LIBRARY OF IÔ85_IQ56 ^.^ .^.%^.^^sfc^:ait| i *f^s. X'^ ^- ^;. NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE , APPLIQUÉE AUX ARTS, A l'Agriculture , à l'Economie rurale et domestique , à la Médecine , etc. PAR UNE SOCIÉTÉ DE NATURALISTES ET D'AGRICULTEURS. Nouvelle Edition presqu'entièrement refondue et considé- rablement augmentée ; AVEC r-S FIGURES TIRÉES DES TROlS RÈGNES DE LA NATURE. TOME XXXIV. DE L'iMPRIMEIlIF. d'aBEI, LANOE , RUE DE LA HAUfE. A PARIS, Chez DETERVILLE, LIBRAIRE, KUE HAUTEFEUIT/fE rO 8i M DCCC XIX. Indication des Planches du Tome XXXIV. B 7. Plantes, pag. 64. Tliek élevé. — Thuya à sandarac. — Tongchu platanoïdc, — Tulipier." G 34. Oiseaux, paj. 128. Hoéro-taire nighobarra. — Tisserin nélicourvi, avec son nid. P 29. Oiseaux , pag. 184. Picucule lalapiot. — Pigeon à ventre jaune.— Tangarasepticolor. — .Todier vert. R 8. Reptiles^ pag. 25 2. Toilue franche. — Tortue caret. — Tortue luth. — Tortue mataraala. — Tor- tue serpentine. — Tortue réliculaire. — Tortue à lignes concentriques. — Tortue à petites rayes. — Tortue bourbeuse. R 4- Oiseaux , pag. 279,^ Troglodyte de Buénos-Ayres. — Toucan à gorge jaune. — Touraco louri. — Tournepierre. R g. Poissons, pag, 3G5. Taenianole large raye. — Taenioïde herraanien. — Télrodon perroquet, — Té- trodon raye. — Tétodron lune. — Trachine vive. — Trachine lepture. — Tricho- pode mentonnier. — Trigie rouget. P i5. Vers, pag. 428. Sertulaîre plume. — Sertulaire distique. — Sertulaire pélasgiennc. — Sertulaire hydriforme. — Sertulaire dichotome. — Ténia cucurbitain. — Ténia des brebis. — Tentaculaire de la Dorade. — Thétis lièvre. — Thalassèrae échiure. — Tri- chiure de l'homme. R 2. Coquilles, ^a^. 446. Taret naval. — Telline foliacée. — Telline verge. — Térébratule vitrée. — Tes- tacelle haliotide. — Tonne pomme. — Toupie sorcière. — Toupie ossilin. — Tou- pie retan. — Tridacne géant. — Trigonie nodulcuse. R 1. Insectes, pag. ^gS. Scarabée hercule. — Scolie à quatre points. — Scolopendre fourcTiue. — Scor- pion roussâtre , ses peignes grossis. — Sépidie crislée. — Sinodendron cylindrique. — Staphylin bourdon. — Teigne des blés. — Téléphore ardoisé. — Ténébrion de la farine. — Tétralome des champignons. — Tiphie à grosses cuisses, — Ttjtome bimaculé. — Trogossite mauritanique. . NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE. T H Ë THÉRÉBINTACÉES. Famille de plantes quloffre pour caractères : un calice moaophylle libre; une corolle formée de pétales en nombre déterminé , insérés à la base du calice, et alternes avec ses divisions ; des étamines ayant la même insertion que la corolle, en nombre égal à celui des pétales » et alternes avec eux , ou en nombre douWe ; un ovaire libre, simple, ou multiple, en nombre déterminé. Dans les fleurs à ovaires simples, un style souvent unique et ter- miné par un stigmate entier ou profondément divisé , quel- quefois multiple, avec un nombre égal de stigmates, rare- ment nul; un fruit, capsule, ou baie, ou drupe, à une ou plusieurs loges monospermes. Dans les fleurs à ovaires mul* tiples, autant de styles et de stigmates simples que d'ovaires; même nombre de capsules, toutes monospermes et distinc- tes ; semences ordinairement renfermées dans un noyau os-« seux ; périsperme nul ; radicule penchée sur les lobes. Les plantes de cette famille ont une tige frutescente ou ar- borescente; leurs feuilles sont alternes , dépourvues de sti- pules, simples, ou ternées ou ailées avec impaire, or- dinairement munies d'une nervure longitudinale et sail- lante , de laquelle parlent plusieurs nervures transversales ; les fleurs presque toujours hermaphrodites et complètes , affectent diverses dispositions. Ventenat , de qui on a emprunté ces expressions , rap- porte à celle famille , qui est la douzième de la quatorzième classe de son Tableau du règne végétal ^ et dont. les caractères XXXIV. r:>-/. T n E sont figurés pi. 22 , n."' i et 2 du même ouvrage, vingt-deux genres sous cinq divisions ; savoir: i.** Les thérébintacées à ovaire simple , à fruit uniloculaire et monosperme: AcAJOU , Anacarde, MAisr.iER et Sumac. 2''. Les lliérébintacces à ovaire simple, à fruit multilocu- laire , dont quelques loges sont sujettes à avorter : Came- LÉE, RUMPHIE , COMOCLADE, BaLSAMIER , MOLLE , PjSTA- CHIER , GOMART , ToLU et iMoMBIN. 3.° Les thércbintacccs à ovaire multiple et à fruit com- posé de plusieurs capsules monospermes : Aylante et Brucée. 4.° Les genres qui ont de l'affinité avec les tliérébinlacées et avec les rhamnoïdes : Cnestis, Fagara , Clavalier et Ptelée. 5." Les genres qui ont de l'affinité avec les thérébinta- cées seules : ]}or>o>E , Carambolier et Noyer, (b.) THERÉBINTHE. Espèce du genre Pistachier. Je dois de plus citer le Thérebinthe oléifère qui a les feuilles pinnées, tantôt avec, tantôt sans impaire, el les fo- lioles ovales-lancéolées. Il se trouve à la Cochinchine , où on le cultive à raison de ses amandes, dont on retire une huile jaune, odorante , amère , qui ne rancit point , el qu'on em- ploie , dans le pays, pour parfumer leâ cheveux et faire des onguens aromatiques. (B.) THfeREBmTHlZUSA. Pierre jaune, tirant sur le rouge, dont Pline parle , satis plus de détails, et que Ber- trand et quelques commentateurs regardent, je ne sais sur quelles données, comme un Jaspe. F. Terebinthizusa , véritable manière d'écrire ce nom. (desm.) THEPiENL\BIN. C'est la Maî^ne du sainfoin aluagi. Voyei ce mot et l'article Agul. (b.) THERESE JAUNE. Foyez le genre Bruant. THERÈVE, Thereoa. Genre d'insectes de Tordre des diptères , famille des tanystomes, dont les caractères sont : trompe saillante , membraneuse , courte , bilabiée , ren- fermant un suçoir de quatre soies et deux palpes adhérens à deux d'elles; antennes de la longueur de la tête , de trois articles, dont le premier plus long, cylindrique ; le second court ; le dernier conique , terminé par un stylet articulé ; corps allongé , velu ou soyeux ; abdomen conique ; tarses à deux pelotes. Linnœus avoit mis ces insectes avec les mouches , dont ils diffèrent essentiellement par les antennes et par la trompe. Geoffroy a fait de l'espèce qu'il a connue , un iaun , quoique les ihérhes s'éloignent encore de ce genre , par les mêmes considérations, f abricius, après les avoir d'abord réunis T H E j avec les on/Ziraa; , les a ensuite isolés, mais en leur appliquant le nom de bikion,qixe Geoffroy avoit donné depuis long-ienips à des insectes d'un genre très-distinct que Fabricius s'est vu contraint de rétablir et qu'il a nomme kirtea. Je me suis donc vu contraint d'imposer une nouvelle dénomination aux Inbiuns de cet auteur , et j'ai pris celle de Th£RÉae {cJiasseur aux bêles). 11 me l'a enlevée pour l'appliquer à des diptères qui ont presque tous les caractères des nwuchcs., et qui ne sont nullement carnassiers, ce qui rend l'application du nom en- core plus injuste. Conséquent dans mes principes , je conti- nuerai d'appeler thérhes les insectes que Fabricius désigne sous le nom de bibiuns. On ne sait rien de particulier sur eux. Ils se tiennent sur les plantes et s'y nourrissent de proie. L'espèce la plus commune est îa Thereve plébéienne , Tliereva plebeAa ; Bibio plebeia ^ Fab. ; Must a plebeia , Linn. , pi, R. lo — 7 de cet ouvrage ; le Taon nuir à anneaux du ventre lordésde bIanc.,Qeoii.Cet insecte est long d'environ cinq lignes; sa tête est pubescente, grise antérieurement , d'un gris jaunâ- tre postérieurement, avec les yeuxbruns; il a trois petits veux Jisses distincts et ayant, au-devant d'eux, deux taches noires luisantes , contiguës; les antennes sont noires ; le corselet est pubescent,d'uncendré-jaunâtre,avec deux raies grises ou plus pâles sur le dos; l'abdomen est long, conique , avec le bord postérieur des anneaux grisâtre ou d'un gris jaunâtre ; les pattes sont jaunâtres, avec les cuisses cendrées ; les ailes ont des nervures jaunâtres. La ThÉrève bordée , Bibio marginata, Fab. , est noire , avec le bord postérieur des anneaux de l'abdomen blanc , et les ailes tachetées de noir. La Tuérève grisbtte , Bibio anilis, Fab. , a le corselet gris, l'abdomen d'un blanc soyeux et les ailes sans taches. THERIDION, Theridion.Latrodectus, ^'3i\ck.',Arunea y Linn. , Geoff. , Deg. , Fab. Genre d'arachnides , de la fa- mille des aranéïdes ou des fileuses , tribu des inéquitèles , et distingué des autres genres de cette division paroles carac- tères suivans : la première paire de pattes et ensuite la qua- trième les plus longues de toutes ; yeux au nombre de huit et disposés ainsi : quatre au milieu, formant un carré pres- que équilatéral , et dont les deux antérieurs sur une émi- nence ; deux autres de chaque côté , le plus souvent rappro- chés obliquement par paires, etplacésaussisurune élévation ; mâchoires inclinées sur la lèvre , tronquées obliquement et extérieurement à leur extrémité. Les théridions sont du nombre de ces aranéïdes que les 4 T II E iialuralisles ont désignées sons la dénomination générale à' araignées JUmulièrcs. Leur abdomen , par sa mollesse cl la variété de ses couleurs, se rapproche de celui des épéïres ; les pattes sont longues et déliées. Quelques espèces se tiennent 60US les pierres; d'autres habitent les parties peu fréquentées ou rarement visitées de nos maisons , el font leurs toiles , soit aux angles des murs, soit dans les armoires et parmi les meubles; mais la plupart des autres choisissent , pour domi- cile , des arbres ou des (leurs. Telle est particulièrement l'es- pèce que M. Walckenaër a nommée bienfaisante , et dont il a si bien étudié les mœurs. Il nous a présenté , dans le cin- quième fascicule de son histoire des animaux de celle famille, des observations extrêmement curieuses cl très-complètes sur l'accouplement de ce ihéridion. En voici l'extrait : Nos jardins, nos potagers, offrent très - communément , surtout en automne , celte espèce. Sa toile irrégulière , malgré son extrême ténuité , garantit souvent les raisins de la mor- sure des insectes. Il est même rare que Ton serve ce fruit sans que l'animal ne s'y trouve. Il se plaît aussi à tendre des fils sur la surface des feuilles, entre les fleurs à corymbes et à l'extrémité de différens végétaux. La femelle fait trois pontes différentes en été. Son cocon est lenticulaire , aplati, d'un tissu serré et d'un blanc très-éclatant. Les jouissances de l'amour absorbent tellement les deux sexes , que l'on peut , lorsque l'accouplement a commencé ^ détacher la feuille qui en est le théâtre , observer , avec une forte loupe , cette union , sans que le couple en paroisse un instant troublé. L'accouplement s'effectue le plus ordinairement sur des arbustes de nos jardins , tels que des liias , des rosiers , etc. ; vers la mi-mai , et plus particulièrement dans la matinée des jours où le temps est disposé à l'orage. Les deux sexes se re- couvrent d'un tissu rare et délié qu'ils construisent en com- mun. Le mâle , après avoir tendu quelques fils , sur cette partie de la tente, où sa femelle est placée, s'avance vers elle , lui chatouille , une minute ou deux , tantôt avec l'organe générateur, tantôt avec ses deux premières pattes ^ le dos , et la détermine enfin à sortir de l'état ir.nmobile et contracté où elle se lient. Elle soulève un peu son ventre ; les pattes du mâle se porlentau^sitôt sur sa partie sexuelle et provoquent au plaisir par leurs tilillalions vives et précipitées. Cédante ces instances , la femelle sk tourne subitement vers le mâle , pose ces pattes sur spa corselet , se voit soutenue par les siennes , et THE 5 lui donne la facililé d'appliquer rexlre'mîle' anfe'rleure d'un de SCS palpes contre Torgane sexuel propre à la femelle. Celle-ci ayant sa léle opposée à celle du mâle , soutenue par quelques filsels'aidanl d'une de ses pattes postérieures, fait passer toutes les autres par-dessus sa têle, et les rejette du côté opposé au palpe fe'condatcur qui est mis en action. Le mâle , appuyé fortement contre la feuille , par le bout de l'abdomen , a son corselet et ses palpes relevés en l'air ; les trois premières pattes , du côté opposé à celui du palpe agissant, soutiennent la femelle, tandis que la dernière, du même rang, est (iloye'e sous l'abdomen qui s'incline de ce côté ; l'autre patte postérieure et le palpe mis en jeu , sont allongés et tendus ; les trois autres pattes, de ce côté , s'agitent ou caressent dou- cement l'abdomen de la femelle. Cependant , lorsque le mâle a perdu son ardeur par la jouissance , il arrive assez souvent que les deux sexes ne sont plus face à face , mais que leurs corps sont placés parallèlement l'un à l'autre. Ils restent accouplés pendant deux ou trois minutes, et quelquefois plus long-temps. La femelle se sépare la pre- mière , et allongeant ses pattes sur le corselet du mâle , saule par-dessus lui, fait quelques pas et se retourne. Celui-ci la poursuit , s'arrête à quelque distance d'elle , sa face opposée à la sienne , et cherche encore à la retenir en tendant quel- ques nouveaux fils autour d'elle , qui , quelquefois , lui tourne le dos. Souvent elle se fait un rempart avec les trois pre- mières paires de pattes qu'elle ramasse par-dessus la tête. Le mâle en fait autant, mais de temps à autre il étend une patte pour chatouiller l'abdomen de sa compagne , qui se prête enfm à de nouveaux plaisirs. Ces scènes, lorsque le temps est favorable , se renouvellent jusqu'à sept ou huit fois dans l'espace de deux heures. Les amours terminés , les deux sexes vivent tranquillement ensemble, et cette bonne union paroît être générale parmi les théridions, et faire une excep- tion particulière. Les organes générateurs dumâle, ainsi que dans les autres aranéïdes, ne se développent et ne se montrent sous le der- nier article des palpes, formant au-dessus d'eux une espèce de calotte, teruiinée en pointe, que dans Félat aduli'e et vers le temps de l'accouplement. Ils présentent un appareil de pièces compliquées, de différentes formes, rougeâlres, et qui contribuent plus ou moins directement à la g^éneration! Celles dont l'action est plus immédiate, sont ri." le pénis qui a la forme d'un petit corps cylindrique , allongé , d'nne substance rougeâtre , et terminé par une petite pièce d ua noir très-luisant ; 2." un autre corps, sanguinolent, trans- parent, globulaire , et qui, au moment de rirUromission da s THF. pénis, devient Irès-rou^e , se gonfle à un tel point, que son volume est cinq on six fois plus considérable qu'il n'étoit pri- mitivement. Les deux pénis étant insérés un peu sur le côté intérieur des palpes et un peu terminés en dedans, repré- senteut deux petites cornes rentrantes et inclinées l'une vers l'autre; on remarque, en outre , la convexité et le gonfle- ment du deiîiier article des palpes , dont la base forme une espèce de calotte ou de capsule au corps globuleux qui accom- pagnent le pénis ; l'action des pattes antérieures du mâle qui le serrent contre sa femelle , augmente la pression de ces pièces, et fait que le pénis s'enfonce de plus en plus dans la partie féminine destinée à le recevoir. Un relâchement gé- néral et respectif dans les organes annonce que l'acte de la copulation est terminé; mais il se renouvelle bientôt et jus- qu'à douze fois , dans le court espace de trois minutes. A l'œil nu , les deux individus paroissent être, pendant tout ce temps, dans une parfaite immobilité , et ce n'est qu'avec une forte loupe que l'on découvre ces exercices amoureux. L'ac- couplement fini , les pièces , dont nous avons vu le jeu , ren- trent dans la cavité qui leur est propre. J'avois partagé {Nouv.Did. d'Hlst. nal.^ iom. %[^. ,pag. i34.) la sous- famille des ara?^n(?«j/Ç/a«c//^re5 en trois subdivisions, qui forment aujourd'hui autant de genres , savoir -.les Thé- RiDiON,les ScYTODEetles Pholcus. Le second est le seul de cette sous-famille où les yeux ne soient qu'au nombre de six. Les théridions diffèrent des pholcus: 1° par leurs pattes, dont la première paire et ensuite la quatrième sont les plus longues , au lieu que dans les pholcus , la seconde paire est celle qui , dans la série décroissante des grandeurs , vient après l'antérieure; 2.° par la disposition des yeux ; dans les théridions , les quatre du milieu forment un quadrilatère , dont les deux antérieurs sont situés sur une petite éminence , et les autres placés par paire , une de chaque côté. Dans les pholcus, on voit à chacun des bouts , un groupe de trois yeux disposés triangulairement ; les deux autres sont Isolés, sur une ligne transverse, au milieu de l'intervalle. Ces or- pancs sont , d'ailleurs , presque égaux dans ces deux genres. :Vi. Walckenaër a cru devoir instituer un genre de plus : celui des L\TRODECTES {Latrodecius). Mais je le réunis à celui des tiiéridion, parce qu'il ne s'en éloigne pas essentiellement quant a la disposition des yeux et quant à la forme des parties de la bouche , et que cet habile naturaliste réprouve lui même les genres que l'on voudroit établir d'après les différences lé- gères que ces parties présentent dans les théridions, et qui lui du milieu du dos , dont la première grande , carrée , bordée antérieurement de poils gris , et les autres , ou les postérieures , transverses. Femelle. Mâle assez semblable à sa femelle, dans son premier âge, mais très-différent lorsqu'il est adulte. Corps noir, avec les pattes fauves ; abdomen ovale-allongé , à poils ferrugi- neux et à taches peu marquées. Espèce très-commune , des plus petites : faisant , dans l'intérieur des feuilles, à l'extrémité des rameaux, des plantes, entre les grappes de raisin, etc., une petite toile très-fine et irrégulière. Trois pontes, en été. Cocon lenticu- laire , aplati , d'un tissu serré et d'un blanc éclatant. M. Walckenaër a donné, sur son accouplement, des détails fort circonstanciés et très curieux. V. les Généra- lités. B. Lèvre demi-circulaire. Nnla. Espèces enfermant leurs œufs dans une enveloppe de soie d'un tissu serré , formant un cocon globuleux, habi- tant les plantes et l'intérieur des bàtimens ou les cavités naturelles ; abdomen globuleux et renflé à sa partie supé- rieure. ThÉRIDION crénelé , Theridlon dentlculaium , Walck. ; List. Àran. , tit. i6. Sa couleur tire sur le livide, suivant Lister. L'abdomen est globuleux, avec une bande longitudi- nale , droite ou d'un gris rougeâtre ( \^ alck. ) , dentelée sur ses bords, avec de petites lignes noirâtres, dont l'étendue diminue graduellement , de chaque côté. Les pattes sont noirâtres. Se trouve aux environs de Paris et en Angleterre. ThÉRIDION lunule, Theridion hinaliitn; T. sysiphum, Latr.; AValck. Hisl. des Jran. , fasc. 3 , lab. g ; Araneus lunaliis , Clerck, pi. 3, lab. 7 ; Frisch., ///,s«°r;/., loin. lo, lab. 18; List. Aran. , tit. i4-. Abdomen Irès-élevé en dessus , en forme de bosse arrondie , et pointu à sa partie inférieure , dans les deux sexes, mélangé de blanc, de rouge cl de noir, avec des lignes blanches en forme d'étoile , sur l'élévation dorsale , dans les femelles. Corps petit, M. Walckenaè'r rapporte à cette espèce VA. sîsyphius de THE ,3 Clerck , pi. 3 , lab. 5 , et même , dans son TaJjleaa des ara- néïdes, V A.fornwsus de cet auteur. La seule figure de Clerck, qui convient à son i. sisyphe^ est celle que j'ai citée. M. AValc- kenaër, en mentionnant pour synonyme de celte espèce ï A. /iinulée à' Olivier , semble le rcconnoîlre , puisque cette dernière est celle que Clerck a décrite sous ce nom, et qui l'avoit été auparavant par Lister, tit. i^. Suivant M. Walckenaër, le mâle est rouge, avec l'abdo- men entièrement noir. La femelle a le dessus du corselet noir ; l'abdomen mélangé et les pattes d'un beau blanc , avec quelques anneaux noirs. Jeune , celte espèce est d'un rouge pâle uniforme. Lister ne dit rien de ces différences d'âge et- de sexe. Le corps de celte espèce est, d'après lui, fauve ou presque rouge, avec plusieurs petites lignes blanches, ea forme d'éloiles , sur l'élévation du dos. Les pattes sont de la couleur du corps et sans taches. Ces observations s'accor- dent avec les miennes. Le cocon est lenticulaire et roussàlre ; on en trouve de deux à cinq, dans le nid de la femelle; il lui arrive , mais très-rarement , de n'en faire qu'un , mais qui est alors plus grand, ou de la grosseur d'un petit pois, et qui contient une quantité d'œufs plus considérable. J'ai trouvé fréquemment cette espèce aux enviroqfs de Paris , sous les corniches ou saillies des maisons , et sous celles des remparts qui environnent le Champ de Mars. Théridion a nervures , Theiidiun netvosiim , Walck. ; List. Aran., tit, i3; A. sisyphius, Clerck., Aran. pi. 3, lab. 5 ; A. neivosa , Olivier, Couleur du corps tirant sur le noirâtre ( verte , dans le mâle , suivant M. Walckenaër ) ; yeux laté- raux se louchant presque ; abdomen presque globuleux, ayant sur le dos des espaces d'un brun rougeâlre, entrecou- pés de nervures et de petites veines blanchâtres , le tout imitant une feuille , dont les bords sont anguleux ; les pattes sont tachetées; le cocon est de la grandeur d'un grain de poivre , bleuâtre et quelquefois roussàlre ; il contient environ quarante œufs, qui sont très blancs et sphériques. M. Walckenaër dit que le cocon est d'un vert sale , que la mère le retient toujours entre ses patles, et qu'on ne peut le lui faire abandonner, ainsi qu'à celles de la même divi- sion. Il a trouvé plus communément cette espèce sur les 'branches de chêne. Lister , que no^s avons suivi , nous ap- prend qu'elle est très-répandue en Angleterre , et qu'au com- mencement de juin, ou quelquefois beaucoup plus tôt, elle fait sa toile sur le genêt épineux, l'acanthe et quelques autres plantes élevées. Elle place sou nid auprès. Ce nid ou son i4 THE domicile est formé, d'une toile épaisse , très-blanche ; il est convexe ou arqué en dessus , ouvert en dessous. Celui de l'espèce précédente a la mémo forme , et Lister le compare à un casque. Cierck dit que celui de son A. sisyphe ressemble à une cloche. Suivant M. Walckenaër, la femelle rassemble dans le nid des provisions pour les petits qui naissent au mois de juillet. Je n'ai point observé le ThÉRIDION aphane, T. aphanes de M- Walckenaër , et q^ui forme seul sa huitième famille du genre. Les yeux latéraux sont rapprochés et au niveau des inférieurs; la lèvre est grande et triangulaire ; les mâchoires sont étroites et cylindriques ; l'abdomen est ovale-globuleux, renflé à sa partie supérieure , qui est surmontée de tuber- cules. Le corps n'a guère plus d'une ligne de long ; le corselet et les pattes sont d'un gris verdâtre , entrecoupé de noir ; l'abdomen est varié de brun et de noir. M. Walckenaër dit que cetle espèce est commune aubois de Vincennci. Ses habitudes lui sont d'ailleurs inconnues. U'araignée des morts de Rossi , est une petite espèce de théridion,qui fait son séjour habituel dans les collections d'in- sectes. Elle n'est pas plus grosse qu'un grain de millet , d'un rOussâtre luisant, avec deux lignes noires sur le corselet; l'abdomen est plus foncé que le corselet, rayé de blanc et globuleux ; les pattes sont ponctuées de noir, (l.) THERMALES (EAUX), T. Eau. (pat.) THERMANTIDES. C'est ainsi que M. Hauy nomme des matières minérales qui n'offrent que des indices de cuis' son, et qui, par conséquent, n'ont pas été vitrifiées. Ces matières sont de deux sortes, les unes volcaniques et les autres non volcaniques. Les premières forment trois espèces > nommées par M. Haiiy : 2'hermannde cimeniaire. V. Pouzzolane. Thermaniide iripoMenne. F. Tripoli. Thermantidepuhérulente.V. Gendres VOLCANIQUES. Les thermantides non volcaniques sont de deux espèces ^ savoir : Thermantide porcellanite. V. Jaspe PORCELAINE. Thermantide tripoléenhe. V. Tripoli, (ln,) THERMES. V. TERMiÈs. (s.) THERMIE. Synonyme de Thermopsis. (b.) THERMOPSIS, ï'/?erwo;?5?:s. Genre établi par R.Brown, pour placer la PodALyrie lupinoïde , qui diffère des autres par un calice oblong , bilabié , postérieurement convexe, aminci à sa base, divisé, à moitié, en cinq parties ; par une T II E i5 corolle papiïionnacëe , h pétales presque égaux , dont l'é- tendard est latéralement recourbé ; par des étamines persis- tantes; par un légume linéaire, comprimé, polysperme. (B.) THERMOS , Thermus. Nom des Lupins, chez les Grecs. V. LupiNus. (lis.) THERMUÏIS. V. OcYMOÏDEs. (ln.) THÈSE. Synonyme de Sécurinéga. (b.) THESEION. Théophrasle donne ce nom à une plante qui nous est entièrement inconnue : Linnseus, le regardant comme sans emploi, en a fait celui de ihesivm^ qu'il a affecté à un genre de plantes. Cependant Adanson rapporte le ilie- aeion de Théophraste au même genre , croyant sans doute que c'est le thesium linophyllum. V, Thésioh et Leptomérie. (LN.) THESION , Thesium. Genre de plantes de la pentandrie monogynie et de la famille àc& éléagnoïdes , qui offre pour caractères : un calice presque campanule , coloré intérieure- ment, à quatre ou cinq divisions; cinq étamines opposées aux découpures du calice, et insérées sur sa base ; un ovaire inférieur surmonté d'un seul style à stigmate simple ; une noix crustacée , couronnée par le style qui persiste , et formée par la partie inférieure du calice , qui s'est en- durcie. Ce genre, duquel le genre Leptomérie , de R. Brown, se rapproche beaucoup, et aux dépens duquel Nultal a établi son genre Comakdre , renferme des plantes à feuilles al- ternes et à fleurs ordinairement aiillaires, dans la partie supérieure des rameaux. Les unes sont herbacées , les autres frutescentes. On en compte une trentaine d'espèces , dont deux sont d'Europe , et toutes les autres du Cap de Bonne- Espérance. Ces dernières sont peu connues. Les deux indigènes sont le Thésion likophylle , qui a la panicule foliacée et les feuilles linéaires. Il est vivace , et se trouve souvent en grande abondance sur les montagnes cal- caires, le long des bois, au milieu des pâturages secs. Ses tiges sont étalées sur la terre et fort rameuses. Ses fleurs aont jaunâtres, et varient dans le nombre de leurs parties. On n'en fait aucun usage. Le TeÉsioN des Alpes a les grappes foliacées et les feuilles linéaires. Il se rapproche infiniment du précédent, mais il est annuel. On le trouve sur les montagnes froides. (B.) THESKE. Autrefois les Egyptiens donnoienl ce noin aw cyclamen des anciens, (ln.) i6 T IJ E THESPÉZIE , Thespezia. Genre de plantes e'iahli p.ir Corréa pour la Ketmie a feuilles de peupliek , r/^i/e à laquelle ce nom convienl;il est possible qu'elle ne soit pas encore connue des naturalistes, (b.) THISTEL. C'est l'un des noms que portent les CuAR- DONS , dans le nord de l'Europe. f\ Disïhel. (ln.). THLASPl. Les anciens ùonnoient ce nom à plusieurs plantes. Dioscoride écrit ihiaspi , ainsi que Pline , quelque- fois thhispidlon , et thlaspion. 6. Cette description se retrouve dans Pline. Ce naturaliste ajoute seulement que ces deux ihlaspi sont très-efficaces con- tre les tumeurs des aines , mais autant qu'on ne fait usage que d'une seule main pour cueillir ces herbes , et qu'on dise en même temps pour quel emploi. Pline ne donne aussi qu'un demi-pied de hauteur à son ihlaspi à feuilles étroites. (i,-»iicn attribue les mêmes propriétés aux thlaspi , mais parce nom il désigne la graine, et il en distingue un plus grand nombre d'espèces; savoir: i.'^ le thlaspi commun qui jcroissoit partout, de couleur interniédiaire entre le jaune et le jroîix , rond, et souvent plus petit que le millet ; a.*' le thlaspi (le Crète ; .\.^ le thlaspi lie Cappaduce , qui éloit le meil- leur, tirant sur le noir, beaucoup plus gros que le thlaspi commun , nullement rond , mais aplati sur le côté , comme l'exprlmoit son nom. Comme ce ihlaspi de Cappadoce et le comnmn croissoieni en abondance en Cappadoce, Galien nous apprend que , de crainte de ne pas recevoir le meilleur , on le préféroil ; 4-^ 'e thlaspi de Saimis , qui éloit différent du thlaspi commun et du thlaspi de Crète. C'est au ihlaspi des anciens qu'appartiennent les noms plus récens de myù's ou mhitts , myopteron dusmophon , chez les (irecs, de scandulntium , chez les Romains, etc. L'on rapporte la première espèce de ihlaspi de Diosco- ridc et de Pline, au ihlaspi aivense , L. ; c'est l'avis d'An- guillara, de Dodonée, du Lobel , elc. Fuschius cite le iepi- dum rnderale , Matlhiole , le thlapsi campestre ^ L. , et Zan- noni , le tepidiuin perfoliatitm , L. Er.fin , on a cité des espèces à'alyssum et de Liscutella , le myaqri'm satl\?um, etc. La seconde espèce est considérée par C. Bauhin et par d'autres botanistes , comme notre raifort, cochlenria armo- racia, L. (Cependant on a cité le lunariu aniuta, L. Mallhiole est pour le thlaspi urvense , et FLischins pour le thlaspi cam- ppstre. Il paroît que Galien a voulu parler à la fois de graines de thlaspi , et de celles de quelques espèces iVihcris. On donne les iherir, iimbellata et oâarata pour les thlaspi de Crète et de Gappaloce. On a également ç^\\.é.\t thlaspi av" vense , L. 22 T H L Tous CCS rapprochemens et beaucoup d'aaires sont très- vagues , et l'on ne peut eu tirer aucune conclusion satisfai- sante. A la nature , à la qualité des graines , et à leur forme , on ne peut me'connoîlre des plantes crucifères dans \esihlaspi des anciens , et nos citations font voir que c'est dans la seule famille des crucifères qu'on a cherché ces plantes. C. Bau- hin nous fait connoitre que jusqu'à lui ce nom avoit été ap- pliqué à des espèces de tJdaspi , à''iheiis , à'alyssum, de draba, de cochlearia, de hinaria , à'erisymum, iVarabis , etc. Ce na- turaliste rassemble lui-même sous le nom de thlaspi un grand nombre de ces plantes ; mais il divise cette réunion en sept sections , qu'il désigne de la manière suivante. i.o Les thlaspi aroense , où sont placés les ifA/â5y»i arvense , alpestre , campestre et hiitum , L. 2." Les thlaspi umbellatum , qui comprennent les ièeris umbeîluta, amara , odorata , pinnata et linijolla , L. 3.0 Les thlaspi m ontanum : nous y remarquerons le ;>e//rtna alliacea, le thlaspi saxalilis , les alyssum campestre et montanum, Viberis mxaiilis , L. 4-° Les thlaspi dits alysson. Il y place les alyssum calycinum et maritinnim , L. 5.0 Les thlaspi dypeatnm , L. : nos biscutella et le clypeata jonthlaspi y rentrent. • 6.*^ Les thlaspi fruiicosum, qui renferment des iberis et des alyssum, à tiges ligneuses; par exemple, ïiberis saxatilis et les alyssum s pi nosiim et incanum. 7.° Les thlaspi cxoticum , au nombre de deux, le cochlearia danica et le lepidium pcrfoliatum. C. Bauhin compte ainsi à'] espèces de thlaspi, et il n'y place pas le thlaspi bursa pastons , qu'il prétend avoir été compris par les anciens parmi leurs thlaspi. Après C. Bauhin , on voit encore quelques botanistes ap- pliquera nom de thlaspi aussi vaguement. Plukenet le donne au cheiraïUhus farseiia , L. ; Barrclier au bunias cochlearioides , W. ; et Morison ■àVanastatira-hierochanù'ai , Ind. polygl.). Tournefort , en prenant pour caractère la forme de la silicule bordée d'une membrane , se trouva réunir dans son genre thlaspi nos espèces de tlilaspi et à^iben's qui offrent ce caractère. Il rejeta les autres espèces de thlaspi dans son Bursa pasloris , caracicrisé par les silicules nues et triangu- laires; et les autres Iberis dans son thlaspidhim ou biscutella de Linnœus. Mais Linnœus ayant égard à la grandeur respec- tive des pétales , prit dans les thlaspi les espèces à pétales T Tî L 23 ëgaux, et réunit ainsi une partie des tlilaspi et \ehursa postons de Tournefort en un seul genre. Celte réunion, adoptée par Adanson, a été improuvée par Necker, Mœnch et Venlenat, qui persistent à séparer le Imrsa postons du thlaspî , Je premier sous le nom de marsycocarpe {/niit en bourse, en grec) , et le second sous celui de capsella , que Césalpin avoil imposé à l'espèce commune. Dans ces derniers temps, Robert Brown a fondé sur le thlaspi saxatitis , son genre œtionema. Mais d'une autre part, on a réuni au ihlaspi le psychine de Desfontciines; on a ôlé également du ihlaspi le myagium chhirœfolium , yV. , que Tournefort y avoil pkicé , et le latifuliiim satmim , que Desfontaines y avoit introduit, et dont on a fait le genre lepia. V. Thlaspi. (lm.) THLASPI , Thlaspi. Genre de plantes de la lélradyna- mie siliceuse et de la famille des crucifères , qui offre pour caractères : un calice de quatre folioles ouvertes ; une co- rolle de quatre pétales égaux; six étamines, dont deux plus courtes; un ovaire supérieur, surmonté d'un style simple ; une silicule émarginée presque en cœur , et renfermant plu- sieurs semences. Ce genre contient des plantes à feuilles alternes , simples, et à fleurs portées sur de longs pédoncules, soit disposées en épis , soit" en panicules. On en compte près de quarante es- pèces, presque toutes d'Europe. Les plus communes ou les plus remarquables de ces espè- ces sont : Le Thlaspi des champs , qui a les siliques orbiculaires ; les feuilles oblongues , dentées et glabres. Il est annuel, et se trouve dans les champs sablonneux, quelquefois en si grande quantité , qu'il couvre le terrain. Le Thlaspi alliacé a les siliques presque ovales , ren- flées ; les feuilles oblongues , obtuses, dentées et glabres. Il est annuel , et se trouve dans les parties méridionales de l'Europe. Ses feuilles , lorsqu'on les froisse , donnent une odeur d'ail. On l'emploie assez généralement à chasser les punaises, en le mettant sous l'oreiller; mais on ne doit avoir que fort peu de confiance en ce moyen. Le Thlaspi perfolié aies siliques presque encœnr; les feuilles de la lige en cœur, glabres , presque dentées, et la tige rameuse. Il se trouve dans les champs des montr.gnes. Il est bisannuel. Les semences de ces trois espèces ont une saveur acre, piquante , qui laisse dans la bouche un gcût d'ail ou d'o- gnon. On les regarde comme incisives , détersives et apériti- 24 T H I. ves , propres à rappeler les règles , et à dissoudre le sang coa- gulé. On les emploie aussi en masticatoires, pour faire cou- ler les humeurs du cerveau. Elles entrent dans la grande ihériaque. Le TuLASPi CHAMPÊTRE a Ics siliqucs presque rondes , les feuilles sagittées , dentées , hlanchâtres. Il est bisannuel, et se trouve dans les champs en friche , dans les jardins, il s'élève souvent à plus d'un pied. Le ÏHLASPi BOURSE A. PASTEUR .1 les siliqucs prcsquc en cœur, et les feuilles radicales pinnatifides. Il est annuel, et se trouve en Europe , dans tous les lieux cultivés. Peu de plantes sont plus communes autour des habitations , et va- rient autant. On leconnoîlsous les noms vulgaires de lahourtt, de malelle et de bourse à berger. Les bestiaux le mangent sans le rechercher. Il est un peu amer , légèrement astringent et anti scorbutique. Il sert de type au genre Gapselle. Le TuLASPi PSYCHINE a les siliqucs presque ovales, del- toïdes et terminées par le slyle , les feuilles lancéolées en cœur, dentées, amplexicaules et pubescenfes. Il est annuel , et se trouve en Barbarie. Desfontaines , qui l'a figuré pi. 1^8 de sa Flore Atlantique , en a fait un genre sous le nom de PsY- CIIINE. Le genre Aethionème a été établi pour placer le Thlaspi DES ROCHERS, et le genre Lipia, pour placer le Tulaspi a LARGES FEUILLES, (b.) THLASPI FAUX. C'est la Lunaire, (b.) TflLASPI DES JARDINIERS, estl'ÏBÉRiDE en om- belle. On appelle.encore de ce même nom I'Ibéride tou- jours VERTE, (b.) THLASPI JAUNE. V. Alysse jaune, (b.) . THL/VSPI DE MONTAGNE. C'est UpÉRiDE amère. (B.) THLVSPiDIOiDES.Nom sous lequel Barrècc désigne, dans sa France équinoxiale , le dodornsa vlsrosa , arbrisseau visqueux qui croît dans les deux Indes , et dont les fruits ont un peu l'apparence des silicules du thlaspi des champs, (LN.) THLASPIDiON oa THLASPIDIUM. Synonyme de Thlaspi , chez les Grecs. Ces noms se composent de deux mots grecs ; Tun est celui de la plante , et Taiilre signifie bouclier, allusion à la forme des fruits en bouclier. V. Thlaspi. Chez les modernes , Tragus Ta appliqué , je ne sais trop pourquoi , à Vallialre ( eiyslmiim aUiaria ^ L. , qu'il XiommQ thl^spidium cornulum ^ à cause de ses siliqucs grêles T II O 25 el non pns orbirulaires. Tourncfort a clé plus conséquent, lorsqu'il Ta donné aux Liscuie'/es et à quelques ihen's qui ont une silicule formée de deux lobes semi-orbiculaires el acco- lés. C'est dans ce sens qn.c Dillen , P.ivin et d'autres auteurs se sont servis de ce nom, que ics botanistes actuels ont sup- primé , quoique Adanson el Mœnch aient persisté à le don- ner au genre biscuteila de Linr^nnus. (ln.) TilLASPION et ÏHLASPIOS. V. Tulasiu ( des an- ciens ). (ln.) THLILTIC. V. QuAUHTECHAl.LOTr THLiLTIC. (HESM.) THOA , Thoa. (ienre de polypier établi par Lannairoux, aux dépens des Sertulmres, Il présente pour caractères: un siype phyloïde rameux, à tige formée de tubes nombreux, enhelacés; cellules presque nulles; polypes saillans ; ovai- res irrégulièrement ovoïd,cs. La Sertulaire h alécin.e, figurée dans Ellis , pi. lo, A , B , C , lui sert de type. Ce genre renferme , de plus , le ÏKOA Dp Savigisy, qui vit dans la Méditerranée, et que Lamouroux a figuré pi. 6 de son ouvrage sur \çs, polypiers roi aUlgènes flexibles, (r.) THOA , Thoa. Arbrisseau noueux et tortu , à branches sarmenteuses, à feuilles opposées , ovales, entières , ternù- nées par une longue pointe , el à fleurs en épis axi îaires, qui forme un genre dans la monoccie polyandrie , el dans la famille des orties. Ce genre, qui diffère peu du Gnet, a pour caractères : de n'avoir ni calice ni corolle. Les (leurs mâles sont composées d'un épi articulé sur chaque nœud , dtiquel sortent plusieurs élamines. Les fleurs femelles sont au nombre, de deux à la base de chaque épi mâle, et coinposé,es d'un ovaire oblong, surmonté d'un style à stigmate tuberculeux ; et une capsule lisse , à une seule loge , qui recouvre une coque couverte de poils roides et piquans , rme est semblable à celle du thomise cancéride , et les qialrc yeux iatérauf sont plus gros que les intermédiaires. Le corps est d'un brun' fauve pâle , ou chamois. Le bord antérieur du tronc a une raie phis claire ou d'un gris jaunâtre et Iransverse ; on en voit une autre de la même couleur, mais plus grande, en forme de bande et bordée de noir postérieurement, à son extrémité postérieure et dorsale; les pattes sont garnies de piquans noirs et qui prennent leur origine sur des points de la même couleur ; elles n'ont point de taches ou de bandes bien prononcées ; la seconde paire et ensuite la quatrième sont les plus longues ; la première et la troisième sont presque égales. — JJe l'ile-de France. ]..e J'homise PINNOThèke, T. pinnu/Iiercs^de M. ^Valcke- tiaër, m'a paru avoir la première paire de pattes et la qua- trième plus longues que les autres et presque égales , cd qui éloigne celte espèce des précédentes. Son corps est plus oblong que celui du tliomise leucosie^ d'un brun foussâlre , avec une raie blanche au bord antérieur du tronc , et deux autres de la même couleur sur les mandibules. Les qn'alre yeux r.ntérieurs , les latéraux surtout, sont plus gros; lés" quatre de la ligne postérieure sont petits. Les jambes sont un peu grisâtres et ont deux bandes transverses noirâîres. L'avant dernier article des palpes du mâle a un avancement Lidenié,'et dont la dent inférieure est plus forte, — De la Nouvelle -Hollande. T H a 33 Le ThOMISE chasseur , T. venatorîus ( Aranea vemitorin Linn ; Nhundiu il? Pison. ) , est une des grandes espèces du genre. Son corps est d'un brun roussâtre , avec une bande iransvcrse d'un fauve plus clair à l'extrémité postérieure du corselet, et une raie jaunâtre , droite et pareillement irans- verse,3 son bord antérieur, au-dessous de la première liene oculaire ; le bord postérieur du corselet et le devant de l'ab- domen sont aussi de celte dernière couleur. Les mâchoires la lèvre et la majeure partie de la première pièce des man- dibules, sont roussàires; l'origine de ces mandibules est noire, mais avec un duvet grisâtre ; leur seconde pièce ou le crochet est noir ; les quatre yeux latéraux, et surtout ceux des bouts de la ligne antérieure, sont plus gros; les deux intermédiaires postérieurs sont les plus petits de tous ; les quatre antérieurs sont rapprochés ; l'espace qui sépare les deux du milieu est nn peu plus étendu que celui qui est compris entre eux et les latéraux; les pâlies sont longues , hérissées de piquans noirs et mobiles, qui parlent de petites taches ou de points pareil- lement noirs ; la seconde paire et la première ensuite sont les plus longues ; la troisième est la plus courte. Ce thomise est commun aux Antilles, dans la Guiane et au Brésil. II se ti-.nt, à ce qu'il paroît , dans les habita- tions , où il fait la guerre aux kakerlacs et aux ravets (blattes) ; aussi , m'a-t-on dit , cet animal, loin d'être, comme les au- tres de la même famille , un objet d'aversion , est-il vu avec plaisir; il m'a encore été assuré que dans quelques-unes de cesparties duNouveau-IVIonde,les propriétaires d'habitations infectées, de kakerlacs se procuroient , pour s'en délivrer , cette espèce d'aranéïde , el même à prix d'argent. II. Yeux placés sur une ou deux lignes courbes , formant un seg- ment de cercle ou un croissant. A. La troisième paire de pattes plus longue que la quatrième. TaOMiSE TIGRÉ , Thomisus iigrinus, Walck. , Lalr. ; Ara- nea lœvipes, Linn., Fab., Oliv. ; Aranea iigrina , Deg. Clerck.; Aran. , pi, 6, tab. 3 ; Aranea jejuna ., Panz. , Faun. Insect. Germ. , fasc. 83, tab. 21 ; Schaeff, Icon. insect., tab. i8q, %7- , '9' Le corps est long de cinq à six millimètres , aplati , tout couvert d'un duvet blanc ou grisâtre, quelquefois un peu verdâtre, et moucheté ou (igré de noir. Les mandibules sont noires, allongées el cylindriques; les yeux forment un crois- sant; les deux intermédiaires antérieurs, et les quatre laté- raux, sont placés tout autour d'un espace un peu plus élevé, et en forme d'arc; les latéraux sont un peu plus gros; les XX XIV. 3 H .T H 0 deux antérieurs sont rapprochés des deux intermédiaires de devant , et à une cerlaine distance du bord antérieur du cor- selet, le bandeau étant assez étendu. Le corselet est en forme de cœur; son dessus a, dans plusieurs, deux taches plus grandes et circulaires. L'abdomen est triangulaire ou plutôt presque rhomboïdal; les taches y sont disposées en raies ou bandes transversales. Les pattes sont longues , compi imées , et très variées de noir et de gris ou de blanc. Degéer dit que les deux dernières paires sont beaucoup plus courtes que les autres ; mais cela n'est pas exact , car celles de la troisième paire sont presque aussi longues que celles de la seconde, et suivant Clerck, elles surpassent les premières. On remar- que sur ces pattes , de petites épines grises ou blanches. La soie qu'elle file est d'un très-beau blanc. Cette espèce est commune sur les arbres , souvent même sur les murailles , les cloisons de bois , où elle se tient les pattes aussi étendues que possible, et le corps appliqué con- tre le plan^de position. Dès qu'on la touche, elle s'échappe avec une grande promptitude. La femelle pond environ cent œufs qui sont libres, ronds et jaunes. Elle les place , suivant Clerck , dans les fentes des poteaux ou des pieux qui ne sont pas enduits de couleur , et dans une exposition au nord. Ils sont enveloppés d'un tissu mince et gardés par la mère. Les petits naissent vers la fm de juillet , dans le climat de la Suède. Le mâle ressemble à la femelle. On placera dans cette division , i." le Thomise flam- boyant, 7V/0TOtj>Ms aMrfio/H5, deM. Walckenaër , ou Xaraneus aureolus de Clerck ( pi. 6 , tab.g), dont l'abdomen, d'après le premier de ces auteurs, est pyriforme , allongé, verdâtrc, avec des taches rougeâtres, en forme de flammes. La femelle pond de quarante à cinquante œufs réunis en une masse de grandeur moyenne et ronde. 2.° Le Thomise cespituole, Thomisus cespiticolens du même. Son abdomen est ovale, jau- nâtre , avec une tache rouge , triangulaire, au milieu de la partie antérieure du dos, et des lignes transverses de la mêmjî couleur, à l'autre extrémité. Ces deux espèces se trouvent aux environs de Paris. Leurs yeux sont en croissant , sessiles et égaux-, le corselet est arrondi. Je ne connois ni l'une nï l'autre. B. La troisième paire de pattes plus courte que la quatrième ( et générale- ment que toutes les autres ). * Seconde paire de pattes plus longue seulement que la première. Toutes lus pattes presque de la même grosseur (allongées) ; yeux T H O 35 ifbrmaht un croissant profondément échancré postérieurement le dernier des latéraux étant très-reculé en arrière, et lantérieur très- rapproché de l'intermédiaire correspondant de la première ligne; troncature antérieure du corselet égalant au plus la moitié de sod diamètre ; mandibules cylindriques. Nota. Comme dans les divisions précédenles , le corps est plus allongé , plus aplati que dans les suivantes. Le tronc forme un cœur brièvement tronqué en devant ; les yeux sont petits , moins inégaux que dans les espèces suivantes, sessiles ou sans pédicule bien distinct. Thomise disparate, Thomîsus dlspar ^ Walck. Cette pe- tite espèce a beaucoup de rapports avec le thomise tigré ^ et se trouve comme lui sur les arbres. Elle est aplatie, recou- verte d'un duvet d'un gris cendré. L'abdomen est déprimé , suborbiculaire ; dans les jeunes individus , le corps est d'un blanc jaunâtre , pointillé de noirâtre clair. On remarque de chaque côté du corselet et sur les bords de l'abdomen , une raie ou bande de cette couleur, hes pattes sont d'un jaunâ- tre très-pâle , très-longues et fines. La première et la qua- trième paires sont presque de la même longueur. Ses mâchoi- res ont cela de particulier , que leur côté extérieur est dila- té à sa base. Commun aux environs de Paris. Thomise oblong, Thomisus oblongus, Wâlck.^ Hist. des Aran. , fasc, 4- •> tab. 5 ; femelle, corps long d'environ neuf millimètres , étroit, allongé , d'un jaunâtre très-pâle ; yeux noirs ; corselet rayé longitudinalement de brun ; les deux li- gnes du milieu larges , convergentes postérieurement. Ab- domen fort allongé, cylindracé, avec trois raies brunes longi- tudinales, dont celle du milieu plus forte , et des points de la. même couleur, dont deux plus marqués, à sa partie posté- rieure; pattes sans taches. Mâle semblable à la femelle. Commun aux environs de Paris , sur les plantes. Le Thomise argenté ^ Thomisus argentatus , a la même forme. Le corselet et les pattes sont rougeâlres ; l'abdomeni a des taches argentées. — Même habitation. Ces deux espèces ont moins de duvet que la précédente et la suivante. Thomise rhombifère, Thomisus rhombifer ; Thomisus rhom-^ bôîcus , Walck. ; Clerck , pi. 6 , tab. 2. Cette espèce , longue de six à sept millimètres , est moins allongée que les précédentes, et a , au premier coup d'œil de la ressemblance avec les araignées-loups. Le milieu du cor- selet est même élevé en carène écrasée. Le corps de la fe- melle est plus ou moins roussâlre ou grisâtre. Cette dernière couleur est plus prononcée le long de la carène. L'ahdomenf 36 T H O est ovale, et offre en dessus , au milieu de sa hase , une tacïie très noire, mate , elliptique , très pointue ;(ux deux bouts, eî bordée de grisâtre. Selon Clerck , la quatrième paire de pat- tes surpasse un peu en longueur la seconde , et la première est même plus courte que la troisième ; mais il m'a paru que les longueurs diminuoienl dans l'ordre suivant : 4-7 2, 3, i. Ces pattes sont d'un roussâtre pâle et sans taches. Les yeux laté- raux sont un peu plus gros. Une femelle prise par ce naturaliste, pondit une cen- taine d'œufs ronds et jaunes, qu'elle renferma sous un tissu. Le mâle est long de six millimètres. Son corps est noirâ- tre , avec la carène du corselet, ses bords latéraux et l'abdo- men , d'un gris foncé ; cette carène a de chaque côté, en de- vant , une ligne |>lus claire. La tache noire du dessus de l'ab- domen est bordée de gris jaunâtre. Les valvules recouvrant les stigmate^ sont jaunâtres. La seconde paire de pattes est plus longue que la première ; la quatrième paroît su passer les autres. L'organe sexuel forme une sorte d'ovoïde tronqué au bout antérieur , et au dessus duquel l'on voit une petite pièce saillante , pointue , en forme de crochet.' J'ai trouvé cette espèce , au mois d'avril , dans les bois, aux environs de Paris. Elle court très-vite, et paroît , sous plusieurs rap- ports , se rappocher des miaoïnmales. J'ai reçu, de M de lirébisson , un joli ihomise découvert par cet habile observateur, dans le dépnriement du Calvados, et que jenoiumerai rnOMlSE arlequin Th. histrio. Son corps est long de près de sept millimètres, entièrement d un rouge de sang foncé , m^is avec un léger duvet bl>mc sur les palpes, sur les mandibules et les pattes. Le corselet est un peu convexe , avec .une bande le long du milieu du dos , et une ligne à chaque bord latéral , blanches, et produites par un duvet semblable. L'abdomen est en ovoïde court , renflé, très - agréablement tacheté de blanc , et formé de même. Le dos a , à sa base , une tache plus foncée ou d'un rouge noirâtre , oblongue , unidentée de chaque côté ; elle est circonscrite par deux lignes blanches , formant un ovale dont la pointe est prolongée et tronquée. Au-dessus de l'a- nus est un triangle renversé et forme par trois lignes blan- ches; les côtés de l'abdomen sont traversés chacun et obli- quement, par trois autres lignes blanches, mais divisées et composant de petits traits et des pomts. Le ventre et les côtés supérieurs et inférieurs de l'abdomen ont un duvet blanc ; à l'excepùon des parties tachetées de blanc, le corps est pres- que glabre. Lespattes^sont longues, très-peu velues, mais avec quelques petits piquans ; la seconde paire est évidemment T lî O 37 ^ la plus longue; les deux dernières diffèrent peu, à la pre- mière inspeclion, Peul-êlre faut-il la placer à côté des thomi es flamboyant et respillcole , qui forment la septième fanaille de M. Walckenaër. Les yeux sont petits, à peu près égaux; le latéral postérieur n'est pas aussi reçue en arrière , que dans plusieurs espèces de cette division. Il est même presque de niveau avec l'intermédiaire de la se- conde ligne. f f Les deux paires de pattes postérieures sensiblement ou brusque- ment plus grêles que les antérieures ; yeux formant un simj)le seg- ment de cercle point ou peu concave {)Ostérieuremont ; les quatre derniers dispose» sur une ligne transverse , presque droite , ou peu arqiïée en arrière à ses extrémités; les latéraux peu éloignés l'un de l'autre; troncature antérieure du corselet large, plus •grande que la moitié de son plus grand diamètre transversal;man- dibules en lorme de coin ou rétrécies au bout et formant, réunies, no triangle. Nota. Dans cette division et la suivante , le port diffère de celui des espèces précédentes (i). Le corselet est plus épais ou plus élevé , moins rétréci en devant , et sa forme tend à se rapprocher de celle d'un carré élargi et arrondi postérieu- rement; la partie qu'on a nommée le front, tombe brusque- ment. Les yeux latéraux sont placés sur des éminences sail- lantes , quelquefois en forme de cornes. Dans le ihomisema- lacosfraré qm terminera le genre, tous les yeux sont groupés sur une éminence , et dans une disposition très analogue à celle qu'ils ont dans les ctènes et les oxyopes. L^abdomen est orbiculaire ou triangulaire , et plus large postérieurement ; son volume surpasse ^elui du corselet. Les pattes sont plus courtes que dans les divisions précédentes ; les quatre exté- rieures sont sensiblement plus grosses. Cette différence de proportions sera très-frappante dans la dernière division. Ici les deux premières paires sont presq'ie égales et beaucoup plus fortes que les deux dernières. Le corps, dorénavant, sera presque glabre ou simplement poilu; il devra ses couleurs, non â un d ivel, mais à la teinte de l'épiderme. Thomise arrondi , Thomîsns rotundaius , Walck., Hist. des (i) J'avais formé, avec les précédentes ("Nouv. Dict.d'Hist. na,t., toin.. a4. fag- i35J le G. hét6b.opodk, àcieropoda, et avec les suivantes, le G. wisrM8NB,mi««mfa. Dans ce deraier les mandibules sont cunéiformes et h kvre est ovale allongée. Ces deux coupes sont naturelles. 53 T H O Aran. , fasc. 2 , tab. 7 , la femelle ; Aranea glohosa , Fab. , Oliv.; Aranea irregularis, Panz., Faun. Insecl. Germ. , fasc. y^j lab. 20 ; Aranea plantigera , Rossi. Le corps est long de cioq à six millimètres , noir et luisant. Le corselet est plus élevé au milieu du dos , un peu incliné et même déprimé triangulairemeiit , à sa partie antérieure. Les yeux forment un segment de cercle court et large , les quatre de la ligne antérieure étant presque en ligne droite ; les latéraux sont un peu plus gros , et posés sur une légère éminence. Le bandeau et une partie des mandibules sont d'un jaunâtre brun. Dans d'autres individus, ces parties sont noires, ainsi que le corps;l"abdomen est globulaire ; son dos est rouge ou jaunâtre tout autour , et son milieu o.ftre une grande tache noire, très-découpée ou divisée angulairement sur ses côtés; le ventre est noir , avec des lignes transversales , inclinées et rougeâtres. Les pattes sont un peu velues: les quatre anlé rieures sont noires , avec les jambes et les tarses entrecou- pés de brun et de blanc-jaunâtre. Les quatre dernières sont de celte dernière couleur, avec des taches d'un brun noirâ- tre. Dans quelques individus , toutes les pattes sont presque cntièrcmeni noires. En France , en Alleiriagne , en Italie. Nota. L'araignée hrune-burdée ( aranea fusco-margiaala ) de Degéer , à laquelle il rapporte V aranea viatic a de Linnœus , doit appartenir à cette division, s'il est vrai, comme il le dit, que la seconde paire de pattessoitplus longue que la première. Cette espèce est longue de près de neuf millimètres , brune , avec l'abdomen aplati , et terminé par deux angles obtus, ce qui lui donne une figure approchante de celle d'un trian- gle. Il est bordé latéralement, dans les deux sexes, d'une Lande d'un brun obscur, et dont le bord interne est blanc. Celte espèce se tient sur les pins. Le mâle diffère un peu de la femelle. Le ThomisE diane , Thomlsus dlana^ de M. Walckenaè'r appartient encore à celle division. 11 est petit , jaune , avec l'abdomen pyriforme , et marqué, sur le dos, de deux taches; rouges , l'une antérieure et l'autre postérieure : celle- ci a la figure d'un croissant. * * Seconde paire de pattes de la longueur de la première, ou même un peu plus écurie. Nota. Voyez , à l'égard de leur port, ce que nous avons dit dans nos remarques sur la division précédente. Les quatre pâlies antérieures sont beaucoup plus fortes que les autres. Les mâles , dans quelques espèces , diffèrent beaucoup dd leurs femelles. T l] () 39 4- Yeux dispersés ou point groupés sur une éminciice particulière du tronc et formant ua large segmeat de cercle. TuoMlSE CRETE, Tlioiiilsus cvisfatus, Walck., Latr, -^Aranea^ n.° 4 1 Geoff. ; Clerck , Aran. , pi. 6 , tab. 6. Corps long de cinq millimètres , parsemé de poils noirs; tronc d'un jaunâtre obscur , avec une bande brune de chaque côté, plus ou moins étendue, et ayant, dans quelques indi- vidus, une raie ou de petites taches jaunâtres; les quatre yeux latéraux plus gros et portés sur un petit pédoncule» aux angles supérieurs de la troncature antérieure; les in- termédiaires petits; deux antérieurs situés un peu au-des- sous des latéraux de la même ligne ; abdomen orbiculaire , aplati, brun, avec une grande tache d'un jaunâtre obscur, profondément dentée sur ses bords , ou même comme par- tagée postérieurement en lignes transverses le long du milieu du dos; cinq points enfoncés sur cet espace ; bords latéraux dans quelques-uns et pattes jaunâtres ou pâles; la seconde paire est au moins aussi longue que la première , si elle ne la surpasse pas un peu ; les jambes sont munies de petites épines. Le mâle , ou du moins l'individu présume tel , a une dis- position de couleurs plus prononcée ; les cuisses et le pre- mier article de ses quatre pattes antérieures sont bruns en dessus ; l'organe sexuel présente quelques petits crochets en saillie. Fabricius a décrit cet individu sous le nom d'^'/. h'tu- raia. Le corps est quelquefois presque cnlièreuient brun, (^ctte variété me paroît être le T. enfumé , /«iVû/w* , de Î^L Walckenaër. Celte espèce est la plus commune des enviroiTs de Paris. Ou la trouve en tout temps , môme en hiver. Elle se cache , pendant celte saison, dans les trous , sous les débris de dif- iérens corps , etc. On peut placer , près de cette espèce , Varanea utomaria de Panzer , Faiin. InsecL Gemi. , fasc. 74 , lab. 19, ainsi que son .^4. annula/a, ibid. , fasc. 86, tab. 22. Le Thomise FLORicoi,E , T.f.uiicola^ de M. Walckenaër, et qui est, suivant lui, V arunea dorsaia de Fabricius, a le corps vert, avec l'abdomen en ovale allongé , plus large à sa partie postérieure, couleur de chajr en dessous et sur les côtés , et brun en dessus, V. Panzer, Faun, Inscct. Gerrn. , fasc. 71 , tab. 2i.« Le Thomise lynx, Thomisus lynceus^ Latr. Longueur , sept millimètres. Corps glabre , d'un jaunâtre très-pâle, avec un grand nombre de petites taches et de points noirâtres ; abdomen très-grand , ovoïdo-trigonc , plus large postéricu- 4o T H O rement ; yeux intermédiaires fort petits; les latéraux rota- blement plus grands, parlés chacun sur un fort tubercule ; pattes très polnlillées de noirâlre. — Environs de Bordeaux. M. Wyifkeiiaër a décrit et figuré ( Hist. des. Aran. , fasc. 3 , lab. 7 ^, une espèce assez analogue , et qu'il nomme : T. CHARGÉ, Tonuslus. Le corps est jaune ; les yeux lalérauxpos- térieurs soni "placés sur des tubercules saillans ; Tabdomen est court, très-large et a.rondi postérieurement, avec deux tubercules sur le dos ; les pattes sont jaunes, — Des envi- rons de Lyon. Le Thomise TRONQUÉ, Thomlsus iruncatus.yVahV.; Jranea trunrata , Pall. (^Spic. zool.) ; A. horiida , Fab. ? Frisch. , Insert. Germ. , tom. 7, pag. 10, tab. 5 ? Schœff. , Icon. , Insect. tab. 59 , fig. 7. Cetle espèce, dont les plus grands individus sont longs d environ sept niillimèlres , a de grands rapports avec la suivante , surtout par la forme du tronc ; sa partie antérieure et supérieure, ou le fronl, est dilatée angu- lairement de chaque côté, en forme de pointe conique ou de corne pointue et sur laquelle sont placés les yeux latéraux, un en devant et l'autre par derrière ; les intermédiaires pos- térieurs sont situés dansl'entre-deux, près de la base interne de ces pointes, et portés sur un très-pelil tubercule ; les in- termédiaires antérieurssontplacés immédiatement au-dessous du milieu du front un peu plus rapprochés entre eux que les correspondans et saillans ; tous les yeux sont petits et pres- que égaux. Le corselet est blanchâtre ou d'un jaunâtre pâle , particulièrement le long du milieu du dos; ses côtés ont une grande tache ou bande noirâlre ou plus obscure , quelquefois divisée par des rayons de la couleur du dos; la partie anté- rieure de ce corselet est roussâtre dans une autre variété. L'abdomen est grand, jaunâtre ou d'un roussâtre clair, quel- quefois tacheté irrégulièrement en dessus de rouge , d une forme triangulaire , déprimé , avec les angles postérieurs et latéraux dilatés et obtus ; la région anale est un peu avancée et arrondie ; l'espace qui réunit en dessus les deux saillies latérales est un peu relevé en arête iransverse , ce qui fait paroître l'extrémité postérieure de l'abdomen comme rou- geâlre. Les pattes sont blanchâtres ou d'un jaune très-pâle ; les quatre antérieures sont beaucoup plus grandes , presque égales , avec des bandes transverses rougeâtres; leurs jambes .sont garnies intériiMin^ment de deuJî rangées de petitesépines. Un individu de ma collection, que l'analogie m'a fait présumer être le mâle , est testacé, avec les côtés du corselet plus fon- cés ; les jambes (leur hase exceptée) el les tarses des quatre pattes antérieures noirâtres. T H O 4» JJ Araignée à pattes de deoant longues et arlcquinèes de Geof- froy, et à laquelle il rapporte MA. viatica de Linnseus, espèce incertaine; celle que Lister décrit, titre 39, paroissent avoir de Taffinité avec le thomisc tronqué. Il est commun aux environs de Paris, et a les habitudes du ihomise citron. Le Thomtse coupé, T.secatus (Walck.), aune forme ana- logue. Il est petit, brun , avec le tronc plus clair; l'extrémité postérieure de l'abdomen est terminée par trois saillies ob- tuses, avec quelques petits poils. — De la Nouvelle-Hollande. Le Thomise citron , Thomisus dtreus , Walck. , Latr. ; Araignée citron , Geoff. ; A. citrea , Deg. ; Scbœff. , Icon. , Inserf . ^ tab. 19, fig. i3; Clerck., Aran. suec. , pi. 6, tab. 5 ? A. oslefiH^ Scopoli , variété. Il ressemble beaucoup au précé- dent ; sa couleur est d'un jaune citron, plus ou moins vif, tirant tantôt sur le vert , tantôt sur le blanchâtre ; le corselet a deux bandes longitudinales , plus foncées , une de chaque côté ; TabrloiTieu est aplati , plus large postérieurement , mais sans proéminences ou saillies latérales ; son dos offre sou- vent deux raies ou taches rouges ou couleur de souci , et des points concaves; ces taches sont quelquefois remplacées par de simples points colorés ; les pattes sont d'une couleur uni- forme. On trouve souvent cette espèce sur les fleurs , où elle saisit les mouches et autres insectes qui viennent s'y poser. Elle place son cocon entre des feuilles , et y dépose, suivant M. VV^alckenaër , une cinquantaine d'œufs. D'après les ob- servations de Degéer , le mâle , voisin du ihomise ombellicole de M. V^'^alckenaër , est très-différent en couleurs de la fe- melle ; les palpes terminés par un bouton ovale et conique sont bruns; c'est aussi la teinte du corselet sur lequel on voit une tache d'un vert clair, et une autre de couleur- testacée , et située antérieurement ; l'abdomen est ovale , aplati, d'un vert clair et jaunâtre , avec deux bandes longitudinales, dé- coupées , d un brun obscur sur le dos, et une autre , de la même couleur , à chaque bord latéral; les quatre pattes anté- rieures sont brunes, avec quelques taches plus claires; les au- tres sont d'un vert livide. L'a. scorpiforniis de Fabricius est probablement le mâle de quelque espèce analogue. M. Walckenaër soupçonne que son Thomise calycin, .7', caiycinu.^ , V aranea calycina de Linnpeus , dont tout le corps est jaune , n'en est qu'une variété, V. Scheeff. , Icon. Ins. , tab. 112 , fig. 8, Le 'l'uOMiSE HÉRI.SSÉ, Thomisushirtus. Corps de la femelle long de cinq millimèlres , d'un vcrdàtic pâle, tout hérissé 42 T ÎI O tîe poils élevés , grisâtres ; un grand nombre de ceux des paites , parliculièroment des qualrc antérieures, portés sur' un petit tubercule el spiniformes ; les tubercules du côté in- terne du second article des deux premièresjambes, plus longs, formant une série de dents ; tarses épineux ; yeux petits , pâles; les deux latéraux , de chaque côté , pédicules; abdo- men arrondi. Feu Péron et M. Lesueur , ont trouvé celte singulière espèce aux environs de Nice. Le TuoMiSE RUGUEUX, ïugosi/s , de M. Walckenaè'r, a l'abdomen triangulaire ; tout son corps est d'un roussâlre foncé et graveleux ; chaque paire d'yeux latéraux est placée sur une légère éminence ; les pattes ont quelques parties tl'un brun plus pâle. — lle-!.) THRYOCÉPHALE, Thryocephalum. Genre de plantes de la monoécle triandrie et de la famille des cypéroïdes , établi par Forsler. 11 est peu différent des Kyllinges , cl offre pour caractères : des épis îà ccaillçs contenant trois à quatre fleurs, dont une ou deux inférieures femelles ; trois étamines ; deux stigmates ; une semence arrondie. Les plantes de ce genre , qui se trouvent dans les îles de la mer du Sud, ont une tige triangulaire et des épis en lêlÇ: ceinte d'une collerelle de trois folioles, (b.) T H R 55 THRYORON, L'un des noms grecs anciens de la Bel- ladone ( atropa helladona , L. ). (ln.) THRYOTHORE, Thyothon/s, VieîU. ; Moiadlla, Linn. ; Syhiu , Lalh. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvains et de la famille des Grimpereaux. V. ces mots. Caractères : bec allongé , épais à sa base , cylindrique , fléchi en arc , délié , pointu et comprimé sur les côtés ; mandibules égales ; narines oblongues, en parliecouverles d'une membrane proéminenle; languecarlibgincuse, grcle cl aiguë ; quatre doigts, trois de- vant , un derrière ; les extérieurs réunis à leur base ; le pouce grêle, plus long que* le doigt interne; l'ongle postérieur le plus long de tous; ailes courtes, arrondies, concaves, à penne bâtarde allongée et large ; les troisième . quatrième et cinquième rémiges les plus longues de toutes ; queue sus- ceptible de rester relevée. Lorsque j'ai établi cette division, je ne connoissois qu'une seule espèce ( le thryothore des ro- sejux') ; mais depuis j'ai eu occasion* d'en voir d'autres, qui se trouvent au Erésil , au Paraguay et à Cayenne ; tous ne fréquentent pas les endroits aquatiques ; ils grimpent sur les plantes, comme celui-ci sur les roseaux, non pas cependant de la même manière que notre grimpeieau ; ils saisissent en travers , avec leurs pieds, le roseau ou la tige d'une plante quelconque , et les parcourent de bas en haut par petits sauts ; habitude qui les rapproche de plusieurs de nos fauvettes des rivages, et particulièrement de Ia/a«- oeite effarmile; mais ils ont le bec et les ailes autrement conformés ; ils diffèrent des troglodytes proprement dits par leur bec , plus robuste , épais à sa base , plus ou moins arqué , et par leur pouce toujours plus long que le doigt interne ; mais ils ont, avec ceux-ci, les plus grands rapports dans leurs ailes , le port de leur queue et les raies transversales qui sont sur les pennes alaires et caudales. Toutes les espèces de ce petit groupe n'habitent que le nord et le sud de r^Vmé- rique; du moins je n'en connois pas dans les autres parties du monde. Quelques-unes présentent entre elles une telle analogie . que les descriptions peuvent quelquefois ne pas pa- roître suffisantes pour les bien distinguer ; mais on saisit fa- cilement les différences qui les caractérisent, quand on peut les comparer en nature. Le Thryothore coraya. Cet oiseau est décrit à l'article Ratara . vol. 3 , page 091 ; mais je crois, après l'avoir exa- miné de nouveau, qu'il seroit mieux classé dans ce genre. Le Thryothore a gorge rayée, Thryolhorus rutilas y Vieill. Cet oiseau a le dessus de la tête , du cou , du corps et des ailes, d'un brun verdâtre ; les paupières blanches, est ^6 T ïî R même qu'une bandelette qui part ôa bec, passe au-dessus de l'œil et se termine à la nuque ; une raie verdàlre passe au-dessous d'elle , naît à l'angle postérieur de l'œil et s'élend aussi loin ; les joues sont tachetées de blanc et de verdàlre ; la gorge et le haut du cou , en devant, ont des raies trans- versales, alternativement blanches et noires; ces mêmes raies , mais beaucoup plus larges , se font remarquer sur les pennes caudales ; le reste du cou et les parties postérieur'^s sont d'un roux vif, qui blanchit sur le milieu du ventre ; le bec et les pieds, bruns ; la queue est allongée et arrondie à son extrémité. Longueur totale , environ cinq pouces un quart. Un individu de cette espèce est au Muséum d'Histoire naturelle : son étiquette porte qu'il se trouve dans l'Amé- rique septentrionale ; mais est-ce bien la contrée qu'il ha- bite ? ne serolt-ce pas plutôt l'Amérique méridionale ? Le ThuyOTHORE K long BLC , Tlu-yolliurus lungirosiris ,. Vieïll. Quoique cet oiseau du Brésil ait, dans son plumage ^ des rapports avec les autres , on le distinguera toujours l'a- cilement , à son bec robuste , long de quinze lignes depuis les coins de la bouche , et un peu arqué depuis son milieu jusqu'à sa pointe ; noirâtre en dessus , jaunâtre en dessous , mais seulement vers sa base; le dessus delà tête est d'un brun sombre ; les sourcils sont bleus ; une tache brune part du coin postérieur, de l'œil et s'étend jusqu'aux oreilles; les joues sont d'un blanc sale , tacheté de brun ; toutes les parties su- périeures d'un roux rembVuni; les pennes alaires et caudales rayées, en travers, de roux et de noir; la gorge est blanche ; toutes les parties postérieures sont rousses , et les pieds noi- râtres. Longueur totale, près de six pouces. De la collection de M. Desmarest ; un autre individu est dans celle dç M. le baron Laugier. Le TllRYOTHOUE A OREILLES NOIRES , Thryothorus mc- hnos, Yieill. Cet oiseau, du Brésil , a le bec et les pieds bruns; la tête, noirâtre en dessus ; les plumes des oreilles et des joues, noires et tachetées de blanc; le dessus du cou, du corps et des ailes, roussàtre ; la queue, rayée, en travers, de noir et de roux clair; la gorge, blanche , avec une bordure noire sur les côtés ; toutes les parties postérieures , grises , avec du roux sur les flancs. Un individu de cette espèce est dans la collection de M. Laugier. Le Thryothore des rivages , Thryothorus ïiltoralls , Vieill. ; Syhia Iudo{>iciana , Suppl. i5o, Lath. ; Certlila cavull- idaiia , Wilson , pi. 12 , fig. 6 de son Amei\ OmiLholos^y , sous la dénomination de Great carolina ojien \ et pi. enl. de Buff, , T îl O ^7 n " 73o , fie. I , sons celle de iroghdyte de la loimione. Cet oiseau a , dans son plumage , de l'analogie avec le thryoihore des roseaux; mais c'est une espèce dislincte , reconnue pour telle par Wilson, et qui en diffère par son ramage et plu- sieurs de ses habiludes. On le trouve constamment , au mois de mai, sur les bords de la Delaware; cependant il se montre rarement en Pensylvanie , et plus encore dans 1 Etat de INew- Yorck; au contraire, on le rencontre fréquemment sur les bords de la rivière James ; il paroît se plaire dans 1 obscu- rité des cyprès qui bordent les marais , les cavernes pro- fondes , dans les piles de bois tombées par vétusté , près des rivières et des petites rigoles; il a toutes les habitudes de notre troglodyte ; il se cache dans les trous, les crevasses de la terre , et est sans cesse en mouvement; il paroît et dis- paroît à chaque instant. Son cri , qu'il jette de temps à autre, est haut, fort, pareil à un éclat de rire , et semble exprimer, selon Wilson , le mot cUrr-nip , prononcé en allongeant la première syllabe et appuyant fortement dessus; il a un autre ramage, niais beaucoup plus doux et plus musical ; il semble alors prononcer les mots anglais iweel wliliam, sweet ml- îiam. , > Cet oiseau a, comme je l'ai déjà dit, un plumage assez analogue à celui du ^/j/yo^/iore ^^5 roseaux, et encore plus a celui du troglodyte œdon ; mais quelque rapport qu il y ait entre les nuances et la distribution des couleurs , on le re- connoîtra toujours en examinant les plumes du bas du dos, lesquelles sont d'une teinte uniforme , tandis que , chez les nstamment dans les plaines couverles d'herbes hautes , souslesquelles il se cache et d'où il ne sort que quand on est prêt à marcher dessus; alors il vole à une centaine de pas, et si l'on court sur lui, on est étonné de reconnoître qu'il est déjà loin ; pour l'ordi- naire on ne parvient à le faire partir que trois fois , au bout desquelles il est impossible de le forcer à prendre son essor. C'est un oiseau farouche et inquiet; on le voit, matin et soir, monter, par petits sauts, sur les rameaux les plus minces des plantes, en tenant la queue relevée ; mais il n'entre jamais dans les bois, ni dans les halliers , ni dans les hal/itations. Cette manière de grimper sur les liges des herbes , comme le troglodyte des reseaux sur ces plantes , m'a déterminé a le placer dans le même genre, avec d'autant plus de motifs qu'il en a les principaux caractères. M. de Azara a vu un grand nombre de ces oiseaux au Pa- raguay, jusqu'à la rivière de la Plata; dans la saison des amours le mâle se montre assez long-temps -sur les plantes , et son chant est si varié et si gracieux qu'il ne le cède , selon lui , qu'à celui du rossignol ; ses modulations sont nombreu- ses , douces , agréables et pleines d'expression. La femelle, selon Noseda , cité par ce naturaliste , chante aussi , d'une voix plus aiguë et un peu moins bien que le mâle ; mais M. de Azara croit que c'est une erreur. Ce ihiyothore a quatre pouces de longueur totale , le bec long de quatre lignes et demie un peu courbé , fortement comprimé sur les côtés , noir en dessus, blanchâtre en des- sous et jaune intérieurement , comme celui de tous les oi- seaux de cette division et de celle des troglodytes; la gorge, la partie antérieure du cou , la poitrine , les couvertures inférieures et les bords des pennes de l'aile, sont blanches ; le ventre est d'un roussâtre clair; un trait presque blanc sur- monte l'œil, derrière lequel est un autre trait parallèle et brun ; un mélange de blanc et de roussâtre couvre le reste des côtés de la tète ; le derrière du cou est noir et rayé en long de blanc ; d'autres lignes noirâtres traversent le fond brun-roussâlre du dos et du croupion ; elles sont plus nom- breuses et plus apparentes sur les couvertures supérieures delà queue; l'extérieur de ces pennes, le côté supérieur et l'extrémité des pennes alaires , sont rayés en travers de brun clair et de noirâtre ; il en est de même des grandes cou- vertures des ailes ; les autres sont d'un brun clair ; le reste des ailes est brun , et celui de la queue, noirâtre ; le tarse est olivâtre. Sonnini donne cet oiseau pour le troglodyte de la Louisiane, T II U 6i mais'il n'est pas de la même espèce. F. Thryothore des BIVAGES. (V.) ÏMRYSAISTHE , Thrysanthus. Genre de piaules élabli par Elllot, dans le second volume du journal de l'académie des sciences naturelles de Philadelphie , pour placer la (jLY- ClTSE FRUTESCENTE de Linnœus. Ses caractères sont : éten- dard calleux à la base et appendiculé ; tube denliculé, entou- rant le support de l'ovaire ; légume coriace , cylindrique , à deux loges, (b.) THUAREA. r. Thouarse. (ln.) THUC-TIEO. Nom que l'on donne, en Cochinchine, à une espèce de poivre {piper pinnahim , Lour.) dont les feuilles et les fruits sont employés dans la préparation des alimens.- C'est le Xu TSIA des Chinois, (ln.) THUEIA. V. Thya. (ln.) THU EU LIN. Nom donné en Chine au china , racine d'une espèce du genre salsepareille {smilax china, L, ). Les Cochinchinois la nomment tho-phuc-Unh. (ln.) THU-GIN-SEN. Espèce de chardon à racines tubé- reuses , qui croît en Chine , et que les Chinois emploient 'dans leur médecine comme corroborative. Loureiro la rap- porte, mais à tort , an carduus hiùerosus , Linn.; car, d'après la description qu'il en donne , c'est une plante nouvelle, (lis.) THULV ou THUYA , TJwya , Linn. {Momoécie mona- delphie.) Genre de plantes de la famille des conifères, qui se rapproche beaucoup du Cyprès, et qui comprend des arbres ou des arbrisseaux dont le feuillage est toujours vert et com- munément aplati, et dont les fleurs sont unisexuelles. Les mâles et les femelles viennent sur le même individu. Les premières sont réunies en un chaton ovoïde , formé de s\x écailles opposées , sur trois rangs , concaves, obtuses à leur sommet , munies chacune , à leur base antérieure , de quatre anthères presque sesslles. Les secondes présentent un chaton ayant la forme d'un cône, composé d'écaillés oblongues, connivcntes longiludinalement , munies en dehors , au-des- sous de leur sommet, d'un tubercule ou d'un petit onglet; sous chaque écaille , 11 y a deux ovaires , surmontés chacun d'un style très-court à stigmate concave. Les semences sont en nombre égal à celui des ovaires, et garnies à leurs côtés d'un rebord membraneux plus ou moins saillant. Le fruit entier ou cône est presque rond, et formé de la réunion des écailles devenues épaisses, et contenant chacune deux se- mences. Dans les thuyas , les feuilles ressemblent à des espèces d'éc-ailles verdâtres. Elles sont courtes , opposées , tantôt 62 T 11 U obiuses, taniôt aiguës, le plus souvent imbrique'es , eJ quel- quefois tlistautcs. Les chatons viennent à l'extrémité des ra- meaux. Ll-s cônes terminaux ou axiiiaires sont lisses dans le thuya d'Occident, raboteux dans le thuya d'Orient, et à quatre valves ouforinés de quatre écailles dans le thuya articulé. Ces trois espèces sont les plus intéressantes du genre , qui n'en renferme que huit à dix. Le Thuya d'Occident ou du Canada , vulgairement arbre de vie {ihuya occidenialis , Linn.) , est le plus ancienne- ment connu en France ; le premier qu'on y ait vu, fut ap- porté du Canada à François \.". Cet arbre croît naturellement dans cette partie de l'Amérique, en Sibérie, et dans d'autres •contrées sepletitrionales. U s'élève à plus de quarante pieds sur un Irnnc fort ligneux , que revêt dans sa jeunesse une écorce lisse et d'im brun foncé; à mesure que l'arbre vieillit, son écorce se fend et devient moins unie. Ses branches sont disposées alternativement sur un même plan et fort éloignées les unes des autres; elles forment un angle très-ouvert avec la tige ; les plus jeunes penchent souvent vers le bas ; celles- ci seulement sont garnies de feuilles obtuses et imbriquées, qui ressemblent à celles du cyprès. Ces feuilles sont hui- leuses et répaiideni une odeur forte quand on les froisse. Cet arbre fleurit pour l'ordinaire au commencement du prin- temps;les (leurs mâles tombent , et les femelles sont rempla- cées par des cônes lisses, à écailles obtuses ; les semences mûrissent en septembre. Le Thuya d'Orient ou de la Chine, Thuya orientalls Linn. , envoyé de ce dernier pays par des missionnaires fran- çais , diffère du précédent par sïïs branches , qui sont plus rapprochées, et beaucoup mieux garnies; par ses feuilles terminées en pointe et d'un vert plus brillant ; par ses cônes raboteux, plus larges, d'une couleur grise, et dont les écailles sont aiguës et crochues. « (^yiG.\ est, dit Fougeroux {Journal de physique^ novembre « 1781 ) , celui de ces deux thuyas qu'on doit appeler thuya « Theophrasti ? Est-ce celui d'Orient ou celui d Occident ? « o!î ne seroit-ce pas un arbre du genre des cyprès ou des cè- « dres , dont Théophraste auroit voulu parler, et qu'il auroit « nommé thuya ? Si l'on doit nommer thuya Theophrasti « celui d'Occident, comment cet auteur grec a-t il pu con- « noître une plante de la partie occidentale de notre globe ?... <' Le fruit du thuya d Occident ressemble à un petit cône de « sapinctfe ou de rnélèse ; sa graine très-fine est ailée. Au « contraire, le thuya d'OrienI a le fruit et la graine appro» « chant du fruit et de la graine du cyprès : enfin , il semble T îî U 63 a que le thuya de Théophraste doit être celui d'Orient, qui « est le plus élevé, dont le tronc est nu, l'écorce brune, « et la lige terminée par une belle lêle,coniquc, formée par « les r.Tmeaux redressés. « (i) Ces deux arbres font l'ornement de nos bosquets , sur- tout le thuya de la Chine, dont la verdure est plus gaie, et qui d'ailleurs est très-dur , et s'acclimate facilement en Europe. On les multiplie de semences , de marcottes et de boutures. On sème les graines de thuya dans une terre légère , bien préparée , à Texposition du midi , aussitôt que les gelées ne sont plus à craindre, en ayant soin de la peu enterrer. Les arrosemens doivent être fréquens , mais légers. Pendant les deux premières années , on laisse les jeunes pieds se fortifier , en ayant Tattention de les garantir , en hiver, de la neige et du grand froid. A la fin de la seconde année, on repique chaque pied séparément , à deux pieds de distance en tous sens. Après la troisième ou la quatrième année , vers la fin de rhiver , on les place à demeure ; ils n'exigent plus alors aucun soin particulier. Le thuya de Canada prend très-bien de bouture , lors- qu'elle est faite en septembre dans une terre marneuse et sur une plate-bande exposée à l'ombre. Pour ces boutures , on choisit les branches de la même année, et on laisse au bout de chacune un petit nœud du bois de l'année précé- dente -, on les enfonce de trois ou quatre pouces , plus ou moins, suivant leur longueur. Si le printemps suivant est sec , on garnit leur pied d'un peu de terreau, pour entretenir la terre fraîche et épargner les arrosemens. En automne , ces boutures ont pris d'assez fortes racines pour pouvoir être transplantées, soit en pépinière, soit à demeure. C'est aussi en automne qu'on couche les jeunes branches des thuyas , quand on veut les multiplier par marcottes ; les individus élevés ainsi , sont ensuite transplantés et traités comme les boutures. Ces deux moyens de reproduction sont prompts , mais ne donnent pas d'aussi beaux arbres que les semis. Au bout de deux ans , les pieds venus de semences surpassent de beaucoup les autres dans leur accroissement. 11 y a une variété du thuya de Canada à feuilles panachées, qu'on trouve dans les jardins de quelques curieux ; on ne peut se la procurer que par boutures ou par marcottes. (i) Olivier a rapporté, des bords delà mer Caspienne, un thuya fort peu dînèrent de celui de la Chine , qui paroit être celui de Théophraste. On le cultive dans les jardins de Gels et de Noisette. {NoUde^l. Jioso. ) 64 T H ÎT Leslhuyas s'élèvent d'eux-mêmes dans une «lireclion v^r- licalc , sans les soins de l'homme ; à mesure que leur lôle se forliiie , les branches inférieures se détruisent peu à peu, parce que la sève de ces arbres tend sans cesse vers le som- met ; il est donc comme inutile , ou pluli^t il est dangereux d'abattre ces branches. On sait que les plaies faires aux arbres résineux par amputation se cicatrisent avec peiiie , cl occa- sioncnt, pendant long-temps, un (lux de résine , (lux qui les épuise. Lorsqu'au contraire les branches se détachent d'elles-même du tronc," il n'y a point dVxsuJafion , et les plaies se trouvent bientôt recouvertes par l'écorce. Les thuyas de la Chine et du Canada donnent en Irance de la graine fertile ; ceux de ces arbres qui étoietit un peu, forts, n'ont point souffert dans le terrible hiver de 1788 à. 1789. Quoiqu'ils se plaisent dans les terrains humides des vallées,*^ ils croissent'nussi sur les terrains secs qui ne sont pas arides. Le thuya du Canada est docile au ciseau comme l'if. Malesherbes a vu dans un jardin de Zurich un vaste ca- binet de verdure , composé de plusieurs pieds de thuyas qui se rejoigooient en berceau, et formoient un couvert impé- nétrable non-seulement aux rayons du soleil, mais à la pluie même. Kalm dij. que cet arbre, très-commun dans le Canada , ne se trouve point vers le sud, passé le 2<= deg. 12 min. de latitude nord. On le nomme en Canada et à Albany, cèdre liane. On le trouve dans des terrains de différente nature , mais plus communément dans ceux où les racines rencontrent de l'humidité ; il paroît même préférer les marais. On en voit dans les fentes et crevasses de montagnes qui ne sont jamais grands. Les plus grands thuyas que Kalm ait observés,; étoient de trente à trente-six pieds de îiauteur. Il a compté, quatre vingt-douze couches annuelles sur un tronc de dix pouces de diamètre , et cent quarante-deux sur un tronc de quatorze pouces. Le bois de cet arbre est regardé par les Canadiens comme incorruptible; ils en font un grand usage : ils l'emploient en pieux pour leurs clôtures, en palissades pour les fortifications; ils en couvrent leurs maisons; ils en construisent les membres et la quille de leurs bateaux; et avec des jeunes branches garnies de leurs feuilles, ils en font des balais qui embaument les chambres où on s'en sert. Thuya KV.'\ïCv\±,ThuyaaHirulala,Viit&{oxiiAmQs. Cet arbre , figuré pi R. 7 de ce Dictionnaire, croîtnalurellement en Bar- barie, où Desfontaines l'a observé, et d'où il l'a rapporté en Europe. C'est un arbre élevé d'environ dix-huit a vingt pieds dans son pays natal. Ses branches forment un angle droit avec sa tige; ses rameaux sont nombreux, comprimes, 11. 7- JJc\.fl-C ,M . X . T/ier e/oix' ■ 2, . T/i/a/ti a J)r/it/(i/N-) THYîTKS. Pierre dont il est fait mention dans les ou- vrages de Dioscoride, et qui, selon Bertrand, paroît être une sorte d'argile endurcie et vcrdâtre. (desm.) r.HYLACàOX. Nom que ics Grecs donnoienl aux folli- eules de l'ornje. (^i/-.) 7^^ T II Y THYLACIS. Illîger, Proûr.Syst.mamm. etapîum, propose de changer le nom de perameles dont la composilion lui paroît vicieuse, en celle de thylacis , pour désigner un quadrupède marsupial de la Nouvelle-Hollande. Voy. Peramèle. (desm.) THYLACITIS. Reneaulme donne ce nom à la variété grandiflore de la GE^mA]SE acaule, (ln.) THYM. Voy. Thim. (desm). THYM ou THYMALE. Poisson du genre Salmone. (b.) THYM BLANC. C'est la Germandrée des montagnes, (b.) THYM DES MONTAGNES. C'est, à Saint-Domingue, la TURNÈRE A FEUILLES DORÉES. (B.) THTxMdesSxVVanes. C'est , à la Martinique, la Turnère. DES montagnes, (b.) THYMALE, Thymalus. Genre d'insectes de l'ordre des coléoptères , section des pentamères , famille des clavi- cornes , tribu des peltoïdes. On avoit d'abord confondu ces insectes avec les sitpha de Linnœus, ou Uspeliis de Geoffroy. Fabricius ayant cru devoir les en séparer, en a formé un genre propre qu'il a désigné de celte manière , et avec d'autant moins de raison que le naturaliste français n'en a décrit aucune espèce. L'inconvé- nient qui résulte de celte fausse application nominale, m'a déterminé à substituer au mot peltis celui de thymalus. Tous les entomologistes de l'Allemagne et du nord de l'Europe ont néanmoins conservé la dénomination de Fabricius. Les thymales diffèrent des silpha de Linnœus par leurs mandibules terminées en une poinle bifide; ils se rappro- chent beaucoup plus des nllidules ; mais les articles de leurs tarses sont entiers; leurs palpes sont plus gros à leur extré- mité , et leurs mâchoires sont armées, au côté interne, d'une dent cornée. Le port est d'ailleurs le même. Ces insectes se trouvent sous les écorces des arbres morts , mais plus parti- eulièrement en Allemagne et en Suède ; car on n'en a encore découvert en France qu'une seule espèce, savoir : le Thy- MALE à BORDURE, 2'hymalus Umbaiiis, qui est le peltis limbata de Fabricius , nommée bninnea par Paykull. Elle est petite , presque hémisphérique , d'un brun bronzé, pubescente , avec îe limbe extérieur rougeâlrc; les élytres ont des stries ponc- tuées. L'insecte, dans l'état vivant, est souvent parsemé d'une poussière blanche qu'on peut enlever, mais qui reparoît. Le T. ÉCHANCRÉ, T.lunatus {Silpha liinata, Oliv. ; Peltis grossa ^ Fab.), est presque une fois plus grand que le bouclier thora^ ciqiie , ovoïde , aplati , d'un brun noir , glabre , avec le cor- selet très-court , fortement échancré ep devant , très-poia- T H Y 71 tilIé; l'écusson petit, arroncli; les élytres grandes, profondé- ment ponctuées, et ayant trois lignes élevées. Le T. FERRUGINEUX , T. ferrugineus ( Peliis feiruginea , Fab. ) , a la même forme ; mais il est beaucoup plus petit p de couleur ferrugineuse , avec six lignes élevées sur les étuis , et deux rangées de points enfoncés dans les intervalles. Le T. DENTÉ , T. dentata {Sïlpha dentata , Fab.), est plus allongé , plane, d'un noir obscur, raboteux, avec des lignes garnies de petits faisceaux de poils sur le corselet et les élytres. Cette espèce est plus rare et se trouve dans les troncs pourris des pins et des sapins, (l.) THYMALON, THYMON. Deux noms grecs de TIf ( taxus haccaia ) cbez les anciens, (ln.) THYMARNOLION des mages ou philosophes de l'an- tiquité. C'est la plante nommée hippomarthrum par les Grecs. V. ce mot. (ln.) TIIYMBRA , Thymhra. Genre de plantes de la didyna- mie gymnospermie et de la famille des labiées, dont les ca- ractères consistentren un calice tabulé, bilabié et marqué exté- rieurement, sur chaque côte, d'une rangée de poils ; en une corolle bilabiée , dont la lèvre supérieure est bifide , et l'inférieure trilobée ; en quatre étamines, dont deux plus courtes ; en quatre ovaires , du centre desquels sort un style demi bifide ; en quatre semences nues au fond du calice qui persiste. Ce genre renferme des plantes à feuilles opposées et à fleurs disposées en verticilles ou en épis terminaux. On en compte trois espèces, qui ont une odeur approchant de celle du thym , et les mêmes piopriélés médicales. Le ToYMJiR EN ÉPIS a les fleurs en épis ; il est vivace et se trouve en Grèce et en Syrie. Le Thymbra verticillé a les fleurs verticitlées ; it est vi- vace et se trouve dans les parties méridionales de l'Europe, où on l'appelle hyssope de montagne. Le Thymbra cilié a les fleurs en tête, les feuilles linéai- res et ciliées ; il est vivace et se trouve sur les côtes de la Barbarie. Le Thymbra de la Caroline, de Walter , constitue au- jourd'hui le genre Macbridée d'Elliot. (b.) THYMBRA. Nous avons parlé, à l'article saturéia ^ Aei plantes que les Grecs nommoient/A/mè/a et thymhri ^ qui sont kosSarriettes, lesquelles ont élé nommées autrefois thymbra par les botanistes. Actuellement l'on nomme, avec Linnœus, thymbra^ un genre de plantes delà famille des labiées , assez éloigné du satureia , et qui ne comprend qu'une seule àt% 7^' T n Y plantes désignées primitivement par ce même nom; c'est le ihymbra spicata de Barrclier ( Icon. laSi ), qui est peut-être l'un des anciens Ihymhra ^ de même que le satureia thymhra. Adanson adopte le genre /A/mAra, Linn. , mais le nomme abulfali. Il ne faut pas y rapporter : i.° le ihymbra capensis de Plukenet(Alm,, t. 229, fig. 5), qui est \e pnfygahihelsteria, L. ; a." le genre //?jm^r« de ïourneforl , qui comprend les espèces de thym dont les (leurs sont verlicillces. axillaires, et munies d'un calice terminé par cinq soies. V. Tjiyjvibra, ci-dessus. (LN.) THYMBRE. Nom vulgaire spécifique d'une Sariette et de TOrigats coMivruN. (b.) Ti3Y\IELAEA , et Thymelaia. Arbrisseau mentionné dans les écriis de Pline et de Dioscoride , et qui avoit à la fois l'aspect du /////yTO«/«5 et de l'olivier (par la forme et les feuilles); c'est ce qu'exprime thymelaia en grec. Pline commence rënuméralion des arbustes qui croissent en Asie et en Grèce , par la citation de Vellèbonne^ et par une courte description du tliymclira. « Du nombre de ces arbustes , dit- il , est celui qui produit le graniim - gmdiuin, et que quelques personnes appellent iinum. L'arbuste ihymelœa ^ est encore nommé rhame'œa (olivier nain ), pyros arhne ^ cnestron ou f.neorum. Il ressemble à Tolivier sauvage : ses feuilles sont plus étroites et gommcuses lorsqu'on les mord ; il a la gr.mdeur du myrte, et une graine semblable, en forme et en couleur, à celle du froment , et dont on ne se sert qu'en médecine ( Plin. , liv. i3 , ch. 21. ) . . . . La graine de iliymelœa a la couleur du corcus ( espèce de galle brune qui vient sur le chêne cocheniliirère), et est un peu plus grosse que le poivre; elle est caustique et brûlante ; aussi, quand on veut en faire «sage, on l'enveloppe avec de la mie de pain afin qu'elle ne brûle point la gorge en l'avalant. C'est un remède qui agit avec promptitude sur les personnes empoisonnées avec de la ciguë; il est propre à resserrer l'estomac. » (Plin, liv. 27, chap. 9. ) Chez I)ioscft;-îdc , il est dit : que le thymelaia est la plante qui porte le coccos gnidlos ou corcognidion, qu'en Syrie on ap- pelle apoUmim parce qu'il ressemble au lin qu'on sème, qu il produit plusieurs rameaux d'un bel aspect, quoique grêles et de deux coudées de hauteur (trois pieds); qu'il a les feuilles pareilles à celles du chamelaia, mais plus étroites et plus épaisses, et gluantes, et gommeuses lorsqu'on les mord; que sa fleur est blanche, et sa graine ronde comme celle du myrie, d'abord verte, et puis rouge; que l'écorce de son fruit est dure et coire en dehors, blanche en dedans; que ses feuilles sont nom- T H Y '73 inccs particulièrement c«^oro«; qu'il croît sur les montagneiï arifles, et que ceux qui disent que \e corcos gnidion est le fruit du clianieliiici, sont dans l'erreur, abusés sans doute par la res- semblance de leurs feuilles. Dioscoride expose aussi l'emploi médical et les vertus du thymelaia; on empioyoit ses graines et ses feuilles comme purgatives, et lorsqu'on faisoit usage des feuilles il falloit supprimer leurs côtes ( pétiole ) , et les piler ensuite, etc., etc. On ne trouve point le lliymelaia dans Thcophrasle , mais il décrit un cneuron dont il distingue deux espèces, que quel- ques botanistes ont dit être le chamelaia et le thymelaîa de Dioscoride. Chezlialicn , il n'est question que du chamelœa qu'il donne pour une plante très-anière , utile ponr nionditier les vieux ulcères. Mais Dioscoride distingue ce chamelaia du Ihymelaia que 'l'iiéophraste paroît avoir confondu dans son cneorum. Se- lon Dioscorid'.', le rhamœlaia étoit une plante haute de huit à dix pouces , à feuilles semblables à celles de l'olivier , mais plus petites et qui éloient brûlantes , purgatives , et qu'on em- pioyoit , comme le dit (ialien , pour nettoyer les ulcères. Pline, qui avoit d'abord dit que le thymelœa s'appcloit aussi chamelœa , décrit ailleurs le vrai chamelœa comme un pe- tit arbuste sarmenteux , pas plus haut de huit pouces , et à feuilles et baies semblables à celles de l'olivier, etc. L'on a diversement rapporté le ^/ijmc/ier a été désigné aussi pan ihynie/œa, chamelœa, Diosc. ; et le second, par chamelœa tout simplement, ou par chamelœa nigra. Enfin il nous reste à parler du cneoron de Théophraste ; Pline, qui transcrit cet auteur, admet avec lui deux espèces de cneuron; l'une noire , l'autre blanche et odorante , toutes les deux rameuses, et qui (ieurissoient après l'équinoxe d'au- tomne. Nous avons vu que Pline place le nom de cneoron parmi les synonymes de ihymelaea^ et dans un autre passage il dit que c'est le casia d'Hyginus. Le cneoron blanc de Théo- phraste avoit les feuilles coriaces , oblongues, semblables à celles de l'olivier ; tandis que les feuilles du cneoron noir étoient charnues, pareilles à celles du tamarisc. Le cneoron Z>/anc s'éle voit moins de terre, et sentoit peu; \e cneoron noir, au contraire , avoit une forte odeur; leurs racines s'en- fonçoicnt profondément, et leurs rameaux nombreux, courts, ligneux , se divisoient presque dès le pied , comme chez l'osier, etc. Maintenant voici les opinions des botanistes sur ces di- verses plaiilcs; 74 T H Y Le Thymel.ea ou Ihymelaia de Dîoscoride et de Pline » est rapporté au âaphne gnidium par Malthiole , Dodonée , Gesner cl la plupart des botanistes. Anguillara cite le cneorum tricoccon, Valérius Cordus le daphne mezeream , et Tragus le daphne laiireofa. Le CiiAMEL^EA ou chamelaia des Grecs et des Latins , se- roit, suivant Matthiole, Dodonée, et beaucoup d'autres am- icurs, \e aieomm tricoccum, L. ; Tragus veut que ce soitle daphne Tfiezereum. Anguillara croit que le daphne collina est le chame- hKa ou le cneoron de Galien. Les CiSEORONsdeThéophraste et de Pline sont rapportés, savoir : i." Le Cneoron noir, srn passerina hirsuia^ par Césat- pin ; au daphne r.neontm , par Mallhiole , Clusius , etc. , et au rosmarimis officinalis par Dodonée et par Dale- cî'?mps qui le nomme casia nigra Theophrasti. 2.