien- droit plutôt an poliersrJiiefer ^ quoiqu elle n'en ait pas l'aspect. Voici ces analyses: la première est celle d'une variété blanche, et la seconde , celle d'une variété jaune : Silice . . . q3,25 . . . 92, Alumine . . 2 ... 2. Fer .... 1,25 . . . 2,5o. Chaux . . . trace . . . o,25. Eau .... 3 ... 3. On ne peut pas non plus rapporter ce kiesehinter au quarz hyalin c. vitreux ou hyalite , puisque ce dernier ne contient point de chaux, et qu'il offre une dose plus forte de silice. Ses analyses sont plus en rapport avec celles du poUerschiefer. ( V. ce mot. ) Ce kieselsinler seroit seulement plus siliceux , et renfermeroit un peu moins d'eau. b. Q. H. c. perlé ^ ou FlORITE ( Quarz hyalin concrétionné j Haiiy ; Fiorite , Thomps. ; Ainialile , Santi ; Perlslnier , Mohs. , Steffens, tttc. ; Fearlsinter or Fiorite, James.). On recounoît aisément ce quarz à son éclat nacré ou perlé et brillant. Il se présente en petites incrustations ou concré- Q U A 45S tîons , d'un blanc de lait ou d'un blanc jaunâtre ou grisâtre ; il est coralloïde en stalactites feuilletées ou mame- lonnées; il incruste les corps sur lesquels on le trouve, et ces incrustations en suivent les ondulations ; il est trans- lucide sur les bords, quelquefois demi-transparent, fragile, et moins dur que le quarz hyalin -, il est très-léger , et sa pe- santeur spécifique est de 1,917. La fiorite ou la variété qu'on trouve à Santa-Fiora , en Toscane, est composée , d'après Santi , de : silice , 94 ; alumine , 2 ; chaux. , 4.- C'est dans les terrains volcaniques qu'on trouve ce quarz ; il s'y ren- contre fréquemment sur les parois des fissures et des cavités par où sortent des eaux chaudes réduites en vapeurs. On trouve néanmoins de ces concrétions quarzeuses dans les lieux volcanisés , où il n'existe pas de semblables vapeurs. Thompson a fixé, le premier, l'attention des minéralo- gistes sur ces concrétions, qu'il a observées dans l'île d'Ischia, sur les parois d'où jaillissent les sources d'eau chaude , et à la solfatare de Pouzzol , autour des soupiraux qui exhalent des vapeurs aqueuses, et qu'on nomme fumaroll , etc. ; il y a observé des incrustations de trois lignes d'épaisseur. Les laves de l'ancien cratère des Astroni, situé tout près de la solfatare , offrent également ce quarz. C'est surtout dans les environs du Monte - Amiata , près Sante-Fiora, qu'on trouve, en abondance, des concrétions quarzeuses de cette espèce. Elles sont en petits morceaux, oU' en petites masses, et même de la grosseur du poing, cellulaires ou mamelonnées, ou en petites stalactites, formées de feuil- lets qui se recouvrent, et quelquefois creuses dans le centre. Santi a faitconnoître le gisement de celles qu'il a observées à Arcidosso et à Casteldel Piano. Elles se trouvent au-dessous , d'un lit de terre jaunâtre, siliceuse, ou sous la lave, qu'il nomme peperino , et qui est une lave porphyritique vitri- fiée , très-riche en feldspath , contenant du mica , et quel- quefois du quarz hyalin rosâtre. Les lagoni dcl Sasso et les monts Euganéens présentent également des concrétions quarzeuses , d'après Thompson. Ce médecin anglais suppo- soit que ces concrétions, ainsi que le tuf siliceux d'Islande, décrit ci-dessus , avoient été tenues en dissolution dans les eaux thermales , à l'aide du carbonate de soude qu'elles contiennent toujours. En France , on a trouvé, dans divers endroits du Vêlai, et de l'Auvergne, des scories enduites de croules quarzeuses perlées , analogues aux précédentes. Il en a été observé sur ïts scories de Graveneire , près le Puy-de-Dôme, etc. H. Q. H. c. vitreux ou hyalite ( Q. H. concrélionnê ^ Haiiy. ; hyalite, Wern., Steffens; hyalite, Kirw., James.). 11 ressemble à une gelée solidCjOU bien à un verre grisâtre , demi-transpa- /54 0 U A ïcnt. ou même transparent , à sorface luiâflnle el unie j antremcnt on le pourroif considérer comme de la calcé- doine. Il est mamclonué , disposé en stalactites , et en forme de croûtes ; il se brise aisément ; sa cassure est vi- treuse , conchoïde , éclatante , ou luisante , ou résineuse. Il n'est point poreux , mais d'un tissu homogène ; sa pesanteur spécifique , pins considérable que celle des autres variétés de quarz concrétionné mentionnées plus haut, est de 2,4.76, selonKirwan. Cependant elleest également indiquéede 2,1^0 (Kopp.). Bucholz a trouvé que Ihyalite étoit composée de : silice , 92,00 ; eau , 6,33 ; une trace d'alumine ; la perte étoit de 1,66. On peut conclure de cette analyse , que l'hya- iite est de la silice hydratée, et même une variété de Topale. En effet, cette dernière pierre est composée de tjO de siJice, et 10 d'eau sur cent;c'est ce que confirment encore les divers gisemcnsde Thyalite. Cette pierre a d'abord été trouvée dans une roche de couleur grisâtre , amygdaloïde , cellulaire , à Schwartz- Slcinkant , près de Rockenheim , non loin de Hanau , à une lieue et demie de Francfort sur le Mcin. Elle est en petites croûtes stalactiformes , grises ou incolores , à la surface et dans les cavités de la roche. On lui a donné les noms de lava- glass et de mullerglass, à cause que l'on considère la roche qui la contient, comme une lave basaltique. Ce n'est que depuis deux ans qu'on a trouvé dans cette même lave l'opale avec tous ses feux. L'hyalile de Schemnilz , en Hongrie, accompagne l'hy- drophniie ; elle est en incru^ations limpides , mamelonnées çt perlées , sur un porphyre argileux gris , analogue à celui de Czsrchwenilza, près Kaschau, dans la Haute-Hongrie, la- quelle renferme l'opale, et en outre Thyalite en petites masses el en veines limpides , grises ou laiteuses. C'est encore avec riiydrophane et l'opale ou le silex résinile , que Ihyalite se trouve en Silésie. M. Humboldt l'indique à Zimapan , au Mexique , sur des filons d'opale qui traversent un porphyre. L'hyalite n'est jamais associée avec la fiorite ni avec la geysérite ; c'est un caractère de plus qui la distingue de ces quarz hyalins concrétlonriés. L'hyalite laiteuse s'emploie en bijouterie. Lorsqu'elle est taillée , elle a un reflet encore très-agréable. La taille convenable est celle du cabochon. On en fait des pcndans d'oreilles, etc. Dans le commerce ,on lui donne le nom de gira- sol el d'opale laiteuse; mais l'hyalite est pLus dure que l'opale. Gisement du Quarz. Le quarz est du petit nombre de ces substances minérales Irèf-répanducs et qui entrent essentiellement dans la com- Q U A 455 position àvL globe. On le trouve partout et dans toutes les formations; et bien qu'il ne constitue point de montagnes à lui seul, on peut dire néanmoins -que c'est, après la chauK carbonatée , la substance la plus commune. Il se présente , du reste, sous tous les aspects; mais il adopte, dans les divers terrains primitifs, secondaires, etc., des manières d'être parti- culières. Ainsi, dans les terrains primitifs, il entre dans la com- position d'un très-grand nombre de roches, et notamment des granités. Dans les granités, il est en grains irréguliers ou en petits cristaux, et toujours associé au feldspath ou au mica. hes roches granitiques micacées , c'est-à-dire , les schistes micacés, les gneiss, etc., sont essentiellement quarzeuses, et souvent même le quarz forme une grande partie de leur masse Le granité à gros grains , celui que l'on regarde comme le plus anciende tous, esttoujours composé de quarz, de feldspath et de mica. Le quarz forme aussi , dans les terrains primitifs , des filons et des couches puissantes, tantôt obliques, tantôt ver- ticales. C'est dans les crevasses et les fentes qu'on rencontre dans les filons quarzeux qui traversent les roches primitives les plus anciennes, que l'on trouve les cristallisations^ quar- zeuses et le quarz le plus limpide et le plus pur, le vrai type, en un mot , de l'espèce. C'est dans les filons de quarz des roches primitives , qu'on peut regarder comme les plus ré- centes, et dans les filons de quarz des terrains de transition, que gisent la plupart des minerais; et Vi^allérius fait l'obser- vation qu'en général , lorsqu'on rencontre un filon de quarz, on doit s'attendre à trouver des mines. Le quarz en couche ji-i en grandes masses schisteuses , micacées , etc. , paroît appartenir plus particulièrement aux couches primitives les plus récentes, et même aux terrains de transition les plus an- ciens, comme nous l'avons exposé § Yl, à propos du quarz compacte. Dolomieu considéroit les couches quarzeuses pri- mitives comme des filons immenses, souvent mis à nu par la destruction des roches dans lesquelles ils étoient encaissés. Les porphyres primitifs et ceux des terrains de transition, ainsi que les roches amygdaloïdes , présentent aussi, quel que soit d'ailleurs leur gisement , du quarz en grains ou en cristaux épars dans leur pâte. Le quarz forme , dans les terrains de t^ransilion , des filons puissans et métallifères. Il se trouve aussi disséminé en petits cristaux, ou en grains, dans des cou- ches de substances gypseuses , calcaires, etc.; et nous avons eu occasion d'en citer des exemples, en énumérant ses va- riétés. Il forme encore, à l'état pulvérulent ou de fragmens-ou en mélange avec d'autres débris, les sables et quelques-unes. des couches qui se rencontrent dans ces terrains. Dans les terrains secondaires, le quarz hyalin est princlr 456 Q U A paiement à l'état de sable agglutiné ou bien mobile : dans le premier cas', il est appelé grès. Les grès , souvent très-purs, forment des bancs quelquefois très-épais et fort étendus, qui sont intercalés entre les bancs calcaires argileux ou gyp»seux ; et quelquefois même le quarz pulvérulent est mélangé avec le calcaire , l'argile , etc. , ou se présente dans leurs bancs en veines très-pures. Le quarz roulé en cailloux plus ou moins gros , les sables purs ou mélangés , couvrent presque toutes Jes plaines qui avoisinenl les grands fleuves, les rivières , les terrains de transport et d'alluvion; ces débris s'accumulentet forment, par leur agglutination, des pierres sablonneuses, des pouddingues , etc. Il n'y apas de sable , ou de pierres sablon- neuses ou de grès, quine contiennent du quarz, peu importe la nature du terrain où ils se rencontrent. L'on est porté à re- garder les grès quarzeux et les sables deslerrains secondaires, comme produits par la destruction et la trituration des roches primilives;et c'est vraiment là leur origine dans bien des cas, surtout lorsqu'ils sont impurs et mélangés avec des galets ou cailloux de touteespèce;mais lorsqu'ilssont parfeitementpurs, et qu'il gisent loin de tous terrains primitifs, comme le grès des environs de Paris, doit-on leur attribuer cette origine? c'est ce qu'il est difficile de dire : et doit-on croire qu'ils aient été produits par précipitation dans un liquide qui les auroit contenus.'' Le quarz, soit pur, soit en combinaison chimique avec d'autres corps, et contenu dans un liquide duquel il se sépareroit par la précipitation , n'est pas rejeté par les plus célèbres géologues. Indépendamment de la profusion du quarz dans les roclirs primitives , de ses bancs , de ses couches et de sa présence en cristaux dans des couches de nature différente, on trouve cette pierre en petits cristaux dans tous les fossiles où des ma- tières siliceuses se rencontrent; ainsi, les égales, les silex , les bois siliceux, offrent, dans leurs fentes et dans leurs cavi- tés ou géodes, des cristaux de quarz : il est vrai que les silex et les agates ne sont eux-mêmes que des quarz plus ou moins grossiers. La plupart des marbres saccharoïdes contiennent du quarz en grains, et quelques -uns offrent dans leurs fentes des cristaux limpides de quarz ( à Carrare ). Enfin, les concrétions argilo-calcaires, dites /«r/u5, présentent aussi des cristaux de quarz limpide ; tels sont les ludus de Meillan. Il est infiniment moins commun dans les laves , en comparaison du feldspath et dupyroxène, et sur-tout dans celles que l'on a vu couler, ou qui portent les mar- ques certaines d'avoir coulé ; et encore , dans ce cas, il pa- roît accidentel et s'être laissé envelopper par les laves , après leur sortie du cratère. Cependant, si Ton admet que les amyg- daloïdcs du Viccntifj, celles d'Oberstein , de l'eroë, et au- Q U A 4^7 très analogues, sont vraiment des laves qui ont été fondues , on ne peut pas dire que le quarz soit rare dans les laves. L'on convient cependant , alors, que le quarz s'est formé après coup , par une suite de l'altération de la pâte de ces roches , et par une sorte de transsudation de la matière sili- ceuse, qui est venue se cristalliser dans leurs cavités. Ce mode de formation peut convenir à ces laves amygda- loïdes ; mais il n'est pas applicable à certains porphyres pleins de cristaux de quarz, que l'on rapporte, soit aux roches de transition, soit aux laves , selon que l'on est dominé par l'esprit neplunien ou par l'esprit vUlcanien. V. les articles Roche et Terrain. Usages du quarz. ' Ils sont très-bornés, relativemenlà la prodigieuse quantité avec laquelle cette substance est répandue partout. Le plus important de ces usages est sans doute celui offert par le quarz limpide ou le sable quarzeux pur; car ils entrent dans la fabrication de nos glaces , de nos verres , de nos plus beaux cristaux , et même du smalt et de la porcelaine. Cet usage a même valu au quarz le nom de terre vitrlfiahle. Le quarz limpide et incolore ou blanc, est, de toutes les variétés, celui qu'on exploite particulièrement. On le taille et on le scie sous diverses formes, pour composer les garnitures de lus- tres et des objets d'ornement. Ces objets sont ordinairement le produit de Tindustrie des habilans des montagnes où se trouve le cristal de roche. Le cristal de roche étoit beaucoup plus apprécié avant le i6.^ siècle ; jusque-là , les procédés pour faire ces cris- taux artificiels, si éclatans , et qui remplacent le cristal de roche avec autant d'effet que d'harmonie , n'éioient pas con- nus. C'est aussi jusqu'aux époques des i5 , j6 et 17,^ siècles, qu'on a exécuté les plus beaux ouvrages en cristal de roche, des vasques, des vases , des coffrets , ornés de gravures et de dessins remarq'uables par leur exécution. C'est à Milan qu'on manufacturoit surtout le cristal de roche; maintenant, ces ob- jets précieux ornent les cabinets des curieux, et Ton ne tra- vaille plus autant le cristal de roche en ce genre. C'est du Dauphiné , de la Savoie , des montagnes de la Suisse , de la Hongrie, de la Bohème et d'Ecosse, qu'on tire le cristal de roche. La joaillerie emploie peu les quarz colorés , si ce n'est l'amélhyste qui est , de toutes les variétés du quarz , la plus estimée , et celle qui , par sa couleur , (latte les yeux le plus agréablement. On estime le quarz limpide irisé , les variétés d'un beau jaune doré, verte, ou d'un rose laiteux. On en fait èits pe-ndans d'oreilles et des parures qui ont un certain mérite. 458 Q II A Quant au quarz parfailement limpide , ou jaune , ou enfumé ," on en fait des cachets. Le quarz limpide est surtout employé pour faire des (laçons à odeur et des pendeloques de lustre. En Turquie , on en fait des poignées de sabres , etc. ; il paroît qu'en Chine on façonne , avec le quarz limpide , des verres à lunettes. L'abbé Rochon a pro6té de sa propriété de doubler les images, pour en construire des lunettes propres à mesurer les plus petites distances entre des objets éloignés. Les quarz accidentés et aventurinés ne sont que des objets de curiosité. On fait , avec le quarz limpide , ce que l'on nomme des rubasses , c'est-à dire , des pierres à reHels co- lorés. Pour les obtenir , on chauffe au rouge du cristal de roche très-pur, et on l'éteint à plusieurs reprises dans une teinture; il se fendille, et ses fentes se colorent en rouge, si Ion a employé de la teinture de cochenille; en noirâtre, en rouge foncé, avec la teinture de santal rouge; en jaune clairon foncé, 9vec la teinture de safran; enbleu de saphir, avec les teintures d'indigo ou de tournesol ; en bleu violet , avec le suc de ner- prun; en vert d'émeraude,avecnn mélange de teinture de tour- nesol et de safran , etc. ; on préfère les rubasses rouges. On colore le quarz blanc en brun , en rexposantàla chaleur et à la fumée de bois. L'on monte le quarz sur paillon de couleur et surdoublé, lorsqu'on veut imiter des pierres fines unicolores. Les anciens ont parfaitement connu le cristal de roche et sa manière de cristalliser , sur laquelle Pline s'exprime avec admiration. Le cristal de roche étoit regardé par eux comme de l'eau fortement congelée;c'est pour cela qu'ils lui donnèrent le nom de <;nstal, d'un mot qui signifie, en grec^ g/are ou bien eau congelée. Le nom de cristal s'est depuis généralisé, et a été ap- pliqué à tous les minéraux qui se présentent, comme le cristal de roche , sous des formes géométriques régulières. Les quarz epfumé , jaune , vert , et surtout l'améthyste, ^toient en usage comme pierres précieuses. L'améthyste fut ainsi appelé , par les Grecs , ameihystus , c'est-à-dire , remède contre r ivresse ., parce que les charlatans débitoient que cette pierre avoit la propriété de préserver de l'ivresse ceux qui la portoient en amulette. L'on travailloit également le quarz, et on en faisoit des objets d'ornement et de luxe. Les deux coupes précieuses, brisées par l'empereur Néron , dans le désespoir qui s'empara de lui lorsqu'il apprit la révolte que sa tyrannie avoit causée, étoient de pur cristal; une seule de ces coupes étoit estimée plus de 35o,ooo francs, (ln.) Quarz agathe. Toutes les variétés du silex et de l'agate iç,ont classées, par M. Haiiy, sous ce nom collectif. Voyez, §JtLE5i, Q U A 09 QuARZ AGATHE CHATOYANT. M. Hauy nomme ainsi l'œil de chat. V. Quarz hyalin chatoyant, p. ^•^a. QuARZ AGATHE GROSSIER, OU si/âx corné, OU hornstein infu- sible. V. à l'article Silex. Quarz agathe concrétionné thermogène. V. QuARZ Hyalin conorétionné, p. 45 1. Quarz agathe opaque , Haiiy. V. Jaspe. Quarz agathe molaire on pierre-meidière. V. Silex. Quarz agathe prase. V. Chrysoprase et Silex. Quarz AGATHE PYROMA QUEUX ou COS. Foyez Pierre a rasoir et Pierre naxienne. (pat.) QUEZAZEH {Vitrea). Nom arabe de la Morgeline commune ou Mouron des petits oiseaux, Jlsine média ^ L. , qui se trouve dans tout l'Orient, en Europe el^ans l'A- mérique , où elle a été transportée d'Europe. (ln.J QUIRE ou QUIBEL. V. Quedec. (s.) QUICKHATCH. Catesby et Edwards rapportent ce nom au Glouton du nord de l'Amérique. (desxM.) QUIINIER , Quiina. Arbre à feuilles opposées , entières, ovales , ondées , presque sessiles, accompagnées de deux sti- pules lancéolées et caduques , dont on ne connoîi pas le ca- ractère des fleurs; il a pour fruit des baies jaunâtres, axil- laires, qui contiennent deux osselets ovales, convexes en dehors et couverts de poils. Le quiinier croît à la Guyane. Ses baies sont acides et agréables au goût, (b.) QUEUJTA. Espèce de Pleuronecte commun sur la côte de Norwége. (b.) QUI JURA TUI. Nom brasilien de la Perruche jaune. (V.) QUIL ou QUILO-PELE. A Ceylan , c'est la Man- gouste des Indes, (desm.) QUILINEIJA. Arbuste qui ressemble au GenÊt d'Es- Pagne , et dont les insulaires de Chiloë font des cordes. " J'ignore à quel genre cet arbuste appartient, (b.) QUILLAI, Quillaj'a. Avhvc k feuilles alternes ovales, oblongues, entières, denliculées, toujours vertes, à fleurs axiUaircs, qui forme un genre dans la monoécie polyandfie. 47» Q U I Ce genre a pour caractères : un calice de quatre folioles ; point de corolle; douze étamines dans les fleurs mâles , un ovaire presque rond et à quatre styles dans les fleurs femelles; une capsule à quatre loges , chacune contenant une seule se- mence. Le quillai croît au Chili. Il a un bois très-dur , que l'on emploie à divers usages. Son écorce, pulvérisée et mêlée avec de Teau, mousse comme le savon et fait le même effet pour dégraisser les laines. On en exporte beaucoup pour cet usage. Gruvel observe que les fruits que Dombey a rapportés sous ce nom , et que Lamarck a figurés , sont composés de cinq capsules disposées en étoile dans un calice commun, monophylle , et à cinq divisions ; qu'ainsi, il faut qu'il y ait erreur. Les auteurs de la Flore du Pérou ont fixé nos idées à cet égard , dans le développement des caractères du genre SmeCiMadermos , qui est le même que celui-ci. (b.) QUILO-PELE. r. QuiL. (desm.) QUILTOÏON. V. Amazone tarabé , à l'article Per- roquet, (v.) QUI MA. Vovez ExQUiMA. (desm.) QUIMBA. Voyez Quinoa. (s.) JQUIMICHPATLAN. Nom canadien, rapporté par Fer- nandez au Polatouche d'Amérique ( sciurus volans , Linn. ). (desm.) QUIMOS. Variété de l'espèce humaine que Commerson et quelques autres voyageurs prétendent avoir observée dans l'île de Madagascar. C'est , dit-on , une petite race d'hommes à longs bras, d'une constitution maigre, mince, mais d'un naturel opiniâtre et courageux , quoique fort triste. Elle se retire principalement dans les montagnes du milieu de l'île , et y nourrit des troupeaux. D'autres voyageurs ont nié l'exis- tence de cette race , et ont affirmé que les individus décrits n'étoient que des dégénérations particulières. Voyez, le mot Homme ( virey. ) QUIMPEZÉE ou CIIIMPANZÊE. V. Orang-ou- tang. (VlREY.) QU IN AIRE, ()Mmana. Nom donné par Loureiro au genre appelé Vampi par Sonnerat, et Cookie par Retzius. (b.) QUINAQUINA. On appeloit ainsi, chez les Péruviens, une plante que ces peuples emploient pour la guérison des fièvres. Jussieu la rapporte au genre Mirosperme ; mais Laubert, dans le troisième volume des Actes de la Société linnéenne de Londres^ la figure comme une plante à tige à trois ailes analogues à celles du Genêt ségétal. Par erreur de O TT I 479 mol , on a irausporté ce nom de quinquina à une autre plante du même pays, qui guérit également de la fièvre, plante qui est d'un genre bien différent. C'est à celte dernière que le nom de quinquina est resté en Europe ; mais au Pérou on l'appelle toujours cascara de loxa. V. le mot Quinquina, (b ) QUINATE. Arbre du genre Nissole. (b.) QUINBIENDENT. Le fruit de I'Ambelanier porte ce nom dans nos colonies, (b.) QUmCAJOU. V. KlNKAJOU. (DESM.) QUINCAMBO. Nom de la Ketmie esculente {Hi- biscus esculentus, L. ). (B.) QUINCHAMALI , Quinchamalium. Plante à racine bis- annuelle et fusiforme, à feuilles alternes, lancéolées, li- néaires , et à fleurs disposées en épi terminal , qui forme un genre dans la pentandrie monogynie et dans la famille des éléagnoïdes. Ce genre a pour caractères : un calice à cinq divisions; une corolle lubulée également à cinq divisions ; cinq étamines ; un germe ovale surmonté d'un style à stigmate obtus; une capsule à trois loges polyspermes. Le quinchamali croît au Chili , et y est employé comme résolutif (b.) QUINÇONouQuiNSOUN.IVom provençal du PmsoN.(v.) QUINÇON DE MONTAGNE. Nom savoyard du Pinson d'Ardennes. (v.) QUINCONGL C'est un des noms du Cytise cajan. (b.) QUI-NHON. V. Sa-nhon. (ln.) QUINDÉ. V. Oiseau-mouche, (v.) QUINOA. Plante du genre Anserine. (b.) QUINOMORROCA. Dans quelques endroits de l'A- frique, c'est I'Orang chimpanzée. (desm.) QUINQUE. r.«:iNK.(v.) QUINQUENERES. Nom vulgaire des Mésanges en Bourgogne, (v.) QUINQUEFOLIUM. Si l'on en juge d'après les quatre lignes que Pline a écrites sur le quinquefolium , on peut croire que les Romains attribuoient ce nom à plusieurs plantes. « Le quinquefolium , dil Pline , est connu d'un chacun , et même l'espèce qui porte des fraises , laquelle est tenue pour la plus excellente de toutes. Les Grecs Vdr^- peileiit pentapetes chamaezelos , et peniaphyilon. Nouvellement arrachée , elle a la racine rouge; mais en se desséchant ,eHe noircit et devient anguleuse ; elle tire son nom du nombre de feuilles qu'elle porte , etc. » On se servoll de cette herbe pour bénir les maisons. Selon Dioscoridc, le penia- phyilon avoit des rameaux grêles comme des brins de 48o Q U I paille , de la longueur à'un pan , et qui porloient les grainri; Ses feuilles, semblables à celles de la menthe , et portées cinq à la fois sur la même queue , ctoienl dentelées à l'en- tour; ses fleurs liroient sur le jaune paillé de couleur d'or. Cette plante croissoit dans les lieux aquatiques, auprès de» conduits d'eaux. Sa racine rougeâtre , longue et plus grosse que celle de l'hellébore noir, avoit de grandes propriétés, sur lesquelles Dioscoride s'étend beaucoup. Elle calmoil les douleurs de dents, guérissoil les ulcères à la bouche, éloit utile contre la goutte , la dyssenterie , etc. Ces deux descriptions ne peuvent appartenir à la même plante ; et sans entrer dans des commentaires superflus , faisons remarquer ici que les auteurs rapportent la plante de Dioscoride , à notre Potentille rampante ou Qusnte- FEUILLE, et qu'ils sont plus réservés à l'égard de celle décrite par Pline. Plusieurs d'entre eux la rapportent à la sanicle d'Europe, parce que les ombellules de cette planie ombelllfère sont rougeâtres , et que leurs fleurs sont ra- massées de manière à imiter de petites fraises. Pline n'a pas pu avoir en vue la potentille rampante, ni une espèce du même genre , puisque aucune ne porte de fraises , ni rien qui en ait l'apparence ; tandis que la sanicle d'Europe est remarquable et par la disposition de ses fleurs, et par les grandes vertus qu'on luiattribuoit , vertus qui la firent ranger autrefois au nombre des quatre espèces de Quiiste-feuilles médecinales : elle peut donc être le quiiiquefulium de Pline. Cet auteur a sans doute compris , dans ses ijuinquefolium , l'espèce décrite par Dioscoride , et il a donné les noms grecs de celle-ci , pour ceux du quinquefolium qu'il décrit. he peniapeion àe Théophraste paroît être le même végétal que le pentaphyllon de Dioscpride. \oici les autres noms qu'on a donnés à cette plante : pentapetts , pentatomon , pen- tadactylon , calUpelalum , ocyîopetalon , xyloloion , asphalton , alphaltion , thymatitis , peniacoinon , pentapteron , hermuboianè , ventages ^ pseudoselinum. Les Egyptiens l'appeloient enotron , vrphiteheoce et orphilo ; les Daces, propedula ; les Latins, quin- quepeta , qidnquepenna , penpedula , et quinquefolium. Adanson , et d'autres , rapportent le quinquefolium de Plirre, et le pentaphyllum de Dioscoride, au même genre, celui qu'il nomme quinquefolium avec ïourncfort, et qui renferme les espèces du genre potentilla de Linnaeus , qui ont des feuilles à cinq folioles. Avant eux , ce nom fut donné à ces mêmes plantes et à celles citées à l'article penùipyllon ( V. ce mot. ) , nom grec , dont quinquefolium est la traduction latine, (lm.) QUINQUINA, Chinchona. Genre de plantes de la pen- taùdrie monogynie , et de la famille des rublacées , qui renferme une trentaine d'espèces, dont plusieurs donnent au commerce l'écorce qui porite le même nom , et qui , depuis trois siècles, est généralement employée en Europe pour la guérison des fièvres. Les caractères de ce genre sont : calice campanule à cinq dents ; corolle infundibuiiforme , à limbe divisé en cinq parties, souvent réfléchies et velues; cinq étamines ; uu ovaire inférieur, surmonté d'un style à stigmate eu lête ; une capsule à deux valves , à deux loges remplies de semen- cs aplaties et à bords membraneux. Trente espèces environ , extrêmement voisines du PiNK- NÉJA , du CosMiBuÈNE , des Macrocnèmes , des Cates- BÉES, des ExosTÈMES, et des Portlandes , constituent ce genre. Toutes sont des arbres médiocres , ou des arbrisseaux à feuilles opposées et à fleurs disposées en corymbes ter- minaux , qui croissent , pour la plus grande partie, dans les montagnes du Pérou et dans les contrées voisines. Il s'en trouve cependant aussi quelques espèces à la Guyane , au Brésil , dans les Antilles et dans l'Inde. Ce n'est que depuis quelques années que les quinquinas ont été convenablement étudiés par les botanistes. Ceux qui les ont le mieux débrouillés , sont , Mutis , Zea , Ruiz et Pavon, HumJboldt et Bonpland. M. Laubert, pharmacien eu chef des armées , vient de rassembler , en un volume tout ce qui a été écrit sur ce qui les concerne ; et c'est à cet ou- vrage que je renvoie les lecteurs qui voudroient de plus grands détails que ceux que je vais donner. Les Espagnols du Pérou nomment les quinquinas , casca- rilla , avec une épithète qui distingue les différentes espèces. On les appeloit , en Europe , à l'époque de leur intro- duction, c'est-à-dire , vers le milieu du seizième siècle écorce indienne , ecorce péi^vienne , éçurce américaine , écorce des jésuites , écorce du cardinal de Lugo , écorce de la comtesst, de Chincon ^ écorce fébrifuge ^ kiaa-kina, cascarilla. D'abord, il n'en venoit que d'un canton, de celui appelé Loxa^ et il provenoit d'une espèce qu'on a , dans ces derniers temps , appelée quinquina de la Condamine , parce qu'elle a été décrite par cet académicien (Mémoires de l'académie, année lySS). Aujourd'hui, on en reçoit de toutes les parties du Pérou , du royaume de Santa -Fé , du Brésil , des deux Guyanes , des îles du golfe du Mexique , etc. Une très-grande incertitude a toujours eu lieu, et existe encore, malgré ks travaux des botanistes précités, sur l'ap- XXVIII. 3j 482 Q U I plication aux espèces connues des noms des écoices qui se trouvent dans le commerce. Souvent même ces écorces sont mélangées, soit entre elles , soit avec celles d'arbres de genres voisins ou éloignés. De là , cette grande irrégularité dans l'emploi du quinquina , irrégularité dont se plaignent inutilement les médecins, et qui aura toujours lieu , malgré le haut prix auquel beaucoup de malades se soumettent pour en avoir du bon , et tant que le gouvernement du pays où croissent les deux espèces, reconnues comme devant être préférées , ne prendra pas , avant de les laisser embarquer pour l'Europe , les moyens propres à constater leur qua- lité. Espérons que la nouvelle ère qui se prépare pour ce pays, deviendra celle de la mesure que je réclame, et qui peut être facilement exécutée par une inspection analogue à celle qui a lieu relativement au Tabac de Virginie , et à la Cannelle de Ceylan. Le principal caractère des quinquinas est une grande amertume , qui varie en intensité et en mode , selon les espèces, et en qui paroîl résider essentiellement leur qualité fébrifuge. Elle est enlevée par l'eau, dans laquelle on les fait infuser. Ils contiennent en outre presque moitié de leur poids de résine , qui ne peut être enlevée que par l'al- kool. Analysés rigoureusement , ils fournissent de l'acide acéteux, des sulfates et des muriates de potasse , et de la chaux. Ce n'est pas seulement comme fébrifuge, et le plus excel- lent des fébrifuges , surtout contre les fièvres intermit- tentes , que le quinquina est employé en médecine ; on en fait encore un très-grand usage comme stomachique , comme tonique, comme antiseptique. Il en serolt apporté mille fols plus en Europe, qu'on n'en auroit pas encore assez. On le prescrit en substance réduite en poudre, depuis dix grains jusqu'à deux gros. Il se donne en infusion dans l'eau et le vin , en décoction , en extrait , en teinture. On l'unit aux sirops , aux purgatifs , etc. Il entre dans les lavemens, et s'applique en cataplasmes, pour combattre la gangrène externe. Le seul reproche qu'on puisse lui faire , lorsqu'il est employé, sans mesure et à contre-temps , dans les fièvres intermittentes ou autres , c'est de donner lieu à des obstructions quelquefois rebelles. La pulvérisation du quinquina , au moyen du pilon , pa- roît d'abord facile; mais on ne parvient qu'avec peine à la compléter. Une faut l'exécuter qu'à mesure du besoin, parce qu'elle favorise son altération. Les espèces les plus importantes à mentionner ici sont : Q U I 483 Le Quinquina a feuilles en cœur , qui a les feuilles en cœur et pubescentes, principalement en dessous. On le trouve au Pérou. Son écorce est mise dans le commerce sous le nom de quinquina jaune , aussi appelé calysaya et quinquina royal. Le Quinquina hérissé, qui aies feuilles ovales, épaisses, roulées en leurs bords, hérissées en dessous. Il croît dans les Cordilières, aux environs de Pillao. Son écorce porte dans le commerce le nom espagnol de cascarilla delgada. Le Quinquina pourpre, quialesfeuilles ovales oblongues et rougeâtres. Il croît dans les Cordilières. Son écorce est plus amère que celle d'aucun autre quinquina. On peut croire que c'est lui qui fournil les quinquinas appelés huanucu dans le commerce, quinquinas qui sont caractérisés par de petite* verrues à leur surface. Le Quinquina de la Condamine , ou Quinquina du Pérou, dont la corolle est hérissée . les feuilles ovales lan- céolées , avec un trou garni de poils à l'aissclle des grosses nervures. Il croît , au Pérou , sur la montagne de Loxa près Quito. Condamine Ta décrit el figuré le premier. C'est son écorce qui fournit le cascarilla fina ^ cascarilla de loxa , des Espagnols ; le quinquina gris ou des boutiques des Français. Le roi d'Espagne avoit réserve toute sa récolte pour son propre compte. V. pi. P. 2, Le Quinquina a feuilles lancéolées. Il a les feuilles lancéolées , aiguës el très-glabres. Il se trouve également sur la montagne de Loxa Son écorce, appelée par Mu lis çrj/Z/j^yjVia orangé passe pour aussi bonne que celle du précédent. Le mé« decin naturaliste précité la regarde même comme préférable. Le Quinquina luisant, quialesfeuilles oblongnes-aiguè's, glabres. Il croît dans les montagnes de la Nouvelle-Grenade. Ses Heurs sont très-grandes et très-odorantes. Son écorce porte dans le commerce le nom de quinquina rouge. Le Quinquina a feuilles ovales, d'Humboldt etBon- pland , qui a les feuilles ovales et velues en dessous. Il croît dans la province de Santa Fé. On récolte son écorce pour le commerce , où elle est sans doute mise sous le nom d'une autre; car on ne l'y trouve pas indiquée spécialement. Le QuiNQLiNA A gros fruits, qui a été confondu avec le précédent lui ressemble beaucoup par ses feuilles ; mais il a les fruits bien différens. Il croît dans la même province. Son écorce est blanchâtre , et c'est elle probablement qu'on con- noît sous le nom de quinquina blanc , quinquina cannelle. Le Quinquina a petites feuilles, qui a les feuilles ovales obtuses : les fleurs très-petites , mais très-nombreuses. Il croît dans le Pérou. Peut-être est-il un de ceux qui fournis- sent le quinquina gris du commerce. i,H QUI Le Quinquina a feuilles aiguës. II a les feuilles ovâtes aiguës , la panicule terminale , la corolle blanche et glabre. Il croît dans les Cordilières. M. Lauberl élablit que c'est de lui que provient le quinquina noweau du commerce. r Le Quinquina des Antilles ou des Caraïbes , Cm- chona caribœa , Linn. , dont les fleurs sont glabres, axillaires et presque solitaires. Il est figuré pi. P. 2 de ce Dictionnaire. On le connoît à la Martinique sous le nom de quinquina- piton , parce qu'il croît sur le pilon , c'est à-dire sur le sommet des montagnes. M. Badier est le premier qui en a apporté en France, où on en a fait l'analyse , et où ses pro- priétés ont été constatées et reconnues fébrifuges. Il abeau» coup de ressemblance avec celui du Pérou, mais est plus amer, purge, fait vomir,et chasse la fièvre plus promptemedt. C'est le seul qui se cultive dans nos serres, et celui qui est le plus commun dans nos herbiers. On connoît dans le commerce trois espèces principales de quinquina ; elles sont désignées sous les noms de quinquina gris , quinquina rouge , et quinquina jaune ou royal. Les autres espèces connues sous les noms de quinquina de la Ha- vane ^ Carthagène^ Santa-Fé , Pilon, Naoa, soni peu usitées ; il seroit à désirer que les gouvernemens en défendissent l'en- Iréedans leurs ports. Le Quinquina gris est désigné parles négocians sous les noms de quinquina de Lima , de Loxa. C'est le Cinchona-Con- daminea de Bonpland. Il arrive en caisses garnies de peaux. Avant de le livrer aux apothicaires , les droguistes séparent las écorces roulées sur elles-mêrties, des écorces plates, puis les grosses , les moyennes et les petites ; ce qui établit plu- sieurs sortes de la même espèce de quinquina. On préfère le quinquina gris en écorce desséchée avec soin, pas plus grosse que le doigt, pas plus petite qu'une plu- me à écrire, roulée sur elle-même, pesante , d un gris noi- râtre à sa surface , chagrinée, couverte d'un léger lichen et coupée de petites lignes circulaires ; d'une cassure nette , brune à l'intérieur; d'une saveur astringente, légèrement amère ; d'une odeur aromatique analogue à celle du tan. Traitée par l'eau froide , elle donne un extrait de couleur hyacinthe , connu sous le nom de sel essentiel de Lngaraye. Le Quinquina rouge nous est fourni par le cinchona oblongifolia, selon Mutis , et le cinchona magnifolia ( Ruiz ) , lu- c/da, lîonpl. Il nous arrive en surons. Cette espèce , usitée dans plusieurs contrées , et préférée souvent au quinquina gris , est en écorce d'un rouge foncé , d'une saveur amère , acerbe ; sa. cassure est légèrement fibreuse; elle est plus ré- sLaeuse que la précédente. 2, ■ (^ ai/uria/Ki t/u 7^i'/y)i; OUI 485 Le QUINQUINA JAUNE, coDnu également sous le nom de ca- lisaya, est Técorce dan'nchona cordifolia de Mulis. Il est ap- porté en surons. On le trouve , dans le commerce , souvent couvert d un épidenne Irès-épals , facile à enlever , ou eu morceaux plais d'un jaune pâle , d'une odeur foible , d'une saveur amére très-prononcée. Les écorces plates , sans épi- ^ derme , portent le nom de quinquina royal. Les écorces du Cornouiller de la Floride , du Cor- nouiller soyeux, du Tulipier, des Magnouers glauque et de Plumier, des Portlandes , d'un Mahogoni, d'un Clavalier , de I'Umari , s'emploient encore contre la fiè- vre, et portent le nom de quinquina. (b.) QUINQUINA AROMATIQUE. C'est la Casca- RILLE. (b.) QUINQUINA GRIS. Voy. Quinquina aromatioue. (s.) QUINSOUN. Nom provençal du Pinson, (v.) QUINSOUN DE LA TESTO NIGRO. Nom pro- vençal du Bouvreuil, (v.) QUINTEFEUILLE. V. au mot Potentille. (b.) QUINTEUX (^fauconnerie ). C'est l'oiseau de vol qui s'écarte trop, (s.) QUINTI. Nom que porte au Pérou I'Oiseau-moucue ^ selon Garcilasso. (s.) QUINTICOLOR. V. Soui-manga de Sierra-Leona. (V.) QUINUA. V. QuiNOA. (s.) QUINZE EPINES.Nom du Gastéroste-spinachie.