° Le ClSEO- RON BLANC , au daphne mezereum^ par quelques naturalistes ; au comwbulus cneorum , par Dalechamps ; et au saponaria ocy- mdîdes , par Matthiole. En résumé , ces quatre plantes des anciens sont générale- ment rapportées au daphne gnidium^ au cneorum tricoccon , au daphne cneorum et au conoobulus cneorum. Il est à remarquer que l'espèce de daphne désignée ])arthyme/œa ne se trouve point au nombre des végétaux cites ci-dessus. Les plantes que les botanistes ont désignées par ihymelœa , jjsqu'à Linnœus , sont des espèces de daphne, de passerina, <\q g/obuhiria , et le cneorum tricoccon , Linn. Le genre que 'J^ournefort nommoit thymelœa , se composoit des genres, daphne, passerina et stelkra, L. Quelques botanistes du temps de Tournefort, ou qui lui ont succédé, ont continué à faire usage de cette dénomination , et ils ont indiqué des plantes exotiques telles que des espèces de protea et de lachnœa ( Plukn. ) , de slrutthiola et de passerina ( Burman. ) , de gni- dia ( Burm. et Breyn. ) , \]iedyoiis rupestris , L. et le iourne- foriia siiffru/icosa (Sloan. ), le dirca pabislris ( Gronov. ). Main- tenant il n'y a plus de genre du nom de thymelœa en bota- nique, quoique Haller ait cherché à le faire revivre en le substituant au nom de daphne. V. LaurÉole. (ln.) THYMÉLEE. Plante du genre des Lauréoles. (b.) THYMÉLEES. Famille de plantes qui répond à celle appelée des Dapunoïdes par Ventenat. (b.) THYMIAMA. Ecorce de l'arbie qui fournit Volihan. V. Narcaphte. (s.) THYMO. C'est le Sai.motse thymale. (b.) TUYMON ou THYMOS. V. Thymus, (ln.) THYxMOPHYLLE , Thymophylla. Sous-arbrisseau de k T H Y 7^^ Nouvelle-Espagne, à rameaux articule's , à feuilles oppo- sées , sétacées , velues , à fleurs solitaires à rextrémité des rameaux , qui seul constitue un genre dans la syngénésie égale et dans la famille des corymbifères. Les caractères de ce genre , selon Lagasca , sont les sui- vans : calice commun monophylle , campanule, dénié ; ré- ceptacle nu ; aigrette formée par cinq écailles tronquées et fort courtes, (b.) THYMUM. F. Thymus, (ln.) THYMUS ou THYMUM des Latins , Thymos et Thy- MON des Grecs. Théophraste indique deux sortes de thymos , Tune blanche et l'autre noire. 11 dit que le thymos est fort tardif à fleurir , car il commence à donner des fleurs vers le solstice d'été, et il fait observer que les abeilles vont alors recueillir leur miel sur cette plante. Selon cet auteur , les jardiniers jugeoient à la vue du thy- mos si la saison du miel seroit bonne ou mauvaise. «En effet, dit-il , si les fleurs tombent de bonne heure , ce qui peut être causé par les pluies , le miel ne sera pas abondant , et la récolte du miel sera mauvaise. On aperçoit aisément , ajoute-t-il , la graine du ihymbra, et même celle de Vuriga- juirn ; mais il est impossible de trouver celle du thymos , tant elle est mêlée de fleurs. Selon Dioscoride , « le thymos est fort commun et fort c^)nnu. C'est une petite herbe qui produit plusieurs ra- meaux, entourés de plusieurs feuilles petites, étroites et menues, à la cime desquels naissent de petites têtes ou de petits bouquets garnis de fleurs incarnates. 11 croît dans les lieux maigres et pierreux. Pris en boisson avec du vinaigre et du sel , il purge les flegmes : sa décoction est profitable à tous ;Ceux qui ont l'haleine courte ; elle est vermifuge , diurétique , emménagogue; et même cause la sortie du fœtus. Administré en électuaire avec du miel, il fait expectorer; appliqué avec du vinaigre , il résout toutes tumeurs récentes et le sang caillé. Il enlève les verrues pendantes dites thymos: applique avec du vin, il soulage les sciatiques. Il est fort boa pour les foiblesses de la vue , si l'on continue à en manger. 11 donne fort bon goût à la viande et aux sauces , et profite à ceux qui sont en bonne santé. » V. liv. 3, chap. 4-4- Ailleurs Dioscoride, en traitant de Yepithymon, s'exprime ainsi : « 'L'âpitliymon est la fleur du thymos qui est plus dure , et qui est semblable au Ijiymbra ( sarriette^. Il a de petites têtes menues et légères , qui tiennent à de petites queues en forme de cheveux. Pris avec da miel, il est purgatif et chasse 75 T H Y la rnélancolie ; pris au poids d'un acéiabule, ou en auÊ;men- tant de doses jusqu'à quatre drachmes, avec du miel, du sol , et un peu de vinaigre, il est particulièrement bon aux personnes mélancoliques , et à celles qui sont pleines de vcntosités. Il croît en abondance en Gappadoce et en Pamphylie. » Diosc. , liv 4, chap. 179. Pline admet, comme Tliéophraste , un thymus noir, et un thymus blanc, et rapporte les mêmes particularités que nous avons rapportées d'après Théophrasle. 11 ajoute que la graine du thymus est invisible, et même qu'elle consiste dans sa (leur, laquelle étant semée , germe comme le feroit une graine. Il fait remarquer que le miel d'Athènes doit sa célébrité au thymus, sur lequel les abeilles alloient le re- cueillir. L'on avoit essayé de semer cette plante en Italie pour y perfectionner le iniel ; mais les tentatives n'eurent point de succès, car le thymus d'Athènes croissoit dans un terrain voisin de la mer , dont le voisinage influoit sur sa qualité ; les anciens mêmes croyoient que là les thy- mus prospéroient seulement. « Cependant,' ajoute Pline, je suis prévenu qu'en Languedoc, il y a des plaines rocailleu- ses couvertes de thymus , où l'on amène des bestiaux des contrées Irès-éloignées , pour les refaire et les engraisser, ce qui est d'un grand profit pour les propriétaires de ces pâtu- rages. » ( PI. liv. 24, chap. 10 ). Au chapitre 21 du même livre , Pline revient sur les thy- mus, et expose leurs propriétés avec un peu plus de détails que Dioscoride , et parmi ce qu'il dit, il fait noter que le thymus blanc étoît le meilleur, qu'il croissoit sur les coteaux , et que sa racine éloit dure comme du bois ; l'autre espèce éloit noire , et jetoit des fleurs noires : ces deux thymus avoienl les mêmes vertus. Ce naturaliste traite aussi de ïepithymum, dont il admet deux sortes. L'une éloit la fleur que produisoit le thymus semblable à la sarriette , et par conséquent verte , puisque c'étoit là la couleur des fleurs de ce thymus. On l'appeloil hypopheon. L'autre epiihymum n'avoit point de racine , et rcs- sembloit à des poils. Ainsi donc, Tbéophrastc et Pline ont deux espèces de thymus qui sont les mêmes, tandis que Dioscoride n'en a- qu'une. Ce dernier naturaliste a une espèce ^'fipkhymon , et Pline en a deux, dont une est celle chevelue et la mêm(ïdécrile par Dioscoride. Galien dit du thymon et de Vcpithymon , qu'ils sont échauf- fans et secs. Il l'ail observer qu'on doit prendre garde de T H Y 77 faire usage du thymon noîr , car il aifére le tempérament , < l rentl colérique. TURE. (B.) TlCTlC.^Xom que porte , à Madagascar, le (iRand Fr- GUiER A TÈTE BLEUE. On donne aussi cette dénomination au ToDiLR DE l'Amérique méridionale, (v.) TIGTIVIE. F. l'article Tyran, (v!) 84 TIF TIEGERERZ et TIEGERSTEIN. Voy. Mine ti- grée, (ln.) TIE-LI-MU. Nom donné , en Chine , à un grand arbre que Loareîro a découvert dans les hautes montagnes sep- tentrionales de la Cochinchine. F. Cay lim vang, (ln ) TIEN. L'un des noms tartares des écureuils, (desm.) TIEN HOA FUEN. Nom donné , en Chine , à une plante dont Loureiro fait un genre particulier. Il la nomme Soîenia heterophylla. (ln.J TIEN LUM. Nom donné , en Chine , à une plante her- bacée que Loureiro nomme Garciana cochinchinensis. (ln.) TIEN-NAN-SIN. Les Chinois donnent ce nom à une ïspèce de Gouet ( arum pentaphylliim ) , dont la racine passe pour un remède contre la morsure des serpens. (ln.) TIEN SIEN TAN. Plante herbacée de la Chine, dont les tiges pilées donnent, par la coction , une couleur jaune solide qu'on mêle avec le curcuma et le carthame , dont la couleur est plus belle, mais point du tout permanente. Celte herbe est la fibraurea iinrAoria de Loureiro. (ln.) TIEN-SUON. Espèce d'ornithogale qui croît en Chine ( Ornithogalum sinense , Lour. ). C'est peut-être la même plante que V ornithogalum japoniçum de Thunb. (ln.) TIEOBO et HO-TIEO. Noms donnés,en Cochinchine, au Poivre noir ( Piper nîgrum , L. ). (ln.) TIEO-HOI. Nom du Fenouil (y^ndAum fœniculum'), en Cochinchine. (ln.) TIEO-RUNG. C'est le nom d'une espèce de Poivre ( Pîper sylvestre , Lour. ) , qui croît dans les bois de la Cochin- chine. (ln.) TIERAN ou TIERS AN. ( Vénerie.) Le Sanglier à rage de trois ans. (desm.) TIERCE. Nom vulgaire de la Circée parisienne , aux environs de Paris, (b.) TIERCELET. On appelle ainsi le mâle de toutes les es- pèces d'oiseaux de proie , parce qu'il est d'un tiers environ plus petit que la femelle ; mais on le dit plus communément de Vépervier et de Vautour, (s.) TIERS. Variété de la Sarcelle proprement dite. V. Ca- nard, (desm.) TIERS. C'est , dans Belon , le nom du harle à manteau noir. V. Harle. (v.) TIEUTÉ. Espèce du genre Vomique. (b.) TIFFAH. Nom arabe de la Pomme (^Pyrus malus). En E'^ypte , on nomme iiffahchamy^ies pommes qu'on y apporte T I G 85 cle Syrie , et liffa heledi , celles qui croissent dans les jardins du pays, (lis.) TIFFAH-DAHABY ( pomme - d'or ), et iiffah-d-heh ( pomme-d'amour ). Noms arabes de la Morelle d'Ethio- pie ( Solanum œihiopicum , L. }. (ln.) TIFLEH. Nom arabe du Laurier rose (Nerium oîean- der, L. ). (ln.) TIGAREA. F. Tagarier et Purshie. (ln.) TIGARIER , Tigarea. Genre de plantes de la dioécie polyandrie , et de la famille des dilléniacées, qui offre pour caractères : un calice à quatre ou cinq divisions ovales, aiguës et concaves ; une corolle de quatre ou cinq pétales presque ronds et concaves : dans les fleurs mâles , un grand nombre d'élamines insérées au calice ; dans les femelles , un germe ovale , surmonté d'un style à stigmate obtus ; une capsule presque ronde , uniloculaire et bivalve, et ne renfermant qu'une semence. Ce genre, depuis réuni aux tétracères, renferme deux ar- brisseaux à tiges sarmenteuses , à feuilles alternes , accom- pagnées de stipules , et à fleurs portées sur des grappes axillaires. L'un, le Tigarier âpre, a les feuilles chagrinées ou cou- vertes de poils ras, crochus et roides. L'autre , le Tigarier velu , a les feu-illes glabres en des- sus , et velues en dessous. Tous deux se confondent à la Guiane , dont ils sont ori- ginaires , sous le nom de liane rouge , et passent pour un bon reuiède contre les inaladies vénériennes, ils sont , par leur abondance et l'enlacement de leurs rameaux , un des plus grands obstacles aux voyages dans l'intérieur des forêts de ce pays. (B.) TIGE. V. Arbre, (tol.) TIGE EN CHEVILLE. V. Seps ou Cèpes chevillés. (B.) TlGER-ILTïS. La Marte perouasca est ainsi appelée dans les Voyages de Pallas. (desjvi.) TIGER, TYGER , en anglais, et Tieger, Tiegertiiier en allemand. Noms du Tigre, (desm.) TÏ GL/\L Nom donné, en Cocliinchine , à une tsfihct de salseoareille {Sm'ilax perfoliatii , L.), qui passe pour avoir les ini-nies vertus que la saiseprireille commune, (ln.) TIGLL\. Nom italien du Tilleul, (ln.) T1GLL\ GRANA et TÎLIA. Dans hs anciennes phar- macopées, ces noms dcsigueut les graines du croion (i^Uuin 86 T T G Linn., encore à présent nommées grm'nw de ilîli. F^,Croton. (LN.) TIGLIUM. Nom spécifique d'une espèce de Croton. (LN.) TTGNON ou TEIGNON. Noms vulgaires de la Bar- DAKE , OU plutôt de ses semences qui s'attachent aux habits. (desm.) TIGN()S\. Nom italien de I'Oronge fausse {agaricus miiscaniis , L.). (e.) TIGRE OU TIGRE ROYAL. Mammifère carnassier digitigrade et du genre des Chats. V. ce mol. (desm.) 'TKiRE. Dénonïination sous laquelle on a souvent désigné diverses espèces de grands chats, dont le pelage est moucheté de taches noires en rose sur un fonil fauve, telles que celles du jaguar , de la punllièie et du léopard. V . au mot Chat. (desm.) TIGRE. Coquille du genre Cône, (b.) TKiRE. On a donné ce nom à une coquille du genre Porcelaine {rypraa iif^n's). (desm.) TUiRE ou TIGRE. Poisson du genre Squale {squalus iigrinus , Linn.). (B.) TJGRE. La Punaise du poirier (ocanthia pyri) ^ et l'AcARE du pêcher portent aussi ce nom. (b.) TIGRE D'AMÉRIQUE. F. l'histoire da Jaguar dans Tariicle Chat, (desm.) TIGRE B\RRET. C'est ainsi que Brisson a nommé le guépard, espèce de Chat, (s.) TIGRE DU BRÉSIL. C'est le Jaguar. F. l'article Chat, (desm.) TIGRE CHAT. Les Européens qui fréquentent l'île de Ceyian , appellent ainsi une espèce de quadrupèdes du genre Chat , qu'on présume voisine de celle du serval, (desm.) TIGRE D'EAU. Gemelli Carrerl ( Foyage autour du Monde) dit qu'il y a en Chine deux espèces de tigres, le tigre royal et le tigre d'eau, ainsi nommé parce qu'il se nourrit de poissons et qu'il demeure dans les bois proche des rivières. TIGRE FRISE. L'un des noms que Brissoa a donnés au guépard, quadrupède du genre Chat, (s.) TIGRE (GRAND). F. Tigre, (s.) TIGRE DE LA GUYANE, de Desmarchais. Il paroît que c'est le Jaguar. F. au mot Chat, (desm.) TIGRE DES IROQUOÎS, de Charlevoix. C'est le cou- guar, espèce de Chat. F. ce mol. (desm.) TIGRE (LOUP). Peul-elre l'animal désigné sous ce T T J 87 nom par Kolbe , appartient à l'espèce da Guépard.. F. l'ar- ticle Chat, (desm.) TKiRE LOUP. Quelques voyageurs ont donné ce nom à THyène. (j>.) TKiRE MARIN. Dénomination appliquée aux Phoques dont la peau esr tachetée, (s.) TIGRE NOIR, C'est une variété noire du Jaguar d'A- mérique , connue aussi par le nom dejuguore'ié. (desm.) TIGRE NOIR. F. l'histoire du Mêlas, à l'article Chat. (desm.) TIGRE POLTRON. On donne ce nom au Couguau F. Tarticle Chat, (desm.) TIGRE PUCE. Nom donné vulgairement à un insecte rond , de couleur grise , qui ronge les feuilles de quelques arbres fruitiers. C'est peut-être une espèce de tingis. F. ce mot. (l.) TIGRE ROUGE. A Cayenne, on donne ce nom au CouGUAR. F. l'ariicle Chat, (desm.) TIGRESSE. La Femelle du Tigre, (s.) TIGRIDIE, TIGRINE, T/gridia. Plante du genre des Ferrares, que Jussieu en a sépai^ée pour en former un par- ticulier , auquel 11 donne pour caractères : une corolle à tube court , à limbe grand , glane , divisé en six parties , dont trois exiérieures et ovales , et trois intérieures plus petites , rétrécies à leur onglet et au-dessous de leur som- met ; trois éiamines , dont les filamens sont réunis dans toute leur longueur en une gaine tubuleuse ; uft ovaire infé- rieur, surmonté de trois stigmates bifides; une capsule triangulaire , trivalve et polysperme. • Une nouvelle espèce, laTiGRiDiE cacomite , a une racine tubéreuse, qui, avant la conquête du Mexique, donnoil une fécule nourrissante aux babitans de la vallée de Mexico, (b.) TIGRIE, Un des noms piémontais du Cassenoix. (v.) TIGRINE. F. TiGRiDîE. (b.) TIGRIS. Nom latin du Tigre, (s.) THIOL ou TIPUL, C'est ainsi que les Indiens nomment la Grue, (s.) TUÉ, Pipra pareola. F. Manakiis tué, tome iq, page i65. (V.) TIJE-GUACU, c'est-à-dire grand tîjé ; nom brasilieii d'un grand Manakin. (s.) TIJE-GUAGU-PAROARA. C'est , au Brésil , le Pâ- ROARE. (s.) TIJE-PIRANGA. Nom brasilien du Jacapa écarem:: et du ca/(i/r/J , feuille. On le doniioit au tilleul à cause de son liber qu'on enlevoit aisément en feuilles ou lanières. Les Latins mêmes en fai- soieni usage dans ce sens , car on lit dans Horace , liv. 1.", ode 38 : Disph'cer^t ncxc plrlira roron^T. Le nom àe phil/yren paroît avoir la même racine ; mais en ce cas , ces deux noms ne sont pas exactement écrits , car il faudroit phyllirea cl ph)//ir(i. Liiez les modernes , le nom de i.'Iia a été constamment aT- fecté aux tilleuls , dont Tournefort fil le premier un genre qui a été adopte par tous les botanistes , et dont Ventenat a donné la monograpbie. J'. Tilleul, (ln'.) TILL\CEES, Ti/icir , Juss. Famille de plantes dont les caractères consistent : en un calice polvpbvlle oumultipar- tite ; en une corolle formée de pétales en nombre déterminé, alternes avec les folioles ou les divisions du calice; en des éta- mines ordinairement en nombre indéterminé et distinctes ou plus rarement peu nombreuses et monadelpbes; en un ovaire simple, à style souvent unique . à stigmate simple ou divisé ; en une baie ou capsule ordinairement nuiltiloculaire, à loges mono ou polvspermes, à cloisons insérées sur le milieu des valves dans les fruits capsulaircs : en un périsperme cbarnu ; en un embryon quelqnelois un peu courbé;en des cotylédons planes: ennne radicule presque toujours inférieure. Les plantes de cette famille sont presque toujours arbo- rescentes ou frutescentes. Leur tige recouverte, en général , d'une écorce souple , porte des feuilles alternes, simples ou munies de stipules. Leurs Heurs ordinairement complètes , rarement dioïques . alïeclent différentes dispositions. ^ enfenat , de qui on a emprunte ces expressions, rapporte à celle famille , qui esl la dix-buitième de la treizième classe T I L 9. «Je son Tahleau duRègne végétal ^ et dont les caractères sont figures pi. 17 , fig. 4 du même ouvrage, seize genres sous trois divisions. i.o Étamines en nombre déterminé et monadelphes : Val- TiiERiE, Hki;matnne, Mahlh^e. a.° Elaniines distinctes, presque toujours en nombre in- déterminé; IVuil mulliloculaire : Atstichore , Corete, IIÉ- LLOCARPE , LaPI'LLIER , SpARMANE , QlaPALIER , S^OA^E, Apeira, Calablre, Rimeot, Ramontchi, Stuartie,v Greuvier et Tilleul. ^y Etamines en nombre indéterminé , distinctes ; fruit uniloculaire : KoucouYER , Laet et Banare. Depuis , Jussicu a séparé les genres de la première section pour en former une nouvelle famille , celle des Hermaîsnia- CÉES ( V. au supplément ) , séparée elle-môine des Stercu- LIACÉES de Venlenat, ol on leurajoint les genres Ho!sCKEME, Espère, Nu^TlNGlE , Colonie, DiPiopuiiACTE , Lliiee , Heptaque, Oncoi!A , Mauurie, JJecadie , Salramie, Ablame , B (ONDEE, Ryame, Yallee , \entenatie , Di- gère, Tricuspioarie, Élacocarpe et Gatnitre, (b.X TILL et TILLAS ou KILLAS. Noms que porte, en Cornouailles , le sdiîste argileux. Voyez l'article Schiste. (LN.) TILIGUERTA. Reptile du genre lézard , à queue verli- cillée deux fois plus longue que le corps, à cent quatre-vingts plaques inférieures , etc. Le mâle est vert et la femelle brune. (DESM.) TILIN. C'est le comis mercator , Linn. V. CÔNE. (B.) TILKO d'Adanson. V. Thilco. (ln.) TILL. Espèce de Laurier des Canaries, (b.) TILLANDE. Nom latin francisé des Caragattes. (b.) TILLANDSIA, (ienre de plantes consacré par Linnseus à la mémoire de Tillands , botaniste suédois, qui publia, en 1678, un catalogue des plantes d'Abo, orné de figures en bois d'une médiocre exécution. Ce genre se compose d'espèces que Plumier avoll réparties dans ses genres renealmia et ca- raguata. Il est décrit, dans ce Dictionnaire , à l'article Ca- ragatte. C'est le genre karuguata d'Adanson. (ln.) TILLAS. V. TiLL. (DES3I.) TILLAU. Nom vulgaire du Tilleul, (b.) TILLDRA. Nom que THuîtrier porte en Islande, (s.) 92 T T L TILE-OR des Anglais. C'est le Cdivre oxydulé ter- reux, (ln.) TILLE, Tillus. Genre d'insectes de l'ordre des coléop- tères, section des pentamères, famille des serricornes, tribu des clairones. Ce genre, que j'ai établi dans mon Entomologie d'après une espèce décrite par Linnaeus sous le nom de chrysomela elongatu, et rangée par Fabricius parmi les lagries , doit être considéré comme ayant beaucoup de rapports avec les clai- rons , dont il diffère principalement par le nombre d'articles des tarses , qui est visiblement de cinq dans les tilles , et qui ne paroît que de quatre dans les clairons ; c'est pourquoi j'ai fait observer, en rédigeant dans le même ouvrage le genre clairon , que les trois dernières espèces qui avoient cinq arti- cles aux tarses , appartenoient au genre tille. Les tilles ont d'ailleurs les antennes en scie, grossissant un peu vers le bout; de plus , le dernier article des tarses est bilobé ; les palpes maxillaires sont presque filiformes et le dernier article des labiaux est grand et sécuriforme. La seconde espèce de tille que j'ai décrite, et que je n'avois pu observer, en a été séparée par Lalreille , qui en a formé un genre sous le nom d'ÉNO- l'LiE. V. ce mol. Cet auteur place aussi avec les tilles le clairon vnlfnscié de Fabricius. Les tilles fréquentent les plantes et les fleurs et se nour- rissent des sucs mielleux qui s'y trouvent répandus ; mais on n'y reconire jamais les larves qui vivent probablement dans la substance du bois ou dans la terre , ce qui dislingue encore ce genre de celui des chrysomèles, dont les larves vivent sur les plantes et en rongent les feuilles. Le tille allongé esl noir, un peu velu ; les antennes sont fili- formes , presque de la longueur de la moitié du corps ; le cor- selet est rougeâlre , cylindrique, à-peu-près de la largeur de la tcle. Il se trouve en France , en Allemagne, en Angleterre, sur les fleurs. Le tille ambulant de Fabricius n'est qu'une variété du pré- cédent, distinguée par la couleur noire de son corselet. Les iil/es damicorne et de Weher^Axx même auteur, sont des énoplies. (O.L.) TILLEE , Tillœa. Genre ,de plantes de la tétrandrie té- tragynie et de la famille des succulentes , qui présente pour caractères : un calTce à trois ou quatre divisions ; une corolle de trois ou quatre pétales ; trois ou quatre étamines ; trois ou quatre ovaires supérieurs, surmoutés d'un style court, à stig- maie simple ; trois ou quatre capsules polyspermes. Ce genre renferme des plantes très-petites, à feuilles TIL gî charnues, opposées, et à fleurs axillalrcs. On en compte huit à dix espèces , dont quatre appartiennent à l'Europe. Les deux plus communes de ces dernières sont : La TiLLÉE AQUATIQUE, qui a la tige droite, les feuilles linéaires, les fleurs sesslles et quadrifides. Elle est annuelle, et se trouve sur le bord des eaux , dans les lieux sujets aux inondations. Elle a à peine un pouce de haut , mais elle se fait remarquer par sa couleur rouge. Elle est commune au- tour des mares de Fontainebleau. Decandolle en a fait nou- vellement un genre, sous le nom deBuLLiARDE.dans l'ouvrage de Redouté sur les Plantes grasses , fondé sur le nombre des parties de la fructification et sur la présence d'écaillés à la base de l'ovaire. La TiLLÉE MOUSSEUSE, quî cst rampante et qui a les fleurs trifides. Elle est annuelle et se trouve dans les terrains sa- blonneux, surtout ceux qui sont sujets à être inondés pendant l'hiver. Elle a à peine deux lignes de haut , mais se prolonge quelquefois en rampant jusqu'à un pouce et plus.EUe est com- mune au bois de Boulogne. Les espèces étrangères sont toutes originaires du Cap de Bonne-Espérance. (B;) TILLET. L'un des noms du Tilleul, (ln.) TILLEUL, Tilia. Genre de plantes de la polyandrie monogynie et de la famille de son nom , qui réunit une dou- zaine d'arbres , dont trois sont communs dans nos bois et s'emploient fréquemment à la décoration des jardins. Les caractères de ce genre sont : un calice coloré et caduc, à cinq divisions profondes ; une corolle à cinq pétales obius, munis chacun d'une écaille dans les tilleuls d'Amérique ; des élamines nombreuses à anthères arrondies ; un ovaire ovale ou rond, velu , surmonté d'un style mince , plus long que les élamines dans le tilleul d'Europe , et persistant; un stig- mate à cinq dents ; une capsule coriace , sphérique , à cinq loges et à cinq valves, s'ouvrant à la base et ne renfermant qu'une ou deux semences , parce que les autres avortent. Les fleurs et les fruits sont soutenus par des pédoncules axillaires rameux à leur extrémité , et attachés par le bas au centre d'une espèce de feuille colorée , longue et étroite. Ce der- nier caractère , quoique secondaire, suffit pour distinguer les tilleuls de tous les autres arbres. Les tilleuls ont tous une tige haute , droite , avec une belle tête ; une écorce gercée sur le tronc, d'un gris verdâlrc srir les branches ; des feuilles alternes, péîiolées , simples , en- tières et d'un beau vert; la forme de ces feuilles est ovale et en cœur , leur sommet pointu et leurs bords dentés en scie j d4 T I L elles ont Pinconvénient de tomber de très -bonne bcure en automne , mais elles ne sonl pas sujettes à être dévorées par les insectes , comnie celles de Vormeau. Les fleurs sont d'un blanc un peu jauaàlre. L'accroissement du tilleul est assez^rapide ; la durée de sa vie est de plusieurs siècles. Beaucoup de ceux plantés, par ordre de Sully, devant la porte des églises de campagne , existent encore (i). H peut être privé de presque tout son bois et végéter cependant avec la plus grande vigueur, comme on en a tant d'exemples en France et ailleurs. Thomas Brown fait mention d un de ces arbres, dont la circonférence étoit de quarante - huit pieds et la hauteur de quatre-vingt-dix. Il existe en ce moment, près Mellc en Poi- tou , dans la cour du château de Chaille , un antique tilleul qui n'a peut-être pas son égal dans toute la France. Sa tige , qui est creuse , a quarante-cinq pieds environ de tour ; elle porte six branches parfaitement horizontales, dont le dia- . mètre, à leur base, a plus de trois pieds huit pouces ; ces branches, qui depuis long temps se seroiont rompues sous leur propre poids, sans les forts étais qui les soutiennent , ont quarante- trois pieds de longueur, ce qui donne à cet arbre prodigieux une circonférence totale de trois cents pieds. De différens points des branches horizontales s'élèvent seize grosses branches perpendiculaires de plus de quarante - six pieds de hauteur et d'une grosseur proportionnée ; chacune d'elles forme seule un très-grand arbre ; de sorte que ce til- leul , dont la hauteur est de soixante pieds , présente le spec- tacle d'une forêt sur ime seule tige. C'est principalement en allée et en quinconce qu'on cul- tive le tilleul dans nos jardins. Cet arbre souffre l'élagage et la tonte , aussi bien que l'orme. C'est en hiver qu'on doit lui faire subir ces opérations, qui nuisent toujours à sa croissance et je dirois même à sa beauté , si je ne craignois les reproches des amis des jardins symétriques et des allées régulières. Toute exposition et tout terrain conviennent au tilleul ; cependant il prospère mieux au nord et dans un sol léger. Il est ordinairement mis en place à cinq ou six ans ; mais on en a vu des pieds de trente ans se prêter à leur transplantation. On multiplie les tilleuls par le semis, par les drageons en- (i) Un tilleul planté à Morat, en 1472 , à l'occasion de la bataille gagnée celte année par les Suisses sur les Bourguignons , existe encore ; mais , disent les l'euiiles pubjiijues, il a beaucoup souffert par un ouragan, le S Hiars 1818, T T L 95 racines, et par marcoUes. La première mélliode est préfé- rable , mais incertaine, les graines étant souvent infécon- des. De plus , elle est très-longue , de sorte que beau- coup de personnes aiment mieux employer celle des mar- cottes , qui poussent de bonnes racines dans l'espace d'une année ; à ce terme , on peut les enlever et les placer en pépinière , en rangs éloignés de quatre pieds , et à deux pieds entre elles dans les rangs. Le meilleur temps pour marcoUer^ ces arbres et pour enlever les marcottes , est la fin de septembre , quand leurs feuilles commencent à tomber. Pour obtenir de bonnes brancbes à marcotter, oa coupe un tilleul près de terre ; il pousse , l'année suivante , un grand nombre de forts rejetons , qui seront très-propres à être marcottés l'automne d'après, surtout si l'on a soin d'en retrancher les pljs petits pendant l'été ; car si on les laissoit croître tous , ils seroient beaucoup plus foibles. Ils aiment une terre substantielle et fraîche. Dans les terrains très-légers, ils se dépouillent avant la fin du mois d'août; dans les terres argileuses, ils viennent mal , et plus mal en- core sur le bord des rivières, lorsque leurs racines atteignent le niveau des eaux. Cet arbre demande encore à être ga- ranti des vents d'ouest , sans quoi il est sujet à des chancres qui le défigurent , et le font périr ; j'ai constamment remar- qué qu'à cette exposition l'écorc^ en étoit gercée, même séparée de l'aubier. Toutes les parties des tilleuls présentent quelque utilité. Leurs fleurs sont très-recherchées des abeilles, qui en reti- rent un miel abondant. Avec elles, on compose une boisson ihéiforme , d'un usage fréquent , et qui est regardée comme antispasmodique, et bonne contre les affections hystérique et hypocondriaque. Mais on a beaucoup exagéré les vertus de ces fleurs. La graine de tilleul est quelquefois employée à faire une sorte de chocolat. Le bois de ces arbres est blanc, tendre, mou, il ploie facilement; mais il n'est point léger, dit Feuille, comme le prétendent Miller et Duhamel. Ce Lois est bon pour la sculpture commune, et passable pour le tour. Dans les montagnes de la Franche-Gomié, on en fait des sabots. Duhamel a vu un château dont les poutres étoient de tilleul; mais 11 ne vaut rien pour la menuiserie , et se mâche sous le rabot , si l'outil n'est pas parfaitement affilé. Les graveurs en bois le recherchent , parce qu'il n'est point sujet à être venaoulu. Par la même raison, on en fait des boîtes qui sont très-propres à conserver les herbiers des bo- tanistes. Ce bois ne chauffe pas beaucoup, mais il donne un charbon très-propre à composer la poudre à canon. 96 T I L Quand on manque d'osier, on peut, à sa place, employer aux ouvrages de vannerie les jeunes rejetons de tilleul. Avec sa seconde e'corce détachée par lanières longues et minces , qu'on fait rouir, on tresse des chaussures , des nattes plus ou moins fines, desharts et des cordes de toutes grosseurs , qui servent communément , à Paris , de cordes à puits. Ailleurs, comme en Lilhuanie, on en fait des trails de voilure , ou des liens pour les traîneaux. En Suisse, dit -Bourgeois, on gar- nit et l'on ferme , avec ces cordes , les ouvertures et les join- tures des barques et des bateaux, parce qu'elles ont la pro- priété de se conserver plusieurs années dans Teau sans se pourrir, et de fermer exactement les joints qu'elles rem- plissent. Dans quelques endroits, on en garnit l'extérieur des fiacons et des bouteilles. Enfin , on tire du Ironc du tilleul, par incision , une lym- phe, qu'on fait fermenter, et qui donne une liqueur vineuse assez agréable. Quelque multipliés que soient les tilleuls , dans nos jar- dins, leurs espèces avoient échappé, jusqu'à ces derniers temps, aux observations des botanistes. Venlenat même, qui a fait leur monographie, en a oublié deux, dont Tun est des plus connus, et l'aulre est cultivé depuis long-temps, el est mentionné dans les auteurs. C'est à M. Bosc qu'on doit d'avoir distingué ces deuxjlernières. Le Tilleul des bois, TUla europeaXÀnn.-, TiUa microphylla y Vent. ; a les feuilles petites , d'un beau vert en dessus , glauques et glabres en dessous ; les fruits petits , presque ronds et velus. Il croît dans les bois d'une partie de la France, et fleurit en juin. C'est le plus robuste , celui qui s'élève le plus , celui dont on emploie presque exclusive- ment la seconde écorce pour faire des cordes à puits. On le cultive rarement dans les jardins , comme inférieur en beauté aux deux suivans ; mais il est préférable pour la greffe. Le Tilleul de Hollande, ou Tilleul des jardins, ou Tilleul femelle , Tilia platyphylla , Vent. ; a les feuilles grandes, d'un vert clair, velues, légèrement glauques en dessous ; les fruits gros et pourvus de quatre à cinq arêies saillantes; ses jeunes pousses sont à peine rougeâlres. II se cultive fréquemment dans les jardins, et y est confondu avec le suivant. Le Tilleul de Corinthe, Bosc, a les feuilles grandes , obtuses, d'un vert plus foncé, moins velues que celles de l'es- pèce précédente ; les fruits de même grosseur , mais jamais pourvus d'arêtes. Il est le plus généralement eaiployé dans ia composition des allées des jardins des environs de Paris,où T I L P7 îl se fait remarquer par la vive couleur de ses jeunes pousses. Tous deux se trouvent, au rapport tle M. Bosc, flans ie= bois de l'est /, d'un ion élevé et répété précipitamment pendant plusieurs secondes, jusqu'à ne plus êlre qu'une es- pèce de fredon, suivi du mot churoro répété deux ou trois fois de suite. Quand cet ynambu se couche , il s'appuie la poitrine sur le tarse , baisse le devant du corps et la tête, étale les dernières plumes du corps et les soulève en demi- cercle, de sorte que l'on voit son ventre par derrière sans apercevoir son corps. Le tataupa a neuf pouces un quarl de longueur totale ; le «Icssus de la tête, d'un brun noirâtre; les cotes et le derrière de cette partie , le devant du cou , la gorge , les couvertures supérieures et inférieures du bord de l'aile , d'une teinte plombée ; la poitrine et les parties postérieures, cendrées ; le TIN 105 dessus du cou , du corps et des ailes , de couleur d'acier poli ; les plumes des côlés du corps, d'un brun plombé ; cel- les des cuisses, noires et variées de blanc ; celles des jambes, d'un brun roussàtre et nuancées d un blanc mêlé de roux ; le croupion, rayé de roux clair et de noir; le tarse, d'un rouge lustré , quelquefois violet ; le bec elTiris, d'un rouge de co- rail. Le TlNAMOU VARIÉ, Crypturavarlegaîa, Vieil 1. ; Tlnamus variegatus, Lath, ; pi. enium. âe VHùlurre naturelle àe Bufforiy n." 828. Cette espèce , que les colons de la Guianc française aip^eWcnl perdrix pintade, a la têle noire en dessus;foules les parties supérieures rayées de roux, de brun et de noirâlre; les inférieures, de couleur rousse , à l'exception de la gorge et du milieu du ventre, qui sont blancs, et des jambes, qui ont des raies blancbes, brunes et rousses; les aik-s , brunes, et les pieds , noirâtres. Sa longueur totale est de onze pouces. Sans être aussi commun que le grand tinamou, celui-ci se volt fréquemment dans les bois de la Guiane. La femelle pond dix à douze œufs moins gros que ceux de là faisane . et très-agréables à la vue par leur jolie couleur de lilas. TlNAMOU YNArYlBUI , Ctyptura fasciota , Vieill. Les Guarinis appellent cet oiseau ynam/jui ei yiiarnùumi, noms qui signifient petit ynambw, les Espagnols du Paraguay le nomxncnl petite perdrix, e{ quelques-uns caille. Cet ynambu fait entendre, pen- dant toute l'année, un cri long, cadencé , mélancolique et assez fort pour être entendu de loin ; il ne quille point les campagnes , et il est d'un naturel si stupide qu'on peut le tuer à coups d'épée,et même le saisir à la main. La manière de le prendre est une preuve de sa stupidité : pour cela le chasseur a une gaule de six à neuf pieds, au bout de laquelle est ajusté un lacet à nœud coulant, fait avec une plume de Vuutruche de Magellan , afin qu'il se tienne ouvert : muni de cet instrument et d'un sac , le chasseur entre dans les cam- pagnes, et quand 11 rencontre l'ynambui, il en approche, en faisant quelques circuits avec son cheval : l'oiseau se tapit et reçoit, sans bouger, le lacet au cou. La ponte de cette esoèce est de six à huit œufs violets. Dix pouces un quart font sa lon- gueur totale ; les plumes du sommet de la tète sont presque noires , et bordées de roussàtre : celles des cotés et du derrière de cette partie, d'un roux blanchâtre, poinlillé denoirâtie • les plumes du cou, en dessus, et du corps, noires , rayées trans- versalement de roux et bordées de blanc roussàtre; les ailes rousses et rayées en travers de noirâtre ; la gorge est blan- châtre ; le devant du cou, d'ua bran mêlé de blanc et de no TIN roux ; le tarse , d'un brun pâle ; l'iris, d'un roux vif ; le heCi brun en dessus, et blanchâtre en dessous. Celte espèce se trouve aussi au Brésil. M, de Azara rapproche de ce tinamou plusieurs coUns du Mexique, desquels Sonnini en indique un ( le coyokos ) pour être le même oiseau que l'ynambui ; mais on ne peut ad- mettre aucun de ces rapprochemens , puisque tous les colins ont une queue aussi longue et aussi fournie que celle de nos perdrix , ce qui n'existe pas chez ce tinamou. (v.) TINAMUS. Nom des tînamous en latin moderne de no- menclature. V. Tinamou. (s.) TINGA. Nom latin de la Tanche, (desm.) TINGAL ou TINKAL. V, Soude boratee. (ln.) TINGLÏER. Un des noms de I'Anguillaire icacore , actuellement réuni aux Ardisies. (b.) TlNCTORlUS-FLOSdeTragus.G'estl'AsTER amelle. TINDALO. Bois de marqueterie des Philippines. J'i- gnore quel est le genre de l'arbre qui le produit. (B.) TINDA-PANA. Nom malabare d'un arbre que J. Bur- mann dit être le ceanotus asiatlcus. Il est figuré vol. i , pi. 48 de l'ouvrage de Rhéede. La planche ^9 représente le Tinda parua. F. ci-après, (ln.) TINDA-PARUA. Le Mûrier de l'Inde {Morus indica) est figuré sous ce nom dans ÏHurtus malaharicus de Rhéede. (B.) TINE, Tinus. Genre de plantes établi par Linnaeus , mais depuis réuni aux Glethra ( Cleihra timfolia , Linn. ). Voyez TlNUS. Cb.) TINEA. Nom latin des petits lépidoptères nocturnes à ailes longues et souvent enroulées autour du corps , qui appartiennent à la famille des Tineïtes, et principalement au genre des Teignes. V. au.ssi Aleyrode. (desm.) TINEÏTES, Tinœiles ( Phalœnœ tineœ , Linn.). Tribu d'insectes , de l'ordre des lépidoptères , famille des noctur- nes , ayant pour caractères : antennes sétacées ; ailes supé- rieures longues et étroites -, les inférieures larges et plissées dans le repos ; les quatre entières ou sans fissures , tantôt couchées sur le corps , tantôt moulées autour de lui , ou pendantes et serrées sur les côtés , lui formant une sorte de manteau , relevées quelquefois postérieurement en crête de coq; corps , ainsi enveloppé , ayant une forme linéaire , ou celle d'un triangle long et étroit. Ces insectes sont très-petits, mais souvent ornés de cou-? TIN », leurs brîllanles, avec le bord postérieur de leurs ailes frangé. Leurs chenilles ont communément seize pattes ; quelques- unes en ont deux de moins , et Degéer nous en a fait connoî-, treune espèce de la division des mineuses, qui en a dix-huit y toutes membraneuses. Leur corps est ordinairement ras et peu coloré. Elles vivent toutes à couvert ; les unes dans des tuyaux qu'elles se fabriquent , les autres dans l'intérieur des substances dont elles se nourrissent. Celles qui se prati- quent des galeries dans l'intérieur des feuilles , ont reçu le nom de mineuses ; les espèces qui vivent dans des tuyaux qui sont leur ouvrage , ont été nommées teignes. On les a distin- guées en teignes vraies ou teignes proprement dites , ou en tei- gnes fausses , selon que l'habitalion de ces chenilles est porta- tive , ou fixée à demeure et immobile. Les espèces qui gâ- tent ou détruisent les étoffes de laine , les pelleteries , sont de la première sorte. Les fourreaux sont construits des subs- tances alimentaires de l'animal liées avec de la soie , ou su- perposées sur un tuyau de cette matière. On en connoît qui emploient jusqu'aux lichens des murs. La forme du fourreau varie; ces chenilles savent l'allonger par un bout , ou même en augmenter l'épaisseur , en le fendant par une extrémité, pour y ajouter ensuite une nouvelle pièce. Leurs excrémens sont de la couleur des corps qu'elles rongent. Elles subissent leurs métamorphoses dans leurs habitations , après avoir eu soin d'en boucher les extrémités avec de la soie. Les chenilles mineuses creusent en divers sens le paren- chyme des feuillesqui leur servent de nourriture. Telle est l'o- rigine de ces portions desséchées , en forme de taches , de li- gnes ondulées et serpentiformes , que l'on voit sur beaucoup de feuilles. Les boutons, les fruits, les semences, souvent même celles du blé , enfin , jusqu'à des galles résineuses de certains arbres conifères , servent de retraite et d'alimens à d'autres. Je partage ainsi cette tribu : t. Palpes supérieurs tntièrement caches; les dêiua inf6ri*urs seuis appartins. ^. Palpes inférieurs recourbés dès leur origine. • Une langue allongée et très -distincte. t AntenDCs écartées à leur naissance. Les genres : Lithosie , Yponomeute , OEcophore. tt Antennes très-rapprochécs à leur naissance, (fort longues). Le genre Adèle, ■la TIN • • Langue très-courle ou peu distincte. Le genre Teigne. B. Palpes inférieurs avancés. Les genres : Gallér[e, Phycide, Euplocampe, Alucite. II. Les quatre fal'pes découverts (avancés en forme de bec ). Le genre Crambus, (l.) TINET. Nom espagnol d'un Dauphin , que Brisson rap- porte au Dauphin grampus des Anglais, (desm.) TINGAZU. Nom donné, par M. de Azara , à un Coucou du Paraguay , qui paroît être le même oiseau que le Coucou PIAye de Buffon. V. l'ariicle Councou. (v.) TINCtIS, Tingi's , Fab. ; Cimex ^ Linn. , (icoff. Genre d'insectes, de Tordre des hémiptères , section des hétcrop- tères, famille des géocorises , tribu des membraneuses , dont les caractères sont ; antennes terminées par un article un peu plus gros , ovale , le troisième fort allongé ; bec engaîné à sa base,avec les bords de la fente où il est logé fort relevés;corps membraneux; élylres très-réticulées. La plupart des insectes de ce genre sont très-remarquables par la demi-transparence de leur corselet et de leurs élylres , leur réticulalion , leurs nervures , et la saillie de leurs bords latéraux. Ils sucent les végétaux, et quelques espèces occa- sionnent par-là un tel dérangement dans l'organisation des plantes sur lesquelles elles vivent , quil s'y forme des mons- truosités ou des apparences de galles , comme on l'observe souvent sur les fleurs du teucriam chamœdrys. Ce genre a été formé par Fabricius , qui i'avoit d'abord réuni à ses acantldes. Le Tingis du poirier , et l'espèce suivante , avoient été ran- gés avec les Corés , dans la première édition de cet ou- vrage. TiNGlS CLAVICORNE , Tingis chwlcornis. Geoffroy décrit celte espèce sous le nom de punaise iigre. Son corps n'a qu'un peu plus d'une ligne de long ; sa lêle est noire ; son corselet est noir au milieu , blanchâtre sur les cotés ; il a trois lignes élevées dans sa longueur ; les élytres sont blanchâtres , réti- culées et ponctuées de noir. Geoffroy observe que les deux premiers articles des antennes sont courts , le troisième fort long , et le dernier en massue. La larve de celte espèce habite l'inférieur des fleurs de la germandrée , ieucrium chamœdiys , et produit, avant qu'elles T \ ^ î:3 s'ouvrent , une espèce de galle , en leur faisant acquérir un volume extraordinaire. Réaumur en avoit parlé dans ses Mémoires, tom. 3, tab. 34, fig. i — 4- 11 faut rapporter à ce genre la punaise à fraise an.iqite de Geoffroy , qne Fabricius cite comme synonyme de son tin- gis du poirier ( T. yyyr/), mais qui me paroît devoir en être dis- tinguée , cette dernière espèce ayant une ligne élevée sur le milieu du corselet. ( V. la figure de Villors , Entum. , Linn. , tome 3 , fig. 17). Rien n'est plus singulier que cet insecte. Sa tête est brune et petite ; son corselet a des rebords larges , diaphanes, membraneux , réticulés, qui forment des aile- rons sur les côtés, et vont même recouvrir sa tête ; les étuis pareillement larges , débordent aussi le corps, et sont mem- braneux , réticulés , avec deux bandes brunes , transverses ; les antennes sont semblables à celles de Tespèce précédente, mais plu^ fines ; les dilatations latérales du corselet forment autour du cou de l'insecte une sorte de fraise antique. Le tingis du poirier est quelquefois si abondant sur les feuilles de cet arbre, qu'il lui nuit beaucoup, 51 les dessè- che, en suçant leiur parenchyme , et en ne laissant que l'é- piderme. Ce genre peut être divisé en deux, suivant que le corselet a le bord postérieur droit ou plongé enécusson. (t,.) TINGMIK ou TiNGMlFiKSO.\K. Nom d'un Cormoran du Groenland. V. CoîmoRAN tingmik. (v.) TINGULONG. Rumphius appelle ainsi IcBalsamier de Java ( Amyris pro iinn) , arbre qui croît dans les îles de l'Ar- chipel de rinde. (b.) TINI(le), Falco tinus , Lath. V. Tarlicle Oiseau de PROIE, (s.) TlNIER.LePfNCîMBROs'appelle ainsi dans les Alpes, (b.) TINION. Un des noms vulgaires du Chieîsdent. (b.) TINNE DE BEURRE. Coquille du genre des Cônes. (B.) TINNUNCULUS. Nom latin de la Cresserelle. (s.) TINOPORE , Tinoporus. Genre de Coquilles établi par Denys de Monifort. Ses caractères sont: coquille libre, uni- valve, cloisonnée et cellulée , spirée et lenticulaire; test granulé extérieurement ; ouverture semiliinaire, placée vers la circonférence et sur un des côtés ; dos caréné , armé de quatre pointés au plus ; les deux centres bombés et relevés. L'espèce qui a servi de type à ce genre provenoit de la mer des Indes , et avoit deux lignes de diamètre : on en trouve plusieurs autres dans la Métliterranée et le golfe Pei-- siqae. xxxiv. 8 îi/f T I N Si, ces espèces n'avoient ni cornes , ni ouverture ; elles se placeroient parmi les Camérines. (b.) ÏINSCIIEMET. C'est , suivant quelques commenta- teurs , le nom hébreu de Vihis. (s.) TINTENAQUE ouïINTENAGUE. F-Tontenaque. (L.) TINTILAUM. Nom portugais de la Mésange charbon- nière, (v.^ TINUS. Plante cite'c par Pline, q»îi la placjoit au nombre de ses lauriers , en faisant observer que ses baies sont bleues , et que l'on regarde celte plante comme un laurier sauvage. Les botanistes pensent que c'est notre laurier ( vlbur- num tinus). En conséquence , ils ont nommé cet arbris- seau, tinus , laurus tlnus et laurus syli'estris. Tourncfort est un de ceux qui l'ont appelé tinus; et même ce naturaliste en a fait un genre distinct de celui qu'il nomme viburnum et de celui qu'il désigne par opiilus. Ces trois genres peuvent être caractérisés ainsi : r/>ij<5. Fleurs hermaphrodites, baie couronnée par le calice persistant. Viburnum. Fleurs hermaphrodites, baies nues. Opulus. Fleurs du centre, hermaphrodites; celles de la cir- conférence, neutres , et beaucoup plus grandes. Ces trois genres ont été réunis en un seul par Linnaeus (W- Zi«r«î/m), quoique, dans son catalogue des plantes du jardin de Cliffort, il les eût d'abord distingués. Ce naturaliste trans- porta le nom de tinus à un arbre d'Amérique, qui est le vol- ^amma,Bro\vn,Jam.,etla §///cna d'Adanson. Jussieule soup- çonnoit très-voisin des clethra, et Swariz reconnut que c'en étoit une espèce {clcth. iinifolia , S\v.,Willd. ). Jussieu soup- çonnoit aussi: i". qu'un certain arbrisseau, rapporté du Pé- rou par Joseph de Jussieu, pourroit être une espèce de tinus; mais Cavanilles lui trouva des caractères suffisans pour en faire un genre distinct: c'est son strigilia (^foveolaria ^ Ruiz et Pavon ; tremanthus , Pers. ) ; :l^\ que le tinus, figuré dans Bur- mann , Zeyl. , t, io3, qui est le badulam tsahinagapatam de Ceylan , d'après Kermann , pourroit faire partie du genre qu'il appelle badula , genre réuni par Valh à Vardisia , dans lequel on retrouve le tinus de Burmann sous le nom d'ardî- sia humilis, Valh. . Willd. Enfin , il y a le tinus flore pleno de Willich , qui est le decumaria barbara : ainsi donc aucune des plantes, nommées tinus., ne forme actuellement de genre de ce nom, et elles se trouvent rentrer dans des genres très- différens. (ln.) TIJNY. V. ce mol dans rarlicle Oiseaux de proie, (v.) T I P iï5 TIONAMA. L'O^hiogi.osse serpentaire porte ce nom t3ans Rhéede. (b.) TJONGINE. Synonyme de Beckée. (b.) TIONKOM. Espèce de Dattier du Sénégal dont les fruits sont petits, mais agréables, (b.) TIOQUET. Kom vulgaire du Pinson d'Ardenne en Bourgogne, (s.) TIOURÉ. En Languedoc, on donne ce nom au Tuf cal- caire déposé par les eaux de certaines fontaines , qui incrustent tous les corps qui se trouvent sur leur passage. ( DESM.) TIOI3TE. Nom samoïède du Morse, (b.) TIPHA. r.TvPHA. (LN.) TIPHÉ. C'est I'Ulve intestinale , dans The'ophraste, (B.) TIPHIE, Tfphîa, Fab. Genre d'insectes de l'ordre des hyménoptères, section des'porte-ajguiiions, famille des fouis- seurs , tribu des scolièles. Ses caractères sont : un aiguil- lon dans les femelles ; lèvre inférieure évasée , arrondie , voûtée et à divisions latérales très-petites ; antennes filifor- mes , insérées près du bord antérieur de la tête, dont le premier article plus grand et conique , le second court , le troisième de la longueur des suivans ou guère plus grand ; point de lèvre supérieure apparente ; mandibules arquées , sans dents ; cellule radiale, unique, fermée dans les mâ- les, ouverte dans les femelles; deux cellules cubitales, recevant chacune une nervure récurrente ; la seconde cel- lule plus petite et distante du bout de l'aile. Les tiphies ont la tête arrondie postérieurement , avec les yeux entiers et ovales ; le premier segment du corselet grand , presque carré , distinct , et dont le bord postérieur est droit, de niveau avec forigine des ailes;et le second seg- ment tronqué postérieurement; l'abdomen allongé , ellip- soïde , un peu conique , déprimé , avec le premier anneau un peu rétréci; les pattes courtes, à cuisses comprimées, à jambes courtes , grosses , épineuses ou ciliées , avec \qs épi- nes terminales grandes. Ces insectes sont très-voisins des mutilles et des myrmoses. Ils ne vivent point en so.cielé , et les deux sexes ont des ailes. On les rencontre sur les fleurs; les femelles creusent des trous dans les terrains sablonneux, afin d'y placer leurs œuf^s. Leur derrière est armé d'un aiguillon qui pique assez fortement. Ces petits animaux sont ordinairement de couleur noire , et leur corps est velu. TiPHiE A GROSSES CUISSES , Tiphîafemurata, Fab. ; pi- R , i.G T I P ï , 1 3 de cet ouvrcige. Elle est longue <3ê cinq lignes , noire , avec des poils gris; elle a les antennes courtes, roulées en spirale ; les cuisse^s de la première et de la dernière paire de pattes, fauves ; les ailes plus courtes que l'abdomen , un peu obscures. On la trouve sur les fleurs, aux environs de Paris, en An- gleterre , en Allemagne et dans le midi de l'Europe , à la fin de l'été. TiPHiE VELUE, Tiphia villusu, Fab. Elle est entièrement noire , sans taches , avec des poils cendrés sur le corps ; les ailes noirâtres. On la trouve en France , en Hongrie , au printemps. TiPHiE DOS-MARQUÉ , Tiphia ephippium, Fab. Elle est pres- que une fois plus grande que la iiphie à grosses cuisses , toute noire , avec une tache rouge carrée sur le corselet. Elle se trouve aux Antilles et dans l'Amérique méri- dionale. La Tiphie glabre^ mentionnée dans la première édilion de cet ouvrage, fait partie du genre Bethylus de Fabricius ; mais je soupçonne qu'elle appartient plutôt à celui de mérie. TIPHION ou TIPHIUM. Plante mentionnée par Théo- phraste , et que quelques botanistes rapportent au Tussi- lage commun ( T. furfara. L. ). (ln.) TIPHLE, 2i>/i/e. Kafincsque-Smaltz appelle ainsi un nouveau genre de poissons, qui comprend les syngnathus iiphie €t acus die Linnreus , auxquels il donne les dénominations nouvelles de tiphle hexagonus et de lipide heplagonus. Ce genre est ainsi caractérisé : une nageoire dorsale; deux nageoires pectorales, une anale et une caudale, (desm.) Tl-PHU-Pl. Nom donné , en Chine, à un arbrisseau dont il est question, dans ce Dictionnaire, à l'article Cé- DREL. (lis.) . TIPIACA. La fécule de Maî^ioc s'appelle amsi dans nos ports de mer. (b ) TIPIJL. V. TiiiOL. (s.) TITULAIRE, Tipulaiia. Genre ùe plantes établi par Nultall, Gênera of Nurlk American Plants, pour placer l'Oa- CHis DISCOLOR de Pursh. Ses caractères sont : pétales spatules étendus; lèvre entière, sessile , avec un grand éperon à sa base ; colonne du pistil sans ailes, épaisse, libre; anthère oper- culée , persistante; quatre masses du pollen parallèles.(B.) TIPULAIRES, Tipulariœ. Tribu d'insectes de l'ordre des diptères, famille des némocères , dont les caractères sont : antennes de six articles et au-delà ( le plus souvent i4 T \ V 117 et 16); trompe soîl très-courte et tcnnini-e par ^eux grosses lèvres, soit en forme de bec , mais perpendiculjtire ou diri- gée le long de la poitrine , sans suçoir composé et poignant ; palpes courbés ou relevés, et dont la longueur ne dépasse pas alors celle de la tête. Ces insectes composent le genre tipula de Linnreus, et telle est Porigine du nom de tipulaires que j'ai impose à celte tribu. Leur corps est ordinairement allongé ; leur têle, ronde , occupée plus ou moins par deux grands yeux à réseau , n'a pas ordinairement de petits yeuxlisses;le corselet est renflé et rond; le premier segment est apparent dans plusieurs ; les ailes sont allongées; les balanciers sont longs; il n'y a pas de cuille- rons ; l'abdomen est long et presque cylindrique ; les pattes sont longues , menues dans le plus grand nombre ; les inrses sont terminés par deux petits crochets et une pcliie pelote. Î1 est très-facile de distinguer , au premier coup d'oeil , les tipulaires des autres diptères , par la longueur et le peu de grosseur de leur corps , par l'étendue de leurs ailes et par leurs patteslonguesetminces qui peuvent àpeine soutenir leur corps, et que l'insecte balance et fait vaciller continuellement. Plusieurs petites espèces ont beaucoup de ressemblance avec les cousins , avec lesquels Swammerdam et (ioedart les ont confondues; mais un léger examen de leur bouche suffit pour les distinguer de ces insectes, dont la trompe est longue, avancée , au lieu que celle des tipulaires est le plus souvent peu saillante et bilabiée. C'est dans les prairies qu'on voit le plus communément les grandes espèces , qui , dans la plupart des campagnes , ont leur nom particulier. Goedart et Leuvvenhoeck les ont nom- mées tailleurs; d'autres auteurs les ont appelées iipules cuutu- fières;\es petites sont connues sous le nom de îipules culicifurmes. Parmi les premières , il y en a qui ont jusqu'à vingt lignes de long. Dès le commencement du printemps jusqu'à la fin de l'au- tomne , on voit paroître les grandes tipulaires dans les prai- ries , mais surtout dans cette dernière saison. Quoiqu'elles s'élèvent assez haut, elles volent peu loin. Dans de certains temps , elles ne font usage de leurs ailes que pour s'aider à marcher, et réciproquement leurs pattes les aident à voler; elles s'en servent pour soutenir leur corps au-dessus àca plantes et le pousser en avant. Quelques espèces des plus petites se tiennent presque coAilinuellemeni en l'air. Dsns toutes les saisons de l'année, à de certaines heures du jour , on en voit des nuées s'élever et s'abaisser on suivant une lir:re verlicalc ; elles font un petit Ijruit qu'on enienclroil peu , s'il "S T I P n'était pr(xluit par la quantité innombrable cle celles qui volent en même temps et ensemble. Les larves de ces insectes varient beaucoup par la forme et par les lieux quelles habitent. En général , elles ressemblent à des vers allongés ; leur tête est de figure constMnie et leur corps divisé en anneaux-, les unes ont des appe/idlces pedi- formes , les autres en sont dépourvues. Celles des grandes espèces ont la tête petite , ordinairement cachée sous le pre- mier anneau ; en dessus , cette lête est munie de deux cornes charnues, et en devant de deux crochets, au-dessous desquels sont deux pièces écailleuses imuiobiles ; ces quatre pièces leur servent à couper et à broyer les alimens dont elles se nourrissent. Sur le dernier anneau de leur corps est an enfon- cement qui contient les deux stigmates par où elles respirent l'air. Ces larves vivent dans les terrains humides des prairies, où elles se tiennent à un ou deux pouces de profondeur. Elles se nourrissent de terre et de terreau. Quoiqu'elles ne nian-- gent point de plantes , elles leur font cependant beaucoup de tort, parce que, comme elles changent souvent de place, elles soulèvent et détachent les racines , qu'elles exposent à être desséchées par le soleit Ces larves vivent aussi dans Igs ca- vités des arbres à demi-pourris, où elles trouvent un terreau assez semblable à celui du fumier. Elles subissent leurs mé- tamorphoses dans la terre, et s'y changent en nymphes de couleur grisâtre, dont les anneau* sont hérissés de tubérosités et d'épines simples ou fourchues, inclinées en arrière. C'est sur leur tête que sont alors les organes de la respiration , qui consistent en deux cornes plus ou moins longues , selon les espèces. Peu de temps avant leur dernière métamorphose, elles font usage des pointes de leurs anneaux pour se pousser et s'élever au-dessus de la surface de la terre jjisqu'à la hau- teur de la moitié de leur corps, et elles y restent jusqu'à ce que la peau qui les tient comme emmaillotées, se fViide pour leur donner passage au moment où elles deviennent insectes parfaits. Presque aussitôt après leur dernière métamorphosej, les tipulaires s'accouplent , et, pendant l'accouplement , le mâle se tient accroché au derrière de sa femelle avec les deux pinces qui terminent son abdomen. Leur jonction dure près de vingt - quatre heures sans interruption, et souvent elles volent sans se séparer. Quand les femelles sont fécondées , elles déposent leurs œufs dans la terre, en faisant usage , pour celte opération , àes pièces écailleuses en forme de pinces qu'elles oni à Tex- trémité du ventre. Pendant la ponte , leur altitude est très- singulière ; elles tiennent leur corps élevé verticalement et T I P 119 enrou<;ent la partie supérieure de leur plrtce dans la terre jusqu'à l'organe de la pièce inférieure , qui est le conduit par où passent les œufs : après en avoir laissé un dans le premier trou , elles s'éloignent pour en faire un autre , et ainsi de suite jusqu'au dernier. Ces œufs sont oblongs., un peu re- courbés et d'un noir luisant : chaque femelle en pond une assez grande quantité. Quant aux larves des petites tipulaires, les unes vivent dans les bouses de vaches , les autres dans différentes espèces de champignons , quelques autres dans les eaux. U agaric du chêne en nourrit une espèce assez singulière , qui ne pénètre point dans la substance de cette plante , mais qui se tient en des- sous du chapiteau. Cette larve , qui est sans appendices en forme de pattes , et dpnt la peau est humide et gluante comme celle d:Qs limaces , ne rampe jamais sur V agaric an»; elle tapisse tous les endroits où elle passe d'un enduit gluant qu'elle tire de sa bouche. Quand elle veiU se fixer quelque part, elle applique cette liqueur contre un des points de la place qu'elle doit habiter , et la fUe en lames minces , dont elle applique plusieurs les unes contre les autres et en attache les bouts à un point opposé. Elle forme aussi une espèce de petit toit delà même manière , et se tient à l'abri entre cette matière qui lui sert de lit et de tente. On ne trouve guère plus de huit ou dix de ces larves sur ics plus grands agarics. Parvenues à leurgrosseur , vers la lin de l'été , elles s'enfer- ment dans une coque à grandes mailles , qu'elles construisent avec une liqueur semblable à celle dont elles font leur nid , et elle leur sert aussi à remplir les vides de ces mailles. Ces coques sont de figure conique , et raboteuses à leur surface : l'insecte parfait en sort environ quinze jours après que la larve s'est changée en nymphe. Les larves qui vivent dans l'eau diffèrent beaucoup entre elles parles formes; elles n'ont d-e commun que les stigmates, dont le nombre est le même pour toutes, quoique diverse- ment figurés. Les unes nagent avec beaucoup d'agilité , les autres habitent des trous qu elles font dans la terre aux bords des ruisseaux où l'eau pénètre; plusieurs s'enfermerrt dans les fourreaux qu'elles font avec des fragmens de feuilles pourries , des graines çl autres matières qu'elles trouvent à leur portée. Les nymphes de ces larves ne diffèrent guère moins entre elles que les larves elles-mêmes. Quelques-unes de ces nymphes restent immobiles au fond dutrouqu'habitoi la larve ; d'autres nagent et courent, avec vitesse dans l'eau. Toutes sont pourvues d'organes par lesquels elles respirent, et elles les appliquent souvent à la superficie de l'eau ponr pomper l'air. Les tipulaires que ces larves produisent .sont assez pfilites : ce sont celles qu'on appelle cuikifonnes. Leur ressemblance avec les cousins les fait craindre de ceux qui ne les connoissenipas ; mais elles ne font aucun mal. Ceux qui youdronr connoilre plus parliculièremenl les habitudes des insectes de ce genre, consulieronl Réaumur , et surtout les Mémoires de Degéer. Tous ces insectes multiplient beaucoup , et malgré leurs ennemis, les espèces sont très- nombreuses. Sous leur der-< ïiière forme , les tipulaires sont poursuivies par les oiseaux , qui en détruisent une grande quantité ; et celles dont les larves vivent dans Teau , servent à nourrir les poissons et les insectes aquatiques carnassiers. On en trouve quelques es- pèces au milieu de l'hiver. Je divise cettre tribu en quatre sections. I Antennes filiformes ou sétacées, grêles , toujours plus longues que la tête ; corps menu et allongé. J. Les CuLiciFORMES, CiiUciformes. Point d'yeux lisses ; ailes toujours couchées sur le corps , ou en toit , n'ayant que des nervures longitudinales; yeux, du moins ceux du mâle, en croissant et presque contigus ou très-rapprochés postérieurement. Les genres: Tanype, Chorètre, Chironome , Cérato- POGON, CÉCIDOMYIE , PsiCHODE. B. Les Tekricoles , IWrlcolœ. Point d'yeux lisses; ailes le plus souvent très - écartées , réticulées , du moins postérieurement ; yeux ovales et entiers. Les genres : TiPULE , Cténopiiore, Pédicie, Néphro- TOME , LiAIONIE , PtYCHOPTÈRE , TaiCHOCÈRE , ErIOPTÈRE, Héxatome. C. Les Fungivores , Funghonv. Trois petits yeux lisses ( ailes toujours couchées sur le corps ). Les genres : Asindule, Rypiie, Molobre, Mycéxophyle, Macrocère. II, Antennes épaisses,perfoliées, guère plus longues que la tête, soit ea forme de massue, soit presque cylindriques ou coniques; corps court, épais, D. Les Floricoles , Floricolœ. , Les genres Dilophe , Bibion , Scatopse , Simulie , Pen- THRÉTIE, (L.) TIPULE, Tipiiia. Genre d'insectes de l'ordre des dip- tères, famille des némocères. Dans la méthode de Linnseus et des nalurailsles qui l'ont Tir 121 suivi , ce genre comprend un grand nombre d'espèces très- diversifiées sdus les rapports d'organisr.iion et des habitudes. Il cloil donc convenable de le simpliiier, en le divisant en plusieurs groupes coordonnes à ces différences , et c'est ce que M. Meigen et moi avons tenté les premiers. La réunion de ces nouveaux genres Corme aujourd'hui une tribu parti- culière, celle des tipulaires ( V. ce mot ) , et le genre tipule proprement dit est restreint aux espèces qui ont pour carac- tères : antennes presque sélacées , simples , de treize articles, dont le premier plus grand , presque cylindrique, le second presque globuleux ; les autres cylindriques , le troisième allongé ; point de petits yeux lisses ; yeux ovales , entiers ; trompe fort courte, terminée par deux grandes lèvrps -, der- nier article des palpes long, noueux ou comme articulé ; ailes réticulées postérieurement; pattes longues: abdomen terminé en massue dans les maies , et par une pointe écailleuse bi- valve dans les femelles. Ce genre fait partie de celle division des grandes tipules, qu'on a distinguées sous le nom de coniurières ^ de tailleurs , et dont les larves vivent dans la terre. Ces larves, ainsi que leurs nymphes , diffèrent peu de celles des cténophures et des autres tipulaires analogues. Les principales espèces sont : i." La TiPULE DES PRÉS , Tipiila pratensis , Fab. , Meig. ; Schseff. , Icon. insect. , tab. i5, fig. 5. Son corps est noir, avec le front et des taches sur le corselet , fauves ; l'abdomen de la femelle a aussi , sur les côtés, d'autres taches de celte couleur. 2.° La Tipule lunu- LÉE , Tipula lunata , Fab. , Meig. Elle est cendrée , avec une ligne noirâtre le long du dos de l'abdomen ; les ailes sont cendrées , avec une lunule marginale blanchâtre. 3.° La TiPULE OLÉRACÉE , Tlpula oleiacea ^ Fab. , Meig, , Deg. Elle est d'un brun grisâtre , sans taches , avec les ailes bordées extérieurement de brun. On la trouve en grande quantité dans les prairies, pendant l'automne. Réaumur, Mém. Jnsert. , t. 5 , Mém. I ,.pl. 3, a donné une description 1res - détaillée des organes sexuels de cette espèce. L'allilude de la femelle, au moment de sa ponîe , est très-singulière : elle se tient droite, et marche de temps en temps et toujours dans cette direction verticale. Les deux pattes postérieures placées au - delà du dos et assez en arrière, sont, avec la pointe écailleuse en forme de queue du bout de l'abdomen , les seules parties qu'elle pose à terre. L'animal fait, au moyen de cette pointe, un trou dans la terre, et après y avoir introduit un œuf et peut-être quelques autres de plus, il fait im pas en avant pour recommencer une semblable opération. Sa oueue ou la pointe 122 ' T I Q anale est fôrmde de deux valves , dont l'inféneure sert à con- duire les œufs. C'est dans les prairies et dn;is les [)late-bandes des jardins, nouvellement labourées, qu'elle les dépose; les plantes qui peuvent s'y trouver ne lui sont pas inutiles, parce que la tipuie y appuie ses paJtes antérieures. La larve a le corps en forme d'un cylindre allongé , un peu aminci aux deux bouts, grisâtre et sans pattes; la tête est écailleuse , petite , munie de deux petites antennes , et a pour bouche deux crochets cornes , fixes , convexes en de- hors , concaves en de lans, dentelés au bord supérieur, avec une piècf; charnue et triangulaire daos l'espace intermédiaire; le dernier anneaji offre six rayons de grandeur inégale , dis- posés , dans son contour , avec six stigmates, rangés sur deux lignes , 2 et 4, et dont les deux supérieurs plus grands;rinté- rieur du corps présente deux grandes trachées longitudinales, qui, près de l'extrémité postérieure,, se divisent chacune en un faisceau de petits filets aboutissant aux sliomates. Lorsque ces larves sont très-mullipliees ûaris une prairie , elles sont nuisibles à sa végétation, non qu'elles rongent les- racines desplantes, mais parce qu'à force de labourer, elles les empêchent de recevoir les surs nourriciers. La nymphe est allongée , cylindrique , avec deux petites- corncs à la tête , propres à la re?piValion , et de petits tuber- cules épineux sur les anneaux de l'abdomen. Sur le point d'opérer sa dernière métamorphose, ceite nymphe en fait usage pour s'élever et parvenir près de la. surface de la terre, au elle devient insecte parfait. La ti pille pectinicor ne représentée ici, pi. R. io-8 , est du: genre clênophore. (L.) TIQUARIER. V.2iM mot Tigarier. (b.) TIQUE. ( Ornith. ) C.'est, en Sologne , le Pipi des ar»- BRES. (v.> TIQUE DES CHIENS. V. Ixode. (l.) TIQUE OU CIRON DE LA GALE. T. Acarus. (l.) TIQUE ou CIRON DU FROMAGE ET DE L\ FARINE. F.A.CARITS. (l.) TIQUE DES PAYS CHAUDS. V. Ixode, Chique , NiNOAS , Puce, (l.) TIQUE dite TISSERAND D'AUTOMNE. Espèce âHjK aride qui se trouve très-communément en automne , sous les feuilles des plantes de plusieurs arbres, du tilleul surtout , et qui , suivant Geoffroy , file de la toile couune les arai- gnées, que le peuple nomme ^/s de lu Vierge. Mais je pense que cet illustre naturaliste est à cet égard dans l'erreur. Qelte arachnide est ïofarus telariiis de Linnscus , que nous yapporlons au gQmcgamase. (l.) T î R ï^3 TIQUE DES VOLAILLES ou KARAPATE. Nom donne , dans l'île Bourbon , et dans quelques autres îles des Indes , à une espèce dUacaride ^ un ixode probablement , qui s'attache en grande quantité aux volailles , et se gorge de leur sang. Les punies qui en sont infestées ne peuvent quel- quefois rapprocher les ailes de leur corps , et sont forcées de les écarter plus que d'ordinaire. Cçt animal pullule beaucoup, se logeant dans les endroits les moins appa- rens du poulailler , et se dérobant à tous les regards. On est obligé de brûler ces poulaillers , et souvent les neufs sont dans le même état au bout de six mois. V. le mémoire de M. Beauvois , Journ. de Physique , Suppl. , tom. xili , 1778. CL;) TIQUES , Riclniœ. Division de la tribu des acarides (acarus, Lînn.) famille des holètres, classe des arachnides , ayant pour caractères : des trachées ; huit pattes simplement ambulatoires; bouche sans mandibules et mâchoires pro- prement dites : un suçoir. I. Corps recouvert , du moins en partie , d'un derme coriace ou erail- leux, très-plat, l'animal étant à jeun; point d'yeux distincts. A Suçoir et palpes appareils. Les genres : Ixode^ Argas. B. Point de suçoir ni de palpes apparens. Le genre UfioPODii. II. Corps entièrement mou j toujours simple ou assez épais; des ycuK, distincts. Les genres : Cheylète, Smaris , Bdelle. (l.) TIQUILIE , 7/V/î//7/tt. Plante du Pérou à tige dichotome , îioueuse , et à feuilles allernes, qui forme un genre dans la penlandrie monogynie et dans la famille des borraginées. Ce genre , fort voisines du Gremil , qui ne diffère pas dis, CoLDENiE , suivant Lehman , offre pour caractères : un ca- lice divisé en cinq parties ; une corolle infundibuliforme , à découpures émarginées et à gorge nue ; cinq étamines-sail- lanles ; un ovaire supérieur surmonté d'un style fort long à. deux stigmates et quatre semences , dont une avorte ordinai- rement, (b.) TIR. Nom du Palmiste du Sénégal. E/aîs guinensis^'luinii. (B.) TIRANITPL , T/ran//«. Genre de Coquilles établi par Deuys-de-Montfort.Ses caractèressont : coquille libre, uni- valve, cloisonnée , droite , en cône fistuleux; cloisons on- dulées sur les bords ; ouverture ovale, ondulée, horisonlale;, soiumet pointu et siphon centraL 1^4 TIR L'espèce qui sert de type à ce genre se trouve fossile , mais presque toujours brisée,en Allemagne et près de Rouen. Des calculs font croire qu'elle a dû avoir jusqu'à douze pieds de long. Knorr l'a figurée, Suppl. pi. 12. Celle dont elle se rap- proche le plus est la Ijacui.ite, (b.) TIRASSE ( chasse. ) Nom d'un grand filet qui sert à prendre les cailles ou les perdrix, avec un chien couchant ou avec un appeau. V. l'article Perdrix, (v.) TIRASSETO. Dans le midi de la France, on donne ce nom à la Renouée. (desm.) TIRA-TALI {nheed.. Mal. Il, p. 53). Nom d'une espèce de liseron Ç^convohyulus maximus ., Linn. suppl.), au Malabar. 11 ne faut pas confondre cette plante avec le tlru-calU ( Rhéede , Mal. 8, tab. 4-)i qui est une espèce à' euphorbe à laquelle les botanistes ont donné le même nom. (ln.) TIRCIS. Nom d'une espèce de lépidoptère diurne, du genre Satyre. V. ce mot. (l.) TIRE-ARRACHE. Nom que l'on donne, en certains cantons , à la Grive rou&serolle, V. ce mot. (v.) TIRE-BOURRE, Une SERPULE(5C7?«/oa«g^«//ja) a reça ce nom, à cause de sa disposition en spirale. (desM.) TIRE-CENDRES. On a donné ce nom à la tourmaline., à cause de la propriété électrique qu'elle possède, et qui lui permet d'attirer les cendres et autres corps légers , quand elle a été chauffée. V. Tourmaline, (lw.) TIRE-D' AIIjE(^ fauconneiie). Un oiseau vole à tire-d'aile, quand il vole avec vigueur, (s.) TIREFOND , Haustator. Genre de Coquilles établi par Denys-de-Montfort dans le voisinage des Turritelles. Ses caractères sont : coquille libre , univalve , à spire régu- lière, pyramidale très-allongée ; point d'ombilic ; ouverture carrée, entière ; lèvres tranchantes désunies; carène tran- chée. Ce genre renferme deux espèces qui se trouvent fossiles et en abondance à Grignon , à Courtagnon et à Chnumont près de Trie. L'une a les tours de spire striés et l'autre les a unis. Quelques individus ont jusqu'à trois pouces de long. (B.) TIRE-LANGUE. Nom vulgaire du Torcol en Pro- vence. V. ce mot. (v.) TIRE-POIL. C'est un des noms delà Vulselle , mya vulsella. L. (DESM.) TIRER {vénerie). Une lêtetirede long, lorsqu'elle perce en avant sans s'arrêter. lue limier qui trouve la voie et veut avancer , tire sur le trait. TIR ,25 On dit aux chiens : lirez , chiens , tirez , pour les faire sui- vre, (s.) TIRER {fauconnerie ). On fait tirer l'oiseau de vol , quand on le fait becqueter un pàl dur et nerveux, afin de lui exci- ter l'appétit, (s.) ÏIRIGA. F. Toui TiRicA, article Perroquet, page 38 1. TIRTCTA et DORISARTRUM. Selon Tabernœmon- tanus, la plante que les Africains nommoient ainsi est le GiN- GlDioN; d'autres auteurs croient que c'est le Lepidium. (ln.) TIRIDA, Tricta et Tirista. Noms corrompus de ïi- RICTA ( F. ce mot ) , et qui se trouvent dans quelques ouvra- ges de botanique , et notamment dans le Pinaje de Mentzel. (LN.) TIRIN. C'est , dans Belon , le nom du Serin. F. ce mot- (V.) TIRI-PANNA. On donne ce nom à I'Acrostique lan- céolée sur la côte de Malabar, (b.) TIRIRI. Nom donné à des Tyrans d'après leur cri. F. le genre Tyran, (v.) TIRIT. Nom lorrain du Mouchet. (v.) TIRIT. Palmier de l'Amérique méridionale , dont le genre n'est pas connu, (b.) TIRITS. Le Bruant proyer, dans quelques lieux de la France, (desm.) TIRO-PEOUS. Dans le Languedoc, on appelle ainsi les litres de Bardaise. (desm.) TIROIR {fauconnerie ). Paire d'ailes de chapon ou de;?o«- lei , ajustée avec un morceau d'étoffe rouge , en forme d'oi- seau, et qui sert aux fauconniers pour rappeler l'oiseau sur le poing, (s.) TIROT. C'est la Raie bouclée, (desm.) TIRRAPHIS, Tirraphis. Plante graminée delà Nou- velle-Hollande, qui seule constitue un genre, selon R. Brown. Les caractères de ce genre sonl:balle caliclnale de deux ou d'un plus grand nombre de fleurs ; lafleursupérieure stérile; balle florale de deux valves , l'inférieure terminée par trois arêtes, la supérieure mutique. (b.) TIRREBARBE. Nom de 1' Huître vulselle. (b.) TIRSA. Graminée dugenrestlpe, observée dans l'Ukraine par Guettard, qui l'a décrite dans ses mémoires. C'est le siipa i26 T I S ucranica , Lk. Les cosaques la font manger par leurs che- vaux qui en sont Irès-friands. (ln.) T1R.U , Tirus. Genre de poissons abdominaux établi par Rafinesque - Smaltz , pour placer un poisson des mers de bicile Irès-voisin des saumons , et auquel il reconnoît les ca- ractères suivans : corps cylindrique ; bouche garnie de dénis ; trente rayons à la membrane branchioslége ; une nageoire dorsale plus éloignée de la léte que ne le sont les nageoires abdominales, lesquelles sont dépourvues d'ap- pendices. Ce genre diffère principalement de celui des élops par le nombre des rayons de la membrane branchiostége , et par le manque d'appendices aux nageoires abdominales. Le TlUU MARBRÉ, Tirus marmoratus^ a le dos marbré de gris etdefauve, etses flancs sont variés delignes noires flexueuses avec le ventre blanc. Sa mâchoire supérieure est plus longue que l'inférieure ; sa nageoire dorsale a douze rayons ; sa ligne latérale est droite. Ce poisson, x\o\x\mé Uni ovl poisson tiru sur les côtes de Sicile ^ est long d'un peu moins d'un pied. Sa chair est peu recherchée. (DESM.) TISAVOYANNE. Nom que les Français du Canada donnent à deux plantes qui leur servent à teindre , l'une en rouge, c'est la Garance; l'autre en jaune, c'est I'Hellé- BORE A TROIS FEUILLES. V. ClIIENDElNT. (B.) TÏSCAQUET. C'est le Galanga arondinacé. (b.) TISSA. Adanson donne ce nom à un genre particulier qu'il fait avec Varenaria média, L. , et qu il dislingue du genre arenaria , L. , qu'il nomme gypsophyium, par ses étamines au nombre de cinq ; par ses graines sphériques et par ses feuilles stipulées. Il n'a pas été adopté, (ln.) TISSERANDS, Texiores, Vieill. Famille de l'ordre des oiseaux Sylvains, et de la tribu des Anysodactylls. V. ces mots. Caractères: pieds médiocres , un peu forts; tarses an- nelés,nus; quatre doigts, trois devant, un derrière; les doigts extérieurs réunis seulement à leur base; le postérieur épaté; bec robuste, ou médiocre, ou allongé , à base nue, et for- mant un angle arrondi ou aigu dans les plumes du front, lon- gïcone, pointu , rarement échancré à l'extrémité de sa partie supérieure ; douze rectrices. Cette famille se compose des genres Loriot, Tisserin, Ictérie, Carouge, Baltimore, TROUPiAiE et Ca.ssique. V. ces mots, (v.) TISSERAND D'AUTOMNE. F. Tique, (l.) TISSERIN , Ploceus , Cuvier ; Loxia , Oriohis , Lalh, Genre de l'ordre des oiseaux Sylvains et de la famille des Tisserands. V. ces mots. Caractères: bec robuste, s'avançant sur le front en forme d'angle aigu; longicône, convexe en des- T I S ,,^ sus, un peu comprimé par les côtés, enlier, presque droit , aigu, quelquefois un peu bombé ; mandibule inférieure à bords fléchis e« dedans ; narines oblougues, couvertes d'une membrane; langue cartilagineuse, frangée à la pointe; ailes à penne bâtarde chez plusieurs , la deuxième et la troisième rémige les plus longues de toutes; quatre doigts, trois devant, nn derrière ; les extérieurs réunis à leur base. Tous les oi- seaux de cette division se trouvent soit en Afrique , soit dans les (irandes-Indes ; leur nom générique vient de ce qu'ils font leurs nids avec beaucoup d'art, et les entrelacent de brins d'herbe, talent qui les rapproche àescassiijues^ des/rou- pîales et des carouges, qu'ils semblent remplacer dans l'ancien continent. Des auleurs placent encore dans ce groupe le gros bec social ou répuhlicain , que j'ai laissé , peut-être à tort, dans le genre où il éloit précédemment. Le Tisserin baglafecht , Ploceus haglafecht ^ Vieill. ; Loxia philippina, var., Latham. Cet auteur fait de cet oiseau une variété du tisserin ioucnam courvi. (F. ci-après.) Mais Buf- fon le présente comme une espèce particulière. Il est vrai qu'il existe entre ces deux oiseaux de grands rapports dans leur plumage et dans leurs habitudes ; mais le haglafechl dif- fère du toucnam cour^i par des couleurs autrement nuancées et distribuées ; la tache noire qui est des deux côtés de la tête, s'élève presque au-dessus des yeux; les teintes jaunes et brunes du dessus du corps sont moins marquées; les grandes couvertures des ailes , leurs pennes et celles de la queue sont d'un brun verdâtre et bordées de jaune ; l'iris est jaunâtre ; elles ailes, dans leur état de repos, vont à peu près au milieu de la queue. Cette espèce , qui se trouve en Abyssinie , donne aussi à son nid une forme différente , et montre un peu plus d'industrie dans les précautions qu'elle prend pour mettre sa postérité à couvert de l'humidité et de la voracité de ses ennemis. Elle roule ce nid en spirale à peu près comme un nautile , le suspend à l'extrémité d'ung, petite branche au- dessus d'une eau dormante , et place l'entrée dans la partie inférieure ; mais toujours l'ouverture est du côté de l'est , c'est-à dire du côté opposé à la pluie. Le Tisserin bicolor, Pioceus /ncolor, Vieill., se trouve au Sénégal ; il a six pouces et demi de longueur totale ; la tête et la nuque, noirâtres; le dessus du cou , le dos , les couver- tures des ailes et le bord extérieur des pennes d'un brun oli- vâtre ; les rémiges et les rectrices , brunes ; le croupion pareil; les plumes de la gorge et du devant du cou, de la même couleur, et jaunes à leur extrémité ; la poitrine et les parties postérieures, d un jaune vif et foncé ; le bec, gris soinbre en I--8 T I S dessus, jaune sur les bords et en dessous, si ce n'est à la base ; les pieds et les ongles, gris. Le Tisserin cap-jauîsie , Ploceus atrir.apillm , Vieil!. Cet oiseau, que Ton trouve en Afrique dans le royaume de Congo et de Cacongo, d'où il a été rapporté par le naturaliste Per- rein , a la gorge, le devant du cou, rocciput, le dessus du corps, les ailes et la queue, noirs; le sommet de la tête, les côtés de la gorge et du cou , le dessous du corps et les cou- vertures inférieures de la queue , le bord exiérieur des pennes alaircs et caudales, d'un jaune orangé; le bec est noir, et les pieds sont bruns; taille du Tisserin cap-more. Le Tisserin CAP-moke, P/ocem faxtor, Yieill. ; Orio/us iexior , Lalh. , pi. enl. de Buff. , n. "* ZjS et 876. Cet oiseau , comme la plupart de ceux qui habitent sous le climat ardent de l'Afrique, porte un habit dont les couleurs varient d'une saison à l'autre. An printemps, sa tête est recouverte d'une espèce de capuclion d'un brun mordoré , qui est remplacé dans l'arrière-saison par une couleur jaune. Celle dernière teinte, plus ou moins orangée, règne sur le dos, ainsi que sur la partie inférieure du corps, et borde les couvertures des ailes, les pennes et celles de la queue, dont la couleur principale est noirâtre. Il paroît que le jeune est deux ans à parvenir à ce changement. Pendant ce temps, un jaune foible domine sur presque tout son plumage; il prend un ton brun olivâtre sur la (cle , derrière le cou et sur le dos. La grosseur du cap-more est un peu au-dessous de celle d l'é- tourneau ; son bec est d'une couleur de corne brune ; son iris est orangé ; et son tarse rougeâtre. Cet oiseau se trouve au Sénégal, et dans le royaume de Congo et Cacongo. Son chant est singulier et fort gai. Ceux qu'on a vus vivans en France annoRçoient des dispositions à nicher, quoiqu'ils n'y fussent pas excités parla présence de leur femelle. Ils ont construit des nids avec des brins d'herbe ou des joncs, qu'ils entrelaçoient dans le grillage de leur cage. 11 est très-probable qu'avec quelques soins, et en leur procurant une chaleur convenable , l'on parviendroit à les faire multiplier. Le Tisserin NELicouRVi , Ploceus pensi/is ^ Vieill.; Loxia pensilis^ Lath.,pl. (x34., fig. i de ce Dictionnaire. Cet oiseau ne montre pas moins d'industrie dans la construction de son nid, que le bagbfecht et le touenam courvi. Il le compose de pailles et de joncs entrelaces avec adresse, et le suspend à une branche (lexible au bord des ruisseaux ; il pratique au haut une poche dans laquelle sont les œufs , et y adapte un tuyau allongé tourné en en-bas, et au bout duquel est l'entrée; Ct . 34 //r<>/:'-f/>,fr/-,<- ,uut /iiJ T T s f^g h la ponte suivante, il y attache un nouveau nid, ainsi de suite. On voit quelquefois cinq à six cents de ces nids sus- pendus à un seul arbre. La femelle ne pond que trois œufs. La taille du neli courvl est celle du moineau franc ; la tête et le devant du cou sont jaunes ; une raie verdâlre part de l'angle du bec, et s'étend sur les côte's , au-delà de l'œil; le dessus du cou et du corps est d'un vert terne; le ventre, gris foncé; les pennes de la queue et des ailes sont noires et ces dernières bordées de verdâlre; Tiris est jaune; le bec les pieds et les ongles sont de la teinte de la queue. On doit ces détails à Sonnerat , qui a observé celte espèce à Madagascar. Mauduyt la regarde comme une variété du toucnam-courvi. Le Tisserin a collier, Ploceus collans^ Vieill. Cet oi- seau, que l'on trouve en Afrique, au Sénégal, et dans le royaume d'Angola et de Congo, a le bec , la têle , la gorge, le cou en entier, le haut de l'aile, les pennes intermédiaires et de la queue, noirs; cette couleur descend jusque sur le milieu de la poitrine , où elle est terminée par une grande tache rousse qui forme une sorte de collier; les pennes des ailes, leurs couvertures supérieures et les scapulaires sont variées de noir et de jaune ; le reste du plumage est de la dernière teinte ; les pieds sont d'un brun rougeâtre • les pennes alaires et les latérales de la queue,bordées en dehors de jaune un peu verdâtre ; taille du tisserin cap-more. Le Tisserin a gorge noire , Ploceus nigrkolUs , Vieill., pi. 45 des Oiseaux chanteurs^ sous la dénomination de malimhe à gorge noire. Ou rencontre cette espèce en Afrique, sur la côte de Malimbe , dans le royaume de Congo et de Cacongo ; elle a le bec et le milieu de la gorge noirs; une large tache de la même couleur, sur la nuque; le dos, le croupion, les ailes et la queue, d'un brun verdâtre, plus foncé sur les cou- vertures alaires et d'une nuance plus claire à l'extérieur des pennes alaires et caudales ; la tête, les côtés de la gorge, le devant du cou , la poitrine, le ventre, le cou et les partie* inférieures de la queue , d'un beau jaune qui tire à l'orangé sur les premières parties; les pieds bruns; longueur totale, cinq pouces et demi environ. Le Tisserin huppé , ou le Malimbe , Ploceus cristatus , Vieill. , pi. P 3, n** I de ce dictionnaire. Le nom de malimbe qu'a imposé Sonnini à cette espèce , est celui d'une contrée d'Afrique située sur la côte occidentale, dans le royaume de Congo et Cacongo , où elle a été observée par Perrein de Bordeaux. La base des mandibules et les yeux sont entourés xxxiv. (^ i3o T I S de plumes noires; celles de la tête sont longues , déliées, soyeuses, et forment une très-jolie huppe d'un rouge écar- late ; celte belle couleur s'étend sur les joues , la gorge et le haut de la poitrine; un noir lustré est répandu sur tout le reste du plumage ; le bec , les pieds et les ongles sont noirs. La femelle n'est point huppée ; elle a le bec plus gros à la base , et le crochet un peu moins long ; elle diffère encore dans la distribution des deux couleurs rouge et noire ; la pre- mière couvre le dessus de la tête et la nuque; la seconde, indiquée par une raie étroite qui borde la mandibule supé- rieure , teint les côtés de la tête jusqu'au-dessous des oreilles , ia gorge , le devant du cou , et tout le reste du plumage ; mais elle est moins foncée et lustrée que sur le mâle ; lon- gueur totale , six pouces trois lignes; grosseur àeiape-grièche rousse. Ces oiseaux se tiennent ordinairement sur des arbres por- tant des figues, qui ressemblent parfaitement à celles d'Eu- rope, et placent leur nid sur des branches formant un trian- gle : ils lui donnent une forme ronde, pratiquent l'ouver- ture sur le côté , en composent l'extérieur d'herbes fines , arrangées avec art, et garnissent l'intérieur de coton. La ponte est de trois à cinq œufs de couleur grisâtre , dont le xnâle et la femelle se partagent l'incubation. C'est vers les mois d'octobre et de novembre qu'on les trouve à Malimbe. Ils ne restent sur ces sortes de figuiers que pendant le temps où ils sont chargés de fruits, et disparoissent du pays immé- diatement après jusqu'à l'année suivante. Le Tisserin jonquille, Ploceus jonquillaceus , Vieill. On le trouve en Afrique sur la côle d'Angola ; sa longueur est de cinq pouces et demi; le bec, noir ; le tarse, brun ; le haut de la tête, d'un noir verdâtre , ainsi qu'un trait qui part de la mandibule supérieure, passe à travers l'œil, et s'étend jus- qu'à l'occiput; celte couleur est remplacée par une teinte olive foncée sur la nuque, et qui s'éclaircit sur les autres par- ties supérieures , sur les ailes et sur la queue ; une bandelette jaune prend naissance au bec , forme un sourcil sur les yeux et s'étend au-delà ; toutes les parties inférieures sont d'un beau jaune jonquille. Le Tisserin ^oiK^Ploceus mgernmus , Vieill. L.et oiseau, que le naturaliste Perrein a trouvé dans le royaume de Congo et Cacongo,est totalement noir et de la taille du tisserin jon- auille. . ,r. .,, I // j Le Tisserin orangé , P/oceu5 auranùus, Vieill., pi. 44 des Oiseaux chanteurs, sous le nom de malimbe ot ange. Cetie espèce se trouve en Afrique , dans le royaume de Congo et de Ca^ T I S i3i congo , et a ê\ê rapportée de Malimbe par le naturaliste Per- rein ; elle a cinq pouces de longueur totale; le bec est d'un brun sombre ; le trait noir qui se trouve sur les côlés de la tête , part de la mandibule supérieure , et s'arrêle au-dessus de Toeil ; un jaune orangé occupe le reste de la tête , la gorge et les parties postérieures; cette couleur est plus foncée sur le devant du cou et sur la poitrine, un peu plus claire sur le ventre, et verdoyante sur le reste du dessous du corps; le dessus du cou , le dos , le croupion , les couvertures supé- rieures de la queue et les petites des ailes sont d'une couleur olive ; les njoyennes jaunes , les grandes et les pennes, de cette teinte en dehors et d'un vert noir en dedans ; les pennes cau- dales sont en dessus pareilles à celles des ailes , t-t en dessous d'un jaune verdâtre tirant au gris , mais plus clair sur les bords; les pieds sont d'un brun jaunâtre. Le Tisserin a tête noire, Ploceu^ melaiwcephalus^ Vieil!. ; loxia abyssinica , Lath. La taille de cet oiseau est celle du Hnoineau ; l'iris est rouge ; le bec , la tête , la gorge et la poi- trine sont noirs ; le reste du dessous du corps , les jambes et la partie supérieure du corps, d'un jaune clair; les plumes scapulaires , noirâtres ; les couvertures des ailes , brunes et bordées de gris ; les pennes des ailes et -de la queue frangées de jaune , et les pieds , d'un gris rougeâlre. Ainsi que le baglafecht , ce gros-bec des Philippines montre une grande industrie dans la construction de son nid,et beau- coup de prévoyance pour mettre sa progéniture à l'abri de la pluie et de la voracité des petits animaux. La forme de ce nid est, selon Buffon,pyramidale;il est suspendu toujours au-des- sus de l'eau et à Textrémité d'une petite branche ; l'ouverture est sur l'une des faces de la pyramide , ordinairement tournée à l'est; la cavité de cette pyramide est séparée en deux par une cloison, ce qui forme, pour ainsi dire , deux chambres : ia première, où est l'entrée du nid, est une espèce de vesti- bule où 1 oiseau s'introduit d'abord ; ensuite il grimpe le long de la cloison intermédiaire, puis il redescend jusqu'au fond de la seconde chambre, où sont les œufs. On trouve cette espère en Abyssinie et au Sénégal. Le T1--SERIN TOUCNAM-COURVI, rioreiis philippinus,Yie\\l. ; Loxia philipp na , Lath. , pi. enl. de Buffon , n? i35, fig. 2 , sous la dénomination de gros-bec des Philippines. Cet oiseau des Philippines auquel on a conservé le nom qu'il porte dans ces îles , est remarquable par la manière dont il construit son nid; il le suspend à Textrémilé des branches par sa partie su- périeure, le compose de petites fibres de feuilles entrelacées les unes dans les autres , et lui donne la forme d'un sac renflé i32 T T T et arrondi dans le milieu , dont rouvortiire est placée à un des côtés ; à cette ouverture est adapté un long canal com- posé des mêmes fibres de feuilles, tourné vers le bas, et dont l'ouverlure est en dessous , de façon que la vraie entrée du nid ne paroît point du tout. Le toucnam-courvi a le dessus de la tête, le derrière du cou et le haut du dos , jaunes ; cette couleur est variée de brun sur ces dernières parties , ainsi que sur les scapulaires ; les plu- mes du croupion et de la partie inférieure du dos sont brunes et bordées de blanchâtre; les joues et la gorge, de la première, teinte; le devant du cou et la poitrine, jaunes, les autres par- lies postérieures,d'un blanc sale lavé de jaunâtre ; les pennes des ailes et de la queue , pareilles à la gorge, et frangées de roussâtre clair ; le bec est brun et les pieds sont jaunâtres. La femelle a le plumage brun et roussâtre en dessus ; chaque plume est bordée de celte dernière teinte qui couvre sans mélange la gorge et tout le dessous du corps. Le Tisserin voilé , Ploceus velatus , Vieill. Cette espèce habite en Afrique le pays des Namaquois; un voile mir et velouté couvre le front , les côtés de la tête jusqu'au-dessus de l'œil, la gorge , le devant du cou, et finit en pointe sur le haut de la poitrine ; le reste de la tête , le dessus et les côtés du cou, la poitrine, le ventre et l'abdomen, sont d'un jaune brillant ; le dos est d'un jaune olivâtre ; le croupion et le bord extérieur des grandes couvertures des ailes , de leurs pennes et de celles de la queue , du même jaune ; le reste de ces pennes est d'un olive rembruni ; le bec est d'un noir bleuâtre, et les pieds sont gris;longueur totale, six pouce* environ, La femelle est un peu plus petite que le mâle, et en diffère en ce qu'elle n'a point de voile noir; le capistrum seul est de cette teinte, et ses autres couleurs sont moins vives. Ces oiseaux sont dans la collection de M. Temminck. (v.) TISSU CELLULAIRE , Tissu réticulaire. Voyez Arbre, (tol.) TIT. Plante citée par le voyageur Linscot, et qu'il a ob- servée dans l'Inde. Sa racine, de la grosseur des deux poings réunis, est couverte d'une chevelure jaunâtre, douce et soyeuse, dont on se sert, dans le pays, en guise de plumes, pour les coussins. Cette plante ne nous est pas connue, (ln.) TIT. Nom que les Africains donnoient aux MeNtha. V. ce mot. (LN.) TITA. Scopoli donne ce nom au genre cassipourea d'Au- blet, aussi nom»né Llgnotis, V. ce mot et Cassipourier. (LN.) , .TITAN-COTTE. Noia indien du fruit d'une Vomi- T I T ^^^ QUE , Sir)'cJinos potatorum , Linn, , avec lequel on purifie les eaux troubles , et qu'on a proposé d'employer à la clarifica- tion des vins, (b.) TITANE ( Titant et Titanîum , Chimie. ; Titane , Hauy,etc. ). C'est dans la classe des métaux proprement dits que les chimistes ont placé le titane , quoiqu'ils n'aieiit point encore pu Tobienir autrement qu'à l'étal d'oxyde , çn décomposant le deuto nitrate oudeuto-muriate de titane par l'ammoniaque. V oxyde de titane ou de titinium a l'aspect d'un terre blâtiche qui change de couleur lorsqu'on la calcine fortement avec du charbon. Alors il passe au jaune (couleur qui di^paroîl par le refroidissement ),au rouge , puis au bleu. L'oxyde blanc est un deuloxyde , et l'oxyde rouge un protoxyde ; ce der- nier se présente en pellicule brillante , friable , et d'un rouge plus foncé que celui de cuivre , et pourroît être le titane à l'état métallique , ce qui est l'avis de M. Vau- quelin. ( Voyez Journ. min. , volume 2 , page 10 et' sulv. ) La couleur bleue à laquelle il passe paroît être celle d'un- oxyde transparent. L'oxyde de titane offre , par les essais au chalumeau , deux degrés d'oxydation ; l'un donne , avec les flux , un verre jaune dans la flamme extérieure , et l'aulre dans la flamme intérieure produit un verre d'un pourpre bleuâtre très-pur. Les chimistes ne savent point en quelles proportions l'oxygène est susceptible de se combiner avec la titane métallique. Il paroît que l'oxyde bleu est celui qui en renferme le moins et qui est le plus pur. C'est sur l'oxyde blanc du titane qu'ont été faites la plupart des expériences qui établissent l'existence de ce métal , et par une circons- tance remarquable, elles prouvent une telle analogie avec le zircone,que le professeur Pfaff qui a présenté le parallèle des caractères de ces deux oxydes, conclut que, si la zireone et l'oxyde de titane sont deux substances dilYérenles , comme on le croit généralement , nous ne connoissons point la méthode de les séparer l'un de l'autre. (Schvveigg. , Journ., vol. ai , pag. 240. ) Voici les propriétés de l'oxyde blanc ou deutoxyde de titane, découvertes par les expériences de Klaprolji el^- Vauquelln , etc. Il est Indissoluble dans les alcalis caustiques, mais il n'en est pas de môme avec les sels alcalins , car il est soluble dans^ les carbonates de soude ou de potasse. Dissous dans l'acide sulfurique allongé d'eau , et la disso- lution étant évaporée , on a une masse blanche qu'on a coio^. 