(b.) QUIO. C'est le Piment a fruits longs, (b.) QUIOQUIO ou THIOTHIO. Nom donné à une sorte de beurre qu'on retire de l'amande contenue dans le fruit de Vaooira oa aouara de Guinée, espèce de palmier. Foyczle mot Avoira. (d.) QUIOUQUIOU. C'est, dans le Poitou, le nom du Troglodyte, (v.) QUIQUI {Mustela quiqui, Linn.). Mammifère qui pourroit appartenir au genre des Martes. ( V. ce mot.) On le trouve au Chili, selon Molina, qui l'a décrit dans l'Histoire natu- relle de cette contrée de l'Amérique. 11 y est , dit-il , de- venu un objet de comparaison ; car l'on y donne son nom aux gens colères. Quoiqu'il ne soit pas plus gros que la belette , il s'est fait remarquer par son naturel irascible et féroce. Les souris sont sa proie de prédilection , et il se loge dans des trous en terre. La femelle met bas plusieurs Sois par an. 486 Q U I Le quiqui a le sommet de la tête aplati, les oreilles courtes €t arrona). (DEiSM.) R A C 5i5 ixACÎNE DU BRESIL. C'est la racine du psychoire itnéûque , c'est-à-dire , Xipécacuariha. V. au mot Psychotre. (B.) RACINE DU BRESIL. C'est la Boerrhave droite. (desm.) RACINE DE BRIONE. Quelques naturalistes ont donné ce nom aux coquilles du genre Strombe. (b.) RACINE DE CAMOMILLE. V. Racine salivaire. RACINE DE CANNE. C'est la même chose que Kon. V. ce mot et Ficgïde. (b.) RACINE A CHAMPIGNONS. V. Pierre a cham- pignons, (desm.) RACINE DE CHARCIS. C'est celle de la Dorstène CONTRA-YERBA. (B.) RACINE DE CHINE. On donne «e nom à la racine du smilax china , ou la squine. V. au mot Salsepareille. (b.) RACINE DE CHINE. V. Salsepareille de la Chine. (B.) RACINE DES CHRETIENS. C'est une espèce d'As- TRAGALE , Astragalus chrisiianus. (DESM.) RACINE DE COLOMBO. Cest, selon Bomare , la racine d'un arbre inconnu, qu'on nous apporte des Indes, en morceaux gros comme le pouce. Elle est jaune, sans odeur, et d'une saveur amère ; on la regarde, au Bengale , comme un spécifique contre les indigestions et les coliques. Elle porte* aussi le nom de calumbé. (d.) RACINE DE DICTAME BLANC. V. Dictame. (d.) ' RACINE DE DISETTE. C'est le nom qu'un agricul- teur moderne a donné à la Betterave, (b.) RACINE DOUCE. V. Réglisse, (desm.) RACINE DE DRACK, C'est la racine de la Dorstène CONTRA-YERBA. (B.) RACINE D'EMERAUDE. Quelques auteurs ont donné ce nom à la Prase , à cause d'une certaine ressemblance , entre la couleur verte de cette pierre et celle de Véméraude; mais ces deux substances minérales n'ont rien de commun entre elles. V. Prase, Prime et Quarz hyalin vert obscur, pag. 439. (pat.) RACINE DE FEMME BATTUE. Voyez Racine- vierge, (desm.) RACINE DE FLORENCE. V. Iris de Florence. (B.) RACINE INDIENNE. V. Racine de S.t-Charles. (B.) RACINE JAUNE. V. Racine d'or, (b.) Si6 R A G RACINE DE MÉCHOACAN. On croît que c'est celle d'un Liseron d'Amérique. Elle est purgative comme le JaLAP. V. MÉCHOACAN. (B.) RACINE DE MONGO. C'est celle de I'Ophiorriiize. (B.) RACINE D'OR. On croit que c'est celle d'une espèce de PiGAMON qui croît à la Chine. On en vante les vertus comme diurétique , stomachique et fébrifuge. (B.) RACINE DE PESTE. C'est la racine du tussilage, qu'on regardoit autrefois comme un puissant sudorifique, qui giiérissoit de la peste et des fièvres pestilentielles. (LN.) RACINE PÉTRIFIÉE, r. Rhizolithe. (pat.) RACINE DES PHILIPPINES. C'est la dorstène contra- yerla. V. au mot Dorstène. (b.) RACINE DE P5YCHOTRE. V. Psychotre. (s.) • RACINE DE RHODE. V. au mot Rhodiole. (b.) RACINE DE SAFRAN. C'est celle du Curcuma. (b.) RACINE DE SAINT-CHARLES. Elle vient du Rrésil , et s^emploie dans Tépilepsie , la vérole , les hernies , et pour hâter l'accouchement. On ignore à quel genre elle appar- tient. (B.) RACINE DU SAINT-ESPRIT. C'est celle de I'An- gélique offlcinale. (b.) RACINE DE SAINTE - HÉLÈNE. C'est celle de l'AcoRE odorant, (b. RACINE SALIVAIRE. On nomme ainsi les racines des Camomilles pyfiètre et des Canaries , parce que mâchées , elles exciient la salivation, (b.) RACINEDE SANAGROEL. (F. au mot Coluvrine DE Virginie). Il paroît que c'est celle de Y aristoloche ser^ pentaire. (B), RACINE DE SERPENT. On appelle ainsi la racine de rOpaiosE de l'Inde, (b.) RACINEDE SERPENT A SONNETTE. V. au mot Polygala seneca. (b.) RACINE DU SMILAX. V. Racine de Chine, (b.) RACINE DE SOLOR. C'est celle d'un Gouet. (b.) RACINE DE THYMELEA. C'est celle de la Lau- RÉOLE. (p.) RACINE -VIERGE. On appelle ainsi celle de la Bryone. (b.) RACINEDE VIRGINIE. C'est celle delà Quamo- clite tubéreuse, (b.^) ' R A C 5,7 RACINIER. C'est I'Agaric radiqueux de Bulliard. (B.) RACK. Ce mot est presque toujours synonyme d'ARACK, en français; mais il se peut que, dans Flnde , il s'applique plus particulièrement à I'Eau DE-viE DE Riz. (B.) RACK DES ARABES. V. Racka. (ln.) RACKA. Romer et Schultes proposent, avec doute , de faire, dans la tétrandrie monogynie , et sous ce nom, un genre , de l'arbre que le voyageur Bruce a figuré et appelé rack. Ils lui assignent les caractères suivans : calice à quatre divisions ; corolle en roue, à quatre divisions; élamines sans filaniens ; fruit inconnu. Le Rack {R. toriida, R. et S.) est un grand arbre parti- culier aux pays chauds; il abonde dans l'Arabie-Heureuse, dans la Basse-Abyssinie et dans la Nubie. 11 se plaît dans les endroits couverts d'eau salée et dans les déserts , partout où il y a des sources salées. Bruce rapporte que l'on dit que les Arabes font des canots avec son bois, qui est d'un goût si acre, et qui se durcit tellement par l'eau de la mer, que les vers ne le piquent jamais. Les Arabes en font aussi des cure- dents qu'ils vendent par petits paquets, à la Mecque , et qui ont la réputation d'être bons , non-seulementpour les dents et pour les gencives, mais même pour rendre l'haleine douce. Le Rack , d'après la figure donnée par Bruce ( Voy. Abys. , tom. 5, p. 5g , pi. i25, édit. franc. ), a les feuilles opposées, à peine pétiolées, ovales lancéolées, très aiguës, entières et décurrentes ; les pédoncules axillaires à l'extrémité des branches ; les fleurs, presque verticillées , offrant une corolle à tube court ; et des anthères sessiles dans les sinus des lobes de la corolle. Les fleurs sont inodores, très - amères , et de couleur orange foncée , mêlée de jaune clair. Les abeilles ^n'approchent jamais du rack^ et les chameaux refusent de manger ses feuilles. Les naturalistes pensent que cette plante est une espèce A'mncenne. Mais si l'on s'en rapporte à Forskaël , il paroîtroit que le rack des Arabes est une autre plante. Ce seroit I'Achite en arbre ( Cissus arborea , L. ). Forskaël écrit également Arak. M. Delisle rapporte le rack des Arabes à la Salvadore de Perse, (ln.) RACKE. C'est, dans Meyer , le nom allemand du CORACIAS. (v.) RACKELHANE ou RACKLEHANE. Nom suédois du TÉTRAS A queue FOURCHUE. (V.) RACLE, Cenchrus. Genre de plante de la polygamie monoécie et de la famille des graminées , qui offre pour caractères tune balle calicinale renfermant une fleur mâle et une hermaphrodite , chacune de deux valves nautiques ; 5i8 E A D trois étamioes ; un seul style à (!euK stigmates velus; une semence presque ronde. Ce genre , que Micheli avoit appelé Panicastrelle, renferme des plantes , à Heurs disposées en épis , et ac- compagnées d'involucres laciniés , hérissés de pointes, On en compte une douzaine d'espèces , dont la plus commune est : 'La Racle en tète , qui a Tépi ovale et simple. Elle est annuelle , et se trouve dans les parties méridionales de l'Eu- rope. Elle sert de type au genre Echinaire de Desfon- taines. Les autres viennent de l'Amérique méridionale , de l'Afrique ou de l'Inde, et ne présentent rien de remarquable. Quant au cenchrus racemosus , de Linnœus , on en a fait xm nouveau genre , sous les noms de Lappage et de Trague. On a aussi fait les genres Pennisète , Trachis , Gym- NOTRix et Centrothèque, aux dépens de celui-ci. (b.) RACLETIE, Radetia. Genrç de plantes établi par Adanson , d'après Lipi , et non retrouvé depuis ; ses feuilles sont alternes; ses (leurs sont terminales, solitaires, et composées d'un calice à cinq divisions persistantes , d'une corolle de cinq pétales crénelés à leur sommet, d'environ trente étamines. Son fruit est une capsule à cinq valves et à plusieurs semences allongées et values, (b.) RACOMA. V. Ruacoma. (ln.) RACOPILON , Racopilum. Genre de plantes de la famille des mousses , quatrième tribu ou section des DiPLOPOGOlSES munis de deux péristomes. Ce genre diffère des Hypnes par la coiffe campaniforme , mais fendue lon- gitudinalement d'un côté. Il a, de plus, un port parti- culier; comme dans les fendules, les feuilles sont disposées de manière à paroîlre distiques. Les espèces de ce genre sont exotiques. (P. B.) RACOÙREA. Genre de plantes élablipar Aublct, et qui a été réuni par Swarlz aux Acomats. (b.) RACOUET. Nom vulgaire du Vulpin des champs , aux environs d'Angers, (r.) RACQUET. Nom picard du Castagneux. (v.) RACROCHEUSE C'est le rocher t^renouUk. V. au mot Rocher, (b.) RACUACANGA. C'est un nom de pays du Ralisier. (b). RADDEN. V. Raden. ( desm. ) RADE. Grand espace de mer entre les côtes qui forment Vin çnfoncement , dont l'ouverture est fort évasée , et où les R A D 5,^ vaisseaux peuvent jeter l'ancre, mais où il? ne sont pas à i abri de tous les vents. ( pat. ) RADELERZ de quelques minéralogistes allemands. ^ est \eplowh sulfure aniimonifère ei cuprifère ou en(Mhne.{L^.} RADEMACHIA. Nom générique imposé par ïhunbere aux Jacquiers, ^ RADEN , RADDEN ou RALEN. Noms allemands de } Agrostème. (desm.) RADHEA, Nom que porte, aux Moluques, un perroquet de celte contrée. F. Loriradhea, article du Perroquet.(v.) R AD I AIRE. Lamarck appelle ainsi Vastrance dans sa r lore française. Voyez A&trance. (b.) RADIAIRES. Nom qu'a donné Lamarck à une nouvelle division dans la classe des vers, qui comprend plusieurs genres de Linnseus qui ne conviennent pas aux autres par l'en- semble de leurs caractères. Bruguières , le premier parmi nous, entreprit d'améliorer le travail de Linnœus sur les Mollusques, en séparant de ces animaux les Oursins et les Astéries, pour en former une classe parliculière , sous le nom d'ÉcHiNODERMES. Après lui , Luvierfjt un grand changement dans la classe des vers de Lmnœus.Il n'attribua le nom de mollusques qu'aux animaux des coquilles et à ceux qui, quoique sans coquilles, avoient une organisation intérieure semblable aux premiers.Les mol- lusques du naturaliste suédois furent ainsi divisés d'une ma- nière fort inégale. Une très-petite portion resta avec les coquillages, et le reste fut mis dans deux autres classes; savoir, celle des Vers et celle des Zoophytes. Cette der- nière comprend tous les animaux qui ont des tentacules pre- nans et réiiactiles; elle est par conséquent composée d'une portion des mollusques de Linnseus et de tous les zoophytes du même auteur. Lamarck a adopté en partie les changemens indiqués par Luvier ; mais il s'est refusé à joindre aux zoophytes de Lin- nœus la portion des mollusques que Cuvier y avoit réunie. Il en a formé la classe dont il est ici question , dont le nom es» tiré de la disposition de la plupart des animaux qui la corn posent , à la forme rayonnante. Celle classe n'est point naturelle; mais la difficulté de placer les genres qui la composent dans aucune des autres torce à l'adopter jusqu'à ce qu'on puisse faire mieux. Ici oi en séparera les èchinodermes de Bruguières, qui en sont trop disparates pour y être conservés. Les radiaires, dit Lamarck, sont tous dépourvus de tête , d yeux cl de moelle longitudinale. On ne leur reconnoît 520 ' R A D point de nerfs ni de ccnlre de circulalion. Ils sonl donc moins Lien organisés que les vers proprement dits ; cependant , relativement à la complication de Torganisalion , les radiaires sont encore d'un degré au-dessus des Polypes, qui constituent la dernière classe du règne animal. En effet, outre les or- ganes digestifs, ils en offrent encore quiparoisscnt appartenir à la respiration. Tous les animaux de cette classe sont libres et vivent dans la mer. La plupart jouissent à un degré éminent de la pro- priété d'être phosphoriques à volonté. Plusieurs , lorsqu'on les touche, excitent une démangeaison durable et accom- pagnée de rougeur , qu'on ne peut mieux comparer qu'à celle produite par des piqûres d'ortie; une seule espèce est utile à l'homme. En général , leurs mœurs sont très-peu connues. Lesgenres qui entrentdans cette classe sonliSTÉPHATSOTWiE, Physsophore , Méduse, Béroé , Lucernairb, Porpite, Yellelle, Physalie, Geste, Callianire , Noctiluqle , Rhizophyse, Eudore, Phokcynie, Carybdée,Equorée, Callirhoé, Orythie, Dianée , Ephyre , Obélie, Cas- siopÉ, AuRÉLiE , Cephée et Cyanée. Nous y joignons aussi lesgenres Holothurie et Siponcle. (b.) RADIANA. Rafinesque Schmallz annonce avoir décrit ce genre de plantes exotiques dans un ouvrage qu'il a publié en Sicile, en i8i4, et intitulé SpeccJiîo délie sa enze. (îi>!.) RADIAÏULE. Selon Lluid , c'est un Polypier fossile. (desm.) RADICULA. Ce diminulif du mot latin radix , racine, a été employé par quelques anciens botanistes , et principale- ment parDodonée , pour désigner le Radis et ses variétés, ainsi que le ^KWOK'i: {Cochlearia armorada) &i le Sisymbre des MARAIS {Sisymb. palustre:^. Toutes ces plantes sont rangées , dans le FinaxàQ C. Bauhin , sous le nom de raphanus ; mais dans V Histoire des plantes de J. Bauhin , on revoit l'espèce de sisymbre ci-dessus , sous le nom de radlcula. Cette planfle, et plusieurs encore du même genre, par exemple le sisymbrium amphibium , diffèrent des autres espèces par la forme ovale ou oblongue de leur silique , laquelle est très-longue et très- fine dans les premières. Dillenius crut ce caractère assez important pour faire du sisymbrium amphibium un genre à part, qu'il nomme radicula. Scopoli l'adopta sous 1» nom de Roripa^ et puisl'abandonna; mais Adanson le conserva. Hallera réta- bli ce genre avec son nom de radicula^ et y rapporte les deu-t espèces de sisymbrium ci-dessus. C'est ce genre radicula qu'a- doptent Ventenat, Mocnch et plusieurs botanistes. Il faut y placer les sisymb. palustre, amphibium, pyrenaicum,ei quelques aulTes espèces très-voisines. On y rapporte également les R A D 52t sisymhrium syhestre cl islandîcum ; ces deux espèces , quoique ayant une silique courte, en diffèrent par la forme. Le bra- chiolobus d'Allioni est le même genre. V. Sisymbre. Par ce qui précède , on voit que la dénomination de radl- cula se trouve avoir été donnée à des plantes dont les racines étoient charnues et épaisses (japhanus)^ ou capillaires et nom- breuses {sisymbrium). Le radicula de Pline , même plante que le stmOuon des Grecs , devoit être une espèce de gypsophyle. Voyez Stb.l- THION. (LN.) RADICULE , Racit^e naissante. La réunion de la radi- cule et de laPLUMULE s'appelle Blastème. V. Semence, (b.) RADIÉES. Nom donné par Tournefort à une famille naturelle de plantes à fleurs composées. Elles constituent aujourd'hui une des divisions des Synanthérées. (b.) RADIOLE, Radiola. Plante du genre des lins, que quel- ques botanistes croient devoir former un genre particulier qui auroitpour caractères : un calice de quatre folioles; une co- rolle de quatre pétales; quatre étamines; un ovaire supérieur surmonté de quatre styles; une capsule globuleuse à quatre valves et à huit loges, contenant chacune une seule semence. Cette plante est annuelle , très-rameuse , et a les feuilles opposées. Elle ne s'élève pas à plus d'un à deux pouces, et se trouve dans les bois humides de l'Europe septentrionale. (B.) RADIOLITE, Radioliies. Genre de testacés fossiles de la classe des Bivalves , dont les caractères consistent en une coquille irrcgulière, inéquivalve, striée à l'extérieur, avec la valve inférieure turbinée, la supérieure convexe ou conique, et point de charnière ni de ligament. . Les coquilles de ce genre , qu'on ne trouve que dans 1 état fossile, ont toutes plus ou moins la forme de deux cônes surbaissés, irréguliers, opposés base à base. Elles sont con^ nues des oryctographes sous le nom à'ostradtes. Brugulères , d'après la considération qu'elles manquoienl de charnière et de ligament, les avoit réunies à son genre Acarde; mais Lamarck a pensé que leur forme , entièrement opposée à celle des acardes, suffisoit pour en faire un genre particulier; et son opinion paroît devoir être adoptée. Les radioliies ne se trouvent que dans les montagnes pri- mitives , ordinairement dans les schistes de dernière forma- lion ; elles ne sont point rares en France, et on en voit un grand nombre de figurées dans les ouvrages des anciens oryctographes. Leur test est presque toujours entier, et leurs valves intimement soudées par l'intermède d'une boue schis teuse qui les remplit. Leurs formes sont souvent très-bizarres, .^..7 R A. D el difâciles par conséquent à peindre par une description; cependant Lamédicrie en possèdolt une qui éloil ouverte , et qu'il a décrite et figurée dans le Journal, de physique^ bru- maire an 4, sous le nom de Sphérulite. F. ce mot. M. Fleuriau de Bellevue vient de reconnoître que l'île d'Aix, située en face de l'embouchure do la Charente , ren- ferme beaucoup de ces coquilles, mêlées avec des dicérates , dans une couche située au-dessus d'un dépôt très considé- rable de végétaux fossiles très-bien conservés. Deux raih'oliies sont fifïurées pi. P. i8 de ce Dict. (b.) RADIOLITES.On a donné ce nom aux bogueltes d'our- sins fossiles. (l'N.) RADIOLUS F. Radius, (desm.) RADIS, /îarfia^^. Genre de coquilles établi par Denys-de- Montfort pour placer quelques espèces d'HELlCES de Linn. , ou de BuLiMES de Bruguières , qui s'écartent des autres. Ses caractères, sont : coquille libre, univalve , à spire régulière , courte, aiguë; sans ombilic; ouverture arrondie , évasée en dehors , entière ; lèvres tranchantes , désunies ; coiumelle chargée d'un pli tors et très-oblique. L'espèce qui sert de type à ce genre, se nomme vulgaire- ment le bucdn ventru , le radis flimatiîe. Elle parvient ordi- nairement à un pouce de diamètre; elle est très -abondante dans les rivières bourbeuses et dans les étangs. Ses mœurs diffèrent peu de celles dos Lymmées, dont elle se distinguo principalement par sa spire très-courte et sa lèvre rejetée en dehors. Elle nage fort bien. Les oiseaux d'eau en font leui* proie, (b.) RADIS. Nom marchand du Buccin et du Pourpre, (b.) RADIS. Espèce jardinière du Raifort, (b.) RADIS DE CHEVAL. C'est le Cranson rustique, (ln.) RADIS FLUVIATILE. V. Lymnée auriculée. (desm.) RADIUS. Nom latin d'un des os de l'avant-bras, qui ac- compagne celui ducoude oucz//y//f/5, el sert principalement à la pronation et supination du bras, comme le péroné de la jambe, qui est son os correspondant au membre inférieur. V. Squelette. Chez les oiseaux , le radius sert aussi aux ailes ; mais il ne peut pas chevaucher sur le cubitus avec lequel il est articulé par synarthrosc. F. Mammifères (Or^a- nisation) et Oiseau, (virey.) RADIUS. Nom latin donné par Denys-de-Montfort au genre de coquille qu'il appelle Navette en français, (desm.) RADIUS ARTICULA TUS. Ce nom a été donné pai^ d'anciens oryctographes à I'Hippurite bioculé. (desm.) RADIUS , RADIOLUS. On donne ces noms aux pointes d"OuRSI^•s pclrificcs, (desm) R A D 5^3 RADIX. Ce nom latin signifie racine ; il est donné aux Hadis par Césalpin.