1-34: T 1 T parée à de la colle de farine. Ce résidu pâteux est considéré comme an deuto-sulfate de titane. , L'oxyde de titane se dissout complètement dans l'acide nitrique. L'évaporation spontanée donne à la dissolution la consistance d'huile et l'on y aperçoit de petits cristaux dia- phanes rhomboïdaux, selon Kl.iprolh. Suivant M. Thénard, on obtient le deuto- nitrate de titane en traitant par l'acide ni- trique l'hydrale (de deutoxyde) de titane, extrait du deulo- muriate. Ce sel est blanc , acide, facilement decomposab'e par la chaleur , et cristallise en tables hexagones. Le deutoxyde de titane est de même dissous par l'acide muriatique , par lévaporation spontanée ; il se prend en masse gélatineuse ( deuto muriate de titane) transparente , d'un jaune clair, qui contient de petits crisl lux cubiques. Cette gelée se décompose à l'aide de la chaleur , et l'oxyde se pré- cipite , peut-être , à l'élat de sous-muriale. La potasse , le carbonate de potasse , les succinales et ben- zoates neutres ; les acides arsenique , phosphorique , oxa- lique , tarlareux et malique, précipitent le titane de ses dis- solutions acides, en flocons blancs. L'addition d'un excès d'acide succinique ou tartareux , ou d'acide oxalique , dissout ces flocons. Les prussiates alcalins donnent un précipité vert abondant, entremêlé de brun. Lorsque l'oxydation du titane est plus forte, le prussiate de potasse produit un précipité pres- que lout-à-faitbleu. L'ammoniaque , versée dans la dissolution muriatique , la colore en un vert sale , et il se forme un précipité d un vert bleuâtre. L'hydro-sulfure d'ammoniaque produit, dans la même dissolution, un précipité floconneux clair-semé , d'une couleur olive , foncée ou noirâtre. Ce précipité ne perd point sa couleur par le lavage ; mais lorsqu'on l'expose à l'action du soleil, il devient tout- à-fait bleu, La teinture de noix de galles précipite le titane de ces dis- solutions en brun rougeâtre. Dans la même circonstance, la dissolution de zircone produit un précipité floconeux jaune. L'alcool gallique produit aussi un précipité brun rou- geâtre. Si la dissolution n'est pas étendue d'eau, elle prend la couleur et la consistance du sang. Les alcalis n en préci- pitent plus rien. Le précipité sec est rouge , mais par la cal- cination il devient blanc et de moitié plus léger. Une lamed'étain , plongée dans la dissolution muriatique et renfermée dans un flacon bien clos , la teint en rose pâle , puis en violet améthyste. Le zinc , mis dans la même dissolution , allongée d'eau , produit une couleur violette qui vise au bieu indigo , couleur T I T >^5 que la chaleur fait disparoître, en précipitant l'oxyde de titane. En6n l'oxyde de titane , fondu avec l'énniail , le colore en jaune paille pur et uniforme. Cette substance métallique a été découverte, en 1781» par William Gregor , en analysant le sable d'un ruisseau qui traverse la vallée de Menachan ou Menacan et M'ena- kaii , en Gornouailles, où il est en assez grande abondance, Kirvvan donna , à ce nouveau métal , le nom de menachine , et le sable fut désigné par celui de menakaniie : c'est un titane oxydé ferrifère. {V. ci-après.) En 179S , Klaproth découvrit un métal nouveau dans une pierre de Boïaick , en Hongrie , et qu'on avoit appelé , jus- que-là, schorl rouge de Hongrie. Ce n'est qu'en 1797 , qu'il, eut occasion de reconnoître que ce métal , qu'il avoit nommé titane et tltanium^ en l'honneur des Titans, enfans de la Terre, étoit le même que le menachine , et il parvint à cette connoissance en analysant le menakanite de Gornouailles. Depuis lors le titane a été signalé dans une multitude d'en- droiis et dansdes états tellement différens les uns des autres, que les minéralogistes les ont considérés comme des espèces étrangères les unes aux autres, et même aux métaux, puis- que la plupart d'entre elles ont été placées dans la classe des pierres. Le titane et ses combinaisons- appartiennent aux ter- rains primitifs, de transition et volcanique , et il est difficile de dire dans lequel de ces terrains il est le moins abondant. Nulle part il ne fait roche à lui seul; il est ou dissémine dans 1-es roches, ou bien en combinaisons avec d'autres substances. Il est toujours à l'état d'oxyde , mais fort rarement pur , et au contraire , presque toujours combiné , d'une part, avec le fer et quelquefois la magnésie en même temps , et de l'autre avec la silice et la chaux. La première de ces combinaisons , qui est la plus abondamment répandue , et qui , ainsi que la seconde , n'est exclusive à aucun des terrains que nous ve- nons de citer, mérite de nous arrêter un instant. Le fer uni au titane y est toujours à l'état d'oxyde , et cette association est tellement fréquente qu'il est peu de minerais de fer oxydé qui ne contiennent du titane. Ainsi , M. Piobiquet l'a décou- vert dans le fer oxydulé cristallisé qu'on trouve dans les ro- ches chloriteuses , en Corse ,• et leurs analogues d'autres contrées ; le titane existe dans le fer oxydulé des mines d'Arendal et de Kongsberg, en Norwége ; il a été signalé dans le fer oligisle de Tîle d'Elbe , par M. Berzelius , et pro- bablement que l'expérience en démontrera la présence ,36 T I T dans les autres varîélés de fer oligîste , qui s'éloign-ent, pour l'aspecl, de celui de l'île d'Elbe. Les minéralogistes , ayant égard aux proportions dans les- quelles le liiane oxydé et le fer oxydulé ou oxydé sont com- binés ensemble, ont porté , dans l'espèce du fer, la combi- naison dans laquelle le fer oxydé est en plus grande quan- tité,etia désignentparlesnomsde -.fer oxydulé tilané, fer titani- fère et àa fer titane. Si l'on persiste à regarder ce fer comme nne espèce distincte, il faudra non-seulement y rapporter le fer oxydule tUaràfère arénacé et celui des basaltes ou laves (F. cet article), mais encore une partie du fer oxydulé ; les variétés , par exemple , qu'on trouve dans les roches de chlorile , de talc et même de quelques granités. Les propor- tions du titane qu'elle^ contiennent varient de 2 à g et même 10 pour 100. 11 n'enlève point alors, au fer oxydulé, sa pro- priété magnétique. C'est avec le titane que les minéralogistes placent la com- binaison de l'oxyde de ce métal avec celui du fer, lorsque le premier de ces oxydes est en plus grande quantité , ou même en proportion égale. M. Berzelius pense, et sans doute , avec beaucoup de raison , qu'il faut les placer toutes dans l'espèce du fer, et en adoptant sa nomenclature cirtmique , on pourroil les considérer comme des iiianiaies de fer ou du fer tilaniaté qu'on subdiviseroit en variétés , selon les propor- tions des oxydes de titane et de fer , lesquelles varient de i4 à 84. centièmes. Mais c'est avec réserve que M. Berzelius propose ses subdivisions , la composition de l'oxyde de titane n'étantpas bien connue. Ces observations démontrent que le fer et le titane ont une -affiDité extrême, et que les minerais composés de ces deux substances métalliques méritent d'être examinés compa- rativement,sous les rapportschimiques et crislallographlques. Les espèces de titane sont au nombre de quatre : Titane anatase. Titane chriclonite. Titane oxydé. Titane silicéo-calcaîre. TITANE ANATASE ou ANATASE {Schorl hleu, I\.- de-L.; Schorl couleur bleu indigo et Schorl octaèdre rectangulaire ^ De Bourn. ; Octàédrite , Sauss. ; Oisanile , Delam. ; Anatase , Haiiy, Trait.; ïitane cinatase ^ Haiiy, tabl. ; Octàédrite.,^ trn. ; Octahedrite , James ; Pyramiden niœnak , Lud. ) Celte substance n'a jamais été trouvée autrement que cris- tallisée en cristaux octaèdres allongés , à plans triangulaires , isocèles, égaux et sefublabjes, dont les iacidcnccs des deus» T T T 13; pyramides l'une sur l'autre sont de iSyd. lo'. Ces octaèdres sont divisibles parallèlement à leurs faces et à leur base. Ils ont deux à cinq lignes de longueur , aur deux lignes et demie au plus de diamètre ; mais ils sont communément beaucoup plus petits , et offrent souvent des facettes additionnelles. Ils se font remarquer par leur éclat , par des stries transversales parallèles à la base de l'octaèdre , et par la netteté de leurs formes rarement altérées; ils sont transparens, et alors ils offrent diverses teintes : le brun jaunâtre , le brun enfumé , le gris , le rouge brun et le bleu indigo pur; on en cite aussi de blanc. A l'extérieur , ils ont un éclat métallique : on les brise aisément. Leur cassure a un éclat adamantin ; elle est feuilletée ; les fragmens rayent le verre. La pesanteur spécifique du titane anatase est de 3,857 , selon M. Haiiy. Cette substance est infusible au chalumeau ; mais quand on l'essaie avec du borax, on obtient un verre jaune-orangé ou d'un brun rougeâtre qui passe au bleu , et devient opaque par augmentation de chaleur ; et si l'on continue pendant quelque temps , on finit par obtenir un verre blanc. A une température beaucoup plus élevée , la coulçur brune reparoit et on peut obtenir de nouveau, en variant les degrés de la chaleur, les mêmes séries de couleurs, et il suffit pour cela de faire agir la flamme cxléiieurc ou la flamme intérieure; celle-ci est la plus intense. Ces changemens de couleurs ont été observés, pour la première fois, par Jens-Esni *rck, puis par Vauquelin , qui a été conduit par eux 'a soupçonner que cette substance , considérée jusque-là comme une espèce de pierre, éloit une substance métallique, ce qu'il ne tarda point à prouver en l'analysant, et il reconnut que c'étoit du titane oxydé pur. M. Berzelius pense qu'on peut conjecturer que cet oxyde esta un degré inférieur d'oxydation, et il en donne pour raison la transparence et la couleur d'un beau bleu que pré- sente quelquefois le titane anatase. Il paroît cependant que le titane anatase ne peut pas être toujours pris pour un oxyde pur, car quelquefois le verre de borax se trouve coloré en vert , et, selon M. de Bournon , laction de la chaleur déve- loppe , dans plusieurs cristaux, la propriété d'agir sur Tai- guille aimantée; ainsi l'oxyde de titane se trouveroil uni à du fer, ce qui n'a rien de surprenant. M. Haiiy porte le nombre des formes cristallines de ce ti- tane à quatre , dans son tableau comparatif. Il est plus con- sidérable , selon M. de Bournon. I. Titane anatase primitif ( Haiiy, Tabl. coiiip. et Trait. , vol. 3 , p. i3i,pl. 167). L'oclaùdre prinsitif. i38 T I T 2. T. a. hùsé ( Hauy, /. c. , fig. i68). L'octaèdre , dont les sommets sont tronqués. ' 3. T. horde, Nob. La forme précédente augmentée de quatre facettes linéaires , remplaçant les bords de la facette qui interceple chaque sommet. Cette forme est commune. 4.. T. a. diocfaèdre ( Haiiy , l. c. , fig. 169). La précédente , donl la facette, qui remplace chaque sommet , a disparu par le grand développement qu'ont pris les facettes qui rempla- cent les bords , el qui forment une pyramide à quatre faces triangulaires , inclinée sur les faces primitives respectives de i38 il. 26'. En supposant à ce& facettes nouvelles loul le déve- loppement nécessaire, on obtiendroit un nouvel octaèdre, mais celui-ci auroit un sommet obtus de laS d. 53% et dont les pyramides s'entre-couperoient sous un angle complé- mentaire de 54 d. 2'. 5. T. a. promimde {Hauy, l. c.,fig. 170), La forme primitive modifiée à chaque sommet par huit facettes ou petits trian- gles scalènes , n'ayant leurs corresponJans que sur les arêtes alternes de l'autre pyramide. En leur supposant à toutes le développement nécessaire , on pourroit parvenir à un octaèdre déprimé rhomboïdal. 6. 7'. a. emarginè , Nob. L'octaèdre primitif dont les arêtes longitudinales sont remplacées par des facettes dont le déve- loppement complet produiroil un octaèdre moins aigu que le primitif et intermédiaire entre celui-ci et celui qu'on obtien- droit par la quatrième variété. D'après cela on voit que le titane anatasepeut se présenter sous quatre formes octaèdres différentes. Celle substance ne se trouve qu'en petits cristaux dissé- minés dans quelques roches primitives , ou dispersés çà et là à lasurface des fissures des roches, entremêlée avec d'autres cristaux. C'est à M. Schreiber qu'on doit la première connoissance du titane anatase , donl il fit la découverte , en Dauphiné , dans les roches primitives des montagnes de l'Oisans : Rome - Delisle , en a parlé le second sous le nom de schori bleu , nom qiie Delaméiherie remplaça, avec raison , par un autre, celui iVoisuiule qui éprouva le même sort , et également avec raison; car les noms de pays ne peuvent être que défectueux lorsqu'on peut trouver ailleurs les substances auxquelles on les affecte. Ijv.schrol hieu du Dauphiné conserva néanmoins quelque temps le nom à'oisanite , et aussi celui ^oclaédrile que Saussure , qui venoit de le découvrir au T I T s'% Saint-Golhard , lui imposa. Cette dénomination, encore vicieuse , puisqu'elle conviendroit à toutes les substances qui cristallisent en octaèdre , a été remplacée par celle à'anatase créée par M. Haiiy, qui signifie, en grec , étendue en hauteur , et fait allusion à la forme allongée des cris- taux. Maintenant qu'on sait que c'est du titane oxydé , il faudra employer ce nom ou celui de titane anatase , ce qui nous se»nble plus convenable. Le titane analase a donc été découvert, pour la première fols , en Dauphlné. Ses cristaux, remarquables par leur bril- lant et leurs couleurs, tapissent les cavités des dlfférenies veines feldspithiques et quarzeuses qui traversent les roches granitiques. M. Schreib^r en fit la découverte sur la rive gauche du ruisseau du Flumet , près du hameau de la Vll- lette, commune de Vaujany en Oisans, au-dessus d'Alle- mont, déparlement de llsère. Ces cristaux sont associés au quarz , au feldspath, à la chlorite , au titane crichtonite lamellaire , à la chlorite au fer oliglste , etc. On a retrouvé de- puis ce titane dans la Gorge de la Selle, au-dessus du Pont- du-Dlable , commune de Saint-Christophe en Oisans, dans des filons de quarz et de feldspath encaissés dans un granité gris , et dans la dernière moraine ou clapls qui est à la base de la monlagne ; il est associé avec la même substance, et s'offre avec la même diversité de couleurs. M. De Bournon elle le béryl parmi les subslanccs qui ac- compagnent le titane anatase en Dauphiné, et il elle avec rai- son , comme un exemple unique , l'échantillon qu'il pos sède. Le titane anatase a été découvert ensuite au Saînt-Go- thardpar de Saussure, et, depuis lui, il y a été retrouvé assez, souvent : les cristaux sont brun de bois ou noirâtres , quel- quefois gris de lin, et même rougeâtres ; ils sont épars sur les druses de quarz et sur le feldspath adulalre ; sur les mêmes druses , on voit des cristaux de fer oligiste , de titane oxydé rutile, de titane sllicéo-calcaire , et beaucoup plus rarement de zlrcon prisme brun jaunâtre. Dans ces derniers temps , on a découvert , dans une montagne au-dessus du village de Selvaz, paysdes Grisons, des cristaux de titane analase d'une rare beauté, et peut-être les plus gros qu'on puisse citer. On doit faire suivre , dans l'ordre des découvertes, le ti- tane anatase rapporté, par M. Launoy, des mont.ignes de la VlellIe-CastlUe en Espagne. Ses cristaux sont Irés-pellts, gris-noirâtres ou bleuâtres, disséminés dans une roche mi- cacée qui renferme aussi des tourmalines brunes, ou bien im- i{o T 1 T plantés sur les faces des cristaux de quarz qui en sont toutes recouvertes. Vient ensuite le titane anatase, qui se rencontre à Ba- règes, dans les Pyrénées; ses cristaux sont a<;compagnés d'amianle et de cristaux de feldspath quadridécimal. MM. Brochant et Brard ont découvert l'anatase aux environs de Mousliers en Tarantaise , en très-petits blocs, dans les fissures d'une roche primitive et granitique. On a fait aussi la décou- verte de semblables cristaux, et encore dans des roches ana- logues , dans la vallée de Cihainouni, Après le titane anatase de ces localités, on doit placer ce- lui , coloré en bleu, observé par M. de Bournon dans un échantillon de granité de Cornouailles, Nous citerons encore les cristaux de celte substance , ob- servés, dans les cavités d'uu calcaire de transition , à Ha- deland en Norwége. Ces cristaux joignent, à la rareté extrê- me , le mérite de se présenter fort gros et avec de très- belles couleurs. Enfin , nous ferons observer que de petits cristaux gris- noirâtre, d' anatase , ont été observés dans des parties de dia- mans bruts apportes du Brésil. Il est peu de substances minérales qui plaisent autant aux amateurs que celle-ci , et le prix assez élevé qu'ils mettent à ses échantillons , en est la preuve ; il faut dire aussi que , quoique nous ayons cité neuf pays différens qui recèlent ce minéral , il ne faut pas croire qu'il soit commun ; car , au contraire, il est fort peu répandu. TITAISE CKlCHTONlTli , Nob. {rralionlle, de Bour- non , l^ucas; fer ù'taniaté, Berz.). Celte jolie espèce de titane a été décrite , dans ce dictionnaire, à l'article Craitonite ; ainsi, nous sommes dispenses de la décrire , et nous nous contenterons de quelques observations nécessaires pour jus- tifier la résolution que nous avons prise de la placer avec le titane. M. Wollaslon , par un essai , fait , pour ainsi dire , sur wne miette de titane crichlonile , annonça y avoir découvert la zirconc en proportion de plus d'un tiers, unie avec du fer , du manganèse et de la silice. L'exactitude et le soin que cet habile chimiste met dans ses expériences, ont donné une entière croyance à ce résultai. D'une aulrc part , un chimiste aussi exercé et aussi digne de foi, M. Berzelius, vient d'essayer le titane crichtonite ,- également sur des miettes, et il en conclut qu'il est composé de titane oxydé et de fer oxydulé en proportions qui diffèrent P>eu d^ celles qu'on observe dans la variété du titane oxydé T I T i4i ferrlfère , nommé menakanite , analysé parKlaproth ; mais il avoue ignorer si quelque autre principe n'en fait pas partie. Si Ton examine les résultats obtenus par ces deux chimistes, et si l'on admet que la zircene et le titane oxydé sont la même substance , on trouvera qu'ils sont en accord, et que s'il existe une erreur, il est encore difficile de décider de quel côté elle est. Dans cette conclusion , nous cous guidons sur celle prise par M. Pfaff, dont nous avons parlé plus haut au sujet de la grande analogie qui existe entre la zircone et le titane oxydé ; analogie qui trouve encore des preuve* dans le règne minéral. En effet , i.° Partout où il existe des sables qui contiennent du zir- con , on trouve le fer oxydulé titane. 2." Il en est de même dans les laves basaltiques et les scories qui offrent le zircon hyacinthe 3.° Le zircon accompagne au Saint - Gothard le titane oxydé rutile , le titane silicéo-calcaire et le fer oligiste. il y a donc des raisons de croire à l'identité de ces deux oxydes , et l'on peut dire , s'ils sont distincts , que la pré- sence de la zircone dans la craitonite n'a rien de choquant, puisqu'elle accompagne Tanatase. Cependant , jusqu'à ce qu'on décide la question de la différence des oxydes de titane et de zirconium , il paroît convenable d'admettre que le premier de ces oxydes est la base de la craitonite; son as- sociation avec le fer oxydulé peut venir à l'appui de ce sen- timent. Nous avons fait voir que cette association est très- commune , et ceci va nous conduire à une autre observation sur la craitonite. Parmi les variétés cristallines qu'on rap- porte à celte substance , il en est une qui se présente en lames minces brunes violacées, opaques. A V article pyrrhosi- dérite ^ nous avons signalé la grande ressemblance qu'il y avoit entre cette variété du fer oligiste écailleux etlet. crich- tonite lamellaire ; ce rapprochement n'est peut-être pas aussi extraordinaire qu'on pourroit le croire; il est appuyé par l'analyse et par des considérations cristallographiques. M. Berzelius a reconnu le titane oxydé dans le fer oligiste, et le fer oxydulé dans le t. crichlonite. Le fer oxydulé contient aussi du titane , et dans des proportions très-variables; ainsi la quantité du titane dans la craitonite n'est pas une cause pour l'éloigner du fer oligiste ; en second lieu, les formes cris- tallines de ce fer et celles du t. crichtonite ont pour noyau primitif un rhomboïde ; celui du fer oligiste est un rhomboïde un peu aigu. Mais dans le t. crichtonite , ou Toa n'a eacorc e42 T I T aperçu aucun clivage, oia se trouve dans la singulière posi- tion d'avoir à choisir entre cinq rhomboïdes différens; et oa parvient à ce résuftat en supposant, comme nous l'avons fait pour les quatre octaèdres de l'analase , des développeniens de facettes particulières. Les rhomhoïdes du t. crichlonite for- ment une série depuisle rhomboïde obtus jusqu'au rhomboïde fort aigu , qui est celui qu'on a adopté pour noyau primitif, parce que c'est celui qui s'offre naturellement , et celui sur lequel on a observé les autres facettes. Cependant toutes les formes ne sont pas dans ce cas , et particulièrement celle du t. crichtonite lamellaire. Celle-ci est , d'après M, de Bournon, un octaèdre segminiforme, ou, pour parler plus juste , un rhomboïde dont les extrémités sont tronquées très- près de leur base commune , ce qui change le cristal en lame mince et hexagonale, abords remplacés par six facettes alter- nativement inclinées en sens opposé. ()r cette forme existe aussi dans le fer oligiste; et comme dans ces deux substances ilfaut rcconnoîtreun rhomboïde pour forme primitive, on peut en conclure que toutes modifications dut. crichtonite lamel- laire peuvent se rencontrer aussi dans le fer oligisle. Mainte- nant,si l'on réfléchit i.oqueles cristaux de t. crichlonite lamel- laire affectent, dans leurs divers groupemens, les dispositions propres au fer oligiste lamellaire qui l'accompagne ; 2.° qu'ils n'accompagnent pas les autres formesde t. crichtonite; 3." que celles-ci ne se trouvent, comme lespinlhère (variété du titane sillceo calcaire), que dans des localités différentes; 4.° que l'a- natase et le fer oligiste accompagnent le crichtonite lamellaire comme pour démontrer qu'il en fait le passage ; 5.° que le rhomboïde qui sert de noyau à la forme du t. crichtonite la- mellaire , paroît différent de celui qu'offrent les autres cris- tallisations de ce titane, ce qu'on ne pourra affirmer que lors- qu'on connoîtra le clivage et les incidences très-précises des facettes des cristaux de cette forme , que leur petitesse et leur défaut de symétrie ont empêché d'étudier ; il semble , d'après ces considérations , que le t. crichtonite lamellaire doit être porté parmi les variétés de fer , et regardé comme du fer oligiste titane. Le titane crichtonite a fait le sujet des observations de M. Cordier ( Voyez Annales des mines, volume 3, page 4.39 ). 11 présume qu'on peut y réunir l'helvin de Wer- ner ; mais M. Heuland, le premier, puis M. Beudant , qui ont eu l'avantage d'observer de très-beaux cristaux de l'helvin, ont fait voir que cette réunion ne peut pasavoir lieu, car l'hel- vin cristallise en tétraèdre et ses dérivés , et n'offre jamais le rhomboïde parmi ses formes, tandis que le titane crichlo- T I T «43 nite cristallise en rhomboïde et ses dérivés; et ne présenSe jamais le tétraèdre ni aucun de ses dérivés. Enfin l'existence du titane n'est pas encore démontrée dans Thelvin. TITANE OXYDÉ (Id. HaUy.). Nous diviserons cette espèce en quatre variétés principales. Le lilane oxydé proprement dit, ou rutile; Le titane oxydé chromifère ; Le titane oxydé ferrifère; Le titane oxydé uranifère. I, Titane oxydé rutile, ou le Rutile Ç^ Schorl pourpre en aiguilles de Madagascar , etc. R. D. ; Schorl crislallisé opaque rouge ^ de Hongrie^ de Born. ; Spath adamantin brun rovgeâtre du Poitou^ Guyton-Morv. ; Schorl rouge et sagéniie^ Saussure ; Schorl rouge et titanium oa;yservée, pour la première fols, par Saussure, dans du quarz ou sur des roches ; depuis , on l'a retrouvée dans la vallée de Dorori , près Mousliers en Savoie , dans les cavités d'un filon calcaire. Celte variété se rencontre aussi ailleurs , en Hongrie près Boinick, etc. 1 i. Fibreuse ou fascicuiée. Les prismes sont rapprochés et parallèles ou radiés. I ;. Curvilignes. Les prismes, au lieu d'être droits , sont ar- qués et même flexueux. Celte variété est communément en- gagée dans du quarz. i5. Amorphe. En masses informes, en noyaux ou en veines dans les roches. i6. Granutaire. En petits grains engagés dans du quarz, aux environs de New- Jersey , dans les Etals- Unis. Le titane oxydé rutile appartient aux terrains primitifs , et se rencontre disséminé dans les roches , ou bien en cristaux tapissant les cavités qu'elles renferment. Ces roches sont les gneiss , les micaschistes, les stéachistes chlorileux, les roches amphiboliques schisteuses, des roches calcaires et même les granités et les syénites ; on remarque que sa gangue est pres- que toujours le quarz qui forme des veines dans ces roches. Les localités où il se trouve sont nombreuses. C'est à Boinick el Rhonitz en Hongrie , où il a été ren- contré , pour la première fois, dans des veines de quarz, qui traversent des couches de micaschiste ; il y est en prismes géniculés souslraclifs, cylindroïdes, capillaires, rélicolaires , etc. Le quarz dans lequel il est engagé est quelquefois lim- pide el cristallisé, mais plus souvent blanc laiteux. Il y en a également en Transylvanie. A Huttenberg en Carinihie , il y a une variété jaune rous- sâtre , avec quarz cristallisé, sur des cristaux primitifs de fer oxydé carbonate. Le titane rutile aciculaire est dans du quarz en Tyrol , vallée de Rouris , près Salzbourg. Lés Alpes piémontaises en offrent dans plusieurs endroits. Il est en gros prismes rouges cylindroïdes engagés dans le quarz, derrière le village de Saint Martin , vallée d'Aost ; le même se retrouve dans du talc à la montagne de la Novarda , commune de Lemmie, vallée de Viù. Dans la montagne de la Cardonera , vallée de Soana , le titane de même variété est dans du quarz , comme dans la vallée de Biallèse : celui-ci est accompagné de mica prismatique jaunâtre. Des cristaux géniculés ont été observés associés au pyroxt^ne-mussite dans les montagnes qui traversent la route du Simplon. Au Saint-(iothardet auSimplon,ct dans les vallées qui en dépendent , le titane oxydé rutile forme , à la surface des T I T ,^7 roches de micaschiste, de chlorile et talqueuses, ainsi que sur les cristaux d'autres substances qu'on y trouve, tcils que les cristaiix de roche, de feldspath aduiaire, et de fer oligisie , des réseaux plus ou moins lâches, très-élégans, tantôt d'un rouge hyacinthe, tantôt d'un rouge cuivreux. Ce titane se pré- sente aussi en cristaux dioctaèdresd'un vif éclat, transparens, translucides , et d'un rouge brun. Ces cristaux adhèrent à des groupes de cristaux de fer oligisie , souvent d'une grande netteté, et qui ont pour gangue de gros cristaux de feldspath aduiaire et de quarz , sur lesquels sont des lames de mica, quelquefois du titane silicéo-calcaire , du titane anatase , et beaucoup plus rarement du zircon. A Saint-Jean-de-lJelleville , au-dessus du hameau de Les- chaux, vallée de Doron , près de Mouliers, en Savoie, les variétés fibreuse et réticulaire s'offrent dans un filon com- posé de chaux carbonatée, de fer carbonaté,de fer oligiste et de quarz , et qui traverse des couches de schiste talqueux verdâtres ou blanchâtres. En France, on rencontre cette espèce de titane en plu- sieurs endroits, et particulièrement en cristaux roulés et ar- rondis à la surface de la terre, aux environs de Saint- Yrieix, ( départemeut de la Haute-'Vienne) , et de CharoUes ( Saône et Loire ). Dans ce dernier endroit , on le trouve aussi , en place , dans des veines de quarz qui contiennent du mica et des tourmalines, et qui traversent les roches de gneiss, qu'on observe dans une montagne située au nord de la com- mune de Gourdon , et près du hameau du mont de Bre- tagne. On cite encore cette variété entre Nantes et Ingrande. En Dauphiné , dans les montagnes au-dessus d'Ailemonî , le titane se rencontre dans des veines de quarz. Les Pyré- nées présentent également le titane oxydé rutile. En Espagne, celui d'Horcajuélo ouCajuelo, près Buy tra- go , à douze lieues au nord-est de Madrid, dans la Nouvelle- Castille , est connu depuis fort long-temps ; il est en cristaux géniculés,trigéniculés et cylindroïdes ; il ressemblée celui de Saint-Yrieix ; mais ses cristaux sont fréquemment plus gros et de la grosseur du pouce. L'Angleterre offre cette susbstance , particulièrement en Ecosse et dans diverses espèces de roches primitives. Le docteur Macculloch en a fait la découverte dans le granité de Cairngorm , dans le calcaire de Rannoch , et dans le rocher de Ben-Gloé. M. Smithson l'a observé dans une roche de syénile de l'île de MuU. Il se trouve encore à Craig Cailleach, près Kilin , ayant le quarz pour gangue, et près Beddgelerti, dans le Caernarvonshire. En Norvvége , le titane oxydé rutile , a été découvert p.rés *48 T I T Arendal, dans un filon de granité qui traverse le gneiss. II a la même espèce de roche pour gangue , à Aschaffembourg en Franconie. Il faut rapporter au fer hydraté cristallisé , les aiguilles brunes et rougeâtrcs qu'on observe sur les parois des géodes d'améthyste de Tile de Kija, sur le lac Onega, en Russie , qu'on a données pour du titane oxydé rutile. La Sibérie est peu riche en celle espèce minérale ; on l'a observée dans les monts Durais, près Ekaterinbourg, et près la ville de Sara- pulka,à douze wcrstes de Mursinska. Dans les monts Ourals il est en filets dans du quarz , comme celui de Killin, en Ecosse , au St.-Gothard , etc. Patrin cite un cristal de bé- ryl , traversé par une aiguille de ce titane de la montagne Odontchelon, près la rivière Ononn, qui se jette dans le fleuve Amour , en Daourie. Les belles et grosses masses de quarz limpide de Mada- gascar sont traversées quelquefois d'aiguilles et de prismes de ce titane, remarquables par leur longueur, et souvent leur finesse. Ces prismes sont tantôt droits , tantôt courbes. Le Brésil est peut-être la contrée qui offre les plus belles variétés et les plus beaux échantillons de celte espèce mi- nérale. Le quarz est sa gangue. Elle est ou en cristaux géni- culés d'un vif éclat et de couleur rouge-brun, ou en cristaux fins , avec sommets , ou simplement aciculaires , et d'un gris d'acier analogue à celui de l'antimoine sulfuré ; alors , et quand ils sont contenus dans le quarz limpide, on les pren- droit pour de l'antimoine sulfuré , si leurs extrémités n'é- toient pas transparentes et rouges. Parmi les autres varié- tés de ce titane du Brésil, il faut noter celle en filets plus ou moins longs , rouges, orangés ou jaunes , qui traversent parallèlement, ou bien en tous sens le quarz limpide. Cet oxyde a été observé encore dans les Andes à la cime de la Silla de Caracas ou Sierra de Avila, à i3i6 toises de hauteur. 11 est commun dans beaucoup de lieux desElals-Unis; à Pendleton, en Caroline, dans un terrain d'alluvion , et ailleurs, dans l'intérieur de la Caroline du nord , où il abonde; en Virginie , près Pxichemond , il est granulaire ou compacte , et d'un rouge de sang, dans un quarz blanc lai- teux , avec du fer oxydé titane; dans le Maryland, près Bal- timore, en prisme et en lames, d'un rouge pâle, dans un quarz jaunâtre; dans la province de Delaware , en Pensyl- vanie, à London-Crove , dans le comté de Chester , en cristaux disséminés dans un calcaire grenu et associé au titane silicéo - calcaire; dans le comté de Delaware, en cristaux, sur et dans l'intérieur d'un quarz enfumé et amor- phe ; dans le New -Jersey, près les mine» de cuivre de T I T lii^ Schuylcr's , comlé de Bergen , en cristaux Irlhexaèdre ( F. n.* 6) ; dans l'Etat de New- York , près Kingsbrldge , cet oxyde Tait partie des filons qui traversent une roche calcaire primitive, et qui sont composés de quarz fétide , de feldspaih , de mica , et de chaux carbonatée ; il est amorphe , ou en cristaux prismatiques , demi-transparens , ternaires jgéniculés, et rcliculaires, tantôt d'un rouge foncé, tantôt d'un rouge pâle ; une variété amorphe ou cristallisée , d'un gris rougeâlre foncé , d'un éclat vif et translucide sur les bords, a été découverte, dans un calcaire , sur les bords de la mer d'Hudson, dans l'Etat de Massachussets , à Wor- thinglon, dans le comté de Ilampshire , en prismes striés , dans un quarz blanc qui est dans une roche amphibolique Ceuilletée ; dans le Conneclicut , près New-Haven , et dans la province de Maine , à Topsham , dans des roches grana- tiques , etc. Le calcaire primllif dont est bâii le tombeau de Was- hington , et qu'on a retiré des carrières qui sont à vingt-un milles de Baltimore , à une petite distance de la route d'York à Lancastre, contient du fer sulfuré , du feldpath fétide dont on vient de faire une espèce distincte , sous le nom de ne- cronite ^ du mica d'un beau brun , de l'amphibole blanc, et de petits cristaux prismatiques de titane oxydé rutile brun, IL Titane oxydé chromifère, Haiiy (titane chromalé, Eckeb. ). Il ne diffère pas, quant au caractère extérieur, du titane oxydé rutile ; il est en noyaux et en petites masses , d'un rouge-brun foncé analogue à celui de certain grenat, et n'a été trouvé , jusqu'à présent, qu'à Fernbo , près Sahla, en Westmanie, en Suède, dans une roche primitive, lal- queuse et verdâlre, qui renferme aussi du quarz et des toui- nialines noires. Eckeberg a reconnu, le premier, la présence du chrome dans r.e titane, et Vauquelin en porte la quantité à trois centièmes. lïL Titane oxydé ferrifère, Haiiy \ SiderotUanium et Titanosideriiim , Klapr. , selon que le fer est plus ou moins abondant. 11 est noir, ou noir grisâtre, et complètement opaque; il jouit d'un éclat luisant et même un peu métalli- que; sa cassure est un peu lamelleuse dans un sens, mais dans les autres elle est conchoïde ou inégale, et môme dans les variétés amorphes, elle est conchoïde ou inégale dans toutes les directions. On le brise assez aisément; et quand il est réduit en poudre, il fait mouvoir le barreau aimanté plus souvent que loisqu'il n'a pas été pulvérisé. Il est infu- sible au chalumeau, sans addition, oufyslble selon la pli» T I T ou moins grande quantité de fer qu'il contient ; lorsqu'il est fusible , on obtient un verre noir brunâtre , et qui attire l'ai- guille ainniantéc. A l'analyse ,' on y reconnoît que l'oxyde du titane est uni aux oxydes de fer et de manganèse , en propor- tion très-variable; aussi n'y a-t-il pas de véritables limites entre le fer oxydé titane et le titane oxydé ferrifère : il con- viendroit donc de les placer , avec les espèces de fer , à l'exemple de M. Bcrzelius , qui en fait des variétés de fer titaniaté ; ou bien il ne faudroit conserver , dans le titane oxydé ferrifère , que les variétés qui n'attirent point du tout l'aiguille aimantée. Le titane oxydé ferrifère ne se trouve guère qu'en petits grains roulés ou en sables ; cependant il y en a aussi de massif. Dans le premier cas , il provient de la destruction des roches primitives ou volcaniques : dans le second , il a été observé aussi dans ces mêmes roches ; toutes ces va- liétés peuvent être rapportées à quatre principales, qui sont : le ménakanîte , Viserine , le nigrine et le galUtzinile. A. MeîJAKAISITE ( "Titane oxydé ferrifère granuliforme , Haiiy; Menachaniie , Kirvv. , James. ; Menakan et Menakanite ^ Wcrn. ; Maenakan , Karst. ; Tttaneiseinsiein, Hausm.). Cette variété a été découverte, en 1791, par William Grégor , dans le sable d'un ruisseau qui traverse la vallée de Mena- kan, enCornouailies, où il est en assez grande abondance. Ce sable est noir et ressemble à de la poudre à tirer : ses grains sont arrondis, un peu luisans ; dans la cassure (qui est un peu lamelleuse dans un sens ) , ils ont un éclat pres- que métallique ; ils sont assez tendres et un peu attirables à l'aimant. Exposés au chalumeau , ils sont infusibles sans addition ; fondus avec le borax, ils lui donnent une couleur verte qui passe au brun ; leur poussière conserve la couleur du minéral. Leur conlextureest assezdense ; Grégoratrouvé que lapesanteur spécifique de ce sable métallique est de 4->427- Il a fait sur ce minéral , un grand nombre d'expériences qui font la matière de deux Mé moires (Joara. de Phys. , juillet et août 1791), et il a reconnu, le premier, qu'il conlenoit un nouveau métal , auquel il a donné le nom de ménakanîte. V. plus haut Titane , p. i33. D'après l'analyse faite par Grégor , le sable de Ménakan contient : Fer attlrable et un peu de manganèse ^9 Oxyde brun rougeâtre de titane (ou ménakanîte). . 4-^ Terre siliceuse 3 Perle. . 4 T î T i5i Klaprolh a rëpétë celle analyse , et a obtenu pour résultat : Oxyde de fer 5i Oxyde de titane ( ou ménakanite) . . . 45,25 Silice 3,5o Oxyde de manganèse. . o,25 La perte de 4- que Grégor a éprouvée dans son ana- lyse , vient de la désoxydation du fer qui avoit été chauffé jusqu'au rouge , et qui éfoit devenu forlemenl allirable ; ainsi , on voit que les deux analyses se trouvent parfaitement d'accord. Lampadius a trouvé que ce titane se composoit de Titane oxydé 4^3,5 Fer oxydé ....... 5(),4^ Manganèse oxydé ' o,5o Silice 3,3 Alumine . i,4 On indique un sable analogue sur les côtes de l'île de la Providence en Amérique ; dans le voisinage de Richemond en Virginie ; et à Boiany - Bay à la Nouvelle-Hollande. Chenevix a retiré de ce dernier qui est très-fin: fer oxydé, ^9 î titane oxydé, 4o ; silice , ii. M. Viviani a observésur les bords de la mer près Gènes, entre Sestri et Pigli , un sable de cette nature , que les ora- ges et les pluies y charrient d'une montagne située au-dessus de Pigli, où il remplit les cavités dan&un€ roche de schiste micacé d'un gris argentin. Le ménakaniic diffère du fer oxydulé titane , par sa struc- ture un peu lamelleuse , par sa durelé et son action sur l'ai- guille aimantée, l'une et l'autre inférieures à celle de cette variété de fer. Il existe à Sparla , province de New- Jersey ( Etals- Unis ), de la chaux carbonatée lamellaire en masse, qui contient mie grande quantité de petits grains de titane oxydé ferrifère , d'un noir grisâtre , qui ont la plus grande ressem- blance arec le ménakanite de Cornoflailles. Le titane oxydé ferrifère , observé dans un granité des monts Ourals en Sibérie , paroît appartenir à celte variété. Lowitz y indique 53 de titane oxydé et 47 de fer oxydé, sur cent parties. On en peut dire autant du nigrin de Bodenmais en Ba- vière , analysé par Vauquelin , qui contient 49iO de fer oxy- dé ; 49,0 de titane oxydé , et 2 de manganèse. Il est aussi dans un granité; le titane de ces deux dernières localités ne contenant pas de silice. pourroit constituer une variété à part. ,52 T I T B. IsEF.lNE ( Titane oxydé j^rrifère gramiliforme ^ var. ,- Haiiy ; variété du iiianeuenstein , Hausm. \ Iserin , Wern. , Reuss. , Karst. ; Iserine , James. ). — Celle variélé diffère de la précédente par la propriété qu'elle a de fondre au cha- lumeau , avec le borax , en un verre brun noirâtre qui attire légèrement l'aiguille aimantée. Elle est d'un noir plus foncé ou brun, et d'un éclat très vif ; elle est plus pesante , et sa pesanteur spécifique s'élève à ^,5. Selon Klaproth , l'iserine contient 28,0 de titane oxydé , et 72 de fer oxydé. On ne l'a trouvée , jusqu'à présent, que dans le Riescngebirge en Bo- hème , dans le lit, et un peu au-dessous de la source de riser ; elle est en petits grains roulés , ou anguleux , dans un sable granitique. Il est douteux que ce sable soit détaché des roches granitiques et primitives , plutôt que des roches de trans'tion , qu'on observe dans cette chaîne de montagnes de la Bohème. Le docteur Mitchell, après un exa- men le plus attentif, s'est assuré que l'iserine ne se trouve ni dans le granité , ni dans le basalte qu'on observe dans le voi- sinage de la source de i'Iser. C. la^lGRl^E. { Titane oxydé ferrifère , var., Haiiy; Eisen- titan , Hausm. ; Nigrin , Wern. ; Nii^rine , James. ). — C'est encore une variété granuliforme , d'un noir brunâtre ou de veiours , qui se trouve en gros et petits grains roulés , peu brillans , dont la cassure est inégale ou légèrement lamel- Jeuse ; elle diffère du ménakanile et de l'iserine , par sa du- reté un peu plus considérable , par sa poussière qui est d'un gris jaunâtre , par sa vertu magnétique qui est nulle , et par la quantité de titane qu'elle contient.Sa pesanteur spécifique varie de 4?445 à ^■,'j^o , selon Klaproth ; elle est de 4--6o5 (Esmark), ou de ^,Si6 ( Lampadius), ou de ^,&]^ (Lowitz ), ou de 3,7o(Vauquelin et Hecht.). Cette variété n'est fusible au chalumeau que lorsqu'on y ajoute du borax ; alors on obtient un verre transparent , d'un rouge d'hyacinthe. Elle contient, d'après Klaproth (i) et Lampadius (2) : 0 • (0 (2) Titane oxydé . , 8i . . , . 87 Fer oxydé . .^ . Manganèse oxyde . 14 . . 2 . . ; ? Ces analyses sont celles du nigrine qu'on trouve àOhlapian» en Transylvanie , dans un terrain ^'alluvion , et en mélange avec des débris de granité, deschiste micacé, duquel on extrait des grains d'or, par le lavage- Ce sable offre des grenats , di! dislhène et du titane oxydé rutile. Presque tous les sables volcaniques ferruginoso-titanifères T I T i53 renferment des grains qu'on peut rapporter au nigrine ; et il est probable que le nigrine d'Ohlapian a la même origine. Nous rapportons le nigrine de Bavière et celui des monts Ourals , au ménakanite , parce qu'ils contiennent moitié de titane oxydé. On a pendant long-temps confondu en France , le titane oxydé ferrifére nigrine ou nigrin de Werner , avecie titane silicéo-calcaire qui est son menakerz. D. (lALl.UZlMTE. {Titane oxydé ferrifére massif, Haiiy; Eisen- tifan et Siderot liituiiiim^ Klaproth; Titaneisen^ Klap. ; Hausm. — Cette variétii est bien distincte des précédentes , quant à la manière dont elle se présente. Elle se trouve dans les roches primitives, et est en masses et en veines noires, sans indi- ces de structure lamellcuse ; sa cassure est conchoïde ou iné- gale, «vec un éclat luisant ou mal. Elle est infusible au cha- lumeau , sans addition ; elle est magnétique. Par sa compo- silion , elle se rapproche beaucoup plus que les variétés ci-dessns , du fer oxydulé titane. On y a trouvé : Titane oxvdé ....... 22. Fer oxydé ( oxydulé 5«îr* ). . . 78. Cette analyse , faite par Klaproth , appartient au titane oxydé terrifere qu'on trouve en masses plus ou moins consi- dérables, à Spessart, près d'Aschaffernbourg en Franconie , dans une roche granitique. Cette variété a été nommée gal- lif/.inite , en Thonneur du prince Dimitri de Gallitzin qui en fit 11 découverte. Le minéral d'Ufer, analysé par Klaproth, est voisin de celui-ci ; il contient : titane oxydé, i4,o ; fer oxydé, 85,5 ; manganèse oxydé o,5. IV. TlTAlSE OXYDÉ uranifÈRe ( îserine , Thomson ). Ce titane ressemble beaucoup au ménakanite et à l'i- serine , et se trouve encore en petits grains isolés , bril^ lans , point magnétiques , en cassure conchoïde , dans des sables ; mais à l'analyse, on y découvre jusqu'à 10,2 d'urane oxydé. Voici les analyses qu'on en a faites. (3) . 39,4: . 3,/, . 16,8 . 3,2 Ces analyses indiquent dans ce titane , à l'exclusion de l'urane , à peu près les mêmes proportions de titane oxydé et de fer oxydé , que dans le ménakanite. Les dcuxpremiè- (0 (2) Titane oxydé . . . ^8 . • Sg^i ■ Fer oxydé . . . 48 . . 3i,i IJrane oxydé . . 4 . . 10,2 Silice ... 0 , . 0 Alumine . . 0 . 0 i54 T T T res ont été faîtes par Thomson, et appartiennent au titane oxydé uranifère granuliforme qu'on trouve dans un sable avec du fer oxydulé tilané , dont il fait le quart du poids. Ce sable est dans le lit du Don, rivière de l'Abeerdens- hire en Ecosse; il est mélangé de débris granitiques. Le ti- tane oxydé qu'il renferme , avoil été pris pour de 1 iserine , par ïhomson. Sa pesanteur spécifique est de 4i49 ( 4i76). La troisième analyse est celle du titane oxydé uranifère de Gersdorf en Saxe , par Lampadius TITANE SILIGEO-GALCAIRE, Hauy, Tabl. comp. {^Calcium silicio-iUaniaté ^ Berz. ; Sphène , James. ^Mœnakerz^ W.). Celte espèce se présente sous des aspects assez diffé- rens, pour mériter d'avoir été divisée en plusieurs espèces. Ses caractères essentiels consistent : i.° dans ses for- mes cristallines qui dérivent d'un octaèdre rhornboïdal dans lequel l'incidence d'une des faces quelconque de la pyramide supérieure, sur celles adjacentes de la pyraniide inférieure est de i3i deg. 16' ; les quatre facettes des bases se rencon- trent sous les angles de io3 d. 28' et 76 d. 4o ' ; 2.° dans l'action du chalumeau , le titane silicéo-calcaire se fond, mais avec grande difficuké , en un émail brun-noir ; avec le borax , il produit une scorie grise ; et avec le phosphate de soude , un globule vert. Le titane silicéo-calcaire se trouve en petits cristaux, com- munément aplatis , dont la couleur varie du rouge-brun au blanc verdâtre , en passant par le brun, le gris, le jaune , le jaune-pâle et le jaune-verdâlre. On le rencontre aussi en petits grains cristallins, disséminés, et très-rarement en petites masses. Il a un luisant un peu gras, comme le diamant , quel- quefois résineux ou vitreux ; il est opaque , ou translu- cide , ou transparent : mais malgré son opacité ses frag- mens sont translucides sur les bords ; il n'est pas dur et se brise aisément; sa cassure est lamelleuse en partie, con- choïde , ou inégale , ou raboteuse ; ses fragmens rayent le verre ; sa poussière ou sa raclure sont grisâtres , ou blanc- jaunâtres. Il est composé , chimiquement , de (0 (2) (3) (4) (5) Titane oxydé . . . 33 . . 45 . . 33,3 . . 58 . • 74 Silice . . 35 . . 36 . . 28 . . . 23 . . 8 Chaux . . 33 . . 16 . . 32,2 . . 20 . . 18 Eau . . . G . . I . . 0 . . . 0 . . 0 Perte . . 0 . . 2 . . 6,5 . . 0 . . 0 loa première de ses analyses est celle du titane silicéo- T I T i55 calcaire brun-rougeâlre , de Passau , en Bavière , par K!a- proth; sa pesanteur spécifique est de 3,5i ; La deuxième , du titane silicéo-calcaire sphène , du Saint- Gothard, par Klaproth ; sa pesanteur spécifique est de La troisième , celle de la même substance , par Cordier ; la pesanteur spécifique du minéral est de 3,23 ; La quatrième analyse est par Abildgaard , et appartient au titane silicéo-calcaire brun rougeâlre d'Arendal , en Norwcge; sa pesanteur spécifique est de 4,24; Enfin, la cinquième est celle d'un titane silicéo-calcaire blanc jaunâtre , d'Arendal , par le même. Sa pesanteur spé- cifique est inconnue. Ces analyses démontrent que les proportions des prin- cipes constituans du titane silicéo - calcaire sont sujettes à varier,et même considérablement. Celte variation paroît in- diquer que plusieurs espèces distinctes sont confondues ; c'est ce que des analyses, répétées comparativement, peuvent seules prouver, maintenant qu'on reconnoît, avec M. Haûy, que la structure cristalline et toutes les formes du titane sili- céo-calcaire dérivent du même type , l'octaèdre rhomboïdal. L'autorité d'un tel minéralogiste peut seule , dans cette cir- constance , faire approuver la réunion des variétés du titane silicéo-calcaire , qu'il avoit d'abord distinguées comme au- tant d'espèces. Le rutiltte d'Arendal , dont M. Pfaff a donné récemment l'analyse , nous paroît être cette variété de grenat en masse , qu'on trouve dans presque toutes les collections de Paris, avec les désignalions de grenat liianijère et de titane granatique. L'analyse de M. Pfaff le prouveroit, s'il ne lui attribuoit un clivage en deux sens , et se rencontrant de manière à donner un prisme à quatre pans. Sa pesanteur spécifique est de 3,57g; ses principes sont : silice, 38,02 ; fer oxydulé, 34; alumine, i3; tilane oxydé, 7; manganèse oxydulé, 5,i5; cbaux, i,4o; et magnésie , 0,6. 11 suffit de comparer cette analyse avec celles du titane silicéo - cakaire , pour se convaincre qu'elle ne peut appartenir à une variété de ce minéral ; tan- dis qu'elle coïncide avec les analyses qu'on a du grenat, dont le rulilile ne peut être qu'une variété litanifère. M. llaiiy , dans son Tabl. comp. , porte à neuf le nombre des formes déterminables qu'il a observées dans le titane sili- céo-calcaire ; il faudra y joindre une dixième , qui est celle du spinihère minéral , qu'on lui réunit à présent. Plusieurs de ces formes sont souvent difficiles à saisir , par suite de la forme rbomboïdale aplatie de l'oclaèdre qui est le noyau. Voici quelques-unes de ces formes : 56 T T T 1. Titane sillcèo-calcaire érnoussé, Haîiy , TaLI. fig. 63; l'octaèdre primitif, dont les arêtes longitudinales et oppo- sées de chaque pyramide sont remplacées par des facettes inclinées sur les faces primitives adjacentes de i34 d. 20 m. 2. T. (li'élraedre ^ Haiiy , /. r. , fig. 64; prisme aplati, à quatre pans , inclinés de i36 d. 5o' et 53 d. 10' , et terminé , de chaque coté, par un hiseau de 60 d. , formé par deux fa- cettes triangulaires, inclinées de i^S d. 89' sur le prisme. On peut se représenter cette forme comme celle d'un oc- taèdre cunéiforme déprimé ; elle est fort commune ; elle ne présente aucune des faces primitives. 3. 2'. plagièdre , Haiiy , /. c. ; prisme à quatre pans , comme dans la variété précédente , terminé aussi par un biseau à faces triangulaires, mais situées de biais, 4.. 2\ diociaèdre , Haiiy , /. c. fig. , 65 ; combinaison de la forme prîmllive et de celle dilétraèdre, ou roclaèdre cunéi- forme , dont les angles solides de la base sont remplacés chacun par deux des faces de roclaèdre primilif , qui sont inclinées sur les deux faces secondaires adjacentes de r5o d. 44' et 145 d. 36'. Ces faces primitives sont beaucoup plus petites que les autres. Cette forme est commune. 5. T. mégalogone , Haiiy , /. c. , fig. 66; prisme à six pans , dont les deux opposés sont des trapèzes allongés , rectangu- laires à un bout, inclinés, sur un pan adjacent penlagonal,de i63 d. i5'; sommet à trois faces , dont une oblique latérale él hexagonale , inclinée de 169 d. 44' sur le pan trapézoïdal qui lui est contigu. Cette forme s'éloigne des autres par la disposition de ses facettes terminales , qui semblent offrir un -défaut de sy- métrie. M. Haiiy a reconnu que les cristaux de celte forme étoient électriques par la chaleur, propriété que ne possède point le titane siiicco-calcaire ditéiraèdre. Les deux autres faces forment un biseau, sous Tangle de l^.\ d. 4^'' 6. T. décaèdre ( Spinlhère décaèdre , Haiiy , Tab. comp. ) ; cristaux décaèdres, irréguliers, aplatis, à faces trapézoïdales. Les autres variétés de formes déterminables sont beaucoup plus compliquées , et difficiles à expliquer sans figures. 7. T. rtfrta//cz//^',Haiiy, Tabl. {Rayonnante en gouttière ,'S 3ins- snre ; Sphène canalicuîé ^ Haiiy , Trait,); formé par la réunion de deux cristaux accolés longltudinalement , d'où il résulté un cristal qui offre , sur un côté , une gouttière ou un canal. 8. T. cruciforme , Haiiy , /. c. ; formé par deux cristaux comprimés , se croisant, à angles à peu près droits. 9. T. polyédrique en petits cristaux, chargés de facéties, qui ont un éclat très-vif. T î T 15; lo. T. lenticulaire , Nob. ; cristaux des variétés dilélraèdre et dioctacdres, très-aplatis, dont les faces ont beaucoup d'é- tendue et sont ondulées. Le titane silicéo-calcaire est assez commun , mais il est disséminé dans ses gangues ; c'est principalement dans les roches primitives qu'il se rencontre , et dans des roches ré- putées volcaniques. Nous le diviserons en cinq variétés. i.° Le Titane silicéu- calcaire granatique {Braiin mœnakerZy "W. ; Gemeiner sphen, Karst. , en partie; Common sphène ^ James., en partie; 7iVflmïe,.l\euss et NonulL). C'est la variété la plus répandue ; elle est opaque , ou peu translu- cide , d'un rouge-brun, quelquefois orangé, ou même jaunâ- tre; ses cristaux appartiennent aux formes ditétraédre, dioc- taèdre et lenticulaire; ils ont, au plus , quelques lignes de dimension ; les plus grands sont ceux observés à Arendal , en Norwége ; ils ont jusqu'à huit et neuf lignes, et rarement plus , dans leur plus grande dimension. La structure laniel- leuse, ou le clivage , est moins sensible dans cette variété que dans les suivantes. Le titane silicéo-calcaire, d'un rouge-brun , se trouve à Passau , en Bavière , dans une roche feldspathique blanche , qui contient aussi de l'amphibole , du quarz , du mica et de la stéatile; à Gastein, près Salzbourg, en Tyrol ; en Moravie , dans la syénite ; en Suède , à Borkhult ; en Westgotland, dans une pierre calcaire ; à TroUhata dans le granité ; et à Gustaveberg , dans une roche de feldspatli blanc, qui contient du cuivre pyriteux : les cristaux de tilane sont diiélraèdre, dioctaèdre et d'une nouvelle forme , qui est l'une des deux précédentes , dont les faces triangulaires du biseau terminal offrent chacune à leur base une petite fa- celte triangulaire , également inclinée sur les deux pans ad- jacens du prisme ; à Tromoe et Addel , près Arendal en Norwége , les cristaux sont plus grands , et dans des roches composées de feldspath rose , de paranthine {ivernerite^ , d'é- pidole , etc. ; dans plusieurs endroits , en Ecosse , dans la ■ syénite de la montagne de Crislle et des autres montagnes, du comté de Galloway ; dans celles de la côte sud du Loch'ness , des montagnes de King'shouse , de celles des environs d'inverouran , de Ben-Nevis , d'Aberdeen et de Cuiloden , dans la province d'Inverness. En France, une variété en petits cristaux rouge-bruns, a été découverte , par M. Eckel de Strasbourg , dans une ro- che feldspathique , qui contient du pyroxène vert, à Sainle- Marie-aux-Mines (\osges), dans une carrière de pierre c.ilcaire ; une variété , en petits cristaux gris-bruntltres ou blonds, s'observe dans une roche amphiboiique fcullle!.ée, i58 T I T aux environs de Nantes ( à la Ghalerie ) ; près d'Uzarche ( départeiuenl de la Corrèze ) ; dans les Chalanches ; à la Grave , à la Valloulse el dans la vallée de Beaufort ( dép. de l'izère ). On le trouve communément en cristaux brunâ- tres et très-petils , dans beaucoup de roches granitiques des Alpes , et notamment dans celles de Porraenaz , au pied du Mont JBlanc ; la domile du Puy-Chopine , près du Puy-de- Dôme, en Auvergne, en présente quelques cristaux dité- traedres , fort petits et épars ; il en est de même de la lave pélrosiliceuse de Sanadoire (/^. Phonolithe), ainsi que des autres laves de même nature, qui s'observent en Vêlai et en Vivarais : le titane de ces laves est plus jaunâtre etplus trans- lucide , et passe à la variété de titane décrite ci-après. Dolomieu a rapporté de l'île d ischla une roche granitique qui a éprouvé l'action du feu volcanique, et qui otfre de pe- tits cristaux de titane silicéo-calcaire. Ce même savant géo- logue avoit signalé la présence de ce minéral dans le granité antique, noir el blanc, qu'on tiroit d'Egypte; ses cristaux lui avoient semblé être de petits zircons primitifs, et ce n'est, en effet, qu'en y regardant attentivement qu'on est désabusé. M. Mossier avoit également pris pour du zircon primitif les cristaux de titane silicéo-calcaire qu'il a observés dans les granités de la chaîne orientale du Puy-de-Dôrne. 11 est à re- marquer que les granités ousyénitesanalogues , qu'on trouve en Suède et ailleurs, offrent la même variété de titane. En Amérique le titane silicéo-calcaire , rouge ou brun, a été observé dans plusieurs endroits, aux Etats-Unis : dans le Maryland, à Petapsco, dans un granité , et à Barthills, dans du feldspath ; en Pensylvanie , près Schuylkill, à cinq milles de Philadelphie, dans un granité, le gneiss et les veines de quarz qui le traversent; à London-Cirove, comté de Chcs- ter, dans du calcaire grenu, qui contient aussi du titane oxydé rutile , el de la tourmaline jaune ; dans l'état de New- York : 1." à Kingsbridge , dans du calcaire primitif; 2." à Peekshill , dans une roche formée de feldspath , de quarz et d'amphibole;^.'' prèsdulac Sainl-lieorges , en cristaux brun- nuageux, dans une roche feldspalhique qui contient du quarz, du pyroxène vert , et du graphite cristallisé. 2.*^ Titane silicéo calcaire spaihigiie {scJiaaliger spheri, Karst.; geJhtnœiiakcrz, W. \ fulialed sphen^ James.). Cette variété est moins commune ; on la reconnoît aisément à ses cristaux lar- ges , étendus , et qui forment comme des lames ondulées ou curvilignes. Ses couleurs sont également différentes ; ce sont le jaune verdâlre , le jaune pailie , le jaune laiteux, le jaune cilrin , el le jaune brunâtre. Elle est également opaque T I T 159 ou peu translucide; ses formes sont les mêmes, et offrent en outre celles canaliculées. Elle se trouve particulièrement à Arendal en Norwége , associée avec le t. s. c. granatique , l'épidote , le pyroxène , l'aniphibole, le grenat, le feldspath, la chaux carbonalée , le parenlhine , etc. Ces cristaux ont jusqu'à un pouce de longueur sur une épaisseur de deux li- gnes ; ils sont tantôt couchés à plat , taniôt implantés sur la tranche , et se brisent très-aisément ; ils ont une structure lameileuse très-sensible. A Kalligt en Tyrol, ce titane et le précédent se trouvent réunis sur une roche amphibolique. On en a trouvé d'abso- lument semblables à celui d'Arendal , aux Etals-Unis, à Ticonderago ( New Jersey ) , dans une roche composée de feldspath, d'amphibole et de graphite; on l'indique aussi dans la même province, à Newton, en petits cristaux demi- transparens , jaunâtres , dans de la chaux carbonatée ; à Wantage, dans une veine de feldspath et d'amphibole, qui traverse le granité ; en larges cristaux jaunes, dans la roche amphibolique du Staten-Island , près Forl-Richemond , et près Peekshill. On a rapporté à la chondrodite , le titane si- îicéo-calcaire en cristaux dilélraèdres , et lenticulaires d'un jaune de succin , qu'on a découvert dans une roche calcaire primitive lameileuse , avec graphite, mica , etc. , à Sparta, même province. 3.° Titane silicéu- calcaire spJiène ( rayonnante en gouttière , Sauss. ; rayonnante en burin , Pictet ; Sphène , Hatiy , Trait. Sphène et Pictite , Delam. ). — Cette variété est connue sous le nom de sphène , que lui avoit donné M. Haiiy , avant qu'il eût reconnu qu'on dcvoit le réunir aux variétés précédentes. Les formes qu'affecte le sphène sont généralement diffé- rentes de celles des t. s. c. granatique et spalhique ; elles se rapportent aux variétés émoussée , plagièdre , mégalogone , canaliculée , cruciforme, polyédrique, et plusieurs autres que nous n'avons point citées , ou qui sont encore iné- dites. Ces cristaux se distinguent par la disposition des fa- cettes qui les modifient et qui dérogent à la loi de symé- trie , en ce qu'une facette qui remplace un angle ou une arête , ne se répèle pas sur tous les angles ou sur toutes les arêtes semblablement disposés. Ces cristaux, comme tous ceux d'autres substances qui sont dans le môme cas , sont électriques par la chaleur. Celte propriété devient caractéris- tique pour le sphène. Ce minéral est également caractérisé par son aspect vitreux, sa demi-transparence, ou sa limpi- dité, son vif éclat, et ses couleurs qui sont le gris verdAlre , le vert pomme, le brun violâlre, le brun de bois ou Isabelle; i6o T T T et même le- jaune pâle ou le jaune cllrin. Les trois premières couleurs sont les plus communes , et quelquefois réunies dans un seul cristal. Le sphène est parliculier aux roches primitives : c'est au Saint- (iothard qu'on a trouve jusqu'ici ses plus beaux cristaux et ses plus belles variétés de couleurs. Saussure est le premier qui parle du sphène ; il le nommoit rayonnanle en gout- tière, à cause de la forme canaliculée qu'il offre souvent. Les cristaux de sphène de Saint-Golhard et des vallées adjacentes, sont disséminés à la surface des roches amphiboliques et chloriteuses, et quelquefois pénétrés dechlorile à la manière des cristaux d'axinite ; ils accompagnent des cristaux de feldspath adulalre , de quarz limpide , de chaux phosphatée, de talc, de fer oligiste , de titane anaïase, de titane oxydé rutile. Les uns sont canniculés et d'un vert plus ou moins foncé , avec les pointes quelquefois d'un beau vert , ou vio- lâtres, ou rougeâtres. Ils ont depuis quelques lignes jusqu'à près d'un pouce de longueur sur trois lignes d'épaisseur au plus , et une largeur double. D'autres cristaux sont petits , brun-violacés, épars sur la roche chloriteusc et feldspathique , qui leur sert de gangue. Il y en a aussi qui sont bruns, brillans , surchargés de fa- cettes , et qui forment un lapis serré ; ils ont une fausse ap- parence de cristaux d'axinite. C'est particulièrement dans la vallée des Grisons , et dans la vallée du Dissentis qu'on trouve ces variétés. Le sphène nommé piciite par Delamétlterie , est en petits cristaux jaunâtres, etun peu ternes, dans des granités de la val- lée de Chamouni , et dans ceux que l'on trouve roulés auprès de (ienève. L'on en doit la première connoissance à M. Pictet. On îes avoit désignés parle nom àe rayonnante en burin. Le sphène en très-petits cristaux , brun ou jaune doré , accompagne le titane anatase en Dauphiné , et surtout le titane silicéo-calcaire spinthère ( à Maronne ). M. Viviani a appelé liguriie un minéral en petits cristaux vert-pomme , épars dans une roche talqueuse , qu'il avoit trouvé entre Rossilione et Campo-Freddo , sur les bords de la Slura , dans l'état de (ièncs. M. Hatiy y a reconnu le titane silicéo-calcaire. Plusieurs roches analogues des Alpes renferment de seniblables cristaux. li..? TUane siUcèo- calcaire spinthère {fpintJière ^ Haliy ). En cristaux décaèdres gris verdâtres , encroûtés de chloriie verte ; ils adhèrent à une roche chlorileuse et schisteuse, qui sert de gangue à des cristaux quelquefois très-volumineux de chaux carbonatée bibinaire , blanclie, blanc-rosâlre, ou salie par T I T i6i àc la clilorije, implantés eux-mêmes sur des druses de cris- taux de quarz limpide , dont la surface offre , çà et là , des cristaux de sphène brunâtre , ou verdâtre et limpide. Les cristaux de spinlhère sont généralement très-petits , implan- tés sur une de leurs extrémités , et ressemblent à de l'axinite chlorilée. Ils ont été trouvés autrefois à Maronne en Dau- phiné. 5.*^ Titane sîlicéo-caJcaire séméline ( sèméline , Fleuriau de Bellevue; spinelline ^ Nose).—- Cristauxbrillans, jaune ciLron, ou orangés , ou brunâtres , de la forme mégalogone , demi- transparens , extrêmement petits , disséminés dans un sable noir magnétique , et dans les laves feldspalhiques vitreuses des environs du lac de Laach , près Andernach , sur la rive gauche du Rhin. V. Sémélitse. Nous avons observé de petits cristaux de titane silicéo- calcaire , absolument de la même couleur orangée , dans une roche micacée, feuilletée, de la Nouvelle-Angleterre, (ln.) TITANE CHROMIFÉRE. V. Titane oxydé chromi- FÈRE. (LN.) TITANE FERRUGINEUX, Delamétherie. V. Titane OXYDÉ FERRIFÈRE. (LN.) TITANE OXYDÉ ANATASE. V. Titane anatase, (LN.) TITANE RUTILE. V. Titane oxydé, (ln.) TITANEISEN. Nom allemand , donné au Fer oxy- DULÉ TITANIFÈRE. (LN.) TITANEISENSTEIN. V. Titane oxydé ferrifère, (I.N.) TITANITE , de Kirwan et d'Aikîn. V. Titane oxydé. (LN.) TITANITIC-ORE, de Kirwan. T. Titane silicéo-cal- CAIRE, (LN.) T ITANIUM. V. Titane, (ln.) TITAN KALK. Quelques minéralogistes allemands ont donné ce nom au Titane oxydé , selon Beurard. (ln.) TITANOSIDERUM, deKlaproth. V. Titane oxydé FERRIFÈRE. (LN.) TITANSAND. Des minéralogistes allemands ont donné ce nom au Titane oxydé Ferrifère ménakanite , de Ménakan, en Cornouailles. (ln.) TITAN SCHORL. V. Titane oxydé, (ln.) T1TANOKERATOPHYTE. Nom donné, par Boer- haave, à l'écorce des Gorgones, (b.) TITARES. Oiseau des In6es, qui ne diffère que très- peu du Chevalier aux pieds rouges, (s). xxxiv. n i62 T I T TITCUETZ-PALLIN. Nom du Lézard tupinambis. (B.) TITHIS. F. RouGE-QUEUE TiTHYS, article Fauvette , page 269. (v.) TITliONR , TUhonia. Genre de plantes établi par Des- fontaines, dans la syngénésie polygamie fraslranée, et dans Sa famille des Cobymbifères. Il a pour caractères : un ca- lice double, cyli.idrique , à écailles conniventes et presque égales ; un réceptacle garni de paillettes, et supportant, à sa circonférence , des demi-Heurons stériles , et, dans son dis- que , des ileurons hermaphrodites fertiles , composés d'un calice propre, tubuleux , à cinq dents; d'une corolle tubu- leuse , ventrue à sa hase , à cinq divisions à son limbe , et portée sur un pédicule plus long que le calice ; plusieurs se- mences terminées par cinq paillettes, * Ce genre ne contient qu'une plante à feuilles alternes, pé- tlolées, rudes au toucher; les inférieures à trois lobes , et les supérieures ovales, aiguës: à fleurs terminales, peu nom- breuses, souvent solitaires, et portées sur de longs pédon- cules. Elle est annuelle , originaire du Mexique , et a été cultivée, pendant quelques années, dans nos jardins, (b.) TlTHYMALE. Nom des Euphorbes indigènes, (b.) TITHYMALEUX. Nom vulgaire de I'Àgaric tithyma- LIN de Scopoli, (b.) TITHYiMALIS. V. Tithymalos. (lt^.) TITHYMALOÏDES, Tithymaldùks. (ienre de Tourne- fort , depuis appelé Pédilanthe. F. Tithymalos. (b.) TITHYM ALOÎDES. Famille de plantes, dont les carac- tères consistent à avoir des fleurs monoïques ou dioïques , ou très-rarement hermaphrodites ; un calice tubuleux ou mulli- partite, simple ou formé de divisions disposées sur deux rangs, les intérieures quelquefois pétaloïdcs , et en consé- quence appelées pétales par Linnœus. Fleurs mâles à étamines en nombre déterminé ou in- déterminé ; à filamens insérés sur le réceptacle ou s'élevant du centre du calice, distincts ou connés, quelquefois ra- meux , quelquefois articulés, séparés dans quelques genres par des paillettes ou écailles qui leur sont interposées. Fleurs femelles à ovaire unique , libre , sessile ou stipilé , tantôt surmonté de plusieurs styles , ordinairement de trois, et devenant une capsule dont les loges ou coques , en nom- bre égal à celui des styles, contiennent une ou deux semen- ces , tantôt surmontées d'un seul style, terminé par trois ou un plus grand nombre de stigmates , el devenant un fruit T [ T i63 dont les loges ou coques, en nombre égal à celui des stig- mates , contiennent une ou deux semences; loges ou coques s'ouvrant , inférieureiuent , avec élasticité , en deux valves , dans tous les fruits; semences à demi-arillées , insérées au sommet d'un axe centra! persistant, à périsperme charnu entourant Tembryon, qui est ordinairement droit, plane, légèrement arqué ou presque roulé en spirale , et à radicule supérieure. Les plantes de celle famiile, ouherhacées,ou frutescentes, ou arborescentes, ont une tige cylindrique et rameuse; leurs feuilles presque toujours simples, quelquefois paluiées ou digitées , très rarement nulles , sont alternes ou opposées, ordinairement accompagnées de stipules , et quelquefois munies de glandes sur leur pétiole; les fleurs, en général petites et dé couleur herbacée , affectent différentes dispo- sitions. Toutes contiennent un suc propre , laiteux , plus ou moins caustique. Ventenat, de qui on a emprunté ces expressions, rap- porte à cette famille , qui est la première de la quinzième classe de son Tableau du règne véqelal ^ et dont les caractères sont figurés pi. 22, n." 4? ^^^ planches du même ouvrage, vingt trois genres sous deux divisions; savoir : i.^ Les tithymatoides ^ dont les styles sont en nombre dé- terminé, ordinairement trois; Mercurïale , Euphorbe, AgALLOCHE, PllYLLAlNTE, KîGGELLAtRE, ClUTIA , AnDRACH- isÉ , Aginei , Buis , Adel , Ricin , MÉDiciNiEa , Hevé , Bancoulier , Glutier et Acalyphe. 2." Les tithymaloïdes à style unique ; Tragie , Stil- linge , Glutier, Mamcenillier , Sablier , Omphalée , Plukenètie et Dalecampe. V. ce mot. (b.) TlTiîYMALOS et TiTHYMALLos des Grecs; Tithyma- lus des Latins. Ce sont les noms de plantes dont les anciens distinguoient un assez grand nombre d'espèces , et qui toutes sont considérées comme des euphorbes. Thépphraste , le botaniste le plus ancien, à notre con- noissance , qui ait décrit le tithymallos , en admet trois sortes , savoir : i.° Le Tithymallos maritime , de la hauteur de neuf pouces au plus, à feuilles rondes et a fruit blanc, qu'on recueilloit lorsque le raisin commençoit à noircir. Quand le fruit étoit sec , et qu'on l'avoit pilé', on en composoit des potions pur- gatives. 2.° Le Tithymallos mâle ^ de plus d'un pied et demi ( une coudée ) de hauteur; à feuilles semblables à celles de î'oli- iH T I T vîer; à l'époque des vendanges, on exlrayoit son jus et on \s prcparoit ; il purgeoit par en bas. 3." Le Tithymallos myrihien , à feuilles semblables à celles du myrte , et piquantes à rextrémité ; ses branches bu sar- mcns ctoient penchés contre terre , et de la longueur de neuf pouces ; elles ne produisoient de fruit que successivement, elde telle manière qtie les branches qui avoient produit une année demeuroicnt stériles Tannée suivante , quoiqu'elles fussent nées de la même racine. Celte espèce croissoit sur les montagnes; ses fruits avoient été comparés aux noix, et on leur en donnoit le nom ; on les cueilloit lorsque l'orge commençoit à se former. Ces fruits séchés , mondés , lavés et mêlés avec une quantité double de graine de pavot noir, servoient de purgatif. On administroit aussi , et dans le même but , les fruits piles dans du vin doux , ou bien rôtis , et mé • langés avec du sésame également rôti. Dioscoride compte sept espèces de iiihymalos ou. tithymallos, qui sont : i.o Le Tîthymalos mâle ^ appelé aussi characias et amYqrlo- îdides ; sa tige , haute de plus d'une coudée , rouge et pleine d'un lait acre , avoit ses branches garnies de feuilles pa • reilles à celles de l'olivier , mais plus longues et plus étroites ; sa racine étoit dure et ligneuse ; a l'extrémité des tiges pons- eoient des paniculcs semblables à celles des joncs, qui por- toient des capsules. Ce iiihymalos croissoit sur les montagnes , aux lieux pierreux ou âpres. Son jus étoit purgatif et employé comme tel', et même comme vomitif; on en préparoit des potions, et aussi des pilules, en le mêlant à la farine d'orobe, et en les enduisant de miel ou de cire, ou simplement en en faisant tomber quelques gouttes sur des figues sèches , qu'on gardoit ensuite pour s'en sentir au besoin. Deux ou trois de ces figues suffisoient pour purger. Dioscoride fait observer que le jus de cette plante est corrosif, et qu'il enflamme le gosier et les yeux , lorsqu'on se frotte ce suc; aussi prenoit-on . lorsqu'on le recueilloit , les mêmes précautions d'usage , en pareilles circonstan- ces, pour tous les sucs végétaux suspects. C'étoit vers le temps de la vendange qu'on coupoit les branches de tithy- malos mâle , pour les mettre dans des yases , où le suc laiteux couloit de lui-même. Les graines , les feuilles et la racine , s'employoient au même usage, et , à cet effet, on leurfaisoit subir certaines préparations pour les garder , etc. , etc. 2.° Le Tithymalos Jemelle, également nommé myrsint'tes et cary tes. Ce que Dioscoride en dit, à peu de chose près , est ce que nous avons rapporté du tilhymale myrtliien de Théo- T I T i65 phraste. Les qualités de cette plante étolent moins exaltées que celles //or/;g5 que nous venons de citer, et presque toutes celles qui ont été décrites jusqu'à Linnseus ( ex- cepté Veup. offi( imirum ^ L. , et qîiei(jues autres espèces , gras- ses , frutescentes et épineuses , analogues , appelées euphor- lium par les auteurs ), ont éîé désignées par les noms sui- vans : tithymalus , pityusa , npios^ peplis . chamœscyce et lathyris. V. ces mots. Tournefort ne conserva que le nom de tithyma- lus , changé ,par Linnseus, en celui à'cupliorhia qui a prévalu. .Tourne fort avoit nommé tithy maloUes , un genre qui com- T I T 167 prenoitles euphorbes frutescenles, mais feuillées , dont le calice ou involucre est gibbeux et semblable à un petit ta- lon. Ce genre tithymaloïdes a pour type Veiiphurbia tlthymaluïdeSf L. , qui est le tithymaloïdes , Dillen. , Elth. pi. 288, fig. 372, Adanson a proposé fie substituer au nom ^ eMphorhia c^Km de iilhymalus ; mais les naturalistes, ayant adopté la dénomi- nation employée par Linnseus, il en résulte qu il est exclus de la botanique. Nous terminerons cet article en faisant remarquer : i.° que C Bauhin divise sestithymalus , en sept groupes, qui ont maintenant pour type les euphorbes que nous avons citées comme celles des anciens ; qu'il porte le nombre des es- pèces à vingt-guatre , parmi lesquelles figure V aporymim ve- netiim^ L. ; les autres espèces sont de véritables Euphorbes ou TiTHYMALES. Son tithymalus tuberosus ou Veuphorbia opios y n'est pas compris dans ses titJijmulus , ni plusieurs espèces A' euphorbes ^ qui sont des tithymalus pour d'autres botanistes , et qu'il désigne pair piiyusa , peplus ^ peplis , lathyris , esula et chamœsryce ; 2.° que M. Havvorth vient de diviser les eu- phorbes en neuf genres ; savoir : treisia ( F. ce mot) , dacty- lunihes , medusea ^ crepidaria ( tithymaloïdes , Tournefort ; Pe- diLinthes , Poif . ) , galaphœus ( E. Lathyris , L. ) , esu/a , «n/sc- pliyllum . et tithymalus. (ln.) TITHYMALUS. F. Tithymalo.s. (ln.) TITI. Plante du Malabar, figurée par P^béede, mais dont les parl'ies de la fructification ne sont pas encore connues. (B-) TITI DU BRESIL , de d'Azara. C'est TOuistiti pro- prement dit {Simiajaechus , Linn. ). (desm.) TyT DE CARTHAGENE, DES INDES et du Da rien. C'est , selon M. de Humboldt , le petit singe nommé PixcHE , et qui appartii^nt au genre des Ouistitis, (desm.) TITI DE L'ORÉNOQUE. C'est le Sagouin saimiri ( Simia sciurea , Linn. ). (DESM.) TlTl-TIGRE. M. de Humboldt dit que c'est le nom donné par les blancs qui visitent les Missions de l'Orénoque, au singe , qu'il appelle Aote doiroucoui.i , dont la vois a quelque ressemblance avec celle du Jaguar , ou (Grande Panthère , de ce pays, (de.sm.) TITI DE TURBACO, Petite espèce de singe , du genre des Ouistitis. C'est le Pincue {Simia œdipus)àe Linnwus. (desm.) TITIA. Hermann(0/Aes criblées de pores , dans les « parties où les globules de spath calcaire ont été détruits , « et qui , en outre , est configurée en pn'smes et en boules ». ( Voyage en Angleterre , t. 1 1 , p. 352 et suiv. ) Mais les faits allégués dans ce passage , en faveur de la volcanicilé du toad-stone , n'en sont pas des preuves déci- sives; car presque toutes les roches classées sous le nom de trapp, et qui ont un tissu homogène offrent les mêmes phé- nomènes ; c'est-à-dire , des prismes et des boules écailleu- ses. La Corse, qui n'a rien de volcanique, présente des exemples de roches en prisme et en boules. On trouve dans ce passage de M. Faujas , que les sciences viennent de perdre, la preuve matérielle de la formation contemporaine du toad-stone et du calcaire marin avec lequel il est associé. On n'observe aux environs, du Peack , et dans le Derbys- hire , rien qu'on puisse prendre pour un volcan ou même pour des vestiges de volcan; aussi, les Vulcanistes qui veu- lent trouver dans le toad-stone un produit du feu , sont - ils forcés d'établir qu'il a été vomi par un volcan sous-marin^ eA de s'appuyersurdes exemples tout aussi certains. /^. Amvgdaloï- BES, Laves, Mamdelstein , Roche, Terrain, Trapp. (ln.) TO AN-T AO. Nom cochinchinois de l'espèce de nerprun qu'on nomme Soan-Tsao en Chine. V. ce mot, (ln.) TOAN T130NG. Espèce de Coqueret qui croît en Chine ; Loureiro la rapporte au phy salis al kekengi. L. (ln.) TOAS ou TOUS. Espèce de Chique ou d'AcARiDE. V, ces mots, (l.) '76 TOC TOBACTLI. Nom d'un Héron du Mexique, r.re mot/v.) TOBAQUE. Nom d'une linote d'Afrique. V. l'aride Fringille , page2io.(s.) TOBERA. K.TOBIRE. (LN.) TOBION. Dans quelques édilions de Diosconde, on dit que le nom de tobion désignoit le Stœbe. V. ce mot.(LN.) TOBIRE, 7'obira. Arbuste de la Chine, qui avoit d'abord été placé parmi les Fusains , dont on a formé un genre et qu'on a , en définitif, réuni aux Pittospores. Use cullive dans nos jardins, (b.) TOCAN. V. T0L'CA.N A GORGE BLANCHE. (S.) TOCAN. On appelle ainsi les Saumons de moins d'un an. Il paroît aussi qu'on donne, dans d'autres lieux, le même nom à un autre poisson du même genre , mais dont on ne peut fixer l'espèce, V. au mot Salmone. (c.) TOCANHOA. Les Madégasses appellent de ce nom un fruit qui donne la mort aux cbiens. Il est possible que ce soit celui d'un Strychnos. (b.) TOCCHI et TOCfiETTI. Noms que portent en Sicile les cendres de soude, (ln.) TOCHINGO. C'est ainsi que les Hurons nomment la Grue, (s.) TOCK. V. le genre Calao, (v.) TOCKAYE ou TOCQUET. Espèce de Gecko du royaume de Siam , qui ne diffère peut-être pas du Gecko glanduleux^ mais qu'on ne connoît que fort incomplètement. Son nom exprime son cri. (b.) TOGO. ( Ramphatos loco. ) V. Toucan. TOGO. Synonyme de Tocokaye. (b.) TOCOCO. Nom que les naturels de la Guiane donnent au Phénicoptère. V. ce mot. (v.) TOCOCO, Tococa. Genre de plantes établi par Aublet , mais depuis réuni aux Mélastomes. (b.) TOCOLIN. V. le genre Troupiale. (v.) TOCOQUITO. Petit oiseau inconnu des côtes de la mer du Sud. (v.) TOCOT-GUEBIT ouFocoT-GUEBiT. Arbre d'Amérique cité par Fragose et par Clusius dans ses notes sur Monar- dès, avec le bois duquel les Américains faisoient des idoles. On recueilloit sous son écorce une résine plus blan- che que l'encens , et qui le remplaçoit. Les noms de cet arbre signifient : bois snuhahé ^ bois du désir ^ suivant les au- teurs cités plus haut; mais ils ne disent point en quelle langue: i]est probable que c'est en mexicain. Le Tocot-Guébit est placé par C. Bauhin (Pin. 4-3) à la suite des peupliers; il le T o c ^^^ clésîgne par arbor populo similis resinosa , et , immédiatement après , il met un aulre arbre qu'il n'a connu que par la des- cription des voyageurs, et qui, à leur dire, fournit la résine de tacamahaca; mais par la synonymie que donne C. liau- hin, on voit qu il a confondu deux plantes ensemble , dont une des Indes-Orientales est le colophyllum inophyllum , ou calabaà fruit rond, qui donne, à Madagascar, la résine tu- camahaca, selon Lamarck, L'autre plante seroit-elle le po- pulus tacamahaca de Miller ? C'est ce que la description du fruit \ par Monardès et Fragose , ne permet pas de croire. ÏLn effet , selon eux, c'est un fruit de la même couleur que la pivoine , ce que ne présente pas le fruit du peuplier en ques- -, tion; ils avancent que c'est de cet arbre qu'on retire, dans ^ la Nouvelle - Espagne , la résine tacamahaca , et nous sa- ^ ^ vons qu'au Mexique, on extrait le te^awm//«ra du peuplier -' »\ ci-dessus nommé , qui est le populus halsamifera , L. , et que ^"^ sa résine est appelée baume/oco/ ou tocot. Il sembleroit donc '"^ que ce peuplier seroit le iocot-guèbit ouJocot-guéLit, et nulle- ment l'un des arbres que C. Bauhin croyoit fournir le taca' mah aca. (ln.) TOCOYENNE , Vcranla. Arbriss^x tétragones , à feuilles opposées , pétiolées , lancéolées, pointues , entières, glabres, accompagnées de stipules, et à fleurs jaunâtres, très-suaves , disposées en tête terminale , qui forment un genre dans la pentandrie monogynie et dans la famille des rubiacées. Ce genre offre pour caractères : un calice à cinq dents ; une corolle bypocratérlforme , à tube très-long , à limbe divisé en cinq lobes aigus ; cinq étamines ; un ovaire inférieur sur- monté d'un disque charnu , et terminé par un style velu en massue et à stigmate bilabié ; une baie à deux loges et à plusieurs semences noyées dans une substance visqueuse. Un de ces arbrisseaux croît sur la côte d'Afrique, et l'au- tre à Cayenne. (b.) TOCQUET. V. TocKAYE. (s.) TOCKO, Odoniophorus.YWiW.', Tetrao,Ç,m.\ Perdix,l.A{h. Genre de l'ordre des Gallinacés et de la famille des NuDi- PÈDES. V. ces mots. Caractères: bec glabre à sa base , Irès-ro- Luste, gros, convexe en dessus et très-comprimé par ses côtés; mandibule supérieure voûtée et très-crochue vers son extré- mité; l'inférieure droite, plus courte et bidentée sur chaque bord vers oa pointe (ï) ; narines grandes , couvertes et bor- dées d'une membrane ; langue charnue , entière , large , (i) C'est par une faute typographique qu'à l'article TocROjau mot Orni- thologie, l'on amis mandibule supérieure, bidentée au litu de l'inférieure. 178 T O C moyenne ; yeux entourés d'une peau nue prolongée jnsqu^au bec ; tarses robustes , lisses ; quatre doigts, trois devant y réunis à leur base par une membrane, un, derrière , por- tant à terre sur son bout ; ongles un peu voûtés, ovales , presque obtus ; ailes concaves, arrondies ; la première ré- mige courte ; les cinquième et sixième les plus longues de toutes; queue arrondie, courte, inclinée , formée de douze rectrices. Ce genre n'est composé que d'une seule espèce qui diffère trop des perdrix , des cailles , et parlirulièremenl des fo- //«5, pour ne pas l'isoler ; en effet , il sufGt de comparer son bec à celui des derniers pour s'en convaincre ; car un bec grand , gros , très-comprimé par les côtés , dont la partie supérieure présente un crochet allongé, presque pareil à celui des perroquets, et dont l'inférieure est munie de deux dents très-visibles vers son extrémité, s'éloigne beaucoup de celui des colins , qui est court et entier; de plus , les tocrvs ont le tour de l'œil et le lorum couverts d'une peau nue , tandis que ces mêmes parties sont parfaitement enjplumées chez les colins. Les de^x dents ne sont pas visibles, il est vrai, quand le bec est fermé ; donc , le directeur de la société des sciences de Harlem dira qu'on ne doit pas y avoir égard ; une pareille conséquence est bien digne de ce profond mé- thodiste hollandais. Le TocRO noux, Odontophoms ni/us.,Y ieWl.; Fcrdix gulanen- sîs y Lath. Tocro ^ est le nom que les naturels de la (iuiane ont imposé à cet oiseau; mol, dit Biiffon , qui exprime assez bien son cri. Nous devons à Sonnini une connoissance exacte de son genre de vie ; les fecro5, dit M. Virey, son sa- vant collaborateur, d'après les observations de Sonnini, ressemblent beaucoup aux perdrix; ils en diffèrent toutefois par des habitudes particulières; ils se perchent sur les branches basses des arbres, comme tous les oiseaux terrestres et même aquatiques de la Guiane , afin d'éviter lesserpens et les qua- drupèdes féroces dont la terre est peuplée; ils y font aussi leur ponte , que l'on dit être de douze à quinze œufs tout blancs. D'ailleurs, ces oiseaux ne montent qu'à regret sur les arbres, et , par la seule nécessité , lorsque l'obscurité de la nuit les y oblige. De môme que nos perdrix, ils vivent en compagnies, et se rassemblent en s'appelant par des cris, comme celles-ci. Nous verrons , par la suite , que si l'ha- bitude de se percher et de se nicher sur les arbres est com- mandée par la nature même du terrain , il en est tout autre- ment au Paraguay, où se trouve la même espèce , ou, au moins, une race très-voisine. Les tocros de la Guiane, que j'ai vus en nature , ont dix TOC 1^0 pouces de longueur totale ; le dessus de la lète d'un brun tirant au rougeâtre, pointillé de noir et de roussatrc ; les joues et la gorge d'un roux foncé ; cette couleur tend à To- rangé sur les parties postérieures , et est variée de raies trans- versales jaunâtres , plus nombreuses cbez des individus que cbez d'autres; le dessus du cou et le liaut du dos sont gris et variés de blanc et de roux; le reste du dos et le crou- pion sont de la dernière teinte , avec des points noirs; le dessus des ailes est roux; les pennes primaires sont d'un brun- noir et tachetées à l'extérieur de roux clair ; les pennes se- condaires , les grandes couvertures et les scapulaires , pi- quetées de blanc, de roux, et tachetées de noir velouté; les pennes intermédiaires de la queue , brunes , avec des zigzags noirs ; le bec est de cette couleur chez les uns , brun chez les autres; la peau nue du lorum et du tour de l'œil , rouge ; le tarse, d'un gris plombé ; la femelle est un peu plus petite que le mâle. La race qui habite le Paraguay a des habitudes très-dif- férentes, et offre quelques dissemblances dans son plumage, en ce que les plumes qui couvrent la tête sont d'un roux noi- râtre , qu'une teinte de plomb règne sur les parties posté- . Heures, que la nuque est brune , ainsi que le derrière du cou , que la première partie est tachetée de blanc , et l'autre d'un noir velouté , et que les pennes de la queue sont presque noires. Cette race , que M. de Azara a décrite, jette un cri bien différent de celui du tocro , puisqu'elle prononce uni quatre à vingt et jusqu'à cinquante fois de suite et sans interruption: ce qui lui a fait donner ce nom parles Guaranis. Le mâle et la femelle se font entendre ordinairement en même temps,et confondent leurs voix. Ils ne quittent point les forets les plus grandes et les plus épaisses, et ils ne se perchent pas sur les arbres ; ils marchent et courent comme les perdrix, et ils ne prennent leur vol que quand on les presse; ils sont si brus- ques et si étourdis, qu'ils se tuent quelquefois contre les ar- bres et se sauvent au moindre bruit. M. de Azara ajoute qu'on assure que , bien que ces oiseaux se tiennent ordinairement par paires , ils se réunissent quelquefois en troupes , et que toutes les femelles pondent , couvent et nourrissent leurs petits, comme les unis ^ dans le même nid qu'elles placent à terre sur une couche de feuilles ; les œufs , dit cet observa- teur , sont d'un bleu-violet', mais Sonnini dit qu'ils sont 6/anc5. Lequel des deux est dans Terreur? C'est une déci- sion que nous laissons au naturaliste qui aura occasion deiesvoir: prudence dont on ne doit jamais s'écarter, quand i8o T 0 D on décrit d'après les autres; mais M. Temminck, sans sortir de son cabinet , a trouvé, nous dit-il, des motifs spécieux contre l'opinion du naturaliste espagnol , qui semble avoir f)ris les œufs d'un tinamou, pour les œufs de Vuru. Au reste , es petits siïivenl leurs père et mère aussitôt qu'ils sont éclos , ainsi que ceux des perdrix, des colins , etc. ; et si queli qu'un les approche , ils se mettent à crier d'une manière ex- traordinaire. Quand on surprend les urus dans un bois , ils s'envolent un moment avec bruit et en criant gri-gri-gri , jus- qu'à ce qu'ils se remettent à terre , et prennent leur course. C'est sans doute des différences aussi tranchées dans le genre de vie et le cri du iocro et de Vuru , qui ont déterminé Son- nini à contredire de Azara, qui a rapproché ces deux oiseaux l'un de l'autre, (v.) TODDALIE , Toddalia. Genre de plantes de la pentan- drie monogynie, qui offre pour caractères : un calice très-pe- tit et à cinq dents; une corolle de cinq pétales; cinq éta- miues ; un ovaire supérieur , à stigmate sessile et à cinq lobes:une baie sèche, globuleuse, un peu ponctuée, à quatre ou cinq loges , et renfermant autant de semences ovales. Ce genre a été appelé Crantzie par Schreber, ScoPOUE par Smith , et la Paullinie aslatique de Linnœus en fait partie. Il renferme des arbrisseaux à feuilles alternes, ter- nées, parsemées de points transparens, et à fleurs dispo- sées en panicules terminales ou axillaires. On en compte cinq espèces. La ToDDALiE ASIATIQUE, dont il a été déjà fait mention, a les tiges , les rameaux et les feuilles munis de piquans , et les folioles ovales, lancéolées, un peu dentées. Elle se trouve dans l'Inde, et à l'île Bourbon où on en fait usage comme remède. La ÏODDALiE LUISATSTE a les piquans rares , les folioles ovales , veineuses , luisantes , presque striées et inermes. Elle se trouve dans les Indes, (b.) TODDA PANA. Nom donné par Adanson au genre c/H cas de Linnseus, dont une des espèces ( cycas circinalis , L. ) est appelée, au Malabar, todda-panna et mouta-panna ( V. Khéed. , Mal., t. i3-2i).(LN.) TODDA VADDL Nom malabare , selon Rhéede(Mal. q , t. 19 ), de Voxalis sensiii\>a^ L. (i-N.) TODDL On donne ce nom, dans l'Inde, au vin de Pal- mier, (b.) TODEE, Tudea. Fougère du Cap de Bonne-Espérance, d'abord placée parmi les AcROSïiQUES, puis parmi les Os- MOîSDES, et définitivement établie en titre de genre , sous U T 0 D ï8i tonsidération quMIe a la fructification placée sur les nervures transversales des feuilles et que ses capsules sont presque globuleuses, à demi-bivalves et dépourvues d'enveloppe, (b.) TODIER, Todusy Linn. , Lath. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvains et de la famille des Myiothères. V. ces mots. Caractères : bec droit , aplati dessus et dessous , entier et obtus à sa pointe ; narines petites, ovales , couvertes d'une membrane ; langue courte , plate , entière ; bouche ample , ciliée sur ses angles; ailes à penne bâtarde courte ; la troi- sième rémige la plus longue de toutes; quatre doigts , trois devant , un derrière ; l'intermédiaire réuni avec l'extérieur jusqu'au-delà du milieu, et avec l'interne à sa base, chez le todier vert ; les extérieurs soudés ensemble seulement à leur origine , et l'interne libre chez les autres. Ce genre est com- posé de deux sections, d'après la réunion des doigts : la pre- mière ne contient que la seule espèce indiquée ci - dessus , tous les autres todiers composent la seconde. Si les méthodistes eussent eu égard aux caractères qu'ils ont eux-mêmes indiqués pour ce genre , ils n'y auroienl pas classé une certaine quantité d'oiseaux qui ne les possèdent pas , puisque leur bec présente une autre conformation ; tel» sont ceux qu'on en a distraits pour les classer dans le genre jjlaiyrhynque , et qui sont indiqués ci-après. Il résulte de cette réduction , que le nombre des espèces reconnues pour de vrais todiers , n'est que de quatre , tandis que Latham et Gme- lin en signalent seize. La seule espèce ( le iodter vert ) dont le genre de vie soit bien connu , se rapproche des martin-pêcheurs , non-seulement par la réunion de ses doigts , mais encore par l'habitude de se tenir au bord des eaux vives et de nicher dans un trou sur les rivages. Le Todier de l'Amérique méridionale. Voyez Todier TIC-TIC. Le Todier de l'Amérique septentrionale. V. Todier VERT, Le Todier bleu a ventre orangé, Todus cœmleus , Lath. ; pi. enl. de Buff., n." 788 , fig. i, n'appartient point à ce genre, comme l'a pensé Buffon : c'est un maiiin- pécheur de la côte d'Afrique, que j'ai décrit sous ie nom de rîiartin-pêcheur ioiinzi. V. son article. * Le Todier brun , Todusfuscus , Lath. , est plus grand que le iudier de V Amérique septentrionale ; un brun ferrugineux teint toutes les parties supérieures; une bande transversale noirâtre est sur les couvertures des ailes; une ^^inle olive iSa T 0 D mélangée de taches blanches règne sur les parties inférieures ; la queue est ferrugineuse, ^ Ce todier habile l'Amérique méridionale. * Le ToDlER BRUN A GORGii BLANCHE, Todits ^ularis, Latli.; 2'odus noints, Linn., édit. i3. Voilà bien le plus grand des to- diers , si c'en est un , car il a huit pouces et demi de lon- gueur ; le plumage esi brun en dessus , et la gorge blanche ; le devant du cou et la poitrine sont d'un blanc sale , taché de brun ; les pieds de cette dernière couleur et couverts d'une peaa rude ; les ongles jaunes ; le bec très-aplati se relève un peu à sa pointe ; la queue est un peu étagée , et les narines sont ovales. Le pays de cet oiseau est inconnu. Le ToDlER DE CaYENNë. F. TOD[ER TIC-TIC. Le Todier cendré. V. Todier tic-tic. Le Todier couleur de plomb. F. Todier gris de plomb. Le Todier couleur dérouille. F.Todierferrugineux. * Le Todier ferrugineux, Ihdusfernigineusde Latham , ne peut appartenir à ce genre, puisqu'il a, suivant cet auteur , le bec très-gros, pointu, courbé à son extrémité, et garni, à sa base , de quatre ou cinq poils forts qui s'étendent en avant ; au reste, il le décrit avec un plumage couleur de rouille en dessus et ombré de noirâtre , et d'un ferrugineux terne en des- sous. Les joues sont variées de noirâtre et de blanc : un trait blanchâtre est au-dessous de l'œil; une petite bande jau- nâtre , sur les ailes, dont les pennes sont bordées de cette couleur; celles de la queue sont d'un brun sombre uniforme et d'égale longueur à leur extrémité. Cet oiseau se trouve dans l'Amérique méridionale. Le Todier gris. V. Todier gris-de-plomb. * Le Todier gris-de plomb , 7'odus plumheus , Lath., est de la taille du roitelet. Il a toutes les parties supérieures d'un gris-de-plomb ; cette couleur incline au noir sur le sommet de la tête ; toutes les parties inférieures sont d'un blanc de neige; les ailes et la queue, d'un noir profond; le bord exté- rieur des pennes alaires est blanc ; les pieds sont noirâtres. On le trouve à Surinam. M Desmaresta donné la description et la figure d'un oi- seau, sous le nom de todier gris {todiis griseiis) , qui me paroît appartenir à la même espèce. 11 a trois pouces et demi de longueur totale ; le dessus de la tête , le derrière du cou et le dos, d'un gris cendré; la gorge, la poitrine et le ventre, d'un blanc assez pur; les pennes des ailes, noirâtres; les primaires, bordées à l'extérieur d'un léger liseré blanc , qui , sur les secondaires, est beaucoup mieu.^ prononcé ; la queue, étagée et noirâtre ; ses quatre pennes intermédiaires sont les plus T O D »8^ longues ; celles qui les suivent immédiatement ont nn peu de blanc à leur exlrémllé , et les deux plus exlérieures de chaque côté oui une tache blanche marginale ei triangulaire ; les plumes du dessus de la tête sont assez allongées et forment un peu la huppe. Nula. Lalham donne à son lodier gris - de-plomh une queue carrée à son exlrémité, tandis que celui de M. Des- marest Ta étagée ; mais peut-être que rornilhologiste anglais n'a fait attention quaux quatre reclrices intermédiaires qui sont d'égale lougueur.Cct oiseau s'éloigne des autres todiers, en ce que la partie supérieure du bec se termine en pointe aiguë. Le ToniER a gros bec. V. Platyritynque noir et rouge. Le TODIER DE JUIDA. F. MaRTITS-PÊCHEL'R TOUKZl. Le ToDiER A LARGE BEC. Voyez Platyruynque brun et JAUNE, Le ToDIER NOiRÂTRE, V. PlATYRHYNQUE NOIRATRE. . Le ToDlER NOIR ET BLANC. V. PlATYRHYNQUE A QUEUE COURTE. Le ToDIER A POITRINE ROUGE. V. PlATYRHYNQUE A POI- TRINE ROUGE. Le ToDlER ROYAL. V. PlATYRHYNQUE COURONNÉ. Le Todier de Saint-Domingue. V. Todier vert. Le Todier Sylvain, Todus sjZi^/a.Desmarest; pi. de sonHist. des Todiers. Le nom que ce naturaliste a imposé à cet oiseau indique les rapports de ressemblance qu'il a cru remar- quer entre lui et les espèces du genre syli'ia ; cependant , ajoule-t-il , ces rapports ne consistent guère que dans la disposition des couleurs , qui est à peu près semblable , et dans la longueur comparative du bec et de la queue, qui ne présente pas des différences bien sensibles. Du reste , son bec est totalement pareil à celui des vrais todiers. Il a tout le dessus du corps olivâtre; le dessus de la tête, dun gris foncé; le ventre, d'un blanc jaunâtre; la gorge,d'un blanc pur; les grandes pennes des ailes , d'un brun-noir à llnlérieur , et jaunâtres à l'extérieur ; les plumes des petites couvertures noirâtres et bordées de jaune; la queue, d nn brun olivâtre en-dessus, et d'un gris-brun en-dessous. Longueur totale , trois pouces et demi. La pairie de cet oiseau est inconnue. Le Todier tacheté, Todus maculutus , Desmarest. Ce sa- vant nous ayant prévenu que cet oiseau a la mandibule su- périeure un peu arquée et échancrée à son exlrémité , ce qui l'éloigné des vrais todiers , qui l'ont droite et entière, nous avons cru qu'il devoit être écarté de ce genre , et classé , d'après ces caractères, dans celui des plaiyrhynques , dont ^H T O D le bec pre'sente celte conformation. V. Platyruysque TACHETÉ, Le TODIER A TÊTE BLANCHE. V. PlATYRHYNQUE A TETE BLANCHE. LeToDiER TIC-TIC, Toduscinereus, Lath.; pl.enl.deBHff.,n."