(LN.) RADIX-CAVA. Nom sous lequel Dodonée et Lobel ont dccril deux espèces de Fumeterre {fumariabulLosa cAhal- ieri, W. ) , dont la racine est un gros tubercule creux. On l'a ccalement donné à la Moschatelline {adoxa moschatellina). RADIX-DULCIS. C'est la traduction latine du nom a,recglyryrrïiiza , qui est celui des réglisses, (ln.) ' RADIX ID.4EA (IJœa rluza, Diosc). On ne connoît pas cette plante des anciens, qui, suivant ces noms, devolt croître sur le mont Ida , dans la Troade , ou dans l'île de Crète. Selon Dioscoride, cette racine a des feuilles sem- blables à celles de 1' Oxymyrsine ( ruscus), et d'entre les- quelles sortent les fleurs. Elle a une vertu propre à épaissir et à resserrer; prise en breuvage, elle arrête le flux de ventre et étanche toutes (luxions. Suivant Galien , elle est fort âpre au goût. Quelques botanistes ont cru qu'il s'agissolt ici de la racine du Laurier alexandrin ( ruscus hypophyllum ) , ou bien de celle d'une espèce d'ARBOUSiER ( arbulus ma lirai ). C. Bauhin, qui est de ce dernier avis, a réuni le radix idœa et le vitisidœa ou myrtilliis en un seul groupe, où se trouvent ran- gés les vacdnium myrtilhis et vitis idœa , L. , qui sont les ra- dix idisa à fruit noir et à fruit rouge d'Angnlllara. (ln.) RADIX INDICA, de Monardès. V. Racine de Saint- Charles, (ln.) RADIX MUSTELLAE. Synonyme de Racine de &^^- VE^T {ophioxylum). (s.) RADIX PULORONICA. Rumpbius décrit sous ce nom (Amb. 5, 11b. 9, cap. 8i ) , une plante que quelques botanis- tes croyent être V arislolorhia indica. (LN.) RADIX QUIMBAYA. Racine de la grosseur du doigt, qui naît parmi les arbres, aux environs de Cartbagène, dans la province de Qulmbaya en Amérique. Cette racine , ma- ( érée dans l'eau pendant l'espace d'une nuit, en absorbe une grande partie. Le résidu, pris à la dose de trois onces, purge à la manière de la rhubarbe. On ignore à quelle plante cette racine appartient, (ln.) RADIX SINÎCA. Dans l'herbier d'Ambolne, on donne ce nom au NiNsi , espèce de Berle {siumninsi). (ln.) RADIX-TOXICARIA (Rumph. «t, t. 69). C'est la Crinole asiatique { Crinuin usiaticum ^ L. ). Suivant Rum- pliius, sa racine, mâchée et appliquée immédiatement sur les blessures faites par des armes empoisonnées ou par des ani- maux vénéneux, en opère promptement la guérison. Rajoute 52^ RAF qu'on doit également en avaler, et que c'est un vomitif qui chasse le poison, lorsqu'on en a pris intérieurement, (ln,) RADIX VESIGATORIA. C'est, dans Rumphius, la Det^telaire rose, (b.) RADJA OU lANG. A Java, c'est le Tigre. F. à l'arti- cle Chat. (i>esm.) RADJTJR. C'est le Chevreuil en Suède, (desm.) RADKORN. Nom suédois de TOrge distique, (^desm.) RA-DOURMEIRE. Nom languedocien du Loir et du Mulot, (desm.) RADSUME. Espèce de Dolic qui croît au Japon (Do- lichos hinuhis , Thunb. ). (ln.) RADULAIRE, Radularia , de Lluid. Ce seroit un corps marin, voisin des astroïies, selon Scheuchzer. (desm.) RADUL! ER. Arbre des Indes, à feuilles alternes et allées, à fleurs odorantes et pendantes en longues grappes , dont on ne connoît qu'incomplètement les parties de la fructification. Ses fruits sont des capsules à cinq loges et à cinq valves , dont l'extérieur est raboteux au point de servir de râpe, (b.) RAEDKA. En danois, le Genévrier, (desm.) RAER, ElTER-UNGE. C'est le Renard, en danois. (desm.) RAETAM. V. Retam. (ln.) RAF. Poisson ; le même que le Flet. V. ce mot. (s.) RAF. En Suède , c'est le Renard. V. ce mot. (desm.'I RAF. L'Ambre jaune ou Succin , porte ce nom sur les bords de la Raltique. (desm.) RAFANELO. Nom languedocien du Raifort sauvage. (desm.) RAFANO , Ravano , Ravanello. Noms italiens du Raifort, (desm.) RAFAR. En Languedoc, on nomme ainsi un Mulet qui a cinq ans passés, (desm.) RAF AS. Nom arabe du Plomb, (lis.) RAFÉ. V. Rabé. (desm.) RAFEIRO. En portugais, c'est le Chien mâtin, (des-m.) RAFEL. C'est le vohUafaha de Gmelin. F. Volute, (b.) RAFETINNA. Nom de I'Obsidienne, en Islande, (ln.) RAFFAUD. A Rive-de-Giers , on désigne sous ce nom une houille bitumineuse ^ homogène , à cassure brillante , gé- néralement dure et se détachant en gros fragmens ; elle est préférée pour le chauffage, (ln.) RAFFAULT. Nom vulgaire de I'Agaric meurtrier de BuUiard. (b.) RAFLE. Nom d'une chasse que l'on fait aux petits oi seaux. V. l'article Moineau, au mot Fringille. (v.) R A G 525 RAFLE. C'est le support des grains qui composent une grappe de raisin (desm.) RAFNIE, Rafnia. Genre de plantes établi par Thun- berg, pour placer la CaOTALAiRE perfoliée et seize autres plantes du Cap de Bonne-Espérance. Il offre pour carac- tères : un calice à deux lèvres , dont la supérieure est bifide et l'Inférieure trifide; un légume lancéolé et comprimé. V. au mot Crotalaire. Ce genre a aussi été appelé ïemplétO' NIE. (B.) RAG. En suédois , le Seigle, (desm.) RAGACHE ou RAGASSE. Noms vulgaires que l'on donne, en Normandie, à divers oiseaux, d'après leur cri, tels que la Pie , la Pie-grièche, les Fauvettes grisette et Babit.larde. V. ces mois, (v.) RAGAD^LY et RAGADO-FU. Noms du Grateron ( Galium aparine ) , en Hongrie, (ln.) RAGADIOLE , Rhagadiolus. Genre de plantes de la syn- géncsle polygamie égale , et de la famille des chicoracées , dont les caractères consistent en un calice caliculé, persistant, composé de cinq à huit folioles, et renfermant, sur un ré- ceptacle nu, huit à dix demi-fleurons à languette obtuse et dentée, dont celles du centre avortent; deux, quatre ou cinq semences , longues , courbées , sans aigrettes , faisant étoile , en partie enveloppées par une des folioles du calice, qui se déchire et paroît dentée sur le dos. Ce genre est composé de deux espèces , qui faisoîent par- tie du genre des Lampsanes de Linnaeus. Ce sont des plantes à feuilles alternes, et à fleurs portées sur de longs pédoncu- les axillaires et terminaux. L'une , la Ragadiole comestible, Lampsana rhagadiolus\ Linn. , a les feuilles en lyre. Elle est annuelle, et se trouve dans l'Orient. On en mange les feuilles en salade ou cuites , comme la chicorée. L'autre, la Ragadiole en étoile, a les feuilles lancéo- lées et entières. Elle se trouve dans les parties méridionales de la France. Quelques botanistes la regardent comme une simple variété de la première, (b.) RAGADIOLOÏDES. Ce genre , établi par Vaillant , avolt été réuni à Yhyoseris par Linnœus; Adanson le confond avec le zaclnilia de Tournefort , qui n'est pas le même que Vhedypnois de Schreber, Willdenovv,etc. Celui-ci répond au Rhagadîoloïdes àe Vaillant, et ne comprend que ïes hyoserîs rameuses. Le crépis rhagadioloides , Linn. , ne s'y trouve pas compris. Jussleu le rapporte à son genre hedypnois. (ln.) RAGADIOLUS. Césalpin donne ce nom à deux plan- tes; l'une est ï hedypnois monspeliensisy W., et l'autre, le Rhaga- 5^6 R A I diolus s/ellalus. Dans ces planles, les folioles du calice enve- loppent les semences inconiplétemenl , et forment , sur leur côlé antérieur, une espèce de gerçure, ou fente , appelée en italien ragaggiolo, nom vulgaire de ces plantes au temps de Césalpin. La première de ces plantes est le ragadioloïdes de Vaillant ; mais la seconde, placée parmi les lapsana , ainsi que le rlia- gadiolus edulis hieraciis aj finis de J. JBauhin , par Linnseus , formoient le genre rhagadiolus de Tournefort , adopté par Vaillant, repoussé par Adanson, qui le confond avec [e/ap- sana, et rétabli par Haller , Jussieu , Gœrlner, Schreber , W^illdenovv, etc. Ce dernier y joint le koelpinia de Pallas , et en ôte V a pargia crispa que Haller y avoit rapporté. V. Ra- CADIOLE. (LN.) RAGANA , Ragno. Noms italiens de la YtvE. (desm.) RAGASTOLA, Castrica, Falconetto. Noms italiens de la PlE-GRlÈCHE GRISE. (DESM.) RAGHLET. V. Forrey. (ln.) RAGIA, Nom de la gomme de TOlivier , dans la Fouille, (b.) RAGNO. Nom italien des Araignées; la Tarentule , en particulier , est appelée ragno de Puglia , araignée de la Fouille, (desm.) RAGNOLOCUSTA. Nom italien des insectes du genre Mante, (desm.) RAGOT {vénerie). Sanglier de deux ans et demi. V. ce mot. (s.) RAGOUDE. Nom vulgaire de I'Agaric du panicaut. (B.) RAGOUMINIER. Espèce de Cerisier du Canada, (b.) RA-GRIOULE ou RA-TAOUFIÉ. Le Lérot Ron- geur, du genre Loir, en Languedoc, (desm.) RAGUAHIL ou MAIHARL V. Maihari et l'article Chameau , espèce du Dromadaire, (desm.) RAGUETTE. Nom vulgaire d'une espèce d'OsEiLLE {rumex acutus'). (desm.) RAGUIN. Synonyme d'ANTENOis. (desm.) RAGWORT. Le Séneçon et I'Othonne portent ce nom en Angleterre, (desm.) RAGWURZ. Nom allemand des Orchis , selon Will- denovv. (ln.) RAHA. Arbre de Madagascar, qu'on appelle aussi Faux Muscadier, (b.) RAHARE, ou Bahare. Nom turc de« Mouettes, (v.) RAIA. Nom abrégé de Rajania. Il a été employé par Bur- mann pourdésigner le même genre de plante , consacré par 11 A ï 5.7 Linnœus à Jean Rai , célèbre botaniste anglais. Adansou nomme ce ^enrejanrai'a. (ln.) RAIANIA , ou Kajatsia , Llnnteus. Foy. Raia et Ra- JANE, (ln.) RAICILLA. Nom de pays des racines du PsYCiioxaE ÉMÉTIQUE. (b.) RAIE , Raja. Genre de poissons de la divison des Ghon- DaoPTÉRYGiENS, dont les caractères consistent : à avoir cinq ouvertures branchiales à chaque côté du dessous du corps; la bouche située dans la partie inférieure de la tête ; le corps très-aplati. Ce genre se rapproche infiniment de celui des Squales. Il est, comme lui, formé par des poissons cartilagineux, qui ont le plus communément cinq ouvertures branchiales ; mais les Squales ayant le corps rond, ces ouvertures sont sur les côtés, au Heu que les raies , étant très-déprimées , ne peuvent les avoir qu'en dessous. Comme il y a des raies juoins aplaties que les autres , et qu'il y a des squales qui le sont un peu , quelques espèces de ces deux genres sont assez mal caractérisées pour qu'on soit souvent embarrassé dans leur classification. Les genres PvHINObate , LÉio- RATE , Narcobate, Pristobate , Squatine, Cépîialo- PTÈRE, Dasybate, Trigonobate, Aétobate et Dicéro- BATE , ont été établis à ses dépens. C'est dans l'immensité des mers, loin des côtes, qu'habi- tent les raies pendant la plus grande partie de l'année ; là , elles attirent l'attention du navigateur par le vaste espace qu'elles couvrent de leur corps , lorsque dans le calme elles se promènent à la surface des eaux. Il n'y a, parmi les habl- tans des flots , que quelques baleines et le Pleuronecte flé- lAN, qui présentent une plus grande étendue. On les a com- parées à l'aigle , dont elles se rapprochent en effet par la grandeur de leurs ailes , la vitesse de leur natation et le nombre de leurs victimes. A l'époque du frai , elles se rap- prochent des côtes, sans pour cela quitter leurs habitudes , et c'est alors que l'on en prend le plus. La très-grande partie des raies ont un corps ds forme carrée , très-aplati , et qui se présente antérieurement par un de ses angles : cet angle est la tête , qui ne se distingue pas du reste du corps dans la plupart des espèces , mais qui est indiquée en dessus par les deux yeux , les évenis et les deux narines , et en dessous par la bouche , derrière la- quelle sont les ouvertures branchiales ; les nageoires pecto- rales , dont chacune est presque toujours plus large que le corps proprement dit , sont presque triangulaires, et leur partie la plus éloignée du corps forme les angles intermé- 528 RAI diâires entre la tête et la queue ; la poitrine en dessus se distingue assez mal du ventre, mais en dessous leur sépara- lion est bien prononcée. Beaucoup de raies ont le corps garni en dessus d'épines recourbées, implantées dans leur chair chacune par l'inter- médiaire d'un mamelon plus ou moins gros. Quelques au- teurs ont voulu établir des distinctions spécifiques sur le nombre de ces épines ; mais Lacépède s'est assuré qu'on ne pouvoit faire usage, pour cet objet, que de leur arran- gement. Il est assez difficile de rendre raison de l'usage de ces épines. L'ouverture de la bouche des raies est toujours transver- sale, garnie de plusieurs rangées de dents, pointues chez les unes, émoussées chez les autres. Celles des ouïes ont une direction oblique. Leurs yeux sont longs et garnis d'une membrane clignotante; en avant, se voient les narines comipe une large fente entourée d'une peau qui a l'aspect d'un ré- seau, couverte d'une membrane en forme de soupape, sur laquelle on remarque des plis frangés : cette membrane est divisée par une cloison mitoyenne : aussi les raies jouissent- elles du sens de l'odorat à un degré très-éminent ; en arrière, se remarquent deux ouvertures en forme de croissant , et terminées chacune par deux canaux , dont l'un se rend à la bouche, et l'autre aux ouïes. Ce sont les évents qui servent à rejeter l'eau que l'animal avale en saisissant sa proie , et celle qui entre continuellement dans ses ouïes. Ces ouvertu- res sont pourvues inférieurement d'une soupape , pour em- pêcher l'eau d'entrer dans la bouche et les alimens d'en sor- tir. Les ouïes sont conformées comme celles des autres poissons de cette classe. Lacépède pense que ces évents ser- vent à la respiration des raies; mais cela ne paroît guère probable , quand on les compare à ceux des cétacés. Les nageoires pectorales qui entourent le corps, excepté la tête et la queue , sont couvertes d'une peau épaisse qui empêche de compter leurs rayons. Les ventrales sont réunies à celles de l'anus. La queue est longue , souvent quadrangulaire et épineuse, toujours diminuant de grosseur jusqu'à la pointe, qui est garnie d'une ou deux petites nageoires verticales. L'ouverture de l'anus est à l'extrémité du ventre, près de la queue. C'est derrière cette ouverture qu'on remarque , dans les mâles , deux corps saillans, qu'on a long-temps pris pour les organes de la génération , mais que Bloch a prouvé , par la dissection et le raisonnement , ne servir qu'indirectement à cet acte. Ce sont des espèces de pieds pourvus chacun de trois os , qui , dans l'accouplement ^ RAI S29 prennent la forme d'une griffe , et servent à saisir et arrl^ler la femelle, à quoi aide une sérosité glutineuse qui sort d'une glande et s'amasse dans une bourse située entre les os> Cependant , comme les raies sont vivipares , il falloit qu'il y eût un accouplement réel , et Bloch a encore prouvé, par des observations, que cet accouplement avoll lieu, mais sans intromission d'organes saillans. Dans celte opéra- lion , le mâle se cramponne avec force contre la femelle , fixe l'ouverture de ses vésicules séminales contre l'ouverture des ovaires de sa femelle, et la féconde sans doute par suite d'un frottcmopt extérieur. Aristote avoit une connoissance exacte de ces faits , elles a mentionnés dans ses ouvrages; mais ils étoient oubliés. Les femelles des raies sont beaucoup plus grosses que les .mâles. Elles ont deux ovaires, dans lesquels il y a des œufs à différens degrés de maturité , de sorte qu'il n'en sort ja- mais qu'un à la fois ; aussi, pendant le temps du frai, qui dure trois mois sur nos côtes , y a«t-il de fréquens accouple mens. Les œufs des raies sont gros comme ceux des poules , et renfermés dans un cartilage quadrangulaire , terminé par quatre filamens de même nature. Ces œufs , qui ressemblent à un coussin allongé , sont souvent , lorsqu'ils sont vides , rejetés sur le rivage, où ils sont connus sous le nom de sou- ris de mer. On leur a attribué, autrefois, de grandes vertus , uniquement à raison de leur forme extraordinaire; et en- core aujourd'hui, selon Forskaël , les habitans des îles de la Grèce en fant respirer la fumée à ceux qui sont attaqués de fièvres intermittentes. Lacépède en a figuré pi. 7 du i.