* 5, 85 , fig. 3. Tic-tic es\ le cri de cet oiseau , elle nom qu'il porte à Cayenne. Sa taille est à peu près celle du ^ro^/orfj^e ; un cendré mêlé d'un bleu foncé colore les parties supérieures ; le dessus de la tête est noirâtre-,la gorge, le devant du cou et le dessous du corps sont jaunes ; les pennes des ailes, d'un brun noirâtre, bordées de jaune en dehors, et de blanchâtre du côté interne ; les deux pennes intermédiaires de la queue noirâtres; les latérales, brunes et blanches sur une longueur de cinq à six lignes; ce caractère, dit Butïon, est particulier au mâle , car les pennes latérales de la queue de la femelle sont d'une teinte uniforme , et d'un gris cendré semblable à Ja couleur du dessus du corps ; elle diffère encore par des nuances moins vives et moins foncées. Ce /ofc^i'er habite les lieux découverts , et se tient de préfé- rence dans les halliers et les buissons. On trouve à l'île de la Trinité un todier qui a de grands rapports avec le précédent. Il a le front et le iorum d'un noir velouté ; le reste de la tête d'un joli cendré bleuâtre ; du reste il lui ressemble , si ce n'est que les couleurs sont plus vives , et qu'il est un peu plus petit. * Le ToDiER VARIÉ, Todus varîus , "Lath. Cet oiseau , indiqué par Aldrovande sous le nom qu'on lui a conservé, est de la grandeur du roitelet {troglodyte). 11 a la tête , la gorge et le cou, d'un bleu noirâtre ; les ailes, vertes ; les pennes de la queue, noires et bordées de vert; le reste du plumage, varié de bleu , de noir et de verl. On le trouve dans les Indes, dit Aldrovande; mais sont-ce les Orientales ou les Occidentales? Au reste , comme cet ornithologiste ne fait pas mention de la formation du bec , on ne peut assurer que cet oiseau appar- tienne réellement au genre àxxtodier. Le ToDlER A VENTRE JAUNE. V. PlATYRHYNQUE A VENTRE JAUNE. Le ToDiER VERT Todus viridis, Lath.; pi. de VHisL des Ois. de f Amer. sept. , et pi. P 29, n.° /^ de cet ouvrage. Ce petit oiseau , qui n'est pas plus gros qu'un roitelet, porte à Saint- Domingue le nom de perroquet de terre , d'après sa couleur verte et son habitude de se tenir presque toujours à terre. C'est là que la femelle place son nid , ordinairement au bord des rivières , dans des crevasses j autrement elle choisit p. 2C) j..Piriirnh' TafaiHof . :z ■ Pii/eo/i a vcntT\^ /uune . 3. TiTJU/ara ^\yf/it-olor. ^ .Todur vert T O E i85 un tuf tendre , y fait un trou avec ses pieds et son Lee , lui donne une forme ronde et un fond évasé , dans lequel elle amasse de la paille souple , de la mousse , du colon et des plumes qu'elle arrange assez arlislemeni ; elle y dépose quatre à cinq œufs, d'un gris bleu , tachetés de jaune foncé, et de la grosseur de ceux du rossignol de muraille. Selon un observateur cité dans Buffon , cet oiseau a , dans le temps des amours, un petit ramage assez agréable. Je ne l'ai jamais entendu , mais bien un cri assez triste qu'il répète souvent. Sa nourri- ture consiste en insectes et en mouches qu'il attrape avec adresse. Son vol est peu étendu , et quand il est en repos , sa contenance a quelque chose de stupide; il porte la tête en arr rière et le bec haut. Je n'ai jamais vu ce iudier que seul ou avec sa famille. Un beau vert domine sur la tête et tout le dessus du corps. Un liseré blanc enveloppe la base de la mandibule inférieure et borde le rouge qui couvre la gorge et le devant du cou , dont une partie est, ainsi que la poitrine, mélangée de blanc et de gris : les ailes sont brunes à l'intérieur ; le ventre et le bas - ventre , d'un jaune pâle, mêlé d'une nuance de rose ; les couvertures inférieures de la queue , d'un jaune clair, avec une teinte rose sur les côtés-, les pennes de la queue, vertes en dehors, et brunes du côté interne; le bec est rougeâtre en dessus et de couleur de corne en dessous ; les pieds sont bruns. Longueur totale , trois pouces neuf lignes. Cette espèce est répandue dans toutes les grandes îles des Antilles. (V.) TODTLlE(xENDES. En Thuringe on donne particu- lièrement ce nom à une sorte de grès rouge que Ton regarde comme le plus ancien des grès , et qui repose immédiatement sur la Grauwacke. Les géologues allemands étendent main- tenant ce nom , qui signifie base morte , base stérile , à des grès de même espèce ou bréchiformes , qu'on trouve ailleurs , et qui , comme celui de Thuringe , ne sont pas toujours privés de veines métallifères. V. Psammite et Brèche, à l'article Boche , vol. 29 , pag. 3g5 et 4.01 , et Terrain, (ln.) TODUS. Nom du Todier, en latin de nomenclature. V- ce mot. (s.) TOENIA. V. TÉNIA , et l'article Cépole. (desm.) TOERl-MER/V (Rumph. Amb. i, tab. 'j']\ Selon Will- denow , cette plante est Vœschynomene coccinea , Linn. , suppl., qu'il place dans le genre coronilla. J. Burmann , Index, écrit twia-mera. Selon les botanistes , le iurîa de Bumphius ( i , tab. 76 ), est Vœschynomene grandiflora , L. (lm.) i8G TOI TOE-TOÉ. Nom que porte à la Nouvelle-Zélancle fa Mésange rouge gendrée. V. l'article Mésange, (v.) TOPï^' TOFSTE.N des Allemands. F. Tuf. (ln.) lOFILLDE, 7'ufi da. Genre de plante appelé Hebéie , bCHEUZERIE, NaRTHE E. (B.) l^^^ï'US et TOPll US des anciens. Pierre tellement tendre , qu'elle se décoinposoii par sa seule exposition à l'air , et que pour cette raison on ne pouvoit employer pour bâtir. Cependant , il y avoit, selon Pline , des endroits, comme par exemple à Carihage, où Ton n'avoit pas d'autres pierres à bâtir que celle-là; elle se corrodoit par l'impression des vapeurs de la mer, se dissipoit par la violence du vent , et se bnsoit sous la cbule des pluies. Selon Vilruve, le tophus etoit ou blanc, ou rouge, ou noir. Le lofus paroît avoir élé une pierre calcaire , tendre, fria- ble et poreuse, quelquefois ferrugineuse ou marneuse. Les inméralogistes modernes ont généralement appelé tufus une espèce de concrétion calcaire , poreuse et friable; et c'est là l'idée qu'on attache en général au mot tuf. Cependant, il a plus d'extension, puisqu'il a désigné diverses autres substan- ces : toutes les concrétions calcaires , les pisolilhes et ooli- thes , le fer hydraté limoneux des marais ( Raseneisen.stein) , des argiles et des marnes feuilletées, des dépôts argileux ou non volcaniques , argileux , terreux , tendres et mélangés de diverses substances. V. Tuf. (ln.) lOGLJASPIS. Synonyme aliemani àa porcellanjaspis. V. Jaspe porcelaine, (ln.) TO-HAONG-TLANG. Plante parasite semblable à la cuscute et du même genre; elle naît en Cochinchine. Loureiro n a pu découvrir, malgré toutes ses recherches, aucune trace de racine qui pût faire croire que ce végétal tirât sa nourriture de la terre. Loureiro en avoit fait son genre Grammica. (ln.) TO-HAONG XANU. Plante parasite de la Cochin- chine ; c'est la cassyiha de Linnœus , et le calodium de Lou- reiro. (ln.) TOHORKEY. ISiom du Martin-pêcheur huppé des Philippines, (v.) TOIBANDALO. Nom de pays du Squale pantou- flier. (b.) TOILE D'ARAIGNÉE. C'est le nom vulgaire d'une coquille du genre cône, Conus urancoms. (desm.) TOILE A MATELAS. C'est un Rocher de Lînnceus , Murex melungena. Il appartient maintenant au genre Pyrule. (I>ESM.) TOLLOÏ. Nom donné , en Cochinchine , à la Crinole d'Asie ( Crinum asiaticum , L. ). (ln.) T O L iR- TOISON. C'est la peau du mouton chargée de sa laine , et aussi la laine séparée de la peau. V. MoUTOîJ. (s.) TO I T C HINO IS.CoquiUe dà genre des Patelles (paie/la cfiinensis , Linn. ). (B.) TOIT CHINOIS. C'est ausslle turho pagodus de Lin- nœns. (desjvt.) TOIT d'un filon. Foyez les articles Filon et Mines. (desm.) TOIT PERSIQUE et TOIT CHINOIS. F. rariicle Teotaire. (desm.) TOKÀR, Nom du Figuier sauvage, à Malte, (b.) TOKAUN. Stadius, dans ssl Description du Brésil , dit :que le tokaun est une plante à feuilles oblongues et pointues , dont les Brasiliens tiroient des fils qui leur servoient à faire des filets pour pêcher. Celte plante nous est inconnue, (ln.) TOL. Nom de pays d'un Aloès. (b.) TOL.Vl ( Lepus to/ài, Linn. ). Espèce de quadrupède ron- geur du genre Lièvue. V. ce mot. (DESM.) TOLAK, TULAC et DELB. Noms arabes àafcus vasta de Forskaël , qui , selon Vahl , est le même que \t ficus ben- galensis , L. Forskaël a observé dans ses fruits des insectes différens de ceux qu'on voit dans \e ficus syconiorus. Il ne faut pas confondre ce tolak avec le micrelium iolcik , Forsk. , plante herbacée annuelle , qui est Yeclipla prusirata , L. , et qu'en Arabie on nomme aussi /o/a^. (ln.) TOLCANA. V. Passerine des pâturxges. (v.) TOLCHILt. V. Chouette tolchiquatli. (s.) TOLCHIQUATLI {Strix tolchiquali, Lath. ). Espèce de Chat-huamt. V. ce mot. (s.) TOLEK. Le tourne-pierre , en Gothlande. (s.) TOLESCH. Nom du Sorbier , chez les Hébreux, (ln.) TOLÏTOLO. C'est le nom du Pouillot , dans l'Orléa- nais. (V.) TOLL.Les nègres du Sénégal donnenlce nom à une Liane qu'Adanson appelle liane à citron^ parce que son fruii , qui a beaucoup de rapports avec celui du manguier de l'Inde, a la figure et le goût du citron, (ln.) TOLMÈRE , Tolmerus. Nom donné par Lister à I'Hémé- ROBE perle, (l.) TOLO. V. TOULOU. (v.) TOLOCATZANATL. C'est , au Mexique , le nom du Tolcana. V. ce mot. (s.) i8S T O L TOLOLA. V. TouLOLA. (s.) TOLPEL. Nom allemand des Fous, (v.) TOLPIDE , Drepania. Genre de plantes de la syBgénésic polygamie égale , et de la famille des chicoracées , qui offre pour caractères : un calice polyphylle sur deux rangs , entoure à sa hase d'écaillés sétacées, éparses , courbées en faux dans la maturité; un réceptacle nu , garni de demi-fleurons , tous hermaphrodites ; des semences , dont celles du centre ont des aigrettes simples très-longues , et celles de la circonfé- rence des aigrettes très-courtes. Ce genre a pour type la Crépide barbue de Linnaeus. M. Bivona Bernardi a fait imprimer, à Palerme , en 1809, une monographie de ce genre, avec figures, dans laquelle il porte le nomhre de ses espèces à cinq, (b.) TOLPIS. Genre établi par Adansonsurle crépis harbata , L. C'est le même que le drepania de Jussieu; mais le pre- mier nom étant plus ancien , doit être adopté. V. ïol- PIDE. (ln.) TOLTECOLOGTLÏ. Sarcelle du Mexique. V. Sar- celles au mot Canard, (s.) TOLU, Tuluifera. Arbre résineux à feuilles ailées avec impaire , à fleurs disposées en grappes axillaires , qui forme «o genre dans la décandrie monogynie et dans la famille des térébinthacées. Ce genre offre pour caractères : un calice campanule , à cinq dents; une corolle de cinq pétales, dont quatre linéaires égaux, le cinquième en cœur et plus grand; dix étamines très-courtes ; un ovaire supérieur à stigmate sessile ; un fruit pyriforme, quadriloculaire et quadrisperme. Le to/« se trouve dans le Mexique, et s'élève à une assez grande hauteur. C'est lui qui fournit , par incision , la résine connue sous le nom de laume de Tolu , baume de l' Amérique ^ baume de Carthagène ^ baume dur, baume sec. Cette résine est d'un blond roussâtre, d'une odeur voisine de celle du/^e/yWo , d'un goût doux et agréable, d'une consistance tantôt entière- ment solide, tantôt un peu molle. On en fait peu d'usage en France, mais on l'emploie fréquemment, en Angleterre, dans la phthisie et les ulcères internes. En général , elle a les mêmes vertus que le Baume des Indes, (b.) TOLUIFERA. Nom latin imposé au genre de plantes qui comprend l'arbre duquel on relire le suc connu sous le rom de tolu ou tolut, et de baume de tolu. V. ToLU. (ln.) TOLYPEUTES. Nom tiré du grec nhtJTrivuv , conglo-^ T O M 189 merare , donné par Illiger à un genre dont les types sont 11- dasypus iricinctus , et le dasypus quadriciiictus de Linn. Ce frenre ne nous paroissant fondé sur aucun caractère essentiel, ne nous a point paru susceptible d'être adopté, (desm.) TOMATE. Nom jardinier d'une espèce de Morelle. (b.) TOMATERA et TOMATA. Noms espagnols des To- mates. V, MORELLES. (LN.) TOMBAC. Alliage de cuiore et de zinc formé par la fusion directe et simultanée des deux métaux : quand cet alliage se fait par la voie de la cémentation du cuivre avec la calamine ou oxyde de zinc, on obtient du laiton qui a l'avantage d'être aussi ductile que le cuivre pur , au lieu que le tombac est cassant ; mais la couleur de ce dernier est beaucoup plus agréable , et il est susceptible d'un beau poli. On appelle aussi cet alliage similor , métal de prince , et or de Manheim. (PAT.) TOMBEKBE. Nom qu'on donne , à la Floride , au Qua- MOCLlT ( Ipomœa quamoclit, Linn.). (ln.) TOMBFRONGS. Nom mandingue du Lotus, dont on fait une grande consommation à l'est du Sénégal. F. Juju- bier, (b.) TOMENTUM. Valerius Cordus a donné ce nom aa Jllago germanica ^ L. V. FiLAGE. (Lî^,) TOMEX. Il y a trois genres de plantes de ce nom : savoir, le tomex de Llnnseus , le iomex de Thunberg , et le tomex de Forskaël. Le premier avoit été adopté par Adanson , et: nommé illa par lui : ce dernier nom est celui que , selon Bur- mann , on donne , au Malabar , à l'arbre que Linnseus avoîG pris pour type de son genre , et qui se fait remarquer par le duvet laineux et serré qui couvre ses rameaux, et le dessous, de ses feuilles, d'où les dénominations génériques et spéci- fiques de tomex tomentosa que lui imposa Linnseus. Murray et Vahl , et même Linnœus , dans son Mantissa , y reconnurent ensuite une espèce de callicarpa; c'est le calUcarpa lanata^ Linn. , mais que Lamarck rapporte au comutia pyramidata. Le second genre tomex ^ celui de Thunberg, a été adopté parSchreberet par Willdenow. Ce dernier lui a reconnu les caractères des tetranthera de Jacquin, et sebifera de Loureiro , fondés sur deux autres arbres qui naissent en Chine. Le sebi- fera de Loureiro , qui se trouve aussi en Cochinchine , est le laurus involucrati de Retz , et l'arbre dont Klein avoit fait son genre berrya. Depuis , Jussieu a prouvé que le iomex de Willdenow devoit être réuni au litsea de Lamarck , où viennent encore se joindre : Vhexanthus de Loureiro , le glabraria de Linnseus , le Jkva de Gmelin , et quelques es- igo T 0 M pèccs de launis. Tous ces genres en consliluent un seul que Jussieu et R. Brown placent dans la famille des lauriers, tt qu'ils désignent , avec Lamarck , par le nom de litsea. Le troisième genre tomex esl celui de Forskaël , qui a pour type le dober des Arabes , arhre dont on mange les îruils en Arabie. Ce genre est le dulera de Jussieu et de Lamarck. V. Dobère. (ln.) TOMICUS, Tomirus. Genre d'insectes de Tordre des coléoptères , section des télramères , famille des xyiopliages , tribu des scolitaires. Ce genre , établi par Latreille , comprend quelques espèces extraites du genre scolyte; il a pour caractères : antennes en massue globuleuse et solide, point comprimée ; palpes co- niques, très-courts; mâcboires triangulaires à leur extrémité ; tarses à quatre articles, le pénultième bifide ; corps allongé ; tête de la largeur du corselet postérieurement , en museau très-obtus en devant; yeux point saillans , allongés; corselet cylindrique , faisant le tiers de la longueur du corps , avec le bord postérieur droit; jambes triangulaires dentées ; tarses courts. Le tomique piniperde , placé parmi les dermestes par Lln- nœus , parmi les bostriches par Fabricius , et rangé ensuite parmi les hilésines , figuré dans mon Entomologie avec les scolytes , pi. i , fig- lo , a le corps noir , cylindrique , légère- ment velu ; les antennes et les tarses , d'un fauve obscur ; les élylres , striées, arrondies à leur extrémité , d'un brun noirâtre ; quelques individus sont d'une couleur de terre cuite plus ou moins obscure. Il se trouve au nord de l'Eu- rope dans les bois cariés. Il ronge aussi rinléricur des ra- meaux verts des pins ; ce qui les fait périr, (o, L.) TOMIÎNEIOS. C'est ainsi que les Espagnols de l'Amé- rique appellent rOisEAU-MOUCHE. (s.) TOiVlMON. Nom des curcuma dans Rumpbius. Il y a le lomvion gii'ing qui est le curcuma viridijlora , Roxb. ; le tommon îlam ou curcuma cœsia , Roxb. ; le iommon-vianga ou curcuma amada Roxb. ; et le tommon poeti ou curcuma leucorrhiza , Roxb. On doit à Roxburg une très-bonne monographie des espèces de curcuma, dont il porte le nombre jusqu'à treize. On peut dire que jusqu'à lui ces plantes étoient à peine connues, (ln.) TOMMONlA.Tarlété de Froment cultivée à Malte, (b.) TOMOGÈRE , Tomogera. Genre de Coquilles établi par Denys-de-Montfort , pour placer THÉLiCE grimace de Linnseus , cpnnue sous les noms de lampe antique , de limaçon TON îgi à clavicule ritournèe. Ses caractères sont : coquille libre , uni- valve, à spire régulière, aplatie: point d'ombilic; ouverture entière , arrondie , dentée , retournée sur le dos de la co- quille ; lèvres en bourrelet et réunies. Le ToMOGÈRE LAMPE ANTIQUE est terrestre et originaire de l'Inde. Sa couleur est blanche , avec des lignes spirales oran- gées. Son plus grand diamètre est de deux pouces. 11 est fort bien figuré pi. 107 des Mélanges de zoologie de Léach. (B.) TOMON-PUTE. Racine semblable à celle du galanga ou du curcuma. Selon le voyageur Lînscott , elle blanchit , et est en usage dans les Indes pour crépir les murs, (ln.) TO MOUC. L'un des noms du Bresillet ( Cœsalpinia sap/ian ), en Cochinchine. (lN-) TOM-TIT. Nom que les Colons de la Jamaïque don- nent au TODIER YERT. (V.) TONABEA de Jussieu. C'est le genre iaonabo d'Aublet , dont le nom a été légèrement allcré pour en faciliter la pro- nonciation ; ce genre est le dupinia de Scopoli ; on le réunit à présent au iernslroemia. (LN.) TONCA ou ToNKA, Tonga et Fève de Tonga. Fruit du coumarou de la Guiane, qu'on emploie pour aromatiser le t.ibac. L'arbre qui le produit est le coumarouna odorafa d'Aublet, ou dipterix aduraia , Willd. Il s'élève à 60 pieds de hauteur, (ln.) TONC H AT. Nom indien d'une espèce de /72ara«to(mar(772#a touchât, Aubl. , Will. ). C'est le doiiax arundastrum , Lour. , ou V anindastnim touchât saytaii, de Rumphius (Amb, 4) t. 7 ). Romer (^Syst. végét. ), écrit tonckatseytan. (LN.) TON-CHU. Nom chinois duDRiANDRE. (B.) TONDL Grand arbre du Malabar , figuré par Rhéede , mais dont la fructification n'est pas complètement connue. (B.) TONDIE, 7bnj;a. Genre de plantes établi par Schillin^^, mais qui ne diffère pas des Paulinjes. (b.) TONG. Arbre de la Chine , dont la graine donne de l'huile. C'est le Driandre. (b.) .,: TONGA. Nom vulgaire de la JVIoRELLE mélongène au royaume de Loan , sur la côte d'Afrique, (b.) TONGA. Fruit du Coumarouna d'Aublet. 11 sert à aro- maiiser le Tabac, (b.) TONGA ou TALPIER. V. Chique et Puce, (l.) TONG-CHU , Sterculia. Genre de plantes de la dodécan- drie monogynie et de la famille des slerculiacécs , dont les 19* TON caractères consistent : en un calice coriace , divisé en cinq parties; point de corolle; un godet ouvert à cinq dents, dont quatre portent chacune trois étamines à anthères presque sessilcs ; un ovaire supérieur, pédicellé , à cinq sillons, à style subulé et à stigmate à deux ou cinq divisions; cinq co- ques presque ligneuses , ovales , rénifornies , écartées , ou presque réfléchies, pédiceliées , uniloculaires , s'ouvrent du côté intérieur , et contenant plusieurs semences insérées le long de leurs bords. Ce genre renferme des arbres à feuilles alternes, digilées ou simples , accompagnées de stipules caduques ; à fleurs disposées en panicules terminales , dont les divisions sont munies de bractées. Il a été placé dans la monoécie par Lin- tieeus , parce que plusieurs fleurs avortent souvent ; mais cet avortement n'est que circonstanciel. Il contient douze espè- ces , dont les plus importantes àconnoîlre sont : Le ToNG-CHU BALANG , qui a les feuilles ovales , lancéo- lées , et les capsules presque ovales. C'est un arbre de l'Inde qui s'élève fort haut. On le multiplie autour des maisons à raison de la bonne odeur de ses fleurs. On emploie son bois , qui est fort léger , à la construction de certaines espèces de bateaux. On mange ses fruits après les avoir fait cuire sous Ja cendre. L'infusion de son écorce est employée pour rap- peler les règles , et celle de sa racine pour guérir les maux de tête. Cette espèce se rapproche des Tapiers : Correa , dans le cinquième vol. des Actes de la Société Linnéenne de Londres ^ en fait un genre sous le nom de Ferronie, depuis appelé SouTHWÉLiE par Salisbury. Le ToNG-CHU TOUROUïiER , StercuUa crinita , a les feuilles ovales ou trilobées , et les capsules garnies de poils. Il se trouve à la Guiane,et forme le genre Ivira d'Aublet. On fait des cordes et des nattes avec son écorce intérieure. On ne peut manier ses capsules sans que leurs poils causent une démangeaison insupportable. Le ToNG-CilU PLATA1S0ÏDE , StercuUa platanifoUa , a les feuilles palmées, à cinq lobes; les calices en roue et réfléchis. Il se trouve Qansrinde,àla Chine, et se cultive dans lesjardins d'Europe, d'Asie, et d'Amérique. C'est un des plus beaux ar- bresqu'on puisse voir, soitpar son feuillage, soitparson port, soit même par son écorce. Il croît très-rapidement. J'en ai vu un pied s'élever de huit pieds , dans une année , en Caro- line, où il a été porté par Michaux. Il a été décrit et figuré sous les noms génériques de j'ïrwiana et de cu/^om/fl. Les Chinois le cultivent sous le nom d'outom-chu à raison de sa beauté, et parce que son fruit, au rapport du Père Lecomle , a le goût T O N 193 des noisettes , et se mange avec plaisir. Il ne faut pas con- fondre cet arbre avec V ong-tun chu , le Driandre , comme l'ont fait plusieurs compilateurs , par siiiiililude de nom. Cet arbre gèle souvent dans le climat de Paris , et a , par conséquent, besoin d'y être mis dans lorangerie pendant l'hi- ver. 11 y (leurit cependant presque toutes les années. On le multiplie de marcottes ou de rejetons. En Italie, il fructifie fréquemment en pleine terre , ainsi que j'ai eu occasion de m'en assurer. Le ToNG-CHU ACUMiNÉ. Il croît en Afrique. Les Nègres recherchent son fruit appelé kola , pour pouvoir boire sans dégoût l'eau souvent mauvaise de leur pays, dont il a la propriété, asi dire de Palisot-de-Beauvois , de faire dispa- roilre le goût désagréable, si on la boit après en avoir mâché. Le ToNG-CHU FETIDE a les feuilles digitées. Il croit dans rinde , où il est connu sous le nom de cwalam. On le plante devant les maisons , parce qu'il fournit beaucoup d'ombrage. Ses fleurs ont une odeur d'excrémens humains , ce qui lui a fait donner le nom de ùois de merde. On mange ses semences , qui ont un goût de châtaigne , après les avoir fait cuire sous la cendre. On en tire aussi une excellente huile à brûler. Ses feuilles écrasées sont bonnes contre les contusions et les mou- vemens fébriles. C'esl un des plus puissans réfrigérans qu'on puisse employer dans toutes les maladies inflammatoires. Son bois est blanchâtre et ne se fendille jamais. On en fait des vases qui, après avoir été vernissés, servent à un grand nombre d'usages économiques. Le genre Ivira d'Aubiet ne diffère pas de celui-ci. (b.) TONG-CHU. On appelle également de ce mom le Driandre. (b.) TOMi-TSAO. Nom chinois du Saule, (b.) TON(t-XU. Nom chinois d'un grand et bel arbre qui croit dans les forêts de la Chine et de la Cochinchine. C'est ItivernirJa moniana.Lour. F.Cay-deau-son et DriandRE.(ln.) TONKIN. Arbuste grimpant delà Chiné , à fleurs très- odoranles. Son genre ne m'est pas coimu. (b.) TONINE. Petite plante à tiges grêles, à feuilles alternes, rapproctiées, linéaires, très-longues, engainantes à leur base , el à fleurs disposées en tête sur un long pédoncule axil- laire , accompagnées de bractées squamiformes , qui forme un genre dans la monoécie hexandrie. Ce genre offre pour caractères : une fleur mâle à côté d'une fleur femelle , enveloppées par les bractées et portées 5ur de petits pédoncules propres, munis d'une petite brac- tée. La fleur maie a un calice divisé en trois parties , et sup- 194 T 0 N t)orte une vésicule blanche , fermée , comprimée à son som- met, marquée de six nervures, auxquelles répondent autant d'étamines. La fleur femelle n'a ni calice ni corolle : c'est un ovaire arrondi , surmonté d'un style triangulaire qui se divise en trois stigmates. Le fruit est une capsule à trois val- ves , qui ne contient qu'une seule semence. C'est dans les eaux de la Guiane que croît la tonine. Elle forme, au fond, des touffes très-denses et couchées dans le sens du courant. Elle fleurit en février, (b.) TONNE , Dolium. Genre de leslacés de la classe des Uni- valves, dont les caractères consisi eut: en une coquille ventrue, suhglobuleuse, cerclée transversalement , à bord droit denté et crénelé dans toute sa longueur, à ouverture oblongue , très-ample , échancrée inféricurement. Ce genre a été établi par Lamarck. Il renferme des co- quilles assez bien distinguées par leur forme arrondie et par le peu d'épaisseur de leur test. Ce sont celles qui compo- sent la première division des Buccins dans le Systema naluroSy division caractérisée par le nom ampnllacea. On peut leur donner pour type le buccin casque ou le buccin pomme. V. pi. R. 2 où il est figuré. On en compte une douzaine d'espèces, dont les grosses s'emploient , dans le midi de la France , pour puiser l'huile dans les vases où on l'a déposée, (b.) TONNE BIGARRÉE. Nom vulgaire du voluta cymbium de Linnceus. (desm.) TONNE CANNELÉE ou TONNE TIMBRE. C'est une vraie "^roiSNE pour Denys-de-Montfort. (desm.) TONNE FLU\ IA.TILE. C'est «ne Lymnèe , Lymnœus auriculariiis. (DESM.) TONNE A MAMELON. C'est le voluta oUa de Lin- nœus. (desm.) TONNE DE MER. Nom vulgaire du Télescope bouée, TONNE RÉTICULÉE (PETITE). C'est undesnoms vulgaires de la CaNCELLaIRE UÉTICULÉE, CancclUnia reiuulata. (desm.) TONNE SPHÉRIQUE ou TONNE PERDRIX. Co- quille du genre huccinnni<\e LinUc-eus, dont Denys-de-Monl- fort forme le genre nouveau qu'il appelle Perdxhx , Penîix. (desm.) TONNEAU. Variété de poire. V. aumotPomiER. (desm.) TONNELLE. Instrumenldc chasse, r. l'article Alouette. (V.) T O N îgS TONNËNSTEIN. Nom qu'on donne, en Prusse, à uhe qualité particulière de Succln. F. ce mol. (ln.) TONNERRE. Ce mot désigne I'ex[)losion bruy,Tnte qui accompagne la foudre dan* les orages. Ou ignore lout-à -fait k quoi cette explosion est due ; ce que Ton peul conjecturer à cet égard avec le plus de vraisemblance , c'est (ju'au moment où la foudre éclate dans un nuage , il s'y forme tout à coup un grand vide , par la réduction subite des vapeurs aqueuses à l'état liquide, et que l'air ambiant se précipitant dans ce goulTre , y cause le bruit du tonnerre. On entend en effet un Lruit semblable quand on brise des bulles de verre que Ton â scellées après que l'air intérieur y étoit raréfié par la cha- leur. Au reste , cette conjecture ne porte que sur le mode par lequel le bruit est occasioné ; car, quant à la foudre même , qui en est la première cause , on prouve, par des expériences incontestables , qu'elle consiste dans une dé- charge électrique ; car on peut soutirer celte éleciricité par des pointes élevées dans le nuage , et la faire descendre k terre ; après quoi il ne se fait plusni décharge ni fulmination. Cette belle expérience fut faite pour la première fols par Franklin, (biot.) TONNITE. C'est la Tonne fossile, (b.) TONSELLE. Tonsella. Genre de plantes de la triandrie monogynie, qui a été établi par Aublet, etqui offre pour ca- ractères : un calice divisé en cinq parties aiguës ; une corolle de cinq pétales ovales , urcéolés dans leur disque -, trois éta- mines ; un germe supérieur surmonté d'un disque charnu, au travers duquel passe un style à stigmate obtus; une baie sphérique, uniloculaire , contenant quatre semences. Ce genre renferme deux arbrisseaux sarmenteux , dicho- lomes , à feuilles opposées , ovales , légèrement péliolées , et à fleurs disposées en petites grappes dans les aisselles des feuilles supérieures. L'un , la ToNSÈLLE grimpante , a les feuilles très-entiè- res et aiguës. Elle se trouve dans les grands bois de Cayenne. L'autre, la Tonselle d'Afrique <, a les feuilles obtuses et dentées par des glandes. Elle se trouve en Guinée. Les genres Bejuco, Anthocon, Salacie, Sicilion etCALYP.so, s'en rapprochent beaucoup, (b.) TON FANE, Bcllardia. Plante rampante à feuilles oppo- sées , péliolées charnues , parsemées de poils , entières ^ ovales, aiguës, et accompagnées de stipules, à fleurs dispo- sées en tele sur des pédoncules communs axillaires , qui 196 T O P forme un genre dans la le'lrandrie monogynie et dans la fa- mille des rubiacées. Ce genre offre pour caractères; un calice turbiné à quatre dents; une corolle monopétalc, infundibuliforme, à tube très-long et à limbe divisé en quatre lobes aigus; quatre éta- iiiinos insérées à la gorge de la corolle ; un ovaire inférieur surmonté d'un style à stigmate bifide; une baie ovale , cou- ronnée par les dénis du calice , à deux loges, contenant plu- sieurs semences presque rondes, convexes, bordées d'une membrane , et noires. La tonlane se trouve dans les forêts humides de Cayenne. Elle est en fleurs toute l'année. Les genres Petesie et Fer- NEL s'en rapprochent beaucoup, (b.) TONTELLE. Synonyme de Tonselle. (b.) TO-NYHIOU. Nom siamois de deux arbres qui four- nissent de la Ouate, Ce sont probablement des Fromagers. (B.) TONYN. L'un des noms hollandais du Marsouin, es- pèce de cétacé du genre Dauphin. V. ce mot. (desm.) TOOK. Les Tungouses , selon Erxleben, donnent ce nom à I'Elan, quadrupède du genre des Cerfs. V. ce der- nier mol. (desm.) TO-OLAICE ouHangoo. Noms que porte, à l'île d'O- laïti, le grand Phaéton ou grand Paille-en-queue. (y.) TOPAN. V. Calao, (v). TOPARA.GNO. L'un des noms italiens de la Musa- raigne, (desm.) TOPAS ou TOPAZ , des minéralogistes allemands. V. Topaze, (ln). TOPASFLUORS.Ce nom a été donné, par Wallerius, au QuARZ-HYALiN JAUNATRE ; et pat Gmelin , à la Chaux FLUATÉE JAUNE. (LN.) TOPASITES. R. Forster donne ce nom à la Roche a T0P\ZE , OU ToPASFELS. V. ce mot. (ln.) TOPASIUMROHEMICUM, de Calcéolarius. C'est le QuARZ HYALIN , de couleur jaune enfumée, (ln.) TOPASIUS pour Topazius. F. les articles Topazes, ToPAZios t^t Topazius (ln.) TOPAZE. Cette substance minérale , que les minéra- logisti^s ont d'abord classée avec lespierres dures proprement dites, oùse trouvent rangées la plupart des pierres gemmes, est maintenant reportée par eux dans la classe des sels, classe qui n'a pas d'autre caractère dlstinclif que celui de présenter des composés d'un acide avec une base ; caractère qui devient même nui du momect qu'on en a exclu les sels à TOP 197 base melallique. Ainsi donc, la topaze , celle gemme pré- cieuse , est un sel ! Ceci 'paroîtra singulier aux personnes auxquelles les progrès de la chimie moderne sonl inconnus; mais il faut bien se soumettre au résultat de l'expérience , et consentir à voir , dans nos méthodes, la topaze placée tout auprès de la potasse nitrafée ou le salpêtre ( F. vol. 21, p, i58), quoiqu'il y ait de fort grandes différences entre ces deux sels. 11 est vrai qu'en adoplant la méthode de M, Berzélius , la topazs se trouve plus heureusement rappro- chée; car, alors, elle viendroit se mettre tout auprès du co- rindon, et dans une série de minéraux qui , jusqu'à présent, ne comprend que des pierres proprement dites. Avant que la chimie reconnût que la topaze étoit de la silice jluatée alumîneuse (^ Haiiy), ou de V aluminium Jluost'/icaié (Berz. ), cette pierre occupoit, dans Téchelle des pierres dures , le quatrième degré. Sa dureté et son infusibililé le lui avoient assigné, et elle formoit , avec le corindon , la cy- mophane , le spinelle , l'émeraude, Teuclase , le zircon , le grenat, un groupe qui avoit été admis long-temps comme très-naturel, et où se trouvoient les gemmes les plus précieuses après le diamant. De nombreux caractères font distinguer la topaze de toutes les pierres , près desquelles elle a été successivement placée. Elle est toujours cristallisée : ses cristallisations sont pris- matiques et très-remarquables par une cassure lameiieuse éclalanle qui s'effectue perpendiculairement à l'axe du prisme, et celui-ci est toujours strié longitudinalement. La topaze ne le cède guère en dureté qu'au diamant, au corindon , à la cymophane et au spinelle ; elle est un peu plus dure que le zircon, mais elle raye l'émeraude , le béryl, le grenat et le quarz , et , par conséquent , toutes les substances que celles-ci entament. Ces deux caractères font reconnoître aisément la topaze ; mais il en existe un troisième qui , quoique difficile à vérifier, ne laisse pas que d'être excellent; c'est celui d'être électrique par chaleur dont jouit la to- paze , et qu'elle conserve assez long-temps après avoir été chauffée. M. Jlaiiy rapporte qu'une topaze blanchâtre de Si- bérie n'a perdu sa vertu électrique qu'au bout de plus de vingt-quatre heures. Le plus léger frottement et la simple pression entre les doigts suffisent pour développer celte pro- priété dans certains cristaux, lorsqu'on agit par un (emps fa- vorable. Les autres caractères de l'espèce minérale dont nous traitons sont les suivans. Ses couleurs sont : le blanc limpide, le violet pâle , le jaune rougeâtre ouïe rouge, le jaune paille ,1e jaune bleuâtre ï^S TOP ou veiJâlre, le bleu, le verdâtre et le violel de divers de- grés de teiuies. Elle varie depuis l'opacité presque parfaite , jusqu'à la transparence la plus complète; alors, elle jouit delà ré- fraction double. Ses formes cristallines sont des prismes à base rhomboïdale , à quatre pans ou plus , cannelés ou striés longiludinalement , et terminés par des pyramides obtuses et en pointes , ou en biseau , ouépointées, et à une ou deux rangées de facettes lisses : quelquefois il y a aussi des petites facettes sur les angles solides. M. Uaiiy a observé que ceux de ces cristaux qui se présentent avec leurs deuxsom- snefs, avoient un nombre différent de f.Tceltes à cbacun de leurs sommets, ce qui explique pourquoi la topaze jouit de la double électricité positive et négative, phénomène qui a lieu dans tous les cristaux d'autres subslances qui offrent la même diflerence , et notamment l.i lourmaline et la magnésie bo- ratée (F. Miméralogie. ). Dans la topaze, comme dans ces substances, le sommet le plus compliqué laisse manifester Téiectricilé vitrée ou positive, et le moins compliqué Télec- tricilé résineuse et négative. Le noyau primitif, ou la fornïc primitive , est , suivant M. Haiiy, un octaèdre à base rectangulaire , dans lequel deux faces opposées de la même pyramide sont inclinées sur les faces asialogues et respectives de Tautre pyramide de 88 d. 2 '. Linc'inaison des autres faces est de i 22 d. 4.2'. On peut se représenter cet octaèdre en fusant remarquer que les fa- ces des pyramides se réunissent ii aitnl été connues en Europe, et ce sont elles qu'on a noininées lofiazcs ocddentiiles , par opposilion à la topaze orientale . qui est un corindon jaune, peut-être la vraie topaze des auteurs grecs. ( V. Toi'AZIOS. ) Les naturalistes ont long-temps ignoré le gisement des topazes du Brésil, Il existe , dans le Muséum d'His- toire naturelle de Paris, un gros cristal de quarz limpide , rliombifère , dans lequel sont engagées des topozes rouges quadrioctonales. Une autre pièce, non moins remarquable , ostdansla Collection de Minéralogie du Roi, et appartcnnit autrefois à M. de Bournon : c'est une réunion de deux cris- taux de quarz, qui , dans leur jointure , offrent un cristal de topaze d'un pouce et demi de longueur, et d'un jaune foncé. Une troisième pièce , encore plus belle , appartient à lVI. le comie de Funchal : c'est \in cr/slal de quarz de huit pouces de longueur , rempli de lames de fer oligiste , et qui contient aussi un cristal de topaze de près de deux pouces de long sur huit lignes de diamètre. Ces associations prouvent que les topazes du Brésil gisent dans un terrain primitif C'est aux environs de Vilia-Ricca qu'on les trouve , dans de pe- tites veines talqueuses , avec le cristal de roche ei le fer oligiste. Depuis fort long-temps on a beaucoup de difficultés à s en procurer de parfaites ; elles sont géncralenient défec- tueuses. L'exploitation occupe un grand nombre d'honmies. On détache les topazes des matières qui les accompagnent, et ensuite on les transporte à Bio-Janeiro , où les lapidaires de cette ville taillent toutes celles qui sont succeplibles de quelque beauté; puis ils les classent par ordre de grandeur et de teinte. On en débite beaucoup au Brésil même , mais une grande quantité aussi se transporte à Lisbonne,/ et delà se répand dans les diverses parties de l'Europe , et môme en Asie. Nous placerons dans cette série les topazes cristallisées, queM.de Bournon a observées dans les cavités de deux roches que le Vésuve a rejetées , et qui sont composées de tant de substances cristallisées si différentes. L'un de ces morceaux est un mélange granuleux de topaze et de mica ; il offre des cristaux de topaze d'un beau jaune d'or éclatant. Le second morceau est composé de grenat, de mica vert et de chaux carbonalée : « ii contient, dit M. de Bournon, un crisialtrès- «' parfait de topaze , dont la couleur et la forme sont par- « faiieinenl analogues à ce que montre , à cet égard , la topaze « du Brésil. » , ■ , TOP 2o5 L'aiiJoriîé d'un minéralogiste aussi inslruit ne permet pas de douter de Tesislence de la topaze du Vésuve , quoique les cristaux d'idocrose , qui y sont si communs , aient quelque- fois l'aspect de cette geimrïe. C'est peut-être encore dans cette série qu'il faut placer les lopazes d'un beau rose, découvertes par Hawhins , à Mou- kia , dans !'x\sie-Mineure. B. Topazes de Saxe ou jaune paille. — La topaze de Saxe proprement dite, est d'un blanc jaunâtre ou dua jaune léger et languissant; elle n'a pas l'éclat ordinaire aux topazes ; ses cristaux présentent les formes sepllduudeciinale et (jiùndéd- octonale ; ils sont ordinairement courts, quelquefois à deux sommets, et ont, au plus, cinq lignes de diamètre. Celte topaze est un peu moins dure que les autres ; elle perd complètement sa couleur au feu ; sa pesanteur spéci- fique est de 3,5G4 ; elle est électrique par la chaleur. Elle se trouve près d' Averbach,en Saxe, dans les nombreuses fissures et cavités d'un rocher d'environ quatre-vingtspieds de hauteur, situé sur la cime de la montagne dite Schnecken- slein, à six lieues au sud de Zvviekau. Ce rocher est lui-même composé de la substance de la topaze, mêlée de quarz, de mica , de tourmaline et de lithomarge. Les Allemands ont fait de cette roche leur topaz-fcis (F. Roche de topaze). On en fait usage en guise d'émeril, pour tailler et polir les cristaux de topaze qu'on trouve dans son sein. Il y a en Saxe et en Bohème d'autres gîtes de topazes ; mais ils appartiennent aux topazes de la série suivante. M. Silliman est parvenu, à l'aide du chalumeau alimenté par le gaz oxygène , à fondre la topaze de Saxe en un émail blanc. C. Topazes blanches , lieues et verdâlres. — On trouve sou- vent , pour ne pas dire toujours, dans le même gisement, des topazes de couleur hlanche, bleue, verdâlre et des teintes in- termédi..ires , ainsi que de brunes enfumées ou de blanches jaunâtres, d'une teinte différente de celle delà topaze de Saxe et du Brésil- Ce sont les plus répandues et les plus com- munes , et cependant ce sont celles qu'on a connues le plus lard ; c'est encore à elles que se rapportent les topazes des locaîités découvertes dans ces derniers teuips. Elles sont cristallisées ou roulées, et il est bon de faire re- KJiarquer que ces dernières sont presque toujours celles qui produisent , à la taille , les pierres les plus parfaites ; et c'est une conséquence de l'état dans lequel on les trouve. Il n'y a , en effet , que les cristaux les plus homogènes et les plus cxempSs de gerçures, qui puisscat résister, sans se briser ei .06 TOP en s'usant seulement à la surface, au frotiement prolongé que les eaux qui les charrienl leur font éprouver. Les topazes cristallisées de cette série atteignent les vo- lumes les plus forts que l'on ait encore observés dans celle espèce de pierre. Les cristaux sont communément de la gros- seur du bout du pouce , plus carrés que dans les topazes du Brésil, et ont les formes les plus compliquées; leurs sommets affectent de se présenter en forme de coin ou de biseau, plus ou moins modifié par les facettes qui en constituent la variété; quelquefoisleurssonmiets sont tronqués très-près deleurbase. i^ous avons observé que, dans un même bloc , tous les cris- taux étoient implantés sur la même sorte de sommets; car on neremarquoit aucune différence dans ceux qui étoient visi- bles. Patrin quia observé des cristaux de topazes de Sibérie, avec leurs deux sommets, assure qu'ils sont semblables; c'est ce qui n'est point probable et ce qui est sujet à la cri- tique , puisque l'on sait que les cristaux, qui laissent déve- lopper par la chaleur les deux genres d'électricité , offrent toujours des sommets différens. Les cristaux de topazes de cette série sont ordinairement très-éclatans , si ce n'est quand ils ont été roulés ; car alors ils sont ternes ou seulement luisans, un peu raboteux. La lim- pidité parfaite est assez fréquente dans ces topazes ; mais, quels que soient leur couleur et leur éclat, elles ne sauroient rivaliser avec les topazes du Brésil. Les topazes demi- transparentes , neigeuses et laiteuses, sont quelquefois verdâtres, bleuâtres, ou d'un blanc limpide , dans le centre, avec le sommet d'un blanc laiteux, comme si elles avoient une écorce ou chemise d'une autre couleur. Il y a aussi des cristaux qui semblent formés de plusieurs cou- ches pareilles. Nous distinguerons les variétés suivantes : 1. Topaze enfumée. D'un gris enfumé, jaunâtre, comme du bois. Se trouve cristallisée, en Sibérie, en Ecosse, à la Nouvelle - Hollande , etc.; le gros cristal de topaze que nous avons cité, et qui fait partie de la collection de M. de Drée , est de cette teinte. On en voit quelques pierres tail- lées , qui s'apportent de Moscou. 2. Topaze blanche. — Blanche et d'une limpidité aussi parfaite que celle du cristal de roche , mais avec un éclat plus vif. Cette variété est très - commune au Brésil , où elle se trouve roulée ; elle se clive avec facilité dans le sens des laines ; on reconnoît , sur plusieurs cailloux roulés , des restes de la forme des cristaux; ils varient de grosseur, de- puis celle d'un pois jusqu'à celle d'une noix , et môme , TOP 207 quoique rarement , beaucoup au-delà. Au Brésil on les taille et on les débite comme les autres topazes , mais elles ont moins de faveur; elles sont distinguées des topazes jaunes ejt violettes , ou de l'ancienne mine , par les noms de lopuzes de la nouvelle mine et de gouttes, d'eau ^ à cause que leur décou- verte est plus récente, et que leur limpidité égale celle de l'eau. La topaze blanche peut être relevée par un paillon de couleur bleu-de-ciel ; on embellit ainsi son éclat. Des topazes blanches et limpides existent encore en cris- taux roulés dansles sables de la Nouvelle-Hollande;plnsieurs d'entre elles, que nous avons fait tailler, ne le cèdent point en perfection aux topazes blanches du Brésil : la Sibérie et l'Ecosse donnent aussi des topazes blanches parfaites. 3. Topaze bleu- verdàire. Celte variété est communément roulée avec la topaze blanche du Brésil, et se confondroit aisément avec le béryl de même couleur , ce qui fait sans doute qu'on y attache moins de prix dans le commence, ou qu'on l'y emploie comme tel. Sa couleur tire plus sur le blea que sur le vert, 4. Topaze bleue. Elle offre le beau bleu céleste du béryl et ses teintes , mais avec un éclat plus vif. Le Brésil et la Si- bérie ont offert jusqu'ici les plus belles pierres en ce genre. On en trouve aussi en Ecosse ; la Saxe en offre également, de même que la Nouvelle-Hollande. M. Mawe possède une magnifique topaze bleue du Brésil, taillée et du poids d'une once et un quart. Cette variété a mérité , par son éclat , d'être décorée des noms de saphir el à' aiguë marine du Brésil ou de Sibérie , selon la contrée d'où on l'apporte. Lorsqu'elle est foncée en couleur, on l'appelle saphir oriental ; mais à tort , le vrai saphir étant un corindon. On nomme topazes de Tauris des topazes d'un bleu pâle qui viennent sans doute de Sibérie , par la voie de la Perse et de l'Asie mineure. 5. Topaze d\m vert pâle. Nous avons vu une très - belle pierre de cette couleur parmi des topazes apportées de Si- bérie, Yoici les indications des localités où l'on trouve ces di- verses variétés de topazes. Elles se rencontrent avec l'étain oxydé , la chaux flua- lée , la chaux phosphatée , le fer arsenical , le cuivre py- riteux , la lithomarge , dans le gneiss, etc., à Ehrenfrieders- dorffet Geyeren Saxe , et à Zinnwald et Schlakenwald en Bohème; celles d'un blanc mat avoient été confondues dans l'origiue de leur découverte, avec le tungstène ou schéelin calcaire, qui se rencontre dans les même"B mines. A Eibenslock en Saxe , elles sont roulées , blanchâires ou ao8 TOP bleuâtres ou vcr(lâlres,.el dans un sol d'alluvion ; on les re- cueille et on les polit. Nous avons vu une très-belle p:!n.'re on topszes bleues, de cet endroit. A Hirschberg cl d.Tns (V.tu- tres lieux de la Silésie, ainsi qu'à Hocigraben el Werf.n , dans le pays de Salzbourg, les topazes sont dans un scbisle argileux de transition el sont associées au quarz , à la chaux carbonafée ferro -manganésifère el à la chaux sulfatée. Ea Angleterre, les mines d'élain de Cornouailles , et notam- ment celles de Sainte-Anne , présentent des topazes qui ont beaucoup de ressemblance avec celles d EhrentViedersdorff, tant par les substances qui les accompagnent, que par leur cou- leur ; elles sont quelquefois assez grosses el assez belles pour «)lrelaillccs.()n lit dans leTrailé su rie diamant et sur les pierres précieuses , par M. Mawe , qu'une dame de Cornouailles possède un collier en topazes du mont Saint-Michel : le killas ou schiste argileux est la gangue de ces topazes et des mine- rais d'élain qui lui sont associes. L'Ecosse est la contrée de l'Europe qui possède les topazes blanches ou bîeu-verdâlres les plus volumineuses. On les trouve dans l'Aberdeenshire , principalement à Strathspey, Benachie, Invercauld et dans le lîanfshire , à Portsay^ Ces topazes sont roulées, vertes ou d'un vert céladon : on les nomme saphirs à Edimbourg, où oh les taille. Le terrain dans lequel on les recueille est un ter- rain d'alluvion qui offre également du quarz jaune, dit topaze d'Ecosse^ du béryl et des débris de gneiss qui adhè- rent à des topazes et qui est de même espèce que les gneiss qu'on observe en place dans C!-s provinces. Mais nulle part les topazes n'ont été rencontrées en aussi grande quantité qu'en Sibérie , dans les montagnes qui for- ment la chaîne de l'Altaï et celle de l'Oural. Paîrîa , qui a visité les gisemens de ces topazes, les décrit ainsi : « Je ne revins de Sibérie que vers la fin de 1787 , après àW ans et demi de voyages , mais avec une santé si délabrée, que j'élois hors d'état de m'occuper d'histoire naturelle. L'année suivante, je m'efforçai de publier un premier mémoire sur les mines de Sibérie , où j'indiquai seulement les localités de la topaze, le mémoire ayant pour objet les mines métalliques (^Juurnal de Physique , août 1788 ). J'en donnai la suite en fé- vrier, mars et avril 1791. Ce dernier mémoire contient une description détaillée des différentes variétés de topazes et à'èmeraiides (béryl vert) qui se trouvent ensemble dans divers gîtes de la montagne Odon - Tchélon. J'avois visité celle montagne en 1785, et j'avois rapporté beaucoup d'échan- tillons de ces gemmes, dont je me hâtai de faire part aus minéralogistes. TOP ao9 « Cette montagne est dans la I)aourie ou Sibérie orien- tale , entre l'Argoune et la Chilka , qui , par leur réunion , forment le fleuve Amour ( lalit. 5o" ; longit. 125'^ à peu près, sous le méridien de Pékin). « Les pentes de cette montagne sont douces , couvertes de verdure, el s'étendent au loin. Son sommet s'élève brusque- ment comme un cône volcanique , et il offre une enceinte qui ressemble à un cratère ouverl par une large échancrure du côté du sud-est. La charpente de ce sommet est formée d'une roche granitique ; mais elle est coupée , en divers sens , par des amas de matières argileuses et ferrugineuses. C'est dans ces matières que se Irouvenî , en trois endroits différens , les topazes toujours accompagnées d'émeraudos de diverses cou- leurs. « Le premier gîte , à droite en entrant dans l'enceinte , contient des émeraudes jaunes ou des groupes de topazes de la même couleur, mais d'un très-petit volume ( environ deux ou trois lignes ) ; elles groupes qui sont de la grosseur d'une noix sont si friables , qu'ils tombent en miettes quand on y touche. La fot me de ces petites topazes est la même que celle des topazes blanches. rf Le deuxième gîte est du même côté, mais plus haut et plus avant dans l'enceinte : il m'a fourni des émeraudes vertes d'un fort volume. J'en ai plusieurs de sept à huit pouces de longueur; il contient en même temps des topazes blanches^ dont quelques unes ont deux pouces de longueur sur un pouce de diamètre. J'en ai même une qui est un peu plus volumi- neuse, et qui est remarquable en ce qu'elle présente ses deux sommets , ce qui n'est pas commun (i). « Le même gîte et quelques fissures voisines présentent une variété de topaze très-distincte , et dont tous les carac- tères sont constans. Sa couleur est toujours celle de l'aigue- marine ; elle n'est jamais transparente , mais tout au plus translucide ; son sommet n'est jamais cunéiforme, mais tou- jours tronqué à la moitié de sa hauteur, et la troncature présente un hexagone allongé dans le sens du petit diamètre du prisme ; ce prisme est beaucoup plus sensiblement rhom- boïdal que celui de la topaze blanche. Le volume de cette dernière varie depuis un point à peine visible jusqu'à quinze lignes et plus de diamètre : celui de la topaze tronquée ne varie qu'entre un demi-pouce et un pouce. La pyramide de (i) Ce beau cristal est maintenant dans la collection de M. de Drée, jr Çaris. 2IO TOP CCS Jopazes présente d'ailleurs une singularité qui se répète dans toutes , sans exception : elle est composée de cinq à six couches distinctes d'une matière opaque , d'un blanc nacré : cette circonstance les a fait nommer, par les gens du pays, konnyé zouhy , dents de cheval. «< Ces deux variétés de topazes sont souvent groupées avec des émeraudes ou des cristaux de roche noirâtres ; mais elles sont toujours séparées l'une de l'autre : ou ne les voit jamais ensemble dans le même groupe. « C'est surtout contre les parois du granité que se trouvent ces groupes de gemmes et de cristaux de roche ; mais ce qui paroît singulier, c'est qu'ils ne sont nullement adhérens au granité même. Il s'est formé çà et là des croûtes d'un pouce plus ou moins d'épaisseur , de la même nature que la roche du topaze, qui sont seulement collées contre le granité par une légère couche d'oxyde de fer. Cette face de la croûte est plane, ou n'offre que quelques rudimens de cristallisation. L'autre face , qui est noyée dans l'argile qui remplit la fissurt.- de la roche , est couverte de cristaux de quarz noirâtres , d éme- raudes et de topazes , auxquelles se joignent accidentellement différentes substances : on y voit du mica couleur d'or en prismes hexagones, mais plus souvent en masses cunéiformes (configuration qui ne lui est point familière ). On y voit du wolfram (scheelin ferruginé) en tables rhomboïdales de plusieurs pouces de diamètre ; des cristaux de chaux flua- tée verte en masses informes, et de petits cristaux de la même substance d'une couleur rougeâtre et à facettes rhomboïdales, qu'on pourroit prendre pour des grenats ; des tourmalines noires , etc. « Le troisième gîte, qui est sur la crête même de l'en- ceinte , offre un amas immense de matière argileuse blan- châtre mêlée de fer arsenical, dans laquelle sont disséminées des émeraudes bleuâtres ou aigue-marines , et quelques groupes isolés de topazes blanches. On y trouve aussi quelques topazes d'un joli bleu léger, sans mélange de vert : elles sont dia- phanes , et leur forme est la même que celle des topazes blanches. « On a encore trouvé , dans quelques autres parties de la montagne , du granité graphique qui servoit de gangue à quel- ques topazes. « Lorsque Pallas étoit dans cette contrée , en 1772 , on Ti'y avoit point encore découvert les topazes, ni fait aucune fouille ; les Tartares longouses avoient seulement trouvé, sur la terre , des émeraudes qu'ils donnoient pour jouets à leurs enfans. Pallas ne les regardoit que comme des schorls , c'est TOP 211 le nr»m qu'il leur a donné ; et il ne crut pas devoir aller re- connoîlrc icur gîte sur la montagne. J'eneua, dit - il , pur les Tunguuses , heaucoup plus que sij'aQois élè en chercher moi-même. (toin. 4 1 p-'^s;- -*i9 i wz-^-"). « La Daonrie n'est pas la seule contrée de l'Asie boréale qui produise des topazes. On en a trouvé dans les monts Ournis. .i vingt cinq lieues au nord d'Ekaterinbourg, aux en- viron.* de Âiourzinsk ( latit. 58° , longit. 78"), « Le granité (jui forme le sol de ce local, est disposé par couches vtMlicales, entre lesquelles sont des couches de kaolin ou felHsp.uh décomposé. La partie de la roche qui touche au kaolin, est un granité graphique à la surface duquel sont des groupes de cristaux de quarz noirâtre , qui servent de supports à des topazes d'un volume médiocre , comme sont ordinairement celles de Saxe. Leur couleur est à peu, près semhlabie , m^is la forme est un peu différente. Dans le petit nombre d'échantillons que j ai vus , la pyramide est fort peu tronqijée à son sommet , mais très- chargée de facettes additionnelles. J'en ai une où l'on compte au moins quinze faces ou troncatures. « Lorsque je visitai ce local en 1786 , il n'y avoit que cinq ou six ans qu'on avoit découvert ces topazes; et ce n'est que très-rarement qu'on les rencontre, quoiqu'on ait fait des fouilles immenses ( j'en ai vu de cinq »juarts de lieue de lon- gueur ) pour la recherche des cristaux de roche colorés que renferme ce granité. Ainsi, quand Pallas , qui visita les monts Ourals en 1770, parle des topazes qu'on y trouve en grandes masses ( toin. 2 , pag. 234) , il est bien évident qu'il parle des topazes de Bohème, c'est-à-dire, des cristaux de roche jaunes ou enfumés , et non des véritables topazes , dont on ne soup- çonnoil pas même l'existence en Sibérie. » ( Patr., i."^ édit.) Les topazes en cristaux roulés ont été observées au Kamst- chittka , et avec de» cristaux de quarz, sur les bords du Poyk au Caucase. Les topazes de la Nouvelle-Hollande sont roulées et dans un terrain de transport près Hawkesbury,et au Cap-Barren , île du détroit de Bass. 11 nous reste à parler des topazes blanches ou bleues du Brésil ; elles n'ont pas encore été trouvées en place. On les recueille dans le même sahle d'où l'on retire les diamans et lescymophanes, et dans les mêmes poudingues ferrugineux et le même sable qui recèlent ces pierres précieuses. On en trouve qui | èsent jusqu'à troisonces et mêmeplus:on sait que c'est particulièrement dans le district appelé Serra-Dofpio , qu'on exploite les sables qui fournissent les diamang , et qui 212 TOP contiennent , outre les topazes et les cymophanes, des grains d'or, et beaucoup de fer , du quarz roulé, etc. Jartieson indique Ceylan et le Pégu parmi les contrées qui offrent des topazes ; mais nous n'avons jamais vu d'au- tres topazes de ces pays que le corindon vitreux jaune qui s'y trouve. Effectivement , la joaillerie emploie beaucoup les topazes qui ont cette couleur , et selon l'usage reçu , on donne l'épilhèle d'orientales à celles qui se présentent avec les couleurs les plus riches; mais on doit bien se rappeler que la vraie topaze d'Orient est un corindon vilreux jaune, il faut aussi être en garde contre ce que les auteurs ont nom- mé topazes , et surtout les antiquaires ; je ne sache pas qu'on ait réellement d'autres topazes gravées que celles qu'on a fait graver dans lestemps modernes. Telle est, par exemple, la topaze gravée du Brésil , qui représentoit Philippe II et don Carlos , et que possédoit le Roi d'Espagne ; telles sont^ encore les topazes gravées du cabinet de l'Empereur de Pxussic. On peut voir dans ce Dictionnaire , à la suite de cet arti- cle, l'indication des substances qui ont été appelées topaze, et qu'on ne doit pas confondre avec elle, et on pourra juger par ce qui est dit aux articles topazios et iopazius , si l'on doi{ rapporter à cette gemme la précieuse topaze dont Cléopâtre fit présent à Marc-Antoine. Lorsque Ovide fit entrer la to- paze dans l'ornement du char du soleil, il esta croire qu'it vouloit désigner la topaze des Grecs , le topazios. La topaze est une des substances minérales que les physi- ciens emploient avec succèspour étudier les phénomènes que produit la lumière polarisée. IL ToPAZEPYCNiTE {ff^eisserstangenschofl ^'WaU.^ Cronst.; Schorl blanc prismatique, R. de L. ; Scltorl blanchâtre et leucolithe dAltemberg, Delam. ; Schorlite , Kirvv. , Jam. ; Stangenstein , Reuss. , Hab. ; Schorlartiger-beril et Fiknii ^ Wern. , Miner. Syst., 1817 ; Pycnite , Haiiy, Trait, (var. de Topaze , Haiiy, Tabl. comp. ). Les minéralogistes connoissent , depuis long- temps, cette pierre que son aspect fait éloigner de la topaze. L'examen attentif et l'analyse cependant démontrent qu'elles appartiennent l'une et l'autre à la môme espèce. La topaze pycnite est en prismes striés ou cannelés , rarement réguliers, au plus de la grosseur du doigt, opaques, blancs, quelquefois avec une teinte jaunâtre ouverdâtre, et même vineuse. Ces prismes , dans le sens longitudinal, ont une cassure fibreuse, plus ou moins marquée, selon que les cristaux grêles et fins qui les forment, sont plus ou moins gros; m>is ceux-ci ont leur cassure longitudinale raboteuse. TOP 2i3 et !a transversale imparfaitement lamelleuse ; il est bien rare , qu'ils soient solitaires, et surtout terminés par un som- met régulier. M. Haiiy a nommé septihexagonale la seule forme déterminable qu'ils aient ofl'erlc. C'est un prisme hexaèdre , dont deux pans opposés que nous nommerons r, sont en hexagone symétrique , et inclinés sur les pans qui leur sontadjacens de 117 d. ^9'. Ce prisme est terminé pat- un sommet à sept facettes , dont une plus grande parallèle à la base du cristal; deux remplaçant les deux angles soli- des du prisme les plus obtus , et quatre les bords adjacens à ces angles. Les fragmens de ces cristaux sont plus ou moins translu- cides sur les bords. La pesanteur spécifique de lapycnite est de 3,5o à 3,53. Lorsqu'on la fond au chalumeau , avec du boFax , elle donne un verre transparent. Vauquelin , Bucholz, Klaprolh et Berzelius, ont trouvé dans la topaze pycnite d'Altenberg , en Saxe , les principes suivans : Alumine €0 . . 4S . . 4-9i5 . . 5i,oo. Silice 3o . . 34 . . 43 • • 38,43. Acide fluorique .... 6. .17.. 4«« 8,84. Chaux 2..0.. 0..0 Fer et manganèse oxydé o . . i , . o . . o Fer oxydé ..... o . . o . . i . . o Eau 1..0.. 1..0 Perle i , . o . . i,5 . . 1,73, V. Bu. Kl. Berz. Ainsi la topaze pycnite est , comme la vraie topaze , de l'alumine fluatée siliceuse. Ses autres caractères sont les mêmes que ceux de l'espèce. C'est à Altenberg,en Saxe, que cette topaze a été d'abord dé- couverte. Elle y est en prismes cannelés, qui ont jusqu'à quatre ou cinq pouces de long, sur l'épaisseur du doigt, tantôt pa rallèles entre eux, tantôt croisés et enchâssés, et faisant partie d'une roche composée de quarz et de mica argentin. Cette roche forme une couche de plusieurs pouces d'épais- seur , et d'une étendue inconnue. Selon Werner , elle est subordonnée aux schistes micacés; Haberle dit qu'elle est située entre le gneiss et le schiste micacé. Nous avons ob- servé, dans de grosses masses, que les prismes de topaze pycnite offroient , çà et là , des espèces d'articulations ou fis- sures transversales , quelquefois micacées ; effet, sans doule , âi| TOP d'une cristallisalîon interrompue. Cette varie'le' est la plus coinmiiin' d^iis les cabin-'is. La topaze pycnite qu'on trouve h Schlackenwnld , en Bohème, a une manière d'être et un aspect particuliers ; elle ressemble beaucoup, par sa couleur , à Témeraude o\i béryl du Limosin et de RabenUein , en Bavière , et l'on seroit d'autant plus porté à les (onfondre quelle est en cristaux hoxaè.lres qu'un examen allenlif peut seul faire r<'connf>îlre differens de l'hexaèdre régulier. La topaze pycnite de S<;blac-' kenvvald est dans un minerai mélangé de quarz, d elain oxydé, de schéelin ferruginé , de raolybd«:îne sulfuré, etc. Les cristaux atteignent presque la grosseur d un tuyau de plume. L'on indique encore cette variété de topaze , en Sibérie , dans une roche formée de mica et de quarz. Le dipyre qu'on trouve dans les Pyrénées, a été con- fondu avec cette topaze, par quelques minéralogistes. L'er- reur vient de ce que l'un et l'autre ont été appelés louco- lithe par Delamétherie; mais celui-ci nommoit- le dipyre leiiculithe de Mauléun , et la topaze pycnite leurollihe d Al- ienberg. Il ne seroit pas impossible, cependant, que ces deux pierres ne dussent être réunies. Reuss avoit associé à la topaze pycnite , la tourmaline rose de Moravie. On y avoit joint également la tourmaline blanchâtre du Saint-Golhard ; cette dernière n"a de commun avec la topaze pycnite, que la couleur;^'et la première en ala forme prismatique et striée ; mais du reste elle en diffère entièrement. IIL Topaze pyrophysalite { Pyrophysalîte ^ ïllsinger et Berzellus ; Topaze pn'smotoïde , Hsiuy , Tahï.; Pfiysalilh , ^Wern. ). Cette topaze est à la topaze proprement dite ce que le béryl du Limosin, ou tout autre analogue, est au béryl transparent ; elle est aussi intermédiaire entre la topaze pycnite et la topaze gemme. Elle est en cristaux prismatiques, dont les pans sont curvi- lignes, raboteux, de manière qu'il est impossible de détermi- ner sa forme. Ses cristaux ont jusqu'à la grosseur du poing ; ils sont lamelleux dans le sens transversal, mais dans les sens longitudinaux ils ont une cassure inégale, raboteuse; leur cou- leur est le blanc verdâtre , plus ou moins clair , avec un « oup d'œil un peu gras; les fragmens sont translucides sur les bords et rayent le quarz. La topaze pyrophysalite est électrique par la chaleur; comme les autres topazes; sa poussière chauffée dans î'obfSçuriié laisse voir une lueur phosphorique. Elle est ia- TOP 2iS fusible au chalumeau , mais cependant elle y percIo,i25 de son poids. Sa pesanteur spécifique est de 3,54. Elle est composée, d'après Hisinger et Berzelius, de Alumine . . 53,25 . . 53,25 . . 57,74. Silice . . . 52,88 . . 32,88 . . 34,36. Acide fluorique o,oo . , 13,87 • 7^77 Chaux . . . o,88 . 0 . . 0 Fer . . . . o,88 . 0 . . 0 Manganèse . . trace . 0 . . 0 Perte . . . 12,09 . 0 . . 0 Dans la première analyse l'acide fluorique s'éloit perdu par l'effet de la chaleur , ce qui avoit empêché d'en recon-J noître la présence. La seconde analyse se trouve dans le nou- veau système minéralogique que M. Berzelius vient de pu- blier; mais la proportion d'acide fluorique est portée à 10, oq au lieu de 13,87 ' q»i'on cite dans un de ses mémoires , sur cette substance , imprimé dans le Journal de Schweiger , puis dans les Annales des mines, La troisième analyse est celle donnée par le même auteur , mais corrigée par le calcul. La topaze pyrophysalite a pour gisement un granité , à Finbo près Fahlun ; elle est accompagnée de béryl ou éme- raude blanc verdâtre ou rougeâtre ( pseudo d'émerande des Suédois), de gadolinite , delantale oxydé, de mica gris, de feldspath , etc. , et des diverses substances nouvelles qu'on a découvertes dans ces derniers temps dans le niême lieu. Stephens donne une description de la topaze pyrophysalite, un peu différente de celle que nous venons de rapporter. D'abord il lui assigne; un clivage dans trois sens différens ,, deux parallèles aux pans du prisme , et un troisième pa- rallèle à la base. On «bliendroit alors pour forme primitive un prisme à quatre pans. Il dit ensuite que les cristaux appro- chent beaucoup de la forme d'un prisme à base rhombe de 62 d. et 118 d., ce qui peut être vrai jusqu'à un certain point; car cette incidence de 118 d. , est donnée irès-pro- bablement pour celle de 117 d. 49', qu'on observe sur la topaze pycnite septihexagonale , et qui est celle de chacun des pans hexagones r sur les pans adjacens du prisme. Si l'on suppose que deux de ces pans adjacens et opposés se prolon- gent jusqu'à faire disparoître les deux autres , ils feront ef- fectivement, avec les pans hexagones/- un prisme à base rhombe , dont le petit angle seroit de Gii d. 11' , ce qui est presque l'incidence donnée par Slephens. Mais la loi do 2i6 T 0 P syniélrîe s'opposent à ce que cela soit ; on pôut seulement penser, d'après ces données, que la forme cristalline de la to- paze pyrophysalite doi» être la même que celle de la topaze pycnile, quant au prisme. Le triple clivage de la pyrophysalite , s'il existe réelle- ment , ne feroit que confirmer la première opinion de M. Haiiy, sur la forme primitive de la topaze. On sait que ce savant avoit admis pour telle, un prisme droit à base rhonibe de 124 d. 22' et 55 d. 38' , en prévenant que la coupe paral- lèle aux bases étoii seule bien sensible et d'une grande netteté. M. de Bournon fait observer que la topaze pyrophysalite a «ne tendance très-marquée à la forme prismatique rhomboï- dale , et tout lui semble iniliquer que la forme primitive est le prisme à base rhombe. 11 ne sauroit admettre l'octaèdre, et encore moins l'octaèdre à faces inégalement inclinées , pour noyau pritnilif de la topaze proprement dite , ou de la topaze pycoile , et de la topaze pyrophysalite. Cette opinion est appuyée sur des observations qui lui donnent du poids. Mais , en tout cas, il demeure constant que ces trois sortes de topazes ne peuvent appartenir qu'à une seule et même espèce de minéral , et c'est ce que l'ensemble de leurs caractères conduit à prouver, (ln.) TOPAZE DES ANCIENS ( Topazius anliquoTum), Carthcuser et Hill la rapportent à leur chtjsolithe ^ qui est notre Péridot ; mais ce c'est pas notre opinion. V. Topa- zios et Topvzius. (ln.) TOPAZE BOHÉMIQUE, DE BOHÈME, ou To- paze BATARDE. C'est le quarz cristallise jaune , de la Bohème. Boece de Boot prétend avoir vu un cristal de deux aunes de longueur, et de presque une demi-aune de largeur , qui fut donné â l'empereur Bodolphe II. (ln.) TOPAZE DU BRÉSIL. F. àl'ariicle Topaze, (ln.) TOPAZE-BRULÉE. C'est la topaze du Brésil qui a pris la couleur rouge du spinelle , par l'action du feu qu'on lui a fait subir. (l.N.) TOPAZE CHRYSOBÉRYL, de Delamétherie. V. To- paze, (ln.) TOPAZE- CHRYSOLITHE ( Topasius cJuj-soiHhus ). Cronstedt et Wallerius désignent ainsi le Péridot. (ln.) TOPAZE D'ECOSSE. F. Quarz hyalin enfumé, (ln.) TOPAZE ENFUMÉE. C'est le Quarz hyalin enfumé, qui est jaune à la transparence, (ln.) TOPAZE FAUSSE. Foy. Quarz hyalîn jaune, et Chaux fluatée jaune, (ln.) TOP 217 TOPAZE- HYALINE, de Wallerius. C'est I'Hya- CINÏHE. (lis,) TOPAZE JAUNE -ROUGEATRE {Topasius flavo- rubens') de Wallerius, est rapportée à l'HYAcnsTHE, ainsi que sa Topaze hyacinthe ( 2'opasius hyacintlius ). (tN.) TOPAZE JAUNE - VERDATRE , de Wallerius. V. Péridot. (ltst.) TOPAZE DE MONTAGNE. C'est le Cristal de ROCHE , jaune ou enfumé. F. Quarz hyalin coloré, (ln.) TOPAZE OCCIDENTALE. On a donné ce nom aux vraies Topazes qu'on a apportées du Brésil , et au Quarz hyalin jaune , dont le plus beau se trouve , sans contredit, au Brésil, (ln.) TOPAZE ORIENTALE. F. Corindon vitreux jaune. (LN.) TOPAZE ROUGE, ou Rubis du Brésil , ou Topaze brûlée. F. à l'arlicle Topaze, (ln.) TOPAZE ROUGE -JAUNE, de ^Vallerius. C'est I'Hyacinthe. (ln.) , TOPAZE DE SAXE ou JAUNE PAILLE. F. Topaze. (LN.) TOPAZE DE SIBÉRIE.On a donné ce nom au Béryl JAUNE , qu'on trouve en Sibérie, (ln.) TOPAZE VERT-BLEUATRE. On a donné ce nom à l'AiGUE-MARiNE OU BÉRYL, et à la Chaux phosphatée VERTE , de la Saxe, (ln.) T0PAZI05 et TOPAZION. Suivant Saint- Epîphane, auquel on doit un traité sur les douze pierres du rational du grand-pretre des Juifs, le iopazios étoit une pierre précieuse dont la couleur rouge l'cmportoit de beaucoup sur celle de i'escarboucle {carùunculiis) , et qui se trouvoit àTopaza, ville de l'Inde. Cependant , de Born prétend que les auteurs grecs qui ont parlé de cette pierre , lui ont constamment donné une couleur d'or, et il cite Agatharcide, Diodore , Strabon et Orphée. Mais Alexandre Polybislor compare la couleur de celte pierre à celle de l'huile nouvellement ex- primée , c'est-à-dire , qu'elle auroit été d'un jaune-verdâlre. Tous ces auteurs ont ils voulu parler de la même pierre, o^ bien doit-on considérerle iopazios rouge de Saint Epipbane, le topazios jaune d'or de Diodore , elle topazlos jaune-ver- dâlre, comme des variétés d'une seule espèce de pierre gemme.'' On altachoît un très- haut prix au topazios. Job ne re- connoît rien au-dessus , que la sagesse, et le Prophêle-Roî , 2iS TOP s'exprime ainsi : « Ideb dlîexi mandata tua super aurumsi topasion^ » Psalm. ii8, v. ig. En s'arrêtant à l'opinion commune que le topazios des Grecs étoit une pierre d'un jaune d'or , les commentateurs des anciens la rapportent an chrysolithiis de Pline, dont le nom , d'origine grecque , signifie littéralement pierre d'or. C'est aussi d'après la même idée que , chez les modernes, le nom de topaze a été donné à des pierres précieuses jaunes. Mais revenons au topazios des Grecs, il nous importe peu de rechercher si c'est le chrysolUhus de Pline , puisque cet auteur réunit sous ce nom toutes les pierres qui ont une couleur ou u,n redet doré , et qu'il n'y a pas de preuves directes que le topazios y soit compris. Nous savons que le topazios et le chrysolilhus faisoient partie du ra- tional ; elles Ploient donc deux pierres différentes ; elles sont également distinguées dans l'Apocalypse. Cependant nous voyons nos auteurs persister à confondre le chrysolilhus et le topazios ; et comme ils prennent la première de ces pierres pour le péridot, il s'ensuit que le péridot est aussi le topazios , ce qui est bien loin d'être prouvé. 11 nous semble que le topazios a dû êlre notre topaze orientale ( V. Corikdon vitreux jaune), dont une variété , rarissime, est jonquille; l'on confondoil aussi sous ce nom des jargons jaunes ou rouges, ou vcrdâtres; et dans ce nombre, nous comprenons l'hyacinthe du commerce, qu'on décore à présent des noms nouveaux de kanelstein et d'essonite. Toutes ces pierres s'apportent effectivement de la presqu'île de l'Inde , ainsi que de Tîle de Ceylan , qui est sans doute l'île Ophiodes , ou des Serpens , dont parlent Dlodore et Slrabon , et qui étoit ainsi nommée ( par les Grecs ) à cause des serpens qui s'y trouvoienl en grande quantité, et qui luoient les hommes que la recherche des topazes faisoit aborder dans celte île. C'est ce nom de/oyt?«z«W(qu'il ne faut pas confondre avec le iopazius de Pline, désignant une pierre verte), changé en topaze ou topase , qui a passé dans notre langue , et qui , Sr.sq[u'à la découverte de l'Amérique , a servi à désigner le corindon vitreux jaune , des quarz hyalins jaunes , la chaux fluatée jaune ( V. les articles Topaze ) , et une de nos va- riétés de vraies topazes qu'on trouve en Saxe. Après la dé- couverte de l'Amérique, on apporta du Brésil des pierres jaunes qui , par leur couleur, furent comparées à la topaze orientale ; mais , pour les distinguer, on les appela topazes du j^résil , et ce sont là maintenant les vraies topazes du eommcrce , et le type de l'espèce Topaze des mioéralo- TOP 2ig gîsles ( V. ce mot). Quoique l'on connoissc les topazes dans un assez grand nombre de localités, il n'en vleni point de l'Inde , pairie du iopazios des anciens. ( V. Topaze et TOPAZIUS. ) « TOPAZIUS ou TOPAZIUM. Pline fait observer que le lopazius éloit une pierre recherchée à cause de sa couleur, qui éloit un vert particulier. Lors de sa découverte , on lui donna une valeur supérieure à celle de toute autre pierre. Des navigateurs troglodytes (arabes), après avoir long temps sillonné le golfe Arabique ( la mer Rouge ) , et vivement pressés par la faim , abordèrent l'île de ChHls ou Cylis , et se mirent à arracher les racines et les herbes pour apaiser la faim qui les dévoroit : ils firent ainsi la découverte du lopa- zius , au rapport d'Archelaiis cité par Pline. « Mais, ajoute « ce dernier, le roi Juba affirme qu'il y a dans a n>or Ronge « une île dite Topazos , éloignée de terre d'environ 3oo sta- « des, ordinairement si couverte de brouillarris, que les navi- « gateurs olit de la peine à la découvrir , d'où elle a pris sou « nom de topazos-, (\ér\vé de topazin , qui , dans la langue des « Tio^lodyles , ou Volgcs, peuple voisin, signifie chercher. « C'est dans la langue grecque que topazin signifie chercher. Pline aura voulu dire que !<■ noaiTroglodyles répondoil à ce- lui-ci. Bérénice , mère de Plolomée H , roi d'Egypte , fut la première qui reçut une de ces pierres. Philémon , com- mandant de la Hotte sm- la mer Rouge , lui en offrit une qui avoit quatre coudées de long ( six pieds ), I dont Pto- lomée Pliiladelphe fit faire , par la suite , 1 1 statue de la reine Aisinoé , sa sœur et sa femme , qu'il plaça dans son temple doré. Selon Pline, l'on avoil découveri postérieu- rement le fopazius vers Alabastriim , dans la Thèbaïde , en Egypte, et l'on disoit qu'il y en avoil de deux espèces, le prasvïs et le chrysopieros , qui ressembloit au chrysoprasium par sa couleur vert-poireau. Il n'y avoit pas , selon Pline , de gemme plus volumineuse que celle ci ; c'éloit aussi la seule qui se laissât entamer par 1.-! lime. ISous ne balançons pas à regarder le tnpazius ^ décrit par Pline , comme noire chaux lluatée en masse verte, et comme le smaragdus , dont on voyoil une grande colonne dans le temple d'Hercule àTyc, et que Théophrasie présumoil être un pseiido-snuiragdus , une fausse émeraude. Nous irons plus loin : nous dirons que la fameuse île Topazos est celle que le voyageur ISruce a visitée dans la mer Rouge, sur la cote de Cosséir, et qu il nomme Jihbel Siberget. Voici le passage où il parie de celte île et de la dérouverte qu'il y fit : « Le i5 « (mars) , à neuf heures du ntatin ( il étoit pajii ja veille de 220 TOP « Gosséir , a une'hcure avant l'aurore ), nous vîmes un grand " rocher qui s'élevoit, comme une colonne, du sein de la « mer : je le pris d'abord pour une partie du continent ; mais « je le reconnus bienlôl pour une île. Comme nous nous avan- "< cions de ce côté-là, que le soleil étoit très-beau, et la mer « très caUne , je pris hauteur, et je trouvai que nous étions « par les aS^ 6' de latitude; et l'île paroissant à une lieue de « distance, au sud-sud-ouest de notre vaisseau, je conclus «c que sa latitude étoit de 20^ 3' nord. Cette île est à environ « trois milles du rivage , de forme ovale , et s'élevant tout à « coup vers le milieu. On la nomme , dans la langue du « pays , Jibbel Siberget: ce que nous rendons par montagne « des émeraudes. Siberget est pourtant un mot de la langue « des parleurs qui, je pense , n'ont jamais connu une seule » Bruce étoit dans l'erreur commune , lorsqu'il avançoit que les anciens n'ont pas connu la véritable émeraude. V. l'arti- cle Smaragdus. C'étoltsans doute de cette île qu'on avoit apporté le bloc de chaux flualée qui servit à faire la statue d'Arsinoé , et les TOP ^23 matériaux de cet obélisque de 60 pieds de hauteur, composé de quatre blocs d'émeraude dont parle Théophraste, et con- sacré à Jupiter. Nous devons faire observer ici que le topazius de Pline,n'cst pas la pierre que les Grecs nommoient topazion. et ToPAZios , et que ni Tune ni l'autre n'a pu être le pcri- dot. V. ToPAZios. (ln.) TOPAZOGYNE. Nom proposé par M. Hauy pour dé- signer le topasfels des Allemands ou la Roche de Topaze. V. cet article, (lis.) TOPAZOLITE ou TOPAZOLITHE. Le docteur Bonvoisin désigne ainsi le grenat en petits cristaux primitifs d'un jaune de topaze très-pâle,et quelquefois d'une couleur verte presque semblable à celle du péridot , et qui se trouve dans la vallée de Lanzo, en Piémont. V. Grenat, (ln.) TOPFEPvBHON. Argile à potier, en allemand. F. Âr- CILE COMMUNE. (L"N,) TOPFSTEIN. F. Serpentine ollaire. En Tburinge , on donne ce nom à la Chaux carbonatee fibreuse , seloa M. Beurard. (ln.) TOPHLIS. F, ToFus et Tuf. (desm.) TOPIAPvlA, Ce nom latin a pour racine le mot topia^ qu'on peut traduire par dessin. Les jardiniers romains, selon Pline, se servoient de ïacanihus , en le taillant , pour repré- senter des figures et orner les jardins : de là le nom de topia- lia que les Piomains doanoient à Vacanthus et à l'art de tailler les arbres pour leur faire représenter des figures. Le cynoglosson éloit aussi nommé topiaria, mais sans doute à cause de ses feuilles comparées, pour la forme et la douceur, à la langue du cbien. (ln.) TOPLVRIA de Plukenet. C'est un arbrisseau de la Ja- maïque et du genre de GabRilleï (^Ehretia leurreria , L.). (LN.) TOPINAMBOUR. Plante du genre Hélianthe {V. ce mot). Cette plante , dans sa jeunesse , a un assez beau port ; sa tige est plus ou moins grosse , suivant le terrain , la saison et les soins de culture ; l'écorce en est verte, rude au toucher ; de différens points de cette tige sortent des feuilles larges vers le pétiole, et qui se terminent en pointe ; elles sont d'un vert foncé, rudes au toucher; au haut de la tige croissent des boutons qui, en s'épanouissant , produisent des fleurs ra- diées comme le Tournesol ou soleil des jardins. Au pied delà plante se trouvent rassemblés de gros tubercules d'un rouge verdâtre et blancs intérieurement. Leur forme les fait appe- ler poires de terre. 2:>2 T O ? C'est encore un présent de l'AmeVique , probablement <1il Chili et (ies h.iuics Cordilières ; car J'opjnloa qui la fait venir du Canad.i ne peut plus être soulenue aujourd'hui. Le topinambour n'est pas encore assez cultivé pour avoir un grand nombre de variétés: on n'en connoil que deux ou trois, obtenues par M. Viiniorin La cause en est probable- ment due à ce (pi il ne porte pas de graines dans le climat de Paris, à raison de sa tardive floraison , et que , dans le midi, il se trouve peu de personnes qui s'occupent de faire des expériences agricoles. La culture du topinambour est aisée. Il faut remarquer seulement qu'il vient mieux dans une terre forte , où le chanvre et le froment se plaisent , que dans une terre sablon- neuse ; que même un sol trop léger ne lui convient pas du tout , tandis que la pomme de-terrzy réussit à merveille ; mais la végétation en est aussi vigoureuse, et dès que la plante s'est emparée d'un champ, il est *!ifficile de l'y détruire : les endroits bas, humides et un peu ombragés, ne lui paroissent pas contraires. Le terre étant bien préparée, on divise les topinambours par morceaux, auxquels on laisse d'eux ou trois œilletons : on met chacun deux à quatre pouces de profondeur, distans les uns des autres de neuf à dix pouces en tout sens , dans des rigoles ou des trous qu'on recouvre : quand la plante a sept à huit pouces d'élévation , on la sarcle ; on la bute ensuite , dès qu'elle a atteint une certaine force. Sa maturité est an- noncée par le feuillage qui se flétrit, et la récolle s'opère avec la fourche à deux dents. On peut planter au pied , des hari- cots grimpons^ et dans leurs rangées plusieurs espèces àechoux. Celte double culture m'a très bien réussi. La plante a encore cela de commun avec ] a pomme- de- terre et la patate^ que les branches couchées ou coupées avec les précautions déjà indiquées, prenneni racine et fournissent ensuite des tubercules peu différens pour la grosseur, de la principale racine. Cette plante a donc également la faculté de se propager par bouture et par marcotte. J'observerai que la pomme - de ~ terre et la patate , souvent confondues ensemble dans les écrits et dans les conversations, diffèrent autant entre elles par leurs caractères botaniques que par la nature de leurs parties constituantes. Le topinam- bour, quoique pris aussi pour l'une ou l'autre de ces pbnites, n'a pas plus de ressemblance avec elles , puisque , examiné par l'analyse , il fournit : i.^ Beaucoup d'eau de végétation, 2.*^ Un extrait abondant et visqueux, 3,^ Une matière fibreuse^ TOP 2^3 Dépourvu d'amidon et de sucre, le topinambour n'est pas susceptible, comme là pomme-de-ierre , de la fermentation pa- naire,ni de fournir une liqueur spirilueus^ comme lapaiaie; par conséquent il ne possède pas la faculté alimentaire au même degré. Ainsi, des trois plantes que nous venons de nommer, c'est la moins propre à remplir les vues économiques sous lesquelles on doit les considérer ; mais, en revanche , elle a l'avantage de ne pas craindre la gelée , comme la plupart des autres racines potagères ; de pouvoir rester en terre pendant l'hiver, et de n'avoir pas besoin d'être déterrée d'avance pour en nourrir les bestiaux. L'eau que les tubercules contiennent adhère si fortement à la matière fibreuse, que, quoiqu'ils acquièrent par le froid la dureté d'une pierre , le dégel ne la désunit point, comme il arrive à \3i pcmme - de - terre , par exemple , dont l'eau , dans cet état , se sépare par la simple pression des doigts. Cependant, si , pour les conserver à la maison, on les lais- solt en tas trop épais, ils conlracteroient bientôt une dispo- sition à germer; alors ces tubercules, deviendroieut mol- lasses et pâteux. On peut les cuire dans l'eau ou à sa vapeur. Le goût de cul d'' artichaut , qu'ils ont plus ou moins sensiblement , fait rechercher les topinambours par les amateurs de ce légume. Pendant l'hiver, on les mange à la sauce blancJie ; on les fricasse au beurre avec des ognons ; on en enlève la fadeur avec de la moutarde. Mais ils n'ont pu échapper à la manie qui veut tout convertir en pain , et les tentatives infructueuses n'ont pas laissé la moindre espérance d'en venir jamais à bout. C'est un aliment dont il faut faire usage en substance: il a plus de saveur que la pomme- dc-terre^ et , sous ce rapport, il convient mieux aux bestiaux. Après avoir lavé et coupé par morceaux les topinambours, on les donne au bétail : six vaches en mangent six à sept bois- seaux par semaine , mais elles les préfèrent à moitié cuits. On pourroil faire parquer des cochons dans les champs où cette plante auroil été cultivée , comme le pratiquent, pour \&s pommes- de-terre ^ les Anglais et les Américains. Le topinambour offre encore une nourriture aux animaux par son feuillage. On enlève ses feuilles inférieures, dans le courant de l'été , pour les donner en vert aux vaches et aux moulons. On coupe les tiges aux premières gelées blanches , et on les fait sécher ; on les fagote et on les arrange de manière qu'elles ne s'édiauffent point. Dans cet état , elles servent pendant tout l'hiver à la nourriture des chèvres et des moulons. Celte culture s'est bornée à de simples essais , et n'a été 224 TOP qu'un objet de pure curîoshe'. Il paroît que jusqu'à présent âl n'y a que M. Yvart qui ait cuUivé celte planle sur une certaine étendue : j'en ai vu plusieurs arpens de sa ferme à Maisons , qui annon(^oient la récolte la plus abondante , et j'apprends qu'il continue à cet égard ses essais , dont on doit attendre les plus heureux résultats. Je dois ajouter ici que la planle dont il s'agit a pros- péré dans des terrains où la pomme de Une n'a eu que peu <îc succès. Chancey a observé qu'un pied avoit donné qua- torze livres, poids de marc, de tubercules, dans un endroit où une pomme de terre n'en a rendu que trois livres. Muslel dit même en avoir vu réussir dans un sol où les pommcs- de-terre qu'il avoit plantées périrent toutes. Dans l'étendue de cinquante pieds de terrain formé de débris de carrières, situé à Conflans près Paris, M. Quesnay - de - Beauvoir assure en avoir retiré trois boisseaux; d'où il conclut que, loutes choses égales d'ailleurs , un arpent de terre employé à celte culture devroit rapporter dix - huit cents boisseaux ose ce nom latin pour désigner les oiseaux du genre Pingouin, (desm.) TORDEUSlliS, Torirkes. Tribu d'insectes de Tordre des lépidoptères, famille des nocturnes , désignés par quelques auteurs sous les noms de Phalènes a larges épaules, et de PjAlènes chappes , parce que leurs ailes supérieures ont le bord extérieur arqué à sa base et rétréci ensuite ; leur forme est courte , large , en ovale tronqué postérieurement, ce qui donne à ces insectes une physionomie particulière. Linnœus en a fait une division , celle des rouleuses , ioitrices , de son ^enre phalœna : ce sont les pyralis de Fabricius. Ces lépidoptères sont petits , avec des couleurs variées et agréables; portent leurs ailes en toit écrasé, ou presque ho- rizontalement et toujours couchées; les supérieures se croisent alors un peu le long de leur bord interne. Les palpes infé- rieurs sont souvent avancés en forme de museau, ou recour- bés en forme de cornes sur la tête. Leurs chenilles ont seize pattes, le corps ras ou peu velu, et elles tordent ou roulent les feuilles; elles fixent successivement, et dans un même sens» divers points de leur surface , par des couches de fils de soie, se font ainsi un tuyau où elles sont à couvert, et où elles mangent tranquillement le parenchyme des feuilles. D'au- tres ont pour retraite plusieurs feuilles, ou des fleurs qu'elles lient avec de la soie. 11 en est qui s'établissent dans'des fruits. Plusieurs ont lexirémité postérieure de leur corps plus étroite , el Réaumur les a nommées chenilles en forme de pois- son. Leur coque a la figure d'un bateau. Ces coques sont tan- tôt de pure soie, tantôt mélangées de diverses matières. Cette tribu se compose d'un seul genre, celui des Pyrales, mais qui est susceptible d'être partagé en plusieurs autres. (L.) TORDINA. C'est, dans Scopoli, I'Aloultte lulu. (v.) TORDINO. Nom italien de I'Orïolan. (v.) TORDULE, Tordula. Genre de plantes établi par Hed- >vig, dans la famille des Mousses. F. Tortule. (b.) TOKDYLE, Tordylium. Genre de pl.uiles de la pentan- drle digynie et de la famille des ombeilifères, dont les carac- tères consistent : en un calice à cinq dents ; en une corolle de cinq pétales courbés en cœur , ceux de la circontérence plus granlset bifides; eu cinqélamines; en un ovaire inférieur sur- nxjiile de deu^: styles; en un fruil comprime, orbiculaire,com^ 233 T O R posé de deux semences planes , renfle'es sur leurs bords et crénelées. Ce genre , fort voisin des Hasselquistes , renferme des plantes à feuilles alternes, pinnalifides , et à Heurs toutes hermaphrodites, accompagnées d'involucres longs et entiers. On en compte une douzaine d'espèces , sans y comprendre les tordyles anihrisqué et noueuse ^ qui en faisoient partie dans les ouvrages de Linnœus , mais qui ont été depuis placées parmi les Caucalides. ( V. ce mot et celui de Torile ). Les plus importantes à connoître sont : « Le ToRDYLE OFFICINAL , qui a les involucres partiels de la longueur des fleurs , et les folioles ovales , lancéolées. 11 est annuel , et se trouve dans les parties méridionales de TEu- rope. On emploie ses racines et ses semences dans lapliar- inacie , sous le nom de séséll de Crèie. Elles font partie des ingrédiens de la grande Oiériaque. Elles ronvionnont dans l'asthme , dans la suppression des règles, des urines et dans les coliques venteuses. Le ToRDYLE TRÈS-GRAND a les Ombelles rapprochées, les folioles lancéolées, dentées. Il est annuel , et se trouve dans les parties méridionales de l'Europe. Le ToRDYLE DE LA FOUILLE a les ombelles écartées , les folioles presque rondes et découpées. Il se trouve dans les parties méridionales de l'Europe. 11 ressemble l)cau- coup àVofficinnl, et s'emploie, comme lui, en médecine, (b.) TORDYLION. Plante mentionnée par les anciens bo- tanistes , et qu'ils rangeoient au nombre de leurs Sfsélis. ( V. ce mot. ) Nous avons dit , à cet article , que les botanis- tes croient assez généralenient que cette plante est celle que nous nommons iordylium officinale ; elle s'appeloit aussi iardylîon y tardylis ^ iordylon, iordih'on , iordylium et seselis ou seseli creticum. Il en est question dansAristote sous les noms de tordylon et de seseli- creticon. C'est \e. gordylon à.^ Paul -AEgy- net, et yordyliun de Nicander. Les botanistes qui ont précédé Tournefort , désignèrent parle nom de tordylion ou iordylium^ les Iordylium maximum y officinale , L. • apiilum^ L. ; VJEthusa Mcum, L., etc. , et quel- ques autres plantes ombellifères. Le genre iordylium de Tournefort , diffère du tordylion d'Adanson, en ce que celui-ci comprend V/iasselqin^tia, Linn., et du iordylium de Linnseus , parce qu'il ne renferme pas les iordylium laiifoliurn,nodosum et anihriscus ^ Linn. , que presque tous les auteurs, depuis C. Bauhin , ont placé avec les cau- ralis, et qui constituent maintenant le genre iorilis établi par Adanson, et adopté par Gaertner , Mœnch et Sprengel. T 0 R 233 Le Tondylocarpus d'Hoffmann a pour type le T. apulum , L. ; son Zosimia , le T. ahsiniliifoliiim , Persoon ; et son Ktti- iero., le T. peregrinum , L. (lN.) TORE , Torus. Nom donné au réceptacle cylindrique de certains fruits multiples : les magnollers en offrent un exemple. F. § 3 , Fruits multiples, (p. b.) TOREA. "Oiseau aquatique des îles de la Société, qui est appelé Petit corlieu dans la Relation des Voyages du capi-^ iaine Cook. (s.) TORENIA. Ce genre établi par Osbeck, adopté et ca- ractérisé par Linnseus , est nommé kœîa par Adanson. V. To- RÉNIE. (L^\) TORÉNIE , Torenia. Genre de plantes de la didynanaie angiospermie et de la famille des scrophulaires , dont les ca- ractères consistent : en un calice tubulcux, anguleux, bifide, surmonté de trois pointes;en une corolle tubuleuse, bilabiée, à lèvre supérieure entière , à lèvre inférieure trifide et iné- gale ; en quatre étamines, dont deux plus courtes, simples et fertiles, et deux plus longues, bifides , une des divisions seule anthérifère; en un ovaire supérieur surmonté d'un style à stig- mate bifide ; en une capsule oblongue , bivalve , à valves et à cloisons simples, et qui contient un grand nombre de se- mences. Ce genre renferme deux plantes vivaces de ITnde, à feuil- les opposées, à fleurs solitaires, terminales ou axillaires : l'une, la Torénie d'Asie , est glabre , et a la tige rampant^î ; l'autre, la ToRÉNiE hérissée, est velue, et a la tige droite. (b.) TORESIE, Toresia. Plante graminée du Pérou, qui forme un genre dans la monoécie triandrie , fort voisin des C an- ches. Ses caractères sont d'avoir une balle calicinale bi- valve , renfermant trois fleurs , les deux latérales mâles , et l'intermédiaire femelle ; les balles florales bivalves , et l'ex- térieure aristée dans les mâles ; une semence oblongue. Ce genre ne diffère pas du Disarrhène de la Billar- dière, du IIierochloa de R. Brown , du Sâvastène de Schrank. (b.) TORF. Nom allemand de la Tourbe. V. ce mot. Tlts'.) TORILE , Torilis. Genre établi par x\danson et adopté par Gœrtner , tab. 20 de son ouvrage sur les graines des plantes. Il renferme la Caucalide noueuse , qui a des ca- ractères suffisans, pour être séparée des autres. Ces carac-' îères sont : une ombelle simple ; un involucre d'un petit nombre de folioles , ou même nul ; une semence bispide. (s.) TORÏLÏS. V. Torile et Tordylion. (ln.) TORMENTILLA. Plante ainsi nommée par les bota-. 23/^ T OR nistes, parce que, selon C. Bauhin , sa racine, réduite en poudre et mise avec de l'alun et de la pyrèlhre dans les cavilés des dents, calme les d(»uleurs elles tourmens qu'elles font souffrir. Cette plante est le iurwentilla erer.tu. VoyezToVi- MEMTiLLA. Dalechamps a nommé tormenilUa randida^ l'espèce d'alchimille qu'on appelle akhimilla alpina. C. Eauhîn, dans son Pinax , les inscrit sous le nom commun de iormeiiiilla ; il y joint ïherba Jf^iapassa qui nous est inconnue. Le turmeniilla crccta est Yheptapliylliim de Fuchsius , et Val- chimUla alpina ^ Vheptapyllon (le Clusius. Les feuilles de ces deux plantes offrent sept folioles , ce qui explique pourquoi on les a nommées ainsi. Les botanistes ont fixé exclusivement le nom de iormenlilla au genre qui comprend la plante qui l'a reçu la première. Adanson le supprime, et confond le tormentllla avec le p'oteii- ti/la, genre, en effet , très-voisin. ?^. Potentille et ToR- MEN riLLE. (LN.) TORMENTILLE, TormentUla. Genre de plantes de l'i- cosandrie polygynie et de la famille des rosacées , qui pré- sente pour caractères : un calice à huit découpures , dont quatre alternes plus petites ; une corolle de quatre pétales ; un grand nombre d'étamines insérées sur la base du calice ; un réceptacle très-petit , portant un grand nombre d'o- vaires et un seul style ; un grand nombre de semences nues. Ce genre renferme deux plantes vivaccs , à feuilles digi- tées et à fleurs axillaires ou terminales , qui croissent en Europe et en Amérique , dans les marais et les bois hu- mides. L'une, la Tormentille droite, aies tiges droites et les feuilles sessiles : c'est la plus commune. Ses racines sont de la grosseur du doigt et rouges. L'autre, la Tormentille rampaiste , a la tige rampante et les feuilles péiiolées. Sa racine est plus grosse et plus rouge que celle de la première. Les racines de toutes deux sont amères et astringentes , et s'emploient fréquemment contre les hémorragies , les diar- rhées , les (leurs blanches , etc. La diminution d'une partie ,qui établit la différence entre ce genre et celui des Poteîstilles , doit d'autant plus être regardée comme insuffisante pour le conserver, que la dernière espèce offre toujours, sur le même pied, des Heurs à quatre et à cinq parties ; en conséquence , quelques botanistes réu- nissen' celui-ci à l'autre, (b.) TORMliNAL. Nom spécifique d'un Alisier, (b.) . 'V O R 235 TORMINALIS. Pline (livre i5.), en Irallanl des ar- bres fruillcrs , consacre un chapitre très -court au .sor/yw.v, dont il distiic;ue qi'.aire espèces, Tune à frull rond coimne la pomme , une seconde à fruit pyriforme , et une troisième à fruil ovale comme certaines pommes : « Ces fruits ne sont pas malfaisans , mais ils ont une odeur (saveur?) acre et un ^oât qui n'est pas très- agréable ; les plus généreux et uieil- ieurs ,' sont ceux qui ont des feuilles délicates ( ou jeunes ou petites ) autour de leur pédicule ». « La quatrième espèce, ajoute Pline, appelée /or//?