^r vol. de son Histoire des Poissons. On observera sans doute avec surprise que je parle d'œufs, quoique j'aie déjà dit que les raies étoient vivipares ; mais il est difficile de s'exprimer autrement. Ce ne sont point de véritables œufs , ce sont des matrices oviformes que portent les raies. Quelque temps après le premier accouplement , il sort de leur ovaire un de ces œufs ou une de ces matrices , qui reste attachée à la mère , et dans laquelle se développe un fœtus jusqu'à l'époque où il est assez fort pour briser les enveloppes qui le tiennent enfermé, nager et se pourvoir de nourriture. Quelques auteurs , et Lacépède suit leur avis , prétendent que ces petits éclosent dans le ventre même de leur mère , comme ceux des Squales ; mais il est facile de croire que ces deux manières peuvent avoir lieu dans la même espèce, selon les circonstances. Cet œuf n'est pas plutôt débarrassé de son fœtus , qu'il se sépare de la mère, WVili. i4 53o RAI qu'il s'en présente un autre déjà fécondé avec le premier , ou qu'il se fait un nouvel accouplement qui donne la vie à un nouvel œuf, pourvu d'un blanc ou d'un jaune comme le premier, et ainsi de suite. En général , les raies peuplent peu , quand on les com- pare aux autres poissons ; car on ne peut pas présumer qu'il en naisse plus d'une à deux douzaines de chaque femelle par année. L'anatomie des raies a été essayée par Wiliughby , Ar- tedi, Klein , Monro et Bloch; mais leurs travaux sont fort imparfaits. Cuvier s'en est également occupé , et il y a lieu d'attendre que lorsqu'il aura publié les résultats de ses obser- vations il restera peu à désirer. En attendant, on peut consulter JLacépède , qui en a esquissé les principales parties avec art. Jacobson , en examinant de nouveau des organes , déjà ob- servés , sous la peau de la tête des raies, a reconnu qu'ils étoient au nombre de dix. C'est de crustacés , de coquillages, de poissons, et , dit- on , de varecs , que vivent les raies. Elles attendent leur proie, cachées dans la boue ou le sable , ou la poursuivent avec rapidité à travers les flots. Quelques espèces, telles que la raie bâtis , ont la queue terminée par une pointe cor- née aiguë , arme redoutable par la force et la flexibilité qui lui est communiquée , et avec laquelle elles percent les poissons dont elles veulent faire leur nourriture, et se défen- dent contre ceux qui cherchent à les dévorer. Des voyageurs ont même rapporté qu'elles attaquoient les hommes, les étouffoient en les pressant avec leur large corps , et les rougeoient après leur mort. On les prend à l'hameçon, auquel on a mis pour appât un des objets ci-dessus mentionnés. On les prend aussi, lorsqu'elles viennent sur les côtes ou qu'elles nagent à la surface de l'eau , avec des fouènes et autres engins pointus. Toutes ont , à leur sortie de la mer, une odeur désagréable, qui fait soulever le cœur à ceux qui n'y sont pas accoutumés ; mais elles la perdent pe- tit à petit à l'air. La plupart donnent lieu à une pêche lu- crative sur nos côtes , et fournissent un aliment savoureu.K et sain , quoique en général un peu coriace. Celles qui sont transportées loin de la mer acquièrent de la qualité par les secousses du voyage : aussi, en mange-t-on de très-bonnes à Paris. Le foie de ce poisson est regardé comme un mets très-délicat , et en conséquence très-recherché des gour- mets. On a trouvé plusieurs espèces de raies fossiles dans les boues volcaniquesduMonte-Bolca, près Vérone,entre autres RAI 531 une qui se rapproche de la torpille par sa forme, et qui a trois pieds de diamètre. On connoît près de quarante espèces de raie;ï , que Lacé- pède divise en quatre sections, d'après la forme des dénis et la présence ou l'absence des aiguillons sur le corps ou sur la queue. La première division comprend celles qui ont les dents aiguës , et des aiguillons sur le corps comme sur la queue , telles que : La Raie bâtis, qui a un seul rang d'aiguillons sur la queue. Elle est connue sous le nom de raie cendrée. On la trouve dans les mers d'Europe, où elle a ordinairement deux à trois pieds de large -, mais on en pêche quelquefois qui ont cinq à six pieds , et qui pèsent deux cents livres. C^est la plus grosse et en môme temps la meilleure espèce de ce genre , surtout quand elle est jeune. Sa chair est blanche. On la sèche dans le nord de l'Allemagne , pour l'envoyer au loin. On retire de son foie une huile agréable au goût. Cette raie se pêche aussi fréquemment dans la Méditer- ranée , où elle est connue sous les noms deflossade, coliart , vache marine et couverture. Aristote et plusieurs autres auteurs anciens la mentionnent. Son museau est pointu; ses nageoires pectorales sont latéralement obtuses ; sa queue ronde , est ter- minée par une pointe aiguë; son corps est enduit d'une humeur visqueuse , fournie par des canaux placés assez près des tégu- mens, surtout aux côtés de la tête. Elle est d'un gris cendré , marbré irrégulièrement de noir. La Raie oxyrinque a une rangée d'aiguillons sur le corps et sur la queue. C'est la raie lisse de quelques auteurs. On la trouve dans toutes les mers d'Europe. On l'appelle raie au long bec , alesne , sot , gilioro , flossade , lentillade et la- ('ej«e, sur les différentes côtes de France. Sa grandeur diffère peu de celle de la précédente. Elle a le museau pointu , et le corps gris, varié de rouge et de blanc. Sa chair est quelque- fois très-bonne,d'autresfois très-dure. Il paroît qu'elle estplus tendre dans les pays chauds que dans le Nord, où Bloch dit qu'elle n'est pas estimée. La Raie miralet a le dos lisse, quelques aiguillons auprès des yeux , et trois rangs d'aiguillons sur la queue. On la trouve dans la Méditerranée. Son corps est brun rouge âlre , par- semé de taches de plusieurs nuances, dont une , sur chaque nageoire pectorale, est pourpre et renfermée dans un cercle noirâtre ; cette dernière ayant été comparée à un œil ou à un miroir, a fait donner à l'animal le nom de raie oculée ou raie à miroir. Sa grandeur est médiocre. La Raie chardon , Raja fullonica , Linn. , a tout le dos 532 R A I garni d'épines; un rang d'aiguillons auprès des yeux ; deux rangs d'aiguillons sur la queue. On la pêche dans presque toutes les mers d'Europe. Elle est d'un blanc jaunâtre , avec des taches noires. Elle reste petite. La Raie roisce, Raja ruhus, Linn. , a un rang d'aiguillons sur le corps , et trois sur la queue. On la pêche dans toutes les mers d'Europe. Son corps est jaunâtre , tacheté de blanc. Elle ne parvient pas à une grandeur considérable. La Kaîe chagrinée a des tubercules sur le devant du corps ; deux rangées d'épines sur le museau et sur la queue. On la pêche sur les côtes d'Angleterre. La Raie museau poiîstu a le museau pointu , le corps très-lisse ; trois rangs de piquans sur la queue ; deux nageoi- res dorsales, petites et arrondies, auprès de l'extrémité de la queue ; point de nageoire caudale. Elle se trouve sur les côtes de France. Sa couleur est grise. Elle se rapproche beaucoup de la raie oxyrinquc ^ mais ne parvient qu'à de très- petites dimensions , au rapport de Noël , qui l'a fait con- noître à Lacépède. La Raie coucou a la tête courte et petite ; le dessus du corps dénué de piquans; la partie antérieure du corps élevée; un ou plusieurs aiguillons dentelés , longs et forts , à la queue, qui est très-déliée. On la trouve avec la précédente. Sa cou- leur est bleuâtre ou rouge brun. La seconde division comprend les raies dont les dents sont aiguës, qui n'ont point d'aiguillons sur le corps ni sur la queue. La Raie torpille a le corps presque ovale , et deux na- geoires dorsales. Elle habite presque toutes les mers , et par- vient à une grandeur assez considérable. Celle espèce est célèbre de toute ancienneté , à raison de la faculté qu'elle possède d'engourdir le bras de celui qui la touche , faculté qui lui sert à s'emparer plus facilement de sa proie , et qui est flue à un effet électrique ou mieux galvanique ( V. au mot Tor- pille). Il paroît, par les figures et les descriptions des auteurs, que plusieurs espèces ont été confondues sous ce nom. Cuvier la regarde comme le type d'un sous -genre de son nom. V. pi. M. 14. , où elle est figurée. La troisième division réunit les raies dont les dents sont obtuses , et qui ont des aiguillons sur le corps et sur la queue. On doit y remarquer: La Raie aigle, qui aun aiguillon dentelé et une nageoire à la queue ; celle dernière partie plus longue que le corps. V. pl,^ M. 14 , où elle est figurée. On la pêche dans toutes les mers d'Europe , principalement dans la Méditerranée, où elle parvient à une largeur de trois à quatre pieds ; mais on en R A î 533 eite de prises entre les tropiques qui pesoient plus de trois cents livres , ce qui la range à côté de la raie bâtis pour la grandeur. Elle est connue sous les noms A'aigle poisson , pois- son aigle, faucon de mer, rate penade , glorieuse, crapaud de mer et mouiine. Cette espèce se distingue des deux autres par sa tête sé- parée du corps , et sillonnée des deux côtés ; par la forme et la disposition de ses nageoires pectorales, terminées par un angle aigu , et peu confondues avec le corps proprement dit. Comme l'étendue de ces nageoires est très-grande , on les a plus spécialement comparées aux ailes des aigles , dès les temps anciens. On a cru qu'elle n'avoit pas de nageoires ventrales; mais Lacépède s'est assuré que c'étoit de nageoire anale dont elle étoit dépourvue. Son corps , entièrement lisse , est plombé en devant , brun sur le dos , et olivâtre sur les côtés -, sa queue est deux fois plus longue que le corps , presque ronde , très-mince, très mobile, et terminée par un iil très-délié ; une petite nageoire dorsale est implantée près de l'origine de cette queue, et plus bas se voit un gros et long piquant , ou plutôt un dard très-fort , dont la pointe est tour- née vers l'extrémité la plus déliée de la queue. Ce dard, célèbre par les dangers qu'il fait courir aux pé- cheurs , est un peu aplati et dentelé des deux côtés , par des barbes tournées vers sa racine , et d'autant plus longues , qu'elles sont plus près de cette même racine. Il acquiert quelquefois plus de cinq à six pouces de long. Il se détache du corps de la raie chaque année et il en revient un autre et quelquefois deux à sa place. Aristote , Pline , et autres anciens naturalistes , qui ont connu celte raie , ont longuement disserté sur son dard , et ont prétendu qu'il renfermoit un poison plus actif que celui qui sert à rendre mortelle la blessure des flèches des peuples d'Afrique. Le vrai est que lorsque cette arme est introduite très-avant dans la main , dans le bras, ou dans quelque autre endroit du corps de ceux qui cherchent à prendre ce poisson, lorsque surtout elle y est agitée en différens sens „ et qu'elle est retirée avec violence , elle cause une blessure très-dou- loureuse , donne lieu à des inflammations très-dangereuses :, mais Lacépède s'est assuré qu'il n'y avoit point de glandes , ni sur le dard, ni dans ses environs , qui puissent distiller un venin quelconque. Le préjugé qui existoit du temps de Pline , n'est pas encore effacé , et actuellement même il est défendu, dans quelques endroits de l'Italie , de présenter au marché cette raie , avant d'avoir coupé sa queue. C'est avec ce dard, aidé de sa queue plusieurs fois con- tournée, que la raie rt/g/e saisit et donne la mort aux ani- 534 R A I maux dont elle fait sa proie , el qu'elle attend au fond de la mer et à demi-couverte de vase; c'est encore avec lui qu'elle se défend contre ses ennemis. La chair de la raie aigle est dure et difficile à digérer; il n'y a que les pauvres qui en mangent , encore n'est-ce que quand elle est jeune; cependant , le foie passe pour un mets délicat , et on le sert sur la table des riches. Les auteurs ont décrit comme variétés plusieurs raiesaigles^ qui paroissenl devoir être regardées comme des espèces. Celle que Lacépède a figurée d'après Commerson,est surtout extrêmement différente de celle qu'on voit dans Bloch, Cette espèce sert de type au sous-genre Mourine deCuvier. LaPiAiE GiORNA a deux grands appendices sur le devant de la têle ; chaque pectorale formant un triangle ; une nageoire dorsale placée devant un aiguillon fort, et dentelé des deux côtés , qui termine le corps ; la queue très-longue , très-déliée et dénuée de nageoires. Cette espèce, qui alteintplus dequatre pieds de large , a été prise dans le golfe de ISice , et je l'ai vue dans le cabinet de l'estimable Giorna. Lacépède l'a figu- rée. Elle sert de type au sous-genre Cépbaloptère de Cuvier. La Raie pastenague, /îa/ayoas/mara, Linn,, a un aiguillon dentelé , point de nageoires à la queue ; cette dernière partie plus longue que le corps. On la trouve dans presque toutes ks mers. Elle se rapproche beaucoup de la précédente, parla forme et les mœurs; elle a comme elle un dard dentelé sur la queue , mais elle ne parvient jamais à la même grandeur, puisque les plus grosses ne pèsent que dix livres. On la con- noît sur les côtes de France , sous les noms de iareronde, bas- tenague , vastangue et allaoelle. Les anciens , qui Font aussi connue , et qui l'ont su distinguer de lara/e aigle, attribuent à son dard un venin encore plus subtil. La fable avoit même mis ce dard entre les mains du fils de Circé , pour qu'il pût tuer plus sûrement son père. Aujourd'hui les peuples de quel- ques côtes d'Amérique s'en servent pour armer leurs flèches. Ceux du Japon , au contraire , le regardent comme un re- mède sou'ï^erain contre la morsure des serpens venimeux , et en conséquence , en portent toujours sur eux. Cette espèce présente quatre variétés notables , dont deux ou trois avoient été mentionnées comme espèces distinctes. Sa chair n'est guère meilleure que celle de la raie aigle , et son foie est également bon. Cuvicf établit qu'elle doit être le type d'un sous-genre qu'il appelle Pastenague. La Raie sephen a un grand nombre de tubercules sur la tête, le dos et la partie antérieure de la queue. Forskaël l'a observée dans la mer Rouge , où elle parvient à douze pieds Vx \ 1 535 «le largenr. Son corps esl d'un brun cendré. Elle est pniirvue d'un dard dentelé , analogue à celui des précéden- tes- C'est elle qui fournit, d'après la découverte très-impor- tante de Lacépède , la peau que l'on emploie , sous le nom de galuchat, pour couvrir les boîtes et les étuis destinés à renfermer des bijoux, peau qu'il faut bien distinguer de la peau de reguin , et qui nous vient exclusivement de l'Angle- terre. V. au mot Oaluchat. La Raie églantier a une rangée longitudinale de petits aiguillons sur le dos , qui d'ailleurs est parsemé d'épines en- core plus courtes ; plus de trois rangs longitudinaux de pi- quans recourbés sur la queue. Elle est figurée pi. M. i^. Je l'ai observée, décrite et dessinée dans la rade de Charleston, où elle est fort commune, et où elle parvient à trois piedi de large. Sa couleur est brune en dessus ; sa chair est tendre et savoureuse. La Raie nègre a le museau pointu ; un rang de piquans sur le dos et sur la queue ; une autre rangée de piquans plus écartés de chaque côté de la queue; toute la partie supérieure plus ou moins noire. On la trouve dans les mers d'Europe. Elle est de médiocre grandeur. La Raie BOUCLÉE, So/flc/ai'a/a, Lion. , a un rangd'aiguillons recourbés sur le corps et sur la queue. Ellese trouve dans toutes les mers d'Europe , et parvient à plus de douze pieds de longueur. C'est une de celles qu'on mange le plus habituelle- ment en France , et surtout à Paris , où on estime sa chair tendre et savoureuse. Dans le Nord , où on en prend beau- coup,le peupleseulen faitusage. LesNorwégiens ne la pèchent même , au rapport de Bloch , que pour faire sécher sa chair, qu'ils envoient à l'étranger pour l'approvisionnement des vaisseaux, et pour faire de l'huile avec son foie. On l'appelle davelade ou raie clouée , sur les côtes de la Méditerranée ; rajon , raielon , ratîllon et papillon , lorsqu'elle est jeune , sur celles de l'Océan. Sa couleur varie. Elle est tantôt brunâtre, avec des taches blanches, tantôt blanchâtre , avec des taches noires ; sa tête est un peu allongée et pointue ; sa queue est plus longue que le corps , un peu aplaiie en dessous -, elle n'a pas de dard , mais elle est garnie en dessus de deux petites nageoires dorsales et d'une caudale. Chacun de ses aiguil- lons est attaché à une base circulaire , épaisse , plus que cartilagineuse , enfoncée sous la peau. Leur nombre varie beaucoup. La Raie rhinobate a le corps allongé et un seul rang d'aiguillons ; elle se trouve dans la Méditerranée. Ses rap- ports avec les squales , surtout avec le squale ange , sont 535 XX A 1 «ombreux. Lacépède l'a figurée , et lui a réuni ia Raie hataoi que Forskaël a observée dans la Mer Rouge Cuvier la re- garde comme devant être le type du sous-genre Rhinobate. La Raie thouin a le museau très-prolongé et garni, ainsi que le devant de la tête , de petits aiguillons ; du reste, elle diffère peu de la précédente. Elle est figurée dans Lacépède, vol. I, pi, I. On la pêche dans la mer Rouge et dans celle des Indes. Le dessus du corps est noir; mais les côtés, la partie antérieure de la tête , excepté le museau , sont d'un blanc éclatant ; eHe est de même couleur en dessous. La Raie bohkat , Raja djiddensis , Forsk. , a trois rangs d'aigaillons sur la partie antérieure du dos , et la première nageoire dorsale située au-dessus desnageoiresventrales. On la pêche dans la mer Rouge. La Raie cuvier a un rang d'aiguillons sur la partie posté- rieure du dos; trois rangées d'aiguillons sur la queue; la première nageoire dorsale située vers le milieu du dos. Elle est figurée dans Lacépède, vol. i, pi. 7. On ignore son pays natal. Elle se rapproche un peu des squales par la position de sa nageoire dorsale , position très-remarquable dans le genre des raies. La quatrième division rassemble les raies qui ont les dents obtuses et point d'aiguillons sur le corps ni sur la queue. La Raie mobular a deux grands appendices vers le devant de la tête , et la queue sans nageoires. On la trouve dans la Méditerranée et dans l'Océan. C'est à Duhamel qu'on en doit la connoissance. Celle qu'il a décrite, qui avoit été prise dans une madrague près de Marseille , étoit de dix pieds et demi de long, et pesoit six cents livres. Elle ressembloit beau- coup à celle que Lacépède a appelée manatia. Tellcssont les raies dont les dents ont été observées; mais il en est encore quelques-unes de connues , dont les dents ne l'ont pas été. Ce sont : Parmi celles qui sont pourvues d'aiguillons: La Raie schoukie, qui a des aiguillons très-éloignés les uns des autres, et un grand nombre de tubercules.On la pêche dans la mer Rouge. La Raie chinoise , qui a le corps un peu ovale, le museau avancé el arrondi; trois aiguillons derrière chaque œil; deux angées d'aiguillons sur le dos. Elle est figurée dans Lacé- ;de, vol. i , pi. 2. On la trouve dans les mers de la Chine. Ile se rapproche un peu de la torpille. La Raie mosaïque a le museau un peu allongé , un rang d'aiguillons étendu depuis la nuque jusqu'à l'extrémité de la queue ; deux ou trois piquans au-devant de chaque œil ; un ou deux pifpans derrière chaque évent ; une série longitudi- l R A I 537 nale de cinq à six piquans de chaque rôle de l'origine de la queue ; la couleur jaunâtre; dop taches blanches , petites et arrondies ; plusieurs séries doubles , tortueuses et placées symétriquement, de points blancs ou blanchâtres. Elle est figurée dans Lacépède, vol. 4i ph ï6. On la trouve dans les mers d'Europe. C'est la plus belle des raies. La Raie ondulée a le museau un peu pointu ; une rangée de piquans étendue depuis la tête jusque vers l'extrémité de la queue ; deux aiguillons devant et derrière chaque œil ; un aiguillon situé auprès de la tête et de chaque côté de la ran- gée de piquans qui règne sur le dos ; un grand nombre de lignes sinueuses et dont plusieurs se réunissent les unes aux autres. On la trouve avec la précédente. Parmi celles qui n'ont point d'aiguillons : La Raie gronovienne , Kaja capensis ^ Linn. , qui a le corps presque ovale et une seule nageoire dorsale. On la trouve au Cap de Bonne-Espérance. La Raie aptéronote a le museau pointu et très-avancé ; point de nageoire dorsale; un sillon longitudinal au-devant des yeux ; un sillon presque semblable entre les deux évents; la couleur rousse. On ignore son pays natal. Elle est figurée dans Lacépède, vol. 4? pi- i4- La Raie frangée a deux grands appendices sur le devant de la tète ; celte partie, le corps et les pectorales, forment ensemble un losange presque parfait;les deux côtés de la queue, de la partie postérieure du corps et de celle des pectorales, sont garnis de barbillons ou de filamens ; il n'y a point de nageoires ni de bosses sur le dos. Elle est figurée pi. M. i4- On a péché, dans la Grande-Mer, un individu qui avolt plus de quinze pieds de long. La Raie manatia, qui a deux appendices sur le devant de la tête; point de nageoire dorsale; une bosse sur le dos. Elle est figurée dans Lacépède, vol. i,pl. v.On la trouve dans les mers d'Amérique, où elle parvient aune grandeur égale à £elle de la précédente. LaRAiEFABRONiENNE a deux grands appendices sur le de- vant de la tête; chaque nageoire pectorale aussi longue que le corps proprement dit, très-étroite et occupant , par sa base, la portion du côté de l'animal comprise entre la tête et le milieu du corps. Elle est figurée dans Lacépède, vol. 2, pi. 5 On la trouve dans la Méditerranée. Elle a douze pieds de large. On dit que les appendices de son museau se déploient à la volonté de l'animal, et lui servent à porter sa nourriture à la bouche, ce qui paroît difficile à croire ; ces appendices, dans l'ctat de repos , ressemblent à deux cornes , et ont fait donner à cette espèce le nom de raie-vache par les pêcheurs de Toscane. 538 K A I La Raie batsksïenne a deux appendices sur le devant de la tête ; point de nageoire suv le dos ni au bout de la queue ; chaque nageoire pectorale plus longue que le corps propre- ment dit, très-étroite et à peu près également éloignée dans son axe longitudinal et dans la pointe de la tête et de la queue ; les yeux placés sur la partie supérieure de la tête. Elle est figurée dans Lacépède, vol. 2, pi. 5. On la trouve dans les mers d'Amérique, où elle parvient à une telle gros- seur, que Banks, à qui on en doit la connoissance , rapporte qu'un individu, qui fut pris sur les côtes de la Barbade, ne.pul être tiré à terre que par le moyen de sept paires de bœufs. On l'appelle, dans les îles anglaises, diable de mer. Ces quatre dernières espèces et la mohular , espèces si monstrueuses , sont peut-être dans le cas de former un genre particulier. La Raie astérias est une espèce peu commune, observée par Delaroche, aux îles Baléares, el figurée pi. i de son Mémoire sur les poissons de ces îles. Les Raies raboteuse, petit museau et ponctuée, sont encore des espèces nouvelles, que Risso nous a fait connoître dans son Ichthyôlogie de Nice.(B.) RAIES-FOSSILES. (F. Poissons-fossiles.) (desm.) RAIETOIVfS. Petits de la Raie bouclée. Voyez au mot Raie, (b.) RAIFORT , RADIS , Raphanus , Linn. ( Tétradynamie silf'queuse). Genre de plantes de la famille des crucifères, qui se rapproche beaucoup des Choux et des Moutardes, et qui présente pour caractères : un calice formé de quatre fo- lioles droites , oblongues et rapprochées des pétales ; une corolle de quatre pétales étendus, disposés en croix et à on- glets ; six étamines, dont deux plus courtes et opposées; quatre glandes placées sur le réceptacle , deux entre les éta- mines courtes et le pistil, et deux entre les étamines longues et le calice ; un ovaire oblong, gonflé et rétréci, presque sans style , et couronné par un stigmate. Le fruit est une silique charnue , inégale, renflée, articulée , à plusieurs loges mem- braneuses, disposées longitudinalement sur deux rangs , con- tenant de petites semences arrondies. Les plantes de ce genre ont une racine tubéreuse , fusi- forme ou sphéroïde. On n'en compte qu'une quinzaine d'espèces ; mais l'une d'elles, la seule dont je ferai mention, offre plusieurs variétés. C'est le Raifort cultivé, Raphanus saiwas., Linn. , plante annuelle ou bisannuelle , dont le pays natal ne nous est pas connu, et qui est cultivée dans les jardins pour sa racine, qu'on mange crue au printemps et pendant une grande par- lie de l'été. Cette racine est ronde ou allongée, blanche, vio- R i 1 539 îetle, rose, rougcâlre ou noirâtre. On lui donne le nom de pelile rm^e ou de radis, suivant sa forme. Elle est presque tou- jours blanche intérieurement, et a une écorce plus acre que sa pulpe. Les feuilles du raifort sont alternes et ailées ; les caulinaires sessiles; les radicales pétiolées; du milieu de celles-ci s'élèvent des tiges hautes d'environ deux pieds , her- bacées , rondes , et divisées en rameaux , aii sommet des- quels viennent lesfleurs disposées en grappes. Parmi les variétés que présente cette espèce, on distingue la rave de corail , la petite hâtive, la rave couleur de rose ou saumonée, le radis blanc hâtif , le rond hâtif, le petit rond rouge, le gros blanc , le petit noir , le gros noir d'hiver, la rave blanche longue , qui se sème depuis mars jusqu'en sep- tembre, la tortillée du Mans, la grosse blanche d'Augsbourg, etc. ; elles aiment en général une terre meuble, fraîche, qui ait de la profondeur. On en sème la graine presque toute l'année : en été, on doit semer à l'ombre et arroser souvent, pour que les racines soient tendres. Quand on veut avoir des petites raves de primeur, il faut les semer sur couche. Les racines des raiforts, radis ou petites raves, ont une saveur piquante, agréable. On les ;nange avec du sel ; mais les estomacs foibles les digèrent difficilement ; elles don- nent souvent des rapports. Elles sonltrès-apéritives et anti- scorbutiques. Les jeunes feuilles de radis se mangent cuites et en salade. Un membre de la société patriotique de Milan ayant fait des essais , il y a quelques années, sur la manière de se pro- curer de bonne huile dans les contrées où le climat ne per- met pas de planter des olives, en a extrait des graines d'une espèce de raifort de la Chine. Cette plante résiste aux hivers les plus rigoureux. On en tire une grande quantité d'huile d'assez bonne qualité , pour être placée immédiatement après l'huile d'olive. Ce raifort demande un terrain bon et un peu ferme. Il faut le semer asez clair en septembre , et c'est au mois de mai qu'on recueille sa graine , qui est très- grosse et très-abondânte. Ventenat a détaché de ce genre le Faux raifort {raphanus raphfmisirum, Linn.), pour en faire un genre particulier sous le nom de Raphamstre , et Labillardière , le Raifort a. FEUILLES EN LYRE, pour constituer celui qu'il a appelé Enar- THRocARPE. Voy. ces mots , et Raphanus. (d.) RA.IFORT. A Paris, on donne ce nom au Cranson rus- tique ( Corhlearia armoracia , Linn. ). (ln.) RAIFORT AQUATIQUE. C est un Sysimbre, Sysim- hrium amphiblum. (d.) RAIFORT SAUVAGE ou Grand Raifort. C'est le cranson nislique ( cochlearia armoracia ) , égalçment appelé Ho II A I r.ran de Brelogiie , cran des Anglais , moutarde des capucins , moutarde des Allemands^ meredic et meer edyck. On râpe sa ra- cine qui est fort grosse , et on la mange en place de mou - tarde. (LN.) RAIGRASS. V. Ra\gràss. (b.) RAIIS, Myletes. Sous-genre introduit par Cuvier dans le genre des Salmones. Il renferme trois espèces non encore décrites, vivant dans les rivières de l'Amérique, et une pro- pre au Nil, qui est le Salmone ^ILOTlQUE de Forskaël. Il est remarquable par des dents en prisme triangulaire court, arrondi aux arêtes , et dont la face supérieure se creuse. Ce genre a aussi été appelé Mylète. (b.) RAINE, //y/a. Genre de reptiles de la famille des Ba- traciens, dontles caractères consistenlàavoirlespattes pos- lérieures fort longues , les doigts terminés par une pelote vis- queuse placée sur un empâtement ; point de queue. Ce genre faisoit partie de celui des Grenouilles de Lin- nceus; mais , quoiqu'il lui convienne par beaucoup de carac- tères , il en est bien distingué par les pelotes visqueuses des doigts et par les mœurs. La plupart des auteurs français ont séparé les raines des grenouilles; et en cela, ils n'ont fait que se conformer à l'u- sage qui attribue un nom différent à la seule espèce qui se trouve en France. V. V Histoire des quadrupèdes ovipares , par Lacépède. Les raines sont généralement plus tranquilles que les gre- anouilles; elles attendent des journées entières leur proie dans la même place ; mais si elles font moins de mouvemens, ces mouvemens sont plus vifs ou plus rapides que ceux des premières. C'est dans les bols , sur les arbres, qu'elles se tiennent pendant presque tout l'été. On les voit sauter de branche en branche , à des distances souvent de plusieurs pieds , se tenir suspendues sur des feuillesagitées par les vents aussi bien que sur les plus grosses branches, monter très- lestement sur leur tronc, etc. Elles vivent de mouches et autres insectes qui passent à leur portée, et sur lesquels elles se jettent avec la rapidité d'un trait. Leur langue , confor- mée comme celle des grenouilles, c'est-à-dire large, épaisse, visqueuse, et attachée par son extrémité antérieure, est très- propre à les arrêter et à les empêcher de s'échapper dès qu'ils sont saisis. Considérées sous ces rapports, dit Latreille , Histoire na- turelle des Reptiles^ faisant suite au Buffon^ édition de Deter- ville , elles sont, dans cet ordre, ce que les iguanes et les ca- méléons sont dans celui des sauriens. RAI 541 La faculté donl jouissent les raines . de marcher contre les glaces les mieux polies , avait été attribuée à la viscosité dont elles sont enduites; mais Labillardière nous a appris qu'elle étoit principalement due à celle de former le vide sous les pelotes de leurs pattes. Voy. les Mém. deTInstitut, an 1818. Les Vaines ou mieux les mâles des raines, jouissent comme les grenouilles, et même à un plus haut degré,de la faculté de coasser. Il est peu d'habitans de la campagne qui ne les aient souvent entendus au sommet des arbres le soir et le matin, dans les grandes chaleurs de l'été, pousser en chœur des sons rauques fort discordans, et par conséquent fort désagréables à l'oreille. C'est surtout dans les bois humides , sur les buissons voi- sins des marais, dans les jardins ornés de pièces d'eau , qu'il faut s'attendre à trouver des raines. Elles sont rares dans les pays secs, dans les forêts montagneuses. La raison en est qu'elles passent, comme les grenouilles , tout l'hiver dans l'eau, enfoncées dans la boue, et qu'encore, comme elles, elles y déposent leurs œufs au printemps. Tout ee qu'on a dit de l'organisation interne des grenouilles, de leur accouplement, de leur fécondation, de leurs œufs , et des têtards qu'ils produisent, s'applique en général aux: raines ; ainsi on ne pourroit que répéter ce qu'on peut lire à ce sujet au mot Grenouille. On y renvoie donc le lecteur. 11 paroît que ce n'est qu'aubout de trois ou quatre ans que ces animaux sont en état de perpétuer leur espèce. Jusqu'à cette époque, les mâles sont presque muets. Ils s'accouplent beaucoup plus tard que les grenouilles dans nos climats. Ce n'est guère qu'aux premiers jours de mai qu'on trouve des œufs, et qu'on entend coasser les mâles , qui alors ont quitté leurs femelles. Il faut deux mois et même un peu plus, si la saison est froide, aux têtards, pour subir toutes leurs métamorphoses , et parvenir à l'état d'animaux parfaits. Ce n'est qu'alors qu'ils quittent les eaux , et vont rejoindre leurs mères sur les arbres. Defrance, qui a nourri des raines chez lui, a assuré à La- trellle qu'elles avaloient leur peau à chaque mue. J'en ai également élevé, et j'ai observé qu'elles ne mangeoient ja- mais les insectes morts, et qu'elles ne se jeloient que sur ceux qui étoient en mouvement. Quelques personnes se plaisent à conserver des raines dans des bocaux, sur leur cheminée, dans la persuasion qu'elles indiquent le beau temps ou la pluie , le froid ou le 5^2 , RAI chaud, selon qu'elles se tiennent hors ou dans l'eau. Le vrai est que si leurs mouvemens paroissent varier comme l'atmosphère, elles ne les font pas généralement avec assez de régularité , pour pouvoir remplir le hut que ces per- sonnes ont en vue. Leur manière d'être est en concordance complète avec celle des Salamandres placées dansla*même situation; en conséquence, on renvoie le lecteur à l'article de ses dernières, où les phénomènes qu'elle présente sont analysés et réduits à leur juste valeur. Les raines ont pour ennemis une grande quantilé d'oiseaux de proie , d'oiseaux d'eau , quelques quadrupèdes , et sur- tout les serpens. L'espèce qu'on trouve en France n'est pas très-commune ; mais il en est , dans les pays chauds , qui sont si abondantes dans certains lieux , que leur coassement se fait entendre d'une lieue , et qu'il est impossible de se parler autrement qu'à l'oreille ; la raine flanc-rayé est dans ce cas. Je l'ai observée en Caroline , et j'en ai vu quelque- fois des buissons tout couverts , et chaque roseau en porter des douzaines. Latreille , dans l'ouvrage cité plus haut , compte dix-huit espèces de raines , la plupart découvertes dans les collec- tions de Paris par Daudin, qui a publié une monographie de- ce genre, qui marquera en histoire naturelle, parla clarté de ses descriptions, la solidité de sa critique et par la beauté et l'exactitude de ses figures. On ne peut qu'en recommander l'acquisition aux naturalistes qui voudront des détails plus étendus sur les raines , animaux aussi élégans par leurs formes qu'agréables par leurs couleurs. Les espèces de raines les plus importantes à connoîlre , sont ainsi caractéisées : La Raine verte ou commune est d'un vert gai en dessus , avec une ligne noirâtre bordée de jaune sur les côtés. Elle aies pieds rougeâtres. Son ventre est jaunâtre et granulé. Sa lon- gueur est d'un pouce et demi. On la trouve dans les parties moyennes et méridionales de l'Europe. Elle fournit quel- ques variétés de couleur. La Raine patte d'oie est d'un rouge pâle marbré de brun, avec des bandes géminées de même couleur sur les pattes. On la trouve en Caroline. Sa longueur est de quatre à cinq pou- ces. F. pi. P 4 où elle est figurée. La Raine bicolore est bleue ; son ventre est moitié violet et moitié jaunâtre , avec des taches blanches entourées d'une ligne violette. Elle atteint quatre pouces. On la trouve à Su- rinam. V. pi. P 4 , où elle est figurée. La Raine réticulaire est d'un rouge pâle , marbrée de lignes et de points plus foncés, de fascies et de taches plus 3 ■ /}i7t/tt' /j/fo/orc . / . Jhune CO//I//11//IC i> Jifirnr raitije ■ t> , Jini/tf^ rrttu'hrce , S ■ Jitii/ic (I '/>ii/>t/eaii ■ t) ■ Jlai/ic à /ircr • !/<7 . Jliitnc /u/jLWco/ii^ria/i' RAI 5{3 claires. Elle se trouve dans la Caroline. Elle acquiert jusqu'à quatre pouces de long. Les vésicules du mâle sont très- longues. La PiAiNE MARBRÉE cst d'un jaunc cendré , marbré de rouge en dessus , ponctué de noir en dessous. Elle se trouve à Su- rinam. V. pi. P 4- La Raine a bandeau , Ranajronialis , est d'un brun rou- geâtre , avec des taches oblongues d'un blanc brillant, dont une est sur le front. Elle se trouve à Surinam. V. pi. P 4. La Raine a tapirer , Rana iinctorîa, est unie , d'un brun rouge , avec deux lignes larges sinueuses , qui se réunissent à leurs extrémités et dans leur milieu. Elle se trouve à Su- rinam. Lacépède , d'après Buffon , indique cette espèce comme servant , en Amérique, à tapirer les perroquets, c'est-à dire à leur faire venir des plumes rouges ou jaunes , lorsqu'après leur avoir arraché les plumes vertes dans leur première jeu- nesse, on frotte la place avec le sang de cette raine. La pos- sibilité de cette opération, dont l'explication est hors de nos données physiologiques actuelles , a besoin d'être confirmée par des observations authentiques. F. pi, P 4. La Raine squirelle est d'un vert obscur, avec des taches brunes et les fesses jaunes. Je l'ai trouvée dans l'Amérique septentrionale. Elle se cache ordinairement sous les écorces d'arbres. Sa grandeur n'atteint pas celle de la raine commune. La Raine fémorale est verte , avec sept ou quelquefois un plus grand nombre de taches jaunes sur les cuisses. Elle se trouve dans l'Amérique septentrionale , où je l'ai décrite et dessinée. La Raine rouge est d'un rouge - brun , avec des taches rondes blanchâtres sur les cuisses. Elle se trouve en Amé- rique. Lacépède a mal à propos confondu la raine à tapirer avec elle. V. pi. P 4- La Raine beuglante est d'un blanc cendré , quelque- fois mêlé d'un brun rougeâlre très-clair. Elle se trouve à Su- rinam. F. pi. P 4 , où elle est figurée sous le n.° 10. La Raine hypochondriale est d'un gris bleuâtre, avec les côtés, surtout ceux des cuisses , fasciés de brun. Elle vient de Surmam. Sa longueur est d'un pouce et demi. F. pi. P 4 où elle est figurée sous le n." 9. La Raine flanc rayé, Hyla lateralis ^ est d'un vert clair, avec une ligne latérale jaune de chaque côté. Elle se trouve dans la Caroline , où elle a été observée par Catesby et par moi. Celte espèce couvre quelquefois, comme je l'ai déjà dit , les buissons ainsi que les grandes plantes qui se trouvent dans l'eau ou quil'avoisinent , et fait un bruit qu'on entend 5^4 RAI pendant la nuit à une distance considérable , et près duquel il est très-difficile de s'entendre parler. Les serpens et les oi- seaux d'eau en font une destruction considérable. Elle saute à une distance surprenante , à près de deux toises , selon Catesby. (b.) RAINET. V. l'article de la petite Joubarbe, (desm.) RAINETO. Dans le Midi , la Raine verte, (desm.) PvAINETTE. Nom vulgaire de l'espèce commune de Haine , Hyla viridis. (desm.) RAINETTE SAINT-MARTIN. La Raine verte ou COMMUNE est ainsi appelée dans quelques parties de la France. (desm.) RAIPONCE. Nom spécifique d'une Campanule. On ap- pelle souvent de même la racine de la Raponcule. (b.) RAIPONCE (grande), RAIPONCE A ÉPIS. C'est la Raponcule a épis. V. ce mot. (desm.) RAIPONCE (petite) DE CARÊME. C'est la Cam- panule RAIPONCE, (desm.) RAIRE. Cri du Cerf lorsqu'il est en rut. (des.m.) RAIS. Synonyme de Raie, (b.) RAISIN. Fruit de la Vigne, (b.) RAISIN D'AMÉRIQUE. V. au mot Phytolacca. (b.) RAISIN D'AUTRICHE , Vitis laciniosa ; Raisin de RENARD, Vilis vulpina ; RaISIN DE DEMOISELLE, RaISIN DE Maroc, Raisin de la Magdelaine, etc. V. Fariicle Vigne, (desm.) RAISIN RARBU. C'est la Cuscute, (desm.) .RAISIN DES BOIS, C'est I'Airelle myrtille, (b.) RAISIN DE BRUYÈRE. Voy. Myrtille et Airelle. (LN.) RAISIN DE CHEVRE. V. Nerprun cathartique. (LN.) RAISIN DE CORINTHE, Vitis apyrenn. Variété de raisin qu'on fait sécher pour la livrer au commerce. C'est du canton de Malvoisie , près Patras , dans l'isthme de Corinthe , que sortent la plupart des raisins secs de ce nom , et dont on fait une si grande consommation en Angle- terre dans les sauces : les îles Ioniennes , de Lipari, et autres delà Méditerranée, en fournissent aussi. Il ne faut pas confondre ces raisins avec ceux qu'on appelle de ce nom dans nos jardins, et dont les grains, soit rouges, soit blancs, sont dépourvus de pépins. Ces derniers n'ont d'autre mérite que cette absence de pépins. V. Vigne et Fruit, (b.) RAISIN DE CORNEILLE. C'est la Camarine noire ( Empetrum nigrum ). (ln.) R A I 545 RAISIN IMPÉRIAL. C'est une espèce Je Varec , Fucus acinarius. (desm.) RAlSIiN DE LOUP. C'est Ja Morelle noire, 5o/a- uum nigrum , Llnn. (LN.) RAISIN DE MER. Nom que donne Lémerl à une Holothurie couverte de tubercules rouges , et que les pê- cheurs appliquent toujours, avec bien plus de raison, aux œufs des Sèches, et à ceux de coquillages qui sont en grappes, (b.) RAISIN DE MER. On donne ce nom à I'Uvette. (b.) RAISIN DE MER. On appelle de ce nom le fruit du Raisinier uvifère. (desm.) RAISIN DE MER GRIMPANT. C'est ainsi qu'on appelle I'Anabase. (b.) RAISIN D'OURS. On donne ce nom à I'Arbousier TRAINANT, (b ) RAISIN DE RENARD. Nom de la Pa risette, (b.) RAISIN DE SECHES. On donne ce nom aux œufs de SÈCHES , qui sont toujours disposés en grappes, (desm.) RAISIN DES TROPIQUES. C'est le nom donné, par les marins , à une espèce de Varec qu'on trouve en pleine mer , le Fucus natans , Linn. (DESM.) RAISINET ou RAISIN DE DEMOISELLE. Voyez l'article Vigne, (desm.) RAISINIER , Cocoloba. Genre de plantes de