ï/2a- lis , et employée seulement en médecine est constam- ment en fruits ; sa pomme (fruit ) est la plus petite de tou- tes, et l'arbre est aussi différent , ayant des feuilles presque semblables à celles du platane. Tous les sorfjus ne produisent qu'-ou bout de trois ans. Caton recommande de garder les sorbes vineuses. » Pline se contente de rapporter les différences qu'il y a entre le iuniuii'ilis et les autres sorhus; cependant il ne dé- crit pas ces derniers ; mais lorsqu'on a recours aux auteurs gr^'cs , on reconnoît que les sorhus ne forment qu'une seigle espèce qu'ils désignent par on et onè (Hippocrate), et plus ordinairement par oua et ouon (Tbéoph. , Diosc. ) : le pre- mier de ces noms désigne l'arbre, et le second le fruit, Théophrasle est le premier qui ait donné une description de cette plante, et on peut en conclure que c'étoit im arbre à feuilles ailéesavecimpaire, à folioles dentées, àfleurs petites, blanches , en grappes , et à fruits aussi en grappes. Dioscoride est très-bref sur celte plante, et ne signale que ses fruits. Lorsqu'ils étoient encore jeunes, et avant leur maturité , on les mettolt en pièces et on les faisoit sécher au soleil : ainsi préparés, ils étoient bons à manger et s'em- ploydient pour resserrer l'estomac. Ces fruits, réduits en fa- rine ou bien en décoction, produisoient les mêmes effets. Ga- lien fait observer que les sorbes sont presque aussi forte- ment astringentes et stypliques que les nèfles. C'est à notre Sorbier domestique (i,9o/'ôu5talé que certaines espèces , principalement les marines , font entendre quel- quefois des sifdemens , jettent des cris plus ou moins aigus. On a dit aussi qu'elles ronfloient en dormant. Les anatomistes ont cru pendant très-long-temps que le cœur de tous les reptiles n'avoit qu'un ventricule et une oreil- lette; mais il est aujourd'hui constaté qu'il a deux oreillettes et un ventricule séparé par une cloison charnue percée de petits trous dans les tortues, ce qui fait réellement deux oreil- lettes et deux ventricules. On sait, de plus, qu'elles ont un troisièu»e ventricule au milieu. De ce cœur partent trois troncs d'artères, dont l'insertion varie selon les espèces. Voici comme Perrault explique la circulation du sang dans une espèce de tortue d'eau douce: « Le ventricule droit et le gauche reçoivent le sang des deus veines pulmonaires, parce que ces veines se déchargeant dans chaque veine axillaire, mêlent le sang du poumon avec celui de la veine cave , pour le porter dans le ventricule droit du- quel sort l'aorte. Le ventricule antérieur ou le petit, n'a pas d'autre vaisseau que l'artère pulmonaire, et celte artère, ainsi que l'aorte , a trois valvules sigmoïdes qui empêchent que le sang qui est sorti du cœur n'y rentre , lorsque les ven- tricules viennent à se dilater pour recevoir le sang des veines cave et pulmonaire. L'aorte , en sortant du ventricule droit, se partage en deux branches, qui forment deux crosses, les 246 T 0 R quelles, avant d'être entièrement tournées en bas, produisent les axillaires et les carotides. Ensuite la crosse gauche des- cendant le long des vertèbres, jette trois branches, dont la première se distribue dans toutes les parties du ventricule ; la seconde va au foie , au pancréas , au duodénum et à la rate ; la troisième fournit des rameaux à tous les intestins. La crosse gauche s'unit ensuite avec la branche de la crosse droite , et elles neformenttoutes deux qu'un tronc, qui descend le long du corps des vertèbres et donne des rameaux à toutes les parties du bas-ventre. » La circulation du sang des tortues est , au reste , extrême- ment lente ; elles ont ce qu'on appelle le sang froid par com- paraison à celui des mammifères et des oiseaux , ce qui fait qu'elles peuvent rester engourdies pendant tout l'hiver, soit dans la terre, soit dans l'eau; mais cet engourdissement n'est qu'une simple diminution des forces vitales, et non une sus- pension de quelques facultés, comme dans les mammifères hybernans ( F. aux mois Reptiles, Loir et Marmotte). Au reste , la transpiration des tortues est presque nulle , et les seules pertes qu'elles éprouvent se font par les déjections. Il a été constaté par Georges Ent, qu'au bout de cinq mois d'abstinence , une tortue qui pesoit quatre livres et demie n'avoit perdu qu'une once. La vessie des tortues se fait remarquer par sa grandeur , telle qu'elle couvre les intestins et toutes les autres parties du bas-ventre. L'estomac est situé sous le foie et a la figure de celui des chiens; il se décharge dans le duodénum, qui a , comme lui , des plis et des membranes intérieures, et qui, parconséquent, peut être regardé comme un second estomac. Le foie est d'une substance ferme ; il est composé de deux parties qui sont divisées en sept lobes sur leurs bords. La rate , le pancréas et les reins ne présentent rien de particulier. Les organes de la génération des tortues sont , dans le mâle, une verge renfermée dans le rectum , et composée de deux ligamens ronds et creux , attachés par de fortes mem- branes. Cette verge est terminée par un gland pointu, sous lequel se voient deux appendices plates et presque circulaires posées l'une sur l'autre. On ne sait pas encore positivement si, dans l'accouplement des tortues marines, le mâle et la femelle se touchent par le plastron, ou si le premier monte sur le dos de la seconde ; mais il est probable que c'est ce dernier mode qui est le véri- table. Catesby prétend qu'elles restent accouplées quatorze jours. T O R ^47 -Quoi qu'il en soit , c'est vers le milieu du printemps que les tortues marines font leur ponte. Alors elles vont sur le rivage pendant la nuit, y creusent un trou, hors de la ligne des plus hautes marées, avec leurs pattes antérieures , et y pondent une centaine d'œufs qu'elles recouvrent de sable. Cette opération se répète trois fois, à quatorze jours , dit-on , de distance. Elle se fait avec tant de préoccupation , que les tortues, jusqu'alors extrêmement craintives, ne voient plus le danger : c'est alors qu'on les retourne et qu'on s'en empare. Il n'y a jamais que les femelles qui aillent à terre , de sorte qu'il n'y a pas lieu de s'étonner si \es tortues deviennent rares dans les endroits où on entrouvoitle plus autrefois, puisque chaque année on détruit l'espoir des générations futures, et qu'on met une grande ardeur à leur recherche et à celle de leurs œufs. Celte considération avoit fait proposer à Martin Moncamps , qui a beaucoup voyagé dans la mer des Indes , et qui a pu apprécier la dépopulation graduelle de ces ani- maux , d'établir aux îles Séchelles , sous l'autorité du gouver- nement français, des parcs à tortues , où l'on conserveroit des femelles et des mâles pour la reproduction. Cette idée n'étoit peut-être pas facile à mettre à exécution, mais elle n'a pu venir qu'à un véritable ami de 1 humanité. Ces parcs eussent été bien différens de ceux qui existent à la Jamaïque et ailleurs , et qui accroissent la dépopulation de ces animaux, en servant au luxe des tables de Londres. Les œufs des tortues marines, ainsi abandonnés dans le sable à l'influence vivifiante de la chaleur du soleil , n'éclosent pas régulièrement à une époque fixe. La naissance des petits doit dépendre et dépend en effet du climat, de la saison et de l'espèce. On sait qu'à Saint- Vincent, une des îles du Cap- Vert, et la plus septentrionale de celles où les tortuesmarines vont pondre , les petites tortues sortent de leurs œufs au bout de dix-sept jours. Il est probable que dans les pays plus chauds, elles naissent avant ce temps ; cependant on a écrit qu'il leur falloit vingt-quatre jours, et même quarante. Au reste ,il n'y a que contradiction à cet égard dans les auteurs , et il est pro- bable qu'il faudra encore bien du temps avant de pouvoir fixer nos idées à cet égard. Les œufs des tortues sont plus ou moins ronds , selon les espèces , et sont pourvus de blanc et de jaune ; leur enveloppe est plus ou moins calcaire , mais jamais autant que celle des œufs des oiseaux , et souvent molle. On les apprête de la même manière que ceux de poule, et leur saveur n'est guère inférieure , quoique le blanc se durcisse plus difficilement : aussi sont-ils fort recherchés dans tous les pays à tortue^. Oa 2^8 T O R dit même qu'on dresse des chiens h les trouver, dans quelque* cantons de l'Amérique mcri(iionale. Les petites tortues sorlanl du sable vont directement se jeter d'ans la mer, quelque chose qu'on fasse pour les en dé- tourner: elles marchent plus vile alorsque lorsqu'elles sontde- venues grosses. Elles éprouvent d'abord beaucoup de difficul- tés à s'enfoncer dans l'c-u; aussi un j^ranJ uoiubre dcvienl-il la proie des oiseaux aquatiques, et lorsqu'elles y sont entrées, elles le deviennent également de beaucoup de poissons vo- races , de crustacés , etc. , de sorte que la plii;: u t o'-rlisent. A mesure qu'elles avancrni < n âge, leurs moyens tic ùoicnse se fortifient , et déjà au bout de la première année, peu de poissons peuvent les attaquer avec succès. Ces petites tortues ont une forme semblable ou à peu près semblable à celle de leur mère ; mais leur carapace n'est d'abord couverte que d'une membrane transparente qui brunit peu à peu , et qui forme des rides ou plis transversaux. Celte peau se durcit petit à petit , et se divise ensuite en pla- ques écailleuses. I^es tortues d'eau douce déposent aussi, en ç;énéral, leurs œufs à la fin du printemps, dans le sable , à l'exposition du soleil ; mais elles en pondent bien moins. Celles de terre , en Sardaigne, n'en pondent que cinq à six. Au reste, on manque d'observations exactes , et par conséquent on ne peut pas présenter de résultats positifs sur cet objet. Nicolas Stenon a remarqué , et je l'ai vérifié souvent , que dans la tortue les œufs sont en très-grand nombre, et adhèrent autour d'une membrane dans chacun des ovaires ; ils sont , comme dans les poules , inégaux et proportionnés à l'époque de leur premier développement; mais ceux qui sont fécon- dés, acquièrent bientôt la même grosseur. Ils sortent par la même ouverture. L'accroissement des tortues sembleroit devoir être lent , d'après leur forme lourde et le peu de vivacité de leurs mou- vemens ; cependant quelques faits semblent prouver qu'il est rapide. Valmontde Bomare en cite un qu'il est bon de rap- porter,quoiqu'il puisse paroître exagéré. Un habitant de Saint- I)omingue partant pour la France , embarqua pour sa nour- riture une tortue de mer pesant vingt-cinq livres. Au bout de quinze jours il fallut changer le baquet dans lequel elle étoit avec de l'eau de mer, pour la mettre dans une moitié de barique ordinaire ; au bout du même espace de temps il fallut remplacer ce nouveau logement par une moitié de barique à eau. Ce fait supposeroit une croissance d'un pied au moins; pendant Tespace d'un mois. T O II 249 11 y a tout lieu de croire que les tortues vivent très -long- temps. Cetli en cite une de terre , en Sardaigne , qui avoit soixante ans d'âge constaté , et qui ne parolssoit pas plus vieille que beaucoup de celles qu'on prenoil dans les campa- gnes. Au reste , on n'a pas un assez grand nombre de faits pour pouvoir établir quelques données sur la différence qui existe à cet égard entre les tortues de mer, d'eau douce et de terre. Lorsque les tortues marines et d'eau douce ont demeuré hors de l'eau pendant un certain espace de temps , elles ont d'abord beaucoup de peine à s'y replonger. Cela vient de ce que leur poumon s'est gonflé d'une plus grande quantité d'air, qu'elles ont perdu parla dessiccation de leurcarapace, d'après Tobservation de Lacépède , au moins un seizième de leur poids, et que leur pesanteur spécifique est peu considérable eu égard au volume d'eau qu'elles déplacent. Aussi voit on sortir des narines et de la bouche de celles qui rentrent dans l'eau, sous la forme de bulle , la surabondance d'air dont elles sont obligées de se débarrasser pour aller au fond. Le cerveau des tortues est extrêmement petit, et semble à peine être nécessaire à leur existence. On connoît Texpé- rience de Rédi , qui l'enleva à une tortue de terre, laquelle vécut encore six mois après cette opération , qui ne lui avoit fait perdre que la vue. Si , comme tous les faits semblent le prouver, l'intelligence est en proportion de la capacité du crâne , les tortues doivent être au rang des animaux les plus ineptes. Aussi peut-on dire que leurs sensations sont bornées au plus stricte nécessaire , c'est-à-dire, justementàce qu'il leur en faut pour se conserver et se reproduire. Toutes celles que j'ai vues, même dans l'état de liberté , avoient un air hébété, si je puis me servir de ce terme. On dit qu'elles prennent de la vivacité à l'époque de leurs amours , que les mâles se battent alors avec acharne- ment; mais hors de là elles ne savent que se contracter, et attendre jusqu'à ce qu'un mal très-aigu les oblige à faire usage de leur redoutable bec et de leurs ongles. J'ai souvent séparé le plastron des tortues qne je voulois empailler , sans qu'elles se défendissent. Ce n'étoit qu'au moment où je leur faisois éprouver le dernier degré de douleur, en enlevant leurs organes intérieurs , qu'elles ccssoient de rester con- tractées, et cherchoient à me mordre ou à m'égratigner. On dit cependant qu'il en est qui savent se défendre dès qu'on * entreprend de les saisir; mais le nombre en paroîtpeu consi- dérable. Si les tortues ne mordent pas volontiers leurs ennemis , 25o T O R elles lestnorclent cruellement. Il n'y a aucun moyen de leur faire lâcher prise. Leur mort même ne suffit pas. Il faut qu'elles emportent la pièce ou qu'on leur brise complètement les mâchoires. En Amérique, je lirois ordinairement parti de cette disposition pour opérer avec sécurité lorsque je lesem- palllois , et en effet , il me suffisoit de leur présenter un mor- ceau de bois à mordre, pour qu'elles ne cherchassent plus à se venger , sur mes doigts , des douleurs que je leur faisois éprouver. Les âmes sensibles demanderont peut-être pourquoi je ne faisois pas d'abord mourir les tortues dont je voulois conserver les dépouilles ? je leur répondrai , parce que cela m'étoit im- possible. On ne se fait pas d'idée de la ténacité de la vie de ces animaux. Il n'est presque pas de moyens'de les tuer sans dé- truire leur organisation générale , et il falloit que leur peau et leur carapace ne fussent point altérées pour remplir mon objet. La privation d'air et les gaz délétères n'ont presque point d'action sur elles ; ce n'est qu'après avoir enlevé tous leurs organes intérieurs que je pouvois faire cesser leurs souf- frances en coupant la moelle épinière; encore cela ne me réussissoit-il pas toujours. On a vu à Paris , même , une tortue affoiblie par un voyage de deux cents lieues et un jeûne de plusieurs mois , vivre une journée entière après avoir eu la tête coupée. Les tortues de toutes les divisions peuvent rester un temps considérable sans manger. Les marines attendent quelquefois plusieurs mois sur les vaisseaux que leur tour arrive d'être livrées aux cuisiniers. Celles qu'on envoie d'Alger à Paris pour l'usage des pharmaciens, n'y arrivent qu'après un jeûne de deux à trois mois, et y restent encore souvent 'autant avant qu'on emploie leur chair à faire des bouillons adou- cissans. Blasius en cite une qui resta dix mois chez lui sans prendre de nourriture. Toutes celles qui habitent les pays au- delà des tropiques passent annuellement quatre ou six mois enfoncées dans la boue des marais ou dans le sable des col- lines , sans prendre aucune nourriture. La nature leur a don- né , comme aux autres animaux hybernans, la faculté d'accu- muler, pendant l'été , une énorme provision de graisse , aux dépens de laquelle elles subsistent pendant l'hiver, temps où d'ailleurs leur déperdition , comme on l'a déjà vu , est presque nulle. Dans l'Inde et en Amérique, les enfans s'amusent souvent à monter sur des tortues , et à se faire promener par elles- Certaines en peuvent porter plusieurs et marcher aussi vite T O R 2S1 que lorsqu'elles n'ont aucune charge. Mais ce plaisir dégénère promptement en fatigue pour ces enfans , parce que la tortue ne peut avancer une de ses pattes sans soulever le coté cor- respondant de sa carapace , ce qui occasione des secousses très-rudes et très-propres à culbuter , si on n'est pas conti- nuellement sur ses gardes. Pline et Diodore de Sicile ont écrit que des peuples entiers se servent d'écaillés de tortues marines pour se mettre à l'abri des injures du temps , pour faire des bateaux , etc. Au- jourd'hui on s'en sert encore , dans quelques endroits, pour ces objets. Dans beaucoup d'autres, et même dans les colonies eu- ropéennes, on les emploie fréquemment entières à des usages domestiques , tels que pour tenir le boire et le manger des bestiaux , laver les enfans, etc. Elles forment un vaste plat , dont la forme n'est pas désagréable , mais qui ne peut être tenu droit que lorsque sa partie convexe est en partie enfoncée dans la terre. Divers auteurs ont mentionné des tortues fossiles , mais Faujas lui seul en a fait plus connoître que tous les autres réunis. C'est dans son superbe ouvrage sur la montagne de Saint Pierre de Maëstricht , qu'il faut voir les considérations qu'on peut établir sur la découverte de ces carapaces de tortues, considérations d'une grande importance géologique. V. au mot Tortues fossiles. On connoît des tortues fossiles trouvées dans les schistes, dans les pierres calcaires primitives, dans lespierres calcaires secondaires , et même dans celles des environs de Paris , ce qui porte à croire qu'elles ont vécu dans toutes les mers qui ont successivement couvert le continent de l'Europe. II paroît certain, d'après les observations de M. Cuvicr, que parmi ces tortues fossiles il en est qui ont appartenu à des espèces d'eau douce , et d'autres à des espèces ter- restres. Un très-grand nombre d'auteurs ont parlé des tortues, de- puis Aristote jusqu'à Daudin ; mais , jusqu'à Linnœus , on n'avoit pas cherché à les diviser méthodiquement , à les dé- crire avec précision. Aussi règne-t-il la plus grande confusion dans leur synonymie ; aussi a-t-on continuellement appliqué aux unes les mœurs ou les qualités qui appartenoient aux autres. Lacépède , le premier parmi nous , entreprit de débrouiller 2b3 T 0 R ce ch.nos, et y parvint jusqu'à un certain point par des re- cberthes nombreuses et pénibles, par des comparaisons exactes et une saine critique; il a établi , dans son Histoire de^ Qua- drupèdes ovipares , un édifice que ses .surcesseurs ont dû aug- menter, mais que personne ne cberchcra , sans doute, à renverser. C'est en marchant sur ses traces que Latreilîe, dans s (u\ Histoire des Reptiles , faisant suite au Bvffan, édition de Deterville, et Daudin , dans la sienne, faisant suite au Buffon Ae Sonnini, ont fait faire des pas si gigantesques à Thisloire de ces animaux. En effet , ori trouve vingt-quatre çspèces de tortues décrites dans Lacépède , trente-cinq dans Lalreilie , «t cinquante- sept dans D.iudin. C'est dans ces ouvrages que Ton doit cher- cher les détails que celui- ci pourra faire désirer au lecteur; car quoique j aie beaucoup étudié les tortues, quoique j'en aie fait connoitre huit espèces nouvelles , découvertes pen- dant mon séjour en Caroline , je dois déclarer que cet article n'est que le rt'sumé de ce qu'on y trouve consigné. i.° Les Tortues marin h s. Les tortues de cette division, comme on l'a déjà vu , dif- fèrent des autres en ce qu'elles ont les pieds aplatis en na- geoires écailleuses ; les doigts inégaux , allongés , élargis , réunis entre eux , ayant de vrais ongles très - petits sur leur bord extérieur, et terminés par des lames écailleuses, larges et aplaties. On y compte six espèces, savoir : La Tortue franche , Testudo mydas , qui a treize écailles non imbriquées et non carénées sur le dos, et les nageoires antérieures armées de deux ongles. V. pi. R. 8 , où elle est figurée. C'est la plus grande espèce de ce genre. On en a pris de sept à huit pieds de long et de sept à huit quintaux de poids. Ordinairement elle en a la moitié , et, à cette grosseur, elle a suffisamment de chair pour rassasier une trentaine d'hommes. La tête de la tortue franche est arrondie et assez petite , re- lativement à la grandeur du corps-, sa carapace est ovale, un peu en forme de cœur, et légèrement convexe ; les quatre premières plaques vertébrales ont une forme hexagone élar- gie , la dernière a la même forme allongée ; les latérales sont pentagones , et celles du bord beaucoup plus petites et qua- drangulaires. Ces plaques ou écailles sont très-transparentes, et plus agréablement nuancées que celles des carets ; mais comme elles sont très-minces, on ne peut les employer aux mêmes usages: on les réserve pour le placage et la marque- terie. Elles paroissent d'un vert noir avec quelques taches jau- nâtres, lorsque l'animal est dans la mer, du moins quand il est vieux ; je dis du moins , car si une tortue que j'ai observée l\A\ . De^eife Jel ■ Cat/uet tCgtlp To/'/iie //a/u'/n' r,>r/tu- ///// • y'(>r/m' //i(r/i//iijfii'', {,'/,/r^- r,7j/ro'. n . Tor/iw />oiir/>cit.>e ■ T O R 253 nageant dans la haute mer, et qui n'avoît pas plus de doux pieds de diamètre , étoit , comme je crois l'avoir reconnu , une tortue franche , la couleur jaune domine dans la jeunesse. On compte vingt-quatre plaijues sur quatre rangées , au plastron de cette tortue. Ses pieds sont recouverts d'un cuir noir et écailleux ; les antérieurs sont longs et pointus ; les pos- térieurs larges et arrondis; sa queue est courte et un peu terminée en pointe. On a quelquefois pêche des turtues franches sur les côtes de France. On en cite de prises , il y a peu d'années, à l'em- bouchure de la Loire , près de «Dieppe , etc. ; mais c'est entre les tropiques , dans le voisinage des îies sablonneuses et des- sertes , qu'on les trouve le plus abondamment, telles que les îles de Caïman, de l'Ascension, etc. On les rencontre sou- vent nageant ou dormant à la surface de la mer, qu'elles cou- vrent de leur large corps , à des distances considérables des terres , ainsi que j'ai été à portée de le voir pendant ma tra- versée en Amérique. Il paroîl constaté par les remarques des navigateurs, qu'elles entreprennent des voyages très-longs, tels que de sept à huit cents lieues , pour aller déposer leurs œufs sur les îles précitées,ou autres qu'elles jugent propres à cette opération. Dans certains temps de Tannée , elles quittent la haute mer et vont chercher l'eau douce à l'embouchure des grands fleuves. En général, elles vivent de Varecs, d'ULVES , de CoNFERVES et autres plantes marines , qu'elles coupent avec leurs fortes mâchoires; decoqulUageset de crustacés, qu elles brisent par le même moyen. Il est très- probable qu'elles man- gent aussi d'autres espèces de mollusques et même des pois- sons ; mais on n'a pas de faits qui le prouvent. Protégées par leur carapace , elles n'ont que peu d'enne- mis à craindre au fond de la mer; aussi ne cherchent-elles ordinairement ni à se sauver ni à se défendre , excepté lors- qu'elles sont accouplées, où alors, au rapport de Catesby, elles résistent avec fureur à l'homme et aux autres animaux. La graisse de cette espèce de tortue est quelquefois si verte , qu'on n'ose pas la manger ; mais sa saveur est égale à celle du meilleur beurre d'Europe. Elle sert à l'assaisonnement des légumes ; on en tire , en la faisant fondre , une huile très- bonne à brûler. Sa chair, qu'on compare à celle du mouton, est généralement, surtout à l'époque de la ponte, un manger très-agréable et très-sain; on en fait des bouillons, des po- tages , des ragoûts de plusieurs sortes ; on l'emploie avec beaucoup de succès dans le scorbut , la pulmonie , la lèpre , le mal vénérien , et en général dans toutes les maladies qui 254 T O R exigenl des remèdes incisifs et adoucissans: c'est un aliment précieux, principalement pour les navigateurs dont la sanié allérée par l'usage long-temps continué des salaisons , se ré- tablit par ce moyen avec une promptitude incroyable. La viande de tortue , malgré le petit goût musqué qu'elle a quelquefois, et auquel on s'accoutume bientôt, plaît d'a- bord atout le monde ; mais la fréquence de son usage , ainsi que je l'ai éprouvé , en dégoûte bientôt. Cela tient peut-être à sa graisse trop abondante ; car j'ai remarqué que lorsqu'on la mcloil avec de la viande de boucherie, elle produisoit cet effet moins rapidement sur moi. Sa rareté la rend , en Eu- rope , un mets de luxe. Les tortues qu'on mange à Londres et qu'on paye si cher , viennent, comme je l'ai déjà dit , de la Jamaïque , où on les conserve dans des parcs jusqu'à l'épo- que du départ des vaisseaux. Dans les parages où les tortues abondent, comme dans ceux des Antilles, on sale leur chair pour la conserver. Les Français , les Anglais et autres peuples envoient chaque an- née un certain nombre de vaisseaux aux îles de Caïman pour faire cette provision. On peut espérer d'en prendre pendant quatre mois de suite. Lorsqu'on veut manger une tortue sur le lieu , on lui en- lève le plastron, et la carapace, sous laquelle on fait du feu, sert de plat pour la cuire; l'assaisonnement qu'on lui donne , consiste ordinairement en jus de citron , sel , piment , poivre et girofle. La viande de tortue , salée , ne sert , dans nos colonies , qu'à la nourriture des nègres , quoiqu'on dise qu'elle soit encore très-bonne lorsqu'elle a été bien apprêtée. Les œufs de cette tortue sont de la grosseur d'une pomme ou de deux pouces de diamètre; ils ont l'enveloppe molle , et ne sont pas inférieurs à ceux de poule. On prend les tortues franches , soit en les chavirant sur le dos avec les mains ou avec des leviers , soit en les harponnant lorsqu'elles nagent sur la surface de la mer. Dans quelques colonies, on les prend aussi avec des filets de cordelettes, tendus dans les lieux où on sait qu'elles viennent paître , et dans les mers de l'Inde, parle moyen d'un Échénéis. V. à Tarlicle de ce poisson, la manière curieuse avec laquelle on procède dans ce cas. L'île de l'Ascension est célèbre par la quantité de tortues qui s'y trouvent; aussi les vaisseaux qui vont et reviennent de l'Inde, ne manquent- ils jamais d'y altérer dans la saison, uniquement pour cet objet. La Tortue caret a les treize écailles du dos imbriquées | T O R 255 Iscarapace elliplîque , légèrement caréne'e en son milieu et dentée sur ses bords. Daubenlon l'a appelée la tuilée^ et quel- ques marins la nomment le lec à /aucun. V. pi. R, 8, où elle est figurée. C'est principalement cette espèce qui fournit ces belles écailles recherchées dès les temps les plus anciens, pour faire un grand nombre de petits objets de luxe ; mais si elle est recommandable par sa dépouille, elle ne Test pas par sa chair communément jaune , d'une saveur désagréable et d'un usage souvent malsain. Le philosophe, dit Lacépède , Histoire des Quadrupèdes ovipares , mettra toujours au premier rang la tortue Jranche , comme celle qui fournil la nourriture la plus agréable et la plus salutaire ; mais ceux qui ne recherchent que ce qui brille , préféreront celle dont il est question en ce moment. La tortue caret est communément moins grosse que la tortue franche ; il est rare d'en trouver du poids de trois à quatre cents livres. Elle se pêche principalement sous la zone tor- ride , aux attérages de l'Afrique , de l'Amérique et des îles de l'Inde. Sa carapace est ovale, un peu en forme de cœur, convexe et couverte de treize plaques ou écailles , épaisses de deux à quatre lignes , demi-transparentes, lisses et imbri- quées , avec leur bord postérieur tranchant ; la première dorsale est la plus large et presque carrée , les trois suivantes hexagones, et la dernière pentagone; des huit latérales,, celles des extrémités sont également quadrangulaires , et les intermédiaires pentagones ; If s vingt-cinq marginales varient en largeur , et se rapprochent aussi , plus ou moins , de la forme parallélogrammiquc ; la couleur de toutes ces écaille est noire, avec des taches irrégulières et transparentes d'un jaune doré et jaspées de rouge ou de blanc, ou d'un brun noir de diverses teintes ; le plastron est arrondi et un peu sail- lant en devant, et obtus en arrière; il est couvert de douze plaques , très-larges , imbriquées , blanchâtres et coriaces; la tête de cette tortue est allongée , pointue , convexe en des- sus , recouverte d'écaillés non imbriquées ; sa mâchoire in- férieure est relevée en pointe comme le bec des faucons; son cou est fort extensible et couvert d'une peau ridée ; ses quatre pieds , surtout les antérieurs, sont plus allongés que dans les autres espèces de tortues marines, et sont munis de deux ou de quatre ongles. On prend les tortues caret comme les tortues franches , sur les côtes où elles viennent au prinlemps pondre leurs œufs ; en pleine mer , lorsqu'elles dorment ; et dans des filets ten- dus exprès. Leur dépouille , ou écaille, pèse ordinairement 25G T O R trois à quatre livres, mais quelquefois plus, quelquefois moins , suivant l'âge ; on en a trouvé qui pesoient le double. On l'enlève en faisant sous la carapace , du feu qui la ramol- lit et en même temps la détache. C est l'objet d'un commerce considérable. Dans rîle Célèbes on enlève la partie supérieure de l'écaillé aux tortues de mer, et on les remet ensuite à l'eau, Woodart, auquel on doit la connoissance de ce fait, ne dit pas si cette écaille se régénère. Darapier attribue la mauvaise qualité de la chair de cer- taines tortues caret , et surtout la faculié purgative et vomi- tive dont elles sont pourvues quelquefois à un haut degré , aux plantes dont elles se nourrissent : celle que cette espèce aime le plus est, selon Catesby, V oreille de juif ^ qui est sans doute un Varec; mais elle mange également la plupart des autres espèces , ainsi que ley ubes et les confeives^ sans doute aussi quelques animaux marins, tels que des crustacés et des coquillages. Les œufs des tortues caret ne participent point à la mal- faisance de leur chair; ils passent même pour plus délicals que ceux des autres espèces de tortues marines. Tout le monde connoît les différens usages auxquels les arts et les métiers emploient l'écaillé de tortue. On en fait une infinité de petits meubles d'agrément, et principalement des boîtes et des peignes ; on la travaille , on lui donne toutes les formes qu'on désire, en la faisant ramollir dans l'eau bouillante ou devant le feu. Elle est susceptible de prendre toutes sortes d'empreintes en relief, au moyen d'un moule de fer chauffé ; toutes sortes de couleurs , par l'appii- calion à la surface opposée à la lumière , de feuilles de la nuance qu'on désire , en en introduisant des couleurs dans sa substance même. Les rognures des objets qu'on coupe , qu'on tourne ou qu'on lime, se réunissent lorsqu'on leur fait subir un degré de chaleur considérable et l'action de la presse; elles forment ce qu'on appelle V écaille fondue ^ écaille qui est toujours noire et plus cassante que celle qui est em- ployée telle que la fournit la nature. Les écailles d'une seule couleur qu'on trouve quelquefois sur la tortue caret, sont réservées pour certains usages, tels que les bonbonnières; c'est l'écaillé blonde. La Tortue Caouane a la carap>ice ovale, en cœur, dentée sur les bords , couverte de quinze plaques, dont les iniermédiaires sont postérieurement bossues. Elle a été con- fondue par Linnpeus et la plupart des auteurs , jusqu'à Lacépède , avec la tortue caret, quoiqu'elle ail des caraq? tères diflércnliels très-tranchés. T 0 R 25; Celle espèce se trouve assez communément dans la Mé- diterranée , où on en prend de trois ou quatre cents livres ; elle n'esl pas rare non plus dans les mers d'Améri(|ue; cependant elle parort moins abondante que le caret. C'est la plus vivace de toutes les tortues marines : elle se nourrit principalement de coquillages et de crustacés. Sa chair est coriace, rance, et a une odeur de musc très forte ; aussi n'est-elle pas recherchée. Elle fournit une huile abond?.nle qui , à cause de sa fétidité , ne peut être employée que pour lîrûler, préparer les cuirs ou caréner ies vaisseaux. L'écaillé qui recouvre sa carapace est mince , remplie de plis et diné- galilés : aussi ne peut-on l'employer que fondue, ce qui lui donne très-peu de valeur. Il n'y a que les œufs de la caouane dont l'homme fasse cas. On dit qu'ils sont un excellent man- ger; aussi les vend-on plus cher, dans les îles d'Amérique, que ceux d'aucune autre espèce. La carapace de la tortue caouane est ovale, un peu cordi- forme , terminée en pointe à sa partie postérieure : elle porte quinze plaques , dont toutes les dorsales sont hexago- nes , munies d'une carène plus relevée postérieurement, et les latérales hexagones; celles des bords, au nombre de vingt-cinq , sont à peu près carrées; leur couleur est de plusieurs nuances , de bai, de brun, avec des stries plus foncées ou plus claires , ou des bandes noirâtres ; son plas- tron est ovale, plus saillant et plus étroit en arrière, caréné sur ses bords, creusé dans son milieu , et couvert de douze grandes plaques coriaces. Sa tête, grosse, ovale, allongée , bombée, écailleuse, est armée de mâchoires redoutables, et a les narines percées dans un tubercule charnu ; son cou est fort court et garni d'écaillés ; ses pieds antérieurs sont aussi longs que la moitié de la carapace et un peu arqués ; ses pieds postérieurs sont plus courts et élargis à leur extrémité ; tous sont couverts d^écailles et pourvus de deux ongles. Lacépède avoit nommé nasicorne une tortue qui a les na- rines percées dans un tubercule charnu ; mais Daudin la rapporte à celle-ci; il lui rapporte également la tortue coffre de Catesby , la tortue à grosse tête de Dampicr, et la tortue à longues nageoires de A'Valbaum. La Tortue luth , Testudo coriacea , Linn. , a *le corps coriace, sans écailles, caréné longiludinalement , et les pieds en forme de nageoires. Elle est connue des pêcheurs sous les noms de rat de mer , tortue à clin , tortue mercuriale, V. pi. R. 8, où elle est figurée. Celle espèce est très -remarquable sous plusieurs rap XXXIY. 17 258 T 0 R ports : sa carapace, très-allongée et se terminant postérieu- rement par un long prolongement, n'est point couverte décailles, mais d'un vrai cuir, dur, noir et pourvu de cinq arêtes longitudinales; sa tête , ses pattes et sa queue sont défendues par un cuir de mêuie nature , et ne peuvent se retirer sous elle, comme dans la plupart des autres espèces ; on trouve, au lieu d'ongles, une membrane aux pattes posté- rieures ; la partie supérieure de son museau est fendue, pour recevoir l'extrémité de la mâchoire inférieure, qui est re- courbée en haut. Les Grecs et les Romains ont connu celte tortiie , qui habite la Méditerranée et l'Océan atlantique. Ils ont écrit que sa carapace avoit d'abord servi à supporter les cordes de 1 instrument de musique qui porte son nom, et qui a conr serve plus ou moins de sa forme. Elle parvient à sept ou huit pieds de long. On en prend de temps en temps sur les côtes françaises de la Méditerranée , et plus rarement sur celles de l Océan. Lorsqu'elle est blessée , eUe fait entendre, au rapport de Lafont , des hurlemens d'une force prodigieuse , et sa bouche , dans ce cas , exhale une odeur très-fétide. On mange sa chair , et on tire de sa graisse une huile bonne à brûler. 2.° Les Tortues d'eau douce. Les tortues de cette division ont, aux pieds, des doigts très-distincts, et terminés, presque tous, par des ongles crochus. Ces doigts sont palmés dans les unes, demi-palmés ou même non palmés dans les autres. La Tortue molle, Tesiudo ferox, Linn.., a la carapace ovale, cartilagineuse, brune, tuberculeuse en ses bords; trois ou cinq ongles aux pieds ; le nez proéminent et des barbil- lons à la mâchoire inférieure ( V. pi. R.. 6 ). On la trouve dans les rivières de la Caroline méridionale, de la Floride et de la Louisiane. C'est la plus grande des tortues d'eau douce , puisqu'elle parvient à trois pieds de long, et à cinr quanle- livres de poids. Pennant l'a décrite et figurée, le premier, d'après nature ^ sur un individu mort envoyé en Angleterre , et Bartram en a parlé depuis avec détail dans son Foyage dans les parties sud de r Amérique septentrionale. La comparaison de ce qu'ils en disent a fait croire à Daudin que c'étoient deux espèces ; mais je pense que la différence des descriptions vient de ce que l'individu envoyé à Pennant étoit altéré par la dessic- cation. J'ai séjourné près de deux ans dans le pays qu'ha- bitent les tortues molles^ j'en ai beaucoup entendu parler, mais je u'ai pas éle assez heureux pour en voir. On n'y eu T 0 R ^5jj. connoît qu'une espèce , qui a deux ou trois pieds de long , sur la moitié de large, et qui pèse quelquefois plus de qua- rante livres. Cette espèce a le corps ovale, aplati, couvert d'une peau cartilagineuse , parsemée , sur ses extrémités , de verrues cornées, et garnie supérieurement de dix écailles imbriquées ; son plastron est petit et cartilagineux , à l'ex- ception de son milieu; sa tête est grande, presque ovale, latéralement ridée et garnie de barbillons mobiles; ses pieds sont fort larges, avec cinq doigts palmés et onguiculés, et avec deux ou un appendice membraneux au côté extérieur; sa queue est très-courte et large ; sa couleur générale est ua brun foncé , un peu verdâtre. On prend la ioriue molle avec les filets destinés à la pêche des poissons. Lorsqu'elle se sent arrêtée , elle mord avec fureur les filets , et se jette sur les hommes qui veulent la saisir. Sa morsure emporte toujours la pièce ; aussi , quoique sa chair soit un tres-bon manger, préférable même à celle de \di tortue franche , les pêcheurs craignent-ils de la rencon- trer. Elle ne sort guère de l'eau que pour faire sa ponte , composée de vingt à trente œufs; mais elle vient souvent à la surface, pour faire provision d'air. Elle vit de poissons , de reptiles et même d'oiseaux aquatiques. On m'a assuré qu'elle est, pendant les trois premières années de sa vie, poursuivie et dévorée par le Crocodile cayman; mais qu'ensuite, parvenue à une certaine grosseur, elle se nourrit , à son tour , des petits de ce reptile. Elle a été appelée alata- maha par quelques voyageurs , parce que c'est principale- ment dans cette rivière , dont les bords sont encore peu peu- plés , qu'on la trouve abondamment. La Tortue DE l'Euphrate a la carapace coriace, d'un vert obscur; point de tubercules sur ses bords, et le plastroa blanc et uni. Elle se trouve dans l'Euphrate, et a été ob- servée, décrite et dessinée par Olivier, qui la fait con- noître dans son Voyage en Perse. Elle se rapproche infini- ment de la précédente par sa contexture et ses mœurs. Les habitans en repoussent la chair par principes religieux. Ces deux dernières , ainsi que celle du Nil , dont on voit une si belle figure dans le grand ouvrage de la Commission de rinslitut d'Egypte , forment aujourd'hui le genre Trionyx. de Geoffroy. V. pi. R. 6. La Tortue a bec, qui a la carapace ovale, coriace , ca- rénée en son milieu , garnie de rides obliques , couverte de tubercules. Son museau est cylindriq«e , assez long, et ses pieds ont trois ongles. Voyez pi. R. 6. D'après l'opinion de Daudin , c'est la même espèce que la iortm membraneuse de 26o T 0 R Blumenbach , et la tortiie cartilagineuse de Boddaert, la tortue à trois ongles de Forskaël, enfin le tyrsé des Egyptiens. On la trouve dans le Nil. Elle se rapproche beaucoup de la précé- dente , mais parvient rarement à plus de cinq ou six pouces de long. Son plastron est aussi long et large que sa carapace ; ses pieds sont courts ; sa couleur est d'un brun jaunâtre de plusieurs nuances. La Tortue matamata., qui a les pieds presque digités ; le museau en bec allongé ; le col garni de membranes fran- gées ; la carapace ovale , très-peu convexe, garnie supérieu- rement de trois rangs d'écaillés carénées. V. pi, R. i'>. On la trouve dans les rivières de la Guiane. Elle est principalement remarquable par la saillie considérable de son corps hors du test; saillie telle , qu'il n'en peut recevoir qu'une très-petite partie. On peut croire , avec Daudin , que la tortue scorpiui.ne de Linnœus est celle-ci , mal décrite. Sa carapace est aplatie, allongée, composée de treize grandes écailles ridées en rayons, dentées , inégales entre elles , saillantes et formant trois ca- rènes sur le disque, et de vingt-cinq petites écailles carrées à la circonférence. Son plastron est ovale, échancré posté- rieurement et recouvert de treize plaques. La tête de Tanimal est grande, aplatie, arrondie, ridée et verruqueuse ; ses côtés sont terminés par deux ailerons membraneux , et son sommet par une callosité saillante ; son museau est cylindrique , en forme de trompe longue de dix lignes, au bout de laquelle sont les narines ; son col est très - saillant , aplati et verru- queux en dessus, frangé par six appendices membraneux, alternativement grands et petits sur les côtés ; ses pieds sont parsemés d'écaillés et de tubercules ; les antérieurs ont cinq doigts onguiculés , et les postérieurs seulement quatre ; sa queue est granuleuse et légèrement arquée. La couleur générale de cette espèce , dont la chair est un excellent manger , et qui parvient à deux ou trois pieds de long , est d'un brun foncé. La Tortue serpentine , qui a les écailles dorsales ca- rénées, les marginales postérieures divisées en six dente- lures profondes , et les pieds digités. Elle parvient à plus de quatre pieds de longueur totale , et pèse quelquefois au- delà de vingt livres ; sa carapace est un peu déprimée , ovale , garnie supérieurement de treize plaques carénées , granulées, ridées en rayons, toutes presque hexagonales, et latéralement de vingt-cinq plaques , dont les six posté- rieures sont plus larges, et ont chacune une grande dent pointue ; son plastron. petit , rhomboïdal, allongé, en forme de croix , est composé de dix plaques ; sa tête est ovale, apla- T O R 261 lie, tuberculeuse en dessus, armée d'un bec dont la pointe est recourbée et terminée par deux barbillons ; son col est plissé et rugueux; ses pattes sont recouvertes d'écaillés larges, saillantes, et de tubercules rangés avec ordie; ses doigts palmés et munis d'ongles robustes , excepté le petit des pieds postérieurs; sa queue est aussi longue que le corps, très- épaisse à sa base , couverte de tubercules écailleus, dont ceux du dessus sont plus saillans, cunéiformes, et imitent une crête semblable à celle de la queue du crocodile cayman. La cou- leur générale est un brun foncé , avec des nuances jaunes sur les côtés et en dessous. Cette tortue porte en Caroline , où on la trouve assez fré- quemment , le nom A'alù'gaior tortoise , et passe pour un ex- cellent manger. C'est une espèce vorace et qui , comme la tortue molle , se défend vigoureusement avec ses ongles et ses redoutables mâchoires. Elle s'écarte quelquefois assez loitt des eaux, et jette , lorsqu'on la surprend, un cri assez sem- blable à un sifflement , ainsi que je l'ai remarqué chaque fois que j'en ai pris. V. pi. H. 8, où elle a été gravée d'après mon dessin fait sur le vivant. La Tortue jaune, Tesiudo orhicularis^ Linn. , qui a la carapace noirâtre , avec des points et des lignes jaunes dis- posés en rayons. V. pi. R. 6. Elle se trouve dans les parties méridionales de l'Europe , et fournit plusieurs variétés, dont quelques-unes ont été décrites comme des espèces distinctes. Ainsi la tortue d Europe Ae Schneider, la /, iutèlaireàe. Marsigli, la /. ponctuée de Gottwald , la t. ronde de Linnseus , Lacépède, Dauhenton et autres , s'y rapportent. La tortue ronde surtout n'est que son jeune âge , ainsi que l'a prouvé Daudin, La carapace de cette espèce a au plus huit pouces de long sur cinq de large ; elle est convexe , lisse , couverte de treize écailles dorsales, en partie pentagones, et de vingt -cinq écailles marginales, toutes de couleur variable, mais toujours obscure , avec des points et des lignes jaunes rayonnées ; son plastron est ovale , oblong , arrondi en devant et tronqué en arrière. L'animal qui l'habile a une tête aplatie, triangulaire, un col ridé et nu ; les pieds écailleux , à doigts onguiculés et demi-palmés , excepté le petit doigt des postérieurs ; la queue petite et écailleuse. Il vit dans les eaux bourbeuses et les ma- rais , et se nourrit de petits poissons , de reptiles , de coquil- lages et d'herbes. Sa chair est très-bonne à mangerjaussi la re- cherchent on assez dans l'Allemagne méridionale, pour qu'elle soit vendue dans les marchés. Ses œufs sont de la grosseur 262 T O R d'un œuf de pigeon , et n'éclosent, au rapport de Marsigli,' qu'au bout rl'un an , ce qui est un peu difficile à croire. La Tortue bourbeuse , qui a la carapace noirâtre, d'une seule couleur. V. pi. R. 8. Elle se trouve dans les parties mé- ridionales de l'Europe. Elle ressemble assez à la précédente, mais sa carapace est plus aplatie, el sa couleur obscure, constamment sans taches ; le plastron est tronqué en avant, fourchu en arrière. L'animal est noir; sa peau est nue , ex- cepté sur les pattes qui sont écailleuses ; sa queue est assez longue. Cette espèce , qui est la plus commune de toutes celles d'Europe , aime les eaux marécageuses. Elle vit de reptiles, d'insectes et de plantes; elle attaque même les gros poissons, et les fait mourir en les mordant sous le ventre; c'est pourquoi on doit faire tous ses efforts pour Tempêcher d'approcher des étangs. On la nourrit fréquemment dans les jardins des par- ties méridionales de la France , parce qu'elle détruit les li- maces, les hélices terrestres, les insectes et autres animaux nuisibles. Sa démarche est moins lente que celle de la plu- pari des autres espèces , et elle fait souvent entendre un petit sifflement entrecoupé. L'accouplement de cette tortue a lieu dans l'eau, et dure deux ou trois jours. La femelle dépose ses œufs dans un trou creusé dans le sable , à l'exposition du midi , et il en sort , au bout de trois mois, de petites tortues de huit lignes de longueur totale , qui aussitôt vont se jeter à l'eau. On trouve toujours des tortues boiirheuses vivantes, chez plu- sieurs apothicaires de Paris , qui les font venir de la Provence pour faire des bouillons, regardés comme très- utiles dans les maladies de poitrine, el pour réparer les forces épuisées par l'excès des plaisirs de l'amour. On les mange dans les pays oii elles se trouvent; mais leur chair, ainsi que j'en ai pu juger, est bien inférieure en qualité à celle des tortues d'Amérique. La Tortue a tête noire est couleur de châtaigne ; sa tcle et ses pieds sont noirs ; sa queue est courte. Elle se trouve dans les Moluques ; sa longueur ne surpasse pas cinq pouces. La Tortue raboteuse a la partie supérieure de la cara- pace couverte de tubercules ; sa couleur esrjaune , variée de taches et de lignes irrégulières jaunes. Elle est figurée dans Lacépède , vol. i , pi. 6 ; dans Latreille , vol. i , pag. la/J^, et dans Séba , Mus. i , pi. 79, n."' i et 3. On la trouve dans les marais de la Caroline. Elle a environ trois pouces de long; sa carapace est un peu bombée ; sa tête est pointue ; ses pieds sont couverts d'écaillés, palmés el munis d'ongles, excepté au T O R 263 floigl extérieur de la dernière paire ; isa queue est très- courte . On a confondu plusieurs espèces avec celle-ci , telles que la tortue à verrues , la toiiue à casque et la tortue écrile. Voy. pi. R. 6. La Tortue rouss\tre est d'une couleur châtaigne , a les plaques du disque aplaties, unies dans leur milieu, striées en leurs bords , et cinq ongles à toutes ses pattes. Elle se trouve dans l'Inde ; ses plaques marginales sont seulement au nombre de douze. La Tortue a verrues a la carapace couverte de verrues écailleuses , crénelée en ses bords , et tous ses pieds ont qua- tre doigts. On ignore son pays natal ; sa longueur ne sur- passe pas trois pouces; sa tête est lisse et de diverses cou- leurs; ses pieds sont couverts d'écaillés. La Tortue a casque est aplatie, ovale, a les trois pla- ques dorsales carénées; vingt-qualre écailles marginales ; la tête couverte d'une cuirasse , et des barbillons à la mâchoire inférieure. Elle est figurée dans Schœpff, pi. 3, n." i. Elle ha- bite les Indes, d'où on l'a portée vivante en Angleterre ; sa longueur est de trois ou quatre pouces ; son museau es! court; son col est mince ; ses pieds sont palmés , ridés et couverts d'écaillés ; sa couleur est cendrée , variée de points noirs et de lignes courtes rayonnantes, avec le bord des plaques blanc et les sutures noires. La Tortue écrite a la carapace orbiculaire , aplatie, jaunâtre, couverte de lignes brunes tortillées , et imitant des caractères d'écriture. Elle est figurée dans Schœpff, pi. 3, n."* 4 6t 5. On ignore quelle est sa patrie. Sa longueur ne sur- f>asse pas deux pouces ; son plastron est très-grand et trés- arge ; son corps est gris , avec un peu de jaune à la tête ; sa queue est allongée. et ses pieds palmés. La Tortue porphyrée est rougeâtre , avec des taches d'un vert obscur et fauves , et quatre tubercules écailleux à Tanus, Elle se trouve à la Nouvelle-Hollande , et est fort voisine de la précédente ; sa longueur est de trois pouces ; sa queue est carénée en dessus. La Tortue réticulâire a la carapace légèrement striée , brune et réticulée par des lignes jaunes; le plastron jaune , avec cinq taches brunesi négales sur deux rangs à sa jonction avec la carapace. V. pi. R. 8. On la trouve, mais rarement, en Caroline, où je l'ai observée , décrite et dessinée. Elle se rapproche de la bourbeuse par la forme et la couleur. C'est peut-être la tortue des marais de Brovvn ; sa grandeur est de sept à huit pouces de long sur quatre à cinq de large et trois de haut ; sa tête est brune eu dessus, avec des lignes jaunes peu 264 T O II marquées sur les côtés , et une large bande jaune ; son col et ses pattes sont bruns , avec des bandes , des taches ou des fas- cies jaunes ; sa queue est couverte d'écaillés variées de bruri et de jaune. La Tortue a bord en scie , Testudo serrata , a la carapace brune, fasciée de jaune , avec des plaques marginales posté- rieures tridentées , et cinq taches brunes en un seul rang sur le bord inférieur des marginales. Je l'ai rapportée de Caroline, où on la trouve dans les marais. Elle est fort voisine de la pré- cédente , mais la forme de la carapace , beaucoup plus for- tement bombée, et les caractères précités, l'en séparent Irès-bien ; sa grandeur est souvent d'un pied, et dans ce cas sa largeur est de neuf pouces, et sa hauteur de cinq ; ses pla- ques ont des stries ou mieux des rides, dont les unes sont lon- gitudinales, et les autres , qui leur sont inférieures , transver- sales ; sa tête est brune , avec des bandes jaunes en dessous qui se prolongent sous le col ; ses pattes sont écailleuses , brunes, avec des bandes jaunes en dessous ; les postérieures n'ont que quatre ongles ; sa queue est courte , brune en des- sus , jaune en dessous. Daudin , par erreur , a attribué à cette espèce la description que j'avois faite de la précédente sur le vivant. La chair de \a.torliie à Lords en scie est excellente , ainsi que } ai eu occasion de m'en assurer plusieurs fois. Aussi est-elle beaucoup recherchée en Caroline. La Tortue géograpsiique a le test élevé, dentelé à son extrémité , réticulé de jaune , la tête et les cuisses pourvues de lignes jaunes irrégulières , et la queue annelée de la même couleur. Elle vit dans l'Amérique septentrionale , dans le lac Erié. Lesueur l'a décrite et figurée dans le Journal de l'Aca- démie des sciences naturelles de Philadelphie, septembre 1817. C'est de la tortue réticulaue qu'elle sefrapproche le plus. La Tortue a lignes concentriques , Testudo ronrentrata , a la carapace grise, avec depuis deux jusqu'à sept lignes noi- res , centrales et parallèles aux bords , sur chaque plaque; le plastron jaune el postérieurement marginé. Elle a été figurée sur uion dessin par Latreilie, dans V Histoire nalurelle des Rep- tiles^ faisant suite au Biijfon , édition de Dclervillc. Elle se trouve dans les eaux stagnantes de la Caroline , où je la voyois souvent en grand nombre , se délectant au soleil sur les ar- bres renversés ou sur les mottes de terre qui en couvroient les bords. Elle est d'un naturel craintif et moins méchant que les autres. Comme elle a le test un peu épais, elle court et nage avec vivacité; aussi n'ai-je jamais pu en prendre par surprise sur terre ; il fallolt les aller chercher au fond de T O R 265 l'eau. Sa taille est de huit à neuf pouces de long , sur cinq de large et deux et demi de haut. Sa tête est grise , large , ob- tuse, avec des taches noires sur les côtés et en dessous. Ses patles sont grises , palmées , et les postérieures n'ont que quatre angles. Sa queue est courte et fortement carénée. /^. pi. R 8. Cette espèce paroît avoir les plus grands rapports avec la tortue terrapin , figurée dans Schœpff , pi. i.5 , et n'en est re- gardée que comme une variété par Daudin ; cependant il pa- roît que sa carapace est moins bombée et sa couleur fort différente. On la mange en Caroline ; mais comme elle fournil peu de chair, elle est moins recherchée que plusieurs autres. La Tortue ponctuée a la carapace ovale , médiocrement convexe , unie, noire et ponctuée de jaune. Elle se trouve dans les marais de l'Amérique méridionale. La grandeur de sa carapace est d'environ cinq pouces de long sur trois pouce» de large et un pouce et demi de haut. Sa tête est triangulaire ; lisse, noire, avec une rangée transversale de points jaunes, sa mâchoire inférieure tachée de jaune, et sa mâchoire su- périeure échancrée à son extrémité. Son corps est granulé, noir , avec deux taches jaunes à sa partie antérieure. Ses pat- tes sont noires en dessus , jaunes en dessous , non palmées , avec cinq ongles aux antérieures et quatre aux postérieures. La queue est noire en dessus et jaune en dessous. La Tortue PEINTE a la carapace brunâtre, oblongue, con- vexe, très-unie, et couverte de plaques presque toutes qua- drangulaires et bordées de jaune. On la trouve dans l'Amé- mérique septentrionale. Elle a environ six pouces de lon- gueur totale; son plastron est aussi long que sa carapace. Elle se rapproche si fort, pour la forme et pour les mœurs , de la précédente , qu'on seroit tenté de n'eu faire qu'une variété. La Tortue a boîte , Tesùido dausa , est brunâtre , a les plaques striées parallèlement à leurs côtés , jaunâtres dans leur milieu , les dorsales carénées, et le milieu du plastron enfoncé. On la trouve dans l'Amérique septentrionale , d'où j'en ai rapporté plusieurs individus. Elle ne peut pas être dis- tinguée , selon Daudin et selon moi , de la tortue a courte queua de Lacépède ,. de la vîrginienne de Grew , et de la caroUnienne de Linnaeus. Le plus gros individu de cette espèce , que je possède, a cinq pouces et demi de long , quatre pouces de large et deux de hauteur. Il est très-bombé , et cependant aplati en dessus, 3es plaques latérales postérieures sont relevées en gouttière. 2G6 T 0 R Sa tête est noire , avec une bande jaune sur ses bords supé- rieurs , et plusieurs »arhes de même couleur sur sa partie pos- térieure et ses côtés; ses mâchoires sont jaunes , variées de noir; ses patles sont très-écailleuses et noirâtres; les anté- rieures sont tachées de jaune et pourvues de cinq ongles, les postérieures sont d'une seule couleur et n'ont que trois on- gles. Le plastron est composé de douze plaques , dont les six antérieures sont mobiles sur une charnière , de manière que lorsque le corps de la tortue est conlraclé , celte portion s'ap- plique sur les bords de la carapace et ferme sa cavité positi- vement comme une boîte. Cette espèce, quoique aquatique, est plus souvent sur terre que dans l'eau ; et la nature a augmenté ses moyens de sécurité en lui donnant la faculté de cacher entièrement sa tête et ses pattes antérieures à la vue de ses ennemis. Elle vit de poissons , de reptiles , d'insectes , etc. ; on dit qu'elle tue même des serpens de quatre à cinq pieds de long et les dé- vore. Son accouplement'dure quatorze jours. Un individu a été conservé dans un jardin pendant quarante-sîx ans. On ne la mange point , mais on recherche beaucoup ses œufs qui sont gros comme ceux des pigeons. Chaque fois que j'en saisissois une , elle fermoit son plastron ; et ce n'étoil qu'après un long temps qu'elle hasardoit de nouveau de sortir sa tête et de chercher à fuir. La Tortue d'Amboine a la carapace convexe , unie , brune , à bord jaune , avec la tête tachée de jaune et les pieds palmés. Elle habite l'île d'Amboine , où Riche l'a trouvée. Son plastron est mobile en avant et en arrière. Ce naturaliste a observé que le battant antérieur adhère au corps par la peau et par la tête inférieure des clavicules ; que le battant postérieur y adhère par la peau et par deux muscles cylindriques; que deux muscles ventraux, aplatis, longs, partent du bord du bassin pour se rendre au bord postérieur de l'omoplaie. Il résulte de là que les battans ont des muscles pour se fermer et n'en ont point pour s'ouvrir. Riche en conclut qu > la tortue sort de sa carapace en dilatant ses poumons, et ce <^^ec d'autant plus de certitude, qu'il a constamment remarqué qu'elle expiroit beaucoup d'air lors- qu'elle se contractoit. La Tortue a petites raies ou a gouttelettes, 7^5- liido vîrguUita , est d'un brun noir , avec de nombreuses taches jaunes longitudinales et transversales, dont beaucoup ressemblent à des virgules ou à des gouttes d'eau. V, pi. R. 8. Elle habite les marais de l'Amérique septentrionale, où je l'ai observée , décrite et dessinée sur le vivant. Sa longueur T O R 267 €st de cinq pouces , sa largeur de quatre , et sa hauteur de deux et demi , de sorte qu'elle est très bombée , ce qui a dé- terminé Lacépède à l'appeler la bombée. Sa tète est allongée, aplatie en dessous, brune, marquée de jaune, avec une grande tache à la joue et à la mâchoire inférieure , de la même couleur. Cette dernière a de plus trois raies noires. Ses pattes sont brunes et n'ont point de membrane. Celles de devant ont cinq ongles, et celles de derrière quatre. Son plastron est tout jaune , composé de douze plaques, dont les six premières sont séparées des autres , comme dans la pré- cédente , par un ligament membraneux, qui leur permet un mouvement de fermeture; mais, de plus, les six dernières ne sont attachées à la carapace que par un ligament de même nature qui favorise également son rapprochement de cette carapace, de sorte que cette espèce se ferme com- plètement lorsqu'elle craint quelque danger. Elle présente plusieurs variétés. La Tortue rougeatre , Testudo pensybanica , a la cara- pace unie, d'un brun rougeâtre, aplatie en dessus, à plaques légèrement imbriquées , et la queue terminée par un ongle. Elle- se trouve très-communément dans toute l'Amérique septentrionale. Sa forme représente un ovale allongé, ayant quatre pouces de long, trois pouces de large, et un pouce et demi de haut. Son plastron est échancré postérieurement, et se ferme en avant et en arrière comme celui de la précédente. Sa tête est brunâtre en dessus, avec des taches jaunes,irrégu- lières,peu nombreuses. Celte dernière couleur domine sur les joues, sur le bec et sur le menton, qui est pointillé de brun et a quatre barbillons jaunes. Le col est brun et garni de papilles; les pieds sont bruns, très-écailleux , palmés , avec cinq ongles aux antérieurs et quatre aux postérieurs. La queue est épaisse, de la couleur etde la longueur des pattes,chargée de plusieurs rangs de papilles en forme d'épines, et terminée par un ongle recourbé et un peu obtus. Je n'ai pas remarqué que cette espèce , dont j'ai pris ua grand nombre d'individus dans les marais de la Caroline , sentît le musc comme on l'a annoncé. Il est probable que , relativement à cette qualité, on l'a confondue avec la sui- vante. Elle est trop petite pour avoir beaucoup de chair; aussi les nègres mêmes dédaignent-ils de la manger. La Tortue odorante a la carapace unie , d'un brun noir, aplatie en dessus , légèrement carénée en arrière , vingt-trois écailles marginales, et la queue terminée par un ongle. Elle se trouve dans les marais de la Caroline, où je l'ai observée, décrite et dessinée. Elle se rapproche infiniment de k pré- 268 T O R cédenle, avec laquelle elle est généralement confondue dans le pays; mais elle s'en dislingue très-aisément, lorsqu'on compare chacune de leurs parlies correspondantes. Elle est plus ronde , plus bombée , d'une couleur plus foncée, et ses plaques ont une forme fort différente. Sa longueur est de trois Ï>ouces, sa largeur de deux et demi, et sa hauteur de quatorze ignés. Sa tôle est aplatie et a deux lignes jaunes , un peu flexueuses de chaque côté ; le menlon a quelques barbillons courts et jaunes; les pattes sont brunes, avec quelques nuan- ces plus pâles ; elles sont de plus palmées, et ont cinq ongles aux antérieures et seulement quatre aux postérieures. La queue est courte, chargée de tubercules charnus, blanchâtres, en forme d'épine , et terminée par un ongle. Le plastron est fort différent, quant à sa forme, de celui de la précédente , quoiqu'il soit aussi échancré en arrière ; mais il se ferme de même antérieurement et postérieurement. Cette espèce est plus rare que \di tortue rougeâtre ^ et répand, lorsqu'elle est en vie, une légère odeur de musc qui n'est pas désagréable. V. pi, R. 6. '6.^ Les Tortues terrestres. Les tortues de cette division ont les doigts des pieds nort distincts ou réunis en un moignon écailleux d'où partent les ongles. La Tortue GRECQUE ou Tortue ronde est hémisphérique; SCS plaques supérieures sont convexes , bossues , et ses mar- ginales au nombre de vingl-cinq ; la couleur de toutes est un jaune mêlé de noir, V. pi. R. 6 , où elle est figurée. On la 'trouve dans les parlies méridionales de l'Europe , principa- lement dans la partie de la Turquie qui formoit autrefois la Grèce. On l'appelle aussi l'ortuc terrestre commune , parce que c'est la moins rare de cette division. C'est elle qui fut connue des anciens , et qu'ils plaçoient aux pieds de Vénus comme symbole de la douceur. La carapace de celte espèce est au plus de cinq pouces de long, de quatre pouces de large et de trois de haul. Elle est ovale, couverte de treize plaques dans son disque, et de vingt-cinq en ses bords, toutes entourées de stries nom- breuses et concentriques , creusées et pointillécs à leur som- met. Son plastron, divisé par un sillon longitudinal, est jaune, avec une tache noire sur chacune des douze plaques dont il est composé. Sa têle est un peu convexe en dessus , recou- verte par quelques écailles ; ses mâchoires déniées ; ses pieds sont courts, couverts de petites écailles , et pourvus, à leur extrémité, de quatre à cinq ongles sans doigls ; sa queue est T O R 269 conique, et terjnînée par une corne recourbée en dessous et jaunâtre. On nourrit fréquemment la tortue grecque dans les jardins, en Italie et en Sardaigne , pour détruire les hélices ci les in- sectes qui en dévorent les productions. Elle vit plus de soixante ans. Sa chair est fort bonne à manger , et ou en fait une grande consommation en Grèce pendant le carême , parce qu'elle est regardée comme maigre. On en apporte beaucoup de Barbarie , où elle est aussi très-commune , à Marseille , d'où on les envoie pour l'usage des pharmacies, ses bouillons passant pour meilleurs, dans les affections de la poitrine , que ceux de la tortue bourbeuse qu'on y emploie ordinairement, l^lle passe l'hiver dans la terre sans manger ; mais dès que le soleil du printemps se fait sentir, elle sort de sa retraite et répare ses forces par une abondante nour- riture animale et végétale , ensuite elle s'accouple et pond cinq ou six œufs , gros comme ceux d'un pigeon, qu'elle dé- pose dans le sable , où ils éclosent à la fin de l'été. Cette espèce fournit huit ou dix variétés remarquables ,' parmi lesquelles il faut mentionner la tortue zolhafaeko. Fors- kaël, fort commune en Egypte et en Syrie. La Tortue géométrique a toutes les plaques ovales , très-élevées, aplaties à leur sommet, et chacune ornée de lignes jaunes disposées en rayons , qui se lient avec celles de ses voisines. On la trouve en Asie et en Afrique ; elle est com- mune au Cap de Bonne-Espérance. Sa forme élégante frappe tous les yeux ; aussi la voit-on dans presque tous les cabinets d'histoire naturelle. Elle parvient à près d'un pied de long. Son animal est fort imparfaitement connu. La Tortue élégante est hémisphérique , a les écussons sillonnés , convexes , à lignes jaunes , à sommet aplati et ponctué. Elle a beaucoup de rapports avec la tortue géométri- que^ mais est beaucoup plus petite , sa longueur n'atteignant pas trois pouces. Saleté est obtuse; ses pieds sont recou- verts d'écaillés moyennes, et terminés par cinq et quatre ongles ; la queue est conique ; le tout jaunâtre. La Tortue indienne a la caparace convexe et les plaques marginales antérieures relevées en dessus. Elle se trouve à la côte de Coromandel, d'où elle a été apportée vivante à Paris. C'est elle que Perrault a disséquée. Elle parvient à trois pieds de long , deux de large , et quatorze pouces de haut. Sa couleur est brune , ses mâchoires sont dentelées; ses pattes sont armées de cinq et quatre ongles ; sa queue est terminée par une pièce cornée. M. David Foxster,dans le journal de sonYoyage des Etats- Unis aux îles de Rooabooga, de Madisson, et autres de la 270 T O R mer du Sud , fait mention d'une tortue de terre , qui est un excellent manger , et dont il est des individus qui pèsent jus- qu'à trois cents livres. 11 est fâcheux qu'il n'ait donné ni la des- cription ni la figure de cette gigantesque espèce, qui semble ne pouvoir se conserver dans un pays habité, (b.) TORTUE. Agaric dont le chapeau est gris-roux, et la forme et les sillons d'un test de tortue, dont les lames sont blanches et décurrentes sur le pédicule qui est brun et aplati. 11 est bon à manger. Paulet l'a figuré pi. 44 de son Traité des Champignons, (b.) TORTUE. Poisson du genre anihias, qui fait actuellement partie des LuTJA^s. (b.) TORTUE. Nom d'une coquille univalve du genre Porce- laine ( Cyprœa testudinaria). (desm.) TORTUE (PAPILLON). Espèce de lépidoptère diurne du genre Vatsesse. F. ce mot. (l) TORTUE VERTE de Geoffroy. C'est un petit coléop- tère des environs de Paris, qui appartient au genre Casside. V. ce mot. (desm.) TORTUE VERTE. V. Tortue franche, (desm.) TORTUES FOSSILES. Il résulte des recherches de M. Cuvier , sur les débris fossiles de tortues, que les couches de la terre en renferment au moins sept espèces , dont trois chélonéeSf une vraie tordue terrestre , une trionyx et deux émydeSf et que ces reptiles ont été déposés dans des terrains de na- ture très-différente , comme les schistes de transition , la craie , le gypse calcaire ou à ossemens , etc. Genre chélonée. Ce genre comprend , ainsi qu'on le sait , les tortues à ma- jchoires tranchantes , dont les pattes, à doigts immobiles, sont aplaties en forme de nageoires, et dont le plastron est représenté par des pièces diversement configurées et dente- lées, suspendues dans l'intérieur de la peau. Première Espèce. — La Chélonée de Scheuchzer, Knorr, Monum. du déluge , lom. i , pi. 34 ; Andrew, Lettres sur la Suisse , pi. i6. Cette tortue est évidemment une chélonée , ainsi que le prouve l'allongement inégal de ses doigts qui vont en croissant du pouce au médius, et ensuite en décrois- sant. Sa taille est assez petite , puisqu'elle n'excède, pas six pouces pour la longueur totale. On l'a trouvée dans les schis- tes de transition du Plattenberg près Claris en Suisse ~ apla- tie et déformée comme les nombreux poissons qu'on ren- contre dans les mêmes couches. Seconde Espèce. — Chéi.onée DE Faujas , Faujas , Hist. de la montagne de Saint- Pierre ^ page 88; — Ejusd. , Essai T O R 271 Se Géologie ^ tom. 1 , pag. 182, Celle-ci , dont on trouve les débris dans la craie grossière et d'apparence sablonneuse qui compose la montagne de Saint-Pierre de Maastricht , étoit au moins de la dimension de la chélonée Caret ^qï sa carapace avoit la même forme que cette dernière. Son plastron étoit dentelé aussi, comme celui du caret ; ce qui l'a fait considé- rer par M. Faujas, comme étant un bois d'élan. Le même naturaliste a fait une autre méprise que M. Cuvier a égale- ment relevée, en regardant comme des espèces d'avant-bras, deux portions antérieures du tour de la carapace, qui man- que souvent en entier dans les tortues fossiles. Troisième Espèce. — La Chélonée de Burtin, Burtin, Oryctographie de Bruxelles , pag. 94 , pi. 5. Dans cette espèce, les pièces vertébrales et costales , ainsi que celles du contour de la carapace, ont tous les caractères des tortues de mer ou chélonées; mais elle diffère de toutes les tortues de ce genre, connues jusqu'à ce jour, et notamment de la tortue franche, parce que les intervalles de ses côtes sont complètement os- sifiés, et qu'il ne reste aucun vide entre eux et les pièces du bord , lesquelles sont aussi beaucoup plus larges à propor- tion , que celles de la chélonée franche. Plusieurs individus ont été trouvés à Meisbroeck près de Bruxelles, dans des carrières de calcaire marin grossier. Genre ToRTUE. Les tortues terrestres ont pour caractères les plus appa- rens : la glbbosité de leur carapace ; la forme non flenteléfe de leur plastron ; leurs doigts immobiles , presque d'égale longueur, et réunis en moignons, etc. On n'en connoît qu'une seule espèce à l'élal fossile ; c'est : La Tortue DE Lamanon, dont le test est haut de six pou- ces , sur une largeur de six , ce qui donne une convexité aussi grande qu'il y en ait dans aucune tortue fossile. Plusieurs in- dividus de cette espèce ont été découverts dans un rocher calcaréo-gypseux des environs d'Aix en Provence , lequel conienoit aussi des ossemens variés , et des dents , en tout analogues à ceux qu'on rencontre dans la pierre à plâtre des environs de Paris. Leur état de conservation étoit fort im- parfait, et à proprement parler, Lamanon n'a fait connaître que des moules intérieurs de la carapace : il les a décrits et figurés dans \q Journal de Physique ., 1780, p. 8b8 , pi. 3. On les avoit pris d'abord pour des têtes humaines , et Cirueltard avoit cru y reconnoitre des nautiles. Genre TRIONYX. C'est à ce genre que se rapportent les restes les mieux 272 T 0 R caraclérisés de tortues de nos carrières des environs de Paris. La Triotsyx de Cuvier , dont on n'a rassemble' que des débris , offre en effet les principaux caractères ostéologiques que M Geoffroy a fait remarquer dans les trionyx vivantes , c'est-à-dire ceux qui résultent de la non-ossification des in- tervalles des côtes, de l'absence d'un rebord osseux de la ca- rapace comparable à celui des chelonées , de la multitude de petites fossettes ou cavités qui criblent la surface extérieure des pièces osseuses du test, et qui servent à rendre plus adhé- rente la peau molle dont la carapace est recouverte. Les trionyx vivantes étant toutes d'eau douce , il y a lieu de croire que celle des carrières de Montmartre habitoit aussi dans des eaux non salées , et cette présomption se trouve corroborée par les différens fossiles au milieu des- quels on l'a trouvée. Genre Émyde. Nos carrières de pierre à plâtre des environs de Paris ont encore offert des débris assez abondans qu'on peut rap- porter , selon M. Cuvier , au genre des émydes , genre qui a pour caractères: d'avoir les doigts mobiles , réunis par une membrane , et d'avoir le sternum du plastron joint à la ca- rapace , ce qui n'existe pas dans les chélonèes et dans les trionyx. Ces débris ne sauroient appartenir au genre des che- fydcs ., (\n\ ont sur le test de grosses saillies pyramidales, ni à celui des tortues terrestres , qui ont leur carapace plus bombée , et les côtes inégales dans leur épaisseur. Les fragmens de côtes qui ont été rassemblés, prouvent «u'il existe dans nos carrières deux espèces distinctes , diffé- Tentes entre elles par la taille, (desm.) TORTULE, Tortula. Plante à tiges droites, tétragones , rameuses, à feuilles opposées, pétiolées, ovales, presque en- tières , dentées et rudes au toucher ; à (leurs portées sur des épis filiformes très-longs et accompagnés de bractées , qui forme un genre dans la didynamie gymnospermie et dans la famille des scrophulaires. Ce genre a pour caractères : un calice hérissé de poils , di- visé en cinq parties ; une corolle tubuleuse , bilabiée et en spirale ; quatre élamines , dont deux plus courtes ; un ovaire supérieur, surmonté d'un style à stigmate en tête ; deux noix bilocalaires , extérieurement rugueuses. La TorUile se trouve dans les Indes. Elle est vivace , et les pédoncules de ses (leurs se recourbent après que la fructifica- tion est achcvcc. Roxburg l'avoit appelée Strepiiict^ , Jus- TOT sjf* BÎeu pense qu'elle doit être réunie au genre Priva d'Adanson. qui porte cinq autres ncms. (B.) TORÏULE , Tortilla. Genre de plantes établi dans la fa- mille des mousses aux dépens des IJrys. Il renfermoil , dans la monographie qu'a publiée Schweiger, en 1812 , soixanle- dix-huil espèces; l'nais la plupart ont été réunies aux Barbules et aux Syntrichies de Bride) ; de sorte que Schvvœgrichen , daus le Species ntuscorum de Hedwig, l'a réduit à trois espèces: la TORTULE SUBULÉE , la TORTULE MURALE et la ToRTULE MUCRONÉE. Ses caractères sont : périslome membraneux , cylindrique , pourvu ,à son extrémité, de lanières papillaires et contournées, (fi.) TORULE, Torula. Genre de plantes de la classe des anan- dres , 2. «ordre ou section , les Moisissures, proposé par M. Link. Il se distingue par un ihallus composé d'amas en flocons rameux , roides , moniliformes ; par des articles globuleux, tous petits. M. Link pense que le monilîa herbarum , de Per- soon, doit en faire partie. Le genre A^jtenîsarie de Nées n'en diffère pas. (p. b.). TORYMÈNE, Torymenes. Genre de plantes établi par Salisbury pour placer rx\MOME graine de paradis, (b.) TOSAGRIS, To^û'^^m. Genre de plantes établi par Palisot- de-Beauvois, Il se rapproche beaucoup du Muhlenbergie , ainsi que du Trichochloa, et se confond avec le Podoseme de Desvaux , dont il diffère cependant par sa baie supérieure qui est entière, (b.) TOSAR. Coquille du genre des Tellines {teUina senega- lensis , Gmelin). (b.) TOT. Nom de pays d'une espèce d'AioÈs. (b.) TOTA BONA. Nom donné par quelques botanistes au chenopodium bonus henricus ^ L. , plante qu'il ne faut pas con-j fondre avec la sauge sclarée , communément appelée Tou- te-bonne, (ln.) TOTAC. Nom d'un Ibis du Paraguay. V. ce mot. (v.) TOTANO. Nom vénitien d'une Barge ou d'un Cheva- lier , dont on a tiré la dénomination latine et générique des Chevaliers, (v.) TOTANUS. C'est, dans Brisson , le nom générique des Chevaliers, (v.) TOTAPIRI. Nom malabare du Tnchosanthes nerçifoUa , L. , figuré dans Rhéede {Malab. 8 , t, 17 ). (ln,) TOTIPALMES. Nom imposé, par M. Cuvier,à une îdi-. XXXIV. i)^ 37/. T 0 U mille d'oiseant de Tordre des palmipèdes , laquelle.corres- pond à celle que j'appelle SyndacïYLE. Voyez ce mot. (v.) TOTOCKE. C est le Cocotier DU Chili, de Molina. V. re iTiol. (B,) TOrOMBO. Coquille du genre Buccin (SucaHï/m/jz//- /ws , Linn.). C'est un Casque de Lauiarck. (b,) TOTOMBO. On donne ce nom , dans l'Jnde, auxpoisson» épineux des genres Diodon et Tétrodon. (r.) TOÏTÉE , Tottea. Arbrisseau de l'Inde, à tige flexueuse et noueuse ; à feuilles alternes , ovales, en cœur , aiguës ; à fleursen grappes solilaires ou géminées, opposées aux feuilles, lequel conslilue selon Rolthoell , un genre dans la polyan- drie monogynie , dont les caractères ne sont pas suffi- samment développés. H est figuré pi. 2 des Nouveaux Mé- moires de l'Académie de Copenhague, (b.) TOTTI. Nom du Gros-bec social, au Cap de Bonne- Espérance. V. ce mot. (v.) T(JTTOVILLA. Olina parle du cujelier ^ sous'ce nom italien. V. Alouette lulu. (s.) TOTOWÉ. Nom que le Chevalier a ailes blanches porte dans 1 île d'Olaïli. (v.) TOUAN. Petit quadrupède d'Amérique , désigné par le nom de petite Loutre de la Guiane , mais qui appartient à la famille des marsupiaux et au genre Chironecte .(desm.) TOUAZÏ. V. Martin-pêcheur-touazi. (v.) TOUBA. Nom javanais de la Glycine frutescente, dont la racine sert à enivrer le poisson, (b.) TOUBANO, Le Pélican, en grec moderne, (s.) TOUCAN. Quadrupède. V. Tue an. (s.) TOUCAN , Ramphastos , Linn. , Lath. Genre de l'ordre des Oiseaux sylvains , de la tribu des Zygodactyles et de la famille des Pteroglosses. V. ces mots. Caractères : bec plus ou moins épais que la léte à sa base , long , gros , con- vexe en dessus , cellulaire, crénelé sur les bords ; mandibules courbées en en-bas , vers le bout ; narines orbiculaîres , si- tuées près du front ; langue médiocre , étroite , cartilagineuse et en forme de plume; ailes courtes, un peu concaves, à penne bâtarde courte ; les troisième et quatrième rémiges les plus longues de toutes ; dix rectrices ; quatre doigts , deux devant , deux derrière , les antérieurs réunis jusqu'au-delà du milieu. Buffon a divisé ce genre en deux sections. La première contient les /oj/f^/j^ proprement dits , lesquels ont le bec très- erand, d'une substance mince et légère ; les pennes de la queue à peu près égales entre elles. La deuxième se compose T O U 375 des espèces qu'on appelle aracarîs; elles diffèrent des précé- dens, en ce qu'elles ont le bec moins long et moins ^ros, plus dur et plus solide ; la queue plus longue à proporiion, et sensiblement élagée ; elles sont aussi d'une taille inférieure. Cette section est le genre pteroglossiis d'Iliiger. Ces divisions sont dues aux Brasiliens , qui ont donné à ces oiseaux les noms que nous venons d'indiquer. Les naturels de la Guiane les ont aussi divisés, en appelant les toucans kararonima , et les acaris , grigri. Ce qui frappe plus particulièrement dans ces oiseaux, c'est la grosseur et la longueur de leur bec ; il est dans toute son étendue plus large que la tête ; dans quelques espèces, il est aussi long que le corps en entier. Aussi des voyageurs les ont-ils appelés toiii-hccs^ et on les désigne à Cayenne par la dénomination de gros becs. Cet énorme bec est un corps ca- verneux, rempli de cellules vides, séparées par des cloisons d'une substance osseuse, aussi mince qu'une feuille de pa- pier, et recouverte par une expansion de substance cornée, si peu solide qu'elle n'oppose aucune résistance au doigt qui la presse avec un léger effort, La mandibule supérieure est recourbée en bas , en forme de faux ; l'inférieure est plus courte , plus étroite , moins courbée ; toutes deux sont dentelées sur leurs bords , mais les dentelures de la supérieure sont bien plus sensibles que celles de Tinférieure , et ces dentelures , quoique égales en nombre de chaque côté des mandibules , non-seulement ne se correspondent pas du haut en bas , ni du bas en haui^ mais même ne se rapportent pas dans leur position relative ; celles du côté droit ne se trouvant pas vis-à-vis de celles du côté gauche , car elles commencent et se terminent aussi plus ou moins prè^n avant. La langue des toucans est encore plus extraordinaire que le bec; c'est plutôt une plume qu'une langue , dont le milieu ou la tige est d'une substance cartilagineuse , large de deux lignes , accompagnée , des deux côtés , de barbes très-serrées cartilagineuses et conformées comme celles d'une plume or- dinaire ; ces barbes sont dirigées en avant , et d'autant plus longues , qu'elles sont situées plus près de l'extrémité de la langue. Les oiseaux classés dans ce genre ne se trouvent que dans les contrées les plus chaudes de l'Amérique , se nourris'^ent de'fruits, vont ordinairement par petites troupes de six à dix, ont le vol lourd et d'une pénible exécution ; cependant ils peuvent s'élever à la cime des plus grands arbres, où ils ai- ment à se percher , et sont toujours dans une agitation con- 276 T 0 U linuelle ; ils font leurs nids dans des trous d'arbres, et leur ponte n'est que de deux œufs. Les jeunes s'apprivoisent et s'élévcni r.isénient , car ils se nourrissent de tout ce qu'on leur donne , fruits , pain , chair, poisson ; ils saisissent les morceaux qu'on leur offre , avec la pointe de leur bec , les jancent en haut et les reçoivent dans leur large gosier; mais s'ils les cherchent à terre , ils ne les prennent ordinairement que de côté , et les font de même sauter en l'air. Les toucans sont si sensibles au froid , qu'ils craignent la fraîcheur de la nuit, dans ces climats brûlans. Leur peau est généralement bleuâtre, et leur chair, quoique dure et noire , est man- geable. Nous devons à M. de Azara de nouvelles observations sur les toucans , qui complètent leur partie historique. Les toucans, dit-il contre toute apparence, détruisent un grand nombre d'oiseaux, parce qu'avec leur gros et grand bec, ils se font respecter par toutes les espèces ; ils les attaquent , les chassent de leurs nids, et en leur présence même, mangent leurs œuls et leurs petits qu'ils tirent des trous , à l'aide de leur bec , ou qu'ils font tomber avec les nids. Des témoins dignes de foi affirment que les toucans ne respectent pas même les œufs et les petits des aras et des caracaras , et que si les petits sont trop forts pour qu'ils puissent les enlever du nid, ils les font tomber à terre, comme si leur naturel ne les portoit pas seulement à dévorer, mais encore à détruire : le nid si solide âa fournier qui résiste au temps et au^ autres causes de destruction, n'esl pas à Tabri de l'attaque des tou- cans, qui attendent que l'argile dont il est composé soit détrempée par la pluie, pour le briser à coups de bec, afin de pouvoir dévorer les œufs et les petits ; enfin , dans la saison delà ponte, les toucans n'ont presque point d'autre nourri- ture ; en tout autre temps , ils ne vivent que de fruits , et quelquefois d'insectes et de bourgeons ; alors ils laissent en paix les autres volatiles. Quoit|ue les toucans aient un bec hors de toute propor- tion, il n'olïre pas plus de résistance que celui des autres oi- seaux dont la têie et la surface sont les mêmes , lorsqu'ils volent, parce qu'alors ils en présentent la pointe au vent; de plus, la légèreté spécifique et la conformation de ce large et long bec ne peuvent ralentir le vol, altendu que les points les plus élevés de l'oiseau se trouvant au bec même et à la moitié antérieure du corps , ils ne forment point obstacle , le vent ayant fait son effet sur la pointe du bec. Dans l'état de repos , le toucan porte son bec un peu plus relevé que la ligne horizontale qui passeroit par les yeux ; et lorsqu'on le T O IT 277 regarde de très-près , ce bec paroît postiche, parce que la base excède ce niveau de la te^e qui s'y emboîte comme dans un élui. Selon M. de Azara, la langue des toucans ne pouvant se plier, est inutile pour la direction des alirnens et p-ur la formation du cri, qui, dans les deux toucans du Paraguay , se réduit à la syllabe rac. Les toucans volent à une hauteur moyenne , et en ligne droife et horizontale ; ils battent des ailes par intervalle , et avec quelque bruit ; leur vol est plus vite que le peu déten- due de leurs ailes ne le feroit croire ; ils sautent de branche en branche, et changent de position avec prestesse , mais ils ne grimpent pas à la manière des pics. Ce sont des oiseaux forts cl très-attentifs à ce qui se pisse autour a eux ; ils n'a- vancent qu'avec défiance , et ce n'est que rarement qu'ils se posent à terre* j,is sautillent obliquement d'assez mauvaise grâce, et les jambes ouvertes presque d'une palme. Quand ils prennent les petits oiseaux dans le nid , des morceaux de viande ou un fruit , ils les lancent en l'air ^ et par un léger mouvement du bec , il les font sauter jusqu'à ce que les nior- ceaux se présentent convenablement pour être r.viilés ; alors , par un autre mouvement , il les font entrer dans leur large gosier enfermé par un cou volumineux ; mais si le morceau est plus gros que l'ouverlure du gosier , ils l'abandonnent sans chercher à le diviser. Selon des anciens voyageurs , le nom de toucan signifie plume , au Brésil , et les naturels de ce pays ont appelé ioit- ain-talouracê , l'oiseau dont ils prenoient les plumes pour se parer. Selon d'autres , sa dénomination vient de son cri ioucarar.a. A Surinam , le toucan se nonime bouarabeck ou rojocaî , soit parce qu'il y a quelque ressemblance entre son bec et la banane, soit parce qu'il a la coutume de s'en nourrir, soit enfin par ces deux causes réunies. ( Voyage en Guiune , tra- duit par Henry ). A. Toucans proprement dits. Le Toucan a bec rouge. C'est,dans Edwards, le Toucan A GORGE BLANCHE de Cayenne. Le Toucan BLEU. V. ci-après Aracari bieu , page 283, Le 'XoxiÇ,K^ cocmcki .Ramphasfos ior^nahis.hsih. Le Mexi- que est la patrie de ce toucan, qui est à peu près de la gran- deur des autres. Il a le bec blanc en dessus , noir en dessous ; l'iris d'un jaune rougeâlre ; la tête noire , de même que le dessMS du cou qui porte un collier rouge ; le dessous de cette partie est d'un blanchâtre parsemé de quelques taches rou- ges et de pelites lignes noires ; les ailes et la queue sont dje- 278 T O U celle dernière couleur; le ventre est vert; les jambes sont rousses ; les pieds d'un cendré verdâlre , et les ongles noirs. Le Toi3CA]S A (OLLiER DE Caïenne. V. cl-après Aracari, KouLiK , page 284. Le Toucan a collier du Mexique. V. Toucan co- CHICAT. Le Toucan a gorge blanche du Brésil , Eamphastos pis- n'vorus^ Lalh.; pi. enl. V. Buff. ,n.° 262. 11 a la gorge et le de- vant du cou blancs ; une bande rouge entre cette couleur et le noir de la poitrine ; les couvertures supérieures de la queue, blanches; une peau nue et bleuâtre, autour de l'œil; le bec noir à sa bnse , ensuite ceint de jaunâire , puis de noir , avec une bande jaunâtre qui s'étend sur le demi-bec supérieur ; le reste des mandibules est rouge , et elles sont terminées de jaune. Les couleurs du bec varient dans des individus. Celui qu'a décrit Bancroft a le bec jaune en dessus, pourpre en des- sous, avec lesbords des deux mandibules d'un rouge écarlate; deux taches blanches sur le front vers la base du bec , et les pieds d'un bleu clair. M. Levailiant a fait de ce toucan une espèce particulière , et Buffon l'a donné pour la femelle de son toucan à gorge jaune du Brésil. Le Toucan a gorge blanche du Brésil, de Brisson , est le même oiseau que le précédent.- Le Toucan a gorge blanche de Cayenne , Ramplmslos eryihrorhyrirhos, Lath. , a la base des deux mandibules entou- rée d'une large bande grise, mais qui se rétrécit sur le dessus dubec dont le reste est noir. Le même, décrit par Edwards,a la base du bec jaune , ainsi que le dessus de la mandibule su- périeure ; l'inférieure est rouge , avec une marque transver- sale , noire, qui, vers l'origine du bec , sépare les doux cou- leurs jaune et rouge. Les couvertures du dessus de la queue sont couleur de soufre , et les pieds couleur de plomb. Si , pour distinguer les espèces , on se base sur les couleurs du bec , il en doit résulter encore un plus grand nombre que celui qu'on a décrit, puisqu'on s'est assuré que non-seulement le bec varie dans les individus vivans, mais que ces couleurs changent après leur mort. Une telle distinction ne peut donc ^tre admise , sans jeter une grande confusion dans la nomen- clature de ces oiseaux. Quoi qu'il en soit , les toucans à gorge jaune et à gorge blanche sont répandus dans les forêts humides et dans les palétuviers de la Guiane ; ils jettent un cri articulé qui sem- ble prononcer pinicn-coin ou peignen-coin , d'une manière si distincte, que les créoles leur ont donné ce nom ; mais le inco a un cri différent. ' G. -C O ^- Û. 0, 11.4 j . TriH//oe courte et souvent ré- pétée , mais qui m'a paru sonore et assez agréable pour re- gretter qu'il se taise dès qu'il a des petits. La femelle place son nid à terre, dans l'herbe ou sous un buisson épais , lui donne une forme spacieuse et épaisse : elle le compose de feuilles et de filamens d'écorce de vigne à l'extérieur , et garnit l'intérieur de tiges d'herbes fines. Sa ponte est de cinq ceufs dune couleur de chairpâle et couverts de taches ronsses, plus nombreuses vers le gros bout. Le mâle a la tête , la gorge , le cou , le dos , le croupion , les pennes alaires et caudales, d'un noir lustré ; la poitrine et le ventre , blancs ; les flancs d'un brun jaune ; cette teinte s'éclaircit sur les parties postérieures, et est coupée sur le bas des jambes par un anneau noir; les six pennes les plus extérieures de la queue sont blanches , depuis leur milieu jusqu'à la pointe ; une marque de la même couleur est sur les cinq premières pennes de l'aile; le bec est noir; l'iris et les paupières sont d'un rouge obscur ; les pieds sont bruns ; longueur , six pouces huit lignes. La femelle a le bec brun , la tête, le cou et le dessus du corps, d'un olivâtre rembruni; les flancs et les couvertures inférieures de la queue, d'un jaunâtre sale; les pennes alaires et caudales pareilles à la tête, mais d'une nuance plus fon- cée. Les jeunes mâles lui ressemblent avant la première mue , et on ne les distingue qu'en ce qu'ils ont les yeux d'un brun roux, (v.) TOUITE. V. le genre Fringille , page 255. (v.) TOUKAN. F. TucAN. (desm.) TOUKOUKL Les Garlpous , peuplade de la Guiane française , nomment ainsi le Colibri, (s.) TOULALA. C'est le Galaga ARO^Dl^^\cÉ. (b.) TOULICHÎBA. Genre de plantes de la famille des lé- gumineuses , établi par Adanson , et intermédiaire entre les CoRONiLLES et les Agatis (œschynoniene). 11 en diffère par ses fleurs paniculées , par son calice petit , tubuleux , évasé , à cinq dents , et par ses graines sphérlques , rouges , tachées de noir. Adanson ne rapporte à ce genre qu'une seule es- pèce qui est représentée , volume 7, tab. i45 , des Manus- crits de Plumier. Elle faisolt partie des pseudo-acacia de cet auteur, et son nom de ioulichtba est, sans doute , celui qu'on lui donne , dans le pays où elle croît, en Amérique, (lm.) TOULICl , Ponaea. Arbre à feuilles alternes , allées sans impaire , à fplioles opposées , ovales , entières, ondées en ag^ T O U leurs bords , divisées inëgalement par leur nervure moyenne f à fleurs rouges et blanches, sessiies sur des pédoncules bran- chus , velus et terminaux. Cet arbre forme , dans Toctandrie trigynie et dans la fa- mille des saponacées , un genre qui offre pour caractères : un calice divisé en cinq parties ; une corolle de quatre pétales lancéolés; huit étamines alternativement grandes et petites; un ovaire trigone à trois styles terminés par un stigmate aigu ; une capsule roussàtre , à trois ailes , à trois loges, con- tenant trois semences solitaires et ovales. Le toulici se trouve dans les forêts. de la Guiane. lise rap- proche du genre GufOA de Cavaniiles. On Ta , depuis peu , réuni aux Cupainis. (b.) TOULICIA. Genre de plantes ainsi nommé par Aublet; c'est le oowtisa de Schreber, Willdenow , etc. F. TouLici. (LN.) TOULIPA. Grand arbre dellnde à fleurs très-odorantes, dont le genre ne m est pas connu, (b.) TOULIPAN. Nom languedocien de la Tulipe, (desm.) TOULL. Nom arabe de I'Acacie gommifÈre {mimosa gummifeni , Forsk. ; acacia gummif. , Delil. , Egypt. )• (LN.) TOULOLA V. TouLALA. (b.) ÏOULONE. Arbuste de Madagascar, 4ont le fruit est agréable au goût. Je ne sais à quel genre on doit le rap- porter, (b.) TOULOU, Co/7 traversée par des lignes blanchâtres. C'est M. Léach qui, le premier, a fait connoître cette espèce que Ton trouve dans l'Australasie. Le TouLOu VERT d' Antique , Corydonîx vîridis^ Vieil!.; Cuculus œgyptiiis , Var. B. Lath. ; pi. 90 du Voyage à la Mou- veJle-Guinée, de Sonnerat, sous le nom de coucou vert d' An- tigue. Cet oiseau, que ce naturaliste voyageur a fait connoître, est rapporté parMontbeillard comme variété au /ou/ou^om/îo//. Il a la tète, le cou, la poitrine et le ventre, d'un vert obscur tirant sur le noir; les ailes d'un rouge brun foncé; l'ongle du doigt postérieur interne plus délié que celui du toulou houhou. Toîjtes ses plumes généralement sont dures et roides ; les barbes en sont effilées, et chacune est un nouveau tuyau qui porte d'autres barbes plus courtes. Cet attribut ne lui est pas particulier , car j'ai vu un houhou du Sénégal qui avoit des plumes pareilles: mais le toulou vert en diffère en ce que la figure citée ci- dessus le représente avec une queue qui n'est point élagée ; de plus , Sonnini , qui connoît très-bien le houhou, nous dit que le loulou de cet article est, à coup sûr, d'une autre espèce, (v.) TOULOU-GOUALA. Arbuste odorant, de Madagas- car, don) le nom botanique ne m est pas connu, (b.) T' >U.M TOM. Nom arabe de TAil cultivé gallium sati- mm , L. ). (,LN.) ÏOU>JANA. Norn tartare de la Chouette harfang, (V.) TOTTN. r. Thon, (desm.) TOUiN\. C'est, à Nice, selon M. Risso, le nom du SC0Mj.be COMMERSONNIEN. (DESM.) TOUS A TE , ounafea. Genre de plantes établi par Au- blet , et depuis réuni aux PossiRES et aux Swartzies. (b.) Ti)lINER. Nom de I'If, dans les montagnes du nord de rinù*^. (b.) T >UNIN. V. l'arlicle Dauphfn. (desm.) TOUNZI. Nom que porte , à Malimbe, dans le royaumm de Congo et Cacongo, un petit Martin-PÈcheur. Voy. d^ mot. vV.) ^P T()UONGIEP.Nom donné, à la Chine, âu phyliodes placentaire de Loureiro. V. La-deaong et Phryne. (ln.) 3oo T O II TOUPAT CAODDE. Arbre de Ceylan , à feuilles com- posées de trois folioles , et qu'on dit fournir une sorte de CaiSNELle. Le £»enre de cet arbre n'est pas connu, (b.) TOUPATINA , de Pison. C'est , selon Sonnini , le sa- rigue à longs poils de Buffon , ou notre Didelphe a oreilles BICOLORES. (DESM.) TOUPEIRA. Nom portugais de la Taupe, (dfsm.) * TOUPET BLEU Emberyza cyanopîs , Lath. ; pi. 7 , fig.4- de 1 Ornithologie de Brisson , sous le nom de verdier de Jaoa. Cet oiseau a la partie antérieure de la tête et la gorge bleues; le devant du cou d'un bleu plus foible ; le milieu du ventre rouge ; la poitrine , les flancs, le bas-ventre , les jam- bes, les couvertures inférieures de la queue et des ailes , d'un beau roux; le dessus de la tête et du cou, la partie anté- rieure du dos et les couvertures supérieures des ailes, verts; le bas du dos et le croupion, d'un roux éclatant ; les couver- tures supérieures de la queue , rouges ; les pennes de l'aile , brunes et bordées de vert ; celles de la queue pareilles , ex- cepté les intermédiaires, qui le sont de rouge; le bec cou- leur de plomb ; les pieds gris , et la taille un peu inférieure à celle AyxfriqueL Longueur totale,quatre pouces. On le trouve à l'île de Java, (v.) TOUPET A POINTE. Nom d'une phalène de Linnseus , ph. rostralis. (desm.) TOUPIAL. Le Sceau de Salomon porte ce nom aux environs de Boulogne. V. Muguet, (b.) TOUPIE, Trochus. Genre de testacés de la classe des Univalves, dont le caractère présente une coquille uni- valve, conique, à ouverture presque toujours quadrangulaire, aplatie transversalement , et à columelle oblique. Les coquilles de ce genre ont été ainsi nommées par Ron- delet à raison de leur forme , en effet assez semblable à une toupie , c'est-à-dire conique. Elles varient dans leur hauteur et dans le diamètre de leur base , attendu qu'elles ont depuis cinq jusqu'à quatorze et peut-être plus, de tours de spire. Ces spires sont tantôt renflées, taniôt aplaties , tantôt bour- relées à un de leurs bords, tantôt striées , rudes au loucher, plissées , granuleuses , et même épineuses, rarement unies. La ligne de leur réunion est quelquefois simple, d'autres fois 4ndulée et festonnée. iLa base des toupies esJt convexe dans quelques espèces , oncave dans d'autres , et plate dans le plus grand nombre. Leur contour se présente aussi sous un grand nombre d'as- pects. 11 forme un talus dans beaucoup d'cspècesi Ce talus T O U 3ot est ou arrondi , ou aigu, ou garni de tubercules de différen- tes formes. La columelle est torse , pleine ou ombiliquée ; la portion cxiérieure est plus ou moins prolongée ; elle varie dans sa forme et non dans sa direction , qui est toujours oblique. L'ouverture est également toujours oblique , et presque parallèle àla base. Elle est plus ou moins comprimée, trian- gulaire ou parallélogrammique. Le bord de la lèvre est ordi- nairement mince et tranchant , quelquefois lisse, quelquefois tuberculeux , et quelquefois on voit un coude à sa partie an- térieure, d^aulres fois une échancruro assez profonde, ou des sillons simples ou cannelés. Les opercules cartilagineux sont plus nombreux dans ce genre, que les pierreux. Les premiers sont minces, flexibles, demi-transparens, luisans, constamu-ent ronds , quelle que soit la forme de Touverture ; ils sont aussi souvent striés en rond et toujours concaves extérieurement. Les seconds sont convexes extérieurement , fort épais, tantôt lisses, tantôt tu- berculeux, et quelquefois leur circonférence est bordée d'un bourrelet. Ce genre présente une singularité digne de remarque : c'est la faculté que possèdent quelques espèces , appelées fripières par les naturalistes français, d'attacher à leur co- quille des corps étrangers, tels que des cailloux, des fragmens d'autres coquilles , des madrépores , etc. , suivant le lieu qu'elles habitent. Cette robe d'emprunt tombe assez facile- ment, et on voit souvent, dans les cabinets, des coquilles qui n'en conservent plus que la marque. Le test des toupies est en général épais , solide , et paré de couleurs brillantes de toutes les nuances : la plupart l'ent nacré en dedans. On en trouve souvent de fossiles. L'animal des toupies a une tête obtuse , armée de chaque côté d'une corne , à la base extérieure de laquelle est im- planté un œil. Le col est fort long. On voit , à sa partie supé- rieure , une petite languette charnue, ondée et ferme , qui paroit sortir du manteau , et qu'Adanson soupçonne être un dard vénérien , comme dans l'escargot. Le pied est allongé, aplati en dessous, convexe en dessus, et porte une bordure assez large, composée de petits points chagrinés ; l'opercule est placé au côté postérieur ou supé- rieur. Cet animal a, par la configuration de sa coquille et la grandeur de son pied , la propriété de ne jamais verser , lors même qu'il rampe dans les endroits difficiles. On mange les toupies lorsqu'elles sont assez grosses pour 3oa T O U en mériter la peine. La plas recherchée sur les côies de France est appelée la sorcière. Quelques auteurs ont confondu les toupies avec les sabots ; d'autres, tels qu'Adanson, ont appelé toupies les sabots. Il est difficile de fournir les moyens de reconnoître ces con- fusions, sans avoir les objets sous les yeux. %, Dargenville et Favanne ont placé les toupies dans la fa- mille des limaçons,sous la dénomination de limaçons à bouçh: aplatie. Lamarck a divisé ce genre en quatre autres , savoir : Tou- pie, Cadran, Monodonte et Pyramidelle : genres aux- quels Denys-de-Montfort a ajouté ceux Frfppier, Empereur et Cantharide. Linnseus en a formé trois sections qui renfermoient, dans la dernière édition du Systema Naiurœ donnée par Gmelin , cent vingt-quatre espèces , dont les plus communes ou les plus remarquables sont , savoir : 1.° Parmi les toupies ombiliqué^.s et droites : La Toupie nilotique , qui est conique , un peu oiriblli- quée. On la trouve dans la mer des Indes. La Toupie escalier, qui est convexe, obtusément mar- ginée , et dont Tombilic est petit et crénelé. On la trouve dans la mer du Sud. La Toupie sorcière , Trochus magus , est convexe , obli- quement ombiliquée, et a les tours de la spire obtusément noduleux. V. pi. R. , où elle est figurée. Elle se trouve sur les côtes de France , et se mange. La Toupie solaire est conique , convexe , a les tours de spire radiés par de larges épines. Elle se trouve dans les mers des Indes et de l'Amérique. La Toupie lomier, Trochus afer , est convexe , grise, ta- chée de blanc , et a les tours de spire aplatis. Elle se trouve sur les côtes d'Afrique. La Toupie de Schroeter est pyramidale , aplatie ; a la base concave , les tours de spire striés transversalement avec des côtes obliques ; le premier tour , caréné en ses bords , et l'ombilic en entonnoir. Elle se trouve à Cour- tagnon, 2.'' Parmi les toupies imperforées : La Toupie vestiaire , qui est conique , convexe , dont la base est bossue, avec des callosités, et l'ouverture presque en cœur. Elle se trouve dans la Méditerranée. La Toupie ret AN, qui est ovale, presque striée , dont la columclle a une dent. V. pi. R. a , où elle est figurée elle se trouve sur les côtés d'Afrique. T O U 3o5 La Toupie trufe, qui est un peu aplatie , dont les tours de spire sont presque carénés , avec des nœuds à leur bord inférieur et supérieur. Elle se trouve dans la Méditerra- née. La Toupie ossilin , Trochus tesselaius , est conique , con- vexe , striée transversalement, variée par des séries de taches quadrangulaires ; a Touverlure large , presque comprimée , la lèvre tachée de noir , la columelle blanche , dentiforme. V. pi. R. 2 , où elle est figurée. Elle se trouve dans la Méditer- ranée. 3.** Parmi les toupies turriculées : La Toupie kachin, Trochus pantherinus ^ qui est convexe ' blanche , maculée de vert , de brun , de fauve, dont les tours de la spire ont deux rangs de tubercules ; le second tour plissé et caréné. Elle se trouve sur les cotes d'Afrique. La plupart des espèces de cette division ont été placées par Bruguière dans son genre Cérite. (b.) TOUPIOTE. Le Muguet polygonate porte ce nom dans quelques lieux, (b.) TOUR DE BABEL ou de BABYLONE. C'est le Pleurotome de Lamarck. (b.) TOUR DE COPENHAGUE. Coquille du genre Buc- cin , le buccinum spiratum de LInnœus. (b.) TOURACO , Opaethus , Vieill. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvains , de la tribu des Zygodactyles et de l.i famille des Frugivores. V. ces mots. Caractères : bec plus court que la tête , garni à sa base de plumes effilées et diri- gées en avant, convexe en dessus, un peu arqué, comprimé latéralement , dentelé de son milieu à sa pointe ; narines orbiculaires , et en grande partie cachées sous les plumes du capistrum ; langue cartilagineuse , plate , pointue ; bouche fendue jusque sous les yeux ; paupières caronculées ; ailes courtes à penne bAtarde courte ; les troisième et quatrième rémiges les plus longues de toutes;dix rectrices ; quatre doigts robustes, deux devant, deux derrière, les antérieurs réunis à leur base par une membrane ; l'externe aussi souvent dirigé en avant qu'en arrière ; ongles aigus et forts ; dix rectrices. Les touracos or\i de grands rapports avec les musophages ; aussi M. Levaillant les a réunis dans le même groupe , et sous la même dénomination générique. Cependant, quoique les uns et les autres aient plusieurs caractères communs , on en remarque d'autres qui leur sont particuliers. En effet , les musophages diffèrent des touracus en ce qu'ils ont le bec plus épais , glabre, et un peu triangulaire à sa base , caréné en dessus , et seulement incliné à sa pointe ; les narines totale- 3o4 T 0 II ment découvertes , tandis que le bec des touracos est garni â son origine de plumes dirigées en avant , couvrant les nari- nes , convexe en dessus , et un peu arqué. Il y a encore quel- ques disparités dans les proportions des pennes alaires. Néanmoins, en les divisant ainsi que je l'ai fait, j'avoue que les musophages de ma deuxième section se rapprochent telle- ment des touracos, qu'il ne se trouve qu'un foible intervalle entre eux ; mais l'on n'auroit pas dû , comme le ditBuffon , classer les touracos dans le genre des coucous ^ dont ils diffè- rent essentiellement par leur bec dentelé, couvert à sa basé de plumes dirigées en avant, et par les membranes qui réu- nissent leurs doigts antérieurs à la base. On ne connoissoit guère que l'extérieur des touracos , en- core assez imparfaitement , avant que M. Levaillant eût publié leur histoire. C'est encore à cet infatigable ornitholo- giste que nous sommes redevables de renseignemens sur leurs habitudes. C'est donc d'après lui que je vais entrer dans quelques détails à ce sujet. Les touracos, dit-il, volent lour- dement , battent beaucoup des ailes , et ne font pas de grands trsjets ; en revanche , ils sont d'une agilité surpre- nante à sauter de branche en branche, et à parcourir toutes celles des plus grands arbres , sans pour cela déployer les ailes. Ils ne se nourrissent que de fruits , fréquentent les fo- rêts, et nichent dans de grands trous d'arbres. Le mâle et la femelle se quittent rarement ; ils couvent tous deux , et les petits suivent long-temps le père et la mère. * Le TouRACO d'Abyssinie porte une huppe noirâtre , ra- massée et rabattue en arrière et en flocons ; la poitrine et le haut du dos sont d'un vert de pré , mais avec une teinte d'olive qui vient se fondre dans un brun pourpré , rehaussé d'un reflet vert; cette même couleur teint le dos, les cou- vertures des ailes, les pennes les plus proches du corps et celles de la queue ; les primaires sont d'un rouge cramoisi, avec une échancrure de noir aux petites barbes , vers la pointe ; le front, la gorge et le tour de son cou sont d'un vert de pré ; le dessous du corps est gris brun , foiblement nuancé de gris clair. Selon Buffon , cet oiseau est le coucou vert huppé de Guinée, décrit dans Brisson, que M. Levaillant présente comme un jeune de l'espèce de son touraco louri. Le ÏOURACO-BuFFON, Opœthus Buffoni , Vieill. , pi. 17 des Touracos an Levaillant, sous la dénomination que nous lui avons conservée. Cet oiseau diffère du touraco louri en ce que sa huppe forme une touffe relevée en houppe, et s'incline sur le derrière ; les plumes très eftilées qui la com- posent, n'ont point de frange blanche; les ailes et la queue T O U 3o5 sont d'un bcaubleu violacé; lespremièrfespennesdc l'aile, d'iin rouge franc; la huppe, le cou, tout le dessous du corps , le haut du dos et les plumes des jambes , d'un vert gai ; les plumes du poignet de Tailcdu même vert ; les plus proches prenant toujours un peu plus de bleu à mesure qu'elles s'approchent des suivantes qui sont du même bleu que le reste des pennes alaires ; le croupion et toutes les couvertures de la queue sont d'un violet bleuâtre ; une tache noire est au- dessous de l'œil, mais elle est blanche par-devant; les pieds et les ongles sont noirs , et les mandibules d'un rouge carmin. M. Levaillant nous assure que cet oiseau ne se trouve pas au Cap de lionne-Espérance , comme Ta pensé Buffon. Le TOURACO GEATST. V. MuSOPH AGE GÉAIST, Le TouRACO DE Guinée , de la pi. enl. de Buff. , n.» 60. F. TOURACQ LOURI. Le TouRACO LOURI , OpoetJnts persa^ Vieill. ; Ciicidus persa , Lalh. ; pi. R. 4 de ce Dictionnaire. 11 a la têle , le cou , le haut du dos, la poitrine, le haut du ventre , d'un vert pré ; deux traits blancs «le petites plumes ou poils ras et soyeux, l'un assez court à l'angle intérieur de l'œil, l'autre devanll'œil et prolongé en arrière à l'angle extérieur; entre ces deux traits il en est un autre d'un violet foncé; les yeux sont entourés d'une membrane rouge et couverte de papilles; les paupières bor- dées de la même teinte qui est celle des yeux; la huppe, qui orne la tête , est composée de plumas très-longues , un peu effilées , fort douces au toucher , terminées de blanc , et se prolongeant de devant en arrière. Cette huppe a , selon Mauduyt , dans sa disposition , quelques rapports avec celle du cuq déroche; elle est composée de même de deux plans latéraux , mais elle est moins régulière. Ses plumes re- montent en l'air de chaque côté , s'appliquent à plat les unes contre les autres , et se réunissent ensuite à leur sommet pour fonner une huppe tranchante ou en crête, seulement épanouie sur le derrière , et imitant une sorte de casque antique orné de son panache (^Levaillant'). Les plumes scapulaiies , les grandes couvertures des ailes et le bas du dos, sont d'un vert foncé brillant, à reflets d'un violet très - foncé , et légèrement dorés ; le croupion est d'un vert noirâtre , les couvertures du dessus de la queue sont d'un vert sombre foncé ; les plumes du dessous du bas-ventre et des jambes, noirâtres, effilées, et sembla-* blés à du duvet; les grandes pennes des ailes, d'im rouge foncé et chatoyant en dessous, d'un rouge éclatant" du côté interne , d'un brun noirâtre, en dehors ; les moyennes, rouges dessus et dessous , et bordées de brun à t'éxfiâ^îeùr' 5û6 1' 0 U Celle couleur occupe d'aulant moins de place que les plumes sont plus près du corps;loutes les pennes sonl rouges , termi- nées de brun; celles de la queue, larges, un peu étagées,d'un vert noirâtre en dessous , d'un vert foncé en dessus, qui s'obscurcit graduellement vers le bout; le bec, blanchâtre; les pieds sont noirâtres et les ongles noirs. La femelle ne diffère du mâle que par une taille un peu inférieure et par des couleurs un peu moins vives. Le jeune a des couleurs encore plus ternes que la femelle ; le bec brun; la huppe, frangée de roux au lieu de blanc ; le rouge des grandes pennes des ailes, n'est pas aussi vif ni aussi étendu que chez les vieux. Levaillant a rencontré ce touraco au Cap de Bonne- Espérance , dans les grandes forêts de la côte de l'Est , à l'entrée du pays d'Auteniquois. Il est, dit-Il , d'un naturel peu farouche et si curieux , qu'il vient de lui-même près de l'homme ou d'un animal qu'il aperçoit , et qu'il suit même d'arbre en arbre, en faisant entendre son cri de plaisir qu'on imile parfaitement par la syllabe cor^ prononcée longuement du gosier en la tremblotant , par le moyen de la langue qu'on fait vibrer,et traînant beaucoup surl'r. Son cri d'appel se rend très-bien par le mot cnrouœ, prononcé huit à dix fois de suite du fonddu gosier et en grasseyant. Enfin, son cri d'alarme est formé de plusieurs sons bruyans , qui ressemblent à des sons précipités de trompettes guerrières. Celte espèce niche dans de grands trous d'arbres; sa ponte est de quatre œufs , d'un blanc bleuâtre. Selon M. Levaillant , le coucou vert huppé de Guinée , décrit dans Brisson , est un jeune , auquel on donne mal à propos une huppe terminée de rouge au lieu de roux ; le touraco , pi. 7 des Oiseaux d'Edwards, est un adulte; c'est bien aussi celui de la pi. enl. de Buff., n.° 6oi ; mais la description que cet auteur fait de son touraco du Cap de Bonne-Espérance , appartient h une espèce qui ne se trouve point dans celte contrée. V. Touraco buffon. Enfin , M. Levaillant a publié une très-belle figure de cet oiseau , sous le nom de touraco louri. Le TOURA.CO MUSOPH.\GE ou HUPPECOL. V. MUSOPHAGE VARIÉ. Le Touraco Pauline ou a huppe rouge, Opaelhus erythro- lophus^ Vieill. Ce touraco que nous avons vu vivant à Paris chez M lie Pauline de Ranchoup , à laquelle nous l'avons consacré , nous a paru , ainsi qu'à M. Levaillant , être une espèce distincte de celles qui sont connues ; sa huppe, dont quelques plumes sont terminées de blanc, est rouge, et T O TT 3o7, a îa même forme que celle du touraco îouri , c'est-à-dire , composée d'un grand nombre de plumes eftilées et très- déliées qui, s'élevant de chaque coté , s'appliquent les unes contre les autres , et se réunissent à leur sommet , pour former une sorte de crête qui imite un casque ancien. Ce casque s'étend jusque sur le haut du cou , dont les plumes présentent les mêmes formes , et prennent la même direc- tion que celles de la tête et de la nuque. Il a, dans ses proportions et dimensions^ une grande ana- logie avec le /o««Vmais ses couleurs sont un peu différentes; les piumes qui recouvrent les narines , le cou en entier , le dos, les couvertures supérieures et les pennes secondaires des ailes, les plumes du dessus de la queue, les pennes, la gorge et la poitrine , sont d'une couleur de cuivre très-lisse et lustrée ; le ventre et l'abdomen, d'un vert de cuivre , un peu tc'rne et à ref'els d'un vert bleuâtre ; les pennes pri- maires et intermédiaires des ailes, d'un beau rouge en dehors, et d'un rouge très clair en dedans ; une grande plaque blan- che entoure l'œil, s'étend d'un côté jusqu'au bec , de l'autre jusqu'au sourcil, et remonte sur le front , où elle prend une légère teinte rouge ; le bec est d'un jaune qui tend à l'o- rangé ; l'œil, grand, rougeâtre et très-brillant; les paupières sont couvertes de petits points pourprés ; \e.s pieds, d'un gris noirâtre ; la queue est arrondie à son extrémité , et la gros- seur de l'oiseau est à peu près celle d'un pigeon de colombier. Ce très -bel oiseau étoit doux et familier; mais on n'avoit pu modérer sa voracité, naturelle aux touracos , quoi- que à chaque moment , tout ce qui pouvoit flatter ses goûts , comme figues , raisins , oranges , délicates pâtisseries , lui fut offert avec profusion par son aimable maîtresse , avec laquelle il jouissoil d'une liberté qui devoit lui faire oublier les forêts et les déserts de l'Afrique , son pays natal. Ce touraco vient de mourir , il fait partie de la riche collection de M. le baron Laugier. Le Touraco VIOLET ou MASQUÉ. V. Musophage violet; (V.) TOURAT. Nom vulgaire de la Grivemauvis, aux envi- rons de Niort, (v.) TOURBE. Lorsque les plantes herbacées, réunies en masse , se décomposent à l'air , elles produisent du terreau , et lorsque , dans la même circonstance , elles s'altèrent dans l'eau , elles donnent de la tourbe. Ainsi donc la tourbe ne diffère du terreau que parce qu'il est resté dans sa composition des parties que le terreau a 3o8 T 0 U pertlues. ïl n'y a pas lieu de douter que ces parties ne soient le mucilage qui sV.st transformé en une espèce «riiuile dont les tourbes donnent des quantités notables à la distil- lation. On connoît deux espèces de/o«riw,que Ton peut distinguer par iourhe superficiel le. ou de marais , et par tourhe enfouie dans la terre ou tourhe vitriolique. La première , qui est la vé- ritable tourbe, se subdivise elle-même en plusieurs sortes dont je vais m'occuper ; la seconde espèce , qui s en dis- tingue beaucoup , sera ensuite Tobjet de mes observa- tions. Il peut se produire de la tourbe dans tous les dépôts ana. Plante du Pérou, à feuilles alternes, stipulées, pétiolées, ternées , à folioles lancéolées, à fleurs disposées en longues grappes terminales , recourbées, qui, seule , selon Ruiz et Pavon , constitue un genre dans 1 hep- tandrie monogynie et dans la famille desberbéridées, au voi- sinage des Trientales. Les caractères de ce genre sont : un calice de sept folioles; une corolle de sept pétales ; un disque plane, à sept côtés portant sept élamines ; un stigmate pelté ; une baie à une loge contenant sept à huit semences comprimées, (b.) TOVIS DISZNO , ou Towisch dissnoo. Nom hongrois du hérisson, ( desm.) TOVOMIA. M. Persoon nomme ainsi le genre Tovomiia d'Aublet. V. Tovomite. (ln.) TOVOMITE, Tooomila. Arbre à feuilles opposées , pé- tiolées , ovales, entières , terminées en pointe ; à fleurs vertes disposées trois par trois sur trois pédoncules qui sortent d'un pédoncule commun terminal ^ et qui sont articulés el accom- pagnés de deux petites bractées. Cet arbre, appelé Marialva par Vandelî , forme dans la polygamie télragynie et dans la famille des Guttiers , une genre dont on ne connoît qu'en partie les caractères. 11 offre un calice de deux folioles presque rondes et concaves ; une xxxiv. 2^ 354 T O X corolle de quatre pe'tales ovales, aîgas , concaves; un grand nombre d'élamlnes; un ovaire presque rond, à quatre sil- lons , surmonté de quatre stigmates sessiles. Le fruit n'est pas connu. Le tovomite se trouva dans les forêts de la Guiane. Il laisse transsuder de son écorce une résine jaune et transpa- renie. (b.) TOVUS. Selon Erxieben , on donne, à la Guiane, ce nom à la Loutre du BaÉsiL. (desm.) TOXERITES. M. Rafinesque nomme ainsi un genre de coquilles fossiles voisin des orthocéralites , et caractérisé par sa forme cylindracée , courbe ; ses articulations diago- nales , et son siphon central, solide et cylindracé. (desm.) TOWACK. Nomdu«arcv//a/au Groenland, (s.) TOXETESIAetTOXOTlS. Deux noms de I'Armoise chez les anciens Grecs, (ln.) TOXICODENDRE, Toxicodendmm. Arbuste du Cap de Bonne-Espérance , à feuilles ternées ou quaternées, oblon- gues , rétuses , coriaces , à fleurs disposées en corymbes axillaires , qui, selon Thunberg, forme, dans la dioécie dodécandrie , un genre qui a été appelé Hyaenanché par Lambert. Les caractères de ce genre consistent en un calice de cinq à huit folioles. Dans les pieds mâles, en|dix à vingt étamines; dans les pieds femelles , en un ovaire surmonté d'un style à trois stigmates. Le fruit est une capsule à trois coques et à trois loges , renfermant chacune deux semences. (B.) TOXICODENDRON. Nom d'une espèce de SumaC ( V. ce mot ) dont on connoît deux variétés que , par er- reur, Linnœus a regardées et décrites , comme deux espèces distinctes, sous les noms de rhiis toxicodendron et rhiis radicuns. Bosc, qui a observé ces deux plantes dans leur pays natal , s'est assuré qu'elles ne constituent qu'une seule et même es< pèce. Ses observations à ce sujet sont trop intéressantes pour n'en pas faire mention ici ; on les trouve insérées dans les Actes de la Société de médecine établie à Bruxelles, et elles sont accompagnées d'observations non moins curieuses de Van Mons , secrétaire de cette société , sur les propriétés singu- lières du toxicodendron; j'appelle ainsi, dans la suite de cet article , la plante dont il s'agit , appliquant cette même dé- nomination , comme la plus connue , aux deux prétendue» espèces du botaniste suédois. « 11 suffit, dit Bosc, d'avoir observé pendant quelque temps, dans les Carolines, le rïius radicans àe Linnseus, poui T O X 355 être convaincu que le rhus toxicodendron du même auteur n'est que la même plante dans un état différent , et que Tourne- fort avoit eu raison, conlre l'opinion de ses devanciers de les réunir sous la même phrase spécifique. « En effet , lorsque le toxicodendron croît dans un ter- rain sec , surtout dans sa première jeunesse , ses feuilles sont lobées, légèrement velues, et lorsqu'il se trouve dans un ter- rain humide et ombragé , il a les feuilles entières et glabres. On voit souvent dans un espace peu étendu toutes los nuances entre ces extrêmes ; de sorte qu'il est très-facile de les comparer , et de s'assurer que le lieu seul déter- mine les différences que les botanistes remarquent entre elles ». Pour fixer leurs incertitudes à cet égard , Bosr a décrit le toxicodendron ou rhus radicans dans le plus grand détail ; et il a joint à sa description , dans l'ouvrage cité , une figure exacte de la plante. Une autre raison rendoit cette descrip- tion nécessaire. Cette plante étant très-dangereuse à ma- nier, malgré le parti qu'en ont su tirer en médecine d'ha- biles observateurs , il importoit beaucoup de la faire bien connoître; c'est ce qui me décide à en présenter ici tous les caractères décrits par Bosc. Ce sont ceux qui suivent. Description du toxicodendron. « Racine ligneuse , traçante , rougeâtre, h fibrilles peu nombreuses. « Tige ligneuse , radicante , rameuse , souvent flexueuse , cassante; l'écorce d'un gris-brun. « Rameaux alternes , en tout semblables à la tige ; les su- périeurs seuls radicans ; les inférieurs perpendiculaires à la tige ; tous allongés, minces , rarement branchus, et ne por- tant des feuilles et des fleurs qu'à leurs extrémités , sur la pousse de l'année. Les radicules radicantes plus ou moins nombreuses, naissent au-dessous de la plus basse feuille, à l'extrémité des pousses de l'année précédente. « Feuilles alternes ternées , naissant ordinairement au nombre de quatre ou cinq, sur la pousse de l'année. Le pé- tiole commun renflé à sa base , presque cylindrique , plus ou moins velu, long de deux à trois pouces sur une ligne de dia mètre; les folioles ovales , lancéolées , acuminées, tantôt an- guleuses., tantôt entières, tantôt glabres, tantôt velues, mais toujours plus en dessous,el encore plus .sur les nervures ; les moyennes , longues de trris pouces sur deux de largeur ; les inférieures presque scssiles , partagées inégalement par îa grande nervure ; la supérieure longuement pétiolée ; les an- gles, lorsqu'il y en a, toujours en petit no«^>re, toujoursoàius^ 356 T O X et ne se montrant qu'à la moitié, et plus souvent qu'aux deux tiers de sa longueur. « Frudification dioïque en épis axillaires. « Les épis composés à la base , simples au sommet , en même nombre que les feuilles. L'axe commun flexueux , un peu velu , long d'environ un pouce. Les Américains appellent le Toxicodetsdron 5wa//-/e«c'ne que la gomme, elle resserre les pores de la peau. On a commencé à s'en servir , dans les médlcamens , pour les yeux , la toux, Tûpreté de la gorge , la voix cassée ou en- rouée,et pour les fluxions. On l'administre efl électualre avec du miel ; elle fond sous la langue ; treuîpée dans du vin , et priseen boisson, au poldsd'une drachme, elleest bonne contre les douleurs de reins, leséro>slons et ulcères de la vessie, en y ajoutant un peu de corne de ceif , brûlée et lavée , ou un peu d'alun. » Dlosc. 3 , ch. 2?*. Selon Théophraste, ittragacaniha produlsoit naturellement un suc qui se congeloil, aussitôt sa sortie, en forme de larme (dacryon); celui qu'on trouvolt abondamment en Arcadie étoit non moins estimé que celui de Crète , et d'une plus belle apparence. Pline dit que le tragacantha a une épine comme celle di* spina nlha ; qu'il croît en Crète , mais qu'il en existe aussi de très-bon en ]\Xéilic et eo Achaïe. Ces auteurs et Galien attribuent au sucgommeux àatraga^ caniha la vertu dessiccative, et les propriétés de la gomme or- dinaire. Gaza , Interprète de Théophraste , traduit le nom grec de tragacantha par le nom latin Alwclspina ^ qui signifie la même chose, c'est-à-dire, 7«e Je ^c»?/c. Cette plante devoit sans doute son nom aux épines dont elle étoit hérissée, et qui la rca- doient fort désagréable à manier. T R A Bjt Maldiîole est le premier âuleur qui ait r.vancé que le /ra- picanlha iàt une espèce (Vastragak, et il avoit raison quant au genre, mais non pas pour respècc, puisqu'il figure pour telle Wistragalus tragacanilia ^ opinion qui a long-temps élé celle de l)resque tous les botanistes >, et qui est tausse,. puisque, de nos jours , la gomme adraganle se l'ecueille en Orient sur des espèces différentes de celle-là et dont on peut compter trois , savoir : L'cislragahis creticiiSj Lk. , observé sur le mont Ida , en (jrète , par Tournefort , et qui , selon ce botaniste , produit la gomme adragante blanche : c'est , par conséquent, le tra- gacantha de Q-èle de Théophraste , Dioscoride et Pline ; h' asirogcilus gummifère , observé sur le mont Liban pai" Labillardière ; h'osfragalus recueilli sur les frontières de la Perse par Olir vier , et qui , selon lui, fournit la gomme adragante du com- merce. Cette plante est, sans doute, \q tragacaniha deMédîe ^ mentionné par Pline, Chez les botanistes , le nqm de tragacardha a élé affecté , jusqu'à Linna?us , à beaucoup d'espèces épineuses du genre aslragalm ; Tournefort même , ].) TRAGOPOGONOIDES de Vaillant. Ce genre est le iiiême que Vurospennum de ScopoLi el de Jussieu , fondé sur le iragopogon Da/ecluiriipii , L. , réuni par Willdenow à son genre arnopogon. (ln.) TRAGOPYRON (Blé de bouc , en grec. ). On croit que la plante à feuilles de lierre, ainsi nommée par Théopbraste , eît notre blé-sarrasin {iriiirurn fagopyriim , L. ). ()n a en- core nommé cède plante fagotrophon ( nourriture de bouc ) , parce que la farine qu'on retire des grains , est d'une couleur désagréable, (lk.) TRAGORCHIS. Dodonée désigne parce nom,qui signi- ^ç tesiicuîede bouc , le sai) rhim Iiircinum, L. , à cause de l'odcuç T il A 375 fétide qu'il exhale , et'de la forme de ses bulbes. Lobel et Gerhard donnent le même nom, et pour les mûmes raisons, à Vorchis coriophora , L. (ln.) TKAGOPJ(iA]N()S. Selon Dioscoride,c'éloit une herbe rameuse , semblable au serpolet sauvage ( V. Serpyluim ) ou à l'origanum. Dans certains lieux, il en croissolt qui s'élevoit davantage , qui étoit mieux nourri, plus vert, k feuilles plus larges, visqueuses et gluantes; il y en avoit une à rameaux pe- tits, à feuilles lernées et petites : on l'appoloil aussi yo/Ywn/m ,• mais le meilleur /'/tf^o/'4v7«z/77icroissoit en Crète, en Cilicie, et dans les îles de Scioet de Cos. Toutes ces plantes éloient, selon Dioscoride , échauffantes, diurétiques , propres à calmer la colère , à servir de contre poison, à empêcher de vomir étant sur mer, etc. Il paroîtroit que Dioscoride entend parler de trois plantes différentes, ou au moins de deux , qui semblent avoir recule nom de trugonganos,\i-àrcc qu'elles plaisoient sans doute aux boucs. Pline dit que le iragorîganum ressemble au serpolet (^sfrpyi- litm) : ensuite il élablitles différences spéciliquesde ces plantes 9 l'article de ['origàuum heradeuticum. Les botanistes rapportent à diverses espèces de thymus les iragoriganos des Grecs, ou tragoriganum des Latins; eutrc ^n^ trcs^aii thymus mastic/uua et tragoriganum, et à diverses autres espèces qui paroissent peu connues. Quelques auteurs ont cru que Voriganum vulgure et le siderilis scoriUuïdes éto.ient de ces plantes. Dalechamps nomme tragoriganum luitlium Dioscoridis y une espèce de grémil {^Uthospenuuvi frutuosum ^ L. ), et Barrelier t. dictamni capîte , le thymus ccphalolus , L. C. Bauhin nomme tragoriganum un petit groupe de plantes qui paroissent être autant de thymus. (V^.') TRAGOS. En grec , c'est le nom du Bouc, (desm,) TRAGOS, TRAGONetTRAGUS. « Quelques person- nes appellent le //r/j>^05, scorpios et trnganon. Cette plante croît aux lieux maritimes; elle a la hauteur d'un demi-pied,rau plus; elle est basse; elle produit plusieurs branches , s'allongeant un peu et sans feuilles ; autour de ces branches il y a plusieurs petits grains roux , gros comme un grain de froment , lesquels, sont pointus à la cime et astriggens au goût; dix de ces grains, bus avec du vin, sont très-bons contre le dévoiemenl , etc. » Diosc. t. 4» chap. 5. Pline est conforme à Dioscoride, non-seulement pour le nom de iragos , mais aussi en sa description : il parle senle- ment de petites grappes rouges qui porloientlcs {îcu^s : il tlit aussi qu'on le ïiomam scurpios , et de-là on croit que t'est lo scorpios de Théophrasle , pia^cé , par lui, parmi les plantcs^ 376 T R A épineuses. Celte plante est le trigis «l'Hippocrate. Les com- mentateurs croient y reconnoîlre , les uns le sedum allmm ( Gesner qui écr'\\ Iruglum^vi Val. Cordus); d'autres ris/)//e- dra dislar.Jiya ( Ruel , Lobel) ; et plusieurs les salsula kali et tragus , L, C'est à cette dernière opinion qu'on s'est fixé le plus géDéraieuient. Cependant le tragus de Dioscoride peut être le Iragnmim undatum ^ Delile. Jl paroil que chez les Grecs on nommoit aussi Iragos ^ les espèces i}(i (ragionou iragiiim : ces noms , qui signifienlhouc , leur avolenl clé donnés, soit à cause de leur odeur, soil à cause de leurs épines. Indépendamuienl du iragos ou tragon de Dioscoride , que nous venons de décrire , cet auteur et Pline en ont un autre , qui p.Moil avoir été une espèce de blé ; selon Dioscoride , il rossembloit à l'épeautre, mais il éloit moins nourrissant, parce quil contenoil plus de son ; il éloil aussi fort rude et point malsain , quoique difficile à digérer. Du temps de Pline, on l'apporloit du Lev.ml: quelques auteurs croient que c'est le blé sarrasin, ou bien l'orge palmée (^ Hord. zeocrilon). (LN.) TPi\(iOSELINUM Tabernsemontanusadonné ce nom, qui signifie persil de bouc ^ en grec , aux trois espèces de bou- cages {pinifiiiiella ) qu'il a connues , qui sont : le grand bou- cage {p. magna ^ L-); le petit boucage {p. nigra , W. ) i c' celui des rochers ( p. saxifraga , L. ). Tournefort, Adanson , Haller, avolent adopté ce nom, pour désigner le genre qui renferme ces plantes; mais Lin- nseus a préféré celui de piinpinella , qui, autrefois, avoit une autre acception. V. Pimj-imella. (ln.) TtvAGÙli , Tragus. (ienre de plantes établi par Haller , pour placer la Racle etn grappes, r. Lappague, G. Wol. Pauzer a donné le même nom à un autre genre de la même famille, qui ne diffère pas de celui appelé iîRA- chipode par Palisot-de-Leauvois. (b.) TRA(iUE. Nom d'une Soude. V. Traga^sON. (b.) TRz\GULUS. En latin moderne , c'est le nom du genre Chevrotaim. V. ce mot, (desm.) TKVGUM CEKEALE, de Tragus. C'est I'Orge palmé (^hordeiini zeocrltan , L. ). (ln.) TiWGUM VULGAIRE. Clusius donne ce nom à l'Es- TRAGON. (LN.) Tl\\GUS. Nom latin par lequel Klein a désigné plusieurs, espèces de quadrupèdes , qu'il a rangées dans le genre du Bouc. Ce mot vient du grec rfet'uh , ôroiiler les arbres, {s.) T R A 377 TRAGUS. Nom latin du Bouc, (desm.) TRAGUS , du grec trag s ( bouc ). Haller a nommé ira- gus un genre où il ramenoil la racle à grappes {c^nclirus racemo- sus, L. ). Ce genre à élé adopté. F, Lappague. Les anciens nommoient tragus , ou iragos et tragum , une espèce de blé. Vuy. TfiAGOs et Trague. (ln.) TRAIMOIS ou TREMOIS. Mélange de Froment, de Seigle , d' Avoine , de Pois , de Yesce, etc., qui se sème pour être coupé en vert au printemps , et donné de suite auxbesliaux. (^B.) TRAIN ( Fauconnerie'). Le train d'un oiseau est son der- rière ou son vol. (s.) TRAINASSE. Nom de la Renouée aviculaire. Voyez^ Traînée, (b.) TRAINE, Treiche, Tric, Trac. Tous noms tirés du cri de la Draine, (v.) TRAINE {Vénerie). Chasse au loup, par laquelle on l'attire dans un piège ou à la portée du fusil , par l'odeur d'une charogne que Ton a traînée dans la campagne ou le long d'un chemin, (s.j TRAINE-BUISSON. L'on désigne ainsi la Fauvette d'hiver , parce qu'elle a l'habitude de se couler dans le pied, des haies et des buissons, (v.) TRAINE- CHARRUE. Nom vulgaire imposé au Mot- TEUX , parce qu'on le voit souvent à la suite de la charrue. (V.) TRAINEAU. Nom d'un grand filet avec lequel on prend , pendant la nuit , les Alouettes et les Perdrix. V. 1 article Alouette , pag. 167. (v.) TRAINEAU ( Fauconnerie ). Peau de lièvre arrangée pour leurrer les oiseaux de vol. (s.) TRAÎNÉE ou TRAINASSE.Xongs filetsqui, dans quel- ques plantes, telles que le fraisier , rampent sur la lerre , et qui , d'espace en espace , ont des articulations par lesquelles elle jettent en terre de petites racines qui produisent de nou- velles plantes, (d.) TRÂINEUR ( Vénerie). Un chien traîneur est celui qui ne suif pas le pas de la meute, (s.) TRAIT. Nom de I'Anguis. (b.) TRAIT ( Vénerie ). Corde de crin qui sert à conduire les chiens à la chasse, (s.) TRAIT. Oiseaux qui volent rapidement comme un irait, (s.) TRALE. Nom patois d'une grive , le mauvis. V. l'article Merle, (desm.) 3/8 ï R A TRALLTA.NE, TralUana. Arbrisseau grimpant, à ra- jneaux géniculés , à feuilles alternes , en cœur , acuminécs , glabres, d'un blanc verdatre , disposées en grappes sur un long pédoncule commi;fti , qui forme un genre dans la pen- tandrie monogynie. Ce genre offre pour caractères : un calice persistant de cinq folioles arrondies ; une corolle de cinq pétales oblongs , ouverts ; cinq élamines ; un ovaire supérieur , surmonté d'un style filiforme ; une baie arrondie , biloculaire el dispcrme. La iralliane croît à la Cochinchine,et s'élève au-dessus des plus grands arbres au moyen de leurs rameaux, (b,) TRAMBE. Nom d'une plante mentionnée par PylJiagore, el qui paroît avoir été notre Marjolaine, (ln.) TKAMBLE. T. Tremble, (ln.) TRANCHANS ( flânerie). Ce sont les côtés du pied du sanglier, (s.) TRANCHEE ( Vénerie'). Longue ouverture qiie Ton ereuse pour fouiller et déterrer les renards et les blaireaux. (s.) TRANCHOIR. Nom du CliÉTODo^^ cornu, (b.) TRANH-CO. Nom donné , en Cocainchine, à une gra- minée dont le cbaume serl'à couvrir les chaumières. Lou- reiro pense que c'est le Sacchamm spicalum , Linn.(LN.) TRAN-HUYNH. L'un des noms donnés , en Cocbin- chine , au GurriER ( Cambogia gutia , Linn. ). (lN.^ TRASCALAN ou TRESCALAN. Le Millepertuis porte ce nom , en Languedoc, (desm.) ' TRANSPARENTE. V. au mot Vîtrine. (e.) TRANSPARENTE. Variété de pomme , aussi af^elée pomme de glace. V. l'article PoMMiEil. (desm.) TRANSPIRATION ( Botamque). Perte que font les vé- gétaux d'une humeur ou suc quelconque , qui s'échappe de leur intérieur à travers leur snrface,d'une manière insensible ou non apparente. Voy. les articles Arbre et Végétaux (D.) TRANTANEL. Nom languedocien de la Bourdaine ou Aune noir, (desm.) TRAOU CARIÉ. Terrier de Lapin , en languedocien. (desm.) TRAP. V. Trapp. (ln.) TRAPANO. Nom qu'on donne , en Sicile, aune variété de chaux sulfatée compacte , ou pierre à plâtre, (ln.) TRA-PAPPA. Le héron blanc porte ce nom aux îles de la 'Société. V. HçRON. (s.) T R A 379 TRÂPAZOROLA de Gesner , paroît tire le Casta- GNEUX. V. ce mol , à l'r.iiicle GaÈBE. (s.) TRAPE BOIS. V. SiTTELLE. (V.) TRAPELUS. Nom latin du sous-genre de rcplilcs sau- riens , démembré du genre Agame, et nommé, en français , Changeant par M. Cuvier {Jièi^nc animal. ). (desm.) TRAPEZITIS. R. Farster donne ce nom au feldspath , à cause de la forme de ses fragmens. Il nomme Irapezitis hcl- vola le feldspath opalin du Luhi-ador ^ qui est le iiapezilis versi~ color de Balsch. Le irapezitis asteria est le feldspath chatoyant , elc. (ln.) TRAPEZIUS. V. Trapp. (desm.) TRAPP , TRAPPE; Noms allemands de TOutarde- ÇB.) TRAPP. Mot suédois qui signifie escalier, et qui, en Suède , éloît employé pour désigner une roche remarquable parla manière dont elle se casse en fragnjens cubiques, ou rhomboïdaux, ou à degrés. Cette roche est très-commune en Suède, et particulièrement à la montagne de llunneberg, en Wcstrogothie.Wallerius l'a classée avec se« roches de corne, ou plutôt dans le groupe qu'il nomme corneus , et Tassocie sous le nom de rornci/s (rapezius , et en la désignant par corneus, dur , à grains très-fins , terreux , et se fendant en cube et en rhombe , à la pierre de Lydie schisteuse^ au basalte , et à des roches compactes à base amphibolique , que les minéralo- gistes ont fini par nommer irapp ^ €t par confondre avec lé vrai trapp de la montagne d'iiunneberg qui en diffère con- sidérablement. Linufeus , dans son lier wpslrogotliicuni , dé- signe ce trapp comme une roche fissile , calcaire et cendrée; dans la première édition de son Systema iSahtrœ et dans son Musœum tessinianiim , il la décrit comme un schiste cendré un peu dur à rayure grise ; ailleurs, c'est sa roche à grain im- palpable , calcaire , schisteuse et cendrée. Dans la deuxième édition du Systema Naturœ , ce trapp est désigné par celte phrase : pierre schisteuse à grains impalpables , un peu cal- caire , à fragmens rhnmboWaux. C'est, chczCronsiedt, une roche composée d'argile endurcie , elc. Enfin , les autres ca- ractères assignés par les anciens minéralogistes suédois à ce trapp, sont: de former des montagnes entières ou des couches très-puissantes dans leur sein , ou hien des veines nombreuses dirigées en tous sens, et les unes et les autres de présenter des retraits prismatoïdes ou à gradins; d'etro noir ou d'un brun-cendre ; de décrépiler et de s'effeuiller nu feu ; d'attirer l'aignlilc aimanlce après avoir clé chauffé ; de 38o T H A faire une légère effervescence avec l'acide nitrique; et, quoi- que dur el compacle , d'absorber Teau ; de rougir par son exposition à l'air et de tomber en petites lames. Or, l'ensemble de ces caractères est loin de se rapporter aux roches que les minéralogistes appellent trapp maintenant, et ne peut convenir qu'a un scbisle compacle , argileux el calcaire, d'apparence homogène , analogue au schiste qui accompagne les couches do chaux carbonatée bitumineuse. lue curneus tmpezius fissile de Wallerius est donc un tel schiste , puisque la ntoalagne d'Hunneberg offre aussi cette chaux carbonatée, selon i»ergmann , et dont la présence ex- plique pourquoi le trapp fait un peu d'effervescence. Desem- blables schistes se trouvent ailleurs en Europe, en Angle- terre , en Allemagne , etc. Mais comment a-t-il pu se faire qu'on ait si long - temps méconnu le vrai trapp ? Voici les raisons que nous croyons pouvoir en donner : d'abord la manière de se présenter de cette roche en grands quartiers ou gradins , lui est commune avec d'autres roches feuilletées compactes , des mêmes cou- leurs , et d'une apparence également homogène ; la réunion que Wallerius a faite de ces mêmes roches , sous un nom commun, celui de corneus ; enfin Topinion reçue alors que toutes ces roches avoient pour base du 5c/(o//( mol sous lequel les minéralogistes allemands ont confondu particulièrement l'amphibole , le pyroxène noir et la tourmaline), puis de la hornblende (amphibole j. Un ne sauroii énumérer toutes les erreurs et les discussions qu'ont entraînées, parmi les géologues et les minéralogistes, ces fausses manières d'envisager ces nouveaux trapps. Les chimistes voulant préciser l'espèce par l'analyse , se trouvèrent bientôt en défaut; car des ro- ches mélangées ne peuvent donner à l'analyse des caractères précis, el c'est ce que la chimie démontre tous les jours, el ce que Bcrgmann lui-même avoit reconnu en analysant le ba- salte ( c'est-à-dire, le corneus cristalUsatiis prismaticus laterilms inordinatis ou basaltes fii^ura co/Hm/^an, Wallerius) cl le trapp des Suédois, dans lequel il trouva exademcnt les mêmesprin- cipes et dans les mêmes proportions. Ce travail de Uergniann a été une nouvelle source d'erreur; il a conduit à rappro- cher des roches mélangées très-différentes, qui donnent à Tanalyse les mêmes principes. D'autres géologues , en se tenant à la définition de roche compacte à base d'hornblende , n'ont pas balancé à appeler trapps les roches formées de cette substance, et ici une nou- velle division s'est éiablie , lorsque la géologie montra qu'il y avoit des trapps dans plusieurs circonslances loui-à-fall dlffé-' ^ T R A 38i renies; et alors on vit naître l'opinion que les laves, lesbasaltes et toutes les roches réputées volcaniques par beaucoup de mi- néralogistes, dévoient être des roches à base de trapp, c'csVà- dire, quiprovenoient des roches, de trapp, liquéfiéespar le feu soulerrain; et les géologues de cette opinion ne firenl point de difficullés de rapporter à cette nouvelle classe, des roches qui a voient les plus grandes analogies avec elles , mais dont l'origine est Irès-équivoque. D'une autre part , les géologues de l'opinion contraire se virent trés-enibarrassés-, car, en conservant toujours comme incontestable que la hornblcnîle ou l'amphibole éloil la base des trapps,ilsèn reconnurent de prinjilifs, et d'une autre for- mation incertaine. Mais les uns et les autres avoient perdu de vue le vrai trapp, et nous voyous que depuis il n en e?t plus question, et que tout ce que Ton a nommé jusqu'à présent Irapn n'a plus de rapport avec le trapp de Wallerius; nous voyons même les Suédois finir par tomber dans Terreur comumne, puisqu'ils nomment trapp ou curneus lapis , beaucoup de pierres compactes diverses, comme on peut le juger par \qs échantillons qu'on en voit dans les cabinets. Le nouveau trapp étant donc une roche amphibolique d'apparence homogène que l'observa lion prouva élre fort répandue , il devint un intéressant objet d'étude pour des géologues célèbres. Werner , Saussure, Dolomieu, Faujas de Saint-Fond , etc. , en ont fait l'objet de leurs médilations. ' Et il r^'sulte de leurs travaux, que les minéralogistes con- fondent, sous ce nom, des roches qui se nuancent insensible- ment avec d'autres roches; que les unes sont amphiboliques , et d'autres d'une nature différente; et enfin , qr/elles appar- tiennent à des formations ou des terrains différens. Saussure avoit défini le trapp , une pierre composée de grains de différenle nature, confusément cristallisés, ren- fermés dans une pâle, et quelquefois aussi liés entre eux sans aucune pâte distincte , et sans qu'on y voie de cristaux ré- guliers , si ce n'est rarement et accidentellement. Cette défi- nition , ajoute-t-il , rapproche les trapps du granité et du porphyre. Le trapp , tel que le définit Saussure , ne différant du gra- nité et du porphyre , qui sont des roches à élémens -dis- tincls à l'œil , que par la finesse de ces mêmes élémens , né- cessairement on doit trouver des pa.«isages des uns aux autres. Saussure a éprouvé beaucoup de difficultés pour le dis(inguer de ce qu'il nomme roche de corne { V. Cornéenne), qui est une roc'ne compacte composée de feldspath et d'aniphibole , et du ppi.rosilex ou feldspath compacte. Dolomieu faisoît remarquer que le trapp se dislingaolt âa la roche «le corna par son grain plus serré, par sa cassure plus Tielte , prcsq(ie condioïde, par sa durolé qui est plus grande, quoiqu il soif moins tenace, et plusaisé à réduire en poussière : il ajouloiii que les masses de trapp frappées rcndolent quel- quefois un son comme le bronze, ce qui n'arrive pas à la jûcliede corne. Mais ces caractères souffrent beaucoup d'exceptions , et démontrent la peine que les géologues ont eue à s'entendre sur ce qu'ils ont voulu nommer tiupp. Dolomieu avoit défnii le trapp une roche argilo-ferrugi- ncuse , définition encore très-vague; et il a considéré comme des trapps et des roches à base de trapp , non-seulement beaucoup de roches à base d'amphibole cojnpacte, mais aussi des roches homogènes Gt amygdaloïMes , dont le caractère étoit de fondre au chalumeau en un verre noir ou brun, et qui sont les unes primitives , et les autres volcanisées. Parmi les laves que rejettent nos volcans, il en admettoitqui avoicnt le trapp pour base ; en conséquence , il les nomnioit laves argllo-ferrugincuses , Im^es trappéennes , et dans ce nombre il comprenoil les basaltes ; mais ces laves n'ont rien de com- mun avec les autres trapps , maintenant que nous savons qu'elles ont pour base le pyroxène uni au feldspath et au titane ; cette découverte moderne contribuera infiniment à restreindre ce qu'on nomme les formations trappéennes , et ce qu'on doit appeler i/a/;/? , si toutefois les naturalistes ne font pas une espèce de justice , en abandonnant à jatnais ua nom qui a causé un si grand désordre dans la science. Mais revenons encore quelques instant sur les roches trap- péennes. On voit que celles qui ont été admises par Dolo- mieu étoient de trois sortes: les unes primitives, les autres volcasiisées anciennement, et les troisièmes volcanisées ac- tuellement. Ces divisions sout aussi celles que Faujas avoit; admises. Werner, depuis long temps , admit que les roches amphî- bollques , ou si l'on veut les trapps, consSiluoient des systè- mes distincts, et fat conduit à admettre trois sortes àc terrains trappéens ou de trapps , savoir : Les trapps primilifsX\\i\ comprennent àQ^ roches amphlboll- qucs en masses ou feuilletées, des grunstein ou diabases pri- mitifs. V. .Série aiaphibollque, p. 171a l'article Terrain; et au mots Roche, Diabase , Trappite, Opiiite , Ampiu- BOLiïE , etc. Les trapps de transition^ où viennent se ranger les amygda- loïdes , considérés comme volcaniques par Dolomieu. Voyeà Spilute, à l'article roche, p. 872 , et Toadstone. T R A 383 Les trapps secondaires quî compreiînenl le^ basalte» et les couches (iiverses qui les accompagnent.' L'on voit par-là que les laves proprement dites n'enlroienl point dans la composition des terrains trapjièens. C'est dans le même sens que Werner que nous avons em- ployé les expressions de trapp ou de terrains de trappa pri- mitifs , de transition et secondaires^ dans lecours de ce dic- tionnaire. Les ariirics Terrain et Roche donnent avec des développemens Thistoire- des terrains qui comprennent les roches de trapps, les caractères, et les désignations nou- velles qu'on leur a imposés, (ltv.) TRAPPlTli. F. à l'article Roche, p. yS. (ln.) TRAQUE {véitérie). Chasse par laquelle ou entoure et l'on bat un bois ou une portion de bois, pour pousser le gibier vers les tireurs postés dans une tranchée ou à Ja lisière. (s.) TRAQUET. V. rariicle Motteux. (v.) TRAQUET IVAiNCtLETERRE. V. Gobe -mouche NOIR , article ]M(H-chef.olle. (v.) TRAQUET BLANC. V. Bruant proyer. (v.) TRASI, Trasi. Genre de plantes , établi par Palisot- de-Beauvois , dans les rypérarées de Lesliliouduis , pour une espèce qui se rapproche beaucoup de IEia'nantue. Ses caractères sont : écailles imbriquées sur trois rangs ; (leurs inférieures avortaut toujours ; semences terminées par le style qui persiste , et dont la 'base offre trois ailes. Voyez Thrasi. (b.) TRASLÉ. Un des noms vulgaires de la Grive mau- vis.Cv.) TRASS. Tuf volcanique qu'on Irotfve aux environs d^An- dernach , sur la rive gauche du Rhin, entre Coblentz et Bonn. 11 est beaucoup employé, en Hollande, pour leâ constructions hydrauliques , et il a les mêmes propriétés que la Pouzzolane. V. ce mot. Le irass est connu dans le pays sous son vrai nom de tufjstein ou pierre de tuf. Le nom de trass lui vient du mot hol- landais//r«s , qui signifie ciment. Le plus estimé est celui qu'on trouve aux environs des villages de Cretz , Pleilt et Crufft, au sud-ouest d'Ander- nach , tout autour de deux montagnes isolées , que leur forme et d'autres circonstances annoncent avoir été les cônes volcaniques d'où cette matière est sortie. Elle est disposée , par couches , à dix ou douze pieds au- âessous de la surface du sol. C'est une espèce de pierre d'une couleur grise, plus ou moins foncée , quelquefois d'un jaune brun, qui, sans être Jfortdure , est néanmoins assez tenace 384 T R A pour êlre exploilée à la poudre. Elle est poreuse , légère , et produit un sifflement quand on h plonge dans l'eau , comme les pierres marneuses. Le Irass est farci de peliles pierres-ponces grises ou hlan- châlres, qui en forment la plus grande parlie. On voit par- là que c'est un tuf formé de ce que les Napolitains appellent rapillo hianco. V. RapiLI.O. Il est quelquefois mêlé de peliles scories noirâtres, de larnes de mica noir, de cristaux de pyroxène, et d'autres débris cristallins volcaniques. On y trouve même de pe- tits rognons de lave compacte remplie de pyroxène. Les couches de trass sont recouvertes d'un massif de terre argileuse très fine, d'un gris clair, qui paroît êlre une re/idie volcanique. La surface du sol est de la plus grande fcrlililc, ainsi qu'on l'observe toujours dans celte espèce de terrain. F. Cendre volcaisique. Pour employer le trass , on le réduit en poudre dans des moulins qui sont uniquement destinés à cet usage , et qui portent le noin de moulins à trass. C'est en ccL élat qu'on le transporte en Hollande. On trouve aussi du trass dans le voisinage de Francfort- sur-le-Mein, près Bockenheim , et dans les environs de Griinberg , dans la Haute-liesse. Tous les tufs volcanicjues dont l'Italie est remplie , sont de la même nature, (pat.) TRASSOITE. F. l'article Lave et Tuass. (ln.) TRAST. Nom suédois du Merle, (v.) TRAïTINNiCKIA, TraUlnnir.kla. Arbre du Brésil , à feuilles alternes, péliolées, ailées, à sept folioles oblongues, aiguës, en cœur, accompagnées de stipules caduques, à fleurs blanches disposées en têtes sessiles, qui, selon Will- denow , forme un genre dans la polygamie monoécie. V. DlMEROSTEMME. Les caractères de ce genre, consistent : en un calice cam- panule à trois dents ; en une corolle campanulée aussi à trois dénis; en cinq élamines; en un ovaire supérieur, surmonté d'un style en alêne ; le germe avortant dans les fleurs mâles. Le fruit n'en est pas connu. M. Persoon a nommé Tp.attfnnickia le genre Persootsia de Michaux, qui est le Marshallia de Schreber. V. Per- SOONE. (b.) TRATRA- TRATRA. V. Tré-Tré-Tré. (s.) TRATJBENBLEI. Voyez Plomb phosphaté arseisi- TÈRE. (LN.) TPiAURENERZ des Allemands. V. Plomb piiospdaté KRSENIFÈRE. (LN.) TRAUBENSTEIN. Quelques minéralogistes allemands T R E 385 donnent ce noni à la variété botryoïde de la Chaux boua- TÉE SILICEUSE. (LN.) TRAUPALOS. G.Bauhin doute si celte plante de Théo- phraste n'est pas notre Obier( Viburnum opiilus).Théophràsle la place parmi les arbres sauvages , lui attribue une grande quantité de racines, et dit qu'elle se plaît dans les lieux om- bragés , de même que le taxos. (ln.) TRAUPIS. Nom grec du Venturon. (v.) TRAVAIL ( vénerie ). Endroit où le sanglier a tourné et fouillé la terre, (s.) TRAVAIL {fauconnerie'). Un oiseau de grand travail y est celui qui a beaucoup de vigueur et de courage dans son vol. (s.) TRAVATES. Les marins donnent ce nom aux ouragans d'une violence extrême , qui se font sentir sur les côtes de Guinée. Ils s'annoncent par un nuage noir, fort petit , qu'on nomme OEiL-DE-BŒUF,qui s'agrandit rapidement, de ma- nière à couvrir tout l'horizon. Ces coups de vent, brusques et violens , portent aussi le nom de grains. V. Orage. (Pat.) TRAVERTIN. Pierre calcaire formée par le dépôt des eaux du Téverone ou Anio , qui descend des Apennins, et passe à Tivoli. C'est surtout au dessous des fameuses cas- cades , et au pied même de la montagne de Tivoli , à sept lieues à l'est de Rome , qu'on trouve d'immenses carrières de cette pierre , qui est d'un grand usage à Rome , dans l'ar- chitecture , et qui étoit déjà fort employée par les anciens. Elle est d'un blanc jaunâtre , et ^une assez grande dureté. Son tissu est semblable à celui de l'albâtre , et l'on voit dans son intérieur , des noyaux formés de couches concentriques , qui ne sont que de simples concrétions , mais qu'on a pris quelquefois pour des corps marins. Les eaux de celte contrée , qui est toute volcanisée „ sont sujettes à faire de semblables dépôts , et surtout les eaux du lac de Tartari , qui communique à l'Anio par un canal qui s'incruste très-promptement , et où se forment ces p(Uiies concrétions blanches tuberculeuses , connues sous le nom de dragées de Tivoli. On trouve aussi du travertin en Toscane , et on l'emploie comme pierre de taille , à Sienne > à Lucques et à lt*ise. Comme le travertin est rempli de petites cavités, il s<; lie parfaitement bien , et forme des constructions de la plus grande solidité. (PAT.) TRAYE. Un des noms vulgaires de la Grive draine, (v.) TREB \. Nom du Mélïlot , à Java, (b.) TREBUCHET SANS FIN. Piège avec lequel on prend 386 T n E les /an/jç , les rtihanges ^ les p.'nsons ^ etc. F. l'article Mé- sange, (s.) TRECHELES. V. Salmekones. (ln.) TRÉCHUS , Trschus. Genvc àinsccles , de l'ordre des coléoptères , famille des carnassiers, tribu des carabiques, établi par M. de Clairville, dans le second volume de son Entomologie Helvétique , et qui comprend quelques petits rarabes de Fabricius , tels que le rneridianus et le rubeits ^ qui ont pour caractères : jambes antérieures échancrées ; dernier article des palpes extérieurs , pointu , non tronqué ; le pénul- tième des maxillaires extérieurs plus court que le dernier ; le quatrième des antennes , obconique ; les sept derniers, cy- lindriques , courts et épais. Ce genre «ioit , selon nous , être partagé en deux. Le ca~ rabus rneridianus , le carabiis yaporariorum , et quelques autres espèces analogues forment un genre propre , voisin du genre harpah. Le carabus ruheiis , le carabus micros de Panzer et quelques autres vont se placer près des bemhidions, et sont remarquables en ce que les deux derniers articles des palpes maxillaires sont réunis en un corps ovoïde ou ovalaire , et très-pointu au bout, (l.) TREELE, Trifolium , Linn. ( Diadelphie déçandrie. ) Genre de plantes herbacées, de la famille des légumineuses , qui 5C rapproche beaucoup des Mélilots, et qui comprend plus de cent espèces vivaces ou annuelles , la plupart naturelles à l'Europe , et propres à^la nourriture du bétail. Les trèfles ont les feuilles lernées , avec la foliole moyenne , sessile ou presque sessile, et les Geurs réunies en tête , rarement en épi. Chaque fleur offre un calice tubuleux , persistant et à cinq divisions ; une corolle papllionacée, dont la carène est simple et plus courte que les ailes et l'étendard. Le fruit est une gousse très-petite , recouverte par le calice, s'ouvrani à peine, et contenant ordinairement une ou deux semences. Quelques IrèHes , comme celui dés prés , ont la corolle mo- iiopétale. On p'^ut voir, à l'article IVrELiLOT , en quoi ces deux gen- res diffèrent. Le botaniste suédois a fait cinq divisions des espèces nom- breuses de trèfles , dont une des trèjlcs mélilols que j'ai dé- crits ailleurs comme n'appartenant point à ce genre-cL Les véritables trèfles composent les quatre autres divisions. Dans la première ^ qui comprend les trèfles à légumes cou- verts , renfermant plusieurs semences , on trouve : Le Trèfle rampant, 2'rifoliurti repens ^ Linn. ,.à fleurs soutenues par des pédoncules distincts , rassemblées comme T R E 33; en ombelle , blanches ; à légumes contenant quatre semen- ces. Celle espèce porte les noms vulgaires de triolet trèfle blanc de prairie , trèfle hlanc rampant. Elle croît dans les'prai- ries , et fleurit tout l'été ; on la trouve aux environs de Paris, C'est une plante vivace dont les branches traînent sur la terre , et poussent des racines à chaque nœud , de manière que la plante s'épaissit et fornue une herbe plus serrée qu'au- cune de celles qui se sèment. Ce trèfle est une des meilleures nourritures pour toute sorte de bétail , et par conséquent il est bon à semer sur un terrain destiné à servir de pâturage perpétuel. Il y en a une variété à fleurs rouges , et une autre dont les feui les offrent de trois a sept folioles. Le Trèfle des Alpes, TriJoUum alpinum , Linn. , à lige comme en hampe , sortant de la racine; à feuilles linéaires lancéolées; à fleurs grandes , comme en ombelle ;^à légumes pendans , renfermant deux semences. 11 croît sur les Alpes et les Pyrénées , sur les montagnes du Forez et du Dauphi- né. Ses fleurs sont purpurines, quelquefois blanches et sa racine , qui est vivace, a une saveur douce comme celle de la réglisse. Le Trèfle HYBRIDE, TrifoUum hybridum , Linn, , à tige as- cendante, fistuleuse ; à folioles en ovale renversé , dentées en scie; à fleurs blanches ou r graine de celle qui germe plus tôt est semblable à celle du ■' sesamon; mais la graine de l'autre est ronde, noire et con- f. tenue dans des espèces de gousses. » Pline ( liv. 21 , ch. i6 ) a , comme Théophraste , trois es- pèces de tribulus î savoir : l'aquatique ou des marais, et les TRI 4i3 deux terrestres. Il fait observer que le trihuîus aquatique vient seulement dans les marais et les eaux dormantes ; que les Égyptiens qui habitent les bords du Nil , et les habilans des bords du fleuve Strymon , mangent les fruits de ce trihuîus ; que cette plante se courbe dans l'eau , et que ses feuilles sont pareilles à celles de l'orme et portées sur un long pétiole. Quant aux /r/'Au/M5 terrestres, il y en avoit un quifleurissoilplus tard et dont la gousse renfermoit une graine ronde et noire, Pline revient (liv. 22 , ch. \o')s\x\'\e.stribulu$ ^ pour traiter de leurs propriétés ; et ici il distingue le trihuîus des rivières de celui des jardins, lequel est particulier à l'espèce de tri- huîus aquatique et conforme à ce que Dioscoride en a écrit. On pourroit croire, d'après ces passages, qu'il y avoit, chez les anciens , quatre espèces de tribulns\ savoir : celui à feuilles de pourpier, décrit par Dioscoride; celui à feuilles de chiche , décrit par Dioscoride et par Pline ; celui à feuilles piquantes , mentionné par ces deux derniers auteurs , et enfin le trihuîus aquatique indiqué par tous les trois. Le premier paroît être le même que le second. Dioscoride auroit, dans ce cas , pris les folioles pour les feuilles. On les rapporte au iribulus terrestris des modernes, ou bien à l'espèce voisine qu'on trouve en Egypte. Le troisième est peut-être une espèce de cléome , bien que l'on ait penché pour la chausse-trape com- mune , qui fleurit effectivement assez lard , mais dont les graines ne sont pas contenues dans des espèces de gousses, comme le dit expressément Théophraste pour son espèce de trihuîus. Quant à l'espèce aquatique, elle est, presque sans nul doute , notre mâcre ou saligot , dont le fruit s'appelle chd- tuigne d'eau j cornuelle et trifjle outruffle: ces deux derniers noms dérivent évidemment de trihuîus. Les botanistes ont conservé , jusqu'à Tournefort, le nom de iribulus aquaticus à la mâcre ; mais Tournefort lui affecta le nom générique de tiibuloïdes que Linnœus changea en celui de trapu, qui a été adopté par les botanistes modernes. Clusius a indiqué quelques espèces de potamogelon ^ sous le nom de trihuîus aquaticus minor. Le tribulus terrestris des botanistes qui ont précédé Tour- nefort , est le type de son genre trihuîus adopté par Linnœus et décrit dans ce Dictionnaire au mot Herse. Lonicerus a nommé le caucalis grandiflora , tribulus syl- vestris ; quelques auteurs ont désigné V echinophora spinosa par tribulus marinas ; enfin, Dalechamps appelle le medicago mi~ nima et sa variété droite , iribulus terrestris minus, (ln.) TRIGA. L'un des noms anciens du Géranium ^es Grecs. (LN.) !,xK T R T TRIC ATE. Le genre abronia de Jussîeu a été ainsi nom- mé par Lhéritier. V. Abroke. (b.) TRICER , Tricea. Arbre de la Cochinchine , à feuilles bipinnées , avec impaire , à folioles ovales , aiguës , déniées, à fleurs blanches , disposées en grappes lâches , presque ter- minales , qui, selon Loureiro , forme un genre dans la pen- tandrie trigynic et dans la famille de savonniers. Ce genre offre pour caractères : un calice de cinq folioles persistantes et aiguës; une corolle de cinq pétales oblongs , ouverts; cinq étamines ; un ovaire supérieur, surmonté de trois styles courts à stigmates simples ; une baie coriace , arrondie , terminée par trois cornes , à trois loges , conte- nant chacune deux semences. Ce même nom a élé aussi donné , par Schreber, à un genre de la monoécie tétrandrie et de la famille des tifhy- maloïdes , dont les caractères consistent : dans les fleurs jnâles , en un calice divisé en quatre parties et en quatre éta- mines ; et dans les fleurs femelles , en un calice divisé en cinq parties, un ovaire surmonté de trois styles coniques , une capsule à trois cornes , à trois loges , contenant chacune deux semences. Ce genre , aussi appelé Crantzie, renferme trois arbris- seaux à rameaux tétragones , à feuilles opposées et à fleurs terminales. Deux sont de la Jamaïque et un des Indes, (b.) TRICERA. Nom donné, par Vahl et Swariz, à un genre de plantes que ce dernier avoit déjà nommé crantzia, et dont les caractères , comparés à ceux des genres huxus et pachy- sandra , ne diffèrent que par le calice , qui est seulement di- visé en quatre parties, dans les fleurs mâles, et à cinq folioles, dans les fleurs femelles. Il diffère encore du ii/«z/5 par l'absence de corolle. Ce genre comprend trois espèces : ce sont des arbrisseaux de l'Amérique méridionale , à feuilles opposées , ovales ou elliptiques , pétiolées ; à fleurs monoïques , réunies en petites grappes axillaires. Tln.) TRICERAIA. Grand arbre de la province de Xalapa au Mexique , qui constitue , dans la pentandrie monogynie , un genre établi par Humboldt et Bonpland, et dont les carac- tères sont les sulvans , d'après Romer : calice à cinq folioles; corolle à cinq pétales onguiculés ; cinq étamines subulécs , à anthères ovales ; cinq glandes alternes avec lesfilets des éta- mines ; un style sillonné à stigmate simple ; une baie ovale , terminée par trois pointes , triloculaire , polysperme. Les feuilles sont opposées, oblongues, pointues, un peu dentées , coriaces et lisses ; les fleurs forment des paniçules. (ln.) T R I 4,5 TRICHAÉTA. V. Trichète. (ln.) TRICHARI , Trichariuni. Arbre de médiocre hauteur, à feuilles allernes , petites, ovales, très-entières, glabres, à fleurs rouges, portées sur de longues grappes presque termi- nales, qui forme un genre , selon Loureiro , dans la monoé- cie télrandrie , et dans la famille des euphorbes. Ce genre offre pour caractères , dans les fleurs mâles : un calice de quatre folioles ovales, colorées, rapprochées par leur pointe , point de corolle: quatre glandes, quatre éta- mines ; dans les fleurs femelles , un calice divisé en quatre parties ovales ; point de corofle ; un ovaire supérieur sur- monté d'un stigmate sessile et découpé. Le fruit est une baie presque ronde , à trois loges , conte- nant chacune une semence chargée de trois sillons. Le irkhari croît dans \çi% bois de la Cochinchine. On mange ses fruits , qui sont jaunes et assez agréables au goût. Il se rapproche beaucoup de I'Argïthamme. Voy. ce mot. TRICHARIUM. V. Tuichari. (ln.) ^^'^ TRICHAS. Nom grec de la Grive litorne, et qu'on a appliqué à nm fauvette de l'Amérique septentrionale, (v.) TRICHE. V. Grive draine , à l'article Merle, (v.) TRICHECUS. Nom latin du Morse. On écrit aussi Thrichecus, (desm.) TRICPELOSTYLE, Trichehstylis. Genre de plantes établi par Lestiboudois, Essai sur les Crpéracées , pour sépa- rer des FiMBRiSTYLEs de Palisot-de-Beauvois , ceux qui ont trois stigmates et la semence triangulaire, (b.) TRICHETE, Trichœta. Genre de plantes établi par Pa- lisot-de-Beauvois,pour placer le Brome ovale deCavanilles. Ses caractères sont : balle calicinale de deux valves aiguës, hispides, à deux ou trois fleurs, chacune de deux valves , dont l'inférieure est pourvue de deux soies flexueuses à son som- met , et la supérieure bifide et dentée; deux écailles lan- céolées , entières et glabres, (b.) TRICHIE, Trichius. Genre d'insectes, de l'ordre des coléoptères, section des pentamères, famille des lamelli- cornes , tribu des scarabéoïdes , section des mélitophiles. Dans l'Entomologie d'Olivier, ce genre ne forme qu'une division, la seconde du genre cétoine, dont, en effet, il ne diffère que très-peu , sous la considération des organes masticateurs; on peut cependant l'en distinguer d'après les proportions relatives et comparées des palpes ; leur dernier article est moins allongé dans les trichies que dans les cé- toines , et plus rapproché de la forme ovoïde ; les palpes 4i6 TRI labiaux sont plus extérieurs , de manière que leurs deux pre- miers articles , ou du moins le second , sont à découvert ou très-apparens ; le troisième et dernier dépasse entièrement l'extrémifé supérieure du menton ; les mâchoires sont pro- portionellement plus étroites. Mais les trichies se distinguent bien mieux des cétoines par la forme du corselet, qui est presque orbiculaire , et parce que l'on observe , entre ses angles postérieurs et les extérieurs de la base des élytres , une pièce écaiileuse , triangulaire, formée du prolongement de la lame pectorale , portant la seconde paire de pattes. Les métamorphoses et les habitudes des insectes de ces deux genres sont d'ailleurs presque identiques. Quelques espèces de trichies, celles dont les femelles ont l'abdomen terminé par une pointe cornée , toujours saillante , creusée en gouttière sur sa face supérieure , dentelée sur ses bords , et servant de tarière , s'éloignent un peu des autres par leur manière de vivre. On les trouve presque toujours à terre. I. Jambes antérieures n'ayant que deux ou Iroisdenlsau côté exte'rieiir; premier article des tarses différant peu en lonj;ueuf du suivant ; anus des femelles sans pointe saillante , en forme de queue. Trichie HERMITE, TricJiîus eremîta^ Fab.; Ollv. , Col. t. i , n.° 6 , pi. 3 , fig. 17. Celte espèce , la plus grande du genre , a un peu plus d un pouce de long. Elle est d'un noir luisant un peu cuivreux , avec deux arêtes et deux tubercules élevés sur le corselet , et un sillon à l'écusson ; ses élytres sont un peu rugueuses. Elle se trouve , quoique rarement , sur les troncs d'arbres cariés , dans toute l'Europe. Trichie noble , Tiiçhius noln'b's^ Fab. ; Oliv. Ihid. , pi. 3, fjg. 10 ; le Scarabée vcvdet , Geoff. Pùlle est d'un vert cuivreux ou doré , luisant , avec un sillon longitudinal au milieu du corselet, les élytres raboteuses, et l'abdomen tacheté de blanc. Elle se trouve presque dans toute l'Europe, sur les roses , les fleurs de sureau et de viorne. Trichie FASCiÉE, Trichiusfasdatus^ Fab.; OWv. Ibid. pi. g, fig. 84; Scarabée Ihrée d'ancre, Geoff. Elle est presque toute couverte d'un épais duvet d'un jaune roussâtre , avec trois bandes transverses , noires, interrompues, sur les élytres. Elle est commune sur les fleurs, en Europe ; ses couleurs varient un peu , selon la température , plus ou moins froide , des localités où l'on trouve cet insecte. Ainsi le noir domine davantage, sur les élytres, dans les individus propres aux montagnes alpines : c'est ce qui se remarque plus particuliè- rement dans l'espèce nommée suceincius. T R I 417 II. Jambes anlcrieures ayant cinq dents au côté extérieur ; premier article des tarses postérieurs sensiblement plus long cjue le sui- vant ; une pointe cornée et toujours saillante à l'anus des femelles. TrîCHIE HÉMIPTÈaE, Trichias hemiplerus ,Fâh.', Oliv., Bld. pi. 9, fîg. 83, et pi. 1 1 , fig. io3 ; le Scarabée à tarière, Geoff. Elle est noire , avec des écailles blanches , formant diffé- rentes taches ; l'anus est de celte couleur , avec deux taches noires; le corselet a deux rides et ses bords sont dentelés; les élyircs sont courtes , avec quatre stries peu distinctes et un peu ondulées ; le dessous du corps est presque entièrement cendré ou blanchâtre. L'y^mérique septentrionale offre deux ou trois autres espèces de cette division. Voy. l'ouvrage de M. Palisot-de-Beauvois sur les insectes de ses Voya"^es. TRICHIE, Trichia. Genre de champignons, établi par Persoon aux dépens des Sphérocarpes , des DinYMlE.s, des DiCTYDiES, des Cribraries de Schréber, et des STÉr^OKiTES de Gnielin. En y réunissant les Cratéries , les Calycies et les Physares du même Persoon, ce genre comprend une. quarantaine d'espèces , toutes vivant sur les bois morts. V. Vesse-loup. Les caractères de ce genre sont : champignons composés par des filamens chargés de globules puivérulens , réunis plusieurs ensemble sur une membrane commune et enve- loppés par une autre membrane, (b.) TRICHILIER, TrîcliiUa. Genre de plantes de la dé- candrie monogynie , et de la famille des azédarachs , qui présente pour caractères : un calice monophylle , ordinaire- ment à cinq dents; une corolle de cinq pétales; un tube à dix dents portant autant d'étamines sessiles; un ovaire supé- rieur, surmonté d'un style court, à stigmate tridenté ; une capsule à trois loges, à trois valves, renfermant trois semen- ces bacciformes. Ce genre auquel les Ekeberes, les Barbyles et les Tur- RÉes ont été réunis , renferme des arbres ou arbustes à feuilles ou simples, ou ternées,ou plus souvent pinnées avec impaire, et à fleurs disposées en grappes axillaires. On en compte une douzaine d'espèces , dont les plus importantes à connoître sont : Le Trichilier spondioïde , qui a les folioles tnès-nom- breuses, et les inférieures plus grandes. Il s'élève au plus à douze pieds , se trouve dans les Antilles, et est connu des Français sous le nom de monbin bâtard. 4i8 T n î Le Trichilier ÉaiÉTiQUE a les folioles ellipliqûes et velueg en dessous. Il se trouve dans les montagnes de l'Arabie , oîi il est connu sous le nom d'ELCAJA. Ses fruits sont odorans, et servent d'émétique. Le Trichilier PÂLE a les feuilles membraneuses, les (leurs ?entand:es, et les capsules bivalves. On l'a observé à Cuba. 1 formoit , avec le trichilier héiérophyUe, le genre PoRTÉSiE , établi par Cavanilles. Le Trichilier odorant a les fleurs monopétalcs et les capsules monospermes. Il croît à la Jamaïque. Le Trichilier trifolié a' les feuilles ternées , les folioles ovales et brillantes. Il se trouve dans l'Amérique méridio- nale. Les négresses se servent de la décoction de ses racines pour se faire avorter, (b.) TRICHILIS, Nom donné par Gœrfner au Polycarpon A QUATRE feuilles, et au Pharnace cervian. (b.) TRICHINION , Trichinium. Genre de plantes , établi par R. Brown , dans la pentandrie monogynie et dans la famille des amaranthacées , pour placer six herbes de la Nouvelle-Hollande. Ses caractères sont : calice divisé en. cinq parties linéaires ; cinq étamlnes réunies par leur base ; iitricule monosperme, évalve , renfermé dans la base du ca- lice , dont les divisions sont devenues plumeuses. (b.) TRICHITIS , c'est-à-dire, pierre capillaire , en grec, Pline et Dioscoride , en traitant des alumen des Latins ou sLypterîa des Grecs , en distinguent plusieurs , dont un étoit appelé irichiiis, parce qu'il tomboit par filamens blancs, ou qu'il se divisoit par filamens, ce qui l'avoit fait également nommer schiston (scissile ou fissile ). Selon Dioscoride , c'é- toit une efflorescence , une espèce de sueur ou d'exsudation que la terre jette au dehors. Pline nomme chakitis , la pierre d'où iranssudoit ce sel filamenteux, pour se figer ensuite en forme d'écume , à sa surface. Cette pierre étoit donc un schiste alumineux , couvert d'eftlorcscences de fer et d'alu- mine sulfatée, (lis.) TRICHIURE, Trichiurus. Nom d'un genre de poissons delà division des Apodes , dont les caractères consistent: à être privés de nageoire caudale ; à avoir le corps et la queue très-allongés , très- comprimés , et en forme de lame ; à avoir les opercules des branchies placés très- près des yeux. Deux espèces sont comprises dans ce genre , dont l'une,' la Tbichiure lepture, a la mâchoire inférieure plus avan- cée que la supérieure; et l'autre , la Tricuiure électrique, a les deux mâchoires également avancées. T R I 4,9 La première de ces espèces, connue sous le nom de pai/lê- p.n-cul et A' anguille de la Jamaïque ( T. pi. R , 9, où elle est figurée ), se trouve dans les rivières et les lacs de l'Amérique uiéridionale et de la Chine , où elle parvient à la longueur de trois à quatre pieds sur deux pouces , au plus , de diamè- tre. Elle nage très-rapidement, vit de poissons , et se prend au filet et à l'hameçon. SacJiair est de bon goût. Son dos et ison ventre sont Iranchans ; sa tête étroite et comprimée des deux côtés ; sa bouche a une grande ou^ verture , et ses mâchoires sont armées de dents pointues > dont les unes sont plus longues que les autres, et pourvues d'un ou deux crochets ; ses yeux sont placés en dessus, et au-devant , on voit deux ouvertures allongées, qui sont les narines. L'ouverture des ouïes est large , couverte d'un oper- cule e,t d'une membrane à sept rayons. Sa ligne latérale est jaune et fort éloignée du dos. Son anus est plus près de la tête qu^ de la queue , qui est terminée en pointe très-fine, et n'a point de nageoire , comme on l'a déjà vu. Ce poisson n'a que trois nageoires , deux pectorales très- petites , et une dorsale peu élevée , qui commence au-des- sus de la tête, et se perd peu loin de Ja pointe de la queue. Derrière l'anus , il y a de petits piquans éloignés les uns des autres , dont les uns sont tournés en avant , et les autres en arrière. Sa peau est mince , argentée , et dénuée d'écailles- La seconde espèce de trichiure a les couleurs ternes , ou d'un brun de diverses nuances, et sa queue est obtuse. Elle se trouve dans la mer desTndes. Elle jouit, comme la Torpillé et le Gymnote, de la faculté de donner une commotion à U main qui la touche. V. l'explication de ce phénomène, aux deux mots précités. J'ai vu, dans le cabinet de l'Université de Pavie,'une tri- chiure dont la queue étoit terminée par une nageoire , mais je n'ai pas pu la décrire, (b.) TRICHIUS. Nom latin des insectes du genre Trichie,* V. ce mot. (desm.) TRICHLIS d'Haller. V. Triclis , L. (ln.) TRICHOA, Trichoa. Nom donné par Persoon aju genre de plantes appelé Batschie par Thunberg , genre qui n'est pas dans le cas d'être séparé de I'Abuta. (b.) TRICIIOCÉPHALE, Trichocephalus. Genre de vers établi par Goëze, mais qui ne diffère pas suffisamment de celui appelé Trichure. Rudolphi rapporte neuf espèces à ce genre, (b.) T^JCHOCÈRIi, lYic-hocera, Genre d^insectes de Meigeo; 420 T R I peu différent du genre limonie ( F. ce mot), avec lequel nous l'avons provisoirement réuni, (l.) TRICHOCÈRE , Trkhoceros. Genre de plantes établi par Humboldt , Bonpland et Kunth , dans la gynandrie diandrie , et dans la famille des orchidées, pour placer deux plantes parasites du Pérou, à racines bulbeuses, et à fleurs en épis, dont une est figurée pi. 76 de l'ouvrage précité. Les caractères de ce genre sont : calice un peu irrégulier , ouvert ; pistil velu , des côtés duquel sortent deux prolonge- mens anihériformes également velus , et du sommet une an- thère operculée contenant deux masses pédicellées de pollen. (B.) TRICHOCEROUE , Trîchocerca. Genre établi , par La- marck , aux dépens des Cercaires de Muller. Ses caractè- res sont : corps très-pelit, ovale ou oblong, tronqué antérieu- rement; bouche ré traclile, subciliée; queue fourchue , quel- quefois articulée. ♦ Les espèces que Lamarck rapporte à ce genre , sont les Cercaires vermiculaire , porte pince , longue queue et gobelet, (b.) TRICHOCLADE , Tnchodadium. Arbre à feuilles op- posées, ovales, glabres, à fleurs disposées en têtes terminales, qui croît au Cap de Bonne-Espérance , et dont on a fait un genre dans la dloécie monandrie. Les caractères de ce genre , qui avoit été appelé Dahlie par Thunberg, sont: dans les mâles, un calice en écailles ; une corolle d'un seul pétale lancéolé , disposé en cornet ; une étamine. Dans les femelles, un calice écailleux; point de corolle ; un ovaire surmonté d'un style ; une capsule à quatre valves, et à une loge monosperme, (b.) ÏRICHOCHLOA, Trkhochloa. (ienre de graminées éta- bli par Palisot-de-Beauvois , et qui rentre dans celui appelé PoDOSÈME par Desvaux. Il diffère peu du Muhlenbergie , du Tosagris et du Stipe. Ses caractères consistent : en une balle callcinale bi- valve, uniflore ; les valves très-petites, membraneuses, persis- tantes : en une balle florale de deux valves unies à leur base , beaucoup plus grandes que celles du milieu , l'extirieure roulée inférieurement , et prolongée en une longue arête non articulée ; l'intérieure plus courte , plus étroite. • Ce genre contient trois espèces , dont deux ont été rap- portées par moi de la Caroline, (b.) TRICHOCLINE , Trichodine. Genre de plantes établi par H. Cassini , dans la famille des synanthérées, pour pla- TRI 421 cer le Doronic blanchâtre de Lamarck. Il est voisin des Gerberies et des Aphyllocauloiss. Ses caraclèrcs sont : calice commun composé d'écaillés li- néaires , les extérieures plus longues; réceptacle commun hérissé de fîmbrilles inégales, filil'ormes, membraneuses; fleurs marginales femelles par avortement, à corolle pseudo- labiée , à lèvre inférieure filiforme ; fleurs du disque herma- phrodites , à corolle bilabiée , la lèvre extérieure tridentée , l'intérieure bifide; anthères longuement appendiculées, à filets laminés , papilles ; graine cylindrique , hérissée de pa- pilles membraneuses , à bourrelet dilaté horizontalement ; aigrette formée d'un grand nombre de squamellules filiformes supérieurement barbellulées. (k.) TRICHODE , Triàioda. Genre de vers polypes amor- phesoud'animacules infusoires, dont les caractères sontd'être traiîsparens etgarnis de poils sur une partie de leur superficie. Ce genre est le plus nofnbreuxde la classe des vers infusoi- res , et en même temps le plus irrégulier. Il diffère des KÉ- RONES, en ce que les poils , dont les espèces qui le compo- sent, sont garnies, sont flexibles , tandis que dans le dernier ils sont roldes. Il diffère des Leugophres en ce que ces poils n'existent que dans certaines parties , tandis que les pre- miers en sont entièrement couverts. V. ces mots. Les Trichodes se trouvent en partie dans les eaux des ma- rais , en partie dans la mer , et en partie dans les infusions végétales. Les plus composées, telles que les trichodes rat, gobelet, longue gueue, etc., ont des queues articulées, qu'elles emploient à sauter. Ces mêmes espèces peuvent difficilement être considérées comme congénères avec les trichodes grésil , enceinte et ciliée ,. qui sont de véritables Cercaires ( K. ce mot ) pourvues du caractère artificiel des trichodes. V. au mot Animalcules infusoires. MuUer a proposé de diviser ce genre en trichodes L'usons queue , 2." à queue charnue , 3.° à queue formée par un poil y 4-" pointues en aoani , 5.° qui ont des pieds , 6." rcrifermées dans un fourreau ,7.° sillonnées. On compte quatre-vingt-dix espèces de trichodes , toutes décrites et figurées dans les Animalcula infusoria de Muller. Il seroit superflu de mentionner ici un grand nombre d'es- pèces; en conséquence, on se bornera à une ou deux de chaque division et par ordre. La Tricuode grésil est sphérique , transparente , che- velue en dessus. Elle se trouve dans l'eau très-pure et dans les infusions. La Trïchode cornette est sphérique, chevelue en avant |aa T Px I terminée en arrière par un globe susperxlu. Elle se liouvo dans les eaux les plus pures. On volt sa figure pi. K. 20. La Trichode lunaire est cylindrique , arquée , velue en avant , terminée en arrière par un clrrhe courbé. On la> trouve dans les eaux stagnantes. La Trichode hâtive est membraneuse , presque en forme de croissant, convexe au milieu, et son bord inférieur est velu. On la trouve dans l'eau des marais. La Trichode augure est oblongue, tronquée en avant, a la face antérieure munie de pieds, et la postérieure de soies. On la trouve dans Teau des marais. La Trichode poisson est oblongue , aplalie , velue en avant , terminée en arrière par une queue 1res fine ; c'est dans les eaux où croissent des lenticules qu'elle se trouve. V. pi. R. 20 où elle est figurée. La Trichode locataire est contenue dans un fourreau cylindrique , diaphane , muni d'uii pédicule tortillé. On la trouve dans l'eau de mer. La Trichode bossue est oblongue , velue en avant ; a le dos bombé , le ventre cxcavé , cilié en avant, et les extré- mités obtuses. On la trouve dans l'eau des rivières. La Trichode LONGUE queue est cylindrique, tronquée en avant et velue ; sa queue est longue , articulée , et terminée par une longue soie. On la trouve dans les eaux des marais^ Sa figure se voit pi. R. 20 de ce Dictionnaire. La Trichode caron , Trîchoda chafon , qui est en forme de nacelle sillonnée longitudlnalement , et don^ les exlré- inltés sont velues. Elle se trouve dans l'eau de la mer. MuUer a observé que le ventre d'un individu s'enfla et se transforma, en une bulle transparente , qui , quelques "jours après , devint opaque , et creva avec explosion en plus de cent mor- ceaux qui furent autant de pellls tiichodes. Ce siilgulier mode de gcnérallon n'a pas été remarqué dans d'autres espèces , mais il est dans l'analogie. V. aux mots Animalcules infu- SOIKES et (ïÉNÉRATION. Lamarck, d'un côté, réunit IcsLeucophres de MuUeràce genre ; de l'autre, il lui a enlevé quelques espèces pour cons- tituer les genres Ratule et Vaginicole. (b.) TRICHODERME, Trichodcrma. Genre de champignons qui ne dlfïère pas de celui appelé Pyrenion. Le ecnre Co- NioPnORE de Decandoile s'en rapproche beaucoup. Le genre ^TROGYLiON a été établi à ses dépens, (b.) TRICtiODES. C'est le nom que Fabriclus a donné à. quelques espèces de clairons, auxquels il assigne pour carae- ières : quatre anlcnuules inégales; les aniérieurcs fiiifoimes \ TRI 483 les posiérieures plus courtjes , sécuriformes ; les aiUennes en masse oblique , perfolice r il comprend dans ce genre les clairons ponctué f tricolor, hifascié ^ sipyle , de Vamml^ apivore ^ aloéolaire y bleu ci crahronif orme. V. Clairon. (o.) TRICHODESME , Trichodesma. Genre établi par R. Brown , pour placer la Bourrache des Itsdes , et quelques autres. Ses caractères sont : découpures du calice subuiées ; corolle dépourvue d'écaillés à son orifice ; étamines adhé- rentes par deux rangs de poils sur leur dos , avec deux arêtes torses et subuiées; quatre semences à demi-enfermées dans les cavités d'une eoionne à quatre ailes réunies vers leur sommet, (b.) TRIGHODION , Trichodium. Genre de plantes établi par Michaux, Flore de f Amérique septentrionale , dans la triandrie digynie et dans la famille des graminées , modifié depuis pai Palisot-de-Beauvois. Il offre pour caractères: un calice de deux valves presque égales , linéaires , lancéolées , mutiques ; une balle florale d'une seule valve très-courte , ovale , lan- céolée , mutique et glabre ; trois étamines ; un ovaire ovale , surmonté de deux styles à longs fils. Ce genre , qui se rapproche beaucoup des Agrosti*des , et encore plus des Agraules de Palisol-de-Beauvois,est formé des cornucopiœ de Walter. Il renferme deux espèces , le Trighodion laxiflore, dont le chaume est droit, la panicule peu garnie de fleurs et dont les feuilles sont courtes ; et le rRiCHûDiON COUCHÉ, qui a le chaume couché, les feuilles longues et larges , et la panicule très-grande. Ils se trouvent dans l'Amérique septentrionale aux lieux humides, (b.) T^lCHOQKUlnE.Trichogamila. Genre de plantes pro- posé par P.Browne, mais que Jussieu réunit au Murrai. (b.) TRICHOGASTERde Schneider. r.TRiCHOPODE.(DESM.) TRICHOGONE, Trichogonum. Genre établi pa^ Pa^ lisol-de-Beauvois,aux dépens des Conferves de Linnœus. Il ne diffère pas du Lémane , de Bory-Saint-Vincent. Son (ype est la Conferve fluviale , une des plus communes. V. les genres Polysperivie , Cérawion , Batrachosperme , Chan- TRA«siE Ou Prolifère ; tous genres qui se rapprochent in- finiment de celui-ci. (B.) TRlCHOx\IANE , Trichomanes. Genre de plantes crypto- games , ae la famille des fougères , dont la fructification est solitaire , distincte , insérée sur le bord du feuillage , con- tenue dans des involucres monophylles, turbines ou urcéolés» et dont la columelle est saillante , pisliliforme , et la folli-» çule entourée d'un anneau élaslique. Ce genre , çiux dépens duquel on h formé , dans ces dcr- 4^4: T II 1 niers temps, les genres Hyménophylle, Davalie , Dick- SONE et WieELJE, renferme des çlanlesàfeuilles simples ou composées , desiil-transparenles , dont trois ou quatre seule- menl. appartiennent à l'Europe ; et ce sont justement celles que Smith a remarqué ne pas lui convenir sous tous les rapports. On divise les trichomanes , dont on connoîj près de cent cinquarjîe espèces , en cinq sections ; savoir : i," Ceux à ieuiiies entières , auxquels on peut donner pour type le Trichomaise membraneux, qui a les feuilles oblon- gaes el laciniécs en leurs bords. 11 croît en Amérique. 2." Ceux à feuilles pinnalifides , tel que le ÏRICUoman E CRÉPU , dont les feuilles sont lancéolées , les découpures pa- rallèles et légèrement dentées, 11 croît aussi en Amérique. 3.° Ceux à feuilles bi-pinnatifides. 4-°. Ceux à feuilles Iri-pinnalifides. 5." Ceux à feuilles quadri- pinnalifides , qui tous n'ont été décrits que par Swarlz , celui des auteurs modernes qui a le plus augmenté les espèces de ce genre. 6. Ceux à feuilles pinnées , où il faut remarquer le Tri- C îOMANE DE TuNBRiGE , qui a les feuilles oblongues, dicho- toines et dentées. Il se trouve en Angleterre, et en France du côté de Rennes, 7.' Ceux à feuilles presque bi-pinnées , parmi lesquels on distingue le Tricuomane pixidifere , dont les feuilles sont ^llerties, ramassées, lobées et linéaires. Il se trouve en An- gleterre , et est figuré pi. 3o du même ouvrage, 8/* Ceux à feuilles entièrement bi-mnnées, dont la plu- part des espèces ne se trouvent que dans les îles de la mer du Sud. cj." Ceiîx à feuilles décomposées , auxquels la même obser- vation s'applique. 10." Enfin , ceux à feuilles surdécomposées , parmi les- quels on doit mentionner le Trichomaine gfîIMPant, qui a les folioles pinnées, alternes, oblongues et dentées, et qui croît en Amérique ; et le TRICIIOMA^^E des Canaries , qui a les feuilles divisées en trois , chacune garnie de folioles et de pinnules alternes et pinnalifides. 11 se trouve dans les Canaries et les parties les plus méridionales de l'Europe. C'est le seul qu'on cultive dans les jardins de Paris. Smiih a séparé de ce genre quelques espèces , pour en former ses genres : Bavalie et Hyménopiiylle. (b.) TRICHOMATES. Nom de la seconde section de la fa- mille des algues^ qui comprend les espèces filamenteuses on simples, ou diversement ramifiées, entières, cloisonnées ou T R I 4^5 articulées et remplies d'aune substance pulvérulente que l'on soupçonne être les organes reproductifs. Les ii'ichomates sont ce que les anciens et Lionseus lui- même désignoient sous le nom de Conferve; elles se divi- sent aujourd'hui en plusieurs genres. (P. B.) TRICHONDYLE , TnchondyliL9. Genre établi par Salis- bury , mais qui ne diffère pas du Lomatie. (b.) TRICIÎONÈME, Trkhonema. Genre de plantes établi par Kcr , pour placer l'IxiE bulbocode et quelques autres. (B.) ÏRICHONOTE, TricJienotus. Genre de poissons établi par Schneider , mais qui ne paroît pas suffisamment différer des Callionymes. (b.) TRICHOON, Trichoon. (ienre de plantes de la triandrie digynie et de la famille des graminées , qui se rapproche beau- coup des Roseaux et des Canamelles. U offre pour carac- tères : une balle calicinale de deux valves renfermant une seule fleur ; une balle florale de deux valves, deux fois plus grandes que la précédente ; trois étamines ; un ovaire en- touré de laine et surmonté de deux styles ; une semence ren- fermée dans la balle florale. Ce genre ne renferme qu'une espèce originaire de l'Inde, et qu'on y emploie , sous le nom de karka , pour couvrir les maisons, (b.) TRICHOPE, Trichopus. (lenre établi par Gœrlner, d'après la seule considération d'un fruit venant de Ceylan. Il a pour caractères : une fleur supérieure; une capsule mem- braneuse à trois aiies très-longuement pédonculées, et con- tenant , dans trois loges, six semences très-ridées et creusées d'un profond sillon, (b.) TRICHOPHORE, TricJiophomm. Genre déplantes in- termédiaire entre les LinaigrEttes et les Scirpes. 11 offre pour caractères : des épillets presque ovales , imbriqués de deux côtés ; six soies capillaires, un peu plus longues que les écailles, autour de chaque germe. Les observations faites au mot Linaigrette s'appliquent encore plus à ce genre qui est composé de deux espèces , dé- couvertes par Michaux, dans l'Amérique septentrionale, et dont Tune est Veiiophomm cyperininn de Linnœus. (B.) TRICHOPHORE, rnc/îo^/2o/w72. Genre de plantes de la famille des algues , dont les caractères ne me sont pas connus, (b.) TRICHOPHYLLE, Trichophyllum. Genre déplantes éta- bli par Nultall , Gênera qf Norili American plants^ poitr placer J'Actinelle laineuse de Pursh. Ses caractères sont : calice ho TRI cylindrique, à écailles e'gales ; rayoïTS oblongs ; réceplacle BU ; algrelle écailleuse , petite , à cinq ou huit dents obtuses. TRICHOPHYLLUM. Reneaulme désigne ainsi le /eu- eo'mm autumnale , L. , qu'il ne faut pas confondre avec le leu- cdîum irichuphyllum des botanistes, (ln.) ÏRICHOPODE , Trichopudus. Genre de poissons élabli par Lacépède dans la division des Thoraciques. Il présente pour caractères : un seul rayon , plus grand que le corps , à chacune des nageoires thoracines; une seule nageoire dorsale. Ce genre renferme deux espèces, dont une, le Tricho- PODE TRiCHOPTÈRE, faisoit partie des Labres de Linna et ar^iyrochœta, il en est résulté que ces plantes dévoient restei» réunies. F. Pauthénie. (lîî.) TRICHOSTÈME , Trlchostema. Genre de plantes de la didynamier gymnôspermie et de la famille des labiées , dont les caractères consistent: en un calice à lèvre supérieure tri- fide et à Lèvre inférieure plus courte et bifide ; une corolle à tube court, à lèvre supérieure comprimée, falciformc, et à lèvre inférieure trilobée ; quatre étamines à filamens très- longs , courbés en dedans; quatre ovaires, du centre des- quels s'élève un style à stigmate simple ; quatre semences arrondies placées au fond du Calice. Ce genre renferme des plantes à feuilles opposées et à fleurs portées sur des pédoncules dicholomes , axillaires ou terminaux, dont on compte trois espèces. La Trichostème dicuotome, a le caractère du genre, c'est-à-dire , les étamines très-longues et la lèvre inférieure trilobée. Elle est annuelle, et se trouve dans l'Amérique sep- tentrionale aux lieux cultivés , où je l'ai fréquemment obser- vée. On la voit dans quelques jardins de botanique, La Trichostèmë brachiée a les étamines plus courtes que la corolle. Elle est annuelle, et se trouve dans le même pays que la précédente. Jussieu pense qu'elle ne doit pas entrer dans ce genre, (b.) ÏRICHOSTQME, Trickostomum. Genre établi par Tur- ner aux dépens des Brys de Linnœus. Il diffère peu des Tor- TULEs, des CiLiAiREs, dcs Caiscellaires , dcs Cycudotes et des DiDYMODONS. Ses caractères sont : urne terminale ; péristome simple à Irenle-deux dents capillaires, rappro- chées deux à deux. Ce genre renferme trente-une espèces dans l'ouvrage pos- thume d'Hedwig, publié parSchwœgrichen, parmi lesquelles i! en est qui ont fait partie desDiCRANES, des Swartzies , des Ptérigonions , des Gymnosïomes et des Fontinales. (B.) TRICHOTECION, TrLhotedum. Genre de plantes de la classées anandres , deuxième ordre ou section , les moisis- sures , proposé par M. Link. Ses caractères sont: un thallus composé de filamens réunis en gazon , cloisonnés, rameux , couchés; sporidies presque globuleuses, didymes, éparses. M. Link n'en décrit qu'une seule espèce , qui est le Tiu- CHODERME ROSE de Persoou. (p. E.) TRICHRUS. Selon Pline , c'étoit le nom d'une pierre noire qu'on trouvoit en Afrique, et qui donnoit trois sorliis de sucs , savoir : sa racine (ou base ), du nilre ; le milieu , un suc 4e couleur rouge d/•/, \'/-////cf//(' l/fi//(>/l>//> 6. y\'/i(rd- . JJ . T/ft/i ////■(' ,/,' ///!>/// //le . TRI 429 éclatante ; la cassure oblique est écailleuse , inégale, luisante; selon Hausmann , les cristaux sont clivables dans trjois sens différens, ce qui lui a suggéré le nom de iriklasil qu'il donne à ce minéral. Sa raclure est blanche. Au chalumeau , il blanchit et puis fond en un émail blanc. Selon Hisinger, le triclasite contient : Silice 46,79 Alumine 26,73 Manganèse 2,97 Fer oxydé 5,oi Manganèse oxydé. . . . 0,^3 Eau i3,5o Perte 4.,57 Le triclasite se trouve à Fahlun , en Suède , dans une gangue quarzeuse , avec du plomb sulfuré et du cuivre pyri- aussi dans une serpentine vert-brunâtre. La connoissance de cette substance est due àWalmann: Hausmann en a donné la description dans le vol. 4- (3 , p. 096 ) des Ephémérides du baron de Moll. Il paroît qu'elle se rapproche de l'épidote. M. Lucas soupçonne qu'elle est voi- sine du pyroxène, et M. Berzelius, guidé par l'analyse, la place près de la népheline. Mais aucune de ces pierres n'offre de l'eau à l'analyse , du moins en telle quantité; ainsi le tricla- site ne sauroit lui être rapporté. M. Hisinger nous apprend que le triclasite d'Hausmaun est une variété de la fahhmùe noire. Cette substance demande à être étudiée de nouveau. (LN.) TRICLE , Tricla. Synonyme de Char. V. Bulla. (b.) TRICLINION , Tridinium. Aibrisseau à rameaux diva- riqués, anguleux, à feuilles longuement pétiolées, trifoliées, glabres, à folioles oblongues, inégalement dentées, lobées; à fleurs en ombelles, terminales, exhalant l'odeur du Réséda , qui , selon Rafmesque , constitue un genre dans la polygamie pentandrie et dans la famille des araliacées , fort voisin des Gensengs. Les caractères de ce genre sont : fleurs polygames ; les hermaphrodites constituées par un calice serni - inférieur à cinq dénis; cinq pétales recourbés; cinq étamines recour- bées ; un ovaire globuleux , surmonté de deux styles recour- bés et fort longs ; un ovaire biloculaire , disperme , hérissé, couronné par le calice. Les mâles seulement sans ovaires , et les femelles seulement sans étamines. (b.) 43» T II i TRlCLlS. H aller a donné ce nom aux genres PolycarpoS el pharnaccwn ^ L. , qu'il réunissoit. (LN.) TRICOCCON ou SCORPIURUS. Selon Pline , on donnoil ces noms à &a petite espèce (I'Heliotropium. V. ce mol, (lis.) ÏRICOLOR. Plante du genre des Amaranthês. (B.) TRÏCOLOR. V. Tangaratricolor.