l'octandrie trigynie et de la famille des polygonées, dont les caractères consistent : en un calice monophylle, coloré , divisé en cinq parties; point de corolle; huit étamines ; un ovaire supé- rieur surmonté de trois styles à stigmates globuleux ; une noix uniioculaire , recouverte par le calice devenu succulent. Ce genre renferme des arbres à feuilles alternes et à fleurs disposées en grappes pendantes , propres aux parties les plus chaudes de l'Amérique. On en compte une vingtaine d'espèces , parmi lesquelles les plus intéressantes à con- noître , sont : Le Raisinier uvifère , qui a les feuilles en cœur , pres- que rondes et luisantes. Il croît dans les Antilles , sur le bord de la mer. On le cultive dans les serres d'Europe. V. sa figure pi. P. 8. Ses Heurs ont une odeur suave. Ses fruits sont de couleur rouge , acides et très-agréables à manger , quoique leur pulpe ne soit pas très-épaisse. Leur amande est amère et astringente , et on s'en sert en mé- decine, comme anti-dyssentérique. La consommation qu'on fait de ces fruits, à Saint-Domingue , est très-considérable. Le Raisinier excorié , qui a les feuilles ovales , oblon- gues , aiguës , en cœur à leur base. Il croît dans les Antilles, -SiG R A L où li est connu sous le nom de raisinier de montagne. On ex» mange le fruit. Le Raisinier blanc, qui a les feuilles obIongues,aiguës et atténuées à leur base. Il se trouve aux Antilles, où il est connu sous le nom de raisinier du coudre. On en mange aussi es fruits. Le Raisinier ponctué , qui a les feuilles lancéolées , ovales. Il se trouve aux Antilles. Ses fruits sont ponctués et odorans. (b.) RAIZ DE MONGO. Nom espagnol de VOphiorrhiza mungo , L. (l'N.) RAIZ DE RESFRIAO Les habitans du Pérou donnent ce nom à la Dorstène. (b.) RAJA. Nom latin des Raies, (desm.) RA.TANE , Rajawa. Genre de plantes de la dioécie îiexandrie et de la famille des smilarinées , qui présente pour caractères : un calice campanule , divisé en six parties oblongues , aiguës et ouvertes ; point de corolle ; dans les pieds mâles , six étamines plus courtes que le calice ; dans les pieds femelles, «un ovaire inférieur, comprimé, plus saillant d'un côté, surmonté de trois styles à stigmates obtus; une capsule comprimée, à trois loges et à trois semences, mu- nies d'une aile membraneuse. Ce genre renferme des plantes grimpantes , à racines or- dinairement tubéreuses , à feuilles alternes , et à fleurs dis- posées en grappes pendantes et axillaires. On en compte une douzaine d'espèces décrites ou figurées dans les auteurs , les unes d'Amérique et les autres du Japon. Les deux espèces les plus connues sont : La Rajane a feuilles en cœur , qui a les feuilles en cœur et à sept nervures , et la Rajane a feuilles hastées , qui a les feuilles en cœur, hastées. Elles se trouvent toutes deux dans les Antilles. Ce genre a beaucoup de rapports avec celui des Ignames, et il paroît qu'on mange , dans quelques endroits, les racines de ses espèces , comme celles de ces dernières, et sous leur nom ; deux des semences avortent souvent, (b.) RAKKE, KOETER, MYNDE, HUND. Différens noms danois appliqués aux animaux de l'espèce du Chien. (desm.) RAKKOON, V. Raccoon et Raton, (desm.) RALE, Rallus. Genre de l'ordre des oiseaux Échassiers, et de la famille des MacrodacTYLES (f^. ces mots.). Caractères : bec plus ou moins long que la tête , épais à sa base , le plus souvent droit, comprimé latéralement; mandibule supérieure avec un sillon nasal sur chaque côté de son arcte, un peu ToÇltée et inclinée à sa pointe sur l'inférieure; narines ob- R A L 547 l'ongùés ou kngiludinales , situées dans un sillon, couvertes à leur origine par une membrane, ouveries et percées à jour en dessous, vers le milieu; langue entière pointue; front em- plumé; 4- doigts lisses , 3 devant , un derrière ; les antérieurs allongés et totalement séparés ; le postérieur portant à terre Sur le bout et articulé sur le tarse, un peu plus haut que les autres; ongles courts falculaires et peu pointus; ailes concaves arrondies; la 1". rémige plus courte que les cinq suivantes; les 2."'e 3.nie gt ^me i, peu près égales entre elles et les plus longues de toutes; corps comprimé par les côtés. Ce genre est susceptible de deux divisions, si l'on met de l'importance à l'étendue du bec; car, chez les uns, il est plus long que la tête, et chez les autres, de sa longueur ou plus court; ce qui , joint à quelques caractères secondaires, m'avoit déterminé à faire de ceux-ci, dansl'analyse de mon Ornithologie élémentai- re , un genre particulier sous le nom de porzane; mais depuis , m'étant aperçu que parmi les espèces étrangères il y en avoit chez qui la ligne de démarcation devenoit à peu près nulle , je les réunis ici , et je me borne à indiquer celles dont la lon- geur dubec dépasse l'étendue de la tête. Tels sont, parmi celles que j'ai Vues en nature, le grand râle de Cayenne, celui à longbeCf de la même contrée, les raies d'eau, varié, bruyant, mudhes, et les tiklins; tous les autres râles, à l'exception du râleàhec ridé deM.de Azara,n'ontpascettepartiepluslongue quelatête, et il en est quil'ont plus courte; c'est parmi ceux-ci que se trouvent les espèces que Latham a classées avec s^s gallinula, et Gmelin avec ses/ulica; mais ils diffèrent essentiellement des uns et des autres en ce qu'ils n'ont point le front chauve ; de plus , ils n'ont pas , comme les gallinula , les doigts bordés d'une membrane, ni festonnés comme \esfulica. Enfin, ils ne dif- fèrent guère des porphyrions qu'en ce que leur front est cou- vertde plumes ; du reste tous ces oiseaux présentent de grands rapports dans leur genre de vie, et tous ont la tête petite, le vol court , les ailes fort concaves, et ils Volent les pieds pendans. La famille des râles est répandue sur les trois continens, et partout ils ont les mêmes habitudes; en effet , comme le dit un savant Observateur , M. de Azara , ils fuient de loin , marchent avec agilité , la tête haute et les pieds Içvés, courent avec une extrême rapidité, se tiennent cachés sous l'herbe pendant le jour , et cherchent leur nourriture le soir et le matin sur le bord des eaux stagnantes et des lagunes 0^ croissent les plantes, sans entrer trop avant dans Teau, ni se laisser voir sur les rives sablonneuses ouunies;lls se fourrent dans les endroits les plus embarrassés, dans les joncs, les broussailles et dans l'épaisseur des herbes des marais et des prairies, et quelquefois dans les bois qui bordent les eaux ; ils ne ise rémuissent jamais en famille» ni en troupes , et vivent 548 R A L toujours isolés. Ces oiseaux se perchent quelquefois sur les branches basses des buissons, el jamais sur des arbres, à moins qu'ils ne soient poursuivis par quelque mammifère carnassier. Tous sont remarquables par la grâce et l'agilité de leurs mou- vemens et ils lèvent le cou comme les poules, lorsqu'ils sont inquiets ; d'où leur est venu le nom de poulette que leur ont donné les Espagnols. Les petits quittent le nid dès leur nais- sance,suivent leur mère, et saisissent eux-mêmes la nourriture qu'elle leur indique. Le Rale de I'Amérique, V. Râle Wil»geon. Le RaleRailloin", Rallus Bailloni^ Vieill. Le nom que j'ai imposé à cette espèce , est celui du naturaliste à qui je dois tous les détails qui la concernent , et qui le premier l'a dé- couverte en Picardie , où elle arrive au mois d'avril, y niche et en part au mois d'octobre. Elle a six pouces et demi de lon- gueur, le bec long de sept lignes, depuis le capisirum jusqu'à sa pointe , et d'un très-beau vert ; l'iris d'un rouge brillant ; les pieds d'un vert jaunâtre; le milieu du dessus de la tête et l'occiput, noirs et roux ; le dessus du cou, le manteau , les couvertures supérieures des ailes et le croupion , d'un roux rembruni, marqué de noir sur la dernière partie , et varié sur le dos, les scapulaires et les couvertures alaires, de taches oblongues noires et entourées de blanc ; ces taches sont plus allongées sur les pennes secondaires , dont plusieurs ont quelques marques noires ; les pennes des ailes et de la queue sont noirâtres et frangées de roux à l'extérieur ; le bord du front, les sourcils , les côtés de la tête , la gorge, le devani du cou, la poitrine el le haut du ventre, d'une couleur de plomb bleuâtre et uniforme; les parties postérieures noires et rayées transversalement du même blanc qui occupe le bord de l'aile et frange en dehors sa première penne ; la queue est cu- néiforme et les deux pennes intermédiaires dépassent celles qui les suivent immédiatement d'environ deux lignes. La femelle est semblable au mâle, fait dont M. RailloH s'est assuré sur plus de vingt individus tués dans la saison des amours;mais il croit quelesmâles et les femellesne prennent la livrée décrite ci-dessus, qu'à leur seconde mue d'automne, en ajant vu plusieurs aux mois d'avril et de mai, qui étoient encore sous le plumage dont il va être question. Le jeune a le front, le dessus de la tète et sa nuque rous- sâtres, et tachetés de noirâtre ; le dessus du cou, le dos, les scapulaires, les couvertures des ailes et leurs pennes se- condaires roux et variés d'un grandnombre de lâches noires et blanches sur toutes ces parties, à l'exception du cou, en dessus;la gorge d'un blanchâtre uniforme; le devant du cou, la poitrine et le milieu du ventre de cette couleur, avec des raies transversales roussâtres et peu apparentes ; les côié^du R A L 5{9 corps , en dessous , roux et barrés de blanc ; les couvertures inférieures de la queue rayées transversalement de celte couleur et de noir. Le même, lorsqu'il vient d'éclore,est tout couvert d'un duvet noir, comme la jeune marouette ; mais il a son bec totalement d'un beau vert pur , ce qui le dislingue de celle-ci qui l'a rouge à la base et à l'extrémité, avec un cercle noir sur le milieu , comme le grèbe à bec cerclé. Cette espèce fait son nid à terre dans les grands marais de la Picardie,avec un peu d'herbes sèches-,sa ponte est de quatre ou cinq œufs roussâtres , couverts de taches irrégulières d'une nuance plus sombre. Le mâle présente, dans sa taille et sa li- vrée, de grands rapports avec le nillus pusilhis de Pallas; mais il ne peut appartenir à la même espèce , si , comme le ditM. Meyer, la femelle de ce dernier porle un plumage très-dif- férent de celui du mâle; en effet, les deux sexes, dans le râle Bâillon, sont totalement pareils; comme je l'ai dit ci-dessus. * Le Râle Brutsoir, Rallus melunophaîus ^ Vieill. C'est Vypacaha pardo obscwo de M. de Azara : Sonnini le donne pour la variété de la grande poule d'eau de Cayenne , de son édition des Œuvres de Buffon; mais celle-ci a dix-huit pouces de longeur totale, et cet j^aca/i« n'en a que six et dix lignes, différence qui ne permet pas d'adopter ce rappro- chement. Une bande rousse part de l'angle de la bouche , passe au-dessous de l'œil, courre les oreilles et se prolonge sur les côtés du cou et de la poitrine; la gorge est blanchâ- tre; les couvertures inférieures des ailes sont rousses ; la poitrine , les flancs et les jambes, rayés transversalement de blanc sur un fond noirâtre ; les' couvertures inférieures des ailes variées de blanc et de brun; leurs pennes en-dessous d'une teinte argentine; les paupières, et le reste des côtés de la tête et toutes les parties supérieures , d'un brun noirâtre ; les pieds d'un blanc pâle ; le bec est noirâlre et vert à sa base. On trouve cet oiseau au Paraguay. * Le Râle de Barbarie , Rallus harbun'cus, Lath. , esi un peu plus petit que le pluvier. Il a le bec long d'un pouce et demi et noir ; le ventre et la poitrine d'un brun jaunâtre ; celte teinte est plus foncée sur le dos ; les ailes ont des taches blan- ches; le dessous du corps est enenlier de celte couleur, elle croupion rayé de noir et de blanc; les pieds d'un brun obscur. * Le Ralu. a bec ridé, Rallus rytirliynchos ^ Vieill. Celle espèce, que M. de Azara a décrite sous la dénomination à'ypa- caha pardo , a onze pouces trois quarts de longueur totale ; le bec ridé à sa base , et long de trente-cinq lignes et demie ; le dessus et les côtés de la tête d'un brun noirâtre ; l'occiput et le dessus du cou d'un brun clair; le dos, le croupion et les couvertures supérieures des ailes, d'un brun pur; les pennes alaires et caudales noirâtres ; la gorge mélangée de brun et 55o R A L de blanchâire ; le devant du cou, la poitrine et les flancs, d'un brun bleuâtre ; une bandelette blanchâtre, depuis le bas du cou jusqu'au bas du ventre ; les couvertures inférieures de la queue, les plumes des jambes, le bas et les côtés du crou- pion, noirâtres, terminés et bordés de brun roussâtre ; le tarse noir par derrière , d'un rouge de corail sur le devant et les côtés; l'iris rouge. On la trouve au Paraguay. Le Râle bidi-bidi , Rallus jamdîrensis , Lath. , pi. 278 des Oiseaux d'Edwards. Cet oiseau s'est nommé lui-même par son cri ; il n'est guère plus gros qu'une /omo^Wc. Il a la tête noire de même que le bec, dont la mandibule inférieure est teinte de rouge à sa base; les parties supérieures d'un brun rayé de blanchâtre ; le devant du cou et la poitrine d'un cendré bleuâtre , et les pieds bruns, (s.) * Le Râle blanc et roux, Rallus leucopyrrhus. Une couleur de tabac d'Espagne règne sur la tête et sur le cou, mais elle est plus vive sur les joues ; le dos , le croupion et les couver- tures supérieures des ailes sont châtains; les pennes des ailes et cellesde la queue,d'unbrun unp.euroussâtre;ledevantducou, la poitrine et le ventre , très-blancs , cette couleur étant rayée transversalement de noir sur les flancs et su»- les jambes ; les couvertures Inférieures des côtés de la queue sont d'un beau blanc , celles du milieu, noires ; les pennes alaircs brunes en dessous , de même que Içurs couvertures inférieures qui ont leur extrémité blanche ; le tarse est rouge ; l'iris d'un beau rouge de feu ; le bec noirâtre en dessus et d'un vert mêlé de jaune en dessous ; longueur totale, six pouces et demi. Q^ est Vypacaha pardo acanelado y Uanco de M. de Azara , qui l'a trouvé au Paraguay. Le Râle brun olivâtre, Rallus fuscescens,\ieiil., se trouve en Afrique. Il a toutes les parties supérieures d'un brun oU- yâtre, plus foncé sur la tête et la nuque ; la gorge blanche ; les parties postérieures couleur de plomb ; les flancs et l,e rentre d'un gris brun, rayé transversalement de blanc et de roux ; le bec et les pieds bruns ; taille du râle d'eau. Le Râle brun des Philippines. F. Râle tiklin brun. * Le Râle brun rayé de noir , Rallus obscurus , Lath. , habile les îles Sandwich, Il a cinq pouces et demi de lon- gueur; le bec noir , mais jaunâtre sur les bords ; le plumage d'un brun fauve et strié de noir en dessus, d'un brun ferrugi- neux en dessous; les pieds d'un rouge brun. Le Râle bruyant, Rallus crépitons^ Lath., est un des plus grands de ce genre. Il a treize à quatorze pouces de longueur; le bec long de deux, et d'un brun rouge â Ire; l'iris d'un rouge som- bre ; le dessus de la tête «l du cou, le dos et toutes les par- lies supérieures , noirs et striés d'un brun effacé ; les sourcils et la gorge d'an blanc brunâtre ; les oreilles d'une feinte plus R A L 55x sombre ; le devant du cou, la poitrine et le haut du ventre , d'un rouge brun ; les flancs, le bas-ventre et les couvertures inférieures de la queue , noirs et rayés transversalement de blanc ; les couvertures supérieures des ailes , d'un marron clair ; les pennes primaires noirâtres : tel est le plumage dp mâle à l'âge de deux ans ; et la femelle en diffère très-peu ; mais , dans sa première année , il a toutes les parties supé- rieures d'un brun olive , rayé d'une couleur d'ardoise pâle ; les ailes de la première teinte ; le menlon et une partie de la gorge, blancs ; la poitrine d'un cendré rembruni; les pieds d'une couleur de corne pâle. Le petit naît couvert d'un duvet noir, avec une tache blanche sur les oreilles , et une strie de la même couUur , étendue en longueur sur les côtés de la poitrine , du ventre et du devant des cuisses ; les pieds sont d'une teinte d'ardoise noirâtre ; le bec porte une tache blan,- che près de sa pointe et autour des narines. La manière dont ce râle construit son nid est remarquable. La femelle dépose son premier œuf dans une petite cavité^, sur quelques Jierbes sèches , et à mesure qu'elle pond , elle augmente les matériaux, au point d'en faire une masse haute d'un pied. Lorsque sa ponte est complète , elle entoure cette couche de longues herbes maritimes, leur donne la forme d'une voûte , et lie les bouts qui la dépassent , de manière qu'il ne reste en dessus aucun passage à la vue. Les œufs , ordinairement au nombre de dix , sont parsemés de taches d'un rouge obscur sur un fond jaunâtre pâle. Cette espèce se trouve, pendant l'été seulement, dans les Etats-Unis. Le R-ALE DE Gayenne, V. Râle kiolo. * Le Râle cendré a queue noire, Rallus iaîtiensis , Lath.^ a cinq pouces et demi de longueur ; le bec noir; la tête , le cou et tout le dessous du corps d'un cendré sombre, plus pâle sur la gorge ; le dessus et les couvertures des ailes d'un brun rouge foncé ; les pennes noirâtres et bordées de blanc ; la queue arrondie à son extrémité et pareille à la tête ; les pieds d'un jaune obscur; les ongles noirs. Il habile l'île d'O-Taïti. * Le Râle a cou bleu , Rallus cœrulescens, Lalh. Ce râlie du Cap de Bonne-Espérance a sept pouces de longueur; le bec rouge ; le dessus de la tête, du cou et du corps d'un brun rougeâtre; la gorge, le devant du cou et la poitrine d'un blea pâle ; le reste du dessous du corps rayé transversalement de blanc et de noir; les couvertures inférieures de la queue, blanches ; les pieds rouges. * Le Râle chiriodte, Rallus rMricoi,e, Vieill. Le nom que les naturels et les Espagnols du Paraguay ont donné à ce râle, est tiré de son cri qui exprime très,- distinctement chiiicote. Il pénètre assez avant dans les bois, se perche pendant la ^uil , e* quelquefois pendant le jour , sur les arbres peiz. 552 R A L élevés et touffus. II a quatorze pouces et demi de longueur totale , et le bec long de vingt-quatre lignes ; la gorge d'un gris de perle clair; la tête et le cou en entier de coulear plombée ; la poitrine rouge ; le bas du dos , le croupion , la queue , les plumes des cuisses et des jambes , entièrement noirs ; le haut du dos et les couvertures supérieures des ailçs d'un vert noirâtre; leurs pennes rouges; leurs couvertures in- férieures rayées transversalement de roux et de noirâtre ; le tarse couleur de sang; le bec d'un vert tendre, avec du jaune à sa base qui est ridée. M. de Azara décrit , sous la dénomination de chirocote aplonado , un autre râle qui a les mêmes formes et les mêmes dimensions que le précédent, et qui n'en diffière que par la teinte plombée claire du dessous du corps , le brun roussâtre du haut du cou et le vert du bec plus tendre. C'est proba- blement, comme le pense Sonnini , une variété d'âge ou de sexe du chiricole proprement dit. * Le Râle dit Tiklin a collier , Rallus torquatus , Lath. Ce tiklin, un peu plus gros que notre râle de genêt ^ a les par- tics supérieures d'un brun teint d'olivâtre sombre; les joues et la gorge de couleur de suie ; un trait blanc part de l'angle dn bec, passe sous loeil et s'élend en arrière; le devant du cou, la poitrine, le ventre, sont d'un brun noirâtre, rayé de lignes blanches ; une bande d'un beau marron , large d'un doigt, forme comme un demi-collier au-dessus de la poitrine ; les pennes des ailes sont brunes ; celte couleur s'éclaircil sur leur côté extérieur; les trois primaires sont rayées transver- salement de blanc du côté interne; les six suivantes le sont de marron roussâtre; les pennes de la queue sont brunes, et bordées d'olivâtre sombre ; le bec, les pieds, bruns, et les ongles gris; longueur, onze pouces. Le Râle a collier des Philippines. V. Rai.e dit tiklin A collier. Le Râle de la Daourie. F. Râle rallo marouet. Le Râle d'eau , Ral/us aquaticus , Lath. , pi. en 1. de Buff., n.