(v.) TRIGOLOR HUPPÉ. F. Faisan tricolor. (v.) TRIGONDYLUS , de Knigth et Salisbury. Ce genre de plantes est celui que R. Brovvn a nommé ensuite lomatia. (LN.) TRICORNE, Dénomination donnée au renne , par Olaiis Magnus. V. l'histoire du Renne , à l'article Cerf. (desm.) TRICORINE , Trîcorina. Genre établi par R. Brown , pour placer cinq plantes de la Nouvelle-Hollande , fort voi- sines des PaALANGÈRES; il est de i'hexandrie monogynie et de la famille des asphodèles. Ses caractères sont : corolle à six divisions ouvertes , éga- les , caduques ; six étamines à filamens barbus ; ovaire samincissant en style , et terminé par un stigmate simple ; trois péricarpes en massue , évalves et monospermes. (B.) TPtICOT. Coquille du genre Cône, C'est le conus mer^ calus de Linnœus, (b.) TFxICOTË. C'est le nom spécifique d'une coquille uni- valve du genre Casque. V. ce mot. (desm.) TRICOTE, Epilhète qu'on donne à des minéraux métal- liques, dont la gangue pierreuse et susceptible de poli, se trouve pénétrée , en tous sens, par des dendriles de métal natif, ou qui, du moins, ontréclat métallique. Le cobalt sur- tout, et le bismuth, présentent quelquefois ce joli accident. V. Bismuth et Cobalt, (pat.) TRICOTÉE. Coquille du genre Vénus ( venus puerpera , Linn.), (B.) TRICTRAC. Un des noms vulgaires de la Grive DRAINE , d'après son cri. (v.) TRICUSPIJDAIRE, Tricuspidaria. Genre de vers intes- tinaux, établi par Rudolphi pour placer le TiENiA noduleux T R î 43» <^ni s'écarte des autres par la forme de sa t-ete. Il a pour caractères : d'être aplati, allongé, avec la bouche orbicu- laire , et armée d'une double épine à trois poii)les.de chaque côté. Le iricuspidaire se trouve dans les intestins des perches { des brochets^ des anguilles^ et autres poissons d'eau douce. Les genres Rhytis et Rhîtelminthe n'en diffèrent pas; (B.) TRICUSPIDAIRE, Triruspidan'a. Arbre du Pérou, qui forme un genre dans la dodécandric monogynie, ejk daps la famille des tiliacées. Il offre pour caractères : uu calice campanule à cinq dents denticulées ; une corolle de cinq pétales cunéiformes, tricuspidés et plissés à leur base ; un anneau à dix angles ; quinze élamincs insérées entre l'ovaire et l'anneau; un ovaire supérieur, trigone, à style subulé et à sligmate simple; une capsule oblongue, trigone , triloculaire, trivalve, contenant des semences presque triau- gulaires. (b.) TRlCUSPIS,7'nVy5/;/5, Genre de plantes de la famille ries graminées, établi par Palisot-de-Beauvois aux dépens des CanCHES de Michaux. Ses caractères sont : balle calicinaîe de deux valvesnavicu- laires et contenant de cinq à sept fleurs, chacune composée de deux valves dont l'inférieure est bifide et mucronée , et la supérieure simplement tronquée, ou légèrement émar- ginée Deux espèces composent ce genre , dont une est le CaISCRE BLEUATRE. (B.) TRICUSPIS. Synonyme de la Tricuspidaire de la Flore du Pérou, (b.) TRICYCLE, Iricycla. Arbre du Brésil , à épines soli- taires , éparses, souvent bifides; à feuilles spalhulées, légère- ment velues , glauques, petites et réunies deux ou trois en- semble au-dessous de chaque épine ; à fleurs jaunes , asse^î. grandes, légèrement pédonculées , et sortant des mêmes points que les feuilles , lequel donne lieu à l'établissement' d'un genre dans la pentandrie monogynie, et dans la famille des nyctaginées. (]e genre, appelé Bougainvillée par Lamarck , présente- pour caractères: un calice de trois grandes folioles rondes, veinées et persistantes; une corolle monopétale, persis-. tante, à limbe divisé en parties crénelées; cinq élaminesj un ovaire oyale, à style latéral, subulé, et à sligmate siiu-- 433 T R I pîe supérieur ; une semence ovale , solitaire , renfermée dans le tube de la corolle, et entourée d'une samare ovale. (b ) TRIDACINK. r. Thridax. (ln.) TRÎDACNA. Selon Pline, les historiens d'Alexandre le Grand , qui ont écrit son voyage dans Tlnde , disent qu'on trouve, dans la mer des Indes , d«s huîtres qui ont un pied de long. « 11 y a même , ajoute Pline , le Moniteur ( No- menclator *) d'un Romain prodigue, qui nomme certaines huîtres , qu'on prend dans nos mers , tridacna, voulant dire, par ce nom , qu'elles sont assez grosses pour être mangées en trois bouchées. » ( Pi. , liv. 3iî , cap. 6. ) Il est possible que les huîtres d'un pied de long et de la mer des Indes , aient été nos bénitiers (iridacna gigas , Lk. ). Quant aux tridacna de nos mers, c'éloient des huîtres extrêmement grosses et comme on en voit encore sur les côtes de l'Italie. (LN.) TRIDACNE , Tridacna. Genre de testacés de la classe des Bivalves , qui offre, une coquille inéquilatérale , sub- transverse , à charnière à deux dents comprimées et intran- les , et à lunule bâillante. La coquille qui forme ce genre avoit été réunie aux Cames par Linnseus , et en a été retirée par Rruguière. C est celle qui parvient à la grosseur la plus considérable. On en trouve de plus de cinquante livres de poids , et de quatre pieds de diamètre. Le peu qu'on sait sur cette coquille , qui est profondé- ment sillonnée à l'exlérieur , et qui représente une suite de tuiles creuses en recouvrement , convient aux Cardites et à rri\POPE. F. ces mots et le mot Came. La Tridacne géant , Chama gigas , Linn. , se trouve dans la mer des Indes et dans la' Méditerranée. V. pi, R. 2 , où elle est figurée. Ou l'appelle vulgairement le hénUier ^ la tidlèe ou la faîtière. Pour la pêcher , on introduit une longue perche entre ses valves, lorsque son animal ( qui est figuré pi. n de l'ouvrage de Cuvier , intitulé le Genre aniniul distribué selon son organisation ) , les tient ouvertes au fond de la mer: cet animal , en les refermant, saisit fortement l'extrémité de la perche , et se laisse enlever ainsi de son élément. Forest rapporte qu'on fait une grande consommation de ces coquillages dans les Moluques. On les prend en leur^pré- * Les Latins appeloîent Nomenclatores les personnes qui suivoient les Grands lorsqu'ils postuloient des place» , pour leur pommer tous ceux qu'il» rencontroJent, afin de leur faire la cour, s'il étoit nécessaire. TRI 433 sentant un Lâton lorsqu'ils sont ouverts. Les petits, c'est-à- dire , seulement gros comme la têle d'un homme , sontforts bons et se gar<îent longtemps en vie sur les vaisseaux, (b.) TBIDACTYLE, Tddactylus. (lenre d insectes, de l'ordre des orthoptères, famille des sauteurs, tribu des gryllones , établi par Olivier, dans l'Encyclopédie méthodique, et qu'Illiger a postérieurement nommé xoya. Ces singuliers orthoptères ont les plus grands rapports avec les achètes de Fabricius , avec celles plus spécialement que j'en ai séparées pour former le genre coiirîilière. Ce sont également'des insectes sauteurs et fouisseurs. Mais les tridac- tyles ne peuvent creuser la terre qu'avec leurs jambes anté- rieures ; les tarses des mêmes jambes et les deux suivans sont conformés à l'ordinaire ; les deux derniers manquent et sont remplacés par de petites lames , mobiles, étroites, crochues, imitant des espèces de doigts ; quelques espèces n'en ont que deux ; d'autres en ont trois de plus , ou cinq , deux plus cour- tes , et trois intermédiaires, plus longues , plus comprimées , brièvement cillées et dentelées supérieurement, en manière de peigne. Les quatre jambes antérieures sont larges ; les deux premières sont dentelées, avec un sillon longitudinal , à leur face interne , pour recevoir le tarse , lorsque l'animal le replie. Les pattes postérieures ont les cuisses grandes , allongées, et leurs jambes sont menues , longues, munies ex- térieurement de petites écailles. Les tridactyles diffèrent, en outre , des courtilières, par leurs antennes beaucoup plus courtes , presque moniliformes, et composées seulement de dix à douze articles; en ce que leurs yeux lisses sont très-distincts ," et que leur corselet est plus large que long; l'anus offre quatre appendices stylifor- mes. Ces orthoptères ressemblent d'ailleurs aux courtilières sous les autres rapports ; mais ils paroissent avoir plus émi- nemment la faculté de sauter; c'est du moins ce qui m'a été assuré , relativement à l'espèce qui se trouve dans les dépar- teniens méridionaux de la France , celle que M. Illlger nom- me xyla variegata , et qui devroit peut-être former un genre propre. Elle se tient dans le sable des bords des rivières. Moa ami , M. Léon Dufour , l'a observée sur les eaux de l'Adour. Je l'ai aussi re/- daciylus paradoxits. 11 a environ quatre ligties de longueur; il est blanchâtre , avec la tête, le corselet et les élylres d'un brun clair; les élytres sont fort courtes, comme dans les courtilières ; les ailes sont étroites et linéaires, blanches vers leur base , d'un brun clair ensuite ; les pattes ont des bandes de cette dernière couleur. On pourra voir une figure Irès-détaillée de cet insecte dans le troisième fascicule des lUiistralîons iconographiques des Insectes de M. Coquebert, (l.) TRIDACTYLES ( Ornithologie ). On appelle oiseaux tridactyles ceux qui n'ont que trois doigts. C'est, chez les es- pèces de l'ordre des syhains, le doigt extérieur et qui manque chez les espèces des ordres gallinacés , èchassiers et nageurs , c'est le postérieur, (v.) TRIDACTYLES ou TRIMÉRÉS , Duméril. V. Tri- mères, (desm.) TRIDACTYLITES. Nom donné à une espèce de Saxi- frage très-commune, qui fleurit dès le premier printemps et dont les feuilles sont trilobées, (ln.) . TRIDACTYLON de Dioscoride. V. Vitex, (ln.) TRIDAX, Tridax. Plante du Mexique, herbacée, ram- pante , à feuilles opposées, dentées, hérissées, et à fleurs solitaires, terminales ,qui forme un genre dans la syngénésie poiyganne superflue , et dans la famille des corymbifères. Ce genre a pour caractères : un calice cylindracé, imbriqué d'écaillés ovales, oblongues et droites; un réceptacle paléacé, portant dans son disque des fleurons hermaphrodites, et à sa circonférence des demi-fleurons trlpartltes , femelles fer- tiles : plusieurs semences surmontées d'une aigrette simple , setacée , formée de plusieurs rayons. Le tridax diffère fort peu du Balbisie de Willdenow. (B.) TRIDE. Nom vulgaire du Bruant proyer. (v.) TRIDENT. On a donné ce nom au perça irifurca de Linnœus , dont Lacépède a fait un LutjaN. (b.) TRIDENTEA. V. Tromotriche. (ln.) TRI DENTÉE , Tridentea. Genre de plantes qui ne dif- fère pas du Stapelie. (b.) TRIDENTULA. Les oryctographes ont décrit sous ce T R I 43r, nom une dent pétrifiée, à trois pointes ou à trois dentelures et qui paroît être un Glossopètre. F. ce moi , les articles PoissoTNS FOSSILES , et Glossopètre. (desm.) TRIDESME , Tridesmis. Genre de plantes établi par Loureiro dans la monoécie polyandrie et dans la famille des tithymaloïdes. 11 offre pour caractères, dans les fleurs mâles : un calice de cinq folioles lancéolées, velues et ouvertes ; une corolle de cinq pétales lancéolés , velus ; une vingtaine d'eta- mines : dans lestleursfemelles, un calice comme dans les fleurs mâles ; point de corolle ; un ovaire supérieur , surmonté de quinze à vingt styles à stigmates épais, disposés en trois faisceaux : une capsule presque ronde , hispide, triloculaire trivalve et monospernie. Ce genre renferme deux espèces. Ce sont des arbrisseaux de la Chineàfeuillesalternes, lancéolées, et à Heurs disposées en épis terminaux , dont un a les feuilles hispides et les épis courts , l'autre les feuilles tomenteuses et les épis longs. La décoction de la racine du premier passe pour fortifier les muscles, (b.) TRIDIGITÉS. V. Trimères. (l.) TRIDO. Nom du Bruaist prover , en quelques endroits de la Provence , à cause de son cri. (v.) ÏRIE. Nom appliqué à la Grive draine , d'après son cri. TRIE, Nom spécifique d'une Couleuvre, (b.) TRIÈNE. V. Tri/ene. (b.) TRIENTALE, TrieniaUs. Plante à racine fibreuse, à tige simple , tendre , mince, ronde , nue , glabre , haute de quatre à six pouces , et garnie d'un verticilie de cinq à six feuilles presque sessiles, oblongues , du centre desquelles s'élève un pédoncule qui porte deux ou trois Heurs blanches, entourées de plusieurs feuilles bractiformes. Cette plante forme , dans l'heplandrie monogynie et dans la famille des primulacées , un genre qui a pour caractères : un calice divisé en sept parties; une corolle en roue, à sept divisions ; sept élamines ; un ovaire supérieur , surmonte d'un style à stigmate simple ; une baie sèche évalve. La trientale est vivace, et elle est sujette à varier dans le nombre de ses parties. Elle croît dans les bois et sur les mon- tagnes élevées de l'Europe. Redouté l'a abondamment trou- vée auprès de Saint-Hubert dans les Ardennes. C'est une plante fort élégante, qui est devenue fort rare dans les Alpes, où elle étoit commune autrefois. On la cultive dans les jar- dins , où elle ne prospère qu'autant qu'elle est plantée dans la terre de bruyère et au nord, (b.) 436 TRI TPvIENTALlS. V. Cordus , dans ses observations , indi- que , en Franconie, une jolie petite plante qu'il nomme herha liientaUs. Si l'on en croit Ventenat , celte plante devroit son nom à sa hauteur, qui égale trois pouces , comme l'exprime le mol trientalis en latin. Les botanistes ontconservé à cette herbe le nom de irientaiis. Royenlui associoit le sep- tas rapensis , L. V. TrienTALE. (lN.) TRIFLE. En Champagne, aux environs de Bar-sur- Aube, de Soulaines , de Wassi et de Saint-Dizier, on donne ce nom au fruit de la M\CRE ou Châtaigne d'eau, (desm.) TRIFOLÏASTÎIUM. Genre établi par Micheli, pour placer le trifuHum hybrUlum^ et qui diffère à peine du trifolium. Ce genre est différent du trifuliastrum de JVIoench, fondé sur le trifolium cœruleum^ L., ou melilotus cœruleus, distinct du me- liloius par son port , qui est semblable à celui des trèfles , et par son légume qui s'ouvre en se fendant , tandis que dans le melilolus il reste clos, (ln.) TRIFOLIUM. Les Latins donnoient ce nom à plusieurs espèces de plantes, dont les feuilles étoient composées de trois folioles. Ce nom répondoit au iriphyîlum des Grecs , Ciuisignifioit la même chose et désignoit les mêmes végétaux, particulièrement le trèfle des près : cependant aucun auteur, grec ou latin , n'a dit ce que c'étoit que le trèfle des près , Hippocrate, Dioscoride , Galien , se contentent de le nom- mer dans plusieurs endroits de leurs ouvrages. Pline , en traitant des prairies , s'exprime ainsi : herba optima in prato itifoUi ^proximagraminis ^pessima mimmuli ^ c'est-à-dire, l'herbe du trèfle est excellente dans un pré , puis vient le gramen ;\q. ^ inlmmidus (cocrète ? ) est l'herbe la plus mauvaise. Encore de nos jours , les prés les plus riches sont ceux où le trèfle abonde. Pline, traitant des plantes qui enlroient dans la composi- tion des bouquets , couronnes de fleurs , etc. , dislingue , parmi les trifoUmn , trois espèces : la première étoit appelée menyanthes (ou minyanihes ) et aspJialtion , par les Grecs ; ses feuilles étoient les plus grandes , les bouqueliers en faisoient usage; la deuxième, ou V oxytriphyllum des Grecs, se dis- tinguoit par ses feuilles pointues ; la troisième étoit la plus petite , et quelques exemplaires de Pline ajoutent la plus odorante. Indépendamment de ces trifolium, Pline dit qu'il y en avoit d'autres, dont les tiges étoient nerveuses comme celles du maraihrum , de ï hippomanthrum et du myo- phonon , c'est-à-dire , des fenouils cultivés et sauvages , etc. Les vertus et les propriétés du trifolium sont décrites dans un autre chapitre : il en résulte que, selon quelques T R I .;37 auteurs, le trifolium asphaUion étoît, dans toutes ses parties , un antidote contre la morsure des serpens, et selon d'autres, dont Sophocle et Simus, que Pline cite comme un médcciri fameux , une herbe vénéneuse. Enfin Pline nous apprend que les graines du trifolium à petites feuilles , entroient dans la composition des onguens dont les femmes se frolloient la peau du visage pour se la conserver belle. Dioscoride ne décrit qu'un ùiphyllon , appelé indifférem- ment menyanihes, asphaltion , et oxytriphyllon ( et oxyphyllon ) par les Grecs. H le décrit ainsi : « Cette herbe passe une coudée (un pied et demi ) de haut , « et produit certaines verges , menues , noires , et en forme » de joncs, desquelles sortent d'autres branches semblables, « menues , et ayant chacune trois feuilles pareilles à celles « du melilotus ; quand elles commencent à sortir elles ont « l'odeur de la rixe , mais lorsqu'elles sont plus développées ., p. 6. ). (ln.) TRIGONE, Trîgona. Genre d'insectes de l'ordre des hyménoptères , famille des mcUifères , tribu des apiaires. V. Mélipone. (l.) TRIGONELLA. Lluid -donne ce nom à une coquille fossile, bivalve, triangulaire, qu'il ne nous est pas possible de rapporter à son genre , d'après cette seule indication. (desm.) TRIGO NELLE , Trlgondla. Genre de plantes de la diadelphie décandrie et de la famille des légumineuses, dont les caractères consistent : en un calice campanule à cinq dé- coupures presque égales; en une corolle papilionacée, dont les ailes sont ouvertes, ainsi que l'étendard , et représentent en- semble une corolle à trois pétales égaux et à carène très^ petite; en dix étamines, dont neuf réunies par leurbase;en un ovaire supérieur , surmonté d'un siyle recourbé à stigmate T R I 445 oblus ; en un légume oblong , plus ou moins comprimé, acu- miné el polysperme. Ce genre a été appelé Bucère par Allionl. 11 renferme des plantes à feuilles ternées , à folioles souvent cunéiformes et finement dentées, à stipules petites, distinctes des pétio- les, à fleurs axillaireset terminales, solitaires , presque ses- siles , ou disposées tantôt en épis , tantôt en ombelle sur un pédoncule souvent arislé. On en compte une vingtaine d'es- pèces , la plupart originaires des parties méridionales de l'Europe. Les plus communes de ces espèces sont : La Trigonelle corisiculée , qui a les légumes pédon- cules, ramassés, presque en faux; les pédoncules longs , presque épineux , et la tige droite. Elle est annuelle , et se trouve dans les parties méridionales de la France. La Trigonelle de Montpellier qui aleslégumessessiles, réunis , écartés , courts , et les pédoncules mucronés. Elle est annuelle , et se trouve aux environs de Monipellier. La Trigonelle fenu-grec qui a les légumes sessiles , très- longs, relevés , presque en faux , pointus , et les tiges droi- tes. Elle est annuelle , et se trouve dans les parties méridio- nales de l'Europe. Celte plante est célèbre de toute ancien- neté. Son nom de fenu-g/ ce , ou fuin grec , indique que les anciens s'en servoient comme de fourrage. On voit dans les écrits de Caton , de Columelle , de Pline , etc. , qu'on la semoit pour servir de nourriture aux bestiaux , principale- ment aux bœufs. Les hommes même la mangeoient et la mangent encore en Egypte. On la vend dans les rues de Rosette , en octobre , sous le nom de heîlée. Les Egyp- tiens prétendent qu'elle est stomachique, garantit de la dyssenlerie et de plusieurs autres maladies. Ils mangent aussi ses jeunes pousses étiolées , soit crues , soit cuites , avec le miel. Ses graines , grillées et piiées , servent à faire une bois- son qui , mêlée avec du suc de limon , est assez agréable. On peut voir dans le Voyage de Sonnini en Egypte, tout le cas qu'en font les habiians de ces contrées. Cette plante ne vient bien que dans les bons terrains , et ces terrains sont trop précieux dans les parties méridionales de l'Europe , pour être employés en fourrages de cette nature ; en conséquence on ne l'y cultive plus pour cet objet. Aux environs de Paris , on en sème annuellement quelques arpens pour l'usage des phar- macies. En effet, sa graine est employée dans presque toutes les fomeniatioris. Elle est émoUiente au premier degré, c'est un excellent anodin en lavement et en emplâtre ; son muci- lage est très-abondant, et s'obtient très-aisément en la faisant digérer dans l'eau chaude. On se sert quelquefois de la plante i;46 T i{ [ entière pour teindre la laine en jaune , et des semences poiir servir de moyen d'union dans la préparation des autres cou- leurs; mais son usage sous ces rapports est très borné, parce qu elle n'a ni ne donne de solidité, (b.) TRIGONIE , Trigonia. Une coquille marine , nouvelle- ment trouvée sur les côtes de la Hollande, a servi à Lamarck pourcorriger l'expression caractéristique de cegenre qui avoit été établi par Bruguière , sur une espèce fossile. Ses carac- tères sont : coquille inéquilatéralc , valve gauche à quatre dents cardinales aplaties , disposées par paires , divergentes et sillonnées transversalement d'un seul côté ; ligament court et extérieur; deux impressions musculaires à chaque valve. Cette coquille est figurée dans le 'i3.*='"^ cahier des Annales du Muséum , sous le nom de Trigonie nacrée. Les irlgonies tirent leur nom de leur forme , en effet , approchant d'un triangle. Elles sont plus ou moins aplaties , selon les espèces, la plupart granuleuses, quelques-unes striées. Toutes ont une lunule et un corselet, aussi se rap- prochent-elles de quelques Vénus et de quelques mactres,(\m ont ces parties très-prononcées. Le cosrelet est accompagné des mêmes parties qu'on remarque dans celui des Venus, quoiqu'il soit placé dans une espèce d'e.Kcision d'un des côtés de la coquille. Toutes [tsirigonies paroissent pélagiennes. On ne les ren- contre que dans les terrains secondaires situés immédiate- ment au-dessous de l'argile plastique et de la craie. Le test est bien conservé , mais toujours intimement uni avec la boue qui les a remplies, de sorte qu'il a fallu un grand travail pour dégager intérieurement la charnière , et la pouvoir décrire exactement. Les espèces de ce genre sont au nombre de dix à douze. La Trigonie noduleuse , la plus commune de toutes , est figurée pi. V\ 3 de ce Dictionnaire, (b.) TPtKjONlER , Trigonia. Genre de plantes de la décan- drie monogynie , qui offre pour caractères : un calice mono- phylle divisé en cinq parties inégales, dont deux supérieures droites, et trois inférieures réunies à leur base ; une corolle de cinq pétales inégaux, le supérieur droit , velu à sa base , deux latéraux et deux inférieurs joints ensemble ; dix élamines réunies à leur base, dont trois , cinq ou sept sont stériles ; un ovaire supérieur, velu , à style court, et à stigmate en tête , entouré d'une membrane ; une capsule ovale , trigone , aiguë, uniloculaire , trlvalve , velue en dedans, et contenant plu- sieurs semences entourées de colon. Ce genre renferme deux arbrisseaux grimpans, à feuilles il . 2 . ■^^^^ 7)ega minule ) dont le plumage est encore imparfait. Cet oiseau- a été tué en Angleterre. ': * Le Trimga. cendré du Canada , Tringa canadensis, Lath. 11 a la taille de la grive proprement dite, huit pouces et demi de longueur; le bec long de près d'un pouce et demi, rougeâtre à sa base et noir dans le reste de son étendue ; le plumage, généralement d'un cendré sombre, approchant de la couleur de plomb ; les plumes du dos entourées d'un cendré plus clair ; les couvertures des ailes et la poitrine d'un blanc grisâtre; Us trois premières pennes des ailes noi- râtres , avec leur lige blanche ; les trois suivantes terminées de celle môme couleur, qui est tachetée de cendré à l'exté- rieur de trois autres , et couvre presque en entier la plus grande partie de celles qui restent , à l'exception de quel- ques-unes qui sont d'une teinte sombre uniforme ; un blanc sale forme une tache entre le bec et l'œil , et à l'origine de la gorge ; le devant du cou est cendré ; le ventre blanc , avec quelques taches noirâtres sur les côtés de la poitrine ; mais ce qui distingue cet oiseau de ceux de son genre , c'est d'avoir les jambes couverte? de plumes jusqu'au talon , et même au-dessous ; Us pierîs sont courts et d'un jaune pâle. Celte €spèc6se trouve dans le Canada. * Le TRtKGA CHAMPÊTRE , Tnnga rampestris, VieHI, , est décnl dans les oiseaux du Paraguay ,. par M. de Azara ,• sous la dénquiinalion àe. chorlilo campeslno. Il est de-passage dans cette conirép^où il arrive , au mois de septembre, en troupes de dix à vingt; Quand il s'envole , il jetta un cri qui exprime lassyllabes;^//;/. Ce naturaliste l'a rencontré dans les plaines découvertes-, !.scches ou humides, et -jamais sur les bords des rivières. et depi.igunes. ll:a onze pouces trois quartsde lon- guourtolale, lea^lumes du dessus^dé la têle, du cou, du corps et de^ couvertures supérieures d-tr. l'aile, d-un brun noirâtre cit bord«eg de.blancliâtre ; làxjueue traversée par des bandes bjim^es'etblaiîohâtres; les Sourcils, la gorge , les côtés et le d^eyaiit du cpu blancs , avec une peliie tache cioirâtre ,^en forme .de, flèche sur. leiniiltcu de chaque pliime du- cou; le rest^jdi^srp^rlip inférieures; mélangé de bruhet de blanchâ- tre ;, les;;^owv^ptHresinféi;ie.urci! d*'^'ailes, d'un roux foible , varié de taches et de traits d'unibrun «foncé, à- 1? exception destplvis-.tgRâïiïie? , qui ont desvVaies transversale:s un peu rioirâlres'$u«i un fond argentin; la paupière est.blanchâ'lre ;le brillanl ; le haut du dos couvert de plumes noirâtres, bordées de gris et variées de grandes taches pa- reilles à la couleur du cou ; la partie inférieure , le croupion , les couvertures des ailes et celles du dessus de la queue , d'un gris brun ; chaque plume bordée d'une teinte plus claire ; la base du bec entourée de petites plumes d'un blanc sale et roussâire ; la poitrine variée de blanc, de noir et de violet ; le ventre et les autres parties, blancs ; les grandes couvertures et les pennes primaires des ailes , brunes; les autres d'un gris brun plus ou moins clair, et les plus proches du corps tra- versées à leur bout de raies noirâtres; celles de la queue pareilles et rayées transversalement de la même teinte ; les pieds gris. Celte description ne peut s'appliquer à tous les in- dividus , car presque tous varient en couleur , et il est très- rare d'en rencontrer deux pareils ; sur les uns , le blanchâtre et le roux remplacent le violet et le noirâtre ; sur d'autres , c'est un cendré jaunâtre , ou un brun tirant sur le marro ". Le plumage des femelles varie moins. Ce qui les caractérise au printemps , c'est la privation des mamelons charnus et des longues plumes du cou, qui sont aussi courtes que ICvS autres. Enfin , le blanc règne sur la tète et sur le dessous du corps ; le dessus est varié de blanc et de noirâtre , de brun et de roussâtre , mais le blanc est la couleur qui domine sur pres- que toiites. La grande variété du plumage descombattansa donné lieu à des espèces purement nominales; en effet letringa gronooiœn- sis de Latham, est, comme l'a fort bien remarqué M. Meyer, un jeune combattant , dont Lewin a publié la figure , pi. i8i , dans VHisloire des Oiseaux de la Grande-Bretagne , et non pas «ne espèce nouvelle , comme le dit Lalham, laquelle a été trouvée en Angleterre au mois d'août. On doit encore , ainsi que l'observe M. Cuvier, regar^r comme des combattans en divers états de plumage : i." le chevalier proprement dit^ pi. 17, fig. i , de Brisson {tringa equestrisf Lath. ) : cet oiseau est cité dans la Synonymie du scofopax calidris de Gmelin et de Latham; ^.'^ U chevalier v<*' TRI 461 r/V, pi. 17 , fig. 2 , àe Brisson ( iringa liitorea , Lalh. ; tringa ochropiis , Htturea , Yar. B. , Gm. ) ; 3." la mauhêdie pro- prement dite , pi. 20 , fig. I , de Briss. ( tringa calidris , Lath. et Gm. ) ; mais je ne puis adopter son sentiment pour cet oi- seau , et je crois , avec IM. Temniinck , que c'est plutôt une jeune maultêche qui prend ses couleurs d'été. * Le Tringa a cou brun , Tnnga fuscicoltis , Vieill. Cette espèce est iorl commune au Paraguay , n'est point farouche , vit en troupes de vingt environ , se plaît sur les bords des eaux , mais encore davantage dans les terres et les prés hu- mides. Elle a six pouces trois quarts de longueur totale ; les sourcils blanchâtres ; une petite tache noirâtre en avant de l'œil ; le dessus et les côtés de la lête, la partie postérieure du cou bruns ; quelques points noirâtres et à peine visibles sur le dos ; le menton, la poitrine, le ventre, les couvertures supérieures de la queue et les petites du dessous de l'aile de couleur blanche ; des veines brunes sur les petites couvertures du dessus; les plumes du devant du cou noirâtres dans leur milieu, et blanchâtres sur leurs bords; celles du dos, les pennes et les couvertures supérieures des ailes , ainsi que les pennes caudales sont brunes et terminées de blanchâtre ; le tarse est d'un brun foncé ; le bec noir. C'est le chortito pes- toreyo pardo de M. de Azara. * Le Tringa a cou koux , Tringa ruficolJis^ Lalh. Cet oi- seau , que Pallas a vu près des lacs salés de la Daourie , a la taille de Valouelte commune \ le bec plus long que la lête ; le sommet de cette partie et le derrière du cou striés de roux ; le devant du cou et la poitrine d'un roux foncé uniforme ; le reste du plumage pareil à celui de V alouette demer^el les pieds noirs. « Cet oiseau , dit M. Temrninck , appartient évidem- ment, comme variété d'âge , à mon bécasseau variable (notre iringa à collier). » Cependant son bec,plus court que la tête, est une distinction spécifique qu'on ne doit pas rejeter, puis- que ce bécasseau variable, à quelque âge qu'il ait, l'a toujours plus long que la tôle : de plus la couleur rousse , qui domine snv le plumage du tringa de cet article , donne encore lieu à une dissemblance qui ne nous permet pas d'adopter cette réunion. Nous n'avons pas vu en nature le tringa à cou roux, çt nous ignorons si M. Temminck en parle d'après sa dépouille ; mais il y a au Muséum d'Histoire naturelle un individu dont le pays n'est pas indiqué , qui nous paroît tenir à l'espèce àe ce tringa , par ses couleurs et son bec court. Cet oiseau a le capistrum, les joues , la gorge , le devant du cou et le haut de la poitrine , d'un roux uniforme ; le bas de l'estomac IB2 TRI et les parties postérieures d'un blanc pur; les plumes du reste de la tête et du dessus du cou tachetées de brun sur un fond roux; celles du dos noirâtres, avec un liseré roux à l'extérieur; les couvertures supérieures des ailes, les scapulaires noirâ- tres , ensuite rousses et terminées d'un roux plus clair ; le croupion et les couvertures du dessus de la queue roux et tachetés de brun sombre ; les grandes pennes des ailes noi- res ; les deux intermédiaires de la queue noirâtres et finement frangées de roussàirc ; une taille un peu inférieure à celle du ifinga cinde\ le bec droit , grêle , noir et plus court que la tête ; les pieds couleur de chair terne , chez l'individu em- paillé. Le Trinoa demi-palmé , Tringa semïpalmata , Wilson , pi. 6.'> , fig. 4- de son American Ornitlwlogy , sous la dénomina- tion de senii-palinuted sand piper. La taille et la longueur da bec ne sont pas les mêmes pour tous les individus ; les uns ont six pouces et demi de longueur totale , et le bec long de onze lignes, tandis que chez d'autres la taille est de cinq pou- ces et le bec de huit lignes. Malgré ces disproportions , ils n'appartiennent pas moins à la même espèce , que l'on a confondue avec le iringa pusilla ; mais ta membrane dont I-es doigts sont garnis à leur base , suffit pour éloigner tout rapprochement d identité , quoique l'une et l'autre espèce se trouvent souvent ensemble. Cet oiseau arrive dans les Étals - Unis et en part avec le sanderUng. 11 a le bec noir ; les sourcils blancs ; les plumes du dessus de la tête, du cou et du corps, d'un brun sombre , bordées de ferrugineux et terminées de blanc ; les cotés du croupion de cette couleur ; le dessus et les couvertures supé- rieures de la queue, noirs; les pennes des ailes d'un noir obscur avec leur lige et leur bord blancs; les petites cou- vertures de cette couleur à leur extrémité; les pieds noirâtres. Il n'y a point de différence entre le mâle et la femelle. * Le TriTSGA a dos noir , Tringa melanotos , Yieill. Cet oiseau , du Paraguay , est décrit par M. de Azara sous le nom de chorlito lomo negro. 11 a le bec droit , légèrement courbé vers sa pointe , qui est terminée en forme de petite cuiller ; huit pouces et demi de longueur totale ; les sourcils blancs ; le dessous du corps et les couvertures inférieures des ailes de la même couleur , à l'exception des petites qui sont veinées de brun ; les plumes du devant et des côtés du cou noirâtres dans leur milieu et blanchâtres sur leurs bords; le dessus de la tête noirâtre , avec quelques taches rondes d'un roux fol- ble ; les plumes du derrière de l'occiput et du dessus du cou bordées de blanc sale 3ur un fond sombre ; les scapulaires T R I 463 et les couvertares supérieures des ailes de cette même teinte et liserées de roussâtre ; le dos et le croupion noirs , avec un peu de roux clair au bout des plumes ; il en est de même pour les couvertures supérieures de la queue, à Texceptioa des extérieures qui sont blanchâtres et tachetées de noirâtre : les pennes caudales sont d'un brun clairet bordées de blan- châtre; les pennes et les grandes couvertures des ailes, brunes avec du blanc à la pointe de ces dernières ; le tarse est d'un jaune verdâtre, et le bec noirâtre. Le Tringa ÉLORIODE, Trinsfci elorîodes^ Y'ie'iW. ; Numenius pygmœus, Lath. ; Scolopax pygmœiis , Gm. ; pi. du Supplément tu ihe orn'dhoîogical Dictionary de Montagu. Lalham le décrit comme il suit ; mais il n'est pas sous son plumage parfait. La tête, le dos et les couvertures supérieures de Taile sont mélangés de brun , de ferrugineux et de blanc ; les pennes primaires noirâtres et bordées de blanc ; la poitrine , le ventre et le croupion de cette couleur; la queue est d'une teinte sombre et bordée de blanc. Taille de Valoiieite. Je cite, dans la Synonymie le scolopax pygmcea de Gmelin , parce que sa description est conforme à celle du numenius pygmœus de Latham. Cependant M. Temminck ne l'a point cité comme synonyme de son bécasseau platyrhynque ; c'est , dit - il , une description de double emploi , et que l'on doit rayer de la nomenclature ; mais il a omis de nous indiquer le double em- ploi, et c'est en vain que nous l'avons cherché dans Gmelin. Le numenius pygmœus de Montagu , que cet auteur donne pour être sous son plumage d'été, a neuf pouces de longueur totale; le bec long de dix-huit lignes (mesure anglaise ) , d'un noir sombre, foiblement arqué, comprimé par les côtés à sa base et vers le bout, sur la figure indiquée ci^ dessus ; ce naturaliste n'en fait pas mention dans la descrip- tion; la mandibule supérieure est un peu plus longue que l'in- férieure ; les plumes du dessus , du derrière et des côtés de la lête , de même que celles de la nuque , sont striées de brua et de gris ; la première couleur est dominante ; une ligne blanchâtre part de la mandibule supérieure , passe au-dessus de l'œil et une brune est au-dessous ; le dessus du cou , le dos et les scapulaires sont noirs et d'un ferrugineux pâle , qui forme une large bordure de taches sur ces dernières; le crou- pion et les converlures supérieures de la queue sont barrés de blanc et de noir sombre ; les couvertures supérieures àe l'aile' d'un brun uuiforme , plus foncé le long de la fige des plumes; les pennes noirâtres, et leur lige en partie blanche, les tertiaires pareilles aux couvertures; le bord de l'aile est finement tacheté de blanc et de noir sous l'aile bâtarde ; le I,H TRI rnenlon et la gorge sont d'un blanc mélangé de ferrugineux paie ; le devant du cou est sirié d'un brun uiê'é de rougeâlrc éiir un fond blanchâtre ; la poitrine et le ventre portent de petites lignes transversales noirâtres; les plumes des jambes sont blanches près de leur extrémité; les couvertures infé- rieures de la queue d'un blanc pur; les pennes égales, cen- drées et blanches sur la tige ; les tarses noirs. Une femelle, que M. Julesde Lamolle a tuée, en Picardie, à la fin du mois de mai 1818, et que j'ai sous les yeux, a six pouces de longueur totale ; le bec long de quatorze lignes , haut de trois, large de deux, comprimé latéralement à sa base et vers le bout, un peu plus large que haut sur son mi- lieu , et un peu plus courbé en arc vers son extrémité. La couleur noire qui domine sur sa tête et sur l'occiput est cou- pée sur chaque côté par une bandelette longitudinale d'un blanc lavé de fauve ; les sourcils sont de la dernière teinte , un peu mélangée de brun ; le milieu dnlorum est noirâtre, de même que les joues qui, de plus , sont variées de fauve ; le dessus du cou est tacheté de blanc roussâlre et de noir ; les plumes du dos , les scapulaires , les couvertures supérieures et les pennes secondaire* des ailes sont noires, bordées et terminées de blanc ombré de fauve ; le milieu du croupion , les couvertures supérieures de la queue et ses deux pennes intermédiaires sont d'un noir pur"; les latérales d'un cendré très-clair ; les pennes primaires des ailes noires , mais blan- ches sur leur tige ; cette dernière couleur règne sur toutes les parties inférieures , mais elle tend au fauve sur le devant du cou et sur le haut de la poitrine , et elle est tachetée de noir sur ces mêmes parties , sur la gorge et sur les flancs ; le bec et les pieds sont de celte dernière teinte ; les tarses longs de onze lignes ; la partie nue de la jambe, est de cinq lignes en- viron ; le doigt du milieu, avec l'ongle, a neuf lignes ; les la- téraux, en ont huit ; les pennes caudales sont d'égale l'on-, gueur, et sont dépassées parles ailes en repos, d'environ trois lignes. La description que M. Temminck fait de son hécassean platyrhynque, sous son habit d'été , convient assez au précé- dent; mais il lui donne un bec très-déprimé à sa base , les pennes latérales de la queue étagées. S il n'y a pas de mé- prise dans ces indications , ces deux oiseaux, quoique d'uu plumage à peu près pareil, n'appartiendroient donc pas à la même espèce. M. Temminck rapporte à son platyrhyn- que,len«merti«5 pusîUus de Bechstein , et le numenius pygmœus deMeyer; mais il signale le numenius pygmœus an premier comme un individu, dans Je jeune âge, de son bécasseau cocorli. T R ï ^6.5 L'espèce de trhga éloriode est très-rare en Angleterre et en France. Nota. C'est par erreur qu'on a dit , à Tartlcle da plus petit des Courlis, que cet oiseau est de l'espèce de \ alouette de mer - il faut lire An genre de cette alouette. * Le ÏRINGA A GORGE ROUSSATRE , Tringa suhruficolUs .\ Vieill. , se trouve au Paraguay dans le mois de novembre/^' Son bec est droit , foible , et se termine en forme de petite cuiller ; le front, le menton , les côtés de la tôte, le devant du cou et les petites couvertures inférieures de l'aile sont d'un blanc roussâtre , ainsi que Tocciput et la nuque , sur les- quels il y a des raies longitudinales noirâtres ; la poitrine, le ventre , lesflancs , les grandes couvertures inférieures de l'aile et plus de la moitié du dessous des pennes sont blancs ; les autres pennes et les couvertures extérieures brunes , avec un liseré blanc et pointillé de brun ; les scapulaires , les plumes du dessus de la têie et du cou, le dos , le croupion , les cou, Vertures supérieures des ailes noirâtres , et bordées de blanô roussâtre ; les pennes alaircs d'une teinte sombre , avec une double bordure, l'une noire et l'autre blanche; tou- tes ont un point blanc à leur extrémité ; les tarses sont jaunes et le bec est noir. Longueur totale , sept pouces huit; lignes. C'est le chorlito gargania blanca acanelado de M. de Azara. Le Trikga gris de fer aux pieds de poule b'EAu. C'est, dans Edwards , le nom du Phalarope proprement dit. * Le Tringa keptuschca ( Tringa keptuschca , Lath.). Cet oiseau , qui habite les marais de la Sibérie , a le corps cendré ; le sommet de la tête noir ; le ventre noirâtre ; les parties pos- térieures roussâtrts ; telle est la courte notice que Lepéchin donne de cet oiseau. (^Iter. Puss. Siher. , tom. 2, p. 220. ) Le Tringa maculé , Tringamaculata, Vieill. , a huit pouces deux lignes de longueur totale ; le bec long de treize lignes ,' jaunâtre à la base de sa partie inférieure et noir dans le reste ; les pieds rougeâtres ; les plumes de la tête et du cou , en des- sus , du haut du dos, des scapulaires et des couvertures alaires d'un brun sombre sur le milieu, et d'un gris clair sur les bords ; le bas du dos , le croupion , les couvertures supérieures et les pennes intermédiaires de la queue , d'un brun sombre uniforme ; les pennes latérales de celles-ci , d'un gris clair; les pennes primaires des ailes brunes; la gorge, l'abdomen et les parties postérieures d'un blanc pur; le de- vant du cou, la poitrine et le haut du ventre marqués des raies longitudinales brunes , sur un fond blanc sale. La queue est un peu arrondie , et ses deux pennes du milieu sont un peu XXXIV, ^O 46G T R T pointues et dépassent les autres d'environ trois lignes Celle espèce se trouve aux îles Antilles et dans les parties mérlillo- nales des Etats-Unis. Le Tringa MARINGOUIN , Tiinga miimWla , Vieill. Le nom que j'ai conservé à cet oiseau est celui sous lequel il est connu dans nos colonies de rAmériqué , et qui lui a été imposé d'après sa petite taille , et parce qu'on le voit souvent en ban- des très-nombreuses et très-serrées, soit à terre , soit au vol. On le trouve en Amérique jusqu'au delà du Canada. Il a quatre pouces dix lignes de longueur totale ; le bec noir, très*- grêle et long de neuf lignes ; les tarses de la même longueur et de la même couleur; toutes les parties supérieures ta- chetées de gris et de brun ; toutes les inférieures blanches , avec des taches fines et brunes sur la gorge , le devant du cou et les côtés du haut de la poitrine , le dos , le croupion , les plumes du dessus de la queue, les deux pennes intermédiaires, îesprimairesdes aileset leurs couvertures; celles-ci étant en- tourées de gris roussâtre et noires; les secondaires noirâtres et bordées de roux ; les pennes latérales de la queue d'un gris clair. Il a des rapports avec le tringa minuta de Leisler , qui se trouve en Europe ; cependant je le crois d'une autre esr- pèce. Je l'ai souvent vu à Halifax, et dans la Nouvelle-Ecosse, en compagnie avec les cincks ou alouettes de me/",dans les mois d'août et de septembre. Mais dans ces contrées, il est beau- coup moins nombreux que dans les îles Antilles, où, comme je l'ai dit ci-dessus, on en voit des bandes innombrables. Com- me les iringas bécos SQ. comportent de même, il en est résulté qu'on les a confondus ensemble, en leur appliquant le noiTi de héco dans l'état de New-lTork. Un individu de cette espèce <îst dans la collection de M. Bâillon. Le Tringa. MAUBÊCHE , Tringa f en uginea , Meyer ; Tringa islandica , Lath. Cet oiseau, sous'son plumage d'été , aie froni, les côtés de la tête , la gorge , le devant du cou , la poitrine et le ventre , d'un rouge vif et foncé ; l'abdomen blanc , de même que les couvertures inférieures de la queue sur les- quelles on remarque quelques petites taches noires et du roux vers le bout des plumes les plus longues ; le reste de la têle et la nuque, sont tachés longitudinalement de noir sur un fond roux ; la partie inférieure du dessus du cou , le dos , les scapalaires , noirs , avec une frange rousse et blanche sur le bord de chaque pliime ; le bord extérieur de laile est taché de noir et de blanc ; les couvertures supérieures sont variées de noir et de blanchâtre; cette dernière teinte forme un liseré à l'extrémité des plumes; une grande tache blanche termine ,. , TRI ,g^ celles de l'aile bâtarde ; les pennes primaires sont noires et ont leur tige blanche ; quelques-unes sont, à l'extérieur, de cette couleur ; les pennes intermédiaires, cendrées et bordées de blanc; quelques-unes des secondaires, les plus proches du corps, ont une frange blanche , sur un fondnoir; les autres sont grises ; le croupion , les couvertures supérieures de la queue , blancs , roux et noirs ; les pennes caudales , d'un cen- dré foncé et bordées de blanchâtre; le bec est noir, et le tarse d'un vert noirâtre. Longueur totale , neuf pouces et demi, Nota. MM. Meyer, Montagu et Temminck regardent le tringa islandica de Latham , que j'ai décrit dans ce Diction- naire sans \t noxw à& chevalier ferrugineux ^ comme un indi- vidu de cette espèce; ce qui me paroît très-vraisemblable; amsi c'est un double emploi que je m'empresse d'indiquer. La maiibéche tachetée de la pi. enl. de Buffon, n.» 365 , ainsi que celle figurée sur la pi. 21 , n.» i , du to.n. 5 de l'Ornitho- logie de Brisson , sont des individus qui quittent leur habit a^élé pour prendre celui d'hiver. Ils ont alors le dessus de la tête et du cou d'un cendré brur. , varié de très-petites taches noirâtres; le dos et les scapulaires du même cendré , avec des taches plus grandes , les unes rousses et les autres noi- râtres ; les plumes du croupion d'un gris brun , bordées de blanc et terminées de noirâtre; les couvertures supérieures de la queue cendrées , depuis leur origine jusqu'à la moitié de leur longueur, et dans l'autre moitié , rayées transversale- ment de noirâtre et de gris blanc; le sinciput , les côtés de la tête au-dessous des yeux , et la gorge, d'un blanc rous- sâtre, varié de quelques pelUes taches brunes ; le devant du cou , du même blanc , tacheté d'une couleur de marron clair ; la poitrine et le ventre de cette dernière couleur, avec quel- ques taches noirâtrcssur les plumes des flancs ; les couvertures du dessous de la queue , blanches ; les petites du dessus des ailes, d'un gris brun; les autres de cette teinte, bordées de blanc et tachetées, les unes de noirâtre, les autres de couleur de marron, et les grandes couvertures les plus proches du corps, noirâtres; les pennes primaires de l'aile, d'un brun noirâtre en dehors et d'un cendré brun en dedans ; les pennes inter- médiaire^ de la queue , cendrées et bordées de blanc : toutes les latérales d'un cendré rembruni, et la plus éloignée du centre porte une ligne blanche sur son côté extérieur. La maubéche en habit d'hiver, est représentée sur la pi enl. de Buffon, n." 366 , et sur la pi. 2 1 , fig. 2 , du tom. 5 de 1 Ornithologie de Brisson, sous la dénomination de maubéche ^mc; c'est encore le canut figuré dans les Oiseaux d'Edwards, pi. 276 , et les iringa cinerca , grisea elcanutus de Latham. Elle 468 T R T a , pendant celle saison , la gorge, lé bas de la poitrine , lu milieu du ventre et les parties postérieures d'un blanc puf ; cette couleur règne aussi sur le front , les sourcils , le devant et les côtés du cou, le haut de la poitrine et les lianes ; mais elle est variée de lignes brunes et longitudinales sur les flancs et sur le cou , et de lunules de celle couleur sur la poitrine ; la tête, le dessus du cou , le dos, les scapulaires et les cou- vertures supérieures de» ailes sont d'un gris cendré , avec un trait d'un brun clair sur la lige des plumes , et de plus une bordure blanchâtre ; les scapulaires sont grises ; Taile bâtarde est noire et terminée de blanchâtre ; les pennes de l'aile ont leur tige blanche sur un fond noirâtre, et les plus proches du dos sont cendrées , ainsi que les pennes caudales qui portent.un liseré blanchâtre ; les couvertures supérieures de la queue et le croupion ont des bandes transversales et des lunules noires sur un fond blanc , mais elles sont confuses sur la dernière partie. Les jeunes, avant leur première mue , dont nou, devons la description à M. ïemminck , diffèrent peu des a luîtes en habit d'hiver : la couleur cendrée des parties supérieures est plus foncée ; toutes les plumes sont entourées par du jaunâtre sale ; des taches brunes et longitudinales se font remarquer sur le haut de la tête et sur la nuque ; une légère teinte rous- sâtre est sur la poitrine , et un trait brun occupe l'espac:; qui est entre le bec et l'œil ; la mandibule inférieure et les pieds sont d'un brun verdâlre. Enfin la mauhêche proprement dite de Brisson , pi. 20 , fie. I , et le tringa calidris de Latham, sont, selon M. Tem- minck , des jeunes à l'époque de leur mue du printemps. 11 leur joint encore la mauhêche tachetée { calidris nœiua) , dont il a été question ci-dessus ; mais M. Bâillon m'assure que le plumage qu'elle porte est celui qu'elle prend après l'été. Ces^oiseaux ont les jambes moins hautes , la taille plus raccourcie et plus épaisse que les chevaliers. On ne les trouve puères que sur les rivages de ié mer ; ils vivent en société et courent sur le sable avec beaucoup de vitesse. Jusqu'à pré- sent on n'a pas d'autres notions sur leur genre dévie , et l'on ignore où ils se retirent pour se livrer aux douces impulsions de l'amour ; l'espèce est répandue dans le nord des deux con- linens , se trouve sur les rives du lac Baïkal , et n'est que de passage en France. Willuohby dit qu'on engraisse ces oiseaux , dans le nord de l'Angfeterre , eu les nourrissant de pain trempé de lait , et que cette nourriture leur donne un goût exquis ; ce fait est confirmé par M. Bâillon, qui a nourri, avec le même ali- T II I ^69 ment, des inâubêches qui , en peu de temps , sont devenqes si grasses , qu'elles ne pouvoient pins voler. On trouvera peut-être que je me suis trop étendu sur ces oiseaux ; mais quand on réfléchira que d'une seule espèce on en a fait quatre, dont trois purement nominales, j'espère qu'on en sentira la nécessite. Le TringAMINULLE, Tringa minuta , Leisler; Trmgapusilla, Montagu. Cet oiseau a, pendant l'été, le souimct de la tête noir el tacheté de roux ; le lomm noir ; les côtés du cou et de la poitrine roussatres, avec de petites taches brunes (des individus ont le devant du cou tacheté de marron, et d'autres n'en portent aucunvestige sur celle partie, ni sur les côtés de la poitrine ) ; les sourcil* , la gorge et toutes los parties pos- térieures sont d'un beau blanc ; le dessus du cou et le dos variés de noir et de roux vif; les scapulaires des mêmes cou- leurs ; les plumes de la nuque, grises et marquées de brun sur le milieu ; les couvertures des ailes fauves et tachetées de noir; l'aile bâtarde d'abord de cette couleur, ensuite blanche pres- que jusqu'à son extrémité ; les pennes primaires noires et à tige blanche; les intermédiaires brunes et terminées de blanc; les secondaires noires et entourées de roux ; le croupion et le milieu des couvertures supérieures de la queue, noirs ; le reste de celles-ci blanc; les pennes caudales intermédiaires noirâtres et bordées de roux ; toutes les autres d'un gris clair, et plus courtes que les deux du milieu; le bec et les pieds noirs; longueur totale , cinq pouces dans les deux individus que j'ai sous les yeux , cinq pouces et demi , selon Temminck , qui donne à cet oiseau le nom à'échasse, sans doule parce qu'il a les tarses longs de dix lignes, c'est-a-dire deux lignes de plus que le tringa temia. Toutes les parties supérieures de cet oiseau sont, pendant rhiver , cendrées , avec du brun noirâtre sur le milieu des plumes; les côl^s de la poitrine sont d'un rouxcendré;le lorum est brun;la gorge, le devant du cou,le rested^. lapoilrine et tou- tes les parties postérieures, d'un blanc pur,el les deux pennes intermédiaires de la queue brunes ; du reste , il ressemble au précédent. Cette espèce se trouve enEurope, el niche proba- blement enFrance, puisque M.Jules Delamotle en a tué, pen- dant l'été , plusieurs individus sur les côtes de la Picardie. Le tringa brun est, selon Montagu , un individu de celle espèce. * Le Tringa noir , Tringa Uncolniensis , Lath. Cet oiseau , qui a élé tué en Angleterre , dans le Lincolnshire, porte, dans 4e i.*"^ Supplément du General Synopsis, le nom de hlack samlpiper. 11 a la taille de la gn\>e ; le bec court , émoussé à s» pointe et noirâtre ; les narines -noires ; l'iris jaune ; la lêlc •ijo T R î nellle et aplatie sur le sommet , de couleur blanche agréa- bleincnl lachotéo de gris ; le cou , les épaules cl le iènte Dissertation ; il le divise en deux, à raison du nom- bre des ailes , et son nouveau genre porte le nom de TÉ- TRAPTÈRE. 11 a aussi fait le genre Flabellair^, qui en diffère fort peu et qui a été réuni aux PîiRÉES, autre genre de Jacquin , à peine différent de celui-ci. Aucune espèce de trioptère n'est cultivée dans nos jardins , ni n'est connue sous des rapports d'utilité positive. (B.) TRIOPTERIS. L'arbrisseau d'Amérique que Plukenet ( Mant. i85) désigne ainsi, est grimpant , et remarquable par son fruit composé de trois capsules terminées par au- tant d'ailes. Cet arbrisseau a été 1 un des types du genre Innlsleria ^ L. ( F. BanistERE). Browne, dans son Histoire naturelle de la Jamaïque, en indiquant cette espèce sous la dénomination de hanisleria , lui associe un autre arbrisseau grimpant, dont Lînn.Tcus avoit fait le type de son genre iiiupteris : c'est le Iriopten's jamaicensi's , L. , dont le fruit est aussi à trois capsules ailées. Le même Browne crut voir une espèce de triopteris àâns le dudonœii viscosa ^ L. , qu'Adan- 3on confond avec le if//«/?/cr/5 de Plukenet, en un seul genre qu'il nomme ir'wpteiis. Adanson rapporte à son bellucda , fondé sur \e ptelea irifoUata ^ Linn. , le triopteris de Burmann (i8f.i.). Quant an genre Trioî-teris, de Linn., le seul adopte par T R I l,^^ les bolanistes , on lui a rcuni le ieiraptêrts de Cavaniiles - maison n'y rapporte plus le genre //?>tK« de Jacquin , et le flubellaria , Cav. V. TuiOPTÈRE. (ln.) TRiORCHES. Nom grec de la Buse, selon Charleton. (v.) TRIORCIÎIS. « Il y a encore , dil Pline , une troisième espèce de centaurium que les Grec appellent /r/o/c^i5 , qu'il est, dit- on , très-difficile de cueillir, sans se blesser; elle est remplie d'un suc rouge comme du sang.» Pline est le seul auteur ancien qui parle d'une troisième espèce de cen- taurium ^ et Ton ignore à quelle plante elle peut être rap- portée, (ln.) TRIORCHIS. Lobel et C. Bauhin, et d'autres botanistes, ont donné ce nom à Vorrhis luun'o, L., h V ophrys rhonor- chys , L. , et à VopJtrys spîiali's , L. , parce que leur racine offre quelquefois trois bulbes, (ltsi.) TRIORCHISTES. On a appelé de ce nom les Aéti- TES, ou pierres d'aigle. V. Fer OXYDÉ LIMONEUX, (desm.) TRIORKÉS. Nom grec de la Buse, (s.) TRiOSTE, Triosteum. Genre de plantes de la pentan- drie monogynie et de la famille des caprifoliacées , dont les caractères consistent : en un calice à cinq découpures lancéo- lées, muni de bractées à sa base et persistant ; en une corolle tubuleuse, à peine plus longue que le calice, et à quatre lobes inégaux ; en cinq étamines non saillantes ; en un ovaire inférieur surmonté d'un style à stigmate un peu épais; en une baie ovale, globuleuse, couronnée , triloculaire et trisperme. Ce genre renferme des plantes droites, à feuilles oppo- sées , réunies à leur base , à fleurs nombreuses , axillaires efc sessiles. On en compte trois espèces : Le Tkio.ste perfolié , qui a les feuilles connées ; les fleurs sessiles et verlicillées. 11 est bisannuel , et croît dans l'Amérique septentrionale , où je l'ai observé aux lieux hu- mides et ombragés. Il s'élève à deux ou trois pieds. LcTrigste a feuilles aiguës, qui a les feuilles connées,' elles pédoncules opposés et uniflores. Il estvivace, et sç trouve dans le même pays. Le Trioste TRiFL0RE,qui^a les feuilles pétiolées,et les pé- doncules opposés et triflores. Il vient, à ce qu'on croit , de Madagascar, (s.) TRIOSÏEOSPERMUM. Dillenius a donné ce nom à un arbrisseau dont le fruit est une baie qui renferme trois graines dures ou osselets. Miller et Linnœus ont fait de cet arbrisseau le type du genre iriosteum. V. Trioste. (ln.) TldOULE. r. Trèfle. (DESM.) 478 TRI TRIP et TRIPP. Ces noms sont synonymes de Tour- maline , d'après Rome de l'Isle , Reuss et Beurard. (lîî.) TRIPAN. Espèce de grosse Holothurie, qui se pêche dans les mers de l'Inde , el dont on fait une grande con- sommation en Chine , où elle passe pour un puissant aphro- disiaque, (b.) TRIPKDILON. L'un des noms du marrubium des an- ciens , dans Apulée, (lis.) TRIPEL, TRIPELSTEIN, TRIPELERDE et TRI- PELTIiON des Allemands. V. Tripoli, (ln.) TKIPELA. V. Tripoli, (desm.) TRIPELERDE. V. Tripoli, (ln.) TRlPELSCaiEFFEPv des Allemands, V. Tripom et Polierschiefer. (ln.) TRIPELSTEIN. T. Tripel, Tripoli et Polierschief- FER. (LN.) TRIPH ANE. C'est le nom que M. Haiiydonneà l'espèce de pierre que d'Andrade a décrite, le premier, sous le nom de spodiimène ou spodumen , dénomination que presque tous les minéralogistes étrangers ont adoptée. Le triphane a une struc- ture lamelleuse qui lui donne quelque apparence de feld- spath ou de pyroxène sahlite , si son clivage et sa couleur ne le faisoienl reconnoître aussitôt. Sa couleur est le vert, et ses teintes varient du vert blanchâtre pâle au vert pur : il est aussi vert jaunâtre pâle ; il est en petites masses lamelleuses ou en prismes , plus ou moins allongés, irréguliers, sans forme dé- terminée ; sa cassure longitudinale est très - lamelleuse , à grandes lames ou fibro- lamelleuse ; sa cassure transversale est raboteuse , inégale et perlée ou luisante. Le clivage du triphane donne un prisme rhomboïdal d'environ loo et 80 d. , qui se subdivise dans le sens des petites diagonales des bases: ce prisme paroîl être le noyau des formes cristallines dont , cependant, on ne connoît encore aucune. Les lames du triphane sont ordinairement brillantes. Celte substance est translucide; elle raye le verre , mais est rayée par le quarz ; sa raclure est grise ; sa pesanteur spécifique est de 3,278, selon d'Andrade , de 8,192, d'après M. Haiiy, et de 3,ii58 , suivant \ogel , pour le triphane de Tyrol. Soumis à l'action de la flamme, produite à l'aide da chalumeau , le triphane devient d'abord opaque , puis jaunâ- tre, se gonfle un peu et se délite en petites écailles dun jaune doré; en continuant à le chauffer, il fmitpar fondre en un verre blanc grisâtre ou verdâtre , transparent ; d'Andrade dit qu'il se divise d'abord en écailles colorées en jaune d'or ^ qui se réduisent en poussière ou en cendre, ce qui lui 81 suggéré le TRI 479 nom àespodumène, dérivé du grec , et qui signifie , Je change en cendre. \ Le iriphane a été analysé par plusieurs chimistes habiles ; scion le résultat de leur travaux , ce minéral est composé de : - (0 (2) (3) (4) (5) Silice 56 6^,4o 67,50 63,5o 66,40 Alumine.' . . . 24 2/h4o 27 29 25,3o Chaux. . . . 5 3 o,63 29,75 0 Potasse. . . o 5 0 Lilhine. . , o o 0 0 2,85 Fer oxydé. 5 2,2 3 3 1,45 Partie volatile. o 0,53 0,53 Toutes ces analyses appartiennent au triphane d'Uto; les I et 2 sont dues a M. Vauquelin : ce savant , en examinant de nouveau le iriphane , y a trouvé jusqu'à 10 pour 100 de po- tasse -, les 3.« et 4-^ analyses ont été faites par MM. Berzelius et Hisinger : ils n'ont point trouvé de potasse , ce qui est con- forme à la première analyse de M. Vauquelin , mais ils n'ont qu'une bien plus petite quantité de chaux; enfin la dernière analyse , la plus récente , est due à M. Arfwedson : la li- ihineytient lieudela chaux ou de la potasse, et nous trouvons encore ici, comme dans les tourmalines, et la mésolype (F. ScoLEZtTE) , que ces trois alcalis et la soude peuvent se sup- pléer mutuellement jusqu'à un certain point. Selon M. H. Davy , le métal de la lilhine a beaucoup de ressemblance avec celui de la soude (F. Terre). Les résultats des diverses analyses ci-dessus ne nous permettent pas de conclure, seule- ment sur l'analyse de M. x\rf\vedson , que la lilhine soit es- sentielle à la composition du triphane ; M. Berzelius en fait, aveclepélalite, avec lequel elie a en effet beaucoup de rapports,et avec la tourmaline verdâtre,un groupe particulier sous le nom de lilhium siliciaté. Vogel a fait l'analyse du triphane du Tyrol , par laquelle on voit qu'il trouve six pour cent de potasse ; voici son ana- lyse : Silice 63,5o Alumine 23, 5o Chaux 1,75 Potasse 6 Fer oxydé .... 2,5o Manganèse oxydé. , trace. Perte 2 99,25 Les minéralogistes anglais ont nommé killinite et triphane 48ô T B I deuxsubslancesqu^ils regardent comme diffërenles,etquî noui parorlseiJt absolument les mêmes: l'une contientdela potasse^ et Tautre de lalUhine:M. de Bournon les avoit déjà réunies. Le triphane apparlient aux terrains primitifs: celui de la mine d'Ulo , en Sudermanic , est le plus connu ; il forme , avpc beaucoup d'autre substances, des masses considérables; il est associé au quarz gris , au feldspath blanc , rose ou vert, au pétalile , au feroxydulé, au mica , à Tétain oxydé, aux tourmalines noires , bleues , roses , etc. Avant d'Andrade , on en voyoit quelques morceaux dans les cabinets , et il étoit désigné par les noms de scJwrl spatheux et àt zéolilhe de Suède. La killinite de Killiney , près Dublin , en Irlande , est une découverte récente; elle est d'un vert jaunâtre, moins éclatant et en prismes plus grêles dans une roche granitique composée de feldspath blanc, opaque , de quarz gris et de mica. Le triphane du même lieu est d'un vert pâle. Le triphane de Fahltigel, près de Sterzing , en Tyrol , a pourgangue une roche composée de feldspath blanc opaque, à gros grains, avec tm peu de quarz et de tourmaline : il est vert grisâtre, et ressemble beaucoup à celui d'Uto. On doit la connoissance exacte de sa nature à MM. Leonbard et Vogel ; avant eux , on Tavoit pris pour une variété de py- roxène diopside laminaire. On indique encore le triphane en Norwége. (ln.) TRIPHAQUE, Tr/ys/^arfl. Grand arbre de la côte orien- tale d'Afrique , à feuilles éparses , pétiolées , cordiformes , acuminées , très-entières et glabres , à (leurs jaunes , dis- posées en corymbes latéraux et terminaux , qui forme , selon Loureiro , un genre dans la monoécie polyandrie et dans la famille des hermanniées. Ce genre offre pour caractères: une corolle monopétale à cinq divisions aiguës ; point de calice ; dans les fleurs mâles, une quinzaine d'étamincs courtes ; dans les fleurs femelles , un ovaire supérieur , presque rond , à trois lobes , attaché sur un réceptacle concave, polyphyHe et pédoncule , surmonté d'un style filiforme , contourné, à stigmate obtus ou trifide ; trois légumes renflés , ventrus, aigus, tomtnteux et poly- spermes. (b.) TPvIPHASlE, 7'nphasia. Genre de plantes établi par Loureiro , mais qui ne paroît ^tre que le Limonellier dont le nombre des parties de la fructification varie. (B.) TKlPHOlvE, friphora. Genre de plantes établi par Nut- tall, Gênera of Norih American plant , pour placer I'ArÉTHUSE PENDANTE de Willtlenow. Ses caractères sont : cinq pétales distincts , égaux , connivens , accompagnés de glandes ; lèvre T R I 48î creusée en cuiller et onguicalée ; colonne du pistil spalhulée , plate et sans ailes ; pollen farineux, (b.) TRIPHYLLOÏDES. Nom donné par Pontedera à une espèce de trèfle {Trîfolium subterraneum') ^ devenue le type du genre iriphylldides de Moench , qui se distingue du irifolium par son calice à cinq divisions , au lieu d'être à cinq dents, et par les étamines insérées sur la corolle, au lieu d'être fixées au pied de l'ovaire. Ces caractères ramènent dans ce genre , une très-grande quantité d'espèces de trèfles. (LN.) TRIPHYLLON et TRIPHYLLUM. Voy. Trifolium. (LN.) TRIPINNE , Tn'pinna. Arbre à feuilles tripinnées , avec une impaire plus grande , à folioles ovales , aiguës , très- entières , glabres; à fleurs d'un rouge jaunâtre , disposées en corymbes terminaux', qui forme un genre dans la didynamie angiospcrmie. Ce genre offre pour caractères : un calice cyathiforme , persistant , à cinq dents ; une corolle monopétale , campa- nulée , divisée en cinq découpures ovales, ondulées, velues, la supérieure plus grande ; quatre étamines à anthères bi- cornes, dont deux plus grandes ; un ovaire supérieur à style simple et à stigmate bifide ; une baie ovale , charnue , unilo- culaire et polysperme. Le iriptnne se trouve dans les montagnes de la CochinchineJ Il se rapproche beaucoup du Tanœcion de Swartz. (b.) TRIPLARIS , Triplarîs. Grand arbre à tige creuse , à feuilles alternes, renfermées avant leur développement dans une gaîne stipulaire caduque , et à fleurs disposées en épis dans les aisselles des feuilles supérieures. Cet arbre forme, dans la dioécie dodécandrie et dans la famille des polygonées , un genre qui a pour caractères : dans les fleurs mâles , un calice monophylle divisé en six parties ovales , aiguës et velues ; point de corolle ; douze étamines à anthères bifides à leur base; dans les fleurs femelles, un calice divisé en six parties , dont trois alternes , extrêmement lon- gues ; point de corolle ; un ovaire supérieur surmonté d'un style ; une capsule sillonnée, trigone , renfermée dans le ca- lice qui subsiste , et couronnée par ses trois grandes folioles ; elle contient une seule semence trigone. Le tiiplaris a été découvert par Aublet dans les marais de la Guiane ; la cavité de son tronc sert de refuge à des my- riades àç; fourmis ^ et les attaches de ses stipul^'s.formenî des cercles persistans sur son écorce, (B.) TRIPLASIS, Tjîplasis. Genre de plantes établi par Pa- 482 TRI lisot-de-Beauvois, pour placer une graminée de TAmérique septentrionale , rapportée parDellsle. Ce genre offre pour caractères : balle calicinale de deux valves membraneuses et aiguës , contenant quatre (leurs ; la supérieure, stérile et incomplète ; les autres , à valves iné- gales ; l'inférieure , profondément bifide , longuement mu- cronée dans la fente ; la supérieure , entière , velue à l'exlét rieur, (b.) ÏRIPLAX. Genre d'insectes coléoptères. V. Tritome. (L.) TRIPLEA de Mei^cati et de Cartheuser. V. Tripoli, (ln.) TRIPLE FEUILLE. On appelle ainsi une variété de I'Ophrise a feuilles ovales, (b.) TRIPLE SILICIATEDE FER,et FER SILICIATE, ou HEDENBERGITE de M. Berzelius. Minéral d'un brun foncé et verdâtre, dont la texture est feuilletée , et qui se divise mécaniquement et sans difficulté en rhomboïdes , dont les angles sont ceux de la chaux carbonatée : sa cassure est inégale ; les fragmens ont les bords peu aigus et extrême- ment opaques. 11 raye la chaux carbonatée et est rayé par la chaux lluatée; sa poussière a une couleur vert-olivâtre. Son analyse par L. lledenberg y démontre les principes sulvans : Silice . . . iio,62 Fer oxydulé . . 32,53 Eau .... i6,o5 Chaux carbonatée . 4^93 Mangnanèse oxydé 0,75 Alumine . • . 0,37 Perte . . . . 4-,75 Cette analyse et la structure de celte substance Téldignent du quarz hyalin rubigineux , dit Eisenkiesel^ par les Alle- mands , avec lequel quelques minéralogistes ont pensé qu'il falloit la confondre. L'hedenbergiste se trouve , en Suède , à Tunaberg , dans la mine de Mormors. (lis.) TRIPLE SULFURE. On a donné spécialement ce nom au Plomb sulfuré antimonifère et cuprifère , ou Endel- LIONE etBoURNONlTE. (LN.) TRIPLIMA et TRIODEX. Deux sous genres établis par Rafinesque , dans le genre carex ( V. Laiches ). Le premier comprend les espèces à styles bifides , à trois stigmates , et à utricule entier. Le second renferme les espèces à styles trifides, à trois stigmates, et à utricules , a -3 dentés, souvent trigones. (ln.) T Pc I 483 TRIPLITE. Haussraann donne ce nom ^n manganèse phosphaté, (ln.) TRIPODION. Ce nom grec ancien, est un de ceux Au lotus herbacé, dont il est question dans Dioscoride, Pline, etc. , et qu'on croit avoir été le irifoUum cœnileun , L. (LN.) TRIPOLI {Tiipehi, Wall.; Trippeî, Wid.; T/Z/je/, Wern.; Tripoli, Kirw. , Rroch. , J.ini. ; Quarz aluminifère tripoléen et Thermanthide tripoi'éenne , Haiîy ), Le tripoli et le polier- schiefer ou schiste à polir des Allemands, dont nous avons traité à l'article poliersrhicfer ^ ne diffèrent entre eux que par des caractères peu imporîans. Ce dernier est Irès- lendre , très-feuilleté, fort happant à la langue, et assez léger pour nager le plus souvent sur Teau. Ces caractères sont beaucoup moins marqués sur le tripoli, ou bien même ne s'y trouvent pas. Mais ces deux pierres sont composées des mêmes principes , et ont une origine comumne. Le tripoli ressemble, pour l'ordinaire , à de la brique compacte, et il en offre souvent la couleur rouge avec des teintes différentes de blanc , de jaune , de vert et de brun , dues aux divers degrés d'oxydation du fer que contient cette pierre. Le tripoli est massif ou schisteux, beaucoup plus dui* que le schiste à polir, et ayant un grain plus rude , plus grossier,' et de la sécheresse sous le doigt. Sa cassure est terreuse et terne. Les variétés schisteuses sont quelquefois happantes à la langue. Le tripoli est infusible au feu du chalumeau; mais il paroît , d'après ce qu'en dit Buffon, qu'à un feu violent, il prend plus de couleur , plus de dureté , qu'il s'émaille à la surface , et même se vitrifie à un feu très-violent. Le tripoli n'est pas une substance argileuse, comme pres- que tous les minéralogistes l'ont cru : il ne contient presque pas d'alumine , et ne fait point pâte avec l'eau. Bucholz a trouvé dans un tripoli qu'il a analysé : Silice 8i Alumine .... i,5o Chaux trace. Fer oxydé, rouge et noir 8 Acide sulfurique . . 8,45 Eau . ... . . 4,55 Perte i,5o Cette analyse et plusieurs autres , que nous ne citons pas, prouvent que le tripoli est essentiellement une pierre siliceuse. 484 TRI Le trîpolî , cependant, n'est qu'une argile sablonneuse, ou plutôt un schiste argileux qui a subi une cuisson naturelle opérée par les feux volcaniques, ou par ceux qui se dévelop- pent dans les houillères qui s'enflamment naturellement ; et c'est ce que prouvent les divers gisemens de cette pierre. On comprend encore , dans Tespèce du tripoli , des tufs à grains très-fins et homogènes , qui ont été produits par l'eau. Tel est le tripoli de la cascade du Mont-d'Or, qui n'est qu une cendre endurcie, formée par des lares décom- posées et altérées que les eaux ont entraînées. Le vrai tripoli est ordinairement disposé par couches schisteuses, et quelquefois accumulé en amas qui paroissent avoir été transportés par les eaux. On en trouve dans beau- coup de lieux, et particulièrement dans les terrains pseudo- volcaniques et houillers. Ces couches reposent quelquefois sur le calcaire de transition, ou alternent avec des couches d'argile qui sont au-dessous du basalte. Le tripoli de Poligné , près Rennes , est schisteux , rouge de différentes teintes ; il forme des couches qui sont recou- vertes de grès. Il offre une singularité remarquable: on trouve, dans ces couches,des arbres entiers changés en tripoli. Fouge- roux de Bondaroy et Guettard, qui ont visité les Iripolières de Poligné, ont reconnu, les premiers, que ce tripoli avoit subi l'action du feu; ils le considèrent comme une pierre brûlée et volcanique. « Les pierres des environs de Menât , dit Fongeroux,, celles de Poligné, près des carrières où se trouve le tripoli, sont schisteuses et plus ou moins rouges. Ces pierres, particulièrement celles de Poligné, annoncent le feu qui y a passé ; elles sont réduites en écume plus ou moins légère ; ce sont de vraies piètres brûlées : rien ne peut laisser d'incer'tiiude sur le feu qui a été aux environs de cette car-- rière-, les pierres ont été fondues, et Ton ne trouve le tripoli qu'aux environs de l'endroit où la présence du volcan est la plus apparente. A Poligné , la partie de la carrière qu'on a choisie de préférence pour l'usage, semble, à la vérité, avoir été lavée par les eaux , et s'être formée du dépôt des parties les plus légères et les plus fondues; c'est aussi le senti- ment de M. Guettard ; mais c'est la même pierre qui a souf- fert, comme les voisines, la chaleur du feu souterram. « (y^cfld. 5c., 1769, p. 272.) Le tripoli de Menai , près Riom , Puy-de-Dôme , est en couches et feuilleté. Il doit son origine à un schiste argi- leux, qui a subi l'action du feu. Saussure fait observer qu'une chaleur douce et lente, telle que celle des mines de charbon TRI 485 «n étal 6e combustion , a pu opérer cette cuisson plutôt que celle des volcans proprement dits. Nous avons observé, dans le schiste brûlé qui accompa- gne le tripoli de Menât, de nombreuses étoiles de chaux sul- fatée. Nous savons aussi qu'on y a observé du fer'phosphaté cristallisé. Ces deux observations confirment que ce schiste est un schiste houiller qui a été cuit sur place. Le tripoli de Montelimart , observé par Saussure , se trouve en cailloux roulés , avec des fragmens de basaltes. Il est assez léger, schisteux, et criblé d'une infinité de petits trous cylindriques et à parois lisses. On trouve, aux environs de Morat et de Genève, des cailloux roulés semblables. Patrin a observé dans les collines de Saint-Etienne en Forez , où il y eut jadis et où il existe encore des houillères embrasées, des schistes argileux devenus rouges et convertis en tripoli. « On y voit , comme à Poligné, des pierres qui n ont éprouvé un degré de feu assez fort pour être conver- « ties en scories ; d'autres sont simplement devenues légè- « res , poreuses , friables , en un mot , un véritable tripoli. » (Pat., i."« édit. ). Le tripoli de Corfou, connu dans le commerce sous le nom de tripoli de Venise , est schisteux et d'un rouge jaunâ- tre ; il est poreux comme celui de Montelimart. C'est le plus estimé de tous. L'on trouve encore du tripoli dans beaucoup d'autres en- droits en Europe; à Valckeghem, près Oudenarde (Escaut); à Poslchappel en Saxe : il est en couches dans une montagne qui contient de la houille; en Bohème, également dans des terrains houillers. Le tripoli du Derbyshire est appelé rottenstâne , c'est-à-dire pierre pourrie ; il est d'un gris de cendre , et se trouve en cou- ches épaisses sur la chaux carbonatée compacte , près Blak- velle. Ce tripoli est fort estimé ; on le nomme terre pourrie iV Angleterre. Il y a du tripoli à Ronneburg et Krems en Autriche , et près Burgos en Espagne. Celui de Volterra en Toscane se trouve avec des calcédoines, et tellement situé, qu'on peut soupçon- ner qu'il est le résultat de leur décomposition. Ce tripoli ne seroit donc plus de la même espèce que les précédons , et n'auroit de commun avec eux que le nom. 11 en est de même du tripoli d't)berslein , employé dans cette ville pour polir les agates , et qui est une roche qu'on trouve dans la même montagne. On rapporte au tripoli les argiles légères des monts Coërons ( Ardèche ) , et celles de Santa-Fiora en Toscane. 485 TRI Le Iripoli est d'un grand usage dans les arls, où l'on s'en sert pour polir les glaces , les pierres dures et les métaux , surtout le cuiv re et ses dliférens alliages , dont il rehausse singuHèrepient la couleur et Téclat. On nomme terre pourrie un trjpoli plus fin , plus léger , plus friable , et qu'on pré- fère pour l'usage. On emploie le tripoli à l'eau avec du bois ou de l'étain ; en s'iisant par le frottement , il acquiert une finesse qui le rend susceptible de communiquer un vif éclat aux corps durs. Quelquefois on mélange avec le iripoli en poudre un tiers de soufre , et à l'aide d'un cuir on frotte avec ce mé- lange le marbre ou le métal qu'on veut polir. Mêlé avec le muge d'Angleterre , il sert à donner un beau poli aux instru- mensd'optique. Le Iripoli réduit en poudre sert,dans quelques circonstances , à faire des moules pour exécuter des figures et des médaillons en métaux. On assure que le tripoli de Burgos entre dans la composi- tion de la porcelaine de celte ville. Buffon prétend que cette terre doit son nom à la ville de Tripoli en Jiarbarie , d'où elle nou> étoit envoyée avant qu'on en eût découvert ailleurs. Patrin pense qu'il est plus probable qu'elle venoit de Tripoli de Syrie , cette contrée , dit-il , étant toute volcanisée , ainsi que nous l'apprennent les excellentes observations de Volney. Le tripoli jaune est celui qui passe pour profiter davantage. Pline fait mention d'une terre qu'il nomme crela argentaria, laquelle servoit à nettoyer et polir l'argent. On lateignoit en pourpre ; alors elle s'appeloit purpurissum, et elle servoit ainsi à peindre en détrempe. Pour teindre cette terre , on la jetoit clans une chaudière où les drogues colorantes étolent en ébulli- tion. Celtepremière mise donnoit \c purpurissum de belle qua- lilé;une seconde mise de terre dans la même chaudière, après avoir ôté la première , donnoit une qualité moins colorée. Enfin , des opérations nouvelles donnoienl une terre très- peu colorée et blafarde. Ne seroit-ce pas à cause de ce triple changement gradué de couleurs analogues à celle qu'on obser- voit dans la fleur tripnlion des anciens , que le nom de tripoli a été donné par les commentateurs au aéta argentaria , et par suile à notre tripoli , parce que celui-ci sert à polir les mé- taux comme le creta argentaria, et qu'il l'a remplacé ?(lh.) TRÏPOLION et TripuUum. Plante maritime décrite par les anciens. Selon Dioscoride: « \q iripolion croît au bord de la mer, sur la limite où les flots rejettent l'eau, de sorte qu'il ne naît ni dans la mer , ni sur la grève sèche ; ses feuilles sont semblables à celles de Visatis ( pastel ) , mais cependant plus épaisses. Sa tige a la hauteur de huit pouces , TRI l,z^ et se divise en deux au sommet. On dit que ses fleurs changent trois fois de couleur pendant la journée , étant blanches le matin, purpurines à midi, et rouges le soir. Sa racine est blanche, odorante , chaude au goût; bue dans du vin, au poids de deux drachmes, elle est purgative et diurétique ; elle entre dans la composition des contre-poisons. » Galien dit seulement que la racine du iripoUon a un goût acre et mordant , et qu'elle est chaude au troisième degré. Pline , liv. 26 , ch. 7 , donne une description du tnpolium qui diffère très-peu de celle de Dioscoride. Il ne mentionne pas le changement des fleurs , et dit que quelques personnes pensent que le tnpolium et le polion sont les mêmes plantes , et à ce dernier article , il fait remarquer que le poUon est une plante extraordinaire , s'il est vrai , comme on le disoit , que ses feuilles éloient blanches le matin , pourpres à midi , et bleues le soir. La description qu'il donne ensuite du polion n'est plus la même que celle du in'polium , dont le nom fait allusion peut-être à celui du triple changement de couleur des cheveux de l'homme dans le cours de sa vie , qui de clairs deviennent plus foncés , puis blanchissent. Pline a-t-il confondu le tn'poliwn avec le polion ? c'est ce que prétendent les botanistes. En outre , sont-ce les feuilles ou les fleurs du iripoUon qui changeoient de couleur ,'' On doit penser que c'étoient les fleurs , puisque nous voyons jour- nellement quantité de fleurs éphémères dont la couleur varie du matin au soir , et que les feuilles ne présentent de change- mensque dans le cours de la saison, et que, d'aifleurs, il n'y en a pas qui soient blanches d'abord , puis purpurines , enfin bleues, comme le dit Pline , qui suppose encore , mais par tradition, que ces changemens avoientlieu en une jour- née , et dévoient ainsi se répéter chaque jour , ce qui auroit été vraiment étonnant. D'une autre part , nous ne connois- sons pas de fleurs qui passent du blanc au pourpre, puis, au bleu; on en connoît de bleues et blanches à-la-fois, qui passent au pourpre (quelques liserons), et qui, sur d'autres pieds, peuvent être blanches. Ainsi , la description du iripoUon par Dioscoride seroit nussi défectueuse. Mais en faisant abstraction des fleurs et de leur changement , le iripoUon ne peut pas avoir été le plumhago europœa , L. , comme le dit Fabius Columna , xnV aster iripolium, o^'in'iOQ hasardée avec doute par la plupart des botanistes, et notamment par Dodonée , J. Camerarius, Lobel , C. Bauhin , etc. Serapion avoit cru que {e in'polium de Dioscoride étoil le iurhiUi blanc des boutiques; mais c'est une erreur que Matlhiole et d'autres auteurs ont relevée : ^^88 TRI ce turbilh n'avoît point les mêmes vertus que la racine tlu tripolion. Quelques espèces à'asler seulement ont été désignées par le nom de irimlium. (ln.) TRIPOLlTANUMdeR.Forster. C'est le Tripoli, (ln.) TRIPPEL et TRIPPELSTEIN. V. Tripel. (ln.) TRIPPE-MADAME. V. Trique-madame, (desm.) TRIPS. V. Thrips. (l.) TRIPSACUM. Ce genre de graminée établi par Lin- nseus, est le même que celui nommé digiiaria par Heister et Adanson, qu'il ne faut pas confondre, par conséquent, avec le digiiaria d'Haller. V. DlGiTAlRE et TripsaQUE. (ln.) TRIPSAGO. Synonyme de Trissago chez les botanistes anciens, (ln.) TRIPSAQUE , Tiipsacum. Genre de plantes de la mo- noécie triandrie et de la famille des graminées, dont les ca- ractères sont d'avoir : les fleurs mâles composées d'une balle calicinale et d'une balle florale bivalve, quadriflore , et trois élamines ; les fleurs femelles formées par une balle calicinale de deux valves , par une balle florale divisée en deux ou quatre parties , perforée à sa base et uniflore ; un ovaire surmonté de deux styles velus ; une semence ovale , renfermée dans la valve florale. Ce genre renferme cinq espèces. Celle à qui appartient particulièrement la description ci-dessus , est le Tripsaque DACTYLOïDE. C'cst Une plante vivace , haute quelquefois de sept à huit pieds , à tige grosse comme le doigt , très-sucrée et solide; à feuilles longues, engainantes, et larges d'un pouce; à épis terminaux et digilés.On la trouve dans l'Amé- rique septentrionale, aux lieux humides. Je l'y ai fréquem- ment observée. On n'en fait aucun usage , et on la regarde même comme une plante nuisible , en ce qu'elle forme de grosses touffes que la faux ne peut abattre. On la cultive dans les jardins de botanique , où elle se conserve fort bien. Le mode de sa fructification la rend fort remarquable. Le Tripsaque hermaphrodite ne s'élève qu'à un pied, et se trouve à la Jamaïque. Il constitue aujourd'hui le genre Anthephore. Cavanilles a, de plus, établi son genre Colladée aux dé- pens de celui-ci. (b.) TRIPTERELLE, Tripterdla. Nom donné par Michaux, dans sa Flore d'Amérique , au genre de plantes appelé Vo- GÈLE par Gmelin. Il a pour caractères : une corolle oblongue, triangulaire, à six divisions très-courtes, et alternativement plus petites ; trois ctamines ; un ovaire inférieur surmonté TRI 4^9 d'un style à trois stigmates ; une capsule triangulaire, à trois loges polyspermes. Ce genre ne renferme qu'une espèce ; c'est une plante annuelle, débile, au plus haute de quatre à cinq pouces, pour- vue d'un petit nombre de feuilles alternes, sesslles, subulées, à fleurs blanches , petites , et réunies en tcte au sommet de la tige. J'ai trouvé fréquemment cette plante en Caroline , dans les lieux découverts, sablonneux, et où sourdent goutte à goutte des eaux de fontaine. Il faut la chercher pour la voir. Elle fleurit en été. (b.) TRIPTÉRONOTE, Tripteronotus. Genre de poissons établi par Lacépède dans la division des Abdomimaux. Il offre pour caractères : trois nageoires dorsales, et une seule nageoire anale. Ce genre ne contient qu'une espèce , le Triptéronote HAUTIN , que Rondelet a vu à Anvers, et qui a la tête dénuée de petites écailles ; la mâchoire supérieure beaucoup plus avancée que l'inférieure , et terminée par une prolongation pointue, (b.) TRIPTILION, Tn'ptiUon. Plante du Pérou, qui forme un genre dans la syngénésie polygamie égale , famille des labiatiflores , et qui offre pour caractères : un calice com- mun oblong , imbriqué par dix à douze écailles piquantes , scarieuses en leurs bords , dont les extérieures sont subulées , inégales , et les intérieures lancéolées ; un réceptacle velu , portant des demi - fleurons hermaphrodites iridenlés ; des semences trigones , surmontées de trois aigrettes plu- meuses, (b.) TRIQUE MADAME. Nom d'une espèce d'ORPiN a FLEUR BLANCHE. (B.) TRIRAPHIS , Triraphh. Genre de plantes établi par R. Brovvn , pour placer deux graminées de la Nouvelle- Hollande, qui ont des rapports avec les Trîodies et les Chlorls. Ses caractères 'sont : des fleurs polygames ; une balle calicinale de deux valves égales, mutiques, renfermant plusieurs balles florales, à valve extérieure à trois arêtes, les inférieures hermaphrodites , les autres mâles ou neutres. (B.) TRIS. C'est, en Pologne , le nom de la Grive mauvis: ce nom est tiré de son cri, (v,) TRISANTHE , Trisanlhus. Plante à tiges filiformes , ram- pantes, fournissant des racines de distance en distance, à feuilles presque rondes , divisées , dentées , concaves , ru- gueuses, radicales, et longuement pétiolées; à fleurs réunie» 490 1\R I en tête sur une hampe , laquelle forme , selon Lôureiro, un genre dans la pentandrie digynie. Ce genre , dont celui appelé Glycerie par Nultal ne paroît pas différer suffisamment , offre pour caractères : un calice commun de deux folioles lancéolées , persistantes , et conlenaut trois fleurs ; un calice propre , monophylle ^ très- petit, coloré, lenliforme , et à cinq dents; point do corolle : cinq étamines ; un ovaire orbicuîaire à deux slig- inaies oblongs, recourbés et sessiles ; un fruit formé par le calice qui s'est accru en conservant sa forme lenticulaire , en perdant ses dénis et en prenant deux sillons ; il est bilo- culaire et monospern^e. Le trisanthe croît dans les Indes, à la Chine et à la Co- chinchine, dans les lieux incultes. On mange ses feuilles et on les emploie en médecine comme vulnéraires , diurétiques et néphrétiques. Linnaeus Tavoit placé parmi les Hydrocotyles , avec lesquelles il a en effet beaucoup de rapports, mais dont il diffère cependant par les parties de la fructification. /\i>/.>/U'/l'i//\' /o/i/-t-/l/fi' fi- il'/il/'/nYf/t />i>)i/uffi/l ■' MyTi/'/itf ,/t//;>.iW,r €vù,i\i\;i: <>■ ifiv yh'//ic/-t' irr./oro'e xJ .T/'oe de Surinam ( moiarilla fiiloa) , dont parle For- min dans la description de ce pays, où il porte aussi le nom de notre coryphée des bois. De plus, M. Desmaresl m'a con- fié un individu , apporté du Brésil , qui est presque pareil au précédent, et qui, par conséquent, appartient aussi à la même espèce ; mais , dans ces contrées , le plumage a subi quelques foibles changemens , attendu que les couvertures supérieures des ailes, leurs pennes et celles de la queue, sont les seules parties qui aient des raies transversales ; les flancs et les couvertures inférieures sont teints de rous- sâire. Du reste , tous ces oiseaux présentent entre eux la plus grande analogie ; et celui du Brésil a , de même que le tro- glodyte aédun , les plumes du bas du dos tachetées de blanc sur leur milieu ; je soupçonne même que le troglodyte de Biiénos-Ayres est une race très-voisine, s'il n'appartient pas à la même espèce. V. Troglodyte basacaraguay. Il n'en est pas de même pour le todo vox de M. de Azara, que j'ai mal à propos rapproché de celui-ci et du troglodyte aédon ., dans mon Histoire des Oiseaux de l'Amérique septentrionale. L'erreur de Buffon, qui a regardé ce troglodyte comme un individu de l'espèce d'Europe, est bien excusable, puisqu'il ne l'a pas vu en nature et qu'il n'en parle que d'après des voya- geurs (jui ont fait la même méprise ; cependant il existe, dans 5o8 T R 0 le nord de l'Ainérique , un troglodyte très-peu dîffe'ren! du nôtre , et qui ne se montre dans les Etats-Unis que pen- dant la mauvaise saison. V. Tkoglodyte d'hiver. Celui de cet article émigré du nord de l'Amérique à l'automne , et n'y revient qu'au printemps. Le Troglodyte arada, Turdus arada, Lath. ; Troglodytes arada , Yieiil. Buffon , .i qui je l'ai fait connnoître , l'a placé à la suite des Fourmiliers , dont il a une partie des carac- tères extérieurs ; mais il en diffère par les habitudes ( pi. enl. deBuffon, n\7o6, f.2).Il est solitaire, se perche sur les arbres, et ne descend à terre que pour y prendre les fourmis et autres insectes dont il fait aussi sa nourriture ; i! en diffère encore davantage par le ramage le plus brillant ^ au lieu que tous les fourmiliers ne forment que des cris ou des sons sans modu- lation. Lorsque, cédant à la passion des découvertes, j'errois durant des mois entiers , sans clicmin et sans autre guide que la boussole, dans les forets inmienses et désertes qui couvrent presque tout le sol de la Guiane, je fus d'abord frappé du silence qui régnoit au sein de ces sombres retraites, peuplées néanmoins par une foule d'animaux de toute classe et de tout genre. Plus on s'enfonce dans l'intérieur des terres , plus le silence devient général; la nature animée y paroît muette , et si quelque bruit vient interrompre celte inquié- tante uniformité, et retentir au loin, l'oreille et l'âme en reçoivent des sensations également désagréables et pénibles. Tantôt ce sont les horribles hurlemens de l'alouaie ; tantôt les sons alarmans du grand béfroi ; tantôt les coups de queue de la grande couleuvre , aussi brusques et aussi sonores que l'explosion du canon ; tantôt, enfin, le fracas épouvantable et prolongé de la chute de plusieurs arbres, qui , tombant les uns sur les autres, se brisent successivement, mais avec rapidité , et font en un instant un vaste abattis ^u'milieu des plus magnifiques plantations de la nature. Un jour que, parvenu à plus de cent lieues de toute habi- tation, je songeois aux moyens de m'en éloigner davantage, un sifflet semblable à celui d'un homme qui en appelle un autre , se fit entendre ; je m'arrêtai ; il se répéta , et nous crûmes, mes compagnons et moi, que nous approchions d'un de ces établissemens sauvages , que le désir de la liberté, et plus souvent encore la tyrannie du colon, forcent le nègre fugitif à former dans l'épaisseur de forêts presque impéné- trables, et dans la solitude lointaine de montagnes difficiles à gravir , plus difficiles à trouver. Cependant , après avoir pris les précautions que notre position permettait, noua T Pt G 5og avançâmes vers Fendrolt d'où partoîcnt les coups de slffiet ; ils s'éloignolent peu à peu; mais ayant réussi à nous en ap- procher assez, nous reconnûmes avec étonnement que l'es- pèce de sifflement qui nous avoit attirés n'étoit point celui d'un homme , quoiqu'il l'imitât parfaitement. Nous l'enten- dîmes en plusieurs points du même canton , et nous ne fûmes pas long-temps à nous apercevoir qu'il étoil produit par un oiseau. Je ne lardai pas à savoir encore que le même oiseau avoit un chant très-mélodieux, et que le siffleur étoit en même temps un musicien fort agréable. Son ramage, moins varié, moins éclatant peut-être que celui du rossignol , est plus grave , plus touchant, plus tendre , et plus ressemblant aux sons moelleux d'une tlûle douce ; il se module sur diffé- rens tons et différens acccns, auxquels les sept notes de l'octave , que l'oiseau se plaît à répéter, servent, en quelque sorte, de prélude. Dans des climats chauds, où la ponte des petits oiseaux se renouvelle plusieurs fois dans la même année, leur chant, qui n'est autre chose que l'expression de l'amour, se continue plus long-temps que dans les contrées froides ou tempérées , et c'est un avantage bien marqué de l'arada sur le rossignol. L'impression délicieuse que me fit éprouver cet oiseau , me décida sur-le-champ à le proclamer le musicien des déserts; et certes , il n'est point de solitude à laquelle une mélodie aussi ravissante ne puisse prêter des charmes ; mais comme ce même nom de musicien a été imposé à d'autres oiseaux de genres différens, Buffon a conservé à celui-ci le nom à'arada, qu'il porte chez les naturels de la Guyane. C'est une espèce rare, et qui fuit le voisinage des lieux habités. La nature , satisfaite d'avoir développé dans l'arada le talent le plus agréable et le plus brillant, l'a revêtu de la livrée la plus modeste, et c'est assez généralement celle du vrai mérite. Ses couleurs sont ternes et somhres ; il a sur la tête et le cou du brun foncé, légèrement teinté de roux, et du bleu sans mélange sur le dos et les couvertures supérieu- res des ailes ; la gorge , le devant du cou et le haut de la poi- trine, sont de couleur rousse, les côtés du cou noirs et ta- chetés de blanc , et les pennes des alle«, de même que celles de la queue , rayées transversalement de roux brun et de noirâtre ; le bec est droit, épais , pointu et noirâtre ; et les pieds ont la même teinte , avec une nuance de gris. La longueur totale de l'oiseaun'est que de quatre pouces, et celle du bec, d'un pouce ; la queue dépasse les ailes de sept lignes. J'ignore s'il existe quelque dissemblance entre le mâle et la femelle ; outre que celte espèce est peu nombreuse , je me serois reproché de la diminuer encore , et j'ai senti que je ne fîio T R O faisois déjà qu'un trop grand sacrifice à l'histoire naturelle ; en détruisant deux de ces inléressans oiseaux. Il y a une variété, ou peut-être une race constante, dans l'espèce de Yarada ; elle n'en diffère que par un petit crochet à l'eslrémilé du bec, du blanc sur la gorge , avec un demi- coUier au-dessous , et l'uniformité de la couleur du plumage , sur lequel on ne voit point de raies, (s.) Le Troglodyte basacaraguay , Troglo-i-ies platensh ; Syhla platmsis , Lath. Cet oiseau , figuré sur la pi. enl. de Buffon , n.^ 780 , fig. 2 , sous la dénomination de roitelet de Buenos - Ayres , nie paroît être une race très - voisine du troglodyte aédon , décrit ci dessus, et de ceux de Surinam et du Brésil. H est connu des (àuaranis sous le nom de basaca- raguay; mais à Buénos-Ayres on lui donne celui de souris ^ à cause de son cri et de son habitude de se glisser, parlicu- lièremeut en hiver , sous les toits , dans les crevasses des murailles, dans les trous des arbres , et d'entrer quelque- fois dans les maisons , pour y prendre les araignées et d'au- tres petils insectes. Cet oiseau ne fréquente jamais les cam- pagnes, ni les forêts; il se tient dans les halliers, surle bord des bois , dans les enclos et les habitations champêtres. Il sautille aussi, avec légèreté , sur la terre , en tenant presque toujours sa queue l'élevée , et l'étalant un peu et sans paroî- tre effrayé de l'approche des hommes. Le mâle chante toute l'année , et dans la saison des amours, il accompagne son ramage d'un battement d'ailes. La femelle répond au mâle par un seul cri, chi , bas et tendre. La voix du mâle est toujours élevée , claire et gracieuse ; elle forme une chan- sonnette de huit ou dix syllabes , prononcées vivement , que l'oiseau répète par intervalles , et sc.