° y^g- Ce râle, qui ne se plaîl que le long des eaux stagnantes, se tient caché dans les grandes herbes et les joncs; il n'en sort guère que pour traverser les eaux à la nage,et pour ainsi dire à la course, puisqu'on en voit souvent courir légèrement sur les larges feuilles du nénuphar qui couvrent les eaux dor- mantes. Du reste, il a dans ses habitudes et son genre de vie beaucoup de rapports avec le râle de terre ; il court avec au- tant de vitesse , n'est pas moins rusé , et présente autant de difficultés au chasseur et au chien pour le forcer à prendre son vol ; il a , comme lui , son temps d'émigration marqué; uiais on en rencontre dans nos contrées un plus grand nom- R A L 553 Lre pendant Thiver, époque où il se retire autour des sources chaudes. La femelle construit son nid daps les grandes herbes aqua- tiques ; ses œufs ont un pouce et demi de long , sont jaunâtres et marqués de taches brunes, égales en grandeur, mais d'une forme irrégulière. Le râle d'eau a neuf pouces de longueur; les plumes de la tête, du cou et du corps, les scapulaires et les couvertures du dessus de la queue, celles des ailes et leurs pennes secon- daires, noirâtres dans leur milieu et bordées d'un roux oli- vâtre; les primaires et les pennes caudales, noires et bor- dées de brun roux; les couvertures du dessous de la queue rayées de noir et de blanc; toutes les parties inférieures, les joues, la gorge , les côtés et le devant du cou, d'un cendré bleuâtre ; les flancs noirs et rayés de blanc ; l'iris royge ; la partie nue de la jambe , les pieds et les ongles d'un brun vcr- dâtre; le bec rougeâtre et noir en dessus dans une partie de sa longueur. Le jeune , dans son premier âge , a le ventre et les plumes des cuisses d'un roux brun , et les parties infé- rieures sans bandes transversales. Le Râle d'eau ( petit ). F. Râle marquette. * Le Râle a face noire, Ra/lus mehmops , Vielll. , est Yypacaha cara negra de M. de Azara. Il s'éloigne des autres râles, en ce que les trois doigts antérieurs ont, sur lescôlés , une espèce de rebord comme un vestige de nageoire, ce qui le rapproche desgallinules ou poules d'eau; mais il n'a pas , comme celles-ci, le front chauve ; au contraire , cette partie est couverte de plumes d'un noir velouté jusqu'aux yeux , qui s'étend par un trait sur la tête, dont le reste, ainsi que le cou en entier et la gorge, sont de la couleur du plomb ; le dos et le croupion sont d'un brun foiblement teinté de roussâlrc ; les couvertures supérieures des ailes mélangées de roux et de brun , à l'exception des grandes de la partie externe, qui sool d'un brun noirâtre, aussi bien que les pennes de la queue, dont la première a un peu de blanc sur son bord extérieur; la poitrine et le ventre sont d'un blanc roussâtre; les pennes des ailes, en dessous, d'une couleur d'acier bruni, ainsi que les grandes couvertures inférieures; les autres blanchâtres et tachetées de blanc ; la queue est brune en dessous; le tarse d'un brun verdâtre; le bec d'un joli vert tendre, et l'iris d'un rouge très-vif; longueur totale , neuf pouces ; du bec , treize lignes. On le trouve au Paraguay. Sonnini a cru reconnoître dans ce râle , celui de Virginie ; mais il en diffère assez, sur- tout par la membrane qui borde les doigts , pour être d'une espèce distincte. Le Râle de genêt, Ralluscrex^'Liaa. édil. \Z\GaHinula crex, 554 R A L planche P 6,n.« i de ce Dictionnaire. Ce râle n'est pas plus gros que la caille , mais sa taille est beaucoup plus al- longée ; il a neuf pouces et demi de longueur : le bec d'un brun rougeâtre en dessus et blanchâtre en dessous ; les paupières couleur de chair ; l'iris noisette ; le dessus de la têtç, le derrière du cou, le dos, les scapulaires, le croupion et les couvertures supérieures de la queue, variés de noirâtre et de gris roussâtre; la première teinte tient le milieu de chaque plume; la gorge d'un blanc roussâtre; les joues, le devant du cou, la poitrine d'un cendré clair; le ventre blanc, légèrement nuancé de roussâtre ; les jambes de cette dernière leinte ; les flancs roux, rayés transversalennient de bjanc; les couvertures inférieures de la queue des mêmes couleurs ; le blanc forme une large bordure sur leurs plumes ; le bord de l'aile «d'un blanc lavé de roussâtre; les pennes primaires fauves à l'extérieur, d'un gris-brun du côté interne; celles de la queue , noires dans leur milieu et d'un gris roussâtre sur leurs bords; la partie nue des jambes et des pieds d'un brun rougeâtre clair. La femelle diffère par sa taille un peu inférieure ,^ par sa lête un peu plus petite, et par des couleurs, surtout la teinte rousse, moins vives. Ge râle arrive en Europe au printemps , ne fait que passer dans les contrées méridionales, et se répand dans le Nord jusqu'en Norwége; il paroîl ordinairement dans nos contrées septentrionales vers le lo de mai, et semble accompagner les cailles en tout temps, à l'arrivée et au départ ; cela, joint à quelques-unes de ses habitudes, comme celle d'habiter les mêmes lieux, d'y être moins commun et d'y vivre seul, a donné lieu de l'appeler roi des cailles. Ce n'est guère qu'à son cri qu'on peut juger de l'époque de son retour ; car on le voit rarement,^ vu qu'il vole peu et se tient constamment cach^ dans les herbes , les grains et surtout les genêts , ce qui l'a fait appeler râle de genêl. D'autres le nomment crëk, crëk^ d'après son cri; il prononce ces syllabes d'un ton sec et rauque , et les répète sans cesse dans le temps des amours. Si l'on s'avance vers cette voix , elle s'éloigne sans disconti- nuer, parce que l'oiseau fait , non pas en prenant son essor, mais en courant avec une extrênie vitesse àlravers les herbes les plus touffues. C'est dans une petite fosse, a^i milieu des praiHes, que la femelle place son nid; elle le compose de, mousse, d-herbes sèches, et le construit assez négligemment; la ponte est de huit à dix œufs, plus gros que ceux de la caille, d'un jaune brunâtre et tachetés de brun roux. Les petits nais- sent couverts d'un duvet npir , et suivent leur mère aussitôt qu'ils sont nés. R A L 55Si Ces oiseaux se nourrissent de diverses graines ', surtout ariegatus , Lath. ; pi, enl. de Buffon, n.° 775. il a onzp pouces de longueur ; la tête, le coa et tout le dessus du corps variés de blanc et de noir ; la ■ gorge blanche ; le dessous du corps comme le dessus , mais tacheté irrégulièrement; les couvertures des ailes variées de brun roussâtre , de noir et de blanc ; les pennes noirâtres , celles de la queue noires et frangées de blanc ; le bec fort long , jaunâtre mais rouge à la base de sa partie inférieure ; \c% pieds et les ongles jaunâtres. 566 Pv A L Cette espèce se trouve, mais rarement , à la Guyane. Le Râle de terre. V. Râle de genêt. Le Râle tiklin , Ralhis philippensis , Lath. ; pi. enlum. de Buffon, n.o 774. Tiklin est le noui qu'on donne, dans les îles Philippines , à cet oiseau et à plusieurs autres du même genre. Celui-ci est un peu plus grand que notre râle d'eau; une plaque grise couvre le devant du cou ; une autre d'un roux marron est sur le dessus et la tête ; un long sourcil Liane surmonte l'aile; la gorge est d'un blanc sale; tout le «dessous du corps varié de petites lignes transversales alter- nativement noires et blanches ; un brun nué de roussâlre teint le menton ; il est parsemé de petites taches blanches sur les épaules et au bord de l'aile, dont les pennes sont mé- langées de noir, de blanc et de marvon ; la queue est noi- râtre et bordée de gris roux; les ^eux intermédiaires sont ta- chetées de marron sur leur s barbes intérieures. Longueur,dix pouces et demi environ ; bec et pieds gris. Latham donne à celte espèce plusieurs variétés. La première se .trouve à O-Taïti ; elle diffère par la cou- leur cendrée du dessous du corps , par la teinte du manteau, qui est d'un brun rayé de blanc et de noir, et par ses pieds jaunes. La seconde , que l'on trouve à Tongat^boo , a des sourcils gris et tout le dessous du corps blanc. Enfin, la troisième, que les Indiens nomment chaha, et que Latham a décrite d'après un dessin colorié fait aux In- des, a le corps brun en dessus, cendré pâle en dessous, avec des traits blancs sur le dos et les ailes; le bas ventre blanc et rayé de noirâtre; le bec rouge, à pointe blanche, et les pieds verdâtres. Ce tiklin a une sous-variélé dont le ven- tre est blanc , sans raies ni taches. Le Râle tiklin brun, Ralius fusnis , Lath., pi. enl. de Buffon , n.° 773. Dn brun sombre uniforme, lavé, sur la gorge , la poitrine et le haut du ventre , d'une teinte de pour- pre vineux, rayé de noir et de blanc sur les couvertures inférieures de la queue , couvre tout son plumage ; le bec est brun ; les pieds et les ongles sont jaunes. Taille de la ma- rouelle; longueur, sept pouces. Le Râle a ventre roux de Cayenne. V. Râle kiolo. Le Râle de Virginie. V. Pvale widgeon. Le Râle varié a gorge rousse, RoJ/us nificollis ^ Vieill.; Galtina nopeboracensis^ Lath.; FiiUca nooeboracensis^ Gm. CeltC' très-petite espèce , moins commune que le râle widgeon, habite les Etats-Unis depuis le Canada jusqu'à la Louisiane. Le mâle aie dessus de la tête noir, et pointillé de blanc; les plumes du cou , du dos, des scapulaires et du croupion, va- R A L 567 riées de roux et de noir, et terminées par un trait blanc transversal; les couvertures supérieures des ailes, et les grandes pennes secondaires, pareilles au dos; les moyennes blanches sur leur côté interne ; les primaires brunes ; les couvertures de la queue plus longues que les rectrices, noi- res et rayées de blanc ; les plumes de la gorge , du devant du cou et du milieu du ventre roussâtres , et terminées def brun ; celles de la poitrine et 'des flancs tachetées en travers de noir et de blanc, sur un fond roux; les pieds et lest ongles rougeâtres. Longueur totale , quatre pouces trois quarts. La femelle a le front et les joues roux; le ventre noirâtre ; la gorge et le milieu du ventre d'un blanc roussâtre ; le de- vant du cou, les côtés et la poitrine, roux, avec des tache» transversales brunes; le dessus du corps , les flancs, comme le mâle, mais d'une teinte moins vive. La tête et le dessus du cou sont, chez le jeune, d'un brun olivâtre foncé et tachetés de blanc; les scapulaires bordées de blanc jaunâtre pâle ; la poitrine est d'un jaune sale ; le dos et les pieds sont bruns. C'est ce jeune oiseau qu'avoient décrit les auteurs cités ci-dessus. Le Râle WIDGEON, Rallus stoliâus , Vieill.; Rallus carolînusi Gmelin ; Gallinula carolina^ Lath ; pi. i4-4 des oiseaux d'Ed- wards, sous la dénomination de liltle amevican-waiher-hen ( petite poule d'eau de l'Amérique ). Celte espèce a dans ses formes, ses couleurs et son genre de vie, de l'analogie avec la marouette ; mais elle en diffère principalement par une taille plus petite , et en ce que le mâle porte sur le devant du corps une large bande noire qui s'étend en long, depuis la gorge jusqu'à l'anus ; cette bande n'est son attribut distinctif que dans la saison des amours. Ces râles sont susceptibles de prendre beaucoup de graisse à l'automne; c'est au point qu'ils ne peuvent voler ; il suffit alors , pour les prendre , de les fa- tiguer à la course; c'est par ce moyen que les naturels en attrapent un grand nombre. On les trouve alors dans les lieux où croît l'avoine sauvage, qui, à l'arrière-saison, est leur principale nourriture. L'espèce est répandue dans l'A- mérique, depuis la Louisiane jusqu'à la baie d'Hudson, dont les Aborigènes l'appellent ponpaka patessew, les Américains la nomment cvidgeon^ d'après son peu de défiance, et Ca- tesby, soree. Elle passe, au commencement du printemps, dans la Pensylvanie et d'autres provinces voisines ; des indi- vidus y restent, tandis que les autres arrivent, au mois de mai , à la baie d'Hudson , où ils se tiennent le long des côtes, et où ils nichent dans les herbes ; ils n'y font qu'une seule ponte de dix à douze œufs d'un blanc sale , tachetés de brua 568 R A L et de noirâtre : ils quittent ces conlre'cs à l'auiomne , repa- roissent , peu de temps après, au centre des Etats- Unis , y restent encore environ six semaines, et se retirent plus au sud pour Y passer Ihiver. Le mâie a sept pouces et demi de longueur totale ; le bec noirâtre à sa pointe et jaune dans le reste; le lorum , le front, le sommet de ia tête, le menton, noirs, ainsi qu'une bande- lette qui descend presque juslju'au ventre , en passant par le milieu du devant du cou et de la poitrine; les sourcils, les joues et la poitrine, d'un cendré clair ; les côtés du sommet de la tête , le cou et généralement toutes les parties supé- rieures d'un brun olivâtre tacheté de noir et de blanc. Les deux premières couleurs occupent le centre desplumes, et la dernière leur sert de bordure; les pennes primaires des ailes sont d'un brun olive unifonne ; les secondaires striées de noir et de blanc ; les quatre pennes intermédiaires de la queue d'un cendré clair et bordées do blanc dans la moitié de leur longueur; les autres, d'un brun olive sombre; le ventre est blanc, les côtés du corps que cachent les ailes ont des barres noires , blanches , fauves et d'un olive foncé ; le bas- ventre est d'un fauve brunâtre; le bord extérieur de l'aile , blanc ; l'iris noisette et le tarse d'un vert jaunâtre. La femelle et les jeunes ont la gorge blanche, la poitrine d'un brun pâle , avec peu ou point de noir à la tête. * Le Râle YPEC\}l\,Iîa/ln!;ypcaiha,yici\\. Le nom imposé à cette espèce par les naturels du Paraguay exprime son cri, qui est fort, très-clair, et que Ton entendàun mille de distance; ce cri est quelquefois interrompu par des sifflemens sonores. Elle a dix-huit pouces de longueur totale ; le bec long de trente-six lignes ; la gorge d'un blanchâtre qui prend , en s'obscurcissant sur le devant du cou et sur une partie de la poitrine, la teinte du plomb; le reste de la poitrine rouge ; le ventre, les jambes d'un cen leur chair ; le râle d'eau est peu estimé. Le temps le plus favorable est en août et septembre, époque où ils pren- nent beaucoup de graisse; mais on leur fait encore la chasse. en mai et juin ; comme c'est le temps des couvées et qu'ils sont fort maigres, on doit s'en abstenir , puisque c'est dé- truire sans profit. On s'en procure de trois manières : au f-:— sil , au tramail, aux halliers et aux lacets. L^ chasse au fnsil se fait avec un chien, mais tous.les chiens n'y sont pas pro-, près , car le râle est très-rusé ; quelquefois il tient l; lle- ment et se laisse serrer de si près , qu'il se fait prendre à la main. Souvent il s'arrête dans sa fuite et se blottit, de sorte qu'un chien emporté passe par-dessus et perd sa trace ; il profite de cet instant d'erreur, revient sur la voie et donne le change; il ne part qu'à la dernière extrémité, et s'élève assez haut avant que de filer : comme il vole pesamment, il est facile à tuer; son vol est court; aussi voit-on aisément !a remise , mais c'est inutilement qu'on va le chercher, car il a déjà piété plus de cent pas quand le chasseur arrive ; il supplée par la rapidilé de sa marche à la lenteur de son vol. Il court en s'allongeanl , se coule par-dessous les herbes et paroît glisser plutôt que de marcher, tant sa course est rapide. Souvent, en faisant ses détours, il passe entre les jambes des chasseurs, et en ce moment il ne paroît guère plus gros qu'une souris; il arrive même, lorsque les genêis sont fort hauts, qu'il monte et se perche à leur cime, ou bien il gagne une haie voisine , et se cache dans quelque touffe de coudre ou d'épines. La marouette gagne le haut d'un buisson; le râle d'eau use des mêmes ruses, et c'est surtout lorsque ces oiseaux sont gras et peuvent à peine voler, qu'ils y ont recours. On reconnoît qu'un chien rencontre un râle, à la vivacité de sa quête, au nombre de faux arrêts et à l'opiniâtreté avec laquelle l'oiseau tient. Les chiens d'arrêt ne sont pas bons pour cette chasse; il faut des chou-pilles qui suivent le nez en terre. Les vieux chiens y sont les meilleurs , parce qu'étant moins vifs, ils ne s'emportent pas comme les jeunes, et savent démêler les ruses du râle en le suivant pied à pied. Le râle de terre a sa passée soir et malin, comme la bécasse, c'est-à-dire qu'il part le soir de l'endroit où il est cantonné, pour aller revoler pendant la nuit dans les champs; mais lorsqu'il est trop gras, il reste toujours dans la môme pièce de genêts ; ce qui fait que lorsqu'on veut se procurer des râles pour un jour déterminé, on va quelques jours aupara- vant les délourner, en battant les endroits où il y en a ; et le XXYiH. 3- Syo R A L jour qu'on choisit pour les tuer , on est sûr de les y trouver. On lui tend, comme à la caille un filet, où on l'attire par l'imitation de son cri, crëk, cr'ék, crè'k, crè'k, en frottant ru- dement une lame de couteau sur un os dentelé. La chair de ce râle, ainsi que celle de la marouette, est très-grasse à l'automne, et d'un goût exquis; elle a plus de fumet que celle de la caille, et se mange comme celle de la bécasse. Les jeunes ne prennent jamais autant de graisse que les vieux. Le râle d'eau est aussi rusé que le précédent ; il court aussi vite, traverse les eaux à la nage, et se fait des petites routes à travers les grandes herbes où l'on tend des lacets ; on le prend d'autant plus aisément , qu'il revient constamment à son gîte et par le même chemin. On le chasse encore avec des tramails, espèce de filet composé de trois nappes et de plusieurs piquets ; on en entoure les herbages d'un marais, et l'on bat toute la queue de ce marais en amenant vers la ten- due dans laquelle les râles d'eau se prennent, (s.) RALLO-MAROUET. F. page 662. (v.) RALLEH, et Chagaret , et Ghazal. Noms arabes d'une espèce de Sauge ( Sabia œgyptiaca ). (ln.) RALLUS. Nom du Râle en latin de nomenclature. (&.) rm DU VINGT-HUITIÈME VOLUME. -^TÎn^ )err ■-. ,V >\ w^ :i