-uvent pendant long- temps. Son rhythme approche de ceïrÀ àa rossignol , mais ses phrases ne sont ni aussi variées , ni aussi expressives; tel est bien aussi le ramage du troglodyte aédon. L'on assure que dans la campagne le basacaraguay niche dans les trous des arbres, mais dans les lieux habiles, qu'il fréquente assez souvent ; il place son nid sur les poutres de la charpente des maisons , et plus ordinairement dans les ouvertures qu'elles laissent dans les murailles. M, de Azara a découvert le nid d'un de ces oiseaux, à terre, dans le crâne d'une vache morte, et un autre sous un toit. 11 est composé de plumes et de brins de paille , et garni i«lérieu- remenl de beaucoup de crins; la ponte est de quatre œufs au plus , roux au gros bout , et tiquetés , dans le reste , de la même couleur , sur un "fond blanc. Ce troglodyte a quatre pouces et demi de longueur; le bec long de six lignes , peu courhé , comprimé latéralement 3 T H O 5m tloir en dessus, blanchâtre en dessous , et jaune intérieure- ment ; le dessus de la tête , du cou et du corps, d'un brun sombre, avec un peu de rougeâlre sur le croupion; la queue et le boi'd des pennes alaires , rayés transversalement de noirâtre sur un fond brun; les côtés du corps, d'un roux vif; le devant du cou, la poitrine et le ventre, d'un roux clair et blanchâtre ; les couvertures intérieures des ailes rayées de blanc et de roux vif, et tachetées de noirâtre: sur quelques individus , ces taches sont d'un roux vif et pur ; quelques autres ont ces couvertures d'un roussâlre clair ; les pieds sont rougeâlres. Le Troglodyte brun le Surinam , Sy'ma fuba , Laih, ; pi, i8 des Illusl. of Zuol.,de Browne. Il a quatre pouces deux lignes de longueur totale ; le bec, brun en dessus , jaunâtre en dessous ; le plumage généralement brun, mais tirant au fauve sur les parties inférieures ; cette couleur blanrhiî sur le milieu du ventre ; le dos , les ailes et la queue sont finement rayés de noir en travers; les pieds sont jaunâtres. Si c'est le même oiseau, comme je le crois, que celui dont parle Firmiu ( Hist. de Surinam ) , il a un chant fort e: si agréable qu'il lui a valu le nom de rossignol. La figure eC la description de ce troglody'.e présentent de si grands rap- ports avec le troglodyte aédon , que' je le regarde comme une race très-voisine de celui-ci , laquelle se trouve aussi au Brésil et au Paraguay. ^. les articles des Troglodyte aédon et Bas\caragu;vy. Le Troglodyte de Buénos-Ayres , pi. R. /^., fig. i de ce Dictionnaire. Cet oiseau, que la Condamine a vu sur les rives du fieuve de la Plata , et qui entroit, de lui-même, dans les vaisseaux , pour y chasser les mouchés , est le même que le troglodyte basacuraguay , décrit ci-dessus. Consultez cet article. Le Troglodyte d'Europe , Troglodytes Europea , Vieil!. ; Sybia troglodytes ^Ltàlh. Cet oiseau est plus connu sous le nom de roitelet , mais c'est improprement; le vrai roitelet est l'oi- seau que nous avons décrit sous ce nom , et qui porte une sorte de couronne jaune. Ce mot troglodyte peint beaucouj^ mieux celui-ci , puisqu'il signifie hahitunt des antres et d-js ca\?ernes. Telle est la dénomination que lui avoient imposée les anciens , et que lui a rendue Buffon. Pendant Tété, le troglodyte habite les bois, et confie srt progéniture au toit d'une cabane isolée. Compagnon du soli- taire, il égaie sa retraite par un ramage agréable ; c'est uu des hôtes des forêts qui chantent le plus tard ; on l'entend encore après le coucher du soleil. Pendant l'hiver , il s'ap- el iVéfjuenle mu:ue les villes. 11 se «ieni 5i2 T R 0 dans les haies elles jardins, ne cesse de s'agiter, se montre un instant et disparoîl un instant après, voltige d'une pile de bois à un tas de fagots , sort et rentre à chaque moment, se fait voir sur Tavance d'un toit et se dérobe promptement sous la couverture ou dans un trou de muraille, se cache gous le chaume, et pénètre même dans Tintérieur des mai- sons. Toujours gai, il porte sa petite queue relevée, et lui donne , en chantant , un petit mouvement de droite à gauche. Les chrysalides , les mouches , les araignées et des fragmens d'insectes , sont sa nourriture ; il les cherche dans les chan- tiers , dans les branchages , sous les écorces , sous les toits , et jusque dans les puits. Lorsque la saison est rigoureuse , les troglodytes fréquentent les sources chaudes , les ruis- seaux qui ne gèlent pas, et font leur retraite de quelques saules creux, où ils se rassemblent en nombre. Cette réu- nion n'a lieu que dans les temps froids ; car, d'un naturel soll-; taire, «cet oiseau aime à se tenir seulet , dit Belon , et mesmement , s'il trouve un autre , son semblable , et princi- palement s'il est mâle , ils se combattront l'un l'autre jus- qu'^ ce que l'un demeure vainqueur, et est assez au vain- queur que le vaincu s'enfuie devant lui. » Son ramage léger flatte d'autant plus, qu'il le fait enten- dre dans le fort de l'hiver , et môme lorsque la terre est cou- verte de neige. C'est le seul qui conserve sa gaîté pendant cette triste saison. Sa voix est sonore; son chant, haut et clair, paroît composé de notes brèves et rapides , sidirili ^ sidhili ^ et est coupé par reprises de cinq ou six secondes. Outre cela, il a un petit cri , tirit ^ iirit , auquel il donne ua son grave : c'est celui qu'il fait entendre lorsqu'il voit son ennemi et qu'il vient à la pipée. Très-peu défiant et naturel- lement curieux, il pénètre à travers les branches jusque dans la loge du pipeur. La vue de J'homme ne l'effraie nullement ; il se laisse approcher de très-près , et voltige long -temps le long des haies , à quelques pas en avant du voyageur, ce qui feroit croire qu'il se plaît à le précéder. Il est vrai qu'on le poursuit rarement, et , dans beaucoup d'endroits , on se fait un scrupule , non-seulement de le tuer, mais même de tou- cher à son nid. Au printemps , ce troglodyte se retire dans les bois; ce- pendant , il en reste aussi dans les habitations isolées, et même dans les villages. Il place son nid près de terre, ou à terre même , soit sur quelques branchages épais , soit sur unevieille souche ou dans les racines, quelquefois aussi sous l'avance de la rive d'im ruisseau ou sous un toit de chaume. L'extérieur esl composé d'un anias de mousse, comme jetée au hasard; mais le dedans est proprement garni de plumes. T R 0 5i3 Sa forme est ronde, avec une entrée très-étroite , et prati- (juée au côlé. La ponte est de sept à neuf œufs, presque ronds, d'un blanc lerne, el pointillés de rougeâlre au gros bout. Les petits se hâtent de quitter le nid , et on les volt courir sur la mousse et dans les buissons avant de pouvoir voler. Lorsqu'on veut élever ces petits oiseaux, qui sont très- délicats , il faut les prendre avec le nid el les tenir bien chaudement, leur donner à manger souvent, et peu à la fois; la nourriture indiquée pour le Rossignol ( V. ce mot.), est celle qui leur convient. Quand ils mangent seuls , on les met séparément dans une cage, où il y a un petit retranche- ment en drap rouge ou vert, avec un petit trou rond , par lequel ils puissent entrer et sortir. Trois pouces neuf lignes font la longueur du troglodyte, le pliis petit des oiseaux de notre climat après le roitelet. lia le dessus de la tête et du corps, les plumes scapulaires , d'un brun tirant un peu sur le roux , coupé transversalement par de petites zones ondées; les couvertures du dessus de la queue d'un brun plus roux, et rayées presque insensiblement de brun pur; les joues tachetées de blanc roussâlre; une tache pareille au-dessus de l'œil ; la gorge , le devant du cou et la poitrine, d'un blanc teint de roussâtre; le ventre , les côtés et les jambes, d'un brun roussâtre , rayés transversalement de brun pur; les couvertures supérieures des ailes pareilles au dos , et rayées de brun , avec une petite tache ronde blan- châtre à lextrémité des moyennes ; les pennes cendrées en dessous , brunes en dessus du côlé interne , d'un brun roux rayé de petites lignes transversales, en dehors; celles de la queue, pareilles; le bec noirâtre en dessus, brun en dessous; les pieds , d'un gris-brun. L on ne connoît point de différence dans les sexes; cepen- dant, j'ai cru remarquer que les raies sont plus apparentes , plus nouibreuses , sur le mâle que sur la femelle , et que celle-ci est un peu plus petite. L'espèce est assez répandue en Europe; mais les hivers du Nord sont trop rigoureux pour elle; car on la voit, selon Linuceus , peu communément en Suède et dans le nord de la Russie. On l'a retrouvée à Oonalashka : mais est-ce bien la même ? Le roilelel du Canada , dont parle le P. Charlevoix, n'est pas , comme 1 a pensé Buffon , le même que celui de la Loui- siane ; il a la plus grande analogie avec le nôtre dans les couleurs, leur distribution, dans sa taille et toutes ses dimensions; mais il n'en a ni le cri ui le chant , et ce n'est XXMV. 33 Si4 T R O pas à tort que ce je'suite loue son ramage ; il est plus fort, .plus moelleux , plus mélodieux, et n'a aucun rapport avec celui de notre troglodyte. Je le regarde comme d'une espèce distincte , quoique son plumage ne présente que de très- foibles dissemblances, surtout lorsqu'il est jeune. Quant aux troglodytes de Buenos- Ayres et de la Louisiane^ il n'y a pas de doute que ce soient deux espèces particulières. Le Troglodyte d'hiver , Troglodytes Jâemalis , Vieill. ; ,pl, 8, fig. 6 de V Amène. Ornithùlog. ^ de Wilson, sous le nom de winter or^/z (roitelet d'hiver). Ce troglodyte, que j'ai vu, dans les mois de septembre et d'octobre , à la Nouvelle- Ecosse et dans l'État de New-York , a de si grands rapports avec le nôtre, dans son plumage, ses formes, son chant et son genre dévie, que je le regarde comme une race très-voi- sine , s'il n'appartient pas à la même espèce. Wilson l'a jugé de même. Cet oiseau arrive au centre des Etats-Unis , à l'automne , et y reste dans les hivers doux ; il fréquente les revers avancés des fossés , des ravines, les vieilles sou- ches déracinées, les petits buissons et les broussailles des lieux aquatiques. On le voit souvent dans les habitations ru- rales , où il se cache dans les piles de bois; mais à la fin de la mauvaise saison, il se retire dans le Nord. Suivant "Wil- son , l'on soupçonne que ce troglodyte niche dans les forêts montagneuses de la Haute-Pensylvanie ; d'autres croient onl des pétales pour les. premiers de ces botanistes. Ce genre, qni ne diffère pas de celui appelé Gaissenie , renferme trois plantes vivaces à feuilles digitées et à fleurs so-- litaires au sommet de longs pédoncules, plantes qui ont toute l'apparence d'une renomcule ou d'un populage. La plus commune, la Trolle d'Europe, a les pétales rapprochés et les tubes unilabiés de la longueur des étami- nes. Elle croît , en Europe , sur les montagnes alpines. Je l'ai abondamment trouvée sur le Mont - Cénis. Elle s'élève à un ou deux pieds. On la cultive dans les jardins de botanique , et même sa variété double dans ceux d'agré- ment. Elle se multiplie parle déchirement des vieux pieds. (B.) TROLLIUS FLOS. Gesner a donné ce nom au Trolle d'Europe , et depuis , Linnaeus a nommé ce genre trollius : Buxbaume avoit nommé trollius humilis, etc. (Cent, i, tab. 22) Vhelleljorus ranunculinus , Smilh , Willd. (LIS.) TROMBE. L'on a donné ce nom à deux météores fort différens dans leurs apparences et dans leurs effets , quoique probablement leurs causes aient ensemble beaucoup d'ana- logie. Il y a des Trombes de mer ou trombes aqueuses , qui se manifestent aussi quelquefois sur les lacs; et des TR0>iBïi,s Sao T R O DE TERRE , qui sont des tourbillons de vent d'une violence à laquelle rien ne résiste. Les trombes de mer se manifestent par une petite monta- gne d'eaubouillanle qui s'élève d unetoise, plusoumoins, au- dessus de la surface de la nier, et d'où part une espèce de siphon transparent qui se termine à une grande hauteur , en s'épanouissant et en formant un nuage ordinairement épais et noir. J'ai déjà parlé des trombes marines dans Tarlicle Mer, mais je ne puis m'empêcher de rapporter ici la description , et en même tenips I explication que donne de ce phénomène un de nos braves marins , J. B. Baussart. On trouve dans les écrits de ce digne officier, cette aimable simplicité qui ca- ractérise l'homme instruit qui ne cherche point a le paroître , «t qui trouve la vérité, parce qu'il la cherche sans prétention ; voici ce qu'il dit : " Le 12 juillet 1782, à 6 heures 45 minutes du malin, étant « au nord de la Boca de la grande CaraveUe, qui est sur la « côte septentrionale de l'île de Cuba, a^& licu^-s an large, « le temps beau et fort chaud , vent échars ( foible et incer- « tain ) , l'horizon brumeux, mais le ciel sans nuages , une « trombe s'éleva subitement à une certaine distancede l'avant « du vaisseau le INorihuuiberland, sur lequel jétois (M. Baus- « sari étoit alors lieutenant de frégate ). « Pendant que le vaisseau parcourut l'espace d'un quart « de lieue, en s'approchant forcément beaucoup de cette ff trombe , elle s'augmenta considérablement , jusqu'au mo- rt ment où elle se trouva à 400 toises environ de ce vaisseau. « Alors sa base paroissoit occuper l'espace de 4- toises , le « bas de la colonne ( ou siphon ) 4 pi*^ds, son milieu 10 «f pieds , et la partie supérieure , en s'élargissanl , formoit le « nuage. « La trombe et le nuage qu'elle servit à former, paroissanl « chassés par un petit frais de vent de nord-est, approchèrent " de plus près quelques vaisseaux de l'armée , ce qui les mit « à portée de tirer sur cette trombe plusieurs coups de canon « à boulet , qui firent un très-bon effet , puisqu'ils interrom- « pirenl le cours de l'eau de la mer, qui s élevoit par un tour- « noiement rapide. Alors la trombe devint plus foible par le « bas , et bientôt après elle se sépai a de sa base , et le bouil- « lonnement disparut. « L'agitation intestine paroissoit , comme je viens de le « dire , se faire de bas en, haut avec régularité , et acheva , « en se dissipant entièrement , de former le nuage qui cou- « vrit tout notre horizon. Ensuite, le tonnerre, qui avoit T R O 521 « commencé à gronder ^ devint plus fort ; la foudre tomba « sur un vaisseau espagnol de l'escadre du général Cordova. « Immédiatement après, l'air se refroidit sensiblement par « 1 abondance de la pluie qui tomba pendant plus d'une « heu: e. « La colonne de ce siphon fut toujours moins obscure que « le nuage , et beaucoup plus claire vers la fm. Ce phéno- « mène dura environ trois quarts d'heure.... » Quruil à la cause de ce phénomène , on pourroit croire « que l'aclion de quelques feux souterrains, sortant rapide- « menl du fond de la mer , occasione les trombes, et donne Le troupiale doré sus- pend son'nid en forme de bourse à l'extrémité des bratiches, surtout de celles qui sont longues , dépourvues de rameaux , et qui sont penchées sur une rivière. Dans chaque nid, il y a , assure-l-on , de pcliles séparations où sont autant de ni- chées. Cet oiseau, rusé et difficile à surprendre, est un peu plus gros que l'alouette ; il a six pouces neuf lignes de lon- gueur ; le bec et les pieds noirs ; la queue élagée ; le dessus de la tête, les côtés, ceux du cou et de la gorge , le ventre, la poitrine, les couvertures inférieures de la queue, d'unjaune doré; la gorge, noire ; le dessus du corps , d'un jaune sali de brun sur les uns , d'un vert jaune sur d'autres ; les petites cou- vertures des ailes, de celte dernière teinte; les moyennes ont une tache noire ; les autres, les pennes des ailes et de la queue sont pareilles, et les grandes couvertures terminées de blanc. * Le Troupiale dragon, Agelaîusvirescens^ Yieill., se trouve au Paraguay et à Buenos- Ayres. Le nom de dragon a été im- posé à celle espèce, par M. de Azara , à cause de sa couleur. Il a huit pouces sept lignes de longueur totale ; la tête, noi- râtre; le devant du cou, brun ( quelques individus ont du jaune au haut de la gorge); la poitrine , le haut du ventre et les couvertures des ailes , à l'exception des grandes , jaunes j tout le reste du plumage d'un brun noirâtre , lavé de vér- dâtre sur le croupion ; le bec, brun^ foncé, et le tarse, noir. * Le Troupiale a épaulettes rousses , Agelaius pyrrho- pterus , Vieill. M. de Azara, qui, le premier, a décrit ce troupiale sous le nom de tordo negro cobijas de canela , s'ex- prime ainsi à son sujet : C'est un oiseau vigoureux ; il marche quelquefois sur la terre ; il vole avec force , et il est défiant; son œil est petit ; sa tête rétrécie en devant , et les plumes qui la couvrent sont serrées l'une contre Tautre. Cependant, je pense qu'il doit être séparé des troupiales, à cause de sa queue 544 T R 0 plus longue et fortement étagée , de son vol , de ses jambes , de ses pieds et de ses doigts plus courts , de son corps plus délié , de la quatrième penne de Toile plus longue que les autres, du bec plus ef(jlé, aminci et sans enfoncement à sa base ; enfin , à cause de la couleur rousse de l'iris. Ces dif- férences sont-elles assez essentielles pour l'éloigner de ce genre? Au reste, on le voit en petites troupes, et on ne remarque point de dissemblances entre les sexes. Ces oi- seaux ne s'éloignent point de la lisière des bois et des hal- liers ; ils ne fréquentent jamais les lieux aquatiques ni les bois ; enfin , ils ne mangent point de grains et ne vivent que d'insectes. Ils construisent leur nid à la pointe des bran- cbes longues d'une palme, entrelacent el arrangent des brins de paille déliée qu'ils fortifient avec des feuilles ; le^ liens qui les aîlachentetle poidsdunid font plierun peu les feuilles , de sorte que le berceau est abrité de tous côtés, et qu'il est cou- vert en dessus par la brancbe elle-même. Il n'est point garni en dedans ; et, quoique tissu en forme de bourse suspendue, il est si court , que son fond ne dépasse pas les feuilles. La ponle est de trois œufs. Cette espèce a buit pouces et un tiers de longueur totale ; la queue, longue de huit pouces trois quarts, composée de douze pennes étagées, dont l'extérieure est plus courte de onze lignes, que les quatre intermédiaires; les narines, assez larges , placées très-près des plumes du front, et recouvertes par une petite membrane à leur partie supérieure ; la langue, étroite, longue , dure et comme usée à sa pointe ; le tarse, robuste et long de onze lignes; tout le plumage , le bec et les pieds, d'un noir profond, à l'exception d'une tache d'un roux vif ou de couleur de tabac d'Espagne , large de six lignes , qui est au milieu des couvertures supérieures de l'aile. Le iTiale, la femelle et le jeune se ressemblent. Selon Sonnini , on ne peut se refuser à reconnoître l'iden- tité de ce troupiale et de l'acolchichi de Fernandez. Pour adopter son opinion , il faut une description plus complète de cet acolchlchi , que celle donnée par Fernandez ; cepen- dant, connue cet auteur espagnol assure que cet oiseau est rranivore , tandis que le troupiale à épaulettes rousses ne touche point aux grains , ni en captivité, ni en liberté, c'est une objection assez forte pour douter de leur identité. Son- nini ajoute , pour renforcer son opinion , que l'acolchichi n'est pas le même oiseau que le commandeur des Etats-Unis, quoique Guenau - de - Montbeillard et les naturalistes qui l'ont suivi l'aient jugé différemment ; cependant, l'espèce de ce commandeur est si nombreuse dans la partie septenlrio- .T R O 5.;5 hile du Mexique , surlout pendant l'hiver, qu'il seioit éton- nant qu'elle eût échappé aux recherches de Fernandez, si ce n'est pas son acolchichi auquel les Espagnols de celte contrée donnent le nom de commendador. Le Troupiale feurugitseux. V. Troupiale gris de fer. Le Troupiale A FRONT châtain, Jgelaius frontalïs ,\ieil]. Cet oiseau que l'on trouve à Cayenne,a le front, la gorge et le haut du cou en devant , d'un châtain rembruni ; le reste du plumage , le bec et les pieds noirs ; taille un peu inférieure à celle du Troupiale doré. Le Troupiale gri^. F. Troupiale tocolin. Le Troupiale GRIS de fer, Oriohis ferruginosus. Cet oiseau est un jeune ou une femelle de l'espèce du Carouge hoir. V. ce mot. Le Troupiale de la Guianp , de la pi. enl. de Buffon, n." 36, est un jeune de l'espèce du Troupiale rouge et noir. V. ci-après. Le Troupiale guirahuro , Age.îaius guirahuro, Vieill. Le nom imposé à cet oiseau est du langage des (guaranis, et veut dire oiseau nuir et fâcheux ; mais., dit M. de Azara, aucune de ces qualifications ne convient à l'oiseau de cet article ;■ cependant il le décrit sous ce nom ; d'autres l'appellent gui- 7-ahu bannadu, parce qu'il vit dans les lieux humides, et quel- ques-uns dragon à cause de sa couleur. 11 est assez commun au Paraguay , dans le voisinage des eaux stagnantes ; on le trouve aussi à la rivière de la Plata. 11 se rassemble par petites troupes , et il se perche sur les arbres et sur le» plantes aquatiques. Cette espèce construit son nid dans les joncs , l'attache à deux petits rameaux qui font la fourche, de sorte qu'il paroît comme suspendu à cette fourche : il est petit , profond , formé de pailles menues sans aucune garniture intérieure , et élevé de trois palmes au-dessus de la terre ; la ponte est de trois œufs blancs et tachés de roux. Ce troupiale a neuf pouces un quart de longueur totale ; la tête et le devant du cou , noirâtres ; le derrière de la tête , le haut du dos , les pennes et les grandes couvertures supérieures des ailes, d'un brun foncé et lavé foiblement de jaune ; les, couvertures supérieures de la queue de la même teinte et bordées de jaune ; le reste du plumage d'un jaune pur ; l'iris châtain ; le bec et les pieds noirs. Sonnini rapporte cet oiseau au ca- rouge de Saint-Domingue, mais c'est de sa part une méprise. V. Carouge esclai^e^^et comparez. Il a cependant dans son genre de vie une grande similitude avec le troupiale commandeur, xxxiY. 'io H^ T R O Le Troufiale huppé de Madras. V. Platyrhykque IIUPPÉ A TÊTE COULEUR d' ACIER POLI. Le Troupiale des Indes. F. Loriot orangé. * Le Troupiale jacapani , Orîolus brasilianus , La th. Ce troupiale du Brésil est de la grosseur de Vétourneau, et long de huit pouces. Le bec est noir , long , pointu , un peu courbé ; la tête noirâtre ; l'iris couleur d'or ; un mélange de noir et de brun clair couvre la partie postérieure du cou , le dos , les ailes et le croupion ; les pennes de la queue sont noirâtres par-dessus , et tachetées de blanc par-dessous ; la poitrine , le ventre , les jambes, variés'de jaune et de blanc, avec des lignes transversales noirâtres ; les pieds bruns, et les ongles noirs et pointus. Brisson, en rapportante ce \TOVtT^\d\e.\c gobe-mouche jaune et //nm de Sloane a copié l'erreur de ce naturaliste, qui a cru que c'étoitlemême oiseau que celui-cl.Montbeillarda jugé que ces deux oiseaux étoient d'espèces distinctes, non-seulement d'a- .près'leur plumage, mais parce que l'un étoit une fois plus gros que l'autre, Latham et Gmelin ont adopté son opinion ; néanmoins ils ont donné le nom brasilien a l'oiseau de la Jamaïque , et ont désigné le vrai jacapani par le nom très- peu significatif de troupiale du Brésil , puisqu'il se trouve plus d'une espèce àt troupiale dans cette partie de l'Amérique, ce qui jette une sorte de confusion dans leur nomenclature. Le Troupiale jaune, Oriolu.t fiai>us , Lath. Taille du ■m€rle ; bec et pieds noirâtres ; iris rouge ; tête , devant du C'ju , poitrine , ventre et dessus du haut de l'aile, d'un jaune d'orpiment; dessus du cou, ailes et queue d'un noir de velours. Cet oiseau se trouve à l'île de Panay , et aussi dans le nouveau continent, vers la rivière de la Plata, où il est connu sous le nom de ventre coloré. L'individu qu'a décrit M. de Azara , sous la dénomination de tordjcaheza amarîlla^ est rapporté par Sonnini au précédent. En effet, le plumage de ces deux oiseaux présente les plus grands rapports; mais sont-ce bien des oiseaux d'une même espèce? Au reste la fe- melle ressemble au mâle ; et celui-ci a les joues , le dessus du cou et du corps , la queue et ses couvertures supérieures , les grandes couvertures des ailes et leurspennes,lesplumes des jambes à l'extérieur , noirs ; le reste du plumage d'un beau jaune pur qui devient orangé sur le front et le devant du cou ; les ailes et la queue sont en dessous d'une couleur noirâtre et lustrée ; l'iris d'un brun roussâtre. Longueur totale : sept pouces et demi. Ces troupiales vont en bandes nombreuses , se réunissent communénnent avec des troupes formées d'oir T R O S/,7 •seaux d'autres espèces , et ils font entendre tous à la fois un ramage qui n'est pas désagréable. J.e Troupiale a long bec , Jgeîaîus longirostris , Vieill. Cet oiseau ressemble tellement au carvuge à long bec , qu'on les confondra toujours , si on ne peut les comparer l'un et l'autre, puisqu'ils ne diffèrent guère qu'en ce que ce dernier a le bec un peu plus grêle et un peu plus arqué , tandis que l'autre l'a plus robuste et très-droit. La taille est la même chez tous les deux. Ce troupiale que l'on trouve au Brésil, et peut être dans la Guiane , a la tête entière , la gorge , les cotés, le devant du cou et le milieu du haut de la poitrine d'un beau noir Iftncé ; les plumes de cette couleur sont, sur cette dernière partie, terminées en pointe;le dessus du cou est couvert d'un large collier jaune , qui descend sur ses cotés ? le bas du dos, le croupion et le reste des parties inférieures sont de la même couleur; la bande longitudinale blanche qui se fait remarquer sur l'aile, part de son pli , et s'étend Jus- qu'à l'extrémité de plusieurs pennes secondaires ; le reste des ailes , le haut du dos , la queue , le bec et les pieds sont noirs. Le carougeàlonghec diffère non-seulement dece troupiale par la forme de son bec, mais encore en ce que la couleur jaune des parties inférieures est moins vive ; en ce que le blanc des ailes est plus étendu sur les pennes secondaires ; enfin , en ce que le dessus du cou est noir. C'est par erreur que l'on a dit dans sa description qu'il étoit jaune. Le Troupiale de Madrast a été retranché du genre trou- piale par Montbeiilard ; sa taille est celle du geai; la tête, la gorge , le cou et le dessus du corps sont jaunes ; la poi- trine, le ventre et les parties postérieures sont , de plus, va- riés de lignes obliques , tortueuses et noirâtres ; une bande ovale de cette couleur est sur chaque côté de la tête , et passe par les yeux ; les couvertures supérieures et les pennes des ailes sont noirâtres sans aucun mélange ; la queue est jaune. Description de Brisson. Le troupiale fauve de Madrast. Cet oiseau, mis dans ce genre par Brisson, en est exclus par Montbeiilard. Il est de la taille du précédent ; tout son corps est couvert de plumes fau- ves , rayées de petites lignes d'un roux brun ; une bande oblique noire passe par les yeux; les couvertures , les pennes des ailes et de la queue sont de cette dernière couleur et marquées de jaune; il faut cependant en excepter les latérales de la queue , qui sont blanches et mêlées de jaune. Descrip- tion de Brisson. Le troupiale tacheté de Madrast àe. Brisson , est regardé par 548 T \i O Lalhain coîume une variété du ion'oi Je la Chine , et exclus" du genre Iroupiale par Monibeillard. Il a la taille de notre geai; la tête, la gorge et le cou cou- verts de plumes noirâtres ; le dos , le croupion , la poitrine , le ventre, les côtés et les jambes, d'un jaune varié détaches, noirâtres ; les couvertures du dessus el du dessous de la queue de la même couleur ', celles du dessus des ailes , les pennes et celles de la queue , xionàlres. Description de Brisson. Cet oiseau , le troupiale de Madrast et le troupiale fauve du même lieu, me paroissent appartenir à la même espèce. Le TnoupiALE du Mexique. V. âcolchi de Séba. Le Troupiale NOIR de Saint-Domingue, Jgehius niger , Vieiil. ; Oriohis niger ^ Lath. , pi. enl. de Bvjf. , n.*^ 534- Les oiseaux noirs de l'Amérique , décrits sous les noms de cassi- qi/e , de gw'sca/e , de iroupiale, de curouge el de pie, sont lellemeiit confondus dans les ouvrages d'ornitJioIogie , qu'il n'est guère possible de les reconnoître , si on ne les compare en nature, d'autant plus que leur plumage jette les uiemes reflets sur le même- fond , et ne peut être indiqué-, dans une description , d'une manière assez précise pour offrir un ca- ractère spécifique dislinctlf On doit donc , afin de ne pas eirer , saitacher à une désignation stricte et exacte des dif- féronces que présentent leur taille , la forme de la queue et du bec. Si Daudin s'y fût conformé , il n'aurolt pas réuni ce iroupiale et le cassique noir , pour n'en faire qu'une seule es- pèce : car ils diffèreni essentiellement dans les parties indi- quées ci-dessus. Pennant, Latbam , Gmelin , n'auroient pas, d'après le même motif, présenté ce troupiale noir pour un oiseau du nord de l'Amérique , où l'on ne volt que des quis- cales et des carouges noirs. Mnuduyt a commis aussi une er- reur en le faisant vivre à la Louisiane , puisqu'il lui rapporte le prétendu cassique de cette contrée, lequel n'est , comme je i'al dit ailleurs, qu'une variété accidentelle du quiscale ver- sirolor ; Latham n'aurolt pas du indiquer pour un individu de l'espèce du troupiale noir, un oiseau trouvé dans les Etats- Unis, qui n'est autre chose que le carouge noir ^ sous son vêlement d'hiver. La couleur du iroupiale de cet article , lui a valu, à Saint- Domingue , le nom de notre merle ; mais son vêtement n'est pas d'un noir aussi uniforme que celui de cet oiseau d'Eu- rope ; en effet , il jette des reflets verdâtres et violets , sur la tête , le cou , le dos , les ailes et la queue ; celle-ci est pres- que carrée ; le bec et les pieds sont noirs , et sa longueur to- tale est d'environ dix pouces. La femelle est d'un noirâtre à reflets verdâtres et peu appareils , sur diverses parties. Le T R 0 5/9 jeune a tout le corps d'un gris roussâtre , avec àa noirâtre sur les couvertures des ailes ; leurs pennes et celles et de la queue d'un brun noir , et bordées de roux à Texlérieur. Cette espèce, peu commune à Saint-Domingue, vit iso- lée , et cherche sa nourriture le long et au pied des haies. Je ne l'ai point suivie dans le temps de la ponte ; mais dos co- lons m'ont assuré que souvent ce troupiale ne se donne pas la peine de construire un nid, et qu'il s'empare de ccliù du iangara esclai>e ^ après avoir détruit sa couvée, et l'avoir chassé du palmiste où il avoit établi son domicile habituel. Selon d'autres colons, il en construit un lui-même , et les maté- riaux qu'il emploie sont en petit nombre , et arrangés sans ordri». Sa ponte est de quatre œufs blancs. Sonninl s'est mépris en disant que les créoles l'appellent esdaoe ^ à cause de la préférence qu'il donne au palmiite sur les autres arbres, préférence si marquée , qu'il revient à quel- que heure du jour que ce soit , à son arbre chéri , et dont il paroît esclave. Cet article , extrait du Mémoire que je lui ai communiqué , appariient au caroiige esclave. Selon ce savant naturaliste, le troupiale de cet article se trouve aussi à Cayenne , où il porte le nom à^olseau de riz , parce qu'il se jette sur les terrains ensemencés, el particulièrement sur les rizières ; mais, est-ce bien la môme espèce ? car le troupiale oridi'oreest plus petit, et a un genre de vie tout-à-fait diffé- rent, f^. son article. Le Tkoui'Iale de la Nouvflle-Espagne. V. Xocuitol; Le Troupiale olive de Cayenne, Agelaius oUoareus., \ieill. ; Oriohis oliv>areus , Lath. , pi. enl. de Buff.^ n.° 606 , fig. 2 ; a de six à sept pouces de long; la tête, la gorge, le devant du cou et la poitrine, d'un brun mordoré , plus foncé sous la gorge, et tirant <à l'orangé sur la poitrine, où le mor- doré se fond avec la couleur olivâtre du dessous du corps ; celle teinte , mais plus sombre , esf celle de la partie posté- rieure du cou en dessus , du dos , de la queue et des couver- tures des ailes les plus voisines du corps; les grandes couver- tures sont variées de brun et bordées de blanc , ainsi que les pennes des ailes; le bec et les pieds sont noirs. * Le Troupiale ORizivoRE, Oriolus oriziçoms ^ Lath. On soupçonne que cet oiseau, décrit par Latham dans la Collec- tion de miss Blomefield, vient de Cayenne ; son éliquelle portoit le nom fCaiscau de riz de la grosse espère. Sonnini le rapporte au iroupiale noir de Saini-Doniingue ( Oriohis nigrr); mais je ne peux adopl^er son sentiment, car il montre une taille plus petite de près de deux pouces ; il a le bec autre- ment conformé , et des habitudes très-opposées à celles de S5o X R O l'oiizivore. « Les créoles de Cayenne , dit ce naturaliste , donnent aux troupiales noirs le nom d'oiseaux de riz , parce qu'ils se jettent sur les terrains ensemencés , et parti- culièrement sur les rizières. Ils sont de passage dans la Guiane française ; ils y arrivent vers la fin des pluies, c'est- à-dire au mois de juin : l'on ne sait d'où ils viennent ni où ils retournent au commencement de la saison pluvieuse , après avoir passé dans la colonie de la Guiane , les mois de juillet , d'août et de septembre ; on les voit presque toujours voler en grandes troupes ; ils ne quittent guère le bord des eaux, et ils se tiennent pour l'ordinaire dans les palétuviers. Ce troupiale a huit pouces et demi de longueur totale ; le bec long de dix huit lignes , noir , roLuste , aigu , très-peu incliné à sa pointe , aplati en dessus vers sa base qui s'avance sur le devant du front , comme à celui des cassiques , c'est-à-dire qu'elle y prend la forme d'un angle arrondi. D'après le bec ainsi conformé , cet oiseau seroitmieux pla- cé parmi ceux-ci, que parmi les troupiales. Il est généralement noir, avec des reBets pourpressur latête, lecou et la poitrine; les ailes et le reste du corps sont d'un noir mat ; les pennes alaires , dans l'état de repos, ne dépassent pas l'origine de la queue. Je n'ai jamais vu en nature cet oiseau telqueLalham le dé- peint , mais très-souvent la race qui porte son nom, au Mu- séum d'Histoire naturelle , et cette race n'est autre que mon quiscale versicolor^k qui certainement la description de Lathain ne peut convenir, si ce n'est pour les couleurs du plumage; car il a , au moins , trois pouces de plus en longueur , le bec tout autrement conformé , et on ne l'a jamais vu dans aucun des envois qu'on a faits de Cayenne, ce qui doit être, puisqu'il ne s'y trouve point dans quelque saison que ce soit. » *LeTROUPIAI.E d'OunalaschK ( Oriolus Ounalaschkensis , Lalh.), a sept pouces et d?mi de longueur; le bec et les pieds bruns ; le plumage en dessus , de cette même couleur , niais elle est plus foncée sur le milieu des plumes ; entre le bec et l'œil est une tache blanche ; les couvertures et les pennes se* condaires des ailes ont leurs bords extérieurs ferrugineux ; les primaires sont brunes , ainsi que les pennes de la queue ; le haut de la gorge est d'un blanc sale ; une marque sombre et divergente s'aperçoit sur les côtés de la gorge , qui est d'un brun ferrugineux, ainsi que le devant du «cou et la poitrine ; le ventre et les côtés sont d'une teinte sombre. Le PETIT Troupiale nofr ou le Tanoavio , Oriolus minor, Tanagra bonariensis ^ Lalh. ; pi. enl. de Buff. , n." 710, sous le nom de iangavio. Les Guaranis appellent cet oiseau gui- T R O bot ra-7ii/ ( oiseau noir); M. de Azarâ ,' qui le nomme Tordu commun.fïï'di point adopté la précédente dénomination, parce qu'elle manque d'exactitude , ces peuples l'appliquant à d'autres oiseaux; c'est bien, comme il le pense, le bruant noir de Gommerson , ou le tangavio de Buffon ; mais Sonuini se méprend en rejetant ce rapprochement, et en donnant , pour la femelle de ce guira-hu , le brunetde Virginie, car c'est celle de son troupiale bruantin(//2a;?a55er/ne des pâturages') , et que, par une fa*ite typographique , on a indiquée dans ce Diction- naire , comme le mâle , à l'article de cette passerine. Mont- beillard a fait une autre méprise en donnant pour la femelle de son petit troupiale noir , l'individu de la pi. enl. , n," 606 , tig. I y lequel est le troupiale bruantin mâle. ' On rencontre fréquemment le tangavio au Paraguay et à la Guiane , quelquefois dans les îles de Porto-Rico et de Saint-Domingue ; mais je ne crois pas qu'il habite dans les Etats-Unis, du moins je ne l'y ai point rencontré, et Wil- son n'en parle pas. J'ai dit ci-dessus que le troupiale bruan- tin étoit un oiseau différent du tangavio ou petit troupiale noir , ce dont je me suis assuré à Saint-Domingue et dans les États-Unis; cependant si l'on consulte leur genre de vie, et surtout la manière dont l'un et l'autre se comportent pen- dant la saison des amours , il faut avouer qu'on ne doit les séparer spécifiquement que parce que le plumage des mâles seuls est différent ; car, de même que le troupiale bruantin , le tangavio se tient à la lisière des bois et dans les terrains cul- tivés, se plaît avec les bestiaux , les suit 'de près , voltige sans cesse autour d'eux , et pique la terre pour y prendre les in- sectes que les pieds de ces animaux en font sortir. Lorsqu'il est tatigué , ou que la fantaisie lui en prend , il saute sur leur dos , et se laisse porter où ils veulent , sans s'occuper de manger leur vermine , comme font les pique-bœufs sur les vaches, et nosétourneauxsurles moutons; mais ce qui prouve la plus grande analogie entre ces deux races , c'est qu'ainsi que la passerine des pâturages , le tangavio ne fait point de nid , dépose ses œufs dans celui d'oiseaux étrangers, et laisse à ceux-ci le soin de les couver et d'élever ses petits: en effet, M. de Azara qui ne l'a jamais vu s'occuper à construire un nid, nous dit que plusieurs témoins dignes de foi lui ont assuré avoir trouvé les petits de son espèce , dans les nids des four- niers ^ àcs paroares , des cardinaux y des chingolas^ des suirirîs y etc. , mêlés avec les petits de ces espèces hospitalières ; il faut , ajoute-t-il , en convenir, ef c'est l'opinion générale ^ que son iordo commun sait introduire'^ses œufs dans les nids des autres oiseaux , auxquels il laisse le soin de les cou- vtr et de les faire éclore ( F. Passerine des pâturages ), ^5s T R O D'après une telle identité entre ces deux oiseaux, et de plus i d'après leur bec conformé de même , c'est-à-dire ayant les deux mandibules à bords recourbés en dedans ( caractère des passerines) , je pense qu'on ne doit pas les séparer gé- ncriquement ; je propose donc d'appeler le troupiale de cet article , Passerine discolore , Passen'na discolar. Le mâle a le plumage., les pieds et le bec noirs , avec des reflets d'un bleu foncé , violets et verts , sur la tête , le cou , le corps et les couvertures supérieures des ailes*; longueur totale , huit pouces. Chez les femelles, ou du moins les indi- vidus qu'on soupçonne telles, les côtés de la tête et tou- tes les parties inférieures sont d'un brun sans mélange ; la môme couleur , mais plus foncée , règne sur les parties su- périeures, et presque toutes leurs plumes ont une bordure d'une nuance plus claire et peu apparente , mais plus sensi- ble à la queue , aux grandes couvertures supérieures , aux pennes et surtout aux dernières pennes des ailes. Le bec et les pieds sont bruns : longueur totale , sept pouces un quart. Quoique ce soit l'opinion générale, que ces individus bruns soient les femelles dans cette espèce , elle présente , selon M. de Azara , des difficultés ; en effet , dit-il , pour que ces oiseaux bruns puissent être regardés comme des femelles , il faudroit que leur nombre égalât et même excédât celui des noirs ou Ac^ mâles ; car suivant l'ordre général observé dans les oiseaux, les jeunes portent la livrée de leur mère : or, les bruns sont moins nombreux que les noirs. Quelquefois , on voit des troupes*composces de noirs seulement, et quel- quefois deux noirs ensemble , comme s'ils étoienl mâle et femelle , et aussi deux ou trois avec un seul brun. On pourroit penser que ces oiseaux bruns sont des varié- tés singulières et accidentelles ; mais leur nombre est trop considérable, pour que cette conjecture ait quelque fonde- ment. Afin de se ranger du sentiment de ce naturaliste , il faudroit qu'il n'y eût pas d'exceptions dans l'ordre qu'il dit général; mais elles sont très- nombreuses, car on connoit beau- coup d'espèces chez qui les jeunes portent un plumage dif- férent de celui de leur mère. D'après un ouvrage très-moderne , ce rapport de pliïmage entre le jeune et la-femelle est restreint aux seules espèces dont la femelle diffère du mâle par des couleurs moins vives: mais celte règle, qu'on semble présenter comme géné- rale , souffre aussi des exceptions. V. Plumage. * Le Troupiale aux pieds bleus , Af;elaùis cyanopvs, "Vieill. Il est totalement d'un noir profond , sans en excepter l'iris ; les pieds sont d'un bleu-violet, et la queue est élagée. T II O 5-3 Longueur totale , sent pouces et demi. On pourroil cnnCnr!- dre cet oiseou avec le pciit iroiipiote noir , mais ceinl-ri a la queue coupée carrément à son exlrénniîc , et les pieds ijruns. C'est donc une espèce distincte dont on doit la connoissanre à M. de Azara, qui l'a vue au Paraguay jusqu'au 27.* degré de latitude australe, et qu il appelle iordonegroy varia. Si telle est l'uniformité du plumage du mâle dans son état par- fait , la femelle et les jeunes en diffèrent beaucoup , car chez eux les côtés de la tête sont noirâtres ; une petite tacne jaune peu apparente est au-dessus de l'œil ; les plumes de la tête, de la nuque , du croupion', et presque tontes les couver- tures supérieures de l'aile ont du noirâtre sur le milieu, et un jaurte pâle sur les bords ; celles du haut du dos et les grandes couvertures de l'aile, sontnoires avec une ])ordure rougeâlre ; les pennes alaires noirâtres , et celles de la queue noires ; le dos est presque brun ; le haut de la gorge, marbre de noir et de jaune ; le bas d'un jaune sale , de même qne le devant du cou , la poitrine et le ventre ; la même teinte se retror.ve sur le bord des plumes des côtés du corps, qui ont leur milieu noir ; celles des jambes sont brunes ; les couvertures infé- rieures de la queue rayées de jaune ; enfin, celles du dessous de l'aile d'un brun lavé de jaune ; quelques-uns ont du brun sur les tiges des plumes , et un peu moins sous le cou. Sonnini croit reconnoître dans ce troupinle l'oiseau dit Chili que Molina a décrit sous le nom de aireti , et dont on a tait un turdus cnrœrls ; mais il soupçonne quelques exagéra- tions dans la description qu'a faite cet auteur. Cependant , cet oiseau ne peut être en même temps un trovpiale et un merle. Voilà une de ces méprises, où l'on est souvent exposé quand des oiseaux sont décrits d'une n)anière inexacte : re- proche fondé que l'on peut faire surtout à Molina et à beau- coup de voyageurs. Le Troupiale a queue A^■^'ELÉE. V. I'roupiale aroe^- QUEUE. * Le Troupiale a queue fourchtje , On'ohn frrrraitis , Lalh, Il habite le Mexique ; il a le bec jaune ; le plumage noir ; cette couleur incline au bleu sur le dos , le croupion , les ailes et la queue; cette dernière a ses couvertures infé- rieures blanches; les pieds et les ongles sont noirs. Le Troupiale rouge, Jgelaius ruher ^ Yieill. ; On'nhfs ruler , Lath. ; pi. 68 du royagc à la ISoncdie- Guinée. , par Sonnerat, qui l'a trouvé à Anligue et dans l'île Panay. il est un peu moins gros que notre merle , et il a le bec noirâtre ; la tête , le cou , le dos et les plumes des jambes, d'un be.au rouge de carmin ; les ailes, la queue cl le ventre, d'an noir velouté ; lirls osl couleur da feu. 55{ T R O Le Troupiâle rouge et noir , Agelatus miUkms, Vieill. ; Tanagra miUlaris ci Oriuliis americanm , Lalh. ; pi. enl. ffe Euff. , n.o 236 , sous le nom de troupiale de Cayenne. Il a six à sept pouces de longueur totale ; toutes les parties supé- rieures d'un noir foncé ; la gorge , toutes les parties posté- rieures et le pli de l'aile , d'un rouge vif; les pennes des ailes et de la queue noires , et comme moirées transversalement d'une couleur de plomb , mais l'on n'aperçoit ces raies transversales que lorsqu'on pose l'oiseau sous un certain jour ; des individus ont un peu de noir sous le bec ; une bor- dure blanchâtre aux quatre premières pennes de l'aile , et un trait étroit et blanc qui prend naissance au-dessus de l'œil , et se termine sur le côté de l'occiput ; l'iris est noir ainsi que la partie supérieure du bec; Tinféricurc est d'un bleu céleste, et le tarse noirâtre. Le Troupiale DE la Guiane, Onolusguyanensis, Latb. ; pi. enl. de Buff. , n." 556; est un jeune oiseau, après sa première mue. Ce qui est noir dans le précédent , n'est que noirâtre dans celui-ci , et chaque plume de cette couleur est bordée de gris ; le rouge des parties inférieures est varié de traits blanchâtres qui sont sur le bord des plumes ; l'inlérieur des pennes de l'aile et l'extrémité des pennes de la queue sont grisâtres. Il n'y a aucun vestige de rouge dans son vêtement lorsqu'il est dans son premier âge. Ces tmupiales ne sont point, comme l'a pensé le collabo- rateur de Buffon , de simples variétés du commandeur; ils présentent trop de dissemblances dans les couleurs , dans la taille et la forme du bec. Ces oiseaux, dit Sonnini , qui les a observés dans leur pays natal , ont un ramage agréable et imitateur; ils suspendent leur nid , long et cylindrique, aux branches des arbres. Les créoles de Cayenne les désignent sous la dénomination de 5c«/2/o«o'eo/s , par une plaisante allusion à la veste rouge dont les navigateurs protestans de la Kochclle éloient toujours revêtus. On trouve aussi cette espèce au Paraguay , où elle se tient dans les marais et dans les campagnes qui les avoisinent ; elle se pose sur les joncs et sur les autres plantes , et elle cherche à terre sa nourriture ; quoiqu'elle ne soit pas farouche , elle se cache communément dans les joncs et les broussailles , plutôt pour y trouver sa pâture , que par crainte ou par défiance. Le Troupiale du Sénégal. V. Tisserin cap-more. Le Troupiale siffleur de St.-Doimingue. V. Carouge ESCLAVE. Le Troupiale tacheté de Cayenne, Oriohts meîancholL T R O B-, rus, Lath. ; pi. enl. de Buff. , n." 44^, fig- i cl 2. Ce pciit Iroupiale a un plumage brun ou noirâtre , varié d'un jaune plus ou moins orangé sur les ailes , la queue et la partie inférieure du corps, et d'un jaune plus on moins rembruni sur le dos et toutes les parties supérieures; la première teinte occupe le milieu des plumes, et la seconde les bords: la gorge est sans taches et de couleur brune ; un trait de même couleur, qui passe immédiatement sur Tœil , se prolonge en arrière entre deux traits noirs parallèles, dont I "un accompagne le trr.if brun par-dessus , et l'autre embrasse Tceil par-dessous ; l'iris est d'un orangé vif et presque rouge. Dans la femelle , le noirâtre est remplacé par du roux jau- nâtre, et le jaune orangé par du blanc sale : l'un et l'autre ont le bec épais , pointu et d'un cendré bleuâtre ; leurs pieds sont couleur de chair. Ces oiseaux , dont je ne connois que l'image, ne seroient-iJs pas des jeunes de l'espèce du troupiale noir et rouge ? * Le Troupi \i,E TOCOLIN, 0/7o/w5 ^^meu5 , Lath. Ocoroh'n est le vrai nom mexicain de ce troupiale; il a , dit Fernandez , la grosseur de ï élourneiiu ; le dos , le ventre, les jambes, cen- drés , et tout le reste du plumage varié de noir et de jaune. Cet oiseau habite les forets de la ±Souvelle-Espagne , et n'a point de chant. Sa chair est un bon manger. Le Troupiale vulgaire , Oriolus icterus. V. Carouge \ LO^T. Etc. * Le Troupiale vert et jaune , Oriolus hudsonicus , Lalh. Cet oiseau de la baie d'Hudson a huit pouces de long; le bec et les pieds noirâtres ; les sourcils , les joues et la gorge jau- nes ; quelques unes des couvertures des ailes terminées de blanc ; le reste du plumage vert. Le Troupiale xochitol. V. Xochitol. (v.) TROUPIE, V. Troupille. (desm.) TROUPILLE. Altération du nom de la Torpille, (b.) TROUSSE-COL. Nom vulgaire du Torcol. (v.) TROUTE. On donne quelquefois ce nom à la Truite. (B) TROUVEE. Variété de Poire, V. Poirier, (besm.) TROX , Trox , Fab. Genre d'insectes coléoptères de la section des pentamères , famille des lamellicornes, tribu des srarabéïdes , section des xylophiles , ayant pour caractères : antennes courtes de dix articles, dont le premier très-velu, et dont les trois derniers forment une massue feuilletée; laLrc crustacé ; mandibules cornées; un ongîc corné en forme de dent au côté interne des mâchoires; languette cachée par le menton; palpes terminés par un article plus grand, presque ^"G T R O ovalaire ; corps bombé (or>!es auK escnrhcis^ aux hyirhes, aux dennestes^ aux anihrèncs , ils collent les pattes et les antennes contre leur corps, cessent leurs mouvemens pendant quelque temps, et paroissent comme morts jusqu'à ce que leur crainte soit passée. Ils font quelquefois entendre un petit cri aigu , oc- casioné p:!r le frottement de la base de l'abdomen contre les parois intérieures du corselet. Nous ne connoissons pas la larve de ces insectes , mais nous soupçonnons qu'elle vit dans les charognes et dans les substances animales et végétales en puiréfaclion ou dessé- chées. Pallas a trouvé dans les déserts arides de la Tariarie, près des fleuves Jaïcus et Irlls, sous des cadavres desséchés par l'ardeur du soleil , une espèce de trox qui , sem]>lable aux espèces d'Europe , rongeoit et détruisoit les parties tendi- neuses de ces cadavres. Dans la description que cet auteur donne de ces trox, il les nomme snirahœi silpldoides,, scnrahées silphioïdcs ou scarahées I/orirl.'ers, s^ns doute à cause de leur ma- nière de vivre, semblable à celle des hmirh'ers. Parmi les espèces d'Europe , la plus commune est : Le Trox SABULEUX, Tidx sahulosus^ Oliv,; le Scarahre petîé, Geoff. ; pi. R. lo , lo de cet ouvrage. Son corps est ovale , noir , mais souvent couvert d'une poussière cendrée ; le cha- peron est arrondi , et la tclc est un peu chagrinée ; le corselet est inégal, raboteux, rebordé , avec les bords latéraux un peu ciliés ; l'écusson est arrondi postérieurement; les élytror, ont plusieurs rangées de points élevés, arrondis, d'inëg^!e grosseur ; les bords latéraux sonl un peu ciliés ; les cuisses antérieures soiU coniprlniées , assez grosses ; les jambes ont quelqn<.'s dents latérales à peine marquées, (o. i,.) TROXIMON, Troximon. Genre de plantes proposé par Gœrtner , pour séparer quelques Salsifis qui ont le calice imbriqué. 11 n'a pas été adopté. Le Troximon glauque est figuré pi. 16G9 du Buianical Magasine de Curtis. Le Troximon odorant sert de type au sous-genre Ago- SERIS. (b.) TROXIMON. Les espèces de ce genre de Rafinesque qui sont acaules forment le genre Agoseris du même auteur , voisin de Va/iargia. Ses caractères sont : périanthe polyphylle imbriqué , multillore ; pborante nu , ou réceptacle ponctué, à fleurons ligules ; aigrette sessile , pileuse , simple, (ln.) TRUBLÉ. L'une des dénominations que l'on donnoit à la spatule, du temps de Belon. /'. Spatule, (s.) TRUGilERAN. Le Millepertuis est ainsi appelé dans quelques parties de la France, (desm.) TRUELLE A RAMONEUR. Synonyme de Truelle vernie, (b.) TRUELLE VERNIE. Paulet donne ce nom au Bolet oblique de Bulliard. (b.) TRUELLUM. Ce genre, établi par Houttuyn pour placer le polygonum perfotiatum , seule espèce épineuse du genre poh/i^onnm , voisine du sarrasin , n'a pas été adopté, (ln.) TRUEN. r. Labbe A longue queue, à l'article Ster- coraire, (v.) TRUFAMANDO.NomdelaSANTOLiNE, en Languedoc, (desm.) TRUFFE, TuLer. Genre de plantes de la famille des Champignons , qui présente une substance toujours ferme et charnue dont les semences ne sortent jamais sous la forme de poussière , et qui se multiplie par décomposition dans la terre. Les genres Uperuize et Hypogeon s'en rapprochent beau- coup. Parmi les espèces de ce genre , qui sont au nombre de six, la plus importante à considérer est sans contredit la Truffe proprement dite ou Trïjffe comestible, dont la couleur est noirâlre et la surface couverte de tubercules prismatiques. Elle n'a ni racine apparente ni base radicale. Sa forme est irrégulière , mais cependant toujours rapprochée de la glo- buleuse. Sa grosseur varie depuis celle d'un pois jusqu'à celle des deux poings réunis. Elle répand une odeur agréable et 538 T R U pénétrante, qu'on ne pcul comparer à aucune autre , et qui fait son principal niérile. Dans sa maturité , elle est souvent crevassée et toujours d'un brun veiné de blanc dans soil inté- rieur. Elle présente plusieurs variétés , mais il ne faut pas regarder comme telles la truffe hlunrlie et la truffe musquée ; ce sont de véritables espèces , comme on le verra plus bas. C'est principalement dans les foréis plantées de chênes et de châtaigniers , dans les terrains secs , légers et abon- damment pourvus d'humus , qu'on rencontre la truffe co- mesliUe. Elle se trouve dans t<5ute l'Europe , et principa- lement en France. C'est ordinairement de trois à quatre poucesde terresculementqu'elleestrecouverle. On lachcrche de diverses manières. L'une de ces manières est de conduire im cochon aux lieux où on en soupçonne , et de fouiller ta terre dans les points où on le voit donner des coups de boutoir. Ce moyen est sûr , parce que ces animaux aiment avec fureur les truffes , et que lorsqu'ils en ont une fois goûté, il n'est plus besoin de les stimuler ; mais il a le grave inconvénient d'exiger la plus grande surveillance. On a en conséquence trouvé plus avantageux de dresser des chiens à les indiquer. Rien n'est plus facile que de leur donner ce genre de talent , lorsqu'ils sont jeunes. J'en ai vu , au bout de huit jours d'exercice, être on état de remplir les vues de leur maître. Les bons cher- cheurs de truffes reconnoissent les lieux où il doit y en avoir, soit par la nature du terrain, soit par son exposition, soit par la présence d'une espèce de petites Tipules dont les larves vivent à leurs dépens. Lorsque je demeurois sur la chaîne calcaire qui est entre Langres et Dijon , j'ai souvent employé ce moyen pour découvrir les truffes à l'époque de leur matu- rité , c'est-à-dire à la fin de l'automne ; mais tous les jours et tous les instans ne sont pas propres aux observations de ce genre. Ceux où le soleil luit, et neuf heures du matin, sont les deux circonstances qu'on doit choisir. Il ne s'agit alors que de se pencher , de regarder horizontalement la surface de la terre , pour voir une colonne de ces petites tipules , à la base de laquelle on n'a qu'à fouiller avec une pioche pour trouver la truffe d'où elles sortent. De Borch a donné une mauvaisefi- gure de cette ^//3«/e, qui est noirâtre, et qui a les antennes sélacées et les ailes croisées. Il a aussi fait connoître une petite mouche Àjeu* ro?/^e5 dont la larve vit également aux dépens des truffes. Les truffes sont recherchées comme assaisonnement et comme aliment. Plus elles sont mûres, c'est-à-dire, plus leur chair est marbrée , et plus elles sont agréables au goût. Celles de certains cantons sont plus estimées, tantôt parce que réel- lement elles ont crû dans un terrain plus favorable , tantôt T n u 559 par effet de préjugé. Celles des environs de Périgupux et d'Angoulènie sont de beaucoup préférées à Paris; cependant j'ai goûté au mcnic moment, cuites sous la cendre, des truffes des environs de Pérlgueux et des truffes des environs de Lan- gres , et je n'ai pas trouvé de différence sensible dans leur saveur ni dans leur odeur; mais il est vrai de dire que je les avois choisies, autant que possible, au même degré de ma- turité. Les estomacs vigoureux peuvent faire un usage habituel des truffes, maisles personnes d'un tempéramentfoible doivent n'en manger qu'avec discrétion, et les beaucoup mâcher. Elles sont très-contraires aux tempéramens bilieux et à ceux qui sont attaqués de maladies nerveuses. On conserve les truffes en les tenant dans une glacière, ou en les ei^tourant de graisse , ou en les desséchant. Culliard, dans son Histoire des Champignons^ et de Borch, dans son Histoire des Truffes du Piémont , proposent de faire des truffières artificielles, comme on fait des couches à cham- pignons ^ en transportant dans une fosse creusée dans un jar- din, la terre d'une truffière naturelle. Ils ont jusqu'à un certain point réussi , mais ils n'ont pas donné de suites à leurs expé- riences. On ne peut que conseiller de les répéter ; car on ne voit pas de motifs pour que les truffes croissent dans une foret plutôt que dans un lieu fermé de murs , lorsque , d'ailleurs , la terre et l'exposition ne sont pas trop différentes. A cette occasion , il est bon de rappeler ce qu'on a lu à l'article Champignons, c'est-à-dire, que les naturalistes sont partagés sur le mode de reproduction de ces végétaux. Les uns , à l'imitation de Gœrtner , pensent qu'ils n'ont que des bourgeons ; les autres , et Bulliard est à leur tôle , leur attri- buent de véritables graines. Il sort cependant de ce principe pour les truffes, qu'il appelle vivipares; car il dit positivement que ce ne sont pas des graines que l'on observe dans les cel- lules de leur chair, mais de petites truffes toutes formées, qui sont pourvues de filets ou d'ombilics , avec lesquels elles se nourrissent aux dépens de la mère truffe , et ensuite, lors- qu'elle est détruite, s'implantent dans la terre. Il remarque que les jeunes truffes , parvenues à la grosseur d'un pois , conservent encore visiblement ces petits filets. Il paroîira sans doute singulier qu'un aussi bon esprit que Bulliard ait re- connu cette vérité pour une espèce de champignon , et l'ait repoussée pour les autres, quoiqu'il fût stimulé par moi, qui, à l'époque où il faisoit des expériences sur la fécondation des Champignons, répélois celles de Treinbley sur la re- production des Polypes. 56o T II U Apîèi; la truffe comeslible, il faul parier des auUes es- pèces : D'abord vient la Truffe musquée, qui est noire, a la peau Jisse , la cîiair blanche , réticulée de noir , et une odeur forte de musc. Elle se trouve dans la terre comme la truffe comes- lible. La Truffe blanche, qui a une base qui fait les fonc- tions de racines ; elle est blanche en dedans dans sa jeu- nesse , et jaunâtre dans sa vieillesse. Sa surface est ordinai- rement lisse , quelquefois cependant elle est inégale. On la trouve dans la terre. Les sangliers sont fort friands de cette truffe , comme de toutes les autres , mais il est bon de remar- quer qu'ils ne mangent que les vieilles. La truffe que les Piémonlais appellent biancheiio ^ n'avoit pas été mentionnée avant de Borch. Elle est presque ronde, mile , grise , de la grosseur d'une forte noix ; sa chair est blanche ou livide, farineuse, et exhale une odeurterreuse. Il ne faut pas la confondre avec la truffe blanche ci-dessus. La Truffe du Piémont, qui est blanche et velue , est encore différente de la précédente. 11 en est de même de la Truffe d'Amérique. Elle est grisâtre, mais d'ailleurs ressemble beaucoup aux trois der- nières et n'a point d'odeur. Sa saveur la fait rechercher des gourmets. M. Macbride a trouvé dans la Caroline une truffe qui pèse quelquefois quarante livres, et devient très-dure après sa des- .siccation. Il Ua appelée lycopcrdon solidum. On la mange. J'en ai vu une dans le même pays, mais j'ignore si c'est celle-ci. Elle éloil blanchâtre et grosse comme le poing. La Truffe de l'Arabie déserte , observée par Olivier dans son voyage en Perse. Elle est blanchâtre, a sa surface inégale et grisâtre. On la recherche beaucoup , mais on ne peut la comparer pour le goût à aucune des précédentes. Les sangliers en sont très-friands. C'est au printemps qu'on la trouve. La Truffe parasite, qui est irrégulière , tuberculeuse, d'un jaune rougeâtre , et a de véritables racines, avec les- quelles elle s'approprie les sucs des végétaux vivans. Elle se trouve sur les racines de plusieurs espèces de plantes , mais c'est sur Tognon du safran où elle a été le plus re- marquée, parce qu'elle le fait promptement périr, et cause ainsi de grarsds dommages aux cultivateurs. Duhamel a le premier publié une bonne description et une bonne ligure de cette truffe , bien connue dans tous les en- droits où on ciillive ie safran, sous le nom de mon du safran. T R U 56i Elle sert aujourd'hui de lype aux genres Sclérote et Rhi- ZOCTOME. Un seul ognon allaque intl'cle bienlôt tout un champ. Elle se mul iplie iion-seulenient par ses eraines ou mieux ses hourgeons , comme les autres truffes , mais encore par ses racines qui se prolongent, divergent, s'attachent aux enveloppes des ognons voisins et se changent en suçoirs qui pénètrent dans leur intérieur pour vivre à leurs dépens et ensuite deviennent des truffes qui donnent naissance à de nouvelles générations. Cette plante détruiroit bientôt un champ de safran, si on n'arrêtoilsa rapide propagation en ouvrantdes tranchées pro- fomles autour des places où elle exerce ses ravages, et en ayant soin de jeter la terre en dedans du cercle ; car une seule pel- letée de cette terre suffiroit pour porter la contagion dans les endroits sains. L'expérience a même appris qae des or^nons plantés, au bout de quinze et même vingt ans, dans un lieu infecté , ne tardent pas à être attaqués ; ainsi , les semences ou hourgeons de cette espèce peuvent se conserver en état de végéiatioi. pendant cet espace de temps , et même plus sans doule. ■• Bulliard a donné d'excellentes figures de cette truffe pi. 4-56 de son ouvrage sur les Champignons, (b.) TRUFFE. Synonyme de Pierre a champignons , sui- vant Paulet. (b.) TRUFFE. La Parmentière ou Pommelé-terre porte ce nom dans beaucoup de lieux. (B.) TRUFFE DE CERF. Nom vulgaire de la Vesseloup de CERF, qui croît dans la terre comme les truffes, et qui, constitue aujourd hui le genre Hippogeon. (b.) TRUFFE D EAU. Nom de la Macre. (b.) TRUFFE ROUGE. On appelle ainsi la Pomme de- terre, (b.) TRUE LE. V. Truffe, (desm.) TRUFLlER.C'est le Troène, aux environs de Boulogne. (B.) TRÏGLING. Selon Reuss , ce nom allemand a été donné à la Chaux phosphatée, (ln.) TRUIE. Femelle du cochon domestique. V. l'article du COCHOW. (s.) TRUIE. Selon M. Salerne , on nomme ainsi, dans quel- ques cantons de la France , la Draine. V. ce mot. (s.) TRUIE D'EAU. Quelques voyageurs , en parlant du lamantin , l'ont désigné par le nom faussement appliqué de truie d'eau. V. Lamantiin. (s.) TRUIE DE MER. Poisson du genre Scorpène. (b.) TRUITE. Espèce de poissons du genre Salmone , Salmo xxxiv. 3G 562 T R U fario , Linn. , qu'on trouve dans les ruisseaux de l'Europe et du nord de l'Asie, et dont la chair est fort estimée. V. au mot Salmone. Ce poisson , qu'on appelle aussi trouite , se distingue des autres espèces du même genre dont quelques-unes portent le même nom , et surtout de la truite saumonée, {salmo trutla , Linn. ), par sa lêle qui est assez grosse , par sa mâchoire inférieure qui avance un peu sur la supérieure lorsque sa bouche est fermée, et qui sont toutes deux armées de dents pointues et recourhées. On remarque également de petites dents sur son palais et sa langue. Son nez et son front sont d'un brun foncé ; ses joues jaunes, mêlées de vert ; son corps est aplati , avec une ligne latérale droite et des écailles pe- tites ; sur son dos , qui est obscur , se voient des taches noi- râtres, et sur ses côtés, qui sont bleuâtres, des taches rouges , entourées d'un cercle plus pâle -, son ventre est blanc ; ses nageoires pectorales sont d'un brun clair ; celles de son ventre jaunes, et acccompagnées d'un appendice; celle de l'anus est composée de onze rayons mêlés de gris et de jaune , ex- cepté le premier , qui est rouge et plus grand ; celle de la- queue est arrondie et légèrement échancrée , et rayée de jaune ; la première du dos est grise ;, tachée de rouge , et la seconde, ou l'adipeuse, jaune, avec une bordure brune. Le corps de la truite est ordinairement long d'un pied , «t pèse une demi-livre. On en trouve cependant, dans les' lacs et les étangs , qui pèsent trois livres , et même jusqu'à six à huit ; mais ces dernières sont extrêmement rares. C'est dans les eaux limpides et froides . dans les ruisseaux, les lacs et les étangs des montagnes, que se plaisent le mieux les truites. Elles nniltiplient rarement dans les eaux st.ig- nantes , dont le fond est boueux. Elles fraient en automne. A cette époque , elles s'approchent du rivage , se fourreqt entre les racines des arbres ou entre les grosses pierres, et se laissent fort aisément prendre à la main. Elles multiplient beaucoup, quoique pourvues d'une moindre quantité d'œufs que les carpes et autres poissons de même grosseur , pro- bablement parce qu il y a peu de poissons voraces dans les eaux qu'elles préfèrent. On prétend que le plus dangereux ennemi de la truite est la truite même, les grosses mangeant très-fréquemment les petites. La truite vit de petits poissons, de coquillages , de crus- tacés , de vers et d'insectes. Comme elle est le meilleur pois- son de nos rivières, elle se soutient toujours à des prix élevés, surtout dans les grandes villes. On a, en conséquence, fré- quemment fait des dépenses pour la multiplier dans des étangs ; mais ces entreprises n'ont réussi qu'autant que T R U 563 l'étang avoit un fond de sable , et éloit alimenté par des sources voisines assez abondantes pour permettre un cou- rant continuel , que ses bords étoient entourés de grands arbres propres à procurer de la fraîcheur à l'eau pendant l'été, V. au mot Etang, la manière de les construire et de les emménager. On empoissonne ordinairement les étangs à truites avec soixante tiuiles par arpent , et on choisit le commencement de l'hiver comme l'époque la plus favorable pour faire celte opération. Les truites qu'on renferme dans les étangs sont souvent plus nombreuses que la nourriture qu'elles y trouvent ne le comporte ; en conséquence , il faut leur fournir , surtout pendant l'hiver, des supplémens , qui doivent être toujours tirés du règne animal, parce que ce poisson ne vil point de végétaux. En conséquence, on y jettera, coupés en petits morceaux, tous les animaux morts qu'on pourra se pro- curer, les entrailles de toutes les volailles qu'on consommera dans la maison, etc. On indique aussi, comme très-bonne, une bouillie faite avec de l'orge cuite et du sang de bœuf H est à observer qu'on s'occupe peu de la nmlliplication des truites en France , quelque avantageux qu'en soient les ré- sultais , et que c'est chez nos voisins les Allemands qu'il faut aller chercher de bons exemples à cet égard. On trouve fréquemment des truites dans des ruisseaux où il n'y a que quelques pouces d'eau pendant l'été : alors elles se réfugient dans des fosses , sous des racines d'arbres , entre des pierres , etc., et ne sortent que la nuit pour chercher leur nourriture. Elles nagent avec une si grande rapidité, que, lorsqu'elles sont surprises, l'œil ne peut les suivre dans leur fuite. Elles sautent à cinq ou six pieds de haut pour franchir les obstacles qui s'opposent à leur passage. Les moyens qu'elles emploient pour parvenir à s'élever ainsi, sont les mêmes que ceux dont le saumon fait usage dans des circons- tances analogues. On prend ordinairement la truite à la trouble , à la louve, à la nasse, et à la ligne. 11 faut lever avec vitesse la trouble dès qu'on s'aperçoit qu'il y en a une d'arrêtée , parce qu'elle échapperoit par un saut. On l'attire dans la nasse ou la louve au moyen d'un mélange de casloreum , de camphre et d'huile de lin , fait par le moyen du feu , et enfermé dans un sachet de toile. On met pour amorce , à la ligne , un morceau de chair d'écrcvisse , un petit poisson , un gros ver de terre , une larve de hanneton , une sangsue , etc. Les Anglais , qui ai- m.ent beaucoup la pêche à la ligne , ayant remarqué que les truites sautent souvent hors de Teau pour prendre les insectes 564 T R U au vol , forment des figures 4'insectes avec de^ étoffes colo- rées et de la soie ou du crin , et après les avoir attachées à l'hameçon , les promènent sur l'eau. Le poisson vient s'y prendre , et le même appât peut servir fort long-temps ; mais on doit le changer tous les mois , parce que la nature amène chaque mois de nouvelles espèces d'insectes, et qu'il faut, autant que possible , l'imiter. Ainsi j'ai reçu d'Angleterre de ces appâts , qui représentent des Ephémères , des Fri- CANES , des Grillons , etc. Cette pêche , que je n'ai pas eu occasion de pratiquer depuis que je possède ces amorces fac- tices, réussit surtout vers le lever du soleil et pendant la nuit. Dans les pays où la pêche des truites est abondante , et où l'on ne trouve pas le débit de ses résultats , on les sale et on les marine pour les conserver. Dans d'autres où ce poisson est rare , sa pêche est un droit féodal , et on coupe la main , on bannit , on emprisonne ceux qui s'y livrent sans autori- sation. La chair de la truite est blanche , tendre et d'un bon goût. Plus l'eau où elle a vécu est pure et froide , et plus elle est savoureuse. C'est pendant l'été qu'elle est la plus recher- chée, parce que c'est alors qu'elle est grasse. Du temps des Romains , elle ornolt déjà les tables les plus délicates. Les œufs de la truite sont très-gros au moment du frai , et d'une excellente saveur. On les emploie pour prendre le Salmot^e OMBRE CHEVALIER. (B.) TRUITE DES ALPES ou TRUITE NOIRE , Salnw afpùius , Linn. V. au mot Salmone. (b.) TRUITE RRUNE. Espèce de SALMO^^, que quelques auteurs regardent comme une variété de la Truite commuîse. (B.) TRUITE DE MER. On appelle ainsi une espèce de Salmome ( Salmo gœdenii , Bloch ) , qu'on pêche dans la mer Baltique, (b.) TRUITE SAUMONEE , Salmo trutta , Linn. Cette es- pèce se dislingue de la truite commune , lorsqu'elle est cuite, par sa chair , qui est rougcûtre comme celle du saumon , et lorsqu'elle est en vie , par sa tête plus petite , ses mâchoires d'égale longueur, son nez; et son front noirs, ses joues d'un jaune mêlé de violet, son dos et ses flan! de SPRENGELet le Trypethelion mastoïde. Cette der- nière espèce étoit décrite sous le nom de Bathelion dans le Methodus Uchenum. Ce genre a pour caractères : une base {Ihollus) carlilagi- néo - membraneuse , uniforme ; des écussons hémisphéri- ques sessiles , colorés , à bords noir , épais , élevés, ayant au centre des lignes ou des points irréguliers qui sont , comme dans plusieurs pézizes , la sommité saillante d'espèces dé po- ches dans lesquelles sont renfermés de petits grains globuleux. Il se divise en deux sous-genres appelés, l'un Glyphis et l'anire Chiodecton. Plusieurs espèces de ce genre sont figurées tome 12 , pi. 3 des Transactions de la Société linnéenne de Londres, (b.) TRYPOXYLON, 7'/ryPOJt;y/o«, Latr. , Fab. : Jpius , Jur. Genre d'insectes de l'ordre des hyménoptères, section des porte-aiguillons, famille des fouisseurs, tribu des crabronites, ayant pour caractères : un aiguillon , dans les femelles ; lèvre inférieure évasée au bord supérieur , à divisions latérales très-petites et peu apparentes; antennes grossissant insen- siblement vers l'extrémité, grosses, insérées vers le milieu de l'entre-deux des yeux ; premier et troisième articles allon- gés; palpesmaxiliaires courts; mandibulesenlières, sans dents. 568 T S A Les trypoxylons ont le corps allongé ; la tête de la largeur du corselet, avecle chaperon court, large ; les yeux échan- crés ; le corselet un peu plus étroit en devant ; l'abdomen rétréci insensiblement vers sa naissance , et les tarses munis d'une grosse pelote entre leurs crochets ; trois cellules cubi- tales aux aiies supérieures , mais dont la seconde et la troi- sième , ébauchées ou moins distincles. Le trypoxylon potier , l'espèce la plus commune de ce genre, place le nid de ses petits dans les bois, les portes , les vieux arbres ; il profite des trous faits par d'autres insectes qui en sont sortis, les nettoie , les agrandit, les revêt à l'intérieur d'une couche de terre délayée , y met une araignée^ y dépose «n œuf et maçonne l'ouverture. Tout ceci n'est l'affaire que de deux jours pour chaque nid. La larve est sans pattes, pâle , Semblable a cfc] le des a^e/7/cs. Après avoir consumé le cadavre de l'araignée , elle se file une coque très-mince, d'un brun jaunâtre. Trypoxylois potier, Tijpoxylonfigulm , Fab. ; Sphex fi~ gïiliis , Linn. Cet insecte est long d'environ quatre lignes, tout noir, iuisant e1 glabre ; les bords postérieurs des anneaux de l'abdomen, ou du moins leurs côtés, ont un reflet d'un gris luisant; les ailes s'ont plus courtes que l'abdomen, à rai- son de sa forme allongée ; leur extrémité est noirâtre. Cet insecte est commun en Europe. L'espèce nommée par Fabricius alhiiarse ^ a été apportée de la (Caroline par M. Bosc. Elle est toute noire , avec les tarses postérieurs blanchâtres; le premier anneau de l'ab- domen a , en dessons , dans l'un des sexes , une épine ; les ailes sont noires, (l.) TRZNADEL. Nom polonais du Bruant, (v.) TSAGRA. F, BaTARA TSAGRA. (V.) TSAl. Nom cochlnchinois de la plante de ce pays , qui , traitée comme I'Indigotier , fournit une fécule verte , qui seule teint les étoffes en celle couleur. J'ignore à quel genre appartient cette plante, (b.) TSAI FU KEN. Nom donné , en Chine , au Radis ( Raphanus satims , L.). Cette plante est cultivée au Japon , en Chine et Cochinchine. (ln.) t ' TSALTSALYA. Nom donné par Bruce , dans son Voyage en Abyssinie , à un insecte de l'ordre des diptères , qui tourmente par ses piqûres divers animaux, et que le lion même redoute. C'est probablement une espèce àe pangoiiie ou de (ann. (l.) TSAMPACA-CALAC. V. Tulipifera. (ln.) TSAO-GAO. Nom d'une espèce d'ARMOiSE ( /////"«««i annua , Lour.) , en Chine. (LN.) T s C 569 TSAO-KIE. Nom donné , en Chine , à une espèce de Mimosa {^ M. fera , Leur.), hérissée d'épines, et qui, pour cette raison, sert à faire d'excellentes haies de clôture, (ln.) TS \()-KIT-LA.M. Nom donné , en Chine, à une espèce de Caneficier, Cassia obtusifolia, L. (ln.) TSAO-QUO. Nom donné, en Chine , à Yamomum mé- dium ,■ Lour. V. Thao QUA. Une autre espèce du même genre est nommée TsAO-KEU. F. Mé-tlé. (ln.) TSAU-XU. V. Tsi-xu. (ln.) ÏSCilA(àOU. Nom imposé par les Samoïèdes à l'OiE a. cou ROUX. (V.) TSCHAKVYOI. Nom que les Osliaques donnent à l'OiE A COU ROUX, (V.) TSCHAMA. Les Tschérémisses donnent ce nom au Pou- lain, (desm.) TSGHAN. Nom du Poulain , chez les Tarlares Sirja- nices. (desm.) TSCHAR. Les Tartares Morduans donnent ce nom à une petite espèce de Rat. (desm.) TSCHASCHEA et AHSINGES. Noms des Chiens , au Kamschalka. (desm.) TSCHATAK, Nom du Glouton chez les Tunguses , selon Erxleben. V. Glouton, (s.) TSCHAUKA. Nom turc du Choucas, (v.) TSCHEGRAVA. V. Sterne, (v.) TSCHELATA. Nom que porte, sur les bords du Kamschatka, le nincateux de cette contrée, (v.) TSCHETÏLEspèce de Piment qui croît dans le royaume deDar-Four, en Afrique, et dont on fait une grande con- sommation dans le pays, (ln.) TSCHETTI. r. les articles Schetti. (ln.) TSCHIGIÏAI ou CZIGITHAL Espèce de quadrupède qui appartient au genre Cheval, (desm.) TSCHIKUÏTS. C'est ainsi que les Koriaques, peuple de la Sibérie , appellent le pika. Ce nom a rapport à la voix de ce quadrupède. V. Pika. (s.) TSCHlNAMA. Les Morduans donnent ce nom à la Marte, (desm.) TSCHISS. Les Iakoutes donnent au PiKA ce nom, qui exprime , en quelque façon , le cri de ce quadrupède. Ils l'appellent aussi daas-kyhta , c'est-à-dire , animal des pierres , ou agas , qui signifie vieillard , à cause du son de sa voix un peu grave et comme cassée. V. Pika. (s.) TSCHUBHUKU. Les Iakoutes appellent de ce nom I'Argali des Mongoles ou Mouton sauvage, (desm.) ^7^ T S I TSCHUNI. Nom du Poulain , chez les WotîaqHcs. (DESM.) TSCHUTSCHIS. V. Hochequeue, (v.) TSE-LA N. V. Trach-lan. (ln.) TSEM-CAN. Nom chinois d'une variété ou espèce d'O- RANGER. Loureiro pense que c'est une espèce : il l'a nommée ciirus nobilis , parce qu'elle produit des oranges délicieuses et les meilleures de toutes, (ln.) TSE-SONG. C'est le Grand Getsévrier de la Chine, (b.) TSHET-BÉ. F. l'ariicle Bataua. (v.) TSEU PIEN-TEU. Le Doue vovrvre (Dollchos pur- piireus ) porte ce nom en Chine. On y mange ses légumes lorsqu'ils sont jeunes et encore tendres, (ln.) TSEYRAIN des Persans et des Turcs. C'est \ahu de Ksempfer, et I'Amtilope de Verse (^Aitiilopa suljguiiurosa) de Guldenstœdt. (dhsm.) TSHINCA. Nom de pays du Giroflier, (b.) TSIA. Nom du Thé , au Japon. V. Thée. (lw.) TSIACARBÈBE. C'est le cotylédon hdnia/a dans Rum- phius ( Amb. 5 , tab. gS ). Celte plante grasse est le type du genre kahmchoë à' \i\anson. (ln.) TSIAGERLNUREL. Le Plaqueminier à trois feuilles porte ce nom dans ITnde. (b.) TSIA-IP. Arhrisseau grimpant, qui croît en Chine. Les habitans de ce canton se servent de ses feuilles, naturellement très-âpres pour polir différentes sortes d'ouvrages, et notam- ment i'étain. Cet arbre est regardé par Loureiro comme une espèce d'actée {actœa aspera) ; mais il ne peut appar- tenir à ce genre, et doit en constituer un ; l'usage de ses feuilles est le même que celui des autres plantes de l'Inde. F. FOLIUM-POLITORIUM , et TrACH\TELLE. (LN.) TSIXKELU. F. Tsiela. (s) TSIAM HOA. Nom chinois d'une espèce de Rosier particulière à l'Inde {Rosa indira ^ L.). (ln.) TSIAIMPAC, Nom vulgaire d'une espèce de Champac d'Amboine. (b.) T.SL\iVJ-PANG,AM. On trouve le Brésillot. ou un arbre fort voisin de lui, mentionné sous ce nom dans Rhéedc. (b.) TSIAM TEU. C'est, en Chine, une espèce de Haricot , P/mseo/us mimgo, L. , qu'on y eu tive dans les champs. Siao ieu est un autre nom de cette plante , dont les graines servent de nourriture dans toute l'Inde, (ln.) TSIANA. Nom qui se donne , dans l'Inde , au Costus trè.s-beau. (b.) TSIANA-KUA. Plante qui paroît ne pas différer du Cos- lu.s d'Arabie, (b.) T S I 071 TSIANE, Tsiana. Nom donné par RhécJe au Costl'S d'Arabie , le même qui a été appelé ^«72c/5i">parKœnig. (b.) TSIANGA-PUSPAM. La (iRATiOLE a feuilles rondes porle ce nom dans l'Inde, (b.) TSIANOKI. Synonyme de Thé , au Japon, (b.) TSIAO-MUI-HOA. Nom d'une espèce de Rose qui croît en Chine. C'est le rosa nankinensis , Lour. (lis.) ^ TSIAU - TSUNG - H O A. C'est le nom que porte , en Chine, TEtskiatsthe quinquéflore de Loureiro , plante extrêmement remarquable par ses fleurs d'un beau rouge rassemblées dans un calice commun , ordinairement ca- duc. Les personnes riches en conservent des branches dans des vases de porcelaine pleins d'eau : et , pour jouir long-temps des fleurs , elles les prennent aussitôt qu'elles commencent à paroîlre. Cintis (Bot. Mag. , tab. 164.9) figure une autre espèce qui est très - probablement la mêuie. (ln.j TSLCHÛ. Nom chinois du Badamier au vernis, (b.) TSIELA. Arbre du genre des Figuiers , dont les fruits servent à teindre en rouge, et l'écorce à faire des cordes. Cet arbre vient de l'Inde, el n'est pas encore parfaitement connu. (B.) TSIELI. Le Scirpe articulé porte ce nom dans l'Inde. (B.) TSIEM-CUMULU. L'Orobanche aginetie est figurée sous ce nom dans Rhéede. (B.) TSIEM-TANI. On croit que c'est le Rumphe. (b.) TSIEN-CHI-HUM. Les Chinois nomment ainsi une es- pèce de Balsamine (Impaiiens cochleata , Lour. ) qu'ils cul- tivent dans leurs jardins, (ln.) TSIENPEN. C'est le nom que les Persans donnent au Talc blanc. On sait qu'ils emploient ce minéral réduit en poudre et mêlé avec de la rliaux et de l'eau , pour blanchir les murs des maisons el des jardins, et leur donner ainsi une appa- rence plus belle, (ln.) TSIERA-BELUTTA. La Passe-velours argentée est figurée sous ce nom dans' Rliéede. (b.) TSIERA-KUREN-PULLU. La Canamelle en épi porte cenom dans Rhéede. (b.) TSIERA MARAM. C'est le Croton panaché, (b.) TSIERIA-MAYA-NARI. 11 y a quelques rapports entre la figure de cette plante , donnée par Rhéede , et la Gratiole de Virginie, (b.) TSIëROU CANSIERAM. On trouve la Laureli.e figu- rée sous ce nom dans Rhéede. (b.) 5/2 T S I TSIEROU KANDEL. Espèce de Mangle figurée dans Rhéede. (B.) TSIEROU - KTRGANELI. Rhéede a figuré, sous ce nom, le Niruri. (b.) TSIEROU KOSIOLETTÎ - PULIN. C'est la Jonci- NELLE CÉTACÉE dans Rhéede. (b.) TSlr.ROU-MA-HARAVARA. La plante qui porte ce nom^ dans Rhéede, se rapporte à la Vanille a feuilles MINCES, (b.) TSIEROU-PONNA. Synonyme de Calaba. (b.) TSIERU-KARA. Il y a lieu de croire que c'est le Canti A PETITES fleurs qui porte ce nom. (b.) TSIERU-TSIUREL. Rhéede a ligure le Rotang sous ce nom. (B.) TSIERU- VALLT-PAVA. L'Ophioglosse grimpante s'appelle ainsi dans l'Inde. (B.) TSÎERU-VELA. On donne ce nom au Mozambé mono- phylle dans rindc. (b.) TSIEURU - VRElS. Plante de Tlnde, qui est figurée par Rhéede. C'est la JVlÉLOCtîiE A feuilles de corette. (b.) TSÏRT-TSAO. Nom donné , en Chine , à une espèce de Dragonier , Dracœna ferrea , L. (ln.) TSIETTI MANDARU. C'est la Poincillade , dans l'Inde. (B.) TSIETTI -PU. La Chrysanthème de l'Inde porte ce nom dans Rhéede. (b.) TSIKO ou TSCHIKOO. L'un des noms hongrois du Poulain, (desm.) TSIKUI. Nom japonais de la Pierre calcaire, (ln.) TSIKUSITS. K.œmpfer mentionne, sous ce nom et sous celui de fucu , une graminée qui, selon Thunberg , est une espèce (]e saccharum {sacc/i. Japonir.um). UoLanna^ vulgaire- ment boo de Kœmpfer , est encore la mêmeplante. (ln.) TSILKIN. Rumphius appelle ainsi le Lagerstrome de l'Inde. (B.) TSIMAMASOR. Arbuste grimpant de Madagascar, dont les fleurs sont d'un rouge éclatant. J'ignore à quel genre il se rapporte, (b.) TSIM-Pl-XU. C'est le Citronnier en Chine, Citms me- dica. (ln.) TSIM-SIAM-TSU. La Passe-velours argentée ( Celo- .«a rtrg-Ê/î/ga) porte ce nom à la Chine, (ln.) TSIN. Nom que les Chinois donnent à un minéral d'où ils tirent la couleur bleue qu'ils emploient sur la porcelaine. Quelques auteurs disent que le tsin est notre cobalt^ ce qui est très-probable ; mais ils ajoutent que ce minéral se trouve T S .1 573 dans des mines de plomb , et qu'il a déjà naturellement une couleur bleue , ce qui ne conviendroit point au cohall ^ dont l'oxyde ne devient bleu que par l*iasion. V. Cobalt, Safre et Smalt. (pat.) TSIIS - Ll - QUONG. Espèce de Trèfle qui croît en Chine , et à laquelle les Chinois donnent ce nom. C'est le irifoUum gluhosum , Linn. , suivant Loureiro. (ln.) TSiOHEl. Séba cite, sous cette dénomination, une sorte de grimpereau des Indes, que des ornilhologisies ont pris mal à propos pour un colibri^ ce dernier genre d'oiseaux ne se trouvant pas dans l'ancien continent, (s.) TSIOÏEI. On appelle ainsi le Myrte, (b.) TSlTSlHl. Les Madégasses appellent ainsi Vèciireuil de leur pays. V. Écureuil de Madagascar, (s.) TSITTI PULLU. Nom malahare du Coracan des Indes ( Cynosunts r.oracanus , L- ) , suivant Rhéede ( Mal. 13 , t. 78 ). C'est le ntialsjoiii de Knmphius. (L^^) TSIUDE-MARAM. Rhéede nous donne , sous ce nom , la figure de la Carmantiî^e peinte, (b.) TSIUISDA-ÏSIERA. On croit que c'est I'Hotto^e de l'Inde. (B.) TSIURIA CRANTI. Plante voisine de la Quamoclite, si ce n'est pas elle. (B.) TSl-XU. Les Chinois donnent ce nom et celui de /5a/ xu à TAuGlE , arbre qui fournit le beau vernis particulièrement nommé vernis (le Chine. V. Cay-SON. (lN.) TSJACA. Synonvine de Jacquier dans Rumphius. (b.) TSJAGERl-NUREN. Nom malahare du diuscorea tri- phylla , L. , d'après la figure de cette espèce d'IoNAME, don- née par Rhéede {Mai. 7 , I. 33). Planche 35 du niême Ou- vrage , est représenté le miren - kelengu des Malabares , ou diosrorea perUapliylla. (LN.) TSJAKALA ( Rhéede , Mal. , 3, t. 64 ). C'est une espèce de Figuier au Malabar {Jicus venosa). (ln.) TSJAKA-MARAM. Nom malahare de I'Arere-a-pain {Jr/ocarpus i/itegrifoiiii., L.), figuré planches 26-28 du vol. 3 de l'Herbier du Malahare , par Rhéede. Dans d'autres parties de l'Inde, cet arbre se nomme yWa ., jaaca , j'aqiia et /acens , selon Garzias, Acosta , Linscolt , etc. De ces noms dérive celui de Jacquier ( F^ojez ce mot ) , que nous donnons à I'Arbre-a-pain. (ln.) TSJAMA-PULLU ( Rhéede , Mai. , 12 , pi. 45 ). Gra- niinée du Malahare qui est difficile à déterminer. On la rapporte, soit aa feshira indice , Retz, soit au paninmi miliare., Lk. , qui , selon Vaillant , est le tekama des Indiens, (ln.) TSJAINIPACCA I*^omdu Champac (Michelia thampacuj 574 T S .T L.)»dansl'inde, selon Breyne. Ce bel arbre est nommé zam^ pacra aux îles Luçon , d'après Cainelli ; c'est le sampaca ou honga-sjampacm des Maf%, suivant Rumphius ; enfin, c'est le champar.a ou rhampaam des habilans du Malabar (Rhéede). (iarzias parotl être le premier botaniste qui ait fait connoître cet arbre qu'il nomme chutnpe. 'j'oules ces dénominations ont pour origine le même nom diversement prononcé. Il ne faul pas confondre le tsjampacca de Breyne avec le tsjampa- duha de Rumphius {Amh. , ton», i , tab. 3i) , qui n'est qu'une variété à feuilles velues de 1 arbre à pain et le champidaca des Javans , selon Bontius. Loureiro en fait une espèce qu'il nomme pohphœma champeden. Elle croît naturellement dans les bois élevés de la Cocbincbine , et y est également culti- vée. On se sert de son bois pour les constructions ; il est d'une longue durée. Les Malais nomment ce Jacquier, champeden. V. l'sjACA-MARAM. (LN.) TSJAaiPADAHA. V. Tsjampacca , L. (ln.) TSJANA-KUA. Nom malabare d'une espèce de Cos- TUS , que , sur l'aulorilé de Roxburgh , on doit regarder couime le Cosrus arabicus , Lk., pi. i ,p. 2 , qui est le C. sppciusus de Sn>ith , et le hanksea speclusa de Kœnig. (L^^) TSJANGA-PUSPAM. Nom malabare du gmtiola rutun- difolla, L. , dans Rhéede ( Mal. 9 , tab. 57 ). Il ne faut pas confondre cette plante avec le f^ratiola chamœdrifoUa, Lk., qui esl le fs/era-manga-naii , Rhéede { L. C. , tab. 58 ) ; ni le gratiola verunicœfulia , Retz , qui est le riiellla antipoda , L. , et le pée-ijanga-piispam (Rhéede, L. C. , tab. 89); ni le gratiola irifida , Vahl , qui est Vhotlonia indica , L. , et le tsjuden isieria de Rhéede ( vol. 12 , tab. 36 ) ; qui est écrit dans le Species plantarum de Linnœus , tsiunda-tsiera , et dans V Index de Buriîiann , ùjude l.ijerœ. (ln.) TSJAUK. Nom malais de la Turbinet.le poire. (de.sm.) TSJERA BELUTTA-ADECA-MANIAM. Nom ma- labare de I'Amaranthine argentée ( Celosia argenlea , L. ) , plante annuelle cultivée dans les jardins de l'Inde. Elle est figurée dans Rhéede ( vol. 10 , tab. 89 ). (ln.) 'TSJE:RA-CATU-NAREGAM. Nommalabaredu LiMO- NELLIER acide ( Limoniu aridisv'ma , L. ) , dont Adanson avoit fait un genre particulier , qu'il nomme naringi ^ déno- mination brame de cet arbre. Linnaeus l'avoit d'abord consi- déré comme une espèce de srhînus ; puis , il le transporta dans son Limonia qui , par conséquent , seroit le même genre que le Naringi d' Adanson. La pi. i4 du vol. 4- àaVHuitus malahariciis représente celte plante des Deux-Indes, (ln.) , TSJERA-C1T-AMBP:L. Plante herbacée et aquatique du Malabar , figurée par Rhéede (tom. n j pi. 27). .Elle a T S ,T S75 Je port du Cit-ambel ( Nymphœa palUda , Wilia. ). On présume qu'elle peut être une espèce du genre Villarsia , établi aux dépens <\a menyantfies , Linn. ; le 'l'sjera-cit ambd est le aimidi ans lîrauics. (ln.) TSJERA-MANGA-NARl. F. Tsianga-pusp-sm. (ln.) TSJEREGAM MULLA. Nommalahare d'une espèce de Jasmin ( Jasminum unduintum , Vahl.). (LN.) TSJERIA KUUEN PULLI3 ( Rhéede , Malab. 12, t. 62 ). C'est le Perotis latifolia , W., ou Saccharum spicaturn^ L. (LN.) TSJERIAM-COTTAM.Nom malabare d'un arbrisseau peu connu , qui paroît appartenir à la famille des ihymélécs. Selon Lamarck , Adanson en fait un genre qu'il nomme Patïara. F. ce mot. (ln.) TSJERIA-ONAPU. Nom malabare d'une variété de la 'B^LS^Mll!iEFASClCVLtE, Impatiens fasciculala, Lk. F. Onapu. (LN.) TSJERIA-PU-PAL-VALLI. Celte planle , ^ figurée Horl. malab. 7 , tab.55 , a été reconnue êlre une Échite , Ef.hiles raryophyllala , Roxb. (b.) TSJERIA SAMSTRAVADI. Rhéede figure sous ce nom le Jambosieh a fruits auguleux (b.) TSJEROU-MEER ALOU. Nom malabare d'une espèce de Figuier ( Ficus ierehnda , L. ). (ln.) TSJEROU-KARA. Arbrisseau du Malabar , figuré par Rhéede (iMalab. 5 , pi. Sj), Lamarck et Jussieu le rapportent au genre canl/iiiim ; c'est le r. paivijlonim , Lk. , que Vill- denow rapporte au genre armera , en le désignant par wehera ietrandra , et y ajoutant le synonyme de tsjevoic-kara , qu'il avoit rapporté auparavant et affirmativement à son monetia diacaniJia , qui eslVan'ma diarantha, Lk. « Espèce douteuse , dit-il , selon Dryander , et que je crois devoir conserver à cause de la description soignée et de la figure donnée par Rhéede. Le kanden kara ( Rhéed. 5, t. 36 ) , ajocite-t-il , est sans nul doute une espèce de ce genre , ou bien une variété du moiielhi diacardha. On doit faire observer que Lamarck n'a établi son Azinta d!arantfia,quG sur la figure seulement de V amaranthuïdcs l'ndicum de Plukentt ( Alm. 27 , tab. i33) , et que la figure de cette plante ne prouve nullement qu'elle appartienne à ce genre , ni à la plante figurée par Rhéede. Il en résulteroit donc que Wllldenow n'aur'Ut pas dû la confondre, et qu'il faut annuler Y azima tetracantha , Lk. , et ne pas conclure encore que le tsjerou-kara soit plutôt une espèce de monetia que de webera. (ln.) TSJEROU:MAU-MARAVARA. C Rhéede,, Mal. 12 , 5-6 T S J lab. 5). Nom malabarede V Epidendrum ienuifuh'um, qacW'ûl- denow place dans le genre cymhidiam. (ln.) TSJEilOU-PAN^ÈL. Nom malabare delà Guatteuie TOUJOURS VERIT.. (B.) TSJERU-CANIKAM. Arbrisseau ainsi nommé sur la côte A'îalabare ; c'est le tilo-caro des Brames. 11 a les fleurs télrandres , ainsi que le sclieru-valli-caniram . Ces deux ar- brisseaux sont figurés pi. 2 et 4. du vol. 7 de VHurlus malaha- rlcus. Adanson a fait du premier le type de son genre Ujeni- caivram, et Lamarck a rapporté les deux à son genre anis- jera, en les considérant comme des variéiés d'une même espèce ( C. malabarica , L. ). Willdenow les distingue , mais les réunit au genre Dtiphne : ce sont ses I). polysUchya et rnoiiostacliya. (ï.N.) TSJKRU-KOÏSJOLETTI-PULLU ( Rbéede , Mal. 12 - t. G8 , i;pc. 63 ). C'est Veriocaulon setaceum , L. (ln ) TSJERU-PAKUA (Rbéede, Mal. 10, 18 ). C'est le sida aciUa^ Cav. ; même plante que !e sîlagunum longifolium de Rumpbius ( Amh. 6 , t. 18 ). (lî^.) TSJERU POEAM des Malabares , est rapporté au isiemUmi ( V. ce mot ) par Adanson. (ln.) TSJERU-TALLI-DAMA. Nom nialabarc de Vhedyo- ils racemosa , Lk, dans Rbéede ( Mal. i5 , labl. 24 ). (ln.) TSJERU-TARDAVEL (Rbéede, Mal. 10, tabl. 94 ). Plante du Malabar , peu connue, et qui n'est pas lejusiida prucumbens, L., comme le croyoit Burmann (Ind. ,p. 8). Jl ne faut pas la confondre avec le iardcwel de Rhéeôe ( g, tabl. 76), plante berbacée qui, dans le Species de Willde- iiovv , est rapportée , avec doute , à son spermacoce scahm^ très-différent du spermacoce hispida, L. V. Tardavel. (ln.) TSJERU-VALLEL ( Rbéede, Mal. 10, t. 28 ). C'est Yhydrolea zei/anica, Vabl , qui formoit le genre «ama, puis sieris de Linnœus. (LN.) TSJIN-KIN. Arbre des Indes , qui atteint la grandeur du grenadier, dont on voit une figure dans Rumpbius (Amb. 7, pi. 28). C'est le lagersirœmia indien^ L. , et le genre fsji/ikùt d'Adanson. F. Lagerstrome. (ln.) TSJOCATTl. Arbrisseau de douze pieds de hauteur, qui croît au Malabar, et dont Rbéede a donné une figure. Gœrtner en a fait un genre qu'il nomme meesiu , et que Scbréber cl Willdenow ont adopté sous celui de IValkèie. (LN.) TSJONFÎDU. En Chine, on donne ce nom aux gramcs du CoNDORI ( adencnthera pacuninna, L.) (LN.) TSJOPvl-VALLI. Nommaiabare d'une espèce d'A< hit ( Cissus carnosa , Lk. ) , figurée pi. 9 du vol. 7 du Jardin du T s O 577 Malabare. On voit à la pi. io,le Belutta-isjori-valU, qui est une autre espèce du même genre ( Cissus pédala , Lk, ), et non pas le Sambucus canadensis , L. , comme l'a cru Burmann , Ind. 75. Rhécde figure , pi. 11 , le schunambu-nulU , qui est le cissus laiifo lia , Lk. (ln.) TSJO VANNA. Nom malabare de plusieurs arbrisseaux: Rhéede en indique trois, savoir : Le isjomnna amelpodi{ vol 6 , t. 4/ ) » qui est VopJn'oxylum serpentinum , L. ; Le isjomnna areli ( g , tab. 2 ) qui est le nerium oduraluni ,' Lam. , espèce de Laurose; Et le tsjuoanna - mannelli (9, tab, 38), qui est \e dama pana des Brames , et dont Adansonfait un genre dans la fa- mille des légumineuses, voisin de son scaligera , qui est 1 05- palaihus, Linn. Il est caractérisé par sa gousse cylindri- que, courte, à trois ou quatre graines spbériques, son calice tubulé à quatre divisions longues ; par ses fleurs en épi , et par sesfeuilles ailées, sans impaire. Ces caractères ne se trouvent point dans Vaspalathus. Burmann avoit donc jugé à tort que îeùjopannamanncl/iéloïi une variété de son aspalaihus persica, ou Va. indica , L. (LN.) < TSJO VKiUSA. Nom japonais, d'une espèce de Sauge ( 5aA'/a y'ayyo/j/ca, Thunb., Jap. , tab. 5), selon Ksempfer. (LN.) TSJUDAN TSIERIA. K.Tsjanga-puspam. (ln.) TSJUDE-MARAM. Nom indien de la Carmantine PEINTE. (B.) TSJURIA-CRANTL Nom malabare de Vipomœa qua- moclit, L., dans l'ouvrage de Rhéede ( Malab. 11 , tab. 60). (ln.) TSKAN. Nom tarlare d'un petit rongeur du genre des Rats, (desm.) TSOD()R. L'un des noms hongrois duCHEVAL entier. (dfsm.) TSONG-XU. Nom qui désigne , à Canton, en Chine, nn petit arbre de la dioécie pentandrie ; c'est le strehlus corda- tus, Lour. (ln.) TSONS. Nom japonais d'une espèce de Laurier ( L. glauca^ Thunb. ), suivant Kœmpfer. (ln.) TSO-TSIAN ÏSAO. Espèce d'oxalide (oxalis comicu-^ lata^ Linn. ), qui croît naturellement dans les jardins, en Chine, (ln.) TSOUBAKL Toycz Tsubakki. (b.) TSOWA et TSWA. Noms du Tussilage du Japon, dans Ksempfer. (ln.) XXXIV. Zj 57» T S_V TSUBAKKI. Nom que l'on donne , au Japon, selon Kaempfer , au came/ia, bel arbrisseau, maintenant Irès-cul- tivé en Europe , dans les jardins des curieux. Le genre canielia est désigné par tsuhaki , dans les Familles des plantes d'Adanson. (ln.) ' TSUl-rUM-TSAO. Kspèce de Sainfoin, qui croît à la Chine, ci qui y porte ce nom ; c'est V /ledysarùm /agopodioi- des, Linn. , suivant Lourciro. (ln.) TSULANG. Nom malais du Gattilier à feuilles ailées ( Vitex pimiata, L. ) , dont Loureiro fait un genre qu'il nom- me oglaia. C'est le camunium sinense, Rumph. 7,1, i8,et Burm., Ind. , t. 4^ 1 f- 2, (ln.) TSIJM-XI. Nom de I'Ognotsî en Chine {aUhim cepa , L. ), Loureiro , portugais , fait observer que les ognons de la Cochinchine ( V. Cay-hanh) remportent de beaucoup, sur ceux d'Europe, pour le goût et la saveur, de même que les feuilles de ces plantes qu'on mange aussi dans cette partie de l'Asie, (t.n.) ÏSUNG-LOLNG-THU. Les Chinois appellent aînsï une espèce de Sainfoin ( Hedysamm gangeticum , L. ). (ln.) TSURÏ. Nom japonais de la Grue, (s.) TSU-SU. Nom chinois d'une espèce de Mélisse quî croît et qu'on cullive dans les pays au delà de la presqu'île de l'ïnde. Selon Thunberg et Loureiro , ce seroit la Mélisse DE Crète ( Melissa cretlca ) , dont on mange en Chine , et en Cochinchine , où elle est appelée /«-/ô, les jeunes feuilles en salade. Elle a, du resJe, les vertus communes à toutes les planles labiées aromatiques, (ln.) TSUTJU-CRAWAN, Turdus ochrocephalus. V. GniVE , à l'article Meri.e , tome 20 , page 24-3. (v.) TSU TSAO. Espèce de JiuoLosE qui croît en Chine , et que Loureiro dit être la Ruglose officinale {^Anchvsa officinaUs^. Cette "»iëme plante se retrouve en Cochinchine : elle y porte le nom de Tu-thao. (ln.) TSÙTSUSl. L'AzALÉA DE l'Inde est ainsi nommé dans Keempfer. Adanson a nomnié de même le genre Azaléa. (LN.) FIN DU TRENTE-QUATRIEME VOLUME. "p^ ^:i 4 «'■ i--i?:ï. ^m .^^: .l(^:^■. -j^:?^ :^':;^,^-^^^ ■ /-^ X3>t^r--'- ^■^"■:-^^ aÇv^*-^ :>y -■^ /•,• •^>^ :^-iJë^ :,iP^\^ S^^^;•^*^cfe^:^■ Al^?. * .^.